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MÉMOIRES COURONNÉS
ET
AUTRES MÉMOIRES.
MÉMOIRES COURONNÉS
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AUTRES MÉMOIRES
PVMhltt PAS
l'académie royale
DES SGIEHGBft, DES LETTRES ET DES BEilCX-ABTS DE BBLCIQVE.
llV-90. . T«XE XLTIII
LETTREII
SOliAIRE :
KORTH (G.). — La frontière linguistique en Belgique et dans le nord de la France.
( Prix de Stassart décerné en 4888 pour une question d'histoire nationale.)
VOLUME I.
BRUXELLES ,
F. HAYBZ, IMPRIMEUR DE L*ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES
ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE,
rue de Louvain, 113
31 décembre 1895
■f
LA
FRONTIÈRE LINGUISTIQUE
E.N
BELGIQU E
ET
DANS LE NORD DE LA FRANGE,
PAR
Godefiroid KURTH,
CORRBSPOXDANT DB L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUK.
Devise :
ProHcorum £€h* inclyta.
GRAND PRIX DE STASSART.
(Couronné par U ClaMe dM lettres dans la séance du 9 mai 1888.)
Tome XLVIII. 1
Mémoire en réponse à la question suivante : « Tracer, sur la carte de la
Belgique et des départements français limitrophes, une ligne de démar-
cation indiquant la séparation actuelle des pays de langtte romane
et des pays de langue germanique. Consulter les anciens documents
contenant des noms de localités, de lieux dits, etc., et constater si
cette ligne idéale est restée la même depuis des siècles, ou si, par
exemple, telle commune wallonne est devenue flamande, et vice versa.
Dresser des cartes historiques indiquant ces fluctuations pour des
périodes dont on laisse aux concurrents le soin de déterminer l'étendue.
Enfin, rechercher les causes de Vinstabilité ou de Vimmutabilité
signalées. »
INTRODUCTION.
NATURE, UTILITÉ ET MÉTHODE DES ÉTUDES TOPONYMIQUES.
Dans toutes les sciences, le progrès consiste en ce que
Tattention de Tesprit est successivement attirée sur quelque
nouvel ordre de faits qui ne l'avait pas préoccupé jusqu'alors,
et en ce qu'il s'efforce de trouver l'instrument qui lui permette
de faire rentrer ces faits dans le cadre de ses investigations.
Cest ainsi que l'on voit surgir de jour en jour, sur la souche
féconde des connaissances humaines, des branches latérales
qui deviennent pour la science principale autant de sciences
auxiliaires, ayant chacune son domaine à elle et sa méthode
spéciale.
Voilà, en deux mots, l'histoire de la toponymie. II y avait
longtemps qu'à force de creuser les problèmes historiques,
l'esprit humain s'était vu attirer vers Tétude des noms de
lieu, ce mystérieux réservoir de souvenirs dont beaucoup
sont contemporains des premiers âges d'un peuple, et qui,
tous, ont quelque chose à nous raconter sur les hommes et sur
les choses du passé. La toponymie était donc depuis longtemps
désignée aux chercheurs comme l'objet propre d'une science
->*
(4)
nouvelle, et des esprits éminentSy comme Leibniz et Joseph
de Maistre, en avaient signalé Tutilité i. Hais les premiers qui
s'avisèrent d'exploiter cette partie encore inculte du domaine
de rhistoire, privés des instruments nécessaires et incapables
d'ailleurs de les manier, même s'ils les avaient eus en mains,
échouèrent entièrement, et les lamentables résultats de leurs
laborieux efforts ne servirent qu'à discréditer pour longtemps
les études toponymiques auprès d'une grande partie du public s.
Il fallut bien des insuccès de ce genre pour faire comprendre
enfin aux historiens que le vocabulaire de la toponymie, tout
comme celui des langages usuels, ne peut être élucidé qu'au
moyen de la science philologique. Hais la philologie elle-
même, pour rendre des services à l'histoire, devait d'abord
trouver sa propre voie, créer sa méthode et inspirer aux
esprits sérieux assez de confiance pour qu'on se décidât à la
prendre pour guide. Or, tous ces progrès n'ont guère été
réalisés par elle que pendant le second tiers de ce siècle. Voilà
ce qui explique Fapparition tardive de la toponymie comme
science auxiliaire de l'histoire 3. Fille de la philologie, elle ne
pouvait pas devancer sa mère dans l'ordre des temps. Aussi ne
faut-il pas s'étonner de voir ses origines rattachées d'une
manière intime au nom d'un des plus illustres philologues
de ce siècle, du prince des germanistes, Jacob Grimm. On
* Voir leurs témoignages dans G. Kurth, Les origines de la ville de
Liège (Bull, de là Soc. d*art et d'hist. de Liège, t. II, pp. 7 et 8).
* Voir sur les plus anciennes tentatives d*interprétations toponymiques,
Egli, Geschichle der geographischen Namenkunde, Leipzig, 1886, pp. 14
et suivantes.
' J*ai développé |)lus longuement ces considérations dans Les origines
de la ville de Liège.
(8)
peut dire que la toponymie, comme science, date du jour où
il fit mettre au concours, par l'Académie de Berlin, la confec-
tion d'un recueil de tous les noms géographiques de TAIie-
magne, classés selon les radicaux auxquels ils appartiennent
et selon les époques où ils apparaissent, avec les diverses
formes qu'ils ont revêtues selon les temps et les pays où ils
ont été employés (1846). VAltdeutsches Kamenbuch de Foors-
temann < doit le jour à cette pensée de Grimm, et ce vaste
recueil, qui est resté jusqu'à présent unique dans son genre, a
ouvert aux toponymistes la voie où beaucoup se sont engagés
avec ardeur et succès. Je n'ai pas d'ailleurs à raconter ici les
étapes de la toponymie'; il me suffira d'avoir précisé les
origines et indiqué d'une manière générale les titres d'une
science qu'on n'a plus le droit de méconnaître aujourd'hui.
L'objet propre de la toponymie, ce sont les noms divers
sous lesquels l'homme a de tout temps désigné les lieux
habités par lui, et sa méthode, c'est l'étude de ces noms
d'après leur développement historique, tel que le déterminent
les lois de la philologie. Il s'agit tout d'abord, pour le topo-
nymiste, de rassembler les formes éparses des vocables sur
lesquels doivent porter ses investigations, ensuite de pour-
suivre chacun dans ses vicissitudes de tout genre, depuis le
jour où il apparaît pour la première fois dans l'histoire
jusqu'à celui où il prend sa forme actuelle, puis enfin, après
avoir constaté d'une manière authentique toutes ses variations,
* FoBRSTEMANN, AUdeutsches Natnenbuch. Erster Band : Personen-
nanten, in-4^. Nordhausen, 1856. — Zvveiter Band : Ortsnamen, Zweite
vOllig neue Bearbeitung, in-4<>. Nordhausen, 1872.
* On trouvera ce travail, fait avec une grande érudition bibliogra-
phique, dans le livre d*£gli cité ci-dessus.
(6)
(l'en rendre compte à la lumière des lois connues. Ce premier
résultat acquis, il se trouvera en possession d'un certain
nombre de radicaux dont il déterminera la nationalité, dont il
s'etforcera de saisir le sens, et dont le sens, chaque fois qu'il
Taura débrouillé, lui apprendra souvent les circonstances
mémorables ou du moins intéressantes qui ont présidé à la
naissance du nom. On le voit, quelque modeste que puisse
être la sphère d'action du toponymiste, il ne laisse pas d'y
trouver la clef de plus d'une énigme historique, et, en parti-
culier, il n'est plus guère possible d'étudier les origines d'un
peuple ou d'un pays sans faire appel à ses lumières. Sur ces
questions, les plus obscures et les plus embrouillées d'ordi-
naire, la toponymie répand souvent une clarté discrète et
voilée. Qu'on lise par exemple le beau livre d'Arnold, intitulé :
Ansiedeluvgen und Wanderungen Deutscher Slàmme ', et l'on
verra quelle part considérable lui revient dans la solution des
problèmes relatifs aux migrations et aux colonisations des
peuples primitifs.
Le sujet que nous avons à traiter relève entièrement de la
toponymie, et la question qu'il s'agit de résoudre ne saurait
être tranchée que par elle. C'est ce que l'Académie a compris,
en élargissant le cadre du concours qu'elle avait déjà ouvert
en 182i2. A cette date, elle posa la question en ces termes :
Quelle est l'origine de la diffà'ence qui existe par rapport à la
langue entre les provinces dites flamandes et celles dites wallonnes?
A quelle époque cette différence doit-elle être rapportée? Le
mémoire couronné de Raoux, en réponse à cette question â,
» Marburg, 1881.
* Mémoire sttr l*origine des langues flamande et wallonne (Mbn. cour.
J>E L'ÂCAD. ROY. DE BRUXELLES, 18!^, t. V}.
( 7).
bien que rérudition en 8oit solide et la dialectique judi-
cieuse, aboutit cependant, comme nous le montrerons, à des
conclusions fausses, parce qu'à cette date la méthode topony-
mique était encore ignorée. Quant à celui que Meyer écrivit
pour réfuter Raoux *, le plus grand service qu'on puisse lui
rendre, c'est de ne pas en parler. Mais n'anticipons pas sur le
fond du débat, et bornons-nous à constater que, malgré l'intérêt
qu'elle inspire depuis si longtemps, la question reste ouverte.
Réussirai-je à la trancher, moi qui ai pour tout mérite celui
de venir le dernier, et de pouvoir profiter du concours d'une
science qui n'existait pas encore au moment où, dans l'Aca-
démie et en dehors de son sein, les érudits cherchaient vaine-
ment la solution du problème? Je ne cacherai pas que j'en
avais l'espoir quand j'ai commencé ce travail. Hais au fur et à
mesure qu'il s'élargissait sous mes mains, les difficultés m'en
devinrent plus manifestes. Je me rendis compte alors que pour
faire une œuvre définitive ou du moins durable, il m'eût fallu
être en état de recueillir d'une manière exacte et complète tous
les éléments de mon étude. Or, tel n'est pas le cas. Mes maté-
riaux étaient répartis non seulement dans les bibliothèques et
les archives d'un grand nombre de villes belges et étrangères,
mais dispersés sur toute la surface d'un vaste pays dans des
centaines de communes rurales les plus diverses par la langue,
par la nationalité et par le site. Il m'eût fallu pouvoir, le bâton
à la main, parcourir l'une après l'autre toutes les localités qui
ont fait l'objet de mes recherches, et après avoir copié sur leur
* Mémoire sur l'origine de la différence relative à Nsage de la langue
flamande ou wallonne dans les Pays-Bas (Nouv. Mém. de l*Acad. de
Bruxelles, t. III, 1898).
(8)
cadastre communal le nom de leurs lieux dits, soumettre ces
listes au contrôle d'habitants éclairés et anciens, qui eussent
pu en combler les lacunes, corriger les transcriptions vicieuses
du cadastre, et interpréter tous les noms qui ne s'expliquent
que par l'idiome local. A défaut de ce travail, qui dépassait
mes forces, il m'eût fallu, au moins pour un certain nombre
de localités choisies dans les diverses régions, trouver les maté-
riaux triés et classés par l'érudition des savants indigènes.
Par-ci par-là, un seul glossaire toponymique bien fait élucide
la toponymie de toute une région.
Malheureusement il n'existe presque rien qui réponde aux
exigences les moins sévères. A diverses reprises, j'avais profité
de la réunion de nos congrès archéologiques belges pour
attirer l'attention des érudits locaux sur l'importance des tra-
vaux de ce genre *. Sur ma proposition, la quatrième section
du Congrès archéologique d'Anvers, en 1886, avait voté la
résolution suivante :
a La quatrième section signale à l'attention des sociétés
» historiques, l'importance de l'étude des noms de lieu, et
» émet le vœu de les voir recueillir d'une manière systéma-
» tique et complète sous forme de glossaires raisonnes. »
L'année suivante (1887), au Congrès de Namur, afin de per-
mettre aux érudits qui s'engageraient dans cette voie de tra-
vailler d'après des règles fixes, je leur offris, dans mon Glossaire
étymologique de Saint-Léger 3, une espèce de type qui, avec de
* ùu but et des moyens d^action des sociétés historiques, dans le
Compte rendu des travaux du Congrès archéologique d^Aitvers,
pp. 128-131.
s Paru dans le Compte rendu des travaux du Congrès de Namur, 1887,
avec une carte.
(9)
légères modifications éventuelles, pouvait être adopté pour
tous les travaux de ce genre. J'exposai une nouvelle fois, en
détail, le programme des recherches toponymiques 4, et le
Congrès renouvela le vœu déjà formulé à Anvers.
D'autre part, dans le programme des concours triennaux
ouverts depuis 1886 par la Société d'art et d'histoire du diocèse
de Liège pour des monographies de paroisses, j'ai fait inscrire
un paragraphe recommandant spécialement l'étude de la topo-
nymie locale s. Je ne puis pas dire que les résultats obtenus
jusqu'Ici aient correspondu aux efforts. La toponymie est res-
tée, dans les travaux couronnés par la Société d'art et d'histoire,
la partie la plus négligée et la moins bien étudiée; quant aux
sociétés archéologiques, elles n'ont guère répondu jusqu'à pré-
sent à l'appel du Congrès de Namur. C'est à l'initiative privée
que nous devons les meilleurs travaux parus depuis 3.
* Dans le Compte rbndu des travaux du Congrès de Namur, 1887,
pp. 78-91.
* Voir Bull, de la Soc. d'art et d'hist. du diocèse de Liège, t. IV
(1886), p. XIV.
> Je signale notamment le Glossaire toponymique de Saint-André-lez-
Bruges, par M. Tabbé Van Speybroeck (dans les Annales de la Société
d'émulation pour l'étude de l'histoire et des antiquités de la
Flandre, t. XXXVIII, 1888), et celui de la commune de Waremme, par
M. A. De Ryckel (dans le Bull, de la Soc. d'art et d'hist. du diocèse de
Liège, t. V).
A rétranger, un travail qu'on peut considérer comme à peu près un
modèle du genre, est celui de M. M. Martinez : Apuntes para una mapa
topogrdfUxhtradicional de la vUla de Burguillos, Séville, 1884.
Je mentionnerai aussi Sainte-Sabine, noms de lieux, hameaux, fermes,
bordages, maisons, carrefours, passages, ruisseaux, par M. l'abbé
CouTARD. Mamers, 1893.
(10)
A défaut de glossaires toponymiques, dous offrant les maté-
riaux groupés, triés et élaborés, nous possédons toutefois, dès
aujourd'hui, un certain nombre de noms de lieux dits, recueil-
lis par commune, bien que sans ordre méthodique. Dans son
grand ouvrage sur les communes belges, M. Alphonse Wauters
a réuni ceux des communes des arromlissements de Louvain
et de Bruxelles ^, et MM. De Potter et Broeckaert en ont fait
autant pour le matériel toponymique des localités de la Flandre
orientale s. En France, la Commission historique du Pas-de-
Calais a fait dresser, par les instituteurs communaux, le recueil
des noms de lieux de toutes les communes du département;
ce recueil m'a été communiqué en manuscrit, et, malgré ce
qu'il y a de nécessairement défectueux dans un travail entrepris
dans de telles conditions, j'y ai puisé quantité d'excellents
renseignements. Quant aux autres provinces, elles sont, sous
le rapport de la toponymie, presque entièrement en friche.
Sauf pour quelques rares localités mentionnées ci-dessus, c'est
le cadastre seul, ce témoin si souvent inintelligent et inexact
du parler populaire, qui m'a fourni mes renseignements sur la
toponymie actuelle des provinces de Luxembourg, de Liège et
de la Flandre occidentale 3. Mais, Je le répète, les renseigne-
ments fournis par le cadastre ont besoin d'un contrôle sévère,
et les auteurs qui les accueillent sans les avoir vérifiés s'expo-
1 Tàruer et Wauters, La Belgique ancienne et moderne^ 3 vol. gr. in-S»
à deux colonnes.
* Geschiedenis der geineenten der provincie Oost-Vlanderen , Gand,
volumes parus.
' Un assez grand nombre de noms de lieux figurent à la fin du IHetion-
naire géographique de la proviiwe de Liège de Delvaux, mais il ne m*a pas
( H )
sent plus d'une fois à de sérieuses méprises. Comme il m'a été
matériellement impossible de prendre cette précaution pour
les innombrables noms dont j'ai dû m'occuper, on voudra
bien ne pas m'attribuer la responsabilité de ceux qui se
trouvent tronqués ou défigurés dans mon travail : je les repro-
duis tels qu'ils me sont fournis, et sans avoir, le plus souvent,
l'occasion de les contrôler.
Mais il ne suflit pas de constater l'état actuel de la topo*
nymie; il faut aussi, remontant le cours des âges, se rendre
compte de ce qu'elle a été dans les siècles passés, retrouver,
dans les documents écrits, K'S formes qu'avaient autrefois les
noms d'aujourd'hui, noter avec soin les désignations, souvent
fort nombreuses, qui ont disparu, recomposer, en un mot, un
vocabulaire global, embrassant toute l'histoire toponymique de
la région étudiée. Ce travail est souvent fort pénible, parce que
les documents dans lesquels se trouve recueilli le matériel
toponymique sont loin d'être faciles ^ découvrir. Ces docu-
ments, en effet, ne sont que fort rarement groupés dans les
inventaires d'archives, sous les noms des localités auxquelles ils
se rapportent, à moins toutefois qu'il ne s'agisse de registres
aux œuvres de lois et aux actes de transfert passés devant les
juridictions locales. Encore est-il à remarquer que ces registres,
en général, ne remontent guère qu'au XVI» ou au XVII« siècle.
dispensé de recourir au cadastre. Pour le Luxembourg, une proposition
du curé Sulboui, faite dès 1877, de faire recueillir les noms des lieux dits
de toute la province, avait été repoussée par rinslitut archéologique.
Depuis lors, M. Tandel avait semblé vouloir reprendre le projet de Sulboul
et avait même imprimé, à litre de spécimen, la liste des lieux dits de
Halanzy, mais il n'a pas donné suite à ce projet.
(12)
Pour se procurer des renseignements plus anciens, il faut
parcourir les registres aux recettes et les pieds terriers des
monastères et des grandes églises, souvent fort distantes de
la localité à étudier; et lorsque, comme cela arrive souvent,
on ignore le seigneur, on ignore en même temps la source. Il
y a là une difficulté particulièrement grave, et devant laquelle,
malgré de sérieux efforts, j'ai été plus d'une fois arrêté. Elle
sera vaincue à la longue par le progrès continu des recher-
ches historiques, et le jour viendra où le toponymiste qui
refera mon travail aura à sa disposition tous les documents
pour le rendre définitif. Mais ce sera Toeuvre du temps et
de rérudition locale, et, en attendant, on me pardonnera de
n'avoir pas épuisé une t&che qui sera remplie, je l'espère, au
siècle prochain.
Si la mise au jour et le classement des matériaux topony-
miques sont encore si peu avancés, est-il besoin de dire que
les recherches sur Tétymologie des noms de lieux sont encore
en plus mauvais état? Pour faire d'une manière convenable le
travail de statistique dont je viens de parler, il suffit d'avoir du
loisir et de la bonne volonté. Hais pour expliquer les noms et
pour rendre compte de leur origine, une solide éducation phi-
lologique est indispensable. Croirait-on qu'une vérité aussi
claire a été méconnue obstinément par la plupart de ceux qui
ont cédé à la séduction naturelle qu'ont sur les esprits les pro-
blèmes étymologiques? Le plaisir qu'ils y trouvaient leur sem-
blait une justification suffisante de la mission qu'ils s'attri-
buaient de les résoudre; aussi le seuil de la toponymie est-il
tout obstrué de leurs productions, dont la plupart sont d'une
nullité parfaite, et quelques-unes même d'une extravagance
plaisante. Ce genre de littérature est particulièrement bien
(13)
représenté en Belgique '« où nous ne possédons, en fait de
travaux sérieux dans ce domaine, que les écrits de Grandga-
gnage et quelques monographies isolées s. Donc, ici encore,
je me vois privé des secours que j'avais le droit d'attendre des
travaux de mes devanciers, et je serai obligé, le plus souvent,
de faire moi-même le travail d'interprétation que je devrais
trouver tout fait. On voudra bien me tenir compte de cette
fâcheuse situation, et ne pas demander à mon travail tout ce
que le sujet permettait d'espérer. J'ai d'ailleurs fait de mon
mieux pour être, tout au moins, au niveau actuel de la science
toponymique, et pour faire profiter cette étude de tous les
résultats acquis jusqu'à ce jour.
Cela dit, j'exposerai en peu de mots les principes dont je
me suis inspiré. J'ai voulu, dans la mesure de ce qui est
* Je n*ai pas le courage d*énumérer ici tous les livres qui sont l*objet
de cette sentence sommaire; on en trouvera un aperçu critique dans
ËGLi, Geschichte der geographischen Namenkunde, 1886. La liste de M. Egli
pourrait être complétée pour ce qui concerne les livres antérieurs à cette
date; pour ceux qui ont paru depuis, Fauteur lui-même en rend compte
annuellement dans le Geographisches Jahrbuch de Behm et Wagner,
de Gotha.
* Grandgagnagb, Mémoire sur les anciens notns de lieux dans la Bel-
gique orienlale (Mém. de l*Ac. rot. de Bruxelles, t. XXVI, 1854, in-4").
Id., Vocabulaire des anciens noms de lieux de la Belgique orientale.
Liège, 1859.
On peut aussi lire avec fruit : D. Jonckheere, De Vorigine du nom de
Flandre (Revue catholique, t. LUI, trois articles, et t. LIV, années 1882
et 1883); Vanderkindere, Les origines de la population flamande (Bull.
DE L*AcAD. ROT. DE BELGIQUE, 3« Série, t. X, 1885, pp. 449 et suivantes^ ;
G. KuRTH, Les origines de la ville de Liège (recueil cité); Id., Majerou
(Annales de l*Institut archéologique d'Arlon, t. XVII).
(li)
actuellement possible, faire rentrer tous les noms toponymiques
dans le cadre de mes recherches, aussi bien ceux des simples
lieux dits qui n'ont d'ordinaire qu'une valeur topographique,
que les noms de localités et d'habitations, que je classe sous la
rubrique de noms géographiques proprement dits. Je fais une
grande différence entre ces deux catégories de noms. Les
renseignements que nous tirons des uns et des autres ne sont
ni de même nature, ni d'égale valeur. Les noms géographiques
proprement dits remontent, en général, aux origines de notre
histoire; aucun d'eux, que je sache, si ce n'est par une remar-
quable exception, ne descend plus bas que le XIII* siècle. Les
noms topographiques, au contraire, ne remontent pas beaucoup
au delà de cette date; il n'ont été formés en grand nombre et
ne sont devenus traditionnels qu'en même temps que les noms
de famille. Voilà donc deux groupes de noms qui, se complé-
tant l'un l'autre, nous offrent, si nous savons les lire, l'histoire
complète de notre sol à ses diverses époques. Partant de la
situation actuelle et remontant le cours des temps, nous inter-
rogerons séparément l'un et l'autre groupe, en ayant soin de
mêler le moins possible les informations qu'ils nous apporte-
ront, et nous serons initiés par eux aux principaux mystères
de notre sujet. Celui-là nous fera connaître l'état de la frontière
linguistique au moment où se constituent les nationalités;
celui-ci nous la montrera telle qu'elle s'est conservée pendant
la plus grande partie du moyen âge et des temps modernes.
De cette double enquête, il se dégagera des conclusions qui ne
seront pas sans intérêt pour l'histoire.
LA
FRONTIERE LINGUISTIQUE
EN
BELG IQU E
ET
OAXS J^TS IVORD DF: UA VRATfClEli
•'à
LIVRE PREMIER.
LA FRONTliCRE LIN6UISTI0UE DEPUIS LE XIII<' SIÈCLE.
CHAPITRE PREMIER.
ÉTAT ACTUEL DE LA FRONTIÈRE LINGUISTIQUE EN BELGIQUE
ET DANS LE NORD DE LA FRANCE.
La frontière linguistique suit en Belgique un tracé qui,
courant d'abord du sud au nord et ensuite de l'est à l'ouest,
partage tout le pays en deux parties presque égales. Tout ce
qui est à l'ouest et au sud de cette frontière appartient au
domaine de la langue française, tout ce qui est à l'est et au
nord fait partie de celui des langues germaniques, c'est-à-dire
de l'allemand à l'est et du flamand au nord. La ligne de démar-
cation commence au sud de la province de Luxembourg, entre
le village de Hatanzy, qui est wallon, et celui de Battincourt,
qui, bien qu'appartenant à la même commune, est de langue
allemande. Elle s'infléchit un peu vers le nord-ouest, pour
atteindre, entre les communes de Vance et de Hachy, le point
le plus occidental qu'elle occupe depuis Bâie jusqu'à Visé;
puis elle oblique vers le nord-est, et, à partir de Tintango,
se confond avec la frontière grand-ducale jusqu'à Beho, où
elle rentre sur le territoire belge pour aller tout aussitôt se
confondre avec la frontière prussienne jusqu'au delà de la
province de Luxembourg. Elle pénètre ensuite dans la Prusse
Tome XLVIiL 2
( 18)
rhénane, où elle laisse sur la gauche le pays de Malniédy avec
une quinzaine de villages wallons, puis elle rentre en Belgique
près de la Baraque Michel, d'où elle s'incline vers le nord-ouest
dans la direction de la vallée de la Meuse, qu'elle atteintau nord
de Visé.
Après avoir franchi ce fleuve, elle le descend jusqu'au delà de
Lanaye, puis elle s'achemine vers l'ouest, non sans un certain
nombre de peiites courbes qui cependant n'altèrent pas consi-
dérablement la direction occidentale qu'elle garde jusqu'à la
sortie du pays. Entre les provinces de Liège et de Limbourg,
elle coïncide généralement avec la frontière administrative,
bien que cette coïncidence ne soit pas complète, et qu'il y ait
dans le Limbourg quelques villages wallons (Lanaye, Eben-
Emael, Wonck, Roclenge-sur-Geer, Otrenge, Corswarem), de
même que la province de Liège contient un groupe de localités
flamandes formé par les villages du pays de Landen, dont
9
Houtain-rEveque, Wamont et Overvvinden forment la limite
méridionale. Elle entre ensuite dans le Brabant qu'elle partage
en deux parties inégales, Tarrondissement de Nivelles étant
tout wallon, et ceux de Bruxelles et de Louvain n'ayant que
quelques villages wallons à leur lisière méridionale. Au sortir
du Brabant, elle traverse l'extrémité seplentrionale de la pro-
vince de Hainaut, dont quelques localités au nord reviennent
à la langue flamande, passe entre le Hainaut et la Flandre
orientale, entame encore cette province en filant au nord des
villages wallons de Russeignies, d'Amougies et d'Orroir, fran-
chit l'Escaut, et va border d'une lisière de communes wallonnes
la partie méridionale de la Flandre occidentale, qu'elle quitte
au delà de Ploegsteert pour pénétrer en France.
De là jusqu'à Saint-Venant et même jusqu'à Saint-Omer,
elle ne modifie guère sa direction occidentale; mais ensuite,
comme si elle venait de rencontrer quelque obstacle imprévu,
au lieu de gagner directement la mer par Boulogne, elle revient
vers le nord par une courbe assez forte, et n'atteint le rivage
que dans les environs de Dunkerque, s'étant, sur ce parcours,
confondue parfois avec la frontière des départements du Nord
(19)
et du Pas-de-Calais, mais sans la franchir jamais ^.11 reste,
à la vérité, dans ce dernier département, trois ou quatre loca-
* Pour le tracé de la frontière linguistique dans notre pays, je me suis
servi principalement des recensements décennaux de 1846, 1866 et 1880,
qui contiennent la mention de l'idiome parlé dans les diverses localités.
Les renseignements fournis par cette source, tout officielle qu'elle est, ont
cependant eux-mêmes besoin d'être contrôlés, et des erreurs graves s\
sont glissées. Voir sur le recensement de 4880 un article de M. Prayon
Van Zuylen : De statisliek der talen in België (Nederlàndsch Muséum,
2**« reeks, t. Il*, 1885). Cet écrivain fait remarquer que Borgt-Lombeke et
Zellick en Brabant, Saint-Pierre-Cappelle en Hainaut, Linckhout, Guil-
choven, Henis, Ryckel et Uyckhoven en Limbourg, qui sont autant de loca-
lités flamandes, sont indûment portées comme wallonnes, et qu'Athus, en
Luxembourg, est signalé par erreur comme flamand alors qu'il appar-
tient à la langue allemande. De mon côté, j'ai constaté que dans le recen-
sement de 1846, on fait à tort figurer les communes hesbignonncs de
Run.sdorp et de Overhespen dans la colonne des localités wallonnes; elles
sont foncièrement flamandes. Je ne parle pas ici des localités mixtes : la
statistique h leur endroit n'est pas assez fixe pour permettre de les étudier
d'une manière fi-uctueuse; au surplus, il y a toujours un des deux
idiomes qui y prédomine, et qui permet de les revendiquer pour lui.
J'ai consulté également les caries de Berghaus et de Jusseret dans leurs
atlas, celles de Bernhardi, de Kiepert et de Nabert, celle de Bramer dans
JSationalitàt and Spracfie im Kônigreiche Bclgien, celle de De Bo dans le
Wesivlaamsch Idiolicon, ainsi que les livres de Bôckh (Der Devtschen
Volkszahl und Sprarhgebiel in den europâischen Staaten, Berlin, 1870) et
de Grôber {Grundriss der romanischen PhilologiCy Strasbourg, 1846,
pp. 420 et 421), et celui de Bramer, cité ci-dessus. Ces travaux ne sont
pas toujours exempts d'erreurs. Bôckh, page 185, soutient à tort que
Halanzy est en majorité allemand ; le fait est que ce village est wallon,
mais que Battincourt, qui est une section de la commune de Halanzy,
appartient à la langue allemande. Grôber, lui, donne un tracé fantaisiste
de la frontière allemande dans le Luxembourg méridional; il semble
limiter l'allemand à Arlon et à Weyler, y compris quelques localités non
existantes, comme Kachebach et Rombach; il soutient à tort que la fron-
tière des langues coïncide absolument avec celle des provinces de Liège
et de Limbourg (voir mon texte ci-dessus); enfin, il fait une ville flamande
de Wavre en Brabant, qui est wallon. Bernhardi, de son côté, place Marte-
lange dans les villages wallons, alors ({u'il est exclusivement germanique.
( 20 )
lités où le flamand est encore la langue de quelques indigènes
(Clainnarais, Ruminghem, avec les hameaux de Haut-Pont et
de Lysel à Saint-Omer); mais, là même, la prépondérance
appartient depuis longtemps au français ^.
Voici d'ailleurs, pour plus d'exactitude, un aperçu complet
de son parcours. Dans le tableau qui suit, on a indiqué, en
deux colonnes, les communes qui sont contiguês de part et
d'autre à la frontière.
et cette erreur se retrouve dans Paul, Grundriss der germanischen Philo-
logie, 1. 1, p. 257 article de Behaghel). De 60, qui pourtant travaillait sur
place, se trompe aussi en assignant au flamand Comines (Belgique), Hou-
ihem et Ploegsteert, qui sont romans, et en lui enlevant, par contre,
Wervicq, qui est resté flamand.
* Cfr. É. Kbclus, Géographie, II, 782 et rectifier Winkler, Oiid Neder-
land, p. 233.
(21)
EN BELGIQUE
I. — Rive droite de la Meuse.
Communes wallonnes.
Communes alleifiandes.
fa:
Cd
X
Halaùzy (section de Halanzy).
Kachecourt.
Meix-le-Tige.
Cbâtillon.
Vance.
Habay-la>NeuYe.
Anlier
Fauvillers (section de Fauvillei-s).
Hollange.
b3
mi
u
m
as
s
o
X
O
VUIers-la-fioime- Eau.
Wardin.
Longvillv.
NovtlIc-en-Ardeime.
Tavigny.
Li merle.
Bovigny.
Vielsalm.
Petit-Tliier.
-u
Halanzy (sections d'Aix-sui-Ctoix et
de Battincourt).
Aubange.
Messancy.
Habergy.
Arlon.
Heinsch.
Hachy.
Thiaumont.
Nobressart.
Fauvillers (section de Bodauge et
de Wisenbach).
Tinta nge.
Herlango.
Winseler.
Ober-Wam|)ach
Boevange.
Hachiville.
BasBellain.
Beho.
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a
M
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3
' Pont.
Ligneuville.
Thirimont.
Oudenval
Faymonville.
Gucuzaine.
Champagne.
Robertville.
Sourbrod.
H
<
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(S
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D
OS
eu
Recht.
Montenau.
Iveldingen.
SchofTen.
BQtgenbach.
Weywertz.
Nidrum.
Elsenborn.
Kaltenherberg.
( 22 )
1
U
O
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;
1
Communes wallonnes.
Jalhay.
Goé.
Dolliain-Limbourg.
Bilslain.
Andrimont.
Thimister.
GlermoDt-sur-Berwinne.
Gharneux.
Warsage
Bemeau.
Visé.
u
-b]
Communes allemandes,
Membach.
Baelen.
(Ici commencent les localités dont
le flamand e!>t la langneofficielie.)
Henri-Ghapelle.
AuLel.
Fouron-Saint-Pierre.
Fouron-Saiot-Martin.
Fouron-ie-Comie.
MoulaEd.
ÏI. — Rive gauche de la Meuse.
Communes wallonnes.
Communes flamandeji.
es
9
o
CÛ
Lanaye.
Ebeo-Emael.
Wonck.
basseDge.
Roclenge-sur-Geer.
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3
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GanD.e.
Sichcii.
Fall-et-Mhecr.
Milieu.
Sluse.
H
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Boirs.
Glons.
Paifve.
Wihogne.
Othée.
Viliers-l'Évêque.
Crisnée.
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I ( Thjs.
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S \ Otrenge.
Nederheim.
Frecren.
Heure-le-Tiexhe.
RUSSOD.
Lowaige.
Vechmael.
Horpmael.
Heers.
Opheers.
Bas-Heers,
Rùclenge-Looz.
Goyer.
( 23 )
Communes wallonnes.
Oreye.
Granvilie.
Btrgilei's.
Laniremange.
Oleye.
Bettincoui'l.
Coi'swarein.
Communes flamandes.
Berloz.
Hollogne-sur-Geer.
BoTIlUc.
(j , Trognée.
^ ^ Cras-Avernas.
■^ ' Bertrée.
Avernas-le-Baudouin.
Lincent.
Racourt.
Rosoux.
0b ] Montenaeken.
j j Fresin
Cortlivs.
/ Montenaekeu.
Houtain-rÉvèque.
Wamont,
^ / Landen.
-^ Overwiudeii.
Necn^inden.
) Laer.
u
E
-<
<
fis
Bas-Hevli^senl.
Haut-Heylissem.
Zétrud-Lumay.
I/Écluse.
Hauvechain
Tourinnes.
Mille
Hamme.
Netbeu.
Bossut-GoUechain.
Âi'cheniKs.
Grez-Doiceau.
Wavre.
Rosière.
Rixensai't.
Genval.
La Hulpe.
Waterloo.
RraiDC-l'Alleu.
Waulhier-Braine.
Braine-le- Château.
' Clabecq.
1 Tubize.
Saintes.
Bierglies.
1
5 \
as
OQ
Ësemael.
Zéirud-Luiiiay v^eclion d'Aulgaerd).
GossoDcourl.
Hougacrde.
Mcldert.
Willebringen.
Ol)velp.
Bierbeek.
Weerl-Saini-Georges.
Rhode-Sainie-Agalhe.
Oilenbourg.
Over-Yssche.
Hoeylaerl.
Rhode-Saint- Genèse.
Alsemberg.
Tourneppe.
Lembecq.
Beerlh ^Brages).
Hovkruis (Haute-Croix).
( 24 )
H
a
B
SB
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O
•4
Communes wallonnes.
Petit- Ënghien.
Hoves.
Bassilly.
Bo»s-de*Lessinnes.
DeuxAcren.
Goy.
Ogy.
Flobecq.
Elle/elles.
Saint- Sauveur.
Wattripont.
Russeignies.
Amougies.
Orroir.
felscanaflfles.
Pottes.
Espierres.
Dottignies.
Luingne.
Houscron.
Reckem (mixte).
•
Halluin.
fiousbecque.
Comines.
Houtbem
Warnetou.
Ploegsteert.
H
O
o
J
Communes flamandes.
Ënghien.
Marcq
Sainl-Pierre-Cappeile.
Biévène.
g [ Over-Boulaere.
^ I Sarladinge.
s I
5)
Everbecq.
Op-Brakel.
Schoorisse.
Etichove.
Renaix-
Qua remont.
Ruyen.
Auiryve.
Kossuvt.
Heichin.
Coyghem.
Belleghem.
RoIIeghem .
Aelbeke.
Lauwe.
Menin.
Wervicq.
Zandvoorde (mixle) *.
Hollebeke.
Wytschaete.
Messines.
Neuve- Église.
* Je laisse encore Zandvoorde aux Flamands, bien que, d'après le recensement
de 1890, la population de langue française : 624 habitants dont 146 ne parlant que le
français, arrive presque à équilibrer les Flamands : 899 dont 454 ne parlant que le fla-
mand ! cette dernière langue, en définitive, garde le dessus. Mais pour la même raison,
je leur enlève Reckem, où il n'y a plus que 9,1 iS habitants parlant flamand (491 exclu-
sivement) contre S,965 parlant français (644 exclusivement).
( 2« )
EN FRANCB
Communes wallonnes.
I
Corn mimes flamandiîs .
o
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I •
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O
Nieppe.
Steenwerck.
Estaircs.
NeuF-BcrquiD.
Merville.
Havesker(|ue.
Thlennes.
Boeseghom.
Clai'innbem.
Renescui'e.
Clairmaniis *.
Samt-Chner.
Saint-Momelin.
Watien.
Helque.
Saint-IMerrc'bruuck.
Bourbour;;
Craywick.
LOOQ.
Mardvck.
GrandeSvnthe.
o
o
Bailleul,
Vieux-Berquin.
Morbccque.
Steenbecque.
Sercus
Lynde.
Eblingheni:
Bavinchove.
Zaydpeene.
Noordpeene
Lederzeele.
Wulverdinghe.
Millame.
Cappellcbrouck.
Looberghe.
Brouckerque.
Spycker.
Pctite-Synlhe «.
* Je me suis conformé, pour l:i délimitation de lu frontière linguistique en Franco, à
la Carte de la délimilation du flamand et du françaiê danê U nord de la France, par
M. BocAVB, publiée dans le tome 111 des Amralbs du Comité plamanu ob Fb4ncr, l)un-
kerque, 1857. J'ai aussi fait usage de celle de S. Dbacdb, Hiitoire de Lille Lille,
I84K, t. I, p. VJ.
( 2« )
Un coup d^œil sur la carte suttit pour faire voir que cette
frontière est unie et nivelée comme le pays qu'elle traverse.
Pas de ces courbes brusques ni de ces angles aigus qui,
ailleurs, la font ressembler à un rivage déchiqueté par des
flots orageux. Pas d'îlots ou d'exclaves comme le sont par
exemple, en Italie, les Setie Comuni et les Tredici Ormuniy qui
trahissent le reflux de Tun des deux éléments linguistiques!
Ici, la ligne de démarcation court en ligne presque droite
d'Arlon à Visé et de Visé à Dunkerque, tout au plus un peu
ondulée comme tout ce qui n'est pas tiré au cordeau par la
main de Thomme.
\ De quand date cette frontière? A quelles circonstances
historiques faut-il en attribuer l'origine? A-t-elle toujours été
immuable, ou bien n'a-t-elle pas été sujette à certaines fluctua-
tions grâce auxquelles un idiome aurait gagné du terrain sur
l'autre? Et, dans ce dernier cas, quand et sous l'empire de
quelles causes se sont produites ces fluctuations? Voilà des
questions qui n'ont pas encore été résolues» et auxquelles nous
allons essayer de donner une réponse satisfaisante.
CHAPITRE II.
LA FRONTIÈRE LINGUISTIQUE SUR LA RIVE DROITE DE LA MEUSE.
En commençant notre étude de la toponymie rurale de la
Belgique par la région du sud-est, nous porterons d'abord
notre attention sur la partie de notre pays qui est située vers
la rive droite de la Meuse, et nous examinerons ensuite celle
des régions qui s'étendent à gauche de ce fleuve jusqu'à la
frontière française. Dans une troisième division, nous nous
occuperons des lieux dits des départements septentrionaux de
la France.
On peut établir comme règle générale, pour toutes les loca-*
lilés de la première catégorie, qu'elles ont une toponymie
nettement wallonne ou allemande, selon la langue qu'on y
parle, et que nulle part les données fournies par l'étude des
lieux dits ne sont en contradiction avec la position actuelle de
la frontière linguistique. La seule exception apparente à celte
règle est celle des communes wallonnes composées de plusieurs
sections, parmi lesquelles il y en a une ou deux qui sont
allemandes, comme c'est notamment le cas pour llfilaiiisy qui
est wallon, tandis que l'allemand est l'idiome des sections
de Batlliicourt {Bettenhoven) et d'Al!iL-tfar-C'lole (Esch
aufder ilurt). Mais ces diverses sections ont, à l'origine, consti-
tué des communes distinctes, et c'est seulement de nos jours
qu'elles ont été réunies; la frontière linguistique qui passe
entre elles n'est que la trace vivante encore de l'indépendance
où elles vivaient autrefois l'une de l'autre.
Nous avons dit que la toponymie actuelle des villages
répandus le long de la frontière linguistique appartient incon-
( 28)
teslablement à la langue qui y est parlée, et c'est ce dont on se
convaincra en parcourant les répertoires toponymiques annexés
à notre travail. Cependant, à regarder les choses de plus près,
on s'aperçoit que cetle règle générale comporte un certain
nombre d'exceptions, et que ces exceptions se rencontrent
presque exclusivement du côté wallon. Nous ne parlons pas ici
des noms empruntés d'abord par les Wallons au vocabulaire de
leurs voisins, et qu'ils ont eux-mêmes appliqués à des endroits
déterminés, ni davantage des noms propres de personnes
ayant une origine allemande, et laissés par elles aux terres
qu'elles avaient possédées. Cette double catégorie de vocables,
dont nous auront à reparler plus loin, restera en dehors du
cadre de nos recherches, et nous nous bornerons ici à ceux
qui peuvent donner une probabilité quant à la langue de leurs
auteurs. .
Cela étant, nous n'avons rien à dire des villages de Halanzy
et de Rachecourt, mais nous nous arrêtons un instant devant
celui de Melx-le-TlKe. Sa toponymie, dont malheureuse-
ment nous n'avons pu retrouver aucun élément ancien, est
aujourd'hui toute romane, et il ne s'y trouve guère qu'un
seul nom qui puisse être considéré comme ayant une origine
germanique : c'est celui de Romce (Ross-wiese), dont au
surplus Fétymologie est entièrement inconnue '. Il est évident
que cet exemple isolé, et de plus extrêmement douteux, n'est
pas de nature à nous apprendre quelque chose de précis, et
je n'en aurais pas parlé si le nom même de Meix-le-Tige,
c'est-à-dire Meix-l'Allemand, n'apportait ici un nouvel élément
de conviction. Il arrive fréquemment que deux localités du
même nom, situées des deux côtés de la frontière linguistique,
soient distinguées l'une de l'autre par la désignation de la
langue qu'on y parle; tel est le cas, dans la Lorraine, pour
* 11 serait facile de dire que Uosvice signifie le pré-aux-clicvaiix (cIt.
Quevaucamps), s'il n*était pas si dangereux d'indaguer sur la forme
moderne d'un unique nom de lieu.
( 29 )
Andtai-le-Bomain et Audun-le-Tige, et, dans la Hesbaye, pour
Ueure-le-Romain et Heure-k'Tiexhe, comme aussi pour Odeur-
le-Romain et Odeur'le-Tiexhe. Meix-Ie-Tige, qu'où appelle
ainsi, sans doute, pour le distinguer de Meix-devaut-Virton
(Meix in spelunca dans de vieux documents), pourrait donc
être considéré comme un village allemand qui aurait changé
de langue, s'il était tout à fait établi que son qualificatif le
Tige ne désigne pas simplement un village situé à la frontière
allemande. Dans la province de Liège, les villages de Wals-
Wezeren et de Wals-Betz (Betsica Gallicorum), ainsi appelés
pour les distinguer de Melck-Wezeren et de GeelBetz, leurs
voisins, sont des villages très germaniques, avec une topony-
mie qui ne contient rien de roman ; il faut remarquer en outre
que leurs homonymes, pas plus que celui de Meix-le-Tige, ne
sont désignés par un nom de nationalité, ce qui serait le cas
sans doute si Ton avait voulu les opposer à des correspon-
dants alloglottes. Ainsi, notamment, Audun-le-Tige, Heure-Ie-
Tiexhe et Odeur-le-Tiexhe ont chacun un homonyme qui est
désigné par le qualificatif de Romain, et ces noms distinctifs
répondent chaque fois à la réalité des choses. Je serais donc
obligé de laisser dans le doute la nationalité de Meix-le-Tige,
malgré Tépiihète significative qu'il porte, si je n'avais pas sous
la main, faute de mieux, un document qui jettera peut-être
un peu de lumière sur la question. C'est un acte du conseil
provincial de Luxembourg, en date de lo20, et relatif à un
procès de sorcellerie où élaient en cause des habitants de ce
village *.
Or, nous savons que le conseil de Luxembourg se servait de
la langue française pour juger les causes du quartier wallon
de la province, et de l'allemande pour juger celles du quartier
allemand* On pourrait donc considérer la question comme
tranchée, sans une dernière difficulté. Les noms des cinq habi-
* Publications de L'Institut Royal Grand- Ducal de Luxembourg, t. XI..
Luxoinbourg, 1888, p. 304.
( 30 )
tants de Meix-le-Tige cités dans Tacte de 15:20 sont les suivants :
Johan der Wageuer.
EndriH Thierion.
CoUignon.
Groist Claex.
Maroige
Sur ces cinq noms, il y en a trois qui sont manifestement
wallons : Thierion, Collignon etMaroie. Quant aux deux autres,
ils pourraient l'être également, malgré la forme germanique
qu'ils revêtent dans le document, car on sait que jusque dans
les derniers siècles, les noms propres, tant les noms de famille
que les prénoms, étaient ordinairement traduits d'une langue
à l'autre pour peu qu'ils fussent iraduisibles. Johan der
Wagener pourrait de la sorte nous cacher un Jehan le Charlier,
et Gi'oiss Claes un Grancolas, et nous nous trouverions en
présence d'une population toute wallonne de langue. Mais,
même si nous laissons ces deux derniers noms à l'idiome ger-
manique, il n'en restera pas moins trois sur cinq qui sont
bien positivement wallons. S'il est permis de conclure, il fau-
drait supposer qu'à la date de 1520, Meix-le-Tige, encore resté
allemand sous le rapport de la langue officielle, présentait déjà
un mélange considérable d'éléments wallons et se trouvait sur
le point de changer d'idiome.
On voit de quelles difficultés est entourée la question qui
nous préoccupe, et combien le problème est délicat chaque fois
que des documents explicites ne viennent pas nous en fournir
la solution. Et c'est malheureusement le cas pour un nombre
considérable de localités dépourvues jusqu'à présent de toute
espèce de renseignements sur leur passé linguistique.
La commune de Vanre, dont le nom allemand, Wanen,
paraît un dérivé du germanique veen, nous laisse dans une
incertitude plus grande encore. Dans sa toponymie, qui est
Incontestablement romane, je remarque, à la vérité, plusieurs
noms difficiles à déchiffrer, mais derrière lesquels paraissent
se cacher des vocables germaniques défigurés par un long
(31 )
usage; tels sont : à Ponick, au grève, le pré des Hanertes,
Holdicke, au-dessus de Valande; mais que faire de ces matériaux
si frustes? D'autre part, je vois que dès la fin du XIII® siècle,
Vance reçoit de ses seigneurs une charte d'affranchissement
écrite en français. Il est vrai que, comme on le verra, c'était
l'époque où le français était employé comme langue littéraire
ot officielle dans un grand nombre de localités germaniques, et
par conséquent on ne peut tirer de la charte aucune conclusion
solide. Remarquez cependant que cette charte est donnée aussi
au hameau qui porte le nom bien germanique de Totteralt
ou Totteraed, et qui faisait avec Vance une seule et même
commune. Si l'on veut considérer que ce nom, comme toute
la famille de ceux en -rode ou -rade, ne peut guère remonter
au delà du IX® siècle, et que, le hameau se trouvant situé dans
un territoire très pauvre, il a dû être de fondation fort récente t,
on sera forcé de conclure que l'endroit était jeune encore au
XIII® siècle, et qu'il n'avait guère eu le temps d'oublier la
langue de ses premiers colons. Et ceux-ci étant certainement
des habitants du village de Vance — le lien communal conservé
entre les deux localités ne permet pas d'en douter, — il en
résulterait qu'à Vance aussi on parlait l'allemand à l'époque
où surgit la colonie de Totleraed, aujourd'hui Villers-Tortru.
Ce ne sont là, assurément, que des vraisemblances, mais le
peu de ressources qu'offrent au toponymiste les archives du
Luxembourg nous oblige à nous en contenter.
Nous ne nous arrêterons pas devant quelques vocables à
l'aspect germanique que nous rencontrons dans la toponymie
des communes d'Anlier et de Hollange. Pour celle de Fauvil-
lers, nous ferons remarquer que sur trois sections dont elle
se compose, deux, celles de Bodange et de Wisenbach, sont
des localités germaniques. Nous noterons à Llvarchamps
(commune de Villers-la-Bonne-Eau) les lieux dits Clusborne
* Je renvoie, pour la preuve de ceci, au beau livre d*ÂRNOi.D, Aninede-
lungen und Wanderungen deutscher Stàmme. pp. 444-461.
( 32)
et Kalbome (Froide-Fontaine), et le nom de liotrebols
(XV« siècle Lutrebois), si transparent qu'on y voit à' l'instant
apparaître l'allemand Laiiterbach (= Clairefonlaine) : voilà la
preuve de la germanicitë primitive de ces deux hameaux.
A H^ardln, par contre, nous foulons un sol parfaitement
wallon, et qui ne parait jamais avoir entendu l'idiome germa-
nique que dans la bouche des étrangers. Non seulement
la toponymie de Wardin, dès 1S69, est tout à fait romane,
mais un acte de 1562, que je m'en voudrais de reléguer dans
l'appendice, nous apporte la preuve que ce village se trouvait
dès lors à l'extrême frontière linguistique. « Par devant
Guillaume de Warck, seigneur de Wardain, Henry Rompier,
Evrard Collignon, ambedeux hommes de fief et Michell Coli-
^gnon Dousche, homme et sergeant sont venuz et comparuz
personnellement Ronckar de Doncol et Marichiney sa femme,
lesquelz ont recogneu une disme qu'ilz ont à Bru venante de
par Jonfruwe de Doncol et comme héritiers de la dite Jonfruwe
en ont demandé et faict ban et relief par devant seigneur et
hommes susdits en faisant le dit Thomas le serment ad ce
pertinent et accoutume » ^.
Si les comptes de la ville et prévôté de JBastosne, dont les
registres, commençant en 1444, reposent aux Archives du
Royaume à Bruxelles, étaient plus explicites, nous en fourni-
rions une preuve plus complète sans doute que ne le permet
la pénurie des documents. Quoi qu'il en soit, et en attendant
que de nouvelles recherches aient été couronnées de succès,
nous croyons pouvoir affirmer que rien n'autorisait M. Neyen
à écrire les lignes suivantes dans son liisloire de Bastogne :
« Très anciennement, c'est-à-dire pendant les premiers siècles
de l'existence de Bastogne jusqu'au XV!®, voire même jusqu'au
XVII® siècle, la langue allemande était généralement parlée
dans cette ville, nouvelle preuve de l'origine celtique de cette
* OEiivres de loi de Wardin, aux Archives de l'État à Arlon. Encore
aujourd'hui, Ooncols est une localité allemande; Bastogne aussi est roman
de toute antiquité.
(33)
localité, tandis que plus tard, et par un effet naturel du
mélange des races, à la suite des relations plus fréquentes
avec les provinces belgiques, le wallon s'y répandit davan-
tage, au point que de nos jours il y est exclusivement en
usage I ».
A Moloety section de Longwilly, les lieux dits Chndal et la
Monedinge nous rappellent tout au moins que nous ne sommes
pas loin de la frontière, mais on ne s'en douterait pas à
IVevllle, à Tailffoy et à HonATallse, dont la toponymie
romane est d'une absolue homogénéité. A Ijlmerlé, au con-
traire, nous nous apercevons, dès les premiers pas dans la
campagne, que nous foulons un sol autrefois germanique. Je
ne parle pas ici des noms restés allemands qui se rencontrent
juste au vif de la frontière, et qui auront été donnés par les
voisins germaniques, mais de ceux qui sont à l'usage des
Wallons de Limerlé même, et qui portent sous leur forme
française le caractère ineffaçable de leur origine : tels sont le
heulse (bois), Stenne-house (Steinhaus), la voie de Cusseberre
(Kusberg), Lignescheide (Langscheid), Gwasbeney Méquébone,
Laquéberre, Djérédalle, Languelarre (Langlar), Ladeborre, Dalle,
Couquelberre, Rinquesindje, etc. *.
La toponymie de Stclnbach, section de Limerlé, un peu
plus à l'écart de la frontière, ne présente pas le même aspect,
mais le nom même de la localité est, comme celui de Lutre-
bois, un indice irrécusable de germanicité. Steinbach ou,
comme disent les habitants, Steinbay^ c'est le ruisseau qui
court sur des pierres, appellatif des plus fréquents dans la
toponymie des pays de langue germanique 3. Dès ISit, la
population de cette localité ne porte que des noms de famille
romans, et le nom d'un habitant Jehan le Tyeche, est une
I Neten, Histoire de B(istogne, p. 225.
* Berre -berg, montagne; Borre^born, fontaine; Dalle^thal, vallée.
' Les Steinbach remplissent trois énormes colonnes de Vùrtslexicon de
Rudolph, à raison de 75 en moyenne par colonne.
Tome XLVIH. 3
(34)
preuve péremptoire que cet Allemand y ëtail un étranger ^.
Entre Bovigny et Beho (Bockhoitz), nous arrivons à l'extré-
mité de ]a province de Luxembourg. Bovlnuy est wallon,
Bcho, allemand, mais avec une section wallonne, Com-
itmuHtcr. Au delà de cette dernière localité, la frontière
des langues cesse de se confondre avec la frontière politique;
elle passe dans la Prusse rhénane. Les villages wallons que
nous y rencontrons ont tous, sauf le dernier, Sourbrod,
des noms à allure romane; quant à leur toponymie, elle ne
trahit aucune origine allemande, et elle paraît aussi immuable
que celle des villages les plus authentiquement wallons depuis
Torigine. Seuls, les trois hameaux de FaymoiiTille, de
mtcliibaeh et de Ondluval, serrés Tun contre l'autre à
Textréme frontière linguistique, nous offrent un résidu de
vieux noms de lieux dits germaniques, défigurés par la pro-
nonciation wallonne. A Faymonville nous trouvons Vestode,
Steinroux, Oldevinque, la Schleid, la Koirdicque, Melestode.
Steinbach, dont le nom est caractéristique, possède encore un
champ à Wirtchenne^ et à Ondinval nous trouvons les lieux
dits à la Titsch, 01 Greffe, Bachlai, Waronbromi. 11 faut en
conclure que ces trois localités, les seules de la Prusse wal-
lonne, ont été romanisées depuis l'époque de la naissance
des lieux dits.
Rentrant en Belgique en suivant la frontière des langues,
j ai beau interroger dans la province de Liège la toponymie
de Jalhay, de CSoé, de Steiiibert x ces localités, dont
la dernière porte cependant un nom si expressif, ne gar-
dent pas le moindre lieu dit germanique. Je n'en trouve qu'un
seul à miaitalii t Grunhaut, nom bien significatit d'une forêt
qui d'ailleurs y forme la limite des deux langues. Il est vrai que
je n'ai pu remonter fort haut dans le passé de ces communes,
sauf pour Goé, dont je possède un assez fort contingent de
* Dénombrement des feux de la ville et prévôté de Bastogne, aux
Archives du Rovaume.
(35)
noms des lieux pour l'année 1575, mais ils sont aussi romans
que les plus modernes. Delvaux, à la vérité, nous apprend
que le lieu dU Natistay, à Goé, s'appelait également Ninsen-
berg; mais que faire de cette assertion vague et d'ailleurs
dénuée de preuves'?
La petite ville de lilmboory, commune romane, douée
d'un nom authentiquement germanique, a longtemps défié
mes investigations. Plusieurs circonstances m'avaient induit à
croire qu'on y avait primitivement parlé flamand, mais je
manquais de toute preuve toponymique, et les lieux dits actuels
sont entièrement romans. Après avoir vainement feuilleté ce
que les archives de Liège et de Bruxelles renferment de docu-
ments relatifs au duché de Limbourg, j'allais abandonner cette
recherche, lorsque je tombai sur un registre censal du pays
de Limbourg, conservé aux Archives du Royaume (Chambre
des Comptes, 45117) et qui date de 1442. Ce registre, écrit par
Jean Ripelman, curé de Goé, est tout entier en flamand, sauf
la partie relative au ban de Hervé, qui est en français; voici
celle qui concerne Dolhain-Limbourg :
Limbourg.
Bachlen d'il kalcoven.
In Marcha cheveu {Tj.
In den Broich.
À en den wech geheisten die gemeyne gemack.
A en den wech van den broicke.
Op omtrent negen morgen lantz in Halu ind op drie morgen lantz a Salu.
Ëen buynder tauiz gelegen op die heyde tutchen Lymborch nid Heymersberge
aiiit Cruce ind op eynen hoff op Pichbach.
Henkenlyn.
ùoren Huppretz boiren,
Op len snert, op ter sarten.
A an den tain.
A en den wech daer men icn boich wairt vaert.
Delvaux, DUtionnaire géographique , article Goé.
(36)
Op ten wech van Verviert komende uit eynen on op Lusofotxe dat suet bUr
was.
Omme dat wamer dat opten Bennell in Belva geit.
Eyn teimelt gebeUnen Kansar.
Ain Lyiet.
In Luyxonfotge aen Lyses tant.
A en den tteyn cuyle.
tily hutte te Dailhem.
In Boveriem,
In Borynfotse.
byn bennet in WajchomiUe.
Op Haerdnymotit.
In den yuweL
Huckelhach.
Botvelt,
Voiià une toponymie bien mélangée à coup sûr, et assez
difficile à déchiffrer. L'énorme prépondérance des noms ger-
maniques ne prouve rien ici : le document d'où ils sont
extraits étant lui-même en flamand, tous ceux qui étaient
encore compréhensibles auront été traduits en cette langue,
et ils constituent la grande majorité. Mais que penser des
autres? Notons d'abord la catégorie des noms qui ont gardé
dans la traduction flamande une forme française, et qui, par-
tant, peuvent être considérés comme incontestablement wal-
lons; tels sont : op ten saert(saiTi) Lusofosse, Belva, Kansar (f);
BoverierSy Borynfosse, Waxhomille, Haerdaymont. La popu-
lation qui a baptisé de ces noms une partie du territoire de
Dolhain et de Limbourg était une population wallonne, cela
ne fait pas le moindre doute.
D'autre part, il est quelques noms du même ban qui sont
certainement germaniques. De ce nombre est celui de Botvelt,
qui subsiste encore aujourd'hui dans la toponymie de Dolhain.
Ceux de Pichbach et de Huckelbach semblent également avoir
été, dès le XV« siècle, des noms propres, c'est-à-dire réfrac-
taires à toute traduction. Ils sont peu nombreux en somme,
et deux ou trois s'appliquent à des cours d'eau : or, il est
reconnu en toponymie que les œurs d'eau gardent le plus
longtemps le nom qu'ils ont reçu pour la première fois.
(37)
Il n'est donc nullement nécessaire de supposer, parce qu'on
trouve deux ou trois noms de lieux d'origine germanique à
Limbourg, en 1442, que le flamand y fût encore parlé à
cette date. Ces noms étaient les derniers vestiges de l'ancienne
langue de la localité, rien de plus. Une autre preuve que le
wallon y était indigène au XW^ siècle, je la trouve dans une
ligne déjà reproduite ci-dessus : Op omtrmt negen morgen
lanlz in Halu ind op III morgen lantz a Salu, Ce simple
mot : a Salu, employé ici pour désigner un lieu qu'ailleurs
on appelle aen den Salu, témoigne avec une éloquence
discrète, mais convaincante, de la langue parlée à Limbourg,
en 1442. L'auteur du document a été distrait; il a oublié
de traduire cette fois la préposition du nom, et elle nous suffit
pour nous renseigner. Nous pouvons donc, de tout ce qui pré-
cède, conclure que vers le milieu du XV« siècle, le wallon était
depuis assez longtemps la langue prépondérante à Limbourg.
Les noms des lieux-dits y étaient créés en cette langue, et il
n'en subsistait plus qu'un petit nombre de formation germa-
nique. Pourtant la romanisation ne devait pas remonter extrê-
mement haut, puisque la plupart des noms romans n'avaient pas
encore eu le temps de perdre la valeur d'appellatifs, et qu'on
pouvait les traduire si facilement, presque tous, en langue ger-
manique.
D'autre part, Clerinônt et IKenffchàtcaa, dont les noms
sont des témoins irrécusables de leur origine romane, nous
offrent plusieurs lieux-dits comme Berick (Berg), la Bach, la
Schiff, la Kuck, la Hauslrée, Quoidbach, etc.; mais il faut bien
remarquer, encore une fois, que ces villages, situés à l'extrême
frontière, contiennent nécessairement une lisière sur laquelle
les deux langues peuvent se rencontrer et se croiser pendant
des siècles, sans qu'il y ait déplacement de frontière.
Par contre, le recul dvi flamand est incontestable sur le
territoire de la commune d'Anbel, dont plusieurs hameaux :
Knoepelstock, Crefï Aliéna et Gorhez (anciennement Gorhem\
sont de provenance germanique, mais romanisés aujourd'hui,
comme peut-être aussi ceux de Saint-JeanSart et La Clouse,
(38)
tandis qu'Aubel même avec Neer-AubeU Himmenkh et Coesen-
berg sont restés flamands i.
Au surplus, Meufchâtcau constitue le poste le plus avancé
que ridiome roman ait occupé au moyen âge, car, à cette
époque, la Berwinne marquait les confins des deux langues,
et tout ce qui se trouve sur la rive droite de o^ cours d'eau
appartenait à Fidiome germanique. En d'autres termes, les
villages de Dalhem, de Bombaye, de yBVatrmwtge et de
Bcrneaa, qui sont aujourd'hui wallons, ont parlé flamand
autrefois, et leur toponymie en témoigne. Combien il faut
regretter que les registres aux comptes du pays de Dalhem,
commençant à une date aussi ancienne que 1393, ne contien-
nent pas un plus grand nombre de noms de lieux! La preuve
de sa germanisation primitive éclaterait à tous les yeux. On peut
d'ailleurs l'affirmer sans crainte : si Dalhem, la plus méridio-
nale de ces localités et partant la plus romanisée, ne nous oflre
plus aujourd'hui d'autre lieu-dil germanique que sa Hamtrée
(Hoogstraet), en revanche, nous trouvons à Warsage XeSmale-
patte (l'étroit sentier), les hameaux de Kraesbom et de Haustrée^
leSte€n,\e Grondsdel, qui était en 1613 le Joomr/e// (Val-Saint-
Georges), V Amendai. Je citerai encore le Weersterbosche (bois
de Warsage), situé au-dessous de Coniuxheid (bruyère du roi),
la Mortcoule (Moer kuyl, fosse marécageuse), Rosebergh, Scie-
rech, le ruisseau de la Becque, et le sart de Wyenrot, aujour-
d'hui Wiwierotte, qui nous transportent en plein pays germa-
nique. Un acte de 164i complète la démonstration en nous
signalant une « piedsente condist vulgairement la stechsken ^ ».
Bombaye a recouvert d'un assez fort vernis roman les noms
de ses lieux-dits^ sous lesquels l'observateur devine Télément
germanique, comme Nactetine, Regge, Brandeloi, tandis que
d'autres comme le Haasberg^ le Cromwez, Lislande sont recon-
* Rapport de M. Nicolaï, bourgmestre d*Aubel, dans le Bidletin de la
Société liégeoise de littérature wallonne^ t. VII (1863), 2^ partie, pp. 1 et
suivantes.
* OEuvres de Warsage (Archives de Liège).
(39)
naissables au premier aspect. Au Wl^ siècle, entre 1536
et 1554, nous y trouvons de plus lepré Jehenninghe, la court
ilelle Noefniatj la court Bulskin, le pré délie beecke, Schinck et
le Gambecke >, avec Brandloi et Cromweis encore existants.
Quant à Bernenu, la romanisation totale de cette localité est
foute récente, et ne s'est accomplie qu'au cours de ce siècle.
Les registres aux œuvres de toi, conservés aux archives de
Liège, dont la série s'étend de l'année 1608 k 1703, sont entiè-
rement en flamand; bien plus, un autre registre de cette loca-
lité, datant de 1770, que j'ai consulté au secrétariat de la com-
mune, emploie également le flamand, bien que déjà des parties
en soient rédigées en français. Ce registre contient une espèce
de cadastre, commencé en 1768 et terminé en 1770 par l'arpen-
teur juré Jan Leers; j'y ai relevé dans les premières feuilles,
ne pouvant le lire en entier, les noms de lieux suivants :
Op den houloff.
A en nachieii.
In het boisbeeker veli.
A en den hen'entrr.
A en 't eiisken.
Op den uourender wegh.
Op den lindepat,
S(uck genaewd de vier bnendert.
De droofjh weijde.
De waate steege,
Boven den wynijaert.
In den hondt.
Den hopptnhoff
A en het kruysken
A en den xleutel
Up den tommerwetjh .
A chter den zeghet,
By den kersseboomen wegh,
Ittven het botken op den kleenen tteen.
Op den wyngaertêbergh, etc.
• Archives de Val-Dieu : Paies (Archives de Liège).
(40)
De ces noms, un certain nombre ont été traduits en français
et existent encore aujourd'hui à Berneau, comme by den kers-
seboomm wegh, qui est devenu le chemin du cerisier, et op deti
steeii qui est devenu sur le pireux. D'autres ont survécu sous
leur forme germanique, mais altérée par la prononciation
wallonne qui permet à peine de les reconnaître. Lorsque j'ai
entendu à Berneau appeler so li stécoule et Beuristrale des
endroits dont je venais de lire les noms originaux, op de steen
cuyle et Burgstraet, dans un acte de 1770, j'ai eu l'impression
très vive du changement linguistique accompli dans cette com-
mune depuis un siècle à peine.
Il vaut la peine de noter, à l'occasion de ce pays, la langue
dont on y faisait usage pour la rédaction des actes publics.
C'était souvent, pour les comptes des officiers publics, le
français, parce que, comme on le verra au cours de ce travail,
le français était une langue privilégiée et supérieure, dont on
se servait souvent dans la haute classe et dans les affaires
publiques, même en pays flamand ou allemand. Mais d'autres
fois, et plus souvent même, dans les quatre villages en ques-
tion, on recourait au flamand, et nous savons de science cer-
taine qu'on n'a jamais fait usage de cet idiome en dehors
des provinces où il était parlé. Bien plus, c'est en flamand
que le gouvernement des ducs de Bourgogne correspond
avec le comté de Dalhem; c'est en cette langue notamment
qu'Antoine de Bourgogne, le !•■" octobre 1413, s'adressa aux
échevins des bans de Dalhem, Fouron, Âubel, Cheratte,
Trembleur, Bombaye et Housse; c'est en flamand que sont
rendus les comptes de la plupart des officiers de justice pour
ce pays *. Ce qui est décisif d'ailleurs pour trancher la
question, c'est l'idiome dans lequel étaient rédigées les œuvres
de loi, c'est-à-dire les actes des transactions entre les habitants
par-devant les échevinages; or, à Warsage, ces transactions se
< Rahl[enbeck], Histoire de la ville et du comté de Dalhem, Bruxelles,
1852, p. 98.
(41 )
sont faites en flamand jusqu'en 1626 et en français à partir
de cette date y. À Berneau, c'est en flamand aussi que sont
rédigées les œuvres de loi, dont le plus ancien registre con-
servé, qui est de 1608, nous montre encore les contrats passés
devant des magistrats qui se disent tsamen schepenm der banck
ende heerlykheit Berne 2.
Enfin, les noms mêmes des localités en question parlent
assez éloquemment, à part Warsage, dont la forme romane et
la forme flamande attestent, par leur accord, la présence d'un
Warsatictim primitifs. Dalhem (la maison de la vallée), Bom-
baye (Bulsbeeck, le ruisseau du taureau), Berneau (Bernaw, le
pré sur la Berwinne), sont des types frappés au coin du pur
thiois, et desquels nul ne pourrait contester la nationalité.
Nous avons de la sorte épuisé ce que nous apprennent les
lieux-dits au sujet de la frontière linguistique actuelle sur la
rive droite de la Meuse, et c'est seulement pour mémoire que
nous rappelons, en finissant, une tradition d'après laquelle
l'allemand aurait été autrefois la langue en usage à Tcrviers.
Detrooz, qui mentionne cette tradition, la réfute avec une saga-
cité dont il ne fait pas toujours preuve :
« Il est certainement très faux, dit-il, que la langue alle-
mande ait jamais été celle de Verviers, et une preuve de cette
fausseté, c'est qu'on ne voit nulle part la plus légère trace que
c'en ait été l'idiome. Ses plus anciens noms, des noms qui
étaient en usage dans le XI^' siècle, ou auparavant, sont des
noms de l'ancienne langue romane. Pas un, ni des rues de la
ville, ni des lieux environnants, n'a la moindre teinte de Talle-
mand 4. »
* Le registre qui les contient est intitulé : Register inhotidende die
transportent vœren laethof des heeren ter Nuwerburch tôt die Iwochstraet
bynnen Weerst gelegen (Archives de Liège).
* Archives de Liège, OEuvres de la Cour de Berneau, registre 1.
* Peut-être identique avec le nom du Wasiticum (Wasseige) dont parle
Nithard, lU, 3.
* Dbtrooz, Histoire du marquisat de Franchimont. Liège, 1809, p. 95.
(42)
Donc, et en attendant que Tétude des noms géographiques
nous permette de faire un pas de plus, nous pouvons formuler
comme suit le résultat de nos recherches sur la toponymie de
^ la rive droite de la Meuse. Aussi loin que Tétude des lieux-dits
nous permet de pousser nos investigations dans le passé, nous
constatons que la frontière linguistique de ce côté n'a pas subi
de changements notables. De Halanzy à Berneau, le français a,
d'espace en espace, entamé le domaine de l'allemand ou du
flamand, mais sans jamais avancer plus loin que la largeur
d'une seule commune. C'est seulement dans l'ancien comté de
Dalhem que ses conquêtes sont plus notables, puisqu'il y
enlève d'un coup quatre communes à la fois. Un regard jeté
sur la carte donnera facilement l'explication de ce phénomène.
Le cours de la Berwinne, ancienne limite des deux langues,
après avoir gardé depuis sa source une direction orientale jus-
qu'à Dalhem, fait, à partir de cette localité, une courbe très
brusque vers le nord, et va se jeter dans la Meuse en aval de
Visé. Nos quatre localités, autrefois germaniques, ont dû se
trouver de bonne heure enclavées de la sorte dans le territoire
wallon : à l'est, les communes de Mortroux et de Neufchâteau,
à l'ouest, c>elles de Visé et de Richelle, les isolaient du milieu
germanique avec lequel elles ne communiquaient guère que
par le nord. Le nivellement de la frontière se sera fait d'une
manière en quelque sorte inévitable, et sans qu'il faille d'autre
raison, pour en rendre compte, que des circonstances pure-
ment géographiques.
TOPONYMIE
DES
COMMUNES SITUÉES SUR LA FBONTIÈBE LINGUISTIQUE.
PROVINCE DE LUXEMBOURG.
(J'ai copié les Heux-dtu modenies au cadastre d'Arlon; les archives de cette ville
et celles du Royaume, malgré de fréquentes explorations que j'y ai faites, ne
m'ont fourni que fort pea de noms anciens)
HALANZT.
B«UlBc«arl.
Engelstal.
Hoelzer.
Brandiesbusch.
Wallerthal.
Rapp.
Diffentbal.
Theisberg.
Wellentbal.
Vor an der Rapp.
Heideschleid.
Auf dem GSrtgen.
Kleinwellenthal.
Vor an Theisberg.
Mengenthal.
Lohr.
Vor an Lohr.
In Mechel.
Hinter Bourgune.
Langsholswies.
Hinter Lohr.
Busch im Gnind.
Holswies.
Thomlecbsknap.
Zwischen den Bûscher.
In der Acht.
Klairbûsch.
Vor an dem Klairbûsch.
Schiamfeld.
Auf dem Bonemert.
Kreberschshoel.
Roesigergrund.
'
(44)
Bosche.
Langs Klairbuschweg.
Ronnenbûsch.
Hetzigerschleid.
Hinter Proschbûsch.
Proschbûsch.
Klein Rommeschloch.
Roesigerberg^
Bûschimgrund.
Heideschleid.
Theisberg.
Diftenthal.
Unter der Langbeck.
Auf dem Lentgen (Unter dem).
Im Bergenfeld.
Groff.
Im Meschberg.
Langslohr.
In Parten.
Ob dem Bour.
Vor an Mecher.
Im Kimmelt.
Im Stein.
Grossen Pesch.
Bredengart.
Im Dellig.
Krommesfeld.
Roesigerpaad.
Oben Kuttschengrund.
Langenbei^.
Hedestalgen.
Kuttschengrund.
Auf Spreid.
Spreidbûsch.
Rommeschloch.
AufBottel.
Schenneschberg.
Galgenberg.
Mûhlengrund.
Brill.
Siebenbour.
Grevengart.
Tedeberg.
Rauschenthal.
OberRauschenthal.
Auf der Stross.
Bei der Stross.
Mûhlenwies.
In Brecken.
Oben der Mûhlen.
In der Wolfskaul.
Mùnsch.
Langs Weschgeberg.
In Weschgeberg.
Visbas.
Ebs.
Bei der grosser grâclit.
Ob der horkett.
Betschenthal.
Stecken.
Bei der Stecken.
Tautenloch.
Alz-nar-Cl^lz.
Ëischerthal.
Merrenberg.
Leiperdang.
Velpertsberg.
Schetzebûsch.
Diffenthal.
Hasselt.
Langheck.
Hinter der Thom.
Honsreck.
Hinter dem Honsreck.
Im Freschelgen.
Lippesch.
Brochwies.
Op Leiperdang.
Neuwies.
Hinter der Délit.
Auf der Délit.
Brischelhoehl.
(48)
Auf Bnschelhoehl.
Oppenthal.
ScheselshoehI.
In der Kater.
Vor der Thom.
AufThom.
Am Betteraei'weg.
Kreberg.
Lentgen.
Rauschenthal.
Schlamfeld.
Ber dem Schlamfeld.
An der Stross.
(Jnten im Rauschenthal.
Tauteloch.
Beschenthal.
Auf der Brem.
Oben im Beschenthal.
Bettstadt.
In den Pillen.
Hinter den garten.
Kotter.
Auf der Drinck.
Drinck.
Vor auf der Délit.
Am Metzigerweg.
Bel der Scheuerwies.
Metzigerhoehl.
Hinter der Kirch.
Auf der Acht.
Am Brûhl.
Hinter der Croue.
Groue.
Auf der drisch.
In Beisch.
Auf der Gracht.
Auf Essen.
Am Holdangerweg bei den
kaulen.
Am Holdanger Weg.
Lameite.
Driscb.
Unten in Lamette.
Ip Bilber.
Auf Bilber.
Auf der Merchen.
Auf Kosserloch.
Blauenberg.
Schosserbund.
Landweg.
Unter der Wavricht.
Bûschelgen.
In der Loch.
Bei Landweg.
Eiflgen.
Nasfeld.
Am Mûhlenweg.
In Land.
Gârtgen.
Schwartzen Trisch.
Weller.
Hecker KnSpgen.
Kosserloch.
Obesbilber.
C, WÊmlmmmj,
Bois Saint-Remy.
Haie Jero.
Fond de Grain.
Orlé le prêtre.
La Fêtée.
Hautele.
Ghamp Bronvaux.
Bout de Nickbas
Le haut der nisot.
Frie.
Voie taupré.
Fond Saint- Vaux.
Stein- La haie Ghipré.
Au dessus du Flande.
Le Flande.
Au dessus du fond Saint- Vaux,
Au chemin de Raehecourt.
(46)
Le blanc chare.
Au dessus du moulin.
Au dessus du haut chemin.
Haut chemin.
Dessous le moulin.
Entre les deux eaux.
L*abime.
Grand fossé.
La Harbinette.
Gladas.
Au dessus du trou du beau bois.
La fosse à Teau.
Beau bois.
Trou du beau bois.
Fosse Audot.
Rousselincourt.
Hen veaux.
Le haut de la justice.
Au dessus du fond de Rousselin-
court.
En montant le haut de la justice.
Au dessus de Tabime.
Sur le fond de la ronche.
La Combroux.
Bleseumont.
Aux Asches.
Au chemin de Baltincourt.
A Visbas.
La grande pralle.
Entre les deux pralles.
Au salon.
La, petite pralle.
La perdrie.
A côté de la petite pralle.
La perte (?).
Paquis de la pralle.
Au charné.
Au breux.
Au ravin.
Au sentier de Bleseumont.
Fond de la Ronche.
Sur la côte du moulin.
Dessus le fond de la Ronche.
Au Vra.
A la barrière.
Les longs champs.
Au lac.
A la volette.
A la grosse bonde.
Grands champs.
A la serisière.
Près la chapelle Jacob.
Tournaille des champs de la
chapelle Jacob.
Aux fossés.
La croix du curé.
Au courtis.
Le grand paquis.
A la motte.
A Busto.
La louvière.
Nickbas.
Derrière laite.
Lauriaumont.
Près Lauriaumont.
Au chemin du moulin
Secondvaux.
Sur Secondvaux.
Dessus Lauriaumont.
Dessous Nickbas.
A rhuile.
Derrière la boiteuse corvée.
Boiteuse corvée.
Lo gs prés.
A la fagneule.
Aux ares de Blo.
ABlo.
Sur Blo.
Meguimeau.
A Tépine du tombou.
Près la langue de bœuf.
Langue de bœuf.
A Gremipré.
Au dessus de Grewipré.
(47 )
A la croix de Husson.
Langues fauchées.
. Roubaivaux
Biocoup.
Maladrie.
Fourrière Damidin.
Aisances de la fourrière Dami-
din.
Sur Busto.
Au dessus de Villers.
Villers.
Sartai.
Four ^ Villers.
Entre Villers et le chemin de la
Grand Ville.
Aux choux.
Entre le chemin de Longwy et
TËnclos.
Grands paquis.
Derrière les courtis.
Arnauprés.
Au dessus d' Arnauprés
Paquis Jean Georges.
La Woève.
Dessous Fays.
Ribot.
Chenot.
Molais.
Holais.
Machompré.
Butai.
Chaousau.
Le favs.
La Massue.
Bois Haut.
Bois Genot.
Grand Choerv.
Petit Choerv.
Cliauxfour.
RAGHEGOURT.
A Prvre.
Devant la chapelle.
Les hognes de Pryre.
Devant la Haie Dulieu.
La Haie Dulieu.
A Uuechévaux.
A la brulière.
A Hobchette.
A Marie au pommier.
Horquette de Marie au pommier.
Devant la Haie Dulieu.
Sur Tige.
Au fond des Loges.
A Coupe Gelinne.
A la chapelle Trompette.
A Barbecuse.
Sur Ronde.
A Bizeur\'.
A Martin champ.
Haut de Rimont.
A la Clowire.
A Bizeurv.
A Saint- Vaux.
Devant la brulière.
Au plein Tru.
En montant le plein Tru.
Au clos de la Vaux.
Sur le chemin des mineui*s.
Au dessus de Barlv.
Devant la brulière.
A Jauhache,
A la petite Barlv.
1
(48)
A Barly.
En montant le haut de Willan-
court.
Au Trabloux.
Fond des Dames.
Haut des Dames.
A la pessechiche.
Haut de Willancourt.
Au dessus du prélevé.
A Meyvaux.
A la Pola.
Le prélevé.
Sous les mineurs.
Au Howv.
A Bersiepré.
Au pré des voleurs.
Au dessus du moulin.
Au dessus de la haie de Late.
A la coure.
Derrière la coure.
Devant le chenois.
La taille Marion.
Au Fay.
Le chenois.
Derrière le chenois,
A Baudrichstal.
Au Pin lieu.
Sur le douare.
Sur le Bochet.
A Rechanvaux.
Fond de Liblocq.
A la Pralle.
Au Vivier.
A Geronvaux.
A Maude.
A la Core.
A Marde.
Les Lexires.
A la Nau.
A Creuzy voie.
Au vieux moulin.
A la Houye.
Sur les Lexires.
A Bernaumont
Au dessus des Lexires.
A Chapiron.
A la pièce des moines.
Sur Bernaumont.
A Vire.
A la fosse Boulet.
Sous Vire.
Au champ de la ville.
Sur le Fav.
Au champ devant Luche.
Sur Ronde.
A la fosse.
A la Pichelotte.
Sur le horlé.
Au pachis.
A Laubussenire.
Maudrimont.
A la motte.
Aux fontaines.
La Pichelotte.
A Hossanchamp.
Devant la chapelle.
A Goudinvaux.
A la Fâche.
A Paré Renoux.
A Tépine Sainte-Marie
Au chainet.
Sur la Fâche.
A Merinvaux.
A la Soquette.
A la Goulette.
A Wigninvaux.
Sur Mandrimont.
A Lackmann.
A Coulonvaux.
Devant Launois.
Derrière Stalon.
Les Perchervs.
(49)
MEIX-LE-TIGE.
Bois communal dit Vivier Jean
de Han.
Bois communal dit Lagland.
Bois des seigneurs.
A la bi-uyère.
Bois brûlé.
A Rossé.
Alagagière.
Au trou de Longwy.
Sur le bois Rousse.
Bois Rousse.
Au champ des Rouges.
A la voie d*Ache.
A longue vaux.
Haut devant le Nouty.
A la grosse haye.
Haut de l'Ëglise.
A la croix d'Arlon.
Au champ de la Bô.
Vauzé champ de Han.
Vauzé change.
Haut des fosses.
Vauzé de l'épine
A la pièce des Carmes.
Au chaufFour.
Au pré Henri Meunier.
Grande volette.
Petite volette.
Haut de la Crou.
Au champ de la Cure.
Au cerisier.
Au pachis.
A la grande Meix.
Entre les deux chemins.
A Baragy (ancien château).
Derrière le Pérou.
Au chemin de Vànce.
Tome XLVIII.
Devant le bois de Meix.
Sur le Preigneux.
Au chemin de Wassera.
Au pré Saint-Luc
Au coin du grand fossé.
La fontaine des chiens.
Au vieux champ.
Sur le chenel.
Derrière le chenel.
Au dessus du Vivier.
Pré Morlé.
Champ des lièvres.
A la chopine d'huile.
A Haubré.
Haut de Lentreclose.
A gros champ.
A Bautrefau.
A Rosvice.
A la bore.
Les creusayes.
Dessous la haie de Lentreclose.
Devant le bois de Meix.
A Taune.
Sous Lentreclose.
Lentreclose.
Aux Yves.
Champ des howés.
A gros champ.
Sur le camp.
Vauzé de TÉpine.
Vauzé de la Meunière.
Grande pièce Saint-Luc.
Devant le bois d*Udange.
Au chemin d'Arlon.
Ferme Lambert.
La Pougenette.
Devant le petit Vivier d'Udange.
1
(30)
Au vivier chan des Hans.
Le mariage.
Dessus le pré le Taureau.
La croix des trûches des tailles.
Vauzé des froumiclies.
A la fosse Idron.
Derrière le Trabloux.
Le bois Huet.
Au dessus du bois Huet.
Sur le horquet.
Fond de Germivaux.
Sur le chaude
A la Grande Heix.
Sur le Xoôt.
A Harchivaux.
A la blanche terre.
Au grand jardin.
Haut de La vaux.
Vallon de Peurire.
Sur le Toquis.
Hari des cerisiers.
Au chemin de Hussv.
A Vauzé.
A la croix de Longwy.
Les longs champs.
Au rouaule.
Aux crons champs.
Au trou de Longwy.
A Bronsvaux.
Bois Prieur.
Champ des fées.
Sur Bronsvaux.
Sur Peurire.
A Peurire.
Haut de Brivaux.
Vauzé des blossvs.
Vallon de Harchivaux.
Au noir cul.
Au grand jardin.
Au neuf champ.
Au bout du haut de Lavaux.
GHATILLON
Sur la croix.
Au Vivrez.
Les hazelles.
Derrière les hazelles.
Au pré Henry Barbe.
Le trou de la Fau nette.
Devant la croix.
Devant Chiquedez.
Devant les petites têtes.
Lac des Bécasses.
Bragnette.
Le long du pré du moulin.
Le pré du moulin.
La taille du moulin.
Trou Brandefer.
Fourneau David.
Au dessus du fourneau
A Povat.
Les longues têtes.
Devant les longues têtes.
A dessus de la fange de la Si-
monne.
La fange de la Simonne.
Devant la fange de la Simonne.
Les petites têtes.
Bois Brûlé.
Au Frechv.
A la croix JacqueL
Moulin de Châtillon.
Au dessus de la chapelle.
(SI )
Le neuf pré.
Devant le bocard.
Au boeard.
Fourneau d'Ahéré.
Sur le crucHîx.
Sur le charme.
A TËpine.
A la fosse du moulin.
Sur le haut du navire.
Au pré des fonds.
Au pouri Chiteu.
A Warnivaux.
Au dessus de Warnivaux.
A la longue roye.
Devant le fourneau.
Au Fouchrv.
Devant Mouchet.
Devant la Tombe.
Sur la Tombe.
Pré du vicaire.
Aux neufs champs
A la grippe.
Au champ des carottes.
Sur le four.
Au Painsu.
Devant le Mortier.
Devant Wachet.
Aux neufs champs.
A la goulette.
A Laquenau.
Au pré Housette
Au revers de la goulette.
Sur le haut de la Vierge.
Sur le Mortier.
A la fm de Saint-Léger.
Haut des montes.
A la fange.
A la citadelle.
Sur les haies.
Devant le trou de la Faunette.
Aux étangs.
A Hipré.
Au bord de Rénaux.
Pré le Prêtre.
Sur les étangs.
Devant le bois Huet.
Devant le Tramblois.
Devant le petit tramblois.
Aux Weses.
A la bataille.
Sur la bavette.
Aux prés des saulx.
Sous le haut jardin
Au château.
Devant la ville.
Sur les charmes.
Au crucifix.
Sur le Trablois.
Devant le petit trablois
Sur le long pré.
Champ Yande
Sur le ruaule.
Le ruaule.
Au trou du ruaule.
Prés du ruaule.
Aux fourrières Saint-Pierre.
A la corwée.
Aux Parteux.
Au dessus de Mouchet.
Sur le haut.
Au dessus du pré du vicaire.
Au pré des fonds.
A la viole.
Au savelon.
Sur le ruaule.
A la fontaine des Pouchés.
Vauzédes blossys.
Sur le haut.
Aux Aunettes.
A la dache des pouchés
A la goulette.
Sur la roche des neufs champs.
Sur le plain du haut de Brivaux.
Au champ des fées.
1
{Ht)
Au pré Marie.
A la Ferette.
Sou5 la roche de Brivaux.
Aa pré de Vanee*
Haut de la Vierge.
Au champ des bus.
Rochion.
Au glaon
Devant la Rentemct.
Devant le bois de Hussy.
A la tachette
A bâche dos.
Au pré de Vance.
A Toreille de souris.
Au rochion.
VANCE.
Lieux-dUt anciens 4604.
L'étang de Belitiont.
L'Aulnois.
Un preiz nommé la Goulphe
Arxon.
Un preiz nommé le petit preiz.
Héritage la Brulotte.
Héritage dit le Vauldois.
La pièce de la hault.
Une place dict le Horlé.
Un preiz nommé la Lixière.
Le chaisne Caffillette.
Relief de fief, aux Archives de l'État à Arlon
VANCE.
Lieux-dits modernes.
▼Illem Torirn.
Le Bois de Villers.
Au Débochv.
Le Tombois.
A Ponick.
A Laid Pré.
A Laid Pré champ.
Truche de la Croix.
Vivier Cerise.
A Bon Pré.
Pré au chêne.
Au long champ.
Au pré des moutons.
Sous le petit Vivier.
Vieux sart.
Haie blanc bois.
Vance.
Au petit paquis.
(83)
Au meix Grand-père.
A la Crolière.
Aux gros prés.
Devant Houdrémont.
Au grève.
Au chemin d'Étalle.
Au pré des mures.
Au dessus de la fontaine.
Au bochiet.
Au gibet.
Au bout de la Chavée.
Au haut Destant
A la fosse Harion.
Laclos du Mar.
Entre les prés des Hanertes.
Au Bru.
A la fosse Haboris.
Au jardin Willière.
Aux Pisses.
A la fosse à Mortier.
Pré au Palv.
Aux Arules.
A Pancenière.
A la Favière.
Pré au Vachette.
Au Vivier Cerise.
Au vivier le prêtre.
Au pré au fossé.
Au pré le fournier.
A la haie Huet.
A Fève Moulin
Queue de TAunoy.
Longue année.
Les petites goffes acchan.
Les grandes goffes acchan.
Aux Bozés.
Queue de Jamogne.
Darendaux.
Rond Pré.
Aisance des gros prés.
Pré Mailté.
Holdéche.
Prés des poules.
Gomicoe.
Aux Moutes
Houdraimont.
Blanc caillou.
Dit de brune.
Devant Ghantemelle.
Fond de grand Gérand.
Petit Saut.
Fauge de Rut.
Pourie terre.
Au chemin d*Ëtalle.
A Godin.
Au dessus de Valende.
Grand Saut.
Le petit Saut
Vivier à Baumont.
A la fontaine malade.
Au chemin d'Hall.
A la fontaine des carpes.
Sur chapeau.
A la croix.
A la Core.
Au courtière.
More Champ.
La longue roye.
Sur le pied de la houe.
A la petite fosse Lejeux.
A la grande fosse Lejeux.
Aux Roses.
A Sorée.
Ardousaux.
A la haye des trombes.
Au pré de la Viei^e.
Au pommier Mada.
Haut d'estant.
Derrière la fosse Marion.
Le Pré Chapelier.
Au dessus des prés de Huaux.
Chemin dit Chaussée Brunehaut.
Sur le haut chemin.
A la fosse Lambé.
^
(54)
Au pré Diguet.
Au pont Bidoux.
A la (grosse borne.
Au grand truche.
Au trou des aunes.
Dessus les prés aux chênes.
A la fosse des Trous.
Pré des Trous
Sur le pré aux chênes.
Au vieux sart.
Au petit Vivier.
Haut chemin.
Au grand Vivier.
Au bois des charmes.
Aisance de grande Broyé.
Prés de Broyé.
A Brove.
A Huaux.
Pré des Hanertes.
A petite Broyé.
Au pré de Laclos.
Au dessous du Pont Bidau.
Prés Nicaise.
Le Gentni.
Moulin de Vance.
Couture de Launoy.
A Launov.
A Longue Adnet.
Haut des Tampes.
Haut des Loges.
A la rouge fontaine.
Aux petites fanges.
Au champ le mousquet.
Les grandes fanges.
Au dessus du canal.
Au grangette.
La fosse champ Rai nier.
A la Bissine.
Aux douze jours.
Fond Husson.
Sur la chanvière.
Au dessus du Roz.
Roz sous le moulin.
La Brulotte.
Petit Vauzé.
Entre les Vauzés.
Grand Vauzé.
Les sèches champs.
Le Goulmy.
Digue en Bru.
Dessous le Roz.
Le grand Roz.
Fosse champ Rainier.
Au dessus du Canal.
Au blanc sablon.
A la fosse Tentaty.
Au Laid pommier.
Au chemin de la Clouette.
Petit fond du taillis.
Au taillis.
Au pré de Vance.
Fond du Vivier.
Bois d*ene grosse.
A la grosse Sau.
Au cugnet.
Devant le bois d'ene grosse.
Au buisson de la bonne prière.
Grand haut de Villers.
Petit haut de Villers.
Le Roz de Sampont.
Au moulin.
Au pré de Vance.
A la rouge fontaine.
Haut des Loges.
Au trou de Longwy.
Le bois de Vance.
Au ruisseau des Fanges.
Au ruisseau du trou de Longwy.
Ch«Bt«iiielle.
Au sart Macré.
A la tête du bérau.
A la voie de la forge. ^
(85 )
A la pièce Chichet.
Au trou du champ la Péchière.
Devant le Favs.
A la Hayette.
Au haut Routeux.
Au Chenay.
Au fond de la cou.
Au sentier de Chatillon.
Au chemin de Meix.
Au court champ.
Au premier coin de la Maulière.
Au deuxième coin de la Maulière.
Au fond des la veux.
A la fontaine du chaudron.
Le Pays.
Aux Laveux.
Le faubourg.
Aux Cugnets.
La fosse Noiigno.
Au fond de la croix.
Au chemin de Meix.
Au fond de la voie de Meix.
A la fontaine du chaudron.
Au haut des loges.
Champ des fouchères.
Au Pelière.
Au sart Macré.
Pré entre les eaux.
Au pré de la Sire.
Pré des glas.
A la gravalle.
Devant la croix.
Sur la grosse roye.
Au Laid pré.
Entre les deux fonds.
Au fond de la chardée.
A Launois.
H AB AT-LA-NEU VE
Dessous le bois rond
Au Trofau.
Haut d*Esquimont.
Rodevisse.
Longue haie.
Au sentier de Hachy.
Le pré Thielmont.
Haut de Pissette
La Pichotte.
La quili.
Fond de Crevé
Haut de Ferrières
A Braya.
La charmoie.
Les prés poussés.
A grand cha.
Au dessus du gibet.
Bas (Cornet.
Le pré Chontru.
Bluvain.
Haies de justice.
Au gibet.
La Courtière.
Haut d'Ëtalle.
Fossé Baulon.
Au vivier des moines.
Au pré la grève,
La croix de la femme.
Tornioulet.
Mois de Sévaux.
La bore du renau.
Les prés de la vache.
La bergère.
La balrette.
(86)
A la fontaine Robert.
La petite moussière.
I^ chaudernière.
La cornave.
La goutaine.
Les prés Margaux.
Haut des charmes.
La pichelotte.
Les prés le técheran.
Croix Hubée.
Haut de menu bois.
Croix le béchut.
Les prés Siblette.
La fontain ; à Taune.
Au biscard.
Pré Saint-Nicolas.
lia jambe de bois.
La ciiauvetière.
Cœuvins.
Les prés le cap.
Au chatelet.
Chatclet haut.
A la ruelle d^Urisse.
Rue de la fosse aux loups.
Rue de la creux.
Rue de Chantraine.
Grande rue.
Chantraine.
Rue de la chapelle.
Rue dfes preyés.
La rigolle.
Au horlé de Bologne.
Les paquis.
La petite autelle.
Forges de Bologne.
A l'étang de la comtesse.
Le poteau.
La forge du Prince.
Houblonnière.
Sur le sart.
Le pont d'Oye.
La tayette.
Wilké bois.
A la grotte-
Le champ Marchaux
La grange Philippe.
Grifongne.
La queue de Fétang
La buerïe.
Le hochet.
La ruelle.
Enclos du Chatelet.
Fossé Brustai.
A la culotte.
La charmoye.
La Rulle.
Le pré Jean Simon.
La Nasse.
Haut d*Anlicr.
Le sentier des forgerons.
Doux pommier.
Bon bois.
Cotes de Relune.
A Relune.
Champ Gillot.
Prés Vincent.
La Ramourie.
Route Teau.
Fonds de Gribofet.
Bois le Prêtre.
Petit Haba.
Bois de Bologne.
Trou de Nefire.
Ferme de Rulle.
(87)
ANLIER.
JÊ, Wrleummri.
Prés Jaune.
Wauthier Chenaux.
Chemin de Fauvillers.
Coquenwet.
Au chemin de Martelange.
Champ Chavet.
Au Poteau.
Fiory champ.
Les Hawits.
Vieille navière.
Les meaux prés.
La hâve Socka.
Les vagières.
A la ruelle.
Au vivier.
A Hoké.
A Thibémont.
Au champ la maresse.
La hagette.
Au pré flaté.
Derrière les enclos.
A la voie de Fauvillers.
Bois de la fosse.
Aux fanges.
Morinfet.
Sur le buté.
A Roby pré.
Au bois de Velessart.
Les longs champs.
Arsefet.
Haut de Belfet creux.
A la clef.
Sur les caves.
Entre les deux chemins.
Les prés du laid passage.
Haut du laid passage.
A Heurefet.
Devant le bois.
Le Hulstai.
Les prés des Almelles.
Les grands prés.
La Visbac {Fischbach?)
A la het socka.
Relune.
Devant le bois. '
A Chovienfet.
Au champ des navets
Haut de Resefet.
A Flori champ.
Seignant.
Au dessus du chemin d'Arlon.
Les aisances.
Haut des gorges.
Nanchiénaux.
La Taillette.
Au Ri pond.
Devant le brûlé bois.
Les gorges.
Au fond de Chovienfet
Forêt d*Anlier.
Croix Jean Thirion.
Croix de la fille.
Grande Rulle.
Schentgesvies.
Petite Rulle,
Hermitage Saint-Thomas.
Dempelbruch.
Bredebach
Kiev mer.
Vivier Reischling.
Les caves.
Misbourg.
Nauby pré.
Sorfet.
1
(58)
Nauby pré.
Meninsart.
Florichamp.
La queue de Bassenfet.
Lanwet.
Nadrifontaine.
Vieux four.
Puits du taureau.
Rimanvaux.
La houe.
Gostaulhache.
We:^ de Chaumont.
Ghône le loup.
Fange Poissard.
Bûche.
Lasiosy.
Au courrier.
Haut du R*wau.
Hadelin champ.
Pré jaune.
Au chemin de Fauvillers.
Au trou de la cave.
Au corrier.
Morinfet.
Petite Morinfet.
Robipié.
Aux barrières.
Bois de Velessart.
Sur la hesse.
Courroyes.
Fenelet.
Sartez.
Louftémont.
La Bûche.
A Hoquai.
A la Soferte.
Devant le Piéroy.
Le Piéroy.
A gros chain.
A Lenfroment.
A Hordinance.
Devant la het.
A la croix Colin Guillaume.
La het Socka.
A Grand fet.
Au cépuche.
Au tordu ruisseau.
La fange de Louftémont.
Les Hema.
Wérifosse
A Relune.
Le terage.
C Belièiiie.
Houdoimont.
Nadrifontaine.
Wez de grand het.
Mitnechet.
Gooses de TAnlier (?)
La hache Hinra.
Gharbonnière.
La damzelle.
Poissay.
Gocanfet.
Hadelin champ.
La Soferte.
Wilieus prés.
Morlafet.
Halbocorav.
Fond des veaux.
Ghamlet.
La faliche.
A la navrée.
Dessus tombois.
Au pré Hayet.
Nenfroment,
A la petite croix.
La vis Bodange.
Les prés d'entre les eaux.
A la gagière.
Les fleurs d'avril .
Ghamp des ougeais.
(59)
Haut de Buchy.
A la planche.
Fontaine Saint-Jean.
La crasnière.
Hotte Puge.
Les petits prés.
La courte roye.
A Clivet.
La prieure.
A Breba.
A la fange Alin.
Les fanges.
Le pré de la poule.
Quartier Laurain.
Le Hawy.
Tenfet.
Devant le bois de Bulles.
A la venière.
Fange Sonsy.
Bertin Nawe.
Morlafet.
CUvet.
Gros Horlet.
Breba.
Devant la cornaye.
A Morsut.
A Sabrue.
Le neuf pré.
Quartier brûlé.
Grande commune.
Le gros quartier.
A aller.
Lenfroment.
La hulette.
Blanc caillou.
Petite louvière.
Chemin de Lenfroment.
Anlier.
Sur la rée.
Himba.
Bua.
Sur la grande Jelhet.
Jouflar.
Derrière la hâve.
Pachefet.
A la petite croix.
Petite Jelhet.
La colmière.
La queue de Tétang.
L'Étang.
Devant le gros hêtre.
Fontaine Saint-Jean.
Haute Naubru.
Basse Naubru.
A la bouvrie.
Au pré Pierre le noir.
Les rochettes.
Dessous le moulin.
Horlé du moulin.
Saint-Martin fontaine.
A la croix Bonjean.
A Naudoru.
La Troquette.
A Présa.
Coin du bois de Bologne.
Derrière la het.
Sur le poteau.
La fange du loup.
A Huba.
Devant le bois le prêtre.
Entre deux chemins.
A Gribofet.
A Parchiésart.
Au chemin de la fontaine.
Fange Hatelet.
Bertaugemé.
A la fontaine David.
Piélange.
(60)
FAUVILLERS.
M, HeBurontalne et Hotte.
Dessous la ville.
Menufontaine.
Les monty.
Au dessus du pont de Burnon.
Au dessus du Calbour.
Dessus Lasglaide.
Lasglaide.
Les grands prés sur la Beulé.
Sur Fontenv.
m
Devant Winville.
Voie de Hotte.
La fange des prés Pasté.
Voie de Winville.
Le petit poirier.
Calbour.
Dessus le village.
Voie Abbé.
Au chelot.
Au roteux.
Sur le thier des pieules.
Lieret.
Moirpus.
Les golettes.
Les heules.
Voie de VieL
Chiéhet.
Tanthiémont.
Le trou de la fleurette.
La pelée côte.
Bois des toques.
Le fond de la hare.
Entre les chemins.
Chemin des morts.
Au dessus de la bourme.
Krumbach.
Dessous la croix.
Sur le dal.
Coucoufalise.
Voie abbé.
Au Chatru.
Chère Maraude.
Voie de Witn'.
Oise fagne.
Au pachi.
Hotte.
Le bûcher.
Au fond de la harre.
Sur le Moinmont.
Entre les bois.
Dessus la pelière.
Petite haiche.
Cambrouille.
La laide côte.
Géronval.
Sur le gros thier.
La haubelle.
Erfort.
La Trouffière.
Le Cheslot.
Le faing.
Le fond des prés.
Au chemin de Strainchamps.
Sur Loire.
Banbois.
Le thier Sainte-Marguerite.
Gros prés.
Dessous le ban bois.
Les Hautes Vannes.
Les champs des vannes.
Sur le bois de Stock.
Petit Géronval.
Perlé fontaine.
Prés du bois Habaru.
j
( 61 )
La petite forêt.
Warmosté.
raii¥lller0.
Au chemin de Witry.
Au laid pré.
Au chemin de Genvaux.
Sur le warlé.
Fauvillers.
Sur la buchelle.
Au daie.
Au heuri.
Au chemin de Bodange.
Sur la himbois.
A la croix Lamus.
Au grand pré.
Sur Essen.
A la barque.
Traquebois.
Bassoie.
Suc la heitche.
La Lore.
Au grand pré.
Veisen Stein
Sur le moulin.
Nechebour.
Hahnenbour.
Thier du moulin.
Moulin de Fauvillers.
Schannelbour.
Sur la Wiels.
A la voie d'Anlier.
Au sentier de Besch Besch.
Sur le Kalkoff.
A Aisselbois.
Le parc.
Derrière Salchette
Koiles bour.
Livischbour.
Aux chasses.
Devant le bois.
Stcinen Knapp.
Harschlette.
La Wiels.
Besch Besch.
Boil Bich.
Le Hassel
Sur la guemagne.
Au wez de Helbru.
A la Ransel bois.
Chevrival.
A la hobes.
Stauwelsan.
Weidebour.
Trou des cochons.
Heussa.
Derrière le chandelët.
Sur la changre.
Derrière le Kaner.
Au fond de la voie de Genvaux.
Au dessus du chemin de Helbru.
Champ des waffes.
Granzelboiç.
A la fontaine de la voie de Gen-
vaux.
Hodegronde.
La haye madame.
Derrière Tomschette.
Pré Wadine.
Chatert.
Derrière Volsprich.
Steingreint.
Sur la Bolbich.
Au varie.
Tantimont.
Hiereschtroufif.
A la fontaine Sainte-Mai^uerite.
Golsdesart.
Au dessus de Kalebour.
Derriè'-e Watich.
Kalenbour.
Romeschstelle.
Au chemin des morts.
^
( 62 )
c.
Wez de la vauche.
Au pont de Hotte.
Langueveit.
Au trou des Burettes.
Laid trou.
A la voge.
Auf dcr feltz.
AufBolichfeltz.
Pitesch Pesch.
In der fenn Rotz.
Le parque.
Sches Heckgen.
Auf der Tomme.
Au chemin de Hotte
Grosse feld.
In der Lohr.
Im Franzos.
Au dessus du moulin.
Weissen Stein.
Schmatzloch.
Auf dem Stein.
In der Metzbich.
Im Ehl
Bolich.
Goesler Pensegt
Rodeler Eck.
Herberg.
Pré du fin.
Le platay.
Au vieux château.
Hoitemt.
Auf dem Bichel.
Groff Loch.
Keh Pied.
Enker.
Bleisem.
BondorfFer Wies.
Wilmes Heck.
Petsch Bich.
Bess Mich.
In der Fenne.
Im DahL
Hohhel.
Kolber Wies.
La Vauge*
Prés du bois Habaru.
Pré Sainte-Barbe.
Bois Habaru.
», wlMsmItoeli.
AufOlbrich.
Kleine Biltgen.
Auf der Schafszung.
Grossen Biltgen.
Vor Olbrich.
Auf der Kleinen froen.
Hinter der Roschleid.
In der Koell.
Allen weg.
Auf den pilzen.
Auf der Welbich.
Auf Kalesch.
In der Wiesbich.
In der Schock.
In Keller.
Vor Folschett.
In der Flotz.
Rleine Wies.
Unler der Stecken.
Auf dem Schass.
Gross Froen.
Vor Englesch VVâldchen.
Unter Bleckens.
Auf der Ramwies.
Auf Bruch.
Hoiller bach.
Auf den Pitzer.
Auf dem Schass.
Im Ehs.
Auf Horend.
( 63 )
In der Bacli.
In Bran.
Im Gehr.
Auf den pilien.
Stackich Wies.
Unter der breck.
In der Dell.
Burenberg.
In Backems.
In Bolich.
In der Brock Wies.
Auf dem Bidenpull. •
In Selbrick.
Auf der Brockwies.
Onner Bouren.
Auf der Feltz.
Auf dem Bastnacher paad.
Felles dell.
Auf Dollert.
Hinter Selbrich.
Vor der heimicbt.
Vor Laufert.
Auf Ramescbberg.
Auf Elschet.
In der mûllen.
Auf dem Stein.
Auf der Metschbich.
Auf der berck.
Engelsburen.
Engels.
In der horn Wies.
Vor Bruch.
In der Schock.
Welbrich.
Auf Kalesch.
Vor der Wiesbich.
Auf den Pitzer.
In der hoiler bach.
HOLLANGE.
A. SalDlem.
A la croix de Livarchamp.
A la ranche.
A Lutruchamp.
Devant Thirifay.
A la croix Bonimont.
Sainlez.
A la fontaine.
A la spinette.
Le Parcq.
A Mansamont.
Devant Téglise.
Entre les chemins.
Aux fosses.
Dessous les champs de Mansa-
mont.
Au dessus du Wassav.
Les ageminees.
A Boucha.
Bois Bistot.
Bois Bovière.
Derrière Hainbuchv.
Sur Boucha.
A la fange du Wassav.
Au Wassav.
Sur le Reulet.
A Thirifav.
A Pu bois.
A Floram.
Les Wagières.
Hambru.
Handufontaine.
Houcha.
Thier des béoles.
1
(64)
La côte Henry Wattelet.
Au Butay.
Maison neuve.
Derrière TÉglise.
Au Doyard.
A la sale.
Au chemin de Ghaumont.
Au dessus du grand fain^c.
A la bisade.
Au devant de Saint-Pierret.
Au chemin de Sibret.
Au dessus de Stoquet.
Le Stoquet.
A Stranche.
Thier de Roule fromage.
Pré des Seigneurs.
A la Villa Journa.
A Saint-Pierret.
Le bois Gem.
Au blanc fonsav.
A la fontaine des ceris.
A la Sale.
Au grand chemin.
Aux fourchons.
Bois de Laidwu.
Au Butay.
Alva.
Au vivier.
Bois de Hanspon.
Hanspon.
Prés des Vinchières.
Bois des Vinchières.
Hamnova.
Derrière la croix de Honville.
Dessous la fontaine.
Sur le quart.
A la falize.
Au fonlenv.
Sur la Beulet.
Redembct.
Côte de Gehenge.
Sur Hustat.
A Villers.
Au brul.
Pilvecheux.
Devant le beuly.
Derrière le Montet.
Le Montet.
La chavée.
Les voies de messe.
Harambois.
Aux ageminces.
Leva.
Sur niais.
Thier de la croix.
Les maladry.
Chemin de Honville.
Thier de Clochimont.
Aux vannes.
Champ nabelle.
Bois Notet.
Dessous le bois.
Devant le bois.
Hardanfv.
Sur la chaussée.
Dessous la roate (ailleurs : route).
Fond Biète.
Sur Han.
Malmaison.
Gerouva.
Hagny.
Trou de Hagny.
Sur Hcslret.
Hestret.
Tiésova
Bredebanne.
Queue du loup.
Haut de Buvelange.
A la voie d'Anlier.
Coq Abbc.
Grisachène.
Dessous le Barbion.
Clopré.
Le loup.
( 68 )
m, B«il«D«e f .
Les conternées.
Nawée des trois Maries.
Barbion.
Relifontaine.
Fond des Maiseilles.
Sur le Hagny.
Montimijai.
Plain de belle.
Fontaine des corbeaux.
Chemin de Halmaison.
Lambay Chenet.
Au chemin de Lescheret.
A Rosvaux.
Au chemin d'Anlier.
Trou de Wafy.
Bredebanne.
Sur Buvelange.
Coqabet.
A Tespinette.
♦ A Villers.
Petit bois Rondu.
Devant les Tailliens.
A Sosafet.
Au pont de Banbu.
A la ligne.
A la sale.
A la fontainte Saint-Pierre.
Aux voies de Messe.
Au chemin de Harambois.
Ledembet.
Aux Vannes.
A la freite.
Au dessus du moulin.
A la cliavée.
Devant la Beulez.
Loup Collet.
Sur la Beulez.
Aux Vannes d'Espinoux.
Harauday.
• Dessus le ruisseau de Grandru.
A la roche de Houffalize.
Champ des courtys.
A Broulav.
C SIralBCliamp.
Bois Chelche.
Au chemin de la Magdelaine der-
rière le bois.
Hur du loup (Thier du loup ?)
Bois des douzièmes.
Derrière le bois.
Bois de Melch.
Au dessus du chemin de Tintange.
Michaut fontaine.
Haute Esse.
Au dessus de Mespierre.
Bois Anau.
Bois de la chaussée.
La fange de Melch.
Melch.
Le haut de Baderhet.
Reuva.
Fond des troquettes.
Tais.
Laquemagne.
Devant la quemagne.
Au dessus de la croix.
Petit Jean.
Sur Pierel.
Menuhet.
A ce cdté ci desai pont.
Aux clairs chênes.
Pré du hardier.
Maison neuve.
I Par suite d'une errfiir typographique, lr> nriii> reprodulU u la page précrdenle
depuis Sur la DeuUty figurent sous Sainles, alorsi qu'il» appartiennent à la section de
HoHange.
Tome XLVIII. 5
^
(66)
Au delà de Vaipont.
Dessous la Maison neuve.
Hestré.
Devaipont.
Himbet.
Sur les prés devaipont*
Fosse du Renard.
Fontenal.
Côte du bois des GoUettes.
Tissoval au dessus du Parque.
Gué du Taureau.
Le Parque.
Au dessus du fond de Tissoval.
Sur Tissoval.
Côte de Himbé.
Au sentier de Burnon.
Au pont de Burnon.
A la côte Généton.
Gerbaypré.
Au passage.
Himbet.
A le fochalle Tichon.
Sur la Peumont.
Derrière le jardin Grosse.
Derrière le jardin Gérard.
La côte du Moulin.
Moulin de Strainchamps.
Dessous le village.
Au Bru.
Le laveux.
Dessous le jardin du meunier.
Les prises.
Près des Lattes.
Sainte-Marie Champ.
Strainchamp.
Derrière Tenclos Guillaume.
Sur la côte de Larba.
Au sentier de Warnach.
Au chemin de Bastogne.
Sur Pierret.
A la chavce au dessus du village.
Au dessus du sentier de Warnach.
Dessous la croix Petit Jean.
A la croix Petit Jean.
Au Potet.
Au grand chemin.
Devant Baderhet.
Froide fontaine.
Au dessus de Wibaifet.
Bois de Chaltechon.
Au dessus du bois Fonseca.
Fonseca.
Dessous Fonseca.
Wibaifet.
Larba.
Sur Hiercha.
Morieval.
Bois de Morieval.
Baderhet.
Derrière Hiercha.
Bois du Chenet.
Au gouffre du Chenet.
Chenet.
Haut de Gélet.
Suoripré.
Pied Singe.
Buverière.
Côte de Buverière.
Haldebas.
Burnon.
Sur Gellet
Dessous la ville.
Au Wcz le prôtre.
Au pont de Menufontaine.
Les neufs prés.
Au pont Bayard.
Morinrue.
Burnon champs.
Dessous la ville.
Au Wez le prêtre.
Aux chanvières.
Michaupré.
Au Roleux.
Devant le Thier.
I
( 67 )
Au chemin de Nives.
Au fond de Chenalle.
A la roche Naveau.
Au puits Mechi.
A Hubiépré.
Pré Marguerite Lagneau.
Dessous Lambaychenet.
Terre Graive.
Au chemin d*Anlier.
Au sentier de Uollange.
Aux champs Lacroix.
Au chemin des messes.
A la croix £ls.
Dessus le paquis de la Stranche.
Au fond du Plain.
Au grand chemin.
Au fond de la Mairie.
Thiébellé.
Au trou de Wafy.
A la Stranche.
(^rbay pré.
1^ petit bois.
Dessus le canal du moulin.
Roc Binde.
Au chemin de Hotte.
A la chambrette.
Dessus Hubaigot.
Au Wez le prêtre.
La côte Chenot.
Dessus le fond de l^avaux.
H«Dvllle.
Rejonru.
Côte de Réjonru.
Au gros thier.
A la croix de Livarchamps.
A la valotte.
Derrière la haie du baron.
Au Roa.
Amv la batte.
A la croix Dian.
Au chemin de Sainlez.
A la croix holchette.
Aux Oawières.
Au dessus de la voie de Hollange.
Derrière la maison Zobus.
Au passai du Suc.
Au Thier de Strainchamps.
La barrière.
Entre deux côtes.
Au Ponseray.
Champ Wasse.
Sur le haut des prés.
A la Marmosaine.
Au chemin du Sécheron.
Au Wert dru.
Sur le Thier du moulin.
Au préai a la clère.
La côte dessous la ville.
Dessous le trou de Mouzimou-
zard.
Sur la côte de Guemonce.
Côte de Guemonce.
A la fontaine Mouzimouzard.
A Quemonce.
Au Stranguîon.
Au Moulin de Honville
A la spinette.
Au dessus du trou de Nabrifon-
taine.
Trou de Nabrifontaine.
La côte de Revaru.
Revaru.
La coisse Piette.
Bois des foulons.
A la GronfT.
Dessus Nasglaide.
Nasglaide
Aux chenevières.
A la hache.
Champs Grangnan.
Amy la batte du sécheron.
Au chemin de Livarchamps.
( 68
A la fosse
Au Montjay.
Au fontenil.
Gérboussaty.
Au sourye.
Au chemin de Sainlez.
Vieux Buchy.
Au dessus du trou Goffinet.
Champs Feret.
A la croix holschette.
Dessus la côte les moines.
Le trou Goffinet.
Aux abreuvoirs.
Sur champs Nabelle.
Mailpont.
Au blanc caillou.
La côte Lemoine.
Champs de Tair
Au- passai de Sur {sic).
Sur Brika.
Tiéchon.
Dessous Gcrouhet.
Bur du loup.
Sur la hautesse.
Natelet.
Sous la route.
Sur Han.
Watran Bois.
Côte de Watran Bois.
Au fond Bierck.
Devant le bois Notet.
La vieille Hez.
Aux Vannes.
Pré de Houffalize.
Au grand gué.
Au petit gué.
Au gué du chay.
Devant le chay.
Au coin du chay.
Le chav.
«r
Au coin de la raspe.
Le thier du chay.
La quemonaille.
Guemifontaine.
A la chalière.
Entre les bois.
VILLERS-LA-BONNE-EAU
if. villem-la-B^aae-BAu.
Devant la ville.
Trou du Loup.
Au bois le moine.
Au noupré.
A Besâfontaine.
Sur le noupré.
A Betlange.
Derrière le soquet.
Sur le soquet.
Al gotte.
A la Cheravoye.
Wagne le pré.
A Bernaille.
Sur le mont.
Au dessus du village.
A Rône.
Derrière Rône.
Devant le fays.
Aux Pelires.
Devant le bois de la Roche.
A Noulet.
A Berhet.
A Boerai.
Derrière Roge bou. •
Sur le bois d*Obroche.
t 69 )
Aux.Wazires.
Au jardin.
Bois d'Obroche.
Feys.
Sur le haut d*Houtrumont.
Entre les bois.
Au bois Piette.
A Houtrumont.
A Beraehène.
Derrière le Hageâ.
Au Hageâ.
A la Tannerie.
Au flachâ.
I<lirareliaiDp«.
Preai à la voye de Sainlez.
A la voye de Sainlez.
Ospendu.
A la batte du mont.
A Rejonni.
Bois Sternotte.
Sur le taïn.
A Harsupré.
Au bru.
A la Bassogne.
Préai a la voie de Bastogne.
Derrière le barbet.
A Crespova.
A Pussard.
Devant le benabois.
A Pubois.
Sur la beulet.
A Florani.
Devant Roge bu.
A Bocrai.
Bois de Lasterne.
Sur Honchai.
A Bernaille.
Fond du Vevi.
Sur le thier du vieux molin.
Au chemin de Villers.
A Lonzaille.
Au grand chemin.
Au chemin de Harlange.
Harsupré.
Thier de Surré.
Devant Walchet.
Au Saiwet.
Derrière le taïn.
MontgCiii.
Harbopré.
Sur la suque.
A Clusborne.
A Vassa.
Sur les plaines.
Sur Sohet.
Al gotte.
A Betlange.
Derrière Sohet.
A la noire fontaine.
Aux bonnes Mareindes.
A Kalborne.
Derrière le château.
A la barrière.
Au chemin de Salvacourt.
A la potence.
Sur le chemin de Sainlez.
Au dessus de Tenclos Lisin.
Enclos Lisin.
Bosquet.
Aux Wagières.
A Witrimont.
Bois des buses.
Le brulin.
La glorinne.
A la route.
Au calvaire.
Au chemin de Bastogne.
Au dessus de Losange.
(70 )
Au dessus de chez Noirot.
Derrière chez Posset.
Pachis des veaux.
Fonteny.
Au chemin de Bastogne.
Aux Nasses.
Hez Kernai.
Pied de Surré.
Boteux.
A la clef.
Aux Maïes.
Grand enclos.
Devant le bois Téchevin.
Bois Véchevin.
Au dessus du bois Téchevin.
Sur le mont.
Derrière le bois l'échevin.
Grand enclos sous les Vannes.
Aux vieux moulins.
Champ de la chapelle.
Au laid passage.
Grand pré.
Fange dessous le bois.
Grand pré sous le bois.
Neuf pré.
A la laide côte.
Au rond bois.
A la croix.
Pré de Harlange.
Sous le bois Koser.
A la Sipèche.
Fond du bois Tagnon.
A Spinsi.
A la batterie.
Bois du médecin.
Au chemin de la croix.
Au dessus du bois du médecin.
A Outremont.
Beolai.
Aux communes.
A la sucralle.
Devant le bois de Losange.
A Goquai.
Au trou Pera.
Au dessus du bois Koser.
Derrière le bois Koser.
Au chenâ.
Au chemin d^Assenois.
Remonfosse.
Au dessus de Ghiversoux.
A Ghiversoux.
Thier du gibet.
Sur le Thier.
Aux Gottalles.
Devant le bois de Hasée.
A Corbafois.
Fond des Quennes.
Pré des loups.
A la blanche pierre.
Aux petits cortis.
Derrière le Thier.
Fagne du coq.
Au Saiwet.
Thier des Montvs.
•i
A Nâperie.
Jff. I«iiireaiaa8e.
Dessus la veye.
A la spinette.
Devant les haches.
Devant le flachâ.
Flachâ.
Thier de la batterie.
Au dessus du bois Tagnon.
Au dessus du foy.
Dessous le foy.
Le Foy.
Sur la hesse.
Devant la haie.
A Glignore.
Sur le Palton.
Sur le peurel.
(71 )
Au got.
Dessous le peuret.
Dessous le Kerin.
Le Kerin.
Dessous Clignore.
Sur le trou.
A Sasset.
A la vanne.
Sur la Cumone.
Bois de Marvie.
Au laid pré.
Dessus le gros bois.
Sur la souque.
Fond de la Behère.
Devant la souque.
Aux sécherons.
Devant le bois.
Moulin de Lutremange.
Dessous la Vanne.
Le gros bois.
Sur Bonguent.
Au dessus du banay.
Au banay.
Derrière le banay.
A Tamache.
Deidemboum.
Karrenweg.
Sur la losse.
In der fass.
Aux deux eaux.
Bois Nie.
Aux grandes prises.
Sur les douaires.
A la corne.
A Vecheux fontaine.
Aux petites prises.
Au bouietay.
Dessous le banay.
Dessous la Behère.
Fond de Lavaux.
Le Soequin.
Derrière le soequin.
Sur Tonet.
Sur les bruyères.
Devant Villers.
Au fau Goffoy.
Sur les haches.
Arsonfois.
Prés du bois carq.
A la Gotte du chainay.
Derrière le bois Hive.
Foosch Droesch.
A la fange du marchand.
Terre du marchand.
Au dessus du bois de Marvie.
Au dessus du bois Hive.
Bois Hive.
Sous le bois Hive.
Dessous le vieux Tagenay.
Vieux Tagenay.
Bois Champiron.
Au vivier Jean TAUemand.
Sur le wez de Harlange.
Wez de Harlange.
Fange Hawette.
Pifi.
A la chaTre.
A la vieille chaïre.
Bois Dominus.
Bois Richard.
Sur les Hestray.
Anier le bois.
Derrière le trou.
(.72)
TVARDIN.
Lieux-dits anciens 1569.
Fief de Sonley et de Solwarny.
La eawette au bout des montans
champs.
Al fontaine sainte Gettru.
Al voie de Harsy.
Al voie le Chappelet.
A Rensevaulx. «
Derrière BézemonU
La eawette derrière le nioustier.
Au paseau de Gromeschault K
Al Herdavoie.
Œuvres de IVardin, aux Archives de l'Èiat à Arlon.
TVARDIN.
Lieux-dits modernes.
■arvle.
Fontenis.
Devant le Mont.
Au chemin de Neffe.
Derrière TÉglise.
Fond d'Elva.
Pi do Ghenez.
Grand fois.
Croix Rolante.
En Coërez.
Marenwez.
Ligneret.
Derrière la fontaine.
Sur les Wastinnes.
Le bru.
Dessus la fontaine.
Grosse fontaine.
Entre deux Aiwes.
Les fermetés.
Dzo mon Bauzet.
Dzo TÉclo Sainlez.
Fermetés sous les champs courtes
roies.
Courtes roies.
Au roteux devant les Tombes.
Vivier du Prévôt.
Fond des champs.
Derrière les tombes.
Pré Cawette et carai des courtes
roies.
Le jonquis.
Les menues sauls.
Devant Martaimont.
Devant le bouchai.
i C'est Grunielscheid, section de la eommuoc do Wioseler, dans le Grand-Duebë,
au delà de la frontière linguistique.
78 )
Dessus le bouchai.
Fosse du sable.
Longue tournée.
A la Béole.
Gille fontaine.
Au chemin de Lutreinange.
Vevy dol chapelle.
Entre deux fagnes.
Le haivon.
Dessus le chêne.
Chequawe.
Fagne Thounias.
A Ponserai.
A la hesse.
Au chemin dol pirte.
Devant la fagne.
Les Nauwes.
Vevy du Prévôt.
Cbamp des pires.
Devant le mont.
Blancs cailloux.
Devant les haies.
Au petit Wez derrière les Tombes.
Derrière les Tombes.
Poias a la haye Kernai.
Devant les haies.
Pid de sure.
Terre du loup.
Terre de la hesse.
Cawe de Stiermain.
Au chenal.
Bois Carque.
Piefie.
Hare d'Arlange.
Au dessus du bois Carque.
Haye de Larinne.
Martaimont^
Dessus le pid de sure.
Crawu chêne.
Croix d'Arlange.
Resonfois
Au chemin de Tarchamps.
Au dessus du petit étang.
Marenwez.
M«Bt çt WelTe.
Fosse de Mont.
Sur la roche.
Moulin Charlier.
Derrière la roche.
Derrière Mont Pierret.
Mont.
Al Hesse.
Derrière la haye.
Pré Santé Anne.
Maire Robert.
Prise de Neffe.
Grande fagne.
Les Nauwes.
Prés Pire.
Mahimé.
Derrière la fontaine.
Derrière la croix.
Sur le thier.
A pomera.
Au laid passage.
Terre du prince.
Fonzai.
Grand fois.
Petit fois.
Fagne Saint-Éloi.
Fosse du Leu.
Le Platai.
Les Aloues.
Dessous le gros thier.
Pasai de Neffe.
Al cawette.
Au chemin des morts.
Rachompré.
Neuf pré.
Mardasson.
Rovrez.
Sur le cul du four.
( 74;
Nabufontaine.
Al hesse.
Au dessus de la barre de Rêna.
Aux lonfçs champs.
Au dessus du village.
Wé d'Erlanzy.
Derrière la croix.
Grande Bondenne.
Fabouchy.
Momipré.
Al Fauche.
Pré de Roux.
Neffe.
Grande Ëcloe.
Moulin de la Barbe.
A la Barbe.
Très-court.
Au dessus du grand étang.
Derrière la maison.
Les Alous.
Glainchamp.
Maladrv.
Derrière le thier.
Petit Vevy.
Petit Fois.
Marenwez.
Terre du chaudron.
C mimmrj.
Devant la ville.
Pré al fontaine.
Au Nouepré.
Al petite Gotalle.
Al Versai.
Al Nomasse.
Aux moins prés.
I^s couvais.
Sous Fabouchy.
Al Spinne d*Abrimont.
A Revrez.
Terre de Mel tombe.
Al Va.
Al Hesse.
Al grève
Aux bouchons.
Sur les bouchons.
Pré du chêne.
A Moirbouchv.
Au Vivv.
Dessus rËclo.
Al Vinge.
Bois de la Kagne.
Belle fontaine.
Novelli.
Thier des Tâbes.
Au Noue vevy.
Terre du maire au chemin de
Fov.
Pré de Luci.
Fagne des trois Maries. «
Fond de la Magire.
Au Colome di pire.
Fond del Magire au blanc caTau.
Sous le bois Jacques.
Le bois Jacques.
Noueve Croix.
Au chemin de Michant.
Terre du Maire au chemin de
Michant.
Al Moite fontaine.
Al Vinche.
Dizo rVère.
Aux Stoquès prés.
Au fossé.
Grand pré.
Sur le haut du bois
Derrière le moulin.
Devant le moulin.
Moulin de Benonchamps.
Al Hage.
(78 )
Dizeu la Veie.
Au parc
Au grand feu
Derrière les roches.
Au nimio.
Aux gueux, sarts.
A Langue.
A Moir la fontaine.
Sur Fenneleu.
AI Tarniole.
Al Va.
Al longue voie.
Au savlon.
Au Prêchai.
Prés do puce.
A Zemapuce.
Pré Ceti.
A Hondelinge.
Al Voie de Bras.
Devant Harzv.
A Rinseva.
Thier de Neau.
Derrière Bjamont
Bri fosse.
.4u Beulet.
Behlen.
Hesse dol poire.
Fos Ghainet.
Haut de Fos Chainet.
Franques terres.
Cour de borsé al grande tournée.
La gotalle.
Au chemin de Noville.
Siny.
Cour de Bastogne à la croix.
Au dessus des grands cortis.
Al Haie.
Derrière les haies.
Dessous les chanvières.
Les grands favais.
Cobricorne.
Les petits favais.
Les brassinnes.
Au dessus des petits bois.
Neuf pré.
Saiwé.
Les buissons.
Dessous le gros bois.
Monnay.
Gennevaux.
Liris.
Fagnoux.
Au gros thier.
Au très-court.
Le héno.
Au Wez d'Ërlanzy.
Strée.
Gortimpu.
Bocastrée.
Cour de Borsi al baye.
Cour de Bastogne.
Golaimont.
Dessous Golaimont.
Moins pré.
La Nomasse.
Devant Bizory.
A la Glise.
Bois Saint-Lambert.
Cour de Borsi au Sowet.
Basse Mageret.
Terre do poyon.
Au dessus du gros bois.
Prés aux bouchons.
Gros bois.
Neufs prés.
Pré dol hesse.
Moulin de Mageret.
Gérons.
Au dessus de la veie.
Au vevi.
Azette.
( 76 )
Cour Saint-Lambert.
Payahée.
Gros chenet. .
Champ des Aloes.
Terre des Lamborais.
Champ aux quarties.
Mrmm,
Sur les puces.
Devant le gros bois.
Au gros bois.
Devant le chenet
Bois du ménil.
Bois du ménil au chenet.
Pré Dubou.
A la charbonnière.
Forge à pré.
Al grippe.
Dessous Bras.
Derrière le petit bois.
Au nou pré.
Au rafir.
Au petit bois.
Au fond de labrâ.
A Chincha.
Ai fagne.
Au chenet.
Al haye pacaire.
Pré de Nève.
Derrière la vye Doncols.
Vieille Doncols.
Aux vergers.
Au beulet.
Dessus les sutrys.
Au poteau.
Devant le jeune bois.
Jeune bois,
A la crimoge.
Champ do priesse.
A Rinsva.
A Lutrimont.
Derrière Bejamont.
Au fond du beulet.
Sur les tombes.
Devant la chapelle.
A Contrincourt.
A Uavanne.
Sur le mont.
A Laloy.
«. ■
Moulin Trankar.
Au grand chemin.
A la crimoche.
A Rinsva.
Au dessus de Pirbrom\
Al vove de Moire,
Dessous Harzy.
Au dessus du Moulina.
Devant la Magire.
Sur la Magire
Al va.
Au préai.
Derrière le Ihier
A plume coq.
Aux haches.
Pré de moni.
Au dessus des puces.
Sur le haut des va.
Au fond des va.
Au préai.
A morblé.
Devant le spinsal.
A Clinchamp.
Dessus la Loby.
Al fase tournée.
Dessous la veie.
Au chemin de Bastognci
Au chemin du moulin.
( ^^
Aux haches.
Terre du chaudron.
Au chemin de Marie..
Derrière le moulin.
Au Moulin Olette.
Devant le mont.
Au dessus de la ville.
A Fonlenv.
A Cumoge.
Sur le gibet.
Sur le soquet.
A Montanchamp.
A Blinzée.
Au haja.
Au Noupré.
Alhée.
A Marenwez.
Pré Saint-Zabin.
Derrière la falize.
Al fagne de leue.
Al fagne Galamin.
Derrière le bois franqua.
Dessous le jeune bois
A Waquion.
Al terre du pré.
A la saince (censé?)
A rhermitage.
A Chincha.
Dessous le bois du fostire.
Derrière la crimoge.
Derrière le gibet.
Sur le soquet.
Al Garcimelée.
Al fagne du court chaTon.
Au bois Mouseu.
A Purimont.
Au tro morai.
Al chlève.
A Plaimbret.
In Waquescht.
BASTOGNE.
Lieux-dU» anciens 4674.
Maison forte.
La Croix Gol.
Croix de Savy.
Martimont.
Hemroul.
Rohauval.
Bois de Haseille.
Maltombe.
Mardesson.
La CoUon.
Netbn, Histoire de Hastogne, p. 344.
1
78 )
BASTOGNB.
Lieux-dit» modernes.
A • l0le Ia Messe.
A la tanière près d'Isle la fiesse.
Au vivier du maveur.
Au pont d*lsle la Hesse.
Entre les deux routes.
Dessous Isle la Hesse.
Gopu.
Derrière le bois.
Trou dû diable.
Au dessus du bois.
Derrière la maison.
Isle la Hesse.
Le parc
Au dessus du parc à la chaussée
romaine.
Terre au sablon.
Baste^ae.
A la terrerie.
Au chenet vevi.
Sur le dovard du curé.
Thier de Luzery.
A la creux Galle.
Derrière le séminaire.
Aux bordeaux.
Le quarré
Rue du Sablon à la porte haute.
Rue du Sablon.
Le séminaire. «
Rue du Vivier.
A la porie haute.
Au chemin de Muzy.
A la croix rouge.
Aux petites épines.
Au chemin d'Isle la Hesse.
Thier au sablon.
La petite bovire.
Au pont d*Assenois.
A Tarche d*Assenois.
Au sentier de Rosière.
Thier au sable.
A la fange des moines.
Au delà du laid passage.
Au laid passage.
Au chemin dlsle la Hesse.
Au champ des humains.
A Renval.
A la croix de Savy.
Dessous la chapelle Saint-Lau-
rent.
Au sentier d*Hemroule.
Derrière les mais.
Sur les fossés.
Au pré Fave.
Aux petits enclos.
B*iiBe C«iidlalCe.
Aux Lavis.
Au petit moulin.
Sur le Mardasson.
Dessous le pont de pierre.
Au dessus du petit moulin.
L*Éclos Grégoire.
Moulin des écorces.
Pré le comte.
A la fontaine d'en bas.
Sur les roches.
Au chemin du Mont.
A la fosse du Mont.
(79)
Sur le fy.
A la chapelle maitre Nicolas.
Au chemin de Marvie.
A la gueule du loup.
A la fontaine.
Au Pimperné.
Au chemin de la chapelle.
Au vivier.
Pré de la ville.
A la croix blanche.
Pré de la chapelle de Notre-Dame
de Bonne Conduite.
Au ponceret.
A la fosse du Mont.
Au parcœur.
A la baraque Merceny.
Au chemin de Wuachenoulle.
Wuachenoulle.
A Tarche d'Assenois.
Oster.
Fond de Wuachenoulle.
Au chemin du bois de Hazv.
Thier de la chapelle.
Bois de Hazv.
L.ONGVIIJLY.
Au dessus du grand étang.
Magie haie.
Fond d*£rgival.
Haut chemin de Novilie.
Aux haies.
Le thier des trois thiers.
Bechue pierre.
Fond de Jonhaye.
Aux roches de Jonhaye.
A la havernière.
A la grosse fontaine de Jonhaye.
Au chemin du veau.
Derrière le chemin de S. Vith.
Chamont.
Au chemin de Michamps.
Quaray.
Les flachions.
Au champ marotte.
A la voie de Fov.
Linsonval.
Tombal.
Au Wez.
Au clos Robert.
A la croix de. Novilie.
Sur les haies.
Au hêtre à la croix. -
Fond de hache.
Au bout
A la fosse.
Sur la grève.
Combroye.
Coquaimeleye.
Chessonbouchy.
Thier de Ghena.
Chenâ.
Vieux moulin.
Prairies du chêne.
Au passage.
Aux beaux prés.
Dessous les roches,
A la fontaine aux hestrets.
Derrière hestrets.
Au dessus du moulin.
Pachis du moulin.
Devant Chelé.
Monnaville.
Tombe.
( 80
Corsing.
Dessous Fitte Pierre.
Dessous la tombe.
A la hâge.
Baineux.
Hesler.
Haret de Boineux.
Derrière la hesse.
Sur Fille Pierre.
Fond Filte Pierre.
Au chemin de Hardigny.
Derrière le mont.
Terroule.
A Monfay.
Au dessus des chawés.
Devant le bois.
Devant le pine.
A la voie de lA)ngwilly.
Sur la boverie.
Champ des duchiris.
Bourcy.
Perimonl.
Gros bois.
Bois Philippe.
Burtinval.
Au petit bois.
Bois des colommes.
Bois de TÉpine.
Les Montv.
Fit de mer (Fange de Fit de mer.)
Dessous la vieille haie.
Vieille haie.
Bru.
Sur la cuisine.
La Lisse.
Aux têtes de jonquoy.
Au chemin des bœufs.
Fonteny.
Au chemin de Longvilly.
Tigneumont.
Au dessus du bois de Maister.
Bois de Maister.
Au dessus de Quarta.
Aux neufs champs.
Barret.
Derrière Paireux.
Devant la vieille haie.
Fond de Renval.
A Durbov.
Au biet de Barret.
Sur le Quairay.
Sur la fange.
A mont Drinhy.
Moinet.
A la soque.
Au chemin d*Allerborn
Sur le mont de Troine.
Au chemin de Troine.
Au chemin de Crindal.
Jaradène.
A la fausse tournée.
Devant le terrisse.
Sur le Hagea.
Sur le Thier de la Hâte.
Au vivier.
Au trou des renards.
Nabisquir.
A la queue du bois
Payen sari.
DevaRl le bois.
Pirset.
Aux buissons.
Quarta.
Freler.
Bienhan.
Derrière la hache.
Au petit bois.
Al fageotte.
Sur la souque.
Derrière Herinbonbouchy.
A la hâte.
(81 )
Au pied de la longue voie.
Au delà de la Monedinge.
Au vivier.
Retson bouchv.
li^n^vllly.
A Haie Locum.
Bienne haut.
Prés au mont.
Sur le mont.
Au bois du moulin.
Au dessus du chemin de Hesse.
A la croix de pré au mont.
A la f alizé de bienne haut.
Au rocher de Bienne haut.
Au Ringeava.
A Deperre.
Au vivier Watrange.
A Fonteny.
A Savatgière.
Longvilly.
A la fontaine.
Au chemin d'Allerborn.
Devant Dramellé.
Devant la bouchaille.
A la haie Gérard.
A Chififontaine.
A Saint-Martin.
Sur Remont.
Au Gharbonfontaine.
Au crone champ.
Sur le trou d'Allerborn.
Sur Rousselet.
Derrière la haie Gérard.
Sur Mellehaie du côté du Levant.
Hellehaie du couchant.
Devant Mellehaie.
Dessous la ville.
A la suc.
Voi Rivoiva.
A la tannerie.
ToNE XLVIII.
Sur la wète*
Au chemin de Benonchamps.
Au bois fontaine.
Dessous le moulin.
Au plaine.
Devant les wagères.
Sur la crès de la vène.
Aux giettes.
A rhomme de pierre.
La longue haie.
Mère la fontaine.
Sur Fléchimont.
Àrloiieoarl.
A la haassette.
A Levât.
Dessous les terres Mageret.
Au chemin de Bastogne.
Au dessus le pré TÉvéque.
Au maquet.
Pré rÉvêque.
Arloncourt.
Au grand feu.
A la fontaine.
Ghemin de Moinet.
Longue roie.
A la haie.
Aux prayeux.
Au chemin d*Allerborn.
A Fontiny.
Derrière la Pelire.
Au sentier de Longvilly.
Avant giette.
Au dessus du chemin de Benon-
champ.
Derrière la suc.
Au grand chemin.
Aux champs Aires.
Sur le mont.
Dessous le petit bois.
Au petit bois.
6
(8J)
Dessous le village.
Au chemin de Mageret.
Au chemin du bois Saint-Lam-
bert.
Devant le bois Saint-Lambert.
Au neuf pré.
Sur les roges.
Warlampach.
Devant le fougeux sart.
Fougeux sart.
Sur les roges de Longvilly.
Derrière le cul du four.
Sous le chemin des Allemands.
Devant les Bouches.
Sous le bois.
Renfois.
Sur la fontaine de Benonchamps.
Au chemin de Benonchamps.
Au sentier de Jonhé.
Jonhé.
Derrière le chemin.
Au chemin de la bechue pierre.
Ghampai.
Techa.
Venne Michel.
Thier de la mouche.
Au grand chemin.
Racoumont.^
Au petit foy.
Devant les Burnaibuz.
Damhanvez.
Sur le chemin de Saint Vith.
Au dessus des trois fontaines.
Au dessus du chemin de Bastogne.
Chamont.
Jonquois.
Au chemin de Bourcv.
Lorifay.
Devant le chemin.
A Zebaar.
Sèche fontaine.
A la croix.
Derrière grand Mère.
Au dessus du village.
Pré à pont.
Aseroehe.
Hiemonval.
Au cronbion.
Planquemelôc.
Soquette.
Gintumai.
Entre deux villes.
Corrai.
Les Puces.
Sous Oubourcy.
Oubourcy.
Au préai.
Aux champs de la fosse.
Au vivier.
A la hazette.
A levea.
Quarta.
Sur les neufs champs.
Longbut.
Nevronval.
Fréter.
Bien han.
Gawez hesse.
Patrimoine.
Bois Clesse.
A la Bahire.
Horritine.
Longs prés.
Alhez.
A la croix des fromages.
(83)
HOTJFFALIZE.
Chemin de Saint-Roch.
Route de Liège à Bastogne.
Chemin de la chavée.
Rue de la porte à l'eau.
Rue de la ville basse
Ville ba^e.
Marché.
Chemin du moulin.
Voie de messe.
Le chemin du couvent.
Pré de Tabbey.
Al folerie.
Al goterouk.
Zav.
Au moulin.
A la pierreuse.
Bois des moines.
Au pont.
Au tier.
A la chapelle Saint-Anne.
Thier des pourçais.
La haye.
Fosse d'Ourthe.
Vieux château.
Par delà l'eau.
Horbonne.
Pachy.
Au jardin al porte.
Corty maître Pire.
A l'hôpital.
Au dessus des cortys..
Les hamba.
A Nemont des croix.
Saint-Roch.
Galitte fosse.
Les longs chayons.
Au chemin des bœilfs.
Taille pire.
Gerdin fontaine.
Bouetai.
Les Woyai.
Rendoux.
Le fiai Gérard.
Pré chaudron.
Stoqueux.
Les laids prés.
Pré Gérard Mouni.
Chavi sart.
Al baye.
Les spandeux.
Le grand pré.
Erbon bochy.
L'hermitage.
Les fosses d'Ourthe.
Dierainchamp.
Miex De Cowan.
Sertomont.
Devant l'cresse.
Derrière le bois.
Crinpré.
Jardin entre deux viviers.
Nohaipré.
Thier des lutons.
Devant hierlot.
Sur Borjeu.
Coûte roye.
Fin de ville.
Henonpré.
Crachire.
Hodry.
Ghaoupré.
Chession.
n
(84)
UMERLÉ
M. Cittavy.
Sous la haie d*Antriroont.
Les fanges dessous la liaie.
A Riuze.
Les haguinets.
Au dessus des abeuvrv d'Ourt.
Derrière le fait.
Au fait.
Au mouton.
Dessous le naneux.
Devant le naneux.
Au naneux.
Derrière le bois Scheurette.
Les Trignaies.
lies six hauts.
Les morseux.
A la fontaine dussu.
Les jarbages.
Hute le chaineux.
Al voie de Salm.
Derrière le hâte.
Sur le hâte.
Au ma von.
Al fosse Brolette.
OUe feu.
Al voie du ponçai.
Sur les haies.
A vieux Harchamp.
A la croix du chaineux.
Sur le bêchait.
Courty burton.
Le mesche.
Le caceux.
Sur Tépine.
Al voie d'Ourt.
Al fosse.
Derrière le caceux
Le gros thier.
JjC courty Varchamps.
Le grand clos.
Au jardin.
Sur crombé.
Au coreu.
Derrière le coreu.
Devant le naneux.
Entre deux hâves
Au mouton.
Al voie d*Odelenge.
Au fond des houstaches.
Derrière Nolohaie.
Sur Nolonaie.
Au remaifait.
Sur Tépine.
Sur Talbert.
Sur Ourt.
Sur Gobevanne.
Au pont de Bellain.
Sur Laimoni.
Au thier d'aimont.
Al vallée des prés.
Les Bewires.
Bonsaipré.
Le Grandy.
A Grefnai.
Le long del haye de Bellain.
Sur la haye de Bellain.
Au noupré.
A pihon.
Sur la haie d*Ourt.
Sur le bechet.
Entre deux Eaux.
Entre deux moulins.
Au Tschafort.
Au haintoir.
(88;
Deçà la voie du moulin.
Sous le haintoir.
Al voie de Bettigny»
Derrière le vieux Barchamp.
Les six hauts al voie de Retligny.
Les fâches Bernard.
Devant le beuleu.
Au trou de Sonru.
Au thier du Tscherapont.
Au hatja.
A Tscharmonte.
Deso Tscharmonte.
A molin.
A naisonpré.
Au Tscharpont.
Sur les rouges fosses.
A Lassai Boland.
Derrière les rouges fosses.
Llmerlé.
Au Gotta.
Moulin du trou.
Derrière le heulsc.
Sur le heulse.
A la voie de foy.
Devant le heulse.
Derrière Fiique buyne.
A Vera Courty.
Sur Stenne house.
A chemin d*Assonrice.
Derrière Stenne house.
Al voie de Gouv\'.
Sur le Bouchet.
Dessous Bouchet.
Al voie de Cusseberre.
Devant Busange.
A Scherte.
La vin voie.
Al voie de Gouw.
Fâche de Relv.
A cberapont.
A Helange.
A l'hermitage.
Dessous les siotos.
Thirv passav.
Dessous Bras.
A Bras.
Grosse Bras.
Petite Bras.
Lignescheide.
Laraje voie.
Derrière Gwasberre.
Gwassberre.
Sur Guassberre.
Devant Gwassberre.
A Brue.
A Glermont.
Al hesse.
Hesse de budje.
Au ploquart.
Al voie de Bellain.
Au passay de ploquart.
Sur le chemin.
Tornée bordjeuse.
Sur mont Guaime.
Al Chaire.
Al voie de faïe.
Sur le bucliet.
Al voie de Casseberrr.
Méquéborre.
Laquéberre.
A Hachon.
A Djérédalle.
A Dreusolo.
Sur Businge.
Derrière Businge.
A Cherté.
Sur le Cherté.
A Rochettes.
A Molin de Gouvy.
Sur l'aiwe.
Au wé des tombes.
Dessous Casseberro.
(86)
A wé de Casseberre.
Devant Languelharre.
Beauharpré.
A Brequi.
Au petit bois.
Derrière le ploquart.
A Herteiige.
A Haustet.
A Disefa^ ne.
Bois Mahire.
Vivy Poncin.
A Ladeborre.
Sur Laqueberre.
Hesse del budje.
Fagne Sebar.
A Pillemont.
A Brauba.
A Wassompré.
Al Wasse.
Sous Hursindje.
Sur hurdsinje.
A Tomballes.
A nuton.
A petit vevy.
Al Dalle.
Devant Couquelberre.
Le vieussi.
Ledjone cassi.
Derrière le cassi.
Au passage.
Sur Couquelberre.
Derrière Couquelberre.
Al Couse.
Derrière Lihé.
Al voie de Hachi ville.
A Thier de Vevy.
Devant Rouvraie.
A Trodion.
A Rinquesindje.
A Troche vache.
Tliier de Vevy.
Al baraque du pont.
A grand chemin.
A dreu s'io.
Krummaffler.
Gellicherweg.
Bechel.
Arentz boiden.
Jungenbûsch.
Welschenwiesen.
Wintersborn.
Lamicherweg.
Hinter kohler.
Margreten Bom.
Grosse bras.
Sur Lignescheide.
Derrière la roche.
Derrière Nihereme.
Entre deux bo vires.
A Bois Barbe.
Bois du Holin.
Chemin de Rettigny.
Lygard.
A Puchaye.
Sur le chawé.
A Sterpe.
Entre deux fossés.
Seue Ourth.
Al voie de Crihy.
Haut de Prangelire.
Claué pré.
A Nombre.
A Gottal.
Sur le Gottal.
Thier del hâte.
Derrière le monty.
Al voie des tchares.
A Monteva.
Les Cerouts.
A Pont.
Dessous la veie.
( 87 )
A Pasai de Limerlé.
Dinrée.
So] platte.
Âl bovire des vais.
A Gwatré.
So Larbouchet.
Sur le Thier.
Derrière l'église.
Rondinwa.
A Goffet.
Al Tournée.
A Tehaniesse.
A tchampwé.
Thier d'Ochet.
Devant le brûlé bois.
A Bmlé bois.
Al voie de Brihv.
Le béolin.
A Laid Thier.
Pré du Roncin.
A pré Lossay.
Han de porçay.
Le toualje.
Le soulin.
A Bistain.
A Dierain laid thier.
Prefetchire.
Sur les hajes.
A Laidefagne.
A Flaschon.
Tayand des hadjes.
Grande eope.
Derrière le va.
Devant le va.
A Tchampwé.
A Petit Wé.
Al sepesche.
Al fasche Gorev.
A petites copes.
Derrière Tachainneux.
Sur nombre.
A passage.
Al voie des Allemands.
A Bouittet.
A Feschereux.
Derrière le bois.
Entre les bois.
Fâche fisé derrière le bois.
A Liherin.
A petit wé.
Al voie de coin.
Le chaineux.
Al voie de Bastogne.
Derrière le chaineux.
A deux chaînes.
Sol bise
Al hesse.
A Nouchamp.
A Gofiet.
Al voie de Hachiville.
Al floie.
A grosse het.
A grand chemin.
Sur le mont du peini.
Ma barre.
A Rondinva.
A grosse haye.
Sur les cobrues.
A fale.
Bois de Rouverov.
BOVIGNT.
if. Clerreax.
Giette Herman.
Grand fondry.
Wy Madrav.
(88)
Dessous le bois
Renna£at.
Wiche.
Pré l'abbé.
Bon barbier.
Dessous les bioleux.
Grevoy.
Croix du moulin.
Sur le moulin.
Moulin de Cierreux. •
Derrière la ville.
Thier de Bêche.
Au bois de Fry.
Sur les combes.
Dessus la roche Tichiheniie.
Rond Passon.
Dessous les viviers.
Rovreux.
Sur les Sarts.
Aux effats.
Au préai.
Au paguis.
A fontaine.
Près du bois.
Dry mon Mattard.
Sur le cour.
Cierreux.
Dessous de ville.
Dessus le molin.
Hache du moulin.
Boecart.
Mont de haze.
Henry chapelle.
Saint Ru.
Badrivenne.
Saint Pa.
Sur les Rochettes.
Devant Deronster.
Samré Vivv.
Dessous le bois.
Grand bois.
Le Rovreux.
La haie.
Prés Micha.
Al voye de Salm.
Derrière les champs.
Corteche.
Dessus la ville.
Gelhy(Selhy?).
Raghis.
Sur bassin.
Devant les fanges.
Saint Ruh.
Liette.
Derrière Monbrouin.
Devant Ruhèche.
Prantgir.
Les Gottes.
Al hache de fiève.
Courtil du bâche.
Derrière le fossé.
Dessus mon collet.
Rogery.
Wy du Thier.
Derrière Mon collignou.
Sur la roche.
Aux fagnouls.
Grands prés.
Derrière les jardins.
Montéva.
Al voye de Cierreux.
La haie.
Koinne Herman Cheuneux.
Grande fontaine.
Wy de Ruth.
La mur lé.
Dessous le pont de la murlê.
Bié du moulin.
La grosse hache.
Devant la haie.
Thier del vove de Beho..
(89)
Sur les pleins.
Fadguelain.
Le petit passage.
Jivigny.
Wallot.
Devant la haie d'Autrimoiu.
Par delà la voye d'ourtho.
Haye d*Autrimont.
Aux épinettos.
Derrière la roche.
Saint Pâ.
Rahv.
Fond du Clainchamp.
Voyart.
Derrière S* Martin.
C ■•BTclem.
Derrière le mayhière.
Devant le raayhierr.
Derrière la ville.
Le Sartay.
Boccart.
Aux haetches.
Wuv de saint.
Au delà de Teau.
A fossé.
Dessous le préai.
Ronds courlils.
Gouitils al haye.
Enti'e deux villes.
Airibouchy.
Lassan.
Uonvelez.
Sur le Thier.
Prés Paquet.
Prés Dupont.
Beurpierre.
Bois de Ronze.
Poteau.
Grevay.
Fange Quornay.
Peréwé.
A Lassin Bovigny.
A Lassin.
Ënarre Bouhy,
Sur le Monty.
Entre deux villes.
Aux fosses.
Derrière mon Fabav.
Pont de Longwy.
Aux delà de Peau.
A Longwy.
Desseur la fontaino.
Sous la ville.
Au petit wé.
Torabar.
Longchamps.
Les Evie prés.
Foncine.
Vie Jenne.
Chemin du Mont.
Haie Houbiay.
Grobayleu.
Ergomé.
Gros Thier.
Aux Leclos.
Sur le by.
Les champs brûlés
Les fossés.
Petite fange.
Les Porres.
A la voye de l'hays.
Sur les prés.
Crasny.
Lesayhambard.
Les écawettes.
Prés Jean le Beau.
Entre les deux eaux.
Chifontaine.
Al Tade.
(90)
Rouwa.
Derrière la hache.
Grande fange.
Devant le bois.
Devant la fîange.
Sabre préai.
A la Rochette.
AI voye de Roger}'.
Ronsaymont.
Derrière le vivy.
Belva.
Derrière Grobaileu.
Happare.
Longwy.
Vieux Moulin.
Au vivy.
Gros Thier.
Saint Martin.
Pumont.
Dessous Bourcy.
Hastappe.
Wachai des prâles.
Neuprés.
Neuprés des prâles.
Passage.
Grevy champ.
Wacherau des prâles
Lassen de la haie.
Tchavire.
Rue de Gotte.
Devant la haie S^ Remaclo.
Wa Peau.
Derrière Oulremont.
Pont St Martin.
Doyart.
€««rtll et llale#are«x
Au gros hêtre.
Haie Nawai.
Chaie fontaine.
Devant le bois.
Les soirs.
Au chemin d'Otré.
Wessay.
Herre le chenneux.
La sainte fa.
Fa.
D'Alsare.
Sur le battv.
SurleCourty.
Tombeur.
Dessus héro Inwa.'
Devant la haie.
Coupé champ.
L'alhie.
Hourai champ.
Derrière les courtils.
Treppe saine.
Dessous la ville.
L'enclos Closin.
Hance carre.
Dans le village de Courtil,
France.
Effontenai.
Devant la ville.
Grand courtiL
Mont Houbiai.
Selle Hy.
Germonmont.
Rouwa.
A la voie du moulin.
Gros baileux.
Jardin.
Courtil du vivier.
Ernoulires.
Sadoru.
Thiry prés.
Longue voie.
La courte tournée.
Paradis.
Pré d'Oui.
Corcignon.
Grande fknge.
(91 )
Cigogne.
Tzévoie.
Trou du bœuf.
Séchine.
Monty.
La Pire.
FagnouUe.
Fange des chevaux.
Fange Lambert.
Roussart.
My.
Brûlé.
Haut My.
Sermely.
Terre du cheval.
Sur Leiquemounne.
Au dessus de Néon.
Buisson de Poncav.
Trou du bois.
Sous le bois Lemaire.
Bois Lemaire.
Al Taille.
Grand bois Lemaire.
Plein.
Ronce.
Gawiron.
Bergogotte.
Fange del couve.
Fange Wayéme.
Labe pré.
Moyen fa.
Grand chêne.
Thier Rical.
Devant le baileux.
Derrière la tournée de Comman-
ster.
Metnaria.
Devant le ponçay.
Haie du jardin.
Fosse del haye.
Derrière le Monly.
Entre les deux croix.
A la croix.
A la fontaine.
Sur le Monty.
Sur Lassin.
Tournée de Coramanster.
Sur Montava.
A la voie du Ponçay.
Au delà de l'eau.
Bverpré.
Devant grande hayc.
Dessous le gros thier.
Au vivier.
Halconreux.
Sur la Gonchire.
Derrière la rouelle.
Moulin de Halconni.
Her le cheneux.
Pré Mestiry.
Aux hayons.
As sepine.
Fond de hayon.
Derrière les tournées
Clûmonty.
A la croix Tibo.
Sur Léquemoune.
Wachay du Prâlc.
Laide fange.
Neupré.
Prâle.
PRUSSE WALLONNE.
(J'ai extrait les noms des Ueux-diis de la Prusse wallonne d'un registre du
XVIII* siècle, dont je dois la communication à l'obligeance de M. Quirin Esser.)
SOURBROD.
A la neuve place.
A la ruelle.
A la bruyère.
Champ naveau.
Pehé rue.
Au vert fossé.
Champ devant.
Grande bosfagne.
Sur le ruisseau.
Sur le courtil.
Large voie.
Tredersbrand.
Schwartzfehn.
Au dessus vaisseau.
Clair chêne.
Alescheit.
Auelen.
Dans les hottay.
Champ derrière.
Champ au bois.
Belle anglée.
Prés du passage.
A la carrière.
Vendelinfa, Wendelefa.
Damnée voie, dannée voie.
A la croix Marquet.
Sur le thier.
Au poteau.
Fortelerie.
Champ du fourny.
Brackefagne.
"SVBYVBRTZ.
Rutgen.
Flos.
Hatterbach.
Bardendel.
Ticket.
Sanckesborn.
Grûncloster.
Klein Rohr.
Crompesbriatt.
Dans la beck.
Dans la Schleid.
Au fehn.
(93)
Auelen.
Paradis.
Bombach.
Wever.
Hasselt.
Rûtzen.
Calpersweg.
Leimkaul.
Kolberg.
Au brandt.
A la cloche.
Steinenkreuz.
Au zung.
Kôenigsbach.
DûrenbenL
Au birthe.
Galdenborn.
Feldgas.
Burgbent,
Derrière Rimeshof.
Sûsterbacb.
Derrière Alescheit.
Flasberg.
Wedemweg.
Wedembach.
Sur les âtein.
Haegeltgen.
ToUerbusch.
Wintgenbach.
Gringertsersteg.
Tredersbent.
Hesel.
laegershof.
Asterbach.
Queckenberg.
Dreisbûschel.
Walenheck.
Breidenbent.
FAIMONVILLB.
Odoulfange.
Entre deux vestodes.
Derrière la fange.
Derrière la basse.
Grande fange.
Tionne.
Au chêne.
Massafange.
Baileux.
Au Vairv.
Au Vryre.
Steinroux.
Oldevinque.
Odelivinque.
En cinq pièces.
A la Strez.
Timbouehy.
Trou bonbv.
Derrière le village.
Kuthier.
Devant la Schleid.
Sur le comble.
Derrière Warty.
Spesvoye.
Gresnir
01 Stock.
Devant Robrou.
Havau.
Sous le gros sou.
Derrière lac.
A la croix.
A la crop.
Au jarsay.
A la noirdicque.
(94)
Au Vercheu.
A la pail.
La Sehleid.
Bouchay.
Fond d'Olmay.
Rond champ.
Autry.
Grandes roesles
Neufcourty.
Sous harset.
Au mallez.
Welestade.
Steinruse.
MAIRIE DE BELLEVAIJX.
Wavreumonl.
Aux bruyères.
Chevofosse.
Devant Théche.
Ziris.
Sur les tournées.
Champs de Téglise.
Devant Wachimont.
Aux chênes.
Laids champs.
Le Chat.
Champ sur le château.
Le pré des venues.
Les roiersene.
Vi pont.
Sur les haspres.
Warche.
Thioux.
Bonne heid.
Devant bonne heid.
Cligneval.
Diso Cligneval.
Sol vert sart.
Pierre sept.
01 fosse.
Fonsnale.
Pré maron.
Pré Paquay.
Prés sur Teau.
Pré le duc.
Pré Bonnes.
Al pire.
Fréchamps.
Machné.
A Noir ru.
Ru des pouhons.
Planche.
Taffeux.
Al fagne.
Neufmoulin.
Vivier matus.
Roreu.
01 mai.
Lasneu ville.
Sol tombeu.
Warbai.
Doyard.
Les cours.
Bellevaux.
Xhoumy.
Courtis du maire.
Deseu les courlis.
Deseu l'église.
A priés chevai.
So les renougnes.
A la croix Léonard.
Champ Boncard.
Ronxhy.
01 heid.
Haies de Ronxhy.
(98)
Sous Ronxhy.
L'alo.
Pré au vivier.
Trou Wariiy.
Ruisseau des brâ.
Pré do fdt.
Clôehamp.
0 lovet.
01 platte.
Opou.
«Grands champs.
Long pré.
Pré Gordin.
Chuvalire.
VI loé.
Champs Saint- Aubin.
01 bonhaye.
Pré au vivier.
Les rkquveïe.
Lamonri ville.
Le champ pointu.
Rolés champs.
Champs aux hêtres.
Pierre pointue.
La pierre pointue.
Fonse ai pré.
Champ du roi.
Poiou veïe.
Noupré.
Champs do noupré.
Les cours.
Les quartiers.
Reculémont.
La fange.
Duseu r tige.
Les spétaines.
Champs de try.
So les rinougnes.
Les Goffes.
Petits champs.
Sol tier.
Borgueusheid.
Grands sarts.
Moutchai.
Sofflette.
Sur les rochers.
Fontaines.
Petits fats.
Pont Maron.
Bronkai.
Grands fats.
A Teau de Recht.
Rechter Bach.
Pont.
Derrière la ville.
0 Sartai.
Gosi prés.
Brûcken.
Les rohaischamps.
Grands champs.
Champs du pairi.
Champ Pivd.
Sol tier.
Sous Ringlé.
A Clusor.
0 Roba.
Entre deux terres.
01 hêche.
Sol zoulain.
01 fosse.
A Fagnelot.
Al Ringlé.
A Ronees.
Teu d' fagne.
A chêne Jean.
Fagnes à rû.
Lavis bach (Roba).
A l'épine.
01 Sâte.
Zutenne.
Au mur.
Marnv.
Devant baileux.
Les try.
(96)
Entre les haies.
Sous la heid.
Devant la barrière.
Engelsdorf.
Holtleux.
0' lavis.
Au moulin.
Fat vingt fats.
Lavis.
Vieux moulin.
Ghafheid.
Thier d'air.
Bel air.
Fond d*air.
Mauvaise terre.
Borgueux.
La pierre.
Dessus les jardins.
AFay.
01 houyre.
Devant Géraifalise.
Duseu '1 mon Hubv.
A Riga.
Sô les fi.
Al supinette.
Derrière Destokeu.
Ligneuville.
Thierru.
A l'église.
Sor les gregniers champs.
Sol tige.
Sous varchelieid
Les noirs prés.
Champ Winand.
Bois Dansai.
Sous la roche.
Al taie.
Werinfat.
Dlain V courlv.
Les try.
Sor r ringlé.
Quartiers.
Tihoue.
Hierbés.
Courtis Jean Lemaire.
Ruvieisaine.
Jéroveie.
Jamonfontaine.
Les fagnelots.
Dry les courtis.
Les longs chafmps.
Drv r flasale.
Prés Heuncart
La carvette.
A la croix.
Devant les hêtres.
Duseu r Mont Toussaint.
Sur les grands champs.
Aux goffes.
Devant la heid
MAIRIE DE AVEISMES.
Les thiers des pierres.
Briscot.
Morte fontaine.
Aire Haie.
Delà moussire.
Les Prairies devant moussire.
Bruyère.
Les champs Marquet.
Devant aire Haye.
Mort fat.
Derrière les courtis.
Pré Dumez.
( 97 )
Vestaine.
Moussire.
Devant moussire.
Champ Marquet.
Les prairies.
Prés Âwez.
Secs Prés.
Prés dry.
Champ dry.
Champagne.
Heid du moulin Lang.
A la voie du bois.
Dry les courtils.
Breitbend.
Au Wez.
Le Luron.
La rue Geuzaine.
Champ Houyon.
Champ dry les courtils.
La vit Geuzaine.
Crawé courtils.
Fagnelot.
Champ des courtils.
Grand champ.
Geuzaine, Gueuzaine.
Fourir.
Rue de Geuzaine.
Cloche.
Petite cloche.
Sarnire.
Champ colla.
Champ devant Geuzaine.
Thioux.
A la spinette.
Croix CoUar.
Woigifa.
Pré Levi.
Dessous la chaussée Sepenet.
Ruthier.
Dessous le Ruthier.
Sur le Ruthier.
Ruthier.
Tome XLVIII.
Bodarvvé.
Warchenne.
Fayet.
Au Fayet.
Derrière Fayet.
Au dessous Monsonnie.
Monsonrue.
Pouchesse.
Les champs Monsonrue.
Au Thioux.
Pecherue.
Beauhaimont.
Au pré champ noé.
Outrewarehenne.
Prés a la roche.
Dans les Brus.
Prés Warchenne.
Au Moulin.
Au Vevier.
Weismes.
Le thier Debrus.
Rue.
Dessous Coirviile.
A Coirviile.
Champs Ély.
Coirviile.
Prairie h Weismes.
Champ de Longfaye.
Au Remare croix.
Du Coirviile.
Prairie à la maison.
Cocresse.
Remare croix.
Sus le Freneux.
Aux grands champs.
Crasson champs.
Dessous les champs.
Sur le Combe.
Prairie les fèves.
Champ dessus Rue.
Wirtchenne.
Long champ.
n
( 98 )
Prés a la Fontaine.
Steinbaeh.
Champ à Wirtchenne.
Closcharop.
De Terre.
Champ de la Rouchhayc
Rouchhaye.
Law.
Hagiron.
Champ de Macrall.
De Zassu.
Prés sol Bois.
Remonval.
Dessous Remonval.
Dessus Remonval.
Pidonnez.
Au château.
Devant château.
Ofhay.
Prés Noél.
Champ Ofhay.
Prés Bastin.
A l'aisance.
Le cropp.
Champ Jean.
Champ Henri.
Le ponet champ.
Le Rouchhave»
Stroutchou.
A Cheneux.
Bois es fosses.
Champ panneux.
Les jardins.
Ondinval.
A la Titsch.
A la croix.
Long pré.
Champ Mathieu.
A r flassot.
Turnebas.
01 Greffe.
Bachlai.
Waronbronn.
A la Haye.
A la Rouchhaye.
A longhay.
Hasset.
Nouprés
Lairifat.
Airi£atz.
Prés Jean.
Devant faye.
A ces courf.
Les champs de Jean Pieri'e.
Sur le courtil.
Londenge.
Les champs drj' cola.
Les champs Lemaire.
Les champs cola.
Fange dessous Thirimonl.
Au restonville.
Au Remare croix.
Au Fatz.
Au gros thier.
Sur le gros thier.
A Rua.
Fange Dotschy.
Sur le thier.
Hatschamp.
Prés au moulin.
Helson.
Au prés du bois.
Fisez.
Dessous la ville.
Thirimont.
Dri r cour
Le fange de fagnoux
Fagnoux.
Derrière le fagnoux
Le bossenne.
Dessous les fagnoux.
Gagire.
Les champs Paquay.
Dessous les Fisez.
(99)
Derrière Fisez.
Agister.
Dessous le Brouquis.
Au faye.
Vieux fanges.
Haye de la commune.
Bois derrière Fisez.
Les Fosniels.
A Noulin.
A mesplie.
Sur les hauts Sarts.
Neuf Fontoine.
Le Bois sulerut
Au Tourné.
Freneux
Sur le Ratai.
Au Bois.
Roche.
Au bout Préai.
Devant bois.
Clorion.
Au gros bois.
Dessous le gros Bois.
Walk.
Gros bois.
Al Lavi.
A Sasseux.
Agé Rue.
Sur le huyer.
Duseu r haye.
Au fange.
01 fosse.
Haute fange.
Le faye.
Ghivremont.
Sol le Rive.
Devant Ghivremont.
Sarseys.
Rinonheid.
Prail se Bend.
Warchenne.
Le champ de la petite Vjlic.
Des hayes.
Solerif.
Noir thier.
Andrifosse.
Ruisseau de Boussire.
Rossev.
Gôte du Bruyère.
A le creux.
Au Payai.
• Al Dick.
Thier au Warchenne.
Grand dry.
De la fontaine.
Terma.
Des clotry.
Au Terma.
Glotry.
Brochamps courty.
Glotry Tannet.
Dry les tilau.
Pré Warchenne.
Thier du pierre
Dessous bois.
Au Thier.
Au clotry.
Thier.
Au bois.
Au glaire.
Au dessus du Bois.
De haye quarreux.
Mamboux.
Dry mon madelaine
Au dessous du village.
Font prés.
Ghenai.
Ghamp noe.
Dessus chenai.
Tout prés noupoiit.
Hocknié
A Noupont.
Gorgeux.
Haye noupont.
---"-■'
■j
"I
t
.1
( 100
Gormayhez.
Drv les courtv.
Sol molin.
Mont molin.
Nachré fontaine.
Dry les clolry.
Robertville.
Dry les hess.
Le voi dowez.
0 vivi leauvi.
Les clos champs.
Les champs Pièces.
Ose Courty.
Les champs longs.
Les grands Prairies.
Sol rue.
Le Monti.
0 Sechisa.
Outrewarche.
Malinrue.
Champs Dethier.
Fange de Wee.
Font ce champ.
Hastert.
Dessous le Monti.
Sur le Pouhon.
So Bruyère.
Devant Sourbrodu
Bouchbaye.
Dry mon Loffet.
Ovifat.
Dessous mon Jacquet.
Sol le grait champ de Haye.
Le champ de Haye.
Le champ du Château.
Haye Dethier.
Les prairies du Cheneux.
Le Champ du Cheneux.
Geronde Rue.
Nouchamp.
* 'Z
PROVINCE DE LIÈGE
(RIVE DROITE DE LA HEi'SE)
(J'à copié les lieux-dUi modernes au cadastre proTincial de Liège, et les anciens
dans de nombreux documents conserrés aax Archives de l'État, soit à Liège, soit
à Bruxdles, et q[ui sont indiqués chacun en son lieu, à la suite des communes
auxquelles ils appartiennent.)
Lieux-dUs anciens 1627.
Sur les champs. Ruelle condist la Vecquo.
Vers Fangne.
Œuvres A,, S5, cité par Schuermahs, Bulletin de la CommiêHon
d'art et d'archéologie, t IXIV, p. d4a
JALHAT.
Ueux-ditt modernes.
Le Faweux. En Routi.
Plateau Faweux. Plate Raway.
Verviers fontaine. Au Fagnou.
Grand pré. Bouson fosse.
Le Cossart. Derrière la ville.
Mariomont. Gourtil Sabay.
Les Pelles. Monteuse Ëpine.
Houbiépré. Gossommé.
Qawe èiwe. Champ de Fouir.
Cheneux de Fouir. Les fosses.
( 102 )
Fouir, hameau.
Spongi.
Prés des Monts.
Thier Paquay.
Thier de Fouir.
Au Chaufour.
Maloupont.
Terre à la basse voie.
Pré sous la ville.
Grand pré.
Stierson.
Thier du Ponçay.
Les grands champs.
Rue des chênes.
A Tigelot.
Xhensart.
Woirmontheid.
Vivier du curé.
Heid Barra.
En Kretis.
Pré Jean Lerache.
Prés Borchine.
Lourioux.
Prés à la pierre.
Fouirue.
Derrière la ville.
Prés sous Fouir.
Andrister.
Heid Saint-Michel.
Les Moussires.
Petite Borchène.
Heid Houffet.
Borchène.
En Liemtrie.
Le Cheneux.
Lac de la Gileppe.
Moyewez.
La Roche Picot.
Lovré pré.
Heid sous la crête.
Nouveau pré.
Heid Doupé.
La Fosse.
Grande Voie.
Ronde Heid.
Sur les bois.
Pré Belle jambe.
Heid sur le bois.
Sous les grands champs.
Heid Lezac.
Hoboster.
Thier Delvote.
Moussa Pré.
Jelonrue.
Le cheneux.
Hodrefosse.
Sur les monts.
Champ d*Herbiester.
La chenerie.
Rue de la fange.
Herbiester.
Les Moxhes.
Boulin pont.
Les vieux prés.
Pirottrine.
Mellechamp.
Reyeux.
Laiquit.
Emottes prés.
Loubias.
Champ Charlier.
Pasav Bavard.
Les quarrés.
Houfosse.
La fosse.
Thirichamp.
Joncourtil.
Chameux.
Daque pré.
I^s Clisors.
Heid Chawé.
La Gileppe.
Thier Delvoie.
Richaheid
(i03)
Fond du Loubas.
Loubas.
CoreuX'Giimister.
Fange Long Bois.
Les Haut BomaL
Fagnon Gobelet.
Le Mo&t.
Hayerie.
Sternoncourt.
Warfa.
Fange à Fosseu.
Fange et Thier.
Beulen.
Lambotte fange.
Fange Esset.
Place et trou.
Fontaine al sal.
Fange Leveau.
Gourtil Piette.
Baraque Michel.
Heid This.
Les Gevray.
Haut Venave.
Les Clisnor.
Sur les champs.
Les Onneux.
A Thier.
Les grands champs.
Heid des grands champs.
Pré Le masson.
Pré Piette.
Les Disons.
Hezin Thiesa.
La bourgeoise.
Beloinfa.
Belle Heid.
Werfe.
Pré Lemav.
Heid Lespexhe.
Derrière la barrière.
Rue de la fange.
Trillepoille.
Les spexhes.
Champs de Gharneux.
Thier de Dison.
Lasheid.
Charlemont.
A Zarlys.
Thier de Gharneux
Heid Raquet.
Les Gevray.
Heid Houbiet.
LaFoxhalle.
En Crinerin.
Heid Barosée.
Platte Maroy.
Prés Piroul.
Gospinal.
Parfondbois.
Fond de Dison.
Ruisseau de Dison.
Heid de Gevray.
Chêne Noël.
Fagnou Riga.
Laquit.
Werfa.
Sous Laquit.
Laquit.
Le Bomrixhav.
•r
Mosenfange.
Belle bruyère.
Le Wayhais.
Petite bourgeoise.
Ruisseau du taureau.
Dessus Péron Chenetix.
Reboufagne.
Trou Brouly.
La Baraque.
Plateau Faweux.
Extrait Sart.
Noire foxhalle.
Mayette pré.
Le Croupion.
Renaufa.
(104)
Tens aux Pierres.
Thiennay.
Terres Jacques.
Les Fierins.
Voie de Jalbav.
Les Champs.
Terre al S^ï,
Les Sterres.
Heid des fourmis.
Pré le greffier.
Heid de Fouir.
Pré de fiotné.
Al Bruxhée.
Ghaineux, hameau.
Pré de la Morette
Triaheid.
La fosse.
Moreheid.
Tronviande.
Thier de Hive.
Pasay de Chameux.
Glisor Linette.
Haut Vinave.
Prés de la Souris.
La platte.
Petite Geneureux, grande Geneu-
reux.
Heid Bayart.
Pré Copa.
Trou Tomson.
Brouxhou.
Moulin de Jalhay.
Fond de Botaé.
Bois du moulin.
Pré Pirotte.
Pré Pettée.
Pré Collard.
Ayant Moulont.
Bois du moulin.
Coquay Ru.
Sarts Deiheid.
Petite Heid.
Champ Maloir.
Les Clusins.
Les Riats.
Les Préays.
Les Roéttes.
Kmonpré.
Grande heid.
Loë al fontaine.
Courtil el tro.
Les Stiersons.
Chaumont.
Bepsart.
Ruxhon.
Trou du Veau.
Surister.
Lovirux.
Helevy.
Grosse Heid.
Les Susus.
Heid des Cawes.
Les bressines.
GOÉ.
Ueux-diii anciens 1$7S.
En la Yoye del pieresse.
£1 petite Henirmont.
A Burnoheit.
La maison appelée Loren Levés*
que.
Dedans les broux.
( 105 )
A) chêne.
Dedans lamowe.
Aux rouges fosses.
Preit le ricbhome.
En Arechamps.
A les Gueucboux.
Preit le Gussv.
En seichefontaine.
Le preit Chyment.
Henirmont.
Prés de chaisne de Saint-Sacre-
ment.
En trou.
A Rexhosse.
Dedans Narechamps.
En Rosboux.
Au trou des veckreaux.
Le trou de Goyé.
Al rualle délie piéresse.
Sur Nantistee.
En Rompkou.
Al faigne Madame.
Au chaisne de Saint-Sacrement.
Le cortil Guérin.
La Neuve pièce.
Sur les Bovegnez.
Par delà le pont.
Le preit Sainte-Elisabeth.
CEuvret de la cour de Goé, aux Archives de Liège, A., i.
GGÉ.
Lieux-diu modernes.
Hademont, ou à rattrap|)e.
Thier Michel.
La belle vue.
Hausse cô.
Les waides à la voie d*Aix.
Sous Hansqueu.
Waides au delà de Teau.
Les fiez.
Bonette.
Le Hedriche.
La ronde hez*
Boterwek.
Nantistay.
Les prés de Ru.
Les Avions.
A la couronne.
Saules de Betane.
Au pont de Betane.
Betane.
Le Vesdray.
Sous l'église.
Au tilloux.
Pré Sate.
A la voie d'Honoré chamjK
Solistat.
Plate goffe.
Bouhatte.
Hez Sart.
Aux voies de la piéresse.
Piéresse, hameau.
Les grandes waides.
Rosbou.
Coigsous.
Les champs de Goé.
Bovegné.
Bois de Hévremont.
Ruisstou de Borchenne.
Le treu pré.
{ 106 )
Hcv remont hameau.
Sur les waays.
Boca houvée.
Waide du vent.
Les fagnes.
Voie à la cour.
Prés Mahav.
Sur le vivier.
Croix le comte.
Sur le strepay.
Sèche fontaine.
A la pierre du sacrement.
Pré Wamv.
Trou du veau.
STEMBBRT.
Au chemin de Secheval.
Au chemin de Wacoheid.
A la fontaine.
Trou Houbiet.
Secheval.
Fond de Secheval.
Ruisseau de Secheval.
Ruisseau de Paires.
Thiniheid.
Bv du moulin.
Ningloheid.
Au moulin de Mangonbroux.
Au chemin du moulin.
Trou du renard.
Au chemin de Lavaux.
Haie Pierre.
Dessous la ville.
Fond de Mangonbroux.
Wionv.
En grotte.
Waide Lezaack.
Croix Longmaitre.
Chemin dit la Levée, ou Pave du
diable.
Fond de Montvaux.
Au cornouiller.
Buisson Molette.
Entre Deux Voies.
Au chemin de Crotte.
Sol Sechehonne.
Au chafour.
Haut de Tréme.
Au chemin du Cerisier.
Campagne de Bronde.
Prés du pinson.
Bolinheid
Marchaufosse.
La chaudière.
Le Surdan.
Pavé du Diable.
En Bronde.
Hodjoru.
La Boule.
Les Fosses.
Rompecou.
Dix Pux.
Sur les Alloux.
Sur les Fosses.
A la Travette.
Mftboune.
Haut de Tréme
Favctay.
Heppin Champs
Au chemin du Sureau
Les Bonniers.
Longue roê.
Terres au Chafour.
Grandpré.
( 107 )
La Barrière.
Fournil Colinet.
Baudiîfonfaine. .
A la Havée.
Mâlaitrou.
Dessous le grand Vivier.
Le grand Vivier.
Thier de Ru.
Dessous la Hezée.
Thiniheid.
Chaineux.
Pré au Ru.
Halleur.
Les Marlières.
Les Causettes.
Waide Colinet.
A la Fontaine
A la Voie du Moulin.
Clusin.
Trawa.
Tombeux.
Derrière l'église.
Campagne de Slar.
Haut du Tilleul.
Sous le Trou du Tilleul.
Les Pirhettes.
Au Chemin de Calamine.
Au, Chemin de la Chapelle
Au Chemin des Cherons.
DOLHAIN-LIMBOUR6.
Belle Vaux.
Pavé du diable.
Voie dite pavé du diable.
Campagne.
Bois le greffier.
Broux.
Sur les communes.
Au chemin de Verviers.
Haloux.
A la chapelle
Les enclos.
Hebiet fontaine.
Thier aux épines.
Sur les sarts.
La vieille foulerie.
Heis à la fontaine.
A la curée.
Coucoumont.
A la porte.
Au chemin de Hâloux.
Sous les remparts.
Limbourg ville haute.
Vieux château.
Sous les remparts.
Les flahises.
Pieslin.
Dolhain ville basse.
A la vieille carrière.
Rue haute.
Rue du collège.
Quai des béguines.
Hors la porte.
A la chapelle.
Petite hâloux.
A la carrière.
Buverie.
Pré Bibeau.
Trixhes aux rames
Goé.
Ruisseau dit rompe-cou ou de
hottjoury.
Hottjoury.
108 )
Bois Madame.
Rompe-cou.
Leusse vaux.
Les communes.
Hâloux.
A la grande voie.
Les goronnes.
Roudoudoux.
Longues roês
A la croix rouge.
Marieu.
Trou du loup.
Au fossé
Terres lignant.
Fournil Colinet.
Sur les aloux.
A la carrière.
Terre Plantion Bachurav.
Bovegné.
Thier Mathieu Colas.
Pendant thier.
Petite Hâloux.
Hâloux.
Grand Pré.
Vivier George.
Aux vesses.
Grands trixhes.
Entre les chênes.
Waide lâvâ.
Zémé.
Les spineux.
Gras prés.
Hévremont.
Pré Remacle.
Les counes terres.
Prés logniette.
A la ferme blanche.
Trixhes Lagasse.
Vain broux.
Trixhes linette.
Fournil Colinet.
Fange.
Bois de Hévremont.
La Louveterie.
Chemin dit Cossart.
Dolhain.
Thier hilette.
Briqueterie.
Sur Hadrimont.
Grand pré.
Sur Bochô.
Berouette.
Biemohez.
Au chemin d'Aix.
Sur Bochô.
La belle vue.
Thier hilette.
Beuvrée.
Dessous Limbourg.
Dolhain.
Moulin RuyfT.
Les RuyfT.
Ruisseau Ruyff.
Au calvaire.
Rutfeld.
BUiSTAIN.
Forêt nommée Grunhault. Haigançau.
Pré Maquet. Pré Laurenzi.
Ruiss. nommé des Panscherelle. Les prés au bois.
( 109
Bois Lepas.
Le pré des chevaux.
Pré Hauseift*.
Le Hovou.
Trou Royon.
Petit pré.
Grand pré.
Grand jardin.
Rond tiège.
Hamainte.
Pré Martin.
Villers.
Assise.
Terre rouge.
Les Rhuyfife.
Le Tri.
L'Empereur.
Au chemin de Dolhain.
Havemac.
Léonard fosse.
Grande terre sur les havettes.
Sur les hayettes.
Thier de Villers.
Pré Bavet.
Le bois.
Pré Fodar.
Bas Pré.
Chapelle Saint-Koch.
Grand tri.
Hovelai.
Berch.
Pré au bois.
f^s terres.
Pré au bonnier.
Pré Poncelet.
Prés au bois.
Grand pré.
Bas pré.
Bavo.
Le pré.
Grand bovv
Petit bovv.
Pré Maroi.
Pré Lassaulx.
Pré Jean Jois.
Grand Cortil.
Cortil Leloup.
Les prés Pierre Nicolas
Grand hors champ.
Petit hors champ.
Bon pré.
Doux pré.
Pré à la croix.
Cortil Jacquet.
Petit pré.
Rond pré.
Pré le Bouheu.
Wooz.
A la haute folie.
Les communes.
Les fosses.
Pré Crustin.
Le pré.
Pré Jean Laurent.
Pré Simon.
Bien des enfants.
Villers.
Pré Bragar.
Cortil Berkenne.
Wooz.
Bas pré.
Le pré.
Grand pré.
Terre aux genêts.
Terre aux busch.
Pré aux chevaux.
Pré à Libe.
Bois des deux queues.
Campagne Laverne.
Tri Piette Jacques.
Grand pré.
Les épaisses hayes.
Terre au chafifour.
Les communes.
( 110 )
Les queues.
Bois Sardé.
L'enclos.
Champs de Wooz.
Pré de derrière.
Terre Paquai.
Le bonnier.
Terre Madame.
Pré de dessus.
Pré de dessous.
Trans à Louch.
Leheid.
Grette d*or.
Rouetter.
Au pont de Wooz.
Bois Laverne.
Pré Madame.
Pré Monsieur.
Derrière l'étang.
Pré Bouehon.
Château Laverne.
Le bougnou.
Petit jardin.
La mine.
Sur le Tri.
Les quatre journaux.
Tri Jacques.
Compagne de Bilstain.
Tri Dieu.
Pré à la campagne.
Terre à l'épine.
I^s chauhais.
Les loyates.
Pré au bois.
Entre deux chalneux.
Pré Veustenne.
Grand pré.
Thier des monts.
Neupré.
Bilstain.
Long pré.
Rossette.
Pré Wauthi.
Grand tri.
Au chemin des hais.
Pré du chapon.
Au chauffeur.
Au pairon.
Pré grand père.
Château de Bilstain.
Tri Sein.
Pré aux lapins.
Polanterie.
Neupré des chevaux.
Sur le thier.
Tri toupe.
Sur les fossés.
Grand pré.
Pré de dessous.
Grande terre.
Thier de la fontaine.
Prafisée.
Belle manson.
Grand pré au bi.
Bois des Wez.
La cuisse.
Les grands prés.
Au petit bois.
Quite pré.
Sein foin.
Trou du bi.
Tri au patar.
Gras morceau.
Au bu
Campagne el Va.
Magriette Bouhon.
Gobbi fosse.
Tri Ladri.
Clusin.
Pisseron.
Grand conil.
Sur le chenai.
Pré de la poule.
Pré au fossé.
( 411 )
Pré au sentier.
Pré aux pierres.
Longue haye.
Pré Dabée.
Coquerai haye.
Pré au thier.
Dessus les rames.
Pré aux Rames.
Rhuyflf.
Heid del pech .
La moutarde.
A la chaussée.
Cbampe sou.
GLERMONT-SnR-BERV(nnB7NE.
Rocbroeck.
Château Dodard.
Moulin Dodard.
Berick.
La Bach.
La florence.
La schiff.
Crawez.
Quartier de la voie.
La Bruyère.
La Kuck.
Lon(çue haye.
La neuve cour.
Haye dresse.
Al hawe.
Boukai moulain.
La grande.
Quartier de la voie.
Crawhez.
Moulin de la trappe.
Corbillon.
Chapelle des anges.
Winand champ.
Au fossé.
Froid thier.
La Bach.
lepe graate.
La Bamus.
Au thier.
Quoidbach.
La Vlamerie.
Crawhez.
Corbillon.
La Blokhouse.
Les Couves.
Clermont village.
Au droit thier.
Au thier.
Les tièges.
Borday.
Les Rioles.
Lophaye.
La chaussée.
Counhaye.
LohirviUe.
Les Trixhes.
Chaumont.
Bois de Clermont.
Chapelle des Anges.
Froid thier.
Chapelle des Anges
Blokhouse.
Beauduê thier.
Trebisonne.
Clermont.
Lagesse.
Chantraine.
A Pireux.
^n
Lauronneux.
La Haye.
Grimoby.
Bardach.
( m )
Cour lassaul.
A la chaussée.
Bois Hennon.
La Saute.
THIMISTER.
Kenoupré.
WeheouiL
Lautaster.
Lavenet.
Ghalbot.
Dessus la minerie.
Minnerie hameau.
Bobinay.
Les Hargarains, hameau.
Fond Jowa.
Roisleux hameau.
Ghaumont.
Linghin.
La Ronhe.
Hodiaumont
Thier du Stocky.
Bastà pré.
Stocky, hameau.
Minnerie, village.
Befve hameau.
Groix Leclercq.
Thier de Stocky.
Cour à Stocky.
Cour Bonnaventure.
Les Hayettes*
Sur les Hayes.
Aux Colons.
La chaussée.
A la cour.
Les grands trixhes.
Thimister.
Les maveis.
El Seroux.
Pré Lorgalisse.
Croix Leclercq.
Marjenson, hameau.
Stocky, hameau.
El Seroux.
Barboux.
Dessus le village.
A la cour.
A la chaussée.
Try fontaine.
A la baraque.
Pré des mones.
Serezé.
Croix Polinard.
Froide cour.
Cour Jacquemin Hahu.
Itausseux.
Sur Quarreux.
Haute Sarrée.
Les Plenesses.
Macka.
Al mack Grosse.
Sur le bois.
Serezé.
Sur le thier.
Au Fawe.
Dessus les Plenesses.
Bois la dame.
Trou du bois.
( H3 )
GHARNEUX.
Asse.
Wadeleux.
Horiguette.
Bois royal dit Saint-Bernard.
Val Dieu.
Bois royal dit Leerock.
Longbroux.
Val Dieu.
Vivisade.
A la neuve voye.
Groumette.
Cerfontaine
Bois del fiesse.
La cour.
Houilleux.
Rossenfosse.
Basse Berwinne.
Basse Cerfontaine.
Aux grises pierres.
Pont entre deux eaux.
Thier des fawes.
Bois del fiesse.
Champioraont.
Rouaux.
La Cour
Bois de Halleux.
Houilleux.
Au moulin Stoirdeux.
Iffîet.
Thier du moulin.
Renoupré.
Faweux.
Au neuf moulin.
Au pont Pierre Paul.
Al barbottrée.
Halleux.
TosiE XLVIIL
Cour Halleux.
Thier del Houne.
Hesselle.
Hameval.
Fastré.
Monty.
Renoupré.
Bougnoux.
Sauvenière.
Cour Beaupré.
Debronne.
Charneux.
Garde de Dieu.
Fawes.
Fosselette.
Grosoneux.
Larbuisson.
Hirvache.
Bois Sacré.
Bois Thiskin
Privot.
Herdibois.
Sauvenière.
Bebronne.
Beauregard.
Trixhe Beauregard.
Warimont.
Sirouval.
Transpineux.
Chauwasy.
Hameval.
Charneux.
Vivier.
Bouxhmont.
Les Hâves.
8
n
114
JULÉMONT.
Heusière.
Malveau.
Bois de la heusière.
Dix bonniers.
La Haye.
Campagne de la maie tern>.
Au chemin d*Asse.
Asse.
Julémont.
Pireux.
Thier Nagant.
Coronmeuse.
Maigre censé.
Sèches waides
NBUFGHATEAU.
Eldel.
Béguines.
Thier d'Afifnay.
Au bois.
Au large pasay.
Haustrée, hameau.
Derrière Haustrée.
Au Monteux d*ASnai.
Derrière les mottes.
Bras Born.
Au long fossé.
Dessous Affnai.
Pireux.
Fosse au Loup.
Au sentier de la barrière
Au chemin de Mortroux.
A la croix de Pierre.
Au chemin de la croix.
Au chemin des hayes.
Dessous la barrière.
Les dix bonniers.
Waide des chevaux.
Les dix- huit verges.
Crouperie.
Foriche.
Aubin, hameau.
Le^pré.
Bouchtai, hameau.
Weriva.
Mal prise.
Terre à la mamière.
Sart Meskin.
Au bois des sapins.
La feuille.
Au chemin de la feuille.
Warde k la clef.
A la fosse.
A la fontaine.
Au chemin du bois.
Au bois.
Au bois Saint-Jacques.
Thier d*Afihai.
Affnai, hameau
Mauvais bonnier.
Trixhe de Hermalle.
Pré Saint-Laurent.
Sur le Diel.
Waide Frambach.
Terre Thiri.
Waide grand mère.
Le Pré.
Fechereux.
( 115 )
Rosquignolet.
Thier des Cuveliers.
Gronfier.
Waide Lahaut.
Rimache.
Waide milieu.
Les Waides, hameau.
Le Pireux.
Terre Warnier.
Damsai.
Terre del Tieche.
Larbois, hameau.
Waide au fossé.
Govio.
Horiguette.
Sur le sable*
Bois de Winnerotte.
Au bois Leviamie.
Terre Joskin.
Bois Paulus.
Au crucifix.
Eclos maréchal.
Fosse mastia.
Aubin.
Sur les fosses.
Trou guérette.
Cawette.
Sur les raarnières.
Lenclos.
Au trou Pilate.
San Gobiet.
Herdensart.
Blanche oie.
Cortils.
Gélanfosse.
Larbois.
Sur le fourneau.
Bois roval nommé la Cannelle.
Terre Houbain.
Bois Toussaint.
Campagne de la Canelle.
Sottes de mai.
Onay, hameau.
Terre Lambiert.
Enclos de devant.
Chemin nommé de (^o<|.
Waide Houbier.
Les Waides.
Heskeberg, hameau.
Hawage.
Lenclos Jérôme.
Trou du bois.
Fechereux, hameau.
Waide au bois.
Sur le heid.
Les prés.
Trou de la chèvre.
Pré des chevaux.
Grand pré.
Bois de Heskeberg.
Le Va.
Wodémont.
Campagne de Wodémonl.
Petites croix.
Les Marlières.
Les fosses au sable.
Campagne au fapineux.
Lenclos.
Lenclos Huri.
Longue haye.
Waide Frédéric.
Campagne de Wodémont vers le
tilleul.
Mav^hin, hameau.
Waide des sarts.
Sarts Martin.
Au chemin du chaffour.
Pereux.
Le doyar.
Hotaimont.
Longue waide.
La cornette.
Thier Pire.
Hawière, hameau.
( H6 )
Davipont.
Pré du menuisier.
Bois Lierse.
Grand pré du Val Dieu.
Les Prés.
Blein Faw.
A la ruelle.
Waide Lahaut.
Prés Jansson.
Picherote.
Thier de Bouteux.
Fourche en sart.
Querelle.
Dessous les cortils.
Bois de Wodémont.
Doyar au bois.
Moudrie.
Les Âgaux.
Les vingt bonniers.
Campagne de la croix Madame.
Les brassines.
Le Chaineux.
Davipont.
Grand pré.
Sèche waide.
lier Saint pré.
Moulin du gros pré.
Le pré.
Briqueterie.
Waide du curé.
Waide au vivier.
Sèche waide.
Créhan au croissant.
Le Va.
Bois del heid.
Le heid.
Waide au bois.
Petite ferme au bois.
Neufchâteau.
Pré de la brassine.
Plaitoire.
Pré des haies.
Ferme au bout de Tallée,
Neuve waide.
Enclos Bavignée.
Le pré en Bavignée.
Wichampré.
Waide des prés.
Waide Crimelle.
Fontaine Saint-Laurent.
Coqueraimont.
Bouillon.
Grand bouillon.
Houblonnière.
Bayo.
Waide grand'mère.
Fechereux, hameau.
Terre Sabelle.
^;^ARSAGE ou ^VSERST.
Lieux-dits anciens.
i641. La haultstreye.
1644. La piedsente condist vulgaire-
ment la stechsken.
Begistrcs aux Œuvres de Warsage, aux Archives de VÊtat à Liège.
( in )
XVII« siècle. La Stein.
La Hortcoule.
Wyenrot.
XV11« siècle. La Beeque.
Rosebergh.
Sclerech.
Archives de Val'Dieu à Liège, —Stock de Val-Dieu à Liège.
1622. Bois nommé Weesterbosche.
1612-1617. De monckhoff.
Schvnckes landt.
Schoppemer weech.
Die veert.
1612-1617. Koumans boenre.
By dat bielgen van Scboppem.
In die Goerisdelle, Joorisdelle.
Boven heislerberch.
Begistre cenêol de Fouron-le-Comee, aux A rchives du Boyaumr,
chambre det Comptes, 45, 136.
TVARSAGE ou ^^EERST.
Lietix-diu modernes.
Les prés.
Les cinq bonniers.
La moinerie.
Smaele patte.
Platte voye.
Kraesboen, hameau.
Haustreye, hameau.
Au chemin de la fontaine.
La maillère.
Au pasai de la maillère.
Derrière le steen.
Sur le steen.
Morte cour.
Derrière le petit champ
Petit champ.
Al voye del heid.
So Lipe.
Au thier.
Grousdel.
La verte heid.
Sol thier Seef.
Awendal.
Grande Awendal.
Queue du bois.
Bois royal de Winerotte.
Bois royal d'Aise.
Pré le stockeche.
Bois royal de Groule.
La Heid, hameau.
Pleine campagne.
Champ du sart.
Bois roval dit de Ganelle.
Ferme du sart.
Ferme de la motte.
Bois de houilleritj.
Grand pré de la Val Dieu.
Campagne des trente bonniers.
( H8 )
DALHEM.
Fosse al Grappe.
Al crasse Poye.
Campagne dite Perry.
A Perry Sen-ais.
Thier des vignes.
Pré des vignes.
Campagne de Robiet.
La Haustrée.
A la vieille Vove.
et
Les Trixhes.
Pré du Paradis.
La Neuville, hameau.
Pré du Moulin.
La Pisroue.
Chanstrée.
Aux Terres Noires.
Ferme de Cromwez.
Les Prés du Roi.
Sart du Baron.
Thier du Bovier.
La Saulx, hanieau.
Campagne de Lasaulx.
Sart Coulot;
Campagne du Boohamp.
Sart du Bochaînp.
Sur le Bois, hameau.
Campagne de Holémont.
Campagne du Flot.
A Bayot.
A la Croix Renard.
Aux Sept Bonniers.
Au Trou du renard.
Fond du bois Sier.
BOMBATE.
Ueux-diiê anciens iS:i6-155«.
Voie des vaches.
Le bois des temples.
En fons dessoubs la ville.
Le pré Jeheninghe.
La court délie Noefstat.
En fons de Moins.
Sur le Gansbecke vers Warsaige.
Al hâve Defas.
Cromweis.
Prés délie beecke.
Une enclois k Xhoxhain.
Brandlois.
La croix Dahin.
La court Butskin.
Dempres le tomble.
Brigebo.
Sehinck.
Le pré Xherneau.
Œuvres de la cour allodiale de Bombay e, aux Archives de Liège, A. I.
( 119 )
BOMBATB.
Lieux-diu modernes.
Risère.
Es golet.
En nactenne.
Malvâ.
La folie.
Vieux chafour ou brichenbo.
La sparsette.
Sur les trixhes.
Trou Denis.
Les sarts.
Triannes.
Branquisa.
Clouquette.
Bois Busquin.
Fontaine Gharlemagne.
Bocâ.
Croxnwez.
Sèches waides.
Au jardin.
Sart du baron.
Chemin des vaches.
Ferme du chafour.
Les Prés.
Thier aux (çattes.
Chafour.
Bois Massa.
Sentier du Meumor.
Blanche Oie.
Hons.
Fond de Mons.
Derrière Mons.
Les Trois Rois
Chemin du Voué.
Les Cowâ.
Lislande de Mons.
Prés de la venne.
Au chemin de Berneau.
Campagne des Trixhes
Surisse.
Au gibet.
Au chemin du bois.
La Tombe, hameau.
Au chemin des genétres.
Au chemin de Dalhem.
Fond de Wachivâ.
Aux cerisiers.
Fosse au sable.
A la croix Laurent.
Sart Nivelle.
é
Chemin des meuniers.
La baille.
Pireux.
La bourse.
Prés Clenet.
Sous la ville.
Chemin des larrons.
Hautesse de Beek.
Au sentier des ramoniers.
Au pré Remacle.
Aux sauls.
Terres malle&.
Au sentier de Warsage.
Haasberg.
Trou du renard.
En regge.
Fosse d'Aubin.
I
Chemin d*Andelaine.
Derrière L*Andelaine.
Au chemin de Mortroux.
A la bruyère.
Brandeloi.
Coutures.
(120)
A la croix de Pierre.
Au sentier de Neufchâteau..
Au chemin de la couvée.
A la heoulle.
Fond de la mer.
Les brassines.
BSRNBAU.
Berneau.
Lisland.
Diseur le thier Gilles Jacob.
Long champ.
Pré du château.
Chemin de Maestrichl.
Al maie voye.
Grefken.
Au petit chemin de Fouron.
Al molt ou moll.
Chemin dit moi! weg.
Pré Imne.
Au grand chemin de F. le comte.
Derrière la cure.
Busken.
Sol trixhe.
A la Venne.
Requilet Risère.
Houloffe.
Nagten.
Es Golet.
Au pasay du cerisier de Bombaye.
Au chemin de Bombaye.
Derrière les mostures.
Ruelle Francbach.
Au chaufour.
Derrière la bise.
Au grand chemin de Fouron
Au chemin du cerisier.
Sur les brèches.
Al voye du Sâon.
Au chemin de Warsage.
Au pasai de Bombaye.
VISÉ.
Lieux-dUs ancieius 1356.
Cunem dictam de Noirdebaul.
Viam de Aise in loco dicto a
Wouplen.
Inter viam dictam del pont et
Helonmont.
Ricelle.
Courtis de Tempies.
Super viridem viam rétro les
Temples.
A Fontenelle.
A Waplen.
Via de Dolhen.
Juxta terram Botines.
In 1. d. a Moxhehaye super viam
de Fenoire.
In 1. d. a Brus.
In 1. d. a Tilhou Quareit.
In 1. d. a Hamines.
Viam venientem del spinette Mo-
pin.
lâi )
Aux scaveies de Wandre.
Inter le Perire et Bras.
A Sains Remev.
Juxta le roupreit.
Juxta ortum le pasanl.
Juxta braxinam de Hous.
En Markonvauz.
A Tilhelet Quareil.
Viam deleitpont.
Super le scleidage de Souvereit.
Le perire del sauz.
Viam délie nove ville in 1. d. al
fosse Dractemont.
Versas triscum dietura de Gibbet.
In 1. d. a Clusures ad fontem
S. Nicolai.
In via dicta de tiixhe del perire.
In 1. d. desuper le botte Bruwit.
Colardus dictus Doutrerive.
Juxta le tilhoul de S. Remigio.
Az trois pires
Super viam dictam herbeuze voie.
Super cnrtem Fechir.
In fonds de Mons ultra locum
dictum le berwinne.
Desuper le fraine.
A busson de Moxhon.
In 1. d. inter vieas et triscum de
temples.
A Hourtebize.
Al tassenir.
In 1. qui dicitur a chevomarchiet.
Ad triscum de Broux.
Juxta Gharnonruwelle.
Juxia le Soudoire.
Super domum dictam del falet
consistentem al peron.
In 1. qui dicitur a legiriwe subtus
viam de pratis.
Pratum quod vocatur Fanery.
Pratum dictum Lenchonpreit.
Juxta le motte.
Juxta demum quae dicitur le
halle.
]n 1. d. en Pirois desuper les
fraynes juxta le waide de Wan-
dres.
Ad fontem ante curtem que fuit
Hongrice.
Inter Visetum et Musaus.
In l.'d. al longe baye.
Al sauz Coopien.
In 1. d. a les scaveies de Wandre.
In 1. d. as marlhiers de Mulans.
A Chafor.
Le trixhe délie meire.
Viam de Ricelle a Baconpire.
En pirois a Waplent.
Nayvangne.
En floxhe.
Triscum dictun> de Viez.
Foram quod dicitur Viseit mar-
chiez.
Ad triscum a Glosair.
In fondo de Manse.
A Hannires.
Super le Tiège.
Juxta Weriscalpia.
Terre dicte de Gonehe.
In fondo de Gorhee.
Ad spinam super Halenbache.
In 1. d. entre dois ris.
In 1. d. a han de marie en corhee.
En Gorhee in 1. d. en Haladrie.
A haut de Marie.
In 1 d. al faisan subtus viam de.
Halenbache.
Al stanche de molin.
In 1. d. en Gonehe al Haladrie.
In 1. d. al spine sor Mouse.
A grand Reyna.
In 1. d as tilhius de Lixhe.
In 1. d. al sauze (ailleurs : ad
salicem).
( 422 )
In 1. d. a frayenal.
Al GofTe.
A Tiermeal desuper le spinet.
Desuper Bruk.
Super viam del Loige versos
curtem de Toray.
VISÉ.
LieuX'dUs modernes.
Devant le PonU
Entre deux ruisseaux.
Goirhé.
Terres Sainte-Croix.
Le long de l'eau.
Derrière la tour TÉvêque.
Porte de Mouland.
Aux Gollets. •
Derrière la wade.
Wadrée.
Au chemin de Mouland.
A Brousse.
Aux anneux.
Au pireux.
Bois de Long champ.
Rue des religieuses.
Rue Haute.
Rue Basse.
Rue des Récollets.
Rue de la porte de Souvré.
Rue de Teau.
Porte à Peau.
Rue du Pont.
La Chinstrée.
Ruelle de la Parthoussen.
Rue du Perrou.
Ruelle Maskin Leroy,
Ruelle du cimetière.
Porte de Lorette.
Four à Chaux.
Souvré.
Gonistreux.
Chemin de Richelle.
Derrière les hâves.
La Fourche.
Hauto Bruvère.
Derrière le temple.
A Lorette.
Malconvoie.
Derrière la trairie.
La fontaine.
Dessus Hennen.
Entre les chemins de Mons et de
Berneau.
CHAPITRE m.
LA FRONTIÈRE LINGUISTIQUE SUR U RIVE GAUCHE DE LA MEUSE.
Sur la rive gauche de la Meuse, en Belgique, c'est-à-dire
depuis ce fleuve jusqu'à la Lys et de là jusqu'à la frontière^
française, la ligne de démarcation des deux langues a subi,
depuis le Xllh siècle, des fluctuations un peu plus fortes que
sur la rive droite, sans que l'on puisse dire toutefois qu'elle
ait nulle part fléchi d'une manière considérable.
Dans la Hesbaye, par où nous en commençons l'étude, nous
rencontrons quelques désignations toponymiques bien faites
pour la faciliter. Je veux parler d'un certain nombre de
villages qui portent les mômes noms, bien que situés des deux
côtés de la frontière linguistique, et auxquels on a donné
respectivement, pour les distinguer entre eux, l'épithète de
romain ou de tiexiie. Ce sont les suivants :
Villages wallons. Villages flamaTids^
■•«re-le-B«Bial«. ■•■re-le-Tlezhe.
Oire-le-Romans. 1289. Eure teathoaica.
(JiAii b'Hihbicovbt.) (Gaaiidgaoiiaci, VoeubuUttrtf p. i36.)
1330. Heure deleis Hermée. 1330. Heure deleis Freire.
{Paix de Ftonê, dam Jiar d'Ov- (Jiam »'0irTmB>iivfi, t. VI, p. 46<.)
TaiBBOsa, t. VI, p. 46t.)
■••tolai-l* Avè^ve. Houtain-Saint-Siméon ?
litn. Hulthem libéra villa.
{Cartulairê dt Saint- Laurmt,
t. I, fol. S.)
4349. Houtaing le Vesque.
{Cour féodale de Liig; t*' registre.
1 iU
Villages wallons.
BoaUii n-l*JÉvèq«e.
iâSa. Vrihoutheem.
(Jam van Hbild, fol. 715, cité
par Kiaranma, Dis Oude
Vryheid Montmadcen.)
Walscb Houthem, nom actuel.
Villages flamands.
Houtain-Saint-Siméon ?
MONTBGNÉB.
4900. MoDtenack la Tiexhe.
(Charte dansKs^raireBU, tome.'ll.
•ile«r-le-A«Ba«l«.
1310. Odeur prope Kemexhe.
{Stodt de Saint^ean, fol. 50 ▼«,
•us Arcb. de l'ÉUt à Liège.)
•dea r-le-Tlexhe.
En flamand : Genoels-Elderen.
■•eleBSe-0«r->C}eer.
X[II« s. Rockellinge le Tieche
(Pawillart, ci|é par
t. II, p. If.)
Wais-Beu.
1365. Walsche Bechc. xill» s. Bêche sublus Lewis.
(okBo.-... Fief.é.1^^ p. 59.) ^^ ^^ ^^p^ j^^
i4S0. Beetze by Rotbem.
(Wavtvbi, Commune de Lésii,
1563. Beyts Gallica.
(Ancien registre de Wals-Betx,
communiqué par M. Lefè%re,
de Landen.)
pp. 190 et f6S.]r
IVals-iireBereB .
1308. Wesere Galliconun.
(WoLTBRt, Notice hiêtùrique tur
la commune de Rummen, p. 195.)
iel«k-lVeBer«B .
( 125 )
De ces divers villages dont le nom nous garantit la nationalité
linguistique, les six thiois continuent de parler flamand;
sur les wallons, deux, à savoir Heure-le-Romain et Odeur-le-
Romain, sont restés fidèles à l'idiome primitif; par contre,
Wals-Betz, Wals-Wezeren et Houtain-I'Evéque parlent aujour-
d'hui flamand. Nous nous trouverions donc en présence ici,
pour la première fois, d'un recul de l'idiome roman, et il faut
examiner attentivement cette exception à une loi générale.
Que Houtain-l'Evéque ait parlé wallon à une époque histo-
rique, c'est ce que démontre non seulement Tépithète de Wcds
que lui donnent ses voisins thiois, mais encore toute sa topo-
nymie ancienne. Voici ce que j'ai pu recueillir :
i3S0. In loco dicto al Broyé,
In t. d, Borloet.
In L d. Sfere *.
XIV* siècle. Al Warde de Steppes.
En Gerindenguair,
Sour Us mont de Bruke,
Al ehavée de Brouke,
Al coire de Scipet vert Hierbemont.
Aile fotte de Mortier,
Scovemont,
Aile ehavée de Sckuhen.
Aile Meyre,
Prêt délie Broulojfe,
A Tuleteal.
A Bizvoie.
[Registre de Saintt'CroiXy fol. 176, aax Archives de l'Élat à Liège.)
i358. In loco dicto ad Fottam Hanot,
In l, d. Herbiermont juxta locum dictum le warde de Steppet.
tn l, d. in fondo de Porta,
In L d, a Piroit.
In l. d, rétro let Car pet tupervtam dictant le petit Tiège de IVamont.
In l. d. detuper le Bruketeal de Bêche,
Terram magnam de Chanter aine vertus Hutem,
1 Calhédrale de Liége^ Stock de Brabantj fol. 83, aux Archives de
rÉtat, à Liège.
( 126 )
1358. In loco dltm éentper cavemam de Watrelo [aU WatrdoU).
ËmJL d, ad Foaam de Mortier»
In l, d. en Cortiheal de Bruke,
in L d. al Maladrie vertuê Witerin.
A Tiège deious le Brûlot,
Super viam Hachenbuchter.
In l. d. en fans délie Porte,
(Cathédrale de Liège. Stock de Hmbaye, fol. 190 et tnivants,
aux ArebÏTes de rÉIat à Liège.
Acte rédigé en flamand :
1K48. In de icaveg te Laltre.
Boven en vaelt Laba$.
In Pierreut,
Omirent Heungt^foytée.
In Sabumbein.
Omirent FondelporL
In Cotlitia de brœck.
Int Cortthiart broie, int Coriihialbroeck.
Aen Fael Bombom,
À en de fosse du maert.
By Hottinboche,
Aen dyé Tige,
Op de schavey du laitre.
In de ptroye.
In de Faen gobba.
Op de Tsevey del train.
Te Broleue.
Achier Drileuvo,
In den faen del port *.
1603. Aux trois fosses.
A Slelhain,
Le PreU al Mère,
Deseur Steps.
Coelsiraet,
Al saulx Lamkeus deseur te mont d'Ouvraie.
Le cortil al Houblier,
Deseur le bon bonnier.
Fossés Wipha •.
* Acte manuscrit communiqué par M. Lefèvre, de Landen.
s OEuvres de loi de Houtain-l'Êvêque, !«' registre, p. 1^ v» (Archives
de Liège).
( 127 )
i748. By Lapem bemd.
Walhoven.
Àchter UriUay,
Op den gracht aen die popelaeren.
In de chaveye de Laistre,
Di eachie.
Die Stip ttraet,
4744. Op die black by graeenhof K
47S9. La campagne appelée le Detticken.
Soub le dwert ttraet,
Joindam le heer baen ver$ Hautain,
Stelhein.
Le bois de Houbrouck,
Les prés aile mère.
Au fossé de selisiers,
A la fontaine Saint-Pierre,
A la hymel raiek.
Au ploppe.
Aile haut brouek.
Sebastien,
4747. Campagne des trois fouez.
A Steps,
Derrière Veau.
La petite campagne.
Vers Avemas sur le (iolenstraet.
Aux environs de Vissegraeht.
Au peupelers.
Sur le DonekeUn straet.
Prairie nommée den bomehoff.
Les prés Abnere,
Le chemin d'Aine,
A le laesevyc,
Deseur te dexkens.
Le chemin de Bourlotte,
Vers Hemelryck,
A Bultia vers le Sebastien,
Le Schastiensestraet.
Au Hoogbroeck,
A Hachebouche,
Proche de Lamendries *.
< Acte manuscrit de 1548, communiqué par M. Lefèvre, de Landen.
t Œuvres de loi de Houtain-rÉvêque^ aux Archives de l'État à Liège.
(128)
Si ce riche matériel toponymique était trié, nettoyé et classé,
il permettrait d'écrire une page bien intéressante de notre
histoire linguistique. Tel qu'il est, il est suffisamment explicite
pour permettre d'affirmer que Houtain a été, dès le XIII® siècle,
un village mixte, où la prépondérance était acquise au français.
Le caractère mixte se déduit du mélange fraternel des éléments
Ihiois et wallons dans la toponymie. Sous ce rapport, rien de
plus instructif que le nom de Walhovm, qui est aujourd'hui
Walho, et qui désigne un quartier du village de Houtain i.
C'était, dans l'origine, une ferme isolée, et il parait qu'elle a
été habitée par des Wallons, puisque c'est cette circonstance
qui lui a valu son nom ; mais nous voyons en même temps
que ces Wallons ont dû vivre côte à côte avec des populations
d'origine germanique, puisque c'est en thiois que leur séjour
a été dénommé. Voilà donc, à une date fort reculée du moyen
âge, les deux langues coexistantes parmi les indigènes de la
paroisse de Houtain.
Hais le Wallon devait bientôt y prendre la prépondérance.
Cette prépondérance est attestée par la manière dont les noms
germaniques ont été peu à peu francisés, tandis que les romans
sont restés intacts : Walhovm est devenu Walho, hooge broeck
s'est transformé en houbroux^ hemelryck a pris la forme de
himmerech, et ainsi de suite. Un exemple assez curieux, c'est
le preit al mère, ainsi dénommé en 1603, et qui fait partie du
locus didus Mère de 1350. Meer est un vieux mot germanique
signifiant lac et aussi marécage, et qui est passé avec cette
signification dans le wallon ; j'aurai occasion d'en reparler
plus longuement. Le preit al mère s'écrit les prés Almei^e en
1747; il serait déjà difficile d'y retrouver la forme primitive,
mais cela est devenu absolument impossible aujourd'hui que
le cadastre de Houtain désigne l'endroit sous ce nom : les prés
amers. L'amertume étant le caractère principal de l'herbe
1 Voyez sur cette localité et sur son nom Ksmpenebrs, De Oude Vryheid
Montenaeken, 1. 1, p. 415.
( 129 )
fournie par les prairies marécageuses, un novice pourrait se
laisser tromper par cette coïncidence fortuite entre le fait et le
nom actuel y et croire à l'antiquité de ce dernier : on voit ce
qu'il en faut penser.
Je laisse le lecteur faire lui-même le rapprochement entre
les formes diverses de notre toponymie selon qu'elle est nommée
en français ou en flamand ; j'en ai dit assez pour établir qu'à
Houtain le roman n'a cessé d'assimiler le thiois. D'ailleurs, les
œuvres de loi y sonten français depuis 1594, date où commence
le plus ancien registre conservé, jusqu'en 1795. Il est vrai que
les actes notariés qui y sont insérés sont bien souvent en
flamand : il y a un notaire flamand à Houtain, et, de plus, les
noms portés par les habitants sont flamands pour moitié^. II
y a donc de temps immémorial dans ce village, non pas une
seule langue, mais deux langues rivales ^. Si, aujourd'hui, le
flamand remporte, en revanche la toponymie cadastrale a
gardé l'aspect roman que lui avaient donné les derniers siècles,
et atteste que la victoire du thiois est récente.
Waln-ll^exeren et H'als-Beix ofirent le même phéno-
mène que Houtain : ces villages, qualifiés de romans par l'épi-
thète qui leur est accolée, sont aujourd'hui tout flamands.
Avons-nous là un nouvel exemple du recul du wallon devant
le flamand? Grandgagnage n'hésite pas à le croire, et il s'en
montre d'autant plus étonné qu'il est convaincu de l'origine
thioise de ces deux localités : « Il s'ensuit donc, écrit-il, ces
> Ainsi, dès le commencement, je trouve un contrat de mariage en
flamand, passé à Houtain-l'Êvéque, le 24 janvier 1599, entre des membres
des familles De Ryckel et Smeets, demeurant Tune et Tautre dans ce vil-
lage.
* Cette coexistence de deux idiomes dans la même localité a produit
un singulier mélange; ainsi, par exemple, dans un testament de i&H :
Testament Katherine Everaerts jadit espmise Willem Yandersmissen. In
nomine Domini amen. By tenoor dits tegenwoordichyt openbares instru-
ments sy kenlyck allen ende eenen yeghelijckin die dat sullen aensien, etc.
A la fin on lit : Et ainsi soubsigné. Trois langues en trois lignes !
Tome XLVIII. 9
( 130 )
vicissitudes singulières. Wezeren et Wals-Belz, purement thiots
à leur origine et Tëtant encore à cette heure pour la plus grande
partie, comme l'indique dëjà la prédominance des dénomina-
tions flamandes, doivent avoir été purement wallons à une
époque intermédiaire '. »
Malheureusement, la toponymie ne confirme pas cette hypo-
thèse, et elle tend même à ébranler l'argument tiré de Fépi-
thète de nos deux villages. Les noms des lieux dits actuels^
foncièrement flamands, ne coniiennent pas une seule trace d'ori-
gine wallonne. Tous s'expliquent par le seul thiois. Et il serait
à tout le moins étonnant qu'à la différence de ce que nous
pouvons constater ailleurs, la langue primitive des habitants
ait disparu au point qu'on n'en retrouverait pas le moindre
vestige dans cette espèce de musée archéologique qui est la
toponymie rurale. Ce n'est pas tout. Après beaucoup de recher-
ches infructueuses, je suis parvenu à mettre la main sur un
registre, en mauvais état d'ailleurs, qui contient des données
précises sur leur toponymie au XVI« et au XVII* siècle *. Voici
ce que j'ai pu en extraire :
1545. Het Hemelryk,
De Mouhoef.
In de Dalle.
In den Tombschen Couler.
'. In den Beelsen Couler.
De Bortombe.
<
1563. [n loco dicio Uyiienboerne.
4587. Op den groenen grachl.
' In de Galge Couler.
Boven den Wyngaeri. .
d63i. La piedcente que Von appelle vulgairement Vissenakenpedeke *.
< Grandgagnage, Mém.y p. 102.
• Ce registre a été obligeamment mis à ma disposition par M. Lefèvre.
* Plusieurs de ces noms, et notamment les plus caractéristiques,
comme Hemelrijk et MoUhof, se retrouvent encore aujourd'hui dans Ja
toponymie de la localité ; voyez Tappendice de ce chapitre.
( 131 )
Autres lieux dits de Wals-Betz en 1749 :
I
Op den gaîgeuberg.
in kei Betiveli.
De Hooghbornebeeke.
in den Clynen dalle.
in den Hoengersen dalle >.
Mais si la toponymie de Wals-Betz et de Wals-Wezerenaifecte
un caractère exclusivement germanique dès le XVI" siècle,
reste-t-il place pour une conjecture d'après laquelle elle aurait
été wallonne à une époque antérieure? Je le crois difficile-
ment. S'il en était ainsi, encore une fois, on retrouverait dans
ces vocables du XVi<^ siècle au moins quelques traces germa-
niques : or, il n'y en a pas une seule *.
Je dois ajouter que tous les documents qui nous restent de
Wezeren sont rédigés en flamand ; il en est de même de ceux de
Wals-Betz. Enfin, ces deux villages faisaient partie de la juri-
diction de Montenaeken, qui fut pendant tout le moyen âge
une terre flamande. Tout ce que nous en savons va donc à
rencontre de la conclusion que Ton serait tenté, à première
vue, de déduire de leur épithète commune.
On me demandera pourquoi, s'il en est ainsi, nos deux vil-
lages ont été qualifiés de Walsch^ c'est-à-dire de romans? Je
crois qu'ils doivent leur désignation à leur population mélan-
gée de Wallons et de Flamands, tandis que leurs homonymes,
plus éloignés de la frontière linguistique, parlaient exclusive-
ment un idiome thiois. Ils pouvaient donc parfaitement être
* Registre des renies dues à Landen, communiqué par H. Lefèvre.
< Kempeneers, De Oude Vryheid Monlenaeken, t. I, p. 393. Il en cite
un de 4[)98, intitulé : Den register toebekoorende die fabrijckvan Wezeren,
anno 4S98. — Le même reproduit dans le tome II, page 150, un acte
émané de la cour ailodiale de Wezeren en 1446. Il est aussi en flamand,
et les membres de la cour s'appellent : Jan Ladduyns, Jacob Van den
Borne, Jan Hingarts, Wauter Boesmans, Jan Jonge, Pieter Visscher, Jan
Yerguijen, i^mbrecht Hamtan.
(132)
traités de Wallons^ non qu'ils le fussent en efiet, mais à cause
de cette minorité wallonne qu'ils contenaient ^ Aujourd'hui
encore, dans ces plaines hesbignonnes où aucune frontière
naturelle ne sépare les deux langues, le va-et-vient de la popu-
lation ne permet pas qu'il s'y rencontre un seul village où la
langue des voisins ne soit pas parlée par une partie du public.
Il ne devait pas en être autrement au moyen âge. Bien plus, il
résulte des faits qui seront exposés dans la troisième partie,
que les milieux bilingues y étaient aussi nombreux qu'aujour-
d'hui. Tout près de Wezeren et de Betz, à Landen, terre qui
a toujours été flamande ^, on constatait dès le XIII® siècle un
appoint considérable de population wallonne, puisqu'un anna-
liste du temps pouvait écrire ces paroles : Haec villa mixla est
et Gallico et Teutonico *^. Au reste, si le français avait été réelle-
ment la langue de Wals- Wezeren et de Wals-Betz, leurs homo-
nymes flamands auraient été également désignés sous le qua-
lificatif de tiexhe, et l'on a vu ci-dessus qu'il n'en est rien. Nous
devons donc considérer VVals-Betz et Wezeren comme deux
localités qui ont toujours été flamandes en majorité, et qui
doivent à leur appoint de population wallonne l'épithète par
laquelle on a voulu les distinguer de leurs homonymes.
En ce qui concerne Odevr, j'ai à faire remarquer que ce
nom est, à proprement parler, la forme romane de Elderen.
Sous ce dernier nom, les populations flamandes désignent non
^ Je goûte moins Topinion d*après laquelle ils devraient Tépithète à
ce qu'ils font partie du pays de Liège, aux trois quarts wallon. Voyez Kem-
PENEERS, De Oude Vryheid Montenaeken, t. II, p. 12 n. (a), suivi par beau-
coup d'autres. Car bien qu'on puisse soutenir qu'avant l'acquisition du
comté de Looz le pays de Liège était aux trois quarts wallon, toutefois
on comprendra toujours mieux qu'une localité soit dénommée d'après
une circonstance qui lui est propre plutôt que d'après un trait qui lui est
commun avec toute une région.
* A. Wauters, Landen, Bruxelles, 1883, pages 12 et suivantes.
' Alberti Stadensis Annales, (Monum. Germ. Hist. Script., t. XVI,
p. 336.)
{ 133 )
seulement notre Odeur-le-Romain, mais encore deux autres
localités flamandes qui sont Genoels-Elderen et S'Hee-
ren-Elderen. C'est celui-ci que Hemricourt, au XIV® siècle,
appelle Odeur le Tiexhe, preuve que dès cette époque il parlait
une autre langue que Odeur-le-Romain. Or, voici que dans
deux chartes de 1284 et de 1285, à l'occasion de 'S Heeren-
Elderen ou Odeur- le-Tiexhe, on lit ces mois : Infra tertitoria de
CMechengis et de Odeur, in loco qui dicitur denvan li hais^. Voilà
un cas qui, à première vue, est bien embarrassant : un village
flamand avec une toponymie romane! Grandgagnage, très per-
plexe, écrit à ce sujet : « Dans cette contrée aujourd'hui pure-
ment flamande, on employait donc simultanément, à cette
époque, le flamand et le wallon ^ ? » Il n'est aucunement
nécessaire de faire cette supposifion, car il est bien plus pro-
bable que l'auteur de la charte, étant un Wallon et voulant indi-
quer le nom du lieu dans la langue vulgaire, a employé la
sienne au lieu de la flamande et a traduit le nom du flamand
en français. Procédé blâmable sans doute et heureusement
peu employé par les scribes de nos chartes, puisqu'il rendrait
les recherches du toponymiste éternellement illusoires, mais
qui n'est pas sans exemple cependant. Chose curieuse! L'auteur
qui écrivit, au XIV« siècle, le Stock de Hesbaye semble y avoir
recouru avec prédilection : il francise les noms des lieux dits de
villages aussi franchement thiois que fiowalse, Freeren,
1%'edcrheliti, au point que, si nous n'étions pas mieux
renseignés par ailleurs, nous devrions attribuer à ces localités
une toponymie germanique au XIV« siècle 3. Un exemple
* Grandgagnage, Vocabulaire des anciens notns de lieux de la Belgique
orientale. Liège, 1859, page 166.
< Grandgagnage, loc. cit.
• Lowaige (Wegge) : Al Tappestroit deseur le sciait venanl sor le voie
de Ghavenea. — En fons del Scleit encontre le Tombe. — A deseur de
Tiege de Scleit. — Sor le Voie qui vat del Weige à Tongre. (Stock de
Hesbaye, fol. 80 v«.)
Freires ; In loco dicto al Pringhe ad grossem saliccm. — In 1 d. rétro
(134)
particulièrement instructif m'est fourni par le troisième Odeur,
à savoir Genoels-Elderen, voisin de S'Heeren-Elderen dont il
a été question tantôt. Voici la toponymie de cette localité au
XIV* siècle:
Loctts qui dicUur Membrukendalê,
L, q, d. en Coleminei.
L, q. d. opte Honte Stroit.
L, q. d. ai Gratifexpan.
L. q. d, en Ruckendale.
Locue qui dicitur en Wierlor.
L. q, </. en chans de Melin,
L. q. d. Watrekule,
L. q, d. en Merberih,
(Archives de l'État à Liège, Carlulairtâe Saint-Martin, fol. Si )
Terra quae dicitur Gysendale.
Locus qui dicitur Juute,
Via de Melin q. d. Mulrepat,
Apud Hoteuroite,
Langhegracht.
Terra dicta Coimede,
Locus qui dicitur Kaacker.
Watercule,
In Oudendale,
Virgeuas dictas Lovenskele.
ttiirevelt {in campo versus Milne q. d ).
Membricghenuelt.
Campus de Herderenvelt.
Milrebodem.
Rudikendale.
(Arehives de l'ÉUl à Liège, Cartulaire de Saint-Êlartin^ fol. S4.}
On le voit, nous sommes là en pays bien flamand, comme
tous les noms l'attestent, à la seule exception de ce locus qui
dicUur en chans de Melin, qui, s'il nous apparaissait isolément,
dicterait à Grandgagnage la même question qu'il a posée pour
'S Heeren-Elderen. Mais, ici encore, toute difficulté disparaît
si l'on admet que le rédacteur du document est un Wallon qui,
connaissant un peu de flamand et se trouvant en état de traduire
le nom en français, a obéi tout naturellement à celte tendance,
sans se douter qu'il mettrait dans un grand embarras les Sau-
maises futurs. Et la preuve manifeste qu'il en est bien ainsi,
c'est que, quelques pages plus loin, le même scribe, ayant à
Templum de Freris. — Prope les marlires de Freris. — Etc., etc. {Stock
de Hesbaye, fol. 82.)
Nederheim ; In loeo dicto al petit Weyde. — In 1. d. al Thier Motar. —
A Martincrois. {Ibid,, fol. 82 y».)
( 138 )
faire de nouveau le dénombrement des terres d'Elderen,
renonce, cette fois, à traduire en français l'un de ces noms
et écrit en toutes lettres : In campo versus Milne qui dicitur
Milrevelt,
Je trouve un autre exemple du même procédé dans un vieux
recueil du XIII® siècle, en fort mauvais état, qui a appartenu à
réglise Saint-Jean-en-IIe. Là, spécifiant des terres appartenant
à cette collégiale à Henre-le-Tlcxhe, l'écrivain désigne à
plusieurs reprises un endroit par ces mots : versus le marlier,
ce qui ferait croire qu'il emploie l'idiome \oc^\\ il n'en est
rien toutefois, puisque sur la même page il écrit : m /. d, op
de steiwege, montrant par là que s'il a employé le français la
première fois, c'est parce qu'il a été en état de traduire et que
d'ailleurs le mot marlière appelait une construction française.
La toponymie d'Heure-le-Tiexhe était germanique alors comme
aujourd'hui, et le village n'a cessé d'être fidèle à l'idiome
thiois.
Houtain n'est pas le seul endroit de la Hesbaye où l'élément
germanique menacé ait su non seulement défendre ses posi-
tions, mais repousser l'ennemi des siennes et le faire reculer
devant lui. Nous voyons le même phénomène se produire à
Freulu* ¥ res\n (Groot Vorssen) éi2ih un village thiois apparte-
nant depuis 1123 à l'église Sain-Jean-en-lle de Liège. C'était
toujours un chanoine de cette collégiale qui était titulaire de la
cure de Fresin jusqu'en 1600, année où le village reçut un
vicaire perpétuel. Est-ce à cette influence wallonne qu'il faut
attribuer l'emploi du français dans les registres de la paroisse,
à une date aushi reculée que l.lôO? C'est probable, car le
registre contenait la spécification des rentes et cens de l'église,
et était surtout à l'usage de la collégiale Saint- Jean. Si nous
le voyons traduit en flamand en 1417, c'est sans doute pour
les besoins de la localité i. Dans celle-ci cependant, le
français devait être fort répandu. Les registres de la cour de
< Sur tout ceci, lisez Kempenbers, Ùe Oude Vryheid Montenaeken, 1. 1,
p. 12.
(1S6)
Fresin*Grenwick, qui malheureuaement ne remontent pas tu
delà de 1699, sont en français. On y trouve insérés bon nombre
de documents en langue flamande, preuve que celle-ci y est
très répandue, mais Féchevinage ne se sert pour ses actes que
de la langue française jusqu'en 1720. A paftir de cette date, les
actes flamands se multiplient, et on pressent la réaction, qui
est aujourd'hui achevée K
Hais le thiois est bien loin d'avoir partout résisté avec la
même énergie.
L'idiome roman, qui a fléchi sur un petit nombre de points
de la Hesbaye, lui a, en revanche, enlevé plus d'un pointe dont
la germanicité antérieure se trahit encore dans sa toponymie.
Je ne ferai pas état, bien entendu, de quelques vocables ger-
maniques épars dans la toponymie de Boira (les champs de
Moulambier), de PalfVe (le fond de Diebendalle), de Thjm (la
Slette), de Bersller» (Rothebiet et les Quelles).
Par contre, je crois pouvoir ranger Oleye parmi les loca-
lités qui, à un moment donné, ont abandonné le thiois pour
le roman. Nous trouvons encore aujourd'hui, à Oleye, la
grande Busendalle et la petite Busendalle, Midelpoulle, Hekenne^
Iloog Straet et Kleine Slraet, A ces noms, il faut ajouter ceux de
Lukedelle, liidekedelle et Jonkeley, que nous fournissent des
textes du XIV" siècle.
A BeUlneoart, le XIV<^ siècle nous ofl're MUlehof, Grole--
berne, Sparscoik, le Herweg.
Corsirarem est aussi un village flamand romanisé ; nous
le savons par des témoignages positifs 3; malheureusement la
disparition totale des registres de cette localité ne nous permet
pas d'en fournir la preuve toponymique.
Quant à 1%'areiiiiiie, la question n'est pas douteuse. En
examinant de près le répertoire toponymique de cette intéres-
sante localité, on peut constater que bon nombre de ses vocables
les plus importants cachent, sous une forme romane, un radical
* Œuvres de lois de Fresin-Cremmck, aux Archives de FËtat à Liège.
* Kempeneers, De Oude Vryheid Montenaeken, 1. 1, p. 441.
( 437 )
germaniqae. La Costalle (XIII'' siècle: Cuwe Stcd; 1392: Cowe-
stalle) n'est autre chose que l'étable à vaches; Visigathe s'est
appelée jusqu'au XYI* siècle Mesgat (au moins à partir de 1348),
c'est-à-dire fosse à purin; Casebanne s'écrivait encore en 1616
Oazebampt, ce qui équivaut à Gansenbeempt ou prés-aux-Oies;
hi Haute Wegge portait en 1334 et années suivantes le nom de
Heerstraet ou Heerwech, qui désigne une chaussée militaire;
derrière Walkin se disait en 1333 Waleken et en 1350 Wale-
broek; la longue Wériek n'a perdu que récemment son nom
primitif de Willerick, qu'on lui voit en 1400 et >en 1624;
Buissonvaux (XIII* siècle : Buissonvalz) est, par une remar-
quable altération phonétique, l'équivalent de Boffonvaux (1486)
ou Bonfo}}val {iSil) qui est lui-môme la traduction d'un primi-
tif Bouffendale (1314); La plate Tombe trahit également un
radical germanique dans son énigmatique forme primitive
Pendieh Tombe (1349) ^. Enfin, pour couronner cette série si
instructive, le hameau de Lonycfaiinips lui-même ne doit
qu'à une simple traduction la forme actuelle de son nom, qui,
au milieu du W^ siècle, était encore Lanckvelt. Le cartulaire
de Sainte-Croix est on ne peut plus explicite à cet égard; à
deux reprises, sous la date de 1443, il mentionne cet endroit
dans les termes suivants :
Inter ponten de Lanckvell ab un A et motendinum de Walken ab altéra.
In Longo Campo alias Lanckvelt prope Waremiam ^
Après une telle abondance de preuves, ce n'est plus que par
acquit de conscience que nous ajouterons ici un certain
nombre de noms de lieux anciens, aujourd'hui disparus, et
qui confirment la germanicité de l'endroit, tels que Hoge Stege
* A. De Ryckel, Histoire de la bonne ville de Waremme, (Bulletin de
LA Société d*art et d'histoire, t. V ) Voyez le Glossaire toponymigue
dans TAppendice, pages 166-185 ; il est à compléter au moyen des don-
nées fournies par le Livre des Povres en Ylle, aux Archives de TÉtat
à Liège.
(138)
(XIII» siècle), Crompe Straye (1415), le KamelibertHUS),Kiodeel
et Stolveld (134S), EmsedeUe ou Ymesedelle (1358, 1382), Mische-
délie (1340), etc.
Waremme était donc, pendant le haut moyen âge, une
localité de langue thioise. Il fout ajouter que la romanisation y
remonte à une époque assez reculée; j'oserai même dire qu'elle
était un fait accompli dès le XIV® siècle, et que tous les noms
thiois que nous ont conservés les documents de cette date se
présentent déjà à nous sous une forme wallonne. Les gens
qui prononçaient en 1348 le nom de la Mesgatet en 1397 celui de
la Cowestalle ne se rendaient plus compte de la valeur de ces
vocables devenus pour eux de vrais noms propres, tout comme
les habitants actuels de Berneau sont loin de se douter de ce
que signifie Listécoule. Ce qui prouve la romanisation précoce
de Waremme, c'est d'un côté l'usage que, dès 1368, ses échevins
font de la langue française dans les actes officiels, de l'autre,
l'apparition, pendant le même siècle, d'un grand nombre de
noms toponymiques qui ne sont encore que de simples appel-
latifs empruntés à l'idiome usuel, tels que La chempenoUe^ a
poplea, a chayefieal, la maie eau, en sort, etc. Il faut conclure de
là qu'au XIV® siècle, le wallon était devenu la langue de
Waremme, mais que le flamand n'avait pas disparu depuis
assez longtemps pour laisser à la langue rivale le temps de
soumettre aux lois de sa phonétique les matériaux de la topo-
nymie locale.
Que penser, dès lors, d'un acte de 1565, dans lequel
Waremme figure au nombre des villes flamandes de la princi-
pauté de Liège ^ qui réclament le redressement de leurs
griefs, et notamment demandent que des quatorze échevins de
Liège, il yen ait au moins sept connaissant le flamand, pour
juger en appel les causes du pays flamand? M. Daris, qui cite
cet acte dans son Histoire du diocèse et de la principauté de
* Avec Tongres, Saint-Trond, Hassell, Looz, Waremme, Maeseyck et
Stockem.
(139)
Liège pendant le XVl^ siècle^, ne s'en explique pas, et moi-
même j'ai dû longtemps me contenter d'une conjecture : c'est
que Waremme avait peut-être, à cette époque, des dépendances
restées flamandes. Cette conjecture a été confirmée depuis lors
par un record de Waremme, en date du XVI» siècle, où il est dit
que cette ville avait « sous elle plusieurs annexes par manière
de faubourgs comme est Longcbamps, Mouhin, Fraipont, Har-
leiï^eyBettincourtet une petite partie de Blerey^ ». Au surplus,
jusqu'en 1686, le concile de Waremme dépendit de celui de
Saint-Trond, preuve, sans doute, qu'il avait été thiois à l'ori-
gine, et aussi que le triomphe définitif du français n'y remonte
pas plus haut que la fin du XVII« siècle 3.
Berlosy aujourd'hui romanisé, était flamand au moyen
ftge et l'est resté jusqu'au XVII<^ siècle. Sa toponymie ancienne
est instructive h cet égard ; même lorsqu'elle est recueillie dans
des documents rédigés en français, on y lit des noms comme :
Tersteenen, Bruggebempt, Heinricxhovm, iMemvenhoff, Langhe-
bempt, Wolfeuylen et autres, qui ne laissent aucun doute sur
la langue des habitants ^. Le flamand est encore, pendant la
première moitié du XVII* siècle, la langue oflicielle de la justice
de Berloz, ainsi que de la cour féodale du même lieu ; toutefois,
on y rencontre déjà une assez forte proportion d'actes passés en
français par les mêmes autorités. Vers le milieu du XVII® siècle,
le nombre des actes français se multiplie rapidement, et le
dernier acte flamand que je trouve dans les registres de la cour
féodale est du 29 novembre 1669 (p. 113). Dès lors, le français
règne sans partage dans les registres; celui des rôles de 1733-
1794, et celui des œuvres de loi de 1771-1776, les seuls qui
nous restent du XVIII<^ siècle, sont exclusivement en français.
Sans doute, la langue vulgaire aura survécu encore assez long-
temps à son emploi officiel : « C'est en flamand, dit un auteur
« Liège, 1884, page 266.
• A. De Kyckel, Histoire de la bonne ville de Waremme^ p. 53.
* Kempenbers, De Oude Vryheid Montenaeken, 1. 1, p. 441.
^ Œuvres de loi de Berlo, de 1654-1666, aux Archives de TÉtat à Liège.
{ 140 )
bien informé, que sont conçues de nombreuses inscriptions
tombales du cimetière de Berloz, datées du commencement du
XVIII« siècle ^.»
J'en dis autant de Crenwlek, localité flamande aujourd'hui
francisée et qui, après avoir dépendu au moyen âge de la com-
mune de Fresin, est aujourd'hui rattachée à celle de RosouXy
flamande aussi. La romanisation de Crenwîck remonte assez
haut. A partir de 17S6, ses registres paroissiaux, jusque-là
rédigés en flamand, le sont en français, et ce changement de
langue coïncide avec l'arrivée dans la paroisse du curé Magîs,
un Wallon, sans doute, qui ne savait pas le thiois^. Que
prouve cette circonstance, si ce n'est que, dès lors, il n'y avait
plus personne dans la localité qui ne comprît le français, et,
par conséquent, que le français était la langue maternelle de
la grande majorité? Ce qui aura contribué à la francisation,
c'est l'ascendant que le français avait acquis à Fresin, dont
Crenwick dépendait. On a vu qu'avec le temps, le flamand
reprit le dessus à Fresin ; il domine à la fin du XVII^ siècle 3
et finit par éliminer son rival. Mais cette réaction germanique
n'a pas atteint son annexe de Crenwick, et Ton a ici le spectacle
d'une commune qui, dès le XVII* siècle, est divisée en deux
groupes opposés par l'action linguistique.
Pelliiincii aussi a échangé l'idiome germanique contre le
wallon. En 13o9, sa toponymie est encore flamande : des
lieux dits comme Ter Cabelleœuenj Helelonne, Papeknde, Pape-
berode^ Ten Steene ne laissent pas de doute à cet égard.
liinecnt est dans le môme cas. A la date de 1350, j'y
relève les noms suivants : culturade Mersberch, locus dictus ten
Hechelkene, strata dicta Heerstrate, L d. Pelleberch, l. d. PeUe-
1 Kempeneers, De Oude Vryheid Montenaeken^ 1. 1, p. 441. Cet auteur
se trompe d'ailleurs quand il affirme que c'est au commencement du
XV1II« siècle seulement que Ton se mit k tenir les registres en français
^ Berloz.
« Kempeneers, De Oude Vryheid Montenaeken^ 1. 1, p. 441.
' Id., ibid,, 1. 1, p. 444.
( 1*1 )
wech, eultura de Honeray (al. Honerhey)^ Heiiernasch, Pape-
bampL Pas une seule forme romane ne rompt l'uniformité de
ce vocabulaire germanique, et le nom même du village,
Lysheem, ne fait que la compléter i. Lincent, toutefois, est
aujourd'hui une commune wallonne.
Raconri aussi a fait défection au thiois. Sa toponymie,
toute flamande au milieu du XIV* siècle, l'est encore à la fin
du XVII*. Aujourd'hui, il n'y reste plus que quelques noms du
matériel primitif (Heypedeken, Délie, Pfatsenboost, qui est
Naecsseiibosgh en 1350), parmi lesquels il y en a deux qui ont
été romanisés : die Vosterye, aujourd'hui Vosturée, et Bardegat,
devenu la Bracade, Je ne sais ce que les indigènes ont fait de
noms comme Kirwire^ Colminne, Striclant, Merout, Pape-
bant, etc., que je ne retrouve pas sur les feuilles du cadastre;
il est possible qu'ils aient totalement disparu, mais peut-être
l'un ou l'autre survit-il encore dans une partie non recueillie
de la toponymie locale.
On le voit, la Hesbaye occidentale et surtout la région de
Montenaeken ont été particulièrement entamées par la con*
quête linguistique, et l'on comprend le cri d'alarme poussé par
le patriotisme thiois dans le livre du savant abbé Kempeneers 3.
Il est douteux cependant qu'il faille s'effrayer outre mesure
du recul de l'idiome flamand : il ne porte, somme toute, que
sur un petit nombre de communes, et il parait enrayé aujour-
d'hui.
Je crois avoir énuméré tous les changements survenus,
depuis le moyen âge, dans la frontière linguistique en Hes-
I Archives de FËtat à Liège. Cathédrale. Stock de Brabant, fol. 82 v«
et 83.
* « Groot en acnhoudend was en is in deze gewesten het uitbreiden
van het waelsch! Want zie, nauwelycks is Corswarem, Berlo en Craen-
wick ingenomen, of Vorssen, Roost en Waesmont worden aengevallen,
Corthys en Houthem bedreigd, en zy allen hebben voor den zelfden
onder- of overgang boven maten te vreezen. Slechts Montenaeken... laet
noch een weinig te hoopen. » (Kempeneers , De Oude Vryfieid Monte-
naeken, 1. 1, p. 441.)
(U2)
baye. Les autres localités que nous trouvons aujourd'hui éche-
lonnées le long de cette frontière, du côté du nord et du coté
du sud, y occupaient les mêmes positions aux époques les plus
reculées qu'il m'ait été donné d'atteindre. Tout est roman à
Eben-Emael, à H'onck (1324, 1312,etc.),àHallcmbayr
(Haccourt, 1369), à Lis^he (1288, 1353), à Uasiienire (1433),
à Boclcnsc-ftur-CScer (1350), à Boirs (1280, à Heure-
le-Bonialu (1378), à Xliendremael (1350), à Othée (drca
1350), à Trosnèe (1342), ù Pous«et (1355), à PctU-Hallet
(1350), à Cra«-Avernas (1359), à €r eh en (1360).
Toutest germanique, d'autre part, à liOival^e^àFreereii,
à Horpinael (1321), à AUeiilioveu {circa 1350), à
l¥aniont (1363), ù Heure-le Tie!Kbc, à Ctayer, à Hoa-
tenaeken.
On trouvera aux pièces justificatives la preuve de mes affir-
mations en ce qui concerne ces diverses localités. Je me
bornerai ici à commenter les données de la toponymie pour
une région particulièrement intéressante : celle qui est com-
prise entre les villages de Freereu, de lf%Jhosne et de
PalCvc. Aujourd'hui, la première de ces communes est
flamande, les deux autres wallonnes. Il en était déjà de même
au XIV« siècle, si nous en croyons le cadastre de Freeren pour
cette époque. En efï'et, le bizarre mélange de noms flamands et
wallons qu'il nous présente ne s'explique pas, sinon par cette
hypothèse que les flamands sont dénommés par la population
de Freeren, et les wallons par celle de Paifve et de Wihogne.
Voici cette instructive toponymie :
In loco dictù Grimarces winkel.
In l, d. Dieboeisbergh.
Magis a villa de Freris in L d. a Croi\fo$ie.
Magis vertu» Scarpembergh super paludemie Penvinch.
Vtam tendentem de Leodio ad Tongris versus Oram Teuthonicam in l d.
Pristerpaet.
Magis versus Wihonge in /. d. Wirixhage vel Haecwersgayt,
Super viam de Freris apud Peeves semita dicta Vrouwenpaei,
In l. d. Gansakre,
lu /. d. in Heymebodom.
( 143 )
Ver»us Peues terra dicta à Naviers.
In loco dicio a Scharwegh.
in l. cf. Coghelhaghe,
Viam molendini gallice dictam Molinvoie.
Locuâ Alardi.
I
In /. d. JUarleria juxta loeum pugilum versus capeUam de Eyghen.
In l. d. supra Salices Reneri Serjant.
In L d. supra patibulunu
Supra ilarlerias in l. d. Cleyneweyde,
In L d. Heylkenshaghe.
Supra viride fossatum versus Wihonge.
L, d. Heyme.
L, d. Hollestrait qud itur de Nedrehem in Tongris.
L. d. juxta poniem de Nedrehem dicium Erdenbr^gh,
L. d. supra viam de Daucots teutonice Bloeirepat.
Viam teudemten de Malle in L cf. Rumorshof.
L d, juxta JUarleriam de Nedrehem dictam Vodre,
L. d. Aschermerghel,
L. d, Grimaffon ^ et transit per médium li riweal.
L. d. sour le thier rétro ecclesiam de Wihonge,
L, d, Proiteldiize.
L. d. a Verharne *.
La preuve de la fixité de la frontière linguistique dans ces
parages, c'est le nom detiex pays, sous lequel, à 1%'onck, à
Eben-Eiiiacl et à Basseuse, on désigne, pendant le
XIV* et le XV® siècle, les contrées situées au nord de ces
communes. II serait instructif de rechercher dans les vieux
papiers communaux les traces de l'usage de cette locution
pour les autres communes hesbignonnes, et de voir si, de leur
côté, les localités flamandes n'avaient pas d'expression cadas-
trale correspondante : ce serait un précieux point de repère
et une des preuves les plus solides des conclusions de la
toponymie.
En pénétrant sur le sol du Brabant, nous, y constatons des
fluctuations plus fortes, comme si la marée wallonne y
* Ce nom se retrouve encore aujourd'hui dans la toponymie de '
Wihogne.
' Registre de Sainte-Croix, fol. 41 \-«, aux Archives de l'État à Liège.
voulait entamer le rivage germanique. De tout temps, le
Brabant a contenu une partie wallonne qu'on appelait te romati
paySy et qui constituait le bailliage de Nivelles. Un précieux
document du XIV* siècle, la répartition du subside de
100,000 écus consenti par les Etats de Brabant au duc
Wenceslas en 1383 ^, nous fait connaître les localités dont
se composait ce bailliage, et deux autres documents plus
anciens, du même siècle, le Stoolboek et le Spechtboek ^, nous
offrent Ténumération des fiefs du Brabant wallon. Muais
de ces sources d'information auxquelles nous joindrons un
Tableau du Wallon Brabant selon un ancien escripU publié par
Butkens en tête du tome II des Trophées du Brabant^ nous allons
essayer de déterminer quelle était, au XIV* siècle, la frontière
des langues, et nous rendre compte des changements qu'elle a
subis depuis.
Voici d'abord la liste des villages wallons du Brabant qui
sont échelonnés le long de la frontière linguistique actuelle.
Les noms de ceux qui figurent déjà comme wallons dans les
documents ci-dessus mentionnés sont suivis, dans notre liste,
des signes abréviatifs de ceux-ci; de la sorte, on verra d'un seul
coup d'œil sur quelles localités a porté la fluctuation survenue
depuis le XIV* siècle 3 :
BaS'HeyUssem, UÊcluae,
Haut'Ueylittem. Bauvechain,
Zétrud'Lumay. Tourinnes.
' Conservé aux Archives du Royaume, Chambre des Comptes, 1^16,
sous ce titre : Beede van O ouder schilden geconsenteerd anno XHh
LXXXin herlogen Wencel en vrouwe Johanne geconsenteert,
* Le Stoolboek et le Spechtboek sont conservés aux Archives de la
Cour féodale du Brabant. Il faut lire, sur ces deux précieux documents,
les substantielles notices de VInventaire des Archix^es de la Cour féodale
du Brabant, L'un et l'autre sont rédigés en flamand, mais ht partie rela-
tive au roman pays est en français.
3 Dans cette liste, nous désignons par St. le Stoolboek, par Sp. le
Spechtboek, par il. la Répartition de 1383, et par B. la liste de Butkens.
{US)
mie.
Hamme.
Nethen.
Bossui'Gottechain Si. Sp. R. B,
Archennes St. Sp. It. B.
GreZ'Doiceau St. Sp. B. B.
Wavre St. Sp. R. B.
Rosière.
Rixensari R.
Genval B.
La Hulpe St Sp. R. B
Waterloo.
Braitie l'Alleu St. Sp. R{'/) B
Wauthier Bratne St. R. B.
Braine-le-Château R. *.
Clabecq R. B.
Tubize.
Saintes.
Bierghes.
D'après cela, les communes de Bossut-Gottechain, Archennes,
<irez-Doiceau, Wavre, Rixensart, Genval, La Hulpe, Braine-
l'AlIeu, Waulhier-Braine, Braine-le-Château (?), Clabecq et
Tubize ont fait partie du Brabant wallon depuis le XIV« siècle,
et nous avons de fortes présomptions pour croire qu'elles
étaient wallonnes depuis beaucoup plus longtemps. Les docu-
ments toponymiques de chacun de ces villages confirment
pleinement les indications de nos listes géographiques. A
Bos«at-€rot(ecbalu, les noms wallons dominent de temps
immémorial, et cela même dans des hameaux qui, comme
Gottechain, Pecrode et Guertechain, portent des dénomina-
tions germaniques. A Arclieunes, la toponymie ancienne
est trop incolore pour nous apprendre quelle langue parlaient
ses habitants, et tout au plus le nom de Hézidelle pourrait-il
être revendiqué par l'idiome flamand; mais que prouve, en pays
de frontière, un nom isolé qui n'est pas de la même langue
que tous les autres? Ce qui est certain, c'est qu'à part cette
seule exception, toute la toponymie actuelle d' Archennes est
romane, et que la population y parlait wallon à une date aussi
< La répartition de 1383 meiUionne quatre localités du nom de Braine,
toutes situées dans la mairie de La Hulpe : Mer-Braine (hameau de
Braine-l'Alleu), WaulfUer-Braine, puis Brakene juxta Atrium et Braken
Heren Colarts. Le Brakene jxixta Atrium, c'est Braine-rAlIeu (voyez
Wauters, Les Communes belges, canton de Nivelles, p. 100), et dès lors,
il ne reste plus qu^à identifier Braken Heren Colarts avec Braine-le-
Château.
Tome XLVIII. 10
( U6)
reculée que 1475, puisqu'en cette année Fabbé de Parc nous
apprend qu'à Archennes, populws ut plurimum gallico idiomate
utitur ^.
A GreB-Doleean , nous trouvons, comme à Bossut,
des hameaux à nom flamand, tels que Morsain (circa ann.
1000 .: Morceshem) et Pannard (1374 : Pannaerde), comme
aussi un petit nombre de lieux dits appartenant à la même
langue (Hézidelle, Berquit, Pependael); mais, encore une
fois, ces quelques noms dont la présence s'explique par le
voisinage de la frontière ne sauraient contre-peser le reste de la
toponymie locale, qui est totalement wallon; d'ailleurs, ce qui
tranche la question, c'est un document de 1551 qui, parlant
de Grez, l'appelle Grave in 't Waelsch land 2. Quant à la ville de
ysVmwre, elle est franchement wallonne depuis son origine;
toute sa toponymie, au moins depuis le XV® siècle, appartient
à l'idiome roman, à part celle de l'extrême lisière septen-
trionale de son ban, qui se trouve déjà au delà de la frontière
linguistique, et où nous rencontrons des appellations comme
Bylande, Stat, et le ruisseau de Potbeek, données sans doute
par les Flamands d'Ottenbourg. Aussi la ville justifie-t-elle
pleinement le nom de Wals-Wavre sous lequel elle était com-
munément désignée au temps de Butkens 3.
* « Quelques personnes prétendent qu'avant les désastres du XVI« siècle,
la population d'Arquennes était flamande. C*est une erreur, et voici un
fait qui le prouve jusqu'à Tévidence. En 1475, l'abbé de Parc, Thierrj-,
ayant fait remarquer au Saint-Siège que ses religieux parlaient pour la
plupart allemand (theulonicum idioma, car à cette époque on ne séparait
pas encore notre flamand de la langue mère', obtint la faculté de les
nommer aux cures d'Arquennes et de Celles (Ponl-à-Celles', où le peuple
parlait surtout français {populus ut plurimum gallico idwmate utitur)^ et
bien que ceux qui seraient choisis dans ce but ne comprissent ou ne
parlassent pas suffisamment cet idiome. » Voyez Wauters, Les Com-
munes belgesy canton de Wavre, p 492.
* Wal'ters, Les Communes belges, canton de Wavre, p. 220.
' Butkens, Trophées du Brabant, t. II, p. 26. Ce passage a échappé à
M. Wauters dans sa monographie sur Wavre.
( 147 )
En ce qui concerne Rixensarl et Geuval, aucun doute
n'est possible sur l'origine toute romane de ces deux localités.
Pas la moindre tra'ce germanique n'apparaît dans leur topo-
nymie, si haut qu'elle remonte, et leurs noms mêmes, qui
appartiennent à la plus récente période des formations romanes,
parlent explicitement en faveur de leur nationalité.
liA Hnlpe présente plus de difficultés. Sa toponymie^
aujourd'hui entièrement romane, contenait autrefois plusieurs
dénominations germaniques, dont il est impossible d'expli-
quer la présence de la même manière que nous l'avons fait
ci-dessus. On y trouve notamment un lieu du vivier de Là
Hulpe qu'on dit Wouwerstede, un vivier de Vesbecque [Yischheek),
un chemin appelé Closborre Straete, un étang de JVysdam, tous
noms originaux dont il est manifeste qu'ils ne sont pas tra-
duits du français en flamand, mais qui se présentent à nous
avec leurs formes de terroir et qui induisent à penser que le
llamand était la langue primitive de la localité. D'autre part,
le français est assez ancien à La Hulpe; le nom de Crapoi'uwe,
qui s'y rencontre sous la date de 1409, en est une preuve suffi-
sante ^. De plus, lorsque, en 1341, le duc Jean III confirma
les chartes de La Hulpe, il les fit traduire du latin en français,
afin que le commun peuple pût mieux les comprendre ^.
D'ailleurs, le rang que La Hulpe occupait dans le pays wal-
lon, où il était chef-lieu de mairie, et cela dès la date de 13833,
ne permet aucunement de croire qu'une localité de celle
importance aurait pu n'être autre chose qu'une annexe ger-
manique du quartier roman. Comment, dès lors, s'expliquer
qu'un village, roman dès le XIII® siècle, contienne tant de lieux
^ On comprend que je ne fasse pas entrer en ligne de compte des
noms comme Alartpont (1374), que je retrouve sous la forme AUierts-
brugge (1407), et plusieurs autres, parce qu*on ne voit pas laquelle de
leurs deux formes est l'originale. (Voyez ces noms dans Wauters. Les
Communes belges, canton de Wavre, p. 61.)
* Wauters, Les Communes belges, canton de Wavre, p. 67.
* Id., ibid., canton de Wavre, p. 67.
( 148 )
(lits incontestablement germaniques? La romanisation parais-
sant être antérieure à l'époque où sont nés la plupart des noms
(le lieux, quelle pourrait bien être Torigine de ceux-ci? Voici,
à mon avis, la solution de la difliculté. Le territoire de La
llulpe et celui d'un bon nombre de communes voisines sont
une conquête relativement récente faite sur la grande forêt de
Soignes qui, au XII'' siècle, s'étendait sans interruption sur
tout l'espace compris entre les villes de Bruxelles et de Wavre,
et dont les ombrages venaient, du côté du sud, se répandre
jusque sur le territoire de Genappe. Un coup d'œil jeté sur la
carte d aujourd'hui ne laisse pas de doute qu'il en ait été ainsi
autrefois, car les divers bosquets disséminés sur le sol de cette
région sont manifestement des débris de la grande forêt, dont
le morceau le plus considérable occupe toujours toute l'éten-
due comprise entre Bruxelles et La Hulpe. Les villages de
cette région portent des noms qui indiquent un défrichement
récent : Ronlère, c'est-à-dire le bois rempli d'églantiers,
RliLensarty Maransart et Grandsart (Limai), puis
Hode-Sainte-Aipathe, et enfin Céroux (Siccum Rodium,
Rode-le-Sec). Ces considérations toponymiques sont pleine-
ment confirmées par l'histoire : a On peut admettre, dit
M. Wauters, avec une quasi-certitude, que presque tout le ter-
ritoire de la commune (de La Hulpe) a été conquis sur celte
forêt (celle de Soignes) vers l'année 1200, par ordre des ducs
de Brabant ^. »
Le XIII° siècle est l'époque des dernières colonisations et des
derniers grands défrichements ; les souverains déployèrent
alors une extrême ardeur à multiplier les centres de popula-
tion, principalement dans les pays les plus abandonnés. Dans
ce but, ils fondèrent quantité de villes neuves, et assurèrent à
ceux qui venaient les habiter de précieux privilèges politiques
ainsi que la possession de terres étendues.
D'où vinrent les populations qui défrichèrent la forêt de
Wauters, Les Communes belges ^ canton de Wavre, p. 65.
( 149 )
Soignes du côté du midi? Elles vinrent de ce côté-là même,
c'est-à-dire du pays roman, du moins en gi'ande majorité, oi
elles absorbèrent peu à peu ce qu'elles y trouvèrent d'éléments
flamands : voilà comment La Hulpe a pu être, dès \o
XIII® siècle, un village wallon, bien que la présence de l'élé-
ment germailique primitif se trahisse encore dans les formes
de quelques noms de lieux.
Nous abordons maintenant les trois communes de Braliie-
l'Allen, Ift'autliler-Bralue et Bralne-lc-Chàtcao,
qui présentent, comme La Hulpe, un mélange de vieux noms
germaniques et romans. Lesquels sont les noms originaux? Je
réponds: Ce sont incontestablement ces derniers, et les noms
flamands n'en sont que la traduction. M. Wauters, il est vrai,
croit que le nom de iper-liralue, porté par une section de
Braine-l'Alleu, contient le flamand minder, et que le nom
primitif de cette localité est Minder-Braken, c'est-à-dire Petit-
Braine ^. Je ne conteste pas que cela soit possible, et j'ajoute-
rai même que ce préfixe entre effectivement dans la formation
de certains noms de lieux tels que Minderhout, mais je ferai
remarquer que Mer-Braine peut provenir tout aussi bien du
latin Minor Brania (pour Minor Bracnà) que nous rencontrons
déjà en 1350. Mais il est des arguments plus décisifs pour
trancher la question. Quand nous possédons à la fois la forme
flamande et la forme française d'un nom de lieu dit, et que
Tune n'est qu'une altération visible de l'autre, alors il ne peut
plus y avoir de doute sur la langue à laquelle appartient ce
nom : c'est évidemment celle dont fait partie la forme génuine.
Ainsi, par exemple, Braine-l'Alleu possède une dépendance
appelée en 4236 le Mesnil, en 1295 Manillium, en 1385 Ter
Mayningen. A quelle langue appartient ce nom? Evidemment
à la française, vu que Mesnil {Mansionilé) est un nom qui
s'explique dans cette langue, tandis qu'il n'y a pas de Mayningen
* Wauters, Les Communes belges, canton de iNivelles (communes
rurales), p. 92.
( 150 )
en flamand. Il en est de même pour le lieu dit qui est appelé,
en 1425, dans un document français, le Chanip Broctiau, et en
1426, dans un texte flamand, Brocteelveld. Le français seul
possède un diminutif -/taux ou -tel qui peut rendre raison de
la forme de ce nom ; je l'assignerai donc aussi au français.
Pour ces motifs, qui viennent s'ajouter aux indications de nos
documents du X1V« siècle, nous avons le droit de conclure
que la toponymie de Braine-FÂIleu a été romane dès l'origine,
et que la langue romane y a été Tidiome dominant depuis la
naissance des noms de lieux dits '. Quant à VVauthier-Braîne,
nous voyons son échevinagese servir delà langue française dans
les actes publics dès la date de lo35 ^. Nous conclurons donc
que ces trois villages n'ont pas vu fléchir la frontière lopony-
mique, bien qu'elle traverse le territoire de Braine-le-Château
vers le Nord et y découpe une partie qui a toujours été
germanique.
Enfin, €labecc| et Tubize nous apparaissent romans
aussi haut que nous pouvons remonter dans l'étude de leur
toponymie : Clabecq dès le XVI® et Tubize dès le XV« siècle.
En un mot, la toponymie confirme complètement les données
géographiques du Slootboek et des autres documents du
XIV^ siècle : tous les villages qu'ils indiquent comme faisant
partie du Brabant wallon nous ofl'rent en effet une toponymie
romane. Nous pouvons donc poser cette conclusion, impor-
tante pour l'objet de nos recherclies, que le roman pays de
Brabant ne contenait pas une seule localité flamande, et qu'il
justifiait parfaitement son nom. Est-ce à dire que les limites de
ce quartier coïncidaient entièrement avec la frontière linguis-
tique, c'est-à-dire que le roman pays contenait tous les vil-
lages wallons du Brabant, et qu'il n'y en avait aucun qui fût
• Wauters, Les Communes belges, canton de Nivelles, p. 95. Pour ce
qui est du nom de Dudinsart relevé par cet auteur à Braine-l'Alleu
en 1131, j'hésite à y voir un argument probant, parce qu'on pourrait le
considérer comme la simple traduction française du tiamand Dudeniytde
* Id., iW., canton de Ni\ elles, p. 117.
( 181 )
englobé, pour une raison ou pour l'autre, dans les quartiers
(le Bruxelles et de Louvain ? Voilà ce qui va être l'objet d'une
autre enquête.
En lisant ci-dessus la liste des villages wallons qui consti-
tuent aujourd'hui la frontière linguistique, nous avons remar-
qué qu'un certain nombre d'entre eux ne se trouvent dans
aucun des documents anciens qui contiennent Ténumération
des localités du roman pays de Brabant. Voici ces villages à
qui la qualité de wallons est contestée ainsi d'une manière
implicite :
Bat'lieylissem. \
Haui-Ueylissem. I Ces quatre villages apparlenaicnt k l'ammanie
Zétrud-Lumay. ( de Bruxelles, St. Sp. R.
L'Écluse. }
Bauvechain.
Tourinnes.
Mille.
liamme,
Sethen.
Rosière. (Faisait partie de l'ammanie de Bruxelles, Sp. R.)
Waterloo.
Saintes.
Bierghes.
Voyons si cette présomption contre la romanilé primitive
de ces localités est justifiée par les données de la toponymie.
En ce qui concerne les deux Heyllssem, il n'y a pas de
doute : l'un et l'autre étaient flamands au XIV* siècle et encore
beaucoup plus tard. Leurs noms de lieux anciens sont en
grande majorité germaniques, et ceux qui appartiennent à la
langue romane ne pénètrent en masse qu'à une époque assez
tardive, c'est-à-dire vers la fin du XV1I« siècle. Avant celte
date, j'y trouve bien, en 1300, un lieu dit à iVorrtér^ et en 1297,
une fenne de Kinimont, et en 1470, un lieu dit op den Villeer,
* État des biens de Vabbaye de Heylissem, dressé en 1300. Archives du
Royaume, établissements religieux, n? 2957.
(m)
mais ce sont là les seuls éléments wallons que présente celio
localité, et ils sont noyés dans la foule des appellations incon-
testablement germaniques : Winbane (1300), Zyp (1330), Ber>
honie et Meysenboeme (1340), Moelenwecli (1377), Hulspede-
ken (1424), Steeuacker (1426), De Cruyswech (1464), Hubrechis-
beempt (1468), ter plaetsen geheeten den Onvrede (1469), Coelsche
weg (1470), etc. «.
D'après cela, Bas-Heylissem était habité par une population
thioise qui, à une époque assez récente, a désappris sa langue
pour adopter le français. Deux faits confirment celte manière
de voir. D'un côté, nous savons qu'après avoir fait usage
d'abord du latin pour la rédaction des actes publics, Téchevi-
nage de Bas-Heylissem se servit du flamand à partir de 1367 ^.
De l'autre, nous apprenons qu'en 1764, dans une assembléegéné^
raie des habitants du même village, la résolution que l'on prit
fut rédigée en français '^. C'est entre ces deux dates que se
place le changement de Tidiome local, et, comme on l'a vu
plus haut, la toponymie nous insinue la même conclusion en
nous faisant assister à l'invasion des noms de lieux romans
vers la fin du XVII® siècle.
»
Les mêmes observations s'appliquent à Haut-Heylissem. lA
aussi, jusqu'à la fin du moyen âge, la prédominance des
noms germaniques est incontestable, bien qu'on ne puisse
pas nier l'antiquité relative de certains noms de lieux
romans tels que Saceur (1345 : salidcium dictum Saceur),
Forgunspine (XllI* siècle), les Pipottes (1300), etc.
Zétrud est romanisé de plus fraîche date. Jusqu'au
XVI^* siècle, sa toponymie est exclusivement germanique, et
même, pendant le XVII® et le XVIIl®, les noms de lieux
flamands s'y maintiennent en grande majorité. Les plus
anciennes formes romanes n'apparaissent dans les documents
* Wauters, Les Communes belges, canton de Tirleinont, p. 78.
* ID., ibid,^ canton de Tirlemont, p. 88.
* Id., ibid., canton de Tirlemont, p. 86.
( 153 )
qu'à la date de 1672. La liste suivante, qui contient plusieurs
lieux dits de Zétrud dans l'ordre chronologique de leur
première mention, donnera une idée du processus qui a
amené la romanisation de cet endroit :
d«tti. Hoelstraete.
WyndelU.
1403. Lamberdal.
Rosmortet.
Viensdelie.
d403. Danensirate.
HI9. NaHweliauwe.
W'H. De Auweliauwe.
i438. '/ Ueideken.
4450. Op de Tomme.
XV' siècle. Aven tir aet.
io55. Cleyn Appendale
1576. Caberg, Cauvenbenj.
in de Visse.
Cauierken, Keyterken.
Op deu Lobbaert,
Boven den Taffelsair.
Meerestraet,
1576. Cleynenberg.
A en de Popelieren.
In 't Rot.
Die Lazarye.
Die Quade Cuytte.
Geloyendenberg,
167â. Bogestrate,
Wanberg,
Rue du moulin.
Campagne de la seigneurie.
Piedsente de Jenneville.
La Bocquade.
llauUe Rue.
Campagne de Zétrud.
Chav'eye de Stampia.
Petite Magelle,
Chaveye des Lapins.
La Justice,
On le voit, c'est à la fin du XVII** siècle que l'idiome fran-
çais triomphe à Zétrud, ce qui ne veut pas dire que dès cette
époque le flamand y fôt complètement éteint.
II reparait encore, par-ci, par-là, dans un certain nombre de
noms comme hel Biehoefken (167S), de Scheperye (1679),
het quaed Bunder (17S9), het Clein Rot (1760), dont la forme,
restée aussi germanique que le radical lui même, atteste que
l'on n'a pas encore oublié la langue nationale bien qu'on ait
appris l'autre : il faut, nous le verrons, bien du temps à une
langue pour mourir. Mais les noms de lieux survivent à la
langue qui les a créés; les habitants de Zétrud continuent de
les redire, tantôt en les défigurant selon les besoins de leur
nouvel idiome, tantôt en se bornant à les traduire de l'un
dans l'autre : c'est ainsi que Cley)i Cappendale, mentionné en
15oo, et qu'un document latin de 1654 conserve encore avec
( 154)
sa forme germanique de Minor Cappendael, était devenu dès
1702 la petite Chapeauvaux; c'est ainsi, d'autre part, que Ton
retrouve sans difficulté les vieilles formes flamandes sous les
lieux dits actuels de Quatriquet (1576 : Canterken), Caudelle
1 1576 : de Quaede Délie), la Boucade (1383 : Boechoutu La Trotte
(1576 : het Rot), etc. K
L'histoire vient ici confirmer les données de la toponymie.
En 1414, les échevins de Zétrud portèrent une cause crimi-
nelle devant ceux de Feix, leur chef de cens. A cette occasion,
nous apprenons que, les échevins de Zétrud étant tous tiesotis
et ne comprenant pas le roman qui était la langue de Feix, les
échevins de cette commune s'adjoignirent un échevin et trois
autres personnes de Namur qui connaissaient le flamand ^.
En 1743, la situation était renversée : actionnés en justice
pour refus de payement de cens par la douairière Van der
Gracht, plusieurs habitants de Zétrud ne voulurent répondre
que par-devant le conseil de Namur, et à condition qu'on
plaidât en français. Madame Van der Gracht soutenait, elle,
que le flamand était la langue de la localité 3. Cette contes-
tation au sujet de la langue parlée à Zétrud est bien instruc-
tive : elle nous apprend que le français y était bien la
langue dominante, puisque c'était celle dont les habitants se
servaient de préférence; mais nous voyons aussi que le flamand
n'y était pas entièrement disparu, puisqu'on pouvait encore
soutenir avec quelque vraisemblance qu'il était resté la langue
locale.
En arrière et au sud de Zétrud, Geest- Saint -^ean
semble bien être aussi une conquête assez récente de l'idiome
roman. Pendant tout le moyen âge et jusqu'au XVII® siècle, il
n'est désigné que sous la forme évidemment flamande de
* Pour les formes de ces noms de lieux, je renvoie à Wauters, Géogra-
phie et Histoire des Communes belges, canton de Tirlemont (communes
mrales), 1. 1, pp. 142 et 143.
' Wauters, Les Communes belges, canton de Tirlemont, p. 146.
■ ID., ibid.y canton de Tirlemont, p. 154.
( 155 )
Jean-Geest ' : il est manifeste que les Wallons conservaient
la forme flamande du nom parce qu'elle était assez com-
préhensible pour n'avoir pas besoin d'être traduite. De plus,
des noms comme Focterme^ (1340), devenu en 1494 Focremeit
et aujourd'hui Faux-Crême, Bosdal qu'on retrouve encore en
1751, Wasberg (1748) 2 et plusieurs autres aujourd'hui recou-
verts d'un épais vernis roman, complètent la démonstration et
nous autorisent à conclure sans crainte à la germanicité
primitive de l'endroit.
Le village de FÉcInse, qui s'offre à nous immédiatement
ù la suite de Zétrud, et où le wallon est aujourd'hui la langue
locale, ne parlait que le flamand autrefois, comme en font foi
ses documents toponymiques 3. Le français n'y pénètre que
bien tard; les premières formes conçues en cette langue n'ap-
paraissent qu'en 1738, et nous savons par un autre document
qu'à la date de 1786, sur 45 familles qui habitaient la localité,
il y en avait 35 qui se servaient de préférence de la langue
flamande ^.
BAuvechain, le voisin occidental de l'Ecluse, est aussi
un village flamand romanisé. Plusieurs de ses anciens noms
de lieux sont manifestement germaniques, par exemple un
locus dktus Ellewitte, cité en 1314, et qui s'appelle aujour-
d'hui £/ui7, le bois de la Biskop, qui dans un document
latin de 1213 est appelé silva domini episcopi; la Wasquehaye,
qui était encore en 1665 la Walsche Heyde, c'est-à-dire la
bruyère défi Wallons, le chemin de la Ganse poule, qui équivaut
* A part une seule fois, en 1374, et une autre fois dans Van Geslel.
* Wauters, Les Communes belges, canton de Tirlemont.
' 1439 : Plascouter, Sceestrate, Hove te Flinxheit, Campstat, die Bonrch-
strate, de Moclder, Vaernlho/f, — 1440 : Gemeyn strate, Coestrate. —
XV« siècle : Wervelt, Boeckpeynshof, Drooghen beempt, Swert mortel,
Smalen beempt, — 1530 : Abeelbosch, Mnlepedeken, Haeckniere, — 16S0 .
Yelt van Noe, ûen Vyver, Grooten bemt, 'T Kleyn bemdeken, EUenbosch,
Bercken bosch, — 1738 : La Hoiiblonnière, Le Cortil Claude, Le Court
Prez.
* Wauters, Les Communes belges, p. 54.
( 156 )
manifestement à Gansenpoel, c'est-à-dire mare aux oies; et
plusieurs autres, tels que Meerbroeck, Capellblock, Zurbeinpt,
Schaerly, etc.
Quant à Tourinnes, que nous rencontrons immédiate-
ment après Bauvechain dans cette excursion le long de la
frontière linguistique, c'était bien certainement un village de
langue germanique. Dès 1299, et encore en 1381 ^, elle porte
le nom de Tourinnes-la-Tiexhe dans des documents, et sa
toponymie ancienne nous fournit en effet des noms assez
significatifs, tels que Slakenborgh (1606), Colince voye (1607 =
Conincs weg), une fontaine al boerne (1S71) et quelques autres.
L'emploi du français dans les actes de l'échevinage de Tou-
rinnes à partir de 1309 ne prouve rien contre ce fait : on verra
plus loin avec quelle facilité, au moyen âge, des populations
(le langue flamande ou allemande se servaient du français
dans leurs transactions et dans leurs actes publics.
Hammc et Mille, aujourd'hui wallons, ont-ils été flamands
autrefois? J'incline à le croire. Le nom local de Mi-Spiroux,
altération française d'une forme Mespelroden qui apparaît en
1713, celui de Hasenberg, qui remonte jusqu'à 1227, celui de
Bielbosch {I6i9), aujourd'hui le bois desSarrazins, sont emprun-
tés au vocabulaire germanique. L'abbaye de Valduc, établie
sur le territoire de la commune de Hamme, était, parait-il,
jusqu'au XVII® siècle, peuplée en majeure partie de religieuses
flamandes 2, et un auteur du XVIII« siècle semble bien la
œnsidérer comme faisant partie du pays flamand, puisqu'il
dit que dans la langue du pays l'endroit s'appelait Hertogen-
dael 3.
* La seconde de ces dates est donnée par M. Wauters, Les Communes
belges^ p. 177; je trouve la première dans le Cartulnire de l'église de
Saint-Paul de Liège, p. 112. Tourinnes a gardé son nom de tiexhé'
jusqu'à la date de 1468 au moins, comme il résulte d*un acte qui figure
parmi les Archives de l'a-bbaye de Watdsorl, reg. 628, fol. 31.
• Wauters, Les Communes belge^s, p. 175.
2 Leroy, Grand théâtre sacré et profane du Brabant, 1. 1, p. 148.
{ 157 )
Par contre, IVethen paraît avoir appartenu de tout temps
au domaine de la langue wallonne ou française. Les noms
toponymiques français y sont très anciens; tels sont les lieux
dits doinus de Saueneal (1226), le Pomeroit (XIV« siècle), la cerise
de Froymons, etc. '. Un recueil fort riche que j'ai pu en faire
pour Tannée 1464, nous met en présence d'une population
qui est foncièrement romane de temps immémorial 2. On y
rencontre aussi, à vrai dire, quelques noms flamands, mais ce
ne sont pas les plus anciens, et leur présence s'explique par le
voisinage de la frontière flamande. Tel est le nom de la forêt
de Merdael (1147 : Miradat) qu'on trouve écrit en 1464 bois de
Merdaus, de Merdaul, de MardauL Vraisemblablement, cette
forêt, dont les débris existent encore aujourd'hui sous le nom
debois de Merdael, formait la limite linguistique entre Nethen
et Weert-Saint-Georges. Je ne veux pas tirer un argument de
cette circonstance que, en 1330, c< Jean de Nethenne, condist
de Froidmont », se sert du français dans l'acte par lequel il
légua ses biens dans ce village à l'église Saint-Je»n-Evangéliste
de Liège 3; on en a vu plus haut la raison. Cependant, lorsqu'à
une date aussi basse que 1400 je vois les habitants de Nethen
et le chapitre de Saint-Jean déterminer leurs droits respectifs
dans une charte qui est également rédigée en français 4-, je ne
puis rii'empêcher de considérer cette fois la langue comme
un indice de nationalité, car c'est en général vers la fin du
XIV® siècle que, comme on le verra, les populations germa-
niques de notre pays remplacèrent le français par leur langue
nationale dans les actes publics émanés d'elles.
En poursuivant notre itinéraire, nous constatons que le
village de 1^'atcrloo n'avait, au XV« siècle, qu'une toponymie
entièrement germanique; le premier lieu dit roman qui y
apparaisse, le Meis de la longue tombe, ne date que de 1472 ;
* Wautkrs, Les Communes belges, p. 200.
' Voyez les pièces justificatives de ce chapitre.
'. Archives de Liège, Stock de Saint-Jean, p. 9.
* Wautbrs, Les Communes belges, p. 202.
( 158 )
quant aux noms flamands, ils ont été ou éliminés, ou défigurés
par la prononciation wallonne, comme Crassebache, devenu
Cravache, ou traduits, comme Ruwerdingen dont on a fait le
Chenoit, ou Rode, primitif qu'on a le droit de soupçonner sous
le nom actuel de Rotix-Sart.
Quant à Reslère-Salnt- André, qui porte un nom essen-
tiellement roman, on peut s'étonner d'y trouver tant de Uetix
dits flamands, et l'on sera tenté peut-être d'attribuer à la
population une origine thioise. Mais en y regardant bien,
on constate que ces lieux dits sont extraits d'un document
rédigé en flamand et qu'ils ont été purement et simplement
traduits en cette langue, chaque fois qu'ils avaient conservé
une certaine valeur appellative que le scribe pût saisir. Plu-
sieurs de ces noms ainsi traduits laissent percer encore l'ori-
ginal wallon; ainsi Rosiereveld, Rosierbosch, den Vemhierc,
de Valeyl van Jnfier, in den Foreest ^. Rosière reste donc, à la
suite de notre enquête, un des points immuables de la fron-
tière linguistique.
Ëntin viennent Bier^lies et Saintes. Sur le premier de
ces deux villages, je n'ai pu recueillir de renseignements pré-
cis; quant au second, nos plus anciens documents topony-
miques ne remontent pas au delà de 1748. Us sont romans,
bien qu'avec quelques noms à radical germanique indiquant
qu'on se trouve sur la frontière : bois d*Estehou, champ de
Burgestray {Bergstraet?), la Lanbecq, Hais rien ne prouve un
fléchissement d<^ la frontière linguistique de ce côté.
En résumé, à part deux exceptions : Nethen et Rosière,
tous les villages aujourd'hui wallons qui ne sont pas compris
dans le roman pays au XIV® siècle, nous apparaissent comme
ayant été à cette date des localités flamandes. Mais l'exception
de Nethen n'est qu'apparente; en effet, ce village ayant appar-
tenu de temps immémorial à l'église Saint-Jean-Evangéliste de
Liège ^, n'a jamais fait partie du bailliage de Nivelles qui com-
* Wauters, Les Communes belges, canton de Wavre, p. ^02.
( 159 )
prenait toutes les localités du roman pays de Brabant. Mais si,
comme il n'y a pas lieu d'en douter, la frontière du roman pays
de Brabant coïncidait, dès le commencement du XIV^ siècle,
avec la frontière linguistique, nous sommes autorisé à repor-
ter beaucoup plus haut encore l'origine de cette frontière. La
division politique du Brabant en quartiers datait probable-
ment des premiers jours de l'organisation du duché, et sans
aller jusqu'à admettre avec Divaeus qu'elle existait déjà au
IX" siècle ^ nous pouvons, sans crainte de nous tromper, lui
donner au moins un ou deux siècles de priorité sur les docu-
ments qui la consignent pour la première fois. Si la différence
des idiomes avait intéressé les chroniqueurs de ce temps, nous
trouverions plus d'une fois la confirmation de ce point de vue
dans les documents ; malheureusement, la question des langues,
si brûlante aujourd'hui, ne les a jamais préoccupés, et c'est le
hasard seul qui nous permet de retrouver parfois, dans les
monuments écrits, la trace de l'existence d'une frontière lin-
guistique. Il n'en sera que plus agréable de pouvoir noter,
lorsque l'occasion s'en présente, l'accord entre les faits acquis
par nos recherches et les allusions des contemporains. C'e^t
ainsi que, dans la première moitié du XIiI° siècle, le chroni-
queur monastique Albert de Stade, traçant l'itinéraire d'un
pèlerin allant de Staden à Rome par Cologne, le Brabant et la
France, croit devoir noter, à l'usage de celui-ci, les localités
où il commence à entendre une autre langue que son idiome
natal. Voici le curieux passage de cet auteur ^ :
Landetie. Haec villa mixla est et GcUlico et Teulonico, — Lis-
mea 3. Ibi intras Ixngnam gallicam. Reliquas villas pronunciabo
gallice non latine, quia haec pronwiciatio magis est necessaria
* DrvAEUS, Rerum Lovaniensiurriy lib. I, col. 2. On voit qu'il trouve
dans la division du Brabant en quatre quartiers, la trace des quatre
comtés qui y sont signalés dans Tacts de partage de 870.
* Alberti Stadensis, Annales (Pertz, Script., t. XVI, p. 336.)
^ Linsmeau, écrit selon Porthographe romane de Tépoque.
( 160 )
viatori. — Geldenake K — Mon San WiberL — Nivelé, —
Bénis 2. — Viren'J^, — Mabuge ^.
De tout ce qui précède, il résulte que nous pouvons raconter
avec une précision^ relative Thistoire de la frontière linguis-
tique en Brabant depuis^l'époque des noms de lieux dits jusqu^à
nos jours. Cette frontière a fléchi sur toute l'étendue du pays
qui est compris entre ;ia Petite-Geete et la Dyle, et Téléraent
wallon a enlevé au flamand une bande de territoire formée
par les communes suivantes qui se succèdent en ligne ininter-
rompue : Bas-Heylissem , Haut-Heylissem , Zétrud-Lumay,
rÉcluse, Bauvechain, Tourinnes, Mille et Hamme.
De la Dyle'à la Senne, il ne paraît pas qu'il se soit produit
des fluctuations aussi considérables. Waterloo est la seule
commune dont on puisse affirmer avec certitude que le
français s'y est substitué au flamand ; toutes les autres loca-
lités échelonnées le long de la frontière sont, en définitive,
romanes dès le XIII* siècle au moins, malgré la présence d'un
certain nombre d'éléments germaniques introduits dans leur
toponymie rurale.
Nous entrons dans la province de Hainaut. Elle contient
cinq localités restées flamandes : Enghien, Marcq, Saint-
Pierre-Capelle, Bievene et Everbecq. Qu'elles l'aient toujours
été, c'est ce qu'il n'est pas difficile d'établir. Leur toponymie
actuelle ne contient d'autres éléments romans que ceux qui y
ont pénétré de fraîche date, et les noms de lieux dits y ont
un caractère germanique d'autant plus prononcé qu'ils sont
plus anciens. Une exception apparente est faite à c€tte règle
* Jodoigne. On le voit, l'auteur ne lient pas complètement sa promesse,
puisqu'il donne la forme germanique de ce nom. La forme latine était
dès lors Geldonia, d'où Jodoigne. L'éditeur allemand a tort de penser
ici à la Geete et au village de Geest, qui n'ont rien de commun avec
Jodoigne.
* Binche. Même observation.
Vieux-Reng.
Maubeuge.
1
( 161 )
par Everliecq, dont la toponymie nous apparaît, sous la
date de 1401, comme entièrement française, ainsi qu'on en
pourra juger par Taperçu suivant :
Couture de le Planke Ou Camp Magritte.
Couture de Niveloit. Sur le Regtiiereamp,
Couture de Frelinqueit. Sur le Camp dou Caxtelet.
Couture de Franketeile. A Haut Bot.
Sur le Ghinselincamp. Couture de le Barre.
A Ghintetinpret. Braele,
A Cardenoit.
(A«gn'«(r« det renteê de dhiêlenghien, fol. IS'*, aux Archives
(lu Royaume )
Mais si l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'il n'y a
là qu'une apparence. D'abord, les registres des rentes de
Ghislenghien, auxquels ces noms sont empruntés, sont tous
rédigés en français, et, selon un usage à peu près universel,
on y a écrit à la française ou même traduit en français tous
les noms flamands traduisibles. Frankeselle n'est autre que
Vrankenzele, nom foncièrement flamand, comme chacun sait;
Ghinselincanp et Ghinselinpret sont la traduction de Wisse-
lingveld. Haut Bos est la traduction de Hoogbosch, nom qui
subsiste encore aujourd'hui à Everbecq, de même que Plank-
kauter qui y représente la Couture de le Planke de 1401, et
Gardenuit que nous trouvons à la même date dissimulé sous
la transcription française de Cardenoit. La toponymie actuelle
est toute flamande : Cardenuyt, Ter Walle Molen, Reke,
Hemelryk, Ter Beken, Breedstrate, Terkleppe, Plaatsbeke,
Klage, Korseele, etc.
En8;lileii, la localité la plus importante de ce pays, est une
ville où nous pouvons constater l'ancienneté immémoriale du
flamand, grâce à l'excellente histoire que H. Ernest Mathieu
nous en a donnée^. Bien que, comme on le verra ailleurs, le
* E. Mathieu, Hisloire de la ville d'Enghieti, 2 volumes in-8». Mons,
i876.
Tome XLVIII. 11
( 162 )
français y eût pénétré de bonne heure dans les actes officiels,
le flamand y resta toujours la langue populaire, le parler
maternel des indigènes. C'est en flamand que se faisaient les
représentations dramatiques de la chambre de rhétorique
d'Enghien, que se rédigeaient les comptes et les chartes des
corporations de métiers, que se rendaient les sentences judi-
ciaires du tribunal des échevins. C'est en flamand que prêtaient
serment le mayeur, les échevins et le massard.
L'inscription de deux cloches, fondues en 1499 et en 1501,
était en flamand. A Téglise et dans le cimetière, la grande
majorité des inscriptions des XVI», XVII« et XVIIl« siècles est
en flamand ; le français n'apparait guère que sur les tombes
des familles nobles. Nous possédons d'ailleurs le témoignage
du plus ancien historien d'Enghien, qui écrit : ce La bonne
ville d'Enghien... est environné.e de beaux et spacieux villages,
parlans quasi tous, avec les manans de la ville, la langue
flamengue... * »
De cette ancienneté du flamand à Enghien va se déduire une
conséquence assez intéressante. Enghien n'était autrefois qu'un
château bâti, au XII* siècle, à l'extrémité du ban d'un village
qui seul portail primitivement le nom d'Enghien. Cet Enghien
primitif, depuis la fondation de la ville du même nom, a été
.désigné sous le nom de Vieux-Enghienj et a aujourd'hui rem-
placé ce nom par celui de Petll-Eiiflpliicii. La ville prit de
son côté le nom d'Enghien-le-Château '^ ; aujourd'hui encore,
en signe de sa filiation, elle est privée de banlieue, et celle de
Petit-Enghien commence pour ainsi dire à ses portes.
Hais il y a plus : les deux Enghien faisaient partie dès
l'origine, et dans tous les cas à une époque antérieure à 1167,
« CoLENs, Histoire d'Enghien. Tournai, 1643, page 4.
* Aenghiem castellum. Velus Âenghiem. Diplôme du XII^ siècle dans
Devillers, Annales du Cercle archéologique de Mons, t X, p. 118. —
Parvum Aengim en 1219, Petil-Angien et Grand-Angien en 1239. {Ibid,^
pp. 134 et 147.) - Gfr. Bermier, Dictionnaire géographique et historique
du Hainautj article Petit-Enghien.
(163)
de la paroisse de Howes, comme nous rapprenons par un
diplôme non daté de Nicolas de Cambrai qui est postérieur à
cette date^. Enghien, Petit-Enghien et Hoves constituaient
donc une même unité religieuse dont le centre, situé à Hoves,
atteste la haute antiquité de ce dernier endroit 3, qu'on doit
considérer comme datant des premiers jours de l'établissement
des Francs dans le pays. Il est à peine nécessaire de dire
qu'une telle connexité présuppose l'identité du langage dans
les diverses parties de la paroisse, et que, Enghien étant
flamand, il faut croire que Petit-Enghien et Hoves l'étaient
également dans l'origine. C'est ce que confirment d'ailleurs les
plus anciens documents toponymiques de ces deux localités.
On trouve sur le territoire de Hoves des noms comme :
Gratich, HarUghambe.
La Keue tlofmeerseh.
Torreblocq. Witteputte (4635).
Weyemberg (447^. Hoexcouter (1473).
Quaedsiracie ou Quayestraete Leemanbroucq (4735).
Smeyerboseh, Stotepoite,
BaUnghe, GrumendaeL
Gennembroueq. Brouekmeersehen.
Horlebecq, Langhendrieschmeenehe (1699).
Humbecq. PatouUtraete,
Le ValUken (4756). Thionbroucque (4728).
SteepoUe. Waterloo ».
Plus tard, mais pas avant le XVill" siècle, on voit naître sur
le même terrain un certain nombre de noms français, dont
plus d'un n'est sans doute que l'altération ou la traduction du
nom germanique primitif. C'est ainsi que Raescauter, qui dès
* Devillers, Annales du Cercle archéologique de Mons, t. X, p. 118.
* La plus ancienne mention de Hoves est faite en 1086 (Hova),
DuviviER, Le Hainaut ancien^ p. 446. La paroisse de Hoves existait
déjà à la date de 1156. E. Mathieu, Annales du Cercle archéologique
dEnghien, t. II, pp. 336-369.
' J. BosMANS, Annales du Cercle archéologique d^Enghien, t. II,
pp. 36-lU.
( 164 ]
1609 est écrit Rassecourl ou Rassoficourt (la culture d'un per-
sonnage nommé Raes ou Rason), devient, par une nouvelle
altération, la couture du Grafid Rasoir (1735), et pour ne laisser
aucun doute sur Tidentité, le document français qui baptise
ainsi Fendroit dit : La couture du Grand Rasoir, anctetine-
ment dit Rasson, De même Smeyerbosch devient Mayeurbois
(1730) et même Merbois (1730) et Mairebois (carte de l'état-
major), le Gratich se transforme en Graty, la Patoelstraete en rue
Patoul, et ainsi de suite. Une cloche du XVII® siècle, à l'église
de Hoves, porte encore une inscription flamande ^. Aujourd'hui
même Féléroent germanique na pas entièrement disparu à
Hoves : la partie septentrionale du village, qui s'étend le long
de la chaussée d'Enghien à Soignies, est restée fidèle à la langue
maternelle, au flamand 3.
Nous nous trouvons donc, à Petit-Enghien et à Hoves, en
présence d'une romanisalion incomplète, et qui, commencée à
une époque à déterminer plus loin, n'a pas encore gagné le ter-
ritoire entier de ces deux communes. Les parties romanisées au
sud de Hoves laissent toujours percer, sous le voile roman des
mots, la vieille ossature germanique : Quaedstraet et Ralingue
s'y rencontrent avec Ter Muninck et Lekkemaye, noms que la
bouche wallonne peut avoir altérés déjà, mais dont l'ortho-
graphe n'a pas eu le temps de s'oblitérer.
Sllly et Bas-Sillj sont deux localités assez anciennes :
cette dernière avait déjà son église en 1138 3, et la première est
antérieure au X® siècle 4. Malheureusement je ne suis pas ren-
seigné sur leur toponymie ni ancienne ni moderne ; j'ai lieu de
croire que ces deux localités ont toujours été romanes, et qu'ici
* Communication de H. Ernest Mathieu.
* Ibidem.
> Bernier, Dictionnaire géographique et historique du Hainaut, article
Bussilly.
* Bernier, Dictionnaire géographique et historique du Hainaut, article
Sitly. Les deux frères Fastré et Siger, de Silly, signent une charte de
1095. (DuviviER, Le Hainaut ancien, p. 464.)
( 16S )
la frontière des langues n'a pas fléchi. Entre Bas-Silly et Biévène,
la limite est fort nette et ne trahit aucun fléchissement.
J'en dirai autant de Bols^de-Iiesslnes. Ce village, dont
l'étroite connexité primitive avec la ville de Lessines est attestée
par son nom même, et qui lui doit probablement la plus
grande partie de ses colons, n'est pas roman dès les premiers
jours de sa toponymie. Le document de 1276 * qui nous en
fait connaître les plus anciens éléments est bien significatif :
les noms les plus récents (j'appelle ainsi tous ceux qui ne sont
pas encore devenus noms propres et sont restés dans la langue
courante) y sont romans ; les plus anciens sont flamands. Le
Tiulerie, le Visnage de la Croix, le Loge, Basse Rue, le Capicle,
le Sart CMUteimne,yo\\k pour les premiers; Brouchines,Watre'
los, Oullenghien, Bekisch, Helsebecq, Hollebais, BUedekin, Bore-
sirat, Hongreborc, Hoisberghe, voilà pour les seconds. Que
conclure de là, sinon que cette zone de la frontière linguistique
a été comprise autrefois dans le domaine flamand, mais que,
dès une époque assez reculée, des colons de langue romane,
venus la plupart de Lessines, y ont fait prévaloir leur idiome?
Ce qui confirme cette conjecture, c'est qu'une liste assez nom-
breuse des habitants de Bois-de-Lcssines au XIII® siècle, en
signale plusieurs avec la mention de bourgeois de Lessines ou
de bourgeois simplement : « Sébile le bourgoise de Lessines,
Hemeri le borgois, Stevenars borgois »; d'autres paraissent
également de provenance wallonne, comme Dame Gheluis de
VcUenchienuesetJakemon Lardenois (l'Ardennais) ; d'autres enfin
* C*est un manuscrit conservé à la Bibliothèque royale de Bourgogne
et qui a été signalé pour la première fois par M. N. de Pauw, dans les
Qnnpt£s rendus de la Commission royale d* histoire^ 4« série, t. XII,
Bruxelles, 1886. Une main récente a inscrit en tête de la première feuille
ces mots : Un veil rentier, litre sous lequel je le désignerai dans mes
notes. J'ai tiré la date du manuscrit d'une note qui se trouve sur l'anté-
pénultième feuille, s. v. Baffe. Le Veil Rentier est précieux par la
quantité des noms de lieux .et de personnes qu'il contient, et qui appar
tiennent presque tous aux localités septentrionales du Hainaut.
( 166 )
portent des noms que nous retrouvons sur les listes des
bourgeois de Lessines, comme Crétin, Luserier ou Li useliers,
etc., etc. Au surplus, un coup d'oeil sur la carte de Fétat-
major est ici bien instructif. Le grand bois de Lessines, avec
son prolongement, le bois de Hellebecq, se profile du nord au
sud sur une étendue considérable, formant la limite entre les
communes wallonnes (Lessines et Bois-de-Lessines) et la com-
mune flamande de Biévène. Bois-de-Lessines apparaît entre
ces deux bois comme une clairière pratiquée de Touest à Test
par des populations quj seront venues de Lessines : on a ici
l'expression graphique la plus exacte possible de la conjecture
ci-dessus exprimée.
Vient maintenant la commune des OeaK-Acren, compo-
sée d'Acrea-Salnt-llartlii ou Grand-Acren, et d'Acren-
Salnt-Géréou ou Petit-Acren ^. Ces deux localités sont fon-
cièrement romanes, sauf la partie orientale de leur territoire,
qui appartient à ridiome germanique; la frontière linguistique
coupe donc le territoire de cette commune et enlève la partie
du nord-ouest qu'il laisse au flamand. Celte partie, comme
l'indique son nom de Bois-d'Acren, est plus récemment défri-
chée, et confirme la supposition formulée au sujet de Lessines,
que c'est la forêt qui, à l'est, a servi de limite aux deux lan-
gages, et que, la forêt supprimée, ils se sont trouvés en face
l'un de l'autre sans frontière naturelle. Du côté du nord, la
Dendre met en contact immédiat les deux langues : on passe
sans transition de l'aggloméré wallon des Deux-Acren ù l'agglo-
méré flamand d'Ovcrboclaere, ((ui est à peu près aux portes
de Grammont (Geeraardsbergen).
* Un document de 1359 désigne ces deux localités sous le nom de
Ancrene don grand mousiier^ et Ancrene dou petit motistier (Registres
des rentes de Ghislenghien, aux Archives du Royaume). C'est là sans
doute l'origine des qualificatifs de grand et de petit attribués aux deux
Acren. D'autre part, Chotin cite un Akerne superior (4179), et une vUle
d'Akrene dite la ville de Lassiis (1289). 11 y avait, d'après cela, trois
manières de distinguer les deux Acren, selon leur patron, la grandeur de
leurs églises et leur situation.
( 467 )
Goy figure dans le VeU Rentier de 1276 avec une topony-
mie dont le caractère germanique apparaît incontestable à
travers les formes romanes dont l'a affublée le scribe qui a
écrit ce document. Soradenghes, Sortries, Gomertbruec, Espren-
ghkn, Drivechonbruec, Hanbfiiec, Horvesbecq^ Aubecq consti-
tuent, sans doute, une collection de noms flamands; mais à
côté d'eux apparaissent d'autres noms dont le caractère est
plus indécis {Stocoit, Annoit, Corroit, Trente Epis, Loncpont,
Tinricamp, Aubertsart, Andrinpreit) et dont on ne pourrait
sans témérité affirmer qu'ils sont tous traduits par le scribe.
Selon moi, Goy se trouve dans le cas de Bois-de-Lessines et de>
La Hulpe: une population de colons wallons y a noyé l'élé-
ment germanique et a romanisé de bonne heure la localité.
Flobeeq et sa banlieue ne nous offrent que des éléments
romans et ne contiennent aucune trace de noms germaniques.
Le VeU Rentier nous montre qu'il en était ainsi dès le
XIII® siècle, c'est-à*dire à l'époque où la toponymie rurale ne
venait que de naître. On en trouvera un extrait aux pièces jus-
tificatives de ce chapitre; la quantité exceptionnelle de noms
qu'il contient ne m'a pas permis de le reproduire ici, mais je
crois que tout lecteur, après l'avoir examiné, considérera la
question comme tranchée et l'immutabilité de la frontière
linguistique depuis le XIII*" siècle comme établie.
Ellezelles contient au nord de son ban une section fla-
mande formée par les hameaux de Broeiicq, Riscotrie et Beau-
faux, mais tout le reste du ban est roman et la été de temps
immémorial, comme le prouvent mes documents, qui remon-
tent jusqu'au XIIl^ siècle.
Restent enfln les trois communes de Salnt-lSaoïreur,
Der^nean et ^vratripont, sur lesquelles je n'ai pas de ren-
seignements anciens, mais dont l'analogie me permet de sup-
poser le caractère roman dès l'origine, car on ne peut trouver
aucune trace germanique dans leur toponymie actuelle.
Quant aux localités wallonnes situées en arrière de la fron-
tière linguistique actuelle, il n'en est aucune dont on ne puisse
établir la nationalité romane à une époque assez reculée. A
(168)
lïi^odeeq, à Ogfj à Paplirnles^ à Islères^ à liaiiqoe
saint, à Tou^rc? à Baffe, à Glilalensblen, tout est
roman dès le XIII^ siècle, comme on le voit par le Rentier^ et
dès le XV> siècle, nous ne rencontrons qu'une toponymie
romane à Melnkerqne. Nous pouvons donc conclure en
disant que dans le Hainaut, depuis le XllI® siècle, le flamand
a reculé à Petit-Enghien et à Hoves, et qu'il doit avoir disparu
vers le XI® à Bois-de-Lessines et à Goy. Pour le reste, la fron-
tière n'a pas fléchi pendant toute la période que Ton peut
atteindre par l'étude des noms de lieux dits.
Même observation pour ce qui concerne la partie de la fron-
tière délimitée par les villages wallons de Oitsseiffnles,
Amoasles et Orroir, dans la Flandre orientale, et de
BoUIffnles, 1ju1iis>ac 6t Monscron, dans la Flandre occi-
dentale. Je ne sais pas sur quoi se fonde Winkler pour affirmer
que Dottignies est incontestablement un village flamand dans
l'origine, mais qui a oublié sa langue, et je crois qu'il se laisse
guider par la simple ressemblance entre Dottignies et un hypo-
thétique Dotlingheni ^. Je n'oserais donc rien soutenir en ce
qui concerne cette localité, en Tabsence de documents qui
puissent trancher la question d'une manière définitive.
On peut être plus catégorique en ce qui concerne Mous-
eron. Cette dernière localité, qui est aujourd'hui une ville de
14,000 âmes, parle wallon depuis un temps immémorial : un
acte de 1299 nous fait connaître sa toponymie, qui dès lors est
toute romane : « In loco qui dicitur la Folie^ terra Rogeri de le
Val, rivulus qui dicitur li bieke, domus Sigeri de le Wasiine^
* (c De dorpsnaam, oorspronkelijk Dotlûnghe, een oud*gerinaansch
patronymikon, is goed vlaamsch, en het lijdt geen twijfel of de oudste
ingezetenen dezer plaats en liebben niet als vlaamsch gesproken. Later
is het verwalscht, en het is waalsch gebleven lot op dezen dag. De Walen
verbasterden den ouden naam Dothynghe in Dottignies en de heden-
daagsche Vlamingen, die den alouden dorpsnaam vcrgeten hebben, ver-
knoien dien verbasterden naam Dottignies thans nog eens vveer tôt Dothe-
nijs )) (WiNKLEH, Oud Ntiderland, p. 239.)
( 169 )
feodum Boidini de le Brandey vicus dou Ponciely terra de
Gazebeca,m2Lnsus Johannis de VEspine » ; voilà un easemble de
noms qui parlent assez éloquemment, puisque sur huit il en
est six absolument wallons, un septième nationalisé et un hui-
tième sans doute adventice 1. Ajoutez à cela que tous les ter-
riers et registres de la seigneurie sont écrits en français, et
qu'en 1610, un plaideur ayant demandé de pouvoir se servir
du flamand, les échevins répondirent : Messieurs ont ordonné
aux ambedeux parties de servir leurs escriptures en wallon,
comme on a faict de tout temps immémorial en ceste court -.
C'est seulement à partir de Beokem qu'il est permis de
constater de nouveau certaines fluctuations. Rcckem etZand-
iroorde, villages primitivement flamands, sont aujourd'hui
des communes mixtes avec tendance accentuée à la francisa-
tion 3. Hallaln et Boasbeeqae, deux localités du dépar-
tement du Nord, qui viennent immédiatement à la suite de
Reckem le long de la frontière linguistique, puis Comlnes-
• Voyez GouLON, Histoire de Mouscroriy 1. 1, p. 10.
« GouLON, Histoire de Mouscron, 1. 1, pp. 20-21. Voyez dans le môme
auteur, d*autres détails sur le mouvement des langues, desquels il résulte
que le flamand a gagné du terrain à Mouscron depuis le XVI1I« siècle. Le
recensement de 1880 donne pour Mouscron :
4,961 Labitants parlant exclusivement le français,
7S3 — — — le flamand,
4,774 — — le françaiii et le flamand.
* Le recensement de 1890 donne pour Reckem :
644 habitants parlant eaclusivement le français,
491 — — — le flamand,
l,6it — — le français et le flamand,
et pour Zandvoorde :
146 habitants parlant exclusivement le français,
451 — — — le flamand,
378 — — le français et le flamand
M. DE Bertrand, Histoire de Mardick, p. 368, affirme qu'à Zonnebeke,
près de Gourtrai, on parle français, bien que cette localité soit enclavée
ans des cantons flamingants; c'est une erreur.
■■!»'
%'
( i70)
f.J
Franee et Comlnes-Beliriq»^? Houibem, ^Pl^ame-
ton et Ploessteert constituent un nouveau groupe de loca-
lités autrefois flamandes et aujourd'hui francisées. Leurs cadas-
tres sont encore tout flamands aujourd'hui, et les quelques
noms français qu'on y rencontre sont ou des traductions, ou
des additions d'origine récente. Mais la population ne parle
plus que le français et prononce à la française les noms si ger-
maniques de sa toponymie. Réservant pour le chapitre suivant
ce que j'ai à dire ici au sujet des localités françaises de la rive
droite de la Lys, je ferai remarquer que la langue de nos voi-
sins a franchi cette rivière sur toute la partie de son cours qui
s'étend d'Ârmentières à Comines, si bien que, des deux côtés,
les eaux de la Lys ne baignent plus que des localités de langue
française.
Cette francisation ne me semble pas remonter fort haut, et
tout me fait croire qu'à la fin du siècle dernier, elle était loin
d'être consommée. Ainsi, à Warneton, au sein d'une population
qui ne parle plus que le français, les enfants chantent encore
des refrains flamands défigurés dont ils ne comprennent plus
le sens *, et à Comines (Belgique), des noms de lieux que le
cadastre écrit Godhuis, Ten Brielen et Cruyseecke, étaient pro-
noncés Gottusse, Timbrielle et Cruchéque par l'obligeant secré-
taire communal qui me les dictait ^. Tant la francisation de
cette contrée est récente, et tant les langues abandonnées
savent trouver, dans les coins les plus reculés de la vie sociale,
des refuges où leur agonie s'achève dans la paix et dans l'oubli !
* Voyez la remarquable étude de M. De Simpel, L* envahissement de la
langue française en Flandre. (Flandre, 1883.)
* Le secrétaire communal de Comines (France) ne mérite pas Tépi-
thète que je me fais un plaisir de donner à son collègue belge. Malgré
mes instances, il n'a pas voulu me permettre de consulter les riches
archives locales dont il a la garde, et pour Texamen desquelles j*avais
fait le voyage de Comines. Je suis heureux de dire que partout ailleurs,
je n'ai rencontré que courtoisie et obligeance.
A-i
«
■■■<
TOPONYMIE
DBS
t
I
4
COMMUNES SITUÉES SUR LA FRONTIÈRE LINGUISTIQUE.
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' yn
PROVINCE DE LIÈGE
(RIVE GAUCHE DE LA MEUSE)
VrONGK.
^312. Lieu dit Passelawe. 1361 .
Juxta cabalii ri pain.
1224. Apud Wonck in Hez. 1363.
1351. Sour Uadrimont.
Desour le passeal des joins. 1371.
A Wigir fosseit. 1382.
Sour le voie de Tneit.
1323. Juxta fontem en Brouck à
Wonc.
In valle juxla curtem Wate- 1^93.
neal.
idSS. En liwe condist a Lime-
chonvaus.
1361. Gortis Xhimeles.
£n Sart.
Desoire Biertinfosse
£n Hadrimon.
En Lymeconvas.
En Vendrenohne.
En Frankonvauz.
Desoire les terres Chenal bav.
Desoir Humbier.
A Chiersir.
Sor le court condist al Bahe.
Liw condist à Baudelo.
A Bandeloke.
En le Neals desous le Ihier de
Pas.
En Kokiestier.
Desous Buef.
Passum de Emberue.
In loco dicto desous Bouf en
le Bassine.
Versus Froyraont.
En llhenalhay.
Viam dictam de Peleit terre.
In 1. d. en Crottes.
Versus Sève.
En Chabathe.
A Bandeloke.
A Fohal.
Versus Fossetum.
t
(172 )
t -
1393. In 1. d. Hynechimont.
Desuper viam de Bacenges.
En Herbechemonl, ou Hobe-
chimont.
A Saweal.
1393. A Peleil Tier.
A Ver Fosseit.
1411. Les Sachelles de Falle.
Desoir Loveriche fosse.
1483. En Puckçur.
Cartulaire de Saint-Paul. Liège, 4878, pawm.
Nous avons des actes en français de Téchevinage de Wonck en 1351,
1358 et 1366. Les noms des échevins et des autres habitants sont tout
romans : Grégoire de Werric, dit Le Sor, Johannes diclus le Thies,
Jacobus dictus le Corbisier, Henricus dictus Piet d*Aigniel, Watris H
Blans, etc.
fbidem.
H ACCOURT.
1^. Halembacii.
1369. A Hallembave :
Le fontaine al awe.
Sour le voie de Treit.
Kn lieu condist à Tombe.
1369. As buissons.
Entre Luones et Lihe.
As cortis de Luones.
A bon puiche, a bon piuche.
A Loribuisson, al Oribuisson.
Cartulaire de Saint-Paul, pp. 9;^. IMB, 324.
Lieux-dits anciens.
1288. Sor le preit à Lovnes, sor le
preil Alvones.
Sor Lambru, sor Lambri.
1300. Lones.
1353. En terroir de Lihe, entre le
espine et le preit deleis le
terre dame Maxhos Larde-
noise, devers le tier de Lu-
tines dune part et le terre
Hellin de Mogh ver Muse
d'autre part.
Nivelles.
1353. Aie Loifosse.
1354. A la Loifosse.
1355. En terroir de Lise en liw kon
dist en Hongrie.
1427. En terreur de LQene.
Lieu condist ^ Bouxhon a
Loene.
Lieu condist a Boin Puche.
A Bouxhon a Lixhe.
Derier le ville de Loennes
Sour le tvers de Loenne.
Cartulaire de Saint-Paul, paxsim.
L.
i
(178)
Lieux-diu modernes.
■f „■■<
is
'î
Bois d'Ainesse.
Versaine*
Au chera de Loen.
Au vert chemin.
Saint-Germain.
Thier de Loen.
Tbier de Nivelles.
Les Loves.
Au chemin de Villers.
Au chemin du meunier.
Bon puits.
Au chemin du bois.
Botroul.
Au chemin Stappers.
Au sentier de la Halette.
Au buisson du maréchal.
Au chemin de Villers.
Pré Mathei.
Les prés au thier de Nivelles.
Au lion rouge.
Dessous Nivelles.
Graindai.
Nivelle.
Devant la digue.
Bayetai.
Bonnier aux Quaquettes.
Dessus Loen.
Jeni Bruvère.
Lamoureux bonnier.
Au pré Baré.
Au chemin de Nivelles.
A la Vierge Marie.
Au chemin du Tilleul.
Au chemin du Hournay.
Au chemin des petits bonniers.
Chemin des petits hommes.
Au chemin de Loen.
Loen.
Au thier Mai.
A la croix de Lixhe.
Au fond derrière Lixhe.
Homme vain.
Au vivier.
Derrière le cimetière.
Le Paradis.
Le trou.
La Briqueltière.
Le Trixhe.
Ruelle Henuse.
Ruelle de la Halle.
Ruelle des chevaux.
BASSENGE.
1433. £n Poilhimont.
4433. Deseur le thier Seroul.
Cartulaire de Saint- Paul, p. 4S2.
'g-
(m)
■»"
p
•■■fi
ROGLENOE-LBZ-BASSSNGE.
iSÎSO. Super weriscalpium dictum 43^. Satis prope del Salvenier.
le grant Brouk. In 1. d. en Recke.
In 1. d. en Halhebar. In I. d. al Cherauz de Ba-
in 1. d. a Longpreit. chen§es.
In 1. d. a Htrihe.
Archives de Liège, Cathédrale de Saint- Lambert, Stock de Hesbaye.
1328. Roieval. 1328. Versus le Bruch.
 Aghache. En Morianvas.
Al Savenir. Juxta Getefos.
Secus le Tiege de Molins. Al Honteie de Wachievas.
In fonde de Roivas. Le Ghainial.
Subtus Johanvas. Sor le Reiste de Oucbe .
En Johanvas. En Hierpofosse.
Subtus Gerfons. Supra le gi'ans Bures.
En le Tassenir.
Archive» de Saint- Jean-l'Évangélit te de Liage, Stock de t3i0, fo!. 44.
BOIRS.
Lieiu^itM auciens.
1280. Supra Crolel. 1280. Elle chavee..
Gontra le bruch. Sor le pelen de ver melin.
Sor le tier desous le chavee.
Archive» de Liège, Petit Stock de Saint-Lambert.
1348. Juxta weriscalpia. 1348. Petiam terre dictam le Tier.
In 1. d. a Perouz. In 1. d. al Foxhal.
Gctfouz.
Archive» de Liège, Cathédrale de Saini^Lambert, Stock de He»baffe.
(175)
Ueux-diu modernes.
Onze, hameau.
Au chêne d*Onze.
Llle.
A la ruelle Martienne.
A l'abbaye.
Xhavée de Tabbaye.
Campagne d'Onze.
Champ de Houlanbier.
Campagne de la croix Rouge.
A la voie de Tagasse.
Au chemin de Liège.
Champ d'Onze.
Thier Husquet.
Les bannes au bois Husquet.
Aux Coyaudes.
Grands prés.
Grand thier.
Bois le Bassa.
Chemin du Cheva.
Champ de Boirs.
Jette Fooz.
Vaux de Boirs.
Thier de Boirs.
En la Vignette.
A la croisette.
Le haut bonnier.
Au gibet.
Au thier Begot.
Thier d'Ane.
Chablotte.
Thier Masson.
La Neuville.
Derrière les masoltps.
Dessus le brouck à Boirs.
Champs Lemaire.
u:
/«
HEURE-LE-ROMAIN .
1378. Acortis de Fraveneal.
Werissay qu'on dist Fosseit
preit.
Le voy qui tent d'Eure a
Fexhe.
Deseur le mostier.
En Johan Vauz.
Deseur le tombe ou on soloit
jadit pendre les larons de-
seur le Viseuse voye de-
vers Geare.
1378. A Bokefosse.
Une croiselie voie ki vat de
Liège a Treit.
Le vove ki tent d'Eure à Bo-
kefosse.
Le bonier Sain Piere.
Sour le Tier desous le mos-
tier d'Eure.
Sour le Brouk.
Sour le voye de Bealriwe.
Deseur le molin de Litrenges.
Archives de Liéye, Cartulaire de SaiMt-3lartin, foL 24 el SS.
^v~
( iT6)
GLONS.
Campagne du Vert fossé.
Aux quatre bonniers.
La havée Watrv sart.
Sur le Ihier.
Thier Gros Jacques.
Glons.
Pelé thier.
Dessus le haut vénave.
Les ruallettes.
Derrière le charlier.
Sous la vigne.
Le Grand pré.
La vigne.
Bois Trawcz.
Fond d'Elst.
1^ haut bonnier.
Entre les deux voies.
Au buisson boulée.
Dessus la vigne.
Dessus le long thier.
Long thier.
Le fagot.
Dessus le thier d'Ane.
Es mousse.
Dessus la vaux.
Au chemin de Paifve.
Au chemin de VVihogne.
Au Goda.
Plat thier.
Thier de Frère.
Koiseux.
Fond du berger. -
Thier de Nederheim.
A la ruelle Philippette.
Prés à Liège.
Au sentier de Frère.
Derrière Oborne.
Prés d*Amaron.
Oborne.
Thier de Saint-Laurent.
Thier Maillet.
Vaux d*Oborne.
Derrière la verdecour.
Dessus la havée.
Thier de Lavaux.
Fond de Convenaille.
Thier de Paifve.
Thier de Saint-Pierre.
Au long thier.
En Alooz.
Xhavée Maret.
Dessus Brus.
Glons.
Brus hameau.
Bois hamez.
Thier Saint-Pierre
S. Pierre hameau.
Thier de Saint-Laurent
Hamerai.
Bockhothier.
PAIFVE.
Mouche.
Fond de Hem me.
Moulin vove.
Hemme.
Fond de Dibendalle.
Fond de Paifve.
■fl
il
(177 )
Croix Bourgogne.
Les engins.
Paihe.
Derrière chez Claes.
Devant chez Piette.
Derrière chez Hubert.
Biga.
El may.
Queue du renard.
" n
FSSŒB-SLINS.
Ueujt'diu de iâ60 environ.
A Matenier.
Desour le chaine.
Desous le chaine.
El funs de Matenieir.
Sor le voie Dore.
En Badoufait.
Al Fostage.
Sor le voie d'Az.
Sor le voie de Brus al Hourental.
Aie Chantore.
Vers Montelou sor le voie de
Bors.
A la Haiole d'Anch.
A Gosson Bussi.
A Chee fosse.
Sor le voie de Gette Fous.
A Mesplier.
As chavées.
En Busson valz.
A Cokilhonmont.
Al Honerech Buisson.
A Buisson goule.
A Marliere desous Fait.
A Loveneal.
Al Turabe a Sclins.
Les terres de Tilhice.
A Bertine haie.
En Gerben haie.
Sor le pasial d'Unces.
En Crelou.
Archives de Liège, Détignation de* bien» des Pauvres-en-lle, fol. iiOet 31,
\SnHOGNE.
Fond de Wihogne
Soleva.
Moulin voie.
Double Dimme.
Wihogne.
Les baraques.
Thiermaele.
Al halette.
Hauteur de Fize.
Tome XLVIII.
Ronâ Godet.
Les hagettes.
Fond de la béguine.
Al Mellovr Piette.
Enclos iNonsov.
Derrière Charles Leroy.
La Béguine.
Charles le rov.
Ninfosse.
13
■V.
C'.v.
( 178)
Au sentier de Wihogne.
Fond du bois.
Poyoux fossé.
Barbakenne.
Bois Robert.
Fond des Marnières.
Le Doyard.
Grimaffond.
Âl Nistrée.
Wihogne.
Dessus la ville.
\~i-
OTHÉE.
Lieux-diti anciens 1350.
In 1. d. en Boe.
In 1. d. a Riwal de Naweroule.
In 1. d. Engihaie.
In 1. d. en Damevauz.
In 1. d. en BoUeus.
In 1. d. en Hamelvauz.
In 1. d. en Hagour.
In 1. d. a Bierleur Tyge.
Stock de Hesbaye, fol. 4â t«.
LieuX'diu anciens 1260.
Aile franchoise voie.
A Gondreinfosse.
Sor Asselinfosse.
A Rokedale, à Rokendar.
Al Buisson.
En Walespial.
A Lange Naae.
Sor le Riwal.
Le bois d*Ore.
Sor le tumbe des poures.
Derière Taitre.
A le Molînvoie.
Le cortilh Oborne.
Le cortilh Baduin.
En Fecereus.
En Enghinhaie.
As Chaineis.
En Bere.
En Wenrech.
En Wiloumont.
Archivée de Liège, Livre des Pauvret-enMe, fol. 6^
Lieux-diu modernes.
A la savate.
Sart.
Hameleveau.
Aux chavées.
A la voie de Huy.
A la voie de Tongres.
■r^pif:
( 179 )
Campagne du bois de Hamal.
A l^vQyedu flot.
A la trinebe.
Tiermal.
A la voye de loige.
Aux petites marlières.
Roua.
Tapaine.
Dameveau.
A la tombe.
Fond de la chapelle.
A la vovede Russon.
Fromont.
Au chemin d*Heu.
Dessus les prés.
Bolaine.
Plontin
A la voye d'Awans.
Pasai des botresses.
Derrière chez Lenoir.
Fraineux.
Fechereux.
A la voie de Liège.
Derrière le château.
Baye.
A la voye de Juprelle.
Derrière le corlil Leduc
Au sentier de Wihogne.
«*
XHENDREMAEL.
Lieux-dits anciens 13.^
Skendremale.
In loco dicto elle commune.
Via del Lupieire.
Via dicta des Molins.
Rivnis des Marlirs.
In 1. d. en Stepeaz.
Via del Lupirie.
In 1. d. en fons de Hma per
médium vie dicte Haseliche
voie.
Sor le tyege de Malaise.
Auz Chabottes.
In 1. d. az Anettez.
In 1. d. ad Putéum leprosorum.
In 1. d. a Comarche.
Super viam Tombarum dictam
de Warouz.
Allé ruwal Pawelhon.
In l. d. en Florey.
In 1 d. al Larnesse.
Al Forchie voie.
Subtuà le tiege de Florey deor-
sum Gertrudfosse.
Versus Jericam
Subtus Castelhon.
In 1. d. deorsum les Marlirs.
In 1. d el Larrezelhois a Buske.
A Labebaie inter le Feceroise et
curtem Leonardi de Geyre.
En Bertenoire
In 1. d. al Luprie.
Curtem dictam de Belfroit.
Curtem des Cherires.
En Bées.
Super le Vise Voie.
Aux Mallerottes.
Aux Mar lottes.
Propter Roieteal Busson.
Semita de Naweroule.
EnLivelDire.
Terram elemosine Tirburse.
En Stepeaz subtus le Viez Voie.
'.V..
t
( 180)
A Pieroul.
In orto Boreit.
Terra dicta des Rossettes.
En Auluche.
In 1. d. a Bruke a Florey.
Ad abietes de Uney.
En liw condist devant le porte de
Malaise.
In I. d. Cornuchamp.
Archivée de Liège, Stock de Hetbaye, fol.|44.
Lieux-diu modernes.
Dessous le fossé.
Chession.
Gertnide fosse.
Thierde Paive
Aux arbres florefs.
Fond de Malaxhe.
Cortil Lahaut.
Au vert fossé.
Campagne de Malaxhe.
Derrière les tours.
Preleux.
Xhendremael.
Viernay.
Derrière le trou.
Fond de Malaxhe.
Doya
Preay.
Roua des mari.
Sur le mont
Stepai.
Commune.
Derrière TËglise.
Bourdon.
A la voye de Liège.
Bonbette.
Nolisse.
Malaxhe.
Es Rexhe.
GRISNËE.
En sart
La champenotte.
Houmont.
Vers Renexhe.
La grande pièce.
Charlevaux.
Morte bonne femme.
La petite campagne.
Derrière les haies.
Au long fossé.
La mory.
Voie d'Herstappe.
La tombe.
Wairexhe.
Voie des frères.
(181 )
tV^
ODBUR.
La hayette.
Voie de Crisnée.
Charles voie.
La rona.
Le Thiehout.
Le trou du renard.
Au chemin de Herstappe.
Derrière les enclos.
Au chemin du buisson.
Fond de Kemexhe.
Fond d'Herstappe.
Thys le village.
Grosse pierre.
En slette.
Rona Saint-Pierre.
Fond de Nomerenge.
Maison Nomerenge.
Au toit.
Le hovet.
Le brou, hameau.
Dessus les mamières.
La tombelle.
Dessus la voie de Geer.
Dessus Nabinthe.
Le bocal.
La chevenotte.
Derrière Streel.
Derrière Thys.
Les hommes.
La champenotte.
Thier d'Oreye.
Le Brabant.
Fosse de Thvs.
Derrière Mal Meto.
Au bouhet.
Fond de Fize.
OREYB.
Lieux-ditt anciens 4360.
En Tieulemont.
Sor le paseal de This.
En Palimont.
A Rodeberxhe.
En Parfunte vas.
Al Chauchie.
Archive* de Liège, Livre de* Pauvret-en-lle, fol. 17 \«.
(182)
Lieux- diu modernes.
Thier de Horpmael
Dessus Paradis.
Paradis.
Fond de Heurne.
Bois de Heurne.
Palimont.
Les forteresses.
Au sentier de Fiemal.
Fond Mélotte.
Houbette.
Au chemin de Horpmael.
Bois Binblet.
La croix de pierre.
Voie du irou de Looz.
Bonneville.
Au sentier des meuniers.
Cornu bonnier.
A la chaussée.
Derrière la cour.
Petite campagne.
Chapelle Saint-Éloy.
Oreye.
Au chemin des morts.
Homont.
Au chemin de Liège.
Thier de Thvs.
La conetrie.
Au pavé.
Au chemin de Lens.
Braibant.
HORPMAEL.
Lieua-diU anciens 433i.
Apud Horpale Neder den brede
wech.
Juxta Hortombe.
Ople brede VVeht.
Terra Sprolant.
En de breide Weht.
En Mvdenel.
Opte Hexkestrate.
Opte Hexkestroite in exitu ville
versus kaudebergh.
En Bovenhove.
Supra viam Tongrensem Ande-
harnetom.
Op Uemskule
Op Hexbruke.
Ople Houstrouie.
Pamislant juxta Demere wecbe.
In loco ubi dicitur Actertulet.
Bidennothe wech.
Supra Algenbos.
Actertule opte stroite.
En Geckemer.
A Tumekim.
Opte Mesheloine.
Opte Houstroule.
In 1. ubi dicitur Ojire debruc.
Op desse Ternesculle wert.
Bovenhowe supra flirstroite. ,
Juxta Zetscoven et juxta Hennus
cule.
\
(483)
Supra Herrestroite.
Supra Midelherstroite.
Supra Godencolche.
Wordemistroite op Menaf;hte.
In 1. q. d. en Colemine videlicet
opte Hercstroile
Juxta le Belefroit over de Bruke.
Opte Stroite versus patibulum.
Supra paludem Sassem bruke.
Archives de Liège, Cartulaire de Saint- Martin,
BERGILERS.
Campagne de Hers.
Fond Saint- Pierre.
Warlage.
Bothebiet.
Les Brouckes.
Dans les quelles.
Fond du chesne.
Ruelle Matly.
Derrière Mal pas.
La mes à Pousset.
Grand Loo.
Haut chemin.
Croix Fosset.
Parfendvaux.
Au chemin del manette.
Thier du fond du chesne.
A la croisette.
Campagne du demi -champ.
A la horvée du Pousset.
Au chemin de Waremme.
Bergilez.
Sous la motte.
A la basse voie.
A la verte voie.
Fond d' jeune.
Aux tapaines.
A la voie des meuniers.
Campagne de Pousset.
Thier del Hepletle.
Au chemin de Hodeige à Lantre-
mange.
Roua del heplette.
Heplette.
Au chemin de Pousset.
Sur le puits.
Gros Thier.
Derrière le Roua-
A la croisette.
LANTREMANGE.
Campagne au delà du Geer.
La briqueterie.
Derrière le pré aux arbres.
Les prés dessous.
Haute Vove.
Grand Loo.
Au chemin de Hodeige.
A la chaussée.
Fonds Houbiet.
Au sentier du pont Nalpas
Parfondvaux.
Les Brouck.
! >
■te .
L'n./
(184)
Thier de Uartange.
Au chemin de Bléret à Oleye.
Au chemin de Waremme.
Au chemin d*01eye à Bleret.
Pré Rignel.
A la chaussée des Romains.
Au chemin de Waremme.
Au chemin des quatres arbeaux.
Aux saules Vanesse.
Haut Moustier.
Vinave.
Au chemin d'Oleye à Pousset.
Fond de Bléret.
Derrière les haies de Bléret.
Au sentier de Bléret.
Au long Réna.
Dessus le chemin de Pousset.
Au chemin du Plopai.
Au chemin des meuniers de War
liche.
Aux quatre Arbeaux.
OLEYE.
Lieux-dits anciens 1348.
Le tome d*01ey.
Liw condist en Lukedelle.
Az terres del pais Dieu.
Liw condist en fons de Heires
en Indekedelle.
Liw condist en Jonkehev.
Liw condist elle heyde.
Àrchivet de Liège, Cathédrale de Saint -Lambert, Stock de Heêbayr.
1^60. ABricochi 1960. Deleis Muzin.
Deleis Jonkeheu. Desous le voie en la vallée.
Sor le bruc en contre Ha- Devant le pople.
taingh. Devant Taitre.
Livre des Pauvres-en-He, foL 40 y.
Lieux-ditt modernes.
PeUte Busendelle.
Grande Busendelle.
Midelpoulle.
Campagne dessous la tombe.
Au sentier des pauvres.
Campagne du cerisier.
Les Horais
Rusée.
Keterman.
Corne de la vache.
(18K)
Yietf^e Marie de Bottin.
Hekenne.
Alraipe.
Au chemin d'Asselbrouck.
Cornu bonnier.
Au sentier du Sacrement.
Bois Mignolet.
Havée des Meuniers.
Maison fontaine*
A la chapelle. '
Petite campagne.
Buisson Messire Antoine.
Au chemin du moulin.
A Hartange.
Thier de Waremme.
Au chemin du Bleret.
Haut Mortier.
Paix-Dieu.
Pré Bordenae.
Hoog straet.
Klein straet.
BBTTINGOURT.
Lieux-dits anciens VW.
Versus le brouck*
In 1. d. en grôn.
In 1. d. super Millehof.
In 1. d. de m5de de Millehof.
Super viam de Groteborne.
Versus Heurre.
Super Spai*scoik.
Super Herwech qua itur de Betin-
court versus Rokelenges.
Prope Heurne.
Juxta rivum dictum de Lûtïhuse.
Lteux^iu moderaes.
A la chaussée de Nivelle.
Derrière Mouhin.
Au chemin* de Saint-Trond.
A Saint-Antoine.
Au chemin de Gover.
A la barrière.
Campagnette.
Le Brouck.
Prés de Gorswarem.
Campagne de Gorswarem.
Campagne d*Elmay.
A Sainte-Anne.
Puistock.
Le bois de Home.
Muysenberg.
-WAREUUE.
I.iiai-it,u incienii 1318.
In l.d derire Ixinchan desouz le Per médium le riwal.
dian.
Adruwellam de Longocampo.
In loco dirto a poplea super calci-
pelram.
in l.d sorlechavioue.
Ad patïlulum de Waremie.
Juxta le saison.
Hesf^at.
In 1. d. decha le muyl sor letier.
Foraraen dictum del oupil.
In 1. d. a eoron del contone
chaveye.
In I. d. a Chayeneal.
» de Ltégt, Cathédrale Saint -Liimberl, Slock
1388. La ehavee condist de Mollien 1436. En le charapagnot.
Levesque, qui val liers le 1440. En 1. d. Bouffonvauls vere
Penliche Tombe. les deux lombes.
En Amsialle. 1443 L. d. Pépin fontaine.
i;t98. En Cowesialle, 1473. Ruelle dite Hessegaye.
1399. Au'Ver Fosseil. 1476. Au-dessus de Herricke,
141S. En le Crompe Straye. 1486. La haute Vecht.
1434. Devant le Hammede. 1539. Biers délie Greveche.
Canutalre de 5a Au- Paul.
LUuj-diu du Slll* siècle.
Kn Cuwe Slal.
A pasial deBlarey decha le kaucie.
A Chaîneal.
A le voie de Levé delà le chacie.
Deles les Porches.
Par derrière Lonf^champ.
En Buissonvalz.
Sor le riviial de Bovegnis stir.
A Chaineal.
Al Fosset.
En la voie des Poplias.
A Uoge Siège.
Sor le voie de Liège deles le
Mortier.
Sor le ticfîe de Ferme.
A Haut Riu.
Ileleis le marchiet des bcsies.
Vra-eii-IU, aux Àrehii'et d( Uége.
(187 )
BERLOZ.
Campagne du bois.
Willlnne.
Campagnette.
Les WÛates.
Campagne de Willinne.
Campagne del Tondalle.
La Wérick.
Campagne des prés.
Campagne da moulin.
Pond du moulin. ^
Au moulin.
Derrière Froidebise.
Bois de Berloz.*
Grande Bebelle.
Petite Bebelle.
Les prés.
Campagne des prés.
Prés du château.
Sentier de Livermesse.
TROGNÉE.
Lieux-diU anciens 13412.
 boke de bois sour le voie de
molin à ven.
Terres délie buscalhe.
Terres del aulteit Savari.
Dechà le preit en le cbampenette
en lieu condistsourlechavéie.
Terre Pirotte.
Terre le femme grosse Cervoise.
Sour le mon devers Blehen.
Terres Goddissaul.
Terre Jacquemen de Hanut.
Archives de Liège, Stock rouge de Saint'Lambert.
Plusieurs actes de 1342 et 1343, de Téchevinage de Trognée, sont
écrits en français.
18^. In 1. d. a boke de bois.
In 1. d. el Cbampenette.
Super curtem Boclie.
Super curtem noyé.
13{$0. Juxta curtem Bogelet.
In Hanovaulz.
Super curtem Stereler.
Arehiuet de Liège, Cathédrale Saint' Lambert, Stock de Hesbaye.
iHM. Forches.
Latrit Notre-Dame Major.
A senlier de Aine.
Deseur le pre Fassin.
A latrit Notre-Dame Hinor.
Vauli Notre-Dame.
A latrit saint Trudo et e<
iSSO. En la cambinotte.
88 )
1370. Champnotte.
En la champaigne de Broulst-
1SS3. Chemin des »
A Wamee spinne.
1577. Champaigne de Brouek.
Al fonteyne.
tCie- 1579. Deseur le preis PoUier.
Deseur le tierre de Vingne.
ArchlBef lit Liigt, Regitre dn rttitfr de la CouT féodale, 870».
I.a Haladrie.
Campagne de Di-ouk.
Albâbe.
Al trixhe.
Les prés de Saini-Trond.
La petite c h ampignotte.
I^a grande champignotle.
Au chemin de Saint-Trond.
Fond de Vin.
Au fort.
Thier de Vin.
Thîer de Spimë.
Spimâ.
Au Rouwa.
Campagne du moulin.
Fond du moulin.
La Brouhirre.
Hez MavÂ.
Buisson des fourches.
Au sentier de Fresin.
Dessus le puits Polty.
Bouck des bois.
Al Couteur.
Vileraux.
>i:isa.
Pucliey,
In 1. d. a Hotiege desuper pra-
tum de Riciielees.
In I. d. sor le Hotiege.
Supra viam dictara le Tic^ que
ducil de Puchev versus Ber-
Supra locum dîctum Staycfae.
In I. d. a Wameit espine.
Cathédrale dt Uigt. Stock de Brabata.fzA. 13
(189)
PELLAINES.
LieuX'dita anciens 13S9.
Pellenis.
In cultura dicta Tercabellexuen.
Cultara dicta Ancohe.
Cultura dicta Helelonne.
Prope plateam de Pepelende.
Prata dicta vulgariter Papebe-
rode.
Cultura dicta Ten Stene.
Inter Maresch et Pellenis.
Une note d'une autre main, rédigée en français, mentionne 6 verges
gesantes en Archo et i verges al Savenire, en lieu que on dist al stiene.
En lieu que on dist aile trois AHortir.
voie. Â Emoulfosse.
Cathédrale de Liège, Stock de Brabant, fol. 13 v» et 44.
Lieux-dit» modernes.
Petite campagne.
Chasserez.
Bois Madame.
Les grands prés.
1^8 ahinières..
Au delà de l'eau.
Saint-Pierre Champ.
Campagne des bois.
Les communes.
Bois Lahaut.
Maret.
Les pendées.
PBTIT-HALLBT.
185. Petit Halley.
A Molin al fosse.
Al Spinet de Wansiens.
En liw quon dist a long Doyar.
En liw quon dist a trois
boniers.
1373. Ad 1. d. al Perire.
In 1. d. a Potenir.
Ad viam de Ardenges.
In 1. d. al Bruwir.
A Staminea.
Deseur le fontaine S^-Martin.
(IflO)
1.173. A Tiene.
Vers Wansineal.
A Corneseal.
Voie d'Ardenche ii Hulpeauz.
A Poienir.
Deseur le Stordeur.
Deseur le corli Hurlereehe.
A Hulpea.
A Buxheteal.
, Calkédrale ttt Llige, Sfoci de Brabam, UA.
1313. Deseur le preil Ottelet.
Deseur Lopioul.
A Hediselle.
A Champ de Saint-Marlin.
Ed Florenge.
Al Perire.
Al Croiseite
Al Porte.
135. En liw quoi) dist deseur le 1363. SuperstratamdeHoneray.
1 à Weisdre a
de Bêche.
Vers Hierlemont.
Sor le voie de Florchewike.
Le voie des Huiles.
A paseaul de Florchewik.
En liw quondist en Wilres.
A fosseil de Laspoc.
1363. PropeSone.
Prope Pellebercb.
Super Coelwech.
Versus Floerswic.
In I. d. Heerwech.
CaihédraU de Llige, Stock
I. d. Wilre.
1. d. Vanacker.
Cullura de Hersbercb.
I. d. Coelwech.
n 1. d. Roest.
n 1. d. Pellewech.
1. d. Hère.
I. d. Aspoc.
]. d. Terraeren.
I. d. Windewech.
In I. d. Hoercel.
e Brabant, M. VS-Si.
CRAS-AVBRNAS.
LIeux-dili ineiens.
Evernais le Cras.
ABauwingnyes.
En lieu dit â le martelle.
Courtil gissant a Soûle irle.
A Henri fontaine.
Archtvet de la Coar det Complet. BniiGlla, H, 1U.
(iw )
EVERNAS LE CraY, 1389.
In 1. d sor le warde de Steppe. In 1. d. el champaingne de Bux-
In 1. d Marienvaiz.
Inl. d. en Buxheteal.
In 1. d. el vauz de Montegne.
A supehori Toihbe de Montegne.
In 1. d. sor le chavee de! Martelle
de Truwegnee.
Versus le Boskailhe.
heteal.
In 1. d. sor le tiège del Haladrie
Magon.
Derire le eortis Henri de Racour
sor le chérir de son preit.
In l. d. sor le sentier des ones.
Cathédrale de Liège, Stock de Brabant, fol. tS&
Lieux-dits modernes
Campagne de Stieppe.
Fond de Cerisiers.
Fond Marivâ.
Cras-Âvernas.
Le Paradis.
Au haut chemin.
La grande terre.
Au chemin de Hougaerde.
Fond de Happrène.
Fond des vignobles.
Les prés de Saint-Jean.
Fond Henri Fontaine.
Au Broux.
Campagne de Henri fontaine.
La Haladrie.
Et Trooz.
Au rivage.
Fond de Montenaeken.
Fond de la bosquée.
Derrière Olondire.
Derrière chez Fala.
Croix Saint-Herman.
La champignotte.
La Marsalle.
Hez Havâ.
Dame Ponse.
Derrière la Bosquée.
AVERN AS-LE-B AUDUIN .
Lieux-diu anciens.
Evernais le Baudewin.
A Baawengnees.
En lieu dit en molhain.
Au grand tilhoulz de Biettrees.
A rckioe* de la Cour de* Compte*, Bruxelles, 44-744.
1^•* • - ■ »T^ •
/'',
Lr-.
(192)
• • •
Lieux-dits modernes.
Prés Henroul.
Campagne de Molhen.
1 '■
•
Pré du bailiy.
Froide bise
Aux pirettes.
Trixhe Héterna.
Les werichets.
Au bourdial. ^
Au Jacquet.
Au dorlain.
Prédicateur.
Au bois Sonval.
1 -,
Prés aux sangsues.
Au long tiège.
1
Au tombeur.
Aux Zabrées.
r^;
Aux Gallossy.
Au-dessus des Zabrées.
Au chemin de Houtain.
A la paillasse.
X
Fond de Mortier.
Au chemin de Lincent.
1 ,
■
Derrière la tombe.
Fond des sarts.
Le Wingea.
Au poteau.
k
Avernas-le-Baudouin.
Au bois Adlot.
.
Le sentier.
Au chemin d'Orp-le-Grand
Au chemin de Huy.
Au tombeur.
'.■ •
Fond des harengs.
A la tombe.
;
Au long renâ.
Fond de Houtain.
Au chemin d*Orp-le-Grand.
Au-dessus du fossé.
A la croix Lacave.
A la justice de la truie.
Trou poileux.
Au coquineux.
Au chemin de Hannut.
Fond del way.
Au sentier de Crehen.
Al billoque.
é
Au chemin de Thisnes.
Au chemin de Halvâ.
Au chemin de Tirlemont.
V7ALSBETZ.
Aen den groenengracht.
Galgenberg.
Waesmontsche straet.
Boven het hemelrijk.
Hemelrj'k.
Boven den modhof.
Aen den bron.
Walsbetz.
Onder den kanijnengracht.
Boven den kanijnengracht.
Boven journée.
Aen het bosch.
Boven den droegenhof.
Aen den weg van Sint-Truyden.
Hasen weg.
Aen den weg van Wezeren.
Jeancour.
Hoolevck.
Hevde.
Aen deTom.
(193)
Aen den voetweg van de tom
naer den dal.
Aen den weg van Attenhoven.
Aen den begijnen bron.
^WEZERBN,
A Jeancourt.
Nanabosch.
Wezeren.
Kleynen Hamberg.
Groolen Hamberg.
Délie.
Campagne de Nille.
Campagne de la Tombe.
ROSOUX.
Dessus Mondbrouck.
Fond de Mondbrouck.
Fond de la platte tombe.
A la chaussée de Nivelle. ^
Schaogt.
Stengberg.
Voessegruche.
Au chemin de Saint-Trond.
Gementem.
Kensteresk.
Nauwer.
Grand Enclos.
Dessus Nailpont.
Nailpont.
Waterbampd.
Midveld.
Ruisseau nommé beek.
Derrière le bois.
Le Rolte.
Crenwick.
Fond de Villeroux.
Campagne de Crenwick.
Herdomme.
Au vert chemin.
Haubelga.
Fond Ticloe.
Croix Pierre Deprez.
Au buisson de la Macrelle.
Au sentier de Berloz.
La Bebclle.
Dessus les blancs arbres.
Aux blancs arbres.
Au saoux.
Brouxlelle.
TVAMONT.
Petite campagne.
A Colestraet.
Dessus les broucks.
Uekel Brouck.
Himeleck.
Tome XLVIII.
Campagne de Walsbetz.
Dessus la Fontaine.
Campagne de Landen.
Campagne de Sainte-Gertrudc.
Fleussu.
13
(194)
Prés amers.
Wilder.
Craenberg.
Campagne de la tombe.
Au chemin d*Overwinden
Au chemin de Racour.
RAGOURT.
l.ieuj-diiJt anciens -ISt^-O.
Inl. d. Kirwire.
Terram dictam Coelminne.
L. d.vulgariter Coelminne.
Terra vocata Striclant.
In i. d. Coûter de Merout.
In 1. d. Naecsscenbosgh.
En liw quon dist a Bardeghal.
Cathédrale de Liège, Stock de Brabani, fol. bl.
In de Mère.
L. d. Papebant.
L. d. Hevde.
Cathédrale de Liège, Stock de Brabant, fol. 84.
Commencement du \V*' siècle.
Op tcn Nusenbosch.
Tusschen Papenbeemt en Mers-
berg.
Opten Ketel.
Te MuUoe.
Bider stad die mon noenit Bru-
lotten.
Opte Heylebornstracle.
By Broenvelde.
Ter Meren.
Onder der Brulochl.
Boschpedcken.
In den galgewech.
Opte Campdelle
Den borne die mcn noemt Belen-
denborne.
Ter Roest.
Archives du Royaume, Chambre des Comptes, Bruxelles, -14, 758.
Lieux- dus de 4677.
Op die vosterye.
Omirent den Lysmeelschen wech.
By de d'Agiensche straele by 't
papelboomken.
In den eau 1er te Lysmeel.
Achter d'herch van Raelshoven
geheelen wyngaerls hoffken.
Bv den Waesmont steen.
«^
( 493 )
In den cauter (e Hevlissen.
Op die Schalche straet.
By den Laeren poel.
Te Thiens weert.
Op die Hoelstraete.
Int Pellen velt.
Op die Moine.
Int I^aeren gat.
Op die Bollestrael.
Rinstomme weert.
Cruvsboom.
Collégiale de Saim^Jean^ Cens de Hacourt, aux Archive* de Liège
Merrebrandi.
Cleyne Sype.
Le registre contient d'une main moderne (fin du XVIII« siècle), une
suite d'actes en français venant immédiatement après les flamands.
lAeux~dii.% modernes.
Petite campagne.
A la voie de Landen.
Vosturée.
A la voie d'Overwinden.
Au sentier Bénédical.
A la ruelle Béiiédicale.
Au chemin de Laer.
Grosse h ave.
Au chemin d'Heylissem.
Sur les sarts.
A la voie de Unsmeau.
Campagne de Pellaines.
Bracade.
Aux trois bonniers des larrons.
A la voie Blanc Jean.
Au sentier de la Tombe.
Longue pierre.
Heypcdeken.
Deîle
Au chemin de Hannut.
Thier Fleussu.
Au chemin de Pellaines.
Ronsoi.
A la Ladrée.
Au chemin des Hougardiers.
Natsenboost.
Au chemin de Linoent.
HOUTAIN-LÉVÊQUE.
Document de 1548 en flamand, qui appelle le village WaU'Houteni et
Houthem episcopL
Strate van Sielhevcns.
Die Holcstraete.
Coelstraete.
In de scavev te Lavtre.
Boven en vaelt labav.
Die Scavev van Lavtre.
In pierreus.
Omirent Heyngeboyséc.
(196)
In de grole couler.
In Sabumbein.
Omirent dal goet bonner.
Omirent Fondel|)ort.
In cottisia de Brouck.
Il existe de ce document une traduction française postérieure, faite
à Liège, par J.-H. Bidoul, notaire et translateur assermenté (XVIIl^ siècle).
La voici :
Chemin de Sielhevens.
Chemin des charbons alias Hole-
straete.
Chemin des charbons
Au lieu dit : in de scavey te Laytre .
Au dessus du lieu dit Vaelt Labay.
Au lieu dit a la scavey de Laytre.
Kn liou dit en pierreus.
Aux environs du 1. d. Heynge-
boysée.
En lieu dit in de grote coûter.
£n lieu dit Sabumbein.
Lieu dit Goet bonner.
Lieu dit Fendelpœrt.
Lieu dit Cottisia de Broeck.
Aiitre document flamand du XVIII« siècle :
Int Cortihiart Broie.
Int Cortihialbroic.
Int Corthiartbroic
Achter den hof van Groese.
Aen Fael Bombom.
Aen de foss du mûerte.
Op den wech van Walho dye te
Happhrijns hors wert ghiet.
IW Hatthinboche.
Aen dye Tige.
Int goet bonner.
Op te schavey du leitre.
In die scavev van leitre.
In de piroye.
In de Faen Gobba.
In dye cauter van Lysen.
Op dye Coelbaen.
Op de tsevey del trayn.
Te Brolette.
Achter drileuvo.
In de faen del port.
1713, en flamand.
By Lapen bemd.
Walhoven.
Achter Drillav.
Op die Colestraet.
Op den gracht aen die popelaeren.
In de chaveye de laistre.
Au bon boni.
Die cachie.
Die Slip straet.
1744, en flamand.
Op die blaek by Grasenhof.
Achter DriUaye.
( 197 )
Ueux-diti modeiiies.
Walho, hameau de Uoutain.
Chemin nommé Colestraet, de
Bertrée à Wamont.
Chemin de Jeancour
Campagne de Stelhain.
Au fond de Salmon.
Au chemin de Moutardier.
Aux peupliers.
Aux trois fossés.
Bourlotte.
Varlabais.
Delleke.
Uelle Gracht.
Au Colestrael.
Aux prés amers.
Hache Bouche.
Au laid bonnv.
Au tiège.
Happerbosch.
Lammendoen.
Sur Steps.
A Val la Porte.
Aux trois prés.
Au chemin de Walho.
Sabemden.
Au sentier de Hannut.
Walho.
Blaque.
Cortyseau de Brouck.
Hombrouck.
Haiket.
In Himmerech.
Campagne de derrière Teau.
Derrière les jardins.
A Jeancour.
Campagne au cliemin d\nne.
ATTSNHOVEN.
LieuT-diit aucieiis \'.\^.
Ottoncourt.
Super viam de Papelstrate.
In valle de Camerich.
Super viam dictam Colonstraite.
In 1. d. in Collo.
In 1. d. ad parvam Crucem.
Inl. d.Bouckelo.
In 1. d. ad fossam Caudebier.
In 1. d. Trit in Collo.
In 1. d. al blanke Fontaine prope
viam de Attenhoven ad Hutem.
In 1. d. a Casteal super viam de
Molinum dictum Oppenbeeke.
In 1. d. Bocoloe, Bocoeloe, Boe-
coloe.
In 1. d. Steenberch.
In 1. d. Sancwech.
In 1. d. Heyde.
In I. d. Zyp.
Collostrate.
Prope actorein.
Fossa Viridis •
In albis fontibus.
Rumsdorpe.
Cathédrale de Liège, Stock de Brabant, fol. 78-81 .
{ 198)
Prope Spitdoren.
Langheregghe.
L. d.Voshoel, Yoshol.
L. d. Heyd^racht.
L. d. Laurecke, Lancreke, Lan-
gheregghe Lancericke.
L. d. Graveloe.
Proi)e Houcwech.
L. d. Castel.
Papeloe.
Cultura der Heyden.
Prope terram Capeirïe.
Collostrate.
Super Wilborne.
Cathédrale de Liège, Stock de Brabant, fol. 98-itl.
LINGBNT.
Lieux-dits anciens iHfiO.
Lysheem.
In cultura de Mersberch.
In 1. d. ten Hechclkene.
Prope Papebamt.
Stratam dictam Heerstrate.
L. d. Pelleberch.
Cultura de Honerav, Honerhev,
Versus Henernasch.
L. d. Pellewech.
Cathédrale de Liège, Stock de Brabant, fol. 8i v« et Si.
Lieux-dits modernes.
Au chemin des Hougardy.
Derrière les prés Saint- Lambert.
Au chemin de Tirlemonl.
Au chemin de Racour.
Au Pyr.
Au sentier de Landen.
Au sentier de Waesmont.
La bruyère.
Au chemin de Fleussy.
La couture.
Fond des prés.
Près de la ville.
La havée des fosses.
.'Vu chemin des fosses.
Au chemin de Hannut.
A la hache.
Fond des Gottes.
Chemin des Gottes.
Au pré des Gottes.
Aux Pirées.
Al mez.
Fond des sauces.
Au chemin d*Avernas.
Au chemin de Liège.
Al soc.
Dessus les prés Fleussy.
Dessus le fond des sauces.
Aux cailloux.
A la pièce de bière.
Dessus le fossé des sauces.
.4u bois des sauces.
Le saumon.
( 199 )
A la chaudière.
A l*arbre de Pellaines.
Fosse au mortier.
Campagne de Pellaines.
Au chemin du bois.
Au bois de Pellaines.
Les tournants.
Heid des trannes.
Dessus les deux eaux.
Petit Werichet.
A la Xhavée du bailly.
Campagne de Nazareth.
Le grand Werichet.
Au chemin de Tirlemont.
Tigneuse Fontaine.
La campagnette.
A la ruelle des prêtres.
Aux tournants.
Au chemin de Marct.
Au chemin d'Orp le Grand.
A la fausse voie.
Au chemin des Hougardy.
FondBauduin.
A Tarbre Saint- Pierre.
Au chemin de l'arbre.
Au Florenge.
Au chemir» du Petit Hallel.
Au gros borne.
Au chemin de Hannut.
La havée Jacques.
A la vigne.
Camotte.
Au ruisseau de Broux.
Au chemin de Mal pas.
Aux Pirées.
Au bois Riga.
Au bois de Broux.
Les havées.
GREHEN
Lieux-dits anciens i'SMl
Kii lieu que on dist en le meis.
£. 1. q. 0. d. en Bihoraont.
Kii fons de Warnoval.
Sour le Maladrie Clawet.
Aile petite Meis.
Sour le voie de Mefife.
A Plabut.
En le Champinot desous le mons
de Marie.
Aile Bruire.
Sour le comble de Champinot.
A Chapeit Chaîne.
En Marliet Chans.
Archives de Liège, Stock rouge de la Cathédrale, fol. â8 v*.
Lieux-dits anciens iZl%
En lieu condist à Mont de Marie. Aie Tombe.
Séminaire de Liège, Cartulaire de S lint- Laurent, i î, fol lit v».
J * »
"1
PROVINCE DE BRABANT ^
NBTHEN.
Lieux ditt anciens 1464.
Nethennes.
Sour le rieu du mollin de Werde.
Vier Pomeroit.
Preis appeleis délie Spinet.
Sour Morbaise.
Preit délie Motte.
Bos appeleis le Chausart.
Bos de Merdaus, bos de Merdaul,
bos de Hardaul.
Bos de Savenial.
Roux Sainte Aghisse.
A Ghaisnial.
Tombe délie Malaise.
A Murghepreit.
En champ de ChierserouUo.
A Willeir vaulle, à Wille Vaulle.
En Caverilhe.
Deseur le broulotthe.
Deseur Littreinge, Lyetrainge.
Deseur Rousselinvaulle.
Desoubs le Herbe, le herve.
A Wyamonl.
Derrière le Hayze de Saveneal.
Vers le Fecheroit.
En Martinvaulle.
Bos appellées Scoffart
Bos Vitaille.
Le Bruwire.
Bos de Froymont
Le noeve Vivier.
Le vallée de Mespelleroul.
Deseur les Sauchelles, Saucelles.
Al Salandre.
Al Uerendelle
Derrière Faitre.
Desoubs le vingne qui fu Maroie
Renwart.
Deseur le Fontenell.
Sur les strois Braix.
Sour le voie de Grant Royal.
Sour le prisentejde Petit Royal.
Le bonnier délie Court.
Le vingne qui fut Watellet Morial.
Le piessente délie Mère.
* Les noms des lieux-diti de cette proTioce soot rassemblés dans l'ouTrag* de
MM. Ta^liik et WAirrias, Le< CommufUê Bêtgu, Je me borne à reprodaire io un
document ancien qui a échappé aux auteurs, et à ajouter lee noms de Sainica, cette
Icealité ne figurant pas encore dans leur recueil.
( 201 )
Le cromb bonier.
Le vaulle délie Braille.
Le bonier Byerhal.
Le ventaille de Mort Rieu.
A Flayen Mortier.
Al Heppe.
Le terre des armes.
A Sahutyal.
Le terre des povres de Netlen.
En CapenvauUe.
Deseur Affroevaul.
Daghbiermont, Daghebiermont.
Collégiale Saint- Jean-en-lle, Regittre aux cens et chapom.
SAINTES.
Le Humbier.
Le bonnier Ferloppeau.
Le bonnier Franquart.
Le chemin de L*Espinette.
La censé du Harteu.
Le Brûlai n.
Sur Lierquedelle.
Censé de le Couturelle.
Le petit Humbier.
Champ de Maubras.
Champ des Monneaux.
Herbeeq.
Croisipied.
Au Joncquoir.
Au trieu de Frove.
1^ champ del planquetle.
La censé de Quenestinne.
I^ champ de la Large voie.
La longue Saul.
Le Rieu Delquebonde.
Champ de la Bmlotte.
Rue allant aux Warissaix.
Bois de Thiembecq.
Bois d'Estehou.
Le champ du Roussau.
Couture de Gironval.
Le champ de Burgeslray.
Chemin de Ramelot.
La Laubecq.
Champ d'Outre le Welz.
Champ du Rouchau nommé la
Platte Pierre.
Champ de la Fosse Wanquette.
Champ deBreston.
Censé de Quenestime.
Archives de Mon», Cartulaire chaêsereau de Saintes, 4747-1748.
PROVINCE DE HAINAUT.
BRAINE-LB-GOMTB «
1516. Les prés de Robermont. 1557-58. Prêt des Feilignies.
Le prêt de le Haisette. Prêt des haultes keuwes de
Le prêt des Bauduins Viviers. JettefoL
Le prêt de Cousebecqtte, Prêt dele Caiisebecq,
Prêt vivier et place de Jeltefol. Prêt appelle le Denise.
Prêt de la Retraicte*
Archives de Mons, Comptes de 1487 à 1488, et années suivante*.
1418. A Gerart Fontenelle.
Le trieul des loges.
En Werin aiisnoit.
Lieu condist entre deux prés.
Au tilluel Cayfas.
Au bruisle.
Derière les Sourdenesses.
Prestremont.
1418. Le faul a Prestremont.
Piresiaul.
Le keuwe dou graiu vivier.
Le courtil del Ausnoit.
Le croix Huart.
Le prêt des îionnains.
Le bos de Scotain.
Archives de .Vons, Cariulaire de Sainte- Wtuidru, 1448.
1 Depuis que ce travail est coiu|)Osé a paru l'excelleDl Glossaire loponymique de la
vilU de Braine-le Comte, par MM. les abbés Ocxardiii et Ckoqvkt. Braioe-le^Gooite,
1893, un vol. io-8*, de 143 pages. Les noms que j'ai soulignés ci -dessus y manqueBl,
sauf celui de Causebecq qui y figure une fois, sans date, avec In forme CrusÊbteq.
( â03 )
BRAINE-LE-GHATEAU .
Le maison de Uurtebise.
I^s terres Pestiau.
Le vivier de Bassebeke.
Archives de Monx, Cartulatre de Sainte- Waudru, 1418.
FLOBEGQ
Lieux-dits anciens lâ76.
Fiorbiert, Florbiercli.
Baneginpont.
Bos de Portebech.
Augomont.
Haiercourt.
Boudrengbien.
Bonetcarap.
Le bos de le Roke.
Deseur Homeliwes.
Homeliwes*
As masures de le Roke.
Outre le bruce.
Ëndemaine *,
A le voie dousaulon.
Li voie dou saulon.
Vers les fourkes.
Foukiaumont.
Coullart prêt.
Au mauvais pas pour monter à
le Roke.
\À mes del camp del eawe.
Al estree.
Ëlemoet camp.
Li cauchie.
Li couture de Florbierl.
Le voie de Hubermont.
Li mes dou lonc tries.
Cest au lonc tries ki nest mie dou
mes dou lonc tries.
Dessous le pire dou lont* tries.
En Huetcamp.
En Grartcamp.
En coste le lonc triesch.
Derrière le bare.
Deseur le ^iron enti'e le cauchie ki
va de le llamaide a Gant et Porte-
biec et le voie ki va a Audenarde.
An vivier a le morte feme.
A Putvinage.
Au commun caiip.
Au commun bos
Au Werinsart.
A Responsart.
A le Louviere.
* Les noms placés en vedette soDt eeuK des intitulés des divers chapitres du recueil
Muquel ers renseignements sont empruntés.
r.T. «. - . jf
A le Fontaine au Fan.
A Notonbruce.
Helinbruce.
En Bertainpret.
Pré de Hurdiimonl.
Al Estree.
Li Mes de Cayncamp.
En Valion Joncoit.
Au Tordoir.
Renartcamp.
Au Forest.
En Rollanmont.
Eskignoncamp.
Hurdupreit.
Hurdufontaine.
A Winelplanke.
Huetcamp.
A Huetcamp.
En Foukellaincamp.
A Hondreit.
A Escuiertrau.
Le vivier de Witranporic.
A Flamecamp.
Au Pire de Flamecourl.
En Mahinsart.
A Oedonbuis.
Wautiercamp.
Au Pire de le Hure.
Le Hure
A le Potterie.
En Thiesselincamp.
A Jebancamp.
A Thiebausarl.
( 204 )
A Poillartsart.
A Buemoncamp.
A le bruiere.
En Amaincamp.
Mothe.
A Thiricamp.
En Gillionsart.
En Soififroissart.
Prestrebuîs
Al Estaimpret.
Al Estaincamp.
A Robeitcamp.
I^ Vifçne.
Tornibos.
Flamecourt.
Raissenghien.
En Libertcamp.
Henrimont.
Pré Francon.
Cest au Waier.
A Robertpreit.
Mares.
Aubeque.
A Catisiau Mallière.
A Gnmansart.
Pré de la longhei{^nole.
A Callebruec.
A Milecamp.
A Flamecamp.
Buchurie.
Au Mares.
Cest el bourc de Florbiert.
Un Veil Rentier.
Aux Archives du Royaume, les registres 45462 et 45465, qui sont du
milieu du XV« siècle, contiennent encore un grand nombre de lieux -dit^
de Flobecq; j'ai cru pouvoir me dispenser de les rapporter ici, puisque
aussi bien ils sont tous uniformément wallons comme ceux du XIII« sièi*le.
^t qu'il n'ajouteraient rien à Thistoire des origines linguistiques de la
localité.
( 203 )
STEENKERQUB.
"CI
1421. Stenkierke.
iAS6. Stainkercque.
4505. Stynkerque.
1559. Estinckercq.
Couture apiellee le couture
de Rascourt.
1456. Court d'Aubiessart.
1505. Au lez du chemin qui maine
de Hourlebecq au bosquet.
1552. A Dismes Dieu.
Terre que Ion dist Lenelosure
gisant devant Muubrongnies.
1465. A Ghiskieres.
A le Haie de Frenoubuis.
Archives de la vtUe de Mont
GHISLENGHIEN.
Ueux'dits du XI 11* siècle.
Ctie sont les teres ahanaules de
Giilenghien et de Felignies.
En le couture de Becoul decha
le bos.
A Borkien.
A Saint-Amant.
En le couture a le Spine tout
aval desqua Borkien.
Au Mortier.
A le Savelenière.
Deseure les Hasures.
A Taille Caudron.
Derière les courtis de le terre
Oston entre Goumerbuis et le
grant Vivier.
Au Wiket de Niharmont tout aval
de chi au conduit.
En Helmysart.
En le couture entre le moulin à
vent et le Casteler.
Au Saucoit.
Au Sahutiel deseure Bui^enau.
Devant Buisenau.
A Felignies deseure les courtis
de la tere de Rane.
Outre le voie deviers le moulin à
vent
A Ploiewant.
Ou Puch a Felignies.
Dautre part le kemin si ke on va
viers le vile.
A Becoul en le tere Colemant
delà le bos.
A le tere Colemant.
Par devers Gambarmont.
A Gondregnies par decha le vile.
Au bos d*Oulignien.
Au bos de le Plankele.
Ou bos sirvant après qu'on apiele
le stokoit.
Ou bos viers le maison Savn.
Archives du Royaume, Cartulaire de Chislenghiett, du XllI* siècle.
( 206 )
1^59.
A le crois Saînbeth.
ABuisenaul
A le Fontenelle.
As Fourks.
Viers Preuskaus.
A Saus.
A le Haie Minette.
Sour le Weis.
Au Saucoit.
A Boncourt.
As Caisniaus.
A le Vallée.
Bois de Lesingne.
Preit de Bovingnies.
Au Conduit.
A le Lowette.
Au Pont.
Outre Sille.
Au Trowel.
Au Castelet.
A le Cauderuwc.
Archives du Royaume, Registre des rentes de Ghislenghien, fol. iK«
LANQUESAINT.
LieuX'dits anciens 1376.
Lenghessain.
Seur le Joncoit.
Aie tere delHospital.
Au Bouquet.
Cest en le rue de le fontaine.
Au riu de le Sille.
Le voie ki va a le Plakeric.
A le Pierroie.
Au Pire.
A le Place.
Au Çornibuis.
A le Cavee d'Ottignies.
Au Morterueil.
A Robertbuis.
En Hericamp.
Au Triesch de Houtaini;.
Au Pire de Coiauhaie.
Haioncourtil.
Au Corlil le Prestrc.
En Hunausart.
A le Périlleuse.
Au Caisnoit.
En Jehansart.
Vn Veil Rentier.
( 207 )
LESSINSS ET BOIS-DE-LESSINES.
Lieux-dits anciens 1S76.
Cest li tere de Wames ki fu bos
ki cofnence a le couturele dou
vivier doureliaing dautre part
vers le mer de Papenghien et
joint as leres de Papenghien
devers soleil de tierce a le tere
Milon a Werri et dautre part a
le couture de le Malliere le
presti'e.
Cest des Wames après Watier le
portier.
Cest li Bniec de le Meir.
Cest a Dainbruec en coste le
Conssinesse.
Cest a Dainbruec.
Cest à Robruec.
Cest a Bierbequc.
Cest del Vies Markiet.
Dehors le porte lemaut des Cour-
tius.
Cest a Fainbruec dessous Henri-
mont et le mont de Houstaing.
Henriraont entredeus.
Thiris bruec.
Au Cor lassus vers le tereBruelot
Cest el Bruec de Maude.
Cest au bos Buelot.
Cest entour Houstaing.
Cest li Duisbruec.
Cest a Houstaing.
Cest en Rues Pravel.
Cest a Genainval.
Cest au pont dancre.
Dehors le porte d* Ancre si corne
on va a Grantmont adestre le
première.
Au gardinz de paradis.
Dehuers le porte d'Ancre à le fon-
tainne del camp Roussel.
En le rue des Près a aller vers
Acrene.
A Wibertsart.
A Pierronsart.
Montplon.
Cest en Crapautcamp.
Dessous Montplonc.
Al Escluse de Fobertsart.
Cest encore a Hourraing.
Cest au Pierroit.
A Hourrehaing.
A Biaurewart.
Ghibertruie.
Le couture de le Reke dehors le
porte Ernaut.
Le rente dou fosse dedens le ville,
(.est dedens le vile de le rente
d'Enghien.
Cest des vies masures.
Le Castel.
haies le vies Tenre.
En coste le Haie.
En le rue del Atre.
Une masure el Muef Bruc.
A Le(i;ien haie.
Au kemin de Wasnebcque.
A le longe couture vers Maude.
En Catanglc.
Le Sauch de Bouleir.
Le Orde Rue d'Aerene.
En le Houpe
Li bos de Lessines.
Cest a Bronchines.
( 208 )
A Ronde baie de Watrelos.
OuUenghien.
Cest a le Tiulerie.
Cest au Visnage de le Croix.
Cest à le Loge.
Basse Rue.
Au Bekisch au bos de Helse-
beq.
Bos Notre Dame.
Cest a le Capiele.
Cest a Hollebais.
A Canteraine.
Bos de Ligne.
Cest au Sart.
Au Buedekin.
Le Borestrat.
Rue de Hongreborc.
A le rue ki va a Hongreborc.
Cest a le Hongreborsch.
Cest a le Hongreborch par devers
le basse rue de Bivrene.
Cest en le voie daler a le Hoisbergbe.
Cest au Gage.
Cest a Watrelos,
T^ODEGQ.
LieuX'diti anciens 1^6.
Un Veil Rentier,
m
■n
m
?.i
I
Au Caisne.
A le Piere seur le Cauchie.
A le Haisete-
A Brade.
A Ghillebertmont.
Un VeU Bentier.
GOY.
Lieux-dits anciens 1276.
A Eskiens par devers Soradenghes.
Le voie d*Eskiens.
Cest enderaaines.
Wagiercamp.
Horabniec.
A Fleutart buis.
Cest au Stocoit.
Le Sortries.
A Gomertbruec.
Cest a Esprenghien.
Al Annoit.
Drivechonbruec.
A Sorbruec.
A Haubruec.
A Corroit.
A Homesbecq.
Lonc pont.
Thiricamp.
A Trente Espis.
Ancre.
A Gisonfontainne.
A pourines.
Cest a Genaintrau.
En le Terre du Sart.
Cest a Aumanbruecen coste Rufflens.
Cest a Aubecq.
(209 )
Goy.
Aubertsart.
Andrinpreit.
Deles trente espis.
A Fleutartbuis.
A Eskiens.
A Gemaintrau.
Un Veil Rentier.
BASSILLY.
Basaulnois.
Germont.
Censé de Rembecq.
Le Carmois.
Coulture de Fay.
Le Couturelle.
Warbecque.
Courtil Scadet.
Coulture de Sault Hillevoye.
La coulture de lorgière à présent
nommée Bethléem.
Chastereau des rentes d'Eenham à BassiUy, Renouvelé en 1545, en
46^ et en 1643, d'après de fleux livres.
Ce recueil est intéressant. C'est un cadastre complet avec cartes cadas-
trales.
GOY.
Les actes sont en flamand pour les localités de :
Moerbeke.
Denderhoutem.
Deeftinghen.
Sente Marie.
Lierde.
Eversbeke.
Gheerouds berghe.
Berghen Zelle.
Sente Marien Lierde.
En français pour :
Goyke et Flobiecque.
Pour Goyke, fol. 60 :
Goy.
Le couture dou Fraisnaux à Goy.
Tome XLVIII.
Le coulture du lonbonne.
14
^■^
--^
( 210 )
Pour Flobiecq, fol. 7 v« :
Ung fief gisant en le ville et ter-
roir de Flobieque nommé le
fief de Liechot.
Tournibos.
Arehivet de l'État, à Gand, abbaye de Grammont, registre 1, 4470.
Dénombrement des fiejs de l'abbaye, Sor parchemin aTec lettres
enluminées.
Goy.
Dp de biedevoort coûter die men
seyt de Vulghe ter planken
neven den hervech.
Archives de l'État, à Gand, abbaye de Grammont, registre XII, 1483.
OGY.
Lieux-dits anciens 1276.
Cest en le Nueve Rue.
Cest au Gaisnoit.
Gest a Ghibertonbruec.
Gest au Ponchel.
Gest a Gaillebruec.
Aie Wastine.
Gest a le Rivière.
Gest au Gessier.
Gest a le Sauch.
Gest au Gardual.
Un Veil Rentier.
DEUX-AGREN.
Acren-Saint-Hartin ou Grand-Acren.
1471. Bruil de Saint-Paul.
Aux Noef prez.
Au prêt des molins.
Goulture de Locqueuse.
1471. Goulture du pronier.
Goulture Troel.
Rieu de le Merls.
Acren-Saint-Géréon ou Petit-Acren.
1471. Goulture de Locqueuse.
Goulture d'Assonville.
Goulture des Sarts.
1471. Au Sart.
Au Harets de le Pottehe.
A Remincourt.
( 2H )
Deux-Agren.
Bois que Ion dist Paradis.
1701. Coulture de Vangheroze.
Aux Lacques.
Le Sars Galiand.
1712. Au bland Fossé.
La Harcq.
1595. Coulture deseubre le Loing
Pont.
1595. A le Grande Plancq.
Au Mai Plasquart.
Marcquebroecq.
Saint-Antoine en Barbefosse.
A la Hourdesie.
i359 ARosteleu.
Archives du Royaume, Abbaye de Ghislenghien, document n» 3.
AGREN-SAINT-MARTIN.
Au mares de le pottrie.
A Rosteleur.
Le court des mottes.
En le rue de CuUant.
A le rue du Grand pont.
A Wangherose.
Le couture des Locquenghes.
Le nie de Bourent.
Martin croix.
A Eslrebecq.
A le rue Karau.
Le Lacque.
Le motte Bouterue.
Le rue de Ragonsart.
Le vivier Vacqueres.
Le vivier Chastelain.
A le fraite dele couture de troel.
L'église Saint-Martin.
Le rue du Grant pont.
Chemin Malart.
A le Wepeliere en desoubs le
petit Kesnelet.
Le rue du val.
Le rue Harau.
Au ponceau aie cloye.
A Mousebecq.
A £stiebec(|.
Le pasture de labbet de Saint-
Adrien.
Potlrie.
Remincourt.
As aulnes de Beamont.
Sour le couture de le platte
macque.
Au courtil haut de le comogne.
Sour le couture de Rostelaer
nommée la platte pierre.
Une maison lieux et pasture au
dit Remincourt nommet le
cron Elboghe.
( 212 )
ESTREBEGQUE.
A Estrebecque.
A le Kemogne.
Archives de l'État à Mons, Cartulaire des rentes de la ville
d'Acren, etc., 1516.
AGREN-S AINT-GÉRÉON
Couture d'Assonville.
Rieu de le Merre.
Martin Wallee.
Au posty de le Merre.
Coulture du pronnier.
Coulture du Troèl.
Coulture de Saint-Pierre.
Coulture de le platte Marcq.
Coulture de Remincourt.
Coulture de le Haye de le Motte.
Archives de l'État, à Mons, Cartulaire du dtmage d'Acrenne-Saint-
Géréon, renouvelé en \ÏSQ.
EliLEZETiTilïiS •
LieuX'dits anciens 1S76.
A le Bruiere.
A Sordiaucourt.
As tombieles.
En Reingautcamp.
A Foncaucourt.
A Hondebaut mortier.
Au Pire de Loincourt.
Le Fontaine le Caisne.
A le Roke le Potier.
Au Dos Saint-Amand.
Au Mont Saint-Lorenc, de la le
bos entre le capiele Saint-
Lorenc et le bos.
Al Annoit le Prestre desous Hu-
bertmont.
Al Sec Maisnil.
Au Bos.
En Morant Masure.
A Pierronsart.
A Esselonsart.
A Aurinsart.
Cest entre le terre dou Neuf
Bourc et le Gaukier.
Cest au Nuefbourc.
Au fosse Amouri.
Sec Mortier.
Au Bos de Hurtekin*
Au Mont.
Au camp de le Paderie.
Un Yeil Rentier.
( 213 )
Lieux-dits modernes *.
ii. La Hautes
La Cocambre.
Bois Saint-Pierre.
Vuygluie.
Quesniche.
Champ Mieuse.
Floricamp.
Le Breucq.
Marais du Breucq.
Riscoterie.
Les Bolois.
Redrys.
Beaufous.
Morocq.
Brun Bois.
Marielle.
Champ de la Cens.
Hubier.
Miclette.
La Pichotte.
La Haisette.
€?. Camp de Saint-Thierry.
Guinoumont.
Grands prés.
Les GuiUerchoux.
Champ Delvigne.
Cuillerée.
Lagay.
Mont d'ElIeselIes.
Catloire.
Feuillette.
Rigaudrye.
Longuefosse.
Bois Donas
Bois Loushet
Tronrieu.
Honprés.
Honchamp.
Les Padns.
Barbette.
Le jardin brûlé.
Chomp de groote.
Le Sablon.
La Bruyère.
Les gripettes.
Prés des tachemonts.
Hultequin.
Les complets.
Crimont.
Champ de Lottre
Leurin.
Bois des moines.
Pommier sauvage.
Slincourt.
Cinquant.
Garennes.
Davimont.
Delcroix mayeur.
Dumont.
< Je dois ce Irarail à l'obligeance de M. P. Degand, secrétaire communal d'Ellezelle»^
€t auteur d'une intéressante histoire de sa commune. Il est extrait des documents
eadastraui en 1889.
^ La section A comprend toute la partie flamande de la commune d'ElleselIes..
(214)
Marliere.
Delcroix Arbre Saint-Pieae.
Station.
Ribeaueourt.
Préau.
Bois des moines.
Jardin Noton.
«. Bois d*Hubermont.
Dusart.
Queue de Renard.
Debrocq.
Plantis.
Haclinoire.
Queue fosse.
Cauvettes.
Hubermont.
Enfer.
De la Cour.
Vrai camp.
L'aulnois.
Bois de l'Église .
Haye.
Bois Taquette.
Seménil.
Source Jaucot.
Raude.
Felor, camp Félon.
Masurette
Prés de la Haye.
Haute Masure.
Camp du Fayt.
Du Moulin.
Place à Taunoit.
Camp et Haie.
La Tombe.
Les Biloez.
Tombelle.
Petit Jean Champ et Grand Jean
Fort.
Champ.
Bonne.
Champ et Haie.
9
Delmotte.
iv. Grand jardin.
Saint-Mortier.
Petit Hameau.
Rigaufosse.
Picron.
Marteau*épinne.
Gauquier.
Fourquepire.
Aulnois du Brichart.
Champ Belval.
Brichart.
Petit Belval.
Faute.
Capielles.
Mont Arbre Saint-Pierre.
Rosière.
Camp et ruelle de Bauduinhaye.
Nespelier.
Bois, ou camp des Bos des Haies«
Barbieux.
Rigaudier.
Corettes.
Carmois.
Champlet.
Archonfosse.
Dudons, les Guidons,
Long Bardie.
Maladrie.
Roquettes.
Seigneur.
Aulnoit Fontaine.
Nieuibourg.
Grand Monchaut.
^*.>.
(215)
Bois des Warances.
Audrimont
Ouvricamp.
Ransart.
Bosquet.
Rosoir.
Long pré.
Hameaux d'Ellbzelles en 1889.
La Place.
Mont d'Elleselles ^
Breucq.
Cocambre.
Haute.
Quatre vents.
Miclette.
Haisette.
Riji;audrye.
Bruyère *.
Fourquepire.
Gauquier.
Petit Hameau.
Séminil.
Camp et Haie.
Place à Touvoit.
Crimont.
Cinquant à Beaufaut.
Lieux'diu anciens \
1336. Ellezielle.
1350. EUesielle.
1370. EUesielle.
1387. EUesielle.
1100. Elleziele et EUesielle.
1496. EUesielle.
1510. EUezelle.
1600. EUezelles *.
1508. La Haulte.
1560. Goucambre.
1472. Bos Saint-Pierre.
1472. Gamp de Meeusque.
1506. Gamp de Mieusque.
1579. Gamp Mieus.
1446. Gamp Flory.
1356. Breucq.
1378. Bruet.
1454. Brieucq.
1418. Breucq.
1506. Marez du Breucq.
1507. Beaufaux.
1521. Beaufault.
1493. Les Bolois.
1547. RedrN's.
1550. Brun Bois.
* Dans ce hameau est comprise une très ancienne section : Guinaumont,
* Dans ce hameau est comprise la vieille section dite : Lm Padry;
' Ces lUux-diti anciens sont recueillis dans les seules archives de la commune
d'Elleselles.
^ Dans le patois du lieu on prononce encore RUêiitlUy en appuyant très fort sur l't.
( 216)
142S-1448-1451. Camp de le Hai-
set.
4507. Hameau de la Haizette.
1556. Hayzette.
1521. Fiasse à la Haizette.
1426-1558. Bois de le pissotte.
1426. Moustier d^Elleselles.
1521. Hameau du Moustier.
1387-1428. Camp Saint-Tiry «.
1356. Camp de Gynaumont.
1413. Ghynaumont.
1422. Guinaumont.
1422. Bois de le Vigne.
1516. Camp de le Vigne.
1513. Camp de la Cuillerée à
Ghinaumont.
1555. Mont d'EUeselles.
1569. Chapelle du Mont d'EUe-
selles.
1583. Cattoire.
1557. Rigaudrie.
1745. Hameau de Rigaudrye.
1448. Longfosset.
1507-1542 Longuefosse.
1425-1507. Camp de Tronrieu.
1104. Bois de Tronrieu.
1420-1428. Camp du Honcquant.
1522-1568. Honcamp.
1389. Padrie.
1413. Rieu de la Padrie.
1428-1442-1500. Padrye.
1420-1442-1486. Camp Barbette.
1389-1420. Camp d'où Sablon.
1514-1519. Moulin du Sabrelon.
1446. Bruiere.
1516. Bruyère du Sablon.
1596. Les gripettes.
1428-1597. Prés et bois de Tache-
mont ou Tassemont.
1426. Camp de Hurdekin.
1573-1575. Camp de Hulteqnin.
1481. Au Camplet.
1531. Camp du Complet.
1549. Au Complet du Mont.
1428-1496. Crimont.
1387-1441. Camp de Lottre.
1426-1428-1475-1527. Camp du
Saulvaige pumier.
1501-1509-1519-1524. Camp de
Heslincourt.
1530-1566. Cinquant, ou Visein-
quant ou Vrocincant.
1387. Camp de le Croie.
1428. Camp de le Croix.
1574. Camp del Croy.
1600. Camp del Croy mayeur.
1428-1466. Camp d'où Mont.
1507. CampduMontetDavimonU
1370. A la Marlière.
1448. Camp de le Marlière.
1426-1455. Camp d'où Sart.
1512-1543. Camp du Sars.
1426. La fosse d'où Sart.
1413-1590. Camp de le Rocq.
1469. Bois Jehan de le Roque.
1506-1543-i 581 . Chemin et Champ
de la itaquelinoire.
1455-1508-1513. Vraycamp.
1537. Camp du Vraycamp.
1443-1508. Camp du Fayl.
1494. Place à l'Ausnoit«
1492-1497. Plache à l'AusnoiU
< Propriété de l'abbaye de Saint-Thierry, près de Reimi (Fraaee).
( 217 )
1541. Camp du commun Âulnoit.
U97-1539. Camp de la Tombe.
1565-1569. Tombelle.
1426. Camp d'où Forre.
1573. Camp du For.
1450-1463-1530. Camp du Bosne.
1508. La Haye. Section d'Elle-
selles.
1423. Le Haye.
1443. A le Haye.
1504-1508-1531. Camp de le Motte.
1426. Camp de Senmortier.
1500. Camp de Saint-Mortier.
1482. Fourquepire.
1389-1438. Camp de Biellevaut.
1388. Camp de Bielvaut.
1420-1426. Bielvaut.
1481. Belle Vaulx.
1420-1426. Camp de Bielvaut.
1505-1567. Camp de Belval.
1482-1536-1537. Belleval.
1426. Prés des Capielles.
1420-1428. A le Capielle.
1587. Prés des Rosières et de
Capielles.
1413. Prés de la Rosière.
1494. Prés des Rosières.
1418. Camp de Nespelier.
1574. Camp de Barbieux.
1581. Camp Barbier.
1517. Camp Barbieux.
1420. Prés des Corettes.
1420-1443. Camp de le Maladrie.
1584. Camp de le Maladrie.
1428-1597. Camp de le Croy à l'ar-
bre Saint-Pierre.
1574. Camp del Croy tenant aux
réaux.
1576. Les préaux.
1428. Bois de Hubermont.
1428-1457-1536 Le moulin d'Hu-
bermont.
1492. Terre gisant à TAusnoit.
1539. Camp de TAusnoit.
1463. Semainil.
1521. Semmenil.
1400. Les Masurettes.
1492-1497-1539. Camp du Moulin.
1461-1516. Gisant à Bilôez.
1495. Prés Bilouez.
1451-1463-1496-1502. Jehancamp.
1487-1509. Camp Pieron.
1557. Camp Marteau Spen.
1558. Marteau Spinne.
1361-1412. Gaukier.
1408. Camp derrière le Gaukier.
1587 Gaulquicr.
1513. Hameau du Gaukier.
1337-1408. Vrissart.
1412-1^65. Brisart.
1486-1499. Camp du Carmois.
1336. Camp d'Archechonfosse.
1408. D'Archonfosse.
1337-1400. Camp d'Archonfosse.
1557. Camp TArchonlosse.
1564. Lombardie.
1568. Camp des Roquettes.
1505. Grand Monchaux.
1575. Camp de l'Ouvricamp.
1459-1480. Le Bosquet.
1525. Camp du Bosquet.
1596. Camp du Bosquet.
1475. Hudrimont.
1596. Camp de Ronsart.
1418-1523. Du Ronsart.
DEUX FLANDRES
DOTTIGNIES.
Lteux-diii du XIII* siècle.
Dotegnies.
En Aubrisart.
Au Pieroit.
As Plankes.
A le Gambe.
En Blanke haie.
Sous les tries de Meire.
A le Gieskière en Grantcamp.
A Wanoupret.
Archiies du Royaume, Cartulaire de Saint-Martin de Tournai,
VTARNETON (Belgique).
Lieux-dit* du Xlll« siècle.
Steenstraete.
Wulfstraetje.
Mariastraele.
Zakstraete.
Broukstraete.
Paperstraetje.
Stommestraete.
Plancquebecquestraet.
Hannevoetstraetje.
Slypstraet.
Slipheekstraeije.
Dorswegh.
Plasschen Daelebecque.
Pissebeke.
Ter Gast.
Bisterveld (W. France.)
Meunike.
Rabeke.
La Croix.
Bel le vigne.
La Ville.
De Simpei., L'Envahissement de la langue française en Flandre.
La Flandre, 4883.
(219)
PLOEGSTEBRT.
Bu s selle Gilde.
SIeuUebecq Gilde.
Wewaer Gilde.
Heyrbeyerlinck Gilde.
Wapperlynck Gilde.
Marie Lick straetje.
Uoutte Gilde.
Hou pli nés.
Horle Lys.
Wesi Uouck.
Beke dile des Rabuque
CofiU au cadaitre
ri
GOMIKES (Belgique).
Je note que dans les lieux-dils de celte commune, l'orlhog
encore flamande au cadastre, mais la prononciation loute fran;
tiodtshuis.
Ten Brieten.
Vieuï-Cruyseecke.
Ferme des Obeaux.
Chapelle de l'Épine.
Fenne du gros Ballot.
Schoonveld.
Ferme du Haut jardin.
Ferme des trois chënef
Le Cornje.
Ferme des trois lableai
[..a Bleue Porte.
Cadattrt communal de Co
COMIlfSS (Phancb).
liSl. Pré dit Corenmeersch â Co-
1490. Le Braemacker.
1425. Bues de Comines : la West-
straete, la Waelstraete,
rue dit Thuerlepyn.
1493. Édifice dit de Staetkuls.
14SS. Tweeput.
1496. Gheluvelt.
1550. Le Dusthamere.
1570. La blanche bannièrf
1661. La petite Heerihaghi
1445. Fief ten Rooden.
1148. La Gayperche.
Chemin de Ten Bon
A la Besace.
Ter Walle.
Chemin du Vieil Dit
( 220 )
1748. Chemin du Blanc Goulon. 1748. Haut Touquet.
Chemin de TApothicaire. Seigneurie de Doyembui^.
Chapelle Sainte-Marguerite. Nonnenbusch.
Nomt relevés dans i'iNVENTÀiRE sommaire des archives de l'bofi-
TAL DE CoMiifES, par J, FitioU
HERSEAUX-SAINT-PIERRE.
Lieux-dits anciens 1281.
Noms des redevanciers de Herseaux (je cite les noms qui n'ont pas été
traduits ou latinisés) :
Marota le Markande.
J. le Candelir.
Dfia de Rosceirie.
W. li vikes (ailleurs li vicus.)
Petrus de le Grenoire.
Walterus Frainaus (ailleurs Fren-
neel.)
Rogerus le Vesque.
Johannes Pucheaus.
Walterus li Haunirs.
Rogerus de Bruille*
Reinerus de Haies.
Archives de la ville de Gand^ Liber inventarius omnium bonorum,
anno 128 i, n» 135 de l'Inventaire de Saint^Pierre»
1528.
Au Fourquipire.
Le Poirier.
Le Ham.
A Froncihaie.
Le Grenoire.
Au Camp Cocquin.
Le Camp Lorge.
Le Basse Pièce.
L*especerie.
Quiènerie.
Le Ronsselerie.
Même inventaire, n«* 3oS et 3^
CHAPITRE IV.
LA FRONTIÈRE LINGUISTIQUE DANS LE NORD DE LA FRANCE.
Tandis qu'en Belgique» au moins depuis le XIII^ siècle, la j^
frontière linguistique n'a subi que des fluctuations insigni-'^
fiantes, un phénomène bien différent frappe nos yeux en
France. Là, il y a eu un recul considérable de la langue
flamande : elle s'est retirée vers le nord, abandonnant au
français une large zone de territoire qui était entièrement
thioise il y a quelques siècles, et où la toponymie, seule,
conserve aujourd'hui le souvenir de l'idiome oublié.
J'ai pu, grâce à l'obligeance de M. de Cardevacque, parcourir,
pendant mon séjour à Arras, le recueil manuscrit des lieiix-
dits du Pas-de-Calais, dressé par les instituteurs communaux
sous les auspices de la Commission historique du Pas-de-
Calais. Ce recueil, dont on trouvera un extrait dans l'appen-
dice de ce chapitre, nous fait connaître un grand nombre de
villages dans lesquels un ou plusieurs noms de lieux ont un
caractère germanique bien prononcé. Les suffixes dal (vallée),
bert (pour berg, montagne), lande (terre), acre (champ), brique
(pont), brunne ou boume (source), hove (ferme), etc., y sont extrê-
mement fréquents, bien que noyés au milieu d'une multitude de
noms romans. De pareils indices sont bien faits pour provoquer
la curiosité du chercheur, et tout naturellement on remonte
aux documents du passé pour avoir l'explication d'un phéno-
mène aussi général. Et c'est, il faut l'avouer, une chance très
rare dans la vie de l'homme d'études que de tomber d'emblée,
comme cela m'est arrivé, sur le témoignage le plus ancien et le
plus instructif qu'il fût possible de désirer.
Le document sur lequel je veux appeler l'attention du lec-
teur est un cueilloir de l'ancienne abbaye de chanoines régu-
liers de BeauTieu, située sur le territoire de la commune de
( 222 )
Ferques, dans le canton de Marquise (Pas-de-Calais). Fondée
vers 1136 par Eustache de Fiennes, elle fut détruite dès 1390,
et son cueilloir, qui date de 1286, présente l'état de ses revenus
à une époque au delà de laquelle il ne serait pas possible de
rencontrer une grande quantité de lieux-dits ^. Les propriétés
de Beaulieu, groupées dans la région qui entoure Tabbaye, se
répartissaient sur un ensemble de vingt-quatre localités dont
seize font aujourd'hui partie du canton de Marquise, sept de
celui de Guines, une de celui de Boulogne -Nord. Le cueilloir
de Beaulieu nous fait connaître la toponymie de la plupart de
ces localités, c'est-à-dire de dix-huit; il n'y en a que six pour
lesquelles ce genre de renseignement fasse défaut. Or, bien qu'il
soit rédigé en français et que l'auteur ait, nombre de fois, tra-
duit dans sa langue tous les noms traduisibles, il nous offre
néanmoins une énorme majorité de désignations à caractère
germanique, attestant que la population parlait encore flamand
au moment où il fut rédigé.
En voici quelques exemples assez significatifs; le lecteur
trouvera le reste aux annexes :
EUufflieiii. — A le Nonnen Cruce (Croix des béguines);
Quadbrigge (Maupont) ; A le Uolestraet (à la chavée) ; Dessous
Langstic (Longue pièce); A Papendale (Prêtrevaux); Verre
Hormtic (pièce à quatre cornes) ; Wilstieii (Blanche pierre).
^fi^est-Moyecqaes. — A Calkpit (fosse à chaux) ; A Hongre-
coMire (Maigre couture); A Q>rtebosc (di\i petit bois); A Stien-
* L'original du cueilloir de Beaulieu est un long rouleau de parchemin
conservé aujourd'hui à la bibliothèque de la ville de Saint-Omer. Les
jours et heures d'ouverture de cette bibliothèque n'étaient pas assez nom-
breux pour que j'eusse le temps de l'y copier; mais j'en ai trouvé, chez
M. l'abbé Haigneré, le savant curé de Menneville, qui a bien voulu la
mettre à ma disposition, une bonne copie, faite en 1859, par le docteur
Cuisinier. Avant moi, le cueilloir de Beaulieu avait déjà été mis
largement à contribution par H. Courtois, dans son mémoire intitulé :
Communauté d'origine et de langage entre les habitants de V ancienne
Morinie flamingante et wallonne, (Annales du comité flamand db France,
t. IV.)
{ 223 )
velt (au champ de pierres) ; A Oudewoghe (au vieux chemin) ;
A Nedercoutre (Basse couture); A Oppercoutre (Haute couture) ;
A Wolvespoel (à la mare aux loups); A MarlepU (à la Mar-
lière), etjp.
JLandrethaii-le-lVord. — Sor Lilleberg; A Cromstic (à Ja
pièce en courbe) ; Osthove (ferme de Test), etc.
Et ainsi de suite, comme on pourra s'en convaincre plus
loin. Incontestablement, les villages signalés dans le cueilloir
parlaient encore flamand à l'époque où il fut composé, c'est-à-
dire vers la fin du XIII® siècle ; c'est d'ailleurs ce qui ressort
aussi de la forme des noms propres d'habitants mentionnés en
grand nombre dans le document, chaque fois que le scribe s'est
vu obligé d'en respecter la forme indigène par l'impossibilité
de les traduire en français. De plus, il n'a pas toujours pu tra-
duire d'une manière tellement complète les diverses indications
topographiques recueillies sur les lieux, qu'il n'en ait de temps
en temps laissé passer l'une ou l'autre dans le texte français avec
sa forme flamande, soit par négligence, soit qu'il ne l'ait pas
tout à fait comprise. Ainsi, dans les mentions relatives à
CaHlers et Ophove, je lis : A Lacre bosten Contre, et plus
loin : Une pieche benorden Winthus. Voilà du pur flamand,
recueilli dans la bouche des indigènes, et attestant d'une
manière évidente qu'ils parlaient toujours la même langue que
leur sol natal.
II suit de là qu'au XIII® siècle, le pays situé entre les villes de ,
Boulogne et de d^nlaes était encore une terre entièrement
germanique, fait considérable et duquel nous allons pouvoir
tirer immédiatement de nouvelles et importantes conclusions.
Comme il est impossible de supposer que ce petit groupe de
localités ait été un îlot de langue germanique au milieu de
populations françaises, nous devons admettre a priori que
toute la région située en arrière du pays de Beaulieu, c'est-à-
dire toute celle comprise entre le canton de Marquise et la
frontière flamande actuelle, était habitée à la même époque
par des Flamands. Nous allons constater bientôt que cette con-
( 224 )
jecture est justifiée par les faits ; en attendant, voyons d'abord si
le pays de Beaulieu a été la limite extrême de l'idiome germa-
nique, ou s*il ne serait pas possible de ramener celle-ci encore
un peu plus vers le sud.
Ici encore, nos documents sont d'une précision qui ne laisse
rien à désirer. Un terrier de l'abbaye de Saint-Wulmer de Bou-
logne, daté de iSOS ^ , nous a conservé la toponymie des paroisses
deSaint-MarlIn, Oatrean, lViiiillle,Saint-Iiéoii»rd,
HAlut-Étlenne^et de quelques autres situées également dans
le pays de Boulogne. Or, pour trois des paroisses que j'ai nom-
mées, ce terrier contient quantité de lieux-dits flamands que
l'on ne retrouve pas dans les autres. A Outreau, c'est MiUem-
bercq, Momenesdalle, QuestelmgheSj Badnembourg, Hautembert,
Honesbourg, Hardrelo, Fetwidalle, Covestricq, Breequaque, etc.
A Wimille, c'est Godelinbroech, Escarpenesse, Honvault, Rou-
pembercq, Audenacre, Menendalle, Mordalle, Floquembonme,
Hiqtielo, etc., dont plusieurs sont encore conservés aujour-
d'hui. Saint-Martin nous offre Bedouastre, Bouttembercq,
Pelinghen, Huppelande, Estrippes, Wicardengues, Boullembercq,
Ostrehove (« un quarteron à labour que nos anciens registres
appellent wingre faut ^ »). Cette toponymie apparaît bien plus
germanique si, comme nous pouvons le faire ici, nous remon-
tons le cours de quelques siècles ; alors nous y trouvons :
JBadMtt(1286, Badewic); Bédouatre (1392, Bedewatre); Berlin-
ghen ; Dringhen (1208, Deringehem), et des noms comme
Bonemberg, devenu sur des lèvres romanes Boullambert, puis,
par étymologie populaire. Mont Lambert; Westerhove {Hii^
1208), dont un caprice de la prononciation a fait Ostrehove,
Voilà donc l'existence de l'idiome germanique attestée jusqu'aux
* Ce terrier a été publié par M. E. de Rosny, dans les Mémoires de la
Société Académique de Boulogne, 1879, t. X; mais le toponymisle ne peut
se passer des rectifica lions de M. Deseu^les, dans son Catalogue des
Actes et Documents formant le fonds historique et supplémentaire des
Archives de Boulogne-sur-Mer, pp. 138 et suivantes.
« Winkelveld ?
( 225 )
portes de Boulogne, car Outreau est le faubourg méridional de
cette ville ^ Sans doute, il n'était plus la langue du pays au
moment où fut composé le terrier de Sainl-Wulmer, mais ce
document nous montre qu'il ne devait pas être oublié depuis
longtemps, puisqu'il en restait encore des tvaces si importantes
dans la toponymie locale.
Ajoutons que Bonlo^ne, bien que confiné au sud par des
localités de langue flamande, ne présente pas dans ses noms
de lieux le moindre vestige de cet idiome. C'était une ville
française cernée par des villages germaniques, ou, pour mieux
dire, c'était le poste le plus avancé de la langue romane vers le
nord, que l'idiome germanique avait en vain essayé de tourner
en jetant au delà de lui les groupes flamingants d'Outreau et
de Wimille. La germanisation avait cependant été bien près
d'englober aussi Boulogne. Nous voyons que la ville basse
s'appelait, dans les chartes de 1129 et de 1208, du nom flamand
de JVieuburc (en français, on aurait dit VUle Neuve) ^. Toutefois,
du haut de sa colline, enfermée dans la massive enceinte
romaine renouvelée et élargie par le comte Philippe Hurepel,
la vieille Bononia tint bon et ne laissa pas déplacer, au profit
de l'idiome germanique, le terminus utnusque gentis qu'Otton
de Frisingue y voyait au XII* siècle 3.
* Un érudit boulonnais, M. Deseille, avait été frappé de ce fait : «C'est
par milliers, et aux portes mêmes de Boulogne, que les noms flamands
pullulent ..,11 y a plus de deux cents noms de lieux tudesques dans tes
seuts villages d^Outreau^ Saint-Êtienne, Saint-Léonard, Saint-Martin et
Wimille, dont les territoires circonscrivent celui de Boulogne. »
<Deseille, Le Pays Boulonnais^ p. 134.) Seulement, il se refuse à en tirer
la conséquence, à savoir la germanicité de la population qui a créé ces
noms.
* Voyez Haigneré, Histoire de Boulogne, dans le Dictionnaire histo-
rique du Pas-de-Calais, 1. 1, p. 97. Il montre que c'est Nieuburc qu'il faut
lire, dans les documents cités, au lieu de Membourg qu'on prétendait
y voir, et qu'on interprétait ingénieusement par Menu bourg,
* Otton de Frisingue, Chronic., VII, 5, parlant de Godefroid de
Bouillon resté dans la Terre-Sainte avec une partie des croisés, dit :
<x Gotefridus ducatum eorum qui remanserant strenuissime rexit. Hic
Tome XLVIIL 15
( 226 )
Si, plus loin que les faubourgs méridionaux de Boulogne,
au delà d'Outreau, la toponymie de quelques villages nous
offre par-ci par-là quelques mots isolés empruntés à Fidiome
germanique, il ne faut pas nous y laisser tromper : ce sont des
adventices empruntés aux voisins, et non les derniers vestiges
termes d'un idiome dis||^aru.
Après avoir constaté que le flamand, pendant une certaine
époque du moyen âge, avait été parié le long du rivage mari-
time jusque dans les environs de Boulogne, il serait intéressant
de voir quelle était, pendant la mém^e époque, son extrême
frontière méridionale du côté de Test. Disons sans tarder qae
cette frontière doit être cherchée dans les environs de telat-
Onacr, qui appartenait avec tout son ban à l'idiome germa-
nique. Pour rester fidèle à la méthode de ce travail, qui
consiste à demander nos preuves principales à la topoDynoie,
je soumettrai ici au lecteur le relevé des noms de lieux germa-
niques observés par moi à Saint-Omer, en les classant d'après
l'ordre chronologique des dates où ils se présentent pour la
première fois *.
ilîfT.
In nemore quod dicitur Lo.
In HongrecoUra.
uni.
GUdalha apud S. Audomarum.
In/oro.
1i66.
Hundesgat.
Grlnbertipit.
Maseca.
Hetmere.
Rivulus Hotelbereh.
Hunghrecoutre.
etiam inter Francos Romanos et Teutonicos qui quibusdam amaris ei
invidiosis jocis fréquenter rixari soient, tanquam in termino utrius^
genlis nutritus utriusque linguae seiens, médium se interposait. »
I Ces noms sont puisés dans les documents publiés par M. Gdit,
Histoire de la ville de Saint-Omer et de ses institutions jusquan
XI V* siècle. Voyez aussi Dufàitelle, Une étude archéologique sur k
topographie ancienne de Saint-Otner (Archives de Dmxux, 3« série, t H,
d851), et Courtois, Umcien idiome Audomarois,
( 227 )
un. Mère.
Oudamonstra.'
ElUd.
Paint de Tillaka,
Palus de Salperwic,
Palus de Burke.
12 0. Pasiura que dicitur Suiuari,
BuUcura.
i^iO-iili. Porta que vulyo dicitur Colhof.
Iâl8. Boscum quod dicitur Lo,
1836. Vake*trate (ainsi appelée à cause de la domu$ in
qud mansit Wilhelmus Vaké).
1247. Calvergers,
LangstU.
Wingard.
KiselpU.
PUeringdaL
Westbergh,
Bare,
Pontem qui dicitur Vebrighe.
1S47-1S48. Aqua S. Bertini que Mera appellatur.
On le voit, sous le français qui est aujourd'hui la langue
maternelle de toute la population audomaroise, nous retrou-
vons au XIII^ siècle Tidiome flamand dans toute sa pureté.
Saint-Omer est une ville germanique et non romane; aujour-
d'hui encore, le flamand y affleure sous la mince couche
gallicante dont il est recouvert.
Si maintenant on veut tirer, de Saint-Umer à Boulogne, une ^
ligne droite qui laisserait au nord IVIseriies,. Queliiiesy
Acquloy Bolsdiii0hciii) itaftiisheiii, Boarslii,^¥ierre-
Effroj, Offrethao, Perncsy Plttefaos et l^Jmllle,
on aura tracé la frontière méridionale de la langue flamande
au XIII*' siècle. Tout ce qui demeurait au nord de cette ligne,
dans le vaste triangle formé par les villes de Boulogne, de
Dunkerque et de Saint-Omer, appartenait au domaine de la
langue flamande. Nos documents toponymiques rétablissent
d'une manière implicite, et ce n'est pas forcer leur témoignage
que de conclure de leur langue à celle des habitants. Sans
doute, les comptes dans lesquels nous sont reproduits ces
( 228 )
noms de lieux sont généralement écrits en français, et Ton
pourrait supposer que le français était aussi, depuis quelque
temps, la langue des populations, qui n'auraient conservé de
leur vieil idiome que le vocabulaire toponymique. Mais cette
supposition toute gratuite disparaît quand on étudie attentive-
ment le texte des documents en question. On s'aperçoit alors
que, comme les compilateurs du cueilloir de Beaulieu, les
scribes qui nous les ont laissés ne maniaient pas le français
avec assez d'aisance, et n'avaient pas pu répudier leur propre
langue assez complètement pour traduire certaines expressions
du terroir, qu'ils devaient entendre souvent, et qui reparaissent
de temps en temps dans leurs écrits. Ainsi, dans le terrier de
f|aclme«, fait pour l'abbaye de Saint-Bertin en 1411, le
rendant signale d'abord quelques verges de terre gisaiis a U
tromCy et un peu plus loin, une autre terre gisaitt ter trome; la
première de ces deux expressions est la traduction de la
seconde, qui est du flamand du terroir. Le même rendant
signale une troisième terre située a le haie benoorde^ une autre
gisant ten honde gatte, une autre à Hazenkgghe boosten le
plûukh, et enfin l'un des chapitres de son état, folio 46, qui
désigne les biens situés dans la partie septentrionale du village,
est intitulé : Benorde dendorpe ^. Des indices de même nature
sont fournis en 1411 par l'état des revenus de Boisdln^lieai
(Bierendeel buste Hadsoit), en 149S par celui de Houlle, qui,
dans un texte français, nous offre un lieu-dit By deii thwyntick
ghemeten^ et par plusieurs autres encore attestant que la langue
des lieux-dits est toujours la langue du pays. A Houlle, en 1336,
je trouve les lieux-dUs : entre deus Boretvonghes, bezuden der
Moten, West Hil^. En 13S0, les lieux-dits : te Stien, ten Giere,
ten Dôme, te Houkelo, ten Homme, te Hodinge, ten Hiele, etc. 3.
Le pays de Calais^ y compris cette ville, d'ailleurs fort
< Archives d*Arras, Documents de fabbaye de Saint-Bertin, 339.
* Haigneré, Chartes de Saint-Bertin, t. Il, n» 1571.
> ID., ibid,, U n, no 1647, dans un acte français.
( 229 )
petite au moyen âge, était terre flamande : le nom de
Rambrechlesgade, porté par une écluse à Test du village de
Coulogne, est assez significatif sous ce rapport. Un autre indice
de l'ancienne germanicité du pays nous est fourni par le nom
de la commune de Salot-Trlcat, dans le canton de Calais. Il
n'y a pas de saint de ce nom au calendrier; mais si Ton réfléchit
que le patron de la paroisse est saint Nicaise, on s'apercevra
facilement que c'est la prononciation flamande qui a incorporé
le t final de sinl au mot suivant et a donné Tnicaas d'où Tricat < .
Dans le département du Nord, l'arrondissement de Haze-
brouck, qui est aujourd'hui bordé au nord d'une lisière
romane conquise depuis peu de temps par le français, était
totalement germanique ou à peu d'exceptions près. La plus
ancienne germanisation est celle de Boeseshem, qui se sert
de la langue française dès 1281 ^. Il en était de même de celui
de Dunkerque, où les pertes du flamand ne sont pas moins
sensibles. Là francisation y est même fort récente : c'est ainsi
qu'à Salnt-Moniniellii, pendant tout le cours du XVIh
siècle jusqu'en 1697, c'est en flamand qu'on a rédigé les
comptes de la commune, preuve de son entière germanicité à
une époque si rapprochée de nous 3. Quant à l'arrondissement
de Lille, dans lequel il n'y a plus aujourd'hui une seule loca-
lité de langue flamande, il en contenait au moyen âge quelques-
unes dont il est possible de retrouver la toponymie germanique.
C'est le cas pour Bonsbeqoe, où un dénombrement de
1602 signale encore railengrie de le Westleye, l'allengrie du
Velt^ un chemin nommé la Qistrate, une terre delà le coptveck,
le chemin de le Steene^ YEschenbuschy le chemin appelé la Peper-
strate, le Leybusch tenant à Oosterlinghe, le Moorbusch, le bois
* Voyez le Dictionnaire historique du Pas-de-Calais, article Saint-
Tricat. Il ne serait pas impossible que cette modification des noms ne
remontât qu'aux Anglais, qui, comme on sait, occupèrent le pays de Calais
de 4347 jusqu'en 1558.
* Van Lokeren, Chartes de Saint Pierre, t. I, p. 411.
' J. DU TeiIm Le village de Saint -Mommelin, Paris, 4891, p. 114.
( 230 )
appelé Hombkbusch, le Gruteghem, le Berckbusch et le Baille
busch, tous noms qui apparaissent dès le XIII* et le XIV*
siècle, etc. *.
Je citerai encore Comlnefl-Franee, localité pleine d'in-
térêt par la richesse de ses archives. S'il m'avait été permis de
les parcourir, j'y aurais trouvé probablement, mieux qu'autre
part, le moyen de suivre au jour le jour les progrès séculaires
du français dans cette région *. A défaut d'une si intéressante
exploration, j'ai dû me borner à relever, dans l'inventaire que
M. J. Finot a fait de ces archives, les traces incontestables du
règne de la langue flamande jusque dans ces derniers temps.
M. Finot signale plusieurs cartulaires et chassereaux de
rentes de l'hôpital de Comines qui sont écrits en flamand,
encore au XVI« et au XVH® siècle. Voici, pour les première
époques, un petit relevé que j'ai fait d'après ses indications, et
que j'aurais voulu donner plus complet, mais qui ne laissera
aucun doute sur la langue nationale des habitants de Comine»-
France :
iâSl.
Pré dit Corenmeertch.
Edifice du de Staeikutx.
14S0.
Le Braemaker.
Le Clopfiere.
i423.
La WettHiraete.
La WaeLuraete (rue des Wallons !}.
Rue due Thuerlepyn,
1445.
Fieften Rooden.
1455.
Tweeput.
1458.
GheluveU.
4550-1659.
Le Dusthamere.
n4a
Ter Walle.
Nonnenbusch.
XVI 11^ siècle. Korteleyuraet.
« Il y a cinquante ans à peine, écrit M. Louis De Backer,
* Archives de Lille, État général, n» 73. — Histoire de Bousbecq, par
Jean Dm^le. Wervicq, 1880.
« Voir page 170, note 2.
( 231 )
tout le monde parlait flamand dans la partie du village de
Gomînes qui est aujourd'hui à la France ; les épitaphes de ce
temps sont toutes dans cet idiome, qui y est maintenant
oublié ^. »
A partir de ces deux localités sur la Lys, qui ne sont pour
ainsi dire que les faubourgs des nombreuses agglomérations
échelonnées sur la rive droite de ce cours d'eau, nou^ ne
rencontrons dans la Flandre française que des villages qui
sont français de temps immémorial, tels que, par exemple,
Frelin^hleU) qui Tétait déjà au XIV« siècle, comme en fait
foi sa toponymie à cette date ^. Deolémonty je crois, était
dans le même cas, bien que mes renseignements sur cette
dernière localité soient trop peu nombreux pour justifier une
conclusion positive. Le français règne sans partage, dès les
dates les plus anciennes que nous possédions, à Ronbalx,
à Taareolnify à lilnselles, à H^aCtrelos, dont le nom
si germanique se marie avec une toponymie foncièrement
romane dès le commencement du XIII* siècle 3, à Emiie-
tières, où Tidiome roman est en vigueur dès 1281 ^. En un
mot, la rive droite de la Lys, avec toute la Flandre française
au nord de Lille, est française dès l'époque où commencent à
apparaître les noms des lieux-dits, et les localités flamandes
sont une exception rare dans cette région. Quant à Ijllle
même, on peut affirmer sa romanité originelle; le nom de
Ryssel, sous lequel les Flamands la désignent, n'a de sens
qu'en français, puisque Ryssel, abrégé de Ter Yssel, n'est que
I De Backer, Les Flamands de France, p. i9, d'après Grigny, Étal des
villes de la Gavle-Belgique.
* Archives de LUle, État général, n* 18. — Rentes de la châtellenie de
Lille.
> Leuridan, Histoire de Roubaix. ^ Gh. Roussel-Defontaine, Histoire
de Tourcoing. — Le P. Pruvost, Histoire de Wattrelos. Dans les docu-
ments toponymiques recueillis par cet auteur, je ne vois qu'un seul nom
jcermanique : c'est Winhout.
* Van Lokerem, Chartes de Saint-Pierre, 1. 1, p. 395.
( 232 )
la traduction germanique de Llsle. Aussi, un écrivain du
XIII* siècle pouvait-il dire, en racontant son arrivée à Lille au
retour d'un voyage en Flandre :
Nos ubi barbaricae post verba incognita linguae
Sub quâ longa diu fueramus taedia passi
Demum nativae cognovimus organa vocis *.
En revendiquant pour ]a race germanique toutes les popula-
tions qui habitent au nord de la ligne Boulogne-Saint-Omer,
telle que je l'ai tracée ci-dessus, je n'entends pas dire toutefois
que tout ce qui se trouve au sud de cette ligne doit être, sans
exception, attribué à la race romane. Si la rareté des maté^
riaux ne me permet pas de parler d'une manière catégorique
pour chaque localité, il est certains cas où un seul nom de lieu
suffit pour faire la conviction. Ainsi, à C^yceqves (canton de
Fauquembergue), à plusieurs lieues au sud de la ligne en
question, je trouve, en 1196, le lieu-dit MykelcoiUre, ainsi écrit
dans un texte latin, et qui dans le dialecte flamand de l'époque
signifie grande coulure ^. Et en 1326, dans la même localité,
une pièce de terre porte le nom de MonekeveUj c'est-à-dire champ
des moines. En voilà assez pour permettre de croire qu'au XII*
et au XIV® siècle, le flamand était la langue populaire de
Coyecques.
Par contre, Herbelle, qui est situé au nord de Coyecques,
et qui appartient au canton d'Aire, n'offre qu'une toponymie
romane à la date de 1286 : j'y relève les lieux-dits : Grani Camp,
le Couture , le Teire-k-Moine , le Couturele, le Val-le-Moine , U
Plat Buisson, l'Épine du Sart, le Paiien Camp 3. Cette constata-
tion est intéressante à faire, puisqu'il en résulterait qu'à une
* GUILI.ELMUS Beito, PhiUppU, 1. [X, 581, édition de la Société de
V histoire de France.
* « 1197. Jordanes de Faukemberga vendidit ecclesie sancti fiertmi
viginti quatuor mensuras terre in Mykeicoutra in parrochia de Coeka. »
(Haigneré, Chartes de Saint-Bertin, 1. 1, n» 416.)
5 Haigneré, Charles de Saint-Bertin, l. II, n» 1263.
233 )
époque donnée, la frontière linguistique, au lieu de courir en
ligne droite comme aujourd'hui, comportait des sinuosités
comme en pays de montagnes, ou peut-être était flanquée
d'îlots linguistiques aujourd'hui submergés par le nivellement.
Mais telle conclusion ne vaudrait que pour l'époque dont
nous parlons : Herbelle, en effet, paraît avoir été, dans l'origine,
une localité germanique aussi, comme l'atteste son nom pri-
mitif qui apparaît sous la forme Hardbere en 97o, qui est
encore Bardera en 1016, et qui ne devint qu'à la longue Har-
bela (1026), puis Herbela (1107) K Herbelle aura été romanisée
plus tôt que Coyecques, voilà tout. Combien il faut regretter
que nous ne soyons pas mieux renseignés sur cette intéressante
région ! Les érudits du Pas-de-Calais devraient se charger de
la besogne : elle ne peut se faire que sur place.
Je ne terminerai pas ce chapitre sans produire quelques
témoignages positifs qui confirment les conclusions auxquelles
nous a amenés la toponymie. Voici d'abord la chronique de
Lambert d'Ardres, cet intéressant document du XIII* siècle
dont l'auteur est un prêtre attaché au service des comtes de
Guines, connaissant à fond le pays dont il raconte l'histoire. Les
faits dont Lambert nous entretient plongent en plein Xlb siècle,
et lui-même appartient à ce siècle par la plus grande partie
de sa vie, puisque le dernier événement qu'il raconte est de
ranl2033. Or, dans Lambert d'Ardres, le pmju de CSnineu
apparaît comme une région tout à fait flamande ; à' plusieurs
reprises, il fait une opposition entre ses habitants, qu'il compte
parmi les Flamands, et les Français, ou Francigenae, comme il
* Pour la première de ces formes, je renvoie à Haigneré, Chartes de
Saint- Berlin, t. I, n» 64; pour les autres, à Courtois, Dictionnaire,
article Herbelle,
* Lambert d*Ardres a été publié en 1855 à Paris, pour la Société des
antiquaires de la Morinie, par M. de Godefroy Menilglaise, qui a joint
au texte une traduction française, des notes historiques, des cartes et des
index. Une nouvelle édition en a été donnée par J. Hei«ler, dans le
tome XXIV des Montnnenta Germaniae.
( 234 )
les appelle ^ : ceux-ci sont manifestement pour lui des étran-
gers. C'est par la langue flamande qu'il interprète tous les noms
de lieux du pays ^, sauf lorsque, dans un accès de pédantisme,
il imagine d'en rattacher quelques-uns à une origine latine,
sur la foi d'une simple ressemblance de mots 3.
Lui arrive-t-il de citer un dicton ou une expression popu-
laire, on voit que la langue du pays était le flamand, comme,
par exemple, lorsqu'il nous apprend qu'à la fin du XI^ siècle
le comte Manassè^ abolit l'impôt sur les Colvekerles :
In diebus illis fuerunt homines quidam clavati sive clavigeri^
quos vulgo Colvekerles nominatos audivimas^ in terra Ghisnen-
sium habitantes , qui clavati sive clavigeri a clavâ dicebaniur
agnominati, eo quod non licebat eis aliquod genus armorum nisi
clavas tantum bajulare *.
Enfin le soin même qu'il prend de nous informer que les
comtes de Guines savent le français, atteste que ce n'est pour
eux qu'une idiome appris, et non leur langue maternelle s.
Nous tirerons la même conclusion de l'éloge qu'il accorde à un
simple laïque, Hasard d'Âldehem, qui, dit-il, lut et comprit
tous les livres français de la bibliothèque du comte : Omnes ejns
libros de latino in romanam linguam interpretatos et legit et intel-
legit 6.
* Voyez le chapitre LXXXVII, page 189, et le chapitre XCIV, page •»!.
' a Castnim quod olim a veterum vico Alderwicum dictum est(Audruick),
chap. Lin. — In nemore quod a carbonibus lignorum vel a culturâ sive
a colore formae Colvida nomen accepit, chap. LXVIII. — Loeo jam dieto
arenoso arenae foramen vulgo autem Santgatam indigenae nomen
indiderunt, chap. LXXXIII. — Apud Selnessam in condensitate nemoris
quod usque hodie dicitur Dickebusch, chap. CVI. •
' Gomme, par exemple, dans ses interprétations de Santinghevelt,
chap. XLI, et d'Ardre^ chap. G.
* Lambcrti Chronicon, chap. XXXVI.
> Il nous dit que le comte Baudouin se fit traduire Solinus in sibi
notissUnam romanitatis linguam, chap. LXXXI. Et un peu plus haut :
« maximam quoque physicae arlis partem a viro eruditissimo magistro
Godefiido de latino in sibi notam linguam romanam translatam accepit. »
« Id., ibid.
( 235 )
La chronique d'Andres est plus explicite encore. Andréa
était une abbaye de bénédictins, fondée en 1084 par le comte
Baudouin de Guines, dans le canton de ce nom, et sa chro-
nique, œuvre de Tabbé Guillaume, a été composée pendant le
premier tiers du XIII* siècle. Or, Fabbé Guillaume, tout comme
Lambert d'Ardres, ne cesse d'opposer les Français aux Fla-
mands, et parmi ces derniers il range les gens du comté de
Guines. Sainte Rotrude d'Andres, dit-il, est la même sainte
qu'on vénère sous le nom de Rictrude à Marchiennes : malgré
cette légère différence, il s'agit bien d'une seule et même per-
sonne, à laquelle nous donnons le même nom en français et en
flamand ^ Or, comme Marchleniies est français de toute
antiquité, c'est donc Andresqui était flamand.
Point n'était besoin, d'ailleurs, de ce témoignage, alors qu'il
y en a d'autres dans la même chronique qui ne laissent pas
place au moindre doute sur l'idiome qui était la langue mater-
nelle des gens du pays. En 1137, le comte Manassès de Guines,
étant sur son lit de mort, reçut la visite d'un de ses petits-fils,
moine du monastère de Charoux en Poitou. Le jeune homme
adressa la parole à son grand-père en français, ayant, dit le
chroniqueur, oublié son flamand, et le moribond, qui n'y
voyait déjà plus, en s'entendant interpeller dans cette langue,
crut à une plaisanterie, et répondit dans la même langue sur
un ton badin â.
Au commencement du Xllh siècle, comme on le voit par
la même chronique, le flamand était toujours la langue du
pays, et même la seule que comprît le gros de la population.
* « Siquidem etsi par vilium scriptoruni aut per proiixi temporis
spatium in unâ syllabâ discrepamus, in Gallico tavien et Flandrensi idio-
mate in qu$ vocabiilo concordes sumus : sicut unum eundemque horai-
nem a quibusdam Ârnulphum a quibusdam Amoldum a quibusdam vero
Ernuldum nuncupari videmus. » Chronicon Andrense, p. 782- (Dans
d'Achery, Spicilegium.)
* Chronicon Andrense, p. 805. On trouvera plus loin (3« partie, cha-
pitre II) la reproductioiv textuelle de cet intéressant épisode.
( 236 )
C'est ce que montrent les plaintes. qu'en 1207 une députaiîon
des moines d'Andres porta à Kabbaye-mère de Cbaroux.
Andres constatait que la différence des langues entre Cbaroux
et sa filiale était pour celle-ci la source des plus grands
embarras. « Le dernier prieur que vous nous avez envoyé,
disent les députés, ne comprenait pas la langue de nos moines
et ne savait pas se faire comprendre d'eux. Conformément à
la coutume de notre pays, les plaids se tiennent à notre
tribunal de quinzaine en quinzaine, et toute la procédure a
lieu en flamand. Faute de connaître l'idiome indigène, nos
supérieurs n'ont pas eu de relations avec les grands du pays ei
ne jouissaient pas de leur faveur, et notre église, par la suite,
a souffert de ce chef de sérieux dommages : voilà qui est clair
comme le jour ï. »
Il y a dans ces plaintes, d'ailleurs légitimes, une part d'exa-
gération dont il sera fait justice plus loin : la noblesse du pays
* « Et ideo nec nobis nec vobis credimus expedire ut aliquis nobis
praeesset qui subditos suos non inielligeret nec ab ipsis intelligi posset.
Ex consuetudine quoque patriae nostrae in curia nostra per singulas
quindenas humanas leges et judicia mundana constat exereeri, quae
omnia nonnisi flandrensi idiomate discuti debent et terminari. Et luee
clarius apparat quod dum nostri praelati circa hoc minus idonei exsti-
terint, dum principum et nobilium terrae propter linguarum dissonantiam
minus notitiam et gratiam habuerint, ecclesiam nostram quandoque
fuisse ex defectu praelatorum exhaeredatam, et adhuc periclîtari. »
(Chronicon Andrense, p. 837.)
Croirait-on que M. Serrure {Vaderlandsch Musetim, t. V, i8<>3), qui
soutient contre toute évidence Timmutabilité de la frontière linguistique
dans le nord de la France depuis le XIII« siècle, croit pouvoir inter-
préter les paroles des moines de Cliaroux dans le sens d'une opposition
entre leur idiome provençal et le français, langue qui était dès lors,
selon lui, celle du pays de Guines? L'expression idiomate Sandre»»! ne
parvient pas à le convaincre; si, dit-il, le chroniqueur avait voulu dési-
gner le flamand, il aurait dit idiomaU tetUonico. Cela ne résiste pas à
l'examen, et pour ce qui concerne l'argument de M. Serrure, il suffit de
se rappeler le paragraphe de la même chronique cité ci-dessus page !â35,
où le galUcum idioma est formellement opposé au flandrense.
(237)
de Cuines était bien loin d'être si igno:
veulent bien le dire nos députés. Hais <
évidence de leur témoignage, ainsi qu<
rapportés, c'est qu'au Xlil' siècle le lia
langue nationale de tout le pays de Guin
Nous n'avons pas malheureusement <
explicites sur l'idiome parlé dans le reste
cependant un petit détail qui a son im
une charte, conservée dans la chroniqu
venons de parler, mentionne de la soi
(canton de Marquise) : Parrochia Sancti
dicfam de Retseque *. Ce texte montre c
que Réty était encore une localité de lan^
date: ensuite, que le pays voisin ne Vétt
frontière linguistique ne doit pas être
grande distance de ce village. Si l'on vt
tracé que nous avons esquissé ci-dessi
question, d'après les données toponymiq
fait que nous signalons ici, une nouvell
vérification de notre métbode.
' Cité par H. Haignerë, dans son DictionnaiT
corrige d'ailleurs avec raison Retseque en Retb
1
rw^
rOPONYMIE
bES
œMMUNES SITUÉES SUR LA. FRONTIÈRE LINGUISTIQUE.
NOMS DE LIEUX-DITS
A CARACTÈRE GERMANIQUE DANS LA TOPONYMIE ACTUELLE
DE l'arrondissement DE BOULOGNE.
Alembon, Le Plouy, Lacqiienda.
Attaques (Le5). Le Vinfil.
Audanbert, Le Hoc, Noirbeme, la Wambringue, Worcove, la Straise-
bourne, le ponl d'Estebrique.
Audringhem. Les Hoddes, le Noirda, le Serembert.
Atidresselles. Le Noirda.
Baincthun, Wyslandre.
Bazinghenu Otove.
Belle et Hotilleforl, Lequerbitte, les Henoques.
Bellebrune, Cobrique, Etienfort.
Beuvrequin. La Dagbaine, la Cambrique, la Lonquenesse.
Bonningues, Les Hodes, Ramesault.
BouqitehouU, Dippendale.
Boumonville, La Drouille, le Hennisart.
Botirsin, Ferme d'Etienbrique.
Brunembert. La Prinque, la Calippe, la Terniquette, les Rodes, le
château Barbacre, le Cauféré, la Brique, Londentail.
Cafflers, Les Bronnes, le Rostrique, le Fade.
Carly. Ponl d'Estienfort, Calberl.
Colembert.Le Plouy» la Trinquette, le Horivaoz.
J
( 239 )
Cmdttte. Hardelot, Dambrau.
OmUtgne. Le pont de Brique.
Onirset. Le Bois d'Helfaat, Sacriquien.
Crernarest. Les Trinques.
Danties. Sentier de PitendaL
Doudeauville. Crendal, Heurlesenl.
Ferques. L'Engoiile, la Lisborne, La tiuyalle. les Cre
Guinex. Le Commucre.
Halingken. Nieubourg, Landaque.
Herbingben. f,e Cromberl.
Besdin l'Abbé. Landaque, Bnicquedal.
Hoequingken. Le Combert.
bqitts. Pont de Brique, le Croquesent.
Landreikun le Hord. Ferme de Cambreycques i?;, Ia
Leubringhem. Le DJgacre, le Dizacre.
LeiUinghem. Le Fond d'Estebecque.
Licques Le Guilbour^r, le bois de Courtebourne,
Cloveshoult, le Belbei^.
LoUinghem. Les HaudrissarlE, le Hodique.
Maninghen. Le mont Culembert, le Ocdalle, le Ram
Marck. Digue Taaf, petite Walde, leHeldick, Waldai
Marquise. Le Guindal, la vallée ?loderdal.
Menneville. Le Calemberl.
Nabringhen. Le Malbroeuque, la flerberquerie, bois
NesU. La Gatte.
Nenjthâlel. Pitiendal.
JiielUs-tez-Calais. Les Acques,
Oatreau. Les dix huit Dagberl, La Oaltc. -Ningle, Alp
ferjtes. Huplandre.
PeupUngues. Les Trinques.
Pilen. La longue Ilode.
Piltefavx. Ferme du Hère.
iePor/e/. Tégalle.
Qaesqves. Cûie Quenda).
Qiieslrecques. La Waline, Debergue, le Thiengane-
Rity. Terre Terlingue, Hardinxent, Terlaîre, les Hod
Rinxeni. Les Winlres, le village d'Hidrequent, la De
Saint-Léonard. Pont Pitendal.
Saint-Martin. Le Denaque, les Wattines.
Saint-Martin Clioquel. Ruisseau de la Rousquebnine
bant.
( 240 )
Samer. Marbecque, Longuerecque, Leidre.
Sangate, En Follendos.
Sangfien. Le Belbert.
Selle, La Brique, le Dreux.
Tardinghem, Le riez de Watlermel, la Beldale.
Tingry, Ni em brune.
Verlincthun, Quelberl, Marandal.
Warquinghem. La Merendelle, TOrdale, le Randalle.
Wierre-Effroy. Londefort, le Hodicq, Aulembert.
Wimille. Hove, Waterzelle, Manendelle, Pecheverl, rEtienhrtque,
Hupembert, Walines, Grisendalle, Lozembrune.
Wissant, Le mont d*Averloot, la Welte, les Tigres.
CUEILLOIR
OU 'rE3RIiIE3Xi DES BE3AUr<IE]i;.
Che sunt les tenanches ke li tenant de le église de Biauliu tienent et les renies
et les droitures ke il en donnent.
Enquis et fait par Engeram par lotroiancbe de Diu adont abe de Biauliu en lan de
grâce M CC LXXX et VI.
SLINGHSM.
(Canton de Marquise.)
Logginghem.
Maison Rekkeberie.
A le Rouge terre.
A le Hiet.
A le Harle.
Yverclo.
A le Nonnen Cruce.
A Scorepanche.
Quadbrigge.
A le Holestrat.
Au Martre.
A Brialetic.
Au Ham.
Desous Langstic.
A Laugnore.
Tome XLVIII.
A le Pierre.
A Zuartege.
A Mardic
A Malassis.
A Crawenbniec.
A Papendale.
A Suddrau.
Verre Homstic.
Le Flos.
A le Helde.
A le terre de Latrie.
A Stapels.
A Lestripe.
A Witstien.
16
( 242 )
FERQUES (Ferquknrs).
(Canton de Marquise.)
Au Cas tel.
A Mellewog.
A Scorepanche.
Entre Roingers et Zole.
Walrichove.
Stridland.
Nonnen Cruce.
Terre Chape.
Overdal.
Rin de Ferkenes.
A Ycwello.
Langstic.
A (icrard dal.
VTEST MOIEKE.
(Commune de Moyecques, «:anion «îe Marquise.)
Au Marine.
A Calkpit.
Gondekins lant.
A le Seke.
Bos de Woltham.
A Hongercoutre.
Au Boffershill.
A Wosle.
A Horlant.
A le Herst.
A Hangestic.
A Cortebosc
Wolvesti.
A Hoeken.
A Oudewoghe.
A Stienvelt.
A Boutun.
A Beddagh.
Desous le Sanctinghevelt.
A Rodelant.
A Bievange.
A Rockete.
A Nedercoulre.
A Oppercoutre.
A le drieve.
A Hantstic.
A Scalrcwoge.
A Singete.
A Hovemet.
A Boken.
A le Zeke.
A Acre.
Au Knol.
A Bofferche.
A Wolrespoel.
A Ried.
A Alvesmerscene.
A Brocshole.
A le Doetlage.
A Caisnoi.
En Ham de coste le bos
A Ofiedale.
En le Stripe.
En Marlepit.
Brockeshole. "^
Capezaker.
Voetekins sart.
;\"r?^
( 243 )
UkNDRETHUN-LE-NORD.
(Canton de Marquise.)
Voetekins sard *.
Holdic.
Sor Lilleberc, sor le raont de
Lilleberc.
Au Knol.
Le Stripe à Gromstic.
A Ravensdic.
A Corlvore.
A Skermestic.
Osthove.
Weslersard.
Ostersard.
Eclo.
Couderuske.
Coste Mantacre.
Ophove.
GAFFIERS ET OPHOVE.
(Canton de Guines.)
Le terre Roccolf.
A Stridaker.
A Scardic.
A Lacre bosten coutre.
£n Lacre a le fonteine.
A Martrehil.
Au Clei.
I-e tere Vesoi.
Tere apelee Vier Hornstic.
Sor le Gisenewog.
Sor le Zoet.
A Papenwoge.
Sour le Coutre.
A Bonegowers.
ABok.
Hiewerslanl.
A Wolhus.
Au PU.
Une pieche benorden Winthus.
A Bonemersene.
A Algiersmerch.
Au Sard à Boidsbocs.
A le faverke.
En Croqch.
A Crogth.
* Ce litu-dit, mitoyen entre Landretbun et Moyecquet, nous l'atons trouvé dans
cette dernière localité déjà, orthographié aorl. Ni sous cette forme, qui ferait croire à
un oiot français, ni sous celle de fard, il n*est écrit correctement. Le mot est flamand
{aerdê\9t il montre que parmi les rares noms français du Cueilloir de Bcaulieu, il faut
«neore distinguer ceux qui ne le sont qu'en apparence.
( 244
FIBNNES (FiENLLEi»/.
(Canton de Guines.)
A Haspeeoutre.
Au Sard.
Le tere de l'Ospital.
A le Stienstrat.
A Cloi sor le Riu.
Le Finchaie.
A Gomenacre.
Vers Henebus.
A Malebac.
Tere apelee Bertenvel.
Au Brudstien.
Le Beinghem.
Gourtil Platevoet.
Terre appelée Hiskensard.
A TEspine.
A Lieeorde.
HBRMBLINGHSM (Ermblinghbh).
(Canton de Guines.)
A le Linde.
BOURSIN (JONHEM? ET BoSSIN).
(Canton de Guines.)
A Drogemersch.
A Hardingessem.
Sor le Mont à le Deket.
A Lindebosc decoste Lieoorde.
HSRNINGHSM <
(Canton de Guines.)
Pieche de terre apelee Hofstede.
A Robarsdal.
A le Stripe.
A Besenstien.
A Lieeorde.
' Courtois lit ici Herwinghem et trtduil par Hervelinghcm, pria Wiaaant, locali<ê
trop éloignée de tout cet ensemble pour qu'on y puisse penser, le eioîa q«*il s'agit id
de Herbinghem.
(Gommune d« Buirsin, canion de Goinn.]
Terre de le Pierre. Au Bniec.
TenancheWolgebaglen. Au Haro.
Terre de Trenkebise. Au Caisnoi vers Westhove.
Le Harle. A le Holestrai.
LE VAL.
iCommune de Rtl]', cintoD de Marquise.}
Gretecol. Witlevelt.
A le fonteine a Helegebome. Au Viesbloc.
Terre Br^ de RuiSstenges.
ROCHEFORT.
(Camoiune de RUj, einlon de Hirquise.)
Terre apelée Warane. A Uerdinpioich.
Driehomestic. Novele terre de Halshout.
A le Harliere. Terre ki fu Cavelard.
En novel wapiage de Hafferbosc. A Uasewinkel.
LOGQUINQHEH.
(CommoDe de KUj, canion de MarquiK.)
Terre appelée Tarwelant.
( 246 )
FLOS.
'Commune de Réty, canton de Marquise.)
Sor le voie de Resti au Fit. Terre le Conestaule.
Terre flurscotter. Desous le bos de Westhove.
Terre Hoke. £n lessartdu tenementMosebard.
Au Flos. Devers Hàsewinkel.
Au Herewog. Deseur Londeffort.
A le Heie.
RINXENT (Erningessen).
(>anton de Marqaise.)
Mekelvelt. A Lenebrigge.
Terre appelée Lessard. Terre le preslre de Ringessem.
Terre Clappestien. A Couthem.
HIDREQUENT (Hildrichem).
(Commune de Rinxent.)
Grotstic. Entre Hildrichem et Blekenak«^
RAVENTUN.
(Commune d'Ambleteuse, canton de Marquise.)
BAUDRETHUN (Boudertun).
(Canton de Marquise.)
OFFRETHUN (Wolfertun).
ICanuu de Hirquiie.l
LEULINGHEN (Leli.inghem).
(C 111(011 de Marquise.,
A le Uegge.
LeCrogth.
A le Drieve.
Gileberstic.
Terre nomel Hausdalc.
A Borspit.
A Rodelant.
A Hoiboidsbosco
Hobbenaker.
A le Spincie.
A Ravenstiene.
Terre apelee Nie
Terre nomet Bni
WIERRE-EFFROT (Wii.hb).
(Canton <lc Mirquiit.
Sor Sindre.
A Wormoie.
Deseur Ekboui.
A le Holestral.
Le Flos.
A le Fonteine.
Le Crois à Sutibi
BANCRE3 (Bankenes).
lunc de Ciliefiui, union d« Boulogne-Non
A le crois.
Terre apetee Zekere.
Prei Buslel.
Terre apelee Haï
Piéche apelee H]
NOMS DE 1505
EXTRAITS
Dl TERRIER DE SAINT-WULHER DE BOULOGNE.
OUTRBAU.
Oultryawe.
Torbinghen.
Rue de Lesglise vers Tiégatte.
Le Postel.
Les Creuses de Torbinghen.
Ëntremenacre.
Couple.
Fallise de le mer.
Terre de le Becque.
Au Briel.
Chemin de Berquen.
A Lesliart.
Aulx prés.
Le Boutun.
Hontenval.
Millembercq.
As Mariiers.
A Homenesdale.
Convenes.
Foucardengues.
Roverenghes.
Mares de Cappescure.
Au Bucquet.
Questelenghes.
Badnembourg.
Marquenneterre.
Le Halleperette.
A Foulcroy.
Surones.
L'attre Saint Wandrille.
Censé du gardin nommé le pres-
bitaire.
Praiaus des Quiens.
Au Frontel.
Les Praiaus de Martre.
As Berniaux.
Le Craullière.
Le voie du moustier.
Le Motte de Millembercq.
A Winde vers Hastenoy.
A Haheut.
Wide Estouppe.
Terre de le Hache.
Marins de Ënguinghen.
Marins du Wast.
La platte pierre du Lo.
Le Cocquerie.
Mongardin, a présent haie Quien-
net.
A Contredit.
A Cauveners.
Hautembert.
A Henryville.
Partiche de Holleboulz.
( 249 ;
AGISSANT.
Capelle Saint-Nicolay.
Commune des bourgeois.
Hondembercq.
Le Vrolant.
Rue du Marché.
Rue des Febvres.
Aux Francs Mares.
Les Croquez.
Haulte Sombres.
Gazevert, Gazelveri.
Le Motte.
Les Haielles.
Les Renardières.
SAINT-ÉTIENNE ET HOGQUINQHEN.
Robertville.^
Audisque.
Rue du Poulin.
Longuebroccq.
Rieu Fourquiet.
Fringhen.
Haffrengues.
Fallembenne.
Combauville.
Camp des YeuUes.
A Condette.
FlapoeuL
Longuenbroccq.
Le Parzelle.
Pont de le Briques.
Fiefd'Ostove.
Le Wikène.
Le grand Monjoie.
Au vert chemin.
La verde voye qui mène de Bou-
logne à Montreuii.
V7IMILLE,
Odre.
Sente d'Odre à Thelinghelun,
Terre de grant camp.
Larrouville.
Pays de Gay.
Le Riez de Saint-Sammer.
Souverain Molli n.
Memont.
Ovringhen lez Lissebourne.
La Poterie.
Moulin Wyberl.
Marlieu Remond.
Godelinbroech.
Escarpenesse.
La Hodde du Leucq.
Honvault.
Au Heth.
Le prey Pourcel.
Le Ratterie.
Billauville.
Vers Roupembercq.
Olinghetun.
"■"1
( 250 )
Buisson du Broecq.
(^homin de Menendale à Letre-
Ihun.
A Audenacre.
A Cluses.
Terre du Plet.
La Croeuse.
Pont de Menendalle.
Pont de Mordalle.
A Floquernbourne.
Le Plancque.
Le RegncL
Longueroie.
Mont de Venteuil.
Mont Cazier.
Pont de HilL
Buisson de Herlengues.
Chemin dos Mangniers.
Biaurepair.
Le SieueL
Le Mont Fortin
Le Mont deseure Hiquelo.
Le FientaL
Le SineL
Biaupro.
Qu'on soUoil ap|)eler le Quinne-
mère.
La haie gelée.
Broecq Segin.
Deux journaux nommés ancien-
nent la cousture et à présent
longueroie. »
Uyquelio, alias les boilles.
Le Clayet.
Mont Hilrelo
QUELMES.
4407. Barnstran.
Berendal.
Au G hère.
A Dikelo.
Le kemin de Langherekep.
A Oulfang.
Au Bucquebert.
A Quendal.
A Troisart.
Dessous Westove.
A le Cromme.
Wincle.
A Dikelo .
Wissant.
Oppiesart.
Le Honnedic.
Verendal.
Au Ploich.
Le Flegarle du Val.
4407. Le Miersval.
Colehout.
Le Holslraet.
Le Lo.
Le Pisberch.
LeSleenstraet.
Hingueselles.
Dilleque.
1408. Fief du Vieslol.
1409. APlancheke.
A Sca poutre.
1410. AOuterval.
Ou Dalke.
1411. Vernove.
Nordale.
A Hasendal.
A Stene.
A Hovelt.
Hoislene.
( 251 )
1411. A Alverikesvelt.
A Lurichvelt.
Terre gisant ter trome.
Terre gisant a le trome.
Le Lakewech.
Terre gisant Bousterhaghe.
A Hoistove.
Ten Stene.
A Equendal.
A Hinghezele.
A Oostove.
A le liaie benorde.
A Zoldrekin.
Carrière de Pissembergue.
Pitvelt.
1411. Dikelo.
A le Beque.
Hopperzard.
A Berendal.
A Vronhove.
Damont Misseborgb.
Inghelberghe.
A Hardiland.
Damont Nortkelmes.
Au Stenekin.
Au Braemdic.
Ten Honde gatle.
A Wolfanghe.
A Hazenlegghe boosten le
plouich.
^4
{Archives d'Arra^, Cartulaire de Saiut-Dertin, 3o4.)
BOUSBEQUE.
Eke.
Scaplinck.
Wastembecque.
Heede.
Stupere.
Harlière.
Piernes (1382).
Vienneret
Le Crûmes (Kruys Meerseli.)
Oblaers, autrefois Zobelaer.
Le Mylsteen.
Le Goedsenbergen.
Le Wavenburels.
L'Osterlingue.
La ferme de Berckliostede.
Le Loo.
Le Corcelovene.
La Cromplancque.
Le Dam.
Le Drooghendam.
Le Baloc.
Le Marcolf.
Le Nieuwmeersch.
Le Blandrisse
Peperstrael.
Clitstraete.
Steenstrate.
Coopwerch.
(J. Dallk, Histoire de Bousbeque.
( 252
WATTRELOS.
(Anno Dfti MCCXXXI scripU est carU hec.)
Mansura del bosc.
Mansura del Aufoel.
Monars del Mairie.
Terra de Heldebert Sart.
Willelmus li Monnirs.
Baldo li Cokins.
Hugo del Vinnage.
Gerardus li Bais.
Homines li Katainges.
Bernardus del Forest.
Homines li Cornus.
Amulfus de Gant.
Boidins li Flamens.
Andriupreit.
Walterus li Covereres.
Reinerus des Caisnes.
Sigerus de la Sus.
Gose de la Sus.
Walterus le Sec.
Sigerus Pippins.
Au Gaukir.
Au ploiche.
Al Calvyre.
A Grimoupont.
Au Rose.
Al Quarovic.
Al Bruile.
Au Forest.
A Winehout.
Al Hermite.
A Spercin.
As Tombes.
Al Hornuire.
Terra de Durmes.
In Hersel.
Apud Steinputs.
{Liber Cemus S. Bavonis, registre n» 2)0, parcliemin, fol. 40^
LIVRE SECOND.
LA frohtiAhb ungdibtioce avant XJB i
CHAPITRE PREMIKR.
ËLËNENTS CERMANlQUeS DANS LA TOPONYMIE
Les noms de lieux que nous avons appelés ti
nous ont montré que ie domaine de l'idiome ger
dant les derniers siècles, s'étendait au delà c
actuelles; l'élude des noms géographiques va n
de constater que celte extension avait été plus
pendant les premiers temps du moyen âge.
Les localités portant des noms tbiois ne sont
aux cantons où l'usage de l'idiome tliiois nous e:
époque quelconque de l'histoire; elles se répand
ici en masses compactes, là à l'état sporadique, ;
dont les lievx tiils ont toujours été romans, (
témoignage étranger à la toponymie ne pcrmt
croire qu'elles aient une origine germanique.
Nous allons passer en revue cette vaste colk
blés qui, disséminés dans la Belgique wallom
départements français du Nord el du Pas-de-C
sent aux recherches de l'historien un ample co
formations authentiques.
( 254 )
Toutefois, avant d'entreprendre une revue qui sera longue
et qui portera sur un grand nombre de noms, quelques obser-
vations pr(^]iminaires paraissent indispensables.
La très grande majorité des vocables toponymiques, tant
romans que germaniques, est composée d'un double radi-
cal, dont Fun est un substantif et dont l'autre peut être soit
un substantif, soit un adjectif. Le cas le plus fréquent, c'est
celui de deux substantifs dont le second est déterminé par
le premier ^. Le déterminé ÏBii partie de la langue du peuple
qui donne le nom; le déterminatif peut être et même, en
réalité, est très souvent emprunté à une autre langue, et a déjà
une certaine valeur de nom propre au moment où se fait la
composition. C'est, par conséquent, Tétude du déterminé»
autrement dit du suffixe, qui nous permettra de préciser la
langue dans laquelle les lieux ont été baptisés; c'est donc
aussi par Tétude des suffixes que nous allons commencer notre
enquête.
D'autre part, obligés, dans cette longue énumération, de par-
tir de la forme actuelle des vocables toponymiques, l'ancienne
nous étant trop souvent inconnue, nous serons exposés, niai-
gré la rigoureuse prudence dont nous nous ferons une loi, à
grouper certains noms dans des catégories auxquelles ils n*ap-
partiennent qu'en apparence. En effet, en debors des lois pho-
nétiques qui président à l'éTolatlon régulière et or^a-
olque du mot, certaines autres causes ont pu déterminer «les
transformatloiis irrésallèrefl et Inorsaulqoeii.
Il est arrivé bien des fois que la forme matérielle d'un nonri a
été altérée de manière à être assimilée à certains autres noms
particulièrement répandus dans la région où il figure. C'est
ainsi, par exemple, que dans le pays flamand, où les noms ter-
^ C'est seulement dans la dernière période que Ton voit apparaître des
noms romans composés où c'est le premier élément qui détermine le
second. Ainsi Château-Regnaud, qui, s'il remontait au déik du XI« siècle,
s'appellerait Regnautchâtel.
*•■ •
( 285 )
minés en -hem sont d'une abondance extraordinaire, plus d'un
nom primitivement terminé en -en s'est vu affecté indûment
de la désinence -A^m, et vice versa.
Cette assimilation est fréquente surtout lorsqu'un peuple doit
employer des vocables créés dans une autre langue. Ainsi les
Francs, conquérants de la Gaule, ont souvent transformé en
'ingen la désinence -inius des noms de lieux romans, de même
qu'inversement les Gallo- Romains ont plus d'une fois altéré
en 'igny, -ignies^ la désinence -ingm des colonies germaniques
établies sur leur sol. Ainsi encore le terrier fait en I066 par
les Anglais du pays de Calais mentionne une localité qu'il
appelle Ihe taie of Colham or Collam; c'est tout simplement
le village de Coulogfnc, dont le nom vient de Colonia et
n'a rien de commun avec le sufiixe -hem ^. Souvent, l'assimi-
lation ne se borne pas à porter sur le son ; elle atteint le
corps du mot tout entier, et l'identifie avec tel autre, très
différent par le sens, mais qui a avec lui une analogie plus
ou moins grande, comme quand Funderlo devient Pont-
de-lioup, Verzetialf Tlr^lnal, ou Saivinsarl, Salnt-
Tlncent : c'est le procédé connu sous le nom d*élymologie
populaire 2.
Ce double procédé d'assimilation a fonctionné aussi sur
notre sol, et il n'est pas toujours facile d'en retrouver toutes
les traces. Dans les recherches qui vont suivre, j'aurai soin
d'indiquer chaque fois les causes générales qui ont pu enrichir
indûment les catégories de noms que je serai amené à étudier ;
nul, je pense, ne me reprochera de ne pouvoir, dans un travail
comme celui-ci, discuter les titres de chacun d'eux à en faire
partie.
* Dictionnaire historique du Pas-de-Calais, arrondissement deBoubgne,
t. I, p. 216.
' Sur rétymologie populaire, lisez Taylor, Words and places, pp. 259-
260 et 265-272; 6. Kurth, Les origines de la ville de Liège, p. 4-7, où sont
cités des exemples belges. Voir aussi tout le livre de Andresen, Vehcr
deutsche Volksetymologie^ 3* édition. Heilbronn, 1878.
1
( 286 )
^ Je commence par celui de nos sufljxes qui se rencontre le
plus fréquemment dans la composition des noms de lieux,
tant belges que français, d'origine germanique. Cesi celui de
-helm, qui a le sens de séjour, demeure, foyer. Le suffixe
'heim est le plus fréquent de tous dans la toponymie thioise et
allemande; il est même tellement répandu qu'il pourrait servir
h tracer sur la carte les confins de la race germanique. Foers-
temann a recueilli 1,275 noms affectés de ce suffixe dans la
seule Allemagne; il fait d'ailleurs remarquer qu'il y est inégale-
ment répandu : le Holstein et Lippe l'ignorent presque totale-
ment; la Flandre et la vallée du Rhin en sont toutes jonchées;
enfin en Angleterre, il entre pour un dixième dans le total des
noms de lieux '.
I^es noms affectés de ce suffixe, plus ou moins modifié selon
les prononciations locales (heim, hem, em, ghem, gem, gkai,
ghien, ain, etc.), sont particulièrement fréquents dans les Pays-
Bas. Ils remplissent la carte de la Belgique depuis les provinces
de Limbourg et d'Anvers, où ils prennent fréquemment les
formes -um et -om, pullulent littéralement dans le Brabant
et dans la Flandre orientale, envoient à droite, dans la
Flandre occidentale, et à gauche, dans le Hainaut et dans la
Flandre française, des essaims assez nourris, pendant que le
gros de la troupe se répand avec une abondance extraordinaire
le long de la Lys et de l'Aa, jusque dans les environs de Bou-
logne, pour aller s'arrêter presque subitement au nord de la
Canche, avant d'avoir atteint la vallée par laquelle cette rivière
se fraye un chemin jusqu'à la mer.
Ce n'est pas seulement son extraordinaire diffusion, c'est
encore la longue durée de son emploi qui fait du suffixe -heim
une des caractéristiques de la toponymie thioise des Pays-Bas.
Il y apparaît dès le V® siècle dans les noms légendaires des
trois localités où a été élaborée la loi salique : Saleheim, Bodo-
heim, Widoheim; six siècles après, nous le retrouvons vivant et
fécond dans le Boulonnais, à l'extrémité méridionale de la
* FOERSTEMANN, AUdeutscfies Namenbttch, II, p. 703.
( 257 )
terre franque, où un seigneur du nom de Helbodo laisse son
nom au village de Helbodeshem ^.
On va lire le relevé statistique de la diffusion de ce radical
dans les diverses provinces, quelques formes qu'il ait revêtues.
On n'y trouvera pas un certain nombre de noms qui parais-
sent s*étre terminés primitivement en -eii ^, comme Sichem,
autrefois Sichen 3 ; Saventhem y autrefois Saventhen ^ ;
Nerehtem, qui doit avoir été Merchten K.
Je n'y ai pas davantage admis les noms wallons terminés
en 'hmi (Han, Bohan, Dohan, Frahan, Grandliau,
Marbebiaii, Martehan, Petlthan, Poiipehau), dans
lesquels le suffixe est positivement distinct de -heim. Dans un
document de 636, on mentionne une villa Chambo secta {sita)
supei* Orto fluviolo ^ ; il s'agit de Grandhan ou de Petilhan sur
l'Ourthe. On peut sans témérité conjecturer que le même
vocable est contenu dans tous les -han.
J'ai exclu encore quelques noms en -emme ou -em dont la
désinence n'a avec -heim qu'une ressemblance fortuite et
récente; tels sont :
IVaremme (965, Waromia; 1075, Woroime; 1078, Wo-
< Lambert d'ârdres. Chronique de Guines, c. 99, éd. Godefroy-
Menilglaise, p. 223.
* La confusion des -em et des -en est un fait universel en pays germa-
nique. Voir FoERSTEMÀNN, t. II, p. 702; Arnold, p. 382; Esser, Kreisblatt,
3 mars 1883 et 6 février 1886; Brandstabtter, Geschiclilsfretmd, t. XLIV,
p. 2î26.
' Chotin, auquel je n'ai qu^une médiocre confiance, donne les formes
suivantes : 1302, Zighen, Sichne, Sictienes, Sichena. (Élude étymologique
du Brabant, p. 197.)
* Wauters, Environs de Bruxelles, t. III, p. 153, donne pour 1122
Saventen et pour 1219 Saventinis.
* Martinas au XI« siècle, dans Gesta epp. Camerac. (Pertz, t. VII,
p. 408); 1117, Martines; 1120, Merchtinis, et pendant tout le X1II« siècle.
Merchtem se présente pour la première fois en 1314. (Wauters, Environs
de Brtixelles, 1. 1, p. 57.)
* Beyer, (Jrkundenbuch, 1. 1, p. 7.
Tome XLVIII. 17
( 268 )
rommes; en flamand, BortAwortn^); Ceimwarem (1030,
Corworommo; en flamand, Kruiswartn ^).
AnsereniNie (814-816, Anseromia^).
¥oitem (1195, Voteme).
€orle»9ein(1206, Curtheraco; 1207, Curtray; 1213, CurU-
reseim, Cortessem; XIV' siècle, Courlrece, Courtreche^).
D^autre pari, j*ai peut-être omis par ignorance quelques
noms authentiquement terminés en ^heim dans Torigine, et
dont la désinence se sera atténuée par la suite en -en ^.
Montmen serait dans ce cas, s'il fallait l'identifier avec le
Muncheheim cité dans un diplôme deWaleran de Limbourg
en 1225, qui en accorde le droit de patronage à Téglise Notre-
Dame d'Aix-la-Chapelle ^.
C'est, encore une fois, l'affaire des chercheurs locaux d'éta-
blir soigneusement toutes les formes de chaque nom de lieu
pour permettre un jour, à celui qui refera mon travail, de
donner un aperçu complet et définitif de la répartition des dési-
nences.
* Gfr. le relevé complet des diverses formes du nom dans De Ryckbl,
Société d'Art et d'Histoire de Liège, t. V, p. 5.
* Beyer, Vrkamleiibiich, t. I, p. 358; cfr. les formes relevées par
Grandgagnage, Mémoire, p. 31. Bbyer, par une de ces énormes bévues
géographiques dont il est coutumier, confond cet endroit avec Gobem-
sur-la-MoselIe (Prusse rhénane).
' Grandgagnagb, Mémoire, p. 53.
^ Grandgagnage, Mémoire, pp. 85 et 153.
* <( In verschiedenen Gegenden tritt auch eineÂbschwâchung(von-Aam)
zu blossem -en ein, die ûbrigens bereits ziemlich ait ist; in Schwaben ist
-inglieim jetz ôfters zu -ingen geworden. » Foerstemànn, t. Il, p. 712.
^ Lacomblet, t. II, no 123, p. 66. Toutefois le même, tome I, n« 290,
p. 143, ridentifie aussi avec le BiaBBiiie d'un diplôme de 1075 pour
Sainte-Marie-aux-Degrés de Cologne. Je ne sais ce qu'il en &ut penser.
Ce qui est certain, c'est qu'au témoignage de Laeomblet lui-même, Sainte-
Marie de Cologne n'est pas restée en possession de Munzhic, tandis que
Notre-Dame d'Aix-la-Chapelle a eu en effet le paUx)nage de Montzen.
I
NOMS EN -Aeim DANS LES PATS DB LANOOB QERMAMIQUI.
a.
BBLiGIOUB.
Localités.
•
Provinces.
Arrondissetnents
AileglieHi.
FI. orient.
Gand.
AAichcm (Hekelghem).
Brab.
Bruxelles.
AlTorlaclioBi.
FI. occid.
Furnes.
ABseshcM.
Ibid.
Courtrai.
/kmperghem (Swevezeele).
Ibid.
Bruges.
Ande^em.
FI. orient.
Termonde.
Anderflieni.
Brab.
Bruxelles.
Aaweneiii.
FI. orient.
Gand.
AaweskeBi (Malines).
Anv.
Malines.
Avclsliem.
FI. occid.
Courtrai.
AjceBi.
FI. orient.
Audenarde.
AyseM (Gand).
Ibid.
Gand.
BaeleslicBi.
Ibid.
Ibid.
Baerdeshem.
Ibid.
Termonde.
Bacvcsiieni.
Ibid.
Ibid.
Bakersem (Denderleeuw).
Ibid.
Audenarde.
Bakerscm (Iddergem).
Ibid.
Ibid.
BaMesiiem (Caster).
Fi. occid.
Courtrai.
BajSkciii.
Fi. orient.
Gand.
Beeraen.
FI. occid.
Bruges.
ti47. Bemebam. (DuviviER, p. 398.)
Beertesiieiii (Auwegem).
FI. orient.
Gand.
Belrlcseni.
Ibid.
Audenarde.
Bekcglicai.
FI. occid.
Bruges.
iV. fi. — A cause de rextraordiotire abondance des nosni de lieux en 'hêim dans
l«t pays de langue geroiaoique, j*ai cru utile, pour plus de précision, d'ajouter à
l'indicalinn de la province celle de l'arrondissement, sans d'ailleurs m* astreindre à
faire la uiéuie chose pour les autres catégories de noms que renferment ce chapitre et
Ir» il«-ux suivants.
( 260)
1
Localités.
nelleslieai.
Brileaii.
Ber«lMm-leB- A ndesarëe.
B«reheni-«MlBte-Ac«*h«.
BerebeM-SalBt-LaiireBt.
KercbeM-leB-ABveni.
reii«Bi (Castre).
rcem (Beirendrecht).
(Ruddervoorde).
■•rsham (Hersselt).
Berninsein (SaintrTrond).
(UeystK>p-den-Berg).
(Huysse).
* BeiteclieBi (Zellick).
1430. r.urtim sancti Bavonis de Bet-
tenchem. (Wautiîrs, Environs de
Brujcellet, t I, p 874.)
Dcvcgefu .
Beysbem.
* B«>7>esiieM(Neder-0ver-Heem-
beek)*
198b. BiJeogbem. — 4690. Besegem
(Wauters, Environs de Bruxelles,
t II, p. 38a}
BlnekoHi.
Bleereshem (Hekelghem).
Bickk«B> (Haelen).
(Auwegem).
iHuvsse^
(Sceverghem).
BoBiegcn (Wieze^
BoorMholm.
(Wambeke).
1519. 't hof te Boscbem. (Waiters,
Environs de Bruxelles, t. \, p. 419.)
trackem (Lubbeek).
Provinces.
FI. oecid.
FI. orient.
Ibid.
Brab.
Ibid.
Anv.
Brab.
Anv.
FI. occid.
Anv.
Limb.
Anv.
FI. orient.
Brab.
Ibid.
Ibid.
n. orient.
Brab.
Ibid.
Arrondissements.
Courtrai.
Gand.
Audenarde.
BmxeUes.
Ibid.
Anvers.
Bruxelles.
Anvers.
Bruges.
Tumhoul.
Hasselt.
Malines.
Gand.
Louvain.
Ibid.
Bruxelles.
Audenarde.
Bruxelles.
Ibid.
Ibid.
Louvain.
FI. occid.
Courtrai.
Brab.
Bruxelles.
Limb.
Hasselt.
Brab.
Bruxelles.
FI. orient.
Gand.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Termonde
Limb.
Tongres.
Anv.
Malines.
Brab.
Bruxelles.
Ibid.
Louvain.
Anv.
Anvers.
(«1»),
ArromiisseinenU.
FI. orient.
tiand.
BraBkhew (BUsen).
Limb.
Tongres.
Ibid.
Ibid.
■raMW (Leenw-Saint-Pierre).
Brab.
BruxellM.
13tO. BniufsMm. - 1454. Bnne-
Mtm. — 1470. Bnioerheoi. (Waii-
lERS, Canion de TIrlemoni, ville,
P-1.)
Ibid.
Lonvain.
Ibid.
Bruxelles.
BrwtkBM. .
Limb.
Hasselt.
■.■MMiBergh}.
Brab.
Bruxelles.
n. occid.
Courtrai.
CMBClhCM.
Ibid.
Ibid.
Brab.
Bruxelles.
t'tMbecbe».
Ibid.
Ibid.
CatfecB (Boorsbeim).
Limb.
Tongres.
CMiheM (Oombergen).
FI. orient.
Aiidenarde.
C*ri<ie>i.
FI. occid.
Courtrai.
Brab.
Bruxelles.
Ibid.
Ibid.
CrajBkavIkcM.
FI. orient.
Gand.
«■f«Bh«M (Anderlecbt).
Brab.
Bruxelles.
CNU««keai (Bergh).
Ibid.
Ibid.
FI. orient.
Termonde.
1S39. Dileun. iWlDTEUi.)
Brab.
Louvain.
FI. orient.
Audenarde.
FI. oedd.
Courtrai.
Ibid.
Ibid.
■I.Bb«M.
Brab
Bnixelles.
■lellshen (Jette).
Ibid.
Ibid.
1331 Dicdenbeem. (WAIITF.R^.;
Ibid.
Louvain.
»MrMCM (Bomhem).
Anv.
Malines.
Brab.
Louvain.
Anv.
Anvers.
KrseM (Bambruf^).
FI. orient.
Audenarde.
■•«k...
FI. oedd.
Bruges.
■UrdeckcMi (Baerdefthem).
PI. oriem
Termonde.
Kl.oedd.
Bruftes.
Kiece» iDilbeek).
Brab.
Bruxelles.
( 262 )
LocaliUs.
BlIxeM.
ISIIIesM.
BIseglieHi.
Blsam (Gheel).
RaiMelieBi.
4IS60. Emmelen. c Le nom d'Ëinnielen
est incontestablement unp corrup-
tion d'Emblehem. » (KKeGi.iNGKK.
p. 933.)
Baielslieni
■creiBb«ileseBi .
■srpel«ai (Grand-Brogel).
f^hem (Jette'.
BICeIsbeni.
Bversen.
Eversen (Meysse).
Eykem (Saint-Antelinckx).
FraMen (Bonnert) ^.
4S61 Allodiam de Frassenem (Gorri-
MET, Cartulaire de t abbaye de
Clairefontaine, p. 4S). — iâC4.
Vrafene {Cartulaire de l'abbaye de
Marienihal, t. I, p. 7^. — i317.
Villa dicta de Vrayssene (Gofpiiiet,
Cartulaire de l'abbaye de Claire^
fomairte, p. 334). ~ 4328. Vrasen
(ID., ibid,, i. Il,p. 34). - 433T. Wrois-
senem (I d., ibid,, t II, p. 55). — Ayant
4574. Frassem {Cartulaire Mussey,
n« S37, Bibliothèque royale). Cfr.
Vracene dans la Flandre orientale,
arrondissement de Termonde.
Provinces.
•Arrondisseï
Liège.
Huy.
Limb.
Tongres.
FI. orient.
Audenarde.
Anv.
TurnhouL
Ibid.
Anvers.
FI. occid.
Goartnû.
Brab.
Bruxelles.
Fi. orient.
Audenarde.
Ibid.
Termonde.
Limb.
HasseU.
FI. orient.
Audenarde.
Brab.
Bruxelles.
Fi. occid.
Bruges.
FI. orient.
Gand.
Brab.
Bruxelles.
Fi. orient.
Audenarde.
Luxemb.
Arlon.
fieerdeclieni (Malines).
Anv.
Malines.
Geeicfflien (Haeltert).
FI. orient.
Audenarde.
Geciesheni (Meîre).
Ibid.
Termonde.
filBcel*».
Limb.
HasseU.
CSoilTeerdr seu .
FI. orient.
Audenarde.
< Voilà donc encore un de ces noms dont la désineoce flotte entre -en et -«■
qu'on puÎMe la rattacher avee certitude à aucun des doua. La rareté des oomt en
dans le Luxembourg alleinaDd me di8)>oserait plutôt à prendre la forme Ft
la primitire.
poar
â • . •
{ 263 )
Localités.
Khent (Vissenaeken).
Ghorgheem. - 4580. Goirhem.
TERS.)
tant.
€rasniithis in Hasbanio juxta
aasterium sancti Trudonis (hA-
IBLBT, I, no âOi, p. 129). Cette
ntitication, adoptée par PiOT,
o/, p. 129, est des plus piau-
les et je n'hésite pas à m'y rallier.
"ssum-lez-Saint-Trond est donc
ayer de la liste des noms en
ifn et ne doit sa forme actuelle
au procédé populaire de l'assi-
i a lion.
Provinces,
Brab.
Limb.
Arrondies enu ni. ',,
Louvain.
Has.selt.
^«tl-leB-I.«OB.
Ibid.
Tongres.
rm- Icx-Oeyase.
FI. orient.
Gand.
reerdefflieni (Schepdael).
Brab.
Bnixelles.
hem (Hendrieken).
Limb.
Tongres.
hem ^LOOZ).
Ibid.
Ibid.
escm (Aygem>.
FI. orient.
Audenarde.
»m (Oycke).
Ibid.
Ibid.
«hem.
FI. occid.
Courtrai.
rbom.
FI. orient.
Termonde.
brcelitcBhem.
FI. occid.
Courtrai.
em-iialnt«)-lNarcuerlie.
Brab.
Louvain.
em-Halnl-LlévlB.
FI. orient.
Audenarde.
bem - Sainte - Catherine
[ou|fjerde .
Brab.
Louvain.
Ighem.
Ibid.
Bruxelles.
.ersem iSchellebelle).
FI. orient.
Termonde.
drgeni.
Ibid.
Audenarde.
*isem (Scheldewindeke).
Ibid.
Gand.
•Iveerdesem.
Ibid.
Audenarde.
ixem.
Anv.
Anvers.
cm (Meeuwen>.
Limb.
Tongres.
kechem (Oostcamp).
FI. occid.
Bruges.
ersom.
FI. orient.
Termonde.
3cem (Baeleghem).
Ibid.
Gand.
.elam (Vroenhoven).
Limb.
Tongres.
eighem (Boucle-S^-BIaise).
FI. orient.
Audenarde.
sem.
Ibid.
Ibid.
em (Willebringen).
Brab.
Louvain.
«cm (Bodeghem-S^-Martin).
Ibid.
Bruxelles.
( â6i )
Localités.
Provinces.
A rrotuiissemen ts
H«n(eni (Baelen).
Liège.
Verviers-
■••Hcffoni (Erpe).
FI. orient.
Ternionde.
■•utaïa-i^Kvè^vr (Wals Hou-
Liège.
Huv.
*
them;.
M«Hieni (Vilvorde).
Brab.
Bruxelles.
■•■1 br ■•• les- W •rrefi .
FL oecid.
Furnes.
^^^P^B ■ ■■^^^■w W^M M ^FvBw ■^^^7V«
Ibid.
Ypres.
■•HChem (Monlzen).
Liège.
Verviers.
■•H tu m (Casterlé).
Anv.
Turnhout.
■•Htseni (Haelen).
Limb.
Hasselt.
B«sem (Gumptich).
Brab.
Louvain.
H«ieiii (Hougaerde^.
Ibid.
Ibid.
■oadelghein.
FL orient.
Audenarde.
■HtCeffheM iRooborst).
Ibid.
Ibid.
Batt«9iirm (Bevere).
Ibid.
Ibid.
BHtteslieni (Avelghem'.
FL occid.
Gourirai.
HvUrshen (Ingovghem).
Ibid.
Ibid.
iiuyiMosiirm (Denderleeuw).
FL orient.
Audenarde.
FL occid.
Bnififes.
l«der«lim.
FL orient.
Audenarde.
Ibid.
Ibid.
laipetfeiii (Liedekerke).
Brab.
Bruxelles.
lHV«y«liCin.
FL occid.
Gourtrai.
Iflegliem.
Ibid.
Ibid.
iseseni (Berlaer).
Anv.
Mali nés.
IC4>Sem.
Ibid.
Ibid.
Jwxani (Dilbeek).
Brab.
Bruxelles.
Juxeni, t' hof le Juxhem (Wautehs,
Environ» de HruxeUe», 1. 1, p. 480 .
Keirscm iSchepdaei).
Ibid.
Ibid.
Kerkiiem (Maerke-Kerkhem).
FL orient.
Audenarde.
■£erk*ni-lrB-fialiil->Tr«n4.
Limb.
Hasselt.
Mork*m-leB-Tlrleiii«Bt.
Brab.
Louvain.
Keyem.
FL occid.
Furnes.
M lescgiiciii (Meensel-Kieseghem ) .
Brab.
Louvain.
Kanlnilielni.
Limb.
Tongres.
■^••icvrm (Mahakerke).
FL orient.
Gand.
KuatMeclieiH (Velsicque-Rudders-
Ibid.
Audenarde.
hove).
-
La^iheM -^aiaie-Mar le.
Ibid.
Ibid.
I^aelheai-llalai- Marti A.
Ibid.
Gand.
( 265 )
Localités.
Provinces.
Arrondissements
■«•■decem.
FI. orient.
Gand.
i:4iadiersiieni (Anseghem).
FI. occid.
Gourtrai.
Laram (Gheel).
Anv.
Turnhout.
LedeclieHi.
FI. occid.
Gourtrai.
LeewersIiCM.
FI. orient.
Àudenarde.
I<eilerliaiitOBi.
Ibid.
Ibid.
LevpeiplieHi.
Ibid.
Ibid.
LlBdeisliein (Erps-Querbs).
1968. I^Ddellenghem. (Wautcrs, En-
virons de Bruxelles, t 111, p. 491.)
Brab.
Louvain.
I^pheM.
FI. occid.
Bruges.
■«•tiieHi (Bilsen).
Limb.
Tongres.
■iWVVBHO^MVm •
FI. orient.
Gand.
■.•Teshem (Brusseghem).
(Wauters. Environs de Bruxelles,
t. Il, p. 66.)
Brab.
Bnixelles.
Lngheiii OU Lvyfflien (Merckem).
FI. occid.
Fumes.
^njp^m^m (Bornhem).
Anv.
Mali nés.
Liiylliacsheai (Morlsel).
Ibid.
Anvers.
MAckelseiii (Rooborst).
FI. orient.
Audenarde.
Hakesem (Boucle-Saint-Denis>.
Ibid.
Ibid.
MakechoM (Schelderode).
Ibid.
Gand.
MaMe^eai.
Ibid.
Ibid.
.«aaeskeai (Meulebeke).
FI. occid.
Gourtrai.
Marckeshem.
Ibid.
Ibid.
Seerlieni (Bilsen).
Limb.
Tongres.
■eerkem (Maeter).
FI. orient.
Audenarde.
Melreai (Maeter).
Ibid.
Ibid.
■erckCBi *.
FI. occid.
Furnes.
Mersem.
Anv.
Anvers.
■caaeffkeai (Wolverthem).
Brab.
Bruxelles.
■eys«Bi.
FI. orient.
Gand.
■eyleneai.
Ibid.
Audenarde.
Looz, p. 8.)
Limb.
Tongres.
MllleslieM (Moil).
Anv.
Turnhout.
Hllleckeai (Ranst). Ibid.
* Mêmm. f icnalé dans le DietionnairÊ ds ta vrovincê de Lit
Anvers.
nboura. du VAiiMaHàBLii»
comme une dépeadasee de Herttntêi'Lcoz (Linibour|(), n'eKÎtle pa^.
n
( 266 )
Localités.
Provinces.
A rro ndisseinen ts
Mlae^m (Kersbeek).
Brab.
Louvain.
M«ldiercliein (Boucle-S^ Denis).
FI. orient.
Audenarde.
■■•leu (Lummen).
Limb.
Hasselt.
■■•Iliem.
Brab.
Bruxelles.
Hoibeni (Brusseghem).
Ibid.
Ibid.
■■•IbeHi (Peer).
Limb.
flasselt.
■•orec^^Bi.
FI. orient.
Audenarde.
M«oreisheiii (Vlierzele).
Ibid.
Termonde.
.«looniOBi (Betecom).
Brab.
Louvain.
Miilleiii.
FI. orient.
Gand.
MHykeMi (Assenede).
Ibid.
Ibid.
Mayleoi (Appelterre-Eychem).
Ibid.
Audenarde.
Wederkelm.
Limb.
Tongres.
* Mederlielm.
Ibid.
Ibid.
Nederheim ioxta Loos, i364. {Fief» de
Loo%» p. 8.)
Me^erhelm (Oplinter), 4^5.
Brab.
Louvain.
♦ Wederbem (Leeuw-S«-PieiTe).
Ibid.
Bmxelles.
i379. Nederhem juxta Lake. (Wau-
TERS, Environt de Bruxelles, 1. 1«
p. 93, no 4.)
NerheM (Looz).
Limb.
Tongres.
Mer M (Hougaerde).
Brab.
Louvain.
Merlin (Wolverthem).
Ibid.
Bruxelles.
ivcyslieiii.
FL orient.
Audenarde.
]ir«»rthein (Maldegem).
FI. orient.
Gand.
lI«sa«Oeiii.
Brab.
Bruxelles.
•edelen.
FI. occid.
Bruges.
Oeleffhen.
Anv.
Anvers.
Okes^m.
FI. orient.
Audenarde.
oim (Letterhautem).
Ibid.
Ibid.
OArdeyem.
Ibid.
Termonde.
•oaiers«*» (Meerendré).
Ibid.
Gand.
•••lergem (Aeltre).
Ibid.
Ibid.
•oalhaiB.
Limb.
Hasselt.
•oieshcm.
FI. occid.
Courtrai.
op-Ajcem (Aygem).
FL orient.
Audenarde.
ophem (Brusseghem).
Brab.
Bruxelles.
•pheiiB (Vieux-Héverlé).
Ibid.
Louvain.
opbem (Wesembeek).
Ibid.
Bruxelles.
•ppenem (Op-Linter).
Brab.
Louvain.
( 267 )
( -'. »TI
Localités.
(Herck-la-Ville).
••«eghem (Molenbeek-S^-Jean).
•tterglieni.
•■••elsIieBi.
•▼erhen (Meldert).
•ystoen.
Paepesheiu (Vlierzeele).
iVlierzeele).
(Anderlecht).
iHi, Paei>sein secus Senonm. (Wau-
TCRS, Ènviioiii de Bruxelles, t. I,
p. 70.)
Paolaeiliein.
Peirsein (Melle).
Petcglieiii-leB-AadeB«rde.
PeCechcBi-lea-llejrBBe.
Peierabrln (Lanaeken).
PeyfisrsheBi (Merchtem).
(Wautehn, Environs de Bruxelles,
t ll,p.i(X>.)
Pilkoin (Boesinghe).
Pltllirin.
p^uebenoeni (Gouckelaere).
Pyscshem (Liedekerke).
«•■«MBi (Erps-Querbs).
4374. Rans^bein. (Wauters, Envi-
rons de Bruxelles, 1 111, p. i9i.)
Seckhelai.
Beckhem (Yolkegem).
mckesem (Munckswalm).
Bekescni (Rooborst).
■clegrm (Sempst).
HlkegiieBi (Munckswalm).
RotfeBem (Hal).
■•krgiiciii (Hoorebeke-S<«-Marie).
S«llegheBi.
R«llegkeim-€ap«lle.
847 . R icoluvingaheim . ( Dutitier ,
p. 398.)
Provinces,
Arrondissements.
Limb.
Hasselt.
Brab.
Bruxelles.
FI. orient.
Termonde.
FI. ocdd.
Courtrai.
Brab.
Louvain.
FI. occid.
Courtrai. .
FI. orient.
Termonde.
Ibid.
Ibid.
Brab.
Bruxelles.
FI. orient.
Audenarde.
Ibid.
Gand.
Ibid.
Audenarde.
Ibid.
Gand.
Limb.
Tongres.
Brab.
Bruxelles.
Fi. occid.
Ypres.
Ibid.
Bruges.
Ibid.
Ibid.
Brab.
Bruxelles.
Ibid.
Louvain.
FI. occid.
Courtrai.
Limb.
Tongres.
FI. orient.
Audenarde.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Brab.
Bruxelles.
Ibid.
Ibid.
FI. orient.
Audenarde.
Ibid.
Ibid.
Brab.
Bruxelles.
FI. orient.
Audenarde.
Fi. occid.
Courtrai.
Ibid.
Ibid.
( 368 )
Localités.
nerMiii (Hougaerde).
■ (Wolverthem).
B (Norderwyck).
Iteibeoi.
(Haelen).
ii«yireai (Gherscamp).
it«y«eai (Gavere).
R«7s«B> (Maeter).
(Mullem).
(Gand).
■ (Vlierzele).
Ruyi^eiitdrieMk (Baeleghem).
ituyieffkeni (Nukerke).
* Hybordrseiu (Ganshoren).
Cilé en 4792 (Waut£R8, Environt
de BrujreMet, t II, p. Si.)
naiecem-iMlder (Yracene),
ScliaikoBi (Meerbeke).
sciiApkeni (Fouron-le-Comte U
Seeverfliein.
flletiem (Neder-Hasselt).
flaelleffliciii.
«neiieviieBi (Jabbeke).
•lanCeslieiB iQuaremont).
sc«eketti (Heinsch).
•t««keiii (Overysscheu
0t«ekkoBi.
mtrjthcm,
(Sleydinge).
Tal««keiii (Jette).
Tlesben.
TllIegkeHi (Saint-Michel).
THrkt«krni (Lubbeek).
Provinces,
Arrondissements
Brab.
Louvain.
Ibid.
Bruxelles.
Anv.
Turnhout.
Liinb.
Tongres.
Ibid.
Uasselt.
FI. occid.
Bruges.
FI. orient.
Termonde.
Ibid.
Gand.
Ibid.
Audenarde.
Ibid.
Gand.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Termonde.
Ibid.
Gand.
Ibid.
Audenarde.
Brab.
Bruxelles.
Anv.
Malines.
FI. orient.
Gand.
Ibid.
Termonde.
Ibid.
Audenarde.
Liège.
Liège.
FI. orient.
Gand.
Ibid.
Audenarde.
Ibid.
Ibid.
FL. occid.
Bruges.
Ibid.
Ibid.
FI. orient.
Gand.
Ibid.
Audenarde.
Ibid.
Ibid.
Luxemb
Arloii.
Brab.
Bruxelles.
Limb.
Tongres.
Brab>
Bruxelles.
Fi orient.
Gand.
FI. occid.
Gourlrai.
Fi. orient.
Gand.
Brab'
Bruxelles.
Fi. occid.
Courtrai.
Ibid.
Bruges.
Brab.
Louvain.
Localilén.
ProWBCM.
Arroiiiliueiiii-iils.
FI. orient.
Termonde.
Itrab.
Bruxelles.
FI. orient.
Termonde.
Tclthea.
Brab.
Louvain.
Vlaehcn.
Fl.oecid.
Fumes.
YlMkeM.
FI. orient.
Terni onile
FI. oceid.
Bruges.
FI. orient.
Audenarile.
TlM««M iZedelghem).
FI occid.
Bruges.
FI orient.
Audenarde.
TaiMM (Leeuw-Saini-Pierre).
Brab.
Bruxelles.
IbJd.
Louvain.
Vrea^mllrsel).
FI. orient.
Gand.
Ibid.
Audenarde.
Vrrkkeai (Dickelvenne).
Ibid.
Gand.
vrrce» (Baeleghem).
Ibid.
Ibid.
Vrrirshea iMolhem).
Brab.
Bruxelles.
W«el»B«|Worleghem'.
FI. orient.
Audenarde.
WbcIbb (Eronde^em).
Ibid.
Termonde.
vraclhe».
Anv.
Malines.
Fi. occid.
Courtrai.
Wairersrm (Assche).
Brab.
Bruxelles.
FI. orient.
Termonde.
Wa ■■»«•■•.
Ibid.
Audenarde.
Ibid.
Ibid
Wehb«'k*al.
Brab.
Louvain.
WraB*B«a> lUrse)).
FI. orient
Gand.
Wca(erBCM(Wondelgem).
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Termonde.
WeT«i«eBt.
FI. occid.
Bruges.
• Wla«kelfcf»»(curas(le).
Limb.
Tongres.
lu piTOclûi de EjMDbilwn. 131». iDe
fciiBO, Fletiàt (.001. p. il.)
wi>kci*w (Gheel).
Anv.
Tumhout.
WlBikaat (Hingene).
Ibid.
Halines.
W1.C» (Dilbeek].
Brab
Bruxelles.
waiacM (Bodeghem-Saint-Hartin).
Ibid.
Ibid.
W*l«rrlkcBi.
Ibid.
Ibid.
Waai-ieICk».
Anv.
Anvers.
Brab.
Louvain
iîîw.To'^hrim.
( Î70 )
LocaHlés.
Provinces.
Arronâissementi
iroadelBlièn*
Fi. orient.
■
Gand.
MToACergeni.
Ibid.
Ibid.
^nrortcshoBi.
Ibid.
Audenarde.
vr«ubreehfteseai .
Ibid.
Ibid.
«iriilverglieBi.
FI. occid.
Ypres.
VTalverlBslieiii.
Ibid.
Fumes.
^vyiesem (Boucie-Saint-Denis).
FI. orient.
Audenarde.
y/¥jmeght>m.
Anv.
Anvers.
ivjBeghem (Erps-Querbs).
Brab.
Louvain.
YsesheiB (Huysse).
FI. orient.
Gand.
Eedelchem.
FI. occid.
Bruges.
Kcelhen.
Limb.
Hasseit.
Kerkeffbeiii.
Fi. occid.
Bruges.
Sonneslieni.
FI. orient.
Audenarde.
■•itc«eni (Maxenzele).
Brab.
Bruxelles.
xyldesem (Cruyshautem).
FI. orient.
Audenarde.
b, FRANGE.
Localités.
Départements.
Arrondissements
Blarlnshom.
Nord.
Hazebrouck.
■«esesbem.
Ibid.
Ibid.
Carbeben.
Pas-de-Calais.
Arras.
Drinsbam.
Nord.
Hazebrouck.
830. Dringbem.
«bllasbem.
Ibid.
Ibid.
KrlBsheni.
Ibid.
Dunkcrque.
«•ndeghcBi.
Ibid.
Hazebrouck.
Klllem.
Ibid.
Dunkerque.
I^edrlBsbem.
Ibid.
Ibid.
Merekesbem.
Ibid.
Ibid.
Mersbem (Merville).
Ibid.
Hazebrouck.
MllUni.
Ibid.
Dunkerque.
836. Muldehem.
PllsaM.
Ibid.
Ibid.
-Terdesbem.
Ibid.
Hazebrouck.
Tetesbem.
Ibid.
Dunkerque.
«zeai.
Ibid
Ibid.
981. Ukesham. {Chartet de Sainte
Pierre de Gand, 1. 1, p. 60.)
•VarbeBi,
Ibid.
Ibid.
Um EN -beim DANS LES PAYS DB LANGUE ROMANE.
D'abord viennent les noms terminés en katn, iiin ou in. Le
chiffre en est considérable, mais je n'ai repris ci-dessous que
ceux dans lesquels le suffixe -heitn est, ou prouvé par des
témoignages anciens, ou plus ou moins probable. Quant .k
tous tes autres, ils seront examinés ensuite.
LocaliUs. Prouineet.
■■HveekaiB Brabant.
iMÈ-cîTca). Baitcbin. - 1313. Btteuctdii.— Ed flimiud,
MSi. Bavincheem. — 1315. Bamlicm, puii Beieknin
Cl Bcrecom. (Wauiehs, Canlon de Jodoigne, p. 190.)
Barhaia (Flamierge) Luxeiiibourg.
CrMibaiN-NHkaia (HorlrouKl Ué^e.
••lhalB-t.lB>b*itrc Ibîd.
Osueckaia (Bossu t) Brabanl.
1136. GoitKliein leHjamandi. - 1384-811. Gouckcm. —
11S1. GoWDCliiïii. (WiiiTEIi<,'Canion de Wavrt, p. Ma)
flr«Hd-HeebBlii Lîége.
688. RJcheim. 1Gb*mdgagnm:e, Mém,, p. tS.}
fJHrrtrckiilalBossut) Brabant.
1311 GratcDkcin. (Wadtus, Canio» de Wavre, p. 306.)
■«ttalH (Baisv-Thv) Brabant.
1S6S. I]ilh*in.'(WtUTE«s, Canlon de Cenappt, p. 33.)
■•>raiB (l^Esines) Hainaut.
ma OurbiÎDg ( Yeil Remirr).
■•niaiB-Hr-Bjiv Brabant.
CompoiJ de HouUlD-le-Vil el HouUin-le HonL — 1110.
HuicD. - lias. HoheD. — im. HolUin. (CsAiriHiA-
GN*GE, Mnu.. p. ISI.)
■•■lalB-«alBt-Slné«M Li^.
«•aiaiBK Hainaut,
811. Hulibeim. [DuviviEa.p 399.)
M*BlalB( (Bassilly) Ibid.
■•■taiBc iGhoyl . Ibid.
ISre. HoutUing I VtU Rtraltr).
( 272 )
Localités. Provinres.
■«•■«aeiialMi Hainaut.
un. Lenghesseim (Chotir).
JHar^aala Ibid.
901 Harkedanum. (Duviyier, p. 335.)— i007. Marcheghem
(GuoTiN). ' Douteux.
McllBHiur-CsobertaBs^ Brabant.
1099. Malluro {Gili. d'Orval, dans Pertz, t XXV, p. 9i,
d'après le diplôme de 1099). — H38. Meylen. — 4177.
Meien. — mi. Meylem, etc. (Waotebs, Canton de
Jodoigne, p. SOI.)
M«rsaiB (Grez-Doiceau) Ibid.
Cirea lOOO. Morceshem. — 1332 Morchehain. — 1417.
Morchem. ( Wauters, Cantoti de Wavre, p. S20.) — Il .
est impossible de dire si -hem dans ce nom est primitif
ou s'il y a eu de tout temps assimilation partielle.
MederhaiB (Brainele-Ghâteau) Ibid.
1587. Nedrehuin. (Wactëbs, Canton de Nivelle», comr
munes rurales, p. 123.)
iv«lrcii«ln Hainaut.
1179. Norcin. — 1 180. Noirchin. (DuviviëR, pp. 173, 189.)
— Ces formes sont trop récentes pour nous édifier;
toutefois l'analoffie plaide en laveur d'un primitif germa>
nique. Cfr. Koirnai et Noir carmes,
Molrehlen (Oret) Namur.
Saus doute par étymolode populaire pour Noirchaln, et
formé du même radical.
oebmiB (Clavier) Liège.
•h«i» Brabant.
1154. 1219. Olhem. — 1374 Oilhain. — 1227. Ohain.
(Wauters, Canton de fVavre, p. 74.)
ophaiB (Tubize) Ibid.
1220. Opehein. — iS23. Opphem^etc. (WAUTEas, Canton
de Nivelles, communes rurales, p. 140.)
PeMt-BertaaIn . Liège.
Voyez Grand' Hechain,
Pohaiii (Rebecq) Brabant.
C'est probablement de ce Puhain que Cbotih, p. 180, a
tiré son imaginaire seigneurie de nichain, inconnue de
Tablier et Wautebs.
IPlètraIn Ibid.
1216. Pcterhein. - 1263. Pitrehain. — 1390. Pitrem. —
1394. Pitrain. (Wautebs. Cfr. le diminutif Piétremeau,
Canton de Jodoigne, p. 234.)
Rlpaiii (Tubize) Ibid.
1247. Riphaii). (Wauters, Canton de Nivelles, communes
rurales, p. 140.)
* stcibain, localité disparue près de Houtain-
rÉvéque Liège.
1602. Œuvres de Hautain, aux Archives de Li^
( 273 )
Localités,
Provincu.
Brabant.
lv«lhalM-«iir-lVll
at6. Walehtin. - i099. Wallehain. - H8a Waleheo.
(Wauteas, Canton de Perwez, p. 48.)
Miiiii«ia(Buvrinnes) Hainaut
AUTRES DÉSIKENGBS.
Localités. Provinces.
CrelieB Liège.
4S70. Krehen. {Archive» du Liéae, Petit Stock de Saint-
Lambert, fol. 3i.) — 4334. Créhein. [Archives de Liège,
Stock rouge, fol. S4.)
••IhrM .... Ibid.
Vers 4090. Dalaheim. — 1101. Dolfhem. — 4143. Dolben.
(Grakpgagnagb, Vocabulaire, p. 48.)
«orlicB (Aubel) Ibid.
Gorhem. \BuUetin de la Snc. de Liitérat, wallonne, 1. 1.)
Cfr.GorgbemàVisscnaeken et Gorinchem.
■■p^ye • Ibid.
4164. Hapain, et ainsi de suite jusau'en 1573, où Hopaj
apparaît pour la première fois. (Wauters, Canton de
Jodoigne, p. 33.) Sur la chute de la nasale en Hesbaye»
voyez plus loin.
LiMceMl • Ibid.
XIV« siècle. Lioscm. (Gramdgagnage, Vocabulaire, p. 449.)
Cfr. Liusmeau.
«•irhAt (Bousval) Brabant.
13ii. Neerliaign. — 4959. Nerehaing. (Wadters, Canton
de Genappe, p. 05.)
En France, le radical -heimy prononcé par des bouches
romanes, se diversifie tout autant dans la désinence des noms
de lieux. Nous y retrouvons, comme en Belgique, un double
groupe : celui des noms en -inghem ou -inghen, dérivant de la
combinaison de deux désinences, le patronymique -ing avec
le substantif -Ae/m, et ceux où -heim se rattache directement
au radical.
Voici une liste, aussi complète que possible, des uns et des
autres. On remarquera que les Anghen sont surtout fréquents
ToMB XLVin. 18
( Î74 )
dans l'arrondissement de Boulogne, et les -inghem dans celui
de Saint-Omer.
-inghen.
Localités, DâpartenienU.
AitlNsiieM Pas-de-Cal. Boulofrnc.
AMdlnffbeik l^id.
AndriBShcB ll>id.
AuTriBffhen (Wimille) ll>id.
BalnShon l^id.
BaiBciiem (Leubrïnghen) Il>id.
•aUlBShen 11>^<1-
BamlBshcB l^id-
♦ BellBffhca l^id.
♦ SertiBgliCB l*>jd.
Bsa^ulBflira lb|d.
ciaviBsbcn (Henneveux) lb|d.
DriBffiicB (Saint-Martin) l^i<^*
BeblnshCB. ^^|^-
Blio«iicH (Ferques) 1^'^-
FreliBShlen Nord. Lille,
1066. Kerlinghem
rriBchcB (Saint-Étienne). ........ Pas-de-Cal. Boulofpe.
naequlBcbeu (Wimille) ll>|d.
■erblnffhcB ^^\^'
♦ llcrincbon I^^îd.
(Baigner Ê, Dictionnaire de Varrondistement de
Boulogne, p. 474.)
BermellBsbcB l*^f^-
BervelinsbeB iDid.
BcBeilBsben (Leulinghen) l^id.
B«e«ulBffbcB I^|d.
B^ussinsbcB (Boulogne) ll>i^-
iBBbe» (Tardinghen) I^jd.
LcubrlBSheB I*>i^-
■«eullncbeu \h\&.
i^Qc^uiBsbeB (Audinghen) Il>id.
■«•equlBsbeB (Réty) I*>jd.
■«•IClBCbeB ^^i^-
Mae^alB^beB (Baincthun) . . l^^d.
""1
( Î78 )
Localités. Départements.
■laBiBfiieB Pas-de Cal. Montreuil.
■«IrlMghen Ibid.
MAiilBshcn (Vcrlincthun) Pas-de-Cal. Boulogne.
MaKiBsiiicu Nord. Cambrai.
■■•rliBffhcM (Hcsdin-rAbbé) Pas-de-Cal. Boulogne.
WBbriiigiicii Ibid.
MelrkafllnsheB Ibid.
PcllBchcN (Saint-Martin) Ibid
^neailBshcB (Baincthun) Ibid.
BcdiBslaon Ibid.
MiemaMiuffiicB (Bazinghen) . . .... Ibid.
MBBchcB Ibid.
TardlnshCB Ibid.
Ti»f hcB (Hcsdin-rAbbé) Ibid.
TBrblBshcn (Porlel) Ibid.
▼cliasiiea (Qucsques) Ibid.
%VAbriBshrB (Outrcau) Ibid.
iVae^fBlBCbeB Ibid.
-inghem^.
Localités, Départements.
■ (Wavrans) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
ABiiiBgheBi (Uoulle) Ibid.
AaiiBgiiem (Guines) Pas-de-Cal. Boulogne.
■Biinehcm Pas-de-Cal. Saint-Omer.
BiirlilBfheiii (Moringhem) Ibid.
Bariimgiieni (Moringliem) Ibid.
BaudrinshcBi (Campagne et Wardrecque). Ibid.
Bayen^heni ... Ibid.
BcBiB«iicBi Pas-de-Cal. Montreuil.
BiariBsiicBi Pas-de-Cal. Saint-Pol.
BiiBsiirBi (Eciiinghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
BeitfdlBBhem Pas-de-Cal. Saint-Omer.
BriBsiicBi (Belle-et-Houllefort) Pas-de-Cal. Boulogne.
I M. Mammu, p. 160, nous apprend que dans rarronditsemeDt de Lille, les noms
en ifi^Aem se prononcent ^Atn.
(tW)
Localités. Départements.
umuw^Umgkrm Pas-dc-Cal. Saint-Omer.
caplasHcM Nord. Lille.
CMinciieMi (Wierre-Effroy) Pas-de-Cal. Boulogne.
KvellBsiieai (Bayenghem) Pas-de-Cal. Saint-Oner.
Kr4«lB«iieai-ii«r-l<7« • . . Nord. Lille.
iii6. Herchrngehem.
Rr^alnslieai-le-ffec .•«••••••• Ibid.
1tf4. Herkenghehem.
rcriinsiieM (Brèmes) ...••»...• Pas-de-Cal. Saint-OiMr.
rerfliasiirHi (Ësquerdes) Ibid.
riArinsiieHi • PasHle-Cal. Saint-Pol.
«•riiBsiicai(Aire) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
csi*MlB«li«Bi (Aire) Ibid.
««■rllagheM (Moringhem) Ibid.
Beurl»clieM (Aire) Ibid.
■•Bl»siirM (Pelvin-Palfart) Ibid.
■•ttiBshoM (Andres) Pas-de^l. Boulogne.
■■ghent Pas-de-Cal. Saint-Omer.
iBsllBShcn (llentque-Nortbécourt) .... Ibid.
laliBcbeBi (Ecques) Ibid.
LMllM^lieM Ibid.
LeiiBcrhoM • Pas-de-Cal. Béthune.
■«rallwgliciM-IrB-KlreheiM Ibid.
■«iBSlieBi Ibid.
■.•BgheiM Ibid.
■ •■l»clieBi ■ Ibid.
nuBlMSkeni Pas-deXal. Nontreoil.
MalrlnslirBi Ibid.
MaBiBuk^Bi (Anvin) Pas-de-Cal. Saint-PoL
■tMKiBftiirni Pas-de-Cal. Bélhune.
■■•llBSheBi Ibid
M*riBgiiCM Pas-de-Cal. Saint-Omer.
•miMsiiCMi Pas-de-Cal. Béthune*
R«4lBci»em Nord. Lille.
■adiBcbrai Pas-de-Cal. Montreoil.
KBBiiBsiiieBi (Audrehem) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Ita^BlBiihCBi Ibid.
meellBsheBi Ibid.
RedlBsliCBi Ibid.
■••deltnsliOBi Ibid.
(177)
Localités, Départements.
Baaiingileai Pas-de-Cal. Saint- Orner.
••■Inslieni Ibid.
Tatlaclieni Ibid.
▼•■4rli»siic»Bi Ibid.
▼•■drlBgiieBi Ibid.
▼eadriBOcM Ibid.
▼«rilBslieBi Nord. Lilie.
ivirqalnsiirni Pas-de-Cal. Montreiiil.
meillinslieBi Ibid.
-bond, «OUI*
Localités» Départements.
AIlkcBi (Lépine Pas-de-Cal. Montreuil.
A«dir«ii«ai Pas-de-Cal. Saint-Omer.
•cHhcM (Louches et Zutkerque) Ibid.
«ertheat (Lépine) Pas-de-Cal. Montreuil.
mimmmpmm Pas-de-Cal. Boulogne.
Ancien nom de Cremarest, iii9 e( soif.
■•hem Pas-de-Cal. Béthune.
■•BiieM Pas-de-Cal. Saint- Orner.
* B«dr«hen Pas-de-Cal. Boulogne.
c«hrBi Pas-de-Cal. Saint-Omer.
c^ilcai (Lépine) Pas-de-Cal. Montreuil.
CAttebem (Guémy) Pas de-Cal. Saint-Omer.
Crekcm (Remillies) Ibid
Caheiu Pas- de-Cal. Montreuil.
CabeM Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Caihrm (Eperlccques) Ibid.
■élirai Ibid.
BtreheM (Leulinghem) Ibid.
rerachcoi (Gormont) Pas-de-Cal. Montreuil.
ren^aeheai Pas-de-Cal. Béthune
m Ibid.
* Oreiieiieai (Wissant) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
4401
wmném^ (Tingry) Pas-de-Cal. Boulogne.
«.laslMai Pas-de-Cal. Béthune.
n
( 27« )
Localités, Départements.
■.engbeiM Pas-de-Cal. Béthune.
MaMcm (Ecques) Pas-dc-Ca1. Saint-Omer.
Plkem Ibid.
* Ruakem (Andres) Pas-de-Cal. Boulogne.
Touruoiiem Pas-dc-Cal. Saint-Omer.
Trinquchcm (Henin, Compignv) Pas-dc-Cal. Béthune.
* iipiirm Nord. Dunkerque.
%ve«crriirm (Dcletles) Pas-dc-Cal. Saint-Omer.
vridobeim Pas-dc-Cal. Montreuil.
-heiiy -en.
Localités, Départements.
€aii«»n (Licques) Pas-de-Cal. Boulogne.
€«hon (Neufchàtel) Ibid.
Ceucit (Beuvrequin) Ibid.
Eeiiphen Pas-de-Cal. Montreuil.
KquiiiCB (Outreau) Pas-de-Cal. Boulogne.
rerneheii (Wicrrc-Effroy) Ibid.
rcrqncB (Andrcsselles) Ibid.
Fouhen (Hardinglien) Ibid.
Horlrn (Wissant) . Ibid.
■.•he» (Wimille) Ibid.
ManihcB (Outrcau) Ibid.
i.« Mrsen (Longfossé) Ibid.
•iMreben (Saint-Martin) Ibid.
•■▼rehen (Wierre-Effroy) Ibid.
PlIirB Ibid.
i08i. Pitihcm.
piBqnehPB (Tingry) Ibid.
^ulbeB (Isques) Ibid.
mehtitk Pas-de-Cal. Montreuil.
Tiii«B (Portai) Pas-de-Cal. Boulogne
«pen (Wierre-Effroy) Ibid.
i069. Uphem.
urinsuehcB (Tardlnghen) Ibid.
f 219 )
-in, -aln.
Localités» Départements.
I Pas-de-Cal. Boulogne.
4043 BoTorkem. ~ H07. BoTcringhem. — 4456.
Bofcnnsahem. —4910. Boverchem. - 4914.
Beuvergiiem. — 4545. RruvrekeA (HAir.NF.Rt,
Diciioimaire, s v^ et Chartes, I, n» S23). —
WiLMAMs. p. 35, « tort, d'api^s cela, de classer
Bouvrequin parmi les noms celtiques à suffixe
obscur.
Brr^nea (Outreau) Ibid.
1442. Berkem. — i ra Berchem. — 4391 Bcr-
kem (Uaigkerë, Dictionnaire, p. 45).
Ber^nin (Vieux- et Neuf-) Nord. Hazebrouck.
4460. Bcrkin et pcusim.
Bracodin (Longfossé) Pas-de-Cal. Boulogne.
4334. Brjghcdein. — I5i0. Bragaudin (Haï-
GNEKÉ, Dieiionnaire, p. 65).
■Aiilboardla Nord. Lille.
Xll« siècle. Arbodem, Harbodcn (Makiiikr, p. 80^.
■.ed^aea (Marquise) Pas-de-Cal. Boulogne.
4*28t>. Legirghcm. — 139V. Laitekem. — 4383.
Lcsickcm (Haigkeré, Dictionnaire, p. 497).
•ikAiM Pas-de-Cal. Béthune.
Yfli« siècle. Olehaing. — 4345. Ollehain (Qai-
GIKRÉ, Dictionnaire).
^Wmmnfhmin Nord. Lille.
4948. Waneghain (M annier, p. 460).
-ent.
LotMlités. Départements.
leaMent Paenle-Cal. Montreuil.
4333. Bougessant (D?. Cai.oxne, Dictionnaire
de Varrondusement de Montreuil, p. "Hi).
(rexrnt Ibid.
4481 Brescellfssem (De Galonné, p. 84).
••cairent (Bezinghen) Ibid.
■«•niiAoïii (Beusscnt) Ibid.
4168. Egodessem (De Galonné, p. 373).
Nirdinxant (Réty) Pas-de-Col Boulogne.
4386. Hardingesscm (Baicneré, p. 463).
(MO)
Localités. Départements.
i«(Ëtaples) Pas-de-Cal. Honlreuil.
4907. Kremebesem (De CAlorne, p. iOl).
Ibid.
1634. Habessem (Oc Calohnc).
■ j4re^«ettt (Rinxént) Pas-de-Cal. Boulogne.
4119. Heldrigeham.— ii57. Heldrinbem.— 1179.
HildriDgbebem. -- li90-l!m. Uyldrekem, etc.
(Haignkbé, p. 189.)
iMseat Pas-de-Cal. Montreuîl.
■•iirlice«Bip Pas-de-Cal. Saint-Omer.
1543. Rasteghem (Courtois, Dictionnaire de
tarronditsemeM de Saint -Orner, p. 9UK).
«•«■••■• Pas-de-Cal. Montreuil.
4140. Rossem (De Calokme» p. W).
a Ibid.
877. Thorbodasbem. — 1003. Turbodeshem. —
4311. TorbeessenL — 147S. Tourbessent (De
CALONlfE, p. 134).
Localités. Départements,
i<* Be0«lMsue (PeuDlingues) Pas-de-Cal. Boulogne.
1064. fiiisingebem (Haigiieré, Dictionnaire,
P.Î7).
iplln^uefl Ibid.
1069. PepeliDgbem (HaignerC, p. 960).
Si la maison est désignée généralement par -heim, le logis
du maître revendique un terme plus noble et plus relevé ■.
Alors que Thabitation du serf et du pauvre est d*ordînaire
construite en torchis ou en bois, celle du seigneur est en
* Sala a déjà le sens de maison seigneuriale dans la donation d*Angel-
beilus à saint Willibrord en Toxandrie : « In pago Texandriae in loco
nuncupante Alfheim, quod mihi ex paterno jure légitime provenit, hoc
est casatas XI, cum sala et curticle vieo. » Pardessus, Diplom.^ t. II,
p. 280. Il garde le même sens dans le registre de Césaii'e de Prûm au
IX« siècle : « de mansis indominicatis ... quos vulgariter appellamiu
selguut ».
(Ml )
pierre <, comme le seront plus tard, dans nos communes du
baut moyen âge, les steen des familles patriciennes. Ije nom de
sala, quelle qu*en soit l'origine, s'identitie de telle sorte avec
ridée de seigneur, que dans les composés germaniques ainsi
que dans l'adjectif latin salictis^ il prend le sens de seigneurial,
et que, probablement, Tépithète des Francs Saliens n'a pas
d'autre signitîcation â. Or, ce mot de sala, qui, comme suffixe
de nom de lieu, appartient à toutes les tribus germaniques*^,
est si extraordinairement nombreux en Belgique et dans le
nord de la France qu'on peut le considérer comme une des
notes caractéristiques de la toponymie salienne. De plus, il est
tellement national dans ces régions que, dans les plus anciens
documents relatifs à la Flandre, il apparaît plus fréquemment
même que -heim, qui est cependant beaucoup plus nombreux
aujourd'hui K
* Pas toujours toutefois ; sans cela, on ne rencontrerait pas des noms
comme Steinsel (Grand-Duché de Luxembourg), qui est un des plus
anciens noms connus de ce groupe.
* Voyez DucANGE, s. v. Salicus. « Salicae decimationes eaedem quae
dominicae. Charta Ottonis im|3eratoris anno 9^ : ecelesias omnes abba-
tiae illius in beneficiis omnibus ad usus praediclorum coenobitarum
reddidimus dominicales, quas vulgo salicas vocant decimationes, elc »
-— « Salica opéra quae a Domino exigi possunt 'corvées). » — c< Saliciis
occurrit inter epilheta quae Ghristo tribuuntur in oratione cujusdam
librarii ad calcem libri Theogeni ep. Hetensis de Musica, » — Les cours
féodales s'appelaient salgericht cfr. salle de Curangc, salle de Bastogne),
les registres eensaux Salbucher, etc. — Voyez Schroeder, dans Forschun-
gen zur deutschen Geschichte, t. XIX, p. 149; Foerstemann, Altdeutsches-
Namenbuch, t. II, col. 1381 ; Foerstemann, Die deutschen Ortsnamen,
p. 86; WiNKLER, De nedertandscfie Geslachtsnamen, p. 987.
> Encore faut-il remarquer avec FoerstemaNiN, aux deux endroits cités.
que la plupart de ces noms, dans TAllemagne proprement dite, sont
d'origine obscure et méritent un sérieux examen.
' Ainsi, dans les documents du VII« siècle de l'abbaye de Saint* Pierre
de Gand, on rencontre, entre 639 et 661, les noms de Fliteritsale, Fries-
salc, Hrintsale, Wetersale, Basingasele, contre un seul ^heim, Machin-
gabem.
( 28!2 )
En voici la liste complète. Je n'y ai pas compris Ronsele,
qui est Rondeslo en 1208, et il est possible que plusieurs des
noms en -sel y figurant cachent également un suffixe -loo pri-
mitif <. 11 n'est pas impossible qu'il y en ait encore un ou
deux qui viendraient plutôt de zijl (ou écluse) ^.
RÉGION GERMANIQUE.
a. BRL.GIQUB.
1
Localités. Provinces.
Aerseele Flandre occidentale.
liaMelr Flandre Orientale.
1^98. Barsele (Willems, p 327;.
Brekermcel Brabant.
108H. Bekcnsela (Wautebs, Environs de Bruxelles,
t. I, p. :«7).
Beomcl-lem-MallBca Anvers.
Brcriicl-lcB-RruxelIria Brabant.
Brlecic Flandre orientale.
113!). BeIseIe(WiLLEiis, p. :tô7).
»ri«erle(Evergem) Ibid.
Brnxrlioii Brabant.
VII* siècle. Brosell». {Geita eap. Camerac, I, â8,
p. HH). — <:fr. Broxede (Nord) et Bruchsal (Grsnd-
Ducbé de Bade).
Bucttinacle Flandre occidentale.
€*«riMccie (Hoorebeke-Sainte-Marie) Flandre orientale.
Courael Limbourg.
Diidiseole Flandre occidentale.
»oorr«crlo (Evergem) Flandre orientale.
Budmcic Flandre occidentale.
iUi. Dudeselle (Haignerè, Chartes, 1. 1, n» 484).
BatBcl (Wcsemacl) Brabant.
(Bouchout) Anvers
* Cfr. dans l'Overyssel ; Hctel (de Heckensloo, 4^80); HoetseU (de
Moselo, 900). Winkler, Nomina geographica neerlandica, pp. 102, 116.
• WiNKLER, De nederlandsche Geslachtsnamen, p. 248 ; le même auteur,
dans Nomina geographica neerlandica, t. I, p. 21.
J
( 283 )
Localité»^ Provinces.
Flandre orientale.
4998. EiTcrse!e.
«▼eracl (Hcusden). Limbourg.
rryuci (Bergh) Brabant.
«ynenseeic Flandre orientale.
861. Gisingasela (Wii lems, p. 302).
■aawcrBeele (Hautcm-Saint-Liévin) Ibid.
Heruflclt Anvers.
1280. Harsele. — 1303. Hcrssc'. — 1363. Herzcle. —
4429 llarsFcl. — <S60. Hcrssclt — 4fi28. Hcrael
(KREr.ijvGKR, p. 274}. — Pour Tépcntliôfie du i,
cfr. Kruissdt (OTerysscli venant do Crucilo (990).
Bcrmeeip Flandre orientale.
97Sl Hcrscle super fluvium A pria (Willems, p. 314).
■oeCscl (Somergem) . Ibid.
* HiiUrla. . ?
(Grandgagnage, êlémoire, p. 74^.
HiiBacl (Lcnnick-Saint-Quentin) ....... Brabant.
■■nnorscci (Scbclle) Anvers.
lamaeriicci (Wommelgbem) Ibid.
ixellca Brabant.
I ejsolo Flandre orientale.
iJeselc Anvers.
■.•■dorBcci Brabant.
Maxensorl Ibid.
■leciiscl-KIracclioni Ibid.
MrlMecle ou McImcIc Flandre orientale.
ISiO. Mcisete (Wimjims» p. 329).
Moormcele Flandre occidentale.
Mooriiel Flandre orientale.
1 107. Morziethe. — ii34. Morcelé (Willems, p. 315).
M««rtarrlr Ibid.
4019. Villa Mortescla (WilLems, p. 306).
Merisel Anvers.
He^ereckcrBerl Brabant.
WjverMcel (Opwvck) . . Ibid.
•■kcnccie * Flandre orientale.
4181. Onkersella (Willehs, p. 346).
itersrrie Ibid.
1043. Ostrezcle (WiLLEys, p. :i06).
ppeniele Brabant.
Ferme à Ossel, ineutioiinée au XVI* siècle (Wadters
Environs de Bruxelles, I. H, p. 52).
J
1
( 2B4 )
Localités» Provinces.
•■•• (Brusseghem) Brabanl.
4439. Otesella (Wautcrs, Environs de BruxeUe$,
L II, p. 60).
^le Flandre orientale.
4486. Polensele (WiiXKMf, p. 907^.
Flandre occidentale.
Flandre orientale.
41S1. Poksde (Willems, p. 307).
^■*r» Anvers.
4439. Pudescflla. — 4383. Pudenele. - La forme
abrégée Puderce apparaît dès 1 448 ( Waotbrs, BnW*
rons de Bruxelles, t 11, p. S79).
r jperooeie (Audenhove-Sainte-Marie). . . . • Flandre orientale.
■•■aflcl Anvers.
»i Brabant.
»rmeel Ibid.
Circa 700. Ochinsala (Mabillon, Acia Sandorum,
t. Il, p. 4035).
•weveaecle Flandre occidentale.
Mywieele Ibid.
T«rrcBeelc (Biévène) Hainaut.
vbiierseï (Heusden-lez-Beeringen) Limbourg.
Wrmeî «.• Flandre orientale.
4447. Ursele. — ISiO. Uraale (Willems, p. 808).
vierael Anvers.
* i^lffS^naele Flandre occidentale.
Vig(;ensele, itH. > Localité ft l'est de Thielt près de
Aenele, Ruysselede et Canesbem (Van Lokcren,
Chartes de Saint-Pierre, 1. 1, p. 403).
▼iicraele Flandre orientale.
864. Flitcrsala (Willems, p. 348).
voiieMcie Brabant. (
▼••ratcaeeie Flandre occidentale.
vooroiOBeeiff Flandre orientale.
▼orMci (Bycke-Vorssel) Anvers.
▼•Moi (Binckom) BrabanU
▼oasel (Dcnderhautem) Flandre orient ûe.
▼oMTi iMoerbeke) *. Ibid.
▼•MCI (Hersselt) Anvers. j
▼•uel (Poederlé) Ibid.
▼yvenaeleu (Lennick-Saint-Quentin) . . . . Brabant.
^Vackerseel (Werchter) Ibid.
^Vanaele Flandre orientale.
4986. Wanzele (Willrhs, p. 349).
( 285 )
Localités. Provinces.
%vii»eie Brabant.
XIII* siècle. Wiltsele (Van Evek, Louwtin monumen-
tal, p. 15}.
Winxele Ibid.
MI*" et XIII' siècle. Wenkensede (Van Even, Louvain
monumental, p. 15).
xreiiicBi Limbourg.
C.fr. une villa SaJehem en 801 (Lacombi^t, n* SI,
p. 13), qui est k chercher dans les enviroiis de
WerdeD; Zelhem (Gueldre).
Koie Flandre orientale.
liSa Zèle (WiLi^vs, p. 332).
Seer0ci Anvers.
857. Mellingasele (Haicncré, Chartes, t, I, d« 39). —
867. Beingasele super fluvium Isera (GutRABD,
p. 115).
b, FRANGB.
Localités. Départements.
• Nord. Dunkerque.
685. Hatsala [Geeta epp. Camerac., l, 96, p. 410).
— Identiliée par Colvenea.
Mls^eBeele Ibid.
Bollrseelr Ibid.
1331. Bollingsela (Haigneré, Chartes de Saint-
Bertin, i.l,v9 6\l).
Broxrelo Ibid.
an. Brocsele (Haicneré, ibidem, 1. 1, n« 513).
fi«rBeclo Ibid.
■.r^ermecle Ibid.
1301. Ledersela (HaicnebI^, Ibidem, 1 1» n« 449). —
1331. Lidersela (Haicnkré» Ibidem, 1 1, n* Oli).
orbiraerle Nord. Hazebrouck.
1337. Uuctingsele (Haigneré, Ibidem, 1. 1, n« 709).
OtidrBC«le Ibid.
Mlraseele Ibid.
^iwlBBrBcllcT Ibid.
Kcrmcserlle T Ibid.
n
( 286 )
RÉGION ROMANE <.
a. BBIiGIOUB.
Localités, Provinces.
(Grez'Doiceau) Brabant.
%lh siècle. Ducncel. — iiOO. Duencbial, etc. (Wao-
TEAS, Canton de Wainre, p. 221.) — Douteux.
Ellpsrllea Hainaut.
4273. Ëlseie (Hiraeus, Opéra diplomat(ca). — id3&.
Eilezielle. — Voyez les formes diverses ci- dessus,
p. Sio.
HerMcanx Flandre oecidentale.
1464. Herseic in casleliania curtraceosi (Van Loke-
BEH, Charles de Saint-Pierre, t. 1, p. iGê}, —
Ce nom est fort douteux. La forme flamande
actuelle, qui est Herseeuw. ne permettrait pas de
le comprendre dans cette liste, s il était prouvé que
cette forme elle-même est la primitive.
oesnelle (Soiron) Liège.
oeMoiiea (Gharneux) ibid.
* Frankesolic (Everbecq) ' Hainaut.
1404.
rrammerUelie (Sauheid) Liège.
1227 (Grandgagnage,. Vocabulaire, p.ST). — La dési-
nence est peut-être ici une forme diminulive.
Lauseiie (Wavre) Brabant.
4(195. Auzele. - 1110. Curtis de l'Auzele. — 4S35.
Court de Lauzele. — lâH4. Maison de Lauwisele
(Wauters, Canton de Waure, p. jQ.
b. FBAlf GB.
Localités.
ABdressolleM
Dlpenclo
4144. Nova terra Dipesele dicta (Haigneré, Char-
tes de Saint-Bertin, 1. 1, n» 433).
Départements.
Pas-de-Gal. Boulogne.
Ibid.
1 Sont exclus de cette liste : %i«adri ■«elles (Namur)« qui n*est que
le diminutif de Waudrez; roarroiie*, qui vient de curticella, diminutif
de curtis; Celle, qui vient de cella; ■•■aeelles, qui vient de B^^nmis
cella; Doaeeei, qui est une corruption de Danvm Cyrid»
( 287 )
Localités. Départements.
B«<raeelle (Aire) Nord. Lille.
Pioriasaesclie (Audinghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
FraaicMllo (Ibid.) Ibid.
■arlBsnrsclloJbid.) Ibid.
oinsbrsrlo iQuclmes) Pas-de-Cal. Saint-Oraer.
■«laeellm Nord. Lille.
* Oairearle* ?
1114 (UAir.NERÉ, Chartes, 1. 1, n« 1S3).
0eile« Pas-de-CaL Boulogne.
viaeelle (Bazinghcn) Ibid.
irariDsurmr Ile (Audinghen) Ibid.
Watreselle (WimiUe) Ibid. *.
L'origine germanique de ces noms est manifeste : la plupart
nous offrent, à peine altérées par la prononciation romane,
des formes que nous possédons de Taulre côté de la frontière
linguistique : ainsi Entracclle équivaut à Strazecle ou
Straetzele, llcrscanx à ncrzelc s, Framczcllc à Voor-
mczcclc, Unoelles ù Eiinttclc, etc.
Un suffixe fort rare dans la Belgique thioise est 'hausen (en
flamand -huizenX qui signifie maison. 11 est par contre des
plus fréquents dans une autre contrée franque, la Hesse et
rOberlahngau, où Arnold l'a rencontré environ six cents fois d.
Cet auteur fait remarquer que la moitié à peu près des loca-
lités portant un nom à désinence -hausen ont disparu, ce qui
atteste déjà qu'elles sont assez récentes. En effet, leur dispa-
rition mémo, comme Arnold le montre en divers passages de
son livre, s'explique par le fait qu'elles ont été fondées dans les
parties les moins bonnes du sol, après que les plus anciennes
* Cinq des localités de cette liste sont en quelque sorte échelonnées
le long du rivage à partir du cap Gris-Nez : ce sont Floringitezelle,
Framezelle, Waringuezelle, Haringuezelle et Andresselles.
* Herseeuw pourrait n*élrc qu'une retraduclion moderne de Herseaux,
dont on aurait oublié Tancienne forme originale.
* Arkold, Ansiedelungen und Wanderungen deutscher Stâmme, p. 390.
( 288 )
localilës en avaient occupé les meilleures *. Ces vues d'Arnold
sont confirmées d'une manière remarquable, en ce qui cod*
cerne la Belgique, par ce fait que la seule localité dont nous
puissions consigner le nom ici, appartient précisément à li
catégorie des disparues : c'est IFI^alhaasen, près de Stockem
(Luxembourg), signalé comme n'existant plus dans un docu-
ment de 1480 <•
J'arrive maintenant au suffixe 'lar ou -laer, qui est, au dire
d'un juge compétent, le plus ancien de tous ceux que les
Germains ont employés pour désigner leur habitation 3.
RÉGION GERMANIQUE.
Localités. Provinces.
Acrineiaer Anvers.
Alphelaer Ibid.
A«|Mi«cre Flandre orientale.
■•fcUrkiero Ibid.
•anlrlaore Ibid.
Baaielaere ... Ibid.
Brcriaere Flandre occidentale.
Bcdelacre. Flandre orientale.
Mcriaer Anvers.
Brriaer Flandre orientale.
Blaitkelaer Limbourg.
■•■tarlacr ?
4S8I. Ronnelaer dépendait de Saffelaere (Van Loke-
REM, Charte» de Saint-Pierre, U I, p. 406).
■•JMclaer Limbourg.
■•fcriaer Anvers.
< Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen deutscher Stëmmt,
pp. 39(V392.
* ce 14W. Bie Stockem lijt eyn vergange dor%in gênant Walhusen. »
(Institut archéologique d'Arlon, t. Il, p. S15.)
> Arnold, loc. cit., p. 437.
( 289 )
Localités. Provinces.
* ■•"•'•'"•• Flandre orientale.
* Bareelai: jjjjj
63^1. Buroclar dans les biens de Saint-Pierre de "
Gand (Van Lokerln, 1. 1, p. 5).
Campeiaer (Campenhout) Brabant.
coiner-GoehcUcre ( Saint-Laurent) Flandre orientale.
* 847* CokeXe (buviviEk, p. 298). ' ' " ^'«"^^^ ««^^i^^^ntale.
•eUere (Oosteamp) Ibi^l
■»oorl«or(Rymenam) Anvers.
"•'••^'^ Flandre orientale.
Kwemlaero (Lokerenj ". . . Ibid.
Eiteriaer (Deurne) . ' Anvers.
Ctenolaer (Meerhout; Ibi^l
«o«hel«er (Lembeke)^ Flandre orientale.
«oealaer (Lummen) Limbourg.
«rootlaer (Vracene) Flandre orientalo.
■■•llaer (Heyst-op-den-BergK . , Anvers.
Biiuer (Lokeren) ....,'..' Flandre orientale.
* Bo«l«cr près d'Everghem . ■ Ibid
4444 (Serrure, Cartulaire de Saint-Bavon, p. 36).
"rS^^ÎST* i^j: ù \ Brabant.
4486. Holar. — 4204. Hoelaer, etc. — Toutes les men-
tions anciennes du nom le donnent avec la
désinence -lar ou -laer; -laert apparaît pour la
première fois en 4787 (Wauters, Environs de
Bruxelles, t. III. p. 822). — Cfr. HoUer (Grand-
Duché de Luxembourg).
* Kablor (Autelbas) .Luxembounr
4096. Kavelre. - 4422. Cavalre. - 4247. Kalr^ - ^^^uxemooui^.
4340. Kaler (DE la Fontaine, op. cit., t. XIII, p. 39).
— Cfr. Kevfelaar (Prusse rhénane).
■£l©y«-i.«er (Vracene) Flandre orientale.
Maenselaere I^j^j^
^Silsenl Limbourg.
(Boort-Meerbeek) Brabant.
■-•er (Eeckeren) Anvers.
■.•er (Gheel) Ibid.
■••or (Grand-Brogel). . ............ Lira bourg.
(Heysl-op-den-Berg) Anvers.
Liège.
(Neder-Ockerzeel) Brabant.
■.••r (Nieuwerkerken) Flandre orientale.
Tome XLVIII. 19
( 290 )
Localités. Provinces.
(Ranst) Anvers.
iSempst) Brabant.
(Weelde) Anvers.
Laer (Woramelghem) Ibid.
iZwyndrecht) Flandre orientale.
M (Sempst) Brabant.
(Lummen) Limbourg.
i«riM(Saint-Amand) Anvers.
i.«erheyde (Beersel) Brabant.
LMieklaer Limboarg.
ij|«h«elaere Flandre orientale.
Meirelaero (Somergem) Ibid.
MelUor (Lummen) Limbourg.
■«•pelaere Flandre orientale.
■■y»ela«ro (Pitthem) * Flandre occidentale.
■ederl^onlaere Flandre orientale.
MoTelarr (Gemmenich) Li^e.
•vorb^aiaore Flandre orientale.
* overiaer (Hougaerde) Brabant.
iiSfi. OYÎUar (Wauters» Canton de Tirltmont, p. 3.)
•xeiaer (Sichem) Ibid.
paiiaer (Vorsselaer) Anvers.
PiMelaer (Gierle) Ibid.
pollaere Flandre orientale.
pallaer (Lierre) Anvers.
Be^niaer (Hombeeck) Ibid.
sillaer Brabant.
moi^beiaere (Loo) Flandre occidentale.
Rallelaer (Càlloo) Flandre orientale.
■omaielaer (Rillaer) Brabant.
BoMeiaer (Meirelbeke) Flandre orientale.
moMwiaer (Tervueren) Brabant.
RaMclaer (Baelen) Anvers.
■oteelaer Brabant.
Sansselaore Flandre occidentale-
En français Roolers.— 821 Roslar (DuTiviEB,p.S94}.
Kayiaere (Seven-Eeken) Flandre orientale.
SalTelaere Ibid.
▼araaelaer Anvers.
Ibid.
( 29i )
Localités. Provinces.
▼MMiaere Flandre orientale.
Wespelaer Brabant.
Wlekcucre (Vladsloo) Flandre occidenUde.
meii««r (Bonheyden) Anvers.
RÉGION ROMANE.
Localités. Provinces.
XII*dècle>îsci Àn^Iaro '^m-nl Script!, i Vlli, * ^"««mbourg.
l abbaye de Clair efomatne, p. 13). — Cfr. Asslar,
près Wetzlar, que Foerstemann interprète par
séjour des dieux.
•aaleni Brabant
877. Bolarium (Wadters, Canton de NiveUes, com-
munes rurales, p. 6).
■•"••■•• Liège.
i403. Del Lar. — 4787. Bellaire.
"^m"!^,^^^"''^""^ Pas^e^al. Boulogne,
"im Beieii. -4273-1293. Beleire.'- 4'309-43ii. " ^'^''^"'^^^'
Belers. - 1452. Belcrs (GorriNBT. Cartulaire de
l'abbaye de Claire fontaine, p. 180 n.et passim).
■•■■•» Brabant
1171. Boulera (Wauters, Canton de Wavre, p. 250). •
■-•"«."•^ }Mojit-le.Ban) Luxembourg.
Cfr. Lengeier, Langelor, Lenglem. **
Llnerlé j^j^j^
Lommerelair (Uardt, Luxemb, Weisth., p. 104).
liOBBller Ii)i(j.
VI II» siècle. Longolare. — Cfr. Lengeler, Langelor,
LenRlem {Liber historiae Francorum, col. 41,
éd. Kruach, p. 312).
"«■"«»■ . Ibid.
Limbourg.
Roiié (Longchamps) Ibid.
1541. Roiliers [Dénombrement de Baitogne).
( 292 )
Un suffixe germanique qui mérite une attention particulière,
c'est celui de -tun, appartenant à une quantité de noms de
localités que nous trouvons groupées dans les jenviroQs de
Boulogne, le long du littoral et assez avant dans les terres.
Tun équivaut au -tuin des Flamands, au zaun des Allemands,
au town des Anglais ; il désigne à proprement parler Tenclos
autour d'une demeure, et par suite la demeure elle-même ^.
Le mot apparaît encore avec ce sens dans la Bible de Wyclif
au XV* siècle; en Ecosse, où une ferme isolée s'appelle tou-
jours toun ; en Islande, où elle s'appelle tun ^.
Du sens d'enclos, en passant par celui d'enceinte murailiée,
est dérivé celui de ville que le mot a acquis en anglais. Voici
la liste des noms porteurs de ce suffixe :
-thun (-ton).
Localités. départements,
AlbiBthoB (Wierre-au-Bois) Pas-de-Cal. Boulogne.
AlenAliuB (Pihen) Ibid.
AllBrêhiiii Ibid.
Andineiiiun (Audinghen) Ibid.
Avdinihiiii (Zudausque) Pas-de-Gal. Saint-Omer.
BaiDcihun Pas-de-Cal. Boulogne.
81i. Bagmgatun (Haigneré, Dictionnaire, p. 43).
Bandrethiin (Marquise) Ibid.
CollDcthiiD (Bazinghen) .* Ibid.
CoBBinciiian (Beuvrequin^ Ibid.
* Diriiuguoiun (Boucres?) Ibid.
1107. (Haigrehf, Dictionnaire, p. ilK.)
rioriBcihuB (Condette^ Ibid.
FreihuB Ibid.
• Faut-il croire, avec Kluge, Etymologisches Wôrterbuch der deiUsck
Sprache, s. v. Zaun, à une parenté préhistorique du mot avec le celtique
dumun? Je ne le crois pas. Dunum désigne uniformément la montagne
ou la œlline.
* Cfr. Taylob, Words and Places, p. 79.
( 293 )
Localités. Départements,
«eiitaeiiian (Pernes^ Pas-de-Cal. Boulogne.
finipiuB (Tardinghen) Ibid.
HardeBChun (Marquise) . . Ibid.
HoBBineihan (Wimille) Ibid.
■mbreihun (Wierre-Effroy) Ibid.
liaBdrelhuD-le-Iiord Ibid.
I^andretban-les-Arére* . , Pas-de-Cal. Sainl-Omer,
Le BoatiiB (Outreau) Pas-de-Cal. Boulogne.
■.edrelhnit Ibid.
Cité en 1491 dans le cueilloir de Beuvrequin.
•irreCliuB. : Ibid.
1286. Wolferlun (Haigneré, Dictionnaire, p. 251).
OIlBethan (Wimille) Ibid
FaloclhoB (Echinghen) Ibid.
PoliBethDD (Verlincthun) Ibid.
BavenihoB (Ambleleuse) Ibid.
«•«thon (Leubringhen). ... Ibid.
«amlileiiiBB (Coyecques) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
♦ ««mbretuB (Wimille) Pas-de-Cal. Boulogne.
TBrdiBBth©B (Tardinghen) Ibid.
TerllBcihMB (Wimille) Ibid.
TediBcihuB (Audinghen) Ibid.
* TatiBBeiuB (Guines) Ibid.
ToBrliBecBB (Wirvignes) Ibid.
VerliBclliBB Ibid.
irBdcBtiiBB (Saint-Inglevert) Ibid.
WBiBeCtaBB (Saint-Léonard) Ibid.
urariBeibsB (Audinghen) Ibid.
iriierthBB (Leubringhen) Ibid
■eiiBB (Polincove) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Auxquels il faut sans doute joindre l^arneton (1007,
Warnasthun), dont la forme flamande, Waesten, n'est autre
chose qu'une contraction. Nous reparlerons plus loin de ce
suffixe, plus saxon que franc, et qui raconte ou du moins
ravive une page d'histoire assez oubliée.
Le radical hove (hof, en latin curtis^ c'est-à-dire ferme ou
métairie) n'est pas moins fréquent en pays flamand et dans
les provinces wallonnes limitrophes. Dans la région romane
(294)
de la Belgique, il y a une commune du nom de Hoves en
Hainaut, et en France, les deux arrondissements de Boulogne
et de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, nous offrent les noms
suivants :
Arrondissement de Boulogne.
€mi^we (Hardinghen).
Cataire (Bouquehauit).
Fon^nehove (Pernes).
(Gaffiers).
(Wimille).
I«A Honve (Quesques).
Les lioaves (Baziiighen).
!•• Cacovo (Belle et Houllefort).
Ne4retaove (Bazinghen).
oppowe (Wimille).
ostaire (Saint-Étienne).
«•«•▼o (Baingben).
o«coTe (Bazinghen).
••iroboTe (Saint-Martin^.
9alf«Te (Longfossé).
Rorieovo près Guines, détruit en
1210.
SelioTe (Outreau).
HTairleaTo (Ferques).
«Tareaire (Audembcrt).
Wlare (Réty).
Arrondissement de Saint-Omer.
Coeave (Recques).
fiaadenaTe (Brèmes).
■atotave (Quelmes).
■ailiava (Arques >.
JHaaaeeaTe (Bayenghem-lez-Esper-
lecques).
•phave (Arquin).
ophave (Arques \
•#haTe (Brèmes).
opU^re (Haut-Locquin).
••tava (Nortbécourt).
••lava (Mentque).
•atava (Quelmes).
(Radelinghem).
lia va (Surques).
(Zutkerque^
(Tilques).
Pallaaave.
BasliaTe (Saint-Omer).
varnava (Quelmes).
VranaTe (Ibid.).
* iresc-caeova (Recques).
iraatbave (Blendecque).
ureairaTa (Esperlecques;.
•• (Rebecques).
(Serques).
intava (Boisdinghem).
Dorp (allemand dorf)^ dont le sens propre est celui d'une
agglomération de demeures (latin turba), se retrouve des deux
cAtés de la frontière linguistique.
( 39S )
RÉGION GERMANIQUE.
-dorp.
LocalUés. Provinces.
Achterderp (Laerne) Flandre orientale.
AnelMerp (Waltwilder) Limbourg.
«•■leidorp (Oostnieuwkerke) Flandre orientale.
(Huysinghen) Brabant.
(Meire) Flandre orientale.
Ibid.
(Semmersaeke). Ibid.
(Wambeek) Brabant.
Liège.
•«ho*iidor|i (Meulebeke) Flandre occidentale.
(Montzen) Liège.
(Oorderen) . • Anvers.
sir«7«n4orp(Wynkel-Sainte-Groix) Flandre orientale.
•iraveiidorp (Woumen) Flandre occidentale.
REGION ROMANE.
Localités. Provinces.
lerd^rp Liège.
On écrit en roman Merdop, Merdoppe, mais cette
forme me semble ane altOTation de Merdorp, comme
dans le Brabant septentrional Uerop. <^ était
Liedorp an XIII* siècle, Liderop au XV* siècle, et
qui s'écrit Lierop à partir de iJS66 {Nomina
geographica neerlandica, t. II, p. 96).
ii38. Hadorp. — iiS6-i1S9. Adorph. — 4460. Aorb.
— iS63. ôrpium— i317.0rp (Wautbrs, Canton
de Jodoigne, p» 277).
Brabant.
Reste enfin un suffiie certainement germanique, bien que
diflBcile à identifier, qui se trouve localisé sur la rive droite
de la Meuse, vers les extrêmes frontières de la Wallonie : c'est
-ster. Dérive-t-il de la même origine que dans les nombreux
( 296 )
noms à même désinence de la Norwège et des Shetland i, ou
&ut-il y voir plutôt le -stalt allemand, le -stede flamand,
devenu -ster en vertu d'un phénomène linguistique peu rare
dans ces régions s? J'ai rapproché de nos noms romans,
la plupart groupés dans l'Ardenne liégeoise, un certain
nombre de noms identiques ou similaires» recueillis dans
Foerstemann; ces ressemblances créent une présomption en
faveur de la germanicité :
Localités. Provinces.
Af uier (Gdoumont) Prusse rhénane.
ABdrtoter (Jalhay) Lié^e.
Aviflter (Esneux) Ibid.
i46d. Avisteit [Archivet de Liège, Liber Hiibeué de
Saint- Lambert, p. 159 ▼•). - Cfr. Àwinsteti et
OvioBtetin (Foëbstemakn, t. U, col. 1966).
Brr^isier (Grandménil) Luxembourg.
Cfr. Percstad (Foerstemann, loc. cit.).
Prusse rhénane,
Biesier (Stavclot) Liège.
BoveffBlaCer Ibid.
€«l«Bs»er (Ângleur) Ibid.
1377. Coiehnasier [Archives de Liège, Liber Rubeiis
de Saint-Lambert, fol 173). — 1360. CoUonaCer
[Cour féodale de Liège), - Cfr. Golslidi (Foerste-
mann).
ColoBstcr (Battice) Ibid.
c«Biiii«niiier (Beho) Luxembourg.
OeroBiiter (Bovigny) Ibid.
GcroBMtère (Spa) Liège.
Cfr. Geninsiat (Foerstemann).
CSllBilster Ibid.
Les cartes de i'éiat-major inscrivent un endroit de ce
nom, au sud de i'étans de la Gileppe, mais je ne le
retrouve dans aucun dictionnaire.
* Les Shetland ont été colonisées par les Norwégiens. Voyez Taylor,
Ylords and Places, p. 113.
« Transformation du rf en r (dental) dans : Poleda-PoUeur, Tileto-
TiUeur, Everberg pour Everbode. (Ernst, Histoire du Limbourg, t. ni,
p. 51.) En Westphalie, Pavenstedt se prononce Pavenstier. {Westdetitsche
Monatschrift, t. Il, 1876, p. 428.)
( 297 )
Localités. Provinces.
«rlmenscer (Ferrières) Liège.
Baehoiiiter (Bolland) Ibid.
Uachsteide, HachiisUt (Foerstemann).
e«rgi«eer (Longfiaye) . Prusse rhénane.
Hamnoiiflier (Anlhisnes) Liège.
■«■riBter (Grand-Rechain) Ibid.
■erkiMier (Jalhay) Ibid.
Hofcanier (près de Gilraisler) . Ibid.
Cartes de l'éiat-maior belge. — i345. « Ou terroir de
Hodebosier ou oan de Herves en lieu eoodist as
bruyères [Cour féodale de Liège).
■•diaier Luxembourg.
i463. Hodister [Chartes inédites de Saint-Hubert,
Archives d'Arlon). - 1541. Hodistre, Hudistel
[Dénombrement de la préuôté de Bastogne,
Archives du Hoyaume), XIII« siècle. Bodiester
(SCHOONBROODT, Inventaire du Val-Sainc-Lam-
bert).
■oasccr (Vaux-sous-Chèvremont) Liège.
Husietan (Fosrstemann).
Ibid.
t«lfre«iiier (Stavelot) Ibid.
i«alble«ter (Houveignè) Ibid.
Lanbieater (Lierneux) Ibid.
■.•ttt«»ter (Thimister) Ibid.
Cfr. Lotstat (Foerstemann)
■-•¥i«ter (La Gleize) Ibid.
Ma^oflcer (Beflfe) Luxembourg.
Magesstet, Hakkestedi (Foerstemann).
HartlBsCer (Soy) Ibid.
Meoiionné en 1541 dans le Dénombrement de la
prévôté de Bastogne, Archives du Royaume,
J«*er (Tilleurj . Liège.
i4M. (Schoo.nbrooot, Inventaire des Archives de
i'égline Saint- Martin, p. 151, n» 496 et p. 160,
n« 528J.
«iMter (Aywaiile) Ibid.
••1er (Odeigne) Ibid.
lÉrezèe) ... Luxembourg.
(Bastogne) Ibid.
iiSH. Ostcrt [Dénombrement de la prévôté de Basto-
gne, Archives du Royaume). - Cfr. Odeslat
(Foerstemann).
Pepinaler Liège.
1348. Pepinster [Courféodaie de Liège, Archives de
Liège). — Pipineshovestetin (Foerstemann).
(298)
Localités* Provinces
ier (Malmédy) Prusse rhénane.
Ibid.
i38i. Rogister ou terroir de Henres [RegUtre de la
cour féodale de Liège, Archives de Liégé^
•t«r (Stavelot) Liège.
«Mri0ter (Jalhay) Ibid.
••rt tfa ff ter (Xhoffraix). ... Prusse rhénane.
•oiw««i«r (Sart-lez-Spa) Liège.
1345. Salvaster (Cour féodale de Liège).
«1er (Ans et Glain) • Ibid.
•ter (Francorchamps) Ibid.
»i«r(Stavelot) Ibid.
(Vaux-sous-€hèvremont) Ibid.
(te») (Jalhay) Ibid.
aariMier (Jalhay) Ibid.
Ttalmliiter Ibid.
iî76. TinwÎDSter (Archives de Val-Dieu, Liber Pri-
vilegiorum). 1381. Thiwister (Cour féodale de
Liège). - Cfr. TimesUt (Foebstemarn).
TrasiBstor (Frai pont) Ibid.
Cfr. Trachenstede (Foersteii ann).
iriBster (Heusy) Ibid.
Cfr. WinvisUt {Ft>ERSTEMAI«N).
Il faut tenir compte aussi du suffixe -wj/k ^ qui se rencontre
dans un certain nombre de noms de lieux wallons et français :
Aadmick Pas-de-Cal. Saînt-Omer.
AmMmj Ibid.
Badny-saint-MariiB Pas-de-Cal. Boulogne.
1986. Badewic (Haigneré, Dictionnaire, p. 1^.
Creawlek Liège.
■••ibay Brabant.
1383. Laetwyc (Wauters, Canton de Jodoigne»
p. 133).
•aipcrwtoii. . .• Pas-de-Gai. Saint-Oroer.
On prononce Saubruy.
* Sur 'Wyk, lisez Taylor, Words and Places, p. 107. Le nom est
germanique autant que latin; il est commun à toutes les langues
anciennes pour désigner un village; il est spécialement anglo-saxon.
( 299 )
Sous le nom de -burg, les peuples germaniques ont désigné
de toute antiquité les hauteurs fortifiées; ce nom, d'ailleurs
étroitement apparenté avec -berg, a été porté par eux dans
tous les pays, puisqu'on le retrouve à Burgos en Espagne. Il
revêt des formes variées : -buii) dans TAngleterre saxonne,
"borough dans la partie de ce pays qui a été colonisée par les
Angles. Parfois même il se dissimule dans nos régions sous la
métathèse -brug ou -bruch, qui ne doit pas faire penser à -broeck
(-bruch) ou marais ^ et même sous l'atténuation -merich^ dont
le nom de Heyinerieh (Bonnert) ^, venant de Symburg^ est
un remarquable spécimen en Belgique. On en retrouve dans
le pays roman les exemples suivants :
BELGIQUE.
-bourg.
Localités. Provinces.
Liège.
Bsi«lnb««rs Hainaut.
Maib««rir Liège.
■•rieaib«arf .... Namur.
Hasi^oHri; Luxembourg.
1^3. Mazebronc f Institut archéologique d'Àrlon,
l XVII, p. 98\
•b«ur8 Hainaut.
1119. Alburg (DoviviER, p. 590 .
•ticBlbonrs Brabant.
* Par exemple dans Mazebronc pour aiafibo«rs (voyez ci-dessus , dans
Ansenbruch (1238, 1264, 1293, Cartulaire de Vabbaye de Marienthal,
pp. 16, 28 et 196), pour Ansembvrs et dans luiiiibroaeii (Folschette)
venant de Ramburg (ainsi en 1464, Luxembruger Land, 1884, p. 531).
• Vovez ce nom.
{ 300 )
FRANCE.
Localités. Départements.
(Oulreau) . . Pas-de-Gal. Boulogne.
HoiiMemb«iirg (Outreau) Ibid.
■«•embouri; (Henneveux) Ibid.
Mllemboare^ (Outreau) Ibid.
Mieni^oiirs (Halinghen) Ibid.
Aletaeboars Pas-de-Cal. Bélhune.
L'origine de ce villaee ne paraît pas remonter
plus haut que le Xl* siècle [Dictionnaire histo-
rique du Pas-de-Calais, canton de Cambrtn,
p. 288).
Hic^oei^oMrfE (Bellebrunei Pas-de-Cal. Boulogne.
«eadembourff (Saint-Martin-au-Laert). . . Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Après avoir épuisé, dans les pages précédentes, la catégorie
des noms de lieux qui désignent l'habitation, je dois maintenant
m'occuper de ceux en -ingen, qui formant une catégorie non
moins importante, et qui, comme on le verra, ont été souvent
confondus avec d'autres. -Ing est une désinence germanique
ayant dans l'origine la valeur d'un possessif, mais qui, d'assez
bonne heure, a ajouté à ce sens premier celui d'un patro-
nymique * : il désigne donc, d'une manière toute générale,
l'homme de quelqu'un, et plus particulièrement son fils ou son
descendant ^. La confusion entre ces deux sens était aussi fré-
quente que celle entre les relations qu'ils expriment : dans les
époques primitives, la famille de quelqu'un était composée de
tous ceux qui dépendaient de lui, enfants ou esclaves, et, ce
dernier terme étant le plus générique, on comprend que ce
soit l'ensemble des famuli qui a donné son nom à la famille^
* Cfr. FoERSTEMANN, Deutschc Ortsnamen, p. 178.
* Déjà dans le Travellersung et dans la Chroniqite anglo-saxonne, qui
sont, le premier du VII« siècle, l'autre du IX* siècle. Il faut remarquer
que lorsque -ing fut remplacé par -ina en Frise, ce dernier suffixe prit
également le double sens de fils et &'ho)mne de dépendance. (WiNKLsa, De
nederlandsche Geslachtsnanien, p. i07.)
(301 )
Dans le même sens, tous les gens d'un même chef portaient
son nom : les (ils, les vassaux, les esclaves, les sujets de
Merovech s'appelaient (au pluriel) Merovecliingen, ceux de
Lolhar s'appelaient Lothari^igen. Voilà comment sont nés trois
groupes de noms distincts : 1^ plusieurs noms de peuples :
les Thuringm ', les AsHngen, les Silingen, les Tervingen, les
Lothariiigen, les Karli?igen; 2® des noms de dynasties : les
Merovingen *, les Karlingen, les Amalingerif les Agilolfingen,
qui pourraient bien avoir été tous, dans l'origine, étendus
aux peuples sujets de ces dynasties; 3^ une innombrable quan-
tité de noms de familles qui, fixées sur un point du sol, lui
ont laissé leur nom 3.
C'est de ceux-ci exclusivement que nous nous occuperons.
Ils désignent chacun, soit les descendants, soit, au sens le
plus large, la famille de l'homme dont le nom constitue le
radical 4. Comme, dès le commencement du X^ siècle, l'usage
de former des patronymiques au moyen de la désinence -ing a
disparu des régions que nous étudions K, la date de ces nom-
breux noms nous est dès maintenant fournie d'une manière
approximative. Foerstemann en énumère 1088 pour la seule
Allemagne, auxquels il faudra ajouter tous ceux qui vont suivre^.
Dans cette liste, je ne puis pas garantir l'authenticité de tous
» 11 est vrai que Foerstemà^in, DeiiLsche Ortsnamen, veut faire dériver
ce nom de la rivière Tyra (cfr. ci-après la note 3), mais cela importe peu.
* Cfr. G. KuRTH, Histoire poétique des Mérovingiens, p. 6.
' Je n'ai pas à me préoccuper ici d'autres dérivés, par exemple ceux
où le suffixe -ing accompagne un nom de fleuve (Sordalbing), ou de
pays iOsning). Cfr. Foerstemann, Deutsche Ortsnamen, t. II, p. 243;
Taylor, Words and Places, p. 83, n.; Arnold, Ansiedelungen und
Wandanmgen deiUscher Stamnie, pp. 296-299.
* Lisez sur cette catégorie de noms l'intéressante dissertation de
WiNKLER, dans De nederlandsche Geslachtsnamcn, pp. 16-78, et les
auteurs qu'il cite page 22 n.
* Il s'est conservé en Frise jusqu'au XIV« siècle. (Winkler, De neder-
landsche Geslachtsnamen, pp. 22-23.)
0 L'Italie en possède un certain nombre en -engo (Taylor» Words and
Places, p. 98).
( 302 )
les noms sans exception. Il est arrivé plus d'une fois, sur les
frontières linguistiques surtout, que les populations thioises
ont prononcé des noms latins en -inium comme s*ils se ter-
minaient en 'ingm, tandis que, de l'autre cdté, leurs voisins
wallons transformaient en -ignies la terminaison de certains
noms en -ingen. C'est ainsi que Sarehinlam, près de Saint
Trond, attesté sous cette forme dès le VIII« siècle *, est devenu
Serklncen dans la langue des Francs, et que, d'aùtro part,
des noms comme Bedeuipe et OdeBgpe se sont vus tran&r
formés, au moins pendant quelque temps, en Hedignies et
Odignies ^. Grâce à ce phénomène, il peut fort bien se faire que
tel nom en -ingen situé dans une région germanique doive être
rendu au répertoire roman sous sa forme primitive -inium, et
qu'inversement, tel nom terminé en -ignies dans la région
romane dérive en réalité d'un germanique en -ingm. Mais ces
cas, si nombreux qu'ils soient, ne suffisent pas pour modifier
sensiblement les conclusions à tirer de l'ensemble.
RÉGION GERMANIQUE.
a. LUXEMBOURG, T COMPRIS LE GRAND-DUCHÉ
DE LUXEMBOURG >.
AiiBin^eB (Hesperange). BetiinseB (Dippach).
AHiiiieldlnK«n . BeUln^n-lez-Steinfort.
BarirfBseu. BeciiABye (Villers-la-Bonne-Eau) fi.
Belbinsen (Habergy) B.
Berloven (Mersch). BlrtrlnKen (Berg).
Beroldlnsen. Bodasge (Fauvillers) B.
< Vita Sancti Trudonis (BIàbillon, Acta SancL, 0. S. B., t II).
' Voyez ces noms dans les listes qui suivent.
' La raison pour laquelle j'inscris ici les -ingen du Grand-Duché de
Luxembourg, c'est leur abondance extraordinaire, qui donne toute sa
signification à la liste des noms belges du même genre. J'ai désigné par
la lettre B ceux qui appartiennent à la province belge.
( 303)
-lez-Clervaux«
•lez-Mersch.
■•ferdlBcen (Lorentzweiler).
BariBseo (Dudelange).
Burmerlnges.
Bnvingen (Hondelange)^.
Cfr. Buvingen en Lioiboarg.
MITcrdloscB.
millnvea (Beaufort).
DommeldlBsen (Eich).
»oBdellB«eB (Kehlen>.
BfliBgeB.
BlillBseB (Mondorff ).
■lerlB^eB.
BiiwiBveB (Beckerich).
BllwfkiseB (Burmeringen).
BBfleberlBffeB (WîlwerwiltZ).
BBterlBS^B.
KrpeldiBseB (Ettelbnick).
BrpeidiB«eB (Ëschweiller).
BrpeldlB^B (Bous).
B«0iBveB (Mersch).
EveriiBseB (Useldange)«
VeBBlBi^eB (Bettembourg).
rentiBsea (Hesperange).
VolkeBdlasen (Ermsdorfi).
FreylIn^eB (Heinsch) B.
Cfr. de nombreux villages de ce nom en
Allemagne.
FrIsIngeB.
Cfr. Freising en Bavière.
C^rllBseB OU CiaerlBBi^e (Mes-
saaïcy)B.
4235. Gerldiogen ( WOrth-Paqoet ,
Publications de Vlnst, de Luxem-
bourg, t XY, p. 27). - 4316. Gerel-
denges (Gopfinet, Cartulaire de
rabbaye de Clairefontatne, p. 443).
«•debrIaseB.
«•cdibffeB (Basbellain).
GoevellBgeB.
«•BdeiiBseB iWaldbredimus).
«•BderiBgeB (Rodenbourg).
6«MeldlB|;eB (Lintgen).
«••tiBi^cB (Flaxweiller).
CrBllBgeB (Putscheid).
CtremeldlBgeB.
«reBtelBceB (Ettelbrûck).
Qreveldl b yea.
QrBBieldlBseB.
HarllBs^B.
HelB««bllBseB B.
En français Heinseh.
HelliBseB.
HcimriBsvB (Steinsel).
MesprlBsea.
■«werdiBseB (Habergy) B.
BlTlB^eB (Garnich).
■oldlBgeB.
■•iBidlBgeB*
■•BdellB^eB B.
■•vellBseB (Beckerich).
HapperdiaseB (Heinerscheid).
Cfr. Houppertingen en Limbourg.
HttiiriBceB (Beckerich).
Iblasea B.
En français Aubange.
laibrlBseB (Junglinster).
E.eliiBseB (Wilwerwiltz).
■jOBBlBC^ii*
LeBdeliBgeB (Reckingen).
ItewellBgeB.
EilefrlBuea.
LiviBsea (Roeser).
■«•lllageB.
■«•MiBse (Villers-la-Boime-£au)B.
LaiiiBseB (Boevingen\
MariellaseB (Martelange/ B.
jBediasoB (Gontern).
RfecdellBsea (Messancy) B.
n^erdiBseB (Beckerich .
ii«ertBageB (Winseler).
NoeriaiBseB (Bettembourg).
•elrlBi^ea (Gontern).
( 304 )
oiinseo (Retzdorfi).
Peplii«eM (Roeser).
PetlDgen.
PiMlngen (Reckingen).
PIlIlBsen.
Badeiinsen (Martelange) B.
BAlInseB
RameldlBseB (Niederanwen).
Reeki nscn-lez-Bettembourg.
Reckinven (Metz).
RedlnycB.
RelehllBi^eo (Redange).
RelllBcen.
RevIIns^B.
RlnillB0en,
RIpplBgen (Bech).
RolliBi^en.
R«lllii|(en (Bous).
RoliiBsen (Mersch).
R«mel4lB«en (Tintange).
RnmeldlBseB (Kayl).
0ehlilllBsen (Esch-sur-rAlzette).
SehlkUriBseB.
Sellnsen OU seiBB^e (Messancy)B.
SenniBseB (Niederanwen).
spriBkiBscB (Dippach).
TIaiBBge B.
Tuotingen et Tintange paraissent se
rattacher au même radical que nos
Tintigny (voyez ce nom).
TrlBkllBseB.
TreBilBseB (Waldbredimus).
TQBtellBseB OU T«BleI«Bse B.
T5rpfBseB ou TvrpaBi^e (Mes-
sancy)B. '
VedlBseB ou iJd«Bs« (Toer-
nich) B.
UIflliascB.
VseldfBgeB.
li^AirerdiBgeB (Steinsel).
iraïuiuK B.
d271. Walsingen [Cartulairc de Vab-
baye de Marienihal, 1. 1, p. 403 et
toujours depuis jusqu'au XvIII* siè-
cle inclus). Aujourd'hui prévaut la
forme Waltzing, qui est caractérisa
tique de l'Allemagne méridionale.
liTBBçherlBseB.
urairiBffeB (Harlange).
ireieherdiBseB (Clen^aux).
WlIverdlB^eB.
IVlBekrlnyeB.
li^iBtriBseB (Remerschen).
IVolkrlBseB ou Vl^olkraBce
(Hondelange) B.
i^rolvellBgeB (Martelange) B.
IVormeldlBgeB.
BluiBseB (Bech).
b. PRUSSE RHÉNANB.
(KREIS MALMÉDY.)
AidrlB^ea (Reuland).
RodriBgeB OU
RIlIllBiieB OU RnllBBge.
ElbertiBseB (Ameb.
«rfifflliBseB (Reuland).
ilBseB (Bullingen).
HlkBBiBseB (Grombach).
En wallon Hulange.
iTeldlB^eB (Ameij.
MaidiBseB (Realand).
MttrrlBseB (Bullingen).
iveidiBseB (Lommersweiler,
(sm)
o. ZJOCBOTJRG BELGE*
BecrlBg^eB.
BerllBgeM.
B«l«liiseii OU Bassesse •
Bevlnven (Saint-Trond).
BvTliiseii.
Cnringeii (Curange).
GerdlBfeB.
OeysilBf e« (Ophoven)
csMveliBse^ (Saint-Trond).
H«ii ppertlD^en .
Ketaiii«eii (Berg).
Hspertlnsen.
PlrlnseM.
BaperClasen (Hasselt).
SizioceB.
RBekellB^B-sar-tteer. *
En français Roclenge.
RBekellBgeB (Looz).
En français Roclenge.
sitaiBgeB (Rommershoven).
▼lyCiBseB.
iVBlerlBs (Overpeit).
ividHiBseB (Berlingen).
l¥lBiBiertlBscB/
^iroBtrlBgeB OU •iraB^e.
* EerklBs^B.
Ancien ftubonrg de Saint-Trond.
d. BRABANT.
* AisiB«beB (Schepdael).
1345, 1493 (WACTERS, Environs de
Bruxelles, 1 1, p. S»^.
BalIlB^B.
BeriB^heB (Pépin jçhen-Beringhen).
BcTslInceB.
BadiBseB.
BBesiBve (Lennick-S<-Quentin).
(Wadters, Environs de Bruxelles). —
Uanque dans Jourdain.
BayslMC^B.
ElderiBvheB (Tourneppe).
(Wauters, Environs de Bruxelles).—
Manque dans Jourdain.
ByseriBshrB iLennick-S^Quentin).
ByslBcea (Buvsingen).
«oierlBceB (Caster).
cinBiBgen (Vissenaeken).
iirlllng;ea (Hérinnes).
HcrffeliBgea.
Tome XLVIII.
ReavellBseB (Goyck).
15S5. OeTdingen (Wauters, Envi-
rons de Bruxelles, 1. 1, p. 331).
■oBiiasea (Lennick-St-Martin).
■ByssiBsheB.
i^aferlaseB (Meerbeek).
(Wadters, Environs de Bruxelles,
1. 1, p. 310).
l/eeBklBgea (Treipeloo).
MekiBcea (Leeuw- Saint-Pierre).
lieriashe (Hauwaert).
Oellnghea.
PeplBgheB ( Pepinghen - Behn -
ghen).
BevellBgea (Rhode-SM>enèse).
BlnkeiiBg (Brussegbem).
BukkeiiBgeB (Leeuw-S^Pierre).
«pierlBffea (Yollezeele).
TroBiiBseB (Schepdael).
20
(306 )
(L*Ëcluse).
WetoinseB (Bas-Heylissem).
4390. Wedersenge.
i¥a«TerlBffeii (ToumeppeU
YsertBsen (Lennick-S^Quentin)«
(Wauters, Emfirofude Bruxdle$),
e. ANVERS.
VOMloffen (Loenhout).
it'alerlnsMi (Arendonck).
t FLANDRE ORIENTALE.
Bckkeiince (Bachte-Mâria-Leerne)*
Brvinffe (Neyghem).
BUinse (Scheldewindeke).
G«e41nse (Afsné).
{■•elTerdlDffeB*
CSrlaiBiInvcii.
LIeirerInsea.
licurinsen (Denderwindeke).
Kekkeiia V ( Bachte - Maria -
Leerne).
Hemi«ske.
Safllnsen (Doel).
SarlsrdlBce.
SleydlBffe.
fli«libiBseB (Denderwindeke).
ivibbIbsob (Meerbeke).
BledfllBseB (Eecloo).
iT* FLANDRE OCCIDENTALE.
BoeslBghe.
ElverdlB^he.
Cir«eBlBshe.
HariBsbe (Rousbrugge-Haringhe).
LelIlBshe,
AcriaseB (Aerseele).
PoperlBiplie.
RaetellBc (Wynghene).
0ebBviBse (Merekem).
Seli«erlBife (Zuyenkerke).
YlamerilDSbr. -
wiiMlB^e (Wieisbeke).
liTBCriBs (Vlissegbem).
RÉGION ROMANE.
Localités, Provinces,
csobertBBge (Melin) Brabant.
* 1147. Cobrelenge (^ autebs, Canton de Jodotgne,
p. 202).
BadiBghe (Warcoing) HainauU
BartBBse (Oleye) Liège.
( 307 )
Localités. Provinces.
Marieuse (Waremme) Liège.
■avelanso Nanmr.
4098. Hafflangia (Stuhpf, t. II, p. 45). — XIi« siècle.
Hasfiangia [Cbronic, S. Trud., liv. Vif, chap. 3).
Bédeace (Autre-Église) Brabant.
1157. Hesdenges. - 4tB0O. Hidenges. — 1373. Heden-
ge9. — iS65. Hedengis. — 1384. Heddegne. —
4436. Heddengniez. — 4462. Heddegnies, etc.
(Wauters, Canton de Jodoigne, p. 337).
HollaMffe Luxembourg.
MberiaBsefNoduwez) Ibid.
4361 Libertinges (Wadters, Canton de Jodoigne,
p 369>.
LitrsBffe (Hamme-sur-Nethen) Brabant.
1598. Lieteringe-lez-Hamme. —4686. Linthiringen.
(Waoters, Canton de Jodoigne, p. 463).
(Wavre) Ibid.
4245. Levrenges (Wauters, Canton de Wavre, p. 2).
Aerdenge (Marilles) Ibid-
4416. Nordrenees.— 1353. Norderinghen (Wadters,
Canton de Jodoigne, p. 348).
* odcnge (Orbais) Ibid.
4436. Odengnies. — 1464. Odingnies. — 4492. Odie-
gnies. — 4526. Odenges (Wauters, Canton de
Perwez. p. 443)
* odTrense (Thorembais-Saint-Trond) .... Ibid.
X1V« siècle. Odebrinshes — 4374. Odebrenges (Wau-
ters, Canton de Perwez, p. 433).
PanlBgve (Thulin) Uainaut.
* itttweBdeiigefl (Waterloo) Brabant.
4374. Ruwendenges — 4474. Rouwerdingen. — 4573.
Ruwerdinghen.— C'est l'ancien nom du hameau de
Le Ghenoit (Wauters, Canton de Nivelles, p. 84).
Cet aperçu des noms terminés par le suffixe -ingen ne serait
pas complet si je ne faisais remarquer que le même suffixe
entre dans la composition de quantité de noms à désinence
double comme -inghem (-eghem, -ghemjy -gem et -incthun {-imy
ton). Le premier de ces suffixes doubles est particulièrement
répandu, comme on l'a vu, dans les pays colonisés par les
Francs saliens ; l'autre, qui est celui d'un certain nombre de
noms de villages agglomérés aux abords du Pas-de-Calais, se
retrouve en immense quantité de Tautre côté du détroit, dans
( 308 )
les noms des localités fondées par les Anglo-Saxons^. Il les faut
soigneusement distinguer, Tun et l'autre, du simple -ingen, et
cela pour plusieurs raisons.
La première, c'est qu'il ne parait pas que V -iug ait
dans tous la valeur patronymique qu'il a dans -ingeti^ mais
qu'il faut souvent lui laisser plutôt le sens originaire d'un
possessif. Ing, dans ce cas, est à peu près l'équivalent d'une
désinence génitive, et tient lieu de 1' -s ou de 1' -n qui, l'un
après l'autre, ont pris sa place dans les noms germaniques.
Cette observation, faite simultanément pour l'Allemagne et
pour l'Angleterre par les autorités les plus compétentes, ne
doit pas être perdue de vue ^,
1 Voyez Kemble, TheSajcons in England, 1, pp. 449-486. Il arrive à un
total de 627 noms combinés avec -ing et un autre suffixe {ton, ham,
worth, etc.) et de 13^ localités portant un de ces noms. Un septième envi-
ron, soit 190, se terminent simplement en -irig. Mais on voit dans Taylor,
Wor<is and Places ^ p. 82, que la liste de Kemble n*est pas complète,
attendu qu*il aurait omis 47 noms ep Kent, 38 en Sus^ex, 34 en Essex.
2 FoERSTEMANN, Die deutschen Ortsnanien, p. 178 : « Mir ist jelzt Dagma-
riuijaliem nicht mehr die Wohnung eines Nachkommen des Dagmar,
sondern so zu sagen eine dagnianische Wohnung. » Le même {AUdeutsches
Samenbiu'h, II, p. 905) : « Die Bedeulung von -ingen ist wesentlich eine
Besitz anzeigende Von jener âlteren Bedeutung sind noch Spuren
vorhanden in dem zwischen beiden Theilen der Composition eingescho-
benen -inga, das dem ersten Theil vôUig genetivischen Bedeutung gibt.
Angipertingahofa ist vôUig = Angiperteshofa,etc. Cfr. Kemble, Tfie Saxons
in England, I, pp. 60 et suiv. « It is by no means enough that a word
sliould end in -ing, to convert il inlo a genuine patronymic. On tlie
contrary it is a power of that termination to denot the génitive or posses-
sive. » Et il cite « Aedelivulfing land = Aedelvvulfes land, Folcwining land
= Folcwines hndy^Wynbearding land = Wynbeardes land » et plusieurs
autres, puis il conclut : « Between such words and genuine patronymics,
llie Une must carefully be drawn the besl security is where we
find the patronymic in the génitive plural. » Winkleb, De nederlandsche
(ieslachtsnamen, p. 31, cite d'autres exemples pour les Pays-Bas; ainsi,
en Frise, Thedinga-Klooster fut le nom d'une abbaye fondée en 793
et dont le premier abbé s'appela Theda ; ses moines s'appelaient Thedinga-
monniken.
( 309 I
En second lieu, là même où, dans les noms à suflixe double,
"ing garde sa valeur patronymique, on ne peut pas nier que sa
combinaison si fréquente avec un second suffixe qui le déter-
mine ne doive être considérée comme caractérisant le peuple
qui s'en sert. Alors que -itigencomme suffixe unique se retrouve
dans toutes les régions que nous éludions, mais est d'une abon-
dance particulière dans la Belgique orientale, les -inghem et les
incthun sont, au contraire, localisés de la manière la plus rigou-
reuse dans la partie occidentale du même pays; pas un seul ne
dépasse, à l'est, les limites des provinces de Brabant et d'Anvers.
Mais la liste des noms aflectés des désinences -heim ou -ing
grossirait singulièrement si l'on pouvait y faire rentrer le
grand nombre de noms en -m ou en -ain répandus dans les
arrondissements belges de Tournai et de Mons, et dans les
arrondissements français du département du Nord.
Il n'y a guère de catégorie de noms qui soit plus obscure et
dont l'étymologie reste généralement plus inconnue. Plusieurs
érudits, notamment M. Lamprechtet à sa suite M. Vanderkin-
dere^ croient retrouver le radical -Aeim dans la désinence de tous
ces mots ; d'autres, comme Quicherat, suivi par MH. Ricouart
et Giry ^, prennent tous les noms en -in pour l'altération
d'un primitif en -iiigen; d'autres enfin, comme M. Serrure, les
rapportent à un type latin à terminaison en -afitt/m, dont l'abré-
viation aurait fait -inium 3.
* Lanprecht, Fraenkùicfie Wanderungen und Ansiedlungen vornehm-
lich im Rheinlande (Zeitschbift des Aachener Geschichtsvereims, t. IV,
pp. 2^ et suiv., avec carte). Vanderkindere, Les origines de la popula-
tion flamande (Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3« sér., i. X,
1885, pp. 449 et suiv.). — Cfr. Lecoi'vet, Messager des sciences historigties,
t. XXI (1853) p. 13.
* Quicherat, De la fonnation française des anciens noms de lieiuc,
p. 52. Ricouart, Études pour servir à Ckistoire et à V interprétation des
noms de lieux, I, p. 18. Guiy, Manuel de diplomatique, p. 393.
3 Renseignement oral. On sait que -ianus équivaut à -iactis; dans
Pardessus, Diplomata, n« 230, on lit : locellum qui appelatur ÏAicianus
et loceUus qui appelatur Luciacus, Cfr. Holder, s. v. 'oco.
( 310 )
Je crois que chacune de ces opinions contient une part de
vérité, mais, sans enti-er dès maintenant dans Texamen critique
de chacune, je suis obligé de remarquer ici qu'on ne peut
revendiquer une origine germanique que pour une très petite
minorité de nos suffixes.
En effet, la plupart des noms en question nous appa-
raissent dans les sources les plus anciennes, revêtus d'une
désinence -inium qui n'a rien de germanique. Je sais bien
qu'à partir de la fin du XI'' siècle, les soribes qui se servaient
du latin ont pris l'habitude de traduire régulièrement par
'inium le suffixe -tn, et il se peut bien que tel de ces noms,
dont nous ne possédons pas de forme antérieure au Xh siècle,
ait été primitivement terminé en -heim ou en -ingen. Hais si
cela est possible pour quelques cas, cela n'est certes pas vrai-
semblable pour tous. Il est même arrivé plus d'une fois que
des noms d'origine celtique ou romaine, terminés en -iniuin, se
sont vus, par un phénomène inverse, affectés d'une désinence
'heim ou -ingen ^. Et cela augmente l'incertitude où nous
sommes quant aux noms dont les formes primitives nous
échappent.
Par contre, là où nous pouvons rencontrer des formes pri-
mitives, c'est-à-dire antérieures au XI* siècle, c'est presque
toujours 'inium et presque jamais -heim ou -iiigen que nous y
remarquons. Sur quarante-deux de ces noms, il y en a trente-
huit qui présentent la forme romane, et seulement quatre
qui trahissent une origine germanique, comme on peut s'en
convaincre ci-contre.
* Ainsi Sarchinium (V1II« siècle, Vita S, Trudonis de Donat} est devenu
en flamand Kerkingen, et Jandrain (855, Gundrinium) est devenu
Genderinghen (1340, Wauters), tandis que Uelencinium (1011-1139) en
Brabant s^est vu transformé en Heyiiiisein (1315) Wauters).
( 3H )
Localités, Arrondissements.
Anchin (Pecquencourt) Douait
Aquicinclao).
Aatoliiff Tournai.
868. Antonium
ABvains Ibid.
990-937. AnYinium.
AiuiiB . f Valenciennes.
877. Azinium.
abbIb • Arras.
870. Anzinio.
■eslB Cambrai.
878. BisiDio (DuviviKR, p. 319).
B«aebaiB. Valenciennes.
899. Bulcioius.
€*Biphla-en-Pévèle Lille.
837. Canfinium.
Campbla-en-t'areinbaul Ibid.
966. Camvin.
cre«piB Valenciennes.
99t. Crispininm {Getia epp. Camera'c.,'}, 68].
CaralB Béthune.
99i. Carvin in pago karabantense. Lisez Carnio.
Carvin .« Ibid.
963. Carvin.
C«vvIb Namur.
874. Cubiolum (PiOT, p. 475, d'après Bouquet, t. VIU,
p. 639).
cyMiBff ... ; Lille. ■
1X« siècle. Cj'sonium.
»eBBiB Valenciennes.
877. Dononiuin. — XI* siècle. Duneog {Gesta epp. Came-
rac. II, 38, dans Pertz, t. VII, p. 461).
EfteandlB Ibid.
847. Scaldinium (Duvivier, p. 999).
* Pour les formes ancienoes qui ne sont aecompagnéei d'aucune référence bibliogr«-
pbique, je rentoie à Dutivisb, Le Hainaui ancien; Mamuiik, Êtudet Hymologiquu, etc. ;
Yar Lomiif, Chartei et doeumenU dé F abbaye de Saint- Pierre au Mont-Blandin, à
Gand; Rigodait, Ètudêê pour eervir à l'hittoire de FinUrprHalion du nome de lieuxy
département du Pae-de-Calah, arronditêement d'Arra»; A. D'HimtOMU, Géographie
kietorique du Toumaieiê,
( 312 )
Localités. Arrondissements.
BspaiB (Bhéharies) Tournai.
847. SpidiDio (Duvivier, p. 1298).
EialBs Arras.
Ce nom est intéressant parce qa'on peut assister k ses
dÎTerses transformations : 1060. Stonem. — iâSl. Esto-
han.— laOO. Ëstohain.— 1433. Estehain. — i7S6. Etaing
(RiCOUABT, p. SS9).
FléehlB Saint-Omer.
994. Felclacas (Hai6NEBé, Chartes, i, n« 66j.
C&klftM i Mons.
974. Geltiniaeum.
Haaboardin Lille.
XH* siècle. Uarbodem.
■«ui«|iiii Tbuin.
869. Halcin.
■•iiiehiM. . . . .' Valenciennes.
899. Helciniuffl.
■erin Ibid.
847. Harinas.
■•iiain Tournai.
707. Holinium. — 979. Holinium (Yàm LoKBBElf, Chartes
de l'abbaye de Saint-Pierre, 1. 1, p. 49).
■•■laliiK Ath.
847. Hultheim.
lavwIb Douai.
975. Lauwiu.
E^esdiB . , Tournai.
979. Lesdennium (Van Lokeren, Chartes de l'abbaye de
Saint-Pierre, 1. 1, p. 49).
Mar^oaln Ibid.
[ ? ] 90â. NarkeduQum, d'après Dutivier, p. 3S5.
mmmttkin^ Valenciennes.
673. Nailin.
■•■ebln Lille.
847. Muscinium (Duvivier, p. S99).
onaiBff Valenciennes
911. Ooininm {Gesta epp. Camerac, I, 67, dans Pertz,
t. VU, p. 4â4). — XI« siècle. Oneng ab antique (Gesta
epp. Camerac., l, 18(17), p. 409).
^vlévraln • Mons.
903.Gaprinum.
roIcIb ^bid.
965. Resin.
1 313 )
Localités. Arrondisseatents,
RoBeblB . Lille.
877. Ruminium.
* SarelBliiHi.
(Mentionné au VI I« siècle dans la Vie de saint Léger),
«aiBchlM Lille.
971 Syngin.
«anllaiB Valenciennes.
8i7. Salcem (Saltem?) (Duvivier, p. 298).
•eèllB Lille.
VII* Saciliniam iVitaS, EUgii, dans Ghesquière, Acta
Sanct, Belgii, III» p. 234).
0«M«iia Douai.
887. Summinium
ThHlB Thuin.
868. Tadinioffl. (Ddvivibb, p. 286).
vertiB Cambrai.-
747-858. Vertiniuin (Duvivier, p. 305).
iv«Tr««hin Valenciennes.
877. Wavercium (Duyivier, p. 80S).
uran^vellB Arras.
4070. Wanketlnlo.
ivareoiBs v Tournai.
899. Warconiom dans une charte de Charles le Chauve,
d'après Chotin, p. 485.
Voici maintenant, répartie par arrondissements, la liste^des
noms à terminaison -in desquels il ne nous reste que des
formes du XI® siècle ou postérieures à cette date.
Arrondissement de Lille.
Aamoeulln. Hoiiplla.
AnsCalB^. Le«%«la.
AvellM. PbaloBiplB.
Boniriii. Pr«TlB.
EBiBierlB. HBlBsbalB-eB-
KBBevellB. 0«4n«dlB.
rrella. To«reolB||.
■bIIbIb. TreMiiB.
■erlB. IVavrlB.
(314 )
Arrondissement de Douai.
Cantln.
KrehiB.
B(i%aerehlB.
«•enlslB.
Ciaenln.
Boraaiii.
BelUIns.
lier In.
MalB^.
Véeli»in.
Pemln.
Verin.
l^allAlng.
ll'arluliiil.
Arrondissement de VALENciENNEft.
^ucrenalMjs.
^ulcvrerbaln.
Verehln.
Arrondissement d*Avesnes.
ReiiellB.
HoudalM.
Jenlitla,
Arrondissement de Cambrai.
AWOlBft.
Be«nralii.
ItoriBerafn,
CABdllBSli.
EsearniMiB.
liCSdAlB.
M«re*i.a||.
flOBUBAlliff.
Arrondissement d'Arras.
AliUlM-9alnl-.irBmalre.
Bcaaraln.
ConiB.
HamblalB.
HeBlB-flur-CeJenl .
Hervin.
PIouvhIb.
AerTla».
WaHi|ueUi
(315)
Arrondissement de Mons.
CbllB. Thalla.
Arrondissement de Tournai.
BlandalB. KiaaiafB.
BspleehlB. MeeliiB.
««aralB. TblealalB.
BcHalB. urareiilB.
JollAln-MerlIii. W«re#ln0.
MalB. MTem-TelvalB.
Au reste, les noms en -in se rencontrent dans toute la Bel-
gique romane, et non pas dans le Hainaut seulement.
Voici le relevé de tous ceux qui n'ont pas déjà figuré dans
les listes précédentes :
Localités. Provinces.
AkiB (Ben-Ahin) Liège.
4!235. Ahiers (Bormams et Schoolmeesters, Cartu-
laire de Saint- Lambert, t. L p. 350). — Grand-
GAGiiAGB, Vocabulaire, p. SOI» montre qu'il fiiut
corriger A bien en Ahient.
AtriB Ibid.
950. Àterino (Grahdgagnage, Mémoire, p. 4^ —
RiTZ, p. 46).
4«Mb (Neufchâteau) Ibid.
AaMAln Namur.
868. Alblinium (DuvniER, p. 310). — 1S35. Ablem
(peut-être pour Ablein) (Bormahb et SCBOOi.-
MEESTERS, Cartulolre de Saint-Lambert, t. i,
p. 314).
Liège.
-Cottdrom Ibid.
(Mont-le-Ban) Luxembourg.
B«rsln (Lomprez) Ibid.
■••■ralAg Namur.
BihÀiB Luxembourg.
805. BQsanch (Grandgaghagb, Mémoire, p. 37).
(316)
Localités. Provinces .
BlAiidkilB Brabant.
■•••!■ Namur.
i088. Bondn (Granogagragb, Vocabulaire, p. 36).
■■■la (Verlée) Ibid.
946. Basitt (sans doale pour Basin) (Ritz, p. 39).
Oherala Luxembourg.
666. Gharaoco (Martènb et Ddrand, AmpUuima
CoUectio, L II, coL H).
€oMblalBHi«-Pon«. Liège.
C«Hibl«lB-l«-Toar Ibid.
XIi« siècle. Gomblenz (Grandgagnage, Mémoire,
p. 44).
€e«iriB Namur.
874. Gabinium (Marillon. j^eta Sonet,, M\, ii, p. 149).
— 1096.GoTino.1U7.Govins(BORMANsetScHOQL' ...
MBIS8TERS, Cartuloire de Saint-Lambert, pp. 47
et 69).
•««llH (Fronville) Ibid.
BBiliresiB Li^e.
1098. ImbresiiL —Le diminutif Embresineaux (1313»
Ambressinelle) atteste que l'n d* Ambresin fait partie
du radical (Gramogagnage, Vocabulaire, p. 79).
BholM Ibid.
1244. Enhiens. — 1350. Anhius (Schoônbroodt.
Inventaire du Val-Saint-Lambert, t. I, n^ 180
et S14}.
OoriB Namur.
Claùa (Ans-et-Glain) Liège.
«laiB (Uixensart) Brabant.
■arsia ' . Luxembourg
885.. Harsanio super fluvium Wenua {(Setta epp,
Camerac, l, 54, dans Pertz, t VII, p. 490).
paalelila Uainaut.
■elehla Flandre occidentale.
Bamala. « Luxembourg.
10S8. Uomin (Gramdgagmage, Vocabulaire, p. 36).
Jaadrala Brabant.
855. Gundrinium (Wauters, Canton de Jodoigne,
p. ^. — GCr. Geudrincen (Gueldre) qui est Gin-
deren sous sa forme la plus ancienne en 1976
{Nomina Geograpktca neerlandica, III, p. 107).
* Laadia (Sainte-Marie) Luxembourg.
i^iacia Liège.
lilMa Luxembourg.
893. Lubin {Pouilti de Prim dans Bbter, Urkun-
denbuch, 1. 1, p. 167).
( 317 )
Localités. Provinces.
LoHefn 4 Liège.
LoaTAiH Brabant.
884.LoTon (Reginom, CArorafc.).— 884. Lofanium
{Ann. S. YedaêtX — 884. Lofonnium. [Ànn.
Fuld.).
■^■•«in Namur.
Lustinum {ÀMSELH^'Geita epp. Leot/., cité dans Pertz,
t Vil). — Lustin (BoRMANs et Scboolhbesters,
Cartulaire de Saini-Lennben, p. 36).
HaiMiB (Yillance) Luxembourg.
814-816. Melsun (Grandgagnage, Mémoire, p. 53).
MarelilB Liège.
iS16? Marcios (Gravdgagmage, Vocabulaire, p. 46).
■eiiB Brabant.
Mallum {Gilles d'Orval, liv. II, chap. xv, p. 91. —
Cfr. Grandgagnage, Mémoire, p. l06).
MellB « Liège.
aieiia (Onhaye) Namur.
HesiiB-i'iSTè^ae. . . .- Hainaut.
an. Melin (Du vivier, p. ftl7).
HesTlii Ibid.
MoBin (Hamois) Namur.
Moalirlii Ibid.
MonkiB (Waremme) Liège.
mhmhiIb (Saintes) Brabant.
liadrlB (Wibrin) Luxembourg.
Waadrin '. Liège.
iâl9. Nandrea {Chartes de SaintSymphorien).
OchalB (Clavier) Ibid.
XIV* siècle. Oxhen (Grandgagnage, Vocabulaire,
p. 54).
PairiB (Nalinnes). . . .~ Hainaut.
Po«riH (Assesse) Namur.
Povrrala (Gesves) .... Ibid.
^olévraln Hainaut.
90S. Caprinam (Duvivier, p. W),
seiiaitiB Namur.
746. Caldina (?) (Grandgagnage, Mémoire, p. 20).
— Scalentin (Idev, Ibidem, p. 'M).
«eiAMiB (Hautfays) Luxembourg.
«cieMiH (Ougrèe) Liège.
1090. Sclaeyns. — ii04. Sclacins (Grandgaghage,
Mémoire, p. 38).
•eieMiB (Cornesse) Ibid.
{ 318 )
Localités, Provinces,
««■•y» • Namur.
1iâ6. Scladiniam (Grandgagnage, Mémoire, p. 6S}.
Seralnv Liégé.
XII* siècle. Seranio {Chronique de SafnhHubert).
»iit»iii Namur.
•Il"» Liège.
ii46. Sciins (Grandga^înage, Vocabulaire, p. 178).
HpoBiin Namur.
XII* siècle. Spontin (Granpgagnage, Mémoire,
p. 44).
ïelii» .,....,, Luxembourg.
8i4-816. Teiins {Chronique de Saint-Hubert).
ThieaiAiB Hainaut.
Tknlla Ibid.
TliBiB Ibid.
868-869. Tudinio eastdlo (Duvivier, p. 307). — Sur
la forme Tudiniacum, voyez plus loin.
vedriB : Namur.
1198. Vedrin (Aigret, Histoire de l'église de Saint-
Aubain,p,6aâ}.
vc«l« Ibid.
YVaiBiB (Dréhance) Ibid.
wanllM Ibid.
ivardlH Luxembourg.
893. Wardanc {PouiUé de Prûm, dans Beyer, 1 1).
welll» Ibid.
746. Wadalino (Gramugagnage, Mémoire, p. SO). —
753 (ci'rca). Wadlino (Idem, ibidem, p. 35}.
wibrlB Ibid.
1184. Wibrant [Chartes inédites de Saint-Hubert
aux Archives d'Arlon).
On remarquera que ces noms nous ramènent presque tou-
jours,, quand nous tenons leur forme ancienne, devant une
désinence -anium^ -ania, atténuée souvent en -inium, -inia par
une prononciation qui reportait l'accent tonique sur la première
syllabe du mot.
La présence de cette désinence latine -anium dans nos
anciens noms de lieux est à noter : je la retrouve dans plus
d'un nom actuel qui, obéissant à des lois dialectiques, a laissé
tomber la nasale et transformé la terminaison en ay, aye^ et.
(319)
Tels sont :
Localités. Provinces,
/kmmj Liège.
636. Amaniam (Bkteii, Crkundenbuch, 1. 1, p. 5). —
i 130. Amanium [Gilles (VOrval, t. III, chap. xiiv,
dans Pertz, t. VU). — ii55. Almanium (Borhans
et SCBOOLHEESTERS, Cauulairede Saint-Lambert ,
p. 76).
Artol Ibid.
Artaing (Grandgagmage, Mémoire, p. 40).
■•^nel Ibid.
bokaing (Grandgagn AGE, Mémoire, p. 40).
BoilieH ou Bothey Namur.
Bothaing (Grandgagn âge, Mémoire, p. 40).
Besbaye Liège.
74i. Haabania, in pago HasbaDiensi (PiOT, Càrtulaire
de Vabbaye de Saint-Trond, t. I, p. i). — 830.
Asbania {fiapitul, reg. Franc., édit BORETIUS, 1. 1,
p t4). — SoT. Inpaeo hasbaniensi (Piot, Càrtu-
laire de l'abbaye de Saint-Trond, t I, p. K). —
84i. Hasbanienses (Ann, Prud, Trec), — 861 In
pago Hasbanio {Amol. Coll., t II, eoL 96). -- 867.
In Hasbanio {Càrtulaire de l'abbaye de Cytoing,
p. i). " 870. In Hasbanio Unit, tf/ncmar). — 881.
Pagum Haspanicum {Ann. Fuld.). — 911. In pago
Hasbanio {Ampl, Coll., t II, col. 38). — 9».
Hasbanio (Richer, 1. 1, p. 44). — 954 Hasbanium
(FoLC, Gesta abb. Lob , col. S5). — 1313. Hoc anno
iterom idem tyrannns (Henri de Brabant) in
Hesbain venit [Ann. Fostentes), — Pendant tout le
moyen âge, on a dit le Hesbain. — On lit encore la
Hesbain dans MÉLART, Histoire de Uuy (1641', »
S. 26. — Les mentions de la Hesbaye dans des
iplômes de 623 et de 680 (Pertz, Diplomata, L I,
pp. 137, 138, 18S, sont apocryphes).
jeiiay (Jebay-Bodegnée) . Ibid.
1083. Jahain (Grardgagnage, Vocabulaire, p. 141).
l.nniay Limbourg.
En flamand Lummen. — 1360. Lnmaing (Waoters,
Canton de Tirlemont, p. 141).
Mellei. . • Hainaut.
4309. Meleng (AlGRET, Hisioiredel'églUe de Saint-
Aubam, ft. iSA),
Mettri Namur.
X« siècle. Melling [Anal. Boll., t III, p. 56). - 987.
Metinum (Grardgagnage, Vocabulaire, p. 48).
Momet Ibid.
954. Mozenc (Grandgagnage, Mémoire, pp. 39, 40).
•dei (Bois-et-Borsu) Liège.
1341. Oudain {Chartes de Saint-Hubert, aux
Archives d'ArUm),
(sao)
Localités. Provinces.
Bénj Liège.
XII* siècle. Sesninc, Sesoin (Gbandgagnage, Mé-
moire, p. 70).
•©«■i«y (Perwez) Brabant.
ii5S. Sumains. — ii54. Vicom nomine SomaDiam.
4165. Sulman. — 1179. Sumaigne {Analecus pour
servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique,
t. XXIV, pp. 195, 197, 21^ 5»). - Cfp. Somain
(Nord, arrondissement de Douai;, mais non Sou-
magna, ni peut-fttre Somagoe (Stavelot^ dont le
premier Tient de Solomania, et dont le second a
peut-être la même origine.
••Iielt Liège.
iS05-lS78. Sohain (Schoombroodt, inventaire du
Val Saint-Lambert, U I, n» 25). . •
irartet (Marche-ies-Dames) Namur.
Wartaing (Gramdgagnage, Mémoire, p. 40).
A cette occasion, je signalerai un phénomène inverse qui a
revêtu d'un suffixe 4n des noms dont le radical ne contenait
pas de nasale. Ainsi Fléehiii vient de Felciacus (994) qui était
encore Felzi en 1096 ^ ; ainsi Heaebln vient de Helciaco (1051)
par Helcy (1151) S; ainsi Henin-lilétord vient de Henniaco
par Henny 3; Barlln vient d'un Badli (1144) ^ qui trahit un
primitif Badiliacum, et l?rcndln d'un Wenti ^ qui est sans
doute aussi d'origine gallo-romaine, ce II y a là, dit l'abbé
Haîgneré, un procédé de dérivation qui semble particulier à
notre pays et que je n'ai encore vu signalé nulle part 6. »
* Haignerb, Chartes de Saint-Bertin, 1. 1.
* Idem, Ibidejn, t. I, n« 94 et 66.
» MmAEUS, 1. 1, p. 172; t. II, p. 1142.
* Haignbré, Chartes de Saint-Bertin, 1. 1, n» 191.
B MiRAEUS, t. II, p. 1142.
» Haigneré, Chartes de Saint-Bertin, 1. 1, p. lviu, note. Nul doute que
les philologues ne retrouvent dans le dialecte local les mêmes exemples
de nasalisation.
Il faut remarquer que dans certains cas, la nasale n*est pas parvenue à
s'introduire d'une manière définitive : ainsi dans Menty (Pas-de-Calais)
qui de 1112 à 1210 se trouve écrit Mintinum, et qui ensuite reprend la
désinence y pour la garder jusqu'à nos jours (Haigneré, Dictionnaire
iopographique de l'arrondissement de Boulogne, p. 230).
(881)
Il semble que de tout cela nous puissions conclure à l'exis-
tence, dans notre vieille toponymie gallo-romaine, d'un suffixe
-mita, -anium. Quelle est la valeur de ce suffixe? N'est-ce pas
plutôt une simple désinence adjective, et dans ce cas, quel est
le substantif sous-entendu auprès de chacun des noms propres
ainsi formés? L'état des études toponymiques ne nous permet
pas encore de répondre à cette question,* et je né pourrais
l'aborder sans me détourner de l'objet de mon travail; je me
borne à en signaler l'intérêt à ceux qui s'occupent de notre
géographie historique.
En résumé, la désinence -in est une des plus hétérogènes de
notre répertoire toponymique. Elle y représente tour à tour
une des formes suiA'antes :
-ànc celtique, rare*
. 'iacum gallo-romain, rare.
'inium (pour aniumî) roman, très fréquent.
•ingen germanique, assez fréquent.
'Iieim germanique, rare.
On le voit, rien ne serait plus téméraire que d'affirmer d'une
manière absolue la germanicité des noms terminés en -in ou
-ain ^. On serait tenté de l'admettre toutau moinsen ce qui con-
cerne une partie de ceux du Tournaisis et du nord de la France.
Là, en effet, ils apparaissent groupés d'une manière si, com-
pacte que Tidée d'une commune origine, et partant d'une même
étymologie, vient naturellement à l'esprit.
Dans Tancicn Tournaisis, sur soixante-dix-sept noms de
lieux, il y en a jusqu'à vingt et un qui sont terminés en -m,
c'estrà-dire que cette désinence enlève à elle seule presque le
* Aussi Waitz les avait-il prudemment laissés de côté, dans l'essai qu*il
a fait, le premier, pour déterminer au moyen de la toponymie la frontière
linguistique du nord de la France. Voyez Iku alte Recht der SaHschen
Franken, pp. 53 et suivantes.
ToxK XLVin. 21
( 322 )
quart du chiffre total <. Et quand on va de Tournai à Cambrai,
les noms des villages que Ton traverse ou en vue desquels on
passe sont reliés uniformément entre eux par la même rime
en 'in dont le retour monotone donne son caractère propre à la
toponymie du pays. C'est Jollain, Hollaia, Tclvain,
licsdain, Espaln, puis, au delà de Saint- Amand, lf¥iir-
laine, Fenaitty Samain, Harnainf, Banalm, Bel-
laincy Escaudloy Martalns, Baacliaiiiy H^avreelilny
HandalD. La ville de Tournai elle-même es^ entourée d'une
vraie ligne de circonvallation formée par les localités homo-
phones portant les noms de Chin, HanneTaln, Blandaln,
HcrtalBy Marqvalii, liainalny f|aatrcchin, fispla-
cbln, Jallaln et Hallalo, sur la rive gauche de l'Escaut,
tandis que sur la droite, où ils sont moins nombreux, on
rencontre encore Aatainf, davraln, Alain, ^Tarahln
et Kain. Ajoutez, dans Tarrondissement de Cambrai, les noms
de Beanrain, Bermeraln, CantalUK, Escarmain,
liCSdain, Marcoln^, ■axinsbien, Sommains, Ver-
tin. Je le répète, une pareille accumulation évoque nécessai-
rement ridée d'une origine commune, et, dans ce cas, l'hypo-
thèse d'une colonisation germanique en masse, à l'époque de la
conquête du pays par les Francs, s'offre à nous comme des plus
séduisantes <•
* Voyez d*Hbrbomez, Géographie historique du Totimaisis, pp. 54 et
suivantes.
< Et encore est-il à remarquer que, parmi ces noms, les seuls dont on
puisse saisir une forme ancienne sont romans et non germaniques.
BMiaralB est, comme tous ses homonymes, un dérivé de Bellirinium ;
▼•rtfln est Vertinium dès 871 ; «ohumaIms a un équivalent dans Som-
main (Douai) qui, en 837, est Summinium, donc roman; c^aatain n'a pas
d'équivalent germanique Cantingen ou Cantheim, tandis qu'on trouve des
Cantigny et des Canlenac en terre romane. Le seul BerMeniia (1096,
Bermeraing) est à rapprocher de Bermering (Lorraine allemande) et de
Bermeringen (Grand-Duc lié de Luxembourg-, mais aussi de niesBierée
(Namur) qui est, au X« siècle, Bermeriacas (Folcuin, Gesta abb, Lobb,,
c. 96) : ces noms pourraient se rattacher au germanique Bertkmar, mais
combiné par des bouches romanes avec leur -acum.
( 323 )
J'aborde maintenant une autre catégorie de noms pour les-
quels on revendique souvent une origine germanique * : je
veux parler de ceux en ^ignies, si fréquents dans le Hainaut et
dans les départements septentrionaux de la France.
Et de fait, quelques-uns de ces noms, comme on le verra,
se ramènent authentiquement à un primitif -ingen. Mais, par
conlre, il en est d'autres où on retrouve un gentilice romain
terminé en -inius, ce qui, combiné avec la désinence celtique
-acum, si fréquente dans notre ancienne toponymie, donne le
thème -iniacum, d'où le moderne -ignies. Malheureusement,
ceux de ces noms dont nous connaissons l'étymologie ne
forment qu'une minorité, et nous sommes obligés de recourir
au raisonnement pour arriver à une probabilité en ce qui con-
cerne les autres. Sur quarante-huit qu'en contient le Hainaut ^,
il en est six qui sont d'origine germanique et sept dont la
forme primitive en -iacum permet plutôt de les rattacher au
domaine de la langue latine. Voici les uns et les autres :
NOMS ROMANS.
Localités, Provinces.
BaMlsBlen Hainaut.
869. Battiniactts (in pago Lommacenci sea Sambrienai). Polyp»
' tftque de Lobbes, dans DuYiviER, p. 309.— Ce Battiniacas
* n'est pas, k la térité» notre Battignies en Hainaut, mais
l'identité des noms, à défaut de celle des localités, est
éridente.
C«eB»lea Ibid.
XII« siècle. Guniacus (CHOTii«,'p. 295).
G««cale« «... Ibid.
ii}S6. Ganiacuffl (Chotin, p. i59).
* Wauters y retrouve la désinence -ingen (Histoire des environs de
Bruxelles, 1. 1, p. XXX).
^ Dans ce chiffre, je ne compte quhxne fois les noms qui existent en
plusieurs exemplairesi comme Montignies (4), Elligntes (S), chacun de
ces groupes ne formant qu'une seule unité nominale.
1
(384)
Localités, Proviitces.
Harinlaafeii Hainmit.
1018. Hurminbcum. i077 (Du vivier, p. 438). — Lés diplômes
lie Henri l*' et d'Otton I*'' ob est nommé Harmignies sont
apocryphes (voyez Sickkl. IHplomma regum et imper.
Germamac, 1. 1), amsi que le testament de sainte Aldegonde.
MoBtl«iilefl-S«iBt-CbrUtopli^ Ibid.
869-4096. MoDtigniaco. [Polyptyque de Lobbes, dans Di]Vi-
VIEB, p. 309).
Solgnlen Ibid.
870. Sttnniacum (Miraeus et Foppens, Opéra diplomatica,
cité par Ghotin, p. 3i5). — En flamand Zinnick.
Trameviilefl. • Ibid.
8GS. Trasniacus [Polyptyque de Lobbe», dans DuviviER,
p. 313.'.
NOMS GERMANIQUES.
Localités. Provinces.
BrandlvBiOM (Bauffe) Hainaut.
1276. Brandenghien.
G«iiilrei;iileii Ibid.
dl86. Gondrcghien (CnoTiK, p. 104).- Cfr. Jaadrain (Gen-
driiigen).
«SMiffiiio* Ibid.
1108. Guenchem (Chotin, p. 434).
Meversiifea Ibid.
1131. Meureughien (Chotim, p. 119).
Ollicnlos Ibid.
1 186. Ouighien (Chotin, p. 3i)7). — 1211. OuUengoien [Mo-
numenie pour servir à l'histoire des provinces de Hai-
naut, Kamur, etc., 1 1, p. 133).
PapIfBlos Ibid.
1011 Papengbain (Ghotin, p. 308).
Si Tanalogie n'est pas trompeuse, il est permis d'inférer que
les trente-cinq noms inexpliqués de cette catégorie appar-
tiennent eux-mêmes aux deux groupes ci-dessus dans une pro-
( 323 )
portion qui ne doit pas différer sensiblement de celle de six à
sept.
Ajoutons encore, toutefois, que dans le Hainaut, l'échange
des terminaisons appartenant aux deux langues a pu être fré-
quent, et qu'un nom auquel on découvre, à un moment donné,
un suffixe -enghien ou -iniaciis n'appartient pas encore nécessai-
rement, pour cette seule raison, au groupe germanique ou
roman. Dans l'espèce, c'est le mot tout entier; radical et suffixe,
qui doit faire l'objet de l'examen critique. Il est évident, par
exemple, que s'il est d'origine germanique, il doit nous offrir
non seulement une terminaison, mais encore un radical faisant
partie de ceux qu'on retrouve en pays germanique, et vice versa.
C'est cette considération qui m'a engagé à dresser le tableau
suivant dans lequel j'ai repris tous les noms hennuyers en
'ignies, que nous en possédions ou non des formes primi-
tives documentées. On y trouvera, dans la première colonne,
les noms actuels des localités en question; dans la deuxième,
la forme sous laquelle ils sont le plus anciennement men-
tionnés; dans la troisième et dans la quatrième, les noms
identiques ou semblables que nous fournît la toponymie des
autres régions germaniques ou romanes; dans la cinquième et
la sixième, les noms propres d'hommes, germaniques ou latins,
qui ont pu donner naissance aux noms de lieux.
( 326 )
NOMS
DE LIEUX ACTUELS.
FORMES ANCIENNES
DOCUMENTÉES.
ANALOGUES
GERMANIQUES.
Aadrcgitlefi
Battlsnfes
Baw^aleM.
■eusHics.
■•■tlfales.
BlaresBie*.
■•n vissiez.
Brandl^HlM (Bauffe)
Br«B«blHles.
KlUsales.
Blll«a|e*.
KvregHies
ClilMlsales
«lAiisay (Trieux - les
Béguines).
^•e^Bles
869. Battiniacus . .
1?T6. Brandenghieii
12^4. Glategnies.
Xll» siècle. Guniacus
Audergliem, Audringhen,
Aldringen, Aldringnam,
Aidrington.
Batlinghen, fiettingen. .
Balinghem, Belllngen. •
Baeveghem
Blaringhem, Blaereghein,
Blerick.
Budingen
Buvingen, Bôvingen
Elinghen, Ellingen, Ele-
ghem.
Ëllicura, Ellingbam,
Ellington.
Ever|(hemi Everingen,
Everingham, Ëvegnée.
Ghyseghem
Goedingen, Guningen. .
( 327 )
ANALOGUES
ROMANS.
NOMS
m
p'hommes germaniques.
(rOERSTCHAHK, I.)
NOMS
d'hommes latins.
UNSGRIPTIONS BOMAINES.)
Belligné (Maine-«trLoire).
Bligny (Gôte-d*Or).
Beligneux (Ain)
Beagny (Pas-de-Calais) .
Bovigny, Bouvines (Nord),
Bouvignies (Nord), Bou-
vîgny (Pas-de-Calais).
Authar, Althar.
Betto.
Ballo. ...
Bavo.
Baudo.
Budo, Bodo.
Bovo, Bobo
Brando.
Ello, Ali.
El)erwin.
Wisso.
Godo, Gaudo
Bellinus.
Blarius, attesté par Bla-
riacum (Blenck).
Bovinius.
Gaudinius.
( 328 )
NOMS
DE LIEUX ACTUELS.
FORMES ANCIENNES
DOCUMENTÉES.
ANALOGUES
GERMANIQUES.
6«B4resnle0.
(■•ngnle*.
CSalsnlea,
Harwilsnies .
Hepplgoles. .
■nliifllsnletf
Leugolos. .
Mst%nj . . .
Louvlgales.
LuMiIgnIes.
MéverynleM
JHonilsoleji.
Wanllsnlea.
■■•BtlgnlM.
MoM(l||iile«.
MantISBj
OITegMle*.
•Isnleai.
•IIISBIM.
1186. Gondreghien
• •■••••
1156. Guniacum .
1108. Guenchem.
1068. Harminiacum
1131. Meurenghien
868. Montiniacum
868. Montiniacum.
1186. Oulghien.
Gondringen
Gôltingen .
Gulleghem.
Hacquinghem . .
Heppingen, Eppeghem.
Houssixigbem, Hojssii
ghen.
Leilingen.
I^nningen.
Meverghem.
Offingen.
Oeleghem.
r
( 329 )
ARALOGlIfiS
ROMANS.
^sm
NOMS
d'hommes germaniques.
fPOBBSTEMÀNN, I.)
NOMS
d'hommes latins.
(INSCRIPTIONS ROMAINES.)
Gunthar.
Godo.
GuUo.
Hago, Bagano, Hahico .
Wissing.
Loavegnez, Louvagny
lontigny, MonUgné, Mon-
tignae, etc., très fré-
quents.
Aconius.
Harmonius.
Linius.
Lupinius.
Lussinius, Licinius, Lu-
cenius.
Montinius.
Offinius.
( 330)
NOMS
DE LIEUX ACTUELS.
FORMES ANCIENNES
DOCUMENTÉES.
ANALOGUES
GERMANIQUES.
•rmelffMlea.
PelIffBles
■•■lecplc*
BaailsBle«-€hlB,
HniMMlsBlea.
«•Igalen .
Taiiiiecalec
TmkesBlc*.
TrascsBiA*.
Verbale*. . .
urarqnlffBles,
WaBse»leA. .
1190. Othenies. — 1213.
Ot%nies.
1012. Papengain ....
Ottingen.
Pepingen, Paepeghem,
Papegem.
Petingen, Pit^hem.
• •
868-869. Radionacus
Ràminghem.
Raequiiufhem , Reekin -
gen, Rekegem, Rike-
ghem, Rokegheni.
870. Sunniacum ....
Tintingen
868. Trasniacus
Warquinghem.
* Une prétendue forme Otiiniacum qui se trouTeralt dans Miraeus d'après Chotoi, Ètmàet
Un radical Ottiniua ne parait pas atoir existé en pays roman; par contre, on comull
Ottingen (Hanovre), à quatre Otting (trois en Banère, un en Autriche), ainsi qu'à OtUngkamten
entre Oito sous sa forme simple [Ouenburg, Ottenhof, Ouenbach, Ottenheim, Ouenkautên,
OUingen que : 1» l'endroit se trouie situé k proximité de la frontière lingoisiique, et que lei
(Rerg) doivent leur nom à la langue thioise; 2^ qu'i quelques lieues en aval sur la Dyk^ le nom
(834)
ANALOGUES
ROMANS.
N(»tS
d'homiœs germaniques.
(FOERSTEMANN, I.)
NOMS
D*HOMMBS LATINS.
(mSCfilPTIONS ROMAINES.)
Otto.
Papinius, Papius.
Petinius. «
<
Petiffnv. Patifirnv ....
•
Rado
Raming.
Richwin
Radioniis.
*
Rechigny (Loire), Rechi-
gnac (Dordogne).
Signy, Signac, Sugny.
Tinténiac (116-et-ViIaine).
Requinius.
Sunnius.
Tintiniiis.
Tintiniac (Corrèze).
Trasinius.
Waring
Winching.
Verinius.
étymologUfuet du Bmbani, p. 475» m'est restée inconnue.
safflsamment le nom propre germanique Otto» qui a donné naissance dans la toponymie à un
(Uppe-Detmold) et à OMngmûMe (Autriche), sans compter de nombreux noms de lieux ob
Ottêfuen, Ouenêtein, etc.). Il est d'autant plus légitime de voir dans notre Oitignies un primitif
deux communes qui TaToisinent an nord» Limai (Littemala, Yoyez ce nom plus loin) et Bierges
d*Otton se retrouTO dans celui de la commune d'Ottenbourg.
( 332 )
Appliquons la même méthode aux noms similaires du dépar-
tement du Nord, où, sur un total de trente-trois noms en
"ignies, trois seulement : Bandi^alc^y llccqnlffnle» et
Méritâtes se présentent à nous avec une forme germanique
(Bellodenguien, .Mekvigien, Meuregnien) ^. Encore sont-ils de
date récente et aucun ne dépasse-t-il le XI* siècle, qui, on le
sait, est déjà une époque d'altération considérable pour les
NOMS
DE LIEUX ACTUELS.
FORMES ANCIENNJES
DOCUMENTÉES ».
ANALOGUES
GERMANIQUES.
Aabls«y
Aa«ll«BlM
BelllS«le«
■•«•le nies,
■•nsignle*.
■anirlsnlcfl.
■nslgnj . .
1079. Albiniacum.
1079. Bantineis.
1096. Bellodenguien
1101. Belines . . .
1181. Bettignies . . . .
1147. Busegnies ....
11^. Bouvingneis . . .
1030. Buising
Bellingen, Balinghem. .
Bettingen . .
Boeseghem .
Buvingcn
Boeseghem .
< MiHNiER, pp. 139, 3:28 et 371.
« (DEM, pp. 133, 19S, SSa, 385 el 393.
* iDiçii, p. m.
* Idem, p. soa
> MANiNlER, ^udes étymologiquei, historiques et comparatives sur les noms de vttUh
produit encore ailleurs : en Lorraine, w^mit^mr est en allemand FûlUngen (1181. FoUiifi*
mmttîm^T est en allemand Haitingen (1^. Hutinges, LcPAGE, Dictionnaire géographiqms es
( 333 )
noms de lieux. Les quatre formes antérieures à ce siècle que
nous rencontrons dans notre liste, sont toutes revêtues de
la désinence -iacum; ce sont : Utgnj {Latiniacum)^ Montl-
m^j {Mantiniacum), SasMeupiiies [SassigniacasU ^Wmw^mîem
{Wariniacum) ^, sans compter Anblcnles et SelYlirny qui,
le premier au XI* siècle et le second au XII% nous apparaissent
sous les formes Albiniacum 3 et SUviniacum *.
ANALOGUES
ROMANS.
NOMS
d'hommes GERMANIQUES.
(FOERSTEMANN, I.)
NOMS
d'hommes romans,
(inscriptions romaines.)
-
Albinius.
Aldo.
Baldo
Billo
BcUo.
Boso
Bobo, Bovo
Boso.
/
Baldus.
BclligDé, Bligny, Beli-
gneux.
Bcllinus, Beiinius.
Bovigny, Bouvigny . . .
Bovinius, Balbinius.
tourgt et villages du département du Nord, Paris, 4864. L'échange de -ingen et de -tgny se
Toyei DE BoUTEiLUCR» Dictionnaire topographique de la Motelle, p. S9. Cfr. Bouzt, p. 97). —
la Meurthe, Ntncy, 4860).
i
-1
(334)
NOMS
DE LIEUX ACTUELS.
FORMES ANCIENNES
DOCUMENTÉES.
ANALOGUES.
GERMANIQUES
-1
CarUsnlea ......
••Iffnle»
Felsales
GliIssIyiilMi
«•islM
OouHiefMlea
CSa«0isnlefi. . • . . .
■arsnies
■er^nlea
i-i»«y
■/•nviSBle*. . • • • •
Lonvl^nles
■ee^ialSBles . . . • .
MertsBjr
■■•Bllsay •••••.
HanCl^ny
nier^Blea
Hec^nl^nlrs
ll««irlffBlea. . . • . •
IMi0«eCBles
SclvIsBy .
899. Castricinium.
4057. Doennies. .
4281. Fignies.
1098. Gisengiis. .
1119. Goegnies. .
1135. Goraingni.
1088. Guisgeniis .
1182. Harigny . .
1103. Heregnys. .
878. Liniacum.
1168. Latiniaco.
1147. Louveniis.
1193. Lovennies . . . •
1158. Makeni.
1147. Meregnies . • • •
911. Muntiniacum.
1096. Montigniaco . • .
1239. Niereigni
1257. Rechignies. . . .
1238. Rovegni.
821. Sassigniacas. . . .
1104. Silviniaeo • . . .
Ghyseghem.
flaringen.
Reckingen
t «
■ ( 335 )
ANALOGUES
ROMANS.
NOMS
d'hommes germaniques.
(FOERSTRMAMN, 1.)
NOMS
D*HOMMBS LATINS.
(INSCRIPTIONS ROMAINES)
Gastinus.
Dodo.
Godinus.
....
Wiso.
■^
1
Herennius.
Lstiniiis. Linus.
**
Lupinius.
Marinius.
Montanius, Montinius.
Serius.
Reck, Recko
Riccius.
1
-Sassinius.
Silvinius.
( 336 )
NOMS
DE LIEUX ACTUELS.
FORMES ANCIENNES
DOCUMENTÉES.
ANALOGOES
GERMANIQUES.
./
WaMdlffBles
urattlfiiles.
vr«Ml9»l««.
Ii87. Tourmegnies.
1108. Wingni.
1246 Waudegnies .
899. Warniacus, 847. Wa-
ciniacum.
1163. Warengi.
1046. Wattenias
1159. Watingni.
Ce tableau montre, si je ne me trompe, que plus nous
avançons vers le sud, plus le nombre des noms en -ignies
auxquels on peut accorder la germanicité primitive diminue.
C*est ainsi que dans le département de FÂisne, sur cent un
noms terminés en -ignies ou -igny que j'ai relevés dans le
Dictionnaire topographique de H. Matton, il n'y en a aucun
qui ait une forme primitive terminée en -enghien; trente, au
contraire, présentent la désincnce-iaci/m, et les autres n'offrent
pas de formes anciennes. La désinence apparaît donc comme
une espèce de zone neutre où se pressent sous un même
costume dos noms de deux nationalités. Je ne doute pas que
des recherches spéciales dans ce domaine, conduites avec un
peu de critique, ne permettent de préciser plus que je ne fais.
Nous nous sommes occupés ici de ceux qui reviennent à la
nationalité germanique; dans le chapitre suivant, nous étu-
dierons ceux, en nombre plus considérable, qui revendiquent
une origine gallo-romaine.
Nous rentrons dans la catégorie des noms tout à fait germa-
( 337 )
ANALOGUES
ROMANS.
NOMS
D*UOMMES GXRMANIQUES.
(FOERSTEMAillV, I.)
NOMS
D*HOMMES LATINS.
(IKSCMimOIIS ROMAINES.)
Waldo.
Varenius.
niques avec le suffixe -miU ou -moel, bien qu'il ne soit pas facile
d'en déterminer exactement le sens ^. On a pensé le plus sou-
vent à le rapprocher du mallum germanique s, mais ce rappro-
chement, tout séduisant qu'il soit, ne laisse pas de présenter
une grande difficulté : mallurh est bref, mal ou mael^ au con-
traire, est long. Toutefois, la différence de quantité ne serait
pas un obstacle insurmontable à la dérivation : mallobergum
* Voyez un article de Frankinet dans le Belgisch Muséum, t X (1846),
pp. 135-139, où sont passées en revue toutes les acceptions de mael et de
ses dérivés, mais où précisément Fauteur a oublié les noms topony-
roiques. Sur ceux-ci, Watterich, IHe Germanen des Rheins, p. 230;
Grandgagmage, Mémoire^ p. 134; Bender, IHe deutschen Ortsnamen,
p. 137; BcTTMAMN, Die dâuschen Ortsnamen, p. 12; Idem, Zeitschrift
fUr deutsches Alterthum, U II, p. S59; Fobrstemamn, Die deutschen Orts-
namen, p. 95; Idkm, Altdeutsches Namenbuch, t. n, p. 1043.
* Par exemple Wàtterich, IHe Germanen des Wieins, et Fobrstbmanit,
qui, revenant sur l'opinion émise dans Die deutschen Ortsnamen, 1. 1.,
finit dans le Namenbuch, 1. 1., après beaucoup d*hésitation, par accepter
Torigine mahal — mallum.
Tome XLVlIh 22
.-• «
n
( 338 >
ne devient-il pas maelberg 1 Celui-ci figure, il est vrai, comme
nom géographique dans trois groupes de monnaies mérovin-
giennes : Mallo Matiriaco (Mézières, près Metz); Mallo Cam-
pione (Champion, près Metz) ; Mallo Sativivii, Mallo Mauriaco * .
Mais pour nos vocables toponymiques en -mal ou -tnael, ils se
ramènent toujoursà un primitif qui est en latin -moto, et il sem-
ble bien difiicile de Tidentifier avec le mallutn mérovingien. Une
autre circonstance qui plaide contre l'identification, c'est que
le suffixe -mael, s'il avait le sens de réunion publique qu'on se
plaît d'ordinaire à lui accorder, devrait se retrouver dans toute
la toponymie germanique : or, tout au contraire, à part un
exemple isolé ^, les noms affectés de ce suflBxe se groupent
exclusivement dans les provinces du nord-est de la Belgique 3.
Localités, Provinces,
■•mal • Brabant.
Botmale {Ancien obiiuaire de la cathédrale de Liège), —
ilOO. icirca) Bornai. — XII« siècle, fiumale, Bomale. —
ii90. Bommale. — iâtâ. Boumale (Wadters, Canton
de Jodolgne, p. 3S^.
■omal Luxembourg.
1 109. Bomella [Charte» maumcrae» de Saint-Hubert, aux
Archiver d'Arlon. — Miràeus, Opéra diphmatica), —
Cfr. en Hollande plusieurs localités du nom de Bommel :
Maasbommel (Gueldre), Zaltbommel (Goeldre), Bom-
mel (Hollande méridionale). — L'une de ce« localités
s'appelle Bommele en 999 dans un diplôme d'Ottoo NI
(SicxKL, Diplomata requm et imper. Germaniae, t. H,
p. 7^). — Sur la dérivation mata » mella, cfr. l'article
Outmala ; voyez aussi Taltemance Thiotmelti et Thiot"
malli dans les formes primitives du nom de Detmold
(Oestehlet, p. -ISI).
»«raia«l Brabant.
d906, iS34. Dormala (Miraeus, cité par Chotin, Ètudet
étymologiques du Drabanl, p. 9i].
* Ponton d'Amécourt, Essai sur la numismatique mérovingienne,
p. 17.
* Furtmala, dans le pays de Juliers, mentionné en 898 dans un diplôme
du roi Zwentibold (Lacomblet, 1. 1, n» 81, p. 44).
. ^ Aucun de ces noms ne dépasse à Touest les limites du Brabant, et
le plus méridional est Bornai, à l'êxtréme nord de la province de
Luxembourg.
( 339 )
Localités, Provinces.
•«iMAl» (le Dommel) Brab. septent.
Dutmala, afOnent de l'Aa à Bois-le -Duc. prend sa source à
Pccr (Limbonrg belge) et passe à Wfchmael - 704, 71(»,
7ii, li% 796. Fluvias Dutmala m pago texandrensi
(Bréquigny et Pardessus, t H, pp. %S&, S84, 289. S»!,
SKSO). — Dumella (Grakdgagnage, Mémoire, p. 86). —
Ce nom, appliqué à un roars d'eau, ouvre peut-être de
nouveaux aperças sur la signification du suffixe -main.
Je constate qu'à la source de l'un des bras du Dommel se
trouve un village du nom de Lommel, dérivant peut-être
aussi d'un vocable dans lequel entrait le suffixe -mala;
sur le même bras, en aval, se trouve DommeUn (Brabant
septentrional}.
Kmael (Eben-Emael) Limbourg.
V1II« siècle. Aimala ( Vita Sancti Huberti, c 40). — ii31.
Heimala, Heimale. — ii86. Eymala. -- 1300-1239. Em-
mide (Grandgagnage, Vocabulaire, p. i30, cfr. p. iOO).
— HOLDER, Sprachtchatz, s. v. Aimala, revendique
ce nom pour la langue celtique, mais fera-t-il la même
chose pour les autres mots composés avec -mala? J'ai
sous les yeux les quatre premières livraisons de cet
' ouvrage (allant jusqu'à CintuMmu*), et Bornai n'y figure
I pas. Je ferai remarquer au surfilas que Eipavl, comme
. Eben, dont il fait partie, est roman de temps immémorial.
Ksewael Brabant.
1066. Hismale K ~ i080. Esemale. - 1080. Esemal. —
1139. Besemale. - 1293. Esemale. — 1350. Ezemal. —
1436. Ezemale. ^ 1454. Ezemaele. — 1669. Esemael
{Wauters, Canton de Tiriemont, p. 69. — PJOT, Cartu-
laire de l'abbaye de Saine-Trond, t. I, p. 25).
Flëmalle Liège.
1086. Fleimala (Grandgagnage, Mémoire, p. i:^. — Le
MÊME, Vocabulaire, s. v. Calchartae,)
Fumai Ibid.
I Formate (Grandgagnage, Mémoire, p. 102). — i222.
\ Female. — 1253. Femmale (Le même. Vocabulaire,
I p. 114).
HermalIe-Banfl-ArseBCean Ibid.
779. Harimala in pago Hasbaniense (Lacomrlet, 1. 1, p. 1).
— 947. Herimala (Sickel, Dtplomata regum et imper.
Germaniae, 1 1, p 170. — Lacomdlet, 1 1, p. 55, avait
lu dans ce même dipl6me Harimala). — On voit par ces
deux diplômes (^ue Harimala a été une propriété de
Notre-Dame d'Aix- la -Chapelle; or, nous savons <iue
j'éclise d'Uennalle-sous-Argenteau a été autrefois à la
collalion de l'église d'Aix, tandis que Hermalle-sous-Huy
était à la collation de l'abbaye de Flêiie. Notre identiff-
cation est donc certaine.
* Cett Torthographe donnée par BoKaAivi et Scboolhbistsm {BuUéUnê de la Com
mtMioM royaU d'kiêtoire, i< série, I. I). M. Wauters écrit à tort à cette date ffetcma/e.
( 340)
Localités. Provinces.
ll«riiiallo-»oas-lluy Liège.
\\%% 1185 Harmala (Grandgagmage, Mémoire, p. 131).
Sur l'étymologie, Toyez Le même, p. 134 : « Nos recher-
ches ne nous ont appris guère autre chose que ce qu'il
ne peut pas être. >
■anal (Russon) Linibourg.
XlV«siècle.Castrum Hamale.— Yillam Hamale(DE Bormah,
Chronique de Saint Trond, t. Il, pp. S84 et 338. —
Lacomblet, t. I, p. 56, note % a eu tort d'identifier ce
Bamal avec le Liuemala d'une charte de 941 (voyez
ci-dessous Limai).
Halmael Ibid.
680. Halmala (Bréquigny et Pardessus, f. H, p. 187. —
Pertz, Dtphmata, p. 199. — Le dipldme est d'ailleurs
remamé).— 1065. Haimale (Piot, Cartulaire de l'abbaye
de Saint-Trond, 1. 1, p. SS).
■arpmael ' • Ibid.
1067. Horpala (Grandgagnage, Vocabulaire, p. 18Q. —
1113. Horpale. — 1S66. Horpale (Grandgagnage,
Mémoire, pp. 78 et 156). — Horpale est l'orthof^raphe
constante au nom dans tous les documents liégeois. On
peut se demander si la forme moderne n'est pas due à un
accident de prononciation, et si le nom figure à bon droit
sur notre liste.
Lamalle (Bas-Oha) Li^.
1166. Lamala {Charte de l'abbaye de îieufmouttier le%»
Huy, aux Archives de VÊiat à Liège),
Limai Brabant.
948. Littemala (SiCKEL, Ùiplomata regum et imper. Ger-
maniae, 1. 1. p. 183. — Lacomblbt, 1. 1, p. 56 . — 1160.
Liemale. — 1184. Limai. — 1187. Limale.— 1377. Lymal.
— 1418. Lymael, etc. (Wauters, Canton de Wavre,
p. 155 . — Voici les raisons pour lesquelles je crois
f>ouvoir identifier Limai avec le Littemala de 948, sur
equel Lacomblet, Sickel et Grandgagnage (Jf^o^r^,
£. 94) n'ont pu se prononcer : 1* La dérivation Limai ^s
ittemala est tout à fait régulière et conforme aux lois
de la phonétique romane; S^ Le diplôme de 948 dit qu'il
y a à Littemala une église de Saint-Martin; or l'église
de Limai est sous l'invocation du même patron; 3* Le
Littemala tubterior de la charte de 948 suppose l'exis-
tence d'un Littemala superior auquel il est opposé; or
il existe en effet, en amont de Limai, un hameau de
Limeleue, et ce nom, comme on sait, est un diminutif de
Limai.
Mail Limbourg.
1111. Malle. — 1334. Malle. — 1366. Malle super Jecoram
(De Corswarem, p. 137).
Mamalle Liège.
1034. Mosmale. — 1311. Momale (Grandgagnage, Voca»
biliaire, p. 163).
(341 )
Localités, Provinces.
•■i«i Liège.
Église aatrefois k la collation de Tabbaye du Val-Notre-
Dame.
•ofliaialle . . . . , Anvers.
1179 Malos (?). — 1390. Oostmalle (Kreglinger, pp. SiO
et 9M),
»r*Bi«el Brabant.
i9i3. Oostermael (Niraeus, d'après Grotin, Êtudet étymo-
logiauet du Brabant, p. 174. — Je conserve des doutes
sur l'existence de cette forme). — 1188. Rosmale (Piot,
Cartulaire de F abbaye de Saint-Trond, t. I, p. ûO. —
Un Oottermael de ISIH, que Ghotin, o. c, p. 174, prétend
identifier a?ec notre Orsraael,doitètre absolument écarté.
iwaleB Brab. septentr.
15. Rosmala, Rosmalla, Kosmella [Nomina geographica,
t. Il, p. 140).
imael Limbourg.
\. Fiemala. — Xll« siècle. Guimala. — XlVe siècle,
fmale. — 1237. Vechtmaie. — 1289. Fimaî. — XV« siè-
Vechtmael (Grandgagnage, Mémoire, p. 68 et
\ocabulaire, p. 115).
IV^fcrniael Brabant*
im Watremale. — 1180. Watermale. — 1271. Watermalle
^ADTERS, Environs de Bruxelles, t. III, p. 334).
(Beho) Luxembourg.
SSSJyactarmala (Lacohblet, 1. 1, p. 39). - 1247. Wether-
(Tandel, Les communes luxembourgeoises, t. IV,
P-
ire^enAL Brabant.
1197. Wil^^(GRANDGAGNAGB, Vocabulaire, p.l(i2).
mreaiinialle'?^^^ ; Anvers.
1194 Malle. —^^^JVestmalle (Kregunger» p. 249).
^ryekmael . . « 1^^ Limbourg.
1107. Vuicmale (PiOT,^^|fi/aire de l'abbaye de Saini-
Trond, 1. 1, p. 30).
Wyeknaael (Herent) . . ■ Brabant.
Liège.
1070. ^Êà^^nMj^fÊj^Ms et Schoolvkesters, 1. 1,
p. 38^H^^Hpi^Hndremale (Les mêmes, pp. 66,
lllI^^^^^RS. Siff iremale (Les mê\iks, p 81).
^
( 342 )
Un certain nombre d*agglomérations doivent leur nom à
leur église, kerk en flamand, kirclie en allemand.
Le radical désigne tantôt une circonstance matérielle, tantôt
le fondateur de Féglise, je veux dire le riche propriétaire qui Ta
élevée sur son domaine et qui a continué d'en rester le patron.
En faisant le relevé de tous les vocables de cette catégorie, je
remarque d'abord que ceux de la région flamande reviennent
pour la plupart à la Flandre occidentale, et quils s'éparpillent
le long du rivage, depuis Dunkerque jusqu'au delà de Bruges.
Ils ne sont pas moins nombreux dans les îles de la Zélande,
et l'on peut dire qu'ils constituent un des traits caractéris-
tiques de la toponymie du littoral. J'ai cru utile d'en présenter
ici un groupement rationnel qui fera mieux comprendre la
portée du phénomène.
RÉGION GERMANIQUE.
(BELGIQUE ET FRANCE.)
a. FLANDRE OGGIDENTALB ET IfARimiE.
AtflAkerke. Moerkerke.
■• vekerke. 0*aM h nkerke,
OAC«kerke. •••tkerke-lez-Bniges.
Cleemskerke. ••■ikerke-lez-Dixmude.
€*«lkerke. •fMlnleawkerke.
C««4ekerke. tfAaeskerke.
(Ce serait Heyst, d'tprès Haignerâ, «ÉA#.niiMi>ii*
Charte» de Vabbaye de Saint'Bertin, «•^■»»«'*«'-
t H, p. S). Sl«y vekeBskerke.
Doaker^ae. ■iyikerke.
iVentkerkr.
-lez-Ghistelles. wii.kerke.
HMikerke. «pye.kerke.
Hlddelkerke.
(343 )
b. ZÉLANDE.
Bigsenkereke. Merb«adlMakerekr.
BMl*kereke. ' lieroIrCskereke.
Clayskereke. «erpeppeakerckr.
Cleeaviaertokereke. 0lB*ai«koreke.
C?«iidlekereke. fllnte Aeehtekereke
C*«werkereke. illnte Jamskerekc.
4SrlJpskereke. Mlnie Hartekereke.
Itellakereke. dynoatokercke.
MleBwerkereke. TiM*rarAoal«kerekr.
Nlenworkereke. Taer«lr(«kereko.
JVyeiikereke. IVestkereke.
Kyenkereke. «Vlssenkereke.
•Ideklnflkercke. lVlas«Mkereke.
Relagerskereke. R^elellaekersk**.
iiterabbenkereke. Baolkercke.
(Nomtna geographiea neerUmdica, l, pp. iâ-i3, d'après un
bederekening de 4493).
O. AUTRBS PROVINCES FLAMANDES.
i£erke(Saint-Ântelinckx). Flandre orientale.
■Lerkxken Ibid.
iJedIekerke Brabant.
■ariakerke Flandre orientale.
Marlekerke Anvers.
l«le«werkerkeB-lez-Alost Flandre orientale.
ivieawerkcrkeB-lez-Saint-Trond Limbourg.
wieuwkerkea Flandre orientale.
iviMiekerkc (Basel) Ibid.
REGION ROMANE.
■avea^aer^ue (Pemes) Pas-de-Gal. Boulogne.
iv^rlker^Me Pas-de-Cal. Saint-Omer.
•ffekerqae ou ■■•veker^ae Ibid.
(344)
oiBker^ae Brabant.
4095. Ocekerche. — XII« siècle. Ochekirca, etc.,
(Wadtkbs, Canton de Nivelles, communes
rurales, p. 453.)
Salnle-llArle-Ker^ae Pas-de-Gal. Saint-Omer.
flleenker^oe Hainaut.
Eiitkerqae (Audruick) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Les mots germaniques servant à désigner la configuration
du sol ou les principaux phénomènes de la nature physique
sont fort abondants aussi dans la, toponymie de nos régions
romanes. Pour les cours d'eau et les fontaines, nous avons
plusieurs suflSxes à examiner.
Du radical qui est devenu en flamand beek et en allemand
bach se sont formés un grand nombre de noms encore parfei-
tement reconnaissables aujourd'hui sous leur forme française.
Ces noms se partagent en deux cat^ories : ceux en baix (baiSy
parfois baye)^ avec une sous-division en bise^ et ceux en becq
(becque) * .
On remarquera que, à part un petit nombre d'exceptions, les
'baix restent confinés en Belgique et que les -becq appartien-
nent aux régions du Nord et du Pas-de-Calais. Des -baix se
retrouvent jusqu*au cœur de la France : l'Aisne nous offre Cor-
bais, Lambais, Roubais, et un ruisseau du nom de Gerbais. Il
y a en outre un Blombay dans les Ardennes,^ un Orbais dans
la Marne et un Orbay dans la Nièvre.
Localités. Provinces.
BereMik«i«(Wavre). Brabant.
ii75. Villa quae dicitur Bercenbais (Wacters, Canton
de Wavre, p. 4;.
Blerbaifl (Hévillers) Ibid.
iiil. Blrbais (Wautbrs, Canton de Perwez, p. 64). —
Cfr. Beverbeek (Ach'el) en Limbourg et plusieurs
Biberbach en Allemagne. ~ Bierbeque dans la liste
suivante.
< La forme romane du nom était baccus (cfr. dans Màrtène et Dukand,
Amplissvmacolleciio, t. II, col. iO^Stagnebaccus, a^esiSteinbach, et nulle-
ment Stagnans baccus comme croit Grandgagnage, Mémoire, p. 16). A
côté de baccus semble avoir existé une forme bacia, en compositic^n attè^
nuée en bicia, d*où les noms modernes en bise.
( 34S )
Localités, Provinces.
■•■ibaje •..^....^•..•. Liège.
En flamand Bolbeek. — •1347. Bubaez, Babais (SrooAr de
Saint-Jean, aux Archives de Liège). ~ 1353. Babaco
(Cartulaire du Val-Dieu, aux Àrchivet de Liège). —
4dS4. Bubaiz (Registre de Saint- Denis, aux Archives
de Liège). — 1393. fiulsb«ecke, Boulbeeck, Boubais
{Comptes de Dalhem, aux Archives du royaunut). —
Cfr. Bollebeek (Brusseghem) en Brabant; fiolbec dans
la Seine-Inférieure.
Br^nbaiii (Incourt) Brabant.
1036. Brombais. — Doit son nom i son ruisseau, sous-
affluent de la Grande Geete (Waoters, Canton de
Jodoigne, p. 96). — Cfr. Brambach, nom de plusieurs
localités en Saxe, Anhalt, etc.
€iielbalii(Jodoigne-le-lfarché) Ibid.
Nom d'un affluent de la Grande-Geete et d'une ferme
(Wauters, Canton de Jodoigne, p. 5).
Chlflekalfi (Opprebais) Ibid.
1570. (Waoters, Canton de Jodoigne, pp. 84 et 86). —
C'est encore le nom du ruisseau qui pasfe dans le
bameau.
€«rbaiii (Warnant). . . ' Namur.
Cfr. Corbeek-Loo et Corbeek-Dyle, en Brabant; Korbach
et Korbeeke, en Allemagne; Corbais (Aisne).
riearbalfl P.-de-C. Béthune.
«lal^ii* Brabant.
Porte le nom de son ruisseau, affluent du Train. —
Cfr. Glabbeek et Clabecq en Brabam, et, en Allemagne,
plusieurs Gladbach, Glaobach, Glabach.
■ftlIembAye (Haccourt) «..« •• Liège.
■•rbai«9 fontaine à Conques (Sainte-Cécile) . . . Luxembourg.
1173. A loco ubi Huberti fons defluit in fontem Harbaiz,
usque ad locum ubi duo ortos fontis Harbaiz convc-
niunt (GoFFfflST, Cartulaire de l'abbaye d'Orval,
6IH). — Cfr. l'article suivant, et dans Budolf, p. 18 :
arbacb, Herbach, Herbom, Herbrunn. — Il est
difficile de douter de la germanicité du nom.
Herbalfl(Piétrain). Brabant.
1187. Herbais (Wauters, Canton de Jodoigne, p. i35 .«
— Herbais doit son nom au ruisseau sur lequel il e>t
situé et qui, après s'être uni au ruisseau de Piéirain,
gagne le territoire de Noduwez et de HautHevlisscm
oU il est désigné sous le nom de Hartbeek (i^z. Har-
beeke) et où u se jette dans la Petlte-Geete (cfr. Wau-
ters, Canton de tirlemont, communes rurales, p. 96).
* MellebAU (Lessines) Hainaut.
iS76 (Un Veil Rentier). - Cfr. Hollebeke et Holsbeek.
LeMbAlfl Brabant.
Affluent du Train, à Grez.
(346)
Localités, Provinces.
EémVbem » .....••. . Ilainaul.
707. Laubacum (Pertz, Seripiores, 1 1, p. 7;. — 908.
Laubacensem abbatiam (p. 13). — 9Sù Lobies (p. !Mj. —
1167. Abbatiam Laubiaisem (p. 3:J). — X« siècle, in quo
loco rivalus delabitur ad Sambram quem Laubacu u
vocant eumdemque pjtâYii loco nomeo dédisse. —
Folcuin dans (Pertz, Scriptores, t. IV, p. 36). — La
romanisatioa de ce nom, avec le remplacement de s.i
désinence -acu* par -ia, était, comme oo voit, déjà
accomplie en 980, bien que sur place on continuât de
carder la forme archaïque Lauoacus combinée avec
Lobia et Lobiae — Cfr. un ruisseau nommé Laubach,
affluent de la Warme au-dessus de Zieremberg (Uesse-
Ca^sel), et un bon nombre de localités du même nom
en Allemagne, spécialement dans les pays rhénans et
dans l'Allemagne du Nord. - Arnold, p. 47, penche à
admettre une origine celtique pour le radical lau.
i.atr«b«ia (Villers-la-6onne-Eau) ....•••. Luxembourg.
4469. Lutrebay. — On ne peut méconnaître ici le nom
fi'éauent en Aliemagnd de Lauierbach, qui équivaut
au Clairefontaine français.
M«ri^is • Brabant.
1091 Marebaco (Wautcrs, Canton de Genappe, p. ($S)«
Marbaix Nord. Avesnes.
diSl. Marbasio (Mannier, p. 369}.
Marbaix • . . • • Uainaut.
86& Marbais (DuviviER, p. 309).
Harbay (Longlier). • • ••...•.. Luxembourg.
Ce nom est l'équivalent da tLataznd- Meerbeeh et de
l'allemand Marbach, si fréquents l'un et 1 autre dans
la toponymie des régions germaniques. En Belgique,
nous en avons les exemple:) suivants :
Neerbeek Brabant.
Meerbeek (Bierbdek) . . « Ibid.
Meerbeek (Hersselt). . . . Anvers.
Meerbeke FI. orientale.
Meerbeke (Nederbrakel) • . Ibid.
Voyez aussi dans U liste suivante Le Marbeque
(Samèr), arrondissement de Boulogne, et un Meerbeke
dans l'Overyssel.
MeCehebaia ..••..•. Brabant.
Affluent de l'Orbais, à Glimes. — 4446. Mittelbecque. —
1701. Metlebeche (Wauters, Canton de Jodoigne,
p. 76). - On voit ici avec quelle facilité alternent les
suffixes -baix et -becqûe, et aus;»i que -becque est plus
primitif, plus rapproché du thème original.
noIeaibaiz-Saiai-Jaaae (Jodoigne) Ibid.
(347)
Localités. Provinces.
MfolembAlx-iialnl-Plerre (Huppave) Brabant.
1164. Molembais (Wadters, Canton de Jodoigne, p. H6).
— Ces deux localités, voisines l'une de l'autre, sont
beaucoup pins anciennes que 1164, car à eette même
dale existait déjà le hameau de Molembisoul (Nolen-
besul viens) dont le nom est le diminutif du leur.
M«alb«iz Hainaut.
1101. Molenbais (Duvivier, p. 486) — Molembaix et
Houlbaix équivalent aux Molenbeek flamands et aux
MOblbach allemands. Nous possédons en Belgique :
Molenbeek-Saint-Jean .... Brabant.
Molenbeek-Wersbeek .... Ibid.
itodebaia Bra))ant.
1160. Nodebais (Wauters, Canton de Jodoigne, p. 136).
— En flamand Nodebeke. — Gfr. pour le radical
Noduwez, en flamand Nodevoort.
•baix Hainaut.
OpprebAiff . Brabant.
10!i6. Opprebais (Wauters, Canton de Jodoigne, p. 84).
Orbai0 Brabant.
Ce nom, identique à l'allemand Urbach (fréquent), et au
flamand Oirheek, se retrouve encore dans Orbais-
i'Abbaye an département de la Marne (X*> siècle, Orba-
zv&^LeUreide Gerbert, éd.HAVET; p. 6), dans Orbay
en Nièvre, dans Orbec-en-Âuge, en Calvados. Pour le
sens et pour la composition, il est identique à l'allemand
Vrach, et sans doute aussi à À urOj qui parait la forme
primitive du nom d'Orval (Luxembourg).
Plétrebala Ibid.
lOSO. Petrebaz (Wautrrs, Canton de Jodoigne, p. 144).
-3- Ce nom, équivalent du Steinbach germanique,
signifie le rutMeau qui coule j^ur des pierres; il a un
proche parent dans le Peirosa Becca (aujourd'hui
muoonu), d'une charte de llâH (Dovivier, il 529).
comme aussi dans la Pétrusse, nom d'un affluent de
l'AIzette à Luxembourg.
i*ip«ix Hainaut.
Panrbals (Bornivall Brabant.
1209. Porpai-i ou Porbais. ~ 124k Pourbais. — Le nom
actuel de Boniival n'apparait qu'au XI V« siècle (Wau-
TEAS, Canton de Niuelles, p. 17).
Babay Luxembourg.
Affluent du Ton, k Virton. — 1270. Russel de Rabai
{A nnalet de l'Institut archéologique du Luxembourg,
t. X, p. 238). — Le môme document contient le nom
d'un petit affluent du Rabay qui s'appelle le Rebiseul,
preuve de l'ancienneté relative du nom.
Bebalz Hainaut.
1119. Rosbaix et Resbaix (Chotin, Hainaut, p. 125).
mebay (Laforêt) Namur.
(348 )
Localités. Provinces,
Nord.
XI* et XU« siècles. Rosbsis (le plus souvent), parfois
Rosbaee, Rusbais, Rousbtis, Roubais, Ratuiix, Rabais ;
en latin, Rosbacum, Rusbacum, Robacom (Mannibr,
p. 88). — Cfr. dans la liste qui suit Rebecq et Robecq.
Ce nom et ceux qui précèdent sont d'autant moins
faciles à expliquer que leurs formes anciennes sont
plus mal documentées. Il n'est pas certain qu'on puisse
les ramener tous k un même radical Rosbacum, et
peut-être les Resbacum forment-ils une classe à part.
Un Roubais dans l'Aisne s'appelle en S^dRe$bacii tuper
fluvium Resbacit in pago Laudunensi (Matton,
Dictionnaire topographique de VAUne, p. 236). —
Nous avons en Belgique :
Roosbeek-Neerbutzel Brab.
Roosbeke (Meerbeke) R or.
Roosebeke-Bosch (Lubbeek) . . Brab.
Rooscbeke-sur-Swalm .... FL or.
Oost-Kobsebeke FLocc.
West-Roosebeke Ibid.
Cfr. dans Rudolph de très nombreux Rossbach en
Allemagne.
«lelBiMieb (Limerlé) Luxembourg»
L'ortliographe officielle de ce nom est probablement
moderne; les indigènes, qui sont Wallons aujourd'hui,
disent Steinbay.
•tclabay (Weismes) Prusse rhénane.
•ielabay Brabant.
Affluent de la Grande- Geete, à Geest-Gérompont —
Cfr. dans la liste suivante Ettienbecque,
Th«i*eBibai«-ie*-BécalMea Brabant.
Tli«renib«la-iiAlBl-Tr«Bd Ibid.
iiMiis Nord. Cambrai.
87& Villam Wambasium (Du vivier, p. 3âO). -958. Villa
qoae vocatur Wambia (p. 339). — 4141. Gambals.
(p. 45S). - 4 180. Wambacium (p. 473).
ire«Bb«y (Erneuville) Luxembourç.
4396. Wembay [Charles de Saint-Hubert, aux Archives
d'Arlon). — A rapprocher de ces noms : Wannebecq
dans la liste suivante. — Wannebiwk (Steifn-Oekerzeel),
Brabant. — Ober-Wampach et Nieder-Wampach dans
le Grand-Duché de Luxembourg. — Weiss-Wampach,
ibid. — Wambach (Winnweller, en Palatinat).
Dans quelques-uns de nos vocables en -bacciis, le suffixe
( 349 )
s'est présenté sous la forme romanisée^-froota^, atténuée ensuite
en 'bisia, qui est devenu -bise en français. Ce sont les suivants :
Localités, Provinces,
jnrbiae Hainaut.
4057. Jorbisa (DuviviER, p. 396).
jHrblive (Ronquières). '. Ibid.
■«•mbise Ibid.
1163. Lumbisium. — 1179. Lumbisia, d'après Ghotin,
p. 340.
SlraoblM Ibid.
1494. Rivulus qui dieitar Straubise traiismeans Durant-
sart (De Reiffenberg, Monumenu pour servir à
l'histoire des provinces de Hainaut, de Namur et
de Luxembourg, 1. 1, p. 3S0}.
Tubiae Brabant.
877. Tobacis. — 40S9. Tubecea (PiOT, Cartulaire de
r abbaye de Saint-Trond, p. 400; Wauters, Canton
de Nivelles, communes rurales, p. 439).
Enfin bacia a engendré un diminutif baciolus, d'où le fran-
çais -bisoul, que nous retrouvons dans les noms suivants 3 ;
C«rbi«eal flainaul.
Nom qae portait encore, aux dates de 4757 et 4775, un
lieu-dit appelé aujourd'hui Copsoux dans la commune
de Corbais iWauters, Canton de Perwez, p. S4).
* ciabUoai (Glabais) Brabant.
Nom porté au Xli* siècle par une famile noble de Glabais
(Wauters, Canton de lienappe, p. 28).
■«•■ibiflooHl (Lombise) Hainaut.
4456. Lumbisiolum (Gbotmi, Études étymologiques sur
le Hainaut, p. 244}.
« Cette forme est très ancienne. Déjà les Traditiones Wizziburgenses
(869-870) nous offrent le suffixe sous les formes suivantes : nominatif,
bads, baci; datif, baci, bacya (Arnold, p. 313). D*autre part, Blombay
(Ardennes) est Blandibaccius villa en 533. (Voyez Pardessus, Diplomata,
t. I, p. 85.) (]fr. encore ci-dessus Wambasium, Resbacis, Marbasio,
Orbacis.
' Cette liste ne comprend pas Erbifloevt en Hainaut, parce que le
nom de cette commune est en réalité le diminutif de celui de sa voisine
Erbaut; on rencontre encore, en 1395, Erbosuel (Ghotin, p. 216).
( 380 )
Localités, Provinces.
■arbisAHx (Harbais) «... Brabant.
1^43. Marbisoul iWadters, Canton de Genappe, p. 60).
«•lenklMBl (Château det Ibid.
A Molembais- Saint -Josse, dépendance de Jodoigne-le-
Marché. — M74. Molembesuel (Wautcrs, Canton de
Jodoigne, p. 31).
TlioreBabU«iil. Ibid.
Dépendance de Glimes, près de Thorembais-les-Béguines.
— 1900 {circa) Torenbisol (Wautkrs, Canton de
Jodoigne, p. 75).
mebUeul Luxemboui^.
Nom d'un affluent du Rabais, ii Virton. ~ 1270. Rebisuel
(AnnaieJt de V Institut archéologique du Luxembourg,
t X, p. â:«).
Roblseul Hainaut.
Nom de la Sambre au XIV« siècle. — 42)06. c Riu que on
appelle le Robissuel liquels Robisseus départ et divise
le royaulme de France oe l'Empire et l'evesquiet de Laon
de Cambrai. > (Cartuiaire de la seigneurie de Guise,
cité par Matton, Dictionnaire topographique de
l'Aisne, p. !fô4). — Cfr. dans le même une ferme du
nom de Le Robiseux (1229. Robisnel), p. 233.
Le suffixe -becq ou -becque est particulièrement fréquent dans
les régions qui sont restées le plus longtemps germaniques et
dont la romanisation s'est accomplie à une époque relative-
ment rapprochée de nous. C'est pour la même raison qu'il
reparaît si souvent en Normandie, oîi la toponymie germa-
nique ne date que du X* siècle i. Dans les régions étudiées ici,
-becq alterne souvent avec -bercq ou -bert, et il importe de
remonter aux formes primitives pour se convaincre de la classe
à laquelle les mots appartiennent. Ainsi Flobeeq en Hainaut^
< Sur celle intéressante toponynûe, qui offre de si curieux sujets de
comparaison, voyez Ch. Joret, Êtymologies normandes (Mémoires de la
Société de linguistique, t. V, 1884); Petersen, Recherches sur l'origine,
l'éiymologie et la signification primitive de quelques noms de lieux en
Normandie, traduit du danois par M. de la Roquette (Bulletin de la
Société de géographie, 2« série, t. III, Paris, 1835); Gerville, Recherches
sur les anciens noms de lieux en Normandie (Mémoires de la' Société
ROYALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE, t. VI).
* Voyez ce mot plus loin.
( 351 )
est primitivement Flcresberg, tandis que €rcl»ert est incon-
testablement Crosbecq.
-beoq (-beoque).
(Flobecq) Hainaut.
Avlice^ (Ghoy) Ibid.
(Raquinghem) . . Pas.-de-Gal. Saint-Omer.
. Ibid.
Nom de treize raisseaax dans l'arrondissement
de Saint-Omer.
i«e Bee^ve (Gondette). . .'.*.'.'. . . . Pas-de-Cal. Boulogne.
■.e Bec^ae (Outreau) Ibid.
La Bee^nerle (Alincthum) Ibid.
Beibei (Henneveux) Ibid.
En 148i, le Belbecq (Baicneré, Dictionnaire,
p. 21).
* Bierbee^uo Hainaut.
iS76. Dans le voisinage de Lessines {Veil
Rentier).
Le Biaaibceqae, ruisseau (Blendecque) . . Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Bonsber^ae Nord. Lille.
Clabec^ Brabant.
ii83. Glabbec (Wadters, Canton de Nivelles,
communes rurales, p. i3i).
■.a colombee^ae, ruisseau (Blendecque). Pas-de-Gal. Saint-Omer.
Crebecque, fontaine (Wimille). .•.•.'.*. Pas-de-Gal. Boulogne.
Crébert, ruisseau Ibid.
i 193. Crosbecq ( Haigneré , . Dictionnaire ,
p. 108).
RM«be«qaes Nord. Lille.
1400. , . . >
esiicmiiceqae (Glarques) Pas-de-Gal. Saint-Omer.
Ksllembec^ne (Louches) . ' . ' Ibid.
raurdebecque (Wavrans) Ibid.
Banliombccq (Roquetoire) Ibid.
iSOa {Archives de Saint-Bertin, 3S9, k Arras.)
■elleb«cq Hainaut.
■■•■•ebeeqae Pas-de-Gal. Boulogne.
■ambceq (Marcq) Hainaut.
Le Lemberge, ruisseau (TîlqUe's) .... Pas-de-Gal. Saint-Omer.
Le Lennebecqiie, ruisseau (Blendecque) . Ibid.
( 352 )
m.l»bec4 (Uoves) Hainaut.
Le Listrekec^ (Moiinghem) Pas-de-Gai. Saint-Omer.
■.«bec^ (Questrecques) Pas-de-Gal. Boulogne.
La Marber^ne (Samer) Ibid.
■arebebec^ve, ruisseau <Eperlecques). . Ibid.
^HAbee^ue, ruisseau (Eperlecques) . . . Ibid.
Maasbeek ou Bansbèebe (Ohain). . . . Brabant.
iW. Ransbeeca (Wacters, Canton de Wavre,
p. 78).
ttebea^ae Pas-de-Gal. Saint Orner.
Le Kabee^, ruisseau Ibid.
Le sartebce^ine, ruisseau (Eperlecques) . Ibid.
ivannebee^ Hainaut.
847. Wambace (DovniEB, p. 299).
Le suffixe -bom (allemand -hrunn) est entré dans la compo-
sition d'un grand nombre de noms actuellement wallons, où
il revêt les formes principales -bouriie, -^n^onne ei-brune, comme
on le voit par la triple liste suivante. Bronne et brune existent
encore comme appellatifs : la Bronne, ruisseau à Jodoigne-
le-Harché; la Brune (département ()e l'Aisne), affluent du
Vilpion.
-boume.
Awbarne OU ABbanao Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Nom de la rivière Melde, à Ecques.
Barde* (Les) (Ferques) Pas-de-Cal. Boulogne.
i480.FoiitaiDedeLiebanie (Haigneb£, Diction-
naire, p. 16).
irne(Le) Pas-de-Gal. Saint-Omer.
Moulin de Campague-Wardrecque.
Calbarne (Moulle) Ibid.
144S. Le vallée de le Quellebarne (Courtois,
Dictionnaire, p. 53).
conriebonme (Licques) Pas-de-Câl. Boulogne.
4084. CnrteboDa. — ii07. Curtebronna (Hai-
GNERÉ, Dictionnaire, p. 107).
Caeebaorne OU Coasebaarne(Audrefaem). Pas-de-Gal. SaiQt«Omer.
lOei. Gusebrona (Courtois, Dictionnaire, p. 6S).
Fiiieaibanrii(Le) (Saint-Étienne) P^s-de-Cal. Boulogne.
Encore en 1741 l'ilemboumes (HaignerÊ,
Dictionnaire, p. 134).
(m)
rio^acmb^nrac (Wimille) Pas-de-Cal. Boulogne.
■llleboHrae(Audinghen). ... . . , ibid.
ii«dte»Brno (Guinesi Ibj^j^
Llflbourne (La) jbid.
Cfr. dans Fo' rstkmanI* un Liexibom duIX'siè-
cle, et un U^'^born actuel en Westphalie.
''•"ÎÎÏSTTi ï^o^ches) Pas-de-Cal. SaintrOmer.
i084. Lodebrona.
»©fciir.e (Wierre-Effroy) Pas-de-Cal. Boulogne.
(Coraines. Nord. Lille.
-bronne.
Ac^aembroiiiie (Lumbres) \ . Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Ae«aeiiibr«ttne(Fouquereuil) Pas-de-Cal. Bélhune.
BeliebrMiic (Verlincthun) Pas-de-Cal. Boulogne.
•r#«ne (La), ruisseau, à Dannes .... Ibid.
■it.""* (^^^ Brabant.
Affluent de la Grande-Geete, à Geest-Saint-Jcan.
(Les) (Caffiersl Pas-de-Cal. Boulogne.
«^«■■fc'oiiiieiOulreau) Ibid.
86i. Cambron (Cambaronna, Duvivier, p. îttlB)
n'a rien de commun avec Cambron ne.
♦ CA«dei^r«iiae (Beuvrequin) Ibid.
iSOl. Caudebrongne. — 1506. Gaudebronne
[Archives d'Àrrat, Saint-Berlin, 2'20).
CaadebroDBe Ibid.
Cfr. les très nombreux Kaltenbrunn en Alle-
magne, Gaudenbom et Gauborre dans la
Flandre orientale.
Cottefcp«Biie (Saint-Martin) . ibid.
CMbroane (Ecques) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Coarbronne (Raquinghem) ....... Ibid.
c^nriebronne (Saint-Martin) Pas-de-Cal. Boulogne.
* iKirdebroBne (Beuvrequin) Ibid.
4491. Dordebourne. — 16CM. Dordebronne
iArchivet d'Arrat, Saint-Bertin, 2i0}.
FsIlemliroBae (Saint-Ëtienne) Ibid.
4533. Fallembonme (Haignkré, Dictionnaire,
P 437).
Tome XLVIII. 23
( 354 )
i
ir^Hit^ (Pittefaux) Pas-de-Gal. Boulof^ne. |
Gfr. un Hùtelbrunfiett du IX> siècle dans j
KOERSTRHANV, et plusicurs Haselbrunn en l
Allemagup. I
iiellebr«aBe(Rétyi Ibid.
1S86; Heligehiorne (Haigneré, Dictionnaire,
p. 471). Ce nom de fontaine sacrée atteste
un ancien culte païen qui j fut célébré. ~
Crr. un Heiiigbrunnn du Vil h siècle, dans
FoEKSTEMAN.x, et plusicurs Heiligenborn,
Heilifienbronn, Hriligenbrumi,. en Alle-
magne. ~ Pour le changement de heilig en
belle, cfr. Hellefaut. près Saint-Omcr, qui
vient de Heiligvelt.
■eaiielir«BiieiWacquin(i;hem} Ibid.
LlembroMMc (Tingry) Ibid.
nerkr^ane (Lottinghen) Ibid.
^uembroiiBi» (La) (Hesdin-rÂbbaye> . . . Ibid.
TNieMbrAtiBe Pas-de^Cal. Saint^mer.
-linme.
Bellebriine Pas-de-Cal. Boulogne.
1116. Berebronna. ~ H2i. Belebruna. —
Xlll« siècle. Bereborna [Haigneré, Diction-
naire, p. 29). — Cfr. Bellebronne (liste pré-
cédente), huit Berenbrunnen, en Allemagne,
cités par Foerstrmann, Berborn (Grand-
Duché de Luxembourg).
KroBclle La) Ibid.
Ruisseau d'Alembon, â Licques.
Coiieiiriine (Wierre-Effroy) Ibid.
■.•■eimbrune (Wimillcj Ibid.
9ae«iebriiBe (Réty) Ibid.
Roa^uebrune (Longfossé) Ibid.
Valembrnur (Wimille) Ibid.
On le voit, les formes -brune et -bronne se sont, au moyen
âge, employées indifféremment Tune pour l'autre, et aujour-
d'hui encore elles sont parfois confondues. Le suffixe -bounte
a été fréquemment supplanté par les deux précédents (Hai-
GNERÉ, s. V. Bellebrune, Hellebronne)^ mais ne les a supplantés
jamais. La i-aison en est que -bom est la forme la plus
primitive, la plus propre à l'idiome des peuples germaniques
( 85S )
de ceA contrées ^ ; c'est la seule que Ton rencontre de l'autre
côté du détroit, sous les formes -bom ou -burn ^. Elle est allée
en se romanisant de siècle en siècle : aussi voyons-nous les
•boume se localiser de préférence dans les parties septen-
trionales du pays, les -bronne et -brune se multiplier vers le
midi.
Je grouperai encore ici le petit nombre des noms hydrogra-
phiques où Ton retrouve le radical germanique stroom (cours
d'eau) :
-stroom 3.
Localités . A rrondûsementsi .
BstruB. . Cambrai.
8tH. StruiD [Ann, Saint- Vedasi). — Stromus [Ann. Saint-
BerUn).
Btr«eax Valenciennes.
iiOT. Estniem.
Btr^eanc* Avesnes.
4153. Struem.
■««•trein .. Béthune.
it40. StrumoiD pago BethunieDsi.
Btr»« Arras.
1053. Estrum.
EtreBz Aisne.
ii44. Estron.
Un nom germanique fort ancien pour désigner les flaques
d'eau et les étangs, c'est celui de mar ou meer ^^ qui survit
encore aujourd'hui, comme appellatif, dans l'Eifel, où il
désigne les lacs volcaniques de cette région.
* En Hesse, on rencontre le même mélange des -bom et des -hrunn, et
Arnold, p. 325, fait remarquer que -bom appartient plutôt aux^ Francs
(comme en Flandre), tandis que brunn est la forme allémanique.
* Holborn, Tyburn, Bannockburn, Marylebourne (aujourd'hui Maryle-
bone), etc.
' Les formes anciennes de ces noms sont empruntées à Mannier.
* Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen Deutscher Stâmme, p. 114.
( 386)
Ce nom, qui a partout ailleurs disparu assez tôt du vocabu-
laire toponymique, se retrouve en pays roman dans les
composés suivants :
GMiMde-Meer . . , Pas-de-Cal. Saint-Omer.
■fels-devABi-virioB Luxembourg.
iâ4S. Mers. — 4*274. Meirs. — 4^98. Neirs
prope Vertonum.
Meiz-le-Tki«, en allemand Meer Ibid.
4480. Meeir, Neer {Institui archéologique
d'Arlon, t. Il, pp. 314 et3l8). — Ces indica-
tions convaincront, je pense, M. Vander-
lùndere que je ne me suis pas trompé sur
l'étymologie des deux Meix, comme il le
soutient page 74 de son rapport. En faisant
dériver les noms de ces localités de maruus,
c'est lui-niéme qui a été induit en erreur par
l'homonymie : le mot wallon meir, ^ui dérive
en effet de matiHus et qui a la signihcation de
jardin, n'a qu'une ressemblance accidentelle
avec notre Meix dérivé de meer, comme on
le voit ci- dessus. Sur la transformation de
Yrt en cbuintanie, voyez mon Glostaire
toponymique de Saint- Léger, introduction,
et remarquez dans la même région le traite-
ment semblable de Fours 'traduction romane
de Ofen)f devenu Fonc/iet. Depuis lors, Korn-
messer, p. 5t>, est revenu sur la confusion de
mer et de meix causée par la cbute de Vr et
par le chuintement.
né (Geest-Saint-Jean) Brabant.
4340. Fockremeer. — 4440. Fockermeer (Wau-
TERS, Canton de Jodoiqne, p. 2%).
Peut-être faut-il retrouver encore ce radical dans nos I
beek et Marbals, qui seraient alors des composés tautolo-
giques : bach ou beek, en effet, est l'équivalent moderne du mar
primitif, ou du moins a pris sa place plus d'une fois ^.
Le confluent d'une rivière avec une autre s'appelle mund ou
mond, parfois gemûnd, dans les langues germaniques, et a
exactement la même valeur que notre mot embouchure. Ce mot
* Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen Deutscher Stàînme, p. 114.
Je n'insiste pas toutefois, sachant que le nom ^e traduirait mieux encore
par fiumeau des cavales.
(■ 387 )
est très rare dans ia toponymie romane, et îl ne faut pas s*en
étonner : les localités situées sur des confluents sont d'ordinaire
parmi les plus anciennes, et, partant, leur nom doit s'expliquer
par le celtique ou tout au plus par le latin. Je ne puis citer ici
que :
••slém^Bt Nord.
C'est proprement De Heule Mond ou l'emboachure de la
Renie.
^•■■••«■e Luxembourg.
888. Gammunias (Lacomblet. 1. 1, p. 75).— Cfr. une rama-
nisation identique dans Gamundiat, qui désigne GmQnd,
et dans Trutmonia, gui est Dortmund.— Jamoigne est au
confluent de la Semois et de laVierre, il est vrai, au milieu
d'un pays foncièrement roman.
Les l^assages sur l'eau s'appellent en thiois v««rde, et en
allemand furt ou fort; ces noms équivalent au roman wez qui
se rencontre dans la terminaison de certains noms de lieux, e
qui est le gué moderne. Le nom est instructif en ce sens qu'il
atteste l'absence de ponts sur les cours d'eau à l'époque où
il a surgi ^. Il faut d'ailleurs remarquer que les noms terminés
en 'Voordt ou -furth ne se rencontrent pas exclusivement près
des cours d'eau, car, comme le fait remarquer Arnold s, les
endroits marécageux devaient être tout aussi difficiles à passer
que les rivières.
RÉGION GERMANIQUE.
AppeavMrde (Lovendegem) Flandre orientale.
■ce^nevtt^ri Brabant.
Baconwes dans les vieux documents en français.
Oaiir«rt (Deurne) Anvers.
■•7T*«rt (Olmen) Ibid.
• Taylor, yVords and Places, p. 169.
^ Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen Deutscher Stâmme, p. 359.
( 3S8 )
itollev^arde (Zedelghem) Flandre orientale.
^•^^•■•▼••rt (Bunsbeek) Brabant.
mmû€9ww—rû^ Flandre occidentale.
muéûerrmmwée (Coyghem) Ibid.
Meea¥*«ri (Ternath) Brabant.
««•«••rc Limbourg.
Pour ces deux noms, cfr. ci- dessous Etienfurt.
vilv«*rde ou vilvorde Brabant.
▼••rde Flandre orientale.
Outre la commune, il y a sept hameaux du même
nom dans la Flandre orientale, dépendant des eom-
munes de Hansbeke, Huysse, Loo-Chrisiy, Oost-
acker, Sjngbem, Waerschot et Wetteren.
if—rût Limboui^.
Deux hameaux du même nom dépendent des com-
munes de Klein-Brogel et de Zolder, même pro-
vince.
▼••ri
Cinq hameaux de ce nom, dont deux dans la province
d'Anverst, dépendant des communes de Kessel et de
Meerle, deux dans celle de Brabant. dépendant des
communes de Campenhoui et de Testelt, un dans
celle de Limbourg, dépendant de la commune de
Heusden. De plus, voorterade (Tongerloo), v««pt-
j«BBii«y4 (Hersseli) et v»»rtkapr*i (Weslerloo],
tous trois dans la province d'Anvers.
«•■«▼••iHie-ieB-oiiieiide Flandre occidentale.
Ibid.
RÉGION ROMANE.
iBas-Heylissem) Brabant.
XI !• siècle. Ad ponteni Aldevort (Giil&i d'Oroai,
III. io, dans Pertz, Scnptores, U VII).—
i42V. Oudenvoirt (Wauters, Canton de Tir-
lemont, communes rurale», p. 78).
Avdentort (Audinghen) Pas-de-Gal. Boulc^e.
ANdearori (Clerques) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
nos. Aldenfort (Courtois, Dictionnaire, p. 47).
Biienr^rt (Carly) Pas-de-Gal. Boulogne.
itXUk Pont d'Estienfurl (Haignerè, Dictionnaire,
p. laoj.
( 359 )
Bilenff^ri (Bellebrune) Pas-de-Cal. Boulogne
BtieBff^ri (Rinxenl) Ibid.
■»tleiif«ri (Wierre-Eifroy) . Ibid.
1H92. Esttenfori (Haignkre, Endroit cité. -~
Etieufot'i est la transcription romane d'un
composé qui se rencontre dans les régions
flamandes et allemandes, sous le^ formes
suivantes : ^
Steenvoorde. . . . Nord. Dunkerque.
Stf-euvouit (Ternath . Brabant belge.
Steeuvourde. . . . Pays-Bas. Boll. mérl'1.
Steeuvoori .... Pays-Bas. Brab. septentr.
Steinfort G.-D. de Luxembourg.
Steinforth .... Dasseldorr.
i Sieinforth .... Marienwerder.
i Steinturt Hesse.
I Steinfurt Potsdam.
f Steinfurt MQnster.
I Steinfurt (Burg-) . . Comté de KentheioL
Steinfurt (Hardheim). G.- H. de Bade.
Steinfurib .... Oberbessen.
Steinfurth .... Potsdam.
Proprement, ce nom désigne la partie d'une
route qui travei'se un cours d'eau trop faible
Kour qu'on y bâtisse un pont; déns ce cas, les
omains pavaient le gué |>oar résister au
courant. Aussi voit -on que Steenvoorde
(Mannikk. p. 7â) et Steinfori (Grand-Ducbé
de Luxembourg) sont situés sur une chaussée
romaine, ei peui-étre la même démonstration
pourrait-elle être faite de plus d'un autre
de ces noms, l 'ariant de Pippeim voirt, dépen-
dance de Bunsbeek en Brabant. à l'intersec-
tion de la rivière de Kle^me et du chemin de
Tirlemonl à Diest (l!23d. Puppemfort, et
Pipini Vadut, dans GilleM d'fjrval), M. Wau-
TKRS écrit {Canton de Glabbeek, p 134) :
a L'ancien chemin de Tirlemonl vers Diest'
représente probablement une voie romaine,
car ce chemin était jadis pavé et traversait la
Velpe sur un pont. Or, ces travaux d'empierre-
ment ei ce pi nt, 4)ui existaient au XIII* siècle,
Saraissent devoir être attribués à la volonté
e fer des conuuérants romains qui couvrit ent
notre pays duu réseau de routes, plutôt
Si'aux eJTorts moins puissants des époques
us rai>pi'ochées de nous. »
Vovez au surplus sur Etien- le^ pages HK8
et ;^tiO.
H^aller^rt Belle-etrHoQllefort^ Pas-de-Cal. Bouloo^iie
r"
Ii«ii«etor4 (Wierre-EfTroy) Ibid.
ini. Londesford (HaiunehÉ. Dictionnaire,
p. -i07).
( 360 )
De même que vaorde, avec lequel il échange parfois son
sens, brugge ou brUcke désigne un passage sur l'eau, mais
spécialement les constructions qui sont élevées au-dessus du
courant pour permettre de le franchir à pied sec. Ce suffise
germanique reparaît un certain nombre de fois dans la topo-
nymie romane :
-lirlqoe (-bmgge).
ii« Bri«^ao (Brunembert) Pas-de-Cal. Boulogne.
l<a Brl««e (Colembert) Ibid.
Brl4B«elie«l (Outreau) Ibid.
€aMilbrl4«e( Saint-Léonard) Ibid.
c^i^rl^ae (Beilebrune) Ibid.
* •yebrisiiea (Marquise) Ibid.
BilcaibH^ae (Wimille^ Ibid.
Le CteMlbrl^ae, lieu dit de 1491 Ibid.
lie P^at-dc-Brl^nra (Goulojçne) Ibid.
Ltt Pont-ëe-Brl^aefl (Saint-Léonard) . . . Ibid.
1978. Le Pont de le Brike. — Cette forme repa-
raît souTent, et encore en 1506 (Haignehé,
Dictionnaire, p. 968).
Le Peai-de-Bri^aea (Nortkerque) Pas-de-Cal. Saint-Omer,.
«lanibrasea V Hainaut.
4183. Slambrusia (Chotin)
Cette liste me paraît spécialement instructive. Tandis qu'en
Belgique le brugge flamand est devenu Brades comme dans
le dernier nom de lieu cité et dans le nom roman du chef-lieu
de la Flandre occidentale, il revêt en France la Forme Briques,
mais en gardant son sens appellatif dans les deux premiers
noms de notre liste. Dans les trois qui précèdent le dernier, ce
nom n'était plus compris, on Ta complété par son équivalent
français et on a obtenu ainsi cette tautologie bilingue : le
Pont de BriqueSy qui doit induire à de perpétuels malentendus
les gens de la conti*ée où ce nom est employé.
(361)
Les noms de montagne (berg) et de vallée (dal) ne devraient
pas être fréquents dans des pays de plaines, comme le sont
essentiellement les régions du nord de la Belgique et de la
France. Ils sont au contraire des plus répandus. Est-ce parce
que, comme un voyageur Ta fait remarquer en parlant de la
Hollande, plus une région est plate, plus les moindres aspérités
de sa surface sont considérées comme importantes ^ ? Ou ne
&ut-il pas attribuer plus d'importance à la remarque de
M. Esser, que dan$ la toponymie, le mot berg ou mont désigne
-en général une déclivité, quelque faible qu'elle puisse étre^?
-berg, -bergue, -beroq, etc.
AadeHikert. . . Pas-de-Cal. Boulo^n^e.
ii83. Hnndesberch (Haigneké, Dictionnaire,
p. 8).
■•Ibert(Licques) Ibid.
49S3. Bcrtelx^. — 1400. Berteberch (flAiGNERi»
Diciionnaire, p. SI).
Berek-aar-Her Pas-de- Cal. Montreuil.
(Campagne) Pas-de-Cal. Boulogne.
(Coulogne) Ibid.
(Pihen) Ibid.
<Saint-Tricat) Ibid.
Le Bcrsuea (Selles) Ibid.
Bersuoite* (Wacquinghen) Ibid.
'BlersMi-aur-Dyie Brabant.
4â0». Bergis.
mergliea Ibid.
...'... Ibid.
iSia Berck (WaUTKrs» Canton défaire, p. 944).
ikerffh, hauteur (Tilqaes) Pas-de-Cai. Saint-Omer.
< KoHL, Reis in de Sederlanden, 1. 1, pp. 2B3 et suivantes. L'irecht, i86i
(traduit de Tallemand).
< Communication orale.
( 368)
Le Branbersue, hauteur (Blendecque) . . Pas-de-Cal. Saint-Omer.
BrvNeHili^rt IbLd.
H 83. Bmiixiesbercha (HaigmerÊ, Dictionnaire,
p. 6H1.
r»cebert (Linselles) Nord.
calcMKert (Gourny) . , . Pas-de-Cal. Saint-Omer.
1575. Le Calemberc 'Courtois, Dictionnaire,
p. 53).
Cheli^ee^ (Attaques) Pas-de-Cal. Boulogne.
Colembcrc (Maningheu) Ibid.
r«leBiker« Ibid.
iiOl. Colesberge(HAiGiiERÉ, Dictionnaire, ^M)»
Créfceri (Le) (Carly) Ibid.
€r«aibert (Le >, hauteur (Herbinghen) . . . Ibid.
••Bselbers Brabant.
EilUembereq (Audembert) Pas-de-Cal. Boulogne.
Faw^ueinbcrguea Ibid.
Ji* siècle. Falcoberg.
Hainaut.
iâil. Flobierc iTailliak, Recueil d'acte* des
A7/« et XI fl* siècles, etc., p. 35, d'après
Dumortier).
Ciouldeaberc (Attaques) Pas-de-CaL Boulogne.
i^s Guisbergue» (Rebergue) Ibid.
Hae^aomberKMo (Louches) Pas-de-Cal. Saint-Omer»
■aufteaibert (Outreau ! . . . • Pas-de-Cal. Boulogne.
■aucemberi (Wierre-Efiroy) Ibid.
■«e HébersHe, bois 'Nordausque) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
HeMbert (Leulinghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
■erbelie Pas-de-Cal, Saint-Omer.
975. Hardberc [Chartes de Saint- Bert in, t. I,
p. 64).
■erseii»ersai (Saint-Martin-au-Laert). . . . Ibid.
■owshbersfeie, montagne près Sangatte. . Ibid.
Humberi Pas-de-Cal. Hontreuîl.
d30o. Humberc.
iiivieberi ((^uelmes) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
.fiauqueMbersue (Sanghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
miemberi vOutreau) Ibid.
Molqaemberl (Alembonj Ibid.
( 363 y
■•Bilamkert (Saint-llartin) Pas-tle-Cal. Boulogne.
Iâ08. Bonemberg. — 4S06. Boullembercq. —
1S'«9. Montianibert. — 1^46-15^9. Boulogne-
Berg dans les docamenis anglais (Haignbrê,
Dictionnaire» p. 3:%}.
ralenliert (Wimille) Ibid.
PbNMmbersue (Qiielmes) Ibid.
roapiewbert (Colembert) Pas-de-Cal. Boulogne.
9aeaii»ercve, ferme (Nordausque) .... Pas-de-Cal. Saint-Omer.
L« Huenibert (Hesdigneul* Pas-de-Cal. Boulogne.
Mambffirffae, hauteur (Wissant) Ibid.
Bebers«« Pas-deCal. Saint- Orner.
■••bersne (Zouafke) Ibid.
Kotentiberii Saint-Martin) Pas-de-Cal. Boulogne.
•Mber^ues (Wimille) Ibid.
(Wimille) Ibid.
(Wierre-Effroyj Ibid.
iriicibert (Sainl-Étienne) Ibid.
iââo. Wisierberg ^HàiGMERÈ, Dictionnatre ,
p. :i40).
-dal, -délie.
Ar^vendal (Âudinghcn) Pas-de-Cal. Boulogne.
Arascndal (Maninghen) Ibid.
Beilcdalle (Tardinghen) Ibid.
Berendai (Quelmes) Ibid.
BreMlalle (Portel) Ibid.
Brtte%uodaiie(Hesdin-rAbbét Ibid.
Bar^weadal (Salperwick) Ibid.
«•ehendal (Roquetoire) Ibid.
Crendalie «Doudeau ville) Ibid.
•alleu (Lacres) Ibid.
MpipeBdai(Bouquehault) Ibid.
B^«endai (Quelmes) Ibid.
Erqurndikllo (Alembon) Ibid.
ili« lOutreau) Ibid.
'■^1
(364)
«riMAdiallefWimille) Pas-de-Cal. BouIo|;ne.
L« Cttindal (Marquise) Ibid.
i.e iSalBdal (Marcq) Ibid.
Haairedai (Maninghen) Ibid.
■••«iidai (Queimes) Ibid.
i««i« (Saint-Ëtienne) Ibid.
ï^aedalle {Wacquinghen) Ibid.
iHkii (Maninghen) Ibid.
■••uverd*! (Acquin) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
L««ae«iai (Wissant) Pas-de-Cal. Boulogne.
E.iB«eiidai, vallon (Eperlecques et Houlle) . Ibid.
Aujourd'hui le Dédale,
L«as«edAlle(Vieil-Moustier). ..... Ibid.
La Meaeiidelle(Wimille) Ibid.
MetMadalle (Tubersent) Ibid.
■erliiiffdallt) (Verlincthun) Ibid.
Mlaradalle, ruisseau . Ibid.
idalleiRinxent) Mbid.
ille (Wimille) Ibid.
li«BirBdalle lOutreau) Ibid.
^•rdale (Quelmes) Ibid.
M«rd*l (Acquin) . Pas-de-Cal. Saint-Onier.
dio (Maninghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
idalle (Ëlinghen) Ibid.
Pl^aendiiiie (Merck-Saint-Liévin) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
pitendai (Neufchâtel) Pas-de-Cal. Boulogne.
RAMiendai (Leninghem) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Le BaBdMi (Maninghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
Le* maveadelleM (Wimille) Ibid.
TUendAle (Outreau) Ibid.
T«MtcadAl (Alette) Pas-de-Cal. Montreuil.
it'ArMendMiie (Wacquinghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
iwaierdal (Leninghem) Pas-deCal. Saint-Omer.
iriBi^Bdaiie (Outreau) Pas-de-Cal. Boulogne.
wiadai (Mentque-Nortbécourt) Ibid.
J
( 365 )
(Tournehem) Pas-de-Cal. Boulogne.
Ipeadali» (Outreau) Ibid.
MRemillyJ. Ibid.
Nous abordons maintenant la catégorie des noms germa-
niques désignant les forêts, et, en général, les endroits boisés.
Je trouve dans les langues germaniques jusqu'à onze noms
pour répondre à ce but ; il est vrai de dire que l'immense étendue
de bois qui occupait notre sol explique cette riche et poétique
synonymie. Ces noms sont les suivants dans Tordre alphabé-
tique ;
Busch (bosch), hard, hecke {hage), holz (holt ou haut), horst,
forst, loh [loo], strauch, strut, wald [woud), wide K
De ces onze noms, il en est sept qui peuvent être consi-
dérés comme ayant appartenu au répertoire des Francs
saliens, et qu'on retrouve par conséquent dans notre domaine :
ce sont bosch, hage, holt, horst (rare), loo, tvide et strut. Les
régions orientales de la zone germanique possèdent en outre
des noms terminés en -hard et en -wald.
Commençons par le plus important de tous ces vocables.
Loo (ancien allemand loh, anglo-saxon leah, leag, latin lucus)
est un très vieux radical indo-européen pour désigner la foret <;
on le retrouve en Angleterre, en Allemagne et aux Pays-Bas,
où il affecte d'ordinaire la forme de lo et loo, à moins qu'il ne
* Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen Deutsclier Stâmme, qui
énumère les neuf premiers, page 18, omet wald qu'il étudie cependant
plus loin, page S06, et wide qui lui est resté inconnu (voyez cependant
page 498). Je n'ai pas ajouté ici scheid, parce que ce mot, tout en s'appli-
quant d^ordinaire à des endroits boisés, rend cependant une autre idée
et sera d'itilleurs étudié plus loin.
* Lisez sur ce mot, ses acceptions et ses diverses formes : Fabrk
d'Envieu, p. 134; FoERSTEMANN, coI. 1016; Arnold, p. 117; Nomina
geographica Seerlandica, 1. 1, pp. 155-160. Van den Bergh, Handboek dêr
ndddebiederlandsche Géographie, pp. 97, 190, énumère plusieurs noms
en -loo qualifies de forêts : situa Braclog, silua Hornlo^ silva Burb, silva
Irmenlo (Ermel), silva Dabbonlo.
( 366 )
les abrège en -<;/, 4e, -/, comme on le verra par plusieurs
noms de la liste qui suit 4. Ce suffixe n'est jamais eombioë
avec un nom propre de personne s, et c'est là un signe de très
haute antiquité, car, comme le savent tous les toponymistes,
les noms de lieux où entre la mention des personnes appar-
tiennent à une seconde période de formation ^.
RÉGION GERMANIQUE.
Localités. Provinces.
i«eio« (Aersele) Flandre orientale.
erloo Limbourjç.
* BreHelo (Geliick) Ibid.
4365. (DB BoRMAïf, Fief* de Looz, p. 43).
■ikelen (Bilsen) Ibid.
4«%i. Heveloe. — 4365. Be?elo in parochia de Bilsen
(DE BoRMAN, Fieft de Looz, pp. 3 et 22).
■•!!•• (Tremeloo) Brabant.
B«rlo« . . . .' Limbourg.
B«aTelo« (Worteghem) Flandre orientale.
••«▼«!•• iPeteghem) Ibid.
Callo« Ibid.
* Multiples exemples de ce pracédé dans les noms de TOveryssel
{Nomina geographica Neerlandica, t. I, pp. 76-154). Cfr. pour la Gneldre
Van den Bergh, Over den oorsprong en de beteekenis der ptaatsnamen in
Gelderland. — Exemples pour l'Allemagne dans Abnold, pp. 447 et sui-
vantes. Cfr. Fabre d'Enviei^ p. 437.
* De même en Allemagne, voyez Arnold, Ansiedelungen und Wande-
rungen Deutscher Stdmme, p. 148.
> Il ne faut tenir aucun compte des réseiTes de Foerstemann, quant à
la possibilité de plusieurs radicaux loo dontTun signifierait marais (il est
à trouver) et Tautrc lieti, venant du latin locus. Les conjectures de Grand-
gagnage, Mémoire, p. 84, auquel Foerstemann renvoie pour ce dernier
article, sont dénuées de toute valeur, et ses exemples n'existent pas. Faire
du Toxiandria locus d'AMMiEN Marcellin, XVII, 8, notre Tessenderloo,
cela ne me paraît pas admissible.
( 367 )
Localités. Provinces.
€«rbeek-L*« Brabant.
* ••nderalo* Limbourg.
Aux en?irnxis de Stockem. — X.iV« siècle. diWa de
Donresloe (de Borman, Fiefi de Loot, p. 470).
EeeI«o Flandre orientale.
BUlo* (Evergem) ... : Ibid.
OroHielploo (Maeseyck) Limbourg.
HABkoral«« Ibid.
1367. Molendinum Hankeraloe (i>E Borman, Fief* <^^
Lotn, p. 7S).
lerl^o (Genck) Ibid.
Brabant.
ii«Bserl«o '(Genck) Ibid.
iiillii Anvers.
l«lppel«o Ibid.
Ëj— Flandre occidentale.
■.••(Achel) Limbourg.
■«•• (Broechem; Anvers.
V (Dieghem) Brabant.
(Hamont) Limbourg.
(Lovendeghem) Flandre occidentale.
■<•• (Steynockerzeel) Brabant.
(Kesselloo» Ibid.
•■••(Peer) Limbourg.
■o«nMi*« (Tervueren) Brabant.
li«derl«o Brabant
<Wautkrs, Environs de Bruxelles, t. U pp. lii
eHi4). ^
•eiersioo (Berlingen) Limbourg.
i:^. Oeterslo (de Borman, Fiefs de Loot, p. U).
1
* rapia^l*
il 70. Quadam capella Papinio que sita est infra
ambitum parrocnle de Manlinnehem (Serrure,
Cartulaire de Saint^Bavon, p. 54).
Anvers.
iS89. Poderlo (Kreglikger, p. ffiS).
P«ppel Ibid.
796. Pîeplo. - i!2il. Publo (Krbgunger).
( 368)
LocalUés. Provinces.
>▼«!• Anvers.
il65, 1311. Ravenslo ^Kreglingeb, p. 98H).
©le Flandre orientale.
1105 Rondeslo (Sebburb, Canulatre de Satmi-
Bavon, p. 93).
«•kveleM Limbourg.
1107. Sconelo ( I^ot, Cariulaire de l'abbaye de Saint-
Trond, 1 1, p. 30 a?ec la note 21).
0IM4erlM (Genck) Ibid.
* «•■!© Ibid.
i:i66. Domus de Salo (de Borman, Fieft de Looz,
p M).
Ttimeméert— Ibid. •
vng^rî— ■ . Ibid.
TreMel*« BrabanU
vui««i«« Flandre oceidentale.
vresterl«« Anvers.
La facilité avec laquelle, comme on l'a vu sous les noms de
Poederle, Poppel, Ravels, Ronsele, Schuelen, la désinence -loo
s'abrège en -le ou -/, suggère naturellement une question. Est-
ce que les nombreux noms flamands en -/ ou -le dont Torigine
nous est inconnue ne dériveraient pas, au moins en bonne
partie, d'un radical combiné avec 4oof Après avoir jeté un
coup d'œil sur la liste qui suit, et où figurent tous noms de
lieux hollandais dont les toponymistes locaux ont dégagé un
"loo latitant, le lecteur conviendra sans doute que la question
n'est pas oiseuse.
a. GUBLDRB.
Braiel.
855. Villa Irmenlo.
Xilh siècle. Gheetlo. — 1356. Geetlo.
— 1393. Ghijetel, etc. — La dési-
nence lo reparaît avec des alter-
nances encore en 1403 et en 1594
[yonUnayeographica ISeerlandica,
p. 109).
l!253. Gerstlo, et ainsi de suite. — 1499.
Gorstell. — 1491 Gorsseloo. — 45(6.
Gorssel {Somina geographica Neer-
landica, p. 111).
Miel.
997. Nido.
ll««el.
793. UlUloch villa.
XI* siècle. Wamelo.
( 369 )
b. BRABAMT SEPTENTRIONAL.
Bewiel
ii73. Roselo {Nomina geographica
Neerlandica, t II, p. &).
70i Waderlo super fluviam Dntmala
(Bréquignt ei l'ARDEssus, Diplôme*,
t 11, p. 265).— 1175. Waderlo - 1436.
Waderle.— 1608. Waeire {Nominaqeo-
graphica Neerlandica, t II, p. 30).
o. OVERYSSEI. <.
BMirle.
Baario.
Bo«tele.
1390. Boecloe.
lââl. Burgelo.
Baarle.
900 [circa). Darloe.
CSsBiinelke.
1333. Gammioclo.
■•Arle.
1188. Harlo.
Bexel.
1380. Heckenslo. — 1443. Hegselo. —
1430. Hexsele. — 1516. Hexelu
KrulMell.
990. Cracilo.
liemele.
1390. Lemeloe.
Llnde.
1390. Lynloe. '
XI« siècle. Craccelo.
Mmlele.
1387. lindelo.
I«oec«ele.
900 {circa). Noselo. — 1408. Noesselo.
oele.
1997. Odele. — 1431. Udelo.
Ramole.
1165. Ramelo.
Blele.
Vers 1390. Reloe.
1546. Stepeloe.
lVe«hele.
134a Weehio.
IVendele.
1379. Wenlo.
UTengele.
1040. Wengheloe.
Voici maintenant les noms flamands inexpliqués dont il est
permis de croire que plus d'un, quand on connaîtra sa forme
primitive, devra être rattaché à la catégorie de ceux qui ont
pour suffixe -too.
Aehel . . Limbourg.
Bakei (Zeelhem) Ibid.
1 fifomina géographiea N^trlandica^ t. I, pp. 76 et suit, (article de ran Doorninck).
Tome XLVIU. 24
^
( 370 )
■aerie (Tronchiennes)
Baerlo-Herl^s
Boncle-SalBt-Blalae .
Boaele-9Aliil-l»«Bia .
Boekioo (forét de hôtres) est, k n'en pas douter, la
forme primiiive de ces deux noms. Cfr. un Boekelo
en Gueldre.
■•««•PCI
B«el (Oolen)
Barkcl iPeer)
Besftebel
Blekele
Gfr. Dikelo dans la liste suivante.
Bnirel
■eyiMiei (Meerle)
cte«trl
Glerle
Beebiel
Ij^iMmel
M«erle (Poppel)
HAerletOost-Roosebeke)
Gfr. Maerioo en Limbourg.
■cerle
Wetferbrakel
Cfr. Braclog (797), lieu disparu dans la Gueldre (Van
DEN BëRGH, Handboek aer middelnederlandtche
(jeographie, l2« édition, pp. 97 et i9U).
•evel
Opbrakel . .
Beppol
veerle (Brecht)
"Wwtfl
Flandre orientale.
Anvers.
Flandre orientale.
Ibid.
Anvers.
Ibid.
Limbourg.
Anvers.
Flandre orientale.
Anvers.
Limbourg.
Anvers.
Ibid.
Ibid.
Limbourg.
Ibid.
Anvers.
Flandre occidentale.
Anvers.
Flandre orientale.
Anvers.
Flandre orientale.
Limboui^.
Ibid.
Anvers.
Ibid.
REGION ROMANE.
Averioi (Wissant)
4535. Mont d'Avrelot (Baignerë, Dictionnaire,
p 12).
Beauio (Ëperlecques)
1149. Nemus de Bethlo (GouRTOis, Dictionnaire,
p.â8).
Pas-de-Cal. Boulogne.
Pas-de-Cal. Sainl-Omer-
{ 371 )
Bereiiiu (Billy-Berclau) Pas-de-Gal. Béthune.
li^T. Berkloo [bictionnaire historique du Pas-
de-Calais, arrondissement de Beihune, t. Ij.
Berlos Liège.
ii80. Bierlos (Grandgagnage, Mémoire, p. 81).
B«r(beiot, forêt (Leninghen) ....... Pas- de-Cal. Saint-Omer.
Dlboio (Quelmesi Ibid.
1411. (Archives d Arras). — Cfr. Dickele dans la
liste précédente.
■ardri^c Pas-de-Gal. Boulogne.
Grande foiét au nord de Boulogne.
Blllauft. bois (Âudrehem) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Le i<oo Ibid.
Bois entre Saint-Omer n Blendecque.
■,e i-ociWirnille) Pas-de-Cal. Boulogne.
lie Mj— (Fiennes) Ibid.
Le i«o« . . . j Pas-de-Cal. Saint-Omer.
Bois à Tuurnebëm.
Le Ltti (Boningues' Ibid.
Le Lot (Saint-Ëlienne) Pas-de-Cal. Boulogne.
Le Loi (Saint-Martin) Ibid.
LiiioiM Brabant.
966. Lemlo. — Il H. Lentloz. — 4207. Lelos
(Wautkr.s, Canton de Nivelles, communes
rurales, p. 62).
Poni-dc-i.oup Hainaut.
840 Funderlo (Diviviek, p. 2B6)
iVAoieiou Pas-de-Cal. Béthune.
Nom d'uiio foi'ét entre Aire et Estaires {Diction-
naire hixiorique du Pas-de-Calaix, canton de
Liller^).
^PToterioo Brabant.
uroUreloA Nord. Lille.
878. Walrelocio (Duvivier, p. 3^)). — 1019-1030.
In pago tomacensi ?illam Waterloscum ecctcsia
(Serruke, Cartulaire de Saint-Hnvon, p. 18.
— Cfr. d'IlERBOMi^z, Géographie historique du
Tournaisis, p. 56).
uraireio-i, près de Lessines Hainaut.
1276. ( Veil Rentier). — Ce nom se retrouve dans
presque toutes les provincen des Pays-Ras : en
Zélaude, en (ironingue,pn Hollande septentrio-
nale, en Frise, vn Gueldre, eu Linibourff. Je le
rencontre dès 704 : In loco vel villa nuncupata
Wadei-lo ^uper fluvium Duimala (Brequigny et
Pardessu.s, t. Il, p. 265), qui est aujourdhui
Mraalre (Brabant septrntrional) et non Waarle
(Gueidre), comme le croit Pardessus. —Voyez
plus haui, p. 869.
( 372 )
HoU (allemand holz) est particulièrement fréquent en néer-
landais, tandis que le haut allemand emploie de préférence
wald. Le sens primitif de holt est bien celui de forêt; celui de
bois à brûler (lignum) qu'il a pris par la suite en est dérivé; il
en est absolument de même pour le français bois (venant du
thiois bosch) où les deux sens ont la même relation. HoU est de
bonne heure devenu hout dans les régions flamandes. Voici les
noms de localités romanes dans lesquels il reparaît comme
suflSxe :
Ar^oiBi^oïKiLeulinghem-lez-Etrehem). . . Pas de-Cal. Saint-Omer.
Avronlt Ibid.
4139. Averhout f Courtois, Dictionnaire, p. !2I).
— Gfr. Averlot dans la liste précédente.
Béeonrt Pas-de-Cal. Montreuil.
4436. Bocot. ~ 4 156. Bocolt [Dictionnaire kUto-
rique du Pax'de-CcUait, arrondùtsement de
Montreuil, p. S70).
■•neourt (Fléchin) .... Pas-de-Gal. Saint-Omer.
4353. Boucoud (Courtois, DicUonnaire, p. 45).
■•uquehaaii Pas-de-Gal. Boulogne.
4437 {circa). Buchoat — Bocholt, etc. (Haigneré,
Dictionnaire, p. 58.) — bouquehault est une
des nombreuses transformations romanes du
thiois. — Boekholt = forêt de hêtres. —
Gfr. Bécourt, Beancourt, Boucourt, etc.
Camkrehout (Le), bois(Glerques^ Pas-de-Gal. Saint-Omer.
c«ieax (Réty) Pas^e-Gal. Boulogne.
4986. Colehout (HaignerÉ, Dictionnaire, p. 95).
C«lh«at (Le), lieu dit (Bainghen) Ibid.
c«ih«at (Le), lieu dit (MenneviUe) Ibid.
CoMdehant OU Comdehoat, forêt (Gondette). Ibid.
(HaignerÉ, Quelques chartes de l'abbaye de
Samer. MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE
DE Boulogne, t XU).
Keant (Ofirethun) Ibid.
4308. Hecolt (HaignerÉ, Dictionnaire, p. 4212).
Béant (Saint-Étienne) Ibid.
4499. Hecout (HaignerÉ, Dictionnaire, p. 43S).
Beotte* (Licques) Ibid.
4470. SilYam in Aicotta (HaignerÉ, Dictionnaire,
p. 423).
fi
( 873 )
Beonai-saiMf-MeiB Pas-de-Cal. Airas.
4154. De Scultis. — ii89. ScolL — (Sur les formes
anciennes et sur l'« parasite, cfr. Ricouart,
p. i:«.)
(Tilques) Pas-de-Gal. Saint-Omer.
Ces cing noms sont les diverses formes romanes
du thiois Eekhout » bois de chênes.
Kasuinehaus (Beussent) Pas-de-Gal. Jfontreuil.
■•drenaiiii (Réty) Pas-de-Gal. Boulogne.
ii94. Nemus de Hodenehont (Haigneré, Diction-
naire, p. im).
liABiershous, forêt, près de Boucres . . . Ibid.
4407. Silvam quae dicitor Lanter8hout(HAiGiiERÉ,
Dictionnaire, p. 196).
LlcFMiiii, bois (Réty) Ibid.
nortbéconri (Mentque-Nonbécourt) . . . . Pas-de-Gal. Saint-Omer.
10B4. Buchout — 4314. Bochoud. — i:i61
Becoud, etr., (CorRTOis, Dictionnaire, p. 467.)
— Cfr. ci-dessus Bouqueliault.
northont (Nielle-lez-Àrdres) Ibid.
Ce nom se prononce aujourd'hui Noinrou (Cour-
tois, Dictionnaire, p. 168).
Morchoiic (Bayenghem-lez-Eperlecques). . . Ibid.
mamcsaiit (Escalles) Pas-de-Gal. Boulogne.
KlM^uevont (Samer) Ibid.
Tréii«iii Pas-de-Gal. Arras.
4065 Torhull juxta Daacum (Ricouart, Études
étymologiques, p. 244). — Cfr. Thourout en
Fkndre occidentale.
i»>»tbéeoart Pas-de-Gal. Saint-Omer
Bochoui Juxta Aquinnm (Courtois, Dictionnaire,
p. 292;.
-bosch.
La ■•uqneikois^ve (Moulle) Pas-de-Gal. Saint-Omer.
Le Bneq (Bellebrune) Pas-de-Gal. Boulogne.
!<• Baeqnot (Outreau) Ibid.
Bserebus (Les), bois (Âlincthun) Ibid.
■eBMebua (Les), bois (Fiennes) Ibid.
viiembiis (Outreau) Ibid.
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bomme.
( 375 )
MerAsde ou NerMiit Namiii*.
Ancien nom du château de Poilvaclie (Houx). — 1938.
Gastri de Poilevache (Bormans et SCHOOLneKSTERs, Car-
tulaire de Satni- Lambert, 1. 1, p. 401). — 1243 Poilevache
(Ernst, Histoire du Limbourg, t. VI, p. 227). Poilvacbe
est un sobriquet qui signifie fiUle-vache* (pilaos vaccas,
Gities d'Orual, voyez ci -dessous) et aue Von retrouve
ailleurs encore appliqué kdts chflteaux. U y avait un Poil-
vache (XIV* siècle, en flamand Poelvaelse) à Dormael en
Brabant, près de la chaussée romaine (Wauters, (lanton
de Léau, p. 78). — Gfr. dans le Cher un PoUviUain
(» pille-paysans)^ dans Tlndre un Pellevoisin et quatre
Peltouaiue (ss pille-brebis dont trois dans la Charente-
Inférieure et un dans le Maine-et-Loire. Vovez le Diction-
naire des Poste,% et des Ttlegraphe» et cfr. HouzÊi p.3S» et
Grandgagnage, JféfROire,pp. 125 etiâG. Sur les fantaisies
étymologiques de Gkamaye, qui veut Pom-det-Vacha,
voyez Annale* de la Société archéologique de Namur,
t II, p. 92. — Il résulte des tpxles les plus anciens qui nous
font connaître ce nom de Poilvache que c'était un sobriquei
donné à ce château luxembourgeois par ses voisins liégeois,
et que dans le comté de Luxembourg dont il faisait jiaitie,
il continua d'être désigné par son nom ancien. Vuici ces
textes :
(An. 1238). Orta etiam bis diebus conientione inter Johan-
nem episcopum et comitetn Wallcranum causa castri ()uod
Smaragdus vel Pilans vaccas * ab incolis terrae illius
vocatur, non longe distans a fluvio Mose et oppido Dyonanto
{CilleM d'Orval, 111, 102, dans Pkrtz, Scrtpioren, i. Vil,
p. iSS).
Première moitié du XIII* siècle.
Vers 29755. Mais par convenance et par ban
Remest par déviera Waleran
Poilevake, U fors castiaus
Ki silla mices et gastiaos
Li dus de Lembore l'ot fremé
Ses pères et bien acesmé
Et s'el list nommer Esmerauile.
Mais la cent envioase et bande
Cil de Hui et cil de Dinanl
Ki la enior ièrent manant
Le tenoient a mal voisin
Ne n'el prisoient I roisin.
Si l'apeloient par corine
Poilevaque, et par grand haine
Pour cou que oevanl leur estaces
Prendoient lor pors et lor vaces.
Et tre:<ioute lor autre proie
Par itant l'uns a l'autre proie
Qu'Esmeraude soit apieli^s
Poilevake d'à us en tous lés.
Mais en la tiere Waleran
Très cou qu'il fii fondés par ban
Fu-il Ësmei'aude nomnié.'^ :
Ensi est li castiaus remés.
(Chronique rimée de Phil. Stouskte, éd. DE
Reiffenberg, 1. 1, p. 639).
* Je rétablis aioai la vraie orthographe du nom à la place de Pilom Vacra qui est
BBanifettemeut fautif.
(374)
^¥ald . J'inscris ce nom avec une certaine hésitation, puisquMI
ne m*est pas prouvé qu'il entre comme suffixe dans un des
noms suivants. Il est cependant certain que wald, sous la forme
gatiU, a passé dans la langue française même comme appellatif.
Diverses localités françaises s'appellent Le GatUt ou Les Gaults.
Il y a deux Le Gault dans TEure-et-Loir et un dans le Loir-et-
Cher, un Gault dans la Manche, deux Les Gaults dans le Loiret,
un Les Gaulx dans l'Aisne et un Le Gaull-la-Forêt (!) dans la
Marne. Voyez le Dictionnaire des Postes.
:
[Il
4iil. Maionis Waldum. — iiSi. Mainwalt (Duvivieb, p. 8(M).
Hlrwart
XI* siècle. Castrum cui antiquitas nomen fait Mirwolt (Fiïa
Theodorici Attdag., c. SB, dans Pertz, Scrtpioret, t. Xtl,
p. 54). — XI I*' siècle. Gasiri MirvûldL - Minrot. — Cella
Nirvoldensis. — Mirvolt {Chronique de Saini-Huben,
col. 9, i% 55). - 1127-4155. Hirewalt (Bormans et School-
MEESTERS» ÙaHulaire de Saint-Lambert, u I, pp. 57 et 75).
Cfr. B-r*..*.
Meuse.
4106. Mirvaulc.
i450. Mirovault.
1180. Merwalz.
- Ii39. MersvaujL
— il53. Mirowalt
Ibid.
ii«r««it (DampviUers)
1060. Mirvalt — 1066 Castrum
Mirenwaldi. 1103. MirvalL —
il53. MirowaU. - 1156. Mireuvalt
castrum.
(LiËNARD, Dictionnaire topographique de la Meuse,
pp. i6i et 163} — Le Mirwart bâge paratt devoir son nom
a celoi-ci; l'un et l'autre sont des cnâteaux appartenant à
la même famille. Cfr. Gophnet, fnsiitut archéologique
d'Arlon, t. IWl,^. H},
MirvaMc (Bar-le-Duc) Meuse.
1179. Mirvaut— 1435. MiroualL -
XV* siècle. Miroval.
(LitMARD, Dictionnaire topographique de la Meute,
p. 150).
MarMiM (Pargny-sous-Mureaux). . . Vosges,
1^5. Mirouaut, Mirevallis.
[PublicationH du Grand-Duché de Luxembourg^ t. XV,
p. lOi).— Cfr. GoFFiNET, Institut archéologique a'Àrlon,
t. XVII, pp. 4-7.
Mirvaiâs (Pécy) Seine-et-MaToe.
Biirv*«s Somme.
Hainaut.
Luxembourg.
( 375 )
leraade OU liernul Naimir.
Ancien nom du château de Poilvaclie (Houx). — 1238.
Castri de Poilevache [Bormans et Schoolmersters* Car-
tulaire de Saint- Lambert, 1 1, p. 401). — 1243 Poilevache
(Ernst, Histoire du Limbourg, t. VI, p. S27). Poilvache
est un sobriquet qui signifie pille-vache» (pilans vaocas,
Gilles d'Orval, voyez ci -dessous) et aue Von retrouve
ailleurs encore appliqué k dts châteaux, il y avait un Poil-
vache (XIV*-* siècle, en flamand Poelvaetse) à Dormael en
Brabant, près de la chaussée romaine (Wauters, Canton
de Lénu, p. 78). — Gfr. dans le Cher un PoilviUain
(as pille-paysans), dans l'Indre un Pellevoisin et quatre
Peliouaille (=» pille-brebis dont trois dans la Charente-
Inférieure et un dans le Maine-et-Loire. Voyez le Diction-
naire des Portes et des Ttlegraphes et cfr. UouzE, p. 35, et
Grandgagnage, iVémo/re, pp. 125 et 126. Sur les fantaisies
étymologiques de Gramaye, qui veut Pom-det- Vaches,
vovez Annales de la Société archéologique de Namur,
L fl, p. 92. — il résulte des textes les plus anciens qui nous
font connaître ce nom de Poilvache que c'était un sobriquet
donné à ce château luxembourgeois par ses voisins liégeois,
et que dans le comté de Luxembourg dont il faisait j)aitie,
il continua d'être désigné par son iiom ancien. Voici ces
textes:
(An. -1238). Orta eliam bis diebus conientione inter Joban-
nem episcopum et comitem Wallcranum causa castri ()uod
Smaragdu.s vel Pilans vaccas < ab incolis terrae illius
Tocalur, non longe distans a fluvio Mose et oppido Dyonanto
(Gilles d'Orval, 111, 102, dans Pertz, Scripiores, i. Vil,
p. 125).
Première moitié du Xlih siècle.
Vers 29755. Mais par convenance et par ban
Remest par deviers Waleran
Poilevake, li fors castiaus
Ki silla mices et gastiaus
Li dus de Lembore l'ot fremé
Ses pères et bien ace»mé
Et s el tist nommer Esmerauiie.
Mais la cent envieuse et baude
Cil de Hui et cil de Dinanl
Ki la enior ièrent manant
Le tenoient a mal voisin
Ne n'el prisoient 1 roisin.
Si l'apeloient par corine
Poilevaque, et par grand hatoe
Pour cou que devant leur estaces
Prendoient lor pors et lor vaces.
Et trcHioute lor autre proie
Par itant l'uns a l'autre proie
Qu'Esmeraude soit apiel<^s
Poilevake d'à us en tous lés.
Hais en la tiere Waleran
Très cou qu'il fu fondés par ban
Fu-il Esmeraude nommés :
Ensi est li castiaus remés.
{Chronique rimée de Phil. Mouskes, éd. de
Reifpenberg, 1. 1, p. 6^).
' J« rétablis ainsi la vraie orthographe du nom à la pUee de Pilons Vacra qui est
lanifeslemeiit fautif
( 376 )
1963. Neraude son chastiaul, qae on nomme communé-
ment PoilTaiche {Revue de numUmatique belge, t VI,
6 366). - 13S6-4329. MoneU Esmenude. — Moneta
eraad. — Esmeraudinsis {Revue de numismatique belge,
t V, pp. 11 et 54; t Vl. p. 358). — Entre ces deux fonnes
Meraude et Êmeraude, l'hésitation n'est pas possible.
C'est Meraude qui est la primitive, et de \k, par étymologie
populaire, on a forgé Êmeraude. Mais Meraude lui-même
doit être l'équivalent de nos Muraut et Murvaux, et par
suite de Mirwdrt. — Cfr. des composés comme Merwede
(voyez ce nom) et Mierlo, dont le second terme signifie foré^
et dont le premier équivaut à xombre, obscur, d'après
FOERSTEHANN, t U, p. 1103, qui cite le saxon mirk, l'anglo-
saxon myrk, le norrois myrkr = obscur, et qui y rattache
le Miriquidi de Thietmar (voyez ce nom & l'article suivant).
Je noterai ici que le nom de la forêt de Meerdael ou Mirdal
semble contenir aussi le radical mirch ou mir,
uraaii (Saint-Sauveur) Hainaut.
(Anseremrae) Namur.
-wide (-wede) ^.
Coiwiëe (Pihen) P.-de-C. Boulogne.
1432. Collewede. — 1556. Collwey wood (terrier anglais).
Ce lieu-dit était sans doute compris dans la forêt de
Golwide.
Colwide, forêt du comté de Guines Ibid.
\\\\^ siècle. In nemore quod a carbonibus lignorum
vel a caltura sive a colore formae Colvida nomen
accepit {Lambert d'Ardres, éd. Godefroy-Ménil-
GLMSË, c. 68). -> Ce nom de Colwide est porté par une
localité du pagus Westrachi (le Westergau en Frise) :
855. In Golwidum (Lacomblet, 1 1, p. 31, n» 30). >-
Gtr. pour la détermination de wide le nom de la Mer-
wede, région de la Hollande : XI« siècle in quadam
silva Mircwidu vocata (Thietmar de Meksebourg,
IX (vni), 28. — Sylva Merowido (Alpert, Vita
\, 30). -- Silva Miriwidi {Ami. Saxo., a. i018). — Par
une curieuse coïncidence, le nom de la forêt aujour-
d'hui détruite a passé au fleuve.— Cfr. Y an den Bergh,
Handboek der middelnederlandsche géographie,
pp. 73-74. — Une autre forêt de Miriquidi est citée par
Thietmar, t. VI, p. 10. — Cfr. encore : 800. Silva quae
nuncupaU Steinvrida (Lacomblet, t. IV, p. 759). -
Tous ces textes ne laissent aucun doute sur la valeur
du suflSxe wide. — 1018. Erat etiam locus quidam
silvis ac paludibus inhabitabilis, oui ab incolis Mere-
weda nomen accepit, ubi videlicet Mosa et Wal fluvius
de Rheno effluen» pariter corrivantur {Gexta epp.
camerac., III, 19, aans Pertz, Scriptortt, t. Vil,
p. 471).
^ Sur xoilu dans le sens Je forêt, voyez Abrolo, p. 498 et Fâbbb d'Brvibo, p. I4S.
( 377 )
I -stmt ^.
Ce très vieux vocable pour désigner la forêt reparaît au
moins une fois dans notre toponymie : c'est en 1391, dans
Pacte de vente du « bos que on dist Estrieus ^ ». Le bois
d'Estrieux était sur le territoire de la commune de Helles,
arrondissement de Tournai.
Le sart est désigné en langue germanique par le mot rode,
diversifié selon les dialectes en rade, riete, rente, reuth, et
oontracté souvent en -erl 3 à la fin des mots composés. Dans
les régions romanes, le vocable entre dans la composition des
noms suivants :
Le RoDttlz Hainaut.
868-869. Ruez celia (Ddvivibr, p. 307).
Bro^nerole Ibid.
XII" siècle. Silva quae Brocherota vocatur (Hebman de
Tournai, c. .^6, dans Pertz, Scrip^ores, t XIV).
céroax Brabant.
1219. Ros. - 1230. Rodium. — 1247. Scezniez. — 1440.
Serous. — 1518. Siccum Rodinm, etc. (Wauters» Canton
de Wavre,i^.\\%
Fanillenreiiz .... . . Hainaut.
1141. Rues qui fainelicus dicitur. — 1162. Famelico Ruez
(Ghotin, p. 149). — XVI« siècle. Famei iléus Rues (Du vi-
vier, |). 234).
«Su nierons (Jodoigne;, bois Brabant.
(Wàuters, Canton de Jodoigne, p. 3).
-Splronv (Hamme) Ibid.
1713 Mespelroux (Wauters, Canton de Jodoigne, p. 1(53).
(Les Avins) Liège.
(Buzet) Hainaut.
< Voyez AaNOLDf AntiedMlungen und lVanderung9n Dtutidier Stâmme, pp. 498 et
■uifantes. En Hesse, la carte de l'éUit-inajor relève ce nom pluf de cinquante fob
dans les' lieux dits. Cfr. aussi des noms comme Birkenstrot, Elenstrut, Linden-
strut, etc.
s Annale» du Cerde archèologiqv» cfs Jions, t. XX lU, article de H. d'Herbomes.
' Sart (de tarrirê ^ essarter) a un équivalent moins usité dans runearia (de
rvncare), qui donne en Belgique n^MquiAi
'
( 378 )
-lez-Charleroî ... Hainaot
•lez-Fosses Namur.
L-Miroir Brabant. •
ii7-2. Ruez. - im. Roes. — 1!£%. Roux-Mirois (Wadters,
Canton de Jodoigne, p. dil).
Bélrnd. . Ibid.
Ii:«. Zevtrulh. - 4187. Setrul. -- 039. Sittcrt. — 42«1.
Sertruà. 4277. Sentrut. - 4303. Saint-Tnil. — 4386.
Zittert — 4424. Zittaerd. ~ Ce nom est un des plus
répandus dans la toponymie des régions germaniques.
Outre la ville de Zittaerd en Limbonrg hollandais, les
hameaux du même nom à Uaelen, Meerhout, Poederlé,
. Looz, les fermes du même nom à Beckerzeel, Tour-
neppe, etc. (Waiit^rs, Canton de Ttrlemont, p. 444), je le
retrouve comme nom de lieu-dit sous la forme Seitert dans
' quantité de communes du Luxembourg allemand ; il désigne
toujours, ou un endroit boisé, ou un bois défriché. Le nom
est ancien; déjà en 7H3 on trouve silvam qui dicitur Sitroth
(Lacoiiblkt, t. L no 3) *
Le suffixe broeck (marécage), en allemand -bruch, en roman
-b^reux, si fréquent dans le vocabulaire des lieux-dits, est assez
rare dans celui des noms géographiques, et la raison en est,
comme dit Arnold, p. 329, que les terres marécageuses
n'appellent guère la colonisation.
AiiiebroHx (Dongelberg) Brabant.
4444. Albrouch. — X1V« siècle. Algeborch — 4383. Alion-
brokes (Wauters, Canton de Jodoigne, p. 422).
(Sprimoni) . Liège.
■■ebobroaz (Chaumont) Brabant.
XV* siècle, ingenbrouck (Wauters, Canton de Wavre,
p. 259).
JHMi «ombrons (Heusy) Liège.
soarbrod Prusse rhénane.
Zoerbroek viendrait de Suderbroeck. — Cf. ësskh, Weti-
deuische Monattchrift, t. VII, p. H9 lu , Kreitblatt /àr
den KrelH Malmédy, 5 August. 488'i.
Les champs sont désignés par les vocables veld, land et
acker. De ces trois termes, le premier, qui est le plus fréquent,
est aussi le plus défiguré. Tantôt 17 s'y est conservé assez long-
< Co^oeroax (Biez) n'appartient pas à cette catégorie ; il est CokertU
en 1197, Kokertiel en 1313, Kokerol en 1376, et dérive d'une autre origine.
{ 379 )
temps pour altérer et assourdir le son de la voyelle qui précède,
et pour en faire vault et fauU, d'où vaut et faut; tantôt il s'y
est de bonne heure transformé en r, de manière à produire le
suffixe vert. La liste qui suit donne un aperçu des deux caté-
gories de formes.
-veld — -vaut ou ftiut.
cieMovaui (Outreau) . . Pas-de-Cal. Boulogne.
CnehevAi (Ouve-Wirquin) Pas-de-Cal. Saint-Omer,
43:23. Cuchevelt (Couhtois, Dictionnaire, p. 70).
E.« HeiierM ut (Saint-Omer) Ibid.
1139. Helefelt, Hellecweit .Courtois, Diction-
noire, p. i04).
■oBvnat (Escœuilles^ Ibid.
Henvaat (Wimille. Pas-de-Cal. Boulogne.
iâ85. Honvaut (Uaiuneré, Dictionnaire, p. 184).
Pittefanx Ibid.
1208. Pitesfelt (Haigneaé, Dictionnaire, p. 265).
iviBgreffaut (Saint-Hartin-lez-Boulogne) . . Ibid.
-veld •= -vert.
laivert (Haninghen) Pas-de-Cal. Boulogne.
1393. Bardevelt (Haignerb, Dictionnaire, p. 15).
tiAHiart (Ecque) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
12d9. Bramvelareuwelt (Courtois, Dictionnaire,
p. 35).
«aseverd (Wissant) Pas-de-Cal. Boulogne.
XUI« siècle. Gasevelt (Haignbré, Dictionnaire,
p. 149).
BpileBveriM (Les) (Saint-Martin' Ibid.
•■iri«vep( (Audinghen) Ibid.
120S. Hangrevelt(UAiGNERÉ, Dictionnaire, p.253).
(Wimille) Ibid.
Pissevelt (Baignehé, Dictionnaire, p. 264).
■^ #vervei (Bainghen) Ibid.
Ktmartsvelt (Haignbrê, Dictionnaire, p. 274).
•alBi-iBslevert (Santinghevelt) Ibid.
(HaigkbrÉ, Dictionnaire, p. 293).
( 380 )
-aoker ^.
i«e Brrqnii^tte (Outreau) Pas-de-Cal. Boulogne,
1606. Brequaere.
cr© (Outreau) Ibid.
(Le) (Wimille) Ibid.
1400 Âudeuacre(UAiGMERÊ,0/cf/0NRa<rf,p. 416).
»u«ero (Leubringhen) Ibid.
1061. Diie Sacra, Didesacra, DeJesacra (Hai-
tiNERÈ, Dictionnaire, p. 118}.
«•uvcBaere «Fiennes^ Ibid.
1S8B Gominenaker, Gonimenacre (GLaignehé,
Dictionnaire, p. 150).
iacr« (Wissani) Ibid.
l^aert** Ibid.
■.ABdArre (Halinghen) Ibid.
Landaere (Hesdin-rAbbé) Ibid.
Lea Momaeqii (Landrehem-le-Nord). . . . Ibid.
1386. Montacre (Haignerë, Dictionnaire, p. 33^^).
▼iiidcn»cre(Saint-Étienne) Ibid.
-land.
BolUBd Liège.
ciiriieiand (Wissant) Pas-de-Gal. Boulogne.
«uidelant (Wierre-Effroy) Ibid.
Bardliand (Quclmes) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
HodeiaBi (Licques) Pas-de-Gai. Boulogne.
BoilABde (Le) (Recques) Ibid.
Buplandre (Pernes) Ibid.
Le vaieiaiid, ferme (Surqucs) Pas-de-Cal. Saint-Omer.
^e i^roland (Recques) Ibid.
* Je De cooiprendt pas dans cette liste la commune A*Acr9n ou »^mk -*•■««
(Hainaut) dont le nom (Il6t. Akerna. 1179- Akerne superior, etc.) ne me parait pas
venir de notre radical, malgré l'avis de Cbotir et de M. Gviqribs [RtchBrehm AisforifiMf
«f arehéolo^qw êur la commun* de Deux-Acren),
(381 )
Tels sont les principaux éléments germaniques entrant dans
la composition des noms romans de la région soumise à notre
étude. Nous en pourrions considérablement allonger la liste
si nous n'avions à craindre, en insistant, de quitter le terrain
des noms géographiques pour nous replacer sur celui des
lieux-dits, auquel nous avons déjà fait plus d'un emprunt dans
les énumérations ci-dessus. Bornons-nous donc à donner une
idée générale des autres vocables germaniques que l'on
retrouve éparpillés, péle-méle avec ceux que nous venons
d'étudier, dans les cantons français ou wallons les plus rappro-
chés de la frontière linguistique, parfois aussi, comme dans le
Pas-de-Calais, à une assez grande distance de celle-ci.
(terre).
Bredenarde. — Ardre. — Ekarde
(Audraicq), etc.
Fel0 (rocher).
Hooffalize (Luxembourg).
cuite (trou, passage).
Sangatte. — Les Gattes. - Engaine-
gate. — Steengate. — Vosgate.
«rave (fossç).
Grez-Doiceau, en flamand Grave.
■aile (salle).
Guihalle.
■iii (colline).
Condil (de Connehil). — Le Hil, quatre
lieuxHlits.
Nesne (pointe, extrémité).
Escarpenesse. — Grinez. — Hilder-
nesse. — Lampemesse. — Longue-
nesse. — Selnesse. — Wiitemeasc.
m (fosse, puits).
Toumepuits (Guines), en 4114. Tun-
repit.
Poni (poel, marécage).
Londes|)ouL — Rue du Poul, à Beu-
yrequiu.
#nelie (source).
Rivière, à Glerques.
Beeq (coteau).
Recaue (857. Reka). — Brequerecque.
(i4l5. Boulogne). — Longuerecque
(4443. Samer). — Milkerecque (Ou-
treaujy etc.
Scare (grange).
Gapécure (quartier de Boulogne). lidS.
Cappescure. — Henescure (Nord). —
Ecutre (Thiembronne). — Ecuire.
1042. Squira (Montreuii).
«tai (Herstal).
Barkinghestède (1566. Herrelinghen).
— Bistade (Saint-Nicolas). — Quie-
stède.
sieiB (rocher).
Bilstain (Liège). - llSO-1136. Bilesten
((;raniigaG5AGE, Vocabulaire, p. 7).
— Biilsiein (variantes : Bielstem et
Beilsteîn) se rencontre fréquemment
dans la toponymie germanique. Sur
réiymoIo<{io, qui est obscure, voyez
Grimm, Worterbuch der deutscnett
Sprache, 1. 1, p. 1376; Foersteiiank,
t. Il, col. Soi; Fabre o'Envicu,
Nomê locaux tudetquex, p. 72. Cfr.
sur le double sens de tiein Arnold,
Anmdelumjen uitd Wanderunaen
Deutxcher Siàmme, p. 480. — Be*
nastein (Poulseur) (Jourdain, Dic-
tionnaire de géographie historique,
écrit Henastienne).
( 383 )
•traet (route). irsier (eau).
HoUestraet (Lecques et Ecqoe«). - Le Bedoualre (1391 Saint-Martio).
Nordstraet (Toamebem et Eperlec-
ques}, etc. *. w^ce (chemin).
Lakeweg (Qaelines). Hartweg(Hentqae-
Siroom (cours d*eau). Nortbécourt). — Le BouTèque (de
„ , ^ Ml. f -* Saini-Omer à Calais), etc. — StieiiToie
Ketcstroom — Meulestroom. - Lan- ^ Noville-sur-Mehaigne (c'est le Steen-
stroom (Recque). „,^^ ou Voie romaine).
ir«0tlne (terrain inculte). iv^laele (coin).
Wattignies. A Wingle (Béthune).
Que d'autres noms encore auxquels on pourrait attribuer
une racine germanique, si on en connaissait les formes les
plus anciennes ! Hais un grand nombre d'entre eux cachent le
secret de leur origine sous la forme compliquée et profondé-
ment altérée qu^ils ont dans le français moderne, et on ne
parvient à la déchiffrer que grâce à l'heureux hasard qui nous
en fait de temps en temps retrouver une mention ancienne
dans des documents originaux. Qui croirait, par exemple, que
Epittre (Beuvrequin) n'est autre chose que Dieppitte, et signi-
fie la fosse profonde; que lie Renard (Outreau) équivaut à
Rikeuacre (1112), et Aa Paon (Wierre-Effroy), à Uphem; que
Pont-d'Ardcnnes vient de Gondardenghes (1248) comme
Ronclieeanip de Rusieghem (lo43) et comme Sainte-Is-
bcr^ne de Giselberg 3; qu'à la place de rvolrtran on lisait
autrefois Norderhout, de même que IVolrcarmea est l'équi-
valent de Nord'Quelmes, et ainsi de suite 3? La quantité de ces
noms germaniques latitants est sans doute beaucoup plus con-
* Je fais ici la même observation que pour -tvyk ci-dessus.
* Cfr. ci-dessus Saint-Inglevert qui vient de Santinghenvelt, et voyez
pour le procédé de formation J. Quicherat, pages 68 et 69, qui cite
notamment Saint-Guy (Manche), dont le primitif est Santinium ou
Santiniacum.
' Voyez, pour ridentification de ces noms, Dictionnaire de L'arrondis-
sement de Saint-Omer, par M. Courtois, s. v. Pont-d*Ardennes, Rouche-
camp, Norlhout, Noircarmes, et Haigneré, Dictionnaire historique de
l*arrondissetnent de Boulogne, s. v. Beuvrequin, Outreau, Wierre-Effroy.
( 383 )
sîdérable qu'il ne paraît à première vue, et ce sera, pendant
longtemps encore, l'affaire de l'érudition locale de les retrouver
sous l'alluvion épaisse apportée par le courant français.
On comprend pourquoi, après avoir fait cette enquête sur
les suflSxes des noms géographiques, je ne retendrai pas aux
radicaux. Le radical, en général, est un indice beaucoup plus
faible de la nationalité linguistique que le suffixe dont il est
revêtu; celui-ci, en sa qualité de déterminatif, est toujours
emprunté à l'idiome de ceux qui créent le nom; celui-là, qui
leur est fourni souvent du dehors, et qui dans bien des cas est
déjà pour eux un nom propre, peut également bien appartenir
à une autre langue. Le radical ne doit préoccuper le chercheur,
à ce point de vue, que lorsqu'il est un appellatif de même
langue que son suffixe; dans ce cas, Paccord de ces deux
éléments constitue un mot à sens complet et est une preuve
bien valable de sa nationalité. Aussi des mots comme
Coadebronne (source froide), Etlembrlqoe (pont de
pierre), Steemkerqae (église de piernOi Dlppendal (vallée
profonde), et quantité d'autres, olfrent-ils le caractère de la
germanicité la plus authentique possible.
Il faut noter ici le phénomène de la superposition des
langues : il a dû être extrêmement fréquent dans l'origine, et
on en retrouve encore, dans la toponymie moderne, des
exemples curieux. Voici en quoi il consiste. Un peuple a dési-
gné, par des noms empruntés à sa langue et ayant conservé
leur valeur d'appellatifs, les diverses parties de son territoire.
Arrive un nouveau peuple parlant une autre langue et qui
s'empare du pays : il garde les noms anciens qui sont pour lui
de vrais noms propres, c'est-à-dire qui n'ont aucun sens, mais
il y ajoute un déterminatif qui, dans sa propre langue, est le
nom commun de l'objet. Ainsi une rivière s'appellera rivièi'e
dans la langue du peuple primitif; le peuple nouveau, ne com-
prenant pas la valeur de ce nom, le garde comme nom propre,
mais y ajoute le nom qui dans sa propre langue signifie
rivière, et on a ainsi un mot bilingue qui, traduit exactement,
signifierait rivière Rivière. Souvent un même nom peut être
( 384 )
à deux reprises l'objet d'une superposition de ce genre, et il
est extrêmement utile de le constater, parce qu'il n'y a pas de
témoignage qui atteste d'une manière plus certaine les vicissi-
tudes historiques d'une contrée. Je me borne à citer ici quel-
ques exemples :
En Sicile, les conquérants arabes avaient appelé l'Etna
Gibeilo, c'esi-à-dire la montagne; les populations romanes ont
adopté le nom arabe, mais, ne le comprenant pas, ont cru
devoir le compléter en l'appelant Mongibello.
En Angleterre, Benjer (Ben-Yar) est un composé celtique
désignant le Mont de Yarrow; les Anglo-Saxons, en y ajoutant
le mot qui dans leur langue signifie mont, en ont fait Benjer-
loto, et les Normands, à leur tour, procédant de même sur le
nom anglo-saxon, l'ont poussé jusqu'à Mountbenjerlow^ un
composé trilingue que l'on devrait traduire par le mont MotU-
mont.
En Espagne, le Puenle (TAlcatitara, comme en France le
Pont de Briques, est un composé dans lequel le mot de pont est
répété en deux langues.
Enfin, en Belgique, Tirlemont est pour Tinnes-le-moni^ et
nous offre les formes flamande et française d'un même vocable;
on reconnaît à cela que la forme Tirlemont n'est qu'une tra-
duction, et que le flamand Thienen est la forme authentique et
primitive.
Parmi les vocables dont le radical est une preuve de leur
nationalité et dont, par conséquent, l'étude s'impose à nous,
aucune catégorie ne semble à première vue plus instructive
que ceux qui sont formés par le nom d'un des peuples germa-
niques ayant occupé le sol de la Gaule. Ne semblerait-il pas
qu'au lieu de chercher péniblement des indices de nationalité
dans la forme des noms étudiés précédemment, j'aurais mieux
* 1229. Thenae en latin; 1165. Thienes en français; 1301. Thienen en
flamand. La composition du mot avec -mont est ancienne : 4157. Tienes-
le-Mont; 1173. Mons-Tienes; 1209. ThieneJemont; 1217. Tillemont, etc.
(Wadtbrs, ViHe de Tirlemont, p. 1).
( 38S )
fait de commencer par Tétude des noms où ces nationalités
semblent s'aflSrmer elles-mêmes d'une manière expresse?
Mais, on va le voir, les promesses que contiennent ces grou-
pes de noms sont parfois aussi fallacieuses que séduisantes.
Commençons par le plus important de tous : celui oh figure'
le nom des Francs eux-mêmes. Il n'est pas étonnant que les
historiens s'en soient occupés fréquemment pour en tirer des
conclusions. Mais ces conclusions étaient prématurées, ou bien
parce que le relevé des noms en question était incomplet et
inexact, ou bien parce qu'on tirait des matériaux une interpré-
tation fautive ^
Dans la liste qui suit, j'ai essayé de faire mieux que mes
devanciers. Et tout d'abord, j'ai, encore une fois, distingué les
régions flamandes des régions romanes. On comprend que
dans ces dernières la toponymie ait gardé plus fréquemment
le nom des Francs, précisément parce qu'ils y étaient des
étrangers qu'on désignait par leur nom national, tandis qu'en
pays flamand ou allemand, tout le monde étant de nationalité
franque, ce n'était pas désigner quelqu'un que de lui donner
le nom de la nation entière.
Voilà pourquoi la première partie de ma liste sera nécessai-
rement plus courte que la seconde. De plus, il faut bien
distinguer entre les vocables flamands qui peuvent désigner les
Francs, et ceux qui doivent désigner tes Français. Framch ne
s'applique jamais^ à mon sens, qu'à ces derniers, et Vranckrijk
^ Au Congrès d'archéologie de Bruxelles, en 1891, on posa la question
suivante : La toponymie nous donne-t-elle des indications sur les établis-
sements des Francs dans le Brabant ? C'était une manière assez malheu-
reuse d'introduire les études de toponymie que de demander d'emblée
un relevé d'ensemble au lieu de commencer par des glossaires locaux, et
la question était un véritable piège tendu à ceux qui entreprendraient d'y
répondre. 11 ne faut pas s'étonner que le rapport dont elle fit l'objet,
malgré le zèle consciencieux de ses auteurs, n'ait abouti à aucun résultat
(voyez le Compte rendu du Congrès archéologique de Bruxelles, pp. 121
et suivantes). Les défectuosités du travail ont été signalées, en partie, dans
la discussion du rapport (Compte rendu, pp. 278-282).
ToMB XLIX. 3S
( 386 )
ne désigne que la France et non le royaume £ranc; voilà des
points qu'on a eu tort de perdre de vue et qu'aucun philologue
ne voudra contester.
D'autre part, plus d'un des noms où Vrank apparaît au
i;énitif singulier Vranks ou Vrancx, doit contenir soit le pré-
nom Franco S soit le nom de famille Vrancx : cela est d'autant
plus probable que nous trouvons dès le XIV* siècle, dans
le Brabant flamand, une famille Vrancx qui y est très répan-
due *.
Vranckx n'est d'ailleurs que le prénom Franco devenu héré-
ditaire; or, le prénom Franco a été de tout temps fort usité
en Brabant ; au XI* et au XII* siècle, il est porté par trois
châtelains de Bruxelles qui se succèdent de père en fils, et
dans une charte de l'abbaye d'Afilighem, il y a jusqu'à trois
témoins du même nom 3.
Quant aux noms romans, il en est plus d'un dans lequel
le préfixe Franc n'a qu'une pure valeur adjective et désigne
soit une terre libre, soit une localité qui a reçu des franchises.
Ainsi, par exemple, Franclieu marque une localité franche, de
même que Francheville est équivalent aux nombreux Ville-
franche et n'a rien de commun avec les Francs. Sous le béné-
fice de ces observations, voyez ma double liste à la page
suivante.
* Le nom de personne Franco est très ancien ; je le trouve déjà au
VI« siècle dans Fortunat, Liber de VirtiUibus sàncti Hilarii (édition
Krusch, B., p. 8). — Voyez pour le reste la notice de Foerstemann,
Altdeatsches JSamenbuch, 1. 1, s. v. Franc,
* Ses membres sont établis à Campenhout (Henri Vrancx, première
moitié du XlVe siècle ; Grégoire Vrancx, 1488 ; Jean Vrancx, 4588, à Etler-
beek et à Capelle-Sainl-Ulric ; Tabbé Vrancx, 1446, à Grimberghe ; Gilles
Vrancx, à Perck, XVI« siècle; W. Vrancx, à Meerbeeki. Voyez Wautejrs,
Environs de Bruxelles, passim, et surtout la table générale de cet
ouvrage.
5 Wauters, Environs de Bruxelles, 1. 1, p. 94, note, et passim.
( 387 )
REGION GERMANIQUE.
PrsBlLeBdale .... ?
XII* siècle. Frankendale. — Baudouin de Ninove dans
Pertz, Scriptores, t. XXV, p. [53;i
PranschbroeclL Brabant ou Anvers.
Lieu- dit entre le Démer et le Laeck (Manteuds,
Historia Lossentis, p. 6).
Vrankenbers (Meensel) Brabant.
1470. Franckenbergh. - dBffî. Frankenberg. — 4631
Frankenbergbe. — La même commune contient
aussi un lieu-dit Walebroeck, en 444» intBroeck
(Wauters, Canton de Glabbeek, p 35).
vrankcnboenre; ancien lieu-dit de Meldert. . Ibid.
4340. Vrankenboenre (Wauters, Canton de Tirle-
mont, p. 63).
▼rankaberff (Huldenberg) I))id.
(Wauters, Environs de Bruxelles, t III, p. 452).
Vraneks koonigaerd (Roosbeek) Ibid.
(Wauters, Canton de Glabbeek, p. 404). — Je
n'aurais aucun scrupule à biffer ce nom, dont la
contexiure moderne est manifeste, et qui parait
simplement signifier le verger de Francon ou de
Vrancx.
wranexdael (Lennick-Saint-BIartîn) Ibid.
Et non loin de là se trouve le Walsberg. «Quelque peu
d'importance qu'on attache aux désignations de ce
genre, on ne peut s'empêcher de retrouver dans
celles-ci des souvenirs des premiers temps de
notre histoire. » (Wauters, Environs de Bru-
xelles, t. II, p. 238, mentionné par de Behault et
DE LoË dans le rapport cité à la page 384).
Yranckrijk entre Halen et Herck Limbourg.
Mantelius, Historia Lossensis, p. 6.~ Wendelinus.
Leges Salicac llluxiratae, p. Ul. Selon ce dernier,
f). 98, on y aurait couronné le roi Faramond, au
lieu-dit Coninckryk,
ê
Yranckrljk (Hasselt) Ibid.
(Mantbucs, Historia Lossensis, p. 6).
vrankrijk (Berlaere) Flandre orientale.
▼rankrijk (Oetinghen) Brabant.
(388)
VrankrijkMhe MiraeCe, chemin de Tirlemont
à Aerschot (1454, 1667) Brabant.
c Quelle France? Non la grande France des Capétiens
vers laquelle ce chemin ne se dirige en aucune façon,
car si on le prolongeait, il atteindrait d'un côlé
Anvers et de l'autre Namur, mais la patrie primitive
des Francs Saliens, la Tosandrie ou Campine, qui
commence au sortir d'Aerschot. . . . Son ancienneté
est incontestable. » (Wadters, Ville de Tirlemotu,
p. 24) 1. Je ne suis pas convaincu.
RÉGION ROMANE.
Ad ven lentes Franel (Ave-et-Au£fe) Namur.
922. Inter confines Advenienlium Francorum «t
sancti Remacli confessons hac reditio consistit.
(RiTZ, Urkunden, p. 25. — Cfr. Grandgagnage,
Mémoire, p. 39, qui place ce lieu-dit à Ave, dans la
commune d'Ave-et-Auffe, et G. KuaTH, Congrès
archéologique de Namur, p 86.) — Ce nom est
peut-éire le plus significatif de toute la liste.
FraaeeMe (Gesves) Ibid.
Franecaee (Natoye) Ibid.
rranehoTiiie (Stavelot). Liège.
Franehlmoiit (Theux) Ibid.
dl55. Francbiermont (Borhans et Schoolmeesters,
Cartulaire de Saint-Lambert, 1. 1, p. 75). — 1237.
Franchirmont (Id., Ibid., p. 377).
Frikneblinoiit Namur.
IX" siècle. Villam quae Mons Francherii vocatur
( Vita Hadalini, c. 7, dans Mab. AA.SS., II, p. 974).
— Le nom propre d'homme Frankhar, qui semble
à la base de ce Francheriux, est inconnu de
FOERSTEMANN; il ne cite que Francard, d'après
un diplôme de Bréquicny, anno 573, n» 180. Mais
Frankhar se retrouve encore dansFrancçu^^ (voyez
ci-dessous). Franchimout serait donc le Mont
Franchi&r, et nullement le mont des Francs.
Francoinons (Lambermont) Liège.
1 Chemin des Francs. Charlemagne allant en Lombardie fut conduit par un jongleur;
le chemiD qu'il suivit s'appelle encore aujourd'hui cAemt'n des Fronct(CAron.iVoca/M.,
IH, 10, 14, cité par Gbimh, Deutsche Sagen^ t. 11, p. 1 10). Sur les rapports léi^eodaîres
établis par la tradiliun populaire entre les chemins et les noms de peuples ou de per>
sonnageâ historiques, voyez G. Kuara, Histoire poétique det Mérovingienif pp. 4i4 et
suivantes.
i
r-
(389)
Fraaeorchanip* Liège.
On s'accorde k interpréter ce nom par Francorum
campus (voyez Grandgagnage, Mémoire, p. 48,
3m toutefois avoue n'avoir pas renconiré le nom
ans un document ancien), et Ton pourrait alléguer
à l'appai de cette interprétation le nom de Fran-
couryiUe (Eure-et-Loir) qui, d'après Quicherat,
p. 60, et SUCHIER, Grundrist der romarnschen
Philologie, serait Francorum ^villa, et celui do
Francarville (Haute-Garonne). Naif( à mon sens ces
derniers noms se décomposent en Franc-CourviHe
et Franc-Carvilie. Cfr. pour Francourville, deux
Couruille, l'un en Eure-et-Loir et l'autre dans )n
Marne. Pour Francarville, cfr. un Cairille en
Calvados et un autre en Seine- Inférieure. Il n'est
Ê as admissible d'ailleurs, comme le fait remarquer
iORNHKSSER, page 4, que les populations ramanes
aient encore gardé dans les composés la désinence
do génitif latin après l'époque franque, et si nous
lisons dans la Chanson de Roland : // exi écrit dawt
la Geste Franxor, il faut noter que l'auteur se
borne ici à nommer la Genla Francorum, et qu'il
ne parle pas roman, ipais latin. Franc, Ann&Francnr-
champs, n'est donc qu'un adjectif roman indiquant
la franchise de la localité, romme dans Franche-
ville, FranC'Waret, etc., à moins qu'on ne préfère
l'interpréter, comme dans Krancour ci-dessous, par
Francon, et y voir U Corchampx de Franco» Ij*
plus ancien texte où notre localité soit nommée est
en effet un diplôme de ii^S oti signe un Francon
de Francorchamps fScHOOirBROODT, Inventaire de
Saint-Martin, n<» 8, p. 2. Le texte est dans M artènr
et Durand, AmpUssma Collectio, H, col. i03).
Franeoar (Lathuy) Brabant.
4046. Franconis curtis (Daris, Notices, t. VI, n. -Ibl).
— d248. KrancorL — i456. Francourt. — i m 60.
Warisseis de Francourt (Wauters, Canton de
Jodoigne, p. 133). ~ Encore un nom qu'il faut
enlever aux Francs, pour le restituer à on Francon !
(Rebaix) Ibid.
Francqaier (Wannebecq) Hainaut.
Jourdain écrit Franquenies, et la carte de l'état-
major Franquien,
FraneTAi (Lambermont) Liège.
rr«iie-i¥aree Naraur.
Franklse (Ottignies) Brabant.
1360. In parle ... que dicitor H Frankise (Wauters,
Canton de Wavre, p. 138).
Franqiaeiiée (Taviers) Namur.
Au rapport de de Behault et de Lofi, ce lien-dit
serait dans le voisinage d'un autre appelé Cam-
paane de Rome (Rapport cité, p. 126).
( 390 )
lenlesCGourt-SaintrÉtienne)... .. • • . Brs^bant.
Se prolongeant sur Géroux-Moasty et sur Ottignies.
— 1904. Frankegnies — i374. Frankengys.— 4449.
Franckingnies. — 4566. Fraocquenies. — 4607.
Franquennie (A. DS Behadlt db Dornoii ei A. de
LoË. p. 494. — Wauters, Canton de Wavre,
p. 493).
Fr«ia4aeBoatlle(Villers-la-Ville) Ibid.
Il y aurait un lieu-dit et une fontaine de ce nom
d'après de Beiault et de Loë, pa^e 497. Wauters,
dans sa notice sur Villers-la-Vilie, ne mentionne
pas cet endroit.
wrmm%ue Pierre (Outreau) . P.-de-C. Boulogne.
4396 (Haigneré, Dictionnaire, p. 44o).
Fran^aesarl (Wimille) Ibid.
4K06 (Haigneré, Dictionnaire, p. 445).
Fran^neTllle (Honnecourt) Nord. Cambrai.
Praskeselle (Everbecq) Hainaut.
440 1 . Couture de FrankeseUe.— Voilà la dénomination
la plus auihentiqnement franquc de toute cette
lisie : elle apparaît à la frontière des deux langues
et dans une région dont on sait qu'elle est germa-
nisée depuis peu. Elle désigne la maison de maître
qu'un des conquérants francs s'était bâtie. —
Gfr. en Angleterre : Frankby en Cheshirc, quatre
Frankton enSalop,Frankton en Warwicq, Frankley
en Worcester, Frankham en Dorset
Frisons.
Vrleaenbroeek (Sempst et Eiewyt) Brabant.
4580 (Wauters, Environt de Bruxelles, t. II,
pp. 553» 681, 683). — « Une bande de Frisons
a-t-elle concouru k la conquête de ce canton par
les Francs et contribué à le repeupler? C'est Ift
une hypothèse qui n'a rien d'inadmissible. » (Wac-
TER8, Environs de Bruxelles, t II, p. 684.)
▼riesenboseh (Meerbeek) Ibid.
Wauters, Environs de Bruxelles, t. I, p. 344.
▼rlesendoBck (Lisseweghe) Flandi^e occidentale.
WiNKLER, Oud Nederland, p. 116» n.» d'après les
archives de l'abbaye des Dunes.
irrleseanaoleB (Grimbergben) Brabant.
Wauters, Environs de Bruxelles, t. Il, p. J56.
( 391 )
rrieaMUe Flandre occidentale.
H39-66i. Van Lokkren, Cartulaire de l'abbaye de
Saint-Pierre, de Gand,
vriM (De) Ibid.
A Meulebeke et Ingelmunster (Winkler, Oud Neder-
land, p. 116, n.).
vricsedyciL (De^ Flandre orientale.
Entre Calloo et Verrebroeck, dans le pays de Waes
(Raepsaet, Œuvres complètes, t III, p. 56, n» %.
L'Angleterre nous offre Frieslhorp (Lincolnshire), deux Frisby
(Leicestershire), Frieston (Lincolnshire), Frieston (Sussex), deux
Frieston (Suffolk), Frystone (Yorkshire), Friesden (Buiks),
Fmdori(WeUs)*.
Saxons.
Les noms où Ton a cru retrouver la trace des Saxons me
suggèrent quelques remarques. En Allemagne, et particuliè-
rement le long des frontières de la tribu saxonne, on rencontre
quantité de noms de cette catégorie {Sachsenheim, Sachsendorf,
Sachsenhof, Sachsenhausen, etc.). Il paraît difficile de contester
qu'un grand nombre de ces vocables désignent des habitations
de Saxons. Ceux que l'on rencontre dans nos provinces me
laissent quelque doute, parce que les noms propres Sassia,
Sasso, Sassonia (et sans doute aussi Sassius et Sassonius ^ ) ont
existé dans TEmpire, et qu'il n'est pas impossible qu'il faille
reconnaître un nom propre de personne dans la composition
de l'un ou de l'autre des noms de lieux cités ci-dessous.
ilia«eiiiraote Limbourg.
Chemin de Granà- Jambe i Petit-J aminé, cité en 1967 dans
DE BoKHAN, FiefM de Looz, p. 8S.
mmmmegnîem Nord.
821. Sassigniacas (Harm 1ER, p. 388). — Déjà au XI V« siècle,
Jacques de Guyse raconte une légende qui attribue la
fondation de l'e'ndroit à un chef saxon.
* Taylor, p. 179, n.
< Voyez Thédênat, dans la Revw celtique, t. XIV, p. 165.
( 392 )
(Bunsbeek) Brabant.
(Wàuters, Canton de Glabbeek, p. 433).
•«•nerotie (Theux) Liège.
Sasserotte pourrait sembler à première vue le germanique
Sasxenrode (sart des Saxons); toutefois le voisinajge
d'une localité «««««r permet de croire que nous avons ici
un diminutif à forme liégeoise en otte de ce dernier nom.
L'absence de documents m'empêche de me prononcer.
iiaMieBbroeek (Brouckom) Limbourg.
iSTO et i37i (DE BORMAN, Fiefs de Looz, pp. 95 et iOti;.
•«MeBhoai (Vorsselaer) Anvers.
0«s0«Brodo (Rummen) . Brabant.
1367 et 4379 (de Borman, Livre det Jiefs du comté de
Looz, pp. 7 et 67).
Suôves.
Beaucoup de savants belges ont voulu retrouver la trace des
Suèves dans les nonis suivants; tout en renvoyant à une autre
partie de ce mémoire la question de l'existence de ce peuple
dans nos provinces, je me borne ici aux remarques qu'on trou-
vera sous l'article Sweveghem :
(Termonde) Flandre orientale.
(Wauters, Bulletin de l'Académie royale de Bel-
gique, t. II!» iS (1886), p. 290).
«weTeKheni Flandre occidentale.
i063. Capella Suevengehem. — Cfr. Bocherius,
Belgium Romamim, p. 49, qui le premier a pensé
aux Suèves. il est cependant à remarquer qu'il a
existé un nom d'bomme Suabo, apparaissant déià
dans des dipldmes du VI II* ei du IX* siècle
(FoERSTF.MÀNN, I, coI. 4 130) et que Suabingahem
pourrait s'expliquer par demeure de Suabo (cfr. ci-
dessus, p. 308) ou de Suabing, Ce qui diminue la
vraisemblance de cette étyraolojgie, c'est que les
Suabo connus appartiennent en immense majorité
à l'Allemagne du sud-ouest et qu'il n'y en a aucun
exemple dans nos régions.
SivcireBeele Ibid.
4117. Suevenseb.
0wcTicqae (Termonde) Flandre orientale.
Équivaudrait à Sweuen-Eyck on cbéne des Suèves,
d'après Waiitërs, Environs de Bruxelles, t. I,
p. XXVI.
( 393 )
Gattes.
Cette catégorie nous fournit les noms suivants :
Cadsand (Rumbeke) Flandre occidentale.
Cattcbroek (Dilbeck) Brabant.
Catien buMeb (Lommel) Limbourg.
Caicevenno (Genck) Ibid.
Cattiirm (Borgt-Lombeke) Brabant.
Mais qui nous garantit qu^il y faille voir les Cattes plutôt que
les chats? Arnold, il est vrai, penche pour les Cattes dans
Katwyck et Katlendrecht en Hollande, et Ton peut penser aussi
à ce peuple pour quelques-uns des noms suivants de la topo-
nymie allemande : Kattenbach, Kattenberg, Kattenborn, Kat-
tenbruch, Kaltenbusch, Kattendorf, Katteneder, Kattenesch,
Kattenhof , Kattenheim , Kattenhout, Kattenem, Kattenthal,
Kattenwald, etc. Sur un Kettivig en Prusse rhénane qui est
Katwyk en 10K2, voyez Lacohblkt, 1. 1, p. 188, et Eschbach, p. 17.
Mais que personne désormais n'aille plus chercher les
Danois à
Danenbrorek (Tirlemont) Brabant.
XIII* siècle. Darenbniech. — iîi38. Darbraech. —
ilMO. Darenbroech. — 4403. Darenbroec. — 4470.
Darenbroeck. — L'n ne ne substitue & Vr de ce nom
qu'en 4590. iWauters, Canton de Tirlemonc,ji. 6.)
Qu'on ne croie pas davantage retrouver la trace des Betasii
de Tacite {Annal., t. IV, 66) dans les deux noms de
CieeC-BeiB Brabant.
uralff-BefE Liège.
c Quant au mot Retz, dont la forme ancienne était
betxica (ann. 4244) s il ne porte p»s lui-même
le cachet tudesque, il semble tranir cette origine par
son rapport réel ou furmel avec le nom de peuple
Beia.fi. > Grandgagnage. Mémoire, p. 403, suivi
psr Vanderkinderb. Introduction à i'hittoire des
in.Uiiuiion$ de la Belgique an moyen âge, p. 4I}.
( 394 )
Surtout, que Ton renonce à trouver le souvenir des Huns
dans tous les noms de lieux qui présentent quelque analogie
avec celui des terribles compatriotes d'Attila. Des noms comme
ceux de Hambecq (Marcq), Hambeek en Brabant, Hva-
maert (Wesembeek), HamberK (Merchtem), Hnnsel (Len-
nick-Sainl-Quentin), Hansloo (Meerbeek) et tous les autres du
même genre qu'on y pourrait ajouter, ne prouvent absolument
rien, et si nous n'avions d'autres preuves du passage des Huns
dans nos pays, personne ne pourrait être accusé de scepticisme
exagéré en le niant sans plus. Hun^ dans tous ces noms,
s'explique par la langue germanique elle-même. Pour les
anciens Germains, hun signifiait un géant, et quantité de vieux
noms locaux (celui des hunenbedden de la Drenthe, par exemple)
s'expliquent par la croyance qui en attribuait l'origine à un de
ces êtres plus qu'humains. Un autre sens très ancien du
radical hun, dans hunno, c'est celui de centenier, que nous lui
trouvons chez les anciens Francs. Le mot se retrouve encore,
soit simple, soit en composition, dans un certain nombre de
noms propres : Huni, Huno, Hunzo, HumbreclU, Hunfried^
Uunibald, Uunimunt, Hungar ^, etc. Enfin, Huna ou Hunaha
apparaît à diverses reprises dans les textes du moyen âge pour
désigner un cours d'eau; nous connaissons encore la Bûne^
affluent de la Ruhr, et la Haun, affluent de la Fulda, sans compter
trois Humbach qui ont donné leur nom à autant de localités en
Allemagne ^, et les Humbeek et Humbecq de Belgique. Quant
au Huneburn d'Arlon, ce nom est tellement fréquent dans le
Luxembourg allemand qu'il semble devoir se rapporter au
même sens et qu'il est difficile d'y voir chaque fois un équi-
valent du wallon Coq fontaine. Quoi qu'il en soit, je me persuade
que j'en ai dit assez pour régler définitivement le compte des
Huns dans notre toponymie, et s'il fallait ajouter quelque
chose, je ferais remarquer que mes observations se trouvent
singulièrement corroborées par ce fait que le nom de nos
* FOERSTEMANN, I, 757.
S FoERSTEMANN, II, 869 ct suivantes. Arnold, p. 477.
( 395 )
prétendus Huns ne figure que dans la toponymie des régions
flamandes de Belgique, où Attila n'a point passé, tandis qu'il
est inconnu dans celle des régions romanes, où il est tout au
moins possible qu'une partie de son armée ait circulé, soit par
la chaussée de Trêves à Reims, soit par celle de Cologne à
Bavay. Pourquoi, sinon parce que le mot est un nom commun
emprunté aux langues germaniques où il existe, et nullement
le nom du peuple d'Attila?
A côté des divers noms ethniques désignant des barbares et
dont rinfluence dans la toponymie vient d'être déterminée, il
existait un nom générique désignant tous les hommes qui
vivaient sous les lois de la civilisation romaine. Ce nom, c'était,
en latin, Romanus, en langue barbare, Walah. Le Romanus ou
Walah se reconnaissait à sa langue, qui était la langue latine,
comme nous disons, mais que l'on appelait alors plus ordi-
nairement la langue romaine. Lorsqu'au V» siècle les Francs
tirent à main armée la conquête de la Belgique, ils se répan-
dirent à travers des provinces de culture romaine qu'ils mirent
à sac et dont ils massacrèrent ou réduisirent en esclavage la
population romaine. Sur les ruines des villas et à côté d'elles
surgirent leurs habitations, qui tantôt conservèrent le nom
ancien, tantôt en reçurent de nouveaux, empruntés à l'idiome
barbare. Quant aux populations romaines qui survivaient et
qui formaient, dans des régions désormais germanisées, des
îlots de langue latine, les nouveaux maîtres désignèrent sou-
vent leur séjour par le nom même qui dans leur langue en
désignait les habitants : le village des Romains, ou, en thiois,
Walheim^ Walhoven ou Walhausen, Les noms toponymiques
dans lesquels nous rencontrons le radical wal seraient donc
pour nous des matériaux de grande valeur, si cette valeur
n'était considérablement réduite par les considérations sui-
vantes :
a. Le radical wal, dans les noms en question, peut provenir
d'un autre mot que walah, désignant le Romain. Les langues
germaniques possèdent, en effet, le mot wall, dérivé du latin
vallum et désignant le retranchement. D'autre part, wall signifie
(396 )
aussi le mort tombé sur le champ de bataille et choisi par la
Walkyrie pour être transporté dans le Walhalla ou salle des
élus.
b. Même dans le cas où wal peut s'interpréter par le thiois
walahj encore convient-il de s'informer de la date à laquelle le
nom a été créé. En effet, le mot walah est resté dans la langue
des populations germaniques pour désigner quiconque parle
une langue néo-latine, et spécialement, dans nos régions, un
Wallon. On n'aura donc pas gagné grand'chose à mettre en
lumière des mots comme Waelenberg ou Waelhoven^ aussi
longtemps qu'on ne pourra pas établir, pour chacun de^cs
noms, qu'il remonte à l'époque des invasions ou à une époque
qui en gardait les traces dans la répartition des langues.
c. Enfin, le mot walah dans le sens de Romain est devenu
d'assez bonne heure un nom propre ; de même que le mot
Francus a engendré Franco, de même de Walah est dérivé
WalOf nom propre d'homme que nous trouvons déjà à diverses
reprises au moyen âge *.
ivaihAin Brabant.
946. Walehain.— 4099. Walleham.— 4495. Walhem, etc.
(Wauters, Canton de Perwez, p. 48.)
^iralhftiii (Buvrinnes) Hainaut.
M'Aihay (Ohev NamuF.
Ohey esten9SrOIhais (Grandgagnagc, mémoire, p.39);
quant à Walbav, ou je me trompe fort, ou il Représente
un IValhain altéré en Wathay selon le procédé étudié
page 319, et qui est en vigueur surtout dans la région.
ivaeleBberff(Tombeek) Brabant.
ivaeienberc (Laeken) Ibid.
iracienbonch (Winghe-Saint-Georges) Ibid.
¥raeleiibrocck(Kieseghem) Ibid.
iv'aelenwes (Haut-Heylissem) Ibid.
4631.
ivaelenweff (Laeken) Ibid.
4;«6 : Yia dicta Walenwede (Wauters, Environs de
Bruxelles \.
« CfiP. FOERSTEMANN, I, 4229.
( 397 )
uraelhem Anvers.
« Le nom de Waelliem est dû probablement aux travaux
qui, anciennement, furent faits pour arrêter ces dévas-
tations (de la Nèlbe) : en effet, wal, watlen (dérivé du
latin vallum) signifie retranchement, rempart, etc.,
par extension : digues. Le mot Waelhem devrait donc
se traduire par habitation des digueM. * £t en note :
« Selon quelques auteurs, Waelhem équivaut à Watlo-
num halxtoUo, la demeure des Gaulois, des Romains.»
Wauters, Environs de Bruxelles, H, 647.
ivaelhoven (Yelm) Limbourg.
ivaelhoveii (Houtain-rËvôque) Liège.
IVaelache Baen ou IVaeUehe IVeg Brabaiit.
1342. Ce chemin partait de Malines dans la direction de
Namur, comme disent de vieux registres du XV« siè-
cle cités par Wauters, Environs de Bruxelles, 1,
XXVilL
«vaclMhe Heyde (Tourinnes-la-Grosse) .... Ibid.
ivaelsehe iVeg, ^ Ixelles et à Elewyt Ibid.
Waihaasea, près de Stockem Luxembourg.
Localité disparue déjà en 1480. Voyez ci-dessus, p. 288.
mmlmher%^n (Wommersom) Brabant.
Hameau de ce nom, cité dès 4221, et disparu en 1700
(Waut£RS, Canton de Tirlemont, p. 39).
Waaquehaie (Bauvechain) Ibid.
1665. Walsche Heyde.— An VL Waskelhaie (Wauters,
Canton de Jodo(gne),
L'idiome germanique a aussi introduit dans la langue un
certain nombre de noms pour désigner des régions détermi-
nées. 11 a ainsi créé les noms de Brabant (Brakbq,nt^ le
pays de la Braque, c'est-à-dire de la Senne), de Hainant
(Hennegau, le pays de la Haine), placé à côté d'Ardenne
celui de Osnluff, en même temps qu'il respectait les anciens
noms de Camplne, de Flandre, de Condroz, et qu'il
germanisait Texandria^ en en faisant Teisterbant, nom qu'il
a d'ailleurs réservé pour une partie seulement de l'ancienne
Texandria, l'autre partie gardant ou prenant le nom de Cam-
pinia.
( 398 )
osBins, TArdenne.
C'est, dans le Luxembourg allemand, le nom de l'Ardenne. (La prooonciation
régionale est Etslick, qui se rapporte à un haut-allemand Oexling), — 946.
Hubas X ccclesiamque in villa Lunglier nuncupala in comiiaiu Rodulii
comitis in Osninge silas (Sickel, D. O. I., p. 159). — ti82. Longlar in pago
0>ning et in comitatu Gozzilonis comilis (Mabillon, Oifjtfjm., p. 573). —
iSâS daprès un texte de 893. Ardenna id est Osdinc in qua terra jacet Aine
et Uunlar (Uoller, Grand Duché de Luxembourg) et Yilanlia (Villance,
Luxembourg belge) (BevER, I, p. 144, note i). — Sur Tidentité du sens de
Oxning et Arduentia, voyez les auteurs cités par PiOT, Pagi, p. AAi, note 4.
— Une rorét sur la rive gauche du Rhîo porte aussi le nom aOsning dans
trois diplômes du XII* siècle (Lacomblet, X, \, n^ iSIO, H4:^, 5a!2). — La
forêt de Tcutoburg portait le double nom de Osning et d'Ârdenna, TOjez
Oesterley, p. M, s. V. Teuioburger Wald.
Nous sommes au bout de notre énumération et, quelques
"^ découvertes partielles que l'avenir tienne en réserve, il est cer-
tain que dès maintenant nous pouvons nous prononcer avec
une connaissance de cause suffisante sur le domaine qu'occu-
paient au haut moyen âge les idiomes germaniques vis-à-vis
des dialectes français. Ce domaine, en Belgique, n'était
pas sensiblement plus étendu qu'aujourd'hui dans les pro-
vinces de Luxembourg, de Liège, de Brabant et des deux
Flandres, et n'a subi de fluctuation un peu importante que
dans le Hainaut et dans les deux départements français du
Nord et du Pas-de-Calais.
S'il fallait lui rendre tout ce qu'il a perdu depuis l'époque
' franque (du VI« au VIII*» siècle), où il a eu sa plus grande exten-
sion, il faudrait découper, à l'est et au sud de la frontière lin-
guistique actuelle, et tout le long de son étendue, une lisière
de terrain dont la largeur dépasserait rarement celle d'une
commune. On restituerait ainsi à l'élément thiois :
Dans le Luxembourg, les communes de Meix-le-Tige et de
Hollange, ainsi que les hameaux de Lutrebois, deSteinbach et
de Villers-Tortru, la question restant indécise pour Vance et
peut-être pour Anlier(Anselaer) et pour Habay.
Dans la province de Liège, sur la rive droite de la Meuse,
deux groupes dont le premier est formé par Limbourg,
Dolhain, Bilstain, Stcmbcrt et peut-être Goé (Gulcken), et le
second par Warsage, Bombaye, Dalhem et Berneau.
Dans la même province, sur la rive gauche de la Meuse,
( 399 )
une lisière de communes wallonnes formant la frontière lin-
guistique en Hesbaye, à savoir : Bassenge, Roclenge, Houtain-
Saint-Siméon, Otrenge, Oleye, Oreye, Bettincourt (Waremme?;,
Lincent.
Dans le Brabant, une lisière semblable courant d'un bout
de la province à l'autre et comprenant Zétrud, Piétrain, Bau-
vechain, Nodebais, Gottechain, Bierges, Ohain, Waterloo,
Clabecq, Oisquerque, Tubise, Bierghes.
Dans le Hainaut : Hoves, Steenkerque, Humbecq, Méver-
gnies, Gondregnies, Gibecq, Ghislenghien, Hellcbecq, Lanque-
sainl, Rebaix, Oeudeghien, Papignies, Wanncbecq, Wodecq,
Ellezelles, Flobecq, Deux-Acren et probablement quelques
autres encore dont il serait difficile de déterminer le chiffre
exact. Ici, Télément germanique avait pénétré à une profon- ^
deur plus considérable, et il a reperdu plus de terrain que
dans tout le reste de la Belgique.
Dans l'ancien Tournaisis, il y a sbixante-dix-sept noms sur
lesquels trente et un germaniques, dont : vingt et un in; cinq
gnies ; un sele (Herseaux) ; un mer (Mer) ; un loo (Wattrelos) ;
deux steen (Estaimbourg, Estaimpuits).
Dans la Flandre occidentale, les localités wallonnes de la
rive gauche de la Lys, à savoir : Comines-Belgique, Houthem,
Warneton-Belgique et Ploegsleert.
Il en est autrement en France. Là, nous avons déjà pu, grâce
aux lieux-dits, tracer de Saint-Omer à Boulogne une ligne au x.
nord de laquelle tout était encore flamand au XIII® siècle;
voici maintenant que Tétude des noms géographiques nous
permet de reporter bien plus avant vers le sud la frontière
primitive de l'idiome germanique. A partir d'Aire sur la Lys
et tout le long de la rive droite de cette rivière jusqu'à sa
source, à Lisbourg, et de là jusque dans les environs de Mon-
treuii, les noms germaniques, sans être aussi nombreux que
de ce côté de la ligne idéale de Saint-Omer à Boulogne, se
rencontrent cependant en fort grande quantité, mêlés à des
noms romans qui sont les uns plus anciens et les autres plus
modernes. On peut, dans tous les cas, considérer comme pays
{ 400 )
germanique tout ce qui se trouve entre la Lys et la mer
jusqu'à la Canche. Il y a donc comme deux zones bien distinctes
dans la partie du territoire français que nous étudions : celle
du nord, limitée par la ligne idéale dont nous avons parlé, qui
est totalement germanique et ne compte que de rares îlots de
langue romane; celle du sud, délimitée comme on vient de le
dire, et où les deux langues revendiquent chacune une partie
considérable du vocabulaire toponymique. Voilà pour la région
située sur la rive gauche de la Lys. Sur la rive droite, les
établissements à noms germaniques sont plus clairsemés et ne
se rencontrent guère que dans le voisinage de cette rivière,
sauf vers le nord, où ils se trouvent encore en assez grand
nombre. Hais il est manifeste qu'ici même, comme sur toute -,
la rive droite de la Lys, ils sont l'exception, et que la généralité
des noms appartient à l'idiome roman.
De tout cet ensemble de faits se dégage une conclusion qui
. s'impose. La région où la presque totalité des noms géogra-
phiques peut être interprétée par l'idiome thiois, a été colonisée
par un peuple germanique ; celle, au contraire, où l'immense
majorité de ces noms appartient à l'idiome roman, Ta été par
une population de même langue. Pour la région intermédiaire,
il est probable que les deux populations^'y seront rencontrées
dans une proportion à peu de chose près égale à celle qui
existe entre les noms de lieux eux-mêmes. Hais, précisément
à cause de l'importance de cette conclusion, il est indispen-
sable de ne se prononcer qu'en connaissance de cause sur la
nationalité des noms de lieux, et de ne pas juger d'après de
simples apparences, d'ordinaire bien fallacieuses. C'est ce qui
me détermine à intercaler ici quelques considérations qui, je
l'espère, ne paraîtront pas déplacées.
CHAPITRE IL
DE LA LANGUE DES NOMS DE LIEUX.
Pour déterminer, dans chaque cas particulier, à quelle
langue appartient un nom de lieu, il importe d'avoir une
connaissance suffisante des idiomes auxquels on peut se voir
amené à les rattacher. C'est là, dira-t-on, une vérité élémen-
taire; mais encore convient-il de la rappeler ici, précisément
parce que cette connaissance suffisante fait bien des fois défaut,
non seulement à l'historien, mais même au toponymiste de
profession. On se contente trop souvent de posséder les idiomes
dans leur forme classique, et l'on croit avoir tout fait quand
on a étudié les lois générales de leur développement historique
et régulier. Et cela ne suffit pas. Antérieurement à l'époque où
nous pouvons commencer à les trouver dans des documents
écrits, les dialectes parlés au moyen âge ont passé, l'un et
l'autre, par une phase de transformation qui est généralement
peu connue. Le latin, avant d'engendrer la langue romane, a
subi un travail de déformation analogue à celui du fruit qui
germe dans le sein de la terre, et pendant ce même temps le
parler germanique essayait de se constituer à l'état de langue
civilisée et cherchait partout, en dehors de lui, des éléments
nouveaux. Les deux langues, celle qui se mourait et celle qui
commençait à vivre, se rencontraient dans un état qui les
ouvrait aux influences extérieures. Elles exerçaient l'une sur
l'autre une action dont il est bien intéressant de suivre les
diverses phases, et qui altérait d'une façon remarquable la
physionomie propre de chacune. Nous n'avons à nous occuper
ici que des modifications survenues dans leurs vocabulaires.
La langue de l'Empire se laissa envahir comme son sol, et il se
Tome XLVIII. 26
( 402)
versa sur elle une immense quantité de mots qu'elle n'avail
plus la force de naturaliser avant de les accueillir. Les termes
barbai*es, rudes, incultes, étranges, pénétrèrent dans le latin
avec la même brutalité que les barbares dans les provinces.
De leur côté, les Germains, en faisant la connaissance de la
vieille civilisation romaine, acquéraient une multitude de
notions pour lesquelles ils n'avaient pas d'expression dans
leur langue et qu'ils se voyaient obligés de désigner par les
termes latins. Ainsi s'entassa dans chaque idiome un vaste
bagage de mots étrangers, dont l'inventaire est aussi intéres-
sant pour l'historien que pour le philologue.
L'influence delà culture romaine sur les mœurs et, par suite,
sur la langue des barbares, est plus ancienne que l'époque des
invasions. Dès le 1V<^ siècle, Ammien Marceilin nous montre
dans la vallée du Mein des villages germaniques bâtis à la
romaine : domicilia curatiits ritu romano constructa ^. Dès lors
avait commencé chez eux l'introduction des arls de la vie civi-
lisée, dontnous pouvons retrouver rairededifTusion en dépouil-
lant le vocabulaire des idiomes germaniques. Et tout d'abord,
leurs maisons imitées des maisons romaines empruntaient au
vocabulaire latin les noms qui désignent le mur maçonné (tauur
de muras) s, ainsi que la chaux (kalk de calx]^ la porte ipoort dts
porta)y la cheminée (iamm de caminus), la chambre (fcflm^ de
camara) avec la fenêtre (vensler de feneslra), le grenier {spijeker
de spicarius)^ avec les tuiles (tegel de tegula) qui couvrent le toit,
et la plate-forme [sôller de solarium), la cave {keller de cellarium}
et la cuisine (kenken de coquina) avec son cuisinier (kock de
coquus). S'agissait-il de constructions militaires, c'est à Rome
encore qu'on empruntait le nom du retranchement (wall de
vallus) et du pieu (pfahl de palus)^ et celui de la tour (/Aurm,
toren de turris)^ comme aussi celui du château {cassel de
* ÂMM. Makcell., XVII, 1, 7.
' Tous ces termes adventices sont cités par moi tantôt en néerlandais,
tantôt en haut allemand, selon que Tun ou Tautre de ces deux idiomes a
reproduit plus fidèlement leur forme latine.
(403)
aisteUum)^ de la prison {kerker de carcer)^ avec ceux de la
chaussée (straete de sirala) et de la localité habitée (wyl et tvyler
de villa et villare)^ sans compter que les habitations royales
empruntaient leur nom à celui de l'habitation des Césars
romains {/ifalz de palatium). Citons encore, dans l'ordre mili-
taire, la trompette {posaune de buccina). Le mobilicT domestique
s'enrichit de la nomenclature que voici : la table- [lafel de
tabula)^ la table ronde {disch de discus), le coffre Ikiste de cista),
Tarmoirc {schrijn de scrinium), le sac (sack de saccvs)^ le panier
(korfde corbis)^ le vase [schotel de scutella), la coupe (^e/cA de
ca/fx, J^ecAer de bicarius), la bouteille {flasche de flasca). Dans
la nomenclature agricole, il faut remarquer les noms qui dési-
gnent le champ cultivé {acker de ager)^ le vivier Ivijver de ttt^a-
num), le puits {put de puteus), le moulin (mo/en de moJtim); puis
diverses espèces d'arbres et de fruits : l'érable (ahorn de acer],
l'orme {ulm do ulmus), le peuplier (poppel de populus\ le fruit en
général (fruclU de fruclus\ la cerise (keersse de cerasus), la pèche
(pfirsisch de persica), la poire (pe^ de pirus), la prune (pri/m de
prunus), l'épeautre (é}7W< de spelta), le liège (ior& do cortex)^ le
chou (/îoo/ do cai/^t^), la moutarde (5^11/* de sinapi), le poivre
(peper de piperi), puis le cerfeuil (A'ervrf de cœrifolium); des pro-
duits du travail humain : Thuile (o/te de oleum)^ le vinaigre
(es^f^ de ac^(iim), le vin [wijn de t;i72t/7n), le beurre (butter de
butyrus)^ le fromage (Aa^^^e de caseus)^ la greffe {pfropfe de pro-
pa^o), les éteules {stoppel do stipula). Ajoutons encore d'autres
noms clésignantdes progrès de la civilisation matérielle ou intel-
lectuelle : le poids (po7}d dépendus)^ le cuivre {koper de aiprum),
le flambeau (fackel de facula), la chaîne (kette de calena). In
monnaie (muri/^ de moneta), le tribut (î/ks do census), l'achat
[kaufen, koopen de caupo)^ la composition poétique {dkhten de
dictare), sans compter les termes chrétiens tels que : évéque
(bisschop de episcopus), moine (mo/nifiS; de monachus)^ couvent
{liooster de claustrum), église (munster de monasterium)^ autel
(altaràe aliare), le verbe fêter (vieren, feiem de feriari), aumône
(almoes de elemosyne); les termes politiques : l'empereur (A'mef*
de caesar)^ la douane i^o/ de teloneum).
^
(404)
Les Gallo-Romains, de leur côté, firent au langage barbare
de notables emprunts. Tout d'abord, oubliant les noms tradi-
tionnels de la civilisation romaine, ils prirent l'habitude de se
désigner eux-mêmes par des noms propres germaniques,
ce Alors que, dans les derniers siècles de l'Empire, les indi-
gènes de la Gaule aimaient à rire des barbares qui s'affublaient
de noms romains, nous les voyons eux-mêmes, à partir du
VI* siècle, se parer de noms germaniques, et renier en quelque
sorte cette origine romaine dont ils avaient été si fiers ^. »
Voici quelques exemples empruntés à Grégoire de Tours. Un
citoyen de Tours, nommé Sicharius, est fils de Joannes et
mari de Tranquilla ^. Severus est père de Burgolenus et de
Dodo, et beau-père de Gontram Boson 3. Le prêtre Ennodius,
fils du sénateur Euphrasius, a un proche parent nommé Bere-
gisilus *. Eustochius et Baudulfus sont également proches
parents ^. L'évêque du Mans, Badegisilus, qui est de Limoges,
a un frère du nom de Nectarius 6. Le duc Lupus a un frère du
nom de Hagnuifus, et deux fils : Romulfus et Joannes '7. De
même, en Bourgogne, la chronique de Frédégaire nous fait
connaître un Richomerus Romanus génère s, et un Chram-
nolenus ex génère Romano 9. Ces exemples deviennent de plus
en plus nombreux aux VII* et VIII* siècles, si bien qu'au IX* la
grande majorité de la population de la Gaule porte des noms
germaniques ^o.
Pour ce qui est du reste, je ne puis mieux faire que de laisser
* G. KuRTH, Les origines de la civilisation moderne, t. II, p. 67.
* Grégoire de Tours, Hist. Francor,, VII, 47.
* Idem, ibidem, V, 25.
* Idem, ibidem, IV, 35.
s Grégoire de Tours, De Virtut. Martin,, I, 30.
« Grégoire de Tours, HUl. Franc, VII, 15.
' Idem, ibidem, X, 19. — Fortun., Carm., VII, 10. — Flodoard, II, 4.
« Fredegar, Chron., IV, 29.
» Idem, ibidem, IV, 78.
<« LiTTRÉ, Les Barbares et le moyen âge, p. 217; Fustel de Coulanges,
Revue des questions historiques, 1«« janvier 1887, pp. 12 et suiv. Au surr
i
( 405 )
exposer par un maître la part qui revient aux Francs dans le
vocabulaire de la langue française. « Leur langue, dit M. Gaston
Paris, qu'ils ne lardèrent pourtant pas à abandonner pour le
latin vulgaire, fournit à celui-ci, en France, une masse bien
plus grande de mots et de mots bien plus importants que ne
l'avait fait le celtique : ce ne furent pas seulement des sub-
stantifs, toujours facilement empruntés avec lés objets qu'ils
désignent, mais des adjectifs et des verbes, signes de rapports
bien plus intimes, qui pénétrèrent dans la langue française,
et les idées qu'ils expriment, surtout, font toucher du doigt le
genre d'influehce que l'une des races exerça sur l'autre. Citons-
en un petit nombre. Beaucoup, naturellement, se rapportent
à la guerre, et d'abord le mot guerre lui-même, puis guaite (sen-
tinelle) et ses dérivés, eschiele (bataillon), estour (assaut), her-
berge (camp), maréchal, geude (infanterie); des noms d'arrac^s
offensives ou défensives : brant, epieu, guigre (sorte de dard),
fuerre (fourreau de l'épée), estoc, heut (poignée de l'épée),
aXgier (javelot), gamboison, braigne (cuirasse), targe, blason,
haubert, heaume, guige (courroie de Técu), ou d'objets d'équi-
pement : éperon, renge (boucle), étrier, gonfanon, bannière, etc.;
au même ordre d'idées appartiennent les verbes épier, adou-
ber, fourbir, escremir (s'exercer au maniement de l'épée), guen-
chir (esquiver un coup), blesser, navrer, etc. Les mots relatifs
aux institutions politiques, judiciaires et sociales, soit qu'ils
n'aient pas de correspondants en latin ou qu'en roman ils
les aient remplacés, nous montrent ù quel point l'interven-
tion germanique avait transformé la société; tels sont maller
(citer en justice); ban et ses nombreux dérivés ; /at(<e (guerre
plus, Tusage ne fait que commencer au VI« siècle, comme le fait observer
avec raison M. Ë. Leblant dans sa Note sur le rapport des noms propres
avec la nationalité à V époque mérovingienne. (Hénoires de la Société des
Antiquaires de France, t. XXVIII.)
n ne parait pas que les Francs du VI« siècle aient emprunté des noms
rdmains, sinon à titre tout à fait exceptionnel. Voyez ceux que cite
M. FUSTEL DE GOULANGES, /. C, p. 14.
(406)
privée); roi (mesure, d'où arroi, conroi, etc.); garantir^ guerpir,
arramir (fixer); saisir, gage, nant (d'où nantir); esclaie (race);
fief, alleu, lige, gai f (sans maître); haschiere {a^nonde); sénéchal,
échamon, échevin, garçon, bru, mainbour (administrateur
judiciaire); lagan (droit d'épave). Des termes d'habillement,
comme robe, bliaut, giron, heuse, ganl, nosche (bracelet), guimpe^
écharpe, auxquels ne répond rien en latin classique, nous font
voir, ainsi que de nombreux noms de fourrures, le costume
germanique remplaçant le costume romain; d'autres rendent
le même témoignage pour certains modes d'habitation, comme
bourg (déjà introduit au llh siècle), hameau, borde (masure), ou
de construction comme faite, guichet, bord, loge, guime (che-
vron), banc (poutre), lac (d'où loquet); nous retrouvons l'in-
fluence allemande dans rameuhlcment avec banc, fauteuil;
dans l'outillage familier, la nourriture et la boisson, a vecj/â/^att,
rôtir, bière, miés (hydromel), malle, écran, hanap, madré (bols
dont on faisait des coupes), espoi (broche), /oiu/re (amadou),
canif, haple, seran, alêne, gourle (bourse), bacon (porc salé). La
marine à voile fut complùlement renouvelée par les Germains,
comme le montrent les mots : hune, écoute, mât, lof, cingler,
esnèque(b2Lrquc)^ eschipre (matelot), esturman (pilote), havre, ^^.,
et aussi les noms saxons donnés aux points cardinaux. On ne
rencontre pas de mots se rapportant ù la musique et à la poésie
(sauf harpe, déjà pris à l'époque romaine, et lai, emprunté
bien plus tard à l'anglo-saxon); mais les termes do danser,
espringuer, estampie montrent que les divertissements alle-
mands furent adoptés par les Romans. Dans l'ordre moral, on
est frappé de l'inlroduction de substantifs comme orgueil, guer-
redon (récompense), fouc (troupe), jafeur (commodité), estrif
(querelle), sen (intelligence, d'où forcené), dru (ami); d adjectifs
comme baud (en train), gai, gaillard, joli f, g7*aim (triste), morne,
franc, estant (orgueilleux), hardi, riche, frais, f.vn^/ (rapide), /afrf,
eschevi (sveUe); de verbes comme choisir, haïr, honnir, hâter,
gehir (avouer), escharnir (railler), épargner, s'esmaier (perdre
courage, d'où émoi), effrayer (proprement troubler la paix),
triclier, guiler (tromper), garder, fournir, gagner, garnir, guier
1
•
I
(407)
(guider), jongler (mal parler), runer (parler bas), tekir (prospé-
rer), etc. Mais combien faut-il que les envahisseurs et les indi-
gènes aient échangé de pensées familières pour que ceux-ci
aient nommé d'après ceux-là des accidents de terrain ou de
culture, des objets naturels, des groupes d'arbres ou des
plantes do leur territoire : lande, haiejardin, gason, bief, boU,
gaut (forêt), jachère, gerbe, épeautre, if, houx, hêtre, roseau,
laiche, guède, mousse, tan; des animaux qui Thabitaient : gua-
raignon (cheval entier), ran (bélier), frésange, taisson, épervier,
agace, mésange, éjieiche, héron, héiaudeau, wilecoc, mouelle,
marsouin, brème, rée (rayon de miel), esturgeon, écrevisse,
hareng, frelon, 7nan; des parties mémos de leur corps : braon
(toute partie charnue), lippe, quenne (d'od quenotte), gauche,
esclenc (gauche), nuque, échine, tetie, hanche, rate; f^our qu'ils
aient reconnu la supériorité de l'allemand survie latin dans la
désignation des couleurs, et lui aient emprunté les mots blanc,
blême, bleu, bloi (nuance de blond), blond, brun, fauve, gris,
hâve, SOT (blond vif); pour qu'ils aient pris ù la langue des
nouveaux venus les deux adverbes guères (qui signifie propre-
ment beaucoup), trop (du mot torp, assemblage), et des suflixes
comme -ard (vieillard, etc.)» -aud (sourdaud, etc.), lenc (cham-
berlenc, etc.) ^ ! »
Il se forma donc, surtout le long de la frontière linguistique,
où le contact des deux races était quotidien, un latin plus bar-
bare et un thiois plus romanisé qu'il ne le paraîtrait d'après
les documents du moyen âge, dont la plupart furent écritsù une
époque où les deux langues étaient rentrées dans leur lit
naturel.
La toponymie seule nous a conservé la trace de ces débor-
dements, en faisant prendre racine aux vocables d'alluvion et
en leur permettant de se développer sur leur sol nouveau,
comme des plantes exotiques dont les germes ont été apportés
par quelque cataclysme oublié.
* G. Paris, La littérature française au moyen âge, i^ édit. Paris, 1888,
pp. % et suivantes.
(408)
Je citerai ici des faits choisis dans le vocabulaire topony-
mique des deux langues et attestant que Tune et Tautre subi-
rent, dans des proportions plus considérables qu'on ne le croit
d'ordinaire, l'action des phénomènes dont je viens de parler.
Dans la toponymie des régions germaniques^ il se rencontre
plusieurs noms de lieux qui ont une origine incontestable-
ment latine.
L'un des mots les plus importants de cette catégorie est
celui de ireiler, qui est resté en haut-allemand avec la signi-
fication de hameau. Ce mot, que nous rencontrons comme suf-
fixe dans une grande quantité de vocables toponymiques, est
un des nombreux emprunts que les Germains ont faits à la
langue latine, à l'époque où ils entraient dans la civilisation
romaine. Weiler dérive du latin villare (aussi villaris), qui est
lui-même une* espèce de diminutif de villa ^. Sous la forme
latine dans les provinces romanes, sous la forme vuUâri dans
les contrées germaniques, le mot a fait souche; il a produit
d'innombrables noms de localités en -▼lllers et -vlllarM
d'un côté, en weiler ou weil (wyl) de l'autre. Je n'ai pas de
statistique me permettant d'évaluer le nombre des localités
françaises dans lesquelles -villers sert de suffixe, mais le
Dictionnaire' des postes m'en montre environ sept cents où il
figure, soit seul, soit avec un déterminatif qui le suit, comme
nom de localité 2. Le nombre en serait probablement doublé
si l'on y ajoutait tous ceux dans lesquels villers entre comme
suffixe, et dont je n'ai pas eu le courage de faire le relevé. Ce
chiffre énorme, auquel on peut ajouter vingt-huit noms de lieux
* « Je pense, dit Guérard, que dès le VIII« siècle on doit entendre par
villa un village avec son territoire, et par villaris, un hameau avec les
terres qui lui appartenaient. Il n'était pas rare que la villa eût une église
et formât une paroisse rurale, tandis que le villaris n'était dans Torigine
qu'un écart ou une dépendance de la villa, etc. » Polyptyque (Tlrminon, I,
p. 45.
* Ils se décomposent comme suit : Villers, 170; Villiers, 158; Villars et
d*autres formes, 300; cela fait 628, et je suis loin d*avoir tout pris !
( 409 )
belges de la même catégorie que les français ^ et qui atteste
Textraord inaire fécondité du vocable, est presque atteint par
celui des formes germaniques du même nom. Foerstemann
en a relevé deux cent quatre-vingt-dix-sept pour FAilemagne
seule, mais ce chiffre est bien en dessous de la réalité, même
pour ce pays, sans compter que la Suisse, l'Alsace, le Grand-
Duché de Luxembourg et les régions néerlandaises apportent
aussi un fort contingent. Dans le seul canton de Zurich, je
relève cinquante-six noms avec le suffixe weil ou wyl, qui est
la transformation locale du weiler primitif^. Le Grand-Duché
de Luxembourg m'en fournit vingt en weiler, et TAlsace en
contient énormément. Toute la région du sud-ouest de TAIle-
magne est si abondamment semée de noms ayant cette dési-
nence, que sa toponymie en prend un caractère de monotonie
fatigante, tandis que l'Allemagne orientale en est totalement
privée 3. Weiler est donc bien un mot que les Germains occi-
dentaux et tout particulièrement les Alamans ont emprunté à
leurs voisins gaulois, ou mieux encore aux colons germaniques
des champs décumates, et dont ils se sont servis pour dénom-
mer les lieux où ils fondaient leur résidence 4. Hais s'il en est
* 11 y a encore un diminutif tn7/arù>/um qui a produit à son tour quan-
tité de Velreux, Velroux, Villeroux, Villereux, etc.
* Meyer von Knonau, Zûricher Orlsnamen.
* Foerstemann, Die deutsche Ortsnamen, p. 279.
^ On voit par Ik que M. d'Arbois de Jubainville se trompe quand il nie
que les populations germaniques aient créé des noms de lieux avec
villare pour suffixe (Recherches, p. ix). La même erreur est commise par
Rornhesser, Die franzôsischen Ortsnamen germanischer Abkunft, p. !21,
qui, après avoir blâmé Foerstemann et Arnold d'avoir considéré weiler
comme un mot naturalisé en allemand, continue : « Dass aile wyl, weil,
wyler, weiler genannte Orte und solche die diesen Namen als Suffi x
aufv^eisen auf die rômische Kolonisierung Deutschlands zurûckgehen
und rômische Sesshaftigkeit in Deutschland bezeugen, ergibt sich mit
Sicherheit (I) daraus, dass dièse Benennungen sich lediglich auf den von
den Rômem einstmals besetzten deutschen Gebieten vorfinden » La
science toponymique serait trop facile s'il était permis de raisonner ainsi.
( 410 )
ainsi, il n'est pas seulement défendu d'affirmer l'origine
romaine des lieux germaniques appelés weiler, il est souvent
tout aussi téméraire d'affirmer l'origine romaine des aoms
romans en vUlars ou villers. Qui nous garantit en effet que
tout particulièrement dans les provinces romanes voisines de
la frontière, les villers ne puissent pas avoir été des toeiler et
avoir eu pour fondateurs des Francs barbares? Je me borne à
poser la question; on voit combien il est difficile de la résoudre.
Je citerai encore les noms flamands terminés on -cnutcr,
qui n'est autre que le latin cultura, et en polder, qui est la
forme flamande de paludarium. Ces deux mots font encore
aujourd'hui partie du flamand comme appellalifs, et nul ne
s'avisera de soutenir que les lieux dont les noips se terminent
par l'un de ces deux suffixes doivent leur origine à une popu-
lation do langue romane. Mais il en est d'autres qui, tout en
étant de même provenance, ont disparu de la langue après
s'être flxés dans des noms de lieux, et c'est contre les erreurs
auxquelles ils pourraient donner lieu qu'il importe de prému-
nir le chercheur. En voici quelques exemples. La désinence
néerlandaise -Irechton dreclU (lrichl\ qui se rencontre dans
plus d'un nom de lieu, vient incontestablement du latin tra-
jccluSy qui signifie passage établi sur un cours d'eau, et qui
prend par suite le sens spécial de pont i. Ainsi UUrajectus est
devenu Utreclit, et Trajeclus ad Mosam, MneKtrlcIit. Un
toponymiste distrait pourrait être amené ù conclure de ces deux
' Le mot trajeclus n'avait, dans le latin classique, que le sens abstrait de
traversée ou de passage, mais dans le latin du moyen âge, il eut la même
destinée que le dernier de ces deux termes, et il signifie aussi le moyen
de passer, c'est-ù-dire le bac ou le pont. Cfr. Monach. SiingaU., I, 32 :
«i Fuit consueludo in illis tcmporibus, ut ubicunquc aliquod opus ex
im|)enali pracccplo fucicndum cssct siquidcm pontes, vel naves, aut
Irajectif sivc purgatio scu stramcntum, vel implctio cocnosorum itinerum,
ea comités per vicarios cl officialcs sues exse(iuerentur. » Cité par
DucANGE, s. V. trajectus. BI. Wauters {Bulletin de V Académie rayaU de
Belgique, 3<^ série, t. XII, p. 311) défend avec raison Torigine latine de ce
mot contre H. Vanderxindebe, qui (volume cité, p. â34) le rattache à on
( 411 )
noms, quo le latin était la langue des populations de la Meuse
inférieure comme aussi de celles des bouches du Rhin; mais
ce serait là une conclusion téméraire. La vérité, c'est que les
habitants des contrées en question avaient emprunté ù la langue
latine le mot trajeclus avec le sens de pont^ et qu*ils s'en ser-
x-aient pour faire des noms de lieux. Ce mot rcsla d'ailleurs
assez longtemps en usage avec son acception primitive, et c'est
ce qui explique sa présence dans des noms de lieux créés plu-
sieurs siècles après la domination romaine, ù une époque où
personne ne s'avise de soutenir que le latin était encore parlé
dans les contrées néerlandaises. La liste suivante donne un
aperçu de la fréquence de ce nom, comme aussi de son aire
de diffusion dans les contrées de langue néerlandaise :
Hollande méridionale.
■eereadrecM Ibid.
Kelrondreciit Anvers.
uordrceiii Hollande méridionale.
Drecht Ibîd.
iBnlvcndreclif Ibid.
HaaMCreelii Ibid.
HoicBdrceht Hollande septentrionale.
Katlendreelift Ibid.
Kloldrecht Flandre orientale.
i<oo«drccht Utrecht.
ji«o«trieht Limbourg hollandais.
■iijdrcckt Utrecht.
celtique traeth ■= passage d*eau. Ce qu'il faut accorder il M. Yanderkindere,
mais sans en conclure dans son sens, c'est que le mot trajectus ne figure
que rarement dans la toponymie française : il y a un Trajecttis sur la
Dordogne, près de Cauze- Saint-Front, et un autre Trajectiun Baldnlfi
(aujourd'hui Triibiirii«u) sur la Marne, cité par Hi^cmar, Ann, 862,
et non mentionne par H. Longuon. A Liège, Saint-Nicolas-an-Treit, sur
les bords de la Meuse, semble avoir dû son nom également à la pro-
ximité d'un passage; marodrei (province de Namur) viendrait deMaren-
drecht = passage aux chevaux, d'après D. Jonckheerb (voyez page 415,
note 4), mais rauthenlicité du document, une charte de Charles le Gros
en 887, est justement contestée par M. Piot.
( 412 )
Hollande méridionale.
••««ndreeht Brafbant septentrional.
Papendre^iit Hollande méridionale.
iPendreebt Ibid.
•Ileilreelit Ibid.
Tri«ht « Gueldre.
Dtrecbt Utrecht.
ireeBudrechc Brabant septentrional.
BwijBdre«h( Flandre orientale.
EwijMdreebt (Nederswalm) Ibid.
swijndrcehe ' Hollande méridionale.
En pays allemand, nous rencontrons également, dans les
noms de lieux, plusieurs radicaux qui ne peuvent s'expliquer
que par le latin, bien qu'ils aient été incontestablement dénom-
més par des populations de langue germanique. De ce nombre
est l'appellatif tom ou tomme, qui vient du latin tumba^ et qui
désigne un de ces tvmuli funéraires qui étaient répandus autre^
fois en si grand nombre sur le sol de toutes nos provinces. La
toponymie des pays wallons nous fournit en grande abon-
dance les tombes, les tombois, les tombeux ou tombeur, les
t&mballes, etc. Dans les provinces allemandes, nous trouvons le
village Tommen, dont le nom [Tumbœ) figure déjà dans Tacte
de partage de 870, et les lieux-dits : aufder Tom sont fréquents
dans les villages allemands répandus le long de la frontière
linguistique. Tr;madonc été emprunté par la population germa-
■ Tjicht figure en 1257 dans un document mentionné par Van uns
Bergh, Plaatsnamen in Gelderland, dans Nijhoff, t. V, p. 262.
' Cette liste est plus complète que celle de Foerstemann, Die deutschen
Ortsnarnen, p. 271, qui ne connaît que dix-neuf exemples. On remarquera
que la Hollande méridionale seule en possède dix. Il ne faudrait pas, avec
plusieurs savants néeriandais, notamment J. Winkler, Oud Nederland,
p. 231, classer dans cette liste le nom d*Arras (en néeriandais Atrecht) et
y voir la preuve de l'origine germanique de cette ville : Atrecht n'est autre
chose que la forme néerlandaise du nom d'Atrebates, la gutturale se
substituant régulièrement à la labiale en flamand : stickt pour stif(^
crochl pour crypta, lucht pour luft.
(418)
nique de cette frontière au latin pour désigner un fait topogra-^
phique alors très fréquent dans le pays, et il n'est nullement
nécessaire d'admettre que Tommen, bien que fort rapproché de
la frontière des deux langues, ait été occupé par une population
romane à une date postérieure à l'invasion franque.
Un exemple plus caractéristique encore, c'est celui du nom
de Machern ou Meclierii, fort commun dans les provinces
occidentales du pays allemand, où il désigne les deux villes de
Kftnlffs-llaclieriB, en Lorraine, et de Grevenmaehem,
dans le Grand-Duché de Luxembourg, les villages de Ma-
eluern , d' Alt-Maebern et d'Anersniaclier, dans l'arron-
dissement de Trêves; celui de Machern, en Lorraine; les
hameaux de Hacher (Clervaux) et de Kleinmacber
Kemicb), dans le Grand-Duché de Luxembourg, et celui de
Hacher, en Lorraine, sans compter une grande quantité de
lieux-dits Mecher, Meehern, Eermecher, etc., etc.,
qu'on rencontre dans les villages allemands de la Belgique et
de la Lorraine, aussi bien que dans le Grand-Duché de Luxem-
bourg et dans les régions limitrophes de la Prusse rhénane.
Or, ce vocable, ainsi qu'on l'a établi récemment, vient du latin
maceriœ, qui a formé en français une multitude de noms de
villages : Halxlères, Hésières, Maslerfl, Malseroy,
Mi^eroy, Maseyrolle, etc., et de lieux-dits ^, et qui n'a pas
été moins prolifique dans la langue allemande, où il s'était
introduit sous forme d'appellatif avant d'y être employé comme
nom de lieu s.
De même caminus est devenu klem ^, nom qui, dans tout le
^ Voyez EssER, Krdsblatt fur den Kreis Malmedy, S2 avril 1882. —
UiBiLEiSEN, Die romanischen und die fr&nkischen Ortsnamen in Wàlsch.
Lothringen, s. v. Maizières (Jahrbsbbricht des Vereins fur Erdkunde
XI? Metz, 4882).
^ G. KuRTH, Majerou (Annales de l'Institut archéologique d'Arlon,
1885).
' Sur Kimme, voyez Timportante dissertation de Esser, Krdsblatt fur
den Kreis Malmedy, 1 avril 1883, qui toutefois voit dans caminos un mot
celtique, et non sans raison.
^
( 414 )
Luxembourg allemand, désigne la chaussée romaine, et qui
rivalise avec strasse^ de straia.
Le nombre des cas analogues ne fera sans doute que s'ac-
croître à mesure que la science toponymiquc se développera, et
tout nous autorise à croire qu'il sera assez considérable pour
modifier, sur plus d'un point, les conclusions que le topony-
miste croirait pouvoir tirer avant d*cn tenir compte. Je n'en
veu!^ pour preuve que les remarquables résultats auxquels sont
arrivés sous ce rapport, en bornant leurs recherches à la seule
province rhénane, deux toponymistes distingués, H. le pro-
fesseur IL Marjan, d'Aix-la-Chapelle, et M. l'inspecteur scolaire
Q. Esser, à Malmédy. L'un et l'autre ont découvert, dans la
toponymie de la rive gauche du Rhin, parmi les nombreux
noms de lieux qui sont de provenance latine, plus d'un vocable
qui n'a pas été imposé aux lieux à Tépoque romaine, mais qui,
emprunte ù la langue latine par les Allemands, a été d'abord
employé par eux comme appellatif, et plus tard seulement fixé
au sol comme nom propre toponymique. Cest surtout dans
les villes de Trêves, de Cologne et d'Aix-la-Chapelle, ainsi que
dans leurs environs, qu'on retrouve de pareils noms, comme
par exemple : pau etpaunell, noms de deux sources d'Aix-la-
Chapelle, manifestement dérivés dcpusio (wallon : potJion)^ qui
signifie source ^ ; Kokerellstrasse, nom d'une rue de la même
ville, dérive du vieux français coquerel, qui signifie marchand
de coqs ^ ; Aducht, nom de lieu-dit qui vient de aquaductus 3;
Kaderich, ketlert, qui désigne les rigoles dans lesquelles les
bûcherons font rouler du haut des coteaux les bois qu'ils ont
abattus, et qui vient de cataracta (chemin en pente) ^; plotz,
fréquent dans la toponymie du même pays, et que H. Esser
I H. UARJÀHy Rhdnische Ortsmmen, IIIt<» Ilcft (Aix-la-Chapelle, i88ii,
p. 9.
< H. Marjan, Zeitschrift des Aachener Getchicài\9mmtu; f. If; 1881
p. 342.
3 H. Marjan, Westdeutsche MonaUchrift de Pùk, t. III» ISil» p. 457.
* Idem, iindem, 1880, p. 441.
( 415 )
dérive de palus i; pesch, qui sur toute notre frontière wallonne-
allemande désigne une prairie d*ordinairc fermée et plantée
d'arbres, et qui vient du pascuum latin 2; Auel, nom de lieu
assez fréquent dans le pays rhénan, et qui, comme le wallon
Aywaille, dérive du latin aquale, pluriel aqualia (scil. prata),
qui désigne des champs autour desquels Teau fait des cir-
cuits, etc., etc. 3. En Belgique, nous pourrions ajouter à cette
intéressante catégorie deux mois qui ont fait également souche
dans la toponymie : ceux de cmnpinia et de planaria (pluriel
neutre), qui ont passé Tun et l'autre dans le thiois avec un sens
analogue, c'est-à-dire celui de plaine, et qui y ont engendré
les nom de Kcmpcn, c'est-à-dire la Campine, et de Ylaan-
dercD, c'est-à-dire la Flandre 4.
Ce que je viens de dire de la toponymie des pays de langue
germanique peut s'affirmer, avec non moins de certitude, de
celle des provinces wallonnes. Ici encore nous rencontrerons
plus d'un nom qui a une origine manifestement germanique,
sans qu'on soit obligé d'en conclure à la nationalité germa-
nique des fondateurs de l'endroit.
Bourg était un nom commun avant d'entrer dans beaucoup
de noms propres. C'est un de ceux que les Germains ont portés
partout : ù llnr^os, à Clicrbouru, à Bcr^^aiiic.
Un des exemples les plus remarquables qui soient à ma
disposition, ce sont les deux suffixes baix eibecque, qui offrent,
comme je l'ai montre plus haut, deux formes dérivées l'une et
l'autre du thiois beek ou de l'allemand bacli, et qui ont le sens
de ruisseau ou de rivière.
Je dis que les noms dotés de ce suffixe ne sont pas néces-
sairement tous des composés germaniques, bien que leur suf-
fixe et parfois même leur radical soient empruntés à la langue
* EssER, Kreisblatt fur den Kreis Malmedy, 12 mai 1886.
* iDBii, ibidem, 27 septembre 1882.
» Idem, ibidem, 23 mai 1883.
* Pour Tétymologic de ce dernier nom , voyez Tcxcellente étude de
D. JOKCKHEERE dans la Revue OUholique deLouvain, t. LUI et LIY.
(416)
des Germains; je crois que quelques-uns au moins sont de
formation romane et que le mot beek ou bach avait, sous une
forme ou sous l'autre, passé dans le latin rustique comme nom
commun, pour désigner la même chose que dans son idiome
d*origine.
D'abord, on disait sans doute baccus, en certains endroits
peut-être bacca, ou encore bacia ^, avec un diminutif badolus,
qui est devenu -biseul ou -bisoul dans les formes diminutives
d'un grand nombre de noms de lieux belges, par exemple :
■
Giabisoui (aujourd'hui Glabjoux), diminutif de Glabais. I
Marbisoni (1343) id. de Marbais.
Tborombisoni id. de Thorembaix.
Lombisotti id. de Lombise.
Rcbineui . . id. de Rabay (Virton^.
Aujourd'hui encore, en Artois et dans le Hainaut, le mot
becque a gardé sa valeur de nom commun. Treize ruisseaux
de l'arrondissement de Saint-Omer s'appellent le Beeqoe,
et la seule présence de l'article dans ce nom atteste que la
population a gardé conscience du sens primitif de ce mot s.
C'est d'ailleurs ce que confirme Hécart dans son Dictionnaire
rouchi' français, qui jouit d'une bonne réputation parmi les
* J'infère la forme bacia des noms de Lombise (Hainaut), Jurbise et
Tubise (Brabant), qui supposent un primitif Lom^ocia, TubaciaeiJurba-
cia. 11 n'est pas douteux que ces formes aient existé : en 897, Tubiae
est Tobacio, et en 1059, Tubecca, où l'on voit une tendance à retourner à la
forme germanique. Lombise est d'ailleurs l'équivalent français de Lom-
beck (Brabant). Le plus ancien documenidn Car tulaire de Weissenburg,
qui est de la tin du Vil» siècle, mentionne Rohrbach près Landau : stiper
ftuviolo Raurebacya (Arnold, p. 207). Quant à baciolus, il n'a pas besoin
d'autre preuve que l'existence des -bisouL On disait à la fois Baccus
(VI1« siècle suivant le Cartulaire de Stavelot), bacia, bacis (exemple :
Wambacem à l'accusatif, dans une charte de Charles le Chauve, en 877).
* Voyez le Dictionnaire de M. Courtois, s. v. Becque.
Il
I
i
( 417 )
philologues ' : a Becqde. Fossé établi le long des terres cul-
tivées pour favoriser récoulement de l'eau. Afin que partout où
ils doivent passer, ils puissent avoir leur plein cours et rivières
en becques oii ils ont leur issue. » (Règlement de police.)
M. Courtois dit de son côté : ce Le mot becque, beque ou beke,
emprunté au flamand, est un substantif commun, générale-
ment usité dans Tarrondissement de Saint-Omer pour désigner
un ruisseau coulant au fond d'un ravin 3. »
Pour le Hainaut, nous avons le témoignage de M. Chotin,
qui dit à l'article Wannebecq 3 : « Ce nominal est pur roman.
11 pourrait paraître hybride, c'est-à-dire composé de deux
langues différentes, si l'on ne savait pas que le mot flamand
beek a passé dans la langue romane avec toute sa signification
(p. 326). »
S'il en est ainsi, qu'est-ce qui nous forcerait à admettre néces-
sairement une origine germanique pour tous les endroits dési-
gnés par le suflSxe -baix ou -becque? Et ne serons-nous pas
fondés à croire qu'au moins dans les pays où des noms de ce
genre apparaissent à l'état isolé, ils peuvent être de formation
romane? Voici, par exemple, le ruisseau de Rabay, près de
Virlon; je puis afiîrmer que jamais ce pays n'a été occupé par
une population germanique, et que les conquérants francs ont
été arrêtés par la vaste forêt dont les ombrages encore épais
continuent de séparer aujourd'hui Arlon, la ville germanique,
des populations wallonnes de la vallée du Ton.
Que conclure donc, sinon que bay avait pour les Vir-
tonais et leurs voisins la même signification que beque pour
les habitants du Hainaut et de l'Artois, et que ce sont
' Valenciennes, 1834.
* Courtois, Dictionnaire, s . y. Becque. les diminutifs Becquet et Becque-
rel ont existé aussi comme noms communs et sont restés dans la topo-
nymie.
^ Chotin, Études étymclogiques et arcfiéologiques sur la province de
Hainaut, s. d., p. 3^6.
Tome XLVIII. 27
(418)
eux, et non les Germains, qui ont dénommé le ruisseau en
question ^ ?
J'en dirai autant de bronne qui est l'équivalent de baix et de
becque pour le sens, et qui me paraît avoir fait partie du wal-
lon comme appellatif, avant d'y devenir souche de noms de
lieux. Je rencontre, encore aujourd'hui, deux ruisseaux appelés
La Bronne, dont l'un est un aftluent de la Grande-Geele, à Geest-
Saint-Jean (Brabant), et dont l'autre se jette dans la mer près de
Dannes (arrondissement de Boulogne). Le nombre de cours
d'eau connus par ce simple appellatif semble avoir été beau-
coup plus considérable autrefois. Je ne veux tirer aucune con-
clusion d'un lieu-dit Fontaine al Boerne, à Tourinne-la-Grosse,
parce que cette localité a été romanisée au moyen âge seule-
ment, comme le prouve son nom de Tourinnes-le-Tiexhe, Près
d'Arras, il y avait au XII^ siècle, un étang et un moulin de
Broiines, qui avaient donné leur nom à la porte de Bronnes,
près des Hautes-Fontaines. « Ceci prouve, dit M. le chanoine
Van Drivai, que le flamand était parlé à Arras autrefois, » Et
plus loin, revenant sur cette idée, il tire du seul mot bronne
la conclusion que le flamand était parlé à Arras et dans tout le
pays -. Est-il nécessaire de démontrer l'inanité d'une pareille
assertion, reposant sur un seul mot, et ai-je besoin de dire
* On a môme pu, comme fait Holder, s. v. Bacis, se demander si le
mot sous cette forme n'appartenait pas également à la langue celfîque.
* Van Drival, CartulairedeSaini-Yaost, pp. 440 et 460. M. Ricouart,
page !237, parle d'une source ou bassin très étendu et « de forme quasi- l
circulaire, ancienne fontaine sacrée » jaillissant sur le terrain de la com-
mune de Remy (arrondissement d'Arras \ Cette source s'appelle La Brogne.
Je rapproche de ce nom celui de Bomon porté au X* siècle par le ruisseau |
qui coulait près de l'abbaye de Saint-Gérard (province de Namur) et qui a
laissé son nom au village de Brogne : « Erat quidam locus in pago Loma-
censi super ripam Bomon », dit un Translatio S. Engenii de celte date,
qui est reproduit dans Analccta Bolland., t. III, p. 31. « In pago Loraa-
ccnsi in loco nuncupato Bronium super iluvium Bornom », dit de son
côté la charte de fondation de Saint-Gérard {Gall. Christ., III, p. 551).
Ce ruisseau s'appelle aujourd'hui le Burnot.
(419 )
que dans ce pays d'Arras, foncièrement roman dès l'origine,
la présence d'un radical germanique isolé s'explique de la
manière la plus satisfaisante, si l'on admet qu'il faisait partie
(le la langue parlée par la population ?
Warkhet est encore un exemple remarquable du même
phénomène toponymique. Sous cette forme ou sous d'autres
analogues, ce nom se rencontre dans un grand nombre de
localités. Je l'ai relevé jusqu'à présent vingt-huit fois dans le
Brabant wallon, sept fois dans le Hainaut, treize fois dans le
pays de Liège, deux fois dans le Luxembourg, sans compter
un grand nombre d'exemples non encore vérifiés. Or, ce nom,
qui descend en droite ligne du germanique waterschap, en pas-
sant par les formes latines wadriscapium et wenscapium^ était
devenu un mot roman avant de se fixer dans la toponymie; il
faisait partie, sous des formes diverses, du vocabulaire de plu-
sieurs patois français, et il n'a cessé d'être employé comme
appellatif dans plusieurs patois, notamment dans le wallon de
Liège, pendant toute la durée du moyen âge. Les werixhas
étaient, dans la plupart des communes de ce pays, des aisances
communales, et on a déjà démontré comment ce sens découlait
de celui de canal d'irrigation qu'il avait à l'origine *.
Qu'il me soit permis de terminer par un exemple des plus
curieux. J'ai montré ci-dessus que l'allemand a emprunté au
latin le mot maceriae, pour en faire machern ou mecheni;
pareillement, le latin emprunta à l'allemand le mot hofstatt,
dont le sens est à peu près analogue à celui de macmae^ pour
le transformer de plusieurs manières. Dans le français comme
dans l'allemand, le mot désigne les ruines d'un édifice : place
de maison, mais surtout : place où il y a eu habitation. C'est
* G. KiJRTH, Glossaire toponymique de Saint-Léger, s. v. Wac/iet. Pen-
dant que je corrigeais les épreuves de ce travail, j'ai eu connaissance d'un
article de M. P. Errera, intitulé : Le^ lyorec/iazx (Annales de la Société
Archéologique de Bruxelles, t. VIII, année 1894). L'auteur de cette étude
aurait {çagné à connaître la mienne; il y aurait trouvé des textes qu'il a
ignorés, et qui l'auraient édifié sur le sens primitif du mot.
( 420 )
avec ce sens exclusif qu'il figure, sous la forme hostert, dans
le patois luxembourgeois.
FORMES DIVERSES
REVÊTUES PAR LE MOT hofstatt EN ROMAN.
HoaMia, à Ittre Brabant.
Motte à Housta, feime. — Motte à Uousta est un nom en
quelque sorte transparent; il désigne une motte artifi-
cielle portant les ruines d'un château du haut moyen
âge. — Grand champ d'Housta. — Pré d'Uoustau.
Hoa«taeiie« (Les), lieu-dit à Gouvy (Limerlé) . • . Luxembourg.
Booheté (La), lieu-dit à Mussy-la-Ville Ibid.
Huaiat (Le), lieu-dit à HoUange Ibid.
On y a trouTé beaucoup d'antiquités romaines, ce qui
indique les ruines d'un édifice.
HovoMtat ancienne ferme, à Mélin Brabant.
1495. Hovestat. — 4570. Ter Hoffstadi.
Il est plus d'un autre nom de lieu roman qui, analysé de la
sorte, donnerait les mêmes résultats. Le toponymiste qui
voudra poursuivre la veine que nous ouvrons ici, sera amené
souvent, en étudiant les noms romans à radicaux germaniques,
à (constater qu'ils ne dérivent qu'indirectement de la langue à
laquelle ils sont empruntés, et qu'avant de se cristalliser en
noms propres, ils avaient fait partie du vocabulaire de la langue
courante. Voici encore quelques spécimens de noms de lieux
qui semblent appeler une étude de ce genre.
Hou/falize vient manifestement de deux termes dont l'un
remonte à l'allemand fels, rocher, et dont l'autre pourrait être
aussi bien le français haut que l'allemand hohe. Il y a même, i
à première vue, une certaine probabilité plus grande en faveur
de la langue qui explique les deux éléments du mot à la fois,
tandis que le français ne rend tout au plus compte que du pre-
mier. Mais les présomptions en faveur d'une origine germa-
nique s'affaiblissent si l'on considère que le mot falise avait
pénétré avec sa valeur d'appellatif dans le latin du moyen âge,
i
4
(421 )
et de là, avec ie même sens, dans tous les patois français de la
frontière, depuis le Luxembourg jusqu'au Boulonnais^. S'il a,
depuis lors, disparu de la langue commune, il a subsisté
dans un assez grand nombre de noms toponymiques pour
qu'il ne reste aucun doute sur sa fréquence primitive. A
preuve les lieux-dits suivants :
A la falise (Sainlez, commune de Hollange). Luxembourg.
A la roche de HoafTaliiie (Hollange)' . . . Ibid.
Al Faliebe (Wardin) Ibid.
Calrffalfae (Louveigné) Liège.
Faune (Baisy-Thy) Brabant.
lia FalUe (Rhisnes) Ibid.
Faii«e (Malmédy) ' Prusse Rhénane.
Faiise iLaneffei . . Namur.
Faliae (Liemeux) Liège.
Fallaelie (Namun Namur.
Les Falaine*, rocher (Saint-Michel) .... Meuse.
Haute et baaiie Faliae (Rinxent) . ... Pas-de-Calais.
Haate Faillie (Audringhen) Ibid.
GéralfallBe (Ligneuvilie) Prusse Rhénane.
Malfaliae sur la Sambre (Charleroi) .... Hainaut.
Frefallae (Plaine vaux) Liège.
1â04. (Voyez Schoo?ibroodt, Inventaire des chartes
du Val-Saint-Lambert, n» 24 et n» 68) ♦.
* Ducange, à la vérité, ne connaît pas falUia, mais il se trouve, à la date
du Xe siècle, dans le Translatio Sancti Eugenii, qui a été rédigé dans
TEntre-Sambre-et-Meuse : « Retinere autem illum cum vellent qui cum
eo erant, timentes ne in fnista membra ejus coUiderentur, si de rupe
jnirae altitudinis in quà stabat descenderet, repente antequam illum
langèrent ex cacumine falûiae se praecipitem dédit. Anal. BolL, t. III,
p. 55.
* Ce dernier, comme celui de Pont-de^Briqiie dans le Boulonnais, que
nous avons cité plus haut, appartient à l'époque où faiise avait perdu pour
la population sa valeur appellative, et où cette valeur fut représentée par
le mot roche ajouté au nom.
' On y appelle le rocher qui à donné son nom au hameau le Rocher de
Faiise, par suite de la même tautologie que ci-dessus.
* Un diminutif du mot se rencontre dans le nom de lieu al Falihuele,
Val Saint-Lambert, n© 381.
( 422 )
Je prie le lecteur de bien vouloir remarquer Tidentité de ce
vocable toponymique avec le mot de falaise, resté dans le fran-
çais actuel avec le sens de : rochers escarpés le long de la mer^.
Il ne faudrait cependant pas croire que les deux termes, bien
qu'ils dérivent du mr^De radical, aient une origine identique.
Falaise a été pris par le français actuel dans le vocabulaire des
Normands de Normandie, qui le tenaient de leurs ancêtres
Scandinaves, et a reçu le sens spécial qu'il a aujourd'hui dans
la langue classique; falise, au contraire, était universellement
employé dans les patois de frontière, avec le sens tout général
qu'il avait en allemand, et n'a pas été accueilli dans la langue
littéraire, où son cadet a pris sa place. De part et d'autre,
cependant, le mot est bien romanisé, et sa présence dans un
nom de lieu ne peut pas être invoquée d'une manière géné-
rale comme une preuve de la nationalité germanique de la
population qui Ta appliqué à sa localité ^.
Les noms terminés en -breux ou -broux (Dolembreom,
Mangfonbrousk, Breucq (Ellezelles) en Hainaut, Boln
de Hrcnx, Broack), noms de plusieurs dépendances de
villages wallons aux frontières linguistiques du Hainaut et de
Liège, me suggèrent une observation semblable. Sans doute
breux vient du germanique broek ou bruch qui désigne un ter-
rain marécageux, mais il en dérive par l'intermédiaire de
l'usage qui avait déjà romanisé ce terme avant de le fixer dans l
des noms de lieux. BreiLx a disparu depuis lors comme nom \
commun, mais la preuve qu'il était fréquemment employé, *
résulte du grand nombre de lieux nommés le broeucq, le broux
ou le breuXy tant dans la Belgique wallonne que dans les
départements français voisins. Donc, ici encore, inutile de
* Dictionnaire de Littré, s. v. falaise.
' Ceci était écrit, lorsqu'en relisant Tarticle consacré par H. Grandga-
GNAGE à VQrigine des Wallons (Bulletin de l'Institut archëologiuhs
Liégeois, t. L), j'y ai trouvé identiquement les mêmes considérations
sur le vocable falise, et sur les conclusions qu'en doit tirer le toponymiste
(pp. 41 et suiv.).
i>
J
( 423 )
chercher les fondateurs germaniques des localités en ques-
tion.
Les meer sont dans le même cas. Toute la Belgique wallonne
a fait de meer ou mer un appellatif : la grande meer à Saint-
Omer; à Thorembais-Ies*Béguines, en 1462, le Valeydd Meer.
Le Veil Rentier, s. v. Lessines, signale le mer de Papenghien,
et des femmes appelées Beatris de le mer, jElis de le m^r. En
Lorraine, des lacs s'appellent Gerardmer, Retournemer, dans
TEiffel, Pulvermaar, etc.
Le germanique rode, qui est l'équivalent du roman sari,
entre dans la composition de plusieurs noms de lieux romans.
Faut-il en conclure qu'ils sont de provenance germanique?
Sans doute, il y a en faveur de cette hypothèse une assez grande
probabilité, lorsque ces endroits sont situés sur la frontière
linguistique, comme Roax-MIroIr, Céroox et Zétrud
en Brabant; mais lorsque, comme lie Rœnlx en Hainaut, ils
apparaissent dans des régions que le flot germanique paraît
n'avoir jamais atteintes, n'y a-t-il pas lieu d'admettre, comme
souche du nom, un appellatif roman rode, qui, comme le
verbe déroder, encore existant, aurait été emprunté par la
population wallonne à l'idiome de ses voisins?
Nous n'avons parlé jusqu'ici que des suffixes germaniques,
mais des observations analogues pourraient être faites au sujet
des radicaux. Ici encore, tout s'explique bien souvent par le
mélange des deux idiomes, et par le grand nombre des mots
hybrides auxquel il a donné naissance. Quelques exemples
vont en fournir la preuve.
Un a beaucoup discuté sur la signification du nom de
Ué^e, et, dès que la science philologique fut née, il ne fut
pas difficile à des maîtres comme Scaliger et Juste- Lipse de
reconnaître dans sa forme la plus ancienne (Leudicus) le radical
germanique leut qui signifie peuple. Mais que faire de la termi-
naison? Fallait-il, sur la foi du radical, la considérer comme
germanique également? Juste-Lipse crut pouvoir le faire, et
il donna du nom de Liège une explication qui, si elle était juste,
nous forcerait à admettre que cette ville si foncièrement wal-
( 424)
lonne a été fondée par des flamands qui, depuis, ont oublié
leur langue. Une telle conclusion, que Schayes a eu le tort de
reproduire de nos jours ^, et contre laquelle protestent toutes
les données de l'histoire et de Tethnographie, ne pourrait que
faire suspecter la valeur de la méthode étymologique appliquée
à l'histoire des origines; heureusement, si la philologie à l'état
d'enfance a créé le mal, la philologie émancipée nous aidera à
le réparer. En effet, une analyse méthodique du nom en
question nous met en présence de deux éléments : le radical,
qui est incontestablement germanique, et la désinence qui est
franchement latine. Dès lors, nous sommes obligés de recon-
naître dans le mot leudicus un de ces termes hybrides comme
en fabriquait beaucoup la langue mérovingienne : germanique
quant à son élément matériel, latin quant à sa forme et à son
emploi, vrai produit d'une époque où tout, dans les institutions,
dans les mœurs, dans le langage, portait le cachet d'un
mélange bizare, mais fécond, entre le génie barbare et le génie
latin s.
Un exemple bien instructif encore, c'est celui du mot
Perrière. Ce nom de lieu désigne une commune du Luxem-
bourg et un hameau de Courcelles en Hainaut, sans compter
les localités étrangères. Forrxères vient de fodraria (d'où foraria)
qui signifie un pré à mettre le bétail, et ce mot lui-même est }
un dérivé hybride composé d'un radical germanique voder ou i
futt&r (fourrage) et d'une désinence latine. Le mot fodraria, |
dans ce sens, était d'un emploi fréquent; je le trouve déjà au
IX® siècle dans un diplôme de Saint-Pierre de Gand : Pralum
untim qui vocatur foraria 3, et il est manifeste que le mot
forrière ou fourrière a dû être longtemps employé dans le
* ce II parait hors de doute que Liège fut primitivement une ville
toute flamande. » (Bulletin de l'Académie royale de Belgique, t. XVII,
l" série, p. 162.)
* G. KuRTH, Les origines de la ville de Liège, chap. IL (Bulletin de la
Société d'art et d'histoirb du diocèse de Liège, t. IL)
* Van Lokeren, Cartulaire de Vabbaye de Saint-Pierre, p. 17.
I
( 425 )
même sens, avant que sa disparition de la langue courante eût
fait de son congénère toponymique un problème ^.
De tout ce que nous venons de dire, il résulte qu'à Fépoque
précisément où se créèrent le plus grand nombre de noms de
lieux, les deux langues latine et germanique s'étaient emprunté
Tune à l'autre un bon nombre de termes, dont elles ont déposé
une partie dans leur vocabulaire toponymique. Mais il est à
remarquer que pour plus d'un de ces termes, l'emprunt
n'était que provisoire, et qu'arrivées à un moment où elles
reprirent quelque conscience d'elles-mêmes, les deux langues
procédèrent à un règlement de compte à la suite duquel
chacune expulsa un nombre considérable de termes étrangers.
Ce travail de réaction commença, pour le latin, pendant le
règne de Charlemagne, qui fit faire par les savants de son
époque une vraie opération de nettoyage, les mots germaniques
étant graduellement remplacés par leurs équivalents latins,
qu'on allait reprendre au trésor de la latinité classique. C'est
ainsi que disparurent de la langue savante du moyen âge la
plupart des termes si affreusement barbares qui épouvantent
le lecteur de la Lex Salica. Ceux qui parvinrent à se maintenir
ne devaient pas jouir d'une paix bien longue. En effet, à peine
le français était il né qu'il reprenait, d'une manière qu'on
pourrait appeler instinctive, le travail d'épuration de Charle-
magne. N'est-ce pas, on effet, avec un instinct quasi-merveilleux
que, dans le triage des mots appelés à passer du latin en fran-
çais, il reconnaissait ceux d'origine germanique au son ou à la
couleur, et qu'il les éliminait de son domaine? Mais comme la
la poussée organique qui déterminait l'exode des vocables
adventices avait lieu du dedans au dehors, on comprend que
ceux-ci se soient maintenus plus longtemps dans le français de
la frontière, où le va-et-vient des vocables était plus fréquent,
et où ils passaient plus facilement d'une langue dans l'autre par
* Voyez le Dictionnaire de Littré s. y. fourrière, et cfr. Texpression
mettre du bétail en fourrière, ainsi que les termes français fourrier^
fourrage.
( 426 )
une espèce de droit d'entrecours. Dans ces conditions, plu-
sieurs eurent le temps de se fixer dans des noms de lieux, avant
d'être saisis et entraînés par le courant national qui expulsait
les mots étrangers de la langue en croissance.
Ce sont ceux-là que nous retrouvons aujourd'hui, des deux
côtés de la frontière linguistique, comme les témoins de
l'époque en quelque sorte préhistorique oii aucun idiome
n'avait de vocabulaire fermé, et où on dénommait plus d'une
fois une localité avec des mots empruntés à une langue étran-
gère. H n'était pas indifférent de rappeler cet ordre de faits aux
toponymistes trop portés à croire qu'ils ont résolu toutes les
difficultés relatives aux questions d'origine, lorsqu'ils ont déter-
miné la langue à laquelle appartiennent les noms de lieux.
Mais, nous dira-t-on, ces considérations ne sont-elles pas de
nature à mettre en suspicion tous les résultats actuellement
acquis de la toponymie? Si, après s'être convaincu de la langue
d'un nom de lieu, il faut encore faire chaque fois une enquête
sur le point de savoir s'il n'avait pas un droit de bourgeoisie
dans l'autre langue, ne doit-on pas renoncer purement et sim-
plement, dans le plus grand nombre des cas, à faire appel à la
toponymie? Je ne le crois pas. Les vocables toponymiques qui
se trouvent dans les conditions désignées ci-dessus ne seront
jamais qu'une minorité, et pour mieux dire, une exception
dans la règle générale; celle-ci continuera donc de trouver
son application partout où l'on ne peut pas établir qu'il y est
dérogé. En d'autres termes, chaque fois que les noms topony-
miques d'une région se présentent à nous comme un tout
compact appartenant à une seule langue, il serait oiseux de
vérifier, pour chaque nom en particulier, s'il ne pourrait pas
avoir été imposé par des populations d'une autre langue qui
l'auraient d'abord admis dans la leur, et nous sommes autorisés
à conclure que nous nous trouvons en présence d'un seul et
même peuple dénommant d'après son dialecte à lui tous les
lieux qu'il vient habiter.
Il n en est plus tout à fait de même là où, comme dans la
Flandre française, les noms de langues différentes apparaissent
( 427 )
mêlés ensemble sur le sol. Le mélange des peuples doit être
considéré là comme impliquant le mélange des idiomes, et
on ne serait pas constamment dans le vrai, si on revendiquait
pour chacune des deux races la fondation de tous les lieux qui
sont dénommés d'après sa langue.
Enfin, on s'exposerait à de graves erreurs si l'on voulait
raisonner, d'après les seules données de la linguistique, sur
l'origine des noms de lieux à caractère germanique qui sont
éparpillés dans le pays roman, à une certaine distance de la
frontière des deux langues. Incontestablement on prendrait
plus d'une fois pour un établissement barbare une localité qui
aurait été simplement fondée par les indigènes, et dénommée
par eux d'un nom emprunté à l'idiome de leurs conquérants.
Ainsi, par exemple, je ne croirai pas facilement à l'origine
germanique de Saint-Ghislain, près de Mons, bien que le nom
primitif de cette localité, Ursldunsus (IX^ siècle) soit un
composé germanique signifiant CMine aux chevaux, tout
comme Coraendonck et d'autres localités du même nom ^.
J'ai de la peine à me persuader, avec le vieux Folcuin, que
tiobbes sur la Sambre, dont le nom primitif est Laubacus,
soit un composé germanique parce qu'on y trouve les deux
termes allemands lo et bach, et je laisserai le nom à la catégorie
des vocables celtiques en acus '^. jramoii^ne sur la Semois,
vis-à-vis du confluent de cette rivière et de la Vierre, n'est pas
manifestement, à nos yeux, une colonie franque, pour la raison
que son nom, Gammunias •'), est susceptible d'une explication
1 J*ai déjà dit plus haut, pa^e 411, pourquoi je n'admet pas Torigine
germanique de Maredrei.
* In quo loco rivulus delabitur ad Sambram quem Laubacum vocant,
eundemque putant nomen loco dédisse Tentones hoc astipulare
videntur. Nam locus ille corum linguâ Lobach dicitur, et b quidem vocant
obumbrationem nemorum, bach autem rivum. Quae duo si componantur
faciunt obumbraculi rivum. (Folcuin, Gest. abb. Lob., c. 1, p. 56 dans
Pertz, t. IV.)
* Diplôme du roi Arnulf en 888 dans Lacomblkt, I, n» 75, et le même
passim.
( 428)
satisfaisante en allemand, attendu qu'il équivaut à celui de
Gemûnd^ qui signifie embouchure.
Toutes ces localités, et d'autres encore dont on pourrait
ramener la forme à une origine thioise, sont situées trop loin
de la frontière linguistique pour avoir jamais été comprises
dans le pays d'idiome germanique. Quant à supposer qu'elles
doivent leur origine à une colonie franque, il n'y a pas de
raison suffisante de le faire, aussi longtemps que l'on y sera
déterminé par la seule étude du nom. En attendant que l'on
ait scruté d'une manière plus attentive l'histoire de ces loca-
lités, et de toutes les autres qui pourraient se trouver dans le
même cas, l'abstention sera toujours beaucoup plus sage
qu'une affirmation prématurée, que le progrès des études
pourrait nous amener à devoir retirer peu de temps après
l'avoir émise.
Nous sommes donc autorisés à conclure de tout ce qui pré-
cède, que s'il n'est pas toujours possible de se prononcer sur
les îlots alloglottes qu'on rencontre des deux côtés de la
frontière linguistique, on peut ajouter une pleine et entière
confiance aux résultats fournis par l'étude de la frontière lin-
guistique elle-même. En d'autres termes, les deux peuples ont
conservé leur langue en Belgique, sauf les légères fluctuations
indiquées précédemment; en France, au contraire, une bonne
partie des Flamands de l'Artois et de la Flandre ont oublié la
leur, et parlent aujourd'hui une langue qui n'est pas celle de
leur race.
* Gemiind (Sareguemines) est, en 706, CwaUnnndas, Gaimundias dans
deux diplômes de Pépin d'Herstal. Voyez Bôhmer-Muhlbacher.
CHAPITRE m.
ÉLÉMENTS CELTIQUES ET ROMAINS.
Il nous faut maintenant étudier Torigine de la frontière ^
linguistique dont nous venons de délimiter le tracé aux diverses
époques du moyen âge. A quelle époque remonte-t-elie, et
quels sont les événements qui lui ont donné naissance?
Cette question a été souvent discutée par les érudits, et
plus d'une supposition a été émise pour la résoudre. Avant de .
faire connaître les conclusions de la toponymie, je crois devoir
rappeler en peu de mots l'état actuel de la science sur cette
matière, après un demi-siècle de controverses.
Du chaos des opinions variées qui ont été défendues par les
érudits au sujet de notre frontière linguistique, il s'en dégage
deux qui résument en quelque sorte toutes les autres. L'une
recule aussi loin que possible l'antiquité do cette frontière, et
veut qu'elle remonte soit jusqu'à l'époque celtique, soit, tout au
moins, à celle de la domination romaine; l'autre soutient au
conti*aire que la ligne de démarcation des deux langues doit
son tracé actuel aux troubles qui amenèrent la décomposition
de l'Empire romain d'Occident.
De ces deux opinions, la première, ainsi que je viens de
l'indiquer, se bifurque de la manière suivante. Quelques-uns
font remonter le tracé actuel à une époque antérieure à la
conquête romaine : il serait dû, selon eux, à ces Germains qui
auraient antérieurement assimilé lé nord de notre pays, tandis
qu'au sud ils auraient mêlé leur sang à celui des indigènes,
mais en leur empruntant leur langage celtique. C'est le point
( 430 )
de vue défendu en 1819 par Marchai i, et plus récemment sou-
tenu par Rettberg ^.
Les autres, plus nombreux, admettent que tous les Belges,
ou du moins la plupart, étaient des peuples de race et de langue
germanique introduits par la conquête dans des populations
qu'ils avaient germanisées à peu près totalement. S*appuyant
sur le passage de César qui signale la différence de langage
entre les Aquitains, les Gaulois et les Belges 3, ils interprètent
les paroles de Tauteur romain dans ce sens que la langue des
Belges aurait été un idiome germanique. Us invoquent d'autre
part : 1^ un passage du même auteur où le général romain se
fait dire, par les Rémois, que la plupart des Belges descendent
des Germains ^\ 3** quelques paroles deTacitedisantque lesNer-
viens et les Trëvires se glori tient de leur origine germanique ^,
et ils croient pouvoir en conclure très légitimement que ces
peuples étaient Germains Tun et l'autre. Mais, continuent-ils,
la conquête romaine, en apportant à nos contrées la brillante
civilisation du midi, les gagna et les transforma peu à peu. Les
Belges désapprirent, avec leurs mœurs, leur langue nationale
pour parler celle de leurs vainqueiirs; une partie seulement,
c'est-à-dire ceux qui habitaient les régions les plus incultes et
les plus septentrionales, restèrent fidèles au génie barbare, et
il y eut dès lors deux catégories de Belges : ceux de langue
romane et ceux de langue germanique.
* Marchal, Observations sur le celtique dans le Mercure Beige, t. VI,
pp. 468477 et 523-546.
* Rettberg, Kirchengeschichte DcuLschlands, 1. 1, p. 267 : « Es sind ja
im ganzen die Grenzen ziemlich dieselben geblieben die durch das Vor-
dringen der allen Tongrer hier einst der deutschen Sprache vorgezeichnet
wurden. Nicht also das Einrùcken der Franken hal hier ûber deutsche
und Gallische Nationalitâtentschieden; sie scheinen nicht zahlreichgenug
liber den Rhein gekommen zu sein, um das von ihnen besetzle Land zu
gcrmanisieren, etc. »
' Caesar, De Bell. GalL, I, 1.
* Caesar, DeBelL GalL, II, 4.
" Tacite, De Morib. German., c. 28.
1
(431 )
Cette opinion a été celle de la plupart des savants belges;
elle a été soutenue avec beaucoup d'érudition par Raepsaet,
par Dewez, par Schayes et par de Reiffenbei^ ^, et elle trouve
aujourd'hui encore d'énergiques défenseurs. L'Académie elle-
même, en couronnant il y a plus de soixante ans le mémoire
de Raoux où elle était développée 2, a contribué à en renforcer
l'autorité parmi nous. Au reste, tout en s'accordant sur le point
principal, c'est-à-dire sur l'antiquité de la langue germanique
dans notre pays, les partisans de ce point de vue varient sur
les causes qui ont fait reculer cette langue depuis l'origine de
notre histoire. Alors que, selon Raoux, Schayes, de Reiffenberg
et autres, il faut les chercher uniquement dans l'influence de
la civilisation romaine, qui aurait gagné successivement les
Belges du Hidi et n'aurait pas eu le temps d'assimiler ceux du
Nord, Raepsaet et Dewez, suivis par Bernhardi «"*, les trouvent
dans l'extermination des Nerviens germaniques par César, et
dans leur remplacement par des colons étrangers qui seraient
venus du midi de la Gaule.
Les partisans de l'opinion opposée allèguent que les textes
de César et de Tacite, loin de prouver que les Nerviens et les
.Trévires parlassent un idiome germanique, établissent préci-
* Schayes, Les Pays-Bas avant et durant ta domination romaine.
Bruxelles, 1837-1838, 2 vol., et 2» édiUon, 1858-1859, 3 vol. ; le même dans
sa controverse a\'ec Roulez, Bulletin de V Académie royale de Belgique,
t. XVIII», XIX«, XX*. — De Reiffenberg, dans Tintroduction de son édi-
tion de Ph. Mouskes, 1. 1, pp. lxxxvi et suivantes. — Raepsaet, Analyse
des droits politiques et civils des Belges et des Gaulois. — Dewez, Histoire
générale de la Belgique, 2« édition. — Je n'ai pas besoin de mentionner
d'autres opinions, qui ne sont pas parvenues d'ailleurs à faire leur chemin
dans le monde savant, par exemple celle de Holtzmann, reprise chez
nous par le général Renard, qui résout le problème en le niant, et qui
soutient l'identité des Gaulois et des Germains ; elle a été magistralement
réfutée par Brandes, Das ethnographische Verhâltniss der Kelten und
Germanen.
* Voyez page 6, note 2.
s Bernhardi, Sprachkarte von Deutschland, pp. 13-17.
( 432 )
sèment le contraire, puisque, si ces peuples avaient parlé
germain, ils n'auraient pas eu besoin d'invoquer une autre
preuve de leur filiation i. Ils étaient donc ceitisés au moment
oîi ils firent observés par César et par Tacite : ce qui le prouve,
c'est que le premier de ces écrivains les comprend toujours
parmi les Gaulois, et qu'il réserve sa description des mœurs
des Germains pour le livre où il raconte son passage du Rhin.
On sait d'ailleurs, par un passage formel de saint Jérôme ',
qu'encore au IV^ siècle, on parlait celtique dans le pays des
Trévires. D'ailleurs, à supposer même que la Belgique fût un
pays bilingue au moment où César en fit la conquête, il est
certain que l'Empire romain avait eu le temps de l'assimiler, et
que dans les derniers temps de l'Empire, la langue des con-
quérants était parlée d'une extrémité du pays à l'autre. Les
deux grandes villes de Trêves et de Tongres étaient certaine-
ment des centres de civilisation romaine, et tout, dans nos
provinces aujourd'hui germaniques, atteste quelle y a été
l'intensité de la culture romaine : les substructions des villas
et ce qui reste de leur mobilier, des inscriptions latines qui y
perpétuent la trace de la langue universelle, les noms tout
romains portés dès le premier siècle par les indigènes, l'iden-
tification faite entre les dieux nationaux et les divinités de
l'Olympe gréco-latin, et ainsi de suite. Si donc certaines parties
du pays parlent aujourd'hui un idiome germanique, si Trêves
i
* Les Visigoths d'Espagne avaient depuis longtemps oublié leur idiome
germanique lorsqu'ils continuaient de porter leur nom national et de se
glorifier de leur origine, et, de même, les Normands de Guillaume le
Conquérant continuaient de di*esser leur généalogie alors qu'ils avaient
oublié leur langue première et qu'ils ne faisaient plus qu'un seul et même
peuple avec les Anglo-Saxons. Tout ce qu'on peut raisonnablement tirer
des passages de César et de Tacite, c'est qu'il existait chez les Nemens
et les Tréviriens une situation analogue.
* Unum est quod inferimus et promissum in exordio reddimus, Galatas,
excepto sermone Graeco, quo omnis Oriens loquilur, propriam linguam
eandem paene habere, quam Treviros, nec referre, si aliqua exinde corru-
perint. (S. IIieronym., Comment, in epist. ad Galat., II, prol., c. 3.)
t
I'
(433)
et ToDgres, en particulier, ont oublié la langue qui était la
leur au V^^ siècle, cela tient évidemment à des circonstances
postérieures à Tère romaine, et c'est Finvasion des barbares qui
a déterminé le partage de la Belgique entre les populations roma-
nisées etcelles qui parlent un idiome germanique. Cetteopinion
est celle des savants les plus considérés dans le domaine de la
philologie et de l'histoire ; elle a été soutenue par des autorités
telles que Brandes, Zeuss, Waitz, Lamprecht en Allemagne 4,
E. Desjardins en France ^ ; en Belgique, elle a été magistra-
lement défendue contre Schayes par Roulez 3, et formulée en
dernier lieu par M. Vanderkindere 4.
Je ne rentrerai pas dans le débat. Tous les arguments que Ton
peut emprunter aux textes, c'est-à-dire aux témoignages positifs '
de l'historiographie, ont été produits de part et d'autre, et il n'y
a rien, que je sache, à y ajouter. Ha tâche se bornera donc à
demander à la toponymie de déposer, elle aussi, dans cette
longue enquête sur nos origines nationales, et à dire ce qu'elle
peut nous apprendre de nouveau sur un problème si complexe.
Si la carte toponymique de notre pays était faite aujourd'hui
comme l'est sa carte géologique, nos recherches seraient faciles.
Nous constaterions l'existence, sur notre sol, de trois couches
superposées de noms : la première anté-romaine ou celtique,
comme on l'appelle d'ordinaire ; la seconde, romaine ou belgo-
romaine; la troisième, germanique.
* Brandes, Dos Ethnographxsche Verhàltniss der Kelten und Germanen.
Leipzig, 1857. — Zeuss, Die Deutschen und ihre Nachbarslàmme, 1837.
— Waitz, Dos alte Recht der salischen Franken, Kiel, 1846. — Waitz,
Deutsche Verfassungsgeschichte, 1I>, 3« édition. Berlin, 1882. — Lamprecht,
Fr&nkische Wanderungen und Ansiedelungen vornehmlich im Rheinlande
(Zeitschrift des âachener Geschichtsvereins, t. IV, 1882). — Lamprecht,
Deutsches Wirthschaftsleben im Mittelalter, t. L Leipzig, 1886.
> E. Desjardins, Géographie historique et administrative de la Gaule
romaine, t. II, p. 446.
» Dans les Bull, de VAcad, royale de Belg., t. XVIII*, XIX«, XX*.
^ Vanderkindere, Introduction à l'histoire des institutions de la
Belgique au moyen âge, Bruxelles', 1890,^ pp. 16-17.
Tome XLVlll. 28
1
( *^ )
La distribution de ces diverses couches sur notre sol et lear
densité relative nous révéleraient l'itinéraire des peuples qui
l'ont successivement habité, nous initieraient, dans une certaine
mesure, à la connaissance de leur état social, nous donneraient
une idée de leur importance numérique, nous laisseraient
entrevoir les circonstances historiques dans lesquelles ils se
sont substitués les uns aux autres. Hais, dans l'état actuel de
nos connaissances, nous sommes loin de pouvoir poser des
conclusions aussi vastes avec un degré de certitude suffisant, et
force nous est de reconnaître qu'elles garderont, sur bien des
points, le caractère de conjectures plus ou moins vraisem-
blables. Toutefois, comme la science elle-même n'avance qu'à
force de conjectures vérifiées, nous ne pouvons nous dispenser
de poursuivre notre chemin, quelle que soit d'ailleurs la place
qu'il faudra accorder à l'élément hypothétique.
La plus ancienne toponymie de notre pays est incontesta-
blement préromaine. Tout le monde sait qu'il n'existe pas de
plus antiques matériaux toponymiques que les noms de cours
d'eau : ils gardent et perpétuent, à travers les âges, le souvenir
des premiers hommes dont les traits se sont reflétés dans leurs
Ilots, a Les noms des rivières, dit un sagace toponymiste
anglais, survivent là où tous les autres noms ont changé : ils
semblent posséder une vitalité presque indestructible ^. » Et il
ajoute : « Dans la plus grande partie de l'Europe : en Aile- i
magne, en France, en Italie, en Espagne, nous trouvons des
localités à noms germaniques ou romans sur les rives de cours
d'eau qui gardent toujours leurs vieilles appellations celtiques.
C'est à peine si dans toute l'Angleterre il y a un seul nom de
rivière qui ne soit pas celtique 3. »
En Belgique aussi, c'est le réseau fluvial qui a gardé avec le j
plus de fidélité l'onomastique des premiers habitants du pays.
La plupart des noms de nos cours d'eau, et tout particulière-
ment ceux des plus importants, ont une physionomie qui les
« Taylor, Words and Places, p. 130.
< Idem, Ibidem.
f
I
I
f.
( 435 )
•
classe dans la famille des noms celtiques, si toutefois quelques-
uns ne doivent pas leur origine aux populations qui ont pré-
cédé les Belges celtiques sur notre territoire ^ . Laissant de côté
ces derniers ou, pour mieuxdire, les englobant indistinctement
dans la catégorie de ceux pour lesquels j'affirme une origine
préromaine, je vais tâcher de jeter un peu de lumière sur Tinté-
ressaut matériel toponymique qu'ils offrent à nos recherches.
Je note tout d'abord que l'immense majorité de nos vieux
noms de cours d'eau se présentent à nous, dans leur forme la
plus ancienne, avec la terminaison -a. Cette terminaison elle-
même, tantôt se rattache directement au radical, comme dans
Hosa, Urta, Isca, etc., tantôt fait partie d'un suffixe qui revêt
les formes apa, a fa, ava, aha {aa). Il y a même lieu de se
demander si tous les noms où -a s'ajoute directement au radi-
cal ne proviennent pas de la contraction de -aha en -aa puis -a,
ce qui ramènerait toute la nombreuse catégorie des noms à
désinence en -a à l'une des quatre combinaisons ci-dessus.
On est, à première vue, tenté d'identifier ces quatre suffixes
et de les ramener à un seul et même radical, l'ancien ap
(«s eau), qui se retrouve dans le latin aqua^ dans le gothique
ahva, dans l'ancien haut-allemand aha. Mais Karl Hûllenhoif ^
a démontré que apa et afa se ramènent à l'irlandais ab, qui a
lui aussi le sens de cours d'eau. La grande ressemblance entre
le sens et la forme des deux radicaux a pu les faire échanger plus
d'une fois au moyen âge; néanmoins il importe de maintenir
leur distinction à raison des conséquences importantes qui en
découlent. Ab, qui devient en bas-alJemand -apa, et en haut-
* HouzEAU, racontant ses impressions de touriste en Belgique, écrit :
c( Les noms finnois de certains villages nous indiquaient môme les
anciennes routes fréquentées, les gués, les passages, et jusqu'aux marchés
où les émigrants policés se rencontraient avec les indigènes. » {Géogra-
phie physique de la Belgique, p. 3.) Bien que ce soit là de la fantaisie pure,
il est difficile toutefois d'écarter l'idée que de grands cours d'eau, comme
par exemple la Meuse et l'Escaut, n'aient pas gardé le nom que leur ont
donné leurs premiers habitants.
* K. MuELLENHOFF, Dcutsche Alterihumskunde^ t. II, p. 227.
( 436 )
allemand afa, est un mot celtique que Ton retrouvera partout
où les Celtes ont passe ; ap, sous ses formes dérivées ahva (a>'a)
aha (ach) et aa, appartient au fonds commun de la langue
ancienne et transmet directement ses dérivés à Tidiome des
Germains primitifs. Dans cet idiome, le mot s'est longtemps
conservé comme appellatif, alors que d'assez bonne heure ii n'a
plus été connu ailleurs que comme suffixe. Nous possédons
encore aujourd'hui, en pays allemand et flamand, le nom de
Aa appliqué à quantité de cours d'eau. J'en trouve jusqu'à
quaranle-trois en Hollande < ; et, bien que l'état de nos docu-
ments ne nous permette pas de faire un relevé complet pour
les régions flamandes de la Belgique et de la France, je constate
cependant l'existence de TAa dans la Campine anversoise el
dans la Flandre française. En Allemagne, le mot a gardé son
aspiration gutturale, et sous les formes aach ou ach, il est resté
attaché à divers cours d'eau et même à la ville d'AliL-la-
Chapelle, dont le nom {Aachen) est dû aux eaux thermales
qui y jaillissent 2.
Laissant de côté le thème germanique ap et ses dérivés aha
et na, nous nous attacherons *A cet ab celtique qui a engendré
les apa et les afa, ceux-là dans les pays habités plus tard par
une population bas- allemande, ceux-ci dans les régions où
s'ebt passé le phénomène de la Lautverschiebung. Sous l'une ou î
sous l'autre de ces deux formes, le radical est celtique, et il est j
intéressant de le suivre à travers la toponymie, parce que partout
où on le rencontre on peut délimiter l'aire de difl'usion des
anciens Celtes. Or, si nous nous en rapportons à MûllenhofT,
celle aire va des bords du Weser jusqu'à la Flandre, el de la
mer du Nord jusqu'aux sources du Rhin 3. Dans ces limites. Je
* Voyez le Aardrijkskundig Woordenboek der Nederlanden de Vak
DER Aa. Le nom de cet auteur est lui- môme une preuve du fréquent
emploi du vocable aa.
' Locum quendam Aquisgrani, sed vulgari vocabulo Ahha nuncupatum
(SicKEL, Diplomata Ottonis I, p. 569. — Lacomdlet, t I, p. 68)
^ K.VLnELLEUHOFF y Deutsche Aller thumskunde, t. II, pp. 23S et suivantes.
Cfr. la carte I, à la fin du volume.
ff
I
( 437 )
suffixe 'pe ou -fe se renconire une multitude de fois, selon
qu'on est en terre romane ou bas-allemande, ou bien en pays
de langue haut-allemande. Il se retrouve non seulement dans
beaucoup de noms de cours d'eau, mais encore dans ceux de
maints villages fondés sur les bords de rivières dans le nom
desquelles il entrait : la rivière ayant depuis lors perdu son
nom, ou s'étant détournée ou desséchée, le village a gardé seul
le souvenir de Tancienne appellation. Et ce qui conlirme cette
origine, c'est que les noms de ces villages sont généralement
parmi les plus anciens de leur contrée ^. On a pu dire qu'il
y a eu un temps où presque tous les noms de cours d'eau dans
l'Allemagne étaient revêtus de la désinence -affa 3. Foerste-
mann, réunissant les deux catégories, énumère en tout qua-
rante-sept noms 3. Mais ce relevé est loin d'être complet *,
comme il résulte des paroles mêmes d'Arnold citées ci-dessus.
Pour m'en tenir à la région que j'explore, je noterai les noms
suivants :
A. 'Eppe (-pe) : Aotreppe, FIcppe, CSenappc, Gl-
leppe, Galpc^ Helpe, Jaupe, Jeinappe^ Jenieppe^
I«a Hiilpe, OCeppe, Otreppe^ Searpe, Saippe, Toar-
neppe, It^llp, l^liieppc •>•
* Vovez, sur les -a/fa, les intéressantes considérations d'ÀRNOLD, pp. 93-
iOO.
* K. MuELLENHOFF, Detitsc/ie Alterlhnnukundey t. Il, p. 100: « Wie es
scheinl hat es eine Zeit gegeben, in welcher jeder Fluss oder Bach bei
uns mit -affa zubenannt werde. »
» FoERSTEMANN, Altdeutsches Namenbucfi, t. Il, p. 98.
* Voyez K. Muellenhoff, Deutsche Alterlhumskunde, t. II, p. 234, qui
connaît des groupes de trente et de vingt noms de cette classe dans
certaines régions.
B II faut jouter peut-être Aspia, Diopa, Niopa et Neropia; la désinence
■ia de deux de ces noms ne doit pas étonner : c'est une latinisation.
En Hollande, je rencontre : Brunnepe (Gueldre); Hunnep (Overyssel);
Wesepe (Overyssel); Gennep(Lim bourg, Brabant septentrional, Gueldre);
Erp (Brabant septentrional); Epe (Gueldre). — Pour ces noms, voyez
Nomina geographica neerlandica, 1. 1, pp. 86, 104, 136, 148; t. II, pp. 24
et 118; t. III, p. 97.
( 438 )
K. 'E/Jè : Alaeffe, B^neffe, Clerff, Ftoreffe, Sa-
neife, Ijaneffe^ Meelf, JeneVe, Haraeffe, 8eae0ey
Le thème reparaît une innombrable quantité de fois en com-
position. Laissant de côté les vocables germaniques, où il se
présente avec les caractères gutturaux (aha ou ocA), nous nous
occuperons des formes celtiques -n/m. Je ne dispose malheu*
rouscment pas des matériaux nécessaires pour donner un
tableau d'ensemble de la diffusion des noms terminés en -apa;
Il me suffira de dire que, sous leur forme moderne de -eppe ou
-pe dans les régions romanes, de -pe ou -phe dans les contrées
aujourd'hui romanisées, on les rencontre encore fort fréquem*
ment. En Allemagne, ils représentent la forme la plus pure de
ce vieux mot celtique, germanisé plus tard par la substitution
de la gutturale à la labiale. Dans les régions romanes, ils
désignent tantôt des cours d'eau, tantôt des localités : mais le
nom de ces dernières dérive lui-même, je pense, du nom d*un
cours d'eau qui a été débaptisé par la suite et dont il aide
à rétablir la plus ancienne dénomination. Il n'y a aucune raison
de séparer ces deux catégories de noms dans l'étude que nous
entreprenons ici ; on les trouvera donc toutes les deux dans la
liste que je donne plus loin. On y trouvera aussi quelques
noms en -ava, autre forme du même radical, qui reparaît avec
des modifications diverses dans plusieurs noms de cours d'eau
et de localités (AmblèTe, Ave, Modave, Mousalve) <.
Outre le radical -a/m, -aha, -ava, je crois trouver dans les !
suffixes de nos noms de rivières, deux autres mots ayant éga- |
lement le sens générique de cours d'eau : ce sont ara et mia.
I
Le premier se rencontre plus ou moins manifeste dans .Asbra, }
■
< Lo0«lve (Xl^ siècle. Licievra. Lahaye, Cartulaire de Walcourt, p. %
et Épravo(Erpruvio. Grandgagnage, Vocabulaire, p. 21) n'appartiennent
pas, comme on le voit, à la catégorie des noms dans la composition
desquels entre le suffixe -ava. — Modavr (1111. Mandale, XI1« siècle.
MandanUy Manda- vêles, Grandgagnage, Mémoire, pp. i% et 145), Aiave
de StauUs et Dave de Daules ne semblent pas avoir de suffixe 'Cva.
( 489 )
Bdera, Para, Helmara, Isara, Ittara, Jfec^ra)
Manibra, Samara, Sesmara^ Somlnara, SaeMtra,
Tamara, Tenera, Tesera, Totra ^ . L'autre reparaît dans
Aliéna, Allsua, Andaf^lna, Brakena, Bl^ena, Fie-
terna, Han^lna, Elna, liedcrna, liumlna, Salmana,
Sninina, Samlnara et Vemena â.
AkseBliA, affluent de la Lieve, qui passe à Vaeke (Maldegem).
81i-870. In paj^o Rodaninse in loco qui vocatur Beringhamma super fluvio
Absentia. — 839. In pago Rodaninse in loco qui vocatur Facum prope fluviolo
Absentia iVan Lokrr en, Sam^P/erre de Gand, pp. il et 18.) — ntia est une
désinence qui reparaît trop fréquemment dans le vocabulaire hydronymique
pour qu'on puisse se refùâer à y voir l'équivalent d'une désignation de cours
d'eau; elle est d'ailleurs préromaine, et Koerstehann, t II. col. 392, déclare
qu'elle n'est pas germanique. Cfr. AlUoniia, nom ancien de l'Ausance, affluent
du Clain, au nord de Poitiers, et de l'Alzette (voyez ce nom), affinent de la
Sûre à fiitelbrûck (Grand-Duché de Luxembourg). Caspentia (786. Foerste-
MANN, t. Il, p. :{9S), le Gersprinz, affluent du Mein, au village du même nom; -
Druentia (Gassiodore, Variarum, III, 41), la Durance, affluent du Rhdne,
Liquentia (Fortunatus, Prœfatio, p. 4), la Livenza, peiit fleuve delà Vénélie
qui se jette dans la mer Adriatique; peut-être aussi Veseruntia (cfr. Ycsera)
et plusieurs noms allemands en Hz, dont la désinence primitive est -entia.
AsMloBN, l'Aa, rivière du Pas-de-Calais, qui se jette dans la mer sous
Gravelines.
648. Supra fluvium Agniona. — 1056. Fluvii qui dicitur Agniona. ~ il 11 Fluvii
Agnione. — 1107. Agnionis fluvia. — 1139. A. — 1331. Vêtus A, Lanc A,
le Vies A. (Courtois, Dictionnaire de l'arrondissement de Snini-Omer.) —
La forme étrange de ce nom dans les documents latins semble ne pouvoir
s'expliquer que par la supposition que le primitif Ahase serait revêtu de la
terminaison -ana, et que cet Ahaana se serait ensuite contracté en Agina,
d'oii Agnio. Je n'ai pas la prétention de trancher la question.
* Voyez ces noms dans la liste ci-dessous, en particulier Samara et
Suminara. Le relevé donné par Uolder, s. v. ara, est très incomplet; il
contient tout au plus trois des noms qui figurent dans ma liste, et Holder
ne parait pas avoir essayé de se rendre compte de la valeur du suffixe.
Cfr. Bender, IHe detUschen Ortsnanien. Wiesbaden, 1856, p. 83 : « ^ar
seibst scheint Fluss zu heissen ».
> Voyez ces noms. Holder, s. v. -an, n'en contient pas un seul; il
émet ridée que ana aurait la valeur d'un diminutif. Cfr. en Allemagne :
Salmana .la Salm, affluent de la Moselle), Logana (la Lahn). Benoer, IHô
deutschen Ortsnamen, p. 88, identifie -inna, -ina, -ana, -ona, -ena, et
rapproche unda et unni. (« Walirscheinlich cine âllgemtsine Eigenschaft
des Wassers bedeutend. »)
(440)
Aiphen, affluent de la Dendre, qu'on appelle eommanément
aqjourd'hui Bell, mais dont le nom vit dans les localités Bydalfen-
brugge, Alphenblock, Opalphen, Neeralphen et Teralphene,
1l89.RiTiu Alfene. — 1191 FluTiolosqui Alpheoadieitar.(WÀUTBRS,i;nv^roi»
de Bruxelles, t. I, p. 400.)
aiuba, affluent de la Semois.
648. In fluvio oancapante Alisna (Mabtème et Durand, Àmplltsima CoHecUo,
t. 11, p. 6). — C'est le ru des Aleines qui se jette dans la Semois au-dessous
de ('«uguon, et que, par une singulière méprise, Vait der Maelen, et à »a saite
(ÏRahdgaGRAge, Mémoire, p. ii, appellent le ruieneau de* Rudes Aleines.
Sur l'échange firéquentdes formes Altsna et Ahena, voyez plus loin. Hoi.oi:r,
s. V. Aliéna, a tort de confondre notre ruisseau avec YAltena du diplôme de
666 dans M artène et Durand, t. Il, p. ii ; ce dernier nom désigne un sous-
affluent de l'Amblève.
Cfr ci-dessous AUsontia, où reparait le même radical affecté d'une termi-
nai^ion différente quant à la forme, mais identique pour le sens.
Le radical AU- est extrêmement fréquent dans la toponymie flurialile.
A l'état sinrple, je le trouve dans Alzon, affluent du Gardon. 9S3. AIso vOEft-
M R et Durand, Dictionnaire du Gard, p. 7). Ausson, affluent de THémuit
(Germer et Durand, Dictionnaire du Gard, p. 7). Auxon, affluent de
i'Armance (Boutiot et Socard, Dictionnaire de l'Aube, p. 7). Alzon, affluent
de l'Aube (Boutiot et Socard, Dictionnaire de l'Aube, p. 7). Aazon, Also,
affluent du Rhône (Longnon, Géographie, p.âOO). — Composé avec -ana, on
le retrouve encore dans Alsena (voyez ce nom). — Composé avec ^entia, il
donne AUsontia. :
J
Ail0«Bii«, TAlzette, affluent de la Sûre.
1V« siècle. Sthngit fnigiferas feliz Alisontia ripas (Ausone, MoteUa, 371). — ^
9HB. Alsoncia (Ritz, p. 42). ^ Cfr. ci-dessus l'article Abtentia. — En faisant
abstraction de la désinence, qui a probablement, comme d'autres, le sens de •
cours d'eau, on obtient u n radical A Is' qui reparaît dans A Isena, A lisna ,Al»a,
Elsenbor n, eic - Cfr. Grandgagn âge. If émofrf, p. 43. j
■
AaaMavra, TAmblève, affluent de TOurthe.
666. Marténb et Durand, Amplùisima Collectio, t H, col. U. — Le nom y
désigne non seulement la rivière, mais également la curtis Amblava, Cette \
dernière est encore mentionnée par le Liber Hietoriae, e. ISA (inloco quidem
Amblava). Toutefois il faut remarquer que le village qui est aux sources de
l'Amblève s'appelle aujourd'hui Amel, ce qui confirmerait la supposition que
-ava n'est qu'un suffixe encore transparent au moyen âge et qui n'avait pas
été incorporé dans le mot.
AnduciBA ou ABdAina, ruisseau de Saint-Hubert.
Andaina ( Vita BeregM, c. % dans Mabillon, Acta Sanctorum, t. IV, i'* partie,
p. î278j.
■
( 441 )
Arpla, le Meulebeek, afiQuent de FEscaut sous Uytbergen (Flandre
orientale).
7i. In pago Bracbaniinse in comitata Biesulh, in loco nuncnpanle Hersele
super fluvium Arpia ( Vam Lokbreh, Chartes de Saint- Pierre de Gond, p. 44).
— • Le nom du cours d'eau s'est conservé dans celui de la métairie Ter Herpen,
située entre Ips parois.ses de Herzeele et de Saint-Liéfin-Essche (Flandre
orientale). La curiu de Ërpe figure dans des actes de i2o9, 4274, 4234, 4i88,
reproduits dans Van Loreren, Charte de Saint-Pierre de Gand.
Amhwm (Asb-ara). L* Arbre, ancien nom d*une des branches de la Dendre,
qui passe à Gambron et qui, plus bas, laisse son nom au village
d'Arbre.
861. In loco qui appellatur Cambaronna (Gambron, Mainaut) super fluvium Asbra
(DuviviER, p. 906%
Avni, nom du cours d*eau et de la vallée où s'éleva au XI1« siècle
Fabbaye d'Orval.
4068. De ecclesia Aorae mediei atem lA nnales d'A rlon, 4 874, p. 33H). ~ Gfr. A ura
valli4, la vallée d'Aure dans les Pyrénées. — Aura, Aure, affluent de l'Eure.
<— Le jeu de mots qui de Aura, Aura vallis, a fait Aurea vatlis, était en
quelque sorte imminent, et les Gisterciens qui vinrent s'établir k Orval. et
qui affectionnaient les noms poétiques pour leurs établissements, l'ont fait
tout aussitôt Plus tard, pour expliquer ce nom nouveau, une légende fut
créée, et aujourd'hui, c'est le nom qu'on invoque pour établir la légende. Au
reste, la transformation de ^4 ura en Aurea (vaUi^eSt si bien une suggestion
psychologique que nous la retrouvons ailleurs encore : la commune d'Oruanx
(Eure), qui doit aussi son nom à on cours d'eau Aura, s'appelle aussi Aureae
Vallée dans les documents du moyen âge (Blosseville, Dictionnaire
ioponymique de l'Eure),
En Allemagne : Aura (fluvius Uraha Dronke), nom d'un affluent de l'Ulster
près Tann. — A ura, village du Spessart sur un affluent de la Sinn. A urach,
affluent de la Rednitz. — Aurach, affluent de la Leitzach. — Outre ces Ur-
aha, il y a quantité de noms allemands Urbaeh, Auerbach et Auroff, dans
lesquels, selon le procédé ordinaire, bach est venu remplacer aha; cfr. encore
en France Orbais. Dans tons ces composés reparaît le primitif ur- ou aur- dans
lequel ArrolI), p. 44H, voit le nom de l'aurochs. Gfr. fViesenbaeh » ruisseau
du bison {wisuni'U
BaiBA, le ruisseau de Bende, affluent de la Meuse, à Ampsin.
4091. Nolendinum super Dainam {Analectes pour gervir à Vhintoire ecclé^
iiattique de la Belgique, t XX 111).
B«t«¥«0, l'un des bras du Rhin qui formaient l'ile des Bataves.
m* siècle. FI. Patavus, earte de Peutinger. — S47. 880. Insulam Baiavmn
(Annaies de Prudence de Troijes).
(442)
KerveBB», ruisseau de Fosses (Namur).
XII« siècle. Monasterîum super flaviolum qui Bervenna dicitur ex
silu loci Fossas nuncupatur {Vita S. FoiUani, A A, SS., t Xlll d'octobre,
p. ^90).
lerYenna, La Berwinne, affluent de la Meuse, à Mouland (Liège).
■erreBMA, La Breuvanne (?), affluent de la Semois, à Breu vanne
(Tintigny), Luxembourg.
11 faudrait étudier le rapi^rt de ce nom avec les nombreux Bourbon, Bour-
donne, BourboulU qui se rencontrent en France, et qiti pouccMest-se ratta-
cher au nom du dieu celtique BorYO, auquel se raiiaehe aussi le nom d'homme
Borvonius d'oU Bàrvenich (Prusse rh^ne).
BrAkenià, la Senne.
966. In Bruocsella super fluvium Braina (Stckel, Diplomnta Otto'i'x /, p. 433.
— Cfr. Wauters, Histoire de Bruxelles, L I, p. H). — La partie du diplôme
d'Ouon V>' qui contient la mention de la Braine = Senne est une inter|)olaiion
postérieure, mais celte circonstance ne fait que confirmer le témoignage
ci-dessus en montrant que le nom de Braine est resté attaché il la Senne
après le X* siècle. — 988. Brachna (Sickel. Diplomata Otionix U(, p. 4*5).
— Il s'agit ici de Braine-le-Comte, situé sur un des ruisseaux qui formeai
la Senne et qui a gardé le nom de Braine.
Ce n'est cependant pas ce ruisseau qui s'appelait par excellence BrtUka,
mais plutôt celui qui s'apylle aujourd'hui le Hain, et qui pas^e à Braine-
l'ÂlIeu, à Wautbier- Braina et à Braine le-Château, auquel il laisse son nom
(Brakena). Encore aujourd'hui, ce cours d'eau est connu sous le nom de
Braque aussi bien que sous celui de Hain (Wauters, Canton de Nivella,
pp. il4 et iS5). Peut-être le ruisseau sur lequel est situé Braine-le-Comte
s'appelait aussi Braka et Brakena, mais ce n'est là qu'une cuinjecture, et je
me demande si le nom de Braine-le-Comte, au lieu de dériver de son cours
d'eau, n'a pas été formé par imitation des trois autres Braine?
On remarquera encore l'alternance des formes Brakena et Braka, l'une
attestée par les diplômes de 966 et de 988 et confirmée par la forme moderne
Braine, l'autre établie par le nom de Brakbant. Cette alternance prouve que
'ana était un suffire mobile comme -ara et pouvait être sous-entendu.
Quoi qu'il en soii, ce nom de Braine primitivement porté par la Senne me
fournit l'occasion de rendre compte d'un phénomène toponymique assez
fréquent. Beaucoup de cours d'eau portent dans nos anciens di|)lômes un nom
différent de celui d'aujourd'hui. Cela s'explique par diver&e;} causes : tantôt, le .
nom est tombé purement et simplement en désuétude : c'est le cas surtout f
pour certains noms celtiques remplacés par des noms germaniques : ainsi, à |
Saint- Trond, la Cysindria (voyez ce nom) n'est plus aujourd'hui que le
Holebeek. Ailleurs, le phénomène a été plus compliqué. Dans l'origine, on
cours d'eau d'ime certaine étendue n'est pas désigné d'une manière uniforme
par toutes les populations qui habiient ses bords; elles n'ont pas môme la
conscience de son identité; ici on l'appelle de tel nom et là de tel autre, et on
ne se préocupe guère d'unifier la terminologie : cela ne viendra que plus tard,
lorsque les peuples seront en état d'avoir une idée générale d'un même pays.
I
f
1
I
I
I
I
1
( 443 )
L'état lie choses dont je parie peut encore se constater très bien aujourd'hui
en Afrique; le Congo porte une quantité de noms différents signifiant chacun
eau ou fleuve dans la langue des indigènes : de ces noms, la cÎTilisation finit
par n'en garder qu'un et laisse tomber les autres *.
En outre, il faut remarquer que les peuples primitifs n'ont pas des idées
aussi arrêtées que nous sur l'identité d'un fleuve et de ses divers affluents.
Sou\ent, pour eux, c'est l'affluent qui est le fleuve et qui, par conséquent, donne
son nom à celui-ci, au moins sur Tine partie du parcours. C'est ce dernier
phénomène que nous offre le nom de Bruine porté par la Senne à Bruxelles,
un des affluents ayant prolongé sa personnalité en aval du confluent, à peu
près comme certains cours d'eau se laissent reconnaître à la couleur de leurs
eaux longtemps après qu'ils les ont confondues avec celles d'un autre fleuve.
Le cas n'est d'ailleurs pas isolé. Dans deux actes du IX* et du \^ siècle, il
est dit que Malines est situé sur le Démer (voyez *. v. Tyla).
II ne faudrait donc pas croire que Senne soit un nom nouveau qui serait
venu remplacer Braine i un moment donné. Senne, au contraire, est aussi
ancien que Braine, mais le domaine assigné à ces deux noms n'était pas limité
d'une manière exacte comme aujourd'hui, et il y avait une partie du cours
commun qui était en litige.
Du nom de Brakena ou Braka poité par la Senne dérive aussi le nom de
Brai»«Bt. autrefois Bracbant Bracbant est le pays de la Braque comme ■•■-
Mtut (Hainao, Henegau) est celui de la Haine, comme vim«« (Viminacus)
est celui de la Wemena (voyez ce nom).
Si la Braque ou Braine a perdu son nom pour prendre celui de Hain, cela
ne liem cependant pas à une des causes que j*aî exposées ci-dessus, mais à
un accident doublé d'un malentendu. Sur le cours supérieur de cette rivièie
se trouve le village d'«rh«i*. dont le nom vient, comme on l'a vu ci<ile.ssus,
du tliiois Opheim. Â un moment donné, quelque érudit local se sera persuadé
que Ophain signifiait le village situé sur le Hain, et que par suite ii«im était
le nom primitif du cours d'eau. Que cette bévue ait fait fortune au point que
le nom apocryphe ainsi forgé ait chassé l'authentique, il ne faut pas s'en
étonner. Voici un cas tout à fait identique. Le village de ■•nim (canton de
Wavre), situé sur un affluent de la Dyle dont le nom ancien m'est inconnu, se
partageait au moyen âge en Bonlez deseurtrain et Douiez desoubstraiu,
c'rst-à dire, comme nous dirions aujourd'hui, Bonlez- Haut et Bonlcz-Bas.
Mais les deux adjectifs venant à devenir obsiolètes, on cessa bientôt d'en
comiircndre le sens, et on orihograpbia comme suit :
»
1383. Bonleer desour Traynes, Bonleer desous Train.
1404. Bonler deseure strain.
1436. Bonler desour Train.
Qu'arriva-t-il? C'est que, soit le scribe lui-même qui a écrit ces noti s, soit
aprùs lui ses lecteurs, s imaginèrent que leur village devait s'appeler Honlez-
sur-Train, et que rraia était le nom du cours d'eau qui y passait. Le vocable
ainsi forgé par bévue s'introduisit dans le langage et chassa le nom primiti-
vement porté par le ruisseau. Granogagnage, Mémoire, p. 108, qui n'avait
pas remarqué ces particularités, a fait des conjectures aussi ingénieuses
qu'erronées pour rendre compte de ce nom de Tram. 11 l'écrivait Trin, et il
supposait qu'il venait de Tylinus, qu'il interprétait par affluent de la Dyle
ou encore \ï2J petite Dyle; Tylinus serait devenu en roman Tlin d'où Trin.
* Stahlst, Comment f ai retrouté Livingstone, Paris, 1886, pp uiv et suivantes.
• Stamlbv, Dans Us ténèbres de l'Afrique, t. I, p. 145.
( 444 )
Carva, le Chien, afBuent de la Meuse en amont de Sedan (Ardennes),
VI« siècle. Gares (Fortunat, Carm., \l\, 4, i5). — 636. Carus (Beter, L'rk.,
U I, p. 6). — 947. Super Charam flavium. 956. Saper Gharam fluvium
(Flodoard).— 960. Super fluviam Gher (Sickeu Diplomata Oitonin //, p. 2 U$).
— 989. Cari flaminis (Pertz, Annal. Mo$om„ III, i6i).— Cfr. \tCher, affluent
de la Loire.
Cta«Bdr«sia,laHédrée, affluent de la Lomme à Hargimont (Luxembourg).
VI1I« siècle. Villa que vocatur Lineras sitam in pago condustrense super fluvium
Ghandregia (RiTZ, p. 6).— Pour la désinence, cfr. Hogregia, nom d'un affluent
du Ghiers (Beter, Urk., 1. 1, p. 6). — Pour l'aspiration, cfr. Chamho a Han
(Graiidiian et Petithan) et Choio « Huy.
cyaiBdria, aujourd'hui la Molebeek ou Melterbeek, tombe dans le
Graesbeek, affluent de la Geete.
927-964. Super fluviolum Ginsindriam. — 938. In loco nuncupante Sarcinio
super fluvium Cysindriam. — 4033. Ginsindriam (PiOT, Cartutaire de
l'abbaye de Saint-Trond, 1. 1, pp. 6, 7, i4). — iSi^. Aquam et rivum qui
currit et ducit molcndinum de Lare (Wolters, Notice hittortque sur la
commune de Rummen, p. 375). — La dernière citation mouirc qu'au
XIII* siècle le nom de notre ruisseau tombait déjà en désuétude, était peut-
être déjft oublié.
•!««■«, La Diesse, affluent du Ueusel (Brabant septentrional).
7iS-796. Diosna super flumine Digena (Brêquignt et Pardessus, Dipliimee,
1. 1, p. 416). — Diosna s'appelle aujourd'hui Diessen, à la source du cours
d'eau de son nom.
»loB, le Pisselet, affluent de la Dyle en aval de Wavre.
Xe siècle. Super fluvium Diont vulgo nuocupatum. Gité par Gràndcagmage,
Mémoire, p. 146. — Ge ruisseau passe par Dion-ie-Nont et Dion-le-Val aux-
quels il a laissé son nom. — Gfr. le radical Dionant.
»topai, cours d*eau voisin de celui de Bucglaka.
Le village de Tongrot était situé entre les deux (Van Lûkeren, Chartet de |
Saint- Pierre de Gand, p. 43).
\y la Durme, affluent de TEscaut.
694. Ecclesiam que vocatur Medmedunc sitam super fluvium Donna (Serrurk,
Cartutaire de Saint- Bauon, p. 2). — 841-870. Super fluvio Donnia (Van
LOEERER, Charles de Saint-Pierre de Gand, p. 44).
t
( 445 )
»«im«s«0, le Roannai, affluent de rAmblève.
666. Per ipsam Âmblavam ubi Dulnosus in ipsam ingreditur (Marténe et
Durand, Amplissima Collection t. II). — 827. De quadam silTa quae in loco
nuncupante Astanetum, inter duos rivulos Tailernion et Dulnosum esse
viiletur (Martène et Durand, Amplissima Colleetio, t. II. — Grandgagnage,
Mémoire, pp. 44 et suivantesu
ijlm ou Tyia, la Dyle, affluent du Rupel.
89i. Dyla (Ann. Vedast., dans Pertz, Scnptores,i, III).— lOOa Tjla (Hihaeu:»,
Opéra diplomatica, t I, p. 53). — 1099. Tylus (PCRTZ, Scriptores, U XXV,
p. 9S}. — Une des sources de celte rivière s'appelle la Thyl; elle traverse le
village de Tilly {TitliacumJ) ei elle garde peut-être la forme primitive du
nom de la Dyle elle-même.
Eâum, la Liane, petit tleuve qui se jette dans la mer à Boulogne (Pas-
de-Calais).
861. Fluvios Elna. — IX« siècle. Praedlctas rivulus Elna. — iid9. Flumen
Elnae. — 1396. La rivière de Lyanne (Haigneré, Dictionnaire de l'arrondis-
sement de Boulogne). — Le nom moderne, comme on voit, s'est formé par
combinaison de l'article avec le mot, comme dans Lille, de l'isle {Insula). —
Cfr. tlnon.
Edera, l'Heure, affluent de TOurthe, à Fronville (Luxembourg).
1008. Ex uno latere fluvioli Poleia et Edera (Bormans et Schoolmeesters,
Cartulaire de l'egllxe Saint-Lambert, p. À). — Sur l'identité des deux
noms, voyez Idem, Ibidem, p. v.
Plelerna.
875. Crumbeke in pago Tanvanense intra Mempiscimi super fluvium Fleierna
(GuÈRAHD, Cartulaire de Saint-Bertin, p. 117).
FiMia, la Vichte, affluent de la Vive (Flandre occidentale).
965. In foresto Ferei silvam juxta fluviolum Fista. — 1037. Communia in Scbel-
deholi juxta fluviolum Fisia et Five (Van Lokerln, Chartes de Saint-Pierre
de Gand, pp. 4% 84). — Celte rivière a laissé son nom au village de Vichte.
Sur l'échange de s et de ch, cfr. ci des&us Uigena,
Flona, la Flone, affluent de la Meuse, à Flone.
1091. Molendina super Flonam {Analectes pour servir à t histoire ecclésias-
tique de la Belgique, t. XXIII).
( 446 )
Para, la Voere, affluent de la Dyle, à Loavain (Brabant).
Vlll« siècle. Loco nuncapante Fure {Vita Sitneti Huberii, A A» SS, 1,1, novem-
bre, p. 803). — C'est le Dom de Terfueren, qui se trouve & la source de la
Voere, et qui est lui-même composé comme Temlphen,
GatlA OU Jaeea, la Geete (Grande Geete et Petite Geete), affluent du
Démeri à Haelen.
966. In pago hasbauDio villam Giimldes super fluvium Gatia (Ritz, p. 45). ^
i330. Jacea (Wauters, Environs de Bruxelles). — Le nom de la rivière est
resté à Geest-Géromponi, à Geest-Saint-Jean, à Geest-Saint-Remy, k Geest-
Saint-Pierre et à Geesi^Sainte-Marie. — Cfr. en Allemagne la Geeste.
cseidi«, le Jodion, petit affluent de la Sambre, à Soye-sur-Sambre
(NamuD, et hameau du même nom, dépendance de Soye.
84d. Villa Sodeia in pago laumensi super fluvium Geldione (MiaAEUS, Opéra
Diplomatica, 1. 1, p. 646, cité par Grandcagmage, Mémoire, p. US), — 856.
In pago Laumensi in villa Sodeia super fluvium Geldione (Sloet, Oorkon-
denboek der (jrafschappen Gelre en Zutphen, U I, p. 48;. — liai. Jonidion
(Sanctum Martinum de), Bertholet, Histoire ecclésiastique et civile du
Duché de Luxembourg, t. IV, p. i, pièces justificatives. — Le hameau de
Jodion (cfr. pour la dérivation Jodoigne de Geldonacum), dépendance de
Soye, a conservé le nom du ruisseau, qui lui-môme a changé son nom en celui
de Mignat (Grandgagmage, Mémoire, p. 1 15).
csriiAppe (Brabant).
1067. Genape (Wauters, Canton de Genappe). — Vieux-Genappe, qui a com-
muniqué le nom au Genappe actuel, l'a-t-il emprunté à un cours d*eau? C'est
probable, bien que le ruisseau de Fonteny qui y coule, et qui se jette plus
bas dans la Dyle, se soit appelé dès 1Î43 Rtvus Ossei ou Osser (Wadters,
Canton de Genappe, p. 14), et qu'il n'y ait aucune trace d'un nom qui rendrait
compte de la première partie de celui de Genappe. Je ne vois pas oCi K. Mcel-
LENHOFF, Deutsche Alterthumukunde, t. Jl, p. 230, a vu que le ruisseau
passant dans la localité s'appelle Genappe. — 1022. Ganlpa. — 1096. GanapU
(K. MuKLLENHOFF, Deuische Aller ihumskunde, t. II, p. !2S9). - Cfr. dans les
Pays-Bas Gennep (Limbourg); Gennep (Brabant septentrional) {domina
geographica, t. Il, p. 24); Gennep (Gueidre).
Glleppe, affluent de la Vesdre (Liège).
915. Geislapia.à Tacc. Geislam piam (Bormans et Schoolmeesters, Cariulaire
de l'église Saint- Lambert, t. I,p. 15). Est-ce la Gileppe? — Un peu en dessous
du confluent de la Gileppe, le nom allemand du village de Goé, qui est
Gulcken, est le même que celui du cours d'eau : le phénomène de la substi-
tution des gutturales aux labiales semble s'être produit dans nos contrées k la
suite de l'invasion germanique : c'est ainsi qu'Epternacum est devenu
Echtemach, et Crufta, Cruchten. — GUbach (817. Gilibechi, Lacomblet,
1. 1, p. 16), est un pendant germanique de Gileppe.
I
i
( 447 )
«lABi», le Glain, aujourd'hui la Salm, affluent de rAmblève à Trois-Ponts
(Liège),
666. Per illam Âlsenam usqoe obi in Glanem ingreditar (Marténe et Dcrand,
AmpiiMsima ColUctio, t. II). — - GUn, dit Karl Muellenhoff, o. c, t. il,
p. ââ7, d'après Glueck, Keliische Namen, p. ^87, est un nom qui se retrouve
dans presque tous les pays autrefois habités par les Gaulois et qui équivaut
aux Lutter, Lauter des Germains «» pur, clair. Il y a un Clan, aflOuent de
la Saene à Uauterive, dans le canton de Fribourg (Suisse), on autre, affluent
de l'Ems, avec Glane et Glandorf sur son cours, en Westphalie, etc. (Ju
Glan, affluent de la Nahe, est mentionné en 4447 (Beyer, Urkundenbuch,
1. 1, p. 608).
«vipe^ affluent de la Geule, dans laquelle elle se jette à Gulpen ou
Galoppe (Limbourg hollandais).
894. Torrentem qui Gulia dicitur (Regikon, Chronicon), — Il est difficile
de dire s'il s'agit ici de la Geule ou de la Guipe. Ce sont manifestement les
mêmes noms, le premier sous sa forme simple, le second combiné avec -apa.
Guipe se rapproche d'ailleurs remarquablement de Gileppe, et est selon toute
probabilité le mènie nom. D'après Arnold, p. 69, Çil-apa signifie eau du
ravin.
H«siÀa, la Haine, affluent de TEscaut, à Gondé (Nordu
945. Villa Bnxut super fluvium Uaina (Van Lokeren, Chartet de Saint-Pierre
de Gand, 1 1, p. 26). — 4065. In fluvio Hagne. — 4Cf90. In pago brachbantensi
inter duas Hagnas vivam scilicet et mortuam. — XI I* siècle. Super Hainam
fluvium ^u VIVIER, patsim),
Helmara, cours d'eau à chercher dans la Flandre zélandaise,
44S8-68. Juita fluviolum qui dicitur Helmara (Van Lokeren, Chartet de Saint-
Pierre de Gand, p. 4S8). — A laissé son nom à la paroisse d*Elmare, mention-
née plusieurs fois dans les Chartet de Saint-Pierre de Gand, et submergée
en 4377.
Heipe, la Grande Helpe et la Petite Helpe, affluent de la Sambre sur la
rive droite (Nord).
990. Helpre {Cartulaire de Cambrât), — Helpra (Bouquet, t V, p. 443). >- Si ces
formes sont authentiques, il faudrait renoncer à voir dans Helpe un Hel-apa
primitif, conjecture qui ne manque pas d'une certaine vraisemblance d'autre
part. — Cfr. La Hul|)e.
4<» L« ■•j*as, affluent de la Meuse, à Hoy.
886. In vico Hoio, super fluvium ejusdem nominis Hoio {Getta epitc.
Camerac, Pebtz, Scriptoret, t VII, p. 490);» — XII* siècle. Sedem
1
(448)
iDolendini super Hoiolam (Chronieon Saneii Ouberti^ c. 50, &S). —
XIII* siècle. Oppidum quod a flumine Hoiolo, quod per médium valiein
secaodo fluit in Mosam, Hoium nimcupaTerant (Mavbicb "db Ne F-
MOUSTiER, dans GiUe* d'Orval, Pertz, Scripiores, t WY, p. 17'.
— XIV* siècle. Boyaiphus (Hocskm, t. II, p. 13, dans Ghapcauvillb,
t. II, p. 886).
On voit par là que le cours d'eau s'est appelé d'abord Hoium, quil a donué
son nom à la ville, et que par la suite il a revêtu la forme dimioutive. Ce uani
reparaît dans notre toponymie soas ses deux formes :
âo L* a«7*am, affluent de la Meuse, à Namur.
1468. Les molins sor Hoyoux (Aigret, Histoire de la cathédrale de
Saini'Aubain, p. 88).
30 lA ■•■III9, affluent de la Meuse, à Givet.
921. In loco nnncnpante Landricuni Campum super fluvium Huia in
comitatu lomaeensi (Martène et Durand, Amptietima CoUeetio, t. IL
c. 41). — XII' siècle. Quaedam venna ... in Huia [Chronieon Saneii
Huberti, c. 2i). — 1070 et 1078. ComiUlus hoiensis (PiOT, Pagi,
p. 118).
40 ■.• ■•7*«i, affluent de la Meuse, à Samson (Namur).
N'est-il pas intéressant de constater que, de Givet k Uuy, quatre affluents de la
Meuse portent ie même nom? Et quand on se souvient que cote réjiîon de
notre pays a été habitée dès avant les temps historiques, n'y a-t-ii pas quelque
vraisemblance à expliquer cette monotonie du vocabulaire topouymique par
l'hypothèse d'une population relativement pauvre en idées et en mots, comme
ont dû l'être les plus anciens habitanis de la vallée de la Meuse?
i
10 Naa*cw (proviuce de Liège).
011. In pago Rasbanio in locis Honavi . . . (Martène et Durand, Amplis-
sima CoUectio, t. II, c. 39). ~ 1229-1233. Honeffe (Grandgagnage,
Vocabulaire, p. 135).
Cet auteur, /. /., corrige l'hypothèse émise par lui dans le Mémoire, p 29, d'un
primitif Hanapa el reconnaît l'authenticité de l'o dans les formes anciennes du
mot. Nous restons donc en possession d'un Hunnapa ou Honnapa primitif
que nous retrouvons dans les noms suivants :
go ii«MB«», rivière près de Deventer, avec un couvent du Sint Marie in Horst
ter Hunnep.
9Î16. Hunnepe. — 1209. Honepe, etc. [Somina geographica^ 1. 1, pp. lOi
et 148) •. îl
r
> Lacohblit, t. I, n« ti7, p. 78, écrit pour 996 Hunnippe; de même Sickkl, Diplo-
maUt Ottonis lll, p. 651.
I
( 449 )
3» HMia*! (Prasse rhénane).
iiOS. In villa Hunepho (Lacohblet. 1. 1, n» 3()0, p. 168).
Nous rencontrons encore le radical hun dans d'autres compositions et avec des
suffixes identiques à -apa ; par exemple, nous voyons dans un diplôme de 980
un fluvium Huna vocatum et un autre qui s'appelle Hunaha; l'un et l'autre
sont en Hesse, dans le pays de la Fulda (Sickel, Diplomata OUotiis If, p. 350\
V> ■•mpré, ■•llaac^ ■•mvllla (LuxembOUrg).
(■es trois localités sont situées sur deux affluents de la Sûre fort rapprochés l'un
de l'autre dans leur cours supérieur, et dont on peut se demander s'ils n'étaient
pas désignés primitivement par un nom comme Hun- apa, dont ils auraient
passé le radical aux localités appelées Hun-pratum, Uun-Ungen, Hun-villa.
(1 faut remarquer que Honville s'appelle en allemand Hanf, ce qui augmente
la probabilité d'un primitif Hunafa. — Notons encore : Humbeek (Brabant);
Humbach (trois villages de ce nom dans Rudolph); Hunnenbom (Arlon, ;
et encore à l'état latent dans HoUer (Weiss-Wampach), au Grand-Duché do
Luxembourg, qui est Hunlar au 1X« siècle *. Tous ces noms n'apparaissent
qu'en pays germanique et rendent assez diffici'e l'hypothèse du caractère
celtique du radical hun.
m, rAltert, affluent de l'Alzelte, à Berg (Grand-Duché de Luxembourg).
Je rétablis ici ce nom par conjecture, et voici pourquoi. L'Attert doit son nom
actuel au village d'Attert, situé vers sa source, dont le nom ancien est Aiteii-
rode, ce qui, traduit en français, serait Hattonsart ou Sort d'Hatton. Mais
il est évident qu'avant de prendre le nom de ce village, relativement récent,
comme toutes les localités dont le nom est terminé en -rode ou -xart, la
ri\ ière a dû en avoir un auire qu'il s'agit de retrouver. Parlant de cette donnée,
et supposant que, comme il arrive presque toujours en pareil cas, le nom de la
rivière se sera communiqué à la plus ancienne l(»calité fondée sur ses bords.
j ai passé au crible les noms de tous les villages de la vallée de l'Attert, et
j'ai constaté que tous doivent leur origine k des circonstances historiques ou
topographiques déterminées, et qui n'ont rien de commun avec l'hydrogra-
phie, excepté le seul un (41267. Elle. Publications de Vlnttitut de Luxem-
bourg, t. XXXVlil, p. 89).— Ce nom, qui s'impose déjà à l'attention parce qu'il
est simple, tandis que la plupart des autres sont composés, et qu'il échappe à
l'interprétation par la philologie germanique, ne serait-il pas le nom primitif
de la rivière? Il est à remarqrer que /// n'est pas rare comme nom de cours
d'eau : cfr. 1'///, affluent du Rhin, à Strasbourg; VUe, affluent de la Vilaine,
à Rennes; XUUr, affluent du Danube, à Ulm, dont le nom est une combinaison
du même radical avec le suffixe -ara bien connu, qui désigne eu général un
cours d'eau, etc.
< Registre de Césaire de Prùm, dans Bkyib, Vrkundenbuch,\. I.
Tome XLVlll. 39
^
( 450 )
10 L*«lM.
m* siècle. Briva Isarae =« Pontoise {Uin, Anton.) ^- VI* siècle. Esen
(FOBTUNAT, Carm., t. IV, pp. iv-i5). — X* siècle. Hysa nunc fluvii
Domen est qui Antiquitus Hysara dicebatus (Folcuin, Gesta abb, Lobb.,
C.46.— Pertz, t.IV).
10T7. Esere fluvius in pago Meoipisco (Champollion-Figbac, Collection
de documents historiques inédits, cité par Piot, Les Pagi de la
Belgique, p. 10). — 4253. Ysara (Feys et MÉLis, Les cartulatres de
la prévôté de Saint-Uartin à Ypres, t. II, p. 425). — Cfr. en France
risère, en Bavière l'Isar.
i^ YM«ii«, affluent de la Dyle.
83S. Isca. — Cfr. le nom du village de Ysscbe.
^ BiMh, affluent de l'Alzette.
960. Isca (Beyeb, 1. 1, p 367j. — 4237. Aqua que appellatur Yssche. —
4274. Fluvio dicto Ysschen [Cartulaire de Vabbaye de Marienthal,
t. I, pp. 9 et 440). — Cfr le nom du village d'Eischen.
8o «•«••B, arrondissement de Saint-Omer (Pas-dé-Calais).
648. Ascio. — 800. Ascio. — 4439. Esca, etc. — Le sens est douteux,
d'autant plus que dès 800 le cours d'eau qui passe à Ecques est appelé
Widolaci (Courtois, Dictionnaire, s. v. Ecques),
Isca est un nom celtique de cours d'eau. Il est porté par quantité de rivières : on
trouve en Grande-Bretagne neuf Esk, deux Usk, dont l'un coule près de
l'ancienne ville romaine Isca Stlurum, aujourd'hui Caerleon, au pays de
Galles, etc. Voyez d'autres analogies nombreuses dans Taylor, pp. 43«M37,
qui a toutefois le tort de mêler ici des noms de provenance fort diflérente.
4* i.*itter, affluent de la Meuse à Wessem (Limbourg hollandais), prend sa
source à Gruitrode (Limbourg belge) et traverse le village de ovitt*»
(Limbourg belge), de Neer-itter (Limbourg hollandais) et de Ittervoord
auxquels U donne son nom.
Itier 8e retrouve à plusieurs reprises en Allemagne comme nom de cours d'eau,
tantôt sous sa forme simple, tantôt dans la composition Itterbach. —
Cfr. RuDOLPH et aussi Escbbach, Ortsnamen des Kreises Dùsseldorf, p. iS^
qui ajoute : « Das Wort Itter in Bachnamen scheint die schnelle Bewegang
des Wassers auszudrQcken Ittesbach mag also den Strudel- oder Wir-
belreichen Bach bedeuten. »
2* ittra et ««Kt-ittM (Brabant).
Parmi les nombreux ruisseaux qui sUloonent le territoire de ces deux communes
coniiguSs, et dont le principal est la Sonnette, il n'est pas douteux queTiu
se soit appelé autrefois l'Itter. Et je serais assez porté à croire que c'était cehii
qui s'appelle aujourd'hui le Ri-Temel, parce que c'est précisément celui sur
lequel sont situées nos deux localités. Toutefois la toponymie ne donne aucune
indication à cet égard.
f
i
\
J
( 451 )
'Sf^ ittork««k (Brabant).
Peat-étre faat-il rattacher à la même étymologie Btt*rb««k (Brabant).
4427. Icttrebecca. — 4438. Etterbeke. — 4376. Yettrebeke. — 4438.
Jetterbeke.— 4494. Itterbeke (Wauters, Environs de Bruxelles, t. III,
p. 271).
Je n'ose rattacher à cette série ie nom 4 «tk* (Lnxemboarg) et celui d'vtM*
(Somme). Parmi les différents noms de nos cours d'eau, il serait difficile de
contester l'origine germanique de celui-ci. Tous les endroits énumérés se
trouvent en pays thiois, ou bien à l'extrême frontière linguistique, et les
villages romans du voisinage portent, eux aussi, des noms germaniques
comme : Ophain, Oiskerque, Clabecq, "Tubize, Lillois.
affluent de la Meuse, au-dessous de Givet.
, le Geer, affluent de la Meuse à Maestricht.
4405. In villa super Jairam sita Bacenges (Ritz, n» 47). — 805. Jac^ra (Piot,
Les Pagi de la Belgique, p. 409, note). — 927-964. Soper fluviolum Gerbac
(PlOT, Cartulaire de V abbaye de Saint-Trond, 1 1, p. 6).
On voit par ce dernier exemple comment le suffixe germanique [-bach)
vient se combiner avec un nom celtique ayant déjà lui-même un suffixe {-ara)
équivalent par le sens, et donne au mot tout entier un faux air de germani-
cité. Cet exemple est loin d'être isolé; voyez encore ci-dessous SesonUres ou
Seemara,
4<> j«M«ppe-«Mr.ii*«M (Liège).
956. Villa Gamappe super fluvium Muosa (Piot, Cartulaire de l'abbaye
de Saint'Trond, t. I, p. 40). — 4034. Jamapia (Grahdgagnagk,
Mémoire, p. 433). — 4043. Jamapia et Altéra Jamapia {Cartulaire de
Saint-Laurent, 1. 1, fol. 5 vo).
9^ j#i«pp» ■»>.«— ri»«^ (Namur).
3» j— w*»«yé<gé« (Luxembourg).
4» jMMippM-savHaia* (Hainaut).
4065. Gamapio. — 4484. Gemapia. — XII* siècle. Gamapia (DimriEK,
passim),
5^ ««mp*. à la jonction des deux bras du Wingfae-fieek (Winghe-Saint-
Georges, en Brabant).
Cfr. en France : Guémappe (Pas-de-Calais); Gamache (Eure) et Gamache
(Somme). — Sur ces formes, voyez Bicouart, Études pour servir à Vhittoire
et à V interprétation des noms de lieux, p. 441.
■* j j rf * *
( 452 )
LA Holpe.
< Le nom primitif de la commune est Le Helpe, qui se retrouve dans des
» chartes de i%V}, d238, 4S83, i40i» et qui servit longtemps k désigner
• l'Argentine Les habitants de la localité prononcent encore L'Help. »
L'Argentine ou Silverbeek ne s'appelait pas autrement que Helpe ou
Hulpe; encore vers 1785, un document dit die rivière geheeten de Hulpe,
et aujourd'hui même le nom n'est pas totalement tombé en désuétude pour
le ruisseau (Wauters, Canton de Wavre, p. 60). — La Helpe ou Hulpe est
donc originalement la Hel-apa.
liAra OU Laraha.
976. In Hosthoit super fluvium Laraha (Serrure, Cariulaire de Saint-Bavon,
p iO). — lOM). In Ostholt super fluvium Laram (Id., ibid., p. 20).
Lede.
Lede est un nom de cours d'eau très fréquent en pays flamand, où il semble
être un nom commun. — Et toutefois, Lidut est le nom du Loir au VI* siè-
cle. (Vojez le lexique des noms de lieux, dans Fortunat, édit. Léo, et le
Dictionnaire iopographique du département d'Eure-et-Loir, par Merlet.
s. V. Loir).
liederna (Leder-ana\ la Lienne, affluent de rAmblève (Liège ).
De là le nom de Ledemacus (Lierneux), sur le cours de cette rivière.
i.e«ia (Ligeris?).
10 La Ë.JU, aflluent de l'Escaut à Gand (Flandre orientale).
649-654. Inter decursum duorum fluminum Scaidis et Legie (Van Loke-
REN, Chartes de Saint-Pierre de Gand, p. 7). — 694. In Sclantis in
pago Gandensi super fluvium Legiam (Serrure, Cariulaire de Saine-
Bavon, p. 2). — 8ii-870. Prope flumina Leia (Van Lckeren, Chartes
de Satnt-P terre de Gand, p. 11). — IX^ siècle. Juxta Scaldim in
loco Ganda vocato, ubi idem amnis Legiae flumini conjungitur
(Eginhard, Tvanslatio Sancti Marcellini et Pétri, Vlll, 76). — 4174.
lu directum usque Legiam, itenimque secus eumdem fluvium Lisiae
(ID., ibid., p. 182).
2» L« L«cia. affluent de la Meuse à Liège.
1118. Pontes rupit et aedificia
Rivus noster cui nomen Leggia.
{Chronique rimée, dans Pertz, Scriptores, t. XII.}
Dans mon étude sur Les origines de la ville de Liége^ j'ai émis l'opinion que
le nom de la Legia était dérivé de celui de la ville. Mais la probité scienti-
fique me fait un devoir d'avouer que, tout en admettant mon opinion sur
l'origine du nom de la ville, on peut ne voir qu'une coïncidence fortuite dans
son identité avec celui du ruisseau.
(433 )
I^ella OU Le0«la«
9S2. Saper fluvium quod vocatur Letia (RiTZ, p. 35). - X« siècle. Vallem con-
tiguam saltui qui adjacet fluvio quem Letiam dicunt vicini {Vita Sancti
Hadalini, dans Mabillon, Aeta Sanctorum, II, p. 973).
i^umiBa, la Lomme, afQuent de la Lesse (Namur).
Lamna {Chronicon Sancti Huberti, c. i, d'après une charte apocryphe, mais
très ancienne, de Pépin d'Herstal.
De ce nom, les caprices de l'étymologie populaire, aidée par l'ignorance
des scribes officiels, tendent à foire l'Homme. Je prie mes compatriotes
luxembourgeois de réagir avec moi contre cette sotte orthographe.
lambra (Mam-ara), la Marner, affluent de TAlzette (Grand-Duché de
Luxembourg).
it282 Fluvio dicto Mambra [Çartulaire de Vabbaye de Marienihal, 1. 1, p. 443).
(, la Mandel, affluent de TEscaut, à Wacken (Flandre occidentale).
811-870. Super fluvio Mandra in villa Wackinio in pago Mempisco (Van
LOKEREN, Chartes de Sainl'Pierre de Gand, L I, p. 43).
larsa, la Marge, affluent de la Ghiers à Margut (France).
4498. Marge (Goffinet, Çartulaire de l'abbaye dCOrval, p. 418). — Gette
rivière a laissé son nom à Margut, situé à son embouchure, et qui est Mar-
golius dans Richeb, 111, 80, et en 980 Margoil (Sickel, biplomata Ouonis H,
p. 247). — Cfr. Lot, Les derniers Carolingiens, p. 448, noie 4. —
Margolius est le diminutif de Marga, comme Hoyolus (Hoyoax) est le dimi-
nutif de Hoium (Huy).
Maris, petit cours d'eau qui passe à Adegem et tombe dans le canal de
Schipdonk.
814-870. In pago Rodenacinse in loco noncapante Cumbingascara super fluvio
Maris (Van Lokeren, Chartes de Saint-Pierre de Gand, 1. 1, p. 44).
Marvi», affluent de l'Escaut près de Tournai.
XII« siècle. Unum molendinum prope Tornacum super Marviz fluviolum situm
{Herman de Tournai, c. 6, dans Pertz, Scriptores, t. XIV).
\, la Mené, affluent de la Geete à Tirlemont (Brabant).
1340. Medonia. — 1403. Supra Medinam seu Medoniam. — 1405. Op te Nedene.
- 4689. Mené (Wauters, Canton de Tirlemont, p. \%.
(484)
leiia, la Melle, affluent de la Lys (Nord).
^1037. In pago Mempisco Tillam Bossingehem cuin paston ultra fluTiolam
Mella (Van Lokerem, Chartes de Saint-Pierre de Gond, 1. 1, p. 84). ~ Van
Lokeren m trompe, page 4OT, en identifiant Bussingahem aTec Boesinghe
(Flandre occidentale), au lieu d'y voir Boeseghem-sur-la-Melle (Nord).
la Meuse.
!«' siècle. Mosa (Césab, De Bell. GalL, IV, 9-10 et passim. — Table de Peo-
TiHGBii; FORTUNAT, Carm,, VII, 4, il; Ptoi., II, 9, 1). — La rallée de la
Meuse, on le sait aujourd'hui grâce aux travaux des anthropologistes, a été
habitée longtemps a? anl les Celtes par des populations qni appartenaient k
une autre raee. Y a-tril de la témérité à supposer qu'ils ont baptisé tout au
moins la Meuse et quelques-uns de ses affluents, et que les noms donnés par
eux se sont conserfés chez les peuples qui leur ont succédé et qui nous les
auront transmis?
iier«pi«, une des sources de la Grande Geete.
981. Villam nomine Roserias in pago Hasbanio sitam super fluviolum Neropie
in comitatu hoyensi (Duvivibr, page 379). — J'ai corrigé la date d'après
L. Lahate, Hittotre de WauUort, dans le Bulletin de la Société d'art et
d'histoire de Liège, L V, pp. 231 et suivantes.
nieppe.
875. Stratsele super fluvio Niopa in pago Tarwanense intra Mempiscum (Got-
RARD, Cartulaire de Saint-Bertin, p. 117).
1035-1039. 1044. Àltapia {Cartulaire de Saint-Laurent, fol. 5 recto et verso. —
Martèke et Durand, Amplissima Collectio, t. IV, col. 116Q). — M. le cha-
noine Daris [Bulletin de la Société d'art et d'histoire de Liége^ X, II, p. 145)
se trompe en traduisant Âltapia par Atrives.
1<> L« B««c»*- affluent de la Vesdre à Pepînster (Liège).
898. Villam nostri dominicatus sitam in pago Leuga super fluvium
Poledam vocabulo Teiz (Theux) (Bormans et Schoolmeesters, Car-
tulatre de l'église Saint- Lambert, t. I, p. 9). — La rivière a laissé
son nom primitif au village de Polleur, situé à sa source.
^ L« ■••«. affluent de la Meuse à Yvoir (Mamur).
1008. Fluviolus Poleia (Bormars et Schoolmeesters, Cartulaire de
l'église Saint- Lambert, 1 1, p. S8).
L'identité de ce cours d'eau avec le Bocq a été établie par MM. Bormaiis ci
SCBOOLiiEESTERS, Cartulaire de l'église Saint-Lambert, 1. 1, pp. v et Tl.
( 455 )
t)66. Per Amblavam ..... usqne Rarobacco ubi ipse consurgit (Martère et
DuRÀRD, AmpUsàima CoUectio, t. II, col. il). - Gfr. GRArn>GAGFiAGE,
Mémoire, p. i6.
io la ■■lia» affluent de la Semois à Tintigny (Luxembourg}.
1097. hiter Ruris et Tinliniacum. — 1468. Rure.
Il s'agit ici du village de Rulle, situé sur notre ritière, et dont le nom a subi
la même modification organique *.
!2* La Raav, afflueut de la Geete k Neerlinter (Brabant).
(Wauters, Canton de Léau, p. 490.)
Cfir. en France, la RuUe, affluent de la Obiers à Bazeillcs (Ardennes) avec
hameau du même nom. — En Allemagne, la Ruhr, affluent du Rhin à Ruhrort
(796. SOS. Rura fluvius, Lacomblet, t. I, pp. 5 et 15). ~ Aux Pays-Bas, la
Roer (en wallon, la Roui), affluent de la Meuse à Ruremonde (Liraboarg), sur
laquelle voyez Esser, KreitblaU fur den Kreis Malmedy, 31 mars 1883.
«abiM. la Sambre. (Cfr. ci-dessous Samara.)
1» siècle. Sabis (CtSAR, De Bell. Gall., II, 16).
9aiHi«ii«, la Salm, affluent de la Moselle, en amont de Clûsserath.
776. Salmonna. — 794. Dreyse super fluvio Salmana. — Salmana fvilla) (Beyer,
Vrkundenbuch, 1. 1, pp. 35, 40, 159). — Cette rivière a laissé son nom aux
villages de Salm, k sa source, et de Salmrohr, à son cours inférieur, peut-
être aussi au viUage de Seblem.
•er* (Sam-ara), la Sambre. (Gfr. ci-dessus Sabis.)
840. Super fluvium Samera (Duvivier, p. 396). — VII« siècle. Su|ier Sambram
flnvium {Anal, BoUand., 1. 1, p. 187). — \* siècle. Pago Sambrino Sambra
flueos (FOLCDiN, GeiU abb. Lob,, dans Pertz, Seriptores, t. IV). — Du pri-
mitif Sab ou Sam combiné avec -ara est venu Samara, d'ob organiquement
la forme Sambra, Sur le nom de BobUeul donné à cette rivière au moyen
âge, voyez Matton» Dictionnaire topographique de l'Aitne, s. v. Sambre,
9 la Selle, affluent de TEscaut à Denain (Nord).
Vil* siècle. Villam quae dicitur Solemium, quae est posita super fluvium Save
in territorio Hainau [Vita Sancii Ansberti, éua M.kmujdJ!i, Acta Sancto-
rum, 11, p. 1060). — 706. Solemio quae ponitur in pago Fanmartinse super
i La substitution de ^ à r est fréquente dans l'idiome du pays. Gfr. lui pour /««rr,
Robe\moini pour Robtrmtmi»
( 456 )
fluvio Save {Diplômes de Childebert Ili, dans Bréquigny et Pardessus.
Diplômes, L II, p. 271 — Pertz, Diplomata, p. 66). — 963. In Hainaco pago
saper flumm Seva Tillas II Dulciaca atqae Nyella (Du vivier, p 346]. — De
ce nom, rapprocher la Save (Autriche), les deux Sèvres (Sav-ara) et le qodi
pnmitif de la Sambre, Sabis. Le nom actuel ne s'explique que par la suppo-
sition d'un intermédiaire qui aurait été le diminutif Savella, Seveltà, —
Je ferai remarquer que le passage du diplôme de Childebert III a été fort
tourmenté. Mabillok a changé Save en Scait, et sa conjecture a été reprise
par Bréquigny et Pardessus. Pertz lit Sane, d'après une vieille copie, et
rejette en note la leçon Save qu'il trouve dans une copie plus récente; c'esi
cependant cette dernière qui est la bonne, comme le prouve le rapprochement
des autres passages. Je ne sais pas ])ourquoi M. Longnon, Géographie, p. 33,
garde aussi Sane.
8«ttldl0, l'Escaut.
I<r siècle. Scaldis (Césah, be BeU. CalL, VI, 33,. — Yl« siècle. (Fortunat,
Carm., VII, iv, 45).
•enaa, la Senne.
i!219. Inter Sennam et Sonniam. — 1296. Inter Zoene et Sennam apud Aa
(Wauters, Environs de Bruxelles» 1. 1, pp. ii et 75).
«•«•nilreu OU Me^mAra, la Semois, affluent de la Meuse.
Vers 648. Sesomires fluvius (Mabtène et Durand, Amplissima CoUectio, i. Il,
col. 6). — X.« siècle. Sesmarum fiuvium (Heriger, Gesta epp. Leod., dans
Pertz, Scriptores, Vil). — 1173. Symois (Goffinet, Cariuiaire de l'abbaye
d'Orval, p. 5i). — La forme allemande du nom, Sesbaeh (par éiymologîe
populaire pour Sesmar ?) atteste que Sesmar est primitif et que Sesomires
est une transcription latine. Grandgagnage, Mémoire, p. 1, argue de la
forme Sesbaeh pour soutenir que Mires (marus) est un suffixe. Je rapproche
deux Sasbach badois, dont l'un figure dans la correspondance de Gerberi
fédit Havet, n^ 483) en 997, le Sessenbach de TEngersgau, non loin d'un
Sessenbausen (nach dort angesiedelten Sachsen, Vogt, Die Onmamen in»
Engersgau, p. 47), et le Setzelbach hessois,4465, mentionné par Oesterley.
Il faut remarquer aussi que non loin des sources de la Semois se trouve
le village de Saas (en français Sampont) qui semblerait confirmer la suppo-
sition de Grandgagnage. — Ce nom, comme on le voit, est un des plus
curieux, en ce sens qu'il nous fait voir la manièie dont une population
adventice garde et défigure en partie un vocable doimé, en essayant de le
ramener à une forme qui ait un sens dans sa langue.
s«iei«, nom d'une des sources du Hoyoux.
851. In pago Condrustio in villa nuncupante Borcido super fluvio Solcione
(Beyer, Urkundenbuch, 1. 1, p. 88). — Borcido est Borsu, hameau de Bois-
et-Borsu en Condroz (Liège).
, la Zuene, affluent de la Senne à Forest (Brabant).
âl9. Inter Sennam et Soniam. — 4296. Inter Zoene et Sennam apud Aa
(Wauters, Environs de Bruxelles, 1. 1, pp. 14 et 75).
(«7)
aitacBebseeiis, le Stembach.
i'À'Àî. (Hartène et Durand, AmpUuima CoUectio, U II, p. iA). — Grandga-
GNAGE, Mémoire, p. i6, croit que Stagnebaccus est la traduction latine de
Stembach, nom allemand de cetie rivière, et ob le radicaU/emm^n équivaut,
dit-il, k itagnare. Stagnebaccus serait donc la même chose que Stagnant
rtvuM. Pareille supposition est inadmissible : qui ne voit que Stagnebaccus
est un nom qui n'est pas traduit (sinon on aurait mis stagnons pour l'illisi-
ble stagne, qui n'a pas de sens, et rivus pour baccus\ mais prononcé à la
romane. L'ossification de ein en agn est un phénomène de prononciation
locale.
«iilippe, affluent de TAisne à Gondé-sur-Suippe (Aisne).
iVyiS (circa). Supia. — 907. Suippia. — 1066. Sopia (Longnon, Dictionnaire
topographique de la Marne).
HHniarafa, le Son OU ruisseau de Sombreffe, affluent de la Ligne
à Ligny.
r.e nom, que je rétablis ici d'après une conjecture assez vraisemblable, est
un des plus curieux de notre répertoire, -tffe étant considéré comme la
désinence -afa, -apa {— cours d'eau) laisse un radical Sumeura qui lui-même
contient déjà un -ara « cours d'eau (Gfr. GRAttDGAGNAGE, Mémoire, p. 4 I8i :
composition altes<tant que la va'eur appellaiive de cet -ara avnit cessé d'être
sensible pour les populations qui ajoutèrent -afa. Le nom moderne a laissé
tomber l'une et l'autre terminaison pour garder le radical seul, de sorte
que Suminara est devenu par apocope Sumina d'où Somme. — Nous ne
possédons malheureusement pas de formes très anciennes des noms de Son
et de Sombreffe; on lit Sumbresia, sans doute par erreur pour Sombrefia,
dans un document de Gembloux, Sombreffia dans un diplôme d'Inno-
cent III, et Sombreffe dans une charte de iâ09 (Grandgagnage, Mémoire,
p. 447).
lara, la Somme, affluent de TOurthe près de Durbuy.
946. In pago Condusirio duo mausa super aquam Suminara (RiTZ, Urkundett,
p. 39). — 1006. Summa fluviolus (Bormans et Schoolmeesters, Cartulaire
de l'église Saint-Lambert, 1. 1, p. 28). — Il semble que dans Suminara on ait
redoublé le suffixe signifiant cours d'eau {ana, ara) et qu'on ait tour à tour
employé le radical parfois avec l'un de ces suffixes, parfois avec tous les
deux, parfois seul. Grandgagnage, Mémoire, p. 41, admet un radical Sum-,
un suffixe de liaison in-, et -ara =z eau. — Gfr. la Somme (France), dont le
nom est dans Grégoire de Tours, Hist. Francor., II, 9 Summana (les
manuscrits donnent les variantes Sumina et Sumena), et dans Fortunat,
Carm., VU, iv, 15, Somena.
«ooiitrs, le Roode Beek, affluent de la Meuse à Maestricht (Limbourg
hollandais), passant à Suesterseel et Ik Suesteren.
714. Mansionile Swestra situm in pago Mosariorum super fluviolo Swestra
(HoNTHEiM, Historia diplomatica Trevirensis, 1 1, p. 409. — BrÉQUIGNY et
Pardessus, Diplômes, t. II, p. 296)
(458)
fiHra, la Sure, affluent de la Moselle à Wasserbillig (Grand-Duché de
Luxembourg).
608. Villt Epterntcam sitt super floTio Sun (Brêquicnt et Pardessus,
Diplâmet, t H, p. %0).
TailernUB, le Targnon, affluent du Wayai, sur la rive gauche à Theux.
S97. De qoadam silva quae in loeo nuncapante Asitanetum, inter duos fîtos
Tailernion et Dulnosum esse Tîdetur (Martène et Durard, Amplissima Col-
lectio, t II, p. S5).
TaHiara, le Démer.
908-015. Tamera (Bormans et Schoolmeestbrs, Cartulaùre de VéglUe Salut-
Lambert, 1 1, p. 16). ~ Cfr. l'article Tyla. — Tam-arap Teau tranquille. Sur le
sens de -ara, voyez ci-dessus. Sur tam, voyez Tatlor, Word» and Places,
p. 144, qui rapproche Tam-etU, la Tamise, Tamar, dans le Devonshire,
Tame, cinq fois, et nombre d'autres. Ne faut-il pas voir le même radical dans
Tempsche (en firançais Tamise-sur- Escauty qui serait Tam-isca?
, la Dendre.
966. Villa Norebacbe super fluvio Tenera (Sickbl, Diplomaia Ottonis i, p. 4^.
— XI« siècle. Fluvio Tenora (Stepelinus, Mirac, S. Trudon., I, 19, dans
Marilloh, Acta Sanctorum, VI).
Village du Brabant situé sur un aflDuent de la Senne. Cet affluent s'appelait
lui-même la Tourneppe, comme il résulte d'un manuscrit du XII* siècle od
on lit : Pottquam trantUur rivulut Tornepe (Wauters, Environs de
Bruxelles, 1. 1, p. 77 n.).
, la Dyle.
966. Villa que dicitur Luponio super fluvio Trer (Sickel, Diplomata Ouonis /,
p. 433). — La Dyle est formée par la réunion de deux cours d'eau, la Dyle
qui vient de Houtain et de Loupoigne, el le Thil qui vient de Tbilly. Il est
évident que Dyle et Thil sont primitivement un seul et même nom, et que
ce nom n'a pu être porté que par l'une des sources, l'autre en ayant eu un
qui a disparu depuis. Dans ce cas, c'est ou bien le Thil, ou bien la £>jf/e qui
est le propriétaire légitime du nom, son homonyme ne l'ayant reçu que plus
tard et grâce à un procédé d'assimilation. Je dis qu'il faut laisser le nom à
Thil : 10 parce que le nom ie ruiiy, village situé sur son cours, atteste qo*îi
porte le sien depuis une haute antiquité ; if* parce que c'est Tyl et non />y2
qui est le thème primitif. Or, nous voyons ici qu'en effet le bras nommé la
Dyle s'appelait primitivement le Trer.
( 4S9 )
Cria, rOurthe.
636. Saper Orto flaviolo (BbteRi Urkundetibuch, t. I, p. 7). — 870. Skut
flumen Urta surgit {Ann. Hincmar ad ann. 870). — 883. Juxta fluTium (Jrta
(Beteb, Urkundenbueh, 1. 1, p. 470).
¥«e«i«a, le Wahal.
I'' siècle. Parte quâdam e Rheno .... t^nae appeUatur Vacalas (César, De BelL
GalL, IV, iQ). — V« siècle. Vachalis [Sidon. ApoU. Epint., VI[1,3, etpassim.)
— VI» siècle. (FORTURAT, Carm., VI, v, 360).
▼•m«B«, la Wamme, affluent de la Lomme à Jemelle (Namur).
Vni« siècle (sons le règne de Pépin le Bref). Loco cognominante Machatuo
(Mochamps) super fluviolo Vemena (RiTZ, Urkunden, p. 5). — Cfr. : 1» La
Wùmme, aflDuent de droite du Weser, au nord de Brème, qui est au Xll* siè-
cle Wiemena, Wimena, Wemna(K. Muellenhoff, DeuucheAUerthumskunde,
t. Il, p. S32). -^ ^ La Yigme, affluent de la Bresle, en Picardie, au IX« siè-
cle Vimina, d'ota le nom de Vimen ipagus Vùninaus ponr Viminaeus). —
K. MuELLENHOFF, DeuUche Alterthumskunde, p. 23S, veut que le iM»m soit
germanique et le rattache à un vieux haut-allemand wimjan «» scaturire; on
voit que tout au contraire il s'agit encore une fois d'un radical celtique, à
moins qu'on ne soutienne contre toute évidence que dans le Vimeu et dans
l'Ardenne les cours d'eau aient dû attendre, pour être baptisés, l'arrivée des
barbares germaniques.
m, La Vesdre, affluent de la Meuse à Ghénée (Liège).
915. Vesere (Borhans et Schoolmeesters, Cartulaire de VéglUe Saint-
Lambert, t. I, p. 14). — Cfr. le Weser en Allemagne, dont le nom nous
apparaît sous une double forme dans Weser (Weseraba) et par rbotacisme
dans Werra (Wirraha), nom gardé actuellement par un de ses deux bras,
n est donc inexact de dire que le Weser est formé de la réunion de
la Fuldaa et de la Werra, car la Werra, c'est proprement le Weser lui-
même (voyez Petermanii, lUUtheilungen, 1861, p. Hl). ^- En France :
la Vétère, affluent de la Dordogne à Limeuil (Dordogne). 889. Fluvius
Visera. 9^. Fluvius Visere (de Gorgues, Dictionnaire topographique de
ta Dordogne),
▼irrinafl, le Viroin, affluent de la Meuse à Vireux.
Vireux ainsi que Vierves reproduisent le nom du Viroin ou Virvtn.
▼iT«, la Vive, affluent de la Lys entre Vive-Saint-Ëloi et Vive-Saint-
Bavon (Flandre occidentale).
964. Pottingehim super fluviolum Viva (Van Lokeren, Chartes de Saint-Pierre
de Gand, p. 38).
(460)
¥oCra, aujourd*hui la Grootebeek, affluent de la Meuse à Aldeneyck.
()52. Monasterium Eicbe vocaium saper fluvium Vom (Bobmaks et School-
HBBSTERS, Cartutaire de l'église Saint-Lambert, L I, p.i8). — C'était aatre-
fois la riiière Oetere; elle a laissé son nom aux villages d'Opoeteren et
Neeroeteren.
ivarehiuDM, la Warchenne, affluent de la Warche à Halmédy.
()6H. Warchinna (Martène et Dcrand, AmplUsima CollecUo, t. II, p. iO). —
La désinence -inna (= enna) est on diminulif; la Warchenne équivaut doue
à la petite IVarche.
wariea, la Warche, affluent de TAmblève.
iK8. A Warica usqae in Uuviolum AmbleTam (Bormans et Schoolmeester:
Cartulaire de l'étjlise Saint- Lambert, t. I, p. i4).
irileppa, la Velpe ou Fleppe, affluent de droite de la Grande Geele à
Âerschot.
(^e ruisseau nàlt près des deux locaUtés d'Opvelp et Neenrelp en Brabtnt, et il
passe, vers son confluent, auprès de Vcipen (Haelen en Limbourg). De ces
localités, les deux premières sont mentionnées aux dates suivantes: 4i7i.
isKfâ. Feleppe. — 4223. 4227. Felepe. — i234. Felpc. — 4231. Fl^pe (Wai-
ters, Canton de Tirlemoui, communes rurales, t. II, p. 88). — L'autre est
connue beaucoup plus anciennement : 741. Felepa in pago hasbaniensi (Piot,
Cariulaire de l'abbaye de Saint- Trond, 1. 1, p. 2). — Pleppe décèle à pre-
mière vue un Vil-apa primitif, et je crois retrouver ce radical Vil dans
Vilvorde « Gué de la VU. — 779. 844. Filfurdo in Bragbando, F. io pago
bracbantense (Lacomblet, u I. pp. 4 et 26). — En effet, Vilvorde est situé
sur la Woluwe, qui, encore au X* siècle, s'appelait Wiluwa, si j'en dois croire
le Gesta Episcop, Camerac., I, 70 (in pago bracbantensi de villa Wilowa).
— Je rapproche : 4° la Wôlpe (1454. Wilippa, puis Wilepa et Wûepe»
voyez K. Muelenboff, Deutsche Alterthumskunde, t. H, p. 232). —
2» la Vilutva ou Woluwe qui se jette dans la Senne k YUvorde, dont le
nom ^passage sur la Vil. Uwa remplace ici "Upa sans doute avec le même
sens. — d» Velpe, près OsnabrOck (4490. Villepe). — 4» Velp (X« siècle.
Pheleppe, puis Vellepe, Yallepe), près d'Arnhem. — 5» ViUip, près Rolandseck.
Prusse rhénane (882. Philippia, Filippia, voyez Beyer, Urkundenbuch, 1. 1.
p. 425. — MUELLENHOFF, Dcutsche Alterthumskunde, t II, p. 234). —
6" 4440. Wilippe quae in episcopatu coloniensi erat ad ecclesiam Stabulensem
pertinens (Martème et Durakd, Amplissima Collectio, t. II, p. 83).
irUeppe, affluent de la Meuse à Stenay (Meuse).
l(Vi6. Wuosapia. - 4497. Wiseppe. ~ 4248. Wesappe (Liénard, Diciionnauc
topographique de la Meuse). — Ces formes anciennes sont celles du nom
du village qui est sur la Wiseppe un peu au-dessus de son embouchure. —
Cfr. Wezepe (4230. Wesope. — 4300. Wesepe) en Overyssel {Nomina geogra-
phica neerlandicoy U I, p. 436).
(461)
Quant aux noms de lieux, ceux qui nous sont connus par
des monuments de l'époque romaine, comme ayant existé
avant la fin de l'Empire, ne parlent pas moins éloquemment
en faveur de la nationalité celtique des peuples qui les ont
donnés. Qu'on en juge par la liste suivante, où l'on a tâché
d'en donner un aperçu complet avec l'indication des plus
anciennes sources où il en est fait mention :
AdaatiicaTungr«rMiii(Tongres).
CÉSAR, De Bell. GalL, VI, :^. — Amm.
Marcell., XV, U, 7.— Peutinger.
— Itinerarium AntoninU — PTOLÉ-
MÉE, II, 9, 5.
AibiaaehMe (Ober-Elvenich).
Peutikg. - Utn.
Ambllarvlum (Konz).
SUETONE, Caiigul., 8 : in Treveris vico
Ambitarvio supra Confluentes.
nale viens.
FORTUNAT, Vit. Blart., IV, 366. — ftiii.
— SULPIT. Sever., DiaL, III, i5.
Aainanacus (Andernach).
Amm. Marcell., XVIII, % i. — Peu-
TING., yotitia digmtaluin Imptrii.
— Itin,
ArdHcana, silva Arduenna.
CESAR. De Bell. GalL, V, 3, 6, etc.
— Tacit., Ann., III, 42. — uXtj
'ApSou^vva Stras.. IV, III, ,*5.
Arenacam.
Tacit., HM., V, 20 fArenaci;. — Peu-
TiNG. (Arenaiio).— ///ri.(Harenatio).
AMcIborKlam (Asberg).
Tacit., UUt., IV, :«; German., 4. -
Peuting. — Ptolémée, II, ii, 27.
Aasava (Oos).
Peoting. - Itin,
um WerTloruBi (Bavai).
Peuting. — Itin, — Ptoi«, II, 9, H.
Tacit., Hist,, V. 49-20. — Ptol., II.
9.44.
I viens (Bittburg).
Peuting. — /itn.
Belfflca (Euskirchen).
Itin.
BiarlacMfl (Blerick).
Peuting.
ina (Bonn).
Tacit., //m/., IV, 49. — Florus, IV,
42, 26. — Amm. Marcelu, XVI1I.2,
4. — Peuting. — Itin.
BoBonia (Boulocne).
Panétiyr. Latin., VII, 5 (Baehrcna). —
ËuTRuPE, IX, 24. — Amm. Marcell.,
XX, 1, 3 ei XXVII, 8, 6. — Peu-
TINGER.
BMrnInatlum.
Peuting. — lun.
Boruacnm vGrimlinghausen).
ftin.
Cnlone.
Itin
CamaracuBi (Cambrai).
Peuting. — Itin.
Carnone.
Peuting. — Itin.
Caapinslam.
Peuting.
CasIelluBi Meuaplorani (Casscl).
Peuting. — Itin. — Ptol., II, 9, 5.
Castra ■ercnlia.
Peuting. — Amm. Marcell., XVIII,
2,4.
( 463 )
c«$«aii«m (Beegden).
Peuting.
€«■«!«■> (Kuik).
Peuting.
€«1obU Agrippina (Cologne).
Tacit., Anu., XII, 27. — Peutimc. —
Ilin.
OoloniA TraJauA (Xanten).
Peuting. — Itin.
€oBdrastl0.
PagU8 Gondnislis. (Inscription romaine
aans Roach Smith, Collectan,
Antiq., t. m, p. 202.) — Cfr. les
Condnisi de César, De Bell. GalL,
U, 4.
coDilueiiies (Coblenz).
SUETON, Caligul^ 8. — Am. Mar-
CELL., XVI, 3, i. — Peuting., /Vo/«.
dignit, — Itin,
C«rloTMll«ai (Heerle).
Peuting. — htn,
Cor««rlacn» (Courtrai).
Notttia imperii,
Blvltla (Deutz).
Ahm. Marcell., XXVI, 7, 14 et XXVII,
i, 2 (DÎYitenses).
(Dormagen).
Ttin,
Ad Dii«de«iBiVBi.
Peuting.
Peuting. — Itin. ~ César, De Bell,
GalL, VI, 44. — Strabon. — Ptol.,
II, 9, 42.
elenlniii.
Epoiasani (Ivoix).
Utn.
Feresne (Yucht).
Peuting.
Fietio (Vechten).
Peutikg.
Forona Adrlanl.
Peuting.
«elduba (Gellep).
Itin,
GemlalacMs (Gembloux).
Peuting. — Itin, — Cfr. d'Arbois,
Recherches, p. 159. — Juraignj,
Gemi^y ont là même origine.
6«Mriaeii« (Boulogne).
Pompon. Mêla, 111, 2, 7. — Peuting.
— Itin, — Ptol., il 9» 4. — PUNK,
IV, 46, 30, etc. — Suetoh, Ciaud,
47.
firlmnes.
Tacit., Hislor., V, 20. — Itin. -
Peuting.
Bemomaeai
Peuting.
leorlfflai
Peuting.
(Junkerath).
- Itin.
jMliaciim (Jiilich).
Peuting. — Itin, — âmm. Marcelu
XVII, 2, 4.
Peuting.
Peuting. — Itin. — Ptou, U, 9, 4. -
Ce n'est pas Leiden. Voyez Bukk,
Eene HoUantUehe stad in de Miâ'
deleeuwen; DORNSEIFFEH, dans No-
minaaeographica neerlandica^LU
pp. 70-73.
ManarlUMaa.
Itin,
Mareomacvs (Harmagen)*
Peuting. — Itin,
«
Peuting.
(Ruremonde).
a (près Gueldres).
Ittn,
MedUlABo
Itin,
Mrduanla.
Peuting.
(463)
leneriea.
Pedtwg.
iiBAriaeua (Pont d*Estaires).
Itin.
«•sorislniu (Worringen).
Pkuting.
Meaicla
Peuting
(Arras).
Itin.
Mlffropall*.
Peuting.
lieralhenae (Neerssen).
i««TealiiHi (Neuss).
Tacit., Uiu., IV, 36 et pastim, —•
Amm. Margell., KVIII, ^ 4. — Peu-
ting. — Itin.
(Nimègue).
Peuting.
MoTiomacus (Neamagen).
/tfn.
Peuting.
Itin,
(Arlon).
PernlelAevn (Braives).
Peuting. — Itm,
■•«•e (Maestricht!).
Tacit., HUt., IV, 66.
««Midu (Escaupont).
Peuting. — Itin.
Pretorlum Agrlpplaae (Room-
burgprèsLeiden).
Peuting.
^lUMlrlkrnstiiBi .
AMM. Marceix., XVUI, % 4.
lllgodHlaai.
Tacit., Hist., IV, 71. — Amm. Uar-
cell., XVI, 6.
Biv«aiaf us (Remagen).
Amm. Narcell., XVI, 3^ i. — Peuting.
Htthloneii (Yenioo).
Uin.
Peuting.
ervanaa ou Tarven
rouanne).
Peuting. — itin. — Ptol.
(Té-
Itin,
(Tudderen).
Tlberlaeufl (Tborr).
Itin,
Tolklaeus (Zûlpich).
Itin,
Toxl«nilrl« locim.
Amm. Marcell., XVII, 8, 3. — Sur le
sens de locus dans Amm. Marcell»
cfr.lD., XVI,3,i.
Trajeetam (Utrecht).
Itin.
Treveri (Trèves).
Ptol., Il, 9. 7. — Pompon. Mêla, 111,
a, 4. — Amm. Marcell., XV, 11. —
Peuting. — lun, — Trebell.
Poll., Trig. tyr., 31.
Trieeaiilmae.
AMM. Marcell., XVIII, S, 4.
TuDvri (Tongres).
Peuting. — Itin. — Ptol., II, 9, 5. —
Amm. Marcell., XV, 11, 7.
(Tournai).
Peuting. - Itin. — 8. Jérôme, Epist.
— Nota. dignU,
Vada.
Taqt, Hiit., V, âO.
(Vettveiss).
Vetera (Birten).
Tacit., Aun., 1, 45. —Peuting.— Itin.
— Ptol., II, 9, 7.
▼eteramehae (Embken).
YiraTiaeus (Wervicq).
Peuting. — Itin.
( 464 )
vodsoriMCHs (Waudrez). Tos^iTla (Ober-Wesel).
Peuting. — ttin. — Nous retrouTons Peutinc, Geogr. Ravenn, (BosalTÎa .
cette localité en 779 sous le nom de
Walderiego (Lacomblet, I, n» 1). Vnnco.
Iiin.
On le voit, à part un petit nombre qui peuvent s'interpréter
par le latin ou par un idiome germanique, tous les noms de
lieux mentionnés dans les documents romains sont de la
langue celtique.
Mais ce n*est pas tout. Indépendamment des noms qui nous
ont été conservés par hasard dans les documents écrits à cette
époque, il en est un grand nombre d'autres qui ont une
physionomie celtique bien prononcée, et qui se rapportent
d'ailleurs à des localités dont l'ancienneté ne fait pas de doute.
En voici un relevé provisoire qui est bien loin d'être complet,
mais qui, dans l'état actuel des études toponymiques, n'aurait
pu être grossi sans témérité.
•9 Amay Liège.
636. VII« siècle (Beyer, Urkundenbuch, 1. 1, p. 7).— XI« siècle.
(Anselme, Gesia Epp, Leod. Pertz, Scriptores, L VII.)
Amblava, Amblève.
666. Curtes nostras id est Âmblava .... (Martëne et Durand,
Amplisstma Collectio, t. II, p. iO). — Voilà Tcxistence du
village attestée pour cette date; pour le nom, voyez ci-dessus
page 440.
Ampoiinifl, Le Roeulx Hainaut.
868. Cella Ruez. — XI1> siècle. Ampollnis {Acta Sanctorum,
30 octobre, p. 403^).
I, Andenne Namur.
XII« siècle. Andetenna (Reinerus, Triumph. bulonic, dans
Pertz, Scriptores, t XXV, p. d06). — V1I« siècle. Andana
( VUa Sancti Gertrudis, dans Mabillon, Acia Sanctorum,
II, p. 44i). — 870. Andana (Ann. Hincmar., ad. an.). — Cfr.
Aad««i»«»M« (aujourd'hui Nioder-Anwen) sur la chaussée
romaine d'Arlon à Trêves, mentionné dans l'itinéraire
d*ANTONiK, et dans Sulpice Sévère [Dialog., III, 13).
AadMsinuai, Saint-Hubert Luxembotti^.
7^. Andaginum (Cité dans le Viia BeregUi du X* siècle.
Mabillon, Acta Sanctorum, IV, I, p. 2d4).
( 463 )
Aa4*¥erpaBi, Anvers , Anvers.
796 Gasiram Antwerpis super fluvium Scalde. — I n Aotwerpo.
— In AntTerpo castello (Bréquigny et Pardessus, Diplô-
mes, t. H, pp. d}8-350). — Anderpus {Revue de Sumiitna-
tique belge, ASSIS),
ABvIldarA, Angleur. Liège.
8i7. AngUdura (Guêrabd, Polyptyque de Saint- Remy de • .
Reims, p. i06). — Cfr. en France : Angloure (Isère) et trois
Anglure (Orne, Marne et Saône-et-Loire).
Arb«ne, Thier deNierbonne près Huy Liège.
\II« siècle. [Chronic. Sanctl Trud.Conttn., Ili, II, danff PcATZ,
Scrtptoret, i. X, p. 417). — Cfr. le nom du casirum Arbona
(sur le lac de Constance), dans i/iit. Anton,, Carte de Peu-
linger, Notit. imper, — D'autre part, le pays de Sobrarbe,
en Aragon, doit son nom à une montagne appelée Arbt
c Cum autem homines superarbi Barbastrum perdidissent.
a quodam monte qui dicitur Arbi, eo quod supra eum siarent
christiaoi et subtus Maari, Tocaferunt se Superarbenses. >
Fragment historique dans Lrmbke-Schaefer, Ge^chichte
Spaniene, II, p. 397.
AsianelaM.
1* «!•■•■« Liège.
8S7. Asttnetum (Martène et Durand, A m-
pliuima Collectio, t II).
"29 «■■•«X Liège.
814. Astanido (Martène et Durand, Am-
pUsitima Collectio, 1 11, col. 94). — H54.
Hastenoit (Borhans et Schoolmeesters,
Cartulaire de V église Saint- Lambert,
t. I, p. 73).
3« AsMm«ta Luxembourg.
i« AMCMAia Luxembourg.
Qfr. encore : Astenet, près Wallhom; Essen; Stenay.
Beiiiriiiiain, Beauraing Namur.
Je ne possède pas de formes anciennes de ce nom pour la Bel-
gique, mais je rapproche : i* SMiaraïa. arrondissement
d'Arras, Beaurains; 66i. Bellirino (Pertz, Diplômes, p. 37 ;
Cfr. Williams, p. 3^), et Belrenio (Brêquignt et Pardessus,
Diplômes, 1. 11, pp. 115, iS^.S* ■•«araiavui*, arrondis-
sement de Montreuil, Belrinio super flurio Quantia (GuÉ-
rard, Cartulaire de Saint- Berlin), — En outre, le Dic-
tionnaire des Postes mentionne pour la France sept autres
Beauratn, répartis dans plusieurs départements. — Bellus
ramus n'est qu'une retraduction latine du roman Beaurain,
dont l'origine était oubliée dès le Xlh siècle.
Tome XLVIII. 30
(466)
{•■••■•■«■oi, Besslingen
(*S85. Belsonancum Tilla in medio Ârdoennensis sUvae si ta
(Grâgoire de Tours, Hitt, Francor^ MU, SI}.— 770. Locus
qaae dicitar Benutzfeld infra centina Belslango infra Tasta
AHinna (Bcyrk, Urkundenbuch, t. I, p. S6). — 870. De
Arduenna »icat flamen Urta surgit inter Btslanc et Tumbas
(ilntf. 5. Berlin, a. 870). — Cfr. Longnon, Géographie,
p. 388.
G.-D. de Lux.
lia, Boulogne Pas-de-Calais.
Vh siècle. BoDoniam quam Galli prius Gesoriacum Tocabant
(Anon, Valesianus), Voyez ci-dessus, p. 461 •
raiie, Bouillon
i094. BnloD, Bttlonium {Charte inédite de Saint-Hubert, aux
archives d'Arlon). — i427. Bullion, Bullion, Bullon, Bullio-
nem (Bormans et Schoolneesters, Cartulaire de Véglifte
Saint-Lambert, 1. 1, pp. 56 et 57). — Holder donue une forme
Bubtione qu'il identitie avec Bouillon; j'ignore ob il Ta trou-
fée. Ce n'est d'ailleurs pas sans hésitation que j'inscris le
nom de Bouillon sur la liste des vocables celtiques. Il pour-
rait tout aussi bien dériver d'un nom d'homme Bullinit
primitif, qui aurait fourni les nombreux Bouillon de la
France, et qui, revêtu ensuite du suflSxe -acum, aurait donné
naissance aux divers Bouillac. Le Bulhon du Puv-de-Dôme
se présente en 405i sous la forme Bullione. Voyez d'Arbois
DE JuRAiNViLLE, Recherche*, p. 51i.
Luxembourg.
Caaecuaslduiiusf Cugnon
6i8 environ. Gasegongindinus (Martène et Durand, w4m/;/i«-
tima CoUeciio, L II, col. 6). — X« siècle. Casegongidunus
(Heriger, Getta epp. Leod., dans Pertz, Scriptore», t. Vil,
p. \%\). — Cfr. le nom da roi breton Cogidunus dans Tacitk,
Agricola, c. i4, et voyez Grandgagnage, Mémoire, p. 1.
Luxembourg.
Chamiio, Grandhan ou Petithan Luxemboui^.
6S6. Villa mea Chambo secta super Orto fluviolo (Beykr,
Lrkundeitbuch, 1. 1, p. 8).
CharaMcho, Cherain Luxemboui^.
€66. Curtes nostras, id est Amblava, Gharanco (Martè.ne
et Durand, Amplistima Collectio, t. Il, col. il.^
i^ioDAiiiaiii, Dinant Namur.
744. Dionante (Martène et Durand, Amplitaima Collectio,
i. Il, col. il). II semble bien qu'il y faille retrouver le cel-
H
(467 )
tir|ue nane = vallée. .C(r. Taylor, WonU and Place*,
pp. IM-iSK. — 870. Santae Mariae in Deonant (Hincmar,
Ànn,). — X« siècle. Eroporium qaod dicitar Dionant {Viia
Saneii Hadalini, dans Mabillon, Acla Sanctorum, \\,
p. 975). — Deonant porfum {Tramlatio Saneti Eugenii,
c. 35, dans À nal. Bolland^, III, p. 46). — Dionante (Gamba in)
serait, d'après Holder, Champ, dépendance de Gbampneu-
ville (Meuse), mais le dictionnaire de Liéhard ne contient
pas ce mot. — Voyez Esser, Kreisblau fur den Krett
Malmedy, p. 8, qui suppose Oivo-nant,
Kinone, Saint-Amand Nord.
638. Elnone (Diplôme de Dagobert I*', dans Bréqdignt et Par-
dessus, Diplômes, t. II, p. 46).
vieil€lei«laiii,. Fleurus Hainaut.
868-869. {Polyptyque de Lobbes, dans DoviviER, Le Hainaut
ancien, p. 3iU).
I, Gand Fi. orientale.
vile siècle. Pagus qui vocabalum est Gandavum ( Viia Sancii
Amandi, dans Mabillon, Acta Sanctorum, II, p. 683). —
8ii. In loco qui Ganda Yocatus {Ann. Einhardi). — 870.
Vicus Gandavum. — 942. Gastrum Gandavum. Portus Gan-
davum (Van Lokëhen, Charte» de Saint-Pterre de Gand).
— Cfr. les noms de lieux Adavum, Anavum, Brocavum,
Juvavum, Vellavum.
«
OladuBum, Glons Liège.
i03i. Gladons. — 1143. Gladuns [Cartulaire de Saint- Lau-
rent, 1. 1, fol. 3 et II v). — XII« siècle. Gladuns {Mirac.
Saneti Evermari, dans Boll., i'^ mki, III, 8). — 1213.
Glaons [VHa Odiliae, 111, iO, dans Pertz, Scriptoret,
t. XXV. — i222. Glaons (Grandgacnack, Vocabulaire).
— Le sens de dunum (montagne) est un des mieux établie
dans la langue celtique. Encore Sigebert de Gembloux le
connaissait : Galtica enim lingua montem vocari dunum
xiudioxiH non eH incoqnitum ( Vita Deoderici, I, 47, dans
Pektz, Sciiiitores, t. IV, p. 447;. Sur ce mol, voyez l'énumé-
ration de D'A R bois de Jubain ville {Introduction à l'étude
de la littérature celtique. Paris, i883, p. 35), qui n'est
d'ailleurs pas complète; il i»nore notre Gladunum et il ne
donne pas Daun dans TEIfel, qui justifie son nom d'une
manière si pittoresque et qui offre an dei rares exemples
du radical employé seul.
Ciriiiildies, Grimde Brabant.
956. Grimides super fluvium Gatia (RiTZ, Urkunden, n« 31,
p. 45).
( 468 )
ifHasnon 'Nord.
1065. (MlliAEUS et Foppbns, Opéra Diplomatica, t. III, p. 305.)
H«iiiiM, Ghoium, Huy Liège.
744. Hogio (MARTÈNBet Durand, i4mp/fot/ma CoUectio, t. Il,
p. 18). — Sur l'origine de ce nom, cfr. Hoium dims It liste
précédente.
«
LipiiBae, Les Estinnes Hainaut.
743. Liplinas (Sibmond, Concil. Galliae, 1, p. 540). — 1X.« siècle.
Listinae (Eginhàro, Translatio SS. MarceUini et Pétri,
Vil, 70).
Markedanvm, Marquain Hainaut,
902. Marquain. — Cette forme, bien qu'altealée par Duvivier,
Le Hainaut ancien, p. 335, me parait suspecte.
ManiMcaBi, Namur Namur
Vil* siècle. Castro Namuco (Fredegar., Contin., c. 98^ dans
Script. Merov,, édlt Krusch, t II, p. 471). — 603. Namuco
(Diplôme de Cloris III). Voyez J. Havet, Bibliothèque de
l'École det Chartet,i. LI, pp. S15-^7, oti il est prouvé
que Namuco recognovi doit être lu Namuco féliciter, et
que Namuco désigne la Tille de Namur et non le chancelier
qui a émis le diplôme.
i«lviAl«ha, Nivelles .•..-....- Brabant.
i* niv*iiM Brabant.
Nivialcha ( Viia SanctiGertrudis, c. 3, dans
Script. Rer. Merov., t. U, p. 457). —
Nlviella (ALCum, EpUt., iOâ).
âo NivaiiM (Lixbe) Liège.
y III* siècle. {Vita Suncii Lamberti BoU.,
L V, septembre, et Vita Sancti Huberti
Bolland., 1. 1, novembre.)
flarehlnlom, Saint-Trond Limbourg.
VIII« siècle. {Vita Sancti Trudonis, c. 9, dans Mabillo.i,
Acla Sanciorum Ordinis Sancti Bened., t. Il, p. 4030.) —
Sarcinium (Diplôme de 741, dans Bréquigny et I>arde$sus,
Diplômes, t. II, p. 379).
«oimaala, Soumagne . Liesse.
915. Ad rivum de Solmania (Borhans et Scroolhbestebs,
Cartulaire de l'église Saint-Lambert, 1. 1, p. 44).
(469)
Teciiii, Theux. . . . * Liège.
827. (Marténe et Dcraud, AmpHtsima CoUectio, t II, c. â5J
n, Visé Liège.
{Annal. Hinemar., a. 870^
TertMaMBi, Virton Luxembourg.
'IISO. Vertunnam (Diplôme d'Arnold de Trêves, dans hwiiin
archéologique d'Arlon, t. XVII, p. 396. — Cfr. Bertunuin
(Grégoire dk Tours, Glor. Mariitr., c. 89). aujourd'hui
Birtea (Prusse rhénane, et Verton (Pas-de-Calais, arron-
dissement de Montreuil).
urairiodorum, Waulsort Namur.
946. (Miraeus et Foppens, Opéra diplomatica, 1. 1, p. 259).
— Dorum pour -durum. Cette dernière désinence est fré-
quente dans la toponymie celtique. Ainsi Antiuiodoram «
Auxerrc, Nemetodurum s Nanierre, fsèiodurum ^ Isso're.
Waniileani, Wasseige Liège.
(NiTHARD, III, 3. Eginhard, Transloiio SS. Marcellim et
Pétri, VII, 68. Teulet, traduit erronémenl par Visé). — 747.
Villa Wassidio, date d'un diplôme de Charles Martel. —
Cfr. dans l'ancien département de la Moselle Voisage ( Arry),
qui est Wasaticum en 858 et encore en 93t> (De Bouteiller,
Dictionnaire topographique de la Bloselte, p. 277; et
HouzÉy p. m, qui croit le mot romain, mais sans l'expli-
quer).
Outre ces noms, il en existe une multitude d'autres que
nous allons passer en revue, et qui se reconnaissent à leur
désinence celtique -^umm ou -acus ^ Que ce suffixe appar-
tienne à la langue des anciens (Celtes, c'est ce dont il n'est
plus permis de douter. Quant à sa valeur, c'est celle d'une sim-
ple désinence adjective : elle correspond identiquement à la
* Les formes aca, acas sont de date postérieure; elles représentent la
première phase de la latinisation des deux vocables celtiques. La seconde
phase consistera dans la chute pure et simple de la désinence -acum, qui
sera remplacée par -ta.
(470)
désinence latine -anus, qui, chose remarquable, apparaît aussi
fréquemnient dans les noms des fundi dltalie que -acus dans
^ ceux des fundi gaulois ^. Cotte valeur adjective de -aeus, dont
beaucoup voudraient faire un substantif ayant le sens de pro-
in-iété ou de demeure, a été parfaitement mise en lumière par
M. Esser et n'a plus besoin de démonstration : je me borne à
renvoyer au travail du toponymiste rhénan s. Ce qui doit être
signalé, c'est que la désinence --acum continua d*étre employée
en Gaule comme formative d'adjectifs dérivés, longtemps après
la disparition de la langue gauloise; elle resta, si je puis ainsi
parler, dans Toreille des populations avec la même portée
qu*aujourd'hui la finale -us dans le parler français, c'est-à-dire
qu'elle caractérisa pour elles les mots celtiques tout comme -t»
est pour nous le signe dislinctif du mot latine. Les Romains
d'abord, les Francs ensuite, l'annexèrent à leurs noms propres
* D*Arbois de Jubaimville, Recficrdies, pp. 127-146. Sur Tidentité des
adjectifs parisiacus et parisiensis, voyez HouzÉ, p. 73.
* Paogramme, page 4. Je crois utile de reprendre ici les exemples cités
par lui :
In vico oui antiquus iUe et primus indigena (Virisius) Viriziaco nomen
imposuit (Mabillon, Acta Sanctorum, II, 66.)
In loco qui a Corbone viro inclyto Corboniacus dicitur (Idem, Ibidem,
IV, II, p. 253).
Oratorium in villa Martiniacensl in qua célèbre ferebatur saepe orasse
Martinum (Grégouib de Tours, Glor. Conf., c. 8).
Possessionem quae vocatur Rothmariacas quam a quodam homine
nomine Rothmaro emerat {G^t. abb. Font,, 5j.
Quidam vir Latinus nomine in praedio suo, quod dicebatur pridem
Colonia a ponte qui Golonna vocabatur. . . voluit a nomine suo i'onti et
villae trabi vocabulum id est a Latino fons Latinus, indc et villa Lati-
niacus (Acta Sanct, Bolland., 1. 1, juillet, p. 51f, 52a).
Calmeliacense monasterium, quoqui dem nomine appellatum nonnullis
ereditur a Calmelio fundatore (Idem, Ibidem, t. VIII, p. 525a).
> EssER, Kreisblatt fur den Kreis Malmedy, p. 13, cite encore une
charte dans Bréquigny et Pardessus, Diplômes, 1. 1, p. 210, où l'on trouve
dans la même page un locellus qui appellatur Lucianus et un locellus qui
appellatur Luciacus.
(471 )
pour former les noms de leur demeure ^. Et même à une
époque où son aspect de plus en plus incompréhensible Veut
fait tomber en désuétude, on le voit encore combiné avec la
désinence latine -ensis, dans le composé -acensis, qui est
employé comme adjectif de plusieurs noms de lieux dont la
simple désinence ne se termine nullement en -acum 3.
Mais la désinence que nous étudions ayanteu cette singulière
fortune de rester en usage auprès des nations qui ont succes-
sivement dominé la Gaule, il va de soi que nous ne pouvons
pas faire rentrer dans ce chapitre tous les noms qui en sont
affectés. Ceux qui ont pour radical un nom propre romain ou
latinisé, et l'on verra ci-dessous qu'ils forment l'immense
majorité, seront étudiés dans le chapitre suivant, et nous ne
pouvons nous occuper, dans celui-ci, que de ceux dont le radi-
cal est également cdtique et permet de croire qu'ils ont été
formés antérieurement à la période romaine. H. d'Ârbois
déclare n'avoir pas rencontré un seul nom de ce genre en
France 3 : en voici, pour la Belgique, quelques-uns dont je
pense qu'on ne contestera pas le caractère : tous sont formés
d'un nom de cours d'eau :
ErnaeaiB, Ycmawe Liège.
814-816. Ernau. ~ 11(M. Krnaus. — Aux sources de l'Yerne,
nommée anciennement Erna : adflumen Ernam (Gbandga-
GNAGE, Mémoire, p. 5^)! Ernau est donc pour Emacum,
Fraaciaeam. Localité disparue aux environs de Paliseul. Luxembourg.
VUi* siècle. Frusciaco (Martèmb et Durand, AmpUssima
CoUectio, U 11, p. SI). — Frousche est le nom d'un ruisseau
de la commune de Bièvre, voisin de Paliseul. Grandga-
GNAGE, Mémoire, p. SS» suppose que c'est le primitif de
Frusciacuffl, et je suis de son avis.
< C'est ce que n*ont pas vu les savants qui croient trouver des noms
celtiques dans tous les mots où il rencontrent la désinence 'Ocum, par
exemple K. Lamprecht, Deutsches Wirthschaftsleben im Mittelalter, I, i,
p. iSO. H. d*Arbois de JuBAiNViLLE a le mérite d*avoir, le premier, mis le
fait en lumière dans ses belles Recherches.
* Ainsi paçus hmacensis alterne avec lomensù ou lomimis (779. Lacom-
BLBT, I, n« 1).
' D'Arbois de Jubainvule, Recherches, p. 178.
(472)
Luxembourg.
Liège.
8i4. Glaniaco (Martènb et Durand, AmpUstima CoUectio,
t II, p. â4). — 888. Glaniaco (Lacomblet, L I, ii« 75). —
Glaios, Tîllage détruit entre Vielsalm et Boiigûy, d'après
Ghardgagnage, Mémoire, pp. S3 et 59. — Voyez ci-dessus
l'article GianUt,
LedeniaeiiBi, Lierneux •
666. Lethemacbo (M artère et Durand, Amplissima Col'
lectio, u II, p. iO). — 746. Lethemau (Idem, Ibidem, .i^. i9).
— 896. Ledernau (Idem, Ibidem, p. 35). — Xll« siècle. Lernau
(Idem, Ibidem), — À rapprocher de : Lcderna in confinio
Sambrensis pagi. 1001. Ledema (Gramgagrage, Mémoire,
p. ii6), qui est Leemes près Fontaine-rÉvêque.
Lierneax est situé aux sources de la tienne (Ledema) et en
a manifestement tiré son nom. Cfr. Grandgagnage, Mé-
moire, p. 61
•«lilaena rItos, Sensenruth Luxembouri:.
i094. Salceiaco rivo (Ozerat, Uinoire de Bouillon, ^ édit.,
p. S89). — 1136. Sansanrieu (Chartes de Saint-Hubert, aux
archives d'Arlon). Salsenru [Ibidem), — Un procédé de for-
mation analogue de nom de lieu m'est fourni par VulfiniacuM
rivua (Flodoard, Historia remensis ecclesiae, édit. Lejeune,
I, 90, p. 160), aujourd'hui Bouffignereux (Aisne). — Gfr.
]f ATTOR, Dictionnaire topographique de l'Aisne,
TlIlAcuBi, Tilly Brabant.
Vojez ci- dessus l'article Dyle.
urtoeviB, Orgeo Luxeraboui);.
648 icirca). De nostn siWa Uriacense (M artère et Durand,
Amplissima CoUectio, 1. 11, p. 6). — 87& Driau fisco (Bou-
quet, t. IX, p. 415). — 88a Irio (Lacohrlet, 1. 1, n« 75).
vruicn, Ortho Luxembourg.
888. Ortao (Lacomdlet, 1. 1, n» 75). — Ortho dériTe de Vrta-
cum comme Orgeo de Uriacum,
II est donc établi par l'étude de la toponymie qu'à une époque
déterminée, la population celtique a occupé tout notre pays,
et non seulement les parties aujourd'hui wallonnes. Si on
rencontre moins souvent ses traces dans les régions flamandes,
c'est que, à cette date lointaine, ces provinces étaient enooreen
grande partie inhabitées, le sol étant disputé aux hommes par
(473 )
la mer, ou bien couvert de foréls et de marëcages. Chose
curieuse! c'est précisément la région flamande, vrai jardin de
la Belgique aujourd'hui, qui était alors la plus inhabitée; au
double point de vue de la colonisation et du nombre des
habitants, elle le cédait à FArdenne, toute semée de fermes et
d'exploitations rurales.
Cette constatation exclut-elle nécessairement la possibilité •
de la germanisation des provinces flamandes par une invasion ^
barbare antérieure à César? Non sans doute. Mais cette germa-
nisation, contre laquelle militent de si sérieux arguments
historiques, est écartée par le caractère relativement moderne
de la toponymie germanique des provinces en question. Si elle
remontait aussi haut qu'on le prétend, nous devrions retrouver
dans cette toponymie, comme dans celle de rAlIemagne, une
partie au moins dos plus anciens noms de lieux qui aient été
formés dans un idiome germanique. Or, il ne paraît pas qu'il
en soit ainsi, et j'ose dire que les plus anciennes stratifications
onomastiques sont très mal représentées en pays flamand. Les
cours d'eau s'y appellent toujours -beek, et très rarement -aha
ou -aa, nom beaucoup plus ancien. Les moulins s'appellent
toujours molen (du latin molina) et jamais quirn, et la combi-
naison de ces deux indications toponymiques est toujours
Molenbeek et jamais Quimach. Ce sont là des exemples qu'on
pourrait facilement multiplier. Je me borne à noter, à la suite ^
de Waitz, ce caractère de jeunesse relative de la toponymie
franque en Flandre ^. Elle peut être du IV«et du V« siècle; tout
porte à croire qu'elle n'est pas du I***, moins encore d'une
époque antérieure à notre ère.
* Wenn man auch an der Meinung festhalten woUte, die in neuerer Zeit
nicht wenîg erschuttert worden ist, dass Menapier und Nervier, die hier
wohnten, deutschen Stammes warcn, so ist doch nicht daran zu denken,
aile dièse zahlreichen Dorfschaften und Ansiedelungen, wclche die Kûste
des Meeres, Flandern undBrabantbedecken, auf ihre Zeit zurûckzufûhren,
da sie Namen zeigen welche deutlich ein spâteres Geprâge an sich
tragen, etc. (Waitz, Dos alte Recht der salischen Franken, p. 57).
CHAPITRE IV.
LA TOPONYMIE BELGO-ROMAINE.
J'ai réservé à dessein, pour ce chapitre, l'étude de rimmense
V majorité des noms de lieux celtiques. Ceux qui ont été produits
au chapitre précédent suffisaient pour établir la thèse du carac-
tère celtique des premiers habitants de notre pays; ceux qui
vont être l'objet de nos recherches constituent une catégorie
spéciale, qui exige une étude particulière. Ils ne sont celtiques,
en effet, que par la terminaison, qui est -acum ou -iacum;
leur radical est invariablement, sauf les quelques exceptions
mentionnées précédemment <, un nom propre de personne,
emprunté neuf fois sur dix au répertoire latin. Cette vaste
collection ,de noms offre un intérêt particulier, en ce qu'elle
nous représente l'étendue et l'intensité de la civilisation
romaine en Belgique. Pendant les quatre ou cinq siècles qu'elle
a régné dans les pays de langue celtique, elle ne paraît pas
avoir produit d'autres désignations topographiques : du moins
je n'en connais pas qu'on puisse faire remonter avec certitude
aux cinq premiers siècles de notre ère ^. La composition
« Voyez plus haut, pages 471 et 472.
* Cette circonstance est très caractéristique ; je Tavais notée longtemps
avant d'avoir reconnu, à la suite de M. d*Arbois de Jubainville, l'origine
romaine des noms de lieux en -acum, et à elle seule elle suffit pour
rendre irréfutable, à mon sens, la thèse de l'illustre savant français.
Sinon, il faudrait conclure que la civilisation romaine, qui a tout trans-
formé ou tout créé dans notre pays pendant environ cinq siècles qu'elle
y a régné, n'a laissé aucune trace dans le domaine de la toponymie :
conclusion dont l'absurdité saute aux veux.
(478)
hybride de ces noms locaux est à elle seule déjà une leçon
d'histoire. Tandis que nous voyons par leur radical que
rimmense majorité des Gaulois s'était romanisée jusqu'au point
de prendre des noms romains, la désinence nous apprend que
la langue celtique continuait d'être parlée, puisque c'est à elle
qu'on empruntait le terme générique employé dans la compo-
sition de ces noms pour désigner l'habitation humaine.
Dans l'étude de ces noms de lieux, deux procédés s'offrent à
nous. Le premier, que j'appellerai le procédé déductif, et qui est
le plus sûr, consisterait à réunir tous ceux que nous trouvons,
ù une époque antérieure, revêtus du suffixe -ocum. Malheureu-
sement, l'état trop peu avancé des études sur notre toponymie
ancienne ne permet pas d'y avoir recours. Le second consiste
ù recueillir tous ceux qui portent une des formes modernes
sous lesquelles on sait que la désinence -acum aime à se
cacher actuellement : il expose sans doute à beaucoup de
méprises, mais c'est le seul qui soit à notre disposition dans
l'état actuel des connaissances toponymiques, le seul aussi
qui permette de faire une énumération qui ne soit pas trop
incomplète. C'est donc celui que nous emploierons dans les
pages qui vont suivre. D'ailleurs, nous limiterons autant que
possible le champ de Tinduction, en éliminant les |)rincipales
sources d'erreur.
Les terminaisons -acum et -iacum deviennent, dans nos
dialectes germaniques belges, -ik et -icA, dans nos dialectes
romans, yi-ies, -é, -ée) et -ay, et enfin -eke (-ecque) dans les
noms flamands francisés. Telles sont du moins les transfor-
mations les plus ordinaires; je ne parle pas d'un certain
nombre d'autres, tout à fait exceptionnelles, dont on trouvera
des exemples ci-dessous. H faudrait toutefois se garder de
ramener à la désinence -acum tous les noms revêtus d'un des
suffixes en question. Souvent ceux-ci ne doivent leur forme
actuelle qu'à une altération phonétique, à une contraction, à
une apocope, ou à quelque autre phénomène semblable.
Ainsi dans les noms allemands en -ieh, où la désinence est
précédée de la lettre m, il en est plus d'un où cette désinence
(476)
n'est qu'une atténuation de -bach, avcic assimilation du b par
une liquide précédente; en voici quelques exemples :
'Mleh
Ksimieh
Ladernieli
MelBileh
0cbncllnileli
lir«l«iHleh
IVoliBleh
PalkeMleli
MeheliMieb
Padermleli
Wammleh
Aehemlcb
■llehemleh
pour Gerb«€li.
Kalbaek.
IjAderbaeh.
Mclbaeh.
Aelinellbaeh.
acaibaeli.
HVclMeaibaeh K
IValbaeb.
Fslkenbaeh <.
licbollenbaeb K
Puderbaeh.
IV'ambaeh.
Aebenbaeb.
Bllebesbaeb *.
Il y a plusieurs phénomènes du même ordre dans le
Grand-Duché de Luxembourg. Ainsi Bcckcrleh, pour Bel-
tenkirche (1238. Delkyrche), en français Bettmiglise ^; Gaspc-
rich pour Gasberg (1297-1298) <s Hollericli qui dérive par
apocope de Holderichingen venu lui-même de Childerichingen
(1251. Hilderkinges, 12S2. Hildirkinges, 1255. Hilderchingen,
1256. Halderkenges,.1272. Uolderkenges, 1276. Hylderkenges,
1300. Hilderhingin, 1313-1316. Holderkenges, 1317. Holder-
* Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen ùeutscher Stâmme^ p. 313.
Cette assimilation doit être assez ancienne, puisque, après qu*elle se fut
produite, on ramena une seconde fois le suffixe -bach dans le mot et on
fît Weismichback (Idem, ibidem).
* Marjan, Wesldeutsche Monatschrift de Pick, 1. 1, p. 18.
» BucK, p. 180.
* VoGT, Die Ortsnamen im Engersgau, p. 17.
> 1235. Bethenglise. Beyer, Urkundenbuch, t. JII, p. 420.
* Cartttlaire de l'abbaye de Marienthal, 1. 1, pp. 212, 218 ; t. II, p. 20.
— Des exemples du même cas sont Stùmperich pour Stûmpberg, Stoppe-
rich pour Stopberg, Htimtnerich pour Hùmberg, etc. Vogt, Die Ortsna-
men im Engersgatt, p. 19.
(477)
chingen, 1363. Hoidrichin, 1386. Holdringen ^), comme Mon-
ncrieli, qui est pour Mwiderichingen, comme rétablit son
nom français de Mondercange (1434. Monderchin) s.
En Belgique, je ne connais qu'un nom dont la terminaison
'ich soit le résultat d'un accident phonétique; c'est
«rymerleb (Bonnert) Luxembourg.
i^m, Synbrucb, SinbnicL. — i8 i 7. Zimbroucli (Cartulaire de
l'abbaye de Marienthal, 1. 1, pp. S33 et 334, 307 et 309). —
\'6\.^ Symbnich yAnn. Arlon, t X, n» ii$j. — Siobrach
semble une métatbèse pour Siuiburg (cfr. Antenbruch pour
An?:enburg); l'endroit a d'ailleurs été occupé par un cbâteau
fort, et en 1392 il y a un chevalier Jean de Symbruch '.
Parmi les noms terminés en -j^, il en est qui dérivent d'un
primitif en -etum; ainsi Boarcj (890. Burcido de Burce-
tum) *.
Dans d'autres, -y est le résultat d'une contraction pour -ier
ou -ière (de -arium ou -aria) ; ainsi :
itmry (Heure-le-Roraain) Liège.
Amerires (Gramdgagmage, Vocabulaii'e .
«1117 Hainaut.
mK Gillier, et jusqu'au XIV* siècle (Duvivieii, p. 310; cir.
Chotin, p. 458).
* ;Ii faut remarquer que les scribes luxembourgeois écrivent les noms
de leur pays tantôt selon la prononciation germanique {-ingen)^ tantôt
selon la française {-inges et -^nges). J'ai copié toutes les formes dans le
Cartulaire de Vabbaye de Clairefontaine et dans le Cartulaire de l'abbaye
de Marienthal.
' Cartulaire de Vabbaye de Clairefontaine, p. 206.
' Cfr. Seimerich, en Prusse rhénane, dont je ne connais pas les
formes anciennes; il serait intéressant de constater s'il a passé par les
mêmes phases phonétiques.
* Màrtëne et Durand, Amplissima Collectio, t. II, p. 34. — Il est vrnl
que -etum lui-même est souvent venu prendre illégitimement la place de
-acum, d*où les formes médiévales Stabuletum pour Stabulacum (««tavc-
■•t), Tulpelum pour Tolbiacum (Tolbiac, aujourd'hui xiilpieh), etc. Cfr.
EssER, Kreisblatt fur den Kreis Malmedy, 9 septembre 1882; HouzÊ,
Étude sur la signification des noms de lieu en France, p. 22.
(478)
■■•*y Liège.
4i09. Hodieres (Scboonbroodt» inventaire des archives du
ValrSaint'Lambert, 1 1, p. U),
momj (Esneux) Liège.
196}. Honires (Schoonbboodt, Inventaire des archives du
VaiSaint'Lambert, 1. 1, p. 100).
■'•■«▼iiiy Luxembourg.
893. LoDgunYiler (Beyeb, Urkundenbuch, 1. 1, p. 473).
R«iy Namur.
• siècle. Rosleram in pago looucensi {Anal, Boliand^ t III»
p. 39, ob l'on sappose i tort Rouillon dépendtnee d'Anne-
X* siècle. Rosleram in pago iooMcensi {Anal, BoUand,, t III»
appose i
voye. — 1049. 1064-67. Roslier (Don Ber'lière, Documenu
inédits^ pp. 14 et 17). — Roly appartient donc & la liste de
noms en -iar et aurait dû figurer ci-dessus, page S91, à la
suite de Roilé.
veriy (Robelmont) Luxembourg.
1603. VerUer [Ann. Arlon, 1849, p. 153).
Plusieurs noms en -ay, en Hesbaye notamment, ne doivent
leur désinence actuelle qu'à la chute d'une nasale finale : ainsi
Amay pour i4mam (de Amanium, voyez ci-dessus), Sevanay
sous Perwez pour Smmain, Jehay pour Jehairiy Ijuntay
pour Lumain^ qui se retrouve encore dans le flamand Lummen,
Sobeii pour Sohain, et même Hesbaye pour la vieille forme
populaire Hesbain ^.
Cette dernière désinence nous amène à parler d'une autre
qui paraît étroitement apparentée à -acum : c'est -anc ou
-ancum, qui semble se placer comme intermédiaire entre la
formation celto-latine en -acum et la formation germanique en
'ingeUj avec laquelle certains érudits ont voulu Tideniifier ^.
Citons ici :
Dclsonane (Bessiingen) G.-D. de Lux.
Vh siècle. Belsonancum (Grégoire de Tours, Htst. Franc,
VIII, 31). — 710. fielslango (Monumenta Germaniae, t. I,
p. 489 nX — 870. Bislanc {}lonnmenia Germaniae, t. I,
p. 488, n.). — Cfr. Grandgagnage, Mémoire, p. 63, et ci-
dessus, p. 466.
* Voyez ci-dessus, page 319.
« Voyez EssER, Krdsblatt fur den Krris Malmedy, 3 novembre 1883,
contre K. Lamprecht, Aachener Geschichtsverein, l. IV, p. 202. Le rapport
entre -anim et -ancum équivaut à celui qui existe entre -ingen et -ikon.
(479)
•lUane (Bihain) Luxembourg.
8d5. (Grandgagnage, Mémoire, p. ST^.
cbarane (Gberain) Luxembourg.
666. Charaoco (Martèsie et Durand, AmpUsêima eollectio,
t. II, p. 40).
(Hozet) Namur.
9«M. Mosenc (Grandgaghagb, Mémoire, p.
«vardane (Wardin) . . , Luxembourg.
80't. Wardanc [Cétaire de Prum, dans Beter, Urkundenbuch,
1. 1, 14»).
Abordons maintenant notre thème -acum. Son aire de diffu-
sion est très vaste : elle se confond avec la Gaule romaine du
temps de César, car elle ne comprend pas seulement la France
actuelle avec les régions romanes de la Belgique, elle embrasse
tout le pays situé sur la rive gauche du Rhin. Que l'immense
majorité de ces noms date des temps de la domination romaine,
c'est ce qui ressortira de Tétude de ces noms eux-mêmes, et
j'y renvoie le lecteur. Sans doute, des noms en -acum ont été
formés avant l'époque romaine, on l'a vu par ceux qui ont été
cnumérés au chapitre précédent. Et d'autre part, la grande
vitalité du suffixe -aaim a survécu à l'époque impériale; aussi
le voit-on employé encore, sous les Mérovingiens et sous les
Corolingiens, dans la formation de noms locaux à radical
barbare. Tels sont^ en Belgique, les noms de Bertrix,
Blemnerér, CSelbressée et Romerée, qu'on trouvera
dans la liste suivante sous les articles Berthariacum, Berme-
riacum, Gilbertiacum et Rothmariacum, et en France, un petit
nombre â'autres que je crois bon d'énumérer ici.
iiandiliaeus, Bouilly Yonne.
Stài\. Baudiliacus. — i451 Bodoliacas (Qoantin, Dictionnaire
topographique du département de l'Yonne). — Baud repa-
rait fréquemment dans les coms germaniques, tantôt comme
{•remitT terme, tantôt comme second, et Foerstemann nous
donne les formes Baudo, Baudolenus, Baudinus, Baudastes,
Kaudigisil, Baudegund, Baudachar, Baudoleif, Baudomalla,
Baudomeris, Baudemund, Baudonivia, Bauderich, Baudoro-
sena, Baudonina, Baudasind, Baudoreifa, Baudowald, Baudo-
▼ic et Baudu.f. La désinence -iliu* semble une forme
diminutive.
(480)
€hlldrlel«e«0, Hydrequent (Rinxent)
l(fX llansellus duos in loca nuncupanUs Childriclauat et ad
Taxmedafl sitis io pago TelUo in Jam dicto loco Ghil-
driciagas et Taimedas (Bréquignt et Pardessus, Diplômes,
t. Il, p. 379). — A ce Childrictacum du Tellaus qaeje n'ai pu
idenlifier» correspondent pour le radical le Hildriehhem du
Hoolonnais (HaigmebÉ, Dictionnaire de Varrondluement de
Uoulogne, p. i89), aujourd'hui Hydrequent (Rinxent), et le
ilîtdnchingen du Grand-Duché de Luxembourg, aujoiird'hui
Hollerich. On Toit comment un même nom d'homme s'est
combiné aiec trois suffixes différenis; e'est d'ailleurs un fait
réj^ulier et universel.
Pas-de-Calais.
i>aee«ffB«ea villa in pago Vimen
Circa 658 (Pertz, Diplomaia, p. 34, d'après Tardif, p. 13). ~~
J'admets ayec d'Arbois, Recherchas, p. XTU, que ce nom
est dérivé de Dacco, diminutif de Dagobertus ou Dagaricus.
Dacco Oit le nom d'un personnage, fils de Dagaricus, men-
tionné par GR^.GOtRE DE Tours, ///#<. Franc, V, 35. —
Cfr. KOERSTEHANM, t. f, p. 335.
rroneiaenaa, Fronsac
TbO. Ât (Pipinus) castellum quoddam juxla Dornoniam
fluvium vocabulo Fronciacum aedilicat [Annal, Einhardi, ad
ann. 769). — Faut-il voir ici un Franciacum, indiquant
un château det Francs?
Gironde <
iliildrielae» Tllla.
Uuam Uuldericus comes (tradidit) (Flodoard, Hietoria remen-
sis ecclesiae, éd. Lejeune, I, i8).
Theudeberelaeo, Thiberzey (Fontenay) ........
D'après Quichbrat, De la formation française des anciens
noms de lieux, p. 38. Sur ce nom, et sa variante Teodeber^
ciaco voyez Pontom d'âmécourt, Essai sur la numismatique
mérovingienne >.
Vendée.
> Faut-il, avec M. Loronoii, Dictionnairt topographique de la J/ame, p. ix, ajouter
à évite lista les noms de Bétbeny, Romery, Thiby, Yalmy et Witry, qui, d'après lui,
tcrnient Betkiniacus, Hrotmariacus, Theudebiacus, Transmariacus, Valismtactts et
Vitliariacus, formés d'aulaat de prénoms germaniques? J'avoue que ces dérivations,
toutes conjecturales et dont aucune ne s'appuie sur un témoignage doeumeataire,
m'iiispirent de la deiiance. Bétbeny et Romery seuls peuvent se rapporter à un radî*
cal barbare (Betliinius, Rolhmar), mais je ne connais pas de noms barbares
Transmar, Theudebius, Valismius et Witliar. Witry vient d'ailleurs de Victorîaeum
(FLoDo^aD, HUloria rtmtMÎt eccletiae, t. II, p. i, d'après M. Lohosior lui-même, loc.
ci'f., p. 503).
( 484 )
Enfin, la fiimiliarité des écrivains du moyen âge avec la
désinence -acum a fait que plus d'une fois ils l'ont appliquée
indûment à des noms de lieux, surtout quand ceux-ci se ter-
minaient par 'inium et leur suggéraient ainsi la désinence
'ittiacum, la plus nombreuse de toutes celles des noms de cette
catégorie. Ainsi, par exemple, de Tudinium (Thain) ils ont
fait Tudiniacum, et de Cuvinium (CootId), Coviniacum i. Ce
ne sont pas là des formes légitimes, et on ne s'étonnera pas que
notre liste n'en tienne pas cx)mpte. Cette attribution illégitime
de l'-ao/m à des radicaux qui n'en sont pas pourvus originai-
rement a été facilitée encore par le procédé de dérivation qui
consiste, dans les noms de lieux, à employer indifféremment
les désinences adjectives -ensis et -acentis ^. De la sorte, celui
qui lisait TvdiniacenHs (— » Tudinietms) se persuadait facilement
que le nom de la localité était Tudiniacum et non Tudinium.
Nous allons maintenant présenter le relevé de tous les noms
qui, d'après leur désinence actuelle, ont été ou paraissent avoir
été affectés autrefois de la désinence -actmt. Nous le répétons :
dans l'étude de cette catégorie de vocables, il n'a pas été pos-
sible de se borner à ceux-là seuls dont une forme ancienne en
'Oeum est établie. Pour obtenir une vue d'ensemble du sujet, au
moins approximativement, il a fallu procéder par induction,
et supposer, d'après les lois phonétiques, des formes anciennes
non documentées. Dans un travail si délicat, l'erreur est sou-
vent inévitable, et la liste ci-dessous en contient sans doute
plus d'une. Mais enfin, ce n'est qu'à force de conjectures répé-
tées et vérifiées qu'on arrive à la vérité, et c'est pourquoi nous
n'avons pas cru devoir borner notre enquête aux seuls noms
dont nous possédions des formes anciennes.
* Chronican Sancti Uuberti, c. 73, dans Pertz, Scriptores, t. VDI,
p. 607.
* Voyez ce qui est dit à ce sujet ci-dessus, pages 470 et 474.
Tome XLVIU. 31
( 482 )
RÉGION GERMANIQUE.
Flandre occidentale.
901 Artiriacum (Dijvivie», le Uainaut aneiftn,
p. 328).
AM«-ek«- (Hougaerde> B"**»»"^*-
194K. Alt6oac.
. . . ■ Ibid.
Aiideoack.vn
1464 Baldenach. - 1169. Holdenake. - 1221. Hou-
deulie, etc (WàUTEHS, Environ» de Bruxelie$,
l.I.p. 119, n)
. . . Luxembourjç.
Baraleb ^
iîW8 4420. Birnich. 1434. Btrnich (Gopfwet, Car-
m/aire de Vabbaue de CUUrtfontaine, pp. 191.
flA4 «M\ — Sur Birnich « Barnich, cFr. dans la
= Carnich; Henig - «achy. - «> ^?»^.»» J^f^
J^aSyillE. Recherche», p. 495, «"«^ q««
^Zl^^Sprachechat.. s. v. «r<««««\ •;>»Vt''
inaiiflaiil» pour ce qui ccmcenie ce nom. Tou-
S « rorconsulle la liste suivante, dressée
d aprt» le mcuonnaire de» Poète», et qui n a p^
1. »rôt«nAion dôire complète, on se conyamcra
mie Umétothèse dota résulte Barnich s est pro-
Tte pS. dune fois. Cfr. I^^^^Ublau fur
den Kreie Malmedy, 25 octobre 4882 :
Barnay Saôiie-et-Uire.
Bama, (S-Martin de Lixy, . . Jbid^
^Zl ' '• ' Tarn.
» -n^h^t . Hautes-Pyrénées.
Bernac-Debal . iksii
Beivac-Dessas • ^ •"•"•
Bernav (S'-Germain-le-GaUlard). Manche.
n .; »i AtnWa-Bemac Loi-cl-Garonne.
Bernac (Lombés-Bemac charente-lnférieure.
Bernay p.
'Ir'^^^f.naaT'' ' Sl^t-Vllaine.
Bernay (Langon) JjrV
Bernay iBrinay) N^«-
Bernay (BatiUy) . - • O™.
Bernay (Bessenay; »^"^<'-
Circa 1000. Brennacus (Ber-
RARD, Cartulaire de Savi-
gny, cité par d'Arbdis,
p. 496).
(483)
Beraay ... .... Saithe.
Bernaj Seine-et-Marne.
Bernay Somme. '
Bernay Vienne.
RemayderËore Eure.
Vers 4000. Brenaicum. ~>
i0i7. Bernaium (Blosse- '
TiLLK, ùictionnatre topo-
graphique de FEure),
fiemy-Rivière. Aisne.
firinnacum (Grégoirb de
Tours, Hiêt, Franc; PoR-
TUlf AT, Carm., IX, 1.)
Brenac Aude.
Brenac (Graissac) ATeyron.
Brenac (Montignac) Dordogne.
Brenac (Saint-Paul-le-Froid). . Lozère.
Brenai (Branville) Eure *.
090. Brinnacus in page Ebri-
cino (Blosseville, Die- i
Honnaire topographique
de CEure).
Brenay (Tremblay) Haine-et-iiOire.
Breny Aisne.
Brinay ... ... Cher.
Brinay Nièvre.
Boumae, Boumay et Bomy, en France, de même
que Bomich en Nassau et Bornick en Prusse i
rhénane, se rattachent plutôt k Burnacam» sur
lequel voyez d'Arbois, p. 488.
Blllis 6.-D. de Luxemb.
n y a deux localités de ce nom: Waldbillig ei Wasser-
billig. — Billiacum, cfr. Billy • Marne).
Blerik Limb. hollandais.
Blariacum (Carte de Peutinger) — Cfr. Bléret (Liège).
Caaaerls Ibid.
Camaracum. cfr. Gambray (Nord). — Sur le nom
d'homme Camarus, voyez d'Arbois, p. i7i.
I
Caaiaeb G.-D. de Luxemb.
\V« siècle. Cantenach (Beyer, Urkundenbuch, t. H,
p. 467). — Donc à rattacher aux Gantigny, Ghanti-
gny, et non aux Canac, Ghanac, Ghanay.
■ J« ferai remarquer que ce nom oiaoque dans le IHeliannairê dêê fo«<««.
(484)
ehw%m%mmeh G.-D. de Luxeinh.
CrnciniaeDs. — Cfr. CreDZDieh (Pnisse rhénane).
c«aMcli Anvers.
Yll* siècle. Gondacum caatrum (Le Rot, cité par Kbe-
GURGEB, p. 234). — i^^ Conlaieo (Miraeds et
POPPERS, Opéra diplonuuica, 1 1, p. 578, d'après
Grahdgaghage, Mémoire, p. 104). — Je dois rele-
ver ici une double erreur de Grandgagnage :
i« la désinence allemande -tch représente non
seulement 'it^eus, mais aussi -ocum; exemple:
Kàmmerich de CamaracM; 2» la leçon Contatco
n'est pas pour Contiaco, die est la graphie exacte
d'une prononciation intermédiaire qui de Conta-
cum a fini par faire Contich.
Brabant belge.
B Limbourg belge.
4106. Curteraco. — 1907 (en français). Curtray (Gr and-
GAGHAGE, Mémoire, p. 85).
ctartryk Flandre occidentale.
Cortoriacos. — Y1II« siècle. Territorio Gartriacensi
{Geêta abb. Fontan., c. 44). — Vil» siècle, lurto)
Corturiaeensis ( Vua S. Eiiffii, Ghesquière, l III,
p. 229). — 847. Gorlriaco (Dovivier, p. 247).
CuMptieii Brabant.
4480. Conteyo (Lacomblet, t il» p. 21«H). — Cfr.
Contich.
Cortiniaens. — Cfr. Courtenay et OQrzenich.
ruik (Bemmel) Gucldre.
II« siècle. Tomacom (Van den Bergh, Uandboek,
p. 498). — Cfr. Tournai, dans la liste suivante.
BektcrBscb G.-D. de Luxenib.
608. Epternacus, Eptemaco (Bréquigny et Pardes-
sus, Diplômes, t. Il, pp. 230 et 254). — 706. Epter-
naeo (Bréouigny et Pardessus, Diplômes, t. Il,
p. 273. Pertz, Diplomata, L I, p 93). — 746.
Eptemacum (Bréquigny et Pardessus, Diplômes,
L II, p 810. Pbrtz, Diplomata, t I, p. 96). —
Uolder suppose un nom d'homme Epternus, dérivé
lui-même d'Eptarus.
«•raleli
Ibid.
(485)
ttelllek Limbourg belge.
Gfr. Gilly.
ci«HiBi«Bieh Liège*
10 il Geminiacum (Lagomblet, 1 1). — Gfr. Gembloax,
ci-dessas, p. 463, ainsi que Juroigny et Gemigny.
«everlk Limbourg belge.
Gfr. Givry dans la lista suivante.
oivcBlcb G.-D. de Luxemb.
Jufiniacus, qui a donné aussi Jnvigny et Jevigné
(dans la liste suivante). — Gfr. en France quatorze
noms de localités dérivés de ce primitif. • Voyez
D'A R BOIS, p. 353.
tt«yek Brabant belge.
Gaudiacum. ~ 877. Gaugiaco. — 897. Gaugiaca. —
i058. Gaugiaca in comitatn brachbantînse. —
4143. Goy (Wadtcbs, Environ» de Bruxelles, U l,
p. 354, n. 4). — Voyez Gony dans la liste suivante,
et cfr. Jouy.
Herals Luxembourg belge.
En français Uachy.
■••rili Limb. hollandais.
■tels G.-D. de Luxemb.
788. Eptiaco in pago Wabrinse (Grollius, p. 354).
KfMMieBiek Limbourg belge.
Gassiniacus. Gfr. en France six localités du nom de
Ghassigny et Ghassigneu (d'Arbois, p. 485j.
K.«orleb G.-D. de Luxemb.
Mftaimis [bid.
Quintiacus, d'ob aussi Quincy. — Quintiacus se
reirouve dans trente-dx tonlités en France :
Quincy, Gunchy, etc.
■•«■•«ken Limbourg belge.
Lellls G.-D. de Luxemb.
Liliacus, d*oti en France. Lilhac et Lilly (d'Abbois,
p. 358).
( *86 )
■j^BBiek-salBt- Marti» Brabant belfçe.
■.•■al«k-««lBl-9«eailB Ibid.
831 Liniaco. — 877. Liniacum in BrabantiiiBe. — 897.
Liniaea. — iOS9. Lennecha. — 1348. Lenneke, etc.
(Waoters, Environ» de BruxeUes, t. I» p. 21 i,
n. 3). — Cfr. ligny dans la liste suivante.
■aMteraaeli G.-D. de Luxemb.
mmrmmmu Ibid.
Cfr. Margny.
■•dermaeli Ibid.
Matriniacom, d'où encore Metternich (Prosse rhénane).
■ellek Limb. hollandais,
Cfir. Milly.
■•rtalg G.-D. de Luxemb.
Cfr. Mercy.
■ei^rlk Limb. hollandais.
ar. Méry.
■•talc, Messancy Luxembourg.
■Mdelik ... Limb. hollandais.
■•Bit«Bi«ekcB Limbourg belge.
4S16. Montenaeom. — 1S16. Montegneez. — Monti-
niacns, d'oIi aussi les nombreux Moniigny (Gramd-
GAGMACE, Mémoire). Qu'un énidit aussi sérieui
que Kempeneers ail cru devoir contester cette
origine, ei rompre ii cette occasion une ou deux
lances contre Granugagnage {De Oude Vryheid
Montenaken, i. II, pp. 43 et 291-994), cela prouve
dans quel misérable état sont restées les connais-
sances philologiques parmi les historiens jusque
dans les derniers temps.
•jekc Flandre orientale.
964. floica.
Reaaiek G.-D. de Luxemb.
leBaekea, Renaix Flandre orientale.
(487 )
Mckwcicli
Scoacum est le nom d'an autre Schweich sur la
Moselle en 761 (Hohtheiii, Historia dtplomatica
Treitirentis, 1 1, p. iS3.)
G.-D. (le LuxemI).
iie«»cHeli
«iBBicii (Teuven).
iUpprBAekea
Sabiniacas. — Cfr. Savignj.
MleMAcken.
Mierpealcli
Stirpiniacus, d'où aussi Sterpigny, Eirepigny, Etre-
pagny. Cfr. Sterpigny dans la liste suivante.
Luxembourg.
LJége.
Ibid.
Limb. hollandais.
Luxembourg.
Melsl^ao
Flandre orientale.
Tauriniacus ou Turnaeus. — Cfr. Tournai, p. 46â, et
dans la liste suivante.
Luxembourg.
iOB3. Felsiea.
Flandre orientale.
▼iMMaaekcB
Vesiniacus? — Cfr. Yésigneux (Nièvre).
Brabant belge.
WaMMIII*
WaiiMrblllls
Ces deux localités sont reprises ici pour mémoire.
Voyez ci-dessus Billig.
G.-D. de Luxemb.
Ibid.
Viroriacus
Flandre occidentale.
Belllek
974. Sethleca (pour SellecaT).— la^O. Selleca (Wav-
TIRS, Environs de Bruxelle», t. L p. 873).
Brabant.
(488)
REGION ROMANE.
Asiaevai, Azy Luxembour|(.
Geotiliee Accius (d'ârbois db Jubainvilu, Recher-
che*, p. 487). — Gfir. en France t Assé, Essey
(d'Abbois, p. 187).
Ae^Blacan, ilacquegnies Hainaut.
Gentilice Aconius (d'Abbois» p. 189). — Voyez Àqui-
niacum, — U y a uo Àeomaeafint» dans le pays de
Scarpoone en 745 (Bréouigny ei Pabdcssus,
Mplômet, t. II» p. 398).
AeailacaBi, Gouillet Hainaut.
Gentilice Aculius (d'Abbois, p. 376). — 966. Super
flnfio Sambra in Tiila qum dicitur Guliaco (Hibaeus
et FOPFBNS, Opéra diplomatica, 1. 1« p. 654, cité
par Grahdgagnage, MémtHre, p. 417). — Un Acit-
liaeuM est mentionné en 830 (aujoard'hai Saint-
Apollinaire dans la C6te-d'0r). — Sur le même
thème sont formés en France : Eguilly (Aube),
Eguilly (tiure-et-Loir). Je ne sais s'il ne faut pas
rattacher à Aculius une villa Agullia citée dans
un dipldme de 93 (, et que Beter, Urkundenbueh,
1. 1, p. 334, identifie arec Igei.
Balelaeuni, Douchy Nord.
937. Duleiaca villa (Manbieb, p. S30).— Ne pas con-
fondre Douchj avec Douzy, Doucey, Doucy^ Douê-
say dérivant par Dociacus (forme attestée pour 775)
d'on gentilice Dotius ou Dottius sur lequel
cflr. d'Abbois de Jubainvillb, Recherche», p. 398.
Aeailaeam, Ëghezée Namur.
Gentilice Aculius (d'Abbois, p. 189). ~ Il y a un
Acttciaeum dans le pagus de Beauvais, mentionné
dans un diplôme de 657 (Brêquigny et Pardessus,
Dipl&met, t II, p. 407), qui est Aiguisy (Ghelles),
dans l'Oise (d'Abbois, p. 189). Un autre Aiguisy
(Aisne), au XI 1« siècle Aguisiacus (M atton, ùiciion-
naire topographique de VAUne, s. v. Aime).
AlberleUenni, Obrechies Nord.
Nom propre germanique Albericus. — 1140. Obrecies.
Albericiacum dans divers titres latins, dit Nah-
nieb, p. 374, dont la uégligence ne me permet (tas
d'être plus précis.
( 489 )
AlblaavM Luxembourg.
Gflntilice Albios (d'Abbois, p. 19Q).
{• Amur (Cngnon) Luxembourg.
f* Mm^ • • Nord.
1443. Albi. " ISU. Albiacum (Mah-
NIER, p. 17S).
En France, deux Albiac et trois Aubiac. Cfr. it'ARBois
DB JoBAiNViLLE» Recherches, p. i90.
AlMnlacNOi, Aubigny Nord.
Gentilice Albinius (u'Abbois, p. 191). — 4079. Albi-
niacum (IIannier, p. 474). — Eo France, vingt-
quatre dérirés d'Albiniacas : Aubigné, Aubigney,
Aubigny (d'Arbois, p. 493).— En Prusse rbénane,
Elvenich, qui est Albiniaeum en SM( (Bk\f.r,
Urkunde9tbuch, 1. 1, p. 95).
AII^««l«eiiHB.
Gentilice Albucius.
4* A«te«M«is Obigies Haioaul.
3» «Md.. (?) ibid.
Gentilice Alcius.
4» Aaehy.lM.«MklM Nofd.
4090. Alci. — 4234. Alciacoin {Mkv-
NIEB, p. 413).
!• ■«•», Ibid.
847. Halciacum (Duvivikr, p. 398;
Mannier, p. 384).
3" Mmmw . . • • LuKeinboui'g.
Village ruiné dans le voisinage de
Mont-Saint-Pierre {Annaleid'Ar-
lon, 4840-4854, p. 473). - 945 ou
983. Aosegias (Rin, Urkunden,
p. 46).
4^ ■•r«-AM««* Pa8-de-GaIai<i.
1084. Villa Elseke(C00RT0is, Diction-
naire topographique de Saint-
Omer).
5* m.te..««.. Ibid
880. Elciaco (Courtois, Dictionnaire
topographique de Saint'Omer).
AiesMlacsBi, Ollii^nies .
Gentilice Alennius.
( 490 )
AMberlacn* ou Anerlttev», Amberloux. . . Luxcm))Our|(
Ne semble pas provenir d'un nom d'bomme. * 888.
Ambarlao (Lacomblkt, t I, n« 7S). — 896. In
Arduenna apud ?il]am quœ vocatur Amarlans
(Marténe et Durand, AmplUsima CollecUo, L II,
p. 351. — XII« siècle. Àmberlacum (Diplôme apo-
cryphe de Pépin d'Hersuil, dans Bréquigny et
Pardessus, Diplômes, i. Il, p. 903).
iiaiMIIIacvai, Amblv Namur.
Centilice Ambillius. — Peut-être ce nom est-il iden-
tique, poar »on origine, avec le suivant.
iiBiellaevai.
Gentilice Amelius équivalant k Aemilius (d'Ar-
BOIS, p. 847).
i* AmMr fDinant) Nainur
t» jkwmmmmi^m FI- orientale.
4394. Amelgiis. - XIV* siècle. Amol-
giis [Bulletin du Cercle archéo-
logique de Malinet, t. IV (i893),
p. 856). — Ctr. en France : Amilly
et Millac (d'Arbois, p. 348).
Aaselciaevin, José (Battice) Liège.
779. Aliquos mansos in Angelgiagas in pagello Leu-
cbio (Lacomblct, 1. 1, n« i). ~ 4331. Enjoseis. —
4337. Enghozeies (Grakdgacnage, Mémoire et
Glossaire, et Holder, Sprachsehatz).
ABBlaeiiBi.
Gentilice Annius.
4* «isMi*» Hainaut.
f* «icai*» Namur.
3» •««•!•• Liège.
Amlela^uai, Onnezies Hainaut.
Gentilice Anicius (d'Arbois, p. 493).
A^niBlaeuBi, Hacquegnies Ibid.
Gentilice Aquinius (D'Arbois, p. 487).
4* 779. In pago Haginao . . . Achiniagas (Lacomblet,
1 1, p. 4). — Ce n'est pas Haulchin, comme croit
DoviviER, Le Hainaut ancien, p. 148.
( 491 )
9* 194. Aciniagas dans le comté de Lomme. Achène
(Ntmor), d'après Imbert (Duvivier, Le Hainaut
ancien, p. i48 v*).
Cependant cfr. Aconiacum ci-dessus, qui peut reven-
diquer ces deux dérivés. — En France, cfr. Acigné
(d'Abbois, p. 487).
■tiAciaai.
Gentilice Arantius.
4* ■>■■*■ Luxembourg.
9» ■•»« Liège.
1064. Harenzey, Harezeis (Bertho-
LET, Histoire eccUetottique et
civile du duché de Luxembourg,
L 111, p. XXIX).
AMlIllacuM, Asquiilies Hainaut.
Gentilice Ascillius.
AvfeaiBtaeuai, Offignies.
Gentilice Alfenius.
666. De ipsa Alba Fontana in Alblavam, summa Siggino
Aviaco, ubi Garelaicus vennam habuit (Marténe
et Durand, Amplistlma CoUectio, t. II, p. 4i). —
Siggino Aviaco est probablement l'endroit nommé
k présent La Venne, un pea au-dessus de Coo
(Grandgagnagk, Mémoire, p. 47).
■ilaeimi, Bolzée (Ans) Liège.
Genlilice Balantius. — 1327. Bolezeies. — 4340.
fiolenzees (Schoonbroodt, Inventaire des chartei
du Val-Saint'Lambert, L I, no 74, p. 99; n^ 468,
p. 60).
Mtfacam, Basse-Bodeux Ibid.
9B3. Baldau * (Grandgagnage, Mémoire, pp. 96, 90).
* La dMinence -acum peut être regardée comine certaine . . . C'est niosi que Sla-
buloMê vient de Stabulanu, Ledernau de Ledernacum, Amberiao de Ambtrlaatm,
GewUUauë de Gemblaenê, Templuê (par élision pour Twtpiaui), de Templaeus, «te.
(GaASMAOHASB, Mémotn, p. SO ) — Je ferai remarquer en outre que les formet maseo-
liiMt et neutres s'échangent facilement dans nos noms {aeuê a aeum)^ et e'est ainsi
que nous avons Stabulau à e4té de Stabulaui (1»ns des textes fort anciens.
(492)
laMiBlACttHi, Bodegnée
1446. baldeneis, Btldineis (Gbamdg agnagb. Mémoire,
p. 95). — Gfr. Baagoez en Prusse rhânane.
(•rABilaesMi OU BAroatlfteuiii, Baranzy .
Nom d'homme Barontus. — Barontus, duc franc sous
Dagobert l«r (Fredegairb, Chronicon, IV, 67). ~
La dérivation de Barontus est d'autant plus pro»
bable que dans le pays de Baranzy la nasale on se
prononce régulièrement au. Holder fait de Baron*
tus un nom celtique.
Liège.
Luxembourg.
iacain.
Gentilice Basius ou Bassins.
4* ■•lato.» Hainaul.
965. Basiacum ( Duvivier, Le Uainmt
ancien, p. 45K).
^ B«i«y Brabant.
4018. Parochia Basciu (Sigebert,
Gema abbatiae Gemblac, dans
Pkrtz, Scriptores, t. Vlll, p. 537).
Basciu semble dérlTer de Basiacum par Batiaus,
comme Gembloux et Templouz par Gemblau» et
Templaui de Geminiacum et de TempUacum,
B, Bastogne(en allemand Bastnach).
IX* siècle. Bastenacgke (Beter» SiUtelrh. Urkun-
denbuch, I). — 887. Bastonica (Lacomblkt, t. I,
n« 74; Grandgagnage, Mémoire, p. 6S). — 888.
Bastonio, Bastonica (Lacomblet, t. L n* 75). —
XI* siècle. Pastenacha (Stepelihus, Mirae. Sancti
Trudon., t. Il, col. 90).
Luxembourg.
Bauiialaciiiii, Battegnies Hainaut.
Gentilice BaUinius. — 4130. Baddineiae. — 4423.
Batingeiae (Duviyier, p. 154). — Localité du pagut
Lommacensit seu Sambrienxix. 868-869. Batti-
niacus (Ddvivier, p. 308).
telIlBlacttHi.
Sur le gentilice Belinius peitlu, toyez d'Arbois
DE JoBAiNViiXE, Recherches, p. 343.
4* ■•««■to» Hainaul.
f* ••iiivMiM Nord.
4401. Belines. — 4308. Bellignies
(Mannibr, p. 339).
Au IX* siècle, on troure deui Beliniacus, dont l'un
est aujourd'hui Bligny-sor-Ouche (Gôte-d'Or), et
(4JJ3)
l'iotre Beligneux (Ain). Au Xll< sKicle, il j a un
mire Beliniacus, qui est aujourd'hui Bligoy-sur-
Bcaune iCdte-d'Or). Voyez d'Arbois, p. 343. —
Rien n'est donc plus légitime que d'admettre un
Bellnius, d*oU dériverait notre Bellignies. Toutefois,
Harrier, p. 330, rapproche ici le Bellaing de
l'arrondissement de Valenciennes (1096. Beleng.
IDBV, p. S14), et veut les dériver l'un et l'antre d'un
germanique BeUiiigen, nom de lieu qui se retrouve
fréquemment dans la toponymie germanique.
Rddolph, I, S44, oonne six BeUingen, un Belling,
puis des Bellinghoren, Bellingbausen, etc. — Il est
vrai que FoERSTCllA^N ne connaît pas de nom
d'homme germanique Bello, mais le grand nombre
de ces noms dérivés nous ohlige à le supposer,
au moins pour les régions allemandes. .Mais dans
ce cas le BeUiniut gallo-romain ne devrait-il pas
être rattaché à ce problématique Bello plutôt qu'à
un Belenius d'crigine celtique? A tout prendre, je
crois qu'il faut admettre deux radicaux différents :
Bello dans les régions allcmandei>, Beliniut en
Bourgogne. Cela ne résout pas la question de savoir
auquel dos deux il faut rattacher notre Bellignies,
situé sur la frontière lingn»iique, et nous avons iei
un exemple assez instructif des difficultés spéciales
inhérentes aux recherches toponymiques.
■«rtliBB«rl«e«Bi.
Prénom germanique Berthmar.
4* mtmmtmmmém Namur.
I* siècle. Villam Bermariacas (Fol-
cuir, Geita abb, Lobb,, dans
Pbrtz, Scrtptore», t. IV, p. 68). ~
\ 297.Bermeree8 ( TranMlatio Saneii
Bugenii, dans Anal. Bolland.,
1. 111, p. 38).
f« mmmmmwém (Moniigny-le-TiUeul) . . . Hainaut.
(Grakdgagnage, Mémoire, p. 415).
3* ■•nMriM Nord.
Dans ces formes, comme dans le Bermeringen du
Grand-Duché de Luxembourg, et dans le Berme-
rain du département du Nord, apparaît le nom
germanique Berthmar (Foerstemanii, 1. 1, p. 907).
11 faut cependant noter, sous la date de 6S6, un
Berimariacaê, non identifié, qui pourrait disputer
& Berthmar l'un ou l'autre des noms ci-dessus.
( 494 )
Luxembourg.
Nord.
Berlharlacum .
Prénom germanique Berthar.
4» Bartrlx
2*^ Bvrtrir
4176. Bertheriis (Mannier, p. 363).
Gfr. ■•rtri« (Bertric-Burée, Dordogne) et ■•
en Prusse rhénane (Goblenz). —Le nom de Berthar,
que je suppose dans le radical, se retrouve encore
dans quantité d'autres noms romans, tels que
Bertricourt, Bertrichamps, Bertrimont, Bertrtmou-
tier, Bertrimottlin, Bertreville. Gfr. Mannier, p. 309,
et le ùicifonnaire det Poite». — Berihar, outre les
noms dans lesquels il est combiné a?ec le suffixe
celtique -acum, entre aussi, avec le suffixe germa-
nique -ingen, dans la composition de Bertringen
(Grand-Duché de Luxembourg).
, Bertogne
4005. Berthonia villa [Registre de Sainte^lroix, aux
Archives de l'État, à Liège). - Si je place ici ce nom,
c'est à cause de l'analogie que semble présenter sa
formation avec ceux de Nassonacum «• Nassogne
et de Bastonacum » Bastogne* ainsi que de Lopo-
niacum « Loupoigne et de Geldonacum » Jodoigne.
Je ferai de même pour quelques autres de la même
région. Quelque faible que puisse paraître l'induc-
tion qui me les fait classer ici, elle se vérifiera
peut-être un jour pour l'un ou l'autre d'entre eux,
et cela suffit pour me justifier d'avoir attiré
l'attention sur eux.
Luxembourg.
illlacam, Bilques (Uellefaut)
4439. Billeke (Gourtois, Dictionnaire de l'arrondit-
»emenl de Saint-Omer). — Billeke (Haigner^-,
IHciionntUre, t. I, n» 4Ô3). — Gfr. en France :
dix-neuf Billy, un Billey et quatre Billac. — Gfr.
WoMierbiUig et WatdbUlig dans la liste précédente.
Pas-de-Galais.
Blaadiaeuai.
Gfir. cependant Belliniacum.
4» mi*m»r l-j^e-
3» Bta««iM (Sivry) Hainaut.
3« ■■•■«••«•• Pas-de-Calais.
4439. Blendeka (Courtois, ùiciion-
noire de l'arrondissement de
Saint-Omer).
En France, vingt neuf localités doivent leur nom à un
primitif Blandiacus; on les rencontre sous les
formes Blandy, Blangy, Blanzac, Blanzat, Blanzay,
Blanzy (d'Arbois de Jubainvu.le, Recherches,
p. 463^
i
( 495 )
tl«Bi4lala«aai OU BtoadliBlaHi , Flandre orientale.
Monast^ fondé entre l'Eseaot et It Lys, à Gand, par
saint Amand.
irUeaai, Bléret Ué^e.
Voyez ci-dessus Blerik» p. 483.
Blarlalacuai, Blaregnies Hairuiut.
■•vlalacuat.
1» ■•▼Isoles Uainaut.
9> mmw»m»w Liuembourg.
874. Bovenneias ( GRÀMOGACAàfiE ,
Mémoire, p. 25).
;i> ■•«▼!«••• Namiir.
4» KMivisaiM Nord.
iiSa. BouTingeis (Mannieb, p. 175).
«&• BMivisay Prusse rMiuwe.
4448. BoTiniacum (Grandcagmace,
Mémoire, p. 33).
Gfr. en France : BouTigné (Orne) et deux Bouvigny.
— On peut rapprocher ee non du germanique
Bôvinyen, nom de deux villages du Grand-Duehé
de Luxembourg, et d'un troisième dans le Bezirk
de Gologne, et qui semble dériver du nom propre
Bovo, sur lequel voyez Poerstbiiann, L 974.
mrmmimimmmm^ Bracqu^nies Uaiiiaut.
Gentlliee Bracina (o'Arrois, p. 3S9), d'oU se déduit
la forme Braccinius.
«
■raBtflBiacvm, Brandigiiies (Bauffe) Hainaut.
BaMisilacBM, in pago Lommensi.
868-809 Bolinne selon Duvivica, Le Uainam an-
cien, p. 309; Bioul selon Piot, Lee Pagi de la
Belgique, p. 475.
CAberliaeam, aux environs de Paliseul . . . Luxembourg.
VllI* siècle Caberliaco(MARTÈNE el Durand, A mplit-
iima CoUectio, t. Il, col. S4).
(496)
caiëonacBM, Jodoigne, en flamand Geldenaken.
4464. Gf Idonia. — L'ingénieuse conjectpre de Gbahd-
6AGNACE, Mémoire, p. 83, qai admet an Caledo-
niacum, a été combattue par H. Wauters, Canton
de Jod'iigne, p. i, d'après lequel ce ne serait
qu* « une oonjeclare qui ne repose sur aucune base
solide 1. Et M. Wauters ajoute : € La difficulté
d'eipliquer convenablement l'étymologie de Jo-
doigne s'augmente encore par suite de la différence
notable que l'on remarque entre la forme latino-
flamande et la foi me romane du nom. » N. Wau-
ters tombe ici dans une erreur qu'aucun philologue
ne partagera. La différence notable qu'il croit
deïoir signaler n'exiiite pas. Jodoigne, au eontraire,
est un dérivé roman des plus réguliersde Geidonia,
et Geidonia lui-même est une abréviation de Geldo-
naeum pour Caldottaeum. — Sur la chutede Vaeum
et son remplacement par la désinence latine -ta,
cfr. Nassogne venant par Nassonia de Massonaeum ; '
Bastogne par lUslonia de Bastonacum ; Lobbes par
Lobbia de Laubacus, etc., et peut être Antoing par
Antonium de Anioniacum (G. Kurtm, Len origines
de la vUle de Liège, p. 77). — Sur la dérivation de
Jod n Geld, cfr. Jodion venant de Geldio (ci-des-
sus, page 446). Sur l'ensemble du mol, cfr. Chau-
denay en Lorraine que Holder fait dériver d'un
Caldeniacum dans lequel il lit le nom d'homme
Caldîr.ius ou Caldonius, et Keldenich (arrondisse-
ment d'Aix-la-Chapelle) et Caltignaga (Piémont). —
La raison pour laquelle je préfère Caùtonaeum au
Caledoniacum de Grandgagnage, c'est la présence
du flamand Geldenaken d'une part, et Tanalogie
Bastonacum, Nassonaeum de l'autre.
Brabant.
C«l«erlac«m, Caudry
4087. Calderiacum (Mahnier, p. 270).
Nord.
Calvlaiacum, Gavin (Sirault) .
Sur un gentilice Calvius, cfr. d'Arrois ue Jubain-
VILLE, Recherches, p. SOS. On est autorisé à en
déduire l'existence d'un Galvinius. — 874. In page
Hainau in villa quae vocator Calviniaca. — 899.
Calviniacus. < Il n'est pas douteux que Calviniaca
ne corresponde au hameau de Sirault appelé Gavin. •
(Duvivier, Le Hainaut ancien, p. 160).
€Mipic«Biaeniii (Caventoniacum?), Ghevetogne
Yers 956. Caventonia (Grandgagnage, Mémoire,
p. 40) — Sur la forme Capitonacus, voyez d'Arrois
DE JuBAiNViLLE, Recherches, p. 47S. - Gfr. en
France : Gapdenac (Lot). — l]n Captuniacum dans
Acta Sanct. Rolland,, octobre, t. Vil. — Le nom
de Capitonius dans HOrner, tnscr, Hispaniae
Latinae, 9600.
Hainaut.
■
I
Luxembourg.
j
( 497)
Carl0lacMHi , Cherzy (Gedinnel Naraur.
Gentilice Gharisias et Garisias (d'Arbois, p. Si9) —
Gfr. en France : Quierzy, deux Ghérizy, Ghériaé,
Chérizay (d'Arbois, p. 31S).
Cariiiueuai, Carly Pas-de-Galais.
867. Quertliaco (Haigneré, Chartes de Saint-Bertin,
1. 1, D» 44). — Cfr. le nom de famille Cartailhac, qae
je ne trouve d'ailleurs pas dans le Dictionnaire
des Postes.
CmtMimeumy Quesques Pas-de-Gaiais.
857. Kessiaco (HaignerÉ, Charles de Saint-Bertin,
t, 1, n« 39}. — Gfr. en France plusieurs Chassé,
Gbassey, Ghassiecq, Ghassiea, Ghassy, Ghesay
(d'Arbois, p. 143).
cavialacaniy Sainte-Mari e-Ghevigny Luxembourg.
Gentilice Cavinius. — 888. Caviniaco (Lacohblet,
1. 1, u« 75). — il84. Ghiviniacum {Chartes de Saint-
Hubert, aux archives d'Arlon). — XII* siècle. Gavi-
niacus fiscus {Chronicon Sancti Huberti), — En
Prasse rhénane : Kevenicli.
CeBaaeam, Giney Namuf.
1006. Geunaco (Bormans et Scboolmeesters, Cartu-
laire de l'église Saint- Lambert, 1. 1, p. 36). — Sur
une identification vicieuse de Giney avec le Canna-
cum des monnaies mérovingiennes, voyez Ponton
d'Amécourt, Essai sur la numismatique méro-
vingienne, p. 8.
ChUBiacum, Ghiny Luxembourg.
1071. Chisniacum (Bertholet, Histoire ecclésias-
tique et civile du duché de Luxembourg, t. IH,
p. 33). — 1097. Gastrum meum Ghisnei {Instit,
Arton, 1874, p. 356). — X1I« siècle. Ghiniacensis
{Chronicon Sancti Huberti, c. S3).
cimaeuBi, Chimay Hainaut.
1088. Cimai (Martène et Durand, Amplissima Col-
lectio, t. H, p. 74). - 1096. Gimacum (Bormans et
SCHOOLHEESTERS, Cartulalre de l'église Saint'
Lambert, t. I, p. 47). — XII" siècle. Gymacum
(GiSLEBERT DE MoNS, dans Pertz, Scriptores,
L XXI).
Tome XLVIII. 32
( 498}
Clipllaaaai.
Gentilice Cipellius. Cfr. d'Arrois, p. 247.
i* cipir Haînaat.
974. In Cipliaco ecdesiam cum xxz
manâs (Ddvivier, pp. 164 et 350).
C*est aussi le nom d'une ?ilit près d'Amiens, men-
tionnée dans on diplôme de &SQ (d'Arbois de
JUBAINTILLE, Recherches, L c).
9» ciptot Liège.
4353. Chypplhey (Schoonbroodt, In-
ventaire des chartes de Saint^
Martin, n«« i37 et 333).
cupiaeuBi, localité inconnue, à chercher dans
TArdenne méridionale.
178. Cispliaco palatio publico. — 814. Gispiaco
palatlo. — 83â. Gispiacho in Arduenna. — 878.
Gispiaco fisco. — Gispiaco fisco (BouQDET, t. IX,
pp. 413, 414). — Voyes Spruiver-Menke, Àtl. des
MiUelaUers, Yorwori, p. 16.
c«Uc«m pour Codiacura (Coyecques) Pas-de-Calais.
844-864. Coiaco. — 1095. Goica (Baigneré, Charles
de Saint'Bertin, U I, n»» 40 et 92; cfr. GOURTOIS,
Dictionnaire de ^arrondissement de Saint-Omer),
CabiniAcum, Gouvin Namur.
872. Diplôme de Gharles le Ghauvc. — X« siècle.
Guvinium ?illam in pago Teoracenci fundatam
{Anal. BolL, 1 111, p. 33). — Xll» siècle. Goviniacum
(Chronicon SanciiHuberti, c. 88). — Voyez cepen-
dant ci-dessus, page 481.
Cruelnlacimi.
Genlilice Grucinius.
l» Crl«aée Liège.
1289. Grislegnes {Registre de Sainte-
Croix, fol. 23 vo). — Xlh siècle.
Crescengnez (Hemricourt). Gres-
tengnes (Hocsem dans GhâpivAU-
V1LLE, Gesta pontijicum Leodten-
sium, II, 381). — Grestengneis
{Chronic. Sancti Trudonis CotUin.,
111).
i
20 ciiri.tMi«i.t G.-D.deLux. j
La double épentbèse du t est due à
l'étymologie populaire.
( 499)
'••--^m jlamur.
Voyez sous Gosiniacum,
Cfr. en Prance Crugny (Marne, lu IX» siècle Crusci-
niacam. Flodoart, HUtoria remetislt ecclesiae.
Thé " C'««2n«ch et Cûrienich en Prusse
DIpUae.», Dichy ^^^^
847. (DuviviER, Le Hainaut ancien, p. 299).
Mahoteb, p. 466, ne donne rien de satisfaisant
ÏS?;„7 ^'if*i- P»Î?»"F (Flodoabd, Annal,,
if^^-r *L "*cïe. Duvaicum {Gesta epp, Cam',
yJ^\^^ ^^Î^T^ Scriptores. t. VII, pV442). -
Liège.
EberBAeaai.
10 Av«rMi.
^37-964. In comitatu Avernacsce
(PiOT, Cartulaire de Fabbaue de
Saint- Trond, t. |, p. 6.), - 946.
Villa Lens in comitatu ATernas
(Beter. Urkundenbuch, 1. 1, p. 246).
— 108»-4090. Eyrenais (PiOT, Car-
tulaire deVabbaue de Saint Trond,
1. 1, p. 6). - 1124. Evernais {Cartu-
laire manuscrit de Saint-Laurent,
au Séminaire de Liège).
2o mm^mtsmé^ (Fraiponl) Liège.
915. Havernai (Bormans et School-
MEESTERS, Cartulaire de l'églUe
Saint- Lambert, t. ï, p. 14, cfr.
Grandgagnage, Mémoire, p. 19). —
Appartient peut-être au thème sui-
vant.
Cfr. en Prusse rhénane: Ebernach. 1130. Efemacum
t T ^"j^r^^''^''"!l^'. P- ^î ^"■î»» Urkundenbuch,
t.i,p.5»J).— En Suisse: Avemiacum (Gatschet.
Ortset,Forsch.,^,^), ^
EberwInlaeuBi.
Prénon germanique Eberwin.
!• B^r«c.i- Hainaut.
1012. Evregnies (Chotin, p. 427).
2<> ■«•«•«• Liège.
Xlh siècle. Ewruingneis. — XIII* siè-
cle. Ef regneis (Poncelet, La sei-
gneurie de Tignée, p. 4).
Ibid,
{ 500 )
Fellciacwai, Fléchin Pas-de-Calais.
Gentiliee Felicias {Corpus Inscriptionum LaUna-
mm. Vil, Table). — 994. Felciacas. — 4096. Feizi
(Haigkebé» Chartes de Saint-Berlin, t. I, n^« 66
et 94).
riorlaenni, Florée Namur.
Gentiliee Plorias. — 816. Flores {Ckronicon Sancti
Huberti, 8, dans Pertz, Scripiores, t. VIII). —
ROBAUX. p. dS, interprète à tort ce nom par Florzée.
— En France, quarante-sept localiiés poiient ce
nom dérivé de Floriacum .'.tels sont les. Fleury,
Flearieuz, Fleurey, Fleuré, Floirac (d'Arbois,
pp. 168 et 236).
Floreniiaenni, Florzée (Sprimont) ...... Liège.
Gentiliee Florentins.
Franelialaeuiii, Fragnée Liège.
44i9. Frankeugnez {Anniversaires, % fol. 57, aux .
Archives de Liège).
On pourrait aussi supposer un germanique Fran-
kingen venant de Franco, qui a été fréquemment
employé comme nom d'homme au moyen âge.
Ce qui diminue la force de cette conjecture, c'est
que Frankingen ne se retrouve que dans la topo-
nymie de la Bavière et de l'Autriche, oti Rudolph,
L col. iiS8, signale cinq Franking.
Cfr. en France deux Fragney et huit Fragny, sans
compter beaucoup d'autres, formes douteuses
{Dictionnaire des Postes),qnt D'ARB0is,page 319,
voudrait ramener à un primitif Afraniacum; cepen-
dani l'aphérèse n'a pu avoir lieu pour tous ces mots.
Gabriaeam.
Gentiliee Gabrius.
io «ivry Hainaut.
4083. Givreyum. — 44 H. Gyvreium
(DuviviER, p. 472).
20 civry (Flamierge) Luxembourg.
30 o«v«riii Limbourg.
Voyez ci- dessus, page 485.
Sur le radical, voyez d'Arbois, p. 436. — Cfr. en
France :
Gabriac (Mas de Londres) .... Héranlt.
Gabriac Aveyron,
Gabriac (Gapdenac Gare) Ibid.
I
1
( 301 )
Gabriac Lozère.
Gabriac Tarn.
Gefrey-Ghambertin Côte-d'Or.
Geyry Jura.
Givray Aisne.
Givray Indre-et-Loire.
Givray Isère.
Gifray Vienne.
Givrée Haute-Loire.
Givry (Belieau) Aisne.
Givry Allier.
GÎTry Ardennes.
Givry (Cours les Barres) Cher.
Givry (Poëcy). Ibîd
Giyry (Vanderesse) Nièvre.
Giyry Sa6ne-et- Loire.
Givry (Beaubery) Ibid.
Givry Yonne.
Givry-en-Argonne Marne.
GiTry-lez-Loisy Ibid.
dalmeatucani, Gomzée (Yves-Gomzée^ . . . \amur
1018. Gomenceias (Don Bebmèrc, Doeumint* iné-
dits, p. 8).
CUmëHncani OU C;«Tl4lacuiii«
Geniilice Gavidius (d'Arbois, p. â:i9).
io G«fli7.i«s.piét«a. Hainaut.
XI I« sièeie. Guadiacus nunc Goys
(Chotin, p. 459).
2* Oh*7 Ibid.
3« uttmr (Labuissière) Ibid.
4481. Goi saper Sambram (DuviviER,
p. 453). — 1459. Goico super Sam-
bram (Duvivier, p. 42).
^ umjmu Brabant.
Voyez ci-dessus, page 485.
D'Arbois, pp. 339-244, compte jusqu'à vingt-cinq
communes françaises dont le nom dérive de Gau-
diacus (Jouy, Jouey, Joué, Jouet). Le nom est déjà
cité dans l'hagiographie du VI* siècle (Grégoire
DE Tours, Mir. Sancti Juliani» 40) et du Vll« siècle
( Vita Sancti Leodegarii et VUa Saneti Euxta-ùi,
dans Bouquet, II, 625 et III, 504). D'après d'Arbois,
Gaudiacus dérive de Gavidiacux, et le nom
d'homme est Gavidius, qui se rencontre dans le
Corpus inscr. Lai. --- Cfr. sur ce sujet l'article de
RicouART, pp. 96-99, qui montre qu'il faut ajouter
à cette liste cinq Gouy en France, plus Gueux
(Marne) et Joye (Nièvre, qui est encore Gaudiacum
en 4233), Goué, Gouey, Joies, etc.
< im )
fSomlBlacuiit.
Geniilice Geminias.
io6«MM*«« Namur.
111* siècle. Geminiacum {htnéraire
d'A ntonin),—9é6, Villam Gemblaus.
— 960, 96i et 083. Gemblaos. —
Xll« siècle. Gemmelaus (d'ordinaire
dans Sigebert de Gembloux Grand-
GAGNAGE, Mémoire, p. il). ~ Sur
l'identité des désinences -aus et
-acut, voyez plus haut, page 49i
note.
2« «••«•■tek Liège.
Voyez ci-dessus, page 485.
:{« oimaA* Namur.
Voyez Germiniacum.—Cfr. en France :
Gemigoy et Jumigny (d'Arbois,
p. -189).
GolliBlaeum, Ghlin Hainaul.
974. In Geliiniaco v mansos (Duvivier, pp. 46 i et 473).
Germiiiiaeiini, Gimnée Namur.
816. Germiniaca in pago laumense (Bouquet, VI,
498, cité parPiOT,Le« Pagi de la Belgique,^.ill),
csilboriiacum, Gelbressée Namur.
IVénom germanique Giselbertus. — 445!2. Gilbertzeis.
— 423J. Gilebrecees (Grandgagnage, Vocabu-
laire, p. 42i).
tilmlaeum.
4© «umet Hainaut.
868-869. Gimiacum (Duvivier, p. 340).
— X* siècle. Gimiacum (Folcuin,
Gesta abb, Lobb., c. 27).
S* tàmétmr Pas-de-Galais.
IX* siècle. Gimiacum. — X1I« siècle.
Ghimiacum (Gourtois, Dictionnaire
lopographique de V arrondissement
de Saint'Omer).
OoalnlAeum.
X« siècle. Gosiniacas (Folcuin, Getta abb, Lobb.,
dans Pertz, Scriptores, IV, pp. 69 et 70).
40 o«M«iiM ... .... Hainaut.
( 803 )
99 ci«ch«Bé« Namur.
Au sujet de ce dernier nom, je ferai remarquer que
dans trois chartes du Xlll» siècle, un chanoine de
Liège, Jean de GQrzenich, est appelé tour à tour
Jean de Gurzenich, de Gorcenig, de Gochegni
(BORMANS et SCHOOLMEESTERS, Cartulaire de
Véglise Saint-Lambert, t I, pp. 494, IS^Q et 54i).
— Notre Gochenée ne pourrait-il j)as venir, lui
aussi, d'un Cruciniacum (voyez ce nom ci-dessus»?
Grvalaeani ou GriidliilaeuDi , Grignaixi
(Bienne-lez-Happart) llainaut.
869. Groigniaco [Polyptyque de Lobbe*, dans Duvi-
viER, Le Hainaut ancien, p. 309;. — XII* siècle.
Castrum quod dicilur Gruniacum 'Duvivier, Le
Hainaut ancien, p. i74). — Ce château se serait
appelé au XI> siècle Gruduracus. — Correspon-
drait, selon Duvivier, k Grignard r Sienne lez-
Happart). — Ce nom manque dans les dictionnaires
de Vànder Maelen et de Jourdain.
GuBlaeniii.
779. Chuinegas (Lacohrlet, t. I, n* 1). — Répond
à Guignies, Gœgnies ou Gougnies dans le Hainaut.
i» HaJbay Luxembours
n-
En allemand Habich. — 4â68. Habay
{Cartulaire de V abbaye de Marien-
thal, t. J, p. 93).
^ HavAi Hainaut
(Testament de iainte Aldegonde,
dans Duvivier, Le Hainaut ancien,
p. i77, pièce apocryphe).
Ce nom est un des plus douteux de mon répertoire,
et je ne l'inscris ici qu'avec beaucoup d'hésitation.
Sans compter que l'identité de provenance entre
Habay et Havai n'est pas établie, et que d'ailleurs
la forme Havacum ne se trouve que dans un docu-
ment apocryphe, il faut remarquer que Habay est
situé à l'extrême frontière des langaes, et que le
nom s'expliquerait tout aussi bien par un g*'nn:i-
uique Habach (sur le suffixe -bach * bay ou baiju,
voyez ci-dessus, pp. 314 et suivantes). — L'Oris-
Lexicon de Rudolph mentionne en Allemagne
treize localités du nom de Habach et trois du
nom de Habich; mais toutes se trouvent c-u
Bavière, Autriche ou Tyrol, une seule dans la
Prusse rhénane. Un de ces Habach figure au
^
( S04 )
X*' siècle dans la vie de S. Ulric, sous le nom de
Hevibahc (Pebtz, Sctiptores, t. IV, p. 393). Par
contre, le Dictionnaire des Postes ne renferme
aucun nom de localité française que l'on poisse
rapprocher de ceux de Habay ou de Havay.
D'après cela, Torigine germanique de notre Habay
serait k première vue assez probable.
I, Harmignies Hainaut.
Geolilice Harmonius. — Voyez ci-des»u8, page 462.—
Sur un Harmoniace non identifié en France, et
qui, d'après Matton, Dictionnaire topographique
de l'Aisne, serait Morgny-en-Thiéracbe, voyez
d'Arbois, p. S48.
■elelaeun, Hauchin ... Pas-de-Calais.
4051. Uelciaco — iiSi. Belcy (Haigneré, Chartes
de Saint'Bertin, i. I, n' • 93 et 210). — Peut-être
fauL-il ramener à ce même primitif les noms de
Nord-Ausque et de Zud-Ausque, qu'on trouve
plus haut sous Alciacum.
■««iaenni, Ihy, dépendance de Havay Hainaut.
Gentiiice Iccius (d'Arbois, p. 359j. — VII« siècle.
Ichiacum. — 1180. Ihi (Du vivier, p. 181). — Issy-
rÉvêque (Saône-et-Loire) dérive aussi d'un Iccia-
cum, et plusieurs autres localités sur lesquelles il
faut lire d'Arbois de Jubainvillc, Recherches,
p. 148
jarniaeiim, Journv Pas-de-Calais.
IX* siècle. Cornacum pour Jomacum (Courtois, Dic-
tionnaire topographique de l'arrondissement de
Saint Orner). — 1S27. Jorniaco (Haigneré, Chartes
de Saint- Berlin, t. U n» 712, p. 31b).
JavInlNeam, Jévigné (Lierneux) Liège.
Gentiiice Juvinius ( d'Arbois, p. 2S3). Cfr. Giveny, /
village détruit aux environs de Rogeipy, dépen- f
dance de Bovigny (Luxembourg). - Cfr. en !
France : de nombreux Juvigny, Juvignies, iuvi-
gné, Juvignay, Juigny, Jeugny, etc. (d'Arbois,
pp. 252-254). — Dans le Grand- Duché de Luxem-
bourg : Givenich.
KiitUeum (pour Clitiacum), Cléty Pas-de-Calais.
857. Kiltiaco (HAlCNERt, Chartes de Saint-Bertin,
1. 1, no 39).
( 805 )
lianderlelaenn, Landrecies Nord.
PréDom germanique Landericus. ~ XII* siècle. Lan-
dericiacam (MANNiERt p. 3S0).
Laurentlacum, Lorcé Liège.
XII* siècle. Lorenzeis (Grardgagnage, Mémoire,
pp. 46, 48, et Vocabulaire, p. 43). — Cet auteur se
trompe en ne s'apercevant pas que -eias dérive de
-acum selon le procédé commun.
I«elllacaai ou Laellaenna, Liaugies Nord.
Gentilice Laelius (d'Arbois, p. S57). — i074. Leigeiis
(DuviviER, p. 415). — Cfir. Lellig, dépendance de
Manternach.
Llnlacum.
Genlilice Linius.
i^ LiCM«y Liège.
832-833. in pago Alsbanio in villa nun-
cupante Liniaco (M artènb et Durand,
AmplUuima Colleetio, t I, coL 88,
cité par Wauters, Environs de
Bruxelles, 1. 1, p. Sii).
S» LISB7 (Gaurain-Ramecroix) .... Hainaut.
^ M.îmmr Namur.
A^ L«BMi«k Brabant.
Voyez ci-dessus, page 486.
S* Lisar Nord.
1168. Latiniaco (Mannier, p. 153).
6» Licay Nord.
878. Liniacum (Hannier, p. 290).
Grâce à la chute de la médiane et à ratténuation de
l'a en i, il se peut que tel ou tel de nos Ligiiy,
comme le 5^, dérive de Latinlus (d'oii de nombreux
Lagny) plutôt que de Linius.
■«uplnlaeniii.
Gentilice Lupius (d'àrbois, p. 263, d'après lequel
on peut supposer Lupinius).
1* ■.•■p*i«M* Brabant.
868-869. Lupiniacus (Du? ivier, p. 309j.
— 966. Luponio.
( sou )
!2o L*«v*is«é Ijéi^e
iU9S. Lof ineias (KiTZ, Vrkunden, p. 57;
Grandgagnage, Mémoire, p. 42).
:> L«««s»^ (Ben-Ahin) Ibid.
dS35. Lovigoes. — 4968. Loavignies
(Grandgagnage, Foca6tt/aire,p.4i}.
4* i.Mi««ia (?) llrabant.
884. In loco qui dicilur in Lovon (Regi-
NON, Chromeon, ad an.). — 891. Lo-
vonnium (Flodoard, Annal., dans
Pertz, Scriptoret, U lil). — 891.
Prope fluvio Dyla loco qui dicitur Lo-
voDnium [Annal. Fuld., dans Pektz,
Seripuren, 1. 1). — XI« siècle. Posses-
siuncula quaedam est hujus eccic-
siae (Leodiensis) nimis contigua oppi-
do quod, Lovanium nomine, dimi-
nulivum ex suo nomine eidem villulae
indicit vocabulum; cognominatur
enim Loviniol (Anselme, Gesia epp.
Leod., dans Pertz, Scriptoret,
t. Vil. p. 450). - \\* siècle. Caslel-
lum LoTauium (Stepelinus, Mirac.
Sancii Trudonit, \, 5, dans Maril-
LON, Acta Sanctorum, t YI, p. il);
je crois qu'il faut là Loviniol. —
X1I« siècle. De vico qui dicitur Lovi-
uium juxta Lovanium alque inde
diminutlvato (Rodolphe, Chronicon
Sancti Trudonis, 1, 10).
Ce nom de Lovenjoul (Loviniolum), diminutif de
Lovinium ou Lovanium, et qui est même employé
par les populations flamandes, me prouve que la
localité éiait romane et a été baptisée par des habi-
tants romans. Mais n'en ressort-il pas que Lovanium
lui-même a dû être originairement roman? Pas
nécessairement. II suffit de supposer que, dans des
circonstances historiques inconnues, c'est un éta-
blissement religieux qui a, soii fondé, soit dénommé
l'endroit : il l'aura fait en latin, et pour dire Pctit-
Louvain, il aura dit Loviniolum, dont les Wallons
auraient fait Lovigneul et dont les Flamands firani f
Lovenioel, d'ob en français Lovenjoul. — Sur Lo- î
venjoul, voyez HouzE, p. 43. — Cfr. en France,
quinze Lupiniacum : Louvigné, Louvignies, Lou-
vigny, Lovagny [Dictionnaire des Pottes), — Eu
Prusse rhénane : trois sous la forme LOvenicli
(ËSSER, Kreitblait fur den Kreis Malmedy).
(807)
lAffBiaeam, Magnée Liège.
Gentiiice Magaius (d'Arbois, p. S64). — En France,
trente^inq localités tirent leur nom de Magniacm :
Magny, Magnac, Ma nhac, Magné, Magnieu (d'Arbois
DE JoBAïKViLLE, Recherches, p. S64; cfr. HouzÉ,
p. 93). — En Allemagne : Mayen (Prusse rhénane)
après la chute de la désinence -acnm, d'après
ESSEB, Programm, p. 48.
laolllacaBi, Moignelée Namur.
Gentiiice Manilius. — Je fais ici une double supposi-
tion, puisque je suppose un Manilius non attesté
dans le C /. R., et un Maniliacum primitif dont
Moignelée serait la forme moderne.
larelIllaeuBi, Marquillies Nord.
Gentiiice Marcellius (d'Abbois, p. 2t)8). — Cfr. en
France les divers Marcillac, Marcillat, Marcillé,
Marcllly, Harailly (d'Abbois, p. 269).
larUrani, Méry (TilflF) Liège.
Gentiiice Marins (d'Arbois, p. !275). — Pourrait
cependant aussi venir d'un Matrius, comme Meterik
(Limbourg hollandais), voyez ci-dessus, i)age 486.
En France, vingt-quatre localités dérivent leur nom
de Mariacus : Maire, Mairy, Marey, Maray, Mariac,
Méry. Plusieun autres le tirent de Matriacus
(d'Arbois, p. 275).
larlBiacnni, Mérignies Nord.
Gentiiice Marinius. — Cfr. d'Arbois, pp. 464 et 27i).
— On pourrait aussi faire dériver ce nom de .Matri-
nius, comme Méry de Matrius.
laureBtlaeutti.
Gognomen Maurentius (cfr. d'Arbois, p. 340).
io normal* (Heure) Namur.
4484. Moreceis [Chronicon Sancti Hu-
berti).
S" ■•MMiiiiM Nord.
4064. Morenceis (Manmer, p. 395).
Cfr. en France : Norancé, Morancez, Morancy, Mo-
nnzy. Montmorency. Ce nom sous la forme usitée
au Xlil* siècle; le grand-père de Maurice de Neuf-
mousiier s'appelait iHoran/iux vel Mauriiius, dit le
nécrologe de Neufmousiier.
( 508 )
laorlclacam, Hoircy Luxemboui^.
Geotilice MaariciuB. — IX* siècle. Villa que dicilur
Morceias super fluTium Urtam (RiTZ, Urkunden,
p. 18).
Ilmiaenni.
1* Mmmtj (Verlinethun) Pas-de-Calais.
867. Miuthiaco (Haigneré, Chartes de
Saint-Berlin, 1 1, n* 44).
â* ■•»(«••• Ibid.
877. Menteka (Courtois, Dictionnaire
topographique de l'arrondissement
de Saint-Omer, Haignerê, Chartes
de Saini'Bertin, 1. 1, n« 5â).
■•■tlBlaenin,
Gentilice Hontinius (d'Arbois, p. 384).
4* Bi«atis«iM-iM-L«a» Hainaut.
9* ■■•■ticai«^0aiBt-ciivifl<*rii«. . . Ibid.
868-869. Montiniacus (Dcvitikr, p. 809).
9^ Bi*BtlCBl*a.s«r.Bo« Ibid.
4» Bi—tis.i.....r.s.i«kr« Ibid.
868-869. Monliniacus (Duvivier, p. 310 .
5« Bi««tl«ar.|«.TIIIe«l Ibid.
6» mmmtmmné» Liège.
7« Bi*Bt«cMt (Flostoy) Namur.
8» Bioaciffar Nord.
i096. Montigniaco (Màhiiier, p. i95).
Voyez la liste précédente.
10» BiMtiKar Nord.
911. MontiDiacum (Mannieb, p. 295).
Cfr. Montenaeken dans la liste précédente. Le gen*
tilice est Silontanius ou Montinius; de la première
de ces deux formes dérivent les noms de vingt
quatre localités françaises, et de la seconde ceux
de quarante-neuf (d'Arbois, pp. 284-386); Avec les
huit noms belges, cela fait un total de quatre-vingt-
un noms. Le type est particulièrement intéressant
parce qu'il nous offre un exemple authentique et
ancien de l'atténuation de -anius en -inius, qui
semble avoir déterminé la forme actuelle de plus
d'un des noms de lieux terminés en -m.
( 509 )
La Mozée (ViUers-lerGambon) . Namur.
dOiâ. Mosenceias (DOM BerlièRE, Doeumenu iné-
dits, p. 5). ~ Gfr. Messancy dans la liste précédente.
Maiiclacaiii OU MIIItlArani (de MilUittS OU de
Meletius), Mussy-la-Ville Luxembourg.
Gentiiice Mustius (d'Arbois, p. 286). ~ 893. Muczi,
village disparu dans le pays de Villance, mentionné
dans le polyptyque de l^rQm (Beyer, Urkunden-
buch, t I, p. it>9). — Mussy est un des noms les
plus obscurs de ma liste, à cause des divers radi-
caux auxquels on peut rattacher les nombreux noms
de cette catégorie. Le Dictionnaire des Postes
français me fournit sept Mussy, dix Moussy, deux
Moussey, sans compter les Musset, les Mousser, les
M oissac, les Moissat, Moissey, Moissieu, Moissy , etc.
Do ces noms il en est peu dont nous possédions la
forme primitive. Moussy (Aisne) est Musceium au
VIII* siècle. — Moussey (Aube) est Musciacum en
815, d'après Bodtiot et SocCARD, Dictionnaire
topographique de l'Aube, p. d09 (d'Arbois de
JuBAiNViLLE, Recherches, p. 387, faitunfaux renvoi
à ce passage), et Miliciacum en 842 dans Nithard,
IV, 3. Grégoire de Tours mentionne un vicus
Musciacas que Ponton d'Amécourt, p. iS3, identifie
avec Mauzac (Puy-de-Dôme), et Longnon, Géogra-
phie de la Gaule au VI* siècle, p. 607, avec Moissat
(même dé))artement).
liisittciioB, Noiseux? Namur.
iâOS. Nisiaco [Charte de Saint- Hubert, aux Archives
d'Arlon).
Pal In la eu m.
1« pati««iM , ^amur.
2«» p«tia«r Jbid
Cfr. cependant petisa^B et p«t«ck«m.
Poplnlacum.
In pago Lommensi seu Sambreosi. — 86S-869. Popi-
gnies (Dpvivikr. p. 308). - Lieu inconnu.
Proniaiacum, Proignv (Biôvre) Ibid.
VI II* siècle. Pronisiacas (Martène et Durand, Am-
plissima Coliectio, t. Il, p. 2i, Guandgagnage,
Mémoire, pp. 21-22 et Vocabulaire, p. 57).
( MO )
^ulnilacoHi, Cuiiichy Nord.
Gentilice Quintius. — H95. Quiney (Maknier, p. 179}.
— Cfr. en France un grand nombre de Quiney sur
lesquels ?oyez d'Arbois, p. 456, et dans la liste pré-
cédente KONTZiG, p. 485.
■tadlonacaiii, Ragnies ou Ragnée Hainaut.
868-869. Radionacis (Duvi^ieb» p. 308). - Ce vocable
intéressant me parait fournir une explication satis-
faisante d*au moins une partie des cinquante-deu^c
Regney, Regny, Reignac, Retgnal, Reigmj ,
Rlgnac, Rigné, Rigneux, disséminés sur le sol de
. la France. M. d'Arbois de Jubainville, p. 398, les
ramène tous à un primitif Renniacus, dérivé de
Rennitts, qui ne serait, selon lui, qu'un gentilice de
Renut, et qui aurait pour point de départ une prti-
tendue filiation du Rhin, considéré comme dieu. Les
ingénieuses considérations dont le savant celtiste
étaye son opinion ne m'ont pas convaincu.
Re»ciBiaetiiii, Rigenée (Marbais) Brabant.
1343. Résignées. — 4867. Resseignies. — 1760.
Reignée (Wautebs, Canton de Genappe, p. 60). ~
Cfr. en 847 Resciniacas dans le pays de Puelle
(DUYIVIER, Le Hainaut ancien, p. 298). — Peut-
être faut-il rattacher au môme radical ■•«uismiah
(Gourcelles) en Hainaut, sur lequel voyez plus haut,
p. 330. — Il est possible aussi que l'uo ou l'autre
des noms modernes indiqués dans l'article précé-
dent appartienne ^gluifilit Retciniacum qu'à Radiu-
nacum.
RoniABlacuiii.
Gentilice Romanius (d'Arbois, p. 303).
40 ■«■i«s«i«*-i*>*Q"*v*"«*«"p« • • Hainaut.
S^ «•■»«•• Luxembourg.
La chute totale de la désinence -acum est caracté-
ristique des noms luxembourgeois de celte caté-
gorie. Cfr. Recogne, Nassogne, Bastogne. — En
France, les noms de huit localités dérivent de
Romaniacus : Romagné, Romagnieu, Romigny,
Rumigoy (d'Arbois, p. 304).
Romillaeum.
Gentilice Romilius ou Romulius (d'Arbois,
p. 304).
lo RaMiiiiM BrabanU
1
«
k
t
( Ml )
*±» ■•■iiiiiM Hainaut.
4024. Rumineis (DuviviER, p. dT7).
30 ■•«•^■■•■•ciiiM Ibid.
i<37. Ramelgeis in pago tornacense
(PiOT, Lei Pagi de la Belgique,
p. 42).
4» BMiiiir-iNrirqaia Pas-dc-Calais.
704. Humiiacam. — X* siècle. Rumilia-
cum. — 1439. Rumeliaco (Cour-
tois, Dictionnaire topographique de
farrondiMsement de Saint-Omer),
.> iiaM«si«« Nord.
4058. Ruimegeias. — 1454. Remelgiis.
~ 1177. Remegies, etc. (Mannier,
p. 244).
Qfi Ramllllas , Ibid.
1064. Rameliis (MANNrER, p. 30i).
70 ■•Miiir Ibid.
1096. Rameli (Mahnier, p. 304).
Romiliacas, déjà cité par Frédégaire, a formé en
France dix- sept noms de communes : Romillé,
Romilly, Rumilly, Remilly. Sur ces noms et sur le
gentiliee Romilius, voyez d'Arbois de Jcbaintille,
p 304. Peut-être qu'U faudrait grouper les Ramil-
lies sous une autre rubrique.
Localité située en Normandie. — VII* siècle. Subhujus
Ulodovei [il] régis tempore praefatus patritius
[Erchinoaldus] possessionem qu» vocatur Both-
mariacas ^ quam nuper a quodam homine Roth-
maro per venditionis titulum emerat Godoni
contradidit {Gesta Abbat. FontanelL, c. 1, 5).
1» noMMrA* Namur.
1018. Romereyum (Don Rerlière, Oo-
cumenis inédits, p. 8). — Cfr. Rome-
ries (Nord, arrondissement de Cam-
brai), et Romery (Marne), sur lequel
Toyez LoNGNON, Dictionnaire topo-
graphique de ta Marne, p. ix.
2« ■•■>•»■•« Nord.
1046. Romerias (.Vannier, p. 303/.
* C'est éTidemment Rotbmariacas qu'il faut lire avec lo CalUa Chriitiana no9a,
t. XI, p. 166.
( 812 )
fleenrlacnai.
Gentilice Securius (d'Abbois, p. 3i4).
4* mraait Hainaat.
889. In pago firacbantiose Secu-
riaco (DuviviER, Le llainaut ancien,
pp. 58 et 460). ~ Cfr. d'Arbois, p. 34 4.
8» «Mii*ry (Fosses) Namur.
3« ■•eiMrjr (Redu) Luxembourg.
4« ■•<««•• Pas-de-Calais.
Sethiaco saper fluvium AgDiona.— 867.
Settiaco (Baigneré, Chartes de Saint'
Bertin, t. I, pp. 46, 43).
3* MtM« Pas-de-Calais.
648. Villam nuncupante Sitdiu super- •
fluYium Agniona. — 668, 708. Sitdiu
(Baigner É, 1. 1, pp. 4 et 3). — Seiheka
qus Sitbiu yoeitatur. — ISetheca* *
qus dicitur Sitbiu {Obituaire de
Saint'Omer, cité par Courtois, Dic-
tionnaire de l'arrondissement de
Saint-Omer)
S'il faut s'en rapporter à ces dernières formes — et
commeoi les contester à ceux qui les employaient
avec une entière connaissance de cause? — Settia-
cum aurait donné dès le Vil* siècle l'intermédiaire
Settiao ou Seitiau, et alors on aurait, ]>ar jeu de
mots, fait de ce nom le SUdiu, dont l'oribogra-
phe remarquable semble attester la portée prophé-
tique que les premiers rédacteurs de chartes lui
auront attribuée.
Severlacam.
Gentilice Severius (d'Arbois, p. 347\
\^ «Ivrr
3* ■■vrr (ÉUlle)
Bainaut.
Luxembourg.
En France, vingt-trois noms (Civrac, Civry, Civrieux,
Sevry, Sevrey, Siyry, tirent leur origine de Severia-
cum. Quelques-uns pourraient au&si la devoir à un
primitif Superiacum, attesté en 4048 pour Sivry-
sur-Meuse (d'Arbois, p. 318).
SlIUenaiv Silly
Gentilice Silius (d'Arbois, p 381). — En France, neuf
noms de localités dérivent de Siliacum : Silhac,
Sillcy, Sillé, Silly (d'Arbois, p. 324).
Hainaut.
( S13 )
lillvlnlaeuni, Selvigny Nord.
SiWanius ou Silvinius (d'Arbois, pp. 3:23 et 3^]. ~
ii04. Silviniaco (Hannier, p. 308).
Hoiacuiu, Soyecques Pas-de-Calais.
i207. Soieka (Courtois, Dictionnaire de l'arrondis-
sement de Saint-Omer). — Je ne trouve pas d'équi-
valent à ce curieux vocable dans la toponymie .
française. f
lioiemiitaeaiii OU iioiiniacain, Seloignes . . Hainaut.
Gentilice SoUemnius (d'ârbois, p. 327). — Cfr. en
France, Soulangy et Soulangé (d'Arbois, p. 3i7}.
f^olerelAcnni, Sérezé (Thimister) Liège.
915. Solergiae (BoRSf ans et Schoolmcesters, Cartu-
laire de l'église Saint-Lambert, t. I, p. 19. — Cfr.
Grandgagnage, Mémoire, p. 49).
niabalaeaiii, Stavelot Liège.
Vers 651. Stabelaco (Hartène et Durand, Amplis-
sima Collectio, t. H, p. 7). — 651. Stabulaus (Idem,
i6/de/R). — 666. Stabulau (Idem, Ibidem, p.lO).—
Sur le nom de personne Siabulus ou Stabulo
(Or ELU, Imcript. Latin., n« Sd9; Beyer, Urkun-
denbuch, t. I, p. 49. — Cfr. EssER, Kreitblatt Jur
den Kreis Malmedy, 9 septembre 4882^.
«ieriplaeuBi, Strèpy Hainaut.
Cfr. en France :
mtrmpY Marne.
Xh siècle. Stirpeium. — 1159. Estre-
piacum (Longnom, Dicr/onnoirefopo*
graphique de la Marne).
«ieriptBiaenm, Sterpigny (Gherain) Luxembourg.
Voyez dans la liste précédente Sterpenich, p. 487, et
cfr. en France :
■ire»lff««y JUTR.
mtwéwimmr Ardennes.
Ktwérmmmr Eure.
IX* siècle. Slirpiniacum villam (Getta
Dagoberli, c. 22, dans Script, ter.
Merov., t. il, p. 408).
Tome XLVIII. 33
( M4 )
Mlelaernn, Suxy Luxembourg.
Je n'ai rien qui me permette de donner cette étymo-
logie de Sossy, sauf que Hipp. Cocher» interprèle
ainsi le Sucy du département de Seine-el-Oise :
« Terrain sillonné, c'est-à-dire défriché par la
charrue après la coupe des bois. » (H. Cocheris,
Dictionnaire des anciens noms des communes du J
département de Seine-et-OUe, Versailles, 4874). — À
11 y a un autre Sucy en Seine-et-Marne (commune
de Crisenoy). — J'avoue que cette explication me
laisse de yiolenls doutes.
Snanlaenn.
40 ««icatM Hainaut.
870. Sunniacum [Ann, Hincmar., ad
ann.).
^ ip.,»y Luxembourg
30 Maaieb (Teuveu) Lïé^.
Voyez ci-dessus, p. 487.
Cfr. en France :
40 0«s.,Mkas.n*«iia« Marne.
il6i. Sogniacum (Longnon, Diction-
naire topographique de la Marne).
50 ■•s*7-«»->'Aasio Ibid.
H52. Villa Sugniacum iLonckon).
Ibid.
60 m
7» uum»j Ardennes.
8» •-«-T ^®*'®-
9««.«-T ^^"•
T«toer««cam, Taverneux (Mont) Namur.
1148 Tavemon. — 4143. Tavernou (Grandgacnage.
Mémoire, p, 33). — Cfr. Taviers en Condroi =
Tabernas en 844-846 (Grandgagnage, Mémoire,
p. 54).
Taorlnlacum, Torgny Luxembourg.
Gentilice Taurinius (o'Arbois, p. 332). — Cfr. en
France, dix noms de localités dérivant de 'lauri-
niacus : Thorigné, Thorigny, Torigny (d'Arbois,
p. 332). — Peut-être l'un ou l'autre des TOrnich ou
Tûrnich allemands se raltache-t-il à Tauriniacum
plutôt qu'à Tornacum.
( 518 )
TaTlBlaenM, Tavigny Luxembourg.
803. Tevenihc (Beter, MiUelrh. Urk., X. I, p. ^43).
Templlaeafl, Temploux Namur.
XIH* siècle. Tempiiacus. — c Ce qui est sans aucun
doute la Traie fonne ancienne et non one latinisa-
tion arbitraire, car on ne se fût certes pas douté
au XIII* siècle qne Templus pouvait Tenir de Tem-
piiacus, par élision de \i d'abord» puis syncope
du c et enfin élision de l'a. » Cfr. Slabulaus et Gem-
blaus (Grandgagnage, Mémoire, p. 416).
Tllllseam.
Genlilice Tilius (d'Arbois, p. 373).
!• Tiiut Luxembourg.
i064.Tiliacum {Charte inédite de Saint-
Hubert, et Bertholet, Histoire
ecclésiastique et civile du duché de
Luxembourg, t. IIl, p. xxviii).
9* Tii«M«a Pas-de-Calais.
il 39. Tilleke (Courtois, Dictionnaire
de V arrondissement de Saint-Omer),
Les dérivés de Tilliacum doivent être
nettement distingués de ceux de
Tilietum ; voyez le même, p. 6!27.
3<> Ttiiy Brabant.
Cette localité sur la Dyle ne serait-elle
pas Tilliacum (la Dyle s'appelait
primitivement Tyla ou Tylus) et ne
devrait-elle pas être rangée dans la
catégorie énumérée ci-dessus, pp. 471
et 472?
TlncrlaeaBi, Tingry Fas-de-iiOlais.
857. Tingriaco (Haigneré. Chartes de Saint-Bertm,
t. I, n» 39).
TlBCInlacana.
lo Tia«is»7 Luxembourg.
1097. Tinliniacum (Goffinet, Cartu-
laire de l'abbaye d'Orval, p. i).
3* T«iBC«cBiM Hainaut.
( 516)
Cfr. en France ;
3^ TiBiAatao . . .
40 TiBtlml«« . . .
!llc-et-\il;nnc.
Corrèze
D'auire part, les formes allemandes TMatiac«a et
T««t«iiBc«« (Tontelange) trouvent leur explica-
tion dans un nom propre d'homme Thund, sur
lequel voyez Foehstemann, AUdeutschea yamen-
buch, \, i200. Nous avons donc un latin Titaimus
et un germanique Thund qui dérivent peut-être de
la même origine, mais qui sont certainement, sous
ces deux formes, de nationalité différente.
TriideMittcam, Trognée, en ilam. Truyelîngen. \
Nom germanique Trudo. — YIII" siècle. Totam vil-
lam einomine sanctî Palris Trudoneca» appel lavii,
quo etiam vocabulo usque praesentem diem ah
omnibus nuncupatur {Vita Sancti Trudonis, dans
Mabillon, Acta Sanctorum, t 1 1, p. lOSâ). — i3>f.
Johannes de Trudonica. — XVI" siècle. Tnidelinge,
Troelingen, Trulingen. (Voyez Kempeneers, De
oude Vryheid Montenaeken, t. I, p. 26.) ~ Nous
possédons ici un des exemples les plus curieux de
substitution de désinences. Le nom primitif de cette
localité, romane dès l'origine, est Trudoniacum,
d'où l'on a tiré Trudonica, comme liationica de
Busionacum. Les Thiois du voisinage ont fait de
Trudonica Truyetingen, comme de Sarchinium
Zerkingen.
JCiTO.
h
i
I
I
TiidlnlAeiiiii.
1> TkMia
838 869. Tudinio castello (Duvivier,
Le Uainaut ancien, p. 307). XII" siè-
cle. Tudiniacum casirum [Chronicon
Sancti Huberti.)
â^ TIffBd
Uainaul.
Liège.
Cfr. uu Tudiniacut mentionné dans le Vita Sancti
llemigiide HiMCMAA (fioZ/oiid., octobre, 1. 1, p. 140e),
et que le grand testament de Saint-Remy place in
pago Portenst.
Cognomen, Turnus (d'Arbois, pp. iTÔ et S03).
1» Tannaal Ilainaut.
Voyez ci-dessu5, page 463.
2' Toursay ' Luxcmbourg.
(317)
Mo Tonrany (Saive) Liège.
4» To«raicii . . • Luxcmbinirg.
Voyez ci- dessus, page 487.
5« Do«raik (Bemmel) Gueldre.
XI' siècle. Tornacum (Van den Bergh,
Handboek, p. i98?.
6" Tora«« Gard.
814, 817. Tornagus (Germer et Durand,
Dictionnaire, topographique du Gard).
7» Toraaeo • . . . . Plémout, prov. de Novai'P.
8® Toraaso ; Lombardi'*, prov. de Milan.
9« Toraar Haute-Namc.
10« ToaMa« (Beihmale) Ariègc.
Ho Toori... (Foix) Ibid.
12© Taarsae (Antigny) Vienne.
i3* Tooraai Caivados.
14« Tournai : . . . . Haules-PjTénées.
Igo Toaraai.i«-.Peti« (Beaurcvoir) . . . Aisne.
Indiqué par le Dictionnaire des Postex ;
manque dans Matton, Dictionnaire
topographique de l'Aisne.
16o Toaraay-sar-DIvv Orne.
17® Taaraay (Margès) Drôme.
18« Taaraay (Harcourt) Eure.
Vers 1200. Tornaium (Blossevilm::, Dic-
tionnaire topographique de l'Eure).
19o Toaraar (Favressc) Marne.
1119. Tournai. — 4200. Tornachum
(LoNGNON, Dictionnaire topographie
que de la Marne).
20° Toaray EUH».
H47.Tomeium (Blosseviixe, Diction-
naire topographique de l'Eure).
21* Tiiraiok Prussc l'hénanc.
893.Tivernihc (Beyer, Urkundenbuch,
1. 1, p 187). — 4233. Domich (Lacom-
blet, t. II, p. 402).
2!2« Tii«rai«h Ibid.
816. Tumige, TuminRC (Beyer, Urkun-
denbuch, 1. 1, p. 55).
« Tumacus est dérivé de Turnus, nom porté par
un personnage mythique que Virgile a chanté et
qu'on rencontre dans une inscription écrite sur les
murs de Pompéi. Vers la même époque vivait à
Rome le satirique Turnus Un autre, correspon-
dant de Sidoine Apollinaire ... .Un monument
3ui nous conserve ce surnom est le nom du villnge
e Tournon (Indre-et-Loire) anciennement Tumo-
magns, écrit Tomomagus par Grégoire de Tours. »
(d'Arbois de Jubainville, Recherches, p. 170).
(518)
vif^inUcBai, Upigny Namur.
868-8R9. Holpiniacus (DoviviER, Le Hainaut ancien,
p. 311). — Cfr. en Crusse rhénane : Ulpenich, qui
est en il 40 LIpiacum. Ici il y a eu assimilation de
Ulpiacum avec les nombreux noms en -iniaeum qui
remplissent celte région (Harjan, L IV, p. 13).
vieiorlaeniB, Witry Luxembourg.
Gentilice Victoriu8(D'ARBOis, p. 334). —Cfr. en France,
vingt-six yictoriacus : Vitrac, Vitray, Vitri, Vitrey,
Vitry, Vitreux (d'ârbois de Jubainville, Hecher-
chet, p. 334. - En Prusse rhénane : Wichterich,
Kreis Euskirchen (Marjan, t. Il, p. S&). — Esser,
Programme, p. 18, admet un primitif Vecturius.
▼lllerlaenai, près de Gediime Namur.
W' siècle. Villeriacum {Mirac, S, Gengulphi, dans
Pertz, t. XV, p. 791). — Cfr. Villery (Aube).
V^lBdlelaenm.
Gentilice Vindicius (d'Arbois, p. 416).
1^ v«M4*iri«a>aM-*oia Nord.
1135. Vendengies (Mannier, p. 389).
S« T«B««sl*s*aar-ào«lll*a Ibid.
111 1. Vendelgiea (Mannier, p. 313).
Si les formes citées par Hannier étaient authentiques,
il y aurait lieu de penser plut6t k un Vindiliacum
primitif : mais le sont-elles?
vinlacum, Vivegnis Liège.
816. Vingnis, Vingitis {Chronique de Saint-Hubert,
c 8. KoBAULX DE SoUMOY donne la première
de ces deux leçons, et I^ertz, Scriptores, t. VI 11,
la seconde). — jmbikco (incontestablement pour
Yiniaco par une erreur des plus fréquentes qui fait
lire tu au lieu de ui dans \ea manuscrits). Cfr.
Grandgagmage, Mémoire, p. 121, et Sigebert de
Gehbloux» Gesta abbatam Gemblac., c. 60. —
Tiauwvm 1S13. Diplôme d'Innocent 111 pour Gem-
bloux (MiRAEUs et Foppens, Opéra Diplomaiica,
t IV, p. 3â). — VlaalM (ROBAULX DE SOUMOY,
Chronique de Saint-Hubert, p. 595. — Cfr.
Grandgagnage, ilfémo/rtf,p.54).— Le nom liégeois
se décompose en Vi-Vegnis « Vieux-Vignis. —
Cfr. onze localités du nom de Vigny en France, dont
cinq en Savoie {Dictionnaire des Postes),
( 819 )
▼erlBUeam, VergQies . . .'.*.'. . . Hainaut.
Gfr. en France :
!• Tévicay £ure-et-Loir.
â« wuufmj Allier.
3« vris«i Orne.
4« vris«r Loir-et-Cher.
Ko iTricajr Mame.
81M). Viriniacus (Longnon, Dictionnaire
lopographique de la Marne).
6* vricB7-««-B*is Loiret.
7* vr«s«r Aisne.
didS. Vi'iniaco (Mâttom, Dictionnaire
lopographique de 1^ Aisne).
En Prusse rhénane :
8« v«r«i«k Kreis Euskirchen.
Marjan, t. n, p. 5, suppose un primitif
Vernacum et croit tenir ici « einen
der wenigen erhaltenen rein Kelti-
scheo Ortsnamen i.
Vlr^vlaeum.
i« W«rvle« FI. OCC.
Voyez ci-dessus, page 463.
S» Wmrwimrm Liège.
Ici, le nom dérive peut-être directement
du radical après la chute de -acum.
3* v«r^*. (Clavier) Ibid.
862 In pago Condruscio villam Vervi-
gium (Mabtème et Durand, Amplis-
sima Colleciio, t. Il, p. âtf) .
40 wimwwmm Namur.
Gfr. en France : les Verviers (Saône>et-Loire), Verry
(Rhône) et peut-être plusieurs des nombreux
Vesvres. Le nom de Venrins pourrait passer pour
un Virovinius qui serait encore une fois l'allonge-
ment de Virovius, s'il ne figurait déjà dans l'Itiné-
raire d'Antonin sous la forme Verbinum (Matton,
Dictionnaire topographique de l'Aisne).
▼nUlBlaenm, Yogenée Namur.
irariBlaeam, Wargnies Hainaut.
847. (DuYiviER, Le Hainaut ancien, p. S98).
( 620 .)
iviel^eom, Wisques Pas-de-Calais,
648. Wiciaco (Haigneré, Chartet de Saint-Bertin,
1. 1, n» 4. — il 39. Wiske, Wisque (Courtois, Dic-
tionnaire de l'arrondissement de Saint-Omer).
Au surplus, et quel que soit d'ailleurs le nombre de ces noms
à qui on reconnaîtra une origine romaine, on pourra s'étonner
que la toponymie romaine de la Gaule ait présenté en si grande
quantité et sur un si petit espace les noms dérivés d'un gentî-
lice en -inius. Et cet étonnement sera encore plus justifié si on
peut ramener à un radical latin en -inius un certain nombre
des noms en -m, si nombreux, comme je l'ai montré, dans le
Nord français et dans le Hainaut. Toutefois, il n'y a là rien
qu'un phénomène particulier à l'onomastique latine des derniers
siècles de l'Empire. Sous l'influence, peut-être, des barbares,
les noms en -inius et même en -inianus étaient devenus les
équivalents purs et simples des radicaux auxquels s'ajoutaient
ces suflSxes. Par suite, il arrivait que le même homme s'appelait
indifféremment Rufiis, Rufinus, Rufinius ou Rufinianus. Ou
bien encore, obéissant à la loi de l'assonance, on aimait à ratta-
cher par un lien de filiation linguistique les noms des divers
membres d'une même famille, et l'on donnait à deux frères les
noms de Crispinus et Crispinianus i. Ajoutons que le popu-
laire paraît avoir eu une prédilection pour les formes allongée,
qui remplissaient davantage la bouche, et qui lui paraissaient
plus savoureuses ; il aimait mieux dire Rufinus que Rufus, en
vertu du même principe qui lui faisait préférer genuculuk genUy
vulpeada à vulpes, misellus à miser, en un mot les diminutifs
ou les augmentatifs aux simples. Appliquant cette notion à
l'étude de la toponymie wallonne, nous verrons que la plupart
des gentilices en -inius qui sont à la base des noms locaux en
-gnies ou -ignies, sont les formes allongées de radicaux que
l'on retrouve également sous leur forme simple. Si bien que,
pour nous borner à quelques exemples, on aboutit aux résul-
tats suivants, dont il serait très facile d'augmenter le chiffre.
* Sur ce procédé, voyez G. Kurth, Histoire poétique des Mérovingiens,
pp. 125 et suivantes.
( 521 )
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1
( 522 )
Ce serait ici le lieu de se demander si la désinence latine
-anus, qui est formalive de noms de lieux avec la même valeur
que la désinence celtique -actus, n'a pas été employée quel-
quefois en Belgique. Cette désinence, comme l'a montré
H. d'Arbois de Jubainville, a dans la toponymie italienne une
diffusion égale à celle de -acum dans la toponymie gauloise, et
elle n'a pas été inusitée en Gaule ^. Ainsi, pour citer un exem-
ple, les diverses localités du nom de Juillan, dans le midi de
la France, y font pendant à de nombreux Juillac, Juilly,
Juiilé, etc. : ceux-là, dérivés de Julianum, sont de formation
latine; ceux-ci, se rattachant à Juliacum, représentent le pro-
cédé gallo-romain s. Mais cette recherche ne semble pas pro-
mettre de résultats, et, si l'on peut constater en Belgique
nombre de désinences en -anium {'inium), en revanche un suflBxe
-anum y est extrêmement rare, si toutefois on peut l'y rencon-
trer une seule fois ^.
Avant de fermer ce chapitre, il reste à relever un petit nombre
de noms qui, sans être composés par -acum, semblent toutefois
dater de la période romaine. On remarquera qu'ils sont fort
peu nombreux, et je ne sais si les progrès ultérieurs de la
toponymie en grossiront considérablement la liste.
FlABdrae, la Flandre.
VI I« siècle. Multum proeierea in Flaudris labora?it ( VUa Sancti EUgii, dans j
Ghesquière, Acta Sanctorum Belgii, Ul, p. 338). — 821. In Flandris et
Mempisco {Capuulaire de Louit le Débonnaire, dans Bobetius, Capitu- '
laria, 1. 1, p. :i01). — 832. In Flandras mariscos VIIII {CharU de Louis le \
Débonnaire, dans DuvrviER, Le Hainaut ancien, p. 293). — 831. Franderes
{Regni Diviiio, dans BoRETlus, Capitularia, t. II, p. Si). La leçon Franderet
aurait plus de portée, si le texte qui la contient n'altérait presque tous les
noms propres : on y lit Bragmento pour Bracbamo, CanuUecenMiM pour
Camaracensii, etc. — 847. In Flandra, Mariscos novem {Charte de Charles
le Chauve, dans DuviviER, Le Hainaut ancien, p. S^. — 8S9. Missis in î
.... Flandra {Capilulaire de Charles le Chauve, dans Sirhord, KaroU
I
I D' Abbois db JoBAiNTiLLB, RtckeTchts «uf VorigiM de la propriété foneiirt §t des mm i
de lieux habitée M France, pp. 137 et suivantes.
* Idih, Ibidem, pp. Ut et 143.
s Voyez ce qui est dit pages 309 et suivantes au sujet des noms de lieux tertuBÀ
en -l'fi.
I
( 823 )
Calvi et succesiorum capitula, Paris, i6ffî, foL iiâj. — 864. Noroianai ....
in Flandris appulerunt {Ànn. Hincmar.), — IX* siècle. Balduinas hucusque
in Flandris ducalum teoet (Reginon, Chrofticon, a. 818). — X" siècle. Flan-
dria (FoLCUiK, Gesta abbat. Lobb., c. 4). — 963. Meahem in Flandris (Van
LOKEREN, Chartes de Saint-Pierre de Gand, 1 1, n« 33, p. 36). — XI" siè-
cle. Tolas Flandras [Gesta epp. Camerac,, I, 83, dans Pertz» Scriptores,
t. Vil, p. 431). — 1106-4182. Flandria (GuÉRARO, Cartulaire de Saint-
Bénin, pp. 939 et S3S).
L'adjectif qui désigne les habitants du pays est viaadM««iU ( Vita Sancti
Eiigii, dans GhesquiÈre, Acta Sanctorttm Belyii, 111, pp. 339 et 331;
Eglnhard, Annales, a. ^l;Ge.ua epp. Camerac., 1, 81, 11, 43, dans Pertz,
Scriptores, i VH, pp. 431 et 459; Stepelinus, âliracula Sancti Trudonis,
t. Il, col. 13, dans Mabillon, Acta Sanctorum, O, S, B., saec. M*).
Le comte de Bylardt, Descriptio hintorico-geographica comilatus Flan-
driae (Annales Academiae Lovaniensis, 18^4-1838^ énumère les interpréta-
tions extraTagantes dont le nom de Flandre a été l'objet et eu grossit la liste en
y ajoutant la sienne. Il suffira de remarquer que la forme primitive du nom est
ie féminin pluriel Flandrae *, d ob il faut partir pour remonter ^ l'éiy mologie.
Je me rallie volontiers k planariae, proposé par D. De Jonckheere ", et qui
est satisfaisant au double point de vue philologique et topographiqiic. Plana-
riae (sous-entendu terrae\ ce sont les vastes étendues plates '. Il n'est pas
indispensable d'admettre que le nom a été donné à l'époque romaine et par
des populations probablement latines; il suffit que planariae ait été un de ces
Tocables d'entrecours comme nous en avons signalé plus d'un ci-dessus,
pages 401-438. Les Thiois auront appelé les environs de Bruges be Vlaan-
deren, les terres plates, et de là ce nom se sera communiqué de proche en
proche.
CanaplBla, la Gampine, en flamand KeMpen.
1055. In supradicto namque pago (se. Texandrensi) campania est late patcnti-
bus campis solis ardore exusta et nullis humani negotii usibus apta, sed
solummodo latronum scrobibus plena (Stepelinus, Aliracula Sancti Tru-
donis, I, 8. dans Mabillon, Acta Sanctorum, 0. S. B., saec. VI <, p. 86). —
1383. Villa seu territorio de Halecbtre (Helchteren) super Gampiniam (Piot,
Cartulaire de l'abbaye de Saint-Trond, t I, p. 3a7). — XIV« siècle. Pars
magna Hasbaniae et Gampiniae {Chronicon Sancti Trudonis Contin.,
édit DE BORMAN, L II, p. 93). — Villam nomiue Haru (Oostliam) in Gampinia
sitam (Idem, ibidem, p. 103). — Gomplectitur etiam ipsa Lotharingia intra
se totam Uasbaniam Gampiniam Batuam cum aliis principatibus et comita-
tibus (Idem, ibidem, p. 13% — 1303. Item omne jus quod idem cornes
(se. Gelrîae) se asserebat habere in unitate totius Gampiniae (quae unitas
vulgarlter Eninge diciiur) Ipsum ducem habere permisii (Buteens, Trophées
de Brabant, 1. 1, preuves, p. Ô3).
* Et non Flandri comme l'a cru W&itz, dani son édition des Annaleg d» Hinemar,
864, voyez la table onomastique, s. v. Flandri, Kubzb commet la même erreur dans
son édition de Béginon, où il mat Flandri dans sa table, au lieu de Flandrae.
s Bevuê catholique de Louvain, t. LUI et LIV (1883 et 1884).
L'adjeclifp/anariuf (« qui est dans une plaine) se trouve dans Amiin MAmcaLLia.
( 524 .)
Ces textes nous font voir l'origine du nom de Campine avec toute la cinrté
possible. La première fois «qu'il apparaît, au milieu du XI* sièc!e, ce n'est
encore qu'un nom commun désignant une partie de la Texandrie : m pago
Texandria campania est, c'est-à-dire : il y a dans le pays de Texandrie une
plaine... Ce mot est devenu nom propre du Xl« au XI1« siècle, et a même fini
par remplacer le vieux nom de Texandria qui ne s'est plus conservé que
dans la partie septentrionale de son ancien iomaine, sous la forme TeUter-
bâtit. La localité de Ham que' le premier continuateur de Rodolphe de Saint-
Trond, au XII* &iëcle, appelait encore liam in Terandria, le second conti-
nuateur, comme on l'a vu, l'appelle au X(V* siècle Ham in Campinia,
Nous avons donc pour thème primitif le mot latin campania, d'où campinia.
Campania a donné le français campagne, et ce nom, localisés de divers côtés,
y a formé en Italie Campanie et en France Champagne. Le nom était d'un
grand usage dans la toponymie ancienne : Omnis plana terra, dit un vieux
chroniqueur, a Francis campania diciiur *. Il n'est pas douteux qu'il n'ait
été d'abord appliqué à la Campine dans le latin des moines de Saint- Trond
ou d'une autre ahbaye de la contr(^e, et que de là il aura passé dans le langage
thiois sous la forme Kempen. De supposer avec Grandgagnage, Mémoire,
p. 88, que Campinia est l'ancienne désignation romaine de la contrée, qui,
après avoir été supplantée pendant des siècles par le nom germanique Terati-
dria, aurait fini par reprendre le dessus et par éliminer sa rivale, cela ne
résiste pas à l'examen.
■
Carbonaria, la forêt Charbonnière.
IVe siècle (vers 388). Multis Francoruni apud Carbonariam ferro perimptîs
{Suipice Alexandre, dans GRÉGOIRE DE ToUBS, Uist. Francor., Il, 9, et
d'après ce passage Frèdégaire, IH, 8<; (Aber Hisioriae, 5). — VIII* Mècle.
Qui (se. Franc!) eommoto cum regc (Theoderico) exerciiu, Carbonaria iilva
transeuntes .... {Liber Historiae, c. 51). — 841 {circa). Karolus hoc iier
acrelerans ab Aquiianin Carisiacum venii, et a Carbonariis et infra ad se
venientes bénigne suscepit (Nithari», 11, 'i; Le même, 11,3, 6, iO; IV, 3, qui
mentionne toujours le mot au pluriel). — X(<' siècle. Gcrmanicae partis mr-
narchiam a silva Carbonaria usque ad Rheni fluvium et a Mosa usque ad
Mosillam lenente médiane Pippino {Ec Vtta Sancti Evermari, dans Dom
BoiQUET, III. p. 637).
Une traduction littérale de Carbonaria, c'est coiwu». nom portiS daus le
pays de Guines par une forêt qui est un prolongement de la Charbonnière.
« In nemuS quod a Carbonibus Ugnorum vel a cultura sive a colore formée
Colvida nomen accepit. » (Lambert d'Ardhes, Chron. Chisn, et Àrd., c.68,
édit. GouEFROY Menilglaise.) — Sur Wldu (= forét\ voyez ci dessus
page 376.
Il devient difficile de continuer cette énuméralion, parce
que, dans Tétat actuel des études toponymiques, nous ne pou-
vons que rarement nous prononcer avec certitude sur Tâge
des vocables. Nous ne savons s'ils remonlcnt jusqu'à l'époque
* Liber de composilione castri Âmbasiae, dans Dàchéry, Spicilegium,
t. III.
( 525 )
romaine, ou s'ils n'ont pas été formés postérieurement. Qui
dira, par exemple, si des noms comme Bonveroy (Robore-
lum), Fays (Fagetum) et quantité d'autres remontent à
répoque romaine ou à l'époque romane, au IV^' siècle ou au
Xh siècle? A première vue, une forme comme Pallseol
(844-816. Palaliolo, Chronique de Saint- Hubert; 888. Palisiolo,
Lacomblet, Urkundenbuchy t. I, n® 75) ^ semble d'origine
romaine : mais n'est-il pas préférable d'y voir un des nom-
breux palatia des rois francs? Le nombre est grand des noms
romans auxquels s'applique une observation du même genre,
et, à tout prendre, quand on étudie la toponymie de la Bel-
gique à l'époque romaine, on en vient à se persuader qu'en
dehors des noms celtiques purs, elle n'en connaît guère d'autres
que ceux en -acum.
•Toutefois, il y a lieu de faire encore une mention spéciale
de certains noms à caractère foncièrement roman qui se ren-
contrent dans nos régions germaniques. Tels sont :
Clalrcroniaine (Autelbas) Luxembourg.
BoBiievolo (Luxembourg) . G.-D. de Luxemb.
Colmone (Overrepen) Limbourg.
■tonekelco . . Ibid.
i^ovenjonl Brabant.
Ces noms, qui ne sont pas les seuls sans doute, doivent leiu*
origine à des fondations monastiques qui y ont apporté l'usage
du français ou tout au moins du latin; ils sont nés en plein
moyen âge, et ils ne doivent pas rentrer dans la catégorie des
vocables de formation romaine.
* Cfr. Paiai0<Mia (Seine-et-Oise) ; Falaiseal (Haute-Marne); Ptoisoi
(Prusse rhénane).
CHAPITRE V.
COKCLCSIOXS HISTOEIQCES.
4
Plusieurs faits importants se dégagent des longues éniuné-
rations que nous avons faites dans les chapitres qui précèdent.
Le premier, c'est que toute la Gaule septentrionale jus<pi'au
Rhin a été habitée dans l'origine par des populations celtiques.
Leur langue retentit encore aujourd'hui dans le nom de la j
plupart des cours d'eau de cette vaste région, et elle s'est fixé,
dans la toponymie, des points de repère qui permettent de
jalonner son domaine depuis Lugdunum et Noviomagus dans
le nord jusqu'à Gessoriacus, Camaracum, Orolaunum et Epter-
nacum au sud.
Vient la conquête romaine. Sur les pas des légionnaires qui
fraient d'un bout à l'autre du pays les vastes chaussées par
lesquelles la civilisation pénètre avec l'autorité de Rome, le
latin se répand avec une rapidité prodigieuse. Toute la classe
supérieure se latinise. La Belgique sort de la barbarie. Les
grands propriétaires se font partout des fundi auxquels ils
laissent leurs noms latins, nationalisés au moyen d'une ter-
minaison celtique (-flcum). Un coup d'œil sur la carte nous
montre la langue des maîtres du monde régnant tout le long
du Rhin, depuis Tr^Jectum ad Rbenam (Utrecht) jusqu'à ;
Colonla Ai;rlpplna (Cologne), de là jusqu'à Conflaentes
(Coblenz). Ce n'est pas à dire que le celtique soit totalement
disparu. Un passage célèbre de saint Jérôme nous induit
même à croire qu'il était resté au IV« siècle la langue des popu-
lations rurales du pays des Trévires. Hais il n'avait plus qu'une
( 527 )
existence languissante et il ne devait pas survivre à l'Empire.
Ajoutons que la colonisation romaine était infiniment plus
dense au sud qu'au nord. Dans les régions méridionales,
même la froide Àrdenne et l'Eifel volcanique ont leurs habi-
tants; dans le nord, la Campine, le Brabant et les deux
Flandres semblent des terres désertes, envahies par d'im-
menses marécages ou par d'inextricables forêts. Toutefois, ici
encore, la Meuse constitue comme un grand canal le long
du()uel la civilisation s'avance de proche en proche. Dans le
centre du pays restent de grands espaces vides qui attendent les
colons de l'avenir.
Ces données de la toponymie prennent un caractère de
saisissante évidence si on les rapproche des résultats de l'ar-
chéologie. Un coup d'oeil sur la carte de Van Dessel ^ équi-
vaut sous ce rapporta une lumineuse leçon d'histoire. On y voit
la Belgique partagée diagonalement du sud-ouest au nord-est
en deux moitiés inégales formées par la chaussée consulaire
qui court de Bavay à Cologne. Tout ce qui est au sud de cette
chaussée, et au nord, une large bande de territoire qu'on
pourrait limiter environ par les villes de Péruwelz, Nivelles,
Wavre, Tirlemont, Saint-Trond, représente la région de la
culture romaine intense et prospère. Au nord de la chaussée,
celle-ci se raréfie d'une manière étonnante : l'Escaut seul par-
vient à vivifier les vastes solitudes de la Flandre, et tout le nord
du pays, depuis Anvers jusqu'à Maeseyck, offre l'aspect d'un
vaste désert dans lequel les Romains ne se sont guère aven-
turés.
Qu'on ne nous dise pas que si les traces des Romains sont
rares en Campine, en Flandre et dans la province d'Anvers,
cela tient à ce que ces régions étaient dès lors habitées par des
populations germaniques restées inaccessibles à l'action de
Rome. On a vu tout à l'heure que l'autorité des Romains
* C. Van Dessel, Topographie des voies romaines de la Belgique,'^
Bruxelles, 1877, avec une carie.
( 828 )
s'était solidement affermie bien au delà de ces contrées, jusque
sur les rives du Rhin : comment donc, si les régions dont
il s'agit avaient été habitées, les aurait-elle abandonnées sans
partage à des peuplades barbares qu'elle eût renoncé à civi-
liser? La vérité, c'est que ces régions, depuis lors devenues
le jardin de la Belgique, étaient à cette époque entièrement
incultes. Les forêts et les marécages en occupaient presque
toute l'étendue. La mer pénétrait partout par de vastes
estuaires. Le sol était formé d'une multitude d'îlots. Les abords
de Saint-Omer étaient des îles flottantes ; il n'y a pas long-
temps que la dernière s'est Axée. Les noms de broeck et de
meer, si fréquents dans la toponymie de ces régions, donnent
une idée de leur caractère marécageux.
Ce que les eaux laissaient à la terre était pris par la forêt. On
peut lire dans César la description des retraites des Ména-
piens 1 . La Vita Bavonis nous donne une idée de ce qu'était
la région de Thourout encore au XI" siècle : toute en forêts!
A travers toute la Flandre courait l'immense forêt que les
chroniqueurs du moyen âge ont appelée le Nemus sine miseri-
cordia. Bruges, Gand, Ypres, Thourout, Roulers, GourCrai
sont cernées par les forêts au Vil® siècle *.
Ce sont les Francs qui, à un moment donné de l'histoire,
profitent de l'affaiblissement de l'Empire pour forcer les fron-
tières et pour se répandre dans les régions de la Belgique
restées à moitié désertes. Et c'est à eux qu'il faut attribuer la
germanisation de la partie septentrionale de notre pays à par-
tir d'une époque que nous nous réservons de déterminer plus
exactement.
A l'appui de cette assertion, nous signalerons d'abord la
* CÉSAR, De Bell. GalL; Steabon, Géographie, t. IV, pp. 3, 5; Sàctt-
Paulin de Nole. Pour aller de Thourout à Gand, du temps de saint
Bavon, il fallait traverser une immense solitude boisée {Acta Sanctortm,
1. 1, octobre, p. â34D).
* Voyez ScHAYES, La Belgique et les Pays-Bas avant et pendant la
domination romaine, t. II, pp. 160-196.
(829)
nationalité des noms que nous avons étudiés, et tout particu-
lièrement celle du suffixe -heim. Bien que répandu sur toutes
les régions germaniques, -heim se localise cependant d'une
certaine manière; il est specifisch frànkisch^ comme s'exprime
Arnold, et il règne surtout dans les pays occupés par les
Francs, à savoir, la Belgique septentrionale et les bords du
Rhin. Par contre, dans TAllemagne méridionale, séjour des
Alamans, il est beaucoup plus rare : tandis que les chartes de
Lorsch contiennent cinq cents noms en -heim, celles de Saint-
Gall nous en offrent tout au plus trente! On peut dire que l'in-
tensité de la colonisation franque dans un pays donné est en
proportion directe du nombre des noms en -heim que l'on
retrouve sur son sol ^ .
Un deuxième fait à noter, c'est l'âge des noms en -heim.
Ceux de la région qui fait l'objet de nos études ne remontent
pas à la plus ancienne époque de la colonisation : celle-ci se
caractérise par un vocabulaire où reparaissent plus fréquem-
ment lar et autres suffixes de ce genre. Ils datent de la seconde
période, de celle qui commence avec les invasions et qui se
prolonge au delà de Charlemagne. La preuve en est dans ce
fait que l'immense majorité de ces noms est composée avec un
radical qui est un nom propre d'homme, et qu'ils désignent
généralement des habitations individuelles. Les premiers
noms en -heim qui apparaissent dans la toponymie belge sont
ceux de la loi salique : Widoheim, Bodoheim, Saleheim s. Les
premiers barbares qui donnèrent leur nom à un lot de terre
* La nationalité franque des noms en -heim est à peu près universelle-
ment admise (Waitz, Dos alte Recht der salischen Franken; Arnold,
Ansiedelungen vnd Wanderungen Ùeutscher Stàmme; K. Labiprecht,
Deutsches Wirthschaflsleben im Mittelalter, t. I, pp. 154 et suivantes;
ScHiBER, Die frfinkischen uitd alemannischen Siedelungen in Gallien.
Strasbourg, 1804, pp. 11-20.)
« Cfr. Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen Deutsclier Siâmine,
p. 383, qui démontre par des arguments spéciaux empruntés à la topo-
graphie hessoise, que les -heim de ce pays sont également de formation
secondaire.
Tome XLVilL 34
( 830 )
semblent avoir formé des noms où entrait encore le vieux
suffixe celtique -acum. C'est seulement après cette formation
transitoire que nous voyons éclore la série des -heim.
En troisième lieu, des érudits ont fait observer Tétonnante
analogie qui se remarque entre la toponymie du Brabant belge
et du pays de Waes d'une part, et celle du pays de Clèves de
Tautre ^. Cette conformité s'explique par l'hypothèse de la
conquête franque, qui s'avance du nord*est vers l'ouest, et qui,
en changeant de pays, aime à rendre à la patrie nouvelle les
noms portés par l'ancienne.
Tous les autres suffixes d'origine germanique coïncident
terri torialement avec les -Aetm; on l'a vu à suffisance au cha-
pitre précédent. Tels sont -sele, 4aer, -dngen^ -bach, -loo.
Lh où ils sont groupés au point de former la presque totalité
des noms géographiques, ils délimitent avec exactitude les
contins des populations germaniques et romanes. Là où ils
apparaissent dispersés au milieu d'une toponymie romaine,
ils trahissent des colonies franques établies anciennement dans
des milieux romains et qui, pour cette raison, ont nécessaire-
ment changé de langue à un moment donné, bien que l'habi-
tation, une fois fondée, ait continué de porter le nom qu'elle
avait reçu dans la langue des fondateurs.
• Hais la toponymie ne permet pas seulement de déterminer
avec une exactitude suffisante les limites de la colonisation
germanique au IV<* et au V<> siècle; elle nous aide aussi à dis-
cerner, dans la masse des envahisseurs étrangers, différents
groupes qui se font reconnaître aux particularités de leur
vocabulaire géographique. 11 est un suffixe bien curieux parmi
ceux que nous avons rencontrés dans le Boulonnais : c'est -tou
ou 'tun, qui, combiné avec le patronymique -»i</, sous la forme
'ington, est extraordinairement abondant en Angleterre, au
point qu'un écrivain anglais a pu écrire avec une entière
* Wautebs, Histoire des environs de Bruxelles, l. I, p. xxxi. Il cite,
comme communs aux deux régions, les noms de Gaesdonck, Duffel,
Liesel, Vorst, Elmpt, Van Rooi, Berghen, Uoelaer, Weert, Lint.
(831 )
vérité : a The suflSx -ton constilutes a sort of testword by which
we are enabled to discriminate the anglosaxon settlements i. »
Ton, ou toum, en ail. zaun, c'est, à proprement parler, Venclos
qui entoure la maison. Or, TAngleterre est par excellence le
pays des enclos : rien ne choque plus l'Anglais voyageant sur
le continent que l'interminable monotonie des plaines où les
rectangles de la culture se succèdent sans interruption et
sans variété, agrémentés seulement de files de peupliers qui
bordent l'horizon ; rien, au contraire, ne charme davantage
l'Européen voyageant en Angleterre que l'aspect de ces cot-
tages et de ces fermes où la vie domestique se déroule au
milieu d'arbres séculaires, avec cette intimité et ce bien-être
rural oubliés sur le continent. Aussi voyons-nous ce caractère
spécial du génie anglo-saxon se traduire dans la toponymie
par une prodigieuse abondance de vocables terminés en -ton ou
en 'ington 2.
Par contre, ce même suffixe fait pour ainsi dire totalement
défaut dans toutes les autres contrées germaniques ; Foerste-
mann le retrouve tout au plus une douzaine de fois dans
toute l'Allemagne 3; encore faut-il croire que ces exemples
n'existent pas, car dans la seconde édition du Namenbucli,
Zaun a disparu, et comme radical, et comme suffixe de noms
propres. Arnold imite sous ce rapport le silence de Foerste-
mann. Quant au Dictionnaire géographique de Rudolf, il énu-
mère bien un certain nombre de localités qui s'appellent Zatin
ou Zaunen, mais, chose curieuse, la plupart sont des endroits
aujourd'hui abandonnés ou des hameaux, preuve que le nom
lui-même n'est entré que récemment dans la toponymie.
Or, il se trouve que, par une exception des plus remarqua-
bles, juste à l'extrémité du domaine de la toponymie franque,
en face de l'île des Anglo-Saxons, nous rencontrons un groupe
compact de quarante-deux localités au nom terminé, comme
> Tàylor, Words and Places, p. 77.
* Gfr. Kemble, The Saxons in England, 1. 1, pp. 449478.
3 Bbnder, l^ deutschen Ortsnamen, p. 81.
( 532 )
dans rîle voisine, en -incthoh ou 4ncthun ^ Ces localités sont
serrées les unes contre les autres sur un étroit espace, à la
manière d'une peuplade qui, établie sur un sol conquis, tient
à ne pas se disperser et à pouvoir, dès la moindre alerte, faire
front tout entière contre Tennemi commun. Par une coïnci-
dence non moins frappante, plusieurs de ces quarante-deux
noms se retrouvent identiquement de l'autre côté du détroit â.
Que faut-il conclure de cet ensemble de faits, sinon que nous
sommes ici en présence d'une colonie saxonne, ou du moins
que la population qui a fondé ces localités était saxonne et non
franque? Les conclusions de la toponymie atteignent ici un
degré de certitude tel qu'il serait difficile de les combattre
sérieusement.
De quand datent les colonies saxonnes' dont nous venons
de constater l'existence? Faut-il croire qu'à une époque quel-
conque du V^ ou du VI" siècle, elles seraient venues arracher
aux Francs, alors dans le premier feu de leur expansion terri-
toriale, une partie du littoral boulonnais, et ouvrir, si je puis
ainsi parler, la porte par laquelle l'invasion saxonne aurait pu
se répandre sur tout le sol des Saliens? Une pareille suppo-
sition est inadmissible. Les Francs, à cette époque, s'avan-
çaient avec un trop irrésistible élan pour se laisser arrêter par
une poignée d'envahisseurs étrangers, et, à supposer qu'ils
n'eussent pu les empêcher de s'établir, ils n'auraient cessé de
leur faire une guerre acharnée, jusqu'à ce qu'ils les eussent
* A la page 292 je n*en ai énuméré que quarante, mais il faut ajouter )
cette liste les noms de Caltum, lieu inconnu près de Hovecques, et
Aadlnethnn, village du canton de Fauquembergue.
' Par exemple : Alencthun se retrouve dans Allington (Kent); Colioc-
thun dans CoUington (Sussex) ; Todincthun dans Toddington (Bedford).
M. Haigneré écrit à propos de la désinence -ton : « Il est à remarquer
que cette forme, si commune en Angleterre, manque presque totalement
à la Flandre et à TAllemagne, et cela donne à la toponymie du Bou-
lonnais un caractère particulier qui la distingue de Tethnographie continen-
tale, pour la rattacher, par ce côté du moins, à un courant d'origine anglo-
saxonne. » Haigneré, Dictionnaire topographique, préface, |^ xxxvm.
■
I
( 533 )
exterminés ou obligés de repasser la mer. Et, d'autre part, on
ne voit pas ce qui eût pu déterminer les Saxons de la Bretagne
à diviser leurs forces, occupées à la conquête de l'île, et à
s'affaiblir vis-à-vis des Bretons pour aller fonder au delà de la
mer une colonie précaire et toujours menacée. Ecartons donc
résolument l'hypothèse dont il s'agit, et concluons que s'il y a,
dans le domaine du royaume franc, une enclave saxonne,
cela tient à ce que des Saxons étaient établis dans le pays au
moment où les Francs en firent la conquête. Tout confirme
cette supposition. Nous savons, par les historiens romains,
que dès le IU<* siècle, les pirates saxons infestaient le littoral
de l'Empire à peu près dans les mêmes conditions que plus
tard leurs congénères normands au VIIl* et au IX® siècle. Ils
étaient partout, et les Romains avaient dû prendre contre eux
des mesures de défense énergiques : on avait fortifié les côtes,
on y avait massé des forces et, sous le nom de lilus saxoni-
cutn, on y avait créé, en divers endroits, quelque chose de
semblable aux marches de l'Empire carolingien ^. Ce litus
saxonicum s'étendait sur toutes les côtes de la Gaule, depuis
l'embouchure de la Loire jusqu'à celle du Rhin, et il devait
son nom moins à ce qu'il était exposé aux incursions de ces
barbares, qu'aux colonies qu'ils y établirent sur divers points.
Ils avaient leurs établissements dans les îles de la Loire
et dans le pays de Bayeux, que les historiens attestent pour
le \^ siècle. Ceux dont nous nous occupons ont été passés
sous silence par les chroniqueurs; c'est la toponymie seule
qui nous les révèle. Vers 286, le Ménapien Carausius reçut
(les empereurs la mission spéciale de protéger la côte septen-
trionale de la Gaule, menacée à la fois par les pirates francs
et anglo-saxons. Carausius s'établit donc à Boulogne, mais il
ne paraît pas avoir répondu à la confiance de ses souverains,
et Maximien ordonna de le tuer. Alors, jetant le masque, il
prit la pourpre, s'empara de la Bretagne, soutint une lutte
* yotitia Dignitatum, et Longnon, Géographie de la Gaule au F/' siècle,
p. i72.
^
(»84)
victorieuse contre l'Empire et le força de signer la paix avec
lui ; il est vrai que peu de temps après il tombait assassiné i.
Tout porte à croire que c'est pendant le règne de ce person-
nage que s'établirent dans le Boulonnais, avec sa connivence,
les colonies saxonnes dont nous avons parlé. Maître de la
Bretagne, il avait le plus grand intérêt à rester maître aussi
du rivage situé en face de lui. Il est donc plus que probable
qu'il continua d'occuper Boulogne, qui était pour lui la porte
de la Gaule, et faut-il s'étonner s'il y installa des barbares
dont il s'était fait des alliés, et qui pouvaient, le cas échéant, lui
être d'un précieux secours lorsqu'il voulait, ou débarquer en
(«aule, ou faire obstacle à une expédition contre lui ^? Eutrope
nous dit formellement que Carausius était accusé, déjà avant
sa révolte, de pactiser avec les barbares qu'il était chargé de
combattre, et de leur donner abri : cum suspieio esse coepiss^,
consuUo ab eo culmitH barbaros, ut transeuntes cum praeda exd-
peret, atque se hoc occasione ditaret 3. Ce qui confirme cette
manière de voir, c'est que, des environs de Boulogne, qui est
comme leur centre d'expansion, les colonies anglo-saxonnes
rayonnent vers le nord et vers l'est en deux rangées concen-
triques, dont les derniers postes viennent se déployer sur la rive
gauche de la Lienne et se rabattre sur Boulogne, à laquelle elles
forment une véritable ceinture. La population groupée dans ces
quarante-deux localités commandait toute la côte de. Boulogne à
* Eutrope, Breviarium Historiae Romanorum, IX, 21, SS; Hamertlm,
Panegyricus Maximian., c. 12; Aurel. Victor, De Caesarihus, c. 39;
Idem, Epitome, c. 39.
< WiETERSHEiM, Gcschichte der Vôlkerwanderung, 2« édition, 1. 1, p. 267,
d*après Gibbon; DuRUY, Histoire des Romains, t. VI, p. 536, édition
illustrée.
* Eutrope, Breviarium Historiae Romanorum, IX, 21, 22; Taylor,
Words and Places, p. 92, attribue aussi à Carausius rétablissement des
Saxons sur les côtes du Boulonnais : « We may believe that the Saxon
settlements in Fianders may be partly due to the energetic measures by
which he compelled or induced the Saxon pirates, who were establishing
themselves on the British coast, to seek a new home beyond the channel. »
J
( 835 )
Calais, c'est-à-dire qu'aucun embarquement pour l'Angleterre,
aucun débarquement en Gaule ne pouvait s'y faire à son insu
et sans qu'elle fût en état d'y opposer une résistance énergique.
Pareille disposition n'a rien de fortuit : elle trahit une volonté
intelligente qui a tenu à ce que le port de Boulogne restât
dans des mains sûres.
Si donc les Francs, lorsqu'ils firent au V' siècle la conquête
du Boulonnais, rencontrèrent les Saxons déjà établis dans ce
pays, ils durent les soumettre, puis se mêler à eux. Nous savons
par Grégoire de Tours qu'ils ont entrepris contre eux plus d'une
lulte, et que notamment Childéric s'est signalé par les succès
qu'il remporta sur eux ^. Les Saxons vaincus par Childéric ne
sont pas désignés, il est vrai, comme étant ceux du pays de
Boulogne : mais comment admettre que ces derniers ne se
soient pas sentis solidaires des autres, et que toute la race
n'ait pas éprouvé le besoin de se grouper pour la résistance
commune au conquérant salien? Cet Adovacrius que Childéric
a vaincu à Orléans et à Angers, n'avait-il pas son foyer dans un
des villages saxons du Boulonnais? Ce qui est certain, c'est
que bientôt les Saxons s'aperçurent qu'ils n'étaient pas de
taille à résister aux forces franques : ils firent donc la paix
avec Childéric et, au lieu de disputer aux Francs la possession
du littoral et des îles, ils se laissèrent envoyer combattre les
Alamans en Italie â. Leurs colonies du littoral furent sans
doute assez dépeuplées par toutes ces guerres et par tant de
défaites, mais j'imagine que la population qui y restait profita
de la paix conclue et qu'elle finit par se fondre pacifique-
ment dans la race franque.
En attendant, Francs et Saxons avaient dû se rencontrer
plus d'une fois, les armes à la main, dans les parages du Bou-
lonnais, et les nouveaux venus durent infliger à leurs congé-
nères plus d'une défaite, sans qu'il en soit resté trace dans la
< GRÉGomE DB Tours, Hist. Francor,, 11, 18 et 19.
* Idem, iindeni.
I
( 536 )
toponymie. Ce qui est bien curieux toutefois, et bien suggestif,
comme on dit aujourd'hui, c'est que nous rencontrons une HIe
de cinq localités foncièrement franques, échelonnées le long du
rivage depuis le cap Griz-Nez dans la direction du sud : ce sont 1^
Florin^neselle, Frameselle, fW^arlnsiiMelle, Ha-
rln^nexelle et Audresselle*. Ces cinq villages, dont le
suffixe tout salien établit la nationalité d'une manière presque
évidente, s'interposent entre le rivage et la région occupée par
les 'inclhon^ et délimitent avec une parfaite netteté la frontière
qui, à celte époque, séparait les établissements francs de ceux
des Saxons.
Il n'est pas possible de pousser plus loin nos investigations :
la toponymie des deux races franque et saxonne est trop ana-
logue pour qu'on puisse dire avec une entière exactitude quels
villages appartiennent à l'une et lesquels à l'autre. En effet, à
part le suffixe -ton qui est exclusivement anglo-saxon, et le
suffixe sele qui est spécialement franc salien, toutes les autres
désinences appartiennent indifféremment aux deux idiomes :
-hem (-ham), -ingliem (-ingham), -becque (-beck)y -wyk ('Wick)se
retrouvent des deux côtés du détroit ^. II est donc possible,
* Taylor, Words and Places^ p. 88, fait rintéressant rapprocbement
que voici :
Boulonnais. Angleterre.
Warhera Warham (Norfolk).
Le Wast Wast (Glocestersh., Northumberl.).
Frethun Freton (Norfolk).
Cohen, Cahen Gougham (Norfolk).
HoUebeque Holbeck (Yorksh., Nottingharash.).
Ham, Hame Ham (Kent, Surrey, etc. ).
Wervicq Warwick (Warwicksh., etc.).
Appegarbe Applegarth (Dumfries).
Sangatte Sandgate (Kent).
Guindal Windle (Lancashire).
Inghen Ingham (Lincoln, etc.)*
Oye Eye (Suffolk, Hereford, etc.).
WimiUe Windmill (Kenl).
Grisendall Grisdale (Ciiniberland^.
»
•
J
( «37 )
comme le croit Taylor, que le groupe anglo-saxon du Boulon-
nais ait compris, outre les localités en -thon {'thun)^ plus d'une
de celles dont le nom est affecté d'une autre désinence. Mais il
ne saurait me convenir de trancher ici cette question ; qu'il me
suffise d'avoir indiqué le problème; il tentera sans doute quel-
que jour le zèle d'un érudit flamand ou artésien 4.
Essayons maintenant de délimiter les Francs du côté de\
leurs voisins septentrionaux, les Frisons et les Saxons ^. Voici '
les données de la géographie historique : les Frisons s'éten- /<.
daient tout le long du rivage de la mer du Nord, depuis le
Weser jusqu'au Sincfal, près de Bruges. Ils occupaient une
longue et étroite région toute en rivages, correspondant aux
provinces de Frise, Hollande septentrionale, Hollande méri-
dionale et Zélande, et ils étaient, par excellence, le peuple
maritime. Quant aux Saxons, ils tenaient à l'est de la Hol- •-
lande actuelle les provinces de Groningue, de Drenthe, d'Ove-
ryssel et de Gueldre, sur la rive droite du Hhin : l'Yssel leur
servait de limite du côté des Francs 3. Ceux-ci s'étendaient u
< Lorsqu'on voudra creuser cette question, on aura d^abord à établir
l'âge respectif des diverses localités, ou du moins les plus anciennes
mentions qui en sont faites. Il faudra étudier aussi la parenté des radi-
caux que présentent les noms francs et les noms saxons : ainsi Audinc-
thun et Audinghen, Baincthun et Bainghen, Florincthun et Floringue-
selle, Tardincthun et Tardinghen, Warincthun et Waringtieselle.
< Sur les frontières des Francs, des Frisons et des Saxons, lisez
Watterich, Die Germanen am Rhein, pp. 194 et suivantes.
' Au IX« siècle, saint Liudger assuma pour mission de prêcher aux
confins des Francs et des Saxons, sur les bords de TYssel : « ut in
confinio Francorum atque Saxonum secus fluvium Isla plebi in doctrinâ
prodesse deberet. » Altfried, Vita Sancti Liudgeri, c. 13 (Pertz, Scrip-
tores, t. II, p. 408). Cfr. Hucbald, Vita Sancti Lebuini, dans Pertz,
Scriptores, t. II, p. 361, qui semble avoir copié le Vita Sancti Liudgeri,
en attribuant tout à son saint.
Liudger bâtit un oratoire sur la rive gauche du fleuve, in loco qui Huilpa
vocatur^ et un autre sur la rive droite à Deventer : « cumque ad eam
populus ob viri sancti doctrinam conflueret Saxones, qui eo tempore
paganis fuscabantur ritibus in furorem conversi ... ecclesiam conbusse-
mnt ipsi. » (Idem, ibidem.) Il le rebâtit plus tard et y fut enterré, mais
les Saxons le brûlèrent une seconde fois.
( 538 )
dans les régions méridionales de la Hollande actuelle, com-
prenant les provinces d'Utrecht, du Brabant septenlrional, de
Gueldre (rive gauche du Rhin) et du Limboui^ hollandais ^
Ces données sont pleinement confirmées par Tétude des noms
de lieux. L'un des suffixes qui caractérisent la toponymie
franque, c'est celui de -zèle. Or, nous voyons, par une remar-
quable coïncidence, ce sufiixe se cantonner presque exclusive-
ment dans les régions reconnues pour firanques, alors que dans
les autres, tant frisonnes que saxonnes, il n'apparaît qu'à l'état
d'exception. On ne le voit pas au delà de l'Yssel, sinon dans le
seul OldensAal S, mais il reparaît avec assez de fréquence
dans le Brabant septentrional, dans le Limbourg et dans la
partie de la Gueldre située sur la rive gauche du Rhin. Et
encore ne prend-il que la forme -sel, désinence privée d'accent
et qui n'a peut-être pas le même sens que le dissyllabique fla-
mand 'Zele, Ce phénomène est, encore une fois, trop remar-
quable pour être fortuit, et nous ne nous aventurons pas trop
en considérant la désinence -zèle comme caractéristique des
localités fondées par les Francs.
Dans la Belgique orientale et méridionale aussi, la limite
de la colonisation franque peut être reconnue, du moins
approximativement, au moyen de la toponymie. D'un cdté,
nous voyons certains suffixes, d'une particulière abondance
dans les régions franques, se raréfier et cesser tout à coup à
partir d'une zone déterminée. Tel est, notamment, le suffixe
* Vam den Bergh, Handboek der middelnederlandsche geoffrapkie^
^e édition, pp. 89-116. Gfr. des indications plus détaillées, mais aussi
plus aventureuses, dans WiNKLEa, Oud Nederland, pp. 64 et suivantes.
* Âldensele, au IX« siècle, dans le Vita Sancti Liudgeri^ c. 6 : « quos-
dam qui de Aldensele Frekenhorst peregre ierant. » (Pertz, Scr^tara,
t. II, p. 425.) Je ne compte pas Scherpenzeel, où le sufi^e vient de s^l et
non de sele. Voyez Van Doorninck, Nom. Geogr,, 1. 1, p. 76. La Drenthe
est saxonne. S. Auschairb, Vita Sancti Willehadi, dit que ce saint voalat
convertir les Frisons et les Saxons (c. 1), qu'il vint donc en Frise dansk
Hastraga (c. 2), dans le Hugmerki(c. 3), <c inde transiens venit Thriaata»,
où il convertit beaucoup de barbares (c. 4;.
( 539 )
scheid, foncièrement franc, comme dit Arnold ^, qui abonde
dans toute la région comprise entre Dûsseldorf et Luxem-
bourg. Dans le seul canton d'Engers, sur la rive droite du
Rhin, au nord de Coblence, Vogt énumère quarante-cinq
localités dont le nom est terminé en -scheid. J'en relève trente
dans la seule feuille de Halmédy de Liebenow, neuf dans
celle d'Aix-la-Chapelle, trente-trois dans celle de Neuerburg,
quatorze dans celle de Bernkastel, et vingt-deux dans le
(frand-Duché de Luxembourg, où ils s'arrêtent brusquement
au nord de la Sûre ^. Au sud de cette région, -scheid disparait
si complètement qu'il est tout à fait inconnu en Alsace 3 et
au delà. Je trouve à la vérité dans le Haut-Rhin un WegscheUl,
mentionné en 1567 (Stofpel, Dictionnaire tapographiqiLe du
Haut-Rhin), mais il est à ^remarquer que le mot est pris ici
dans une acception spéciale et en qualité de nom commun,
il n'est nullement interdit de considérer ce suffixe comme
marquant la délimitation primitive des Francs vis*à-vis de
leurs voisins les Alamans *.
La toponymie spécifique de ces derniers se caractérise
par la fréquence des suffixes -ingen et --weiler. Les noms en
•ingen (avec les variantes -ungeii et -ing ^ en Allemagne, et
* Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen Deutscher St&mme, p. 344.
* Le seul nom terminé en scheid que je trouve au sud de cette rivière
est Hobscheid, près d*Arlon.
> Il manque totalement dans le canton de Zurich. Voyez Meyer von
Knonau, Zùrcherische Orisnamen.
* K. Lamprecht, DetUsches Wirthschaftsleben im Mittelalter, t. 1,
p. 153, n'est pas de cet avis. Selon lui, les scheid n'apparaissent guère
qu'aux XI1« et XI1I« siècles.
' A l'est du Lech, c'estrà-dire en Bavière, la désinence est régulière-
ment -ing au lieu de -ingen (Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen
Deutscher St&mme, p. 393). En Belgique, ivaliBing (commune de Bon-
nert) est le seul nom qui offre cette forme abrégée, mais elle est d'origine
récente; dans les siècles précédents on écrivait Waltzingen. Il en est
de même pour les noms bavarois, qui, il n'y a pas longtemps, se termi-
naient encore en -ingen et non en -ing. (Schiber, Die frànkischen und
aleinannischen Siedelungen im Gallien, p. 6.)
( 540 )
'ikon ^ en Suisse) pullulent littéralement dans TAIIemagne du
sud-ouest et dans TAlsace, se répandent en abondance sur la
Lorraine allemande et francisée, où Fancien département de
la Moselle, à lui seul, contient deux cent quatre-vingts localités
dont le nom est affecté de la désinence -ingen ou -ing, en firan-
çais -ange ^, comptent cent quatorze congénères dans le Grand-
Duché de buxembourg et viennent expirer, en Belgique aux
confms des populations wallonnes, en Allemagne dans le Krm
de Malmédy, où il y a encore onze noms de lieux en -fngen.
Ceux qui présentent le suffixe -weiler (en Alsace -mlier^ en
Suisse -wyl ou -iveil) ne sont pas moins nombreux dans les
régions du sud-ouest de l'Allemagne. S'avançant par masses
compactes à travers l'Alsace, ils pénètrent au nombre de sep-
tante-cinq dans l'ancien département de la Moselle, où ils
revêtent tour à tour la forme pure -weiler, la forme francisée
'Unller et la forme française -vUlers. De là ils gagnent le Luxem-
bourg germanique, où ils sont encx)re au nombre de vingt,
mais d'où ils se raréfient progressivement dans la direction du
Nord.
Peut-être faut-il ajouter ici un troisième suffixe caractéris-
tique des noms de lieux formés par les Alamans : c'est
-bearen, qui arrive jusque dans les environs de Bernkastel,
près de la Moselle, avec Bûhenbeuren, R»Yeii«l»eareB
et lioeiBbearen, noms qui, avec plusieurs autres en -weiUr,
jalonnent d'une manière frappante un itinéraire de colons
alamans dans la vallée de la Moselle.
Ces phénomènes ne sont pas fortuits, et si l'on considère
* Meyer von Knonau, Ziïrcherische Ortsnatnen (Beitràgezur GeschickU
der Literatur, von H. Kurz und P. Weissembach, t. I, 4846ï, énumère
dans le canton de Zurich trente-trois noms en -ingen et cent quatre en
-ikon ou 'inkon.
« J'arrive à ce chiffre en dépouillant le Dictionnaire topographique de
la Moselle, par de Bouteiller. La liste publiée par Abel, Mémoires (U
l'Académie de Metz, t. XLV (1865), p. 448, ne contient que cent soixante-
quatre noms, mais elle omet les dépendances ainsi que les localité?
disparues.
II
I,
II
I
i
(541)
que Taire de diffusion des -scheid coïncide avec le domaine
généralement attribuée aux Francs, tandis que les noms en
'ingm et en -weiler se groupent surtout dans les contrées alé-
maniques, on reconnaîtra volontiers que les uns et les autres
servent à délimiter les peuples qui les ont employés de préfé-
rence. Cette délimitation ne pourra pas être absolue : on voit
des régions comme le Luxembourg offrir un remarquable
mélange des deux espèces de formes, et cette confinité des
phénomènes linguistiques suggère naturellement Fidéc d'une
confinité des deux races à l'endroit où s'est faite leur rencon-
tre. Mais cette question reviendra ailleurs ; ici il suffira d'avoir «^
déterminé, avec la précision relative que comporte la nature de
ces recherches, le domaine des Francs et celui des Alamans i.
Peut-on faire un pas de plus, et essayer de délimiter les »
Saliens et les Ripuaires? Cette tâche est plus délicate, et pour-
tant il semble qu'il ne soit pas interdit de l'entreprendre.
Quand nous examinons la répartition des noms de lieux ter-
minés en 'SdCf nous voyons que leur principale aire de diffu-
sion se compose des deux Flandres avec le Brabant et la
province d'Anvers; dans les deux Limbourg, il n'y a en tout
que cinq à six localités dont le nom soit affecté de cette dési-
nence ^. Cette coïncidence suggère une idée : on se demande
* Tout le monde n'est pas convaincu de la valeur démonstrative de
ces faits toponymiques. A rencontre d'Arnold, on a notamment fait valoir
que les noms en -inseii sont répandus dans toutes les régions germa-
niques, qu'ils n'ont rien de particulièrement alaman, et qu'ils désignent
plutôt les plus anciennes localités fondées par des Germains; voyez
ScHERER, dans lenaer Literaturzeitung, 1876, p. 475; Schibbr, Die
frânkischen und alemannischen Siedelungen im GaUien, pp. 3-11. Mais
nous n'avons pas besoin des noms de cette catégorie pour la délimita-
tion du domaine des Francs.
* Ce sont :
Goursel Limbourg.
Eversel (Heusden) Ibid.
Ubbersel (Heusden) Ibid.
Viversel (Zolder) Ibid.
Molen-Beersel Ibid.
I
( o42 )
si les Saiiens ne sont pas en réalité les hommes de la sala^
c'est-è-dire le peuple riche et prospère où l'homme libre
vit à son aise auprès d'un opulent foyer? C'est seulement
dans la terre réputée celle des Francs saiiens que nous trou-
vons des noms de lieux dans lesquels le radical est com
biné avec un nom propre d'homme, désignant ainsi la gaia 1
qu'il habite.
Un autre trait caractéristique de la toponymie salienne, c'est
l'extraordinaire fréquence du suffixe -loo. Il ne fait certaine-
ment pas défaut chez les Ripuaires, mais il pullule littérale-
ment chez leurs voisins et congénères. Un seul diplôme de
donation, rendu en 8S5, nous montre dans la Veluwe les lieux
suivants : « villam que dicitur Reiitll« — in saltu qui
dicitur Urenlto — villa que dicitur IVIatlo — silva que
dicitur Haralo — villa Irmlnl* — B«rl« — Dablb««l«
— ^Wardto — Ordo — lief^arl» — Ottorlamm
lianffl* i. » Il faut y ajouter la villa limtoeb (Uddel, 793.
et la forêt de Brael^K (797) ^. L'Overyssel, qui a été ancien-
nement occupé par les Saiiens, compte encore aujourd'hui
plus de cinquante noms terminés en -lo ou 4ao 3.
D'autre part, nous voyons que la désinence '^cheid est fon-
cièrement franque ^ ; mais j'ajoute qu'elle est essentiellement
• Lacomblet, Urkundenbuch, 1. 1, n<»65, p. 31. Cfr. Van den Beegh.
Handboek der midddnederlandsche géographie, pp. 190-192.
< Vam den Bergh, Handboek der middelnederiandsche géographie,
pp. 190-192.
' Nomina geographica neerlandica, 1. 1, p. 75.
^ EssER, Kreisblatt fur den Kreis Malmedy, 7 juin 1884, suivi par
K. Lamprecht, DetUsches Wirthschaftsleben im Mitlelalter, 1. 1, i, p. 158,
se persuade que scheid vient du celtique coat — forêt. Ce coat figure
incontestablement dans le nom de la grande forêt de KottenforH, près de
Bonn, qui nous offre en même temps le spectacle d'une remarquable
superposition de langues; mais, à part quelques cas dans lesquels il
aura pu devenir -scheid par assimilation, je ne puis me résoudre à cette
hypothèse. Sur Tétymologie germanique du mot, voyez Foerstbmahv,
Ùie deutschen Ortsnamen, p. 49.
( K43 )
ripuaire. Elle fait presque entièrement défaut dans le Lim-
bourg belge, où nous n'avons que H^aterschey, près de
Genck ^^ et je ne la rencontre que deux fois en Gueldre, dans
A.sflched9 près de Genemuiden (1046. Ascète) 2, et dans
Eii«eliede (1118. Anescbedhe) s. Par contre, elle fourmille
dans les régions allemandes qui confinent à la Belgique, depuis
Dusseldorf jusqu'à la Sûre 4, tandis qu'au sud de cette rivière
elle disparaît tout à fait ^.
Quand les Francs devinrent-ils maîtres du territoire dans
lequel la toponymie nous les montre établis? Il n'y eut pas
une seule invasion leur livrant tout le pays; leur entrée en
Belgique se morcelle en plusieurs empiétements successifs. Le
plus ancien est leur établissement de ce côté- ci de l'Escaut,
en Flandre, sous les auspices de leur allié Carausius, qui vou-
lait avoir en eux du renfort dans sa lutte contre les Empereurs.
Plus tard, à la date de 358, Julien trouve d'autres Francs en
Toxandrie, et tout fait croire que ceux-ci avaient pénétré
dans cette contrée en 341, lors des guerres que Constant eut à
soutenir contre eux 6. Leur tradition nationale a gardé le sou-
venir de ce passage du pays natal dans celui des Tungri^ ou»
comme ils disaient eux-mêmes, des Turingi, et il en reste un
écho dans la chronique de Grégoire de Tours : « dehinc tran-
sacto Rheno Thoringiam transmeasse, ibique juxta pagus vel
dvitates régis crinitos super se creavisse de prima et, ut ita
dicam, nobiliore suorum famUia "7. »
* Un Gaedscheid, qui figure dans la carte de Belgique de TÉtat-Mâgor,
ne se retrouve pas dans les dictionnaires.
» Nomina geographica neerlandica, 1. 1, pp. 74 et 79.
' Ibidem, 1. 1, p. 94, où Ton voit la transcription allemande Endscheide*
* FOERSTEMANN, IXe deutscfien Ortsnamen, p. 277.
^ Abnold, Ansiedelvngen und Wanderungen DetUscher Stâmme, p. 344.
Je trouve cependant aux environs de Bitsche, Haspelscheidt, Helscheidt,
Liederscheidt et Scheidt, groupés dans un seul canton, mais ce n'est là
({u'une remarquable exception.
* G. KuRTH, Clovis. Tours, 4896, p. 94.
^ Grégoire de Tours, HisL Francor., t. II, p. 9.
n
( S44 )
Une dernière fois, le pays rentra sous Fautorité romaine,
mais ce ne fut pas pour jouir d'une longue paix, car dès 388
nous voyons tout le Rhin inférieur menacé par les barbares,
et une armée franque combattre contre les Romains près de la
forêt Charbonnière K Ils furent refoulés, il est vrai, etStilieon
parvint à rétablir l'autorité de Rome sur le Rhin, mais en 406
le déluge passa, et les Francs se répandirent dans la Belgique
septentrionale. A partir de cette date, il n'y eut plus de pro-
vince de Germania secunda s. La NolUia DignitcUumy dont la
rédaction date de cette époque, nous permet de délimiter
d'une manière approximative le territoire occupé par les bar-
bares : les points les plus septentrionaux que nous y voyons
encore en la possession de l'Empire romain sont, avec Arras,
le Portus Aepatiacus, Marck (Pas-de-Calais), Famars et Ton-
gres 3, et sur le Rhin, Andernach. Tout ce qui est au nord
est perdu à jamais pour la culture romaine et fait partie
désormais du monde germanique.
A quel obstacle était venue se heurter la conquête franque,
et pourquoi ne se répandit-elle pas, comme un torrent, sur
tout le reste de notre pays? La Notice nous permet de le devi-
* oc Quibus paratis petit primos omnium Francos, eos videlicet quos
consuetudo Salios appellavit, ausos olim in Romano solo apud Toxian-
driam locum habitacula sibi figere praelicenter. Gui cum Tungros f
venisset, occurrit legatio praedictorum, etc. » (âmm. Margell., XVII, I
8, 3.) -
* Watterich, IHe Germanen des Rhdns, p. 187. \
5 Notitia Dignitatum Occid., XLIF et XXXVUI, éd. Seeck. Cfr. le
commentaire de Bôcking, dans son édition du même document. Pour
ridentification du Marcis in litore saxonico de la Notice avec Marck, je
me suis rangé à l'avis d'A. de Valois, de d'Ânville, de Bôcking et de
MM. Longnon et Wauters, contrairement à celui de Gluver, qui propose
Marquise, et du P. Bûcher, de Malbrancq et de Ghifflet, qui opinent pour
Mardyck. — Wœtersheim, Geschichte der Voelkertvanderungy 1. 1, p. 106,
croit que l'absence du nord de la Belgique et de la Germanie dans U
Notitia s'explique d'une manière plus simple par une lacune des
manuscrits.
I
■
i
- ( S4o )
ner : ce qui arrêta l'essor des envahisseurs francs, ce fut la
grande chaussée romaine qui assurait les communications
entre Bavay et Cologne. Cette ligne, dont l'importance straté-
gique ne peut être contestée, était protégée par des ouvrages
de défense assez solides et assez nombreux pour la mettre à
l'abri d'un coup de main, et il n'est pas douteux que le dange-
reux voisinage des Francs ait fait comprendre aux gouver-
neurs de la deuxième Belgique et de la deuxième Germanie la
nécessité d'élever des travaux de ce genre, s'il n'y en avait pas
encore, de les renforcer, s'ils existaient déjà ^. I^a perspicacité
d'un de nos érudits, servie par une connaissance approfondie
du sol belge, lui a permis de relever les traces de quelques-uns
de ces forts, échelonnés sur une ligne courant de Maestricht
à la mer, le long des chaussées romaines. Ces traces sont
conservées dans les noms portés par plusieurs localités de ces
régions : Caestre, entre Cassel et Bailleul, Ganter, près
d'Avelghem, C'astre, entre Grammont et Hal, Cltastrc-
Danie- itlerne et Chastre-le-Bole (Corroy-Ie-Grand),
enfin Casier, près de Maestricht ''^.
Arrêtés devant celte ligne de défense que l'Empire devait
protéger avec toute l'énergie dont il restait capable, les Francs
renoncèrent à la forcer et se répandirent dans la direction de
l'ouest, sur les vastes espaces qui restaient ouverts entre eux et
la mer du Nord. La forêt Charbonnière, qui couvrait du côté
nord-ouest la chaussée de Bavay à Perviciacum, contribua sans
doute à accentuer ce changement dans leur itinéraire, qui,
* Ainsi le premier soin de Julien TApostal, après sa victoire de 358
sur les Francs, avait été de réparer trois châteaux forts qui défendaient
la Meuse : « Munimenta tria recta série superciliis imposita fluminis
Mosae, subversa dudum obstinalione barbarica reparare pro tempore
cogitabat, cl ilico sunt inslaurala procinctu paulisppr omisso. » (Amm«
Marcell., XVII, 9, i.)
* Bulletins de V Académie royale de Belgique, 3« série, t. X, 1885. Ce
dernier est peut-être un des trois forts dont il est question dans le pas-
sage ci-dessus d'AMMiEN Marcellin
Tome XLVHI. 35
V
^4>
( 546 )
depuis leur sortie de l'île des Bataves, semblait vouloir se pré-
cipiter tout droit vers les régions du sud ^.
La forêt, en effet, c'était le désert 2, c'était la fin de la cul-
ture et de la fertilité. Pour des races qui cherchaient des terres
cultivables et un sol qui pût les nourrir, elle formait une
vrî^ie limite naturelle, presque aussi infranchissable que la
mer elle-même. Aussi faut-il remarquer que ce sont presque
toujours des forêts qui séparent les uns des autres les peuples
primitifs : les fleuves ni les montagnes (à moins que celles-ci
n'aient des versants fort abrupts) ne possèdent au même
degré ce pouvoir d'isolation. Les Germains n'échappaient pas
à la loi commune. Du temps qu'ils habitaient sur la rive
droite du Rhin, les frontières de leurs diverses peuplades
étaient faites par la forêt 3; lorsqu'ils passèrent sur la rive
gauche, ce futune forêt encore qui limita leur première expan-
sion territoriale. Cette forêt, c'est la Charbonnière. Elle cou-
rait de l'est à l'ouest, depuis le confluent de la Sambre avec la
Meuse jusqu'aux rives de l'Escaut, masquant de son vaste
rideau de feuillage tout le Hainaut et arrêtant, sinon la con-
quête, du moins la colonisation d'un peuple qui arrivait du
nord *. Déjà au IV® siècle, elle semble avoir été considérée
* Déjà Bernhardi, Sprachkarte von Deulschland, p. 18, avait signale
la coïncidence du tracé de celle chaussée avec celui de la frontière lin-
guistique , mais , chose curieuse , il n*en tirait pas de conclusioa et
croyait bénévolement que les conquêtes des Francs n'avaient pas eu
d'influence sur le déplacement de la frontière linguistique ; aulremeni,
pourquoi Tournai serail-il de langue française, dit-il? Nous pèserons
plus loin celle objection.
* Au IX» siècle encore, le Heliand, ayant à traduire le mot désert dans le
récit des tentations de Noire-Seigneur, emploie comme équivalent forît
' Tacite, Germania, p. 30.
* Sur l'étendue et sur les limites de la forêt Charbonnière, voyez
DuviviER, Le llainatU ancien, pp. 13-22. Menke, dans la 3«-édilion dr
Y Atlas du moyen âge, de Spruner (préface, p. xiv), se déclare converti
à l'avis du savant belge, qu'il avait d'abord combattu. Les résenes qo^*
j'aurais à faire sur certains points de la doctrine de M. Duvivier impor-
tent peu à la question que je traite.
( 547 )
comme la barrière des populations romaines menacées par les
invasions franques ^. Au V« siècle, elle fut pendant quelque
temps la frontière méridionale des Saliens, et le souvenir de
cette situation s'est conservé dans la loi salique '^. Au VII* siè-
cle, nous la voyons servir de ligne de démarcation entre
TAustrasie et la Neustrie 3 ; au IX*' siècle, il paraît bien qu'il
en est encore de même, car il est parlé des populations qui
demeurent en deçà et de celles qui sont au delà de la forêt
Charbonnière *. Même au XI® siècle, le souvenir de sa qualité
de frontière entre les deux grandes moitiés de la monarchie
franque n'était pas etfacé 5. Enfin, encore à la fin du XII® siè-
cle, la forêt, comme à Fépoque de la loi salique, était la
limite des Francs de Flandre, alors les Flamands, et l'on voit
en H99 le comte Baudouin IX fixer le tonlieu que paieront les
hommes detillra nemus qui apporteront leurs toiles sur le mar-
ché de Gand (ou de Courtrai) 6.
Ce fut seulement lorsqu'elle commença à s'éclaircir et à sr
morceler que la forêt Charbonnière perdit sa valeur de fron-
tière naturelle t. Cela se passa du XIII® au XV« siècle. Comme
l'Ardenne elle-même, la Charbonnière n'eut plus de contours
précis à partir du jour où, coupée en une multitude de tron-
çons, elle se trouva partout et nulle part B.
C'est pendant cette période de la fin de l'Empire, alors que]
« SuLPicE Alexandre, dans Grégoire de Tours, Hist. Francor.,
t. II, p. 9.
* Lex Salica, XLVII, i : « Si cilra Ligere aut Carbonaria ambo inanent. «
— 2 : « Si trans Ligere aut Carbonaria manenl. »
' « Pippinus ad Carbonariam silvam pervenit, qui lerminus utraque
régna dividit. w Annal. Mettens., a. 690.
* Voyez les passages de Nithard, cités ci-dessus, page 524.
3 Voyez le Vita Evermari, cité ci-dessus, page 524.
8 Hlyttens, Recherches sur les corporations gantoises^ p. 8.
' En 1137, Téglise Saint-Feuîllien du Rœulx est dite située in silva
que Cherbonires dicitur, (Analectes eccl, IV, p. 399.)
« Voyez DuviviER, Recherches sur le Hainavt ancien, Bruxelles, 1865,
pp. 11-28.
V- ^y
\ o4S I
les provinces romaines élaient encore protégées par les châ-
teaux qui bordaient la chaussée de Bavay à Cologne et par les
massifs de la forêt Charbonnière, qu'il faut placer la date de
la colonisation franquc en Belgique et dans le nord de la
France. Toutes les parties aujourd'hui flamandes de ces deux
pays le devinrent ù cette époque.
j La Lys au sud-est, la Canche au sud, la mer à l'ouest, furent
les frontières de celle colonisation moitié militaire, moitié
pacifique. Le pays était peu habité et la majorité de la popu-
lation romaine s'était sans dpute retirée à l'abri du Limes dont
nous avons indiqué le tracé. De la sorte, les Saliens s'avan-
cèrent toujours, sans trop d'obstacles, et s'établirent dans le
pays au fur et à mesure qu'ils le conquéraient. Les conquérants
se partageaient le sol des provinces conquises ; chacun se faisait
son domaine et se créait son foyer dans l'allotement qui lui
était échu.
Lorsque tous furent ainsi pourvus do leur part sur un sol
riche et fertile, une nouvelle phase s'ouvrit dans la vie du
peuple franc. Tout en continuant de faire des conquêtes, il
cessa d'occuper et de partager le sol conquis, n'ayant plus
besoin désormais de se chercher un foyer et une patrie, puis-
qu'il possédait l'un et l'autre. Il n'y eut donc plus, en règle
générale, d'invasion proprement dite ni de partage des pro-
vinces soumises. La conquête fit passer sous l'autorité politique
du roi des Francs les provinciaux et leur pays, de même
qu'elle le rendit maître des vastes propriétés du fisc; mais elle
ne changea rien à la condition des propriétaires indigènes ni
à l'habitation des Francs conquérants. Ceux-là restèrent en
possession de leurs biens; ceax-ci ne quittèrent pas leurs
foyers, ou ils y revinrent après l'expiration de la guerre
annuelle. Il importe de se bien rendre compte de la diftcrence
fondamentale de ces deux périodes, l'une des invasions suivies
de la colonisation et du partage du sol, l'autre des conquêtes
politiques qui se bornent à amener un changement de sou-
verain.
Le règne de Clodion semble faire la démarcation de ces
I
( 349 )
deux périodes, en même temps qu*il ouvre pour son peuple
l'époque de sa mission historique. Jusqu'alors Thistoire avait
à peine parlé des Francs. Leur conquête de la Belgique n'avait
guère attiré l'attention des annalistes. II en sera autrement
désormais. Clodion s'empare successivement de Tournai, de
Cambrai, de l'Artois, et ne se laisse arrêter au sud de ce pays
que par les armes d'Aélius. Les Francs s'établissent dans le
pays conquis; toutefois, ils n'y seront pas assez nombreux
pour le germaniser. Tournai, Cambrai, Boulogne restèrent
des villes de langue romaine, et les Francs qui y fixèrent leur
demeure oublièrent bientôt leur idiome national pour ne plus
parler que celui des indigènes.
Telle est, en un fort rapide aperçu, l'histoire de la conquête l i
de la (Îaule-Belgique par les Francs. Si je parle avec cette pré-''
cision relative au sujet de faifs sur lesquels les témoignages
historiques nous font si malheureusement défaut, c'est que la
toponymie semble ici prendre la parole pour suppléer au
silence de l'histoire, et nous montrer, dans les noms de lieux
éparpillés sur le sol, les souvenirs irrécusables de l'itinéraire
suivi par le peuple conquérant. Le point de départ de la piste,
si je puis ainsi parler, se trouve aux confins de la Toxandrie
et du Brabant, là oii le vieux Godefroid Wendelin, guidé par
un instinct scientifique remarquable, avait placé la patrie de la
loi salique. Là on trouve groupés les spécimens des principales
catégories de noms de lieux que nous avons le droit de consi-
dérer comme proprement saliens. De là, ils divergent et se
répandent dans trois directions différentes : vers le sud, où
ils ne dépassent nulle part la route de Bavay à Maestricht, et
cessent même à une distance assez considérable de cette
chaussée; vers l'est, où les vastes marécages qui occupaient
alors les plaines du Limbourg belge, et dont ceux de Cenck
sont les derniers débris, leur formaient une frontière natu-
relle qu'ils ne semblent pas avoir franchie; enfin vers l'ouest,
où les attendaient des espaces merveilleusement ouverts et
abandonnés, et où se porta, par conséquent, avec une joyeuse
ardeur, le gros de la nation salienne.
l. i-
( 550 )
^îous allons prouver cela. D'abord, voyez comme les -inghem
^ se pressent en rangs serrés dans la Flandre orientale; com-
ment, limités au sud par les vastes ombrages de la forêt Char-
bonnière, ils gagnent l'occident le long de cette forêt; com-
ment, dans la Flandre occidentale, ils s'échelonnent et
s alignent le long de la Lys comme les rangs d'une armée en
marche, évitant les bords de la mer, qu'ils ne semblent pas
avoir atteints en Belgique *, et filant droit dans la direction
du sud-ouest sans franchir la rivière en question 2 ; comment
nous les retrouvons, plus compacts que jamais, dans les pays
compris entre la Lys, la Canche et la mer; comment enfin ils
cessent brusquement en deçà de ces limites, attestant ainsi
d'une manière significative que la nation franque, en posses-
sion de ses foyers définitifs, ne fera désormais que des
conquêtes politiques et non des invasions. Voilà pourquoi les
traces d'établissements "francs sont si rares dans le Cambrésis
et dans l'Artois méridional, bien que ces régions aient été
sous l'autorité des Francs depuis le règne de Clodion ; voilà
pourquoi, en général, on peut dire que la patrie franque eut
pour limites méridionales la Lys et la forêt Charbonnière. Tout
ce qui est au sud de cette frontière appartient encore, il est ^
vrai, aux rois francs, mais ne fait plus partie du pays des j
Saliens 3.
I
* La toponymie du rivage de la Flandre occideiilalc diffère profondé- j
ment de celle du reste du pays flamand. Pas un seul -heirn le Ions: des ,
cotes, mais une multitude de noms terminés en -kcrquc, c'est-à-dire '
appartenant à une des catégories les plus récentes de la toponymie.
' Il n'y a que très peu de -lieim au sud de la Lys.
' C'est à la lumière de celte constatation (juc j'aurais voulu interprêter
le passage de la Lex Salica, XLVII, 1 : si cis Ligere et Carhonaria ambo \
iiianent, et 4 : Quod si trans Légère et Carhonaria ambo manent. Je sais
que nombre d'érudits, entre autres Eccard, Eiricliliorn, von Sybel, Sclirô-
der, Wauters, Mcnke et Pardessus, refusent de voir dans le Ligeris
autre chose que la Loire, et il est ditticile de contester la valeur des
arguments philologiques invoqués pour justifier ce point de vue. Je dois
convenir qu'aucun toponymiste n'admettra sans preuve plausible que
™ I
i
( oM )
Qu'on me permette d'insister ici sur la différence que je fais i
entre la conquête franquc suivie de la colonisation et de l'occu-
pation totale du pays par les conquérants, et la conquête pure-
meqt politique, faite pour le compte du roi et sans prise de
possession du sol par le peuple. Cette différence est capitale;
elle explique en grande partie les problèmes relatifs à l'origine
du royaume des Francs, et c'est, je crois, la toponymie seule
qui peut les résoudre. Là où lej noms germaniques forment
rimmense majorité du répertoire loponymique d'une contrée,
on peut dire qu'il y a eu colonisation franque, partage du
pays par les conquérants, extermination ou spoliation tout au
moins partielle des indigènes. Là où le répertoire topony-
mique ne contient que des noms d'origine romane, on peut
affirmer que les conquérants n'ont pas fait de partage et ne se
sont pas établis en masse. Entre ces deux régions, il y a une
zone intermédiaire dans laquelle les noms germaniques alter-
nent avec les noms d'origine romane et trahissent le mélange .
Ligej'is ait pu devenir Lys en français eiLeie en flamand. Disons toutefois,
pour n'omeUre aucun élément de la ((uestion, que si V-eris n'est qu'une
variante de -ara pour désigner en général un cours d'eau, elle a pu dispa-
raître tout comme -ara dans Isara, qui, en passant par une forme Esia
(constatée dès l'époque romaine dans la liste des rivières attribuée à
Vibius Sequester), est devenu VOise. Sesomires ou Sesomeris, mot dans
lequel -cris est équivalent Ik -ara, car on a aussi la forme Sesmara, est
devenu la Seniois. Voyez Quicherat, Formation française des noms de
lieux, p. 81.
L'élymologie Lys = Ligeris ne serait donc pas dénuée de toute vrai-
semblance, s'il n'était choquant de supposer qu'un phénomène comme
celui dont nous parions se serait produit ù la fois dans les deux langues
française et thioise, et cela si tôt et si complètement que l'on aurait
perdu, dans l'une et dans l'autre, toute trace tle la forme antérieure. Là
git la difliculté; pour le reste, rien ne serait plus séduisant que de voir
dans le passage de la loi salique la confirmation de ce fait acquis par la
toponymie, qu'à un moment donné de leur histoire, les Francs ont été
limités au sud par la Lys et par la forêt Charbonnière. C'est d'ailleurs
l'opinion de la plupart des auteurs, tels que Wiarda, H. Muller, Richtho-
fen, Wailz, Roth, Stobbe, Thonissen, etc.
( 882 )
de colons barbares et d'indigènes. Cesl dans cette zone inter-
médiaire, qui, comme nous l'avons vu, ne va pas au delà de
la vallée de la Canche, que se trouve l'extrême limite de la
colonisation franque. Et comme ces pays ont été conquis du
temps de Clodion, on en peut conclure que, sous ce roi,
l'expansion territoriale du peuple franc barbare atteignit son
maximum d'intensité. À partir de lui, ce peuple fut casé, et le
resta pour toute la suite de l'histoire.
Cela ne veut pas dire, naturellement, qu'il n'y eut pas un
certain nombre de barbares qui, après la conquête du reste de
la Gaule, s'établirent dans les provinces. Mais, si nombreux
qu'on veuille les supposer, ils ne furent jamais que la minoriti*
de leur nation, et ils formèrent une minorité infime dans les
populations où ils allèrent s'établir. J'ai montré ailleurs qu'on
en a toujours exagéré le nombre et que, trompé par l'accep-
tion inexacte dans laquelle on prenait le nom de Francs *, on
en a vu un peu partout, alors que tout au plus l'histoire
atteste leur existence à Tournai , à Rouen et à Paris '^. Qu'il
y en ait eu ailleurs encore, et notamment dans les villes où
résidaient des rois, comme à Soissons, à Cambrai, etc., cola
est plus que probable, mais riiisloire n'en parle pas, et on a
eu tort d'en chercher la preuve dans ses textes.
Après avoir ainsi expliqué l'origine de la frontière qui
^' sépare les Wallons et les Français de leurs voisins septentrio-
naux les Flamands, il nous reste à rendre compte aussi de
celle qui les délimite du coté des Allemands. Ici encore nous
sommes ramenés aux invasions franques. Il y avait longtemps
que les Francs du Rhin étaient en lutte avec l'Empire. La tin
du IV® siècle avait été toute remplie du bruit des combats
qu'ils livraient aux légions romaines. Tantôt, se répandant
comme une inondation sur les provinces de la Germanie et
— *
< Voyez G. Kurth, La France et les Francs dans la langue politique dii
moyen âge. (Revue des questions historiques, t. LVIl, 1893.)
* FoRTU.NAT, Carm., IV, xxvi, 43 : « Sanguine nobilium generata
Parisius uibc Komana studie, barbara proie fuit. »
I"
j
( 533 )
de la Belgique, ils les parcouraient dans de rapides razzias qui
laissaient derrière elles la ruine et le carnage, comme celle de
388 dont Sulpice Alexandre nous a conservé le souvenir ^ ;
tantôt, les généraux romains, impatients de laver les affronts
de TEmpire, allaient les chercher dans leurs propres foyers,
sur les deux rives du fleuve, et c'était le pays des ripuaires
qui, à son tour, devenait le théâtre de combats tantôt funestes,
tantôt favorables aux barbares. Enfin l'heure sonna où Rome,
incapable de défendre plus longtemps la ligne du Rhin,
dut abandonner la Gaule septentrionale à ses destinées. Ce
fut lors de la grande invasion germanique de 406. Cette fois,
toutes les barrières furent rompues, et le tlot dévastateur se
répandit sur la Gaule, l'Espagne et Tltalie. Les Francs Ripuai-
res n'avaient pas fait partie des hordes des envahisseurs, mais
ils recueillirent les fruits de la campagne. La Germanie
romaine était sans défense : ils s'en emparèrent. Cologne
tomba dans leurs mains; Trêves aussi. Repoussés à plusieurs
reprises, tenus en bride par Aétius, ils revinrent à la charge
chaque fois, et quand Aétius eut disparu, ils ne rencontrèrent
plus aucun obstacle. La deuxième Germanie et la plus grande
partie de la première Belgique devinrent leur proie. Trêves,
qu'ils avaient con((uise et perdue à plusieurs reprises, resta défi-
nitivement en leur pouvoir : au commencement du IX® siècle,
c'est le droit ripuaire qui y est en vigueur, ainsi qu'à Priim 2.
Les Ripuaires se répandirent le long de la Moselle et gravirent
même les plateaux de TEifel et de l'Ardenne. Poussant droit
devant eux dans la direction du midi, ils colonisèrent ces
régions en masses compactes, se souciant peu de défricher les
parties incultes du sol, mais se substituant aux colons romains
dans les plaines fertiles et recueillant les fruits du travail sécu-
laire des générations civilisées 3.
» Dans Grégoire de Tours, Hist. Francor., t. II, p. 9.
* K. Lamprecht, Deutsches Wirthschafstleben im Hittelalter, t. I,
p. 56, note 1.
3 Idem, ibidem, t. I, p. i.*)7.
( So4 )
La limite qu'ils assignèrent à leurs occupations, ce fut,
comme toujours, la forêt, la vaste et profonde forêt des
Ardennes, qui séparait les deux peuples mieux que n'aurait
pu le faire tout autre obstacle naturel ou factice. Ses pacifiques
ombrages, largement étendus entre les Gallo-Komains et les
barbares, permirent aux colonies agricoles des uns et des
autres de se développer à leur aise, sans être exposées à se
rencontrer. Depuis lors,, cette vieille et bienfaisante nourricière
des populations ardennaises a été évenlrée, extirpée, découpée
de telle manière que toute frontière naturelle a disparu entre
les deux races. Aujourd'hui, elles se rencontrent presque
partout en rase campagne, et elles se regardent étonnées de se
trouver en présence Tune de Tautre, sans savoir quand et com-
ment la rencontre a eu lieu. Et cependant, malgré la destruc-
tion de l'antique Arduenna, ses débris gigantesques sont
encore assez nombreux et assez im[)ortants pour nous permet-
tre de reconstruire, par la pensée, les larges espaces boisés
qui séparaient alors les Allemands des Wallons. Partout, en
effet, où il reste des parties considérables de la forêt des
Ardennes, elles continuent de faire la démarcation des deux
races. A l'est du pays de Verviers, c'est la forêt qui sépare !
Kupen et Montjole i, les deux localités germaniques de
l'extrême frontière, des villages wallons de Coé et de Jalhaj.
Un peu plus vers le sud, les villages wallons de liisneaville
(Prusse), de Bellcvau!^ (Prusse), de Hallcux, de Petit-
Thler et de Vlel«aim (Luxembourg belge) voient un rideau
ininterrompu de forêts s'interposer entre eux et les localités |
allemandes de Amel, de Meyerode, de Salut- ViCh. C'est l
encore la forêt qui sert de frontière politique et linguistique à !
la fois dans les environs de Bastogne : IWardin, Basto^ne, |
Villers-la*Bouue-Eau, localités belges et wallonnes, sont
de ce côté-ci; l^lnselcr et Harlani^e, villages allemands ;
* Je n'ai pas besoin de rappeler que Monljoie est une localité de tout
temps germanique, et qu'il ne faut pas se laisser faire illusion par ce
nom francisé de Montjoie, qui est en allemand
\
I
1
( 5S5 )
du Grand-Duché de Luxembourg, de ce côté-là. Dans le
Luxembourg méridional, où les ombrages sont restés plus
denses et plus vastes, le phénomène prend un caractère plus
saisissant encore. D'Arlon à Baslogne, la grande forêt d'Anlier
passe entre les villages wallons d'Auller et de Habay, à
Touest, et les villages allemands de Martelante, Perlé,
Parette, IVobressart, à Test. Au sud d'Arlon, enfin, c'est
encore la forêt qui marque les confins des Allemands et des
Wallons : au nord de celle-ci, du côté allemand, se trouvent
Arlou, Toernleh, Haber^y, au sud, du côté roman,
Vance, Châtlllou, lialnt-Iiéicer. Les colons allemands,
voyant grandir leur nombre, éprouvèrent bientôt le besoin
d'augmenter leurs allotcmenls; ils pénétrèrent dans la forêt
la cognée à la main, et dans ses solitudes essartées ils fondèrent
de nouveaux villages. En cfict, à la lisière des pays de langue
wallonne, une multitude de villages allemands portent des
noms attestant que leur naissance est due à une conquête faite
sur la forêt primitive. L'équivalent germanique du suffixe
roman -sart, c'est -rode ou -rade, qui, très souvent, en alle-
mand<^ se contracte derrière le radical et présente la désinence
'Crt ^. Or, les noms en -erl pullulent littéralement du côté
* La désinence -ert peut venir aussi parfois du suflixe -liart — bois,
mais la plupart des noms dont on connaît les formes })rimilives offrent
le suffixe -7'ale ou -rotk Voyez rarticle ï^ode dans Arnold, Ansiedelungen
und Wanderungen Dentscher SUimme, p. 44i, et spécialement les noms
de lieux suivants, qui ap[)ariienncnt tous au pays de Nassau :
Asterl
Aislerod.
Kundert —
Konlerod.
Haltert —
Haltenroid.
Lautert
Lautrot.
Gehlerl -
Geilenrod.
Rellert =
Redrod.
Heuzert =
Hcuzerod.
Wingcrt =
Wingenrode
Hilgert =
Hylgg^erroil.
Wiltgert =
Wergerode.
Huppert =»
Hupperode.
Cet intéressant phénomène toponymique semble être resté entièrement
inconnu de Gallée dans la remarquable étude qu'il a consacrée aux
noms en -rode (Nomina geographica neerlandica).
( 3S6 )
oriental de la frontière linguistique sur une étendue fort
restreinte : tous se groupent dans l'espace de quelques lieues
qui s'étend entre lu forél d'Anlicr et la forêt d'Arlon. En voici
la liste :
Almeroth (Nobressart) Luxembourg.
1480. Aimerait {Publications de institue d'Arlon, t. H,
p. 210). — Équivaut à allmenderode. c'est-à-dire le sart
de Vûllmend. II existe beaucoup de localités et de lieux
dits de ce nom eu Allemagne; en voir le relevé dans
RUDOLPH, s. V. Almevrode, Almerode, Almert, et cfr.
Xh^iiLlif Ansteddumjen und Wandeningen Deulscher
Siàmme, p. 449, qui a retrouvé la forme A Imenderode au
XIII*" siècle pour Kleinalmerode près Witzenhausen.
Atlei I.
1253. Attrenote.— l2oG. Atrenotc Cariulaire de l'abbaye
de Claire fontaine, pp. •> et 13). — 1:30*2. Atterchin
fiarmlaire de l'abbaye de Marienthal, 1. 1, p. 233). —
1300. Aitrenod (Lamprecht, Oeiiischet Wirthschafis-
leben im Miilelaltcr, t. III, p. 35H). — 1378. Attrenoif,
Atternoit {Comptes de la prévôté d'Arlon, aux Archives
du Royaume). — 14il, 1468. Atierten {Cariulaire de
l'abbaye de Clairefontaine, pp. 200 et !i20). — Je n'ai
pas voulu faire état, dans ce relevé, de la forme Attreien,
donnée par une charte «le 12t7 [Cartnlaire de Vabbayr
de Clair e fontaine , p. 5) et qui serait la plus ancienne de
loules, si la pièce n'était d'une authenticité contestée.
La forme Aitrenote, qui trahit une influence française
fréquente dans le pays à cette époque, me parait
d'ailleurs une méiathèse euphonique pour Attenrode,
nom fréquent dans la toponymie germanique. Cfr. Atten-
rode (Brabant; et en Alleuiagne Attenreiih, Atzenrettie,
Atzenried, AlzenroJ, Atzeraih, Atzerode,
Bonnert.
1378. Beinart [Comptes de la prévoie d'Arlon, aux Archive-i
duRoyaume).— 14^0. BaenraitfP«6//ca/ïo«.? de /'/?»*/««/
d'Arlon, t. il, p. 21H]. — VÔ'SJ. Bainrait {Cariulaire de
l'abbaye de Clairefontaine, p. 23(>). — Avant 1574. Von
beiden Durfern Bonradl und Frasseu [CartulaireMiisseii,
n" 227, à la Biblioihè(iue royale de Belgique}. — 16,^i8.
Bonoerath (Dénombrement cité dans Publications de
ilnsiiiul archéologique de Luxembourg, t, XV, p. 2i'.
— Cfr. Beurath (Prusse rhénane) : « Ebenso ist Benraih
aus einer Roduug enislanden; das Dorf hiess bis zum
Ende des XV Jahrhundeils eine Rode, witrend Renrode
der Name des Hofes war, und wohl die llodung des L'enno
bezeichnete » (ERSBACtf, p. 16).
(837)
eieh«rl ou Johannl» Klehert, en français
4247. Heikerot {Cariulaire de l'abbaye de Claire fontaine,
p. 4). — i-256. Abrichan {Ibidem, p. 28'. — d29;i Abrisar
[Ibidem, p. 87). — d297, V6{)\, 1302, 433»3. Abrissart
[Ibidem, pp. 9i, lOO-lOi, 16i). — i343. Aubressarl
[Ibidem, p. 429). — i378. Abrissari, Abrussarl {Comptes
de la prévôté d'Arlon, aux Archives du Royaume).
■.ucbort (Nobressart) Luxembourg.
4480. Loicherait [Publications de l'Institut d'Arlon, t. Il,
p. 216}.
Lnzcroth (Attert) Ibid.
Gfr. dans Rudolpb les formes suivantes : Laizenrcuth,
LtUzeratb, LQtzerode, Lutzenreuth, Lutzerath, Luxeroih.
Le nom signifie Pelit-Sart.
iMeiserc (Heinsch) Ilûd.
1317. Mectirzen [Cariulaire de labbaue de Marienthal,
1. 1, p. 337). — 4339. Mctierzin {Comptes de la prévMé
d'Arlon, aux Archives du Royaume). — 4580. Melterjîeu
[Publications de l'institut d'Arlon, t. Il, p. 216).
Parrctl (Attert).
9()8. Perroith (RiTZ, Urkunden, p. 42). — 4328. Rarenrat
[Cariulaire de l'abbaye de Marienthal, i. II, p. 3'^. —
4378. Baronsart [Comptes de la prévôté d'Arlon, au\
Archives du Royaume). — 4 «80. Parret [Publications
de l'Institut d'Arlon, t. Il, p. 213). Van Werveke, Car^
tulaire de l'abbaye de Marienthal, Table, se trompe eu
identifiant cette localité avec Bonncrt, qui est fiainrade.
Taiterl (Thiaumonl).
4317. Tutroit [Cariulaire de l'abbaye de Marienthal,
t. 1, p. ;^^8).
TortcrI.
43 X).. Torterud (Lamprecht, Deutsches Wirthschafts-
Icben im Mittelalier, l. III, p. 351). — 4fô) Torterail
[Publications de l'imtitm d'Arlon, t. II, p. 213;. — Celte
localité, dont le nom est conservé dans le composé Yillers-
Tortru, n'existe plus aujourd hui.
Ai-je besoin, après cela, de réfuter une légende que je ren-
contre pour la première fois dans Y Histoire du duché de Luxem-
bourg, de M. Marceliin Lagarde, et qui a troubté maintes fois
rimagination de plus d'un érudit ardennais? Selon M. Lagarde,
on trouve dans les bois d'Arlon les ruines d'un vieux mur cou*
( 588 )
rant dans la direction du nord au sud, et qui se prolongeait
autrefois à travers toute la province, comme le montrent, dit-il,
les débris qu'on en rencontre d'espace en espace dans diverses
localités. Or, et voici l'importance de la découverte de
H. Lagarde, ce mur n'est autre chose qu'une véritable barrière
entre les villages allemands et les villages wallons, si bien qu'en
présence d'un pareil phénomène l'historien ne peut s'empêcher
d'attribuer une intention politique à ceux qui l'ont bâti.
M. Lagarde, au surplus, n'est pas embarrassé de découvrir l'au-
teur de cette muraille merveilleuse, avec la raison pour laquelle
il la fit élever. Cet auteur n'est ni plus ni moins que Charle-
magne, et la muraille a été construite pour séparer de la
population gallo-romaine de Luxembourg, les Saxons que le
roi franc transplanta en Gaule au nombre de dix mille, à ce
que nous rapportent les annalistes. Assurément, puisque les
chroniqueurs n'ont pas pris la peine de nous désigner le pays
où furent établis ces exilés, — probablement parce que, pour
des motifs faciles à comprendre, ils auront été éparpillés un
peu partout, — on est libre de supposer que le Luxembourg a
pu, tout aussi bien qu'une autre province, leur servir de séjour,
et même le nom de SASsenhelni, porté par un village au nord
de Luxembourg, nous autorise à croire qu'il a été fondé par
un de ces groupes saxons arrachés à leur patrie. Mais ce qui
me dispense d'entrer dans de pareilles considérations, c'est
que la muraille en question n*a jamais existé et qu'il n est pas
même possible de se figurer sur quelles raisons se fonde
M. Lagarde pour en affirmer l'existence. Je pense que ce qui
lui a suggéré son étrange conjecture, c'est une certaine tran-
chée assez profonde dont les derniers débris vont s'eflaçîmt
dans les prairies marécageuses entre le village wallon de Vanrc
et le village allemand de Saas (Sampont). Déjà précédemment,
sans doute pour expliquer ce nom de Saas *, des érudiis
* 11 serait intéressant de savoir si Saas n'est pas purement et simple-
ment le nom allemand primitif de la Semois, dont Sasbseh ne serait
qu'un dérivé. La forme française Sampont (-« pont sur la Semois) pour-
rait le faire croire.
i
( 859 )
malavisés avaient voulu y voir une colonie de Saxons el
faire de la tranchée une ligne de démarcation Iracëe, on ne
sait pourquoi, entre eux et les Wallons; mais, bien entendu,
ils n'apportaient pas l'ombre d'une preuve et leur supposition
manquait même de vraisemblance interne. Le nom seul de ce
fossé, que les populations allemandes n'appellent jamais autre-
ment que franchir, suffit pour renverser de fond en comble une
hypothèse aussi hasardée. Ce nom est significatif, car il atteste
l'origine relativement récente de ce travail, dont les paysans
allemands ont évidemment emprunté le nom à ceux qui l'ont
fait. Un toponymiste se contenterait déjà d'un pareil indice;
mais le lecteur qui n'en sentirait pas la signification se rendra
sans doute aux considérations suivantes. Pendant la guerre de
Trente ans, sur divers points du pays, les troupes espagnoles,
aidées des habitants, firent dans les forêts et dans les prairies
du Luxembourg méridional des retranchements destinés à
arrêter la marche en avant des troupes françaises. Un de ces
retranchements a été signalé dans les bois d'Hcrbeumont sur
la Semois ^ ; un autre, dans le bois d'Etalle où on en voit encore
des vestiges remarquables *.
La tranchée entre Vance et Sampont n'a pas d'autre
origine, comme le démontre la note suivante du curé Welter,
un prêtre luxembourgeois du XVIII» siècle qui possédait de
précieux souvenirs sur l'histoire de sa province, et qui écrit
ces lignes au sujet du général Piccolomini :
c( Il fut envoyé dans le Luxembourg et dans les Pays-Bas
pour s'opposer aux Français. Les tranchées qu'il fit faire dans
le bois d'Etalle et sur les plaines de la Semois, depuis Vance
jusque près de Heinstert, portent encore son nom 3. » Ainsi,
Ton disait encore les tranchées Piccolomini au XVIII« siècle;
aujourd'hui, comme cela arrive généralement pour tous les
* Victor Joly, UArdenne.
* G. KuRTH, Glossaire toponymique de Saint-Léger, art. Chanchabéry.
5 Institut archéologique d^Arlon, t. V, p. 228. Cfr. G. Kurth, Glossaire
toponymique de Saint-Léger.
( 560 )
noms trop longs, on en a laissé tomber le second terme, et les
paysans ne disent plus que la tranchée. Voilà le seul fait que
M. Lagarde a pu, en Taltérant et en le grossissant d'une
manii^re démesurée, mettre à la base d'une affirmation qui
aurait, si elle était vraie, les conséquences les plus graves pour
l'histoire de notre pays. Je ne m'en serais pas occupé autre-
ment si je n'avais cédé à cette dernière considération, et aussi
au désir d'en finir une bonne fois avec une légende qui cherche
à s'introduire frauduleusement dans le domaine de nos
études *.
, Ainsi, pour résumer en peu de mots ce qui vient dëlre
exposé dans ce chapitre, la frontière linguistique en Belgique et
^ dans le Nord de la France, de même que dans une petite partie
de la Prusse rhénane, a une double origine. Celle qui court
des bords de la Meuse jusqu'à Boulogne, dans une direction
occidentale des plus fermes, est due à l'invasion des Francs
Saliens qui, établis en Toxandrie dès le IV« siècle, se répan-
dirent dans les plaines de la Belgique septentrionale aban-
données par l'Empire, et qui continuèrent plus tard sous
Clodion le cours de leurs conquêtes.
La frontière qui court du nord au sud, depuis la rive droite
^ de la Meuse jusqu'à l'extrémité méridionale du Luxembourg,
doit son origine aux invasions des Francs Ripuaires, qui pri-
rent successivement possession du Rhin, de la Moselle et de ses
vallées latérales, et qui, dans une partie de cette région, eurent
à disputer le pays aux Âlamans.
* Je ne m'arrêterai pas ù réfuter une autre opinion que je vois énoncée
par Braemer, page 77, et d'après laquelle les Luxembourgeois de langue
allemande descendraient des Sicambres qui y auraient été lransj)lanlés en }
l'an 7 après Jésus-Christ. C'est là une afiirmalion toute gratuite. îjtETONE, j
Aug., c. 21, nous dit à la vérité, en parlant de Tibère: « Sigambros
dedenles se traduxit in Galliam alquc in proximis Rheno agris conloca-
vit », mais rien ne permet de soutenir que ce fût dans le Luxembourg.
1
ADDITIONS ET CORRECTIONS
Page 21, coL 1, à /a place de : Yielsalm, il faut lire : Beho (section de
Gommanster).
P. 30. La singularité d*un village qui s'appelle rAllemand (Heix-le-Tlge)
et qui parle aujourd'hui français, se retrouve en Alsace, où le village de
L^Aiiemandi-RoBiiNieii (Deutsch-Rumbach) est aujourd'hui français.
Voyez Thys, Die deutsch-franzOsische Sprachgrenze im Elsass, p. 30).
P. 33. En Alsace,^ il y a aussi un 0«eiiib««ii romanisé, c'est vreisehen-
•«•iiiba«h (en français : Eteimbes).
P. 93. Au lieu de : Faimonville, lisez : ^aymonville.
P. 160. La commune de Harcq, qui est flamande, possède un hameau
wallon, du nom de Labliau {Nedêrlandsche Dicht- en KunsthalU, t. VIL
p. 48 de l'appendice intitulé : De Taalstrijd).
Môme page. Bois d*Aereii est une localité entièrement flamande. Elle a
été érigée en commune en 1884, et la grande raison invoquée par
H. Bara pour justifier sa séparation d'avec Deux-Âcren, c'est la différence
des langages {Nedêrlandsche Dicht- en Kunsthalle, t. VU, De Taalstrijd,
p. 49).
P. S62. Comme tous les noms de lieux belges terminés en -om, caiBKeii
a été revêtu autrefois de la désinence -heim. Je lis en 1176 Gengeleim
et en 1233 Gengeleym (Bormans et Schoolmeesters, Cartulaire de
Véglise Saint-Lambert, 1. 1, pp. 98 et 318).
P. 287. Au lieu de : Llneelles, lisez : LlBoellM.
Tome XLVIII. 36
( 5GS
P. 988. La liste des noms en
comment il en £»il
acte
(Beriaer) Ibîd.
Flandre orientée.
(HoCstade Ibîd.
lelaerciLoocbristYi Ibîd«
tclAcre (SeTeneeken) Ibîd.
^iflcpe Flandre oeddentale.
(Lembei^c.' Flandre orientale.
^rlacr Anvos.
Flandre orientale.
Blankelaer (Heldert) limbOQTg.
■•■■elacr.
128 1. Bonnelaer dépnidjit de Saffdaere
(V AS LoK KB fcs, Charut de Saint-Pierre»
X. \, p. 406).
Badlelttr.
Localité inconnae de la Toxendrie, signalée
au XI* siècle dans le iliracula Sancti
Trudonu de STCPEiJsrs, 11, 45 (Mabil-
LOH, Aaa Sanciarum, O. S. B.),
■•Mclaer (Petit-Spauwcn) limbonig.
BoCcriaer (Deume) Anvers.
P. 289. Après Hallaer, ajoutez :
Berlacr (Vilvorde) BrabanL
44:iO. (Wauters, Histoire des envirotu de
Bruxelles, 1. 11, p. bSO.)
P. 290. A jouiez après Pallacr :
Perlé O.-D. de Lozemb.
43C9. Pfrlip (K. Lamprecht. Deutschet
Wirthxchaftileben im Uuielalter, t. lll,
p. 3S5}.
( 863 )
P. 291. Ajoutez après Rollé :
Boly Namur.
i049. Roslicr. — i064-iÛ67. Roslier (Don
Berlière, Documents inédits, pp. 14,
47). — X* siècle. Roslerum in pago
lomaccDsi {Analecta BoUandiana,\. \\\,
p. 89, où l'on identifie à tort le nom avec
Rouillon (Annevoye).
P. S92. Après Âudincthun (Audinghen), ajoutez : AodlneClioB, canton
de Fauquembergues.
Même page. Au lieu de : fiahdrethun, Usez : Bandrettuna^ et ajoutez :
Calcum, localité inconnue, sur Moyecques.
P. 293. Au lieu de : Polincthun, lisez : PelincihoD.
P. 302. A Sareblnlom-ZerklBcen, comparez : Aollelnlain, citô par
Ammien Marcellin, XXVII, 8, 10, qui est aujourd'hui fSchweiBinscn.
Môme page. Selon M. Esser, Kreisblatt fûrden Kreis Malmedij, 20 octobre
et 3 novembre 1883, -ingen pourrait être aussi la transcription germa-
nique du celtique -ancuin, qu'il croit d'ailleurs identique à -acum, Cfr.
d'après lui Lamprecht, Deutsches Wirthschaftsleben imMittelalter, 1, 1,
p. 154.
P. 319. A Tarticle McUet, première ligne, au lieu de : Mclling, il faut
lire : Metting.
Même page, mosci est encore Mosain à la date de 1184 (Bormans et
ScHOOLMEESTERS, Cartulaire de Véglise Saint-Lambert, 1. 1, p. 101).
P. 346. A l'article Marbay, il faut ajouter : Le Marbay, affluent de la
Meuse près de Mézières, mentionné dans un diplôme de 1068.
P. 352. A l'article Le Robecq, ruisseau, il faut noter qu'à Rouen il y avait^
en 1390, un ruisseau nommé Le nobce (Delisle, Éludes sur la condition
de la classe agricole en Normandie au moyen âge, p. 263).
P. 368. Au lieu de : siiddcrioo, lisez : sicddcrioo.
(864)
P. 440. Article Andagina. Dans le Miracuia sancti Uuberti, ouvrage du
IX« siècle, on trouve déjà le nom de ABdalna attribué au ruisseau :
«c (Jbi irriguosa foret limpha quae de fonte vocato Andaina fontana diri-
vatur, ab incolis sollerter exquirere fecit, et eam ubi per canale ad
diverses monastehi usus influit, illuc postulando perduei iropetraviU »
{Miracula sancli Huberti, 1, 8 ; dans les Acta Sanctorum des Bollandistes,
1. 1 de novembre.)
P. 444. Article Cysindri». Les plus anciennes mentions de ce nom sont
dans le Vita sancti Trudonis, qui est du VIII« siècle, et dans le Viia
sancti Eucherii (Acta Sanctorum des Bollandistes, SO février, t. III,
p. 319"). D*après d*Arbois, cité par Holder, s. v., le nom ne serait pas
celtique.
P. 445. Article eIb*. La mention de ce cours d'eau se trouve aussi dans
le Vita sancti Wulmari, « Juxta amnem quod dicitur Elna » {Acta Sanc-
torum des Bollandistes, 20 juillet, t. V, p. 88^). Le même nom est porté
par TEaulne (Seine-Inférieure), affluent de la Seine : a super Elnam
amnem », dit le Vita sancti Germani {Acta Sanctorum des Bollandistes,
2 mai, 1. 1, p. 268c).
P. 449. La plus ancienne mention du nom de la rivière d'Attert est de
1480 : Redingen (Redange, Grand-Duché de Luxembourg), u/fd^^
{Annales d'Arlon, t. II, p. 215).
P. 4c)3. Après l'article Marvis, ajouter : Masbra, affluent de la Somme
en aval de Kasbourg. Ce nom, dont les formes anciennes nous manquent,
se retrouve dans le nom actuel la Masbletle, et aussi dans celui de
Masbourg qui est proprement Masbor (1139. Chartes inédites de Somi-
Hubert) et Maisboir (1203. Ibidem), C'est donc à tort que, page 299, j'ai
fait figurer cette localité parmi celles dont le nom est terminé en -bourg^
sur la foi de la forme actuelle et d'une forme Mazebrouc qu'on rencon-
tre déjà en 1293.
P. 458. A la fin de la page, ajoutez : Trodana. C'est au IX« siècle le nom
du village de Tratten (Grand-Duché de Luxembourg) : « In villa nuncu-
pante Trodana », dit le Miracula sancti Huberti (Acta Sanctorum des
Bollandistes, 1. 1 de novembre). Or, ce nom est aussi celui du ruisseau
qui passe à Tratten pour aller se jeter dans la Clerf. Il n*est donc
pas douteux que, cette fois encore, le village ne doive son nom au
ruisseau.
( 865 )
P. 494. A l'article B«rtkarUeaBi, il faut ajouter :
3» mmrt9ém, LiègC.
XII* siècle, fierlreys {Chronicon taneii
Trudonis, Contin. tecunda, II, 8). — -
H34. Bertreis {Charte de Walter de Tro-
qnée dans HiRAEUS, Opéra diplomatiea,
t III, p. 395).
P. 497. Article Clmaeam (Chimay). Une mention plus ancienne de
Chimay sous la forme Cymaco est faite dans un diplôme de l'évéque
Réginard de Liège (Fisen, Historia Ecclesiae Leodiensis, pars I, p. i99j.
P. 449. Evesnée : Un diplôme de 1228 donne également la forme Evre-
gnds (BoRMANS et Schoolmeesters, Cartulaire de l'église Saint-Lam-
bert, 1. 1, p. 250. — 1288. Evrengheis {Ibidem, t. II, p. 434).
P. 560. Décidément nous n'en finiront pas avec les Saxons! Je venais de
donner le bon à tirer de la dernière feuille de ce livre, quand il m'est
arrivé une brochure qui a paru d'abord en feuilleton dans la Koelnische
Zeitung (octobre 1895) et qui a été réimprimée sous ce titre : D' E. Seel-
MANN, Wiederauffindung der von Karl dem Grossen deportirten Sachsen
(Cologne, 1895). Cette brochure commence par ces mots : « Enfin!
enfin ! » et nous apprend que l'auteur a retrouvé les Saxons de Charle-
magne en îioût de cette année, à Florenville d'abord, et puis dans le
reste du Luxembourg wallon. Les Wallons de ce pays ne sont pas des
Saxons! Les preuves invoquées sont des plus extraordinaires. Je ne
veux pas priver le lecteur du plaisir de les lire lui-même dans l'opus-
cule de M. Seelmann, qui finit en envoyant un fraternel et quelque peu
menaçant au revoir aux frère.% séparés qu'il a découverts dans le pays
wallon.
P. 8. A la dernière heure, je m'aperçois que le titre de mon Glossaire
toponymique de la commune de Saint-Léger a été massacré par la
substitution de étymologique à toponymique.
^
TABLE DES MATIÈRES
I. On n a reproduit dans cette table que les noms qui sont discut6s dans le texte,
et on a omis tous ceux qui figurent dans les listes des sufiB.\es ou désinences. Le
lecteur trouvera ceux-ci sous leurs désinences respectives; ainsi Golonster sous
-ster, Ophain sous -hain, Bonnert sous -ert, et ainsi de suite.
Aa, 436, 439.
Absentia, 439.
ÂCHÊNE, 491.
•acker (Noms terminés en), 380.
AGQum, 227.
-acre. Voyez -acker,
AcREN. Voyez Deux-Acren.
'Ocum, -acîis (Anciens noms termi-
nés en), 469-521.
Aduatuca Tungrorum. Voyez Ton-
GRES.
Aelbeke, 24.
-a/a (Anciens noms de cours d*eau
terminés en), 435-438.
Agniona, Voyez Aa. •
-aha (Anciens noms de cours d'eau
terminés en), 435-438.
-ai (Noms terminés en). Voyez
•acum.
-ain (Noms terminés en), 309-322.
Aix-sur-Cloie, 27, 44.
Albianehae, 461.
Aleines (ru des), 440.
Alembon, 238.
Alfena. Voyez Alphen.
Alisna. Voyez Aij:ines (ru des).
Alisontia, Voyez Alzettb.
Alphen, 440.
Alsemberg, 23.
Alzette, 440.
Amanium. Voyez Amay.
Amay, 464.
Amberloux, 490, 491.
Ambitarvium. Voyez KoNZ.
( 868 )
Amblava. Voyez Ambl^ve.
Amblève, 440, 464.
Amblt, 490.
Ambl, 554.
Amougies, 18, 24, 168, 490.
Ampolinis. Voyez Le Roeulx.
•ancum (Anciens noms terminés
en), 478479.
Andagina ou Andaina, 440, 564.
Andaginum, 464.
Andenne, 464.
Andernacr, 461.
Andetenna. Voyez Andennb.
Andethanna. Voyez Nieder-Anwen.
Andoverpum, Voyez Anvers.
Andres, S35, 236.
Andrimont, 22.
-ange (Noms terminés en), 306.
Akgleur, 464.
Anglidura. Voyez Angleur.
Anlœr, 21, 31, 57-59, 555.
Antunnacus. Voyez Andbrnach.
Anvers, 464, 465.
-apa (Anciens noms de cours d'eau
terminés en), 435-438.
-ara (Anciens noms de cours d'eau
terminés en), 438-439.
Arbre, 441.
Archennes, 23, 145, 146 n.
-arde (Noms terminés en), 381 .
Ardenne, 397,461.
Arduenna. Voyez Ardenne.
Arenacum, 461.
Arlon, 21, 26, 463, 555.
Arloncourt, 81.
Arpia. Voyez Meulebeek.
Arras, 462.
ASBERG, 461.
Asbra, yo'^ei Arbre.
Asciburgium. Voyez Asberg.
ASQUILLIES, 491.
AssENOis, 465.
Astanetum. Voy, Assenois, Esneux,
Staneux.
Attaques (Les). Voyez Les Atta-
ques.
Attenhoven, 142, 197.
Attert, 449, 564.
AUBANGB, 21.
Aubel, 22, 37.
AUBIGNY, 489.
AuBT, 489.
AucHY, 489.
AucY, 489.
Audembert, 238.
audincthun, 563.
Audresselles, 238.
AUDRtNGHEM, 238.
AUDUN-LE-ROMAIN, 29.
AUDUN-LE-TlGE, 29.
Au Paon, 382.
Aura. Voyez Orval.
Ausava, Vovez Oos.
AusTRUY, 298.
AUTRYVE, 24,
AvERNAS, 499. Gfr. Gras-Avernas.
Avernas-le-Baudouin, 23, 191.
-ay (Noms terminés en). Voyez
-acutn.
•ay dérivé de -ain, 478.
Aywaille, 415.
AzY, 388.
I
il
I
( 869 )
'bach (Noms terminés en), 344, 356.
Baslen, 22.
Baffe, 168.
Bagacum. Voyez Bavai.
Bailleul, 25.
Baina, 441. Voyez Bende.
Baincthun, 238.
Baisieux, 492.
Baist, 492.
'baix (Noms terminés en), 344, 348,
415417.
Bangres, 247.
Baranzt, 492.
Baraque-Michel, 18.
Bardes. Voyez Les Bardes.
Bas-Bellain, 21.
Bas-Heers, 22.
Bas-Heylisseh, 23, 144, 151-152.
Basse-Bodeux, 491.
Bassenge, 22, 142, 143, 173.
Bassilly, 24, 161, 209.
Bastogne, 32, 77-79, 492, 551.
Batavodurum, 461.
Bataims, 441.
Battegnies, 492.
Battuncourt, 17, 27, 43.
Baudilliacus. Voyez Bouili.y.
Baudrethun, 246, 563.
Baugnies, 492.
Bauvechain. Voyez Bbauvechaim.
Bavai, 461.
Bavinchove, 25.
• 'bay, 'baye (Noms terminés en),
344-348.
Bazinghen, 238.
Beaulieu, 221 et suivantes.
Beauraing, 465.
Beauvechain, 23, 144» 151, 155.
Beckerich, 476, 494.
Bécodrt, 372,
'becq, 'becqtie (Noms terminés en),
351-352, 536.
Beda, 461.
Beegden, 462.
Beerth, 23.
Behéme, 58.
Beho, 17, 21,34, 561.
Belbet, 351.
Belgica, 461.
Bellebrune, 238.
Belle et Houllefort, 238.
Belleghem, 24.
Bellevaux, 94-96, t^54.
Bellignies, 492.
Dellirinium. Vovez Beauraing.
BeLsonancum. Voyez Besslingen.
Bende, 491.
BenLs. Voyez Binche.
Benonchamps, 74.
•berg, -bergiie, -bercq (Noms termi-
nés en). 361-363.
Bergilers, 23, 136, 183.
Berloz, 23, 139, 187.
Bermeries, 493.
Berneau, 22, 38-41, 120.
'bert (Noms terminés en), 361.
Bertogne, 494.
Bertrée, 23, 565.
Bertrix, 479, 494.
Bertry, 494.
Bervenna, 442.
Berwinne, 442.
Besslingen, 466, 478.
Bbtaskns, 393.
( 870 )
Bettincocrt, 23, 136, 185.
-beuren (Noms terminés en), 540.
Beuyrequin, S38.
BiBELEN, 366.
BlERBEEK, ^.
BiERGHES, 23, 145, 151, 158.
BlESMERÉE, 479, 493.
BiEVÈNB, 24, 160.
Bmz, 361.
BiLQUES, 494.
BiLSTAiN, 22, 34, 108.
BWCHE, 160.
BiRTEN, 463.
-bise (Noms terminés en), 344.
'biseul, 'bisoul (Noms terminés en),
349, 416.
BizoRY, 74.
Blagny, 495.
Blaregnies, 495.
Blariaais. Voyez Blbrick.
Blaringhem, 25.
Blégny, 495.
B^iD, 291.
Blendecque, 495.
Bléret, 495.
Blerick, 461.
BocQ, 454.
BODANGE, 31,62.
BODEGNÉE, 492.
Bodoheim, 257.
BOÊLHB, 23.
BOESEGHEM, 25, 229.
BOEYANGE, 21.
BoHAN, 257.
Bqirs, 22, 136, 142, 174.
Bois-d'Acren, 561.
Bois-db-Lessines, 24, 165, 166, 207.
BOISDINGHEM, 227, 228.
Bolinne, 495.
BOLZÉE, 491.
BOMBAYE, 38, 41, 118-119.
BOMERÉE, 493.
BoncouRT, 372.
BoNLBZ, 443.
Bonn, 461.
bonnevoie, 525.
bonningues, 238.
Bononia. Vovez Boulogne.
'bosch (Noms terminés en), 373.
Bossut-Gottechain, 23, 145.
BossuYT, 24.
Bouillon, 466.
BouiLLY, 479.
Boulogne, 18, 223, 225, 461, 466.
bouquehault, 238.
bourbourg, 25.
BouRCY, 79, 477.
'bourg (Noms terminés en), 299,
300, 415.
-bourne (Noms terminés en), 35S,
353.
BOURNONYILLE, 238.
BouRSiN, 227, 238, 244.
BousBECQUE, 24, 169, 229, 251.
BOUVIGNES, 495.
BOUVIGNIES, 495.
BouviGNY, 495.
BoviGNiES, 495.
BoYiGNY, 21, 34. 87-91, 495.
Brabant, 397, 443.
Bracquegnies, 495.
Braine, 442.
Braine-l'Alleu, 23, 145, 149.
Braine-le-Chateau, 23, 145, 149,
203.
Braine-le-Comte, 202.
Braiyes, 463.
Braka, Brakena, Voyez Brainb.
Brandignies, 495.
Bras, 76.
'breux (Noms terminés en), 378,
422.
Breuvanne, 442.
'brique (Noms terminés en), 360.
■ H
m
I
1
(571)
'broeck (Noms terminés en). Voyez
'breux.
-bronne(iioms terminés en), 352-3S5.
Bronnes, 418.
Broqueroie, 377.
Brouckerque, 25.
'brmix (Noms terminés en). Voyez
-breux,
Bruges, 360.
'brune (Noms terminés en), 353,
354-355.
Brunembert, 238.
Bruxelles, 18.
Bulio. Voyez Bouillon.
Hurginatmii, 461.
naruncum, 461.
Bûtgenbach, 21.
Caestrb, 545.
Gaffiers, 223, 238, 242.
Calais, 228.
Cattes, 393.
Calone, 461.
Caltun, 563.
Camaracum. Vovez Cambrai.
Cambrai, 461.
Caaipine, 397, 415, 522.
Canne, 22.
Capellebrouck, 25.
Carignan. Voyez Ivoix.
Carly, 238, 497.
Carnone, 461.
Cartis. Voyez Chiers.
Casecongidîinus, Voyez Cugnon.
Caspingiuniy 461.
Cassel, 461.
Castellum Menapiorum. Voyez Cas-
sel.
Caster, 545.
Castra Herculis, 461.
Castre, 545.
Catualium, Voyez Beegden.
Cauory, 496.
-cauter (Noms terminés en), 410.
Cavin, 496.
(}ÉROUX, 148.
Ceuclum, 462.
Chambo, Voyez Grandhan, Petit
HAN.
Champagne, 21.
Chandregia. Voyez Hêdrêb.
Chantemelle, 54.
Chapelle de Notre-Dame de Bonne
Conduite, 78.
Charanco. Vovez Cherain.
Charbonnière (forél), 524, 545-547.
Charneux, 22, 113.
Chastre, 461, 545.
Chastre-Dame-Alerne, 545.
Chastre-le-Bole, 545.
Chatillon, 21, 50, 655.
Cherain, 466.
Cherzy, 497.
Cheyetogne, 496.
Chiers, 444.
Childnciacas. Voyez Hydrequent.
Chuh AY, 497, 565,
Chiny, 497.
Christnacht, 498.
ClERREUX, 87.
CiNEY, 497.
GiPLBT, 498.
( 872 )
GiPLY, 498.
Glabecq, 23, 145, 450.
Claibbfontainb, 525.
Glairmarais, 20, 25.
Glbrmont-sur-Bbrwinne, 22, 37,
111.
Gléty, 504.
Coblence, 462.
goesemberg, 38.
golembert, 238.
COLEUX, 372.
Cologne, 462.
Colonia Agrippina. Voyez Cologne.
Colonia Trajana. Voyez Xanten.
Colhont, 525.
COMINES (Belgique), 24, 170, 219.
CoMiNES (France), 169, 219, 230.
GOMIIÀNSTER, 34.
CONDETTE, 239.
CoNDROz, 397, 462.
Condrustis. Vovez Condroz.
Confluentes, Voyez Coblence.
CORTHYS, 23.
Ck)riovallum, Voyez Heerle.
GORSBNDONCK, 247.
GoRSWAREM, 18, 23, 136, 258.
GORTESSBM, 258.
Cortoriacum. Voyez Cocrtrau
coudebronne, 383.
Couillet, 488.
CouLOGNE, 239, 255.
COURSET, 239.
COURTIL, 90.
COURTRAI, 462.
CouviN, 481, 498.
CoYECQUES, 232, 498.
COYGUEM, 24.
Cras-Avernas, 23, 142, 190.
Craywick, 25.
Crebert, 351.
Creft-Altexa, 37.
Crehen, 142, 199.
Crenwick, 140.
Crisnée, 22, 180, 498.
cucheval, 379.
CUGNON, 466.
CUINCHY, 510.
Cysindria, 444, 564.
Daccognaca villa, 480.
Dacknam, 261.
-dal (Noms terminés en), 363-365.
Dalhem, 38, 40, 118.
Danois, 393.
Dannes, 239.
Daye, 438 note.
•4elle (Noms terminés en), 363-365.
Deuer, 458.
Denbre, 458.
Oergnbau, 167.
Deulémont, 231.
Deux-Acren, 24, 166, 210-212. 380.
Deltz, 462.
DiCHY, 499.
Diesse, 444.
Digena. Voyez Diesse.
Dînant, 466.
Dion, 444.
Dionantum. Voyez Dînant.
DioPA, 444.
DiPPENDAL, 383.
Divitia. Voyez Deutz.
DoHAN, 257.
( 873 )
DOLHAIM-LUIBOURG, 22, 107.
Dorma. Voyez Durmb.
DORMAGEN, 462.
•dorp (Noms terminés en), 294-295.
DoTTiGiOES, 24, 168, 218.
Douai, 499.
DoucHY, 488.
DOUDEAUVILLE, 239.
-drecht. Voyez -trecht.
Dulnosus. Voyez Roannai.
DUNKERQUE, 18, 26.
DuRME, 444.
Dumomagus, Voyez Dormagen.
Burocortorum, Voyez Reims.
Dylb, 444,
E
ËBEN-ËMAEL, 18, 142, 143.
ëblinghem, 25.
EcAUT, 372.
EcoTTES, 372.
EcQUES, 450.
-ecque, -eke (Noms de cours d'eau
terminés en). Voyez -acum,
Edera, Voyez Heure.
-e/fe (Noms terminés en), 438.
ËGHBZÉB, 488.
EisGU, 450.
Elderem. Voyez Odeur.
Elenium, 462.
Elinghem, 222, 241.
Ellezelles, 24, 167, 212-217.
Elna. Vovez Liane.
Elnone. Voyez Saint-Amand.
Elsenborn, 21.
Ehbken, 463.
Enghien, 24, 160, 161-164.
Ennetièrbs, 231.
-ent (Noms terminés en), 279-280.
Epittre, 382.
-eppe (Noms de cours d*eau termi-
nés en), 437.
Epoissus. Voyez Ivoix.
Eprave, 438 note.
Erbisoeul, 349.
Ermelinghem, 244.
-ert (Noms terminés en), 555-557.
escamaffles, 24.
Escaut, 456.
escaupont, 463.
ESEMAEL, 23.
EsNEUX, 465.
ESPIERRES, 24.
ESTAIRES, 25.
ESTfiLLES, 245.
ESTRAGELLES, 286.
EsTRiEus (Bois des), 377.
Etue, 451.
Etichove, 24, 160-161.
Etiembrique. 383.
Etrepagny, 513.
Etrepigney, 513.
EuPEN, 554.
EUSKIRCHBN, 461.
-ève (Noms terminés en), 438.
EvEGNÉE, 499, 565.
EVERBECQ, 24, 160-161.
EVREGNIES, 499.
(874)
'falise (Noms terminés en), 420-421.
Fallet-BIheer, 22.
'faut (Noms terminés en), 379.
Fauvïlleus, 21,31, (3(H)3.
Faymonville. 21, 34, 93, 561.
Fays, 525.
'feLs (Noms terminés en), 381.
Feresne. Voyez Vucht.
Ferques, 239, 242,
Fexhe Slins, 177.
Ficlio, Vovcz Vechten.
Fiennes, 244.
FlLLEMBOURG, 352.
Fisla. Vovez Vichte.
Flandraey Voyez Flandre,
Flandre, 397, 415, 522.
F1.ÉCHIN. 500.
Fledelciolum. Voyez Fleurus.
Fleppe, 460.
Flcterna, 445.
Fleurus, 467.
Flobecq. 24, 167, 203-204, 351.
Flona. Voyez Flonk.
Flone, 445.
Florzée, 500.
Flos, 246.
F0RRIÈRE, 424.
Forum Adriani, 46).
Fouron-le-Comtb, 22.
Fouron-Saint-Martin, 22.
Fouron-Saint-Pierre, 22.
Fragnéb, 500.
Frahan, 257.
Framezelle, 287.
Francs, 387-390.
Freeren, 22, 133, 142.
Frelinghien, 231.
Fresin, 23, 135.
Frisons, 390.
Fronciacum, Voyez Froxsac.
Fronsac, 480.
Fura. Voyez Voere.
■furt (Noms terminés en), 44*).
6
Gand, 467.
Gandavum. Voyez Gand.
Gasperich, 476.
-gâte (Noms terminés en), 381.
Gaiia, Voyez Geete.
Geer, 451.
Geest-Salnt-Jean, 154.
Geete, 446.
Geet-Betz, 29, 124.
Geislapia, Voyez Gq^ppe.
Geldressée, 479, 502.
Geldenaken. Voyez Jodoignb.
Geldio. Vovez Jodion.
Gelduba. Voyez Gellep.
Gellep, 462.
Gembloux, 462, 491 n., 501.
t!
Il
( 575 )
Geminiacus, Voyez Gembloux.
Gehmenich, â02.
Gempe, 451.
GenappE) 446.
Genoels-Elderen, 133, 134.
Genval, 23, 145, 146.
Gesoriacus, 462. Cfr. Boui.ogne.
Gevebik, 500.
Ghislenghien, 168, 208.
Ghlin, 502.
Ghoy, 501.
Gileppe, 446.
Gimnêe, 502.
Gingelom, 561.
GiVRY, 500.
Gladunum. Voyez Glons.
Glaniacum, Voyez Glains.
Glanis. Voyez Glain.
Glain, 447.
Glains, 472.
Glons, 22, 176, 467.
-gnies, -gny (Noms terminés en).
Voyez 'ignies, -igny.
Gochenée, 499, 503.
GoÉ, 22, 34, 104-106, 554.
GOEGNIES, 503.
GOMZÉE, 501.
GORHEZ, 37, 273.
GoRSSUM, 263.
gosselies, 502.
gossoncourt, 23.
gottechain, 145.
Gouvy, 84.
GouY, 501.
GOY, 24, 167, 208-210.
GOYCK, 501.
GoYER, 22, 142.
Grande-Synthe, 25.
Grandhan, 257, 466.
Grandsart, 148.
Granville. 23.
-grave (Noms terminés en), 381.
Grez-Doiceau, 23, 145, 146, 381
Grignard, 503.
Grimde, 467.
Grihlinghausen, 461.
Grimnes, 462.
Grootebeek, 460.
Guémy, 502.
Guertechain, 145.
Gueuzaine, 21.
guignies, 503.
Guisnes, 223, 233,. 239.
Habay, 21, 55, 503, 555.
Habergy, 21, 555.
Haccourt, 172.
Hachiville, 21.
Hachy. 17, 21.
Hacquegnies, 488, 490.
Bagina, Voyez Haine.
Hain, 442-443.
-ain (Noms terminés en , 271-273,
278-280.
Hainaut, 397, 443.
Haine, 443.
Halanzy. 17, 21, 27, 25.
Halconreux, 90.
Halinghen, 239.
-halle (Noms terminés en), 381.
( ST6 )
Hallehbaye, ii% 345.
Halleux, 554.
Halluin, â4, 169.
Hamme, 23, 145, 151, 156.
Han, 257.
Haneffb, 448.
Harlamge, 554.
Haruignies, 504.
Harzé, 491.
Harzt, 76.
Hasnon, 468.
Hauchim, 504.
'hausen (Noms terminés en), 287.
Haussy, 489.
Hautcroix, 23.
Haut-Heylissem, 23, 144, 151-152.
Haut-Pont, 20.
Bavai, 503.
Havegnée, 499.
Haveskerque, 25.
Hedenge, 302.
Hédrée, 444.
Heerle, 462.
Heers, 22.
'heim (Noms terminés en), 256-280,
529, 536, 550 note 2.
Heinsch, 21.
Helbodeshem, 257.
Helchin, 24.
Uelmara, 447.
Helpe, 447.
Helque, 25.
'hem (Noms terminés en). Voyez
'heim,
-hen (Noms terminés en). Voyez
-heim.
Henri-Chapelle, 22.
Herbelle, 232.
Herblnghem, 239.
Herlange, 21.
Hermeunghem. Voyez Ermeunghem.
Hennomacum, 462.
Herninghen, 244.
Herseaux, 220, 287,
Hersselt, 283.
Herzele, 287.
Hesbaye, 319.
Hesdin l'âbbé, 239.
Heure, 445.
Heure-le-Romain, 29, 173, 175.
Heure-le-Tiexhe, 22, 29, 123, 4a>,
142.
Heyst-sur-her, 342.
-hill (Noms terminés en), 381.
Himmenich, 38.
Hocquinghen, 239, 249.
Hoëgne, 454.
Hoeylaert, 23, 289.
Hofstat, 419-420.
Ifoiuîn. Voyez Hoyoux, Hinr.
Hollange,'21, 31, 63-68, 449.
Hollebeke, 24.
hollerich, 476.
Hollogne-sur-Geer, 22.
-holt, 'haut, -holz (Noms terminés
en), 372-373.
HoMPRÉ, 449.
HONNEF, 449.
HONVELEZ, 69.
HoNviLLE, 67, 449.
HoRPMAEL, 22, 142, 182.
Hotte, 60.
HouFFAiJZE, 33, 83, 280.
Hougaerde, 23.
Houille, 448.
Houtain-i/Évêque, 18, 23, 123, 12.>-
129, 195-197.
Houtain-Saint-Siméon, 123.
HouTUEH, 24, 170.
-hove, 'hof (Noms terminés en),
293-294.
HovES, 24, 163-164.
Hoyoul, 447.
Hovoux, 447.
(577)
Buldriciaca viUa, 480.
Bunapa, 448.
Hms, 394.
HuppATE, 273.
HUT, 447, 468.
flYDREQUENT, 480.
'iacum (Noms terminés en). Voyez
-ich, 'ik (Noms terminés en). Voyez
Icorigium. Voyez Junxebath.
'ignies, -igny (Noms terminés en),
32aa36, 520, 521.
IHY, 504.
ILL,449.
-in, -ain (Noms terminés en), 309-
322.
-in altéré en -et, -ay, -aye, 319320.
'in dérivé de -y, -i, 320.
'ingen (Noms terminés en), 300-309,
530, 539, 541.
-inghen, -inghem (Noms terminés
en), 256-277.
-ingues (Noms terminés en), 280.
'iniacum employé par abus pour
'inium, 481.
'inius, désinence allongée, 520-521.
Isara, 450. Vovez Oise.
Isca, Voyez Eisgh.
ISIÈRES, 168.
ISLE LA HeSSE, 78.
ISQUES, 239.
Ittara. Voyez Itter.
Itter, 450.
ittbrbeek, 451.
Itthe, 450.
iveldingen, 21.
Ivoix, 462.
Jacea, Voye:^ Geete.
Jalhay, 22, 34, 101-104, 554.
Jamoigne, 357, 427.
Jaspe, 451.
Jecora. Voyez Geer.
Jemeppe, 451.
Jeyigné, 504.
JoDiON, 446.
Tome XLVIII.
Jodoigne, 496.
José, 490.
JOURNY, 504.
JULÉMONT, 114.
Juliacum, Voyez Jûlich.
JOucH, 462.
JUMET, 502.
JUNKERATH, 462.
37
( 5TO )
Kaltenherbbrg, 21.
'kerke (Noms terminés en), 342-344,
550 note i.
Kiem = CAmmjs, 413.
Knoepelstok, 37.
KoNZ, 461.
KuiK,462.
Labuau, 561.
La Glocse, 37.
Laer, 23.
-laer (Noms terminés en), 28a-291,
530,562-563.
U HULPE, 23, 145, 147, 149, 452.
Lamberge (Le), 351.
La Hozée, 509.
Lanaye, 18, 22.
'land (Noms terminés en), 380.
Landen, 18, 23, 159.
Landrecies, 505.
Landrethun-le-Nord, 223, 239, 242.
Lanquesaint, 168, 206.
Lara, 452.
Lantremange, 23.
Lathuy, 298.
La Venne, 491.
Lauwe, 24.
L'Écluse, 23, 151, 155.
Lede, 452.
Ledema. Voyez Lienne.
Lederzele, 25.
Legia, 452.
Lembecq, 23.
Lennick, 505.
Le Portel, 239. .
Le Queryet, 379.
Le Renard, 382.
Le Robulx, 464.
Les Bardes, 352.
Les Estinnes, 468.
Lessines, 207.
Lessive, 438 note.
Leubringhen, 239.
LeulingheiN, 239, 247.
Le Val, 245.
Liane, 445, 564 (Elna).
LiAUGEES, 505.
Licques, 239.
Liège, 423.
Lienne, 452, 459.
-lier (Noms terminés en), 291.
LiERNEUX, 472, 491 note.
Ligneuyille, 21, 554.
LiGNEY, !S05.
LiGNY, 505.
Lille, 231.
Lillois, 371.
LiMBOURG, 35-37.
Limerlé, 33, 84-87.
LmcENT, 23, 140, 183, 198, 273.
(579 )
LiNSELLES, S31, 287, 56i.
LmsMEAU, 159.
LiNZEELE, 287.
Liptinae, Voyez Les Estinnes.
LlVARCHAMPS, 31, 69.
LixHE, U% 172.
LOBBES, 346, 427.
LOCQUINGHEM, 245.
LoMME, 453.
LONGCHAMPS, 137.
LONGVILLY, 21, 79-82.
-loo (Noms terminés en), 365-371,
530,542.
LOOBERGHE, 25.
LooN, 25.
LoRCË, 505.
Losange, 69.
LOTTINGHEM, 239.
LOUFTÉMONT, 58.
LOUPOIGNE, 505.
LouvAiN, 506.
LOUYEIGNÉ, 506.
LOVEGNÉE, 506.
LovENjouL, 506, 525.
LowAiGE, 22, 133, 142.
Lugdunum Batavorum, 462.
LuiNGNE, 24, 168.
Lumina, Voyez Lomue.
LuTREBOis, 32, 346.
lutremange, 70.
Lynde, 25.
Lys, 452, 550 noie 3.
Lysel, 20.
.1
M
Macquln, 239, 247.
-machern (Noms terminés en), 413.
Maestricht, 463.
Mageret, 75.
Magnée, 507.
-mal, -mael (Noms terminés en),
337-341.
Malmedy, 18.
Mamb7*a. Voyez Mamer.
Mamer, 453.
Manaritium^ 462.
Mandel, 453.
Mandra, Voyez Mandel.
Maninghem, 239.
Maransart, 148.
Marbais, 356.
Marbehan, 257.
Marbay (Le), 563.
Marcuienne, 235.
Marœmagtis. Voyez BIarmagen.
Marck, 239.
Marco, 24, 160, 561.
Mardyck, 25.
Maredret, 411 note, 427 note.
Marga. Voyez Marge.
Marge, 453.
Margut, 453.
Maris, 453.
Markedunum. Voyez Harquain.
Marmagen, 462.
Marquain, 468.
Marquillies, 507.
Martelange, 555.
RUrvie, 72.
Maryis, 453.
BIasbourg, 563.
Hashra, 564.
Matilone, 462.
( 580 )
Haubeuge, 160.
Mederiacus. Voyez Ruhkmonde.
Mcdiolanum, 462.
Medonia. Vovez Mené.
Meduanla, 464.
-nu'^r (Noms lenninés en), Ha5-356,
423.
Meerbeek, 3.')6.
Meix-devant-Virton, 29, 336.
Meix-le-Tige, 20, 28^, 49, 3o6.
Mklck-Wezeren, 29, 124.
Meldert, 23.
McUa. Voyez Mellk.
Melle, 454.
Hembach, 22.
Menavii, 462.
Mené, 453.
Menerica, 463.
Menin, 24.
Menneville, 239.
Mentques, 508.
Menty, 508.
Menufontaine, 60.
Meraude, 375.
Mer-Braijse, 145, 149.
Merchtem, 257.
nérignies, 507.
Merville, 25.
Méry, liOl,
Messancy, 21.
Mettet, 563.
Meulebeek, 441.
Meuse, 454.
Meyerode, 554.
MiCHAMPS, 82.
MlLIAME, 25.
.Mille, 23, 145, 151, 156.
MiLLEN, 22.
Minariacus. Voyez Pont d'Estaikks.
MiRWART, 374.
HoDAVE, 438.
MOIGXELÉE, 507.
MoiNET, 33, 80.
MoiRCY, 508.
MOLBBEEK, 444.
'tnonde (Noms terminés en), 3.*î6^ii7.
MoNJOiE, 554.
MONNERICH, 476.
Mont, 72.
MONTEGNÉE, 124, 508.
MONTENAEKEN, 508.
MONTENAU, 21.
MONTIGNIES, 508.
MONTIGNY, 508.
Mont-Saint-Guibert, 16().
MONTZEN, 258.
Morbecque, 25.
morenchies, 507.
Moressée, 507.
Mortehan, 257.
mortroux, 42.
Mosa, Voyez Meuse.
Mosoinagus, 463.
MOULAND, 22.
MouscRON, 24, 168-169.
Mozet, 563.
MussY, 509.
N
Nabringhen, 239.
Namiicum, Voyez Namur.
Namur, 468.
Nederheim, 22, 133.
( 881 )
Nber-Aubel, 37.
Neerssen, 463.
Neerwinden, 23.
Nefpe, 72.
Neropia, 454.
Nersihmae, Voyez Neerssen.
Nbsle, 239.
-nesse (Noms terminés en), 381.
Nemetacus. Voyez ârras.
Nethen, 23, 145, 454, 457, 200.
Neuf-Berquin, 25.
Neufchateau, 38, 42. 444.
Neufchatel, 239,
Neumagen, 463.
Neuss, 463.
NErvE-ÈGiJSE, 24.
NiDRUM, 24.
Nibder-Anwen, 464.
Nielles, 239.
Nieppe, 25, 4.S4.
Nigropullo, 463.
NlMÈGUE, 463.
Nivialcha. Voyez Ni\t3î.les.
Nivelles, 460, 468.
NoBRESSART, 24, 555, 557.
Noircarmes, 382.
noirchien, 272.
NOIRHAT, 273.
NoiRTROu, 382.
NoiSEUx, 509.
NOORDPEKNE, 25.
NORDAUSQUE, 489.
NORTBÉCOURT, 373.
Novesium. Voyez Neuss.
NoviLLE, 33. ■
Nouionuufiis. Voyez Neumagen, Ni-
NÈGUE.
Ober-Elvenich, 464.
Ober-Wanpach, 24.
Ober-Wesel, 464.
Obigies, 489.
Obrechies, 488.
Odenge, 302
Odeur, 432. Cfr. Elderen.
Odeur-le-Romain, 29, 424, 433, 484.
Odeur-le-Tiexhe, 29, 424, 433.
Ofpignies, 494.
Offrethun, 227, 247.
Ogy, 24, 468.
Oignies, 490.
Oise, 450.
Oldenzaal, 538.
Oleye, 23, 436, 484.
Olligniës, 489.
Ommezies, 490.
Ondenval, 24, 34.
Oos, 464.
Opbrakel, 24.
Ophain, 443.
Opheers, 22.
Ophove, 223, 242.
Opvelp, 23.
Oreye, 23, 48^.
Orgeo, 472.
Orroir, 48, 24, 468.
Orolaunuîn. Voyez Arlon.
Osning, 397-398. Cfr. Ardenne.
Oteppe, 454.
Othée, 22, 442, 478.
( 582 )
Otrengk, 18, 22.
Ottenbourg, 23.
OURTHE, 459.
OCTREAU, 224, 239, 248.
OVERBOELABRE, 24, 466.
OVERWINDEN, 18, 23.
OVERYSSCHS, 23.
Paifve, 22, 136, 142, 176.
Paliseul, 525.
Papignies, 168.
Parette, 555.
Patignies, 509.
'pe (Noms terminés en), 437.
Pecrode, 146.
Pelincthun, 562.
Pellaines, 140, 189.
Perlé, 555, 562.
Pernes, 227, 239.
Perniciacum, 462.
PÉTIGNY, 509.
Petit-Enghien, 24, 162.
Petite-Synthe, 25.
Petit-Hallet, 142, 189.
Petithan, 257, 466.
Petit-Thier, 21, 554.
Pbuplingues, 239.
PlHEN, 239.
PiPAix, 347.
PlSSELET, 444.
'pit (Noms terminés en), 381.
PlTTEFAUX, 227, 239.
Ploegsteert, 18, 24, 170, 219.
PoiLVACHE. Voyez Meraude.
Polder, AiO.
Poleda. Voyez Hoëgne.
Pons Mosae. Voez Maestricht.
Pons Scaldis, Voyez Escaupont.
Pont, 21.
Pont-d'Ardenne, 382.
PoNT-DE-Loup, 255, 371.
Pont d'Estaires, 463.
popignies, 509.
Pottes, 24.
^ul (Noms terminés en), 38i.
POUPEHAN, 257.
PoussET, 142, 188.
Praetorium Agrippinae. Voy. Roon-
BURG.
Qitadriburgium, 463.
quaremont, 24.
Quelle, 381.
QUELMES, 227, 228, 250.
QuESQUES, 239, 497.
QUESTRECQUES, 239.
( 883 )
Raghecourt, 21, 47.
Racourt, 23, 141, 194.
-rade (Noms terminés en}. Voyez
•rode,
Raevels, 368.
Ragnée, 510.
Ragnies, 510.
Ramegnies, 511.
Ramillies, 511.
Rarobaccus, 455.
Raventdn, 246.
Recht, 21.
Reckem, 169.
-recq (Noms terminés en), 381.
Reims, 462.
Remagen, 463.
Remagne, 511.
Remilly, 511.
Renaix, 24.
Renesgure, 25.
RÉTY, 237, 239.
Rhode-Saint-Genèse, 23.
Rhode-Sainte-âgathe, 23, 148.
RiCHELLE, 42.
Rigenée, 510.
Rigodulum, 463.
Rigomagus, Voyez Remagen.
RiNXENT, 239, 246.
RixENSART, 23, 145, 147, 148, 423.
ROANNAI, 445.
RoBEC (Le), 563.
ROBERTVILLE, 21.
ROCHEFORT, 245.
ROCLENGE-LOOZ, 22, 124.
Roclenge-sur-Geer, 18, 22, 124,
142, 174.
-rode (Noms terminés en), 377-378.
ROER, 455.
ROGERY, 88.
ROLLEGHEM, 24.
RoLY, 563.
ROMERÉE, 479, 511.
ROMERIES, 511.
RoMERY, 480 note.
RoNQDiÈRES, 377 note.
RoNSELE, 282, 368.
RooDE Beek, 457.
roombvrg, 463.
Rosière, 23, 145, 148, 151, 158.
Rosoux, 23, 193.
RouBAix, 231.
rouchecamp, 382.
rouveroy, 525.
Roux-Miroir, 423.
RuLLE, 455.
RUMEGIES, 511.
RUMILLIES, 511.
RUMILLY, 511.
RUMINGHEM, 20.
Rura. Voyez Rulle.
RUREMONDE, 462.
RUSSEIGNIES, 18.
RussoN, 22.
RUYEN, 24.
s
Sabis. Voyez Sambre.
Sablones, Voyez Venloo.
Sainlez, 63.
Saint-Amand, 467
( 384 )
Sàinte-Isbergue, 382.
Sainte-Marie-Chevigny, 497.
Saintes, 23, i46, 151, 158, 201.
Saint-Étienne, 224, 249.
Saint-Jean-Sart, 37.
Saint-Léger, 555.
Saint-Léonard, 224, 239.
Saint-Martin, 224, 239.
Saint-Martin-Ghoquel, 239.
Saint-Mommelin, 25, 229.
Saint-Pierre-Capelle, 24, 160.
Saint-Pierrebroucq, 25.
Saint-Omer, 18, 25, 226-227.
Saint-Sauveur, 24, 167.
Saint-Tricat, 229.
Saint-Trond, 302, 468.
Saint-Venant, 18.
Saint-Vincent, 255.
Saint-Vith, 554.
Sala, 281.
Salaheim, 256.
Salm, 465.
Salmana. Voyez Salm.
Samara, Voyez Sambre.
Sambre, 465.
Samer, 240.
Sampont, 558, note.
Sangate, 410.
Sanguem, 227, 240.
Sarchinium, 302, 468, 562.
Sarladinge, 24.
Sassenheim, 558.
Sava, Voyez Selle.
Saventhem, 237.
Saxons, 391, 565.
Scaldis. Voyez Escaut.
'Schdd (Noms terminés en), 539,
541, 542.
Schoffen, 21.
schooris, 24.
schuelen, 368.
'Scure (Noms terminés en), 381.
Secuery, 512.
seaux (Noms terminés en-, :Î86.
Cfr. -seU,
Scgorigium. Voyez Worrlngex.
sele (Noms terminés en), 282-287,
530, 536, 538, 541.
Selle, 240, 455.
-selles (Noms terminés en), 286-987,
536. Cfr. sele.
Skloignes, 513.
Selvigny, 513.
Senois, 463.
Senne, 442.
Sensenruth, 472.
Sercus, 25.
Sérezé, 513.
Sesomires. Voyez Semois.
Setques, 512.
Seymerich, 299, 477.
SiCHEM, 257.
SiCHEN, 22.
SiLLY, 164, 512.
SiNNICH, 514.
SiRAULT, 512.
Sithiu, 512. Cfr. Saint-Omer.
SlVRY, 512.
Sledderloo, 563.
Sluse, 22.
Solda, iS6.
SOIGNIES, 514.
Solicinium, 562.
Solomania. Voyez Soumagne.
Somme, 457.
Son, 457.
soumagne, 468.
SouRBROD, 21, 34, 92, 378.
Spyckkr, 25.
Stagnebaccus, 457.
'Stal (Noms terminés en), 381.
Stambruges, 360.
Staneux, 465.
Stave, 438 note.
( o83 )
Stavelot, 477 note 4, [il3.
-stede (Noms terminés en), 381.
Steenwerk, 25.
-stein (Noms tenninés en), 381.
Steinbach (Belgique), 33, 86.
Steinbach (Prusse), 34.
Steinbach (Alsace). Voyez Wel-
SCHENSTEINBACH.
Steinkerque, 25, 168, 205, 383.
Stembert, 34, 106.
'Ster (Noms terminés en), 295-298.
Sterpigny, 513.
'Straet (Noms terminés en), 377, 382.
Straetzele, 287.
Stralnchamps, 25.
Strépy, 513.
-stroom (Noms terminés en), 355,
381.
'Strut (Noms terminés en), 377.
Suestra, Voyez Roode Beek.
SuÈVES, 392.
SUGNY, 514.
SuippE, 457.
Sumarafa, Voyez Son.
Suminara, Voyez Somme.
SuxY, 514.
Tablù, 463.
Tailemion. Voyez Targnox.
Taintegnies, 515.
Tamara. Voyez Demer.
Tenera, Voyez Dendre.
Tardinghen, 240.
Targnon, 458.
Taverneux, 514.
Tavigny, 33, 515.
Tectis. Voyez Theux.
Temploux, 491 note, 515.
Tervanna, Voyez Thérouanne.
Thérouanne, 463.
Theudeberciaco, Voyez Thibekzly.
Theudurum. Voyez Tudderen.
Theux, 469.
Thiaumont, 21.
Thiberzey, 480.
Thiby, 480 note.
Thiennes, 25.
Thûhster, 22, 112.
Thirimont, 21.
Thorr, 463.
Thuin, 481,516.
-thun (Noms terminés en), 292-
530-535.
Thys, 22, 136, 181.
Tiberiacus, Voyez Thorr.
TiGNÉE, 516.
TmLET, 515.
TiLLY, 472, 515.
TiLQUES, 515.
TiNGRY, 240, 515.
TlNTANGE, 17, 21.
TlNTIGNY, 515.
TlRLEMONT, 384.
TOERNICH, 555.
Tolbiacum, Voyez Zulpich.
Tom = tumulîis, 412.
TONGRE, 168.
TONGRES, 461.
TORGNY, 514.
TORTRU, 31.
Tourcoing, 231.
293,
( 886 )
TouRiNNKS, 23, 145, 45i, i:ir>.
Tournai, 463, 516.
Tournât, 516, 517.
TouRNEPPE, 23, 458.
Toxiandria, 463.
Train, 463.
Trajectum. Voyez Maestricht.
Tranchée Piccolomini, 559.
-trecht (Noms terminés en\ 410412.
Trer, 458.
Treveri. Voyez Trêves.
Trêves, 463.
Tricensimae, 463.
Trodana, 564.
Trognée, 23, 142, 187, 516.
TuBiZE, 23, 145, 150.
Tudderen, 462.
Tungri. Voyez Tongres.
Tuntelingen, 516.
Tumacum. Vov. Tournai, Toirn ay
U
Upigny, 518.
Ursidungus, 427.
Urta, Vovez Ourthe.
Utrecht, 468.
Vaccilus. Voyez Wahal.
Vada, 463.
Valmy, 480.
Vance, 17, 21, 30, 52, 5,^)5.
Vechmael, 22.
Vechten, 462.
Velessart, 57.
Velpe. Voyez Fleppe.
'Velt (Noms termines en), 378-379.
Vetnena. Voyez Wamme.
Vendegies, 518.
Venloo, 463.
VeosaUcm. Voyez Visé.
Vergnies, 519.
Verlincthun. 240.
Yertiiniim, Voyez Virton.
Verviers, 519.
Vervoz, 519.
Vesdre, 459.
Vesera. Voyez Vesdre.
Vesunmnefiae. Voyez Vet'hveiss.
Veiera. Vovez Birten.
Veteraneliae. Voyez Embren.
Vettweiss, 463.
VlCHTE,'445.
vielsai3i, 554, 561.
Vierves, 519.
Vieux-Berquin, 25.
-villers (Noms terminés en), 408-
410, 540.
Villers-la-Bonne-Eau, 21, 68-71,
554.
Villers-l'Évêque, 22.
Virginal, 255.
( 887 )
VmoiN, 459.
Virouiacus. Voyez Wervicq.
ViRTON, 469.
Virvinus. Voyez VmoiN.
Visé, 17, 22, 26, 42, 120-122, 469.
Viva. Voyez Vive.
Vive, 459.
ViVEGNIS, 518.
Vodgoriactts, Voyez Waudrez.
VOERE, 446.
VOGENÉE, 519.
'Voorde (Noms terminés en), 357-
359.
VOORHEZEELE, 287.
Yosolvia, Voyez Oberwesel.
Yotra. Voyez Grootebeek.
VOTTEM, 258.
Vrarik. Voyez Francs.
Yries. Voyez Frisons.
VucHT, 462.
Vungo, 464.
MV
Wahal., 459.
Walah, 395597.
Walciodorus. Voyez Waulsort.
-wald (Noms terminés en), 374, 376.
Walhausen, 288.
Walz-Betz, 124„192.
Wals-Wezeren, 29, 124, 193.
Waltzing, 539.
Wamme, 459.
Wamont, 18, 23, 142, 191, 193.
Warche, 460.
Warchenne, 460.
Wardin, 21, 32, 72-77, 554.
Waremme, 136, 186, 257.
Wargnies, 519.
Warichet. 419.
Warsage, 22, 38, 40, 117.
Warquinghem, 240.
Wasiticum. Voyez Wasseige.
Wasseige, 469.
Wastine, 381.
'Water (Noms terminés en), 381.
Waterloo, 23, 145, 151, 157.
Watten, 25.
Wattrelos, 231, 252.
Wattripont, 24, 167.
Waudrez, 464.
Waulsort, 469.
Wauthier-Braine, 23, 145.
Wavre, 23, 145, 146.
Weert-Saint-Georges, 23.
-wege (Noms terminés en), 381.
-wdler (Noms terminés en), 408410,
539, 541.
Weismes, 96-100.
Welschensteinbach, 561.
Wervicq, 24, 463, 519.
Wesbécourt, 373.
Westmoyecques, 222, 242.
Weyvertz, 21, 92.
'Wide (Noms terminés en), 376.
Widofieim, 257.
WlERRE-ÉFFROY, 227, 240, 247.
WmoGNE, 23.
WiLEPPE, 460.
WiLLEBRINGEN, 23.
WiMiLi^, 224, 227, 240, 249.
'Winde (Noms terminés en), 381.
WmsELBA, 21, S54.
WlSEMBACH, 31, 62.
WlSEPPB, 460.
WisQinss, 520.
WissANT, Ï40, 249.
WiTRY, 480 note, 518.
(K88)
WlZKRNBS, 227.
WoDBCQ, 168, 208.
WoNCK, 18, 22, 171, 192493.
WULVBRDINGHBN, 25.
Wyk,298.
Wytschastb, 24.
Xantbn, 462.
I Xhendrbmabl, 142, 179.
-y (Noms terminés en). Voy. -{icum.
-y dérivé d' -ter, 477-478.
Yernawe, 471.
YsBR, 450.
YsscHE, 450.
I
Zantvoordb, 24, 169.
Zbrkingen, 302.
ZÉTRUD-LUMAY, 13, 144, 151, 152-
151, 378.
ZoNNBBEiOB, 169 note.
ZUDAUSQUE, 489.
ZUENB, 456.
ZOlpigh, 463.
ZUYDPEENE, 25.
!■
\
MÉMOIRES COURONNES
ET
AUTRES MÉMOIRES.
I,
i
MÉMOIRES COURONNÉS
ET
AUTRES MÉMOIRES
rvMLiis rm
l'âcadéhie royale
DBS BCIBBCBS, DES LETTRES ET DES BBACX-AIITS DE BBICIQI B
C^LI^BCTIOM llV-So. _ TOME XLTIII
liETTBES
SOMMAIRE:
KuRTH (G.). — La frontière linguistique en Belgique et dans le nord de la France
'Prix de Stassart décerné en i888 pour une question d'histoire nationale).
VOLUME IT
BRUXELLES
IIAYEZ, IMPRIAIEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES
ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE
rue de Louvain, lia
1898
LA
FRONTIÈRE LINGUISTIQUE
EN
BELGIQUE
ET
DANS LE NORD DE LA FRANGE,
PAR
Godeft-oid KURTH,
MEMBRE DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE.
Dbvisb :
Francorum gtm inclyta.
GRAND PRIX DE STASSART.
(Couronné par la Clpssfi des lettres dans la séance du 9 mai 4888.)
Tome XLVIII, vol. II. 1
Mémoire en réponse à la question suivante : « Tracer, sur la carte de la
Belgique et des départements français limitrophes, une ligne de démar-
cation indiquant la séparation actuelle des pays de langue romane
et des pays de langue germanique. Consulter les anciens doannents
contenant des noms de localités, de lkux dits, etc., et constater ii
celle ligne idéale est restée la même depuis des siècles, ou si, par
exemple, telle commune ^vallonné est devenue flamande, et vice versa.
Dresser des cartes historiques indiquant ces fluctuations pour des
périodes dont on laisse aux concurrents le soin de déterminer V étendue.
Enfin, rechercher les causes de Vinstabilité ou de rimmutabilité
signalées, »
PREFACE
Ce volume devait paraître dans le courant de 1896. Des
circonstances indépendantes de ma volonté en ont fait
ajourner la publication, bien que l'impression en soit
terminée depuis quatre mois. Pour ne pas augmenter
le retard, j'ai demandé à l'Académie royale de Belgique
l'autorisation de le faire paraître avant que la carte qui doit
y être jointe soit achevée. Cette carte, gravée par les soins
de l'Institut cartographique de la Cambre, sera distribuée
ultérieurement.
Liège, le 5 avril 1898.
LIVRE TROISIÈME
L.K8 FLUGTUATIOIVS DB UL FRONTIÈIII IJNGUI8TI0UB.
CHAPITRE PREMIER.
EN BELGIQUE.
Il reste à nous rendre compte des causes qui ont détermine^
les fluctuations de la frontière linguistique. Cette question n'est
pas des plus faciles à résoudre. Personne ne l'a jamais posée
avant nos jours i, et, bien plus, pendant que se passait le phé-
nomène dont il s'agit de rendre compte, personne ne s'est
préoccupé d'en noter les phases. A défaut de témoignages
historiques, qui manquent totalement, force nous est donc de
nous en tenir aux conjectures, et, quelle que puisse être la
valeur de celles-ci, l'auteur de ce mémoire ne se flatte pas
d'avoir résolu le problème d'une manière complète.
Puisse-t-il avoir réussi seulement à poser quelques jalons
qui permettront à d'autres travailleurs d'aller plus loin que
lui, et de nous apporter la solution définitive d'un des pro-
blèmes les plus intéressants de notre histoire!
^ Raoux, à la vérité, lui a consacré une étude dans les Nouveaux
Mémoires de V Académie royale de Belgique, t. IV, mais en se bornant à
rechercher les fluctuations de la frontière avant Tépoque du moyen âge,
et sans se douter de l'existence du problème pour les temps postérieui's.
^
(4)
Remarquons d'abord que la destinée de ridiome germa-
nique a varié selon les zones dont nous avons constaté Texis-
tence ci-dessus. Il va de soi qu'une poignée de Francs, établis
au milieu d'une population tout entière latine ou romane,
et ne pouvant se faire comprendre d'elle qu'en lui parlant sa
langue, devait avoir oublia la sienne propre au bout de la
seconde ou, tout au plus, de la troisième génération. C'est là
une loi qu'il est encore facile de vérifier aujourd'hui, car elle
s'applique avec une inflexible rigueur partout où Timmigra-
tion, cette invasion pacifique des temps modernes, verse dans
une société des populations d'une autre langue. Nulle part le
phénomène n'est plus frappant et ne se produit dans de plus
vastes proportions qu'aux Etats-Unis, où les ejBTorts désespérés
d'innombrables colons allemands ne parviennent pas à trans-
mettre cette langue, si forte cependant, si consciente d'elle-
même et du danger qu'eUe court, au delà de la troisième géné-
ration d'immigrants.
Les Francs ont dû subir bien plus promptement encore
(parce qu'ils étaient moins bien armés pour la résistance)
l'action de celte fatalité des choses.
On sait par le témoignage explicite de Grégoire de Tours
qu'il y en avait qui s'étaient établis à Rouen, à Tournai et à
Paris ' ; mais leur langue, comme leur nationalité, s'est perdue
sans laisser de trace au milieu de la population romane de
ces vieilles villes, et dès le VII® siècle, l'idiome germanique
avait cessé d'y être entendu. Quand nous ne le saurions pas
par le profond silence que gardent toutes les sources sur
l'existence de cet idiome dans ces localités, la raison et la
logique des choses nous forceraient de le supposer a priori.
Dans la zone intermédiaire entre les deux langues, où Francs
et Gallo-Romains se sont rencontrés à proportions à peu près
* Tout ce que Ton veut savoir de plus est fable pure, ainsi que je Tai
démontré dans mon article intitulé : La France et les Francs dans la
langue politique du moyen âge (Revue des queshons historiques, u LVIl,
pp. 396-397).
■
f
(Î5)
égales, les choses n*ont pas dû se passer avec cette rapidité.
Là, les Francs ne se perdirent pas isolément dans des agglo-
mérations de langue romane, mais ils fondèrent eux-mêmes
des localités, comme nous le montre la toponymie, et l'en-
semble de leurs établissements constitua un réseau dont le
tissu se reconnaît encore aujourd'hui, visible pour l'œil du
toponymiste, enchevêtré d'une manière inextricable dans le
réseau de la toponymie romane. Les pays ainsi occupés furent
donc, dans toute la force du terme, des pays bilingues, non pas
seulement en ce qu'une partie de leurs habitants parlaient deux
langues, mais en ce que toute leur population se partageait en
deux groupes qui parlaient chacun une langue différente. Mais
une telle situation est contraire à la nature, qui ne supporte
pas au sein des sociétés humaines la présence d'un élément
dissociant aussi redoutable que la dualité des idiomes. De cet
état d'équilibre instable elle tend constamment à sortir en fai-
sant prévaloir une des deux langues sur l'autre, et en mettant,
dans cette lutte pour l'existence, toutes ses ressources au ser-
vice de celle qui se trouve déjà être la plus forte.
Or, sur le sol de l'ancienne Gaule, la plus forte était toujours
le latin. Malgré sa décrépitude apparente, il avait une richesse
de vocabulaire, une flexibilité de formes et une variété de
nuances qui en faisaient un instrument de relations beaucoup
plus maniable que Tidiome germanique. De plus, la difficulté
spéciale qu'avaient à apprendre un idiome barbare les Gallo-
Romains, enfants d'une vieille société qui restait en possession
d'une langue vraiment civilisée, ne devait pas contribuer à les
incliner vers l'étude des langues germaniques. Tout au con-
traire, doué d'une faculté spéciale pour s'assimiler le verbe
d'autrui, et ayant plus souvent besoin du latin que le Gallo-
Romain de l'allemand, le barbare savait en général deux
langues, alors que le civilisé n'en possédait qu'une.
Chose étrange en apparence, et pourtant facile à comprendre
si l'on y réfléchit, en pareille rencontre, c'est le peuple qui sait
les deux langues qui finira, un jour, par ne plus parler la
sienne* On peut se faire une idée de ce qui dut se passer au
(6)
VH* siècle, en Gaule, par ce qui eut lieu en Normandie au X*.
Dans ce pays, les Normands s'étaient établis au milieu d'une
population française, comme les Francs du Boulonnais méri-
dional au milieu d'une population gallo-romaine; ils y avaient
fondé, tout comme les conquérants du VI* siècle, quantité
d'établissements qui ont donné naissance à des villes et à des
villages, et dont l'origine Scandinave est encore parfaitement
reconnaissable à la forme caractéristique de leurs noms K Or,
dès le deuxième duc, Guillaume !*■', ces fiers vainqueurs avaient
oublié leur langue et ne parlaient plus que celle des indigènes;
seuls, ceux des leurs qui étaient établis sur la côte, où ils étaient
plus nombreux et plus à l'écart des Français, avaient encore
conservé l'usage de l'idiome natif s. Dès le commencement du
XI^ siècle, le Scandinave dépérissait à Rouen, comme nous le
rapporte Dudon de Saint-Quentin 3, et, en 1016, les aventuriers
normands qui allèrent faire la conquête des Deux Siciies ne
parlaient que le français ^. Et ne sait-on pas que le plus ancien
témoignage sur l'existence d'une épopée en langue française
nous est fourni par un jongleur normand, par ce Taillefer qui,
le jour de la bataille de Hastings, précédait l'armée normande
et encourageait ses compatriotes en leur chantant l'histoire de
Koland à Roncevaux?
Il n'y a aucune raison de croire que les Francs du YI* siècle,
' Ch. Joret, Êlymologies normandes (Mémoires db là Société de
LINGUISTIQUE, t. V, i884). Il clte particulièrement les noms à suffixes
-hou [lioll, colline;, -londe (lundr, bois), -luit [ikveit = champ défriché).
Voyez encore Recherches sur l'origine, Vétymologie et la signification
primitive de quelques noms de lieux en Normandie, traduit du danois [de
Petcrsen], par H. de la Roquette {Bulletin de la Société de géographie,
3* série, t. III, 1835), qui analyse surtout les noms avec suffixes en -fteur
ifliot\ 'tût (toft — espace à bâtir), -beufibud •- cabane), -bec, etc.
* Raynouard, Journal des savants, 1890, p. 395, cité par Oisz, Gram-
maire des langues romanes, traduite par G. Paris et A. firachet, 1. 1, p. 59.
' Dudon, I>0 ifon6. Normann., lib. III : « Rotomagensis civitas romani
potius quam daciscâ utitur eloquentiâ. » (Ducange, s. v. Romanus.)
* Guillaume d^Apulie, dans Muratori, Rer, Italie,, t. V, pp. Î53 et
suivantes, passim.
(7)
dissëminés au milieu des populations gallo-romaines, aient
échappé mieux que les Normands du X* à Taetion de lois
linguistiques invariables.
C'est, soit dit en passant, l'action de ces mêmes loJs qui •-
explique la configuration toute rectiiigne de la frontière linguis-^
tique dans notre pays. N'étant pas limité par des frontières
naturelles, s'étendant au large dans de vastes plaines oii il
n'est arrêté par aucun obstacle, le langage se répand de toutes
parts comme une nappe d'eau, gardant partout le même
niveau et déployant partout la même force d'absorption,
jusqu'à ce qu'il rencontre une force égale à la sienne qui
l'arrête brusquement. Dans des contrées montagneuses, qui
offrent dans leurs vallées et sur leurs sommets des refuges
innombrables aux peuples et aux idiomes vaincus, on peut
constater le phénomène d'une frontière linguistique en zig-
zag, flanquée de droite et de gauche de quantité d'ilôts
alloglottes ; c'est ce que l'on remarque notamment dans les
Alpes du Tyrol et de la Suisse, où l'allemand et l'italien se
livrent des escarmouches sans nombre, se poursuivent mutuel-
lement de ravin en ravin, et ne s'enlèvent l'un à l'autre un
poste que pour en perdre aussitôt un autre. Mais rien qui
ressemble moins au calme et vaste nivellement linguistique de
la plaine flamande, avec la disparition totale des enclaves.
L'allure de la frontière linguistique y rappelle celle de la
côte maritime : toutes les deux sont formées par une seule
ligne droite.
Il vaut bien la peine d'essayer de pénétrer jusqu'au vif d'un
phénomène comme celui que nous étudions. Pourquoi cer-
taines de nos populations ont-elles changé de langue? La cause
doit en être cherchée très loin, et pour la trouver il ne faut pas
craindre de remonter le plus haut possible. Il n'y en a pas eu
de plus efficace que ce que j'appellerai, d'un mot, l'indifférence
ou même l'inconscience de l'homme primitif vis-à-vis de la
langue qu^il parle. Il parlait comme l'oiseau chante. Il se servait
du langage que lui avait appris sa mère, sans retour sur soi-
(8)
même pour constater au fond de son intelligence ou de sa
mémoire Tinfluence de cette langue sur sa vie intellectuelle.
Elle était un instrument qu'il maniait sans en étudier h
construction. Sans doute, on s'apercevait qu'elle variait de
peuple à peuple, et on se reconnaissait au langage comme
appartenant à tel ou tel groupe ; mais c'était tout. Le profond
sentiment de la nationalité, qui se manifeste avec une telle
intensité chez les modernes et qui pousse les hommes à se
grouper d'après la langue qu'ils parlent, n'existait pas chez
les peuples primitifs, et il n'y avait pas, si je puis m'exprimer
ainsi, de patriotisme linguistique.
Le fractionnement extrême des peuplades barbares explique
suffisamment cette indifférence pour l'un des signes les plus
caractéristiques d'une nationalité à l'époque moderne. Les peu-
ples qui pariaient une même langue étaient partagés en une
multitude de corps politiques dont les intérêts étaient tellement
divers, souvent même tellement opposés, que l'identité ou la
diversité du langage n'entrait pas en ligne de compte dans le
choix de leurs sympathies ou de leurs antipathies. Nous sommes
exposés, nous autres modernes, à faire d'étranges méprises sous
ce rapport, en attribuant à nos ancêtres barbares une préoccu-
pation qu'ils n'avaient pas, en supposant que tout ce qui parlait
une certaine langue se retrouvait uni au jour du danger contre
l'ennemi commun. Il n'en est rien. Les Gaulois combattant
contre les Gaulois avaient pour alliés tantôt des Germains, tantôt
des Romains. Les Germains, de leur côté, ne luttaient jamais les
uns contre les autres sans que l'un des partis en litige cher-
chât à s'allier les Romains. Plus tard même, on vit des barbares
au service de Rome combattre avec un vrai dévouement contre
leurs compatriotes, mettant leur fierté à les vaincre, et ne con-
sidérant pas comme une honte de porter les armes contre leur
propre sang. En d'autres termes, le sentiment de race, là où il
existait, ne s'appuyait pas sur la communauté de langage.
Jamais, dans les guerres de César en Gaule, la diversité
d'idiome entre Belges et Gaulois, qu'il a constatée lui-même en
(9)
termes formels ^, n'a empêché ces deux groupes de peuples de
s'entendre pour résister au général romain, non plus que
Tunité de langue entre Eduens et Séquanais n*a préservé ces
derniers de se jeter dans les bras des barbares pour échapper à la
tyrannie de leurs frères. Ce n*est pas non plus la langue t|ui
sert de signe de ralliement dans les combats entre les Romains
et les barbares. Ceux-ci, en pénétrant dans les milieux romains,
oublient leur idiome et apprennent celui des vaincus, sans
pour cela désapprendre leurs mœurs et leur fierté nationale.
Nulle part, même là où ils seraient en état de le faire, on
ne les voit essayer de sauver leur langue germanique de
Tabsorption dont elle est menacée par le latin : ils s'en défont
insensiblement, inconsciemment, et se trouvent un beau jour
totalement romanisés sous le rapport du langage, sans qu'ils
puissent dire comment cela est arrivé. Ils ont subi l'action des
forces naturelles, sans penser à étudier cette action pendant
qu'elle se produisait : aussi n'est-il pas possible de dire au juste
quand la langue germanique a cessé d'être parlée dans les
royaumes barbares établis au milieu des provinces romaines.
Cela est vrai surtout du royaume franc. Nulle part la langue
n'y apparaît comme un élément constitutif de nationalité. Qui
pourrait se douter, en lisant les récits de Grégoire de Tours,
si vivants pourtant et si pleins de couleur, qu'on est trans-
porté au milieu d'une population bilingue? Jamais la diffé-
rence des langages n'est mentionnée dans ces pagiis qui
touchent à tant de choses, et qui offrent le refiet de la vie
de cette époque avec toute la richesse de ses manifesta-
tions ^. Et ce que nous disons ici s'applique à tous les docu-
' Caesar. Ik Bell. GalL in Inil,
' Il n*est pas inutile de noter ici que, selon toutes les probabilités,
Grégoire de Tours ne savait pas le franc. Né au fond de TAuvergne, dans
le milieu le plus foncièrement gaulois du royaume, et ayant passé toute sn
vie dans la Gaule centrale, où les Francs étaient fort clairsemés, il n*a
guère eu Toccasion d^apprendre leur langue. Je renvoie le lecteur à la
démonstration que j'ai faite de ce point dans V Histoire poétique des Méro-
(iO)
ments de l'époque mérovingienne : tous les monuments législa-
tifs, tous les actes publics sont en latin. Si la raison ne nous
disait que dans les premières générations du royaume franc,
les deux langues y coexistaient, nous ne le saurions pas par
les monuments de l'époque : du moins, il n'est aucun témoi-
gnage qui nous le dirait d'une manière formelle. Nous devons
croire que les Mérovingiens parlaient encore un idiome germa-
nique, mais l'histoire ne nous en apprend rien : elle n*a pas
pensé à s'enquérir de leur langue. Pour les Carolingiens, venus
de la partie germanique du royaume, ils parlaient encore Taile-
mand avec Charlemagne et Louis le Débonnaire, tout en se
servant aussi de la langue latine ou romane : nous voyons, an
serment de Strasbourg, Louis le Germanique et Charles le
Chauve se servir simultanément des deux idiomes. Mais il
vint un moment où les Carolingiens de France n'éprouvèrent
plus le besoin de parler une langue que personne n'entendait
autour d'eux, tandis que leurs parents d'Allemagne conti-
nuaient d'employer à la fois leur idiome natif et la langue
savante '. Les uns et les autres subissaient l'action de leurs
milieux respectifs, et celle-ci s'exerçait à leur insu. Ce qui est
certain, c'est que Hugues Capet ne comprenait plus l'idiome
germanique s.
vingiens, p. 79. Il est d'ailleurs vraisemblable que ceux des Francs qui
étaient établis dans ces régions depuis quelques générations l'avaient
oubliée eux-mêmes; autrement Thistorien se serait trouvé plus d'une fois
dans le cas de faire mention des incidents auxquels devait donner lieu la
différence des idiomes. 11 nous cite quelque part un calembour que les
gens de Verdun faisaient sur le nom de l'abbé Bucciovaldus, qu*ils appe-
laient plaisamment Bitccus Validus {Hist, Franc, IX, St3), sans avoir Tair
de savoir la signification exacte du nom.
* Nous voyons par un passage de Flodoard, Annales, a. 948, que
Louis d'Outremer savait l'allemand. Gela s'explique, selon moi, par le £ût
qu'il avait passé toute sa jeunesse en pays germanique. Voyez le commen-
taire très judicieux de ce passage dans Lot, Les derniers Carolingiâns,
pp. 908 et 309.
* RiCHBR, III, 85, dans Pertz, Scriptores, t. III.
(H )
Voyez comme cette indifférence linguistique, s'il est permis
d'employer cette expression, se manifeste à l'occasion du
partage des territoires ! Jamais on ne s'y préoccupe dégrouper
les populations d'après la langue qu'elles parlent, même
lorsque ce groupement semblerait tout indiqué. Ainsi, lorsque
Clovis mourut, ses quatre fils découpèrent son vaste héritage
en quatre parts qu'ils s'efforcèrent de rendre aussi égales que
possible ^ sous le rapport des ressources matérielles, mais sans
paraître se douter qu'ils pourraient tenir compte, dans une
mesure quelconque, des différences linguistiques. Thierry, qui
était l'aîné et à qui échut la plus grande partie des populations
germaniques, y ajouta néanmoins la Champagne et les Trois
Evéchés, et eut même sa capitale à Metz, ville qui a toujours
été romane, quoi qu'on ait dit ^. Clotaire obtint le pays des
Francs Salicns, mais aussi les villes de Laon et do Soissons,
qui étaient habitées par des populations gallo-romaines. On
peut constater le même phénomène à l'occasion de tous les
autres partages 3.
Les Carolingiens, sous ce rapport, n'innovèrent en rien, il y
eut sous cette dynastie quantité de partages, et pas un seul n'a
été déterminé par des considérations linguistiques. Celui de
741 entre Pépin le Bref et Carloman donnait à ce dernier, avec
la Souabe et la Thuringe germaniques, l'Austrasie qui contenait
une partie romane, tandis qu'avec la Bourgogne et la Provence
romanes. Pépin possédait la Neustrie qui était en grande partie
germanique 4. Le partage de 768 entre Charlemagne et son
* Grégoire db Tours, Hist. Francorum, III, i.
* Les tentatives sophistiques de Doering (Beitrûge zur àltesten Ge-
schichte des Bisthums Metz. Innsbriick, 1886] pour prouver le contraire
ont été vigoureusement repoussées, en Allemagne même, par M. Sauer-
land et d'autres.
* Voyez LoNGNON, Atlas historique de la France, planches III et IV.
* « Igitur memoratus princeps, consilio obtimatum suorum expetito,
tiliis suis régna divisit. Idcirco primogenito suo, Carlomanno nominc,
Auster, Suavia que nunc Alamannia dicetur, atque Toringia sublimavit,
alterius vero secundo fiho juniore, Pippino nomine Burgundiam, Neuster
et Provintiam praemisit. » Contin. Fredeg., c. 110 (^), éd. Krusch.
(12 )
frère Carloman est tout aussi signiKcatif. Préoccupé exclusi-
vement de faire les parts égales entre ses deux fils. Pépin \v
Bref attribua à Charlemagne l'Austrasie, à Carloman la Bour-
gogne, la Provence, la Gothie, TAlsace et TAIIémannie; quant
a l'Aquitaine, ils en reçurent chacun une partie i. Le partagr
de 806 entre les trois fils de Charlemagne entra encore bien
plus dans le vif des unités linguistiques : la part de Charles, \v
fils aîné, allait du Danemark jusqu'aux Alpes et de la Bretagne*
jusqu'ù la Thuringe; celui de Pépin comprenait la Bavière et
l'Italie ; on coupait en morceaux la Bourgogne, TAIlemanie ei
la Uavière^.
Au partage de Verdun en 843, qui fut décisif pour la consti-
tution des nationalités futures, les trois parts coupèrent
indistinctement des populations romanes et germaniques,
puisque la Flandre flamingante avait été attribuée à Charles et
la Suisse romanche à Louis, et que les deux nationalités
étaient à peu près égales en nombre dans la partie cisalpine du
royaume de Lothaire'^ Des intérêts linguistiques, il n'est pas
fait état,et s'il arrive que, par exception, on abandonne la fron-
tière naturelle du Rhin pour attribuer à Louis le Germanique
les villes de Spire, Worms et Mayence, situées sur la rive
gauche de ce fleuve, c'est, nous dit un annaliste, propter vint
copiam, parce qu'il fallait qu'il eût des vignobles dans sa part K
' a Ëqiiali sorte inlcr prediclis tiliis suis Carlo et Carlomanno, duni
ndhuc ipsc viverct^ inter eos divisit : id est Austrasiorum regaum Carlo
seniors filio rcgem instituil; Carlomanno vero juniore tilio re^nuin
Burgundia, Provinlia et Gotia, Alexacis et Alamania tradidit; Aquitani;«
provintia, quam ipse rex ad((uesierat inter eos divisit. » Contim. Frej>eg.,
136 53), éd. Krusch.
* Voyez le texte, trop long pour être reproduit ici, dans les Capilulaires,
no 45, p. 127 de Tédition de Boretius.
' Voyez DuMMLER, Geschichte des Ostfrânkischen Reicfis, I, p. i%:
PouzET, p. 71, dans Mélanges carolingiens, de Bayet, pp. 5, 53, 81 et
pa.ssim; Fustel de Coulanges, Les transfornuitions de la royauté pendant
l'épwftie carolingienne, p. 639.
^ Reginonis Chronicony a. 842 (843), dans Pertz, 1. 1.
(13)
L'indifl'érence pour les considérations linguistiques éclale.
Iiarciliemcnt dans le fameux acte de 870, par lequel Charles le
Chauve et Louis le Germanique partagèrent entre eux le
royaume de Lotharingie après la mort de leur neveu Lothaire H.
On prit pour limite des deux parts la Meuse inférieure, et, ù
j)arlir de Liège, TOurthe jusqu'à sa source, d'où la frontière se
<lirigeait vers le sud en passant entre Trêves et Verdun ^, 11
est à noter que cette ligne de démarcation, par endroit, coïn-
cide avec la frontière linguistique, au point de laisser croire, à
un lecteur distrait, qu'elle était tracée de manière à laisser les
populations romanes à Charles et les germaniques à Louis.
Mais cette coïncidence partielle est purement fortuite, et les
nuleurs du partage s'en doutaient tellement peu, qu'ils lais-
sèrent du côté de Charles, sans compter la Belgique septen-
trionale sur la rive gauche de la Meuse, des enclaves fonciè-
rement germaniques comme Ârlon, et du côté de Louis des
lisières romanes en Lorraine, en Bourgogne et dans TAr-
(lenne liégeoise. Rien n'aurait été plus facile que de suivre ici
en tout la frontière des races, de laisser tous les éléments
germaniques d'un côté et tous les romans de l'autre; il eût
suffi de modifier légèrement le tracé de la ligne de démarca-
tion pour obtenir ce résultat, mais les commissaires des deux
rois n'y pensaient pas même. Leur partage eut pour effet, au
contraire, de renforcer les éléments romans du royaume de
Louis et les éléments germaniques du royaume de Charles. Ils
firent passer leur frontière de la manière la plus brutale ù
travers tous les intérêts, tant politiques et religieux que lin-
guistiques, pour arriver exclusivement à une égalité matérielle
(|ui, elle-même d'ailleurs, ne fut pas atteinte "^^ -
Qu'on n'essaie donc plus de soutenir que la substitution des
Capétiens aux Carolingiens était une réaction nationale contre
une dynastie étrangère! De fait, les Capétiens étaient au moins
* Annales Sancli Be>'tinij a. 870, dans Pertz, 1. 1.
' DiJMAiLER, op. cit., p. 738. Sur la question en général, voyez les
auteurs cités page 41, note 4.
(14)
aussi germaniques que les Carolingiens par rorigine, les Carolin-
giens étaient au moins aussi romans que les Capétiens par Is
langue! Si on lit la lettre de Foulques de Reims à Tempereor
Arnoul de Carinthic ^, on saura ce qu'il faut penser d'une pré^
tendue réaction nationale qui aurait écarté du trône de France
une dynastie étrangère. Et on ne sera pas moins édifié quand
on saura que Gerbert, né en pleine Auvergne et foncièrement
Français d'origine, ne cessa de poursuivre à Reims la politique
la plus favorable aux intérêts de la dynastie allemande ^. Loin
qu'on se préoccupât de défendre les langues nationales, on
n'était pas encore arrivé à l'idée de nationalité. Tous les peuples
se considéraient comme des fragments d'un grand tout qui était
l'Empire; ils n'avaient pas encore conscience d'eux-mêmes.
Au reste, pendant le moyen âge et même pendant une partie
(le l'époque moderne, la politique européenne ne cessa di-
garder la même indifférence vis-à-vis des langues envisagées
comme facteurs de nationalités.
Parmi tous les principes qui présidèrent aux groupements
nationaux, le principe linguistique fut incontestablement le
moins influent. En Belgique surtout, il semble qu'il ait été
toujours profondément ignoré, et ce pays est un de ceux dont
l'histoire entière proteste contre les classifications politiques
qui prendraient le langage pour base. Pendant que la Flandre,
la patrie des Francs, reconnaissait la suzeraineté du roi de
France, le Hainaut, le Namurois et le pays de Liège étaient
sous l'autorité du roi d'Allemagne. Toutes nos provinces d'ail-
leurs, à l'exception du seul comté de Namur, étaient bilingues.
Dans chacune, « depuis les temps les plus reculés, les limites
politiques, loin de coïncider avec les limites linguistiques,
les entrecoupent pour ainsi dire perpendiculairement 3 ». La
1 On lira avec beaucoup de fruit ce curieux document dans FlodoaiU).
ilistoria Remensis ecclesia, éd. Lejeune, t. II, pp. 446 et suivantes.
< Voyez toute sa correspondance dans Tédition qu'en a donnée J. Ha\Y(.
' Stbcher, Flamands et Wallons {Ansuaire de la Soci&té d*ÉjaxATio>
DE Liège, 1859, p. 73).
I
( 18)
Flandre contenait une région gallicante dont Lille, Douai et
Orchîes étaient les villes les plus importantes; jusqu'à la sépa-
ration de l'Artois, la principale résidence de ses comtes fut
Arras, une ville foncièrement française. Le Brabant a\'ait un
quartier roman dans lequel s'élevait la cité de Nivelles. Le
Luxembourg, de tout temps germanique, mais bordé d'une
lisière romane, s'était annexé successivement les comtés tout
romans de Durbuy, de La Roche et de Chiny. Le Hainaut avait
au nord sa lisière germanique. Le Limbourg avait une capitale
dont le nom était germanique et la population wallonne : lui-
même se partageait en deux moitiés presque égales, l'une ger-
manique et l'autre romane. 11 en était de même au pays de
Liège, où, sur vingt-trois bonnes villes, il y en avait douze
flamandes contre onze wallonnes *. En un mot, nulle part, en
Belgique, l'on ne croyait qu'il fallût parler la même langue pour
avoir la même patrie. Ce qui constituait la nationalité, ce qui
reliait entre eux les citoyens d'un même pays, ce n'était pas
l'idiome qu'ils parlaient, c'était l'attachement au même prince
et aux mêmes institutions, c'était la jouissance des mêmes
droits civils et politiques, c'était la profession du même culte et
l'amour du même foyer.
Quant aux difficultés qu'engendrent dans le gouvernement
des nations modernes les prétentions inconciliables de deux
langues et de deux races rivales, on ne les connaissait pas.
Veut-on se convaincre jusqu'à quel point le patriotisme de
nos ancêtres se passait des ressources qu'il demande aujour-
d'hui à l'unité de langue et de race? Qu'on se reporte un instant
avec nous à l'époque où la Flandre était au fort de la lutte
contre ses oppresseurs français. Nous sommes au surlende-
main des Matines brugeoises, où l'on massacrait les Français,
* Étaient wallonnes : Liège, Huy, Dinant, Ciney, Fosses, Thuin, Châ-
telet, Couvin, Visé, Warerome, Bouillon. Étaient flamandes : Tongres,
Looz, Hasselt, Saint-Trond, Bilsen, Brée, Peer, Uamont, Beeringen,
Stockbeim, Maeseyck, Herck. Voyez F. Hénaux, ConsiUution du pays
de Liège, nouvelle édition (1858}, p. 42.
(16)
au lendemain de la bataille de Courlrai, oix les manants de la
Flandre ont assommé à coups de goedeiidags Télîte de la
chevalerie française. Certes, si au fond de cette lutte épique
pour la défense des libertés populaires il y avait eu quelque
chose qui ressemblât à une antipathie de race, à une opposi-
tion de langue, la trace en fût apparue dans les relations
(Mitre les Flamands de la Flandre flamingante et leurs compa-
triotes de la Flandre française. Loin de là! Le patriotisme
llnmand fut le même à Lille, à Douai et à Orcliies qu*à
Bruges et à Ypres, et s*il y eut des partisans de la France en
certain nombre dans une ville, ce fut au cœur du paj^s de
i.ingue flamande, à Gand. Pendant que les Leliaerts gantois
«m péchaient leurs concitoyens de voler au secours de la patrie
menacée, voici ce qui se passait à Tcxtrémité méridionale de la
Mandre, dans cette ville de Douai oix l'on avait toujours parlé
français.
Quelques jours après la bataille de Courtrai, Jean deNaniur
avait envoyé à Douai un frère mineur, chargé de sommer
Fouquard do Merle, qui gouvernait la ville pour le roi de
France, de la remettre entre les mains du parti national. Fou-
<|uard, après avoir pris connaissance de cette missive, assembla
les bourgeois et leur en exposa le contenu. « Et, continue
Jean d'Outrcmeuse, à qui j'emprunte ce récit, quand les com-
mones rentendenl se crient tout hault : Tos Flamens, tos Flâ-
nions estons! Et Fouquars, quant ilh veit che, se dest : Barons,
oicis; vos esteis tos al roy por seriment, si ne vos parjureis
mie, ains vos deffendeis. Mains la commone respondit : Par
Dieu! Fouquars, por nient en parleis, car tos summes et
serons Flamens * ! »
Au surplus, toute Thistoire de notre patrie est là pour attes-
ter que le patriotisme ne parlait pas de langue exclusive, et
que, dans les complications politiques, la grave question des
races n'était pas encore née. Au temps des Artevelde, la com-
* Jean d'Outremeuse, Ly myreur des hystors, éd. Stanislas Boruans,
t. VI, p. 23.
4
t
( 17 )
mune wallonne de Liège envoyait à celle de Gand ses vœax et
ses encouragements ^ et, peu de temps après, la cause des
vaincus de Roosebeke était celle de toutes les communes fran-
çaises.
Étant donnée une telle situation, on comprend maintenant
que le langage maternel n'ait pas été considéré, au moyen
âge, comme un de ces biens héréditaires qu'il faut protéger
contre les usurpations de l'étranger, et que personne n'ait
pensé à garantir un idiome des empiétements de l'autre.
Aucune langue ne se sentait menacée, parce qu'aucune ne pre-
nait d'altitude menaçante. Leurs relations étaient empreintes,
si je puis ainsi parler, de familiarité et de conHance. Chacune
se répandait librement et aussi loin qu'elle pouvait, et leurs
rencontres ne déterminaient jamais ni choc ni froissement.
Wallons et Flamands apprenaient réciproquement la langue
les uns des autres. Nous avons sous ce rapport des témoi-
gnages explicites de contemporains. On sait par la chronique
de Melis Stoke que le comte Florent V de Hollande apprit le
français à l'école â. Et tout le monde connaît les vers souvent
cités d'Adenès le Roi :
Avoit une coutume ens el Tiois pays
Que tout 11 grant seignor, 11 conte et 11 marquis
Avolent entour aus gent françoise tousdls
Pour aprendre françols lor filles et lor fils '.
Et pendant que les grandes familles flamandes s'entouraient
de Wallons pour initier leurs enfants à la langue française, les
familles wallonnes envoyaient leurs enfants au pays flamand
pour se familiariser avec le thiois. Dès le XII^ siècle, nous
< OEuvres de Froùsart, éd. Kervyn de Lettenhove, Chroniques^
l. X, p. 4.
^ « Doe dede sine ter scole gaen
Walsch en dietsch leren wel. »
Stbchbr, op. cit,, p. S2.
* Adbnès li Rois, Li Rotinians de Berie aux grans pies, éd. Schbi^kr,
p. 6.
ToNE XLVIII, VOL. H. 2
(48)
voyons Baudouin V» le puissant comte de Hainaut, confier son
fils au roi des Romains (vers 1189), afin quil apprit dans son
entourage la langue allemande et les manières courtoises <.
Et Jacques de Hemricourt nous parle d'un Guillaume de Wa-
roux qui u demorat en sa jovente por apprendre honneur et
tiexhe deleis le saingnor de Hers adont vivant ^ ». C'était même
un usage au XIV* siècle, dans les familles flamandes et wal-
lonnes, d'échanger leurs enfants pour leur faire apprendre les
langues; excellente habitude que l'on a trop oubliée en Bel-
gique, et qu'aujourd'hui encore il y aurait grand avantage à
rétablir ^.
Ainsi les cours étaient le rendez-vous où les langues
venaient fraterniser. Non moins que les cours, les monastères,
dont le personnel se recrutait indistinctement dans les pro-
vinces flamandes et dans les provinces wallonnes, surtout
quand ils étaient situés à proximité de la frontière linguis-
tique, étaient les agents du rapprochement de nosdeux idiomes.
A Saint-Trond, au Xill*" siècle, beaucoup de moines savaient
les trois langues (latin, français, flamand) 4. Et il en était ainsi
depuis bien longtemps. Dès le XI*' siècle, nous voyons un Wal-
lon, Adalard, à la tête de ce monastère, et ses conversations
familières avec la population du pays, telles qu'elles sont
* ce Ibi cornes flannoniensis filium suum Balduinum cum domino regc
ad discendam linguam theutonicam et mores curiae dimisit. » Gislebert
DE MONS, p. 71.
* J. DE Hemricourt, Miroir des nobles de Hasbaye, éd. Salbray, c. Si,
p. 303
> « Comme, d'ancienneté, ait esté usé et accoustumé oudit pais (de
Tournai) de baillier enfant pour enfant de la langue d*oyl à celle de Flan-
dre et de celle de Flandre à celle d'oyl, pour apprendre les langaiges. »
Archives Nationales de Paris, J J, 121, n* 318, cité par Siméon Luge, Histoire
de Bertrand Degtiesclin, p. 15, note.
* « Temporibus hujus abbatis <sc. Wilhelmi) fuerunt inter commona-
chos et dominos nostri monasterii plures honeste persone et litterati vin,
facundi in Teuthonico, Gallico et Latino sermone. » Chronicon Sancii
Trudonis, Continuatio, p. 222, éd. de Borman.
( 19 )
rapportées par le chroniqueur, ne permettent pas de douter
qu'il ne sût le flamand ^. A la fin du même siècle, une des
raisons qui dictèrent le choix d'un de ses successeurs, l'abbé
Thierry, était qu'il connaissait le thiois et le français : quo-
niam thetUonica et gualonica lingua expeditus, comme s'exprime
le chroniqueur Rodolphe^. Rodolphe lui-même était un Wal-
lon de Mouslier-sur-Sambre ; lorsqu'il arriva à Saint-Trond, il
ignorait les idiomes germaniques. Aussi, à l'école du monas-
tère, qui lui fut confiée par l'abbé Thierry, il eut tout d'abord
de grandes difficultés à instruire ses élèves, puisque ceux-ci
ne savaient ni le français, qui était la langue de leur maître, ni le
latin, et que le maître, de son côté, ne savait pas le thiois 3. ||
est plus que probable qu'en même temps qu'il apprenait le
latin à ses élèves il se familiarisait avec leur thiois: autrement,
aurait-il pu continuer de vivre, comme il fit, en terre germa-
nique et devenir successivement abbé de Borcette et de Saint-
Trond?
A Lobbes, en pays roman, nous rencontrons plus d'un abbé
polyglotte. Folcuin, mort en 990, maniait l'une et l'autre langue
avec la même aisance, étant d'ailleurs d'origine flamande,
comme le trahissent déjà ses nombreuses étymologies de noms
germaniques. Au XII® siècle, l'abbé Lambert parlait le français
aussi bien que le flamand, sa langue maternelle 4. Lorsque
* « Igitur primus Adelardus nativam lingiiam non habuit theutonicam,
sed quam corrupte nominantromanam, theutonice walonicam. » Rodol-
phe, Ckronicon Sancti Trttdonis, 1, 1. et la suite.
' Rodolphe, Ckronicon Sancti Trudonis, V, 6.
-'* « Gravissimum autem sustinuit laborem ad introducendos eos
(se. discipulos), cum ipse loqui cis theutonicam nesciret et quidam puero-
nim parvitate adhuc scientiae et nativa illis lingua theutonica neque
latine neque, ut ita dicam, gualonice possent eum inteliigere. Vicit
tamen labor improbus omnia vincens, et eodem anno fecit eos littérale
faciliime intelligere quicquid volebat eis légère. » Ckronicon Sancti Tru-
donis, Continuatio primat Vlll, 4.
^ Dachbry, Spiciiegium, II, 753 : « Ut enim de facultate vulgaris
linguae id est Theutonicae, quae ei naturalis erat, et Romanae quae
accidentatis omittam in utraque inoffensus erat. »
(20 )
fut préchée la seconde croisade, Lambert rendit de grands
services par cette connaissance des deux idiomes : il accom-
pagna dans ses pérégrinations le prédicateur Arnuif, qui
ne savait que le thiois ^. Ârnoul, abbé de Vicogne, que Bau-
douin V de Hainaut chargea d'une ambassade pour le roi des
Romains, possédait également bien le français et Tallemand ^.
A l'abbaye de Nivelles, on paraît avoir possédé une connais-
sance assez étendue du flamand. Autrement s'expliquerait-on
que dans son cartulaire les sentences rendues dans cette langue
par les échevinages des localités où l'abbaye avait des biens, à
Meerbeek, à Appelterre, etc., soient copiées intégralement et
sans être accompagnées d'une traduction 3?
Enfin, les communes elles-mêmes, dont les relations entre
elles étaient alors plus nombreuses et plus étroites qu'elles ne
le sont aujourd'hui, pratiquaient dans une très large mesure ce
qu'on pourrait appeler le droit d'entre-cours des langues. Nous
en avons la preuve dans ces fêtes pompeuses, ces landjuwed
où, à partir du XIV^ siècle, les sociétés littéraires de la plupart
de nos villes venaient rivaliser dans de grands concours drama-
tiques.
Chose bien faite pour inspirer de sérieuses réflexions à plus
d'un de nos contemporains, on voyait participer à ces concours
des sociétés flamandes et des sociétés françaises, sans que la
difi(6rence de langue fût regardée comme un obstacle à des
joutes aussi fraternelles! C'est ainsi que les chambres de rhéto-
rique du pays flamand vinrent prendre part, en 14S5, au
concours ouvert par le Puy d'Amour de Tournai. Nous avons
sur ce concours des renseignements qui nous manquent pour
d'autres, mais qui nous font connaître une situation protoble-
* a Propterutriusque linguae videlicet Theutonicae et Romanae, facun-
diam (cujus ille ignarus erat) accitus. » (Dachéry, op, ci7., p. 754.)
* « Abbatem viconiensem, hominem bene literatum, lingua romana et
tlieutonica satis edoctum. » Gislebert de Mons, p. 901 du tiré à part
> Mous rencontrons de ces actes à partir de 1338 dans le Cartulaire du
chapitre. .
(21 )
ment identique partout : il y eut, en réalité, deux catégories de
concurrents et deux prix distincts, selon la langue que parlaient
les sociétés participantes. Lille remporta le prix pour la pièce
française et Ypres pour la flamande t.
Toutefois, il y avait entre les trois langues des différences ^
d'âge et de développement qui ne permettaient pas qu'elles i
restassent en équilibre entre elles. Le latin, qui était Tidiome
de l'Eglise, de la science, de la politique et de la civilisation
depuis les origines, ne put pas se maintenir toujours en posses-
sion exclusive de toute la vie publique. Le français vint se placer
à côté de lui dans les pays romans à partir du XU* siècle, et
parvint même à s'établir dans les pays germaniques à l'état de
deuxième langue officielle. Quant au thiois, il se développa plus
tard et dans des conditions moins favorables, et il n'entra en
scène dans la vie publique qu'ù partir du milieu du XIII* siècle.
Il faut voir tous ces faits de plus près pour les bien juger.
Jusqu'à la fin du XII® siècle, le latin fut la langue exclusive
des diplômes et actes publics, tant en France que dans les
provinces belges, soit wallonnes, soit flamandes ^. Le français
se répandit rapidement à partir de cette époque, et, naturel-
lement, toutes ses conquêtes furent autant de pertes pour le
latin. Il ne faudrait pas croire cependant que celui-ci ait été
totalement banni de la langue politique à partir de l'avènement
de son jeune rival. Chose curieuse, ce sont des communes^
qui lui restèrent le plus longtemps fidèles. Dans les provinces
< De Smedt, Corpus Chronicorum FlandiHae^ t. III, pp. 530 et suivantes :
« Au serment qui jueroit les meilleurs jus de personnages de vespre en
langue franchoise, ung gobelet couvert pesant ii mars, et pareillement à
celui qui jueroit les meilleurs jus en langue flamengue ung gobelet
couvert pesant ii mars » P. 536 : « Gculx de la dite ville de Lille se
acquittirent bien touchant les jus de personnages qui se faisoientde vespre,
et aussi firent ceulx de la ville de Ypre, les ungs en langue franchoise. et
les aultres en flamenghe, et pour ce gagnièrent, pour le mieulx avoir
fait cascun en sa langue, les dessusdis ii gobelés couverts, cascun de ii
mars, c*est assavoir, cascune desdites villes, ung. «
^ PoL'LLET, Histoire politique nationale, 2« édition, I, p. 345.
(22)
flamandes et spécialement dans le Brabant, il résista avec une
particulière vigueur : à Vilvorde, jusqu'en 1492, l'échevinage
rendit ses sentences en latin, et il fallut une ordonnance
expresse du souverain pour les faire rédiger désormais en
flamand 4. A Bruxelles, le latin fut employé pai* l'échevinage
jusqu'au XVI« siècle, que le flamand le remplaça ^. Il resta la
langue de l'échevinage de Saint -Trond jusqu'en 1314 3, el
celle de tous les échevinages ruraux pendant toute la durée du
Xlih siècle. C'est ainsi que nous avons des actes latins des
échevinages de Helchleren (1261), Neerlinter (1266), Houtain-
TEvéque (1269), Babilonienbroeck (1286). C'est en latin encore
qu'en 1303, Arnoul, comte de Looz, confirme les privilèges de
Beeringen *, et que Louis de Looz, en 1330, confirme ceux de
Hasselt 5.
Cependant il y avait longtemps que les langues populaires
avaient pénétré dans le domaine de la littérature. Elles s'étaient
affirmées dans les récits du jongleur qui portait l'histoire des
héros de château en château et de ville en ville, et aussi dans
cesvastes représentations religieuses et dramatiques qui rassem-
blaient devant une même scène toute la population d'une ville.
Elles s'étaient même glissées jusque dans l'intérieur de ces
maisons monastiques où le latin semblait devoir à jamais trôner
seul. Comme en général les religieuses ne savaient pas le latin,
* « Item overmits dat in onser voorseide stadt luttel geleerden luyden
oft clercken zyn ende mecstdeel leecke, bezundere aile die tôt onse wel-
houders aldaer genomen worden, willen wy dat men voirlaen aile scepenc
brieven raaken sal in goeden plalten duytschen, dai diesel ve onse wethou-
deren vcrstaen zullen moghen ende niel meer in lalynen. » Cité par
Wauters, Histoire (les environs de Bruxelles, t. II, p. 429.
* Henné et Wauters, Histoire de la ville de Bruxelles, t. Il, p. 597.
^ BoRMANS, Recueil des ordonnances de la principauté de Liège, i^ série,
p. 147.
* Le texte latin de cet acte est perdu ; nous en possédons des versions
française et flamande. Bormans, Recueil des onionnances de la princi-
pauté de Liège, p. 134.
c BORMANS, op. cit., p S13.
(23 )
elles recoururent de bonne heure à la langue nationale, pen-
dant que les couvents d'hommes continuaient de se servir de
la langue universelle. Cette influence des femmes doit être *«^
remarquée : elle fut plus considérable qu'on ne le pense com-
munément, et elle explique plus d'un phénomène qui autre-
ment ne se comprendrait guère.
C'est aussi à l'influence des femmes, comme en général det^
toutes les parties de la population qui ignoraient le latin, qu'il
faut attribuer un grand rôle dans le changement de la langue
des actes officiels. C'est parce que les femmes et les bourgeois
ignoraient le latin qu'ils imaginèrent de lui substituer dans
leurs diplômes la langue vulgaire: aussi voit-on, dans notre
Belgique, les institutions religieuses se laisser devancer par les
laïques dans l'emploi de Pidiome national. C'est la Flandre, et
non la principauté de Liège, qui nous a laissé nos plus
anciennes chartes en langue vulgaire. Le développement des
relations sociales, qui mettait tous les jours en présence des
gens appartenant à des niveaux intellectuels diff*érents, l'avène-
ment des communes, ces puissances de premier ordre formées
d'ouvriers et de marchands peu lettrés, telles furent les raisons
d'ordre général qui amenèrent Télimination graduelle du latin
et son remplacement par l'idiome vulgaire.
11 va sans dire que cet idiome, ce fut le français dans toutes'
nos régions wallonnes. Mais ce qui peut surprendre à première^
vue, c'est que ce fut aussi le français, et nullement le flamand
ou l'allemand, dans toutes nos régions germaniques. Ce phé-
nomène est trop curieux et trop instructif pour que nous
n'essayions pas d'en rendre compte aussi complètement que
possible.
Ce fut une longue évolution dont on marquera ici au moins ]
les principales phases.
Des deux langues vulgaires qui devaient se partager l'héritage
du latin dans nos provinces flamandes, le français était incon-
testablement mieux préparé à le recueillir que le flamand.
D'abord, il s'était, comme nous l'avons vu, émancipé de meil-
leure heure; il avait conquis beaucoup plus tôt son entrée
I
(24)
dans les actes officiels et dans la vie publique; il possédait le
rang de langue oplimo jure à une époque où les idiomes ger-
maniques se voyaient encore exclus des chancelleries et des
documents sur parchemin. Chaque fois donc qu'en pays ger-
manique on voulait se passer du latin, c'est au français, c'est-
à-dire au seul instrument intellectuel alors maniable, qu'on
recourait le plus souvent D'ailleurs, et ceci est un élément
capital, du XI* jusqu'au X1V« siècle, c'est-à-dire depuis la
Chanson de Roland jusqu'à Froissart, la littérature b^nçaise
avait été la première de l'Europe. Ses chefs-d'œuvre avaient
circulé dans tous les pays civilisés; la gloire de ses héros reten-
tissait jusque dans les solitudes de l'Islande, et partout Ton
redisait les chants de ses trouvères. La littérature germanique
vivait en grande partie des emprunts qu'elle faisait aux inépui-
sables trésors de la poésie française : Henri Van Veldeke, Gode-
froi de Strasbourg et Wolfram von Eschenbach lui devaient
leurs plus beaux sujets.
Mais les Thiois ne se bornèrent pas à se faire traduire les
chefs-d'œuvre français; ils voulurent les lire et les entendre
dans la langue originale. Il y avait longtemps quiS la connais-
sance du français s'était répandue au dehors de la France.
Depuis la croisade, il s'était élevé, pour ainsi dire, au rang de
langue internationale, et il avait servi d'idiome commun aux
chevaliers qui participaient à ces grandes expéditions ^. Qui-
conque se piquait d'élégance, voulait connaître cette belle
langue, pour ce que la parleure en eatoil plus délilable, comme
disait Brunetto Latini. Les Normands d'Angleterre lui gar-
dèrent, pendant plusieurs générations, une fidélité obstinée
au milieu d'un peuple germanique, et ceux de Normandie,
dans leurs aventureuses émigrations, la portaient avec eux
jusqu'au fond de l'Italie méridionale. Mais ce fut surtout du
côté de la Flandre que le rayonnement de la langue française
fut vif et puissant.
* Stechbr, Histoire de la littérature néerlandaise en Belgique, p. Î2.
(25)
Vassaux des rois de France, en relations de famille ou
d*amitié avec les grands seigneurs de ce pays, ayant eu, dans
les premiers temps, une capitale de langue française, Arras, et
résidant fréquemment h Lille ou dans les autres cités de
la Flandre gallicante, les comtes de Flandre ne pouvaient se
passer de connaître l'idiome de leurs rois, de leurs proches,
d'un grand nombre de leurs sujets. Nous n'avons pas de témoi-
gnage positif sur la langue que parlaient ces souverains au
Xh siècle; mais qui doutera que Baudouin de Lille, gendre du
roi Robert et régent du royaume de France pendant sept
années (1060-1067), ayant d'ailleurs une affection spéciale pour
Lille, le chef-lieu de la Flandre gallicante, n'ait été parfaite-
ment versé dans la connaissance du français? Au surplus, à
partir de la maison d'Alsace, nous sommes dispensés de
recourir aux conjectures. Thierry et Philippe d'Alsace sont
des princes français ; il en est de même de leurs successeurs,
les comtes de la maison de Hainaut, et à plus forte raison de
ceux de la maison de Dampierre, dynastie qui apporta du fond
de la France méridionale les mœurs et la langue de sa patrie.
Les Dampierre eux-mêmes eurent pour successeurs les princes
de la maison de Bourgogne, sous lesquels l'influence fran-
çaise atteignit son apogée. On peut donc dire que pendant la .
période la plus brillante de son histoire, depuis le commen-
cement du XII® siècle jusqu'au commencement du XVI*, ce
furent des princes français et une cour française qui présidèrent
aux destinées de la Flandre flamingante. Ils ont su probable-
ment le flamand, mais n'ont certes pas daigné s'en servir.
Nous possédons l'inventaire de la bibliothèque de Robert de
Béthune : il ne contient que des livres français K
La noblesse suivait l'exemple de la cour; sa langue distinc-
tive était également le français. Et qu'on ne se figure pas ici,
dans les Flamands qui composaient cet entoui*age princier,
des barbares essayant gauchement, comme jadis les Germains
* N. De Paiiw, Sederlandsch Muséum, 1879, 5« livraison.
( 26 )
au service de r£mpire, de manier une langue dont la délica-
tesse élait au-dessus de leurs grossiers concepts! Ce serait se
tromper singulièrement que de voir dans la noblesse fla-
mande du temps, la maladroite imitatrice des belles manières
et du beau langage de la noblesse française. Elle s^était, au
contraire, parfaitement assimilé et la langue et les mœurs du
milieu chevaleresque dont elle faisait partie et dont elle consti-
tuait un des éléments les plus remarquables.
Les Flamands qui parlaient le français n'étaient pas des
étrangers dans cette langue, non plus que les Normands dont
Torigine Scandinave n'était encore oubliée de personne, et qui
se trouvaient être, dès le XI" siècle, les plus brillants représen-
tants de la chevalerie do France. Ce n'est pas exagérer que
d'affirmer ici que la Flandre et la Normandie, germaniques
Tune et l'autre par le sang, étaient cependant deux des prin-
cipaux foyers de la civilisation française. Les fêtes du château
de Winendale, où Chrétien de Troyes redisait ses poèmes
devant un auditoire de seigneurs et de dames, ne le cédaient
en éclat et en élégance à aucune de celles que donnaient les
seigneurs français, et sous Philippe d'Alsace et sous Bau-
douin IX, les bords de la Lys et de l'Escaut rivalisèrent
avec ceux de la Seine pour l'intensité et l'éclat de la vie litté-
raire. Parmi les poètes français, il en est plus d'un, sans parler
de nos comtes eux-mêmes, qui se rattache à la Flandre, et
si Ton ne peut pas revendiquer pour Nevele en Flandre Jehan
li Nivelois, si même il faut laisser à T Artois Gillebert de Berne-
ville, malgré les relations attestées de ce poète avec la ville de
Courtrai, en revanche, il semble bien qu'il faille voir des
Flamands dans Mahieu de Gand et dans Pierre de Gand, dont il
est resté des poésies françaises ^.
Mais la connaissance du français n'était pas, en Flandre,
Tapanage exclusif de la cour et de la noblesse; elle fut, dès une
époque reculée, fort répandue parmi les bourgeois eux-mêmes,
* Serrure, Geschiedenis der Nederlandsche en Fransche Lelterkunde in
het Graefschap Vlaenderen. Gent, 1855, pp. 76 à 83.
(27)
tout au moins dans les grandes villes de Bruges, de Gand et
dTpres. En 1298, le magistrat et les notables de Bruges, ces
derniers au nombre de soixante-dix-huit, rédigèrent ensemble
un statut pour le renouvellement annuel des bourgmestres et
des conseillers. De ces soixante-dix-huit notables, il n'y en avait
que quinze qui n'eussent pas figuré, en 1292, sur la liste des
deux cent quarante-trois bourgeois de Bruges ayant plus de
trois cents livres, et obligés par conséquent d'être pourvus d'un
destrier de combat. C'est donc bien l'élite de la bourgeoisie
brugeoise qui figure dans l'acte de 1298, et les noms tout
flamands portés partons ne laissent pas le moindre doute sur
leur nationalité et sur leur langue. Veut-on savoir, maintenant,
dans quelle langue ont signé ces fiers patriotes qui, quelques
années plus tard, devaient être les champions de la liberté fla-
mande dans les plaines deCourtrai? Tous, sans exception, ont
signé en français, et la liste de leurs signatures est assez inté-
ressante pour trouver une place dans cet exposé. Voici ce docu-
ment, où la grammaire appartient à une langue et le vocabu-
laire à une autre, et où, comme aurait dit Boileau, on parle
français en flamand :
Jakemes dou Groendike.
Weitins li Toulnir.
Jehans de Hertsberghe.
Robelot Cant.
Jehans fieus Jehan fieus Pieron.
Colars Âlverdoe.
Jakemes Lam.
Lambiers Bonin fieus Ghcrewin.
Wautiers le Calkre fieus dame Âelis.
Jehans Wandelard.
Willames Kvnvisch.
Gherars Gant.
Jehan le Grant.
Lambiers li Toulnir.
Colars Corte Garbe.
Gilles Claward.
Guillaumes Bernard.
Leurent du Biuec.
Jehans Danwilt.
Ghildolf le Calkre.
Jehans Oste.
Colars de Lefiinglie.
Jehans Goederic.
Pol li Calkre li pères.
Alard Lam.
Halhiu Hoft.
Jehans de Courtrav.
Gilles Hubrecht.
Jehans Gambon.
Gillis fieus Berthelmieu dcl Mole.
Lambiers Lovin.
Gilles fieus dame Margriete de la
Mote.
Georges de le Motte.
(28)
Clav Bonin ob Wincle.
Jehans de Dudzele.
Pol fieus Pol le Galkre.
Wautier Bonin.
Waulier Volpont.
Gilles Hoft.
Hertoghes le Zelverin.
Jehans Gant.
Weilins le Garencopre.
Wautier Gant.
Fieres Heldebolle.
Svmons Dartrike.
Jehans Alverdoe fieus Jakeme.
Jehans Alverdoe fieus Jehan.
Jehan Dop fieus dame Avesote.
Pol Bernard.
Robiers de Courlray.
Gherwins Bonin fieus Gherewin.
Lambins Bonins fieus Berthelraieu
de le Hôte.
Richars Standard.
Bernars du Bruec.
Robiers le Chevalier.
Pieres de deriere le Halle.
Berthelmieu fieus Martin.
Dyrolf Gorte Garbe.
Guillames de Wulfsbergbe.
Jakemes fieus Jakeme duGroendike.
Jakemes de Hertsberghe.
Glay le Doyens.
Jakemes Alverdoe fieus dame Lie-
gard.
Jakemes Danwilt.
Jakemes de Gourtrav.
Philippes Tolnare.
Robiers de le Bourse.
Wautier fieus Mathiu Hoft.
Lambiers Bonins fieus dame Cate-
rine.
Glav le Galkre.
Gilles du Bruec
Willames Repre.
Wauter Lovin.
Bernard Priem fieus Beruard.
Mathiu Hoft fieus Wautier.
Glay le Bard.
Wautier Hoft fieus Jakeme.
Berthelmieu le Zwart Ruddre *.
La situation ne devait être guère différente à Gand, s'il est
permis d'en juger par le trait suivant. Pendant les débats
entre le comte Gui de Dampierre et les trente-neuT, le roi
Philippe le Bel s'arrogea le droit de faire surveiller par un de
ses agents l'administration de la justice du comte envers les
bourgeois et les habitants de Gand. Il décida donc que son
prévôt de Saint-Quentin assisterait en personne ou par délégué
aux audiences du comte et de ses gens de justice, chaque fois
qu'il en serait requis de la part des bourgeois, et que, pour
qu'il pût comprendre la procédure, tout se ferait en français-.
* GU.LIODTS-VAN Sevbren, Inventaire des Archives de la ville de Bnt^n,
i^ série, 1. 1, pp. 60 et suivantes.
^ Warnkoenig, Histoire de Flandre, t. III, pp. 169 et suivantes.
( 29 )
Celte prescription suffit pour attester rie quelle diffusion la
langue française jouissait dans le pays. Il est manifeste, en
etfet, que le roi de France n'aurait pas formulé une pareille
exigence, si le français n'avait pas été assez répandu à Gand
pour qu'on pût le supposer connu de toute la bonne bour-
geoisie, parmi laquelle se recrutaient les échevins. Au reste, la
mesure fut bientôt rapportée, puisque, la même année 1289, au
rapport de J. De Meyere, le parlement de Paris reconnut for-
mellement le droit des échevins de se servir de leur langue
maternelle^.
On ne sera donc pas étonné de constater que lorsque les
scribes des notariats et des chancelleries de Flandre aban-
donnèrent le latin pour la langue vulgaire, c'est vers le français
qu'ils se tournèrent d'abord. La plus ancienne charte en langue
vulgaire qui existe en Flandre est de 1221, et elle est rédigée
en français! C'est un document par lequel Mahaut, dame de
Termonde, fait connaître un accord qu'elle a conclu avec la
comtesse Jeanne de Flandre ^. C'est en français encore qu'est
rédigé l'acte de 1224 par lequel Henry de Beveren, seigneur de
Dixmude, nous apprend qu'il s'est réconcilié avec la comtesse
(le Flandre 3. C'est par une charte française qu'en 1225, Mar-
guerite de Flandre confirme les privilèges que sa sœur Jeanne
avait accordés k la ville de Seclin 4.
De même, les échevinages des grandes villes, lorsqu'ils aban-
donnèrent l'usage du latin, se servirent du français plus tôt que
du flamand. Nous avons vu ci-dessus ce qui se faisaità Bruges et
* « Eodem anno judicatum in curiâ Gailicâ absque provocatione, ut
quoties magistratus, quos scâbinos vocant, citati fuissent ad euriam
comitis, ipsi partesque eorum nostrate loqueroniur lingua. » Jacques
De Meyere, Annal. PL, X, p. 97.
- Voyez ce texte dans Serrure, op. cit,, p. 86.
' La Flandre, 1872-1873, p. 237.
^ Wautbrs, Table chronologique des chartes et diplômes, t. III, p. 633.
Vredius, Sigilla comitum Flavdriae, Bruges, 1639, p. 36, cite aussi un
diplôme de Marguerite et de Guillaume de Dampierre, de 1225, en français,
qui semble perdu, car Wauters ne Tindique pas.
( 30)
à Gand; nous possédons des données plus instructives encore
en ce qui concerne Ypres. Dans cette grande et florissante
cité, les plus anciens monuments qui nous restent de la vie
publique sont rédigés en français. L'inventaire des archives
d'Ypres nous signale des actes de Téchevinage remontant à
1355 et à 1274, et plusieurs autres postérieurs, qui sont conçus
dans cette langue, tandis que le flamand ne fait sa première
apparition, dans un acte émané des échevins, qu'à la date de
1324 ^. A la même époque remonte le registre des keuresde
la ville d'Ypres, véritable palladium des libertés communales,
qui était également écrit en français et qui portait ce titre :
Chest H livres de toutes les heures de le vile d*Ypres s.
Bien plus, le français est la seule langue dans laquelle soient
rédigés les comptes communaux, et cela depuis 1280, année à
laquelle remontent les premiers qui nous soient conservés,
jusqu'en 1383 tout au moins 3.
Il est permis de supposer que dans les villes de second ordre,
le français avait moins pénétré que dans les grandes cités dont
il vient d'être question ; ce serait cependant se tromper que de
croire qu'il y fût inconnu. Selon quelques auteurs, les
comptes de la ville de Termonde étaient rédigés en français
dès 1221 4; il en est de même des comptes de la VVest-Flandre
pour 1331-1424 ^. Nous possédons, sous la date de 133S, un
* DiEGERiCK, Inventaire analytique et chronologique des chartes et
documents appartenant aux Archives de la ville d' Ypres, t. I, Bruges,
1853, et t. VII (supplément).
* Lambin, Notice sur les Archives d^ Ypres. (Annales de la Société
d'Émulation de Bruges, 1. 1.)
' WiLLEMS, Belgisch Muséum, II, 1838. Voyez un fragment de ces
comptes pour 1883, publié dans les Annales de la Société historûiue,
archéologique et littéraire d* Ypres, t. II, pp. 100 et suivantes.
^ Stecher, Flamands et Wallons, (Annales de la Société d'Êhdution
DE Liège, p 90.) Je n'ai pu contrôler l'exactitude de ce détail.
* WiLLENS, Belgisch Muséum, t. Il, 1838 ( Voorrechten van ket Vtaemsckt
by de onde Vlamingen).
{ 31 )
acte français de Féchevinage de Messines i et, sous celle de 1 290,
un de la petite commune de Lamminsvlete, près de l'Écluse 3,
puis un de l'échevinage de Nieuport en 1303 3, un de Féchevi-
nage de Blankenberglie en 1334^, et ainsi de suite.
Nul doute qu'une connaissance plus approfondie des
archives des diverses localités flamandes, surtout pour la
période antérieure au XIV® siècle, ne nous permît de grossir
considérablement la liste des localités flamandes oîi le français
était connu et employé.
On n'exagérera donc pas en concluant de tous ces faits que,
dès le XIII® siècle, le français était en Flandre comme une*
seconde langue maternelle, ou, si Ton veut, une seconde
langue nationale, d'ordre plus relevé que la première, et qui
était considérée comme la vraie langue de la bonne société et
des gens cultivés^.
Dans les provinces voisines, sans être d'un usage aussi fré-
* DlEGEmCK, (rp. cil., t. II.
« Gilliodts-Van Severen, op. cit., i. 1.
* Idem, ibidem, t. I, n° 186, p. 464.
* La FUmdre, 1874-1875, p. 20,
^ On voit par loul ce qui vient d*étre dit dans quelle erreur verse encore
M. Prayon Van Zuylen, quand il écrit : « Vroeger, onder de regeering
(il s'agit ici des comtes antérieurs aux Dampierre) dcr oude Vlaamsche
graven, had zich nooit eenige moeilijkheid aangaande het gebruik der
talen opgedaan. Waar het volk nederlandsch sprak werd ailes, zoowel in
het openbaar als in het bijzonder leven, in die taal behandeld. » De Bel-
gische Taalivetten» p. 17. Et ce serait seulement depuis les Dampierre
qu'on aurait, dans une pensée de despotisme, introduit le français et
provoqué le conflit entre la langue du despotisme et la langue de la liberté.
Le patriotisme et la cause flamande n'ont rien à gagner à de tels traves-
tissements de la vérité. Comme je crois l'avoir montré, la politique n'est
en rien intervenue dans les relations entre nos idiomes au moyen âge.
Et M. F. Funck-Brentano a parfaitement raison d'écrire, dans l'intro-
duction dé son édition des Annales Gandenses (Paris, 1896, p. xxxiv), ces
paroles dont la justesse est confirmée par les pages ci-dessus : « On peut
» affirmer qu'à la fin du XIII« siècle le français était parlé en Flandre autant
» qu'il l'est aujourd'hui. »
(32)
quent, le français était cependant également la langue favorite
des classes élevées, et c'était une preuve de culture et d'élé-
gance que de la manier facilement. La cour des ducs de Bra-
bant, à certains moments, sembla vouloir rivaliser crëlégance
littéraire avec les milieux les plus raffinés de la France. Adenès
le Roi, le célèbre trouvère du Klll^ siècle, jouissait auprès du
duc Henri III d'une position qui rappelle celle de Chrétien de
Troyes auprès de Philippe d'Alsace, et le duc lui-même culti-
vait avec succès les lettres françaises. Jean I«% son fils, s'est
acquis également un nom comme poète français. Le testament
du dqc Henri 11, en 1347, est en français; celui d'Henri III,
en 1260, également. Quant à la noblesse brabançonne, elle
suivait l'exemple de ses ducs.
Quant aux communes brabançonnes, elles ne montrèrent
pas pour le français l'enthousiasme des villes flamandes.
Bruxelles resta fidèle au latin t, et ne consentit finalement
à l'abandonner que pour le remplacer aussitôt par le flamand.
Anvers, impénétrable au français, fut toujours la citadelle
imprenable de l'esprit flamand ; pas un acte en langue française
n'émana jamais de ses magistrats. Louvain ne fut pas moins
fidèle à la langue nationale : le flamand était la langue dont
on servait dans tous les actes de la ville ^.
Les communes de second ordre furent plus accessibles. La
plus ancienne charte de Matines en langue vulgaire, celle
de 1267, est en français 3, et cotte langue reparaît encore dans
des actes de 1295, de 1311, de 131S, de 1383, de 1397, de
1405 et de 1419 4.
A Enghien, c'est en français qu'on rendait les comptes
communaux dès 1362, date à laquelle remontent les premiers
qui nous soient conservés, et le français y était employé con-
* Voyez ci-dessus, page ^.
* Gachard, Collection de documents ijtédits, t. II, pp. 1-30, et t. lU,
pp. 77-197,
■* Idem, op. cit., t. II, p. 35.
* Idem, op. cit., t. II, p. 34-42.
I
(33)
curremment avec le flamand dans les principaux actes de la
vie communale^.
Dans lé Luxembourg, terre alors encore totalement germa-
nique, on a relevé des traces fort anciennes de Tinfluence et de
remploi de la langue française. Ainsi, dans l'acte latin de la
fondation de Tabbaye de Munster, près de Luxembourg, qui
est de 1083, à côté de plusieurs noms de lieu reproduits sous
leur forme germanique, on lit celui de Bodlnuen fran-
cisé en Rodaiges s. De même, au XII* siècle, dans d'autres
diplômes, Rollliiffen est orthographié Ruildinge; et des
noms comme In^obrin^en et Useldliiffen, devenus Enge-
brenge et Useldinges 3, prouvent que )e scribe qui a écrit ces
noms les a pensés en français.
L'avènement d'une dynastie entièrement romane, c'est-à-
dire de Henri l'Aveugle de Namur et de ses descendants, ne fit
que confirmer le français dans la prérogative dont il jouissait
au pays de Luxembourg. C'était le moment où sur le siège
épiscopal de Trêves montaient successivement trois prélats
de langue française, Albéron de Hontreuil (1131-11S3), qui ne
devint jamais fort familier avec la langue de ses diocésains ^,
Hillin de Falmagne (11S2-1169) et Arnoul de Walencourt
(1169-1183). Dans le pays de Trêves comme dans celui de
Luxembourg, on employait le français comme la vraie langue
* £. Mathieu, Histoire de la ville d'Enghien, 1. 1, p. 339. Le massard,
ainsi que le mayeur et les échevins, prêtaient serment en flamand {Ibid.,
pp. 312 et 313); le seigneur, en français (306). Les coutumes de la ville,
qui sont de 1619, sont rédigées en flamand, et les pièces représentées par
la chambre de rhétorique d'Enghien étaient écrites dans la même langue
(Ibid., pp. 304 et 69S). En fait d'actes privés, il y en a un de 13Î9 en
français, et un de U^ en flamand. (Ibid., p. 459.)
^ Van Werveke, dans K. Lamprecht , Deutsckes Wirtlischaftsleben im
Mittelalter, t. III, p. 343, et plus spécialement dans Publications dellnsti-
tut Royal Grand-Ducal de Luxembourg, t. XL, pp. 77 et suivantes.
^ Bertholet, Histoire du duché de Luxembourg^ t. IV, pp. xxix, xxxi.
^ Voyez Gesta Alberonis, c. 26, dans MGH., Scriptores, VllI, 257 :
« Gallica lingua natus in Theutonica non erat expeditus. »
ToNE XLVIII, VOL. II. 3
( 34)
de la civilisation ^. Les cours donnaient Texemple, le pablic
suivait.
Je ne sais si la comtesse Ermesinde, fille de Henri TAveugle,
a jamais connu la langue de ses sujets germaniques; dans tous
les cas, le français est la langue exclusive de ses diplômes,
quand ceux-ci ne sont pas rédiges en lalin ; les noms de lieo
allemands qu'elle y mentionne apparaissent souvent sous unt*
forme romane ^, et les deux monastères qu*elle éleva, l'un aux I
portes de Luxembourg, l'autre dans le voisinage d'Arlon, por-
tèrent en plein pays germanique les noms bien significatifs de
BonucTole et de Clalrcfontalue. Ses descendants, eux
aussi, gravitent dans l'orbite de la royauté française. On a pu
se demander si l'un d'eux, l'empereur Henri VII, savait l'alle-
mand 3; ce qui est certain, c'est qu'au témoignage d'un con-
temporain, sa langue habituelle était le français ^ et que,
jusqu'au Rômerzug, tous les comptes de sa maison furent
tenus dans cette langue s. Les familles nobles, comme partout
ailleurs, se conformaient à l'exemple de leurs souverains : elles
aussi instrumentaient en français, et la plus ancienne charte en
langue française qui ait été rédigée dans le Luxemboui^, c'est
un acte daté de 122o et passé entre Catherine d'Anscmbourget
la maison de Fischbach ^. De leur côté, les villes instrumen-
« K. Lamprecht, Deutsdies Wirthsdiaflsleben im Mittelalter, I, i, p. 79-
* Par exemple, dans son testament, nrnpcrinvcn est écrit HespUnges:
•«ndwciicr, Sanvildr; tcvch (sur la Sûre), Aix; fifcrpcnieh, Slerpi-
gnei. Voyez Goffinet, Carlulaire de rabbaye de Claire fontaine, p. 5.
• BôHMER, RcgeMcn, Ersies Ergânzungsheft, p. 254.
* « Loquela larda succinclaque, idioma f^allicum satisquc se conferenf
intcllip^enliae Lntinonim. » Aldertino Missato, Histoi-ia Augusta, 1, 13.
» Welvert, dans la Bibliothèque de VÈcole des chartcsy 4884, p 481,
note 2. Çfr. G. Kurth, Deulsck-Belgien dans Das deutsche Belgien undder
deutsche Vcrcin, p. 38.
• Publications de r Institut Royal Grand- Ducal de Luxembourg, t. XIV.
p. 85, n' 400. Voyez aussi dans Goffixet, Carlulaire de rabbaye dt
Clairefontaine, p 21, une charte de Richard de Daun, sei{;ncur d'Autel,
en faveur de Clairefontaine (4256).
(3»)
taient en français : le plus ancien document en langue vulgaire
cfui nous reste du magistrat de Luxembourg est un acte de
4357, passé en français par les échevins et par trente-six bour-
geois ^ ; le plus ancien d'Arlon, en 1299, est également dans
celte langue ^ ; bien plus, de simples boui^eois de cette ville ou
des villages allemands des alentours en usaient de mémo 3.
C'est, je pense, de celte époque que datent, dans notre topony-
mie allemande, des noms formés en français et que les popu-
lations ont refaits à leur manière 4, comme Beaurepaire devenu
Berrq)er, Beaufort germanisé en Bofor, ou Bonnevoie germa-
nisé en Banneweg. Il faut rapporter encore à la mémo époque
l'orlhograpbe romane d'un grand nombre de noms de lieu du
Grand-Duché, y compris celui de IiU!&einboiir(| même, qui
est Lûtzelbiirg en allemand, mais dont une francisation préma-
turée a fait Luxemburg, Tout le Xllh siècle et les deux premiers
tiers du XIY* s'écoulèrent sans qu'un seul acte public fûi
rédigé dans la langue du pays. En lisant les documents luxem-
bourgeois de cette époque, on pourrait, n'était l'aspect ger-
manique de la toponymie, se croire en terre française.
Nous terminons celte revue par le pays de Liège. Là aussi,
les régions flamandes connaissent et emploient volontiers la
langue française, dans un temps où l'idiome thiois n'est pas
encore né à la vie ofiicicllo. La paix conclue par la ville de
Tongres avec l'évêquc Adolphe de la Mark, en 1323, est en
français, bien que, comme on le sait, les parties contractantes
* WOrth-Paquet et Van Wérveke Cariulaire de la ville de Luxem-
bourg, p. 35. Qu'on n'objecte pas que l'acte, étant passé au profit d'une
femme de Metz, a dû être écrit dans la langue de celle-ci, car tous les
actes qui précédent celui-ci dans notre cariulaire et qui contiennent des
privilèges accordés par les comtes à la ville, sont également écrits en
français.
* GoFFiNET, Cariulaire de V abbaye de Clair efontaine, p. 97.
» Idem, Ibidem, pp. 80, 81, 87, U3, etc.
* Cfr., dans le pays de Trêves, Grandjoie (Grensau), Monroyal (Monreal),
Monelair (Monklcr), cités par Lamprecht, op. dL, 1. 1, i, p. 79.
l 36)
fussent de langue germanique l'une et l'autre i. De même, en
1331, la paix entre le comte de Looz et la ville de Saint-Trond
est rédigée en français ^.
Ainsi, pendant tout le moyen âge, depuis une époque
immémoriale jusqu'au XiV* siècle, le français a été Ildiome
préféré des classes supérieures dans nos provinces de langue
germanique. 11 doit cette prépondérance, comme nous l'avoDs
vu, à diverses causes, parmi lesquelles la proximité d'une
brillante civilisation de langue française et les relations plus
nombreuses avec nos voisins du sud ont été les plus eflScaces.
Mais une réaction était imminente.
Les progrès réalisés pendant le XIII^ siècle par les classes
populaires devaient se refléter dans la destinée de la langue
que ces classes parlaient exclusivement. Nos deux idiomes
germaniques commencèrent donc un mouvement d'ascension
qui devait avoir diverses vicissitudes.
Il ne se pouvait pas que le flamand restât plus longtemps
exclu de la vie publique; nous le voyons pénétrer dans les
diplômes vers le milieu du Xllh siècle. La plus ancienne
charte flamande qui nous ait été conservée en original 3 est du
l^' mai 1249 : c'est un acte do l'échevinage de Bouchout,
relatif à une vente de terre 4. A ce document, émané d'une
communauté rurale, succède, en 1351, un diplôme de la com-
tesse Marguerite et de son fils Gui de Dampierre s. En 1292,
* BoRMANS, Recueil des ordonnances de la principauté de Liège, 1^ série,
p. 169.
< Idem, Ibidem, p. 214.
3 Je dis en original, parce que les copies sont souvent des traductions.
Serrure fait remarquer dans le Vaderlandsch Muséum, t. II, p. 352, que
la plupart des actes mentionnés dans YInventaire des chartes du Séminaire
ipiscopal de Bruges (Bruges, 1857) comme étant rédigés en flamand depuis
1238 jusqu'à 1300, sont en réalité conçus dans une autre langue.
* Publié par Serrure, dans Geschiedenis der Nederlandsche en Franseke
Letterkunde in lict Graefscliap Vlaenderen, p. 96. (Forme le tome V des
Annales de la Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand,
années 1853-1854.)
3 Idem, Ibidem, p. 89, d'après Vredius.
(37 )
vient une charte de Pabbaye de Saint-Bavon < notifiant un
accord entre Thospice et l'écoutète de ce monastère. Puis nous
trouvons, en 1359, un contrat entre le frère Guillaume, de
Tabbaye des Dunes, près de Bruges, et les entrepreneurs d'une
digue à construire pour l'abbaye ^. Puis une charte de Tabbaye
de Saint-Pierre de Gand, en 12f>8, donnée par l'abbé Jean aux
habitants de certaines terres de Tabbaye ^. Puis commence une
série d'actes de Téchevinage du Kranc de Bruges, dont le plus
ancien est du ISoctobre 1263^ et qui se répartissent en nombre
assez considérable sur les diverses années du XIU* siècle.
Comme nous ne possédons pas d'actes plus anciens émanés de
cette juridiction, nous sommes bien fondés à croire qu'avant
cette date de 1263 déjà, et peut-être même depuis longtemps,
le Franc de Bruges se servait de la langue flamande dans ses
instruments diplomatiques. De 1380 à 1300, dit Serrure, le
chiffre des diplômes flamands ne fait que grandir en Flandre,
et les actes rédigés en latin disparaissent à peu près totalement,
au moins chez les laïques ».
Parmi les causes qui contribuèrent à cette émancipation de ,
la langue flamande, il faut noter en tout premier lieu les pro-^^
grès réalisés par les libertés communales. La lutte prolongée
des communes contre le roi de France devait les amener
insensiblement à voir dans la langue de leurs oppresseurs
quelque chose comme le symbole de la tyrannie. D'autre part,
l'entrée des classes populaires dans la vie publique avait pour
conséquence inévitable l'avènement de la langue qu'elles par-
laient. Cette coïncidence du mouvement national et du mou-
vement démocratique rend compte du soudain essor que nous
I Serrure, CarttUaire de Saint-Bavon, p. 3S6, n* 96.
* Vaderlandsch Muséum, t. II(, p. 62.
= Van Lokbren, Chartes et documents de l^abbaye de Saint-Pierre, au
mont Blandin, 1. 1, p. 338.
* Van dbn Busschb, Inventaire des archives de l'État à Bruges. Bruges.
4881. Section I, p. 12.
'^ Serrure, op. cit., p. 91.
(38 )
allons voir prendre, dès le commencement du XIV« siôele, è
l'idiome à la fois démocratique et national.
Aussi le commencement du \ÏV^ siècle a-t-il, comme date
historique, une valeur que n'ont pas méconnue les chroni-
queurs contemporains. Écoutons le chanoine Hocsem : < Hoc
anno (1302) populares contra insignes quasi universaliter eri-
guniur ubique ^. » Le chroniqueur de Saint-Trond lui fait
écho : ce Eodem anno (1304) communitas quasi per lotam. Lotha-
ringiam immanilert et postea undique per Brabantiam sur-
rexit ^. » Et Jean d'Outremeuse tient le même langage : <c A
chel temps que je dis (1301) sont tous les commens peuple par
tout le monde ou le plus grant partie, tant en Franche com allre-
part, eslevée si com nos trovons par escript 3. » C'est aussi vers
l'an 1300, nous dit M. Alph. Wauters, que le flamand pénètre
généralement dans les actes passés devant les corps éche-
vinaux ^.
A partir de 1302, date à jamais mémorable dans Thistoire
de Flandre, le flamand, langue des classes populaires, remplace
brusquement le latin dans les comptes communaux de Bruges.
Les souverains eux-mêmes se décident de temps à autre à
employer la langue nationale dans leurs relations avec leurs
sujets flamingants; nous rencontrons des diplômes en flamand
émanés de Robert de Béthune, de Louis de Nevers et de Louis
de Haele, connus pour la chaleur de leurs prédilections fran-
çaises ^. Des originaux conservés aux archives de Termonde
nous montrent qu'à partir de 1349 le seigneur de cette ville,
* Chapea VILLE, Gesta Pontificum Leodiensium, t. Il, p. 337.
- Monumenta Germaniae historica, t. X, p. 411.
* Ly myreur des histors, éd. Bormans, t. VI, p. 1.
^ A. Wauters, Table chronologique des civartes et diplômes de l'histoire
ie Belgiqite, t. VI, pp. xxiv et suiv. — Le même, Histoire des environs de
Bruxelles, 1. 1, p. lvui.
^ Voyez ceux de Louis de Nevers et de Louis de Maele, années 1327, 1340,
1346, 1349, 1357, 1361 et 1380. Diegerigk, op, cit. Deflou, op. cit., u VI,
p. 765, parle d'une charte de Louis de Nevers en 1355, en flamand, mais
remplie de mots fi*ançais.
(39)
^ÎDsi que le comte de Flandre, se servent du flamand dans les
-diplômes qu'ils donnent à la commune ^. Désormais la langue
flamande est politiquement émancipée : il n'y a plus aucun
-domaine de la vie publique ou privée qui lui reste fermé.
Aussi devient-il inutile, à partir de 1300, de continuer Ténu-
mération des diplômes, de plus en plus nombreux et variés,
•dans lesquels le flamand est parvenu à conquérir sa place.
En Brabant, la langue populaire suit une marche à peu près
parallèle â celle qu'elle a en Flandre, mais avec une allure un
peu moins vive, un peu moins énergique. Les diplômes fla-
mands y sont rares au XIII" siècle. M. Gachard n'en a trouvé
aucun dans les archives d'Anvers 3. Le savant historien de
Louvain, H. Van Even, déclare de son côté n'en avoir pas
rencontré un seul dans les actes de Téchevinage de cette ville :
tous sont en latin 3. Ceux de la ville de Bruxelles restent fldèles
à la langue savante jusqu'au XVI" siècle. C'est dans les com-
munes rurales, c'est-à-dire dans des milieux oix le latin était
moins connu, que la langue nationale commença à se faire
valoir. La plus ancienne charte flamande du pays brabançon.
^ trouve donc être un acte de 1266, rendu par l'échevinage de
la commune de Lubbeek 4.
Vient ensuite un diplôme de 1274 par lequel le duc Jean l"'
règle les tonlieux payes par les marchands de Dordrecht à
Litte^; seulement cet acte, rendu pour des étrangers dont le
néerlandais était l'unique langage, ne prouve rien quant au
* Voyez A. De Vlaminck, Inventaire des archives de la ville de Ter monde
(CeBGLS archéologique de la VU.LB ET DE L* ANCIEN PAYS DE TeRMONDE,
1866).
* Gachard, Collection de documents concernant r histoire de Belgique,
t. II, p. 14, cfr. t. III, p. 186, note (diplôme de Jean I«r, en flamand, en
1Î92).
^ Verslagen en Mededeelingen der Koninklijke Vlaamsche Académie,
i889, p. 78
^ Voyez le texte dans ibidem, p. 80.
* Cet acte a été publié par Stallaert, dans le Vaderlandsche Muséum^
t. U (1858), pp. 242-244.
(40)
Brabant lui-même. Il en est autrement d'un acte de Fammart
de Bruxelles, daté du 23 juillet 1278, et de deux dîpidmes de
1277, donnés par Wallher de Bodeghem pour Thospice de
Saint-Jean dans la même ville K Par contre, dans les com-
munes rurales, on peut se convaincre que l'exemple de Lut>-
beek en 1266 n'est pas une exception; nous voyons les actes
publics employer le flamand à Grimberghe en 1292 ^« à
Bhode-Saint-Genèse en 1302 3, à Laeken en 1306 *, & Cam-
penhout en 1317 ^, à Willebroeck en 1328 6. A Anvers, le plus
ancien diplôme flamand est de 1303; il est vrai qu'à partir de
cette date, tout y sera en flamand pendant le XIV* siècle ^.
A Halines, nous avons un diplôme flamand de 1293 s, puis
une charte flamande de Jean II en 1301, après quoi s'ouvre la
série des documents flamands. A Louvain, le flamand est la
langue presque exclusive à partir du XIV* siècle : il y a tout
au plus trois diplômes latins (1302, 1303, 1307) et deux docu-
ments français de 1314 et de 1347, dont le dernier est un traité
avec le pays de Liège ^. Les comptes du duché de Brabant,
qui étaient rendus en latin jusqu'en 1375, adoptèrent en 1376
la langue flamande, à laquelle ils restèrent fidèles. Enfin, le
Nieuw Régiment de 1421 ^o stipule que le gardien du regisirp
des fiefs devra savoir le flamand et le français (article 18) h.
* L*acte de 1275 a été publié par Willbms, dans son édition de la Rym-
kronyk de Jan Van Heelu, Appendice, n^ 202; les deux autres, par
Stallàert lui-môme, loc. cit.
* Wautbrs, Histoire des environs de Bruxelles, t. II, p. 226.
' Idem, ibidem, t. III, p. 690.
* Idem, ibidem, t. II, p. 365.
^' Idem, ibidem, t. II, p. 721.
* Idem, ibidem, t. II, p. 617. — Charte wallonne et charte flamande de
1314 (Luyster van Brabant, I, 75).
^ Gachard, Collection de docutnents concernant rkistoire de Belgique^
t. II, p. 14.
" Idem, ibidem, t. II, p. Si.
» Idem, ibidem, t. III. p. 186.
*<» Aux Archives du Royaume.
<i PouLLBT, Mémoires de r Académie, t. XXXI (1866), p. 157.
( *1 )
Dans le Luxembourg, enfin, c'est le dernier tiers du
X1V« siècle qui marque Tavènement de Tidiome germanique
dans les documents écrits. Déjà en i340, Jean TAveugle avait
dédoublé les fonctions de sénéchal de Luxembourg : le roman
pays, comme il s'exprime, devait désormais avoir le sien, et
c'est Wéry de Harzée qui fut le premier investi de cette
dignité en terre wallonne ^ Cela atteste tout au moins qu'on
éprouva dès lors le besoin de garantir aux parties allemandes
du pays, qui en constituaient le noyau, une administration
qui tint compte, le cas échéant, de leurs intérêts linguistiques.
C'est peu après que la langue allemande envahit les actes
publics des contrées germaniques du Luxembourg, pour s'y
répandre avec une universalité et une rapidité étonnantes.
D'un coup, pour ainsi dire, elle se substitue au français, et
elle semble vouloir ne lui laisser aucune place. Au pays
d'Arlon, l'année 1371 marque dans le cartulaire de Tabbaye
de Clairefontaine une espèce de révolution : l'allemand refoule
complètement le français jusqu'en 1457, c'est-à-dire pendant
presque un siècle. C'est à peine si, pendant tout ce laps
de temps, il reste encore deux documents, l'un de 1386 et
l'autre de 1393, qui soient rédigés dans la langue autrefois
prépondérante ^. A Luxembourg, toutes les chartes en langue
vulgaire que le souverain donne à la ville à partir de 1386
jusqu'en 1444 3, sont en allemand : avant cette période, elles
étalent toutes en français! Antoine de Bourgogne, prince fran-
çais, se sert de l'allemand dans les actes de son gouvernement
du Luxembourg, et, de 1419 à 1433, l'allemand remplace le
français dans les comptes du duché ^.
' Bbrtholbt, Histoire ecclésiastique et civile du duché de Luxembourg,
l. VI, p. 186, et Pièces justificatives, p. xxxvin; cfr. VII, p. 241. — La
charge de sénéchal du roman pays de Luxembourg subsista après Jean
TAveugle; en 1399, nous la voyons occupée par Henri d*Orley. Voyez
Wûrth-Pàqubt, Régestes, sub anno.
^ Voyez le Cartulaire de r abbaye de Clairefontaine, publié par le
P. GOFFUfBT.
' Voyez WOrth-Paqubt et Van Wbrvbkb, Cartulaire de Luxembourg»
* Archives de la Chambre des Comptes, à Bruxelles.
(42)
Le plus ancien acte adressé par un prioceévéque de Li^
à la ville de Tongres est en flamand; il est de 1469 et il
émane de Louis de Bourbon. C'est dans la même langue
qu'est conçu, en 1502, un acte de Jean de Homes pour la
même ville ^ .
Ainsi, dans tout le pays belge, Tidiome germanique est fina-
^ lement sorti de tutelle et affirme sa tendance à prendre une
place de plus en plus considérable dans la vie publique.
Les luttes que plusieurs de nos provinces soutinrent vers la
Bn du XIV^' et au commencement du XV« siècle contre la
dynastie de Bourgogne, vinrent donner un caractère particulier
aux revendications de l'idiome national. Les princes étaient
étrangers et ne parlaient que le français; c'en fut assez pour
qu'en Flandre le flamand et dans le Luxembourg l'allemand
devinssent comme le signe de ralliement du patriotisme et de
l'esprit de liberté. Et, par une réaction toute naturelle, le
parti bourguignon aflecta de traiter ces langues en ennemies.
Lorsque les troupes françaises entrèrent en Flandre, en 1384,
pour mettre à la raison les villes récalcitrantes, on défendit
aux Flamands qui se trouvaient dans l'entourage de leur comte
Louis de Maelc de se servir de leur langue ^; mais c'était
rheure où une guerre atroce exaltait toutes les animosités, les
faisant déborder, si je puis ainsi parler, jusque sur le paisible
domaine du langage. A la même heure, les Flamands mar-
chant vers Koosebcke disaient, en parlant du jeune roi
Charles VI : « Nous l'emmènerons à Gand, et nous lui appren-
drons le flamand. » Un indice plus sérieux de l'éveil du patrio-
tisme linguistique, ce fut l'attitude des envoyés gantois lors du
traité de Tournai entre la flère commune de l'Escaut et son
* Signalé d*abord par Charles Nys, Inventaire des chartes et doctiments
appartenant atix Archives d'Anvers, Anvers, 1858, p. i7. eidans Vlaetnsche
Commissie, Bruxelles, 1859, p. 173; publié dans Comptes rendus des
séances de la Commission royale d'histoire, 5" série, t. III, p. 451 ltt93).
L'original repose aux Archives d'Anvers.
« J. De Mbyeee, Annales Flandriae, XIll, p. SI7.
■I
(43)
vainqueur, le duc Philippe le Hardi. Dans ces rencontres, ot
l'orgueil du prince frémit devant dos vaincus qui ne daignèrent
cncques plyer le genouU ^ , la langue flamande sut, elle aussi,
faire valoir ses droits. Comme, selon les anciens usages, tout
traité était écrit dans la langue de ceux qui Pavaient dicté, il
fut convenu que, pour éviter de reconnaître officiellement des
vainqueurs et des vaincus, on écrirait en français la copie
destinée au duc de Bourgogne;, en flamand celle qui devait
être remise aux Gantois ^.
Nous sommes moins renseignés sur ce qui se passa dans le
duché de Luxembourg, parce que Thistoriographic de cette
province est trop pauvre; toutefois nous y voyons, vers la fin
du XIV* et au commencement du XV<> siècle, les questions de
langue jouer pour la première fois un rôle dans les affaires
politiques. Voici comment. Le trop fameux duc Wenceslas II,
qui a laissé un si triste renom comme roi de Bohême, conti-
nuant la déplorable pratique de ses prédécesseurs, avait déjà à
plusieurs reprises mis en gage des parties notables du territoire
luxembourgeois, lorsque, en 1388, il s'avisa d'engager le duché
tout entier à son cousin Josse de Moravie. Celui-ci, pendant les
quatorze années qu'il posséda le pays, n'y mit pas une seule
fois le pied et le Luxemboui^, gouverné par des lieutenants,
resta abandonné à tous les maux et fut à plusieurs reprises
envahi et foulé par les Français. En vain le pays avait supplié
Josse et Wenceslas lui-même de remédier à la situation ;
le seul remède dont Josse paraît s'être avisé, ce fut de céder
lui-même son gage, en 1402, à Louis d'Orléans, frère du roi
de France Charles VI, qui fut pendant cinq ans (1402-1407) le
lieutenant d'un lieutenant! Josse rentra en possession du
* OUDEGHERST, Cité par Kervyn de Lbttenhove, Histoire de Flandre,
t. IV. p. 43.
* Kervyn de Lrttenhovs, op, cit. Déjà le sauf-conduit royal pour les
cent cinquante Gantois qui vinrent négocier à Tournai était écrit en
flamand, dit Willbms [BelgUch Mnsmm, t. II, p. 389), qui reproduit ce
document.
(44)
LfUxembourg à la mort de Louis d'Orléans en 1407, mais ce
fut pour l'aliéner presque immédiatement en faveur de sa cou-
sine Elisabeth de Gorlitz, après que celle-ci eut épousé Antoine
de Bourgogne, frère cadet de Jean sans Peur.
On se figure aisément de quel œil la fière noblesse luxem-
bourgeoise devait assister à tout ce maquignonnage, et quels
sentiments d'indignation patriotique devaient bouillonner dans
le cœur de tant de braves gens qui se souvenaient que leurs
souverains les avaient traités autrefois avec plus d'égards. Le
mécontentement s'était déjà fait jour lors de l'avènement de
Louis d'Orléans en 1402, et les seigneurs de Brandebouig,
de Stoizenbourg et d'Esch-sur-la-Sûre avaient essayé de s'op-
poser au prétendant français. Ce fut bien autre chose à l'arrivée
d'Antoine de Bourgogne. Pendant que les villes accueillaient
les nouveaux souverains, qui avaient promis de respecter tous le»
privilèges, la noblesse, réunie à Arlon le Itf décembre 1410,
déclara ne pouvoir reconnaître le prince et sa femme qu'après
qu'elle y aurait été autorisée par le roi Wenceslas. A la suite
de cette déclaration, un grand nombre de nobles, sous la con-
duite de Hugues d'Autel, prirent les armes, et il fallut que le
prince vînt s'emparer du château d'Autel et livrer bataille ^
Montmédy. Pendant la trêve qui suivit cette bataille. Tempe-
reur Sigismond, en sa qualité d'héritier de son frère Wences-
las, protesta contre l'engagère et défendit aux populations
luxembourgeoises de prêter serment au nouveau souverain.
Encouragé par cette attitude, Hugues d'Autel reprit les armes
avec les seigneurs de Brandebourg, de Burscheid, de Clervaux
et d'Esch-sur-la-Sûre. La lutte fut longue et acharnée, et plu-
sieurs tentatives d'apaisement échouèrent. Enfin, après qae
Antoine eut péri à Azincourt en 141S, Sigismond consentit
à une paix qui laissait l'engagère du Luxemboui^ à Elisabeth,
ei la souveraineté à lui-même. Le calme semblait rétabli,
lorsque, rentrant dans une voie qui avait été si funeste une
première fois, Elisabeth s'avisa à son tour de céder son gage-
et de traiter ses sujets comme une simple marchandise (14S7).
Le sous-engagiste était Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
(4S )
De nouveau, le sentiment public surexcité se manifesta par des
signes non équivoques, et cette fois il se forma deux partis :
le parti bourguignon qui défendait Tacte d'Elisabeth, et le parti
national qui refusait, une fois de plus, de ratifier le troc dont
le pays était l'objet.
C'est au milieu de ces conflits — qu'il a bien fallu exposer ^
pour faire comprendre ce qui va suivre — que nous voyons
surgir l'opposition des langues. Philippe de Bourgogne et ses
agents ne parlant que le français, cette langue en vint facile-
ment à être considérée comme le signe distinctif du parti
étranger; de là à lui opposer la langue allemande comme
représentant la nationalité luxembourgeoise, il n'y avait pas
loin. Et c'est ainsi qu'une fois de plus, l'opposition des deux
idiomes fut le résultat, non des aspirations naturelles de ceux
qui les parlaient, mais des préoccupations de la politique.
Cette opposition dura aussi longtemps que la lutte, qui se
termina par la prise de possession définitive du duché par
Philippe le Bon. Cette lutte, qui était dans l'origine un conflit
entre le droit de l'héritier légitime, Guillaume de Saxe, petit-
fils par alliance de l'empereur Sigismond,et ceux de l'engagiste
Elisabeth de Gorlitz, qui avait passé la main à Philippe de
Bourgogne, prit plus d'une fois, dans le Luxembourg, l'aspect
d'une rivalité de races, à laquelle l'opposition des langues
prêta un de ses signes les plus caractéristiques. Il y eut un
parti allemand en opposition au parti bourguignon. Luxem-
bourg et Thionville étaient à la tête du parti allemand. Ces
villes, fières de leur dynastie qui avait gravi le trône impérial,
fières de faire partie de l'Empire, ne voyaient qu'avec répu-
gnance l'arrivée des Bourguignons; il en était de même dans
la noblesse, comme nous l'avons déjà dit précédemment. Des
bandes armées parcoururent le pays aux cris de : « Nous sommes
Allemands, nous voulons rester Allemands t. » En un mot, la
* ScHOETTER, Continué par Herchen et Van Werveke, Geachirhte des
Luxeniburger Landes, p. 130, à qui j'emprunte les éléments de cet
exposé.
( 46 )
population, dans sa très grande majorité, se montra nettement
hostile aux ambitions bourguignonnes. La langue allemande
était celle du parti national ; le français, celle du parti bour-
guignon. Aux conférences de Florangc, où Ton essaya de
terminer le différend à Tamiable, il se trouva qu'il fallut
un interprète, parce que les négociateurs des deux partis
ignoraient respectivement la langue de Tautre 4. Les confé-
rences échouèrent d'ailleurs, et, peu de temps après, la lutte
se terminait d'une manière imprévue : Philippe le Bon pre-
nait d'assaut la ville de Luxembourg (1443). « Notre-Dame!
Ville gagnée! Bourgogne! Bourgogne! » Ces cris, poussé»
en français par les soldats du conquérant, furent l'épilogue
du conflit : ils constituèrent la proclamation du nouveau
régime.
Comme on a pu s'en convaincre, dans tout cela, l'oppositioD
des langues n'a pas été une rivalité systématique, et pas un
instant, dans toute cette guerre, la question des langues ne fui
formellement posée. Aussi, une fois la lutte terminée, nul
ne se soucia dans le parti vaincu de ce qu'allait devenir la
langue nationale; nul, du côté des vainqueurs, ne s'avisa
de la comprendre dans les mesures de proscription. On peut
le dire, sans craindre de tomber dans le paradoxe : rien ne
prouve mieux la faiblesse du sentiment linguistique au XV* siè-
cle que le rôle fait à la langue dans le conflit dynastique.
L'opposition no sut pas se servir de l'arme redoutable qu'elle
avait à sa portée : pourquoi, sinon parce que cette arme était
loin d'être aussi redoutable alors qu'elle l'est devenue depuis,
et que, si la langue 6cr\'ait do signe distinctif aux partis comme
un nouveau schibboleth, on ne lui attribuait pas de valeur
absolue?
Et, d'autre part, il y a autant d'injustice que d'ignorance à
prétendre que la maison de Bourgogne voulut franciser notre
pays et fit la guerre ù la langue flamande. Si générale et si
* ScnoETTER, continué par Herchen et Van Werveke, GeschichU àa
Luxemburger Landes, p. 131.
(47)
catégorique que soit cette aflirmation, elle n'est qu'un simple
postulatum, introduit dans notre histoire nationale par le pré-
jugé né de la passion politique. Dans un temps où la querelle*
des langues est arrivée à un si haut degré d'acuité, on n'a pas
pu se figurer qu'il en ait été autrement aux époques anté-
rieures, et on a naturellement transporté dans le passé les pré-
occupations d'aujourd'hui. On a donc supposé que les ducs
de Bourgogne» Français d'origine, ont dû faire la guerre aux
idiomes germaniques, puis on a cherché et naturellement
trouvé la preuve qu'ils l'ont faite en réalité. L'impartiale his-
toire nous oblige de constater qu'il n'en est rien. Sans doute,
ils ont fait prévaloir le français dans les institutions cen-
trales qu'ils fondaient, et ils ont établi à Lille un Conseil de
Flandre devant lequel les plaideurs flamands devaient faire
traduire leurs pièces de procès en français^. Mais c'est parce
qu'ils ne se doutaient pas même du problème linguistique
et que leur attention ne s'était pas encore portée sur les
difficultés que font naître dans un pays les différences de
langues.
Ce n'est pas, toutefois, que dès lors ces princes n'aient com-
pris qu'ils seraient agréables à leurs sujets en leur parlant leur
langue. Aussi les voyons-nous, chaque fois qu'ils ont un service
à demander à leurs sujets de Flandre, s'adresser ù eux en
flamand. Quand Philippe le Bon demanda aux Gantois de le
suivre au siège de Calais, c'est en flamand qu'il leur fit parler
par son député ^. Quand en 1446, le même prince voulut faire
consentir les Gantois ù l'introduction de la gabelle sur le sel,
il leur fit lire un long mémoire rédigé dans leur langue, et où
il rappela avec complaisance sa jeunesse passée au milieu des
Flamands. Et en 14S2, à l'assemblée de Tcrmonde, lorsqu'il
essaya de les exciter contre leurs anciens échevins, il leur fit
d'abord lire un mémoire en flamand, puis il prit lui-même la
* Van der Heersch, s' Graeven Raedkamer (Belgisch Muséum, t. U).
' Smeixaert, op. cit., p. 80.
(48)
parole dans cette langue ^. Charles le Téméraire» de son oôlé»
ne dédaigna pas de parler flamand pour apaiser le peuple, Ion
des troubles qui accompagnèrent son inauguration. Par contre,
les princes étaient-ils fâchés contre leur peuple? Alors ils affec-
taient de ne plus lui parler que français, et ils exigeaient qu*on
Jeur adressât la parole dans cette langue. Ainsi fit notamment
Philippe le Bon, lorsqu^en 1453, après la bataille de Gavre, il
reçut les Gantois à merci s.
C'est qu'en effet la fierté linguistique, si je puis employer ce
ternie, avait commencé à poindre chez les Flamands. Les com-
munes flamandes profitèrent de l'occasion qui leur fut fournie
en 1405 par la mort de Philippe le Hardi. L'avènement du
nouveau souverain leur permettait d'exiger des garanties en
échange du serment de fidélité qu'elles lui prêtaient. Elles
demandèrent que le Conseil de Flandre fût fixé en deçà de la
Lys, en terre flamingante, et que les causes y fussent plaidées
en flamand, comme du temps du comte Louis de Maele; elles
demandèrent encore que les affaires soumises aux officiers da
duc par les quatre membres de Flandre fussent traitées dans
la langue nationale. « Du temps de votre susdit grand-père,
ajoutaient-elles, qui avait plus de pays que la Flandre, il y
avait pour les gouverner divers conseils, qui traitaient les
affaires de chacun dans sa langue respective. Et il eût été
étrange, comme il le serait encore aujourd'hui, que ceux des
pays de Bourgogne, d'Artois et de Nevers eussent été traités
en flamand. Ceux de Flandre ne sont pas tenus de se soumettre
a des conditions pires que les susdits de Bourgogne et d'Artois,
ou encore que ceux de Brabant, de Hollande et de Zélande,
qui n'usent que de leur langue maternelle, nonobstant que
Monseigneur de Limbourg, régent de Brabant 3, soit issa de
* Paul Fredericq, Essai sur le rôle politique et social de la maison de
Bourgogne dans les Pays-Bas, pp. 80 et suivantes» où sont cités d'autres
exemples.
' Idem, op, cit„ p. 80.
' Antoine de Bourgogne.
(49)
la. couronne de France, et que Monseigneur de Hollande
possède encore d'autres pays où l'on parle français K » Le duc
Jean le leur promit, mais les Flamands ne crurent pas devoir
négliger les précautions pour le cas où il oublierait sa pro-
messe ^. ils résolurent d'un commun accord que si quelque
réponse leur était adressée en français par les conseillers ou
par les officiers du duc, ils la considéreraient comme non ave-
nue, et qu'il serait donné immédiatement connaissance de cette
délibération aux députés des quatre membres et aux échevins
des villes et châtellenies, afin qu'ils veillassent, sous peine de
bannissement, à l'exécution des promesses de leur souverain 3.
Peu après, les Flamands profitèrent d'une nouvelle occasion
pour se faire réintégrer dans tous leurs droits. C'était en 1477,
au lendemain de la mort de Charles le Téméraire. Une jeune
et faible souveraine comme Marie de Bourgogne dut se croire
trop heureuse de conserver l'héritage de son père en Flandre,
au prix des concessions inscrites dans sa charte du 11 février
1477 (n. st.), connue sous le nom de Grand Privilège de Marie
de Bourgogne. Dans ce document, la souveraine déclare qu'il
ne sera plus nommé de membres du magistrat des villes
ni d'autre officier public qui ne soit né en Flandre et ne
sache parler le flamand; que tous les actes de l'autorité
publique relatifs à la Flandre se feront dans la langue du
pays ; que toute l'administration de la Chambre des monnaies
ne sera pareillement confiée qu'à des nationaux et sachant le
flamand, et qu'il en sera de même des fonctions de membre
du Conseil de Flandre 4.
< Le Hainaul.
* Voyez le texte du document publié par Blommaert dans Belgisch
Mmeum^ 1. 1 (1837), pp 83 et suivantes.
» Bi^OMMAERT, hc. ciL ; Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre,
t. IV, p. 132; cfr. Snellàert, dans Vlaemsche Commissie, p. 94.
* Le texte de cette charte a été publié par 0. Delepibrrb, dans les
Annales de la Société d'Émulation de Bruges, 1. 1, p. 45. ~ Cfr. Poullbt,
Origines, développements et transformations des institutions dans les
Pays-Bas, t. II, p. S68.
Tome XLVIII, vol. II. 4
(80)
Le mouvement flamand était né, et la langue flamande pro-
tégée contre l'absorption française. Sans doute, elle connut
encore bien des mauvais jours à partir de cette époque, mais
jamais elle ne perdit Tindépendance et la dignité qu'elle avait
trouvées sur le champ de bataille de Courtrai. Mise sous la
protection du sentiment national, elle garda, dans la vie
publique, les positions qu'elle venait de conquérir, et, en
s'aflSrmant avec tant d'énergie, elle y maintint également, ou
à peu de chose près, les frontières territoriales qui la séparaient
du français. Heyere nous dit bien < que le flamand continue de
reculer de son temps, mais c'est là une formule qu'il ne faut
pas prendre au sérieux. En somme, les pertes du flamand en
Belgique, à partir du XV* siècle, se réduisent tout au plus à
quatre ou cinq localités de la Lys. Par contre, Ypres, si fort
entamé dès le XIII* siècle par la langue de l'étranger, fut entiè-
rement reconquis par l'idiome national. Les champs de bataille
de Courtrai et de Roosebeke restèrent flamands, et le patrio-
tisme de nos ancêtres flt, dès le XV* siècle, une réalité de cette
devise salutaire qui résume les aspirations flamingantes : lu
Vlaanderen Vlaamgeh.
,/ Cela ne veut pas dire que le français fût expulsé de sa posi-
tion de langue prépondérante. Cette position, il la garda et il la
possède encore aujourd'hui dans la Belgique germanique, de
même qu'il l'a eue au XVIII* siècle dans l'Europe entière. Le
français était la langue maternelle de nos princes, depuis
Philippe le Bon jusqu'à Charles V. Philippe le Beau ne parlait
que le français : harangué en allemand, il chargea un prince
allemand de répondre pour lui ^. C'est en français que se débat-
taient les intérêts généraux de la nation, c'est le français qui
présidait aux relations internationales. Dans ces régions supé-
rieures, l'élément germanique ne fut jamais admis à pénétrer,
pas même, chose curieuse, le jour où le gouvernement de nos
provinces passa à l'Autriche. Le français resta, si je puis ainsi
* Rerum Flandriae, X, 35.
* MOBLLSR, Éléonore d'Autriche et de Bourgogne, p. 70.
parler, la langue maternelle des hommes d'État, la langue
nationale du monde politique, de Tadministration centrale et
des juridictions supérieures. Cest en français que le gouver-
nement rédige ses actes et qu'il correspond avec les États
généraux, et c'est en français que ceux-ci lui répondent. C'est
en français qu'on délibère dans les conseils collatéraux, en
français que se plaident les procès devant le Grand Conseil de
Malines et que se rendent les sentences.
« Lorsque Charles-Quint, à son avènement, enjoignit à son
suprême Conseil de Malines de juger les habitants de la Hol-
lande en hollandais, le Conseil regimba : il ne voulait faire
cette concession que pour les écritures, mais quant aux plai-
doiries et autres actes de bouche, il ne leur semblait raisonnable^
disaient-ils, parler autre langage que le prince parle en sa
maison et en sa cour ^ »
Cest en français que délibèrent les gentilshommes et les
hommes d'État qui rédigèrent le Compromis des nobles,
l'Union de Bruxelles, la Pacification de Gand.
Pour ce qui regarde les communications du gouvernement
central avec les provinces, il faut distinguer les époques. En
général, sous les princes de la maison de Bourgogne et sous
les premiers Habsbourg, il se sert de la langue en usage dans
le pays. Dans les joyeuses entrées en pays flamand, le serment
est en flamand ; dans le Luxembourg, il est en allemand. Et il
en fut ainsi jusqu'à la fin de l'ancien régime. Les actes officiels
adressés aux États provinciaux étaient également rédigés dans
la langue de ceux-ci : « J'ai eu occasion de remarquer, écrit
H. Gachard, dans les dépôts du Brabant et des Flandres, qu'à
partir de l'année 1477 jusque vers le milieu du XVI* siècle, les
lettres patentes et les octrois émanés des souverains furent en
général rédigés dans la langue propre à ces provinces >. »
Ainsi, c'est en flamand que Marie de Bourgogne, en 1477, con-
* MoBLLBE, ÈUoncre dC Autriche et de Bourgogne, p. 70.
* Gaghabd, Cûlleetion de âocumenU concernant V histoire de Belgique,
t. III, p. 488.
(52 )
firme les privilèges de Henri -Chapelle en Limbourg, et qu*en
1496 Philippe le Beau fait sa joyeuse entrée.
Si je ne me trompe, c'est du régime espagnol que date le
progrès fait par la langue française dans les correspondances
entre le gouvernement et les États provinciaux. Lorsque de
Madrid les rois d'Espagne écrivent aux États, ils emploient
indifféremment le français ou l'espagnol, selon que leur secré-
taire est mieux au courant de l'une ou de l'autre langue K
Quant aux gouverneurs de nos provinces, ce furent, à partir du
duc d'Albe, des étrangers qui ne comprenaient pas les idiomes
germaniques, et il est fort probable que cette circonstance fut
pour beaucoup dans la prédilection que les sphères officielles
manifestèrent pour le français. Lorsque, au XV1II« siècle, nos
provinces passèrent sous le sceptre de la maison d'Autriche,
l'usage était enraciné, et d'ailleurs on connaît l'énorme
influence dont jouissait à cette époque la langue française dans
toutes les cours allemandes et dans toutes les relations diplo-
matiques.
En un mot, le français est considéré comme la langue com-
prise de tous, et à ce titre il est employé partout où il s'agit
^de choses qui intéressent toute la nation.
Ce n'était là que l'expression d'une situation de fait, tacite-
ment reconnue par tous, nullement l'indice d'une prédilection
quelconque pour l'une des langues au détriment de l'autre.
Jamais, à partir de la réunion de nos provinces sous l'autorité
d'une même dynastie, le gouvernement ne se départit de cette
règle élémentaire qui veut que les populations soient jugées et
administrées dans leur langue. Depuis la fin du XIV* siède
jusqu'à celle de l'ancien régime, on resta persuadé, dans \e>
hautes régions du pouvoir, que ce n'était pas au peuple ù i
apprendre la langue de ses gouvernants, mais aux gouvernants j
^ Gachard, Lettres écrites par les souverains des Pays-Bas aux États àe
ces provinces depuis Philippe II jusquà François II (1559-1794), dans 1p
Cotnpte rendu des séances de la Commission royale d'histoire^ i* série,
1. 1, p. 282.
(»S)
à savoir la langue de leurs peuples. Il ne parait pas que ce
principe ait été violé une seule fois; tout au moins ne voit-on
pas qu'il ait été contesté. Quiconque était mis par ses fonctions
en contact avec une population déterminée était tenu de con-
naître la langue de celle-ci. Sous ce rapport, les stipulations
du Grand Privilège ne peuvent pas être considérées comme
des innovations : bien auparavant nous voyons des disposi-
tions semblables consenties par les plus puissants princes de
la maison de Bourgogne. La dynastie saura plus d'une fois
oublier sa langue pour parler au peuple celle qu'il comprend.
Le règne le plus remarquable sous ce rapport est celui d'An-
toine de Bourgogne, duc de Brabant et de Limbourg et de
Luxembourg. Ce prince apparaît très respectueux de la langue
de ses sujets thiois : les documents qu'il leur adresse dans le
Brabant et dans le Limbourg sont rédigés en flamand ; ceux
qui sont destinés au Luxembourg sont conçus en allemand.
C'est ainsi que, le 1^ octobre 1418, il notifia en flamand la sup-
pression de l'impôt sur les successions des défonts sans héri-
tier direct aux divers échevinages du comté de Dalhem, bien
qu'il y en eût, comme ceux de Cheratte, Trembleur et Houssu,
qui étaient foncièrement wallons. Il serait intéressant de
rechercher les causes de cette prédilection, tellement manifeste
que lorsque mourut son flls Guillaume, quelques jours après
sa naissance, il reçut une épitaphe en flamand dans l'église des
Carmes à Bruxelles *.
Ses successeurs, et particulièrement Philippe le Bon et
Charles le Téméraire, ne déployèrent pas le même zèle germa-
nique et restèrent fidèles au français, qui était leur langue
maternelle, sans cependant entreprendre sur le flamand. Il
convient de laver ces princes du reproche qui leur a été si
souvent adressé d'avoir opprimé la langue flamande : ils n'y
ont pas pensé, et l'on va voir comment ils ont procédé. A partir
d'eux, certains principes sont observés auxquels le gouverne-
* Voyez Bbrtmolet, Histoire du duché de Luxembourg, l. VII, p. 23?),
qui rn donne la traduction française.
(M)
ment restera âdèle. Les aflaires intéressant tout i*ensenible des
pays qui reconnaissent leur autorité sont traitées en français.
Le Conseil d'État délibère en français, de même que le Grand
Conseil de Malines. La correspondance avec les provinces
et avec leurs gouverneurs est également en français; cepen-
dant il se rencontre des exceptions. La correspondance avec
les communes a lieu dans la langue de celles-ci : c'est ainsi
qu'en pays flamand, le gouvernement écrit dans cette langue,
non seulement aux petites localités rurales, mais encore aux
plus grandes villes, telles que Bruxelles, Anvers, Louvain,
Malines, Gand, Bruges et Ypres. Ces règles ne reçurent pas
d'atteinte grave sous le gouvernement de TEspagne, bien que
les fonctionnaires de cette nation recourussent plus volontiers
au français pour communiquer avec les populations des Pays-
Bas, le flamand restant pour eux une langue inconnue. Néan-
moins le principe subsista, et pendant le XVI* et le XVII* siècle,
le gouvernement continua de correspondre en flamand avec
les localités flamandes. Pendant la courte domination de Phi-
lippe d'Anjou dans nos provinces, l'emploi du flamand resta
la règle *.
C'est, chose curieuse, le gouvernement autrichien qui va, le
premier, rompre avec la tradition séculaire, en parlant français
aux écbevinages des grandes villes flamandes. A partir du
règne de Charles VI, les lettres flamandes aux communes ne
sont plus qu'une exception ; à partir de Marie-Thérèse, elles
disparaissent pour tout le reste de ce siècle. Alors qu'une
dynastie d'origine française a su, pendant des générations,
faire preuve de déférence envers ses sujets flamands en parlant
leur langue, c'est une dynastie germanique qui donne l'exero-
* Philippe V rend ses ordonnances en flamand pour Eecloo, Alost.
Anvers, Gand, Waes, Termonde, Audenaerde, Gourtrai, Franc de Bnife:^.
Bruxelles, Assenede, Flandre, Bouchaute et Waterdyk. Voyez Recueil dfs
ordonnances des Pays-Bas autrichiens, 3« série* 1. 1, pp. 3, 6i, i05, 196.
273, 283, 289, 293, 298, 303, 311, 338, 348, 372. 384, 410, 481, 514, 540.
544,554.
(»5)
pie de la dédaigner, et qui met la langue nationale au rebut ^ !
Le gouvernement autrichien ne fut pas mieux inspiré dans
d'autres circonstances où il rencontra ce que nous appellerons
les intérêts linguistiques des populations flamandes. Ainsi, en
1776, une place étant devenue vacante au Conseil privé, un
certain Papin, membre du Conseil provincial du Hainaut, la
postula. On objecta qu'il ne savait pas le flamand» mais le
ministre plénipotentiaire comte de Starhemberg, dans son
rapport à l'Impératrice sur cette affaire, trouva que ce n'était
pas une raison sufiisante pour écarter ce candidat, deux autres
membres du Conseil ne sachant pas davantage le flamand, et un
troisième ne l'ayant appris que depuis sa nomination ^.
Autre exemple. En 1793, la place d'écoutète d'Anvers, à
laquelle était attaché le titre sonore de margrave de Ryen, étant
devenue vacante, le gouvernement se mit en tête d'y nommer
un Bruxellois, le baron Van der Haeghen, bien que ce candi-
dat déclarât ne pas savoir le flamand et affectât de répondre
en allemand aux questions qui lui était posées dans la langue
de ses futurs administrés. Mais les Anversois n'entendirent pas
se laisser imposer un magistrat qui ignorait leur langue, et
alors, craignant que leur opposition ne le privât du titre de
margrave auquel il paraît avoir tenu beaucoup, le baron se
souvint tout à coup qu'il savait le flamand, ou du moins l'ap-
prit avec une rapidité qui laissait douter, ou de son ignorance
antérieure, ou de sa science nouvelle. En présence de cette
bonne volonté, le magistrat d'Anvers se laissa toucher : il
renonça à son opposition, et le gouvernement put enfin nom-
mer son candidat 3.
Quant à la nation elle-même, elle ne cessa de jouir, pendant
1 Voyez le volumineux Recueil des anciennes ordonnances de la Belgique,
duquel j*ai extrait ces renseignements.
* Prayon Van Zuyi.en, De Belgische Taalwetten, p. 38. — Cfr. le rap-
port de Gachard, dans Ylaemsche Commissie, pp. 176-177.
> Voyez l'article de M. Mathot, dans Verslagen en Verhandelingen der
Komnklijke Vlaamsche Académie, 1893, pp. S8-44.
(86)
tout Tancien régime et sous tous les gouvernements, de la
plus large liberté linguistique. Pour nous rendre compte de
l'usage qu'elle en fit, il faut la voir dans les diverses manifes-
tations de sa vie publique, selon qu'elle est assemblée en États
généraux ou groupée dans ses institutions provinciales, ou
enfermée dans ses intérêts communaux. Et d'abord, les Etats
généraux n'avaient pas de langue officielle et obligatoire. Le
français était, de fait, la langue la plus généralement parlée,
parce qu'il était la seule qui fût comprise de tous; mais sa
prépondérance, qui ne reposait que sur l'usage, n'avait rien
d'absolu. Le membre des Etats généraux qui voulait parler
thiois, parce qu'il s'exprimait plus à l'aise dans l'idiome natal,
le faisait en toute liberté, et personne ne songeait à s'en offus-
quer. On voit même, dans l'assemblée des États de 1476, le
pensionnaire de la ville de Bruxelles, Gort Roelands, qui faisait
les fonctions de secrétaire, haranguer cette assemblée cxï fla-
mand. Seulement il prit soin de traduire aussitôt son discours
en français, à l'usage de ses collègues qui ne comprenaient que
cette langue *.
En général, la traduction était de règle pour tous les docu-
ments soumis aux Etats en langue thioise ; il paraît même, à
en croire les instructions pour le greffe des États de 1576, que
l'on ne traduisait pas seulement les documents thiois en fran-
çais, mais aussi les français en thiois ^. Je doute cependant que
la dernière partie de cette disposition ait été rigoureusement
appliquée. Nul n'en sentait le besoin, puisque tout le monde
comprenait le français, et nos aïeux n'étaient pas hommes
à prendre des mesures inutiles pour l'amour du principe. C'est
ainsi qu'on voit, dans les instructions pour les secrétaires des
Etats, que lorsqu'ils ont à expédier des dépêches en langue
thioise, ils ne peuvent les signer qu'après qu'elles auront été
paraphées par un délégué des Etats. Pourquoi, sinon parce que
^ Gachard, Êttides et notices historiques, 1. 1, p. 43.
- Idem, ibidem, t I, p. 446.
( 57 )
la fraude ou l'erreur était plus facile dans une langue que plu-
sieurs ne connaissaient pas ^ ? Aussi, lorsque, en 1600, les États
généraux écrivirent aux Hollandais au sujet de la paix, la lettre
fut rédigée en français, puis traduite par les soins d'une com-
mission spécialement chargée de ce travail. De même, lorsque
arriva la réponse des Hollandais, elle fut d'abord lue en thiois,
puis on décida « que le greffier translaterait les dictes lettres en
français paur les pravinces wallatines sicom il fait ^ ». Les
députés de la province la plus germanique, la Gueldre, décla-
rèrent aux Etats de 1600 qu'ils ne s'opposaient pas à ce que les
actes et résolutions des Ëtats fussent conçus en français, mais à
la condition expresse que le greffier leur en remettrait copie en
langue thioise. Et les Etats eux-mêmes témoignaient au besoin
de leur sollicitude pour les intérêts linguistiques. Dans cette
même session de 1600, ils demandèrent que les chefs des
régiments et autres compagnies fussent de la même nation et
parlassent la même langue que leurs soldats ^. Et c'est en
conformité du même principe qu'ils apostillent en flamand des
pétitions flamandes 4.
Les Etats provinciaux et les conseils provinciaux parlaient
la langue de leurs pays. En Brabant, cotte langue était le fla-
mand ; aussi voyons-nous que les actes des États sont dans cette
langue ^. Le chancelier de Brabant ne leur en parlait pas une
autre, lorsqu'il leur adressait la parole au nom du souverain 6.
De même pour le Conseil de Brabant, avec cette réserve cepen-
dant que les actes qui intéressent exclusivement le raman pays
sont passés en français. La Jayeuse Entrée de Philippe de Saint-
Pol, confirmée par celle de ses successeurs, exigeait que le chan-
celier de Brabant possédât trois langues : le latin, le français et
> Gaghard, Actes des États généraux de 4576-158$, 1. 1, p. 443.
^ Gachard, Actes des États généraux de 4600, p. 143.
' Idem, ibidem, pp. cxix et 692, n. 9.
' Idem, ibidem, p. 178.
' Rapport de Gachard, dans Vlaemsche Cornmissie, p. 177.
^ Idem, ibidem.
(88)
le flamand ^. Et lorsque, quelques années plus tard, Philippe
le Bon obtint Tautorisation d'introduire dans le Conseil de
Brabant deux membres étrangers, il fut expressément stipulé
qu'ils devraient connaître le flamand. En 1598, à Finauguratioa
de l'archiduc Albert, leur pensionnaire lut en flamand le texte
de la Joyeuse Entrée et prêta serment dans la même langue
d'abord, en latin ensuite ^.
En Flandre, nous observons identiquement les mêmes usages
qu'en Brabant. Les États de cette province, comme aussi son
conseil, se servent du flamand pour leurs procès-verbaux et
pour tous leurs actes, toujours sous cette réserve que ceux qai
intéressent des personnes ou des localités de langue française
sont en français. C'est ainsi que la correspondance avec le
gouvernement est toujours dans cette dernière langue. Ce
respect pour la langue de la minorité, qui est décidément an
des traits les plus caractéristiques de notre ancien régime, appa-
raît surtout dans les relations avec le Tournaisis, qui, à deux
reprises (de 1S23 à 1668 et de 1713 à 1773), dépendit de la juri-
diction du Conseil de Flandre : tous les actes qui concernent
cette province sont en français. Un autre détail à noter, c'est
que les ordonnances émanées du Conseil étaient publiées dans
les deux langues 3.
Les Etats du duché de Limboui^ délibéraient en français;
1 PouLLET, Origines, développements et transformations des institutions
dans les Pays-Bas, t. Il, p. 249.
* Gachard, Collection de documents inédits concernant rhistoire de
Belgique, t. I, pp. 482 et 483.
> Voyez Vlaemsche Commissie, p. i 84, où on lit notamment dans le
rapport de M. Van der Meersch, archiviste de la Flandre orientale : « De
ordonnantiën, afgekondigd in het consistorie van den raed van Ylaen-
deren, waren in de twee talen gednikt. maer ik durf destemin verzekeren
dat de fransche tekst beschouwd werd als offici^^le teksti en de vlaemscbe
tekst als de authentieke vertaling^ daer het blykt uit de opzoekingen
gedaen door de koninglyke commissie voor de uitgave der oude wetten,
dat voor het enkel tydstip van 1700 tôt 1750 er meer dan 250 vlaemsche
ordonnantién bestaen, waervan men den franschen tekst niet vindt »
(»9)
toutefois, quand ceux des pays de Rolduc et de Fauquemont
siégeaient isolément, ils se servaient du flamand i.
Les registres de la Haute-Cour de Limbourg, laquelle exerçait
sa juridiction sur un pays partie flamand, partie wallon, sont
entièrement bilingues dès 1531, date du plus ancien de la série.
Il est même à remarquer que lorsqu'ils rendent une sentence
en flamand, ceux qui portent un nom wallon le traduisent : ainsi
Jean le Tyndeur devient Johan de Verwer, et ainsi de suite ^.
Dans les registres aux appels, dont la série commence en 1567,
nous voyons que les appels des villages flamands sont réguliè-
rement jugés en flamand, et ceux des villages wallons en fran-
çais 3. Lorsque demandeur et défendeur ne parlaient pas la
même langue, c'est celle du dernier qui était employée par lo
tribunal 4. Cette règle était appliquée, en Limbourg, avec um*
grande exactitude ^.
Le Conseil de Luxembourg appliquait la même règle que la
Haute-Cour de Limbourg : les causes qui lui étaient soumises
étaient traitées en français bu en allemand, selon la langue
parlée dans la localité d'où venaient les plaidants 6. a Dans les
premiers temps, les procès qui devaient être conduits en
langue allemande l'étaient le même jour que les procès en
langue française, et les protocoles du Conseil fournissent alter-
nativement des actes en ces deux langues; plus tard, une par-
tie des journées fut consacrée exclusivement aux causes du
< Rapport (le Polàin, dans Vlaemsche CommLme, p. 174.
< OEuvres de la Haute-Cour de Limbourg, aux Archives de TÊtat, à
Liège.
* Ibidem,
* PouLLET, op. cit., 1. 1, p. 455.
3 Cfr. Daris, Analectes pour servir à l* histoire ecclésiastique de la
Heigiqtie, l. XII (1875), p. 471.
" « Disceptatur coram eo senatu et grnuanice simul et gallice, pro
locorum unde causae hue deferuntur rations. » Guichardin. Totius Belgii
Descriptio, éd. d'Amsterdam, 1652, p. 319, suivi par I^rrtei^, Historia
Luxemburgensis, éd. de Cologne, 1638, p. 119.
( 60 )
quartier allemand, une autre à ceux du quartier wallon <. «
Les États de Luxembourg se servaient généralement de la
langue allemande. C'est dans cette langue que sont rédigés la
plupart des documents contenus dans les soixante volumes de
leur Registrature pour le dernier siècle â. Lors de Favènement
d'Albert et Isabelle , les députés luxembourgeois prêtèrent
serment en allemand (1598) ^. A la joyeuse entrée de Charles II,
le 20 février 1666, à celle de Philippe Y, en 1702, et à celle
de Charles VI, le 24 mai 1725, le serment de fidélité fut
encore prêté par les Etats en allemand 4. J'ai déjà dit que, de
son côté, le souverain ou son représentant prétait serment aux
États dans la même langue. C'est du moins ce qui eut lieu au
XVIII' siècle, lors des inaugurations de Marie-Thérèse, de
Joseph II, de Léopold II et de François II. Alors que tout le
reste de la cérémonie se passe en français, la prestation du
serment réciproque a lieu dans la langue sacramentelle et en
quelque sorte archaïque s.
Il était important de noter les usages des Conseils provin-
ciaux et des Etats provinciaux : ils ont un intérêt tout spécial en
ce sens que ces autorités, ayant affaire tour à tour à des popu-
lations germaniques ou wallonnes, se trouvent plus souvent
dans le cas d'appliquer le grand principe qui a dominé noire
vie publique jusqu'à la fin de l'ancien régime, et qui voulait
que les pouvoirs publics parlassent à chacun sa langue. On vient
de voir avec quelle fidélité on s'y est conformé.
Enfin, dans toutes nos provinces, les communes ne se ser-
< Van Wbryeke, yotice sur le Conseil provincial de Luxembourg ^ Publi-
cations DE l'Institut Royal Grand-Ducal de Luxembourg, t. XL, p. U
du tiré à part).
^ Gachard, Notice sur les Archives des anciens Étals de Luxanèourg
(Compte rendu de la Commission royale d'histoire, S« série, t VU .
' Gachard, Collection de documents inédits, 1. 1, p. 484.
* L'Évéque de la Basse Mouturib, Itinéraire du Luxembourg gerina-
nique, p. iv. Pour celle de Philippe V, voyez Uourt dans Tandbl, Les
communes luxembourgeoises, t. 1, p. il.
' Archives du Royaume ù Bruxelles, Conseil privé, carton 501.
(61 )
virent jamais que de leur langue locale. Celles qui avaient,
comme Bruges, le caractère d*une ville internationale avaient
compris les devoirs qui leur incombaient de ce chef : elles
exigeaient des clercs de l'échevinage la connaissance des trois
langues, et les sentences étaient rendues tour à tour en latin,
en français ou en flamand, selon la nationalité des intéressés. Il
est à remarquer que les affaires où étaient en cause des Anglais
étaient traitées en français ^. De même à Anvers, le secrétaire
de la ville devait manier les trois langues. Nous possédons
le recueil des lettres publiques écrites par le secrétaire Jean
Dochius dans Tcxercice de ses fonctions, de 1885 à 1605 : elles
sont, selon le destinataire, en latin, en français ou en fla-
mand s. Pour le reste, les archives de ces deux villes sont tota-
lement flamandes 3. Il en était de même à Malines ^ et à
Louvain '. A Bruxelles, Téchevinage, depuis qu'au XVI" siècle
il avait quitté le latin, se servait invariablement du flamand. Le
26 octobre 1696, dans l'acte accordant à Tavocat Descartes
l'autorisation de présenter des pièces processorales en français,
le magistrat stipula expressément que cette mesure était sans
conséquence 6,
A Gand, le flamand n'a cessé d'être la langue exclusive des
actes échevinaux, tant de la keure que des parchons ''. Lors des
troubles du XVI" siècle, Charles V ayant envoyé à la commune
un message écrit en français qui lui exprimait son méconten-
tement, la Collace décida de faire traduire ce document en
* Giluodts-Van Severen, Inventaire des Archives de Bruges, t. I,
pp. 924 et suivantes.
< GÉNARi), Bulletin des Archives d'Anvers, t. XVI et XVII.
' Gachard, Ylaemsche Commissie, p. 186. — Collection de documenta
inédits concernant V histoire de Belgique, t. Il, pp. 1-30.
^ Gachard, op. cit., pp. 30-58.
» Le flamand « était la langue dont on se servait dans tous les actes de
la ville. » Gachard, Collection de documents concernant V histoire de
Belgique, t. lU, p. 181.
* Henné et Wauters, Histoire de la ville de Bruxelles, p. 597.
7 Ylaemsche Commissie, pp. 179 et 180.
langue flamande, parce quil était difficile à comprendre <.
Toutes les autres communes du pays flamand ne se servent
que du flamand dans leurs actes publics : c'est ce qui nous est
attesté pour Audenarde, pour Eecloo, pour Saint-Nicolas,
pour Courtrai s, pour Ypres enfin, où, comme le fait observer,
non sans une pointe de malice, M. G. Desmarez, le français avait
« disparu à Taurore de l'ère bourguignonne 3 ». En ce qui
concerne les cours échevinales, nous voyons prévaloir, ici
comme ailleurs, la grande règle qui veut que les tribunaux se
servent de la langue des plaideurs. Cela nous est attesté for-
mellement pour Audenarde, et cela s'applique sans doute à
toutes les autres villes flamandes ^.
Lorsque, comme nous l'avons dit plus haut, le gouverne-
ment eut pris au XVIII* siècle l'habitude de correspondre avec
les communes dans une langue qui n'était pas la leur, celles^i
n'imitèrent pas le mépris qu'il professait pour l'un des idiomes
nationaux. A vrai dire, Bruxelles, qui, en sa qualité de capi-
tale, subissait davantage l'influence du gouvernement ceolral,
avait depuis longtemps adopté le français pour sa correspon-
dance avec l'autorité supérieure. Dans ses ordonnances, cetle
ville employa les deux langues concurremment pendant le
XVIII* siècle ^. Mais il n'en fut pas de même partout et, à
l'occasion, nous voyons les villes flamandes réclamer, sans
grande vivacité d'ailleurs, contre l'abus qui s'introduisait Du
moins, en 4791, le Large Conseil d'Anvers faisait savoir au
gouvernement qu'il lui serait très agréable {dot kem seer aan-
genaam %oude z^n) que toutes les pièces lui fussent soumises
* « Maer mids dat se (se. de brieven) aile in walsche waren ende seer
quaet om de gerocente te verstane, soo begheerde de rainheere de huever-
deken dat men se translateren soude in vlaemsche. » Van der Ifagctsai,
Memorienboek der stad Ghent, i, II, pp. 158-159, cité par Vlaemsche Cm-
missie, p. 182.
< Vlaemsche Commùsie, pp. 180, 183, 184-187.
> Voy. la remarquable étude de ce savant que je publiedans VAppendia,
* Voyez Van der Mbbrscr, dans Vlaemsche Commissiez p. 183.
B Lis mêmes, op. cit.
i
\
I
I
( 03 )
dans la langue maternelle {in de moederlijke iael) ^ Et Ton
a vu cette même ville, au moment où Tancien régime allait
crouler pour toujours dans les Pays-Bas, protester contre la
nomination d'un écoutète qui affectait de ne pas savoir sa
langue. Des cas de ce genre durent se présenter plus d'une
fois au XVIII^ siècle; j'en rencontre un bien intéressant dans
une petite commune rurale du Brabant.
A Ësemael, en 17S8, il y avait un greflBer du nom d'Ancion
qui se servait exclusivement du français pour tous les actes de
son office. Les habitants, le curé en léte, réclamèrent et
finirent par intenter un procès au greffier, alléguant que leur
paroisse était flamande et que le flamand y était la langue
usuelle. Le Conseil de Brabant leur donna raison et décida,
par sentence du 20 juin 1788, que les cahiers d'imposition,
les comptes du village, ceux de l'église et de la table des pau-
vres, les rôles, affiches, publications, actes d'adhéritance,
transports de biens et en général tous les actes de loi devaient
être rédigés en flamand s.
On peut dire d*une manière générale que les mêmes principes
prévalaient au pays de Liège. Là aussi, le français et, dans une
certaine mesure, le latin étaient la langue officielle du gouver-
nement pour les affaires générales. Le Conseil privé du prince
n'instrumentait et ne délibérait qu'en français ou en latin; à
partir du XVIII^ siècle, le français resta la langue exclusive <^.
Hais dans toutes les relations avec les habitants, le gouverne-
ment leur parlait leur langue, il les parlait toutes les deux à la
fois. Le résultat de l'élection du prince-évêque était proclamé
du haut du jubé de Saint-Lambert, non seulement en latin,
mais encore en français et en flamand *. Les édits étaient
* Voyez Mathot, dans Verslagen en Mededelingen der Vlaamscfie
Académie, 1893, p. 31.
* A. Wauters, Les communes rurales, canton de TirUmont, communes
rurales, p. 73.
» Voyez PoLAiN, dans Ylaemsche Commissie, p. 173.
* POULLBT, op. cit., 1. 1, p. 374.
'
(64)
promulgués dans les deux langues; il en est dont nous ne
possédons plus que le texte flamand. Les afiaires locales étaient
traitées dans la langue des localités. Seulement vers la fin du
XVIII* siècle, le gouvernement liégeois, tout comme celui des
Pays-Bas» semble perdre peu à peu le respect qu*il professait
pour la liberté linguistique de ses sujets flamands. De 1684
à 1794, tous les règlements des villes émanés des princes-
évéques, même ceux des villes flamandes, sont conçus en
français. Il y a une tendance manifeste à favoriser cette langue
au préjudice de la flamande t.
En 1778, un édit du prince supprima l'usage du flamand
devant la cour de Corswarem, pour la raison que le français
s'était plus répandu dans cette localité; désormais, la justice
devait être rendue en français ^. Le motif est plausible, mais
on a le droit de se demander si, dans le cas inverse, le gouver-
nement aurait mis autant d'empressement à faire cette substi-
tution de langue. C'est ce même gouvernement qui prescrivit
en 1774, à tous ceux qui auraient quelque communication
à soumettre au Conseil privé du prince, de le faire en fran-
çais 3.
Le tribunal de l'ofiicial, qui était la plus haute juridiction
ecclésiastique du pays, était une institution bilingue. L'oflicial
devait savoir, outre le latin, le français et le flamand ^. A
partir de 1487 jusqu'à la fin de la principauté, nul n'occupa
plus les fonctions de grand juge ecclésiastique du diocèse qui
ne connût les trois langues. Quand Jean de Bavière, ne trou-
vant plus l'oSicialité en lieu sûr à Liège, crut devoir la trans-
* PoLAiN, Rapport du 7 janvier 1857 à l'Archiviste général, consené aux
Archives de TÉtat, à Liège, et Vlaemsche Commissie, p. 174.
' Recueil des ordonnances de la principauté de Liège, 2« série, 1. 11, p. 51.
' Demarteau, Le flamand dans rancienne principauté de LUgt
(Conférences de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège,
l'« série, 1888, p. 66.)
* Voyez la paix de Saint-Jacques, dans Louvbbx, Recueil des Édits,
t. 1, p. 387.
(65)
porter ailleurs, îl la sectionna en deux sièges : un wallon à
Huy, et un thiois à Haestricht ^.
L'écrivain auquel j'emprunte ce renseignement ajoute, sans
d'ailleurs fournir aucune preuve de son dire, qu'aux journées
des États, le bourgmestre de Huy était chargé de traduire en
français les discours des orateurs flamands, et que celui de
Tongres, de son côté, traduisait en flamand les paroles de ses
collègues wallons ^. Après avoir fait d'infructueuses recherches
pour trouver quelque trace d'un usage si intéressant, je me
suis convaincu qu'il faut s'en tenir à la déclaration plus auto-
risée de M. Polain, qui nous dit que les délibérations des
Etats avaient lieu en français seulement, de même que sont
rédigées en français les convocations et les propositions qui
leur étaient soumises par le prince. La députation perma-
nente des Etats ne se servait non plus que du français. 11 faut
^ Demarteau, op. cit., pp. 52 el 53.
* Idem, ibidem, pp. 43 et 48. M. Demarteaii oublie ((ue les États de
Liège étaient composés de trois ordres délibérant séparément, et que,
dans tous les cas, le rôle qu'il attribue aux bourgmestres de Huy et de
Tongres aurait été limité aux séances du seul État tiers. Il omet ensuite
de nous dire ce qui avait lieu dans le cas, probablement fréquent, où le
bourgmestre de Huy ne savait pas le flamand. L'origine de Terreur, dont
au surplus M. Demarteau n'est pas seul responsable, me parait être une
phrase d'un historien liégeois ordinairement sujet à caution. Dans son
Tableau de la constitution liégeoise (Liège, 1844), M. Henaux écrit,
page 24 : « Dans les journées d'États, les bourgmestres de Huy étaient
les interprètes de leurs collègues des villes wallonnes, et les bourgmestres
de Tongres, ceux des villes uzantes de la langue teutonique. » Cette
phrase a d'ailleurs disparu de l'édition de 1858 du même ouvrage.
11 faut être prévenu à un degré extraordinaire pour se servir des aflSr-
mations de Henaux en vue de battre en brèche le rapport de Polain,
comme on fait dans Vlaetnsche Cornmissie, p. 173, note, où l'auteur écrit
gravement : « Het schijnt dat de inlichtingen van den heer archiefbe-
waerder Polain niet genoegsaem sijn. M. Ferdinand Henaux, die over
de oude luiksche staetkundige instellingen geschreven heeft, meldt, etc. »
Il est vraiment dérisoire de s'armer, contre les affirmations catégoriques
d'un homme compétent, des allégations sans preuves d'un amateur.
Tome XLVIII. vol. II. 5
(66)
cependant remarquer que par rapport à leur représentation
dans le corps des députés, les bonnes villes étaient partagées
en deux groupes, le flamand et le wallon, dont chacun choi-
sissait son député ^.
En ce qui concerne les affaires locales, il faut d'abord faire
une distinction entre le comté de Looz, qui est foncièrement
thiois, et le reste de la principauté, qui est en grande majorité
wallon. Le comté de Looz , qui correspond assez bien à la
province du Limbourg belge, fut de tout temps la plus germa-
nique de toutes nos régions. Aussi haut qu'on remonte dans
riiistoire, c'est le thiois qu'on y trouve comme langue littéraire
après le latin. Comme Ta montré un de nos plus éminents
philologues, c'est à Looz, à la cour de la comtesse Agnès,
femme du comte Louis I^, et à la demande de cette grande
dame, que le célèbre poète Henri van Veldeke, lossain lui-
même, composa en langue thioise sa Légende de saint ServMS^.
Tant que le comté garda son indépendance, sa langue littéraire
et officielle fut le thiois. Et lorsque, après 1365, il eut été défini-
tivement annexé à la principauté de Liège, il la conserva pré-
cieusement. Ses nouveaux souverains la lui parlèrent toujours.
La keure pénale donnée en 1366 à la ville de Saiot-Trond
par l'abbé et par Tévéque de Liège est en flamand 3; en
flamand d'autres documents de 1393, de 1404, de 1414, etc.,
pour la même ville, émanés des mêmes souverains ^. Les
règlements donnés à la commune de Herck par Jean de
Bavière en 1414 et en 1417 sont en flamand ^. De même ceux
' Nous voyons que cet usa^e a subsisté jusqu'à la fin du XVIII* siècle.
En 1760, le choix du député des villes flamandes donna lieu à un procès,
dont le dossier se trouve aux Archives de Liège, et qui fut finalement porté
dnvant la Chambre de Wetzlar.
< Sinte Servatius légende van Heynrijk van Veldeken, door J.-H. Boi*
MANS, Maeslricht, 4853.
' S. BoRMANS, Recueil des ordonnances de la principauté de Lièges
i« série, p. 313.
* Idem, ibidem, pp. 359, 399, 451.
£ IDBM, ibidem, pp. i86 et 521.
(67)
que Jean de Heinsberg accorda en 1433 aux métiers de Hasselt,
et en 1447 à la ville de Brée ^ et à la cour de Boyenhoven ^. Cest
le cruel vainqueur bourguignon qui, le premier, parle en fran-
çais aux villes de Saint-Trond et de Looz, en 1467, et elles lui
répondent dans la même langue 3. Mais dès ^ue le pays a
retrouvé quelques lueurs d'indépendance, Louis de Bourbon
correspond en flamand avec Saint-Trond, en 1478 4-, et son
successeur Jean de Homes en agit de même avec Hasselt, en
1500 s. D'ailleurs, il y avait longtemps que le flamand s'était
émancipé au pays de Saint-Trond. Dès 13S4, une convention
entre Tabbaye et le sire de Fauquemont est écrite en flamand,
et à partir de cette date, nous rencontrons, dans le cartulaire
de l'abbaye, plus d'une pièce flamande relative à des actes
passés par l'abbaye, les uns avec des seigneurs, les autres avec
des manants 6.
La salle de Curange, en 1486, renvoya les pièces françaises
du procès des feudataires de Warans, jusqu'à ce qu'on les tra-
duisît. Elle refusa net de s'occuper de l'aflaire intentée à Anne
d'Egmont par une dame de Montmorency, parce que celle-ci
ne lui avait pas présenté ses conclusions en flamand t.
Dans le reste de la principauté, le flamand n'est pas sacrifié.
Les échevins de Liège étaient tenus de connaître les deux
langues et de rendre leur sentence dans la langue des plai-
deurs. Les registres du grefle scabinal contiennent plus d'un
acte rédigé en flamand. Un des plus curieux, c'est assurément
' S. BoRNANs, Recueil des ordonnances de la principauté de Liège,
i^« série, pp. 558 et 570.
* Daris, Histoire de la bonne villes des comtes et de Véglise de Looz,
t. II, p. 56.
^ S. BoRMANS, Recueil des ordonnances de la principauté de Liège,
ir«série, pp. 606et61â.
^ IDBM, ibidem, p. 66%.
•> Idem, ibidem, p. 786.
« PiOT, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Trond, 1. 1, pp. 523, 540, 558,
599.
^ Dbmartbau, op. cit. Je n'ai pu contrôler ces diverses assertions.
(68)
cette déclaration de 1369 par laquelle les échevins attestèrent
qu'Anvers avait de tout temps joui dans leur ville du droit de
vendre des poissons ^. Parfois, Tobligation de satisfaire aux
besoins de populations bilingues engendrait quelques difficul-
tés. Ainsi, en 1565, dans rassemblée des États convoquée par
Gérard de Groesbeek dès son avènement, les députés des villes
de Tongres, Saint-Trond, Hasselt, Looz, Waremme, Maeseyck
et Stockem demandèrent que, des quatorze échevins de Liège,
il y en eût toujours sept au moins comprenant le flamand,
pour juger en appel les causes qui leur étaient apportées du
pays flamand ^.
11 serait intéressant de relever, dans les registres des justices
rurales, la trace de l'usage simultané des deux langues attesté
par Polain : on en trouverait plus d'une qui, comme Waremme
ou Roloux, se servait de l'une ou de l'autre ^, selon la natio-
nalité de ceux qui comparaissaient devant elle. Ce travail
n'est pas fait; il mérite de tenter la curiosité d'un de nos
jeunes archivistes, et il nous apporterait une preuve de plus
qu'au pays wallon, sous l'ancien régime, il n'était pas encore
de mode d'ignorer l'une de nos langues nationales.
Telle était la situation, lorsque le régime français, introduit
dans nos provinces à la suite de leur annexion à la France par la
loi de l'an 111, inaugura le règne absolu et exclusif de la langue
française. Les lois révolutionnaires régissant le langage, que
* Signalé d'abord par Charles Nys, Inventaire des ckarles et docunienLs
appartenant aux Archiver d'Anvers, Anvers, 1858, p. 47, et dans Ylaemsche
Commissic, Bruxelles, 1859, p. 173; publié dans Comptes rendus des
séances de la Commission royale d'histoire, 5« série, 1. 111, p. 451 (1893).
L'original repose aux Archives d'Anvers.
* Daris, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège pendant le
XVI^ sièclCy p. 206. Qu'on ne s'éionne pas de rencontrer le nom de
Waremme dans une liste de localités flamandes. Celte ville a été flamande
dans l'origine (voyez ci dessus, 1. 1, pp. 136 et suivantes), et même après
avoir été francisée elle contenait une section, Rettincourt, qui est toujours
restée thioise.
5 Ylaemsche Commissiez p. 174.
(69)
nous analyserons dans le chapitre suivant, furent appliquées
aussi en Belgique, et Tusage de toute autre langue proscrit.
Les administrateurs que nous envoyèrent successivement la
République et l'Empire travaillèrent à Tenvi à Fœuvre de la
firancisation des provinces belges. Le plus coulant d'entre eux,
Voyer d'Argenson, préfet du département de l'Escaut, se mon-
tra, dit un historien récent, « aussi exact qu'aucun de ses col-
lègues à poursuivre l'exécution des lois et la francisation défi-
nitive du pays, ardent notamment à interdire les publications
périodiques en langue flamande ^ ».
En 1800, dans une réunion des principaux fonctionnaires
belges sous la présidence d'un conseiller d'État, Regnault
de Saint-Jean d'Angély, les directeurs de l'enregistrement
a émirent le vœu que la rédaction de tous les actes en langue
française devint obligatoire, et exposèrent que les actes fla-
mands étaient une source de fraudes : ils ne parurent pas sup-
poser, dit un écrivain français, qu'on pût exiger de leurs
employés la connaissance du flamand ^ d. Sous l'Empire, au rap-
port du même témoin, qui ne sera pas suspecté, « les agents
du pouvoir mettaient un acharnement particulier à proscrire
les livres et journaux flamands, sans comprendre qu'on n'a
jamais aboli l'usage d'une langue par la persécution 3 ».
Il ne faut pas se figurer que ces mesures prises contre leur
langue aient été pour beaucoup dans les griefs des Belges
contre le régime français. Depuis longtemps, on était habitué
en Belgique à considérer le français comme Tidiome d'une
civilisation supérieure, et la préférence que lui avait témoignée
le gouvernement autrichien n'était, en somme, que la preuve
des dispositions de l'esprit public à cet égard. L'aversion
qu'inspira par la suite le régime révolutionnaire imposé à
notre pays par la France ne s'étendit pas à la langue fran-
* Lanzac de Laborie, La domination française en Belgique, t. II, p. 970.
Cfr. A. Bergmann, Geschiedenis van Lier, p. 521 .
< Lanzac de Laborie, La domination française en Belgique, 1. 1, p. 435.
^ Idem, ibidem, t. II, p. i84.
(70)
çaise. Elle n'avait jamais été une étrangère en pays flamand ;
elle n'y fut jamais considérée, même aux jours les plus graves,
comme le symbole de la domination étrangère. Aussi ne fut-
elle pas comprise dans le discrédit qui frappa de bonne heure
en Belgique la domination française, et la bourgeoisie des
villes flamandes, en même temps qu'elle soupirait après la
chute de la tyrannie jacobine, resta>t-elle l'agent le plus actif
de la francisation. La réaction consciente et systématique du
gouvernement hollandais contre cet état de choses, loin de
l'affaiblir, contribua, au contraire, à le développer. Moins
heureuse, en eflet, que sa rivale, la langue flamande fut en
quelque sorte compromise, aux yeux des Flamands eux-
mêmes, par les excès de ses partisans, et l'on vit, dans les der-
nières années du régime hollandais, la bourgeoisie flamande
signer des pétitions protestant contre la prépondérance de sa
langue locale!
Ainsi, tout servait la cause de la francisation : d'une part,
les mesures qu'avait prises en sa faveur le conquérant étran-
ger; de l'autre, l'hostilité résolue qu'elle rencontrait de la part
du gouvernement des Pays-Bas. La révolution de 1830 fut un
triomphe pour elle, et c'est seulement le mouvement flamand,
inauguré vers 1835, qui a pu, après une génération, obtenir
quelques bons résultats en sens opposé. Puisse-t-il lui-même
ne pas se laisser entraîner par les démagogues à de nouveaux
excès, et ne jamais oublier qu'en pays flamand la civili-
sation doit rester bilingue, sous peine de déchoir de son rang
historique !
Résumons rapidement les faits historiques qui se dégagent
de cette enquête.
1. Aussi haut que l'on peut remonter dans l'histoire de nos
provinces de langue germanique, on constate que le français
y a toujours joui , d'une grande diffusion parmi les classes
supérieures. Il était pour elles ce qu'il est encore aujourd'hui,
une espèce de seconde langue nationale.
{ 71 )
2. Les Belges flamands et allemands se sont servis du français
dans les relations de la vie publique un siècle avant de recou-
rir à leur idiome maternel. Au XII h siècle, les cours de
Bruges et de Luxembourg étaient des cours françaises, tout
comme au XVIIl* celles de Berlin et de Bade.
3. C'est le mouvement démocratique du XIY" siècle quia mis
en honneur les idiomes germaniques. Sans refouler le français,
ils parvinrent à conquérir leur place légitime à côté de lui, et
ils partagèrent avec lui les divers domaines de la vie publique.
4. La concentration des Pays-Bas sous le sceptre d'une môme
dynastie a de nouveau rendu au français une certaine supério-
rité. Il est devenu la langue des intérêts généraux, pendant que
le flamand et l'allemand restaient celles des intérêts provinciaux
et communaux. Mais le gouvernement, tout en faisant usage
du français, n'a en rien contrarié ni gêné les langues natio-
nales, et il s'en est servi lui-même dans ses relations avec les
populations qui les parlaient.
5. L'énorme prépondérance internationale acquise au XVfll^
siècle par le français a tendu à modifier peu à peu cette situa-
tion au détriment du thiois. Vers la fin du XVIII« siècle, le
gouvernement en était arrivé à ne plus parler une autre langue
et à ne plus apprécier la nécessité de parler aux populations
celle qu'elles comprenaient.
6. La conquête française a profité de cette situation, ainsi
que des dispositions qu'elle avait créées dans le public, pour
imposer par voie législative et administrative l'emploi exclusif
du français.
7. Le gouvernement hollandais a réagi et essayé de faire du
néerlandais la langue nationale de tout le royaume des Pays-
Bas. Il n'y a pas réussi parce qu'il heurtait trop violemment les
goûts et les habitudes de la population wallonne, et même
d'une bonne partie de la population flamande.
CHAPITRE II.
* Tandis qu'en Belgique Féniancipation des communes inau-
gurait aussi celle de la langue nationale, les provinces flamin-
gantes dont les destinées restaient attachées à celles de la
France ne devaient pas connaître ce joyeux renouveau. Là,
le cours naturel des choses, qui augmentait d'année en année
la supériorité du français, se déroulait sans rencontrer d'ob-
stacle. Les événements devaient donc, à la longue, amener
une situation toute différente de celle que nous voyons se
dessiner en Flandre à partir du XIV^' siècle.
Si, comme nous l'avons vu, le français jouissait au cœur de
nos provinces flamandes d'une difl'usion si grande aux Xll^ et
XIII® siècles, à plus forte raison devait-il en être ainsi dans le
Boulonnais et le comté de Guines, ces pays d'extrême frontière
linguistique. Là aussi, depuis longtemps, la noblesse et les
cours s'étaient fait du français une seconde langue maternelle.
Nous ne nous occuperons pas ici des comtes de Boulogne : il est
certain que de tout temps on parla français dans cette ville, et
le français fut aussi, dès l'origine, la langue maternelle de ses
comtes. Les comtes de Guines, au contraire, étaient, comme
tout leur peuple, de langue flamande; il n'en est que plus
intéressant de constater que les premiers renseignements que
nous ayons au sujet de leur idiome nous les montrent fami-
liarisés avec le français. En 1137, le comte Manassès de Guines
était mourant. Un de ses petits-fils, qui était depuis plusieurs
années moine dans l'abbaye de Charoux, en Poitou, le trouva
sur son lit de mort et lui adressa la parole en français, ayant.
( 73)
dit le chroniqueur, déjà oublié son flamand ^. Le moribond,
(|ui n'y voyait presque plus et qui ne reconnaissait pas son
fils, crut à une badinerie, et il répondit sur le même ton et
dans la même langue que le temps des plaisanteries était passé
pour lui.
Si maintenant l'on considère que le comte Manassès mourait
dans une vieillesse fort avancée en 1137, et que les années de
son éducation se placent par conséquent vers le milieu du
XI* siècle, nous avons ici la preuve que depuis un temps
immémorial le français était en faveur dans une dynastie
essentiellement germanique, vassale d'ailleurs des comtes de
Flandre. Un autre témoignage va nous montrer que cette faveur
n'était pas le fruit d'un engouement passager.
Le comte Baudouin II de Guines, qui succéda à son père
Arnoul en 1169, avait, nous dit Lambert d'Ârdres, un grand
goût pour les lettres, bien qu'il fût lui-même illettré (omnino
làicus et illiterattis). Hais, comme il se plaisait dans la con-
versation des gens instruits et qu'il savait retenir ce qu'il
entendait, il possédait une telle somme de connaissances que
souvent ses auditeurs émerveillés se demandaient comment il
pouvait être versé à un tel point dans les lettres, ne les ayant
jamais apprises ^. Comme, faute de savoir le latin, il n'était
pas en état de lire dans leur texte les chefs-d'œuvre de l'anti-
quité profane et sacrée, il s'en était fait traduire plusieurs en
français, langue qu'il connaissait parfaitement, et il possédait
* « Gum idiomate pictavico, utpote alteriusiinguae jamignarus, humi-
liter salutasset, nobilis héros, licet annis matums et corpore debilis et
inOrmus, corde laraen robustus et antiquae calliditatis minime oblitus,
se ab aliquo aeslimans irrideri, cum se salutantem audiret quidem sed
oculis jam caligantibus prae senio non posset intueri, Gregorium sermone
pictavico derisorie resalutavit, et se nugis aut jocis non posse vacare
respondit. » {Chron. Andr,, p. 80o.)
* « Unde et muiti eum audientes et super objectionibus et responsis
ejus in admirationem prorumpentes, saepe de eo dixerunt : Quis est hic?
et : Laudabimus eum; dixit enim mirabilia. Sed quomodo scit litteras
cum non didicerit? » (Lambert d'Ardrbs, Chronic, Ghisn. et Ard., c. 81.)
( 74)
une belle bibliothèque dans laquelle il ne parait pas qu'il se
soit trouvé un seul ouvrage écrit dans une autre langue i.
Est-il nécessaire d'ajouter que dans l'entourage des comtes
de Guines le français était tout aussi répandu ? Qu'on en juge
par le trait suivant. Un serviteur du comte Baudouin 11, dont
l'éducation n'avait pas été plus soignée que celle de son illustre
patron, et qui était comme lui omnino lalcus, s'éprit d'un si
beau zèle pour les livres dont la garde lui était confiée, qu'il
les lut tous l'un après l'autre. Ce Hasardus ne paraît pas être
un personnage de rang bien élevé, et néanmoins le français
lui est aussi familier qu'à son maître, et le chroniqueur trouve
la chose tellement naturelle qu'il ne nous l'apprend que d'une
manière tout à fait indirecte : preuve incontestable qu'à
l'époque où il écrivait, la connaissance des deux langues était
chose ordinaire au pays de Guines, du moins dans la société
cultivée.
La bourgeoisie des villes, à un plus haut degré encore que
dans les régions de la Flandre belge, était, elle aussi, familia-
risée avec le français. Saint-Omer, on l'a vu plus haut, était
une localité foncièrement germanique, ainsi que tout le pays
avoisinant. Eh bien, les plus anciens documents publiés qui
concernent cette ville sont écrits en français. Tels sont un acte
du chapitre de Saint-Omer, qui est de la seconde moitié du
XII* siècle (1159-1169) ^ ; un acte des échevins de la même ville,
de 1321, et attestant la vente d'un certain bien faite par le châ-
* Gantlca canticonim de latino in romanum transferre sibi et
saepius ente se légère fecit. Evangelia quoque plurima et maxime domi-
nicalia vitam quoque sancti Ânthonii monachi a quodaro Alfrido
diligenter interpretatam diiigenter didicit; maximam quoque physicae
artis partem a viro eruditissimo magistro Godefrido de latino in sibi notam
linguam romanam translatam accepit. Solinum autem . . . quis nesciat a
venerabili pâtre magistro Simone de Bolonia ... de latino in sibi notissi-
mam romanitatis linguam fida interpretatione translatum? etc. » i Lam-
bert D^ÂRDRES, Chronic. Ghisn. et Ard., c. 81.)
^ A. Courtois, L'ancien idiome audoniarois^ p. 6.
( 75 )
telain de Saint-Omer ^ ; les statuts de la hanse de Saint-Omer,
rédigés en 1244 ^; un autre acte échevinal de 1248, relatif à une
affaire entre le prévôt et un bourgeois ^; une charte du châte-
lain de Saint- Omer, de 1273, et d'autres. Et qu'on ne se figure
pas que le français ne fût employé que concurremment avec le
flamand : nous ne possédons aucun acte de Saint-Omer qui soit
conçu en cette dernière langue, et de plus, une visite person-
nelle aux riches archives de cette ville, où M. Lauwereyns de
Boosendaele, à qui ce dépôt est confié, s'est fait mon obligeant
cicérone, m'a convaincu que le français était vraiment la seule
langue officielle de la commune. Les registres aux renouvelle-
ments de la loi , précieuse collection qui va de 1307 jusqu'à nos
jours, sont uniformément rédigés en français à partir du com-
mencement. Il en est de même des registres de l'argentier, qui
commencent en 1413, des registres aux délibérations, commen-
çant en 1448, et des registres contenant la correspondance du
magistrat, qui vont du milieu du XV* siècle jusqu'en 1763. Le
français est également la langue dans laquelle sont rédigés les
comptes de la confrérie de Saint-Omer, en 1325, et c'est en fran-
çais encore que sont écrites les lettres adressées au magistrat
de cette ville par les bourgeois donnés en otage à Edouard III,
après le traité de Brétigny, en 1360. En un mot, le latin et le
français sont les seules langues employées par le magistrat;
l'idiome populaire est laissé à la porte de la maison communale.
Il est vrai que, dès le XIl* siècle, la population de la ville ne
paraît plus totalement flamingante, s'il faut s'en rapporter à un
curieux acte de délimitation daté de 1166. Dans ce document,
qui est en latin, les douze délimitateurs, tous bourgeois de
Saint-Omer, ne portent que des noms latins ou romans; et si
on allègue, ce que j'admets d'ailleurs, que des noms comme
Strabo, Vulpes, de Foro peuvent n'être que la traduction de
* GiRY, Histoire de la ville de Saint-Oiner et de ses institutions jusqu'au
XI V^ siécU, p. 408.
* Idem, ilridem, p. 413.
^ Idem, ibidem, p. 4S2.
( 76 )
noms vulgaires flamands, il n*en reste pas moins que deax de
ces noms sur douze sont manifestement français, à sawoir
Eeufridus Canevas et Henricus C&ntenance ^ Voilà donc une
ville où, à partir du XIII* siècle, le français r^ne victorieuse-
ment dans le domaine public, pendant que le flamand continue
de garder celui de la vie privée. C'est seulement à partir do
XIV* siècle que Tidiome thiois put prendre à son tour sa place
dans les actes publics ; nous voyons en effet que dès ce siècle,
les afiiches étaient conçues à Saint-Omer dans les deux langues,
in idiomatibus gallico et ftamingo ^. La justice est administrée
soit en flamand, soit en français, au choix des parties : c'est
ce que dit Tarticle 18 du règlement des échevins de la viersehare
de Saint-Omer : a Sera cascun receu à parler franehois ou
flameng tel langage qu'il sara. » Encore à la date de 1S09, où le
flamand a fait déjà tant de pertes, l'article 7 de la coutume de
Saint-Omer, écrite d'ailleurs en français, atteste que les mayeurs
et échevins de Saint-Omer ont accoutumé de rédiger leurs
sentences criminelles en langaige flamang 3. Saint-Omer était
donc, et cela dès le moyen âge, une ville bilingue, la noblesse
et la bourgeoisie parlant deux langues, le peuple ne connais-
sant que le thiois. Mais si le français y était implanté de temps
immémorial, la langue indigène resta vivaceet forte jusqu'à la
fin du XVI* siècle.
Saint-Omer ne doit pas être considéré comme une excep-
tion; c'est bien plutôt un exemple de ce qui se passait dans le
reste de la Flandre aujourd'hui annexée à la France. Faute de
documents, nous ne pouvons refaire cette démonstration pour
toutes les parties du Pas-de-Calais qui ont été flamandes autre-
fois; il suffit de dire que partout qù l'on peut se procurer
quelques renseignements, on constate, dans ces pays habités
par des populations germaniques, l'antiquité de la langue firan-
» GmY, op, cit., p. 385.
^ GiRY, dans les Mémoires de la Société des antiquaires de Morinie, t. XV
(1874-1876), p. 157.
^ Courtois, Uancien idiome audomarois, p. 13.
( 77 )
çaise. Dans l'abbaye de Reaulieu, en 1286, c'est du français
qu'on se sert pour faire le cueilloir de la maison, bien qu'il ne
contienne que des noms de localités germaniques ^. A Calais,
qui sans doute était flamand, la langue officielle était le fran-
çais. A Dunkerque, les plus anciens comptes des baillis sont en
français. A Cassel, ils le sont depuis 1586 ^, et à Mardick depuis
le W^ siècle 3. A Comines, je note un chassereau de rentes de
l'hospice qui est de 1422, en français, à côté d'autres chasse-
reaux en flamand 4. En un mot, il est incontestable que le fran-
çais est établi depuis des siècles dans ces régions, et qu'il n'y
est plus une langue étrangère.
Toutefois, le français ne s'introduisit qu'au détriment de
la langue nationale, à laquelle il enleva une partie de son
domaine, et même la plus belle. La vie littéraire, la vie de
société, toutes les relations agréables se passèrent dans la
langue nouvelle; à l'ancienne, il ne resta que le foyer et la rue.
C'eût été beaucoup, si elle avait dû toujours conserver ces
éléments. Hais l'esprit d'imitation, qui de tout temps lance
les classes inférieures à la suite des supérieures, fait qu'elles
aussi veulent savoir l'idiome prépondérant ou qu'elles affectent
de le savoir, ne fût-ce qu'en montrant leur ignorance de la
langue maternelle. Il se produit ainsi un fâcheux courant qui
ne permet pas d'équilibre stable dans les relations des deux
langues. La nouvelle ne cesse de faire des progrès, l'autre se
défend péniblement.
Une telle situation, il est vrai, aurait pu se prolonger encore
pendant des siècles sans que l'idiome flamand fût menacé dans
son existence, si des événements politiques ne fussent venus
brusquer les choses. Au moment où le thiois n'est plus protégé
dans les masses populaires que par la force de l'habitude, voici
* Voyez le tome I", pages 241 à 247.
* De Smyttere, Topographie de Cassel, Paris, 1828.
' R. DE Bertrand, Histoire de Mardick et de la Flandre maritime,
p. 235.
* Voyez V Inventaire des Archives de Comines, par Jules Finot.
(78)
que subitement le pouvoir public s'avise de lui faire la guem;
et le surprend dans un état de faiblesse qui ne lui laisse pas
d'espoir de résistance victorieuse. Une langue peut, sans doute,
lutter contre la puissance de lois oppressives lorsqu'elle est
dans la pleine maturité de son développement, lorsqu'elle est
parlée par la grande majorité de la nation, lorsqu'elle est sou-
tenue par un véritable mouvement de l'opinion publique. Dans
ce cas, on peut la considérer comme invincible, et toute la pres-
sion des lois ne sert qu'à augmenter l'élasticité prodigieuse avec
laquelle elle ne cesse de revenir à son état naturel. Combien il
en était autrement dans la région flamande de la France, dans
ces cantons éloignés de toute influence germanique, rattachés
à l'immense corps de la langue française, et où d'ailleurs, depuis
des siècles, toute défiance nationale contre le français était
inconnue! 11 ne s'agissait pas ici d'un peuple qu'on voulait
priver de sa langue; il s'agissait de mettre fin à l'emploi d'une
de ses deux langues, et de celle qui lui était la moins chère. 11
s'agissait de fermer l'accès de la vie publique à un idiome
retombé au rang de patois et dont l'emploi semblait contrarier
le développement de Tunité nationale. Comment, dans dételles
conditions, le flamand n'aurait-il pas succombé?
C'est Louis XIV, le roi de la centralisation par excellence,
qui porta les premiers coups à la langue flamande par un édit
de décembre 1684, enregistré le 4 janvier 1685 au parlement
de Flandre. Cet édit veut que dorénavant il ne puisse plus être
plaidé dans la ville d'Ypres et dans toutes les autres villes et
châtellenies de la Flandre occidentale qu'en langue française.
« Défendons à cette fin, ajoute l'édit, à tous avocats et pro-
cureurs, de se plus servir de la langue flamande, soit pour les
plaidoyers, soit pour les écritures ou autres procédures, et aux
magistrats des dites villes et châtellenies de le souifrir, ni de
prononcer leurs jugements qu'en langue française, à peine de
nullité et de désobéissance ^. »
Merlw, Répertoire, article Langite.
( 79)
Ce n'était pas là une mesure isolée. D'autres édits de 1688 et
de 1700 appliquaient les mêmes dispositions à l'Alsace, ainsi
qu'aux pays de Roussillon, Conilans et Cerdagne, où l'on par-
lait un dialecte catalan. Le but du gouvernement français était
évidemment d'arriver à l'unité linguistique, symbole de l'unité
politique du royaume.
On aura remarqué que la défense de se servir désormais du
flamand ne s'applique qu'à la partie de la West-Flandre récem-
ment conquise par les armes du grand roi, et que rien n'est
stipulé pour les cantons flamingants de l'Artois. Il faut croire
que dès lors, dans ce dernier pays, les tribunaux avaient
renonce à l'idiome national, et que toutes les procédures
avaient lieu en français. Il serait impossible de s'expliquer
autrement la singulière exception qu'on aurait faite en faveur
d'une province voisine de la West-Flandre et où subsistaient
les mêmes raisons d'Etat que dans celle-ci.
Mais nous avons ici mieux que des conjectures. Nous savons
que dès 1593 le magistrat de Saint-Omer cessa de rendre ses
sentences criminelles en flamand, droit qui lui avait été
reconnu par la coutume de lo07. De plus, la coutume du pays
de Langle, rédigée en 1586 sous le gouvernemeilt espagnol,
contient un article 55 exigeant que toutes les procédures et
actes judiciaires se fassent en langue franchoise. Remarquez
que le pays de Langle est à l'extrême frontière septentrionale
de l'Artois, et qu'il fait partie de la zone où l'idiome germa-
nique a survécu le plus longtemps : c'est assez dire que des
dispositions semblables devaient régir depuis longtemps l'exer-
cice de la juridiction dans les cantons beaucoup plus roma-
nisés qui se trouvent au sud de celui-ci.
La Convention, héritière du génie centralisateur de la
royauté française, devait achever l'œuvre commencée par
celle-ci. Voici ce que contient la loi du 2 thermidor an II :
Art. l"^ A compter du jour de la publication de la présente
loi, nul acte public ne pourra, dans quelque partie que ce soit
du territoire de la République, être écrit qu'en langue fran-
çaise.
( 80 )
Art. 2. Après le mois qui suivra la publication de la pré-
sente loi, il ne pourra être enregistré aucun acte, roéme sous
seing privé, s'il n'est écrit en langue française.
Aucune réclamation ne partit des régions flamandes de la
France lorsque ces mesures draconiennes vinrent décréter
l'expulsion totale du flamand de tout le domaine de la vie
publique. L'Alsace, elle, protesta et obtint même une suspen-
sion de la loi ; les départements du Pas-de-Calais et du Nord se
résignèrent silencieusement. Le régime de l'édit de 1684, tout
nous porte à le croire, y avait été appliqué trop consciencieu-
sement pour que la loi de l'an II y trouvât encore quelque
chose à faire. On peut, sans crainte de se tromper, affirmer
que l'extinction du flamand comme langue publique était un
fait accompli dès les premières années du XVIII® siècle.
Dès lors, ses jours étaient comptés au sein d'une population
qui pouvait se passer de lui et qui, familiarisée depuis des
siècles avec la langue française, n'avait aucune raison maté-
rielle pour souffrir de l'emploi exclusif de celle-ci. Cependant,
telle est la vitalité des langues, telle est la force qu'elles tirent
d'une habitude héréditaire, que le flamand survécut longtemps
à toutes ses tribulations. Il restait la langue unique de plus
d'un, la langue principale de beaucoup d'autres. Il était parlé
encore au prône, au catéchisme, à l'école. Il y avait encore une
librairie flamande qui produisait des livres de piété; elle a
fonctionné à Dunkerque jusqu'en 1734, à Bergues jusqu'en
1712, à Saint-Omer jusqu'en 1772 t.
il fallut de nouvelles épreuves pour débusquer Tidiome
national de ses dernières positions. C'est la Révolution fran-
çaise qui lui a porté le coup de mort. En détruisant toutes
les écoles qui existaient sous l'ancien régime, elle tarit une des
dernières sources où venait encore se renouveler l'idiome
appauvri et mutilé. Et lorsque les écoles furent rouvertes, on
n'y enseignait plus que le français. Le flamand avait péri au
* Annales du Comité flamand de France, 1. 1, pp. 457 et suivantes.
(81 )
cours de la crise scolaire, comme un vestige de l'ancien régime.
La génération qui traversa la Révolution continua, sans doute,
de le parler, mais cessa de le transmettre intact à la suivante;
et, les progrès de la centralisation aidant, il finit par disparaître
totalement. Raconter les dernières phases de cette agonie, ce
n'est pas un travail facile; la fin et le commencement des
choses sont voilées de ténèbres qui ne permettent pas de fixer
le moment précis où a lieu le passage de la vie à la mort. Du
reste, c'est affaire aux chercheurs locaux de réunir les maté-
riaux éparpillés de cette histoire, de nous dire comment, dans
chaque village, s'est vérifiée la loi générale, comment l'idiome
indigène a été successivement négligé, refoulé, oublié, com-
ment il a cessé d'être employé au catéchisme et au sermon,
comment il a cessé d'être une langue maternelle, comment
enfin les mères qui savaient encore le flamand ont renoncé à
le parler à leurs petits enfants et ont fait l'éducation de ceux-ci
en français. Envisagée dans son aspect le plus général, cette
histoire est la même partout ; considérée dans certains de ses
traits spéciaux, elle varie de canton à canton et même de village
à village. Sur l'extrême frontière linguistique, le flamand était
encore florissant à la fin du XVIII" siècle et au commencement
du XIX®; le français ne l'a remplacé que sur les lèvres de la
génération qui est postérieure à la Révolution. A Dunkerque,
il n'y avait, à la fin du siècle passé, que les employés du gouver-
nement et les soldats qui parlaient le français; il y existait
encore une chambre de rhétorique flamande à la veille de la
Révolution. Â Comines, dit M. De Backer, tout le monde
parlait encore flamand au commencement de ce siècle, et les
tombes du cimetière ne contiennent guère que des épitaphes
flamandes.
Dans les villages de Grande-Synthe et de Petite Synthe, à la
même époque, on ne connaissait que le flamand; mais le
français y a pénétré du nord par Dunkerque et du sud par
Mardick. A Mardick même, des circonstances toutes locales
ont hâté la disparition de cette langue, qui, à la date de 1670,
était encore la langue presque universelle. Une colonie de
Tome XLVIII, vol. II. 6
(82)
matelots français, établie sur le territoire de cette localité à
la date marquée ci-dessus, y répandit la connaissance du fran-
çais; le dépérissement de la ville de Mardick, combiné avec
l'accroissement de la colonie, accélérèrent la chute naturelle de
l'idiome indigène, dont l'agonie se place entre les années 1718
eH725i.
Comment le français parvint-il à franchir enfin la Lys, après
avoir été confiné au sud de cette rivière depuis l'époque de la
loi salique, et comment finit-il par écorner la Flandre belge,
où il triomphe aujourd'hui non seulement sur les bords de
la Lys, à Warneton et à Comines, mais encore à Reckhem,
à Ploegsteert, à Houthem ? Nos érudits locaux nous le diront
sans doute quelque jour; l'Académie ayant attiré l'attention
sur ce sujet, on y reviendra avec un intérêt sympathique pour
le passé, avec une sollicitude patriotique pour l'avenir. Bor-
nons-nous, en attendant, à tracer, pour l'une des localités
francisées, l'esquisse rapide de ses destinées linguistiques.
Au XVh siècle, la Lys était encore, comme au temps de
Clovis, la ligne de démarcation des idiomes français et fla-
mand, et VVarneton-Belgique était une ville flamande. Ses
archives ayant péri dans un incendie, en 1527, c'est en flamand
qu'on reconstitua le texte de sa coutume ; c'est en flamand aussi
que sont rédigés les règlements de cette date; c'est en flamand
toujours que le magistrat communiquait avec la population.
Le français ne servait que pour la correspondance de la ville
avec le gouverneur général. Cet état de choses subsista pendant
tout le XVII® siècle, jusqu'à ce que la conquête de la Flandre
maritime par Louis XIV soumît la ville au régime du fameux
édit de 1683. En conformité de cet édit, le français prend, dès
le 2 mars 1685, la place du flamand dans les plaids et dans les
registres des cours de justice. Le flamand se maintient encore
dans les registres terriers de la paroisse jusqu'à la date de 1718,
* R. DE Bertrand, Hittoire de Mardick et de la Flandre maritifne,
p. 302.
(83)
alors que la paroisse foraine a déjà abandonné cette langue dès
4632 ; mais il disparaît rapidement des registres aux actes civils
de réchevinage, qui, en 1700, comptent encore vingt pour cent
d'actes flamands, et de 1700 à 1717, douze pour cent seule-
ment. Dès 1712, le magistrat lui-même se sert du français
pour communiquer avec la population. En cette même année,
un vicariat étant devenu vacant à Warneton, la condition exi-
gée des candidats fut de savoir les deux langues : preuve qu'il
y avait dès lors une partie de la population qui ne comprenait
plus le flamand. Un peu plus d'une génération après, c'était le
cas de la majeure partie de la bourgeoisie, puisque, en 1761,
on se vit obligé de traduire en français les statuts de la confrérie'
de Saint-Sébastien. Depuis lors, refoulé dans les basses classes,
le flamand a dépéri d'une manière obscure et peu glorieuse.
L'auteur auquel j'emprunte ces renseignements ajoute qu'il y a
vingt ans les portefaix chantaient encore la Saint- Valent! n en
flamand, mais qu'aujourd'hui cet usage ne subsiste plus. War-
neton est totalement francisé, et les seuls restes de l'ancien
idiome sont ces refrains traditionnels que les enfants de la
localité redisent encore dans leurs jeux, mais sans savoir ce
qu'ils veulent dire *.
Voici ce qu'écrivait à ce sujet, en 1880, un des plus sincères
flamingants de France :
c( Aujourd'hui qu'il n'y a plus en France une Flandre ayant
une existence politique à elle, la langue flamande, exclue de
l'enseignement public, des tribunaux, des administrations,
des actes authentiques, ira s'appauvrissant jusqu'à ce qu'elle
aura disparu de la surface de la France ; car le fran^^is s'avance
toujours, la pressant de Toccident et du midi et la chassant
vers les frontières de la Belgique.
» Avec le système suivi contre la langue flamande, il arri-
vera un jour que le français régnera seul dans nos chaumières,
* De Simpel, Uejwahissement de la langue française en Flandre. (La
Flandre, 1883. i
(84)
dans nos églises, dans toutes nos relations sociales, dans ces
quatre-vingt-douze communes de France qui parlent encore
le flamand ^. »
Depuis lors, il est vrai, la situation s'est améliorée. Sous
rintluence de ce mouvement irrésistible qui, dans toutes les
contrées de l'Europe, ramène les peuples vers la langue mater-
nelle trop longtemps négligée, et stimulés sans doute aussi par
les progrès que dans leur voisinage faisait le mouvement fla-
mand, les Flamands de France se sont mis à l'œuvre. La fon-
dation de la Maetschappij van Vlaemsche Letterkunde à Dun-
kerque, en 1853, et celle du Comité flamand de France peu de
temps après, ont réveillé dans le public l'intérêt pour la langue
maternelle, et une preuve de la persistance de cet intérêt se
trouve dans la création d'un organe périodique en langue
flamande : Oiis oud Vlaemsch, avec cette devise significative :
Mij dtinckl dat Vlaminglien reytidt ^ ! On signale même l'exis-
tence de trois chambres de rhétorique : Met Bollewerk^ à Dun-
kerque, Sinte-Barbara, à Bergues, et De Blanwei's, à Cassel •^.
Un philologue néerlandais qui a fait, en 1887, un voyage dans
la France flamande, dit avoir pu parcourir ce pays dans tous
les sens, s'entretenant sans cesse avec les indigènes de toutes
les classes, sans jamais devoir recourir à une autre langue que
le flamand ^. il sera permis de trouver quelque exagération dans
* De Backer, Les Flamands de France, Gand, iSSO.
- Voyez J. WiNKLER, Oxid Nederland, p. 196.
■* De Taalslrijd, dans Nederlandsche Dicht- en Kunsialle, VU, p. 90.
' Voici ce que dit Wikki^r, op. cit., p. 236 : « Zal nu deze aluiterste
voorpost van liet Vlamingschap, van het Dietschdom, van het germaansch
volk, in het verre Westen, diep in Frankrijk dus klagelijk ondei^an?
Dus verdwijnen in de zwijmmelende fransche wieling? Ik geloof hel niet
Ook hier verwacht ik nog heil en redding van den dood. . . . Zelfs tôt hier
in het uiterste Westen is een straaltje doorgedrongen van de germaansche
zonne die in 't Oosten zoo heerlijk verrijst. »
Les observations de Winkler contrastent étrangement, à première vue,
avec celles de R. Andrée : « Auf der Durchreise nach Calais begriffen.
hab ich mich 1864 einen halben Tag in Hazebrouck aufgehalten. Auf den
(85)
le lyrisme avec lequel il constate des faits si chers à son cœur
de patriote; il sera difficile de ne pas tenir compte de son appré-
ciation, ainsi que des faits sur lesquels il Fappuie. Rapprochés
des tristes pressentiments du patriote flamand que je viens de
citer, les pronostics du savant néerlandais attestent, dans tous
les cas, que la seconde moitié de ce siècle a été moins défavo-
rable que la première à la cause de la langue flamande en
France.
Toutefois, je ne partage guère l'optimisme de J. Wînkler. A
Dunkerque, je crois que les jours du flamand sont comptés. Il
est banni de l'enseignement primaire, et c'est le français qui
sert de langue véhiculaire, même pour les enfants qui parlent
encore le flamand.
Quel sort attend la langue flamande en Franche? Continuera-
t-elle de dépérir, et le jour viendra-t-il où tout ce qui parle
encore le flamand dans ce pays aura entièrement oublié la
langue des aïeux? Le réveil de la conscience linguistique, dont
notre siècle a été le témoin dans la plupart des pays de l'Europe,
ne permettra-t-il pas aux populations flamingantes des arron-
dissements de Dunkerque et de Hazebrouck de sauver les débris
de leur langue dans le département du Nord, et les Flamands
de France, qui forment encore un groupe compact de plu-
sieurs centaines de mille hommes, resteront-ils des Flamands?
Ou bien leur langue aura-t-elle la destinée qu'a eue, à la fin du
siècle dernier, le comique en Angleterre, et le dernier acte de
leur patriotisme linguistique consistera-t-il, comme là, à dres-
ser une statue à la dernière vieille femme qui aura parlé fla-
mand en France? Problème délicat et complexe, dont la solu-
ersten Blick machte das Studtchen einen rein franzôsischen Eindruck,
und ich musste erst aufpassen und suchen, bis ich flâmisch vernahm. »
[Die VôLkergrenzen in Frankreich, dans Globus, Brunswick, 1879, XXX VI.)
Gela s*explique. Le français est partout \k la surface, mais ce n'est qu'une
couche mince et légère : soufflez dessus, et le tlamand affleure. Lire là-
dessus d'excellentes considérations dans Wwkler, op. cit., p. 206, que je
puis corroborer par le témoignage de mon expérience personnelle.
(86)
tion dépend de la combinaison éventuelle de beaucoup
d'éléments divers, et qu'il serait téméraire peut-être de vouloir
résoudre.
Sans doute, il y a des langues qui, placées dans des condi-
tions dinfériorité incontestables, résistent néanmoins d'une
manière victorieuse et s'afiirmcnt de nos jours avec un vif éclat.
De ce nombre est le gallois, aussi florissant aujourd'hui que
jamais, vraie langue nationale de la péninsule de Galles, ayant
ses écoles, sa presse, sa littérature, ses congrès poétiques
(eisteddfodd), toute une vie riche et exubérante. Mais, il faut
bien le remarquer, le flamand en France est loin de se trouver
dans les mêmes conditions. Les populations galloises consti-
tuent un groupe compact dont l'anglais n'atteint que la surface ;
les populations flamandes du nord de la France sont pénétrées
d'outre en outre par le français. Les Gallois défendent et culti-
vent leur langue avec un patriotisme jaloux : en France, il n'y
a qu'une poignée de lettrés qui ait conservé de l'intérêt pour la
leur. L'amour de la langue nationale est, d'un coté, une passion
commune à toute la nation; de l'autre, une simple afiiaiire de
dilettantisme archéologique. A coup sûr, les courageux eflbrts
(les flamingants de France ont enrayé la marche progressive
(le la décadence de leur langue, mais ils ne l'ont pas arrêtée, et
elle continue lentement, mais sûrement, de produire tous ses
eflets. Pour réagir victorieusement contre le courant, il faudrait
(les forces plus considérables que celles qui résultent de la
bonne volonté de quelques érudits lettrés; mais, est-il besoin
(le le dire? un tel résultat ne pourrait être obtenu qu'à un prix
que les Flamands de France n'y mettraient jamais.
APPENDICES.
DES NOMS DE LIEU COMPOSÉS AVEC LES ADJECTIFS
jusanus et juseranus.
Pour désigner un mouvement qui se fait dans la direction
du haut ou du bas, la langue latine possède les deux adverbes
sursum (supra-versum) et deorsum (de-versum). Ce dernier a
une nombreuse postérité. Après être devenu diursum, puis JMr-
sum (cfr. diurnus, puis jour), il a passé au moyen âge à la forme
jusum, de laquelle sont dérivés Titalien giuso (d'où giii) et le
vieux français jus ^ Ce jusum, à son tour, a formé Tadjectif
jusanus, que Ton retrouve dans le vieux nom français de la
marée basse, \e jusant (qu'il serait préférable d'écrire lejusan).
Le mot jusanus ne s'est pas conservé dans ses autres acceptions,
mais, entré dans la composition de plus d'un nom de lieu, il
y est resté, et nous pourrons, en l'y démêlant, rendre à ceux-ci
leur signification primitive.
* L'opposition de sursum et de jusum (aussi )c;.sf^mi est visible dans ce
passage : « Nunc hâc nunc illâc pahetibus sese collidens, modo josum
nunc sursum efferens contuditur. » [Translatio Sancti Sebastiani, dans
iMabillon, Acta SS. Ord. S. Beried., IV, I, p. 384.^
(88)
Avant d'entreprendre ce travail, disons encore que jusanws^
opposé de la sorte à superanus, a bientôt enfanté par analogie
une forme juseranus, qui a disparu, elle aussi, de la langue
usuelle, mais qui se trouve également conservée dans le réper-
toire toponymique. Les deux noms ont été employés fréquem-
ment pour désigner des localités occupant une situation infé-
rieure par rapport à une autre. En voici un rapide aperçu pour
la Belgique.
lo j«MiiB* (Bornai)
i3U. Juzaine. — Désigné comme fief compris dans la
mairie de Wéris (Lamprecht, Deuuchet Wirth-
schaMeben im Mtuelalter, t. IH, p. 389). — 433i.
Moulins de Juzenne {Chartes de Saint-Hubert).
Luxembour{;>.
2o j«Mia« (Rosée)
30 ««••■•■■a (mairie de Weismes)
Prononcez Jeuzaine (ësser, KreUblati fur den Kreis
Mahnedy, 9 septembre 1882).
Namur.
Pnisse rhénane.
Jaserana.
J«WMr*i
Nom d'une cour que l'abbaye de Saint-Huberi possé-
dait à LavauX'Sainte-Anne.
1390. Jussurainge, Jusraingne. — 1401 Jusseranjoie.
— 1446. Jussurangne. — 1485. Jusraingne. — 1507.
Jusseraine {Chartes de Saint- Hubert).
Namur.
Jaserjuittin.
Jh
r«t.
1469. Juserain, Juseren (Publications de l'Institut
Royal Grand-bucal de Luxembourg, t XXXVI,
p. !270]. — Je note entre Bercheux et Jusseret nn lieu
dit Susseret, où 1 on prétend qu'il existait autrefois
un village. Ce Susseret serait-il un pendant de
Jusseret avec le sens de village d'en haut?
Luxembourg.
^■•aiia earlU.
lo jmaMourt, canton d'Asfehl
'ifi J«B*a««c*art
Ardennes.
Haoïe-Marne.
(89)
jHMkiia vallla.
lo «••▼«■ Brabant.
iâiO. Jusenneval. — 124$. Jusaineval. ~ i3!S0. Gènes-
val. — 4374 Geneval. — 1383. Jusenvail. — 1636.
Genval. — La prononciation locale est Djinnevau, et
l'orthographe correcte du nom exigerait la forme
Genneval ou mieux Jenneval.
âo «•«a«v«am (Musson) Luxombourg.
I!2i9. Gisenval juxta Ruette. — 1S34. Genevaus (GOFFI-
NET, Cartulaire de l'abbaye d'Orval, p. 230).
3» cs«B»«va«s (Léglise) Ibid.
Non documenté.
4o jaaism««M Namur.
Nom d'un bois dépendant de Franc- Waret et de Noville-
les-Bois. — 13!23. Jusenneval, Jesinnevaal (Grand-
GAGNAGE, Vocabulaire des anciens noms de la
Belgique orientale, p. 144).
▼Illa.
lo ««Bviii* Brabant.
XII l' siècle. Jusana villa {Gilles d'Orval, dans MGH.,
Scriptores, u XXV). — 1403-1404 Geseyneville. —
1408. Genevile. — 1420. Jesainville. — 1K67. Jen-
ville. — 164m. Genneville (Tarlier et Wauters,
Géographie ei histoire des communes belges, can-
ton de Jodoigne, p. 218.)
2o 4*ib«aviii« Luxembourg.
1139. Jusunvilla. — 1330. Gusanville. - 1439. Jeson-
ville. — 1507. Jussonville. — Je ne suis pas sûr qu'il
faille rattacher ce nom à la série de ceux dérivés de
Jusana villa.
Il y a encore plusieurs Genneville en France, notamment
un dans le département de la Seine-Inférieure et un autre dans
le Calvados, sans compter les Genville, Janville, etc., dont
quelques-uns pourraient rentrer dans cette série.
Vllll
lo j««i«aviii« Liège.
XIV« siècle. Jusenaineville, Juselaineville (cfr. Grand-
GAGNAGE, Vocabulaire, p. 38.)
(90)
âo ar«av|ll«^«r.6*«r Liège.
Ce uom, qui est le plus intéressant de celte série, est
celui qui m'a mis sur la iracç de l'adjectifjuf eranii«.
Qu'on l'ait orthographié Grandville, et que la Corn-
mitsion de l'orthographe des nomn det communes
propose de garder cette forme, cela n'est pas éton-
nant: on n'a lu le nom qu'avec les veux. Mais les
formes Gerenville et Gerenevilhe, trouvées par
Grandgagnage ( Vocabulaire, p. 731) dans des docu-
ments du XIV« siècle, et qu'il identifiait avec les
Grenneville et Grenville de Jacques d'UemricourL,
mettaient sur la trace d'un Gerenus dans lequel le
savant étymologiste croit voir un adjectif de Geer.
Gerena villa serait le village situé sur le Geer.
Bîais, outre que dans ce cas il faudrait lire Gecorana
villa, je ne connais aucun autre exemple d'un nom
de lipu formé de la sorte. La vraie forme primitive
du nom m'a été fournie par le Livre des Pauvres en
Ile (aux Archives de l'État à Liège], fol. 14 v», où ou
lit Jusercneville.
Pour terminer cette revue, je noterai encore
Ja«eB>Soralns.
Nom que portait au XIV« siècle le village de Seraiug-
le-Château, par opposition à Chapon-Seraiug, situé
en amont.
Il
WAVRE.
Dans la liste des vocables germaniques désignant la forêt
(t. ly pp. 365-377), j'ai omis de signaler waber. C'est un vieux
radical germanique oublié des glossaires et inconnu des topony-
mistes, mais qui a laissé cependant des traces bien manifestes.
Waba* signifie forêt et reparaît peut-être dans le Waberlohe de
la légende de Siegfried ^. Ce composé ne signifie pas la flamme
* Ce n*est pas, il est vrai, Tavis de Kluge, Etyinologisches Wù^'terbtu^
der deutscken S/proche, qui interprète Waberlohe par flamme vadllanU (du
verbe allemand wabem = se remuer en sens divers).
(91 }
vacillante, sens très pauvre et très recherché, mais la forêt en
flammes, ce qui est tout à fait conforme à la donnée légendaire.
Waber, disparu de la langue usuelle, est resté dans la topony-
mie allemande, française et anglaise. On le retrouve en France
et en Belgique dans les noms suivants :
ivavre (Woépvre, Woivre).
Nom d'aae vaste forêt qui s'étendait entre la Meuse et la Moselle, depuis la
Chiers au nord jusque dans les environs de Comraercy an sud. Cetie foi'ôl,
aujourd'hui morcelée, subsiste encore avec son nom primitif dans un certain
nombre de bois qui sont :
a. Les Côtes de la WoSpvre, chaîne de collines, à Test du département de la
Meuse, courant du sud au nord;
b. La culée de Woévre, bois communal de Juvigny-sur-Loisou;
c. La grande Wo5vre, bois communal de Haudiomont;
d. La Wofivre, bois communal de Damvillers;
e. La WoSvre, bois communal de Dun;
/. La Woévre, bois communal de Thiaucourl (Meurthej;
g. La Woevre, bois communal de Yille-en-Woevre.
Cette vaste forêt, nommée en 1086 Wavna forestis dans un diplôme
de Henri IV, a, comme la forêt d'Ârdenne, passé son nom à un pagus qu'on
trouve mentionné dès le YI* siècle sous le nom de pagus Wabrentis (Gré-
GOiHE DE Tours, Historia Francorum, IX, i%. Dans ce pagua se trouvait
un château qu'on appelait le caHrum Vabrense (Grégoirij: de Tours, op. ciL,
IX, 9), sur lequel voyez Longnon, Géographie de la Gaule au VI* siècle,
pp. 373 et suivantes. Sur le pagus H^abrensis (aussi Vaporacensin, Viia
Sancti Dagoberii, dans MGH„ Scriptores rerum Merovingicarum, t. II,
p. 3i8), voyez Liènard, Dictionnaire topographique du département de la
Meuse, p. 265, oU se trouvent toutes les mentions du nom depuis le Yl»
jusqu'au XYII* siècle. Le pagus Wabrensis a plus tard formé le territoire de
Wolivre, une des subdivisions de l'évèché de Verdun.
Il est intéressant de constater que le nom de pagus Wabrensis se trouve
être identique, quant à la signification, à celui du département des Forêts,
donné pendant la période révolutionnaire à la province de Luxembourg, qui
est non moins riche en terrains boisés, et qui est le centre de l'ancienne forêt
d'Ârdenne. On a fait de bonne heure entre les deux noms une confusion qui a
induit nos historiens en erreur. Souvent le nom de Wavre a été donné
à YArdenne; par exemple des actes mentionnent Consihum (Grand-duché de
Luxembourg, canton de Clervaux) comme situé dans la Wofivre; de même
Diekirch, EttclbrOck, Mersch. Yoyez PiOT, Les Pagi, pp. 139 et 140.
1%'aver ou IVaverwald.
Nom d'une vaste forêt occupant les hauteurs qui dominent le confluent de la Dyle
et de la Kèthe. En 1008, l'empereur Henri II, dans un de ses diplômes, fait
connultre cette forêt dans les termes suivants : « Silvàe quae sunt inter illa
duo flumina, quae ambo Mthae vocantur, et teriium quod Thila nominatur
(92)
sitae, qood totum Waverwald appellattir (Miraeds et Foppcxs, Optra
Diplomatica, L 1, p. 53). Cette forêt a été défrichée aa XIII« siècle; nais
remplacement primitif en est déterminé par les villages de WaTre-NoIre-Dame,
WaYre-Sainte-Catherine et Wavre-Saint-Nicolas.
Nom d'un bois situé sur le territoire de la oommune de Vaux lez-Rosière, dans
la proTince de Luxembourg. Un document de 1695 le nomme bois de Woivre.
(Voyez la Carte de l'état-major belge, et Tahdel, Communes iuxembour-
geoine», t IV, pp. 555 et 557; t. VI, p. 44ia)
ivavre fBrabani.
1050 et 4086. Wavera. — 1218. Wavria (Tablier et Wauters, Géographie et
hixioire des communes belges, arrondissement de Nivelles, t II, Canton' de
Wavre, p. i).
Il est probable que la même élymologie doit être revendiquée
pour les localités suivantes :
(Kasseil Prusse.
(Berne) Suisse.
ivawerB (Trêves^ Prusse.
Je me borne à signaler aux érudits compétents les noms
suivants, dont Tun ou l'autre cache peut-être le radical waber :
ivavraii* (Arras,, Pas-de-Calais.
iv«irr«B«(Saint-Pol, Ibid.
iravrecblB-Moas-BeBAlii (Valencieiines , . . . Nord.
877. Villam Waverciam (Manrier, p. 251)
iraYreetalB-MOHs-Faalz [ Valenciennes ) . . . Ibid.
li^aTrelllo. NaiDur.
Il (Assesse j Ibid.
it (Stavelot) Liège.
WavrIa (Lillei Nord.
Je ne suis pas renseigné sur les localités anglaises du nom
de Waverley, Waverton, Wavertree. Contiennent-elles aussi le
radical waber f Je ne sais, et je laisse la parole aux chercheurs
locaux.
(93)
ill
LES CASTORS £N BELGIQUE.
Le castor a habité autrefois toutes les rivières de l'Europe
centrale. 11 existe encore aujourd'hui non seulement en
Autriche, en Russie et en Norwège, mais même dans plu-
sieurs contrées de l'Allemagne, notamment sur l'Elbe, la Saale
et la Mulde, entre Dessau et Magdebourg. En Westphalie, on
le rencontrait encore vers le milieu de ce siècle : le dernier a
été abattu en 1840 et offert par le gouvernement au musée
du gymnase d'Arnsberg. On en tue encore parfois dans la
Camargue, où M. Desjardins en a vu prendre un en 1867
(Géographie de la Gaule romaine, t. I, p. 468). Des squelettes
de castors ont été exhumés à diverses reprises dans le pays
flamand. (Voyez P. Errera, Les Masuirs, t. I, p. 239.)
On conçoit que cet intéressant habitant de nos cours d'eau
ait laissé son nom à plus d'un. Nombreuses sont les rivières
qui sont dénommées d'après lui, nombreux aussi les villages
qui, ayant emprunté leur nom à une rivih^e des castors, sont
aujourd'fmi seuls à le garder, alors que la rivière l'a remplacé
par un autre.
Le nom du castor est un radical qui se retrouve dans les
diverses langues indo-européennes; il était beber en celtique,
en allemand biber, en flamand bever, en polonais bober. Le
sens de ce nom, porté par un cours d'eau, était encore parfai-
ment clair au XI* siècle; Thietmar de Mcrsebourg écrit, en
parlant de l'armée du roi Henri II : « Inde tisqite ad Ode-
ram fl^vium pervenientes tentoria juxta amnem, qui Pober
dicitur Sclavonice, Castor latine ^. » Ce nom, nous le trouvons
répandu soU^ la forme Bièvre dans toute la France, sous les
formes Biberach ou Bever dans toute l'Allemagne; on le ren-
* Monumenta Germaniae historica, t. III, p. 813 (1. VI, c. i9).
(94)
contre également en Hollande et dans les Iles Britanniques ^
Le petit relevé suivant montre que le castor a habité aussi
les eaux de la Belgique et qu'il a laissé plus d'une trace dans
le vocabulaire toponymique. Je n'ai pas besoin de faire remar-
quer que le nom porté par les localités comprises dans cette
liste a dû être, dans l'origine, celui de leur ruisseau.
(Saint-Antelinckx Flandre orienlale.
•everl»eek (AcheL Limbourg.
Bcverr lez-Audenarde Flandre orientale.
Beveren lez-Courlrai Flandre occidentale.
lez-Furnes Ibid.
lez-Roulers Ibid.
Beveren-ivae* Flandre orientale.
Beverii*ii(ii¥eld Flandre occidentale.
■«▼erloo Limboui^.
•evrrainy* (Rotselaer) Brabant.
BeveraC Limbourg.
Blerlieek Brabant.
Blerbal» Ibid.
Voyez les formes anciennes dans le tome I, page 344.
Blerbeeque.
Nom disparu. Voyez le tome I, page 351.
Blesme Namur.
Ruisseau qui se jette dans la Sanibre en amont de
Tamines, venant d'Oret et de Biesme-k-Colonoise.
Cette dernière localité s'appelait Bevema au
X« siècle ( Vita Saneù Dagoberii, dans Seriptores
He.rum Merouingicarurn, t. Il, p. 517). — On
comprend à peine l'élourderie de l'éditeur,
M. Krusch, qui identifie cette localité avec un
vague Beveren de la Flandre occidentale, alors
que son texte lui apprenait que l'endroit était
situé m pago Lomacenti,
* Voyez Taylou, Names and Places, p. 254. — Pour la Hollande, je
note : Bever (Overysseli, Beverdam (Ibid.), Bevermeer (Gueldre), Bevers-
hoek (Hollande méridionale), Beversoord (Ibid.), Beverstraat (Brabant
septentrional), Beverweert (Utrecht), Beverwijk (Hollande septentrionale .
(9S)
BlesMe Namur.
Nom d'un raisseau qui passe à Fosse et qai s'appelle
au Xl« siècle Bebrona : « Kivus non multus fluit
hinc Bebrona vocatus. » Hillin. dans son poème
sur S. Foillieo, Acttt Sanctorum, t. XIll\ oct.,
p. 402 i>.
Hèvre Ibid.
La commune de Bièvre est arrosée par le ruisseau
du même nom, auquel manifestement elle doit le
sien.
Brei
i066 Bevrona. Charte du comte Arnoul 11 de Ghiny
(Bertholet, Histoire du duché de Luxembourg,
t. III, p. xxxii). — Cf. en France la Bevronne,
sous-affluent de l'Aube (1i77. Aqua quae Bevronna
dicitur). avec le village de Bevronne et un dimi-
nutif Brevonnelle (li47. Bevroneiia). Boutiot et
SOCARD, Dictionnaire lopoyraphique du dépar-
tement de l'Aube, p. 20. — Voyez encore Wil-
liams, Die franzôsische» Ortsnamem Keltischer
Abkunfl, p. 84.
Ainsi se trouve élucidé un problème que j'avais laissé sans
solution au tome I^^ p. 442. Bervenna disparaît, la Breuvanne
et probablement aussi la Berwinne se ramènent à un primitif
Bebro7ia, et le nom d'un animal aujourd'hui disparu de notre
faune nous fournit la clef d'une vingtaine de noms de villages
et de cours d'eau dans la seule Belgique.
IV
UN PEU d'hYDRONYMIE.
Dans tout le répertoire de la toponymie, il n'y a pas de
chapitre plus intéressant que celui qui concerne les noms de
cours d'eau. Ces noms sont les plus anciens et partant les
(96)
plus instructifs de tous. Ils me suggèrent un certain nombre
d'observations qui ne seront pas déplacées ici.
i^ Les noms des cours d'eau ont joué dans la toponymie
primitive un rôle des plus considérables. Cela tient à deux
raisons. D'abord, dans les temps anciens, où la plus grande
partie du sol était occupée par des forêts, ils avaient plus
d'importance comme volume d'eau et étaient plus souvent
employés, en l'absence de routes, comme voies de circulation.
Ensuite, au milieu des solitudes, ils frappaient davantage
l'attention et étaient plus connus. Quantité d'entre eux ont
passé leur nom aux régions qu'ils traversent, aux peuples qui
les habitent, aux localités qui s'élèvent sur leurs bords ^ 11
n'est donc pas étonnant que nous trouvions dans les premiers
siècles des ruisseaux en possession d'un nom attestant une
origine fort antique, mais qui a disparn depuis, pour faire
place à l'appellation la plus vulgaire du monde. Le ruisseau
de Cysindria, à Saint-Trond (voyez le tome i, page 44i),
s'appelle aujourd'hui le Molebeek; celui d'Andagina, qui a été
porté dans les premiers temps par le monastère de Saint-
Hubert (t. I, p. 440), est aujourd'hui le Nareday,
^^ Souvent il est possible, quand un cours d'eau a changé
de nom, de retrouver son nom primitif avec le seul concours
delà géographie actuelle; voici comment. Presque toujours,
la plus ancienne localité qui a surgi sur les bords du cours
d'eau lui a emprunté son nom. Si donc, dans la liste des loca-
lités situées sur le cours d'un ruisseau ou d'une rivière, il s'en
rencontre une, de préférence vers sa source ou vers son embou-
chure, qui soit d'une ancienneté attestée et dont on ne puisse
expliquer le nom par la langue germanique ou romane, il y a
toute apparence qu'elle cache le nom ancien de la rivière depuis
lors débaptisée s.
Aux curieux exemples apportés par les savants cités en note,
* Sur les deux premières catégories, voyez Foerstemann, Die DeuUchen
Ortsnamen, p. 135 et suivantes.
* Voyez les exemples cités par QuicmoiAT, De la formation françaùe
(97 )
je tiens à en joindre quelques-uns empruntés à la topographie
de la Belgique.
UAIfena a cédé son nom aux villages de Bydaljyhenbi^ugge,
Alpheiiblock, 0])alphen et r^ra/j^Aew^ (voyez le tome I, page 440),
et s'appelle aujourd'hui la Belle. Encore au XII<> siècle, on
disait rivus Alfene (1189), fluviolus qui Alphena dicitur (1192).
Lu Poleda, après avoir passé son nom au village de Polleur,
s'appelle aujourd'hui la Hoëgne. En 898, elle s'appelait fluvius
Poleda (voyez le tome I, page 354).
Je conjecture qu'il en a été de même pour les rivières
suivantes :
L'Attert, dont je crois reconnaître le nom primitif dans
celui du village (TEll, situé vers sa source, et qui s'appelle
aujourd'hui du nom d'un autre de ses villages (voyez le tome I,
page 449, cfr. 5o6).
Le Gecr, qui a passé son nom primitif Woromia à la ville
de Waremme et au village de Corswarem (Kruwworm) (tome 1,
page 257). et qui a pris ensuite son nom actuel, porté sans
doute, dans l'origine, par une de ses sources (cfr. la Senne,
autrefois la Braine, tome I, page 442).
Sur le nom primitif du Geer, cfr. la Wnittij affluent de la
Roer à Rolduc (IX*' siècle, Wurmius fluviolus, dans EciNHAni»,
Tvanslatio SS. MarcelUni et Pétri) \ la Wurm, affluent de l'Isar,
venant du Wurmsee ou Starnberger See; les villages de Wurm-
bach (Bavière), Wurm et Worm (Prusse rhénane, bezirk Aix-
la-Chapelle).
l/a Blèvre (Bcverna), aujourd'hui reconnaissable encore
dans le nom de Biesrae-la-CoIonoise, située sur son cours, mais
qui n'est plus désignée que sous celui de Biesme.
La Bllefli, qui est, selon moi, le nom primitif du ruisseau
qui passe à Bilsen. La désinence -en est bien due à la flexion
de.s anciens noms de lieiix, p. 82; Longnon, Etude sur les paiji de lu Gaule
Bibliothèque de l'École des Chartes, fasc. :2\ i)p. 3-2 et \'i\ Aunold,
Ansiedclumjon deutscker Sluninic, p. 103; Kssku, Kreisblatt fur dcn Krcis
Malmedy, i" novembre 1882.
Tome XLVIIl, vol. IL 7
(98)
(cfr. Teralphen, Tervueren, etc.); ce qui le prouve, c*estque
dès le X® siècle la forme latine est toujours Blisia et non BUse-
nia. Sur les cours d'eau de ce nom, cfr. la Blies, affluent de la
Sarre; la Blees, affluent de la Sûre, et des noms composés
comme Blieskastel (Prusse rhénane), et peut-être encore le nom
de Blois (Blesum), qui pourrait être celui d'un ruisseau.
S'' Souvent après avoir passé son nom à une localité qu'il
arrose, le cours d'eau le garde, mais sous la forme diminutive.
Ainsi le Biii:f , après avoir donné son nom à la ville de Btuf, a
pris celui de Hoyoux.
La Masbra, après avoir baptisé le village de Masbourg
(Masbor), ne s'est plus appelée que la Masbiette.
La Marea a pris le nom de Marchette une fois que sur ses
bords a surgi la ville de Marche ^.
L'Amia (Aisne), après avoir donné son nom au village
d^ Ami fontaine , ne s'est plus appelée que VAmietle. (Uiarta
inédites de l'abbaye de Saint- Hubert.)
L'Ailette (Aisne) s'appelait encore en 922 Aléa. (Flodoart,
cité par Matton, Dictionnaire topographique de r Aisne, p. 3.)
LA BELGIQUE ALLEMANDE.
La Belgique est un pays trilingue : elle contient sur ses fron-
tières du sud-est et de l'est une région dont les indigènes, au
nombre d'environ cinquante mille, sont de langue allemande.
L'arrondissement administratif d'Arlon, formé par les deux
cantons d'Arlon et de Messancy, est allemand dans sa totalité,
sauf une partie de la commune de Halanzy. Dans l'arrondisse-
ment administratif de Bastogne, les communes de Martelange
* Sur des exemples fournis par la toponymie française, voyez Quichb-
BAT, op. cit., p. 82.
(99)
et de Tintange, avec une partie de celle de Fauvillers (canton
de Fauvillers), et celle de Beho (canton de Vielsalm), appar-
tiennent à ridiome allemand. Dans la province de Liège enfin,
l'arrondissement de Verviers contient neuf communes alle-
mandes, dont cinq dans le canton d'Aubel (Gemmenich, Hom-
bourg, Hontzen, Moresnet et Sippenaeken), et quatre dans le
canton de Limbourg (Baelen, Henri-Chapelle, Membach et
Welkenraedt). On trouvera de plus amples détails sur cette
région germanique et sur l'histoire de l'emploi de la langue
allemande dans mon étude intitulée : Dos Deutsche Belgien
(Dos Deutsche Belgien und der Deutsche Verein, Ârlon et Âubel,
1896.)
VI
àNALECTES toponymiques.
Je réunis ici un certain nombre de notices, dont les unes
servent à compléter ou à rectifier ce que j'ai dit dans le tome I»"^
de cet ouvrage, et dont les autres, bien que ne rentrant pas
directement dans le cadre de mon travail, présentent cependant
trop d'intérêt pour que je néglige de les consigner.
Aa ou Aabeek (Limbourg).
C'est le nom d'an niisseau qui passe à Meeuwen» à Ellicum et à Rcppel, et se
jette dans le canal de la Meuse k l'Escaut Vers son embouchure se trouTe
l'ancien moulin de Op yhen Aa.
-ain. Aux noms dans lesquels la finale -ain s'est altérée en
-et (tome Ps pages 319 et suivantes), il faut ajouter :
jailec Namur.
Autrefois Jallain.
Cbâtelet Hainaut.
S'appelait autrefois Chatelin, forme qui se retrouve dans le
diminutif Ghâtelineau.
( 100 )
apa. A citer encore :
Jknumppem Nord.
Aairei^pr, petit affluent de la Sambre qui coule entre
les territoires des départements du Nord et de
l'Aisne.
Matton, qui signale ce ruisseau dans son Dictionnaire
topographique du département de l'Aisne, p. 44, dit
qu'il doit son nom à une ferme qui existait encore en
1792 : inutile de faire remarquer que c'est la ferme, au
contraire, qui doit son nom au ruisseau.
Aatreppes, canton de Vervins Aisne.
879. Villa Altripia in pa^ Laudunensi.(MATTON, Diction-
naire topographique du département de V Aisne, p. 15.)
826. Ganape (Haigneré, Chartes de Saint- Bertin.)
Pas-de-Cal.
), rivière qui coule de Furnes à Nieuport.
(Dassonville, Biekorf, 1896, Bijblad, p. xx.)
-apa semble avoir revêtu plus lard la forme latinisée -opta
(voyez Gamapia, etc.). On trouve encore cette forme dans
Apla, Eppes, canton de Laon Aisne.
H47. Apia. - iiHO. Appia. — XUI« siècle. Aipe. — idUn.
Espc. — 1342. Eppe — 1405. Aippe. (Voyez ces formes
et d'autres dans Matton, Dictionnaire topographique
du département de i 'A isne, s. y. Eppes.)
A0UB, TAison, aujourd'hui le Courwez, affluent de la Marge en amont de
Villers-devant-Orval.
1124. De Gemengis ad aquam Asun (Goffinet, Cartulaire de l*al>bage
d'Orual. p. 7). — 1173. De Jamognes ad aquum Aison (Idem, ibidem, p. 4»).
- Les destinées toponymiques de ce cours d'eau sont très curieuses à étudier :
elles prouvent la multiplicité des désignations sous lesquelles on a connu les
cours d'eau avant que la civilisation finit par en imposer une seule à l'exclusion
de toutes les autres. L'Aison s'est appelé tour à tour : la fontaine de Lux, par-
ce que l'une de ses sources se trouvait sur le territoire du village aciuelienienl
détruit de Luz (commune de Gérouville); le wez de la Soye et le ru de Limes,
parce qu'il passe devant la ferme et dans le village de ce nom; il s'appelle
enfin aujourd'hui le Courwez, nom qu'il faut peut-être écrire le Court- Wez.
Déj:\ en 17 'i5, un registre de l'abbaye d'Orval contenait à ce sujet la notice
suivante : < Le ruth de Lismes, la fontaine de Luz, le Wey de la Soye et (a
Courwey ne sont qu'un même ruisseau appelé diversement en divers
endroits. » (Tandel, Les communes luxembourgeoises, I. III, p. 144.)
(m )
(Liège).
Longtemps je n'ai possédé de ce nom que des formes relativement modernes.
— iÙÀ^. Avrido (Martène et Durand, AmpUssima Colleciio, t. IV, col.
H65, etc.). — i078. Avrocli (Miraeus et Foppens, Opéra diplomatica, t. IV,
p. 505). — La mise en lumière d'an texte dn IX« siècle que j'ai commenté
ailleurs nous permet de remonter à une forme beaucoup plus primitive :
Arbrido. Et du coup nous arrivons à un thème Arboretum [Compte rendu
des séances de ta Commission royale d'histoire, 5" série, 1. 111, p. 415).
•
Bastosne (Luxembourg).
La plus ancienne mention de ce nom est de 636: in Bastoneco (Beyer, Urkun-
denbuclt, 1. 1, p. 7).
Bleame-la-Colonoise (Namur).
Cette localité, la Beverna de ci-dessus, a une histoire peu connue qui a été
racontée vers le X" siècle dans la vie de saint Dagobert. Celui-ci, étant en
route pour la Frise, vint loger dans notre village, qui était compris dans le
pagus Lomacensis. Beverna était une ancienne possession de l'église Saint-
Géréon de Cologne, mais qui avait été enlevée à cette église par la violence,
l'endant qu'il y dormait la nuit, le saint cul une vision dans laquelle les
saints Séverin et Cunibert, évoques de Cologne, l'exhorlèrent à rendre ce
domaine à S^iint-Céréon. Le roi lit vœu de leur obéir. Le lendemain matin,
dans la chambre même où il venait de passer la nuit, Dagobert se fit rogner
les ongles et couper les cheveux : « depuis lors jusqu'aujourd'hui, cette
chambre à coucher reste à l'abri des souillures de tout homme et de tout
animal; nul n'oserait y demeurer, et n'y peut pénétrer sans être jeté deh«r.s,
estropié ou mort. > Après avoir fait le voyage de Frise, Dagobert arrive à
Cologne, et là, se souvenant de son vœu, il va, les pieds décbaux, à Saint-
Géréon et rend Beverna au saint, se bornant à en détacher la vUlala d'Adel-
retia (Orct) à la demande de son veneur Tassillon, à qui il la donna en
bénéfice. Lorsque, sa prière terminée, il voulut quitter l'église, il ne le put;
son pied resta attaché au pavé du sanctuaire, et il ne fut délivré que lorsque,
reconnaisiiiant qu'il avait eu tort de diminuer sa donation, il eut promis de
restituer intégralement tout le domaine à Saint-Géréim.
C'est parce que Biesme appartenait à Saint-Géréon de Cologne qu'elle a
porté le nom de'Biesme-la-Colonoise. Elle apparaît déjà avec cette épithète
en 1488, dans la Chronique de Gislebert de âiuns, qui raconte qu'elle fut prise
par les hommes de Baudouin V le Courageux, comte de Hainaut : « Deinde
tirroitatem Bevernam, quae Coloniensis dicitur. obsederuot et ceperunt. »
BllfltelB (Liège).
Voyez le tome I''', page 38L — Au village wallon de ce nom, dans la province de
Yerviers, il faut ajouter le hameau de Biataïa. dépendance delà commune de
Gherain. Bistain, comme Bilstain, se trouve à l'extrême frontière linguistique.
■•aiiioB (Luxembourg).
Voyez le tome !«', page 367. — La plus ancienne mention qui est faite de Bouillon
se trouve sous la date de 988 dans la Correspondance de Gerberi (iâ9,
éd. Havet), qui y donne rendez-vous à quelqu'un : usque BuUionem, On
retrouTe ensuite le nom dans un diplôme de i069: actum fin/ton^ (Wauters,
Table chronologique des chartes et diplômes, 1 1, p. 5S3).
( 102 )
Briffodo (Hainaut).
Dépendance de Saint-Âmand-la-Chaussée. — 4018. Biergolde (Don Beruèrb,
Documents inédite, p.8}. — i21!2. Burgodes, Bergaades, Bregaudes. — iSi3.
Burgodes. — 1217. Burgaldis (Barbier, Histoire de Malonne, pp. Sdâ-â84,
290). — Ce mot semble d'origine germanique; il est à rapprocher de Bur-
ghalden, dans le Wurtemberg, qui signifie une colline portant un château-fort
Le sens que je donne à ce mot en roman est attesté au XIV* siècle dans le
passage suiTanl : « De Medrehem usque ad locum qui dicitur Bruke teutho-
nice et gallice» latine ad paludes (Registrede l'église Sainte-Croix, fol. xxxvi,
aux ArchiTes de l'État, à Liège)
J'ai eu tort de reproduire et de faire mienne l'étymologie vulgaire qui fait de ce
nom l'équitalent de de Heule mond ou embouchure de la Heule (voyez Win-
KLER, Oud Nederland, p. 243). M. Dassonville [Biekorf, 1896, Bijblad,
p. XVI) me fait observer que le nom ancien de la Deule était Dupla.
Franco. (Voyez le tome I«', pages 386 et suivantes.)
Franco est ancien comme nom d'homme; on le trouve déjà dans Fortunat,
Liber de Virtutiàus Sancli Hilarii, c. 7 (éd. Leo-Krdsch, p. %
-dorp (voyez le tome I®', page 298). — Aux mois dérivés de
ce radical, il faut ajouter :
Tourpes Hainaut.
9o0. Dorp (MiRAEUS et Foppens, Opéra diplomatica, 1. 1,
p. 441). — 1311. Tourp (Desmet, Cartulaire de l'abbaye
de Cambton, p. 760).
•en échangé contre -em et -ingen.
Rixi«c«* était autrefois Rtzen, — 4159. Riksen. - 4S60.
Rixen {Bulletin de la Société scientifique et littéraire
du Umbourg, u V. p. 354). Il est devenu ensuite Rixhem
au XIV* siècle. — (4845-1345). Rixhem, Rixin {Registre
aux fiefs de Liège, fol. 54 et 8^^, d'après Granogagnage,
Vocabulaire, p. 175).
(103)
iiatriTal (Luxembourg^.
iiâ9. Atrei villa (Bulle d'Bonorius 11 pour l'abbaye de Saint-Hubert). -^ J'ai
longtemps hésité à reconnaître Hatriyal dans Atrei villa. Mais le contexte da
diplôme montre : i» que Atrei villa doit être cherchée dans les environs
immédiats de Saint-Hubert; S» que le patron de son église est saint Ursmer.
Or Hatrival est ie seul village qui réunisse ces deux conditions. La substitution
de l'a k Vi dans la syllabe finale est on phénomène de dissimilation qui n'a
rien d'insolite.
aaateroix (Brabant).
En flamand Heykniis» et dont on veut à tort faire Hautecroix aujourd'hui. —
iOâi. In Rragbant ad Hadonis Crueem {Getta epp, Cameracensis, dans Bfonu"
menta Germaniae historica, t. VII, p. 484)«
-In^en (Noms de lieu terminés en). — Au ,tome !•%
pages 302-304, la liste des noms de lieu luxembourgeois,
faute d'un document officiel fournissant une statistique exacte,
contient plusieurs erreurs. Il faut lire :
Rereldloseo, au lieu de Beroldlncen.
llefflnKen, — Kfflnseii.
Grlveldinsen, — Cireveldlnseo.
HelmailBsen, — HelBirliigcn.
■ntilngen, — HHttrlBSon.
Lalllngen, — liOllinseii.
Pepplnsen, — PepiDgen.
— RaaieldlByeii.
■«•libeii (Hainautj.
L'étymologie que Folcuin donne de ce nom (voyez le tome l<^, p. 427) se
trouve déjà au Y11I« siècle (avant 768) dans le Viia tancii Erminonis, c. 3,
écrit par le moine Anso : c Monasterio quod derivative ex nomine fluvioli
decurrentis per monasterium in amnem qui proprie nuncnpatur Sambra
vocalur Laubacis. » Dans Mabillon, Acta SS. Ord. S. Bened,, t III, p. 538.
Cette haute antiquité de l'interprétation que j'ai contestée en augmente
singulièrement l'autorité, sans compter les analogies signalées au tome I*^
page 346.
Icerdael.
Meerdael est le nom d'une Taste forêt qui s'étend sur la rive droite de la Dyle,
au sud de celle d'Heverlé, dont elle parait avoir fait anciennement partie. Elle
sert de limite aux villages wallons et flamands. Sont wallons : Netben,
(104)
Hamme-sur-Netlien, Toarinnes-Ia-Grosse, au sud de la forél; sont flamands :
Weert-Saint-Georgcs, Blanden lez-Louvain, Bierbeek. (Cfr. le tome I'^
pp. 546 et 547, et aussi pp. 564 et 555.)
Ce nom reparaît ailleurs dans la toponymie i-omane pour désigner une
forêt : ainsi la jorét de Mirodelle à Wancennes, proyince de Namar
(P. Erreba, Lei Matuirt, U l'% p. 207).
J'ai dit (voyez le tome I*s pp. 375-376) que Meraude est le plus ancien nom porté
par le château qui s'est appelé plus lard Poihache. Je trouve dans une charte
de Saint- Hubert, datée d'avril 1246, la plus ancienne mention diplomatique
de ce nom, Isabelle, femme de Waleran de Monjoie et de Fauquemont, y prend
le titre de « dame de Meraude » et décide que les bourgeois de Nassogne
Tiendront prendre la loi « à la court de Meraude ». Cfr. sur cette dame, qui a
eflfeciivcmeni possédé le château de Poilvache, les Annales de la Soriéic
archéologique de yamur, t. XXil.
Mllmorle*
i()07. Quamdam terram in rcgno Lotharii sitam, quae dicitur Matennortua
(Diplôme de l'abbé Ingelard de Saint-Riquier, dans Hariulf, Chronique de
l 'abbaye de SaUu-Htquier, III, 31, éd. LoT), avec ce commentaire de Hariulf:
I Est in confinio Letgiac quaedam villa sancti Richarii, vocabulo Ma'er-
mortua. » — 1898. Merimorte [Ibidem, pp. 315 et 317). — 1270 (environ).
Miremorte {Petit Stock de la cathédrale de Liège, fol. 3, aux Archives de
i'Ëtal, à Liéj>e). — XIV» siècle. Miremoort, Hocsem, dans Ghapeaville, II, 491.
— II me semble mutile de prévenir le lecteur que Matermortua n est qu'une
retraduciion latine par étymologie populaire, prouvant qu'au cmnmencement
du W* siècle le sens du nom était déjà oblitéré.
IV prosthétîque. •— L'apparition de Vn devant les noms de
lieu commençant par une voyelle, desquels cette lettre finit par
faire partie, a été étudiée avec sagacité par M. Tabbé Roland;
je reprends sa liste en y ajoutant :
Afraliure est devenu MafraKure.
AI«BMirt — NalOBMirC.
Aanié — Maaaaé.
AroB — Nai^B.
AubrlMArl — nobresMiri.
Avaaille — NaTancle.
•rdreelianips — IVordreehaaapa.
Pour quelques autres noms de lieu, Torthographe officielle
a résisté à l'invasion de l'n, mais la prononciation locale pis;
ainsi les indigènes disent IVaanranne pour Awanne^ et Mua*
( 103 )
mont pour Agimont (Roland, Annales de la Société archéolo-
gique de Namur, XVI, p. 255, note; Iden, Annales de l'Académie
d'archéologie, t. XLVIII, p. 322).
•n (Luxembourg).
L'étymologic de ce nom est intéressante. Mes recherches sur ses formes
anciennes m'avaient amené devant Oyn (i315. Lamprecht, t. IIÎ, p. 376) et
Oinq (1262. Annales de la Société archéologique de Namur, t. III, pp. 310
etîMi). Brusquement la forme du IX« siècle, sous sou aspect étrangement
archaïque, m'app.irut dans un diplôme de 885 qui ne laissait pas le moindre
doute sur l'identité. Après la mention d'une yilla Harxanium super flnvium
Wenna (c'est Harsln sur la Wammc], on y lit : « in loco Wadingo super jam
dictum fluvium. b On voit que Oing, Om. On, n'est qu'une orthographe irra-
tionnelle pour Waing, qui reste après la chute de la médiane; de Oin se forme
ensuite On comme dans oignon, ognon, etc.
-ona ou -ana. Au sujet des noms de cours d'eau terminés
en -ana (voyez tome I•^ pages 438 et suivantes), M. Fabbé
Roland m'a demandé s'il ne faudrait pas voir dans -ana une
variante de -ona, qu'on retrouve dans un bien plus grand
nombre de cas. Voyez, par exemple, Agniona, Altona, Axona,
Bevrona, Diona, Flona, Graona, Ladona, Lehona, Retona,
Salmona, Struona, dont nous possédons des formes authen-
tiques anciennes, tandis que pour -ana nous n'avons que le
seul Salmana (794); et encore est-il à remarquer que Salmona
86 présente plus anciennement (776). D'après cela, la désinence
-na d'un grand nombre de noms de cours d'eau se ramènerait
à 'Ona et non à -ana. Ce qui me décide en faveur de cette
manière de voir, c'est que deux exemples très anciens, où la
désinence a incontestablement le sens de cours d'eau, nous
oifrent -ona et non -anû. Le premier m'est fourni par ce vers
d'Ausone {Ordo Nobilium Urbium, 160) :
Divona Geltarum lingua fons addite divis,
où le nom de Divona se décompose évidemment en div- {addite
divis) et en -ona (fons). L'autre est le nom de Bevrona, que nous
avons rencontré ci-dessus dans des textes du X® et du XI* siècle.
Gomme il est certain que ce nom signifie rivière des castors,
(106)
et que le nom du castor dans nos anciens idiomes celtiques et
germaniques était beber ou biber, le sens de ruisseau est fourni
par le reste de ce nom, c'est-à-dire par -ona. Il semble résulter
de ces indications qu'il a réellement existé en celtique un
vocable Ona qui avait la signification de ruisseau.
(Namur).
Adeiretia {Viia Saneti Dagoberti, dans Monumenta Germaniae historica,
Scriptores rerum Merovitigicarum, II, p. M8). C'est alors une viUula dépen-
dant de la villa voisine de Bevernaj qui est Biesme-la-Colonoise (voyez ce
nom).
sikret (Luxembourg).
4297. Philippe, vestis de Sebres [Charte inédUe de Saint-Hubert). — 4304.
Philippe, vestis de Sebret (Registre de Sainte-Croix, aux Archives de l'Ëtat
à Liège). — i^± Jehan, vouweit de Scybrex (Goffinet, Cariulaire de
Vabbaye de Clairefontaine, p. 470). — Le patron de ce village est saint Brice,
dont la prononciation locale fait saint Bret; la chute régulière de \'n a donné
Sebret, puis Sibret.
-ster. Sur cette désinence, voyez le tome I*', pages 293
à 398.
■ocintcr Luxemb.
Château disparu entre Grandhalleuz et Arbrefonlaine.
■enalaBsCer, aujourd'hui Bemienee Ibid.
XI' siècle. Remianster (De Rkiffenberg, Monument» pour
servir à l'histoire des provinces de Namur, de Hainaut
i et de Luxembourg, t. VIII, p. 8 il.
-strut. Voyez le tome I«% page 377.
Balrle.
14i)5, 4573. Bois de l'Estrie, entre Sedan et Bouillon (Tan-
DEL, Communes luxembourgeoises, t. VI, pp. 389, 4ii).
— 4573. Bois de l'Estrief {Édiis et ordonnances du
duché de Bouillon, p. 420).
Bvtreli.
4:^. Forêt del Estreit, dépendant de Fomay (Ardennes)
(ScHOONBROODT, Charles de Saint-Lambert, n* 48S,
p. 432).
(107)
Tkain (Hainaut),
Tbuin viciitil de Tudiniacum ou de rud/ntum ? Inconlestablement de cette
dernière forme; mais celle-ci ne rempiace-t-ellc pas un Tudiniacum pri-
mitir? n est vrai que dès 868-869 on lit : Tudinio castello (voyez le
tome I*!*, page 516), et qu'au X* siècle Folcuin écrit à deux reprises : Tudinii
castrum {Gesta abb. Lobb., c. 16 ei 25), et Tudinium castrum {Mirac. S. Vrs-
mari, dans Habillon, Àcta SS. Ord. S. Bened., t. IIl, p. 2oo). D'autre part,
Tudiniacum reparaît, non seulement dans la Chronique de Saint-Hubert,
mais déjà dans une charte de Baudouin deMons pour Saint-Hubert en 1088,
ob on lit : Tudiniacum caurum. Ajoutez qu'il existe d'ailleurs d'autres Tudi-
niacum; l'un est mentionné au W* siècle dans la Vie de taini Rémi, par
HiKCMAR; c'est aujourd'hui Tugny.
vilermael (Limbourg).
Yllermael-Roodt (Limbourg).
1397. Fliedermael (Bormans et Schoolhbesters, Cartulaire de Saint- Lam-
bert, t. I, p. CM). — i'.\3S Flidermal (Van Neuss, Inventaire des archives
du chapitre noble de Mun*terbthen , p. 41). — Comme me le fait remarquer
mon ami M le chevalier de Korman, il y a tout proche du village de Vliermael
un lieu-dit Malleveld. D'autre part, Vliermael fut jusqu'en 4*297 le siège du
tribunal d'appel des échevinages du comté de Looz. I^n cette année, l'empe-
reur Adolphe, à la demande du comte de Looz. autorisa ce seigneur k irans-
porler ledit siège dans la ville de Looz. Le texte est assez intéressai- 1 pour
mériter une place ici : « Sane nobilis romcs Lonensls nostio culmini inti-
mavit quod. licet ah olim in villa suâ Fliedermael, quam a nobis et imperio
habcl in feodum, de septuaginta duobus villis eisdem ad ipsum judicium
provocantes, quesiverunt et obiinuerunt ibidem sue injurie sublevamen;
ipsa tamen villa tam in rébus quam hominibus adeo depauperata et desolata
existât quod minus apta videtur de ceiero ad hujusmodi judicia exercenda,
propter quod nobis humiliter supplicabat ut transferendi ipsum judicium ad
villam suam Lon. que similiter a nobis et imperio feodaliter possidetur, sibi
facultaiem concedere dignaremur. » (Daris, HiHoire de la bonne ville de
Looz, Documents, p. 1.)
D'après tout cela, il ne parait guère possible de douter que le nom de Vlier-
mael ne soit du à ce que l'endroit était le siège d'un important mallum, et il
en résulterait pour d'autres noms terminés en -muet une présomption en
faveur d'une môme origine.
VU
NOTE SUR L EMPLOI DE LÀ LANGUE FRANÇAISE A YPRES,
par M. GriLLAUME Desmarez.
Un mot tout d'abord du latin, universellement en usage
avant Fintroduction des langues vulgaires, il servit de langue
( 108 )
officielle à Ypres jusque vers Tannée 1250. .Les actes de
mutations immobilières passés devant le magistrat de œtie
ville dans la première moitié du XIII® siècle, et dont nous
avons heureusement découvert quelques spécimens, sont tous
dressés en cette langue. A partir de lâSO, les actes latins sont
tout à fait exceptionnels. La partie des comptes communaux
se rapportant aux amendes infligées continue seule à être
rédigée en latin jusqu'en 1280.
Le latin abandonné, la langue française occupe en maîtresse
à Ypres la place délaissée par sa devancière. Les comptes com-
munaux, les keures des métiers, les registres de la ce Weeserie»,
les actes privés, tout, au XIII® siècle, est rédigé en français.
L'apparition de cette langue se manifeste non seulement à
Ypres, mais aussi dans le métier d'Ypres et dans les nombreux
villages de la West-Flandre et du Furnes-Ambacht, comme
nous le verrons à Tinstant. Cependant, dans le métier d'Ypres
et dans les villages voisins, nous constatons dès 1295 les pre-
mières manifestations de la langue flamande. A partir de 1300,
l'emploi du flamand s'accentue vivement et prédomine dans
tout le courant du XIV® siècle. Tandis que dans le plat pays
la langue populaire conquiert ainsi une place légitime en
supplantant le français, à Ypres même la langue française se
maintient presque sans interruption jusqu'en 1400. Au début
du XV® siècle, le flamand triomphe déflnilivement et jouit
d'une autorité incontestée jusque sous le règne de Louis XIV.
Il importe de vérifier tous ces faits dans les documents
contemporains.
I. — Comptes communaux.
Ypres possède, pensons-nous, les comptes communaux les
plus anciens de la Belgique. Un fragment nous ramène à Tannée
1267. Il est écrit en latin et comprend un relevé des amendes
infligées pendant l'année. Nous pouvons cependant présumer
( 109 )
que déjà en 1267 certaines parties des comptes étaient rédigées
en français^ puisque le fragment suivant de 1376 nous donne,
lui aussi, la liste des forefaeta en latin, tandis que la partie se
rapportant aux frais de chariots et de chevaux « del ost vers le
Liège», est écrite en français et que, de plus, tous les autres actes
contemporains du premier fragment sont pareillement dressés
en celte langue. Est en français encore le fragment de 1377
qui nous parle du produit de la location des emplacements
dans les halles. En 1379 et 1380, le latin et le français sont
employés concurremment dans la rédaction des comptes : la
partie relative aux amendes figure toujours en latin, celle
relative à la dette à couvrir en 1380, 1281 et 1383, en français.
C'est entre les années 1380 et 1385 que le latin fut expulsé
définitivement de la maison êchevinale : en effet, au sortir de
la lacune qui embrasse ces cinq années, le français est désor-
mais uniquement en usage. Les fragments que nous possédons
sont tous en cette langue : tels les comptes de 1385, 34 juin
à 1386, 34 juin; 1386, 39 juin à 1287, mai; 1390; 1397,
novembre à 1398, novembre; 1304 à 1334 inclusivement i. La
lacune de 1398 à 1304 est déplorable. Quelle était, pendant
cette période de surexcitation contre la France, la langue ofiS-
ciellement usitée à Ypre^? Nous n'hésitons pas à décider que
ce fut le français, puisque les actes de translation immobi-
lière, passés devant la magistrature urbaine, sont tous en cette
langue.
Les années 1338 et suivantes marquent une période troublée
dans l'histoire d'Ypres. Les émeutes populaires qui agitèrent
la ville amenèrent probablement au pouvoir une édilité fran-
chement démocratique 3. Toujours est-il que pendant cette
période nous voyons fonctionner le flamand comme langue
officielle. Les comptes de 1525 nous apparaissent pour la jyre-
* Il y a des lacunes de 4287 à 1290, 4291 à 4297, 4298 à 4304.
* Je n'ai pu, faute de temps, approfondir cette question ni rechercher
les noms des échevins, les familles auxquelles ils appartiennent, leurs
tendances politiques. Tout cela expliquerait l'avènement du flamand.
( no )
mière fois en cette langue. Le triomphe de la langue flamande
ne fut qu'éphémère : à partir de novembre 1329, les connptes
recommencent en français et continuent à être rédigés sans
interruption en cette langue jusqu'en novembre 1378. Nous
touchons ici à une malheureuse lacune, l*"* novembre 1378 au
1« novembre 1380, qui ne nous permet pas de fixer la date
précise de l'avènement définitif du flamand dans la comptabi-
lité communale. Au sortir de la lacune, les comptes sont écrits
en flamand et la langue populaire se maintient d'une manière
incontestée jusqu'au règne de Louis XIV.
n. — Registres des parchons, dits de « "Weeserie ».
Le plus ancien compte des deniers pupillaires consignés à
la caisse communale, est à chercher en dehors des registres de
la « Weeserie » proprement dits. Il se trouve en tête d'un
registre intitulé : «Memorien, openebrieven,enz. 1380-1570.»
Ce compte date de 1335; il est immédiatement suivi du compte
de 1336. Tous deux sont rédigés en langue française. Nous
ignorons ce que sont devenus les comptes de 1336 ù 1380;
peut-être les retrouverons-nous, car, vu Télat du dépôt, rien ne
nous dit de désespérer. Le premier registre de la « Weeserie »
date de 1380; le compte de cette année est en flamand comme
le compte communal de la même année. Cependant, tandis
que les receveurs communaux s'en tiennent au flamand, les
clercs chargés de la comptabilité pupillaire reviennent au
français dès 1381 et s'en servent jusqu'en 1387. En 1388, on
reprend le flamand pour l'abandonner encore immédiatement
l'année suivante. Le français reste en usage jusqu'en 1404
inclusivement. En 1405, on le délaisse définitivement en faveur
du flamand. Notons, pour être complet, que pendant la
période 1380-1405 les ajoutes sont indifféremment en français
et en flamand.
i m )
III. — Registres des keores.
Jusqu'à présent, nous avons vu le français jouir d'une situa-
tion prédominante dans l'administration municipale, non seu-
lement au XIII", mais encore au XIV^* siècle, jusqu'au début de
l'ère bourguignonne. On pourrait être tenté d'expliquer ce
fait par cette considération que }fi français étant la langue des
lettrés et que les magistrats et les fonctionnaires communaux
étant pris dans la classe instruite, il s'est fait tout naturellement
que le français a gravi avec eux les marches de la maison
échevinale. Mais voici que nous touchons au peuple même, à
tous les métiers dans leur réglementation et dans leur organi-
sation intérieure. Nous ne pouvons nous garder d'un certain
étonnement en voyant la plus antique des keures rédigée en
langue française. Les Yprois du \U\^ siècle connaissaient donc
les deux langues et les bourgeois de nos jours sont donc plus
ignorants sous ce rapport que leurs ancêtres du XIII® siècle !
Le plus ancien registre des keures comprend des règlements
dont les dates extrêmes sont 1281 et 1309. Il est écrit à la fin
du XIII® siècle et est intitulé : « Chest li livres de toutes les
keures de le vile dypre. » 11 comprend cent vingt-quatre folios.
La plus ancienne keure est celle des drapiers, de 1281 : « Che
sont les keures des marcheans de draes. » Les ordonnances,
insérées postérieurement à la rédaction du volume, avant 1309,
sont également rédigées en français.
Le second registre des keures, superbe volume orné de
miniatures, date de 1363. Celui-ci est écrit tout entier en
flamand. En voici le titre : ce Dit es de kuerbouc van der stede
van Ypre ghecopulerd, ghereformeirt ende vergadert van allen
den ouden kueren die ghemaect hebben ghesijn van der
erster fundatie van der stede tote den jare dat men screef
M. CGC. LXIIl, ende eerst van der draperie van derzelver
stede. » Malgré la généralité du titre, les cent soixante-douze
folios du registre ne comprennent que la keure de la dra-
perie.
( "2)
Le troisième registre, de 1408, est pareillement en flamand :
« Dit sijn de kueren ende oordenancen up de slichte draperie
van Ypre. Ghemaect ende uutgheroupen ter halle int jaer
M. CCCC. ende achte up den 30'*'^ dach van Décembre. »
(Cinquante-six folios.)
IV. — Gliix*oe^raphe8.
Ypres possède une superbe collection de sept mille chiro-
graphes, datés de 1249 à 1291. Parmi ces sept mille documents,
sept ou huit seulement sont en flamand, tous les autres sont
en français. A part quelques actes constatant des mutations
immobilières, des constitutions de rentes ou des aliénations
de cens fonciers, ce sont presque tous des actes de reconnais-
sance de dettes entre commerçants, fort semblables à nos
lettres de change ^ actuelles. Le premier chirographe flamand
est de 1252. Je me permets de le citer ici en entier, d'abord
parce qu'il compte parmi les plus anciens monuments de la
langue flamande, ensuite pour donner une idée de la nature
de ces actes.
(( Simon Huseus ende Alein Ackepont debent Jacobe den
bindere 5 Ib. te gheldene in de marcht te Brigghe ende S Ib.
ende 6 s. te gheldene in de marcht le Mesine, helc es anders
borghe over al de scout. Mois de Haringhier ende Michielkin
de Bradere debent Jacobe den Bindere 11 Ib. ende Ils. ende
3 d. te gheldene in de marcht te Mesine, helc es anders borghe
van al der scout. Dit kennen tue scepene van Ypre, Lamhert
de Scoten ende Johan filius Andrée. Actum anno domini
M». CC". L*». II®. in mense Aprili. » (Arch. comm. Ypres, Coll.
chirogr., l»*^ paquet, 1249-1265.)
* J'ai entrepris une étude de ces soi-disant lettres de change.
(m)
V. ~ Actes appartenant à des établissements religienz.
Entre tous les établissements religieux érigés sur le territoire
de la ville d'Ypres, j'en choisis deux, le béguinage et le couvent
Sainte-Claire, parce que ces deux institutions nous ont con-
servé une multitude d'actes du XIII' siècle, et qu'ainsi il nous
sera facile de voir dans quelle langue les actes privés étaient
généralement rédigés.
A. Béguinage d'Ypres.
Conformément à la règle, les actes du XIII' siècle sont
rédigés en français. Dans le courant du XIV', les titres se
rapportant à des biens situés hors de la ville, sont en flamand.
Le 1'*' octobre 1396, on rédige un cartulaire des béguinages;
il est tout entier en flamand, sauf un seul acte latin de la com-
tesse Marguerite (folio 18, septembre 1234). Nous y constatons
ce fait curieux que tous les originaux du XIII' siècle, écrits en
français, y sont traduits en flamand. La confection de ce
registre se place en efl'et à la fin du siècle ; or nous savons qu'à
cette époque la langue flamande était franchement prédomi-
nante. Citons quelques exemples :
1283, 9 septembre : Devant échevins d'Ypres, Lambert
Bardone donne en aumône à l'infirmerie Jean Bardone, une
rente de 4 liv. d'Artois, assignée sur une mesure de terre sise
à Zonnebeke.
Original en français. — Sceau de la ville, détérioré,
cire verte. — Contre-scel. (F. Béguinages, Areh.
comm. Ypres.)
La traduction flamande de cet acte figure au folio 4 V du
Cartulaire.
Tome XLVIII, vol. IL 8
( 114 )
1372, mai : Baudouin, seigneur de Comines, consent à
investir l'acquéreur d'une dîme sise à Houthem et tenue de lui
en lief.
Original en français. — Sceau dispara, (ibidem.)
La traduction flamande est au folio 7 du Carlulaire.
Voyez de même folio 25 r** et v^» les traductions de diffërents
actes de 1284.
B. Couvent Sainte-Claire.
XIII* SIÈCLE : Tous les actes, sauf quelques-uns passés à la
fin du siècle, sont en français. Us ne se rapportent pas seule-
ment à des biens situés à Ypres, mais aussi à des propriétés
sises dans le métier d'Ypres, à Nieuwcappelle, à Roulers, à
Lampernesse, à Ziliebeke, à Zonnebeke, à Reninghe, à Boe-
singhe, à Fumes, à la paroisse (Ooslkerke aujourd'hui) des fils
Volcraven, etc., et ce sont les juridictions de ces divers lieux
qui président aux aliénations et en dressent acte. Les sceaux
des échevins d'Ypres, de ceux du métier et des villages voisins,
les sceaux des chevaliers portent des inscriptions françaises.
Il importe néanmoins de remarquer que certaines inscrip-
tions figurant au dos de l'acte et qui sont certainement du
XIII® siècle, sont en flamand tandis que d'autres sont en
français ^. En outre, nous voyons un chirographe de 1291
* Il y a plus : certains actes contiennent des expressions flamandes
dans leur texte môme. Citons un de ces exemples curieux : Le couvent
Sainte-Claire achète à Pierre Zannekin et à sa femme six mesures de
terre et cinquante verges sises à Lampernesse, « en la pieche de terre la
li devant dit Pierin maicnt demi messure et trente-cinq veines, et en le
pieche de terre ke on apele htistic la Wautir li Blanc manoiet ende also
ostwart en toutes les trois pieches ki furent Wautir li Blanc 2 mes. et
demi et 35 verges et en la pièce de terre que on apele ix mesures une
mesure 17 verges mains cnde bosten hannœsi Zannekins op sine gracht
2 liues et 47 verges bosten zedike of nortalf Wautir li grant 1 mes. et
50 verges also ostwart reiikende por 35 Ib. darl. » ^Chirographe a» 1275.
F. Sainte-Claire, actes du Xlll^ siècle.)
( H6 )
rédigé en double, dont une partie est en français, l'autre en
flamand.
A la fin du XIII* siècle, nous possédons quatre actes fla-
mands, dont deux sont dressés devant les échevins du métier
d'Ypres (1292 et 1293), un troisième, daté de 1293, devant les
échevins de la vierschare de Passchendale , un quatrième
devant les échevins et coriers du Furnes-Ambacht.
XIV* SIÈCLE : Dans le métier d'Ypres et dans le plat pays, où,
au siècle précédent, nous avons vu le français en usage, on
emploie désormais exclusivement le flamand. A Ypres, au
contraire, l'emploi du français se maintient pendant tout le
courant du XIV* siècle.
(Cfr. le tableau que j'ai dressé ci-dessous en vue de cette
étude.)
VI. — Fragment d'un registre contenant des ordonnances
échevinales.
La plus ancienne des ordonnances contenues dans ce frag-
ment date de 138S. Toutes indistinctement sont rédigées ne
flamand.
vil. — Registre d'actes échevinauz*
C'est ainsi que j'appelle un fragment de registre contenant
des commissions, des nominations de fonctionnaires, des
mises à la retraite, des octrois de pensions, etc. Dans ce
registre, dont les actes datent des années 1400 et environ, les
actes sont presque tous en flamand; çà et là nous en rencon-
trons un en français.
(116)
VIII. — Jurispmdence.
Il existe différents recueils de pasicrisie à l'usage des
bommes de loi. Ils contiennent des jugements et des arrêts.
Nous les intitulons : Registres des plaids du mercredi.
Deux de ces recueils vont de 13S3 h 1472. Ils nous per-
mettent de voir que les deux langues sont employées en justice
au XIV® siècle. Les ajournements, les jugements sont presque
tous en français. En parcourant attentivement ces registres,
nous pouvons conclure que l'emploi du français est prédomi-
nant au milieu du XIV« siècle. Son importance va en décrois-
sant jusqu'à la fin du siècle, époque à laquelle le flamand
entre définitivement en usage.
Il résulte de cette petite étude que le français disparaît à
Taurore de l'ère bourguignonne. Ce ne sont donc pas les ducs
de Bourgogne, comme on Ta dit, qui les premiers ont intro-
duit et imposé la langue française en Flandre.
XIIP SIÈCLE.
Documents de Sainte-Claire a Yprbs (Arch. conm.).
ANNÉE.
LANGUE.
JURIDICTION DONT ÉMANE L*ACTE.
1268
•
Fr.
Échevins de Roulers.
i269
Fr.
Comtesse Marguerite.
4^268
Fr.
Charte de Philippe d'\pres. seigneur de Lamper-
nesse.
1275
Fr.
Chirographe d*un tenanciiM* du seigneur de Laniper-
nesse.
iV. B. — Fr. = français; fl. «a flamand.
(147 )
ANNÉE.
LANGUE.
JURIDICTION DONT ÉMANE L*ACTB.
1275
(49 actes)
Fr.
Des tenanciers du seigneur de Lampemesse vendent
leur tenure à Sainte-Glaire. — Tous chirographes.
1275
Fr.
Vente de terre à Nieuwcappelle.
1275
Fr.
Vente de terre à Lampernesse à Sainte-Claire. —
Chirographe.
1275
Fr.
Vente de terre à Lampernesse à Sainte-Glaire. ~
Gbirographe.
1275
Fr.
Vente de terre à Lampernesse à Sainte-Glaire. —
Chirographe.
1275
Fr.
Vente de terre à Lampernesse à Sainte-Glaire. —
Chirographe.
1275
Fr.
Charte de Philippe d'Ypres, seigneur de Lamper-
nesse.
1276
Fr.
Nieuwcappelle. — Chirographe.
1276
Fr.
Boesinghe. — Chirographe.
1276
Fr.
Zonnebeke. — Chirographe.
1276
Fr.
Lampernesse. — Chirographe.
1276
Fr.
Id. Id.
1277
Fr.
Id. ' Id.
1277
Fr.
Id. Id.
1277
Fr.
Id. Id.
1277
Fr.
Reninghe. — Chirographe.
1277
Fr.
Id. Id.
1278
Fr.
Charte émise par Pol le Noir pour constater Facte de
vente d'une terre à la paroisse des fils Volcraven.
1279
Fr.
Paroisse des fils Volcraven. -^ Chirographe.
1279
Fr.
Zonnebeke. — Chirographe des échevins du métier
d'Ypres.
( «8 )
ANNÉE.
JUBIDICTION DONT ÉMANE L'ACTE.
Zonnebeke. — Chirographe des échevins du métier
d'Ypres.
Zonnebeke. -* Chirographe des échevins du métier
d'Ypres.
Langemarck. — Chirographe des échevins du métier
d'Ypres.
Boesinghe. — Chirographe des échevins du métier
d'Ypres.
Woumen. — Charte.
Lampernesse. — Chirographe.
Id. Id.
1279
Fr.
1279
Fr.
1279
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1280
Fr.
1281
Fr.
1281
Fr.
1281
Fr.
1281
Fr.
1282
Fr.
1282
Fr.
1282
Fr.
Id.
Id.
Woumen. — Chirographe.
Loo. — Charte.
Furnes-Sainte-Walburge. -
Saint-Nicolas.
Lampernesse. — Chirographe.
Charte de i'abbé de
Sint-Jacobscappelle. — Charte du prévôt de Vorme-
zèle.
Wulpen. — Charte du prévôt de Vormezele.
Lampernesse. — Chirographe.
Fumes. — Charte émise par les échevins de la ville
de Furnes.
Loo. — Chirographe.
Lampernesse. — Chirographe.
Loo. — Chirographe.
Polinchove. — Chirographe.
( H9 )
ANNÉE.
LANGUE.
JURIDICTION DONT ÉMANE L'ACTE.
1282
1S84
1285
1287
1288
1288
1289
1291
1291
1292
1292
1292
1293
1293
1296
1293
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
il.
Fr.
fl.
Fr.
fl.
fl.
fl.
Fr.
Métier d'Ypres. — Chirographe des échevins du
métier.
Échevins forains du métier d'Ypres. — Boesinghe.
Reninghe. — Charte de Jacques de Reninghe.
Id. Id.
Viinke Âmbacht à Langemarck. — Échevins de ce
métier.
Zonnebeke. — Charte.
Reninghe. — Chirographe des échevins de Reninghe.
Zonnebeke. — Chirographe scellé des échevins du
seigneur de Schierevelde.
Zonnebeke. — Chirographe, dont deux parties con-
servées, scellé des échevins du seigneur de Schie-
revelde. Original.
Zillebeke. — Charte.
Boesinghe. — Acte devant les échevins du métier
d*Ypres.
Échevins d'Ypres.
Laneemarck. — Échevins de la vierschare de Pas-
en
scnendale.
Métier d'Ypres. — Échevins du métier.
Échevins et coriers du Furnes-Ambacht.
Charles de Gauthier de Heule.
< Même acte en deax langues; les chirographes sont entiers.
(120)
XIV* SlACLB,
JkMNàE.
LANGUE.
JURIDICTION DONT ÉMANE L'ACTE.
1901
fl.
Êchevins du métier d'Ypres.
1302
fl.-
Id.
1305
fl.
Id.
1301
Fr.
Êchevins de la ville d'Ypres.
1306
Fr.
Id.
130B
Fr.
Id.
1308
fl.
Êchevins du métier d'Ypres.
1308
fl.
Prévôt de Langemarek.
1308
fl.
Êchevins du métier d'Ypres.
1308
fl.
Id.
1310
Fr.
Êchevins d'Ypres.
1309
fl.
Êchevins du métier d'Ypres.
1309
fl.
Id.
1309
fl.
Êchevins et coriers du Furnes-Ambacht.
1310
fl.
Id. id.
1310
Fr.
Zonnebeke (abbé).
1311
fl.
Êchevins du Vleneke Ambacht à Langemarek.
1312
fl.
Êchevins de l'abbé de Haysenon « Ysenon i» à
Reninghe.
1312
fl.
Ê<ihevins du Vleneke Ambacht à Langemarek.
1312
fl.
Êchevins et coriers du Fumes-Ambacht.
1314
fl.
Êchevins du métier d'Ypres.
( m )
ANNÉE.
LANGUE.
JURIDICTION DONT ÉMANE I/ACTE.
13U
fl.
Ëchevins et coriers du Furnes-Ambacht.
1313
fi.
Échevins du métier d'Y près.
1313
fl.
Écbevins du « port » de Fumes.
1313
fl.
Échevins du métier d*Ypres.
1313
fl.
Ëchevins et coriers du Furnes-Ambacht.
1313
fl.
Échevins du seigneur de Reninghe.
1313
Fr.
Échevins d*Ypres.
1314
fl.
Échevins du métier d'Y près.
1314
fl.
Id.
1315
fl.
Échevins de Dixmude.
1315
fl.
Ëchevins du métier d'Ypres.
1316
fl.
Id.
1316
fl.
Ëchevins du Hofland de Reninghe.
1316
fl.
Échevins du seigneur de Reninghe.
1316
fl.
Ëchevins du métier d'Ypres.
1317
fl.
Ëchevins de Zuutscote et Noortscote.
1317
Fr.
Échevins d*Ypres.
1317
fl.
Id.
1317
fl.
Ëchevins du métier d'Ypres.
1330
fl.
Échevins du seigneur de Reninghe.
1321
fl.
Échevins du métier d'Ypres.
1321
fl.
Id.
4322
fl.
Id.
1323
fl.
Échevins et coriers du Furnes-Ambacht
( 122 )
ANNÉE.
LANGUE.
JURIDICTION DONT ÉMANE L'aCTE.
1324
fl.
Échevins du seigneur de Reninghe.
1326
fl.
Ëchevins de dame Bekemans à Zonnebeke.
1326
fl.
Échevins du métier d'Ypres.
1326
fl.
Id.
1328
fl.
Id.
1328
fl.
Id.
1328
fl.
Échevins et coriers du Furnes-Ambacht.
1329
fl.
Échevins du chapitre de Saint-Pierre de liille à Saint-
Jean lez-Ypres.
1329
Fr.
1329
fl.
1329
fl.
1330
fl.
1330
Fr.
1332
fl.
1331
fl.
1334
fl.
1334
fl
1884
Fr
1336
fl.
1836
fl.
1338
fl.
1340
Fr.
Échevins de la ville d'Ypres.
Herdes de Téglise d'Aire à la paroisse des fils Vol-
craven.
Échevins et coriers du Furnes-Ambacht.
Échevins du métier d'Ypres.
Échevins d'Ypres.
Échevins du seigneur de Reninghe.
Échevins du Furnes-Ambacht.
Échevins du métier d*Ypres.
Id.
Jehan Meus, clerc, paroissien de Hondescote se
reconnaît débiteur de 65 livres envers Sainte-
Glaire. — Jehan et le curé de l'endroit mettent
leur sceau.
Échevins du métier d*Ypres.
Id.
Échevins du seigneur de Reninghe.
Échevins d'Ypres.
( 123 )
ANNÉE.
LANGUE.
JURIDICTION DONT ÉMANE L'ACTE.
1341
fl.
1343
11.
1343
fl.
1338
Fr,
1345
fl.
1344
fl.
1344
fl.
1344
1346
1347
1348
1344
1348
1349
1349
1350
1350
1350
1353
1351
135S
1350
1360
fl.
fl.
fl.
fl.
fl.
Fr.
fl.
fl.
fl.
fl.
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
fl.
fl.
Échevins du seigneur de Reninghe.
Échevins et coriers du Fumes- Ambacht.
Échevins du métier d'Ypres.
Vidimus en français des échevins d'Ypres de lettres
rédigées en flamand.
Échevins et coriers du Furnes-Ambacht.
Id. id.
Échevins de Reninghe.
Échevins du Fumes-Ambacht.
Bailli et herdes de la heernesse de la paroisse des fils
Volcraven.
Échevins de Reninghe.
Échevms de dame M. de Dentreghem à Langemarck.
Échevins de Reninghe.
Échevins d'Ypres.
Échevins et coriers du Furnes-Ambacht.
Acte dressé par des gens de Fumes.
Bailli et herdes de la heernesse de Zoetenaye.
Échevins et coriers du Furnes-Ambacht.
Échevins d'Ypres.
Id.
Id.
Id.
Échevins de André Rusen à Zonnebeke.
Échevins de François Belle à Boesinghe.
(124)
ÀNNÂE.
LANGUB.
JURIDICTION DONT ÉMANE L*ACTE.
1360
Fr.
Échevins d'Ypres.
1360
fl.
Ëcheyins de Reninghe.
1360
il.
Ëchevins du métier d'Ypres.
136!
Fr.
Ëchevins d'Ypres.
1361
fl.
Échevins du métier d'Ypres.
1366
fl.
Échevins de Chrétien Ellebode à Vlamertinghe
1385
Fr.
1385
fl.
1387
Fr.
1391
Fr.
1391
Fr.
Id. id.
Échevins du métier d'Ypres.
Échevins de François Belle à Boesingfae.
Échevins d'Ypres.
Id.
Échevins de Saint-Pierre de Lille à Langemarck.
Échevins d'Ypres. — Quatre actes d'une exécution
judiciaire.
Échevins d'Ypres. — Cinq actes d'une exécution
judiciaire.
Ëchevins d'Ypres.
BIBLIOGRAPHIE.
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Genootschap der Wetenschappen, 1, 1. Middelbourg, 1836.)
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mission centrale de statistique, t. XVI. Bruxelles, 1890). — La
partie relative à Thistoire de l'orthographe offre de rinlérêt; la partie
scientifique qui recherche et classe les désinences des noms est faible.
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Tamines, Namur, 1888.
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Arbois de Jubainyille (H. d'), Recheixlies sur r origine de la propriété
foncièi'e et des 7W7ns de lieux habités en France (pénode celtique et
période romaine), avec la collaboration de G. Dottin Paris, 1890. —
Très important ouvrage, surtout pour la toponymie de la période
romaine; étudie spécialement les noms terminés en -acum '-acus) ot
explique leur formation.
Arnold (W.), Ansiedelungen und Wanderungen deutscher Stàmme,
zumeist nach hessisclien Ortsnamen, 4« unveriinderte Ausgabe. Mar-
bourg, 1881. — Livre génial, plein d'aperçus profonds et très sug-
gestif, qui montre quel parti l'histoire de la civilisation peut tirer de
la toponymie. Il était d'ailleurs inévitable qu'il sacrifiât un peu trop
à la conjecture, et que ses conclusions fussent souvent prématurées.
Bayet (Ch.), Mélangea carolingiens. — Cfr. plus loin s. v. Pouzet.
Behaguel, Geschichte der detitschen Sprache ^dans Paul, Cwrundms der
germanischen Philologie), t. l, pp. 5^6 et suivantes.
( 126 )
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des indications sur les établissements des Francs dans le Brabant? —
Rapport présenté au Congrès archéologique de Bruxelles, dans
Mémoires, Documents, Qiiestionnai7'es, etc, publiés par ce Congrès.
Bruxelles, 1891. — Voyez la discussion de ce rapport dans Compte
rendu du Congrès archéologique de Bruxelles, 1892, pp. 273-282.
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Vieilli.
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romans et bas-allemands de la Belgique (Annales de L'AcADéxiE
d'archéologie de Belgique, t. XXXVII et XXXIX. Anvers, 1881-1883.
— Mauvais. L'auteur, qui a lu le Namenbuch de Foersteman, cède
à la inanie de trouver dans le radical de presque tous les noms de
lieu un nom propre d'homme.
Bbrnhardi (K.), Sprachkarte von Deutschland, 2« Auflage, besorgt von
W. Striker. Kassel, 1849.
Bernhardi (K.), Die Sprachgrenze ziviscfien Deutschland und Frankreich.
Kassel, 1871.
Bernier (Th.), Diciionnaire géographique, historique, archéologique, bio-
graphique et bibliographique du Hainaut, 2« édition. Mons, 1891.
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Dunkerque, 1852.
Beyer (H.), Urkundenbuch zur Geschichte der Regierungsbezirke Coblenz
und Trier, 3 vol. Coblence, 1860-1874.
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de la France (Annales du Comité flamand de France, t. III. Dun-
kerque, 1857.)
BôCKH (R.), Der DeutschenVolkszahl undSprachgebiet in den Europaeischen
Staaten. Eine staiistische Vntersuchung, Berlin, 1870.
BONiFACE, Études sur la signification des noms topographiques dans
r arrondissement de Cambrai. Valenciennes, 1861. — Faible.
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du pays de Looz.
( 127 )
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Liège, 2 vol. in-4o. Bruxelles, 4893-1895.
BouRLiER (J.)i Glossaire étymologique des noms de lieux du département
de la Côte d*Or (Bulletin d'histoire et d'archéologie religieuses
DU diocèse de Dijon, t. V, VI, VII, VIII et suivants, 1887-1891).
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\ïi'¥. Paris, 1874.
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1887. — Relevé statistique, avec une carte de la délimitation du
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der plaatsnamen, door de Heeren Willems en Kreglinger, etc. —
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op. cit,).
BuTKENS (Chr), Trophées tant sacrés que profanes du duché de Brabant,
4 vol. in-fol. La Haye, 1724.
BuTTMANN (A.), Die deutschen Ortsnamen. Berlin, 1856. — Vieilli.
Bylandt (Comte F. de», Descriptio historico geographica comitattis Flan-
driae (Annales Academiae Lovaniensis, t. H, 18i4-1825). — Bon dans
la partie descriptive et géographique ; mauvais en ce qui concerne la
toponymie.
Chotin (A.-G.), Études étymologiques sur les noms des villes, bmirgs,
villages, hameaux, rivières et ruisseaux de la province de Brabant»
Paris-Bruxelles, 1859.
Chotin (A.-G.), Études étymologiques sur les noms de lieux de la Flandre
occidentale, Y près, 1877.
Chotin (A.-G.), Études étymologiques sur les noms des villes, bourgs^
villages et hameaux de la province de Hainaut, Paris-Tournai, 1857;
2« édition. Tournai, 1868. — Bien qu'il semble avoir voulu se spécia-
liser dans l'étude de la toponymie, Chotin n'y a pas été heureux;
l'absence de connaissances linguistiques et le défaut de critique ne
lui ont pas permis de dépasser le niveau d'un élève médiocre de
Mannier, lui-même un maître médiocre
( 128 )
Chronicon Andrense. (Dans Dachéry, Spicilegium, 2^ édition, t. II).
Glàerhout [i')y De Franken, de Friesen en de Saksen (Het Belfort, 1. 1,
1886.)
Claerhout (J.), Woorden en Oorden. Gand, Siffer, 1895.
Glàerhout (J.), Het Heidensch Kerkhofvan Pittfietn. Pitthem, 1897.
CocHERis (H.), Origine et formation des noîns de lieux, Paris, sans date.
— Beaucoup de bons renseignements.
COLENS, Histoire d^Enghien, Tournai, 1643.
Corpus Inscriptionum Latinanim, publié par l'Académie de Berlin.
Quinze volumes ont pani, mais on attend toujours celui qui contien-
dra les inscriptions de la Gaule. (Pour la Narbonnaise, voyez le t. XV
et voyez aussi Brambach.)
CORSWAREM (DE), Mémoire historique et étymologique sur les noms des
anciens habitants, territoires, communes et hameaux de la province
de Limbourg (Bulletin de la Société scientifiql^ et uttéraire de
LïMBOURG, t. VI, 1863).
CoKSWAREM (DE), Mémoire historique sur les anciennes limites et circon-
scriptions de la province de Limbourg (Bulletin de la Commission de
STATISTIQUE, t. VII, 1857.)
Courtois (A.), Dictionnaire géographique de l'arrondissement de Saini-
Orner avant 4789 (Mémoires de la Société des antiquaires de La
MoRiNiE, t. XIII). — Excellent.
Courtois (A.), Lancien idiome audomarois. Saint-Omer, sans date
(18:)6).
Courtois (A.), Communauté d'origine et de langage entre les habitants de
V ancienne Morinie pamingante et wallonne (Annales du Comité fla-
mand DE France t. IV).
CoUTARD, Sainte-Sabine. Noms de lieux, hameaux, fermes, bordages, mai-
sons, carrefours, passages, ruisseaux. Mamers, 1892.
Cakiêxa kY .), Nicdcrrhcinische Ortsnamen (Jahrbuch des Dùsseldorfee
Geschichts-Vereins, X, 1895).
Dalle (Jean), Histoire de Bousbecq, Wervicq, 1880.
Daris (J.), Cartulaire de V abbaye de Herckenrode (Bulletln de l'Institut
ARCHÉOLOGIQUE LIÉGEOIS, t. X et XI).
( 129 )
DiARia (J.), Notices historiques sur les églises du diocèse de Liège, 16 volumes
in-8û. Liéjçe, 1867-1897.
Dassonville {A.\ La frontière linguistique en Belgique et dans le nord de
la France, par Godefroid Kurth (Biekorf, 1896, bijblad).
De Bàcker (L.), Les Flamands de France; Études sur leur langue, leur
littérature et leurs monuments, Gand. 1851. — Contient, pages 28-54^
un travail toponymique sur les arrondissements de Dunkerque et
d*Hazebrouck inférieur à celui de Mannier.
De Backer (L.), La langue flamande en France depuis les temps les plus
reculés jusqu'à nos jours, in-8<». Gand, 1893.
De Bo, Westvlaainscfi Idioticon. Bruges, 1870-1873. — 2* édition par
Samyn. Gand, 1890; in-4« avec une carte de la frontière linguistique.
De Goussemaekeh (L), Cartulaire de V abbaye de Cysoing,
De Fi.ou (K.), ScJiets ecner geschiedenis der nederlandsclie taal en der
taahtudie in de Nedcrlanden [Nederlandsche Dicht- en Kunsthalle,
t. VI (1884.; VII (1885); VIII (1886); IX (1887)].
Delvalx, Dictionnaire géographique de la province île Liège, 2* édition,
2 vol. Liéiçe, 1841-1842. — Contient, en appendice, la liste des prin-
cipaux lieux-dits de chaque commune.
De Potter et Broeckaert, Gcschiedenis van de gemeenten der provincie
Oost-Vlaanderen, 33 volumes in-8'' (en continuation).
Derode (V.), Histoire de Lille. Lille, 1818. Trois volumes in-8o; Lille, 1848.
— Le tome I«r contient une carte delà délimitation des langues dans
le département du Nord, qui est inférieure à celle de Bocave.
De Rvcker (L.k Hel vcrledoi onzer moedcrtaal in one vlaamsclie yewcsten
[Nederlandsche Dicht- EiN Kunsthai.i.e, t. VII (1885)].
Deseim.es, Catalogue des actes et documents formant le fonds historique
et supplémentaire des Archives de lioulocjne-sur-Mcr.
Deseii.i.e, Liiiie des voies publiques de la ville de Boulogne-sur- Mer.
Boulognc-sur-Mer, 1883.
De Simpel, L envahissement de la langue française en Flandre (La Flan-
dre, année 1883 )
Tome XLVIII, vol. II. 9
(130)
Desjardins (P.), Géographie historique et administrative de la Gauie
romaine. Paris, 1876-1893 ; 4 vol. in-8<>. — Voyez aussi PEUTDiGBa*
De Smet (J.-J-)t Essai sur les noms des villes et communes de la Flandre
orientale (Mémoires de l'Académie royale de Belgique, col. in-4*,
i. XXIV, 1850).
De Smet (J.-J.), Essai sur les noms des villes de la Flandre occidentale et
de la Flandre zélandaise (Mémoires de l'Académie royale de Bel-
gique, coll. in4o, t. XXVI, 1851).
De Smet (J.-JO^ Corrections pour l'Essai sur les noms des villes et com-
munes de la Flandre orientale (Mémoires de l'Académie rotalb de
Belgique, t. XXVI, 1851).
De Smet (J.-J-)* Note sur l*étymologie de quelques noms de lieux de la
Flandre orientale (Mémoires de l'Académie royale de Belgique,
t XX, 1853); — Tous ces travaux de De Smet sont archi-maovais.
Dbwbz, Dictionnaire géographique de la Belgique et de la Hollande, Bru-
xelles, 18^.
Dictionnaire archéologique de la Gaule, Époque celtique. Publié par la
Commission instituée au Ministère de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts. Paris, 1. 1, 1875 (A-G). — Texte et atlas in4».
Dictionnaire des postes et des télégraphes, indiquant, par ordre alphabé-
tique, les noms de toutes les communes et des localités les plus
importantes de la France, 2» édition. Rennes, 1892.
Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais,
publié par la Commission départementale des monuments histo-
riques. ~ Ouvrage collectif contenant des notices historiques de
toutes les localités, avec des renseignements toponymiques. Sa valeur
varie selon les auteurs. Le volume consacré au canton de Boulogne,
traité par l'abbé Haigneré, est plein de notices excellentes.
DucHER et GiRY, Cartulaire de V église de Thérouanne, Saint-Omer, 1881.
DucLOS (A.), De oudste kuste van Vlaanderen, in-12. Bruges, 1873.
Dufaitelle, Une étude archéologique sur la toponymie ancienne de Saint-
Omer (Archives de Dinaux, 3< série, t. II, 1851).
DujARDiN et Croquet, Glossaire toponymique de la ville de Braine-le-
Comte. Braine-le-Comte, 1893.
(131)
Du Teil (J.\ Ijâ village de Saint-Mommelin, Paris, 1891.
DuYTViER (Ch.), Recherches sur le Bainaut ancien, du V7/« au Xll« siècle,
2 volumes. Bruxelles, 1866. — Excellent.
Egu (J.-J.)) Geschichte der Geographischen Namenkunde. Leipzig, 1886. —
Aperçu analytique et critique de tout ce qui a paru sur la toponymie
du monde entier.
Egu (J.-J.)» Nomina Geographica, 2' édition. — C'est, conune le sous-titre
rindique, un essai d*onomatologie géographique universelle.
ËNGLiNG, Bemerkungen vher die Ahstammung des Namens Frisingen und
der andern Ortschaften au/*-«iBseB oder -Binsen. [Publications de
l'Institut Royal Grand-Ducal de Luxembourg, VII (1851)1.
Errera (P.), Les Waréchaix (Annales de la Société archéologique de
Bruxelles, t. VIII, 1894).
EscHBACH (D' P.), Ortsnamen des Kreises Dûsseldorf [Jahrbuch des Dûs-
SELDORFER Geschichts-Vereins, t. VI (1892)].
EssER (Q.), Ueber einige gallische Ortsnamen auf -aeaBi in der Rhein-
provinz (Programm des Schuijahres 1873-1874. Andernach, 1874).
— Important; complète les recherches de d'Arbois de Jubainville
pour le pays rhénan.
ËssER (Q.), Ueber einige gallische Ortsnamen in der Rheinprovinz (Pro-
gramm des Progymnasium zu Andernach, 1874).
EssER (Q.), Beitràge zur gallo-keltischen Namenkunde. Malmédy, 1884.
Esser (Q.), nombreux articles de toponymie rhénane dans le Kreisblatt fur
den Kreis Malmedy. Saint-Vith, janvier 1882-1886. — Ces ingénieuses
études, perdues dans un journal local, devraient être republiées.
Fabre d'Envieu (L'abbé J.), Noms locaux tudesques, Paris, 1883. —
Superficiel.
Fabry-Rossius, Résumé synonymique et étymologique des noms des com-
munes de la province de Liège (Bulletin de l'Institut archéologique
liégeois, t. VII, 1886;. — Détestable.
Feys et Nélis, Les cartulaires de la prévôté de Sain t-Mar tin à Ypres.
Bruges, 1880-1884.
FiCK, Die griediisclien Personennamen, Gôtlingen, 1874.
( 132 )
FiNOT (J.>, inventaire des Archives de Comines (France).
FoERSTEMANN (£.), Altdeutsches ^amenbuch. I. Band. Personennatnen.
Nordhausen, i856, in-S»; II. Band. Ortsnamen, Sédition. Nordhau-
sen, 4872, in-4<*. — Répertoire alphabétique de tous les noms propres
d'hommes et de lieux de langue allemande, avee leur date d'appari-
tion. Vaste érudition, bien que la critique soit déjà un peu arriérée.
FoERSTEMANN (£.), Die deutschen Ortsnamen, in-S». Nordhausen, 1863. —
Contient les prinei pales conclusions, tirées par Fauteur lui-même,
du Namenbuch ci-dessus.
Galbsloot (L.), Le livre des feudataires de Jean lil, duc de Brabant. Bru-
xelles, 1865.
Gerville, Recherches sur les anciens noms de lieux en NormaruUe
(MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE, t. VI).
GiLLE Heringa, Aardrykskundig Handwoordenboek van Nederland, 3* édi-
tion. Groningue, sans date.
GiRY, Mantiel de diplomatique, Paris, 1894. — Le chapitre III du liyre 111
(Noms de lieux) contient une histoire sommaire de la toponymie
française et un exposé des principales dérivations, complétant utile-
ment le travail de Quicherat, plus une bibliographie toponymique
générale.
GiRY, Histoire de la ville de Saint-Omer et de ses institutions jusqu'au
XIV' siècle, Paris, 1877. (Fascicule 31 de la Bibliothèque de r École
des Hautes Études.) — Voyez aussi Ducher.
Glueck, Die bei C. Julius Caesar vorkommenden Keltischen Natnen,
Munich, 1857.
Goffinet, Cartulaire de Uabbaye de Clairefontaine. Arlon, 1877.
GoFFiKET, Cartulaire de V abbaye d'Orval. Bruxelles, 1879.
Grandgagnage (CH.)f Mémoire sur les anciens noms de lieux duns la
Belgique orientale (Mémoires de l'Académie royale de Belgique,
coll. in-4o, t. XXVI, 1854). - Excellent.
Grandgagnage (Gh.), Vocabulaire des anciens noms de lieux de la Bel-
gique orientale. Liège, 1859. — Excellent.
Grandgagnage (Ch.), De l'origine des Wallons (Bulletin de l'Lnstitut
ARCHÉOLOGIQtJE LIÉGEOIS, t. I, 1852.)
(133)
Grandgagnage (Ch.), Essai sur quelques anciens noms de lieux de la
Belgique orientale (Annales de la Société archéologique de Namur,
t. TII.)
Grandgagnage (Ch.), Dictionnaire étymologique de la langue wallonne.
Liège, 1845.
Grôber, Grundriss der Romanischen Philologie, 1. 1. Strasbourg, 1888.
(Une erreur typographique m*a fait dire 1846 au tome I«', page 19,
du présent ouvrage). — Il s*agit des pages 419-425 de ce livre, où
est esquissée une délimitation générale des langues romanes.
GuÉRARD, Cartulaire de l* abbaye de Saint-Bertin, Paris, 1841.
GuÉRARD, Essai sur le système des divisions territoriales de la Gaule depuis
V Empire romain jusqu*à la fin de la dynastie carolingienne, Paris,
1832.
GuÉRARD, Voyez Polyptyque dlrminon,
GuiGNiES, Rechercfies historiques et archéologiques sur la commune de
DeuX'Acren, Louvain, 1885.
GuYOT, Nouveau Dictionnaire des communes, hameaux, etc, du royaume
de Belgique, Bruxelles, sans date (1897).
Haigneré (L'abbé D.), Quelques chartes de l* abbaye de Samer (Mémoires
DE LA Société académique de Boulogne, t. XII.)
Haigneré (L*abbé D.), Les chartes de Saint-Bertin, d*après le grand cartu-
laire de Dom Ch.-J Dewitle, 2 vol. in-4». Sainl-Omer, 1886. — Analyse
des documents, avec revision des formes des noms de lieux qui sert
plus d'une fois à rectifier les leçons du cartulaire de Guérard.
Haigneré (L*abbé D.\ Dictionnaire topographique de l'arrondissement de
Boulogne-sur-Mer (Mémoires de la Société académique de Boulogne,
t. XI I. — Excellent répertoire des vieilles formes.
Harbaville, Mémorial historique et archéologique du département du
Pas-de-Calais. Arras, 1842. — Médiocre et vieilli.
Hardt, Bericht ûher die Zweckmàssigkeit der Feststellung einer officiellen
Schreibung der Ortsnamen des Grossherzogthums und iiber die dabei
anzunehmenden Grundlagen [Publications de l'Institut Royal
Grand-Ducal de Luxembourg, t. X (1854^1 .
(184)
HàKDT, Berieht ûber die FesUtellung âner ofiâdUn Sekreikung der
OrUnamtn des Grassherzogthums Luxemburg [Pcbucatioics db
L15ST1TUT ROTAL GaAHD-DuCAL DE tCXEMBOCEG, U IHI (i857)].
Hautccboe, Cartulaire de V église Saint-Pierre de Lille,
Hautcobur, Cartulaire de V abbaye de Flines. Paris, i873,
HSNHEBKET (F.)t Essoi historiah-phUologique sur le nom de ToumaL
Guerre Al' Y. Tournai, 1856.
D*HsRBOMEZ (A.), Géographie historique du Toumaisis (BuLLBTOf de la
Société bei.ge de géographie, t. XVI, 1892).
Hebmaits, Fnleiding tôt verklaring der namen van steden, dorpen, enz.,
van Noord'Brabant. *l Bosch, 1858. — Faible.
HOEUFFT, Taalkundige bydragen tôt de naamsuytgangen van eenige tneest
nederduitsclie plaatsen. Breda, i816.
HOLDER 'A.), AUkeltischer Sprachschatz, En cours de publication. Leipzig,
1892. — Veut contenir, en les documentant, tous les noms de lieux
pour lesquels on peut revendiquer une ori|^ne celtique, mais n*est
ni complet ni toujours exact sous ce rapport, et semble n'avoir pas
suivi de principe*
HONTHEIM (J.-N. DE), Historta treverensis diplomatica . Augsbourg, 1750;
3 vol. in-fol.
HouDREMONT (A.)i Histoire de la langue française comme langue admi-
nùtrative du pays de Luxembourg, Luxembourg, 1897. — Ce livre a
paru trop tard pour que je pusse m'en servir; il confirme d'ailleurs
toutes mes conclusions.
HoiîZÉ (A.), Étude sur la signification des noms de lieux en France. Paris,
1864. — Livre ingénieux et riche en aperçus instructifs.
Itinerarium Anlonini, éd. Parthey et Pinder. Berlin, 1848.
JoNCKHEBRE (dom J.), De l'origine du nom de Flandre (Revue catholique,
t. LUI (trois articles) et t. LIV. Louvain, 1883 et 1884).
JoNCKHBERE (dom J.), Flandre et Flamands (Revue catholique, t. LIV.
Louvain, 1884.)
JoRET (Gh.), Étymologies normandes (Mémoires de la Société de linguis-
tique, t. V, 1884.)
(138)
Jourdain et Van Stalle, Dictionnaire encyclopédique de géographie hisUh
rique du royaume de Belgique, 2 vol. in-8<»« Bruxelles, sans
date (1896).
JussERET, Atlas historique de la Belgique. Bruxelles, 1835.
Kellner (W,), Die Ortsnamen des Kreises Hanau (Programm dbr Real-
SCHULE Hanau). Hanau, 1871..
Kempeneers, De oude vryheid Montenaeken, 2 vol. Louvain, 1861-1862.
Kiepert (H.), Vôlker- und Sprachenkarte von Deutschland und den Nach-
barlàndern. Maassstab : Vs ooo ooo* Berlin, sans date.
Kluge, Etymologiscfies Wôrterbuch der deutschen Sprache, ^ édition.
Strasbourg, 1883
KoRNMESSER, Die franzôsischen Ortsnamen germanischer Abkunft. Stras-
bourg, 1888 (dissertation).
Kreglinger (A.), Mémoire historique et étymologique sur les noms des com^
munes de la province d* Anvers (Bulletin de la Commission centrale
de statistique, t. III. Bruxelles, 1847). — Faible.
KuRTH (G.), Les origines de la ville de Liège (Bulletin de la Société d*art
et d'histoire du diocèse de Liège, t. II, 1882).
KuRTH (G.), Majerou (Annales de l'Institut archéologique d'Arlon,
1885, t. XVII).
KuRTH (G.), Glossaire toponymique de la commune de Saint-Léger (Annales
de la Fédération archéologique et historique de Belgique, 1886,
t. II).
KuRTH (G.), La France et les Francs dans la langi^e politique du moyen
âge (Revue des Questions historiques, t. LVII).
Lacomblet, Urkundenbuch fur die Geschichte des Niederrheins, 4 vol*
in4o. Dûsseldorf, 1840-1857.
La Fontaine (E. de), Extrait d'un essai étymologique sur les noms de
lieux du Luxembourg germanique (Publications de l'Institut Royal
Grand-Ducal de Luxembourg, t. IX et-X (1853, 1854). — Très mau-
vais; explique par le celtique les noms dont ses propres rechercbes
établissent à Tévidence le caractère germanique ; à consulter toute-
fois son répertoire de vieilles formes.
( 136)
La Fontaine (E. de). Essai étymologique sur Us noms de lieux du Luxtm-
bourg germanique (Pubucations de l'Institut Royal Gbano-Ducal
DE Luxembourg, t. XII, XIII, XIV, XV (4856-1859), XVIII (48GS).—
Même observation que ci-dessus. Les deux dernières livraisons sont
consacrées au Luxembourg germanique belge et français.
Lambert d*Ardres, Chronique de Guines, éd. de Godefroy-Menilglaise,
Paris, i85o, et MGH. SS., t. XXIV.
Lamprecht, Frànkische Wanderungen und Ansiedelungen, vomehmliek
im Rheinlande (Zeitschrift des Aachener Gescbightsvereins, t. IV,
1880). — Voyez aussi Van Werveke.
Leblant, yote sur le rapport des noms propres avec la nationalilé à
V époque mérovingienne (Mémoires de la Société des antiquaires
DE France, t. XXVIII).
Ledebur [L. von), Dos Land und Volk des Britklerer als Versuch einer
vergleichenden Geograpie der âltern und miltlem Zeit. BerUn, 1827.
Lepage (H.), Dictionnaire géographique de la Meurthe, Nancy, 1860.
Le Prévost (A.), IHctionnaire des anciens noms de lieux de VEure. Évreux,
1839.
Leroy (J.), Le grand théâtre sacré du duché de Bradant, 3 vol. în-fol.
La Haye, 1729.
Leuridan, Histoire de Roubaix, 5 vol. Roubaix, 1860-1663.
Leuridan, Histoire de Linselles. Lille, 1883. — Contient un grand nombre
de noms de lieux-dits.
LiÉNARD (F.), Dictionnaire topographique du département de la Meuse,
in4*. Paris, 1872.
LONGNON (A.), Géographie de la Gaule au Vl^ siècle. Paris, 1878.
LoNGNON (A.), Dictionnaire topographique du département de la Marne,
in-4o. Paris.
LoNGNON (A.), Atlas historique de la France. Paris, 1885-1889, in-folio.
Trois livraisons ont paru,
LoNGNON (A.). Les Pagi de la Gaule (Bibliothèque de l'Ëcole des Hautes
Études, fascicule 3). — Voyez aussi Polyptyque d'Irminon,
(137)
Mannier, Études étymologiques, historiques et comparatives sur les noms
des villes, bourgs et villages du département du Nord, Paris, 1861. —
Faible.
Marchal (J.). Observations sur l 'ancienneté de la langue française (Biblio-
thèque ROYALE DE BRUXELLES, ms. 20980).
Marchal (J.), Observations sur le celtique [Mercure belge, t. VI et VU
(1819)].
Marjan (H.), Keltiscfie Ortsnamen in der Rheinprovinz {PnooviAHii der
Realschule zu Aachen, années 1880 et 1881).
Marjan iH.), Keltische und lateinische Ortsnamen in der Rheinprovinz
(Programm der REAL8CHULE ZU Aaghen, année 188!2 )
Marjan (H.), Rheinische Ortsnamen (Programm der Realschule zu
Aachen, année 1884). — Trois bons travaux.
Marneffe (E. de). Recherches sur le nom de Matines [Bulletin du Cercle
ARCHÉOLOGIQUE DE MaLINES, t. IV (1893 ].
Marneffe <ë. de). Encore le nom de Matines [Bulletin du Cercle archéo-
logique DE Malines, t. IV (1893)].
Martène et Durand, Veterum Scriptorum Amplissima collectio. —
Au tome II, les chartes de Stavelot.
Martinez, Apuntes para una mapa topogrdfico-tradicional de la villa de
Burguillos, Séville, 1884. Relevé complet de toute la toponymie
locale, avec essai d'interprétation.
Mathieu (E.), Histoire de la ville d'Enghien, 2 vol. Mons, 1876.
Matton (A.), Dictionnaire topographique du département de V Aisne. Paris,
1871.
Mayer von Knonau, Zuericher Ortsnamen (Beitrage zur Gbschichte
DER LiTERATUR, von H. Kurz und P. Weissenbach, 1. 1, 1846).
Meitzbn (A.), Siedelungen und Agrarwesen der Westgermanen und Ostger-
tnanen der Kelten, Rômen, Finnen und Slaven, 4 vol. Berlin, 1895.
Meyer, Mémoire sur V origine de la différence relative à V usage de la
langue flamande ou wallonne dans les Pays-Bas (Nouveaux Mémoires
DE l'Académie de Bruxelles, 1828, t. III).
Miraeus et Foppens, Opéra Diplomatica, 4 volumes in-folio.
Molhuysen (P.-C), De Anglen in Nederland (Nijhoff, Bijdragen voor
Vaderlandsche Geschiedenis^ t. VI, 1848).
(138)
MoLHDTSSN (P.-C), AngUhSachsùche Namen en Woorden (Nuhoff, B^
dragen voor Yadtrlandsche Geschiedenis, t. IV, 4844.)
MoLHCYSEN (P.-C.)« De Anglen aan den Neder-Rijn (Nuhoff, Bijdraçm
voor Vaderlandsche Geschiedenis, t. III (184S}, pp. 113-136 et S21-SS3).
HoLHUTSEN (P.-C.), Verklaring der woorden Look, Leek, Lek, dat is
ding, grens (Nuhoff, Bijdragen voor Vaderlandsche Geschiedenis,
l. VU, 1850;.
MoNOTER (J.)* Les noms de lieux du canlon du Raadx expliqués (f après les
plus sérieux travaux onomastiques modernes. Mons, 18T9.
HûLLENHOFF (K.j, Dcutschc Alterthumskunde. Berlin, 1870-1892. — Ont
paru les tomes I, II, III et une partie de V. Lire surtout au point de
vue toponymique le volume IL
NABEaT (H.)f Karte der Verbreilung der Deutschen in Europa^ ËeheUe
Von 000* Ologau, 1 atlas in-plano.
Nbumann (L.), Die deutsche Sprachgrenze in den Alpen (avec carte). Hei«
delberg, 1885.
Nomina Geographica Neerlandica. Geschiedkundig onderzoek der Nedei^
landsche aardrijkskundige namen, onder redactie van D' J. Dom-
seiifen; Prof. J.-H. Gallée; Prof. H. Kern; Prof. S.-A. Naber en
D' H.- G. Rogge, uitgegeven door bet Nederlandsch Aardrijkskundig
Genootschap. 2» édition, l" partie ; Amsterdam et Utrecht, 1 vol.
in-8®, 19o pages; 2« partie (en continuation). — Important recueil
de monographies, abordant tour à tour les groupes les plus impor-
tants de noms géographiques et apportant d'utiles contributions.
Noue (A. de), De quelques anciens Twms de lieux (Bulletin de l'Institut
ARCHEOLOGIQUE LIÉGEOIS^ t. V et VI. Liège, 1862-1863).
Oesterley (H.)i Historisch-geographùches Wôrterbuch des deutschen
Miltclalters, Gotha, 1883.
Paquot, Discours sur les langues anciennes et modernes reçues dans les
contrées qui forment aujourd'hui les XVIl provinces des Pays-Bas et
la principauté de Liège, prononcé à l'Assemblée de la Société litté-
raire de Bruxelles du 26 avril 1770 [Bibliothèqtie royale de Bruxelles,
ms. 15573). — Semble ne pas se douter de l'existence d'une frontière
linguistique ni de la nécessité d'en connaître le tracé pour ésoudre
la question qu'il traite*
( 139 )
Pardessus, Diplomata, chartae, epistolae, leges aliaqw instrumenta ad res
GalLo-Francicas spectantia, 2 vol. in-fol. Paris, 1843-1849.
Peeters (Hendrik), Over het Verminken onzer Plaatsnamen (Dans la revue
0ns Volksleven, Brecht, 1893).
Peeters (Hendrik), Oorsprong der nainen van de gemeenten en gehticfiten
der provincie Antwerpen. Anvers, 1893.
Petersen, Recherches sur l'origine, Vétymologie et la signification primi-
tive de quelques noms de lieux en Normandie, traduit du danois par
M. de la Roquette (Bulletin de la Société de géographie, 1" série,
X. m. Paris, 1835).
Peutinger (La Table de), parE. Desjardins, Livraisons in-fol. Paris, 1869.
— Resté inachevé par suite de la mort de l'éditeur.
Pfister (Ch.), La limite de la langue française et de la langue allemande
en Alsace-Lorraine (Bulletin de la Société géographique de l'Est).
PiOT (Ch.), Cartulaire de l* abbaye de Saint-Trond, 2 vol. in-4o. Bruxelles,
1870-1874.
PiOT (Ch.), Les pagi de la Belgique et leurs subdivisions pendant le moyen
âge (Mémoires couronnés de l'Académie royale de Belgique, coll.
in4o, l. XXXIX. 1874.)
Polyptyque de l'abbé dlrminon, édition B. Guérard, 2 tomes in-4o, dont
le premier, en deux parties, contient l'introduction et le second le
texte. Paris, 1845. — Édition A. Longnon dans la collection de la
Société de l'histoire de France (texte seul).
Popp, Atlas parcellaire cadastral du royaume de Belgique,
PouzET, La succession de Charlemagne et le traité de Verdun (dans Bayet,
Mélanges Carolingiens. Bibliothèque de la Faculté des lettres de
Lyon, t. VII, 1890),
Prat (G.-F.), Étymobgies des noms de lieux de la province de Luxembourg
(Bulletin de la Commission centrale de statistique, t. IX. Bruxelles,
1866). — Mauvais.
Prat (G.-F.), Étude sur l'orthographe et les étywologies des noms de lieux
dans la province de Luxembourg (Annales de l'Institut archéolo-
gique d'Arlon, t. III, 1854). -— Faible.
Prayon-Van Zuylen(A.), DeBelgische Taalwetten. Gand, 1892. — Ouvrage
couronné par l'Académie flamande.
( 140)
Prayon-Van ZiTTLEN (A.), De Statistiek der talen in Belgie (Ncderlardscb
Muséum, 2«« reeks. t. H*, 1885).
Pruvost (le R. P.), Histoire de Wattrelos, Tourcoing, 4865.
QuicHBRAT (J.), De la formation française des anciens noms de lieux.
Paris, 1867. — Ce petit traité peut être considéré encore aujourd'hui
comme un vade mecum pour le toponymiste qui veut se prémunir
contre les étymologies hasardées et se familiariser avec les r^les qui
aident à trouver les véritables.
Raoux, Mémoire sur l'origine des langues flamande et uxilUmne (Mémoires
COURONNÉS DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BRUXELLES, t. V. BrUX^leS,
1826).
Reiffenberg (de), Renseignements sur les noms de familles et de lieux
mentionnés dans le premier volume des Monuments pour servir à
l'histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg.
Bruxelles, 1844.
RicouART (L.), Études pour servir à l'histoire et à V interprétation des
noms de lieux. Département du Pas-de-Calais : l«r fascicule, arrondis-
sement d'Anzin, 1891, in4<».
RicouART (L.), Les biens de l'abbaye de Saint-Vaast dans la Hollande, la
Belgique et les Flandres françaises. Anzin, 1887.
RiTTER, Geographisch'Statistisches Lexikon, 6« édition, publiée par
0. Henné Am-Rhyn, 2 vol. Leipzig, 1874.
RiTZ (W.), Urkuîiden und Abhandlungen zur Geschichte der Niederrheins
und der Siedermaas. Aix-la-Chapelle, 1824.
RosNY (E. DE), Le Terroir de l'abbaye Saint- Wulmer de Boulogne (MÉMonss
DE LA Société académique de Boulogne, t. X, 1879).
Roulez, voyez Schayes.
Roussel-Defontaine (Ch.), Histoire de Tourcoing. Lille et Tourcoing,
i855.
RuDOLPH, Vollstàndigstes Geographisch-topographisch-statistisches Orts-
Lexikon von Deutschland, 2 vol. Weimar, sans date. — Plus un
supplément pour TAlsace-Lorraine, paru à Leipzig en 1872.
Ryckel (A. de). Les communes de la province de Liège. Notices historiques.
Liège, 1892.
( 141 )
Ryckel (A. DE), Histoire de la bonne ville de Waremme (Bulletin de la
Société d*art et d'histoire du diocèse de Liège, t. V. Liège, 1889).—
Contient, pages 168-185, un relevé de la toponymie locale.
ScHAYES et Roulez, Controverse relative à la race et à la langue des
anciens Belges (Bulletins de l'académie royale de Belgique,
t. XVII, XVIII, XIX et XX).
ScuAYEs, Les Pays-Bas avant et pendant la domination romaine, {*• édi-
tion, S vol. Bruxelles, 1837-1838; 2« édition (publiée par Piot), 3 vol.
Bruxelles, 1858-1859.
ScHERER, Compte rendu de l'ouvrage d'ÂRNOLD (voyez ci-dessus) dans le
Jenaer Literaturzeitung, 1876.
ScHiBER (A.)) Die frânkischen und alemannischen Siedlungen in Gallien,
hesonders in Elsass und Lothringen, (2 cartes.) Strasbourg, 1894. —
Étudie spécialement les suffixes -heim et -!■«•■ ; admet la nationalité
franque du premier, mais, à rencontre d'Arnold, donne à -lasea
une importance plutôt chronologique qu*ethnique.
Schoonbroodt, Inventaire analytique et chronologique des chartes du
chapitre de Saint-Martin, à Liège, in-4». Liège, 1871.
Schoonbroodt, Inventaire analytique et chronologique des archives de
l'abbaye du Val-Saint-Lambert loLiége, 2 vol. in-8». Liège, i875-
1880.
Serrure (C.-A), Geschiedenis der nederlandsche en fransche Letterkunde
in het graefschap Vlaenderen, Gand, 1855.
Serrure (C.-A.), Études sur Vorigine du nom de Matines [Bulletin du
Cercle archéologique de Malines, t. IV (1893)].
Serrure (C.-P.), Cartulaire de Saint-Bavon, à Gand, in4o, sans date ni
lieu d'impression (1836-1840). — 11 n'existe que 280 pages de ce
recueil dont la publication a été interrompue.
SiCKEL, Diplomata Regum et Imperatorum Germaniae [MGU. DO.), 2 vol.
in-4°. Hanovre, 1883-1888.
Sloet, Oorkondenboek der graefscfiappen Gelre en Zutphen, 3 vol. La Haye,
1872-1877.
Spinnael, Notice historique sur l'origine et rêtymologie des noms de
Bruxelles et Brabant. Bruxelles, 1841.
(142)
Spinnael, Justifications et éclaircissements à V appui de la notice historique
sur l'origine de Bruxelles et Brabant. Bruxelles, ^841.
SPRincER-MENKE, Atlas des Mittelalters. Gotha, 1880.
Stallaert, Geleegsnamen in Brabant (Lettervruchten van het Genoot-
sciiAP Tyd en Viyt. Louvain, 1863).
Statistique archéologique du département du Nord, publiée par la Com-
mission historique du département, deux volumes in'8o. Lille. 1867.
Statistique de la Belgique. — Population. — Recensement général du
31 décembre 1890, publié par le Ministre de Tlntérieur et de l'Instruc-
tion publique, 2 vol. Bruxelles, 1893.
Stecher (J.), Flamands et Wallons (Annuaire de la Société d'Émolatioh
DE Liège, 1859).
Stecher (J.)t Histoire de la littérature néerlandaise en Belgique. Bruxelles,
sans date (1886).
Strabon, Geographia, éd. MûUer et Dubner. Paris, 1853.
Stronck, Etymologische Forschungen als Beitrag ^u den Studien des
H. de la Fontaine ûber die Ableitung des Ortsnamen des Luxemburger
Landes [Publications de l'Institut Royal Grand-Ducal de Luxem-
bourg, t. XXVI (1871)]. — Très faible. Éloge enthousiaste du travail
de La Fontaine.
Stronck, Historisch-philologisclie Studie ûber dos belgùche Gallien und die
in detnselben enlstandenen Sprachgrenzen unter besonderer Berùek-
sichtigung des Luxemburger Dialektes [Publications de l'Ikstitct
Royal Grand-Ducal de Luxembourg, t. XXIV (1869;]. — Très faible.
Tandel (E.), Les Communes luxembourgeoises, 7 vol. in-8o. Arlon, 1889-
1894.
Tarlier et Wauters, La Belgique ancienne et moderne. Géographie et
histoire des communes belges. Province de Brabant : arrondissement
de Nivelles, 2 volumes; arrondissement de Louvain.
Taylor, Words and places. Londres, 1885.
This (C.), Die deutsch-franzôsisclie Sprachgrenxe im Elsass (Beitragi:
zuR Landes- und Volkeskunde von Elsass-Lothringen, 5t«« HefL
Strasbourg, 1888).
Uibileisen, Die romanisclien und die frânkischen Ortsnamen in Wûlsch-
Lothringen (Jahresbericht des Vereins fur ërdkundb zc Hetz,
1882).
( 143 )
Van Bàstelaer, Recherches svr Vorigine du nom de Charleroi (ânnalbs
DE LA Société paléontologique et archéologique de Charleroi,
t. II, 1868).
Vancsa (Max), Dos erste Auftreten der deutsclien Sprache in den Urkunden
(Gekrônte Preisschrift der fOrstlichen Jablonowskischsn Gbsell-
SCHAFT zu Leipzig). Leipzig, 1895; grand in-4*.
Van den Bergh (L.-Ph.-L.), Over de oorsprongen en de beteekenis der
plaatsnamen in Gelderland (Nijhoff, Bijdragen voor Vaderlandsche
Geschiedenis, l. V, 1847).
Van den Bergh (L.-Ph.-C), Uandbœk der middelnederlandsche Géogra-
phie, 2« édition. La Haye, 1872. — C*est le meilleur ouvrage pour
l'étude de la géographie historique des Pays-Bas.
Van der Aa, Aardrykskundig Woordenboek der Nederlanden, 13 vol.
in-8o. Gorinchhem, 1839-1851.
Vanderkindbre, Les origines de la population flamande. La question des
Suèves et des Saax)ns (Bulletin de i/ Académie royale de Belgique,
3« série, t. X, 1886).
Vanderrindere, Les origines de la population flamande. Réponse à
M. Wauters (Bulletin de l'Académie royale de Belgique, t. XI,
1886).
Vandermaelen (Ph.), Dictionnaire géographique de la province de Liège.
Bruxelles, 1831.
Vandermaelen (Ph.), Idem de la province de Namur. Bruxelles, 1832.
Vandermaelen (Ph.), Idem de la province de Hainaut. Bruxelles, 1833.
Vandermaelen (Ph.), Idem de la Flandre orientale. Bruxelles, 1834.
Vandermaelen iPh.), Idem de la province d* Anvers, Bruxelles, 1834.
Vandermaelen (Ph.), Idem de la province de Limbourg. Bruxelles, 1835.
Vandermaelen (Ph.), Idem de la Flandre occidentale. Bruxelles, 1836.
Vandermaelen (Ph.), Idem de la provincedu Luxembourg. Bruxelles, 1838.
Il n'y a pas eu de dictionnaire géographique du Brabant. — Ce recueil,
bien que vieilli au point de vue de la géographie politique, garde
cependant de la valeur par ses renseignements sur la géographie
physique, qui en constituent la partie principale.
( 144)
Vàn Dessei. (C.)* Topographie des voies romaines de la Belgique. Statistique
archéologique et bibliographie. Bruxelles, 4877.
Van Drival» Cartulaire de l'abbaye de Sainl-Vaasl d'Arras. Arras, 4875.
Van Hoorebeke, Étude sur V origine des noms patronymiques flamands.
Bruxelles, 4876.
Van Lokeren, Cliartes de Vabbaye de Saint-Pierre de Gand, deux volumes
in4».
Van Speybroeck, Glossaire toponymigue de Saint-André lez-Bruges
(Annales de iji Société d'Émulation pour l'étude de l'histoire et
DES ANTIQUITÉS DE LA FLANDRE, t. XXVIII, 4888).
Van Werveke, Urbar der Grafschaft Luxemburg (1306-4347), dans Lam-
PRECHT, Deiitsches Wirthschaftslchen im Mittelalter, t. 111, pp. 34!i-
/♦05. I^ipziçj, 4885.
Van Werveke, Cartulaire du prieure de Maricnthal, deux volumes in-S®.
[PlDLÎCATIOXS DE LA SECTION HISTORIQUE DE l/ INSTITUT ROTAL
Grand-Dical de Luxembourg, t. XXXVIII {i88o ].
Maemsclie Commissie. ïnstclling, beraedslagingcn, verslag, o/ficiéele oor-
homten, omier toezigt van leden der Commissie uitgegeven. Bruxelles,
I8t)9. — Contient le compte rendu des travaux de la Commission
créée par arrêté royal du 27 juin 4856 pour rechercher les meilleurs
moyens d'encoii rager la littérature flamande dans ses rapports avec
les différentes branches do l'administration publique. La partie la
plus importante de ce. volume e^^t formée parles réponses des divers
archivistes à la question posée par le Gouvernement sur l'emploi de
la langue flamande dans nos anciennes provinces. Pages 83 à 148,
on trouve un rapport de Snellaerl (pii a mis en œuvre ces matériaux,
mais en exagérant parfois les conclusions.
VodT (P.), Die Ortsnamcn nn Emjcrsgau (Programme du Gvmn\se de
Nkiwied. Ncuwied, 1890).
\V,\1TZ (Cf.), Das aile Rerhf der .alisrlini Franken Kicl. 4840. — A le pre-
mier indiqué l'aire de diflu^ion du suflixe toponymiquo -Itcim et fait
,aloir .^on importance pour riiistoirc des migrations franqiies.
V
WAiTKnicn. Die (l''rmanen des IVicins. Leipzig. 187^ — Appuie une
jiartie de ses conclusions sur des raisonnements loponymiques qu'il
est d'ailleurs impossible d'admettre.
(148 )
Wâutbrs (Alpr.), Landen : Description, histoire, institutions. Bruxelles,
1883.
Wautbes (âlph.). Histoire des environs de Brtucelles. Bruxelles, 1855;
trois volumes in-8<».
Wautbrs (Alph.;, Nouvelles études sur la géographie ancienne de la Bel-
gique, 1867.
Wauters (Alph.), Des localités distinguées par le qualificatif vieoz (oad)
et de leur ancienneté (Bulletin de l'Académie royale de Belgique,
3« série, t. 1, 1881).
Wauters (Alph.), Sur les premiers temps de l^ histoire de Flandre (Bulle-
tin de l'Académie royale de Belgique, 3« série, t. IX, 1885*.
Wauters (Alph.), Les origines de la population flamande de la Belgique
^Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3* série, t. X, Bru-
xelles, 1885.)
Wauters Alph.), Les origines de la population flamande de la Belgique,
Réponse aux observations faites sur mon travail, (Bulletin de l'Aca-
démie ROYALE DE BELGIQUE. Bruxelles, 1885.) — Voyez aussi les
articles Henné et Tarlier.
WiLLEMS (G.F.), Mémoire sur les noms des communes de la province de la
Flandre orientale (Bulletin de la Commission centrale de statis-
tique, t. II. Bruxelles, 1845. — Faible.
WiLLEMS (L.), Onze bedreigde grenzen (Tudschrift van het Wiu^ems-
fonds, t. 11). — Compte rendu du l^^ volume de la Fi-ontière linguis-
tique,
Williams (Ch.-A.), Die Franzôsischen Ortsnamen Keltischer Abkunft
(Dissertation). Slrassburg, 1891.
Winkler (Johan), ùud Nederland, La Haye, 1888. — Contient beaucoup
de considérations ethnographiques et toponymiques reposant sur
une connaissance étendue de la langue de ce pays.
Winkler (Johan), De nederlandsche geslachtsnamen in oorsprong, geschie-
dénis en beteekenis, deux volumes. Uaarlem, 1885. -— Plein de
recherches approfondies et de résultats intéressants.
Winkler (Johan), Germaansche Plaatsnamen in Frankrijk{hEi Bblfort,
1894).
Tome XLVUI, vol. 11. 10
(446)
WiTTB, Dos dâuUche Sprackgebiet Lothringen wid seine Wanddungen
(FORSCHUNGBN ZUR DKUTSCHBN LiLNDBS- UND VOLKBSKUNDB, VIII, 6).
WoBSTB (F.)) Iserlohn und Umgegend. Beitrâge zur ùrtsnamendeuiung,
Ortsgeschichte und Sagenkunde. Iserlohn, 1871.
WoLTERS, Notice historique sur la commune de Rummen. Gand, 1846.
WoLTERs, Codex dipLomaticus Lossensis. Gand, 1848.
Zànàrdblli (T.). Contribution à l'élude de la toponymie belge, délermnant
entre autres rétymologie de Namur [Bulletin de la Société d*am-
THROPOLOGIE DE BRUXELLES, t. XIV (1895-1896)].
Zbuss (K.), Die Deutschen und ihre Nachbarst&mme, Munich, 1837.
ZiMMERLi, ùie deutsch'franzôsische Sprachgrenze in der Schweiz, deux
volumes. Bâle et Genève, 189M895. (Cfr. Knapp, Tour du Monde,
juillet 1886).
OUVRAGES PARIS DEPUIS L'IMPRESSION DE GE VOUiHE.
CuvELiER (J.) et Hymans (C), Topomjmisclie studie over de aude en nieuwe
plaatsnamen der gemeenle BiLsen. Gand, 1897 (publié par rAcadémie
royale flamande). — Je ne puis que signaler rapidement cet excellent
glossaire toponymique, que je recommande à tous les toponymistes.
De Pauw (N.), La Cour d'appel de Gand depuis cinq siècles. Gand, 1897. —
Donne quelques renseignements nouveaux sur l'emploi des langues
au Conseil de Flandre.
Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre. Paris, 1897. (Voyez pages
19 à 21 le paragraphe intitulé : La langue française en Flandre.)
R[olaiid] (C.-G.), Êlymologie de Namur iAMi de l'Ordre, 11 novembre
1897).
ADDITIOMS ET CORRECTIONS
Page U, ligne 13, au lieu de : coupèrent, il faut lire : comprirent.
P. 44. La langue et la nationalité. Les rares passages qu'on invoque
d'ordinaire pour établir le contraire de celte thèse ont été réunis, en
dernier lieu, dans Paul Viollet, Histoire des institutions politiques et
administratives de la France, t. II, p. 36, n. 1.
P. 25, ligne iA, biffer le mot méridionale.
P. 30, note 3, au lieu de : 1883, il faut lire : 1383.
P. 42. La note 1, qui appartient à la page 68, est à remplacer par celle-ci :
BoRHANS, Recueil des ordonnances de la principauté de Liège, t. I,
pp. 635 et 803.
P. 95, ligne 6, ajoutez :
BiMmelle (La), affluent de la Sambre à Thuin, portant en 1174 le
nom de Bevernella {Annales du Cercle archéologique de Mons, t. IV,
p. 261, note 2). La Biesmelle, que le Dictionnaire géographique du
Hainaut, par Van der Maelen, écrit Biemèle et qu'on désigne aussi
sous les noms de Biesme-l'Eau ou Eau de Biesme, s'est appelée primi-
tivement Biesme, comme le montre le nom du village de Biesme-
sous-Thuin, situé sur son cours; le nom a ensuite pris la forme
diminutive, cfr. la page 98.
TABLE ONOMASTIQUE
IV. B. On n'a reproduit liaus cette table que les noms qui sont discutés dans le texte,
et on a omis tous ceux qui figurent dans les listes des désinences ou suffixes. Le
lecteur trouvera ceux-ci sous leurs désinences respectives, qui sont indiquées
dans la table. Ainsi Uei*eldingen sous -ingen.
kk [\é\ ruisseau, 99.
Ailette (L*), ruisseau, 98.
-ain (Désinence altérée en et ou
ay), 99. — Cfr. I, 319.
AisoN (L*), ruisseau, 100.
Alfena (L*). Voyez Belle
Amiette (L*), ruisseau. Voy
Miette.
ez
Annappes, 100.
-apa (Noms terminés en), 100.
Attert (L*), ruisseau, 97.
AUTREPPB, 100.
AUTRBPPES, 100.
AVROY, 101.
Bastogne, 101.
Belle (La), ruisseau, 97.
Bever, 94.
Beverbebk, 94.
Tome XLVlll, vol. II.
Bbvere, 94.
BevereiN, 94.
Bevërhoutsvbld, 94.
Bever Loo, 94.
40.
( iso )
Bevrrsi.uys, 94.
Beverst, 94.
BlERBBAIS, 94.
BlERBECQUE, 94.
BlERBERK, 94.
BœsME, 95.
Biesme-laCoix)NoisBv 104.
BiÈVRE vLa). niisseaUf 95, 97.
BiLSTAIN, KM.
Bues (La), niîsseau, 97.
Bouillon, 101.
Brbuvanne (I^), ruisseau, 95.
Bruke. 102
Chatelkt, 99.
I Cysindria (La), ruisseau, 96.
Deulémont, i(H.
I '•dorp iNoms terminés en), iOS.
-en (Noms terminés en), 102.
I Eppks 100.
Franco, 102.
Gëer (Le), ruisseau, 97.
Genxevaux, 89.
Genval, B9.
Genvillk, 89.
(>ranville-sur-Gebr, 90.
GUEMPS, 100.
GUEUZAINB, 88.
Hatrival. 103.
Hautcroix, 103.
HoËGNE La), ruisseau, 97.
HuY, 98.
( 151 )
'ingâTi (Noms terminés eni, 103.
Jehonvii.lk, 89.
Jusbn-Sbraing, 9().
jusennkcourt. 88.
JuSIGiNEAUT^, 89.
JUSLKNVILLB, 89.
JUSSBRBNNB, 88.
JUSSBRBT, 88.
JUZANCOURT, 88.
LOBBKS, 103.
Marchette (La), ruisseau, 98.
Màsblette (La), ruisseau, 98.
Meerdaei., 103.
Meraudb, 104.
MiBTTB (La), ruisseau, 98.
Milmortb, 104.
N protliétique, 104.
N
On, 105.
-ùna ou -aria (Noms terminés en),
105.
Oret, 106.
Poleda. Vovez HoEgnk.
(IM)
S
SiBRBT, 106.
'Ster (Noms terminés en), 106.
'SirtU (Noms terminés en), 106.
Thotk, 107.
I TOURPKS, \Qfi.
Vknbpb, 100.
I YlJERMAEL, i07.
TV
Wabbrn, 92.
Waverwàld, 91.
Wavbàns, 92.
Wavre, 90, 91.
Wavrechin, 92.
Wavrbille, 92.
Watremont, 92.
Wavrin, 92.
Wawern, 92.
Woëpvre. 91.
TABLE DES MATIÈRES
TOME I.
Introduction.
Nature, utilité et méthode des ^udes toponymiques 3
LIVRE PREMIER.
La frontière linin^^stique depuis le XIII* siècle*
CHAPITRE PREMIER.
État actuel de la frontière linguistique en Belgique et dans le nord
de la France 47
CHAPITRE II.
La frontière linguistique sur la rive droite de la Meuse Ti
Appendice.
Toponymie des communes situées sur la frontière linguistique . \^
CHAPITRE III.
La frontière linguistique sur la rive gauche de la Meuse 4^3
Appendice.
Toponymie des communes situées sur la frontière linguistique . . 171
(4M)
CHAPITRE IV.
La frontière linguistique dans le nord de la France Si
Appkndice.
Toponymie des communes situées sur la frontière linguistique. . S38
LIVRE SECOND.
La frontière lingnistiqae avant le XIIP siècle.
CHAPITRE PREMIER.
Éléments germaniques de la toponymie romane 2.S3
CHAPITRE II.
De la langue des noms de lieux 401
CHAPITRE m.
Éléments celtiques et romains 4^
CHAPITRE IV.
La toponymie belgo-romainc 47^
CHAPITRE V.
Conclusions historiques # 596
Additions et corkections 561
Table onomastique 867
( ISK )
TOME II.
LIVRE TROISIÈME.
Les fluctuations de la frontière lin^puistique.
CHAPITRE PREMIER.
En Belgique 3
CHAPITRE 11.
En France 1±
Appbndicbs.
I. Des noms de lieux composés avec les adjectifs jusanus et
juseranus 87
II. Wavre 90
III. Les castors en Belgique 93
IV. Un peu d'Iiydronymie 95
V. La Belgique allemande 98
VI. Analectes toponyraiques 99
VIL Note sur l'emploi de la langue française à Y près, par M. Guil-
laume Desmarez 107
Bibliographie 1^
Additions et corrections 147
Table onomastique 149
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