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Full text of "Mémoires couronnés et autres mémoires publiés par l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Collection in-8o"

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MÉMOIRES  COURONNÉS 


ET 


AUTRES  MÉMOIRES. 


MÉMOIRES  COURONNÉS 

ET 

AUTRES  MÉMOIRES 

PVMhltt  PAS 

l'académie  royale 

DES  SGIEHGBft,  DES  LETTRES  ET  DES  BEilCX-ABTS  DE  BBLCIQVE. 


llV-90.  .  T«XE  XLTIII 


LETTREII 


SOliAIRE  : 

KORTH  (G.).  —  La  frontière  linguistique  en  Belgique  et  dans  le  nord  de  la  France. 
(  Prix  de  Stassart  décerné  en  4888  pour  une  question  d'histoire  nationale.) 


VOLUME  I. 


BRUXELLES , 

F.  HAYBZ,  IMPRIMEUR  DE  L*ACADÉMIE  ROYALE  DES  SCIENCES,  DES  LETTRES 

ET  DES  BEAUX-ARTS  DE  BELGIQUE, 
rue  de  Louvain,  113 

31  décembre  1895 


■f 


LA 


FRONTIÈRE  LINGUISTIQUE 


E.N 


BELGIQU  E 


ET 


DANS    LE   NORD   DE   LA    FRANGE, 


PAR 


Godefiroid  KURTH, 

CORRBSPOXDANT    DB    L'ACADÉMIE    ROYALE    DE    BELGIQUK. 


Devise  : 
ProHcorum  £€h*  inclyta. 


GRAND    PRIX    DE    STASSART. 


(Couronné  par  U  ClaMe  dM  lettres  dans  la  séance  du  9  mai  1888.) 


Tome  XLVIII.  1 


Mémoire  en  réponse  à  la  question  suivante  :  «  Tracer,  sur  la  carte  de  la 
Belgique  et  des  départements  français  limitrophes,  une  ligne  de  démar- 
cation indiquant  la  séparation  actuelle  des  pays  de  langtte  romane 
et  des  pays  de  langue  germanique.  Consulter  les  anciens  documents 
contenant  des  noms  de  localités,  de  lieux  dits,  etc.,  et  constater  si 
cette  ligne  idéale  est  restée  la  même  depuis  des  siècles,  ou  si,  par 
exemple,  telle  commune  wallonne  est  devenue  flamande,  et  vice  versa. 
Dresser  des  cartes  historiques  indiquant  ces  fluctuations  pour  des 
périodes  dont  on  laisse  aux  concurrents  le  soin  de  déterminer  l'étendue. 
Enfin,  rechercher  les  causes  de  Vinstabilité  ou  de  Vimmutabilité 
signalées.  » 


INTRODUCTION. 


NATURE,  UTILITÉ  ET  MÉTHODE  DES  ÉTUDES  TOPONYMIQUES. 


Dans  toutes  les  sciences,  le  progrès  consiste  en  ce  que 
Tattention  de  Tesprit  est  successivement  attirée  sur  quelque 
nouvel  ordre  de  faits  qui  ne  l'avait  pas  préoccupé  jusqu'alors, 
et  en  ce  qu'il  s'efforce  de  trouver  l'instrument  qui  lui  permette 
de  faire  rentrer  ces  faits  dans  le  cadre  de  ses  investigations. 
Cest  ainsi  que  l'on  voit  surgir  de  jour  en  jour,  sur  la  souche 
féconde  des  connaissances  humaines,  des  branches  latérales 
qui  deviennent  pour  la  science  principale  autant  de  sciences 
auxiliaires,  ayant  chacune  son  domaine  à  elle  et  sa  méthode 
spéciale. 

Voilà,  en  deux  mots,  l'histoire  de  la  toponymie.  II  y  avait 
longtemps  qu'à  force  de  creuser  les  problèmes  historiques, 
l'esprit  humain  s'était  vu  attirer  vers  Tétude  des  noms  de 
lieu,  ce  mystérieux  réservoir  de  souvenirs  dont  beaucoup 
sont  contemporains  des  premiers  âges  d'un  peuple,  et  qui, 
tous,  ont  quelque  chose  à  nous  raconter  sur  les  hommes  et  sur 
les  choses  du  passé.  La  toponymie  était  donc  depuis  longtemps 
désignée  aux  chercheurs  comme  l'objet  propre  d'une  science 


->* 


(4) 

nouvelle,  et  des  esprits  éminentSy  comme  Leibniz  et  Joseph 
de  Maistre,  en  avaient  signalé  Tutilité  i.  Hais  les  premiers  qui 
s'avisèrent  d'exploiter  cette  partie  encore  inculte  du  domaine 
de  rhistoire,  privés  des  instruments  nécessaires  et  incapables 
d'ailleurs  de  les  manier,  même  s'ils  les  avaient  eus  en  mains, 
échouèrent  entièrement,  et  les  lamentables  résultats  de  leurs 
laborieux  efforts  ne  servirent  qu'à  discréditer  pour  longtemps 
les  études  toponymiques  auprès  d'une  grande  partie  du  public  s. 
Il  fallut  bien  des  insuccès  de  ce  genre  pour  faire  comprendre 
enfin  aux  historiens  que  le  vocabulaire  de  la  toponymie,  tout 
comme  celui  des  langages  usuels,  ne  peut  être  élucidé  qu'au 
moyen  de  la  science  philologique.  Hais  la  philologie  elle- 
même,  pour  rendre  des  services  à  l'histoire,  devait  d'abord 
trouver  sa  propre  voie,  créer  sa  méthode  et  inspirer  aux 
esprits  sérieux  assez  de  confiance  pour  qu'on  se  décidât  à  la 
prendre  pour  guide.  Or,  tous  ces  progrès  n'ont  guère  été 
réalisés  par  elle  que  pendant  le  second  tiers  de  ce  siècle.  Voilà 
ce  qui  explique  Fapparition  tardive  de  la  toponymie  comme 
science  auxiliaire  de  l'histoire  3.  Fille  de  la  philologie,  elle  ne 
pouvait  pas  devancer  sa  mère  dans  l'ordre  des  temps.  Aussi  ne 
faut-il  pas  s'étonner  de  voir  ses  origines  rattachées  d'une 
manière  intime  au  nom  d'un  des  plus  illustres  philologues 
de  ce  siècle,  du  prince  des  germanistes,  Jacob  Grimm.  On 

*  Voir  leurs  témoignages  dans  G.  Kurth,  Les  origines  de  la  ville  de 
Liège  (Bull,  de  là  Soc.  d*art  et  d'hist.  de  Liège,  t.  II,  pp.  7  et  8). 

*  Voir  sur  les  plus  anciennes  tentatives  d*interprétations  toponymiques, 
Egli,  Geschichle  der  geographischen  Namenkunde,  Leipzig,  1886,  pp.  14 
et  suivantes. 

'  J*ai  développé  |)lus  longuement  ces  considérations  dans  Les  origines 
de  la  ville  de  Liège. 


(8) 

peut  dire  que  la  toponymie,  comme  science,  date  du  jour  où 
il  fit  mettre  au  concours,  par  l'Académie  de  Berlin,  la  confec- 
tion d'un  recueil  de  tous  les  noms  géographiques  de  TAIie- 
magne,  classés  selon  les  radicaux  auxquels  ils  appartiennent 
et  selon  les  époques  où  ils  apparaissent,  avec  les  diverses 
formes  qu'ils  ont  revêtues  selon  les  temps  et  les  pays  où  ils 
ont  été  employés  (1846).  VAltdeutsches  Kamenbuch  de  Foors- 
temann  <  doit  le  jour  à  cette  pensée  de  Grimm,  et  ce  vaste 
recueil,  qui  est  resté  jusqu'à  présent  unique  dans  son  genre,  a 
ouvert  aux  toponymistes  la  voie  où  beaucoup  se  sont  engagés 
avec  ardeur  et  succès.  Je  n'ai  pas  d'ailleurs  à  raconter  ici  les 
étapes  de  la  toponymie';  il  me  suffira  d'avoir  précisé  les 
origines  et  indiqué  d'une  manière  générale  les  titres  d'une 
science  qu'on  n'a  plus  le  droit  de  méconnaître  aujourd'hui. 

L'objet  propre  de  la  toponymie,  ce  sont  les  noms  divers 
sous  lesquels  l'homme  a  de  tout  temps  désigné  les  lieux 
habités  par  lui,  et  sa  méthode,  c'est  l'étude  de  ces  noms 
d'après  leur  développement  historique,  tel  que  le  déterminent 
les  lois  de  la  philologie.  Il  s'agit  tout  d'abord,  pour  le  topo- 
nymiste,  de  rassembler  les  formes  éparses  des  vocables  sur 
lesquels  doivent  porter  ses  investigations,  ensuite  de  pour- 
suivre chacun  dans  ses  vicissitudes  de  tout  genre,  depuis  le 
jour  où  il  apparaît  pour  la  première  fois  dans  l'histoire 
jusqu'à  celui  où  il  prend  sa  forme  actuelle,  puis  enfin,  après 
avoir  constaté  d'une  manière  authentique  toutes  ses  variations, 

*  FoBRSTEMANN,  AUdeutsches  Natnenbuch.  Erster  Band  :  Personen- 
nanten,  in-4^.  Nordhausen,  1856.  —  Zvveiter  Band  :  Ortsnamen,  Zweite 
vOllig  neue  Bearbeitung,  in-4<>.  Nordhausen,  1872. 

*  On  trouvera  ce  travail,  fait  avec  une  grande  érudition  bibliogra- 
phique, dans  le  livre  d*£gli  cité  ci-dessus. 


(6) 

(l'en  rendre  compte  à  la  lumière  des  lois  connues.  Ce  premier 
résultat  acquis,  il  se  trouvera  en  possession  d'un  certain 
nombre  de  radicaux  dont  il  déterminera  la  nationalité,  dont  il 
s'etforcera  de  saisir  le  sens,  et  dont  le  sens,  chaque  fois  qu'il 
Taura  débrouillé,  lui  apprendra  souvent  les  circonstances 
mémorables  ou  du  moins  intéressantes  qui  ont  présidé  à  la 
naissance  du  nom.  On  le  voit,  quelque  modeste  que  puisse 
être  la  sphère  d'action  du  toponymiste,  il  ne  laisse  pas  d'y 
trouver  la  clef  de  plus  d'une  énigme  historique,  et,  en  parti- 
culier, il  n'est  plus  guère  possible  d'étudier  les  origines  d'un 
peuple  ou  d'un  pays  sans  faire  appel  à  ses  lumières.  Sur  ces 
questions,  les  plus  obscures  et  les  plus  embrouillées  d'ordi- 
naire, la  toponymie  répand  souvent  une  clarté  discrète  et 
voilée.  Qu'on  lise  par  exemple  le  beau  livre  d'Arnold,  intitulé  : 
Ansiedeluvgen  und  Wanderungen  Deutscher  Slàmme  ',  et  l'on 
verra  quelle  part  considérable  lui  revient  dans  la  solution  des 
problèmes  relatifs  aux  migrations  et  aux  colonisations  des 
peuples  primitifs. 

Le  sujet  que  nous  avons  à  traiter  relève  entièrement  de  la 
toponymie,  et  la  question  qu'il  s'agit  de  résoudre  ne  saurait 
être  tranchée  que  par  elle.  C'est  ce  que  l'Académie  a  compris, 
en  élargissant  le  cadre  du  concours  qu'elle  avait  déjà  ouvert 
en  182i2.  A  cette  date,  elle  posa  la  question  en  ces  termes  : 
Quelle  est  l'origine  de  la  diffà'ence  qui  existe  par  rapport  à  la 
langue  entre  les  provinces  dites  flamandes  et  celles  dites  wallonnes? 
A  quelle  époque  cette  différence  doit-elle  être  rapportée?  Le 
mémoire  couronné  de  Raoux,  en  réponse  à  cette  question  â, 

»  Marburg,  1881. 

*  Mémoire  sttr  l*origine  des  langues  flamande  et  wallonne  (Mbn.  cour. 

J>E  L'ÂCAD.  ROY.  DE  BRUXELLES,  18!^,  t.  V}. 


(  7). 

bien  que  rérudition  en  8oit  solide  et  la  dialectique  judi- 
cieuse, aboutit  cependant,  comme  nous  le  montrerons,  à  des 
conclusions  fausses,  parce  qu'à  cette  date  la  méthode  topony- 
mique  était  encore  ignorée.  Quant  à  celui  que  Meyer  écrivit 
pour  réfuter  Raoux  *,  le  plus  grand  service  qu'on  puisse  lui 
rendre,  c'est  de  ne  pas  en  parler.  Mais  n'anticipons  pas  sur  le 
fond  du  débat,  et  bornons-nous  à  constater  que,  malgré  l'intérêt 
qu'elle  inspire  depuis  si  longtemps,  la  question  reste  ouverte. 
Réussirai-je  à  la  trancher,  moi  qui  ai  pour  tout  mérite  celui 
de  venir  le  dernier,  et  de  pouvoir  profiter  du  concours  d'une 
science  qui  n'existait  pas  encore  au  moment  où,  dans  l'Aca- 
démie et  en  dehors  de  son  sein,  les  érudits  cherchaient  vaine- 
ment la  solution  du  problème?  Je  ne  cacherai  pas  que  j'en 
avais  l'espoir  quand  j'ai  commencé  ce  travail.  Hais  au  fur  et  à 
mesure  qu'il  s'élargissait  sous  mes  mains,  les  difficultés  m'en 
devinrent  plus  manifestes.  Je  me  rendis  compte  alors  que  pour 
faire  une  œuvre  définitive  ou  du  moins  durable,  il  m'eût  fallu 
être  en  état  de  recueillir  d'une  manière  exacte  et  complète  tous 
les  éléments  de  mon  étude.  Or,  tel  n'est  pas  le  cas.  Mes  maté- 
riaux étaient  répartis  non  seulement  dans  les  bibliothèques  et 
les  archives  d'un  grand  nombre  de  villes  belges  et  étrangères, 
mais  dispersés  sur  toute  la  surface  d'un  vaste  pays  dans  des 
centaines  de  communes  rurales  les  plus  diverses  par  la  langue, 
par  la  nationalité  et  par  le  site.  Il  m'eût  fallu  pouvoir,  le  bâton 
à  la  main,  parcourir  l'une  après  l'autre  toutes  les  localités  qui 
ont  fait  l'objet  de  mes  recherches,  et  après  avoir  copié  sur  leur 


*  Mémoire  sur  l'origine  de  la  différence  relative  à  Nsage  de  la  langue 
flamande  ou  wallonne  dans  les  Pays-Bas  (Nouv.  Mém.  de  l*Acad.  de 
Bruxelles,  t.  III,  1898). 


(8) 

cadastre  communal  le  nom  de  leurs  lieux  dits,  soumettre  ces 
listes  au  contrôle  d'habitants  éclairés  et  anciens,  qui  eussent 
pu  en  combler  les  lacunes,  corriger  les  transcriptions  vicieuses 
du  cadastre,  et  interpréter  tous  les  noms  qui  ne  s'expliquent 
que  par  l'idiome  local.  A  défaut  de  ce  travail,  qui  dépassait 
mes  forces,  il  m'eût  fallu,  au  moins  pour  un  certain  nombre 
de  localités  choisies  dans  les  diverses  régions,  trouver  les  maté- 
riaux triés  et  classés  par  l'érudition  des  savants  indigènes. 
Par-ci  par-là,  un  seul  glossaire  toponymique  bien  fait  élucide 
la  toponymie  de  toute  une  région. 

Malheureusement  il  n'existe  presque  rien  qui  réponde  aux 
exigences  les  moins  sévères.  A  diverses  reprises,  j'avais  profité 
de  la  réunion  de  nos  congrès  archéologiques  belges  pour 
attirer  l'attention  des  érudits  locaux  sur  l'importance  des  tra- 
vaux de  ce  genre  *.  Sur  ma  proposition,  la  quatrième  section 
du  Congrès  archéologique  d'Anvers,  en  1886,  avait  voté  la 
résolution  suivante  : 

a  La  quatrième  section  signale  à  l'attention  des  sociétés 
»  historiques,  l'importance  de  l'étude  des  noms  de  lieu,  et 
»  émet  le  vœu  de  les  voir  recueillir  d'une  manière  systéma- 
»  tique  et  complète  sous  forme  de  glossaires  raisonnes.  » 

L'année  suivante  (1887),  au  Congrès  de  Namur,  afin  de  per- 
mettre aux  érudits  qui  s'engageraient  dans  cette  voie  de  tra- 
vailler d'après  des  règles  fixes,  je  leur  offris,  dans  mon  Glossaire 
étymologique  de  Saint-Léger  3,  une  espèce  de  type  qui,  avec  de 

*  ùu  but  et  des  moyens  d^action  des  sociétés  historiques,  dans  le 
Compte  rendu  des  travaux  du  Congrès  archéologique  d^Aitvers, 
pp.  128-131. 

s  Paru  dans  le  Compte  rendu  des  travaux  du  Congrès  de  Namur,  1887, 
avec  une  carte. 


(9) 

légères  modifications  éventuelles,  pouvait  être  adopté  pour 
tous  les  travaux  de  ce  genre.  J'exposai  une  nouvelle  fois,  en 
détail,  le  programme  des  recherches  toponymiques  4,  et  le 
Congrès  renouvela  le  vœu  déjà  formulé  à  Anvers. 

D'autre  part,  dans  le  programme  des  concours  triennaux 
ouverts  depuis  1886  par  la  Société  d'art  et  d'histoire  du  diocèse 
de  Liège  pour  des  monographies  de  paroisses,  j'ai  fait  inscrire 
un  paragraphe  recommandant  spécialement  l'étude  de  la  topo- 
nymie locale  s.  Je  ne  puis  pas  dire  que  les  résultats  obtenus 
jusqu'Ici  aient  correspondu  aux  efforts.  La  toponymie  est  res- 
tée, dans  les  travaux  couronnés  par  la  Société  d'art  et  d'histoire, 
la  partie  la  plus  négligée  et  la  moins  bien  étudiée;  quant  aux 
sociétés  archéologiques,  elles  n'ont  guère  répondu  jusqu'à  pré- 
sent à  l'appel  du  Congrès  de  Namur.  C'est  à  l'initiative  privée 
que  nous  devons  les  meilleurs  travaux  parus  depuis  3. 

*  Dans  le  Compte  rbndu  des  travaux  du  Congrès  de  Namur,  1887, 
pp.  78-91. 

*  Voir  Bull,  de  la  Soc.  d'art  et  d'hist.  du  diocèse  de  Liège,  t.  IV 
(1886),  p.  XIV. 

>  Je  signale  notamment  le  Glossaire  toponymique  de  Saint-André-lez- 
Bruges,  par  M.  Tabbé  Van  Speybroeck  (dans  les  Annales  de  la  Société 
d'émulation  pour  l'étude  de  l'histoire  et  des  antiquités  de  la 
Flandre,  t.  XXXVIII,  1888),  et  celui  de  la  commune  de  Waremme,  par 
M.  A.  De  Ryckel  (dans  le  Bull,  de  la  Soc.  d'art  et  d'hist.  du  diocèse  de 
Liège,  t.  V). 

A  rétranger,  un  travail  qu'on  peut  considérer  comme  à  peu  près  un 
modèle  du  genre,  est  celui  de  M.  M.  Martinez  :  Apuntes  para  una  mapa 
topogrdfUxhtradicional  de  la  vUla  de  Burguillos,  Séville,  1884. 

Je  mentionnerai  aussi  Sainte-Sabine,  noms  de  lieux,  hameaux,  fermes, 
bordages,  maisons,  carrefours,  passages,  ruisseaux,  par  M.  l'abbé 
CouTARD.  Mamers,  1893. 


(10) 

A  défaut  de  glossaires  toponymiques,  dous  offrant  les  maté- 
riaux groupés,  triés  et  élaborés,  nous  possédons  toutefois,  dès 
aujourd'hui,  un  certain  nombre  de  noms  de  lieux  dits,  recueil- 
lis par  commune,  bien  que  sans  ordre  méthodique.  Dans  son 
grand  ouvrage  sur  les  communes  belges,  M.  Alphonse  Wauters 
a  réuni  ceux  des  communes  des  arromlissements  de  Louvain 
et  de  Bruxelles  ^,  et  MM.  De  Potter  et  Broeckaert  en  ont  fait 
autant  pour  le  matériel  toponymique  des  localités  de  la  Flandre 
orientale  s.  En  France,  la  Commission  historique  du  Pas-de- 
Calais  a  fait  dresser,  par  les  instituteurs  communaux,  le  recueil 
des  noms  de  lieux  de  toutes  les  communes  du  département; 
ce  recueil  m'a  été  communiqué  en  manuscrit,  et,  malgré  ce 
qu'il  y  a  de  nécessairement  défectueux  dans  un  travail  entrepris 
dans  de  telles  conditions,  j'y  ai  puisé  quantité  d'excellents 
renseignements.  Quant  aux  autres  provinces,  elles  sont,  sous 
le  rapport  de  la  toponymie,  presque  entièrement  en  friche. 
Sauf  pour  quelques  rares  localités  mentionnées  ci-dessus,  c'est 
le  cadastre  seul,  ce  témoin  si  souvent  inintelligent  et  inexact 
du  parler  populaire,  qui  m'a  fourni  mes  renseignements  sur  la 
toponymie  actuelle  des  provinces  de  Luxembourg,  de  Liège  et 
de  la  Flandre  occidentale  3.  Mais,  Je  le  répète,  les  renseigne- 
ments fournis  par  le  cadastre  ont  besoin  d'un  contrôle  sévère, 
et  les  auteurs  qui  les  accueillent  sans  les  avoir  vérifiés  s'expo- 


1  Tàruer  et  Wauters,  La  Belgique  ancienne  et  moderne^  3  vol.  gr.  in-S» 
à  deux  colonnes. 

*  Geschiedenis  der  geineenten  der  provincie  Oost-Vlanderen ,  Gand, 
volumes  parus. 

'  Un  assez  grand  nombre  de  noms  de  lieux  figurent  à  la  fin  du  IHetion- 
naire  géographique  de  la  proviiwe  de  Liège  de  Delvaux,  mais  il  ne  m*a  pas 


(  H  ) 

sent  plus  d'une  fois  à  de  sérieuses  méprises.  Comme  il  m'a  été 
matériellement  impossible  de  prendre  cette  précaution  pour 
les  innombrables  noms  dont  j'ai  dû  m'occuper,  on  voudra 
bien  ne  pas  m'attribuer  la  responsabilité  de  ceux  qui  se 
trouvent  tronqués  ou  défigurés  dans  mon  travail  :  je  les  repro- 
duis tels  qu'ils  me  sont  fournis,  et  sans  avoir,  le  plus  souvent, 
l'occasion  de  les  contrôler. 

Mais  il  ne  suflit  pas  de  constater  l'état  actuel  de  la  topo* 
nymie;  il  faut  aussi,  remontant  le  cours  des  âges,  se  rendre 
compte  de  ce  qu'elle  a  été  dans  les  siècles  passés,  retrouver, 
dans  les  documents  écrits,  K'S  formes  qu'avaient  autrefois  les 
noms  d'aujourd'hui,  noter  avec  soin  les  désignations,  souvent 
fort  nombreuses,  qui  ont  disparu,  recomposer,  en  un  mot,  un 
vocabulaire  global,  embrassant  toute  l'histoire  toponymique  de 
la  région  étudiée.  Ce  travail  est  souvent  fort  pénible,  parce  que 
les  documents  dans  lesquels  se  trouve  recueilli  le  matériel 
toponymique  sont  loin  d'être  faciles  ^  découvrir.  Ces  docu- 
ments, en  effet,  ne  sont  que  fort  rarement  groupés  dans  les 
inventaires  d'archives,  sous  les  noms  des  localités  auxquelles  ils 
se  rapportent,  à  moins  toutefois  qu'il  ne  s'agisse  de  registres 
aux  œuvres  de  lois  et  aux  actes  de  transfert  passés  devant  les 
juridictions  locales.  Encore  est-il  à  remarquer  que  ces  registres, 
en  général,  ne  remontent  guère  qu'au  XVI»  ou  au  XVII«  siècle. 


dispensé  de  recourir  au  cadastre.  Pour  le  Luxembourg,  une  proposition 
du  curé  Sulboui,  faite  dès  1877,  de  faire  recueillir  les  noms  des  lieux  dits 
de  toute  la  province,  avait  été  repoussée  par  rinslitut  archéologique. 
Depuis  lors,  M.  Tandel  avait  semblé  vouloir  reprendre  le  projet  de  Sulboul 
et  avait  même  imprimé,  à  litre  de  spécimen,  la  liste  des  lieux  dits  de 
Halanzy,  mais  il  n'a  pas  donné  suite  à  ce  projet. 


(12) 

Pour  se  procurer  des  renseignements  plus  anciens,  il  faut 
parcourir  les  registres  aux  recettes  et  les  pieds  terriers  des 
monastères  et  des  grandes  églises,  souvent  fort  distantes  de 
la  localité  à  étudier;  et  lorsque,  comme  cela  arrive  souvent, 
on  ignore  le  seigneur,  on  ignore  en  même  temps  la  source.  Il 
y  a  là  une  difficulté  particulièrement  grave,  et  devant  laquelle, 
malgré  de  sérieux  efforts,  j'ai  été  plus  d'une  fois  arrêté.  Elle 
sera  vaincue  à  la  longue  par  le  progrès  continu  des  recher- 
ches historiques,  et  le  jour  viendra  où  le  toponymiste  qui 
refera  mon  travail  aura  à  sa  disposition  tous  les  documents 
pour  le  rendre  définitif.  Mais  ce  sera  Toeuvre  du  temps  et 
de  rérudition  locale,  et,  en  attendant,  on  me  pardonnera  de 
n'avoir  pas  épuisé  une  t&che  qui  sera  remplie,  je  l'espère,  au 
siècle  prochain. 

Si  la  mise  au  jour  et  le  classement  des  matériaux  topony- 
miques  sont  encore  si  peu  avancés,  est-il  besoin  de  dire  que 
les  recherches  sur  Tétymologie  des  noms  de  lieux  sont  encore 
en  plus  mauvais  état?  Pour  faire  d'une  manière  convenable  le 
travail  de  statistique  dont  je  viens  de  parler,  il  suffit  d'avoir  du 
loisir  et  de  la  bonne  volonté.  Hais  pour  expliquer  les  noms  et 
pour  rendre  compte  de  leur  origine,  une  solide  éducation  phi- 
lologique est  indispensable.  Croirait-on  qu'une  vérité  aussi 
claire  a  été  méconnue  obstinément  par  la  plupart  de  ceux  qui 
ont  cédé  à  la  séduction  naturelle  qu'ont  sur  les  esprits  les  pro- 
blèmes étymologiques?  Le  plaisir  qu'ils  y  trouvaient  leur  sem- 
blait une  justification  suffisante  de  la  mission  qu'ils  s'attri- 
buaient de  les  résoudre;  aussi  le  seuil  de  la  toponymie  est-il 
tout  obstrué  de  leurs  productions,  dont  la  plupart  sont  d'une 
nullité  parfaite,  et  quelques-unes  même  d'une  extravagance 
plaisante.   Ce  genre  de  littérature  est  particulièrement  bien 


(13) 

représenté  en  Belgique  '«  où  nous  ne  possédons,  en  fait  de 
travaux  sérieux  dans  ce  domaine,  que  les  écrits  de  Grandga- 
gnage  et  quelques  monographies  isolées  s.  Donc,  ici  encore, 
je  me  vois  privé  des  secours  que  j'avais  le  droit  d'attendre  des 
travaux  de  mes  devanciers,  et  je  serai  obligé,  le  plus  souvent, 
de  faire  moi-même  le  travail  d'interprétation  que  je  devrais 
trouver  tout  fait.  On  voudra  bien  me  tenir  compte  de  cette 
fâcheuse  situation,  et  ne  pas  demander  à  mon  travail  tout  ce 
que  le  sujet  permettait  d'espérer.  J'ai  d'ailleurs  fait  de  mon 
mieux  pour  être,  tout  au  moins,  au  niveau  actuel  de  la  science 
toponymique,  et  pour  faire  profiter  cette  étude  de  tous  les 
résultats  acquis  jusqu'à  ce  jour. 

Cela  dit,  j'exposerai  en  peu  de  mots  les  principes  dont  je 
me  suis  inspiré.  J'ai  voulu,  dans  la  mesure  de  ce  qui  est 

*  Je  n*ai  pas  le  courage  d*énumérer  ici  tous  les  livres  qui  sont  l*objet 
de  cette  sentence  sommaire;  on  en  trouvera  un  aperçu  critique  dans 
ËGLi,  Geschichte  der  geographischen  Namenkunde,  1886.  La  liste  de  M.  Egli 
pourrait  être  complétée  pour  ce  qui  concerne  les  livres  antérieurs  à  cette 
date;  pour  ceux  qui  ont  paru  depuis,  Fauteur  lui-même  en  rend  compte 
annuellement  dans  le  Geographisches  Jahrbuch  de  Behm  et  Wagner, 

de  Gotha. 

*  Grandgagnagb,  Mémoire  sur  les  anciens  notns  de  lieux  dans  la  Bel- 
gique orienlale  (Mém.  de  l*Ac.  rot.  de  Bruxelles,  t.  XXVI,  1854,  in-4"). 

Id.,  Vocabulaire  des  anciens  noms  de  lieux  de  la  Belgique  orientale. 
Liège,  1859. 

On  peut  aussi  lire  avec  fruit  :  D.  Jonckheere,  De  Vorigine  du  nom  de 
Flandre  (Revue  catholique,  t.  LUI,  trois  articles,  et  t.  LIV,  années  1882 
et  1883);  Vanderkindere,  Les  origines  de  la  population  flamande  (Bull. 
DE  L*AcAD.  ROT.  DE  BELGIQUE,  3«  Série,  t.  X,  1885,  pp.  449  et  suivantes^  ; 
G.  KuRTH,  Les  origines  de  la  ville  de  Liège  (recueil  cité);  Id.,  Majerou 
(Annales  de  l*Institut  archéologique  d'Arlon,  t.  XVII). 


(li) 

actuellement  possible,  faire  rentrer  tous  les  noms  toponymiques 
dans  le  cadre  de  mes  recherches,  aussi  bien  ceux  des  simples 
lieux  dits  qui  n'ont  d'ordinaire  qu'une  valeur  topographique, 
que  les  noms  de  localités  et  d'habitations,  que  je  classe  sous  la 
rubrique  de  noms  géographiques  proprement  dits.  Je  fais  une 
grande  différence  entre  ces  deux  catégories  de  noms.  Les 
renseignements  que  nous  tirons  des  uns  et  des  autres  ne  sont 
ni  de  même  nature,  ni  d'égale  valeur.  Les  noms  géographiques 
proprement  dits  remontent,  en  général,  aux  origines  de  notre 
histoire;  aucun  d'eux,  que  je  sache,  si  ce  n'est  par  une  remar- 
quable exception,  ne  descend  plus  bas  que  le  XIII*  siècle.  Les 
noms  topographiques,  au  contraire,  ne  remontent  pas  beaucoup 
au  delà  de  cette  date;  il  n'ont  été  formés  en  grand  nombre  et 
ne  sont  devenus  traditionnels  qu'en  même  temps  que  les  noms 
de  famille.  Voilà  donc  deux  groupes  de  noms  qui,  se  complé- 
tant l'un  l'autre,  nous  offrent,  si  nous  savons  les  lire,  l'histoire 
complète  de  notre  sol  à  ses  diverses  époques.  Partant  de  la 
situation  actuelle  et  remontant  le  cours  des  temps,  nous  inter- 
rogerons séparément  l'un  et  l'autre  groupe,  en  ayant  soin  de 
mêler  le  moins  possible  les  informations  qu'ils  nous  apporte- 
ront, et  nous  serons  initiés  par  eux  aux  principaux  mystères 
de  notre  sujet.  Celui-là  nous  fera  connaître  l'état  de  la  frontière 
linguistique  au  moment  où  se  constituent  les  nationalités; 
celui-ci  nous  la  montrera  telle  qu'elle  s'est  conservée  pendant 
la  plus  grande  partie  du  moyen  âge  et  des  temps  modernes. 
De  cette  double  enquête,  il  se  dégagera  des  conclusions  qui  ne 
seront  pas  sans  intérêt  pour  l'histoire. 


LA 


FRONTIERE  LINGUISTIQUE 


EN 


BELG IQU  E 


ET 


OAXS    J^TS    IVORD     DF:     UA    VRATfClEli 


•'à 


LIVRE    PREMIER. 


LA    FRONTliCRE    LIN6UISTI0UE    DEPUIS    LE    XIII<'    SIÈCLE. 


CHAPITRE  PREMIER. 


ÉTAT  ACTUEL  DE   LA   FRONTIÈRE  LINGUISTIQUE   EN    BELGIQUE 
ET   DANS   LE   NORD   DE  LA   FRANCE. 

La  frontière  linguistique  suit  en  Belgique  un  tracé  qui, 
courant  d'abord  du  sud  au  nord  et  ensuite  de  l'est  à  l'ouest, 
partage  tout  le  pays  en  deux  parties  presque  égales.  Tout  ce 
qui  est  à  l'ouest  et  au  sud  de  cette  frontière  appartient  au 
domaine  de  la  langue  française,  tout  ce  qui  est  à  l'est  et  au 
nord  fait  partie  de  celui  des  langues  germaniques,  c'est-à-dire 
de  l'allemand  à  l'est  et  du  flamand  au  nord.  La  ligne  de  démar- 
cation commence  au  sud  de  la  province  de  Luxembourg,  entre 
le  village  de  Hatanzy,  qui  est  wallon,  et  celui  de  Battincourt, 
qui,  bien  qu'appartenant  à  la  même  commune,  est  de  langue 
allemande.  Elle  s'infléchit  un  peu  vers  le  nord-ouest,  pour 
atteindre,  entre  les  communes  de  Vance  et  de  Hachy,  le  point 
le  plus  occidental  qu'elle  occupe  depuis  Bâie  jusqu'à  Visé; 
puis  elle  oblique  vers  le  nord-est,  et,  à  partir  de  Tintango, 
se  confond  avec  la  frontière  grand-ducale  jusqu'à  Beho,  où 
elle  rentre  sur  le  territoire  belge  pour  aller  tout  aussitôt  se 
confondre  avec  la  frontière  prussienne  jusqu'au  delà  de  la 
province  de  Luxembourg.  Elle  pénètre  ensuite  dans  la  Prusse 

Tome  XLVIiL  2 


(  18) 

rhénane,  où  elle  laisse  sur  la  gauche  le  pays  de  Malniédy  avec 
une  quinzaine  de  villages  wallons,  puis  elle  rentre  en  Belgique 
près  de  la  Baraque  Michel,  d'où  elle  s'incline  vers  le  nord-ouest 
dans  la  direction  de  la  vallée  de  la  Meuse,  qu'elle  atteintau  nord 
de  Visé. 

Après  avoir  franchi  ce  fleuve,  elle  le  descend  jusqu'au  delà  de 
Lanaye,  puis  elle  s'achemine  vers  l'ouest,  non  sans  un  certain 
nombre  de  peiites  courbes  qui  cependant  n'altèrent  pas  consi- 
dérablement la  direction  occidentale  qu'elle  garde  jusqu'à  la 
sortie  du  pays.  Entre  les  provinces  de  Liège  et  de  Limbourg, 
elle  coïncide  généralement  avec  la  frontière  administrative, 
bien  que  cette  coïncidence  ne  soit  pas  complète,  et  qu'il  y  ait 
dans  le  Limbourg  quelques  villages  wallons  (Lanaye,  Eben- 
Emael,  Wonck,  Roclenge-sur-Geer,  Otrenge,  Corswarem),  de 
même  que  la  province  de  Liège  contient  un  groupe  de  localités 
flamandes  formé  par  les  villages  du  pays  de  Landen,  dont 

9 

Houtain-rEveque,  Wamont  et  Overvvinden  forment  la  limite 
méridionale.  Elle  entre  ensuite  dans  le  Brabant  qu'elle  partage 
en  deux  parties  inégales,  Tarrondissement  de  Nivelles  étant 
tout  wallon,  et  ceux  de  Bruxelles  et  de  Louvain  n'ayant  que 
quelques  villages  wallons  à  leur  lisière  méridionale.  Au  sortir 
du  Brabant,  elle  traverse  l'extrémité  seplentrionale  de  la  pro- 
vince de  Hainaut,  dont  quelques  localités  au  nord  reviennent 
à  la  langue  flamande,  passe  entre  le  Hainaut  et  la  Flandre 
orientale,  entame  encore  cette  province  en  filant  au  nord  des 
villages  wallons  de  Russeignies,  d'Amougies  et  d'Orroir,  fran- 
chit l'Escaut,  et  va  border  d'une  lisière  de  communes  wallonnes 
la  partie  méridionale  de  la  Flandre  occidentale,  qu'elle  quitte 
au  delà  de  Ploegsteert  pour  pénétrer  en  France. 

De  là  jusqu'à  Saint-Venant  et  même  jusqu'à  Saint-Omer, 
elle  ne  modifie  guère  sa  direction  occidentale;  mais  ensuite, 
comme  si  elle  venait  de  rencontrer  quelque  obstacle  imprévu, 
au  lieu  de  gagner  directement  la  mer  par  Boulogne,  elle  revient 
vers  le  nord  par  une  courbe  assez  forte,  et  n'atteint  le  rivage 
que  dans  les  environs  de  Dunkerque,  s'étant,  sur  ce  parcours, 
confondue  parfois  avec  la  frontière  des  départements  du  Nord 


(19) 

et  du  Pas-de-Calais,  mais  sans  la  franchir  jamais  ^.11  reste, 
à  la  vérité,  dans  ce  dernier  département,  trois  ou  quatre  loca- 


*  Pour  le  tracé  de  la  frontière  linguistique  dans  notre  pays,  je  me  suis 
servi  principalement  des  recensements  décennaux  de  1846, 1866  et  1880, 
qui  contiennent  la  mention  de  l'idiome  parlé  dans  les  diverses  localités. 
Les  renseignements  fournis  par  cette  source,  tout  officielle  qu'elle  est,  ont 
cependant  eux-mêmes  besoin  d'être  contrôlés,  et  des  erreurs  graves  s\ 
sont  glissées.  Voir  sur  le  recensement  de  4880  un  article  de  M.  Prayon 
Van  Zuylen  :  De  statisliek  der  talen  in  België  (Nederlàndsch  Muséum, 
2**«  reeks,  t.  Il*,  1885).  Cet  écrivain  fait  remarquer  que  Borgt-Lombeke  et 
Zellick  en  Brabant,  Saint-Pierre-Cappelle  en  Hainaut,  Linckhout,  Guil- 
choven,  Henis,  Ryckel  et  Uyckhoven  en  Limbourg,  qui  sont  autant  de  loca- 
lités flamandes,  sont  indûment  portées  comme  wallonnes,  et  qu'Athus,  en 
Luxembourg,  est  signalé  par  erreur  comme  flamand  alors  qu'il  appar- 
tient à  la  langue  allemande.  De  mon  côté,  j'ai  constaté  que  dans  le  recen- 
sement de  1846,  on  fait  à  tort  figurer  les  communes  hesbignonncs  de 
Run.sdorp  et  de  Overhespen  dans  la  colonne  des  localités  wallonnes;  elles 
sont  foncièrement  flamandes.  Je  ne  parle  pas  ici  des  localités  mixtes  :  la 
statistique  h  leur  endroit  n'est  pas  assez  fixe  pour  permettre  de  les  étudier 
d'une  manière  fi-uctueuse;  au  surplus,  il  y  a  toujours  un  des  deux 
idiomes  qui  y  prédomine,  et  qui  permet  de  les  revendiquer  pour  lui. 

J'ai  consulté  également  les  caries  de  Berghaus  et  de  Jusseret  dans  leurs 
atlas,  celles  de  Bernhardi,  de  Kiepert  et  de  Nabert,  celle  de  Bramer  dans 
JSationalitàt  and  Spracfie  im  Kônigreiche  Bclgien,  celle  de  De  Bo  dans  le 
Wesivlaamsch  Idiolicon,  ainsi  que  les  livres  de  Bôckh  (Der  Devtschen 
Volkszahl  und  Sprarhgebiel  in  den  europâischen  Staaten,  Berlin,  1870)  et 
de  Grôber  {Grundriss  der  romanischen  PhilologiCy  Strasbourg,  1846, 
pp.  420  et  421),  et  celui  de  Bramer,  cité  ci-dessus.  Ces  travaux  ne  sont 
pas  toujours  exempts  d'erreurs.  Bôckh,  page  185,  soutient  à  tort  que 
Halanzy  est  en  majorité  allemand  ;  le  fait  est  que  ce  village  est  wallon, 
mais  que  Battincourt,  qui  est  une  section  de  la  commune  de  Halanzy, 
appartient  à  la  langue  allemande.  Grôber,  lui,  donne  un  tracé  fantaisiste 
de  la  frontière  allemande  dans  le  Luxembourg  méridional;  il  semble 
limiter  l'allemand  à  Arlon  et  à  Weyler,  y  compris  quelques  localités  non 
existantes,  comme  Kachebach  et  Rombach;  il  soutient  à  tort  que  la  fron- 
tière des  langues  coïncide  absolument  avec  celle  des  provinces  de  Liège 
et  de  Limbourg  (voir  mon  texte  ci-dessus);  enfin,  il  fait  une  ville  flamande 
de  Wavre  en  Brabant,  qui  est  wallon.  Bernhardi,  de  son  côté,  place  Marte- 
lange  dans  les  villages  wallons,  alors  ({u'il  est  exclusivement  germanique. 


(  20  ) 

lités  où  le  flamand  est  encore  la  langue  de  quelques  indigènes 
(Clainnarais,  Ruminghem,  avec  les  hameaux  de  Haut-Pont  et 
de  Lysel  à  Saint-Omer);  mais,  là  même,  la  prépondérance 
appartient  depuis  longtemps  au  français  ^. 

Voici  d'ailleurs,  pour  plus  d'exactitude,  un  aperçu  complet 
de  son  parcours.  Dans  le  tableau  qui  suit,  on  a  indiqué,  en 
deux  colonnes,  les  communes  qui  sont  contiguês  de  part  et 
d'autre  à  la  frontière. 


et  cette  erreur  se  retrouve  dans  Paul,  Grundriss  der  germanischen  Philo- 
logie, 1. 1,  p.  257  article  de  Behaghel).  De  60,  qui  pourtant  travaillait  sur 
place,  se  trompe  aussi  en  assignant  au  flamand  Comines  (Belgique),  Hou- 
ihem  et  Ploegsteert,  qui  sont  romans,  et  en  lui  enlevant,  par  contre, 
Wervicq,  qui  est  resté  flamand. 

*  Cfr.  É.  Kbclus,  Géographie,  II,  782  et  rectifier  Winkler,  Oiid  Neder- 
land,  p.  233. 


(21) 


EN  BELGIQUE 


I.  —  Rive  droite  de  la  Meuse. 


Communes  wallonnes. 


Communes  alleifiandes. 


fa: 


Cd 
X 


Halaùzy  (section  de  Halanzy). 

Kachecourt. 

Meix-le-Tige. 

Cbâtillon. 

Vance. 

Habay-la>NeuYe. 

Anlier 

Fauvillers  (section  de  Fauvillei-s). 

Hollange. 


b3 

mi 

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s 
o 

X 

O 


VUIers-la-fioime-  Eau. 

Wardin. 

Longvillv. 

NovtlIc-en-Ardeime. 

Tavigny. 

Li  merle. 

Bovigny. 

Vielsalm. 

Petit-Tliier. 


-u 


Halanzy  (sections  d'Aix-sui-Ctoix  et 
de  Battincourt). 

Aubange. 

Messancy. 

Habergy. 

Arlon. 

Heinsch. 

Hachy. 

Thiaumont. 

Nobressart. 

Fauvillers  (section  de  Bodauge  et 
de  Wisenbach). 

Tinta  nge. 

Herlango. 

Winseler. 

Ober-Wam|)ach 

Boevange. 

Hachiville. 

BasBellain. 

Beho. 


< 

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3 


'  Pont. 
Ligneuville. 
Thirimont. 
Oudenval 
Faymonville. 
Gucuzaine. 
Champagne. 
Robertville. 
Sourbrod. 


H 

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OS 
eu 


Recht. 

Montenau. 

Iveldingen. 

SchofTen. 

BQtgenbach. 

Weywertz. 

Nidrum. 

Elsenborn. 

Kaltenherberg. 


(  22  ) 


1 


U 
O 

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; 


1 


Communes  wallonnes. 

Jalhay. 

Goé. 

Dolliain-Limbourg. 

Bilslain. 

Andrimont. 

Thimister. 

GlermoDt-sur-Berwinne. 

Gharneux. 

Warsage 

Bemeau. 

Visé. 


u 
-b] 


Communes  allemandes, 

Membach. 

Baelen. 

(Ici  commencent  les  localités  dont 
le  flamand  e!>t  la  langneofficielie.) 

Henri-Ghapelle. 

AuLel. 

Fouron-Saint-Pierre. 

Fouron-Saiot-Martin. 

Fouron-ie-Comie. 

MoulaEd. 


ÏI.  —  Rive  gauche  de  la  Meuse. 


Communes  wallonnes. 


Communes  flamandeji. 


es 

9 

o 

CÛ 


Lanaye. 

Ebeo-Emael. 

Wonck. 

basseDge. 

Roclenge-sur-Geer. 


03 

3 
O 


GanD.e. 

Sichcii. 

Fall-et-Mhecr. 

Milieu. 

Sluse. 


H 
•PC 


Boirs. 

Glons. 

Paifve. 

Wihogne. 

Othée. 

Viliers-l'Évêque. 

Crisnée. 


V9 

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09 

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I   (  Thjs. 


«  ( 

S   \  Otrenge. 


Nederheim. 

Frecren. 

Heure-le-Tiexhe. 

RUSSOD. 

Lowaige. 

Vechmael. 

Horpmael. 

Heers. 

Opheers. 

Bas-Heers, 

Rùclenge-Looz. 

Goyer. 


(  23  ) 


Communes  wallonnes. 

Oreye. 

Granvilie. 

Btrgilei's. 

Laniremange. 

Oleye. 

Bettincoui'l. 


Coi'swarein. 


Communes  flamandes. 


Berloz. 

Hollogne-sur-Geer. 

BoTIlUc. 
(j    ,  Trognée. 
^   ^  Cras-Avernas. 
■^    '  Bertrée. 

Avernas-le-Baudouin. 

Lincent. 

Racourt. 


Rosoux. 
0b    ]  Montenaeken. 
j    j  Fresin 

Cortlivs. 

/  Montenaekeu. 
Houtain-rÉvèque. 
Wamont, 
^  /  Landen. 
-^       Overwiudeii. 
Necn^inden. 
)  Laer. 


u 


E 
-< 

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fis 


Bas-Hevli^senl. 

Haut-Heylissem. 

Zétrud-Lumay. 

I/Écluse. 

Hauvechain 

Tourinnes. 

Mille 

Hamme. 

Netbeu. 

Bossut-GoUechain. 

Âi'cheniKs. 

Grez-Doiceau. 

Wavre. 

Rosière. 

Rixensai't. 

Genval. 

La  Hulpe. 

Waterloo. 

RraiDC-l'Alleu. 

Waulhier-Braine. 

Braine-le- Château. 
'   Clabecq. 
1  Tubize. 

Saintes. 

Bierglies. 


1 


5  \ 

as 
OQ 


Ësemael. 

Zéirud-Luiiiay  v^eclion  d'Aulgaerd). 

GossoDcourl. 

Hougacrde. 

Mcldert. 

Willebringen. 

Ol)velp. 

Bierbeek. 

Weerl-Saini-Georges. 

Rhode-Sainie-Agalhe. 

Oilenbourg. 

Over-Yssche. 

Hoeylaerl. 

Rhode-Saint- Genèse. 

Alsemberg. 

Tourneppe. 

Lembecq. 

Beerlh  ^Brages). 

Hovkruis  (Haute-Croix). 


(  24  ) 


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•4 


Communes  wallonnes. 

Petit-  Ënghien. 

Hoves. 

Bassilly. 

Bo»s-de*Lessinnes. 

DeuxAcren. 

Goy. 

Ogy. 

Flobecq. 

Elle/elles. 

Saint- Sauveur. 

Wattripont. 

Russeignies. 

Amougies. 

Orroir. 

felscanaflfles. 
Pottes. 

Espierres. 
Dottignies. 
Luingne. 
Houscron. 
Reckem  (mixte). 

• 

Halluin. 
fiousbecque. 

Comines. 
Houtbem 
Warnetou. 
Ploegsteert. 


H 
O 


o 
J 


Communes  flamandes. 

Ënghien. 

Marcq 

Sainl-Pierre-Cappeile. 

Biévène. 


g  [  Over-Boulaere. 
^  I  Sarladinge. 


s  I 
5) 


Everbecq. 

Op-Brakel. 

Schoorisse. 

Etichove. 

Renaix- 

Qua  remont. 

Ruyen. 

Auiryve. 

Kossuvt. 

Heichin. 

Coyghem. 

Belleghem. 

RoIIeghem . 

Aelbeke. 

Lauwe. 

Menin. 

Wervicq. 

Zandvoorde  (mixle)  *. 

Hollebeke. 

Wytschaete. 

Messines. 

Neuve- Église. 


*  Je  laisse  encore  Zandvoorde  aux  Flamands,  bien  que,  d'après  le  recensement 
de  1890,  la  population  de  langue  française  :  624  habitants  dont  146  ne  parlant  que  le 
français,  arrive  presque  à  équilibrer  les  Flamands  :  899  dont  454  ne  parlant  que  le  fla- 
mand !  cette  dernière  langue,  en  définitive,  garde  le  dessus.  Mais  pour  la  même  raison, 
je  leur  enlève  Reckem,  où  il  n'y  a  plus  que  9,1  iS  habitants  parlant  flamand  (491  exclu- 
sivement) contre  S,965  parlant  français  (644  exclusivement). 


(  2«  ) 


EN  FRANCB 


Communes  wallonnes. 


I 


Corn  mimes  flamandiîs . 


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I      • 
Cd  (A 

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Nieppe. 

Steenwerck. 

Estaircs. 

NeuF-BcrquiD. 

Merville. 

Havesker(|ue. 

Thlennes. 

Boeseghom. 

Clai'innbem. 

Renescui'e. 

Clairmaniis  *. 
Samt-Chner. 

Saint-Momelin. 

Watien. 

Helque. 

Saint-IMerrc'bruuck. 

Bourbour;; 

Craywick. 

LOOQ. 

Mardvck. 
GrandeSvnthe. 


o 
o 


Bailleul, 

Vieux-Berquin. 

Morbccque. 

Steenbecque. 

Sercus 

Lynde. 

Eblingheni: 

Bavinchove. 

Zaydpeene. 

Noordpeene 

Lederzeele. 

Wulverdinghe. 

Millame. 

Cappellcbrouck. 

Looberghe. 

Brouckerque. 

Spycker. 

Pctite-Synlhe  «. 


*  Je  me  suis  conformé,  pour  l:i  délimitation  de  lu  frontière  linguistique  en  Franco,  à 
la  Carte  de  la  délimilation  du  flamand  et  du  françaiê  danê  U  nord  de  la  France,  par 
M.  BocAVB,  publiée  dans  le  tome  111  des  Amralbs  du  Comité  plamanu  ob  Fb4ncr,  l)un- 
kerque,  1857.  J'ai  aussi  fait  usage  de  celle  de  S.  Dbacdb,  Hiitoire  de  Lille  Lille, 
I84K,  t.  I,  p.  VJ. 


(  2«  ) 

Un  coup  d^œil  sur  la  carte  suttit  pour  faire  voir  que  cette 
frontière  est  unie  et  nivelée  comme  le  pays  qu'elle  traverse. 
Pas  de  ces  courbes  brusques  ni  de  ces  angles  aigus  qui, 
ailleurs,  la  font  ressembler  à  un  rivage  déchiqueté  par  des 
flots  orageux.  Pas  d'îlots  ou  d'exclaves  comme  le  sont  par 
exemple,  en  Italie,  les  Setie  Comuni  et  les  Tredici  Ormuniy  qui 
trahissent  le  reflux  de  Tun  des  deux  éléments  linguistiques! 
Ici,  la  ligne  de  démarcation  court  en  ligne  presque  droite 
d'Arlon  à  Visé  et  de  Visé  à  Dunkerque,  tout  au  plus  un  peu 
ondulée  comme  tout  ce  qui  n'est  pas  tiré  au  cordeau  par  la 
main  de  Thomme. 
\  De  quand  date  cette  frontière?  A  quelles  circonstances 
historiques  faut-il  en  attribuer  l'origine?  A-t-elle  toujours  été 
immuable,  ou  bien  n'a-t-elle  pas  été  sujette  à  certaines  fluctua- 
tions grâce  auxquelles  un  idiome  aurait  gagné  du  terrain  sur 
l'autre?  Et,  dans  ce  dernier  cas,  quand  et  sous  l'empire  de 
quelles  causes  se  sont  produites  ces  fluctuations?  Voilà  des 
questions  qui  n'ont  pas  encore  été  résolues»  et  auxquelles  nous 
allons  essayer  de  donner  une  réponse  satisfaisante. 


CHAPITRE  II. 


LA  FRONTIÈRE  LINGUISTIQUE  SUR  LA  RIVE  DROITE  DE  LA  MEUSE. 


En  commençant  notre  étude  de  la  toponymie  rurale  de  la 
Belgique  par  la  région  du  sud-est,  nous  porterons  d'abord 
notre  attention  sur  la  partie  de  notre  pays  qui  est  située  vers 
la  rive  droite  de  la  Meuse,  et  nous  examinerons  ensuite  celle 
des  régions  qui  s'étendent  à  gauche  de  ce  fleuve  jusqu'à  la 
frontière  française.  Dans  une  troisième  division,  nous  nous 
occuperons  des  lieux  dits  des  départements  septentrionaux  de 
la  France. 

On  peut  établir  comme  règle  générale,  pour  toutes  les  loca-* 
lilés  de  la  première  catégorie,  qu'elles  ont  une  toponymie 
nettement  wallonne  ou  allemande,  selon  la  langue  qu'on  y 
parle,  et  que  nulle  part  les  données  fournies  par  l'étude  des 
lieux  dits  ne  sont  en  contradiction  avec  la  position  actuelle  de 
la  frontière  linguistique.  La  seule  exception  apparente  à  celte 
règle  est  celle  des  communes  wallonnes  composées  de  plusieurs 
sections,  parmi  lesquelles  il  y  en  a  une  ou  deux  qui  sont 
allemandes,  comme  c'est  notamment  le  cas  pour  llfilaiiisy  qui 
est  wallon,  tandis  que  l'allemand  est  l'idiome  des  sections 
de  Batlliicourt  {Bettenhoven)  et  d'Al!iL-tfar-C'lole  (Esch 
aufder  ilurt).  Mais  ces  diverses  sections  ont,  à  l'origine,  consti- 
tué des  communes  distinctes,  et  c'est  seulement  de  nos  jours 
qu'elles  ont  été  réunies;  la  frontière  linguistique  qui  passe 
entre  elles  n'est  que  la  trace  vivante  encore  de  l'indépendance 
où  elles  vivaient  autrefois  l'une  de  l'autre. 

Nous  avons  dit  que  la  toponymie  actuelle  des  villages 
répandus  le  long  de  la  frontière  linguistique  appartient  incon- 


(  28) 

teslablement  à  la  langue  qui  y  est  parlée,  et  c'est  ce  dont  on  se 
convaincra  en  parcourant  les  répertoires  toponymiques  annexés 
à  notre  travail.  Cependant,  à  regarder  les  choses  de  plus  près, 
on  s'aperçoit  que  cetle  règle  générale  comporte  un  certain 
nombre  d'exceptions,  et  que  ces  exceptions  se  rencontrent 
presque  exclusivement  du  côté  wallon.  Nous  ne  parlons  pas  ici 
des  noms  empruntés  d'abord  par  les  Wallons  au  vocabulaire  de 
leurs  voisins,  et  qu'ils  ont  eux-mêmes  appliqués  à  des  endroits 
déterminés,  ni  davantage  des  noms  propres  de  personnes 
ayant  une  origine  allemande,  et  laissés  par  elles  aux  terres 
qu'elles  avaient  possédées.  Cette  double  catégorie  de  vocables, 
dont  nous  auront  à  reparler  plus  loin,  restera  en  dehors  du 
cadre  de  nos  recherches,  et  nous  nous  bornerons  ici  à  ceux 
qui  peuvent  donner  une  probabilité  quant  à  la  langue  de  leurs 
auteurs.     . 

Cela  étant,  nous  n'avons  rien  à  dire  des  villages  de  Halanzy 
et  de  Rachecourt,  mais  nous  nous  arrêtons  un  instant  devant 
celui  de  Melx-le-TlKe.  Sa  toponymie,  dont  malheureuse- 
ment nous  n'avons  pu  retrouver  aucun  élément  ancien,  est 
aujourd'hui  toute  romane,  et  il  ne  s'y  trouve  guère  qu'un 
seul  nom  qui  puisse  être  considéré  comme  ayant  une  origine 
germanique  :  c'est  celui  de  Romce  (Ross-wiese),  dont  au 
surplus  Fétymologie  est  entièrement  inconnue  '.  Il  est  évident 
que  cet  exemple  isolé,  et  de  plus  extrêmement  douteux,  n'est 
pas  de  nature  à  nous  apprendre  quelque  chose  de  précis,  et 
je  n'en  aurais  pas  parlé  si  le  nom  même  de  Meix-le-Tige, 
c'est-à-dire  Meix-l'Allemand,  n'apportait  ici  un  nouvel  élément 
de  conviction.  Il  arrive  fréquemment  que  deux  localités  du 
même  nom,  situées  des  deux  côtés  de  la  frontière  linguistique, 
soient  distinguées  l'une  de  l'autre  par  la  désignation  de  la 
langue  qu'on  y  parle;  tel  est  le  cas,  dans  la  Lorraine,  pour 


*  11  serait  facile  de  dire  que  Uosvice  signifie  le  pré-aux-clicvaiix  (cIt. 
Quevaucamps),  s'il  n*était  pas  si  dangereux  d'indaguer  sur  la  forme 
moderne  d'un  unique  nom  de  lieu. 


(  29  ) 

Andtai-le-Bomain  et  Audun-le-Tige,  et,  dans  la  Hesbaye,  pour 
Ueure-le-Romain  et  Heure-k'Tiexhe,  comme  aussi  pour  Odeur- 
le-Romain  et  Odeur'le-Tiexhe.  Meix-Ie-Tige,  qu'où  appelle 
ainsi,  sans  doute,  pour  le  distinguer  de  Meix-devaut-Virton 
(Meix  in  spelunca  dans  de  vieux  documents),  pourrait  donc 
être  considéré  comme  un  village  allemand  qui  aurait  changé 
de  langue,  s'il  était  tout  à  fait  établi  que  son  qualificatif  le 
Tige  ne  désigne  pas  simplement  un  village  situé  à  la  frontière 
allemande.  Dans  la  province  de  Liège,  les  villages  de  Wals- 
Wezeren  et  de  Wals-Betz  (Betsica  Gallicorum),  ainsi  appelés 
pour  les  distinguer  de  Melck-Wezeren  et  de  GeelBetz,  leurs 
voisins,  sont  des  villages  très  germaniques,  avec  une  topony- 
mie qui  ne  contient  rien  de  roman  ;  il  faut  remarquer  en  outre 
que  leurs  homonymes,  pas  plus  que  celui  de  Meix-le-Tige,  ne 
sont  désignés  par  un  nom  de  nationalité,  ce  qui  serait  le  cas 
sans  doute  si  Ton  avait  voulu  les  opposer  à  des  correspon- 
dants alloglottes.  Ainsi,  notamment,  Audun-le-Tige,  Heure-Ie- 
Tiexhe  et  Odeur-le-Tiexhe  ont  chacun  un  homonyme  qui  est 
désigné  par  le  qualificatif  de  Romain,  et  ces  noms  distinctifs 
répondent  chaque  fois  à  la  réalité  des  choses.  Je  serais  donc 
obligé  de  laisser  dans  le  doute  la  nationalité  de  Meix-le-Tige, 
malgré  Tépiihète  significative  qu'il  porte,  si  je  n'avais  pas  sous 
la  main,  faute  de  mieux,  un  document  qui  jettera  peut-être 
un  peu  de  lumière  sur  la  question.  C'est  un  acte  du  conseil 
provincial  de  Luxembourg,  en  date  de  lo20,  et  relatif  à  un 
procès  de  sorcellerie  où  élaient  en  cause  des  habitants  de  ce 
village  *. 

Or,  nous  savons  que  le  conseil  de  Luxembourg  se  servait  de 
la  langue  française  pour  juger  les  causes  du  quartier  wallon 
de  la  province,  et  de  l'allemande  pour  juger  celles  du  quartier 
allemand*  On  pourrait  donc  considérer  la  question  comme 
tranchée,  sans  une  dernière  difficulté.  Les  noms  des  cinq  habi- 


*  Publications  de  L'Institut  Royal  Grand- Ducal  de  Luxembourg,  t.  XI.. 
Luxoinbourg,  1888,  p.  304. 


(  30  ) 
tants  de  Meix-le-Tige  cités  dans  Tacte  de  15:20  sont  les  suivants  : 

Johan  der  Wageuer. 
EndriH  Thierion. 
CoUignon. 
Groist  Claex. 
Maroige 

Sur  ces  cinq  noms,  il  y  en  a  trois  qui  sont  manifestement 
wallons  :  Thierion,  Collignon  etMaroie.  Quant  aux  deux  autres, 
ils  pourraient  l'être  également,  malgré  la  forme  germanique 
qu'ils  revêtent  dans  le  document,  car  on  sait  que  jusque  dans 
les  derniers  siècles,  les  noms  propres,  tant  les  noms  de  famille 
que  les  prénoms,  étaient  ordinairement  traduits  d'une  langue 
à  l'autre  pour  peu  qu'ils  fussent  iraduisibles.  Johan  der 
Wagener  pourrait  de  la  sorte  nous  cacher  un  Jehan  le  Charlier, 
et  Gi'oiss  Claes  un  Grancolas,  et  nous  nous  trouverions  en 
présence  d'une  population  toute  wallonne  de  langue.  Mais, 
même  si  nous  laissons  ces  deux  derniers  noms  à  l'idiome  ger- 
manique, il  n'en  restera  pas  moins  trois  sur  cinq  qui  sont 
bien  positivement  wallons.  S'il  est  permis  de  conclure,  il  fau- 
drait supposer  qu'à  la  date  de  1520,  Meix-le-Tige,  encore  resté 
allemand  sous  le  rapport  de  la  langue  officielle,  présentait  déjà 
un  mélange  considérable  d'éléments  wallons  et  se  trouvait  sur 
le  point  de  changer  d'idiome. 

On  voit  de  quelles  difficultés  est  entourée  la  question  qui 
nous  préoccupe,  et  combien  le  problème  est  délicat  chaque  fois 
que  des  documents  explicites  ne  viennent  pas  nous  en  fournir 
la  solution.  Et  c'est  malheureusement  le  cas  pour  un  nombre 
considérable  de  localités  dépourvues  jusqu'à  présent  de  toute 
espèce  de  renseignements  sur  leur  passé  linguistique. 

La  commune  de  Vanre,  dont  le  nom  allemand,  Wanen, 
paraît  un  dérivé  du  germanique  veen,  nous  laisse  dans  une 
incertitude  plus  grande  encore.  Dans  sa  toponymie,  qui  est 
Incontestablement  romane,  je  remarque,  à  la  vérité,  plusieurs 
noms  difficiles  à  déchiffrer,  mais  derrière  lesquels  paraissent 
se  cacher  des  vocables  germaniques  défigurés  par  un  long 


(31  ) 

usage;  tels  sont  :  à  Ponick,  au  grève,  le  pré  des  Hanertes, 
Holdicke,  au-dessus  de  Valande;  mais  que  faire  de  ces  matériaux 
si  frustes?  D'autre  part,  je  vois  que  dès  la  fin  du  XIII®  siècle, 
Vance  reçoit  de  ses  seigneurs  une  charte  d'affranchissement 
écrite  en  français.  Il  est  vrai  que,  comme  on  le  verra,  c'était 
l'époque  où  le  français  était  employé  comme  langue  littéraire 
ot  officielle  dans  un  grand  nombre  de  localités  germaniques,  et 
par  conséquent  on  ne  peut  tirer  de  la  charte  aucune  conclusion 
solide.  Remarquez  cependant  que  cette  charte  est  donnée  aussi 
au  hameau  qui  porte  le  nom  bien  germanique  de  Totteralt 
ou  Totteraed,  et  qui  faisait  avec  Vance  une  seule  et  même 
commune.  Si  l'on  veut  considérer  que  ce  nom,  comme  toute 
la  famille  de  ceux  en  -rode  ou  -rade,  ne  peut  guère  remonter 
au  delà  du  IX®  siècle,  et  que,  le  hameau  se  trouvant  situé  dans 
un  territoire  très  pauvre,  il  a  dû  être  de  fondation  fort  récente  t, 
on  sera  forcé  de  conclure  que  l'endroit  était  jeune  encore  au 
XIII®  siècle,  et  qu'il  n'avait  guère  eu  le  temps  d'oublier  la 
langue  de  ses  premiers  colons.  Et  ceux-ci  étant  certainement 
des  habitants  du  village  de  Vance  —  le  lien  communal  conservé 
entre  les  deux  localités  ne  permet  pas  d'en  douter,  —  il  en 
résulterait  qu'à  Vance  aussi  on  parlait  l'allemand  à  l'époque 
où  surgit  la  colonie  de  Totleraed,  aujourd'hui  Villers-Tortru. 

Ce  ne  sont  là,  assurément,  que  des  vraisemblances,  mais  le 
peu  de  ressources  qu'offrent  au  toponymiste  les  archives  du 
Luxembourg  nous  oblige  à  nous  en  contenter. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  devant  quelques  vocables  à 
l'aspect  germanique  que  nous  rencontrons  dans  la  toponymie 
des  communes  d'Anlier  et  de  Hollange.  Pour  celle  de  Fauvil- 
lers,  nous  ferons  remarquer  que  sur  trois  sections  dont  elle 
se  compose,  deux,  celles  de  Bodange  et  de  Wisenbach,  sont 
des  localités  germaniques.  Nous  noterons  à  Llvarchamps 
(commune  de  Villers-la-Bonne-Eau)  les  lieux  dits  Clusborne 


*  Je  renvoie,  pour  la  preuve  de  ceci,  au  beau  livre  d*ÂRNOi.D,  Aninede- 
lungen  und  Wanderungen  deutscher  Stàmme.  pp.  444-461. 


(  32) 

et  Kalbome  (Froide-Fontaine),  et  le  nom  de  liotrebols 
(XV«  siècle  Lutrebois),  si  transparent  qu'on  y  voit  à'  l'instant 
apparaître  l'allemand  Laiiterbach  (=  Clairefonlaine)  :  voilà  la 
preuve  de  la  germanicitë  primitive  de  ces  deux  hameaux. 
A  H^ardln,  par  contre,  nous  foulons  un  sol  parfaitement 
wallon,  et  qui  ne  parait  jamais  avoir  entendu  l'idiome  germa- 
nique que  dans  la  bouche  des  étrangers.  Non  seulement 
la  toponymie  de  Wardin,  dès  1S69,  est  tout  à  fait  romane, 
mais  un  acte  de  1562,  que  je  m'en  voudrais  de  reléguer  dans 
l'appendice,  nous  apporte  la  preuve  que  ce  village  se  trouvait 
dès  lors  à  l'extrême  frontière  linguistique.  «  Par  devant 
Guillaume  de  Warck,  seigneur  de  Wardain,  Henry  Rompier, 
Evrard  Collignon,  ambedeux  hommes  de  fief  et  Michell  Coli- 
^gnon  Dousche,  homme  et  sergeant  sont  venuz  et  comparuz 
personnellement  Ronckar  de  Doncol  et  Marichiney  sa  femme, 
lesquelz  ont  recogneu  une  disme  qu'ilz  ont  à  Bru  venante  de 
par  Jonfruwe  de  Doncol  et  comme  héritiers  de  la  dite  Jonfruwe 
en  ont  demandé  et  faict  ban  et  relief  par  devant  seigneur  et 
hommes  susdits  en  faisant  le  dit  Thomas  le  serment  ad  ce 
pertinent  et  accoutume  »  ^. 

Si  les  comptes  de  la  ville  et  prévôté  de  JBastosne,  dont  les 
registres,  commençant  en  1444,  reposent  aux  Archives  du 
Royaume  à  Bruxelles,  étaient  plus  explicites,  nous  en  fourni- 
rions une  preuve  plus  complète  sans  doute  que  ne  le  permet 
la  pénurie  des  documents.  Quoi  qu'il  en  soit,  et  en  attendant 
que  de  nouvelles  recherches  aient  été  couronnées  de  succès, 
nous  croyons  pouvoir  affirmer  que  rien  n'autorisait  M.  Neyen 
à  écrire  les  lignes  suivantes  dans  son  liisloire  de  Bastogne  : 
«  Très  anciennement,  c'est-à-dire  pendant  les  premiers  siècles 
de  l'existence  de  Bastogne  jusqu'au  XV!®,  voire  même  jusqu'au 
XVII®  siècle,  la  langue  allemande  était  généralement  parlée 
dans  cette  ville,  nouvelle  preuve  de  l'origine  celtique  de  cette 

*  OEiivres  de  loi  de  Wardin,  aux  Archives  de  l'État  à  Arlon.  Encore 
aujourd'hui,  Ooncols  est  une  localité  allemande;  Bastogne  aussi  est  roman 
de  toute  antiquité. 


(33) 

localité,  tandis  que  plus  tard,  et  par  un  effet  naturel  du 
mélange  des  races,  à  la  suite  des  relations  plus  fréquentes 
avec  les  provinces  belgiques,  le  wallon  s'y  répandit  davan- 
tage, au  point  que  de  nos  jours  il  y  est  exclusivement  en 
usage  I  ». 

A  Moloety  section  de  Longwilly,  les  lieux  dits  Chndal  et  la 
Monedinge  nous  rappellent  tout  au  moins  que  nous  ne  sommes 
pas  loin  de  la  frontière,  mais  on  ne  s'en  douterait  pas  à 
IVevllle,  à  Tailffoy  et  à  HonATallse,  dont  la  toponymie 
romane  est  d'une  absolue  homogénéité.  A  Ijlmerlé,  au  con- 
traire, nous  nous  apercevons,  dès  les  premiers  pas  dans  la 
campagne,  que  nous  foulons  un  sol  autrefois  germanique.  Je 
ne  parle  pas  ici  des  noms  restés  allemands  qui  se  rencontrent 
juste  au  vif  de  la  frontière,  et  qui  auront  été  donnés  par  les 
voisins  germaniques,  mais  de  ceux  qui  sont  à  l'usage  des 
Wallons  de  Limerlé  même,  et  qui  portent  sous  leur  forme 
française  le  caractère  ineffaçable  de  leur  origine  :  tels  sont  le 
heulse  (bois),  Stenne-house  (Steinhaus),  la  voie  de  Cusseberre 
(Kusberg),  Lignescheide  (Langscheid),  Gwasbeney  Méquébone, 
Laquéberre,  Djérédalle,  Languelarre  (Langlar),  Ladeborre,  Dalle, 
Couquelberre,  Rinquesindje,  etc.  *. 

La  toponymie  de  Stclnbach,  section  de  Limerlé,  un  peu 
plus  à  l'écart  de  la  frontière,  ne  présente  pas  le  même  aspect, 
mais  le  nom  même  de  la  localité  est,  comme  celui  de  Lutre- 
bois,  un  indice  irrécusable  de  germanicité.  Steinbach  ou, 
comme  disent  les  habitants,  Steinbay^  c'est  le  ruisseau  qui 
court  sur  des  pierres,  appellatif  des  plus  fréquents  dans  la 
toponymie  des  pays  de  langue  germanique  3.  Dès  ISit,  la 
population  de  cette  localité  ne  porte  que  des  noms  de  famille 
romans,  et  le  nom  d'un  habitant  Jehan  le  Tyeche,  est  une 


I  Neten,  Histoire  de  B(istogne,  p.  225. 

*  Berre  -berg,  montagne;  Borre^born,  fontaine;  Dalle^thal,  vallée. 
'  Les  Steinbach  remplissent  trois  énormes  colonnes  de  Vùrtslexicon  de 
Rudolph,  à  raison  de  75  en  moyenne  par  colonne. 

Tome  XLVIH.  3 


(34) 

preuve  péremptoire  que  cet  Allemand  y  ëtail  un  étranger  ^. 

Entre  Bovigny  et  Beho  (Bockhoitz),  nous  arrivons  à  l'extré- 
mité de  ]a  province  de  Luxembourg.  Bovlnuy  est  wallon, 
Bcho,  allemand,  mais  avec  une  section  wallonne,  Com- 
itmuHtcr.  Au  delà  de  cette  dernière  localité,  la  frontière 
des  langues  cesse  de  se  confondre  avec  la  frontière  politique; 
elle  passe  dans  la  Prusse  rhénane.  Les  villages  wallons  que 
nous  y  rencontrons  ont  tous,  sauf  le  dernier,  Sourbrod, 
des  noms  à  allure  romane;  quant  à  leur  toponymie,  elle  ne 
trahit  aucune  origine  allemande,  et  elle  paraît  aussi  immuable 
que  celle  des  villages  les  plus  authentiquement  wallons  depuis 
Torigine.  Seuls,  les  trois  hameaux  de  FaymoiiTille,  de 
mtcliibaeh  et  de  Ondluval,  serrés  Tun  contre  l'autre  à 
Textréme  frontière  linguistique,  nous  offrent  un  résidu  de 
vieux  noms  de  lieux  dits  germaniques,  défigurés  par  la  pro- 
nonciation wallonne.  A  Faymonville  nous  trouvons  Vestode, 
Steinroux,  Oldevinque,  la  Schleid,  la  Koirdicque,  Melestode. 
Steinbach,  dont  le  nom  est  caractéristique,  possède  encore  un 
champ  à  Wirtchenne^  et  à  Ondinval  nous  trouvons  les  lieux 
dits  à  la  Titsch,  01  Greffe,  Bachlai,  Waronbromi.  11  faut  en 
conclure  que  ces  trois  localités,  les  seules  de  la  Prusse  wal- 
lonne, ont  été  romanisées  depuis  l'époque  de  la  naissance 
des  lieux  dits. 

Rentrant  en  Belgique  en  suivant  la  frontière  des  langues, 
j  ai  beau  interroger  dans  la  province  de  Liège  la  toponymie 
de  Jalhay,  de  CSoé,  de  Steiiibert  x  ces  localités,  dont 
la  dernière  porte  cependant  un  nom  si  expressif,  ne  gar- 
dent pas  le  moindre  lieu  dit  germanique.  Je  n'en  trouve  qu'un 
seul  à  miaitalii  t  Grunhaut,  nom  bien  significatit  d'une  forêt 
qui  d'ailleurs  y  forme  la  limite  des  deux  langues.  Il  est  vrai  que 
je  n'ai  pu  remonter  fort  haut  dans  le  passé  de  ces  communes, 
sauf  pour  Goé,  dont  je  possède  un  assez  fort  contingent  de 


*  Dénombrement  des  feux  de  la  ville  et  prévôté  de  Bastogne,  aux 
Archives  du  Rovaume. 


(35) 

noms  des  lieux  pour  l'année  1575,  mais  ils  sont  aussi  romans 
que  les  plus  modernes.  Delvaux,  à  la  vérité,  nous  apprend 
que  le  lieu  dU  Natistay,  à  Goé,  s'appelait  également  Ninsen- 
berg;  mais  que  faire  de  cette  assertion  vague  et  d'ailleurs 
dénuée  de  preuves'? 

La  petite  ville  de  lilmboory,  commune  romane,  douée 
d'un  nom  authentiquement  germanique,  a  longtemps  défié 
mes  investigations.  Plusieurs  circonstances  m'avaient  induit  à 
croire  qu'on  y  avait  primitivement  parlé  flamand,  mais  je 
manquais  de  toute  preuve  toponymique,  et  les  lieux  dits  actuels 
sont  entièrement  romans.  Après  avoir  vainement  feuilleté  ce 
que  les  archives  de  Liège  et  de  Bruxelles  renferment  de  docu- 
ments relatifs  au  duché  de  Limbourg,  j'allais  abandonner  cette 
recherche,  lorsque  je  tombai  sur  un  registre  censal  du  pays 
de  Limbourg,  conservé  aux  Archives  du  Royaume  (Chambre 
des  Comptes,  45117)  et  qui  date  de  1442.  Ce  registre,  écrit  par 
Jean  Ripelman,  curé  de  Goé,  est  tout  entier  en  flamand,  sauf 
la  partie  relative  au  ban  de  Hervé,  qui  est  en  français;  voici 
celle  qui  concerne  Dolhain-Limbourg  : 


Limbourg. 


Bachlen  d'il  kalcoven. 

In  Marcha  cheveu  {Tj. 

In  den  Broich. 

À  en  den  wech  geheisten  die  gemeyne  gemack. 

A  en  den  wech  van  den  broicke. 

Op  omtrent  negen  morgen  lantz  in  Halu  ind  op  drie  morgen  lantz  a  Salu. 

Ëen  buynder  tauiz  gelegen  op  die  heyde  tutchen  Lymborch  nid  Heymersberge 

aiiit  Cruce  ind  op  eynen  hoff  op  Pichbach. 
Henkenlyn. 

ùoren  Huppretz  boiren, 
Op  len  snert,  op  ter  sarten. 
A  an  den  tain. 
A  en  den  wech  daer  men  icn  boich  wairt  vaert. 


Delvaux,  DUtionnaire  géographique ,  article  Goé. 


(36) 

Op  ten  wech  van  Verviert  komende  uit  eynen  on  op  Lusofotxe  dat  suet  bUr 

was. 
Omme  dat  wamer  dat  opten  Bennell  in  Belva  geit. 
Eyn  teimelt  gebeUnen  Kansar. 
Ain  Lyiet. 

In  Luyxonfotge  aen  Lyses  tant. 
A  en  den  tteyn  cuyle. 
tily  hutte  te  Dailhem. 
In  Boveriem, 
In  Borynfotse. 
byn  bennet  in  WajchomiUe. 
Op  Haerdnymotit. 
In  den  yuweL 
Huckelhach. 
Botvelt, 

Voiià  une  toponymie  bien  mélangée  à  coup  sûr,  et  assez 
difficile  à  déchiffrer.  L'énorme  prépondérance  des  noms  ger- 
maniques ne  prouve  rien  ici  :  le  document  d'où  ils  sont 
extraits  étant  lui-même  en  flamand,  tous  ceux  qui  étaient 
encore  compréhensibles  auront  été  traduits  en  cette  langue, 
et  ils  constituent  la  grande  majorité.  Mais  que  penser  des 
autres?  Notons  d'abord  la  catégorie  des  noms  qui  ont  gardé 
dans  la  traduction  flamande  une  forme  française,  et  qui,  par- 
tant, peuvent  être  considérés  comme  incontestablement  wal- 
lons; tels  sont  :  op  ten  saert(saiTi)  Lusofosse,  Belva,  Kansar  (f); 
BoverierSy  Borynfosse,  Waxhomille,  Haerdaymont.  La  popu- 
lation qui  a  baptisé  de  ces  noms  une  partie  du  territoire  de 
Dolhain  et  de  Limbourg  était  une  population  wallonne,  cela 
ne  fait  pas  le  moindre  doute. 

D'autre  part,  il  est  quelques  noms  du  même  ban  qui  sont 
certainement  germaniques.  De  ce  nombre  est  celui  de  Botvelt, 
qui  subsiste  encore  aujourd'hui  dans  la  toponymie  de  Dolhain. 
Ceux  de  Pichbach  et  de  Huckelbach  semblent  également  avoir 
été,  dès  le  XV«  siècle,  des  noms  propres,  c'est-à-dire  réfrac- 
taires  à  toute  traduction.  Ils  sont  peu  nombreux  en  somme, 
et  deux  ou  trois  s'appliquent  à  des  cours  d'eau  :  or,  il  est 
reconnu  en  toponymie  que  les  œurs  d'eau  gardent  le  plus 
longtemps  le  nom  qu'ils  ont  reçu  pour  la  première  fois. 


(37) 

Il  n'est  donc  nullement  nécessaire  de  supposer,  parce  qu'on 
trouve  deux  ou  trois  noms  de  lieux  d'origine  germanique  à 
Limbourg,  en  1442,  que  le  flamand  y  fût  encore  parlé  à 
cette  date.  Ces  noms  étaient  les  derniers  vestiges  de  l'ancienne 
langue  de  la  localité,  rien  de  plus.  Une  autre  preuve  que  le 
wallon  y  était  indigène  au  XW^  siècle,  je  la  trouve  dans  une 
ligne  déjà  reproduite  ci-dessus  :  Op  omtrmt  negen  morgen 
lanlz  in  Halu  ind  op  III  morgen  lantz  a  Salu,  Ce  simple 
mot  :  a  Salu,  employé  ici  pour  désigner  un  lieu  qu'ailleurs 
on  appelle  aen  den  Salu,  témoigne  avec  une  éloquence 
discrète,  mais  convaincante,  de  la  langue  parlée  à  Limbourg, 
en  1442.  L'auteur  du  document  a  été  distrait;  il  a  oublié 
de  traduire  cette  fois  la  préposition  du  nom,  et  elle  nous  suffit 
pour  nous  renseigner.  Nous  pouvons  donc,  de  tout  ce  qui  pré- 
cède, conclure  que  vers  le  milieu  du  XV«  siècle,  le  wallon  était 
depuis  assez  longtemps  la  langue  prépondérante  à  Limbourg. 
Les  noms  des  lieux-dits  y  étaient  créés  en  cette  langue,  et  il 
n'en  subsistait  plus  qu'un  petit  nombre  de  formation  germa- 
nique. Pourtant  la  romanisation  ne  devait  pas  remonter  extrê- 
mement haut,  puisque  la  plupart  des  noms  romans  n'avaient  pas 
encore  eu  le  temps  de  perdre  la  valeur  d'appellatifs,  et  qu'on 
pouvait  les  traduire  si  facilement,  presque  tous,  en  langue  ger- 
manique. 

D'autre  part,  Clerinônt  et  IKenffchàtcaa,  dont  les  noms 
sont  des  témoins  irrécusables  de  leur  origine  romane,  nous 
offrent  plusieurs  lieux-dits  comme  Berick  (Berg),  la  Bach,  la 
Schiff,  la  Kuck,  la  Hauslrée,  Quoidbach,  etc.;  mais  il  faut  bien 
remarquer,  encore  une  fois,  que  ces  villages,  situés  à  l'extrême 
frontière,  contiennent  nécessairement  une  lisière  sur  laquelle 
les  deux  langues  peuvent  se  rencontrer  et  se  croiser  pendant 
des  siècles,  sans  qu'il  y  ait  déplacement  de  frontière. 

Par  contre,  le  recul  dvi  flamand  est  incontestable  sur  le 
territoire  de  la  commune  d'Anbel,  dont  plusieurs  hameaux  : 
Knoepelstock,  Crefï  Aliéna  et  Gorhez  (anciennement  Gorhem\ 
sont  de  provenance  germanique,  mais  romanisés  aujourd'hui, 
comme  peut-être  aussi  ceux  de  Saint-JeanSart  et  La  Clouse, 


(38) 

tandis  qu'Aubel  même  avec  Neer-AubeU  Himmenkh  et  Coesen- 
berg  sont  restés  flamands  i. 

Au  surplus,  Meufchâtcau  constitue  le  poste  le  plus  avancé 
que  ridiome  roman  ait  occupé  au  moyen  âge,  car,  à  cette 
époque,  la  Berwinne  marquait  les  confins  des  deux  langues, 
et  tout  ce  qui  se  trouve  sur  la  rive  droite  de  o^  cours  d'eau 
appartenait  à  Fidiome  germanique.  En  d'autres  termes,  les 
villages  de  Dalhem,  de  Bombaye,  de  yBVatrmwtge  et  de 
Bcrneaa,  qui  sont  aujourd'hui  wallons,  ont  parlé  flamand 
autrefois,  et  leur  toponymie  en  témoigne.  Combien  il  faut 
regretter  que  les  registres  aux  comptes  du  pays  de  Dalhem, 
commençant  à  une  date  aussi  ancienne  que  1393,  ne  contien- 
nent pas  un  plus  grand  nombre  de  noms  de  lieux!  La  preuve 
de  sa  germanisation  primitive  éclaterait  à  tous  les  yeux.  On  peut 
d'ailleurs  l'affirmer  sans  crainte  :  si  Dalhem,  la  plus  méridio- 
nale de  ces  localités  et  partant  la  plus  romanisée,  ne  nous  oflre 
plus  aujourd'hui  d'autre  lieu-dil  germanique  que  sa  Hamtrée 
(Hoogstraet),  en  revanche,  nous  trouvons  à  Warsage  XeSmale- 
patte  (l'étroit  sentier),  les  hameaux  de  Kraesbom  et  de  Haustrée^ 
leSte€n,\e  Grondsdel,  qui  était  en  1613  le  Joomr/e// (Val-Saint- 
Georges),  V Amendai.  Je  citerai  encore  le  Weersterbosche  (bois 
de  Warsage),  situé  au-dessous  de  Coniuxheid  (bruyère  du  roi), 
la  Mortcoule  (Moer  kuyl,  fosse  marécageuse),  Rosebergh,  Scie- 
rech,  le  ruisseau  de  la  Becque,  et  le  sart  de  Wyenrot,  aujour- 
d'hui Wiwierotte,  qui  nous  transportent  en  plein  pays  germa- 
nique. Un  acte  de  164i  complète  la  démonstration  en  nous 
signalant  une  «  piedsente  condist  vulgairement  la  stechsken  ^  ». 
Bombaye  a  recouvert  d'un  assez  fort  vernis  roman  les  noms 
de  ses  lieux-dits^  sous  lesquels  l'observateur  devine  Télément 
germanique,  comme  Nactetine,  Regge,  Brandeloi,  tandis  que 
d'autres  comme  le  Haasberg^  le  Cromwez,  Lislande  sont  recon- 

*  Rapport  de  M.  Nicolaï,  bourgmestre  d*Aubel,  dans  le  Bidletin  de  la 
Société  liégeoise  de  littérature  wallonne^  t.  VII  (1863),  2^  partie,  pp.  1  et 
suivantes. 

*  OEuvres  de  Warsage  (Archives  de  Liège). 


(39) 

naissables  au  premier  aspect.  Au  Wl^  siècle,  entre  1536 
et  1554,  nous  y  trouvons  de  plus  lepré  Jehenninghe,  la  court 
ilelle  Noefniatj  la  court  Bulskin,  le  pré  délie  beecke,  Schinck  et 
le  Gambecke  >,  avec  Brandloi  et  Cromweis  encore  existants. 

Quant  à  Bernenu,  la  romanisation  totale  de  cette  localité  est 
foute  récente,  et  ne  s'est  accomplie  qu'au  cours  de  ce  siècle. 
Les  registres  aux  œuvres  de  toi,  conservés  aux  archives  de 
Liège,  dont  la  série  s'étend  de  l'année  1608  k  1703,  sont  entiè- 
rement en  flamand;  bien  plus,  un  autre  registre  de  cette  loca- 
lité, datant  de  1770,  que  j'ai  consulté  au  secrétariat  de  la  com- 
mune, emploie  également  le  flamand,  bien  que  déjà  des  parties 
en  soient  rédigées  en  français.  Ce  registre  contient  une  espèce 
de  cadastre,  commencé  en  1768  et  terminé  en  1770  par  l'arpen- 
teur juré  Jan  Leers;  j'y  ai  relevé  dans  les  premières  feuilles, 
ne  pouvant  le  lire  en  entier,  les  noms  de  lieux  suivants  : 


Op  den  houloff. 

A  en  nachieii. 

In  het  boisbeeker  veli. 

A  en  den  hen'entrr. 

A  en  't  eiisken. 

Op  den  uourender  wegh. 

Op  den  lindepat, 

S(uck  genaewd  de  vier  bnendert. 

De  droofjh  weijde. 

De  waate  steege, 

Boven  den  wynijaert. 

In  den  hondt. 

Den  hopptnhoff 

A  en  het  kruysken 

A  en  den  xleutel 

Up  den  tommerwetjh . 

A  chter  den  zeghet, 

By  den  kersseboomen  wegh, 

Ittven  het  botken  op  den  kleenen  tteen. 

Op  den  wyngaertêbergh,  etc. 


•  Archives  de  Val-Dieu  :  Paies  (Archives  de  Liège). 


(40) 

De  ces  noms,  un  certain  nombre  ont  été  traduits  en  français 
et  existent  encore  aujourd'hui  à  Berneau,  comme  by  den  kers- 
seboomm  wegh,  qui  est  devenu  le  chemin  du  cerisier,  et  op  deti 
steeii  qui  est  devenu  sur  le  pireux.  D'autres  ont  survécu  sous 
leur  forme  germanique,  mais  altérée  par  la  prononciation 
wallonne  qui  permet  à  peine  de  les  reconnaître.  Lorsque  j'ai 
entendu  à  Berneau  appeler  so  li  stécoule  et  Beuristrale  des 
endroits  dont  je  venais  de  lire  les  noms  originaux,  op  de  steen 
cuyle  et  Burgstraet,  dans  un  acte  de  1770,  j'ai  eu  l'impression 
très  vive  du  changement  linguistique  accompli  dans  cette  com- 
mune depuis  un  siècle  à  peine. 

Il  vaut  la  peine  de  noter,  à  l'occasion  de  ce  pays,  la  langue 
dont  on  y  faisait  usage  pour  la  rédaction  des  actes  publics. 

C'était  souvent,  pour  les  comptes  des  officiers  publics,  le 
français,  parce  que,  comme  on  le  verra  au  cours  de  ce  travail, 
le  français  était  une  langue  privilégiée  et  supérieure,  dont  on 
se  servait  souvent  dans  la  haute  classe  et  dans  les  affaires 
publiques,  même  en  pays  flamand  ou  allemand.  Mais  d'autres 
fois,  et  plus  souvent  même,  dans  les  quatre  villages  en  ques- 
tion, on  recourait  au  flamand,  et  nous  savons  de  science  cer- 
taine qu'on  n'a  jamais  fait  usage  de  cet  idiome  en  dehors 
des  provinces  où  il  était  parlé.  Bien  plus,  c'est  en  flamand 
que  le  gouvernement  des  ducs  de  Bourgogne  correspond 
avec  le  comté  de  Dalhem;  c'est  en  cette  langue  notamment 
qu'Antoine  de  Bourgogne,  le  !•■"  octobre  1413,  s'adressa  aux 
échevins  des  bans  de  Dalhem,  Fouron,  Âubel,  Cheratte, 
Trembleur,  Bombaye  et  Housse;  c'est  en  flamand  que  sont 
rendus  les  comptes  de  la  plupart  des  officiers  de  justice  pour 
ce  pays  *.  Ce  qui  est  décisif  d'ailleurs  pour  trancher  la 
question,  c'est  l'idiome  dans  lequel  étaient  rédigées  les  œuvres 
de  loi,  c'est-à-dire  les  actes  des  transactions  entre  les  habitants 
par-devant  les  échevinages;  or,  à  Warsage,  ces  transactions  se 


<  Rahl[enbeck],  Histoire  de  la  ville  et  du  comté  de  Dalhem,  Bruxelles, 
1852,  p.  98. 


(41  ) 

sont  faites  en  flamand  jusqu'en  1626  et  en  français  à  partir 
de  cette  date  y.  À  Berneau,  c'est  en  flamand  aussi  que  sont 
rédigées  les  œuvres  de  loi,  dont  le  plus  ancien  registre  con- 
servé, qui  est  de  1608,  nous  montre  encore  les  contrats  passés 
devant  des  magistrats  qui  se  disent  tsamen  schepenm  der  banck 
ende  heerlykheit  Berne  2. 

Enfin,  les  noms  mêmes  des  localités  en  question  parlent 
assez  éloquemment,  à  part  Warsage,  dont  la  forme  romane  et 
la  forme  flamande  attestent,  par  leur  accord,  la  présence  d'un 
Warsatictim  primitifs.  Dalhem  (la  maison  de  la  vallée),  Bom- 
baye  (Bulsbeeck,  le  ruisseau  du  taureau),  Berneau  (Bernaw,  le 
pré  sur  la  Berwinne),  sont  des  types  frappés  au  coin  du  pur 
thiois,  et  desquels  nul  ne  pourrait  contester  la  nationalité. 

Nous  avons  de  la  sorte  épuisé  ce  que  nous  apprennent  les 
lieux-dits  au  sujet  de  la  frontière  linguistique  actuelle  sur  la 
rive  droite  de  la  Meuse,  et  c'est  seulement  pour  mémoire  que 
nous  rappelons,  en  finissant,  une  tradition  d'après  laquelle 
l'allemand  aurait  été  autrefois  la  langue  en  usage  à  Tcrviers. 
Detrooz,  qui  mentionne  cette  tradition,  la  réfute  avec  une  saga- 
cité dont  il  ne  fait  pas  toujours  preuve  : 

«  Il  est  certainement  très  faux,  dit-il,  que  la  langue  alle- 
mande ait  jamais  été  celle  de  Verviers,  et  une  preuve  de  cette 
fausseté,  c'est  qu'on  ne  voit  nulle  part  la  plus  légère  trace  que 
c'en  ait  été  l'idiome.  Ses  plus  anciens  noms,  des  noms  qui 
étaient  en  usage  dans  le  XI^'  siècle,  ou  auparavant,  sont  des 
noms  de  l'ancienne  langue  romane.  Pas  un,  ni  des  rues  de  la 
ville,  ni  des  lieux  environnants,  n'a  la  moindre  teinte  de  Talle- 
mand  4.  » 


*  Le  registre  qui  les  contient  est  intitulé  :  Register  inhotidende  die 
transportent  vœren  laethof  des  heeren  ter  Nuwerburch  tôt  die  Iwochstraet 
bynnen  Weerst  gelegen  (Archives  de  Liège). 

*  Archives  de  Liège,  OEuvres  de  la  Cour  de  Berneau,  registre  1. 

*  Peut-être  identique  avec  le  nom  du  Wasiticum  (Wasseige)  dont  parle 
Nithard,  lU,  3. 

*  Dbtrooz,  Histoire  du  marquisat  de  Franchimont.  Liège,  1809,  p.  95. 


(42) 

Donc,  et  en  attendant  que  Tétude  des  noms  géographiques 
nous  permette  de  faire  un  pas  de  plus,  nous  pouvons  formuler 
comme  suit  le  résultat  de  nos  recherches  sur  la  toponymie  de 
^  la  rive  droite  de  la  Meuse.  Aussi  loin  que  Tétude  des  lieux-dits 
nous  permet  de  pousser  nos  investigations  dans  le  passé,  nous 
constatons  que  la  frontière  linguistique  de  ce  côté  n'a  pas  subi 
de  changements  notables.  De  Halanzy  à  Berneau,  le  français  a, 
d'espace  en  espace,  entamé  le  domaine  de  l'allemand  ou  du 
flamand,  mais  sans  jamais  avancer  plus  loin  que  la  largeur 
d'une  seule  commune.  C'est  seulement  dans  l'ancien  comté  de 
Dalhem  que  ses  conquêtes  sont  plus  notables,  puisqu'il  y 
enlève  d'un  coup  quatre  communes  à  la  fois.  Un  regard  jeté 
sur  la  carte  donnera  facilement  l'explication  de  ce  phénomène. 
Le  cours  de  la  Berwinne,  ancienne  limite  des  deux  langues, 
après  avoir  gardé  depuis  sa  source  une  direction  orientale  jus- 
qu'à Dalhem,  fait,  à  partir  de  cette  localité,  une  courbe  très 
brusque  vers  le  nord,  et  va  se  jeter  dans  la  Meuse  en  aval  de 
Visé.  Nos  quatre  localités,  autrefois  germaniques,  ont  dû  se 
trouver  de  bonne  heure  enclavées  de  la  sorte  dans  le  territoire 
wallon  :  à  l'est,  les  communes  de  Mortroux  et  de  Neufchâteau, 
à  l'ouest,  c>elles  de  Visé  et  de  Richelle,  les  isolaient  du  milieu 
germanique  avec  lequel  elles  ne  communiquaient  guère  que 
par  le  nord.  Le  nivellement  de  la  frontière  se  sera  fait  d'une 
manière  en  quelque  sorte  inévitable,  et  sans  qu'il  faille  d'autre 
raison,  pour  en  rendre  compte,  que  des  circonstances  pure- 
ment géographiques. 


TOPONYMIE 


DES 


COMMUNES  SITUÉES  SUR  LA  FBONTIÈBE  LINGUISTIQUE. 


PROVINCE   DE  LUXEMBOURG. 

(J'ai  copié  les  Heux-dtu  modenies  au  cadastre  d'Arlon;  les  archives  de  cette  ville 
et  celles  du  Royaume,  malgré  de  fréquentes  explorations  que  j'y  ai  faites,  ne 
m'ont  fourni  que  fort  pea  de  noms  anciens) 


HALANZT. 


B«UlBc«arl. 

Engelstal. 

Hoelzer. 

Brandiesbusch. 

Wallerthal. 

Rapp. 

Diffentbal. 

Theisberg. 

Wellentbal. 

Vor  an  der  Rapp. 

Heideschleid. 

Auf  dem  GSrtgen. 

Kleinwellenthal. 

Vor  an  Theisberg. 

Mengenthal. 

Lohr. 


Vor  an  Lohr. 

In  Mechel. 

Hinter  Bourgune. 

Langsholswies. 

Hinter  Lohr. 

Busch  im  Gnind. 

Holswies. 

Thomlecbsknap. 

Zwischen  den  Bûscher. 

In  der  Acht. 

Klairbûsch. 

Vor  an  dem  Klairbûsch. 

Schiamfeld. 

Auf  dem  Bonemert. 

Kreberschshoel. 

Roesigergrund. 


' 


(44) 


Bosche. 

Langs  Klairbuschweg. 

Ronnenbûsch. 

Hetzigerschleid. 

Hinter  Proschbûsch. 

Proschbûsch. 

Klein  Rommeschloch. 

Roesigerberg^ 

Bûschimgrund. 

Heideschleid. 

Theisberg. 

Diftenthal. 

Unter  der  Langbeck. 

Auf  dem  Lentgen  (Unter  dem). 

Im  Bergenfeld. 

Groff. 

Im  Meschberg. 

Langslohr. 

In  Parten. 

Ob  dem  Bour. 

Vor  an  Mecher. 

Im  Kimmelt. 

Im  Stein. 

Grossen  Pesch. 

Bredengart. 

Im  Dellig. 

Krommesfeld. 

Roesigerpaad. 

Oben  Kuttschengrund. 

Langenbei^. 

Hedestalgen. 

Kuttschengrund. 

Auf  Spreid. 

Spreidbûsch. 

Rommeschloch. 

AufBottel. 

Schenneschberg. 

Galgenberg. 

Mûhlengrund. 

Brill. 

Siebenbour. 

Grevengart. 


Tedeberg. 

Rauschenthal. 

OberRauschenthal. 

Auf  der  Stross. 

Bei  der  Stross. 

Mûhlenwies. 

In  Brecken. 

Oben  der  Mûhlen. 

In  der  Wolfskaul. 

Mùnsch. 

Langs  Weschgeberg. 

In  Weschgeberg. 

Visbas. 

Ebs. 

Bei  der  grosser  grâclit. 

Ob  der  horkett. 

Betschenthal. 

Stecken. 

Bei  der  Stecken. 

Tautenloch. 


Alz-nar-Cl^lz. 

Ëischerthal. 

Merrenberg. 

Leiperdang. 

Velpertsberg. 

Schetzebûsch. 

Diffenthal. 

Hasselt. 

Langheck. 

Hinter  der  Thom. 

Honsreck. 

Hinter  dem  Honsreck. 

Im  Freschelgen. 

Lippesch. 

Brochwies. 

Op  Leiperdang. 

Neuwies. 

Hinter  der  Délit. 

Auf  der  Délit. 

Brischelhoehl. 


(48) 


Auf  Bnschelhoehl. 

Oppenthal. 

ScheselshoehI. 

In  der  Kater. 

Vor  der  Thom. 

AufThom. 

Am  Betteraei'weg. 

Kreberg. 

Lentgen. 

Rauschenthal. 

Schlamfeld. 

Ber  dem  Schlamfeld. 

An  der  Stross. 

(Jnten  im  Rauschenthal. 

Tauteloch. 

Beschenthal. 

Auf  der  Brem. 

Oben  im  Beschenthal. 

Bettstadt. 

In  den  Pillen. 

Hinter  den  garten. 

Kotter. 

Auf  der  Drinck. 

Drinck. 

Vor  auf  der  Délit. 

Am  Metzigerweg. 

Bel  der  Scheuerwies. 

Metzigerhoehl. 

Hinter  der  Kirch. 

Auf  der  Acht. 

Am  Brûhl. 

Hinter  der  Croue. 

Groue. 

Auf  der  drisch. 

In  Beisch. 

Auf  der  Gracht. 

Auf  Essen. 

Am  Holdangerweg  bei  den 

kaulen. 
Am  Holdanger  Weg. 
Lameite. 
Driscb. 


Unten  in  Lamette. 

Ip  Bilber. 

Auf  Bilber. 

Auf  der  Merchen. 

Auf  Kosserloch. 

Blauenberg. 

Schosserbund. 

Landweg. 

Unter  der  Wavricht. 

Bûschelgen. 

In  der  Loch. 

Bei  Landweg. 

Eiflgen. 

Nasfeld. 

Am  Mûhlenweg. 

In  Land. 

Gârtgen. 

Schwartzen  Trisch. 

Weller. 

Hecker  KnSpgen. 

Kosserloch. 

Obesbilber. 


C,  WÊmlmmmj, 

Bois  Saint-Remy. 
Haie  Jero. 
Fond  de  Grain. 
Orlé  le  prêtre. 
La  Fêtée. 
Hautele. 

Ghamp  Bronvaux. 
Bout  de  Nickbas 
Le  haut  der  nisot. 
Frie. 

Voie  taupré. 
Fond  Saint- Vaux. 
Stein-      La  haie  Ghipré. 

Au  dessus  du  Flande. 

Le  Flande. 

Au  dessus  du  fond  Saint- Vaux, 

Au  chemin  de  Raehecourt. 


(46) 


Le  blanc  chare. 
Au  dessus  du  moulin. 
Au  dessus  du  haut  chemin. 
Haut  chemin. 
Dessous  le  moulin. 
Entre  les  deux  eaux. 
L*abime. 
Grand  fossé. 
La  Harbinette. 
Gladas. 

Au  dessus  du  trou  du  beau  bois. 
La  fosse  à  Teau. 
Beau  bois. 
Trou  du  beau  bois. 
Fosse  Audot. 
Rousselincourt. 
Hen  veaux. 

Le  haut  de  la  justice. 
Au  dessus  du  fond  de  Rousselin- 
court. 
En  montant  le  haut  de  la  justice. 
Au  dessus  de  Tabime. 
Sur  le  fond  de  la  ronche. 
La  Combroux. 
Bleseumont. 
Aux  Asches. 

Au  chemin  de  Baltincourt. 
A  Visbas. 
La  grande  pralle. 
Entre  les  deux  pralles. 
Au  salon. 
La, petite  pralle. 
La  perdrie. 

A  côté  de  la  petite  pralle. 
La  perte  (?). 
Paquis  de  la  pralle. 
Au  charné. 
Au  breux. 
Au  ravin. 

Au  sentier  de  Bleseumont. 
Fond  de  la  Ronche. 
Sur  la  côte  du  moulin. 


Dessus  le  fond  de  la  Ronche. 

Au  Vra. 

A  la  barrière. 

Les  longs  champs. 

Au  lac. 

A  la  volette. 

A  la  grosse  bonde. 

Grands  champs. 

A  la  serisière. 

Près  la  chapelle  Jacob. 

Tournaille   des  champs   de    la 

chapelle  Jacob. 
Aux  fossés. 
La  croix  du  curé. 
Au  courtis. 
Le  grand  paquis. 
A  la  motte. 
A  Busto. 
La  louvière. 
Nickbas. 
Derrière  laite. 
Lauriaumont. 
Près  Lauriaumont. 
Au  chemin  du  moulin 
Secondvaux. 
Sur  Secondvaux. 
Dessus  Lauriaumont. 
Dessous  Nickbas. 
A  rhuile. 

Derrière  la  boiteuse  corvée. 
Boiteuse  corvée. 
Lo  gs  prés. 
A  la  fagneule. 
Aux  ares  de  Blo. 
ABlo. 
Sur  Blo. 
Meguimeau. 
A  Tépine  du  tombou. 
Près  la  langue  de  bœuf. 
Langue  de  bœuf. 
A  Gremipré. 
Au  dessus  de  Grewipré. 


(47  ) 


A  la  croix  de  Husson. 

Langues  fauchées. 
.  Roubaivaux 

Biocoup. 

Maladrie. 

Fourrière  Damidin. 

Aisances  de  la  fourrière  Dami- 
din. 

Sur  Busto. 

Au  dessus  de  Villers. 

Villers. 

Sartai. 

Four  ^  Villers. 

Entre  Villers  et  le  chemin  de  la 
Grand  Ville. 

Aux  choux. 

Entre  le  chemin  de  Longwy  et 
TËnclos. 

Grands  paquis. 

Derrière  les  courtis. 


Arnauprés. 

Au  dessus  d' Arnauprés 

Paquis  Jean  Georges. 

La  Woève. 

Dessous  Fays. 

Ribot. 

Chenot. 

Molais. 

Holais. 

Machompré. 

Butai. 

Chaousau. 

Le  favs. 

La  Massue. 

Bois  Haut. 

Bois  Genot. 

Grand  Choerv. 

Petit  Choerv. 

Cliauxfour. 


RAGHEGOURT. 


A  Prvre. 

Devant  la  chapelle. 

Les  hognes  de  Pryre. 

Devant  la  Haie  Dulieu. 

La  Haie  Dulieu. 

A  Uuechévaux. 

A  la  brulière. 

A  Hobchette. 

A  Marie  au  pommier. 

Horquette  de  Marie  au  pommier. 

Devant  la  Haie  Dulieu. 

Sur  Tige. 

Au  fond  des  Loges. 

A  Coupe  Gelinne. 

A  la  chapelle  Trompette. 

A  Barbecuse. 


Sur  Ronde. 

A  Bizeur\'. 

A  Martin  champ. 

Haut  de  Rimont. 

A  la  Clowire. 

A  Bizeurv. 

A  Saint- Vaux. 

Devant  la  brulière. 

Au  plein  Tru. 

En  montant  le  plein  Tru. 

Au  clos  de  la  Vaux. 

Sur  le  chemin  des  mineui*s. 

Au  dessus  de  Barlv. 

Devant  la  brulière. 

A  Jauhache, 

A  la  petite  Barlv. 


1 


(48) 


A  Barly. 

En  montant  le  haut  de  Willan- 

court. 
Au  Trabloux. 
Fond  des  Dames. 
Haut  des  Dames. 
A  la  pessechiche. 
Haut  de  Willancourt. 
Au  dessus  du  prélevé. 
A  Meyvaux. 
A  la  Pola. 
Le  prélevé. 
Sous  les  mineurs. 
Au  Howv. 
A  Bersiepré. 
Au  pré  des  voleurs. 
Au  dessus  du  moulin. 
Au  dessus  de  la  haie  de  Late. 
A  la  coure. 
Derrière  la  coure. 
Devant  le  chenois. 
La  taille  Marion. 
Au  Fay. 
Le  chenois. 
Derrière  le  chenois, 
A  Baudrichstal. 
Au  Pin  lieu. 
Sur  le  douare. 
Sur  le  Bochet. 
A  Rechanvaux. 
Fond  de  Liblocq. 
A  la  Pralle. 
Au  Vivier. 
A  Geronvaux. 
A  Maude. 
A  la  Core. 
A  Marde. 
Les  Lexires. 
A  la  Nau. 
A  Creuzy  voie. 
Au  vieux  moulin. 


A  la  Houye. 

Sur  les  Lexires. 

A  Bernaumont 

Au  dessus  des  Lexires. 

A  Chapiron. 

A  la  pièce  des  moines. 

Sur  Bernaumont. 

A  Vire. 

A  la  fosse  Boulet. 

Sous  Vire. 

Au  champ  de  la  ville. 

Sur  le  Fav. 

Au  champ  devant  Luche. 

Sur  Ronde. 

A  la  fosse. 

A  la  Pichelotte. 

Sur  le  horlé. 

Au  pachis. 

A  Laubussenire. 

Maudrimont. 

A  la  motte. 

Aux  fontaines. 

La  Pichelotte. 

A  Hossanchamp. 

Devant  la  chapelle. 

A  Goudinvaux. 

A  la  Fâche. 

A  Paré  Renoux. 

A  Tépine  Sainte-Marie 

Au  chainet. 

Sur  la  Fâche. 

A  Merinvaux. 

A  la  Soquette. 

A  la  Goulette. 

A  Wigninvaux. 

Sur  Mandrimont. 

A  Lackmann. 

A  Coulonvaux. 

Devant  Launois. 

Derrière  Stalon. 

Les  Perchervs. 


(49) 


MEIX-LE-TIGE. 


Bois  communal  dit  Vivier  Jean 

de  Han. 
Bois  communal  dit  Lagland. 
Bois  des  seigneurs. 
A  la  bi-uyère. 
Bois  brûlé. 
A  Rossé. 
Alagagière. 
Au  trou  de  Longwy. 
Sur  le  bois  Rousse. 
Bois  Rousse. 
Au  champ  des  Rouges. 
A  la  voie  d*Ache. 
A  longue  vaux. 
Haut  devant  le  Nouty. 
A  la  grosse  haye. 
Haut  de  l'Ëglise. 
A  la  croix  d'Arlon. 
Au  champ  de  la  Bô. 
Vauzé  champ  de  Han. 
Vauzé  change. 
Haut  des  fosses. 
Vauzé  de  l'épine 
A  la  pièce  des  Carmes. 
Au  chaufFour. 
Au  pré  Henri  Meunier. 
Grande  volette. 
Petite  volette. 
Haut  de  la  Crou. 
Au  champ  de  la  Cure. 
Au  cerisier. 
Au  pachis. 
A  la  grande  Meix. 
Entre  les  deux  chemins. 
A  Baragy  (ancien  château). 
Derrière  le  Pérou. 
Au  chemin  de  Vànce. 

Tome  XLVIII. 


Devant  le  bois  de  Meix. 

Sur  le  Preigneux. 

Au  chemin  de  Wassera. 

Au  pré  Saint-Luc 

Au  coin  du  grand  fossé. 

La  fontaine  des  chiens. 

Au  vieux  champ. 

Sur  le  chenel. 

Derrière  le  chenel. 

Au  dessus  du  Vivier. 

Pré  Morlé. 

Champ  des  lièvres. 

A  la  chopine  d'huile. 

A  Haubré. 

Haut  de  Lentreclose. 

A  gros  champ. 

A  Bautrefau. 

A  Rosvice. 

A  la  bore. 

Les  creusayes. 

Dessous  la  haie  de  Lentreclose. 

Devant  le  bois  de  Meix. 

A  Taune. 

Sous  Lentreclose. 

Lentreclose. 

Aux  Yves. 

Champ  des  howés. 

A  gros  champ. 

Sur  le  camp. 

Vauzé  de  TÉpine. 

Vauzé  de  la  Meunière. 

Grande  pièce  Saint-Luc. 

Devant  le  bois  d*Udange. 

Au  chemin  d'Arlon. 

Ferme  Lambert. 

La  Pougenette. 

Devant  le  petit  Vivier  d'Udange. 


1 


(30) 


Au  vivier  chan  des  Hans. 

Le  mariage. 

Dessus  le  pré  le  Taureau. 

La  croix  des  trûches  des  tailles. 

Vauzé  des  froumiclies. 

A  la  fosse  Idron. 

Derrière  le  Trabloux. 

Le  bois  Huet. 

Au  dessus  du  bois  Huet. 

Sur  le  horquet. 

Fond  de  Germivaux. 

Sur  le  chaude 

A  la  Grande  Heix. 

Sur  le  Xoôt. 

A  Harchivaux. 

A  la  blanche  terre. 

Au  grand  jardin. 

Haut  de  La  vaux. 

Vallon  de  Peurire. 

Sur  le  Toquis. 

Hari  des  cerisiers. 


Au  chemin  de  Hussv. 

A  Vauzé. 

A  la  croix  de  Longwy. 

Les  longs  champs. 

Au  rouaule. 

Aux  crons  champs. 

Au  trou  de  Longwy. 

A  Bronsvaux. 

Bois  Prieur. 

Champ  des  fées. 

Sur  Bronsvaux. 

Sur  Peurire. 

A  Peurire. 

Haut  de  Brivaux. 

Vauzé  des  blossvs. 

Vallon  de  Harchivaux. 

Au  noir  cul. 

Au  grand  jardin. 

Au  neuf  champ. 

Au  bout  du  haut  de  Lavaux. 


GHATILLON 


Sur  la  croix. 

Au  Vivrez. 

Les  hazelles. 

Derrière  les  hazelles. 

Au  pré  Henry  Barbe. 

Le  trou  de  la  Fau nette. 

Devant  la  croix. 

Devant  Chiquedez. 

Devant  les  petites  têtes. 

Lac  des  Bécasses. 

Bragnette. 

Le  long  du  pré  du  moulin. 

Le  pré  du  moulin. 

La  taille  du  moulin. 

Trou  Brandefer. 


Fourneau  David. 
Au  dessus  du  fourneau 
A  Povat. 

Les  longues  têtes. 
Devant  les  longues  têtes. 
A  dessus  de  la  fange  de  la  Si- 
monne. 
La  fange  de  la  Simonne. 
Devant  la  fange  de  la  Simonne. 
Les  petites  têtes. 
Bois  Brûlé. 
Au  Frechv. 
A  la  croix  JacqueL 
Moulin  de  Châtillon. 
Au  dessus  de  la  chapelle. 


(SI  ) 


Le  neuf  pré. 

Devant  le  bocard. 

Au  boeard. 

Fourneau  d'Ahéré. 

Sur  le  crucHîx. 

Sur  le  charme. 

A  TËpine. 

A  la  fosse  du  moulin. 

Sur  le  haut  du  navire. 

Au  pré  des  fonds. 

Au  pouri  Chiteu. 

A  Warnivaux. 

Au  dessus  de  Warnivaux. 

A  la  longue  roye. 

Devant  le  fourneau. 

Au  Fouchrv. 

Devant  Mouchet. 

Devant  la  Tombe. 

Sur  la  Tombe. 

Pré  du  vicaire. 

Aux  neufs  champs 

A  la  grippe. 

Au  champ  des  carottes. 

Sur  le  four. 

Au  Painsu. 

Devant  le  Mortier. 

Devant  Wachet. 

Aux  neufs  champs. 

A  la  goulette. 

A  Laquenau. 

Au  pré  Housette 

Au  revers  de  la  goulette. 

Sur  le  haut  de  la  Vierge. 

Sur  le  Mortier. 

A  la  fm  de  Saint-Léger. 

Haut  des  montes. 

A  la  fange. 

A  la  citadelle. 

Sur  les  haies. 

Devant  le  trou  de  la  Faunette. 

Aux  étangs. 

A  Hipré. 


Au  bord  de  Rénaux. 

Pré  le  Prêtre. 

Sur  les  étangs. 

Devant  le  bois  Huet. 

Devant  le  Tramblois. 

Devant  le  petit  tramblois. 

Aux  Weses. 

A  la  bataille. 

Sur  la  bavette. 

Aux  prés  des  saulx. 

Sous  le  haut  jardin 

Au  château. 

Devant  la  ville. 

Sur  les  charmes. 

Au  crucifix. 

Sur  le  Trablois. 

Devant  le  petit  trablois 

Sur  le  long  pré. 

Champ  Yande 

Sur  le  ruaule. 

Le  ruaule. 

Au  trou  du  ruaule. 

Prés  du  ruaule. 

Aux  fourrières  Saint-Pierre. 

A  la  corwée. 

Aux  Parteux. 

Au  dessus  de  Mouchet. 

Sur  le  haut. 

Au  dessus  du  pré  du  vicaire. 

Au  pré  des  fonds. 

A  la  viole. 

Au  savelon. 

Sur  le  ruaule. 

A  la  fontaine  des  Pouchés. 

Vauzédes  blossys. 

Sur  le  haut. 

Aux  Aunettes. 

A  la  dache  des  pouchés 

A  la  goulette. 

Sur  la  roche  des  neufs  champs. 

Sur  le  plain  du  haut  de  Brivaux. 

Au  champ  des  fées. 


1 


{Ht) 


Au  pré  Marie. 

A  la  Ferette. 

Sou5  la  roche  de  Brivaux. 

Aa  pré  de  Vanee* 

Haut  de  la  Vierge. 

Au  champ  des  bus. 

Rochion. 

Au  glaon 


Devant  la  Rentemct. 
Devant  le  bois  de  Hussy. 
A  la  tachette 
A  bâche  dos. 
Au  pré  de  Vance. 
A  Toreille  de  souris. 
Au  rochion. 


VANCE. 


Lieux-dUt  anciens  4604. 


L'étang  de  Belitiont. 

L'Aulnois. 

Un   preiz   nommé   la   Goulphe 

Arxon. 
Un  preiz  nommé  le  petit  preiz. 
Héritage  la  Brulotte. 


Héritage  dit  le  Vauldois. 
La  pièce  de  la  hault. 
Une  place  dict  le  Horlé. 
Un  preiz  nommé  la  Lixière. 
Le  chaisne  Caffillette. 


Relief  de  fief,  aux  Archives  de  l'État  à  Arlon 


VANCE. 


Lieux-dits  modernes. 


▼Illem  Torirn. 

Le  Bois  de  Villers. 
Au  Débochv. 
Le  Tombois. 
A  Ponick. 
A  Laid  Pré. 
A  Laid  Pré  champ. 
Truche  de  la  Croix. 
Vivier  Cerise. 
A  Bon  Pré. 


Pré  au  chêne. 
Au  long  champ. 
Au  pré  des  moutons. 
Sous  le  petit  Vivier. 
Vieux  sart. 
Haie  blanc  bois. 


Vance. 


Au  petit  paquis. 


(83) 


Au  meix  Grand-père. 

A  la  Crolière. 

Aux  gros  prés. 

Devant  Houdrémont. 

Au  grève. 

Au  chemin  d'Étalle. 

Au  pré  des  mures. 

Au  dessus  de  la  fontaine. 

Au  bochiet. 

Au  gibet. 

Au  bout  de  la  Chavée. 

Au  haut  Destant 

A  la  fosse  Harion. 

Laclos  du  Mar. 

Entre  les  prés  des  Hanertes. 

Au  Bru. 

A  la  fosse  Haboris. 

Au  jardin  Willière. 

Aux  Pisses. 

A  la  fosse  à  Mortier. 

Pré  au  Palv. 

Aux  Arules. 

A  Pancenière. 

A  la  Favière. 

Pré  au  Vachette. 

Au  Vivier  Cerise. 

Au  vivier  le  prêtre. 

Au  pré  au  fossé. 

Au  pré  le  fournier. 

A  la  haie  Huet. 

A  Fève  Moulin 

Queue  de  TAunoy. 

Longue  année. 

Les  petites  goffes  acchan. 

Les  grandes  goffes  acchan. 

Aux  Bozés. 

Queue  de  Jamogne. 

Darendaux. 

Rond  Pré. 

Aisance  des  gros  prés. 

Pré  Mailté. 

Holdéche. 


Prés  des  poules. 

Gomicoe. 

Aux  Moutes 

Houdraimont. 

Blanc  caillou. 

Dit  de  brune. 

Devant  Ghantemelle. 

Fond  de  grand  Gérand. 

Petit  Saut. 

Fauge  de  Rut. 

Pourie  terre. 

Au  chemin  d*Ëtalle. 

A  Godin. 

Au  dessus  de  Valende. 

Grand  Saut. 

Le  petit  Saut 

Vivier  à  Baumont. 

A  la  fontaine  malade. 

Au  chemin  d'Hall. 

A  la  fontaine  des  carpes. 

Sur  chapeau. 

A  la  croix. 

A  la  Core. 

Au  courtière. 

More  Champ. 

La  longue  roye. 

Sur  le  pied  de  la  houe. 

A  la  petite  fosse  Lejeux. 

A  la  grande  fosse  Lejeux. 

Aux  Roses. 

A  Sorée. 

Ardousaux. 

A  la  haye  des  trombes. 

Au  pré  de  la  Viei^e. 

Au  pommier  Mada. 

Haut  d'estant. 

Derrière  la  fosse  Marion. 

Le  Pré  Chapelier. 

Au  dessus  des  prés  de  Huaux. 

Chemin  dit  Chaussée  Brunehaut. 

Sur  le  haut  chemin. 

A  la  fosse  Lambé. 


^ 


(54) 


Au  pré  Diguet. 

Au  pont  Bidoux. 

A  la  (grosse  borne. 

Au  grand  truche. 

Au  trou  des  aunes. 

Dessus  les  prés  aux  chênes. 

A  la  fosse  des  Trous. 

Pré  des  Trous 

Sur  le  pré  aux  chênes. 

Au  vieux  sart. 

Au  petit  Vivier. 

Haut  chemin. 

Au  grand  Vivier. 

Au  bois  des  charmes. 

Aisance  de  grande  Broyé. 

Prés  de  Broyé. 

A  Brove. 

A  Huaux. 

Pré  des  Hanertes. 

A  petite  Broyé. 

Au  pré  de  Laclos. 

Au  dessous  du  Pont  Bidau. 

Prés  Nicaise. 

Le  Gentni. 

Moulin  de  Vance. 

Couture  de  Launoy. 

A  Launov. 

A  Longue  Adnet. 

Haut  des  Tampes. 

Haut  des  Loges. 

A  la  rouge  fontaine. 

Aux  petites  fanges. 

Au  champ  le  mousquet. 

Les  grandes  fanges. 

Au  dessus  du  canal. 

Au  grangette. 

La  fosse  champ  Rai  nier. 

A  la  Bissine. 

Aux  douze  jours. 

Fond  Husson. 

Sur  la  chanvière. 

Au  dessus  du  Roz. 


Roz  sous  le  moulin. 

La  Brulotte. 

Petit  Vauzé. 

Entre  les  Vauzés. 

Grand  Vauzé. 

Les  sèches  champs. 

Le  Goulmy. 

Digue  en  Bru. 

Dessous  le  Roz. 

Le  grand  Roz. 

Fosse  champ  Rainier. 

Au  dessus  du  Canal. 

Au  blanc  sablon. 

A  la  fosse  Tentaty. 

Au  Laid  pommier. 

Au  chemin  de  la  Clouette. 

Petit  fond  du  taillis. 

Au  taillis. 

Au  pré  de  Vance. 

Fond  du  Vivier. 

Bois  d*ene  grosse. 

A  la  grosse  Sau. 

Au  cugnet. 

Devant  le  bois  d'ene  grosse. 

Au  buisson  de  la  bonne  prière. 

Grand  haut  de  Villers. 

Petit  haut  de  Villers. 

Le  Roz  de  Sampont. 

Au  moulin. 

Au  pré  de  Vance. 

A  la  rouge  fontaine. 

Haut  des  Loges. 

Au  trou  de  Longwy. 

Le  bois  de  Vance. 

Au  ruisseau  des  Fanges. 

Au  ruisseau  du  trou  de  Longwy. 


Ch«Bt«iiielle. 

Au  sart  Macré. 

A  la  tête  du  bérau. 

A  la  voie  de  la  forge.        ^ 


(85  ) 


A  la  pièce  Chichet. 

Au  trou  du  champ  la  Péchière. 

Devant  le  Favs. 

A  la  Hayette. 

Au  haut  Routeux. 

Au  Chenay. 

Au  fond  de  la  cou. 

Au  sentier  de  Chatillon. 

Au  chemin  de  Meix. 

Au  court  champ. 

Au  premier  coin  de  la  Maulière. 

Au  deuxième  coin  de  la  Maulière. 

Au  fond  des  la  veux. 

A  la  fontaine  du  chaudron. 

Le  Pays. 

Aux  Laveux. 

Le  faubourg. 

Aux  Cugnets. 

La  fosse  Noiigno. 


Au  fond  de  la  croix. 

Au  chemin  de  Meix. 

Au  fond  de  la  voie  de  Meix. 

A  la  fontaine  du  chaudron. 

Au  haut  des  loges. 

Champ  des  fouchères. 

Au  Pelière. 

Au  sart  Macré. 

Pré  entre  les  eaux. 

Au  pré  de  la  Sire. 

Pré  des  glas. 

A  la  gravalle. 

Devant  la  croix. 

Sur  la  grosse  roye. 

Au  Laid  pré. 

Entre  les  deux  fonds. 

Au  fond  de  la  chardée. 

A  Launois. 


H  AB AT-LA-NEU  VE 


Dessous  le  bois  rond 

Au  Trofau. 

Haut  d*Esquimont. 

Rodevisse. 

Longue  haie. 

Au  sentier  de  Hachy. 

Le  pré  Thielmont. 

Haut  de  Pissette 

La  Pichotte. 

La  quili. 

Fond  de  Crevé 

Haut  de  Ferrières 

A  Braya. 

La  charmoie. 

Les  prés  poussés. 

A  grand  cha. 

Au  dessus  du  gibet. 


Bas  (Cornet. 

Le  pré  Chontru. 

Bluvain. 

Haies  de  justice. 

Au  gibet. 

La  Courtière. 

Haut  d'Ëtalle. 

Fossé  Baulon. 

Au  vivier  des  moines. 

Au  pré  la  grève, 

La  croix  de  la  femme. 

Tornioulet. 

Mois  de  Sévaux. 

La  bore  du  renau. 

Les  prés  de  la  vache. 

La  bergère. 

La  balrette. 


(86) 


A  la  fontaine  Robert. 

La  petite  moussière. 

I^  chaudernière. 

La  cornave. 

La  goutaine. 

Les  prés  Margaux. 

Haut  des  charmes. 

La  pichelotte. 

Les  prés  le  técheran. 

Croix  Hubée. 

Haut  de  menu  bois. 

Croix  le  béchut. 

Les  prés  Siblette. 

La  fontain  ;  à  Taune. 

Au  biscard. 

Pré  Saint-Nicolas. 

lia  jambe  de  bois. 

La  ciiauvetière. 

Cœuvins. 

Les  prés  le  cap. 

Au  chatelet. 

Chatclet  haut. 

A  la  ruelle  d^Urisse. 

Rue  de  la  fosse  aux  loups. 

Rue  de  la  creux. 

Rue  de  Chantraine. 

Grande  rue. 

Chantraine. 

Rue  de  la  chapelle. 

Rue  dfes  preyés. 

La  rigolle. 

Au  horlé  de  Bologne. 

Les  paquis. 

La  petite  autelle. 

Forges  de  Bologne. 

A  l'étang  de  la  comtesse. 

Le  poteau. 


La  forge  du  Prince. 

Houblonnière. 

Sur  le  sart. 

Le  pont  d'Oye. 

La  tayette. 

Wilké  bois. 

A  la  grotte- 

Le  champ  Marchaux 

La  grange  Philippe. 

Grifongne. 

La  queue  de  Fétang 

La  buerïe. 

Le  hochet. 

La  ruelle. 

Enclos  du  Chatelet. 

Fossé  Brustai. 

A  la  culotte. 

La  charmoye. 

La  Rulle. 

Le  pré  Jean  Simon. 

La  Nasse. 

Haut  d*Anlicr. 

Le  sentier  des  forgerons. 

Doux  pommier. 

Bon  bois. 

Cotes  de  Relune. 

A  Relune. 

Champ  Gillot. 

Prés  Vincent. 

La  Ramourie. 

Route  Teau. 

Fonds  de  Gribofet. 

Bois  le  Prêtre. 

Petit  Haba. 

Bois  de  Bologne. 

Trou  de  Nefire. 

Ferme  de  Rulle. 


(87) 


ANLIER. 


JÊ,  Wrleummri. 
Prés  Jaune. 
Wauthier  Chenaux. 
Chemin  de  Fauvillers. 
Coquenwet. 

Au  chemin  de  Martelange. 
Champ  Chavet. 
Au  Poteau. 
Fiory  champ. 
Les  Hawits. 
Vieille  navière. 
Les  meaux  prés. 
La  hâve  Socka. 
Les  vagières. 
A  la  ruelle. 
Au  vivier. 
A  Hoké. 
A  Thibémont. 
Au  champ  la  maresse. 
La  hagette. 
Au  pré  flaté. 
Derrière  les  enclos. 
A  la  voie  de  Fauvillers. 
Bois  de  la  fosse. 
Aux  fanges. 
Morinfet. 
Sur  le  buté. 
A  Roby  pré. 
Au  bois  de  Velessart. 
Les  longs  champs. 
Arsefet. 

Haut  de  Belfet  creux. 
A  la  clef. 
Sur  les  caves. 
Entre  les  deux  chemins. 
Les  prés  du  laid  passage. 
Haut  du  laid  passage. 
A  Heurefet. 


Devant  le  bois. 

Le  Hulstai. 

Les  prés  des  Almelles. 

Les  grands  prés. 

La  Visbac  {Fischbach?) 

A  la  het  socka. 

Relune. 

Devant  le  bois.  ' 

A  Chovienfet. 

Au  champ  des  navets 

Haut  de  Resefet. 

A  Flori  champ. 

Seignant. 

Au  dessus  du  chemin  d'Arlon. 

Les  aisances. 

Haut  des  gorges. 

Nanchiénaux. 

La  Taillette. 

Au  Ri  pond. 

Devant  le  brûlé  bois. 

Les  gorges. 

Au  fond  de  Chovienfet 

Forêt  d*Anlier. 

Croix  Jean  Thirion. 

Croix  de  la  fille. 

Grande  Rulle. 

Schentgesvies. 

Petite  Rulle, 

Hermitage  Saint-Thomas. 

Dempelbruch. 

Bredebach 

Kiev  mer. 

Vivier  Reischling. 

Les  caves. 

Misbourg. 

Nauby  pré. 

Sorfet. 


1 


(58) 


Nauby  pré. 

Meninsart. 

Florichamp. 

La  queue  de  Bassenfet. 

Lanwet. 

Nadrifontaine. 

Vieux  four. 

Puits  du  taureau. 

Rimanvaux. 

La  houe. 

Gostaulhache. 

We:^  de  Chaumont. 

Ghône  le  loup. 

Fange  Poissard. 

Bûche. 

Lasiosy. 

Au  courrier. 

Haut  du  R*wau. 

Hadelin  champ. 

Pré  jaune. 

Au  chemin  de  Fauvillers. 

Au  trou  de  la  cave. 

Au  corrier. 

Morinfet. 

Petite  Morinfet. 

Robipié. 

Aux  barrières. 

Bois  de  Velessart. 

Sur  la  hesse. 

Courroyes. 

Fenelet. 

Sartez. 

Louftémont. 

La  Bûche. 

A  Hoquai. 

A  la  Soferte. 

Devant  le  Piéroy. 

Le  Piéroy. 

A  gros  chain. 

A  Lenfroment. 

A  Hordinance. 


Devant  la  het. 

A  la  croix  Colin  Guillaume. 

La  het  Socka. 

A  Grand  fet. 

Au  cépuche. 

Au  tordu  ruisseau. 

La  fange  de  Louftémont. 

Les  Hema. 

Wérifosse 

A  Relune. 

Le  terage. 


C   Belièiiie. 

Houdoimont. 

Nadrifontaine. 

Wez  de  grand  het. 

Mitnechet. 

Gooses  de  TAnlier  (?) 

La  hache  Hinra. 

Gharbonnière. 

La  damzelle. 

Poissay. 

Gocanfet. 

Hadelin  champ. 

La  Soferte. 

Wilieus  prés. 

Morlafet. 

Halbocorav. 

Fond  des  veaux. 

Ghamlet. 

La  faliche. 

A  la  navrée. 

Dessus  tombois. 

Au  pré  Hayet. 

Nenfroment, 

A  la  petite  croix. 

La  vis  Bodange. 

Les  prés  d'entre  les  eaux. 

A  la  gagière. 

Les  fleurs  d'avril . 

Ghamp  des  ougeais. 


(59) 


Haut  de  Buchy. 

A  la  planche. 

Fontaine  Saint-Jean. 

La  crasnière. 

Hotte  Puge. 

Les  petits  prés. 

La  courte  roye. 

A  Clivet. 

La  prieure. 

A  Breba. 

A  la  fange  Alin. 

Les  fanges. 

Le  pré  de  la  poule. 

Quartier  Laurain. 

Le  Hawy. 

Tenfet. 

Devant  le  bois  de  Bulles. 

A  la  venière. 

Fange  Sonsy. 

Bertin  Nawe. 

Morlafet. 

CUvet. 

Gros  Horlet. 

Breba. 

Devant  la  cornaye. 

A  Morsut. 

A  Sabrue. 

Le  neuf  pré. 

Quartier  brûlé. 

Grande  commune. 

Le  gros  quartier. 


A  aller. 

Lenfroment. 
La  hulette. 
Blanc  caillou. 
Petite  louvière. 
Chemin  de  Lenfroment. 
Anlier. 


Sur  la  rée. 

Himba. 

Bua. 

Sur  la  grande  Jelhet. 

Jouflar. 

Derrière  la  hâve. 

Pachefet. 

A  la  petite  croix. 

Petite  Jelhet. 

La  colmière. 

La  queue  de  Tétang. 

L'Étang. 

Devant  le  gros  hêtre. 

Fontaine  Saint-Jean. 

Haute  Naubru. 

Basse  Naubru. 

A  la  bouvrie. 

Au  pré  Pierre  le  noir. 

Les  rochettes. 

Dessous  le  moulin. 

Horlé  du  moulin. 

Saint-Martin  fontaine. 

A  la  croix  Bonjean. 

A  Naudoru. 

La  Troquette. 

A  Présa. 

Coin  du  bois  de  Bologne. 

Derrière  la  het. 

Sur  le  poteau. 

La  fange  du  loup. 

A  Huba. 

Devant  le  bois  le  prêtre. 

Entre  deux  chemins. 

A  Gribofet. 

A  Parchiésart. 

Au  chemin  de  la  fontaine. 

Fange  Hatelet. 

Bertaugemé. 

A  la  fontaine  David. 

Piélange. 


(60) 


FAUVILLERS. 


M,  HeBurontalne  et  Hotte. 

Dessous  la  ville. 

Menufontaine. 

Les  monty. 

Au  dessus  du  pont  de  Burnon. 

Au  dessus  du  Calbour. 

Dessus  Lasglaide. 

Lasglaide. 

Les  grands  prés  sur  la  Beulé. 

Sur  Fontenv. 

m 

Devant  Winville. 

Voie  de  Hotte. 

La  fange  des  prés  Pasté. 

Voie  de  Winville. 

Le  petit  poirier. 

Calbour. 

Dessus  le  village. 

Voie  Abbé. 

Au  chelot. 

Au  roteux. 

Sur  le  thier  des  pieules. 

Lieret. 

Moirpus. 

Les  golettes. 

Les  heules. 

Voie  de  VieL 

Chiéhet. 

Tanthiémont. 

Le  trou  de  la  fleurette. 

La  pelée  côte. 

Bois  des  toques. 

Le  fond  de  la  hare. 

Entre  les  chemins. 

Chemin  des  morts. 

Au  dessus  de  la  bourme. 

Krumbach. 

Dessous  la  croix. 


Sur  le  dal. 

Coucoufalise. 

Voie  abbé. 

Au  Chatru. 

Chère  Maraude. 

Voie  de  Witn'. 

Oise  fagne. 

Au  pachi. 

Hotte. 

Le  bûcher. 

Au  fond  de  la  harre. 

Sur  le  Moinmont. 

Entre  les  bois. 

Dessus  la  pelière. 

Petite  haiche. 

Cambrouille. 

La  laide  côte. 

Géronval. 

Sur  le  gros  thier. 

La  haubelle. 

Erfort. 

La  Trouffière. 

Le  Cheslot. 

Le  faing. 

Le  fond  des  prés. 

Au  chemin  de  Strainchamps. 

Sur  Loire. 

Banbois. 

Le  thier  Sainte-Marguerite. 

Gros  prés. 

Dessous  le  ban  bois. 

Les  Hautes  Vannes. 

Les  champs  des  vannes. 

Sur  le  bois  de  Stock. 

Petit  Géronval. 

Perlé  fontaine. 

Prés  du  bois  Habaru. 


j 


(  61  ) 


La  petite  forêt. 
Warmosté. 


raii¥lller0. 

Au  chemin  de  Witry. 

Au  laid  pré. 

Au  chemin  de  Genvaux. 

Sur  le  warlé. 

Fauvillers. 

Sur  la  buchelle. 

Au  daie. 

Au  heuri. 

Au  chemin  de  Bodange. 

Sur  la  himbois. 

A  la  croix  Lamus. 

Au  grand  pré. 

Sur  Essen. 

A  la  barque. 

Traquebois. 

Bassoie. 

Suc  la  heitche. 

La  Lore. 

Au  grand  pré. 

Veisen  Stein 

Sur  le  moulin. 

Nechebour. 

Hahnenbour. 

Thier  du  moulin. 

Moulin  de  Fauvillers. 

Schannelbour. 

Sur  la  Wiels. 

A  la  voie  d'Anlier. 

Au  sentier  de  Besch  Besch. 

Sur  le  Kalkoff. 

A  Aisselbois. 

Le  parc. 

Derrière  Salchette 

Koiles  bour. 

Livischbour. 

Aux  chasses. 

Devant  le  bois. 


Stcinen  Knapp. 
Harschlette. 
La  Wiels. 
Besch  Besch. 
Boil  Bich. 
Le  Hassel 
Sur  la  guemagne. 
Au  wez  de  Helbru. 
A  la  Ransel  bois. 
Chevrival. 
A  la  hobes. 
Stauwelsan. 
Weidebour. 
Trou  des  cochons. 
Heussa. 

Derrière  le  chandelët. 
Sur  la  changre. 
Derrière  le  Kaner. 
Au  fond  de  la  voie  de  Genvaux. 
Au  dessus  du  chemin  de  Helbru. 
Champ  des  waffes. 
Granzelboiç. 

A  la  fontaine  de  la  voie  de  Gen- 
vaux. 
Hodegronde. 
La  haye  madame. 
Derrière  Tomschette. 
Pré  Wadine. 
Chatert. 

Derrière  Volsprich. 
Steingreint. 
Sur  la  Bolbich. 
Au  varie. 
Tantimont. 
Hiereschtroufif. 

A  la  fontaine  Sainte-Mai^uerite. 
Golsdesart. 

Au  dessus  de  Kalebour. 
Derriè'-e  Watich. 
Kalenbour. 
Romeschstelle. 
Au  chemin  des  morts. 


^ 


(  62  ) 


c. 


Wez  de  la  vauche. 

Au  pont  de  Hotte. 

Langueveit. 

Au  trou  des  Burettes. 

Laid  trou. 

A  la  voge. 


Auf  dcr  feltz. 

AufBolichfeltz. 

Pitesch  Pesch. 

In  der  fenn  Rotz. 

Le  parque. 

Sches  Heckgen. 

Auf  der  Tomme. 

Au  chemin  de  Hotte 

Grosse  feld. 

In  der  Lohr. 

Im  Franzos. 

Au  dessus  du  moulin. 

Weissen  Stein. 

Schmatzloch. 

Auf  dem  Stein. 

In  der  Metzbich. 

Im  Ehl 

Bolich. 

Goesler  Pensegt 

Rodeler  Eck. 

Herberg. 

Pré  du  fin. 

Le  platay. 

Au  vieux  château. 

Hoitemt. 

Auf  dem  Bichel. 

Groff  Loch. 

Keh  Pied. 

Enker. 

Bleisem. 

BondorfFer  Wies. 

Wilmes  Heck. 

Petsch  Bich. 


Bess  Mich. 

In  der  Fenne. 

Im  DahL 

Hohhel. 

Kolber  Wies. 

La  Vauge* 

Prés  du  bois  Habaru. 

Pré  Sainte-Barbe. 

Bois  Habaru. 


»,  wlMsmItoeli. 

AufOlbrich. 

Kleine  Biltgen. 

Auf  der  Schafszung. 

Grossen  Biltgen. 

Vor  Olbrich. 

Auf  der  Kleinen  froen. 

Hinter  der  Roschleid. 

In  der  Koell. 

Allen  weg. 

Auf  den  pilzen. 

Auf  der  Welbich. 

Auf  Kalesch. 

In  der  Wiesbich. 

In  der  Schock. 

In  Keller. 

Vor  Folschett. 

In  der  Flotz. 

Rleine  Wies. 

Unler  der  Stecken. 

Auf  dem  Schass. 

Gross  Froen. 

Vor  Englesch  VVâldchen. 

Unter  Bleckens. 

Auf  der  Ramwies. 

Auf  Bruch. 

Hoiller  bach. 

Auf  den  Pitzer. 

Auf  dem  Schass. 

Im  Ehs. 

Auf  Horend. 


(  63  ) 


In  der  Bacli. 

In  Bran. 

Im  Gehr. 

Auf  den  pilien. 

Stackich  Wies. 

Unter  der  breck. 

In  der  Dell. 

Burenberg. 

In  Backems. 

In  Bolich. 

In  der  Brock  Wies. 

Auf  dem  Bidenpull.  • 

In  Selbrick. 

Auf  der  Brockwies. 

Onner  Bouren. 

Auf  der  Feltz. 

Auf  dem  Bastnacher  paad. 

Felles  dell. 

Auf  Dollert. 


Hinter  Selbrich. 
Vor  der  heimicbt. 
Vor  Laufert. 
Auf  Ramescbberg. 
Auf  Elschet. 
In  der  mûllen. 
Auf  dem  Stein. 
Auf  der  Metschbich. 
Auf  der  berck. 
Engelsburen. 
Engels. 

In  der  horn  Wies. 
Vor  Bruch. 
In  der  Schock. 
Welbrich. 
Auf  Kalesch. 
Vor  der  Wiesbich. 
Auf  den  Pitzer. 
In  der  hoiler  bach. 


HOLLANGE. 


A.  SalDlem. 

A  la  croix  de  Livarchamp. 
A  la  ranche. 
A  Lutruchamp. 
Devant  Thirifay. 
A  la  croix  Bonimont. 
Sainlez. 
A  la  fontaine. 
A  la  spinette. 
Le  Parcq. 
A  Mansamont. 
Devant  Téglise. 
Entre  les  chemins. 
Aux  fosses. 

Dessous  les  champs  de  Mansa- 
mont. 
Au  dessus  du  Wassav. 


Les  ageminees. 

A  Boucha. 

Bois  Bistot. 

Bois  Bovière. 

Derrière  Hainbuchv. 

Sur  Boucha. 

A  la  fange  du  Wassav. 

Au  Wassav. 

Sur  le  Reulet. 

A  Thirifav. 

A  Pu  bois. 

A  Floram. 

Les  Wagières. 

Hambru. 

Handufontaine. 

Houcha. 

Thier  des  béoles. 


1 


(64) 


La  côte  Henry  Wattelet. 

Au  Butay. 

Maison  neuve. 

Derrière  TÉglise. 

Au  Doyard. 

A  la  sale. 

Au  chemin  de  Ghaumont. 

Au  dessus  du  grand  fain^c. 

A  la  bisade. 

Au  devant  de  Saint-Pierret. 

Au  chemin  de  Sibret. 

Au  dessus  de  Stoquet. 

Le  Stoquet. 

A  Stranche. 

Thier  de  Roule  fromage. 

Pré  des  Seigneurs. 

A  la  Villa  Journa. 

A  Saint-Pierret. 

Le  bois  Gem. 

Au  blanc  fonsav. 

A  la  fontaine  des  ceris. 

A  la  Sale. 

Au  grand  chemin. 

Aux  fourchons. 

Bois  de  Laidwu. 

Au  Butay. 

Alva. 

Au  vivier. 

Bois  de  Hanspon. 

Hanspon. 

Prés  des  Vinchières. 

Bois  des  Vinchières. 

Hamnova. 

Derrière  la  croix  de  Honville. 

Dessous  la  fontaine. 

Sur  le  quart. 

A  la  falize. 

Au  fonlenv. 

Sur  la  Beulet. 

Redembct. 

Côte  de  Gehenge. 

Sur  Hustat. 


A  Villers. 

Au  brul. 

Pilvecheux. 

Devant  le  beuly. 

Derrière  le  Montet. 

Le  Montet. 

La  chavée. 

Les  voies  de  messe. 

Harambois. 

Aux  ageminces. 

Leva. 

Sur  niais. 

Thier  de  la  croix. 

Les  maladry. 

Chemin  de  Honville. 

Thier  de  Clochimont. 

Aux  vannes. 

Champ  nabelle. 

Bois  Notet. 

Dessous  le  bois. 

Devant  le  bois. 

Hardanfv. 

Sur  la  chaussée. 

Dessous  la  roate (ailleurs  :  route). 

Fond  Biète. 

Sur  Han. 

Malmaison. 

Gerouva. 

Hagny. 

Trou  de  Hagny. 

Sur  Hcslret. 

Hestret. 

Tiésova 

Bredebanne. 

Queue  du  loup. 

Haut  de  Buvelange. 

A  la  voie  d'Anlier. 

Coq  Abbc. 

Grisachène. 

Dessous  le  Barbion. 

Clopré. 

Le  loup. 


(  68  ) 


m,  B«il«D«e  f . 
Les  conternées. 
Nawée  des  trois  Maries. 
Barbion. 
Relifontaine. 
Fond  des  Maiseilles. 
Sur  le  Hagny. 
Montimijai. 
Plain  de  belle. 
Fontaine  des  corbeaux. 
Chemin  de  Halmaison. 
Lambay  Chenet. 
Au  chemin  de  Lescheret. 
A  Rosvaux. 
Au  chemin  d'Anlier. 
Trou  de  Wafy. 
Bredebanne. 
Sur  Buvelange. 
Coqabet. 
A  Tespinette. 
♦  A  Villers. 
Petit  bois  Rondu. 
Devant  les  Tailliens. 
A  Sosafet. 
Au  pont  de  Banbu. 
A  la  ligne. 
A  la  sale. 

A  la  fontainte  Saint-Pierre. 
Aux  voies  de  Messe. 
Au  chemin  de  Harambois. 
Ledembet. 
Aux  Vannes. 
A  la  freite. 

Au  dessus  du  moulin. 
A  la  cliavée. 
Devant  la  Beulez. 
Loup  Collet. 
Sur  la  Beulez. 


Aux  Vannes  d'Espinoux. 
Harauday. 

•  Dessus  le  ruisseau  de  Grandru. 
A  la  roche  de  Houffalize. 
Champ  des  courtys. 
A  Broulav. 


C  SIralBCliamp. 

Bois  Chelche. 

Au  chemin  de  la  Magdelaine  der- 
rière le  bois. 
Hur  du  loup  (Thier  du  loup  ?) 
Bois  des  douzièmes. 
Derrière  le  bois. 
Bois  de  Melch. 

Au  dessus  du  chemin  de  Tintange. 
Michaut  fontaine. 
Haute  Esse. 

Au  dessus  de  Mespierre. 
Bois  Anau. 
Bois  de  la  chaussée. 
La  fange  de  Melch. 
Melch. 

Le  haut  de  Baderhet. 
Reuva. 

Fond  des  troquettes. 
Tais. 

Laquemagne. 
Devant  la  quemagne. 
Au  dessus  de  la  croix. 
Petit  Jean. 
Sur  Pierel. 
Menuhet. 

A  ce  cdté  ci  desai  pont. 
Aux  clairs  chênes. 
Pré  du  hardier. 
Maison  neuve. 


I  Par  suite  d'une  errfiir  typographique,  lr>  nriii>  reprodulU  u  la  page  précrdenle 
depuis  Sur  la  DeuUty  figurent  sous  Sainles,  alorsi  qu'il»  appartiennent  à  la  section  de 
HoHange. 

Tome  XLVIII.  5 


^ 


(66) 


Au  delà  de  Vaipont. 

Dessous  la  Maison  neuve. 

Hestré. 

Devaipont. 

Himbet. 

Sur  les  prés  devaipont* 

Fosse  du  Renard. 

Fontenal. 

Côte  du  bois  des  GoUettes. 

Tissoval  au  dessus  du  Parque. 

Gué  du  Taureau. 

Le  Parque. 

Au  dessus  du  fond  de  Tissoval. 

Sur  Tissoval. 

Côte  de  Himbé. 

Au  sentier  de  Burnon. 

Au  pont  de  Burnon. 

A  la  côte  Généton. 

Gerbaypré. 

Au  passage. 

Himbet. 

A  le  fochalle  Tichon. 

Sur  la  Peumont. 

Derrière  le  jardin  Grosse. 

Derrière  le  jardin  Gérard. 

La  côte  du  Moulin. 

Moulin  de  Strainchamps. 

Dessous  le  village. 

Au  Bru. 

Le  laveux. 

Dessous  le  jardin  du  meunier. 

Les  prises. 

Près  des  Lattes. 

Sainte-Marie  Champ. 

Strainchamp. 

Derrière  Tenclos  Guillaume. 

Sur  la  côte  de  Larba. 

Au  sentier  de  Warnach. 

Au  chemin  de  Bastogne. 

Sur  Pierret. 

A  la  chavce  au  dessus  du  village. 

Au  dessus  du  sentier  de  Warnach. 


Dessous  la  croix  Petit  Jean. 

A  la  croix  Petit  Jean. 

Au  Potet. 

Au  grand  chemin. 

Devant  Baderhet. 

Froide  fontaine. 

Au  dessus  de  Wibaifet. 

Bois  de  Chaltechon. 

Au  dessus  du  bois  Fonseca. 

Fonseca. 

Dessous  Fonseca. 

Wibaifet. 

Larba. 

Sur  Hiercha. 

Morieval. 

Bois  de  Morieval. 

Baderhet. 

Derrière  Hiercha. 

Bois  du  Chenet. 

Au  gouffre  du  Chenet. 

Chenet. 

Haut  de  Gélet. 

Suoripré. 

Pied  Singe. 

Buverière. 

Côte  de  Buverière. 

Haldebas. 

Burnon. 

Sur  Gellet 

Dessous  la  ville. 

Au  Wcz  le  prôtre. 

Au  pont  de  Menufontaine. 

Les  neufs  prés. 

Au  pont  Bayard. 

Morinrue. 

Burnon  champs. 

Dessous  la  ville. 

Au  Wez  le  prêtre. 

Aux  chanvières. 

Michaupré. 

Au  Roleux. 

Devant  le  Thier. 


I 


(  67  ) 


Au  chemin  de  Nives. 

Au  fond  de  Chenalle. 

A  la  roche  Naveau. 

Au  puits  Mechi. 

A  Hubiépré. 

Pré  Marguerite  Lagneau. 

Dessous  Lambaychenet. 

Terre  Graive. 

Au  chemin  d*Anlier. 

Au  sentier  de  Uollange. 

Aux  champs  Lacroix. 

Au  chemin  des  messes. 

A  la  croix  £ls. 

Dessus  le  paquis  de  la  Stranche. 

Au  fond  du  Plain. 

Au  grand  chemin. 

Au  fond  de  la  Mairie. 

Thiébellé. 

Au  trou  de  Wafy. 

A  la  Stranche. 

(^rbay  pré. 

1^  petit  bois. 

Dessus  le  canal  du  moulin. 

Roc  Binde. 

Au  chemin  de  Hotte. 

A  la  chambrette. 

Dessus  Hubaigot. 

Au  Wez  le  prêtre. 

La  côte  Chenot. 

Dessus  le  fond  de  l^avaux. 


H«Dvllle. 

Rejonru. 

Côte  de  Réjonru. 

Au  gros  thier. 

A  la  croix  de  Livarchamps. 

A  la  valotte. 

Derrière  la  haie  du  baron. 

Au  Roa. 

Amv  la  batte. 

A  la  croix  Dian. 


Au  chemin  de  Sainlez. 

A  la  croix  holchette. 

Aux  Oawières. 

Au  dessus  de  la  voie  de  Hollange. 

Derrière  la  maison  Zobus. 

Au  passai  du  Suc. 

Au  Thier  de  Strainchamps. 

La  barrière. 

Entre  deux  côtes. 

Au  Ponseray. 

Champ  Wasse. 

Sur  le  haut  des  prés. 

A  la  Marmosaine. 

Au  chemin  du  Sécheron. 

Au  Wert  dru. 

Sur  le  Thier  du  moulin. 

Au  préai  a  la  clère. 

La  côte  dessous  la  ville. 

Dessous  le  trou  de  Mouzimou- 

zard. 
Sur  la  côte  de  Guemonce. 
Côte  de  Guemonce. 
A  la  fontaine  Mouzimouzard. 
A  Quemonce. 
Au  Stranguîon. 
Au  Moulin  de  Honville 
A  la  spinette. 
Au  dessus  du  trou  de  Nabrifon- 

taine. 
Trou  de  Nabrifontaine. 
La  côte  de  Revaru. 
Revaru. 

La  coisse  Piette. 
Bois  des  foulons. 
A  la  GronfT. 
Dessus  Nasglaide. 
Nasglaide 
Aux  chenevières. 
A  la  hache. 
Champs  Grangnan. 
Amy  la  batte  du  sécheron. 
Au  chemin  de  Livarchamps. 


(  68 


A  la  fosse 

Au  Montjay. 

Au  fontenil. 

Gérboussaty. 

Au  sourye. 

Au  chemin  de  Sainlez. 

Vieux  Buchy. 

Au  dessus  du  trou  Goffinet. 

Champs  Feret. 

A  la  croix  holschette. 

Dessus  la  côte  les  moines. 

Le  trou  Goffinet. 

Aux  abreuvoirs. 

Sur  champs  Nabelle. 

Mailpont. 

Au  blanc  caillou. 

La  côte  Lemoine. 

Champs  de  Tair 

Au-  passai  de  Sur  {sic). 

Sur  Brika. 

Tiéchon. 

Dessous  Gcrouhet. 

Bur  du  loup. 


Sur  la  hautesse. 
Natelet. 
Sous  la  route. 
Sur  Han. 
Watran  Bois. 
Côte  de  Watran  Bois. 
Au  fond  Bierck. 
Devant  le  bois  Notet. 
La  vieille  Hez. 
Aux  Vannes. 
Pré  de  Houffalize. 
Au  grand  gué. 
Au  petit  gué. 
Au  gué  du  chay. 
Devant  le  chay. 
Au  coin  du  chay. 
Le  chav. 

«r 

Au  coin  de  la  raspe. 
Le  thier  du  chay. 
La  quemonaille. 
Guemifontaine. 
A  la  chalière. 
Entre  les  bois. 


VILLERS-LA-BONNE-EAU 


if.  villem-la-B^aae-BAu. 

Devant  la  ville. 
Trou  du  Loup. 
Au  bois  le  moine. 
Au  noupré. 
A  Besâfontaine. 
Sur  le  noupré. 
A  Betlange. 
Derrière  le  soquet. 
Sur  le  soquet. 
Al  gotte. 
A  la  Cheravoye. 
Wagne  le  pré. 


A  Bernaille. 

Sur  le  mont. 

Au  dessus  du  village. 

A  Rône. 

Derrière  Rône. 

Devant  le  fays. 

Aux  Pelires. 

Devant  le  bois  de  la  Roche. 

A  Noulet. 

A  Berhet. 

A  Boerai. 

Derrière  Roge  bou.  • 

Sur  le  bois  d*Obroche. 


t  69  ) 


Aux.Wazires. 

Au  jardin. 

Bois  d'Obroche. 

Feys. 

Sur  le  haut  d*Houtrumont. 

Entre  les  bois. 

Au  bois  Piette. 

A  Houtrumont. 

A  Beraehène. 

Derrière  le  Hageâ. 

Au  Hageâ. 

A  la  Tannerie. 

Au  flachâ. 


I<lirareliaiDp«. 

Preai  à  la  voye  de  Sainlez. 

A  la  voye  de  Sainlez. 

Ospendu. 

A  la  batte  du  mont. 

A  Rejonni. 

Bois  Sternotte. 

Sur  le  taïn. 

A  Harsupré. 

Au  bru. 

A  la  Bassogne. 

Préai  a  la  voie  de  Bastogne. 

Derrière  le  barbet. 

A  Crespova. 

A  Pussard. 

Devant  le  benabois. 

A  Pubois. 

Sur  la  beulet. 

A  Florani. 

Devant  Roge  bu. 

A  Bocrai. 

Bois  de  Lasterne. 

Sur  Honchai. 

A  Bernaille. 

Fond  du  Vevi. 

Sur  le  thier  du  vieux  molin. 

Au  chemin  de  Villers. 


A  Lonzaille. 

Au  grand  chemin. 

Au  chemin  de  Harlange. 

Harsupré. 

Thier  de  Surré. 

Devant  Walchet. 

Au  Saiwet. 

Derrière  le  taïn. 

MontgCiii. 

Harbopré. 

Sur  la  suque. 

A  Clusborne. 

A  Vassa. 

Sur  les  plaines. 

Sur  Sohet. 

Al  gotte. 

A  Betlange. 

Derrière  Sohet. 

A  la  noire  fontaine. 

Aux  bonnes  Mareindes. 

A  Kalborne. 


Derrière  le  château. 

A  la  barrière. 

Au  chemin  de  Salvacourt. 

A  la  potence. 

Sur  le  chemin  de  Sainlez. 

Au  dessus  de  Tenclos  Lisin. 

Enclos  Lisin. 

Bosquet. 

Aux  Wagières. 

A  Witrimont. 

Bois  des  buses. 

Le  brulin. 

La  glorinne. 

A  la  route. 

Au  calvaire. 

Au  chemin  de  Bastogne. 

Au  dessus  de  Losange. 


(70  ) 


Au  dessus  de  chez  Noirot. 

Derrière  chez  Posset. 

Pachis  des  veaux. 

Fonteny. 

Au  chemin  de  Bastogne. 

Aux  Nasses. 

Hez  Kernai. 

Pied  de  Surré. 

Boteux. 

A  la  clef. 

Aux  Maïes. 

Grand  enclos. 

Devant  le  bois  Téchevin. 

Bois  Véchevin. 

Au  dessus  du  bois  Téchevin. 

Sur  le  mont. 

Derrière  le  bois  l'échevin. 

Grand  enclos  sous  les  Vannes. 

Aux  vieux  moulins. 

Champ  de  la  chapelle. 

Au  laid  passage. 

Grand  pré. 

Fange  dessous  le  bois. 

Grand  pré  sous  le  bois. 

Neuf  pré. 

A  la  laide  côte. 

Au  rond  bois. 

A  la  croix. 

Pré  de  Harlange. 

Sous  le  bois  Koser. 

A  la  Sipèche. 

Fond  du  bois  Tagnon. 

A  Spinsi. 

A  la  batterie. 

Bois  du  médecin. 

Au  chemin  de  la  croix. 

Au  dessus  du  bois  du  médecin. 

A  Outremont. 

Beolai. 

Aux  communes. 

A  la  sucralle. 


Devant  le  bois  de  Losange. 

A  Goquai. 

Au  trou  Pera. 

Au  dessus  du  bois  Koser. 

Derrière  le  bois  Koser. 

Au  chenâ. 

Au  chemin  d^Assenois. 

Remonfosse. 

Au  dessus  de  Ghiversoux. 

A  Ghiversoux. 

Thier  du  gibet. 

Sur  le  Thier. 

Aux  Gottalles. 

Devant  le  bois  de  Hasée. 

A  Corbafois. 

Fond  des  Quennes. 

Pré  des  loups. 

A  la  blanche  pierre. 

Aux  petits  cortis. 

Derrière  le  Thier. 

Fagne  du  coq. 

Au  Saiwet. 

Thier  des  Montvs. 

•i 

A  Nâperie. 


Jff.  I«iiireaiaa8e. 

Dessus  la  veye. 

A  la  spinette. 

Devant  les  haches. 

Devant  le  flachâ. 

Flachâ. 

Thier  de  la  batterie. 

Au  dessus  du  bois  Tagnon. 

Au  dessus  du  foy. 

Dessous  le  foy. 

Le  Foy. 

Sur  la  hesse. 

Devant  la  haie. 

A  Glignore. 

Sur  le  Palton. 

Sur  le  peurel. 


(71  ) 


Au  got. 

Dessous  le  peuret. 

Dessous  le  Kerin. 

Le  Kerin. 

Dessous  Clignore. 

Sur  le  trou. 

A  Sasset. 

A  la  vanne. 

Sur  la  Cumone. 

Bois  de  Marvie. 

Au  laid  pré. 

Dessus  le  gros  bois. 

Sur  la  souque. 

Fond  de  la  Behère. 

Devant  la  souque. 

Aux  sécherons. 

Devant  le  bois. 

Moulin  de  Lutremange. 

Dessous  la  Vanne. 

Le  gros  bois. 

Sur  Bonguent. 

Au  dessus  du  banay. 

Au  banay. 

Derrière  le  banay. 

A  Tamache. 

Deidemboum. 

Karrenweg. 

Sur  la  losse. 

In  der  fass. 

Aux  deux  eaux. 

Bois  Nie. 

Aux  grandes  prises. 

Sur  les  douaires. 

A  la  corne. 

A  Vecheux  fontaine. 

Aux  petites  prises. 

Au  bouietay. 


Dessous  le  banay. 

Dessous  la  Behère. 

Fond  de  Lavaux. 

Le  Soequin. 

Derrière  le  soequin. 

Sur  Tonet. 

Sur  les  bruyères. 

Devant  Villers. 

Au  fau  Goffoy. 

Sur  les  haches. 

Arsonfois. 

Prés  du  bois  carq. 

A  la  Gotte  du  chainay. 

Derrière  le  bois  Hive. 

Foosch  Droesch. 

A  la  fange  du  marchand. 

Terre  du  marchand. 

Au  dessus  du  bois  de  Marvie. 

Au  dessus  du  bois  Hive. 

Bois  Hive. 

Sous  le  bois  Hive. 

Dessous  le  vieux  Tagenay. 

Vieux  Tagenay. 

Bois  Champiron. 

Au  vivier  Jean  TAUemand. 

Sur  le  wez  de  Harlange. 

Wez  de  Harlange. 

Fange  Hawette. 

Pifi. 

A  la  chaTre. 

A  la  vieille  chaïre. 

Bois  Dominus. 

Bois  Richard. 

Sur  les  Hestray. 

Anier  le  bois. 

Derrière  le  trou. 


(.72) 


TVARDIN. 


Lieux-dits  anciens  1569. 


Fief  de  Sonley  et  de  Solwarny. 
La  eawette  au  bout  des  montans 

champs. 
Al  fontaine  sainte  Gettru. 
Al  voie  de  Harsy. 
Al  voie  le  Chappelet. 


A  Rensevaulx.         « 
Derrière  BézemonU 
La  eawette  derrière  le  nioustier. 
Au  paseau  de  Gromeschault  K 
Al  Herdavoie. 


Œuvres  de  IVardin,  aux  Archives  de  l'Èiat  à  Arlon. 


TVARDIN. 


Lieux-dits  modernes. 


■arvle. 

Fontenis. 
Devant  le  Mont. 
Au  chemin  de  Neffe. 
Derrière  TÉglise. 
Fond  d'Elva. 
Pi  do  Ghenez. 
Grand  fois. 
Croix  Rolante. 
En  Coërez. 
Marenwez. 
Ligneret. 

Derrière  la  fontaine. 
Sur  les  Wastinnes. 
Le  bru. 

Dessus  la  fontaine. 
Grosse  fontaine. 


Entre  deux  Aiwes. 

Les  fermetés. 

Dzo  mon  Bauzet. 

Dzo  TÉclo  Sainlez. 

Fermetés  sous  les  champs  courtes 

roies. 
Courtes  roies. 

Au  roteux  devant  les  Tombes. 
Vivier  du  Prévôt. 
Fond  des  champs. 
Derrière  les  tombes. 
Pré  Cawette  et  carai  des  courtes 

roies. 
Le  jonquis. 
Les  menues  sauls. 
Devant  Martaimont. 
Devant  le  bouchai. 


i  C'est  Grunielscheid,  section  de  la  eommuoc  do  Wioseler,  dans  le  Grand-Duebë, 
au  delà  de  la  frontière  linguistique. 


78  ) 


Dessus  le  bouchai. 

Fosse  du  sable. 

Longue  tournée. 

A  la  Béole. 

Gille  fontaine. 

Au  chemin  de  Lutreinange. 

Vevy  dol  chapelle. 

Entre  deux  fagnes. 

Le  haivon. 

Dessus  le  chêne. 

Chequawe. 

Fagne  Thounias. 

A  Ponserai. 

A  la  hesse. 

Au  chemin  dol  pirte. 

Devant  la  fagne. 

Les  Nauwes. 

Vevy  du  Prévôt. 

Cbamp  des  pires. 

Devant  le  mont. 

Blancs  cailloux. 

Devant  les  haies. 

Au  petit  Wez  derrière  les  Tombes. 

Derrière  les  Tombes. 

Poias  a  la  haye  Kernai. 

Devant  les  haies. 

Pid  de  sure. 

Terre  du  loup. 

Terre  de  la  hesse. 

Cawe  de  Stiermain. 

Au  chenal. 

Bois  Carque. 

Piefie. 

Hare  d'Arlange. 

Au  dessus  du  bois  Carque. 

Haye  de  Larinne. 

Martaimont^ 

Dessus  le  pid  de  sure. 

Crawu  chêne. 

Croix  d'Arlange. 

Resonfois 

Au  chemin  de  Tarchamps. 


Au  dessus  du  petit  étang. 
Marenwez. 


M«Bt  çt  WelTe. 

Fosse  de  Mont. 

Sur  la  roche. 

Moulin  Charlier. 

Derrière  la  roche. 

Derrière  Mont  Pierret. 

Mont. 

Al  Hesse. 

Derrière  la  haye. 

Pré  Santé  Anne. 

Maire  Robert. 

Prise  de  Neffe. 

Grande  fagne. 

Les  Nauwes. 

Prés  Pire. 

Mahimé. 

Derrière  la  fontaine. 

Derrière  la  croix. 

Sur  le  thier. 

A  pomera. 

Au  laid  passage. 

Terre  du  prince. 

Fonzai. 

Grand  fois. 

Petit  fois. 

Fagne  Saint-Éloi. 

Fosse  du  Leu. 

Le  Platai. 

Les  Aloues. 

Dessous  le  gros  thier. 

Pasai  de  Neffe. 

Al  cawette. 

Au  chemin  des  morts. 

Rachompré. 

Neuf  pré. 

Mardasson. 

Rovrez. 

Sur  le  cul  du  four. 


(  74; 


Nabufontaine. 

Al  hesse. 

Au  dessus  de  la  barre  de  Rêna. 

Aux  lonfçs  champs. 

Au  dessus  du  village. 

Wé  d'Erlanzy. 

Derrière  la  croix. 

Grande  Bondenne. 

Fabouchy. 

Momipré. 

Al  Fauche. 

Pré  de  Roux. 

Neffe. 

Grande  Ëcloe. 

Moulin  de  la  Barbe. 

A  la  Barbe. 

Très-court. 

Au  dessus  du  grand  étang. 

Derrière  la  maison. 

Les  Alous. 

Glainchamp. 

Maladrv. 

Derrière  le  thier. 

Petit  Vevy. 

Petit  Fois. 

Marenwez. 

Terre  du  chaudron. 


C  mimmrj. 

Devant  la  ville. 

Pré  al  fontaine. 

Au  Nouepré. 

Al  petite  Gotalle. 

Al  Versai. 

Al  Nomasse. 

Aux  moins  prés. 

I^s  couvais. 

Sous  Fabouchy. 

Al  Spinne  d*Abrimont. 

A  Revrez. 

Terre  de  Mel tombe. 


Al  Va. 

Al  Hesse. 

Al  grève 

Aux  bouchons. 

Sur  les  bouchons. 

Pré  du  chêne. 

A  Moirbouchv. 

Au  Vivv. 

Dessus  rËclo. 

Al  Vinge. 

Bois  de  la  Kagne. 

Belle  fontaine. 

Novelli. 

Thier  des  Tâbes. 

Au  Noue  vevy. 

Terre  du  maire  au  chemin  de 

Fov. 
Pré  de  Luci. 

Fagne  des  trois  Maries.      « 
Fond  de  la  Magire. 
Au  Colome  di  pire. 
Fond  del  Magire  au  blanc  caTau. 
Sous  le  bois  Jacques. 
Le  bois  Jacques. 
Noueve  Croix. 
Au  chemin  de  Michant. 
Terre  du  Maire  au  chemin  de 

Michant. 
Al  Moite  fontaine. 
Al  Vinche. 


Dizo  rVère. 

Aux  Stoquès  prés. 

Au  fossé. 

Grand  pré. 

Sur  le  haut  du  bois 

Derrière  le  moulin. 

Devant  le  moulin. 

Moulin  de  Benonchamps. 

Al  Hage. 


(78  ) 


Dizeu  la  Veie. 

Au  parc 

Au  grand  feu 

Derrière  les  roches. 

Au  nimio. 

Aux  gueux,  sarts. 

A  Langue. 

A  Moir  la  fontaine. 

Sur  Fenneleu. 

AI  Tarniole. 

Al  Va. 

Al  longue  voie. 

Au  savlon. 

Au  Prêchai. 

Prés  do  puce. 

A  Zemapuce. 

Pré  Ceti. 

A  Hondelinge. 

Al  Voie  de  Bras. 

Devant  Harzv. 

A  Rinseva. 

Thier  de  Neau. 

Derrière  Bjamont 

Bri  fosse. 

.4u  Beulet. 

Behlen. 


Hesse  dol  poire. 

Fos  Ghainet. 

Haut  de  Fos  Chainet. 

Franques  terres. 

Cour  de  borsé  al  grande  tournée. 

La  gotalle. 

Au  chemin  de  Noville. 

Siny. 

Cour  de  Bastogne  à  la  croix. 

Au  dessus  des  grands  cortis. 

Al  Haie. 

Derrière  les  haies. 

Dessous  les  chanvières. 


Les  grands  favais. 

Cobricorne. 

Les  petits  favais. 

Les  brassinnes. 

Au  dessus  des  petits  bois. 

Neuf  pré. 

Saiwé. 

Les  buissons. 

Dessous  le  gros  bois. 

Monnay. 

Gennevaux. 

Liris. 

Fagnoux. 

Au  gros  thier. 

Au  très-court. 

Le  héno. 

Au  Wez  d'Ërlanzy. 

Strée. 

Gortimpu. 

Bocastrée. 

Cour  de  Borsi  al  baye. 

Cour  de  Bastogne. 

Golaimont. 

Dessous  Golaimont. 

Moins  pré. 

La  Nomasse. 

Devant  Bizory. 

A  la  Glise. 

Bois  Saint-Lambert. 

Cour  de  Borsi  au  Sowet. 

Basse  Mageret. 

Terre  do  poyon. 

Au  dessus  du  gros  bois. 

Prés  aux  bouchons. 

Gros  bois. 

Neufs  prés. 

Pré  dol  hesse. 

Moulin  de  Mageret. 

Gérons. 

Au  dessus  de  la  veie. 

Au  vevi. 

Azette. 


(  76  ) 


Cour  Saint-Lambert. 
Payahée. 
Gros  chenet.  . 
Champ  des  Aloes. 
Terre  des  Lamborais. 
Champ  aux  quarties. 


Mrmm, 

Sur  les  puces. 

Devant  le  gros  bois. 

Au  gros  bois. 

Devant  le  chenet 

Bois  du  ménil. 

Bois  du  ménil  au  chenet. 

Pré  Dubou. 

A  la  charbonnière. 

Forge  à  pré. 

Al  grippe. 

Dessous  Bras. 

Derrière  le  petit  bois. 

Au  nou  pré. 

Au  rafir. 

Au  petit  bois. 

Au  fond  de  labrâ. 

A  Chincha. 

Ai  fagne. 

Au  chenet. 

Al  haye  pacaire. 

Pré  de  Nève. 

Derrière  la  vye  Doncols. 

Vieille  Doncols. 

Aux  vergers. 

Au  beulet. 

Dessus  les  sutrys. 

Au  poteau. 

Devant  le  jeune  bois. 

Jeune  bois, 

A  la  crimoge. 

Champ  do  priesse. 

A  Rinsva. 

A  Lutrimont. 


Derrière  Bejamont. 
Au  fond  du  beulet. 
Sur  les  tombes. 
Devant  la  chapelle. 
A  Contrincourt. 
A  Uavanne. 
Sur  le  mont. 
A  Laloy. 


«.  ■ 


Moulin  Trankar. 

Au  grand  chemin. 

A  la  crimoche. 

A  Rinsva. 

Au  dessus  de  Pirbrom\ 

Al  vove  de  Moire, 

Dessous  Harzy. 

Au  dessus  du  Moulina. 

Devant  la  Magire. 

Sur  la  Magire 

Al  va. 

Au  préai. 

Derrière  le  Ihier 

A  plume  coq. 

Aux  haches. 

Pré  de  moni. 


Au  dessus  des  puces. 
Sur  le  haut  des  va. 
Au  fond  des  va. 
Au  préai. 
A  morblé. 
Devant  le  spinsal. 
A  Clinchamp. 
Dessus  la  Loby. 
Al  fase  tournée. 
Dessous  la  veie. 
Au  chemin  de  Bastognci 
Au  chemin  du  moulin. 


(  ^^ 


Aux  haches. 
Terre  du  chaudron. 
Au  chemin  de  Marie.. 
Derrière  le  moulin. 
Au  Moulin  Olette. 
Devant  le  mont. 
Au  dessus  de  la  ville. 
A  Fonlenv. 
A  Cumoge. 
Sur  le  gibet. 
Sur  le  soquet. 
A  Montanchamp. 
A  Blinzée. 
Au  haja. 
Au  Noupré. 
Alhée. 
A  Marenwez. 
Pré  Saint-Zabin. 
Derrière  la  falize. 
Al  fagne  de  leue. 


Al  fagne  Galamin. 

Derrière  le  bois  franqua. 

Dessous  le  jeune  bois 

A  Waquion. 

Al  terre  du  pré. 

A  la  saince  (censé?) 

A  rhermitage. 

A  Chincha. 

Dessous  le  bois  du  fostire. 

Derrière  la  crimoge. 

Derrière  le  gibet. 

Sur  le  soquet. 

Al  Garcimelée. 

Al  fagne  du  court  chaTon. 

Au  bois  Mouseu. 

A  Purimont. 

Au  tro  morai. 

Al  chlève. 

A  Plaimbret. 

In  Waquescht. 


BASTOGNE. 


Lieux-dU»  anciens  4674. 


Maison  forte. 
La  Croix  Gol. 
Croix  de  Savy. 
Martimont. 
Hemroul. 


Rohauval. 
Bois  de  Haseille. 
Maltombe. 
Mardesson. 
La  CoUon. 


Netbn,  Histoire  de  Hastogne,  p.  344. 


1 


78  ) 


BASTOGNB. 


Lieux-dit»  modernes. 


A  •  l0le  Ia  Messe. 

A  la  tanière  près  d'Isle  la  fiesse. 

Au  vivier  du  maveur. 

Au  pont  d*lsle  la  Hesse. 

Entre  les  deux  routes. 

Dessous  Isle  la  Hesse. 

Gopu. 

Derrière  le  bois. 

Trou  dû  diable. 

Au  dessus  du  bois. 

Derrière  la  maison. 

Isle  la  Hesse. 

Le  parc 

Au  dessus  du  parc  à  la  chaussée 

romaine. 
Terre  au  sablon. 


Baste^ae. 

A  la  terrerie. 

Au  chenet  vevi. 

Sur  le  dovard  du  curé. 

Thier  de  Luzery. 

A  la  creux  Galle. 

Derrière  le  séminaire. 

Aux  bordeaux. 

Le  quarré 

Rue  du  Sablon  à  la  porte  haute. 

Rue  du  Sablon. 

Le  séminaire.  « 

Rue  du  Vivier. 

A  la  porie  haute. 

Au  chemin  de  Muzy. 

A  la  croix  rouge. 

Aux  petites  épines. 

Au  chemin  d'Isle  la  Hesse. 


Thier  au  sablon. 
La  petite  bovire. 
Au  pont  d*Assenois. 
A  Tarche  d*Assenois. 
Au  sentier  de  Rosière. 
Thier  au  sable. 
A  la  fange  des  moines. 
Au  delà  du  laid  passage. 
Au  laid  passage. 
Au  chemin  dlsle  la  Hesse. 
Au  champ  des  humains. 
A  Renval. 
A  la  croix  de  Savy. 
Dessous  la  chapelle  Saint-Lau- 
rent. 
Au  sentier  d*Hemroule. 
Derrière  les  mais. 
Sur  les  fossés. 
Au  pré  Fave. 
Aux  petits  enclos. 


B*iiBe  C«iidlalCe. 

Aux  Lavis. 

Au  petit  moulin. 

Sur  le  Mardasson. 

Dessous  le  pont  de  pierre. 

Au  dessus  du  petit  moulin. 

L*Éclos  Grégoire. 

Moulin  des  écorces. 

Pré  le  comte. 

A  la  fontaine  d'en  bas. 

Sur  les  roches. 

Au  chemin  du  Mont. 

A  la  fosse  du  Mont. 


(79) 


Sur  le  fy. 

A  la  chapelle  maitre  Nicolas. 
Au  chemin  de  Marvie. 
A  la  gueule  du  loup. 
A  la  fontaine. 
Au  Pimperné. 
Au  chemin  de  la  chapelle. 
Au  vivier. 
Pré  de  la  ville. 
A  la  croix  blanche. 
Pré  de  la  chapelle  de  Notre-Dame 
de  Bonne  Conduite. 


Au  ponceret. 

A  la  fosse  du  Mont. 

Au  parcœur. 

A  la  baraque  Merceny. 

Au  chemin  de  Wuachenoulle. 

Wuachenoulle. 

A  Tarche  d'Assenois. 

Oster. 

Fond  de  Wuachenoulle. 

Au  chemin  du  bois  de  Hazv. 

Thier  de  la  chapelle. 

Bois  de  Hazv. 


L.ONGVIIJLY. 


Au  dessus  du  grand  étang. 

Magie  haie. 

Fond  d*£rgival. 

Haut  chemin  de  Novilie. 

Aux  haies. 

Le  thier  des  trois  thiers. 

Bechue  pierre. 

Fond  de  Jonhaye. 

Aux  roches  de  Jonhaye. 

A  la  havernière. 

A  la  grosse  fontaine  de  Jonhaye. 

Au  chemin  du  veau. 

Derrière  le  chemin  de  S.  Vith. 

Chamont. 

Au  chemin  de  Michamps. 

Quaray. 

Les  flachions. 

Au  champ  marotte. 

A  la  voie  de  Fov. 

Linsonval. 

Tombal. 

Au  Wez. 

Au  clos  Robert. 


A  la  croix  de.  Novilie. 

Sur  les  haies. 

Au  hêtre  à  la  croix.  - 

Fond  de  hache. 

Au  bout 

A  la  fosse. 

Sur  la  grève. 

Combroye. 

Coquaimeleye. 

Chessonbouchy. 

Thier  de  Ghena. 

Chenâ. 

Vieux  moulin. 

Prairies  du  chêne. 

Au  passage. 

Aux  beaux  prés. 

Dessous  les  roches, 

A  la  fontaine  aux  hestrets. 

Derrière  hestrets. 

Au  dessus  du  moulin. 

Pachis  du  moulin. 

Devant  Chelé. 

Monnaville. 

Tombe. 


(  80 


Corsing. 

Dessous  Fitte  Pierre. 

Dessous  la  tombe. 

A  la  hâge. 

Baineux. 

Hesler. 

Haret  de  Boineux. 

Derrière  la  hesse. 

Sur  Fille  Pierre. 

Fond  Filte  Pierre. 

Au  chemin  de  Hardigny. 

Derrière  le  mont. 

Terroule. 

A  Monfay. 

Au  dessus  des  chawés. 

Devant  le  bois. 

Devant  le  pine. 

A  la  voie  de  lA)ngwilly. 

Sur  la  boverie. 

Champ  des  duchiris. 

Bourcy. 

Perimonl. 

Gros  bois. 

Bois  Philippe. 

Burtinval. 

Au  petit  bois. 

Bois  des  colommes. 

Bois  de  TÉpine. 

Les  Montv. 

Fit  de  mer  (Fange  de  Fit  de  mer.) 

Dessous  la  vieille  haie. 

Vieille  haie. 

Bru. 

Sur  la  cuisine. 

La  Lisse. 

Aux  têtes  de  jonquoy. 

Au  chemin  des  bœufs. 

Fonteny. 

Au  chemin  de  Longvilly. 

Tigneumont. 

Au  dessus  du  bois  de  Maister. 

Bois  de  Maister. 


Au  dessus  de  Quarta. 
Aux  neufs  champs. 


Barret. 

Derrière  Paireux. 

Devant  la  vieille  haie. 

Fond  de  Renval. 

A  Durbov. 

Au  biet  de  Barret. 

Sur  le  Quairay. 

Sur  la  fange. 

A  mont  Drinhy. 

Moinet. 

A  la  soque. 

Au  chemin  d*Allerborn 

Sur  le  mont  de  Troine. 

Au  chemin  de  Troine. 

Au  chemin  de  Crindal. 

Jaradène. 

A  la  fausse  tournée. 

Devant  le  terrisse. 

Sur  le  Hagea. 

Sur  le  Thier  de  la  Hâte. 

Au  vivier. 

Au  trou  des  renards. 

Nabisquir. 

A  la  queue  du  bois 

Payen  sari. 

DevaRl  le  bois. 

Pirset. 

Aux  buissons. 

Quarta. 

Freler. 

Bienhan. 

Derrière  la  hache. 

Au  petit  bois. 

Al  fageotte. 

Sur  la  souque. 

Derrière  Herinbonbouchy. 

A  la  hâte. 


(81  ) 


Au  pied  de  la  longue  voie. 
Au  delà  de  la  Monedinge. 
Au  vivier. 
Retson  bouchv. 


li^n^vllly. 

A  Haie  Locum. 

Bienne  haut. 

Prés  au  mont. 

Sur  le  mont. 

Au  bois  du  moulin. 

Au  dessus  du  chemin  de  Hesse. 

A  la  croix  de  pré  au  mont. 

A  la  f alizé  de  bienne  haut. 

Au  rocher  de  Bienne  haut. 

Au  Ringeava. 

A  Deperre. 

Au  vivier  Watrange. 

A  Fonteny. 

A  Savatgière. 

Longvilly. 

A  la  fontaine. 

Au  chemin  d'Allerborn. 

Devant  Dramellé. 

Devant  la  bouchaille. 

A  la  haie  Gérard. 

A  Chififontaine. 

A  Saint-Martin. 

Sur  Remont. 

Au  Gharbonfontaine. 

Au  crone  champ. 

Sur  le  trou  d'Allerborn. 

Sur  Rousselet. 

Derrière  la  haie  Gérard. 

Sur  Mellehaie  du  côté  du  Levant. 

Hellehaie  du  couchant. 

Devant  Mellehaie. 

Dessous  la  ville. 

A  la  suc. 

Voi  Rivoiva. 

A  la  tannerie. 

ToNE  XLVIII. 


Sur  la  wète* 

Au  chemin  de  Benonchamps. 

Au  bois  fontaine. 

Dessous  le  moulin. 

Au  plaine. 

Devant  les  wagères. 

Sur  la  crès  de  la  vène. 

Aux  giettes. 

A  rhomme  de  pierre. 

La  longue  haie. 

Mère  la  fontaine. 

Sur  Fléchimont. 


Àrloiieoarl. 

A  la  haassette. 

A  Levât. 

Dessous  les  terres  Mageret. 

Au  chemin  de  Bastogne. 

Au  dessus  le  pré  TÉvéque. 

Au  maquet. 

Pré  rÉvêque. 

Arloncourt. 

Au  grand  feu. 

A  la  fontaine. 

Ghemin  de  Moinet. 

Longue  roie. 

A  la  haie. 

Aux  prayeux. 

Au  chemin  d*Allerborn. 

A  Fontiny. 

Derrière  la  Pelire. 

Au  sentier  de  Longvilly. 

Avant  giette. 

Au  dessus  du  chemin  de  Benon- 

champ. 
Derrière  la  suc. 
Au  grand  chemin. 
Aux  champs  Aires. 
Sur  le  mont. 
Dessous  le  petit  bois. 
Au  petit  bois. 

6 


(8J) 


Dessous  le  village. 
Au  chemin  de  Mageret. 
Au  chemin  du  bois  Saint-Lam- 
bert. 
Devant  le  bois  Saint-Lambert. 
Au  neuf  pré. 
Sur  les  roges. 
Warlampach. 
Devant  le  fougeux  sart. 
Fougeux  sart. 
Sur  les  roges  de  Longvilly. 
Derrière  le  cul  du  four. 
Sous  le  chemin  des  Allemands. 
Devant  les  Bouches. 
Sous  le  bois. 
Renfois. 

Sur  la  fontaine  de  Benonchamps. 
Au  chemin  de  Benonchamps. 


Au  sentier  de  Jonhé. 

Jonhé. 

Derrière  le  chemin. 

Au  chemin  de  la  bechue  pierre. 

Ghampai. 

Techa. 

Venne  Michel. 

Thier  de  la  mouche. 

Au  grand  chemin. 

Racoumont.^ 

Au  petit  foy. 

Devant  les  Burnaibuz. 

Damhanvez. 

Sur  le  chemin  de  Saint  Vith. 

Au  dessus  des  trois  fontaines. 

Au  dessus  du  chemin  de  Bastogne. 

Chamont. 

Jonquois. 


Au  chemin  de  Bourcv. 

Lorifay. 

Devant  le  chemin. 

A  Zebaar. 

Sèche  fontaine. 

A  la  croix. 

Derrière  grand  Mère. 

Au  dessus  du  village. 

Pré  à  pont. 

Aseroehe. 

Hiemonval. 

Au  cronbion. 

Planquemelôc. 

Soquette. 

Gintumai. 

Entre  deux  villes. 

Corrai. 

Les  Puces. 

Sous  Oubourcy. 

Oubourcy. 

Au  préai. 

Aux  champs  de  la  fosse. 

Au  vivier. 

A  la  hazette. 

A levea. 

Quarta. 

Sur  les  neufs  champs. 

Longbut. 

Nevronval. 

Fréter. 

Bien  han. 

Gawez  hesse. 

Patrimoine. 

Bois  Clesse. 

A  la  Bahire. 

Horritine. 

Longs  prés. 

Alhez. 

A  la  croix  des  fromages. 


(83) 


HOTJFFALIZE. 


Chemin  de  Saint-Roch. 

Route  de  Liège  à  Bastogne. 

Chemin  de  la  chavée. 

Rue  de  la  porte  à  l'eau. 

Rue  de  la  ville  basse 

Ville  ba^e. 

Marché. 

Chemin  du  moulin. 

Voie  de  messe. 

Le  chemin  du  couvent. 

Pré  de  Tabbey. 

Al  folerie. 

Al  goterouk. 

Zav. 

Au  moulin. 

A  la  pierreuse. 

Bois  des  moines. 

Au  pont. 

Au  tier. 

A  la  chapelle  Saint-Anne. 

Thier  des  pourçais. 

La  haye. 

Fosse  d'Ourthe. 

Vieux  château. 

Par  delà  l'eau. 

Horbonne. 

Pachy. 

Au  jardin  al  porte. 

Corty  maître  Pire. 

A  l'hôpital. 

Au  dessus  des  cortys.. 

Les  hamba. 

A  Nemont  des  croix. 

Saint-Roch. 

Galitte  fosse. 

Les  longs  chayons. 


Au  chemin  des  bœilfs. 

Taille  pire. 

Gerdin  fontaine. 

Bouetai. 

Les  Woyai. 

Rendoux. 

Le  fiai  Gérard. 

Pré  chaudron. 

Stoqueux. 

Les  laids  prés. 

Pré  Gérard  Mouni. 

Chavi  sart. 

Al  baye. 

Les  spandeux. 

Le  grand  pré. 

Erbon  bochy. 

L'hermitage. 

Les  fosses  d'Ourthe. 

Dierainchamp. 

Miex  De  Cowan. 

Sertomont. 

Devant  l'cresse. 

Derrière  le  bois. 

Crinpré. 

Jardin  entre  deux  viviers. 

Nohaipré. 

Thier  des  lutons. 

Devant  hierlot. 

Sur  Borjeu. 

Coûte  roye. 

Fin  de  ville. 

Henonpré. 

Crachire. 

Hodry. 

Ghaoupré. 

Chession. 


n 


(84) 


UMERLÉ 


M.  Cittavy. 

Sous  la  haie  d*Antriroont. 

Les  fanges  dessous  la  liaie. 

A  Riuze. 

Les  haguinets. 

Au  dessus  des  abeuvrv  d'Ourt. 

Derrière  le  fait. 

Au  fait. 

Au  mouton. 

Dessous  le  naneux. 

Devant  le  naneux. 

Au  naneux. 

Derrière  le  bois  Scheurette. 

Les  Trignaies. 

lies  six  hauts. 

Les  morseux. 

A  la  fontaine  dussu. 

Les  jarbages. 

Hute  le  chaineux. 

Al  voie  de  Salm. 

Derrière  le  hâte. 

Sur  le  hâte. 

Au  ma  von. 

Al  fosse  Brolette. 

OUe  feu. 

Al  voie  du  ponçai. 

Sur  les  haies. 

A  vieux  Harchamp. 

A  la  croix  du  chaineux. 

Sur  le  bêchait. 

Courty  burton. 

Le  mesche. 

Le  caceux. 

Sur  Tépine. 

Al  voie  d'Ourt. 

Al  fosse. 

Derrière  le  caceux 


Le  gros  thier. 

JjC  courty  Varchamps. 

Le  grand  clos. 

Au  jardin. 

Sur  crombé. 

Au  coreu. 

Derrière  le  coreu. 

Devant  le  naneux. 

Entre  deux  hâves 

Au  mouton. 

Al  voie  d*Odelenge. 

Au  fond  des  houstaches. 

Derrière  Nolohaie. 

Sur  Nolonaie. 

Au  remaifait. 

Sur  Tépine. 

Sur  Talbert. 

Sur  Ourt. 

Sur  Gobevanne. 

Au  pont  de  Bellain. 

Sur  Laimoni. 

Au  thier  d'aimont. 

Al  vallée  des  prés. 

Les  Bewires. 

Bonsaipré. 

Le  Grandy. 

A  Grefnai. 

Le  long  del  haye  de  Bellain. 

Sur  la  haye  de  Bellain. 

Au  noupré. 

A  pihon. 

Sur  la  haie  d*Ourt. 

Sur  le  bechet. 

Entre  deux  Eaux. 

Entre  deux  moulins. 

Au  Tschafort. 

Au  haintoir. 


(88; 


Deçà  la  voie  du  moulin. 

Sous  le  haintoir. 

Al  voie  de  Bettigny» 

Derrière  le  vieux  Barchamp. 

Les  six  hauts  al  voie  de  Retligny. 

Les  fâches  Bernard. 

Devant  le  beuleu. 

Au  trou  de  Sonru. 

Au  thier  du  Tscherapont. 

Au  hatja. 

A  Tscharmonte. 

Deso  Tscharmonte. 

A  molin. 

A  naisonpré. 

Au  Tscharpont. 

Sur  les  rouges  fosses. 

A  Lassai  Boland. 

Derrière  les  rouges  fosses. 


Llmerlé. 

Au  Gotta. 
Moulin  du  trou. 
Derrière  le  heulsc. 
Sur  le  heulse. 
A  la  voie  de  foy. 
Devant  le  heulse. 
Derrière  Fiique  buyne. 
A  Vera  Courty. 
Sur  Stenne  house. 
A  chemin  d*Assonrice. 
Derrière  Stenne  house. 
Al  voie  de  Gouv\'. 
Sur  le  Bouchet. 
Dessous  Bouchet. 
Al  voie  de  Cusseberre. 
Devant  Busange. 
A  Scherte. 
La  vin  voie. 
Al  voie  de  Gouw. 
Fâche  de  Relv. 
A  cberapont. 


A  Helange. 

A  l'hermitage. 

Dessous  les  siotos. 

Thirv  passav. 

Dessous  Bras. 

A  Bras. 

Grosse  Bras. 

Petite  Bras. 

Lignescheide. 

Laraje  voie. 

Derrière  Gwasberre. 

Gwassberre. 

Sur  Guassberre. 

Devant  Gwassberre. 

A  Brue. 

A  Glermont. 

Al  hesse. 

Hesse  de  budje. 

Au  ploquart. 

Al  voie  de  Bellain. 

Au  passay  de  ploquart. 

Sur  le  chemin. 

Tornée  bordjeuse. 

Sur  mont  Guaime. 

Al  Chaire. 

Al  voie  de  faïe. 

Sur  le  bucliet. 

Al  voie  de  Casseberrr. 

Méquéborre. 

Laquéberre. 

A  Hachon. 

A  Djérédalle. 

A  Dreusolo. 

Sur  Businge. 

Derrière  Businge. 

A  Cherté. 

Sur  le  Cherté. 

A  Rochettes. 

A  Molin  de  Gouvy. 

Sur  l'aiwe. 

Au  wé  des  tombes. 

Dessous  Casseberro. 


(86) 


A  wé  de  Casseberre. 

Devant  Languelharre. 

Beauharpré. 

A  Brequi. 

Au  petit  bois. 

Derrière  le  ploquart. 

A  Herteiige. 

A  Haustet. 

A  Disefa^  ne. 

Bois  Mahire. 

Vivy  Poncin. 

A  Ladeborre. 

Sur  Laqueberre. 

Hesse  del  budje. 

Fagne  Sebar. 

A  Pillemont. 

A  Brauba. 

A  Wassompré. 

Al  Wasse. 

Sous  Hursindje. 

Sur  hurdsinje. 

A  Tomballes. 

A  nuton. 

A  petit  vevy. 

Al  Dalle. 

Devant  Couquelberre. 

Le  vieussi. 

Ledjone  cassi. 

Derrière  le  cassi. 

Au  passage. 

Sur  Couquelberre. 

Derrière  Couquelberre. 

Al  Couse. 

Derrière  Lihé. 

Al  voie  de  Hachi ville. 

A  Thier  de  Vevy. 

Devant  Rouvraie. 

A  Trodion. 

A  Rinquesindje. 

A  Troche  vache. 

Tliier  de  Vevy. 

Al  baraque  du  pont. 


A  grand  chemin. 
A  dreu  s'io. 
Krummaffler. 
Gellicherweg. 
Bechel. 

Arentz  boiden. 
Jungenbûsch. 
Welschenwiesen. 
Wintersborn. 
Lamicherweg. 
Hinter  kohler. 
Margreten  Bom. 


Grosse  bras. 
Sur  Lignescheide. 
Derrière  la  roche. 
Derrière  Nihereme. 
Entre  deux  bo vires. 
A  Bois  Barbe. 
Bois  du  Holin. 
Chemin  de  Rettigny. 
Lygard. 
A  Puchaye. 
Sur  le  chawé. 
A  Sterpe. 

Entre  deux  fossés. 
Seue  Ourth. 
Al  voie  de  Crihy. 
Haut  de  Prangelire. 
Claué  pré. 
A  Nombre. 
A  Gottal. 
Sur  le  Gottal. 
Thier  del  hâte. 
Derrière  le  monty. 
Al  voie  des  tchares. 
A  Monteva. 
Les  Cerouts. 
A  Pont. 
Dessous  la  veie. 


(  87  ) 


A  Pasai  de  Limerlé. 

Dinrée. 

So]  platte. 

Âl  bovire  des  vais. 

A  Gwatré. 

So  Larbouchet. 

Sur  le  Thier. 

Derrière  l'église. 

Rondinwa. 

A  Goffet. 

Al  Tournée. 

A  Tehaniesse. 

A  tchampwé. 

Thier  d'Ochet. 

Devant  le  brûlé  bois. 

A  Bmlé  bois. 

Al  voie  de  Brihv. 

Le  béolin. 

A  Laid  Thier. 

Pré  du  Roncin. 

A  pré  Lossay. 

Han  de  porçay. 

Le  toualje. 

Le  soulin. 

A  Bistain. 

A  Dierain  laid  thier. 

Prefetchire. 

Sur  les  hajes. 

A  Laidefagne. 

A  Flaschon. 

Tayand  des  hadjes. 

Grande  eope. 

Derrière  le  va. 

Devant  le  va. 

A  Tchampwé. 


A  Petit  Wé. 

Al  sepesche. 

Al  fasche  Gorev. 

A  petites  copes. 

Derrière  Tachainneux. 

Sur  nombre. 

A  passage. 

Al  voie  des  Allemands. 

A  Bouittet. 

A  Feschereux. 

Derrière  le  bois. 

Entre  les  bois. 

Fâche  fisé  derrière  le  bois. 

A  Liherin. 

A  petit  wé. 

Al  voie  de  coin. 

Le  chaineux. 

Al  voie  de  Bastogne. 

Derrière  le  chaineux. 

A  deux  chaînes. 

Sol  bise 

Al  hesse. 

A  Nouchamp. 

A  Gofiet. 

Al  voie  de  Hachiville. 

Al  floie. 

A  grosse  het. 

A  grand  chemin. 

Sur  le  mont  du  peini. 

Ma  barre. 

A  Rondinva. 

A  grosse  haye. 

Sur  les  cobrues. 

A  fale. 

Bois  de  Rouverov. 


BOVIGNT. 


if.  Clerreax. 

Giette  Herman. 


Grand  fondry. 
Wy  Madrav. 


(88) 


Dessous  le  bois 

Renna£at. 

Wiche. 

Pré  l'abbé. 

Bon  barbier. 

Dessous  les  bioleux. 

Grevoy. 

Croix  du  moulin. 

Sur  le  moulin. 

Moulin  de  Cierreux.  • 

Derrière  la  ville. 

Thier  de  Bêche. 

Au  bois  de  Fry. 

Sur  les  combes. 

Dessus  la  roche  Tichiheniie. 

Rond  Passon. 

Dessous  les  viviers. 

Rovreux. 

Sur  les  Sarts. 

Aux  effats. 

Au  préai. 

Au  paguis. 

A  fontaine. 

Près  du  bois. 

Dry  mon  Mattard. 

Sur  le  cour. 

Cierreux. 

Dessous  de  ville. 

Dessus  le  molin. 

Hache  du  moulin. 

Boecart. 

Mont  de  haze. 

Henry  chapelle. 

Saint  Ru. 

Badrivenne. 

Saint  Pa. 

Sur  les  Rochettes. 


Devant  Deronster. 
Samré  Vivv. 


Dessous  le  bois. 

Grand  bois. 

Le  Rovreux. 

La  haie. 

Prés  Micha. 

Al  voye  de  Salm. 

Derrière  les  champs. 

Corteche. 

Dessus  la  ville. 

Gelhy(Selhy?). 

Raghis. 

Sur  bassin. 

Devant  les  fanges. 

Saint  Ruh. 

Liette. 

Derrière  Monbrouin. 

Devant  Ruhèche. 

Prantgir. 

Les  Gottes. 

Al  hache  de  fiève. 

Courtil  du  bâche. 

Derrière  le  fossé. 

Dessus  mon  collet. 

Rogery. 

Wy  du  Thier. 

Derrière  Mon  collignou. 

Sur  la  roche. 

Aux  fagnouls. 

Grands  prés. 

Derrière  les  jardins. 

Montéva. 

Al  voye  de  Cierreux. 

La  haie. 

Koinne  Herman  Cheuneux. 

Grande  fontaine. 

Wy  de  Ruth. 

La  mur  lé. 

Dessous  le  pont  de  la  murlê. 

Bié  du  moulin. 

La  grosse  hache. 

Devant  la  haie. 

Thier  del  vove  de  Beho.. 


(89) 


Sur  les  pleins. 

Fadguelain. 

Le  petit  passage. 

Jivigny. 

Wallot. 

Devant  la  haie  d'Autrimoiu. 

Par  delà  la  voye  d'ourtho. 

Haye  d*Autrimont. 

Aux  épinettos. 

Derrière  la  roche. 

Saint  Pâ. 

Rahv. 

Fond  du  Clainchamp. 

Voyart. 

Derrière  S*  Martin. 


C  ■•BTclem. 

Derrière  le  mayhière. 
Devant  le  raayhierr. 
Derrière  la  ville. 
Le  Sartay. 
Boccart. 
Aux  haetches. 
Wuv  de  saint. 
Au  delà  de  Teau. 
A  fossé. 

Dessous  le  préai. 
Ronds  courlils. 
Gouitils  al  haye. 
Enti'e  deux  villes. 
Airibouchy. 
Lassan. 
Uonvelez. 
Sur  le  Thier. 
Prés  Paquet. 
Prés  Dupont. 
Beurpierre. 
Bois  de  Ronze. 
Poteau. 
Grevay. 
Fange  Quornay. 


Peréwé. 

A  Lassin  Bovigny. 


A  Lassin. 

Ënarre  Bouhy, 

Sur  le  Monty. 

Entre  deux  villes. 

Aux  fosses. 

Derrière  mon  Fabav. 

Pont  de  Longwy. 

Aux  delà  de  Peau. 

A  Longwy. 

Desseur  la  fontaino. 

Sous  la  ville. 

Au  petit  wé. 

Torabar. 

Longchamps. 

Les  Evie  prés. 

Foncine. 

Vie  Jenne. 

Chemin  du  Mont. 

Haie  Houbiay. 

Grobayleu. 

Ergomé. 

Gros  Thier. 

Aux  Leclos. 

Sur  le  by. 

Les  champs  brûlés 

Les  fossés. 

Petite  fange. 

Les  Porres. 

A  la  voye  de  l'hays. 

Sur  les  prés. 

Crasny. 

Lesayhambard. 

Les  écawettes. 

Prés  Jean  le  Beau. 

Entre  les  deux  eaux. 

Chifontaine. 

Al  Tade. 


(90) 


Rouwa. 

Derrière  la  hache. 

Grande  fange. 

Devant  le  bois. 

Devant  la  fîange. 

Sabre  préai. 

A  la  Rochette. 

AI  voye  de  Roger}'. 

Ronsaymont. 

Derrière  le  vivy. 

Belva. 

Derrière  Grobaileu. 

Happare. 

Longwy. 

Vieux  Moulin. 

Au  vivy. 

Gros  Thier. 

Saint  Martin. 

Pumont. 

Dessous  Bourcy. 

Hastappe. 

Wachai  des  prâles. 

Neuprés. 

Neuprés  des  prâles. 

Passage. 

Grevy  champ. 

Wacherau  des  prâles 

Lassen  de  la  haie. 

Tchavire. 

Rue  de  Gotte. 

Devant  la  haie  S^  Remaclo. 

Wa  Peau. 

Derrière  Oulremont. 

Pont  St  Martin. 

Doyart. 


€««rtll  et  llale#are«x 

Au  gros  hêtre. 
Haie  Nawai. 
Chaie  fontaine. 
Devant  le  bois. 


Les  soirs. 

Au  chemin  d'Otré. 

Wessay. 

Herre  le  chenneux. 

La  sainte  fa. 

Fa. 

D'Alsare. 

Sur  le  battv. 

SurleCourty. 

Tombeur. 

Dessus  héro  Inwa.' 

Devant  la  haie. 

Coupé  champ. 

L'alhie. 

Hourai  champ. 

Derrière  les  courtils. 

Treppe  saine. 

Dessous  la  ville. 

L'enclos  Closin. 

Hance  carre. 

Dans  le  village  de  Courtil, 

France. 

Effontenai. 

Devant  la  ville. 

Grand  courtiL 

Mont  Houbiai. 

Selle  Hy. 

Germonmont. 

Rouwa. 

A  la  voie  du  moulin. 

Gros  baileux. 

Jardin. 

Courtil  du  vivier. 

Ernoulires. 

Sadoru. 

Thiry  prés. 

Longue  voie. 

La  courte  tournée. 

Paradis. 

Pré  d'Oui. 

Corcignon. 

Grande  fknge. 


(91  ) 


Cigogne. 
Tzévoie. 
Trou  du  bœuf. 
Séchine. 
Monty. 
La  Pire. 
FagnouUe. 
Fange  des  chevaux. 
Fange  Lambert. 
Roussart. 
My. 
Brûlé. 
Haut  My. 
Sermely. 
Terre  du  cheval. 
Sur  Leiquemounne. 
Au  dessus  de  Néon. 
Buisson  de  Poncav. 
Trou  du  bois. 
Sous  le  bois  Lemaire. 
Bois  Lemaire. 
Al  Taille. 

Grand  bois  Lemaire. 
Plein. 
Ronce. 
Gawiron. 
Bergogotte. 
Fange  del  couve. 
Fange  Wayéme. 
Labe  pré. 
Moyen  fa. 
Grand  chêne. 
Thier  Rical. 
Devant  le  baileux. 
Derrière  la  tournée  de  Comman- 
ster. 


Metnaria. 

Devant  le  ponçay. 

Haie  du  jardin. 

Fosse  del  haye. 

Derrière  le  Monly. 

Entre  les  deux  croix. 

A  la  croix. 

A  la  fontaine. 

Sur  le  Monty. 

Sur  Lassin. 

Tournée  de  Coramanster. 

Sur  Montava. 

A  la  voie  du  Ponçay. 

Au  delà  de  l'eau. 

Bverpré. 

Devant  grande  hayc. 

Dessous  le  gros  thier. 

Au  vivier. 

Halconreux. 

Sur  la  Gonchire. 

Derrière  la  rouelle. 

Moulin  de  Halconni. 

Her  le  cheneux. 

Pré  Mestiry. 

Aux  hayons. 

As  sepine. 

Fond  de  hayon. 

Derrière  les  tournées 

Clûmonty. 

A  la  croix  Tibo. 

Sur  Léquemoune. 

Wachay  du  Prâlc. 

Laide  fange. 

Neupré. 

Prâle. 


PRUSSE    WALLONNE. 


(J'ai  extrait  les  noms  des  Ueux-diis  de  la   Prusse  wallonne  d'un  registre  du 
XVIII*  siècle,  dont  je  dois  la  communication  à  l'obligeance  de  M.  Quirin  Esser.) 


SOURBROD. 


A  la  neuve  place. 
A  la  ruelle. 
A  la  bruyère. 
Champ  naveau. 
Pehé  rue. 
Au  vert  fossé. 
Champ  devant. 
Grande  bosfagne. 
Sur  le  ruisseau. 
Sur  le  courtil. 
Large  voie. 
Tredersbrand. 
Schwartzfehn. 
Au  dessus  vaisseau. 
Clair  chêne. 
Alescheit. 


Auelen. 

Dans  les  hottay. 

Champ  derrière. 

Champ  au  bois. 

Belle  anglée. 

Prés  du  passage. 

A  la  carrière. 

Vendelinfa,  Wendelefa. 

Damnée  voie,  dannée  voie. 

A  la  croix  Marquet. 

Sur  le  thier. 

Au  poteau. 

Fortelerie. 

Champ  du  fourny. 

Brackefagne. 


"SVBYVBRTZ. 


Rutgen. 

Flos. 

Hatterbach. 

Bardendel. 

Ticket. 

Sanckesborn. 


Grûncloster. 
Klein  Rohr. 
Crompesbriatt. 
Dans  la  beck. 
Dans  la  Schleid. 
Au  fehn. 


(93) 


Auelen. 

Paradis. 

Bombach. 

Wever. 

Hasselt. 

Rûtzen. 

Calpersweg. 

Leimkaul. 

Kolberg. 

Au  brandt. 

A  la  cloche. 

Steinenkreuz. 

Au  zung. 

Kôenigsbach. 

DûrenbenL 

Au  birthe. 

Galdenborn. 

Feldgas. 

Burgbent, 


Derrière  Rimeshof. 

Sûsterbacb. 

Derrière  Alescheit. 

Flasberg. 

Wedemweg. 

Wedembach. 

Sur  les  âtein. 

Haegeltgen. 

ToUerbusch. 

Wintgenbach. 

Gringertsersteg. 

Tredersbent. 

Hesel. 

laegershof. 

Asterbach. 

Queckenberg. 

Dreisbûschel. 

Walenheck. 

Breidenbent. 


FAIMONVILLB. 


Odoulfange. 

Entre  deux  vestodes. 

Derrière  la  fange. 

Derrière  la  basse. 

Grande  fange. 

Tionne. 

Au  chêne. 

Massafange. 

Baileux. 

Au  Vairv. 

Au  Vryre. 

Steinroux. 

Oldevinque. 

Odelivinque. 

En  cinq  pièces. 

A  la  Strez. 

Timbouehy. 


Trou  bonbv. 

Derrière  le  village. 

Kuthier. 

Devant  la  Schleid. 

Sur  le  comble. 

Derrière  Warty. 

Spesvoye. 

Gresnir 

01  Stock. 

Devant  Robrou. 

Havau. 

Sous  le  gros  sou. 

Derrière  lac. 

A  la  croix. 

A  la  crop. 

Au  jarsay. 

A  la  noirdicque. 


(94) 


Au  Vercheu. 
A  la  pail. 
La  Sehleid. 
Bouchay. 
Fond  d'Olmay. 
Rond  champ. 
Autry. 


Grandes  roesles 
Neufcourty. 
Sous  harset. 
Au  mallez. 
Welestade. 
Steinruse. 


MAIRIE  DE  BELLEVAIJX. 


Wavreumonl. 

Aux  bruyères. 

Chevofosse. 

Devant  Théche. 

Ziris. 

Sur  les  tournées. 

Champs  de  Téglise. 

Devant  Wachimont. 

Aux  chênes. 

Laids  champs. 

Le  Chat. 

Champ  sur  le  château. 

Le  pré  des  venues. 

Les  roiersene. 

Vi  pont. 

Sur  les  haspres. 

Warche. 

Thioux. 

Bonne  heid. 

Devant  bonne  heid. 

Cligneval. 

Diso  Cligneval. 

Sol  vert  sart. 

Pierre  sept. 

01  fosse. 

Fonsnale. 

Pré  maron. 

Pré  Paquay. 

Prés  sur  Teau. 

Pré  le  duc. 


Pré  Bonnes. 

Al  pire. 

Fréchamps. 

Machné. 

A  Noir  ru. 

Ru  des  pouhons. 

Planche. 

Taffeux. 

Al  fagne. 

Neufmoulin. 

Vivier  matus. 

Roreu. 

01  mai. 

Lasneu  ville. 

Sol  tombeu. 

Warbai. 

Doyard. 

Les  cours. 

Bellevaux. 

Xhoumy. 

Courtis  du  maire. 

Deseu  les  courlis. 

Deseu  l'église. 

A  priés  chevai. 

So  les  renougnes. 

A  la  croix  Léonard. 

Champ  Boncard. 

Ronxhy. 

01  heid. 

Haies  de  Ronxhy. 


(98) 


Sous  Ronxhy. 

L'alo. 

Pré  au  vivier. 

Trou  Wariiy. 

Ruisseau  des  brâ. 

Pré  do  fdt. 

Clôehamp. 

0  lovet. 

01  platte. 
Opou. 

«Grands  champs. 
Long  pré. 

Pré  Gordin. 
Chuvalire. 
VI  loé. 

Champs  Saint- Aubin. 
01  bonhaye. 
Pré  au  vivier. 
Les  rkquveïe. 
Lamonri  ville. 
Le  champ  pointu. 
Rolés  champs. 
Champs  aux  hêtres. 
Pierre  pointue. 
La  pierre  pointue. 
Fonse  ai  pré. 
Champ  du  roi. 
Poiou  veïe. 
Noupré. 

Champs  do  noupré. 
Les  cours. 
Les  quartiers. 
Reculémont. 
La  fange. 
Duseu  r  tige. 
Les  spétaines. 
Champs  de  try. 
So  les  rinougnes. 
Les  Goffes. 
Petits  champs. 
Sol  tier. 
Borgueusheid. 


Grands  sarts. 

Moutchai. 

Sofflette. 

Sur  les  rochers. 

Fontaines. 

Petits  fats. 

Pont  Maron. 

Bronkai. 

Grands  fats. 

A  Teau  de  Recht. 

Rechter  Bach. 

Pont. 

Derrière  la  ville. 

0  Sartai. 

Gosi  prés. 

Brûcken. 

Les  rohaischamps. 

Grands  champs. 

Champs  du  pairi. 

Champ  Pivd. 

Sol  tier. 

Sous  Ringlé. 

A  Clusor. 

0  Roba. 

Entre  deux  terres. 

01  hêche. 
Sol  zoulain. 
01  fosse. 

A  Fagnelot. 
Al  Ringlé. 
A  Ronees. 
Teu  d'  fagne. 
A  chêne  Jean. 
Fagnes  à  rû. 
Lavis  bach  (Roba). 
A  l'épine. 
01  Sâte. 
Zutenne. 
Au  mur. 
Marnv. 

Devant  baileux. 
Les  try. 


(96) 


Entre  les  haies. 

Sous  la  heid. 

Devant  la  barrière. 

Engelsdorf. 

Holtleux. 

0'  lavis. 

Au  moulin. 

Fat  vingt  fats. 

Lavis. 

Vieux  moulin. 

Ghafheid. 

Thier  d'air. 

Bel  air. 

Fond  d*air. 

Mauvaise  terre. 

Borgueux. 

La  pierre. 

Dessus  les  jardins. 

AFay. 

01  houyre. 

Devant  Géraifalise. 

Duseu  '1  mon  Hubv. 

A  Riga. 

Sô  les  fi. 

Al  supinette. 

Derrière  Destokeu. 

Ligneuville. 

Thierru. 

A  l'église. 

Sor  les  gregniers  champs. 


Sol  tige. 

Sous  varchelieid 

Les  noirs  prés. 

Champ  Winand. 

Bois  Dansai. 

Sous  la  roche. 

Al  taie. 

Werinfat. 

Dlain  V  courlv. 

Les  try. 

Sor  r  ringlé. 

Quartiers. 

Tihoue. 

Hierbés. 

Courtis  Jean  Lemaire. 

Ruvieisaine. 

Jéroveie. 

Jamonfontaine. 

Les  fagnelots. 

Dry  les  courtis. 

Les  longs  chafmps. 

Drv  r  flasale. 

Prés  Heuncart 

La  carvette. 

A  la  croix. 

Devant  les  hêtres. 

Duseu  r  Mont  Toussaint. 

Sur  les  grands  champs. 

Aux  goffes. 

Devant  la  heid 


MAIRIE  DE  AVEISMES. 


Les  thiers  des  pierres. 

Briscot. 

Morte  fontaine. 

Aire  Haie. 

Delà  moussire. 

Les  Prairies  devant  moussire. 


Bruyère. 

Les  champs  Marquet. 

Devant  aire  Haye. 

Mort  fat. 

Derrière  les  courtis. 

Pré  Dumez. 


(  97  ) 


Vestaine. 
Moussire. 
Devant  moussire. 
Champ  Marquet. 
Les  prairies. 
Prés  Âwez. 
Secs  Prés. 
Prés  dry. 
Champ  dry. 
Champagne. 
Heid  du  moulin  Lang. 
A  la  voie  du  bois. 
Dry  les  courtils. 
Breitbend. 
Au  Wez. 
Le  Luron. 
La  rue  Geuzaine. 
Champ  Houyon. 
Champ  dry  les  courtils. 
La  vit  Geuzaine. 
Crawé  courtils. 
Fagnelot. 

Champ  des  courtils. 
Grand  champ. 
Geuzaine,  Gueuzaine. 
Fourir. 

Rue  de  Geuzaine. 
Cloche. 
Petite  cloche. 
Sarnire. 
Champ  colla. 
Champ  devant  Geuzaine. 
Thioux. 
A  la  spinette. 
Croix  CoUar. 
Woigifa. 
Pré  Levi. 

Dessous  la  chaussée  Sepenet. 
Ruthier. 

Dessous  le  Ruthier. 
Sur  le  Ruthier. 
Ruthier. 
Tome  XLVIII. 


Bodarvvé. 

Warchenne. 

Fayet. 

Au  Fayet. 

Derrière  Fayet. 

Au  dessous  Monsonnie. 

Monsonrue. 

Pouchesse. 

Les  champs  Monsonrue. 

Au  Thioux. 

Pecherue. 

Beauhaimont. 

Au  pré  champ  noé. 

Outrewarehenne. 

Prés  a  la  roche. 

Dans  les  Brus. 

Prés  Warchenne. 

Au  Moulin. 

Au  Vevier. 

Weismes. 

Le  thier  Debrus. 

Rue. 

Dessous  Coirviile. 

A  Coirviile. 

Champs  Ély. 

Coirviile. 

Prairie  h  Weismes. 

Champ  de  Longfaye. 

Au  Remare  croix. 

Du  Coirviile. 

Prairie  à  la  maison. 

Cocresse. 

Remare  croix. 

Sus  le  Freneux. 

Aux  grands  champs. 

Crasson  champs. 

Dessous  les  champs. 

Sur  le  Combe. 

Prairie  les  fèves. 

Champ  dessus  Rue. 

Wirtchenne. 

Long  champ. 


n 


(  98  ) 


Prés  a  la  Fontaine. 

Steinbaeh. 

Champ  à  Wirtchenne. 

Closcharop. 

De  Terre. 

Champ  de  la  Rouchhayc 

Rouchhaye. 

Law. 

Hagiron. 

Champ  de  Macrall. 

De  Zassu. 

Prés  sol  Bois. 

Remonval. 

Dessous  Remonval. 

Dessus  Remonval. 

Pidonnez. 

Au  château. 

Devant  château. 

Ofhay. 

Prés  Noél. 

Champ  Ofhay. 

Prés  Bastin. 

A  l'aisance. 

Le  cropp. 

Champ  Jean. 

Champ  Henri. 

Le  ponet  champ. 

Le  Rouchhave» 

Stroutchou. 

A  Cheneux. 

Bois  es  fosses. 

Champ  panneux. 

Les  jardins. 

Ondinval. 

A  la  Titsch. 

A  la  croix. 

Long  pré. 

Champ  Mathieu. 

A  r  flassot. 

Turnebas. 

01  Greffe. 

Bachlai. 


Waronbronn. 

A  la  Haye. 

A  la  Rouchhaye. 

A longhay. 

Hasset. 

Nouprés 

Lairifat. 

Airi£atz. 

Prés  Jean. 

Devant  faye. 

A  ces  courf. 

Les  champs  de  Jean  Pieri'e. 

Sur  le  courtil. 

Londenge. 

Les  champs  drj'  cola. 

Les  champs  Lemaire. 

Les  champs  cola. 

Fange  dessous  Thirimonl. 

Au  restonville. 

Au  Remare  croix. 

Au  Fatz. 

Au  gros  thier. 

Sur  le  gros  thier. 

A  Rua. 

Fange  Dotschy. 

Sur  le  thier. 

Hatschamp. 

Prés  au  moulin. 

Helson. 

Au  prés  du  bois. 

Fisez. 

Dessous  la  ville. 

Thirimont. 

Dri  r  cour 

Le  fange  de  fagnoux 

Fagnoux. 

Derrière  le  fagnoux 

Le  bossenne. 

Dessous  les  fagnoux. 

Gagire. 

Les  champs  Paquay. 

Dessous  les  Fisez. 


(99) 


Derrière  Fisez. 

Agister. 

Dessous  le  Brouquis. 

Au  faye. 

Vieux  fanges. 

Haye  de  la  commune. 

Bois  derrière  Fisez. 

Les  Fosniels. 

A  Noulin. 

A  mesplie. 

Sur  les  hauts  Sarts. 

Neuf  Fontoine. 

Le  Bois  sulerut 

Au  Tourné. 

Freneux 

Sur  le  Ratai. 

Au  Bois. 

Roche. 

Au  bout  Préai. 

Devant  bois. 

Clorion. 

Au  gros  bois. 

Dessous  le  gros  Bois. 

Walk. 

Gros  bois. 

Al  Lavi. 

A  Sasseux. 

Agé  Rue. 

Sur  le  huyer. 

Duseu  r  haye. 

Au  fange. 

01  fosse. 

Haute  fange. 

Le  faye. 

Ghivremont. 

Sol  le  Rive. 

Devant  Ghivremont. 

Sarseys. 

Rinonheid. 

Prail  se  Bend. 

Warchenne. 

Le  champ  de  la  petite  Vjlic. 

Des  hayes. 

Solerif. 

Noir  thier. 

Andrifosse. 

Ruisseau  de  Boussire. 

Rossev. 

Gôte  du  Bruyère. 

A  le  creux. 

Au  Payai. 

•  Al  Dick. 

Thier  au  Warchenne. 

Grand  dry. 

De  la  fontaine. 

Terma. 

Des  clotry. 

Au  Terma. 

Glotry. 

Brochamps  courty. 

Glotry  Tannet. 

Dry  les  tilau. 

Pré  Warchenne. 

Thier  du  pierre 

Dessous  bois. 

Au  Thier. 

Au  clotry. 

Thier. 

Au  bois. 

Au  glaire. 

Au  dessus  du  Bois. 

De  haye  quarreux. 

Mamboux. 

Dry  mon  madelaine 

Au  dessous  du  village. 

Font  prés. 

Ghenai. 

Ghamp  noe. 

Dessus  chenai. 

Tout  prés  noupoiit. 

Hocknié 

A  Noupont. 

Gorgeux. 

Haye  noupont. 

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(  100 


Gormayhez. 
Drv  les  courtv. 
Sol  molin. 
Mont  molin. 
Nachré  fontaine. 
Dry  les  clolry. 
Robertville. 
Dry  les  hess. 
Le  voi  dowez. 
0  vivi  leauvi. 
Les  clos  champs. 
Les  champs  Pièces. 
Ose  Courty. 
Les  champs  longs. 
Les  grands  Prairies. 
Sol  rue. 
Le  Monti. 
0  Sechisa. 
Outrewarche. 
Malinrue. 


Champs  Dethier. 

Fange  de  Wee. 

Font  ce  champ. 

Hastert. 

Dessous  le  Monti. 

Sur  le  Pouhon. 

So  Bruyère. 

Devant  Sourbrodu 

Bouchbaye. 

Dry  mon  Loffet. 

Ovifat. 

Dessous  mon  Jacquet. 

Sol  le  grait  champ  de  Haye. 

Le  champ  de  Haye. 

Le  champ  du  Château. 

Haye  Dethier. 

Les  prairies  du  Cheneux. 

Le  Champ  du  Cheneux. 

Geronde  Rue. 

Nouchamp. 


*  'Z 


PROVINCE    DE    LIÈGE 

(RIVE  DROITE  DE  LA  HEi'SE) 

(J'à  copié  les  lieux-dUi  modernes  au  cadastre  proTincial  de  Liège,  et  les  anciens 
dans  de  nombreux  documents  conserrés  aax  Archives  de  l'État,  soit  à  Liège,  soit 
à  Bruxdles,  et  q[ui  sont  indiqués  chacun  en  son  lieu,  à  la  suite  des  communes 
auxquelles  ils  appartiennent.) 


Lieux-dUs  anciens  1627. 

Sur  les  champs.  Ruelle  condist  la  Vecquo. 

Vers  Fangne. 

Œuvres  A,,  S5,  cité  par  Schuermahs,  Bulletin  de  la  CommiêHon 
d'art  et  d'archéologie,  t  IXIV,  p.  d4a 


JALHAT. 

Ueux-ditt  modernes. 

Le  Faweux.  En  Routi. 

Plateau  Faweux.  Plate  Raway. 

Verviers  fontaine.  Au  Fagnou. 

Grand  pré.  Bouson  fosse. 

Le  Cossart.  Derrière  la  ville. 

Mariomont.  Gourtil  Sabay. 

Les  Pelles.  Monteuse  Ëpine. 

Houbiépré.  Gossommé. 

Qawe  èiwe.  Champ  de  Fouir. 

Cheneux  de  Fouir.  Les  fosses. 


(  102  ) 


Fouir,  hameau. 

Spongi. 

Prés  des  Monts. 

Thier  Paquay. 

Thier  de  Fouir. 

Au  Chaufour. 

Maloupont. 

Terre  à  la  basse  voie. 

Pré  sous  la  ville. 

Grand  pré. 

Stierson. 

Thier  du  Ponçay. 

Les  grands  champs. 

Rue  des  chênes. 

A  Tigelot. 

Xhensart. 

Woirmontheid. 

Vivier  du  curé. 

Heid  Barra. 

En  Kretis. 

Pré  Jean  Lerache. 

Prés  Borchine. 

Lourioux. 

Prés  à  la  pierre. 

Fouirue. 

Derrière  la  ville. 

Prés  sous  Fouir. 

Andrister. 

Heid  Saint-Michel. 

Les  Moussires. 

Petite  Borchène. 

Heid  Houffet. 

Borchène. 

En  Liemtrie. 

Le  Cheneux. 

Lac  de  la  Gileppe. 

Moyewez. 

La  Roche  Picot. 

Lovré  pré. 

Heid  sous  la  crête. 

Nouveau  pré. 

Heid  Doupé. 


La  Fosse. 

Grande  Voie. 

Ronde  Heid. 

Sur  les  bois. 

Pré  Belle  jambe. 

Heid  sur  le  bois. 

Sous  les  grands  champs. 

Heid  Lezac. 

Hoboster. 

Thier  Delvote. 

Moussa  Pré. 

Jelonrue. 

Le  cheneux. 

Hodrefosse. 

Sur  les  monts. 

Champ  d*Herbiester. 

La  chenerie. 

Rue  de  la  fange. 

Herbiester. 

Les  Moxhes. 

Boulin  pont. 

Les  vieux  prés. 

Pirottrine. 

Mellechamp. 

Reyeux. 

Laiquit. 

Emottes  prés. 

Loubias. 

Champ  Charlier. 

Pasav  Bavard. 

Les  quarrés. 

Houfosse. 

La  fosse. 

Thirichamp. 

Joncourtil. 

Chameux. 

Daque  pré. 

I^s  Clisors. 

Heid  Chawé. 

La  Gileppe. 

Thier  Delvoie. 

Richaheid 


(i03) 


Fond  du  Loubas. 

Loubas. 

CoreuX'Giimister. 

Fange  Long  Bois. 

Les  Haut  BomaL 

Fagnon  Gobelet. 

Le  Mo&t. 

Hayerie. 

Sternoncourt. 

Warfa. 

Fange  à  Fosseu. 

Fange  et  Thier. 

Beulen. 

Lambotte  fange. 

Fange  Esset. 

Place  et  trou. 

Fontaine  al  sal. 

Fange  Leveau. 

Gourtil  Piette. 

Baraque  Michel. 

Heid  This. 

Les  Gevray. 

Haut  Venave. 

Les  Clisnor. 

Sur  les  champs. 

Les  Onneux. 

A  Thier. 

Les  grands  champs. 

Heid  des  grands  champs. 

Pré  Le  masson. 

Pré  Piette. 

Les  Disons. 

Hezin  Thiesa. 

La  bourgeoise. 

Beloinfa. 

Belle  Heid. 

Werfe. 

Pré  Lemav. 

Heid  Lespexhe. 

Derrière  la  barrière. 

Rue  de  la  fange. 

Trillepoille. 


Les  spexhes. 

Champs  de  Gharneux. 

Thier  de  Dison. 

Lasheid. 

Charlemont. 

A  Zarlys. 

Thier  de  Gharneux 

Heid  Raquet. 

Les  Gevray. 

Heid  Houbiet. 

LaFoxhalle. 

En  Crinerin. 

Heid  Barosée. 

Platte  Maroy. 

Prés  Piroul. 

Gospinal. 

Parfondbois. 

Fond  de  Dison. 

Ruisseau  de  Dison. 

Heid  de  Gevray. 

Chêne  Noël. 

Fagnou  Riga. 

Laquit. 

Werfa. 

Sous  Laquit. 

Laquit. 

Le  Bomrixhav. 

•r 

Mosenfange. 

Belle  bruyère. 

Le  Wayhais. 

Petite  bourgeoise. 

Ruisseau  du  taureau. 

Dessus  Péron  Chenetix. 

Reboufagne. 

Trou  Brouly. 

La  Baraque. 

Plateau  Faweux. 

Extrait  Sart. 

Noire  foxhalle. 

Mayette  pré. 

Le  Croupion. 

Renaufa. 


(104) 


Tens  aux  Pierres. 

Thiennay. 

Terres  Jacques. 

Les  Fierins. 

Voie  de  Jalbav. 

Les  Champs. 

Terre  al  S^ï, 

Les  Sterres. 

Heid  des  fourmis. 

Pré  le  greffier. 

Heid  de  Fouir. 

Pré  de  fiotné. 

Al  Bruxhée. 

Ghaineux,  hameau. 

Pré  de  la  Morette 

Triaheid. 

La  fosse. 

Moreheid. 

Tronviande. 

Thier  de  Hive. 

Pasay  de  Chameux. 

Glisor  Linette. 

Haut  Vinave. 

Prés  de  la  Souris. 

La  platte. 

Petite  Geneureux,  grande  Geneu- 

reux. 
Heid  Bayart. 
Pré  Copa. 
Trou  Tomson. 
Brouxhou. 
Moulin  de  Jalhay. 


Fond  de  Botaé. 
Bois  du  moulin. 
Pré  Pirotte. 
Pré  Pettée. 
Pré  Collard. 
Ayant  Moulont. 
Bois  du  moulin. 
Coquay  Ru. 
Sarts  Deiheid. 
Petite  Heid. 
Champ  Maloir. 
Les  Clusins. 
Les  Riats. 
Les  Préays. 
Les  Roéttes. 
Kmonpré. 
Grande  heid. 
Loë  al  fontaine. 
Courtil  el  tro. 
Les  Stiersons. 
Chaumont. 
Bepsart. 
Ruxhon. 
Trou  du  Veau. 
Surister. 
Lovirux. 
Helevy. 
Grosse  Heid. 
Les  Susus. 
Heid  des  Cawes. 
Les  bressines. 


GOÉ. 


Ueux-diii  anciens  1$7S. 


En  la  Yoye  del  pieresse. 
£1  petite  Henirmont. 
A  Burnoheit. 


La  maison  appelée  Loren  Levés* 

que. 
Dedans  les  broux. 


(  105  ) 


A)  chêne. 
Dedans  lamowe. 
Aux  rouges  fosses. 
Preit  le  ricbhome. 
En  Arechamps. 
A  les  Gueucboux. 
Preit  le  Gussv. 
En  seichefontaine. 
Le  preit  Chyment. 
Henirmont. 

Prés  de  chaisne  de  Saint-Sacre- 
ment. 
En  trou. 
A  Rexhosse. 


Dedans  Narechamps. 

En  Rosboux. 

Au  trou  des  veckreaux. 

Le  trou  de  Goyé. 

Al  rualle  délie  piéresse. 

Sur  Nantistee. 

En  Rompkou. 

Al  faigne  Madame. 

Au  chaisne  de  Saint-Sacrement. 

Le  cortil  Guérin. 

La  Neuve  pièce. 

Sur  les  Bovegnez. 

Par  delà  le  pont. 

Le  preit  Sainte-Elisabeth. 


CEuvret  de  la  cour  de  Goé,  aux  Archives  de  Liège,  A.,  i. 


GGÉ. 

Lieux-diu  modernes. 


Hademont,  ou  à  rattrap|)e. 

Thier  Michel. 

La  belle  vue. 

Hausse  cô. 

Les  waides  à  la  voie  d*Aix. 

Sous  Hansqueu. 

Waides  au  delà  de  Teau. 

Les  fiez. 

Bonette. 

Le  Hedriche. 

La  ronde  hez* 

Boterwek. 

Nantistay. 

Les  prés  de  Ru. 

Les  Avions. 

A  la  couronne. 

Saules  de  Betane. 

Au  pont  de  Betane. 

Betane. 


Le  Vesdray. 

Sous  l'église. 

Au  tilloux. 

Pré  Sate. 

A  la  voie  d'Honoré  chamjK 

Solistat. 

Plate  goffe. 

Bouhatte. 

Hez  Sart. 

Aux  voies  de  la  piéresse. 

Piéresse,  hameau. 

Les  grandes  waides. 

Rosbou. 

Coigsous. 

Les  champs  de  Goé. 

Bovegné. 

Bois  de  Hévremont. 

Ruisstou  de  Borchenne. 

Le  treu  pré. 


{  106  ) 


Hcv remont  hameau. 
Sur  les  waays. 
Boca  houvée. 
Waide  du  vent. 
Les  fagnes. 
Voie  à  la  cour. 
Prés  Mahav. 


Sur  le  vivier. 

Croix  le  comte. 

Sur  le  strepay. 

Sèche  fontaine. 

A  la  pierre  du  sacrement. 

Pré  Wamv. 

Trou  du  veau. 


STEMBBRT. 


Au  chemin  de  Secheval. 

Au  chemin  de  Wacoheid. 

A  la  fontaine. 

Trou  Houbiet. 

Secheval. 

Fond  de  Secheval. 

Ruisseau  de  Secheval. 

Ruisseau  de  Paires. 

Thiniheid. 

Bv  du  moulin. 

Ningloheid. 

Au  moulin  de  Mangonbroux. 

Au  chemin  du  moulin. 

Trou  du  renard. 

Au  chemin  de  Lavaux. 

Haie  Pierre. 

Dessous  la  ville. 

Fond  de  Mangonbroux. 

Wionv. 

En  grotte. 

Waide  Lezaack. 

Croix  Longmaitre. 

Chemin  dit  la  Levée,  ou  Pave  du 

diable. 
Fond  de  Montvaux. 
Au  cornouiller. 
Buisson  Molette. 
Entre  Deux  Voies. 
Au  chemin  de  Crotte. 


Sol  Sechehonne. 

Au  chafour. 

Haut  de  Tréme. 

Au  chemin  du  Cerisier. 

Campagne  de  Bronde. 

Prés  du  pinson. 

Bolinheid 

Marchaufosse. 

La  chaudière. 

Le  Surdan. 

Pavé  du  Diable. 

En  Bronde. 

Hodjoru. 

La  Boule. 

Les  Fosses. 

Rompecou. 

Dix  Pux. 

Sur  les  Alloux. 

Sur  les  Fosses. 

A  la  Travette. 

Mftboune. 

Haut  de  Tréme 

Favctay. 

Heppin  Champs 

Au  chemin  du  Sureau 

Les  Bonniers. 

Longue  roê. 

Terres  au  Chafour. 

Grandpré. 


(   107  ) 


La  Barrière. 

Fournil  Colinet. 

Baudiîfonfaine.  . 

A  la  Havée. 

Mâlaitrou. 

Dessous  le  grand  Vivier. 

Le  grand  Vivier. 

Thier  de  Ru. 

Dessous  la  Hezée. 

Thiniheid. 

Chaineux. 

Pré  au  Ru. 

Halleur. 

Les  Marlières. 

Les  Causettes. 


Waide  Colinet. 

A  la  Fontaine 

A  la  Voie  du  Moulin. 

Clusin. 

Trawa. 

Tombeux. 

Derrière  l'église. 

Campagne  de  Slar. 

Haut  du  Tilleul. 

Sous  le  Trou  du  Tilleul. 

Les  Pirhettes. 

Au  Chemin  de  Calamine. 

Au, Chemin  de  la  Chapelle 

Au  Chemin  des  Cherons. 


DOLHAIN-LIMBOUR6. 


Belle  Vaux. 

Pavé  du  diable. 

Voie  dite  pavé  du  diable. 

Campagne. 

Bois  le  greffier. 

Broux. 

Sur  les  communes. 

Au  chemin  de  Verviers. 

Haloux. 

A  la  chapelle 

Les  enclos. 

Hebiet  fontaine. 

Thier  aux  épines. 

Sur  les  sarts. 

La  vieille  foulerie. 

Heis  à  la  fontaine. 

A  la  curée. 

Coucoumont. 

A  la  porte. 

Au  chemin  de  Hâloux. 

Sous  les  remparts. 


Limbourg  ville  haute. 

Vieux  château. 

Sous  les  remparts. 

Les  flahises. 

Pieslin. 

Dolhain  ville  basse. 

A  la  vieille  carrière. 

Rue  haute. 

Rue  du  collège. 

Quai  des  béguines. 

Hors  la  porte. 

A  la  chapelle. 

Petite  hâloux. 

A  la  carrière. 

Buverie. 

Pré  Bibeau. 

Trixhes  aux  rames 

Goé. 

Ruisseau  dit  rompe-cou  ou  de 

hottjoury. 
Hottjoury. 


108  ) 


Bois  Madame. 

Rompe-cou. 

Leusse  vaux. 

Les  communes. 

Hâloux. 

A  la  grande  voie. 

Les  goronnes. 

Roudoudoux. 

Longues  roês 

A  la  croix  rouge. 

Marieu. 

Trou  du  loup. 

Au  fossé 

Terres  lignant. 

Fournil  Colinet. 

Sur  les  aloux. 

A  la  carrière. 

Terre  Plantion  Bachurav. 

Bovegné. 

Thier  Mathieu  Colas. 

Pendant  thier. 

Petite  Hâloux. 

Hâloux. 

Grand  Pré. 

Vivier  George. 

Aux  vesses. 

Grands  trixhes. 

Entre  les  chênes. 

Waide  lâvâ. 

Zémé. 

Les  spineux. 

Gras  prés. 

Hévremont. 


Pré  Remacle. 
Les  counes  terres. 
Prés  logniette. 
A  la  ferme  blanche. 
Trixhes  Lagasse. 
Vain  broux. 
Trixhes  linette. 
Fournil  Colinet. 
Fange. 

Bois  de  Hévremont. 
La  Louveterie. 
Chemin  dit  Cossart. 
Dolhain. 
Thier  hilette. 
Briqueterie. 
Sur  Hadrimont. 
Grand  pré. 
Sur  Bochô. 
Berouette. 
Biemohez. 
Au  chemin  d'Aix. 
Sur  Bochô. 
La  belle  vue. 
Thier  hilette. 
Beuvrée. 

Dessous  Limbourg. 
Dolhain. 
Moulin  RuyfT. 
Les  RuyfT. 
Ruisseau  Ruyff. 
Au  calvaire. 
Rutfeld. 


BUiSTAIN. 


Forêt  nommée  Grunhault.  Haigançau. 

Pré  Maquet.  Pré  Laurenzi. 

Ruiss.  nommé  des  Panscherelle.       Les  prés  au  bois. 


(  109 


Bois  Lepas. 

Le  pré  des  chevaux. 

Pré  Hauseift*. 

Le  Hovou. 

Trou  Royon. 

Petit  pré. 

Grand  pré. 

Grand  jardin. 

Rond  tiège. 

Hamainte. 

Pré  Martin. 

Villers. 

Assise. 

Terre  rouge. 

Les  Rhuyfife. 

Le  Tri. 

L'Empereur. 

Au  chemin  de  Dolhain. 

Havemac. 

Léonard  fosse. 

Grande  terre  sur  les  havettes. 

Sur  les  hayettes. 

Thier  de  Villers. 

Pré  Bavet. 

Le  bois. 

Pré  Fodar. 

Bas  Pré. 

Chapelle  Saint-Koch. 

Grand  tri. 

Hovelai. 

Berch. 

Pré  au  bois. 

f^s  terres. 

Pré  au  bonnier. 

Pré  Poncelet. 

Prés  au  bois. 

Grand  pré. 

Bas  pré. 

Bavo. 

Le  pré. 

Grand  bovv 

Petit  bovv. 


Pré  Maroi. 

Pré  Lassaulx. 

Pré  Jean  Jois. 

Grand  Cortil. 

Cortil  Leloup. 

Les  prés  Pierre  Nicolas 

Grand  hors  champ. 

Petit  hors  champ. 

Bon  pré. 

Doux  pré. 

Pré  à  la  croix. 

Cortil  Jacquet. 

Petit  pré. 

Rond  pré. 

Pré  le  Bouheu. 

Wooz. 

A  la  haute  folie. 

Les  communes. 

Les  fosses. 

Pré  Crustin. 

Le  pré. 

Pré  Jean  Laurent. 

Pré  Simon. 

Bien  des  enfants. 

Villers. 

Pré  Bragar. 

Cortil  Berkenne. 

Wooz. 

Bas  pré. 

Le  pré. 

Grand  pré. 

Terre  aux  genêts. 

Terre  aux  busch. 

Pré  aux  chevaux. 

Pré  à  Libe. 

Bois  des  deux  queues. 

Campagne  Laverne. 

Tri  Piette  Jacques. 

Grand  pré. 

Les  épaisses  hayes. 

Terre  au  chafifour. 

Les  communes. 


(  110  ) 


Les  queues. 

Bois  Sardé. 

L'enclos. 

Champs  de  Wooz. 

Pré  de  derrière. 

Terre  Paquai. 

Le  bonnier. 

Terre  Madame. 

Pré  de  dessus. 

Pré  de  dessous. 

Trans  à  Louch. 

Leheid. 

Grette  d*or. 

Rouetter. 

Au  pont  de  Wooz. 

Bois  Laverne. 

Pré  Madame. 

Pré  Monsieur. 

Derrière  l'étang. 

Pré  Bouehon. 

Château  Laverne. 

Le  bougnou. 

Petit  jardin. 

La  mine. 

Sur  le  Tri. 

Les  quatre  journaux. 

Tri  Jacques. 

Compagne  de  Bilstain. 

Tri  Dieu. 

Pré  à  la  campagne. 

Terre  à  l'épine. 

I^s  chauhais. 

Les  loyates. 

Pré  au  bois. 

Entre  deux  chalneux. 

Pré  Veustenne. 

Grand  pré. 

Thier  des  monts. 

Neupré. 

Bilstain. 

Long  pré. 

Rossette. 


Pré  Wauthi. 

Grand  tri. 

Au  chemin  des  hais. 

Pré  du  chapon. 

Au  chauffeur. 

Au  pairon. 

Pré  grand  père. 

Château  de  Bilstain. 

Tri  Sein. 

Pré  aux  lapins. 

Polanterie. 

Neupré  des  chevaux. 

Sur  le  thier. 

Tri  toupe. 

Sur  les  fossés. 

Grand  pré. 

Pré  de  dessous. 

Grande  terre. 

Thier  de  la  fontaine. 

Prafisée. 

Belle  manson. 

Grand  pré  au  bi. 

Bois  des  Wez. 

La  cuisse. 

Les  grands  prés. 

Au  petit  bois. 

Quite  pré. 

Sein  foin. 

Trou  du  bi. 

Tri  au  patar. 

Gras  morceau. 

Au  bu 

Campagne  el  Va. 

Magriette  Bouhon. 

Gobbi  fosse. 

Tri  Ladri. 

Clusin. 

Pisseron. 

Grand  conil. 

Sur  le  chenai. 

Pré  de  la  poule. 

Pré  au  fossé. 


(  411  ) 


Pré  au  sentier. 
Pré  aux  pierres. 
Longue  haye. 
Pré  Dabée. 
Coquerai  haye. 
Pré  au  thier. 
Dessus  les  rames. 


Pré  aux  Rames. 
Rhuyflf. 

Heid  del  pech . 
La  moutarde. 
A  la  chaussée. 
Cbampe  sou. 


GLERMONT-SnR-BERV(nnB7NE. 


Rocbroeck. 

Château  Dodard. 

Moulin  Dodard. 

Berick. 

La  Bach. 

La  florence. 

La  schiff. 

Crawez. 

Quartier  de  la  voie. 

La  Bruyère. 

La  Kuck. 

Lon(çue  haye. 

La  neuve  cour. 

Haye  dresse. 

Al  hawe. 

Boukai  moulain. 

La  grande. 

Quartier  de  la  voie. 

Crawhez. 

Moulin  de  la  trappe. 

Corbillon. 

Chapelle  des  anges. 

Winand  champ. 

Au  fossé. 

Froid  thier. 

La  Bach. 

lepe  graate. 

La  Bamus. 

Au  thier. 


Quoidbach. 

La  Vlamerie. 

Crawhez. 

Corbillon. 

La  Blokhouse. 

Les  Couves. 

Clermont  village. 

Au  droit  thier. 

Au  thier. 

Les  tièges. 

Borday. 

Les  Rioles. 

Lophaye. 

La  chaussée. 

Counhaye. 

LohirviUe. 

Les  Trixhes. 

Chaumont. 

Bois  de  Clermont. 

Chapelle  des  Anges. 

Froid  thier. 

Chapelle  des  Anges 

Blokhouse. 

Beauduê  thier. 

Trebisonne. 

Clermont. 

Lagesse. 

Chantraine. 

A  Pireux. 


^n 


Lauronneux. 
La  Haye. 
Grimoby. 
Bardach. 


(  m  ) 


Cour  lassaul. 
A  la  chaussée. 
Bois  Hennon. 
La  Saute. 


THIMISTER. 


Kenoupré. 

WeheouiL 

Lautaster. 

Lavenet. 

Ghalbot. 

Dessus  la  minerie. 

Minnerie  hameau. 

Bobinay. 

Les  Hargarains,  hameau. 

Fond  Jowa. 

Roisleux  hameau. 

Ghaumont. 

Linghin. 

La  Ronhe. 

Hodiaumont 

Thier  du  Stocky. 

Bastà  pré. 

Stocky,  hameau. 

Minnerie,  village. 

Befve  hameau. 

Groix  Leclercq. 

Thier  de  Stocky. 

Cour  à  Stocky. 

Cour  Bonnaventure. 

Les  Hayettes* 

Sur  les  Hayes. 

Aux  Colons. 

La  chaussée. 

A  la  cour. 

Les  grands  trixhes. 

Thimister. 


Les  maveis. 

El  Seroux. 

Pré  Lorgalisse. 

Croix  Leclercq. 

Marjenson,  hameau. 

Stocky,  hameau. 

El  Seroux. 

Barboux. 

Dessus  le  village. 

A  la  cour. 

A  la  chaussée. 

Try  fontaine. 

A  la  baraque. 

Pré  des  mones. 

Serezé. 

Croix  Polinard. 

Froide  cour. 

Cour  Jacquemin  Hahu. 

Itausseux. 

Sur  Quarreux. 

Haute  Sarrée. 

Les  Plenesses. 

Macka. 

Al  mack  Grosse. 

Sur  le  bois. 

Serezé. 

Sur  le  thier. 

Au  Fawe. 

Dessus  les  Plenesses. 

Bois  la  dame. 

Trou  du  bois. 


(  H3  ) 


GHARNEUX. 


Asse. 

Wadeleux. 

Horiguette. 

Bois  royal  dit  Saint-Bernard. 

Val  Dieu. 

Bois  royal  dit  Leerock. 

Longbroux. 

Val  Dieu. 

Vivisade. 

A  la  neuve  voye. 

Groumette. 

Cerfontaine 

Bois  del  fiesse. 

La  cour. 

Houilleux. 

Rossenfosse. 

Basse  Berwinne. 

Basse  Cerfontaine. 

Aux  grises  pierres. 

Pont  entre  deux  eaux. 

Thier  des  fawes. 

Bois  del  fiesse. 

Champioraont. 

Rouaux. 

La  Cour 

Bois  de  Halleux. 

Houilleux. 

Au  moulin  Stoirdeux. 

Iffîet. 

Thier  du  moulin. 

Renoupré. 

Faweux. 

Au  neuf  moulin. 

Au  pont  Pierre  Paul. 

Al  barbottrée. 

Halleux. 

TosiE  XLVIIL 


Cour  Halleux. 

Thier  del  Houne. 

Hesselle. 

Hameval. 

Fastré. 

Monty. 

Renoupré. 

Bougnoux. 

Sauvenière. 

Cour  Beaupré. 

Debronne. 

Charneux. 

Garde  de  Dieu. 

Fawes. 

Fosselette. 

Grosoneux. 

Larbuisson. 

Hirvache. 

Bois  Sacré. 

Bois  Thiskin 

Privot. 

Herdibois. 

Sauvenière. 

Bebronne. 

Beauregard. 

Trixhe  Beauregard. 

Warimont. 

Sirouval. 

Transpineux. 

Chauwasy. 

Hameval. 

Charneux. 

Vivier. 

Bouxhmont. 

Les  Hâves. 


8 


n 


114 


JULÉMONT. 


Heusière. 

Malveau. 

Bois  de  la  heusière. 

Dix  bonniers. 

La  Haye. 

Campagne  de  la  maie  tern>. 

Au  chemin  d*Asse. 


Asse. 
Julémont. 
Pireux. 
Thier  Nagant. 
Coronmeuse. 
Maigre  censé. 
Sèches  waides 


NBUFGHATEAU. 


Eldel. 

Béguines. 

Thier  d'Afifnay. 

Au  bois. 

Au  large  pasay. 

Haustrée,  hameau. 

Derrière  Haustrée. 

Au  Monteux  d*ASnai. 

Derrière  les  mottes. 

Bras  Born. 

Au  long  fossé. 

Dessous  Affnai. 

Pireux. 

Fosse  au  Loup. 

Au  sentier  de  la  barrière 

Au  chemin  de  Mortroux. 

A  la  croix  de  Pierre. 

Au  chemin  de  la  croix. 

Au  chemin  des  hayes. 

Dessous  la  barrière. 

Les  dix  bonniers. 

Waide  des  chevaux. 

Les  dix- huit  verges. 

Crouperie. 

Foriche. 

Aubin,  hameau. 


Le^pré. 

Bouchtai,  hameau. 

Weriva. 

Mal  prise. 

Terre  à  la  mamière. 

Sart  Meskin. 

Au  bois  des  sapins. 

La  feuille. 

Au  chemin  de  la  feuille. 

Warde  k  la  clef. 

A  la  fosse. 

A  la  fontaine. 

Au  chemin  du  bois. 

Au  bois. 

Au  bois  Saint-Jacques. 

Thier  d*Afihai. 

Affnai,  hameau 

Mauvais  bonnier. 

Trixhe  de  Hermalle. 

Pré  Saint-Laurent. 

Sur  le  Diel. 

Waide  Frambach. 

Terre  Thiri. 

Waide  grand  mère. 

Le  Pré. 

Fechereux. 


(  115  ) 


Rosquignolet. 

Thier  des  Cuveliers. 

Gronfier. 

Waide  Lahaut. 

Rimache. 

Waide  milieu. 

Les  Waides,  hameau. 

Le  Pireux. 

Terre  Warnier. 

Damsai. 

Terre  del  Tieche. 

Larbois,  hameau. 

Waide  au  fossé. 

Govio. 

Horiguette. 

Sur  le  sable* 

Bois  de  Winnerotte. 

Au  bois  Leviamie. 

Terre  Joskin. 

Bois  Paulus. 

Au  crucifix. 

Eclos  maréchal. 

Fosse  mastia. 

Aubin. 

Sur  les  fosses. 

Trou  guérette. 

Cawette. 

Sur  les  raarnières. 

Lenclos. 

Au  trou  Pilate. 

San  Gobiet. 

Herdensart. 

Blanche  oie. 

Cortils. 

Gélanfosse. 

Larbois. 

Sur  le  fourneau. 

Bois  roval  nommé  la  Cannelle. 

Terre  Houbain. 

Bois  Toussaint. 

Campagne  de  la  Canelle. 

Sottes  de  mai. 


Onay,  hameau. 

Terre  Lambiert. 

Enclos  de  devant. 

Chemin  nommé  de  (^o<|. 

Waide  Houbier. 

Les  Waides. 

Heskeberg,  hameau. 

Hawage. 

Lenclos  Jérôme. 

Trou  du  bois. 

Fechereux,  hameau. 

Waide  au  bois. 

Sur  le  heid. 

Les  prés. 

Trou  de  la  chèvre. 

Pré  des  chevaux. 

Grand  pré. 

Bois  de  Heskeberg. 

Le  Va. 

Wodémont. 

Campagne  de  Wodémonl. 

Petites  croix. 

Les  Marlières. 

Les  fosses  au  sable. 

Campagne  au  fapineux. 

Lenclos. 

Lenclos  Huri. 

Longue  haye. 

Waide  Frédéric. 

Campagne  de  Wodémont  vers  le 

tilleul. 
Mav^hin,  hameau. 
Waide  des  sarts. 
Sarts  Martin. 
Au  chemin  du  chaffour. 
Pereux. 
Le  doyar. 
Hotaimont. 
Longue  waide. 
La  cornette. 
Thier  Pire. 
Hawière,  hameau. 


(  H6  ) 


Davipont. 

Pré  du  menuisier. 

Bois  Lierse. 

Grand  pré  du  Val  Dieu. 

Les  Prés. 

Blein  Faw. 

A  la  ruelle. 

Waide  Lahaut. 

Prés  Jansson. 

Picherote. 

Thier  de  Bouteux. 

Fourche  en  sart. 

Querelle. 

Dessous  les  cortils. 

Bois  de  Wodémont. 

Doyar  au  bois. 

Moudrie. 

Les  Âgaux. 

Les  vingt  bonniers. 

Campagne  de  la  croix  Madame. 

Les  brassines. 

Le  Chaineux. 

Davipont. 

Grand  pré. 

Sèche  waide. 

lier  Saint  pré. 

Moulin  du  gros  pré. 

Le  pré. 

Briqueterie. 


Waide  du  curé. 

Waide  au  vivier. 

Sèche  waide. 

Créhan  au  croissant. 

Le  Va. 

Bois  del  heid. 

Le  heid. 

Waide  au  bois. 

Petite  ferme  au  bois. 

Neufchâteau. 

Pré  de  la  brassine. 

Plaitoire. 

Pré  des  haies. 

Ferme  au  bout  de  Tallée, 

Neuve  waide. 

Enclos  Bavignée. 

Le  pré  en  Bavignée. 

Wichampré. 

Waide  des  prés. 

Waide  Crimelle. 

Fontaine  Saint-Laurent. 

Coqueraimont. 

Bouillon. 

Grand  bouillon. 

Houblonnière. 

Bayo. 

Waide  grand'mère. 

Fechereux,  hameau. 

Terre  Sabelle. 


^;^ARSAGE    ou  ^VSERST. 


Lieux-dits  anciens. 


i641.  La  haultstreye. 


1644.  La  piedsente  condist  vulgaire- 
ment la  stechsken. 


Begistrcs  aux  Œuvres  de  Warsage,  aux  Archives  de  VÊtat  à  Liège. 


(  in  ) 


XVII«  siècle.  La  Stein. 
La  Hortcoule. 
Wyenrot. 


XV11«  siècle.  La  Beeque. 
Rosebergh. 
Sclerech. 


Archives  de  Val'Dieu  à  Liège,  —Stock  de  Val-Dieu  à  Liège. 


1622.  Bois  nommé  Weesterbosche. 
1612-1617.  De  monckhoff. 

Schvnckes  landt. 

Schoppemer  weech. 

Die  veert. 


1612-1617.  Koumans  boenre. 

By  dat  bielgen  van  Scboppem. 
In  die  Goerisdelle,  Joorisdelle. 
Boven  heislerberch. 


Begistre  cenêol  de  Fouron-le-Comee,  aux  A  rchives  du  Boyaumr, 
chambre  det  Comptes,  45,  136. 


TVARSAGE  ou  ^^EERST. 


Lietix-diu  modernes. 


Les  prés. 

Les  cinq  bonniers. 

La  moinerie. 

Smaele  patte. 

Platte  voye. 

Kraesboen,  hameau. 

Haustreye,  hameau. 

Au  chemin  de  la  fontaine. 

La  maillère. 

Au  pasai  de  la  maillère. 

Derrière  le  steen. 

Sur  le  steen. 

Morte  cour. 

Derrière  le  petit  champ 

Petit  champ. 

Al  voye  del  heid. 

So  Lipe. 

Au  thier. 

Grousdel. 


La  verte  heid. 

Sol  thier  Seef. 

Awendal. 

Grande  Awendal. 

Queue  du  bois. 

Bois  royal  de  Winerotte. 

Bois  royal  d'Aise. 

Pré  le  stockeche. 

Bois  royal  de  Groule. 

La  Heid,  hameau. 

Pleine  campagne. 

Champ  du  sart. 

Bois  roval  dit  de  Ganelle. 

Ferme  du  sart. 

Ferme  de  la  motte. 

Bois  de  houilleritj. 

Grand  pré  de  la  Val  Dieu. 

Campagne  des  trente  bonniers. 


(  H8  ) 


DALHEM. 


Fosse  al  Grappe. 
Al  crasse  Poye. 
Campagne  dite  Perry. 
A  Perry  Sen-ais. 
Thier  des  vignes. 
Pré  des  vignes. 
Campagne  de  Robiet. 
La  Haustrée. 
A  la  vieille  Vove. 

et 

Les  Trixhes. 

Pré  du  Paradis. 

La  Neuville,  hameau. 

Pré  du  Moulin. 

La  Pisroue. 

Chanstrée. 

Aux  Terres  Noires. 

Ferme  de  Cromwez. 


Les  Prés  du  Roi. 
Sart  du  Baron. 
Thier  du  Bovier. 
La  Saulx,  hanieau. 
Campagne  de  Lasaulx. 
Sart  Coulot; 

Campagne  du  Boohamp. 
Sart  du  Bochaînp. 
Sur  le  Bois,  hameau. 
Campagne  de  Holémont. 
Campagne  du  Flot. 
A  Bayot. 

A  la  Croix  Renard. 
Aux  Sept  Bonniers. 
Au  Trou  du  renard. 
Fond  du  bois  Sier. 


BOMBATE. 


Ueux-diiê  anciens  iS:i6-155«. 


Voie  des  vaches. 

Le  bois  des  temples. 

En  fons  dessoubs  la  ville. 

Le  pré  Jeheninghe. 

La  court  délie  Noefstat. 

En  fons  de  Moins. 

Sur  le  Gansbecke  vers  Warsaige. 

Al  hâve  Defas. 

Cromweis. 


Prés  délie  beecke. 

Une  enclois  k  Xhoxhain. 

Brandlois. 

La  croix  Dahin. 

La  court  Butskin. 

Dempres  le  tomble. 

Brigebo. 

Sehinck. 

Le  pré  Xherneau. 


Œuvres  de  la  cour  allodiale  de  Bombay e,  aux  Archives  de  Liège,  A.  I. 


(  119  ) 


BOMBATB. 


Lieux-diu  modernes. 


Risère. 

Es  golet. 

En  nactenne. 

Malvâ. 

La  folie. 

Vieux  chafour  ou  brichenbo. 

La  sparsette. 

Sur  les  trixhes. 

Trou  Denis. 

Les  sarts. 

Triannes. 

Branquisa. 

Clouquette. 

Bois  Busquin. 

Fontaine  Gharlemagne. 

Bocâ. 

Croxnwez. 

Sèches  waides. 

Au  jardin. 

Sart  du  baron. 

Chemin  des  vaches. 

Ferme  du  chafour. 

Les  Prés. 

Thier  aux  (çattes. 

Chafour. 

Bois  Massa. 

Sentier  du  Meumor. 

Blanche  Oie. 

Hons. 

Fond  de  Mons. 

Derrière  Mons. 

Les  Trois  Rois 

Chemin  du  Voué. 

Les  Cowâ. 

Lislande  de  Mons. 

Prés  de  la  venne. 


Au  chemin  de  Berneau. 
Campagne  des  Trixhes 
Surisse. 
Au  gibet. 

Au  chemin  du  bois. 
La  Tombe,  hameau. 
Au  chemin  des  genétres. 
Au  chemin  de  Dalhem. 
Fond  de  Wachivâ. 
Aux  cerisiers. 
Fosse  au  sable. 
A  la  croix  Laurent. 
Sart  Nivelle. 

é 

Chemin  des  meuniers. 

La  baille. 

Pireux. 

La  bourse. 

Prés  Clenet. 

Sous  la  ville. 

Chemin  des  larrons. 

Hautesse  de  Beek. 

Au  sentier  des  ramoniers. 

Au  pré  Remacle. 

Aux  sauls. 

Terres  malle&. 

Au  sentier  de  Warsage. 

Haasberg. 

Trou  du  renard. 

En  regge. 

Fosse  d'Aubin. 

I 

Chemin  d*Andelaine. 
Derrière  L*Andelaine. 
Au  chemin  de  Mortroux. 
A  la  bruyère. 
Brandeloi. 
Coutures. 


(120) 


A  la  croix  de  Pierre. 

Au  sentier  de  Neufchâteau.. 

Au  chemin  de  la  couvée. 


A  la  heoulle. 
Fond  de  la  mer. 
Les  brassines. 


BSRNBAU. 


Berneau. 

Lisland. 

Diseur  le  thier  Gilles  Jacob. 

Long  champ. 

Pré  du  château. 

Chemin  de  Maestrichl. 

Al  maie  voye. 

Grefken. 

Au  petit  chemin  de  Fouron. 

Al  molt  ou  moll. 

Chemin  dit  moi!  weg. 

Pré  Imne. 

Au  grand  chemin  de  F.  le  comte. 

Derrière  la  cure. 

Busken. 

Sol  trixhe. 

A  la  Venne. 


Requilet  Risère. 

Houloffe. 

Nagten. 

Es  Golet. 

Au  pasay  du  cerisier  de  Bombaye. 

Au  chemin  de  Bombaye. 

Derrière  les  mostures. 

Ruelle  Francbach. 

Au  chaufour. 

Derrière  la  bise. 

Au  grand  chemin  de  Fouron 

Au  chemin  du  cerisier. 

Sur  les  brèches. 

Al  voye  du  Sâon. 

Au  chemin  de  Warsage. 

Au  pasai  de  Bombaye. 


VISÉ. 


Lieux-dUs  ancieius  1356. 


Cunem  dictam  de  Noirdebaul. 
Viam  de  Aise  in  loco  dicto  a 

Wouplen. 
Inter  viam  dictam  del  pont  et 

Helonmont. 
Ricelle. 

Courtis  de  Tempies. 
Super  viridem  viam   rétro  les 

Temples. 
A  Fontenelle. 


A  Waplen. 

Via  de  Dolhen. 

Juxta  terram  Botines. 

In  1.  d.  a  Moxhehaye  super  viam 

de  Fenoire. 
In  1.  d.  a  Brus. 
In  1.  d.  a  Tilhou  Quareit. 
In  1.  d.  a  Hamines. 
Viam  venientem  del  spinette  Mo- 

pin. 


lâi  ) 


Aux  scaveies  de  Wandre. 

Inter  le  Perire  et  Bras. 

A  Sains  Remev. 

Juxta  le  roupreit. 

Juxta  ortum  le  pasanl. 

Juxta  braxinam  de  Hous. 

En  Markonvauz. 

A  Tilhelet  Quareil. 

Viam  deleitpont. 

Super  le  scleidage  de  Souvereit. 

Le  perire  del  sauz. 

Viam  délie  nove  ville  in  1.  d.  al 

fosse  Dractemont. 
Versas  triscum  dietura  de  Gibbet. 
In  1.  d.  a  Clusures  ad  fontem 

S.  Nicolai. 
In  via  dicta  de  tiixhe  del  perire. 
In  1.  d.  desuper  le  botte  Bruwit. 
Colardus  dictus  Doutrerive. 
Juxta  le  tilhoul  de  S.  Remigio. 
Az  trois  pires 

Super  viam  dictam  herbeuze  voie. 
Super  cnrtem  Fechir. 
In  fonds  de  Mons  ultra  locum 

dictum  le  berwinne. 
Desuper  le  fraine. 
A  busson  de  Moxhon. 
In  1.  d.  inter  vieas  et  triscum  de 

temples. 
A  Hourtebize. 
Al  tassenir. 

In  1.  qui  dicitur  a  chevomarchiet. 
Ad  triscum  de  Broux. 
Juxta  Gharnonruwelle. 
Juxia  le  Soudoire. 
Super  domum  dictam  del  falet 

consistentem  al  peron. 
In  1.  qui  dicitur  a  legiriwe  subtus 

viam  de  pratis. 
Pratum  quod  vocatur  Fanery. 
Pratum  dictum  Lenchonpreit. 
Juxta  le  motte. 


Juxta  demum  quae  dicitur  le 
halle. 

]n  1.  d.  en  Pirois  desuper  les 
fraynes  juxta  le  waide  de  Wan- 
dres. 

Ad  fontem  ante  curtem  que  fuit 
Hongrice. 

Inter  Visetum  et  Musaus. 

In  l.'d.  al  longe  baye. 

Al  sauz  Coopien. 

In  1.  d.  a  les  scaveies  de  Wandre. 

In  1.  d.  as  marlhiers  de  Mulans. 

A  Chafor. 

Le  trixhe  délie  meire. 

Viam  de  Ricelle  a  Baconpire. 

En  pirois  a  Waplent. 

Nayvangne. 

En  floxhe. 

Triscum  dictun>  de  Viez. 

Foram  quod  dicitur  Viseit  mar- 
chiez. 

Ad  triscum  a  Glosair. 

In  fondo  de  Manse. 

A  Hannires. 

Super  le  Tiège. 

Juxta  Weriscalpia. 

Terre  dicte  de  Gonehe. 

In  fondo  de  Gorhee. 

Ad  spinam  super  Halenbache. 

In  1.  d.  entre  dois  ris. 

In  1.  d.  a  han  de  marie  en  corhee. 

En  Gorhee  in  1.  d.  en  Haladrie. 

A  haut  de  Marie. 

In  1  d.  al  faisan  subtus  viam  de. 

Halenbache. 

Al  stanche  de  molin. 

In  1.  d.  en  Gonehe  al  Haladrie. 

In  1.  d.  al  spine  sor  Mouse. 

A  grand  Reyna. 

In  1.  d  as  tilhius  de  Lixhe. 

In  1.  d.  al  sauze  (ailleurs  :  ad 
salicem). 


(  422  ) 


In  1.  d.  a  frayenal. 

Al  GofTe. 

A  Tiermeal  desuper  le  spinet. 


Desuper  Bruk. 

Super  viam  del  Loige   versos 
curtem  de  Toray. 


VISÉ. 


LieuX'dUs  modernes. 


Devant  le  PonU 

Entre  deux  ruisseaux. 

Goirhé. 

Terres  Sainte-Croix. 

Le  long  de  l'eau. 

Derrière  la  tour  TÉvêque. 

Porte  de  Mouland. 

Aux  Gollets.  • 

Derrière  la  wade. 

Wadrée. 

Au  chemin  de  Mouland. 

A  Brousse. 

Aux  anneux. 

Au  pireux. 

Bois  de  Long  champ. 

Rue  des  religieuses. 

Rue  Haute. 

Rue  Basse. 

Rue  des  Récollets. 

Rue  de  la  porte  de  Souvré. 

Rue  de  Teau. 

Porte  à  Peau. 


Rue  du  Pont. 
La  Chinstrée. 
Ruelle  de  la  Parthoussen. 
Rue  du  Perrou. 
Ruelle  Maskin  Leroy, 
Ruelle  du  cimetière. 
Porte  de  Lorette. 
Four  à  Chaux. 
Souvré. 
Gonistreux. 
Chemin  de  Richelle. 
Derrière  les  hâves. 
La  Fourche. 
Hauto  Bruvère. 
Derrière  le  temple. 
A  Lorette. 
Malconvoie. 
Derrière  la  trairie. 
La  fontaine. 
Dessus  Hennen. 

Entre  les  chemins  de  Mons  et  de 
Berneau. 


CHAPITRE    m. 


LA  FRONTIÈRE  LINGUISTIQUE  SUR  U  RIVE  GAUCHE  DE  LA  MEUSE. 

Sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse,  en  Belgique,  c'est-à-dire 
depuis  ce  fleuve  jusqu'à  la  Lys  et  de  là  jusqu'à  la  frontière^ 
française,  la  ligne  de  démarcation  des  deux  langues  a  subi, 
depuis  le  Xllh  siècle,  des  fluctuations  un  peu  plus  fortes  que 
sur  la  rive  droite,  sans  que  l'on  puisse  dire  toutefois  qu'elle 
ait  nulle  part  fléchi  d'une  manière  considérable. 

Dans  la  Hesbaye,  par  où  nous  en  commençons  l'étude,  nous 
rencontrons  quelques  désignations  toponymiques  bien  faites 
pour  la  faciliter.  Je  veux  parler  d'un  certain  nombre  de 
villages  qui  portent  les  mômes  noms,  bien  que  situés  des  deux 
côtés  de  la  frontière  linguistique,  et  auxquels  on  a  donné 
respectivement,  pour  les  distinguer  entre  eux,  l'épithète  de 
romain  ou  de  tiexiie.  Ce  sont  les  suivants  : 

Villages  wallons.  Villages  flamaTids^ 

■•«re-le-B«Bial«.  ■•■re-le-Tlezhe. 

Oire-le-Romans.  1289.  Eure  teathoaica. 

(JiAii  b'Hihbicovbt.)  (Gaaiidgaoiiaci,  VoeubuUttrtf  p.  i36.) 

1330.  Heure  deleis  Hermée.  1330.  Heure  deleis  Freire. 

{Paix  de  Ftonê,  dam  Jiar  d'Ov-  (Jiam  »'0irTmB>iivfi,  t.  VI,  p.  46<.) 

TaiBBOsa,  t.  VI,  p.  46t.) 

■••tolai-l*  Avè^ve.  Houtain-Saint-Siméon  ? 

litn.  Hulthem  libéra  villa. 

{Cartulairê   dt    Saint- Laurmt, 
t.  I,  fol.  S.) 

4349.  Houtaing  le  Vesque. 

{Cour  féodale  de  Liig;  t*'  registre. 


1  iU 


Villages  wallons. 

BoaUii  n-l*JÉvèq«e. 

iâSa.  Vrihoutheem. 

(Jam  van  Hbild,  fol.  715,  cité 
par  Kiaranma,  Dis  Oude 
Vryheid  Montmadcen.) 

Walscb  Houthem,  nom  actuel. 


Villages  flamands. 
Houtain-Saint-Siméon  ? 


MONTBGNÉB. 


4900.  MoDtenack  la  Tiexhe. 

(Charte  dansKs^raireBU,  tome.'ll. 


•ile«r-le-A«Ba«l«. 

1310.  Odeur  prope  Kemexhe. 

{Stodt  de  Saint^ean,  fol.  50  ▼«, 
•us  Arcb.  de  l'ÉUt  à  Liège.) 


•dea  r-le-Tlexhe. 

En  flamand  :  Genoels-Elderen. 


■•eleBSe-0«r->C}eer. 


X[II«  s.  Rockellinge  le  Tieche 

(Pawillart,  ci|é  par 
t.  II,  p.  If.) 


Wais-Beu. 

1365.  Walsche  Bechc.  xill»  s.  Bêche  sublus  Lewis. 

(okBo.-...  Fief.é.1^^  p.  59.)   ^^     ^^  ^^p^  j^^ 

i4S0.     Beetze  by  Rotbem. 

(Wavtvbi,     Commune  de    Lésii, 


1563.  Beyts  Gallica. 

(Ancien  registre  de  Wals-Betx, 
communiqué  par  M.  Lefè%re, 
de  Landen.) 


pp.  190  et  f6S.]r 


IVals-iireBereB . 

1308.  Wesere  Galliconun. 

(WoLTBRt,  Notice  hiêtùrique  tur 
la  commune  de  Rummen,  p.  195.) 


iel«k-lVeBer«B . 


(  125  ) 

De  ces  divers  villages  dont  le  nom  nous  garantit  la  nationalité 
linguistique,  les  six  thiois  continuent  de  parler  flamand; 
sur  les  wallons,  deux,  à  savoir  Heure-le-Romain  et  Odeur-le- 
Romain,  sont  restés  fidèles  à  l'idiome  primitif;  par  contre, 
Wals-Betz,  Wals-Wezeren  et  Houtain-I'Evéque  parlent  aujour- 
d'hui flamand.  Nous  nous  trouverions  donc  en  présence  ici, 
pour  la  première  fois,  d'un  recul  de  l'idiome  roman,  et  il  faut 
examiner  attentivement  cette  exception  à  une  loi  générale. 

Que  Houtain-l'Evéque  ait  parlé  wallon  à  une  époque  histo- 
rique, c'est  ce  que  démontre  non  seulement  Tépithète  de  Wcds 
que  lui  donnent  ses  voisins  thiois,  mais  encore  toute  sa  topo- 
nymie ancienne.  Voici  ce  que  j'ai  pu  recueillir  : 

i3S0.  In  loco  dicto  al  Broyé, 
In  t.  d,  Borloet. 
In  L  d.  Sfere  *. 

XIV*  siècle.  Al  Warde  de  Steppes. 
En  Gerindenguair, 
Sour  Us  mont  de  Bruke, 
Al  ehavée  de  Brouke, 
Al  coire  de  Scipet  vert  Hierbemont. 
Aile  fotte  de  Mortier, 
Scovemont, 

Aile  ehavée  de  Sckuhen. 
Aile  Meyre, 
Prêt  délie  Broulojfe, 
A  Tuleteal. 
A  Bizvoie. 

[Registre  de  Saintt'CroiXy  fol.  176,  aax  Archives  de  l'Élat  à  Liège.) 

i358.  In  loco  dicto  ad  Fottam  Hanot, 

In  l,  d.  Herbiermont  juxta  locum  dictum  le  warde  de  Steppet. 

tn  l,  d.  in  fondo  de  Porta, 

In  L  d,  a  Piroit. 

In  l.  d,  rétro  let  Car  pet  tupervtam  dictant  le  petit  Tiège  de  IVamont. 

In  l.  d.  detuper  le  Bruketeal  de  Bêche, 

Terram  magnam  de  Chanter  aine  vertus  Hutem, 

1  Calhédrale  de  Liége^  Stock  de  Brabantj  fol.  83,  aux  Archives  de 
rÉtat,  à  Liège. 


(  126  ) 

1358.  In  loco  dltm  éentper  cavemam  de  Watrelo  [aU  WatrdoU). 
ËmJL  d,  ad  Foaam  de  Mortier» 
In  l,  d.  en  Cortiheal  de  Bruke, 
in  L  d.  al  Maladrie  vertuê  Witerin. 
A  Tiège  deious  le  Brûlot, 
Super  viam  Hachenbuchter. 
In  l.  d.  en  fans  délie  Porte, 

(Cathédrale  de  Liège.  Stock  de  Hmbaye,  fol.  190  et  tnivants, 
aux  ArebÏTes  de  rÉIat  à  Liège. 

Acte  rédigé  en  flamand  : 

1K48.  In  de  icaveg  te  Laltre. 
Boven  en  vaelt  Laba$. 
In  Pierreut, 
Omirent  Heungt^foytée. 
In  Sabumbein. 
Omirent  FondelporL 
In  Cotlitia  de  brœck. 
Int  Cortthiart  broie,  int  Coriihialbroeck. 
Aen  Fael  Bombom, 
À  en  de  fosse  du  maert. 
By  Hottinboche, 
Aen  dyé  Tige, 
Op  de  schavey  du  laitre. 
In  de  ptroye. 
In  de  Faen  gobba. 
Op  de  Tsevey  del  train. 
Te  Broleue. 
Achier  Drileuvo, 
In  den  faen  del  port  *. 

1603.  Aux  trois  fosses. 
A  Slelhain, 
Le  PreU  al  Mère, 
Deseur  Steps. 
Coelsiraet, 

Al  saulx  Lamkeus  deseur  te  mont  d'Ouvraie. 
Le  cortil  al  Houblier, 
Deseur  le  bon  bonnier. 
Fossés  Wipha  •. 


*  Acte  manuscrit  communiqué  par  M.  Lefèvre,  de  Landen. 
s  OEuvres  de  loi  de  Houtain-l'Êvêque,  !«'  registre,  p.  1^  v»  (Archives 
de  Liège). 


(  127  ) 

i748.  By  Lapem  bemd. 
Walhoven. 
Àchter  UriUay, 

Op  den  gracht  aen  die  popelaeren. 
In  de  chaveye  de  Laistre, 
Di  eachie. 
Die  Stip  ttraet, 

4744.  Op  die  black  by  graeenhof  K 

47S9.  La  campagne  appelée  le  Detticken. 
Soub  le  dwert  ttraet, 
Joindam  le  heer  baen  ver$  Hautain, 
Stelhein. 

Le  bois  de  Houbrouck, 
Les  prés  aile  mère. 
Au  fossé  de  selisiers, 
A  la  fontaine  Saint-Pierre, 
A  la  hymel  raiek. 
Au  ploppe. 
Aile  haut  brouek. 
Sebastien, 

4747.  Campagne  des  trois  fouez. 
A  Steps, 
Derrière  Veau. 
La  petite  campagne. 
Vers  Avemas  sur  le  (iolenstraet. 
Aux  environs  de  Vissegraeht. 
Au  peupelers. 
Sur  le  DonekeUn  straet. 
Prairie  nommée  den  bomehoff. 
Les  prés  Abnere, 
Le  chemin  d'Aine, 
A  le  laesevyc, 
Deseur  te  dexkens. 
Le  chemin  de  Bourlotte, 
Vers  Hemelryck, 
A  Bultia  vers  le  Sebastien, 
Le  Schastiensestraet. 
Au  Hoogbroeck, 
A  Hachebouche, 
Proche  de  Lamendries  *. 


<  Acte  manuscrit  de  1548,  communiqué  par  M.  Lefèvre,  de  Landen. 
t  Œuvres  de  loi  de  Houtain-rÉvêque^  aux  Archives  de  l'État  à  Liège. 


(128) 

Si  ce  riche  matériel  toponymique  était  trié,  nettoyé  et  classé, 
il  permettrait  d'écrire  une  page  bien  intéressante  de  notre 
histoire  linguistique.  Tel  qu'il  est,  il  est  suffisamment  explicite 
pour  permettre  d'affirmer  que  Houtain  a  été,  dès  le  XIII®  siècle, 
un  village  mixte,  où  la  prépondérance  était  acquise  au  français. 
Le  caractère  mixte  se  déduit  du  mélange  fraternel  des  éléments 
Ihiois  et  wallons  dans  la  toponymie.  Sous  ce  rapport,  rien  de 
plus  instructif  que  le  nom  de  Walhovm,  qui  est  aujourd'hui 
Walho,  et  qui  désigne  un  quartier  du  village  de  Houtain  i. 
C'était,  dans  l'origine,  une  ferme  isolée,  et  il  parait  qu'elle  a 
été  habitée  par  des  Wallons,  puisque  c'est  cette  circonstance 
qui  lui  a  valu  son  nom  ;  mais  nous  voyons  en  même  temps 
que  ces  Wallons  ont  dû  vivre  côte  à  côte  avec  des  populations 
d'origine  germanique,  puisque  c'est  en  thiois  que  leur  séjour 
a  été  dénommé.  Voilà  donc,  à  une  date  fort  reculée  du  moyen 
âge,  les  deux  langues  coexistantes  parmi  les  indigènes  de  la 
paroisse  de  Houtain. 

Hais  le  Wallon  devait  bientôt  y  prendre  la  prépondérance. 
Cette  prépondérance  est  attestée  par  la  manière  dont  les  noms 
germaniques  ont  été  peu  à  peu  francisés,  tandis  que  les  romans 
sont  restés  intacts  :  Walhovm  est  devenu  Walho,  hooge  broeck 
s'est  transformé  en  houbroux^  hemelryck  a  pris  la  forme  de 
himmerech,  et  ainsi  de  suite.  Un  exemple  assez  curieux,  c'est 
le  preit  al  mère,  ainsi  dénommé  en  1603,  et  qui  fait  partie  du 
locus  didus  Mère  de  1350.  Meer  est  un  vieux  mot  germanique 
signifiant  lac  et  aussi  marécage,  et  qui  est  passé  avec  cette 
signification  dans  le  wallon  ;  j'aurai  occasion  d'en  reparler 
plus  longuement.  Le  preit  al  mère  s'écrit  les  prés  Almei^e  en 
1747;  il  serait  déjà  difficile  d'y  retrouver  la  forme  primitive, 
mais  cela  est  devenu  absolument  impossible  aujourd'hui  que 
le  cadastre  de  Houtain  désigne  l'endroit  sous  ce  nom  :  les  prés 
amers.  L'amertume  étant  le  caractère  principal  de  l'herbe 


1  Voyez  sur  cette  localité  et  sur  son  nom  Ksmpenebrs,  De  Oude  Vryheid 
Montenaeken,  1. 1,  p.  415. 


(  129  ) 

fournie  par  les  prairies  marécageuses,  un  novice  pourrait  se 
laisser  tromper  par  cette  coïncidence  fortuite  entre  le  fait  et  le 
nom  actuel  y  et  croire  à  l'antiquité  de  ce  dernier  :  on  voit  ce 
qu'il  en  faut  penser. 

Je  laisse  le  lecteur  faire  lui-même  le  rapprochement  entre 
les  formes  diverses  de  notre  toponymie  selon  qu'elle  est  nommée 
en  français  ou  en  flamand  ;  j'en  ai  dit  assez  pour  établir  qu'à 
Houtain  le  roman  n'a  cessé  d'assimiler  le  thiois.  D'ailleurs,  les 
œuvres  de  loi  y  sonten  français  depuis  1594,  date  où  commence 
le  plus  ancien  registre  conservé,  jusqu'en  1795.  Il  est  vrai  que 
les  actes  notariés  qui  y  sont  insérés  sont  bien  souvent  en 
flamand  :  il  y  a  un  notaire  flamand  à  Houtain,  et,  de  plus,  les 
noms  portés  par  les  habitants  sont  flamands  pour  moitié^.  II 
y  a  donc  de  temps  immémorial  dans  ce  village,  non  pas  une 
seule  langue,  mais  deux  langues  rivales  ^.  Si,  aujourd'hui,  le 
flamand  remporte,  en  revanche  la  toponymie  cadastrale  a 
gardé  l'aspect  roman  que  lui  avaient  donné  les  derniers  siècles, 
et  atteste  que  la  victoire  du  thiois  est  récente. 

Waln-ll^exeren  et  H'als-Beix  ofirent  le  même  phéno- 
mène que  Houtain  :  ces  villages,  qualifiés  de  romans  par  l'épi- 
thète  qui  leur  est  accolée,  sont  aujourd'hui  tout  flamands. 
Avons-nous  là  un  nouvel  exemple  du  recul  du  wallon  devant 
le  flamand?  Grandgagnage  n'hésite  pas  à  le  croire,  et  il  s'en 
montre  d'autant  plus  étonné  qu'il  est  convaincu  de  l'origine 
thioise  de  ces  deux  localités  :  «  Il  s'ensuit  donc,  écrit-il,  ces 


>  Ainsi,  dès  le  commencement,  je  trouve  un  contrat  de  mariage  en 
flamand,  passé  à  Houtain-l'Êvéque,  le  24  janvier  1599,  entre  des  membres 
des  familles  De  Ryckel  et  Smeets,  demeurant  Tune  et  Tautre  dans  ce  vil- 
lage. 

*  Cette  coexistence  de  deux  idiomes  dans  la  même  localité  a  produit 
un  singulier  mélange;  ainsi,  par  exemple,  dans  un  testament  de  i&H  : 
Testament  Katherine  Everaerts  jadit  espmise  Willem  Yandersmissen.  In 
nomine  Domini  amen.  By  tenoor  dits  tegenwoordichyt  openbares  instru- 
ments sy  kenlyck  allen  ende  eenen  yeghelijckin  die  dat  sullen  aensien,  etc. 
A  la  fin  on  lit  :  Et  ainsi  soubsigné.  Trois  langues  en  trois  lignes  ! 

Tome  XLVIII.  9 


(  130  ) 

vicissitudes  singulières.  Wezeren  et  Wals-Belz,  purement  thiots 
à  leur  origine  et  Tëtant  encore  à  cette  heure  pour  la  plus  grande 
partie,  comme  l'indique  dëjà  la  prédominance  des  dénomina- 
tions flamandes,  doivent  avoir  été  purement  wallons  à  une 
époque  intermédiaire  '.  » 

Malheureusement,  la  toponymie  ne  confirme  pas  cette  hypo- 
thèse, et  elle  tend  même  à  ébranler  l'argument  tiré  de  Fépi- 
thète  de  nos  deux  villages.  Les  noms  des  lieux  dits  actuels^ 
foncièrement  flamands,  ne  coniiennent  pas  une  seule  trace  d'ori- 
gine wallonne.  Tous  s'expliquent  par  le  seul  thiois.  Et  il  serait 
à  tout  le  moins  étonnant  qu'à  la  différence  de  ce  que  nous 
pouvons  constater  ailleurs,  la  langue  primitive  des  habitants 
ait  disparu  au  point  qu'on  n'en  retrouverait  pas  le  moindre 
vestige  dans  cette  espèce  de  musée  archéologique  qui  est  la 
toponymie  rurale.  Ce  n'est  pas  tout.  Après  beaucoup  de  recher- 
ches infructueuses,  je  suis  parvenu  à  mettre  la  main  sur  un 
registre,  en  mauvais  état  d'ailleurs,  qui  contient  des  données 
précises  sur  leur  toponymie  au  XVI«  et  au  XVII*  siècle  *.  Voici 
ce  que  j'ai  pu  en  extraire  : 

1545.  Het  Hemelryk, 
De  Mouhoef. 
In  de  Dalle. 

In  den  Tombschen  Couler. 
'.  In  den  Beelsen  Couler. 

De  Bortombe. 

< 

1563.  [n  loco  dicio  Uyiienboerne. 

4587.  Op  den  groenen  grachl. 
'  In  de  Galge  Couler. 

Boven  den  Wyngaeri.    . 

d63i.  La  piedcente  que  Von  appelle  vulgairement  Vissenakenpedeke  *. 

<  Grandgagnage,  Mém.y  p.  102. 

•  Ce  registre  a  été  obligeamment  mis  à  ma  disposition  par  M.  Lefèvre. 

*  Plusieurs  de  ces  noms,  et  notamment  les  plus  caractéristiques, 
comme  Hemelrijk  et  MoUhof,  se  retrouvent  encore  aujourd'hui  dans  Ja 
toponymie  de  la  localité  ;  voyez  Tappendice  de  ce  chapitre. 


(  131  ) 
Autres  lieux  dits  de  Wals-Betz  en  1749  : 

I 

Op  den  gaîgeuberg. 

in  kei  Betiveli. 

De  Hooghbornebeeke. 

in  den  Clynen  dalle. 

in  den  Hoengersen  dalle  >. 

Mais  si  la  toponymie  de  Wals-Betz  et  de  Wals-Wezerenaifecte 
un  caractère  exclusivement  germanique  dès  le  XVI"  siècle, 
reste-t-il  place  pour  une  conjecture  d'après  laquelle  elle  aurait 
été  wallonne  à  une  époque  antérieure?  Je  le  crois  difficile- 
ment. S'il  en  était  ainsi,  encore  une  fois,  on  retrouverait  dans 
ces  vocables  du  XVi<^  siècle  au  moins  quelques  traces  germa- 
niques :  or,  il  n'y  en  a  pas  une  seule  *. 

Je  dois  ajouter  que  tous  les  documents  qui  nous  restent  de 
Wezeren  sont  rédigés  en  flamand  ;  il  en  est  de  même  de  ceux  de 
Wals-Betz.  Enfin,  ces  deux  villages  faisaient  partie  de  la  juri- 
diction de  Montenaeken,  qui  fut  pendant  tout  le  moyen  âge 
une  terre  flamande.  Tout  ce  que  nous  en  savons  va  donc  à 
rencontre  de  la  conclusion  que  Ton  serait  tenté,  à  première 
vue,  de  déduire  de  leur  épithète  commune. 

On  me  demandera  pourquoi,  s'il  en  est  ainsi,  nos  deux  vil- 
lages ont  été  qualifiés  de  Walsch^  c'est-à-dire  de  romans?  Je 
crois  qu'ils  doivent  leur  désignation  à  leur  population  mélan- 
gée de  Wallons  et  de  Flamands,  tandis  que  leurs  homonymes, 
plus  éloignés  de  la  frontière  linguistique,  parlaient  exclusive- 
ment un  idiome  thiois.  Ils  pouvaient  donc  parfaitement  être 


*  Registre  des  renies  dues  à  Landen,  communiqué  par  H.  Lefèvre. 

<  Kempeneers,  De  Oude  Vryheid  Monlenaeken,  t.  I,  p.  393.  Il  en  cite 
un  de  4[)98,  intitulé  :  Den  register  toebekoorende  die  fabrijckvan  Wezeren, 
anno  4S98.  —  Le  même  reproduit  dans  le  tome  II,  page  150,  un  acte 
émané  de  la  cour  ailodiale  de  Wezeren  en  1446.  Il  est  aussi  en  flamand, 
et  les  membres  de  la  cour  s'appellent  :  Jan  Ladduyns,  Jacob  Van  den 
Borne,  Jan  Hingarts,  Wauter  Boesmans,  Jan  Jonge,  Pieter  Visscher,  Jan 
Yerguijen,  i^mbrecht  Hamtan. 


(132) 

traités  de  Wallons^  non  qu'ils  le  fussent  en  efiet,  mais  à  cause 
de  cette  minorité  wallonne  qu'ils  contenaient  ^  Aujourd'hui 
encore,  dans  ces  plaines  hesbignonnes  où  aucune  frontière 
naturelle  ne  sépare  les  deux  langues,  le  va-et-vient  de  la  popu- 
lation ne  permet  pas  qu'il  s'y  rencontre  un  seul  village  où  la 
langue  des  voisins  ne  soit  pas  parlée  par  une  partie  du  public. 
Il  ne  devait  pas  en  être  autrement  au  moyen  âge.  Bien  plus,  il 
résulte  des  faits  qui  seront  exposés  dans  la  troisième  partie, 
que  les  milieux  bilingues  y  étaient  aussi  nombreux  qu'aujour- 
d'hui. Tout  près  de  Wezeren  et  de  Betz,  à  Landen,  terre  qui 
a  toujours  été  flamande  ^,  on  constatait  dès  le  XIII®  siècle  un 
appoint  considérable  de  population  wallonne,  puisqu'un  anna- 
liste du  temps  pouvait  écrire  ces  paroles  :  Haec  villa  mixla  est 
et  Gallico  et  Teutonico  *^.  Au  reste,  si  le  français  avait  été  réelle- 
ment la  langue  de  Wals- Wezeren  et  de  Wals-Betz,  leurs  homo- 
nymes flamands  auraient  été  également  désignés  sous  le  qua- 
lificatif de  tiexhe,  et  l'on  a  vu  ci-dessus  qu'il  n'en  est  rien.  Nous 
devons  donc  considérer  VVals-Betz  et  Wezeren  comme  deux 
localités  qui  ont  toujours  été  flamandes  en  majorité,  et  qui 
doivent  à  leur  appoint  de  population  wallonne  l'épithète  par 
laquelle  on  a  voulu  les  distinguer  de  leurs  homonymes. 

En  ce  qui  concerne  Odevr,  j'ai  à  faire  remarquer  que  ce 
nom  est,  à  proprement  parler,  la  forme  romane  de  Elderen. 
Sous  ce  dernier  nom,  les  populations  flamandes  désignent  non 


^  Je  goûte  moins  Topinion  d*après  laquelle  ils  devraient  Tépithète  à 
ce  qu'ils  font  partie  du  pays  de  Liège,  aux  trois  quarts  wallon.  Voyez  Kem- 
PENEERS,  De  Oude  Vryheid  Montenaeken,  t.  II,  p.  12  n.  (a),  suivi  par  beau- 
coup d'autres.  Car  bien  qu'on  puisse  soutenir  qu'avant  l'acquisition  du 
comté  de  Looz  le  pays  de  Liège  était  aux  trois  quarts  wallon,  toutefois 
on  comprendra  toujours  mieux  qu'une  localité  soit  dénommée  d'après 
une  circonstance  qui  lui  est  propre  plutôt  que  d'après  un  trait  qui  lui  est 
commun  avec  toute  une  région. 

*  A.  Wauters,  Landen,  Bruxelles,  1883,  pages  12  et  suivantes. 

'  Alberti  Stadensis  Annales,  (Monum.  Germ.  Hist.  Script.,  t.  XVI, 
p.  336.) 


{  133  ) 

seulement  notre  Odeur-le-Romain,  mais  encore  deux  autres 
localités  flamandes  qui  sont  Genoels-Elderen  et  S'Hee- 
ren-Elderen.  C'est  celui-ci  que  Hemricourt,  au  XIV®  siècle, 
appelle  Odeur  le  Tiexhe,  preuve  que  dès  cette  époque  il  parlait 
une  autre  langue  que  Odeur-le-Romain.  Or,  voici  que  dans 
deux  chartes  de  1284  et  de  1285,  à  l'occasion  de  'S  Heeren- 
Elderen  ou  Odeur- le-Tiexhe,  on  lit  ces  mois  :  Infra  tertitoria  de 
CMechengis  et  de  Odeur,  in  loco  qui  dicitur  denvan  li  hais^.  Voilà 
un  cas  qui,  à  première  vue,  est  bien  embarrassant  :  un  village 
flamand  avec  une  toponymie  romane!  Grandgagnage,  très  per- 
plexe,  écrit  à  ce  sujet  :  «  Dans  cette  contrée  aujourd'hui  pure- 
ment flamande,  on  employait  donc  simultanément,  à  cette 
époque,  le  flamand  et  le  wallon  ^  ?  »  Il  n'est  aucunement 
nécessaire  de  faire  cette  supposifion,  car  il  est  bien  plus  pro- 
bable que  l'auteur  de  la  charte,  étant  un  Wallon  et  voulant  indi- 
quer le  nom  du  lieu  dans  la  langue  vulgaire,  a  employé  la 
sienne  au  lieu  de  la  flamande  et  a  traduit  le  nom  du  flamand 
en  français.  Procédé  blâmable  sans  doute  et  heureusement 
peu  employé  par  les  scribes  de  nos  chartes,  puisqu'il  rendrait 
les  recherches  du  toponymiste  éternellement  illusoires,  mais 
qui  n'est  pas  sans  exemple  cependant.  Chose  curieuse!  L'auteur 
qui  écrivit,  au  XIV«  siècle,  le  Stock  de  Hesbaye  semble  y  avoir 
recouru  avec  prédilection  :  il  francise  les  noms  des  lieux  dits  de 
villages  aussi  franchement  thiois  que  fiowalse,  Freeren, 
1%'edcrheliti,  au  point  que,  si  nous  n'étions  pas  mieux 
renseignés  par  ailleurs,  nous  devrions  attribuer  à  ces  localités 
une  toponymie  germanique  au  XIV«  siècle  3.  Un  exemple 


*  Grandgagnage,  Vocabulaire  des  anciens  notns  de  lieux  de  la  Belgique 
orientale.  Liège,  1859,  page  166. 

<  Grandgagnage,  loc.  cit. 

•  Lowaige  (Wegge)  :  Al  Tappestroit  deseur  le  sciait  venanl  sor  le  voie 
de  Ghavenea.  —  En  fons  del  Scleit  encontre  le  Tombe.  —  A  deseur  de 
Tiege  de  Scleit.  —  Sor  le  Voie  qui  vat  del  Weige  à  Tongre.  (Stock  de 
Hesbaye,  fol.  80  v«.) 

Freires  ;  In  loco  dicto  al  Pringhe  ad  grossem  saliccm.  —  In  1  d.  rétro 


(134) 

particulièrement  instructif  m'est  fourni  par  le  troisième  Odeur, 
à  savoir  Genoels-Elderen,  voisin  de  S'Heeren-Elderen  dont  il 
a  été  question  tantôt.  Voici  la  toponymie  de  cette  localité  au 
XIV*  siècle: 


Loctts  qui  dicUur  Membrukendalê, 
L,  q,  d.  en  Coleminei. 
L,  q.  d.  opte  Honte  Stroit. 
L,  q.  d.  ai  Gratifexpan. 
L.  q.  d,  en  Ruckendale. 


Locue  qui  dicitur  en  Wierlor. 
L.  q,  </.  en  chans  de  Melin, 
L.  q.  d.  Watrekule, 
L.  q,  d.  en  Merberih, 


(Archives  de  l'État  à  Liège,  Carlulairtâe  Saint-Martin,  fol.  Si  ) 


Terra  quae  dicitur  Gysendale. 
Locus  qui  dicitur  Juute, 
Via  de  Melin  q.  d.  Mulrepat, 
Apud  Hoteuroite, 
Langhegracht. 
Terra  dicta  Coimede, 
Locus  qui  dicitur  Kaacker. 
Watercule, 


In  Oudendale, 

Virgeuas  dictas  Lovenskele. 

ttiirevelt  {in  campo  versus  Milne  q.  d  ). 

Membricghenuelt. 

Campus  de  Herderenvelt. 

Milrebodem. 

Rudikendale. 


(Arehives  de  l'ÉUl  à  Liège,  Cartulaire  de  Saint-Êlartin^  fol.  S4.} 

On  le  voit,  nous  sommes  là  en  pays  bien  flamand,  comme 
tous  les  noms  l'attestent,  à  la  seule  exception  de  ce  locus  qui 
dicUur  en  chans  de  Melin,  qui,  s'il  nous  apparaissait  isolément, 
dicterait  à  Grandgagnage  la  même  question  qu'il  a  posée  pour 
'S  Heeren-Elderen.  Mais,  ici  encore,  toute  difficulté  disparaît 
si  l'on  admet  que  le  rédacteur  du  document  est  un  Wallon  qui, 
connaissant  un  peu  de  flamand  et  se  trouvant  en  état  de  traduire 
le  nom  en  français,  a  obéi  tout  naturellement  à  celte  tendance, 
sans  se  douter  qu'il  mettrait  dans  un  grand  embarras  les  Sau- 
maises  futurs.  Et  la  preuve  manifeste  qu'il  en  est  bien  ainsi, 
c'est  que,  quelques  pages  plus  loin,  le  même  scribe,  ayant  à 


Templum  de  Freris.  —  Prope  les  marlires  de  Freris.  —  Etc.,  etc.  {Stock 
de  Hesbaye,  fol.  82.) 

Nederheim  ;  In  loeo  dicto  al  petit  Weyde.  —  In  1.  d.  al  Thier  Motar.  — 
A  Martincrois.  {Ibid,,  fol.  82  y».) 


(  138  ) 

faire  de  nouveau  le  dénombrement  des  terres  d'Elderen, 
renonce,  cette  fois,  à  traduire  en  français  l'un  de  ces  noms 
et  écrit  en  toutes  lettres  :  In  campo  versus  Milne  qui  dicitur 
Milrevelt, 

Je  trouve  un  autre  exemple  du  même  procédé  dans  un  vieux 
recueil  du  XIII®  siècle,  en  fort  mauvais  état,  qui  a  appartenu  à 
réglise  Saint-Jean-en-IIe.  Là,  spécifiant  des  terres  appartenant 
à  cette  collégiale  à  Henre-le-Tlcxhe,  l'écrivain  désigne  à 
plusieurs  reprises  un  endroit  par  ces  mots  :  versus  le  marlier, 
ce  qui  ferait  croire  qu'il  emploie  l'idiome  \oc^\\  il  n'en  est 
rien  toutefois,  puisque  sur  la  même  page  il  écrit  :  m  /.  d,  op 
de  steiwege,  montrant  par  là  que  s'il  a  employé  le  français  la 
première  fois,  c'est  parce  qu'il  a  été  en  état  de  traduire  et  que 
d'ailleurs  le  mot  marlière  appelait  une  construction  française. 
La  toponymie  d'Heure-le-Tiexhe  était  germanique  alors  comme 
aujourd'hui,  et  le  village  n'a  cessé  d'être  fidèle  à  l'idiome 
thiois. 

Houtain  n'est  pas  le  seul  endroit  de  la  Hesbaye  où  l'élément 
germanique  menacé  ait  su  non  seulement  défendre  ses  posi- 
tions, mais  repousser  l'ennemi  des  siennes  et  le  faire  reculer 
devant  lui.  Nous  voyons  le  même  phénomène  se  produire  à 
Freulu*  ¥ res\n  (Groot  Vorssen)  éi2ih  un  village  thiois  apparte- 
nant depuis  1123  à  l'église  Sain-Jean-en-lle  de  Liège.  C'était 
toujours  un  chanoine  de  cette  collégiale  qui  était  titulaire  de  la 
cure  de  Fresin  jusqu'en  1600,  année  où  le  village  reçut  un 
vicaire  perpétuel.  Est-ce  à  cette  influence  wallonne  qu'il  faut 
attribuer  l'emploi  du  français  dans  les  registres  de  la  paroisse, 
à  une  date  aushi  reculée  que  l.lôO?  C'est  probable,  car  le 
registre  contenait  la  spécification  des  rentes  et  cens  de  l'église, 
et  était  surtout  à  l'usage  de  la  collégiale  Saint- Jean.  Si  nous 
le  voyons  traduit  en  flamand  en  1417,  c'est  sans  doute  pour 
les  besoins  de  la  localité  i.  Dans  celle-ci  cependant,  le 
français  devait  être  fort  répandu.  Les  registres  de  la  cour  de 

<  Sur  tout  ceci,  lisez  Kempenbers,  Ùe  Oude  Vryheid  Montenaeken,  1. 1, 
p.  12. 


(1S6) 

Fresin*Grenwick,  qui  malheureuaement  ne  remontent  pas  tu 
delà  de  1699, sont  en  français.  On  y  trouve  insérés  bon  nombre 
de  documents  en  langue  flamande,  preuve  que  celle-ci  y  est 
très  répandue,  mais  Féchevinage  ne  se  sert  pour  ses  actes  que 
de  la  langue  française  jusqu'en  1720.  A  paftir  de  cette  date,  les 
actes  flamands  se  multiplient,  et  on  pressent  la  réaction,  qui 
est  aujourd'hui  achevée  K 

Hais  le  thiois  est  bien  loin  d'avoir  partout  résisté  avec  la 
même  énergie. 

L'idiome  roman,  qui  a  fléchi  sur  un  petit  nombre  de  points 
de  la  Hesbaye,  lui  a,  en  revanche,  enlevé  plus  d'un  pointe  dont 
la  germanicité  antérieure  se  trahit  encore  dans  sa  toponymie. 
Je  ne  ferai  pas  état,  bien  entendu,  de  quelques  vocables  ger- 
maniques épars  dans  la  toponymie  de  Boira  (les  champs  de 
Moulambier),  de  PalfVe  (le  fond  de  Diebendalle),  de  Thjm  (la 
Slette),  de  Bersller»  (Rothebiet  et  les  Quelles). 

Par  contre,  je  crois  pouvoir  ranger  Oleye  parmi  les  loca- 
lités qui,  à  un  moment  donné,  ont  abandonné  le  thiois  pour 
le  roman.  Nous  trouvons  encore  aujourd'hui,  à  Oleye,  la 
grande  Busendalle  et  la  petite  Busendalle,  Midelpoulle,  Hekenne^ 
Iloog  Straet  et  Kleine  Slraet,  A  ces  noms,  il  faut  ajouter  ceux  de 
Lukedelle,  liidekedelle  et  Jonkeley,  que  nous  fournissent  des 
textes  du  XIV"  siècle. 

A  BeUlneoart,  le  XIV<^  siècle  nous  ofl're  MUlehof,  Grole-- 
berne,  Sparscoik,  le  Herweg. 

Corsirarem  est  aussi  un  village  flamand  romanisé  ;  nous 
le  savons  par  des  témoignages  positifs  3;  malheureusement  la 
disparition  totale  des  registres  de  cette  localité  ne  nous  permet 
pas  d'en  fournir  la  preuve  toponymique. 

Quant  à  1%'areiiiiiie,  la  question  n'est  pas  douteuse.  En 
examinant  de  près  le  répertoire  toponymique  de  cette  intéres- 
sante localité,  on  peut  constater  que  bon  nombre  de  ses  vocables 
les  plus  importants  cachent,  sous  une  forme  romane,  un  radical 

*  Œuvres  de  lois  de  Fresin-Cremmck,  aux  Archives  de  FËtat  à  Liège. 

*  Kempeneers,  De  Oude  Vryheid  Montenaeken,  1. 1,  p.  441. 


(  437  ) 

germaniqae.  La  Costalle  (XIII''  siècle:  Cuwe  Stcd;  1392:  Cowe- 
stalle)  n'est  autre  chose  que  l'étable  à  vaches;  Visigathe  s'est 
appelée  jusqu'au  XYI*  siècle  Mesgat  (au  moins  à  partir  de  1348), 
c'est-à-dire  fosse  à  purin;  Casebanne  s'écrivait  encore  en  1616 
Oazebampt,  ce  qui  équivaut  à  Gansenbeempt  ou  prés-aux-Oies; 
hi  Haute  Wegge  portait  en  1334  et  années  suivantes  le  nom  de 
Heerstraet  ou  Heerwech,  qui  désigne  une  chaussée  militaire; 
derrière  Walkin  se  disait  en  1333  Waleken  et  en  1350  Wale- 
broek;  la  longue  Wériek  n'a  perdu  que  récemment  son  nom 
primitif  de  Willerick,  qu'on  lui  voit  en  1400  et  >en  1624; 
Buissonvaux  (XIII*  siècle  :  Buissonvalz)  est,  par  une  remar- 
quable altération  phonétique,  l'équivalent  de  Boffonvaux  (1486) 
ou  Bonfo}}val  {iSil)  qui  est  lui-môme  la  traduction  d'un  primi- 
tif Bouffendale  (1314);  La  plate  Tombe  trahit  également  un 
radical  germanique  dans  son  énigmatique  forme  primitive 
Pendieh  Tombe  (1349)  ^.  Enfin,  pour  couronner  cette  série  si 
instructive,  le  hameau  de  Lonycfaiinips  lui-même  ne  doit 
qu'à  une  simple  traduction  la  forme  actuelle  de  son  nom,  qui, 
au  milieu  du  W^  siècle,  était  encore  Lanckvelt.  Le  cartulaire 
de  Sainte-Croix  est  on  ne  peut  plus  explicite  à  cet  égard;  à 
deux  reprises,  sous  la  date  de  1443,  il  mentionne  cet  endroit 
dans  les  termes  suivants  : 

Inter  ponten  de  Lanckvell  ab  un  A  et  motendinum  de  Walken  ab  altéra. 
In  Longo  Campo  alias  Lanckvelt  prope  Waremiam  ^ 

Après  une  telle  abondance  de  preuves,  ce  n'est  plus  que  par 
acquit  de  conscience  que  nous  ajouterons  ici  un  certain 
nombre  de  noms  de  lieux  anciens,  aujourd'hui  disparus,  et 
qui  confirment  la  germanicité  de  l'endroit,  tels  que  Hoge  Stege 


*  A.  De  Ryckel,  Histoire  de  la  bonne  ville  de  Waremme,  (Bulletin  de 
LA  Société  d*art  et  d'histoire,  t.  V  )  Voyez  le  Glossaire  toponymigue 
dans  TAppendice,  pages  166-185  ;  il  est  à  compléter  au  moyen  des  don- 
nées fournies  par  le  Livre  des  Povres  en  Ylle,  aux  Archives  de  TÉtat 
à  Liège. 


(138) 

(XIII»  siècle),  Crompe  Straye  (1415),  le  KamelibertHUS),Kiodeel 
et  Stolveld  (134S),  EmsedeUe  ou  Ymesedelle  (1358, 1382),  Mische- 
délie  (1340),  etc. 

Waremme  était  donc,  pendant  le  haut  moyen  âge,  une 
localité  de  langue  thioise.  Il  fout  ajouter  que  la  romanisation  y 
remonte  à  une  époque  assez  reculée;  j'oserai  même  dire  qu'elle 
était  un  fait  accompli  dès  le  XIV®  siècle,  et  que  tous  les  noms 
thiois  que  nous  ont  conservés  les  documents  de  cette  date  se 
présentent  déjà  à  nous  sous  une  forme  wallonne.  Les  gens 
qui  prononçaient  en  1348  le  nom  de  la  Mesgatet  en  1397  celui  de 
la  Cowestalle  ne  se  rendaient  plus  compte  de  la  valeur  de  ces 
vocables  devenus  pour  eux  de  vrais  noms  propres,  tout  comme 
les  habitants  actuels  de  Berneau  sont  loin  de  se  douter  de  ce 
que  signifie  Listécoule.  Ce  qui  prouve  la  romanisation  précoce 
de  Waremme,  c'est  d'un  côté  l'usage  que,  dès  1368,  ses  échevins 
font  de  la  langue  française  dans  les  actes  officiels,  de  l'autre, 
l'apparition,  pendant  le  même  siècle,  d'un  grand  nombre  de 
noms  toponymiques  qui  ne  sont  encore  que  de  simples  appel- 
latifs  empruntés  à  l'idiome  usuel,  tels  que  La  chempenoUe^  a 
poplea,  a  chayefieal,  la  maie  eau,  en  sort,  etc.  Il  faut  conclure  de 
là  qu'au  XIV®  siècle,  le  wallon  était  devenu  la  langue  de 
Waremme,  mais  que  le  flamand  n'avait  pas  disparu  depuis 
assez  longtemps  pour  laisser  à  la  langue  rivale  le  temps  de 
soumettre  aux  lois  de  sa  phonétique  les  matériaux  de  la  topo- 
nymie locale. 

Que  penser,  dès  lors,  d'un  acte  de  1565,  dans  lequel 
Waremme  figure  au  nombre  des  villes  flamandes  de  la  princi- 
pauté de  Liège  ^  qui  réclament  le  redressement  de  leurs 
griefs,  et  notamment  demandent  que  des  quatorze  échevins  de 
Liège,  il  yen  ait  au  moins  sept  connaissant  le  flamand,  pour 
juger  en  appel  les  causes  du  pays  flamand?  M.  Daris,  qui  cite 
cet  acte  dans  son  Histoire  du  diocèse  et  de  la  principauté  de 


*  Avec  Tongres,  Saint-Trond,  Hassell,  Looz,  Waremme,  Maeseyck  et 
Stockem. 


(139) 

Liège  pendant  le  XVl^  siècle^,  ne  s'en  explique  pas,  et  moi- 
même  j'ai  dû  longtemps  me  contenter  d'une  conjecture  :  c'est 
que  Waremme  avait  peut-être,  à  cette  époque,  des  dépendances 
restées  flamandes.  Cette  conjecture  a  été  confirmée  depuis  lors 
par  un  record  de  Waremme,  en  date  du  XVI»  siècle,  où  il  est  dit 
que  cette  ville  avait  «  sous  elle  plusieurs  annexes  par  manière 
de  faubourgs  comme  est  Longcbamps,  Mouhin,  Fraipont,  Har- 
leiï^eyBettincourtet  une  petite  partie  de  Blerey^  ».  Au  surplus, 
jusqu'en  1686,  le  concile  de  Waremme  dépendit  de  celui  de 
Saint-Trond,  preuve,  sans  doute,  qu'il  avait  été  thiois  à  l'ori- 
gine, et  aussi  que  le  triomphe  définitif  du  français  n'y  remonte 
pas  plus  haut  que  la  fin  du  XVII«  siècle  3. 

Berlosy  aujourd'hui  romanisé,  était  flamand  au  moyen 
ftge  et  l'est  resté  jusqu'au  XVII<^  siècle.  Sa  toponymie  ancienne 
est  instructive  h  cet  égard  ;  même  lorsqu'elle  est  recueillie  dans 
des  documents  rédigés  en  français,  on  y  lit  des  noms  comme  : 
Tersteenen,  Bruggebempt,  Heinricxhovm,  iMemvenhoff,  Langhe- 
bempt,  Wolfeuylen  et  autres,  qui  ne  laissent  aucun  doute  sur 
la  langue  des  habitants  ^.  Le  flamand  est  encore,  pendant  la 
première  moitié  du  XVII*  siècle,  la  langue  oflicielle  de  la  justice 
de  Berloz,  ainsi  que  de  la  cour  féodale  du  même  lieu  ;  toutefois, 
on  y  rencontre  déjà  une  assez  forte  proportion  d'actes  passés  en 
français  par  les  mêmes  autorités.  Vers  le  milieu  du  XVII®  siècle, 
le  nombre  des  actes  français  se  multiplie  rapidement,  et  le 
dernier  acte  flamand  que  je  trouve  dans  les  registres  de  la  cour 
féodale  est  du  29  novembre  1669  (p.  113).  Dès  lors,  le  français 
règne  sans  partage  dans  les  registres;  celui  des  rôles  de  1733- 
1794,  et  celui  des  œuvres  de  loi  de  1771-1776,  les  seuls  qui 
nous  restent  du  XVIII<^  siècle,  sont  exclusivement  en  français. 
Sans  doute,  la  langue  vulgaire  aura  survécu  encore  assez  long- 
temps à  son  emploi  officiel  :  «  C'est  en  flamand,  dit  un  auteur 

«  Liège,  1884,  page  266. 

•  A.  De  Kyckel,  Histoire  de  la  bonne  ville  de  Waremme^  p.  53. 

*  Kempenbers,  De  Oude  Vryheid  Montenaeken,  1. 1,  p.  441. 

^  Œuvres  de  loi  de  Berlo,  de  1654-1666,  aux  Archives  de  TÉtat  à  Liège. 


{  140  ) 

bien  informé,  que  sont  conçues  de  nombreuses  inscriptions 
tombales  du  cimetière  de  Berloz,  datées  du  commencement  du 
XVIII«  siècle ^.» 

J'en  dis  autant  de  Crenwlek,  localité  flamande  aujourd'hui 
francisée  et  qui,  après  avoir  dépendu  au  moyen  âge  de  la  com- 
mune de  Fresin,  est  aujourd'hui  rattachée  à  celle  de  RosouXy 
flamande  aussi.  La  romanisation  de  Crenwîck  remonte  assez 
haut.  A  partir  de  17S6,  ses  registres  paroissiaux,  jusque-là 
rédigés  en  flamand,  le  sont  en  français,  et  ce  changement  de 
langue  coïncide  avec  l'arrivée  dans  la  paroisse  du  curé  Magîs, 
un  Wallon,  sans  doute,  qui  ne  savait  pas  le  thiois^.  Que 
prouve  cette  circonstance,  si  ce  n'est  que,  dès  lors,  il  n'y  avait 
plus  personne  dans  la  localité  qui  ne  comprît  le  français,  et, 
par  conséquent,  que  le  français  était  la  langue  maternelle  de 
la  grande  majorité?  Ce  qui  aura  contribué  à  la  francisation, 
c'est  l'ascendant  que  le  français  avait  acquis  à  Fresin,  dont 
Crenwick  dépendait.  On  a  vu  qu'avec  le  temps,  le  flamand 
reprit  le  dessus  à  Fresin  ;  il  domine  à  la  fin  du  XVII^  siècle  3 
et  finit  par  éliminer  son  rival.  Mais  cette  réaction  germanique 
n'a  pas  atteint  son  annexe  de  Crenwick,  et  Ton  a  ici  le  spectacle 
d'une  commune  qui,  dès  le  XVII*  siècle,  est  divisée  en  deux 
groupes  opposés  par  l'action  linguistique. 

Pelliiincii  aussi  a  échangé  l'idiome  germanique  contre  le 
wallon.  En  13o9,  sa  toponymie  est  encore  flamande  :  des 
lieux  dits  comme  Ter  Cabelleœuenj  Helelonne,  Papeknde,  Pape- 
berode^  Ten  Steene  ne  laissent  pas  de  doute  à  cet  égard. 

liinecnt  est  dans  le  môme  cas.  A  la  date  de  1350,  j'y 
relève  les  noms  suivants  :  culturade  Mersberch,  locus  dictus  ten 
Hechelkene,  strata  dicta  Heerstrate,  L  d.  Pelleberch,  l.  d.  PeUe- 


1  Kempeneers,  De  Oude  Vryheid  Montenaeken^  1. 1,  p.  441.  Cet  auteur 
se  trompe  d'ailleurs  quand  il  affirme  que  c'est  au  commencement  du 
XV1II«  siècle  seulement  que  Ton  se  mit  k  tenir  les  registres  en  français 
^  Berloz. 

«  Kempeneers,  De  Oude  Vryheid  Montenaeken^  1. 1,  p.  441. 

'  Id.,  ibid,,  1. 1,  p.  444. 


(  1*1  ) 

wech,  eultura  de  Honeray  (al.  Honerhey)^  Heiiernasch,  Pape- 
bampL  Pas  une  seule  forme  romane  ne  rompt  l'uniformité  de 
ce  vocabulaire  germanique,  et  le  nom  même  du  village, 
Lysheem,  ne  fait  que  la  compléter  i.  Lincent,  toutefois,  est 
aujourd'hui  une  commune  wallonne. 

Raconri  aussi  a  fait  défection  au  thiois.  Sa  toponymie, 
toute  flamande  au  milieu  du  XIV*  siècle,  l'est  encore  à  la  fin 
du  XVII*.  Aujourd'hui,  il  n'y  reste  plus  que  quelques  noms  du 
matériel  primitif  (Heypedeken,  Délie,  Pfatsenboost,  qui  est 
Naecsseiibosgh  en  1350),  parmi  lesquels  il  y  en  a  deux  qui  ont 
été  romanisés  :  die  Vosterye,  aujourd'hui  Vosturée,  et  Bardegat, 
devenu  la  Bracade,  Je  ne  sais  ce  que  les  indigènes  ont  fait  de 
noms  comme  Kirwire^  Colminne,  Striclant,  Merout,  Pape- 
bant,  etc.,  que  je  ne  retrouve  pas  sur  les  feuilles  du  cadastre; 
il  est  possible  qu'ils  aient  totalement  disparu,  mais  peut-être 
l'un  ou  l'autre  survit-il  encore  dans  une  partie  non  recueillie 
de  la  toponymie  locale. 

On  le  voit,  la  Hesbaye  occidentale  et  surtout  la  région  de 
Montenaeken  ont  été  particulièrement  entamées  par  la  con* 
quête  linguistique,  et  l'on  comprend  le  cri  d'alarme  poussé  par 
le  patriotisme  thiois  dans  le  livre  du  savant  abbé  Kempeneers  3. 
Il  est  douteux  cependant  qu'il  faille  s'effrayer  outre  mesure 
du  recul  de  l'idiome  flamand  :  il  ne  porte,  somme  toute,  que 
sur  un  petit  nombre  de  communes,  et  il  parait  enrayé  aujour- 
d'hui. 

Je  crois  avoir  énuméré  tous  les  changements  survenus, 
depuis  le  moyen  âge,  dans  la  frontière  linguistique  en  Hes- 

I  Archives  de  FËtat  à  Liège.  Cathédrale.  Stock  de  Brabant,  fol.  82  v« 
et  83. 

*  «  Groot  en  acnhoudend  was  en  is  in  deze  gewesten  het  uitbreiden 
van  het  waelsch!  Want  zie,  nauwelycks  is  Corswarem,  Berlo  en  Craen- 
wick  ingenomen,  of  Vorssen,  Roost  en  Waesmont  worden  aengevallen, 
Corthys  en  Houthem  bedreigd,  en  zy  allen  hebben  voor  den  zelfden 
onder-  of  overgang  boven  maten  te  vreezen.  Slechts  Montenaeken...  laet 
noch  een  weinig  te  hoopen.  »  (Kempeneers  ,  De  Oude  Vryfieid  Monte- 
naeken,  1. 1,  p.  441.) 


(U2) 

baye.  Les  autres  localités  que  nous  trouvons  aujourd'hui  éche- 
lonnées le  long  de  cette  frontière,  du  côté  du  nord  et  du  coté 
du  sud,  y  occupaient  les  mêmes  positions  aux  époques  les  plus 
reculées  qu'il  m'ait  été  donné  d'atteindre.  Tout  est  roman  à 
Eben-Emael,  à  H'onck  (1324,  1312,etc.),àHallcmbayr 
(Haccourt,  1369),  à  Lis^he  (1288,  1353),  à  Uasiienire  (1433), 
à  Boclcnsc-ftur-CScer  (1350),  à  Boirs  (1280,  à  Heure- 
le-Bonialu  (1378),  à  Xliendremael  (1350),  à  Othée  (drca 
1350),  à  Trosnèe  (1342),  ù  Pous«et  (1355),  à  PctU-Hallet 
(1350),  à  Cra«-Avernas  (1359),  à  €r  eh  en  (1360). 

Toutest  germanique,  d'autre  part,  à  liOival^e^àFreereii, 
à  Horpinael  (1321),  à  AUeiilioveu  {circa  1350),  à 
l¥aniont  (1363),  ù  Heure-le  Tie!Kbc,  à  Ctayer,  à  Hoa- 
tenaeken. 

On  trouvera  aux  pièces  justificatives  la  preuve  de  mes  affir- 
mations en  ce  qui  concerne  ces  diverses  localités.  Je  me 
bornerai  ici  à  commenter  les  données  de  la  toponymie  pour 
une  région  particulièrement  intéressante  :  celle  qui  est  com- 
prise entre  les  villages  de  Freereu,  de  lf%Jhosne  et  de 
PalCvc.  Aujourd'hui,  la  première  de  ces  communes  est 
flamande,  les  deux  autres  wallonnes.  Il  en  était  déjà  de  même 
au  XIV«  siècle,  si  nous  en  croyons  le  cadastre  de  Freeren  pour 
cette  époque.  En  efï'et,  le  bizarre  mélange  de  noms  flamands  et 
wallons  qu'il  nous  présente  ne  s'explique  pas,  sinon  par  cette 
hypothèse  que  les  flamands  sont  dénommés  par  la  population 
de  Freeren,  et  les  wallons  par  celle  de  Paifve  et  de  Wihogne. 
Voici  cette  instructive  toponymie  : 

In  loco  dictù  Grimarces  winkel. 

In  l,  d.  Dieboeisbergh. 

Magis  a  villa  de  Freris  in  L  d.  a  Croi\fo$ie. 

Magis  vertu»  Scarpembergh  super  paludemie  Penvinch. 

Vtam  tendentem  de  Leodio  ad  Tongris  versus  Oram  Teuthonicam  in  l  d. 

Pristerpaet. 
Magis  versus  Wihonge  in  /.  d.  Wirixhage  vel  Haecwersgayt, 
Super  viam  de  Freris  apud  Peeves  semita  dicta  Vrouwenpaei, 
In  l.  d.  Gansakre, 
lu  /.  d.  in  Heymebodom. 


(  143  ) 

Ver»us  Peues  terra  dicta  à  Naviers. 

In  loco  dicio  a  Scharwegh. 

in  l.  cf.  Coghelhaghe, 

Viam  molendini  gallice  dictam  Molinvoie. 

Locuâ  Alardi. 

I 

In  /.  d.  JUarleria  juxta  loeum  pugilum  versus  capeUam  de  Eyghen. 

In  l.  d.  supra  Salices  Reneri  Serjant. 

In  L  d.  supra  patibulunu 

Supra  ilarlerias  in  l.  d.  Cleyneweyde, 

In  L  d.  Heylkenshaghe. 

Supra  viride  fossatum  versus  Wihonge. 

L,  d.  Heyme. 

L,  d.  Hollestrait  qud  itur  de  Nedrehem  in  Tongris. 

L.  d.  juxta  poniem  de  Nedrehem  dicium  Erdenbr^gh, 

L.  d.  supra  viam  de  Daucots  teutonice  Bloeirepat. 

Viam  teudemten  de  Malle  in  L  cf.  Rumorshof. 

L  d,  juxta  JUarleriam  de  Nedrehem  dictam  Vodre, 

L.  d.  Aschermerghel, 

L.  d,  Grimaffon  ^  et  transit  per  médium  li  riweal. 

L.  d.  sour  le  thier  rétro  ecclesiam  de  Wihonge, 

L,  d,  Proiteldiize. 

L.  d.  a  Verharne  *. 


La  preuve  de  la  fixité  de  la  frontière  linguistique  dans  ces 
parages,  c'est  le  nom  detiex  pays,  sous  lequel,  à  1%'onck,  à 
Eben-Eiiiacl  et  à  Basseuse,  on  désigne,  pendant  le 
XIV*  et  le  XV®  siècle,  les  contrées  situées  au  nord  de  ces 
communes.  II  serait  instructif  de  rechercher  dans  les  vieux 
papiers  communaux  les  traces  de  l'usage  de  cette  locution 
pour  les  autres  communes  hesbignonnes,  et  de  voir  si,  de  leur 
côté,  les  localités  flamandes  n'avaient  pas  d'expression  cadas- 
trale correspondante  :  ce  serait  un  précieux  point  de  repère 
et  une  des  preuves  les  plus  solides  des  conclusions  de  la 
toponymie. 

En  pénétrant  sur  le  sol  du  Brabant,  nous,  y  constatons  des 
fluctuations    plus  fortes,  comme  si   la  marée  wallonne  y 


*  Ce  nom  se  retrouve  encore  aujourd'hui  dans   la  toponymie   de  ' 
Wihogne. 
'  Registre  de  Sainte-Croix,  fol.  41  \-«,  aux  Archives  de  l'État  à  Liège. 


voulait  entamer  le  rivage  germanique.  De  tout  temps,  le 
Brabant  a  contenu  une  partie  wallonne  qu'on  appelait  te  romati 
paySy  et  qui  constituait  le  bailliage  de  Nivelles.  Un  précieux 
document  du  XIV*  siècle,  la  répartition  du  subside  de 
100,000  écus  consenti  par  les  Etats  de  Brabant  au  duc 
Wenceslas  en  1383  ^,  nous  fait  connaître  les  localités  dont 
se  composait  ce  bailliage,  et  deux  autres  documents  plus 
anciens,  du  même  siècle,  le  Stoolboek  et  le  Spechtboek  ^,  nous 
offrent  Ténumération  des  fiefs  du  Brabant  wallon.  Muais 
de  ces  sources  d'information  auxquelles  nous  joindrons  un 
Tableau  du  Wallon  Brabant  selon  un  ancien  escripU  publié  par 
Butkens  en  tête  du  tome  II  des  Trophées  du  Brabant^  nous  allons 
essayer  de  déterminer  quelle  était,  au  XIV*  siècle,  la  frontière 
des  langues,  et  nous  rendre  compte  des  changements  qu'elle  a 
subis  depuis. 

Voici  d'abord  la  liste  des  villages  wallons  du  Brabant  qui 
sont  échelonnés  le  long  de  la  frontière  linguistique  actuelle. 
Les  noms  de  ceux  qui  figurent  déjà  comme  wallons  dans  les 
documents  ci-dessus  mentionnés  sont  suivis,  dans  notre  liste, 
des  signes  abréviatifs  de  ceux-ci;  de  la  sorte,  on  verra  d'un  seul 
coup  d'œil  sur  quelles  localités  a  porté  la  fluctuation  survenue 
depuis  le  XIV*  siècle  3  : 

BaS'HeyUssem,  UÊcluae, 

Haut'Ueylittem.  Bauvechain, 

Zétrud'Lumay.  Tourinnes. 


'  Conservé  aux  Archives  du  Royaume,  Chambre  des  Comptes,  1^16, 
sous  ce  titre  :  Beede  van  O  ouder  schilden  geconsenteerd  anno  XHh 
LXXXin  herlogen  Wencel  en  vrouwe  Johanne  geconsenteert, 

*  Le  Stoolboek  et  le  Spechtboek  sont  conservés  aux  Archives  de  la 
Cour  féodale  du  Brabant.  Il  faut  lire,  sur  ces  deux  précieux  documents, 
les  substantielles  notices  de  VInventaire  des  Archix^es  de  la  Cour  féodale 
du  Brabant,  L'un  et  l'autre  sont  rédigés  en  flamand,  mais  ht  partie  rela- 
tive au  roman  pays  est  en  français. 

3  Dans  cette  liste,  nous  désignons  par  St.  le  Stoolboek,  par  Sp.  le 
Spechtboek,  par  il.  la  Répartition  de  1383,  et  par  B.  la  liste  de  Butkens. 


{US) 


mie. 

Hamme. 

Nethen. 

Bossui'Gottechain  Si.  Sp.  R.  B, 

Archennes  St.  Sp.  It.  B. 

GreZ'Doiceau  St.  Sp.  B.  B. 

Wavre  St.  Sp.  R.  B. 

Rosière. 

Rixensari  R. 

Genval  B. 


La  Hulpe  St  Sp.  R.  B 

Waterloo. 

Braitie  l'Alleu  St.  Sp.  R{'/)  B 

Wauthier  Bratne  St.  R.  B. 

Braine-le-Château  R.  *. 

Clabecq  R.  B. 

Tubize. 

Saintes. 

Bierghes. 


D'après  cela,  les  communes  de  Bossut-Gottechain,  Archennes, 
<irez-Doiceau,  Wavre,  Rixensart,  Genval,  La  Hulpe,  Braine- 
l'AlIeu,  Waulhier-Braine,  Braine-le-Château  (?),  Clabecq  et 
Tubize  ont  fait  partie  du  Brabant  wallon  depuis  le  XIV«  siècle, 
et  nous  avons  de  fortes  présomptions  pour  croire  qu'elles 
étaient  wallonnes  depuis  beaucoup  plus  longtemps.  Les  docu- 
ments toponymiques  de  chacun  de  ces  villages  confirment 
pleinement  les  indications  de  nos  listes  géographiques.  A 
Bos«at-€rot(ecbalu,  les  noms  wallons  dominent  de  temps 
immémorial,  et  cela  même  dans  des  hameaux  qui,  comme 
Gottechain,  Pecrode  et  Guertechain,  portent  des  dénomina- 
tions germaniques.  A  Arclieunes,  la  toponymie  ancienne 
est  trop  incolore  pour  nous  apprendre  quelle  langue  parlaient 
ses  habitants,  et  tout  au  plus  le  nom  de  Hézidelle  pourrait-il 
être  revendiqué  par  l'idiome  flamand;  mais  que  prouve,  en  pays 
de  frontière,  un  nom  isolé  qui  n'est  pas  de  la  même  langue 
que  tous  les  autres?  Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'à  part  cette 
seule  exception,  toute  la  toponymie  actuelle  d' Archennes  est 
romane,  et  que  la  population  y  parlait  wallon  à  une  date  aussi 


<  La  répartition  de  1383  meiUionne  quatre  localités  du  nom  de  Braine, 
toutes  situées  dans  la  mairie  de  La  Hulpe  :  Mer-Braine  (hameau  de 
Braine-l'Alleu),  WaulfUer-Braine,  puis  Brakene  juxta  Atrium  et  Braken 
Heren  Colarts.  Le  Brakene  jxixta  Atrium,  c'est  Braine-rAlIeu  (voyez 
Wauters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Nivelles,  p.  100),  et  dès  lors, 
il  ne  reste  plus  qu^à  identifier  Braken  Heren  Colarts  avec  Braine-le- 
Château. 

Tome  XLVIII.  10 


(  U6) 

reculée  que  1475,  puisqu'en  cette  année  Fabbé  de  Parc  nous 
apprend  qu'à  Archennes,  populws  ut  plurimum  gallico  idiomate 
utitur  ^. 

A  GreB-Doleean ,  nous  trouvons,  comme  à  Bossut, 
des  hameaux  à  nom  flamand,  tels  que  Morsain  (circa  ann. 
1000  .:  Morceshem)  et  Pannard  (1374  :  Pannaerde),  comme 
aussi  un  petit  nombre  de  lieux  dits  appartenant  à  la  même 
langue  (Hézidelle,  Berquit,  Pependael);  mais,  encore  une 
fois,  ces  quelques  noms  dont  la  présence  s'explique  par  le 
voisinage  de  la  frontière  ne  sauraient  contre-peser  le  reste  de  la 
toponymie  locale,  qui  est  totalement  wallon;  d'ailleurs,  ce  qui 
tranche  la  question,  c'est  un  document  de  1551  qui,  parlant 
de  Grez,  l'appelle  Grave  in  't  Waelsch  land  2.  Quant  à  la  ville  de 
ysVmwre,  elle  est  franchement  wallonne  depuis  son  origine; 
toute  sa  toponymie,  au  moins  depuis  le  XV®  siècle,  appartient 
à  l'idiome  roman,  à  part  celle  de  l'extrême  lisière  septen- 
trionale de  son  ban,  qui  se  trouve  déjà  au  delà  de  la  frontière 
linguistique,  et  où  nous  rencontrons  des  appellations  comme 
Bylande,  Stat,  et  le  ruisseau  de  Potbeek,  données  sans  doute 
par  les  Flamands  d'Ottenbourg.  Aussi  la  ville  justifie-t-elle 
pleinement  le  nom  de  Wals-Wavre  sous  lequel  elle  était  com- 
munément désignée  au  temps  de  Butkens  3. 


*  «  Quelques  personnes  prétendent  qu'avant  les  désastres  du  XVI«  siècle, 
la  population  d'Arquennes  était  flamande.  C*est  une  erreur,  et  voici  un 
fait  qui  le  prouve  jusqu'à  Tévidence.  En  1475,  l'abbé  de  Parc,  Thierrj-, 
ayant  fait  remarquer  au  Saint-Siège  que  ses  religieux  parlaient  pour  la 
plupart  allemand  (theulonicum  idioma,  car  à  cette  époque  on  ne  séparait 
pas  encore  notre  flamand  de  la  langue  mère',  obtint  la  faculté  de  les 
nommer  aux  cures  d'Arquennes  et  de  Celles  (Ponl-à-Celles',  où  le  peuple 
parlait  surtout  français  {populus  ut  plurimum  gallico  idwmate  utitur)^  et 
bien  que  ceux  qui  seraient  choisis  dans  ce  but  ne  comprissent  ou  ne 
parlassent  pas  suffisamment  cet  idiome.  »  Voyez  Wauters,  Les  Com- 
munes belgesy  canton  de  Wavre,  p  492. 

*  Wal'ters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Wavre,  p.  220. 

'  Butkens,  Trophées  du  Brabant,  t.  II,  p.  26.  Ce  passage  a  échappé  à 
M.  Wauters  dans  sa  monographie  sur  Wavre. 


(  147  ) 

En  ce  qui  concerne  Rixensarl  et  Geuval,  aucun  doute 
n'est  possible  sur  l'origine  toute  romane  de  ces  deux  localités. 
Pas  la  moindre  tra'ce  germanique  n'apparaît  dans  leur  topo- 
nymie, si  haut  qu'elle  remonte,  et  leurs  noms  mêmes,  qui 
appartiennent  à  la  plus  récente  période  des  formations  romanes, 
parlent  explicitement  en  faveur  de  leur  nationalité. 

liA  Hnlpe  présente  plus  de  difficultés.  Sa  toponymie^ 
aujourd'hui  entièrement  romane,  contenait  autrefois  plusieurs 
dénominations  germaniques,  dont  il  est  impossible  d'expli- 
quer la  présence  de  la  même  manière  que  nous  l'avons  fait 
ci-dessus.  On  y  trouve  notamment  un  lieu  du  vivier  de  Là 
Hulpe  qu'on  dit  Wouwerstede,  un  vivier  de  Vesbecque [Yischheek), 
un  chemin  appelé  Closborre  Straete,  un  étang  de  JVysdam,  tous 
noms  originaux  dont  il  est  manifeste  qu'ils  ne  sont  pas  tra- 
duits du  français  en  flamand,  mais  qui  se  présentent  à  nous 
avec  leurs  formes  de  terroir  et  qui  induisent  à  penser  que  le 
llamand  était  la  langue  primitive  de  la  localité.  D'autre  part, 
le  français  est  assez  ancien  à  La  Hulpe;  le  nom  de  Crapoi'uwe, 
qui  s'y  rencontre  sous  la  date  de  1409,  en  est  une  preuve  suffi- 
sante ^.  De  plus,  lorsque,  en  1341,  le  duc  Jean  III  confirma 
les  chartes  de  La  Hulpe,  il  les  fit  traduire  du  latin  en  français, 
afin  que  le  commun  peuple  pût  mieux  les  comprendre  ^. 

D'ailleurs,  le  rang  que  La  Hulpe  occupait  dans  le  pays  wal- 
lon, où  il  était  chef-lieu  de  mairie,  et  cela  dès  la  date  de  13833, 
ne  permet  aucunement  de  croire  qu'une  localité  de  celle 
importance  aurait  pu  n'être  autre  chose  qu'une  annexe  ger- 
manique du  quartier  roman.  Comment,  dès  lors,  s'expliquer 
qu'un  village,  roman  dès  le  XIII®  siècle,  contienne  tant  de  lieux 


^  On  comprend  que  je  ne  fasse  pas  entrer  en  ligne  de  compte  des 
noms  comme  Alartpont  (1374),  que  je  retrouve  sous  la  forme  AUierts- 
brugge  (1407),  et  plusieurs  autres,  parce  qu*on  ne  voit  pas  laquelle  de 
leurs  deux  formes  est  l'originale.  (Voyez  ces  noms  dans  Wauters.  Les 
Communes  belges,  canton  de  Wavre,  p.  61.) 

*  Wauters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Wavre,  p.  67. 

*  Id.,  ibid.,  canton  de  Wavre,  p.  67. 


(  148  ) 

(lits  incontestablement  germaniques?  La  romanisation  parais- 
sant être  antérieure  à  l'époque  où  sont  nés  la  plupart  des  noms 
(le  lieux,  quelle  pourrait  bien  être  Torigine  de  ceux-ci?  Voici, 
à  mon  avis,  la  solution  de  la  difliculté.  Le  territoire  de  La 
llulpe  et  celui  d'un  bon  nombre  de  communes  voisines  sont 
une  conquête  relativement  récente  faite  sur  la  grande  forêt  de 
Soignes  qui,  au  XII'' siècle,  s'étendait  sans  interruption  sur 
tout  l'espace  compris  entre  les  villes  de  Bruxelles  et  de  Wavre, 
et  dont  les  ombrages  venaient,  du  côté  du  sud,  se  répandre 
jusque  sur  le  territoire  de  Genappe.  Un  coup  d'œil  jeté  sur  la 
carte  d  aujourd'hui  ne  laisse  pas  de  doute  qu'il  en  ait  été  ainsi 
autrefois,  car  les  divers  bosquets  disséminés  sur  le  sol  de  cette 
région  sont  manifestement  des  débris  de  la  grande  forêt,  dont 
le  morceau  le  plus  considérable  occupe  toujours  toute  l'éten- 
due comprise  entre  Bruxelles  et  La  Hulpe.  Les  villages  de 
cette  région  portent  des  noms  qui  indiquent  un  défrichement 
récent  :  Ronlère,  c'est-à-dire  le  bois  rempli  d'églantiers, 
RliLensarty  Maransart  et  Grandsart  (Limai),  puis 
Hode-Sainte-Aipathe,  et  enfin  Céroux  (Siccum  Rodium, 
Rode-le-Sec).  Ces  considérations  toponymiques  sont  pleine- 
ment confirmées  par  l'histoire  :  a  On  peut  admettre,  dit 
M.  Wauters,  avec  une  quasi-certitude,  que  presque  tout  le  ter- 
ritoire de  la  commune  (de  La  Hulpe)  a  été  conquis  sur  celte 
forêt  (celle  de  Soignes)  vers  l'année  1200,  par  ordre  des  ducs 
de  Brabant  ^.  » 

Le  XIII°  siècle  est  l'époque  des  dernières  colonisations  et  des 
derniers  grands  défrichements  ;  les  souverains  déployèrent 
alors  une  extrême  ardeur  à  multiplier  les  centres  de  popula- 
tion, principalement  dans  les  pays  les  plus  abandonnés.  Dans 
ce  but,  ils  fondèrent  quantité  de  villes  neuves,  et  assurèrent  à 
ceux  qui  venaient  les  habiter  de  précieux  privilèges  politiques 
ainsi  que  la  possession  de  terres  étendues. 

D'où  vinrent  les  populations  qui  défrichèrent  la  forêt  de 


Wauters,  Les  Communes  belges ^  canton  de  Wavre,  p.  65. 


(  149  ) 

Soignes  du  côté  du  midi?  Elles  vinrent  de  ce  côté-là  même, 
c'est-à-dire  du  pays  roman,  du  moins  en  gi'ande  majorité,  oi 
elles  absorbèrent  peu  à  peu  ce  qu'elles  y  trouvèrent  d'éléments 
flamands  :  voilà  comment  La  Hulpe  a  pu  être,  dès  \o 
XIII®  siècle,  un  village  wallon,  bien  que  la  présence  de  l'élé- 
ment germailique  primitif  se  trahisse  encore  dans  les  formes 
de  quelques  noms  de  lieux. 

Nous  abordons  maintenant  les  trois  communes  de  Braliie- 
l'Allen,  Ift'autliler-Bralue  et  Bralne-lc-Chàtcao, 
qui  présentent,  comme  La  Hulpe,  un  mélange  de  vieux  noms 
germaniques  et  romans.  Lesquels  sont  les  noms  originaux?  Je 
réponds:  Ce  sont  incontestablement  ces  derniers,  et  les  noms 
flamands  n'en  sont  que  la  traduction.  M.  Wauters,  il  est  vrai, 
croit  que  le  nom  de  iper-liralue,  porté  par  une  section  de 
Braine-l'Alleu,  contient  le  flamand  minder,  et  que  le  nom 
primitif  de  cette  localité  est  Minder-Braken,  c'est-à-dire  Petit- 
Braine  ^.  Je  ne  conteste  pas  que  cela  soit  possible,  et  j'ajoute- 
rai même  que  ce  préfixe  entre  effectivement  dans  la  formation 
de  certains  noms  de  lieux  tels  que  Minderhout,  mais  je  ferai 
remarquer  que  Mer-Braine  peut  provenir  tout  aussi  bien  du 
latin  Minor  Brania  (pour  Minor  Bracnà)  que  nous  rencontrons 
déjà  en  1350.  Mais  il  est  des  arguments  plus  décisifs  pour 
trancher  la  question.  Quand  nous  possédons  à  la  fois  la  forme 
flamande  et  la  forme  française  d'un  nom  de  lieu  dit,  et  que 
Tune  n'est  qu'une  altération  visible  de  l'autre,  alors  il  ne  peut 
plus  y  avoir  de  doute  sur  la  langue  à  laquelle  appartient  ce 
nom  :  c'est  évidemment  celle  dont  fait  partie  la  forme  génuine. 
Ainsi,  par  exemple,  Braine-l'Alleu  possède  une  dépendance 
appelée  en  4236  le  Mesnil,  en  1295  Manillium,  en  1385  Ter 
Mayningen.  A  quelle  langue  appartient  ce  nom?  Evidemment 
à  la  française,  vu  que  Mesnil  {Mansionilé)  est  un  nom  qui 
s'explique  dans  cette  langue,  tandis  qu'il  n'y  a  pas  de  Mayningen 


*  Wauters,   Les  Communes  belges,  canton  de  iNivelles  (communes 
rurales),  p.  92. 


(  150  ) 

en  flamand.  Il  en  est  de  même  pour  le  lieu  dit  qui  est  appelé, 
en  1425,  dans  un  document  français,  le  Chanip  Broctiau,  et  en 
1426,  dans  un  texte  flamand,  Brocteelveld.  Le  français  seul 
possède  un  diminutif -/taux  ou  -tel  qui  peut  rendre  raison  de 
la  forme  de  ce  nom  ;  je  l'assignerai  donc  aussi  au  français. 
Pour  ces  motifs,  qui  viennent  s'ajouter  aux  indications  de  nos 
documents  du  X1V«  siècle,  nous  avons  le  droit  de  conclure 
que  la  toponymie  de  Braine-FÂIleu  a  été  romane  dès  l'origine, 
et  que  la  langue  romane  y  a  été  Tidiome  dominant  depuis  la 
naissance  des  noms  de  lieux  dits  '.  Quant  à  VVauthier-Braîne, 
nous  voyons  son  échevinagese  servir  delà  langue  française  dans 
les  actes  publics  dès  la  date  de  lo35  ^.  Nous  conclurons  donc 
que  ces  trois  villages  n'ont  pas  vu  fléchir  la  frontière  lopony- 
mique,  bien  qu'elle  traverse  le  territoire  de  Braine-le-Château 
vers  le  Nord  et  y  découpe  une  partie  qui  a  toujours  été 
germanique. 

Enfin,  €labecc|  et  Tubize  nous  apparaissent  romans 
aussi  haut  que  nous  pouvons  remonter  dans  l'étude  de  leur 
toponymie  :  Clabecq  dès  le  XVI®  et  Tubize  dès  le  XV«  siècle. 
En  un  mot,  la  toponymie  confirme  complètement  les  données 
géographiques  du  Slootboek  et  des  autres  documents  du 
XIV^  siècle  :  tous  les  villages  qu'ils  indiquent  comme  faisant 
partie  du  Brabant  wallon  nous  ofl'rent  en  effet  une  toponymie 
romane.  Nous  pouvons  donc  poser  cette  conclusion,  impor- 
tante pour  l'objet  de  nos  recherclies,  que  le  roman  pays  de 
Brabant  ne  contenait  pas  une  seule  localité  flamande,  et  qu'il 
justifiait  parfaitement  son  nom.  Est-ce  à  dire  que  les  limites  de 
ce  quartier  coïncidaient  entièrement  avec  la  frontière  linguis- 
tique, c'est-à-dire  que  le  roman  pays  contenait  tous  les  vil- 
lages wallons  du  Brabant,  et  qu'il  n'y  en  avait  aucun  qui  fût 


•  Wauters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Nivelles,  p.  95.  Pour  ce 
qui  est  du  nom  de  Dudinsart  relevé  par  cet  auteur  à  Braine-l'Alleu 
en  1131,  j'hésite  à  y  voir  un  argument  probant,  parce  qu'on  pourrait  le 
considérer  comme  la  simple  traduction  française  du  tiamand  Dudeniytde 

*  Id.,  iW.,  canton  de  Ni\ elles,  p.  117. 


(  181  ) 

englobé,  pour  une  raison  ou  pour  l'autre,  dans  les  quartiers 
(le  Bruxelles  et  de  Louvain  ?  Voilà  ce  qui  va  être  l'objet  d'une 
autre  enquête. 

En  lisant  ci-dessus  la  liste  des  villages  wallons  qui  consti- 
tuent aujourd'hui  la  frontière  linguistique,  nous  avons  remar- 
qué qu'un  certain  nombre  d'entre  eux  ne  se  trouvent  dans 
aucun  des  documents  anciens  qui  contiennent  Ténumération 
des  localités  du  roman  pays  de  Brabant.  Voici  ces  villages  à 
qui  la  qualité  de  wallons  est  contestée  ainsi  d'une  manière 
implicite  : 

Bat'lieylissem.     \ 

Haui-Ueylissem.  I  Ces  quatre  villages  apparlenaicnt  k  l'ammanie 

Zétrud-Lumay.     (      de  Bruxelles,  St.  Sp.  R. 

L'Écluse.  } 

Bauvechain. 

Tourinnes. 

Mille. 

liamme, 

Sethen. 

Rosière.  (Faisait  partie  de  l'ammanie  de  Bruxelles,  Sp.  R.) 

Waterloo. 

Saintes. 

Bierghes. 

Voyons  si  cette  présomption  contre  la  romanilé  primitive 
de  ces  localités  est  justifiée  par  les  données  de  la  toponymie. 

En  ce  qui  concerne  les  deux  Heyllssem,  il  n'y  a  pas  de 
doute  :  l'un  et  l'autre  étaient  flamands  au  XIV*  siècle  et  encore 
beaucoup  plus  tard.  Leurs  noms  de  lieux  anciens  sont  en 
grande  majorité  germaniques,  et  ceux  qui  appartiennent  à  la 
langue  romane  ne  pénètrent  en  masse  qu'à  une  époque  assez 
tardive,  c'est-à-dire  vers  la  fin  du  XV1I«  siècle.  Avant  celte 
date,  j'y  trouve  bien,  en  1300,  un  lieu  dit  à  iVorrtér^  et  en  1297, 
une  fenne  de  Kinimont,  et  en  1470,  un  lieu  dit  op  den  Villeer, 


*  État  des  biens  de  Vabbaye  de  Heylissem,  dressé  en  1300.  Archives  du 
Royaume,  établissements  religieux,  n?  2957. 


(m) 

mais  ce  sont  là  les  seuls  éléments  wallons  que  présente  celio 
localité,  et  ils  sont  noyés  dans  la  foule  des  appellations  incon- 
testablement germaniques  :  Winbane  (1300),  Zyp  (1330),  Ber> 
honie  et  Meysenboeme  (1340),  Moelenwecli  (1377),  Hulspede- 
ken  (1424),  Steeuacker  (1426),  De  Cruyswech  (1464),  Hubrechis- 
beempt  (1468),  ter  plaetsen  geheeten  den  Onvrede  (1469),  Coelsche 
weg  (1470),  etc.  «. 

D'après  cela,  Bas-Heylissem  était  habité  par  une  population 
thioise  qui,  à  une  époque  assez  récente,  a  désappris  sa  langue 
pour  adopter  le  français.  Deux  faits  confirment  celte  manière 
de  voir.  D'un  côté,  nous  savons  qu'après  avoir  fait  usage 
d'abord  du  latin  pour  la  rédaction  des  actes  publics,  Téchevi- 
nage  de  Bas-Heylissem  se  servit  du  flamand  à  partir  de  1367  ^. 
De  l'autre,  nous  apprenons  qu'en  1764,  dans  une  assembléegéné^ 
raie  des  habitants  du  même  village,  la  résolution  que  l'on  prit 
fut  rédigée  en  français  '^.  C'est  entre  ces  deux  dates  que  se 
place  le  changement  de  Tidiome  local,  et,  comme  on  l'a  vu 
plus  haut,  la  toponymie  nous  insinue  la  même  conclusion  en 
nous  faisant  assister  à  l'invasion  des  noms  de  lieux  romans 
vers  la  fin  du  XVII®  siècle. 

» 

Les  mêmes  observations  s'appliquent  à  Haut-Heylissem.  lA 
aussi,  jusqu'à  la  fin  du  moyen  âge,  la  prédominance  des 
noms  germaniques  est  incontestable,  bien  qu'on  ne  puisse 
pas  nier  l'antiquité  relative  de  certains  noms  de  lieux 
romans  tels  que  Saceur  (1345  :  salidcium  dictum  Saceur), 
Forgunspine  (XllI*  siècle),  les  Pipottes  (1300),  etc. 

Zétrud  est  romanisé  de  plus  fraîche  date.  Jusqu'au 
XVI^*  siècle,  sa  toponymie  est  exclusivement  germanique,  et 
même,  pendant  le  XVII®  et  le  XVIIl®,  les  noms  de  lieux 
flamands  s'y  maintiennent  en  grande  majorité.  Les  plus 
anciennes  formes  romanes  n'apparaissent  dans  les  documents 


*  Wauters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Tirleinont,  p.  78. 

*  ID.,  ibid,^  canton  de  Tirlemont,  p.  88. 

*  Id.,  ibid.,  canton  de  Tirlemont,  p.  86. 


(  153  ) 

qu'à  la  date  de  1672.  La  liste  suivante,  qui  contient  plusieurs 
lieux  dits  de  Zétrud  dans  l'ordre  chronologique  de  leur 
première  mention,  donnera  une  idée  du  processus  qui  a 
amené  la  romanisation  de  cet  endroit  : 


d«tti.  Hoelstraete. 

WyndelU. 
1403.  Lamberdal. 

Rosmortet. 

Viensdelie. 
d403.  Danensirate. 
HI9.  NaHweliauwe. 
W'H.  De  Auweliauwe. 
i438.  '/  Ueideken. 
4450.  Op  de  Tomme. 
XV'  siècle.  Aven  tir  aet. 

io55.  Cleyn  Appendale 
1576.  Caberg,  Cauvenbenj. 

in  de  Visse. 

Cauierken,  Keyterken. 

Op  deu  Lobbaert, 

Boven  den  Taffelsair. 

Meerestraet, 


1576.  Cleynenberg. 

A  en  de  Popelieren. 

In  't  Rot. 

Die  Lazarye. 

Die  Quade  Cuytte. 

Geloyendenberg, 
167â.  Bogestrate, 

Wanberg, 

Rue  du  moulin. 

Campagne  de  la  seigneurie. 

Piedsente  de  Jenneville. 

La  Bocquade. 

llauUe  Rue. 

Campagne  de  Zétrud. 

Chav'eye  de  Stampia. 

Petite  Magelle, 

Chaveye  des  Lapins. 

La  Justice, 


On  le  voit,  c'est  à  la  fin  du  XVII**  siècle  que  l'idiome  fran- 
çais triomphe  à  Zétrud,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  que  dès  cette 
époque  le  flamand  y  fôt  complètement  éteint. 

II  reparait  encore,  par-ci,  par-là,  dans  un  certain  nombre  de 
noms  comme  hel  Biehoefken  (167S),  de  Scheperye  (1679), 
het  quaed  Bunder  (17S9),  het  Clein  Rot  (1760),  dont  la  forme, 
restée  aussi  germanique  que  le  radical  lui  même,  atteste  que 
l'on  n'a  pas  encore  oublié  la  langue  nationale  bien  qu'on  ait 
appris  l'autre  :  il  faut,  nous  le  verrons,  bien  du  temps  à  une 
langue  pour  mourir.  Mais  les  noms  de  lieux  survivent  à  la 
langue  qui  les  a  créés;  les  habitants  de  Zétrud  continuent  de 
les  redire,  tantôt  en  les  défigurant  selon  les  besoins  de  leur 
nouvel  idiome,  tantôt  en  se  bornant  à  les  traduire  de  l'un 
dans  l'autre  :  c'est  ainsi  que  Cley)i  Cappendale,  mentionné  en 
15oo,  et  qu'un  document  latin  de  1654  conserve  encore  avec 


(  154) 

sa  forme  germanique  de  Minor  Cappendael,  était  devenu  dès 
1702  la  petite  Chapeauvaux;  c'est  ainsi,  d'autre  part,  que  Ton 
retrouve  sans  difficulté  les  vieilles  formes  flamandes  sous  les 
lieux  dits  actuels  de  Quatriquet  (1576  :  Canterken),  Caudelle 
1 1576  :  de  Quaede  Délie),  la  Boucade  (1383  :  Boechoutu  La  Trotte 
(1576  :  het  Rot),  etc.  K 

L'histoire  vient  ici  confirmer  les  données  de  la  toponymie. 
En  1414,  les  échevins  de  Zétrud  portèrent  une  cause  crimi- 
nelle devant  ceux  de  Feix,  leur  chef  de  cens.  A  cette  occasion, 
nous  apprenons  que,  les  échevins  de  Zétrud  étant  tous  tiesotis 
et  ne  comprenant  pas  le  roman  qui  était  la  langue  de  Feix,  les 
échevins  de  cette  commune  s'adjoignirent  un  échevin  et  trois 
autres  personnes  de  Namur  qui  connaissaient  le  flamand  ^. 
En  1743,  la  situation  était  renversée  :  actionnés  en  justice 
pour  refus  de  payement  de  cens  par  la  douairière  Van  der 
Gracht,  plusieurs  habitants  de  Zétrud  ne  voulurent  répondre 
que  par-devant  le  conseil  de  Namur,  et  à  condition  qu'on 
plaidât  en  français.  Madame  Van  der  Gracht  soutenait,  elle, 
que  le  flamand  était  la  langue  de  la  localité  3.  Cette  contes- 
tation au  sujet  de  la  langue  parlée  à  Zétrud  est  bien  instruc- 
tive :  elle  nous  apprend  que  le  français  y  était  bien  la 
langue  dominante,  puisque  c'était  celle  dont  les  habitants  se 
servaient  de  préférence;  mais  nous  voyons  aussi  que  le  flamand 
n'y  était  pas  entièrement  disparu,  puisqu'on  pouvait  encore 
soutenir  avec  quelque  vraisemblance  qu'il  était  resté  la  langue 
locale. 

En  arrière  et  au  sud  de  Zétrud,  Geest- Saint -^ean 
semble  bien  être  aussi  une  conquête  assez  récente  de  l'idiome 
roman.  Pendant  tout  le  moyen  âge  et  jusqu'au  XVII®  siècle,  il 
n'est  désigné  que  sous  la  forme  évidemment  flamande  de 

*  Pour  les  formes  de  ces  noms  de  lieux,  je  renvoie  à  Wauters,  Géogra- 
phie et  Histoire  des  Communes  belges,  canton  de  Tirlemont  (communes 
mrales),  1. 1,  pp.  142  et  143. 

'  Wauters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Tirlemont,  p.  146. 

■  ID.,  ibid.y  canton  de  Tirlemont,  p.  154. 


(  155  ) 

Jean-Geest  '  :  il  est  manifeste  que  les  Wallons  conservaient 
la  forme  flamande  du  nom  parce  qu'elle  était  assez  com- 
préhensible pour  n'avoir  pas  besoin  d'être  traduite.  De  plus, 
des  noms  comme  Focterme^ (1340),  devenu  en  1494  Focremeit 
et  aujourd'hui  Faux-Crême,  Bosdal  qu'on  retrouve  encore  en 
1751,  Wasberg  (1748)  2  et  plusieurs  autres  aujourd'hui  recou- 
verts d'un  épais  vernis  roman,  complètent  la  démonstration  et 
nous  autorisent  à  conclure  sans  crainte  à  la  germanicité 
primitive  de  l'endroit. 

Le  village  de  FÉcInse,  qui  s'offre  à  nous  immédiatement 
ù  la  suite  de  Zétrud,  et  où  le  wallon  est  aujourd'hui  la  langue 
locale,  ne  parlait  que  le  flamand  autrefois,  comme  en  font  foi 
ses  documents  toponymiques  3.  Le  français  n'y  pénètre  que 
bien  tard;  les  premières  formes  conçues  en  cette  langue  n'ap- 
paraissent qu'en  1738,  et  nous  savons  par  un  autre  document 
qu'à  la  date  de  1786,  sur  45  familles  qui  habitaient  la  localité, 
il  y  en  avait  35  qui  se  servaient  de  préférence  de  la  langue 
flamande  ^. 

BAuvechain,  le  voisin  occidental  de  l'Ecluse,  est  aussi 
un  village  flamand  romanisé.  Plusieurs  de  ses  anciens  noms 
de  lieux  sont  manifestement  germaniques,  par  exemple  un 
locus  dktus  Ellewitte,  cité  en  1314,  et  qui  s'appelle  aujour- 
d'hui £/ui7,  le  bois  de  la  Biskop,  qui  dans  un  document 
latin  de  1213  est  appelé  silva  domini  episcopi;  la  Wasquehaye, 
qui  était  encore  en  1665  la  Walsche  Heyde,  c'est-à-dire  la 
bruyère  défi  Wallons,  le  chemin  de  la  Ganse  poule,  qui  équivaut 

*  A  part  une  seule  fois,  en  1374,  et  une  autre  fois  dans  Van  Geslel. 

*  Wauters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Tirlemont. 

'  1439  :  Plascouter,  Sceestrate,  Hove  te  Flinxheit,  Campstat,  die  Bonrch- 
strate,  de  Moclder,  Vaernlho/f,  —  1440  :  Gemeyn  strate,  Coestrate.  — 
XV«  siècle  :  Wervelt,  Boeckpeynshof,  Drooghen  beempt,  Swert  mortel, 
Smalen  beempt,  —  1530  :  Abeelbosch,  Mnlepedeken,  Haeckniere,  —  16S0  . 
Yelt  van  Noe,  ûen  Vyver,  Grooten  bemt,  'T  Kleyn  bemdeken,  EUenbosch, 
Bercken  bosch,  —  1738  :  La  Hoiiblonnière,  Le  Cortil  Claude,  Le  Court 
Prez. 

*  Wauters,  Les  Communes  belges,  p.  54. 


(  156  ) 

manifestement  à  Gansenpoel,  c'est-à-dire  mare  aux  oies;  et 
plusieurs  autres,  tels  que  Meerbroeck,  Capellblock,  Zurbeinpt, 
Schaerly,  etc. 

Quant  à  Tourinnes,  que  nous  rencontrons  immédiate- 
ment après  Bauvechain  dans  cette  excursion  le  long  de  la 
frontière  linguistique,  c'était  bien  certainement  un  village  de 
langue  germanique.  Dès  1299,  et  encore  en  1381  ^,  elle  porte 
le  nom  de  Tourinnes-la-Tiexhe  dans  des  documents,  et  sa 
toponymie  ancienne  nous  fournit  en  effet  des  noms  assez 
significatifs,  tels  que  Slakenborgh  (1606),  Colince  voye  (1607  = 
Conincs  weg),  une  fontaine  al  boerne  (1S71)  et  quelques  autres. 
L'emploi  du  français  dans  les  actes  de  l'échevinage  de  Tou- 
rinnes  à  partir  de  1309  ne  prouve  rien  contre  ce  fait  :  on  verra 
plus  loin  avec  quelle  facilité,  au  moyen  âge,  des  populations 
(le  langue  flamande  ou  allemande  se  servaient  du  français 
dans  leurs  transactions  et  dans  leurs  actes  publics. 

Hammc  et  Mille,  aujourd'hui  wallons,  ont-ils  été  flamands 
autrefois?  J'incline  à  le  croire.  Le  nom  local  de  Mi-Spiroux, 
altération  française  d'une  forme  Mespelroden  qui  apparaît  en 
1713,  celui  de  Hasenberg,  qui  remonte  jusqu'à  1227,  celui  de 
Bielbosch {I6i9),  aujourd'hui  le  bois  desSarrazins,  sont  emprun- 
tés au  vocabulaire  germanique.  L'abbaye  de  Valduc,  établie 
sur  le  territoire  de  la  commune  de  Hamme,  était,  parait-il, 
jusqu'au  XVII®  siècle,  peuplée  en  majeure  partie  de  religieuses 
flamandes  2,  et  un  auteur  du  XVIII«  siècle  semble  bien  la 
œnsidérer  comme  faisant  partie  du  pays  flamand,  puisqu'il 
dit  que  dans  la  langue  du  pays  l'endroit  s'appelait  Hertogen- 
dael  3. 


*  La  seconde  de  ces  dates  est  donnée  par  M.  Wauters,  Les  Communes 
belges^  p.  177;  je  trouve  la  première  dans  le  Cartulnire  de  l'église  de 
Saint-Paul  de  Liège,  p.  112.  Tourinnes  a  gardé  son  nom  de  tiexhé' 
jusqu'à  la  date  de  1468  au  moins,  comme  il  résulte  d*un  acte  qui  figure 
parmi  les  Archives  de  l'a-bbaye  de  Watdsorl,  reg.  628,  fol.  31. 

•  Wauters,  Les  Communes  belge^s,  p.  175. 

2  Leroy,  Grand  théâtre  sacré  et  profane  du  Brabant,  1. 1,  p.  148. 


{  157  ) 

Par  contre,  IVethen  paraît  avoir  appartenu  de  tout  temps 
au  domaine  de  la  langue  wallonne  ou  française.  Les  noms 
toponymiques  français  y  sont  très  anciens;  tels  sont  les  lieux 
dits  doinus  de  Saueneal  (1226),  le  Pomeroit  (XIV«  siècle),  la  cerise 
de  Froymons,  etc.  '.  Un  recueil  fort  riche  que  j'ai  pu  en  faire 
pour  Tannée  1464,  nous  met  en  présence  d'une  population 
qui  est  foncièrement  romane  de  temps  immémorial  2.  On  y 
rencontre  aussi,  à  vrai  dire,  quelques  noms  flamands,  mais  ce 
ne  sont  pas  les  plus  anciens,  et  leur  présence  s'explique  par  le 
voisinage  de  la  frontière  flamande.  Tel  est  le  nom  de  la  forêt 
de  Merdael  (1147  :  Miradat)  qu'on  trouve  écrit  en  1464  bois  de 
Merdaus,  de  Merdaul,  de  MardauL  Vraisemblablement,  cette 
forêt,  dont  les  débris  existent  encore  aujourd'hui  sous  le  nom 
debois  de  Merdael,  formait  la  limite  linguistique  entre  Nethen 
et  Weert-Saint-Georges.  Je  ne  veux  pas  tirer  un  argument  de 
cette  circonstance  que,  en  1330,  c<  Jean  de  Nethenne,  condist 
de  Froidmont  »,  se  sert  du  français  dans  l'acte  par  lequel  il 
légua  ses  biens  dans  ce  village  à  l'église  Saint-Je»n-Evangéliste 
de  Liège  3;  on  en  a  vu  plus  haut  la  raison.  Cependant,  lorsqu'à 
une  date  aussi  basse  que  1400  je  vois  les  habitants  de  Nethen 
et  le  chapitre  de  Saint-Jean  déterminer  leurs  droits  respectifs 
dans  une  charte  qui  est  également  rédigée  en  français  4-,  je  ne 
puis  rii'empêcher  de  considérer  cette  fois  la  langue  comme 
un  indice  de  nationalité,  car  c'est  en  général  vers  la  fin  du 
XIV®  siècle  que,  comme  on  le  verra,  les  populations  germa- 
niques de  notre  pays  remplacèrent  le  français  par  leur  langue 
nationale  dans  les  actes  publics  émanés  d'elles. 

En  poursuivant  notre  itinéraire,  nous  constatons  que  le 
village  de  1^'atcrloo  n'avait,  au  XV«  siècle,  qu'une  toponymie 
entièrement  germanique;  le  premier  lieu  dit  roman  qui  y 
apparaisse,  le  Meis  de  la  longue  tombe,  ne  date  que  de  1472  ; 

*  Wautkrs,  Les  Communes  belges,  p.  200. 

'  Voyez  les  pièces  justificatives  de  ce  chapitre. 
'.  Archives  de  Liège,  Stock  de  Saint-Jean,  p.  9. 

*  Wautbrs,  Les  Communes  belges,  p.  202. 


(  158  ) 

quant  aux  noms  flamands,  ils  ont  été  ou  éliminés,  ou  défigurés 
par  la  prononciation  wallonne,  comme  Crassebache,  devenu 
Cravache,  ou  traduits,  comme  Ruwerdingen  dont  on  a  fait  le 
Chenoit,  ou  Rode,  primitif  qu'on  a  le  droit  de  soupçonner  sous 
le  nom  actuel  de  Rotix-Sart. 

Quant  à  Reslère-Salnt- André,  qui  porte  un  nom  essen- 
tiellement roman,  on  peut  s'étonner  d'y  trouver  tant  de  Uetix 
dits  flamands,  et  l'on  sera  tenté  peut-être  d'attribuer  à  la 
population  une  origine  thioise.  Mais  en  y  regardant  bien, 
on  constate  que  ces  lieux  dits  sont  extraits  d'un  document 
rédigé  en  flamand  et  qu'ils  ont  été  purement  et  simplement 
traduits  en  cette  langue,  chaque  fois  qu'ils  avaient  conservé 
une  certaine  valeur  appellative  que  le  scribe  pût  saisir.  Plu- 
sieurs de  ces  noms  ainsi  traduits  laissent  percer  encore  l'ori- 
ginal wallon;  ainsi  Rosiereveld,  Rosierbosch,  den  Vemhierc, 
de  Valeyl  van  Jnfier,  in  den  Foreest  ^.  Rosière  reste  donc,  à  la 
suite  de  notre  enquête,  un  des  points  immuables  de  la  fron- 
tière linguistique. 

Ëntin  viennent  Bier^lies  et  Saintes.  Sur  le  premier  de 
ces  deux  villages,  je  n'ai  pu  recueillir  de  renseignements  pré- 
cis; quant  au  second,  nos  plus  anciens  documents  topony- 
miques  ne  remontent  pas  au  delà  de  1748.  Us  sont  romans, 
bien  qu'avec  quelques  noms  à  radical  germanique  indiquant 
qu'on  se  trouve  sur  la  frontière  :  bois  d*Estehou,  champ  de 
Burgestray  {Bergstraet?),  la  Lanbecq,  Hais  rien  ne  prouve  un 
fléchissement  d<^  la  frontière  linguistique  de  ce  côté. 

En  résumé,  à  part  deux  exceptions  :  Nethen  et  Rosière, 
tous  les  villages  aujourd'hui  wallons  qui  ne  sont  pas  compris 
dans  le  roman  pays  au  XIV®  siècle,  nous  apparaissent  comme 
ayant  été  à  cette  date  des  localités  flamandes.  Mais  l'exception 
de  Nethen  n'est  qu'apparente;  en  effet,  ce  village  ayant  appar- 
tenu  de  temps  immémorial  à  l'église  Saint-Jean-Evangéliste  de 
Liège  ^,  n'a  jamais  fait  partie  du  bailliage  de  Nivelles  qui  com- 

*  Wauters,  Les  Communes  belges,  canton  de  Wavre,  p.  ^02. 


(  159  ) 

prenait  toutes  les  localités  du  roman  pays  de  Brabant.  Mais  si, 
comme  il  n'y  a  pas  lieu  d'en  douter,  la  frontière  du  roman  pays 
de  Brabant  coïncidait,  dès  le  commencement  du  XIV^  siècle, 
avec  la  frontière  linguistique,  nous  sommes  autorisé  à  repor- 
ter beaucoup  plus  haut  encore  l'origine  de  cette  frontière.  La 
division  politique  du  Brabant  en  quartiers  datait  probable- 
ment des  premiers  jours  de  l'organisation  du  duché,  et  sans 
aller  jusqu'à  admettre  avec  Divaeus  qu'elle  existait  déjà  au 
IX"  siècle  ^  nous  pouvons,  sans  crainte  de  nous  tromper,  lui 
donner  au  moins  un  ou  deux  siècles  de  priorité  sur  les  docu- 
ments qui  la  consignent  pour  la  première  fois.  Si  la  différence 
des  idiomes  avait  intéressé  les  chroniqueurs  de  ce  temps,  nous 
trouverions  plus  d'une  fois  la  confirmation  de  ce  point  de  vue 
dans  les  documents  ;  malheureusement,  la  question  des  langues, 
si  brûlante  aujourd'hui,  ne  les  a  jamais  préoccupés,  et  c'est  le 
hasard  seul  qui  nous  permet  de  retrouver  parfois,  dans  les 
monuments  écrits,  la  trace  de  l'existence  d'une  frontière  lin- 
guistique. Il  n'en  sera  que  plus  agréable  de  pouvoir  noter, 
lorsque  l'occasion  s'en  présente,  l'accord  entre  les  faits  acquis 
par  nos  recherches  et  les  allusions  des  contemporains.  C'e^t 
ainsi  que,  dans  la  première  moitié  du  XIiI°  siècle,  le  chroni- 
queur monastique  Albert  de  Stade,  traçant  l'itinéraire  d'un 
pèlerin  allant  de  Staden  à  Rome  par  Cologne,  le  Brabant  et  la 
France,  croit  devoir  noter,  à  l'usage  de  celui-ci,  les  localités 
où  il  commence  à  entendre  une  autre  langue  que  son  idiome 
natal.  Voici  le  curieux  passage  de  cet  auteur  ^  : 

Landetie.  Haec  villa  mixla  est  et  GcUlico  et  Teulonico,  —  Lis- 
mea  3.  Ibi  intras  Ixngnam  gallicam.  Reliquas  villas  pronunciabo 
gallice  non  latine,  quia  haec  pronwiciatio  magis  est  necessaria 


*  DrvAEUS,  Rerum  Lovaniensiurriy  lib.  I,  col.  2.  On  voit  qu'il  trouve 
dans  la  division  du  Brabant  en  quatre  quartiers,  la  trace  des  quatre 
comtés  qui  y  sont  signalés  dans  Tacts  de  partage  de  870. 

*  Alberti  Stadensis,  Annales  (Pertz,  Script.,  t.  XVI,  p.  336.) 
^  Linsmeau,  écrit  selon  Porthographe  romane  de  Tépoque. 


(  160  ) 

viatori.  —  Geldenake  K  —  Mon  San  WiberL  —  Nivelé,   — 
Bénis  2.  —  Viren'J^,  —  Mabuge  ^. 

De  tout  ce  qui  précède,  il  résulte  que  nous  pouvons  raconter 
avec  une  précision^  relative  Thistoire  de  la  frontière  linguis- 
tique en  Brabant  depuis^l'époque  des  noms  de  lieux  dits  jusqu^à 
nos  jours.  Cette  frontière  a  fléchi  sur  toute  l'étendue  du  pays 
qui  est  compris  entre  ;ia  Petite-Geete  et  la  Dyle,  et  Téléraent 
wallon  a  enlevé  au  flamand  une  bande  de  territoire  formée 
par  les  communes  suivantes  qui  se  succèdent  en  ligne  ininter- 
rompue :  Bas-Heylissem  ,  Haut-Heylissem ,  Zétrud-Lumay, 
rÉcluse,  Bauvechain,  Tourinnes,  Mille  et  Hamme. 

De  la  Dyle'à  la  Senne,  il  ne  paraît  pas  qu'il  se  soit  produit 
des  fluctuations  aussi  considérables.  Waterloo  est  la  seule 
commune  dont  on  puisse  affirmer  avec  certitude  que  le 
français  s'y  est  substitué  au  flamand  ;  toutes  les  autres  loca- 
lités échelonnées  le  long  de  la  frontière  sont,  en  définitive, 
romanes  dès  le  XIII*  siècle  au  moins,  malgré  la  présence  d'un 
certain  nombre  d'éléments  germaniques  introduits  dans  leur 
toponymie  rurale. 

Nous  entrons  dans  la  province  de  Hainaut.  Elle  contient 
cinq  localités  restées  flamandes  :  Enghien,  Marcq,  Saint- 
Pierre-Capelle,  Bievene  et  Everbecq.  Qu'elles  l'aient  toujours 
été,  c'est  ce  qu'il  n'est  pas  difficile  d'établir.  Leur  toponymie 
actuelle  ne  contient  d'autres  éléments  romans  que  ceux  qui  y 
ont  pénétré  de  fraîche  date,  et  les  noms  de  lieux  dits  y  ont 
un  caractère  germanique  d'autant  plus  prononcé  qu'ils  sont 
plus  anciens.  Une  exception  apparente  est  faite  à  c€tte  règle 

*  Jodoigne.  On  le  voit,  l'auteur  ne  lient  pas  complètement  sa  promesse, 
puisqu'il  donne  la  forme  germanique  de  ce  nom.  La  forme  latine  était 
dès  lors  Geldonia,  d'où  Jodoigne.  L'éditeur  allemand  a  tort  de  penser 
ici  à  la  Geete  et  au  village  de  Geest,  qui  n'ont  rien  de  commun  avec 
Jodoigne. 

*  Binche.  Même  observation. 
Vieux-Reng. 
Maubeuge. 


1 


(  161  ) 

par  Everliecq,  dont  la  toponymie  nous  apparaît,  sous  la 
date  de  1401,  comme  entièrement  française,  ainsi  qu'on  en 
pourra  juger  par  Taperçu  suivant  : 

Couture  de  le  Planke  Ou  Camp  Magritte. 

Couture  de  Niveloit.  Sur  le  Regtiiereamp, 

Couture  de  Frelinqueit.  Sur  le  Camp  dou  Caxtelet. 

Couture  de  Franketeile.  A  Haut  Bot. 

Sur  le  Ghinselincamp.  Couture  de  le  Barre. 

A  Ghintetinpret.  Braele, 

A  Cardenoit. 

(A«gn'«(r«  det  renteê  de  dhiêlenghien,  fol.  IS'*,  aux  Archives 
(lu  Royaume  ) 

Mais  si  l'on  y  regarde  de  plus  près,  on  s'aperçoit  qu'il  n'y  a 
là  qu'une  apparence.  D'abord,  les  registres  des  rentes  de 
Ghislenghien,  auxquels  ces  noms  sont  empruntés,  sont  tous 
rédigés  en  français,  et,  selon  un  usage  à  peu  près  universel, 
on  y  a  écrit  à  la  française  ou  même  traduit  en  français  tous 
les  noms  flamands  traduisibles.  Frankeselle  n'est  autre  que 
Vrankenzele,  nom  foncièrement  flamand,  comme  chacun  sait; 
Ghinselincanp  et  Ghinselinpret  sont  la  traduction  de  Wisse- 
lingveld.  Haut  Bos  est  la  traduction  de  Hoogbosch,  nom  qui 
subsiste  encore  aujourd'hui  à  Everbecq,  de  même  que  Plank- 
kauter  qui  y  représente  la  Couture  de  le  Planke  de  1401,  et 
Gardenuit  que  nous  trouvons  à  la  même  date  dissimulé  sous 
la  transcription  française  de  Cardenoit.  La  toponymie  actuelle 
est  toute  flamande  :  Cardenuyt,  Ter  Walle  Molen,  Reke, 
Hemelryk,  Ter  Beken,  Breedstrate,  Terkleppe,  Plaatsbeke, 
Klage,  Korseele,  etc. 

En8;lileii,  la  localité  la  plus  importante  de  ce  pays,  est  une 
ville  où  nous  pouvons  constater  l'ancienneté  immémoriale  du 
flamand,  grâce  à  l'excellente  histoire  que  H.  Ernest  Mathieu 
nous  en  a  donnée^.  Bien  que,  comme  on  le  verra  ailleurs,  le 

*  E.  Mathieu,  Hisloire  de  la  ville  d'Enghieti,  2  volumes  in-8».  Mons, 
i876. 

Tome  XLVIII.  11 


(  162  ) 

français  y  eût  pénétré  de  bonne  heure  dans  les  actes  officiels, 
le  flamand  y  resta  toujours  la  langue  populaire,  le  parler 
maternel  des  indigènes.  C'est  en  flamand  que  se  faisaient  les 
représentations  dramatiques  de  la  chambre  de  rhétorique 
d'Enghien,  que  se  rédigeaient  les  comptes  et  les  chartes  des 
corporations  de  métiers,  que  se  rendaient  les  sentences  judi- 
ciaires du  tribunal  des  échevins.  C'est  en  flamand  que  prêtaient 
serment  le  mayeur,  les  échevins  et  le  massard. 

L'inscription  de  deux  cloches,  fondues  en  1499  et  en  1501, 
était  en  flamand.  A  Téglise  et  dans  le  cimetière,  la  grande 
majorité  des  inscriptions  des  XVI»,  XVII«  et  XVIIl«  siècles  est 
en  flamand  ;  le  français  n'apparait  guère  que  sur  les  tombes 
des  familles  nobles.  Nous  possédons  d'ailleurs  le  témoignage 
du  plus  ancien  historien  d'Enghien,  qui  écrit  :  ce  La  bonne 
ville  d'Enghien...  est  environné.e  de  beaux  et  spacieux  villages, 
parlans  quasi  tous,  avec  les  manans  de  la  ville,  la  langue 
flamengue...  *  » 

De  cette  ancienneté  du  flamand  à  Enghien  va  se  déduire  une 
conséquence  assez  intéressante.  Enghien  n'était  autrefois  qu'un 
château  bâti,  au  XII*  siècle,  à  l'extrémité  du  ban  d'un  village 
qui  seul  portail  primitivement  le  nom  d'Enghien.  Cet  Enghien 
primitif,  depuis  la  fondation  de  la  ville  du  même  nom,  a  été 
.désigné  sous  le  nom  de  Vieux-Enghienj  et  a  aujourd'hui  rem- 
placé ce  nom  par  celui  de  Petll-Eiiflpliicii.  La  ville  prit  de 
son  côté  le  nom  d'Enghien-le-Château  '^  ;  aujourd'hui  encore, 
en  signe  de  sa  filiation,  elle  est  privée  de  banlieue,  et  celle  de 
Petit-Enghien  commence  pour  ainsi  dire  à  ses  portes. 

Hais  il  y  a  plus  :  les  deux  Enghien  faisaient  partie  dès 
l'origine,  et  dans  tous  les  cas  à  une  époque  antérieure  à  1167, 


«  CoLENs,  Histoire  d'Enghien.  Tournai,  1643,  page  4. 

*  Aenghiem  castellum.  Velus  Âenghiem.  Diplôme  du  XII^  siècle  dans 
Devillers,  Annales  du  Cercle  archéologique  de  Mons,  t  X,  p.  118.  — 
Parvum  Aengim  en  1219,  Petil-Angien  et  Grand-Angien  en  1239.  {Ibid,^ 
pp.  134  et  147.)  -  Gfr.  Bermier,  Dictionnaire  géographique  et  historique 
du  Hainautj  article  Petit-Enghien. 


(163) 

de  la  paroisse  de  Howes,  comme  nous  rapprenons  par  un 
diplôme  non  daté  de  Nicolas  de  Cambrai  qui  est  postérieur  à 
cette  date^.  Enghien,  Petit-Enghien  et  Hoves  constituaient 
donc  une  même  unité  religieuse  dont  le  centre,  situé  à  Hoves, 
atteste  la  haute  antiquité  de  ce  dernier  endroit  3,  qu'on  doit 
considérer  comme  datant  des  premiers  jours  de  l'établissement 
des  Francs  dans  le  pays.  Il  est  à  peine  nécessaire  de  dire 
qu'une  telle  connexité  présuppose  l'identité  du  langage  dans 
les  diverses  parties  de  la  paroisse,  et  que,  Enghien  étant 
flamand,  il  faut  croire  que  Petit-Enghien  et  Hoves  l'étaient 
également  dans  l'origine.  C'est  ce  que  confirment  d'ailleurs  les 
plus  anciens  documents  toponymiques  de  ces  deux  localités. 
On  trouve  sur  le  territoire  de  Hoves  des  noms  comme  : 

Gratich,  HarUghambe. 

La  Keue  tlofmeerseh. 

Torreblocq.  Witteputte  (4635). 

Weyemberg  (447^.  Hoexcouter  (1473). 

Quaedsiracie  ou  Quayestraete  Leemanbroucq  (4735). 

Smeyerboseh,  Stotepoite, 

BaUnghe,  GrumendaeL 

Gennembroueq.  Brouekmeersehen. 

Horlebecq,  Langhendrieschmeenehe  (1699). 

Humbecq.  PatouUtraete, 

Le  ValUken  (4756).  Thionbroucque  (4728). 

SteepoUe.  Waterloo  ». 

Plus  tard,  mais  pas  avant  le  XVill"  siècle,  on  voit  naître  sur 
le  même  terrain  un  certain  nombre  de  noms  français,  dont 
plus  d'un  n'est  sans  doute  que  l'altération  ou  la  traduction  du 
nom  germanique  primitif.  C'est  ainsi  que  Raescauter,  qui  dès 

*  Devillers,  Annales  du  Cercle  archéologique  de  Mons,  t.  X,  p.  118. 

*  La  plus  ancienne  mention  de  Hoves  est  faite  en  1086  (Hova), 
DuviviER,  Le  Hainaut  ancien^  p.  446.  La  paroisse  de  Hoves  existait 
déjà  à  la  date  de  1156.  E.  Mathieu,  Annales  du  Cercle  archéologique 
dEnghien,  t.  II,  pp.  336-369. 

'  J.  BosMANS,  Annales  du  Cercle  archéologique  d^Enghien,  t.  II, 
pp.  36-lU. 


(  164  ] 

1609  est  écrit  Rassecourl  ou  Rassoficourt  (la  culture  d'un  per- 
sonnage  nommé  Raes  ou  Rason),  devient,  par  une  nouvelle 
altération,  la  couture  du  Grafid  Rasoir  (1735),  et  pour  ne  laisser 
aucun  doute  sur  Tidentité,  le  document  français  qui  baptise 
ainsi  Fendroit  dit  :  La  couture  du  Grand  Rasoir,  anctetine- 
ment  dit  Rasson,  De  même  Smeyerbosch  devient  Mayeurbois 
(1730)  et  même  Merbois  (1730)  et  Mairebois  (carte  de  l'état- 
major),  le  Gratich  se  transforme  en  Graty,  la  Patoelstraete  en  rue 
Patoul,  et  ainsi  de  suite.  Une  cloche  du  XVII®  siècle,  à  l'église 
de  Hoves,  porte  encore  une  inscription  flamande  ^.  Aujourd'hui 
même  Féléroent  germanique  na  pas  entièrement  disparu  à 
Hoves  :  la  partie  septentrionale  du  village,  qui  s'étend  le  long 
de  la  chaussée  d'Enghien  à  Soignies,  est  restée  fidèle  à  la  langue 
maternelle,  au  flamand  3. 

Nous  nous  trouvons  donc,  à  Petit-Enghien  et  à  Hoves,  en 
présence  d'une  romanisalion  incomplète,  et  qui,  commencée  à 
une  époque  à  déterminer  plus  loin,  n'a  pas  encore  gagné  le  ter- 
ritoire entier  de  ces  deux  communes.  Les  parties  romanisées  au 
sud  de  Hoves  laissent  toujours  percer,  sous  le  voile  roman  des 
mots,  la  vieille  ossature  germanique  :  Quaedstraet  et  Ralingue 
s'y  rencontrent  avec  Ter  Muninck  et  Lekkemaye,  noms  que  la 
bouche  wallonne  peut  avoir  altérés  déjà,  mais  dont  l'ortho- 
graphe n'a  pas  eu  le  temps  de  s'oblitérer. 

Sllly  et  Bas-Sillj  sont  deux  localités  assez  anciennes  : 
cette  dernière  avait  déjà  son  église  en  1138  3,  et  la  première  est 
antérieure  au  X®  siècle  4.  Malheureusement  je  ne  suis  pas  ren- 
seigné sur  leur  toponymie  ni  ancienne  ni  moderne  ;  j'ai  lieu  de 
croire  que  ces  deux  localités  ont  toujours  été  romanes,  et  qu'ici 


*  Communication  de  H.  Ernest  Mathieu. 

*  Ibidem. 

>  Bernier,  Dictionnaire  géographique  et  historique  du  Hainaut,  article 

Bussilly. 

*  Bernier,  Dictionnaire  géographique  et  historique  du  Hainaut,  article 
Sitly.  Les  deux  frères  Fastré  et  Siger,  de  Silly,  signent  une  charte  de 
1095.  (DuviviER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  464.) 


(  16S  ) 

la  frontière  des  langues  n'a  pas  fléchi.  Entre  Bas-Silly  et  Biévène, 
la  limite  est  fort  nette  et  ne  trahit  aucun  fléchissement. 

J'en  dirai  autant  de  Bols^de-Iiesslnes.  Ce  village,  dont 
l'étroite  connexité  primitive  avec  la  ville  de  Lessines  est  attestée 
par  son  nom  même,  et  qui  lui  doit  probablement  la  plus 
grande  partie  de  ses  colons,  n'est  pas  roman  dès  les  premiers 
jours  de  sa  toponymie.  Le  document  de  1276  *  qui  nous  en 
fait  connaître  les  plus  anciens  éléments  est  bien  significatif  : 
les  noms  les  plus  récents  (j'appelle  ainsi  tous  ceux  qui  ne  sont 
pas  encore  devenus  noms  propres  et  sont  restés  dans  la  langue 
courante)  y  sont  romans  ;  les  plus  anciens  sont  flamands.  Le 
Tiulerie,  le  Visnage  de  la  Croix,  le  Loge,  Basse  Rue,  le  Capicle, 
le  Sart  CMUteimne,yo\\k  pour  les  premiers;  Brouchines,Watre' 
los,  Oullenghien,  Bekisch,  Helsebecq,  Hollebais,  BUedekin,  Bore- 
sirat,  Hongreborc,  Hoisberghe,  voilà  pour  les  seconds.  Que 
conclure  de  là,  sinon  que  cette  zone  de  la  frontière  linguistique 
a  été  comprise  autrefois  dans  le  domaine  flamand,  mais  que, 
dès  une  époque  assez  reculée,  des  colons  de  langue  romane, 
venus  la  plupart  de  Lessines,  y  ont  fait  prévaloir  leur  idiome? 
Ce  qui  confirme  cette  conjecture,  c'est  qu'une  liste  assez  nom- 
breuse des  habitants  de  Bois-de-Lcssines  au  XIII®  siècle,  en 
signale  plusieurs  avec  la  mention  de  bourgeois  de  Lessines  ou 
de  bourgeois  simplement  :  «  Sébile  le  bourgoise  de  Lessines, 
Hemeri  le  borgois,  Stevenars  borgois  »;  d'autres  paraissent 
également  de  provenance  wallonne,  comme  Dame  Gheluis  de 
VcUenchienuesetJakemon  Lardenois  (l'Ardennais)  ;  d'autres  enfin 


*  C*est  un  manuscrit  conservé  à  la  Bibliothèque  royale  de  Bourgogne 
et  qui  a  été  signalé  pour  la  première  fois  par  M.  N.  de  Pauw,  dans  les 
Qnnpt£s  rendus  de  la  Commission  royale  d* histoire^  4«  série,  t.  XII, 
Bruxelles,  1886.  Une  main  récente  a  inscrit  en  tête  de  la  première  feuille 
ces  mots  :  Un  veil  rentier,  litre  sous  lequel  je  le  désignerai  dans  mes 
notes.  J'ai  tiré  la  date  du  manuscrit  d'une  note  qui  se  trouve  sur  l'anté- 
pénultième feuille,  s.  v.  Baffe.  Le  Veil  Rentier  est  précieux  par  la 
quantité  des  noms  de  lieux  .et  de  personnes  qu'il  contient,  et  qui  appar 
tiennent  presque  tous  aux  localités  septentrionales  du  Hainaut. 


(  166  ) 

portent  des  noms  que  nous  retrouvons  sur  les  listes  des 
bourgeois  de  Lessines,  comme  Crétin,  Luserier  ou  Li  useliers, 
etc.,  etc.  Au  surplus,  un  coup  d'oeil  sur  la  carte  de  Fétat- 
major  est  ici  bien  instructif.  Le  grand  bois  de  Lessines,  avec 
son  prolongement,  le  bois  de  Hellebecq,  se  profile  du  nord  au 
sud  sur  une  étendue  considérable,  formant  la  limite  entre  les 
communes  wallonnes  (Lessines  et  Bois-de-Lessines)  et  la  com- 
mune flamande  de  Biévène.  Bois-de-Lessines  apparaît  entre 
ces  deux  bois  comme  une  clairière  pratiquée  de  Touest  à  Test 
par  des  populations  quj  seront  venues  de  Lessines  :  on  a  ici 
l'expression  graphique  la  plus  exacte  possible  de  la  conjecture 
ci-dessus  exprimée. 

Vient  maintenant  la  commune  des  OeaK-Acren,  compo- 
sée d'Acrea-Salnt-llartlii  ou  Grand-Acren,  et  d'Acren- 
Salnt-Géréou  ou  Petit-Acren  ^.  Ces  deux  localités  sont  fon- 
cièrement romanes,  sauf  la  partie  orientale  de  leur  territoire, 
qui  appartient  à  ridiome  germanique;  la  frontière  linguistique 
coupe  donc  le  territoire  de  cette  commune  et  enlève  la  partie 
du  nord-ouest  qu'il  laisse  au  flamand.  Celte  partie,  comme 
l'indique  son  nom  de  Bois-d'Acren,  est  plus  récemment  défri- 
chée, et  confirme  la  supposition  formulée  au  sujet  de  Lessines, 
que  c'est  la  forêt  qui,  à  l'est,  a  servi  de  limite  aux  deux  lan- 
gages, et  que,  la  forêt  supprimée,  ils  se  sont  trouvés  en  face 
l'un  de  l'autre  sans  frontière  naturelle.  Du  côté  du  nord,  la 
Dendre  met  en  contact  immédiat  les  deux  langues  :  on  passe 
sans  transition  de  l'aggloméré  wallon  des  Deux-Acren  ù  l'agglo- 
méré flamand  d'Ovcrboclaere,  ((ui  est  à  peu  près  aux  portes 
de  Grammont  (Geeraardsbergen). 


*  Un  document  de  1359  désigne  ces  deux  localités  sous  le  nom  de 
Ancrene  don  grand  mousiier^  et  Ancrene  dou  petit  motistier  (Registres 
des  rentes  de  Ghislenghien,  aux  Archives  du  Royaume).  C'est  là  sans 
doute  l'origine  des  qualificatifs  de  grand  et  de  petit  attribués  aux  deux 
Acren.  D'autre  part,  Chotin  cite  un  Akerne  superior  (4179),  et  une  vUle 
d'Akrene  dite  la  ville  de  Lassiis  (1289).  11  y  avait,  d'après  cela,  trois 
manières  de  distinguer  les  deux  Acren,  selon  leur  patron,  la  grandeur  de 
leurs  églises  et  leur  situation. 


(  467  ) 

Goy  figure  dans  le  VeU  Rentier  de  1276  avec  une  topony- 
mie dont  le  caractère  germanique  apparaît  incontestable  à 
travers  les  formes  romanes  dont  l'a  affublée  le  scribe  qui  a 
écrit  ce  document.  Soradenghes,  Sortries,  Gomertbruec,  Espren- 
ghkn,  Drivechonbruec,  Hanbfiiec,  Horvesbecq^  Aubecq  consti- 
tuent, sans  doute,  une  collection  de  noms  flamands;  mais  à 
côté  d'eux  apparaissent  d'autres  noms  dont  le  caractère  est 
plus  indécis  {Stocoit,  Annoit,  Corroit,  Trente  Epis,  Loncpont, 
Tinricamp,  Aubertsart,  Andrinpreit)  et  dont  on  ne  pourrait 
sans  témérité  affirmer  qu'ils  sont  tous  traduits  par  le  scribe. 
Selon  moi,  Goy  se  trouve  dans  le  cas  de  Bois-de-Lessines  et  de> 
La  Hulpe:  une  population  de  colons  wallons  y  a  noyé  l'élé- 
ment germanique  et  a  romanisé  de  bonne  heure  la  localité. 

Flobeeq  et  sa  banlieue  ne  nous  offrent  que  des  éléments 
romans  et  ne  contiennent  aucune  trace  de  noms  germaniques. 
Le  VeU  Rentier  nous  montre  qu'il  en  était  ainsi  dès  le 
XIII®  siècle,  c'est-à*dire  à  l'époque  où  la  toponymie  rurale  ne 
venait  que  de  naître.  On  en  trouvera  un  extrait  aux  pièces  jus- 
tificatives de  ce  chapitre;  la  quantité  exceptionnelle  de  noms 
qu'il  contient  ne  m'a  pas  permis  de  le  reproduire  ici,  mais  je 
crois  que  tout  lecteur,  après  l'avoir  examiné,  considérera  la 
question  comme  tranchée  et  l'immutabilité  de  la  frontière 
linguistique  depuis  le  XIII*"  siècle  comme  établie. 

Ellezelles  contient  au  nord  de  son  ban  une  section  fla- 
mande formée  par  les  hameaux  de  Broeiicq,  Riscotrie  et  Beau- 
faux,  mais  tout  le  reste  du  ban  est  roman  et  la  été  de  temps 
immémorial,  comme  le  prouvent  mes  documents,  qui  remon- 
tent jusqu'au  XIIl^  siècle. 

Restent  enfln  les  trois  communes  de  Salnt-lSaoïreur, 
Der^nean  et  ^vratripont,  sur  lesquelles  je  n'ai  pas  de  ren- 
seignements anciens,  mais  dont  l'analogie  me  permet  de  sup- 
poser le  caractère  roman  dès  l'origine,  car  on  ne  peut  trouver 
aucune  trace  germanique  dans  leur  toponymie  actuelle. 

Quant  aux  localités  wallonnes  situées  en  arrière  de  la  fron- 
tière linguistique  actuelle,  il  n'en  est  aucune  dont  on  ne  puisse 
établir  la  nationalité  romane  à  une  époque  assez  reculée.  A 


(168) 

lïi^odeeq,  à  Ogfj  à  Paplirnles^  à  Islères^  à  liaiiqoe 
saint,  à  Tou^rc?  à  Baffe,  à  Glilalensblen,  tout  est 
roman  dès  le  XIII^  siècle,  comme  on  le  voit  par  le  Rentier^  et 
dès  le  XV>  siècle,  nous  ne  rencontrons  qu'une  toponymie 
romane  à  Melnkerqne.  Nous  pouvons  donc  conclure  en 
disant  que  dans  le  Hainaut,  depuis  le  XllI®  siècle,  le  flamand 
a  reculé  à  Petit-Enghien  et  à  Hoves,  et  qu'il  doit  avoir  disparu 
vers  le  XI®  à  Bois-de-Lessines  et  à  Goy.  Pour  le  reste,  la  fron- 
tière n'a  pas  fléchi  pendant  toute  la  période  que  Ton  peut 
atteindre  par  l'étude  des  noms  de  lieux  dits. 

Même  observation  pour  ce  qui  concerne  la  partie  de  la  fron- 
tière délimitée  par  les  villages  wallons  de  Oitsseiffnles, 
Amoasles  et  Orroir,  dans  la  Flandre  orientale,  et  de 
BoUIffnles,  1ju1iis>ac  6t  Monscron,  dans  la  Flandre  occi- 
dentale. Je  ne  sais  pas  sur  quoi  se  fonde  Winkler  pour  affirmer 
que  Dottignies  est  incontestablement  un  village  flamand  dans 
l'origine,  mais  qui  a  oublié  sa  langue,  et  je  crois  qu'il  se  laisse 
guider  par  la  simple  ressemblance  entre  Dottignies  et  un  hypo- 
thétique Dotlingheni  ^.  Je  n'oserais  donc  rien  soutenir  en  ce 
qui  concerne  cette  localité,  en  Tabsence  de  documents  qui 
puissent  trancher  la  question  d'une  manière  définitive. 

On  peut  être  plus  catégorique  en  ce  qui  concerne  Mous- 
eron.  Cette  dernière  localité,  qui  est  aujourd'hui  une  ville  de 
14,000  âmes,  parle  wallon  depuis  un  temps  immémorial  :  un 
acte  de  1299  nous  fait  connaître  sa  toponymie,  qui  dès  lors  est 
toute  romane  :  «  In  loco  qui  dicitur  la  Folie^  terra  Rogeri  de  le 
Val,  rivulus  qui  dicitur  li  bieke,  domus  Sigeri  de  le  Wasiine^ 


*  (c  De  dorpsnaam,  oorspronkelijk  Dotlûnghe,  een  oud*gerinaansch 
patronymikon,  is  goed  vlaamsch,  en  het  lijdt  geen  twijfel  of  de  oudste 
ingezetenen  dezer  plaats  en  liebben  niet  als  vlaamsch  gesproken.  Later 
is  het  verwalscht,  en  het  is  waalsch  gebleven  lot  op  dezen  dag.  De  Walen 
verbasterden  den  ouden  naam  Dothynghe  in  Dottignies  en  de  heden- 
daagsche  Vlamingen,  die  den  alouden  dorpsnaam  vcrgeten  hebben,  ver- 
knoien  dien  verbasterden  naam  Dottignies  thans  nog  eens  vveer  tôt  Dothe- 
nijs  ))  (WiNKLEH,  Oud  Ntiderland,  p.  239.) 


(  169  ) 

feodum  Boidini  de  le  Brandey  vicus  dou  Ponciely  terra  de 
Gazebeca,m2Lnsus  Johannis  de  VEspine  »  ;  voilà  un  easemble  de 
noms  qui  parlent  assez  éloquemment,  puisque  sur  huit  il  en 
est  six  absolument  wallons,  un  septième  nationalisé  et  un  hui- 
tième sans  doute  adventice  1.  Ajoutez  à  cela  que  tous  les  ter- 
riers et  registres  de  la  seigneurie  sont  écrits  en  français,  et 
qu'en  1610,  un  plaideur  ayant  demandé  de  pouvoir  se  servir 
du  flamand,  les  échevins  répondirent  :  Messieurs  ont  ordonné 
aux  ambedeux  parties  de  servir  leurs  escriptures  en  wallon, 
comme  on  a  faict  de  tout  temps  immémorial  en  ceste  court  -. 

C'est  seulement  à  partir  de  Beokem  qu'il  est  permis  de 
constater  de  nouveau  certaines  fluctuations.  Rcckem  etZand- 
iroorde,  villages  primitivement  flamands,  sont  aujourd'hui 
des  communes  mixtes  avec  tendance  accentuée  à  la  francisa- 
tion 3.  Hallaln  et  Boasbeeqae,  deux  localités  du  dépar- 
tement du  Nord,  qui  viennent  immédiatement  à  la  suite  de 
Reckem  le  long  de  la  frontière  linguistique,  puis  Comlnes- 

•  Voyez  GouLON,  Histoire  de  Mouscroriy  1. 1,  p.  10. 

«  GouLON,  Histoire  de  Mouscron,  1. 1,  pp.  20-21.  Voyez  dans  le  môme 
auteur,  d*autres  détails  sur  le  mouvement  des  langues,  desquels  il  résulte 
que  le  flamand  a  gagné  du  terrain  à  Mouscron  depuis  le  XVI1I«  siècle.  Le 
recensement  de  1880  donne  pour  Mouscron  : 

4,961  Labitants  parlant  exclusivement  le  français, 
7S3        —  —  —  le  flamand, 

4,774        —  —      le  françaiii  et  le  flamand. 

*  Le  recensement  de  1890  donne  pour  Reckem  : 

644  habitants  parlant  eaclusivement  le  français, 
491         —  —  —  le  flamand, 

l,6it         —  —      le  français  et  le  flamand, 

et  pour  Zandvoorde  : 

146  habitants  parlant  exclusivement  le  français, 
451        —  —  —  le  flamand, 

378         —  —      le  français  et  le  flamand 

M.  DE  Bertrand,  Histoire  de  Mardick,  p.  368,  affirme  qu'à  Zonnebeke, 
près  de  Gourtrai,  on  parle  français,  bien  que  cette  localité  soit  enclavée 
ans  des  cantons  flamingants;  c'est  une  erreur. 


■■!»' 


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(  i70) 


f.J 


Franee  et  Comlnes-Beliriq»^?  Houibem,  ^Pl^ame- 
ton  et  Ploessteert  constituent  un  nouveau  groupe  de  loca- 
lités autrefois  flamandes  et  aujourd'hui  francisées.  Leurs  cadas- 
tres sont  encore  tout  flamands  aujourd'hui,  et  les  quelques 
noms  français  qu'on  y  rencontre  sont  ou  des  traductions,  ou 
des  additions  d'origine  récente.  Mais  la  population  ne  parle 
plus  que  le  français  et  prononce  à  la  française  les  noms  si  ger- 
maniques de  sa  toponymie.  Réservant  pour  le  chapitre  suivant 
ce  que  j'ai  à  dire  ici  au  sujet  des  localités  françaises  de  la  rive 
droite  de  la  Lys,  je  ferai  remarquer  que  la  langue  de  nos  voi- 
sins a  franchi  cette  rivière  sur  toute  la  partie  de  son  cours  qui 
s'étend  d'Ârmentières  à  Comines,  si  bien  que,  des  deux  côtés, 
les  eaux  de  la  Lys  ne  baignent  plus  que  des  localités  de  langue 
française. 

Cette  francisation  ne  me  semble  pas  remonter  fort  haut,  et 
tout  me  fait  croire  qu'à  la  fin  du  siècle  dernier,  elle  était  loin 
d'être  consommée.  Ainsi,  à  Warneton,  au  sein  d'une  population 
qui  ne  parle  plus  que  le  français,  les  enfants  chantent  encore 
des  refrains  flamands  défigurés  dont  ils  ne  comprennent  plus 
le  sens  *,  et  à  Comines  (Belgique),  des  noms  de  lieux  que  le 
cadastre  écrit  Godhuis,  Ten  Brielen  et  Cruyseecke,  étaient  pro- 
noncés Gottusse,  Timbrielle  et  Cruchéque  par  l'obligeant  secré- 
taire communal  qui  me  les  dictait  ^.  Tant  la  francisation  de 
cette  contrée  est  récente,  et  tant  les  langues  abandonnées 
savent  trouver,  dans  les  coins  les  plus  reculés  de  la  vie  sociale, 
des  refuges  où  leur  agonie  s'achève  dans  la  paix  et  dans  l'oubli  ! 


*  Voyez  la  remarquable  étude  de  M.  De  Simpel,  L* envahissement  de  la 
langue  française  en  Flandre.  (Flandre,  1883.) 

*  Le  secrétaire  communal  de  Comines  (France)  ne  mérite  pas  Tépi- 
thète  que  je  me  fais  un  plaisir  de  donner  à  son  collègue  belge.  Malgré 
mes  instances,  il  n'a  pas  voulu  me  permettre  de  consulter  les  riches 
archives  locales  dont  il  a  la  garde,  et  pour  Texamen  desquelles  j*avais 
fait  le  voyage  de  Comines.  Je  suis  heureux  de  dire  que  partout  ailleurs, 
je  n'ai  rencontré  que  courtoisie  et  obligeance. 


A-i 


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TOPONYMIE 


DBS 


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I 

4 


COMMUNES  SITUÉES  SUR  LA  FRONTIÈRE  LINGUISTIQUE. 


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PROVINCE    DE    LIÈGE 

(RIVE   GAUCHE  DE  LA  MEUSE) 


VrONGK. 


^312.  Lieu  dit  Passelawe.  1361 . 

Juxta  cabalii  ri  pain. 
1224.  Apud  Wonck  in  Hez.  1363. 

1351.  Sour  Uadrimont. 

Desour  le  passeal  des  joins.     1371. 

A  Wigir  fosseit.  1382. 

Sour  le  voie  de  Tneit. 
1323.  Juxta  fontem  en  Brouck  à 
Wonc. 

In  valle  juxla  curtem  Wate-     1^93. 
neal. 
idSS.  En   liwe  condist  a    Lime- 

chonvaus. 
1361.  Gortis  Xhimeles. 

£n  Sart. 

Desoire  Biertinfosse 

£n  Hadrimon. 

En  Lymeconvas. 

En  Vendrenohne. 

En  Frankonvauz. 

Desoire  les  terres  Chenal bav. 


Desoir  Humbier. 

A  Chiersir. 

Sor  le  court  condist  al  Bahe. 

Liw  condist  à  Baudelo. 

A  Bandeloke. 

En  le  Neals  desous  le  Ihier  de 

Pas. 
En  Kokiestier. 
Desous  Buef. 
Passum  de  Emberue. 
In  loco  dicto  desous  Bouf  en 

le  Bassine. 
Versus  Froyraont. 
En  llhenalhay. 
Viam  dictam  de  Peleit  terre. 
In  1.  d.  en  Crottes. 
Versus  Sève. 
En  Chabathe. 
A  Bandeloke. 
A  Fohal. 
Versus  Fossetum. 


t 


(172  ) 


t    - 


1393.  In  1.  d.  Hynechimont. 

Desuper  viam  de  Bacenges. 
En  Herbechemonl,  ou  Hobe- 

chimont. 
A  Saweal. 


1393.  A  Peleil  Tier. 

A  Ver  Fosseit. 
1411.  Les  Sachelles  de  Falle. 

Desoir  Loveriche  fosse. 
1483.  En  Puckçur. 


Cartulaire  de  Saint-Paul.  Liège,  4878,  pawm. 

Nous  avons  des  actes  en  français  de  Téchevinage  de  Wonck  en  1351, 
1358  et  1366.  Les  noms  des  échevins  et  des  autres  habitants  sont  tout 
romans  :  Grégoire  de  Werric,  dit  Le  Sor,  Johannes  diclus  le  Thies, 
Jacobus  dictus  le  Corbisier,  Henricus  dictus  Piet  d*Aigniel,  Watris  H 
Blans,  etc. 

fbidem. 

H  ACCOURT. 


1^.  Halembacii. 
1369.  A  Hallembave  : 

Le  fontaine  al  awe. 

Sour  le  voie  de  Treit. 

Kn  lieu  condist  à  Tombe. 


1369.  As  buissons. 

Entre  Luones  et  Lihe. 

As  cortis  de  Luones. 

A  bon  puiche,  a  bon  piuche. 

A  Loribuisson,  al  Oribuisson. 

Cartulaire  de  Saint-Paul,  pp.  9;^.  IMB,  324. 


Lieux-dits  anciens. 


1288.  Sor  le  preit  à  Lovnes,  sor  le 
preil  Alvones. 
Sor  Lambru,  sor  Lambri. 

1300.  Lones. 

1353.  En  terroir  de  Lihe,  entre  le 
espine  et  le  preit  deleis  le 
terre  dame  Maxhos  Larde- 
noise,  devers  le  tier  de  Lu- 
tines dune  part  et  le  terre 
Hellin  de  Mogh  ver  Muse 
d'autre  part. 
Nivelles. 


1353.  Aie  Loifosse. 

1354.  A  la  Loifosse. 

1355.  En  terroir  de  Lise  en  liw  kon 

dist  en  Hongrie. 
1427.  En  terreur  de  LQene. 

Lieu   condist  ^   Bouxhon    a 

Loene. 
Lieu  condist  a  Boin  Puche. 
A  Bouxhon  a  Lixhe. 
Derier  le  ville  de  Loennes 
Sour  le  tvers  de  Loenne. 

Cartulaire  de  Saint-Paul,  paxsim. 


L. 


i 


(178) 


Lieux-diu  modernes. 


■f  „■■< 


is 


'î 


Bois  d'Ainesse. 

Versaine* 

Au  chera  de  Loen. 

Au  vert  chemin. 

Saint-Germain. 

Thier  de  Loen. 

Tbier  de  Nivelles. 

Les  Loves. 

Au  chemin  de  Villers. 

Au  chemin  du  meunier. 

Bon  puits. 

Au  chemin  du  bois. 

Botroul. 

Au  chemin  Stappers. 

Au  sentier  de  la  Halette. 

Au  buisson  du  maréchal. 

Au  chemin  de  Villers. 

Pré  Mathei. 

Les  prés  au  thier  de  Nivelles. 

Au  lion  rouge. 

Dessous  Nivelles. 

Graindai. 

Nivelle. 

Devant  la  digue. 

Bayetai. 

Bonnier  aux  Quaquettes. 


Dessus  Loen. 

Jeni  Bruvère. 

Lamoureux  bonnier. 

Au  pré  Baré. 

Au  chemin  de  Nivelles. 

A  la  Vierge  Marie. 

Au  chemin  du  Tilleul. 

Au  chemin  du  Hournay. 

Au  chemin  des  petits  bonniers. 

Chemin  des  petits  hommes. 

Au  chemin  de  Loen. 

Loen. 

Au  thier  Mai. 

A  la  croix  de  Lixhe. 

Au  fond  derrière  Lixhe. 

Homme  vain. 

Au  vivier. 

Derrière  le  cimetière. 

Le  Paradis. 

Le  trou. 

La  Briqueltière. 

Le  Trixhe. 

Ruelle  Henuse. 

Ruelle  de  la  Halle. 

Ruelle  des  chevaux. 


BASSENGE. 


1433.  £n  Poilhimont. 


4433.  Deseur  le  thier  Seroul. 


Cartulaire  de  Saint-  Paul,  p.  4S2. 


'g- 


(m) 


■»" 

p 


•■■fi 


ROGLENOE-LBZ-BASSSNGE. 


iSÎSO.  Super  weriscalpium  dictum  43^.  Satis  prope  del  Salvenier. 
le  grant  Brouk.  In  1.  d.  en  Recke. 
In  1.  d.  en  Halhebar.  In  I.  d.  al  Cherauz  de  Ba- 
in 1.  d.  a  Longpreit.  chen§es. 
In  1.  d.  a  Htrihe. 

Archives  de  Liège,  Cathédrale  de  Saint- Lambert,  Stock  de  Hesbaye. 

1328.  Roieval.  1328.  Versus  le  Bruch. 

  Aghache.  En  Morianvas. 

Al  Savenir.  Juxta  Getefos. 

Secus  le  Tiege  de  Molins.  Al  Honteie  de  Wachievas. 

In  fonde  de  Roivas.  Le  Ghainial. 

Subtus  Johanvas.  Sor  le  Reiste  de  Oucbe . 

En  Johanvas.  En  Hierpofosse. 

Subtus  Gerfons.  Supra  le  gi'ans  Bures. 
En  le  Tassenir. 

Archive»  de  Saint- Jean-l'Évangélit te  de  Liage,  Stock  de  t3i0,  fo!.  44. 


BOIRS. 

Lieiu^itM  auciens. 

1280.  Supra  Crolel.  1280.  Elle  chavee.. 

Gontra  le  bruch.  Sor  le  pelen  de  ver  melin. 

Sor  le  tier  desous  le  chavee. 

Archive»  de  Liège,  Petit  Stock  de  Saint-Lambert. 

1348.  Juxta  weriscalpia.  1348.  Petiam  terre  dictam  le  Tier. 

In  1.  d.  a  Perouz.  In  1.  d.  al  Foxhal. 

Gctfouz. 

Archive»  de  Liège,  Cathédrale  de  Saini^Lambert,  Stock  de  He»baffe. 


(175) 


Ueux-diu  modernes. 


Onze,  hameau. 

Au  chêne  d*Onze. 

Llle. 

A  la  ruelle  Martienne. 

A  l'abbaye. 

Xhavée  de  Tabbaye. 

Campagne  d'Onze. 

Champ  de  Houlanbier. 

Campagne  de  la  croix  Rouge. 

A  la  voie  de  Tagasse. 

Au  chemin  de  Liège. 

Champ  d'Onze. 

Thier  Husquet. 

Les  bannes  au  bois  Husquet. 

Aux  Coyaudes. 

Grands  prés. 

Grand  thier. 

Bois  le  Bassa. 


Chemin  du  Cheva. 

Champ  de  Boirs. 

Jette  Fooz. 

Vaux  de  Boirs. 

Thier  de  Boirs. 

En  la  Vignette. 

A  la  croisette. 

Le  haut  bonnier. 

Au  gibet. 

Au  thier  Begot. 

Thier  d'Ane. 

Chablotte. 

Thier  Masson. 

La  Neuville. 

Derrière  les  masoltps. 

Dessus  le  brouck  à  Boirs. 

Champs  Lemaire. 


u: 


/« 


HEURE-LE-ROMAIN . 


1378.  Acortis  de  Fraveneal. 

Werissay  qu'on  dist  Fosseit 
preit. 

Le  voy  qui  tent  d'Eure  a 
Fexhe. 

Deseur  le  mostier. 

En  Johan  Vauz. 

Deseur  le  tombe  ou  on  soloit 
jadit  pendre  les  larons  de- 
seur le  Viseuse  voye  de- 
vers Geare. 


1378.  A  Bokefosse. 

Une  croiselie  voie  ki  vat  de 
Liège  a  Treit. 

Le  vove  ki  tent  d'Eure  à  Bo- 
kefosse. 

Le  bonier  Sain  Piere. 

Sour  le  Tier  desous  le  mos- 
tier d'Eure. 

Sour  le  Brouk. 

Sour  le  voye  de  Bealriwe. 

Deseur  le  molin  de  Litrenges. 


Archives  de  Liéye,  Cartulaire  de  SaiMt-3lartin,  foL  24  el  SS. 


^v~ 


(  iT6) 


GLONS. 


Campagne  du  Vert  fossé. 

Aux  quatre  bonniers. 

La  havée  Watrv  sart. 

Sur  le  Ihier. 

Thier  Gros  Jacques. 

Glons. 

Pelé  thier. 

Dessus  le  haut  vénave. 

Les  ruallettes. 

Derrière  le  charlier. 

Sous  la  vigne. 

Le  Grand  pré. 

La  vigne. 

Bois  Trawcz. 

Fond  d'Elst. 

1^  haut  bonnier. 

Entre  les  deux  voies. 

Au  buisson  boulée. 

Dessus  la  vigne. 

Dessus  le  long  thier. 

Long  thier. 

Le  fagot. 

Dessus  le  thier  d'Ane. 

Es  mousse. 

Dessus  la  vaux. 

Au  chemin  de  Paifve. 

Au  chemin  de  VVihogne. 

Au  Goda. 

Plat  thier. 

Thier  de  Frère. 


Koiseux. 

Fond  du  berger.  - 

Thier  de  Nederheim. 

A  la  ruelle  Philippette. 

Prés  à  Liège. 

Au  sentier  de  Frère. 

Derrière  Oborne. 

Prés  d*Amaron. 

Oborne. 

Thier  de  Saint-Laurent. 

Thier  Maillet. 

Vaux  d*Oborne. 

Derrière  la  verdecour. 

Dessus  la  havée. 

Thier  de  Lavaux. 

Fond  de  Convenaille. 

Thier  de  Paifve. 

Thier  de  Saint-Pierre. 

Au  long  thier. 

En  Alooz. 

Xhavée  Maret. 

Dessus  Brus. 

Glons. 

Brus  hameau. 

Bois  hamez. 

Thier  Saint-Pierre 

S.  Pierre  hameau. 

Thier  de  Saint-Laurent 

Hamerai. 

Bockhothier. 


PAIFVE. 


Mouche. 

Fond  de  Hem  me. 

Moulin  vove. 


Hemme. 

Fond  de  Dibendalle. 

Fond  de  Paifve. 


■fl 

il 


(177  ) 


Croix  Bourgogne. 
Les  engins. 
Paihe. 

Derrière  chez  Claes. 
Devant  chez  Piette. 


Derrière  chez  Hubert. 

Biga. 

El  may. 

Queue  du  renard. 


"  n 


FSSŒB-SLINS. 


Ueujt'diu  de  iâ60  environ. 


A  Matenier. 

Desour  le  chaine. 

Desous  le  chaine. 

El  funs  de  Matenieir. 

Sor  le  voie  Dore. 

En  Badoufait. 

Al  Fostage. 

Sor  le  voie  d'Az. 

Sor  le  voie  de  Brus  al  Hourental. 

Aie  Chantore. 

Vers  Montelou  sor   le  voie  de 

Bors. 
A  la  Haiole  d'Anch. 
A  Gosson  Bussi. 
A  Chee  fosse. 


Sor  le  voie  de  Gette  Fous. 

A  Mesplier. 

As  chavées. 

En  Busson  valz. 

A  Cokilhonmont. 

Al  Honerech  Buisson. 

A  Buisson  goule. 

A  Marliere  desous  Fait. 

A  Loveneal. 

Al  Turabe  a  Sclins. 

Les  terres  de  Tilhice. 

A  Bertine  haie. 

En  Gerben  haie. 

Sor  le  pasial  d'Unces. 

En  Crelou. 


Archives  de  Liège,  Détignation  de*  bien»  des  Pauvres-en-lle,  fol.  iiOet  31, 


\SnHOGNE. 


Fond  de  Wihogne 
Soleva. 
Moulin  voie. 
Double  Dimme. 
Wihogne. 
Les  baraques. 
Thiermaele. 
Al  halette. 
Hauteur  de  Fize. 
Tome  XLVIII. 


Ronâ  Godet. 
Les  hagettes. 
Fond  de  la  béguine. 
Al  Mellovr  Piette. 
Enclos  iNonsov. 
Derrière  Charles  Leroy. 
La  Béguine. 
Charles  le  rov. 
Ninfosse. 


13 


■V. 

C'.v. 


(  178) 


Au  sentier  de  Wihogne. 

Fond  du  bois. 

Poyoux  fossé. 

Barbakenne. 

Bois  Robert. 

Fond  des  Marnières. 


Le  Doyard. 
Grimaffond. 
Âl  Nistrée. 
Wihogne. 
Dessus  la  ville. 


\~i- 


OTHÉE. 


Lieux-diti  anciens  1350. 


In  1.  d.  en  Boe. 

In  1.  d.  a  Riwal  de  Naweroule. 

In  1.  d.  Engihaie. 

In  1.  d.  en  Damevauz. 


In  1.  d.  en  BoUeus. 
In  1.  d.  en  Hamelvauz. 
In  1.  d.  en  Hagour. 
In  1.  d.  a  Bierleur  Tyge. 

Stock  de  Hesbaye,  fol.  4â  t«. 


LieuX'diu  anciens   1260. 


Aile  franchoise  voie. 

A  Gondreinfosse. 

Sor  Asselinfosse. 

A  Rokedale,  à  Rokendar. 

Al  Buisson. 

En  Walespial. 

A  Lange  Naae. 

Sor  le  Riwal. 

Le  bois  d*Ore. 

Sor  le  tumbe  des  poures. 


Derière  Taitre. 
A  le  Molînvoie. 
Le  cortilh  Oborne. 
Le  cortilh  Baduin. 
En  Fecereus. 
En  Enghinhaie. 
As  Chaineis. 
En  Bere. 
En  Wenrech. 
En  Wiloumont. 


Archivée  de  Liège,  Livre  des  Pauvret-enMe,  fol.  6^ 


Lieux-diu  modernes. 


A  la  savate. 

Sart. 

Hameleveau. 


Aux  chavées. 
A  la  voie  de  Huy. 
A  la  voie  de  Tongres. 


■r^pif: 


(  179  ) 


Campagne  du  bois  de  Hamal. 

A  l^vQyedu  flot. 

A  la  trinebe. 

Tiermal. 

A  la  voye  de  loige. 

Aux  petites  marlières. 

Roua. 

Tapaine. 

Dameveau. 

A  la  tombe. 

Fond  de  la  chapelle. 

A  la  vovede  Russon. 

Fromont. 

Au  chemin  d*Heu. 


Dessus  les  prés. 

Bolaine. 

Plontin 

A  la  voye  d'Awans. 

Pasai  des  botresses. 

Derrière  chez  Lenoir. 

Fraineux. 

Fechereux. 

A  la  voie  de  Liège. 

Derrière  le  château. 

Baye. 

A  la  voye  de  Juprelle. 

Derrière  le  corlil  Leduc 

Au  sentier  de  Wihogne. 


«* 


XHENDREMAEL. 


Lieux-dits  anciens  13.^ 


Skendremale. 

In  loco  dicto  elle  commune. 

Via  del  Lupieire. 

Via  dicta  des  Molins. 

Rivnis  des  Marlirs. 

In  1.  d.  en  Stepeaz. 

Via  del  Lupirie. 

In  1.  d.  en  fons  de  Hma  per 

médium  vie  dicte  Haseliche 

voie. 
Sor  le  tyege  de  Malaise. 
Auz  Chabottes. 
In  1.  d.  az  Anettez. 
In  1.  d.  ad  Putéum  leprosorum. 
In  1.  d.  a  Comarche. 
Super  viam  Tombarum  dictam 

de  Warouz. 
Allé  ruwal  Pawelhon. 
In  l.  d.  en  Florey. 
In  1  d.  al  Larnesse. 
Al  Forchie  voie. 


Subtuà  le  tiege  de  Florey  deor- 

sum  Gertrudfosse. 
Versus  Jericam 
Subtus  Castelhon. 
In  1.  d.  deorsum  les  Marlirs. 
In  1.  d  el  Larrezelhois  a  Buske. 
A  Labebaie  inter  le  Feceroise  et 

curtem  Leonardi  de  Geyre. 
En  Bertenoire 
In  1.  d.  al  Luprie. 
Curtem  dictam  de  Belfroit. 
Curtem  des  Cherires. 
En  Bées. 

Super  le  Vise  Voie. 
Aux  Mallerottes. 
Aux  Mar lottes. 
Propter  Roieteal  Busson. 
Semita  de  Naweroule. 
EnLivelDire. 

Terram  elemosine  Tirburse. 
En  Stepeaz  subtus  le  Viez  Voie. 


'.V.. 

t 


(  180) 


A  Pieroul. 

In  orto  Boreit. 

Terra  dicta  des  Rossettes. 

En  Auluche. 


In  1.  d.  a  Bruke  a  Florey. 
Ad  abietes  de  Uney. 
En  liw  condist  devant  le  porte  de 
Malaise. 


In  I.  d.  Cornuchamp. 

Archivée  de  Liège,  Stock  de  Hetbaye,  fol.|44. 


Lieux-diu  modernes. 


Dessous  le  fossé. 
Chession. 
Gertnide  fosse. 
Thierde  Paive 
Aux  arbres  florefs. 
Fond  de  Malaxhe. 
Cortil  Lahaut. 
Au  vert  fossé. 
Campagne  de  Malaxhe. 
Derrière  les  tours. 
Preleux. 
Xhendremael. 
Viernay. 
Derrière  le  trou. 


Fond  de  Malaxhe. 

Doya 

Preay. 

Roua  des  mari. 

Sur  le  mont 

Stepai. 

Commune. 

Derrière  TËglise. 

Bourdon. 

A  la  voye  de  Liège. 

Bonbette. 

Nolisse. 

Malaxhe. 

Es  Rexhe. 


GRISNËE. 


En  sart 

La  champenotte. 

Houmont. 

Vers  Renexhe. 

La  grande  pièce. 

Charlevaux. 

Morte  bonne  femme. 

La  petite  campagne. 


Derrière  les  haies. 
Au  long  fossé. 
La  mory. 
Voie  d'Herstappe. 
La  tombe. 
Wairexhe. 
Voie  des  frères. 


(181  ) 


tV^ 


ODBUR. 


La  hayette. 
Voie  de  Crisnée. 
Charles  voie. 
La  rona. 
Le  Thiehout. 
Le  trou  du  renard. 


Au  chemin  de  Herstappe. 
Derrière  les  enclos. 
Au  chemin  du  buisson. 
Fond  de  Kemexhe. 
Fond  d'Herstappe. 


Thys  le  village. 

Grosse  pierre. 

En  slette. 

Rona  Saint-Pierre. 

Fond  de  Nomerenge. 

Maison  Nomerenge. 

Au  toit. 

Le  hovet. 

Le  brou,  hameau. 

Dessus  les  mamières. 

La  tombelle. 

Dessus  la  voie  de  Geer. 

Dessus  Nabinthe. 


Le  bocal. 
La  chevenotte. 
Derrière  Streel. 
Derrière  Thys. 
Les  hommes. 
La  champenotte. 
Thier  d'Oreye. 
Le  Brabant. 
Fosse  de  Thvs. 
Derrière  Mal  Meto. 
Au  bouhet. 
Fond  de  Fize. 


OREYB. 


Lieux-ditt  anciens   4360. 


En  Tieulemont. 

Sor  le  paseal  de  This. 

En  Palimont. 


A  Rodeberxhe. 
En  Parfunte  vas. 
Al  Chauchie. 


Archive*  de  Liège,  Livre  de*  Pauvret-en-lle,  fol.  17  \«. 


(182) 


Lieux- diu  modernes. 


Thier  de  Horpmael 

Dessus  Paradis. 

Paradis. 

Fond  de  Heurne. 

Bois  de  Heurne. 

Palimont. 

Les  forteresses. 

Au  sentier  de  Fiemal. 

Fond  Mélotte. 

Houbette. 

Au  chemin  de  Horpmael. 

Bois  Binblet. 

La  croix  de  pierre. 

Voie  du  irou  de  Looz. 

Bonneville. 


Au  sentier  des  meuniers. 

Cornu  bonnier. 

A  la  chaussée. 

Derrière  la  cour. 

Petite  campagne. 

Chapelle  Saint-Éloy. 

Oreye. 

Au  chemin  des  morts. 

Homont. 

Au  chemin  de  Liège. 

Thier  de  Thvs. 

La  conetrie. 

Au  pavé. 

Au  chemin  de  Lens. 

Braibant. 


HORPMAEL. 


Lieua-diU   anciens   433i. 


Apud  Horpale  Neder  den  brede 

wech. 
Juxta  Hortombe. 
Ople  brede  VVeht. 
Terra  Sprolant. 
En  de  breide  Weht. 
En  Mvdenel. 
Opte  Hexkestrate. 
Opte  Hexkestroite  in  exitu  ville 

versus  kaudebergh. 
En  Bovenhove. 
Supra  viam  Tongrensem  Ande- 

harnetom. 
Op  Uemskule 
Op  Hexbruke. 


Ople  Houstrouie. 
Pamislant  juxta  Demere  wecbe. 
In  loco  ubi  dicitur  Actertulet. 
Bidennothe  wech. 
Supra  Algenbos. 
Actertule  opte  stroite. 
En  Geckemer. 
A  Tumekim. 
Opte  Mesheloine. 
Opte  Houstroule. 
In  1.  ubi  dicitur  Ojire  debruc. 
Op  desse  Ternesculle  wert. 
Bovenhowe  supra  flirstroite.   , 
Juxta  Zetscoven  et  juxta  Hennus 
cule. 


\ 


(483) 


Supra  Herrestroite. 
Supra  Midelherstroite. 
Supra  Godencolche. 
Wordemistroite  op  Menaf;hte. 


In  1.  q.  d.  en  Colemine  videlicet 

opte  Hercstroile 
Juxta  le  Belefroit  over  de  Bruke. 
Opte  Stroite  versus  patibulum. 
Supra  paludem  Sassem  bruke. 


Archives  de  Liège,  Cartulaire  de  Saint- Martin, 


BERGILERS. 


Campagne  de  Hers. 

Fond  Saint- Pierre. 

Warlage. 

Bothebiet. 

Les  Brouckes. 

Dans  les  quelles. 

Fond  du  chesne. 

Ruelle  Matly. 

Derrière  Mal  pas. 

La  mes  à  Pousset. 

Grand  Loo. 

Haut  chemin. 

Croix  Fosset. 

Parfendvaux. 

Au  chemin  del  manette. 

Thier  du  fond  du  chesne. 

A  la  croisette. 

Campagne  du  demi -champ. 

A  la  horvée  du  Pousset. 


Au  chemin  de  Waremme. 

Bergilez. 

Sous  la  motte. 

A  la  basse  voie. 

A  la  verte  voie. 

Fond  d' jeune. 

Aux  tapaines. 

A  la  voie  des  meuniers. 

Campagne  de  Pousset. 

Thier  del  Hepletle. 

Au  chemin  de  Hodeige  à  Lantre- 

mange. 
Roua  del  heplette. 
Heplette. 

Au  chemin  de  Pousset. 
Sur  le  puits. 
Gros  Thier. 
Derrière  le  Roua- 
A  la  croisette. 


LANTREMANGE. 


Campagne  au  delà  du  Geer. 
La  briqueterie. 
Derrière  le  pré  aux  arbres. 
Les  prés  dessous. 
Haute  Vove. 
Grand  Loo. 


Au  chemin  de  Hodeige. 

A  la  chaussée. 

Fonds  Houbiet. 

Au  sentier  du  pont  Nalpas 

Parfondvaux. 

Les  Brouck. 


!       > 

■te  . 


L'n./ 


(184) 


Thier  de  Uartange. 

Au  chemin  de  Bléret  à  Oleye. 

Au  chemin  de  Waremme. 

Au  chemin  d*01eye  à  Bleret. 

Pré  Rignel. 

A  la  chaussée  des  Romains. 

Au  chemin  de  Waremme. 

Au  chemin  des  quatres  arbeaux. 

Aux  saules  Vanesse. 

Haut  Moustier. 

Vinave. 


Au  chemin  d'Oleye  à  Pousset. 

Fond  de  Bléret. 

Derrière  les  haies  de  Bléret. 

Au  sentier  de  Bléret. 

Au  long  Réna. 

Dessus  le  chemin  de  Pousset. 

Au  chemin  du  Plopai. 

Au  chemin  des  meuniers  de  War 

liche. 
Aux  quatre  Arbeaux. 


OLEYE. 


Lieux-dits  anciens  1348. 


Le  tome  d*01ey. 

Liw  condist  en  Lukedelle. 

Az  terres  del  pais  Dieu. 


Liw  condist  en  fons  de  Heires 

en  Indekedelle. 
Liw  condist  en  Jonkehev. 
Liw  condist  elle  heyde. 


Àrchivet  de  Liège,  Cathédrale  de  Saint -Lambert,  Stock  de  Heêbayr. 


1^60.  ABricochi  1960.  Deleis  Muzin. 

Deleis  Jonkeheu.  Desous  le  voie  en  la  vallée. 

Sor  le  bruc  en  contre  Ha-  Devant  le  pople. 

taingh.  Devant  Taitre. 

Livre  des  Pauvres-en-He,  foL  40  y. 


Lieux-ditt  modernes. 


PeUte  Busendelle. 

Grande  Busendelle. 

Midelpoulle. 

Campagne  dessous  la  tombe. 

Au  sentier  des  pauvres. 


Campagne  du  cerisier. 

Les  Horais 

Rusée. 

Keterman. 

Corne  de  la  vache. 


(18K) 


Yietf^e  Marie  de  Bottin. 

Hekenne. 

Alraipe. 

Au  chemin  d'Asselbrouck. 

Cornu  bonnier. 

Au  sentier  du  Sacrement. 

Bois  Mignolet. 

Havée  des  Meuniers. 

Maison  fontaine* 

A  la  chapelle.  ' 

Petite  campagne. 


Buisson  Messire  Antoine. 

Au  chemin  du  moulin. 

A  Hartange. 

Thier  de  Waremme. 

Au  chemin  du  Bleret. 

Haut  Mortier. 

Paix-Dieu. 

Pré  Bordenae. 

Hoog  straet. 

Klein  straet. 


BBTTINGOURT. 


Lieux-dits  anciens  VW. 


Versus  le  brouck* 

In  1.  d.  en  grôn. 

In  1.  d.  super  Millehof. 

In  1.  d.  de  m5de  de  Millehof. 

Super  viam  de  Groteborne. 

Versus  Heurre. 


Super  Spai*scoik. 

Super  Herwech  qua  itur  de  Betin- 

court  versus  Rokelenges. 
Prope  Heurne. 
Juxta  rivum  dictum  de  Lûtïhuse. 


Lteux^iu  moderaes. 


A  la  chaussée  de  Nivelle. 

Derrière  Mouhin. 

Au  chemin*  de  Saint-Trond. 

A  Saint-Antoine. 

Au  chemin  de  Gover. 

A  la  barrière. 

Campagnette. 

Le  Brouck. 


Prés  de  Gorswarem. 

Campagne  de  Gorswarem. 

Campagne  d*Elmay. 

A  Sainte-Anne. 

Puistock. 

Le  bois  de  Home. 

Muysenberg. 


-WAREUUE. 

I.iiai-it,u  incienii  1318. 
In  l.d  derire  Ixinchan  desouz  le       Per  médium  le  riwal. 


dian. 
Adruwellam  de  Longocampo. 
In  loco  dirto  a  poplea  super  calci- 

pelram. 
in  l.d  sorlechavioue. 
Ad  patïlulum  de  Waremie. 
Juxta  le  saison. 


Hesf^at. 

In  1.  d.  decha  le  muyl  sor  letier. 

Foraraen  dictum  del  oupil. 

In  1.  d.  a  eoron  del  contone 

chaveye. 
In  I.  d.  a  Chayeneal. 


»  de  Ltégt,  Cathédrale  Saint -Liimberl,  Slock 


1388.  La  ehavee  condist  de  Mollien     1436.  En  le  charapagnot. 

Levesque,  qui  val  liers  le     1440.  En  1.  d.  Bouffonvauls  vere 

Penliche  Tombe.  les  deux  lombes. 

En  Amsialle.  1443  L.  d.  Pépin  fontaine. 

i;t98.  En  Cowesialle,  1473.  Ruelle  dite  Hessegaye. 

1399.  Au'Ver  Fosseil.  1476.  Au-dessus  de  Herricke, 

141S.  En  le  Crompe  Straye.  1486.  La  haute  Vecht. 

1434.  Devant  le  Hammede.  1539.  Biers  délie  Greveche. 


Canutalre  de  5a  Au- Paul. 


LUuj-diu  du  Slll*  siècle. 


Kn  Cuwe  Slal. 

A  pasial  deBlarey  decha  le  kaucie. 

A  Chaîneal. 

A  le  voie  de  Levé  delà  le  chacie. 

Deles  les  Porches. 

Par  derrière  Lonf^champ. 

En  Buissonvalz. 

Sor  le  riviial  de  Bovegnis  stir. 

A  Chaineal. 


Al  Fosset. 

En  la  voie  des  Poplias. 

A  Uoge  Siège. 

Sor  le  voie  de  Liège  deles  le 

Mortier. 
Sor  le  ticfîe  de  Ferme. 
A  Haut  Riu. 
Ileleis  le  marchiet  des  bcsies. 

Vra-eii-IU,  aux  Àrehii'et  d(  Uége. 


(187  ) 


BERLOZ. 


Campagne  du  bois. 
Willlnne. 
Campagnette. 
Les  WÛates. 
Campagne  de  Willinne. 
Campagne  del  Tondalle. 
La  Wérick. 
Campagne  des  prés. 
Campagne  da  moulin. 
Pond  du  moulin.  ^ 


Au  moulin. 
Derrière  Froidebise. 
Bois  de  Berloz.* 
Grande  Bebelle. 
Petite  Bebelle. 
Les  prés. 

Campagne  des  prés. 
Prés  du  château. 
Sentier  de  Livermesse. 


TROGNÉE. 


Lieux-diU  anciens  13412. 


  boke  de  bois  sour  le  voie  de 

molin  à  ven. 
Terres  délie  buscalhe. 
Terres  del  aulteit  Savari. 
Dechà  le  preit  en  le  cbampenette 

en  lieu  condistsourlechavéie. 


Terre  Pirotte. 

Terre  le  femme  grosse  Cervoise. 

Sour  le  mon  devers  Blehen. 

Terres  Goddissaul. 

Terre  Jacquemen  de  Hanut. 


Archives  de  Liège,  Stock  rouge  de  Saint'Lambert. 


Plusieurs  actes  de  1342  et  1343,  de  Téchevinage  de  Trognée,  sont 
écrits  en  français. 


18^.  In  1.  d.  a  boke  de  bois. 
In  1.  d.  el  Cbampenette. 
Super  curtem  Boclie. 
Super  curtem  noyé. 


13{$0.  Juxta  curtem  Bogelet. 
In  Hanovaulz. 
Super  curtem  Stereler. 


Arehiuet  de  Liège,  Cathédrale  Saint' Lambert,  Stock  de  Hesbaye. 


iHM.  Forches. 

Latrit  Notre-Dame  Major. 
A  senlier  de  Aine. 
Deseur  le  pre  Fassin. 
A  latrit  Notre-Dame  Hinor. 
Vauli  Notre-Dame. 


A  latrit  saint  Trudo  et  e< 


iSSO.  En  la  cambinotte. 


88  ) 

1370.  Champnotte. 

En  la  champaigne  de  Broulst- 
1SS3.  Chemin  des  » 

A  Wamee  spinne. 
1577.  Champaigne  de  Brouek. 

Al  fonteyne. 


tCie-  1579.  Deseur  le  preis  PoUier. 

Deseur  le  tierre  de  Vingne. 


ArchlBef  lit  Liigt,  Regitre  dn  rttitfr  de  la  CouT  féodale,  870». 


I.a  Haladrie. 

Campagne  de  Di-ouk. 

Albâbe. 

Al  trixhe. 

Les  prés  de  Saini-Trond. 

La  petite  c h ampignotte. 

I^a  grande  champignotle. 

Au  chemin  de  Saint-Trond. 

Fond  de  Vin. 

Au  fort. 

Thier  de  Vin. 

Thîer  de  Spimë. 


Spimâ. 
Au  Rouwa. 
Campagne  du  moulin. 
Fond  du  moulin. 
La  Brouhirre. 
Hez  MavÂ. 

Buisson  des  fourches. 
Au  sentier  de  Fresin. 
Dessus  le  puits  Polty. 
Bouck  des  bois. 
Al  Couteur. 
Vileraux. 


>i:isa. 


Pucliey, 

In  1.  d.  a  Hotiege  desuper  pra- 

tum  de  Riciielees. 
In  I.  d.  sor  le  Hotiege. 


Supra  viam  dictara  le  Tic^  que 
ducil  de  Puchev  versus  Ber- 

Supra  locum  dîctum  Staycfae. 
In  I.  d.  a  Wameit  espine. 


Cathédrale  dt  Uigt.  Stock  de  Brabata.fzA.  13 


(189) 


PELLAINES. 

LieuX'dita  anciens  13S9. 


Pellenis. 

In  cultura  dicta  Tercabellexuen. 
Cultara  dicta  Ancohe. 
Cultura  dicta  Helelonne. 
Prope  plateam  de  Pepelende. 


Prata  dicta  vulgariter  Papebe- 

rode. 
Cultura  dicta  Ten  Stene. 
Inter  Maresch  et  Pellenis. 


Une  note  d'une  autre  main,  rédigée  en  français,  mentionne  6  verges 
gesantes  en  Archo  et  i  verges  al  Savenire,  en  lieu  que  on  dist  al  stiene. 

En  lieu  que  on  dist  aile  trois      AHortir. 
voie.  Â  Emoulfosse. 

Cathédrale  de  Liège,  Stock  de  Brabant,  fol.  13  v»  et  44. 


Lieux-dit»  modernes. 


Petite  campagne. 
Chasserez. 
Bois  Madame. 
Les  grands  prés. 
1^8  ahinières.. 
Au  delà  de  l'eau. 


Saint-Pierre  Champ. 

Campagne  des  bois. 

Les  communes. 

Bois  Lahaut. 

Maret. 

Les  pendées. 


PBTIT-HALLBT. 


185.  Petit  Halley. 
A  Molin  al  fosse. 
Al  Spinet  de  Wansiens. 
En  liw  quon  dist  a  long  Doyar. 
En   liw   quon   dist    a    trois 
boniers. 


1373.  Ad  1.  d.  al  Perire. 
In  1.  d.  a  Potenir. 
Ad  viam  de  Ardenges. 
In  1.  d.  al  Bruwir. 
A  Staminea. 
Deseur  le  fontaine  S^-Martin. 


(IflO) 


1.173.  A  Tiene. 

Vers  Wansineal. 

A  Corneseal. 

Voie  d'Ardenche  ii  Hulpeauz. 

A  Poienir. 

Deseur  le  Stordeur. 

Deseur  le  corli  Hurlereehe. 

A  Hulpea. 

A  Buxheteal. 

,  Calkédrale  ttt  Llige,  Sfoci  de  Brabam,  UA. 


1313.  Deseur  le  preil  Ottelet. 
Deseur  Lopioul. 
A  Hediselle. 

A  Champ  de  Saint-Marlin. 
Ed  Florenge. 
Al  Perire. 
Al  Croiseite 
Al  Porte. 


135.  En  liw  quoi)  dist  deseur  le     1363.  SuperstratamdeHoneray. 


1  à  Weisdre  a 
de  Bêche. 
Vers  Hierlemont. 
Sor  le  voie  de  Florchewike. 
Le  voie  des  Huiles. 
A  paseaul  de  Florchewik. 
En  liw  quondist  en  Wilres. 
A  fosseil  de  Laspoc. 
1363.  PropeSone. 

Prope  Pellebercb. 
Super  Coelwech. 
Versus  Floerswic. 
In  I.  d.  Heerwech. 

CaihédraU  de  Llige,  Stock 


I.  d.  Wilre. 

1.  d.  Vanacker. 
Cullura  de  Hersbercb. 

I.  d.  Coelwech. 
n  1.  d.  Roest. 
n  1.  d.  Pellewech. 


1.  d.  Hère. 
I.  d.  Aspoc. 
].  d.  Terraeren. 
I.  d.  Windewech. 
In  I.  d.  Hoercel. 


e  Brabant,  M.  VS-Si. 


CRAS-AVBRNAS. 

LIeux-dili  ineiens. 


Evernais  le  Cras. 
ABauwingnyes. 
En  lieu  dit  â  le  martelle. 


Courtil  gissant  a  Soûle  irle. 
A  Henri  fontaine. 


Archtvet  de  la  Coar  det  Complet.  BniiGlla,  H,  1U. 


(iw  ) 


EVERNAS  LE  CraY,   1389. 


In  1.  d  sor  le  warde  de  Steppe.        In  1.  d.  el  champaingne  de  Bux- 


In  1.  d  Marienvaiz. 

Inl.  d.  en  Buxheteal. 

In  1.  d.  el  vauz  de  Montegne. 

A  supehori  Toihbe  de  Montegne. 

In  1.  d.  sor  le  chavee  de!  Martelle 

de  Truwegnee. 
Versus  le  Boskailhe. 


heteal. 
In  1.  d.  sor  le  tiège  del  Haladrie 

Magon. 
Derire  le  eortis  Henri  de  Racour 

sor  le  chérir  de  son  preit. 
In  l.  d.  sor  le  sentier  des  ones. 


Cathédrale  de  Liège,  Stock  de  Brabant,  fol.  tS& 


Lieux-dits  modernes 


Campagne  de  Stieppe. 

Fond  de  Cerisiers. 

Fond  Marivâ. 

Cras-Âvernas. 

Le  Paradis. 

Au  haut  chemin. 

La  grande  terre. 

Au  chemin  de  Hougaerde. 

Fond  de  Happrène. 

Fond  des  vignobles. 

Les  prés  de  Saint-Jean. 

Fond  Henri  Fontaine. 

Au  Broux. 

Campagne  de  Henri  fontaine. 


La  Haladrie. 
Et  Trooz. 
Au  rivage. 

Fond  de  Montenaeken. 
Fond  de  la  bosquée. 
Derrière  Olondire. 
Derrière  chez  Fala. 
Croix  Saint-Herman. 
La  champignotte. 
La  Marsalle. 
Hez  Havâ. 
Dame  Ponse. 
Derrière  la  Bosquée. 


AVERN  AS-LE-B  AUDUIN . 


Lieux-diu  anciens. 


Evernais  le  Baudewin. 
A  Baawengnees. 


En  lieu  dit  en  molhain. 

Au  grand  tilhoulz  de  Biettrees. 


A  rckioe*  de  la  Cour  de*  Compte*,  Bruxelles,  44-744. 


1^•*     •  -   ■  »T^  • 


/'', 


Lr-. 


(192) 


•  •  • 

Lieux-dits  modernes. 

Prés  Henroul. 

Campagne  de  Molhen. 

1  '■ 

• 

Pré  du  bailiy. 

Froide  bise 

Aux  pirettes. 

Trixhe  Héterna. 

Les  werichets. 

Au  bourdial.  ^ 

Au  Jacquet. 

Au  dorlain. 

Prédicateur. 

Au  bois  Sonval. 

1      -, 

Prés  aux  sangsues. 

Au  long  tiège. 

1 

Au  tombeur. 

Aux  Zabrées. 

r^; 

Aux  Gallossy. 

Au-dessus  des  Zabrées. 

Au  chemin  de  Houtain. 

A  la  paillasse. 

X 

Fond  de  Mortier. 

Au  chemin  de  Lincent. 

1 , 

■ 

Derrière  la  tombe. 

Fond  des  sarts. 

Le  Wingea. 

Au  poteau. 

k 

Avernas-le-Baudouin. 

Au  bois  Adlot. 

. 

Le  sentier. 

Au  chemin  d'Orp-le-Grand 

Au  chemin  de  Huy. 

Au  tombeur. 

'.■    • 

Fond  des  harengs. 

A  la  tombe. 

; 

Au  long  renâ. 

Fond  de  Houtain. 

Au  chemin  d*Orp-le-Grand. 

Au-dessus  du  fossé. 

A  la  croix  Lacave. 

A  la  justice  de  la  truie. 

Trou  poileux. 

Au  coquineux. 

Au  chemin  de  Hannut. 

Fond  del  way. 

Au  sentier  de  Crehen. 

Al  billoque. 

é 

Au  chemin  de  Thisnes. 
Au  chemin  de  Halvâ. 

Au  chemin  de  Tirlemont. 

V7ALSBETZ. 


Aen  den  groenengracht. 

Galgenberg. 

Waesmontsche  straet. 

Boven  het  hemelrijk. 

Hemelrj'k. 

Boven  den  modhof. 

Aen  den  bron. 

Walsbetz. 


Onder  den  kanijnengracht. 

Boven  den  kanijnengracht. 

Boven  journée. 

Aen  het  bosch. 

Boven  den  droegenhof. 

Aen  den  weg  van  Sint-Truyden. 

Hasen  weg. 

Aen  den  weg  van  Wezeren. 


Jeancour. 
Hoolevck. 
Hevde. 
Aen  deTom. 


(193) 


Aen  den  voetweg  van  de  tom 

naer  den  dal. 
Aen  den  weg  van  Attenhoven. 
Aen  den  begijnen  bron. 


^WEZERBN, 


A  Jeancourt. 
Nanabosch. 
Wezeren. 
Kleynen  Hamberg. 


Groolen  Hamberg. 

Délie. 

Campagne  de  Nille. 

Campagne  de  la  Tombe. 


ROSOUX. 


Dessus  Mondbrouck. 

Fond  de  Mondbrouck. 

Fond  de  la  platte  tombe. 

A  la  chaussée  de  Nivelle.  ^ 

Schaogt. 

Stengberg. 

Voessegruche. 

Au  chemin  de  Saint-Trond. 

Gementem. 

Kensteresk. 

Nauwer. 

Grand  Enclos. 

Dessus  Nailpont. 

Nailpont. 

Waterbampd. 

Midveld. 

Ruisseau  nommé  beek. 


Derrière  le  bois. 

Le  Rolte. 

Crenwick. 

Fond  de  Villeroux. 

Campagne  de  Crenwick. 

Herdomme. 

Au  vert  chemin. 

Haubelga. 

Fond  Ticloe. 

Croix  Pierre  Deprez. 

Au  buisson  de  la  Macrelle. 

Au  sentier  de  Berloz. 

La  Bebclle. 

Dessus  les  blancs  arbres. 

Aux  blancs  arbres. 

Au  saoux. 

Brouxlelle. 


TVAMONT. 


Petite  campagne. 
A  Colestraet. 
Dessus  les  broucks. 
Uekel  Brouck. 
Himeleck. 

Tome  XLVIII. 


Campagne  de  Walsbetz. 
Dessus  la  Fontaine. 
Campagne  de  Landen. 
Campagne  de  Sainte-Gertrudc. 
Fleussu. 

13 


(194) 


Prés  amers. 

Wilder. 

Craenberg. 


Campagne  de  la  tombe. 
Au  chemin  d*Overwinden 
Au  chemin  de  Racour. 


RAGOURT. 


l.ieuj-diiJt  anciens  -ISt^-O. 


Inl.  d.  Kirwire. 
Terram  dictam  Coelminne. 
L.  d.vulgariter  Coelminne. 
Terra  vocata  Striclant. 


In  i.  d.  Coûter  de  Merout. 

In  1.  d.  Naecsscenbosgh. 

En  liw  quon  dist  a  Bardeghal. 


Cathédrale  de  Liège,  Stock  de  Brabani,  fol.  bl. 


In  de  Mère. 
L.  d.  Papebant. 


L.  d.  Hevde. 
Cathédrale  de  Liège,  Stock  de  Brabant,  fol.  84. 


Commencement  du  \V*'  siècle. 


Op  tcn  Nusenbosch. 

Tusschen  Papenbeemt  en  Mers- 

berg. 
Opten  Ketel. 
Te  MuUoe. 
Bider  stad  die  mon  noenit  Bru- 

lotten. 
Opte  Heylebornstracle. 
By  Broenvelde. 


Ter  Meren. 

Onder  der  Brulochl. 

Boschpedcken. 

In  den  galgewech. 

Opte  Campdelle 

Den  borne  die  mcn  noemt  Belen- 

denborne. 
Ter  Roest. 


Archives  du  Royaume,  Chambre  des  Comptes,  Bruxelles,  -14,  758. 


Lieux- dus  de  4677. 


Op  die  vosterye. 

Omirent  den  Lysmeelschen  wech. 
By  de  d'Agiensche  straele  by  't 
papelboomken. 


In  den  eau  1er  te  Lysmeel. 
Achter  d'herch  van  Raelshoven 

geheelen  wyngaerls  hoffken. 
Bv  den  Waesmont  steen. 


«^ 


(  493  ) 


In  den  cauter  (e  Hevlissen. 
Op  die  Schalche  straet. 
By  den  Laeren  poel. 
Te  Thiens  weert. 
Op  die  Hoelstraete. 
Int  Pellen  velt. 


Op  die  Moine. 
Int  I^aeren  gat. 
Op  die  Bollestrael. 
Rinstomme  weert. 
Cruvsboom. 


Collégiale  de  Saim^Jean^  Cens  de  Hacourt,  aux  Archive*  de  Liège 


Merrebrandi. 


Cleyne  Sype. 


Le  registre  contient  d'une  main  moderne  (fin  du  XVIII«  siècle),  une 
suite  d'actes  en  français  venant  immédiatement  après  les  flamands. 


lAeux~dii.%  modernes. 


Petite  campagne. 

A  la  voie  de  Landen. 

Vosturée. 

A  la  voie  d'Overwinden. 

Au  sentier  Bénédical. 

A  la  ruelle  Béiiédicale. 

Au  chemin  de  Laer. 

Grosse  h  ave. 

Au  chemin  d'Heylissem. 

Sur  les  sarts. 

A  la  voie  de  Unsmeau. 

Campagne  de  Pellaines. 

Bracade. 

Aux  trois  bonniers  des  larrons. 


A  la  voie  Blanc  Jean. 

Au  sentier  de  la  Tombe. 

Longue  pierre. 

Heypcdeken. 

Deîle 

Au  chemin  de  Hannut. 

Thier  Fleussu. 

Au  chemin  de  Pellaines. 

Ronsoi. 

A  la  Ladrée. 

Au  chemin  des  Hougardiers. 

Natsenboost. 

Au  chemin  de  Linoent. 


HOUTAIN-LÉVÊQUE. 

Document  de  1548  en  flamand,  qui  appelle  le  village  WaU'Houteni  et 
Houthem  episcopL 


Strate  van  Sielhevcns. 

Die  Holcstraete. 

Coelstraete. 

In  de  scavev  te  Lavtre. 


Boven  en  vaelt  labav. 
Die  Scavev  van  Lavtre. 
In  pierreus. 
Omirent  Heyngeboyséc. 


(196) 


In  de  grole  couler. 
In  Sabumbein. 
Omirent  dal  goet  bonner. 


Omirent  Fondel|)ort. 
In  cottisia  de  Brouck. 


Il  existe  de  ce  document  une  traduction  française  postérieure,  faite 
à  Liège,  par  J.-H.  Bidoul,  notaire  et  translateur  assermenté  (XVIIl^  siècle). 
La  voici  : 


Chemin  de  Sielhevens. 

Chemin  des  charbons  alias  Hole- 

straete. 
Chemin  des  charbons 
Au  lieu  dit  :  in  de  scavey  te  Laytre . 
Au  dessus  du  lieu  dit  Vaelt  Labay. 
Au  lieu  dit  a  la  scavey  de  Laytre. 
Kn  liou  dit  en  pierreus. 


Aux  environs  du  1.  d.  Heynge- 

boysée. 
En  lieu  dit  in  de  grote  coûter. 
£n  lieu  dit  Sabumbein. 
Lieu  dit  Goet  bonner. 
Lieu  dit  Fendelpœrt. 
Lieu  dit  Cottisia  de  Broeck. 


Aiitre  document  flamand  du  XVIII«  siècle  : 


Int  Cortihiart  Broie. 

Int  Cortihialbroic. 

Int  Corthiartbroic 

Achter  den  hof  van  Groese. 

Aen  Fael  Bombom. 

Aen  de  foss  du  mûerte. 

Op  den  wech  van  Walho  dye  te 

Happhrijns  hors  wert  ghiet. 
IW  Hatthinboche. 
Aen  dye  Tige. 
Int  goet  bonner. 


Op  te  schavey  du  leitre. 

In  die  scavev  van  leitre. 

In  de  piroye. 

In  de  Faen  Gobba. 

In  dye  cauter  van  Lysen. 

Op  dye  Coelbaen. 

Op  de  tsevey  del  trayn. 

Te  Brolette. 

Achter  drileuvo. 

In  de  faen  del  port. 


1713,  en  flamand. 


By  Lapen  bemd. 

Walhoven. 

Achter  Drillav. 

Op  die  Colestraet. 

Op  den  gracht  aen  die  popelaeren. 


In  de  chaveye  de  laistre. 
Au  bon  boni. 
Die  cachie. 
Die  Slip  straet. 


1744,  en  flamand. 


Op  die  blaek  by  Grasenhof. 


Achter  DriUaye. 


(  197  ) 


Ueux-diti  modeiiies. 


Walho,  hameau  de  Uoutain. 
Chemin  nommé  Colestraet,  de 

Bertrée  à  Wamont. 
Chemin  de  Jeancour 
Campagne  de  Stelhain. 
Au  fond  de  Salmon. 
Au  chemin  de  Moutardier. 
Aux  peupliers. 
Aux  trois  fossés. 
Bourlotte. 
Varlabais. 
Delleke. 
Uelle  Gracht. 
Au  Colestrael. 
Aux  prés  amers. 
Hache  Bouche. 
Au  laid  bonnv. 
Au  tiège. 


Happerbosch. 

Lammendoen. 

Sur  Steps. 

A  Val  la  Porte. 

Aux  trois  prés. 

Au  chemin  de  Walho. 

Sabemden. 

Au  sentier  de  Hannut. 

Walho. 

Blaque. 

Cortyseau  de  Brouck. 

Hombrouck. 

Haiket. 

In  Himmerech. 

Campagne  de  derrière  Teau. 

Derrière  les  jardins. 

A  Jeancour. 

Campagne  au  cliemin  d\nne. 


ATTSNHOVEN. 


LieuT-diit  aucieiis  \'.\^. 


Ottoncourt. 

Super  viam  de  Papelstrate. 
In  valle  de  Camerich. 
Super  viam  dictam  Colonstraite. 
In  1.  d.  in  Collo. 
In  1.  d.  ad  parvam  Crucem. 
Inl.  d.Bouckelo. 
In  1.  d.  ad  fossam  Caudebier. 
In  1.  d.  Trit  in  Collo. 
In  1.  d.  al  blanke  Fontaine  prope 
viam  de  Attenhoven  ad  Hutem. 
In  1.  d.  a  Casteal  super  viam  de 


Molinum  dictum  Oppenbeeke. 
In  1.  d.  Bocoloe,  Bocoeloe,  Boe- 

coloe. 
In  1.  d.  Steenberch. 
In  1.  d.  Sancwech. 
In  1.  d.  Heyde. 
In  I.  d.  Zyp. 
Collostrate. 
Prope  actorein. 
Fossa  Viridis  • 
In  albis  fontibus. 


Rumsdorpe. 

Cathédrale  de  Liège,  Stock  de  Brabant,  fol.  78-81 . 


{  198) 


Prope  Spitdoren. 
Langheregghe. 
L.  d.Voshoel,  Yoshol. 
L.  d.  Heyd^racht. 
L.  d.  Laurecke,  Lancreke,  Lan- 
gheregghe Lancericke. 
L.  d.  Graveloe. 


Proi)e  Houcwech. 

L.  d.  Castel. 

Papeloe. 

Cultura  der  Heyden. 

Prope  terram  Capeirïe. 

Collostrate. 

Super  Wilborne. 


Cathédrale  de  Liège,  Stock  de  Brabant,  fol.  98-itl. 


LINGBNT. 


Lieux-dits  anciens  iHfiO. 


Lysheem. 

In  cultura  de  Mersberch. 
In  1.  d.  ten  Hechclkene. 
Prope  Papebamt. 
Stratam  dictam  Heerstrate. 


L.  d.  Pelleberch. 

Cultura  de  Honerav,  Honerhev, 

Versus  Henernasch. 

L.  d.  Pellewech. 


Cathédrale  de  Liège,  Stock  de  Brabant,  fol.  8i  v«  et  Si. 


Lieux-dits  modernes. 


Au  chemin  des  Hougardy. 

Derrière  les  prés  Saint- Lambert. 

Au  chemin  de  Tirlemonl. 

Au  chemin  de  Racour. 

Au  Pyr. 

Au  sentier  de  Landen. 

Au  sentier  de  Waesmont. 

La  bruyère. 

Au  chemin  de  Fleussy. 

La  couture. 

Fond  des  prés. 

Près  de  la  ville. 

La  havée  des  fosses. 

.'Vu  chemin  des  fosses. 

Au  chemin  de  Hannut. 

A  la  hache. 


Fond  des  Gottes. 

Chemin  des  Gottes. 

Au  pré  des  Gottes. 

Aux  Pirées. 

Al  mez. 

Fond  des  sauces. 

Au  chemin  d*Avernas. 

Au  chemin  de  Liège. 

Al  soc. 

Dessus  les  prés  Fleussy. 

Dessus  le  fond  des  sauces. 

Aux  cailloux. 

A  la  pièce  de  bière. 

Dessus  le  fossé  des  sauces. 

.4u  bois  des  sauces. 

Le  saumon. 


(  199  ) 


A  la  chaudière. 

A  l*arbre  de  Pellaines. 

Fosse  au  mortier. 

Campagne  de  Pellaines. 

Au  chemin  du  bois. 

Au  bois  de  Pellaines. 

Les  tournants. 

Heid  des  trannes. 

Dessus  les  deux  eaux. 

Petit  Werichet. 

A  la  Xhavée  du  bailly. 

Campagne  de  Nazareth. 

Le  grand  Werichet. 

Au  chemin  de  Tirlemont. 

Tigneuse  Fontaine. 

La  campagnette. 

A  la  ruelle  des  prêtres. 

Aux  tournants. 

Au  chemin  de  Marct. 


Au  chemin  d'Orp  le  Grand. 

A  la  fausse  voie. 

Au  chemin  des  Hougardy. 

FondBauduin. 

A  Tarbre  Saint- Pierre. 

Au  chemin  de  l'arbre. 

Au  Florenge. 

Au  chemir»  du  Petit  Hallel. 

Au  gros  borne. 

Au  chemin  de  Hannut. 

La  havée  Jacques. 

A  la  vigne. 

Camotte. 

Au  ruisseau  de  Broux. 

Au  chemin  de  Mal  pas. 

Aux  Pirées. 

Au  bois  Riga. 

Au  bois  de  Broux. 

Les  havées. 


GREHEN 


Lieux-dits  anciens  i'SMl 


Kii  lieu  que  on  dist  en  le  meis. 
£.  1.  q.  0.  d.  en  Bihoraont. 
Kii  fons  de  Warnoval. 
Sour  le  Maladrie  Clawet. 
Aile  petite  Meis. 
Sour  le  voie  de  Mefife. 
A  Plabut. 


En  le  Champinot  desous  le  mons 

de  Marie. 
Aile  Bruire. 

Sour  le  comble  de  Champinot. 
A  Chapeit  Chaîne. 
En  Marliet  Chans. 


Archives  de  Liège,  Stock  rouge  de  la  Cathédrale,  fol.  â8  v*. 


Lieux-dits  anciens  iZl% 


En  lieu  condist  à  Mont  de  Marie.       Aie  Tombe. 


Séminaire  de  Liège,  Cartulaire  de  S  lint- Laurent,  i  î,  fol   lit  v». 


J  *  » 


"1 


PROVINCE  DE  BRABANT  ^ 


NBTHEN. 


Lieux  ditt  anciens  1464. 


Nethennes. 

Sour  le  rieu  du  mollin  de  Werde. 

Vier  Pomeroit. 

Preis  appeleis  délie  Spinet. 

Sour  Morbaise. 

Preit  délie  Motte. 

Bos  appeleis  le  Chausart. 

Bos  de  Merdaus,  bos  de  Merdaul, 

bos  de  Hardaul. 
Bos  de  Savenial. 
Roux  Sainte  Aghisse. 
A  Ghaisnial. 
Tombe  délie  Malaise. 
A  Murghepreit. 
En  champ  de  ChierserouUo. 
A  Willeir  vaulle,  à  Wille  Vaulle. 
En  Caverilhe. 
Deseur  le  broulotthe. 
Deseur  Littreinge,  Lyetrainge. 
Deseur  Rousselinvaulle. 
Desoubs  le  Herbe,  le  herve. 
A  Wyamonl. 


Derrière  le  Hayze  de  Saveneal. 

Vers  le  Fecheroit. 

En  Martinvaulle. 

Bos  appellées  Scoffart 

Bos  Vitaille. 

Le  Bruwire. 

Bos  de  Froymont 

Le  noeve  Vivier. 

Le  vallée  de  Mespelleroul. 

Deseur  les  Sauchelles,  Saucelles. 

Al  Salandre. 

Al  Uerendelle 

Derrière  Faitre. 

Desoubs  le  vingne  qui  fu  Maroie 

Renwart. 
Deseur  le  Fontenell. 
Sur  les  strois  Braix. 
Sour  le  voie  de  Grant  Royal. 
Sour  le  prisentejde  Petit  Royal. 
Le  bonnier  délie  Court. 
Le  vingne  qui  fut  Watellet  Morial. 
Le  piessente  délie  Mère. 


*  Les  noms  des  lieux-diti  de  cette  proTioce  soot  rassemblés  dans  l'ouTrag*  de 
MM.  Ta^liik  et  WAirrias,  Le<  CommufUê  Bêtgu,  Je  me  borne  à  reprodaire  io  un 
document  ancien  qui  a  échappé  aux  auteurs,  et  à  ajouter  lee  noms  de  Sainica,  cette 
Icealité  ne  figurant  pas  encore  dans  leur  recueil. 


(  201  ) 


Le  cromb  bonier. 

Le  vaulle  délie  Braille. 

Le  bonier  Byerhal. 

Le  ventaille  de  Mort  Rieu. 

A  Flayen  Mortier. 

Al  Heppe. 


Le  terre  des  armes. 

A  Sahutyal. 

Le  terre  des  povres  de  Netlen. 

En  CapenvauUe. 

Deseur  Affroevaul. 

Daghbiermont,  Daghebiermont. 


Collégiale  Saint- Jean-en-lle,  Regittre  aux  cens  et  chapom. 


SAINTES. 


Le  Humbier. 

Le  bonnier  Ferloppeau. 

Le  bonnier  Franquart. 

Le  chemin  de  L*Espinette. 

La  censé  du  Harteu. 

Le  Brûlai n. 

Sur  Lierquedelle. 

Censé  de  le  Couturelle. 

Le  petit  Humbier. 

Champ  de  Maubras. 

Champ  des  Monneaux. 

Herbeeq. 

Croisipied. 

Au  Joncquoir. 

Au  trieu  de  Frove. 

1^  champ  del  planquetle. 

La  censé  de  Quenestinne. 

I^  champ  de  la  Large  voie. 


La  longue  Saul. 

Le  Rieu  Delquebonde. 

Champ  de  la  Bmlotte. 

Rue  allant  aux  Warissaix. 

Bois  de  Thiembecq. 

Bois  d'Estehou. 

Le  champ  du  Roussau. 

Couture  de  Gironval. 

Le  champ  de  Burgeslray. 

Chemin  de  Ramelot. 

La  Laubecq. 

Champ  d'Outre  le  Welz. 

Champ  du  Rouchau  nommé  la 

Platte  Pierre. 
Champ  de  la  Fosse  Wanquette. 
Champ  deBreston. 
Censé  de  Quenestime. 


Archives  de  Mon»,  Cartulaire  chaêsereau  de  Saintes,  4747-1748. 


PROVINCE  DE  HAINAUT. 


BRAINE-LB-GOMTB  « 


1516.  Les  prés  de  Robermont.  1557-58.  Prêt  des  Feilignies. 

Le  prêt  de  le  Haisette.  Prêt  des  haultes  keuwes  de 

Le  prêt  des  Bauduins  Viviers.  JettefoL 

Le  prêt  de  Cousebecqtte,  Prêt  dele  Caiisebecq, 

Prêt  vivier  et  place  de  Jeltefol.  Prêt  appelle  le  Denise. 

Prêt  de  la  Retraicte* 

Archives  de  Mons,  Comptes  de  1487  à  1488,  et  années  suivante*. 


1418.  A  Gerart  Fontenelle. 
Le  trieul  des  loges. 
En  Werin  aiisnoit. 
Lieu  condist  entre  deux  prés. 
Au  tilluel  Cayfas. 
Au  bruisle. 

Derière  les  Sourdenesses. 
Prestremont. 


1418.  Le  faul  a  Prestremont. 
Piresiaul. 

Le  keuwe  dou  graiu  vivier. 
Le  courtil  del  Ausnoit. 
Le  croix  Huart. 
Le  prêt  des  îionnains. 
Le  bos  de  Scotain. 


Archives  de  .Vons,  Cariulaire  de  Sainte-  Wtuidru,  1448. 


1  Depuis  que  ce  travail  est  coiu|)Osé  a  paru  l'excelleDl  Glossaire  loponymique  de  la 
vilU  de  Braine-le  Comte,  par  MM.  les  abbés  Ocxardiii  et  Ckoqvkt.  Braioe-le^Gooite, 
1893,  un  vol.  io-8*,  de  143  pages.  Les  noms  que  j'ai  soulignés  ci -dessus  y  manqueBl, 
sauf  celui  de  Causebecq  qui  y  figure  une  fois,  sans  date,  avec  In  forme  CrusÊbteq. 


(  â03  ) 


BRAINE-LE-GHATEAU . 


Le  maison  de  Uurtebise. 
I^s  terres  Pestiau. 


Le  vivier  de  Bassebeke. 


Archives  de  Monx,  Cartulatre  de  Sainte- Waudru,  1418. 


FLOBEGQ 


Lieux-dits  anciens  lâ76. 


Fiorbiert,  Florbiercli. 

Baneginpont. 

Bos  de  Portebech. 

Augomont. 

Haiercourt. 

Boudrengbien. 

Bonetcarap. 

Le  bos  de  le  Roke. 

Deseur  Homeliwes. 

Homeliwes* 

As  masures  de  le  Roke. 

Outre  le  bruce. 
Ëndemaine  *, 

A  le  voie  dousaulon. 
Li  voie  dou  saulon. 

Vers  les  fourkes. 

Foukiaumont. 

Coullart  prêt. 

Au  mauvais  pas  pour  monter  à 
le  Roke. 
\À  mes  del  camp  del  eawe. 
Al  estree. 


Ëlemoet  camp. 

Li  cauchie. 

Li  couture  de  Florbierl. 

Le  voie  de  Hubermont. 

Li  mes  dou  lonc  tries. 

Cest  au  lonc  tries  ki  nest  mie  dou 

mes  dou  lonc  tries. 
Dessous  le  pire  dou  lont*  tries. 

En  Huetcamp. 
En  Grartcamp. 
En  coste  le  lonc  triesch. 
Derrière  le  bare. 

Deseur  le  ^iron  enti'e  le  cauchie  ki 
va  de  le  llamaide  a  Gant  et  Porte- 
biec  et  le  voie  ki  va  a  Audenarde. 

An  vivier  a  le  morte  feme. 
A  Putvinage. 

Au  commun  caiip. 

Au  commun  bos 

Au  Werinsart. 

A  Responsart. 

A  le  Louviere. 


*  Les  noms  placés  en  vedette  soDt  eeuK  des  intitulés  des  divers  chapitres  du  recueil 
Muquel  ers  renseignements  sont  empruntés. 


r.T.  «.    - .  jf 


A  le  Fontaine  au  Fan. 
A  Notonbruce. 

Helinbruce. 

En  Bertainpret. 

Pré  de  Hurdiimonl. 
Al  Estree. 

Li  Mes  de  Cayncamp. 
En  Valion  Joncoit. 
Au  Tordoir. 

Renartcamp. 
Au  Forest. 
En  Rollanmont. 

Eskignoncamp. 

Hurdupreit. 

Hurdufontaine. 

A  Winelplanke. 

Huetcamp. 
A  Huetcamp. 

En  Foukellaincamp. 
A  Hondreit. 

A  Escuiertrau. 

Le  vivier  de  Witranporic. 

A  Flamecamp. 

Au  Pire  de  Flamecourl. 
En  Mahinsart. 

A  Oedonbuis. 

Wautiercamp. 

Au  Pire  de  le  Hure. 
Le  Hure 
A  le  Potterie. 

En  Thiesselincamp. 

A  Jebancamp. 

A  Thiebausarl. 


(  204  ) 


A  Poillartsart. 

A  Buemoncamp. 
A  le  bruiere. 

En  Amaincamp. 
Mothe. 

A  Thiricamp. 

En  Gillionsart. 

En  Soififroissart. 

Prestrebuîs 

Al  Estaimpret. 

Al  Estaincamp. 

A  Robeitcamp. 
I^  Vifçne. 

Tornibos. 

Flamecourt. 

Raissenghien. 

En  Libertcamp. 

Henrimont. 

Pré  Francon. 
Cest  au  Waier. 

A  Robertpreit. 
Mares. 
Aubeque. 

A  Catisiau  Mallière. 

A  Gnmansart. 

Pré  de  la  longhei{^nole. 
A  Callebruec. 
A  Milecamp. 
A  Flamecamp. 
Buchurie. 
Au  Mares. 
Cest  el  bourc  de  Florbiert. 


Un  Veil  Rentier. 


Aux  Archives  du  Royaume,  les  registres  45462  et  45465,  qui  sont  du 
milieu  du  XV«  siècle,  contiennent  encore  un  grand  nombre  de  lieux -dit^ 
de  Flobecq;  j'ai  cru  pouvoir  me  dispenser  de  les  rapporter  ici,  puisque 
aussi  bien  ils  sont  tous  uniformément  wallons  comme  ceux  du  XIII«  sièi*le. 
^t  qu'il  n'ajouteraient  rien  à  Thistoire  des  origines  linguistiques  de  la 
localité. 


(  203  ) 


STEENKERQUB. 


"CI 


1421.  Stenkierke. 
iAS6.  Stainkercque. 
4505.  Stynkerque. 
1559.  Estinckercq. 

Couture  apiellee  le  couture 
de  Rascourt. 
1456.  Court  d'Aubiessart. 


1505.  Au  lez  du  chemin  qui  maine 
de  Hourlebecq  au  bosquet. 
1552.  A  Dismes  Dieu. 

Terre  que  Ion  dist  Lenelosure 
gisant  devant  Muubrongnies. 
1465.  A  Ghiskieres. 

A  le  Haie  de  Frenoubuis. 


Archives  de  la  vtUe  de  Mont 


GHISLENGHIEN. 


Ueux'dits  du  XI 11*  siècle. 


Ctie  sont  les  teres  ahanaules  de 

Giilenghien  et  de  Felignies. 
En  le  couture  de  Becoul  decha 

le  bos. 
A  Borkien. 
A  Saint-Amant. 
En  le  couture  a  le  Spine  tout 

aval  desqua  Borkien. 
Au  Mortier. 
A  le  Savelenière. 
Deseure  les  Hasures. 
A  Taille  Caudron. 
Derière  les  courtis  de  le  terre 

Oston  entre  Goumerbuis  et  le 

grant  Vivier. 
Au  Wiket  de  Niharmont  tout  aval 

de  chi  au  conduit. 
En  Helmysart. 
En  le  couture  entre  le  moulin  à 

vent  et  le  Casteler. 
Au  Saucoit. 


Au  Sahutiel  deseure  Bui^enau. 

Devant  Buisenau. 

A  Felignies  deseure  les  courtis 

de  la  tere  de  Rane. 
Outre  le  voie  deviers  le  moulin  à 

vent 
A  Ploiewant. 
Ou  Puch  a  Felignies. 
Dautre  part  le  kemin  si  ke  on  va 

viers  le  vile. 
A  Becoul  en  le  tere  Colemant 

delà  le  bos. 
A  le  tere  Colemant. 
Par  devers  Gambarmont. 
A  Gondregnies  par  decha  le  vile. 
Au  bos  d*Oulignien. 
Au  bos  de  le  Plankele. 
Ou  bos  sirvant  après  qu'on  apiele 

le  stokoit. 
Ou  bos  viers  le  maison  Savn. 


Archives  du  Royaume,  Cartulaire  de  Chislenghiett,  du  XllI*  siècle. 


(  206  ) 


1^59. 


A  le  crois  Saînbeth. 

ABuisenaul 

A  le  Fontenelle. 

As  Fourks. 

Viers  Preuskaus. 

A  Saus. 

A  le  Haie  Minette. 

Sour  le  Weis. 

Au  Saucoit. 

A  Boncourt. 

As  Caisniaus. 


A  le  Vallée. 
Bois  de  Lesingne. 
Preit  de  Bovingnies. 
Au  Conduit. 
A  le  Lowette. 
Au  Pont. 
Outre  Sille. 
Au  Trowel. 
Au  Castelet. 
A  le  Cauderuwc. 


Archives  du  Royaume,  Registre  des  rentes  de  Ghislenghien,  fol.  iK« 


LANQUESAINT. 


LieuX'dits  anciens  1376. 


Lenghessain. 

Seur  le  Joncoit. 

Aie  tere  delHospital. 

Au  Bouquet. 
Cest  en  le  rue  de  le  fontaine. 

Au  riu  de  le  Sille. 

Le  voie  ki  va  a  le  Plakeric. 
A  le  Pierroie. 
Au  Pire. 
A  le  Place. 
Au  Çornibuis. 
A  le  Cavee  d'Ottignies. 


Au  Morterueil. 

A  Robertbuis. 

En  Hericamp. 

Au  Triesch  de  Houtaini;. 

Au  Pire  de  Coiauhaie. 

Haioncourtil. 

Au  Corlil  le  Prestrc. 

En  Hunausart. 

A  le  Périlleuse. 

Au  Caisnoit. 

En  Jehansart. 


Vn  Veil  Rentier. 


(  207  ) 


LESSINSS  ET  BOIS-DE-LESSINES. 


Lieux-dits  anciens  1S76. 


Cest  li  tere  de  Wames  ki  fu  bos 
ki  cofnence  a  le  couturele  dou 
vivier  doureliaing  dautre  part 
vers  le  mer  de  Papenghien  et 
joint  as  leres  de  Papenghien 
devers  soleil  de  tierce  a  le  tere 
Milon  a  Werri  et  dautre  part  a 
le  couture  de  le  Malliere  le 
presti'e. 

Cest  des  Wames  après  Watier  le 
portier. 

Cest  li  Bniec  de  le  Meir. 

Cest  a  Dainbruec  en  coste  le 
Conssinesse. 

Cest  a  Dainbruec. 

Cest  à  Robruec. 

Cest  a  Bierbequc. 

Cest  del  Vies  Markiet. 

Dehors  le  porte  lemaut  des  Cour- 
tius. 

Cest  a  Fainbruec  dessous  Henri- 
mont  et  le  mont  de  Houstaing. 

Henriraont  entredeus. 

Thiris  bruec. 

Au  Cor  lassus  vers  le  tereBruelot 

Cest  el  Bruec  de  Maude. 

Cest  au  bos  Buelot. 

Cest  entour  Houstaing. 

Cest  li  Duisbruec. 

Cest  a  Houstaing. 

Cest  en  Rues  Pravel. 

Cest  a  Genainval. 

Cest  au  pont  dancre. 

Dehors  le  porte  d* Ancre  si  corne 
on  va  a  Grantmont  adestre  le 
première. 


Au  gardinz  de  paradis. 
Dehuers  le  porte  d'Ancre  à  le  fon- 

tainne  del  camp  Roussel. 
En  le  rue  des  Près  a  aller  vers 

Acrene. 
A  Wibertsart. 
A  Pierronsart. 
Montplon. 

Cest  en  Crapautcamp. 
Dessous  Montplonc. 
Al  Escluse  de  Fobertsart. 
Cest  encore  a  Hourraing. 
Cest  au  Pierroit. 
A  Hourrehaing. 
A  Biaurewart. 
Ghibertruie. 
Le  couture  de  le  Reke  dehors  le 

porte  Ernaut. 
Le  rente  dou  fosse  dedens  le  ville, 
(.est  dedens  le  vile  de  le  rente 

d'Enghien. 
Cest  des  vies  masures. 

Le  Castel. 

haies  le  vies  Tenre. 

En  coste  le  Haie. 

En  le  rue  del  Atre. 
Une  masure  el  Muef  Bruc. 
A  Le(i;ien  haie. 
Au  kemin  de  Wasnebcque. 
A  le  longe  couture  vers  Maude. 
En  Catanglc. 
Le  Sauch  de  Bouleir. 
Le  Orde  Rue  d'Aerene. 
En  le  Houpe 

Li  bos  de  Lessines. 
Cest  a  Bronchines. 


(  208  ) 


A  Ronde  baie  de  Watrelos. 

OuUenghien. 

Cest  a  le  Tiulerie. 

Cest  au  Visnage  de  le  Croix. 

Cest  à  le  Loge. 

Basse  Rue. 

Au  Bekisch  au  bos  de  Helse- 
beq. 

Bos  Notre  Dame. 
Cest  a  le  Capiele. 
Cest  a  Hollebais. 

A  Canteraine. 


Bos  de  Ligne. 
Cest  au  Sart. 

Au  Buedekin. 
Le  Borestrat. 
Rue  de  Hongreborc. 
A  le  rue  ki  va  a  Hongreborc. 
Cest  a  le  Hongreborsch. 
Cest  a  le  Hongreborch  par  devers 

le  basse  rue  de  Bivrene. 
Cest  en  le  voie  daler  a  le  Hoisbergbe. 
Cest  au  Gage. 
Cest  a  Watrelos, 


T^ODEGQ. 


LieuX'diti  anciens  1^6. 


Un   Veil  Rentier, 


m 


■n 


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?.i 


I 


Au  Caisne. 

A  le  Piere  seur  le  Cauchie. 

A  le  Haisete- 


A  Brade. 

A  Ghillebertmont. 


Un  VeU  Bentier. 


GOY. 


Lieux-dits  anciens  1276. 


A  Eskiens  par  devers  Soradenghes. 
Le  voie  d*Eskiens. 
Cest  enderaaines. 

Wagiercamp. 

Horabniec. 

A  Fleutart  buis. 
Cest  au  Stocoit. 

Le  Sortries. 

A  Gomertbruec. 
Cest  a  Esprenghien. 
Al  Annoit. 

Drivechonbruec. 
A  Sorbruec. 


A  Haubruec. 
A  Corroit. 
A  Homesbecq. 
Lonc  pont. 

Thiricamp. 
A  Trente  Espis. 
Ancre. 

A  Gisonfontainne. 
A  pourines. 
Cest  a  Genaintrau. 
En  le  Terre  du  Sart. 
Cest  a  Aumanbruecen  coste  Rufflens. 
Cest  a  Aubecq. 


(209  ) 


Goy. 

Aubertsart. 

Andrinpreit. 
Deles  trente  espis. 


A  Fleutartbuis. 
A  Eskiens. 
A  Gemaintrau. 


Un  Veil  Rentier. 


BASSILLY. 


Basaulnois. 
Germont. 

Censé  de  Rembecq. 
Le  Carmois. 
Coulture  de  Fay. 
Le  Couturelle. 


Warbecque. 
Courtil  Scadet. 
Coulture  de  Sault  Hillevoye. 
La  coulture  de  lorgière  à  présent 
nommée  Bethléem. 


Chastereau  des  rentes  d'Eenham  à  BassiUy,  Renouvelé  en  1545,  en 
46^  et  en  1643,  d'après  de  fleux  livres. 

Ce  recueil  est  intéressant.  C'est  un  cadastre  complet  avec  cartes  cadas- 
trales. 


GOY. 


Les  actes  sont  en  flamand  pour  les  localités  de  : 


Moerbeke. 
Denderhoutem. 
Deeftinghen. 
Sente  Marie. 
Lierde. 


Eversbeke. 
Gheerouds  berghe. 
Berghen  Zelle. 
Sente  Marien  Lierde. 


En  français  pour  : 


Goyke  et  Flobiecque. 


Pour  Goyke,  fol.  60  : 

Goy. 

Le  couture  dou  Fraisnaux  à  Goy. 

Tome  XLVIII. 


Le  coulture  du  lonbonne. 


14 


^■^ 


--^ 


(  210  ) 


Pour  Flobiecq,  fol.  7  v«  : 


Ung  fief  gisant  en  le  ville  et  ter- 
roir de  Flobieque  nommé  le 
fief  de  Liechot. 


Tournibos. 


Arehivet  de  l'État,  à  Gand,  abbaye  de  Grammont,  registre  1,  4470. 
Dénombrement  des  fiejs  de  l'abbaye,  Sor  parchemin  aTec  lettres 
enluminées. 


Goy. 

Dp  de  biedevoort  coûter  die  men 


seyt  de  Vulghe  ter   planken 
neven  den  hervech. 


Archives  de  l'État,  à  Gand,  abbaye  de  Grammont,  registre  XII,  1483. 


OGY. 


Lieux-dits  anciens  1276. 


Cest  en  le  Nueve  Rue. 
Cest  au  Gaisnoit. 
Gest  a  Ghibertonbruec. 
Gest  au  Ponchel. 
Gest  a  Gaillebruec. 


Aie  Wastine. 
Gest  a  le  Rivière. 
Gest  au  Gessier. 
Gest  a  le  Sauch. 
Gest  au  Gardual. 


Un  Veil  Rentier. 


DEUX-AGREN. 


Acren-Saint-Hartin  ou  Grand-Acren. 


1471.  Bruil  de  Saint-Paul. 
Aux  Noef  prez. 
Au  prêt  des  molins. 
Goulture  de  Locqueuse. 


1471.  Goulture  du  pronier. 
Goulture  Troel. 
Rieu  de  le  Merls. 


Acren-Saint-Géréon  ou  Petit-Acren. 


1471.  Goulture  de  Locqueuse. 
Goulture  d'Assonville. 
Goulture  des  Sarts. 


1471.  Au  Sart. 

Au  Harets  de  le  Pottehe. 
A  Remincourt. 


(  2H  ) 


Deux-Agren. 


Bois  que  Ion  dist  Paradis. 
1701.  Coulture  de  Vangheroze. 

Aux  Lacques. 

Le  Sars  Galiand. 
1712.  Au  bland  Fossé. 

La  Harcq. 
1595.  Coulture  deseubre  le  Loing 
Pont. 


1595.  A  le  Grande  Plancq. 

Au  Mai  Plasquart. 

Marcquebroecq. 

Saint-Antoine  en  Barbefosse. 

A  la  Hourdesie. 
i359   ARosteleu. 


Archives  du  Royaume,  Abbaye  de  Ghislenghien,  document  n»  3. 


AGREN-SAINT-MARTIN. 


Au  mares  de  le  pottrie. 

A  Rosteleur. 

Le  court  des  mottes. 

En  le  rue  de  CuUant. 

A  le  rue  du  Grand  pont. 

A  Wangherose. 

Le  couture  des  Locquenghes. 

Le  nie  de  Bourent. 

Martin  croix. 

A  Eslrebecq. 

A  le  rue  Karau. 

Le  Lacque. 

Le  motte  Bouterue. 

Le  rue  de  Ragonsart. 

Le  vivier  Vacqueres. 


Le  vivier  Chastelain. 

A  le  fraite  dele  couture  de  troel. 

L'église  Saint-Martin. 

Le  rue  du  Grant  pont. 

Chemin  Malart. 

A  le  Wepeliere  en  desoubs  le 
petit  Kesnelet. 

Le  rue  du  val. 

Le  rue  Harau. 

Au  ponceau  aie  cloye. 

A  Mousebecq. 

A  £stiebec(|. 

Le  pasture  de  labbet  de  Saint- 
Adrien. 

Potlrie. 


Remincourt. 


As  aulnes  de  Beamont. 

Sour  le  couture  de  le  platte 

macque. 
Au  courtil  haut  de  le  comogne. 


Sour  le  couture  de  Rostelaer 
nommée  la  platte  pierre. 

Une  maison  lieux  et  pasture  au 
dit  Remincourt  nommet  le 
cron  Elboghe. 


(  212  ) 


ESTREBEGQUE. 


A  Estrebecque. 


A  le  Kemogne. 


Archives   de   l'État   à   Mons,   Cartulaire   des   rentes  de  la  ville 
d'Acren,  etc.,  1516. 


AGREN-S  AINT-GÉRÉON 


Couture  d'Assonville. 
Rieu  de  le  Merre. 
Martin  Wallee. 
Au  posty  de  le  Merre. 
Coulture  du  pronnier. 


Coulture  du  Troèl. 
Coulture  de  Saint-Pierre. 
Coulture  de  le  platte  Marcq. 
Coulture  de  Remincourt. 
Coulture  de  le  Haye  de  le  Motte. 


Archives  de  l'État,  à  Mons,  Cartulaire  du  dtmage  d'Acrenne-Saint- 
Géréon,  renouvelé  en  \ÏSQ. 


EliLEZETiTilïiS  • 


LieuX'dits  anciens  1S76. 


A  le  Bruiere. 

A  Sordiaucourt. 

As  tombieles. 

En  Reingautcamp. 

A  Foncaucourt. 

A  Hondebaut  mortier. 

Au  Pire  de  Loincourt. 

Le  Fontaine  le  Caisne. 

A  le  Roke  le  Potier. 

Au  Dos  Saint-Amand. 

Au  Mont  Saint-Lorenc,  de  la  le 

bos   entre   le   capiele    Saint- 

Lorenc  et  le  bos. 
Al  Annoit  le  Prestre  desous  Hu- 

bertmont. 


Al  Sec  Maisnil. 

Au  Bos. 

En  Morant  Masure. 

A  Pierronsart. 

A  Esselonsart. 

A  Aurinsart. 

Cest  entre  le  terre    dou    Neuf 

Bourc  et  le  Gaukier. 
Cest  au  Nuefbourc. 
Au  fosse  Amouri. 
Sec  Mortier. 
Au  Bos  de  Hurtekin* 
Au  Mont. 
Au  camp  de  le  Paderie. 

Un  Yeil  Rentier. 


(  213  ) 


Lieux-dits  modernes  *. 


ii.  La  Hautes 
La  Cocambre. 
Bois  Saint-Pierre. 
Vuygluie. 
Quesniche. 
Champ  Mieuse. 
Floricamp. 
Le  Breucq. 
Marais  du  Breucq. 
Riscoterie. 
Les  Bolois. 
Redrys. 
Beaufous. 
Morocq. 
Brun  Bois. 


Marielle. 

Champ  de  la  Cens. 

Hubier. 

Miclette. 

La  Pichotte. 

La  Haisette. 


€?.  Camp  de  Saint-Thierry. 
Guinoumont. 
Grands  prés. 
Les  GuiUerchoux. 
Champ  Delvigne. 
Cuillerée. 
Lagay. 


Mont  d'ElIeselIes. 

Catloire. 

Feuillette. 

Rigaudrye. 

Longuefosse. 

Bois  Donas 

Bois  Loushet 

Tronrieu. 

Honprés. 

Honchamp. 

Les  Padns. 

Barbette. 

Le  jardin  brûlé. 

Chomp  de  groote. 

Le  Sablon. 

La  Bruyère. 

Les  gripettes. 

Prés  des  tachemonts. 


Hultequin. 

Les  complets. 

Crimont. 

Champ  de  Lottre 

Leurin. 

Bois  des  moines. 

Pommier  sauvage. 

Slincourt. 

Cinquant. 

Garennes. 

Davimont. 

Delcroix  mayeur. 

Dumont. 


<  Je  dois  ce  Irarail  à  l'obligeance  de  M.  P.  Degand,  secrétaire  communal  d'Ellezelle»^ 
€t  auteur  d'une  intéressante  histoire  de  sa  commune.  Il  est  extrait  des  documents 
eadastraui  en  1889. 

^  La  section  A  comprend  toute  la  partie  flamande  de  la  commune  d'ElleselIes.. 


(214) 


Marliere. 

Delcroix  Arbre  Saint-Pieae. 

Station. 

Ribeaueourt. 

Préau. 

Bois  des  moines. 

Jardin  Noton. 

«.  Bois  d*Hubermont. 

Dusart. 

Queue  de  Renard. 

Debrocq. 

Plantis. 

Haclinoire. 

Queue  fosse. 

Cauvettes. 

Hubermont. 

Enfer. 

De  la  Cour. 

Vrai  camp. 

L'aulnois. 

Bois  de  l'Église . 

Haye. 

Bois  Taquette. 

Seménil. 

Source  Jaucot. 

Raude. 

Felor,  camp  Félon. 

Masurette 

Prés  de  la  Haye. 

Haute  Masure. 

Camp  du  Fayt. 

Du  Moulin. 

Place  à  Taunoit. 

Camp  et  Haie. 

La  Tombe. 

Les  Biloez. 

Tombelle. 

Petit  Jean  Champ  et  Grand  Jean 

Fort. 

Champ. 

Bonne. 

Champ  et  Haie. 

9 

Delmotte. 

iv.  Grand  jardin. 

Saint-Mortier. 

Petit  Hameau. 

Rigaufosse. 

Picron. 

Marteau*épinne. 

Gauquier. 

Fourquepire. 

Aulnois  du  Brichart. 

Champ  Belval. 

Brichart. 

Petit  Belval. 

Faute. 

Capielles. 

Mont  Arbre  Saint-Pierre. 

Rosière. 

Camp  et  ruelle  de  Bauduinhaye. 

Nespelier. 

Bois,  ou  camp  des  Bos  des  Haies« 

Barbieux. 

Rigaudier. 

Corettes. 

Carmois. 

Champlet. 

Archonfosse. 

Dudons,  les  Guidons, 

Long  Bardie. 

Maladrie. 

Roquettes. 

Seigneur. 

Aulnoit  Fontaine. 

Nieuibourg. 

Grand  Monchaut. 

^*.>. 


(215) 


Bois  des  Warances. 

Audrimont 

Ouvricamp. 

Ransart. 

Bosquet. 

Rosoir. 

Long  pré. 

Hameaux  d'Ellbzelles  en  1889. 


La  Place. 

Mont  d'Elleselles  ^ 

Breucq. 

Cocambre. 

Haute. 

Quatre  vents. 

Miclette. 

Haisette. 

Riji;audrye. 


Bruyère  *. 

Fourquepire. 

Gauquier. 

Petit  Hameau. 

Séminil. 

Camp  et  Haie. 

Place  à  Touvoit. 

Crimont. 

Cinquant  à  Beaufaut. 


Lieux'diu  anciens  \ 


1336.  Ellezielle. 

1350.  EUesielle. 

1370.  EUesielle. 

1387.  EUesielle. 

1100.  Elleziele  et  EUesielle. 

1496.  EUesielle. 

1510.  EUezelle. 

1600.  EUezelles  *. 


1508.  La  Haulte. 
1560.  Goucambre. 
1472.  Bos  Saint-Pierre. 
1472.  Gamp  de  Meeusque. 


1506.  Gamp  de  Mieusque. 
1579.  Gamp  Mieus. 
1446.  Gamp  Flory. 
1356.  Breucq. 
1378.  Bruet. 
1454.  Brieucq. 
1418.  Breucq. 

1506.  Marez  du  Breucq. 

1507.  Beaufaux. 
1521.  Beaufault. 
1493.  Les  Bolois. 
1547.  RedrN's. 
1550.  Brun  Bois. 


*  Dans  ce  hameau  est  comprise  une  très  ancienne  section  :  Guinaumont, 

*  Dans  ce  hameau  est  comprise  la  vieille  section  dite  :  Lm  Padry; 

'  Ces  lUux-diti  anciens  sont  recueillis  dans  les  seules  archives  de  la  commune 
d'Elleselles. 
^  Dans  le  patois  du  lieu  on  prononce  encore  RUêiitlUy  en  appuyant  très  fort  sur  l't. 


(  216) 


142S-1448-1451.  Camp  de  le  Hai- 

set. 
4507.  Hameau  de  la  Haizette. 
1556.  Hayzette. 
1521.  Fiasse  à  la  Haizette. 
1426-1558.  Bois  de  le  pissotte. 


1426.  Moustier  d^Elleselles. 

1521.  Hameau  du  Moustier. 

1387-1428.  Camp  Saint-Tiry  «. 

1356.  Camp  de  Gynaumont. 

1413.  Ghynaumont. 

1422.  Guinaumont. 

1422.  Bois  de  le  Vigne. 

1516.  Camp  de  le  Vigne. 

1513.  Camp  de  la  Cuillerée  à 
Ghinaumont. 

1555.  Mont  d'EUeselles. 

1569.  Chapelle  du  Mont  d'EUe- 
selles. 

1583.  Cattoire. 

1557.  Rigaudrie. 

1745.  Hameau  de  Rigaudrye. 

1448.  Longfosset. 

1507-1542  Longuefosse. 

1425-1507.  Camp  de  Tronrieu. 

1104.  Bois  de  Tronrieu. 

1420-1428.  Camp  du  Honcquant. 

1522-1568.  Honcamp. 

1389.  Padrie. 

1413.  Rieu  de  la  Padrie. 

1428-1442-1500.  Padrye. 

1420-1442-1486.  Camp  Barbette. 

1389-1420.  Camp  d'où  Sablon. 

1514-1519.  Moulin  du  Sabrelon. 

1446.  Bruiere. 

1516.  Bruyère  du  Sablon. 

1596.  Les  gripettes. 


1428-1597.  Prés  et  bois  de  Tache- 
mont  ou  Tassemont. 


1426.  Camp  de  Hurdekin. 
1573-1575.  Camp  de  Hulteqnin. 
1481.  Au  Camplet. 
1531.  Camp  du  Complet. 
1549.  Au  Complet  du  Mont. 
1428-1496.  Crimont. 
1387-1441.  Camp  de  Lottre. 
1426-1428-1475-1527.    Camp    du 

Saulvaige  pumier. 
1501-1509-1519-1524.   Camp    de 

Heslincourt. 
1530-1566.  Cinquant,  ou  Visein- 

quant  ou  Vrocincant. 
1387.  Camp  de  le  Croie. 
1428.  Camp  de  le  Croix. 
1574.  Camp  del  Croy. 
1600.  Camp  del  Croy  mayeur. 
1428-1466.  Camp  d'où  Mont. 
1507.  CampduMontetDavimonU 
1370.  A  la  Marlière. 
1448.  Camp  de  le  Marlière. 


1426-1455.  Camp  d'où  Sart. 
1512-1543.  Camp  du  Sars. 
1426.  La  fosse  d'où  Sart. 
1413-1590.  Camp  de  le  Rocq. 
1469.  Bois  Jehan  de  le  Roque. 
1506-1543-i  581 .  Chemin  et  Champ 

de  la  itaquelinoire. 
1455-1508-1513.  Vraycamp. 
1537.  Camp  du  Vraycamp. 
1443-1508.  Camp  du  Fayl. 
1494.  Place  à  l'Ausnoit« 
1492-1497.  Plache  à  l'AusnoiU 


<  Propriété  de  l'abbaye  de  Saint-Thierry,  près  de  Reimi  (Fraaee). 


(  217  ) 


1541.  Camp  du  commun  Âulnoit. 
U97-1539.  Camp  de  la  Tombe. 
1565-1569.  Tombelle. 
1426.  Camp  d'où  Forre. 
1573.  Camp  du  For. 
1450-1463-1530.  Camp  du  Bosne. 
1508.  La  Haye.  Section  d'Elle- 

selles. 
1423.  Le  Haye. 
1443.  A  le  Haye. 

1504-1508-1531.  Camp  de  le  Motte. 
1426.  Camp  de  Senmortier. 
1500.  Camp  de  Saint-Mortier. 


1482.  Fourquepire. 

1389-1438.  Camp  de  Biellevaut. 

1388.  Camp  de  Bielvaut. 

1420-1426.  Bielvaut. 

1481.  Belle  Vaulx. 

1420-1426.  Camp  de  Bielvaut. 

1505-1567.  Camp  de  Belval. 

1482-1536-1537.  Belleval. 

1426.  Prés  des  Capielles. 

1420-1428.  A  le  Capielle. 

1587.  Prés  des  Rosières  et  de 
Capielles. 

1413.  Prés  de  la  Rosière. 

1494.  Prés  des  Rosières. 

1418.  Camp  de  Nespelier. 

1574.  Camp  de  Barbieux. 

1581.  Camp  Barbier. 

1517.  Camp  Barbieux. 

1420.  Prés  des  Corettes. 

1420-1443.  Camp  de  le  Maladrie. 

1584.  Camp  de  le  Maladrie. 

1428-1597.  Camp  de  le  Croy  à  l'ar- 
bre Saint-Pierre. 

1574.  Camp  del  Croy  tenant  aux 
réaux. 


1576.  Les  préaux. 


1428.  Bois  de  Hubermont. 
1428-1457-1536  Le  moulin  d'Hu- 

bermont. 
1492.  Terre  gisant  à  TAusnoit. 
1539.  Camp  de  TAusnoit. 
1463.  Semainil. 
1521.  Semmenil. 
1400.  Les  Masurettes. 
1492-1497-1539.  Camp  du  Moulin. 
1461-1516.  Gisant  à  Bilôez. 
1495.  Prés  Bilouez. 
1451-1463-1496-1502.  Jehancamp. 


1487-1509.  Camp  Pieron. 

1557.  Camp  Marteau  Spen. 

1558.  Marteau  Spinne. 
1361-1412.  Gaukier. 

1408.  Camp  derrière  le  Gaukier. 
1587  Gaulquicr. 
1513.  Hameau  du  Gaukier. 
1337-1408.  Vrissart. 
1412-1^65.  Brisart. 
1486-1499.  Camp  du  Carmois. 
1336.  Camp  d'Archechonfosse. 
1408.  D'Archonfosse. 
1337-1400.  Camp  d'Archonfosse. 
1557.  Camp  TArchonlosse. 
1564.  Lombardie. 
1568.  Camp  des  Roquettes. 
1505.  Grand  Monchaux. 
1575.  Camp  de  l'Ouvricamp. 
1459-1480.  Le  Bosquet. 
1525.  Camp  du  Bosquet. 
1596.  Camp  du  Bosquet. 
1475.  Hudrimont. 
1596.  Camp  de  Ronsart. 
1418-1523.  Du  Ronsart. 


DEUX    FLANDRES 


DOTTIGNIES. 


Lteux-diii  du  XIII*  siècle. 


Dotegnies. 
En  Aubrisart. 
Au  Pieroit. 
As  Plankes. 
A  le  Gambe. 


En  Blanke  haie. 

Sous  les  tries  de  Meire. 

A  le  Gieskière  en  Grantcamp. 

A  Wanoupret. 


Archiies  du  Royaume,   Cartulaire  de  Saint-Martin   de    Tournai, 


VTARNETON  (Belgique). 


Lieux-dit*  du  Xlll«  siècle. 


Steenstraete. 

Wulfstraetje. 

Mariastraele. 

Zakstraete. 

Broukstraete. 

Paperstraetje. 

Stommestraete. 

Plancquebecquestraet. 

Hannevoetstraetje. 

Slypstraet. 

Slipheekstraeije. 


Dorswegh. 

Plasschen  Daelebecque. 

Pissebeke. 

Ter  Gast. 

Bisterveld  (W.  France.) 

Meunike. 

Rabeke. 

La  Croix. 

Bel  le  vigne. 

La  Ville. 


De  Simpei.,  L'Envahissement  de  la  langue  française  en  Flandre. 
La  Flandre,  4883. 


(219) 


PLOEGSTEBRT. 


Bu  s  selle  Gilde. 
SIeuUebecq  Gilde. 
Wewaer  Gilde. 
Heyrbeyerlinck  Gilde. 
Wapperlynck  Gilde. 
Marie  Lick  straetje. 


Uoutte  Gilde. 

Hou  pli  nés. 

Horle  Lys. 

Wesi  Uouck. 

Beke  dile  des  Rabuque 


CofiU  au  cadaitre 


ri 


GOMIKES  (Belgique). 


Je  note  que  dans  les  lieux-dils  de  celte  commune,  l'orlhog 
encore  flamande  au  cadastre,  mais  la  prononciation  loute  fran; 


tiodtshuis. 
Ten  Brieten. 
Vieuï-Cruyseecke. 

Ferme  des  Obeaux. 
Chapelle  de  l'Épine. 
Fenne  du  gros  Ballot. 


Schoonveld. 

Ferme  du  Haut  jardin. 

Ferme  des  trois  chënef 

Le  Cornje. 

Ferme  des  trois  lableai 

[..a  Bleue  Porte. 

Cadattrt  communal  de  Co 


COMIlfSS  (Phancb). 


liSl.  Pré  dit  Corenmeersch  â  Co- 

1490.  Le  Braemacker. 

1425.  Bues  de  Comines  :  la  West- 
straete,  la  Waelstraete, 
rue  dit  Thuerlepyn. 

1493.  Édifice  dit  de  Staetkuls. 

14SS.  Tweeput. 

1496.  Gheluvelt. 


1550.  Le  Dusthamere. 
1570.  La  blanche  bannièrf 
1661.  La  petite  Heerihaghi 
1445.  Fief  ten  Rooden. 
1148.  La  Gayperche. 

Chemin  de  Ten  Bon 

A  la  Besace. 

Ter  Walle. 

Chemin  du  Vieil  Dit 


(  220  ) 

1748.  Chemin  du  Blanc  Goulon.        1748.  Haut  Touquet. 

Chemin  de  TApothicaire.  Seigneurie  de  Doyembui^. 

Chapelle  Sainte-Marguerite.  Nonnenbusch. 

Nomt  relevés  dans  i'iNVENTÀiRE  sommaire  des  archives  de  l'bofi- 
TAL  DE  CoMiifES,  par  J,  FitioU 


HERSEAUX-SAINT-PIERRE. 

Lieux-dits  anciens  1281. 

Noms  des  redevanciers  de  Herseaux  (je  cite  les  noms  qui  n'ont  pas  été 
traduits  ou  latinisés)  : 


Marota  le  Markande. 
J.  le  Candelir. 
Dfia  de  Rosceirie. 
W.  li  vikes  (ailleurs  li  vicus.) 
Petrus  de  le  Grenoire. 
Walterus  Frainaus  (ailleurs  Fren- 
neel.) 


Rogerus  le  Vesque. 
Johannes  Pucheaus. 
Walterus  li  Haunirs. 
Rogerus  de  Bruille* 
Reinerus  de  Haies. 


Archives  de  la  ville  de  Gand^  Liber  inventarius  omnium  bonorum, 
anno  128  i,  n»  135  de  l'Inventaire  de  Saint^Pierre» 


1528. 


Au  Fourquipire. 

Le  Poirier. 

Le  Ham. 

A  Froncihaie. 

Le  Grenoire. 

Au  Camp  Cocquin. 


Le  Camp  Lorge. 
Le  Basse  Pièce. 
L*especerie. 
Quiènerie. 
Le  Ronsselerie. 

Même  inventaire,  n«*  3oS  et  3^ 


CHAPITRE  IV. 


LA  FRONTIÈRE   LINGUISTIQUE  DANS   LE  NORD  DE  LA  FRANCE. 


Tandis  qu'en  Belgique»  au  moins  depuis  le  XIII^  siècle,  la  j^ 
frontière  linguistique  n'a  subi  que  des  fluctuations  insigni-'^ 
fiantes,  un  phénomène  bien  différent  frappe  nos  yeux  en 
France.  Là,  il  y  a  eu  un  recul  considérable  de  la  langue 
flamande  :  elle  s'est  retirée  vers  le  nord,  abandonnant  au 
français  une  large  zone  de  territoire  qui  était  entièrement 
thioise  il  y  a  quelques  siècles,  et  où  la  toponymie,  seule, 
conserve  aujourd'hui  le  souvenir  de  l'idiome  oublié. 

J'ai  pu,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  de  Cardevacque,  parcourir, 
pendant  mon  séjour  à  Arras,  le  recueil  manuscrit  des  lieiix- 
dits  du  Pas-de-Calais,  dressé  par  les  instituteurs  communaux 
sous  les  auspices  de  la  Commission  historique  du  Pas-de- 
Calais.  Ce  recueil,  dont  on  trouvera  un  extrait  dans  l'appen- 
dice de  ce  chapitre,  nous  fait  connaître  un  grand  nombre  de 
villages  dans  lesquels  un  ou  plusieurs  noms  de  lieux  ont  un 
caractère  germanique  bien  prononcé.  Les  suffixes  dal  (vallée), 
bert  (pour  berg,  montagne),  lande  (terre),  acre  (champ),  brique 
(pont),  brunne  ou  boume  (source), hove  (ferme),  etc.,  y  sont  extrê- 
mement fréquents,  bien  que  noyés  au  milieu  d'une  multitude  de 
noms  romans.  De  pareils  indices  sont  bien  faits  pour  provoquer 
la  curiosité  du  chercheur,  et  tout  naturellement  on  remonte 
aux  documents  du  passé  pour  avoir  l'explication  d'un  phéno- 
mène aussi  général.  Et  c'est,  il  faut  l'avouer,  une  chance  très 
rare  dans  la  vie  de  l'homme  d'études  que  de  tomber  d'emblée, 
comme  cela  m'est  arrivé,  sur  le  témoignage  le  plus  ancien  et  le 
plus  instructif  qu'il  fût  possible  de  désirer. 

Le  document  sur  lequel  je  veux  appeler  l'attention  du  lec- 
teur est  un  cueilloir  de  l'ancienne  abbaye  de  chanoines  régu- 
liers de  BeauTieu,  située  sur  le  territoire  de  la  commune  de 


(  222  ) 

Ferques,  dans  le  canton  de  Marquise  (Pas-de-Calais).  Fondée 
vers  1136  par  Eustache  de  Fiennes,  elle  fut  détruite  dès  1390, 
et  son  cueilloir,  qui  date  de  1286,  présente  l'état  de  ses  revenus 
à  une  époque  au  delà  de  laquelle  il  ne  serait  pas  possible  de 
rencontrer  une  grande  quantité  de  lieux-dits  ^.  Les  propriétés 
de  Beaulieu,  groupées  dans  la  région  qui  entoure  Tabbaye,  se 
répartissaient  sur  un  ensemble  de  vingt-quatre  localités  dont 
seize  font  aujourd'hui  partie  du  canton  de  Marquise,  sept  de 
celui  de  Guines,  une  de  celui  de  Boulogne -Nord.  Le  cueilloir 
de  Beaulieu  nous  fait  connaître  la  toponymie  de  la  plupart  de 
ces  localités,  c'est-à-dire  de  dix-huit;  il  n'y  en  a  que  six  pour 
lesquelles  ce  genre  de  renseignement  fasse  défaut.  Or,  bien  qu'il 
soit  rédigé  en  français  et  que  l'auteur  ait,  nombre  de  fois,  tra- 
duit dans  sa  langue  tous  les  noms  traduisibles,  il  nous  offre 
néanmoins  une  énorme  majorité  de  désignations  à  caractère 
germanique,  attestant  que  la  population  parlait  encore  flamand 
au  moment  où  il  fut  rédigé. 

En  voici  quelques  exemples  assez  significatifs;  le  lecteur 
trouvera  le  reste  aux  annexes  : 

EUufflieiii.  —  A  le  Nonnen  Cruce  (Croix  des  béguines); 
Quadbrigge  (Maupont)  ;  A  le  Uolestraet  (à  la  chavée)  ;  Dessous 
Langstic  (Longue  pièce);  A  Papendale  (Prêtrevaux);  Verre 
Hormtic  (pièce  à  quatre  cornes)  ;  Wilstieii  (Blanche  pierre). 

^fi^est-Moyecqaes.  —  A  Calkpit  (fosse  à  chaux)  ;  A  Hongre- 
coMire  (Maigre  couture);  A  Q>rtebosc  (di\i  petit  bois);  A  Stien- 

*  L'original  du  cueilloir  de  Beaulieu  est  un  long  rouleau  de  parchemin 
conservé  aujourd'hui  à  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Saint-Omer.  Les 
jours  et  heures  d'ouverture  de  cette  bibliothèque  n'étaient  pas  assez  nom- 
breux pour  que  j'eusse  le  temps  de  l'y  copier;  mais  j'en  ai  trouvé,  chez 
M.  l'abbé  Haigneré,  le  savant  curé  de  Menneville,  qui  a  bien  voulu  la 
mettre  à  ma  disposition,  une  bonne  copie,  faite  en  1859,  par  le  docteur 
Cuisinier.  Avant  moi,  le  cueilloir  de  Beaulieu  avait  déjà  été  mis 
largement  à  contribution  par  H.  Courtois,  dans  son  mémoire  intitulé  : 
Communauté  d'origine  et  de  langage  entre  les  habitants  de  V ancienne 
Morinie  flamingante  et  wallonne,  (Annales  du  comité  flamand  db  France, 
t.  IV.) 


{  223  ) 

velt  (au  champ  de  pierres)  ;  A  Oudewoghe  (au  vieux  chemin)  ; 
A  Nedercoutre  (Basse  couture);  A  Oppercoutre  (Haute  couture)  ; 
A  Wolvespoel  (à  la  mare  aux  loups);  A  MarlepU  (à  la  Mar- 
lière),  etjp. 

JLandrethaii-le-lVord.  —  Sor  Lilleberg;  A  Cromstic  (à  Ja 
pièce  en  courbe)  ;  Osthove  (ferme  de  Test),  etc. 

Et  ainsi  de  suite,  comme  on  pourra  s'en  convaincre  plus 
loin.  Incontestablement,  les  villages  signalés  dans  le  cueilloir 
parlaient  encore  flamand  à  l'époque  où  il  fut  composé,  c'est-à- 
dire  vers  la  fin  du  XIII®  siècle  ;  c'est  d'ailleurs  ce  qui  ressort 
aussi  de  la  forme  des  noms  propres  d'habitants  mentionnés  en 
grand  nombre  dans  le  document,  chaque  fois  que  le  scribe  s'est 
vu  obligé  d'en  respecter  la  forme  indigène  par  l'impossibilité 
de  les  traduire  en  français.  De  plus,  il  n'a  pas  toujours  pu  tra- 
duire d'une  manière  tellement  complète  les  diverses  indications 
topographiques  recueillies  sur  les  lieux,  qu'il  n'en  ait  de  temps 
en  temps  laissé  passer  l'une  ou  l'autre  dans  le  texte  français  avec 
sa  forme  flamande,  soit  par  négligence,  soit  qu'il  ne  l'ait  pas 
tout  à  fait  comprise.  Ainsi,  dans  les  mentions  relatives  à 
CaHlers  et  Ophove,  je  lis  :  A  Lacre  bosten  Contre,  et  plus 
loin  :  Une  pieche  benorden  Winthus.  Voilà  du  pur  flamand, 
recueilli  dans  la  bouche  des  indigènes,  et  attestant  d'une 
manière  évidente  qu'ils  parlaient  toujours  la  même  langue  que 
leur  sol  natal. 

II  suit  de  là  qu'au  XIII®  siècle,  le  pays  situé  entre  les  villes  de  , 
Boulogne  et  de  d^nlaes  était  encore  une  terre  entièrement 
germanique,  fait  considérable  et  duquel  nous  allons  pouvoir 
tirer  immédiatement  de  nouvelles  et  importantes  conclusions. 
Comme  il  est  impossible  de  supposer  que  ce  petit  groupe  de 
localités  ait  été  un  îlot  de  langue  germanique  au  milieu  de 
populations  françaises,  nous  devons  admettre  a  priori  que 
toute  la  région  située  en  arrière  du  pays  de  Beaulieu,  c'est-à- 
dire  toute  celle  comprise  entre  le  canton  de  Marquise  et  la 
frontière  flamande  actuelle,  était  habitée  à  la  même  époque 
par  des  Flamands.  Nous  allons  constater  bientôt  que  cette  con- 


(  224  ) 

jecture  est  justifiée  par  les  faits  ;  en  attendant,  voyons  d'abord  si 
le  pays  de  Beaulieu  a  été  la  limite  extrême  de  l'idiome  germa- 
nique, ou  s*il  ne  serait  pas  possible  de  ramener  celle-ci  encore 
un  peu  plus  vers  le  sud. 

Ici  encore,  nos  documents  sont  d'une  précision  qui  ne  laisse 
rien  à  désirer.  Un  terrier  de  l'abbaye  de  Saint-Wulmer  de  Bou- 
logne, daté  de  iSOS  ^ ,  nous  a  conservé  la  toponymie  des  paroisses 
deSaint-MarlIn,  Oatrean,  lViiiillle,Saint-Iiéoii»rd, 
HAlut-Étlenne^et  de  quelques  autres  situées  également  dans 
le  pays  de  Boulogne.  Or,  pour  trois  des  paroisses  que  j'ai  nom- 
mées, ce  terrier  contient  quantité  de  lieux-dits  flamands  que 
l'on  ne  retrouve  pas  dans  les  autres.  A  Outreau,  c'est  MiUem- 
bercq,  Momenesdalle,  QuestelmgheSj  Badnembourg,  Hautembert, 
Honesbourg,  Hardrelo,  Fetwidalle,  Covestricq,  Breequaque,  etc. 
A  Wimille,  c'est  Godelinbroech,  Escarpenesse,  Honvault,  Rou- 
pembercq,  Audenacre,  Menendalle,  Mordalle,  Floquembonme, 
Hiqtielo,  etc.,  dont  plusieurs  sont  encore  conservés  aujour- 
d'hui. Saint-Martin  nous  offre  Bedouastre,  Bouttembercq, 
Pelinghen,  Huppelande,  Estrippes,  Wicardengues,  Boullembercq, 
Ostrehove  («  un  quarteron  à  labour  que  nos  anciens  registres 
appellent  wingre faut  ^  »).  Cette  toponymie  apparaît  bien  plus 
germanique  si,  comme  nous  pouvons  le  faire  ici,  nous  remon- 
tons le  cours  de  quelques  siècles  ;  alors  nous  y  trouvons  : 
JBadMtt(1286,  Badewic);  Bédouatre  (1392,  Bedewatre);  Berlin- 
ghen  ;  Dringhen  (1208,  Deringehem),  et  des  noms  comme 
Bonemberg,  devenu  sur  des  lèvres  romanes  Boullambert,  puis, 
par  étymologie  populaire.  Mont  Lambert;  Westerhove  {Hii^ 
1208),  dont  un  caprice  de  la  prononciation  a  fait  Ostrehove, 
Voilà  donc  l'existence  de  l'idiome  germanique  attestée  jusqu'aux 


*  Ce  terrier  a  été  publié  par  M.  E.  de  Rosny,  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  Académique  de  Boulogne,  1879,  t.  X;  mais  le  toponymisle  ne  peut 
se  passer  des  rectifica lions  de  M.  Deseu^les,  dans  son  Catalogue  des 
Actes  et  Documents  formant  le  fonds  historique  et  supplémentaire  des 
Archives  de  Boulogne-sur-Mer,  pp.  138  et  suivantes. 

«  Winkelveld  ? 


(  225  ) 

portes  de  Boulogne,  car  Outreau  est  le  faubourg  méridional  de 
cette  ville  ^  Sans  doute,  il  n'était  plus  la  langue  du  pays  au 
moment  où  fut  composé  le  terrier  de  Sainl-Wulmer,  mais  ce 
document  nous  montre  qu'il  ne  devait  pas  être  oublié  depuis 
longtemps,  puisqu'il  en  restait  encore  des  tvaces  si  importantes 
dans  la  toponymie  locale. 

Ajoutons  que  Bonlo^ne,  bien  que  confiné  au  sud  par  des 
localités  de  langue  flamande,  ne  présente  pas  dans  ses  noms 
de  lieux  le  moindre  vestige  de  cet  idiome.  C'était  une  ville 
française  cernée  par  des  villages  germaniques,  ou,  pour  mieux 
dire,  c'était  le  poste  le  plus  avancé  de  la  langue  romane  vers  le 
nord,  que  l'idiome  germanique  avait  en  vain  essayé  de  tourner 
en  jetant  au  delà  de  lui  les  groupes  flamingants  d'Outreau  et 
de  Wimille.  La  germanisation  avait  cependant  été  bien  près 
d'englober  aussi  Boulogne.  Nous  voyons  que  la  ville  basse 
s'appelait,  dans  les  chartes  de  1129  et  de  1208,  du  nom  flamand 
de  JVieuburc  (en  français,  on  aurait  dit  VUle  Neuve)  ^.  Toutefois, 
du  haut  de  sa  colline,  enfermée  dans  la  massive  enceinte 
romaine  renouvelée  et  élargie  par  le  comte  Philippe  Hurepel, 
la  vieille  Bononia  tint  bon  et  ne  laissa  pas  déplacer,  au  profit 
de  l'idiome  germanique,  le  terminus  utnusque  gentis  qu'Otton 
de  Frisingue  y  voyait  au  XII*  siècle  3. 

*  Un  érudit  boulonnais,  M.  Deseille,  avait  été  frappé  de  ce  fait  :  «C'est 
par  milliers,  et  aux  portes  mêmes  de  Boulogne,  que  les  noms  flamands 
pullulent  ..,11  y  a  plus  de  deux  cents  noms  de  lieux  tudesques  dans  tes 
seuts  villages  d^Outreau^  Saint-Êtienne,  Saint-Léonard,  Saint-Martin  et 
Wimille,  dont  les  territoires  circonscrivent  celui  de  Boulogne.  » 
<Deseille,  Le  Pays  Boulonnais^  p.  134.)  Seulement,  il  se  refuse  à  en  tirer 
la  conséquence,  à  savoir  la  germanicité  de  la  population  qui  a  créé  ces 
noms. 

*  Voyez  Haigneré,  Histoire  de  Boulogne,  dans  le  Dictionnaire  histo- 
rique du  Pas-de-Calais,  1. 1,  p.  97.  Il  montre  que  c'est  Nieuburc  qu'il  faut 
lire,  dans  les  documents  cités,  au  lieu  de  Membourg  qu'on  prétendait 
y  voir,  et  qu'on  interprétait  ingénieusement  par  Menu  bourg, 

*  Otton  de  Frisingue,  Chronic.,  VII,  5,  parlant  de  Godefroid  de 
Bouillon  resté  dans  la  Terre-Sainte  avec  une  partie  des  croisés,  dit  : 
<x  Gotefridus  ducatum  eorum  qui  remanserant  strenuissime  rexit.  Hic 

Tome  XLVIIL  15 


(  226  ) 

Si,  plus  loin  que  les  faubourgs  méridionaux  de  Boulogne, 
au  delà  d'Outreau,  la  toponymie  de  quelques  villages  nous 
offre  par-ci  par-là  quelques  mots  isolés  empruntés  à  Fidiome 
germanique,  il  ne  faut  pas  nous  y  laisser  tromper  :  ce  sont  des 
adventices  empruntés  aux  voisins,  et  non  les  derniers  vestiges 
termes  d'un  idiome  dis||^aru. 

Après  avoir  constaté  que  le  flamand,  pendant  une  certaine 
époque  du  moyen  âge,  avait  été  parié  le  long  du  rivage  mari- 
time jusque  dans  les  environs  de  Boulogne,  il  serait  intéressant 
de  voir  quelle  était,  pendant  la  mém^e  époque,  son  extrême 
frontière  méridionale  du  côté  de  Test.  Disons  sans  tarder  qae 
cette  frontière  doit  être  cherchée  dans  les  environs  de  telat- 
Onacr,  qui  appartenait  avec  tout  son  ban  à  l'idiome  germa- 
nique. Pour  rester  fidèle  à  la  méthode  de  ce  travail,  qui 
consiste  à  demander  nos  preuves  principales  à  la  topoDynoie, 
je  soumettrai  ici  au  lecteur  le  relevé  des  noms  de  lieux  germa- 
niques observés  par  moi  à  Saint-Omer,  en  les  classant  d'après 
l'ordre  chronologique  des  dates  où  ils  se  présentent  pour  la 
première  fois  *. 


ilîfT. 

In  nemore  quod  dicitur  Lo. 

In  HongrecoUra. 

uni. 

GUdalha  apud  S.  Audomarum. 

In/oro. 

1i66. 

Hundesgat. 

Grlnbertipit. 

Maseca. 

Hetmere. 

Rivulus  Hotelbereh. 

Hunghrecoutre. 

etiam  inter  Francos  Romanos  et  Teutonicos  qui  quibusdam  amaris  ei 
invidiosis  jocis  fréquenter  rixari  soient,  tanquam  in  termino  utrius^ 
genlis  nutritus  utriusque  linguae  seiens,  médium  se  interposait.  » 

I  Ces  noms  sont  puisés  dans  les  documents  publiés  par  M.  Gdit, 
Histoire  de  la  ville  de  Saint-Omer  et  de  ses  institutions  jusquan 
XI V*  siècle.  Voyez  aussi  Dufàitelle,  Une  étude  archéologique  sur  k 
topographie  ancienne  de  Saint-Otner  (Archives  de  Dmxux,  3«  série,  t  H, 
d851),  et  Courtois,  Umcien  idiome  Audomarois, 


(  227  ) 

un.  Mère. 

Oudamonstra.' 

ElUd. 

Paint  de  Tillaka, 

Palus  de  Salperwic, 

Palus  de  Burke. 
12  0.  Pasiura  que  dicitur  Suiuari, 

BuUcura. 
i^iO-iili.    Porta  que  vulyo  dicitur  Colhof. 
Iâl8.  Boscum  quod  dicitur  Lo, 

1836.  Vake*trate  (ainsi  appelée  à  cause  de  la  domu$  in 

qud  mansit  Wilhelmus  Vaké). 
1247.  Calvergers, 

LangstU. 

Wingard. 

KiselpU. 

PUeringdaL 

Westbergh, 

Bare, 

Pontem  qui  dicitur  Vebrighe. 
1S47-1S48.    Aqua  S.  Bertini  que  Mera  appellatur. 


On  le  voit,  sous  le  français  qui  est  aujourd'hui  la  langue 
maternelle  de  toute  la  population  audomaroise,  nous  retrou- 
vons au  XIII^  siècle  Tidiome  flamand  dans  toute  sa  pureté. 
Saint-Omer  est  une  ville  germanique  et  non  romane;  aujour- 
d'hui encore,  le  flamand  y  affleure  sous  la  mince  couche 
gallicante  dont  il  est  recouvert. 

Si  maintenant  on  veut  tirer,  de  Saint-Umer  à  Boulogne,  une  ^ 
ligne  droite  qui  laisserait  au  nord  IVIseriies,.  Queliiiesy 
Acquloy  Bolsdiii0hciii)  itaftiisheiii,  Boarslii,^¥ierre- 
Effroj,  Offrethao,  Perncsy  Plttefaos  et  l^Jmllle, 
on  aura  tracé  la  frontière  méridionale  de  la  langue  flamande 
au  XIII*'  siècle.  Tout  ce  qui  demeurait  au  nord  de  cette  ligne, 
dans  le  vaste  triangle  formé  par  les  villes  de  Boulogne,  de 
Dunkerque  et  de  Saint-Omer,  appartenait  au  domaine  de  la 
langue  flamande.  Nos  documents  toponymiques  rétablissent 
d'une  manière  implicite,  et  ce  n'est  pas  forcer  leur  témoignage 
que  de  conclure  de  leur  langue  à  celle  des  habitants.  Sans 
doute,  les  comptes  dans  lesquels  nous  sont  reproduits  ces 


(  228  ) 

noms  de  lieux  sont  généralement  écrits  en  français,  et  Ton 
pourrait  supposer  que  le  français  était  aussi,  depuis  quelque 
temps,  la  langue  des  populations,  qui  n'auraient  conservé  de 
leur  vieil  idiome  que  le  vocabulaire  toponymique.  Mais  cette 
supposition  toute  gratuite  disparaît  quand  on  étudie  attentive- 
ment le  texte  des  documents  en  question.  On  s'aperçoit  alors 
que,  comme  les  compilateurs  du  cueilloir  de  Beaulieu,  les 
scribes  qui  nous  les  ont  laissés  ne  maniaient  pas  le  français 
avec  assez  d'aisance,  et  n'avaient  pas  pu  répudier  leur  propre 
langue  assez  complètement  pour  traduire  certaines  expressions 
du  terroir,  qu'ils  devaient  entendre  souvent,  et  qui  reparaissent 
de  temps  en  temps  dans  leurs  écrits.  Ainsi,  dans  le  terrier  de 
f|aclme«,  fait  pour  l'abbaye  de  Saint-Bertin  en  1411,  le 
rendant  signale  d'abord  quelques  verges  de  terre  gisaiis  a  U 
tromCy  et  un  peu  plus  loin,  une  autre  terre  gisaitt  ter  trome;  la 
première  de  ces  deux  expressions  est  la  traduction  de  la 
seconde,  qui  est  du  flamand  du  terroir.  Le  même  rendant 
signale  une  troisième  terre  située  a  le  haie  benoorde^  une  autre 
gisant  ten  honde  gatte,  une  autre  à  Hazenkgghe  boosten  le 
plûukh,  et  enfin  l'un  des  chapitres  de  son  état,  folio  46,  qui 
désigne  les  biens  situés  dans  la  partie  septentrionale  du  village, 
est  intitulé  :  Benorde  dendorpe  ^.  Des  indices  de  même  nature 
sont  fournis  en  1411  par  l'état  des  revenus  de  Boisdln^lieai 
(Bierendeel  buste  Hadsoit),  en  149S  par  celui  de  Houlle,  qui, 
dans  un  texte  français,  nous  offre  un  lieu-dit  By  deii  thwyntick 
ghemeten^  et  par  plusieurs  autres  encore  attestant  que  la  langue 
des  lieux-dits  est  toujours  la  langue  du  pays.  A  Houlle,  en  1336, 
je  trouve  les  lieux-dUs  :  entre  deus  Boretvonghes,  bezuden  der 
Moten,  West  Hil^.  En  13S0,  les  lieux-dits  :  te  Stien,  ten  Giere, 
ten  Dôme,  te  Houkelo,  ten  Homme,  te  Hodinge,  ten  Hiele,  etc.  3. 
Le  pays  de  Calais^  y  compris  cette  ville,  d'ailleurs  fort 


<  Archives  d*Arras,  Documents  de  fabbaye  de  Saint-Bertin,  339. 
*  Haigneré,  Chartes  de  Saint-Bertin,  t.  Il,  n»  1571. 
>  ID.,  ibid,,  U  n,  no  1647,  dans  un  acte  français. 


(  229  ) 

petite  au  moyen  âge,  était  terre  flamande  :  le  nom  de 
Rambrechlesgade,  porté  par  une  écluse  à  Test  du  village  de 
Coulogne,  est  assez  significatif  sous  ce  rapport.  Un  autre  indice 
de  l'ancienne  germanicité  du  pays  nous  est  fourni  par  le  nom 
de  la  commune  de  Salot-Trlcat,  dans  le  canton  de  Calais.  Il 
n'y  a  pas  de  saint  de  ce  nom  au  calendrier;  mais  si  Ton  réfléchit 
que  le  patron  de  la  paroisse  est  saint  Nicaise,  on  s'apercevra 
facilement  que  c'est  la  prononciation  flamande  qui  a  incorporé 
le  t  final  de  sinl  au  mot  suivant  et  a  donné  Tnicaas  d'où  Tricat  < . 

Dans  le  département  du  Nord,  l'arrondissement  de  Haze- 
brouck,  qui  est  aujourd'hui  bordé  au  nord  d'une  lisière 
romane  conquise  depuis  peu  de  temps  par  le  français,  était 
totalement  germanique  ou  à  peu  d'exceptions  près.  La  plus 
ancienne  germanisation  est  celle  de  Boeseshem,  qui  se  sert 
de  la  langue  française  dès  1281  ^.  Il  en  était  de  même  de  celui 
de  Dunkerque,  où  les  pertes  du  flamand  ne  sont  pas  moins 
sensibles.  Là  francisation  y  est  même  fort  récente  :  c'est  ainsi 
qu'à  Salnt-Moniniellii,  pendant  tout  le  cours  du  XVIh 
siècle  jusqu'en  1697,  c'est  en  flamand  qu'on  a  rédigé  les 
comptes  de  la  commune,  preuve  de  son  entière  germanicité  à 
une  époque  si  rapprochée  de  nous  3.  Quant  à  l'arrondissement 
de  Lille,  dans  lequel  il  n'y  a  plus  aujourd'hui  une  seule  loca- 
lité de  langue  flamande,  il  en  contenait  au  moyen  âge  quelques- 
unes  dont  il  est  possible  de  retrouver  la  toponymie  germanique. 

C'est  le  cas  pour  Bonsbeqoe,  où  un  dénombrement  de 
1602  signale  encore  railengrie  de  le  Westleye,  l'allengrie  du 
Velt^  un  chemin  nommé  la  Qistrate,  une  terre  delà  le  coptveck, 
le  chemin  de  le  Steene^  YEschenbuschy  le  chemin  appelé  la  Peper- 
strate,  le  Leybusch  tenant  à  Oosterlinghe,  le  Moorbusch,  le  bois 


*  Voyez  le  Dictionnaire  historique  du  Pas-de-Calais,  article  Saint- 
Tricat.  Il  ne  serait  pas  impossible  que  cette  modification  des  noms  ne 
remontât  qu'aux  Anglais,  qui,  comme  on  sait,  occupèrent  le  pays  de  Calais 
de  4347  jusqu'en  1558. 

*  Van  Lokeren,  Chartes  de  Saint  Pierre,  t.  I,  p.  411. 

'  J.  DU  TeiIm  Le  village  de  Saint -Mommelin,  Paris,  4891,  p.  114. 


(  230  ) 

appelé  Hombkbusch,  le  Gruteghem,  le  Berckbusch  et  le  Baille 
busch,  tous  noms  qui  apparaissent  dès  le  XIII*  et  le  XIV* 
siècle,  etc.  *. 

Je  citerai  encore  Comlnefl-Franee,  localité  pleine  d'in- 
térêt par  la  richesse  de  ses  archives.  S'il  m'avait  été  permis  de 
les  parcourir,  j'y  aurais  trouvé  probablement,  mieux  qu'autre 
part,  le  moyen  de  suivre  au  jour  le  jour  les  progrès  séculaires 
du  français  dans  cette  région  *.  A  défaut  d'une  si  intéressante 
exploration,  j'ai  dû  me  borner  à  relever,  dans  l'inventaire  que 
M.  J.  Finot  a  fait  de  ces  archives,  les  traces  incontestables  du 
règne  de  la  langue  flamande  jusque  dans  ces  derniers  temps. 
M.  Finot  signale  plusieurs  cartulaires  et  chassereaux  de 
rentes  de  l'hôpital  de  Comines  qui  sont  écrits  en  flamand, 
encore  au  XVI«  et  au  XVH®  siècle.  Voici,  pour  les  première 
époques,  un  petit  relevé  que  j'ai  fait  d'après  ses  indications,  et 
que  j'aurais  voulu  donner  plus  complet,  mais  qui  ne  laissera 
aucun  doute  sur  la  langue  nationale  des  habitants  de  Comine»- 
France  : 


iâSl. 

Pré  dit  Corenmeertch. 

Edifice  du  de  Staeikutx. 

14S0. 

Le  Braemaker. 

Le  Clopfiere. 

i423. 

La  WettHiraete. 

La  WaeLuraete  (rue  des  Wallons  !}. 

Rue  due  Thuerlepyn, 

1445. 

Fieften  Rooden. 

1455. 

Tweeput. 

1458. 

GheluveU. 

4550-1659. 

Le  Dusthamere. 

n4a 

Ter  Walle. 

Nonnenbusch. 

XVI 11^  siècle.  Korteleyuraet. 

«  Il  y  a  cinquante  ans  à  peine,  écrit  M.  Louis  De  Backer, 


*  Archives  de  Lille,  État  général,  n»  73.  —  Histoire  de  Bousbecq,  par 
Jean  Dm^le.  Wervicq,  1880. 
«  Voir  page  170,  note  2. 


(  231  ) 

tout  le  monde  parlait  flamand  dans  la  partie  du  village  de 
Gomînes  qui  est  aujourd'hui  à  la  France  ;  les  épitaphes  de  ce 
temps  sont  toutes  dans  cet  idiome,  qui  y  est  maintenant 
oublié  ^.  » 

A  partir  de  ces  deux  localités  sur  la  Lys,  qui  ne  sont  pour 
ainsi  dire  que  les  faubourgs  des  nombreuses  agglomérations 
échelonnées  sur  la  rive  droite  de  ce  cours  d'eau,  nou^  ne 
rencontrons  dans  la  Flandre  française  que  des  villages  qui 
sont  français  de  temps  immémorial,  tels  que,  par  exemple, 
Frelin^hleU)  qui  Tétait  déjà  au  XIV«  siècle,  comme  en  fait 
foi  sa  toponymie  à  cette  date  ^.  Deolémonty  je  crois,  était 
dans  le  même  cas,  bien  que  mes  renseignements  sur  cette 
dernière  localité  soient  trop  peu  nombreux  pour  justifier  une 
conclusion  positive.  Le  français  règne  sans  partage,  dès  les 
dates  les  plus  anciennes  que  nous  possédions,  à  Ronbalx, 
à  Taareolnify  à  lilnselles,  à  H^aCtrelos,  dont  le  nom 
si  germanique  se  marie  avec  une  toponymie  foncièrement 
romane  dès  le  commencement  du  XIII*  siècle  3,  à  Emiie- 
tières,  où  Tidiome  roman  est  en  vigueur  dès  1281  ^.  En  un 
mot,  la  rive  droite  de  la  Lys,  avec  toute  la  Flandre  française 
au  nord  de  Lille,  est  française  dès  l'époque  où  commencent  à 
apparaître  les  noms  des  lieux-dits,  et  les  localités  flamandes 
sont  une  exception  rare  dans  cette  région.  Quant  à  Ijllle 
même,  on  peut  affirmer  sa  romanité  originelle;  le  nom  de 
Ryssel,  sous  lequel  les  Flamands  la  désignent,  n'a  de  sens 
qu'en  français,  puisque  Ryssel,  abrégé  de  Ter  Yssel,  n'est  que 


I  De  Backer,  Les  Flamands  de  France,  p.  i9,  d'après  Grigny,  Étal  des 
villes  de  la  Gavle-Belgique. 

*  Archives  de  LUle,  État  général,  n*  18.  —  Rentes  de  la  châtellenie  de 
Lille. 

>  Leuridan,  Histoire  de  Roubaix.  ^  Gh.  Roussel-Defontaine,  Histoire 
de  Tourcoing.  —  Le  P.  Pruvost,  Histoire  de  Wattrelos.  Dans  les  docu- 
ments toponymiques  recueillis  par  cet  auteur,  je  ne  vois  qu'un  seul  nom 
jcermanique  :  c'est  Winhout. 

*  Van  Lokerem,  Chartes  de  Saint-Pierre,  1. 1,  p.  395. 


(  232  ) 

la  traduction  germanique  de  Llsle.  Aussi,  un  écrivain  du 
XIII*  siècle  pouvait-il  dire,  en  racontant  son  arrivée  à  Lille  au 
retour  d'un  voyage  en  Flandre  : 

Nos  ubi  barbaricae  post  verba  incognita  linguae 
Sub  quâ  longa  diu  fueramus  taedia  passi 
Demum  nativae  cognovimus  organa  vocis  *. 

En  revendiquant  pour  ]a  race  germanique  toutes  les  popula- 
tions qui  habitent  au  nord  de  la  ligne  Boulogne-Saint-Omer, 
telle  que  je  l'ai  tracée  ci-dessus,  je  n'entends  pas  dire  toutefois 
que  tout  ce  qui  se  trouve  au  sud  de  cette  ligne  doit  être,  sans 
exception,  attribué  à  la  race  romane.  Si  la  rareté  des  maté^ 
riaux  ne  me  permet  pas  de  parler  d'une  manière  catégorique 
pour  chaque  localité,  il  est  certains  cas  où  un  seul  nom  de  lieu 
suffit  pour  faire  la  conviction.  Ainsi,  à  C^yceqves  (canton  de 
Fauquembergue),  à  plusieurs  lieues  au  sud  de  la  ligne  en 
question,  je  trouve,  en  1196,  le  lieu-dit  MykelcoiUre,  ainsi  écrit 
dans  un  texte  latin,  et  qui  dans  le  dialecte  flamand  de  l'époque 
signifie  grande  coulure  ^.  Et  en  1326,  dans  la  même  localité, 
une  pièce  de  terre  porte  le  nom  de  MonekeveUj  c'est-à-dire  champ 
des  moines.  En  voilà  assez  pour  permettre  de  croire  qu'au  XII* 
et  au  XIV®  siècle,  le  flamand  était  la  langue  populaire  de 
Coyecques. 

Par  contre,  Herbelle,  qui  est  situé  au  nord  de  Coyecques, 
et  qui  appartient  au  canton  d'Aire,  n'offre  qu'une  toponymie 
romane  à  la  date  de  1286  :  j'y  relève  les  lieux-dits  :  Grani  Camp, 
le  Couture ,  le  Teire-k-Moine ,  le  Couturele,  le  Val-le-Moine ,  U 
Plat  Buisson,  l'Épine  du  Sart,  le  Paiien  Camp  3.  Cette  constata- 
tion est  intéressante  à  faire,  puisqu'il  en  résulterait  qu'à  une 

*  GUILI.ELMUS  Beito,  PhiUppU,  1.  [X,  581,  édition  de  la  Société  de 
V histoire  de  France. 

*  «  1197.  Jordanes  de  Faukemberga  vendidit  ecclesie  sancti  fiertmi 
viginti  quatuor  mensuras  terre  in  Mykeicoutra  in  parrochia  de  Coeka.  » 
(Haigneré,  Chartes  de  Saint-Bertin,  1. 1,  n»  416.) 

5  Haigneré,  Charles  de  Saint-Bertin,  l.  II,  n»  1263. 


233  ) 

époque  donnée,  la  frontière  linguistique,  au  lieu  de  courir  en 
ligne  droite  comme  aujourd'hui,  comportait  des  sinuosités 
comme  en  pays  de  montagnes,  ou  peut-être  était  flanquée 
d'îlots  linguistiques  aujourd'hui  submergés  par  le  nivellement. 
Mais  telle  conclusion  ne  vaudrait  que  pour  l'époque  dont 
nous  parlons  :  Herbelle,  en  effet,  paraît  avoir  été,  dans  l'origine, 
une  localité  germanique  aussi,  comme  l'atteste  son  nom  pri- 
mitif qui  apparaît  sous  la  forme  Hardbere  en  97o,  qui  est 
encore  Bardera  en  1016,  et  qui  ne  devint  qu'à  la  longue  Har- 
bela  (1026),  puis  Herbela  (1107)  K  Herbelle  aura  été  romanisée 
plus  tôt  que  Coyecques,  voilà  tout.  Combien  il  faut  regretter 
que  nous  ne  soyons  pas  mieux  renseignés  sur  cette  intéressante 
région  !  Les  érudits  du  Pas-de-Calais  devraient  se  charger  de 
la  besogne  :  elle  ne  peut  se  faire  que  sur  place. 

Je  ne  terminerai  pas  ce  chapitre  sans  produire  quelques 
témoignages  positifs  qui  confirment  les  conclusions  auxquelles 
nous  a  amenés  la  toponymie.  Voici  d'abord  la  chronique  de 
Lambert  d'Ardres,  cet  intéressant  document  du  XIII*  siècle 
dont  l'auteur  est  un  prêtre  attaché  au  service  des  comtes  de 
Guines,  connaissant  à  fond  le  pays  dont  il  raconte  l'histoire.  Les 
faits  dont  Lambert  nous  entretient  plongent  en  plein  Xlb  siècle, 
et  lui-même  appartient  à  ce  siècle  par  la  plus  grande  partie 
de  sa  vie,  puisque  le  dernier  événement  qu'il  raconte  est  de 
ranl2033.  Or,  dans  Lambert  d'Ardres,  le  pmju  de  CSnineu 
apparaît  comme  une  région  tout  à  fait  flamande  ;  à'  plusieurs 
reprises,  il  fait  une  opposition  entre  ses  habitants,  qu'il  compte 
parmi  les  Flamands,  et  les  Français,  ou  Francigenae,  comme  il 


*  Pour  la  première  de  ces  formes,  je  renvoie  à  Haigneré,  Chartes  de 
Saint- Berlin,  t.  I,  n»  64;  pour  les  autres,  à  Courtois,  Dictionnaire, 
article  Herbelle, 

*  Lambert  d*Ardres  a  été  publié  en  1855  à  Paris,  pour  la  Société  des 
antiquaires  de  la  Morinie,  par  M.  de  Godefroy  Menilglaise,  qui  a  joint 
au  texte  une  traduction  française,  des  notes  historiques,  des  cartes  et  des 
index.  Une  nouvelle  édition  en  a  été  donnée  par  J.  Hei«ler,  dans  le 
tome  XXIV  des  Montnnenta  Germaniae. 


(  234  ) 

les  appelle  ^  :  ceux-ci  sont  manifestement  pour  lui  des  étran- 
gers. C'est  par  la  langue  flamande  qu'il  interprète  tous  les  noms 
de  lieux  du  pays  ^,  sauf  lorsque,  dans  un  accès  de  pédantisme, 
il  imagine  d'en  rattacher  quelques-uns  à  une  origine  latine, 
sur  la  foi  d'une  simple  ressemblance  de  mots  3. 

Lui  arrive-t-il  de  citer  un  dicton  ou  une  expression  popu- 
laire, on  voit  que  la  langue  du  pays  était  le  flamand,  comme, 
par  exemple,  lorsqu'il  nous  apprend  qu'à  la  fin  du  XI^  siècle 
le  comte  Manassè^  abolit  l'impôt  sur  les  Colvekerles  : 

In  diebus  illis  fuerunt  homines  quidam  clavati  sive  clavigeri^ 
quos  vulgo  Colvekerles  nominatos  audivimas^  in  terra  Ghisnen- 
sium  habitantes ,  qui  clavati  sive  clavigeri  a  clavâ  dicebaniur 
agnominati,  eo  quod  non  licebat  eis  aliquod  genus  armorum  nisi 
clavas  tantum  bajulare  *. 

Enfin  le  soin  même  qu'il  prend  de  nous  informer  que  les 
comtes  de  Guines  savent  le  français,  atteste  que  ce  n'est  pour 
eux  qu'une  idiome  appris,  et  non  leur  langue  maternelle  s. 
Nous  tirerons  la  même  conclusion  de  l'éloge  qu'il  accorde  à  un 
simple  laïque,  Hasard  d'Âldehem,  qui,  dit-il,  lut  et  comprit 
tous  les  livres  français  de  la  bibliothèque  du  comte  :  Omnes  ejns 
libros  de  latino  in  romanam  linguam  interpretatos  et  legit  et  intel- 
legit  6. 


*  Voyez  le  chapitre  LXXXVII,  page  189,  et  le  chapitre  XCIV,  page  •»!. 
'  a  Castnim  quod  olim  a  veterum  vico  Alderwicum  dictum  est(Audruick), 

chap.  Lin.  —  In  nemore  quod  a  carbonibus  lignorum  vel  a  culturâ  sive 
a  colore  formae  Colvida  nomen  accepit,  chap.  LXVIII.  —  Loeo  jam  dieto 
arenoso  arenae  foramen  vulgo  autem  Santgatam  indigenae  nomen 
indiderunt,  chap.  LXXXIII.  —  Apud  Selnessam  in  condensitate  nemoris 
quod  usque  hodie  dicitur  Dickebusch,  chap.  CVI.  • 

'  Gomme,  par  exemple,  dans  ses  interprétations  de  Santinghevelt, 
chap.  XLI,  et  d'Ardre^  chap.  G. 

*  Lambcrti  Chronicon,  chap.  XXXVI. 

>  Il  nous  dit  que  le  comte  Baudouin  se  fit  traduire  Solinus  in  sibi 
notissUnam  romanitatis  linguam,  chap.  LXXXI.  Et  un  peu  plus  haut  : 
«  maximam  quoque  physicae  arlis  partem  a  viro  eruditissimo  magistro 
Godefiido  de  latino  in  sibi  notam  linguam  romanam  translatam  accepit.  » 

«  Id.,  ibid. 


(  235  ) 

La  chronique  d'Andres  est  plus  explicite  encore.  Andréa 
était  une  abbaye  de  bénédictins,  fondée  en  1084  par  le  comte 
Baudouin  de  Guines,  dans  le  canton  de  ce  nom,  et  sa  chro- 
nique, œuvre  de  Tabbé  Guillaume,  a  été  composée  pendant  le 
premier  tiers  du  XIII*  siècle.  Or,  Fabbé  Guillaume,  tout  comme 
Lambert  d'Ardres,  ne  cesse  d'opposer  les  Français  aux  Fla- 
mands, et  parmi  ces  derniers  il  range  les  gens  du  comté  de 
Guines.  Sainte  Rotrude  d'Andres,  dit-il,  est  la  même  sainte 
qu'on  vénère  sous  le  nom  de  Rictrude  à  Marchiennes  :  malgré 
cette  légère  différence,  il  s'agit  bien  d'une  seule  et  même  per- 
sonne, à  laquelle  nous  donnons  le  même  nom  en  français  et  en 
flamand  ^  Or,  comme  Marchleniies  est  français  de  toute 
antiquité,  c'est  donc  Andresqui  était  flamand. 

Point  n'était  besoin,  d'ailleurs,  de  ce  témoignage,  alors  qu'il 
y  en  a  d'autres  dans  la  même  chronique  qui  ne  laissent  pas 
place  au  moindre  doute  sur  l'idiome  qui  était  la  langue  mater- 
nelle des  gens  du  pays.  En  1137,  le  comte  Manassès  de  Guines, 
étant  sur  son  lit  de  mort,  reçut  la  visite  d'un  de  ses  petits-fils, 
moine  du  monastère  de  Charoux  en  Poitou.  Le  jeune  homme 
adressa  la  parole  à  son  grand-père  en  français,  ayant,  dit  le 
chroniqueur,  oublié  son  flamand,  et  le  moribond,  qui  n'y 
voyait  déjà  plus,  en  s'entendant  interpeller  dans  cette  langue, 
crut  à  une  plaisanterie,  et  répondit  dans  la  même  langue  sur 
un  ton  badin  â. 

Au  commencement  du  Xllh  siècle,  comme  on  le  voit  par 
la  même  chronique,  le  flamand  était  toujours  la  langue  du 
pays,  et  même  la  seule  que  comprît  le  gros  de  la  population. 


*  «  Siquidem  etsi  par  vilium  scriptoruni  aut  per  proiixi  temporis 
spatium  in  unâ  syllabâ  discrepamus,  in  Gallico  tavien  et  Flandrensi  idio- 
mate  in  qu$  vocabiilo  concordes  sumus  :  sicut  unum  eundemque  horai- 
nem  a  quibusdam  Ârnulphum  a  quibusdam  Amoldum  a  quibusdam  vero 
Ernuldum  nuncupari  videmus.  »  Chronicon  Andrense,  p.  782-  (Dans 
d'Achery,  Spicilegium.) 

*  Chronicon  Andrense,  p.  805.  On  trouvera  plus  loin  (3«  partie,  cha- 
pitre II)  la  reproductioiv  textuelle  de  cet  intéressant  épisode. 


(  236  ) 

C'est  ce  que  montrent  les  plaintes. qu'en  1207  une  députaiîon 
des  moines  d'Andres  porta  à  Kabbaye-mère  de  Cbaroux. 
Andres  constatait  que  la  différence  des  langues  entre  Cbaroux 
et  sa  filiale  était  pour  celle-ci  la  source  des  plus  grands 
embarras.  «  Le  dernier  prieur  que  vous  nous  avez  envoyé, 
disent  les  députés,  ne  comprenait  pas  la  langue  de  nos  moines 
et  ne  savait  pas  se  faire  comprendre  d'eux.  Conformément  à 
la  coutume  de  notre  pays,  les  plaids  se  tiennent  à  notre 
tribunal  de  quinzaine  en  quinzaine,  et  toute  la  procédure  a 
lieu  en  flamand.  Faute  de  connaître  l'idiome  indigène,  nos 
supérieurs  n'ont  pas  eu  de  relations  avec  les  grands  du  pays  ei 
ne  jouissaient  pas  de  leur  faveur,  et  notre  église,  par  la  suite, 
a  souffert  de  ce  chef  de  sérieux  dommages  :  voilà  qui  est  clair 
comme  le  jour  ï.  » 

Il  y  a  dans  ces  plaintes,  d'ailleurs  légitimes,  une  part  d'exa- 
gération  dont  il  sera  fait  justice  plus  loin  :  la  noblesse  du  pays 


*  «  Et  ideo  nec  nobis  nec  vobis  credimus  expedire  ut  aliquis  nobis 
praeesset  qui  subditos  suos  non  inielligeret  nec  ab  ipsis  intelligi  posset. 
Ex  consuetudine  quoque  patriae  nostrae  in  curia  nostra  per  singulas 
quindenas  humanas  leges  et  judicia  mundana  constat  exereeri,  quae 
omnia  nonnisi  flandrensi  idiomate  discuti  debent  et  terminari.  Et  luee 
clarius  apparat  quod  dum  nostri  praelati  circa  hoc  minus  idonei  exsti- 
terint,  dum  principum  et  nobilium  terrae  propter  linguarum  dissonantiam 
minus  notitiam  et  gratiam  habuerint,  ecclesiam  nostram  quandoque 
fuisse  ex  defectu  praelatorum  exhaeredatam,  et  adhuc  periclîtari.  » 
(Chronicon  Andrense,  p.  837.) 

Croirait-on  que  M.  Serrure  {Vaderlandsch  Musetim,  t.  V,  i8<>3),  qui 
soutient  contre  toute  évidence  Timmutabilité  de  la  frontière  linguistique 
dans  le  nord  de  la  France  depuis  le  XIII«  siècle,  croit  pouvoir  inter- 
préter les  paroles  des  moines  de  Cliaroux  dans  le  sens  d'une  opposition 
entre  leur  idiome  provençal  et  le  français,  langue  qui  était  dès  lors, 
selon  lui,  celle  du  pays  de  Guines?  L'expression  idiomate  Sandre»»!  ne 
parvient  pas  à  le  convaincre;  si,  dit-il,  le  chroniqueur  avait  voulu  dési- 
gner le  flamand,  il  aurait  dit  idiomaU  tetUonico.  Cela  ne  résiste  pas  à 
l'examen,  et  pour  ce  qui  concerne  l'argument  de  M.  Serrure,  il  suffit  de 
se  rappeler  le  paragraphe  de  la  même  chronique  cité  ci-dessus  page  !â35, 
où  le  galUcum  idioma  est  formellement  opposé  au  flandrense. 


(237) 

de  Cuines  était  bien  loin  d'être  si  igno: 
veulent  bien  le  dire  nos  députés.  Hais  < 
évidence  de  leur  témoignage,  ainsi  qu< 
rapportés,  c'est  qu'au  Xlil'  siècle  le  lia 
langue  nationale  de  tout  le  pays  de  Guin 
Nous  n'avons  pas  malheureusement  < 
explicites  sur  l'idiome  parlé  dans  le  reste 
cependant  un  petit  détail  qui  a  son  im 
une  charte,  conservée  dans  la  chroniqu 
venons  de  parler,  mentionne  de  la  soi 
(canton  de  Marquise)  :  Parrochia  Sancti 
dicfam  de  Retseque  *.  Ce  texte  montre  c 
que  Réty  était  encore  une  localité  de  lan^ 
date:  ensuite,  que  le  pays  voisin  ne  Vétt 
frontière  linguistique  ne  doit  pas  être 
grande  distance  de  ce  village.  Si  l'on  vt 
tracé  que  nous  avons  esquissé  ci-dessi 
question,  d'après  les  données  toponymiq 
fait  que  nous  signalons  ici,  une  nouvell 
vérification  de  notre  métbode. 


'  Cité  par  H.  Haignerë,  dans  son  DictionnaiT 
corrige  d'ailleurs  avec  raison  Retseque  en  Retb 


1 


rw^ 


rOPONYMIE 


bES 


œMMUNES  SITUÉES  SUR  LA.  FRONTIÈRE  LINGUISTIQUE. 


NOMS   DE  LIEUX-DITS 
A   CARACTÈRE  GERMANIQUE  DANS  LA  TOPONYMIE  ACTUELLE 
DE    l'arrondissement   DE  BOULOGNE. 

Alembon,  Le  Plouy,  Lacqiienda. 

Attaques  (Le5).  Le  Vinfil. 

Audanbert,  Le  Hoc,  Noirbeme,  la  Wambringue,  Worcove,  la  Straise- 
bourne,  le  ponl  d'Estebrique. 

Audringhem.  Les  Hoddes,  le  Noirda,  le  Serembert. 

Atidresselles.  Le  Noirda. 

Baincthun,  Wyslandre. 

Bazinghenu  Otove. 

Belle  et  Hotilleforl,  Lequerbitte,  les  Henoques. 

Bellebrune,  Cobrique,  Etienfort. 

Beuvrequin.  La  Dagbaine,  la  Cambrique,  la  Lonquenesse. 

Bonningues,  Les  Hodes,  Ramesault. 

BouqitehouU,  Dippendale. 

Boumonville,  La  Drouille,  le  Hennisart. 

Botirsin,  Ferme  d'Etienbrique. 

Brunembert.  La  Prinque,  la  Calippe,  la  Terniquette,  les  Rodes,  le 
château  Barbacre,  le  Cauféré,  la  Brique,  Londentail. 

Cafflers,  Les  Bronnes,  le  Rostrique,  le  Fade. 

Carly.  Ponl  d'Estienfort,  Calberl. 

Colembert.Le  Plouy»  la  Trinquette,  le  Horivaoz. 


J 


(  239  ) 

Cmdttte.  Hardelot,  Dambrau. 

OmUtgne.  Le  pont  de  Brique. 

Onirset.  Le  Bois  d'Helfaat,  Sacriquien. 

Crernarest.  Les  Trinques. 

Danties.  Sentier  de  PitendaL 

Doudeauville.  Crendal,  Heurlesenl. 

Ferques.  L'Engoiile,  la  Lisborne,  La  tiuyalle.  les  Cre 

Guinex.  Le  Commucre. 

Halingken.  Nieubourg,  Landaque. 

Herbingben.  f,e  Cromberl. 

Besdin  l'Abbé.  Landaque,  Bnicquedal. 

Hoequingken.  Le  Combert. 

bqitts.  Pont  de  Brique,  le  Croquesent. 

Landreikun  le  Hord.  Ferme  de  Cambreycques  i?;,  Ia 

Leubringhem.  Le  DJgacre,  le  Dizacre. 

LeiUinghem.  Le  Fond  d'Estebecque. 

Licques  Le  Guilbour^r,  le  bois  de  Courtebourne, 
Cloveshoult,  le  Belbei^. 

LoUinghem.  Les  HaudrissarlE,  le  Hodique. 

Maninghen.  Le  mont  Culembert,  le  Ocdalle,  le  Ram 

Marck.  Digue  Taaf,  petite  Walde,  leHeldick,  Waldai 

Marquise.  Le  Guindal,  la  vallée  ?loderdal. 

Menneville.  Le  Calemberl. 

Nabringhen.  Le  Malbroeuque,  la  flerberquerie,  bois 

NesU.  La  Gatte. 

Nenjthâlel.  Pitiendal. 

JiielUs-tez-Calais.  Les  Acques, 

Oatreau.  Les  dix  huit  Dagberl,  La  Oaltc.  -Ningle,  Alp 

ferjtes.  Huplandre. 

PeupUngues.  Les  Trinques. 

Pilen.  La  longue  Ilode. 

Piltefavx.  Ferme  du  Hère. 

iePor/e/.  Tégalle. 

Qaesqves.  Cûie  Quenda). 

Qiieslrecques.  La  Waline,  Debergue,  le  Thiengane- 

Rity.  Terre  Terlingue,  Hardinxent,  Terlaîre,  les  Hod 

Rinxeni.  Les  Winlres,  le  village  d'Hidrequent,  la  De 

Saint-Léonard.  Pont  Pitendal. 

Saint-Martin.  Le  Denaque,  les  Wattines. 

Saint-Martin  Clioquel.  Ruisseau  de  la  Rousquebnine 
bant. 


(  240  ) 

Samer.  Marbecque,  Longuerecque,  Leidre. 
Sangate,  En  Follendos. 
Sangfien.  Le  Belbert. 
Selle,  La  Brique,  le  Dreux. 
Tardinghem,  Le  riez  de  Watlermel,  la  Beldale. 
Tingry,  Ni em brune. 
Verlincthun,  Quelberl,  Marandal. 
Warquinghem.  La  Merendelle,  TOrdale,  le  Randalle. 
Wierre-Effroy.  Londefort,  le  Hodicq,  Aulembert. 
Wimille.  Hove,   Waterzelle,  Manendelle,  Pecheverl,  rEtienhrtque, 
Hupembert,  Walines,  Grisendalle,  Lozembrune. 
Wissant,  Le  mont  d*Averloot,  la  Welte,  les  Tigres. 


CUEILLOIR 


OU     'rE3RIiIE3Xi     DES     BE3AUr<IE]i;. 


Che  sunt  les  tenanches  ke  li  tenant  de  le  église  de  Biauliu  tienent  et  les  renies 

et  les  droitures  ke  il  en  donnent. 
Enquis  et  fait  par  Engeram  par  lotroiancbe  de  Diu  adont  abe  de  Biauliu  en  lan  de 

grâce  M  CC  LXXX  et  VI. 


SLINGHSM. 


(Canton    de    Marquise.) 


Logginghem. 

Maison  Rekkeberie. 

A  le  Rouge  terre. 

A  le  Hiet. 

A  le  Harle. 

Yverclo. 

A  le  Nonnen  Cruce. 

A  Scorepanche. 

Quadbrigge. 

A  le  Holestrat. 

Au  Martre. 

A  Brialetic. 

Au  Ham. 

Desous  Langstic. 

A  Laugnore. 

Tome  XLVIII. 


A  le  Pierre. 

A  Zuartege. 

A  Mardic 

A  Malassis. 

A  Crawenbniec. 

A  Papendale. 

A  Suddrau. 

Verre  Homstic. 

Le  Flos. 

A  le  Helde. 

A  le  terre  de  Latrie. 

A  Stapels. 

A  Lestripe. 

A  Witstien. 


16 


(  242  ) 


FERQUES  (Ferquknrs). 


(Canton  de  Marquise.) 


Au  Cas  tel. 

A  Mellewog. 

A  Scorepanche. 

Entre  Roingers  et  Zole. 

Walrichove. 

Stridland. 

Nonnen  Cruce. 


Terre  Chape. 

Overdal. 

Rin  de  Ferkenes. 

A  Ycwello. 

Langstic. 

A  (icrard  dal. 


VTEST  MOIEKE. 


(Commune  de  Moyecques,  «:anion  «îe  Marquise.) 


Au  Marine. 

A  Calkpit. 

Gondekins  lant. 

A  le  Seke. 

Bos  de  Woltham. 

A  Hongercoutre. 

Au  Boffershill. 

A  Wosle. 

A  Horlant. 

A  le  Herst. 

A  Hangestic. 

A  Cortebosc 

Wolvesti. 

A  Hoeken. 

A  Oudewoghe. 

A  Stienvelt. 

A  Boutun. 

A  Beddagh. 

Desous  le  Sanctinghevelt. 

A  Rodelant. 

A  Bievange. 

A  Rockete. 

A  Nedercoulre. 

A  Oppercoutre. 


A  le  drieve. 

A  Hantstic. 

A  Scalrcwoge. 

A  Singete. 

A  Hovemet. 

A  Boken. 

A  le  Zeke. 

A  Acre. 

Au  Knol. 

A  Bofferche. 

A  Wolrespoel. 

A  Ried. 

A  Alvesmerscene. 

A  Brocshole. 

A  le  Doetlage. 

A  Caisnoi. 

En  Ham  de  coste  le  bos 

A  Ofiedale. 

En  le  Stripe. 

En  Marlepit. 

Brockeshole.  "^ 

Capezaker. 

Voetekins  sart. 


;\"r?^ 


(  243  ) 


UkNDRETHUN-LE-NORD. 


(Canton  de  Marquise.) 


Voetekins  sard  *. 

Holdic. 

Sor  Lilleberc,  sor  le  raont  de 

Lilleberc. 
Au  Knol. 

Le  Stripe  à  Gromstic. 
A  Ravensdic. 
A  Corlvore. 


A  Skermestic. 

Osthove. 

Weslersard. 

Ostersard. 

Eclo. 

Couderuske. 

Coste  Mantacre. 

Ophove. 


GAFFIERS  ET  OPHOVE. 


(Canton  de  Guines.) 


Le  terre  Roccolf. 

A  Stridaker. 

A  Scardic. 

A  Lacre  bosten  coutre. 

£n  Lacre  a  le  fonteine. 

A  Martrehil. 

Au  Clei. 

I-e  tere  Vesoi. 

Tere  apelee  Vier  Hornstic. 

Sor  le  Gisenewog. 

Sor  le  Zoet. 

A  Papenwoge. 

Sour  le  Coutre. 


A  Bonegowers. 

ABok. 

Hiewerslanl. 

A  Wolhus. 

Au  PU. 

Une  pieche  benorden  Winthus. 

A  Bonemersene. 

A  Algiersmerch. 

Au  Sard  à  Boidsbocs. 

A  le  faverke. 

En  Croqch. 

A  Crogth. 


*  Ce  litu-dit,  mitoyen  entre  Landretbun  et  Moyecquet,  nous  l'atons  trouvé  dans 
cette  dernière  localité  déjà,  orthographié  aorl.  Ni  sous  cette  forme,  qui  ferait  croire  à 
un  oiot  français,  ni  sous  celle  de  fard,  il  n*est  écrit  correctement.  Le  mot  est  flamand 
{aerdê\9t  il  montre  que  parmi  les  rares  noms  français  du  Cueilloir  de  Bcaulieu,  il  faut 
«neore  distinguer  ceux  qui  ne  le  sont  qu'en  apparence. 


(  244 


FIBNNES  (FiENLLEi»/. 
(Canton  de  Guines.) 


A  Haspeeoutre. 
Au  Sard. 

Le  tere  de  l'Ospital. 
A  le  Stienstrat. 
A  Cloi  sor  le  Riu. 
Le  Finchaie. 
A  Gomenacre. 
Vers  Henebus. 


A  Malebac. 

Tere  apelee  Bertenvel. 

Au  Brudstien. 

Le  Beinghem. 

Gourtil  Platevoet. 

Terre  appelée  Hiskensard. 

A  TEspine. 

A  Lieeorde. 


HBRMBLINGHSM  (Ermblinghbh). 

(Canton  de  Guines.) 


A  le  Linde. 


BOURSIN   (JONHEM?   ET  BoSSIN). 
(Canton  de  Guines.) 


A  Drogemersch. 
A  Hardingessem. 


Sor  le  Mont  à  le  Deket. 

A  Lindebosc  decoste  Lieoorde. 


HSRNINGHSM  < 


(Canton  de  Guines.) 


Pieche  de  terre  apelee  Hofstede. 
A  Robarsdal. 
A  le  Stripe. 


A  Besenstien. 
A  Lieeorde. 


'  Courtois  lit  ici  Herwinghem  et  trtduil  par  Hervelinghcm,  pria  Wiaaant,  locali<ê 
trop  éloignée  de  tout  cet  ensemble  pour  qu'on  y  puisse  penser,  le  eioîa  q«*il  s'agit  id 
de  Herbinghem. 


(Gommune  d«  Buirsin,  canion  de  Goinn.] 

Terre  de  le  Pierre.  Au  Bniec. 

TenancheWolgebaglen.  Au  Haro. 

Terre  de  Trenkebise.  Au  Caisnoi  vers  Westhove. 

Le  Harle.  A  le  Holestrai. 


LE  VAL. 

iCommune  de  Rtl]',  cintoD  de  Marquise.} 

Gretecol.  Witlevelt. 

A  le  fonteine  a  Helegebome.  Au  Viesbloc. 

Terre  Br^  de  RuiSstenges. 

ROCHEFORT. 

(Camoiune  de  RUj,  einlon  de  Hirquise.) 

Terre  apelée  Warane.  A  Uerdinpioich. 

Driehomestic.  Novele  terre  de  Halshout. 

A  le  Harliere.  Terre  ki  fu  Cavelard. 

En  novel  wapiage  de  Hafferbosc.  A  Uasewinkel. 

LOGQUINQHEH. 

(CommoDe  de  KUj,  canion  de  MarquiK.) 
Terre  appelée  Tarwelant. 


(  246  ) 


FLOS. 

'Commune  de  Réty,  canton  de  Marquise.) 

Sor  le  voie  de  Resti  au  Fit.  Terre  le  Conestaule. 

Terre  flurscotter.  Desous  le  bos  de  Westhove. 

Terre  Hoke.  £n  lessartdu  tenementMosebard. 

Au  Flos.  Devers  Hàsewinkel. 

Au  Herewog.  Deseur  Londeffort. 

A  le  Heie. 

RINXENT  (Erningessen). 

(>anton  de  Marqaise.) 

Mekelvelt.  A  Lenebrigge. 

Terre  appelée  Lessard.  Terre  le  preslre  de  Ringessem. 

Terre  Clappestien.  A  Couthem. 


HIDREQUENT  (Hildrichem). 


(Commune  de  Rinxent.) 


Grotstic.  Entre  Hildrichem  et  Blekenak«^ 


RAVENTUN. 

(Commune  d'Ambleteuse,  canton  de  Marquise.) 


BAUDRETHUN  (Boudertun). 


(Canton  de  Marquise.) 


OFFRETHUN  (Wolfertun). 

ICanuu  de  Hirquiie.l 


LEULINGHEN  (Leli.inghem). 

(C  111(011  de  Marquise., 


A  le  Uegge. 

LeCrogth. 

A  le  Drieve. 

Gileberstic. 

Terre  nomel  Hausdalc. 

A  Borspit. 

A  Rodelant. 


A  Hoiboidsbosco 
Hobbenaker. 
A  le  Spincie. 
A  Ravenstiene. 
Terre  apelee  Nie 
Terre  nomet  Bni 


WIERRE-EFFROT  (Wii.hb). 

(Canton  <lc  Mirquiit. 


Sor  Sindre. 
A  Wormoie. 
Deseur  Ekboui. 
A  le  Holestral. 


Le  Flos. 

A  le  Fonteine. 
Le  Crois  à  Sutibi 


BANCRE3  (Bankenes). 

lunc  de  Ciliefiui,  union  d«  Boulogne-Non 


A  le  crois. 

Terre  apetee  Zekere. 

Prei  Buslel. 


Terre  apelee  Haï 
Piéche  apelee  H] 


NOMS   DE   1505 


EXTRAITS 


Dl  TERRIER  DE  SAINT-WULHER  DE  BOULOGNE. 


OUTRBAU. 


Oultryawe. 

Torbinghen. 

Rue  de  Lesglise  vers  Tiégatte. 

Le  Postel. 

Les  Creuses  de  Torbinghen. 

Ëntremenacre. 

Couple. 

Fallise  de  le  mer. 

Terre  de  le  Becque. 

Au  Briel. 

Chemin  de  Berquen. 

A  Lesliart. 

Aulx  prés. 

Le  Boutun. 

Hontenval. 

Millembercq. 

As  Mariiers. 

A  Homenesdale. 

Convenes. 

Foucardengues. 

Roverenghes. 

Mares  de  Cappescure. 

Au  Bucquet. 

Questelenghes. 

Badnembourg. 

Marquenneterre. 

Le  Halleperette. 


A  Foulcroy. 

Surones. 

L'attre  Saint  Wandrille. 

Censé  du  gardin  nommé  le  pres- 

bitaire. 
Praiaus  des  Quiens. 
Au  Frontel. 
Les  Praiaus  de  Martre. 
As  Berniaux. 
Le  Craullière. 
Le  voie  du  moustier. 
Le  Motte  de  Millembercq. 
A  Winde  vers  Hastenoy. 
A  Haheut. 
Wide  Estouppe. 
Terre  de  le  Hache. 
Marins  de  Ënguinghen. 
Marins  du  Wast. 
La  platte  pierre  du  Lo. 
Le  Cocquerie. 
Mongardin,  a  présent  haie  Quien- 

net. 
A  Contredit. 
A  Cauveners. 
Hautembert. 
A  Henryville. 
Partiche  de  Holleboulz. 


(  249  ; 


AGISSANT. 


Capelle  Saint-Nicolay. 

Commune  des  bourgeois. 

Hondembercq. 

Le  Vrolant. 

Rue  du  Marché. 

Rue  des  Febvres. 

Aux  Francs  Mares. 


Les  Croquez. 
Haulte  Sombres. 
Gazevert,  Gazelveri. 
Le  Motte. 
Les  Haielles. 
Les  Renardières. 


SAINT-ÉTIENNE  ET  HOGQUINQHEN. 


Robertville.^ 

Audisque. 

Rue  du  Poulin. 

Longuebroccq. 

Rieu  Fourquiet. 

Fringhen. 

Haffrengues. 

Fallembenne. 

Combauville. 

Camp  des  YeuUes. 

A  Condette. 


FlapoeuL 
Longuenbroccq. 
Le  Parzelle. 
Pont  de  le  Briques. 
Fiefd'Ostove. 
Le  Wikène. 
Le  grand  Monjoie. 
Au  vert  chemin. 

La  verde  voye  qui  mène  de  Bou- 
logne à  Montreuii. 


V7IMILLE, 


Odre. 

Sente  d'Odre  à  Thelinghelun, 

Terre  de  grant  camp. 

Larrouville. 

Pays  de  Gay. 

Le  Riez  de  Saint-Sammer. 

Souverain  Molli n. 

Memont. 

Ovringhen  lez  Lissebourne. 

La  Poterie. 

Moulin  Wyberl. 


Marlieu  Remond. 

Godelinbroech. 

Escarpenesse. 

La  Hodde  du  Leucq. 

Honvault. 

Au  Heth. 

Le  prey  Pourcel. 

Le  Ratterie. 

Billauville. 

Vers  Roupembercq. 

Olinghetun. 


"■"1 


(  250  ) 


Buisson  du  Broecq. 

(^homin  de  Menendale  à  Letre- 

Ihun. 
A  Audenacre. 
A  Cluses. 
Terre  du  Plet. 
La  Croeuse. 
Pont  de  Menendalle. 
Pont  de  Mordalle. 
A  Floquernbourne. 
Le  Plancque. 
Le  RegncL 
Longueroie. 
Mont  de  Venteuil. 
Mont  Cazier. 
Pont  de  HilL 
Buisson  de  Herlengues. 
Chemin  dos  Mangniers. 


Biaurepair. 

Le  SieueL 

Le  Mont  Fortin 

Le  Mont  deseure  Hiquelo. 

Le  FientaL 

Le  SineL 

Biaupro. 

Qu'on  soUoil  ap|)eler  le  Quinne- 

mère. 
La  haie  gelée. 
Broecq  Segin. 
Deux  journaux  nommés  ancien- 

nent  la  cousture  et  à  présent 

longueroie.  » 
Uyquelio,  alias  les  boilles. 
Le  Clayet. 
Mont  Hilrelo 


QUELMES. 


4407.  Barnstran. 
Berendal. 
Au  G  hère. 
A  Dikelo. 

Le  kemin  de  Langherekep. 
A  Oulfang. 
Au  Bucquebert. 
A  Quendal. 
A  Troisart. 
Dessous  Westove. 
A  le  Cromme. 
Wincle. 
A  Dikelo . 
Wissant. 
Oppiesart. 
Le  Honnedic. 
Verendal. 
Au  Ploich. 
Le  Flegarle  du  Val. 


4407.  Le  Miersval. 
Colehout. 
Le  Holslraet. 
Le  Lo. 
Le  Pisberch. 
LeSleenstraet. 
Hingueselles. 
Dilleque. 

1408.  Fief  du  Vieslol. 

1409.  APlancheke. 
A  Sca poutre. 

1410.  AOuterval. 
Ou  Dalke. 

1411.  Vernove. 
Nordale. 

A  Hasendal. 
A  Stene. 
A  Hovelt. 
Hoislene. 


(  251  ) 


1411.  A  Alverikesvelt. 
A  Lurichvelt. 
Terre  gisant  ter  trome. 
Terre  gisant  a  le  trome. 
Le  Lakewech. 
Terre  gisant  Bousterhaghe. 
A  Hoistove. 
Ten  Stene. 
A  Equendal. 
A  Hinghezele. 
A  Oostove. 
A  le  liaie  benorde. 
A  Zoldrekin. 

Carrière  de  Pissembergue. 
Pitvelt. 


1411.  Dikelo. 

A  le  Beque. 
Hopperzard. 
A  Berendal. 
A  Vronhove. 
Damont  Misseborgb. 
Inghelberghe. 
A  Hardiland. 
Damont  Nortkelmes. 
Au  Stenekin. 
Au  Braemdic. 
Ten  Honde  gatle. 
A  Wolfanghe. 

A    Hazenlegghe    boosten    le 
plouich. 


^4 


{Archives  d'Arra^,  Cartulaire  de  Saiut-Dertin,  3o4.) 


BOUSBEQUE. 


Eke. 

Scaplinck. 

Wastembecque. 

Heede. 

Stupere. 

Harlière. 

Piernes  (1382). 

Vienneret 

Le  Crûmes  (Kruys  Meerseli.) 

Oblaers,  autrefois  Zobelaer. 

Le  Mylsteen. 

Le  Goedsenbergen. 

Le  Wavenburels. 

L'Osterlingue. 


La  ferme  de  Berckliostede. 

Le  Loo. 

Le  Corcelovene. 

La  Cromplancque. 

Le  Dam. 

Le  Drooghendam. 

Le  Baloc. 

Le  Marcolf. 

Le  Nieuwmeersch. 

Le  Blandrisse 

Peperstrael. 

Clitstraete. 

Steenstrate. 

Coopwerch. 


(J.  Dallk,  Histoire  de  Bousbeque. 


(  252 


WATTRELOS. 


(Anno  Dfti  MCCXXXI  scripU  est  carU  hec.) 


Mansura  del  bosc. 
Mansura  del  Aufoel. 
Monars  del  Mairie. 
Terra  de  Heldebert  Sart. 
Willelmus  li  Monnirs. 
Baldo  li  Cokins. 
Hugo  del  Vinnage. 
Gerardus  li  Bais. 
Homines  li  Katainges. 
Bernardus  del  Forest. 
Homines  li  Cornus. 
Amulfus  de  Gant. 
Boidins  li  Flamens. 
Andriupreit. 
Walterus  li  Covereres. 
Reinerus  des  Caisnes. 
Sigerus  de  la  Sus. 
Gose  de  la  Sus. 


Walterus  le  Sec. 
Sigerus  Pippins. 
Au  Gaukir. 
Au  ploiche. 
Al  Calvyre. 
A  Grimoupont. 
Au  Rose. 
Al  Quarovic. 
Al  Bruile. 
Au  Forest. 
A  Winehout. 
Al  Hermite. 
A  Spercin. 
As  Tombes. 
Al  Hornuire. 
Terra  de  Durmes. 
In  Hersel. 
Apud  Steinputs. 


{Liber  Cemus  S.  Bavonis,  registre  n»  2)0,  parcliemin,  fol.  40^ 


LIVRE    SECOND. 


LA  frohtiAhb  ungdibtioce  avant  XJB  i 


CHAPITRE  PREMIKR. 


ËLËNENTS    CERMANlQUeS    DANS    LA    TOPONYMIE 

Les  noms  de  lieux  que  nous  avons  appelés  ti 
nous  ont  montré  que  ie  domaine  de  l'idiome  ger 
dant  les  derniers  siècles,  s'étendait  au  delà  c 
actuelles;  l'élude  des  noms  géographiques  va  n 
de  constater  que  celte  extension  avait  été  plus 
pendant  les  premiers  temps  du  moyen  âge. 

Les  localités  portant  des  noms  tbiois  ne  sont 
aux  cantons  où  l'usage  de  l'idiome  tliiois  nous  e: 
époque  quelconque  de  l'histoire;  elles  se  répand 
ici  en  masses  compactes,  là  à  l'état  sporadique,  ; 
dont  les  lievx  tiils  ont  toujours  été  romans,  ( 
témoignage  étranger  à  la  toponymie  ne  pcrmt 
croire  qu'elles  aient  une  origine  germanique. 

Nous  allons  passer  en  revue  cette  vaste  colk 
blés  qui,  disséminés  dans  la  Belgique  wallom 
départements  français  du  Nord  el  du  Pas-de-C 
sent  aux  recherches  de  l'historien  un  ample  co 
formations  authentiques. 


(  254  ) 

Toutefois,  avant  d'entreprendre  une  revue  qui  sera  longue 
et  qui  portera  sur  un  grand  nombre  de  noms,  quelques  obser- 
vations pr(^]iminaires  paraissent  indispensables. 

La  très  grande  majorité  des  vocables  toponymiques,  tant 
romans  que  germaniques,  est  composée  d'un  double  radi- 
cal, dont  Fun  est  un  substantif  et  dont  l'autre  peut  être  soit 
un  substantif,  soit  un  adjectif.  Le  cas  le  plus  fréquent,  c'est 
celui  de  deux  substantifs  dont  le  second  est  déterminé  par 
le  premier  ^.  Le  déterminé  ÏBii  partie  de  la  langue  du  peuple 
qui  donne  le  nom;  le  déterminatif  peut  être  et  même,  en 
réalité,  est  très  souvent  emprunté  à  une  autre  langue,  et  a  déjà 
une  certaine  valeur  de  nom  propre  au  moment  où  se  fait  la 
composition.  C'est,  par  conséquent,  Tétude  du  déterminé» 
autrement  dit  du  suffixe,  qui  nous  permettra  de  préciser  la 
langue  dans  laquelle  les  lieux  ont  été  baptisés;  c'est  donc 
aussi  par  Tétude  des  suffixes  que  nous  allons  commencer  notre 
enquête. 

D'autre  part,  obligés,  dans  cette  longue  énumération,  de  par- 
tir  de  la  forme  actuelle  des  vocables  toponymiques,  l'ancienne 
nous  étant  trop  souvent  inconnue,  nous  serons  exposés,  niai- 
gré  la  rigoureuse  prudence  dont  nous  nous  ferons  une  loi,  à 
grouper  certains  noms  dans  des  catégories  auxquelles  ils  n*ap- 
partiennent  qu'en  apparence.  En  effet,  en  debors  des  lois  pho- 
nétiques qui  président  à  l'éTolatlon  régulière  et  or^a- 
olque  du  mot,  certaines  autres  causes  ont  pu  déterminer  «les 
transformatloiis  irrésallèrefl  et  Inorsaulqoeii. 
Il  est  arrivé  bien  des  fois  que  la  forme  matérielle  d'un  nonri  a 
été  altérée  de  manière  à  être  assimilée  à  certains  autres  noms 
particulièrement  répandus  dans  la  région  où  il  figure.  C'est 
ainsi,  par  exemple,  que  dans  le  pays  flamand,  où  les  noms  ter- 


^  C'est  seulement  dans  la  dernière  période  que  Ton  voit  apparaître  des 
noms  romans  composés  où  c'est  le  premier  élément  qui  détermine  le 
second.  Ainsi  Château-Regnaud,  qui,  s'il  remontait  au  déik  du  XI«  siècle, 
s'appellerait  Regnautchâtel. 


*•■     • 


(  285  ) 

minés  en  -hem  sont  d'une  abondance  extraordinaire,  plus  d'un 
nom  primitivement  terminé  en  -en  s'est  vu  affecté  indûment 
de  la  désinence  -A^m,  et  vice  versa. 

Cette  assimilation  est  fréquente  surtout  lorsqu'un  peuple  doit 
employer  des  vocables  créés  dans  une  autre  langue.  Ainsi  les 
Francs,  conquérants  de  la  Gaule,  ont  souvent  transformé  en 
'ingen  la  désinence  -inius  des  noms  de  lieux  romans,  de  même 
qu'inversement  les  Gallo- Romains  ont  plus  d'une  fois  altéré 
en  'igny,  -ignies^  la  désinence  -ingm  des  colonies  germaniques 
établies  sur  leur  sol.  Ainsi  encore  le  terrier  fait  en  I066  par 
les  Anglais  du  pays  de  Calais  mentionne  une  localité  qu'il 
appelle  Ihe  taie  of  Colham  or  Collam;  c'est  tout  simplement 
le  village  de  Coulogfnc,  dont  le  nom  vient  de  Colonia  et 
n'a  rien  de  commun  avec  le  sufiixe  -hem  ^.  Souvent,  l'assimi- 
lation ne  se  borne  pas  à  porter  sur  le  son  ;  elle  atteint  le 
corps  du  mot  tout  entier,  et  l'identifie  avec  tel  autre,  très 
différent  par  le  sens,  mais  qui  a  avec  lui  une  analogie  plus 
ou  moins  grande,  comme  quand  Funderlo  devient  Pont- 
de-lioup,  Verzetialf  Tlr^lnal,  ou  Saivinsarl,  Salnt- 
Tlncent  :  c'est  le  procédé  connu  sous  le  nom  d*élymologie 
populaire  2. 

Ce  double  procédé  d'assimilation  a  fonctionné  aussi  sur 
notre  sol,  et  il  n'est  pas  toujours  facile  d'en  retrouver  toutes 
les  traces.  Dans  les  recherches  qui  vont  suivre,  j'aurai  soin 
d'indiquer  chaque  fois  les  causes  générales  qui  ont  pu  enrichir 
indûment  les  catégories  de  noms  que  je  serai  amené  à  étudier  ; 
nul,  je  pense,  ne  me  reprochera  de  ne  pouvoir,  dans  un  travail 
comme  celui-ci,  discuter  les  titres  de  chacun  d'eux  à  en  faire 
partie. 


*  Dictionnaire  historique  du  Pas-de-Calais,  arrondissement  deBoubgne, 
t.  I,  p.  216. 

'  Sur  rétymologie  populaire,  lisez  Taylor,  Words  and  places,  pp.  259- 
260  et  265-272;  6.  Kurth,  Les  origines  de  la  ville  de  Liège,  p.  4-7,  où  sont 
cités  des  exemples  belges.  Voir  aussi  tout  le  livre  de  Andresen,  Vehcr 
deutsche  Volksetymologie^  3*  édition.  Heilbronn,  1878. 


1 


(  286  ) 

^  Je  commence  par  celui  de  nos  sufljxes  qui  se  rencontre  le 
plus  fréquemment  dans  la  composition  des  noms  de  lieux, 
tant  belges  que  français,  d'origine  germanique.  Cesi  celui  de 
-helm,  qui  a  le  sens  de  séjour,  demeure,  foyer.  Le  suffixe 
'heim  est  le  plus  fréquent  de  tous  dans  la  toponymie  thioise  et 
allemande;  il  est  même  tellement  répandu  qu'il  pourrait  servir 
h  tracer  sur  la  carte  les  confins  de  la  race  germanique.  Foers- 
temann  a  recueilli  1,275  noms  affectés  de  ce  suffixe  dans  la 
seule  Allemagne;  il  fait  d'ailleurs  remarquer  qu'il  y  est  inégale- 
ment répandu  :  le  Holstein  et  Lippe  l'ignorent  presque  totale- 
ment; la  Flandre  et  la  vallée  du  Rhin  en  sont  toutes  jonchées; 
enfin  en  Angleterre,  il  entre  pour  un  dixième  dans  le  total  des 
noms  de  lieux  '. 

I^es  noms  affectés  de  ce  suffixe,  plus  ou  moins  modifié  selon 
les  prononciations  locales  (heim,  hem,  em,  ghem,  gem,  gkai, 
ghien,  ain,  etc.),  sont  particulièrement  fréquents  dans  les  Pays- 
Bas.  Ils  remplissent  la  carte  de  la  Belgique  depuis  les  provinces 
de  Limbourg  et  d'Anvers,  où  ils  prennent  fréquemment  les 
formes  -um  et  -om,  pullulent  littéralement  dans  le  Brabant 
et  dans  la  Flandre  orientale,  envoient  à  droite,  dans  la 
Flandre  occidentale,  et  à  gauche,  dans  le  Hainaut  et  dans  la 
Flandre  française,  des  essaims  assez  nourris,  pendant  que  le 
gros  de  la  troupe  se  répand  avec  une  abondance  extraordinaire 
le  long  de  la  Lys  et  de  l'Aa,  jusque  dans  les  environs  de  Bou- 
logne, pour  aller  s'arrêter  presque  subitement  au  nord  de  la 
Canche,  avant  d'avoir  atteint  la  vallée  par  laquelle  cette  rivière 
se  fraye  un  chemin  jusqu'à  la  mer. 

Ce  n'est  pas  seulement  son  extraordinaire  diffusion,  c'est 
encore  la  longue  durée  de  son  emploi  qui  fait  du  suffixe  -heim 
une  des  caractéristiques  de  la  toponymie  thioise  des  Pays-Bas. 
Il  y  apparaît  dès  le  V®  siècle  dans  les  noms  légendaires  des 
trois  localités  où  a  été  élaborée  la  loi  salique  :  Saleheim,  Bodo- 
heim,  Widoheim;  six  siècles  après,  nous  le  retrouvons  vivant  et 
fécond  dans  le  Boulonnais,  à  l'extrémité  méridionale  de  la 


*  FOERSTEMANN,  AUdeutscfies  Namenbttch,  II,  p.  703. 


(  257  ) 

terre  franque,  où  un  seigneur  du  nom  de  Helbodo  laisse  son 
nom  au  village  de  Helbodeshem  ^. 

On  va  lire  le  relevé  statistique  de  la  diffusion  de  ce  radical 
dans  les  diverses  provinces,  quelques  formes  qu'il  ait  revêtues. 

On  n'y  trouvera  pas  un  certain  nombre  de  noms  qui  parais- 
sent s*étre  terminés  primitivement  en  -eii  ^,  comme  Sichem, 
autrefois  Sichen  3  ;  Saventhem  y  autrefois  Saventhen  ^  ; 
Nerehtem,  qui  doit  avoir  été  Merchten  K. 

Je  n'y  ai  pas  davantage  admis  les  noms  wallons  terminés 
en  'hmi  (Han,  Bohan,  Dohan,  Frahan,  Grandliau, 
Marbebiaii,  Martehan,  Petlthan,  Poiipehau),  dans 
lesquels  le  suffixe  est  positivement  distinct  de  -heim.  Dans  un 
document  de  636,  on  mentionne  une  villa  Chambo  secta  {sita) 
supei*  Orto  fluviolo  ^  ;  il  s'agit  de  Grandhan  ou  de  Petilhan  sur 
l'Ourthe.  On  peut  sans  témérité  conjecturer  que  le  même 
vocable  est  contenu  dans  tous  les  -han. 

J'ai  exclu  encore  quelques  noms  en  -emme  ou  -em  dont  la 
désinence  n'a  avec  -heim  qu'une  ressemblance  fortuite  et 
récente;  tels  sont  : 

IVaremme  (965,  Waromia;  1075,  Woroime;  1078,  Wo- 


<  Lambert  d'ârdres.  Chronique  de  Guines,  c.  99,  éd.  Godefroy- 
Menilglaise,  p.  223. 

*  La  confusion  des  -em  et  des  -en  est  un  fait  universel  en  pays  germa- 
nique. Voir  FoERSTEMÀNN,  t.  II,  p.  702;  Arnold,  p.  382;  Esser,  Kreisblatt, 
3  mars  1883  et 6  février  1886;  Brandstabtter,  Geschiclilsfretmd,  t.  XLIV, 
p.  2î26. 

'  Chotin,  auquel  je  n'ai  qu^une  médiocre  confiance,  donne  les  formes 
suivantes  :  1302,  Zighen,  Sichne,  Sictienes,  Sichena.  (Élude  étymologique 
du  Brabant,  p.  197.) 

*  Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  t.  III,  p.  153,  donne  pour  1122 
Saventen  et  pour  1219  Saventinis. 

*  Martinas  au  XI«  siècle,  dans  Gesta  epp.  Camerac.  (Pertz,  t.  VII, 
p.  408);  1117,  Martines;  1120,  Merchtinis,  et  pendant  tout  le  X1II«  siècle. 
Merchtem  se  présente  pour  la  première  fois  en  1314.  (Wauters,  Environs 
de  Brtixelles,  1. 1,  p.  57.) 

*  Beyer,  (Jrkundenbuch,  1. 1,  p.  7. 

Tome  XLVIII.  17 


(  268  ) 


rommes;  en  flamand,   BortAwortn^);  Ceimwarem  (1030, 

Corworommo;  en  flamand,  Kruiswartn  ^). 

AnsereniNie  (814-816,  Anseromia^). 

¥oitem  (1195,  Voteme). 

€orle»9ein(1206,  Curtheraco;  1207,  Curtray;  1213,  CurU- 
reseim,  Cortessem;  XIV' siècle,  Courlrece,  Courtreche^). 

D^autre  pari,  j*ai  peut-être  omis  par  ignorance  quelques 
noms  authentiquement  terminés  en  ^heim  dans  Torigine,  et 
dont  la  désinence  se  sera  atténuée  par  la  suite  en  -en  ^. 

Montmen  serait  dans  ce  cas,  s'il  fallait  l'identifier  avec  le 
Muncheheim  cité  dans  un  diplôme  deWaleran  de  Limbourg 
en  1225,  qui  en  accorde  le  droit  de  patronage  à  Téglise  Notre- 
Dame  d'Aix-la-Chapelle  ^. 

C'est,  encore  une  fois,  l'affaire  des  chercheurs  locaux  d'éta- 
blir soigneusement  toutes  les  formes  de  chaque  nom  de  lieu 
pour  permettre  un  jour,  à  celui  qui  refera  mon  travail,  de 
donner  un  aperçu  complet  et  définitif  de  la  répartition  des  dési- 
nences. 


*  Gfr.  le  relevé  complet  des  diverses  formes  du  nom  dans  De  Ryckbl, 
Société  d'Art  et  d'Histoire  de  Liège,  t.  V,  p.  5. 

*  Beyer,  Vrkamleiibiich,  t.  I,  p.  358;  cfr.  les  formes  relevées  par 
Grandgagnage,  Mémoire,  p.  31.  Bbyer,  par  une  de  ces  énormes  bévues 
géographiques  dont  il  est  coutumier,  confond  cet  endroit  avec  Gobem- 
sur-la-MoselIe  (Prusse  rhénane). 

'  Grandgagnagb,  Mémoire,  p.  53. 

^  Grandgagnage,  Mémoire,  pp.  85  et  153. 

*  <(  In  verschiedenen  Gegenden  tritt  auch  eineÂbschwâchung(von-Aam) 
zu  blossem  -en  ein,  die  ûbrigens  bereits  ziemlich  ait  ist;  in  Schwaben  ist 
-inglieim  jetz  ôfters  zu  -ingen  geworden.  »  Foerstemànn,  t.  Il,  p.  712. 

^  Lacomblet,  t.  II,  no  123,  p.  66.  Toutefois  le  même,  tome  I,  n«  290, 
p.  143,  ridentifie  aussi  avec  le  BiaBBiiie  d'un  diplôme  de  1075  pour 
Sainte-Marie-aux-Degrés  de  Cologne.  Je  ne  sais  ce  qu'il  en  &ut  penser. 
Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'au  témoignage  de  Laeomblet  lui-même,  Sainte- 
Marie  de  Cologne  n'est  pas  restée  en  possession  de  Munzhic,  tandis  que 
Notre-Dame  d'Aix-la-Chapelle  a  eu  en  effet  le  paUx)nage  de  Montzen. 


I 


NOMS  EN  -Aeim  DANS  LES  PATS  DB  LANOOB  QERMAMIQUI. 


a. 

BBLiGIOUB. 

Localités. 

• 

Provinces. 

Arrondissetnents 

AileglieHi. 

FI.  orient. 

Gand. 

AAichcm  (Hekelghem). 

Brab. 

Bruxelles. 

AlTorlaclioBi. 

FI.  occid. 

Furnes. 

ABseshcM. 

Ibid. 

Courtrai. 

/kmperghem  (Swevezeele). 

Ibid. 

Bruges. 

Ande^em. 

FI.  orient. 

Termonde. 

Anderflieni. 

Brab. 

Bruxelles. 

Aaweneiii. 

FI.  orient. 

Gand. 

AaweskeBi  (Malines). 

Anv. 

Malines. 

Avclsliem. 

FI.  occid. 

Courtrai. 

AjceBi. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

AyseM  (Gand). 

Ibid. 

Gand. 

BaeleslicBi. 

Ibid. 

Ibid. 

Baerdeshem. 

Ibid. 

Termonde. 

Bacvcsiieni. 

Ibid. 

Ibid. 

Bakersem  (Denderleeuw). 

Ibid. 

Audenarde. 

Bakerscm  (Iddergem). 

Ibid. 

Ibid. 

BaMesiiem  (Caster). 

Fi.  occid. 

Courtrai. 

BajSkciii. 

Fi.  orient. 

Gand. 

Beeraen. 

FI.  occid. 

Bruges. 

ti47.  Bemebam.  (DuviviER,  p.  398.) 

Beertesiieiii  (Auwegem). 

FI.  orient. 

Gand. 

Belrlcseni. 

Ibid. 

Audenarde. 

Bekcglicai. 

FI.  occid. 

Bruges. 

iV.  fi.  —  A  cause  de  rextraordiotire  abondance  des  nosni  de  lieux  en  'hêim  dans 
l«t  pays  de  langue  geroiaoique,  j*ai  cru  utile,  pour  plus  de  précision,  d'ajouter  à 
l'indicalinn  de  la  province  celle  de  l'arrondissement,  sans  d'ailleurs  m* astreindre  à 
faire  la  uiéuie  chose  pour  les  autres  catégories  de  noms  que  renferment  ce  chapitre  et 
Ir»  il«-ux  suivants. 


(  260) 


1 


Localités. 

nelleslieai. 

Brileaii. 

Ber«lMm-leB-  A  ndesarëe. 
B«reheni-«MlBte-Ac«*h«. 
BerebeM-SalBt-LaiireBt. 
KercbeM-leB-ABveni. 
reii«Bi  (Castre). 
rcem  (Beirendrecht). 

(Ruddervoorde). 
■•rsham  (Hersselt). 
Berninsein  (SaintrTrond). 

(UeystK>p-den-Berg). 
(Huysse). 


*  BeiteclieBi  (Zellick). 

1430.  r.urtim  sancti  Bavonis  de  Bet- 
tenchem.  (Wautiîrs,  Environs  de 
Brujcellet,  t  I,  p  874.) 

Dcvcgefu . 
Beysbem. 

*  B«>7>esiieM(Neder-0ver-Heem- 

beek)* 
198b.  BiJeogbem.  —  4690.  Besegem 
(Wauters,  Environs  de  Bruxelles, 
t  II,  p.  38a} 

BlnekoHi. 

Bleereshem  (Hekelghem). 
Bickk«B>  (Haelen). 


(Auwegem). 

iHuvsse^ 
(Sceverghem). 
BoBiegcn  (Wieze^ 
BoorMholm. 


(Wambeke). 

1519.  't  hof  te  Boscbem.  (Waiters, 
Environs  de  Bruxelles,  t.  \,  p.  419.) 

trackem  (Lubbeek). 


Provinces. 

FI.  oecid. 

FI.  orient. 

Ibid. 

Brab. 

Ibid. 

Anv. 

Brab. 

Anv. 

FI.  occid. 

Anv. 

Limb. 

Anv. 

FI.  orient. 

Brab. 

Ibid. 

Ibid. 


n.  orient. 

Brab. 

Ibid. 


Arrondissements. 

Courtrai. 

Gand. 

Audenarde. 

BmxeUes. 

Ibid. 

Anvers. 

Bruxelles. 

Anvers. 

Bruges. 

Tumhoul. 

Hasselt. 

Malines. 

Gand. 

Louvain. 

Ibid. 

Bruxelles. 


Audenarde. 

Bruxelles. 

Ibid. 


Ibid. 

Louvain. 

FI.  occid. 

Courtrai. 

Brab. 

Bruxelles. 

Limb. 

Hasselt. 

Brab. 

Bruxelles. 

FI.  orient. 

Gand. 

Ibid. 

Ibid. 

Ibid. 

Ibid. 

Ibid. 

Termonde 

Limb. 

Tongres. 

Anv. 

Malines. 

Brab. 

Bruxelles. 

Ibid. 

Louvain. 

Anv. 

Anvers. 

(«1»), 


ArromiisseinenU. 


FI.  orient. 

tiand. 

BraBkhew  (BUsen). 

Limb. 

Tongres. 

Ibid. 

Ibid. 

■raMW  (Leenw-Saint-Pierre). 

Brab. 

BruxellM. 

13tO.  BniufsMm.  -  1454.   Bnne- 

Mtm.  —  1470.  Bnioerheoi.  (Waii- 
lERS,  Canion  de  TIrlemoni,  ville, 
P-1.) 

Ibid. 

Lonvain. 

Ibid. 

Bruxelles. 

BrwtkBM.  . 

Limb. 

Hasselt. 

■.■MMiBergh}. 

Brab. 

Bruxelles. 

n.  occid. 

Courtrai. 

CMBClhCM. 

Ibid. 

Ibid. 

Brab. 

Bruxelles. 

t'tMbecbe». 

Ibid. 

Ibid. 

CatfecB  (Boorsbeim). 

Limb. 

Tongres. 

CMiheM  (Oombergen). 

FI.  orient. 

Aiidenarde. 

C*ri<ie>i. 

FI.  occid. 

Courtrai. 

Brab. 

Bruxelles. 

Ibid. 

Ibid. 

CrajBkavIkcM. 

FI.  orient. 

Gand. 

«■f«Bh«M  (Anderlecbt). 

Brab. 

Bruxelles. 

CNU««keai  (Bergh). 

Ibid. 

Ibid. 

FI.  orient. 

Termonde. 

1S39.  Dileun.  iWlDTEUi.) 

Brab. 

Louvain. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

FI.  oedd. 

Courtrai. 

Ibid. 

Ibid. 

■I.Bb«M. 

Brab 

Bnixelles. 

■lellshen  (Jette). 

Ibid. 

Ibid. 

1331  Dicdenbeem.  (WAIITF.R^.; 

Ibid. 

Louvain. 

»MrMCM  (Bomhem). 

Anv. 

Malines. 

Brab. 

Louvain. 

Anv. 

Anvers. 

KrseM  (Bambruf^). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

■•«k... 

FI.  oedd. 

Bruges. 

■UrdeckcMi  (Baerdefthem). 

PI.  oriem 

Termonde. 

Kl.oedd. 

Bruftes. 

Kiece»  iDilbeek). 

Brab. 

Bruxelles. 

(  262  ) 


LocaliUs. 


BlIxeM. 
ISIIIesM. 
BIseglieHi. 
Blsam  (Gheel). 
RaiMelieBi. 

4IS60.  Emmelen.  c  Le  nom  d'Ëinnielen 
est  incontestablement  unp  corrup- 
tion d'Emblehem.  »  (KKeGi.iNGKK. 
p.  933.) 

Baielslieni 


■creiBb«ileseBi . 
■srpel«ai  (Grand-Brogel). 


f^hem  (Jette'. 
BICeIsbeni. 
Bversen. 
Eversen  (Meysse). 

Eykem  (Saint-Antelinckx). 
FraMen  (Bonnert)  ^. 

4S61  Allodiam  de  Frassenem  (Gorri- 
MET,  Cartulaire  de  t  abbaye  de 
Clairefontaine,  p.  4S).  —  iâC4. 
Vrafene  {Cartulaire  de  l'abbaye  de 
Marienihal,  t.  I,  p.  7^.  —  i317. 
Villa  dicta  de  Vrayssene  (Gofpiiiet, 
Cartulaire  de  l'abbaye  de  Claire^ 
fomairte,  p.  334).  ~  4328.  Vrasen 
(ID.,  ibid,,  i.  Il,p.  34).  -  433T.  Wrois- 
senem  (I  d.,  ibid,,  t  II,  p.  55). — Ayant 
4574.  Frassem  {Cartulaire  Mussey, 
n«  S37,  Bibliothèque  royale).  Cfr. 
Vracene  dans  la  Flandre  orientale, 
arrondissement  de  Termonde. 


Provinces. 

•Arrondisseï 

Liège. 

Huy. 

Limb. 

Tongres. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Anv. 

TurnhouL 

Ibid. 

Anvers. 

FI.  occid. 

Goartnû. 

Brab. 

Bruxelles. 

Fi.  orient. 

Audenarde. 

Ibid. 

Termonde. 

Limb. 

HasseU. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Brab. 

Bruxelles. 

Fi.  occid. 

Bruges. 

FI.  orient. 

Gand. 

Brab. 

Bruxelles. 

Fi.  orient. 

Audenarde. 

Luxemb. 

Arlon. 

fieerdeclieni  (Malines). 

Anv. 

Malines. 

Geeicfflien  (Haeltert). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Geciesheni  (Meîre). 

Ibid. 

Termonde. 

filBcel*». 

Limb. 

HasseU. 

CSoilTeerdr  seu . 

FI.  orient. 

Audenarde. 

<  Voilà  donc  encore  un  de  ces  noms  dont  la  désineoce  flotte  entre  -en  et  -«■ 
qu'on  puÎMe  la  rattacher  avee  certitude  à  aucun  des  doua.  La  rareté  des  oomt  en 
dans  le  Luxembourg  alleinaDd  me  di8)>oserait  plutôt  à  prendre  la  forme  Ft 
la  primitire. 


poar 


â  •  .    • 


{  263  ) 


Localités. 

Khent  (Vissenaeken). 
Ghorgheem.  -  4580.  Goirhem. 

TERS.) 

tant. 

€rasniithis  in  Hasbanio  juxta 
aasterium  sancti  Trudonis  (hA- 
IBLBT,  I,  no  âOi,  p.  129).  Cette 
ntitication,  adoptée  par  PiOT, 
o/,  p.  129,  est  des  plus  piau- 
les et  je  n'hésite  pas  à  m'y  rallier. 
"ssum-lez-Saint-Trond  est  donc 
ayer  de  la  liste  des  noms  en 
ifn  et  ne  doit  sa  forme  actuelle 
au  procédé  populaire  de  l'assi- 
i  a  lion. 


Provinces, 
Brab. 


Limb. 


Arrondies  enu  ni. ',, 
Louvain. 

Has.selt. 


^«tl-leB-I.«OB. 

Ibid. 

Tongres. 

rm-  Icx-Oeyase. 

FI.  orient. 

Gand. 

reerdefflieni  (Schepdael). 

Brab. 

Bnixelles. 

hem  (Hendrieken). 

Limb. 

Tongres. 

hem  ^LOOZ). 

Ibid. 

Ibid. 

escm  (Aygem>. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

»m  (Oycke). 

Ibid. 

Ibid. 

«hem. 

FI.  occid. 

Courtrai. 

rbom. 

FI.  orient. 

Termonde. 

brcelitcBhem. 

FI.  occid. 

Courtrai. 

em-iialnt«)-lNarcuerlie. 

Brab. 

Louvain. 

em-Halnl-LlévlB. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

bem  -  Sainte  -  Catherine 

[ou|fjerde  . 

Brab. 

Louvain. 

Ighem. 

Ibid. 

Bruxelles. 

.ersem  iSchellebelle). 

FI.  orient. 

Termonde. 

drgeni. 

Ibid. 

Audenarde. 

*isem  (Scheldewindeke). 

Ibid. 

Gand. 

•Iveerdesem. 

Ibid. 

Audenarde. 

ixem. 

Anv. 

Anvers. 

cm  (Meeuwen>. 

Limb. 

Tongres. 

kechem  (Oostcamp). 

FI.  occid. 

Bruges. 

ersom. 

FI.  orient. 

Termonde. 

3cem  (Baeleghem). 

Ibid. 

Gand. 

.elam  (Vroenhoven). 

Limb. 

Tongres. 

eighem  (Boucle-S^-BIaise). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

sem. 

Ibid. 

Ibid. 

em  (Willebringen). 

Brab. 

Louvain. 

«cm  (Bodeghem-S^-Martin). 

Ibid. 

Bruxelles. 

(  â6i  ) 


Localités. 

Provinces. 

A  rrotuiissemen  ts 

H«n(eni  (Baelen). 

Liège. 

Verviers- 

■••Hcffoni  (Erpe). 

FI.  orient. 

Ternionde. 

■•utaïa-i^Kvè^vr  (Wals  Hou- 

Liège. 

Huv. 

* 

them;. 

M«Hieni  (Vilvorde). 

Brab. 

Bruxelles. 

■•■1  br  ■••  les- W  •rrefi . 

FL  oecid. 

Furnes. 

^^^P^B  ■  ■■^^^■w     W^M    M   ^FvBw  ■^^^7V« 

Ibid. 

Ypres. 

■•HChem  (Monlzen). 

Liège. 

Verviers. 

■•H  tu  m  (Casterlé). 

Anv. 

Turnhout. 

■•Htseni  (Haelen). 

Limb. 

Hasselt. 

B«sem  (Gumptich). 

Brab. 

Louvain. 

H«ieiii  (Hougaerde^. 

Ibid. 

Ibid. 

■oadelghein. 

FL  orient. 

Audenarde. 

■HtCeffheM  iRooborst). 

Ibid. 

Ibid. 

Batt«9iirm  (Bevere). 

Ibid. 

Ibid. 

BHtteslieni  (Avelghem'. 

FL  occid. 

Gourirai. 

HvUrshen  (Ingovghem). 

Ibid. 

Ibid. 

iiuyiMosiirm  (Denderleeuw). 

FL  orient. 

Audenarde. 

FL  occid. 

Bnififes. 

l«der«lim. 

FL  orient. 

Audenarde. 

Ibid. 

Ibid. 

laipetfeiii  (Liedekerke). 

Brab. 

Bruxelles. 

lHV«y«liCin. 

FL  occid. 

Gourtrai. 

Iflegliem. 

Ibid. 

Ibid. 

iseseni  (Berlaer). 

Anv. 

Mali  nés. 

IC4>Sem. 

Ibid. 

Ibid. 

Jwxani  (Dilbeek). 

Brab. 

Bruxelles. 

Juxeni,  t'  hof  le  Juxhem  (Wautehs, 

Environ»  de  HruxeUe»,  1. 1,  p.  480 . 

Keirscm  iSchepdaei). 

Ibid. 

Ibid. 

Kerkiiem  (Maerke-Kerkhem). 

FL  orient. 

Audenarde. 

■£erk*ni-lrB-fialiil->Tr«n4. 

Limb. 

Hasselt. 

Mork*m-leB-Tlrleiii«Bt. 

Brab. 

Louvain. 

Keyem. 

FL  occid. 

Furnes. 

M  lescgiiciii  (Meensel-Kieseghem  ) . 

Brab. 

Louvain. 

Kanlnilielni. 

Limb. 

Tongres. 

■^••icvrm  (Mahakerke). 

FL  orient. 

Gand. 

KuatMeclieiH  (Velsicque-Rudders- 

Ibid. 

Audenarde. 

hove). 

- 

La^iheM  -^aiaie-Mar  le. 

Ibid. 

Ibid. 

I^aelheai-llalai- Marti  A. 

Ibid. 

Gand. 

(  265  ) 


Localités. 

Provinces. 

Arrondissements 

■«•■decem. 

FI.  orient. 

Gand. 

i:4iadiersiieni  (Anseghem). 

FI.  occid. 

Gourtrai. 

Laram  (Gheel). 

Anv. 

Turnhout. 

LedeclieHi. 

FI.  occid. 

Gourtrai. 

LeewersIiCM. 

FI.  orient. 

Àudenarde. 

I<eilerliaiitOBi. 

Ibid. 

Ibid. 

LevpeiplieHi. 

Ibid. 

Ibid. 

LlBdeisliein  (Erps-Querbs). 
1968.  I^Ddellenghem.  (Wautcrs,  En- 
virons de  Bruxelles,  t  111,  p.  491.) 

Brab. 

Louvain. 

I^pheM. 

FI.  occid. 

Bruges. 

■«•tiieHi  (Bilsen). 

Limb. 

Tongres. 

■iWVVBHO^MVm  • 

FI.  orient. 

Gand. 

■.•Teshem  (Brusseghem). 

(Wauters.  Environs  de  Bruxelles, 
t.  Il,  p.  66.) 

Brab. 

Bnixelles. 

Lngheiii  OU  Lvyfflien  (Merckem). 

FI.  occid. 

Fumes. 

^njp^m^m  (Bornhem). 

Anv. 

Mali  nés. 

Liiylliacsheai  (Morlsel). 

Ibid. 

Anvers. 

MAckelseiii  (Rooborst). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Hakesem  (Boucle-Saint-Denis>. 

Ibid. 

Ibid. 

MakechoM  (Schelderode). 

Ibid. 

Gand. 

MaMe^eai. 

Ibid. 

Ibid. 

.«aaeskeai  (Meulebeke). 

FI.  occid. 

Gourtrai. 

Marckeshem. 

Ibid. 

Ibid. 

Seerlieni  (Bilsen). 

Limb. 

Tongres. 

■eerkem  (Maeter). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Melreai  (Maeter). 

Ibid. 

Ibid. 

■erckCBi  *. 

FI.  occid. 

Furnes. 

Mersem. 

Anv. 

Anvers. 

■caaeffkeai  (Wolverthem). 

Brab. 

Bruxelles. 

■eys«Bi. 

FI.  orient. 

Gand. 

■eyleneai. 

Ibid. 

Audenarde. 

Looz,  p.  8.) 

Limb. 

Tongres. 

MllleslieM  (Moil). 

Anv. 

Turnhout. 

Hllleckeai  (Ranst).                            Ibid. 

*  Mêmm.  f icnalé  dans  le  DietionnairÊ  ds  ta  vrovincê  de  Lit 

Anvers. 

nboura.  du  VAiiMaHàBLii» 

comme  une  dépeadasee  de  Herttntêi'Lcoz  (Linibour|(),  n'eKÎtle  pa^. 


n 


(  266  ) 


Localités. 

Provinces. 

A  rro  ndisseinen  ts 

Mlae^m  (Kersbeek). 

Brab. 

Louvain. 

M«ldiercliein  (Boucle-S^ Denis). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

■■•leu  (Lummen). 

Limb. 

Hasselt. 

■■•Iliem. 

Brab. 

Bruxelles. 

Hoibeni  (Brusseghem). 

Ibid. 

Ibid. 

■■•IbeHi  (Peer). 

Limb. 

flasselt. 

■•orec^^Bi. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

M«oreisheiii  (Vlierzele). 

Ibid. 

Termonde. 

.«looniOBi  (Betecom). 

Brab. 

Louvain. 

Miilleiii. 

FI.  orient. 

Gand. 

MHykeMi  (Assenede). 

Ibid. 

Ibid. 

Mayleoi  (Appelterre-Eychem). 

Ibid. 

Audenarde. 

Wederkelm. 

Limb. 

Tongres. 

*  Mederlielm. 

Ibid. 

Ibid. 

Nederheim  ioxta  Loos,  i364.  {Fief»  de 
Loo%»  p.  8.) 

Me^erhelm  (Oplinter),  4^5. 

Brab. 

Louvain. 

♦  Wederbem  (Leeuw-S«-PieiTe). 

Ibid. 

Bmxelles. 

i379.  Nederhem  juxta  Lake.  (Wau- 

TERS,  Environt  de  Bruxelles,  1. 1« 

p.  93,  no  4.) 

NerheM  (Looz). 

Limb. 

Tongres. 

Mer  M  (Hougaerde). 

Brab. 

Louvain. 

Merlin  (Wolverthem). 

Ibid. 

Bruxelles. 

ivcyslieiii. 

FL  orient. 

Audenarde. 

]ir«»rthein  (Maldegem). 

FI.  orient. 

Gand. 

lI«sa«Oeiii. 

Brab. 

Bruxelles. 

•edelen. 

FI.  occid. 

Bruges. 

Oeleffhen. 

Anv. 

Anvers. 

Okes^m. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

oim  (Letterhautem). 

Ibid. 

Ibid. 

OArdeyem. 

Ibid. 

Termonde. 

•oaiers«*»  (Meerendré). 

Ibid. 

Gand. 

•••lergem  (Aeltre). 

Ibid. 

Ibid. 

•oalhaiB. 

Limb. 

Hasselt. 

•oieshcm. 

FI.  occid. 

Courtrai. 

op-Ajcem  (Aygem). 

FL  orient. 

Audenarde. 

ophem  (Brusseghem). 

Brab. 

Bruxelles. 

•pheiiB  (Vieux-Héverlé). 

Ibid. 

Louvain. 

opbem  (Wesembeek). 

Ibid. 

Bruxelles. 

•ppenem  (Op-Linter). 

Brab. 

Louvain. 

(  267  ) 


(     -'.     »TI 


Localités. 

(Herck-la-Ville). 
••«eghem  (Molenbeek-S^-Jean). 

•tterglieni. 

•■••elsIieBi. 

•▼erhen  (Meldert). 

•ystoen. 

Paepesheiu  (Vlierzeele). 

iVlierzeele). 

(Anderlecht). 
iHi,  Paei>sein  secus  Senonm.  (Wau- 
TCRS,  Ènviioiii  de  Bruxelles,  t.  I, 
p.  70.) 

Paolaeiliein. 

Peirsein  (Melle). 

Petcglieiii-leB-AadeB«rde. 

PeCechcBi-lea-llejrBBe. 

Peierabrln  (Lanaeken). 

PeyfisrsheBi  (Merchtem). 
(Wautehn,  Environs  de  Bruxelles, 
t  ll,p.i(X>.) 

Pilkoin  (Boesinghe). 

Pltllirin. 

p^uebenoeni  (Gouckelaere). 

Pyscshem  (Liedekerke). 

«•■«MBi  (Erps-Querbs). 
4374.  Rans^bein.   (Wauters,  Envi- 
rons de  Bruxelles,  1 111,  p.  i9i.) 


Seckhelai. 
Beckhem  (Yolkegem). 
mckesem  (Munckswalm). 
Bekescni  (Rooborst). 
■clegrm  (Sempst). 


HlkegiieBi  (Munckswalm). 
RotfeBem  (Hal). 

■•krgiiciii  (Hoorebeke-S<«-Marie). 

S«llegheBi. 

R«llegkeim-€ap«lle. 

847 .    R  icoluvingaheim .    (  Dutitier  , 
p.  398.) 


Provinces, 

Arrondissements. 

Limb. 

Hasselt. 

Brab. 

Bruxelles. 

FI.  orient. 

Termonde. 

FI.  ocdd. 

Courtrai. 

Brab. 

Louvain. 

FI.  occid. 

Courtrai. . 

FI.  orient. 

Termonde. 

Ibid. 

Ibid. 

Brab. 

Bruxelles. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Ibid. 

Gand. 

Ibid. 

Audenarde. 

Ibid. 

Gand. 

Limb. 

Tongres. 

Brab. 

Bruxelles. 

Fi.  occid. 

Ypres. 

Ibid. 

Bruges. 

Ibid. 

Ibid. 

Brab. 

Bruxelles. 

Ibid. 

Louvain. 

FI.  occid. 

Courtrai. 

Limb. 

Tongres. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Ibid. 

Ibid. 

Ibid. 

Ibid. 

Brab. 

Bruxelles. 

Ibid. 

Ibid. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Ibid. 

Ibid. 

Brab. 

Bruxelles. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

Fi.  occid. 

Courtrai. 

Ibid. 

Ibid. 

(  368  ) 


Localités. 

nerMiii  (Hougaerde). 
■  (Wolverthem). 
B  (Norderwyck). 


Iteibeoi. 


(Haelen). 


ii«yireai  (Gherscamp). 
it«y«eai  (Gavere). 
R«7s«B>  (Maeter). 

(Mullem). 

(Gand). 
■  (Vlierzele). 
Ruyi^eiitdrieMk  (Baeleghem). 
ituyieffkeni  (Nukerke). 
*  Hybordrseiu  (Ganshoren). 

Cilé  en  4792    (Waut£R8,  Environt 
de  BrujreMet,  t  II,  p.  Si.) 


naiecem-iMlder  (Yracene), 
ScliaikoBi  (Meerbeke). 
sciiApkeni  (Fouron-le-Comte  U 
Seeverfliein. 

flletiem  (Neder-Hasselt). 
flaelleffliciii. 
«neiieviieBi  (Jabbeke). 


•lanCeslieiB  iQuaremont). 
sc«eketti  (Heinsch). 
•t««keiii  (Overysscheu 
0t«ekkoBi. 
mtrjthcm, 

(Sleydinge). 


Tal««keiii  (Jette). 
Tlesben. 

TllIegkeHi  (Saint-Michel). 
THrkt«krni  (Lubbeek). 


Provinces, 

Arrondissements 

Brab. 

Louvain. 

Ibid. 

Bruxelles. 

Anv. 

Turnhout. 

Liinb. 

Tongres. 

Ibid. 

Uasselt. 

FI.  occid. 

Bruges. 

FI.  orient. 

Termonde. 

Ibid. 

Gand. 

Ibid. 

Audenarde. 

Ibid. 

Gand. 

Ibid. 

Ibid. 

Ibid. 

Termonde. 

Ibid. 

Gand. 

Ibid. 

Audenarde. 

Brab. 

Bruxelles. 

Anv. 

Malines. 

FI.  orient. 

Gand. 

Ibid. 

Termonde. 

Ibid. 

Audenarde. 

Liège. 

Liège. 

FI.  orient. 

Gand. 

Ibid. 

Audenarde. 

Ibid. 

Ibid. 

FL.  occid. 

Bruges. 

Ibid. 

Ibid. 

FI.  orient. 

Gand. 

Ibid. 

Audenarde. 

Ibid. 

Ibid. 

Luxemb 

Arloii. 

Brab. 

Bruxelles. 

Limb. 

Tongres. 

Brab> 

Bruxelles. 

Fi  orient. 

Gand. 

FI.  occid. 

Gourlrai. 

Fi.  orient. 

Gand. 

Brab' 

Bruxelles. 

Fi.  occid. 

Courtrai. 

Ibid. 

Bruges. 

Brab. 

Louvain. 

Localilén. 

ProWBCM. 

Arroiiiliueiiii-iils. 

FI.  orient. 

Termonde. 

Itrab. 

Bruxelles. 

FI.  orient. 

Termonde. 

Tclthea. 

Brab. 

Louvain. 

Vlaehcn. 

Fl.oecid. 

Fumes. 

YlMkeM. 

FI.  orient. 

Terni  onile 

FI.  oceid. 

Bruges. 

FI.  orient. 

Audenarile. 

TlM««M  iZedelghem). 

FI  occid. 

Bruges. 

FI  orient. 

Audenarde. 

TaiMM  (Leeuw-Saini-Pierre). 

Brab. 

Bruxelles. 

IbJd. 

Louvain. 

Vrea^mllrsel). 

FI.  orient. 

Gand. 

Ibid. 

Audenarde. 

Vrrkkeai  (Dickelvenne). 

Ibid. 

Gand. 

vrrce»  (Baeleghem). 

Ibid. 

Ibid. 

Vrrirshea  iMolhem). 

Brab. 

Bruxelles. 

W«el»B«|Worleghem'. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

WbcIbb  (Eronde^em). 

Ibid. 

Termonde. 

vraclhe». 

Anv. 

Malines. 

Fi.  occid. 

Courtrai. 

Wairersrm  (Assche). 

Brab. 

Bruxelles. 

FI.  orient. 

Termonde. 

Wa  ■■»«•■•. 

Ibid. 

Audenarde. 

Ibid. 

Ibid 

Wehb«'k*al. 

Brab. 

Louvain. 

WraB*B«a>  lUrse)). 

FI.  orient 

Gand. 

Wca(erBCM(Wondelgem). 

Ibid. 

Ibid. 

Ibid. 

Termonde. 

WeT«i«eBt. 

FI.  occid. 

Bruges. 

•  Wla«kelfcf»»(curas(le). 

Limb. 

Tongres. 

lu  piTOclûi  de  EjMDbilwn.  131».  iDe 
fciiBO,  Fletiàt  (.001.  p.  il.) 

wi>kci*w  (Gheel). 

Anv. 

Tumhout. 

WlBikaat  (Hingene). 

Ibid. 

Halines. 

W1.C»  (Dilbeek]. 

Brab 

Bruxelles. 

waiacM  (Bodeghem-Saint-Hartin). 

Ibid. 

Ibid. 

W*l«rrlkcBi. 

Ibid. 

Ibid. 

Waai-ieICk». 

Anv. 

Anvers. 

Brab. 

Louvain 

iîîw.To'^hrim. 

(  Î70  ) 


LocaHlés. 

Provinces. 

Arronâissementi 

iroadelBlièn* 

Fi.  orient. 

■ 

Gand. 

MToACergeni. 

Ibid. 

Ibid. 

^nrortcshoBi. 

Ibid. 

Audenarde. 

vr«ubreehfteseai . 

Ibid. 

Ibid. 

«iriilverglieBi. 

FI.  occid. 

Ypres. 

VTalverlBslieiii. 

Ibid. 

Fumes. 

^vyiesem  (Boucie-Saint-Denis). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

y/¥jmeght>m. 

Anv. 

Anvers. 

ivjBeghem  (Erps-Querbs). 

Brab. 

Louvain. 

YsesheiB  (Huysse). 

FI.  orient. 

Gand. 

Eedelchem. 

FI.  occid. 

Bruges. 

Kcelhen. 

Limb. 

Hasseit. 

Kerkeffbeiii. 

Fi.  occid. 

Bruges. 

Sonneslieni. 

FI.  orient. 

Audenarde. 

■•itc«eni  (Maxenzele). 

Brab. 

Bruxelles. 

xyldesem  (Cruyshautem). 

FI.  orient. 

Audenarde. 

b,  FRANGE. 

Localités. 

Départements. 

Arrondissements 

Blarlnshom. 

Nord. 

Hazebrouck. 

■«esesbem. 

Ibid. 

Ibid. 

Carbeben. 

Pas-de-Calais. 

Arras. 

Drinsbam. 

Nord. 

Hazebrouck. 

830.  Dringbem. 

«bllasbem. 

Ibid. 

Ibid. 

KrlBsheni. 

Ibid. 

Dunkcrque. 

«•ndeghcBi. 

Ibid. 

Hazebrouck. 

Klllem. 

Ibid. 

Dunkerque. 

I^edrlBsbem. 

Ibid. 

Ibid. 

Merekesbem. 

Ibid. 

Ibid. 

Mersbem  (Merville). 

Ibid. 

Hazebrouck. 

MllUni. 

Ibid. 

Dunkerque. 

836.  Muldehem. 

PllsaM. 

Ibid. 

Ibid. 

-Terdesbem. 

Ibid. 

Hazebrouck. 

Tetesbem. 

Ibid. 

Dunkerque. 

«zeai. 

Ibid 

Ibid. 

981.  Ukesham.  {Chartet  de  Sainte 

Pierre  de  Gand,  1. 1,  p.  60.) 

•VarbeBi, 


Ibid. 


Ibid. 


Um  EN  -beim  DANS  LES  PAYS  DB  LANGUE  ROMANE. 

D'abord  viennent  les  noms  terminés  en  katn,  iiin  ou  in.  Le 
chiffre  en  est  considérable,  mais  je  n'ai  repris  ci-dessous  que 
ceux  dans  lesquels  le  suffixe  -heitn  est,  ou  prouvé  par  des 
témoignages  anciens,  ou  plus  ou  moins  probable.  Quant  .k 
tous  tes  autres,  ils  seront  examinés  ensuite. 

LocaliUs.  Prouineet. 

■■HveekaiB Brabant. 

iMÈ-cîTca).  Baitcbin.  - 1313.  Btteuctdii.—  Ed  flimiud, 
MSi.  Bavincheem.  —  1315.  Bamlicm,  puii  Beieknin 
Cl  Bcrecom.  (Wauiehs,  Canlon  de  Jodoigne,  p.  190.) 

Barhaia  (Flamierge) Luxeiiibourg. 

CrMibaiN-NHkaia  (HorlrouKl Ué^e. 

••lhalB-t.lB>b*itrc Ibîd. 

Osueckaia  (Bossu  t) Brabanl. 

1136.  GoitKliein  leHjamandi.  -  1384-811.  Gouckcm.  — 
11S1.  GoWDCliiïii.  (WiiiTEIi<,'Canion  de  Wavrt,  p.  Ma) 

flr«Hd-HeebBlii Lîége. 

688.  RJcheim.  1Gb*mdgagnm:e,  Mém,,  p.  tS.} 

fJHrrtrckiilalBossut) Brabant. 

1311  GratcDkcin.  (Wadtus,  Canio»  de  Wavre,  p.  306.) 
■«ttalH  (Baisv-Thv) Brabant. 

1S6S.  I]ilh*in.'(WtUTE«s,  Canlon  de  Cenappt,  p.  33.) 

■•>raiB  (l^Esines) Hainaut. 

ma  OurbiÎDg  (  Yeil  Remirr). 
■•niaiB-Hr-Bjiv Brabant. 

CompoiJ  de  HouUlD-le-Vil  el  HouUin-le  HonL  — 1110. 
HuicD.  -  lias.  HoheD.  —  im.  HolUin.  (CsAiriHiA- 
GN*GE,  Mnu..  p.  ISI.) 

■•■lalB-«alBt-Slné«M Li^. 

«•aiaiBK Hainaut, 

811.  Hulibeim.  [DuviviEa.p  399.) 

M*BlalB(  (Bassilly) Ibid. 

■•■taiBc  iGhoyl . Ibid. 

ISre.  HoutUing  I  VtU  Rtraltr). 


(  272  ) 

Localités.  Provinres. 

■«•■«aeiialMi Hainaut. 

un.  Lenghesseim  (Chotir). 

JHar^aala Ibid. 

901  Harkedanum.  (Duviyier,  p.  335.)— i007.  Marcheghem 
(GuoTiN).  '  Douteux. 

McllBHiur-CsobertaBs^ Brabant. 

1099.  Malluro  {Gili.  d'Orval,  dans  Pertz,  t  XXV,  p.  9i, 
d'après  le  diplôme  de  1099).  —  H38.  Meylen.  —  4177. 
Meien.  —  mi.  Meylem,  etc.  (Waotebs,  Canton  de 
Jodoigne,  p.  SOI.) 

M«rsaiB  (Grez-Doiceau) Ibid. 

Cirea  lOOO.  Morceshem.  —  1332   Morchehain.  —  1417. 
Morchem.  (  Wauters,  Cantoti  de  Wavre,  p.  S20.)  —  Il    . 
est  impossible  de  dire  si  -hem  dans  ce  nom  est  primitif 
ou  s'il  y  a  eu  de  tout  temps  assimilation  partielle. 

MederhaiB  (Brainele-Ghâteau) Ibid. 

1587.  Nedrehuin.  (Wactëbs,  Canton  de  Nivelle»,  comr 
munes  rurales,  p.  123.) 

iv«lrcii«ln Hainaut. 

1179.  Norcin.  —  1 180.  Noirchin.  (DuviviëR,  pp.  173, 189.) 
—  Ces  formes  sont  trop  récentes  pour  nous  édifier; 
toutefois  l'analoffie  plaide  en  laveur  d'un  primitif  germa> 
nique.  Cfr.  Koirnai  et  Noir  carmes, 

Molrehlen  (Oret) Namur. 

Saus  doute  par  étymolode  populaire  pour  Noirchaln,  et 
formé  du  même  radical. 

oebmiB  (Clavier) Liège. 

•h«i» Brabant. 

1154.  1219.  Olhem.  —  1374  Oilhain.  —  1227.  Ohain. 
(Wauters,  Canton  de  fVavre,  p.  74.) 

ophaiB  (Tubize) Ibid. 

1220.  Opehein.  —  iS23.  Opphem^etc.  (WAUTEas,  Canton 
de  Nivelles,  communes  rurales,  p.  140.) 

PeMt-BertaaIn .  Liège. 

Voyez  Grand' Hechain, 

Pohaiii  (Rebecq) Brabant. 

C'est  probablement  de  ce  Puhain  que  Cbotih,  p.  180,  a 
tiré  son  imaginaire  seigneurie  de  nichain,  inconnue  de 
Tablier  et  Wautebs. 

IPlètraIn Ibid. 

1216.  Pcterhein.  -  1263.  Pitrehain.  —  1390.  Pitrem.  — 
1394.  Pitrain.  (Wautebs.  Cfr.  le  diminutif  Piétremeau, 
Canton  de  Jodoigne,  p.  234.) 

Rlpaiii  (Tubize) Ibid. 

1247.  Riphaii).  (Wauters,  Canton  de  Nivelles,  communes 
rurales,  p.  140.) 

*  stcibain,   localité  disparue  près  de  Houtain- 

rÉvéque Liège. 

1602.  Œuvres  de  Hautain,  aux  Archives  de  Li^ 


(  273  ) 


Localités, 


Provincu. 
Brabant. 


lv«lhalM-«iir-lVll 

at6.  Walehtin.  -  i099.  Wallehain.  -   H8a  Waleheo. 
(Wauteas,  Canton  de  Perwez,  p.  48.) 

Miiiii«ia(Buvrinnes) Hainaut 


AUTRES    DÉSIKENGBS. 


Localités.  Provinces. 

CrelieB Liège. 

4S70.  Krehen.  {Archive»  du  Liéae,  Petit  Stock  de  Saint- 
Lambert,  fol.  3i.)  —  4334.  Créhein.  [Archives  de  Liège, 
Stock  rouge,  fol.  S4.) 

••IhrM ....       Ibid. 

Vers  4090.  Dalaheim.  — 1101.  Dolfhem.  —  4143.  Dolben. 
(Grakpgagnagb,  Vocabulaire,  p.  48.) 

«orlicB  (Aubel) Ibid. 

Gorhem.  \BuUetin  de  la  Snc.  de  Liitérat,  wallonne,  1. 1.) 
Cfr.GorgbemàVisscnaeken  et  Gorinchem. 

■■p^ye • Ibid. 

4164.  Hapain,  et  ainsi  de  suite  jusau'en  1573,  où  Hopaj 
apparaît  pour  la  première  fois.  (Wauters,  Canton  de 
Jodoigne,  p.  33.)  Sur  la  chute  de  la  nasale  en  Hesbaye» 
voyez  plus  loin. 

LiMceMl • Ibid. 

XIV«  siècle.  Lioscm.  (Gramdgagnage,  Vocabulaire,  p.  449.) 
Cfr.  Liusmeau. 

«•irhAt  (Bousval) Brabant. 

13ii.  Neerliaign.  —  4959.  Nerehaing.  (Wadters,  Canton 
de  Genappe,  p.  05.) 


En  France,  le  radical  -heimy  prononcé  par  des  bouches 
romanes,  se  diversifie  tout  autant  dans  la  désinence  des  noms 
de  lieux.  Nous  y  retrouvons,  comme  en  Belgique,  un  double 
groupe  :  celui  des  noms  en  -inghem  ou  -inghen,  dérivant  de  la 
combinaison  de  deux  désinences,  le  patronymique  -ing  avec 
le  substantif  -Ae/m,  et  ceux  où  -heim  se  rattache  directement 
au  radical. 

Voici  une  liste,  aussi  complète  que  possible,  des  uns  et  des 
autres.  On  remarquera  que  les  Anghen  sont  surtout  fréquents 

ToMB  XLVin.  18 


(  Î74  ) 

dans  l'arrondissement  de  Boulogne,  et  les  -inghem  dans  celui 
de  Saint-Omer. 

-inghen. 

Localités,  DâpartenienU. 

AitlNsiieM Pas-de-Cal.  Boulofrnc. 

AMdlnffbeik l^id. 

AndriBShcB ll>id. 

AuTriBffhen  (Wimille) ll>id. 

BalnShon l^id. 

BaiBciiem  (Leubrïnghen) Il>id. 

•aUlBShen 11>^<1- 

BamlBshcB l^id- 

♦  BellBffhca       l^id. 

♦  SertiBgliCB l*>jd. 

Bsa^ulBflira lb|d. 

ciaviBsbcn  (Henneveux) lb|d. 

DriBffiicB  (Saint-Martin) l^i<^* 

BeblnshCB. ^^|^- 

Blio«iicH  (Ferques) 1^'^- 

FreliBShlen Nord.  Lille, 

1066.  Kerlinghem 

rriBchcB  (Saint-Étienne).  ........      Pas-de-Cal.  Boulofpe. 

naequlBcbeu  (Wimille) ll>|d. 

■erblnffhcB ^^\^' 

♦  llcrincbon I^^îd. 

(Baigner  Ê,  Dictionnaire  de  Varrondistement  de 

Boulogne,  p.  474.) 

BermellBsbcB l*^f^- 

BervelinsbeB iDid. 

BcBeilBsben  (Leulinghen) l^id. 

B«e«ulBffbcB I^|d. 

B^ussinsbcB  (Boulogne) ll>i^- 

iBBbe»  (Tardinghen) I^jd. 

LcubrlBSheB I*>i^- 

■«eullncbeu \h\&. 

i^Qc^uiBsbeB  (Audinghen) Il>id. 

■«•equlBsbeB  (Réty) I*>jd. 

■«•IClBCbeB ^^i^- 

Mae^alB^beB  (Baincthun)  .   . l^^d. 


""1 


(  Î78  ) 

Localités.  Départements. 

■laBiBfiieB Pas-de  Cal.  Montreuil. 

■«IrlMghen Ibid. 

MAiilBshcn  (Vcrlincthun) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

MaKiBsiiicu Nord.  Cambrai. 

■■•rliBffhcM  (Hcsdin-rAbbé) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

WBbriiigiicii Ibid. 

MelrkafllnsheB Ibid. 

PcllBchcN  (Saint-Martin) Ibid 

^neailBshcB  (Baincthun) Ibid. 

BcdiBslaon Ibid. 

MiemaMiuffiicB  (Bazinghen)  .   .       ....  Ibid. 

MBBchcB Ibid. 

TardlnshCB Ibid. 

Ti»f  hcB  (Hcsdin-rAbbé) Ibid. 

TBrblBshcn  (Porlel) Ibid. 

▼cliasiiea  (Qucsques) Ibid. 

%VAbriBshrB  (Outrcau) Ibid. 

iVae^fBlBCbeB Ibid. 


-inghem^. 

Localités,  Départements. 

■  (Wavrans) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

ABiiiBgheBi  (Uoulle) Ibid. 

AaiiBgiiem  (Guines) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

■Biinehcm Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

BiirlilBfheiii  (Moringhem) Ibid. 

Bariimgiieni  (Moringliem) Ibid. 

BaudrinshcBi  (Campagne  et  Wardrecque).  Ibid. 

Bayen^heni    ... Ibid. 

BcBiB«iicBi Pas-de-Cal.  Montreuil. 

BiariBsiicBi Pas-de-Cal.  Saint-Pol. 

BiiBsiirBi  (Eciiinghen) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

BeitfdlBBhem Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

BriBsiicBi  (Belle-et-Houllefort) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

I  M.  Mammu,  p.  160,  nous  apprend  que  dans  rarronditsemeDt  de  Lille,  les  noms 
en  ifi^Aem  se  prononcent  ^Atn. 


(tW) 

Localités.  Départements. 

umuw^Umgkrm Pas-dc-Cal.  Saint-Omer. 

caplasHcM Nord.  Lille. 

CMinciieMi  (Wierre-Effroy) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

KvellBsiieai  (Bayenghem) Pas-de-Cal.   Saint-Oner. 

Kr4«lB«iieai-ii«r-l<7« •  .   .  Nord.  Lille. 

iii6.  Herchrngehem. 

Rr^alnslieai-le-ffec  .•«•••••••  Ibid. 

1tf4.  Herkenghehem. 

rcriinsiieM  (Brèmes)  ...••»...•  Pas-de-Cal.  Saint-OiMr. 

rerfliasiirHi  (Ësquerdes) Ibid. 

riArinsiieHi • PasHle-Cal.  Saint-Pol. 

«•riiBsiicai(Aire) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

csi*MlB«li«Bi  (Aire) Ibid. 

««■rllagheM  (Moringhem) Ibid. 

Beurl»clieM  (Aire) Ibid. 

■•Bl»siirM  (Pelvin-Palfart) Ibid. 

■•ttiBshoM  (Andres) Pas-de^l.  Boulogne. 

■■ghent Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

iBsllBShcn  (llentque-Nortbécourt) ....  Ibid. 

laliBcbeBi  (Ecques) Ibid. 

LMllM^lieM Ibid. 

LeiiBcrhoM  • Pas-de-Cal.  Béthune. 

■«rallwgliciM-IrB-KlreheiM Ibid. 

■«iBSlieBi Ibid. 

■.•BgheiM Ibid. 

■  •■l»clieBi ■ Ibid. 

nuBlMSkeni Pas-deXal.  Nontreoil. 

MalrlnslirBi Ibid. 

MaBiBuk^Bi  (Anvin) Pas-de-Cal.  Saint-PoL 

■tMKiBftiirni Pas-de-Cal.  Bélhune. 

■■•llBSheBi Ibid 

M*riBgiiCM Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

•miMsiiCMi Pas-de-Cal.  Béthune* 

R«4lBci»em Nord.  Lille. 

■adiBcbrai Pas-de-Cal.  Montreoil. 

KBBiiBsiiieBi  (Audrehem) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Ita^BlBiihCBi Ibid. 

meellBsheBi Ibid. 

RedlBsliCBi Ibid. 

■••deltnsliOBi Ibid. 


(177) 

Localités,  Départements. 

Baaiingileai Pas-de-Cal.  Saint- Orner. 

••■Inslieni Ibid. 

Tatlaclieni Ibid. 

▼•■4rli»siic»Bi Ibid. 

▼•■drlBgiieBi Ibid. 

▼eadriBOcM Ibid. 

▼«rilBslieBi Nord.  Lilie. 

ivirqalnsiirni Pas-de-Cal.  Montreiiil. 

meillinslieBi Ibid. 


-bond,  «OUI* 

Localités»  Départements. 

AIlkcBi  (Lépine Pas-de-Cal.  Montreuil. 

A«dir«ii«ai Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

•cHhcM  (Louches  et  Zutkerque) Ibid. 

«ertheat  (Lépine) Pas-de-Cal.  Montreuil. 

mimmmpmm Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Ancien  nom  de  Cremarest,  iii9  e(  soif. 

■•hem Pas-de-Cal.  Béthune. 

■•BiieM Pas-de-Cal.  Saint- Orner. 

*  B«dr«hen Pas-de-Cal.  Boulogne. 

c«hrBi Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

c^ilcai  (Lépine) Pas-de-Cal.  Montreuil. 

CAttebem  (Guémy) Pas  de-Cal.  Saint-Omer. 

Crekcm  (Remillies) Ibid 

Caheiu Pas- de-Cal.  Montreuil. 

CabeM Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Caihrm  (Eperlccques) Ibid. 

■élirai Ibid. 

BtreheM  (Leulinghem) Ibid. 

rerachcoi  (Gormont) Pas-de-Cal.  Montreuil. 

ren^aeheai Pas-de-Cal.  Béthune 

m Ibid. 


*  Oreiieiieai  (Wissant) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

4401 

wmném^  (Tingry) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

«.laslMai Pas-de-Cal.  Béthune. 


n 


(  27«  ) 

Localités,  Départements. 

■.engbeiM Pas-de-Cal.  Béthune. 

MaMcm  (Ecques) Pas-dc-Ca1.  Saint-Omer. 

Plkem Ibid. 

*  Ruakem  (Andres) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Touruoiiem Pas-dc-Cal.  Saint-Omer. 

Trinquchcm  (Henin,  Compignv) Pas-dc-Cal.  Béthune. 

*  iipiirm Nord.  Dunkerque. 

%ve«crriirm  (Dcletles) Pas-dc-Cal.  Saint-Omer. 

vridobeim Pas-dc-Cal.  Montreuil. 


-heiiy  -en. 

Localités,  Départements. 

€aii«»n  (Licques) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

€«hon  (Neufchàtel) Ibid. 

Ceucit  (Beuvrequin) Ibid. 

Eeiiphen Pas-de-Cal.  Montreuil. 

KquiiiCB  (Outreau) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

rerneheii  (Wicrrc-Effroy) Ibid. 

rcrqncB  (Andrcsselles) Ibid. 

Fouhen  (Hardinglien) Ibid. 

Horlrn  (Wissant)  . Ibid. 

■.•he»  (Wimille) Ibid. 

ManihcB  (Outrcau) Ibid. 

i.«  Mrsen  (Longfossé) Ibid. 

•iMreben  (Saint-Martin) Ibid. 

•■▼rehen  (Wierre-Effroy) Ibid. 

PlIirB Ibid. 

i08i.  Pitihcm. 

piBqnehPB  (Tingry) Ibid. 

^ulbeB  (Isques) Ibid. 

mehtitk Pas-de-Cal.  Montreuil. 

Tiii«B  (Portai) Pas-de-Cal.  Boulogne 

«pen  (Wierre-Effroy) Ibid. 

i069.  Uphem. 

urinsuehcB  (Tardlnghen) Ibid. 


f  219  ) 


-in,  -aln. 

Localités»  Départements. 

I Pas-de-Cal.  Boulogne. 

4043  BoTorkem.  ~  H07.  BoTcringhem.  —  4456. 
Bofcnnsahem.  —4910.  Boverchem.  -  4914. 
Beuvergiiem.  —  4545.  RruvrekeA  (HAir.NF.Rt, 
Diciioimaire,  s  v^  et  Chartes,  I,  n»  S23).  — 
WiLMAMs.  p.  35,  «  tort,  d'api^s  cela,  de  classer 
Bouvrequin  parmi  les  noms  celtiques  à  suffixe 
obscur. 

Brr^nea  (Outreau) Ibid. 

1442.  Berkem.  —  i  ra  Berchem.  —  4391  Bcr- 
kem  (Uaigkerë,  Dictionnaire,  p.  45). 

Ber^nin  (Vieux-  et  Neuf-) Nord.  Hazebrouck. 

4460.  Bcrkin  et  pcusim. 

Bracodin  (Longfossé) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

4334.  Brjghcdein.  —  I5i0.  Bragaudin  (Haï- 
GNEKÉ,  Dieiionnaire,  p.  65). 

■Aiilboardla Nord.  Lille. 

Xll«  siècle.  Arbodem,  Harbodcn  (Makiiikr,  p.  80^. 

■.ed^aea  (Marquise) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

4*28t>.  Legirghcm.  —  139V.  Laitekem.  —  4383. 
Lcsickcm  (Haigkeré,  Dictionnaire,  p.  497). 

•ikAiM Pas-de-Cal.  Béthune. 

Yfli«  siècle.  Olehaing.  —  4345.  Ollehain  (Qai- 
GIKRÉ,  Dictionnaire). 

^Wmmnfhmin Nord.  Lille. 

4948.  Waneghain  (M annier,  p.  460). 

-ent. 

LotMlités.  Départements. 

leaMent Paenle-Cal.  Montreuil. 

4333.  Bougessant  (D?.  Cai.oxne,  Dictionnaire 
de  Varrondusement  de  Montreuil,  p.  "Hi). 

(rexrnt Ibid. 

4481  Brescellfssem  (De  Galonné,  p.  84). 

••cairent  (Bezinghen) Ibid. 

■«•niiAoïii  (Beusscnt) Ibid. 

4168.  Egodessem  (De  Galonné,  p.  373). 

Nirdinxant  (Réty) Pas-de-Col  Boulogne. 

4386.  Hardingesscm  (Baicneré,  p.  463). 


(MO) 

Localités.  Départements. 

i«(Ëtaples) Pas-de-Cal.  Honlreuil. 

4907.  Kremebesem  (De  CAlorne,  p.  iOl). 


Ibid. 

1634.  Habessem  (Oc  Calohnc). 

■  j4re^«ettt  (Rinxént) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

4119.  Heldrigeham.— ii57.  Heldrinbem.— 1179. 
HildriDgbebem.  --  li90-l!m.  Uyldrekem,  etc. 
(Haignkbé,  p.  189.) 

iMseat Pas-de-Cal.  Montreuîl. 

■•iirlice«Bip Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

1543.  Rasteghem  (Courtois,  Dictionnaire  de 
tarronditsemeM  de  Saint -Orner,  p.  9UK). 

«•«■••■• Pas-de-Cal.  Montreuil. 

4140.  Rossem  (De  Calokme»  p.  W). 


a Ibid. 

877.  Thorbodasbem.  — 1003.  Turbodeshem.  — 
4311.  TorbeessenL  —  147S.  Tourbessent  (De 
CALONlfE,  p.  134). 


Localités.  Départements, 

i<*  Be0«lMsue  (PeuDlingues) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

1064.  fiiisingebem  (Haigiieré,  Dictionnaire, 
P.Î7). 

iplln^uefl Ibid. 

1069.  PepeliDgbem  (HaignerC,  p.  960). 


Si  la  maison  est  désignée  généralement  par  -heim,  le  logis 
du  maître  revendique  un  terme  plus  noble  et  plus  relevé  ■. 
Alors  que  Thabitation  du  serf  et  du  pauvre  est  d*ordînaire 
construite  en  torchis  ou  en  bois,  celle  du  seigneur  est  en 


*  Sala  a  déjà  le  sens  de  maison  seigneuriale  dans  la  donation  d*Angel- 
beilus  à  saint  Willibrord  en  Toxandrie  :  «  In  pago  Texandriae  in  loco 
nuncupante  Alfheim,  quod  mihi  ex  paterno  jure  légitime  provenit,  hoc 
est  casatas  XI,  cum  sala  et  curticle  vieo.  »  Pardessus,  Diplom.^  t.  II, 
p.  280.  Il  garde  le  même  sens  dans  le  registre  de  Césaii'e  de  Prûm  au 
IX«  siècle  :  «  de  mansis  indominicatis  ...  quos  vulgariter  appellamiu 
selguut  ». 


(Ml  ) 

pierre  <,  comme  le  seront  plus  tard,  dans  nos  communes  du 
baut  moyen  âge,  les  steen  des  familles  patriciennes.  Ije  nom  de 
sala,  quelle  qu*en  soit  l'origine,  s'identitie  de  telle  sorte  avec 
ridée  de  seigneur,  que  dans  les  composés  germaniques  ainsi 
que  dans  l'adjectif  latin  salictis^  il  prend  le  sens  de  seigneurial, 
et  que,  probablement,  Tépithète  des  Francs  Saliens  n'a  pas 
d'autre  signitîcation  â.  Or,  ce  mot  de  sala,  qui,  comme  suffixe 
de  nom  de  lieu,  appartient  à  toutes  les  tribus  germaniques*^, 
est  si  extraordinairement  nombreux  en  Belgique  et  dans  le 
nord  de  la  France  qu'on  peut  le  considérer  comme  une  des 
notes  caractéristiques  de  la  toponymie  salienne.  De  plus,  il  est 
tellement  national  dans  ces  régions  que,  dans  les  plus  anciens 
documents  relatifs  à  la  Flandre,  il  apparaît  plus  fréquemment 
même  que  -heim,  qui  est  cependant  beaucoup  plus  nombreux 
aujourd'hui  K 


*  Pas  toujours  toutefois  ;  sans  cela,  on  ne  rencontrerait  pas  des  noms 
comme  Steinsel  (Grand-Duché  de  Luxembourg),  qui  est  un  des  plus 
anciens  noms  connus  de  ce  groupe. 

*  Voyez  DucANGE,  s.  v.  Salicus.  «  Salicae  decimationes  eaedem  quae 
dominicae.  Charta  Ottonis  im|3eratoris  anno  9^  :  ecelesias  omnes  abba- 
tiae  illius  in  beneficiis  omnibus  ad  usus  praediclorum  coenobitarum 
reddidimus  dominicales,  quas  vulgo  salicas  vocant  decimationes,  elc  » 
-—  «  Salica  opéra  quae  a  Domino  exigi  possunt  'corvées).  »  —  c<  Saliciis 
occurrit  inter  epilheta  quae  Ghristo  tribuuntur  in  oratione  cujusdam 
librarii  ad  calcem  libri  Theogeni  ep.  Hetensis  de  Musica,  »  —  Les  cours 
féodales  s'appelaient  salgericht  cfr.  salle  de  Curangc,  salle  de  Bastogne), 
les  registres  eensaux  Salbucher,  etc.  —  Voyez  Schroeder,  dans  Forschun- 
gen  zur  deutschen  Geschichte,  t.  XIX,  p.  149;  Foerstemann,  Altdeutsches- 
Namenbuch,  t.  II,  col.  1381  ;  Foerstemann,  Die  deutschen  Ortsnamen, 
p.  86;  WiNKLER,  De  nedertandscfie  Geslachtsnamen,  p.  987. 

>  Encore  faut-il  remarquer  avec  FoerstemaNiN,  aux  deux  endroits  cités. 
que  la  plupart  de  ces  noms,  dans  TAllemagne  proprement  dite,  sont 
d'origine  obscure  et  méritent  un  sérieux  examen. 

'  Ainsi,  dans  les  documents  du  VII«  siècle  de  l'abbaye  de  Saint*  Pierre 
de  Gand,  on  rencontre,  entre  639  et  661,  les  noms  de  Fliteritsale,  Fries- 
salc,  Hrintsale,  Wetersale,  Basingasele,  contre  un  seul  ^heim,  Machin- 
gabem. 


(  28!2  ) 

En  voici  la  liste  complète.  Je  n'y  ai  pas  compris  Ronsele, 
qui  est  Rondeslo  en  1208,  et  il  est  possible  que  plusieurs  des 
noms  en  -sel  y  figurant  cachent  également  un  suffixe  -loo  pri- 
mitif <.  11  n'est  pas  impossible  qu'il  y  en  ait  encore  un  ou 
deux  qui  viendraient  plutôt  de  zijl  (ou  écluse)  ^. 


RÉGION  GERMANIQUE. 


a.  BRL.GIQUB. 


1 


Localités.  Provinces. 

Aerseele Flandre  occidentale. 

liaMelr Flandre  Orientale. 

1^98.  Barsele  (Willems,  p  327;. 

Brekermcel Brabant. 

108H.  Bekcnsela  (Wautebs,  Environs  de  Bruxelles, 
t.  I,  p.  :«7). 

Beomcl-lem-MallBca Anvers. 

Brcriicl-lcB-RruxelIria Brabant. 

Brlecic Flandre  orientale. 

113!).  BeIseIe(WiLLEiis,  p.  :tô7). 

»ri«erle(Evergem) Ibid. 

Brnxrlioii Brabant. 

VII*  siècle.  Brosell».  {Geita  eap.  Camerac,  I,  â8, 
p.  HH).  —  <:fr.  Broxede  (Nord)  et  Bruchsal  (Grsnd- 
Ducbé  de  Bade). 

Bucttinacle Flandre  occidentale. 

€*«riMccie  (Hoorebeke-Sainte-Marie) Flandre  orientale. 

Courael Limbourg. 

Diidiseole Flandre  occidentale. 

»oorr«crlo  (Evergem) Flandre  orientale. 

Budmcic Flandre  occidentale. 

iUi.  Dudeselle  (Haignerè,  Chartes,  1. 1,  n»  484). 

BatBcl  (Wcsemacl) Brabant. 

(Bouchout) Anvers 


*  Cfr.  dans  l'Overyssel  ;  Hctel  (de  Heckensloo,  4^80);  HoetseU  (de 
Moselo,  900).  Winkler,  Nomina  geographica  neerlandica,  pp.  102, 116. 

•  WiNKLER,  De  nederlandsche  Geslachtsnamen,  p.  248  ;  le  même  auteur, 
dans  Nomina  geographica  neerlandica,  t.  I,  p.  21. 


J 


(  283  ) 

Localité»^  Provinces. 

Flandre  orientale. 

4998.  EiTcrse!e. 

«▼eracl  (Hcusden). Limbourg. 

rryuci  (Bergh) Brabant. 

«ynenseeic Flandre  orientale. 

861.  Gisingasela  (Wii  lems,  p.  302). 

■aawcrBeele  (Hautcm-Saint-Liévin) Ibid. 

Heruflclt Anvers. 

1280.  Harsele.  —  1303.  Hcrssc'.  —  1363.  Herzcle.  — 
4429  llarsFcl.  —  <S60.  Hcrssclt  —  4fi28.  Hcrael 
(KREr.ijvGKR,  p.  274}.  —  Pour  Tépcntliôfie  du  i, 
cfr.  Kruissdt  (OTerysscli  venant  do  Crucilo  (990). 

Bcrmeeip Flandre  orientale. 

97Sl  Hcrscle  super  fluvium  A  pria  (Willems,  p.  314). 

■oeCscl  (Somergem)  . Ibid. 

*  HiiUrla.    . ? 

(Grandgagnage,  êlémoire,  p.  74^. 

HiiBacl  (Lcnnick-Saint-Quentin)  .......  Brabant. 

■■nnorscci  (Scbclle) Anvers. 

lamaeriicci  (Wommelgbem) Ibid. 

ixellca Brabant. 

I  ejsolo Flandre  orientale. 

iJeselc Anvers. 

■.•■dorBcci Brabant. 

Maxensorl Ibid. 

■leciiscl-KIracclioni Ibid. 

MrlMecle  ou  McImcIc Flandre  orientale. 

ISiO.  Mcisete  (Wimjims»  p.  329). 

Moormcele Flandre  occidentale. 

Mooriiel Flandre  orientale. 

1 107.  Morziethe.  —  ii34.  Morcelé  (Willems,  p.  315). 

M««rtarrlr Ibid. 

4019.  Villa  Mortescla  (WilLems,  p.  306). 

Merisel Anvers. 

He^ereckcrBerl Brabant. 

WjverMcel  (Opwvck) .   .      Ibid. 

•■kcnccie * Flandre  orientale. 

4181.  Onkersella  (Willehs,  p.  346). 

itersrrie Ibid. 

1043.  Ostrezcle  (WiLLEys,  p.  :i06). 

ppeniele Brabant. 

Ferme  à  Ossel,  ineutioiinée  au  XVI*  siècle  (Wadters 
Environs  de  Bruxelles,  I.  H,  p.  52). 


J 


1 


(  2B4  ) 

Localités»  Provinces. 

•■••  (Brusseghem) Brabanl. 

4439.  Otesella  (Wautcrs,  Environs  de  BruxeUe$, 
L  II,  p.  60). 


^le Flandre  orientale. 

4486.  Polensele  (WiiXKMf,  p.  907^. 

Flandre  occidentale. 

Flandre  orientale. 

41S1.  Poksde  (Willems,  p.  307). 

^■*r» Anvers. 

4439.  Pudescflla.  —  4383.  Pudenele.  -  La  forme 
abrégée  Puderce  apparaît  dès  1 448  (  Waotbrs,  BnW* 
rons  de  Bruxelles,  t  11,  p.  S79). 

r  jperooeie  (Audenhove-Sainte-Marie).  .  .  .  •  Flandre  orientale. 

■•■aflcl Anvers. 

»i Brabant. 

»rmeel Ibid. 

Circa  700.  Ochinsala  (Mabillon,  Acia  Sandorum, 
t.  Il,  p.  4035). 

•weveaecle Flandre  occidentale. 

Mywieele Ibid. 

T«rrcBeelc  (Biévène) Hainaut. 

vbiierseï  (Heusden-lez-Beeringen) Limbourg. 

Wrmeî «.•  Flandre  orientale. 

4447.  Ursele.  —  ISiO.  Uraale  (Willems,  p.  808). 

vierael Anvers. 

*  i^lffS^naele Flandre  occidentale. 

Vig(;ensele,  itH.  >  Localité  ft  l'est  de  Thielt  près  de 
Aenele,  Ruysselede  et  Canesbem  (Van  Lokcren, 
Chartes  de  Saint-Pierre,  1. 1,  p.  403). 

▼iicraele Flandre  orientale. 

864.  Flitcrsala  (Willems,  p.  348). 

voiieMcie Brabant.  ( 

▼••ratcaeeie Flandre  occidentale. 

vooroiOBeeiff Flandre  orientale. 

▼orMci  (Bycke-Vorssel) Anvers. 

▼•Moi  (Binckom) BrabanU 

▼oasel  (Dcnderhautem) Flandre  orient  ûe. 

▼oMTi  iMoerbeke) *.  Ibid. 

▼•MCI  (Hersselt) Anvers.  j 

▼•uel  (Poederlé) Ibid. 

▼yvenaeleu  (Lennick-Saint-Quentin) .   .      .  .  Brabant. 

^Vackerseel  (Werchter) Ibid. 

^Vanaele Flandre  orientale. 

4986.  Wanzele  (Willrhs,  p.  349). 


(  285  ) 

Localités.  Provinces. 

%vii»eie Brabant. 

XIII*  siècle.  Wiltsele  (Van  Evek,  Louwtin  monumen- 
tal, p.  15}. 

Winxele Ibid. 

MI*"  et  XIII'  siècle.  Wenkensede  (Van  Even,  Louvain 
monumental,  p.  15). 

xreiiicBi Limbourg. 

C.fr.  une  villa  SaJehem  en  801  (Lacombi^t,  n*  SI, 
p.  13),  qui  est  k  chercher  dans  les  enviroiis  de 
WerdeD;  Zelhem  (Gueldre). 

Koie Flandre  orientale. 

liSa  Zèle  (WiLi^vs,  p.  332). 

Seer0ci Anvers. 

857.  Mellingasele  (Haicncré,  Chartes,  t,  I,  d«  39).  — 
867.  Beingasele  super  fluvium  Isera  (GutRABD, 
p.  115). 


b,  FRANGB. 

Localités.  Départements. 

• Nord.  Dunkerque. 

685.  Hatsala  [Geeta  epp.  Camerac.,  l,  96,  p.  410). 
—  Identiliée  par  Colvenea. 

Mls^eBeele Ibid. 

Bollrseelr Ibid. 

1331.  Bollingsela   (Haigneré,  Chartes  de  Saint- 
Bertin,  i.l,v9  6\l). 

Broxrelo Ibid. 

an.  Brocsele  (Haicneré,  ibidem,  1. 1,  n«  513). 

fi«rBeclo Ibid. 

■.r^ermecle Ibid. 

1301.  Ledersela  (HaicnebI^,  Ibidem,  1 1»  n«  449).  — 
1331.  Lidersela  (Haicnkré»  Ibidem,  1 1,  n*  Oli). 

orbiraerle Nord.  Hazebrouck. 

1337.  Uuctingsele  (Haigneré,  Ibidem,  1. 1,  n«  709). 

OtidrBC«le Ibid. 

Mlraseele Ibid. 

^iwlBBrBcllcT Ibid. 

Kcrmcserlle  T Ibid. 


n 


(  286  ) 


RÉGION  ROMANE  <. 


a.  BBIiGIOUB. 


Localités,  Provinces. 

(Grez'Doiceau) Brabant. 

%lh  siècle.  Ducncel.  —  iiOO.  Duencbial,  etc.  (Wao- 
TEAS,  Canton  de  Wainre,  p.  221.)  —  Douteux. 

Ellpsrllea Hainaut. 

4273.  Ëlseie  (Hiraeus,  Opéra  diplomat(ca).  —  id3&. 
Eilezielle.  —  Voyez  les  formes  diverses  ci- dessus, 
p.  Sio. 

HerMcanx Flandre  oecidentale. 

1464.  Herseic  in  casleliania  curtraceosi  (Van  Loke- 
BEH,  Charles  de  Saint-Pierre,  t.  1,  p.  iGê},  — 
Ce  nom  est  fort  douteux.  La  forme  flamande 
actuelle,  qui  est  Herseeuw.  ne  permettrait  pas  de 
le  comprendre  dans  cette  liste,  s  il  était  prouvé  que 
cette  forme  elle-même  est  la  primitive. 

oesnelle  (Soiron) Liège. 

oeMoiiea  (Gharneux) ibid. 

*  Frankesolic  (Everbecq) '  Hainaut. 

1404. 

rrammerUelie  (Sauheid) Liège. 

1227  (Grandgagnage,.  Vocabulaire,  p.ST).  —  La  dési- 
nence est  peut-être  ici  une  forme  diminulive. 

Lauseiie  (Wavre) Brabant. 

4(195.  Auzele.  -  1110.  Curtis  de  l'Auzele.  —  4S35. 
Court  de  Lauzele.  —  lâH4.  Maison  de  Lauwisele 
(Wauters,  Canton  de  Waure,  p.  jQ. 


b.  FBAlf GB. 


Localités. 


ABdressolleM 


Dlpenclo    

4144.  Nova  terra  Dipesele  dicta  (Haigneré,  Char- 
tes de  Saint-Bertin,  1. 1,  n»  433). 


Départements. 

Pas-de-Gal.  Boulogne. 
Ibid. 


1  Sont  exclus  de  cette  liste  :  %i«adri ■«elles  (Namur)«  qui  n*est  que 
le  diminutif  de  Waudrez;  roarroiie*,  qui  vient  de  curticella,  diminutif 
de  curtis;  Celle,  qui  vient  de  cella;  ■•■aeelles,  qui  vient  de  B^^nmis 
cella;  Doaeeei,  qui  est  une  corruption  de  Danvm  Cyrid» 


(  287  ) 

Localités.  Départements. 

B«<raeelle  (Aire) Nord.  Lille. 

Pioriasaesclie  (Audinghen) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

FraaicMllo  (Ibid.) Ibid. 

■arlBsnrsclloJbid.) Ibid. 

oinsbrsrlo  iQuclmes) Pas-de-Cal.  Saint-Oraer. 

■«laeellm Nord.  Lille. 

*  Oairearle* ? 

1114  (UAir.NERÉ,  Chartes,  1. 1,  n«  1S3). 

0eile« Pas-de-CaL  Boulogne. 

viaeelle  (Bazinghcn) Ibid. 

irariDsurmr Ile  (Audinghen) Ibid. 

Watreselle  (WimiUe) Ibid.  *. 

L'origine  germanique  de  ces  noms  est  manifeste  :  la  plupart 
nous  offrent,  à  peine  altérées  par  la  prononciation  romane, 
des  formes  que  nous  possédons  de  Taulre  côté  de  la  frontière 
linguistique  :  ainsi  Entracclle  équivaut  à  Strazecle  ou 
Straetzele,  llcrscanx  à  ncrzelc  s,  Framczcllc  à  Voor- 
mczcclc,  Unoelles  ù  Eiinttclc,  etc. 

Un  suffixe  fort  rare  dans  la  Belgique  thioise  est  'hausen  (en 
flamand  -huizenX  qui  signifie  maison.  11  est  par  contre  des 
plus  fréquents  dans  une  autre  contrée  franque,  la  Hesse  et 
rOberlahngau,  où  Arnold  l'a  rencontré  environ  six  cents  fois  d. 
Cet  auteur  fait  remarquer  que  la  moitié  à  peu  près  des  loca- 
lités portant  un  nom  à  désinence  -hausen  ont  disparu,  ce  qui 
atteste  déjà  qu'elles  sont  assez  récentes.  En  effet,  leur  dispa- 
rition mémo,  comme  Arnold  le  montre  en  divers  passages  de 
son  livre,  s'explique  par  le  fait  qu'elles  ont  été  fondées  dans  les 
parties  les  moins  bonnes  du  sol,  après  que  les  plus  anciennes 


*  Cinq  des  localités  de  cette  liste  sont  en  quelque  sorte  échelonnées 
le  long  du  rivage  à  partir  du  cap  Gris-Nez  :  ce  sont  Floringitezelle, 
Framezelle,  Waringuezelle,  Haringuezelle  et  Andresselles. 

*  Herseeuw  pourrait  n*élrc  qu'une  retraduclion  moderne  de  Herseaux, 
dont  on  aurait  oublié  Tancienne  forme  originale. 

*  Arkold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  deutscher Stâmme,  p.  390. 


(  288  ) 

localilës  en  avaient  occupé  les  meilleures  *.  Ces  vues  d'Arnold 
sont  confirmées  d'une  manière  remarquable,  en  ce  qui  cod* 
cerne  la  Belgique,  par  ce  fait  que  la  seule  localité  dont  nous 
puissions  consigner  le  nom  ici,  appartient  précisément  à  li 
catégorie  des  disparues  :  c'est  IFI^alhaasen,  près  de  Stockem 
(Luxembourg),  signalé  comme  n'existant  plus  dans  un  docu- 
ment de  1480  <• 

J'arrive  maintenant  au  suffixe  'lar  ou  -laer,  qui  est,  au  dire 
d'un  juge  compétent,  le  plus  ancien  de  tous  ceux  que  les 
Germains  ont  employés  pour  désigner  leur  habitation  3. 


RÉGION  GERMANIQUE. 


Localités.  Provinces. 

Acrineiaer Anvers. 

Alphelaer Ibid. 

A«|Mi«cre Flandre  orientale. 

■•fcUrkiero Ibid. 

•anlrlaore Ibid. 

Baaielaere ...  Ibid. 

Brcriaere Flandre  occidentale. 

Bcdelacre. Flandre  orientale. 

Mcriaer Anvers. 

Brriaer Flandre  orientale. 

Blaitkelaer Limbourg. 

■•■tarlacr ? 

4S8I.  Ronnelaer  dépendait  de  Saffelaere  (Van  Loke- 
REM,  Charte»  de  Saint-Pierre,  U  I,  p.  406). 

■•JMclaer Limbourg. 

■•fcriaer Anvers. 


<  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  deutscher  Stëmmt, 
pp.  39(V392. 

*  ce  14W.  Bie  Stockem  lijt  eyn  vergange  dor%in  gênant  Walhusen.  » 
(Institut  archéologique  d'Arlon,  t.  Il,  p.  S15.) 

>  Arnold,  loc.  cit.,  p.  437. 


(  289  ) 

Localités.  Provinces. 

*  ■•"•'•'"•• Flandre  orientale. 

*  Bareelai: jjjjj 

63^1.  Buroclar  dans  les  biens  de  Saint-Pierre  de  " 
Gand  (Van  Lokerln,  1. 1,  p.  5). 

Campeiaer  (Campenhout) Brabant. 

coiner-GoehcUcre  (  Saint-Laurent) Flandre  orientale. 

*  847*  CokeXe  (buviviEk,  p.  298). '     '   "  ^'«"^^^  ««^^i^^^ntale. 

•eUere  (Oosteamp) Ibi^l 

■»oorl«or(Rymenam) Anvers. 

"•'••^'^ Flandre  orientale. 

Kwemlaero  (Lokerenj ".   .  .  Ibid. 

Eiteriaer  (Deurne) .  '  Anvers. 

Ctenolaer  (Meerhout; Ibi^l 

«o«hel«er  (Lembeke)^ Flandre  orientale. 

«oealaer  (Lummen) Limbourg. 

«rootlaer  (Vracene) Flandre  orientalo. 

■■•llaer  (Heyst-op-den-BergK   .  , Anvers. 

Biiuer  (Lokeren) ....,'..'    Flandre  orientale. 

*  Bo«l«cr  près  d'Everghem  .  ■ Ibid 

4444  (Serrure,  Cartulaire  de  Saint-Bavon,  p.  36). 

"rS^^ÎST*     i^j:  ù   \ Brabant. 

4486.  Holar.  —  4204.  Hoelaer,  etc.  —  Toutes  les  men- 
tions anciennes  du  nom  le  donnent  avec  la 
désinence  -lar  ou  -laer;  -laert  apparaît  pour  la 
première  fois  en  4787  (Wauters,  Environs  de 
Bruxelles,  t.  III.  p.  822).  —  Cfr.  HoUer  (Grand- 
Duché  de  Luxembourg). 

*  Kablor  (Autelbas) .Luxembounr 

4096.  Kavelre.  -  4422.  Cavalre.  -  4247.  Kalr^  -  ^^^uxemooui^. 

4340.  Kaler  (DE  la  Fontaine,  op.  cit.,  t.  XIII,  p.  39). 
—  Cfr.  Kevfelaar  (Prusse  rhénane). 

■£l©y«-i.«er  (Vracene) Flandre  orientale. 

Maenselaere I^j^j^ 

^Silsenl Limbourg. 

(Boort-Meerbeek) Brabant. 

■-•er  (Eeckeren) Anvers. 

■.•er  (Gheel) Ibid. 

■••or  (Grand-Brogel).  .     ............  Lira  bourg. 

(Heysl-op-den-Berg) Anvers. 

Liège. 

(Neder-Ockerzeel) Brabant. 

■.••r  (Nieuwerkerken) Flandre  orientale. 

Tome  XLVIII.  19 


(  290  ) 

Localités.  Provinces. 

(Ranst) Anvers. 

iSempst) Brabant. 

(Weelde) Anvers. 

Laer  (Woramelghem) Ibid. 

iZwyndrecht) Flandre  orientale. 

M  (Sempst) Brabant. 

(Lummen) Limbourg. 

i«riM(Saint-Amand) Anvers. 

i.«erheyde  (Beersel) Brabant. 

LMieklaer Limboarg. 

ij|«h«elaere Flandre  orientale. 

Meirelaero  (Somergem) Ibid. 

MelUor  (Lummen) Limbourg. 

■«•pelaere Flandre  orientale. 

■■y»ela«ro  (Pitthem) *  Flandre  occidentale. 

■ederl^onlaere Flandre  orientale. 

MoTelarr  (Gemmenich) Li^e. 

•vorb^aiaore Flandre  orientale. 

*  overiaer  (Hougaerde) Brabant. 

iiSfi.  OYÎUar  (Wauters»  Canton  de  Tirltmont,  p.  3.) 

•xeiaer  (Sichem) Ibid. 

paiiaer  (Vorsselaer) Anvers. 

PiMelaer  (Gierle) Ibid. 

pollaere Flandre  orientale. 

pallaer  (Lierre) Anvers. 

Be^niaer  (Hombeeck) Ibid. 

sillaer Brabant. 

moi^beiaere  (Loo) Flandre  occidentale. 

Rallelaer  (Càlloo) Flandre  orientale. 

■omaielaer  (Rillaer) Brabant. 

BoMeiaer  (Meirelbeke)     Flandre  orientale. 

moMwiaer  (Tervueren) Brabant. 

RaMclaer  (Baelen) Anvers. 

■oteelaer Brabant. 

Sansselaore Flandre  occidentale- 

En  français  Roolers.— 821  Roslar  (DuTiviEB,p.S94}. 

Kayiaere  (Seven-Eeken) Flandre  orientale. 

SalTelaere Ibid. 

▼araaelaer Anvers. 

Ibid. 


(  29i  ) 

Localités.  Provinces. 

▼MMiaere Flandre  orientale. 

Wespelaer Brabant. 

Wlekcucre  (Vladsloo) Flandre  occidenUde. 

meii««r  (Bonheyden) Anvers. 


RÉGION  ROMANE. 


Localités.  Provinces. 

XII*dècle>îsci  Àn^Iaro  '^m-nl  Script!,  i  Vlli,  *      ^"««mbourg. 

l  abbaye  de  Clair efomatne,  p.  13).  —  Cfr.  Asslar, 
près  Wetzlar,  que  Foerstemann  interprète  par 
séjour  des  dieux. 

•aaleni Brabant 

877.  Bolarium  (Wadters,  Canton  de  NiveUes,  com- 
munes rurales,  p.  6). 

■•"••■•• Liège. 

i403.  Del  Lar.  —  4787.  Bellaire. 

"^m"!^,^^^"''^""^ Pas^e^al.  Boulogne, 

"im  Beieii.  -4273-1293.  Beleire.'-  4'309-43ii.  "       ^'^''^"'^^^' 
Belers.  -  1452.  Belcrs  (GorriNBT.  Cartulaire  de 
l'abbaye  de  Claire  fontaine,  p.  180  n.et  passim). 

■•■■•» Brabant 

1171.  Boulera  (Wauters,  Canton  de  Wavre,  p.  250).     • 

■-•"«."•^  }Mojit-le.Ban) Luxembourg. 

Cfr.  Lengeier,  Langelor,  Lenglem.  ** 

Llnerlé j^j^j^ 

Lommerelair  (Uardt,  Luxemb,  Weisth.,  p.  104). 

liOBBller Ii)i(j. 

VI II»  siècle.  Longolare.  —  Cfr.  Lengeler,  Langelor, 
LenRlem  {Liber  historiae  Francorum,  col.  41, 
éd.  Kruach,  p.  312). 

"«■"«»■ .      Ibid. 

Limbourg. 

Roiié  (Longchamps) Ibid. 

1541.  Roiliers  [Dénombrement  de  Baitogne). 


(  292  ) 

Un  suffixe  germanique  qui  mérite  une  attention  particulière, 
c'est  celui  de  -tun,  appartenant  à  une  quantité  de  noms  de 
localités  que  nous  trouvons  groupées  dans  les  jenviroQs  de 
Boulogne,  le  long  du  littoral  et  assez  avant  dans  les  terres. 
Tun  équivaut  au  -tuin  des  Flamands,  au  zaun  des  Allemands, 
au  town  des  Anglais  ;  il  désigne  à  proprement  parler  Tenclos 
autour  d'une  demeure,  et  par  suite  la  demeure  elle-même  ^. 
Le  mot  apparaît  encore  avec  ce  sens  dans  la  Bible  de  Wyclif 
au  XV*  siècle;  en  Ecosse,  où  une  ferme  isolée  s'appelle  tou- 
jours toun  ;  en  Islande,  où  elle  s'appelle  tun  ^. 

Du  sens  d'enclos,  en  passant  par  celui  d'enceinte  murailiée, 
est  dérivé  celui  de  ville  que  le  mot  a  acquis  en  anglais.  Voici 
la  liste  des  noms  porteurs  de  ce  suffixe  : 


-thun  (-ton). 

Localités.  départements, 

AlbiBthoB  (Wierre-au-Bois) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

AlenAliuB  (Pihen) Ibid. 

AllBrêhiiii Ibid. 

Andineiiiun  (Audinghen) Ibid. 

Avdinihiiii  (Zudausque) Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

BaiDcihun Pas-de-Cal.  Boulogne. 

81i.  Bagmgatun  (Haigneré,  Dictionnaire,  p.  43). 

Bandrethiin  (Marquise) Ibid. 

CollDcthiiD  (Bazinghen)  .* Ibid. 

CoBBinciiian  (Beuvrequin^ Ibid. 

*  Diriiuguoiun  (Boucres?) Ibid. 

1107.  (Haigrehf,  Dictionnaire,  p.  ilK.) 

rioriBcihuB  (Condette^ Ibid. 

FreihuB Ibid. 


•  Faut-il  croire,  avec  Kluge,  Etymologisches  Wôrterbuch  der  deiUsck 
Sprache,  s.  v.  Zaun,  à  une  parenté  préhistorique  du  mot  avec  le  celtique 
dumun?  Je  ne  le  crois  pas.  Dunum  désigne  uniformément  la  montagne 
ou  la  œlline. 

*  Cfr.  Taylob,  Words  and  Places,  p.  79. 


(  293  ) 

Localités.  Départements, 

«eiitaeiiian  (Pernes^ Pas-de-Cal.  Boulogne. 

finipiuB  (Tardinghen) Ibid. 

HardeBChun  (Marquise)  .   .  Ibid. 

HoBBineihan  (Wimille) Ibid. 

■mbreihun  (Wierre-Effroy) Ibid. 

liaBdrelhuD-le-Iiord Ibid. 

I^andretban-les-Arére*    .    , Pas-de-Cal.  Sainl-Omer, 

Le  BoatiiB  (Outreau) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

■.edrelhnit Ibid. 

Cité  en  1491  dans  le  cueilloir  de  Beuvrequin. 

•irreCliuB.  : Ibid. 

1286.  Wolferlun  (Haigneré,  Dictionnaire,  p.  251). 

OIlBethan  (Wimille) Ibid 

FaloclhoB  (Echinghen) Ibid. 

PoliBethDD  (Verlincthun) Ibid. 

BavenihoB  (Ambleleuse) Ibid. 

«•«thon  (Leubringhen).  ...       Ibid. 

«amlileiiiBB  (Coyecques) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

♦  ««mbretuB  (Wimille) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

TBrdiBBth©B  (Tardinghen) Ibid. 

TerllBcihMB  (Wimille) Ibid. 

TediBcihuB  (Audinghen) Ibid. 

*  TatiBBeiuB  (Guines) Ibid. 

ToBrliBecBB  (Wirvignes) Ibid. 

VerliBclliBB Ibid. 

irBdcBtiiBB  (Saint-Inglevert) Ibid. 

WBiBeCtaBB  (Saint-Léonard) Ibid. 

urariBeibsB  (Audinghen) Ibid. 

iriierthBB  (Leubringhen) Ibid 

■eiiBB  (Polincove) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Auxquels  il  faut  sans  doute  joindre  l^arneton  (1007, 

Warnasthun),  dont  la  forme  flamande,  Waesten,  n'est  autre 
chose  qu'une  contraction.  Nous  reparlerons  plus  loin  de  ce 

suffixe,  plus  saxon  que  franc,  et  qui  raconte  ou  du  moins 
ravive  une  page  d'histoire  assez  oubliée. 

Le  radical  hove  (hof,  en  latin  curtis^  c'est-à-dire  ferme  ou 

métairie)  n'est  pas  moins  fréquent  en  pays  flamand  et  dans 
les  provinces  wallonnes  limitrophes.  Dans  la  région  romane 


(294) 

de  la  Belgique,  il  y  a  une  commune  du  nom  de  Hoves  en 
Hainaut,  et  en  France,  les  deux  arrondissements  de  Boulogne 
et  de  Saint-Omer,  dans  le  Pas-de-Calais,  nous  offrent  les  noms 
suivants  : 

Arrondissement  de  Boulogne. 


€mi^we  (Hardinghen). 
Cataire  (Bouquehauit). 
Fon^nehove  (Pernes). 
(Gaffiers). 
(Wimille). 
I«A  Honve  (Quesques). 
Les  lioaves  (Baziiighen). 
!••  Cacovo  (Belle  et  Houllefort). 
Ne4retaove  (Bazinghen). 
oppowe  (Wimille). 
ostaire  (Saint-Étienne). 


«•«•▼o  (Baingben). 
o«coTe  (Bazinghen). 
••iroboTe  (Saint-Martin^. 
9alf«Te  (Longfossé). 
Rorieovo  près  Guines,  détruit  en 

1210. 
SelioTe  (Outreau). 
HTairleaTo  (Ferques). 
«Tareaire  (Audembcrt). 
Wlare  (Réty). 


Arrondissement  de  Saint-Omer. 


Coeave  (Recques). 

fiaadenaTe  (Brèmes). 

■atotave  (Quelmes). 

■ailiava  (Arques  >. 

JHaaaeeaTe  (Bayenghem-lez-Esper- 
lecques). 

•phave  (Arquin). 

ophave  (Arques  \ 

•#haTe  (Brèmes). 

opU^re  (Haut-Locquin). 

••tava  (Nortbécourt). 

••lava  (Mentque). 

•atava  (Quelmes). 

(Radelinghem). 


lia  va  (Surques). 
(Zutkerque^ 
(Tilques). 
Pallaaave. 
BasliaTe  (Saint-Omer). 
varnava  (Quelmes). 
VranaTe  (Ibid.). 
*  iresc-caeova  (Recques). 
iraatbave  (Blendecque). 
ureairaTa  (Esperlecques;. 
••  (Rebecques). 
(Serques). 
intava  (Boisdinghem). 


Dorp  (allemand  dorf)^  dont  le  sens  propre  est  celui  d'une 
agglomération  de  demeures  (latin  turba),  se  retrouve  des  deux 
cAtés  de  la  frontière  linguistique. 


(  39S  ) 


RÉGION  GERMANIQUE. 


-dorp. 

LocalUés.  Provinces. 

Achterderp  (Laerne) Flandre  orientale. 

AnelMerp  (Waltwilder) Limbourg. 

«•■leidorp  (Oostnieuwkerke) Flandre  orientale. 

(Huysinghen) Brabant. 

(Meire) Flandre  orientale. 

Ibid. 

(Semmersaeke).         Ibid. 

(Wambeek) Brabant. 

Liège. 

•«ho*iidor|i  (Meulebeke) Flandre  occidentale. 

(Montzen) Liège. 

(Oorderen) .  •  Anvers. 

sir«7«n4orp(Wynkel-Sainte-Groix) Flandre  orientale. 

•iraveiidorp  (Woumen) Flandre  occidentale. 


REGION  ROMANE. 


Localités.  Provinces. 

lerd^rp Liège. 

On  écrit  en  roman  Merdop,  Merdoppe,  mais  cette 

forme  me  semble  ane  altOTation  de  Merdorp,  comme 

dans  le  Brabant  septentrional  Uerop.  <^  était 

Liedorp  an  XIII*  siècle,  Liderop  au  XV*  siècle,  et 

qui  s'écrit  Lierop  à  partir  de  iJS66  {Nomina 

geographica  neerlandica,  t.  II,  p.  96). 


ii38.  Hadorp.  —  iiS6-i1S9.  Adorph.  —  4460.  Aorb. 
—  iS63.  ôrpium— i317.0rp  (Wautbrs,  Canton 
de  Jodoigne,  p»  277). 


Brabant. 


Reste  enfin  un  suffiie  certainement  germanique,  bien  que 
diflBcile  à  identifier,  qui  se  trouve  localisé  sur  la  rive  droite 
de  la  Meuse,  vers  les  extrêmes  frontières  de  la  Wallonie  :  c'est 
-ster.  Dérive-t-il  de  la  même  origine  que  dans  les  nombreux 


(  296  ) 

noms  à  même  désinence  de  la  Norwège  et  des  Shetland  i,  ou 
&ut-il  y  voir  plutôt  le  -stalt  allemand,  le  -stede  flamand, 
devenu  -ster  en  vertu  d'un  phénomène  linguistique  peu  rare 
dans  ces  régions  s?  J'ai  rapproché  de  nos  noms  romans, 
la  plupart  groupés  dans  l'Ardenne  liégeoise,  un  certain 
nombre  de  noms  identiques  ou  similaires»  recueillis  dans 
Foerstemann;  ces  ressemblances  créent  une  présomption  en 
faveur  de  la  germanicité  : 

Localités.  Provinces. 

Af  uier  (Gdoumont) Prusse  rhénane. 

ABdrtoter  (Jalhay) Lié^e. 

Aviflter  (Esneux) Ibid. 

i46d.  Avisteit  [Archivet  de  Liège,  Liber  Hiibeué  de 
Saint- Lambert,  p.  159  ▼•).  -  Cfr.  Àwinsteti  et 
OvioBtetin  (Foëbstemakn,  t.  U,  col.  1966). 

Brr^isier  (Grandménil) Luxembourg. 

Cfr.  Percstad  (Foerstemann,  loc.  cit.). 


Prusse  rhénane, 

Biesier  (Stavclot) Liège. 

BoveffBlaCer Ibid. 

€«l«Bs»er  (Ângleur) Ibid. 

1377.  Coiehnasier  [Archives  de  Liège,  Liber  Rubeiis 
de  Saint-Lambert,  fol  173).  —  1360.  CoUonaCer 
[Cour  féodale  de  Liège),  -  Cfr.  Golslidi  (Foerste- 
mann). 

ColoBstcr  (Battice) Ibid. 

c«Biiii«niiier  (Beho) Luxembourg. 

OeroBiiter  (Bovigny) Ibid. 

GcroBMtère  (Spa) Liège. 

Cfr.  Geninsiat  (Foerstemann). 

CSllBilster Ibid. 

Les  cartes  de  i'éiat-major  inscrivent  un  endroit  de  ce 
nom,  au  sud  de  i'étans  de  la  Gileppe,  mais  je  ne  le 
retrouve  dans  aucun  dictionnaire. 


*  Les  Shetland  ont  été  colonisées  par  les  Norwégiens.  Voyez  Taylor, 
Ylords  and  Places,  p.  113. 

«  Transformation  du  rf  en  r  (dental)  dans  :  Poleda-PoUeur,  Tileto- 
TiUeur,  Everberg  pour  Everbode.  (Ernst,  Histoire  du  Limbourg,  t.  ni, 
p.  51.)  En  Westphalie,  Pavenstedt  se  prononce  Pavenstier.  {Westdetitsche 
Monatschrift,  t.  Il,  1876,  p.  428.) 


(  297  ) 

Localités.  Provinces. 

«rlmenscer  (Ferrières) Liège. 

Baehoiiiter  (Bolland) Ibid. 

Uachsteide,  HachiisUt  (Foerstemann). 

e«rgi«eer  (Longfiaye) . Prusse  rhénane. 

Hamnoiiflier  (Anlhisnes) Liège. 

■«■riBter  (Grand-Rechain)      Ibid. 

■erkiMier  (Jalhay) Ibid. 

Hofcanier  (près  de  Gilraisler) .      Ibid. 

Cartes  de  l'éiat-maior  belge.  —  i345.  «  Ou  terroir  de 
Hodebosier  ou  oan  de  Herves  en  lieu  eoodist  as 
bruyères  [Cour  féodale  de  Liège). 

■•diaier Luxembourg. 

i463.  Hodister  [Chartes  inédites  de  Saint-Hubert, 
Archives  d'Arlon).  -  1541.  Hodistre,  Hudistel 
[Dénombrement  de  la  préuôté  de  Bastogne, 
Archives  du  Hoyaume),  XIII«  siècle.  Bodiester 
(SCHOONBROODT,  Inventaire  du  Val-Sainc-Lam- 
bert). 

■oasccr  (Vaux-sous-Chèvremont) Liège. 

Husietan  (Fosrstemann). 


Ibid. 

t«lfre«iiier  (Stavelot) Ibid. 

i«alble«ter  (Houveignè) Ibid. 

Lanbieater  (Lierneux) Ibid. 

■.•ttt«»ter  (Thimister) Ibid. 

Cfr.  Lotstat  (Foerstemann) 

■-•¥i«ter  (La  Gleize) Ibid. 

Ma^oflcer  (Beflfe) Luxembourg. 

Magesstet,  Hakkestedi  (Foerstemann). 

HartlBsCer  (Soy) Ibid. 

Meoiionné  en  1541  dans  le  Dénombrement  de  la 
prévôté  de  Bastogne,  Archives  du  Royaume, 


J«*er  (Tilleurj .      Liège. 

i4M.  (Schoo.nbrooot,  Inventaire  des  Archives  de 
i'égline  Saint- Martin,  p.  151,  n»  496  et  p.  160, 
n«  528J. 

«iMter  (Aywaiile) Ibid. 

••1er  (Odeigne) Ibid. 

lÉrezèe)  ...  Luxembourg. 

(Bastogne) Ibid. 

iiSH.  Ostcrt  [Dénombrement  de  la  prévôté  de  Basto- 
gne, Archives  du  Royaume).  -  Cfr.  Odeslat 
(Foerstemann). 

Pepinaler Liège. 

1348.  Pepinster  [Courféodaie  de  Liège,  Archives  de 
Liège).  —  Pipineshovestetin  (Foerstemann). 


(298) 

Localités*  Provinces 

ier  (Malmédy) Prusse  rhénane. 

Ibid. 

i38i.  Rogister  ou  terroir  de  Henres  [RegUtre  de  la 
cour  féodale  de  Liège,  Archives  de  Liégé^ 

•t«r  (Stavelot) Liège. 

«Mri0ter  (Jalhay) Ibid. 

••rt  tfa  ff ter  (Xhoffraix).  ...      Prusse  rhénane. 

•oiw««i«r  (Sart-lez-Spa) Liège. 

1345.  Salvaster  (Cour  féodale  de  Liège). 

«1er  (Ans  et  Glain)  • Ibid. 

•ter  (Francorchamps) Ibid. 

»i«r(Stavelot) Ibid. 

(Vaux-sous-€hèvremont) Ibid. 

(te»)  (Jalhay) Ibid. 

aariMier  (Jalhay) Ibid. 

Ttalmliiter Ibid. 

iî76.  TinwÎDSter  (Archives  de  Val-Dieu,  Liber  Pri- 
vilegiorum).  1381.  Thiwister  (Cour  féodale  de 
Liège).  -  Cfr.  TimesUt  (Foebstemarn). 

TrasiBstor  (Frai  pont) Ibid. 

Cfr.  Trachenstede  (Foersteii  ann). 

iriBster  (Heusy) Ibid. 

Cfr.  WinvisUt  {Ft>ERSTEMAI«N). 


Il  faut  tenir  compte  aussi  du  suffixe  -wj/k  ^  qui  se  rencontre 
dans  un  certain  nombre  de  noms  de  lieux  wallons  et  français  : 

Aadmick Pas-de-Cal.  Saînt-Omer. 

AmMmj Ibid. 

Badny-saint-MariiB Pas-de-Cal.  Boulogne. 

1986.  Badewic  (Haigneré,  Dictionnaire,  p.  1^. 

Creawlek Liège. 

■••ibay Brabant. 

1383.  Laetwyc  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne» 
p.  133). 

•aipcrwtoii.  .  .• Pas-de-Gai.  Saint-Oroer. 

On  prononce  Saubruy. 

*  Sur  'Wyk,  lisez  Taylor,  Words  and  Places,  p.  107.  Le  nom  est 
germanique  autant  que  latin;  il  est  commun  à  toutes  les  langues 
anciennes  pour  désigner  un  village;  il  est  spécialement  anglo-saxon. 


(  299  ) 

Sous  le  nom  de  -burg,  les  peuples  germaniques  ont  désigné 
de  toute  antiquité  les  hauteurs  fortifiées;  ce  nom,  d'ailleurs 
étroitement  apparenté  avec  -berg,  a  été  porté  par  eux  dans 
tous  les  pays,  puisqu'on  le  retrouve  à  Burgos  en  Espagne.  Il 
revêt  des  formes  variées  :  -buii)  dans  TAngleterre  saxonne, 
"borough  dans  la  partie  de  ce  pays  qui  a  été  colonisée  par  les 
Angles.  Parfois  même  il  se  dissimule  dans  nos  régions  sous  la 
métathèse  -brug  ou  -bruch,  qui  ne  doit  pas  faire  penser  à  -broeck 
(-bruch)  ou  marais  ^  et  même  sous  l'atténuation  -merich^  dont 
le  nom  de  Heyinerieh  (Bonnert)  ^,  venant  de  Symburg^  est 
un  remarquable  spécimen  en  Belgique.  On  en  retrouve  dans 
le  pays  roman  les  exemples  suivants  : 


BELGIQUE. 


-bourg. 


Localités.  Provinces. 

Liège. 

Bsi«lnb««rs Hainaut. 

Maib««rir Liège. 

■•rieaib«arf     ....  Namur. 

Hasi^oHri; Luxembourg. 

1^3.  Mazebronc  f Institut  archéologique  d'Àrlon, 
l  XVII,  p.  98\ 

•b«ur8 Hainaut. 

1119.  Alburg  (DoviviER,  p.  590 . 

•ticBlbonrs Brabant. 


*  Par  exemple  dans  Mazebronc  pour  aiafibo«rs  (voyez  ci-dessus ,  dans 
Ansenbruch  (1238,  1264,  1293,  Cartulaire  de  Vabbaye  de  Marienthal, 
pp.  16,  28  et  196),  pour  Ansembvrs  et  dans  luiiiibroaeii  (Folschette) 
venant  de  Ramburg  (ainsi  en  1464,  Luxembruger  Land,  1884,  p.  531). 

•  Vovez  ce  nom. 


{  300  ) 


FRANCE. 


Localités.  Départements. 

(Oulreau) .  .  Pas-de-Gal.  Boulogne. 

HoiiMemb«iirg  (Outreau) Ibid. 

■«•embouri;  (Henneveux) Ibid. 

Mllemboare^  (Outreau) Ibid. 

Mieni^oiirs  (Halinghen) Ibid. 

Aletaeboars Pas-de-Cal.  Bélhune. 

L'origine  de  ce  villaee  ne  paraît  pas  remonter 
plus  haut  que  le  Xl*  siècle  [Dictionnaire  histo- 
rique du  Pas-de-Calais,  canton  de  Cambrtn, 
p.  288). 

Hic^oei^oMrfE  (Bellebrunei Pas-de-Cal.  Boulogne. 

«eadembourff  (Saint-Martin-au-Laert).  .   .  Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 


Après  avoir  épuisé,  dans  les  pages  précédentes,  la  catégorie 
des  noms  de  lieux  qui  désignent  l'habitation,  je  dois  maintenant 
m'occuper  de  ceux  en  -ingen,  qui  formant  une  catégorie  non 
moins  importante,  et  qui,  comme  on  le  verra,  ont  été  souvent 
confondus  avec  d'autres.  -Ing  est  une  désinence  germanique 
ayant  dans  l'origine  la  valeur  d'un  possessif,  mais  qui,  d'assez 
bonne  heure,  a  ajouté  à  ce  sens  premier  celui  d'un  patro- 
nymique *  :  il  désigne  donc,  d'une  manière  toute  générale, 
l'homme  de  quelqu'un,  et  plus  particulièrement  son  fils  ou  son 
descendant  ^.  La  confusion  entre  ces  deux  sens  était  aussi  fré- 
quente que  celle  entre  les  relations  qu'ils  expriment  :  dans  les 
époques  primitives,  la  famille  de  quelqu'un  était  composée  de 
tous  ceux  qui  dépendaient  de  lui,  enfants  ou  esclaves,  et,  ce 
dernier  terme  étant  le  plus  générique,  on  comprend  que  ce 
soit  l'ensemble  des  famuli  qui  a  donné  son  nom  à  la  famille^ 


*  Cfr.  FoERSTEMANN,  Deutschc  Ortsnamen,  p.  178. 

*  Déjà  dans  le  Travellersung  et  dans  la  Chroniqite  anglo-saxonne,  qui 
sont,  le  premier  du  VII«  siècle,  l'autre  du  IX*  siècle.  Il  faut  remarquer 
que  lorsque  -ing  fut  remplacé  par  -ina  en  Frise,  ce  dernier  suffixe  prit 
également  le  double  sens  de  fils  et  &'ho)mne  de  dépendance.  (WiNKLsa,  De 
nederlandsche  Geslachtsnanien,  p.  i07.) 


(301  ) 

Dans  le  même  sens,  tous  les  gens  d'un  même  chef  portaient 
son  nom  :  les  (ils,  les  vassaux,  les  esclaves,  les  sujets  de 
Merovech  s'appelaient  (au  pluriel)  Merovecliingen,  ceux  de 
Lolhar  s'appelaient  Lothari^igen.  Voilà  comment  sont  nés  trois 
groupes  de  noms  distincts  :  1^  plusieurs  noms  de  peuples  : 
les  Thuringm  ',  les  AsHngen,  les  Silingen,  les  Tervingen,  les 
Lothariiigen,  les  Karli?igen;  2®  des  noms  de  dynasties  :  les 
Merovingen  *,  les  Karlingen,  les  Amalingerif  les  Agilolfingen, 
qui  pourraient  bien  avoir  été  tous,  dans  l'origine,  étendus 
aux  peuples  sujets  de  ces  dynasties;  3^  une  innombrable  quan- 
tité de  noms  de  familles  qui,  fixées  sur  un  point  du  sol,  lui 
ont  laissé  leur  nom  3. 

C'est  de  ceux-ci  exclusivement  que  nous  nous  occuperons. 
Ils  désignent  chacun,  soit  les  descendants,  soit,  au  sens  le 
plus  large,  la  famille  de  l'homme  dont  le  nom  constitue  le 
radical  4.  Comme,  dès  le  commencement  du  X^  siècle,  l'usage 
de  former  des  patronymiques  au  moyen  de  la  désinence  -ing  a 
disparu  des  régions  que  nous  étudions  K,  la  date  de  ces  nom- 
breux noms  nous  est  dès  maintenant  fournie  d'une  manière 
approximative.  Foerstemann  en  énumère  1088  pour  la  seule 
Allemagne,  auxquels  il  faudra  ajouter  tous  ceux  qui  vont  suivre^. 

Dans  cette  liste,  je  ne  puis  pas  garantir  l'authenticité  de  tous 

»  11  est  vrai  que  Foerstemà^in,  DeiiLsche  Ortsnamen,  veut  faire  dériver 
ce  nom  de  la  rivière  Tyra  (cfr.  ci-après  la  note  3),  mais  cela  importe  peu. 

*  Cfr.  G.  KuRTH,  Histoire  poétique  des  Mérovingiens,  p.  6. 

'  Je  n'ai  pas  à  me  préoccuper  ici  d'autres  dérivés,  par  exemple  ceux 
où  le  suffixe  -ing  accompagne  un  nom  de  fleuve  (Sordalbing),  ou  de 
pays  iOsning).  Cfr.  Foerstemann,  Deutsche  Ortsnamen,  t.  II,  p.  243; 
Taylor,  Words  and  Places,  p.  83,  n.;  Arnold,  Ansiedelungen  und 
Wandanmgen  deiUscher  Stamnie,  pp.  296-299. 

*  Lisez  sur  cette  catégorie  de  noms  l'intéressante  dissertation  de 
WiNKLER,  dans  De  nederlandsche  Geslachtsnamcn,  pp.  16-78,  et  les 
auteurs  qu'il  cite  page  22  n. 

*  Il  s'est  conservé  en  Frise  jusqu'au  XIV«  siècle.  (Winkler,  De  neder- 
landsche Geslachtsnamen,  pp.  22-23.) 

0  L'Italie  en  possède  un  certain  nombre  en  -engo  (Taylor»  Words  and 
Places,  p.  98). 


(  302  ) 

les  noms  sans  exception.  Il  est  arrivé  plus  d'une  fois,  sur  les 
frontières  linguistiques  surtout,  que  les  populations  thioises 
ont  prononcé  des  noms  latins  en  -inium  comme  s*ils  se  ter- 
minaient en  'ingm,  tandis  que,  de  l'autre  cdté,  leurs  voisins 
wallons  transformaient  en  -ignies  la  terminaison  de  certains 
noms  en  -ingen.  C'est  ainsi  que  Sarehinlam,  près  de  Saint 
Trond,  attesté  sous  cette  forme  dès  le  VIII«  siècle  *,  est  devenu 
Serklncen  dans  la  langue  des  Francs,  et  que,  d'aùtro  part, 
des  noms  comme  Bedeuipe  et  OdeBgpe  se  sont  vus  tran&r 
formés,  au  moins  pendant  quelque  temps,  en  Hedignies  et 
Odignies  ^.  Grâce  à  ce  phénomène,  il  peut  fort  bien  se  faire  que 
tel  nom  en  -ingen  situé  dans  une  région  germanique  doive  être 
rendu  au  répertoire  roman  sous  sa  forme  primitive  -inium,  et 
qu'inversement,  tel  nom  terminé  en  -ignies  dans  la  région 
romane  dérive  en  réalité  d'un  germanique  en  -ingm.  Mais  ces 
cas,  si  nombreux  qu'ils  soient,  ne  suffisent  pas  pour  modifier 
sensiblement  les  conclusions  à  tirer  de  l'ensemble. 


RÉGION  GERMANIQUE. 

a.  LUXEMBOURG,  T  COMPRIS  LE  GRAND-DUCHÉ 

DE  LUXEMBOURG  >. 

AiiBin^eB  (Hesperange).  BetiinseB  (Dippach). 

AHiiiieldlnK«n .  BeUln^n-lez-Steinfort. 

BarirfBseu.  BeciiABye  (Villers-la-Bonne-Eau)  fi. 

Belbinsen  (Habergy)  B. 


Berloven  (Mersch).  BlrtrlnKen  (Berg). 

Beroldlnsen.  Bodasge  (Fauvillers)  B. 

<  Vita  Sancti  Trudonis  (BIàbillon,  Acta  SancL,  0.  S.  B.,  t  II). 

'  Voyez  ces  noms  dans  les  listes  qui  suivent. 

'  La  raison  pour  laquelle  j'inscris  ici  les  -ingen  du  Grand-Duché  de 
Luxembourg,  c'est  leur  abondance  extraordinaire,  qui  donne  toute  sa 
signification  à  la  liste  des  noms  belges  du  même  genre.  J'ai  désigné  par 
la  lettre  B  ceux  qui  appartiennent  à  la  province  belge. 


(  303) 


-lez-Clervaux« 
•lez-Mersch. 

■•ferdlBcen  (Lorentzweiler). 

BariBseo  (Dudelange). 

Burmerlnges. 

Bnvingen  (Hondelange)^. 
Cfr.  Buvingen  en  Lioiboarg. 

MITcrdloscB. 
millnvea  (Beaufort). 
DommeldlBsen  (Eich). 
»oBdellB«eB  (Kehlen>. 


BfliBgeB. 

BlillBseB  (Mondorff ). 

■lerlB^eB. 

BiiwiBveB  (Beckerich). 

BllwfkiseB  (Burmeringen). 

BBfleberlBffeB  (WîlwerwiltZ). 

BBterlBS^B. 

KrpeldiBseB  (Ettelbnick). 

BrpeidiB«eB  (Ëschweiller). 

BrpeldlB^B  (Bous). 

B«0iBveB  (Mersch). 

EveriiBseB  (Useldange)« 

VeBBlBi^eB  (Bettembourg). 

rentiBsea  (Hesperange). 

VolkeBdlasen  (Ermsdorfi). 

FreylIn^eB  (Heinsch)  B. 
Cfr.  de  nombreux  villages  de  ce  nom  en 
Allemagne. 

FrIsIngeB. 

Cfr.  Freising  en  Bavière. 

C^rllBseB   OU  CiaerlBBi^e  (Mes- 

saaïcy)B. 
4235.  Gerldiogen  ( WOrth-Paqoet  , 
Publications  de  Vlnst,  de  Luxem- 
bourg, t  XY,  p.  27).  -  4316.  Gerel- 
denges  (Gopfinet,  Cartulaire  de 
rabbaye  de  Clairefontatne,  p.  443). 

«•debrIaseB. 
«•cdibffeB  (Basbellain). 
GoevellBgeB. 

«•BdeiiBseB  iWaldbredimus). 
«•BderiBgeB  (Rodenbourg). 


6«MeldlB|;eB  (Lintgen). 
«••tiBi^cB  (Flaxweiller). 
CrBllBgeB  (Putscheid). 
CtremeldlBgeB. 
«reBtelBceB  (Ettelbrûck). 
Qreveldl  b  yea. 
QrBBieldlBseB. 
HarllBs^B. 

HelB««bllBseB  B. 

En  français  Heinseh. 

HelliBseB. 
HcimriBsvB  (Steinsel). 

MesprlBsea. 

■«werdiBseB  (Habergy)  B. 
BlTlB^eB  (Garnich). 
■oldlBgeB. 
■•iBidlBgeB* 
■•BdellB^eB  B. 


■•vellBseB  (Beckerich). 

HapperdiaseB  (Heinerscheid). 
Cfr.  Houppertingen  en  Limbourg. 

HttiiriBceB  (Beckerich). 

Iblasea  B. 

En  français  Aubange. 

laibrlBseB  (Junglinster). 
E.eliiBseB  (Wilwerwiltz). 

■jOBBlBC^ii* 

LeBdeliBgeB  (Reckingen). 

ItewellBgeB. 

EilefrlBuea. 

LiviBsea  (Roeser). 

■«•lllageB. 

■«•MiBse  (Villers-la-Boime-£au)B. 
LaiiiBseB  (Boevingen\ 
MariellaseB  (Martelange/  B. 
jBediasoB  (Gontern). 
RfecdellBsea  (Messancy)  B. 
n^erdiBseB  (Beckerich . 
ii«ertBageB  (Winseler). 
NoeriaiBseB  (Bettembourg). 
•elrlBi^ea  (Gontern). 


(  304  ) 


oiinseo  (Retzdorfi). 

Peplii«eM  (Roeser). 

PetlDgen. 

PiMlngen  (Reckingen). 

PIlIlBsen. 

Badeiinsen  (Martelange)  B. 

BAlInseB 

RameldlBseB  (Niederanwen). 

Reeki  nscn-lez-Bettembourg. 

Reckinven  (Metz). 

RedlnycB. 

RelehllBi^eo  (Redange). 

RelllBcen. 

RevIIns^B. 

RlnillB0en, 

RIpplBgen  (Bech). 

RolliBi^en. 

R«lllii|(en  (Bous). 

RoliiBsen  (Mersch). 

R«mel4lB«en  (Tintange). 

RnmeldlBseB  (Kayl). 

0ehlilllBsen  (Esch-sur-rAlzette). 

SehlkUriBseB. 

Sellnsen  OU  seiBB^e  (Messancy)B. 

SenniBseB  (Niederanwen). 

spriBkiBscB  (Dippach). 

TIaiBBge  B. 

Tuotingen  et  Tintange  paraissent  se 
rattacher  au  même  radical  que  nos 
Tintigny  (voyez  ce  nom). 


TrlBkllBseB. 

TreBilBseB  (Waldbredimus). 
TQBtellBseB  OU  T«BleI«Bse  B. 
T5rpfBseB  ou  TvrpaBi^e  (Mes- 
sancy)B.  ' 

VedlBseB  ou    iJd«Bs«    (Toer- 
nich)  B. 

UIflliascB. 
VseldfBgeB. 

li^AirerdiBgeB  (Steinsel). 
iraïuiuK  B. 

d271.  Walsingen  [Cartulairc  de  Vab- 
baye  de  Marienihal,  1. 1,  p.  403  et 
toujours  depuis  jusqu'au  XvIII*  siè- 
cle inclus).  Aujourd'hui  prévaut  la 
forme  Waltzing,  qui  est  caractérisa 
tique  de  l'Allemagne  méridionale. 

liTBBçherlBseB. 
urairiBffeB  (Harlange). 
ireieherdiBseB  (Clen^aux). 
WlIverdlB^eB. 
IVlBekrlnyeB. 

li^iBtriBseB  (Remerschen). 

IVolkrlBseB     ou    Vl^olkraBce 

(Hondelange)  B. 

i^rolvellBgeB  (Martelange)  B. 
IVormeldlBgeB. 
BluiBseB  (Bech). 


b.  PRUSSE  RHÉNANB. 


(KREIS  MALMÉDY.) 


AidrlB^ea  (Reuland). 
RodriBgeB  OU 
RIlIllBiieB  OU  RnllBBge. 
ElbertiBseB  (Ameb. 
«rfifflliBseB  (Reuland). 
ilBseB  (Bullingen). 


HlkBBiBseB  (Grombach). 
En  wallon  Hulange. 

iTeldlB^eB  (Ameij. 
MaidiBseB  (Realand). 
MttrrlBseB  (Bullingen). 
iveidiBseB  (Lommersweiler, 


(sm) 


o.  ZJOCBOTJRG  BELGE* 


BecrlBg^eB. 

BerllBgeM. 

B«l«liiseii  OU  Bassesse  • 

Bevlnven  (Saint-Trond). 

BvTliiseii. 

Cnringeii  (Curange). 

GerdlBfeB. 
OeysilBf e«  (Ophoven) 
csMveliBse^  (Saint-Trond). 
H«ii  ppertlD^en . 
Ketaiii«eii  (Berg). 
Hspertlnsen. 


PlrlnseM. 


BaperClasen  (Hasselt). 
SizioceB. 

RBekellB^B-sar-tteer.  * 

En  français  Roclenge. 

RBekellBgeB  (Looz). 
En  français  Roclenge. 

sitaiBgeB  (Rommershoven). 
▼lyCiBseB. 
iVBlerlBs  (Overpeit). 
ividHiBseB  (Berlingen). 
l¥lBiBiertlBscB/ 
^iroBtrlBgeB  OU  •iraB^e. 

*  EerklBs^B. 

Ancien  ftubonrg  de  Saint-Trond. 


d.  BRABANT. 


*  AisiB«beB  (Schepdael). 

1345,  1493  (WACTERS,  Environs  de 
Bruxelles,  1 1,  p.  S»^. 

BalIlB^B. 

BeriB^heB  (Pépin  jçhen-Beringhen). 

BcTslInceB. 

BadiBseB. 

BBesiBve  (Lennick-S<-Quentin). 
(Wadters,  Environs  de  Bruxelles).  — 
Uanque  dans  Jourdain. 

BayslMC^B. 

ElderiBvheB  (Tourneppe). 
(Wauters,  Environs  de  Bruxelles).— 
Manque  dans  Jourdain. 

ByseriBshrB  iLennick-S^Quentin). 
ByslBcea  (Buvsingen). 
«oierlBceB  (Caster). 
cinBiBgen  (Vissenaeken). 
iirlllng;ea  (Hérinnes). 
HcrffeliBgea. 

Tome  XLVIII. 


ReavellBseB  (Goyck). 
15S5.  OeTdingen  (Wauters,  Envi- 
rons de  Bruxelles,  1. 1,  p.  331). 

■oBiiasea  (Lennick-St-Martin). 

■ByssiBsheB. 

i^aferlaseB  (Meerbeek). 
(Wadters,  Environs  de  Bruxelles, 
1. 1,  p.  310). 

l/eeBklBgea  (Treipeloo). 
MekiBcea  (Leeuw- Saint-Pierre). 
lieriashe  (Hauwaert). 

Oellnghea. 

PeplBgheB   (  Pepinghen  -  Behn  - 

ghen). 
BevellBgea  (Rhode-SM>enèse). 
BlnkeiiBg  (Brussegbem). 
BukkeiiBgeB  (Leeuw-S^Pierre). 
«pierlBffea  (Yollezeele). 
TroBiiBseB  (Schepdael). 

20 


(306  ) 


(L*Ëcluse). 

WetoinseB  (Bas-Heylissem). 
4390.  Wedersenge. 


i¥a«TerlBffeii  (ToumeppeU 

YsertBsen  (Lennick-S^Quentin)« 
(Wauters,  Emfirofude  Bruxdle$), 


e.  ANVERS. 


VOMloffen  (Loenhout). 


it'alerlnsMi  (Arendonck). 


t  FLANDRE  ORIENTALE. 


Bckkeiince  (Bachte-Mâria-Leerne)* 
Brvinffe  (Neyghem). 

BUinse  (Scheldewindeke). 

G«e41nse  (Afsné). 

{■•elTerdlDffeB* 

CSrlaiBiInvcii. 

LIeirerInsea. 

licurinsen  (Denderwindeke). 


Kekkeiia  V    (  Bachte  -  Maria  - 
Leerne). 

Hemi«ske. 

Safllnsen  (Doel). 

SarlsrdlBce. 

SleydlBffe. 

fli«libiBseB  (Denderwindeke). 

ivibbIbsob  (Meerbeke). 

BledfllBseB  (Eecloo). 


iT*  FLANDRE  OCCIDENTALE. 


BoeslBghe. 

ElverdlB^he. 

Cir«eBlBshe. 

HariBsbe  (Rousbrugge-Haringhe). 
LelIlBshe, 
AcriaseB  (Aerseele). 
PoperlBiplie. 


RaetellBc  (Wynghene). 
0ebBviBse  (Merekem). 
Seli«erlBife  (Zuyenkerke). 
YlamerilDSbr.    - 
wiiMlB^e  (Wieisbeke). 
liTBCriBs  (Vlissegbem). 


RÉGION  ROMANE. 


Localités,  Provinces, 

csobertBBge  (Melin) Brabant. 

*  1147.  Cobrelenge  (^  autebs,  Canton  de  Jodotgne, 
p.  202). 

BadiBghe  (Warcoing) HainauU 

BartBBse  (Oleye) Liège. 


(  307  ) 

Localités.  Provinces. 

Marieuse  (Waremme) Liège. 

■avelanso Nanmr. 

4098.  Hafflangia  (Stuhpf,  t.  II,  p.  45).  —  XIi«  siècle. 
Hasfiangia  [Cbronic,  S.  Trud.,  liv.  Vif,  chap.  3). 

Bédeace  (Autre-Église) Brabant. 

1157.  Hesdenges.  -  4tB0O.  Hidenges.  — 1373.  Heden- 
ge9.  —  iS65.  Hedengis.  —  1384.  Heddegne.  — 
4436.  Heddengniez.  —  4462.  Heddegnies,  etc. 
(Wauters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  337). 

HollaMffe Luxembourg. 

MberiaBsefNoduwez) Ibid. 

4361  Libertinges  (Wadters,  Canton  de  Jodoigne, 
p  369>. 

LitrsBffe  (Hamme-sur-Nethen) Brabant. 

1598.  Lieteringe-lez-Hamme.  —4686.  Linthiringen. 
(Waoters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  463). 


(Wavre) Ibid. 

4245.  Levrenges  (Wauters,  Canton  de  Wavre,  p.  2). 

Aerdenge  (Marilles) Ibid- 

4416.  Nordrenees.— 1353.  Norderinghen  (Wadters, 
Canton  de  Jodoigne,  p.  348). 

*  odcnge  (Orbais) Ibid. 

4436.  Odengnies.  —  1464.  Odingnies.  —  4492.  Odie- 

gnies.  —  4526.  Odenges  (Wauters,  Canton  de 
Perwez.  p.  443) 

*  odTrense  (Thorembais-Saint-Trond) ....      Ibid. 
X1V«  siècle.  Odebrinshes  —  4374.  Odebrenges  (Wau- 
ters, Canton  de  Perwez,  p.  433). 

PanlBgve  (Thulin) Uainaut. 

*  itttweBdeiigefl  (Waterloo) Brabant. 

4374.  Ruwendenges  —  4474.  Rouwerdingen.  —  4573. 

Ruwerdinghen.— C'est  l'ancien  nom  du  hameau  de 
Le  Ghenoit  (Wauters,  Canton  de  Nivelles,  p.  84). 


Cet  aperçu  des  noms  terminés  par  le  suffixe  -ingen  ne  serait 
pas  complet  si  je  ne  faisais  remarquer  que  le  même  suffixe 
entre  dans  la  composition  de  quantité  de  noms  à  désinence 
double  comme  -inghem  (-eghem,  -ghemjy  -gem  et  -incthun  {-imy 
ton).  Le  premier  de  ces  suffixes  doubles  est  particulièrement 
répandu,  comme  on  l'a  vu,  dans  les  pays  colonisés  par  les 
Francs  saliens  ;  l'autre,  qui  est  celui  d'un  certain  nombre  de 
noms  de  villages  agglomérés  aux  abords  du  Pas-de-Calais,  se 
retrouve  en  immense  quantité  de  Tautre  côté  du  détroit,  dans 


(  308  ) 

les  noms  des  localités  fondées  par  les  Anglo-Saxons^.  Il  les  faut 
soigneusement  distinguer,  Tun  et  l'autre,  du  simple  -ingen,  et 
cela  pour  plusieurs  raisons. 

La  première,  c'est  qu'il  ne  parait  pas  que  V  -iug  ait 
dans  tous  la  valeur  patronymique  qu'il  a  dans  -ingeti^  mais 
qu'il  faut  souvent  lui  laisser  plutôt  le  sens  originaire  d'un 
possessif.  Ing,  dans  ce  cas,  est  à  peu  près  l'équivalent  d'une 
désinence  génitive,  et  tient  lieu  de  1'  -s  ou  de  1'  -n  qui,  l'un 
après  l'autre,  ont  pris  sa  place  dans  les  noms  germaniques. 

Cette  observation,  faite  simultanément  pour  l'Allemagne  et 
pour  l'Angleterre  par  les  autorités  les  plus  compétentes,  ne 
doit  pas  être  perdue  de  vue  ^, 


1  Voyez  Kemble,  TheSajcons  in  England,  1,  pp.  449-486.  Il  arrive  à  un 
total  de  627  noms  combinés  avec  -ing  et  un  autre  suffixe  {ton,  ham, 
worth,  etc.)  et  de  13^  localités  portant  un  de  ces  noms.  Un  septième  envi- 
ron, soit  190,  se  terminent  simplement  en  -irig.  Mais  on  voit  dans  Taylor, 
Wor<is  and  Places ^  p.  82,  que  la  liste  de  Kemble  n*est  pas  complète, 
attendu  qu*il  aurait  omis  47  noms  ep  Kent,  38  en  Sus^ex,  34  en  Essex. 

2  FoERSTEMANN,  Die  deutschen  Ortsnanien,  p.  178  :  «  Mir  ist  jelzt  Dagma- 
riuijaliem  nicht  mehr  die  Wohnung  eines  Nachkommen  des  Dagmar, 
sondern  so  zu  sagen  eine  dagnianische  Wohnung.  »  Le  même  {AUdeutsches 
Samenbiu'h,  II,  p.  905)  :  «  Die  Bedeulung  von  -ingen  ist  wesentlich  eine 

Besitz  anzeigende Von  jener  âlteren  Bedeutung  sind  noch  Spuren 

vorhanden  in  dem  zwischen  beiden  Theilen  der  Composition  eingescho- 
benen  -inga,  das  dem  ersten  Theil  vôUig  genetivischen  Bedeutung  gibt. 
Angipertingahofa  ist  vôUig  =  Angiperteshofa,etc.  Cfr.  Kemble,  Tfie Saxons 
in  England,  I,  pp.  60  et  suiv.  «  It  is  by  no  means  enough  that  a  word 
sliould  end  in  -ing,  to  convert  il  inlo  a  genuine  patronymic.  On  tlie 
contrary  it  is  a  power  of  that  termination  to  denot  the  génitive  or  posses- 
sive. »  Et  il  cite  «  Aedelivulfing  land  =  Aedelvvulfes  land,  Folcwining  land 
=  Folcwines  hndy^Wynbearding  land  =  Wynbeardes  land  »  et  plusieurs 
autres,  puis  il  conclut  :  «  Between  such  words  and  genuine  patronymics, 

llie  Une  must  carefully  be  drawn the  besl  security  is  where  we 

find  the  patronymic  in  the  génitive  plural.  »  Winkleb,  De  nederlandsche 
(ieslachtsnamen,  p.  31,  cite  d'autres  exemples  pour  les  Pays-Bas;  ainsi, 
en  Frise,  Thedinga-Klooster  fut  le  nom  d'une  abbaye  fondée  en  793 
et  dont  le  premier  abbé  s'appela  Theda  ;  ses  moines  s'appelaient  Thedinga- 
monniken. 


(  309  I 

En  second  lieu,  là  même  où,  dans  les  noms  à  suflixe  double, 
"ing  garde  sa  valeur  patronymique,  on  ne  peut  pas  nier  que  sa 
combinaison  si  fréquente  avec  un  second  suffixe  qui  le  déter- 
mine ne  doive  être  considérée  comme  caractérisant  le  peuple 
qui  s'en  sert.  Alors  que  -itigencomme  suffixe  unique  se  retrouve 
dans  toutes  les  régions  que  nous  éludions,  mais  est  d'une  abon- 
dance particulière  dans  la  Belgique  orientale,  les  -inghem  et  les 
incthun  sont,  au  contraire,  localisés  de  la  manière  la  plus  rigou- 
reuse dans  la  partie  occidentale  du  même  pays;  pas  un  seul  ne 
dépasse,  à  l'est,  les  limites  des  provinces  de  Brabant  et  d'Anvers. 

Mais  la  liste  des  noms  aflectés  des  désinences  -heim  ou  -ing 
grossirait  singulièrement  si  l'on  pouvait  y  faire  rentrer  le 
grand  nombre  de  noms  en  -m  ou  en  -ain  répandus  dans  les 
arrondissements  belges  de  Tournai  et  de  Mons,  et  dans  les 
arrondissements  français  du  département  du  Nord. 

Il  n'y  a  guère  de  catégorie  de  noms  qui  soit  plus  obscure  et 
dont  l'étymologie  reste  généralement  plus  inconnue.  Plusieurs 
érudits,  notamment  M.  Lamprechtet  à  sa  suite  M.  Vanderkin- 
dere^  croient  retrouver  le  radical -Aeim  dans  la  désinence  de  tous 
ces  mots  ;  d'autres,  comme  Quicherat,  suivi  par  MH.  Ricouart 
et  Giry  ^,  prennent  tous  les  noms  en  -in  pour  l'altération 
d'un  primitif  en  -iiigen;  d'autres  enfin,  comme  M.  Serrure,  les 
rapportent  à  un  type  latin  à  terminaison  en  -afitt/m,  dont  l'abré- 
viation aurait  fait  -inium  3. 


*  Lanprecht,  Fraenkùicfie  Wanderungen  und  Ansiedlungen  vornehm- 
lich  im  Rheinlande  (Zeitschbift  des  Aachener  Geschichtsvereims,  t.  IV, 
pp.  2^  et  suiv.,  avec  carte).  Vanderkindere,  Les  origines  de  la  popula- 
tion flamande  (Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  3«  sér.,  i.  X, 
1885,  pp.  449  et  suiv.).  —  Cfr.  Lecoi'vet,  Messager  des  sciences  historigties, 
t.  XXI  (1853)  p.  13. 

*  Quicherat,  De  la  fonnation  française  des  anciens  noms  de  lieiuc, 
p.  52.  Ricouart,  Études  pour  servir  à  Ckistoire  et  à  V interprétation  des 
noms  de  lieux,  I,  p.  18.  Guiy,  Manuel  de  diplomatique,  p.  393. 

3  Renseignement  oral.  On  sait  que  -ianus  équivaut  à  -iactis;  dans 
Pardessus,  Diplomata,  n«  230,  on  lit  :  locellum  qui  appelatur  ÏAicianus 
et  loceUus  qui  appelatur  Luciacus,  Cfr.  Holder,  s.  v.  'oco. 


(  310  ) 

Je  crois  que  chacune  de  ces  opinions  contient  une  part  de 
vérité,  mais,  sans  enti-er  dès  maintenant  dans  Texamen  critique 
de  chacune,  je  suis  obligé  de  remarquer  ici  qu'on  ne  peut 
revendiquer  une  origine  germanique  que  pour  une  très  petite 
minorité  de  nos  suffixes. 

En  effet,  la  plupart  des  noms  en  question  nous  appa- 
raissent dans  les  sources  les  plus  anciennes,  revêtus  d'une 
désinence  -inium  qui  n'a  rien  de  germanique.  Je  sais  bien 
qu'à  partir  de  la  fin  du  XI''  siècle,  les  soribes  qui  se  servaient 
du  latin  ont  pris  l'habitude  de  traduire  régulièrement  par 
'inium  le  suffixe  -tn,  et  il  se  peut  bien  que  tel  de  ces  noms, 
dont  nous  ne  possédons  pas  de  forme  antérieure  au  Xh  siècle, 
ait  été  primitivement  terminé  en  -heim  ou  en  -ingen.  Hais  si 
cela  est  possible  pour  quelques  cas,  cela  n'est  certes  pas  vrai- 
semblable pour  tous.  Il  est  même  arrivé  plus  d'une  fois  que 
des  noms  d'origine  celtique  ou  romaine,  terminés  en  -iniuin,  se 
sont  vus,  par  un  phénomène  inverse,  affectés  d'une  désinence 
'heim  ou  -ingen  ^.  Et  cela  augmente  l'incertitude  où  nous 
sommes  quant  aux  noms  dont  les  formes  primitives  nous 
échappent. 

Par  contre,  là  où  nous  pouvons  rencontrer  des  formes  pri- 
mitives, c'est-à-dire  antérieures  au  XI*  siècle,  c'est  presque 
toujours  'inium  et  presque  jamais  -heim  ou  -iiigen  que  nous  y 
remarquons.  Sur  quarante-deux  de  ces  noms,  il  y  en  a  trente- 
huit  qui  présentent  la  forme  romane,  et  seulement  quatre 
qui  trahissent  une  origine  germanique,  comme  on  peut  s'en 
convaincre  ci-contre. 


*  Ainsi  Sarchinium  (V1II«  siècle,  Vita  S,  Trudonis  de  Donat}  est  devenu 
en  flamand  Kerkingen,  et  Jandrain  (855,  Gundrinium)  est  devenu 
Genderinghen  (1340,  Wauters),  tandis  que  Uelencinium  (1011-1139)  en 
Brabant  s^est  vu  transformé  en  Heyiiiisein  (1315)  Wauters). 


(  3H  ) 

Localités,  Arrondissements. 

Anchin  (Pecquencourt) Douait 

Aquicinclao). 

Aatoliiff Tournai. 

868.  Antonium 

ABvains Ibid. 

990-937.  AnYinium. 

AiuiiB      .  f Valenciennes. 

877.  Azinium. 

abbIb  •  Arras. 

870.  Anzinio. 

■eslB Cambrai. 

878.  BisiDio  (DuviviKR,  p.  319). 

B«aebaiB. Valenciennes. 

899.  Bulcioius. 

€*Biphla-en-Pévèle Lille. 

837.  Canfinium. 

Campbla-en-t'areinbaul Ibid. 

966.  Camvin. 

cre«piB Valenciennes. 

99t.  Crispininm  {Getia  epp.  Camera'c.,'},  68]. 

CaralB Béthune. 

99i.  Carvin  in  pago  karabantense.  Lisez  Carnio. 

Carvin .« Ibid. 

963.  Carvin. 

C«vvIb Namur. 

874.  Cubiolum  (PiOT,  p.  475,  d'après  Bouquet,  t.  VIU, 
p.  639). 

cyMiBff  ...   ; Lille.    ■ 

1X«  siècle.  Cj'sonium. 

»eBBiB Valenciennes. 

877.  Dononiuin.  —  XI*  siècle.  Duneog  {Gesta  epp.  Came- 
rac.  II,  38,  dans  Pertz,  t.  VII,  p.  461). 

EfteandlB Ibid. 

847.  Scaldinium  (Duvivier,  p.  999). 


*  Pour  les  formes  ancienoes  qui  ne  sont  aecompagnéei  d'aucune  référence  bibliogr«- 
pbique,  je  rentoie  à  Dutivisb,  Le  Hainaui  ancien;  Mamuiik,  Êtudet  Hymologiquu,  etc.  ; 
Yar  Lomiif,  Chartei  et  doeumenU  dé  F  abbaye  de  Saint- Pierre  au  Mont-Blandin,  à 
Gand;  Rigodait,  Ètudêê  pour  eervir  à  l'hittoire  de  FinUrprHalion  du  nome  de  lieuxy 
département  du  Pae-de-Calah,  arronditêement  d'Arra»;  A.  D'HimtOMU,  Géographie 
kietorique  du  Toumaieiê, 


(  312  ) 

Localités.  Arrondissements. 

BspaiB  (Bhéharies) Tournai. 

847.  SpidiDio  (Duvivier,  p.  1298). 

EialBs Arras. 

Ce  nom  est  intéressant  parce  qa'on  peut  assister  k  ses 
dÎTerses  transformations  :  1060.  Stonem.  —  iâSl.  Esto- 
han.—  laOO.  Ëstohain.— 1433.  Estehain.  —  i7S6.  Etaing 
(RiCOUABT,  p.  SS9). 

FléehlB Saint-Omer. 

994.  Felclacas  (Hai6NEBé,  Chartes,  i,  n«  66j. 

C&klftM i Mons. 

974.  Geltiniaeum. 

Haaboardin Lille. 

XH*  siècle.  Uarbodem. 

■«ui«|iiii Tbuin. 

869.  Halcin. 

■•iiiehiM.  .   .   .   .' Valenciennes. 

899.  Helciniuffl. 

■erin Ibid. 

847.  Harinas. 

■•iiain Tournai. 

707.  Holinium.  —  979.  Holinium  (Yàm  LoKBBElf,  Chartes 
de  l'abbaye  de  Saint-Pierre,  1. 1,  p.  49). 

■•■laliiK Ath. 

847.  Hultheim. 

lavwIb Douai. 

975.  Lauwiu. 

E^esdiB  .  , Tournai. 

979.  Lesdennium  (Van  Lokeren,  Chartes  de  l'abbaye  de 
Saint-Pierre,  1. 1,  p.  49). 

Mar^oaln Ibid. 

[  ?  ]  90â.  NarkeduQum,  d'après  Dutivier,  p.  3S5. 

mmmttkin^ Valenciennes. 

673.  Nailin. 

■•■ebln Lille. 

847.  Muscinium  (Duvivier,  p.  S99). 

onaiBff Valenciennes 

911.  Ooininm  {Gesta  epp.  Camerac,  I,  67,  dans  Pertz, 
t.  VU,  p.  4â4).  —  XI«  siècle.  Oneng  ab  antique  (Gesta 
epp.  Camerac.,  l,  18(17),  p.  409). 

^vlévraln • Mons. 

903.Gaprinum. 

roIcIb ^bid. 

965.  Resin. 


1  313  ) 

Localités.  Arrondisseatents, 

RoBeblB .      Lille. 

877.  Ruminium. 

*  SarelBliiHi. 
(Mentionné  au  VI  I«  siècle  dans  la  Vie  de  saint  Léger), 

«aiBchlM Lille. 

971  Syngin. 

«anllaiB Valenciennes. 

8i7.  Salcem  (Saltem?)  (Duvivier,  p.  298). 

•eèllB Lille. 

VII*  Saciliniam  iVitaS,  EUgii,  dans  Ghesquière,  Acta 
Sanct,  Belgii,  III»  p.  234). 

0«M«iia Douai. 

887.  Summinium 

ThHlB Thuin. 

868.  Tadinioffl.  (Ddvivibb,  p.  286). 

vertiB Cambrai.- 

747-858.  Vertiniuin  (Duvivier,  p.  305). 

iv«Tr««hin Valenciennes. 

877.  Wavercium  (Duyivier,  p.  80S). 

uran^vellB Arras. 

4070.  Wanketlnlo. 

ivareoiBs v      Tournai. 

899.  Warconiom  dans  une  charte  de  Charles  le  Chauve, 
d'après  Chotin,  p.  485. 

Voici  maintenant,  répartie  par  arrondissements,  la  liste^des 
noms  à  terminaison  -in  desquels  il  ne  nous  reste  que  des 
formes  du  XI®  siècle  ou  postérieures  à  cette  date. 

Arrondissement  de  Lille. 

Aamoeulln.  Hoiiplla. 

AnsCalB^.  Le«%«la. 

AvellM.  PbaloBiplB. 

Boniriii.  Pr«TlB. 

EBiBierlB.  HBlBsbalB-eB- 

KBBevellB.  0«4n«dlB. 

rrella.  To«reolB||. 

■bIIbIb.  TreMiiB. 

■erlB.  IVavrlB. 


(314  ) 


Arrondissement  de  Douai. 


Cantln. 
KrehiB. 
B(i%aerehlB. 


«•enlslB. 

Ciaenln. 

Boraaiii. 


BelUIns. 
lier  In. 

MalB^. 


Véeli»in. 
Pemln. 
Verin. 
l^allAlng. 


ll'arluliiil. 

Arrondissement  de  VALENciENNEft. 

^ucrenalMjs. 

^ulcvrerbaln. 

Verehln. 

Arrondissement  d*Avesnes. 


ReiiellB. 
HoudalM. 


Jenlitla, 


Arrondissement  de  Cambrai. 


AWOlBft. 

Be«nralii. 
ItoriBerafn, 

CABdllBSli. 


EsearniMiB. 

liCSdAlB. 

M«re*i.a||. 

flOBUBAlliff. 


Arrondissement  d'Arras. 


AliUlM-9alnl-.irBmalre. 

Bcaaraln. 

ConiB. 

HamblalB. 

HeBlB-flur-CeJenl . 


Hervin. 
PIouvhIb. 
AerTla». 
WaHi|ueUi 


(315) 


Arrondissement  de  Mons. 


CbllB.  Thalla. 

Arrondissement  de  Tournai. 

BlandalB.  KiaaiafB. 

BspleehlB.  MeeliiB. 

««aralB.  TblealalB. 

BcHalB.  urareiilB. 

JollAln-MerlIii.  W«re#ln0. 

MalB.  MTem-TelvalB. 

Au  reste,  les  noms  en  -in  se  rencontrent  dans  toute  la  Bel- 
gique romane,  et  non  pas  dans  le  Hainaut  seulement. 

Voici  le  relevé  de  tous  ceux  qui  n'ont  pas  déjà  figuré  dans 
les  listes  précédentes  : 

Localités.  Provinces. 

AkiB  (Ben-Ahin) Liège. 

4!235.  Ahiers  (Bormams  et  Schoolmeesters,  Cartu- 
laire  de  Saint- Lambert,  t.  L  p.  350).  — Grand- 
GAGiiAGB,  Vocabulaire,  p.  SOI»  montre  qu'il  fiiut 
corriger  A  bien  en  Ahient. 

AtriB Ibid. 

950.  Àterino  (Grahdgagnage,  Mémoire,  p.  4^  — 
RiTZ,  p.  46). 

4«Mb  (Neufchâteau) Ibid. 

AaMAln Namur. 

868.  Alblinium  (DuvniER,  p.  310).  —  1S35.  Ablem 
(peut-être  pour  Ablein)  (Bormahb  et  SCBOOi.- 
MEESTERS,  Cartulolre  de  Saint-Lambert,  t.  i, 
p.  314). 


Liège. 

-Cottdrom Ibid. 

(Mont-le-Ban) Luxembourg. 

B«rsln  (Lomprez) Ibid. 

■••■ralAg Namur. 

BihÀiB      Luxembourg. 

805.  BQsanch  (Grandgaghagb,  Mémoire,  p.  37). 


(316) 

Localités.  Provinces . 

BlAiidkilB Brabant. 

■•••!■ Namur. 

i088.  Bondn  (Granogagragb,  Vocabulaire,  p.  36). 

■■■la  (Verlée) Ibid. 

946.  Basitt  (sans  doale  pour  Basin)  (Ritz,  p.  39). 

Oherala Luxembourg. 

666.  Gharaoco  (Martènb  et  Ddrand,  AmpUuima 
CoUectio,  L  II,  coL  H). 

€oMblalBHi«-Pon«. Liège. 

C«Hibl«lB-l«-Toar Ibid. 

XIi«  siècle.  Gomblenz  (Grandgagnage,  Mémoire, 

p.  44). 

€e«iriB Namur. 

874.  Gabinium  (Marillon.  j^eta  Sonet,,  M\,  ii,  p.  149). 
—  1096.GoTino.1U7.Govins(BORMANsetScHOQL'  ... 

MBIS8TERS,  Cartuloire  de  Saint-Lambert,  pp.  47 

et  69). 

•««llH  (Fronville) Ibid. 

BBiliresiB Li^e. 

1098.  ImbresiiL —Le  diminutif  Embresineaux  (1313» 
Ambressinelle)  atteste  que  l'n  d*  Ambresin  fait  partie 
du  radical  (Gramogagnage,  Vocabulaire,  p.  79). 

BholM Ibid. 

1244.  Enhiens.  —  1350.  Anhius  (Schoônbroodt. 
Inventaire  du  Val-Saint-Lambert,  t.  I,  n^  180 
et  S14}. 

OoriB Namur. 

Claùa  (Ans-et-Glain) Liège. 

«laiB  (Uixensart) Brabant. 

■arsia ' .      Luxembourg 

885..  Harsanio  super  fluvium  Wenua  {(Setta  epp, 
Camerac,  l,  54,  dans  Pertz,  t  VII,  p.  490). 

paalelila Uainaut. 

■elehla Flandre  occidentale. 

Bamala. «      Luxembourg. 

10S8.  Uomin  (Gramdgagmage,  Vocabulaire,  p.  36). 


Jaadrala Brabant. 

855.  Gundrinium  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne, 
p.  ^.  —  GCr.  Geudrincen  (Gueldre)  qui  est  Gin- 
deren  sous  sa  forme  la  plus  ancienne  en  1976 
{Nomina  Geograpktca  neerlandica,  III,  p.  107). 

*  Laadia  (Sainte-Marie) Luxembourg. 

i^iacia Liège. 

lilMa Luxembourg. 

893.  Lubin  {Pouilti  de  Prim  dans  Bbter,  Urkun- 
denbuch,  1. 1,  p.  167). 


(  317  ) 

Localités.  Provinces. 

LoHefn 4      Liège. 

LoaTAiH Brabant. 

884.LoTon  (Reginom,  CArorafc.).— 884.  Lofanium 
{Ann.  S.  YedaêtX  —  884.  Lofonnium.  [Ànn. 
Fuld.). 

■^■•«in Namur. 

Lustinum  {ÀMSELH^'Geita  epp.  Leot/.,  cité  dans  Pertz, 
t  Vil).  —  Lustin  (BoRMANs  et  Scboolhbesters, 
Cartulaire  de  Saini-Lennben,  p.  36). 

HaiMiB  (Yillance) Luxembourg. 

814-816.  Melsun  (Grandgagnage,  Mémoire,  p.  53). 

MarelilB Liège. 

iS16?  Marcios  (Gravdgagmage,  Vocabulaire,  p.  46). 

■eiiB Brabant. 

Mallum  {Gilles  d'Orval,  liv.  II,  chap.  xv,  p.  91.  — 
Cfr.  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  l06). 

MellB «      Liège. 

aieiia  (Onhaye) Namur. 

HesiiB-i'iSTè^ae.  .  .  .- Hainaut. 

an.  Melin  (Du vivier,  p.  ftl7). 

HesTlii Ibid. 

MoBin  (Hamois) Namur. 

Moalirlii Ibid. 

MonkiB  (Waremme) Liège. 

mhmhiIb  (Saintes) Brabant. 

liadrlB  (Wibrin) Luxembourg. 

Waadrin '. Liège. 

iâl9.  Nandrea  {Chartes  de  SaintSymphorien). 

OchalB  (Clavier) Ibid. 

XIV*  siècle.  Oxhen  (Grandgagnage,  Vocabulaire, 
p.  54). 

PairiB  (Nalinnes).  .  .  .~ Hainaut. 

Po«riH  (Assesse) Namur. 

Povrrala  (Gesves)  ....  Ibid. 

^olévraln Hainaut. 

90S.  Caprinam  (Duvivier,  p.  W), 

seiiaitiB Namur. 

746.  Caldina  (?)  (Grandgagnage,  Mémoire,  p.  20). 
—  Scalentin  (Idev,  Ibidem,  p.  'M). 

«eiAMiB  (Hautfays) Luxembourg. 

«cieMiH  (Ougrèe) Liège. 

1090.  Sclaeyns.  —  ii04.  Sclacins  (Grandgaghage, 
Mémoire,  p.  38). 

•eieMiB  (Cornesse) Ibid. 


{  318  ) 

Localités,  Provinces, 

««■•y»  •         Namur. 

1iâ6.  Scladiniam  (Grandgagnage,  Mémoire,  p.  6S}. 

Seralnv Liégé. 

XII*  siècle.  Seranio  {Chronique  de  SafnhHubert). 

»iit»iii Namur. 

•Il"» Liège. 

ii46.  Sciins  (Grandga^înage,  Vocabulaire,  p.  178). 

HpoBiin Namur. 

XII*   siècle.   Spontin   (Granpgagnage,   Mémoire, 
p.  44). 

ïelii» .,....,,      Luxembourg. 

8i4-816.  Teiins  {Chronique  de  Saint-Hubert). 

ThieaiAiB Hainaut. 

Tknlla Ibid. 

TliBiB Ibid. 

868-869.  Tudinio  eastdlo  (Duvivier,  p.  307).  —  Sur 
la  forme  Tudiniacum,  voyez  plus  loin. 

vedriB : Namur. 

1198.  Vedrin  (Aigret,  Histoire  de  l'église  de  Saint- 
Aubain,p,6aâ}. 

vc«l« Ibid. 

YVaiBiB  (Dréhance) Ibid. 

wanllM Ibid. 

ivardlH Luxembourg. 

893.  Wardanc  {PouiUé  de  Prûm,  dans  Beyer,  1 1). 

welll» Ibid. 

746.  Wadalino  (Gramugagnage,  Mémoire,  p.  SO).  — 
753  (ci'rca).  Wadlino  (Idem,  ibidem,  p.  35}. 

wibrlB Ibid. 

1184.  Wibrant  [Chartes  inédites  de  Saint-Hubert 
aux  Archives  d'Arlon). 


On  remarquera  que  ces  noms  nous  ramènent  presque  tou- 
jours,, quand  nous  tenons  leur  forme  ancienne,  devant  une 
désinence  -anium^  -ania,  atténuée  souvent  en  -inium,  -inia  par 
une  prononciation  qui  reportait  l'accent  tonique  sur  la  première 
syllabe  du  mot. 

La  présence  de  cette  désinence  latine  -anium  dans  nos 
anciens  noms  de  lieux  est  à  noter  :  je  la  retrouve  dans  plus 
d'un  nom  actuel  qui,  obéissant  à  des  lois  dialectiques,  a  laissé 
tomber  la  nasale  et  transformé  la  terminaison  en  ay,  aye^  et. 


(319) 


Tels  sont  : 

Localités.  Provinces, 

/kmmj Liège. 

636.  Amaniam  (Bkteii,  Crkundenbuch,  1. 1,  p.  5).  — 
i  130.  Amanium  [Gilles  (VOrval,  t.  III,  chap.  xiiv, 
dans  Pertz,  t.  VU).  —  ii55.  Almanium  (Borhans 
et  SCBOOLHEESTERS,  Cauulairede  Saint-Lambert , 
p.  76). 

Artol Ibid. 

Artaing  (Grandgagmage,  Mémoire,  p.  40). 

■•^nel Ibid. 

bokaing  (Grandgagn AGE,  Mémoire,  p.  40). 

BoilieH  ou  Bothey Namur. 

Bothaing  (Grandgagn âge,  Mémoire,  p.  40). 

Besbaye Liège. 

74i.  Haabania,  in  pago  HasbaDiensi  (PiOT,  Càrtulaire 
de  Vabbaye  de  Saint-Trond,  t.  I,  p.  i).  —  830. 
Asbania  {fiapitul,  reg.  Franc.,  édit  BORETIUS,  1. 1, 
p  t4).  —  SoT.  Inpaeo  hasbaniensi  (Piot,  Càrtu- 
laire de  l'abbaye  de  Saint-Trond,  t  I,  p.  K).  — 
84i.  Hasbanienses  (Ann,  Prud,  Trec),  —  861  In 
pago  Hasbanio  {Amol.  Coll.,  t  II,  eoL  96).  --  867. 
In  Hasbanio  {Càrtulaire  de  l'abbaye  de  Cytoing, 
p.  i).  "  870.  In  Hasbanio  Unit,  tf/ncmar).  — 881. 
Pagum  Haspanicum  {Ann.  Fuld.).  —  911.  In  pago 
Hasbanio  {Ampl,  Coll.,  t  II,  col.  38).  —  9». 
Hasbanio  (Richer,  1. 1,  p.  44).  —  954  Hasbanium 
(FoLC,  Gesta  abb.  Lob ,  col.  S5).  — 1313.  Hoc  anno 

iterom  idem  tyrannns  (Henri  de  Brabant) in 

Hesbain  venit  [Ann.  Fostentes),  —  Pendant  tout  le 
moyen  âge,  on  a  dit  le  Hesbain.  —  On  lit  encore  la 
Hesbain  dans  MÉLART,  Histoire  de  Uuy  (1641',  » 

S.  26.  —  Les  mentions  de  la  Hesbaye  dans  des 
iplômes  de  623  et  de  680  (Pertz,  Diplomata,  L  I, 
pp.  137, 138, 18S,  sont  apocryphes). 

jeiiay  (Jebay-Bodegnée) .      Ibid. 

1083.  Jahain  (Grardgagnage,  Vocabulaire,  p.  141). 

l.nniay Limbourg. 

En  flamand  Lummen.  — 1360.  Lnmaing  (Waoters, 
Canton  de  Tirlemont,  p.  141). 

Mellei.  .  • Hainaut. 

4309.  Meleng  (AlGRET,  Hisioiredel'églUe  de  Saint- 
Aubam,  ft.  iSA), 

Mettri Namur. 

X«  siècle.  Melling  [Anal.  Boll.,  t  III,  p.  56).  -  987. 
Metinum  (Grardgagnage,  Vocabulaire,  p.  48). 

Momet Ibid. 

954.  Mozenc  (Grandgagnage,  Mémoire,  pp.  39, 40). 

•dei  (Bois-et-Borsu) Liège. 

1341.  Oudain  {Chartes  de  Saint-Hubert,  aux 
Archives  d'ArUm), 


(sao) 

Localités.  Provinces. 

Bénj Liège. 

XII*  siècle.  Sesninc,  Sesoin  (Gbandgagnage,  Mé- 
moire, p.  70). 

•©«■i«y  (Perwez) Brabant. 

ii5S.  Sumains.  —  ii54.  Vicom  nomine  SomaDiam. 
4165.  Sulman.  — 1179.  Sumaigne  {Analecus  pour 
servir  à  l'histoire  ecclésiastique  de  la  Belgique, 
t.  XXIV,  pp.  195,  197,  21^  5»).  -  Cfp.  Somain 
(Nord,  arrondissement  de  Douai;,  mais  non  Sou- 
magna,  ni  peut-fttre  Somagoe  (Stavelot^  dont  le 
premier  Tient  de  Solomania,  et  dont  le  second  a 
peut-être  la  même  origine. 

••Iielt Liège. 

iS05-lS78.  Sohain  (Schoombroodt,  inventaire  du 
Val  Saint-Lambert,  U  I,  n»  25).  .  • 

irartet  (Marche-ies-Dames) Namur. 

Wartaing  (Gramdgagnage,  Mémoire,  p.  40). 

A  cette  occasion,  je  signalerai  un  phénomène  inverse  qui  a 
revêtu  d'un  suffixe  4n  des  noms  dont  le  radical  ne  contenait 
pas  de  nasale.  Ainsi  Fléehiii  vient  de  Felciacus  (994)  qui  était 
encore  Felzi  en  1096  ^  ;  ainsi  Heaebln  vient  de  Helciaco  (1051) 
par  Helcy  (1151)  S;  ainsi  Henin-lilétord  vient  de  Henniaco 
par  Henny  3;  Barlln  vient  d'un  Badli  (1144)  ^  qui  trahit  un 
primitif  Badiliacum,  et  l?rcndln  d'un  Wenti  ^  qui  est  sans 
doute  aussi  d'origine  gallo-romaine,  ce  II  y  a  là,  dit  l'abbé 
Haîgneré,  un  procédé  de  dérivation  qui  semble  particulier  à 
notre  pays  et  que  je  n'ai  encore  vu  signalé  nulle  part  6.  » 

*  Haignerb,  Chartes  de  Saint-Bertin,  1. 1. 

*  Idem,  Ibidejn,  t.  I,  n«  94  et  66. 

»  MmAEUS,  1. 1,  p.  172;  t.  II,  p.  1142. 

*  Haignbré,  Chartes  de  Saint-Bertin,  1. 1,  n»  191. 
B  MiRAEUS,  t.  II,  p.  1142. 

»  Haigneré,  Chartes  de  Saint-Bertin,  1. 1,  p.  lviu,  note.  Nul  doute  que 
les  philologues  ne  retrouvent  dans  le  dialecte  local  les  mêmes  exemples 
de  nasalisation. 

Il  faut  remarquer  que  dans  certains  cas,  la  nasale  n*est  pas  parvenue  à 
s'introduire  d'une  manière  définitive  :  ainsi  dans  Menty  (Pas-de-Calais) 
qui  de  1112  à  1210  se  trouve  écrit  Mintinum,  et  qui  ensuite  reprend  la 
désinence  y  pour  la  garder  jusqu'à  nos  jours  (Haigneré,  Dictionnaire 
iopographique  de  l'arrondissement  de  Boulogne,  p.  230). 


(881) 

Il  semble  que  de  tout  cela  nous  puissions  conclure  à  l'exis- 
tence, dans  notre  vieille  toponymie  gallo-romaine,  d'un  suffixe 
-mita,  -anium.  Quelle  est  la  valeur  de  ce  suffixe?  N'est-ce  pas 
plutôt  une  simple  désinence  adjective,  et  dans  ce  cas,  quel  est 
le  substantif  sous-entendu  auprès  de  chacun  des  noms  propres 
ainsi  formés?  L'état  des  études  toponymiques  ne  nous  permet 
pas  encore  de  répondre  à  cette  question,*  et  je  né  pourrais 
l'aborder  sans  me  détourner  de  l'objet  de  mon  travail;  je  me 
borne  à  en  signaler  l'intérêt  à  ceux  qui  s'occupent  de  notre 
géographie  historique. 

En  résumé,  la  désinence  -in  est  une  des  plus  hétérogènes  de 
notre  répertoire  toponymique.  Elle  y  représente  tour  à  tour 
une  des  formes  suiA'antes  : 

-ànc  celtique,  rare* 
.  'iacum  gallo-romain,  rare. 
'inium  (pour  aniumî)  roman,  très  fréquent. 
•ingen  germanique,  assez  fréquent. 
'Iieim  germanique,  rare. 

On  le  voit,  rien  ne  serait  plus  téméraire  que  d'affirmer  d'une 
manière  absolue  la  germanicité  des  noms  terminés  en  -in  ou 
-ain  ^.  On  serait  tenté  de  l'admettre  toutau  moinsen  ce  qui  con- 
cerne une  partie  de  ceux  du  Tournaisis  et  du  nord  de  la  France. 
Là,  en  effet,  ils  apparaissent  groupés  d'une  manière  si,  com- 
pacte que  Tidée  d'une  commune  origine,  et  partant  d'une  même 
étymologie,  vient  naturellement  à  l'esprit. 

Dans  Tancicn  Tournaisis,  sur  soixante-dix-sept  noms  de 
lieux,  il  y  en  a  jusqu'à  vingt  et  un  qui  sont  terminés  en  -m, 
c'estrà-dire  que  cette  désinence  enlève  à  elle  seule  presque  le 


*  Aussi  Waitz  les  avait-il  prudemment  laissés  de  côté,  dans  l'essai  qu*il 
a  fait,  le  premier,  pour  déterminer  au  moyen  de  la  toponymie  la  frontière 
linguistique  du  nord  de  la  France.  Voyez  Iku  alte  Recht  der  SaHschen 
Franken,  pp.  53  et  suivantes. 

ToxK  XLVin.  21 


(  322  ) 

quart  du  chiffre  total  <.  Et  quand  on  va  de  Tournai  à  Cambrai, 
les  noms  des  villages  que  Ton  traverse  ou  en  vue  desquels  on 
passe  sont  reliés  uniformément  entre  eux  par  la  même  rime 
en  'in  dont  le  retour  monotone  donne  son  caractère  propre  à  la 
toponymie  du  pays.  C'est  Jollain,  Hollaia,  Tclvain, 
licsdain,  Espaln,  puis,  au  delà  de  Saint- Amand,  lf¥iir- 
laine,  Fenaitty  Samain,  Harnainf,  Banalm,  Bel- 
laincy  Escaudloy  Martalns,  Baacliaiiiy  H^avreelilny 
HandalD.  La  ville  de  Tournai  elle-même  es^  entourée  d'une 
vraie  ligne  de  circonvallation  formée  par  les  localités  homo- 
phones portant  les  noms  de  Chin,  HanneTaln,  Blandaln, 
HcrtalBy  Marqvalii,  liainalny  f|aatrcchin,  fispla- 
cbln,  Jallaln  et  Hallalo,  sur  la  rive  gauche  de  l'Escaut, 
tandis  que  sur  la  droite,  où  ils  sont  moins  nombreux,  on 
rencontre  encore  Aatainf,  davraln,  Alain,  ^Tarahln 
et  Kain.  Ajoutez,  dans  Tarrondissement  de  Cambrai,  les  noms 
de  Beanrain,  Bermeraln,  CantalUK,  Escarmain, 
liCSdain,  Marcoln^,  ■axinsbien,  Sommains,  Ver- 
tin.  Je  le  répète,  une  pareille  accumulation  évoque  nécessai- 
rement ridée  d'une  origine  commune,  et,  dans  ce  cas,  l'hypo- 
thèse d'une  colonisation  germanique  en  masse,  à  l'époque  de  la 
conquête  du  pays  par  les  Francs,  s'offre  à  nous  comme  des  plus 
séduisantes  <• 

*  Voyez  d*Hbrbomez,  Géographie  historique  du  Totimaisis,  pp.  54  et 
suivantes. 

<  Et  encore  est-il  à  remarquer  que,  parmi  ces  noms,  les  seuls  dont  on 
puisse  saisir  une  forme  ancienne  sont  romans  et  non  germaniques. 
BMiaralB  est,  comme  tous  ses  homonymes,  un  dérivé  de  Bellirinium  ; 
▼•rtfln  est  Vertinium  dès  871  ;  «ohumaIms  a  un  équivalent  dans  Som- 
main  (Douai)  qui,  en  837,  est  Summinium,  donc  roman;  c^aatain  n'a  pas 
d'équivalent  germanique  Cantingen  ou  Cantheim,  tandis  qu'on  trouve  des 
Cantigny  et  des  Canlenac  en  terre  romane.  Le  seul  BerMeniia  (1096, 
Bermeraing)  est  à  rapprocher  de  Bermering  (Lorraine  allemande)  et  de 
Bermeringen  (Grand-Duc lié  de  Luxembourg-,  mais  aussi  de  niesBierée 
(Namur)  qui  est,  au  X«  siècle,  Bermeriacas  (Folcuin,  Gesta  abb,  Lobb,, 
c.  96)  :  ces  noms  pourraient  se  rattacher  au  germanique  Bertkmar,  mais 
combiné  par  des  bouches  romanes  avec  leur  -acum. 


(  323  ) 

J'aborde  maintenant  une  autre  catégorie  de  noms  pour  les- 
quels on  revendique  souvent  une  origine  germanique  *  :  je 
veux  parler  de  ceux  en  ^ignies,  si  fréquents  dans  le  Hainaut  et 
dans  les  départements  septentrionaux  de  la  France. 

Et  de  fait,  quelques-uns  de  ces  noms,  comme  on  le  verra, 
se  ramènent  authentiquement  à  un  primitif  -ingen.  Mais,  par 
conlre,  il  en  est  d'autres  où  on  retrouve  un  gentilice  romain 
terminé  en  -inius,  ce  qui,  combiné  avec  la  désinence  celtique 
-acum,  si  fréquente  dans  notre  ancienne  toponymie,  donne  le 
thème  -iniacum,  d'où  le  moderne  -ignies.  Malheureusement, 
ceux  de  ces  noms  dont  nous  connaissons  l'étymologie  ne 
forment  qu'une  minorité,  et  nous  sommes  obligés  de  recourir 
au  raisonnement  pour  arriver  à  une  probabilité  en  ce  qui  con- 
cerne les  autres.  Sur  quarante-huit  qu'en  contient  le  Hainaut  ^, 
il  en  est  six  qui  sont  d'origine  germanique  et  sept  dont  la 
forme  primitive  en  -iacum  permet  plutôt  de  les  rattacher  au 
domaine  de  la  langue  latine.  Voici  les  uns  et  les  autres  : 


NOMS  ROMANS. 


Localités,  Provinces. 

BaMlsBlen Hainaut. 

869.  Battiniactts  (in  pago  Lommacenci  sea  Sambrienai).  Polyp» 

'  tftque  de  Lobbes,  dans  DuYiviER,  p.  309.—  Ce  Battiniacas 

*    n'est  pas,  k  la  térité»  notre  Battignies  en  Hainaut,  mais 

l'identité  des  noms,  à  défaut  de  celle  des  localités,  est 

éridente. 

C«eB»lea Ibid. 

XII«  siècle.  Guniacus  (CHOTii«,'p.  295). 

G««cale« «...      Ibid. 

ii}S6.  Ganiacuffl  (Chotin,  p.  i59). 


*  Wauters  y  retrouve  la  désinence  -ingen  (Histoire  des  environs  de 
Bruxelles,  1. 1,  p.  XXX). 

^  Dans  ce  chiffre,  je  ne  compte  quhxne  fois  les  noms  qui  existent  en 
plusieurs  exemplairesi  comme  Montignies  (4),  Elligntes  (S),  chacun  de 
ces  groupes  ne  formant  qu'une  seule  unité  nominale. 


1 


(384) 

Localités,  Proviitces. 

Harinlaafeii Hainmit. 

1018.  Hurminbcum.  i077  (Du vivier,  p.  438).  —  Lés  diplômes 
lie  Henri  l*'  et  d'Otton  I*''  ob  est  nommé  Harmignies  sont 
apocryphes  (voyez  Sickkl.  IHplomma  regum  et  imper. 
Germamac,  1. 1),  amsi  que  le  testament  de  sainte  Aldegonde. 

MoBtl«iilefl-S«iBt-CbrUtopli^ Ibid. 

869-4096.  MoDtigniaco.  [Polyptyque  de  Lobbes,  dans  Di]Vi- 
VIEB,  p.  309). 

Solgnlen Ibid. 

870.  Sttnniacum  (Miraeus  et  Foppens,  Opéra  diplomatica, 
cité  par  Ghotin,  p.  3i5).  —  En  flamand  Zinnick. 

Trameviilefl.  • Ibid. 

8GS.  Trasniacus  [Polyptyque  de  Lobbe»,  dans  DuviviER, 
p.  313.'. 


NOMS  GERMANIQUES. 


Localités.  Provinces. 

BrandlvBiOM  (Bauffe) Hainaut. 

1276.  Brandenghien. 

G«iiilrei;iileii Ibid. 

dl86.  Gondrcghien  (CnoTiK,  p.  104).-  Cfr.  Jaadrain  (Gen- 
driiigen). 

«SMiffiiio* Ibid. 

1108.  Guenchem  (Chotin,  p.  434). 

Meversiifea Ibid. 

1131.  Meureughien  (Chotim,  p.  119). 

Ollicnlos Ibid. 

1 186.  Ouighien  (Chotin,  p.  3i)7).  —  1211.  OuUengoien  [Mo- 
numenie  pour  servir  à  l'histoire  des  provinces  de  Hai- 
naut, Kamur,  etc.,  1 1,  p.  133). 

PapIfBlos Ibid. 

1011  Papengbain  (Ghotin,  p.  308). 


Si  Tanalogie  n'est  pas  trompeuse,  il  est  permis  d'inférer  que 
les  trente-cinq  noms  inexpliqués  de  cette  catégorie  appar- 
tiennent eux-mêmes  aux  deux  groupes  ci-dessus  dans  une  pro- 


(  323  ) 

portion  qui  ne  doit  pas  différer  sensiblement  de  celle  de  six  à 
sept. 

Ajoutons  encore,  toutefois,  que  dans  le  Hainaut,  l'échange 
des  terminaisons  appartenant  aux  deux  langues  a  pu  être  fré- 
quent, et  qu'un  nom  auquel  on  découvre,  à  un  moment  donné, 
un  suffixe  -enghien  ou  -iniaciis  n'appartient  pas  encore  nécessai- 
rement, pour  cette  seule  raison,  au  groupe  germanique  ou 
roman.  Dans  l'espèce,  c'est  le  mot  tout  entier;  radical  et  suffixe, 
qui  doit  faire  l'objet  de  l'examen  critique.  Il  est  évident,  par 
exemple,  que  s'il  est  d'origine  germanique,  il  doit  nous  offrir 
non  seulement  une  terminaison,  mais  encore  un  radical  faisant 
partie  de  ceux  qu'on  retrouve  en  pays  germanique,  et  vice  versa. 
C'est  cette  considération  qui  m'a  engagé  à  dresser  le  tableau 
suivant  dans  lequel  j'ai  repris  tous  les  noms  hennuyers  en 
'ignies,  que  nous  en  possédions  ou  non  des  formes  primi- 
tives documentées.  On  y  trouvera,  dans  la  première  colonne, 
les  noms  actuels  des  localités  en  question;  dans  la  deuxième, 
la  forme  sous  laquelle  ils  sont  le  plus  anciennement  men- 
tionnés; dans  la  troisième  et  dans  la  quatrième,  les  noms 
identiques  ou  semblables  que  nous  fournît  la  toponymie  des 
autres  régions  germaniques  ou  romanes;  dans  la  cinquième  et 
la  sixième,  les  noms  propres  d'hommes,  germaniques  ou  latins, 
qui  ont  pu  donner  naissance  aux  noms  de  lieux. 


(  326  ) 


NOMS 


DE  LIEUX  ACTUELS. 


FORMES  ANCIENNES 


DOCUMENTÉES. 


ANALOGUES 
GERMANIQUES. 


Aadrcgitlefi 


Battlsnfes 


Baw^aleM. 


■eusHics. 


■•■tlfales. 
BlaresBie*. 


■•n  vissiez. 


Brandl^HlM  (Bauffe) 
Br«B«blHles. 


KlUsales. 


Blll«a|e*. 


KvregHies 


ClilMlsales 


«lAiisay   (Trieux  -  les 
Béguines). 

^•e^Bles 


869.  Battiniacus  .  . 


1?T6.  Brandenghieii 


12^4.  Glategnies. 


Xll»  siècle.  Guniacus 


Audergliem,  Audringhen, 
Aldringen,  Aldringnam, 
Aidrington. 

Batlinghen,  fiettingen.  . 

Balinghem,  Belllngen.  • 

Baeveghem 


Blaringhem,  Blaereghein, 
Blerick. 


Budingen 

Buvingen,  Bôvingen 


Elinghen,  Ellingen,  Ele- 
ghem. 

Ëllicura,  Ellingbam, 
Ellington. 

Ever|(hemi   Everingen, 
Everingham,  Ëvegnée. 


Ghyseghem 


Goedingen,  Guningen.  . 


(  327  ) 


ANALOGUES 
ROMANS. 


NOMS 

m 

p'hommes  germaniques. 

(rOERSTCHAHK,  I.) 


NOMS 

d'hommes  latins. 

UNSGRIPTIONS  BOMAINES.) 


Belligné  (Maine-«trLoire). 
Bligny  (Gôte-d*Or). 

Beligneux  (Ain) 

Beagny  (Pas-de-Calais)  . 


Bovigny,  Bouvines  (Nord), 
Bouvignies  (Nord),  Bou- 
vîgny  (Pas-de-Calais). 


Authar,  Althar. 

Betto. 
Ballo.  ... 


Bavo. 
Baudo. 


Budo,  Bodo. 
Bovo,  Bobo 


Brando. 


Ello,  Ali. 


El)erwin. 


Wisso. 


Godo,  Gaudo 


Bellinus. 


Blarius,  attesté  par  Bla- 
riacum  (Blenck). 


Bovinius. 


Gaudinius. 


(  328  ) 


NOMS 


DE  LIEUX  ACTUELS. 


FORMES  ANCIENNES 


DOCUMENTÉES. 


ANALOGUES 
GERMANIQUES. 


6«B4resnle0. 


(■•ngnle*. 


CSalsnlea, 


Harwilsnies  . 
Hepplgoles.  . 


■nliifllsnletf 


Leugolos.  . 
Mst%nj  .  .  . 
Louvlgales. 
LuMiIgnIes. 


MéverynleM 
JHonilsoleji. 


Wanllsnlea. 
■■•BtlgnlM. 
MoM(l||iile«. 


MantISBj 


OITegMle*. 
•Isnleai. 

•IIISBIM. 


1186.  Gondreghien 


•      •■•••• 


1156.  Guniacum  . 
1108.  Guenchem. 


1068.  Harminiacum 


1131.  Meurenghien 
868.  Montiniacum 


868.  Montiniacum. 


1186.  Oulghien. 


Gondringen 
Gôltingen . 
Gulleghem. 


Hacquinghem     .  . 


Heppingen,  Eppeghem. 

Houssixigbem,  Hojssii 
ghen. 


Leilingen. 
I^nningen. 


Meverghem. 


Offingen. 


Oeleghem. 


r 


(  329  ) 


ARALOGlIfiS 


ROMANS. 


^sm 


NOMS 


d'hommes  germaniques. 

fPOBBSTEMÀNN,  I.) 


NOMS 

d'hommes  latins. 

(INSCRIPTIONS  ROMAINES.) 


Gunthar. 

Godo. 

GuUo. 


Hago,  Bagano,  Hahico  . 


Wissing. 


Loavegnez,  Louvagny 


lontigny,  MonUgné,  Mon- 
tignae,  etc.,  très  fré- 
quents. 


Aconius. 
Harmonius. 


Linius. 

Lupinius. 

Lussinius,  Licinius,  Lu- 
cenius. 


Montinius. 


Offinius. 


(  330) 


NOMS 


DE  LIEUX  ACTUELS. 


FORMES  ANCIENNES 


DOCUMENTÉES. 


ANALOGUES 


GERMANIQUES. 


•rmelffMlea. 


PelIffBles 


■•■lecplc* 


BaailsBle«-€hlB, 


HniMMlsBlea. 


«•Igalen . 


Taiiiiecalec 


TmkesBlc*. 


TrascsBiA*. 


Verbale*.  .  . 
urarqnlffBles, 
WaBse»leA.  . 


1190.  Othenies.  — 1213. 
Ot%nies. 

1012.  Papengain .... 


Ottingen. 


Pepingen,  Paepeghem, 
Papegem. 


Petingen,  Pit^hem. 


•       • 


868-869.  Radionacus 


Ràminghem. 


Raequiiufhem ,  Reekin  - 
gen,  Rekegem,  Rike- 
ghem,  Rokegheni. 


870.  Sunniacum  .... 


Tintingen 


868.  Trasniacus 


Warquinghem. 


*  Une  prétendue  forme  Otiiniacum  qui  se  trouTeralt  dans  Miraeus  d'après  Chotoi,  Ètmàet 
Un  radical  Ottiniua  ne  parait  pas  atoir  existé  en  pays  roman;  par  contre,  on  comull 
Ottingen  (Hanovre),  à  quatre  Otting  (trois  en  Banère,  un  en  Autriche),  ainsi  qu'à  OtUngkamten 
entre  Oito  sous  sa  forme  simple  [Ouenburg,  Ottenhof,  Ouenbach,  Ottenheim,  Ouenkautên, 
OUingen  que  :  1»  l'endroit  se  trouie  situé  k  proximité  de  la  frontière  lingoisiique,  et  que  lei 
(Rerg)  doivent  leur  nom  à  la  langue  thioise;  2^  qu'i  quelques  lieues  en  aval  sur  la  Dyk^  le  nom 


(834) 


ANALOGUES 
ROMANS. 

N(»tS 
d'homiœs  germaniques. 

(FOERSTEMANN,  I.) 

NOMS 

D*HOMMBS  LATINS. 
(mSCfilPTIONS  ROMAINES.) 

Otto. 

Papinius,  Papius. 
Petinius.            « 

< 
Petiffnv.  Patifirnv .... 

• 

Rado 

Raming. 

Richwin 

Radioniis. 

* 

Rechigny  (Loire),  Rechi- 
gnac  (Dordogne). 

Signy,  Signac,  Sugny. 
Tinténiac  (116-et-ViIaine). 

Requinius. 
Sunnius. 

Tintiniiis. 

Tintiniac  (Corrèze). 

Trasinius. 

Waring 

Winching. 

Verinius. 

étymologUfuet  du  Bmbani,  p.  475»  m'est  restée  inconnue. 

safflsamment  le  nom  propre  germanique  Otto»  qui  a  donné  naissance  dans  la  toponymie  à  un 
(Uppe-Detmold)  et  à  OMngmûMe  (Autriche),  sans  compter  de  nombreux  noms  de  lieux  ob 
Ottêfuen,  Ouenêtein,  etc.).  Il  est  d'autant  plus  légitime  de  voir  dans  notre  Oitignies  un  primitif 
deux  communes  qui  TaToisinent  an  nord»  Limai  (Littemala,  Yoyez  ce  nom  plus  loin)  et  Bierges 
d*Otton  se  retrouTO  dans  celui  de  la  commune  d'Ottenbourg. 


(  332  ) 

Appliquons  la  même  méthode  aux  noms  similaires  du  dépar- 
tement du  Nord,  où,  sur  un  total  de  trente-trois  noms  en 
"ignies,  trois  seulement  :  Bandi^alc^y  llccqnlffnle»  et 

Méritâtes  se  présentent  à  nous  avec  une  forme  germanique 
(Bellodenguien,  .Mekvigien,  Meuregnien)  ^.  Encore  sont-ils  de 
date  récente  et  aucun  ne  dépasse-t-il  le  XI*  siècle,  qui,  on  le 
sait,  est  déjà  une  époque  d'altération  considérable  pour  les 


NOMS 


DE  LIEUX  ACTUELS. 


FORMES  ANCIENNJES 


DOCUMENTÉES  ». 


ANALOGUES 
GERMANIQUES. 


Aabls«y 


Aa«ll«BlM 


BelllS«le« 


■•«•le  nies, 
■•nsignle*. 
■anirlsnlcfl. 
■nslgnj  .    . 


1079.  Albiniacum. 


1079.  Bantineis. 
1096.  Bellodenguien 
1101.  Belines   .  .   . 


1181.  Bettignies  .  .   .  . 
1147.  Busegnies  .... 

11^.  Bouvingneis  .   .   . 
1030.  Buising 


Bellingen,  Balinghem.  . 


Bettingen  .  . 

Boeseghem  . 

Buvingcn 

Boeseghem  . 


<  MiHNiER,  pp.  139, 3:28  et  371. 

«  (DEM,  pp.  133, 19S,  SSa,  385  el  393. 

*  iDiçii,  p.  m. 

*  Idem,  p.  soa 

>  MANiNlER,  ^udes  étymologiquei,  historiques  et  comparatives  sur  les  noms  de  vttUh 
produit  encore  ailleurs  :  en  Lorraine,  w^mit^mr  est  en  allemand  FûlUngen  (1181.  FoUiifi* 
mmttîm^T  est  en  allemand  Haitingen  (1^.  Hutinges,  LcPAGE,  Dictionnaire  géographiqms  es 


(  333  ) 

noms  de  lieux.  Les  quatre  formes  antérieures  à  ce  siècle  que 
nous  rencontrons  dans  notre  liste,  sont  toutes  revêtues  de 
la  désinence  -iacum;  ce  sont  :  Utgnj  {Latiniacum)^  Montl- 
m^j  {Mantiniacum),  SasMeupiiies  [SassigniacasU  ^Wmw^mîem 
{Wariniacum)  ^,  sans  compter  Anblcnles  et  SelYlirny  qui, 
le  premier  au  XI*  siècle  et  le  second  au  XII%  nous  apparaissent 
sous  les  formes  Albiniacum  3  et  SUviniacum  *. 


ANALOGUES 
ROMANS. 

NOMS 

d'hommes  GERMANIQUES. 
(FOERSTEMANN,  I.) 

NOMS 

d'hommes  romans, 
(inscriptions  romaines.) 

- 

Albinius. 

Aldo. 

Baldo 

Billo 

BcUo. 
Boso 

Bobo,  Bovo 

Boso. 

/ 
Baldus. 

BclligDé,  Bligny,  Beli- 
gneux. 

Bcllinus,  Beiinius. 

Bovigny,  Bouvigny .   .  . 

Bovinius,  Balbinius. 

tourgt  et  villages  du  département  du  Nord,  Paris,  4864.  L'échange  de  -ingen  et  de  -tgny  se 
Toyei  DE  BoUTEiLUCR»  Dictionnaire  topographique  de  la  Motelle,  p.  S9.  Cfr.  Bouzt,  p.  97).  — 
la  Meurthe,  Ntncy,  4860). 


i 

-1 


(334) 


NOMS 


DE  LIEUX  ACTUELS. 


FORMES  ANCIENNES 


DOCUMENTÉES. 


ANALOGUES. 


GERMANIQUES 


-1 


CarUsnlea  ...... 

••Iffnle» 

Felsales 

GliIssIyiilMi 

«•islM 

OouHiefMlea 

CSa«0isnlefi.   .    •    .    .    . 

■arsnies 

■er^nlea 

i-i»«y     

■/•nviSBle*.  .    •   •   •   • 

Lonvl^nles 

■ee^ialSBles .  .  .   •   . 

MertsBjr 

■■•Bllsay   •••••. 

HanCl^ny 

nier^Blea 

Hec^nl^nlrs 

ll««irlffBlea.  .    .    •    .    • 

IMi0«eCBles 

SclvIsBy . 


899.  Castricinium. 


4057.  Doennies.  . 
4281.  Fignies. 
1098.  Gisengiis.  . 
1119.  Goegnies.  . 
1135.  Goraingni. 
1088.  Guisgeniis  . 
1182.  Harigny  .  . 
1103.  Heregnys.  . 
878.  Liniacum. 


1168.  Latiniaco. 


1147.  Louveniis. 

1193.  Lovennies  .  .  .  • 

1158.  Makeni. 

1147.  Meregnies  .  •  •  • 

911.  Muntiniacum. 

1096.  Montigniaco  .  •  . 

1239.  Niereigni 

1257.  Rechignies.  .  .   . 
1238.  Rovegni. 
821.  Sassigniacas.  .  .  . 
1104.  Silviniaeo  •  .  .  . 


Ghyseghem. 


flaringen. 


Reckingen 


t  « 


■    (  335  ) 


ANALOGUES 
ROMANS. 

NOMS 

d'hommes  germaniques. 

(FOERSTRMAMN,  1.) 

NOMS 

D*HOMMBS  LATINS. 

(INSCRIPTIONS  ROMAINES) 

Gastinus. 

Dodo. 

Godinus. 

.... 

Wiso. 

■^ 

1 

Herennius. 

Lstiniiis.  Linus. 

** 

Lupinius. 
Marinius. 

Montanius,  Montinius. 

Serius. 

Reck,  Recko 

Riccius. 

1 

-Sassinius. 

Silvinius. 

(  336  ) 


NOMS 


DE  LIEUX  ACTUELS. 


FORMES  ANCIENNES 


DOCUMENTÉES. 


ANALOGOES 
GERMANIQUES. 


./ 


WaMdlffBles 

urattlfiiles. 
vr«Ml9»l««. 


Ii87.  Tourmegnies. 
1108.  Wingni. 
1246  Waudegnies  . 


899.  Warniacus,  847.  Wa- 
ciniacum. 


1163.  Warengi. 
1046.  Wattenias 
1159.  Watingni. 


Ce  tableau  montre,  si  je  ne  me  trompe,  que  plus  nous 
avançons  vers  le  sud,  plus  le  nombre  des  noms  en  -ignies 
auxquels  on  peut  accorder  la  germanicité  primitive  diminue. 
C*est  ainsi  que  dans  le  département  de  FÂisne,  sur  cent  un 
noms  terminés  en  -ignies  ou  -igny  que  j'ai  relevés  dans  le 
Dictionnaire  topographique  de  H.  Matton,  il  n'y  en  a  aucun 
qui  ait  une  forme  primitive  terminée  en  -enghien;  trente,  au 
contraire,  présentent  la  désincnce-iaci/m,  et  les  autres  n'offrent 
pas  de  formes  anciennes.  La  désinence  apparaît  donc  comme 
une  espèce  de  zone  neutre  où  se  pressent  sous  un  même 
costume  dos  noms  de  deux  nationalités.  Je  ne  doute  pas  que 
des  recherches  spéciales  dans  ce  domaine,  conduites  avec  un 
peu  de  critique,  ne  permettent  de  préciser  plus  que  je  ne  fais. 

Nous  nous  sommes  occupés  ici  de  ceux  qui  reviennent  à  la 
nationalité  germanique;  dans  le  chapitre  suivant,  nous  étu- 
dierons ceux,  en  nombre  plus  considérable,  qui  revendiquent 
une  origine  gallo-romaine. 

Nous  rentrons  dans  la  catégorie  des  noms  tout  à  fait  germa- 


(  337  ) 


ANALOGUES 
ROMANS. 


NOMS 

D*UOMMES  GXRMANIQUES. 

(FOERSTEMAillV,  I.) 


NOMS 

D*HOMMES  LATINS. 

(IKSCMimOIIS  ROMAINES.) 


Waldo. 


Varenius. 


niques  avec  le  suffixe  -miU  ou  -moel,  bien  qu'il  ne  soit  pas  facile 
d'en  déterminer  exactement  le  sens  ^.  On  a  pensé  le  plus  sou- 
vent à  le  rapprocher  du  mallum  germanique  s,  mais  ce  rappro- 
chement, tout  séduisant  qu'il  soit,  ne  laisse  pas  de  présenter 
une  grande  difficulté  :  mallurh  est  bref,  mal  ou  mael^  au  con- 
traire, est  long.  Toutefois,  la  différence  de  quantité  ne  serait 
pas  un  obstacle  insurmontable  à  la  dérivation  :  mallobergum 

*  Voyez  un  article  de  Frankinet  dans  le  Belgisch  Muséum,  t  X  (1846), 
pp.  135-139,  où  sont  passées  en  revue  toutes  les  acceptions  de  mael  et  de 
ses  dérivés,  mais  où  précisément  Fauteur  a  oublié  les  noms  topony- 
roiques.  Sur  ceux-ci,  Watterich,  IHe  Germanen  des  Rheins,  p.  230; 
Grandgagmage,  Mémoire^  p.  134;  Bender,  IHe  deutschen  Ortsnamen, 
p.  137;  BcTTMAMN,  Die  dâuschen  Ortsnamen,  p.  12;  Idem,  Zeitschrift 
fUr  deutsches  Alterthum,  U  II,  p.  S59;  Fobrstemamn,  Die  deutschen  Orts- 
namen, p.  95;  Idkm,  Altdeutsches  Namenbuch,  t.  n,  p.  1043. 

*  Par  exemple  Wàtterich,  IHe  Germanen  des  Wieins,  et  Fobrstbmanit, 
qui,  revenant  sur  l'opinion  émise  dans  Die  deutschen  Ortsnamen,  1. 1., 
finit  dans  le  Namenbuch,  1. 1.,  après  beaucoup  d*hésitation,  par  accepter 
Torigine  mahal  —  mallum. 

Tome  XLVlIh  22 


.-•   « 


n 


(  338  > 


ne  devient-il  pas  maelberg  1  Celui-ci  figure,  il  est  vrai,  comme 
nom  géographique  dans  trois  groupes  de  monnaies  mérovin- 
giennes :  Mallo  Matiriaco  (Mézières,  près  Metz);  Mallo  Cam- 
pione  (Champion,  près  Metz)  ;  Mallo  Sativivii,  Mallo  Mauriaco  * . 
Mais  pour  nos  vocables  toponymiques  en  -mal  ou  -tnael,  ils  se 
ramènent  toujoursà  un  primitif  qui  est  en  latin  -moto,  et  il  sem- 
ble bien  difiicile  de  Tidentifier  avec  le  mallutn  mérovingien.  Une 
autre  circonstance  qui  plaide  contre  l'identification,  c'est  que 
le  suffixe  -mael,  s'il  avait  le  sens  de  réunion  publique  qu'on  se 
plaît  d'ordinaire  à  lui  accorder,  devrait  se  retrouver  dans  toute 
la  toponymie  germanique  :  or,  tout  au  contraire,  à  part  un 
exemple  isolé  ^,  les  noms  affectés  de  ce  suflBxe  se  groupent 
exclusivement  dans  les  provinces  du  nord-est  de  la  Belgique  3. 

Localités,  Provinces, 

■•mal • Brabant. 

Botmale  {Ancien  obiiuaire  de  la  cathédrale  de  Liège),  — 
ilOO.  icirca)  Bornai.  —  XII«  siècle,  fiumale,  Bomale.  — 
ii90.  Bommale.  —  iâtâ.  Boumale  (Wadters,  Canton 
de  Jodolgne,  p.  3S^. 

■omal Luxembourg. 

1 109.  Bomella  [Charte»  maumcrae»  de  Saint-Hubert,  aux 
Archiver  d'Arlon.  —  Miràeus,  Opéra  diphmatica),  — 
Cfr.  en  Hollande  plusieurs  localités  du  nom  de  Bommel  : 
Maasbommel  (Gueldre),  Zaltbommel  (Goeldre),  Bom- 
mel (Hollande  méridionale).  —  L'une  de  ce«  localités 
s'appelle  Bommele  en  999  dans  un  diplôme  d'Ottoo  NI 
(SicxKL,  Diplomata  requm  et  imper.  Germaniae,  t.  H, 
p.  7^).  —  Sur  la  dérivation  mata  »  mella,  cfr.  l'article 
Outmala  ;  voyez  aussi  Taltemance  Thiotmelti  et  Thiot" 
malli  dans  les  formes  primitives  du  nom  de  Detmold 
(Oestehlet,  p.  -ISI). 

»«raia«l Brabant. 

d906,  iS34.  Dormala  (Miraeus,  cité  par  Chotin,  Ètudet 
étymologiques  du  Drabanl,  p.  9i]. 


*  Ponton  d'Amécourt,  Essai  sur  la  numismatique  mérovingienne, 
p.  17. 

*  Furtmala,  dans  le  pays  de  Juliers,  mentionné  en  898  dans  un  diplôme 
du  roi  Zwentibold  (Lacomblet,  1. 1,  n»  81,  p.  44). 

.  ^  Aucun  de  ces  noms  ne  dépasse  à  Touest  les  limites  du  Brabant,  et 
le  plus  méridional  est  Bornai,  à  l'êxtréme  nord  de  la  province  de 
Luxembourg. 


(  339  ) 

Localités,  Provinces. 

•«iMAl»  (le  Dommel) Brab.  septent. 

Dutmala,  afOnent  de  l'Aa  à  Bois-le -Duc.  prend  sa  source  à 
Pccr  (Limbonrg  belge)  et  passe  à  Wfchmael  -  704, 71(», 
7ii,  li%  796.  Fluvias  Dutmala  m  pago  texandrensi 
(Bréquigny  et  Pardessus,  t  H,  pp.  %S&,  S84, 289.  S»!, 
SKSO).  —  Dumella  (Grakdgagnage,  Mémoire,  p.  86).  — 
Ce  nom,  appliqué  à  un  roars  d'eau,  ouvre  peut-être  de 
nouveaux  aperças  sur  la  signification  du  suffixe  -main. 
Je  constate  qu'à  la  source  de  l'un  des  bras  du  Dommel  se 
trouve  un  village  du  nom  de  Lommel,  dérivant  peut-être 
aussi  d'un  vocable  dans  lequel  entrait  le  suffixe  -mala; 
sur  le  même  bras,  en  aval,  se  trouve  DommeUn  (Brabant 
septentrional}. 

Kmael  (Eben-Emael) Limbourg. 

V1II«  siècle.  Aimala  (  Vita  Sancti  Huberti,  c  40).  —  ii31. 
Heimala,  Heimale.  —  ii86.  Eymala.  --  1300-1239.  Em- 
mide  (Grandgagnage,  Vocabulaire,  p.  i30,  cfr.  p.  iOO). 

—  HOLDER,  Sprachtchatz,  s.  v.  Aimala,  revendique 
ce  nom  pour  la  langue  celtique,  mais  fera-t-il  la  même 
chose  pour  les  autres  mots  composés  avec  -mala?  J'ai 
sous  les  yeux  les  quatre  premières  livraisons  de  cet 

'  ouvrage  (allant  jusqu'à  CintuMmu*),  et  Bornai  n'y  figure 

I  pas.  Je  ferai  remarquer  au  surfilas  que  Eipavl,  comme 

.    Eben,  dont  il  fait  partie,  est  roman  de  temps  immémorial. 

Ksewael Brabant. 

1066.  Hismale  K  ~  i080.  Esemale.  -  1080.  Esemal.  — 
1139.  Besemale.  -  1293.  Esemale.  —  1350.  Ezemal.  — 
1436.  Ezemale.  ^  1454.  Ezemaele.  —  1669.  Esemael 
{Wauters,  Canton  de  Tiriemont,  p.  69.  —  PJOT,  Cartu- 
laire  de  l'abbaye  de  Saine-Trond,  t.  I,  p.  25). 

Flëmalle Liège. 

1086.  Fleimala  (Grandgagnage,  Mémoire,  p.  i:^.  —  Le 
MÊME,  Vocabulaire,  s.  v.  Calchartae,) 

Fumai Ibid. 

I  Formate   (Grandgagnage,   Mémoire,  p.  102).  —  i222. 

\  Female.  —  1253.  Femmale  (Le  même.  Vocabulaire, 

I  p.  114). 

HermalIe-Banfl-ArseBCean Ibid. 

779.  Harimala  in  pago  Hasbaniense  (Lacomrlet,  1. 1,  p.  1). 

—  947.  Herimala  (Sickel,  Dtplomata  regum  et  imper. 
Germaniae,  1 1,  p  170.  —  Lacomdlet,  1 1,  p.  55,  avait 
lu  dans  ce  même  dipl6me  Harimala).  —  On  voit  par  ces 
deux  diplômes  (^ue  Harimala  a  été  une  propriété  de 
Notre-Dame  d'Aix- la -Chapelle;  or,  nous  savons  <iue 
j'éclise  d'Uennalle-sous-Argenteau  a  été  autrefois  à  la 
collalion  de  l'église  d'Aix,  tandis  que  Hermalle-sous-Huy 
était  à  la  collation  de  l'abbaye  de  Flêiie.  Notre  identiff- 
cation  est  donc  certaine. 


*  Cett  Torthographe  donnée  par  BoKaAivi  et  Scboolhbistsm  {BuUéUnê  de  la  Com 
mtMioM  royaU  d'kiêtoire,  i<  série,  I.  I).  M.  Wauters  écrit  à  tort  à  cette  date  ffetcma/e. 


(  340) 

Localités.  Provinces. 

ll«riiiallo-»oas-lluy Liège. 

\\%%  1185  Harmala  (Grandgagmage,  Mémoire,  p.  131). 
Sur  l'étymologie,  Toyez  Le  même,  p.  134  :  «  Nos  recher- 
ches ne  nous  ont  appris  guère  autre  chose  que  ce  qu'il 
ne  peut  pas  être.  > 

■anal  (Russon) Linibourg. 

XlV«siècle.Castrum  Hamale.— Yillam  Hamale(DE  Bormah, 
Chronique  de  Saint  Trond,  t.  Il,  pp.  S84  et  338.  — 
Lacomblet,  t.  I,  p.  56,  note  %  a  eu  tort  d'identifier  ce 
Bamal  avec  le  Liuemala  d'une  charte  de  941  (voyez 
ci-dessous  Limai). 

Halmael Ibid. 

680.  Halmala  (Bréquigny  et  Pardessus,  f.  H,  p.  187.  — 
Pertz,  Dtphmata,  p.  199.  —  Le  dipldme  est  d'ailleurs 
remamé).— 1065.  Haimale  (Piot,  Cartulaire  de  l'abbaye 
de  Saint-Trond,  1. 1,  p.  SS). 

■arpmael '  •      Ibid. 

1067.  Horpala  (Grandgagnage,  Vocabulaire,  p.  18Q.  — 
1113.  Horpale.  —  1S66.  Horpale  (Grandgagnage, 
Mémoire,  pp.  78  et  156).  —  Horpale  est  l'orthof^raphe 
constante  au  nom  dans  tous  les  documents  liégeois.  On 
peut  se  demander  si  la  forme  moderne  n'est  pas  due  à  un 
accident  de  prononciation,  et  si  le  nom  figure  à  bon  droit 
sur  notre  liste. 

Lamalle  (Bas-Oha) Li^. 

1166.  Lamala  {Charte  de  l'abbaye  de  îieufmouttier  le%» 
Huy,  aux  Archives  de  VÊiat  à  Liège), 

Limai Brabant. 

948.  Littemala  (SiCKEL,  Ùiplomata  regum  et  imper.  Ger- 
maniae,  1. 1.  p.  183.  —  Lacomblbt,  1. 1,  p.  56 .  — 1160. 
Liemale.  — 1184.  Limai.  — 1187.  Limale.— 1377.  Lymal. 
—  1418.  Lymael,  etc.  (Wauters,  Canton  de  Wavre, 
p.  155 .  —  Voici  les  raisons  pour  lesquelles  je  crois 

f>ouvoir  identifier  Limai  avec  le  Littemala  de  948,  sur 
equel  Lacomblet,  Sickel  et  Grandgagnage  (Jf^o^r^, 
£.  94)  n'ont  pu  se  prononcer  :  1*  La  dérivation  Limai  ^s 
ittemala  est  tout  à  fait  régulière  et  conforme  aux  lois 
de  la  phonétique  romane;  S^  Le  diplôme  de  948  dit  qu'il 
y  a  à  Littemala  une  église  de  Saint-Martin;  or  l'église 
de  Limai  est  sous  l'invocation  du  même  patron;  3*  Le 
Littemala  tubterior  de  la  charte  de  948  suppose  l'exis- 
tence  d'un  Littemala  superior  auquel  il  est  opposé;  or 
il  existe  en  effet,  en  amont  de  Limai,  un  hameau  de 
Limeleue,  et  ce  nom,  comme  on  sait,  est  un  diminutif  de 
Limai. 

Mail Limbourg. 

1111.  Malle.  — 1334.  Malle.  — 1366.  Malle  super  Jecoram 
(De  Corswarem,  p.  137). 

Mamalle Liège. 

1034.  Mosmale.  — 1311.  Momale  (Grandgagnage,  Voca» 
biliaire,  p.  163). 


(341  ) 

Localités,  Provinces. 

•■i«i Liège. 

Église  aatrefois  k  la  collation  de  Tabbaye  du  Val-Notre- 
Dame. 

•ofliaialle  .  .  .  .  , Anvers. 

1179  Malos  (?).  —  1390.  Oostmalle  (Kreglinger,  pp.  SiO 
et  9M), 

»r*Bi«el Brabant. 

i9i3.  Oostermael  (Niraeus,  d'après  Grotin,  Êtudet  étymo- 
logiauet  du  Brabant,  p.  174.  —  Je  conserve  des  doutes 
sur  l'existence  de  cette  forme).  —  1188.  Rosmale  (Piot, 
Cartulaire  de  F  abbaye  de  Saint-Trond,  t.  I,  p.  ûO.  — 
Un  Oottermael  de  ISIH,  que  Ghotin,  o.  c,  p.  174,  prétend 
identifier  a?ec  notre  Orsraael,doitètre  absolument  écarté. 

iwaleB Brab.  septentr. 

15.  Rosmala,  Rosmalla,  Kosmella  [Nomina  geographica, 
t.  Il,  p.  140). 

imael Limbourg. 

\.  Fiemala.  —  Xll«  siècle.  Guimala.  —  XlVe  siècle, 
fmale.  — 1237.  Vechtmaie.  — 1289.  Fimaî.  —  XV«  siè- 
Vechtmael   (Grandgagnage,   Mémoire,  p.  68  et 
\ocabulaire,  p.  115). 

IV^fcrniael Brabant* 

im  Watremale.  — 1180.  Watermale.  — 1271.  Watermalle 
^ADTERS,  Environs  de  Bruxelles,  t.  III,  p.  334). 

(Beho) Luxembourg. 

SSSJyactarmala  (Lacohblet,  1. 1,  p.  39).  -  1247.  Wether- 
(Tandel,  Les  communes  luxembourgeoises,  t.  IV, 
P- 

ire^enAL Brabant. 

1197.  Wil^^(GRANDGAGNAGB,  Vocabulaire,  p.l(i2). 

mreaiinialle'?^^^  ; Anvers. 

1194  Malle.  —^^^JVestmalle  (Kregunger»  p.  249). 

^ryekmael .   .  «  1^^ Limbourg. 

1107.  Vuicmale  (PiOT,^^|fi/aire  de  l'abbaye  de  Saini- 
Trond,  1. 1,  p.  30). 

Wyeknaael  (Herent) .  .  ■ Brabant. 

Liège. 

1070.  ^Êà^^nMj^fÊj^Ms  et  Schoolvkesters,  1. 1, 
p.  38^H^^Hpi^Hndremale  (Les  mêmes,  pp.  66, 
lllI^^^^^RS.  Siff  iremale  (Les  mê\iks,  p  81). 


^ 


(  342  ) 

Un  certain  nombre  d*agglomérations  doivent  leur  nom  à 
leur  église,  kerk  en  flamand,  kirclie  en  allemand. 

Le  radical  désigne  tantôt  une  circonstance  matérielle,  tantôt 
le  fondateur  de  Féglise,  je  veux  dire  le  riche  propriétaire  qui  Ta 
élevée  sur  son  domaine  et  qui  a  continué  d'en  rester  le  patron. 
En  faisant  le  relevé  de  tous  les  vocables  de  cette  catégorie,  je 
remarque  d'abord  que  ceux  de  la  région  flamande  reviennent 
pour  la  plupart  à  la  Flandre  occidentale,  et  quils  s'éparpillent 
le  long  du  rivage,  depuis  Dunkerque  jusqu'au  delà  de  Bruges. 
Ils  ne  sont  pas  moins  nombreux  dans  les  îles  de  la  Zélande, 
et  l'on  peut  dire  qu'ils  constituent  un  des  traits  caractéris- 
tiques de  la  toponymie  du  littoral.  J'ai  cru  utile  d'en  présenter 
ici  un  groupement  rationnel  qui  fera  mieux  comprendre  la 
portée  du  phénomène. 


RÉGION  GERMANIQUE. 


(BELGIQUE  ET  FRANCE.) 


a.  FLANDRE  OGGIDENTALB  ET  IfARimiE. 


AtflAkerke.  Moerkerke. 

■•  vekerke.  0*aM  h  nkerke, 

OAC«kerke.  •••tkerke-lez-Bniges. 

Cleemskerke.  ••■ikerke-lez-Dixmude. 

€*«lkerke.  •fMlnleawkerke. 

C««4ekerke.  tfAaeskerke. 

(Ce  serait  Heyst,  d'tprès  Haignerâ,  «ÉA#.niiMi>ii* 

Charte»  de  Vabbaye  de  Saint'Bertin,  «•^■»»«'*«'- 

t  H,  p.  S).  Sl«y  vekeBskerke. 

Doaker^ae.  ■iyikerke. 

iVentkerkr. 

-lez-Ghistelles.  wii.kerke. 

HMikerke.  «pye.kerke. 
Hlddelkerke. 


(343  ) 


b.  ZÉLANDE. 

Bigsenkereke.  Merb«adlMakerekr. 

BMl*kereke.   '  lieroIrCskereke. 

Clayskereke.  «erpeppeakerckr. 

Cleeaviaertokereke.  0lB*ai«koreke. 

C?«iidlekereke.  fllnte  Aeehtekereke 

C*«werkereke.  illnte  Jamskerekc. 

4SrlJpskereke.  Mlnie  Hartekereke. 

Itellakereke.  dynoatokercke. 

MleBwerkereke.  TiM*rarAoal«kerekr. 

Nlenworkereke.  Taer«lr(«kereko. 

JVyeiikereke.  IVestkereke. 

Kyenkereke.  «Vlssenkereke. 


•Ideklnflkercke.  lVlas«Mkereke. 

Relagerskereke.  R^elellaekersk**. 

iiterabbenkereke.  Baolkercke. 

(Nomtna  geographiea  neerUmdica,  l,  pp.  iâ-i3,  d'après  un 
bederekening  de  4493). 


O.  AUTRBS  PROVINCES  FLAMANDES. 

i£erke(Saint-Ântelinckx). Flandre  orientale. 

■Lerkxken Ibid. 

iJedIekerke Brabant. 

■ariakerke Flandre  orientale. 

Marlekerke Anvers. 

l«le«werkerkeB-lez-Alost Flandre  orientale. 

ivieawerkcrkeB-lez-Saint-Trond Limbourg. 

wieuwkerkea Flandre  orientale. 

iviMiekerkc  (Basel) Ibid. 


REGION  ROMANE. 


■avea^aer^ue  (Pemes) Pas-de-Gal.  Boulogne. 

iv^rlker^Me Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

•ffekerqae  ou  ■■•veker^ae Ibid. 


(344) 

oiBker^ae Brabant. 

4095.  Ocekerche.  —  XII«  siècle.  Ochekirca,  etc., 
(Wadtkbs,  Canton  de  Nivelles,  communes 
rurales,  p.  453.) 

Salnle-llArle-Ker^ae Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

flleenker^oe Hainaut. 

Eiitkerqae  (Audruick) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Les  mots  germaniques  servant  à  désigner  la  configuration 
du  sol  ou  les  principaux  phénomènes  de  la  nature  physique 
sont  fort  abondants  aussi  dans  la,  toponymie  de  nos  régions 
romanes.  Pour  les  cours  d'eau  et  les  fontaines,  nous  avons 
plusieurs  suflSxes  à  examiner. 

Du  radical  qui  est  devenu  en  flamand  beek  et  en  allemand 
bach  se  sont  formés  un  grand  nombre  de  noms  encore  parfei- 
tement  reconnaissables  aujourd'hui  sous  leur  forme  française. 
Ces  noms  se  partagent  en  deux  cat^ories  :  ceux  en  baix  (baiSy 
parfois  baye)^  avec  une  sous-division  en  bise^  et  ceux  en  becq 
(becque)  * . 

On  remarquera  que,  à  part  un  petit  nombre  d'exceptions,  les 
'baix  restent  confinés  en  Belgique  et  que  les  -becq  appartien- 
nent aux  régions  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais.  Des  -baix  se 
retrouvent  jusqu*au  cœur  de  la  France  :  l'Aisne  nous  offre  Cor- 
bais,  Lambais,  Roubais,  et  un  ruisseau  du  nom  de  Gerbais.  Il 
y  a  en  outre  un  Blombay  dans  les  Ardennes,^  un  Orbais  dans 
la  Marne  et  un  Orbay  dans  la  Nièvre. 

Localités.  Provinces. 

BereMik«i«(Wavre). Brabant. 

ii75.  Villa  quae  dicitur  Bercenbais  (Wacters,  Canton 
de  Wavre,  p.  4;. 

Blerbaifl  (Hévillers) Ibid. 

iiil.  Blrbais  (Wautbrs,  Canton  de  Perwez,  p.  64).  — 
Cfr.  Beverbeek  (Ach'el)  en  Limbourg  et  plusieurs 
Biberbach  en  Allemagne.  ~  Bierbeque  dans  la  liste 
suivante. 

<  La  forme  romane  du  nom  était  baccus  (cfr.  dans  Màrtène  et  Dukand, 
Amplissvmacolleciio,  t.  II,  col.  iO^Stagnebaccus,  a^esiSteinbach,  et  nulle- 
ment Stagnans  baccus  comme  croit  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  16).  A 
côté  de  baccus  semble  avoir  existé  une  forme  bacia,  en  compositic^n  attè^ 
nuée  en  bicia,  d*où  les  noms  modernes  en  bise. 


(  34S  ) 


Localités,  Provinces. 

■•■ibaje •..^....^•..•.      Liège. 

En  flamand  Bolbeek.  —  •1347.  Bubaez,  Babais  (SrooAr  de 
Saint-Jean,  aux  Archives  de  Liège).  ~  1353.  Babaco 
(Cartulaire  du  Val-Dieu,  aux  Àrchivet  de  Liège).  — 
4dS4.  Bubaiz  (Registre  de  Saint- Denis,  aux  Archives 
de  Liège).  —  1393.  fiulsb«ecke,  Boulbeeck,  Boubais 
{Comptes  de  Dalhem,  aux  Archives  du  royaunut).  — 
Cfr.  Bollebeek  (Brusseghem)  en  Brabant;  fiolbec  dans 
la  Seine-Inférieure. 

Br^nbaiii  (Incourt) Brabant. 

1036.  Brombais.  —  Doit  son  nom  i  son  ruisseau,  sous- 
affluent  de  la  Grande  Geete  (Waoters,  Canton  de 
Jodoigne,  p.  96).  —  Cfr.  Brambach,  nom  de  plusieurs 
localités  en  Saxe,  Anhalt,  etc. 

€iielbalii(Jodoigne-le-lfarché) Ibid. 

Nom  d'un  affluent  de  la  Grande-Geete  et  d'une  ferme 
(Wauters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  5). 

Chlflekalfi  (Opprebais) Ibid. 

1570.  (Waoters,  Canton  de  Jodoigne,  pp.  84  et  86).  — 
C'est  encore  le  nom  du  ruisseau  qui  pasfe  dans  le 
bameau. 

€«rbaiii  (Warnant).  .   .  ' Namur. 

Cfr.  Corbeek-Loo  et  Corbeek-Dyle,  en  Brabant;  Korbach 
et  Korbeeke,  en  Allemagne;  Corbais  (Aisne). 

riearbalfl P.-de-C.  Béthune. 

«lal^ii* Brabant. 

Porte  le  nom  de  son  ruisseau,  affluent  du  Train.  — 
Cfr.  Glabbeek  et  Clabecq  en  Brabam,  et,  en  Allemagne, 
plusieurs  Gladbach,  Glaobach,  Glabach. 

■ftlIembAye  (Haccourt)  «..« ••       Liège. 

■•rbai«9  fontaine  à  Conques  (Sainte-Cécile)  .  .  .      Luxembourg. 
1173.  A  loco  ubi  Huberti  fons  defluit  in  fontem  Harbaiz, 
usque  ad  locum  ubi  duo  ortos  fontis  Harbaiz  convc- 
niunt  (GoFFfflST,  Cartulaire  de  l'abbaye  d'Orval, 

6IH).  —  Cfr.  l'article  suivant,  et  dans  Budolf,  p.  18  : 
arbacb,   Herbach,    Herbom,  Herbrunn.  —  Il  est 
difficile  de  douter  de  la  germanicité  du  nom. 

Herbalfl(Piétrain). Brabant. 

1187.  Herbais  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  i35 .« 
—  Herbais  doit  son  nom  au  ruisseau  sur  lequel  il  e>t 
situé  et  qui,  après  s'être  uni  au  ruisseau  de  Piéirain, 
gagne  le  territoire  de  Noduwez  et  de  HautHevlisscm 
oU  il  est  désigné  sous  le  nom  de  Hartbeek  (i^z.  Har- 
beeke)  et  où  u  se  jette  dans  la  Petlte-Geete  (cfr.  Wau- 
ters,  Canton  de  tirlemont, communes  rurales,  p.  96). 

*  MellebAU  (Lessines) Hainaut. 

iS76  (Un  Veil  Rentier).  -  Cfr.  Hollebeke  et  Holsbeek. 

LeMbAlfl Brabant. 

Affluent  du  Train,  à  Grez. 


(346) 


Localités,  Provinces. 

EémVbem »   .....••.   .      Ilainaul. 

707.  Laubacum  (Pertz,  Seripiores,  1 1,  p.  7;.  —  908. 
Laubacensem  abbatiam  (p.  13).  —  9Sù  Lobies  (p.  !Mj.  — 
1167.  Abbatiam  Laubiaisem  (p.  3:J).  —  X«  siècle,  in  quo 
loco  rivalus  delabitur  ad  Sambram  quem  Laubacu  u 
vocant  eumdemque  pjtâYii  loco  nomeo  dédisse.  — 
Folcuin  dans  (Pertz,  Scriptores,  t.  IV,  p.  36).  —  La 
romanisatioa  de  ce  nom,  avec  le  remplacement  de  s.i 
désinence  -acu*  par  -ia,  était,  comme  oo  voit,  déjà 
accomplie  en  980,  bien  que  sur  place  on  continuât  de 
carder  la  forme  archaïque  Lauoacus  combinée  avec 
Lobia  et  Lobiae  —  Cfr.  un  ruisseau  nommé  Laubach, 
affluent  de  la  Warme  au-dessus  de  Zieremberg  (Uesse- 
Ca^sel),  et  un  bon  nombre  de  localités  du  même  nom 
en  Allemagne,  spécialement  dans  les  pays  rhénans  et 
dans  l'Allemagne  du  Nord.  -  Arnold,  p.  47,  penche  à 
admettre  une  origine  celtique  pour  le  radical  lau. 

i.atr«b«ia  (Villers-la-6onne-Eau)  ....•••.      Luxembourg. 

4469.  Lutrebay.  —  On  ne  peut  méconnaître  ici  le  nom 
fi'éauent  en  Aliemagnd  de  Lauierbach,  qui  équivaut 
au  Clairefontaine  français. 

M«ri^is • Brabant. 

1091  Marebaco  (Wautcrs,  Canton  de  Genappe,  p.  ($S)« 

Marbaix Nord.  Avesnes. 

diSl.  Marbasio  (Mannier,  p.  369}. 

Marbaix •  .   .   •  •      Uainaut. 

86&  Marbais  (DuviviER,  p.  309). 

Harbay  (Longlier).  •  • ••...•..     Luxembourg. 

Ce  nom  est  l'équivalent  da  tLataznd-  Meerbeeh  et  de 
l'allemand  Marbach,  si  fréquents  l'un  et  1  autre  dans 
la  toponymie  des  régions  germaniques.  En  Belgique, 
nous  en  avons  les  exemple:)  suivants  : 

Neerbeek Brabant. 

Meerbeek  (Bierbdek)    .    .    «  Ibid. 

Meerbeek  (Hersselt).    .    .    .  Anvers. 

Meerbeke FI.  orientale. 

Meerbeke  (Nederbrakel)  •    .  Ibid. 

Voyez  aussi  dans  U  liste  suivante  Le  Marbeque 
(Samèr),  arrondissement  de  Boulogne,  et  un  Meerbeke 
dans  l'Overyssel. 

MeCehebaia ..••..•.      Brabant. 

Affluent  de  l'Orbais,  à  Glimes.  —  4446.  Mittelbecque.  — 
1701.  Metlebeche  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne, 
p.  76).  -  On  voit  ici  avec  quelle  facilité  alternent  les 
suffixes  -baix  et  -becqûe,  et  aus;»i  que  -becque  est  plus 
primitif,  plus  rapproché  du  thème  original. 

noIeaibaiz-Saiai-Jaaae  (Jodoigne) Ibid. 


(347) 


Localités.  Provinces. 

MfolembAlx-iialnl-Plerre  (Huppave) Brabant. 

1164.  Molembais  (Wadters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  H6). 

—  Ces  deux  localités,  voisines  l'une  de  l'autre,  sont 
beaucoup  pins  anciennes  que  1164,  car  à  eette  même 
dale  existait  déjà  le  hameau  de  Molembisoul  (Nolen- 
besul  viens)  dont  le  nom  est  le  diminutif  du  leur. 

M«alb«iz Hainaut. 

1101.  Molenbais  (Duvivier,  p.  486)  —  Molembaix  et 
Houlbaix  équivalent  aux  Molenbeek  flamands  et  aux 
MOblbach  allemands.  Nous  possédons  en  Belgique  : 

Molenbeek-Saint-Jean  ....     Brabant. 
Molenbeek-Wersbeek    ....     Ibid. 

itodebaia Bra))ant. 

1160.  Nodebais  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  136). 

—  En  flamand  Nodebeke.  —  Gfr.  pour  le  radical 
Noduwez,  en  flamand  Nodevoort. 

•baix Hainaut. 

OpprebAiff  . Brabant. 

10!i6.  Opprebais  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  84). 

Orbai0 Brabant. 

Ce  nom,  identique  à  l'allemand  Urbach  (fréquent),  et  au 
flamand  Oirheek,  se  retrouve  encore  dans  Orbais- 
i'Abbaye  an  département  de  la  Marne  (X*>  siècle,  Orba- 
zv&^LeUreide  Gerbert,  éd.HAVET;  p.  6),  dans  Orbay 
en  Nièvre,  dans  Orbec-en-Âuge,  en  Calvados.  Pour  le 
sens  et  pour  la  composition,  il  est  identique  à  l'allemand 
Vrach,  et  sans  doute  aussi  à  À  urOj  qui  parait  la  forme 
primitive  du  nom  d'Orval  (Luxembourg). 

Plétrebala Ibid. 

lOSO.  Petrebaz  (Wautrrs,  Canton  de  Jodoigne,  p.  144). 
-3-  Ce  nom,  équivalent  du  Steinbach  germanique, 
signifie  le  rutMeau  qui  coule  j^ur  des  pierres;  il  a  un 
proche  parent  dans  le  Peirosa  Becca  (aujourd'hui 
muoonu),  d'une  charte  de  llâH  (Dovivier,  il  529). 
comme  aussi  dans  la  Pétrusse,  nom  d'un  affluent  de 
l'AIzette  à  Luxembourg. 

i*ip«ix Hainaut. 

Panrbals  (Bornivall Brabant. 

1209.  Porpai-i  ou  Porbais.  ~  124k  Pourbais.  —  Le  nom 
actuel  de  Boniival  n'apparait  qu'au  XI  V«  siècle  (Wau- 
TEAS,  Canton  de  Niuelles,  p.  17). 

Babay Luxembourg. 

Affluent  du  Ton,  k  Virton.  —  1270.  Russel  de  Rabai 
{A  nnalet  de  l'Institut  archéologique  du  Luxembourg, 
t.  X,  p.  238).  —  Le  môme  document  contient  le  nom 
d'un  petit  affluent  du  Rabay  qui  s'appelle  le  Rebiseul, 
preuve  de  l'ancienneté  relative  du  nom. 

Bebalz Hainaut. 

1119.  Rosbaix  et  Resbaix  (Chotin,  Hainaut,  p.  125). 

mebay  (Laforêt) Namur. 


(348  ) 

Localités.  Provinces, 

Nord. 

XI*  et  XU«  siècles.  Rosbsis  (le  plus  souvent),  parfois 
Rosbaee,  Rusbais,  Rousbtis,  Roubais,  Ratuiix,  Rabais  ; 
en  latin,  Rosbacum,  Rusbacum,  Robacom  (Mannibr, 
p.  88).  —  Cfr.  dans  la  liste  qui  suit  Rebecq  et  Robecq. 
Ce  nom  et  ceux  qui  précèdent  sont  d'autant  moins 
faciles  à  expliquer  que  leurs  formes  anciennes  sont 
plus  mal  documentées.  Il  n'est  pas  certain  qu'on  puisse 
les  ramener  tous  k  un  même  radical  Rosbacum,  et 
peut-être  les  Resbacum  forment-ils  une  classe  à  part. 
Un  Roubais  dans  l'Aisne  s'appelle  en  S^dRe$bacii  tuper 
fluvium  Resbacit  in  pago  Laudunensi  (Matton, 
Dictionnaire  topographique  de  VAUne,  p.  236).  — 
Nous  avons  en  Belgique  : 

Roosbeek-Neerbutzel Brab. 

Roosbeke  (Meerbeke) R  or. 

Roosebeke-Bosch  (Lubbeek)    .    .  Brab. 

Rooscbeke-sur-Swalm   ....  FL  or. 

Oost-Kobsebeke FLocc. 

West-Roosebeke Ibid. 

Cfr.  dans  Rudolph  de  très  nombreux  Rossbach  en 
Allemagne. 

«lelBiMieb  (Limerlé) Luxembourg» 

L'ortliographe  officielle  de  ce  nom  est  probablement 
moderne;  les  indigènes,  qui  sont  Wallons  aujourd'hui, 
disent  Steinbay. 

•tclabay  (Weismes) Prusse  rhénane. 

•ielabay Brabant. 

Affluent  de  la  Grande- Geete,  à  Geest-Gérompont  — 
Cfr.  dans  la  liste  suivante  Ettienbecque, 

Th«i*eBibai«-ie*-BécalMea Brabant. 

Tli«renib«la-iiAlBl-Tr«Bd Ibid. 

iiMiis Nord.  Cambrai. 


87&  Villam  Wambasium  (Du vivier,  p.  3âO).  -958.  Villa 
qoae  vocatur  Wambia  (p.  339).  —  4141.  Gambals. 
(p.  45S).  -  4 180.  Wambacium  (p.  473). 

ire«Bb«y  (Erneuville) Luxembourç. 

4396.  Wembay  [Charles  de  Saint-Hubert,  aux  Archives 
d'Arlon).  —  A  rapprocher  de  ces  noms  :  Wannebecq 
dans  la  liste  suivante.  —  Wannebiwk  (Steifn-Oekerzeel), 
Brabant.  —  Ober-Wampach  et  Nieder-Wampach  dans 
le  Grand-Duché  de  Luxembourg.  —  Weiss-Wampach, 
ibid.  —  Wambach  (Winnweller,  en  Palatinat). 


Dans  quelques-uns  de  nos  vocables  en  -bacciis,  le  suffixe 


(  349  ) 

s'est  présenté  sous  la  forme  romanisée^-froota^,  atténuée  ensuite 
en  'bisia,  qui  est  devenu  -bise  en  français.  Ce  sont  les  suivants  : 

Localités,  Provinces, 

jnrbiae Hainaut. 

4057.  Jorbisa  (DuviviER,  p.  396). 

jHrblive  (Ronquières). '. Ibid. 

■«•mbise Ibid. 

1163.  Lumbisium.  —  1179.  Lumbisia,  d'après  Ghotin, 
p.  340. 

SlraoblM Ibid. 

1494.  Rivulus  qui  dieitar  Straubise  traiismeans  Durant- 
sart  (De  Reiffenberg,  Monumenu  pour  servir  à 
l'histoire  des  provinces  de  Hainaut,  de  Namur  et 
de  Luxembourg,  1. 1,  p.  3S0}. 

Tubiae Brabant. 

877.  Tobacis.  —  40S9.  Tubecea  (PiOT,  Cartulaire  de 
r abbaye  de  Saint-Trond,  p.  400;  Wauters,  Canton 
de  Nivelles,  communes  rurales,  p.  439). 


Enfin  bacia  a  engendré  un  diminutif  baciolus,  d'où  le  fran- 
çais -bisoul,  que  nous  retrouvons  dans  les  noms  suivants  3  ; 


C«rbi«eal flainaul. 

Nom  qae  portait  encore,  aux  dates  de  4757  et  4775,  un 
lieu-dit  appelé  aujourd'hui  Copsoux  dans  la  commune 
de  Corbais  iWauters,  Canton  de  Perwez,  p.  S4). 

*  ciabUoai  (Glabais) Brabant. 

Nom  porté  au  Xli*  siècle  par  une  famile  noble  de  Glabais 
(Wauters,  Canton  de  lienappe,  p.  28). 

■«•■ibiflooHl  (Lombise) Hainaut. 

4456.  Lumbisiolum  (Gbotmi,  Études  étymologiques  sur 
le  Hainaut,  p.  244}. 


«  Cette  forme  est  très  ancienne.  Déjà  les  Traditiones  Wizziburgenses 
(869-870)  nous  offrent  le  suffixe  sous  les  formes  suivantes  :  nominatif, 
bads,  baci;  datif,  baci,  bacya  (Arnold,  p.  313).  D*autre  part,  Blombay 
(Ardennes)  est  Blandibaccius  villa  en  533.  (Voyez  Pardessus,  Diplomata, 
t.  I,  p.  85.)  (]fr.  encore  ci-dessus  Wambasium,  Resbacis,  Marbasio, 
Orbacis. 

'  Cette  liste  ne  comprend  pas  Erbifloevt  en  Hainaut,  parce  que  le 
nom  de  cette  commune  est  en  réalité  le  diminutif  de  celui  de  sa  voisine 
Erbaut;  on  rencontre  encore,  en  1395,  Erbosuel  (Ghotin,  p.  216). 


(  380  ) 

Localités,  Provinces. 

■arbisAHx  (Harbais) «...      Brabant. 

1^43.  Marbisoul  iWadters,  Canton  de  Genappe,  p.  60). 

«•lenklMBl  (Château  det Ibid. 

A  Molembais- Saint -Josse,  dépendance  de  Jodoigne-le- 
Marché.  — M74.  Molembesuel  (Wautcrs,  Canton  de 
Jodoigne,  p.  31). 

TlioreBabU«iil. Ibid. 

Dépendance  de  Glimes,  près  de  Thorembais-les-Béguines. 
—  1900  {circa)  Torenbisol  (Wautkrs,  Canton  de 
Jodoigne,  p.  75). 

mebUeul Luxemboui^. 

Nom  d'un  affluent  du  Rabais,  ii  Virton.  ~  1270.  Rebisuel 
(AnnaieJt  de  V Institut  archéologique  du  Luxembourg, 
t  X,  p.  â:«). 

Roblseul Hainaut. 

Nom  de  la  Sambre  au  XIV«  siècle.  —  42)06.  c  Riu  que  on 
appelle  le  Robissuel  liquels  Robisseus  départ  et  divise 
le  royaulme  de  France  oe  l'Empire  et  l'evesquiet  de  Laon 
de  Cambrai.  >  (Cartuiaire  de  la  seigneurie  de  Guise, 
cité  par  Matton,  Dictionnaire  topographique  de 
l'Aisne,  p.  !fô4).  —  Cfr.  dans  le  même  une  ferme  du 
nom  de  Le  Robiseux  (1229.  Robisnel),  p.  233. 


Le  suffixe  -becq  ou  -becque  est  particulièrement  fréquent  dans 
les  régions  qui  sont  restées  le  plus  longtemps  germaniques  et 
dont  la  romanisation  s'est  accomplie  à  une  époque  relative- 
ment rapprochée  de  nous.  C'est  pour  la  même  raison  qu'il 
reparaît  si  souvent  en  Normandie,  oîi  la  toponymie  germa- 
nique ne  date  que  du  X*  siècle  i.  Dans  les  régions  étudiées  ici, 
-becq  alterne  souvent  avec  -bercq  ou  -bert,  et  il  importe  de 
remonter  aux  formes  primitives  pour  se  convaincre  de  la  classe 
à  laquelle  les  mots  appartiennent.  Ainsi  Flobeeq  en  Hainaut^ 


<  Sur  celle  intéressante  toponynûe,  qui  offre  de  si  curieux  sujets  de 
comparaison,  voyez  Ch.  Joret,  Êtymologies  normandes  (Mémoires  de  la 
Société  de  linguistique,  t.  V,  1884);  Petersen,  Recherches  sur  l'origine, 
l'éiymologie  et  la  signification  primitive  de  quelques  noms  de  lieux  en 
Normandie,  traduit  du  danois  par  M.  de  la  Roquette  (Bulletin  de  la 
Société  de  géographie,  2«  série,  t.  III,  Paris,  1835);  Gerville,  Recherches 
sur  les  anciens  noms  de  lieux  en  Normandie  (Mémoires  de  la'  Société 

ROYALE  DES  ANTIQUAIRES  DE  FRANCE,  t.  VI). 

*  Voyez  ce  mot  plus  loin. 


(  351  ) 

est  primitivement  Flcresberg,  tandis  que  €rcl»ert  est  incon- 
testablement Crosbecq. 


-beoq  (-beoque). 

(Flobecq) Hainaut. 

Avlice^  (Ghoy) Ibid. 

(Raquinghem)  . .  Pas.-de-Gal.  Saint-Omer. 

.  Ibid. 

Nom  de  treize  raisseaax  dans  l'arrondissement 
de  Saint-Omer. 

i«e  Bee^ve  (Gondette).  .  .'.*.'.'.  .  .  .      Pas-de-Cal.  Boulogne. 

■.e  Bec^ae  (Outreau) Ibid. 

La  Bee^nerle  (Alincthum) Ibid. 

Beibei  (Henneveux) Ibid. 

En  148i,  le  Belbecq  (Baicneré,  Dictionnaire, 
p.  21). 

*  Bierbee^uo Hainaut. 

iS76.   Dans  le  voisinage  de  Lessines  {Veil 
Rentier). 

Le  Biaaibceqae,  ruisseau  (Blendecque) .  .      Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Bonsber^ae Nord.  Lille. 

Clabec^ Brabant. 

ii83.  Glabbec  (Wadters,  Canton  de  Nivelles, 
communes  rurales,  p.  i3i). 

■.a  colombee^ae,  ruisseau  (Blendecque).      Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

Crebecque,  fontaine  (Wimille).  .•.•.'.*.      Pas-de-Gal.  Boulogne. 

Crébert,  ruisseau Ibid. 

i  193.   Crosbecq    (  Haigneré  , .  Dictionnaire , 
p.  108). 

RM«be«qaes Nord.  Lille. 

1400.  ,    .    .   > 

esiicmiiceqae  (Glarques) Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

Ksllembec^ne  (Louches)  .  '  .  ' Ibid. 

raurdebecque  (Wavrans) Ibid. 

Banliombccq  (Roquetoire) Ibid. 

iSOa  {Archives  de  Saint-Bertin,  3S9,  k  Arras.) 

■elleb«cq Hainaut. 

■■•■•ebeeqae Pas-de-Gal.  Boulogne. 

■ambceq  (Marcq) Hainaut. 

Le  Lemberge,  ruisseau  (TîlqUe's)  ....  Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 
Le  Lennebecqiie,  ruisseau  (Blendecque) .  Ibid. 


(  352  ) 

m.l»bec4  (Uoves) Hainaut. 

Le  Listrekec^  (Moiinghem) Pas-de-Gai.  Saint-Omer. 

■.«bec^  (Questrecques) Pas-de-Gal.  Boulogne. 

La  Marber^ne  (Samer) Ibid. 

■arebebec^ve,  ruisseau  <Eperlecques).  .  Ibid. 

^HAbee^ue,  ruisseau  (Eperlecques)  .  .  .  Ibid. 

Maasbeek  ou  Bansbèebe  (Ohain).   .   .    .      Brabant. 
iW.  Ransbeeca  (Wacters,  Canton  de  Wavre, 
p.  78). 

ttebea^ae Pas-de-Gal.  Saint  Orner. 

Le  Kabee^,  ruisseau Ibid. 

Le  sartebce^ine,  ruisseau  (Eperlecques)  .  Ibid. 

ivannebee^ Hainaut. 

847.  Wambace  (DovniEB,  p.  299). 


Le  suffixe  -bom  (allemand  -hrunn)  est  entré  dans  la  compo- 
sition d'un  grand  nombre  de  noms  actuellement  wallons,  où 
il  revêt  les  formes  principales  -bouriie,  -^n^onne  ei-brune,  comme 
on  le  voit  par  la  triple  liste  suivante.  Bronne  et  brune  existent 
encore  comme  appellatifs  :  la  Bronne,  ruisseau  à  Jodoigne- 
le-Harché;  la  Brune  (département  ()e  l'Aisne),  affluent  du 
Vilpion. 

-boume. 


Awbarne  OU  ABbanao Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Nom  de  la  rivière  Melde,  à  Ecques. 

Barde*  (Les)  (Ferques) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

i480.FoiitaiDedeLiebanie  (Haigneb£,  Diction- 
naire, p.  16). 


irne(Le) Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

Moulin  de  Campague-Wardrecque. 

Calbarne  (Moulle) Ibid. 

144S.  Le  vallée  de  le  Quellebarne  (Courtois, 
Dictionnaire,  p.  53). 

conriebonme  (Licques) Pas-de-Câl.  Boulogne. 

4084.  CnrteboDa.  —  ii07.  Curtebronna  (Hai- 
GNERÉ,  Dictionnaire,  p.  107). 

Caeebaorne  OU  Coasebaarne(Audrefaem).     Pas-de-Gal.  SaiQt«Omer. 
lOei.  Gusebrona  (Courtois,  Dictionnaire,  p.  6S). 

Fiiieaibanrii(Le)  (Saint-Étienne) P^s-de-Cal.  Boulogne. 

Encore   en  1741   l'ilemboumes   (HaignerÊ, 
Dictionnaire,  p.  134). 


(m) 

rio^acmb^nrac  (Wimille) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

■llleboHrae(Audinghen).   ...       .   .  ,  ibid. 

ii«dte»Brno  (Guinesi Ibj^j^ 

Llflbourne  (La) jbid. 

Cfr.  dans  Fo'  rstkmanI*  un  Liexibom  duIX'siè- 
cle,  et  un  U^'^born  actuel  en  Westphalie. 

''•"ÎÎÏSTTi  ï^o^ches) Pas-de-Cal.  SaintrOmer. 

i084.  Lodebrona. 

»©fciir.e  (Wierre-Effroy) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

(Coraines.     Nord.  Lille. 


-bronne. 


Ac^aembroiiiie  (Lumbres) \   .  Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Ae«aeiiibr«ttne(Fouquereuil) Pas-de-Cal.  Bélhune. 

BeliebrMiic  (Verlincthun) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

•r#«ne  (La),  ruisseau,  à  Dannes     ....  Ibid. 

■it.""*  (^^^ Brabant. 

Affluent  de  la  Grande-Geete,  à  Geest-Saint-Jcan. 


(Les)  (Caffiersl Pas-de-Cal.  Boulogne. 

«^«■■fc'oiiiieiOulreau) Ibid. 

86i.  Cambron  (Cambaronna,  Duvivier,  p.  îttlB) 
n'a  rien  de  commun  avec  Cambron  ne. 

♦  CA«dei^r«iiae  (Beuvrequin) Ibid. 

iSOl.  Caudebrongne.  —  1506.    Gaudebronne 

[Archives  d'Àrrat,  Saint-Berlin,  2'20). 

CaadebroDBe Ibid. 

Cfr.  les  très  nombreux  Kaltenbrunn  en  Alle- 
magne, Gaudenbom  et  Gauborre  dans  la 
Flandre  orientale. 

Cottefcp«Biie  (Saint-Martin) .     ibid. 

CMbroane  (Ecques) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Coarbronne  (Raquinghem)  .......  Ibid. 

c^nriebronne  (Saint-Martin) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

*  iKirdebroBne  (Beuvrequin) Ibid. 

4491.    Dordebourne.   —   16CM.    Dordebronne 

iArchivet  d'Arrat,  Saint-Bertin,  2i0}. 

FsIlemliroBae  (Saint-Ëtienne) Ibid. 

4533.  Fallembonme  (Haignkré,  Dictionnaire, 
P  437). 

Tome  XLVIII.  23 


(  354  ) 

i 
ir^Hit^  (Pittefaux) Pas-de-Gal.  Boulof^ne.  | 

Gfr.   un    Hùtelbrunfiett  du  IX>  siècle  dans  j 

KOERSTRHANV,  et  plusicurs  Haselbrunn  en  l 

Allemagup.  I 


iiellebr«aBe(Rétyi Ibid. 

1S86;  Heligehiorne  (Haigneré,  Dictionnaire, 
p.  471).  Ce  nom  de  fontaine  sacrée  atteste 
un  ancien  culte  païen  qui  j  fut  célébré.  ~ 
Crr.  un  Heiiigbrunnn  du  Vil  h  siècle,  dans 
FoEKSTEMAN.x,  et  plusicurs  Heiligenborn, 
Heilifienbronn,  Hriligenbrumi,.  en  Alle- 
magne. ~  Pour  le  changement  de  heilig  en 
belle,  cfr.  Hellefaut.  près  Saint-Omcr,  qui 
vient  de  Heiligvelt. 

■eaiielir«BiieiWacquin(i;hem} Ibid. 

LlembroMMc  (Tingry) Ibid. 

nerkr^ane  (Lottinghen) Ibid. 

^uembroiiBi»  (La)  (Hesdin-rÂbbaye> .   .  .  Ibid. 

TNieMbrAtiBe Pas-de^Cal.  Saint^mer. 


-linme. 


Bellebriine Pas-de-Cal.  Boulogne. 

1116.  Berebronna.  ~  H2i.  Belebruna.  — 
Xlll«  siècle.  Bereborna  [Haigneré,  Diction- 
naire, p.  29).  —  Cfr.  Bellebronne  (liste  pré- 
cédente), huit  Berenbrunnen,  en  Allemagne, 
cités  par  Foerstrmann,  Berborn  (Grand- 
Duché  de  Luxembourg). 

KroBclle  La)      Ibid. 

Ruisseau  d'Alembon,  â  Licques. 

Coiieiiriine  (Wierre-Effroy) Ibid. 

■.•■eimbrune  (Wimillcj Ibid. 

9ae«iebriiBe  (Réty) Ibid. 

Roa^uebrune  (Longfossé) Ibid. 

Valembrnur  (Wimille) Ibid. 


On  le  voit,  les  formes  -brune  et  -bronne  se  sont,  au  moyen 
âge,  employées  indifféremment  Tune  pour  l'autre,  et  aujour- 
d'hui encore  elles  sont  parfois  confondues.  Le  suffixe  -bounte 
a  été  fréquemment  supplanté  par  les  deux  précédents  (Hai- 
GNERÉ,  s.  V.  Bellebrune,  Hellebronne)^  mais  ne  les  a  supplantés 
jamais.  La  i-aison  en  est  que  -bom  est  la  forme  la  plus 
primitive,  la  plus  propre  à  l'idiome  des  peuples  germaniques 


(  85S  ) 

de  ceA  contrées  ^  ;  c'est  la  seule  que  Ton  rencontre  de  l'autre 
côté  du  détroit,  sous  les  formes  -bom  ou  -burn  ^.  Elle  est  allée 
en  se  romanisant  de  siècle  en  siècle  :  aussi  voyons-nous  les 
•boume  se  localiser  de  préférence  dans  les  parties  septen- 
trionales du  pays,  les  -bronne  et  -brune  se  multiplier  vers  le 
midi. 

Je  grouperai  encore  ici  le  petit  nombre  des  noms  hydrogra- 
phiques où  Ton  retrouve  le  radical  germanique  stroom  (cours 
d'eau)  : 

-stroom  3. 

Localités .  A  rrondûsementsi . 

BstruB.   . Cambrai. 

8tH.  StruiD  [Ann,  Saint-  Vedasi).  —  Stromus  [Ann.  Saint- 
BerUn). 

Btr«eax Valenciennes. 

iiOT.  Estniem. 

Btr^eanc* Avesnes. 

4153.  Struem. 

■««•trein  ..      Béthune. 

it40.  StrumoiD  pago  BethunieDsi. 

Btr»« Arras. 

1053.  Estrum. 

EtreBz Aisne. 

ii44.  Estron. 

Un  nom  germanique  fort  ancien  pour  désigner  les  flaques 
d'eau  et  les  étangs,  c'est  celui  de  mar  ou  meer  ^^  qui  survit 
encore  aujourd'hui,  comme  appellatif,  dans  l'Eifel,  où  il 
désigne  les  lacs  volcaniques  de  cette  région. 


*  En  Hesse,  on  rencontre  le  même  mélange  des  -bom  et  des  -hrunn,  et 
Arnold,  p.  325,  fait  remarquer  que  -bom  appartient  plutôt  aux^  Francs 
(comme  en  Flandre),  tandis  que  brunn  est  la  forme  allémanique. 

*  Holborn,  Tyburn,  Bannockburn,  Marylebourne  (aujourd'hui  Maryle- 
bone),  etc. 

'  Les  formes  anciennes  de  ces  noms  sont  empruntées  à  Mannier. 

*  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  Deutscher  Stâmme,  p.  114. 


(  386) 

Ce  nom,  qui  a  partout  ailleurs  disparu  assez  tôt  du  vocabu- 
laire toponymique,  se  retrouve  en  pays  roman  dans  les 
composés  suivants  : 

GMiMde-Meer  .   .  , Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

■fels-devABi-virioB Luxembourg. 

iâ4S.  Mers.  —  4*274.  Meirs.  —  4^98.  Neirs 
prope  Vertonum. 

Meiz-le-Tki«,  en  allemand  Meer Ibid. 

4480.  Meeir,  Neer  {Institui  archéologique 
d'Arlon,  t.  Il,  pp.  314  et3l8).  —  Ces  indica- 
tions convaincront,  je  pense,  M.  Vander- 
lùndere  que  je  ne  me  suis  pas  trompé  sur 
l'étymologie  des  deux  Meix,  comme  il  le 
soutient  page  74  de  son  rapport.  En  faisant 
dériver  les  noms  de  ces  localités  de  maruus, 
c'est  lui-niéme  qui  a  été  induit  en  erreur  par 
l'homonymie  :  le  mot  wallon  meir,  ^ui  dérive 
en  effet  de  matiHus  et  qui  a  la  signihcation  de 
jardin,  n'a  qu'une  ressemblance  accidentelle 
avec  notre  Meix  dérivé  de  meer,  comme  on 
le  voit  ci- dessus.  Sur  la  transformation  de 
Yrt  en  cbuintanie,  voyez  mon  Glostaire 
toponymique  de  Saint-  Léger,  introduction, 
et  remarquez  dans  la  même  région  le  traite- 
ment semblable  de  Fours  'traduction  romane 
de  Ofen)f  devenu  Fonc/iet.  Depuis  lors,  Korn- 
messer,  p.  5t>,  est  revenu  sur  la  confusion  de 
mer  et  de  meix  causée  par  la  cbute  de  Vr  et 
par  le  chuintement. 


né  (Geest-Saint-Jean) Brabant. 

4340.  Fockremeer.  —  4440.  Fockermeer  (Wau- 
TERS,  Canton  de  Jodoiqne,  p.  2%). 


Peut-être  faut-il  retrouver  encore  ce  radical  dans  nos  I 
beek  et  Marbals,  qui  seraient  alors  des  composés  tautolo- 
giques  :  bach  ou  beek,  en  effet,  est  l'équivalent  moderne  du  mar 
primitif,  ou  du  moins  a  pris  sa  place  plus  d'une  fois  ^. 

Le  confluent  d'une  rivière  avec  une  autre  s'appelle  mund  ou 
mond,  parfois  gemûnd,  dans  les  langues  germaniques,  et  a 
exactement  la  même  valeur  que  notre  mot  embouchure.  Ce  mot 


*  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  Deutscher  Stàînme,  p.  114. 
Je  n'insiste  pas  toutefois,  sachant  que  le  nom  ^e  traduirait  mieux  encore 
par  fiumeau  des  cavales. 


(■  387  ) 

est  très  rare  dans  ia  toponymie  romane,  et  îl  ne  faut  pas  s*en 
étonner  :  les  localités  situées  sur  des  confluents  sont  d'ordinaire 
parmi  les  plus  anciennes,  et,  partant,  leur  nom  doit  s'expliquer 
par  le  celtique  ou  tout  au  plus  par  le  latin.  Je  ne  puis  citer  ici 
que  : 

••slém^Bt Nord. 

C'est  proprement  De  Heule  Mond  ou  l'emboachure  de  la 
Renie. 

^•■■••«■e Luxembourg. 

888.  Gammunias  (Lacomblet.  1. 1,  p.  75).—  Cfr.  une  rama- 
nisation  identique  dans  Gamundiat,  qui  désigne  GmQnd, 
et  dans  Trutmonia,  gui  est  Dortmund.—  Jamoigne  est  au 
confluent  de  la  Semois  et  de  laVierre,  il  est  vrai,  au  milieu 
d'un  pays  foncièrement  roman. 

Les  l^assages  sur  l'eau  s'appellent  en  thiois  v««rde,  et  en 
allemand  furt  ou  fort;  ces  noms  équivalent  au  roman  wez  qui 
se  rencontre  dans  la  terminaison  de  certains  noms  de  lieux,  e 
qui  est  le  gué  moderne.  Le  nom  est  instructif  en  ce  sens  qu'il 
atteste  l'absence  de  ponts  sur  les  cours  d'eau  à  l'époque  où 
il  a  surgi  ^.  Il  faut  d'ailleurs  remarquer  que  les  noms  terminés 
en  'Voordt  ou  -furth  ne  se  rencontrent  pas  exclusivement  près 
des  cours  d'eau,  car,  comme  le  fait  remarquer  Arnold  s,  les 
endroits  marécageux  devaient  être  tout  aussi  difficiles  à  passer 
que  les  rivières. 


RÉGION  GERMANIQUE. 

AppeavMrde  (Lovendegem) Flandre  orientale. 

■ce^nevtt^ri Brabant. 

Baconwes  dans  les  vieux  documents  en  français. 

Oaiir«rt  (Deurne) Anvers. 

■•7T*«rt  (Olmen) Ibid. 

•  Taylor,  yVords  and  Places,  p.  169. 

^  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  Deutscher  Stâmme,  p.  359. 


(  3S8  ) 

itollev^arde  (Zedelghem) Flandre  orientale. 

^•^^•■•▼••rt  (Bunsbeek) Brabant. 

mmû€9ww—rû^ Flandre  occidentale. 

muéûerrmmwée  (Coyghem) Ibid. 

Meea¥*«ri  (Ternath) Brabant. 

««•«••rc Limbourg. 

Pour  ces  deux  noms,  cfr.  ci- dessous  Etienfurt. 

vilv«*rde  ou  vilvorde Brabant. 

▼••rde Flandre  orientale. 

Outre  la  commune,  il  y  a  sept  hameaux  du  même 
nom  dans  la  Flandre  orientale,  dépendant  des  eom- 
munes  de  Hansbeke,  Huysse,  Loo-Chrisiy,  Oost- 
acker,  Sjngbem,  Waerschot  et  Wetteren. 

if—rût Limboui^. 

Deux  hameaux  du  même  nom  dépendent  des  com- 
munes de  Klein-Brogel  et  de  Zolder,  même  pro- 
vince. 

▼••ri 

Cinq  hameaux  de  ce  nom,  dont  deux  dans  la  province 
d'Anverst,  dépendant  des  communes  de  Kessel  et  de 
Meerle,  deux  dans  celle  de  Brabant.  dépendant  des 
communes  de  Campenhoui  et  de  Testelt,  un  dans 
celle  de  Limbourg,  dépendant  de  la  commune  de 
Heusden.  De  plus,  voorterade  (Tongerloo),  v««pt- 
j«BBii«y4  (Hersseli)  et  v»»rtkapr*i  (Weslerloo], 
tous  trois  dans  la  province  d'Anvers. 

«•■«▼••iHie-ieB-oiiieiide Flandre  occidentale. 

Ibid. 


RÉGION  ROMANE. 


iBas-Heylissem) Brabant. 

XI  !•  siècle.  Ad  ponteni  Aldevort  (Giil&i  d'Oroai, 
III.  io,  dans  Pertz,  Scnptores,  U  VII).— 
i42V.  Oudenvoirt  (Wauters,  Canton  de  Tir- 
lemont,  communes  rurale»,  p.  78). 

Avdentort  (Audinghen) Pas-de-Gal.  Boulc^e. 

ANdearori  (Clerques) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

nos.  Aldenfort  (Courtois,  Dictionnaire,  p.  47). 

Biienr^rt  (Carly) Pas-de-Gal.  Boulogne. 

itXUk  Pont  d'Estienfurl  (Haignerè,  Dictionnaire, 

p.  laoj. 


(  359  ) 

Bilenff^ri  (Bellebrune) Pas-de-Cal.  Boulogne 

BtieBff^ri  (Rinxenl) Ibid. 

■»tleiif«ri  (Wierre-Eifroy) .  Ibid. 

1H92.  Esttenfori  (Haignkre,  Endroit  cité.  -~ 
Etieufot'i  est  la  transcription  romane  d'un 
composé  qui  se  rencontre  dans  les  régions 
flamandes  et  allemandes,  sous  le^  formes 
suivantes  :  ^ 

Steenvoorde.    .    .    .  Nord.  Dunkerque. 

Stf-euvouit  (Ternath .  Brabant  belge. 

Steeuvourde.    .    .    .  Pays-Bas.  Boll.  mérl'1. 

Steeuvoori  ....  Pays-Bas.  Brab.  septentr. 

Steinfort G.-D.  de  Luxembourg. 

Steinforth    ....  Dasseldorr. 

i  Sieinforth    ....  Marienwerder. 

i  Steinturt Hesse. 

I  Steinfurt Potsdam. 

f  Steinfurt MQnster. 

I  Steinfurt  (Burg-)  .    .  Comté  de  KentheioL 

Steinfurt  (Hardheim).  G.- H.  de  Bade. 

Steinfurib   ....  Oberbessen. 

Steinfurth   ....  Potsdam. 

Proprement,  ce  nom  désigne  la  partie  d'une 
route  qui  travei'se  un  cours  d'eau  trop  faible 

Kour  qu'on  y  bâtisse  un  pont;  déns  ce  cas,  les 
omains  pavaient  le  gué  |>oar  résister  au 
courant.  Aussi  voit -on  que  Steenvoorde 
(Mannikk.  p.  7â)  et  Steinfori  (Grand-Ducbé 
de  Luxembourg)  sont  situés  sur  une  chaussée 
romaine,  ei  peui-étre  la  même  démonstration 
pourrait-elle  être  faite  de  plus  d'un  autre 
de  ces  noms,  l 'ariant  de  Pippeim voirt,  dépen- 
dance de  Bunsbeek  en  Brabant.  à  l'intersec- 
tion de  la  rivière  de  Kle^me  et  du  chemin  de 
Tirlemonl  à  Diest  (l!23d.  Puppemfort,  et 
Pipini  Vadut,  dans  GilleM  d'fjrval),  M.  Wau- 
TKRS  écrit  {Canton  de  Glabbeek,  p  134)  : 
a  L'ancien  chemin  de  Tirlemonl  vers  Diest' 
représente  probablement  une  voie  romaine, 
car  ce  chemin  était  jadis  pavé  et  traversait  la 
Velpe  sur  un  pont.  Or,  ces  travaux  d'empierre- 
ment ei  ce  pi  nt,  4)ui  existaient  au  XIII*  siècle, 
Saraissent  devoir  être  attribués  à  la  volonté 
e  fer  des  conuuérants  romains  qui  couvrit  ent 
notre  pays  duu  réseau  de  routes,  plutôt 

Si'aux  eJTorts  moins  puissants  des  époques 
us  rai>pi'ochées  de  nous.  » 
Vovez  au  surplus  sur  Etien-  le^  pages  HK8 
et  ;^tiO. 

H^aller^rt  Belle-etrHoQllefort^ Pas-de-Cal.  Bouloo^iie 


r" 


Ii«ii«etor4  (Wierre-EfTroy) Ibid. 

ini.    Londesford    (HaiunehÉ.  Dictionnaire, 
p.  -i07). 


(  360  ) 

De  même  que  vaorde,  avec  lequel  il  échange  parfois  son 
sens,  brugge  ou  brUcke  désigne  un  passage  sur  l'eau,  mais 
spécialement  les  constructions  qui  sont  élevées  au-dessus  du 
courant  pour  permettre  de  le  franchir  à  pied  sec.  Ce  suffise 
germanique  reparaît  un  certain  nombre  de  fois  dans  la  topo- 
nymie romane  : 

-lirlqoe  (-bmgge). 

ii«  Bri«^ao  (Brunembert) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

l<a  Brl««e  (Colembert) Ibid. 

Brl4B«elie«l  (Outreau) Ibid. 

€aMilbrl4«e(  Saint-Léonard) Ibid. 

c^i^rl^ae  (Beilebrune) Ibid. 

*  •yebrisiiea  (Marquise) Ibid. 

BilcaibH^ae  (Wimille^ Ibid. 

Le  CteMlbrl^ae,  lieu  dit  de  1491 Ibid. 

lie  P^at-dc-Brl^nra  (Goulojçne) Ibid. 

Ltt  Pont-ëe-Brl^aefl  (Saint-Léonard)  .   .   .  Ibid. 

1978.  Le  Pont  de  le  Brike.  —  Cette  forme  repa- 
raît souTent,  et  encore  en  1506  (Haignehé, 
Dictionnaire,  p.  968). 

Le  Peai-de-Bri^aea  (Nortkerque) Pas-de-Cal.  Saint-Omer,. 

«lanibrasea  V Hainaut. 

4183.  Slambrusia  (Chotin) 

Cette  liste  me  paraît  spécialement  instructive.  Tandis  qu'en 
Belgique  le  brugge  flamand  est  devenu  Brades  comme  dans 
le  dernier  nom  de  lieu  cité  et  dans  le  nom  roman  du  chef-lieu 
de  la  Flandre  occidentale,  il  revêt  en  France  la  Forme  Briques, 
mais  en  gardant  son  sens  appellatif  dans  les  deux  premiers 
noms  de  notre  liste.  Dans  les  trois  qui  précèdent  le  dernier,  ce 
nom  n'était  plus  compris,  on  Ta  complété  par  son  équivalent 
français  et  on  a  obtenu  ainsi  cette  tautologie  bilingue  :  le 
Pont  de  BriqueSy  qui  doit  induire  à  de  perpétuels  malentendus 
les  gens  de  la  conti*ée  où  ce  nom  est  employé. 


(361) 

Les  noms  de  montagne  (berg)  et  de  vallée  (dal)  ne  devraient 
pas  être  fréquents  dans  des  pays  de  plaines,  comme  le  sont 
essentiellement  les  régions  du  nord  de  la  Belgique  et  de  la 
France.  Ils  sont  au  contraire  des  plus  répandus.  Est-ce  parce 
que,  comme  un  voyageur  Ta  fait  remarquer  en  parlant  de  la 
Hollande,  plus  une  région  est  plate,  plus  les  moindres  aspérités 
de  sa  surface  sont  considérées  comme  importantes  ^  ?  Ou  ne 
&ut-il  pas  attribuer  plus  d'importance  à  la  remarque  de 
M.  Esser,  que  dan$  la  toponymie,  le  mot  berg  ou  mont  désigne 
-en  général  une  déclivité,  quelque  faible  qu'elle  puisse  étre^? 


-berg,  -bergue,  -beroq,  etc. 


AadeHikert.  .  .       Pas-de-Cal.  Boulo^n^e. 

ii83.  Hnndesberch  (Haigneké,  Dictionnaire, 

p.  8). 

■•Ibert(Licques) Ibid. 

49S3.  Bcrtelx^.  — 1400.  Berteberch  (flAiGNERi» 
Diciionnaire,  p.  SI). 

Berek-aar-Her Pas-de-  Cal.  Montreuil. 


(Campagne) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

(Coulogne) Ibid. 

(Pihen) Ibid. 

<Saint-Tricat) Ibid. 

Le  Bcrsuea  (Selles) Ibid. 

Bersuoite*  (Wacquinghen) Ibid. 

'BlersMi-aur-Dyie Brabant. 

4â0».  Bergis. 

mergliea Ibid. 

...'...      Ibid. 

iSia  Berck  (WaUTKrs» Canton  défaire, p. 944). 

ikerffh,  hauteur  (Tilqaes) Pas-de-Cai.  Saint-Omer. 


<  KoHL,  Reis  in  de  Sederlanden,  1. 1,  pp.  2B3  et  suivantes.  L'irecht,  i86i 
(traduit  de  Tallemand). 

<  Communication  orale. 


(  368) 

Le  Branbersue,  hauteur  (Blendecque) .   .      Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

BrvNeHili^rt IbLd. 

H  83.  Bmiixiesbercha  (HaigmerÊ,  Dictionnaire, 
p.  6H1. 

r»cebert  (Linselles) Nord. 

calcMKert  (Gourny) .   ,  . Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

1575.  Le  Calemberc  'Courtois,  Dictionnaire, 
p.  53). 

Cheli^ee^  (Attaques) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Colembcrc  (Maningheu) Ibid. 

r«leBiker« Ibid. 

iiOl.  Colesberge(HAiGiiERÉ,  Dictionnaire, ^M)» 

Créfceri  (Le)  (Carly) Ibid. 

€r«aibert  (Le >,  hauteur  (Herbinghen)  .  .  .  Ibid. 

••Bselbers Brabant. 

EilUembereq  (Audembert) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Faw^ueinbcrguea Ibid. 

Ji*  siècle.  Falcoberg. 


Hainaut. 

iâil.  Flobierc  iTailliak,  Recueil  d'acte*  des 
A7/«  et  XI  fl*  siècles,  etc.,  p.  35,  d'après 
Dumortier). 

Ciouldeaberc  (Attaques) Pas-de-CaL  Boulogne. 

i^s  Guisbergue»  (Rebergue) Ibid. 

Hae^aomberKMo  (Louches) Pas-de-Cal.  Saint-Omer» 

■aufteaibert  (Outreau !   .  .  .   •  Pas-de-Cal.  Boulogne. 

■aucemberi  (Wierre-Efiroy) Ibid. 

■«e  HébersHe,  bois  'Nordausque) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

HeMbert  (Leulinghen) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

■erbelie Pas-de-Cal,  Saint-Omer. 

975.  Hardberc  [Chartes  de  Saint- Bert in,  t.  I, 

p.  64). 

■erseii»ersai  (Saint-Martin-au-Laert).  .  .  .  Ibid. 

■owshbersfeie,  montagne  près  Sangatte.   .  Ibid. 

Humberi Pas-de-Cal.  Hontreuîl. 

d30o.  Humberc. 

iiivieberi  ((^uelmes) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

.fiauqueMbersue  (Sanghen) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

miemberi  vOutreau) Ibid. 

Molqaemberl  (Alembonj Ibid. 


(  363  y 

■•Bilamkert  (Saint-llartin) Pas-tle-Cal.  Boulogne. 

Iâ08.  Bonemberg.  —  4S06.  Boullembercq.  — 
1S'«9.  Montianibert.  —  1^46-15^9.  Boulogne- 
Berg  dans  les  docamenis  anglais  (Haignbrê, 
Dictionnaire»  p.  3:%}. 

ralenliert  (Wimille) Ibid. 

PbNMmbersue  (Qiielmes) Ibid. 

roapiewbert  (Colembert) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

9aeaii»ercve,  ferme  (Nordausque)  ....  Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

L«  Huenibert  (Hesdigneul* Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Mambffirffae,  hauteur  (Wissant) Ibid. 

Bebers«« Pas-deCal.  Saint- Orner. 

■••bersne  (Zouafke) Ibid. 

Kotentiberii Saint-Martin) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

•Mber^ues  (Wimille) Ibid. 

(Wimille) Ibid. 

(Wierre-Effroyj Ibid. 

iriicibert  (Sainl-Étienne) Ibid. 

iââo.  Wisierberg  ^HàiGMERÈ,  Dictionnatre , 
p.  :i40). 

-dal,  -délie. 

Ar^vendal  (Âudinghcn) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Arascndal  (Maninghen) Ibid. 

Beilcdalle  (Tardinghen) Ibid. 

Berendai  (Quelmes) Ibid. 

BreMlalle  (Portel) Ibid. 

Brtte%uodaiie(Hesdin-rAbbét Ibid. 

Bar^weadal  (Salperwick) Ibid. 

«•ehendal  (Roquetoire) Ibid. 

Crendalie  «Doudeau ville) Ibid. 

•alleu  (Lacres) Ibid. 

MpipeBdai(Bouquehault) Ibid. 

B^«endai  (Quelmes) Ibid. 

Erqurndikllo  (Alembon) Ibid. 

ili«  lOutreau)      Ibid. 


'■^1 


(364) 

«riMAdiallefWimille) Pas-de-Cal.  BouIo|;ne. 

L«  Cttindal  (Marquise) Ibid. 

i.e  iSalBdal  (Marcq) Ibid. 

Haairedai  (Maninghen) Ibid. 

■••«iidai  (Queimes) Ibid. 

i««i«  (Saint-Ëtienne) Ibid. 

ï^aedalle  {Wacquinghen) Ibid. 

iHkii  (Maninghen) Ibid. 

■••uverd*!  (Acquin) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

L««ae«iai  (Wissant) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

E.iB«eiidai,  vallon  (Eperlecques  et  Houlle) .  Ibid. 

Aujourd'hui  le  Dédale, 

L«as«edAlle(Vieil-Moustier).  .....  Ibid. 

La  Meaeiidelle(Wimille) Ibid. 

MetMadalle  (Tubersent) Ibid. 

■erliiiffdallt)  (Verlincthun) Ibid. 

Mlaradalle,  ruisseau  . Ibid. 

idalleiRinxent) Mbid. 

ille  (Wimille) Ibid. 

li«BirBdalle  lOutreau) Ibid. 

^•rdale  (Quelmes) Ibid. 

M«rd*l  (Acquin) .       Pas-de-Cal.  Saint-Onier. 

dio  (Maninghen) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

idalle  (Ëlinghen) Ibid. 

Pl^aendiiiie  (Merck-Saint-Liévin) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

pitendai  (Neufchâtel) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

RAMiendai  (Leninghem) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Le  BaBdMi  (Maninghen) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Le*  maveadelleM  (Wimille) Ibid. 

TUendAle  (Outreau) Ibid. 

T«MtcadAl  (Alette) Pas-de-Cal.  Montreuil. 

it'ArMendMiie  (Wacquinghen)      Pas-de-Cal.  Boulogne. 

iwaierdal  (Leninghem) Pas-deCal.  Saint-Omer. 

iriBi^Bdaiie  (Outreau) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

wiadai  (Mentque-Nortbécourt) Ibid. 


J 


(  365  ) 

(Tournehem) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Ipeadali»  (Outreau) Ibid. 

MRemillyJ. Ibid. 


Nous  abordons  maintenant  la  catégorie  des  noms  germa- 
niques désignant  les  forêts,  et,  en  général,  les  endroits  boisés. 
Je  trouve  dans  les  langues  germaniques  jusqu'à  onze  noms 
pour  répondre  à  ce  but  ;  il  est  vrai  de  dire  que  l'immense  étendue 
de  bois  qui  occupait  notre  sol  explique  cette  riche  et  poétique 
synonymie.  Ces  noms  sont  les  suivants  dans  Tordre  alphabé- 
tique ; 

Busch  (bosch),  hard,  hecke  {hage),  holz  (holt  ou  haut),  horst, 
forst,  loh  [loo],  strauch,  strut,  wald  [woud),  wide  K 

De  ces  onze  noms,  il  en  est  sept  qui  peuvent  être  consi- 
dérés comme  ayant  appartenu  au  répertoire  des  Francs 
saliens,  et  qu'on  retrouve  par  conséquent  dans  notre  domaine  : 
ce  sont  bosch,  hage,  holt,  horst  (rare),  loo,  tvide  et  strut.  Les 
régions  orientales  de  la  zone  germanique  possèdent  en  outre 
des  noms  terminés  en  -hard  et  en  -wald. 

Commençons  par  le  plus  important  de  tous  ces  vocables. 
Loo  (ancien  allemand  loh,  anglo-saxon  leah,  leag,  latin  lucus) 
est  un  très  vieux  radical  indo-européen  pour  désigner  la  foret  <; 
on  le  retrouve  en  Angleterre,  en  Allemagne  et  aux  Pays-Bas, 
où  il  affecte  d'ordinaire  la  forme  de  lo  et  loo,  à  moins  qu'il  ne 


*  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  Deutsclier  Stâmme,  qui 
énumère  les  neuf  premiers,  page  18,  omet  wald  qu'il  étudie  cependant 
plus  loin,  page  S06,  et  wide  qui  lui  est  resté  inconnu  (voyez  cependant 
page  498).  Je  n'ai  pas  ajouté  ici  scheid,  parce  que  ce  mot,  tout  en  s'appli- 
quant  d^ordinaire  à  des  endroits  boisés,  rend  cependant  une  autre  idée 
et  sera  d'itilleurs  étudié  plus  loin. 

*  Lisez  sur  ce  mot,  ses  acceptions  et  ses  diverses  formes  :  Fabrk 
d'Envieu,  p.  134;  FoERSTEMANN,  coI.  1016;  Arnold,  p.  117;  Nomina 
geographica  Seerlandica,  1. 1,  pp.  155-160.  Van  den  Bergh,  Handboek  dêr 
ndddebiederlandsche  Géographie,  pp.  97,  190,  énumère  plusieurs  noms 
en  -loo  qualifies  de  forêts  :  situa  Braclog,  silua  Hornlo^  silva  Burb,  silva 
Irmenlo  (Ermel),  silva  Dabbonlo. 


(  366  ) 

les  abrège  en  -<;/,  4e,  -/,  comme  on  le  verra  par  plusieurs 
noms  de  la  liste  qui  suit  4.  Ce  suffixe  n'est  jamais  eombioë 
avec  un  nom  propre  de  personne  s,  et  c'est  là  un  signe  de  très 
haute  antiquité,  car,  comme  le  savent  tous  les  toponymistes, 
les  noms  de  lieux  où  entre  la  mention  des  personnes  appar- 
tiennent à  une  seconde  période  de  formation  ^. 


RÉGION  GERMANIQUE. 

Localités.  Provinces. 

i«eio«  (Aersele) Flandre  orientale. 

erloo Limbourjç. 


*  BreHelo  (Geliick) Ibid. 

4365.  (DB  BoRMAïf,  Fief*  de  Looz,  p.  43). 

■ikelen  (Bilsen) Ibid. 

4«%i.  Heveloe.  —  4365.  Be?elo  in  parochia  de  Bilsen 
(DE  BoRMAN,  Fieft  de  Looz,  pp.  3  et  22). 

■•!!••  (Tremeloo) Brabant. 

B«rlo«   .  .   .   .' Limbourg. 

B«aTelo«  (Worteghem) Flandre  orientale. 

••«▼«!••  iPeteghem) Ibid. 

Callo« Ibid. 

*  Multiples  exemples  de  ce  pracédé  dans  les  noms  de  TOveryssel 
{Nomina  geographica  Neerlandica,  t.  I,  pp.  76-154).  Cfr.  pour  la  Gneldre 
Van  den  Bergh,  Over  den  oorsprong  en  de  beteekenis  der  ptaatsnamen  in 
Gelderland.  —  Exemples  pour  l'Allemagne  dans  Abnold,  pp.  447  et  sui- 
vantes. Cfr.  Fabre  d'Enviei^  p.  437. 

*  De  même  en  Allemagne,  voyez  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wande- 
rungen  Deutscher  Stdmme,  p.  148. 

>  Il  ne  faut  tenir  aucun  compte  des  réseiTes  de  Foerstemann,  quant  à 
la  possibilité  de  plusieurs  radicaux  loo  dontTun  signifierait  marais  (il  est 
à  trouver)  et  Tautrc  lieti,  venant  du  latin  locus.  Les  conjectures  de  Grand- 
gagnage,  Mémoire,  p.  84,  auquel  Foerstemann  renvoie  pour  ce  dernier 
article,  sont  dénuées  de  toute  valeur,  et  ses  exemples  n'existent  pas.  Faire 
du  Toxiandria  locus  d'AMMiEN  Marcellin,  XVII,  8,  notre  Tessenderloo, 
cela  ne  me  paraît  pas  admissible. 


(  367  ) 

Localités.  Provinces. 

€«rbeek-L*« Brabant. 

*  ••nderalo* Limbourg. 

Aux  en?irnxis  de  Stockem.  —  X.iV«  siècle.  diWa  de 

Donresloe  (de  Borman,  Fiefi  de  Loot,  p.  470). 

EeeI«o Flandre  orientale. 

BUlo*  (Evergem) ...  : Ibid. 

OroHielploo  (Maeseyck) Limbourg. 

HABkoral«« Ibid. 

1367.  Molendinum  Hankeraloe  (i>E  Borman,  Fief*  <^^ 
Lotn,  p.  7S). 

lerl^o  (Genck) Ibid. 

Brabant. 

ii«Bserl«o '(Genck) Ibid. 

iiillii Anvers. 

l«lppel«o Ibid. 

Ëj— Flandre  occidentale. 

■.••(Achel) Limbourg. 

■«••  (Broechem; Anvers. 

V  (Dieghem) Brabant. 

(Hamont) Limbourg. 

(Lovendeghem) Flandre  occidentale. 

■<••  (Steynockerzeel) Brabant. 

(Kesselloo» Ibid. 

•■••(Peer) Limbourg. 

■o«nMi*«  (Tervueren) Brabant. 

li«derl«o Brabant 

<Wautkrs,  Environs  de  Bruxelles,  t.  U  pp.  lii 
eHi4).  ^ 

•eiersioo  (Berlingen) Limbourg. 

i:^.  Oeterslo  (de  Borman,  Fiefs  de  Loot,  p.  U). 

1 

*  rapia^l* 

il 70.  Quadam  capella  Papinio  que  sita  est  infra 

ambitum  parrocnle  de  Manlinnehem  (Serrure, 
Cartulaire  de  Saint^Bavon,  p.  54). 


Anvers. 

iS89.  Poderlo  (Kreglikger,  p.  ffiS). 

P«ppel Ibid. 

796.  Pîeplo.  -  i!2il.  Publo  (Krbgunger). 


(  368) 

LocalUés.  Provinces. 

>▼«!• Anvers. 

il65, 1311.  Ravenslo  ^Kreglingeb,  p.  98H). 

©le Flandre  orientale. 

1105    Rondeslo  (Sebburb,  Canulatre  de  Satmi- 
Bavon,  p.  93). 

«•kveleM Limbourg. 

1107.  Sconelo  (  I^ot,  Cariulaire  de  l'abbaye  de  Saint- 
Trond,  1 1,  p.  30  a?ec  la  note  21). 

0IM4erlM  (Genck) Ibid. 

*  «•■!© Ibid. 

i:i66.  Domus  de  Salo  (de  Borman,  Fieft  de  Looz, 
p  M). 
Ttimeméert— Ibid.  • 

vng^rî— ■    .  Ibid. 

TreMel*« BrabanU 

vui««i«« Flandre  oceidentale. 

vresterl«« Anvers. 


La  facilité  avec  laquelle,  comme  on  l'a  vu  sous  les  noms  de 
Poederle,  Poppel,  Ravels,  Ronsele,  Schuelen,  la  désinence  -loo 
s'abrège  en  -le  ou  -/,  suggère  naturellement  une  question.  Est- 
ce  que  les  nombreux  noms  flamands  en  -/  ou  -le  dont  Torigine 
nous  est  inconnue  ne  dériveraient  pas,  au  moins  en  bonne 
partie,  d'un  radical  combiné  avec  4oof  Après  avoir  jeté  un 
coup  d'œil  sur  la  liste  qui  suit,  et  où  figurent  tous  noms  de 
lieux  hollandais  dont  les  toponymistes  locaux  ont  dégagé  un 
"loo  latitant,  le  lecteur  conviendra  sans  doute  que  la  question 
n'est  pas  oiseuse. 

a.  GUBLDRB. 


Braiel. 

855.  Villa  Irmenlo. 

Xilh  siècle.  Gheetlo.  —  1356.  Geetlo. 
—  1393.  Ghijetel,  etc.  —  La  dési- 
nence lo  reparaît  avec  des  alter- 
nances encore  en  1403  et  en  1594 
[yonUnayeographica  ISeerlandica, 
p.  109). 


l!253.  Gerstlo,  et  ainsi  de  suite.  — 1499. 
Gorstell.  —  1491  Gorsseloo.  —  45(6. 
Gorssel  {Somina  geographica  Neer- 
landica,  p.  111). 

Miel. 

997.  Nido. 

ll««el. 

793.  UlUloch  villa. 

XI*  siècle.  Wamelo. 


(  369  ) 


b.  BRABAMT  SEPTENTRIONAL. 


Bewiel 

ii73.  Roselo  {Nomina  geographica 
Neerlandica,  t  II,  p.  &). 


70i  Waderlo  super  fluviam  Dntmala 
(Bréquignt  ei  l'ARDEssus,  Diplôme*, 
t  11,  p.  265).— 1175.  Waderlo  -  1436. 
Waderle.— 1608.  Waeire  {Nominaqeo- 
graphica  Neerlandica,  t  II,  p.  30). 


o.  OVERYSSEI.  <. 


BMirle. 

Baario. 

Bo«tele. 

1390.  Boecloe. 

lââl.  Burgelo. 

Baarle. 

900  [circa).  Darloe. 

CSsBiinelke. 

1333.  Gammioclo. 

■•Arle. 

1188.  Harlo. 

Bexel. 

1380.  Heckenslo.  — 1443.  Hegselo.  — 
1430.  Hexsele.  — 1516.  Hexelu 


KrulMell. 

990.  Cracilo. 

liemele. 

1390.  Lemeloe. 

Llnde. 

1390.  Lynloe.  ' 


XI«  siècle.  Craccelo. 


Mmlele. 

1387.  lindelo. 

I«oec«ele. 

900  {circa).  Noselo.  — 1408.  Noesselo. 

oele. 

1997.  Odele.  —  1431.  Udelo. 

Ramole. 

1165.  Ramelo. 

Blele. 

Vers  1390.  Reloe. 

1546.  Stepeloe. 

lVe«hele. 

134a  Weehio. 

IVendele. 

1379.  Wenlo. 

UTengele. 

1040.  Wengheloe. 


Voici  maintenant  les  noms  flamands  inexpliqués  dont  il  est 
permis  de  croire  que  plus  d'un,  quand  on  connaîtra  sa  forme 
primitive,  devra  être  rattaché  à  la  catégorie  de  ceux  qui  ont 
pour  suffixe  -too. 

Aehel .   .      Limbourg. 

Bakei  (Zeelhem) Ibid. 


1  fifomina  géographiea  N^trlandica^  t.  I,  pp.  76  et  suit,  (article  de  ran  Doorninck). 

Tome  XLVIU.  24 


^ 


(  370  ) 


■aerie  (Tronchiennes) 

Baerlo-Herl^s 

Boncle-SalBt-Blalae . 

Boaele-9Aliil-l»«Bia . 

Boekioo  (forét  de  hôtres)  est,  k  n'en  pas  douter,  la 
forme  primiiive  de  ces  deux  noms.  Cfr.  un  Boekelo 
en  Gueldre. 

■•««•PCI 

B«el  (Oolen) 

Barkcl  iPeer) 

Besftebel 

Blekele 

Gfr.  Dikelo  dans  la  liste  suivante. 

Bnirel 

■eyiMiei  (Meerle) 

cte«trl 

Glerle 

Beebiel 

Ij^iMmel 

M«erle  (Poppel) 

HAerletOost-Roosebeke) 

Gfr.  Maerioo  en  Limbourg. 

■cerle 

Wetferbrakel 

Cfr.  Braclog  (797),  lieu  disparu  dans  la  Gueldre  (Van 
DEN  BëRGH,  Handboek  aer  middelnederlandtche 
(jeographie,  l2«  édition,  pp.  97  et  i9U). 

•evel 

Opbrakel .    . 

Beppol 

veerle  (Brecht) 

"Wwtfl 


Flandre  orientale. 

Anvers. 

Flandre  orientale. 

Ibid. 


Anvers. 

Ibid. 

Limbourg. 

Anvers. 

Flandre  orientale. 

Anvers. 

Limbourg. 

Anvers. 

Ibid. 

Ibid. 

Limbourg. 

Ibid. 

Anvers. 

Flandre  occidentale. 

Anvers. 

Flandre  orientale. 


Anvers. 

Flandre  orientale. 

Limboui^. 

Ibid. 

Anvers. 

Ibid. 


REGION  ROMANE. 


Averioi  (Wissant) 

4535.  Mont  d'Avrelot  (Baignerë,  Dictionnaire, 
p  12). 

Beauio  (Ëperlecques) 

1149.  Nemus  de  Bethlo  (GouRTOis,  Dictionnaire, 
p.â8). 


Pas-de-Cal.  Boulogne. 


Pas-de-Cal.  Sainl-Omer- 


{  371  ) 


Bereiiiu  (Billy-Berclau) Pas-de-Gal.  Béthune. 

li^T.  Berkloo  [bictionnaire  historique  du  Pas- 
de-Calais,  arrondissement  de  Beihune,  t.  Ij. 

Berlos Liège. 

ii80.  Bierlos  (Grandgagnage,  Mémoire,  p.  81). 

B«r(beiot,  forêt  (Leninghen) .......      Pas- de-Cal.   Saint-Omer. 

Dlboio  (Quelmesi Ibid. 

1411.  (Archives  d  Arras). —  Cfr.  Dickele  dans  la 
liste  précédente. 

■ardri^c Pas-de-Gal.  Boulogne. 

Grande  foiét  au  nord  de  Boulogne. 

Blllauft.  bois  (Âudrehem) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Le  i<oo Ibid. 

Bois  entre  Saint-Omer  n  Blendecque. 

■,e  i-ociWirnille) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

lie  Mj—  (Fiennes) Ibid. 

Le  i«o«  .   .   .   j Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

Bois  à  Tuurnebëm. 

Le  Ltti  (Boningues' Ibid. 

Le  Lot  (Saint-Ëlienne) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

Le  Loi  (Saint-Martin) Ibid. 

LiiioiM Brabant. 

966.  Lemlo.  —  Il  H.  Lentloz.  —  4207.  Lelos 
(Wautkr.s,  Canton  de  Nivelles,  communes 
rurales,  p.  62). 

Poni-dc-i.oup Hainaut. 

840  Funderlo  (Diviviek,  p.  2B6) 

iVAoieiou Pas-de-Cal.  Béthune. 

Nom  d'uiio  foi'ét  entre  Aire  et  Estaires  {Diction- 
naire hixiorique  du  Pas-de-Calaix,  canton  de 
Liller^). 

^PToterioo Brabant. 

uroUreloA Nord.  Lille. 

878.  Walrelocio  (Duvivier,  p.  3^)).  — 1019-1030. 
In  pago  tomacensi  ?illam  Waterloscum  ecctcsia 
(Serruke,  Cartulaire  de  Saint-Hnvon,  p.  18. 
—  Cfr.  d'IlERBOMi^z,  Géographie  historique  du 
Tournaisis,  p.  56). 

uraireio-i,  près  de  Lessines Hainaut. 

1276.  (  Veil  Rentier).  —  Ce  nom  se  retrouve  dans 
presque  toutes  les  provincen  des  Pays-Ras  :  en 
Zélaude,  en  (ironingue,pn  Hollande  septentrio- 
nale, en  Frise,  vn  Gueldre,  eu  Linibourff.  Je  le 
rencontre  dès  704  :  In  loco  vel  villa  nuncupata 
Wadei-lo  ^uper  fluvium  Duimala  (Brequigny  et 
Pardessu.s,  t.  Il,  p.  265),  qui  est  aujourdhui 
Mraalre  (Brabant  septrntrional)  et  non  Waarle 
(Gueidre),  comme  le  croit  Pardessus.  —Voyez 
plus  haui,  p.  869. 


(  372  ) 

HoU  (allemand  holz)  est  particulièrement  fréquent  en  néer- 
landais, tandis  que  le  haut  allemand  emploie  de  préférence 
wald.  Le  sens  primitif  de  holt  est  bien  celui  de  forêt;  celui  de 
bois  à  brûler  (lignum)  qu'il  a  pris  par  la  suite  en  est  dérivé;  il 
en  est  absolument  de  même  pour  le  français  bois  (venant  du 
thiois  bosch)  où  les  deux  sens  ont  la  même  relation.  HoU  est  de 
bonne  heure  devenu  hout  dans  les  régions  flamandes.  Voici  les 
noms  de  localités  romanes  dans  lesquels  il  reparaît  comme 
suflSxe  : 


Ar^oiBi^oïKiLeulinghem-lez-Etrehem).  .   .      Pas  de-Cal.  Saint-Omer. 

Avronlt Ibid. 

4139.  Averhout  f Courtois,  Dictionnaire,  p.  !2I). 
—  Gfr.  Averlot  dans  la  liste  précédente. 

Béeonrt Pas-de-Cal.  Montreuil. 

4436.  Bocot.  ~  4 156.  Bocolt  [Dictionnaire  kUto- 
rique  du  Pax'de-CcUait,  arrondùtsement  de 
Montreuil,  p.  S70). 

■•neourt  (Fléchin)  ....       Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

4353.  Boucoud  (Courtois,  DicUonnaire,  p.  45). 

■•uquehaaii Pas-de-Gal.  Boulogne. 

4437  {circa).  Buchoat  —  Bocholt,  etc.  (Haigneré, 
Dictionnaire,  p.  58.)  —  bouquehault  est  une 
des  nombreuses  transformations  romanes  du 
thiois.  —  Boekholt  =  forêt  de  hêtres.  — 
Gfr.  Bécourt,  Beancourt,  Boucourt,  etc. 

Camkrehout  (Le),  bois(Glerques^ Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

c«ieax  (Réty) Pas^e-Gal.  Boulogne. 

4986.  Colehout  (HaignerÉ,  Dictionnaire,  p.  95). 

C«lh«at  (Le),  lieu  dit  (Bainghen) Ibid. 

c«ih«at  (Le),  lieu  dit  (MenneviUe) Ibid. 

CoMdehant  OU  Comdehoat,  forêt  (Gondette).  Ibid. 

(HaignerÉ,  Quelques  chartes  de  l'abbaye  de 
Samer.  MÉMOIRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ACADÉMIQUE 

DE  Boulogne,  t  XU). 

Keant  (Ofirethun) Ibid. 

4308.  Hecolt  (HaignerÉ,  Dictionnaire,  p.  4212). 

Béant  (Saint-Étienne) Ibid. 

4499.  Hecout  (HaignerÉ,  Dictionnaire,  p.  43S). 

Beotte*  (Licques) Ibid. 

4470.  SilYam  in  Aicotta  (HaignerÉ,  Dictionnaire, 
p.  423). 


fi 


(  873  ) 

Beonai-saiMf-MeiB Pas-de-Cal.  Airas. 

4154.  De  Scultis.  —  ii89.  ScolL  —  (Sur  les  formes 
anciennes  et  sur  l'«  parasite,  cfr.  Ricouart, 
p.  i:«.) 

(Tilques) Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 


Ces  cing  noms  sont  les  diverses  formes  romanes 
du  thiois  Eekhout  »  bois  de  chênes. 

Kasuinehaus  (Beussent) Pas-de-Gal.  Jfontreuil. 

■•drenaiiii  (Réty) Pas-de-Gal.  Boulogne. 

ii94.  Nemus  de  Hodenehont  (Haigneré,  Diction- 
naire, p.  im). 

liABiershous,  forêt,  près  de  Boucres  .   .  .  Ibid. 

4407.  Silvam  quae  dicitor  Lanter8hout(HAiGiiERÉ, 
Dictionnaire,  p.  196). 

LlcFMiiii,  bois  (Réty) Ibid. 

nortbéconri  (Mentque-Nonbécourt) .  .  .  .      Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

10B4.  Buchout  —  4314.  Bochoud.  —  i:i61 
Becoud,  etr.,  (CorRTOis,  Dictionnaire,  p.  467.) 
—  Cfr.  ci-dessus  Bouqueliault. 

northont  (Nielle-lez-Àrdres) Ibid. 

Ce  nom  se  prononce  aujourd'hui  Noinrou  (Cour- 
tois, Dictionnaire,  p.  168). 

Morchoiic  (Bayenghem-lez-Eperlecques).  .   .  Ibid. 

mamcsaiit  (Escalles) Pas-de-Gal.  Boulogne. 

KlM^uevont  (Samer) Ibid. 

Tréii«iii Pas-de-Gal.  Arras. 

4065  Torhull  juxta  Daacum  (Ricouart,  Études 
étymologiques,  p.  244).  —  Cfr.  Thourout  en 
Fkndre  occidentale. 

i»>»tbéeoart Pas-de-Gal.  Saint-Omer 

Bochoui  Juxta  Aquinnm  (Courtois,  Dictionnaire, 

p.  292;. 


-bosch. 

La  ■•uqneikois^ve  (Moulle) Pas-de-Gal.  Saint-Omer. 

Le  Bneq  (Bellebrune) Pas-de-Gal.  Boulogne. 

!<•  Baeqnot  (Outreau) Ibid. 

Bserebus  (Les),  bois  (Âlincthun) Ibid. 

■eBMebua  (Les),  bois  (Fiennes) Ibid. 

viiembiis  (Outreau) Ibid. 


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l:««5,  Hïrtftuuu  JlireTallu. 
'l'uMJcafson.du  Grand^Umehé  de  Luxembourg  L  XV 

-.-...(Pécy) Sei»e^.|to„e. 

bomme. 


(  375  ) 

MerAsde  ou  NerMiit Namiii*. 

Ancien  nom  du  château  de  Poilvaclie  (Houx).  —  1938. 
Gastri  de  Poilevache  (Bormans  et  SCHOOLneKSTERs,  Car- 
tulaire  de  Satni- Lambert,  1. 1,  p.  401).  — 1243  Poilevache 
(Ernst,  Histoire  du  Limbourg,  t.  VI,  p.  227).  Poilvacbe 
est  un  sobriquet  qui  signifie  fiUle-vache*  (pilaos  vaccas, 
Gities  d'Orual,  voyez  ci -dessous)  et  aue  Von  retrouve 
ailleurs  encore  appliqué  kdts  chflteaux.  U  y  avait  un  Poil- 
vache  (XIV*  siècle,  en  flamand  Poelvaelse)  à  Dormael  en 
Brabant,  près  de  la  chaussée  romaine  (Wauters,  (lanton 
de  Léau,  p.  78).  —  Gfr.  dans  le  Cher  un  PoUviUain 
(»  pille-paysans)^  dans  Tlndre  un  Pellevoisin  et  quatre 
Peltouaiue  (ss  pille-brebis  dont  trois  dans  la  Charente- 
Inférieure  et  un  dans  le  Maine-et-Loire.  Vovez  le  Diction- 
naire des  Poste,%  et  des  Ttlegraphe»  et  cfr.  HouzÊi  p.3S»  et 
Grandgagnage,  JféfROire,pp.  125  etiâG.  Sur  les  fantaisies 
étymologiques  de  Gkamaye,  qui  veut  Pom-det-Vacha, 
voyez  Annale*  de  la  Société  archéologique  de  Namur, 
t  II,  p.  92.  —  Il  résulte  des  tpxles  les  plus  anciens  qui  nous 
font  connaître  ce  nom  de  Poilvache  que  c'était  un  sobriquei 
donné  à  ce  château  luxembourgeois  par  ses  voisins  liégeois, 
et  que  dans  le  comté  de  Luxembourg  dont  il  faisait  jiaitie, 
il  continua  d'être  désigné  par  son  nom  ancien.  Vuici  ces 
textes  : 

(An.  1238).  Orta  etiam  bis  diebus  conientione  inter  Johan- 
nem  episcopum  et  comitetn  Wallcranum  causa  castri  ()uod 
Smaragdus  vel  Pilans  vaccas  *  ab  incolis  terrae  illius 
vocatur,  non  longe  distans  a  fluvio  Mose  et  oppido  Dyonanto 
{CilleM  d'Orval,  111,  102,  dans  Pkrtz,  Scrtpioren,  i.  Vil, 
p.  iSS). 

Première  moitié  du  XIII*  siècle. 

Vers  29755.  Mais  par  convenance  et  par  ban 
Remest  par  déviera  Waleran 
Poilevake,  U  fors  castiaus 
Ki  silla  mices  et  gastiaos 
Li  dus  de  Lembore  l'ot  fremé 
Ses  pères  et  bien  acesmé 
Et  s'el  list  nommer  Esmerauile. 
Mais  la  cent  envioase  et  bande 
Cil  de  Hui  et  cil  de  Dinanl 
Ki  la  enior  ièrent  manant 
Le  tenoient  a  mal  voisin 
Ne  n'el  prisoient  I  roisin. 
Si  l'apeloient  par  corine 
Poilevaque,  et  par  grand  haine 
Pour  cou  que  oevanl  leur  estaces 
Prendoient  lor  pors  et  lor  vaces. 
Et  tre:<ioute  lor  autre  proie 
Par  itant  l'uns  a  l'autre  proie 
Qu'Esmeraude  soit  apieli^s 
Poilevake  d'à  us  en  tous  lés. 
Mais  en  la  tiere  Waleran 
Très  cou  qu'il  fii  fondés  par  ban 
Fu-il  Ësmei'aude  nomnié.'^  : 
Ensi  est  li  castiaus  remés. 

(Chronique  rimée  de  Phil.  Stouskte,  éd.  DE 
Reiffenberg,  1. 1,  p.  639). 

*  Je  rétablis  aioai  la  vraie  orthographe  du  nom  à  la  place  de  Pilom  Vacra  qui  est 
BBanifettemeut  fautif. 


(374) 

^¥ald .  J'inscris  ce  nom  avec  une  certaine  hésitation,  puisquMI 
ne  m*est  pas  prouvé  qu'il  entre  comme  suffixe  dans  un  des 
noms  suivants.  Il  est  cependant  certain  que  wald,  sous  la  forme 
gatiU,  a  passé  dans  la  langue  française  même  comme  appellatif. 
Diverses  localités  françaises  s'appellent  Le  GatUt  ou  Les  Gaults. 
Il  y  a  deux  Le  Gault  dans  TEure-et-Loir  et  un  dans  le  Loir-et- 
Cher,  un  Gault  dans  la  Manche,  deux  Les  Gaults  dans  le  Loiret, 
un  Les  Gaulx  dans  l'Aisne  et  un  Le  Gaull-la-Forêt  (!)  dans  la 
Marne.  Voyez  le  Dictionnaire  des  Postes. 


: 


[Il 


4iil.  Maionis  Waldum.  —  iiSi.  Mainwalt  (Duvivieb,  p.  8(M). 


Hlrwart 


XI*  siècle.  Castrum  cui  antiquitas  nomen  fait  Mirwolt  (Fiïa 
Theodorici  Attdag.,  c.  SB,  dans  Pertz,  Scrtpioret,  t.  Xtl, 
p.  54).  —  XI I*'  siècle.  Gasiri  MirvûldL  -  Minrot.  —  Cella 
Nirvoldensis.  —  Mirvolt  {Chronique  de  Saini-Huben, 
col.  9,  i%  55).  - 1127-4155.  Hirewalt  (Bormans  et  School- 
MEESTERS»  ÙaHulaire  de  Saint-Lambert,  u  I,  pp.  57  et  75). 

Cfr.  B-r*..*. 


Meuse. 


4106.  Mirvaulc. 
i450.  Mirovault. 
1180.  Merwalz. 


-  Ii39.  MersvaujL 

—  il53.  Mirowalt 


Ibid. 


ii«r««it  (DampviUers) 

1060.  Mirvalt  —  1066  Castrum 
Mirenwaldi.  1103.  MirvalL  — 
il53.  MirowaU.  -  1156.  Mireuvalt 
castrum. 

(LiËNARD,  Dictionnaire  topographique  de  la  Meuse, 
pp.  i6i  et  163}  —  Le  Mirwart  bâge  paratt  devoir  son  nom 
a  celoi-ci;  l'un  et  l'autre  sont  des  cnâteaux  appartenant  à 
la  même  famille.  Cfr.  Gophnet,  fnsiitut  archéologique 
d'Arlon,  t.  IWl,^.  H}, 

MirvaMc  (Bar-le-Duc) Meuse. 

1179.  Mirvaut—  1435.  MiroualL  - 
XV*  siècle.  Miroval. 

(LitMARD,  Dictionnaire  topographique  de  la  Meute, 
p.  150). 

MarMiM  (Pargny-sous-Mureaux).    .    .      Vosges, 

1^5.  Mirouaut,  Mirevallis. 

[PublicationH  du  Grand-Duché  de  Luxembourg^  t.  XV, 
p.  lOi).—  Cfr.  GoFFiNET,  Institut  archéologique  a'Àrlon, 
t.  XVII,  pp.  4-7. 

Mirvaiâs  (Pécy) Seine-et-MaToe. 

Biirv*«s Somme. 


Hainaut. 


Luxembourg. 


(  375  ) 

leraade  OU  liernul Naimir. 

Ancien  nom  du  château  de  Poilvaclie  (Houx).  —  1238. 
Castri  de  Poilevache  [Bormans  et  Schoolmersters*  Car- 
tulaire  de  Saint- Lambert,  1 1,  p.  401).  — 1243  Poilevache 
(Ernst,  Histoire  du  Limbourg,  t.  VI,  p.  S27).  Poilvache 
est  un  sobriquet  qui  signifie  pille-vache»  (pilans  vaocas, 
Gilles  d'Orval,  voyez  ci -dessous)  et  aue  Von  retrouve 
ailleurs  encore  appliqué  k  dts  châteaux,  il  y  avait  un  Poil- 
vache  (XIV*-*  siècle,  en  flamand  Poelvaetse)  à  Dormael  en 
Brabant,  près  de  la  chaussée  romaine  (Wauters,  Canton 
de  Lénu,  p.  78).  —  Gfr.  dans  le  Cher  un  PoilviUain 
(as  pille-paysans),  dans  l'Indre  un  Pellevoisin  et  quatre 
Peliouaille  (=»  pille-brebis  dont  trois  dans  la  Charente- 
Inférieure  et  un  dans  le  Maine-et-Loire.  Voyez  le  Diction- 
naire des  Portes  et  des  Ttlegraphes  et  cfr.  UouzE,  p.  35,  et 
Grandgagnage,  iVémo/re, pp.  125  et  126.  Sur  les  fantaisies 
étymologiques  de  Gramaye,  qui  veut  Pom-det-  Vaches, 
vovez  Annales  de  la  Société  archéologique  de  Namur, 
L  fl,  p.  92.  —  il  résulte  des  textes  les  plus  anciens  qui  nous 
font  connaître  ce  nom  de  Poilvache  que  c'était  un  sobriquet 
donné  à  ce  château  luxembourgeois  par  ses  voisins  liégeois, 
et  que  dans  le  comté  de  Luxembourg  dont  il  faisait  j)aitie, 
il  continua  d'être  désigné  par  son  iiom  ancien.  Voici  ces 
textes: 

(An.  -1238).  Orta  eliam  bis  diebus  conientione  inter  Joban- 
nem  episcopum  et  comitem  Wallcranum  causa  castri  ()uod 
Smaragdu.s  vel  Pilans  vaccas  <  ab  incolis  terrae  illius 
Tocalur,  non  longe  distans  a  fluvio  Mose  et  oppido  Dyonanto 
(Gilles  d'Orval,  111,  102,  dans  Pertz,  Scripiores,  i.  Vil, 
p.  125). 

Première  moitié  du  Xlih  siècle. 

Vers  29755.  Mais  par  convenance  et  par  ban 
Remest  par  deviers  Waleran 
Poilevake,  li  fors  castiaus 
Ki  silla  mices  et  gastiaus 
Li  dus  de  Lembore  l'ot  fremé 
Ses  pères  et  bien  ace»mé 
Et  s  el  tist  nommer  Esmerauiie. 
Mais  la  cent  envieuse  et  baude 
Cil  de  Hui  et  cil  de  Dinanl 
Ki  la  enior  ièrent  manant 
Le  tenoient  a  mal  voisin 
Ne  n'el  prisoient  1  roisin. 
Si  l'apeloient  par  corine 
Poilevaque,  et  par  grand  hatoe 
Pour  cou  que  devant  leur  estaces 
Prendoient  lor  pors  et  lor  vaces. 
Et  trcHioute  lor  autre  proie 
Par  itant  l'uns  a  l'autre  proie 
Qu'Esmeraude  soit  apiel<^s 
Poilevake  d'à  us  en  tous  lés. 
Hais  en  la  tiere  Waleran 
Très  cou  qu'il  fu  fondés  par  ban 
Fu-il  Esmeraude  nommés  : 
Ensi  est  li  castiaus  remés. 

{Chronique  rimée  de  Phil.  Mouskes,  éd.  de 
Reifpenberg,  1. 1,  p.  6^). 

'  J«  rétablis  ainsi  la  vraie  orthographe  du  nom  à  la  pUee  de  Pilons  Vacra  qui  est 
lanifeslemeiit  fautif 


(  376  ) 

1963.  Neraude  son  chastiaul,  qae  on  nomme  communé- 
ment PoilTaiche  {Revue  de  numUmatique  belge,  t  VI, 
6  366).  -  13S6-4329.  MoneU  Esmenude.  —  Moneta 
eraad. —  Esmeraudinsis  {Revue  de  numismatique  belge, 
t  V,  pp.  11  et  54;  t  Vl.  p.  358).  —  Entre  ces  deux  fonnes 
Meraude  et  Êmeraude,  l'hésitation  n'est  pas  possible. 
C'est  Meraude  qui  est  la  primitive,  et  de  \k,  par  étymologie 
populaire,  on  a  forgé  Êmeraude.  Mais  Meraude  lui-même 
doit  être  l'équivalent  de  nos  Muraut  et  Murvaux,  et  par 
suite  de  Mirwdrt.  —  Cfr.  des  composés  comme  Merwede 
(voyez  ce  nom)  et  Mierlo,  dont  le  second  terme  signifie  foré^ 
et  dont  le  premier  équivaut  à  xombre,  obscur,  d'après 
FOERSTEHANN,  t  U,  p.  1103,  qui  cite  le  saxon  mirk,  l'anglo- 
saxon  myrk,  le  norrois  myrkr  =  obscur,  et  qui  y  rattache 
le  Miriquidi  de  Thietmar  (voyez  ce  nom  &  l'article  suivant). 
Je  noterai  ici  que  le  nom  de  la  forêt  de  Meerdael  ou  Mirdal 
semble  contenir  aussi  le  radical  mirch  ou  mir, 

uraaii  (Saint-Sauveur) Hainaut. 

(Anseremrae) Namur. 


-wide  (-wede)  ^. 


Coiwiëe  (Pihen) P.-de-C.  Boulogne. 

1432.  Collewede.  — 1556.  Collwey  wood  (terrier  anglais). 
Ce  lieu-dit  était  sans  doute  compris  dans  la  forêt  de 
Golwide. 

Colwide,  forêt  du  comté  de  Guines Ibid. 

\\\\^  siècle.  In  nemore  quod  a  carbonibus  lignorum 
vel  a  caltura  sive  a  colore  formae  Colvida  nomen 
accepit  {Lambert  d'Ardres,  éd.  Godefroy-Ménil- 
GLMSË,  c.  68).  ->  Ce  nom  de  Colwide  est  porté  par  une 
localité  du  pagus  Westrachi  (le  Westergau  en  Frise)  : 
855.  In  Golwidum  (Lacomblet,  1 1,  p.  31,  n»  30).  >- 
Gtr.  pour  la  détermination  de  wide  le  nom  de  la  Mer- 
wede, région  de  la  Hollande  :  XI«  siècle  in  quadam 
silva  Mircwidu  vocata  (Thietmar  de  Meksebourg, 
IX  (vni),  28.  —  Sylva  Merowido  (Alpert,  Vita 
\,  30). --  Silva  Miriwidi  {Ami.  Saxo.,  a.  i018).  —  Par 
une  curieuse  coïncidence,  le  nom  de  la  forêt  aujour- 
d'hui détruite  a  passé  au  fleuve.— Cfr.  Y  an  den  Bergh, 
Handboek  der  middelnederlandsche  géographie, 
pp.  73-74.  —  Une  autre  forêt  de  Miriquidi  est  citée  par 
Thietmar,  t.  VI,  p.  10.  —  Cfr.  encore  :  800.  Silva  quae 
nuncupaU  Steinvrida  (Lacomblet,  t.  IV,  p.  759).  - 
Tous  ces  textes  ne  laissent  aucun  doute  sur  la  valeur 
du  suflSxe  wide.  —  1018.  Erat  etiam  locus  quidam 
silvis  ac  paludibus  inhabitabilis,  oui  ab  incolis  Mere- 
weda  nomen  accepit,  ubi  videlicet  Mosa  et  Wal  fluvius 
de  Rheno  effluen»  pariter  corrivantur  {Gexta  epp. 
camerac.,  III,  19,  aans  Pertz,  Scriptortt,  t.  Vil, 
p.  471). 

^  Sur  xoilu  dans  le  sens  Je  forêt,  voyez  Abrolo,  p.  498  et  Fâbbb  d'Brvibo,  p.  I4S. 


(  377  ) 


I  -stmt  ^. 

Ce  très  vieux  vocable  pour  désigner  la  forêt  reparaît  au 
moins  une  fois  dans  notre  toponymie  :  c'est  en  1391,  dans 
Pacte  de  vente  du  «  bos  que  on  dist  Estrieus  ^  ».  Le  bois 
d'Estrieux  était  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Helles, 
arrondissement  de  Tournai. 

Le  sart  est  désigné  en  langue  germanique  par  le  mot  rode, 
diversifié  selon  les  dialectes  en  rade,  riete,  rente,  reuth,  et 
oontracté  souvent  en  -erl  3  à  la  fin  des  mots  composés.  Dans 
les  régions  romanes,  le  vocable  entre  dans  la  composition  des 
noms  suivants  : 


Le  RoDttlz Hainaut. 

868-869.  Ruez  celia  (Ddvivibr,  p.  307). 

Bro^nerole Ibid. 

XII"  siècle.  Silva  quae  Brocherota  vocatur  (Hebman  de 
Tournai,  c.  .^6,  dans  Pertz,  Scrip^ores,  t  XIV). 

céroax Brabant. 

1219.  Ros.  -  1230.  Rodium.  —  1247.  Scezniez.  —  1440. 
Serous.  —  1518.  Siccum  Rodinm,  etc.  (Wauters»  Canton 
de  Wavre,i^.\\% 

Fanillenreiiz   ....  .    .       Hainaut. 

1141.  Rues  qui  fainelicus  dicitur.  —  1162.  Famelico  Ruez 
(Ghotin,  p.  149).  —  XVI«  siècle.  Famei iléus  Rues  (Du vi- 
vier, |).  234). 

«Su nierons  (Jodoigne;,  bois Brabant. 

(Wàuters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  3). 

-Splronv  (Hamme) Ibid. 

1713  Mespelroux  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  1(53). 

(Les  Avins) Liège. 

(Buzet) Hainaut. 


<  Voyez  AaNOLDf  AntiedMlungen  und  lVanderung9n  Dtutidier  Stâmme,  pp.  498  et 
■uifantes.  En  Hesse,  la  carte  de  l'éUit-inajor  relève  ce  nom  pluf  de  cinquante  fob 
dans  les' lieux  dits.  Cfr.  aussi  des  noms  comme  Birkenstrot,  Elenstrut,  Linden- 
strut,  etc. 

s  Annale»  du  Cerde  archèologiqv»  cfs  Jions,  t.  XX lU,  article  de  H.  d'Herbomes. 

'  Sart  (de  tarrirê  ^  essarter)  a  un  équivalent  moins  usité  dans  runearia  (de 
rvncare),  qui  donne  en  Belgique  n^MquiAi 


' 


(  378  ) 

-lez-Charleroî ...      Hainaot 

•lez-Fosses Namur. 

L-Miroir Brabant.   • 

ii7-2.  Ruez.  -  im.  Roes.  — 1!£%.  Roux-Mirois  (Wadters, 
Canton  de  Jodoigne,  p.  dil). 

Bélrnd.   .  Ibid. 

Ii:«.  Zevtrulh.  -  4187.  Setrul.  --  039.  Sittcrt.  —  42«1. 
Sertruà.  4277.  Sentrut.  -  4303.  Saint-Tnil.  —  4386. 
Zittert  —  4424.  Zittaerd.  ~  Ce  nom  est  un  des  plus 
répandus  dans  la  toponymie  des  régions  germaniques. 
Outre  la  ville  de  Zittaerd  en  Limbonrg  hollandais,  les 
hameaux  du  même  nom  à  Uaelen,  Meerhout,  Poederlé, 

.  Looz,  les  fermes  du  même  nom  à  Beckerzeel,  Tour- 
neppe,  etc.  (Waiit^rs,  Canton  de  Ttrlemont,  p.  444),  je  le 
retrouve  comme  nom  de  lieu-dit  sous  la  forme  Seitert  dans 

'  quantité  de  communes  du  Luxembourg  allemand  ;  il  désigne 
toujours,  ou  un  endroit  boisé,  ou  un  bois  défriché.  Le  nom 
est  ancien;  déjà  en  7H3  on  trouve  silvam  qui  dicitur  Sitroth 
(Lacoiiblkt,  t.  L  no  3)  * 


Le  suffixe  broeck  (marécage),  en  allemand  -bruch,  en  roman 
-b^reux,  si  fréquent  dans  le  vocabulaire  des  lieux-dits,  est  assez 
rare  dans  celui  des  noms  géographiques,  et  la  raison  en  est, 
comme  dit  Arnold,  p.  329,  que  les  terres  marécageuses 
n'appellent  guère  la  colonisation. 

AiiiebroHx  (Dongelberg) Brabant. 

4444.  Albrouch.  —  X1V«  siècle.  Algeborch  —  4383.  Alion- 
brokes  (Wauters,  Canton  de  Jodoigne,  p.  422). 


(Sprimoni) .      Liège. 

■■ebobroaz  (Chaumont) Brabant. 

XV*  siècle,  ingenbrouck  (Wauters,  Canton  de  Wavre, 
p.  259). 

JHMi «ombrons  (Heusy) Liège. 

soarbrod Prusse  rhénane. 

Zoerbroek  viendrait  de  Suderbroeck.  —  Cf.  ësskh,  Weti- 
deuische  Monattchrift,  t.  VII,  p.  H9  lu ,  Kreitblatt  /àr 
den  KrelH  Malmédy,  5  August.  488'i. 


Les  champs  sont  désignés  par  les  vocables  veld,  land  et 
acker.  De  ces  trois  termes,  le  premier,  qui  est  le  plus  fréquent, 
est  aussi  le  plus  défiguré.  Tantôt  17  s'y  est  conservé  assez  long- 


<  Co^oeroax  (Biez)  n'appartient  pas  à  cette  catégorie  ;  il  est  CokertU 
en  1197,  Kokertiel  en  1313,  Kokerol  en  1376,  et  dérive  d'une  autre  origine. 


{  379  ) 

temps  pour  altérer  et  assourdir  le  son  de  la  voyelle  qui  précède, 
et  pour  en  faire  vault  et  fauU,  d'où  vaut  et  faut;  tantôt  il  s'y 
est  de  bonne  heure  transformé  en  r,  de  manière  à  produire  le 
suffixe  vert.  La  liste  qui  suit  donne  un  aperçu  des  deux  caté- 
gories de  formes. 

-veld  —  -vaut  ou  ftiut. 


cieMovaui  (Outreau) .  .      Pas-de-Cal.  Boulogne. 

CnehevAi  (Ouve-Wirquin) Pas-de-Cal.   Saint-Omer, 

43:23.  Cuchevelt  (Couhtois,  Dictionnaire,  p.  70). 

E.«  HeiierM ut  (Saint-Omer) Ibid. 

1139.  Helefelt,  Hellecweit  .Courtois,  Diction- 
noire,  p.  i04). 

■oBvnat  (Escœuilles^ Ibid. 

Henvaat  (Wimille. Pas-de-Cal.  Boulogne. 

iâ85.  Honvaut  (Uaiuneré,  Dictionnaire,  p.  184). 

Pittefanx Ibid. 

1208.  Pitesfelt  (Haigneaé,  Dictionnaire,  p.  265). 

iviBgreffaut  (Saint-Hartin-lez-Boulogne) .   .  Ibid. 


-veld  •=  -vert. 


laivert  (Haninghen) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

1393.  Bardevelt  (Haignerb,  Dictionnaire,  p.  15). 

tiAHiart  (Ecque) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

12d9.  Bramvelareuwelt  (Courtois,  Dictionnaire, 
p.  35). 


«aseverd  (Wissant) Pas-de-Cal.  Boulogne. 

XUI«  siècle.  Gasevelt  (Haignbré,  Dictionnaire, 
p.  149). 

BpileBveriM  (Les)  (Saint-Martin' Ibid. 

•■iri«vep(  (Audinghen) Ibid. 

120S.  Hangrevelt(UAiGNERÉ,  Dictionnaire,  p.253). 


(Wimille) Ibid. 

Pissevelt  (Baignehé,  Dictionnaire,  p.  264). 

■^  #vervei  (Bainghen) Ibid. 

Ktmartsvelt  (Haignbrê,  Dictionnaire,  p.  274). 

•alBi-iBslevert  (Santinghevelt) Ibid. 

(HaigkbrÉ,  Dictionnaire,  p.  293). 


(  380  ) 


-aoker  ^. 


i«e  Brrqnii^tte  (Outreau) Pas-de-Cal.  Boulogne, 

1606.  Brequaere. 

cr©  (Outreau) Ibid. 

(Le)  (Wimille) Ibid. 

1400  Âudeuacre(UAiGMERÊ,0/cf/0NRa<rf,p.  416). 

»u«ero  (Leubringhen) Ibid. 

1061.  Diie  Sacra,  Didesacra,   DeJesacra  (Hai- 
tiNERÈ,  Dictionnaire,  p.  118}. 

«•uvcBaere  «Fiennes^ Ibid. 

1S8B    Gominenaker,   Gonimenacre  (GLaignehé, 
Dictionnaire,  p.  150). 


iacr«  (Wissani) Ibid. 

l^aert** Ibid. 

■.ABdArre  (Halinghen) Ibid. 

Landaere  (Hesdin-rAbbé) Ibid. 

Lea  Momaeqii  (Landrehem-le-Nord).  .  .  .  Ibid. 
1386.  Montacre  (Haignerë,  Dictionnaire,  p.  33^^). 

▼iiidcn»cre(Saint-Étienne) Ibid. 


-land. 

BolUBd Liège. 

ciiriieiand  (Wissant) Pas-de-Gal.  Boulogne. 

«uidelant  (Wierre-Effroy) Ibid. 

Bardliand  (Quclmes) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

HodeiaBi  (Licques) Pas-de-Gai.  Boulogne. 

BoilABde  (Le)  (Recques) Ibid. 

Buplandre  (Pernes) Ibid. 

Le  vaieiaiid,  ferme  (Surqucs) Pas-de-Cal.  Saint-Omer. 

^e  i^roland  (Recques) Ibid. 


*  Je  De  cooiprendt  pas  dans  cette  liste  la  commune  A*Acr9n  ou  »^mk -*•■«« 
(Hainaut)  dont  le  nom  (Il6t.  Akerna.  1179-  Akerne  superior,  etc.)  ne  me  parait  pas 
venir  de  notre  radical,  malgré  l'avis  de  Cbotir  et  de  M.  Gviqribs  [RtchBrehm  AisforifiMf 
«f  arehéolo^qw  êur  la  commun*  de  Deux-Acren), 


(381  ) 

Tels  sont  les  principaux  éléments  germaniques  entrant  dans 
la  composition  des  noms  romans  de  la  région  soumise  à  notre 
étude.  Nous  en  pourrions  considérablement  allonger  la  liste 
si  nous  n'avions  à  craindre,  en  insistant,  de  quitter  le  terrain 
des  noms  géographiques  pour  nous  replacer  sur  celui  des 
lieux-dits,  auquel  nous  avons  déjà  fait  plus  d'un  emprunt  dans 
les  énumérations  ci-dessus.  Bornons-nous  donc  à  donner  une 
idée  générale  des  autres  vocables  germaniques  que  l'on 
retrouve  éparpillés,  péle-méle  avec  ceux  que  nous  venons 
d'étudier,  dans  les  cantons  français  ou  wallons  les  plus  rappro- 
chés de  la  frontière  linguistique,  parfois  aussi,  comme  dans  le 
Pas-de-Calais,  à  une  assez  grande  distance  de  celle-ci. 


(terre). 

Bredenarde.  —  Ardre.  —  Ekarde 
(Audraicq),  etc. 

Fel0  (rocher). 
Hooffalize  (Luxembourg). 

cuite  (trou,  passage). 

Sangatte.  —  Les  Gattes.  -  Engaine- 
gate.  —  Steengate.  —  Vosgate. 

«rave  (fossç). 
Grez-Doiceau,  en  flamand  Grave. 

■aile  (salle). 
Guihalle. 

■iii  (colline). 

Condil  (de  Connehil).  —  Le  Hil,  quatre 
lieuxHlits. 

Nesne  (pointe,  extrémité). 

Escarpenesse.  —  Grinez.  —  Hilder- 
nesse.  —  Lampemesse.  —  Longue- 
nesse.  —  Selnesse.  —  Wiitemeasc. 

m  (fosse,  puits). 

Toumepuits  (Guines),  en  4114.  Tun- 
repit. 

Poni  (poel,  marécage). 

Londes|)ouL  —  Rue  du  Poul,  à  Beu- 
yrequiu. 

#nelie  (source). 
Rivière,  à  Glerques. 


Beeq  (coteau). 

Recaue  (857.  Reka).  —  Brequerecque. 
(i4l5.  Boulogne).  —  Longuerecque 
(4443.  Samer).  —  Milkerecque  (Ou- 
treaujy  etc. 

Scare  (grange). 

Gapécure  (quartier  de  Boulogne).  lidS. 
Cappescure.  —  Henescure  (Nord).  — 
Ecutre  (Thiembronne).  —  Ecuire. 
1042.  Squira  (Montreuii). 

«tai  (Herstal). 

Barkinghestède  (1566.   Herrelinghen). 

—  Bistade  (Saint-Nicolas).  —  Quie- 
stède. 

sieiB  (rocher). 

Bilstain  (Liège).  -  llSO-1136.  Bilesten 
((;raniigaG5AGE,  Vocabulaire,  p.  7). 

—  Biilsiein  (variantes  :  Bielstem  et 
Beilsteîn)  se  rencontre  fréquemment 
dans  la  toponymie  germanique.  Sur 
réiymoIo<{io,  qui  est  obscure,  voyez 
Grimm,  Worterbuch  der  deutscnett 
Sprache,  1. 1,  p.  1376;  Foersteiiank, 
t.  Il,  col.  Soi;  Fabre  o'Envicu, 
Nomê  locaux  tudetquex,  p.  72.  Cfr. 
sur  le  double  sens  de  tiein  Arnold, 
Anmdelumjen  uitd  Wanderunaen 
Deutxcher  Siàmme,  p.  480.  —  Be* 
nastein  (Poulseur)  (Jourdain,  Dic- 
tionnaire de  géographie  historique, 
écrit  Henastienne). 


(  383  ) 

•traet  (route).  irsier  (eau). 

HoUestraet  (Lecques  et  Ecqoe«).   -  Le  Bedoualre  (1391  Saint-Martio). 
Nordstraet  (Toamebem  et  Eperlec- 

ques},  etc.  *.  w^ce  (chemin). 

Lakeweg  (Qaelines).    Hartweg(Hentqae- 

Siroom  (cours  d*eau).  Nortbécourt).  —  Le  BouTèque  (de 

„  ,    ^              Ml.               f  -*  Saini-Omer  à  Calais),  etc.  —  StieiiToie 

Ketcstroom  —  Meulestroom.  -  Lan-  ^  Noville-sur-Mehaigne  (c'est  le  Steen- 

stroom  (Recque).  „,^^  ou  Voie  romaine). 

ir«0tlne  (terrain  inculte).  iv^laele  (coin). 

Wattignies.  A  Wingle  (Béthune). 


Que  d'autres  noms  encore  auxquels  on  pourrait  attribuer 
une  racine  germanique,  si  on  en  connaissait  les  formes  les 
plus  anciennes  !  Hais  un  grand  nombre  d'entre  eux  cachent  le 
secret  de  leur  origine  sous  la  forme  compliquée  et  profondé- 
ment altérée  qu^ils  ont  dans  le  français  moderne,  et  on  ne 
parvient  à  la  déchiffrer  que  grâce  à  l'heureux  hasard  qui  nous 
en  fait  de  temps  en  temps  retrouver  une  mention  ancienne 
dans  des  documents  originaux.  Qui  croirait,  par  exemple,  que 
Epittre  (Beuvrequin)  n'est  autre  chose  que  Dieppitte,  et  signi- 
fie la  fosse  profonde;  que  lie  Renard  (Outreau)  équivaut  à 
Rikeuacre  (1112),  et  Aa  Paon  (Wierre-Effroy),  à  Uphem;  que 
Pont-d'Ardcnnes  vient  de  Gondardenghes  (1248)  comme 
Ronclieeanip  de  Rusieghem  (lo43)  et  comme  Sainte-Is- 
bcr^ne  de  Giselberg  3;  qu'à  la  place  de  rvolrtran  on  lisait 
autrefois  Norderhout,  de  même  que  IVolrcarmea  est  l'équi- 
valent de  Nord'Quelmes,  et  ainsi  de  suite  3?  La  quantité  de  ces 
noms  germaniques  latitants  est  sans  doute  beaucoup  plus  con- 


*  Je  fais  ici  la  même  observation  que  pour  -tvyk  ci-dessus. 

*  Cfr.  ci-dessus  Saint-Inglevert  qui  vient  de  Santinghenvelt,  et  voyez 
pour  le  procédé  de  formation  J.  Quicherat,  pages  68  et  69,  qui  cite 
notamment  Saint-Guy  (Manche),  dont  le  primitif  est  Santinium  ou 
Santiniacum. 

'  Voyez,  pour  ridentification  de  ces  noms,  Dictionnaire  de  L'arrondis- 
sement de  Saint-Omer,  par  M.  Courtois,  s.  v.  Pont-d*Ardennes,  Rouche- 
camp,  Norlhout,  Noircarmes,  et  Haigneré,  Dictionnaire  historique  de 
l*arrondissetnent  de  Boulogne,  s.  v.  Beuvrequin,  Outreau,  Wierre-Effroy. 


(  383  ) 

sîdérable  qu'il  ne  paraît  à  première  vue,  et  ce  sera,  pendant 
longtemps  encore,  l'affaire  de  l'érudition  locale  de  les  retrouver 
sous  l'alluvion  épaisse  apportée  par  le  courant  français. 

On  comprend  pourquoi,  après  avoir  fait  cette  enquête  sur 
les  suflSxes  des  noms  géographiques,  je  ne  retendrai  pas  aux 
radicaux.  Le  radical,  en  général,  est  un  indice  beaucoup  plus 
faible  de  la  nationalité  linguistique  que  le  suffixe  dont  il  est 
revêtu;  celui-ci,  en  sa  qualité  de  déterminatif,  est  toujours 
emprunté  à  l'idiome  de  ceux  qui  créent  le  nom;  celui-là,  qui 
leur  est  fourni  souvent  du  dehors,  et  qui  dans  bien  des  cas  est 
déjà  pour  eux  un  nom  propre,  peut  également  bien  appartenir 
à  une  autre  langue.  Le  radical  ne  doit  préoccuper  le  chercheur, 
à  ce  point  de  vue,  que  lorsqu'il  est  un  appellatif  de  même 
langue  que  son  suffixe;  dans  ce  cas,  Paccord  de  ces  deux 
éléments  constitue  un  mot  à  sens  complet  et  est  une  preuve 
bien  valable  de  sa  nationalité.  Aussi  des  mots  comme 
Coadebronne  (source  froide),  Etlembrlqoe  (pont  de 
pierre),  Steemkerqae  (église  de  piernOi  Dlppendal  (vallée 
profonde),  et  quantité  d'autres,  olfrent-ils  le  caractère  de  la 
germanicité  la  plus  authentique  possible. 

Il  faut  noter  ici  le  phénomène  de  la  superposition  des 
langues  :  il  a  dû  être  extrêmement  fréquent  dans  l'origine,  et 
on  en  retrouve  encore,  dans  la  toponymie  moderne,  des 
exemples  curieux.  Voici  en  quoi  il  consiste.  Un  peuple  a  dési- 
gné, par  des  noms  empruntés  à  sa  langue  et  ayant  conservé 
leur  valeur  d'appellatifs,  les  diverses  parties  de  son  territoire. 
Arrive  un  nouveau  peuple  parlant  une  autre  langue  et  qui 
s'empare  du  pays  :  il  garde  les  noms  anciens  qui  sont  pour  lui 
de  vrais  noms  propres,  c'est-à-dire  qui  n'ont  aucun  sens,  mais 
il  y  ajoute  un  déterminatif  qui,  dans  sa  propre  langue,  est  le 
nom  commun  de  l'objet.  Ainsi  une  rivière  s'appellera  rivièi'e 
dans  la  langue  du  peuple  primitif;  le  peuple  nouveau,  ne  com- 
prenant pas  la  valeur  de  ce  nom,  le  garde  comme  nom  propre, 
mais  y  ajoute  le  nom  qui  dans  sa  propre  langue  signifie 
rivière,  et  on  a  ainsi  un  mot  bilingue  qui,  traduit  exactement, 
signifierait  rivière  Rivière.  Souvent  un  même  nom  peut  être 


(  384  ) 

à  deux  reprises  l'objet  d'une  superposition  de  ce  genre,  et  il 
est  extrêmement  utile  de  le  constater,  parce  qu'il  n'y  a  pas  de 
témoignage  qui  atteste  d'une  manière  plus  certaine  les  vicissi- 
tudes historiques  d'une  contrée.  Je  me  borne  à  citer  ici  quel- 
ques exemples  : 

En  Sicile,  les  conquérants  arabes  avaient  appelé  l'Etna 
Gibeilo,  c'esi-à-dire  la  montagne;  les  populations  romanes  ont 
adopté  le  nom  arabe,  mais,  ne  le  comprenant  pas,  ont  cru 
devoir  le  compléter  en  l'appelant  Mongibello. 

En  Angleterre,  Benjer  (Ben-Yar)  est  un  composé  celtique 
désignant  le  Mont  de  Yarrow;  les  Anglo-Saxons,  en  y  ajoutant 
le  mot  qui  dans  leur  langue  signifie  mont,  en  ont  fait  Benjer- 
loto,  et  les  Normands,  à  leur  tour,  procédant  de  même  sur  le 
nom  anglo-saxon,  l'ont  poussé  jusqu'à  Mountbenjerlow^  un 
composé  trilingue  que  l'on  devrait  traduire  par  le  mont  MotU- 
mont. 

En  Espagne,  le  Puenle  (TAlcatitara,  comme  en  France  le 
Pont  de  Briques,  est  un  composé  dans  lequel  le  mot  de  pont  est 
répété  en  deux  langues. 

Enfin,  en  Belgique,  Tirlemont  est  pour  Tinnes-le-moni^  et 
nous  offre  les  formes  flamande  et  française  d'un  même  vocable; 
on  reconnaît  à  cela  que  la  forme  Tirlemont  n'est  qu'une  tra- 
duction, et  que  le  flamand  Thienen  est  la  forme  authentique  et 
primitive. 

Parmi  les  vocables  dont  le  radical  est  une  preuve  de  leur 
nationalité  et  dont,  par  conséquent,  l'étude  s'impose  à  nous, 
aucune  catégorie  ne  semble  à  première  vue  plus  instructive 
que  ceux  qui  sont  formés  par  le  nom  d'un  des  peuples  germa- 
niques ayant  occupé  le  sol  de  la  Gaule.  Ne  semblerait-il  pas 
qu'au  lieu  de  chercher  péniblement  des  indices  de  nationalité 
dans  la  forme  des  noms  étudiés  précédemment,  j'aurais  mieux 

*  1229.  Thenae  en  latin;  1165.  Thienes  en  français;  1301.  Thienen  en 
flamand.  La  composition  du  mot  avec  -mont  est  ancienne  :  4157.  Tienes- 
le-Mont;  1173.  Mons-Tienes;  1209.  ThieneJemont;  1217.  Tillemont,  etc. 
(Wadtbrs,  ViHe  de  Tirlemont,  p.  1). 


(  38S  ) 

fait  de  commencer  par  Tétude  des  noms  où  ces  nationalités 
semblent  s'aflSrmer  elles-mêmes  d'une  manière  expresse? 

Mais,  on  va  le  voir,  les  promesses  que  contiennent  ces  grou- 
pes de  noms  sont  parfois  aussi  fallacieuses  que  séduisantes. 

Commençons  par  le  plus  important  de  tous  :  celui  oh  figure' 
le  nom  des  Francs  eux-mêmes.  Il  n'est  pas  étonnant  que  les 
historiens  s'en  soient  occupés  fréquemment  pour  en  tirer  des 
conclusions.  Mais  ces  conclusions  étaient  prématurées,  ou  bien 
parce  que  le  relevé  des  noms  en  question  était  incomplet  et 
inexact,  ou  bien  parce  qu'on  tirait  des  matériaux  une  interpré- 
tation fautive  ^ 

Dans  la  liste  qui  suit,  j'ai  essayé  de  faire  mieux  que  mes 
devanciers.  Et  tout  d'abord,  j'ai,  encore  une  fois,  distingué  les 
régions  flamandes  des  régions  romanes.  On  comprend  que 
dans  ces  dernières  la  toponymie  ait  gardé  plus  fréquemment 
le  nom  des  Francs,  précisément  parce  qu'ils  y  étaient  des 
étrangers  qu'on  désignait  par  leur  nom  national,  tandis  qu'en 
pays  flamand  ou  allemand,  tout  le  monde  étant  de  nationalité 
franque,  ce  n'était  pas  désigner  quelqu'un  que  de  lui  donner 
le  nom  de  la  nation  entière. 

Voilà  pourquoi  la  première  partie  de  ma  liste  sera  nécessai- 
rement plus  courte  que  la  seconde.  De  plus,  il  faut  bien 
distinguer  entre  les  vocables  flamands  qui  peuvent  désigner  les 
Francs,  et  ceux  qui  doivent  désigner  tes  Français.  Framch  ne 
s'applique  jamais^  à  mon  sens,  qu'à  ces  derniers,  et  Vranckrijk 

^  Au  Congrès  d'archéologie  de  Bruxelles,  en  1891,  on  posa  la  question 
suivante  :  La  toponymie  nous  donne-t-elle  des  indications  sur  les  établis- 
sements des  Francs  dans  le  Brabant  ?  C'était  une  manière  assez  malheu- 
reuse d'introduire  les  études  de  toponymie  que  de  demander  d'emblée 
un  relevé  d'ensemble  au  lieu  de  commencer  par  des  glossaires  locaux,  et 
la  question  était  un  véritable  piège  tendu  à  ceux  qui  entreprendraient  d'y 
répondre.  11  ne  faut  pas  s'étonner  que  le  rapport  dont  elle  fit  l'objet, 
malgré  le  zèle  consciencieux  de  ses  auteurs,  n'ait  abouti  à  aucun  résultat 
(voyez  le  Compte  rendu  du  Congrès  archéologique  de  Bruxelles,  pp.  121 
et  suivantes).  Les  défectuosités  du  travail  ont  été  signalées,  en  partie,  dans 
la  discussion  du  rapport  (Compte  rendu,  pp.  278-282). 

ToMB  XLIX.  3S 


(  386  ) 

ne  désigne  que  la  France  et  non  le  royaume  £ranc;  voilà  des 
points  qu'on  a  eu  tort  de  perdre  de  vue  et  qu'aucun  philologue 
ne  voudra  contester. 

D'autre  part,  plus  d'un  des  noms  où  Vrank  apparaît  au 
i;énitif  singulier  Vranks  ou  Vrancx,  doit  contenir  soit  le  pré- 
nom Franco  S  soit  le  nom  de  famille  Vrancx  :  cela  est  d'autant 
plus  probable  que  nous  trouvons  dès  le  XIV*  siècle,  dans 
le  Brabant  flamand,  une  famille  Vrancx  qui  y  est  très  répan- 
due *. 

Vranckx  n'est  d'ailleurs  que  le  prénom  Franco  devenu  héré- 
ditaire; or,  le  prénom  Franco  a  été  de  tout  temps  fort  usité 
en  Brabant  ;  au  XI*  et  au  XII*  siècle,  il  est  porté  par  trois 
châtelains  de  Bruxelles  qui  se  succèdent  de  père  en  fils,  et 
dans  une  charte  de  l'abbaye  d'Afilighem,  il  y  a  jusqu'à  trois 
témoins  du  même  nom  3. 

Quant  aux  noms  romans,  il  en  est  plus  d'un  dans  lequel 
le  préfixe  Franc  n'a  qu'une  pure  valeur  adjective  et  désigne 
soit  une  terre  libre,  soit  une  localité  qui  a  reçu  des  franchises. 
Ainsi,  par  exemple,  Franclieu  marque  une  localité  franche,  de 
même  que  Francheville  est  équivalent  aux  nombreux  Ville- 
franche  et  n'a  rien  de  commun  avec  les  Francs.  Sous  le  béné- 
fice de  ces  observations,  voyez  ma  double  liste  à  la  page 
suivante. 


*  Le  nom  de  personne  Franco  est  très  ancien  ;  je  le  trouve  déjà  au 
VI«  siècle  dans  Fortunat,  Liber  de  VirtiUibus  sàncti  Hilarii  (édition 
Krusch,  B.,  p.  8).  —  Voyez  pour  le  reste  la  notice  de  Foerstemann, 
Altdeatsches  JSamenbuch,  1. 1,  s.  v.  Franc, 

*  Ses  membres  sont  établis  à  Campenhout  (Henri  Vrancx,  première 
moitié  du  XlVe  siècle  ;  Grégoire  Vrancx,  1488  ;  Jean  Vrancx,  4588,  à  Etler- 
beek  et  à  Capelle-Sainl-Ulric  ;  Tabbé  Vrancx,  1446,  à  Grimberghe  ;  Gilles 
Vrancx,  à  Perck,  XVI«  siècle;  W.  Vrancx,  à  Meerbeeki.  Voyez  Wautejrs, 
Environs  de  Bruxelles,  passim,  et  surtout  la  table  générale  de  cet 
ouvrage. 

5  Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  1. 1,  p.  94,  note,  et  passim. 


(  387  ) 


REGION  GERMANIQUE. 


PrsBlLeBdale ....       ? 

XII*  siècle.  Frankendale. —  Baudouin  de  Ninove  dans 
Pertz,  Scriptores,  t.  XXV,  p.  [53;i 

PranschbroeclL Brabant  ou  Anvers. 

Lieu- dit  entre  le  Démer  et  le  Laeck  (Manteuds, 
Historia  Lossentis,  p.  6). 

Vrankenbers  (Meensel) Brabant. 

1470.  Franckenbergh.  -  dBffî.  Frankenberg.  —  4631 
Frankenbergbe.  —  La  même  commune  contient 
aussi  un  lieu-dit  Walebroeck,  en  444»  intBroeck 
(Wauters,  Canton  de  Glabbeek,  p  35). 

vrankcnboenre;  ancien  lieu-dit  de  Meldert.   .      Ibid. 

4340.  Vrankenboenre  (Wauters,  Canton  de  Tirle- 
mont,  p.  63). 

▼rankaberff  (Huldenberg) I))id. 

(Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  t  III,  p.  452). 

Vraneks  koonigaerd  (Roosbeek) Ibid. 

(Wauters,  Canton  de  Glabbeek,  p.  404).  —  Je 
n'aurais  aucun  scrupule  à  biffer  ce  nom,  dont  la 
contexiure  moderne  est  manifeste,  et  qui  parait 
simplement  signifier  le  verger  de  Francon  ou  de 
Vrancx. 

wranexdael  (Lennick-Saint-BIartîn) Ibid. 

Et  non  loin  de  là  se  trouve  le  Walsberg.  «Quelque  peu 
d'importance  qu'on  attache  aux  désignations  de  ce 
genre,  on  ne  peut  s'empêcher  de  retrouver  dans 
celles-ci  des  souvenirs  des  premiers  temps  de 
notre  histoire.  »  (Wauters,  Environs  de  Bru- 
xelles, t.  II,  p.  238,  mentionné  par  de  Behault  et 
DE  LoË  dans  le  rapport  cité  à  la  page  384). 

Yranckrijk  entre  Halen  et  Herck Limbourg. 

Mantelius,  Historia  Lossensis,  p.  6.~  Wendelinus. 
Leges  Salicac  llluxiratae,  p.  Ul.  Selon  ce  dernier, 
f).  98,  on  y  aurait  couronné  le  roi  Faramond,  au 
lieu-dit  Coninckryk, 

ê 

Yranckrljk  (Hasselt) Ibid. 

(Mantbucs,  Historia  Lossensis,  p.  6). 

vrankrijk  (Berlaere) Flandre  orientale. 

▼rankrijk  (Oetinghen) Brabant. 


(388) 

VrankrijkMhe  MiraeCe,  chemin  de  Tirlemont 

à  Aerschot  (1454, 1667) Brabant. 

c  Quelle  France?  Non  la  grande  France  des  Capétiens 
vers  laquelle  ce  chemin  ne  se  dirige  en  aucune  façon, 
car  si  on  le  prolongeait,  il  atteindrait  d'un  côlé 
Anvers  et  de  l'autre  Namur,  mais  la  patrie  primitive 
des  Francs  Saliens,  la  Tosandrie  ou  Campine,  qui 
commence  au  sortir  d'Aerschot. . . .  Son  ancienneté 
est  incontestable.  »  (Wadters,  Ville  de  Tirlemotu, 
p.  24)  1.  Je  ne  suis  pas  convaincu. 


RÉGION  ROMANE. 


Ad ven lentes  Franel  (Ave-et-Au£fe) Namur. 

922.  Inter  confines  Advenienlium  Francorum  «t 
sancti  Remacli  confessons  hac  reditio  consistit. 
(RiTZ,  Urkunden,  p.  25.  —  Cfr.  Grandgagnage, 
Mémoire,  p.  39,  qui  place  ce  lieu-dit  à  Ave,  dans  la 
commune  d'Ave-et-Auffe,  et  G.  KuaTH,  Congrès 
archéologique  de  Namur,  p  86.)  —  Ce  nom  est 
peut-éire  le  plus  significatif  de  toute  la  liste. 

FraaeeMe  (Gesves) Ibid. 

Franecaee  (Natoye) Ibid. 

rranehoTiiie  (Stavelot). Liège. 

Franehlmoiit  (Theux) Ibid. 

dl55.  Francbiermont  (Borhans  et  Schoolmeesters, 
Cartulaire  de  Saint-Lambert,  1. 1,  p.  75).  — 1237. 
Franchirmont  (Id.,  Ibid.,  p.  377). 

Frikneblinoiit Namur. 

IX"  siècle.  Villam  quae  Mons  Francherii  vocatur 
(  Vita  Hadalini,  c.  7,  dans  Mab.  AA.SS.,  II,  p.  974). 
—  Le  nom  propre  d'homme  Frankhar,  qui  semble 
à  la  base  de  ce  Francheriux,  est  inconnu  de 
FOERSTEMANN;  il  ne  cite  que  Francard,  d'après 
un  diplôme  de  Bréquicny,  anno  573,  n»  180.  Mais 
Frankhar  se  retrouve  encore  dansFrancçu^^  (voyez 
ci-dessous).  Franchimout  serait  donc  le  Mont 
Franchi&r,  et  nullement  le  mont  des  Francs. 

Francoinons  (Lambermont) Liège. 


1  Chemin  des  Francs.  Charlemagne  allant  en  Lombardie  fut  conduit  par  un  jongleur; 
le  chemiD  qu'il  suivit  s'appelle  encore  aujourd'hui  cAemt'n  des  Fronct(CAron.iVoca/M., 
IH,  10,  14,  cité  par  Gbimh,  Deutsche  Sagen^  t.  11,  p.  1 10).  Sur  les  rapports  léi^eodaîres 
établis  par  la  tradiliun  populaire  entre  les  chemins  et  les  noms  de  peuples  ou  de  per> 
sonnageâ  historiques,  voyez  G.  Kuara,  Histoire  poétique  det  Mérovingienif  pp.  4i4  et 
suivantes. 


i 


r- 


(389) 

Fraaeorchanip* Liège. 

On  s'accorde  k  interpréter  ce  nom  par  Francorum 
campus  (voyez  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  48, 

3m  toutefois  avoue  n'avoir  pas  renconiré  le  nom 
ans  un  document  ancien),  et  Ton  pourrait  alléguer 
à  l'appai  de  cette  interprétation  le  nom  de  Fran- 
couryiUe  (Eure-et-Loir)  qui,  d'après  Quicherat, 
p.  60,  et  SUCHIER,  Grundrist  der  romarnschen 
Philologie,  serait  Francorum  ^villa,  et  celui  do 
Francarville  (Haute-Garonne). Naif( à  mon  sens  ces 
derniers  noms  se  décomposent  en  Franc-CourviHe 
et  Franc-Carvilie.  Cfr.  pour  Francourville,  deux 
Couruille,  l'un  en  Eure-et-Loir  et  l'autre  dans  )n 
Marne.  Pour  Francarville,  cfr.  un  Cairille  en 
Calvados  et  un  autre  en  Seine- Inférieure.  Il  n'est 

Ê as  admissible  d'ailleurs,  comme  le  fait  remarquer 
iORNHKSSER,  page  4,  que  les  populations  ramanes 
aient  encore  gardé  dans  les  composés  la  désinence 
do  génitif  latin  après  l'époque  franque,  et  si  nous 
lisons  dans  la  Chanson  de  Roland  :  //  exi  écrit  dawt 
la  Geste  Franxor,  il  faut  noter  que  l'auteur  se 
borne  ici  à  nommer  la  Genla  Francorum,  et  qu'il 
ne  parle  pas  roman,  ipais  latin.  Franc,  Ann&Francnr- 
champs,  n'est  donc  qu'un  adjectif  roman  indiquant 
la  franchise  de  la  localité,  romme  dans  Franche- 
ville,  FranC'Waret,  etc.,  à  moins  qu'on  ne  préfère 
l'interpréter,  comme  dans  Krancour  ci-dessous,  par 
Francon,  et  y  voir  U  Corchampx  de  Franco»  Ij* 
plus  ancien  texte  où  notre  localité  soit  nommée  est 
en  effet  un  diplôme  de  ii^S  oti  signe  un  Francon 
de  Francorchamps  fScHOOirBROODT,  Inventaire  de 
Saint-Martin,  n<»  8,  p.  2.  Le  texte  est  dans  M  artènr 
et  Durand,  AmpUssma  Collectio,  H,  col.  i03). 

Franeoar  (Lathuy) Brabant. 

4046.  Franconis  curtis  (Daris,  Notices,  t.  VI,  n.  -Ibl). 
—  d248.  KrancorL  —  i456.  Francourt.  —  i  m  60. 
Warisseis  de  Francourt  (Wauters,  Canton  de 
Jodoigne,  p.  133).  ~  Encore  un  nom  qu'il  faut 
enlever  aux  Francs,  pour  le  restituer  à  on  Francon  ! 


(Rebaix) Ibid. 

Francqaier  (Wannebecq) Hainaut. 

Jourdain  écrit  Franquenies,  et  la  carte  de  l'état- 
major  Franquien, 

FraneTAi  (Lambermont) Liège. 

rr«iie-i¥aree Naraur. 

Franklse  (Ottignies) Brabant. 

1360.  In  parle ...  que  dicitor  H  Frankise  (Wauters, 
Canton  de  Wavre,  p.  138). 

Franqiaeiiée  (Taviers) Namur. 

Au  rapport  de  de  Behault  et  de  Lofi,  ce  lien-dit 
serait  dans  le  voisinage  d'un  autre  appelé  Cam- 
paane  de  Rome  (Rapport  cité,  p.  126). 


(  390  ) 


lenlesCGourt-SaintrÉtienne)...   ..  •  •  .      Brs^bant. 

Se  prolongeant  sur  Géroux-Moasty  et  sur  Ottignies. 
— 1904.  Frankegnies  — i374.  Frankengys.—  4449. 
Franckingnies.  —  4566.  Fraocquenies.  —  4607. 
Franquennie  (A.  DS  Behadlt  db  Dornoii  ei  A.  de 
LoË.  p.  494.  —  Wauters,  Canton  de  Wavre, 
p.  493). 

Fr«ia4aeBoatlle(Villers-la-Ville) Ibid. 

Il  y  aurait  un  lieu-dit  et  une  fontaine  de  ce  nom 
d'après  de  Beiault  et  de  Loë,  pa^e  497.  Wauters, 
dans  sa  notice  sur  Villers-la-Vilie,  ne  mentionne 
pas  cet  endroit. 

wrmm%ue  Pierre  (Outreau) .      P.-de-C.  Boulogne. 

4396  (Haigneré,  Dictionnaire,  p.  44o). 

Fran^aesarl  (Wimille) Ibid. 

4K06  (Haigneré,  Dictionnaire,  p.  445). 

Fran^neTllle  (Honnecourt) Nord.  Cambrai. 

Praskeselle  (Everbecq) Hainaut. 

440 1 .  Couture  de  FrankeseUe.— Voilà  la  dénomination 
la  plus  auihentiqnement  franquc  de  toute  cette 
lisie  :  elle  apparaît  à  la  frontière  des  deux  langues 
et  dans  une  région  dont  on  sait  qu'elle  est  germa- 
nisée depuis  peu.  Elle  désigne  la  maison  de  maître 
qu'un  des  conquérants  francs  s'était  bâtie.  — 
Gfr.  en  Angleterre  :  Frankby  en  Cheshirc,  quatre 
Frankton  enSalop,Frankton  en  Warwicq,  Frankley 
en  Worcester,  Frankham  en  Dorset 


Frisons. 


Vrleaenbroeek  (Sempst  et  Eiewyt) Brabant. 

4580  (Wauters,  Environt  de  Bruxelles,  t.  II, 
pp.  553»  681,  683).  —  «  Une  bande  de  Frisons 
a-t-elle  concouru  k  la  conquête  de  ce  canton  par 
les  Francs  et  contribué  à  le  repeupler?  C'est  Ift 
une  hypothèse  qui  n'a  rien  d'inadmissible.  »  (Wac- 
TER8,  Environs  de  Bruxelles,  t  II,  p.  684.) 

▼riesenboseh  (Meerbeek) Ibid. 

Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  t.  I,  p.  344. 

▼rlesendoBck  (Lisseweghe) Flandi^e  occidentale. 

WiNKLER,  Oud  Nederland,  p.  116»  n.»  d'après  les 
archives  de  l'abbaye  des  Dunes. 

irrleseanaoleB  (Grimbergben) Brabant. 

Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  t.  Il,  p.  J56. 


(  391  ) 

rrieaMUe Flandre  occidentale. 

H39-66i.  Van  Lokkren,  Cartulaire  de  l'abbaye  de 
Saint-Pierre,  de  Gand, 

vriM  (De) Ibid. 

A  Meulebeke  et  Ingelmunster  (Winkler,  Oud  Neder- 
land,  p.  116,  n.). 

vricsedyciL  (De^ Flandre  orientale. 

Entre  Calloo  et  Verrebroeck,  dans  le  pays  de  Waes 
(Raepsaet,  Œuvres  complètes,  t  III,  p.  56,  n»  %. 

L'Angleterre  nous  offre  Frieslhorp  (Lincolnshire),  deux  Frisby 
(Leicestershire),  Frieston  (Lincolnshire),  Frieston  (Sussex),  deux 
Frieston  (Suffolk),  Frystone  (Yorkshire),  Friesden  (Buiks), 
Fmdori(WeUs)*. 

Saxons. 


Les  noms  où  Ton  a  cru  retrouver  la  trace  des  Saxons  me 
suggèrent  quelques  remarques.  En  Allemagne,  et  particuliè- 
rement le  long  des  frontières  de  la  tribu  saxonne,  on  rencontre 
quantité  de  noms  de  cette  catégorie  {Sachsenheim,  Sachsendorf, 
Sachsenhof,  Sachsenhausen,  etc.).  Il  paraît  difficile  de  contester 
qu'un  grand  nombre  de  ces  vocables  désignent  des  habitations 
de  Saxons.  Ceux  que  l'on  rencontre  dans  nos  provinces  me 
laissent  quelque  doute,  parce  que  les  noms  propres  Sassia, 
Sasso,  Sassonia  (et  sans  doute  aussi  Sassius  et  Sassonius  ^  )  ont 
existé  dans  TEmpire,  et  qu'il  n'est  pas  impossible  qu'il  faille 
reconnaître  un  nom  propre  de  personne  dans  la  composition 
de  l'un  ou  de  l'autre  des  noms  de  lieux  cités  ci-dessous. 


ilia«eiiiraote Limbourg. 

Chemin  de  Granà- Jambe  i  Petit-J aminé,  cité  en  1967  dans 
DE  BoKHAN,  FiefM  de  Looz,  p.  8S. 

mmmmegnîem Nord. 

821.  Sassigniacas  (Harm  1ER,  p.  388).  —  Déjà  au  XI  V«  siècle, 
Jacques  de  Guyse  raconte  une  légende  qui  attribue  la 
fondation  de  l'e'ndroit  à  un  chef  saxon. 


*  Taylor,  p.  179,  n. 

<  Voyez  Thédênat,  dans  la  Revw  celtique,  t.  XIV,  p.  165. 


(  392  ) 

(Bunsbeek) Brabant. 

(Wàuters,  Canton  de  Glabbeek,  p.  433). 

•«•nerotie  (Theux) Liège. 

Sasserotte  pourrait  sembler  à  première  vue  le  germanique 
Sasxenrode  (sart  des  Saxons);  toutefois  le  voisinajge 
d'une  localité  «««««r  permet  de  croire  que  nous  avons  ici 
un  diminutif  à  forme  liégeoise  en  otte  de  ce  dernier  nom. 
L'absence  de  documents  m'empêche  de  me  prononcer. 

iiaMieBbroeek  (Brouckom) Limbourg. 

iSTO  et  i37i  (DE  BORMAN,  Fiefs  de  Looz,  pp.  95  et  iOti;. 

•«MeBhoai  (Vorsselaer) Anvers. 

0«s0«Brodo  (Rummen) .      Brabant. 

1367  et  4379  (de  Borman,  Livre  det  Jiefs  du  comté  de 
Looz,  pp.  7  et  67). 


Suôves. 


Beaucoup  de  savants  belges  ont  voulu  retrouver  la  trace  des 
Suèves  dans  les  nonis  suivants;  tout  en  renvoyant  à  une  autre 
partie  de  ce  mémoire  la  question  de  l'existence  de  ce  peuple 
dans  nos  provinces,  je  me  borne  ici  aux  remarques  qu'on  trou- 
vera sous  l'article  Sweveghem  : 


(Termonde) Flandre  orientale. 

(Wauters,  Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Bel- 
gique, t.  II!»  iS  (1886),  p.  290). 

«weTeKheni Flandre  occidentale. 

i063.  Capella  Suevengehem.  —  Cfr.  Bocherius, 
Belgium  Romamim,  p.  49,  qui  le  premier  a  pensé 
aux  Suèves.  il  est  cependant  à  remarquer  qu'il  a 
existé  un  nom  d'bomme  Suabo,  apparaissant  déià 
dans  des  dipldmes  du  VI II*  ei  du  IX*  siècle 
(FoERSTF.MÀNN,  I,  coI.  4 130)  et  que  Suabingahem 
pourrait  s'expliquer  par  demeure  de  Suabo  (cfr.  ci- 
dessus,  p.  308)  ou  de  Suabing,  Ce  qui  diminue  la 
vraisemblance  de  cette  étyraolojgie,  c'est  que  les 
Suabo  connus  appartiennent  en  immense  majorité 
à  l'Allemagne  du  sud-ouest  et  qu'il  n'y  en  a  aucun 
exemple  dans  nos  régions. 

SivcireBeele Ibid. 

4117.  Suevenseb. 

0wcTicqae  (Termonde) Flandre  orientale. 

Équivaudrait  à  Sweuen-Eyck  on  cbéne  des  Suèves, 
d'après  Waiitërs,  Environs  de  Bruxelles,  t.  I, 

p.  XXVI. 


(  393  ) 


Gattes. 


Cette  catégorie  nous  fournit  les  noms  suivants  : 

Cadsand  (Rumbeke) Flandre  occidentale. 

Cattcbroek  (Dilbeck) Brabant. 

Catien buMeb  (Lommel) Limbourg. 

Caicevenno  (Genck) Ibid. 

Cattiirm  (Borgt-Lombeke) Brabant. 

Mais  qui  nous  garantit  qu^il  y  faille  voir  les  Cattes  plutôt  que 
les  chats?  Arnold,  il  est  vrai,  penche  pour  les  Cattes  dans 
Katwyck  et  Katlendrecht  en  Hollande,  et  Ton  peut  penser  aussi 
à  ce  peuple  pour  quelques-uns  des  noms  suivants  de  la  topo- 
nymie allemande  :  Kattenbach,  Kattenberg,  Kattenborn,  Kat- 
tenbruch,  Kaltenbusch,  Kattendorf,  Katteneder,  Kattenesch, 
Kattenhof ,  Kattenheim ,  Kattenhout,  Kattenem,  Kattenthal, 
Kattenwald,  etc.  Sur  un  Kettivig  en  Prusse  rhénane  qui  est 
Katwyk  en  10K2,  voyez  Lacohblkt,  1. 1,  p.  188,  et  Eschbach,  p.  17. 

Mais  que  personne  désormais  n'aille  plus  chercher  les 
Danois  à 

Danenbrorek  (Tirlemont) Brabant. 

XIII*  siècle.  Darenbniech.  —  iîi38.  Darbraech.  — 
ilMO.  Darenbroech.  —  4403.  Darenbroec.  —  4470. 
Darenbroeck.  —  L'n  ne  ne  substitue  &  Vr  de  ce  nom 
qu'en  4590.  iWauters,  Canton  de  Tirlemonc,ji.  6.) 

Qu'on  ne  croie  pas  davantage  retrouver  la  trace  des  Betasii 
de  Tacite  {Annal.,  t.  IV,  66)  dans  les  deux  noms  de 

CieeC-BeiB Brabant. 

uralff-BefE Liège. 

c  Quant  au  mot  Retz,  dont  la  forme  ancienne  était 

betxica  (ann.  4244) s  il  ne  porte  p»s  lui-même 

le  cachet  tudesque,  il  semble  tranir  cette  origine  par 
son  rapport  réel  ou  furmel  avec  le  nom  de  peuple 
Beia.fi.  >  Grandgagnage.  Mémoire,  p.  403,  suivi 
psr  Vanderkinderb.  Introduction  à  i'hittoire  des 
in.Uiiuiion$  de  la  Belgique  an  moyen  âge,  p.  4I}. 


(  394  ) 

Surtout,  que  Ton  renonce  à  trouver  le  souvenir  des  Huns 
dans  tous  les  noms  de  lieux  qui  présentent  quelque  analogie 
avec  celui  des  terribles  compatriotes  d'Attila.  Des  noms  comme 
ceux  de  Hambecq  (Marcq),  Hambeek  en  Brabant,  Hva- 
maert  (Wesembeek),  HamberK  (Merchtem),  Hnnsel  (Len- 
nick-Sainl-Quentin),  Hansloo  (Meerbeek)  et  tous  les  autres  du 
même  genre  qu'on  y  pourrait  ajouter,  ne  prouvent  absolument 
rien,  et  si  nous  n'avions  d'autres  preuves  du  passage  des  Huns 
dans  nos  pays,  personne  ne  pourrait  être  accusé  de  scepticisme 
exagéré  en  le  niant  sans  plus.  Hun^  dans  tous  ces  noms, 
s'explique  par  la  langue  germanique  elle-même.   Pour  les 
anciens  Germains,  hun  signifiait  un  géant,  et  quantité  de  vieux 
noms  locaux  (celui  des  hunenbedden  de  la  Drenthe,  par  exemple) 
s'expliquent  par  la  croyance  qui  en  attribuait  l'origine  à  un  de 
ces  êtres  plus  qu'humains.  Un  autre  sens  très  ancien  du 
radical  hun,  dans  hunno,  c'est  celui  de  centenier,  que  nous  lui 
trouvons  chez  les  anciens  Francs.  Le  mot  se  retrouve  encore, 
soit  simple,  soit  en  composition,  dans  un  certain  nombre  de 
noms  propres  :  Huni,  Huno,  Hunzo,  HumbreclU,  Hunfried^ 
Uunibald,  Uunimunt,  Hungar  ^,  etc.  Enfin,  Huna  ou  Hunaha 
apparaît  à  diverses  reprises  dans  les  textes  du  moyen  âge  pour 
désigner  un  cours  d'eau;  nous  connaissons  encore  la  Bûne^ 
affluent  de  la  Ruhr,  et  la  Haun,  affluent  de  la  Fulda,  sans  compter 
trois  Humbach  qui  ont  donné  leur  nom  à  autant  de  localités  en 
Allemagne  ^,  et  les  Humbeek  et  Humbecq  de  Belgique.  Quant 
au  Huneburn  d'Arlon,  ce  nom  est  tellement  fréquent  dans  le 
Luxembourg  allemand  qu'il  semble  devoir  se  rapporter  au 
même  sens  et  qu'il  est  difficile  d'y  voir  chaque  fois  un  équi- 
valent du  wallon  Coq  fontaine.  Quoi  qu'il  en  soit,  je  me  persuade 
que  j'en  ai  dit  assez  pour  régler  définitivement  le  compte  des 
Huns  dans  notre  toponymie,  et  s'il  fallait  ajouter  quelque 
chose,  je  ferais  remarquer  que  mes  observations  se  trouvent 
singulièrement  corroborées  par  ce  fait  que  le  nom  de  nos 

*  FOERSTEMANN,  I,  757. 

S  FoERSTEMANN,  II,  869  ct  suivantes.  Arnold,  p.  477. 


(  395  ) 

prétendus  Huns  ne  figure  que  dans  la  toponymie  des  régions 
flamandes  de  Belgique,  où  Attila  n'a  point  passé,  tandis  qu'il 
est  inconnu  dans  celle  des  régions  romanes,  où  il  est  tout  au 
moins  possible  qu'une  partie  de  son  armée  ait  circulé,  soit  par 
la  chaussée  de  Trêves  à  Reims,  soit  par  celle  de  Cologne  à 
Bavay.  Pourquoi,  sinon  parce  que  le  mot  est  un  nom  commun 
emprunté  aux  langues  germaniques  où  il  existe,  et  nullement 
le  nom  du  peuple  d'Attila? 

A  côté  des  divers  noms  ethniques  désignant  des  barbares  et 
dont  rinfluence  dans  la  toponymie  vient  d'être  déterminée,  il 
existait  un  nom  générique  désignant  tous  les  hommes  qui 
vivaient  sous  les  lois  de  la  civilisation  romaine.  Ce  nom,  c'était, 
en  latin,  Romanus,  en  langue  barbare,  Walah.  Le  Romanus  ou 
Walah  se  reconnaissait  à  sa  langue,  qui  était  la  langue  latine, 
comme  nous  disons,  mais  que  l'on  appelait  alors  plus  ordi- 
nairement la  langue  romaine.  Lorsqu'au  V»  siècle  les  Francs 
tirent  à  main  armée  la  conquête  de  la  Belgique,  ils  se  répan- 
dirent à  travers  des  provinces  de  culture  romaine  qu'ils  mirent 
à  sac  et  dont  ils  massacrèrent  ou  réduisirent  en  esclavage  la 
population  romaine.  Sur  les  ruines  des  villas  et  à  côté  d'elles 
surgirent  leurs  habitations,  qui  tantôt  conservèrent  le  nom 
ancien,  tantôt  en  reçurent  de  nouveaux,  empruntés  à  l'idiome 
barbare.  Quant  aux  populations  romaines  qui  survivaient  et 
qui  formaient,  dans  des  régions  désormais  germanisées,  des 
îlots  de  langue  latine,  les  nouveaux  maîtres  désignèrent  sou- 
vent leur  séjour  par  le  nom  même  qui  dans  leur  langue  en 
désignait  les  habitants  :  le  village  des  Romains,  ou,  en  thiois, 
Walheim^  Walhoven  ou  Walhausen,  Les  noms  toponymiques 
dans  lesquels  nous  rencontrons  le  radical  wal  seraient  donc 
pour  nous  des  matériaux  de  grande  valeur,  si  cette  valeur 
n'était  considérablement  réduite  par  les  considérations  sui- 
vantes : 

a.  Le  radical  wal,  dans  les  noms  en  question,  peut  provenir 
d'un  autre  mot  que  walah,  désignant  le  Romain.  Les  langues 
germaniques  possèdent,  en  effet,  le  mot  wall,  dérivé  du  latin 
vallum  et  désignant  le  retranchement.  D'autre  part,  wall  signifie 


(396  ) 

aussi  le  mort  tombé  sur  le  champ  de  bataille  et  choisi  par  la 
Walkyrie  pour  être  transporté  dans  le  Walhalla  ou  salle  des 
élus. 

b.  Même  dans  le  cas  où  wal  peut  s'interpréter  par  le  thiois 
walahj  encore  convient-il  de  s'informer  de  la  date  à  laquelle  le 
nom  a  été  créé.  En  effet,  le  mot  walah  est  resté  dans  la  langue 
des  populations  germaniques  pour  désigner  quiconque  parle 
une  langue  néo-latine,  et  spécialement,  dans  nos  régions,  un 
Wallon.  On  n'aura  donc  pas  gagné  grand'chose  à  mettre  en 
lumière  des  mots  comme  Waelenberg  ou  Waelhoven^  aussi 
longtemps  qu'on  ne  pourra  pas  établir,  pour  chacun  de^cs 
noms,  qu'il  remonte  à  l'époque  des  invasions  ou  à  une  époque 
qui  en  gardait  les  traces  dans  la  répartition  des  langues. 

c.  Enfin,  le  mot  walah  dans  le  sens  de  Romain  est  devenu 
d'assez  bonne  heure  un  nom  propre  ;  de  même  que  le  mot 
Francus  a  engendré  Franco,  de  même  de  Walah  est  dérivé 
WalOf  nom  propre  d'homme  que  nous  trouvons  déjà  à  diverses 
reprises  au  moyen  âge  *. 

ivaihAin Brabant. 

946.  Walehain.— 4099.  Walleham.— 4495.  Walhem,  etc. 
(Wauters,  Canton  de  Perwez,  p.  48.) 

^iralhftiii  (Buvrinnes) Hainaut. 

M'Aihay  (Ohev NamuF. 

Ohey  esten9SrOIhais  (Grandgagnagc,  mémoire,  p.39); 
quant  à  Walbav,  ou  je  me  trompe  fort,  ou  il  Représente 
un  IValhain  altéré  en  Wathay  selon  le  procédé  étudié 
page  319,  et  qui  est  en  vigueur  surtout  dans  la  région. 

ivaeleBberff(Tombeek) Brabant. 

ivaeienberc  (Laeken) Ibid. 

iracienbonch  (Winghe-Saint-Georges) Ibid. 

¥raeleiibrocck(Kieseghem) Ibid. 

iv'aelenwes  (Haut-Heylissem) Ibid. 

4631. 

ivaelenweff  (Laeken) Ibid. 

4;«6  :  Yia  dicta  Walenwede  (Wauters,  Environs  de 
Bruxelles  \. 

«  CfiP.  FOERSTEMANN,  I,  4229. 


(  397  ) 

uraelhem Anvers. 

«  Le  nom  de  Waelliem  est  dû  probablement  aux  travaux 
qui,  anciennement,  furent  faits  pour  arrêter  ces  dévas- 
tations (de  la  Nèlbe)  :  en  effet,  wal,  watlen  (dérivé  du 
latin  vallum)  signifie  retranchement,  rempart,  etc., 
par  extension  :  digues.  Le  mot  Waelhem  devrait  donc 
se  traduire  par  habitation  des  digueM.  *  £t  en  note  : 
«  Selon  quelques  auteurs,  Waelhem  équivaut  à  Watlo- 
num  halxtoUo,  la  demeure  des  Gaulois,  des  Romains.» 
Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  H,  647. 

ivaelhoven  (Yelm) Limbourg. 

ivaelhoveii  (Houtain-rËvôque) Liège. 

IVaelache  Baen  ou  IVaeUehe  IVeg Brabaiit. 

1342.  Ce  chemin  partait  de  Malines  dans  la  direction  de 
Namur,  comme  disent  de  vieux  registres  du  XV«  siè- 
cle cités  par  Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  1, 
XXVilL 

«vaclMhe  Heyde  (Tourinnes-la-Grosse)  ....      Ibid. 

ivaelsehe  iVeg,  ^  Ixelles  et  à  Elewyt Ibid. 

Waihaasea,  près  de  Stockem Luxembourg. 

Localité  disparue  déjà  en  1480.  Voyez  ci-dessus,  p.  288. 

mmlmher%^n  (Wommersom) Brabant. 

Hameau  de  ce  nom,  cité  dès  4221,  et  disparu  en  1700 
(Waut£RS,  Canton  de  Tirlemont,  p.  39). 

Waaquehaie  (Bauvechain) Ibid. 

1665.  Walsche  Heyde.— An  VL  Waskelhaie  (Wauters, 
Canton  de  Jodo(gne), 


L'idiome  germanique  a  aussi  introduit  dans  la  langue  un 
certain  nombre  de  noms  pour  désigner  des  régions  détermi- 
nées. 11  a  ainsi  créé  les  noms  de  Brabant  (Brakbq,nt^  le 
pays  de  la  Braque,  c'est-à-dire  de  la  Senne),  de  Hainant 
(Hennegau,  le  pays  de  la  Haine),  placé  à  côté  d'Ardenne 
celui  de  Osnluff,  en  même  temps  qu'il  respectait  les  anciens 
noms  de  Camplne,  de  Flandre,  de  Condroz,  et  qu'il 
germanisait  Texandria^  en  en  faisant  Teisterbant,  nom  qu'il 
a  d'ailleurs  réservé  pour  une  partie  seulement  de  l'ancienne 
Texandria,  l'autre  partie  gardant  ou  prenant  le  nom  de  Cam- 
pinia. 


(  398  ) 

osBins,  TArdenne. 

C'est,  dans  le  Luxembourg  allemand,  le  nom  de  l'Ardenne.  (La  prooonciation 
régionale  est  Etslick,  qui  se  rapporte  à  un  haut-allemand  Oexling),  —  946. 
Hubas  X  ccclesiamque  in  villa  Lunglier  nuncupala  in  comiiaiu  Rodulii 
comitis  in  Osninge  silas  (Sickel,  D.  O.  I.,  p.  159).  —  ti82.  Longlar  in  pago 
0>ning  et  in  comitatu  Gozzilonis  comilis  (Mabillon,  Oifjtfjm.,  p.  573).  — 
iSâS  daprès  un  texte  de  893.  Ardenna  id  est  Osdinc  in  qua  terra  jacet  Aine 
et  Uunlar  (Uoller,  Grand  Duché  de  Luxembourg)  et  Yilanlia  (Villance, 
Luxembourg  belge)  (BevER,  I,  p.  144,  note  i).  —  Sur  Tidentité  du  sens  de 
Oxning  et  Arduentia,  voyez  les  auteurs  cités  par  PiOT,  Pagi,  p.  AAi,  note  4. 
—  Une  rorét  sur  la  rive  gauche  du  Rhîo  porte  aussi  le  nom  aOsning  dans 
trois  diplômes  du  XII*  siècle  (Lacomblet,  X,  \,  n^  iSIO,  H4:^,  5a!2).  —  La 
forêt  de  Tcutoburg  portait  le  double  nom  de  Osning  et  d'Ârdenna,  TOjez 
Oesterley,  p.  M,  s.  V.  Teuioburger  Wald. 


Nous  sommes  au  bout  de  notre  énumération  et,  quelques 
"^  découvertes  partielles  que  l'avenir  tienne  en  réserve,  il  est  cer- 
tain  que  dès  maintenant  nous  pouvons  nous  prononcer  avec 
une  connaissance  de  cause  suffisante  sur  le  domaine  qu'occu- 
paient au  haut  moyen  âge  les  idiomes  germaniques  vis-à-vis 
des  dialectes  français.  Ce  domaine,  en  Belgique,  n'était 
pas  sensiblement  plus  étendu  qu'aujourd'hui  dans  les  pro- 
vinces de  Luxembourg,  de  Liège,  de  Brabant  et  des  deux 
Flandres,  et  n'a  subi  de  fluctuation  un  peu  importante  que 
dans  le  Hainaut  et  dans  les  deux  départements  français  du 
Nord  et  du  Pas-de-Calais. 

S'il  fallait  lui  rendre  tout  ce  qu'il  a  perdu  depuis  l'époque 
'  franque  (du  VI«  au  VIII*»  siècle),  où  il  a  eu  sa  plus  grande  exten- 
sion, il  faudrait  découper,  à  l'est  et  au  sud  de  la  frontière  lin- 
guistique actuelle,  et  tout  le  long  de  son  étendue,  une  lisière 
de  terrain  dont  la  largeur  dépasserait  rarement  celle  d'une 
commune.  On  restituerait  ainsi  à  l'élément  thiois  : 

Dans  le  Luxembourg,  les  communes  de  Meix-le-Tige  et  de 
Hollange,  ainsi  que  les  hameaux  de  Lutrebois,  deSteinbach  et 
de  Villers-Tortru,  la  question  restant  indécise  pour  Vance  et 
peut-être  pour  Anlier(Anselaer)  et  pour  Habay. 

Dans  la  province  de  Liège,  sur  la  rive  droite  de  la  Meuse, 
deux  groupes  dont  le  premier  est  formé  par  Limbourg, 
Dolhain,  Bilstain,  Stcmbcrt  et  peut-être  Goé  (Gulcken),  et  le 
second  par  Warsage,  Bombaye,  Dalhem  et  Berneau. 

Dans  la  même  province,  sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse, 


(  399  ) 

une  lisière  de  communes  wallonnes  formant  la  frontière  lin- 
guistique en  Hesbaye,  à  savoir  :  Bassenge,  Roclenge,  Houtain- 
Saint-Siméon,  Otrenge,  Oleye,  Oreye,  Bettincourt  (Waremme?;, 
Lincent. 

Dans  le  Brabant,  une  lisière  semblable  courant  d'un  bout 
de  la  province  à  l'autre  et  comprenant  Zétrud,  Piétrain,  Bau- 
vechain,  Nodebais,  Gottechain,  Bierges,  Ohain,  Waterloo, 
Clabecq,  Oisquerque,  Tubise,  Bierghes. 

Dans  le  Hainaut  :  Hoves,  Steenkerque,  Humbecq,  Méver- 
gnies,  Gondregnies,  Gibecq,  Ghislenghien,  Hellcbecq,  Lanque- 
sainl,  Rebaix,  Oeudeghien,  Papignies,  Wanncbecq,  Wodecq, 
Ellezelles,  Flobecq,  Deux-Acren  et  probablement  quelques 
autres  encore  dont  il  serait  difficile  de  déterminer  le  chiffre 
exact.  Ici,  Télément  germanique  avait  pénétré  à  une  profon-  ^ 
deur  plus  considérable,  et  il  a  reperdu  plus  de  terrain  que 
dans  tout  le  reste  de  la  Belgique. 

Dans  l'ancien  Tournaisis,  il  y  a  sbixante-dix-sept  noms  sur 
lesquels  trente  et  un  germaniques,  dont  :  vingt  et  un  in;  cinq 
gnies  ;  un  sele  (Herseaux)  ;  un  mer  (Mer)  ;  un  loo  (Wattrelos)  ; 
deux  steen  (Estaimbourg,  Estaimpuits). 

Dans  la  Flandre  occidentale,  les  localités  wallonnes  de  la 
rive  gauche  de  la  Lys,  à  savoir  :  Comines-Belgique,  Houthem, 
Warneton-Belgique  et  Ploegsleert. 

Il  en  est  autrement  en  France.  Là,  nous  avons  déjà  pu,  grâce 
aux  lieux-dits,  tracer  de  Saint-Omer  à  Boulogne  une  ligne  au  x. 
nord  de  laquelle  tout  était  encore  flamand  au  XIII®  siècle; 
voici  maintenant  que  Tétude  des  noms  géographiques  nous 
permet  de  reporter  bien  plus  avant  vers  le  sud  la  frontière 
primitive  de  l'idiome  germanique.  A  partir  d'Aire  sur  la  Lys 
et  tout  le  long  de  la  rive  droite  de  cette  rivière  jusqu'à  sa 
source,  à  Lisbourg,  et  de  là  jusque  dans  les  environs  de  Mon- 
treuii,  les  noms  germaniques,  sans  être  aussi  nombreux  que 
de  ce  côté  de  la  ligne  idéale  de  Saint-Omer  à  Boulogne,  se 
rencontrent  cependant  en  fort  grande  quantité,  mêlés  à  des 
noms  romans  qui  sont  les  uns  plus  anciens  et  les  autres  plus 
modernes.  On  peut,  dans  tous  les  cas,  considérer  comme  pays 


{  400  ) 

germanique  tout  ce  qui  se  trouve  entre  la  Lys  et  la  mer 
jusqu'à  la  Canche.  Il  y  a  donc  comme  deux  zones  bien  distinctes 
dans  la  partie  du  territoire  français  que  nous  étudions  :  celle 
du  nord,  limitée  par  la  ligne  idéale  dont  nous  avons  parlé,  qui 
est  totalement  germanique  et  ne  compte  que  de  rares  îlots  de 
langue  romane;  celle  du  sud,  délimitée  comme  on  vient  de  le 
dire,  et  où  les  deux  langues  revendiquent  chacune  une  partie 
considérable  du  vocabulaire  toponymique.  Voilà  pour  la  région 
située  sur  la  rive  gauche  de  la  Lys.  Sur  la  rive  droite,  les 
établissements  à  noms  germaniques  sont  plus  clairsemés  et  ne 
se  rencontrent  guère  que  dans  le  voisinage  de  cette  rivière, 
sauf  vers  le  nord,  où  ils  se  trouvent  encore  en  assez  grand 
nombre.  Hais  il  est  manifeste  qu'ici  même,  comme  sur  toute         -, 
la  rive  droite  de  la  Lys,  ils  sont  l'exception,  et  que  la  généralité 
des  noms  appartient  à  l'idiome  roman. 
De  tout  cet  ensemble  de  faits  se  dégage  une  conclusion  qui 
.  s'impose.  La  région  où  la  presque  totalité  des  noms  géogra- 
phiques peut  être  interprétée  par  l'idiome  thiois,  a  été  colonisée 
par  un  peuple  germanique  ;  celle,  au  contraire,  où  l'immense 
majorité  de  ces  noms  appartient  à  l'idiome  roman,  Ta  été  par 
une  population  de  même  langue.  Pour  la  région  intermédiaire, 
il  est  probable  que  les  deux  populations^'y  seront  rencontrées 
dans  une  proportion  à  peu  de  chose  près  égale  à  celle  qui 
existe  entre  les  noms  de  lieux  eux-mêmes.  Hais,  précisément 
à  cause  de  l'importance  de  cette  conclusion,  il  est  indispen- 
sable de  ne  se  prononcer  qu'en  connaissance  de  cause  sur  la 
nationalité  des  noms  de  lieux,  et  de  ne  pas  juger  d'après  de 
simples  apparences,  d'ordinaire  bien  fallacieuses.  C'est  ce  qui 
me  détermine  à  intercaler  ici  quelques  considérations  qui,  je 
l'espère,  ne  paraîtront  pas  déplacées. 


CHAPITRE  IL 


DE    LA    LANGUE    DES    NOMS    DE    LIEUX. 


Pour  déterminer,  dans  chaque  cas  particulier,  à  quelle 
langue  appartient  un  nom  de  lieu,  il  importe  d'avoir  une 
connaissance  suffisante  des  idiomes  auxquels  on  peut  se  voir 
amené  à  les  rattacher.  C'est  là,  dira-t-on,  une  vérité  élémen- 
taire; mais  encore  convient-il  de  la  rappeler  ici,  précisément 
parce  que  cette  connaissance  suffisante  fait  bien  des  fois  défaut, 
non  seulement  à  l'historien,  mais  même  au  toponymiste  de 
profession.  On  se  contente  trop  souvent  de  posséder  les  idiomes 
dans  leur  forme  classique,  et  l'on  croit  avoir  tout  fait  quand 
on  a  étudié  les  lois  générales  de  leur  développement  historique 
et  régulier.  Et  cela  ne  suffit  pas.  Antérieurement  à  l'époque  où 
nous  pouvons  commencer  à  les  trouver  dans  des  documents 
écrits,  les  dialectes  parlés  au  moyen  âge  ont  passé,  l'un  et 
l'autre,  par  une  phase  de  transformation  qui  est  généralement 
peu  connue.  Le  latin,  avant  d'engendrer  la  langue  romane,  a 
subi  un  travail  de  déformation  analogue  à  celui  du  fruit  qui 
germe  dans  le  sein  de  la  terre,  et  pendant  ce  même  temps  le 
parler  germanique  essayait  de  se  constituer  à  l'état  de  langue 
civilisée  et  cherchait  partout,  en  dehors  de  lui,  des  éléments 
nouveaux.  Les  deux  langues,  celle  qui  se  mourait  et  celle  qui 
commençait  à  vivre,  se  rencontraient  dans  un  état  qui  les 
ouvrait  aux  influences  extérieures.  Elles  exerçaient  l'une  sur 
l'autre  une  action  dont  il  est  bien  intéressant  de  suivre  les 
diverses  phases,  et  qui  altérait  d'une  façon  remarquable  la 
physionomie  propre  de  chacune.  Nous  n'avons  à  nous  occuper 
ici  que  des  modifications  survenues  dans  leurs  vocabulaires. 
La  langue  de  l'Empire  se  laissa  envahir  comme  son  sol,  et  il  se 
Tome  XLVIII.  26 


(  402) 

versa  sur  elle  une  immense  quantité  de  mots  qu'elle  n'avail 
plus  la  force  de  naturaliser  avant  de  les  accueillir.  Les  termes 
barbai*es,  rudes,  incultes,  étranges,  pénétrèrent  dans  le  latin 
avec  la  même  brutalité  que  les  barbares  dans  les  provinces. 
De  leur  côté,  les  Germains,  en  faisant  la  connaissance  de  la 
vieille  civilisation  romaine,  acquéraient  une  multitude  de 
notions  pour  lesquelles  ils  n'avaient  pas  d'expression  dans 
leur  langue  et  qu'ils  se  voyaient  obligés  de  désigner  par  les 
termes  latins.  Ainsi  s'entassa  dans  chaque  idiome  un  vaste 
bagage  de  mots  étrangers,  dont  l'inventaire  est  aussi  intéres- 
sant pour  l'historien  que  pour  le  philologue. 

L'influence  delà  culture  romaine  sur  les  mœurs  et,  par  suite, 
sur  la  langue  des  barbares,  est  plus  ancienne  que  l'époque  des 
invasions.  Dès  le  1V<^  siècle,  Ammien  Marceilin  nous  montre 
dans  la  vallée  du  Mein  des  villages  germaniques  bâtis  à  la 
romaine  :  domicilia  curatiits  ritu  romano  constructa  ^.  Dès  lors 
avait  commencé  chez  eux  l'introduction  des  arls  de  la  vie  civi- 
lisée, dontnous  pouvons  retrouver rairededifTusion  en  dépouil- 
lant le  vocabulaire  des  idiomes  germaniques.  Et  tout  d'abord, 
leurs  maisons  imitées  des  maisons  romaines  empruntaient  au 
vocabulaire  latin  les  noms  qui  désignent  le  mur  maçonné  (tauur 
de  muras)  s,  ainsi  que  la  chaux  (kalk  de  calx]^  la  porte  ipoort  dts 
porta)y  la  cheminée  (iamm  de  caminus),  la  chambre  (fcflm^  de 
camara)  avec  la  fenêtre  (vensler  de  feneslra),  le  grenier  {spijeker 
de  spicarius)^  avec  les  tuiles  (tegel  de  tegula)  qui  couvrent  le  toit, 
et  la  plate-forme  [sôller  de  solarium),  la  cave  {keller  de  cellarium} 
et  la  cuisine  (kenken  de  coquina)  avec  son  cuisinier  (kock  de 
coquus).  S'agissait-il  de  constructions  militaires,  c'est  à  Rome 
encore  qu'on  empruntait  le  nom  du  retranchement  (wall  de 
vallus)  et  du  pieu  (pfahl  de  palus)^  et  celui  de  la  tour  (/Aurm, 
toren  de  turris)^  comme  aussi   celui  du  château  {cassel  de 

*  ÂMM.  Makcell.,  XVII,  1,  7. 

'  Tous  ces  termes  adventices  sont  cités  par  moi  tantôt  en  néerlandais, 
tantôt  en  haut  allemand,  selon  que  Tun  ou  Tautre  de  ces  deux  idiomes  a 
reproduit  plus  fidèlement  leur  forme  latine. 


(403) 

aisteUum)^  de  la  prison  {kerker  de  carcer)^  avec  ceux  de  la 
chaussée  (straete  de  sirala)  et  de  la  localité  habitée  (wyl  et  tvyler 
de  villa  et  villare)^  sans  compter  que  les  habitations  royales 
empruntaient  leur  nom  à  celui  de  l'habitation  des  Césars 
romains  {/ifalz  de  palatium).  Citons  encore,  dans  l'ordre  mili- 
taire,  la  trompette  {posaune  de  buccina).  Le  mobilicT  domestique 
s'enrichit  de  la  nomenclature  que  voici  :  la  table-  [lafel  de 
tabula)^  la  table  ronde  {disch  de  discus),  le  coffre  Ikiste  de  cista), 
Tarmoirc  {schrijn  de  scrinium),  le  sac  (sack  de  saccvs)^  le  panier 
(korfde  corbis)^  le  vase  [schotel  de  scutella),  la  coupe  (^e/cA  de 
ca/fx,  J^ecAer  de  bicarius),  la  bouteille  {flasche  de  flasca).  Dans 
la  nomenclature  agricole,  il  faut  remarquer  les  noms  qui  dési- 
gnent le  champ  cultivé  {acker  de  ager)^  le  vivier  Ivijver  de  ttt^a- 
num),  le  puits  {put  de  puteus),  le  moulin  (mo/en  de  moJtim);  puis 
diverses  espèces  d'arbres  et  de  fruits  :  l'érable  (ahorn  de  acer], 
l'orme  {ulm  do  ulmus),  le  peuplier  (poppel  de  populus\  le  fruit  en 
général  (fruclU  de  fruclus\  la  cerise  (keersse  de  cerasus),  la  pèche 
(pfirsisch  de  persica),  la  poire  (pe^  de  pirus),  la  prune  (pri/m  de 
prunus),  l'épeautre  (é}7W<  de  spelta),  le  liège  (ior&  do  cortex)^  le 
chou  (/îoo/  do  cai/^t^),  la  moutarde  (5^11/*  de  sinapi),  le  poivre 
(peper  de  piperi),  puis  le  cerfeuil  (A'ervrf  de  cœrifolium);  des  pro- 
duits du  travail  humain  :  Thuile  (o/te  de  oleum)^  le  vinaigre 
(es^f^  de  ac^(iim),  le  vin  [wijn  de  t;i72t/7n),  le  beurre  (butter  de 
butyrus)^  le  fromage  (Aa^^^e  de  caseus)^  la  greffe  {pfropfe  de  pro- 
pa^o),  les  éteules  {stoppel  do  stipula).  Ajoutons  encore  d'autres 
noms  clésignantdes  progrès  de  la  civilisation  matérielle  ou  intel- 
lectuelle :  le  poids  (po7}d  dépendus)^  le  cuivre  {koper  de  aiprum), 
le  flambeau  (fackel  de  facula),  la  chaîne  (kette  de  calena).  In 
monnaie  (muri/^  de  moneta),  le  tribut  (î/ks  do  census),  l'achat 
[kaufen,  koopen  de  caupo)^  la  composition  poétique  {dkhten  de 
dictare),  sans  compter  les  termes  chrétiens  tels  que  :  évéque 
(bisschop  de  episcopus),  moine  (mo/nifiS;  de  monachus)^  couvent 
{liooster  de  claustrum),  église  (munster  de  monasterium)^  autel 
(altaràe  aliare),  le  verbe  fêter  (vieren,  feiem  de  feriari),  aumône 
(almoes  de  elemosyne);  les  termes  politiques  :  l'empereur  (A'mef* 
de  caesar)^  la  douane  i^o/  de  teloneum). 


^ 


(404) 

Les  Gallo-Romains,  de  leur  côté,  firent  au  langage  barbare 
de  notables  emprunts.  Tout  d'abord,  oubliant  les  noms  tradi- 
tionnels de  la  civilisation  romaine,  ils  prirent  l'habitude  de  se 
désigner  eux-mêmes  par  des  noms  propres  germaniques, 
ce  Alors  que,  dans  les  derniers  siècles  de  l'Empire,  les  indi- 
gènes de  la  Gaule  aimaient  à  rire  des  barbares  qui  s'affublaient 
de  noms  romains,  nous  les  voyons  eux-mêmes,  à  partir  du 
VI*  siècle,  se  parer  de  noms  germaniques,  et  renier  en  quelque 
sorte  cette  origine  romaine  dont  ils  avaient  été  si  fiers  ^.  » 
Voici  quelques  exemples  empruntés  à  Grégoire  de  Tours.  Un 
citoyen  de  Tours,  nommé  Sicharius,  est  fils  de  Joannes  et 
mari  de  Tranquilla  ^.  Severus  est  père  de  Burgolenus  et  de 
Dodo,  et  beau-père  de  Gontram  Boson  3.  Le  prêtre  Ennodius, 
fils  du  sénateur  Euphrasius,  a  un  proche  parent  nommé  Bere- 
gisilus  *.  Eustochius  et  Baudulfus  sont  également  proches 
parents  ^.  L'évêque  du  Mans,  Badegisilus,  qui  est  de  Limoges, 
a  un  frère  du  nom  de  Nectarius  6.  Le  duc  Lupus  a  un  frère  du 
nom  de  Hagnuifus,  et  deux  fils  :  Romulfus  et  Joannes  '7.  De 
même,  en  Bourgogne,  la  chronique  de  Frédégaire  nous  fait 
connaître  un  Richomerus  Romanus  génère  s,  et  un  Chram- 
nolenus  ex  génère  Romano  9.  Ces  exemples  deviennent  de  plus 
en  plus  nombreux  aux  VII*  et  VIII*  siècles,  si  bien  qu'au  IX*  la 
grande  majorité  de  la  population  de  la  Gaule  porte  des  noms 
germaniques  ^o. 

Pour  ce  qui  est  du  reste,  je  ne  puis  mieux  faire  que  de  laisser 

*  G.  KuRTH,  Les  origines  de  la  civilisation  moderne,  t.  II,  p.  67. 

*  Grégoire  de  Tours,  Hist.  Francor,,  VII,  47. 

*  Idem,  ibidem,  V,  25. 

*  Idem,  ibidem,  IV,  35. 

s  Grégoire  de  Tours,  De  Virtut.  Martin,,  I,  30. 
«  Grégoire  de  Tours,  HUl.  Franc,  VII,  15. 

'  Idem,  ibidem,  X,  19.  —  Fortun.,  Carm.,  VII,  10.  —  Flodoard,  II,  4. 
«  Fredegar,  Chron.,  IV,  29. 
»  Idem,  ibidem,  IV,  78. 

<«  LiTTRÉ,  Les  Barbares  et  le  moyen  âge,  p.  217;  Fustel  de  Coulanges, 
Revue  des  questions  historiques,  1««  janvier  1887,  pp.  12  et  suiv.  Au  surr 


i 


(  405  ) 

exposer  par  un  maître  la  part  qui  revient  aux  Francs  dans  le 
vocabulaire  de  la  langue  française.  «  Leur  langue,  dit  M.  Gaston 
Paris,  qu'ils  ne  lardèrent  pourtant  pas  à  abandonner  pour  le 
latin  vulgaire,  fournit  à  celui-ci,  en  France,  une  masse  bien 
plus  grande  de  mots  et  de  mots  bien  plus  importants  que  ne 
l'avait  fait  le  celtique  :  ce  ne  furent  pas  seulement  des  sub- 
stantifs, toujours  facilement  empruntés  avec  lés  objets  qu'ils 
désignent,  mais  des  adjectifs  et  des  verbes,  signes  de  rapports 
bien  plus  intimes,  qui  pénétrèrent  dans  la  langue  française, 
et  les  idées  qu'ils  expriment,  surtout,  font  toucher  du  doigt  le 
genre  d'influehce  que  l'une  des  races  exerça  sur  l'autre.  Citons- 
en  un  petit  nombre.  Beaucoup,  naturellement,  se  rapportent 
à  la  guerre,  et  d'abord  le  mot  guerre  lui-même,  puis  guaite  (sen- 
tinelle) et  ses  dérivés,  eschiele  (bataillon),  estour  (assaut),  her- 
berge  (camp),  maréchal,  geude  (infanterie);  des  noms  d'arrac^s 
offensives  ou  défensives  :  brant,  epieu,  guigre  (sorte  de  dard), 
fuerre  (fourreau  de  l'épée),  estoc,  heut  (poignée  de  l'épée), 
aXgier  (javelot),  gamboison,  braigne  (cuirasse),  targe,  blason, 
haubert,  heaume,  guige  (courroie  de  Técu),  ou  d'objets  d'équi- 
pement :  éperon,  renge  (boucle),  étrier,  gonfanon,  bannière,  etc.; 
au  même  ordre  d'idées  appartiennent  les  verbes  épier,  adou- 
ber, fourbir,  escremir  (s'exercer  au  maniement  de  l'épée),  guen- 
chir  (esquiver  un  coup),  blesser,  navrer,  etc.  Les  mots  relatifs 
aux  institutions  politiques,  judiciaires  et  sociales,  soit  qu'ils 
n'aient  pas  de  correspondants  en  latin  ou  qu'en  roman  ils 
les  aient  remplacés,  nous  montrent  ù  quel  point  l'interven- 
tion germanique  avait  transformé  la  société;  tels  sont  maller 
(citer  en  justice);  ban  et  ses  nombreux  dérivés  ; /at(<e  (guerre 


plus,  Tusage  ne  fait  que  commencer  au  VI«  siècle,  comme  le  fait  observer 
avec  raison  M.  Ë.  Leblant  dans  sa  Note  sur  le  rapport  des  noms  propres 
avec  la  nationalité  à  V époque  mérovingienne.  (Hénoires  de  la  Société  des 
Antiquaires  de  France,  t.  XXVIII.) 

n  ne  parait  pas  que  les  Francs  du  VI«  siècle  aient  emprunté  des  noms 
rdmains,  sinon  à  titre  tout  à  fait  exceptionnel.  Voyez  ceux  que  cite 

M.  FUSTEL  DE  GOULANGES,  /.  C,  p.  14. 


(406) 

privée);  roi  (mesure,  d'où  arroi,  conroi,  etc.);  garantir^  guerpir, 
arramir  (fixer);  saisir,  gage,  nant  (d'où  nantir);  esclaie  (race); 
fief,  alleu,  lige,  gai f  (sans  maître);  haschiere {a^nonde);  sénéchal, 
échamon,  échevin,  garçon,  bru,  mainbour  (administrateur 
judiciaire);  lagan  (droit  d'épave).  Des  termes  d'habillement, 
comme  robe,  bliaut,  giron,  heuse,  ganl,  nosche  (bracelet),  guimpe^ 
écharpe,  auxquels  ne  répond  rien  en  latin  classique,  nous  font 
voir,  ainsi  que  de  nombreux  noms  de  fourrures,  le  costume 
germanique  remplaçant  le  costume  romain;  d'autres  rendent 
le  même  témoignage  pour  certains  modes  d'habitation,  comme 
bourg  (déjà  introduit  au  llh  siècle),  hameau,  borde  (masure),  ou 
de  construction  comme  faite,  guichet,  bord,  loge,  guime  (che- 
vron), banc  (poutre),  lac  (d'où  loquet);  nous  retrouvons  l'in- 
fluence allemande  dans  rameuhlcment  avec  banc,  fauteuil; 
dans  l'outillage  familier,  la  nourriture  et  la  boisson,  a vecj/â/^att, 
rôtir,  bière,  miés  (hydromel),  malle,  écran,  hanap,  madré  (bols 
dont  on  faisait  des  coupes),  espoi  (broche),  /oiu/re  (amadou), 
canif,  haple,  seran,  alêne,  gourle  (bourse),  bacon  (porc  salé).  La 
marine  à  voile  fut  complùlement  renouvelée  par  les  Germains, 
comme  le  montrent  les  mots  :  hune,  écoute,  mât,  lof,  cingler, 
esnèque(b2Lrquc)^  eschipre  (matelot),  esturman  (pilote),  havre,  ^^., 
et  aussi  les  noms  saxons  donnés  aux  points  cardinaux.  On  ne 
rencontre  pas  de  mots  se  rapportant  ù  la  musique  et  à  la  poésie 
(sauf  harpe,  déjà  pris  à  l'époque  romaine,  et  lai,  emprunté 
bien  plus  tard  à  l'anglo-saxon);  mais  les  termes  do  danser, 
espringuer,  estampie  montrent  que  les  divertissements  alle- 
mands furent  adoptés  par  les  Romans.  Dans  l'ordre  moral,  on 
est  frappé  de  l'inlroduction  de  substantifs  comme  orgueil,  guer- 
redon  (récompense),  fouc  (troupe),  jafeur  (commodité),  estrif 
(querelle),  sen  (intelligence,  d'où  forcené),  dru  (ami);  d adjectifs 
comme  baud  (en  train),  gai,  gaillard,  joli f,  g7*aim  (triste),  morne, 
franc,  estant  (orgueilleux),  hardi,  riche,  frais,  f.vn^/ (rapide), /afrf, 
eschevi  (sveUe);  de  verbes  comme  choisir,  haïr,  honnir,  hâter, 
gehir  (avouer),  escharnir  (railler),  épargner,  s'esmaier  (perdre 
courage,  d'où  émoi),  effrayer  (proprement  troubler  la  paix), 
triclier,  guiler  (tromper),  garder,  fournir,  gagner,  garnir,  guier 


1 

• 

I 


(407) 

(guider),  jongler  (mal  parler),  runer  (parler  bas),  tekir  (prospé- 
rer), etc.  Mais  combien  faut-il  que  les  envahisseurs  et  les  indi- 
gènes aient  échangé  de  pensées  familières  pour  que  ceux-ci 
aient  nommé  d'après  ceux-là  des  accidents  de  terrain  ou  de 
culture,  des  objets  naturels,  des  groupes  d'arbres  ou  des 
plantes  do  leur  territoire  :  lande,  haiejardin,  gason,  bief,  boU, 
gaut  (forêt),  jachère,  gerbe,  épeautre,  if,  houx,  hêtre,  roseau, 
laiche,  guède,  mousse,  tan;  des  animaux  qui  Thabitaient  :  gua- 
raignon  (cheval  entier),  ran  (bélier),  frésange,  taisson,  épervier, 
agace,  mésange,  éjieiche,  héron,  héiaudeau,  wilecoc,  mouelle, 
marsouin,  brème,  rée  (rayon  de  miel),  esturgeon,  écrevisse, 
hareng,  frelon,  7nan;  des  parties  mémos  de  leur  corps  :  braon 
(toute  partie  charnue),  lippe,  quenne  (d'od  quenotte),  gauche, 
esclenc  (gauche),  nuque,  échine,  tetie,  hanche,  rate;  f^our  qu'ils 
aient  reconnu  la  supériorité  de  l'allemand  survie  latin  dans  la 
désignation  des  couleurs,  et  lui  aient  emprunté  les  mots  blanc, 
blême,  bleu,  bloi  (nuance  de  blond),  blond,  brun,  fauve,  gris, 
hâve,  SOT  (blond  vif);  pour  qu'ils  aient  pris  ù  la  langue  des 
nouveaux  venus  les  deux  adverbes  guères  (qui  signifie  propre- 
ment beaucoup),  trop  (du  mot  torp,  assemblage),  et  des  suflixes 
comme  -ard  (vieillard,  etc.)»  -aud  (sourdaud,  etc.),  lenc  (cham- 
berlenc,  etc.)  ^  !  » 

Il  se  forma  donc,  surtout  le  long  de  la  frontière  linguistique, 
où  le  contact  des  deux  races  était  quotidien,  un  latin  plus  bar- 
bare et  un  thiois  plus  romanisé  qu'il  ne  le  paraîtrait  d'après 
les  documents  du  moyen  âge,  dont  la  plupart  furent écritsù  une 
époque  où  les  deux  langues  étaient  rentrées  dans  leur  lit 
naturel. 

La  toponymie  seule  nous  a  conservé  la  trace  de  ces  débor- 
dements, en  faisant  prendre  racine  aux  vocables  d'alluvion  et 
en  leur  permettant  de  se  développer  sur  leur  sol  nouveau, 
comme  des  plantes  exotiques  dont  les  germes  ont  été  apportés 
par  quelque  cataclysme  oublié. 

*  G.  Paris,  La  littérature  française  au  moyen  âge,  i^  édit.  Paris,  1888, 
pp.  %  et  suivantes. 


(408) 

Je  citerai  ici  des  faits  choisis  dans  le  vocabulaire  topony- 
mique  des  deux  langues  et  attestant  que  Tune  et  Tautre  subi- 
rent, dans  des  proportions  plus  considérables  qu'on  ne  le  croit 
d'ordinaire,  l'action  des  phénomènes  dont  je  viens  de  parler. 

Dans  la  toponymie  des  régions  germaniques^  il  se  rencontre 
plusieurs  noms  de  lieux  qui  ont  une  origine  incontestable- 
ment latine. 

L'un  des  mots  les  plus  importants  de  cette  catégorie  est 
celui  de  ireiler,  qui  est  resté  en  haut-allemand  avec  la  signi- 
fication de  hameau.  Ce  mot,  que  nous  rencontrons  comme  suf- 
fixe dans  une  grande  quantité  de  vocables  toponymiques,  est 
un  des  nombreux  emprunts  que  les  Germains  ont  faits  à  la 
langue  latine,  à  l'époque  où  ils  entraient  dans  la  civilisation 
romaine.  Weiler  dérive  du  latin  villare  (aussi  villaris),  qui  est 
lui-même  une*  espèce  de  diminutif  de  villa  ^.  Sous  la  forme 
latine  dans  les  provinces  romanes,  sous  la  forme  vuUâri  dans 
les  contrées  germaniques,  le  mot  a  fait  souche;  il  a  produit 
d'innombrables  noms  de  localités  en  -▼lllers  et  -vlllarM 
d'un  côté,  en  weiler  ou  weil  (wyl)  de  l'autre.  Je  n'ai  pas  de 
statistique  me  permettant  d'évaluer  le  nombre  des  localités 
françaises  dans  lesquelles  -villers  sert  de  suffixe,  mais  le 
Dictionnaire'  des  postes  m'en  montre  environ  sept  cents  où  il 
figure,  soit  seul,  soit  avec  un  déterminatif  qui  le  suit,  comme 
nom  de  localité  2.  Le  nombre  en  serait  probablement  doublé 
si  l'on  y  ajoutait  tous  ceux  dans  lesquels  villers  entre  comme 
suffixe,  et  dont  je  n'ai  pas  eu  le  courage  de  faire  le  relevé.  Ce 
chiffre  énorme,  auquel  on  peut  ajouter  vingt-huit  noms  de  lieux 


*  «  Je  pense,  dit  Guérard,  que  dès  le  VIII«  siècle  on  doit  entendre  par 
villa  un  village  avec  son  territoire,  et  par  villaris,  un  hameau  avec  les 
terres  qui  lui  appartenaient.  Il  n'était  pas  rare  que  la  villa  eût  une  église 
et  formât  une  paroisse  rurale,  tandis  que  le  villaris  n'était  dans  Torigine 
qu'un  écart  ou  une  dépendance  de  la  villa,  etc.  »  Polyptyque  (Tlrminon,  I, 
p.  45. 

*  Ils  se  décomposent  comme  suit  :  Villers,  170;  Villiers,  158;  Villars  et 
d*autres  formes,  300;  cela  fait  628,  et  je  suis  loin  d*avoir  tout  pris  ! 


(  409  ) 

belges  de  la  même  catégorie  que  les  français  ^  et  qui  atteste 
Textraord inaire  fécondité  du  vocable,  est  presque  atteint  par 
celui  des  formes  germaniques  du  même  nom.  Foerstemann 
en  a  relevé  deux  cent  quatre-vingt-dix-sept  pour  FAilemagne 
seule,  mais  ce  chiffre  est  bien  en  dessous  de  la  réalité,  même 
pour  ce  pays,  sans  compter  que  la  Suisse,  l'Alsace,  le  Grand- 
Duché  de  Luxembourg  et  les  régions  néerlandaises  apportent 
aussi  un  fort  contingent.  Dans  le  seul  canton  de  Zurich,  je 
relève  cinquante-six  noms  avec  le  suffixe  weil  ou  wyl,  qui  est 
la  transformation  locale  du  weiler  primitif^.  Le  Grand-Duché 
de  Luxembourg  m'en  fournit  vingt  en  weiler,  et  TAlsace  en 
contient  énormément.  Toute  la  région  du  sud-ouest  de  TAIle- 
magne  est  si  abondamment  semée  de  noms  ayant  cette  dési- 
nence, que  sa  toponymie  en  prend  un  caractère  de  monotonie 
fatigante,  tandis  que  l'Allemagne  orientale  en  est  totalement 
privée  3.  Weiler  est  donc  bien  un  mot  que  les  Germains  occi- 
dentaux et  tout  particulièrement  les  Alamans  ont  emprunté  à 
leurs  voisins  gaulois,  ou  mieux  encore  aux  colons  germaniques 
des  champs  décumates,  et  dont  ils  se  sont  servis  pour  dénom- 
mer les  lieux  où  ils  fondaient  leur  résidence  4.  Hais  s'il  en  est 


*  11  y  a  encore  un  diminutif  tn7/arù>/um  qui  a  produit  à  son  tour  quan- 
tité de  Velreux,  Velroux,  Villeroux,  Villereux,  etc. 

*  Meyer  von  Knonau,  Zûricher  Orlsnamen. 

*  Foerstemann,  Die  deutsche  Ortsnamen,  p.  279. 

^  On  voit  par  Ik  que  M.  d'Arbois  de  Jubainville  se  trompe  quand  il  nie 
que  les  populations  germaniques  aient  créé  des  noms  de  lieux  avec 
villare  pour  suffixe  (Recherches,  p.  ix).  La  même  erreur  est  commise  par 
Rornhesser,  Die  franzôsischen  Ortsnamen  germanischer  Abkunft,  p.  !21, 
qui,  après  avoir  blâmé  Foerstemann  et  Arnold  d'avoir  considéré  weiler 
comme  un  mot  naturalisé  en  allemand,  continue  :  «  Dass  aile  wyl,  weil, 
wyler,  weiler  genannte  Orte  und  solche  die  diesen  Namen  als  Suffi x 
aufv^eisen  auf  die  rômische  Kolonisierung  Deutschlands  zurûckgehen 
und  rômische  Sesshaftigkeit  in  Deutschland  bezeugen,  ergibt  sich  mit 
Sicherheit  (I)  daraus,  dass  dièse  Benennungen  sich  lediglich  auf  den  von 
den  Rômem  einstmals  besetzten  deutschen  Gebieten  vorfinden  »  La 
science  toponymique  serait  trop  facile  s'il  était  permis  de  raisonner  ainsi. 


(  410  ) 

ainsi,  il  n'est  pas  seulement  défendu  d'affirmer  l'origine 
romaine  des  lieux  germaniques  appelés  weiler,  il  est  souvent 
tout  aussi  téméraire  d'affirmer  l'origine  romaine  des  aoms 
romans  en  vUlars  ou  villers.  Qui  nous  garantit  en  effet  que 
tout  particulièrement  dans  les  provinces  romanes  voisines  de 
la  frontière,  les  villers  ne  puissent  pas  avoir  été  des  toeiler  et 
avoir  eu  pour  fondateurs  des  Francs  barbares?  Je  me  borne  à 
poser  la  question;  on  voit  combien  il  est  difficile  de  la  résoudre. 
Je  citerai  encore  les  noms  flamands  terminés  on  -cnutcr, 
qui  n'est  autre  que  le  latin  cultura,  et  en  polder,  qui  est  la 
forme  flamande  de  paludarium.  Ces  deux  mots  font  encore 
aujourd'hui  partie  du  flamand  comme  appellalifs,  et  nul  ne 
s'avisera  de  soutenir  que  les  lieux  dont  les  noips  se  terminent 
par  l'un  de  ces  deux  suffixes  doivent  leur  origine  à  une  popu- 
lation do  langue  romane.  Mais  il  en  est  d'autres  qui,  tout  en 
étant  de  même  provenance,  ont  disparu  de  la  langue  après 
s'être  flxés  dans  des  noms  de  lieux,  et  c'est  contre  les  erreurs 
auxquelles  ils  pourraient  donner  lieu  qu'il  importe  de  prému- 
nir le  chercheur.  En  voici  quelques  exemples.  La  désinence 
néerlandaise  -Irechton  dreclU  (lrichl\  qui  se  rencontre  dans 
plus  d'un  nom  de  lieu,  vient  incontestablement  du  latin  tra- 
jccluSy  qui  signifie  passage  établi  sur  un  cours  d'eau,  et  qui 
prend  par  suite  le  sens  spécial  de  pont  i.  Ainsi  UUrajectus  est 
devenu  Utreclit,  et  Trajeclus  ad  Mosam,  MneKtrlcIit.  Un 
toponymiste  distrait  pourrait  être  amené  ù  conclure  de  ces  deux 

'  Le  mot  trajeclus  n'avait,  dans  le  latin  classique,  que  le  sens  abstrait  de 
traversée  ou  de  passage,  mais  dans  le  latin  du  moyen  âge,  il  eut  la  même 
destinée  que  le  dernier  de  ces  deux  termes,  et  il  signifie  aussi  le  moyen 
de  passer,  c'est-ù-dire  le  bac  ou  le  pont.  Cfr.  Monach.  SiingaU.,  I,  32  : 
«i  Fuit  consueludo  in  illis  tcmporibus,  ut  ubicunquc  aliquod  opus  ex 
im|)enali  pracccplo  fucicndum  cssct  siquidcm  pontes,  vel  naves,  aut 
Irajectif  sivc  purgatio  scu  stramcntum,  vel  implctio  cocnosorum  itinerum, 
ea  comités  per  vicarios  cl  officialcs  sues  exse(iuerentur.  »  Cité  par 
DucANGE,  s.  V.  trajectus.  BI.  Wauters  {Bulletin  de  V Académie  rayaU  de 
Belgique,  3<^  série,  t.  XII,  p.  311)  défend  avec  raison  Torigine  latine  de  ce 
mot  contre  H.  Vanderxindebe,  qui  (volume  cité,  p.  â34)  le  rattache  à  on 


(  411  ) 

noms,  quo  le  latin  était  la  langue  des  populations  de  la  Meuse 
inférieure  comme  aussi  de  celles  des  bouches  du  Rhin;  mais 
ce  serait  là  une  conclusion  téméraire.  La  vérité,  c'est  que  les 
habitants  des  contrées  en  question  avaient  emprunté  ù  la  langue 
latine  le  mot  trajeclus  avec  le  sens  de  pont^  et  qu*ils  s'en  ser- 
x-aient  pour  faire  des  noms  de  lieux.  Ce  mot  rcsla  d'ailleurs 
assez  longtemps  en  usage  avec  son  acception  primitive,  et  c'est 
ce  qui  explique  sa  présence  dans  des  noms  de  lieux  créés  plu- 
sieurs siècles  après  la  domination  romaine,  ù  une  époque  où 
personne  ne  s'avise  de  soutenir  que  le  latin  était  encore  parlé 
dans  les  contrées  néerlandaises.  La  liste  suivante  donne  un 
aperçu  de  la  fréquence  de  ce  nom,  comme  aussi  de  son  aire 
de  diffusion  dans  les  contrées  de  langue  néerlandaise  : 


Hollande  méridionale. 

■eereadrecM Ibid. 

Kelrondreciit Anvers. 

uordrceiii Hollande  méridionale. 

Drecht Ibîd. 

iBnlvcndreclif Ibid. 

HaaMCreelii Ibid. 

HoicBdrceht Hollande  septentrionale. 

Katlendreelift Ibid. 

Kloldrecht Flandre  orientale. 

i<oo«drccht Utrecht. 

ji«o«trieht Limbourg  hollandais. 

■iijdrcckt Utrecht. 

celtique  traeth  ■=  passage  d*eau.  Ce  qu'il  faut  accorder  il  M.  Yanderkindere, 
mais  sans  en  conclure  dans  son  sens,  c'est  que  le  mot  trajectus  ne  figure 
que  rarement  dans  la  toponymie  française  :  il  y  a  un  Trajecttis  sur  la 
Dordogne,  près  de  Cauze- Saint-Front,  et  un  autre  Trajectiun  Baldnlfi 
(aujourd'hui  Triibiirii«u)  sur  la  Marne,  cité  par  Hi^cmar,  Ann,  862, 
et  non  mentionne  par  H.  Longuon.  A  Liège,  Saint-Nicolas-an-Treit,  sur 
les  bords  de  la  Meuse,  semble  avoir  dû  son  nom  également  à  la  pro- 
ximité d'un  passage;  marodrei  (province  de  Namur)  viendrait  deMaren- 
drecht  =  passage  aux  chevaux,  d'après  D.  Jonckheerb  (voyez  page  415, 
note  4),  mais  rauthenlicité  du  document,  une  charte  de  Charles  le  Gros 
en  887,  est  justement  contestée  par  M.  Piot. 


(  412  ) 


Hollande  méridionale. 

••««ndreeht Brafbant  septentrional. 

Papendre^iit Hollande  méridionale. 

iPendreebt Ibid. 

•Ileilreelit Ibid. 

Tri«ht  « Gueldre. 

Dtrecbt Utrecht. 

ireeBudrechc Brabant  septentrional. 

BwijBdre«h(     Flandre  orientale. 

EwijMdreebt  (Nederswalm) Ibid. 

swijndrcehe  ' Hollande  méridionale. 


En  pays  allemand,  nous  rencontrons  également,  dans  les 
noms  de  lieux,  plusieurs  radicaux  qui  ne  peuvent  s'expliquer 
que  par  le  latin,  bien  qu'ils  aient  été  incontestablement  dénom- 
més par  des  populations  de  langue  germanique.  De  ce  nombre 
est  l'appellatif  tom  ou  tomme,  qui  vient  du  latin  tumba^  et  qui 
désigne  un  de  ces  tvmuli  funéraires  qui  étaient  répandus  autre^ 
fois  en  si  grand  nombre  sur  le  sol  de  toutes  nos  provinces.  La 
toponymie  des  pays  wallons  nous  fournit  en  grande  abon- 
dance les  tombes,  les  tombois,  les  tombeux  ou  tombeur,  les 
t&mballes,  etc.  Dans  les  provinces  allemandes,  nous  trouvons  le 
village  Tommen,  dont  le  nom  [Tumbœ)  figure  déjà  dans  Tacte 
de  partage  de  870,  et  les  lieux-dits  :  aufder  Tom  sont  fréquents 
dans  les  villages  allemands  répandus  le  long  de  la  frontière 
linguistique.  Tr;madonc  été  emprunté  par  la  population  germa- 


■  Tjicht  figure  en  1257  dans  un  document  mentionné  par  Van  uns 
Bergh,  Plaatsnamen  in  Gelderland,  dans  Nijhoff,  t.  V,  p.  262. 

'  Cette  liste  est  plus  complète  que  celle  de  Foerstemann,  Die  deutschen 
Ortsnarnen,  p.  271,  qui  ne  connaît  que  dix-neuf  exemples.  On  remarquera 
que  la  Hollande  méridionale  seule  en  possède  dix.  Il  ne  faudrait  pas,  avec 
plusieurs  savants  néeriandais,  notamment  J.  Winkler,  Oud  Nederland, 
p.  231,  classer  dans  cette  liste  le  nom  d*Arras  (en  néeriandais  Atrecht)  et 
y  voir  la  preuve  de  l'origine  germanique  de  cette  ville  :  Atrecht  n'est  autre 
chose  que  la  forme  néerlandaise  du  nom  d'Atrebates,  la  gutturale  se 
substituant  régulièrement  à  la  labiale  en  flamand  :  stickt  pour  stif(^ 
crochl  pour  crypta,  lucht  pour  luft. 


(418) 

nique  de  cette  frontière  au  latin  pour  désigner  un  fait  topogra-^ 
phique  alors  très  fréquent  dans  le  pays,  et  il  n'est  nullement 
nécessaire  d'admettre  que  Tommen,  bien  que  fort  rapproché  de 
la  frontière  des  deux  langues,  ait  été  occupé  par  une  population 
romane  à  une  date  postérieure  à  l'invasion  franque. 

Un  exemple  plus  caractéristique  encore,  c'est  celui  du  nom 
de  Machern  ou  Meclierii,  fort  commun  dans  les  provinces 
occidentales  du  pays  allemand,  où  il  désigne  les  deux  villes  de 
Kftnlffs-llaclieriB,  en  Lorraine,  et  de  Grevenmaehem, 
dans  le  Grand-Duché  de  Luxembourg,  les  villages  de  Ma- 
eluern ,  d' Alt-Maebern  et  d'Anersniaclier,  dans  l'arron- 
dissement de  Trêves;  celui  de  Machern,  en  Lorraine;  les 
hameaux  de  Hacher  (Clervaux)  et  de  Kleinmacber 
Kemicb),  dans  le  Grand-Duché  de  Luxembourg,  et  celui  de 
Hacher,  en  Lorraine,  sans  compter  une  grande  quantité  de 
lieux-dits  Mecher,  Meehern,  Eermecher,  etc.,  etc., 
qu'on  rencontre  dans  les  villages  allemands  de  la  Belgique  et 
de  la  Lorraine,  aussi  bien  que  dans  le  Grand-Duché  de  Luxem- 
bourg et  dans  les  régions  limitrophes  de  la  Prusse  rhénane. 
Or,  ce  vocable,  ainsi  qu'on  l'a  établi  récemment,  vient  du  latin 
maceriœ,  qui  a  formé  en  français  une  multitude  de  noms  de 
villages  :  Halxlères,  Hésières,  Maslerfl,  Malseroy, 
Mi^eroy,  Maseyrolle,  etc.,  et  de  lieux-dits  ^,  et  qui  n'a  pas 
été  moins  prolifique  dans  la  langue  allemande,  où  il  s'était 
introduit  sous  forme  d'appellatif  avant  d'y  être  employé  comme 
nom  de  lieu  s. 

De  même  caminus  est  devenu  klem  ^,  nom  qui,  dans  tout  le 


^  Voyez  EssER,  Krdsblatt  fur  den  Kreis  Malmedy,  S2  avril  1882.  — 
UiBiLEiSEN,  Die  romanischen  und  die  fr&nkischen  Ortsnamen  in  Wàlsch. 
Lothringen,  s.  v.  Maizières  (Jahrbsbbricht  des  Vereins  fur  Erdkunde 
XI?  Metz,  4882). 

^  G.  KuRTH,  Majerou  (Annales  de  l'Institut  archéologique  d'Arlon, 
1885). 

'  Sur  Kimme,  voyez  Timportante  dissertation  de  Esser,  Krdsblatt  fur 
den  Kreis  Malmedy,  1  avril  1883,  qui  toutefois  voit  dans  caminos  un  mot 
celtique,  et  non  sans  raison. 


^ 


(  414  ) 

Luxembourg  allemand,  désigne  la  chaussée  romaine,  et  qui 
rivalise  avec  strasse^  de  straia. 

Le  nombre  des  cas  analogues  ne  fera  sans  doute  que  s'ac- 
croître  à  mesure  que  la  science  toponymiquc  se  développera,  et 
tout  nous  autorise  à  croire  qu'il  sera  assez  considérable  pour 
modifier,  sur  plus  d'un  point,  les  conclusions  que  le  topony- 
miste  croirait  pouvoir  tirer  avant  d*cn  tenir  compte.  Je  n'en 
veu!^  pour  preuve  que  les  remarquables  résultats  auxquels  sont 
arrivés  sous  ce  rapport,  en  bornant  leurs  recherches  à  la  seule 
province  rhénane,  deux  toponymistes  distingués,  H.  le  pro- 
fesseur IL  Marjan,  d'Aix-la-Chapelle,  et  M.  l'inspecteur  scolaire 
Q.  Esser,  à  Malmédy.  L'un  et  l'autre  ont  découvert,  dans  la 
toponymie  de  la  rive  gauche  du  Rhin,  parmi  les  nombreux 
noms  de  lieux  qui  sont  de  provenance  latine,  plus  d'un  vocable 
qui  n'a  pas  été  imposé  aux  lieux  à  Tépoque  romaine,  mais  qui, 
emprunte  ù  la  langue  latine  par  les  Allemands,  a  été  d'abord 
employé  par  eux  comme  appellatif,  et  plus  tard  seulement  fixé 
au  sol  comme  nom  propre  toponymique.  Cest  surtout  dans 
les  villes  de  Trêves,  de  Cologne  et  d'Aix-la-Chapelle,  ainsi  que 
dans  leurs  environs,  qu'on  retrouve  de  pareils  noms,  comme 
par  exemple  :  pau  etpaunell,  noms  de  deux  sources  d'Aix-la- 
Chapelle,  manifestement  dérivés  dcpusio  (wallon  :  potJion)^  qui 
signifie  source  ^  ;  Kokerellstrasse,  nom  d'une  rue  de  la  même 
ville,  dérive  du  vieux  français  coquerel,  qui  signifie  marchand 
de  coqs  ^  ;  Aducht,  nom  de  lieu-dit  qui  vient  de  aquaductus  3; 
Kaderich,  ketlert,  qui  désigne  les  rigoles  dans  lesquelles  les 
bûcherons  font  rouler  du  haut  des  coteaux  les  bois  qu'ils  ont 
abattus,  et  qui  vient  de  cataracta  (chemin  en  pente)  ^;  plotz, 
fréquent  dans  la  toponymie  du  même  pays,  et  que  H.  Esser 

I  H.  UARJÀHy  Rhdnische  Ortsmmen,  IIIt<»  Ilcft  (Aix-la-Chapelle,  i88ii, 

p.  9. 

<  H.  Marjan,  Zeitschrift  des  Aachener  Getchicài\9mmtu;  f.  If;  1881 
p.  342. 

3  H.  Marjan,  Westdeutsche  MonaUchrift  de  Pùk,  t.  III»  ISil»  p.  457. 

*  Idem,  iindem,  1880,  p.  441. 


(  415  ) 

dérive  de  palus  i;  pesch,  qui  sur  toute  notre  frontière  wallonne- 
allemande  désigne  une  prairie  d*ordinairc  fermée  et  plantée 
d'arbres,  et  qui  vient  du  pascuum  latin  2;  Auel,  nom  de  lieu 
assez  fréquent  dans  le  pays  rhénan,  et  qui,  comme  le  wallon 
Aywaille,  dérive  du  latin  aquale,  pluriel  aqualia  (scil.  prata), 
qui  désigne  des  champs  autour  desquels  Teau  fait  des  cir- 
cuits, etc.,  etc.  3.  En  Belgique,  nous  pourrions  ajouter  à  cette 
intéressante  catégorie  deux  mois  qui  ont  fait  également  souche 
dans  la  toponymie  :  ceux  de  cmnpinia  et  de  planaria  (pluriel 
neutre),  qui  ont  passé  Tun  et  l'autre  dans  le  thiois  avec  un  sens 
analogue,  c'est-à-dire  celui  de  plaine,  et  qui  y  ont  engendré 
les  nom  de  Kcmpcn,  c'est-à-dire  la  Campine,  et  de  Ylaan- 
dercD,  c'est-à-dire  la  Flandre  4. 

Ce  que  je  viens  de  dire  de  la  toponymie  des  pays  de  langue 
germanique  peut  s'affirmer,  avec  non  moins  de  certitude,  de 
celle  des  provinces  wallonnes.  Ici  encore  nous  rencontrerons 
plus  d'un  nom  qui  a  une  origine  manifestement  germanique, 
sans  qu'on  soit  obligé  d'en  conclure  à  la  nationalité  germa- 
nique des  fondateurs  de  l'endroit. 

Bourg  était  un  nom  commun  avant  d'entrer  dans  beaucoup 
de  noms  propres.  C'est  un  de  ceux  que  les  Germains  ont  portés 
partout  :  ù  llnr^os,  à  Clicrbouru,  à  Bcr^^aiiic. 

Un  des  exemples  les  plus  remarquables  qui  soient  à  ma 
disposition,  ce  sont  les  deux  suffixes  baix  eibecque,  qui  offrent, 
comme  je  l'ai  montre  plus  haut,  deux  formes  dérivées  l'une  et 
l'autre  du  thiois  beek  ou  de  l'allemand  bacli,  et  qui  ont  le  sens 
de  ruisseau  ou  de  rivière. 

Je  dis  que  les  noms  dotés  de  ce  suffixe  ne  sont  pas  néces- 
sairement tous  des  composés  germaniques,  bien  que  leur  suf- 
fixe et  parfois  même  leur  radical  soient  empruntés  à  la  langue 


*  EssER,  Kreisblatt  fur  den  Kreis  Malmedy,  12  mai  1886. 

*  iDBii,  ibidem,  27  septembre  1882. 
»  Idem,  ibidem,  23  mai  1883. 

*  Pour  Tétymologic  de  ce  dernier  nom ,  voyez  Tcxcellente  étude  de 
D.  JOKCKHEERE  dans  la  Revue  OUholique  deLouvain,  t.  LUI  et  LIY. 


(416) 

des  Germains;  je  crois  que  quelques-uns  au  moins  sont  de 
formation  romane  et  que  le  mot  beek  ou  bach  avait,  sous  une 
forme  ou  sous  l'autre,  passé  dans  le  latin  rustique  comme  nom 
commun,  pour  désigner  la  même  chose  que  dans  son  idiome 
d*origine. 

D'abord,  on  disait  sans  doute  baccus,  en  certains  endroits 
peut-être  bacca,  ou  encore  bacia  ^,  avec  un  diminutif  badolus, 
qui  est  devenu  -biseul  ou  -bisoul  dans  les  formes  diminutives 
d'un  grand  nombre  de  noms  de  lieux  belges,  par  exemple  : 

■ 

Giabisoui  (aujourd'hui  Glabjoux),  diminutif  de  Glabais.  I 

Marbisoni  (1343) id.      de  Marbais. 

Tborombisoni id.      de  Thorembaix. 

Lombisotti id.      de  Lombise. 

Rcbineui  .   .      id.      de  Rabay  (Virton^. 

Aujourd'hui  encore,  en  Artois  et  dans  le  Hainaut,  le  mot 
becque  a  gardé  sa  valeur  de  nom  commun.  Treize  ruisseaux 
de  l'arrondissement  de  Saint-Omer  s'appellent  le  Beeqoe, 
et  la  seule  présence  de  l'article  dans  ce  nom  atteste  que  la 
population  a  gardé  conscience  du  sens  primitif  de  ce  mot  s. 

C'est  d'ailleurs  ce  que  confirme  Hécart  dans  son  Dictionnaire 
rouchi' français,  qui  jouit  d'une  bonne  réputation  parmi  les 


*  J'infère  la  forme  bacia  des  noms  de  Lombise  (Hainaut),  Jurbise  et 
Tubise  (Brabant),  qui  supposent  un  primitif  Lom^ocia,  TubaciaeiJurba- 
cia.  11  n'est  pas  douteux  que  ces  formes  aient  existé  :  en  897,  Tubiae 
est  Tobacio,  et  en  1059,  Tubecca,  où  l'on  voit  une  tendance  à  retourner  à  la 
forme  germanique.  Lombise  est  d'ailleurs  l'équivalent  français  de  Lom- 
beck  (Brabant).  Le  plus  ancien  documenidn  Car tulaire  de  Weissenburg, 
qui  est  de  la  tin  du  Vil»  siècle,  mentionne  Rohrbach  près  Landau  :  stiper 
ftuviolo  Raurebacya  (Arnold,  p.  207).  Quant  à  baciolus,  il  n'a  pas  besoin 
d'autre  preuve  que  l'existence  des  -bisouL  On  disait  à  la  fois  Baccus 
(VI1«  siècle  suivant  le  Cartulaire  de  Stavelot),  bacia,  bacis  (exemple  : 
Wambacem  à  l'accusatif,  dans  une  charte  de  Charles  le  Chauve,  en  877). 

*  Voyez  le  Dictionnaire  de  M.  Courtois,  s.  v.  Becque. 


Il 


I 

i 


(  417  ) 

philologues  '  :  a  Becqde.  Fossé  établi  le  long  des  terres  cul- 
tivées pour  favoriser  récoulement  de  l'eau.  Afin  que  partout  où 
ils  doivent  passer,  ils  puissent  avoir  leur  plein  cours  et  rivières 
en  becques  oii  ils  ont  leur  issue.  »  (Règlement  de  police.) 

M.  Courtois  dit  de  son  côté  :  ce  Le  mot  becque,  beque  ou  beke, 
emprunté  au  flamand,  est  un  substantif  commun,  générale- 
ment usité  dans  Tarrondissement  de  Saint-Omer  pour  désigner 
un  ruisseau  coulant  au  fond  d'un  ravin  3.  » 

Pour  le  Hainaut,  nous  avons  le  témoignage  de  M.  Chotin, 
qui  dit  à  l'article  Wannebecq  3  :  «  Ce  nominal  est  pur  roman. 
11  pourrait  paraître  hybride,  c'est-à-dire  composé  de  deux 
langues  différentes,  si  l'on  ne  savait  pas  que  le  mot  flamand 
beek  a  passé  dans  la  langue  romane  avec  toute  sa  signification 
(p.  326).  » 

S'il  en  est  ainsi,  qu'est-ce  qui  nous  forcerait  à  admettre  néces- 
sairement une  origine  germanique  pour  tous  les  endroits  dési- 
gnés par  le  suflSxe  -baix  ou  -becque?  Et  ne  serons-nous  pas 
fondés  à  croire  qu'au  moins  dans  les  pays  où  des  noms  de  ce 
genre  apparaissent  à  l'état  isolé,  ils  peuvent  être  de  formation 
romane?  Voici,  par  exemple,  le  ruisseau  de  Rabay,  près  de 
Virlon;  je  puis  afiîrmer  que  jamais  ce  pays  n'a  été  occupé  par 
une  population  germanique,  et  que  les  conquérants  francs  ont 
été  arrêtés  par  la  vaste  forêt  dont  les  ombrages  encore  épais 
continuent  de  séparer  aujourd'hui  Arlon,  la  ville  germanique, 
des  populations  wallonnes  de  la  vallée  du  Ton. 

Que  conclure  donc,  sinon  que  bay  avait  pour  les  Vir- 
tonais  et  leurs  voisins  la  même  signification  que  beque  pour 
les  habitants  du   Hainaut   et  de   l'Artois,   et  que   ce   sont 


'  Valenciennes,  1834. 

*  Courtois,  Dictionnaire,  s .  y.  Becque.  les  diminutifs  Becquet  et  Becque- 
rel ont  existé  aussi  comme  noms  communs  et  sont  restés  dans  la  topo- 
nymie. 

^  Chotin,  Études  étymclogiques  et  arcfiéologiques  sur  la  province  de 
Hainaut,  s.  d.,  p.  3^6. 

Tome  XLVIII.  27 


(418) 

eux,  et  non  les  Germains,  qui  ont  dénommé  le  ruisseau  en 
question  ^  ? 

J'en  dirai  autant  de  bronne  qui  est  l'équivalent  de  baix  et  de 
becque  pour  le  sens,  et  qui  me  paraît  avoir  fait  partie  du  wal- 
lon comme  appellatif,  avant  d'y  devenir  souche  de  noms  de 
lieux.  Je  rencontre,  encore  aujourd'hui,  deux  ruisseaux  appelés 
La  Bronne,  dont  l'un  est  un  aftluent  de  la  Grande-Geele,  à  Geest- 
Saint-Jean  (Brabant),  et  dont  l'autre  se  jette  dans  la  mer  près  de 
Dannes  (arrondissement  de  Boulogne).  Le  nombre  de  cours 
d'eau  connus  par  ce  simple  appellatif  semble  avoir  été  beau- 
coup plus  considérable  autrefois.  Je  ne  veux  tirer  aucune  con- 
clusion d'un  lieu-dit  Fontaine  al  Boerne,  à  Tourinne-la-Grosse, 
parce  que  cette  localité  a  été  romanisée  au  moyen  âge  seule- 
ment, comme  le  prouve  son  nom  de  Tourinnes-le-Tiexhe,  Près 
d'Arras,  il  y  avait  au  XII^  siècle,  un  étang  et  un  moulin  de 
Broiines,  qui  avaient  donné  leur  nom  à  la  porte  de  Bronnes, 
près  des  Hautes-Fontaines.  «  Ceci  prouve,  dit  M.  le  chanoine 
Van  Drivai,  que  le  flamand  était  parlé  à  Arras  autrefois,  »  Et 
plus  loin,  revenant  sur  cette  idée,  il  tire  du  seul  mot  bronne 
la  conclusion  que  le  flamand  était  parlé  à  Arras  et  dans  tout  le 
pays  -.  Est-il  nécessaire  de  démontrer  l'inanité  d'une  pareille 
assertion,  reposant  sur  un  seul  mot,  et  ai-je  besoin  de  dire 


*  On  a  môme  pu,  comme  fait  Holder,  s.  v.  Bacis,  se  demander  si  le 
mot  sous  cette  forme  n'appartenait  pas  également  à  la  langue  celfîque. 

*  Van  Drival,  CartulairedeSaini-Yaost,  pp.  440  et  460.  M.  Ricouart, 
page  !237,  parle  d'une  source  ou  bassin  très  étendu  et  «  de  forme  quasi-  l 
circulaire,  ancienne  fontaine  sacrée  »  jaillissant  sur  le  terrain  de  la  com- 
mune de  Remy  (arrondissement  d'Arras  \  Cette  source  s'appelle  La  Brogne. 
Je  rapproche  de  ce  nom  celui  de  Bomon  porté  au  X*  siècle  par  le  ruisseau  | 
qui  coulait  près  de  l'abbaye  de  Saint-Gérard  (province  de  Namur)  et  qui  a 
laissé  son  nom  au  village  de  Brogne  :  «  Erat  quidam  locus  in  pago  Loma- 
censi  super  ripam  Bomon  »,  dit  un  Translatio  S.  Engenii  de  celte  date, 
qui  est  reproduit  dans  Analccta  Bolland.,  t.  III,  p.  31.  «  In  pago  Loraa- 
ccnsi  in  loco  nuncupato  Bronium  super  iluvium  Bornom  »,  dit  de  son 
côté  la  charte  de  fondation  de  Saint-Gérard  {Gall.  Christ.,  III,  p.  551). 
Ce  ruisseau  s'appelle  aujourd'hui  le  Burnot. 


(419  ) 

que  dans  ce  pays  d'Arras,  foncièrement  roman  dès  l'origine, 
la  présence  d'un  radical  germanique  isolé  s'explique  de  la 
manière  la  plus  satisfaisante,  si  l'on  admet  qu'il  faisait  partie 
(le  la  langue  parlée  par  la  population  ? 

Warkhet  est  encore  un  exemple  remarquable  du  même 
phénomène  toponymique.  Sous  cette  forme  ou  sous  d'autres 
analogues,  ce  nom  se  rencontre  dans  un  grand  nombre  de 
localités.  Je  l'ai  relevé  jusqu'à  présent  vingt-huit  fois  dans  le 
Brabant  wallon,  sept  fois  dans  le  Hainaut,  treize  fois  dans  le 
pays  de  Liège,  deux  fois  dans  le  Luxembourg,  sans  compter 
un  grand  nombre  d'exemples  non  encore  vérifiés.  Or,  ce  nom, 
qui  descend  en  droite  ligne  du  germanique  waterschap,  en  pas- 
sant par  les  formes  latines  wadriscapium  et  wenscapium^  était 
devenu  un  mot  roman  avant  de  se  fixer  dans  la  toponymie;  il 
faisait  partie,  sous  des  formes  diverses,  du  vocabulaire  de  plu- 
sieurs patois  français,  et  il  n'a  cessé  d'être  employé  comme 
appellatif  dans  plusieurs  patois,  notamment  dans  le  wallon  de 
Liège,  pendant  toute  la  durée  du  moyen  âge.  Les  werixhas 
étaient,  dans  la  plupart  des  communes  de  ce  pays,  des  aisances 
communales,  et  on  a  déjà  démontré  comment  ce  sens  découlait 
de  celui  de  canal  d'irrigation  qu'il  avait  à  l'origine  *. 

Qu'il  me  soit  permis  de  terminer  par  un  exemple  des  plus 
curieux.  J'ai  montré  ci-dessus  que  l'allemand  a  emprunté  au 
latin  le  mot  maceriae,  pour  en  faire  machern  ou  mecheni; 
pareillement,  le  latin  emprunta  à  l'allemand  le  mot  hofstatt, 
dont  le  sens  est  à  peu  près  analogue  à  celui  de  macmae^  pour 
le  transformer  de  plusieurs  manières.  Dans  le  français  comme 
dans  l'allemand,  le  mot  désigne  les  ruines  d'un  édifice  :  place 
de  maison,  mais  surtout  :  place  où  il  y  a  eu  habitation.  C'est 


*  G.  KiJRTH,  Glossaire  toponymique  de  Saint-Léger,  s.  v.  Wac/iet.  Pen- 
dant que  je  corrigeais  les  épreuves  de  ce  travail,  j'ai  eu  connaissance  d'un 
article  de  M.  P.  Errera,  intitulé  :  Le^  lyorec/iazx  (Annales  de  la  Société 
Archéologique  de  Bruxelles,  t.  VIII,  année  1894).  L'auteur  de  cette  étude 
aurait  {çagné  à  connaître  la  mienne;  il  y  aurait  trouvé  des  textes  qu'il  a 
ignorés,  et  qui  l'auraient  édifié  sur  le  sens  primitif  du  mot. 


(  420  ) 

avec  ce  sens  exclusif  qu'il  figure,  sous  la  forme  hostert,  dans 
le  patois  luxembourgeois. 


FORMES  DIVERSES 

REVÊTUES  PAR  LE  MOT  hofstatt  EN  ROMAN. 

HoaMia,  à  Ittre Brabant. 

Motte  à  Housta,  feime.  —  Motte  à  Uousta  est  un  nom  en 
quelque  sorte  transparent;  il  désigne  une  motte  artifi- 
cielle portant  les  ruines  d'un  château  du  haut  moyen 
âge.  —  Grand  champ  d'Housta.  —  Pré  d'Uoustau. 

Hoa«taeiie«  (Les),  lieu-dit  à  Gouvy  (Limerlé)  .  •  .      Luxembourg. 

Booheté  (La),  lieu-dit  à  Mussy-la-Ville Ibid. 

Huaiat  (Le),  lieu-dit  à  HoUange Ibid. 

On  y  a  trouTé  beaucoup  d'antiquités  romaines,  ce  qui 
indique  les  ruines  d'un  édifice. 

HovoMtat  ancienne  ferme,  à  Mélin Brabant. 

1495.  Hovestat.  —  4570.  Ter  Hoffstadi. 

Il  est  plus  d'un  autre  nom  de  lieu  roman  qui,  analysé  de  la 
sorte,  donnerait  les  mêmes  résultats.  Le  toponymiste  qui 
voudra  poursuivre  la  veine  que  nous  ouvrons  ici,  sera  amené 
souvent,  en  étudiant  les  noms  romans  à  radicaux  germaniques, 
à  (constater  qu'ils  ne  dérivent  qu'indirectement  de  la  langue  à 
laquelle  ils  sont  empruntés,  et  qu'avant  de  se  cristalliser  en 
noms  propres,  ils  avaient  fait  partie  du  vocabulaire  de  la  langue 
courante.  Voici  encore  quelques  spécimens  de  noms  de  lieux 
qui  semblent  appeler  une  étude  de  ce  genre. 

Hou/falize  vient  manifestement  de  deux  termes  dont  l'un 
remonte  à  l'allemand  fels,  rocher,  et  dont  l'autre  pourrait  être 
aussi  bien  le  français  haut  que  l'allemand  hohe.  Il  y  a  même,  i 

à  première  vue,  une  certaine  probabilité  plus  grande  en  faveur 
de  la  langue  qui  explique  les  deux  éléments  du  mot  à  la  fois, 
tandis  que  le  français  ne  rend  tout  au  plus  compte  que  du  pre- 
mier. Mais  les  présomptions  en  faveur  d'une  origine  germa- 
nique s'affaiblissent  si  l'on  considère  que  le  mot  falise  avait 
pénétré  avec  sa  valeur  d'appellatif  dans  le  latin  du  moyen  âge, 


i 
4 


(421  ) 

et  de  là,  avec  ie  même  sens,  dans  tous  les  patois  français  de  la 
frontière,  depuis  le  Luxembourg  jusqu'au  Boulonnais^.  S'il  a, 
depuis  lors,  disparu  de  la  langue  commune,  il  a  subsisté 
dans  un  assez  grand  nombre  de  noms  toponymiques  pour 
qu'il  ne  reste  aucun  doute  sur  sa  fréquence  primitive.  A 
preuve  les  lieux-dits  suivants  : 

A  la  falise  (Sainlez,  commune  de  Hollange).      Luxembourg. 

A  la  roche  de  HoafTaliiie (Hollange)'  .    .   .  Ibid. 

Al  Faliebe  (Wardin) Ibid. 

Calrffalfae  (Louveigné) Liège. 

Faune  (Baisy-Thy) Brabant. 

lia  FalUe  (Rhisnes) Ibid. 

Faii«e  (Malmédy)  ' Prusse  Rhénane. 

Faiise  iLaneffei .  .  Namur. 

Faliae  (Liemeux) Liège. 

Fallaelie  (Namun Namur. 

Les  Falaine*,  rocher  (Saint-Michel)  ....  Meuse. 

Haute  et  baaiie  Faliae  (Rinxent)  .       ...  Pas-de-Calais. 

Haate  Faillie  (Audringhen) Ibid. 

GéralfallBe  (Ligneuvilie) Prusse  Rhénane. 

Malfaliae  sur  la  Sambre  (Charleroi)  ....  Hainaut. 

Frefallae  (Plaine vaux) Liège. 

1â04.  (Voyez  Schoo?ibroodt,  Inventaire  des  chartes 
du  Val-Saint-Lambert,  n»  24  et  n»  68)  ♦. 


*  Ducange,  à  la  vérité,  ne  connaît  pas  falUia,  mais  il  se  trouve,  à  la  date 
du  Xe  siècle,  dans  le  Translatio  Sancti  Eugenii,  qui  a  été  rédigé  dans 
TEntre-Sambre-et-Meuse  :  «  Retinere  autem  illum  cum  vellent  qui  cum 
eo  erant,  timentes  ne  in  fnista  membra  ejus  coUiderentur,  si  de  rupe 
jnirae  altitudinis  in  quà  stabat  descenderet,  repente  antequam  illum 
langèrent  ex  cacumine  falûiae  se  praecipitem  dédit.  Anal.  BolL,  t.  III, 
p.  55. 

*  Ce  dernier,  comme  celui  de  Pont-de^Briqiie  dans  le  Boulonnais,  que 
nous  avons  cité  plus  haut,  appartient  à  l'époque  où  faiise  avait  perdu  pour 
la  population  sa  valeur  appellative,  et  où  cette  valeur  fut  représentée  par 
le  mot  roche  ajouté  au  nom. 

'  On  y  appelle  le  rocher  qui  à  donné  son  nom  au  hameau  le  Rocher  de 
Faiise,  par  suite  de  la  même  tautologie  que  ci-dessus. 

*  Un  diminutif  du  mot  se  rencontre  dans  le  nom  de  lieu  al  Falihuele, 
Val  Saint-Lambert,  n©  381. 


(  422  ) 

Je  prie  le  lecteur  de  bien  vouloir  remarquer  Tidentité  de  ce 
vocable  toponymique  avec  le  mot  de  falaise,  resté  dans  le  fran- 
çais actuel  avec  le  sens  de  :  rochers  escarpés  le  long  de  la  mer^. 
Il  ne  faudrait  cependant  pas  croire  que  les  deux  termes,  bien 
qu'ils  dérivent  du  mr^De  radical,  aient  une  origine  identique. 
Falaise  a  été  pris  par  le  français  actuel  dans  le  vocabulaire  des 
Normands  de  Normandie,  qui  le  tenaient  de  leurs  ancêtres 
Scandinaves,  et  a  reçu  le  sens  spécial  qu'il  a  aujourd'hui  dans 
la  langue  classique;  falise,  au  contraire,  était  universellement 
employé  dans  les  patois  de  frontière,  avec  le  sens  tout  général 
qu'il  avait  en  allemand,  et  n'a  pas  été  accueilli  dans  la  langue 
littéraire,  où  son  cadet  a  pris  sa  place.  De  part  et  d'autre, 
cependant,  le  mot  est  bien  romanisé,  et  sa  présence  dans  un 
nom  de  lieu  ne  peut  pas  être  invoquée  d'une  manière  géné- 
rale comme  une  preuve  de  la  nationalité  germanique  de  la 
population  qui  Ta  appliqué  à  sa  localité  ^. 

Les  noms  terminés  en  -breux  ou  -broux  (Dolembreom, 
Mangfonbrousk,   Breucq  (Ellezelles)  en   Hainaut,  Boln 
de  Hrcnx,  Broack),  noms  de  plusieurs  dépendances  de 
villages  wallons  aux  frontières  linguistiques  du  Hainaut  et  de 
Liège,  me  suggèrent  une  observation  semblable.  Sans  doute 
breux  vient  du  germanique  broek  ou  bruch  qui  désigne  un  ter- 
rain marécageux,  mais  il  en  dérive  par  l'intermédiaire  de 
l'usage  qui  avait  déjà  romanisé  ce  terme  avant  de  le  fixer  dans       l 
des  noms  de  lieux.  BreiLx  a  disparu  depuis  lors  comme  nom       \ 
commun,  mais  la  preuve  qu'il  était  fréquemment  employé,       * 
résulte  du  grand  nombre  de  lieux  nommés  le  broeucq,  le  broux 
ou  le  breuXy  tant  dans  la  Belgique  wallonne  que  dans  les 
départements  français  voisins.  Donc,  ici  encore,  inutile  de 


*  Dictionnaire  de  Littré,  s.  v.  falaise. 

'  Ceci  était  écrit,  lorsqu'en  relisant  Tarticle  consacré  par  H.  Grandga- 
GNAGE  à  VQrigine  des  Wallons  (Bulletin  de  l'Institut  archëologiuhs 
Liégeois,  t.  L),  j'y  ai  trouvé  identiquement  les  mêmes  considérations 
sur  le  vocable  falise,  et  sur  les  conclusions  qu'en  doit  tirer  le  toponymiste 
(pp.  41  et  suiv.). 


i> 


J 


(  423  ) 

chercher  les  fondateurs  germaniques  des  localités  en  ques- 
tion. 

Les  meer  sont  dans  le  même  cas.  Toute  la  Belgique  wallonne 
a  fait  de  meer  ou  mer  un  appellatif  :  la  grande  meer  à  Saint- 
Omer;  à  Thorembais-Ies*Béguines,  en  1462,  le  Valeydd  Meer. 
Le  Veil  Rentier,  s.  v.  Lessines,  signale  le  mer  de  Papenghien, 
et  des  femmes  appelées  Beatris  de  le  mer,  jElis  de  le  m^r.  En 
Lorraine,  des  lacs  s'appellent  Gerardmer,  Retournemer,  dans 
TEiffel,  Pulvermaar,  etc. 

Le  germanique  rode,  qui  est  l'équivalent  du  roman  sari, 
entre  dans  la  composition  de  plusieurs  noms  de  lieux  romans. 
Faut-il  en  conclure  qu'ils  sont  de  provenance  germanique? 
Sans  doute,  il  y  a  en  faveur  de  cette  hypothèse  une  assez  grande 
probabilité,  lorsque  ces  endroits  sont  situés  sur  la  frontière 
linguistique,  comme  Roax-MIroIr,  Céroox  et  Zétrud 
en  Brabant;  mais  lorsque,  comme  lie  Rœnlx  en  Hainaut,  ils 
apparaissent  dans  des  régions  que  le  flot  germanique  paraît 
n'avoir  jamais  atteintes,  n'y  a-t-il  pas  lieu  d'admettre,  comme 
souche  du  nom,  un  appellatif  roman  rode,  qui,  comme  le 
verbe  déroder,  encore  existant,  aurait  été  emprunté  par  la 
population  wallonne  à  l'idiome  de  ses  voisins? 

Nous  n'avons  parlé  jusqu'ici  que  des  suffixes  germaniques, 
mais  des  observations  analogues  pourraient  être  faites  au  sujet 
des  radicaux.  Ici  encore,  tout  s'explique  bien  souvent  par  le 
mélange  des  deux  idiomes,  et  par  le  grand  nombre  des  mots 
hybrides  auxquel  il  a  donné  naissance.  Quelques  exemples 
vont  en  fournir  la  preuve. 

Un  a  beaucoup  discuté  sur  la  signification  du  nom  de 
Ué^e,  et,  dès  que  la  science  philologique  fut  née,  il  ne  fut 
pas  difficile  à  des  maîtres  comme  Scaliger  et  Juste- Lipse  de 
reconnaître  dans  sa  forme  la  plus  ancienne  (Leudicus)  le  radical 
germanique  leut  qui  signifie  peuple.  Mais  que  faire  de  la  termi- 
naison? Fallait-il,  sur  la  foi  du  radical,  la  considérer  comme 
germanique  également?  Juste-Lipse  crut  pouvoir  le  faire,  et 
il  donna  du  nom  de  Liège  une  explication  qui,  si  elle  était  juste, 
nous  forcerait  à  admettre  que  cette  ville  si  foncièrement  wal- 


(  424) 

lonne  a  été  fondée  par  des  flamands  qui,  depuis,  ont  oublié 
leur  langue.  Une  telle  conclusion,  que  Schayes  a  eu  le  tort  de 
reproduire  de  nos  jours  ^,  et  contre  laquelle  protestent  toutes 
les  données  de  l'histoire  et  de  Tethnographie,  ne  pourrait  que 
faire  suspecter  la  valeur  de  la  méthode  étymologique  appliquée 
à  l'histoire  des  origines;  heureusement,  si  la  philologie  à  l'état 
d'enfance  a  créé  le  mal,  la  philologie  émancipée  nous  aidera  à 
le  réparer.  En  effet,  une  analyse  méthodique  du  nom  en 
question  nous  met  en  présence  de  deux  éléments  :  le  radical, 
qui  est  incontestablement  germanique,  et  la  désinence  qui  est 
franchement  latine.  Dès  lors,  nous  sommes  obligés  de  recon- 
naître dans  le  mot  leudicus  un  de  ces  termes  hybrides  comme 
en  fabriquait  beaucoup  la  langue  mérovingienne  :  germanique 
quant  à  son  élément  matériel,  latin  quant  à  sa  forme  et  à  son 
emploi,  vrai  produit  d'une  époque  où  tout,  dans  les  institutions, 
dans  les  mœurs,  dans  le  langage,  portait  le  cachet  d'un 
mélange  bizare,  mais  fécond,  entre  le  génie  barbare  et  le  génie 
latin  s. 

Un  exemple  bien  instructif  encore,  c'est  celui  du  mot 
Perrière.  Ce  nom  de  lieu  désigne  une  commune  du  Luxem- 
bourg et  un  hameau  de  Courcelles  en  Hainaut,  sans  compter 
les  localités  étrangères.  Forrxères  vient  de  fodraria  (d'où  foraria) 
qui  signifie  un  pré  à  mettre  le  bétail,  et  ce  mot  lui-même  est  } 
un  dérivé  hybride  composé  d'un  radical  germanique  voder  ou  i 

futt&r  (fourrage)  et  d'une  désinence  latine.  Le  mot  fodraria,         | 
dans  ce  sens,  était  d'un  emploi  fréquent;  je  le  trouve  déjà  au 
IX®  siècle  dans  un  diplôme  de  Saint-Pierre  de  Gand  :  Pralum 
untim  qui  vocatur  foraria  3,  et  il  est  manifeste  que  le  mot 
forrière  ou  fourrière  a  dû  être  longtemps  employé  dans  le 


*  ce  II  parait  hors  de  doute  que  Liège  fut  primitivement  une  ville 
toute  flamande.  »  (Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  t.  XVII, 
l"  série,  p.  162.) 

*  G.  KuRTH,  Les  origines  de  la  ville  de  Liège,  chap.  IL  (Bulletin  de  la 
Société  d'art  et  d'histoirb  du  diocèse  de  Liège,  t.  IL) 

*  Van  Lokeren,  Cartulaire  de  Vabbaye  de  Saint-Pierre,  p.  17. 


I 


(  425  ) 

même  sens,  avant  que  sa  disparition  de  la  langue  courante  eût 
fait  de  son  congénère  toponymique  un  problème  ^. 

De  tout  ce  que  nous  venons  de  dire,  il  résulte  qu'à  Fépoque 
précisément  où  se  créèrent  le  plus  grand  nombre  de  noms  de 
lieux,  les  deux  langues  latine  et  germanique  s'étaient  emprunté 
Tune  à  l'autre  un  bon  nombre  de  termes,  dont  elles  ont  déposé 
une  partie  dans  leur  vocabulaire  toponymique.  Mais  il  est  à 
remarquer  que  pour  plus  d'un  de  ces  termes,  l'emprunt 
n'était  que  provisoire,  et  qu'arrivées  à  un  moment  où  elles 
reprirent  quelque  conscience  d'elles-mêmes,  les  deux  langues 
procédèrent  à  un  règlement  de  compte  à  la  suite  duquel 
chacune  expulsa  un  nombre  considérable  de  termes  étrangers. 
Ce  travail  de  réaction  commença,  pour  le  latin,  pendant  le 
règne  de  Charlemagne,  qui  fit  faire  par  les  savants  de  son 
époque  une  vraie  opération  de  nettoyage,  les  mots  germaniques 
étant  graduellement  remplacés  par  leurs  équivalents  latins, 
qu'on  allait  reprendre  au  trésor  de  la  latinité  classique.  C'est 
ainsi  que  disparurent  de  la  langue  savante  du  moyen  âge  la 
plupart  des  termes  si  affreusement  barbares  qui  épouvantent 
le  lecteur  de  la  Lex  Salica.  Ceux  qui  parvinrent  à  se  maintenir 
ne  devaient  pas  jouir  d'une  paix  bien  longue.  En  effet,  à  peine 
le  français  était  il  né  qu'il  reprenait,  d'une  manière  qu'on 
pourrait  appeler  instinctive,  le  travail  d'épuration  de  Charle- 
magne. N'est-ce  pas,  on  effet,  avec  un  instinct  quasi-merveilleux 
que,  dans  le  triage  des  mots  appelés  à  passer  du  latin  en  fran- 
çais, il  reconnaissait  ceux  d'origine  germanique  au  son  ou  à  la 
couleur,  et  qu'il  les  éliminait  de  son  domaine?  Mais  comme  la 
la  poussée  organique  qui  déterminait  l'exode  des  vocables 
adventices  avait  lieu  du  dedans  au  dehors,  on  comprend  que 
ceux-ci  se  soient  maintenus  plus  longtemps  dans  le  français  de 
la  frontière,  où  le  va-et-vient  des  vocables  était  plus  fréquent, 
et  où  ils  passaient  plus  facilement  d'une  langue  dans  l'autre  par 

*  Voyez  le  Dictionnaire  de  Littré  s.  y.  fourrière,  et  cfr.  Texpression 
mettre  du  bétail  en  fourrière,  ainsi  que  les  termes  français  fourrier^ 
fourrage. 


(  426  ) 

une  espèce  de  droit  d'entrecours.  Dans  ces  conditions,  plu- 
sieurs eurent  le  temps  de  se  fixer  dans  des  noms  de  lieux,  avant 
d'être  saisis  et  entraînés  par  le  courant  national  qui  expulsait 
les  mots  étrangers  de  la  langue  en  croissance. 

Ce  sont  ceux-là  que  nous  retrouvons  aujourd'hui,  des  deux 
côtés  de  la  frontière  linguistique,  comme  les  témoins  de 
l'époque  en  quelque  sorte  préhistorique  oii  aucun  idiome 
n'avait  de  vocabulaire  fermé,  et  où  on  dénommait  plus  d'une 
fois  une  localité  avec  des  mots  empruntés  à  une  langue  étran- 
gère. H  n'était  pas  indifférent  de  rappeler  cet  ordre  de  faits  aux 
toponymistes  trop  portés  à  croire  qu'ils  ont  résolu  toutes  les 
difficultés  relatives  aux  questions  d'origine,  lorsqu'ils  ont  déter- 
miné la  langue  à  laquelle  appartiennent  les  noms  de  lieux. 

Mais,  nous  dira-t-on,  ces  considérations  ne  sont-elles  pas  de 
nature  à  mettre  en  suspicion  tous  les  résultats  actuellement 
acquis  de  la  toponymie?  Si,  après  s'être  convaincu  de  la  langue 
d'un  nom  de  lieu,  il  faut  encore  faire  chaque  fois  une  enquête 
sur  le  point  de  savoir  s'il  n'avait  pas  un  droit  de  bourgeoisie 
dans  l'autre  langue,  ne  doit-on  pas  renoncer  purement  et  sim- 
plement, dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  à  faire  appel  à  la 
toponymie?  Je  ne  le  crois  pas.  Les  vocables  toponymiques  qui 
se  trouvent  dans  les  conditions  désignées  ci-dessus  ne  seront 
jamais  qu'une  minorité,  et  pour  mieux  dire,  une  exception 
dans  la  règle  générale;  celle-ci  continuera  donc  de  trouver 
son  application  partout  où  l'on  ne  peut  pas  établir  qu'il  y  est 
dérogé.  En  d'autres  termes,  chaque  fois  que  les  noms  topony- 
miques d'une  région  se  présentent  à  nous  comme  un  tout 
compact  appartenant  à  une  seule  langue,  il  serait  oiseux  de 
vérifier,  pour  chaque  nom  en  particulier,  s'il  ne  pourrait  pas 
avoir  été  imposé  par  des  populations  d'une  autre  langue  qui 
l'auraient  d'abord  admis  dans  la  leur,  et  nous  sommes  autorisés 
à  conclure  que  nous  nous  trouvons  en  présence  d'un  seul  et 
même  peuple  dénommant  d'après  son  dialecte  à  lui  tous  les 
lieux  qu'il  vient  habiter. 

Il  n  en  est  plus  tout  à  fait  de  même  là  où,  comme  dans  la 
Flandre  française,  les  noms  de  langues  différentes  apparaissent 


(  427  ) 

mêlés  ensemble  sur  le  sol.  Le  mélange  des  peuples  doit  être 
considéré  là  comme  impliquant  le  mélange  des  idiomes,  et 
on  ne  serait  pas  constamment  dans  le  vrai,  si  on  revendiquait 
pour  chacune  des  deux  races  la  fondation  de  tous  les  lieux  qui 
sont  dénommés  d'après  sa  langue. 

Enfin,  on  s'exposerait  à  de  graves  erreurs  si  l'on  voulait 
raisonner,  d'après  les  seules  données  de  la  linguistique,  sur 
l'origine  des  noms  de  lieux  à  caractère  germanique  qui  sont 
éparpillés  dans  le  pays  roman,  à  une  certaine  distance  de  la 
frontière  des  deux  langues.  Incontestablement  on  prendrait 
plus  d'une  fois  pour  un  établissement  barbare  une  localité  qui 
aurait  été  simplement  fondée  par  les  indigènes,  et  dénommée 
par  eux  d'un  nom  emprunté  à  l'idiome  de  leurs  conquérants. 

Ainsi,  par  exemple,  je  ne  croirai  pas  facilement  à  l'origine 
germanique  de  Saint-Ghislain,  près  de  Mons,  bien  que  le  nom 
primitif  de  cette  localité,  Ursldunsus  (IX^  siècle)  soit  un 
composé  germanique  signifiant  CMine  aux  chevaux,  tout 
comme  Coraendonck  et  d'autres  localités  du  même  nom  ^. 
J'ai  de  la  peine  à  me  persuader,  avec  le  vieux  Folcuin,  que 
tiobbes  sur  la  Sambre,  dont  le  nom  primitif  est  Laubacus, 
soit  un  composé  germanique  parce  qu'on  y  trouve  les  deux 
termes  allemands  lo  et  bach,  et  je  laisserai  le  nom  à  la  catégorie 
des  vocables  celtiques  en  acus  '^.  jramoii^ne  sur  la  Semois, 
vis-à-vis  du  confluent  de  cette  rivière  et  de  la  Vierre,  n'est  pas 
manifestement,  à  nos  yeux,  une  colonie  franque,  pour  la  raison 
que  son  nom,  Gammunias  •'),  est  susceptible  d'une  explication 

1  J*ai  déjà  dit  plus  haut,  pa^e  411,  pourquoi  je  n'admet  pas  Torigine 
germanique  de  Maredrei. 

*  In  quo  loco  rivulus  delabitur  ad  Sambram  quem  Laubacum  vocant, 

eundemque  putant  nomen  loco  dédisse Tentones  hoc  astipulare 

videntur.  Nam  locus  ille  corum  linguâ  Lobach  dicitur,  et  b  quidem  vocant 
obumbrationem  nemorum,  bach  autem  rivum.  Quae  duo  si  componantur 
faciunt  obumbraculi  rivum.  (Folcuin,  Gest.  abb.  Lob.,  c.  1,  p.  56  dans 
Pertz,  t.  IV.) 

*  Diplôme  du  roi  Arnulf  en  888  dans  Lacomblkt,  I,  n»  75,  et  le  même 
passim. 


(  428) 

satisfaisante  en  allemand,  attendu  qu'il  équivaut  à  celui  de 
Gemûnd^  qui  signifie  embouchure. 

Toutes  ces  localités,  et  d'autres  encore  dont  on  pourrait 
ramener  la  forme  à  une  origine  thioise,  sont  situées  trop  loin 
de  la  frontière  linguistique  pour  avoir  jamais  été  comprises 
dans  le  pays  d'idiome  germanique.  Quant  à  supposer  qu'elles 
doivent  leur  origine  à  une  colonie  franque,  il  n'y  a  pas  de 
raison  suffisante  de  le  faire,  aussi  longtemps  que  l'on  y  sera 
déterminé  par  la  seule  étude  du  nom.  En  attendant  que  l'on 
ait  scruté  d'une  manière  plus  attentive  l'histoire  de  ces  loca- 
lités, et  de  toutes  les  autres  qui  pourraient  se  trouver  dans  le 
même  cas,  l'abstention  sera  toujours  beaucoup  plus  sage 
qu'une  affirmation  prématurée,  que  le  progrès  des  études 
pourrait  nous  amener  à  devoir  retirer  peu  de  temps  après 
l'avoir  émise. 

Nous  sommes  donc  autorisés  à  conclure  de  tout  ce  qui  pré- 
cède, que  s'il  n'est  pas  toujours  possible  de  se  prononcer  sur 
les  îlots  alloglottes  qu'on  rencontre  des  deux  côtés  de  la 
frontière  linguistique,  on  peut  ajouter  une  pleine  et  entière 
confiance  aux  résultats  fournis  par  l'étude  de  la  frontière  lin- 
guistique elle-même.  En  d'autres  termes,  les  deux  peuples  ont 
conservé  leur  langue  en  Belgique,  sauf  les  légères  fluctuations 
indiquées  précédemment;  en  France,  au  contraire,  une  bonne 
partie  des  Flamands  de  l'Artois  et  de  la  Flandre  ont  oublié  la 
leur,  et  parlent  aujourd'hui  une  langue  qui  n'est  pas  celle  de 
leur  race. 

*  Gemiind  (Sareguemines)  est,  en  706,  CwaUnnndas,  Gaimundias  dans 
deux  diplômes  de  Pépin  d'Herstal.  Voyez  Bôhmer-Muhlbacher. 


CHAPITRE  m. 


ÉLÉMENTS  CELTIQUES  ET  ROMAINS. 


Il  nous  faut  maintenant  étudier  Torigine  de  la  frontière  ^ 
linguistique  dont  nous  venons  de  délimiter  le  tracé  aux  diverses 
époques  du  moyen  âge.  A  quelle  époque  remonte-t-elie,  et 
quels  sont  les  événements  qui  lui  ont  donné  naissance? 

Cette  question  a  été  souvent  discutée  par  les  érudits,  et 
plus  d'une  supposition  a  été  émise  pour  la  résoudre.  Avant  de  . 
faire  connaître  les  conclusions  de  la  toponymie,  je  crois  devoir 
rappeler  en  peu  de  mots  l'état  actuel  de  la  science  sur  cette 
matière,  après  un  demi-siècle  de  controverses. 

Du  chaos  des  opinions  variées  qui  ont  été  défendues  par  les 
érudits  au  sujet  de  notre  frontière  linguistique,  il  s'en  dégage 
deux  qui  résument  en  quelque  sorte  toutes  les  autres.  L'une 
recule  aussi  loin  que  possible  l'antiquité  do  cette  frontière,  et 
veut  qu'elle  remonte  soit  jusqu'à  l'époque  celtique,  soit,  tout  au 
moins,  à  celle  de  la  domination  romaine;  l'autre  soutient  au 
conti*aire  que  la  ligne  de  démarcation  des  deux  langues  doit 
son  tracé  actuel  aux  troubles  qui  amenèrent  la  décomposition 
de  l'Empire  romain  d'Occident. 

De  ces  deux  opinions,  la  première,  ainsi  que  je  viens  de 
l'indiquer,  se  bifurque  de  la  manière  suivante.  Quelques-uns 
font  remonter  le  tracé  actuel  à  une  époque  antérieure  à  la 
conquête  romaine  :  il  serait  dû,  selon  eux,  à  ces  Germains  qui 
auraient  antérieurement  assimilé  lé  nord  de  notre  pays,  tandis 
qu'au  sud  ils  auraient  mêlé  leur  sang  à  celui  des  indigènes, 
mais  en  leur  empruntant  leur  langage  celtique.  C'est  le  point 


(  430  ) 

de  vue  défendu  en  1819  par  Marchai  i,  et  plus  récemment  sou- 
tenu par  Rettberg  ^. 

Les  autres,  plus  nombreux,  admettent  que  tous  les  Belges, 
ou  du  moins  la  plupart,  étaient  des  peuples  de  race  et  de  langue 
germanique  introduits  par  la  conquête  dans  des  populations 
qu'ils  avaient  germanisées  à  peu  près  totalement.  S*appuyant 
sur  le  passage  de  César  qui  signale  la  différence  de  langage 
entre  les  Aquitains,  les  Gaulois  et  les  Belges  3,  ils  interprètent 
les  paroles  de  Tauteur  romain  dans  ce  sens  que  la  langue  des 
Belges  aurait  été  un  idiome  germanique.  Us  invoquent  d'autre 
part  :  1^  un  passage  du  même  auteur  où  le  général  romain  se 
fait  dire,  par  les  Rémois,  que  la  plupart  des  Belges  descendent 
des  Germains  ^\  3** quelques  paroles  deTacitedisantque  lesNer- 
viens  et  les  Trëvires  se  glori tient  de  leur  origine  germanique  ^, 
et  ils  croient  pouvoir  en  conclure  très  légitimement  que  ces 
peuples  étaient  Germains  Tun  et  l'autre.  Mais,  continuent-ils, 
la  conquête  romaine,  en  apportant  à  nos  contrées  la  brillante 
civilisation  du  midi,  les  gagna  et  les  transforma  peu  à  peu.  Les 
Belges  désapprirent,  avec  leurs  mœurs,  leur  langue  nationale 
pour  parler  celle  de  leurs  vainqueiirs;  une  partie  seulement, 
c'est-à-dire  ceux  qui  habitaient  les  régions  les  plus  incultes  et 
les  plus  septentrionales,  restèrent  fidèles  au  génie  barbare,  et 
il  y  eut  dès  lors  deux  catégories  de  Belges  :  ceux  de  langue 
romane  et  ceux  de  langue  germanique. 


*  Marchal,  Observations  sur  le  celtique  dans  le  Mercure  Beige,  t.  VI, 
pp.  468477  et  523-546. 

*  Rettberg,  Kirchengeschichte  DcuLschlands,  1. 1,  p.  267  :  «  Es  sind  ja 
im  ganzen  die  Grenzen  ziemlich  dieselben  geblieben  die  durch  das  Vor- 
dringen  der  allen  Tongrer  hier  einst  der  deutschen  Sprache  vorgezeichnet 
wurden.  Nicht  also  das  Einrùcken  der  Franken  hal  hier  ûber  deutsche 
und  Gallische  Nationalitâtentschieden;  sie  scheinen  nicht zahlreichgenug 
liber  den  Rhein  gekommen  zu  sein,  um  das  von  ihnen  besetzle  Land  zu 
gcrmanisieren,  etc.  » 

'  Caesar,  De  Bell.  GalL,  I,  1. 

*  Caesar,  DeBelL  GalL,  II,  4. 

"  Tacite,  De  Morib.  German.,  c.  28. 


1 


(431  ) 

Cette  opinion  a  été  celle  de  la  plupart  des  savants  belges; 
elle  a  été  soutenue  avec  beaucoup  d'érudition  par  Raepsaet, 
par  Dewez,  par  Schayes  et  par  de  Reiffenbei^  ^,  et  elle  trouve 
aujourd'hui  encore  d'énergiques  défenseurs.  L'Académie  elle- 
même,  en  couronnant  il  y  a  plus  de  soixante  ans  le  mémoire 
de  Raoux  où  elle  était  développée  2,  a  contribué  à  en  renforcer 
l'autorité  parmi  nous.  Au  reste,  tout  en  s'accordant  sur  le  point 
principal,  c'est-à-dire  sur  l'antiquité  de  la  langue  germanique 
dans  notre  pays,  les  partisans  de  ce  point  de  vue  varient  sur 
les  causes  qui  ont  fait  reculer  cette  langue  depuis  l'origine  de 
notre  histoire.  Alors  que,  selon  Raoux,  Schayes,  de  Reiffenberg 
et  autres,  il  faut  les  chercher  uniquement  dans  l'influence  de 
la  civilisation  romaine,  qui  aurait  gagné  successivement  les 
Belges  du  Hidi  et  n'aurait  pas  eu  le  temps  d'assimiler  ceux  du 
Nord,  Raepsaet  et  Dewez,  suivis  par  Bernhardi  «"*,  les  trouvent 
dans  l'extermination  des  Nerviens  germaniques  par  César,  et 
dans  leur  remplacement  par  des  colons  étrangers  qui  seraient 
venus  du  midi  de  la  Gaule. 

Les  partisans  de  l'opinion  opposée  allèguent  que  les  textes 
de  César  et  de  Tacite,  loin  de  prouver  que  les  Nerviens  et  les 
.Trévires  parlassent  un  idiome  germanique,  établissent  préci- 


*  Schayes,  Les  Pays-Bas  avant  et  durant  ta  domination  romaine. 
Bruxelles,  1837-1838, 2  vol.,  et  2»  édiUon,  1858-1859,  3  vol.  ;  le  même  dans 
sa  controverse  a\'ec  Roulez,  Bulletin  de  V Académie  royale  de  Belgique, 
t.  XVIII»,  XIX«,  XX*.  —  De  Reiffenberg,  dans  Tintroduction  de  son  édi- 
tion de  Ph.  Mouskes,  1. 1,  pp.  lxxxvi  et  suivantes.  —  Raepsaet,  Analyse 
des  droits  politiques  et  civils  des  Belges  et  des  Gaulois.  —  Dewez,  Histoire 
générale  de  la  Belgique,  2«  édition.  —  Je  n'ai  pas  besoin  de  mentionner 
d'autres  opinions,  qui  ne  sont  pas  parvenues  d'ailleurs  à  faire  leur  chemin 
dans  le  monde  savant,  par  exemple  celle  de  Holtzmann,  reprise  chez 
nous  par  le  général  Renard,  qui  résout  le  problème  en  le  niant,  et  qui 
soutient  l'identité  des  Gaulois  et  des  Germains  ;  elle  a  été  magistralement 
réfutée  par  Brandes,  Das  ethnographische  Verhâltniss  der  Kelten  und 
Germanen. 

*  Voyez  page  6,  note  2. 

s  Bernhardi,  Sprachkarte  von  Deutschland,  pp.  13-17. 


(  432  ) 


sèment  le  contraire,  puisque,  si  ces  peuples  avaient  parlé 
germain,  ils  n'auraient  pas  eu  besoin  d'invoquer  une  autre 
preuve  de  leur  filiation  i.  Ils  étaient  donc  ceitisés  au  moment 
oîi  ils  firent  observés  par  César  et  par  Tacite  :  ce  qui  le  prouve, 
c'est  que  le  premier  de  ces  écrivains  les  comprend  toujours 
parmi  les  Gaulois,  et  qu'il  réserve  sa  description  des  mœurs 
des  Germains  pour  le  livre  où  il  raconte  son  passage  du  Rhin. 
On  sait  d'ailleurs,  par  un  passage  formel  de  saint  Jérôme  ', 
qu'encore  au  IV^  siècle,  on  parlait  celtique  dans  le  pays  des 
Trévires.  D'ailleurs,  à  supposer  même  que  la  Belgique  fût  un 
pays  bilingue  au  moment  où  César  en  fit  la  conquête,  il  est 
certain  que  l'Empire  romain  avait  eu  le  temps  de  l'assimiler,  et 
que  dans  les  derniers  temps  de  l'Empire,  la  langue  des  con- 
quérants était  parlée  d'une  extrémité  du  pays  à  l'autre.  Les 
deux  grandes  villes  de  Trêves  et  de  Tongres  étaient  certaine- 
ment des  centres  de  civilisation  romaine,  et  tout,  dans  nos 
provinces  aujourd'hui  germaniques,  atteste  quelle  y  a  été 
l'intensité  de  la  culture  romaine  :  les  substructions  des  villas 
et  ce  qui  reste  de  leur  mobilier,  des  inscriptions  latines  qui  y 
perpétuent  la  trace  de  la  langue  universelle,  les  noms  tout 
romains  portés  dès  le  premier  siècle  par  les  indigènes,  l'iden- 
tification faite  entre  les  dieux  nationaux  et  les  divinités  de 
l'Olympe  gréco-latin,  et  ainsi  de  suite.  Si  donc  certaines  parties 
du  pays  parlent  aujourd'hui  un  idiome  germanique,  si  Trêves 


i 


*  Les  Visigoths  d'Espagne  avaient  depuis  longtemps  oublié  leur  idiome 
germanique  lorsqu'ils  continuaient  de  porter  leur  nom  national  et  de  se 
glorifier  de  leur  origine,  et,  de  même,  les  Normands  de  Guillaume  le 
Conquérant  continuaient  de  di*esser  leur  généalogie  alors  qu'ils  avaient 
oublié  leur  langue  première  et  qu'ils  ne  faisaient  plus  qu'un  seul  et  même 
peuple  avec  les  Anglo-Saxons.  Tout  ce  qu'on  peut  raisonnablement  tirer 
des  passages  de  César  et  de  Tacite,  c'est  qu'il  existait  chez  les  Nemens 
et  les  Tréviriens  une  situation  analogue. 

*  Unum  est  quod  inferimus  et  promissum  in  exordio  reddimus,  Galatas, 
excepto  sermone  Graeco,  quo  omnis  Oriens  loquilur,  propriam  linguam 
eandem  paene  habere,  quam  Treviros,  nec  referre,  si  aliqua  exinde  corru- 
perint.  (S.  IIieronym.,  Comment,  in  epist.  ad  Galat.,  II,  prol.,  c.  3.) 


t 
I' 


(433) 

et  ToDgres,  en  particulier,  ont  oublié  la  langue  qui  était  la 
leur  au  V^^  siècle,  cela  tient  évidemment  à  des  circonstances 
postérieures  à  Tère  romaine,  et  c'est  Finvasion  des  barbares  qui 
a  déterminé  le  partage  de  la  Belgique  entre  les  populations  roma- 
nisées  etcelles  qui  parlent  un  idiome  germanique.  Cetteopinion 
est  celle  des  savants  les  plus  considérés  dans  le  domaine  de  la 
philologie  et  de  l'histoire  ;  elle  a  été  soutenue  par  des  autorités 
telles  que  Brandes,  Zeuss,  Waitz,  Lamprecht  en  Allemagne  4, 
E.  Desjardins  en  France  ^  ;  en  Belgique,  elle  a  été  magistra- 
lement défendue  contre  Schayes  par  Roulez  3,  et  formulée  en 
dernier  lieu  par  M.  Vanderkindere  4. 

Je  ne  rentrerai  pas  dans  le  débat.  Tous  les  arguments  que  Ton 
peut  emprunter  aux  textes,  c'est-à-dire  aux  témoignages  positifs  ' 
de  l'historiographie,  ont  été  produits  de  part  et  d'autre,  et  il  n'y 
a  rien,  que  je  sache,  à  y  ajouter.  Ha  tâche  se  bornera  donc  à 
demander  à  la  toponymie  de  déposer,  elle  aussi,  dans  cette 
longue  enquête  sur  nos  origines  nationales,  et  à  dire  ce  qu'elle 
peut  nous  apprendre  de  nouveau  sur  un  problème  si  complexe. 

Si  la  carte  toponymique  de  notre  pays  était  faite  aujourd'hui 
comme  l'est  sa  carte  géologique,  nos  recherches  seraient  faciles. 
Nous  constaterions  l'existence,  sur  notre  sol,  de  trois  couches 
superposées  de  noms  :  la  première  anté-romaine  ou  celtique, 
comme  on  l'appelle  d'ordinaire  ;  la  seconde,  romaine  ou  belgo- 
romaine;  la  troisième,  germanique. 


*  Brandes,  Dos  Ethnographxsche  Verhàltniss  der  Kelten  und  Germanen. 
Leipzig,  1857.  —  Zeuss,  Die  Deutschen  und  ihre  Nachbarslàmme,  1837. 
—  Waitz,  Dos  alte  Recht  der  salischen  Franken,  Kiel,  1846.  —  Waitz, 
Deutsche  Verfassungsgeschichte,  1I>,  3«  édition.  Berlin,  1882.  —  Lamprecht, 
Fr&nkische  Wanderungen  und  Ansiedelungen  vornehmlich  im  Rheinlande 
(Zeitschrift  des  âachener  Geschichtsvereins,  t.  IV,  1882). — Lamprecht, 
Deutsches  Wirthschaftsleben  im  Mittelalter,  t.  L  Leipzig,  1886. 

>  E.  Desjardins,  Géographie  historique  et  administrative  de  la  Gaule 
romaine,  t.  II,  p.  446. 

»  Dans  les  Bull,  de  VAcad,  royale  de  Belg.,  t.  XVIII*,  XIX«,  XX*. 

^  Vanderkindere,  Introduction  à  l'histoire  des  institutions  de  la 
Belgique  au  moyen  âge,  Bruxelles',  1890,^  pp.  16-17. 

Tome  XLVlll.  28 


1 


(  *^  ) 

La  distribution  de  ces  diverses  couches  sur  notre  sol  et  lear 
densité  relative  nous  révéleraient  l'itinéraire  des  peuples  qui 
l'ont  successivement  habité,  nous  initieraient,  dans  une  certaine 
mesure,  à  la  connaissance  de  leur  état  social,  nous  donneraient 
une  idée  de  leur  importance  numérique,  nous  laisseraient 
entrevoir  les  circonstances  historiques  dans  lesquelles  ils  se 
sont  substitués  les  uns  aux  autres.  Hais,  dans  l'état  actuel  de 
nos  connaissances,  nous  sommes  loin  de  pouvoir  poser  des 
conclusions  aussi  vastes  avec  un  degré  de  certitude  suffisant,  et 
force  nous  est  de  reconnaître  qu'elles  garderont,  sur  bien  des 
points,  le  caractère  de  conjectures  plus  ou  moins  vraisem- 
blables. Toutefois,  comme  la  science  elle-même  n'avance  qu'à 
force  de  conjectures  vérifiées,  nous  ne  pouvons  nous  dispenser 
de  poursuivre  notre  chemin,  quelle  que  soit  d'ailleurs  la  place 
qu'il  faudra  accorder  à  l'élément  hypothétique. 

La  plus  ancienne  toponymie  de  notre  pays  est  incontesta- 
blement préromaine.  Tout  le  monde  sait  qu'il  n'existe  pas  de 
plus  antiques  matériaux  toponymiques  que  les  noms  de  cours 
d'eau  :  ils  gardent  et  perpétuent,  à  travers  les  âges,  le  souvenir 
des  premiers  hommes  dont  les  traits  se  sont  reflétés  dans  leurs 
Ilots,  a  Les  noms  des  rivières,  dit  un  sagace  toponymiste 
anglais,  survivent  là  où  tous  les  autres  noms  ont  changé  :  ils 
semblent  posséder  une  vitalité  presque  indestructible  ^.  »  Et  il 
ajoute  :  «  Dans  la  plus  grande  partie  de  l'Europe  :  en  Aile-  i 
magne,  en  France,  en  Italie,  en  Espagne,  nous  trouvons  des 
localités  à  noms  germaniques  ou  romans  sur  les  rives  de  cours 
d'eau  qui  gardent  toujours  leurs  vieilles  appellations  celtiques. 
C'est  à  peine  si  dans  toute  l'Angleterre  il  y  a  un  seul  nom  de 
rivière  qui  ne  soit  pas  celtique  3.  » 

En  Belgique  aussi,  c'est  le  réseau  fluvial  qui  a  gardé  avec  le      j 
plus  de  fidélité  l'onomastique  des  premiers  habitants  du  pays. 
La  plupart  des  noms  de  nos  cours  d'eau,  et  tout  particulière- 
ment ceux  des  plus  importants,  ont  une  physionomie  qui  les 


«  Taylor,  Words  and  Places,  p.  130. 
<  Idem,  Ibidem. 


f 


I 

I 


f. 


(  435  ) 

• 

classe  dans  la  famille  des  noms  celtiques,  si  toutefois  quelques- 
uns  ne  doivent  pas  leur  origine  aux  populations  qui  ont  pré- 
cédé les  Belges  celtiques  sur  notre  territoire  ^ .  Laissant  de  côté 
ces  derniers  ou,  pour  mieuxdire,  les  englobant  indistinctement 
dans  la  catégorie  de  ceux  pour  lesquels  j'affirme  une  origine 
préromaine,  je  vais  tâcher  de  jeter  un  peu  de  lumière  sur  Tinté- 
ressaut  matériel  toponymique  qu'ils  offrent  à  nos  recherches. 

Je  note  tout  d'abord  que  l'immense  majorité  de  nos  vieux 
noms  de  cours  d'eau  se  présentent  à  nous,  dans  leur  forme  la 
plus  ancienne,  avec  la  terminaison  -a.  Cette  terminaison  elle- 
même,  tantôt  se  rattache  directement  au  radical,  comme  dans 
Hosa,  Urta,  Isca,  etc.,  tantôt  fait  partie  d'un  suffixe  qui  revêt 
les  formes  apa,  a  fa,  ava,  aha  {aa).  Il  y  a  même  lieu  de  se 
demander  si  tous  les  noms  où  -a  s'ajoute  directement  au  radi- 
cal ne  proviennent  pas  de  la  contraction  de  -aha  en  -aa  puis  -a, 
ce  qui  ramènerait  toute  la  nombreuse  catégorie  des  noms  à 
désinence  en  -a  à  l'une  des  quatre  combinaisons  ci-dessus. 

On  est,  à  première  vue,  tenté  d'identifier  ces  quatre  suffixes 
et  de  les  ramener  à  un  seul  et  même  radical,  l'ancien  ap 
(«s  eau),  qui  se  retrouve  dans  le  latin  aqua^  dans  le  gothique 
ahva,  dans  l'ancien  haut-allemand  aha.  Mais  Karl  Hûllenhoif  ^ 
a  démontré  que  apa  et  afa  se  ramènent  à  l'irlandais  ab,  qui  a 
lui  aussi  le  sens  de  cours  d'eau.  La  grande  ressemblance  entre 
le  sens  et  la  forme  des  deux  radicaux  a  pu  les  faire  échanger  plus 
d'une  fois  au  moyen  âge;  néanmoins  il  importe  de  maintenir 
leur  distinction  à  raison  des  conséquences  importantes  qui  en 
découlent.  Ab,  qui  devient  en  bas-alJemand  -apa,  et  en  haut- 


*  HouzEAU,  racontant  ses  impressions  de  touriste  en  Belgique,  écrit  : 
c(  Les  noms  finnois  de  certains  villages  nous  indiquaient  môme  les 
anciennes  routes  fréquentées,  les  gués,  les  passages,  et  jusqu'aux  marchés 
où  les  émigrants  policés  se  rencontraient  avec  les  indigènes.  »  {Géogra- 
phie physique  de  la  Belgique,  p.  3.)  Bien  que  ce  soit  là  de  la  fantaisie  pure, 
il  est  difficile  toutefois  d'écarter  l'idée  que  de  grands  cours  d'eau,  comme 
par  exemple  la  Meuse  et  l'Escaut,  n'aient  pas  gardé  le  nom  que  leur  ont 
donné  leurs  premiers  habitants. 

*  K.  MuELLENHOFF,  Dcutsche  Alterihumskunde^  t.  II,  p.  227. 


(  436  ) 

allemand  afa,  est  un  mot  celtique  que  Ton  retrouvera  partout 
où  les  Celtes  ont  passe  ;  ap,  sous  ses  formes  dérivées  ahva  (a>'a) 
aha  (ach)  et  aa,  appartient  au  fonds  commun  de  la  langue 
ancienne  et  transmet  directement  ses  dérivés  à  Tidiome  des 
Germains  primitifs.  Dans  cet  idiome,  le  mot  s'est  longtemps 
conservé  comme  appellatif,  alors  que  d'assez  bonne  heure  ii  n'a 
plus  été  connu  ailleurs  que  comme  suffixe.  Nous  possédons 
encore  aujourd'hui,  en  pays  allemand  et  flamand,  le  nom  de 
Aa  appliqué  à  quantité  de  cours  d'eau.  J'en  trouve  jusqu'à 
quaranle-trois  en  Hollande  <  ;  et,  bien  que  l'état  de  nos  docu- 
ments ne  nous  permette  pas  de  faire  un  relevé  complet  pour 
les  régions  flamandes  de  la  Belgique  et  de  la  France,  je  constate 
cependant  l'existence  de  TAa  dans  la  Campine  anversoise  el 
dans  la  Flandre  française.  En  Allemagne,  le  mot  a  gardé  son 
aspiration  gutturale,  et  sous  les  formes  aach  ou  ach,  il  est  resté 
attaché  à  divers  cours  d'eau  et  même  à  la  ville  d'AliL-la- 
Chapelle,  dont  le  nom  {Aachen)  est  dû  aux  eaux  thermales 
qui  y  jaillissent  2. 

Laissant  de  côté  le  thème  germanique  ap  et  ses  dérivés  aha 
et  na,  nous  nous  attacherons  *A  cet  ab  celtique  qui  a  engendré 
les  apa  et  les  afa,  ceux-là  dans  les  pays  habités  plus  tard  par 
une  population  bas- allemande,  ceux-ci  dans  les  régions  où 
s'ebt  passé  le  phénomène  de  la  Lautverschiebung.  Sous  l'une  ou  î 
sous  l'autre  de  ces  deux  formes,  le  radical  est  celtique,  et  il  est  j 
intéressant  de  le  suivre  à  travers  la  toponymie,  parce  que  partout 
où  on  le  rencontre  on  peut  délimiter  l'aire  de  difl'usion  des 
anciens  Celtes.  Or,  si  nous  nous  en  rapportons  à  MûllenhofT, 
celle  aire  va  des  bords  du  Weser  jusqu'à  la  Flandre,  el  de  la 
mer  du  Nord  jusqu'aux  sources  du  Rhin  3.  Dans  ces  limites.  Je 


*  Voyez  le  Aardrijkskundig  Woordenboek  der  Nederlanden  de  Vak 
DER  Aa.  Le  nom  de  cet  auteur  est  lui- môme  une  preuve  du  fréquent 
emploi  du  vocable  aa. 

'  Locum  quendam  Aquisgrani,  sed  vulgari  vocabulo  Ahha  nuncupatum 
(SicKEL,  Diplomata  Ottonis  I,  p.  569.  —  Lacomdlet,  t  I,  p.  68) 

^  K.VLnELLEUHOFF y  Deutsche  Aller thumskunde,  t.  II,  pp.  23S  et  suivantes. 
Cfr.  la  carte  I,  à  la  fin  du  volume. 


ff 

I 


(  437  ) 

suffixe  'pe  ou  -fe  se  renconire  une  multitude  de  fois,  selon 
qu'on  est  en  terre  romane  ou  bas-allemande,  ou  bien  en  pays 
de  langue  haut-allemande.  Il  se  retrouve  non  seulement  dans 
beaucoup  de  noms  de  cours  d'eau,  mais  encore  dans  ceux  de 
maints  villages  fondés  sur  les  bords  de  rivières  dans  le  nom 
desquelles  il  entrait  :  la  rivière  ayant  depuis  lors  perdu  son 
nom,  ou  s'étant  détournée  ou  desséchée,  le  village  a  gardé  seul 
le  souvenir  de  Tancienne  appellation.  Et  ce  qui  conlirme  cette 
origine,  c'est  que  les  noms  de  ces  villages  sont  généralement 
parmi  les  plus  anciens  de  leur  contrée  ^.  On  a  pu  dire  qu'il 
y  a  eu  un  temps  où  presque  tous  les  noms  de  cours  d'eau  dans 
l'Allemagne  étaient  revêtus  de  la  désinence  -affa  3.  Foerste- 
mann,  réunissant  les  deux  catégories,  énumère  en  tout  qua- 
rante-sept noms  3.  Mais  ce  relevé  est  loin  d'être  complet  *, 
comme  il  résulte  des  paroles  mêmes  d'Arnold  citées  ci-dessus. 

Pour  m'en  tenir  à  la  région  que  j'explore,  je  noterai  les  noms 
suivants  : 

A.  'Eppe  (-pe)  :  Aotreppe,  FIcppe,  CSenappc,  Gl- 
leppe,  Galpc^  Helpe,  Jaupe,  Jeinappe^  Jenieppe^ 
I«a  Hiilpe,  OCeppe,  Otreppe^  Searpe,  Saippe,  Toar- 
neppe,  It^llp,  l^liieppc  •>• 


*  Vovez,  sur  les -a/fa,  les  intéressantes  considérations  d'ÀRNOLD,  pp.  93- 
iOO. 

*  K.  MuELLENHOFF,  Detitsc/ie  Alterlhnnukundey  t.  Il,  p.  100:  «  Wie  es 
scheinl  hat  es  eine  Zeit  gegeben,  in  welcher  jeder  Fluss  oder  Bach  bei 
uns  mit  -affa  zubenannt  werde.  » 

»  FoERSTEMANN,  Altdeutsches  Namenbucfi,  t.  Il,  p.  98. 

*  Voyez  K.  Muellenhoff,  Deutsche  Alterlhumskunde,  t.  II,  p.  234,  qui 
connaît  des  groupes  de  trente  et  de  vingt  noms  de  cette  classe  dans 
certaines  régions. 

B  II  faut  jouter  peut-être  Aspia,  Diopa,  Niopa  et  Neropia;  la  désinence 
■ia  de  deux  de  ces  noms  ne  doit  pas  étonner  :  c'est  une  latinisation. 

En  Hollande,  je  rencontre  :  Brunnepe  (Gueldre);  Hunnep  (Overyssel); 
Wesepe  (Overyssel);  Gennep(Lim bourg,  Brabant  septentrional,  Gueldre); 
Erp  (Brabant  septentrional);  Epe  (Gueldre).  —  Pour  ces  noms,  voyez 
Nomina  geographica  neerlandica,  1. 1,  pp.  86,  104, 136, 148;  t.  II,  pp.  24 
et  118;  t.  III,  p.  97. 


(  438  ) 

K.  'E/Jè  :  Alaeffe,   B^neffe,  Clerff,  Ftoreffe,  Sa- 
neife,  Ijaneffe^  Meelf,  JeneVe,  Haraeffe,  8eae0ey 

Le  thème  reparaît  une  innombrable  quantité  de  fois  en  com- 
position. Laissant  de  côté  les  vocables  germaniques,  où  il  se 
présente  avec  les  caractères  gutturaux  (aha  ou  ocA),  nous  nous 
occuperons  des  formes  celtiques  -n/m.  Je  ne  dispose  malheu* 
rouscment  pas  des  matériaux  nécessaires  pour  donner  un 
tableau  d'ensemble  de  la  diffusion  des  noms  terminés  en  -apa; 
Il  me  suffira  de  dire  que,  sous  leur  forme  moderne  de  -eppe  ou 
-pe  dans  les  régions  romanes,  de  -pe  ou  -phe  dans  les  contrées 
aujourd'hui  romanisées,  on  les  rencontre  encore  fort  fréquem* 
ment.  En  Allemagne,  ils  représentent  la  forme  la  plus  pure  de 
ce  vieux  mot  celtique,  germanisé  plus  tard  par  la  substitution 
de  la  gutturale  à  la  labiale.  Dans  les  régions  romanes,  ils 
désignent  tantôt  des  cours  d'eau,  tantôt  des  localités  :  mais  le 
nom  de  ces  dernières  dérive  lui-même,  je  pense,  du  nom  d*un 
cours  d'eau  qui  a  été  débaptisé  par  la  suite  et  dont  il  aide 
à  rétablir  la  plus  ancienne  dénomination.  Il  n'y  a  aucune  raison 
de  séparer  ces  deux  catégories  de  noms  dans  l'étude  que  nous 
entreprenons  ici  ;  on  les  trouvera  donc  toutes  les  deux  dans  la 
liste  que  je  donne  plus  loin.  On  y  trouvera  aussi  quelques 
noms  en  -ava,  autre  forme  du  même  radical,  qui  reparaît  avec 
des  modifications  diverses  dans  plusieurs  noms  de  cours  d'eau 
et  de  localités  (AmblèTe,  Ave,  Modave,  Mousalve)  <. 

Outre  le  radical  -a/m,  -aha,  -ava,  je  crois  trouver  dans  les  ! 
suffixes  de  nos  noms  de  rivières,  deux  autres  mots  ayant  éga-  | 
lement  le  sens  générique  de  cours  d'eau  :  ce  sont  ara  et  mia. 


I 


Le  premier  se  rencontre  plus  ou  moins  manifeste  dans  .Asbra,        } 

■ 

<  Lo0«lve  (Xl^  siècle.  Licievra.  Lahaye,  Cartulaire  de  Walcourt,  p.  % 
et  Épravo(Erpruvio.  Grandgagnage,  Vocabulaire,  p.  21)  n'appartiennent 
pas,  comme  on  le  voit,  à  la  catégorie  des  noms  dans  la  composition 
desquels  entre  le  suffixe  -ava.  —  Modavr  (1111.  Mandale,  XI1«  siècle. 
MandanUy  Manda-  vêles,  Grandgagnage,  Mémoire,  pp.  i%  et  145),  Aiave 
de  StauUs  et  Dave  de  Daules  ne  semblent  pas  avoir  de  suffixe  'Cva. 


(  489  ) 

Bdera,  Para,  Helmara,  Isara,  Ittara,  Jfec^ra) 
Manibra,  Samara,  Sesmara^  Somlnara,  SaeMtra, 
Tamara,  Tenera,  Tesera,  Totra  ^ .  L'autre  reparaît  dans 
Aliéna,  Allsua,  Andaf^lna,  Brakena,  Bl^ena,  Fie- 
terna,  Han^lna,  Elna,  liedcrna,  liumlna,  Salmana, 
Sninina,  Samlnara  et  Vemena  â. 

AkseBliA,  affluent  de  la  Lieve,  qui  passe  à  Vaeke  (Maldegem). 

81i-870.  In  paj^o  Rodaninse  in  loco  qui  vocatur  Beringhamma  super  fluvio 
Absentia.  —  839.  In  pago  Rodaninse  in  loco  qui  vocatur  Facum  prope  fluviolo 
Absentia  iVan  Lokrr en,  Sam^P/erre  de  Gand,  pp.  il  et  18.)  — ntia  est  une 
désinence  qui  reparaît  trop  fréquemment  dans  le  vocabulaire  hydronymique 
pour  qu'on  puisse  se  refùâer  à  y  voir  l'équivalent  d'une  désignation  de  cours 
d'eau;  elle  est  d'ailleurs  préromaine,  et  Koerstehann,  t  II.  col.  392,  déclare 
qu'elle  n'est  pas  germanique.  Cfr.  AlUoniia,  nom  ancien  de  l'Ausance,  affluent 
du  Clain,  au  nord  de  Poitiers,  et  de  l'Alzette  (voyez  ce  nom),  affinent  de  la 
Sûre  à  fiitelbrûck  (Grand-Duché  de  Luxembourg).  Caspentia  (786.  Foerste- 
MANN,  t.  Il,  p.  :{9S),  le  Gersprinz,  affluent  du  Mein,  au  village  du  même  nom;  - 
Druentia  (Gassiodore,  Variarum,  III,  41),  la  Durance,  affluent  du  Rhdne, 
Liquentia  (Fortunatus,  Prœfatio, p.  4),  la  Livenza, peiit fleuve  delà  Vénélie 
qui  se  jette  dans  la  mer  Adriatique;  peut-être  aussi  Veseruntia  (cfr.  Ycsera) 
et  plusieurs  noms  allemands  en  Hz,  dont  la  désinence  primitive  est  -entia. 

AsMloBN,  l'Aa,  rivière  du  Pas-de-Calais,  qui  se  jette  dans  la  mer  sous 
Gravelines. 

648.  Supra  fluvium  Agniona.  — 1056.  Fluvii  qui  dicitur  Agniona.  ~  il  11  Fluvii 
Agnione.  —  1107.  Agnionis  fluvia.  —  1139.  A.  — 1331.  Vêtus  A,  Lanc  A, 
le  Vies  A.  (Courtois,  Dictionnaire  de  l'arrondissement  de  Snini-Omer.)  — 
La  forme  étrange  de  ce  nom  dans  les  documents  latins  semble  ne  pouvoir 
s'expliquer  que  par  la  supposition  que  le  primitif  Ahase  serait  revêtu  de  la 
terminaison  -ana,  et  que  cet  Ahaana  se  serait  ensuite  contracté  en  Agina, 
d'oii  Agnio.  Je  n'ai  pas  la  prétention  de  trancher  la  question. 


*  Voyez  ces  noms  dans  la  liste  ci-dessous,  en  particulier  Samara  et 
Suminara.  Le  relevé  donné  par  Uolder,  s.  v.  ara,  est  très  incomplet;  il 
contient  tout  au  plus  trois  des  noms  qui  figurent  dans  ma  liste,  et  Holder 
ne  parait  pas  avoir  essayé  de  se  rendre  compte  de  la  valeur  du  suffixe. 
Cfr.  Bender,  IHe  detUschen  Ortsnanien.  Wiesbaden,  1856,  p.  83  :  «  ^ar 
seibst  scheint  Fluss  zu  heissen  ». 

>  Voyez  ces  noms.  Holder,  s.  v.  -an,  n'en  contient  pas  un  seul;  il 
émet  ridée  que  ana  aurait  la  valeur  d'un  diminutif.  Cfr.  en  Allemagne  : 
Salmana  .la  Salm,  affluent  de  la  Moselle),  Logana  (la  Lahn).  Benoer,  IHô 
deutschen  Ortsnamen,  p.  88,  identifie  -inna,  -ina,  -ana,  -ona,  -ena,  et 
rapproche  unda  et  unni.  («  Walirscheinlich  cine  âllgemtsine  Eigenschaft 
des  Wassers  bedeutend.  ») 


(440) 

Aiphen,  affluent  de  la  Dendre,  qu'on  appelle  eommanément 
aqjourd'hui  Bell,  mais  dont  le  nom  vit  dans  les  localités  Bydalfen- 
brugge,  Alphenblock,  Opalphen,  Neeralphen  et  Teralphene, 

1l89.RiTiu  Alfene.  — 1191  FluTiolosqui  Alpheoadieitar.(WÀUTBRS,i;nv^roi» 
de  Bruxelles,  t.  I,  p.  400.) 

aiuba,  affluent  de  la  Semois. 

648.  In  fluvio  oancapante  Alisna  (Mabtème  et  Durand,  Àmplltsima  CoHecUo, 
t.  11,  p.  6).  —  C'est  le  ru  des  Aleines  qui  se  jette  dans  la  Semois  au-dessous 
de  ('«uguon,  et  que,  par  une  singulière  méprise,  Vait  der  Maelen,  et  à  »a  saite 
(ÏRahdgaGRAge,  Mémoire,  p.  ii,  appellent  le  ruieneau  de*  Rudes  Aleines. 
Sur  l'échange  firéquentdes  formes  Altsna  et  Ahena,  voyez  plus  loin.  Hoi.oi:r, 
s.  V.  Aliéna,  a  tort  de  confondre  notre  ruisseau  avec  YAltena  du  diplôme  de 
666  dans  M artène  et  Durand,  t.  Il,  p.  ii  ;  ce  dernier  nom  désigne  un  sous- 
affluent  de  l'Amblève. 

Cfr  ci-dessous  AUsontia,  où  reparait  le  même  radical  affecté  d'une  termi- 
nai^ion  différente  quant  à  la  forme,  mais  identique  pour  le  sens. 

Le  radical  AU-  est  extrêmement  fréquent  dans  la  toponymie  flurialile. 
A  l'état  sinrple,  je  le  trouve  dans  Alzon,  affluent  du  Gardon.  9S3.  AIso  vOEft- 
M  R  et  Durand,  Dictionnaire  du  Gard,  p.  7).  Ausson,  affluent  de  THémuit 
(Germer  et  Durand,  Dictionnaire  du  Gard,  p.  7).  Auxon,  affluent  de 
i'Armance  (Boutiot  et  Socard,  Dictionnaire  de  l'Aube,  p. 7).  Alzon,  affluent 
de  l'Aube  (Boutiot  et  Socard,  Dictionnaire  de  l'Aube,  p.  7).  Aazon,  Also, 
affluent  du  Rhône  (Longnon,  Géographie,  p.âOO).  —  Composé  avec  -ana,  on 
le  retrouve  encore  dans  Alsena  (voyez  ce  nom).  —  Composé  avec  ^entia,  il 
donne  AUsontia.  : 

J 
Ail0«Bii«,  TAlzette,  affluent  de  la  Sûre. 

1V«  siècle.  Sthngit  fnigiferas  feliz  Alisontia  ripas  (Ausone,  MoteUa,  371).  —  ^ 

9HB.  Alsoncia  (Ritz,  p.  42).  ^  Cfr.  ci-dessus  l'article  Abtentia.  —  En  faisant 
abstraction  de  la  désinence,  qui  a  probablement,  comme  d'autres,  le  sens  de  • 

cours  d'eau,  on  obtient  u  n  radical  A  Is'  qui  reparaît  dans  A  Isena,  A  lisna  ,Al»a, 
Elsenbor n,  eic  -  Cfr.  Grandgagn âge.  If émofrf,  p.  43.  j 

■ 
AaaMavra,  TAmblève,  affluent  de  TOurthe. 

666.  Marténb  et  Durand,  Amplùisima  Collectio,  t  H,  col.  U.  —  Le  nom  y 
désigne  non  seulement  la  rivière,  mais  également  la  curtis  Amblava,  Cette  \ 

dernière  est  encore  mentionnée  par  le  Liber  Hietoriae,  e.  ISA  (inloco  quidem 
Amblava).  Toutefois  il  faut  remarquer  que  le  village  qui  est  aux  sources  de 
l'Amblève  s'appelle  aujourd'hui  Amel,  ce  qui  confirmerait  la  supposition  que 
-ava  n'est  qu'un  suffixe  encore  transparent  au  moyen  âge  et  qui  n'avait  pas 
été  incorporé  dans  le  mot. 

AnduciBA  ou  ABdAina,  ruisseau  de  Saint-Hubert. 

Andaina  (  Vita  BeregM,  c.  %  dans  Mabillon,  Acta  Sanctorum,  t.  IV,  i'*  partie, 

p.  î278j. 


■ 


(  441  ) 

Arpla,  le  Meulebeek,  afiQuent  de  FEscaut  sous  Uytbergen  (Flandre 
orientale). 

7i.  In  pago  Bracbaniinse  in  comitata  Biesulh,  in  loco  nuncnpanle  Hersele 
super  fluvium  Arpia  (  Vam  Lokbreh,  Chartes  de  Saint-  Pierre  de  Gond,  p.  44). 
— •  Le  nom  du  cours  d'eau  s'est  conservé  dans  celui  de  la  métairie  Ter  Herpen, 
située  entre  Ips  parois.ses  de  Herzeele  et  de  Saint-Liéfin-Essche  (Flandre 
orientale).  La  curiu  de  Ërpe  figure  dans  des  actes  de  i2o9, 4274, 4234, 4i88, 
reproduits  dans  Van  Loreren,  Charte  de  Saint-Pierre  de  Gand. 

Amhwm  (Asb-ara).  L* Arbre,  ancien  nom  d*une  des  branches  de  la  Dendre, 
qui  passe  à  Gambron  et  qui,  plus  bas,  laisse  son  nom  au  village 
d'Arbre. 

861.  In  loco  qui  appellatur  Cambaronna  (Gambron,  Mainaut)  super  fluvium  Asbra 
(DuviviER,  p.  906% 

Avni,  nom  du  cours  d*eau  et  de  la  vallée  où  s'éleva  au  XI1«  siècle 
Fabbaye  d'Orval. 

4068.  De  ecclesia  Aorae  mediei  atem  lA  nnales  d'A  rlon,  4  874,  p.  33H).  ~  Gfr.  A  ura 
valli4,  la  vallée  d'Aure  dans  les  Pyrénées.  —  Aura,  Aure,  affluent  de  l'Eure. 
<—  Le  jeu  de  mots  qui  de  Aura,  Aura  vallis,  a  fait  Aurea  vatlis,  était  en 
quelque  sorte  imminent,  et  les  Gisterciens  qui  vinrent  s'établir  k  Orval.  et 
qui  affectionnaient  les  noms  poétiques  pour  leurs  établissements,  l'ont  fait 
tout  aussitôt  Plus  tard,  pour  expliquer  ce  nom  nouveau,  une  légende  fut 
créée,  et  aujourd'hui,  c'est  le  nom  qu'on  invoque  pour  établir  la  légende.  Au 
reste,  la  transformation  de  ^4 ura  en  Aurea  (vaUi^eSt  si  bien  une  suggestion 
psychologique  que  nous  la  retrouvons  ailleurs  encore  :  la  commune  d'Oruanx 
(Eure),  qui  doit  aussi  son  nom  à  on  cours  d'eau  Aura,  s'appelle  aussi  Aureae 
Vallée  dans  les  documents  du  moyen  âge  (Blosseville,  Dictionnaire 
ioponymique  de  l'Eure), 

En  Allemagne  :  Aura  (fluvius  Uraha  Dronke),  nom  d'un  affluent  de  l'Ulster 
près  Tann. —  A  ura,  village  du  Spessart  sur  un  affluent  de  la  Sinn.  A  urach, 
affluent  de  la  Rednitz.  —  Aurach,  affluent  de  la  Leitzach.  —  Outre  ces  Ur- 
aha, il  y  a  quantité  de  noms  allemands  Urbaeh,  Auerbach  et  Auroff,  dans 
lesquels,  selon  le  procédé  ordinaire,  bach  est  venu  remplacer  aha;  cfr.  encore 
en  France  Orbais.  Dans  tons  ces  composés  reparaît  le  primitif  ur-  ou  aur-  dans 
lequel  ArrolI),  p.  44H,  voit  le  nom  de  l'aurochs.  Gfr.  fViesenbaeh  »  ruisseau 
du  bison  {wisuni'U 

BaiBA,  le  ruisseau  de  Bende,  affluent  de  la  Meuse,  à  Ampsin. 

4091.  Nolendinum  super  Dainam  {Analectes  pour  gervir  à  Vhintoire  ecclé^ 
iiattique  de  la  Belgique,  t  XX 111). 

B«t«¥«0,  l'un  des  bras  du  Rhin  qui  formaient  l'ile  des  Bataves. 

m*  siècle.  FI.  Patavus,  earte  de  Peutinger.  —  S47.  880.  Insulam  Baiavmn 
(Annaies  de  Prudence  de  Troijes). 


(442) 

KerveBB»,  ruisseau  de  Fosses  (Namur). 

XII«  siècle.  Monasterîum super  flaviolum  qui  Bervenna  dicitur ex 

silu  loci  Fossas  nuncupatur  {Vita  S.  FoiUani,  A  A,  SS.,  t  Xlll  d'octobre, 
p.  ^90). 

lerYenna,  La  Berwinne,  affluent  de  la  Meuse,  à  Mouland  (Liège). 


■erreBMA,  La  Breuvanne  (?),  affluent  de  la  Semois,  à  Breu vanne 
(Tintigny),  Luxembourg. 

11  faudrait  étudier  le  rapi^rt  de  ce  nom  avec  les  nombreux  Bourbon,  Bour- 
donne, BourboulU  qui  se  rencontrent  en  France,  et  qiti  pouccMest-se  ratta- 
cher au  nom  du  dieu  celtique  BorYO,  auquel  se  raiiaehe  aussi  le  nom  d'homme 
Borvonius  d'oU  Bàrvenich  (Prusse  rh^ne). 

BrAkenià,  la  Senne. 

966.  In  Bruocsella  super  fluvium  Braina  (Stckel,  Diplomnta  Otto'i'x  /,  p.  433. 

—  Cfr.  Wauters,  Histoire  de  Bruxelles,  L  I,  p.  H).  —  La  partie  du  diplôme 
d'Ouon  V>'  qui  contient  la  mention  de  la  Braine  =  Senne  est  une  inter|)olaiion 
postérieure,  mais  celte  circonstance  ne  fait  que  confirmer  le  témoignage 
ci-dessus  en  montrant  que  le  nom  de  Braine  est  resté  attaché  il  la  Senne 
après  le  X*  siècle.  —  988.  Brachna  (Sickel.  Diplomata  Otionix  U(,  p.  4*5). 

—  Il  s'agit  ici  de  Braine-le-Comte,  situé  sur  un  des  ruisseaux  qui  formeai 
la  Senne  et  qui  a  gardé  le  nom  de  Braine. 

Ce  n'est  cependant  pas  ce  ruisseau  qui  s'appelait  par  excellence  BrtUka, 
mais  plutôt  celui  qui  s'apylle  aujourd'hui  le  Hain,  et  qui  pas^e  à  Braine- 
l'ÂlIeu,  à  Wautbier- Braina  et  à  Braine  le-Château,  auquel  il  laisse  son  nom 
(Brakena).  Encore  aujourd'hui,  ce  cours  d'eau  est  connu  sous  le  nom  de 
Braque  aussi  bien  que  sous  celui  de  Hain  (Wauters,  Canton  de  Nivella, 
pp.  il4  et  iS5).  Peut-être  le  ruisseau  sur  lequel  est  situé  Braine-le-Comte 
s'appelait  aussi  Braka  et  Brakena,  mais  ce  n'est  là  qu'une  cuinjecture,  et  je 
me  demande  si  le  nom  de  Braine-le-Comte,  au  lieu  de  dériver  de  son  cours 
d'eau,  n'a  pas  été  formé  par  imitation  des  trois  autres  Braine? 

On  remarquera  encore  l'alternance  des  formes  Brakena  et  Braka,  l'une 
attestée  par  les  diplômes  de  966  et  de  988  et  confirmée  par  la  forme  moderne 
Braine,  l'autre  établie  par  le  nom  de  Brakbant.  Cette  alternance  prouve  que 
'ana  était  un  suffire  mobile  comme  -ara  et  pouvait  être  sous-entendu. 

Quoi  qu'il  en  soii,  ce  nom  de  Braine  primitivement  porté  par  la  Senne  me 
fournit  l'occasion  de  rendre  compte  d'un  phénomène  toponymique  assez 
fréquent.  Beaucoup  de  cours  d'eau  portent  dans  nos  anciens  di|)lômes  un  nom 
différent  de  celui  d'aujourd'hui.  Cela  s'explique  par  diver&e;}  causes  :  tantôt,  le  . 

nom  est  tombé  purement  et  simplement  en  désuétude  :  c'est  le  cas  surtout  f 

pour  certains  noms  celtiques  remplacés  par  des  noms  germaniques  :  ainsi,  à  | 

Saint- Trond,  la  Cysindria  (voyez  ce  nom)  n'est  plus  aujourd'hui  que  le 
Holebeek.  Ailleurs,  le  phénomène  a  été  plus  compliqué.  Dans  l'origine,  on 
cours  d'eau  d'ime  certaine  étendue  n'est  pas  désigné  d'une  manière  uniforme 
par  toutes  les  populations  qui  habiient  ses  bords;  elles  n'ont  pas  môme  la 
conscience  de  son  identité;  ici  on  l'appelle  de  tel  nom  et  là  de  tel  autre,  et  on 
ne  se  préocupe  guère  d'unifier  la  terminologie  :  cela  ne  viendra  que  plus  tard, 
lorsque  les  peuples  seront  en  état  d'avoir  une  idée  générale  d'un  même  pays. 


I 

f 

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1 


(  443  ) 

L'état  lie  choses  dont  je  parie  peut  encore  se  constater  très  bien  aujourd'hui 
en  Afrique;  le  Congo  porte  une  quantité  de  noms  différents  signifiant  chacun 
eau  ou  fleuve  dans  la  langue  des  indigènes  :  de  ces  noms,  la  cÎTilisation  finit 
par  n'en  garder  qu'un  et  laisse  tomber  les  autres  *. 

En  outre,  il  faut  remarquer  que  les  peuples  primitifs  n'ont  pas  des  idées 
aussi  arrêtées  que  nous  sur  l'identité  d'un  fleuve  et  de  ses  divers  affluents. 
Sou\ent,  pour  eux,  c'est  l'affluent  qui  est  le  fleuve  et  qui,  par  conséquent,  donne 
son  nom  à  celui-ci,  au  moins  sur  Tine  partie  du  parcours.  C'est  ce  dernier 
phénomène  que  nous  offre  le  nom  de  Bruine  porté  par  la  Senne  à  Bruxelles, 
un  des  affluents  ayant  prolongé  sa  personnalité  en  aval  du  confluent,  à  peu 
près  comme  certains  cours  d'eau  se  laissent  reconnaître  à  la  couleur  de  leurs 
eaux  longtemps  après  qu'ils  les  ont  confondues  avec  celles  d'un  autre  fleuve. 
Le  cas  n'est  d'ailleurs  pas  isolé.  Dans  deux  actes  du  IX*  et  du  \^  siècle,  il 
est  dit  que  Malines  est  situé  sur  le  Démer  (voyez  *.  v.  Tyla). 

II  ne  faudrait  donc  pas  croire  que  Senne  soit  un  nom  nouveau  qui  serait 
venu  remplacer  Braine  i  un  moment  donné.  Senne,  au  contraire,  est  aussi 
ancien  que  Braine,  mais  le  domaine  assigné  à  ces  deux  noms  n'était  pas  limité 
d'une  manière  exacte  comme  aujourd'hui,  et  il  y  avait  une  partie  du  cours 
commun  qui  était  en  litige. 

Du  nom  de  Brakena  ou  Braka  poité  par  la  Senne  dérive  aussi  le  nom  de 
Brai»«Bt.  autrefois  Bracbant  Bracbant  est  le  pays  de  la  Braque  comme  ■•■- 
Mtut  (Hainao,  Henegau)  est  celui  de  la  Haine,  comme  vim««  (Viminacus) 
est  celui  de  la  Wemena  (voyez  ce  nom). 

Si  la  Braque  ou  Braine  a  perdu  son  nom  pour  prendre  celui  de  Hain,  cela 
ne  liem  cependant  pas  à  une  des  causes  que  j*aî  exposées  ci-dessus,  mais  à 
un  accident  doublé  d'un  malentendu.  Sur  le  cours  supérieur  de  cette  rivièie 
se  trouve  le  village  d'«rh«i*.  dont  le  nom  vient,  comme  on  l'a  vu  ci<ile.ssus, 
du  tliiois  Opheim.  Â  un  moment  donné,  quelque  érudit  local  se  sera  persuadé 
que  Ophain  signifiait  le  village  situé  sur  le  Hain,  et  que  par  suite  ii«im  était 
le  nom  primitif  du  cours  d'eau.  Que  cette  bévue  ait  fait  fortune  au  point  que 
le  nom  apocryphe  ainsi  forgé  ait  chassé  l'authentique,  il  ne  faut  pas  s'en 
étonner.  Voici  un  cas  tout  à  fait  identique.  Le  village  de  ■•nim  (canton  de 
Wavre),  situé  sur  un  affluent  de  la  Dyle  dont  le  nom  ancien  m'est  inconnu,  se 
partageait  au  moyen  âge  en  Bonlez  deseurtrain  et  Douiez  desoubstraiu, 
c'rst-à  dire,  comme  nous  dirions  aujourd'hui,  Bonlez- Haut  et  Bonlcz-Bas. 
Mais  les  deux  adjectifs  venant  à  devenir  obsiolètes,  on  cessa  bientôt  d'en 
comiircndre  le  sens,  et  on  orihograpbia  comme  suit  : 

»  

1383.  Bonleer  desour  Traynes,  Bonleer  desous  Train. 
1404.  Bonler  deseure  strain. 
1436.  Bonler  desour  Train. 

Qu'arriva-t-il?  C'est  que,  soit  le  scribe  lui-même  qui  a  écrit  ces  noti  s,  soit 
aprùs  lui  ses  lecteurs,  s  imaginèrent  que  leur  village  devait  s'appeler  Honlez- 
sur-Train,  et  que  rraia  était  le  nom  du  cours  d'eau  qui  y  passait.  Le  vocable 
ainsi  forgé  par  bévue  s'introduisit  dans  le  langage  et  chassa  le  nom  primiti- 
vement porté  par  le  ruisseau.  Granogagnage,  Mémoire,  p.  108,  qui  n'avait 
pas  remarqué  ces  particularités,  a  fait  des  conjectures  aussi  ingénieuses 
qu'erronées  pour  rendre  compte  de  ce  nom  de  Tram.  11  l'écrivait  Trin,  et  il 
supposait  qu'il  venait  de  Tylinus,  qu'il  interprétait  par  affluent  de  la  Dyle 
ou  encore  \ï2J petite  Dyle;  Tylinus  serait  devenu  en  roman  Tlin  d'où  Trin. 


*  Stahlst,  Comment  f  ai  retrouté  Livingstone,  Paris,  1886,  pp    uiv  et  suivantes. 

•  Stamlbv,  Dans  Us  ténèbres  de  l'Afrique,  t.  I,  p.  145. 


(  444  ) 

Carva,  le  Chien,  afBuent  de  la  Meuse  en  amont  de  Sedan  (Ardennes), 

VI«  siècle.  Gares  (Fortunat,  Carm.,  \l\,  4,  i5).  —  636.  Carus  (Beter,  L'rk., 
U  I,  p.  6).  —  947.  Super  Charam  flavium.  956.  Saper  Gharam  fluvium 
(Flodoard).— 960.  Super  fluviam  Gher  (Sickeu  Diplomata  Oitonin  //,  p.  2  U$). 
—  989.  Cari  flaminis  (Pertz,  Annal.  Mo$om„  III,  i6i).—  Cfr.  \tCher,  affluent 
de  la  Loire. 


Cta«Bdr«sia,laHédrée,  affluent  de  la  Lomme  à  Hargimont  (Luxembourg). 

VI1I«  siècle.  Villa  que  vocatur  Lineras  sitam  in  pago  condustrense  super  fluvium 
Ghandregia  (RiTZ,  p.  6).— Pour  la  désinence,  cfr.  Hogregia,  nom  d'un  affluent 
du  Ghiers  (Beter,  Urk.,  1. 1,  p.  6).  —  Pour  l'aspiration,  cfr.  Chamho  a  Han 
(Graiidiian  et  Petithan)  et  Choio  «  Huy. 

cyaiBdria,  aujourd'hui  la  Molebeek  ou  Melterbeek,  tombe  dans  le 
Graesbeek,  affluent  de  la  Geete. 

927-964.  Super  fluviolum  Ginsindriam.  —  938.  In  loco  nuncupante  Sarcinio 
super  fluvium  Cysindriam.  —  4033.  Ginsindriam  (PiOT,  Cartutaire  de 
l'abbaye  de  Saint-Trond,  1. 1,  pp.  6,  7,  i4).  —  iSi^.  Aquam  et  rivum  qui 
currit  et  ducit  molcndinum  de  Lare  (Wolters,  Notice  hittortque  sur  la 
commune  de  Rummen,  p.  375).  —  La  dernière  citation  mouirc  qu'au 
XIII*  siècle  le  nom  de  notre  ruisseau  tombait  déjà  en  désuétude,  était  peut- 
être  déjft  oublié. 

•!««■«,  La  Diesse,  affluent  du  Ueusel  (Brabant  septentrional). 

7iS-796.  Diosna  super  flumine  Digena  (Brêquignt  et  Pardessus,  Dipliimee, 
1. 1,  p.  416).  —  Diosna  s'appelle  aujourd'hui  Diessen,  à  la  source  du  cours 
d'eau  de  son  nom. 


»loB,  le  Pisselet,  affluent  de  la  Dyle  en  aval  de  Wavre. 

Xe  siècle.  Super  fluvium  Diont  vulgo  nuocupatum.  Gité  par  Gràndcagmage, 
Mémoire,  p.  146.  —  Ge  ruisseau  passe  par  Dion-ie-Nont  et  Dion-le-Val  aux- 
quels il  a  laissé  son  nom.  —  Gfr.  le  radical  Dionant. 

»topai,  cours  d*eau  voisin  de  celui  de  Bucglaka. 

Le  village  de  Tongrot  était  situé  entre  les  deux  (Van  Lûkeren,  Chartet  de  | 

Saint- Pierre  de  Gand,  p.  43). 


\y  la  Durme,  affluent  de  TEscaut. 

694.  Ecclesiam  que  vocatur  Medmedunc  sitam  super  fluvium  Donna  (Serrurk, 
Cartutaire  de  Saint- Bauon,  p.  2).  —  841-870.  Super  fluvio  Donnia  (Van 
LOEERER,  Charles  de  Saint-Pierre  de  Gand,  p.  44). 


t 


(  445  ) 

»«im«s«0,  le  Roannai,  affluent  de  rAmblève. 

666.  Per  ipsam  Âmblavam  ubi  Dulnosus  in  ipsam  ingreditur  (Marténe  et 
Durand,  Amplissima  Collection  t.  II).  —  827.  De  quadam  silTa  quae  in  loco 
nuncupante  Astanetum,  inter  duos  rivulos  Tailernion  et  Dulnosum  esse 
viiletur  (Martène  et  Durand,  Amplissima  Colleetio,  t.  II.  —  Grandgagnage, 
Mémoire,  pp.  44  et  suivantesu 


ijlm  ou  Tyia,  la  Dyle,  affluent  du  Rupel. 

89i.  Dyla  (Ann.  Vedast.,  dans  Pertz,  Scnptores,i,  III).—  lOOa  Tjla  (Hihaeu:», 
Opéra  diplomatica,  t  I,  p.  53).  —  1099.  Tylus  (PCRTZ,  Scriptores,  U  XXV, 
p.  9S}.  —  Une  des  sources  de  celte  rivière  s'appelle  la  Thyl;  elle  traverse  le 
village  de  Tilly  {TitliacumJ)  ei  elle  garde  peut-être  la  forme  primitive  du 
nom  de  la  Dyle  elle-même. 


Eâum,  la  Liane,  petit  tleuve  qui  se  jette  dans  la  mer  à  Boulogne  (Pas- 
de-Calais). 

861.  Fluvios  Elna.  —  IX«  siècle.  Praedlctas  rivulus  Elna.  —  iid9.  Flumen 
Elnae. — 1396.  La  rivière  de  Lyanne  (Haigneré,  Dictionnaire  de  l'arrondis- 
sement de  Boulogne).  —  Le  nom  moderne,  comme  on  voit,  s'est  formé  par 
combinaison  de  l'article  avec  le  mot,  comme  dans  Lille,  de  l'isle  {Insula).  — 
Cfr.  tlnon. 


Edera,  l'Heure,  affluent  de  TOurthe,  à  Fronville  (Luxembourg). 

1008.  Ex  uno  latere  fluvioli  Poleia  et  Edera  (Bormans  et  Schoolmeesters, 
Cartulaire  de  l'egllxe  Saint-Lambert,  p.  À).  —  Sur  l'identité  des  deux 
noms,  voyez  Idem,  Ibidem,  p.  v. 


Plelerna. 

875.  Crumbeke  in  pago  Tanvanense  intra  Mempiscimi  super  fluvium  Fleierna 
(GuÈRAHD,  Cartulaire  de  Saint-Bertin,  p.  117). 


FiMia,  la  Vichte,  affluent  de  la  Vive  (Flandre  occidentale). 

965.  In  foresto  Ferei  silvam  juxta  fluviolum  Fista.  — 1037.  Communia  in  Scbel- 
deholi  juxta  fluviolum  Fisia  et  Five  (Van  Lokerln,  Chartes  de  Saint-Pierre 
de  Gand,  pp.  4%  84).  —  Celte  rivière  a  laissé  son  nom  au  village  de  Vichte. 
Sur  l'échange  de  s  et  de  ch,  cfr.  ci  des&us  Uigena, 


Flona,  la  Flone,  affluent  de  la  Meuse,  à  Flone. 

1091.  Molendina  super  Flonam  {Analectes  pour  servir  à  t  histoire  ecclésias- 
tique de  la  Belgique,  t.  XXIII). 


(  446  ) 

Para,  la  Voere,  affluent  de  la  Dyle,  à  Loavain  (Brabant). 

Vlll«  siècle.  Loco  nuncapante  Fure  {Vita  Sitneti  Huberii,  A  A»  SS,  1,1,  novem- 
bre, p.  803).  —  C'est  le  Dom  de  Terfueren,  qui  se  trouve  &  la  source  de  la 
Voere,  et  qui  est  lui-même  composé  comme  Temlphen, 

GatlA  OU  Jaeea,  la  Geete  (Grande  Geete  et  Petite  Geete),  affluent  du 
Démeri  à  Haelen. 

966.  In  pago  hasbauDio  villam  Giimldes  super  fluvium  Gatia  (Ritz,  p.  45).  ^ 
i330.  Jacea  (Wauters,  Environs  de  Bruxelles).  —  Le  nom  de  la  rivière  est 
resté  à  Geest-Géromponi,  à  Geest-Saint-Jean,  à  Geest-Saint-Remy,  k  Geest- 
Saint-Pierre  et  à  Geesi^Sainte-Marie.  —  Cfr.  en  Allemagne  la  Geeste. 

cseidi«,  le  Jodion,  petit  affluent  de  la  Sambre,  à  Soye-sur-Sambre 
(NamuD,  et  hameau  du  même  nom,  dépendance  de  Soye. 

84d.  Villa  Sodeia  in  pago  laumensi  super  fluvium  Geldione  (MiaAEUS,  Opéra 
Diplomatica,  1. 1,  p.  646,  cité  par  Grandcagmage,  Mémoire,  p.  US),  —  856. 
In  pago  Laumensi  in  villa  Sodeia  super  fluvium  Geldione  (Sloet,  Oorkon- 
denboek  der  (jrafschappen  Gelre  en  Zutphen,  U  I,  p.  48;.  —  liai.  Jonidion 
(Sanctum  Martinum  de),  Bertholet,  Histoire  ecclésiastique  et  civile  du 
Duché  de  Luxembourg,  t.  IV,  p.  i,  pièces  justificatives.  —  Le  hameau  de 
Jodion  (cfr.  pour  la  dérivation  Jodoigne  de  Geldonacum),  dépendance  de 
Soye,  a  conservé  le  nom  du  ruisseau,  qui  lui-môme  a  changé  son  nom  en  celui 
de  Mignat  (Grandgagmage,  Mémoire,  p.  1 15). 

csriiAppe  (Brabant). 

1067.  Genape  (Wauters,  Canton  de  Genappe).  —  Vieux-Genappe,  qui  a  com- 
muniqué le  nom  au  Genappe  actuel,  l'a-t-il  emprunté  à  un  cours  d*eau?  C'est 
probable,  bien  que  le  ruisseau  de  Fonteny  qui  y  coule,  et  qui  se  jette  plus 
bas  dans  la  Dyle,  se  soit  appelé  dès  1Î43  Rtvus  Ossei  ou  Osser  (Wadters, 
Canton  de  Genappe,  p.  14),  et  qu'il  n'y  ait  aucune  trace  d'un  nom  qui  rendrait 
compte  de  la  première  partie  de  celui  de  Genappe.  Je  ne  vois  pas  oCi  K.  Mcel- 
LENHOFF,  Deutsche  Alterthumukunde,  t.  Jl,  p.  230,  a  vu  que  le  ruisseau 
passant  dans  la  localité  s'appelle  Genappe.  —  1022.  Ganlpa.  — 1096.  GanapU 
(K.  MuKLLENHOFF,  Deuische  Aller ihumskunde,  t.  II,  p.  !2S9).  -  Cfr.  dans  les 
Pays-Bas  Gennep  (Limbourg);  Gennep  (Brabant  septentrional)  {domina 
geographica,  t.  Il,  p.  24);  Gennep  (Gueidre). 

Glleppe,  affluent  de  la  Vesdre  (Liège). 

915.  Geislapia.à  Tacc.  Geislam  piam  (Bormans  et  Schoolmeesters,  Cariulaire 
de  l'église  Saint- Lambert,  t.  I,p.  15).  Est-ce  la  Gileppe? —  Un  peu  en  dessous 
du  confluent  de  la  Gileppe,  le  nom  allemand  du  village  de  Goé,  qui  est 
Gulcken,  est  le  même  que  celui  du  cours  d'eau  :  le  phénomène  de  la  substi- 
tution des  gutturales  aux  labiales  semble  s'être  produit  dans  nos  contrées  k  la 
suite  de  l'invasion  germanique  :  c'est  ainsi  qu'Epternacum  est  devenu 
Echtemach,  et  Crufta,  Cruchten.  —  GUbach  (817.  Gilibechi,  Lacomblet, 
1. 1,  p.  16),  est  un  pendant  germanique  de  Gileppe. 


I 


i 


(  447  ) 

«lABi»,  le  Glain,  aujourd'hui  la  Salm,  affluent  de  rAmblève  à  Trois-Ponts 
(Liège), 

666.  Per  illam  Âlsenam  usqoe  obi  in  Glanem  ingreditar  (Marténe  et  Dcrand, 
AmpiiMsima  ColUctio,  t.  II).  — -  GUn,  dit  Karl  Muellenhoff,  o.  c,  t.  il, 
p.  ââ7,  d'après  Glueck,  Keliische  Namen,  p.  ^87,  est  un  nom  qui  se  retrouve 
dans  presque  tous  les  pays  autrefois  habités  par  les  Gaulois  et  qui  équivaut 
aux  Lutter,  Lauter  des  Germains  «»  pur,  clair.  Il  y  a  un  Clan,  aflOuent  de 
la  Saene  à  Uauterive,  dans  le  canton  de  Fribourg  (Suisse),  on  autre,  affluent 
de  l'Ems,  avec  Glane  et  Glandorf  sur  son  cours,  en  Westphalie,  etc.  (Ju 
Glan,  affluent  de  la  Nahe,  est  mentionné  en  4447  (Beyer,  Urkundenbuch, 
1. 1,  p.  608). 

«vipe^  affluent  de  la  Geule,  dans  laquelle  elle  se  jette  à  Gulpen  ou 
Galoppe  (Limbourg  hollandais). 

894.  Torrentem  qui  Gulia  dicitur  (Regikon,  Chronicon),  —  Il  est  difficile 
de  dire  s'il  s'agit  ici  de  la  Geule  ou  de  la  Guipe.  Ce  sont  manifestement  les 
mêmes  noms,  le  premier  sous  sa  forme  simple,  le  second  combiné  avec  -apa. 
Guipe  se  rapproche  d'ailleurs  remarquablement  de  Gileppe,  et  est  selon  toute 
probabilité  le  mènie  nom.  D'après  Arnold,  p.  69,  Çil-apa  signifie  eau  du 
ravin. 

H«siÀa,  la  Haine,  affluent  de  TEscaut,  à  Gondé  (Nordu 

945.  Villa  Bnxut  super  fluvium  Uaina  (Van  Lokeren,  Chartet  de  Saint-Pierre 
de  Gand,  1 1,  p.  26).  —  4065.  In  fluvio  Hagne.  —  4Cf90.  In  pago  brachbantensi 
inter  duas  Hagnas  vivam  scilicet  et  mortuam.  —  XI I*  siècle.  Super  Hainam 
fluvium  ^u VIVIER,  patsim), 

Helmara,  cours  d'eau  à  chercher  dans  la  Flandre  zélandaise, 

44S8-68.  Juita  fluviolum  qui  dicitur  Helmara  (Van  Lokeren,  Chartet  de  Saint- 
Pierre  de  Gand,  p.  4S8). —  A  laissé  son  nom  à  la  paroisse  d*Elmare,  mention- 
née plusieurs  fois  dans  les  Chartet  de  Saint-Pierre  de  Gand,  et  submergée 
en  4377. 

Heipe,  la  Grande  Helpe  et  la  Petite  Helpe,  affluent  de  la  Sambre  sur  la 
rive  droite  (Nord). 

990.  Helpre  {Cartulaire  de  Cambrât),  —  Helpra  (Bouquet,  t  V,  p.  443).  >-  Si  ces 
formes  sont  authentiques,  il  faudrait  renoncer  à  voir  dans  Helpe  un  Hel-apa 
primitif,  conjecture  qui  ne  manque  pas  d'une  certaine  vraisemblance  d'autre 
part.  —  Cfr.  La  Hul|)e. 


4<»  L«  ■•j*as,  affluent  de  la  Meuse,  à  Hoy. 

886.  In  vico  Hoio,  super  fluvium  ejusdem  nominis  Hoio  {Getta  epitc. 
Camerac,  Pebtz,  Scriptoret,  t  VII,  p.  490);»  —  XII*  siècle.  Sedem 


1 


(448) 

iDolendini  super  Hoiolam  (Chronieon  Saneii  Ouberti^  c.  50,  &S).  — 
XIII*  siècle.  Oppidum  quod  a  flumine  Hoiolo,  quod  per  médium  valiein 
secaodo  fluit  in  Mosam,  Hoium  nimcupaTerant  (Mavbicb  "db  Ne  F- 
MOUSTiER,  dans  GiUe*  d'Orval,  Pertz,  Scripiores,  t  WY,  p.  17'. 
—  XIV*  siècle.  Boyaiphus  (Hocskm,  t.  II,  p.  13,  dans  Ghapcauvillb, 
t.  II,  p.  886). 

On  voit  par  là  que  le  cours  d'eau  s'est  appelé  d'abord  Hoium,  quil  a  donué 
son  nom  à  la  ville,  et  que  par  la  suite  il  a  revêtu  la  forme  dimioutive.  Ce  uani 
reparaît  dans  notre  toponymie  soas  ses  deux  formes  : 

âo  L*  a«7*am,  affluent  de  la  Meuse,  à  Namur. 

1468.  Les  molins  sor  Hoyoux  (Aigret,  Histoire  de  la  cathédrale  de 
Saini'Aubain,  p.  88). 

30  lA  ■•■III9,  affluent  de  la  Meuse,  à  Givet. 

921.  In  loco  nnncnpante  Landricuni  Campum  super  fluvium  Huia  in 
comitatu  lomaeensi  (Martène  et  Durand,  Amptietima  CoUeetio,  t.  IL 
c.  41).  —  XII'  siècle.  Quaedam  venna  ...  in  Huia  [Chronieon  Saneii 
Huberti,  c.  2i).  —  1070  et  1078.  ComiUlus  hoiensis  (PiOT,  Pagi, 
p.  118). 

40  ■.•  ■•7*«i,  affluent  de  la  Meuse,  à  Samson  (Namur). 

N'est-il  pas  intéressant  de  constater  que,  de  Givet  k  Uuy,  quatre  affluents  de  la 
Meuse  portent  ie  même  nom?  Et  quand  on  se  souvient  que  cote  réjiîon  de 
notre  pays  a  été  habitée  dès  avant  les  temps  historiques,  n'y  a-t-ii  pas  quelque 
vraisemblance  à  expliquer  cette  monotonie  du  vocabulaire  topouymique  par 
l'hypothèse  d'une  population  relativement  pauvre  en  idées  et  en  mots,  comme 
ont  dû  l'être  les  plus  anciens  habitanis  de  la  vallée  de  la  Meuse? 


i 


10  Naa*cw  (proviuce  de  Liège). 

011.  In  pago  Rasbanio  in  locis  Honavi . . .  (Martène  et  Durand,  Amplis- 
sima  CoUectio,  t.  II,  c.  39).  ~  1229-1233.  Honeffe  (Grandgagnage, 
Vocabulaire,  p.  135). 

Cet  auteur,  /.  /.,  corrige  l'hypothèse  émise  par  lui  dans  le  Mémoire,  p  29,  d'un 
primitif  Hanapa  el  reconnaît  l'authenticité  de  l'o  dans  les  formes  anciennes  du 
mot.  Nous  restons  donc  en  possession  d'un  Hunnapa  ou  Honnapa  primitif 
que  nous  retrouvons  dans  les  noms  suivants  : 

go  ii«MB«»,  rivière  près  de  Deventer,  avec  un  couvent  du  Sint  Marie  in  Horst 
ter  Hunnep. 

9Î16.  Hunnepe.  — 1209.  Honepe,  etc.  [Somina  geographica^  1. 1,  pp.  lOi 
et  148)  •.  îl 


r 


>  Lacohblit,  t.  I,  n«  ti7,  p.  78,  écrit  pour  996  Hunnippe;  de  même  Sickkl,  Diplo- 
maUt  Ottonis  lll,  p.  651. 


I 


(  449  ) 

3»  HMia*!  (Prasse  rhénane). 

iiOS.  In  villa  Hunepho  (Lacohblet.  1. 1,  n»  3()0,  p.  168). 

Nous  rencontrons  encore  le  radical  hun  dans  d'autres  compositions  et  avec  des 
suffixes  identiques  à  -apa  ;  par  exemple,  nous  voyons  dans  un  diplôme  de  980 
un  fluvium  Huna  vocatum  et  un  autre  qui  s'appelle  Hunaha;  l'un  et  l'autre 
sont  en  Hesse,  dans  le  pays  de  la  Fulda  (Sickel,  Diplomata  OUotiis  If,  p.  350\ 

V>   ■•mpré,  ■•llaac^  ■•mvllla  (LuxembOUrg). 

(■es  trois  localités  sont  situées  sur  deux  affluents  de  la  Sûre  fort  rapprochés  l'un 
de  l'autre  dans  leur  cours  supérieur,  et  dont  on  peut  se  demander  s'ils  n'étaient 
pas  désignés  primitivement  par  un  nom  comme  Hun- apa,  dont  ils  auraient 
passé  le  radical  aux  localités  appelées  Hun-pratum,  Uun-Ungen,  Hun-villa. 
(1  faut  remarquer  que  Honville  s'appelle  en  allemand  Hanf,  ce  qui  augmente 
la  probabilité  d'un  primitif  Hunafa.  —  Notons  encore  :  Humbeek  (Brabant); 
Humbach  (trois  villages  de  ce  nom  dans  Rudolph);  Hunnenbom  (Arlon,  ; 
et  encore  à  l'état  latent  dans  HoUer  (Weiss-Wampach),  au  Grand-Duché  do 
Luxembourg,  qui  est  Hunlar  au  1X«  siècle  *.  Tous  ces  noms  n'apparaissent 
qu'en  pays  germanique  et  rendent  assez  diffici'e  l'hypothèse  du  caractère 
celtique  du  radical  hun. 


m,  rAltert,  affluent  de  l'Alzelte,  à  Berg  (Grand-Duché  de  Luxembourg). 

Je  rétablis  ici  ce  nom  par  conjecture,  et  voici  pourquoi.  L'Attert  doit  son  nom 
actuel  au  village  d'Attert,  situé  vers  sa  source,  dont  le  nom  ancien  est  Aiteii- 
rode,  ce  qui,  traduit  en  français,  serait  Hattonsart  ou  Sort  d'Hatton.  Mais 
il  est  évident  qu'avant  de  prendre  le  nom  de  ce  village,  relativement  récent, 
comme  toutes  les  localités  dont  le  nom  est  terminé  en  -rode  ou  -xart,  la 
ri\  ière  a  dû  en  avoir  un  auire  qu'il  s'agit  de  retrouver.  Parlant  de  cette  donnée, 
et  supposant  que,  comme  il  arrive  presque  toujours  en  pareil  cas,  le  nom  de  la 
rivière  se  sera  communiqué  à  la  plus  ancienne  l(»calité  fondée  sur  ses  bords. 
j  ai  passé  au  crible  les  noms  de  tous  les  villages  de  la  vallée  de  l'Attert,  et 
j'ai  constaté  que  tous  doivent  leur  origine  k  des  circonstances  historiques  ou 
topographiques  déterminées,  et  qui  n'ont  rien  de  commun  avec  l'hydrogra- 
phie, excepté  le  seul  un  (41267.  Elle.  Publications  de  Vlnttitut  de  Luxem- 
bourg, t.  XXXVlil,  p.  89).— Ce  nom,  qui  s'impose  déjà  à  l'attention  parce  qu'il 
est  simple,  tandis  que  la  plupart  des  autres  sont  composés,  et  qu'il  échappe  à 
l'interprétation  par  la  philologie  germanique,  ne  serait-il  pas  le  nom  primitif 
de  la  rivière?  Il  est  à  remarqrer  que  ///  n'est  pas  rare  comme  nom  de  cours 
d'eau  :  cfr.  1'///,  affluent  du  Rhin,  à  Strasbourg;  VUe,  affluent  de  la  Vilaine, 
à  Rennes;  XUUr,  affluent  du  Danube,  à  Ulm,  dont  le  nom  est  une  combinaison 
du  même  radical  avec  le  suffixe  -ara  bien  connu,  qui  désigne  eu  général  un 
cours  d'eau,  etc. 


<  Registre  de  Césaire  de  Prùm,  dans  Bkyib,  Vrkundenbuch,\.  I. 

Tome  XLVlll.  39 


^ 


(  450  ) 


10    L*«lM. 

m*  siècle.  Briva  Isarae  =«  Pontoise  {Uin,  Anton.)  ^-  VI*  siècle.  Esen 
(FOBTUNAT,  Carm.,  t.  IV,  pp.  iv-i5).  —  X*  siècle.  Hysa  nunc  fluvii 
Domen  est  qui  Antiquitus  Hysara  dicebatus  (Folcuin,  Gesta  abb,  Lobb., 
C.46.— Pertz,  t.IV). 

10T7.  Esere  fluvius  in  pago  Meoipisco  (Champollion-Figbac,  Collection 
de  documents  historiques  inédits,  cité  par  Piot,  Les  Pagi  de  la 
Belgique,  p.  10).  —  4253.  Ysara  (Feys  et  MÉLis,  Les  cartulatres  de 
la  prévôté  de  Saint-Uartin  à  Ypres,  t.  II,  p.  425).  —  Cfr.  en  France 
risère,  en  Bavière  l'Isar. 


i^  YM«ii«,  affluent  de  la  Dyle. 

83S.  Isca.  —  Cfr.  le  nom  du  village  de  Ysscbe. 

^  BiMh,  affluent  de  l'Alzette. 

960.  Isca  (Beyeb,  1. 1,  p  367j.  —  4237.  Aqua  que  appellatur  Yssche.  — 
4274.  Fluvio  dicto  Ysschen  [Cartulaire  de  Vabbaye  de  Marienthal, 
t.  I,  pp.  9  et  440).  —  Cfr  le  nom  du  village  d'Eischen. 

8o  «•«••B,  arrondissement  de  Saint-Omer  (Pas-dé-Calais). 

648.  Ascio.  —  800.  Ascio.  —  4439.  Esca,  etc.  —  Le  sens  est  douteux, 
d'autant  plus  que  dès  800  le  cours  d'eau  qui  passe  à  Ecques  est  appelé 
Widolaci  (Courtois,  Dictionnaire,  s.  v.  Ecques), 

Isca  est  un  nom  celtique  de  cours  d'eau.  Il  est  porté  par  quantité  de  rivières  :  on 
trouve  en  Grande-Bretagne  neuf  Esk,  deux  Usk,  dont  l'un  coule  près  de 
l'ancienne  ville  romaine  Isca  Stlurum,  aujourd'hui  Caerleon,  au  pays  de 
Galles,  etc.  Voyez  d'autres  analogies  nombreuses  dans  Taylor,  pp.  43«M37, 
qui  a  toutefois  le  tort  de  mêler  ici  des  noms  de  provenance  fort  diflérente. 

4*  i.*itter,  affluent  de  la  Meuse  à  Wessem  (Limbourg  hollandais),  prend  sa 
source  à  Gruitrode  (Limbourg  belge)  et  traverse  le  village  de  ovitt*» 
(Limbourg  belge),  de  Neer-itter  (Limbourg  hollandais)  et  de  Ittervoord 
auxquels  U  donne  son  nom. 

Itier  8e  retrouve  à  plusieurs  reprises  en  Allemagne  comme  nom  de  cours  d'eau, 
tantôt  sous  sa  forme  simple,  tantôt  dans  la  composition  Itterbach.  — 
Cfr.  RuDOLPH  et  aussi  Escbbach,  Ortsnamen  des  Kreises  Dùsseldorf,  p.  iS^ 
qui  ajoute  :  «  Das  Wort  Itter  in  Bachnamen  scheint  die  schnelle  Bewegang 

des  Wassers  auszudrQcken Ittesbach  mag  also  den  Strudel-  oder  Wir- 

belreichen  Bach  bedeuten.  » 

2*  ittra  et  ««Kt-ittM  (Brabant). 

Parmi  les  nombreux  ruisseaux  qui  sUloonent  le  territoire  de  ces  deux  communes 
coniiguSs,  et  dont  le  principal  est  la  Sonnette,  il  n'est  pas  douteux  queTiu 
se  soit  appelé  autrefois  l'Itter.  Et  je  serais  assez  porté  à  croire  que  c'était  cehii 
qui  s'appelle  aujourd'hui  le  Ri-Temel,  parce  que  c'est  précisément  celui  sur 
lequel  sont  situées  nos  deux  localités.  Toutefois  la  toponymie  ne  donne  aucune 
indication  à  cet  égard. 


f 


i 

\ 


J 


(  451  ) 

'Sf^  ittork««k  (Brabant). 

Peat-étre  faat-il  rattacher  à  la  même  étymologie  Btt*rb««k  (Brabant). 
4427.  Icttrebecca.  —  4438.  Etterbeke.  —  4376.  Yettrebeke.  —  4438. 
Jetterbeke.—  4494.  Itterbeke  (Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  t.  III, 
p.  271). 

Je  n'ose  rattacher  à  cette  série  ie  nom  4  «tk*  (Lnxemboarg)  et  celui  d'vtM* 
(Somme).  Parmi  les  différents  noms  de  nos  cours  d'eau,  il  serait  difficile  de 
contester  l'origine  germanique  de  celui-ci.  Tous  les  endroits  énumérés  se 
trouvent  en  pays  thiois,  ou  bien  à  l'extrême  frontière  linguistique,  et  les 
villages  romans  du  voisinage  portent,  eux  aussi,  des  noms  germaniques 
comme  :  Ophain,  Oiskerque,  Clabecq,  "Tubize,  Lillois. 


affluent  de  la  Meuse,  au-dessous  de  Givet. 


,  le  Geer,  affluent  de  la  Meuse  à  Maestricht. 

4405.  In  villa  super  Jairam  sita  Bacenges  (Ritz,  n»  47).  —  805.  Jac^ra  (Piot, 
Les  Pagi  de  la  Belgique,  p.  409,  note).  —  927-964.  Soper  fluviolum  Gerbac 
(PlOT,  Cartulaire  de  V abbaye  de  Saint-Trond,  1 1,  p.  6). 

On  voit  par  ce  dernier  exemple  comment  le  suffixe  germanique  [-bach) 
vient  se  combiner  avec  un  nom  celtique  ayant  déjà  lui-même  un  suffixe  {-ara) 
équivalent  par  le  sens,  et  donne  au  mot  tout  entier  un  faux  air  de  germani- 
cité.  Cet  exemple  est  loin  d'être  isolé;  voyez  encore  ci-dessous  SesonUres  ou 
Seemara, 


4<>  j«M«ppe-«Mr.ii*«M  (Liège). 

956.  Villa  Gamappe  super  fluvium  Muosa  (Piot,  Cartulaire  de  l'abbaye 
de  Saint'Trond,  t.  I,  p.  40).  —  4034.  Jamapia  (Grahdgagnagk, 
Mémoire,  p.  433).  —  4043.  Jamapia  et  Altéra  Jamapia  {Cartulaire  de 
Saint-Laurent,  1. 1,  fol.  5  vo). 


9^  j#i«pp»  ■»>.«— ri»«^  (Namur). 
3»  j— w*»«yé<gé«  (Luxembourg). 


4»  jMMippM-savHaia*  (Hainaut). 

4065.  Gamapio.  —  4484.  Gemapia.  —  XII*  siècle.  Gamapia  (DimriEK, 
passim), 

5^  ««mp*.  à  la  jonction  des  deux  bras  du  Wingfae-fieek  (Winghe-Saint- 
Georges,  en  Brabant). 

Cfr.  en  France  :  Guémappe  (Pas-de-Calais);  Gamache  (Eure)  et  Gamache 
(Somme).  —  Sur  ces  formes,  voyez  Bicouart,  Études  pour  servir  à  Vhittoire 
et  à  V interprétation  des  noms  de  lieux,  p.  441. 


■*  j   j  rf  *     * 


(  452  ) 

LA  Holpe. 

<  Le  nom  primitif  de  la  commune  est  Le  Helpe,  qui  se  retrouve  dans  des 
»  chartes  de  i%V},  d238,  4S83,  i40i»  et  qui  servit  longtemps  k  désigner 

•  l'Argentine Les  habitants  de  la  localité  prononcent  encore  L'Help.  » 

L'Argentine  ou  Silverbeek  ne  s'appelait  pas  autrement  que  Helpe  ou 

Hulpe;  encore  vers  1785,  un  document  dit  die  rivière  geheeten  de  Hulpe, 
et  aujourd'hui  même  le  nom  n'est  pas  totalement  tombé  en  désuétude  pour 
le  ruisseau  (Wauters,  Canton  de  Wavre,  p.  60).  —  La  Helpe  ou  Hulpe  est 
donc  originalement  la  Hel-apa. 


liAra  OU  Laraha. 

976.  In  Hosthoit  super  fluvium  Laraha  (Serrure,  Cariulaire  de  Saint-Bavon, 
p  iO).  —  lOM).  In  Ostholt  super  fluvium  Laram  (Id.,  ibid.,  p.  20). 


Lede. 

Lede  est  un  nom  de  cours  d'eau  très  fréquent  en  pays  flamand,  où  il  semble 
être  un  nom  commun.  —  Et  toutefois,  Lidut  est  le  nom  du  Loir  au  VI*  siè- 
cle. (Vojez  le  lexique  des  noms  de  lieux,  dans  Fortunat,  édit.  Léo,  et  le 
Dictionnaire  iopographique  du  département  d'Eure-et-Loir,  par  Merlet. 
s.  V.  Loir). 


liederna  (Leder-ana\  la  Lienne,  affluent  de  rAmblève  (Liège ). 
De  là  le  nom  de  Ledemacus  (Lierneux),  sur  le  cours  de  cette  rivière. 

i.e«ia  (Ligeris?). 

10  La  Ë.JU,  aflluent  de  l'Escaut  à  Gand  (Flandre  orientale). 

649-654.  Inter  decursum  duorum  fluminum  Scaidis  et  Legie  (Van  Loke- 
REN,  Chartes  de  Saint-Pierre  de  Gand,  p.  7).  —  694.  In  Sclantis  in 
pago  Gandensi  super  fluvium  Legiam  (Serrure,  Cariulaire  de  Saine- 
Bavon,  p.  2).  —  8ii-870.  Prope  flumina  Leia  (Van  Lckeren,  Chartes 
de  Satnt-P terre  de  Gand,  p.  11).  —  IX^  siècle.  Juxta  Scaldim  in 
loco  Ganda  vocato,  ubi  idem  amnis  Legiae  flumini  conjungitur 
(Eginhard,  Tvanslatio  Sancti  Marcellini  et  Pétri,  Vlll,  76).  —  4174. 
lu  directum  usque  Legiam,  itenimque  secus  eumdem  fluvium  Lisiae 
(ID.,  ibid.,  p.  182). 

2»  L«  L«cia.  affluent  de  la  Meuse  à  Liège. 

1118.  Pontes  rupit  et  aedificia 

Rivus  noster  cui  nomen  Leggia. 

{Chronique  rimée,  dans  Pertz,  Scriptores,  t.  XII.} 

Dans  mon  étude  sur  Les  origines  de  la  ville  de  Liége^  j'ai  émis  l'opinion  que 
le  nom  de  la  Legia  était  dérivé  de  celui  de  la  ville.  Mais  la  probité  scienti- 
fique me  fait  un  devoir  d'avouer  que,  tout  en  admettant  mon  opinion  sur 
l'origine  du  nom  de  la  ville,  on  peut  ne  voir  qu'une  coïncidence  fortuite  dans 
son  identité  avec  celui  du  ruisseau. 


(433  ) 


I^ella  OU  Le0«la« 


9S2.  Saper  fluvium  quod  vocatur  Letia  (RiTZ,  p.  35).  -  X«  siècle.  Vallem  con- 
tiguam  saltui  qui  adjacet  fluvio  quem  Letiam  dicunt  vicini  {Vita  Sancti 
Hadalini,  dans  Mabillon,  Aeta  Sanctorum,  II,  p.  973). 


i^umiBa,  la  Lomme,  afQuent  de  la  Lesse  (Namur). 

Lamna  {Chronicon  Sancti  Huberti,  c.  i,  d'après  une  charte  apocryphe,  mais 
très  ancienne,  de  Pépin  d'Herstal. 

De  ce  nom,  les  caprices  de  l'étymologie  populaire,  aidée  par  l'ignorance 
des  scribes  officiels,  tendent  à  foire  l'Homme.  Je  prie  mes  compatriotes 
luxembourgeois  de  réagir  avec  moi  contre  cette  sotte  orthographe. 


lambra  (Mam-ara),  la  Marner,  affluent  de  TAlzette  (Grand-Duché  de 
Luxembourg). 

it282  Fluvio  dicto  Mambra  [Çartulaire  de  Vabbaye  de  Marienihal,  1. 1,  p.  443). 


(,  la  Mandel,  affluent  de  TEscaut,  à  Wacken  (Flandre  occidentale). 

811-870.  Super  fluvio  Mandra  in  villa Wackinio  in  pago  Mempisco  (Van 

LOKEREN,  Chartes  de  Sainl'Pierre  de  Gand,  L  I,  p.  43). 


larsa,  la  Marge,  affluent  de  la  Ghiers  à  Margut  (France). 

4498.  Marge  (Goffinet,  Çartulaire  de  l'abbaye  dCOrval,  p.  418).  —  Gette 
rivière  a  laissé  son  nom  à  Margut,  situé  à  son  embouchure,  et  qui  est  Mar- 
golius  dans  Richeb,  111, 80,  et  en  980  Margoil  (Sickel,  biplomata  Ouonis  H, 
p.  247).  —  Cfr.  Lot,  Les  derniers  Carolingiens,  p.  448,  noie  4.  — 
Margolius  est  le  diminutif  de  Marga,  comme  Hoyolus  (Hoyoax)  est  le  dimi- 
nutif de  Hoium  (Huy). 


Maris,  petit  cours  d'eau  qui  passe  à  Adegem  et  tombe  dans  le  canal  de 
Schipdonk. 

814-870.  In  pago  Rodenacinse  in  loco  noncapante  Cumbingascara  super  fluvio 
Maris  (Van  Lokeren,  Chartes  de  Saint-Pierre  de  Gand,  1. 1,  p.  44). 

Marvi»,  affluent  de  l'Escaut  près  de  Tournai. 

XII«  siècle.  Unum  molendinum  prope  Tornacum  super  Marviz  fluviolum  situm 
{Herman  de  Tournai,  c.  6,  dans  Pertz,  Scriptores,  t.  XIV). 


\,  la  Mené,  affluent  de  la  Geete  à  Tirlemont  (Brabant). 

1340.  Medonia.  — 1403.  Supra  Medinam  seu  Medoniam.  — 1405.  Op  te  Nedene. 
-  4689.  Mené  (Wauters,  Canton  de  Tirlemont,  p.  \%. 


(484) 

leiia,  la  Melle,  affluent  de  la  Lys  (Nord). 

^1037.  In  pago  Mempisco  Tillam  Bossingehem  cuin paston  ultra  fluTiolam 

Mella  (Van  Lokerem,  Chartes  de  Saint-Pierre  de  Gond,  1. 1,  p.  84).  ~  Van 
Lokeren  m  trompe,  page  4OT,  en  identifiant  Bussingahem  aTec  Boesinghe 
(Flandre  occidentale),  au  lieu  d'y  voir  Boeseghem-sur-la-Melle  (Nord). 


la  Meuse. 

!«'  siècle.  Mosa  (Césab,  De  Bell.  GalL,  IV,  9-10  et  passim.  —  Table  de  Peo- 
TiHGBii;  FORTUNAT,  Carm,,  VII,  4,  il;  Ptoi.,  II,  9, 1).  —  La  rallée  de  la 
Meuse,  on  le  sait  aujourd'hui  grâce  aux  travaux  des  anthropologistes,  a  été 
habitée  longtemps  a? anl  les  Celtes  par  des  populations  qni  appartenaient  k 
une  autre  raee.  Y  a-tril  de  la  témérité  à  supposer  qu'ils  ont  baptisé  tout  au 
moins  la  Meuse  et  quelques-uns  de  ses  affluents,  et  que  les  noms  donnés  par 
eux  se  sont  conserfés  chez  les  peuples  qui  leur  ont  succédé  et  qui  nous  les 
auront  transmis? 


iier«pi«,  une  des  sources  de  la  Grande  Geete. 

981.  Villam  nomine  Roserias  in  pago  Hasbanio  sitam  super  fluviolum  Neropie 
in  comitatu  hoyensi  (Duvivibr,  page  379).  —  J'ai  corrigé  la  date  d'après 
L.  Lahate,  Hittotre  de  WauUort,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  d'art  et 
d'histoire  de  Liège,  L  V,  pp.  231  et  suivantes. 


nieppe. 

875.  Stratsele  super  fluvio  Niopa  in  pago  Tarwanense  intra  Mempiscum  (Got- 
RARD,  Cartulaire  de  Saint-Bertin,  p.  117). 


1035-1039. 1044.  Àltapia  {Cartulaire  de  Saint-Laurent,  fol.  5  recto  et  verso.  — 
Martèke  et  Durand,  Amplissima  Collectio,  t.  IV,  col.  116Q).  —  M.  le  cha- 
noine Daris  [Bulletin  de  la  Société  d'art  et  d'histoire  de  Liége^  X,  II,  p.  145) 
se  trompe  en  traduisant  Âltapia  par  Atrives. 


1<>  L«  B««c»*-  affluent  de  la  Vesdre  à  Pepînster  (Liège). 

898.  Villam  nostri  dominicatus  sitam  in  pago  Leuga  super  fluvium 
Poledam  vocabulo  Teiz  (Theux)  (Bormans  et  Schoolmeesters,  Car- 
tulatre  de  l'église  Saint- Lambert,  t.  I,  p.  9).  —  La  rivière  a  laissé 
son  nom  primitif  au  village  de  Polleur,  situé  à  sa  source. 

^  L«  ■••«.  affluent  de  la  Meuse  à  Yvoir  (Mamur). 

1008.  Fluviolus  Poleia  (Bormars  et  Schoolmeesters,  Cartulaire  de 
l'église  Saint- Lambert,  1 1,  p.  S8). 

L'identité  de  ce  cours  d'eau  avec  le  Bocq  a  été  établie  par  MM.  Bormaiis  ci 
SCBOOLiiEESTERS,  Cartulaire  de  l'église  Saint-Lambert,  1. 1,  pp.  v  et  Tl. 


(  455  ) 


t)66.  Per  Amblavam  .....  usqne  Rarobacco  ubi  ipse  consurgit  (Martère  et 
DuRÀRD,  AmpUsàima  CoUectio,  t.  II,  col.  il).  -  Gfr.  GRArn>GAGFiAGE, 
Mémoire,  p.  i6. 


io  la  ■■lia»  affluent  de  la  Semois  à  Tintigny  (Luxembourg}. 
1097.  hiter  Ruris  et  Tinliniacum.  —  1468.  Rure. 

Il  s'agit  ici  du  village  de  Rulle,  situé  sur  notre  ritière,  et  dont  le  nom  a  subi 
la  même  modification  organique  *. 

!2*  La  Raav,  afflueut  de  la  Geete  k  Neerlinter  (Brabant). 
(Wauters,  Canton  de  Léau,  p.  490.) 

Cfir.  en  France,  la  RuUe,  affluent  de  la  Obiers  à  Bazeillcs  (Ardennes)  avec 
hameau  du  même  nom.  —  En  Allemagne,  la  Ruhr,  affluent  du  Rhin  à  Ruhrort 
(796.  SOS.  Rura  fluvius,  Lacomblet,  t.  I,  pp.  5  et  15).  ~  Aux  Pays-Bas,  la 
Roer  (en  wallon,  la  Roui),  affluent  de  la  Meuse  à  Ruremonde  (Liraboarg),  sur 
laquelle  voyez  Esser,  KreitblaU  fur  den  Kreis  Malmedy,  31  mars  1883. 

«abiM.  la  Sambre.  (Cfr.  ci-dessous  Samara.) 
1»  siècle.  Sabis  (CtSAR,  De  Bell.  Gall.,  II,  16). 

9aiHi«ii«,  la  Salm,  affluent  de  la  Moselle,  en  amont  de  Clûsserath. 

776.  Salmonna.  —  794.  Dreyse  super  fluvio  Salmana.  —  Salmana  fvilla)  (Beyer, 
Vrkundenbuch,  1. 1,  pp.  35, 40, 159).  —  Cette  rivière  a  laissé  son  nom  aux 
villages  de  Salm,  k  sa  source,  et  de  Salmrohr,  à  son  cours  inférieur,  peut- 
être  aussi  au  viUage  de  Seblem. 

•er*  (Sam-ara),  la  Sambre.  (Gfr.  ci-dessus  Sabis.) 

840.  Super  fluvium  Samera  (Duvivier,  p.  396).  —  VII«  siècle.  Su|ier  Sambram 
flnvium  {Anal,  BoUand.,  1. 1,  p.  187).  —  \*  siècle.  Pago  Sambrino  Sambra 
flueos  (FOLCDiN,  GeiU  abb.  Lob,,  dans  Pertz,  Seriptores,  t.  IV).  —  Du  pri- 
mitif Sab  ou  Sam  combiné  avec  -ara  est  venu  Samara,  d'ob  organiquement 
la  forme  Sambra,  Sur  le  nom  de  BobUeul  donné  à  cette  rivière  au  moyen 
âge,  voyez  Matton»  Dictionnaire  topographique  de  l'Aitne,  s.  v.  Sambre, 


9  la  Selle,  affluent  de  TEscaut  à  Denain  (Nord). 

Vil*  siècle.  Villam  quae  dicitur  Solemium,  quae  est  posita  super  fluvium  Save 
in  territorio  Hainau  [Vita  Sancii  Ansberti,  éua  M.kmujdJ!i,  Acta  Sancto- 
rum,  11,  p.  1060).  —  706.  Solemio  quae  ponitur  in  pago  Fanmartinse  super 

i  La  substitution  de  ^  à  r  est  fréquente  dans  l'idiome  du  pays.  Gfr.  lui  pour  /««rr, 
Robe\moini  pour  Robtrmtmi» 


(  456  ) 

fluvio  Save  {Diplômes  de  Childebert  Ili,  dans  Bréquigny  et  Pardessus. 
Diplômes,  L  II,  p.  271  —  Pertz,  Diplomata,  p.  66).  —  963.  In  Hainaco  pago 
saper  flumm  Seva  Tillas  II  Dulciaca  atqae  Nyella  (Du vivier,  p  346].  —  De 
ce  nom,  rapprocher  la  Save  (Autriche),  les  deux  Sèvres  (Sav-ara)  et  le  qodi 
pnmitif  de  la  Sambre,  Sabis.  Le  nom  actuel  ne  s'explique  que  par  la  suppo- 
sition d'un  intermédiaire  qui  aurait  été  le  diminutif  Savella,  Seveltà,  — 
Je  ferai  remarquer  que  le  passage  du  diplôme  de  Childebert  III  a  été  fort 
tourmenté.  Mabillok  a  changé  Save  en  Scait,  et  sa  conjecture  a  été  reprise 
par  Bréquigny  et  Pardessus.  Pertz  lit  Sane,  d'après  une  vieille  copie,  et 
rejette  en  note  la  leçon  Save  qu'il  trouve  dans  une  copie  plus  récente;  c'esi 
cependant  cette  dernière  qui  est  la  bonne,  comme  le  prouve  le  rapprochement 
des  autres  passages.  Je  ne  sais  pas  ])ourquoi  M.  Longnon,  Géographie,  p.  33, 
garde  aussi  Sane. 

8«ttldl0,  l'Escaut. 

I<r  siècle.  Scaldis  (Césah,  be  BeU.  CalL,  VI,  33,.  —  Yl«  siècle.  (Fortunat, 
Carm.,  VII,  iv,  45). 

•enaa,  la  Senne. 

i!219.  Inter  Sennam  et  Sonniam.  —  1296.  Inter  Zoene  et  Sennam  apud  Aa 
(Wauters,  Environs  de  Bruxelles»  1. 1,  pp.  ii  et  75). 

«•«•nilreu  OU  Me^mAra,  la  Semois,  affluent  de  la  Meuse. 

Vers  648.  Sesomires  fluvius  (Mabtène  et  Durand,  Amplissima  CoUectio,  i.  Il, 
col.  6).  —  X.«  siècle.  Sesmarum  fiuvium  (Heriger,  Gesta  epp.  Leod.,  dans 
Pertz,  Scriptores,  Vil).  — 1173.  Symois  (Goffinet,  Cariuiaire  de  l'abbaye 
d'Orval,  p.  5i).  —  La  forme  allemande  du  nom,  Sesbaeh  (par  éiymologîe 
populaire  pour  Sesmar  ?)  atteste  que  Sesmar  est  primitif  et  que  Sesomires 
est  une  transcription  latine.  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  1,  argue  de  la 
forme  Sesbaeh  pour  soutenir  que  Mires  (marus)  est  un  suffixe.  Je  rapproche 
deux  Sasbach  badois,  dont  l'un  figure  dans  la  correspondance  de  Gerberi 
fédit  Havet,  n^  483)  en  997,  le  Sessenbach  de  TEngersgau,  non  loin  d'un 
Sessenbausen  (nach  dort  angesiedelten  Sachsen,  Vogt,  Die  Onmamen  in» 
Engersgau,  p.  47),  et  le  Setzelbach  hessois,4465,  mentionné  par  Oesterley. 
Il  faut  remarquer  aussi  que  non  loin  des  sources  de  la  Semois  se  trouve 
le  village  de  Saas  (en  français  Sampont)  qui  semblerait  confirmer  la  suppo- 
sition de  Grandgagnage.  —  Ce  nom,  comme  on  le  voit,  est  un  des  plus 
curieux,  en  ce  sens  qu'il  nous  fait  voir  la  manièie  dont  une  population 
adventice  garde  et  défigure  en  partie  un  vocable  doimé,  en  essayant  de  le 
ramener  à  une  forme  qui  ait  un  sens  dans  sa  langue. 

s«iei«,  nom  d'une  des  sources  du  Hoyoux. 

851.  In  pago  Condrustio  in  villa  nuncupante  Borcido  super  fluvio  Solcione 
(Beyer,  Urkundenbuch,  1. 1,  p.  88).  —  Borcido  est  Borsu,  hameau  de  Bois- 
et-Borsu  en  Condroz  (Liège). 

,  la  Zuene,  affluent  de  la  Senne  à  Forest  (Brabant). 

âl9.  Inter  Sennam  et  Soniam.  —  4296.  Inter  Zoene  et  Sennam  apud  Aa 
(Wauters,  Environs  de  Bruxelles,  1. 1,  pp.  14  et  75). 


(«7) 

aitacBebseeiis,  le  Stembach. 

i'À'Àî.  (Hartène  et  Durand,  AmpUuima  CoUectio,  U  II,  p.  iA).  —  Grandga- 
GNAGE,  Mémoire,  p.  i6,  croit  que  Stagnebaccus  est  la  traduction  latine  de 
Stembach,  nom  allemand  de  cetie  rivière,  et  ob  le  radicaU/emm^n  équivaut, 
dit-il,  k  itagnare.  Stagnebaccus  serait  donc  la  même  chose  que  Stagnant 
rtvuM.  Pareille  supposition  est  inadmissible  :  qui  ne  voit  que  Stagnebaccus 
est  un  nom  qui  n'est  pas  traduit  (sinon  on  aurait  mis  stagnons  pour  l'illisi- 
ble stagne,  qui  n'a  pas  de  sens,  et  rivus  pour  baccus\  mais  prononcé  à  la 
romane.  L'ossification  de  ein  en  agn  est  un  phénomène  de  prononciation 
locale. 

«iilippe,  affluent  de  TAisne  à  Gondé-sur-Suippe  (Aisne). 

iVyiS  (circa).  Supia.  —  907.  Suippia.  —  1066.  Sopia  (Longnon,  Dictionnaire 
topographique  de  la  Marne). 

HHniarafa,  le  Son  OU  ruisseau  de  Sombreffe,  affluent  de  la  Ligne 
à  Ligny. 

r.e  nom,  que  je  rétablis  ici  d'après  une  conjecture  assez  vraisemblable,  est 
un  des  plus  curieux  de  notre  répertoire,  -tffe  étant  considéré  comme  la 
désinence  -afa,  -apa  {—  cours  d'eau)  laisse  un  radical  Sumeura  qui  lui-même 
contient  déjà  un  -ara  «  cours  d'eau  (Gfr.  GRAttDGAGNAGE,  Mémoire,  p.  4  I8i  : 
composition  altes<tant  que  la  va'eur  appellaiive  de  cet  -ara  avnit  cessé  d'être 
sensible  pour  les  populations  qui  ajoutèrent  -afa.  Le  nom  moderne  a  laissé 
tomber  l'une  et  l'autre  terminaison  pour  garder  le  radical  seul,  de  sorte 
que  Suminara  est  devenu  par  apocope  Sumina  d'où  Somme.  —  Nous  ne 
possédons  malheureusement  pas  de  formes  très  anciennes  des  noms  de  Son 
et  de  Sombreffe;  on  lit  Sumbresia,  sans  doute  par  erreur  pour  Sombrefia, 
dans  un  document  de  Gembloux,  Sombreffia  dans  un  diplôme  d'Inno- 
cent III,  et  Sombreffe  dans  une  charte  de  iâ09  (Grandgagnage,  Mémoire, 
p.  447). 

lara,  la  Somme,  affluent  de  TOurthe  près  de  Durbuy. 

946.  In  pago  Condusirio  duo  mausa  super  aquam  Suminara  (RiTZ,  Urkundett, 
p.  39).  —  1006.  Summa  fluviolus  (Bormans  et  Schoolmeesters,  Cartulaire 
de  l'église  Saint-Lambert,  1. 1,  p.  28).  —  Il  semble  que  dans  Suminara  on  ait 
redoublé  le  suffixe  signifiant  cours  d'eau  {ana,  ara)  et  qu'on  ait  tour  à  tour 
employé  le  radical  parfois  avec  l'un  de  ces  suffixes,  parfois  avec  tous  les 
deux,  parfois  seul.  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  41,  admet  un  radical  Sum-, 
un  suffixe  de  liaison  in-,  et  -ara  =z  eau.  —  Gfr.  la  Somme  (France),  dont  le 
nom  est  dans  Grégoire  de  Tours,  Hist.  Francor.,  II,  9  Summana  (les 
manuscrits  donnent  les  variantes  Sumina  et  Sumena),  et  dans  Fortunat, 
Carm.,  VU,  iv,  15,  Somena. 

«ooiitrs,  le  Roode  Beek,  affluent  de  la  Meuse  à  Maestricht  (Limbourg 
hollandais),  passant  à  Suesterseel  et  Ik  Suesteren. 

714.  Mansionile  Swestra  situm  in  pago  Mosariorum  super  fluviolo  Swestra 
(HoNTHEiM,  Historia  diplomatica  Trevirensis,  1 1,  p.  409.  —  BrÉQUIGNY  et 
Pardessus,  Diplômes,  t.  II,  p.  296) 


(458) 

fiHra,  la  Sure,  affluent  de  la  Moselle  à  Wasserbillig  (Grand-Duché  de 
Luxembourg). 

608.  Villt  Epterntcam  sitt  super  floTio  Sun  (Brêquicnt  et  Pardessus, 
Diplâmet,  t  H,  p.  %0). 


TailernUB,  le  Targnon,  affluent  du  Wayai,  sur  la  rive  gauche  à  Theux. 

S97.  De  qoadam  silva  quae  in  loeo  nuncapante  Asitanetum,  inter  duos  fîtos 
Tailernion  et  Dulnosum  esse  Tîdetur  (Martène et  Durard,  Amplissima  Col- 
lectio,  t  II,  p.  S5). 


TaHiara,  le  Démer. 

908-015.  Tamera  (Bormans  et  Schoolmeestbrs,  Cartulaùre  de  VéglUe  Salut- 
Lambert,  1 1,  p.  16).  ~  Cfr.  l'article  Tyla.  —  Tam-arap  Teau  tranquille.  Sur  le 
sens  de  -ara,  voyez  ci-dessus.  Sur  tam,  voyez  Tatlor,  Word»  and  Places, 
p.  144,  qui  rapproche  Tam-etU,  la  Tamise,  Tamar,  dans  le  Devonshire, 
Tame,  cinq  fois,  et  nombre  d'autres.  Ne  faut-il  pas  voir  le  même  radical  dans 
Tempsche  (en  firançais  Tamise-sur- Escauty  qui  serait  Tam-isca? 


,  la  Dendre. 

966.  Villa  Norebacbe  super  fluvio  Tenera  (Sickbl,  Diplomaia  Ottonis  i,  p.  4^. 
—  XI«  siècle.  Fluvio  Tenora  (Stepelinus,  Mirac,  S.  Trudon.,  I,  19,  dans 
Marilloh,  Acta  Sanctorum,  VI). 


Village  du  Brabant  situé  sur  un  aflDuent  de  la  Senne.  Cet  affluent  s'appelait 
lui-même  la  Tourneppe,  comme  il  résulte  d'un  manuscrit  du  XII*  siècle  od 
on  lit  :  Pottquam  trantUur  rivulut  Tornepe  (Wauters,  Environs  de 
Bruxelles,  1. 1,  p.  77  n.). 


,  la  Dyle. 

966.  Villa  que  dicitur  Luponio  super  fluvio  Trer  (Sickel,  Diplomata  Ouonis  /, 
p.  433).  —  La  Dyle  est  formée  par  la  réunion  de  deux  cours  d'eau,  la  Dyle 
qui  vient  de  Houtain  et  de  Loupoigne,  el  le  Thil  qui  vient  de  Tbilly.  Il  est 
évident  que  Dyle  et  Thil  sont  primitivement  un  seul  et  même  nom,  et  que 
ce  nom  n'a  pu  être  porté  que  par  l'une  des  sources,  l'autre  en  ayant  eu  un 
qui  a  disparu  depuis.  Dans  ce  cas,  c'est  ou  bien  le  Thil,  ou  bien  la  £>jf/e  qui 
est  le  propriétaire  légitime  du  nom,  son  homonyme  ne  l'ayant  reçu  que  plus 
tard  et  grâce  à  un  procédé  d'assimilation.  Je  dis  qu'il  faut  laisser  le  nom  à 
Thil  :  10  parce  que  le  nom  ie  ruiiy,  village  situé  sur  son  cours,  atteste  qo*îi 
porte  le  sien  depuis  une  haute  antiquité  ;  if*  parce  que  c'est  Tyl  et  non  />y2 
qui  est  le  thème  primitif.  Or,  nous  voyons  ici  qu'en  effet  le  bras  nommé  la 
Dyle  s'appelait  primitivement  le  Trer. 


(  4S9  ) 


Cria,  rOurthe. 


636.  Saper  Orto  flaviolo  (BbteRi  Urkundetibuch,  t.  I,  p.  7).  —  870.  Skut 
flumen  Urta  surgit  {Ann.  Hincmar  ad  ann.  870).  —  883.  Juxta  fluTium  (Jrta 
(Beteb,  Urkundenbueh,  1. 1,  p.  470). 


¥«e«i«a,  le  Wahal. 

I''  siècle.  Parte  quâdam  e  Rheno  ....  t^nae  appeUatur  Vacalas  (César,  De  BelL 
GalL,  IV,  iQ).  —  V«  siècle.  Vachalis  [Sidon.  ApoU.  Epint.,  VI[1,3,  etpassim.) 
—  VI»  siècle.  (FORTURAT,  Carm.,  VI,  v,  360). 


▼•m«B«,  la  Wamme,  affluent  de  la  Lomme  à  Jemelle  (Namur). 

Vni«  siècle  (sons  le  règne  de  Pépin  le  Bref).  Loco  cognominante  Machatuo 
(Mochamps)  super  fluviolo  Vemena  (RiTZ,  Urkunden,  p.  5).  —  Cfr.  :  1»  La 
Wùmme,  aflDuent  de  droite  du  Weser,  au  nord  de  Brème,  qui  est  au  Xll*  siè- 
cle Wiemena,  Wimena,  Wemna(K.  Muellenhoff,  DeuucheAUerthumskunde, 
t.  Il,  p.  S32).  -^  ^  La  Yigme,  affluent  de  la  Bresle,  en  Picardie,  au  IX«  siè- 
cle Vimina,  d'ota  le  nom  de  Vimen  ipagus  Vùninaus  ponr  Viminaeus).  — 
K.  MuELLENHOFF,  DeuUche  Alterthumskunde,  p.  23S,  veut  que  le  iM»m  soit 
germanique  et  le  rattache  à  un  vieux  haut-allemand  wimjan  «»  scaturire;  on 
voit  que  tout  au  contraire  il  s'agit  encore  une  fois  d'un  radical  celtique,  à 
moins  qu'on  ne  soutienne  contre  toute  évidence  que  dans  le  Vimeu  et  dans 
l'Ardenne  les  cours  d'eau  aient  dû  attendre,  pour  être  baptisés,  l'arrivée  des 
barbares  germaniques. 


m,  La  Vesdre,  affluent  de  la  Meuse  à  Ghénée  (Liège). 

915.  Vesere  (Borhans  et  Schoolmeesters,  Cartulaire  de  VéglUe  Saint- 
Lambert,  t.  I,  p.  14).  —  Cfr.  le  Weser  en  Allemagne,  dont  le  nom  nous 
apparaît  sous  une  double  forme  dans  Weser  (Weseraba)  et  par  rbotacisme 
dans  Werra  (Wirraha),  nom  gardé  actuellement  par  un  de  ses  deux  bras, 
n  est  donc  inexact  de  dire  que  le  Weser  est  formé  de  la  réunion  de 
la  Fuldaa  et  de  la  Werra,  car  la  Werra,  c'est  proprement  le  Weser  lui- 
même  (voyez  Petermanii,  lUUtheilungen,  1861,  p.  Hl).  ^-  En  France  : 
la  Vétère,  affluent  de  la  Dordogne  à  Limeuil  (Dordogne).  889.  Fluvius 
Visera.  9^.  Fluvius  Visere  (de  Gorgues,  Dictionnaire  topographique  de 
ta  Dordogne), 


▼irrinafl,  le  Viroin,  affluent  de  la  Meuse  à  Vireux. 

Vireux  ainsi  que  Vierves  reproduisent  le  nom  du  Viroin  ou  Virvtn. 

▼iT«,  la  Vive,  affluent  de  la  Lys  entre  Vive-Saint-Ëloi  et  Vive-Saint- 
Bavon  (Flandre  occidentale). 

964.  Pottingehim  super  fluviolum  Viva  (Van  Lokeren,  Chartes  de  Saint-Pierre 
de  Gand,  p.  38). 


(460) 

¥oCra,  aujourd*hui  la  Grootebeek,  affluent  de  la  Meuse  à  Aldeneyck. 

()52.  Monasterium  Eicbe  vocaium  saper  fluvium  Vom  (Bobmaks  et  School- 
HBBSTERS,  Cartutaire  de  l'église  Saint-Lambert,  L  I,  p.i8).  —  C'était  aatre- 
fois  la  riiière  Oetere;  elle  a  laissé  son  nom  aux  villages  d'Opoeteren  et 
Neeroeteren. 


ivarehiuDM,  la  Warchenne,  affluent  de  la  Warche  à  Halmédy. 

()6H.  Warchinna  (Martène  et  Dcrand,  AmplUsima  CollecUo,  t.  II,  p.  iO).  — 
La  désinence  -inna  (=  enna)  est  on  diminulif;  la  Warchenne  équivaut  doue 
à  la  petite  IVarche. 


wariea,  la  Warche,  affluent  de  TAmblève. 

iK8.  A  Warica  usqae  in  Uuviolum  AmbleTam  (Bormans  et  Schoolmeester: 
Cartulaire  de  l'étjlise  Saint- Lambert,  t.  I,  p.  i4). 


irileppa,  la  Velpe  ou  Fleppe,  affluent  de  droite  de  la  Grande  Geele  à 

Âerschot. 

(^e  ruisseau  nàlt  près  des  deux  locaUtés  d'Opvelp  et  Neenrelp  en  Brabtnt,  et  il 
passe,  vers  son  confluent,  auprès  de  Vcipen  (Haelen  en  Limbourg).  De  ces 
localités,  les  deux  premières  sont  mentionnées  aux  dates  suivantes:  4i7i. 
isKfâ.  Feleppe.  —  4223.  4227.  Felepe.  —  i234.  Felpc.  —  4231.  Fl^pe  (Wai- 
ters,  Canton  de  Tirlemoui,  communes  rurales,  t.  II,  p.  88).  —  L'autre  est 
connue  beaucoup  plus  anciennement  :  741.  Felepa  in  pago  hasbaniensi  (Piot, 
Cariulaire  de  l'abbaye  de  Saint-  Trond,  1. 1,  p.  2).  —  Pleppe  décèle  à  pre- 
mière vue  un  Vil-apa  primitif,  et  je  crois  retrouver  ce  radical  Vil  dans 
Vilvorde  «  Gué  de  la  VU.  —  779. 844.  Filfurdo  in  Bragbando,  F.  io  pago 
bracbantense  (Lacomblet,  u  I.  pp.  4  et  26).  —  En  effet,  Vilvorde  est  situé 
sur  la  Woluwe,  qui,  encore  au  X*  siècle,  s'appelait  Wiluwa,  si  j'en  dois  croire 
le  Gesta  Episcop,  Camerac.,  I,  70  (in  pago  bracbantensi  de  villa  Wilowa). 
—  Je  rapproche  :  4°  la  Wôlpe  (1454.  Wilippa,  puis  Wilepa  et  Wûepe» 
voyez  K.  Muelenboff,  Deutsche  Alterthumskunde,  t.  H,  p.  232).  — 
2»  la  Vilutva  ou  Woluwe  qui  se  jette  dans  la  Senne  k  YUvorde,  dont  le 
nom  ^passage  sur  la  Vil.  Uwa  remplace  ici  "Upa  sans  doute  avec  le  même 
sens.  —  d»  Velpe,  près  OsnabrOck  (4490.  Villepe).  —  4»  Velp  (X«  siècle. 
Pheleppe,  puis  Vellepe,  Yallepe),  près  d'Arnhem. — 5»  ViUip,  près  Rolandseck. 
Prusse  rhénane  (882.  Philippia,  Filippia,  voyez  Beyer,  Urkundenbuch,  1. 1. 
p.  425.  —  MUELLENHOFF,  Dcutsche  Alterthumskunde,  t  II,  p.  234).  — 
6"  4440.  Wilippe  quae  in  episcopatu  coloniensi  erat  ad  ecclesiam  Stabulensem 
pertinens  (Martème  et  Durakd,  Amplissima  Collectio,  t.  II,  p.  83). 


irUeppe,  affluent  de  la  Meuse  à  Stenay  (Meuse). 

l(Vi6.  Wuosapia.  -  4497.  Wiseppe.  ~  4248.  Wesappe  (Liénard,  Diciionnauc 
topographique  de  la  Meuse).  —  Ces  formes  anciennes  sont  celles  du  nom 
du  village  qui  est  sur  la  Wiseppe  un  peu  au-dessus  de  son  embouchure.  — 
Cfr.  Wezepe  (4230.  Wesope.  —  4300.  Wesepe)  en  Overyssel  {Nomina  geogra- 
phica  neerlandicoy  U  I,  p.  436). 


(461) 

Quant  aux  noms  de  lieux,  ceux  qui  nous  sont  connus  par 
des  monuments  de  l'époque  romaine,  comme  ayant  existé 
avant  la  fin  de  l'Empire,  ne  parlent  pas  moins  éloquemment 
en  faveur  de  la  nationalité  celtique  des  peuples  qui  les  ont 
donnés.  Qu'on  en  juge  par  la  liste  suivante,  où  l'on  a  tâché 
d'en  donner  un  aperçu  complet  avec  l'indication  des  plus 
anciennes  sources  où  il  en  est  fait  mention  : 


AdaatiicaTungr«rMiii(Tongres). 
CÉSAR,  De  Bell.  GalL,  VI,  :^.  —  Amm. 
Marcell.,  XV,  U,  7.—  Peutinger. 
—  Itinerarium  AntoninU  —  PTOLÉ- 
MÉE,  II,  9,  5. 

AibiaaehMe  (Ober-Elvenich). 
Peutikg.  -  Utn. 

Ambllarvlum  (Konz). 
SUETONE,  Caiigul.,  8  :  in  Treveris  vico 
Ambitarvio  supra  Confluentes. 


nale  viens. 

FORTUNAT,  Vit.  Blart.,  IV,  366.  —  ftiii. 

—  SULPIT.  Sever.,  DiaL,  III,  i5. 

Aainanacus  (Andernach). 
Amm.  Marcell.,  XVIII,  %  i.  —  Peu- 
TING.,  yotitia  digmtaluin  Imptrii. 

—  Itin, 

ArdHcana,  silva  Arduenna. 
CESAR.  De  Bell.  GalL,  V,  3,  6,  etc. 

—  Tacit.,  Ann.,  III,  42.  —    uXtj 
'ApSou^vva  Stras..  IV,  III,  ,*5. 

Arenacam. 

Tacit.,  HM.,  V,  20  fArenaci;.  —  Peu- 
TiNG.  (Arenaiio).—  ///ri.(Harenatio). 

AMcIborKlam  (Asberg). 
Tacit.,  UUt.,  IV,  :«;  German.,  4.  - 
Peuting.  —  Ptolémée,  II,  ii,  27. 

Aasava  (Oos). 
Peoting.  -  Itin, 


um  WerTloruBi  (Bavai). 
Peuting.  —  Itin,  —  Ptoi«,  II,  9,  H. 


Tacit.,  Hist,,  V.  49-20.  —  Ptol.,  II. 
9.44. 


I  viens  (Bittburg). 
Peuting.  —  /itn. 

Belfflca  (Euskirchen). 
Itin. 

BiarlacMfl  (Blerick). 
Peuting. 


ina  (Bonn). 
Tacit.,  //m/.,  IV,  49.  —  Florus,  IV, 
42,  26.  —  Amm.  Marcelu,  XVI1I.2, 
4.  —  Peuting.  —  Itin. 


BoBonia  (Boulocne). 

Panétiyr.  Latin.,  VII,  5  (Baehrcna).  — 
ËuTRuPE,  IX,  24.  —  Amm.  Marcell., 
XX,  1,  3  ei  XXVII,  8,  6.  —  Peu- 

TINGER. 

BMrnInatlum. 

Peuting.  —  lun. 

Boruacnm  vGrimlinghausen). 
ftin. 

Cnlone. 

Itin 

CamaracuBi  (Cambrai). 
Peuting.  —  Itin. 

Carnone. 

Peuting.  —  Itin. 

Caapinslam. 

Peuting. 

CasIelluBi  Meuaplorani  (Casscl). 
Peuting.  —  Itin.  —  Ptol.,  II,  9, 5. 

Castra  ■ercnlia. 

Peuting.  —  Amm.  Marcell.,  XVIII, 
2,4. 


(  463  ) 


c«$«aii«m  (Beegden). 
Peuting. 

€«■«!«■>  (Kuik). 
Peuting. 

€«1obU  Agrippina  (Cologne). 
Tacit.,  Anu.,  XII,  27.  —  Peutimc.  — 
Ilin. 

OoloniA  TraJauA  (Xanten). 
Peuting.  —  Itin. 

€oBdrastl0. 

PagU8  Gondnislis.  (Inscription  romaine 
aans  Roach  Smith,  Collectan, 
Antiq.,  t.  m,  p.  202.)  —  Cfr.  les 
Condnisi  de  César,  De  Bell.  GalL, 
U,  4. 

coDilueiiies  (Coblenz). 
SUETON,  Caligul^  8.  —  Am.  Mar- 
CELL.,  XVI,  3,  i.  —  Peuting., /Vo/«. 
dignit,  —  Itin, 

C«rloTMll«ai  (Heerle). 
Peuting.  —  htn, 

Cor««rlacn»  (Courtrai). 
Notttia  imperii, 

Blvltla  (Deutz). 
Ahm.  Marcell.,  XXVI,  7, 14  et  XXVII, 
i,  2  (DÎYitenses). 

(Dormagen). 


Ttin, 

Ad  Dii«de«iBiVBi. 

Peuting. 


Peuting.  —  Itin.  ~  César,  De  Bell, 
GalL,  VI,  44.  —  Strabon.  —  Ptol., 
II,  9,  42. 

elenlniii. 

Epoiasani  (Ivoix). 
Utn. 

Feresne  (Yucht). 
Peuting. 

Fietio  (Vechten). 
Peutikg. 

Forona  Adrlanl. 

Peuting. 


«elduba  (Gellep). 
Itin, 

GemlalacMs  (Gembloux). 
Peuting.  —  Itin,  —  Cfr.  d'Arbois, 
Recherches,  p.  159.  —  Juraignj, 
Gemi^y  ont  là  même  origine. 

6«Mriaeii«  (Boulogne). 
Pompon.  Mêla,  111, 2,  7.  —  Peuting. 
—  Itin,  —  Ptol.,  il  9»  4.  —  PUNK, 
IV,  46,  30,  etc.  —  Suetoh,  Ciaud, 
47. 

firlmnes. 

Tacit.,  Hislor.,   V,  20.   —   Itin.   - 
Peuting. 


Bemomaeai 

Peuting. 


leorlfflai 

Peuting. 


(Junkerath). 
-  Itin. 


jMliaciim  (Jiilich). 
Peuting.  —  Itin,  —  âmm.  Marcelu 
XVII,  2, 4. 

Peuting. 


Peuting.  —  Itin.  —  Ptou,  U,  9,  4.  - 
Ce  n'est  pas  Leiden.  Voyez  Bukk, 
Eene  HoUantUehe  stad  in  de  Miâ' 
deleeuwen;  DORNSEIFFEH,  dans  No- 
minaaeographica  neerlandica^LU 
pp.  70-73. 

ManarlUMaa. 

Itin, 

Mareomacvs  (Harmagen)* 
Peuting.  —  Itin, 

« 

Peuting. 


(Ruremonde). 
a  (près  Gueldres). 


Ittn, 

MedUlABo 

Itin, 

Mrduanla. 

Peuting. 


(463) 


leneriea. 

Pedtwg. 

iiBAriaeua  (Pont  d*Estaires). 

Itin. 


«•sorislniu  (Worringen). 


Pkuting. 


Meaicla 

Peuting 


(Arras). 
Itin. 


Mlffropall*. 

Peuting. 

lieralhenae  (Neerssen). 

i««TealiiHi  (Neuss). 
Tacit.,  Uiu.,  IV,  36  et  pastim,  —• 
Amm.  Margell.,  KVIII,  ^  4.  —  Peu- 
ting. —  Itin. 


(Nimègue). 


Peuting. 


MoTiomacus  (Neamagen). 
/tfn. 


Peuting. 


Itin, 


(Arlon). 


PernlelAevn  (Braives). 
Peuting.  —  Itm, 


■•«•e  (Maestricht!). 
Tacit.,  HUt.,  IV,  66. 


««Midu  (Escaupont). 
Peuting.  —  Itin. 

Pretorlum  Agrlpplaae  (Room- 

burgprèsLeiden). 
Peuting. 

^lUMlrlkrnstiiBi . 

AMM.  Marceix.,  XVUI,  %  4. 

lllgodHlaai. 

Tacit.,  Hist.,  IV,  71.  —  Amm.  Uar- 
cell.,  XVI,  6. 

Biv«aiaf us  (Remagen). 
Amm.  Narcell.,  XVI,  3^  i.  —  Peuting. 

Htthloneii  (Yenioo). 
Uin. 


Peuting. 


ervanaa    ou    Tarven 

rouanne). 
Peuting.  —  itin.  —  Ptol. 


(Té- 


Itin, 


(Tudderen). 


Tlberlaeufl  (Tborr). 
Itin, 

Tolklaeus  (Zûlpich). 
Itin, 

Toxl«nilrl«  locim. 

Amm.  Marcell.,  XVII,  8, 3.  —  Sur  le 
sens  de  locus  dans  Amm.  Marcell» 
cfr.lD.,  XVI,3,i. 

Trajeetam  (Utrecht). 
Itin. 

Treveri  (Trèves). 
Ptol.,  Il,  9. 7.  —  Pompon.  Mêla,  111, 
a,  4.  —  Amm.  Marcell.,  XV,  11.  — 
Peuting.  —  lun,  —   Trebell. 
Poll.,  Trig.  tyr.,  31. 

Trieeaiilmae. 

AMM.  Marcell.,  XVIII,  S,  4. 

TuDvri  (Tongres). 
Peuting.  —  Itin.  —  Ptol.,  II,  9, 5.  — 
Amm.  Marcell.,  XV,  11, 7. 


(Tournai). 
Peuting.  -  Itin.  —  8.  Jérôme,  Epist. 
—  Nota.  dignU, 

Vada. 

Taqt,  Hiit.,  V,  âO. 


(Vettveiss). 


Vetera  (Birten). 
Tacit.,  Aun.,  1, 45. —Peuting.—  Itin. 
—  Ptol.,  II,  9, 7. 

▼eteramehae  (Embken). 

YiraTiaeus  (Wervicq). 
Peuting.  —  Itin. 


(  464  ) 

vodsoriMCHs  (Waudrez).  Tos^iTla  (Ober-Wesel). 

Peuting.  —  ttin.  —  Nous  retrouTons  Peutinc,  Geogr.  Ravenn,  (BosalTÎa . 

cette  localité  en  779  sous  le  nom  de 
Walderiego  (Lacomblet,  I,  n»  1).  Vnnco. 

Iiin. 

On  le  voit,  à  part  un  petit  nombre  qui  peuvent  s'interpréter 
par  le  latin  ou  par  un  idiome  germanique,  tous  les  noms  de 
lieux  mentionnés  dans  les  documents  romains  sont  de  la 
langue  celtique. 

Mais  ce  n*est  pas  tout.  Indépendamment  des  noms  qui  nous 
ont  été  conservés  par  hasard  dans  les  documents  écrits  à  cette 
époque,  il  en  est  un  grand  nombre  d'autres  qui  ont  une 
physionomie  celtique  bien  prononcée,  et  qui  se  rapportent 
d'ailleurs  à  des  localités  dont  l'ancienneté  ne  fait  pas  de  doute. 
En  voici  un  relevé  provisoire  qui  est  bien  loin  d'être  complet, 
mais  qui,  dans  l'état  actuel  des  études  toponymiques,  n'aurait 
pu  être  grossi  sans  témérité. 


•9  Amay Liège. 

636.  VII«  siècle  (Beyer,  Urkundenbuch,  1. 1,  p. 7).—  XI«  siècle. 
(Anselme,  Gesia  Epp,  Leod.  Pertz,  Scriptores,  L  VII.) 

Amblava,  Amblève. 

666.  Curtes  nostras  id  est  Âmblava  ....  (Martëne  et  Durand, 
Amplisstma  Collectio,  t.  II,  p.  iO).  —  Voilà  Tcxistence  du 
village  attestée  pour  cette  date;  pour  le  nom,  voyez  ci-dessus 
page  440. 

Ampoiinifl,  Le  Roeulx Hainaut. 

868.  Cella  Ruez.  —  XI1>  siècle.  Ampollnis  {Acta  Sanctorum, 
30  octobre,  p.  403^). 


I,  Andenne Namur. 

XII«  siècle.  Andetenna  (Reinerus,  Triumph.  bulonic,  dans 
Pertz,  Scriptores,  t  XXV,  p.  d06).  —  V1I«  siècle.  Andana 
(  VUa  Sancti  Gertrudis,  dans  Mabillon,  Acia  Sanctorum, 
II,  p.  44i).  — 870.  Andana  (Ann.  Hincmar.,  ad.  an.).  —  Cfr. 
Aad««i»«»M«  (aujourd'hui  Nioder-Anwen)  sur  la  chaussée 
romaine  d'Arlon  à  Trêves,  mentionné  dans  l'itinéraire 
d*ANTONiK,  et  dans  Sulpice  Sévère  [Dialog.,  III,  13). 

AadMsinuai,  Saint-Hubert Luxembotti^. 

7^.  Andaginum  (Cité  dans  le  Viia  BeregUi  du  X*  siècle. 
Mabillon,  Acta  Sanctorum,  IV,  I,  p.  2d4). 


(  463  ) 

Aa4*¥erpaBi,  Anvers , Anvers. 

796  Gasiram  Antwerpis  super  fluvium  Scalde.  —  I n  Aotwerpo. 
—  In  AntTerpo  castello  (Bréquigny  et  Pardessus,  Diplô- 
mes, t.  H,  pp.  d}8-350).  —  Anderpus  {Revue  de  Sumiitna- 
tique  belge,  ASSIS), 

ABvIldarA,  Angleur. Liège. 

8i7.  AngUdura  (Guêrabd,  Polyptyque  de  Saint- Remy  de  • . 

Reims,  p.  i06).  —  Cfr.  en  France  :  Angloure  (Isère)  et  trois 
Anglure  (Orne,  Marne  et  Saône-et-Loire). 

Arb«ne,  Thier  deNierbonne  près  Huy Liège. 

\II« siècle.  [Chronic. Sanctl  Trud.Conttn.,  Ili,  II, danff  PcATZ, 
Scrtptoret,  i.  X,  p.  417).  —  Cfr.  le  nom  du  casirum  Arbona 
(sur  le  lac  de  Constance),  dans  i/iit.  Anton,,  Carte  de  Peu- 
linger,  Notit.  imper,  —  D'autre  part,  le  pays  de  Sobrarbe, 
en  Aragon,  doit  son  nom  à  une  montagne  appelée  Arbt 
c  Cum  autem  homines  superarbi  Barbastrum  perdidissent. 
a  quodam  monte  qui  dicitur  Arbi,  eo  quod  supra  eum  siarent 
christiaoi  et  subtus  Maari,  Tocaferunt  se  Superarbenses.  > 
Fragment  historique  dans  Lrmbke-Schaefer,  Ge^chichte 
Spaniene,  II,  p.  397. 

AsianelaM. 

1*  «!•■•■« Liège. 

8S7.  Asttnetum  (Martène  et  Durand,  A  m- 
pliuima  Collectio,  t  II). 

"29  «■■•«X Liège. 

814.  Astanido  (Martène  et  Durand,  Am- 
pUsitima  Collectio,  1 11,  col.  94).  —  H54. 
Hastenoit  (Borhans  et  Schoolmeesters, 
Cartulaire  de  V église  Saint- Lambert, 
t.  I,  p.  73). 

3«  AsMm«ta Luxembourg. 

i«  AMCMAia Luxembourg. 

Qfr.  encore  :  Astenet,  près  Wallhom;  Essen;  Stenay. 

Beiiiriiiiain,  Beauraing Namur. 

Je  ne  possède  pas  de  formes  anciennes  de  ce  nom  pour  la  Bel- 
gique,  mais  je  rapproche  :  i*  SMiaraïa.  arrondissement 
d'Arras,  Beaurains;  66i.  Bellirino  (Pertz,  Diplômes,  p.  37  ; 
Cfr.  Williams,  p.  3^),  et  Belrenio  (Brêquignt  et  Pardessus, 
Diplômes,  1. 11,  pp.  115,  iS^.S*  ■•«araiavui*,  arrondis- 
sement de  Montreuil,  Belrinio  super  flurio  Quantia  (GuÉ- 
rard,  Cartulaire  de  Saint- Berlin),  —  En  outre,  le  Dic- 
tionnaire des  Postes  mentionne  pour  la  France  sept  autres 
Beauratn,  répartis  dans  plusieurs  départements.  —  Bellus 
ramus  n'est  qu'une  retraduction  latine  du  roman  Beaurain, 
dont  l'origine  était  oubliée  dès  le  Xlh  siècle. 

Tome  XLVIII.  30 


(466) 


{•■••■•■«■oi,  Besslingen 

(*S85.  Belsonancum  Tilla  in  medio  Ârdoennensis  sUvae  si  ta 
(Grâgoire  de  Tours,  Hitt,  Francor^  MU,  SI}.— 770.  Locus 
qaae  dicitar  Benutzfeld  infra  centina  Belslango  infra  Tasta 
AHinna  (Bcyrk,  Urkundenbuch,  t.  I,  p.  S6).  —  870.  De 
Arduenna  »icat  flamen  Urta  surgit  inter  Btslanc  et  Tumbas 
(ilntf.  5.  Berlin,  a.  870).  —  Cfr.  Longnon,  Géographie, 
p.  388. 


G.-D.  de  Lux. 


lia,  Boulogne Pas-de-Calais. 


Vh  siècle.  BoDoniam  quam  Galli  prius  Gesoriacum  Tocabant 
(Anon,  Valesianus),  Voyez  ci-dessus,  p.  461  • 


raiie,  Bouillon 

i094.  BnloD,  Bttlonium  {Charte  inédite  de  Saint-Hubert,  aux 
archives d'Arlon).  —  i427.  Bullion,  Bullion,  Bullon,  Bullio- 
nem  (Bormans  et  Schoolneesters,  Cartulaire  de  Véglifte 
Saint-Lambert,  1. 1,  pp.  56  et  57).  —  Holder  donue  une  forme 
Bubtione  qu'il  identitie  avec  Bouillon;  j'ignore  ob  il  Ta  trou- 
fée.  Ce  n'est  d'ailleurs  pas  sans  hésitation  que  j'inscris  le 
nom  de  Bouillon  sur  la  liste  des  vocables  celtiques.  Il  pour- 
rait tout  aussi  bien  dériver  d'un  nom  d'homme  Bullinit 
primitif,  qui  aurait  fourni  les  nombreux  Bouillon  de  la 
France,  et  qui,  revêtu  ensuite  du  suflSxe  -acum,  aurait  donné 
naissance  aux  divers  Bouillac.  Le  Bulhon  du  Puv-de-Dôme 
se  présente  en  405i  sous  la  forme  Bullione.  Voyez  d'Arbois 
DE  JuRAiNViLLE,  Recherche*,  p.  51i. 


Luxembourg. 


Caaecuaslduiiusf  Cugnon 

6i8  environ.  Gasegongindinus  (Martène  et  Durand,  w4m/;/i«- 
tima  CoUeciio,  L  II,  col.  6).  —  X«  siècle.  Casegongidunus 
(Heriger,  Getta  epp.  Leod.,  dans  Pertz,  Scriptore»,  t.  Vil, 
p.  \%\).  —  Cfr.  le  nom  da  roi  breton  Cogidunus  dans  Tacitk, 
Agricola,  c.  i4,  et  voyez  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  1. 


Luxembourg. 


Chamiio,  Grandhan  ou  Petithan Luxemboui^. 

6S6.  Villa  mea  Chambo  secta  super  Orto  fluviolo  (Beykr, 
Lrkundeitbuch,  1. 1,  p.  8). 

CharaMcho,  Cherain Luxemboui^. 

€66.  Curtes  nostras,  id  est  Amblava,  Gharanco (Martè.ne 

et  Durand,  Amplistima  Collectio,  t.  Il,  col.  il.^ 

i^ioDAiiiaiii,  Dinant Namur. 

744.  Dionante  (Martène  et  Durand,  Amplitaima  Collectio, 
i.  Il,  col.  il).  II  semble  bien  qu'il  y  faille  retrouver  le  cel- 


H 


(467  ) 

tir|ue  nane  =  vallée.  .C(r.  Taylor,  WonU  and  Place*, 
pp.  IM-iSK.  —  870.  Santae  Mariae  in  Deonant  (Hincmar, 
Ànn,). —  X«  siècle.  Eroporium  qaod  dicitar  Dionant  {Viia 
Saneii  Hadalini,  dans  Mabillon,  Acla  Sanctorum,  \\, 
p.  975).  —  Deonant  porfum  {Tramlatio  Saneti  Eugenii, 
c.  35,  dans  À  nal.  Bolland^,  III,  p.  46). — Dionante  (Gamba  in) 
serait,  d'après  Holder,  Champ,  dépendance  de  Gbampneu- 
ville  (Meuse),  mais  le  dictionnaire  de  Liéhard  ne  contient 
pas  ce  mot.  —  Voyez  Esser,  Kreisblau  fur  den  Krett 
Malmedy,  p.  8,  qui  suppose  Oivo-nant, 

Kinone,  Saint-Amand Nord. 

638.  Elnone  (Diplôme  de  Dagobert  I*',  dans  Bréqdignt  et  Par- 
dessus, Diplômes,  t.  II,  p.  46). 

vieil€lei«laiii,.  Fleurus Hainaut. 

868-869.  {Polyptyque  de  Lobbes,  dans  DoviviER,  Le  Hainaut 
ancien,  p.  3iU). 


I,  Gand Fi.  orientale. 

vile  siècle.  Pagus  qui  vocabalum  est  Gandavum  (  Viia  Sancii 
Amandi,  dans  Mabillon,  Acta  Sanctorum,  II,  p.  683).  — 
8ii.  In  loco  qui  Ganda  Yocatus  {Ann.  Einhardi).  —  870. 
Vicus  Gandavum.  —  942.  Gastrum  Gandavum.  Portus  Gan- 
davum (Van  Lokëhen,  Charte»  de  Saint-Pterre  de  Gand). 

—  Cfr.  les  noms  de  lieux  Adavum,  Anavum,  Brocavum, 
Juvavum,  Vellavum. 

« 

OladuBum,  Glons Liège. 

i03i.  Gladons.  —  1143.  Gladuns  [Cartulaire  de  Saint- Lau- 
rent, 1. 1,  fol.  3  et  II  v).  —  XII«  siècle.  Gladuns  {Mirac. 
Saneti  Evermari,  dans  Boll.,  i'^  mki,  III,  8).  —  1213. 
Glaons  [VHa  Odiliae,  111,  iO,  dans  Pertz,  Scriptoret, 
t.  XXV.  —  i222.  Glaons  (Grandgacnack,   Vocabulaire). 

—  Le  sens  de  dunum  (montagne)  est  un  des  mieux  établie 
dans  la  langue  celtique.  Encore  Sigebert  de  Gembloux  le 
connaissait  :  Galtica  enim  lingua  montem  vocari  dunum 
xiudioxiH  non  eH  incoqnitum  (  Vita  Deoderici,  I,  47,  dans 
Pektz,  Sciiiitores,  t.  IV,  p.  447;.  Sur  ce  mol,  voyez  l'énumé- 
ration  de  D'A R bois  de  Jubain ville  {Introduction  à  l'étude 
de  la  littérature  celtique.  Paris,  i883,  p.  35),  qui  n'est 
d'ailleurs  pas  complète;  il  i»nore  notre  Gladunum  et  il  ne 
donne  pas  Daun  dans  TEIfel,  qui  justifie  son  nom  d'une 
manière  si  pittoresque  et  qui  offre  an  dei  rares  exemples 
du  radical  employé  seul. 

Ciriiiildies,  Grimde Brabant. 

956.  Grimides  super  fluvium  Gatia  (RiTZ,  Urkunden,  n«  31, 
p.  45). 


(  468  ) 

ifHasnon 'Nord. 

1065.  (MlliAEUS  et  Foppbns,  Opéra  Diplomatica,  t.  III,  p.  305.) 

H«iiiiM,  Ghoium,  Huy Liège. 

744.  Hogio  (MARTÈNBet  Durand,  i4mp/fot/ma  CoUectio,  t.  Il, 
p.  18).  —  Sur  l'origine  de  ce  nom,  cfr.  Hoium  dims  It  liste 
précédente. 

« 

LipiiBae,  Les  Estinnes Hainaut. 

743.  Liplinas  (Sibmond,  Concil.  Galliae,  1,  p.  540).  —  1X.«  siècle. 
Listinae  (Eginhàro,  Translatio  SS.  MarceUini  et  Pétri, 
Vil,  70). 

Markedanvm,  Marquain Hainaut, 

902.  Marquain.  —  Cette  forme,  bien  qu'altealée  par  Duvivier, 
Le  Hainaut  ancien,  p.  335,  me  parait  suspecte. 

ManiMcaBi,  Namur Namur 

Vil*  siècle.  Castro  Namuco  (Fredegar.,  Contin.,  c.  98^  dans 
Script.  Merov,,  édlt  Krusch,  t  II,  p.  471).  —  603.  Namuco 
(Diplôme  de  Cloris  III).  Voyez  J.  Havet,  Bibliothèque  de 
l'École  det  Chartet,i.  LI,  pp.  S15-^7,  oti  il  est  prouvé 
que  Namuco  recognovi  doit  être  lu  Namuco  féliciter,  et 
que  Namuco  désigne  la  Tille  de  Namur  et  non  le  chancelier 
qui  a  émis  le  diplôme. 

i«lviAl«ha,  Nivelles  .•..-....- Brabant. 

i*  niv*iiM Brabant. 

Nivialcha  (  Viia  SanctiGertrudis,  c.  3,  dans 
Script.  Rer.  Merov.,  t.  U,  p.  457).  — 
Nlviella  (ALCum,  EpUt.,  iOâ). 

âo  NivaiiM  (Lixbe) Liège. 

y III*  siècle.  {Vita  Suncii  Lamberti  BoU., 
L  V,  septembre,  et  Vita  Sancti  Huberti 
Bolland.,  1. 1,  novembre.) 

flarehlnlom,  Saint-Trond Limbourg. 

VIII«  siècle.  {Vita  Sancti  Trudonis,  c.  9,  dans  Mabillo.i, 
Acla  Sanciorum  Ordinis  Sancti  Bened.,  t.  Il,  p.  4030.)  — 
Sarcinium  (Diplôme  de  741,  dans  Bréquigny  et  I>arde$sus, 
Diplômes,  t.  II,  p.  379). 

«oimaala,  Soumagne  . Liesse. 

915.  Ad  rivum  de  Solmania  (Borhans  et  Scroolhbestebs, 
Cartulaire  de  l'église  Saint-Lambert,  1. 1,  p.  44). 


(469) 

Teciiii,  Theux.  .  .   .  * Liège. 

827.  (Marténe  et  Dcraud,  AmpHtsima  CoUectio,  t  II,  c.  â5J 


n,  Visé Liège. 

{Annal.  Hinemar.,  a.  870^ 


TertMaMBi,  Virton Luxembourg. 

'IISO.  Vertunnam  (Diplôme  d'Arnold  de  Trêves,  dans  hwiiin 
archéologique  d'Arlon,  t.  XVII,  p.  396.  —  Cfr.  Bertunuin 
(Grégoire  dk  Tours,  Glor.  Mariitr.,  c.  89).  aujourd'hui 
Birtea  (Prusse  rhénane,  et  Verton  (Pas-de-Calais,  arron- 
dissement de  Montreuil). 


urairiodorum,  Waulsort Namur. 

946.  (Miraeus  et  Foppens,  Opéra  diplomatica,  1. 1,  p.  259). 
— Dorum  pour  -durum.  Cette  dernière  désinence  est  fré- 
quente dans  la  toponymie  celtique.  Ainsi  Antiuiodoram  « 
Auxerrc,  Nemetodurum  s  Nanierre,  fsèiodurum  ^  Isso're. 


Waniileani,  Wasseige Liège. 

(NiTHARD,  III,  3.  Eginhard,  Transloiio  SS.  Marcellim  et 
Pétri,  VII,  68.  Teulet,  traduit  erronémenl  par  Visé).  —  747. 
Villa  Wassidio,  date  d'un  diplôme  de  Charles  Martel.  — 
Cfr.  dans  l'ancien  département  de  la  Moselle  Voisage  (  Arry), 
qui  est  Wasaticum  en  858  et  encore  en  93t>  (De  Bouteiller, 
Dictionnaire  topographique  de  la  Bloselte,  p.  277;  et 
HouzÉy  p.  m,  qui  croit  le  mot  romain,  mais  sans  l'expli- 
quer). 


Outre  ces  noms,  il  en  existe  une  multitude  d'autres  que 
nous  allons  passer  en  revue,  et  qui  se  reconnaissent  à  leur 
désinence  celtique  -^umm  ou  -acus  ^  Que  ce  suffixe  appar- 
tienne à  la  langue  des  anciens  (Celtes,  c'est  ce  dont  il  n'est 
plus  permis  de  douter.  Quant  à  sa  valeur,  c'est  celle  d'une  sim- 
ple désinence  adjective  :  elle  correspond  identiquement  à  la 


*  Les  formes  aca,  acas  sont  de  date  postérieure;  elles  représentent  la 
première  phase  de  la  latinisation  des  deux  vocables  celtiques.  La  seconde 
phase  consistera  dans  la  chute  pure  et  simple  de  la  désinence  -acum,  qui 
sera  remplacée  par  -ta. 


(470) 

désinence  latine  -anus,  qui,  chose  remarquable,  apparaît  aussi 
fréquemnient  dans  les  noms  des  fundi  dltalie  que  -acus  dans 
^  ceux  des  fundi  gaulois  ^.  Cotte  valeur  adjective  de  -aeus,  dont 
beaucoup  voudraient  faire  un  substantif  ayant  le  sens  de  pro- 
in-iété  ou  de  demeure,  a  été  parfaitement  mise  en  lumière  par 
M.  Esser  et  n'a  plus  besoin  de  démonstration  :  je  me  borne  à 
renvoyer  au  travail  du  toponymiste  rhénan  s.  Ce  qui  doit  être 
signalé,  c'est  que  la  désinence  --acum  continua  d*étre  employée 
en  Gaule  comme  formative  d'adjectifs  dérivés,  longtemps  après 
la  disparition  de  la  langue  gauloise;  elle  resta,  si  je  puis  ainsi 
parler,  dans  Toreille  des  populations  avec  la  même  portée 
qu*aujourd'hui  la  finale  -us  dans  le  parler  français,  c'est-à-dire 
qu'elle  caractérisa  pour  elles  les  mots  celtiques  tout  comme  -t» 
est  pour  nous  le  signe  dislinctif  du  mot  latine.  Les  Romains 
d'abord,  les  Francs  ensuite,  l'annexèrent  à  leurs  noms  propres 


*  D*Arbois  de  Jubaimville,  Recficrdies,  pp.  127-146.  Sur  Tidentité  des 
adjectifs  parisiacus  et  parisiensis,  voyez  HouzÉ,  p.  73. 

*  Paogramme,  page  4.  Je  crois  utile  de  reprendre  ici  les  exemples  cités 
par  lui  : 

In  vico  oui  antiquus  iUe  et  primus  indigena  (Virisius)  Viriziaco  nomen 
imposuit  (Mabillon,  Acta  Sanctorum,  II,  66.) 

In  loco  qui  a  Corbone  viro  inclyto  Corboniacus  dicitur  (Idem,  Ibidem, 
IV,  II,  p.  253). 

Oratorium  in  villa  Martiniacensl  in  qua  célèbre  ferebatur  saepe  orasse 
Martinum  (Grégouib  de  Tours,  Glor.  Conf.,  c.  8). 

Possessionem  quae  vocatur  Rothmariacas  quam  a  quodam  homine 
nomine  Rothmaro  emerat  {G^t.  abb.  Font,,  5j. 

Quidam  vir  Latinus  nomine  in  praedio  suo,  quod  dicebatur  pridem 
Colonia  a  ponte  qui  Golonna  vocabatur. . .  voluit  a  nomine  suo  i'onti  et 
villae  trabi  vocabulum  id  est  a  Latino  fons  Latinus,  indc  et  villa  Lati- 
niacus  (Acta  Sanct,  Bolland.,  1. 1,  juillet,  p.  51f,  52a). 

Calmeliacense  monasterium,  quoqui  dem  nomine  appellatum  nonnullis 
ereditur  a  Calmelio  fundatore  (Idem,  Ibidem,  t.  VIII,  p.  525a). 

>  EssER,  Kreisblatt  fur  den  Kreis  Malmedy,  p.  13,  cite  encore  une 
charte  dans  Bréquigny  et  Pardessus,  Diplômes,  1. 1,  p.  210,  où  l'on  trouve 
dans  la  même  page  un  locellus  qui  appellatur  Lucianus  et  un  locellus  qui 
appellatur  Luciacus. 


(471  ) 

pour  former  les  noms  de  leur  demeure  ^.  Et  même  à  une 
époque  où  son  aspect  de  plus  en  plus  incompréhensible  Veut 
fait  tomber  en  désuétude,  on  le  voit  encore  combiné  avec  la 
désinence  latine  -ensis,  dans  le  composé  -acensis,  qui  est 
employé  comme  adjectif  de  plusieurs  noms  de  lieux  dont  la 
simple  désinence  ne  se  termine  nullement  en  -acum  3. 

Mais  la  désinence  que  nous  étudions  ayanteu  cette  singulière 
fortune  de  rester  en  usage  auprès  des  nations  qui  ont  succes- 
sivement dominé  la  Gaule,  il  va  de  soi  que  nous  ne  pouvons 
pas  faire  rentrer  dans  ce  chapitre  tous  les  noms  qui  en  sont 
affectés.  Ceux  qui  ont  pour  radical  un  nom  propre  romain  ou 
latinisé,  et  l'on  verra  ci-dessous  qu'ils  forment  l'immense 
majorité,  seront  étudiés  dans  le  chapitre  suivant,  et  nous  ne 
pouvons  nous  occuper,  dans  celui-ci,  que  de  ceux  dont  le  radi- 
cal est  également  cdtique  et  permet  de  croire  qu'ils  ont  été 
formés  antérieurement  à  la  période  romaine.  H.  d'Ârbois 
déclare  n'avoir  pas  rencontré  un  seul  nom  de  ce  genre  en 
France  3  :  en  voici,  pour  la  Belgique,  quelques-uns  dont  je 
pense  qu'on  ne  contestera  pas  le  caractère  :  tous  sont  formés 
d'un  nom  de  cours  d'eau  : 

ErnaeaiB,  Ycmawe Liège. 

814-816.  Ernau.  ~  11(M.  Krnaus.  —  Aux  sources  de  l'Yerne, 
nommée  anciennement  Erna  :  adflumen  Ernam  (Gbandga- 
GNAGE,  Mémoire,  p.  5^)!  Ernau  est  donc  pour  Emacum, 

Fraaciaeam.  Localité  disparue  aux  environs  de  Paliseul.      Luxembourg. 

VUi*  siècle.  Frusciaco  (Martèmb  et  Durand,  AmpUssima 
CoUectio,  U  11,  p.  SI).  —  Frousche  est  le  nom  d'un  ruisseau 
de  la  commune  de  Bièvre,  voisin  de  Paliseul.  Grandga- 
GNAGE,  Mémoire,  p.  SS»  suppose  que  c'est  le  primitif  de 
Frusciacuffl,  et  je  suis  de  son  avis. 

<  C'est  ce  que  n*ont  pas  vu  les  savants  qui  croient  trouver  des  noms 
celtiques  dans  tous  les  mots  où  il  rencontrent  la  désinence  'Ocum,  par 
exemple  K.  Lamprecht,  Deutsches  Wirthschaftsleben  im  Mittelalter,  I,  i, 
p.  iSO.  H.  d*Arbois  de  JuBAiNViLLE  a  le  mérite  d*avoir,  le  premier,  mis  le 
fait  en  lumière  dans  ses  belles  Recherches. 

*  Ainsi  paçus  hmacensis  alterne  avec  lomensù  ou  lomimis  (779.  Lacom- 
BLBT,  I,  n«  1). 

'  D'Arbois  de  Jubainvule,  Recherches,  p.  178. 


(472) 


Luxembourg. 


Liège. 


8i4.  Glaniaco  (Martènb  et  Durand,  AmpUstima  CoUectio, 
t  II,  p.  â4).  —  888.  Glaniaco  (Lacomblet,  L  I,  ii«  75).  — 
Glaios,  Tîllage  détruit  entre  Vielsalm  et  Boiigûy,  d'après 
Ghardgagnage,  Mémoire,  pp.  S3  et  59.  —  Voyez  ci-dessus 
l'article  GianUt, 

LedeniaeiiBi,  Lierneux • 

666.  Lethemacbo  (M artère  et  Durand,  Amplissima  Col' 
lectio,  u  II,  p.  iO).  —  746.  Lethemau  (Idem,  Ibidem, .i^.  i9). 
— 896.  Ledernau  (Idem,  Ibidem,  p.  35). —  Xll«  siècle.  Lernau 
(Idem,  Ibidem),  —  À  rapprocher  de  :  Lcderna  in  confinio 
Sambrensis  pagi.  1001.  Ledema  (Gramgagrage,  Mémoire, 
p.  ii6),  qui  est  Leemes  près  Fontaine-rÉvêque. 

Lierneax  est  situé  aux  sources  de  la  tienne  (Ledema)  et  en 
a  manifestement  tiré  son  nom.  Cfr.  Grandgagnage,  Mé- 
moire, p.  61 


•«lilaena  rItos,  Sensenruth Luxembouri:. 

i094.  Salceiaco  rivo  (Ozerat,  Uinoire  de  Bouillon,  ^  édit., 
p.  S89).  — 1136.  Sansanrieu  (Chartes  de  Saint-Hubert,  aux 
archives  d'Arlon).  Salsenru  [Ibidem),  —  Un  procédé  de  for- 
mation analogue  de  nom  de  lieu  m'est  fourni  par  VulfiniacuM 
rivua  (Flodoard,  Historia  remensis  ecclesiae,  édit.  Lejeune, 
I,  90,  p.  160),  aujourd'hui  Bouffignereux  (Aisne).  —  Gfr. 
]f  ATTOR,  Dictionnaire  topographique  de  l'Aisne, 

TlIlAcuBi,  Tilly Brabant. 

Vojez  ci- dessus  l'article  Dyle. 

urtoeviB,  Orgeo Luxeraboui);. 

648  icirca).  De  nostn  siWa  Uriacense  (M artère  et  Durand, 
Amplissima  CoUectio,  1. 11,  p.  6).  —  87&  Driau  fisco  (Bou- 
quet, t.  IX,  p.  415).  —  88a  Irio  (Lacohrlet,  1. 1,  n«  75). 

vruicn,  Ortho Luxembourg. 

888.  Ortao  (Lacomdlet,  1. 1,  n»  75).  —  Ortho  dériTe  de  Vrta- 
cum  comme  Orgeo  de  Uriacum, 


II  est  donc  établi  par  l'étude  de  la  toponymie  qu'à  une  époque 
déterminée,  la  population  celtique  a  occupé  tout  notre  pays, 
et  non  seulement  les  parties  aujourd'hui  wallonnes.  Si  on 
rencontre  moins  souvent  ses  traces  dans  les  régions  flamandes, 
c'est  que,  à  cette  date  lointaine,  ces  provinces  étaient  enooreen 
grande  partie  inhabitées,  le  sol  étant  disputé  aux  hommes  par 


(473  ) 

la  mer,  ou  bien  couvert  de  foréls  et  de  marëcages.  Chose 
curieuse!  c'est  précisément  la  région  flamande,  vrai  jardin  de 
la  Belgique  aujourd'hui,  qui  était  alors  la  plus  inhabitée;  au 
double  point  de  vue  de  la  colonisation  et  du  nombre  des 
habitants,  elle  le  cédait  à  FArdenne,  toute  semée  de  fermes  et 
d'exploitations  rurales. 

Cette  constatation  exclut-elle  nécessairement  la  possibilité  • 
de  la  germanisation  des  provinces  flamandes  par  une  invasion  ^ 
barbare  antérieure  à  César?  Non  sans  doute.  Mais  cette  germa- 
nisation, contre  laquelle  militent  de  si  sérieux  arguments 
historiques,  est  écartée  par  le  caractère  relativement  moderne 
de  la  toponymie  germanique  des  provinces  en  question.  Si  elle 
remontait  aussi  haut  qu'on  le  prétend,  nous  devrions  retrouver 
dans  cette  toponymie,  comme  dans  celle  de  rAlIemagne,  une 
partie  au  moins  dos  plus  anciens  noms  de  lieux  qui  aient  été 
formés  dans  un  idiome  germanique.  Or,  il  ne  paraît  pas  qu'il 
en  soit  ainsi,  et  j'ose  dire  que  les  plus  anciennes  stratifications 
onomastiques  sont  très  mal  représentées  en  pays  flamand.  Les 
cours  d'eau  s'y  appellent  toujours  -beek,  et  très  rarement  -aha 
ou  -aa,  nom  beaucoup  plus  ancien.  Les  moulins  s'appellent 
toujours  molen  (du  latin  molina)  et  jamais  quirn,  et  la  combi- 
naison de  ces  deux  indications  toponymiques  est  toujours 
Molenbeek  et  jamais  Quimach.  Ce  sont  là  des  exemples  qu'on 
pourrait  facilement  multiplier.  Je  me  borne  à  noter,  à  la  suite  ^ 
de  Waitz,  ce  caractère  de  jeunesse  relative  de  la  toponymie 
franque  en  Flandre  ^.  Elle  peut  être  du  IV«et  du  V«  siècle;  tout 
porte  à  croire  qu'elle  n'est  pas  du  I***,  moins  encore  d'une 
époque  antérieure  à  notre  ère. 

*  Wenn  man  auch  an  der  Meinung  festhalten  woUte,  die  in  neuerer  Zeit 
nicht  wenîg  erschuttert  worden  ist,  dass  Menapier  und  Nervier,  die  hier 
wohnten,  deutschen  Stammes  warcn,  so  ist  doch  nicht  daran  zu  denken, 
aile  dièse  zahlreichen  Dorfschaften  und  Ansiedelungen,  wclche  die  Kûste 
des  Meeres,  Flandern  undBrabantbedecken,  auf  ihre  Zeit  zurûckzufûhren, 
da  sie  Namen  zeigen  welche  deutlich  ein  spâteres  Geprâge  an  sich 
tragen,  etc.  (Waitz,  Dos  alte  Recht  der  salischen  Franken,  p.  57). 


CHAPITRE  IV. 


LA    TOPONYMIE    BELGO-ROMAINE. 


J'ai  réservé  à  dessein,  pour  ce  chapitre,  l'étude  de  rimmense 
V  majorité  des  noms  de  lieux  celtiques.  Ceux  qui  ont  été  produits 
au  chapitre  précédent  suffisaient  pour  établir  la  thèse  du  carac- 
tère celtique  des  premiers  habitants  de  notre  pays;  ceux  qui 
vont  être  l'objet  de  nos  recherches  constituent  une  catégorie 
spéciale,  qui  exige  une  étude  particulière.  Ils  ne  sont  celtiques, 
en  effet,  que  par  la  terminaison,  qui  est  -acum  ou  -iacum; 
leur  radical  est  invariablement,  sauf  les  quelques  exceptions 
mentionnées  précédemment  <,  un  nom  propre  de  personne, 
emprunté  neuf  fois  sur  dix  au  répertoire  latin.  Cette  vaste 
collection  ,de  noms  offre  un  intérêt  particulier,  en  ce  qu'elle 
nous  représente  l'étendue  et  l'intensité  de  la  civilisation 
romaine  en  Belgique.  Pendant  les  quatre  ou  cinq  siècles  qu'elle 
a  régné  dans  les  pays  de  langue  celtique,  elle  ne  paraît  pas 
avoir  produit  d'autres  désignations  topographiques  :  du  moins 
je  n'en  connais  pas  qu'on  puisse  faire  remonter  avec  certitude 
aux  cinq  premiers  siècles  de  notre  ère  ^.   La  composition 


«  Voyez  plus  haut,  pages  471  et  472. 

*  Cette  circonstance  est  très  caractéristique  ;  je  Tavais  notée  longtemps 
avant  d'avoir  reconnu,  à  la  suite  de  M.  d*Arbois  de  Jubainville,  l'origine 
romaine  des  noms  de  lieux  en  -acum,  et  à  elle  seule  elle  suffit  pour 
rendre  irréfutable,  à  mon  sens,  la  thèse  de  l'illustre  savant  français. 
Sinon,  il  faudrait  conclure  que  la  civilisation  romaine,  qui  a  tout  trans- 
formé ou  tout  créé  dans  notre  pays  pendant  environ  cinq  siècles  qu'elle 
y  a  régné,  n'a  laissé  aucune  trace  dans  le  domaine  de  la  toponymie  : 
conclusion  dont  l'absurdité  saute  aux  veux. 


(478) 

hybride  de  ces  noms  locaux  est  à  elle  seule  déjà  une  leçon 
d'histoire.  Tandis  que  nous  voyons  par  leur  radical  que 
rimmense  majorité  des  Gaulois  s'était  romanisée  jusqu'au  point 
de  prendre  des  noms  romains,  la  désinence  nous  apprend  que 
la  langue  celtique  continuait  d'être  parlée,  puisque  c'est  à  elle 
qu'on  empruntait  le  terme  générique  employé  dans  la  compo- 
sition de  ces  noms  pour  désigner  l'habitation  humaine. 

Dans  l'étude  de  ces  noms  de  lieux,  deux  procédés  s'offrent  à 
nous.  Le  premier,  que  j'appellerai  le  procédé  déductif,  et  qui  est 
le  plus  sûr,  consisterait  à  réunir  tous  ceux  que  nous  trouvons, 
ù  une  époque  antérieure,  revêtus  du  suffixe -ocum.  Malheureu- 
sement, l'état  trop  peu  avancé  des  études  sur  notre  toponymie 
ancienne  ne  permet  pas  d'y  avoir  recours.  Le  second  consiste 
ù  recueillir  tous  ceux  qui  portent  une  des  formes  modernes 
sous  lesquelles  on  sait  que  la  désinence  -acum  aime  à  se 
cacher  actuellement  :  il  expose  sans  doute  à  beaucoup  de 
méprises,  mais  c'est  le  seul  qui  soit  à  notre  disposition  dans 
l'état  actuel  des  connaissances  toponymiques,  le  seul  aussi 
qui  permette  de  faire  une  énumération  qui  ne  soit  pas  trop 
incomplète.  C'est  donc  celui  que  nous  emploierons  dans  les 
pages  qui  vont  suivre.  D'ailleurs,  nous  limiterons  autant  que 
possible  le  champ  de  Tinduction,  en  éliminant  les  |)rincipales 
sources  d'erreur. 

Les  terminaisons  -acum  et  -iacum  deviennent,  dans  nos 
dialectes  germaniques  belges,  -ik  et  -icA,  dans  nos  dialectes 
romans,  yi-ies,  -é,  -ée)  et  -ay,  et  enfin  -eke  (-ecque)  dans  les 
noms  flamands  francisés.  Telles  sont  du  moins  les  transfor- 
mations les  plus  ordinaires;  je  ne  parle  pas  d'un  certain 
nombre  d'autres,  tout  à  fait  exceptionnelles,  dont  on  trouvera 
des  exemples  ci-dessous.  H  faudrait  toutefois  se  garder  de 
ramener  à  la  désinence  -acum  tous  les  noms  revêtus  d'un  des 
suffixes  en  question.  Souvent  ceux-ci  ne  doivent  leur  forme 
actuelle  qu'à  une  altération  phonétique,  à  une  contraction,  à 
une  apocope,  ou  à  quelque  autre  phénomène  semblable. 
Ainsi  dans  les  noms  allemands  en  -ieh,  où  la  désinence  est 
précédée  de  la  lettre  m,  il  en  est  plus  d'un  où  cette  désinence 


(476) 

n'est  qu'une  atténuation  de  -bach,  avcic  assimilation  du  b  par 
une  liquide  précédente;  en  voici  quelques  exemples  : 


'Mleh 
Ksimieh 
Ladernieli 
MelBileh 
0cbncllnileli 


lir«l«iHleh 

IVoliBleh 

PalkeMleli 

MeheliMieb 

Padermleli 

Wammleh 

Aehemlcb 

■llehemleh 


pour     Gerb«€li. 
Kalbaek. 
IjAderbaeh. 
Mclbaeh. 
Aelinellbaeh. 
acaibaeli. 
HVclMeaibaeh  K 
IValbaeb. 
Fslkenbaeh  <. 
licbollenbaeb  K 
Puderbaeh. 
IV'ambaeh. 
Aebenbaeb. 
Bllebesbaeb  *. 


Il  y  a  plusieurs  phénomènes  du  même  ordre  dans  le 
Grand-Duché  de  Luxembourg.  Ainsi  Bcckcrleh,  pour  Bel- 
tenkirche  (1238.  Delkyrche),  en  français  Bettmiglise  ^;  Gaspc- 
rich  pour  Gasberg  (1297-1298)  <s  Hollericli  qui  dérive  par 
apocope  de  Holderichingen  venu  lui-même  de  Childerichingen 
(1251.  Hilderkinges,  12S2.  Hildirkinges,  1255.  Hilderchingen, 
1256.  Halderkenges,.1272.  Uolderkenges,  1276.  Hylderkenges, 
1300.  Hilderhingin,  1313-1316.  Holderkenges,  1317.  Holder- 


*  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  ùeutscher  Stâmme^  p.  313. 
Cette  assimilation  doit  être  assez  ancienne,  puisque,  après  qu*elle  se  fut 
produite,  on  ramena  une  seconde  fois  le  suffixe  -bach  dans  le  mot  et  on 
fît  Weismichback  (Idem,  ibidem). 

*  Marjan,  Wesldeutsche  Monatschrift  de  Pick,  1. 1,  p.  18. 
»  BucK,  p.  180. 

*  VoGT,  Die  Ortsnamen  im  Engersgau,  p.  17. 

>  1235.  Bethenglise.  Beyer,  Urkundenbuch,  t.  JII,  p.  420. 

*  Cartttlaire  de  l'abbaye  de  Marienthal,  1. 1,  pp.  212,  218  ;  t.  II,  p.  20. 
—  Des  exemples  du  même  cas  sont  Stùmperich  pour  Stûmpberg,  Stoppe- 
rich  pour  Stopberg,  Htimtnerich  pour  Hùmberg,  etc.  Vogt,  Die  Ortsna- 
men  im  Engersgatt,  p.  19. 


(477) 

chingen,  1363.  Hoidrichin,  1386.  Holdringen  ^),  comme  Mon- 
ncrieli,  qui  est  pour  Mwiderichingen,  comme  rétablit  son 
nom  français  de  Mondercange  (1434.  Monderchin)  s. 

En  Belgique,  je  ne  connais  qu'un  nom  dont  la  terminaison 
'ich  soit  le  résultat  d'un  accident  phonétique;  c'est 

«rymerleb  (Bonnert) Luxembourg. 

i^m,  Synbrucb,  SinbnicL.  —  i8 i 7.  Zimbroucli  (Cartulaire  de 
l'abbaye  de  Marienthal,  1. 1,  pp.  S33  et  334, 307  et  309).  — 
\'6\.^  Symbnich  yAnn.  Arlon,  t  X,  n»  ii$j.  — Siobrach 
semble  une  métatbèse  pour  Siuiburg  (cfr.  Antenbruch  pour 
An?:enburg);  l'endroit  a  d'ailleurs  été  occupé  par  un  cbâteau 
fort,  et  en  1392  il  y  a  un  chevalier  Jean  de  Symbruch  '. 

Parmi  les  noms  terminés  en  -j^,  il  en  est  qui  dérivent  d'un 
primitif  en  -etum;  ainsi  Boarcj  (890.  Burcido  de  Burce- 
tum)  *. 

Dans  d'autres,  -y  est  le  résultat  d'une  contraction  pour  -ier 
ou  -ière  (de  -arium  ou  -aria)  ;  ainsi  : 

itmry  (Heure-le-Roraain) Liège. 

Amerires  (Gramdgagmage,  Vocabulaii'e . 

«1117 Hainaut. 

mK  Gillier,  et  jusqu'au  XIV*  siècle  (Duvivieii,  p.  310;  cir. 
Chotin,  p.  458). 


*  ;Ii  faut  remarquer  que  les  scribes  luxembourgeois  écrivent  les  noms 
de  leur  pays  tantôt  selon  la  prononciation  germanique  {-ingen)^  tantôt 
selon  la  française  {-inges  et  -^nges).  J'ai  copié  toutes  les  formes  dans  le 
Cartulaire  de  Vabbaye  de  Clairefontaine  et  dans  le  Cartulaire  de  l'abbaye 
de  Marienthal. 

'  Cartulaire  de  Vabbaye  de  Clairefontaine,  p.  206. 

'  Cfr.  Seimerich,  en  Prusse  rhénane,  dont  je  ne  connais  pas  les 
formes  anciennes;  il  serait  intéressant  de  constater  s'il  a  passé  par  les 
mêmes  phases  phonétiques. 

*  Màrtëne  et  Durand,  Amplissima  Collectio,  t.  II,  p.  34.  —  Il  est  vrnl 
que  -etum  lui-même  est  souvent  venu  prendre  illégitimement  la  place  de 
-acum,  d*où  les  formes  médiévales  Stabuletum  pour  Stabulacum  (««tavc- 
■•t),  Tulpelum  pour  Tolbiacum  (Tolbiac,  aujourd'hui  xiilpieh),  etc.  Cfr. 
EssER,  Kreisblatt  fur  den  Kreis  Malmedy,  9  septembre  1882;  HouzÊ, 
Étude  sur  la  signification  des  noms  de  lieu  en  France,  p.  22. 


(478) 
■■•*y Liège. 

4i09.  Hodieres  (Scboonbroodt»  inventaire  des  archives  du 
ValrSaint'Lambert,  1 1,  p.  U), 

momj  (Esneux) Liège. 

196}.  Honires  (Schoonbboodt,  Inventaire  des  archives  du 
VaiSaint'Lambert,  1. 1,  p.  100). 

■'•■«▼iiiy Luxembourg. 

893.  LoDgunYiler  (Beyeb,  Urkundenbuch,  1. 1,  p.  473). 


R«iy Namur. 

•  siècle.  Rosleram  in  pago  looucensi  {Anal,  Boliand^  t  III» 
p.  39,  ob  l'on  sappose  i  tort  Rouillon  dépendtnee  d'Anne- 


X*  siècle.  Rosleram  in  pago  iooMcensi  {Anal,  BoUand,,  t  III» 

appose  i 
voye.  — 1049. 1064-67.  Roslier  (Don  Ber'lière,  Documenu 


inédits^  pp.  14  et  17).  —  Roly  appartient  donc  &  la  liste  de 
noms  en  -iar  et  aurait  dû  figurer  ci-dessus,  page  S91,  à  la 
suite  de  Roilé. 

veriy  (Robelmont) Luxembourg. 

1603.  VerUer  [Ann.  Arlon,  1849,  p.  153). 

Plusieurs  noms  en  -ay,  en  Hesbaye  notamment,  ne  doivent 
leur  désinence  actuelle  qu'à  la  chute  d'une  nasale  finale  :  ainsi 
Amay  pour  i4mam  (de  Amanium,  voyez  ci-dessus),  Sevanay 
sous  Perwez  pour  Smmain,  Jehay  pour  Jehairiy  Ijuntay 
pour  Lumain^  qui  se  retrouve  encore  dans  le  flamand  Lummen, 
Sobeii  pour  Sohain,  et  même  Hesbaye  pour  la  vieille  forme 
populaire  Hesbain  ^. 

Cette  dernière  désinence  nous  amène  à  parler  d'une  autre 
qui  paraît  étroitement  apparentée  à  -acum  :  c'est  -anc  ou 
-ancum,  qui  semble  se  placer  comme  intermédiaire  entre  la 
formation  celto-latine  en  -acum  et  la  formation  germanique  en 
'ingeUj  avec  laquelle  certains  érudits  ont  voulu  Tideniifier  ^. 
Citons  ici  : 

Dclsonane  (Bessiingen) G.-D.  de  Lux. 

Vh  siècle.  Belsonancum  (Grégoire  de  Tours,  Htst.  Franc, 
VIII,  31).  —  710.  fielslango  (Monumenta  Germaniae,  t.  I, 
p.  489  nX  —  870.  Bislanc  {}lonnmenia  Germaniae,  t.  I, 
p.  488,  n.).  —  Cfr.  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  63,  et  ci- 
dessus,  p.  466. 


*  Voyez  ci-dessus,  page  319. 

«  Voyez  EssER,  Krdsblatt  fur  den  Krris  Malmedy,  3  novembre  1883, 
contre  K.  Lamprecht,  Aachener  Geschichtsverein,  l.  IV,  p.  202.  Le  rapport 
entre  -anim  et  -ancum  équivaut  à  celui  qui  existe  entre  -ingen  et  -ikon. 


(479) 

•lUane  (Bihain) Luxembourg. 

8d5.  (Grandgagnage,  Mémoire,  p.  ST^. 

cbarane  (Gberain) Luxembourg. 

666.  Charaoco  (Martèsie  et  Durand,  AmpUsêima  eollectio, 
t.  II,  p.  40). 


(Hozet) Namur. 

9«M.  Mosenc  (Grandgaghagb,  Mémoire,  p. 


«vardane  (Wardin)  .  .  , Luxembourg. 

80't.  Wardanc  [Cétaire  de  Prum,  dans  Beter,  Urkundenbuch, 
1. 1,  14»). 


Abordons  maintenant  notre  thème  -acum.  Son  aire  de  diffu- 
sion est  très  vaste  :  elle  se  confond  avec  la  Gaule  romaine  du 
temps  de  César,  car  elle  ne  comprend  pas  seulement  la  France 
actuelle  avec  les  régions  romanes  de  la  Belgique,  elle  embrasse 
tout  le  pays  situé  sur  la  rive  gauche  du  Rhin.  Que  l'immense 
majorité  de  ces  noms  date  des  temps  de  la  domination  romaine, 
c'est  ce  qui  ressortira  de  Tétude  de  ces  noms  eux-mêmes,  et 
j'y  renvoie  le  lecteur.  Sans  doute,  des  noms  en  -acum  ont  été 
formés  avant  l'époque  romaine,  on  l'a  vu  par  ceux  qui  ont  été 
cnumérés  au  chapitre  précédent.  Et  d'autre  part,  la  grande 
vitalité  du  suffixe  -aaim  a  survécu  à  l'époque  impériale;  aussi 
le  voit-on  employé  encore,  sous  les  Mérovingiens  et  sous  les 
Corolingiens,  dans  la  formation  de  noms  locaux  à  radical 
barbare.  Tels  sont^  en  Belgique,  les  noms  de  Bertrix, 
Blemnerér,  CSelbressée  et  Romerée,  qu'on  trouvera 
dans  la  liste  suivante  sous  les  articles  Berthariacum,  Berme- 
riacum,  Gilbertiacum  et  Rothmariacum,  et  en  France,  un  petit 
nombre  â'autres  que  je  crois  bon  d'énumérer  ici. 

iiandiliaeus,  Bouilly Yonne. 

Stài\.  Baudiliacus.  —  i451  Bodoliacas  (Qoantin,  Dictionnaire 
topographique  du  département  de  l'Yonne).  —  Baud  repa- 
rait fréquemment  dans  les  coms  germaniques,  tantôt  comme 
{•remitT  terme,  tantôt  comme  second,  et  Foerstemann  nous 
donne  les  formes  Baudo,  Baudolenus,  Baudinus,  Baudastes, 
Kaudigisil,  Baudegund,  Baudachar,  Baudoleif,  Baudomalla, 
Baudomeris,  Baudemund,  Baudonivia,  Bauderich,  Baudoro- 
sena,  Baudonina,  Baudasind,  Baudoreifa,  Baudowald,  Baudo- 
▼ic  et  Baudu.f.  La  désinence  -iliu*  semble  une  forme 
diminutive. 


(480) 


€hlldrlel«e«0,  Hydrequent  (Rinxent) 

l(fX  llansellus  duos  in  loca  nuncupanUs  Childriclauat  et  ad 

Taxmedafl  sitis  io  pago  TelUo in  Jam  dicto  loco  Ghil- 

driciagas  et  Taimedas  (Bréquignt  et  Pardessus,  Diplômes, 
t.  Il,  p.  379).  —  A  ce  Childrictacum  du  Tellaus  qaeje  n'ai  pu 
idenlifier»  correspondent  pour  le  radical  le  Hildriehhem  du 
Hoolonnais  (HaigmebÉ,  Dictionnaire  de  Varrondluement  de 
Uoulogne,  p.  i89),  aujourd'hui  Hydrequent  (Rinxent),  et  le 
ilîtdnchingen  du  Grand-Duché  de  Luxembourg,  aujoiird'hui 
Hollerich.  On  Toit  comment  un  même  nom  d'homme  s'est 
combiné  aiec  trois  suffixes  différenis;  e'est  d'ailleurs  un  fait 
réj^ulier  et  universel. 


Pas-de-Calais. 


i>aee«ffB«ea  villa  in  pago  Vimen 

Circa  658  (Pertz,  Diplomaia,  p.  34,  d'après  Tardif,  p.  13).  ~~ 
J'admets  ayec  d'Arbois,  Recherchas,  p.  XTU,  que  ce  nom 
est  dérivé  de  Dacco,  diminutif  de  Dagobertus  ou  Dagaricus. 
Dacco  Oit  le  nom  d'un  personnage,  fils  de  Dagaricus,  men- 
tionné par  GR^.GOtRE  DE  Tours,  ///#<.  Franc,  V,  35.  — 

Cfr.  KOERSTEHANM,  t.  f,  p.  335. 


rroneiaenaa,  Fronsac 

TbO.  Ât  (Pipinus) castellum  quoddam  juxla  Dornoniam 

fluvium  vocabulo  Fronciacum  aedilicat  [Annal,  Einhardi,  ad 
ann.  769).  —  Faut-il  voir  ici  un  Franciacum,  indiquant 
un  château  det  Francs? 


Gironde  < 


iliildrielae»  Tllla. 

Uuam  Uuldericus  comes  (tradidit)  (Flodoard,  Hietoria  remen- 
sis  ecclesiae,  éd.  Lejeune,  I,  i8). 


Theudeberelaeo,  Thiberzey  (Fontenay) ........ 

D'après  Quichbrat,  De  la  formation  française  des  anciens 
noms  de  lieux,  p.  38.  Sur  ce  nom,  et  sa  variante  Teodeber^ 
ciaco  voyez  Pontom  d'âmécourt,  Essai  sur  la  numismatique 
mérovingienne  >. 


Vendée. 


>  Faut-il,  avec  M.  Loronoii,  Dictionnairt  topographique  de  la  J/ame,  p.  ix,  ajouter 
à  évite  lista  les  noms  de  Bétbeny,  Romery,  Thiby,  Yalmy  et  Witry,  qui,  d'après  lui, 
tcrnient  Betkiniacus,  Hrotmariacus,  Theudebiacus,  Transmariacus,  Valismtactts  et 
Vitliariacus,  formés  d'aulaat  de  prénoms  germaniques?  J'avoue  que  ces  dérivations, 
toutes  conjecturales  et  dont  aucune  ne  s'appuie  sur  un  témoignage  doeumeataire, 
m'iiispirent  de  la  deiiance.  Bétbeny  et  Romery  seuls  peuvent  se  rapporter  à  un  radî* 
cal  barbare  (Betliinius,  Rolhmar),  mais  je  ne  connais  pas  de  noms  barbares 
Transmar,  Theudebius,  Valismius  et  Witliar.  Witry  vient  d'ailleurs  de  Victorîaeum 
(FLoDo^aD,  HUloria  rtmtMÎt  eccletiae,  t.  II,  p.  i,  d'après  M.  Lohosior  lui-même,  loc. 
ci'f.,  p.  503). 


(  484  ) 

Enfin,  la  fiimiliarité  des  écrivains  du  moyen  âge  avec  la 
désinence  -acum  a  fait  que  plus  d'une  fois  ils  l'ont  appliquée 
indûment  à  des  noms  de  lieux,  surtout  quand  ceux-ci  se  ter- 
minaient par  'inium  et  leur  suggéraient  ainsi  la  désinence 
'ittiacum,  la  plus  nombreuse  de  toutes  celles  des  noms  de  cette 
catégorie.  Ainsi,  par  exemple,  de  Tudinium  (Thain)  ils  ont 
fait  Tudiniacum,  et  de  Cuvinium  (CootId),  Coviniacum  i.  Ce 
ne  sont  pas  là  des  formes  légitimes,  et  on  ne  s'étonnera  pas  que 
notre  liste  n'en  tienne  pas  cx)mpte.  Cette  attribution  illégitime 
de  l'-ao/m  à  des  radicaux  qui  n'en  sont  pas  pourvus  originai- 
rement a  été  facilitée  encore  par  le  procédé  de  dérivation  qui 
consiste,  dans  les  noms  de  lieux,  à  employer  indifféremment 
les  désinences  adjectives  -ensis  et  -acentis  ^.  De  la  sorte,  celui 
qui  lisait  TvdiniacenHs  (— »  Tudinietms)  se  persuadait  facilement 
que  le  nom  de  la  localité  était  Tudiniacum  et  non  Tudinium. 

Nous  allons  maintenant  présenter  le  relevé  de  tous  les  noms 
qui,  d'après  leur  désinence  actuelle,  ont  été  ou  paraissent  avoir 
été  affectés  autrefois  de  la  désinence  -actmt.  Nous  le  répétons  : 
dans  l'étude  de  cette  catégorie  de  vocables,  il  n'a  pas  été  pos- 
sible de  se  borner  à  ceux-là  seuls  dont  une  forme  ancienne  en 
'Oeum  est  établie.  Pour  obtenir  une  vue  d'ensemble  du  sujet,  au 
moins  approximativement,  il  a  fallu  procéder  par  induction, 
et  supposer,  d'après  les  lois  phonétiques,  des  formes  anciennes 
non  documentées.  Dans  un  travail  si  délicat,  l'erreur  est  sou- 
vent inévitable,  et  la  liste  ci-dessous  en  contient  sans  doute 
plus  d'une.  Mais  enfin,  ce  n'est  qu'à  force  de  conjectures  répé- 
tées et  vérifiées  qu'on  arrive  à  la  vérité,  et  c'est  pourquoi  nous 
n'avons  pas  cru  devoir  borner  notre  enquête  aux  seuls  noms 
dont  nous  possédions  des  formes  anciennes. 


*  Chronican  Sancti  Uuberti,  c.  73,  dans  Pertz,  Scriptores,  t.  VDI, 

p.  607. 

*  Voyez  ce  qui  est  dit  à  ce  sujet  ci-dessus,  pages  470  et  474. 


Tome  XLVIU.  31 


(  482  ) 


RÉGION  GERMANIQUE. 


Flandre  occidentale. 

901  Artiriacum  (Dijvivie»,  le   Uainaut  aneiftn, 
p.  328). 

AM«-ek«-  (Hougaerde> B"**»»"^*- 

194K.  Alt6oac. 

.    .    .    ■       Ibid. 
Aiideoack.vn 

1464  Baldenach.  -  1169.  Holdenake.  -  1221.  Hou- 
deulie,  etc  (WàUTEHS,  Environ»  de  Bruxelie$, 

l.I.p.  119,  n) 

.   .  .      Luxembourjç. 

Baraleb ^ 

iîW8  4420.  Birnich.  1434.  Btrnich  (Gopfwet,  Car- 
m/aire  de  Vabbaue  de  CUUrtfontaine,  pp.  191. 
flA4  «M\  —  Sur  Birnich  «  Barnich,  cFr.  dans  la 

=  Carnich;  Henig  -  «achy.  -  «>  ^?»^.»»  J^f^ 
J^aSyillE.  Recherche»,  p.  495,  «"«^  q«« 
^Zl^^Sprachechat.. s.  v.  «r<««««\ •;>»Vt'' 
inaiiflaiil»  pour  ce  qui  ccmcenie  ce  nom.  Tou- 
S  «  rorconsulle  la  liste  suivante,  dressée 
d  aprt»  le  mcuonnaire  de»  Poète»,  et  qui  n  a  p^ 
1.  »rôt«nAion  dôire  complète,  on  se  conyamcra 
mie  Umétothèse  dota  résulte  Barnich  s  est  pro- 
Tte  pS.  dune  fois.  Cfr. I^^^^Ublau  fur 
den  Kreie  Malmedy,  25  octobre  4882  : 

Barnay Saôiie-et-Uire. 

Bama,  (S-Martin  de  Lixy,    .    .      Jbid^ 

^Zl  '    '•    '     Tarn. 

»       -n^h^t .     Hautes-Pyrénées. 

Bernac-Debal .  iksii 

Beivac-Dessas •  ^   •"•"• 

Bernav  (S'-Germain-le-GaUlard).  Manche. 

n     .;  »i  AtnWa-Bemac  Loi-cl-Garonne. 

Bernac  (Lombés-Bemac  charente-lnférieure. 

Bernay p. 

'Ir'^^^f.naaT''                '      Sl^t-Vllaine. 
Bernay  (Langon) JjrV 

Bernay  iBrinay)      N^«- 

Bernay  (BatiUy)  .  -        •      O™. 

Bernay  (Bessenay; »^"^<'- 

Circa  1000.  Brennacus  (Ber- 

RARD,  Cartulaire  de  Savi- 

gny,  cité  par  d'Arbdis, 

p.  496). 


(483) 

Beraay  ...  ....     Saithe. 

Bernaj Seine-et-Marne. 

Bernay Somme.  ' 

Bernay Vienne. 

RemayderËore Eure. 

Vers  4000.  Brenaicum.  ~> 
i0i7.  Bernaium  (Blosse-  ' 

TiLLK,  ùictionnatre  topo- 
graphique de  FEure), 

fiemy-Rivière. Aisne. 

firinnacum  (Grégoirb  de 
Tours,  Hiêt,  Franc;  PoR- 
TUlf  AT,  Carm.,  IX,  1.) 

Brenac Aude. 

Brenac  (Graissac) ATeyron. 

Brenac  (Montignac) Dordogne. 

Brenac  (Saint-Paul-le-Froid).    .  Lozère. 

Brenai  (Branville) Eure  *. 

090.  Brinnacus  in  page  Ebri- 

cino  (Blosseville,  Die-  i 

Honnaire   topographique 

de  CEure). 

Brenay  (Tremblay) Haine-et-iiOire. 

Breny Aisne. 

Brinay   ...  ...  Cher. 

Brinay Nièvre. 

Boumae,  Boumay  et  Bomy,  en  France,  de  même 
que  Bomich  en  Nassau  et  Bornick  en  Prusse  i 

rhénane,  se  rattachent  plutôt  k  Burnacam»  sur 
lequel  voyez  d'Arbois,  p.  488. 

Blllis 6.-D.  de  Luxemb. 

n  y  a  deux  localités  de  ce  nom:  Waldbillig  ei  Wasser- 
billig.  —  Billiacum,  cfr.  Billy  •  Marne). 

Blerik Limb.  hollandais. 

Blariacum  (Carte  de  Peutinger)  —  Cfr.  Bléret  (Liège). 

Caaaerls Ibid. 

Camaracum.  cfr.  Gambray  (Nord).  —  Sur  le  nom 
d'homme  Camarus,  voyez  d'Arbois,  p.  i7i. 

I 

Caaiaeb G.-D.  de  Luxemb. 

\V«  siècle.  Cantenach  (Beyer,  Urkundenbuch,  t.  H, 
p.  467).  —  Donc  à  rattacher  aux  Gantigny,  Ghanti- 
gny,  et  non  aux  Canac,  Ghanac,  Ghanay. 


■  J«  ferai  remarquer  que  ce  nom  oiaoque  dans  le  IHeliannairê  dêê  fo«<««. 


(484) 

ehw%m%mmeh G.-D.  de  Luxeinh. 

CrnciniaeDs.  —  Cfr.  CreDZDieh  (Pnisse  rhénane). 

c«aMcli Anvers. 

Yll*  siècle.  Gondacum  caatrum  (Le  Rot,  cité  par  Kbe- 
GURGEB,  p.  234).  —  i^^  Conlaieo  (Miraeds  et 
POPPERS,  Opéra  diplonuuica,  1 1,  p.  578,  d'après 
Grahdgaghage,  Mémoire,  p.  104).  —  Je  dois  rele- 
ver ici  une  double  erreur  de  Grandgagnage  : 
i«  la  désinence  allemande  -tch  représente  non 
seulement  'it^eus,  mais  aussi  -ocum;  exemple: 
Kàmmerich  de  CamaracM;  2»  la  leçon  Contatco 
n'est  pas  pour  Contiaco,  die  est  la  graphie  exacte 
d'une  prononciation  intermédiaire  qui  de  Conta- 
cum  a  fini  par  faire  Contich. 

Brabant  belge. 


B Limbourg  belge. 

4106.  Curteraco. — 1907  (en  français).  Curtray  (Gr  and- 
GAGHAGE,  Mémoire,  p.  85). 

ctartryk Flandre  occidentale. 

Cortoriacos.  —  Y1II«  siècle.  Territorio  Gartriacensi 
{Geêta  abb.  Fontan.,  c.  44).  —  Vil»  siècle,  lurto) 
Corturiaeensis  (  Vua  S.  Eiiffii,  Ghesquière,  l  III, 
p.  229).  —  847.  Gorlriaco  (Dovivier,  p.  247). 

CuMptieii Brabant. 

4480.  Conteyo  (Lacomblet,  t  il»  p.  21«H).  —  Cfr. 
Contich. 


Cortiniaens.  —  Cfr.  Courtenay  et  OQrzenich. 


ruik  (Bemmel) Gucldre. 

II«  siècle.  Tomacom  (Van  den  Bergh,  Uandboek, 
p.  498).  —  Cfr.  Tournai,  dans  la  liste  suivante. 

BektcrBscb G.-D.  de  Luxenib. 

608.  Epternacus,  Eptemaco  (Bréquigny  et  Pardes- 
sus, Diplômes,  t.  Il,  pp.  230  et  254).  —  706.  Epter- 
naeo  (Bréouigny  et  Pardessus,  Diplômes,  t.  Il, 
p.  273.  Pertz,  Diplomata,  L  I,  p  93).  —  746. 
Eptemacum  (Bréquigny  et  Pardessus,  Diplômes, 
L  II,  p  810.  Pbrtz,  Diplomata,  t  I,  p.  96).  — 
Uolder  suppose  un  nom  d'homme  Epternus,  dérivé 
lui-même  d'Eptarus. 


«•raleli 


Ibid. 


(485) 

ttelllek Limbourg  belge. 

Gfr.  Gilly. 

ci«HiBi«Bieh Liège* 

10  il  Geminiacum  (Lagomblet,  1 1). — Gfr.  Gembloax, 
ci-dessas,  p.  463,  ainsi  que  Juroigny  et  Gemigny. 

«everlk Limbourg  belge. 

Gfr.  Givry  dans  la  lista  suivante. 

oivcBlcb G.-D.  de  Luxemb. 

Jufiniacus,  qui  a  donné  aussi  Jnvigny  et  Jevigné 
(dans  la  liste  suivante).  —  Gfr.  en  France  quatorze 
noms  de  localités  dérivés  de  ce  primitif.  •  Voyez 
D'A  R BOIS,  p.  353. 

tt«yek Brabant  belge. 

Gaudiacum.  ~  877.  Gaugiaco.  —  897.  Gaugiaca.  — 
i058.  Gaugiaca  in  comitatn  brachbantînse.  — 
4143.  Goy  (Wadtcbs,  Environ»  de  Bruxelles,  U  l, 
p.  354,  n.  4).  —  Voyez  Gony  dans  la  liste  suivante, 
et  cfr.  Jouy. 

Herals Luxembourg  belge. 

En  français  Uachy. 

■••rili Limb.  hollandais. 

■tels G.-D.  de  Luxemb. 

788.  Eptiaco  in  pago  Wabrinse  (Grollius,  p.  354). 

KfMMieBiek Limbourg  belge. 

Gassiniacus.  Gfr.  en  France  six  localités  du  nom  de 
Ghassigny  et  Ghassigneu  (d'Arbois,  p.  485j. 

K.«orleb G.-D.  de  Luxemb. 

Mftaimis [bid. 

Quintiacus,  d'ob  aussi  Quincy.  —  Quintiacus  se 
reirouve  dans  trente-dx  tonlités  en  France  : 
Quincy,  Gunchy,  etc. 

■•«■•«ken Limbourg  belge. 

Lellls G.-D.  de  Luxemb. 

Liliacus,  d*oti  en  France.  Lilhac  et  Lilly  (d'Abbois, 
p.  358). 


(  *86  ) 
■j^BBiek-salBt- Marti» Brabant  belfçe. 

■.•■al«k-««lBl-9«eailB Ibid. 

831  Liniaco.  —  877.  Liniacum  in  BrabantiiiBe.  —  897. 
Liniaea.  —  iOS9.  Lennecha.  —  1348.  Lenneke,  etc. 
(Waoters,  Environ»  de  BruxeUes,  t.  I»  p.  21  i, 
n.  3).  —  Cfr.  ligny  dans  la  liste  suivante. 

■aMteraaeli G.-D.  de  Luxemb. 

mmrmmmu Ibid. 

Cfr.  Margny. 

■•dermaeli Ibid. 

Matriniacom,  d'où  encore  Metternich  (Prosse  rhénane). 

■ellek Limb.  hollandais, 

Cfir.  Milly. 

■•rtalg G.-D.  de  Luxemb. 

Cfr.  Mercy. 

■ei^rlk Limb.  hollandais. 

ar.  Méry. 

■•talc,  Messancy Luxembourg. 

■Mdelik ...      Limb.  hollandais. 

■•Bit«Bi«ekcB Limbourg  belge. 

4S16.  Montenaeom.  —  1S16.  Montegneez.  —  Monti- 
niacns,  d'oIi  aussi  les  nombreux  Moniigny  (Gramd- 
GAGMACE,  Mémoire).  Qu'un  énidit  aussi  sérieui 
que  Kempeneers  ail  cru  devoir  contester  cette 
origine,  ei  rompre  ii  cette  occasion  une  ou  deux 
lances  contre  Granugagnage  {De  Oude  Vryheid 
Montenaken,  i.  II,  pp.  43  et  291-994),  cela  prouve 
dans  quel  misérable  état  sont  restées  les  connais- 
sances philologiques  parmi  les  historiens  jusque 
dans  les  derniers  temps. 

•jekc Flandre  orientale. 

964.  floica. 

Reaaiek G.-D.  de  Luxemb. 

leBaekea,  Renaix Flandre  orientale. 


(487  ) 


Mckwcicli 

Scoacum  est  le  nom  d'an  autre  Schweich  sur  la 
Moselle  en  761  (Hohtheiii,  Historia  dtplomatica 
Treitirentis,  1 1,  p.  iS3.) 


G.-D.  (le  LuxemI). 


iie«»cHeli 


«iBBicii  (Teuven). 


iUpprBAekea 

Sabiniacas.  —  Cfr.  Savignj. 


MleMAcken. 


Mierpealcli 

Stirpiniacus,  d'où  aussi  Sterpigny,  Eirepigny,  Etre- 
pagny.  Cfr.  Sterpigny  dans  la  liste  suivante. 


Luxembourg. 

LJége. 

Ibid. 

Limb.  hollandais. 
Luxembourg. 


Melsl^ao 


Flandre  orientale. 


Tauriniacus  ou  Turnaeus.  —  Cfr.  Tournai,  p.  46â,  et 
dans  la  liste  suivante. 


Luxembourg. 


iOB3.  Felsiea. 


Flandre  orientale. 


▼iMMaaekcB 

Vesiniacus?  —  Cfr.  Yésigneux  (Nièvre). 


Brabant  belge. 


WaMMIII* 


WaiiMrblllls 

Ces  deux  localités  sont  reprises  ici  pour  mémoire. 
Voyez  ci-dessus  Billig. 


G.-D.  de  Luxemb. 
Ibid. 


Viroriacus 


Flandre  occidentale. 


Belllek 

974.  Sethleca  (pour  SellecaT).—  la^O.  Selleca  (Wav- 
TIRS,  Environs  de  Bruxelle»,  t.  L  p.  873). 


Brabant. 


(488) 


REGION  ROMANE. 


Asiaevai,  Azy Luxembour|(. 

Geotiliee  Accius  (d'ârbois  db  Jubainvilu,  Recher- 
che*, p.  487).  —  Gfir.  en  France  t  Assé,  Essey 
(d'Abbois,  p.  187). 

Ae^Blacan,  ilacquegnies Hainaut. 

Gentilice  Aconius  (d'Abbois»  p.  189).  —  Voyez  Àqui- 
niacum,  —  U  y  a  uo  Àeomaeafint»  dans  le  pays  de 
Scarpoone  en  745  (Bréouigny  ei  Pabdcssus, 
Mplômet,  t.  II»  p.  398). 

AeailacaBi,  Gouillet Hainaut. 

Gentilice  Aculius  (d'Abbois,  p.  376).  —  966.  Super 
flnfio  Sambra  in  Tiila  qum  dicitur  Guliaco  (Hibaeus 
et  FOPFBNS,  Opéra  diplomatica,  1. 1«  p.  654,  cité 
par  Grahdgagnage,  MémtHre,  p.  417). —  Un  Acit- 
liaeuM  est  mentionné  en  830  (aujoard'hai  Saint- 
Apollinaire  dans  la  C6te-d'0r).  —  Sur  le  même 
thème  sont  formés  en  France  :  Eguilly  (Aube), 
Eguilly  (tiure-et-Loir).  Je  ne  sais  s'il  ne  faut  pas 
rattacher  à  Aculius  une  villa  Agullia  citée  dans 
un  dipldme  de  93  (,  et  que  Beter,  Urkundenbueh, 
1. 1,  p.  334,  identifie  arec  Igei. 

Balelaeuni,  Douchy Nord. 

937.  Duleiaca  villa  (Manbieb,  p.  S30).—  Ne  pas  con- 
fondre Douchj  avec  Douzy,  Doucey,  Doucy^  Douê- 
say  dérivant  par  Dociacus  (forme  attestée  pour  775) 
d'on  gentilice  Dotius  ou  Dottius  sur  lequel 
cflr.  d'Abbois  de  Jubainvillb,  Recherche»,  p.  398. 

Aeailaeam,  Ëghezée Namur. 

Gentilice  Aculius  (d'Abbois,  p.  189).  ~  Il  y  a  un 
Acttciaeum  dans  le  pagus  de  Beauvais,  mentionné 
dans  un  diplôme  de  657  (Brêquigny  et  Pardessus, 
Dipl&met,  t  II,  p.  407),  qui  est  Aiguisy  (Ghelles), 
dans  l'Oise  (d'Abbois,  p.  189).  Un  autre  Aiguisy 
(Aisne),  au  XI  1«  siècle  Aguisiacus  (M  atton,  ùiciion- 
naire  topographique  de  VAUne,  s.  v.  Aime). 

AlberleUenni,  Obrechies Nord. 

Nom  propre  germanique  Albericus.  — 1140.  Obrecies. 
Albericiacum  dans  divers  titres  latins,  dit  Nah- 
nieb,  p.  374,  dont  la  uégligence  ne  me  permet  (tas 
d'être  plus  précis. 


(  489  ) 

AlblaavM Luxembourg. 

Gflntilice  Albios  (d'Abbois,  p.  19Q). 

{•  Amur  (Cngnon) Luxembourg. 

f*  Mm^  • • Nord. 

1443.  Albi.  "  ISU.  Albiacum  (Mah- 

NIER,  p.  17S). 

En  France,  deux  Albiac  et  trois  Aubiac.  Cfr.  it'ARBois 
DB  JoBAiNViLLE»  Recherches,  p.  i90. 

AlMnlacNOi,  Aubigny Nord. 

Gentilice  Albinius  (u'Abbois,  p.  191).  —  4079.  Albi- 
niacum  (IIannier,  p.  474).  —  Eo  France,  vingt- 
quatre  dérirés  d'Albiniacas  :  Aubigné,  Aubigney, 
Aubigny  (d'Arbois,  p.  493).—  En  Prusse  rbénane, 
Elvenich,  qui  est  Albiniaeum  en  SM(  (Bk\f.r, 
Urkunde9tbuch,  1. 1,  p.  95). 

AII^««l«eiiHB. 

Gentilice  Albucius. 

4*  A«te«M«is  Obigies Haioaul. 

3»  «Md..  (?) ibid. 

Gentilice  Alcius. 

4»   Aaehy.lM.«MklM Nofd. 

4090.  Alci.  —  4234.  Alciacoin  {Mkv- 
NIEB,  p.  413). 

!•  ■«•», Ibid. 

847.  Halciacum  (Duvivikr,  p.  398; 
Mannier,  p.  384). 

3"  Mmmw .    .    •    • LuKeinboui'g. 

Village  ruiné  dans  le  voisinage  de 
Mont-Saint-Pierre  {Annaleid'Ar- 
lon,  4840-4854,  p.  473).  -  945  ou 
983.  Aosegias  (Rin,  Urkunden, 
p.  46). 

4^  ■•r«-AM««* Pa8-de-GaIai<i. 

1084.  Villa  Elseke(C00RT0is,  Diction- 
naire topographique  de  Saint- 
Omer). 

5*  m.te..««.. Ibid 

880.  Elciaco  (Courtois,  Dictionnaire 
topographique  de  Saint'Omer). 

AiesMlacsBi,  Ollii^nies . 
Gentilice  Alennius. 


(  490  ) 

AMberlacn*  ou  Anerlttev»,  Amberloux.  .   .      Luxcm))Our|( 

Ne  semble  pas  provenir  d'un  nom  d'bomme.  *  888. 
Ambarlao  (Lacomblkt,  t  I,  n«  7S).  —  896.  In 
Arduenna  apud  ?il]am  quœ  vocatur  Amarlans 
(Marténe  et  Durand,  AmplUsima  CollecUo,  L  II, 
p.  351.  —  XII«  siècle.  Àmberlacum  (Diplôme  apo- 
cryphe de  Pépin  d'Hersuil,  dans  Bréquigny  et 
Pardessus,  Diplômes,  i.  Il,  p.  903). 

iiaiMIIIacvai,  Amblv Namur. 

Centilice  Ambillius.  —  Peut-être  ce  nom  est-il  iden- 
tique, poar  »on  origine,  avec  le  suivant. 

iiBiellaevai. 

Gentilice  Amelius  équivalant  k  Aemilius  (d'Ar- 
BOIS,  p.  847). 

i*  AmMr  fDinant) Nainur 

t»  jkwmmmmi^m FI-  orientale. 

4394.  Amelgiis.  -  XIV*  siècle.  Amol- 
giis  [Bulletin  du  Cercle  archéo- 
logique de  Malinet,  t.  IV  (i893), 
p.  856).  —  Ctr.  en  France  :  Amilly 
et  Millac  (d'Arbois,  p.  348). 

Aaselciaevin,  José  (Battice) Liège. 

779.  Aliquos  mansos  in  Angelgiagas  in  pagello  Leu- 
cbio  (Lacomblct,  1. 1,  n«  i).  ~  4331.  Enjoseis.  — 
4337.  Enghozeies  (Grakdgacnage,  Mémoire  et 
Glossaire,  et  Holder,  Sprachsehatz). 


ABBlaeiiBi. 

Gentilice  Annius. 

4*  «isMi*» Hainaut. 

f*  «icai*» Namur. 

3»  •««•!•• Liège. 

Amlela^uai,  Onnezies Hainaut. 

Gentilice  Anicius  (d'Arbois,  p.  493). 

A^niBlaeuBi,  Hacquegnies Ibid. 

Gentilice  Aquinius  (D'Arbois,  p.  487). 

4*  779.  In  pago  Haginao . . .  Achiniagas  (Lacomblet, 
1 1,  p.  4).  —  Ce  n'est  pas  Haulchin,  comme  croit 
DoviviER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  148. 


(  491  ) 

9*  194.  Aciniagas  dans  le  comté  de  Lomme.  Achène 
(Ntmor),  d'après  Imbert  (Duvivier,  Le  Hainaut 
ancien,  p.  i48  v*). 

Cependant  cfr.  Aconiacum  ci-dessus,  qui  peut  reven- 
diquer ces  deux  dérivés.  —  En  France,  cfr.  Acigné 
(d'Abbois,  p.  487). 


■tiAciaai. 

Gentilice  Arantius. 

4*  ■>■■*■ Luxembourg. 

9»  ■•»« Liège. 

1064.  Harenzey,  Harezeis  (Bertho- 
LET,  Histoire  eccUetottique  et 
civile  du  duché  de  Luxembourg, 

L  111,  p.  XXIX). 

AMlIllacuM,  Asquiilies Hainaut. 

Gentilice  Ascillius. 

AvfeaiBtaeuai,  Offignies. 
Gentilice  Alfenius. 

666.  De  ipsa  Alba  Fontana  in  Alblavam,  summa  Siggino 
Aviaco,  ubi  Garelaicus  vennam  habuit  (Marténe 
et  Durand,  Amplistlma  CoUectio,  t.  II,  p.  4i).  — 

Siggino  Aviaco  est  probablement  l'endroit  nommé 
k  présent  La  Venne,  un  pea  au-dessus  de  Coo 
(Grandgagnagk,  Mémoire,  p.  47). 

■ilaeimi,  Bolzée  (Ans) Liège. 

Genlilice  Balantius.  —  1327.  Bolezeies.  —  4340. 
fiolenzees  (Schoonbroodt,  Inventaire  des  chartei 
du  Val-Saint'Lambert,  L  I,  no  74,  p.  99;  n^  468, 
p.  60). 

Mtfacam,  Basse-Bodeux Ibid. 

9B3.  Baldau  *  (Grandgagnage,  Mémoire,  pp.  96, 90). 


*  La  dMinence  -acum  peut  être  regardée  comine  certaine  . . .  C'est  niosi  que  Sla- 
buloMê  vient  de  Stabulanu,  Ledernau  de  Ledernacum,  Amberiao  de  Ambtrlaatm, 
GewUUauë  de  Gemblaenê,  Templuê  (par  élision  pour  Twtpiaui),  de  Templaeus,  «te. 
(GaASMAOHASB,  Mémotn,  p.  SO  ) —  Je  ferai  remarquer  en  outre  que  les  formet  maseo- 
liiMt  et  neutres  s'échangent  facilement  dans  nos  noms  {aeuê  a  aeum)^  et  e'est  ainsi 
que  nous  avons  Stabulau  à  e4té  de  Stabulaui  (1»ns  des  textes  fort  anciens. 


(492) 


laMiBlACttHi,  Bodegnée 

1446.  baldeneis,  Btldineis  (Gbamdg  agnagb.  Mémoire, 
p.  95).  —  Gfr.  Baagoez  en  Prusse  rhânane. 

(•rABilaesMi  OU  BAroatlfteuiii,  Baranzy  . 

Nom  d'homme  Barontus.  —  Barontus,  duc  franc  sous 
Dagobert  l«r  (Fredegairb,  Chronicon,  IV,  67).  ~ 
La  dérivation  de  Barontus  est  d'autant  plus  pro» 
bable  que  dans  le  pays  de  Baranzy  la  nasale  on  se 
prononce  régulièrement  au.  Holder  fait  de  Baron* 
tus  un  nom  celtique. 


Liège. 


Luxembourg. 


iacain. 

Gentilice  Basius  ou  Bassins. 

4*  ■•lato.» Hainaul. 

965.  Basiacum  (  Duvivier,  Le  Uainmt 
ancien,  p.  45K). 

^  B«i«y Brabant. 

4018.  Parochia  Basciu  (Sigebert, 
Gema  abbatiae  Gemblac,  dans 
Pkrtz,  Scriptores,  t.  Vlll,  p.  537). 

Basciu  semble  dérlTer  de  Basiacum  par  Batiaus, 
comme  Gembloux  et  Templouz  par  Gemblau»  et 
Templaui  de  Geminiacum  et  de  TempUacum, 


B,  Bastogne(en  allemand  Bastnach). 

IX*  siècle.  Bastenacgke  (Beter»  SiUtelrh.  Urkun- 
denbuch,  I).  —  887.  Bastonica  (Lacomblkt,  t.  I, 
n«  74;  Grandgagnage,  Mémoire,  p.  6S).  —  888. 
Bastonio,  Bastonica  (Lacomblet,  t.  L  n*  75).  — 
XI*  siècle.  Pastenacha  (Stepelihus,  Mirae.  Sancti 
Trudon.,  t.  Il,  col.  90). 


Luxembourg. 


Bauiialaciiiii,  Battegnies Hainaut. 

Gentilice  BaUinius.  —  4130.  Baddineiae.  —  4423. 
Batingeiae  (Duviyier,  p.  154).  —  Localité  du  pagut 
Lommacensit  seu  Sambrienxix.  868-869.  Batti- 
niacus  (Ddvivier,  p.  308). 


telIlBlacttHi. 

Sur  le  gentilice  Belinius  peitlu,  toyez  d'Arbois 
DE  JoBAiNViiXE,  Recherches,  p.  343. 

4*  ■•««■to» Hainaul. 

f*  ••iiivMiM Nord. 

4401.   Belines.  —  4308.  Bellignies 
(Mannibr,  p.  339). 

Au  IX*  siècle,  on  troure  deui  Beliniacus,  dont  l'un 
est  aujourd'hui  Bligny-sor-Ouche  (Gôte-d'Or),  et 


(4JJ3) 

l'iotre  Beligneux  (Ain).  Au  Xll<  sKicle,  il  j  a  un 
mire  Beliniacus,  qui  est  aujourd'hui  Bligoy-sur- 
Bcaune  iCdte-d'Or).  Voyez  d'Arbois,  p.  343.  — 
Rien  n'est  donc  plus  légitime  que  d'admettre  un 
Bellnius,  d*oU  dériverait  notre  Bellignies. Toutefois, 
Harrier,  p.  330,  rapproche  ici  le  Bellaing  de 
l'arrondissement  de  Valenciennes  (1096.  Beleng. 
IDBV,  p.  S14),  et  veut  les  dériver  l'un  et  l'antre  d'un 
germanique  BeUiiigen,  nom  de  lieu  qui  se  retrouve 
fréquemment  dans  la  toponymie  germanique. 
Rddolph,  I,  S44,  oonne  six  BeUingen,  un  Belling, 
puis  des  Bellinghoren,  Bellingbausen,  etc.  —  Il  est 
vrai  que  FoERSTCllA^N  ne  connaît  pas  de  nom 
d'homme  germanique  Bello,  mais  le  grand  nombre 
de  ces  noms  dérivés  nous  ohlige  à  le  supposer, 
au  moins  pour  les  régions  allemandes.  .Mais  dans 
ce  cas  le  BeUiniut  gallo-romain  ne  devrait-il  pas 
être  rattaché  à  ce  problématique  Bello  plutôt  qu'à 
un  Belenius  d'crigine  celtique?  A  tout  prendre,  je 
crois  qu'il  faut  admettre  deux  radicaux  différents  : 
Bello  dans  les  régions  allcmandei>,  Beliniut  en 
Bourgogne.  Cela  ne  résout  pas  la  question  de  savoir 
auquel  dos  deux  il  faut  rattacher  notre  Bellignies, 
situé  sur  la  frontière  lingn»iique,  et  nous  avons  iei 
un  exemple  assez  instructif  des  difficultés  spéciales 
inhérentes  aux  recherches  toponymiques. 


■«rtliBB«rl«e«Bi. 

Prénom  germanique  Berthmar. 

4*  mtmmtmmmém Namur. 

I*  siècle.  Villam  Bermariacas  (Fol- 
cuir,  Geita  abb,  Lobb,,  dans 
Pbrtz,  Scrtptore»,  t.  IV,  p.  68).  ~ 
\  297.Bermeree8  (  TranMlatio  Saneii 
Bugenii,  dans  Anal.  Bolland., 
1. 111,  p.  38). 

f«  mmmmmwém  (Moniigny-le-TiUeul) .    .    .      Hainaut. 
(Grakdgagnage,  Mémoire,  p.  415). 

3*  ■•nMriM Nord. 

Dans  ces  formes,  comme  dans  le  Bermeringen  du 
Grand-Duché  de  Luxembourg,  et  dans  le  Berme- 
rain  du  département  du  Nord,  apparaît  le  nom 
germanique  Berthmar  (Foerstemanii,  1. 1,  p.  907). 
11  faut  cependant  noter,  sous  la  date  de  6S6,  un 
Berimariacaê,  non  identifié,  qui  pourrait  disputer 
&  Berthmar  l'un  ou  l'autre  des  noms  ci-dessus. 


(  494  ) 


Luxembourg. 
Nord. 


Berlharlacum . 

Prénom  germanique  Berthar. 

4»  Bartrlx 

2*^  Bvrtrir 

4176.  Bertheriis  (Mannier,  p.  363). 

Gfr.  ■•rtri«  (Bertric-Burée,  Dordogne)  et  ■• 
en  Prusse  rhénane  (Goblenz).  —Le  nom  de  Berthar, 
que  je  suppose  dans  le  radical,  se  retrouve  encore 
dans  quantité  d'autres  noms  romans,  tels  que 
Bertricourt,  Bertrichamps,  Bertrimont,  Bertrtmou- 
tier,  Bertrimottlin,  Bertreville.  Gfr.  Mannier,  p.  309, 
et  le  ùicifonnaire  det  Poite».  —  Berihar,  outre  les 
noms  dans  lesquels  il  est  combiné  a?ec  le  suffixe 
celtique  -acum,  entre  aussi,  avec  le  suffixe  germa- 
nique -ingen,  dans  la  composition  de  Bertringen 
(Grand-Duché  de  Luxembourg). 


,  Bertogne 

4005.  Berthonia  villa  [Registre  de  Sainte^lroix,  aux 
Archives  de  l'État,  à  Liège).  -  Si  je  place  ici  ce  nom, 
c'est  à  cause  de  l'analogie  que  semble  présenter  sa 
formation  avec  ceux  de  Nassonacum  «•  Nassogne 
et  de  Bastonacum  »  Bastogne*  ainsi  que  de  Lopo- 
niacum  «  Loupoigne  et  de  Geldonacum  »  Jodoigne. 
Je  ferai  de  même  pour  quelques  autres  de  la  même 
région.  Quelque  faible  que  puisse  paraître  l'induc- 
tion qui  me  les  fait  classer  ici,  elle  se  vérifiera 
peut-être  un  jour  pour  l'un  ou  l'autre  d'entre  eux, 
et  cela  suffit  pour  me  justifier  d'avoir  attiré 
l'attention  sur  eux. 


Luxembourg. 


illlacam,  Bilques  (Uellefaut) 

4439.  Billeke  (Gourtois,  Dictionnaire  de  l'arrondit- 
»emenl  de  Saint-Omer).  —  Billeke  (Haigner^-, 
IHciionntUre,  t.  I,  n»  4Ô3).  —  Gfr.  en  France  : 
dix-neuf  Billy,  un  Billey  et  quatre  Billac.  —  Gfr. 
WoMierbiUig  et  WatdbUlig  dans  la  liste  précédente. 


Pas-de-Galais. 


Blaadiaeuai. 

Gfir.  cependant  Belliniacum. 

4»  mi*m»r l-j^e- 

3»  Bta««iM  (Sivry) Hainaut. 

3«  ■■•■«••«•• Pas-de-Calais. 

4439.  Blendeka  (Courtois,  ùiciion- 
noire  de  l'arrondissement  de 
Saint-Omer). 

En  France,  vingt  neuf  localités  doivent  leur  nom  à  un 
primitif  Blandiacus;  on  les  rencontre  sous  les 
formes  Blandy,  Blangy,  Blanzac,  Blanzat,  Blanzay, 
Blanzy  (d'Arbois  de  Jubainvu.le,  Recherches, 
p.  463^ 


i 


(  495  ) 

tl«Bi4lala«aai  OU  BtoadliBlaHi ,      Flandre  orientale. 

Monast^  fondé  entre  l'Eseaot  et  It  Lys,  à  Gand,  par 
saint  Amand. 


irUeaai,  Bléret Ué^e. 

Voyez  ci-dessus  Blerik»  p.  483. 


Blarlalacuai,  Blaregnies Hairuiut. 

■•vlalacuat. 

1»  ■•▼Isoles Uainaut. 

9>  mmw»m»w Liuembourg. 

874.   Bovenneias   (  GRÀMOGACAàfiE , 
Mémoire,  p.  25). 

;i>  ■•«▼!«••• Namiir. 


4»  KMivisaiM Nord. 

iiSa.  BouTingeis  (Mannieb,  p.  175). 


«&•  BMivisay Prusse  rMiuwe. 

4448.  BoTiniacum  (Grandcagmace, 
Mémoire,  p.  33). 

Gfr.  en  France  :  BouTigné  (Orne)  et  deux  Bouvigny. 
—  On  peut  rapprocher  ee  non  du  germanique 
Bôvinyen,  nom  de  deux  villages  du  Grand-Duehé 
de  Luxembourg,  et  d'un  troisième  dans  le  Bezirk 
de  Gologne,  et  qui  semble  dériver  du  nom  propre 
Bovo,  sur  lequel  voyez  Poerstbiiann,  L  974. 


mrmmimimmmm^  Bracqu^nies Uaiiiaut. 

Gentlliee  Bracina  (o'Arrois,  p.  3S9),  d'oU  se  déduit 
la  forme  Braccinius. 

« 
■raBtflBiacvm,  Brandigiiies  (Bauffe) Hainaut. 

BaMisilacBM,  in  pago  Lommensi. 

868-809  Bolinne  selon  Duvivica,  Le  Uainam  an- 
cien, p.  309;  Bioul  selon  Piot,  Lee  Pagi  de  la 
Belgique,  p.  475. 


CAberliaeam,  aux  environs  de  Paliseul    .   .  .      Luxembourg. 

VllI*  siècle  Caberliaco(MARTÈNE  el  Durand,  A  mplit- 
iima  CoUectio,  t.  Il,  col.  S4). 


(496) 


caiëonacBM,  Jodoigne,  en  flamand  Geldenaken. 

4464.  Gf  Idonia.  —  L'ingénieuse  conjectpre  de  Gbahd- 
6AGNACE,  Mémoire,  p.  83,  qai  admet  an  Caledo- 
niacum,  a  été  combattue  par  H.  Wauters,  Canton 
de  Jod'iigne,  p.  i,  d'après  lequel  ce  ne  serait 
qu*  «  une  oonjeclare  qui  ne  repose  sur  aucune  base 
solide  1.  Et  M.  Wauters  ajoute  :  €  La  difficulté 
d'eipliquer  convenablement  l'étymologie  de  Jo- 
doigne  s'augmente  encore  par  suite  de  la  différence 
notable  que  l'on  remarque  entre  la  forme  latino- 
flamande  et  la  foi  me  romane  du  nom.  »  N.  Wau- 
ters tombe  ici  dans  une  erreur  qu'aucun  philologue 
ne  partagera.  La  différence  notable  qu'il  croit 
deïoir  signaler  n'exiiite  pas.  Jodoigne,  au  eontraire, 
est  un  dérivé  roman  des  plus  réguliersde  Geidonia, 
et  Geidonia  lui-même  est  une  abréviation  de  Geldo- 
naeum  pour  Caldottaeum.  —  Sur  la  chutede  Vaeum 
et  son  remplacement  par  la  désinence  latine  -ta, 
cfr.  Nassogne  venant  par  Nassonia  de  Massonaeum  ;  ' 
Bastogne  par  lUslonia  de  Bastonacum  ;  Lobbes  par 
Lobbia  de  Laubacus,  etc.,  et  peut  être  Antoing  par 
Antonium  de  Anioniacum  (G.  Kurtm,  Len  origines 
de  la  vUle  de  Liège,  p.  77).  —  Sur  la  dérivation  de 
Jod  n  Geld,  cfr.  Jodion  venant  de  Geldio  (ci-des- 
sus, page  446).  Sur  l'ensemble  du  mol,  cfr.  Chau- 
denay  en  Lorraine  que  Holder  fait  dériver  d'un 
Caldeniacum  dans  lequel  il  lit  le  nom  d'homme 
Caldîr.ius  ou  Caldonius,  et  Keldenich  (arrondisse- 
ment d'Aix-la-Chapelle)  et  Caltignaga  (Piémont).  — 
La  raison  pour  laquelle  je  préfère  Caùtonaeum  au 
Caledoniacum  de  Grandgagnage,  c'est  la  présence 
du  flamand  Geldenaken  d'une  part,  et  Tanalogie 
Bastonacum,  Nassonaeum  de  l'autre. 


Brabant. 


C«l«erlac«m,  Caudry 

4087.  Calderiacum  (Mahnier,  p.  270). 


Nord. 


Calvlaiacum,  Gavin  (Sirault)  .       

Sur  un  gentilice  Calvius,  cfr.  d'Arrois  ue  Jubain- 
VILLE,  Recherches,  p.  SOS.  On  est  autorisé  à  en 
déduire  l'existence  d'un  Galvinius.  —  874.  In  page 
Hainau  in  villa  quae  vocator  Calviniaca.  —  899. 
Calviniacus.  <  Il  n'est  pas  douteux  que  Calviniaca 
ne  corresponde  au  hameau  de  Sirault  appelé  Gavin.  • 
(Duvivier,  Le  Hainaut  ancien,  p.  160). 

€Mipic«Biaeniii  (Caventoniacum?),  Ghevetogne 

Yers  956.  Caventonia  (Grandgagnage,  Mémoire, 
p.  40)  —  Sur  la  forme  Capitonacus,  voyez  d'Arrois 
DE  JuBAiNViLLE,  Recherches,  p.  47S.  -  Gfr.  en 
France  :  Gapdenac  (Lot).  —  l]n  Captuniacum  dans 
Acta  Sanct.  Rolland,,  octobre,  t.  Vil.  —  Le  nom 
de  Capitonius  dans  HOrner,  tnscr,  Hispaniae 
Latinae,  9600. 


Hainaut. 


■ 

I 


Luxembourg. 


j 


(  497) 

Carl0lacMHi ,  Cherzy  (Gedinnel Naraur. 

Gentilice  Gharisias  et  Garisias  (d'Arbois,  p.  Si9)  — 
Gfr.  en  France  :  Quierzy,  deux  Ghérizy,  Ghériaé, 
Chérizay  (d'Arbois,  p.  31S). 

Cariiiueuai,  Carly Pas-de-Galais. 

867.  Quertliaco  (Haigneré,  Chartes  de  Saint-Bertin, 
1. 1,  D»  44).  —  Cfr.  le  nom  de  famille  Cartailhac,  qae 
je  ne  trouve  d'ailleurs  pas  dans  le  Dictionnaire 
des  Postes. 

CmtMimeumy  Quesques Pas-de-Gaiais. 

857.  Kessiaco  (HaignerÉ,  Charles  de  Saint-Bertin, 
t,  1,  n«  39}.  —  Gfr.  en  France  plusieurs  Chassé, 
Gbassey,  Ghassiecq,  Ghassiea,  Ghassy,  Ghesay 
(d'Arbois,  p.  143). 

cavialacaniy  Sainte-Mari e-Ghevigny Luxembourg. 

Gentilice  Cavinius.  —  888.  Caviniaco  (Lacohblet, 
1. 1,  u«  75).  —  il84.  Ghiviniacum  {Chartes  de  Saint- 
Hubert,  aux  archives  d'Arlon).  —  XII*  siècle.  Gavi- 
niacus  fiscus  {Chronicon  Sancti  Huberti),  —  En 
Prasse  rhénane  :  Kevenicli. 

CeBaaeam,  Giney Namuf. 

1006.  Geunaco  (Bormans  et  Scboolmeesters,  Cartu- 
laire  de  l'église  Saint- Lambert,  1. 1,  p.  36).  —  Sur 
une  identification  vicieuse  de  Giney  avec  le  Canna- 
cum  des  monnaies  mérovingiennes,  voyez  Ponton 
d'Amécourt,  Essai  sur  la  numismatique  méro- 
vingienne, p.  8. 

ChUBiacum,  Ghiny Luxembourg. 

1071.  Chisniacum  (Bertholet,  Histoire  ecclésias- 
tique et  civile  du  duché  de  Luxembourg,  t.  IH, 
p.  33).  —  1097.  Gastrum  meum  Ghisnei  {Instit, 
Arton,  1874,  p.  356).  —  X1I«  siècle.  Ghiniacensis 
{Chronicon  Sancti  Huberti,  c.  S3). 

cimaeuBi,  Chimay Hainaut. 

1088.  Cimai  (Martène  et  Durand,  Amplissima  Col- 
lectio,  t.  H,  p.  74).  -  1096.  Gimacum  (Bormans  et 
SCHOOLHEESTERS,  Cartulalre  de  l'église  Saint' 
Lambert,  t.  I,  p.  47).  —  XII"  siècle.  Gymacum 
(GiSLEBERT  DE  MoNS,  dans  Pertz,  Scriptores, 
L  XXI). 

Tome  XLVIII.  32 


(  498} 

Clipllaaaai. 

Gentilice  Cipellius.  Cfr.  d'Arrois,  p.  247. 

i*  cipir Haînaat. 

974.  In  Cipliaco  ecdesiam  cum  xxz 
manâs  (Ddvivier,  pp.  164  et  350). 

C*est  aussi  le  nom  d'une  ?ilit  près  d'Amiens,  men- 
tionnée dans  on  diplôme  de  &SQ  (d'Arbois  de 
JUBAINTILLE,  Recherches,  L  c). 

9»  ciptot Liège. 

4353.  Chypplhey  (Schoonbroodt,  In- 
ventaire des  chartes  de  Saint^ 
Martin,  n««  i37  et  333). 

cupiaeuBi,  localité  inconnue,  à  chercher  dans 
TArdenne  méridionale. 
178.  Cispliaco  palatio  publico.  —  814.  Gispiaco 
palatlo.  —  83â.  Gispiacho  in  Arduenna.  —  878. 
Gispiaco  fisco.  —  Gispiaco  fisco  (BouQDET,  t.  IX, 
pp.  413, 414).  —  Voyes  Spruiver-Menke,  Àtl.  des 
MiUelaUers,  Yorwori,  p.  16. 

c«Uc«m  pour  Codiacura  (Coyecques) Pas-de-Calais. 

844-864.  Coiaco.  —  1095.  Goica  (Baigneré,  Charles 
de  Saint'Bertin,  U I,  n»»  40  et  92;  cfr.  GOURTOIS, 
Dictionnaire  de  ^arrondissement  de  Saint-Omer), 

CabiniAcum,  Gouvin Namur. 

872.  Diplôme  de  Gharles  le  Ghauvc.  —  X«  siècle. 
Guvinium  ?illam  in  pago  Teoracenci  fundatam 
{Anal.  BolL,  1 111,  p.  33). — Xll»  siècle.  Goviniacum 
(Chronicon  SanciiHuberti,  c.  88).  —  Voyez  cepen- 
dant ci-dessus,  page  481. 

Cruelnlacimi. 

Genlilice  Grucinius. 

l»  Crl«aée Liège. 

1289.  Grislegnes  {Registre  de  Sainte- 
Croix,  fol.  23  vo).  —  Xlh  siècle. 
Crescengnez  (Hemricourt).  Gres- 
tengnes  (Hocsem  dans  GhâpivAU- 
V1LLE,  Gesta  pontijicum  Leodten- 
sium,  II,  381).  —  Grestengneis 
{Chronic.  Sancti  Trudonis  CotUin., 
111). 


i 


20  ciiri.tMi«i.t G.-D.deLux.  j 

La  double  épentbèse  du  t  est  due  à 
l'étymologie  populaire. 


(  499) 

'••--^m jlamur. 

Voyez  sous  Gosiniacum, 

Cfr.  en  Prance  Crugny  (Marne,  lu  IX»  siècle  Crusci- 
niacam.  Flodoart,  HUtoria  remetislt  ecclesiae. 
Thé     "         C'««2n«ch  et  Cûrienich  en  Prusse 

DIpUae.»,  Dichy ^^^^ 

847.  (DuviviER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  299). 


Mahoteb,  p.  466,  ne  donne  rien  de  satisfaisant 

ÏS?;„7  ^'if*i-  P»Î?»"F  (Flodoabd,  Annal,, 
if^^-r  *L  "*cïe.  Duvaicum  {Gesta  epp,  Cam', 
yJ^\^^  ^^Î^T^  Scriptores.  t.  VII,  pV442).  - 


Liège. 


EberBAeaai. 

10  Av«rMi. 

^37-964.  In  comitatu  Avernacsce 
(PiOT,  Cartulaire  de  Fabbaue  de 
Saint- Trond,  t.  |,  p.  6.),  -  946. 
Villa  Lens  in  comitatu  ATernas 
(Beter.  Urkundenbuch,  1. 1,  p.  246). 
— 108»-4090.  Eyrenais  (PiOT,  Car- 
tulaire deVabbaue  de  Saint  Trond, 
1. 1,  p.  6).  -  1124.  Evernais  {Cartu- 
laire manuscrit  de  Saint-Laurent, 
au  Séminaire  de  Liège). 

2o  mm^mtsmé^  (Fraiponl) Liège. 

915.  Havernai  (Bormans  et  School- 
MEESTERS,  Cartulaire  de  l'églUe 
Saint- Lambert,  t.  ï,  p.  14,  cfr. 
Grandgagnage,  Mémoire,  p.  19).  — 
Appartient  peut-être  au  thème  sui- 
vant. 

Cfr. en  Prusse  rhénane:  Ebernach.  1130.  Efemacum 

t  T  ^"j^r^^''^''"!l^'. P-  ^î  ^"■î»»  Urkundenbuch, 
t.i,p.5»J).—  En  Suisse:  Avemiacum  (Gatschet. 
Ortset,Forsch.,^,^),  ^ 

EberwInlaeuBi. 

Prénon  germanique  Eberwin. 

!•  B^r«c.i- Hainaut. 

1012.  Evregnies  (Chotin,  p.  427). 

2<>  ■«•«•«• Liège. 

Xlh  siècle.  Ewruingneis.  —  XIII*  siè- 
cle. Ef  regneis  (Poncelet,  La  sei- 
gneurie de  Tignée,  p.  4). 


Ibid, 


{  500  ) 

Fellciacwai,  Fléchin Pas-de-Calais. 

Gentiliee  Felicias  {Corpus  Inscriptionum  LaUna- 
mm.  Vil,  Table).  —  994.  Felciacas.  —  4096.  Feizi 
(Haigkebé»  Chartes  de  Saint-Berlin,  t.  I,  n^«  66 
et  94). 

riorlaenni,  Florée Namur. 

Gentiliee  Plorias.  —  816.  Flores  {Ckronicon  Sancti 
Huberti,  8,  dans  Pertz,  Scripiores,  t.  VIII).  — 
ROBAUX.  p.  dS,  interprète  à  tort  ce  nom  par  Florzée. 
—  En  France,  quarante-sept  localiiés  poiient  ce 
nom  dérivé  de  Floriacum  .'.tels  sont  les.  Fleury, 
Flearieuz,  Fleurey,  Fleuré,  Floirac  (d'Arbois, 
pp.  168  et  236). 

Floreniiaenni,  Florzée  (Sprimont) ......      Liège. 

Gentiliee  Florentins. 

Franelialaeuiii,  Fragnée Liège. 

44i9.  Frankeugnez  {Anniversaires,  %  fol.  57,  aux . 
Archives  de  Liège). 

On  pourrait  aussi  supposer  un  germanique  Fran- 
kingen  venant  de  Franco,  qui  a  été  fréquemment 
employé  comme  nom  d'homme  au  moyen  âge. 
Ce  qui  diminue  la  force  de  cette  conjecture,  c'est 
que  Frankingen  ne  se  retrouve  que  dans  la  topo- 
nymie de  la  Bavière  et  de  l'Autriche,  oti  Rudolph, 
L  col.  iiS8,  signale  cinq  Franking. 

Cfr.  en  France  deux  Fragney  et  huit  Fragny,  sans 
compter  beaucoup  d'autres,  formes  douteuses 
{Dictionnaire  des  Postes),qnt  D'ARB0is,page  319, 
voudrait  ramener  à  un  primitif  Afraniacum;  cepen- 
dani  l'aphérèse  n'a  pu  avoir  lieu  pour  tous  ces  mots. 

Gabriaeam. 

Gentiliee  Gabrius. 

io  «ivry Hainaut. 

4083.  Givreyum.  —  44  H.  Gyvreium 
(DuviviER,  p.  472). 

20  civry  (Flamierge) Luxembourg. 

30  o«v«riii Limbourg. 

Voyez  ci- dessus,  page  485. 

Sur  le  radical,  voyez  d'Arbois,  p.  436.  —  Cfr.  en 
France  : 

Gabriac  (Mas  de  Londres)    ....      Héranlt. 

Gabriac Aveyron, 

Gabriac  (Gapdenac  Gare) Ibid. 


I 

1 


(  301  ) 

Gabriac Lozère. 

Gabriac Tarn. 

Gefrey-Ghambertin Côte-d'Or. 

Geyry Jura. 

Givray Aisne. 

Givray Indre-et-Loire. 

Givray Isère. 

Gifray Vienne. 

Givrée Haute-Loire. 

Givry  (Belieau) Aisne. 

Givry Allier. 

GÎTry Ardennes. 

Givry  (Cours  les  Barres) Cher. 

Givry  (Poëcy). Ibîd 

Giyry  (Vanderesse) Nièvre. 

Giyry Sa6ne-et- Loire. 

Givry  (Beaubery) Ibid. 

Givry Yonne. 

Givry-en-Argonne Marne. 

GiTry-lez-Loisy Ibid. 

dalmeatucani,  Gomzée  (Yves-Gomzée^  .   .   .      \amur 

1018.  Gomenceias  (Don  Bebmèrc,  Doeumint*  iné- 
dits, p.  8). 

CUmëHncani  OU  C;«Tl4lacuiii« 

Geniilice  Gavidius  (d'Arbois,  p.  â:i9). 

io  G«fli7.i«s.piét«a. Hainaut. 

XI  I«  sièeie.  Guadiacus  nunc  Goys 
(Chotin,  p.  459). 

2*  Oh*7 Ibid. 

3«  uttmr  (Labuissière) Ibid. 

4481.  Goi  saper  Sambram  (DuviviER, 
p.  453).  —  1459.  Goico  super  Sam- 
bram  (Duvivier,  p.  42). 

^  umjmu Brabant. 

Voyez  ci-dessus,  page  485. 

D'Arbois,  pp.  339-244,  compte  jusqu'à  vingt-cinq 
communes  françaises  dont  le  nom  dérive  de  Gau- 
diacus  (Jouy,  Jouey,  Joué,  Jouet).  Le  nom  est  déjà 
cité  dans  l'hagiographie  du  VI*  siècle  (Grégoire 
DE  Tours,  Mir.  Sancti  Juliani»  40)  et  du  Vll«  siècle 
(  Vita  Sancti  Leodegarii  et  VUa  Saneti  Euxta-ùi, 
dans  Bouquet,  II,  625  et III,  504).  D'après  d'Arbois, 
Gaudiacus  dérive  de  Gavidiacux,  et  le  nom 
d'homme  est  Gavidius,  qui  se  rencontre  dans  le 
Corpus  inscr.  Lai.  ---  Cfr.  sur  ce  sujet  l'article  de 
RicouART,  pp.  96-99,  qui  montre  qu'il  faut  ajouter 
à  cette  liste  cinq  Gouy  en  France,  plus  Gueux 
(Marne)  et  Joye  (Nièvre,  qui  est  encore  Gaudiacum 
en  4233),  Goué,  Gouey,  Joies,  etc. 


<  im  ) 

fSomlBlacuiit. 

Geniilice  Geminias. 

io6«MM*«« Namur. 

111*  siècle.  Geminiacum  {htnéraire 
d'A  ntonin),—9é6,  Villam  Gemblaus. 

—  960,  96i  et  083.  Gemblaos.  — 
Xll«  siècle.  Gemmelaus  (d'ordinaire 
dans  Sigebert  de  Gembloux  Grand- 
GAGNAGE,  Mémoire,  p.  il).  ~  Sur 
l'identité  des  désinences  -aus  et 
-acut,  voyez  plus  haut,  page  49i 
note. 

2«  «••«•■tek Liège. 

Voyez  ci-dessus,  page  485. 

:{«  oimaA* Namur. 

Voyez  Germiniacum.—Cfr.  en  France  : 
Gemigoy  et  Jumigny  (d'Arbois, 
p.  -189). 

GolliBlaeum,  Ghlin Hainaul. 

974.  In  Geliiniaco  v  mansos  (Duvivier,  pp.  46 i  et  473). 

Germiiiiaeiini,  Gimnée Namur. 

816.  Germiniaca  in  pago  laumense  (Bouquet,  VI, 
498,  cité  parPiOT,Le«  Pagi  de  la  Belgique,^.ill), 

csilboriiacum,  Gelbressée Namur. 

IVénom  germanique  Giselbertus.  —  445!2.  Gilbertzeis. 
—  423J.  Gilebrecees  (Grandgagnage,  Vocabu- 
laire, p.  42i). 

tilmlaeum. 

4©  «umet Hainaut. 

868-869.  Gimiacum  (Duvivier,  p.  340). 

—  X*  siècle.  Gimiacum  (Folcuin, 
Gesta  abb,  Lobb.,  c.  27). 

S*  tàmétmr Pas-de-Galais. 

IX*  siècle.  Gimiacum.  —  X1I«  siècle. 
Ghimiacum  (Gourtois,  Dictionnaire 
lopographique  de  V arrondissement 
de  Saint'Omer). 

OoalnlAeum. 

X«  siècle.  Gosiniacas  (Folcuin,  Getta  abb,  Lobb., 
dans  Pertz,  Scriptores,  IV,  pp.  69  et  70). 

40  o«M«iiM  ...  ....      Hainaut. 


(  803  ) 


99  ci«ch«Bé« Namur. 


Au  sujet  de  ce  dernier  nom,  je  ferai  remarquer  que 
dans  trois  chartes  du  Xlll»  siècle,  un  chanoine  de 
Liège,  Jean  de  GQrzenich,  est  appelé  tour  à  tour 
Jean  de  Gurzenich,  de  Gorcenig,  de  Gochegni 
(BORMANS  et  SCHOOLMEESTERS,  Cartulaire  de 
Véglise  Saint-Lambert,  t  I,  pp.  494,  IS^Q  et  54i). 
—  Notre  Gochenée  ne  pourrait-il  j)as  venir,  lui 
aussi,  d'un  Cruciniacum  (voyez  ce  nom  ci-dessus»? 

Grvalaeani     ou     GriidliilaeuDi ,     Grignaixi 

(Bienne-lez-Happart) llainaut. 

869.  Groigniaco  [Polyptyque  de  Lobbe*,  dans  Duvi- 
viER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  309;.  —  XII*  siècle. 
Castrum  quod  dicilur  Gruniacum  'Duvivier,  Le 
Hainaut  ancien,  p.  i74).  —  Ce  château  se  serait 
appelé  au  XI>  siècle  Gruduracus.  —  Correspon- 
drait, selon  Duvivier,  k  Grignard  r  Sienne  lez- 
Happart).  —  Ce  nom  manque  dans  les  dictionnaires 
de  Vànder  Maelen  et  de  Jourdain. 


GuBlaeniii. 

779.  Chuinegas  (Lacohrlet,  t.  I,  n*  1).  —  Répond 
à  Guignies,  Gœgnies  ou  Gougnies  dans  le  Hainaut. 


i»  HaJbay Luxembours 


n- 


En  allemand  Habich.  —  4â68.  Habay 
{Cartulaire  de  V abbaye  de  Marien- 
thal,  t.  J,  p.  93). 

^  HavAi Hainaut 

(Testament  de  iainte  Aldegonde, 
dans  Duvivier,  Le  Hainaut  ancien, 
p.  i77,  pièce  apocryphe). 

Ce  nom  est  un  des  plus  douteux  de  mon  répertoire, 
et  je  ne  l'inscris  ici  qu'avec  beaucoup  d'hésitation. 
Sans  compter  que  l'identité  de  provenance  entre 
Habay  et  Havai  n'est  pas  établie,  et  que  d'ailleurs 
la  forme  Havacum  ne  se  trouve  que  dans  un  docu- 
ment apocryphe,  il  faut  remarquer  que  Habay  est 
situé  à  l'extrême  frontière  des  langaes,  et  que  le 
nom  s'expliquerait  tout  aussi  bien  par  un  g*'nn:i- 
uique  Habach  (sur  le  suffixe  -bach  *  bay  ou  baiju, 
voyez  ci-dessus,  pp.  314  et  suivantes).  —  L'Oris- 
Lexicon  de  Rudolph  mentionne  en  Allemagne 
treize  localités  du  nom  de  Habach  et  trois  du 
nom  de  Habich;  mais  toutes  se  trouvent  c-u 
Bavière,  Autriche  ou  Tyrol,  une  seule  dans  la 
Prusse  rhénane.  Un  de  ces  Habach  figure  au 


^ 


(  S04  ) 

X*'  siècle  dans  la  vie  de  S.  Ulric,  sous  le  nom  de 
Hevibahc  (Pebtz,  Sctiptores,  t.  IV,  p.  393).  Par 
contre,  le  Dictionnaire  des  Postes  ne  renferme 
aucun  nom  de  localité  française  que  l'on  poisse 
rapprocher  de  ceux  de  Habay  ou  de  Havay. 
D'après  cela,  Torigine  germanique  de  notre  Habay 
serait  k  première  vue  assez  probable. 


I,  Harmignies Hainaut. 

Geolilice  Harmonius. — Voyez  ci-des»u8,  page  462.— 
Sur  un  Harmoniace  non  identifié  en  France,  et 
qui,  d'après  Matton,  Dictionnaire  topographique 
de  l'Aisne,  serait  Morgny-en-Thiéracbe,  voyez 
d'Arbois,  p.  S48. 

■elelaeun,  Hauchin  ...       Pas-de-Calais. 

4051.  Uelciaco  —  iiSi.  Belcy  (Haigneré,  Chartes 
de  Saint'Bertin,  i.  I,  n'  •  93  et  210).  —  Peut-être 
fauL-il  ramener  à  ce  même  primitif  les  noms  de 
Nord-Ausque  et  de  Zud-Ausque,  qu'on  trouve 
plus  haut  sous  Alciacum. 

■««iaenni,  Ihy,  dépendance  de  Havay Hainaut. 

Gentiiice  Iccius  (d'Arbois,  p.  359j.  —  VII«  siècle. 
Ichiacum.  —  1180.  Ihi  (Du vivier,  p.  181).  —  Issy- 
rÉvêque  (Saône-et-Loire)  dérive  aussi  d'un  Iccia- 
cum,  et  plusieurs  autres  localités  sur  lesquelles  il 
faut  lire  d'Arbois  de  Jubainvillc,  Recherches, 
p.  148 

jarniaeiim,  Journv Pas-de-Calais. 

IX*  siècle.  Cornacum  pour  Jomacum  (Courtois,  Dic- 
tionnaire topographique  de  l'arrondissement  de 
Saint  Orner).  —  1S27.  Jorniaco  (Haigneré,  Chartes 
de  Saint- Berlin,  t.  U  n»  712,  p.  31b). 

JavInlNeam,  Jévigné  (Lierneux) Liège. 

Gentiiice  Juvinius  ( d'Arbois,  p.  2S3).  Cfr.  Giveny,  / 

village  détruit  aux  environs  de  Rogeipy,  dépen-  f 

dance    de   Bovigny  (Luxembourg).    -    Cfr.    en  ! 

France  :  de  nombreux  Juvigny,  Juvignies,  iuvi- 
gné,  Juvignay,  Juigny,  Jeugny,  etc.  (d'Arbois, 
pp.  252-254).  —  Dans  le  Grand- Duché  de  Luxem- 
bourg :  Givenich. 

KiitUeum  (pour  Clitiacum),  Cléty Pas-de-Calais. 

857.  Kiltiaco  (HAlCNERt,  Chartes  de  Saint-Bertin, 
1. 1,  no  39). 


(  805  ) 

lianderlelaenn,  Landrecies Nord. 

PréDom  germanique  Landericus.  ~  XII*  siècle.  Lan- 
dericiacam  (MANNiERt  p.  3S0). 

Laurentlacum,  Lorcé Liège. 

XII*  siècle.  Lorenzeis  (Grardgagnage,  Mémoire, 
pp.  46, 48,  et  Vocabulaire,  p.  43).  —  Cet  auteur  se 
trompe  en  ne  s'apercevant  pas  que  -eias  dérive  de 
-acum  selon  le  procédé  commun. 


I«elllacaai  ou  Laellaenna,  Liaugies Nord. 

Gentilice  Laelius  (d'Arbois,  p.  S57).  —  i074.  Leigeiis 
(DuviviER,  p.  415).  —  Cfir.  Lellig,  dépendance  de 
Manternach. 


Llnlacum. 

Genlilice  Linius. 

i^  LiCM«y Liège. 

832-833.  in  pago  Alsbanio  in  villa  nun- 
cupante  Liniaco  (M artènb  et  Durand, 
AmplUuima  Colleetio,  t  I,  coL  88, 
cité  par  Wauters,  Environs  de 
Bruxelles,  1. 1,  p.  Sii). 

S»  LISB7  (Gaurain-Ramecroix) ....     Hainaut. 

^  M.îmmr Namur. 

A^  L«BMi«k Brabant. 

Voyez  ci-dessus,  page  486. 

S*  Lisar Nord. 

1168.  Latiniaco  (Mannier,  p.  153). 

6»  Licay Nord. 

878.  Liniacum  (Hannier,  p.  290). 

Grâce  à  la  chute  de  la  médiane  et  à  ratténuation  de 
l'a  en  i,  il  se  peut  que  tel  ou  tel  de  nos  Ligiiy, 
comme  le  5^,  dérive  de  Latinlus  (d'oii  de  nombreux 
Lagny)  plutôt  que  de  Linius. 


■«uplnlaeniii. 

Gentilice  Lupius  (d'àrbois,  p.  263,  d'après  lequel 
on  peut  supposer  Lupinius). 

1*  ■.•■p*i«M* Brabant. 

868-869.  Lupiniacus  (Du? ivier,  p.  309j. 
—  966.  Luponio. 


(  sou  ) 


!2o  L*«v*is«é Ijéi^e 


iU9S.  Lof  ineias  (KiTZ,  Vrkunden,  p.  57; 
Grandgagnage,  Mémoire,  p.  42). 


:>  L«««s»^  (Ben-Ahin) Ibid. 

dS35.  Lovigoes.  —  4968.  Loavignies 
(Grandgagnage,  Foca6tt/aire,p.4i}. 

4*  i.Mi««ia  (?) llrabant. 

884.  In  loco  qui  dicilur  in  Lovon  (Regi- 
NON,  Chromeon,  ad  an.).  —  891.  Lo- 
vonnium  (Flodoard,  Annal.,  dans 
Pertz,  Scriptoret,  U  lil).  —  891. 
Prope  fluvio  Dyla  loco  qui  dicitur  Lo- 
voDnium  [Annal.  Fuld.,  dans  Pektz, 
Seripuren,  1. 1).  —  XI«  siècle.  Posses- 
siuncula  quaedam  est  hujus  eccic- 
siae  (Leodiensis)  nimis  contigua  oppi- 
do  quod,  Lovanium  nomine,  dimi- 
nulivum  ex  suo  nomine  eidem  villulae 
indicit  vocabulum;  cognominatur 
enim  Loviniol  (Anselme,  Gesia  epp. 
Leod.,  dans  Pertz,  Scriptoret, 
t.  Vil.  p.  450).  -  \\*  siècle.  Caslel- 
lum  LoTauium  (Stepelinus,  Mirac. 
Sancii  Trudonit,  \,  5,  dans  Maril- 
LON,  Acta  Sanctorum,  t  YI,  p.  il); 
je  crois  qu'il  faut  là  Loviniol.  — 
X1I«  siècle.  De  vico  qui  dicitur  Lovi- 
uium  juxta  Lovanium  alque  inde 
diminutlvato  (Rodolphe,  Chronicon 
Sancti  Trudonis,  1, 10). 

Ce  nom  de  Lovenjoul  (Loviniolum),  diminutif  de 
Lovinium  ou  Lovanium,  et  qui  est  même  employé 
par  les  populations  flamandes,  me  prouve  que  la 
localité  éiait  romane  et  a  été  baptisée  par  des  habi- 
tants romans.  Mais  n'en  ressort-il  pas  que  Lovanium 
lui-même  a  dû  être  originairement  roman?  Pas 
nécessairement.  II  suffit  de  supposer  que,  dans  des 
circonstances  historiques  inconnues,  c'est  un  éta- 
blissement religieux  qui  a,  soii  fondé,  soit  dénommé 
l'endroit  :  il  l'aura  fait  en  latin,  et  pour  dire  Pctit- 
Louvain,  il  aura  dit  Loviniolum,  dont  les  Wallons 
auraient  fait  Lovigneul  et  dont  les  Flamands  firani  f 

Lovenioel,  d'ob  en  français  Lovenjoul.  —  Sur  Lo-  î 

venjoul,  voyez  HouzE,  p.  43.  —  Cfr.  en  France, 
quinze  Lupiniacum  :  Louvigné,  Louvignies,  Lou- 
vigny,  Lovagny  [Dictionnaire  des  Pottes),  —  Eu 
Prusse  rhénane  :  trois  sous  la  forme  LOvenicli 
(ËSSER,  Kreitblait  fur  den  Kreis  Malmedy). 


(807) 

lAffBiaeam,  Magnée Liège. 

Gentiiice  Magaius  (d'Arbois,  p.  S64).  —  En  France, 
trente^inq  localités  tirent  leur  nom  de  Magniacm  : 
Magny,  Magnac,  Ma  nhac,  Magné,  Magnieu  (d'Arbois 
DE  JoBAïKViLLE,  Recherches,  p.  S64;  cfr.  HouzÉ, 
p.  93).  —  En  Allemagne  :  Mayen  (Prusse  rhénane) 
après  la  chute  de  la  désinence  -acnm,  d'après 
ESSEB,  Programm,  p.  48. 

laolllacaBi,  Moignelée Namur. 

Gentiiice  Manilius.  —  Je  fais  ici  une  double  supposi- 
tion, puisque  je  suppose  un  Manilius  non  attesté 
dans  le  C  /.  R.,  et  un  Maniliacum  primitif  dont 
Moignelée  serait  la  forme  moderne. 

larelIllaeuBi,  Marquillies Nord. 

Gentiiice  Marcellius  (d'Abbois,  p.  2t)8).  —  Cfr.  en 
France  les  divers  Marcillac,  Marcillat,  Marcillé, 
Marcllly,  Harailly  (d'Abbois,  p.  269). 

larUrani,  Méry  (TilflF) Liège. 

Gentiiice  Marins  (d'Arbois,  p.  !275).  —  Pourrait 
cependant  aussi  venir  d'un  Matrius,  comme  Meterik 
(Limbourg  hollandais),  voyez  ci-dessus,  i)age  486. 

En  France,  vingt-quatre  localités  dérivent  leur  nom 
de  Mariacus  :  Maire,  Mairy,  Marey,  Maray,  Mariac, 
Méry.  Plusieun  autres  le  tirent  de  Matriacus 
(d'Arbois,  p.  275). 

larlBiacnni,  Mérignies Nord. 

Gentiiice  Marinius.  —  Cfr.  d'Arbois,  pp.  464  et  27i). 
—  On  pourrait  aussi  faire  dériver  ce  nom  de  .Matri- 
nius,  comme  Méry  de  Matrius. 


laureBtlaeutti. 

Gognomen  Maurentius  (cfr.  d'Arbois,  p.  340). 

io  normal* (Heure) Namur. 

4484.  Moreceis  [Chronicon  Sancti  Hu- 
berti). 

S"  ■•MMiiiiM Nord. 

4064.  Morenceis  (Manmer,  p.  395). 

Cfr.  en  France  :  Norancé,  Morancez,  Morancy,  Mo- 
nnzy.  Montmorency.  Ce  nom  sous  la  forme  usitée 
au  Xlil*  siècle;  le  grand-père  de  Maurice  de  Neuf- 
mousiier  s'appelait  iHoran/iux  vel  Mauriiius,  dit  le 
nécrologe  de  Neufmousiier. 


(  508  ) 

laorlclacam,  Hoircy Luxemboui^. 

Geotilice  MaariciuB.  —  IX*  siècle.  Villa  que  dicilur 
Morceias  super  fluTium  Urtam  (RiTZ,  Urkunden, 
p.  18). 


Ilmiaenni. 

1*  Mmmtj  (Verlinethun) Pas-de-Calais. 

867.  Miuthiaco  (Haigneré,  Chartes  de 
Saint-Berlin,  1 1,  n*  44). 

â*  ■•»(«••• Ibid. 

877.  Menteka  (Courtois,  Dictionnaire 
topographique  de  l'arrondissement 
de  Saint-Omer,  Haignerê,  Chartes 
de  Saini'Bertin,  1. 1,  n«  5â). 


■•■tlBlaenin, 

Gentilice  Hontinius  (d'Arbois,  p.  384). 

4*  Bi«atis«iM-iM-L«a» Hainaut. 

9*  ■■•■ticai«^0aiBt-ciivifl<*rii«.    .    .      Ibid. 
868-869.  Montiniacus  (Dcvitikr,  p.  809). 

9^   Bi*BtlCBl*a.s«r.Bo« Ibid. 

4»  Bi—tis.i.....r.s.i«kr« Ibid. 

868-869.  Monliniacus  (Duvivier,  p.  310 . 

5«  Bi««tl«ar.|«.TIIIe«l Ibid. 

6»  mmmtmmné» Liège. 

7«  Bi*Bt«cMt  (Flostoy) Namur. 

8»  Bioaciffar Nord. 

i096.  Montigniaco  (Màhiiier,  p.  i95). 

Voyez  la  liste  précédente. 

10»  BiMtiKar Nord. 

911.  MontiDiacum  (Mannieb,  p.  295). 

Cfr.  Montenaeken  dans  la  liste  précédente.  Le  gen* 
tilice  est  Silontanius  ou  Montinius;  de  la  première 
de  ces  deux  formes  dérivent  les  noms  de  vingt 
quatre  localités  françaises,  et  de  la  seconde  ceux 
de  quarante-neuf  (d'Arbois,  pp. 284-386);  Avec  les 
huit  noms  belges,  cela  fait  un  total  de  quatre-vingt- 
un  noms.  Le  type  est  particulièrement  intéressant 
parce  qu'il  nous  offre  un  exemple  authentique  et 
ancien  de  l'atténuation  de  -anius  en  -inius,  qui 
semble  avoir  déterminé  la  forme  actuelle  de  plus 
d'un  des  noms  de  lieux  terminés  en  -m. 


(  509  ) 

La  Mozée  (ViUers-lerGambon)  .      Namur. 

dOiâ.  Mosenceias  (DOM  BerlièRE,  Doeumenu  iné- 
dits, p.  5).  ~  Gfr.  Messancy  dans  la  liste  précédente. 

Maiiclacaiii  OU  MIIItlArani  (de  MilUittS  OU  de 

Meletius),  Mussy-la-Ville Luxembourg. 

Gentiiice  Mustius  (d'Arbois,  p.  286).  ~  893.  Muczi, 
village  disparu  dans  le  pays  de  Villance,  mentionné 
dans  le  polyptyque  de  l^rQm  (Beyer,  Urkunden- 
buch,  t  I,  p.  it>9).  —  Mussy  est  un  des  noms  les 
plus  obscurs  de  ma  liste,  à  cause  des  divers  radi- 
caux auxquels  on  peut  rattacher  les  nombreux  noms 
de  cette  catégorie.  Le  Dictionnaire  des  Postes 
français  me  fournit  sept  Mussy,  dix  Moussy,  deux 
Moussey,  sans  compter  les  Musset,  les  Mousser,  les 
M  oissac,  les  Moissat,  Moissey,  Moissieu,  Moissy ,  etc. 
Do  ces  noms  il  en  est  peu  dont  nous  possédions  la 
forme  primitive.  Moussy  (Aisne)  est  Musceium  au 
VIII*  siècle.  —  Moussey  (Aube)  est  Musciacum  en 
815,  d'après  Bodtiot  et  SocCARD,  Dictionnaire 
topographique  de  l'Aube,  p.  d09  (d'Arbois  de 
JuBAiNViLLE,  Recherches,  p.  387,  faitunfaux  renvoi 
à  ce  passage),  et  Miliciacum  en  842  dans  Nithard, 
IV,  3.  Grégoire  de  Tours  mentionne  un  vicus 
Musciacas  que  Ponton  d'Amécourt,  p.  iS3,  identifie 
avec  Mauzac  (Puy-de-Dôme),  et  Longnon,  Géogra- 
phie de  la  Gaule  au  VI*  siècle,  p.  607,  avec  Moissat 
(même  dé))artement). 

liisittciioB,  Noiseux? Namur. 

iâOS.  Nisiaco  [Charte  de  Saint- Hubert,  aux  Archives 
d'Arlon). 

Pal  In  la  eu  m. 

1«  pati««iM ,    ^amur. 

2«»  p«tia«r Jbid 

Cfr.  cependant  petisa^B  et  p«t«ck«m. 


Poplnlacum. 

In  pago  Lommensi  seu  Sambreosi.  —  86S-869.  Popi- 
gnies  (Dpvivikr.  p.  308).  -  Lieu  inconnu. 

Proniaiacum,  Proignv  (Biôvre) Ibid. 

VI II*  siècle.  Pronisiacas  (Martène  et  Durand,  Am- 
plissima  Coliectio,  t.  Il,  p.  2i,  Guandgagnage, 
Mémoire,  pp.  21-22  et  Vocabulaire,  p.  57). 


(  MO  ) 

^ulnilacoHi,  Cuiiichy Nord. 

Gentilice  Quintius.  —  H95.  Quiney  (Maknier,  p.  179}. 
—  Cfr.  en  France  un  grand  nombre  de  Quiney  sur 
lesquels  ?oyez  d'Arbois,  p.  456,  et  dans  la  liste  pré- 
cédente KONTZiG,  p.  485. 


■tadlonacaiii,  Ragnies  ou  Ragnée Hainaut. 

868-869.  Radionacis  (Duvi^ieb»  p.  308).  -  Ce  vocable 
intéressant  me  parait  fournir  une  explication  satis- 
faisante d*au  moins  une  partie  des  cinquante-deu^c 
Regney,  Regny,  Reignac,  Retgnal,  Reigmj , 
Rlgnac,  Rigné,  Rigneux,  disséminés  sur  le  sol  de 
.  la  France.  M.  d'Arbois  de  Jubainville,  p.  398,  les 
ramène  tous  à  un  primitif  Renniacus,  dérivé  de 
Rennitts,  qui  ne  serait,  selon  lui,  qu'un  gentilice  de 
Renut,  et  qui  aurait  pour  point  de  départ  une  prti- 
tendue  filiation  du  Rhin,  considéré  comme  dieu.  Les 
ingénieuses  considérations  dont  le  savant  celtiste 
étaye  son  opinion  ne  m'ont  pas  convaincu. 


Re»ciBiaetiiii,  Rigenée  (Marbais) Brabant. 

1343.  Résignées.  —  4867.  Resseignies.  —  1760. 
Reignée  (Wautebs,  Canton  de  Genappe,  p.  60).  ~ 
Cfr.  en  847  Resciniacas  dans  le  pays  de  Puelle 
(DUYIVIER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  298).  —  Peut- 
être  faut-il  rattacher  au  môme  radical  ■•«uismiah 
(Gourcelles)  en  Hainaut,  sur  lequel  voyez  plus  haut, 
p.  330.  —  Il  est  possible  aussi  que  l'uo  ou  l'autre 
des  noms  modernes  indiqués  dans  l'article  précé- 
dent appartienne  ^gluifilit  Retciniacum  qu'à  Radiu- 
nacum. 


RoniABlacuiii. 

Gentilice  Romanius  (d'Arbois,  p.  303). 

40  ■«■i«s«i«*-i*>*Q"*v*"«*«"p«   •    •      Hainaut. 
S^  «•■»«•• Luxembourg. 

La  chute  totale  de  la  désinence  -acum  est  caracté- 
ristique des  noms  luxembourgeois  de  celte  caté- 
gorie. Cfr.  Recogne,  Nassogne,  Bastogne.  —  En 
France,  les  noms  de  huit  localités  dérivent  de 
Romaniacus  :  Romagné,  Romagnieu,  Romigny, 
Rumigoy  (d'Arbois,  p.  304). 


Romillaeum. 

Gentilice   Romilius  ou  Romulius   (d'Arbois, 
p.  304). 

lo  RaMiiiiM BrabanU 

1 
« 
k 
t 


(  Ml  ) 

*±»  ■•■iiiiiM Hainaut. 

4024.  Rumineis  (DuviviER,  p.  dT7). 

30  ■•«•^■■•■•ciiiM Ibid. 

i<37.  Ramelgeis  in  pago  tornacense 
(PiOT,  Lei  Pagi  de  la  Belgique, 

p.  42). 

4»  BMiiiir-iNrirqaia Pas-dc-Calais. 

704.  Humiiacam.  —  X*  siècle.  Rumilia- 
cum.  —  1439.  Rumeliaco  (Cour- 
tois, Dictionnaire  topographique  de 
farrondiMsement  de  Saint-Omer), 

.>  iiaM«si«« Nord. 

4058.  Ruimegeias.  —  1454.  Remelgiis. 
~  1177.  Remegies,  etc.  (Mannier, 
p.  244). 

Qfi  Ramllllas ,        Ibid. 

1064.  Rameliis  (MANNrER,  p.  30i). 

70  ■•Miiir Ibid. 

1096.  Rameli  (Mahnier,  p.  304). 

Romiliacas,  déjà  cité  par  Frédégaire,  a  formé  en 
France  dix- sept  noms  de  communes  :  Romillé, 
Romilly,  Rumilly,  Remilly.  Sur  ces  noms  et  sur  le 
gentiliee  Romilius,  voyez  d'Arbois  de  Jcbaintille, 
p  304.  Peut-être  qu'U  faudrait  grouper  les  Ramil- 
lies  sous  une  autre  rubrique. 


Localité  située  en  Normandie. — VII*  siècle.  Subhujus 
Ulodovei  [il]  régis  tempore  praefatus  patritius 
[Erchinoaldus]  possessionem  qu»  vocatur  Both- 
mariacas  ^  quam  nuper  a  quodam  homine  Roth- 

maro  per  venditionis  titulum  emerat Godoni 

contradidit  {Gesta  Abbat.  FontanelL,  c.  1, 5). 


1»  noMMrA* Namur. 

1018.  Romereyum  (Don  Rerlière,  Oo- 
cumenis  inédits,  p.  8).  —  Cfr.  Rome- 
ries  (Nord,  arrondissement  de  Cam- 
brai), et  Romery  (Marne),  sur  lequel 
Toyez  LoNGNON,  Dictionnaire  topo- 
graphique de  ta  Marne,  p.  ix. 

2«  ■•■>•»■•« Nord. 

1046.  Romerias  (.Vannier,  p.  303/. 


*  C'est  éTidemment  Rotbmariacas  qu'il  faut  lire  avec  lo  CalUa  Chriitiana  no9a, 
t.  XI,  p.  166. 


(  812  ) 


fleenrlacnai. 

Gentilice  Securius  (d'Abbois,  p.  3i4). 

4*  mraait Hainaat. 

889.  In  pago  firacbantiose Secu- 

riaco  (DuviviER,  Le  llainaut  ancien, 
pp.  58  et  460).  ~  Cfr.  d'Arbois,  p.  34  4. 

8»  «Mii*ry  (Fosses) Namur. 

3«  ■•eiMrjr  (Redu) Luxembourg. 

4«  ■•<««•• Pas-de-Calais. 

Sethiaco  saper  fluvium  AgDiona.—  867. 
Settiaco  (Baigneré,  Chartes  de  Saint' 
Bertin,  t.  I,  pp.  46, 43). 

3*  MtM« Pas-de-Calais. 

648.  Villam  nuncupante  Sitdiu  super-    • 
fluYium  Agniona.  —  668,  708.  Sitdiu 
(Baigner  É,  1. 1,  pp.  4  et  3).  —  Seiheka 

qus  Sitbiu  yoeitatur.  —  ISetheca*    * 

qus  dicitur  Sitbiu  {Obituaire  de 
Saint'Omer,  cité  par  Courtois,  Dic- 
tionnaire de  l'arrondissement  de 
Saint-Omer) 

S'il  faut  s'en  rapporter  à  ces  dernières  formes  —  et 
commeoi  les  contester  à  ceux  qui  les  employaient 
avec  une  entière  connaissance  de  cause?  —  Settia- 
cum  aurait  donné  dès  le  Vil*  siècle  l'intermédiaire 
Settiao  ou  Seitiau,  et  alors  on  aurait,  ]>ar  jeu  de 
mots,  fait  de  ce  nom  le  SUdiu,  dont  l'oribogra- 
phe  remarquable  semble  attester  la  portée  prophé- 
tique que  les  premiers  rédacteurs  de  chartes  lui 
auront  attribuée. 


Severlacam. 

Gentilice  Severius  (d'Arbois,  p.  347\ 

\^  «Ivrr 

3*  ■■vrr  (ÉUlle) 


Bainaut. 
Luxembourg. 


En  France,  vingt-trois  noms  (Civrac,  Civry,  Civrieux, 
Sevry,  Sevrey,  Siyry,  tirent  leur  origine  de  Severia- 
cum.  Quelques-uns  pourraient  au&si  la  devoir  à  un 
primitif  Superiacum,  attesté  en  4048  pour  Sivry- 
sur-Meuse  (d'Arbois,  p.  318). 


SlIUenaiv  Silly 

Gentilice  Silius  (d'Arbois,  p  381).  —  En  France,  neuf 
noms  de  localités  dérivent  de  Siliacum  :  Silhac, 
Sillcy,  Sillé,  Silly  (d'Arbois,  p.  324). 


Hainaut. 


(  S13  ) 

lillvlnlaeuni,  Selvigny Nord. 

SiWanius  ou  Silvinius  (d'Arbois,  pp.  3:23  et  3^].  ~ 
ii04.  Silviniaco  (Hannier,  p.  308). 

Hoiacuiu,  Soyecques Pas-de-Calais. 

i207.  Soieka  (Courtois,  Dictionnaire  de  l'arrondis- 
sement de  Saint-Omer).  —  Je  ne  trouve  pas  d'équi- 
valent à  ce  curieux  vocable  dans  la  toponymie  . 
française.                                                                                                                                      f 

lioiemiitaeaiii  OU  iioiiniacain,  Seloignes  .  .      Hainaut. 

Gentilice  SoUemnius  (d'ârbois,  p.  327).  —  Cfr.  en 
France,  Soulangy  et  Soulangé  (d'Arbois,  p.  3i7}. 

f^olerelAcnni,  Sérezé  (Thimister) Liège. 

915.  Solergiae  (BoRSf  ans  et  Schoolmcesters,  Cartu- 
laire  de  l'église  Saint-Lambert,  t.  I,  p.  19.  —  Cfr. 
Grandgagnage,  Mémoire,  p.  49). 

niabalaeaiii,  Stavelot Liège. 

Vers  651.  Stabelaco  (Hartène  et  Durand,  Amplis- 
sima  Collectio,  t.  H,  p.  7).  —  651.  Stabulaus  (Idem, 
i6/de/R).  — 666.  Stabulau  (Idem,  Ibidem,  p.lO).— 
Sur  le  nom  de  personne  Siabulus  ou  Stabulo 
(Or  ELU,  Imcript.  Latin.,  n«  Sd9;  Beyer,  Urkun- 
denbuch,  t.  I,  p.  49.  —  Cfr.  EssER,  Kreitblatt  Jur 
den  Kreis  Malmedy,  9  septembre  4882^. 

«ieriplaeuBi,  Strèpy Hainaut. 

Cfr.  en  France  : 

mtrmpY Marne. 

Xh  siècle.  Stirpeium.  —  1159.  Estre- 
piacum  (Longnom,  Dicr/onnoirefopo* 
graphique  de  la  Marne). 

«ieriptBiaenm,  Sterpigny  (Gherain) Luxembourg. 

Voyez  dans  la  liste  précédente  Sterpenich,  p.  487,  et 
cfr.  en  France  : 

■ire»lff««y JUTR. 

mtwéwimmr Ardennes. 

Ktwérmmmr Eure. 

IX*  siècle.  Slirpiniacum  villam  (Getta 
Dagoberli,  c.  22,  dans  Script,  ter. 
Merov.,  t.  il,  p.  408). 

Tome  XLVIII.  33 


(  M4  ) 

Mlelaernn,  Suxy Luxembourg. 

Je  n'ai  rien  qui  me  permette  de  donner  cette  étymo- 
logie  de  Sossy,  sauf  que  Hipp.  Cocher»  interprèle 
ainsi  le  Sucy  du  département  de  Seine-el-Oise  : 
«  Terrain  sillonné,  c'est-à-dire  défriché  par  la 
charrue  après  la  coupe  des  bois.  »  (H.  Cocheris, 
Dictionnaire  des  anciens  noms  des  communes  du  J 

département  de  Seine-et-OUe,  Versailles,  4874).  —  À 

11  y  a  un  autre  Sucy  en  Seine-et-Marne  (commune 
de  Crisenoy).  —  J'avoue  que  cette  explication  me 
laisse  de  yiolenls  doutes. 


Snanlaenn. 

40  ««icatM Hainaut. 

870.  Sunniacum  [Ann,  Hincmar.,  ad 
ann.). 
^  ip.,»y Luxembourg 

30  Maaieb  (Teuveu) Lïé^. 

Voyez  ci-dessus,  p.  487. 

Cfr.  en  France  : 

40  0«s.,Mkas.n*«iia« Marne. 

il6i.  Sogniacum  (Longnon,  Diction- 
naire topographique  de  la  Marne). 

50  ■•s*7-«»->'Aasio Ibid. 

H52.  Villa  Sugniacum  iLonckon). 

Ibid. 


60  m 

7»  uum»j Ardennes. 

8»  •-«-T ^®*'®- 

9««.«-T ^^"• 

T«toer««cam,  Taverneux  (Mont) Namur. 

1148  Tavemon.  —  4143.  Tavernou  (Grandgacnage. 
Mémoire,  p,  33).  —  Cfr.  Taviers  en  Condroi  = 
Tabernas  en  844-846  (Grandgagnage,  Mémoire, 
p.  54). 

Taorlnlacum,  Torgny Luxembourg. 

Gentilice  Taurinius  (o'Arbois,  p.  332).  —  Cfr.  en 
France,  dix  noms  de  localités  dérivant  de  'lauri- 
niacus  :  Thorigné,  Thorigny,  Torigny  (d'Arbois, 
p.  332).  —  Peut-être  l'un  ou  l'autre  des  TOrnich  ou 
Tûrnich  allemands  se  raltache-t-il  à  Tauriniacum 
plutôt  qu'à  Tornacum. 


(  518  ) 

TaTlBlaenM,  Tavigny Luxembourg. 

803.  Tevenihc  (Beter,  MiUelrh.  Urk.,  X.  I,  p.  ^43). 

Templlaeafl,  Temploux Namur. 

XIH*  siècle.  Tempiiacus.  —  c  Ce  qui  est  sans  aucun 
doute  la  Traie  fonne  ancienne  et  non  one  latinisa- 
tion arbitraire,  car  on  ne  se  fût  certes  pas  douté 
au  XIII*  siècle  qne  Templus  pouvait  Tenir  de  Tem- 
piiacus, par  élision  de  \i  d'abord»  puis  syncope 
du  c  et  enfin  élision  de  l'a.  »  Cfr.  Slabulaus  et  Gem- 
blaus  (Grandgagnage,  Mémoire,  p.  416). 

Tllllseam. 

Genlilice  Tilius  (d'Arbois,  p.  373). 

!•  Tiiut Luxembourg. 

i064.Tiliacum  {Charte  inédite  de  Saint- 
Hubert,  et  Bertholet,  Histoire 
ecclésiastique  et  civile  du  duché  de 
Luxembourg,  t.  IIl,  p.  xxviii). 

9*  Tii«M«a Pas-de-Calais. 

il 39.  Tilleke  (Courtois,  Dictionnaire 
de  V arrondissement  de  Saint-Omer), 
Les  dérivés  de  Tilliacum  doivent  être 
nettement  distingués  de  ceux  de 
Tilietum  ;  voyez  le  même,  p.  6!27. 

3<>  Ttiiy Brabant. 

Cette  localité  sur  la  Dyle  ne  serait-elle 
pas  Tilliacum  (la  Dyle  s'appelait 
primitivement  Tyla  ou  Tylus)  et  ne 
devrait-elle  pas  être  rangée  dans  la 
catégorie  énumérée  ci-dessus,  pp.  471 
et  472? 


TlncrlaeaBi,  Tingry Fas-de-iiOlais. 

857.  Tingriaco  (Haigneré.  Chartes  de  Saint-Bertm, 
t.  I,  n»  39). 


TlBCInlacana. 

lo  Tia«is»7 Luxembourg. 

1097.  Tinliniacum  (Goffinet,  Cartu- 
laire  de  l'abbaye  d'Orval,  p.  i). 

3*  T«iBC«cBiM Hainaut. 


(  516) 


Cfr.  en  France  ; 

3^  TiBiAatao  .     .     . 
40   TiBtlml««    .      .      . 


!llc-et-\il;nnc. 
Corrèze 


D'auire  part,  les  formes  allemandes  TMatiac«a  et 
T««t«iiBc««  (Tontelange)  trouvent  leur  explica- 
tion dans  un  nom  propre  d'homme  Thund,  sur 
lequel  voyez  Foehstemann,  AUdeutschea  yamen- 
buch,  \,  i200.  Nous  avons  donc  un  latin  Titaimus 
et  un  germanique  Thund  qui  dérivent  peut-être  de 
la  même  origine,  mais  qui  sont  certainement,  sous 
ces  deux  formes,  de  nationalité  différente. 


TriideMittcam,  Trognée,  en  ilam.  Truyelîngen.      \ 

Nom  germanique  Trudo.  —  YIII"  siècle.  Totam  vil- 
lam  einomine  sanctî  Palris  Trudoneca»  appel  lavii, 
quo  etiam  vocabulo  usque  praesentem  diem  ah 
omnibus  nuncupatur  {Vita  Sancti  Trudonis,  dans 
Mabillon,  Acta  Sanctorum,  t  1 1,  p.  lOSâ).  —  i3>f. 
Johannes  de  Trudonica. — XVI"  siècle.  Tnidelinge, 
Troelingen,  Trulingen.  (Voyez  Kempeneers,  De 
oude  Vryheid  Montenaeken,  t.  I,  p.  26.)  ~  Nous 
possédons  ici  un  des  exemples  les  plus  curieux  de 
substitution  de  désinences.  Le  nom  primitif  de  cette 
localité,  romane  dès  l'origine,  est  Trudoniacum, 
d'où  l'on  a  tiré  Trudonica,  comme  liationica  de 
Busionacum.  Les  Thiois  du  voisinage  ont  fait  de 
Trudonica  Truyetingen,  comme  de  Sarchinium 
Zerkingen. 


JCiTO. 


h 

i 
I 

I 


TiidlnlAeiiiii. 

1>  TkMia 

838  869.  Tudinio  castello  (Duvivier, 
Le  Uainaut  ancien,  p.  307).  XII"  siè- 
cle. Tudiniacum  casirum  [Chronicon 
Sancti  Huberti.) 


â^    TIffBd 


Uainaul. 


Liège. 


Cfr.  uu  Tudiniacut  mentionné  dans  le  Vita  Sancti 
llemigiide  HiMCMAA  (fioZ/oiid., octobre,  1. 1, p.  140e), 
et  que  le  grand  testament  de  Saint-Remy  place  in 
pago  Portenst. 


Cognomen,  Turnus  (d'Arbois,  pp.  iTÔ  et  S03). 

1»  Tannaal Ilainaut. 

Voyez  ci-dessu5,  page  463. 
2'  Toursay '  Luxcmbourg. 


(317) 

Mo  Tonrany  (Saive) Liège. 

4»  To«raicii  .    .    • Luxcmbinirg. 

Voyez  ci- dessus,  page  487. 

5«  Do«raik  (Bemmel) Gueldre. 

XI'  siècle.  Tornacum  (Van  den  Bergh, 
Handboek,  p.  i98?. 

6"  Tora«« Gard. 

814, 817.  Tornagus  (Germer  et  Durand, 
Dictionnaire,  topographique  du  Gard). 

7»  Toraaeo • .    .    .    .  Plémout,  prov.  de  Novai'P. 

8®  Toraaso    ; Lombardi'*,  prov.  de  Milan. 

9«  Toraar Haute-Namc. 

10«  ToaMa«  (Beihmale) Ariègc. 

Ho  Toori...  (Foix) Ibid. 

12©  Taarsae  (Antigny) Vienne. 

i3*  Tooraai Caivados. 

14«  Tournai :    .    .    .    .  Haules-PjTénées. 

Igo  Toaraai.i«-.Peti«  (Beaurcvoir) .    .    .      Aisne. 
Indiqué  par  le  Dictionnaire  des  Postex  ; 
manque  dans  Matton,  Dictionnaire 
topographique  de  l'Aisne. 

16o  Toaraay-sar-DIvv Orne. 

17®  Taaraay  (Margès) Drôme. 

18«  Taaraay  (Harcourt) Eure. 

Vers  1200.  Tornaium  (Blossevilm::,  Dic- 
tionnaire topographique  de  l'Eure). 

19o  Toaraar  (Favressc) Marne. 

1119.  Tournai.  —  4200.  Tornachum 
(LoNGNON,  Dictionnaire  topographie 
que  de  la  Marne). 

20°   Toaray EUH». 

H47.Tomeium  (Blosseviixe,  Diction- 
naire topographique  de  l'Eure). 

21*  Tiiraiok Prussc  l'hénanc. 

893.Tivernihc  (Beyer,  Urkundenbuch, 
1. 1,  p  187).  —  4233.  Domich  (Lacom- 
blet,  t.  II,  p.  402). 

2!2«  Tii«rai«h Ibid. 

816.  Tumige,  TuminRC  (Beyer,  Urkun- 
denbuch,  1. 1,  p.  55). 

«  Tumacus est  dérivé  de  Turnus,  nom  porté  par 

un  personnage  mythique  que  Virgile  a  chanté  et 
qu'on  rencontre  dans  une  inscription  écrite  sur  les 
murs  de  Pompéi.  Vers  la  même  époque  vivait  à 
Rome  le  satirique  Turnus Un  autre,  correspon- 
dant de  Sidoine  Apollinaire  ...  .Un  monument 
3ui  nous  conserve  ce  surnom  est  le  nom  du  villnge 
e  Tournon  (Indre-et-Loire)  anciennement  Tumo- 
magns,  écrit  Tomomagus  par  Grégoire  de  Tours.  » 
(d'Arbois  de  Jubainville,  Recherches,  p.  170). 


(518) 

vif^inUcBai,  Upigny Namur. 

868-8R9.  Holpiniacus  (DoviviER,  Le  Hainaut  ancien, 
p.  311). —  Cfr.  en  Crusse  rhénane  :  Ulpenich,  qui 
est  en  il 40  LIpiacum.  Ici  il  y  a  eu  assimilation  de 
Ulpiacum  avec  les  nombreux  noms  en  -iniaeum  qui 
remplissent  celte  région  (Harjan,  L  IV,  p.  13). 


vieiorlaeniB,  Witry Luxembourg. 

Gentilice  Victoriu8(D'ARBOis,  p.  334). —Cfr.  en  France, 
vingt-six  yictoriacus  :  Vitrac,  Vitray,  Vitri,  Vitrey, 
Vitry,  Vitreux  (d'ârbois  de  Jubainville,  Hecher- 
chet,  p.  334.  -  En  Prusse  rhénane  :  Wichterich, 
Kreis  Euskirchen  (Marjan,  t.  Il,  p.  S&).  —  Esser, 
Programme,  p.  18,  admet  un  primitif  Vecturius. 

▼lllerlaenai,  près  de  Gediime Namur. 

W'  siècle.  Villeriacum  {Mirac,  S,  Gengulphi,  dans 
Pertz,  t.  XV,  p.  791).  —  Cfr.  Villery  (Aube). 

V^lBdlelaenm. 

Gentilice  Vindicius  (d'Arbois,  p.  416). 

1^  v«M4*iri«a>aM-*oia Nord. 

1135.  Vendengies  (Mannier,  p.  389). 

S«  T«B««sl*s*aar-ào«lll*a Ibid. 

111 1.  Vendelgiea  (Mannier,  p.  313). 


Si  les  formes  citées  par  Hannier  étaient  authentiques, 
il  y  aurait  lieu  de  penser  plut6t  k  un  Vindiliacum 
primitif  :  mais  le  sont-elles? 


vinlacum,  Vivegnis Liège. 

816.  Vingnis,  Vingitis  {Chronique  de  Saint-Hubert, 
c  8.  KoBAULX  DE  SoUMOY  donne  la  première 
de  ces  deux  leçons,  et  I^ertz,  Scriptores,  t.  VI 11, 
la  seconde).  —  jmbikco  (incontestablement  pour 
Yiniaco  par  une  erreur  des  plus  fréquentes  qui  fait 
lire  tu  au  lieu  de  ui  dans  \ea  manuscrits).  Cfr. 
Grandgagmage,  Mémoire,  p.  121,  et  Sigebert  de 
Gehbloux»  Gesta  abbatam  Gemblac.,  c.  60.  — 
Tiauwvm  1S13.  Diplôme  d'Innocent  111  pour  Gem- 
bloux  (MiRAEUs  et  Foppens,  Opéra  Diplomaiica, 

t   IV,   p.  3â).   —   VlaalM  (ROBAULX  DE  SOUMOY, 

Chronique  de  Saint-Hubert,  p.  595.  —  Cfr. 
Grandgagnage,  ilfémo/rtf,p.54).— Le  nom  liégeois 
se  décompose  en  Vi-Vegnis  «  Vieux-Vignis.  — 
Cfr.  onze  localités  du  nom  de  Vigny  en  France,  dont 
cinq  en  Savoie  {Dictionnaire  des  Postes), 


(  819  ) 

▼erlBUeam,  VergQies  .   .   .'.*.'.   .   .  Hainaut. 

Gfr.  en  France  : 

!•  Tévicay £ure-et-Loir. 

â«  wuufmj Allier. 

3«  vris«i Orne. 

4«  vris«r Loir-et-Cher. 

Ko  iTricajr Mame. 

81M).  Viriniacus  (Longnon,  Dictionnaire 
lopographique  de  la  Marne). 

6*  vricB7-««-B*is Loiret. 

7*  vr«s«r Aisne. 

didS.  Vi'iniaco  (Mâttom,  Dictionnaire 
lopographique  de  1^ Aisne). 

En  Prusse  rhénane  : 

8«  v«r«i«k Kreis  Euskirchen. 

Marjan,  t.  n,  p.  5,  suppose  un  primitif 
Vernacum  et  croit  tenir  ici  «  einen 
der  wenigen  erhaltenen  rein  Kelti- 
scheo  Ortsnamen  i. 

Vlr^vlaeum. 

i«  W«rvle« FI.  OCC. 

Voyez  ci-dessus,  page  463. 

S»   Wmrwimrm Liège. 

Ici,  le  nom  dérive  peut-être  directement 
du  radical  après  la  chute  de  -acum. 

3*  v«r^*.  (Clavier) Ibid. 

862  In  pago  Condruscio  villam  Vervi- 
gium  (Mabtème  et  Durand,  Amplis- 
sima  Colleciio,  t.  Il,  p.  âtf) . 

40  wimwwmm Namur. 

Gfr.  en  France  :  les  Verviers  (Saône>et-Loire),  Verry 
(Rhône)  et  peut-être  plusieurs  des  nombreux 
Vesvres.  Le  nom  de  Venrins  pourrait  passer  pour 
un  Virovinius  qui  serait  encore  une  fois  l'allonge- 
ment de  Virovius,  s'il  ne  figurait  déjà  dans  l'Itiné- 
raire d'Antonin  sous  la  forme  Verbinum  (Matton, 
Dictionnaire  topographique  de  l'Aisne). 

▼nUlBlaenm,  Yogenée Namur. 

irariBlaeam,  Wargnies Hainaut. 

847.  (DuYiviER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  S98). 


(  620 .) 

iviel^eom,  Wisques Pas-de-Calais, 

648.  Wiciaco  (Haigneré,  Chartet  de  Saint-Bertin, 
1. 1,  n»  4.  —  il 39.  Wiske,  Wisque  (Courtois,  Dic- 
tionnaire de  l'arrondissement  de  Saint-Omer). 


Au  surplus,  et  quel  que  soit  d'ailleurs  le  nombre  de  ces  noms 
à  qui  on  reconnaîtra  une  origine  romaine,  on  pourra  s'étonner 
que  la  toponymie  romaine  de  la  Gaule  ait  présenté  en  si  grande 
quantité  et  sur  un  si  petit  espace  les  noms  dérivés  d'un  gentî- 
lice  en  -inius.  Et  cet  étonnement  sera  encore  plus  justifié  si  on 
peut  ramener  à  un  radical  latin  en  -inius  un  certain  nombre 
des  noms  en  -m,  si  nombreux,  comme  je  l'ai  montré,  dans  le 
Nord  français  et  dans  le  Hainaut.  Toutefois,  il  n'y  a  là  rien 
qu'un  phénomène  particulier  à  l'onomastique  latine  des  derniers 
siècles  de  l'Empire.  Sous  l'influence,  peut-être,  des  barbares, 
les  noms  en  -inius  et  même  en  -inianus  étaient  devenus  les 
équivalents  purs  et  simples  des  radicaux  auxquels  s'ajoutaient 
ces  suflSxes.  Par  suite,  il  arrivait  que  le  même  homme  s'appelait 
indifféremment  Rufiis,  Rufinus,  Rufinius  ou  Rufinianus.  Ou 
bien  encore,  obéissant  à  la  loi  de  l'assonance,  on  aimait  à  ratta- 
cher par  un  lien  de  filiation  linguistique  les  noms  des  divers 
membres  d'une  même  famille,  et  l'on  donnait  à  deux  frères  les 
noms  de  Crispinus  et  Crispinianus  i.  Ajoutons  que  le  popu- 
laire paraît  avoir  eu  une  prédilection  pour  les  formes  allongée, 
qui  remplissaient  davantage  la  bouche,  et  qui  lui  paraissaient 
plus  savoureuses  ;  il  aimait  mieux  dire  Rufinus  que  Rufus,  en 
vertu  du  même  principe  qui  lui  faisait  préférer  genuculuk  genUy 
vulpeada  à  vulpes,  misellus  à  miser,  en  un  mot  les  diminutifs 
ou  les  augmentatifs  aux  simples.  Appliquant  cette  notion  à 
l'étude  de  la  toponymie  wallonne,  nous  verrons  que  la  plupart 
des  gentilices  en  -inius  qui  sont  à  la  base  des  noms  locaux  en 
-gnies  ou  -ignies,  sont  les  formes  allongées  de  radicaux  que 
l'on  retrouve  également  sous  leur  forme  simple.  Si  bien  que, 
pour  nous  borner  à  quelques  exemples,  on  aboutit  aux  résul- 
tats suivants,  dont  il  serait  très  facile  d'augmenter  le  chiffre. 

*  Sur  ce  procédé,  voyez  G.  Kurth,  Histoire  poétique  des  Mérovingiens, 
pp.  125  et  suivantes. 


(  521  ) 


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1 


(  522  ) 

Ce  serait  ici  le  lieu  de  se  demander  si  la  désinence  latine 
-anus,  qui  est  formalive  de  noms  de  lieux  avec  la  même  valeur 
que  la  désinence  celtique  -actus,  n'a  pas  été  employée  quel- 
quefois en  Belgique.  Cette  désinence,  comme  l'a  montré 
H.  d'Arbois  de  Jubainville,  a  dans  la  toponymie  italienne  une 
diffusion  égale  à  celle  de  -acum  dans  la  toponymie  gauloise,  et 
elle  n'a  pas  été  inusitée  en  Gaule  ^.  Ainsi,  pour  citer  un  exem- 
ple, les  diverses  localités  du  nom  de  Juillan,  dans  le  midi  de 
la  France,  y  font  pendant  à  de  nombreux  Juillac,  Juilly, 
Juiilé,  etc.  :  ceux-là,  dérivés  de  Julianum,  sont  de  formation 
latine;  ceux-ci,  se  rattachant  à  Juliacum,  représentent  le  pro- 
cédé gallo-romain  s.  Mais  cette  recherche  ne  semble  pas  pro- 
mettre de  résultats,  et,  si  l'on  peut  constater  en  Belgique 
nombre  de  désinences  en  -anium  {'inium),  en  revanche  un  suflBxe 
-anum  y  est  extrêmement  rare,  si  toutefois  on  peut  l'y  rencon- 
trer une  seule  fois  ^. 

Avant  de  fermer  ce  chapitre,  il  reste  à  relever  un  petit  nombre 
de  noms  qui,  sans  être  composés  par  -acum,  semblent  toutefois 
dater  de  la  période  romaine.  On  remarquera  qu'ils  sont  fort 
peu  nombreux,  et  je  ne  sais  si  les  progrès  ultérieurs  de  la 
toponymie  en  grossiront  considérablement  la  liste. 

FlABdrae,  la  Flandre. 

VI I«  siècle.  Multum  proeierea  in  Flaudris  labora?it  (  VUa  Sancti  EUgii,  dans  j 

Ghesquière,  Acta  Sanctorum  Belgii,  Ul,  p.  338).  —  821.  In  Flandris  et 
Mempisco  {Capuulaire  de  Louit  le  Débonnaire,  dans  Bobetius,  Capitu-  ' 

laria,  1. 1,  p.  :i01).  —  832.  In  Flandras  mariscos  VIIII  {CharU  de  Louis  le  \ 

Débonnaire,  dans  DuvrviER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  293).  —  831.  Franderes 
{Regni  Diviiio,  dans  BoRETlus,  Capitularia,  t.  II,  p.  Si).  La  leçon  Franderet 
aurait  plus  de  portée,  si  le  texte  qui  la  contient  n'altérait  presque  tous  les 
noms  propres  :  on  y  lit  Bragmento  pour  Bracbamo,  CanuUecenMiM  pour 
Camaracensii,  etc.  —  847.  In  Flandra,  Mariscos  novem  {Charte  de  Charles 
le  Chauve,  dans  DuviviER,  Le  Hainaut  ancien,  p.  S^.  —  8S9.  Missis  in  î 

....  Flandra  {Capilulaire  de  Charles  le  Chauve,  dans  Sirhord,  KaroU 


I 


I  D' Abbois  db  JoBAiNTiLLB,  RtckeTchts  «uf  VorigiM  de  la  propriété  foneiirt  §t  des  mm       i 
de  lieux  habitée  M  France,  pp.  137  et  suivantes. 

*  Idih,  Ibidem,  pp.  Ut  et  143. 

s  Voyez  ce  qui  est  dit  pages  309  et  suivantes  au  sujet  des  noms  de  lieux  tertuBÀ 
en  -l'fi. 


I 


(  823  ) 

Calvi et succesiorum  capitula,  Paris,  i6ffî,  foL  iiâj.  —  864.  Noroianai .... 
in  Flandris  appulerunt  {Ànn.  Hincmar.),  —  IX*  siècle.  Balduinas  hucusque 
in  Flandris  ducalum  teoet  (Reginon,  Chrofticon,  a.  818).  —  X"  siècle.  Flan- 
dria  (FoLCUiK,  Gesta  abbat.  Lobb.,  c.  4).  —  963.  Meahem  in  Flandris  (Van 
LOKEREN,  Chartes  de  Saint-Pierre  de  Gand,  1 1,  n«  33,  p.  36).  —  XI"  siè- 
cle. Tolas  Flandras  [Gesta  epp.  Camerac,,  I,  83,  dans  Pertz»  Scriptores, 
t.  Vil,  p.  431).  —  1106-4182.  Flandria  (GuÉRARO,  Cartulaire  de  Saint- 
Bénin,  pp.  939  et  S3S). 

L'adjectif  qui  désigne  les  habitants  du  pays  est  viaadM««iU  (  Vita  Sancti 
Eiigii,  dans  GhesquiÈre,  Acta  Sanctorttm  Belyii,  111,  pp.  339  et  331; 
Eglnhard,  Annales,  a.  ^l;Ge.ua  epp.  Camerac.,  1, 81,  11,  43,  dans  Pertz, 
Scriptores,  i  VH,  pp.  431  et  459;  Stepelinus,  âliracula  Sancti  Trudonis, 
t.  Il,  col.  13,  dans  Mabillon,  Acta  Sanctorum,  O,  S,  B.,  saec.  M*). 

Le  comte  de  Bylardt,  Descriptio  hintorico-geographica  comilatus  Flan- 
driae  (Annales  Academiae  Lovaniensis,  18^4-1838^  énumère  les  interpréta- 
tions extraTagantes  dont  le  nom  de  Flandre  a  été  l'objet  et  eu  grossit  la  liste  en 
y  ajoutant  la  sienne.  Il  suffira  de  remarquer  que  la  forme  primitive  du  nom  est 
ie  féminin  pluriel  Flandrae  *,  d  ob  il  faut  partir  pour  remonter  ^  l'éiy mologie. 
Je  me  rallie  volontiers  k  planariae,  proposé  par  D.  De  Jonckheere  ",  et  qui 
est  satisfaisant  au  double  point  de  vue  philologique  et  topographiqiic.  Plana- 
riae (sous-entendu  terrae\  ce  sont  les  vastes  étendues  plates  '.  Il  n'est  pas 
indispensable  d'admettre  que  le  nom  a  été  donné  à  l'époque  romaine  et  par 
des  populations  probablement  latines;  il  suffit  que  planariae  ait  été  un  de  ces 
Tocables  d'entrecours  comme  nous  en  avons  signalé  plus  d'un  ci-dessus, 
pages  401-438.  Les  Thiois  auront  appelé  les  environs  de  Bruges  be  Vlaan- 
deren,  les  terres  plates,  et  de  là  ce  nom  se  sera  communiqué  de  proche  en 
proche. 


CanaplBla,  la  Gampine,  en  flamand  KeMpen. 

1055.  In  supradicto  namque  pago  (se.  Texandrensi)  campania  est  late  patcnti- 
bus  campis  solis  ardore  exusta  et  nullis  humani  negotii  usibus  apta,  sed 
solummodo  latronum  scrobibus  plena  (Stepelinus,  Aliracula  Sancti  Tru- 
donis, I,  8.  dans  Mabillon,  Acta  Sanctorum,  0.  S.  B.,  saec.  VI <,  p.  86).  — 
1383.  Villa  seu  territorio  de  Halecbtre  (Helchteren)  super  Gampiniam  (Piot, 
Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Trond,  t  I,  p.  3a7).  —  XIV«  siècle.  Pars 
magna  Hasbaniae  et  Gampiniae  {Chronicon  Sancti  Trudonis  Contin., 
édit  DE  BORMAN,  L  II,  p.  93).  —  Villam  nomiue  Haru  (Oostliam)  in  Gampinia 
sitam  (Idem,  ibidem,  p.  103).  —  Gomplectitur  etiam  ipsa  Lotharingia  intra 
se  totam  Uasbaniam  Gampiniam  Batuam  cum  aliis  principatibus  et  comita- 
tibus  (Idem,  ibidem,  p.  13%  —  1303.  Item  omne  jus  quod  idem  cornes 
(se.  Gelrîae)  se  asserebat  habere  in  unitate  totius  Gampiniae  (quae  unitas 
vulgarlter  Eninge  diciiur)  Ipsum  ducem  habere  permisii  (Buteens,  Trophées 
de  Brabant,  1. 1,  preuves,  p.  Ô3). 


*  Et  non  Flandri  comme  l'a  cru  W&itz,  dani  son  édition  des  Annaleg  d»  Hinemar, 
864,  voyez  la  table  onomastique,  s.  v.  Flandri,  Kubzb  commet  la  même  erreur  dans 
son  édition  de  Béginon,  où  il  mat  Flandri  dans  sa  table,  au  lieu  de  Flandrae. 

s  Bevuê  catholique  de  Louvain,  t.  LUI  et  LIV  (1883  et  1884). 
L'adjeclifp/anariuf  («  qui  est  dans  une  plaine)  se  trouve  dans  Amiin  MAmcaLLia. 


(  524 .) 

Ces  textes  nous  font  voir  l'origine  du  nom  de  Campine  avec  toute  la  cinrté 
possible.  La  première  fois  «qu'il  apparaît,  au  milieu  du  XI*  sièc!e,  ce  n'est 
encore  qu'un  nom  commun  désignant  une  partie  de  la  Texandrie  :  m  pago 
Texandria  campania  est,  c'est-à-dire  :  il  y  a  dans  le  pays  de  Texandrie  une 
plaine...  Ce  mot  est  devenu  nom  propre  du  Xl«  au  XI1«  siècle,  et  a  même  fini 
par  remplacer  le  vieux  nom  de  Texandria  qui  ne  s'est  plus  conservé  que 
dans  la  partie  septentrionale  de  son  ancien  iomaine,  sous  la  forme  TeUter- 
bâtit.  La  localité  de  Ham  que' le  premier  continuateur  de  Rodolphe  de  Saint- 
Trond,  au  XII*  &iëcle,  appelait  encore  liam  in  Terandria,  le  second  conti- 
nuateur, comme  on  l'a  vu,  l'appelle  au  X(V*  siècle  Ham  in  Campinia, 

Nous  avons  donc  pour  thème  primitif  le  mot  latin  campania,  d'où  campinia. 
Campania  a  donné  le  français  campagne,  et  ce  nom,  localisés  de  divers  côtés, 
y  a  formé  en  Italie  Campanie  et  en  France  Champagne.  Le  nom  était  d'un 
grand  usage  dans  la  toponymie  ancienne  :  Omnis  plana  terra,  dit  un  vieux 
chroniqueur,  a  Francis  campania  diciiur  *.  Il  n'est  pas  douteux  qu'il  n'ait 
été  d'abord  appliqué  à  la  Campine  dans  le  latin  des  moines  de  Saint- Trond 
ou  d'une  autre  ahbaye  de  la  contr(^e,  et  que  de  là  il  aura  passé  dans  le  langage 
thiois  sous  la  forme  Kempen.  De  supposer  avec  Grandgagnage,  Mémoire, 
p.  88,  que  Campinia  est  l'ancienne  désignation  romaine  de  la  contrée,  qui, 
après  avoir  été  supplantée  pendant  des  siècles  par  le  nom  germanique  Terati- 
dria,  aurait  fini  par  reprendre  le  dessus  et  par  éliminer  sa  rivale,  cela  ne 
résiste  pas  à  l'examen. 

■ 

Carbonaria,  la  forêt  Charbonnière. 

IVe  siècle  (vers  388).  Multis  Francoruni  apud  Carbonariam  ferro  perimptîs 
{Suipice  Alexandre,  dans  GRÉGOIRE  DE  ToUBS,  Uist.  Francor.,  Il,  9,  et 
d'après  ce  passage  Frèdégaire,  IH,  8<;  (Aber  Hisioriae,  5).  —  VIII*  Mècle. 
Qui  (se.  Franc!)  eommoto  cum  regc  (Theoderico)  exerciiu,  Carbonaria  iilva 
transeuntes  ....  {Liber  Historiae,  c.  51).  —  841  {circa).  Karolus  hoc  iier 
acrelerans  ab  Aquiianin  Carisiacum  venii,  et  a  Carbonariis  et  infra  ad  se 
venientes  bénigne  suscepit  (Nithari»,  11,  'i;  Le  même,  11,3, 6,  iO;  IV,  3,  qui 
mentionne  toujours  le  mot  au  pluriel).  —  X(<'  siècle.  Gcrmanicae  partis  mr- 
narchiam  a  silva  Carbonaria  usque  ad  Rheni  fluvium  et  a  Mosa  usque  ad 
Mosillam  lenente  médiane  Pippino  {Ec  Vtta  Sancti  Evermari,  dans  Dom 
BoiQUET,  III.  p.  637). 

Une  traduction  littérale  de  Carbonaria,  c'est  coiwu».  nom  portiS  daus  le 
pays  de  Guines  par  une  forêt  qui  est  un  prolongement  de  la  Charbonnière. 
«  In  nemuS  quod  a  Carbonibus  Ugnorum  vel  a  cultura  sive  a  colore  formée 
Colvida  nomen  accepit.  »  (Lambert  d'Ardhes,  Chron.  Chisn,  et  Àrd.,  c.68, 
édit.  GouEFROY  Menilglaise.)  —  Sur  Wldu  (=  forét\  voyez  ci  dessus 
page  376. 

Il  devient  difficile  de  continuer  cette  énuméralion,  parce 
que,  dans  Tétat  actuel  des  études  toponymiques,  nous  ne  pou- 
vons que  rarement  nous  prononcer  avec  certitude  sur  Tâge 
des  vocables.  Nous  ne  savons  s'ils  remonlcnt  jusqu'à  l'époque 


*  Liber  de  composilione  castri  Âmbasiae,  dans  Dàchéry,  Spicilegium, 


t.  III. 


(  525  ) 

romaine,  ou  s'ils  n'ont  pas  été  formés  postérieurement.  Qui 
dira,  par  exemple,  si  des  noms  comme  Bonveroy  (Robore- 
lum),  Fays  (Fagetum)  et  quantité  d'autres  remontent  à 
répoque  romaine  ou  à  l'époque  romane,  au  IV^'  siècle  ou  au 
Xh  siècle?  A  première  vue,  une  forme  comme  Pallseol 
(844-816.  Palaliolo,  Chronique  de  Saint- Hubert;  888.  Palisiolo, 
Lacomblet,  Urkundenbuchy  t.  I,  n®  75)  ^  semble  d'origine 
romaine  :  mais  n'est-il  pas  préférable  d'y  voir  un  des  nom- 
breux palatia  des  rois  francs?  Le  nombre  est  grand  des  noms 
romans  auxquels  s'applique  une  observation  du  même  genre, 
et,  à  tout  prendre,  quand  on  étudie  la  toponymie  de  la  Bel- 
gique à  l'époque  romaine,  on  en  vient  à  se  persuader  qu'en 
dehors  des  noms  celtiques  purs,  elle  n'en  connaît  guère  d'autres 
que  ceux  en  -acum. 

•Toutefois,  il  y  a  lieu  de  faire  encore  une  mention  spéciale 
de  certains  noms  à  caractère  foncièrement  roman  qui  se  ren- 
contrent dans  nos  régions  germaniques.  Tels  sont  : 

Clalrcroniaine  (Autelbas) Luxembourg. 

BoBiievolo  (Luxembourg)  .  G.-D.  de  Luxemb. 

Colmone  (Overrepen) Limbourg. 

■tonekelco .   .  Ibid. 

i^ovenjonl Brabant. 

Ces  noms,  qui  ne  sont  pas  les  seuls  sans  doute,  doivent  leiu* 
origine  à  des  fondations  monastiques  qui  y  ont  apporté  l'usage 
du  français  ou  tout  au  moins  du  latin;  ils  sont  nés  en  plein 
moyen  âge,  et  ils  ne  doivent  pas  rentrer  dans  la  catégorie  des 
vocables  de  formation  romaine. 


*  Cfr.  Paiai0<Mia  (Seine-et-Oise) ;  Falaiseal  (Haute-Marne);  Ptoisoi 
(Prusse  rhénane). 


CHAPITRE  V. 


COKCLCSIOXS     HISTOEIQCES. 


4 


Plusieurs  faits  importants  se  dégagent  des  longues  éniuné- 
rations  que  nous  avons  faites  dans  les  chapitres  qui  précèdent. 

Le  premier,  c'est  que  toute  la  Gaule  septentrionale  jus<pi'au 
Rhin  a  été  habitée  dans  l'origine  par  des  populations  celtiques. 
Leur  langue  retentit  encore  aujourd'hui  dans  le  nom  de  la  j 
plupart  des  cours  d'eau  de  cette  vaste  région,  et  elle  s'est  fixé, 
dans  la  toponymie,  des  points  de  repère  qui  permettent  de 
jalonner  son  domaine  depuis  Lugdunum  et  Noviomagus  dans 
le  nord  jusqu'à  Gessoriacus,  Camaracum,  Orolaunum  et  Epter- 
nacum  au  sud. 

Vient  la  conquête  romaine.  Sur  les  pas  des  légionnaires  qui 
fraient  d'un  bout  à  l'autre  du  pays  les  vastes  chaussées  par 
lesquelles  la  civilisation  pénètre  avec  l'autorité  de  Rome,  le 
latin  se  répand  avec  une  rapidité  prodigieuse.  Toute  la  classe 
supérieure  se  latinise.  La  Belgique  sort  de  la  barbarie.  Les 
grands  propriétaires  se  font  partout  des  fundi  auxquels  ils 
laissent  leurs  noms  latins,  nationalisés  au  moyen  d'une  ter- 
minaison celtique  (-flcum).  Un  coup  d'œil  sur  la  carte  nous 
montre  la  langue  des  maîtres  du  monde  régnant  tout  le  long 
du  Rhin,  depuis  Tr^Jectum  ad  Rbenam  (Utrecht)  jusqu'à        ; 
Colonla  Ai;rlpplna  (Cologne),  de  là  jusqu'à  Conflaentes 
(Coblenz).  Ce  n'est  pas  à  dire  que  le  celtique  soit  totalement 
disparu.   Un  passage  célèbre  de  saint  Jérôme  nous  induit 
même  à  croire  qu'il  était  resté  au  IV«  siècle  la  langue  des  popu- 
lations rurales  du  pays  des  Trévires.  Hais  il  n'avait  plus  qu'une 


(  527  ) 

existence  languissante  et  il  ne  devait  pas  survivre  à  l'Empire. 

Ajoutons  que  la  colonisation  romaine  était  infiniment  plus 
dense  au  sud  qu'au  nord.  Dans  les  régions  méridionales, 
même  la  froide  Àrdenne  et  l'Eifel  volcanique  ont  leurs  habi- 
tants; dans  le  nord,  la  Campine,  le  Brabant  et  les  deux 
Flandres  semblent  des  terres  désertes,  envahies  par  d'im- 
menses marécages  ou  par  d'inextricables  forêts.  Toutefois,  ici 
encore,  la  Meuse  constitue  comme  un  grand  canal  le  long 
du()uel  la  civilisation  s'avance  de  proche  en  proche.  Dans  le 
centre  du  pays  restent  de  grands  espaces  vides  qui  attendent  les 
colons  de  l'avenir. 

Ces  données  de  la  toponymie  prennent  un  caractère  de 
saisissante  évidence  si  on  les  rapproche  des  résultats  de  l'ar- 
chéologie. Un  coup  d'oeil  sur  la  carte  de  Van  Dessel  ^  équi- 
vaut sous  ce  rapporta  une  lumineuse  leçon  d'histoire.  On  y  voit 
la  Belgique  partagée  diagonalement  du  sud-ouest  au  nord-est 
en  deux  moitiés  inégales  formées  par  la  chaussée  consulaire 
qui  court  de  Bavay  à  Cologne.  Tout  ce  qui  est  au  sud  de  cette 
chaussée,  et  au  nord,  une  large  bande  de  territoire  qu'on 
pourrait  limiter  environ  par  les  villes  de  Péruwelz,  Nivelles, 
Wavre,  Tirlemont,  Saint-Trond,  représente  la  région  de  la 
culture  romaine  intense  et  prospère.  Au  nord  de  la  chaussée, 
celle-ci  se  raréfie  d'une  manière  étonnante  :  l'Escaut  seul  par- 
vient à  vivifier  les  vastes  solitudes  de  la  Flandre,  et  tout  le  nord 
du  pays,  depuis  Anvers  jusqu'à  Maeseyck,  offre  l'aspect  d'un 
vaste  désert  dans  lequel  les  Romains  ne  se  sont  guère  aven- 
turés. 

Qu'on  ne  nous  dise  pas  que  si  les  traces  des  Romains  sont 
rares  en  Campine,  en  Flandre  et  dans  la  province  d'Anvers, 
cela  tient  à  ce  que  ces  régions  étaient  dès  lors  habitées  par  des 
populations  germaniques  restées  inaccessibles  à  l'action  de 
Rome.  On  a  vu  tout  à  l'heure  que  l'autorité  des  Romains 


*  C.  Van  Dessel,   Topographie  des  voies  romaines  de  la  Belgique,'^ 
Bruxelles,  1877,  avec  une  carie. 


(  828  ) 

s'était  solidement  affermie  bien  au  delà  de  ces  contrées,  jusque 
sur  les  rives  du  Rhin  :  comment  donc,  si  les  régions  dont 
il  s'agit  avaient  été  habitées,  les  aurait-elle  abandonnées  sans 
partage  à  des  peuplades  barbares  qu'elle  eût  renoncé  à  civi- 
liser? La  vérité,  c'est  que  ces  régions,  depuis  lors  devenues 
le  jardin  de  la  Belgique,  étaient  à  cette  époque  entièrement 
incultes.  Les  forêts  et  les  marécages  en  occupaient  presque 
toute  l'étendue.  La  mer  pénétrait  partout  par  de  vastes 
estuaires.  Le  sol  était  formé  d'une  multitude  d'îlots.  Les  abords 
de  Saint-Omer  étaient  des  îles  flottantes  ;  il  n'y  a  pas  long- 
temps que  la  dernière  s'est  Axée.  Les  noms  de  broeck  et  de 
meer,  si  fréquents  dans  la  toponymie  de  ces  régions,  donnent 
une  idée  de  leur  caractère  marécageux. 

Ce  que  les  eaux  laissaient  à  la  terre  était  pris  par  la  forêt.  On 
peut  lire  dans  César  la  description  des  retraites  des  Ména- 
piens  1 .  La  Vita  Bavonis  nous  donne  une  idée  de  ce  qu'était 
la  région  de  Thourout  encore  au  XI"  siècle  :  toute  en  forêts! 
A  travers  toute  la  Flandre  courait  l'immense  forêt  que  les 
chroniqueurs  du  moyen  âge  ont  appelée  le  Nemus  sine  miseri- 
cordia.  Bruges,  Gand,  Ypres,  Thourout,  Roulers,  GourCrai 
sont  cernées  par  les  forêts  au  Vil®  siècle  *. 

Ce  sont  les  Francs  qui,  à  un  moment  donné  de  l'histoire, 
profitent  de  l'affaiblissement  de  l'Empire  pour  forcer  les  fron- 
tières et  pour  se  répandre  dans  les  régions  de  la  Belgique 
restées  à  moitié  désertes.  Et  c'est  à  eux  qu'il  faut  attribuer  la 
germanisation  de  la  partie  septentrionale  de  notre  pays  à  par- 
tir d'une  époque  que  nous  nous  réservons  de  déterminer  plus 
exactement. 

A  l'appui  de  cette  assertion,  nous  signalerons  d'abord  la 


*  CÉSAR,  De  Bell.  GalL;  Steabon,  Géographie,  t.  IV,  pp.  3,  5;  Sàctt- 
Paulin  de  Nole.  Pour  aller  de  Thourout  à  Gand,  du  temps  de  saint 
Bavon,  il  fallait  traverser  une  immense  solitude  boisée  {Acta  Sanctortm, 
1. 1,  octobre,  p.  â34D). 

*  Voyez  ScHAYES,  La  Belgique  et  les  Pays-Bas  avant  et  pendant  la 
domination  romaine,  t.  II,  pp.  160-196. 


(829) 

nationalité  des  noms  que  nous  avons  étudiés,  et  tout  particu- 
lièrement celle  du  suffixe  -heim.  Bien  que  répandu  sur  toutes 
les  régions  germaniques,  -heim  se  localise  cependant  d'une 
certaine  manière;  il  est  specifisch  frànkisch^  comme  s'exprime 
Arnold,  et  il  règne  surtout  dans  les  pays  occupés  par  les 
Francs,  à  savoir,  la  Belgique  septentrionale  et  les  bords  du 
Rhin.  Par  contre,  dans  TAllemagne  méridionale,  séjour  des 
Alamans,  il  est  beaucoup  plus  rare  :  tandis  que  les  chartes  de 
Lorsch  contiennent  cinq  cents  noms  en  -heim,  celles  de  Saint- 
Gall  nous  en  offrent  tout  au  plus  trente!  On  peut  dire  que  l'in- 
tensité de  la  colonisation  franque  dans  un  pays  donné  est  en 
proportion  directe  du  nombre  des  noms  en  -heim  que  l'on 
retrouve  sur  son  sol  ^ . 

Un  deuxième  fait  à  noter,  c'est  l'âge  des  noms  en  -heim. 
Ceux  de  la  région  qui  fait  l'objet  de  nos  études  ne  remontent 
pas  à  la  plus  ancienne  époque  de  la  colonisation  :  celle-ci  se 
caractérise  par  un  vocabulaire  où  reparaissent  plus  fréquem- 
ment lar  et  autres  suffixes  de  ce  genre.  Ils  datent  de  la  seconde 
période,  de  celle  qui  commence  avec  les  invasions  et  qui  se 
prolonge  au  delà  de  Charlemagne.  La  preuve  en  est  dans  ce 
fait  que  l'immense  majorité  de  ces  noms  est  composée  avec  un 
radical  qui  est  un  nom  propre  d'homme,  et  qu'ils  désignent 
généralement  des  habitations  individuelles.  Les  premiers 
noms  en  -heim  qui  apparaissent  dans  la  toponymie  belge  sont 
ceux  de  la  loi  salique  :  Widoheim,  Bodoheim,  Saleheim  s.  Les 
premiers  barbares  qui  donnèrent  leur  nom  à  un  lot  de  terre 

*  La  nationalité  franque  des  noms  en  -heim  est  à  peu  près  universelle- 
ment admise  (Waitz,  Dos  alte  Recht  der  salischen  Franken;  Arnold, 
Ansiedelungen  vnd  Wanderungen  Ùeutscher  Stàmme;  K.  Labiprecht, 
Deutsches  Wirthschaflsleben  im  Mittelalter,  t.  I,  pp.  154  et  suivantes; 
ScHiBER,  Die  frfinkischen  uitd  alemannischen  Siedelungen  in  Gallien. 
Strasbourg,  1804,  pp.  11-20.) 

«  Cfr.  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  Deutsclier  Siâmine, 
p.  383,  qui  démontre  par  des  arguments  spéciaux  empruntés  à  la  topo- 
graphie hessoise,  que  les  -heim  de  ce  pays  sont  également  de  formation 
secondaire. 

Tome  XLVilL  34 


(  830  ) 

semblent  avoir  formé  des  noms  où  entrait  encore  le  vieux 
suffixe  celtique  -acum.  C'est  seulement  après  cette  formation 
transitoire  que  nous  voyons  éclore  la  série  des  -heim. 

En  troisième  lieu,  des  érudits  ont  fait  observer  Tétonnante 
analogie  qui  se  remarque  entre  la  toponymie  du  Brabant  belge 
et  du  pays  de  Waes  d'une  part,  et  celle  du  pays  de  Clèves  de 
Tautre  ^.  Cette  conformité  s'explique  par  l'hypothèse  de  la 
conquête  franque,  qui  s'avance  du  nord*est  vers  l'ouest,  et  qui, 
en  changeant  de  pays,  aime  à  rendre  à  la  patrie  nouvelle  les 
noms  portés  par  l'ancienne. 

Tous  les  autres  suffixes  d'origine  germanique  coïncident 
terri torialement  avec  les  -Aetm;  on  l'a  vu  à  suffisance  au  cha- 
pitre précédent.  Tels  sont  -sele,  4aer,  -dngen^  -bach,  -loo. 
Lh  où  ils  sont  groupés  au  point  de  former  la  presque  totalité 
des  noms  géographiques,  ils  délimitent  avec  exactitude  les 
contins  des  populations  germaniques  et  romanes.  Là  où  ils 
apparaissent  dispersés  au  milieu  d'une  toponymie  romaine, 
ils  trahissent  des  colonies  franques  établies  anciennement  dans 
des  milieux  romains  et  qui,  pour  cette  raison,  ont  nécessaire- 
ment changé  de  langue  à  un  moment  donné,  bien  que  l'habi- 
tation, une  fois  fondée,  ait  continué  de  porter  le  nom  qu'elle 
avait  reçu  dans  la  langue  des  fondateurs. 
•  Hais  la  toponymie  ne  permet  pas  seulement  de  déterminer 
avec  une  exactitude  suffisante  les  limites  de  la  colonisation 
germanique  au  IV<*  et  au  V<>  siècle;  elle  nous  aide  aussi  à  dis- 
cerner, dans  la  masse  des  envahisseurs  étrangers,  différents 
groupes  qui  se  font  reconnaître  aux  particularités  de  leur 
vocabulaire  géographique.  11  est  un  suffixe  bien  curieux  parmi 
ceux  que  nous  avons  rencontrés  dans  le  Boulonnais  :  c'est  -tou 
ou  'tun,  qui,  combiné  avec  le  patronymique  -»i</,  sous  la  forme 
'ington,  est  extraordinairement  abondant  en  Angleterre,  au 
point  qu'un  écrivain  anglais  a  pu  écrire  avec  une  entière 

*  Wautebs,  Histoire  des  environs  de  Bruxelles,  l.  I,  p.  xxxi.  Il  cite, 
comme  communs  aux  deux  régions,  les  noms  de  Gaesdonck,  Duffel, 
Liesel,  Vorst,  Elmpt,  Van  Rooi,  Berghen,  Uoelaer,  Weert,  Lint. 


(831  ) 

vérité  :  a  The  suflSx  -ton  constilutes  a  sort  of  testword  by  which 
we  are  enabled  to  discriminate  the  anglosaxon  settlements  i.  » 
Ton,  ou  toum,  en  ail.  zaun,  c'est,  à  proprement  parler,  Venclos 
qui  entoure  la  maison.  Or,  TAngleterre  est  par  excellence  le 
pays  des  enclos  :  rien  ne  choque  plus  l'Anglais  voyageant  sur 
le  continent  que  l'interminable  monotonie  des  plaines  où  les 
rectangles  de  la  culture  se  succèdent  sans  interruption  et 
sans  variété,  agrémentés  seulement  de  files  de  peupliers  qui 
bordent  l'horizon  ;  rien,  au  contraire,  ne  charme  davantage 
l'Européen  voyageant  en  Angleterre  que  l'aspect  de  ces  cot- 
tages et  de  ces  fermes  où  la  vie  domestique  se  déroule  au 
milieu  d'arbres  séculaires,  avec  cette  intimité  et  ce  bien-être 
rural  oubliés  sur  le  continent.  Aussi  voyons-nous  ce  caractère 
spécial  du  génie  anglo-saxon  se  traduire  dans  la  toponymie 
par  une  prodigieuse  abondance  de  vocables  terminés  en  -ton  ou 
en  'ington  2. 

Par  contre,  ce  même  suffixe  fait  pour  ainsi  dire  totalement 
défaut  dans  toutes  les  autres  contrées  germaniques  ;  Foerste- 
mann  le  retrouve  tout  au  plus  une  douzaine  de  fois  dans 
toute  l'Allemagne  3;  encore  faut-il  croire  que  ces  exemples 
n'existent  pas,  car  dans  la  seconde  édition  du  Namenbucli, 
Zaun  a  disparu,  et  comme  radical,  et  comme  suffixe  de  noms 
propres.  Arnold  imite  sous  ce  rapport  le  silence  de  Foerste- 
mann.  Quant  au  Dictionnaire  géographique  de  Rudolf,  il  énu- 
mère  bien  un  certain  nombre  de  localités  qui  s'appellent  Zatin 
ou  Zaunen,  mais,  chose  curieuse,  la  plupart  sont  des  endroits 
aujourd'hui  abandonnés  ou  des  hameaux,  preuve  que  le  nom 
lui-même  n'est  entré  que  récemment  dans  la  toponymie. 

Or,  il  se  trouve  que,  par  une  exception  des  plus  remarqua- 
bles, juste  à  l'extrémité  du  domaine  de  la  toponymie  franque, 
en  face  de  l'île  des  Anglo-Saxons,  nous  rencontrons  un  groupe 
compact  de  quarante-deux  localités  au  nom  terminé,  comme 

>  Tàylor,  Words  and  Places,  p.  77. 

*  Gfr.  Kemble,  The  Saxons  in  England,  1. 1,  pp.  449478. 

3  Bbnder,  l^  deutschen  Ortsnamen,  p.  81. 


(  532  ) 

dans  rîle  voisine,  en  -incthoh  ou  4ncthun  ^  Ces  localités  sont 
serrées  les  unes  contre  les  autres  sur  un  étroit  espace,  à  la 
manière  d'une  peuplade  qui,  établie  sur  un  sol  conquis,  tient 
à  ne  pas  se  disperser  et  à  pouvoir,  dès  la  moindre  alerte,  faire 
front  tout  entière  contre  Tennemi  commun.  Par  une  coïnci- 
dence non  moins  frappante,  plusieurs  de  ces  quarante-deux 
noms  se  retrouvent  identiquement  de  l'autre  côté  du  détroit  â. 
Que  faut-il  conclure  de  cet  ensemble  de  faits,  sinon  que  nous 
sommes  ici  en  présence  d'une  colonie  saxonne,  ou  du  moins 
que  la  population  qui  a  fondé  ces  localités  était  saxonne  et  non 
franque?  Les  conclusions  de  la  toponymie  atteignent  ici  un 
degré  de  certitude  tel  qu'il  serait  difficile  de  les  combattre 
sérieusement. 

De  quand  datent  les  colonies  saxonnes' dont  nous  venons 
de  constater  l'existence?  Faut-il  croire  qu'à  une  époque  quel- 
conque du  V^  ou  du  VI"  siècle,  elles  seraient  venues  arracher 
aux  Francs,  alors  dans  le  premier  feu  de  leur  expansion  terri- 
toriale, une  partie  du  littoral  boulonnais,  et  ouvrir,  si  je  puis 
ainsi  parler,  la  porte  par  laquelle  l'invasion  saxonne  aurait  pu 
se  répandre  sur  tout  le  sol  des  Saliens?  Une  pareille  suppo- 
sition est  inadmissible.  Les  Francs,  à  cette  époque,  s'avan- 
çaient avec  un  trop  irrésistible  élan  pour  se  laisser  arrêter  par 
une  poignée  d'envahisseurs  étrangers,  et,  à  supposer  qu'ils 
n'eussent  pu  les  empêcher  de  s'établir,  ils  n'auraient  cessé  de 
leur  faire  une  guerre  acharnée,  jusqu'à  ce  qu'ils  les  eussent 


*  A  la  page  292  je  n*en  ai  énuméré  que  quarante,  mais  il  faut  ajouter  ) 
cette  liste  les  noms  de  Caltum,  lieu  inconnu  près  de  Hovecques,  et 
Aadlnethnn,  village  du  canton  de  Fauquembergue. 

'  Par  exemple  :  Alencthun  se  retrouve  dans  Allington  (Kent);  Colioc- 
thun  dans  CoUington  (Sussex)  ;  Todincthun  dans  Toddington  (Bedford). 

M.  Haigneré  écrit  à  propos  de  la  désinence  -ton  :  «  Il  est  à  remarquer 
que  cette  forme,  si  commune  en  Angleterre,  manque  presque  totalement 
à  la  Flandre  et  à  TAllemagne,  et  cela  donne  à  la  toponymie  du  Bou- 
lonnais un  caractère  particulier  qui  la  distingue  de  Tethnographie  continen- 
tale, pour  la  rattacher,  par  ce  côté  du  moins,  à  un  courant  d'origine  anglo- 
saxonne.  »  Haigneré,  Dictionnaire  topographique,  préface,  |^  xxxvm. 


■ 


I 


(  533  ) 

exterminés  ou  obligés  de  repasser  la  mer.  Et,  d'autre  part,  on 
ne  voit  pas  ce  qui  eût  pu  déterminer  les  Saxons  de  la  Bretagne 
à  diviser  leurs  forces,  occupées  à  la  conquête  de  l'île,  et  à 
s'affaiblir  vis-à-vis  des  Bretons  pour  aller  fonder  au  delà  de  la 
mer  une  colonie  précaire  et  toujours  menacée.  Ecartons  donc 
résolument  l'hypothèse  dont  il  s'agit,  et  concluons  que  s'il  y  a, 
dans  le  domaine  du  royaume  franc,  une  enclave  saxonne, 
cela  tient  à  ce  que  des  Saxons  étaient  établis  dans  le  pays  au 
moment  où  les  Francs  en  firent  la  conquête.  Tout  confirme 
cette  supposition.  Nous  savons,  par  les  historiens  romains, 
que  dès  le  IU<*  siècle,  les  pirates  saxons  infestaient  le  littoral 
de  l'Empire  à  peu  près  dans  les  mêmes  conditions  que  plus 
tard  leurs  congénères  normands  au  VIIl*  et  au  IX®  siècle.  Ils 
étaient  partout,  et  les  Romains  avaient  dû  prendre  contre  eux 
des  mesures  de  défense  énergiques  :  on  avait  fortifié  les  côtes, 
on  y  avait  massé  des  forces  et,  sous  le  nom  de  lilus  saxoni- 
cutn,  on  y  avait  créé,  en  divers  endroits,  quelque  chose  de 
semblable  aux  marches  de  l'Empire  carolingien  ^.  Ce  litus 
saxonicum  s'étendait  sur  toutes  les  côtes  de  la  Gaule,  depuis 
l'embouchure  de  la  Loire  jusqu'à  celle  du  Rhin,  et  il  devait 
son  nom  moins  à  ce  qu'il  était  exposé  aux  incursions  de  ces 
barbares,  qu'aux  colonies  qu'ils  y  établirent  sur  divers  points. 
Ils  avaient  leurs  établissements  dans  les  îles  de  la  Loire 
et  dans  le  pays  de  Bayeux,  que  les  historiens  attestent  pour 
le  \^  siècle.  Ceux  dont  nous  nous  occupons  ont  été  passés 
sous  silence  par  les  chroniqueurs;  c'est  la  toponymie  seule 
qui  nous  les  révèle.  Vers  286,  le  Ménapien  Carausius  reçut 
(les  empereurs  la  mission  spéciale  de  protéger  la  côte  septen- 
trionale de  la  Gaule,  menacée  à  la  fois  par  les  pirates  francs 
et  anglo-saxons.  Carausius  s'établit  donc  à  Boulogne,  mais  il 
ne  paraît  pas  avoir  répondu  à  la  confiance  de  ses  souverains, 
et  Maximien  ordonna  de  le  tuer.  Alors,  jetant  le  masque,  il 
prit  la  pourpre,  s'empara  de  la  Bretagne,  soutint  une  lutte 

*  yotitia  Dignitatum,  et  Longnon,  Géographie  de  la  Gaule  au  F/'  siècle, 
p.  i72. 


^ 


(»84) 

victorieuse  contre  l'Empire  et  le  força  de  signer  la  paix  avec 
lui  ;  il  est  vrai  que  peu  de  temps  après  il  tombait  assassiné  i. 
Tout  porte  à  croire  que  c'est  pendant  le  règne  de  ce  person- 
nage que  s'établirent  dans  le  Boulonnais,  avec  sa  connivence, 
les  colonies  saxonnes  dont  nous  avons  parlé.  Maître  de  la 
Bretagne,  il  avait  le  plus  grand  intérêt  à  rester  maître  aussi 
du  rivage  situé  en  face  de  lui.  Il  est  donc  plus  que  probable 
qu'il  continua  d'occuper  Boulogne,  qui  était  pour  lui  la  porte 
de  la  Gaule,  et  faut-il  s'étonner  s'il  y  installa  des  barbares 
dont  il  s'était  fait  des  alliés,  et  qui  pouvaient,  le  cas  échéant,  lui 
être  d'un  précieux  secours  lorsqu'il  voulait,  ou  débarquer  en 
(«aule,  ou  faire  obstacle  à  une  expédition  contre  lui  ^?  Eutrope 
nous  dit  formellement  que  Carausius  était  accusé,  déjà  avant 
sa  révolte,  de  pactiser  avec  les  barbares  qu'il  était  chargé  de 
combattre,  et  de  leur  donner  abri  :  cum  suspieio  esse  coepiss^, 
consuUo  ab  eo  culmitH  barbaros,  ut  transeuntes  cum  praeda  exd- 
peret,  atque  se  hoc  occasione  ditaret  3.  Ce  qui  confirme  cette 
manière  de  voir,  c'est  que,  des  environs  de  Boulogne,  qui  est 
comme  leur  centre  d'expansion,  les  colonies  anglo-saxonnes 
rayonnent  vers  le  nord  et  vers  l'est  en  deux  rangées  concen- 
triques, dont  les  derniers  postes  viennent  se  déployer  sur  la  rive 
gauche  de  la  Lienne  et  se  rabattre  sur  Boulogne,  à  laquelle  elles 
forment  une  véritable  ceinture.  La  population  groupée  dans  ces 
quarante-deux  localités  commandait  toute  la  côte  de. Boulogne  à 

*  Eutrope,  Breviarium  Historiae  Romanorum,  IX,  21,  SS;  Hamertlm, 
Panegyricus  Maximian.,  c.  12;  Aurel.  Victor,  De  Caesarihus,  c.  39; 
Idem,  Epitome,  c.  39. 

<  WiETERSHEiM,  Gcschichte  der  Vôlkerwanderung,  2«  édition,  1. 1,  p.  267, 
d*après  Gibbon;  DuRUY,  Histoire  des  Romains,  t.  VI,  p.  536,  édition 
illustrée. 

*  Eutrope,  Breviarium  Historiae  Romanorum,  IX,  21,  22;  Taylor, 
Words  and  Places,  p.  92,  attribue  aussi  à  Carausius  rétablissement  des 
Saxons  sur  les  côtes  du  Boulonnais  :  «  We  may  believe  that  the  Saxon 
settlements  in  Fianders  may  be  partly  due  to  the  energetic  measures  by 
which  he  compelled  or  induced  the  Saxon  pirates,  who  were  establishing 
themselves  on  the  British  coast,  to  seek  a  new  home  beyond  the  channel.  » 


J 


(  835  ) 

Calais,  c'est-à-dire  qu'aucun  embarquement  pour  l'Angleterre, 
aucun  débarquement  en  Gaule  ne  pouvait  s'y  faire  à  son  insu 
et  sans  qu'elle  fût  en  état  d'y  opposer  une  résistance  énergique. 
Pareille  disposition  n'a  rien  de  fortuit  :  elle  trahit  une  volonté 
intelligente  qui  a  tenu  à  ce  que  le  port  de  Boulogne  restât 
dans  des  mains  sûres. 

Si  donc  les  Francs,  lorsqu'ils  firent  au  V'  siècle  la  conquête 
du  Boulonnais,  rencontrèrent  les  Saxons  déjà  établis  dans  ce 
pays,  ils  durent  les  soumettre,  puis  se  mêler  à  eux.  Nous  savons 
par  Grégoire  de  Tours  qu'ils  ont  entrepris  contre  eux  plus  d'une 
lulte,  et  que  notamment  Childéric  s'est  signalé  par  les  succès 
qu'il  remporta  sur  eux  ^.  Les  Saxons  vaincus  par  Childéric  ne 
sont  pas  désignés,  il  est  vrai,  comme  étant  ceux  du  pays  de 
Boulogne  :  mais  comment  admettre  que  ces  derniers  ne  se 
soient  pas  sentis  solidaires  des  autres,  et  que  toute  la  race 
n'ait  pas  éprouvé  le  besoin  de  se  grouper  pour  la  résistance 
commune  au  conquérant  salien?  Cet  Adovacrius  que  Childéric 
a  vaincu  à  Orléans  et  à  Angers,  n'avait-il  pas  son  foyer  dans  un 
des  villages  saxons  du  Boulonnais?  Ce  qui  est  certain,  c'est 
que  bientôt  les  Saxons  s'aperçurent  qu'ils  n'étaient  pas  de 
taille  à  résister  aux  forces  franques  :  ils  firent  donc  la  paix 
avec  Childéric  et,  au  lieu  de  disputer  aux  Francs  la  possession 
du  littoral  et  des  îles,  ils  se  laissèrent  envoyer  combattre  les 
Alamans  en  Italie  â.  Leurs  colonies  du  littoral  furent  sans 
doute  assez  dépeuplées  par  toutes  ces  guerres  et  par  tant  de 
défaites,  mais  j'imagine  que  la  population  qui  y  restait  profita 
de  la  paix  conclue  et  qu'elle  finit  par  se  fondre  pacifique- 
ment dans  la  race  franque. 

En  attendant,  Francs  et  Saxons  avaient  dû  se  rencontrer 
plus  d'une  fois,  les  armes  à  la  main,  dans  les  parages  du  Bou- 
lonnais, et  les  nouveaux  venus  durent  infliger  à  leurs  congé- 
nères plus  d'une  défaite,  sans  qu'il  en  soit  resté  trace  dans  la 


<  GRÉGomE  DB  Tours,  Hist.  Francor,,  11,  18  et  19. 
*  Idem,  iindeni. 


I 


(  536  ) 

toponymie.  Ce  qui  est  bien  curieux  toutefois,  et  bien  suggestif, 
comme  on  dit  aujourd'hui,  c'est  que  nous  rencontrons  une  HIe 
de  cinq  localités  foncièrement  franques,  échelonnées  le  long  du 
rivage  depuis  le  cap  Griz-Nez  dans  la  direction  du  sud  :  ce  sont  1^ 
Florin^neselle,  Frameselle,  fW^arlnsiiMelle,  Ha- 
rln^nexelle  et  Audresselle*.  Ces  cinq  villages,  dont  le 
suffixe  tout  salien  établit  la  nationalité  d'une  manière  presque 
évidente,  s'interposent  entre  le  rivage  et  la  région  occupée  par 
les  'inclhon^  et  délimitent  avec  une  parfaite  netteté  la  frontière 
qui,  à  celte  époque,  séparait  les  établissements  francs  de  ceux 
des  Saxons. 

Il  n'est  pas  possible  de  pousser  plus  loin  nos  investigations  : 
la  toponymie  des  deux  races  franque  et  saxonne  est  trop  ana- 
logue pour  qu'on  puisse  dire  avec  une  entière  exactitude  quels 
villages  appartiennent  à  l'une  et  lesquels  à  l'autre.  En  effet,  à 
part  le  suffixe  -ton  qui  est  exclusivement  anglo-saxon,  et  le 
suffixe  sele  qui  est  spécialement  franc  salien,  toutes  les  autres 
désinences  appartiennent  indifféremment  aux  deux  idiomes  : 
-hem  (-ham),  -ingliem  (-ingham),  -becque  (-beck)y  -wyk  ('Wick)se 
retrouvent  des  deux  côtés  du  détroit  ^.  II  est  donc  possible, 


*  Taylor,   Words  and  Places^  p.  88,  fait  rintéressant  rapprocbement 
que  voici  : 

Boulonnais.  Angleterre. 

Warhera Warham  (Norfolk). 

Le  Wast Wast  (Glocestersh.,  Northumberl.). 

Frethun Freton  (Norfolk). 

Cohen,  Cahen Gougham  (Norfolk). 

HoUebeque Holbeck  (Yorksh.,  Nottingharash.). 

Ham,  Hame Ham  (Kent,  Surrey,  etc.  ). 

Wervicq Warwick  (Warwicksh.,  etc.). 

Appegarbe Applegarth  (Dumfries). 

Sangatte Sandgate  (Kent). 

Guindal Windle  (Lancashire). 

Inghen Ingham  (Lincoln,  etc.)* 

Oye Eye  (Suffolk,  Hereford,  etc.). 

WimiUe Windmill  (Kenl). 

Grisendall Grisdale  (Ciiniberland^. 


» 


• 


J 


(  «37  ) 

comme  le  croit  Taylor,  que  le  groupe  anglo-saxon  du  Boulon- 
nais ait  compris,  outre  les  localités  en  -thon  {'thun)^  plus  d'une 
de  celles  dont  le  nom  est  affecté  d'une  autre  désinence.  Mais  il 
ne  saurait  me  convenir  de  trancher  ici  cette  question  ;  qu'il  me 
suffise  d'avoir  indiqué  le  problème;  il  tentera  sans  doute  quel- 
que jour  le  zèle  d'un  érudit  flamand  ou  artésien  4. 

Essayons  maintenant  de  délimiter  les  Francs  du  côté  de\ 
leurs  voisins  septentrionaux,  les  Frisons  et  les  Saxons  ^.  Voici  ' 
les  données  de  la  géographie  historique  :  les  Frisons  s'éten-  /<. 
daient  tout  le  long  du  rivage  de  la  mer  du  Nord,  depuis  le 
Weser  jusqu'au  Sincfal,  près  de  Bruges.  Ils  occupaient  une 
longue  et  étroite  région  toute  en  rivages,  correspondant  aux 
provinces  de  Frise,  Hollande  septentrionale,  Hollande  méri- 
dionale et  Zélande,  et  ils  étaient,  par  excellence,  le  peuple 
maritime.  Quant  aux  Saxons,  ils  tenaient  à  l'est  de  la  Hol-   •- 
lande  actuelle  les  provinces  de  Groningue,  de  Drenthe,  d'Ove- 
ryssel  et  de  Gueldre,  sur  la  rive  droite  du  Hhin  :  l'Yssel  leur 
servait  de  limite  du  côté  des  Francs  3.  Ceux-ci  s'étendaient  u 

<  Lorsqu'on  voudra  creuser  cette  question,  on  aura  d^abord  à  établir 
l'âge  respectif  des  diverses  localités,  ou  du  moins  les  plus  anciennes 
mentions  qui  en  sont  faites.  Il  faudra  étudier  aussi  la  parenté  des  radi- 
caux que  présentent  les  noms  francs  et  les  noms  saxons  :  ainsi  Audinc- 
thun  et  Audinghen,  Baincthun  et  Bainghen,  Florincthun  et  Floringue- 
selle,  Tardincthun  et  Tardinghen,  Warincthun  et  Waringtieselle. 

<  Sur  les  frontières  des  Francs,  des  Frisons  et  des  Saxons,  lisez 
Watterich,  Die  Germanen  am  Rhein,  pp.  194  et  suivantes. 

'  Au  IX«  siècle,  saint  Liudger  assuma  pour  mission  de  prêcher  aux 
confins  des  Francs  et  des  Saxons,  sur  les  bords  de  TYssel  :  «  ut  in 
confinio  Francorum  atque  Saxonum  secus  fluvium  Isla  plebi  in  doctrinâ 
prodesse  deberet.  »  Altfried,  Vita  Sancti  Liudgeri,  c.  13  (Pertz,  Scrip- 
tores,  t.  II,  p.  408).  Cfr.  Hucbald,  Vita  Sancti  Lebuini,  dans  Pertz, 
Scriptores,  t.  II,  p.  361,  qui  semble  avoir  copié  le  Vita  Sancti  Liudgeri, 
en  attribuant  tout  à  son  saint. 

Liudger  bâtit  un  oratoire  sur  la  rive  gauche  du  fleuve,  in  loco  qui  Huilpa 
vocatur^  et  un  autre  sur  la  rive  droite  à  Deventer  :  «  cumque  ad  eam 
populus  ob  viri  sancti  doctrinam  conflueret  Saxones,  qui  eo  tempore 
paganis  fuscabantur  ritibus  in  furorem  conversi  ...  ecclesiam  conbusse- 
mnt  ipsi.  »  (Idem,  ibidem.)  Il  le  rebâtit  plus  tard  et  y  fut  enterré,  mais 
les  Saxons  le  brûlèrent  une  seconde  fois. 


(  538  ) 

dans  les  régions  méridionales  de  la  Hollande  actuelle,  com- 
prenant les  provinces  d'Utrecht,  du  Brabant  septenlrional,  de 
Gueldre  (rive  gauche  du  Rhin)  et  du  Limboui^  hollandais  ^ 
Ces  données  sont  pleinement  confirmées  par  Tétude  des  noms 
de  lieux.  L'un  des  suffixes  qui  caractérisent  la  toponymie 
franque,  c'est  celui  de  -zèle.  Or,  nous  voyons,  par  une  remar- 
quable coïncidence,  ce  sufiixe  se  cantonner  presque  exclusive- 
ment dans  les  régions  reconnues  pour  firanques,  alors  que  dans 
les  autres,  tant  frisonnes  que  saxonnes,  il  n'apparaît  qu'à  l'état 
d'exception.  On  ne  le  voit  pas  au  delà  de  l'Yssel,  sinon  dans  le 
seul  OldensAal  S,  mais  il  reparaît  avec  assez  de  fréquence 
dans  le  Brabant  septentrional,  dans  le  Limbourg  et  dans  la 
partie  de  la  Gueldre  située  sur  la  rive  gauche  du  Rhin.  Et 
encore  ne  prend-il  que  la  forme  -sel,  désinence  privée  d'accent 
et  qui  n'a  peut-être  pas  le  même  sens  que  le  dissyllabique  fla- 
mand 'Zele,  Ce  phénomène  est,  encore  une  fois,  trop  remar- 
quable pour  être  fortuit,  et  nous  ne  nous  aventurons  pas  trop 
en  considérant  la  désinence  -zèle  comme  caractéristique  des 
localités  fondées  par  les  Francs. 

Dans  la  Belgique  orientale  et  méridionale  aussi,  la  limite 
de  la  colonisation  franque  peut  être  reconnue,  du  moins 
approximativement,  au  moyen  de  la  toponymie.  D'un  cdté, 
nous  voyons  certains  suffixes,  d'une  particulière  abondance 
dans  les  régions  franques,  se  raréfier  et  cesser  tout  à  coup  à 
partir  d'une  zone  déterminée.  Tel  est,  notamment,  le  suffixe 


*  Vam  den  Bergh,  Handboek  der  middelnederlandsche  geoffrapkie^ 
^e  édition,  pp.  89-116.  Gfr.  des  indications  plus  détaillées,  mais  aussi 
plus  aventureuses,  dans  WiNKLEa,  Oud  Nederland,  pp.  64  et  suivantes. 

*  Âldensele,  au  IX«  siècle,  dans  le  Vita  Sancti  Liudgeri^  c.  6  :  «  quos- 
dam  qui  de  Aldensele  Frekenhorst  peregre  ierant.  »  (Pertz,  Scr^tara, 
t.  II,  p.  425.)  Je  ne  compte  pas  Scherpenzeel,  où  le  sufi^e  vient  de  s^l  et 
non  de  sele.  Voyez  Van  Doorninck,  Nom.  Geogr,,  1. 1,  p.  76.  La  Drenthe 
est  saxonne.  S.  Auschairb,  Vita  Sancti  Willehadi,  dit  que  ce  saint  voalat 
convertir  les  Frisons  et  les  Saxons  (c.  1),  qu'il  vint  donc  en  Frise  dansk 
Hastraga  (c.  2),  dans  le  Hugmerki(c.  3),  <c  inde  transiens  venit  Thriaata», 
où  il  convertit  beaucoup  de  barbares  (c.  4;. 


(  539  ) 

scheid,  foncièrement  franc,  comme  dit  Arnold  ^,  qui  abonde 
dans  toute  la  région  comprise  entre  Dûsseldorf  et  Luxem- 
bourg. Dans  le  seul  canton  d'Engers,  sur  la  rive  droite  du 
Rhin,  au  nord  de  Coblence,  Vogt  énumère  quarante-cinq 
localités  dont  le  nom  est  terminé  en  -scheid.  J'en  relève  trente 
dans  la  seule  feuille  de  Halmédy  de  Liebenow,  neuf  dans 
celle  d'Aix-la-Chapelle,  trente-trois  dans  celle  de  Neuerburg, 
quatorze  dans  celle  de  Bernkastel,  et  vingt-deux  dans  le 
(frand-Duché  de  Luxembourg,  où  ils  s'arrêtent  brusquement 
au  nord  de  la  Sûre  ^.  Au  sud  de  cette  région,  -scheid  disparait 
si  complètement  qu'il  est  tout  à  fait  inconnu  en  Alsace  3  et 
au  delà.  Je  trouve  à  la  vérité  dans  le  Haut-Rhin  un  WegscheUl, 
mentionné  en  1567  (Stofpel,  Dictionnaire  tapographiqiLe  du 
Haut-Rhin),  mais  il  est  à  ^remarquer  que  le  mot  est  pris  ici 
dans  une  acception  spéciale  et  en  qualité  de  nom  commun, 
il  n'est  nullement  interdit  de  considérer  ce  suffixe  comme 
marquant  la  délimitation  primitive  des  Francs  vis*à-vis  de 
leurs  voisins  les  Alamans  *. 

La  toponymie  spécifique  de  ces  derniers  se  caractérise 
par  la  fréquence  des  suffixes  -ingen  et  --weiler.  Les  noms  en 
•ingen  (avec  les  variantes  -ungeii  et  -ing  ^  en  Allemagne,  et 

*  Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen  Deutscher  St&mme,  p.  344. 

*  Le  seul  nom  terminé  en  scheid  que  je  trouve  au  sud  de  cette  rivière 
est  Hobscheid,  près  d*Arlon. 

>  Il  manque  totalement  dans  le  canton  de  Zurich.  Voyez  Meyer  von 
Knonau,  Zùrcherische  Orisnamen. 

*  K.  Lamprecht,  DetUsches  Wirthschaftsleben  im  Mittelalter,  t.  1, 
p.  153,  n'est  pas  de  cet  avis.  Selon  lui,  les  scheid  n'apparaissent  guère 
qu'aux  XI1«  et  XI1I«  siècles. 

'  A  l'est  du  Lech,  c'estrà-dire  en  Bavière,  la  désinence  est  régulière- 
ment -ing  au  lieu  de  -ingen  (Arnold,  Ansiedelungen  und  Wanderungen 
Deutscher  St&mme,  p.  393).  En  Belgique,  ivaliBing  (commune  de  Bon- 
nert)  est  le  seul  nom  qui  offre  cette  forme  abrégée,  mais  elle  est  d'origine 
récente;  dans  les  siècles  précédents  on  écrivait  Waltzingen.  Il  en  est 
de  même  pour  les  noms  bavarois,  qui,  il  n'y  a  pas  longtemps,  se  termi- 
naient encore  en  -ingen  et  non  en  -ing.  (Schiber,  Die  frànkischen  und 
aleinannischen  Siedelungen  im  Gallien,  p.  6.) 


(  540  ) 

'ikon  ^  en  Suisse)  pullulent  littéralement  dans  TAIIemagne  du 
sud-ouest  et  dans  TAlsace,  se  répandent  en  abondance  sur  la 
Lorraine  allemande  et  francisée,  où  Fancien  département  de 
la  Moselle,  à  lui  seul,  contient  deux  cent  quatre-vingts  localités 
dont  le  nom  est  affecté  de  la  désinence  -ingen  ou  -ing,  en  firan- 
çais  -ange  ^,  comptent  cent  quatorze  congénères  dans  le  Grand- 
Duché  de  buxembourg  et  viennent  expirer,  en  Belgique  aux 
confms  des  populations  wallonnes,  en  Allemagne  dans  le  Krm 
de  Malmédy,  où  il  y  a  encore  onze  noms  de  lieux  en  -fngen. 

Ceux  qui  présentent  le  suffixe  -weiler  (en  Alsace  -mlier^  en 
Suisse  -wyl  ou  -iveil)  ne  sont  pas  moins  nombreux  dans  les 
régions  du  sud-ouest  de  l'Allemagne.  S'avançant  par  masses 
compactes  à  travers  l'Alsace,  ils  pénètrent  au  nombre  de  sep- 
tante-cinq dans  l'ancien  département  de  la  Moselle,  où  ils 
revêtent  tour  à  tour  la  forme  pure  -weiler,  la  forme  francisée 
'Unller  et  la  forme  française  -vUlers.  De  là  ils  gagnent  le  Luxem- 
bourg germanique,  où  ils  sont  encx)re  au  nombre  de  vingt, 
mais  d'où  ils  se  raréfient  progressivement  dans  la  direction  du 
Nord. 

Peut-être  faut-il  ajouter  ici  un  troisième  suffixe  caractéris- 
tique des  noms  de  lieux  formés  par  les  Alamans  :  c'est 
-bearen,  qui  arrive  jusque  dans  les  environs  de  Bernkastel, 
près  de  la  Moselle,  avec  Bûhenbeuren,  R»Yeii«l»eareB 
et  lioeiBbearen,  noms  qui,  avec  plusieurs  autres  en  -weiUr, 
jalonnent  d'une  manière  frappante  un  itinéraire  de  colons 
alamans  dans  la  vallée  de  la  Moselle. 

Ces  phénomènes  ne  sont  pas  fortuits,  et  si  l'on  considère 

*  Meyer  von  Knonau,  Ziïrcherische  Ortsnatnen  (Beitràgezur  GeschickU 
der  Literatur,  von  H.  Kurz  und  P.  Weissembach,  t.  I,  4846ï,  énumère 
dans  le  canton  de  Zurich  trente-trois  noms  en  -ingen  et  cent  quatre  en 
-ikon  ou  'inkon. 

«  J'arrive  à  ce  chiffre  en  dépouillant  le  Dictionnaire  topographique  de 
la  Moselle,  par  de  Bouteiller.  La  liste  publiée  par  Abel,  Mémoires  (U 
l'Académie  de  Metz,  t.  XLV  (1865),  p.  448,  ne  contient  que  cent  soixante- 
quatre  noms,  mais  elle  omet  les  dépendances  ainsi  que  les  localité? 
disparues. 


II 


I, 


II 

I 


i 


(541) 

que  Taire  de  diffusion  des  -scheid  coïncide  avec  le  domaine 
généralement  attribuée  aux  Francs,  tandis  que  les  noms  en 
'ingm  et  en  -weiler  se  groupent  surtout  dans  les  contrées  alé- 
maniques, on  reconnaîtra  volontiers  que  les  uns  et  les  autres 
servent  à  délimiter  les  peuples  qui  les  ont  employés  de  préfé- 
rence. Cette  délimitation  ne  pourra  pas  être  absolue  :  on  voit 
des  régions  comme  le  Luxembourg  offrir  un  remarquable 
mélange  des  deux  espèces  de  formes,  et  cette  confinité  des 
phénomènes  linguistiques  suggère  naturellement  Fidéc  d'une 
confinité  des  deux  races  à  l'endroit  où  s'est  faite  leur  rencon- 
tre. Mais  cette  question  reviendra  ailleurs  ;  ici  il  suffira  d'avoir  «^ 
déterminé,  avec  la  précision  relative  que  comporte  la  nature  de 
ces  recherches,  le  domaine  des  Francs  et  celui  des  Alamans  i. 

Peut-on  faire  un  pas  de  plus,  et  essayer  de  délimiter  les  » 
Saliens  et  les  Ripuaires?  Cette  tâche  est  plus  délicate,  et  pour- 
tant il  semble  qu'il  ne  soit  pas  interdit  de  l'entreprendre. 
Quand  nous  examinons  la  répartition  des  noms  de  lieux  ter- 
minés en  'SdCf  nous  voyons  que  leur  principale  aire  de  diffu- 
sion se  compose  des  deux  Flandres  avec  le  Brabant  et  la 
province  d'Anvers;  dans  les  deux  Limbourg,  il  n'y  a  en  tout 
que  cinq  à  six  localités  dont  le  nom  soit  affecté  de  cette  dési- 
nence ^.  Cette  coïncidence  suggère  une  idée  :  on  se  demande 

*  Tout  le  monde  n'est  pas  convaincu  de  la  valeur  démonstrative  de 
ces  faits  toponymiques.  A  rencontre  d'Arnold,  on  a  notamment  fait  valoir 
que  les  noms  en  -inseii  sont  répandus  dans  toutes  les  régions  germa- 
niques, qu'ils  n'ont  rien  de  particulièrement  alaman,  et  qu'ils  désignent 
plutôt  les  plus  anciennes  localités  fondées  par  des  Germains;  voyez 
ScHERER,  dans  lenaer  Literaturzeitung,  1876,  p.  475;  Schibbr,  Die 
frânkischen  und  alemannischen  Siedelungen  im  GaUien,  pp.  3-11.  Mais 
nous  n'avons  pas  besoin  des  noms  de  cette  catégorie  pour  la  délimita- 
tion du  domaine  des  Francs. 

*  Ce  sont  : 

Goursel Limbourg. 

Eversel  (Heusden) Ibid. 

Ubbersel  (Heusden) Ibid. 

Viversel  (Zolder) Ibid. 

Molen-Beersel Ibid. 


I 


(  o42  ) 

si  les  Saiiens  ne  sont  pas  en  réalité  les  hommes  de  la  sala^ 
c'est-è-dire  le  peuple  riche  et  prospère  où  l'homme  libre 
vit  à  son  aise  auprès  d'un  opulent  foyer?  C'est  seulement 
dans  la  terre  réputée  celle  des  Francs  saiiens  que  nous  trou- 
vons  des  noms  de  lieux  dans  lesquels  le  radical  est  com 
biné  avec  un  nom  propre  d'homme,  désignant  ainsi  la  gaia  1 
qu'il  habite. 

Un  autre  trait  caractéristique  de  la  toponymie  salienne,  c'est 
l'extraordinaire  fréquence  du  suffixe  -loo.  Il  ne  fait  certaine- 
ment pas  défaut  chez  les  Ripuaires,  mais  il  pullule  littérale- 
ment chez  leurs  voisins  et  congénères.  Un  seul  diplôme  de 
donation,  rendu  en  8S5,  nous  montre  dans  la  Veluwe  les  lieux 
suivants  :  «  villam  que  dicitur  Reiitll«  —  in  saltu  qui 
dicitur  Urenlto  —  villa  que  dicitur  IVIatlo  —  silva  que 
dicitur  Haralo  —  villa  Irmlnl*  —  B«rl«  —  Dablb««l« 
—  ^Wardto  —  Ordo  —  lief^arl»  —  Ottorlamm 
lianffl*  i.  »  Il  faut  y  ajouter  la  villa  limtoeb  (Uddel,  793. 
et  la  forêt  de  Brael^K  (797)  ^.  L'Overyssel,  qui  a  été  ancien- 
nement occupé  par  les  Saiiens,  compte  encore  aujourd'hui 
plus  de  cinquante  noms  terminés  en  -lo  ou  4ao  3. 

D'autre  part,  nous  voyons  que  la  désinence  '^cheid  est  fon- 
cièrement franque  ^  ;  mais  j'ajoute  qu'elle  est  essentiellement 


•  Lacomblet,  Urkundenbuch,  1. 1,  n<»65,  p.  31.  Cfr.  Van  den  Beegh. 
Handboek  der  midddnederlandsche  géographie,  pp.  190-192. 

<  Vam  den  Bergh,  Handboek  der  middelnederiandsche  géographie, 
pp.  190-192. 

'  Nomina  geographica  neerlandica,  1. 1,  p.  75. 

^  EssER,  Kreisblatt  fur  den  Kreis  Malmedy,  7  juin  1884,  suivi  par 
K.  Lamprecht,  DetUsches  Wirthschaftsleben  im  Mitlelalter,  1. 1,  i,  p.  158, 
se  persuade  que  scheid  vient  du  celtique  coat  —  forêt.  Ce  coat  figure 
incontestablement  dans  le  nom  de  la  grande  forêt  de  KottenforH,  près  de 
Bonn,  qui  nous  offre  en  même  temps  le  spectacle  d'une  remarquable 
superposition  de  langues;  mais,  à  part  quelques  cas  dans  lesquels  il 
aura  pu  devenir  -scheid  par  assimilation,  je  ne  puis  me  résoudre  à  cette 
hypothèse.  Sur  Tétymologie  germanique  du  mot,  voyez  Foerstbmahv, 
Ùie  deutschen  Ortsnamen,  p.  49. 


(  K43  ) 

ripuaire.  Elle  fait  presque  entièrement  défaut  dans  le  Lim- 
bourg  belge,  où  nous  n'avons  que  H^aterschey,  près  de 
Genck  ^^  et  je  ne  la  rencontre  que  deux  fois  en  Gueldre,  dans 
A.sflched9  près  de  Genemuiden  (1046.  Ascète)  2,  et  dans 
Eii«eliede  (1118.  Anescbedhe)  s.  Par  contre,  elle  fourmille 
dans  les  régions  allemandes  qui  confinent  à  la  Belgique,  depuis 
Dusseldorf  jusqu'à  la  Sûre  4,  tandis  qu'au  sud  de  cette  rivière 
elle  disparaît  tout  à  fait  ^. 

Quand  les  Francs  devinrent-ils  maîtres  du  territoire  dans 
lequel  la  toponymie  nous  les  montre  établis?  Il  n'y  eut  pas 
une  seule  invasion  leur  livrant  tout  le  pays;  leur  entrée  en 
Belgique  se  morcelle  en  plusieurs  empiétements  successifs.  Le 
plus  ancien  est  leur  établissement  de  ce  côté- ci  de  l'Escaut, 
en  Flandre,  sous  les  auspices  de  leur  allié  Carausius,  qui  vou- 
lait avoir  en  eux  du  renfort  dans  sa  lutte  contre  les  Empereurs. 
Plus  tard,  à  la  date  de  358,  Julien  trouve  d'autres  Francs  en 
Toxandrie,  et  tout  fait  croire  que  ceux-ci  avaient  pénétré 
dans  cette  contrée  en  341,  lors  des  guerres  que  Constant  eut  à 
soutenir  contre  eux  6.  Leur  tradition  nationale  a  gardé  le  sou- 
venir de  ce  passage  du  pays  natal  dans  celui  des  Tungri^  ou» 
comme  ils  disaient  eux-mêmes,  des  Turingi,  et  il  en  reste  un 
écho  dans  la  chronique  de  Grégoire  de  Tours  :  «  dehinc  tran- 
sacto  Rheno  Thoringiam  transmeasse,  ibique  juxta  pagus  vel 
dvitates  régis  crinitos  super  se  creavisse  de  prima  et,  ut  ita 
dicam,  nobiliore  suorum  famUia  "7.  » 

*  Un  Gaedscheid,  qui  figure  dans  la  carte  de  Belgique  de  TÉtat-Mâgor, 
ne  se  retrouve  pas  dans  les  dictionnaires. 

»  Nomina  geographica  neerlandica,  1. 1,  pp.  74  et  79. 

'  Ibidem,  1. 1,  p.  94,  où  Ton  voit  la  transcription  allemande  Endscheide* 

*  FOERSTEMANN,  IXe  deutscfien  Ortsnamen,  p.  277. 

^  Abnold,  Ansiedelvngen  und  Wanderungen  DetUscher  Stâmme,  p.  344. 
Je  trouve  cependant  aux  environs  de  Bitsche,  Haspelscheidt,  Helscheidt, 
Liederscheidt  et  Scheidt,  groupés  dans  un  seul  canton,  mais  ce  n'est  là 
({u'une  remarquable  exception. 

*  G.  KuRTH,  Clovis.  Tours,  4896,  p.  94. 

^  Grégoire  de  Tours,  HisL  Francor.,  t.  II,  p.  9. 


n 


(  S44  ) 

Une  dernière  fois,  le  pays  rentra  sous  Fautorité  romaine, 
mais  ce  ne  fut  pas  pour  jouir  d'une  longue  paix,  car  dès  388 
nous  voyons  tout  le  Rhin  inférieur  menacé  par  les  barbares, 
et  une  armée  franque  combattre  contre  les  Romains  près  de  la 
forêt  Charbonnière  K  Ils  furent  refoulés,  il  est  vrai,  etStilieon 
parvint  à  rétablir  l'autorité  de  Rome  sur  le  Rhin,  mais  en  406 
le  déluge  passa,  et  les  Francs  se  répandirent  dans  la  Belgique 
septentrionale.  A  partir  de  cette  date,  il  n'y  eut  plus  de  pro- 
vince de  Germania  secunda  s.  La  NolUia  DignitcUumy  dont  la 
rédaction  date  de  cette  époque,  nous  permet  de  délimiter 
d'une  manière  approximative  le  territoire  occupé  par  les  bar- 
bares :  les  points  les  plus  septentrionaux  que  nous  y  voyons 
encore  en  la  possession  de  l'Empire  romain  sont,  avec  Arras, 
le  Portus  Aepatiacus,  Marck  (Pas-de-Calais),  Famars  et  Ton- 
gres  3,  et  sur  le  Rhin,  Andernach.  Tout  ce  qui  est  au  nord 
est  perdu  à  jamais  pour  la  culture  romaine  et  fait  partie 
désormais  du  monde  germanique. 

A  quel  obstacle  était  venue  se  heurter  la  conquête  franque, 
et  pourquoi  ne  se  répandit-elle  pas,  comme  un  torrent,  sur 
tout  le  reste  de  notre  pays?  La  Notice  nous  permet  de  le  devi- 


*  oc  Quibus  paratis  petit  primos  omnium  Francos,  eos  videlicet  quos 
consuetudo  Salios  appellavit,  ausos  olim  in  Romano  solo  apud  Toxian- 
driam  locum  habitacula  sibi  figere  praelicenter.  Gui  cum  Tungros  f 
venisset,  occurrit  legatio  praedictorum,  etc.  »  (âmm.  Margell.,  XVII,  I 
8,  3.)  - 

*  Watterich,  IHe  Germanen  des  Rhdns,  p.  187.  \ 
5  Notitia  Dignitatum  Occid.,  XLIF  et  XXXVUI,  éd.  Seeck.  Cfr.  le 

commentaire  de  Bôcking,  dans  son  édition  du  même  document.  Pour 
ridentification  du  Marcis  in  litore  saxonico  de  la  Notice  avec  Marck,  je 
me  suis  rangé  à  l'avis  d'A.  de  Valois,  de  d'Ânville,  de  Bôcking  et  de 
MM.  Longnon  et  Wauters,  contrairement  à  celui  de  Gluver,  qui  propose 
Marquise,  et  du  P.  Bûcher,  de  Malbrancq  et  de  Ghifflet,  qui  opinent  pour 
Mardyck.  —  Wœtersheim,  Geschichte  der  Voelkertvanderungy  1. 1,  p.  106, 
croit  que  l'absence  du  nord  de  la  Belgique  et  de  la  Germanie  dans  U 
Notitia  s'explique  d'une  manière  plus  simple  par  une  lacune  des 
manuscrits. 


I 

■ 

i 


-  (  S4o  ) 

ner  :  ce  qui  arrêta  l'essor  des  envahisseurs  francs,  ce  fut  la 
grande  chaussée  romaine  qui  assurait  les  communications 
entre  Bavay  et  Cologne.  Cette  ligne,  dont  l'importance  straté- 
gique ne  peut  être  contestée,  était  protégée  par  des  ouvrages 
de  défense  assez  solides  et  assez  nombreux  pour  la  mettre  à 
l'abri  d'un  coup  de  main,  et  il  n'est  pas  douteux  que  le  dange- 
reux voisinage  des  Francs  ait  fait  comprendre  aux  gouver- 
neurs de  la  deuxième  Belgique  et  de  la  deuxième  Germanie  la 
nécessité  d'élever  des  travaux  de  ce  genre,  s'il  n'y  en  avait  pas 
encore,  de  les  renforcer,  s'ils  existaient  déjà  ^.  I^a  perspicacité 
d'un  de  nos  érudits,  servie  par  une  connaissance  approfondie 
du  sol  belge,  lui  a  permis  de  relever  les  traces  de  quelques-uns 
de  ces  forts,  échelonnés  sur  une  ligne  courant  de  Maestricht 
à  la  mer,  le  long  des  chaussées  romaines.  Ces  traces  sont 
conservées  dans  les  noms  portés  par  plusieurs  localités  de  ces 
régions  :  Caestre,  entre  Cassel  et  Bailleul,  Ganter,  près 
d'Avelghem,  C'astre,  entre  Grammont  et  Hal,  Cltastrc- 
Danie- itlerne  et  Chastre-le-Bole  (Corroy-Ie-Grand), 
enfin  Casier,  près  de  Maestricht  ''^. 

Arrêtés  devant  celte  ligne  de  défense  que  l'Empire  devait 
protéger  avec  toute  l'énergie  dont  il  restait  capable,  les  Francs 
renoncèrent  à  la  forcer  et  se  répandirent  dans  la  direction  de 
l'ouest,  sur  les  vastes  espaces  qui  restaient  ouverts  entre  eux  et 
la  mer  du  Nord.  La  forêt  Charbonnière,  qui  couvrait  du  côté 
nord-ouest  la  chaussée  de  Bavay  à  Perviciacum,  contribua  sans 
doute  à  accentuer  ce  changement  dans  leur  itinéraire,  qui, 


*  Ainsi  le  premier  soin  de  Julien  TApostal,  après  sa  victoire  de  358 
sur  les  Francs,  avait  été  de  réparer  trois  châteaux  forts  qui  défendaient 
la  Meuse  :  «  Munimenta  tria  recta  série  superciliis  imposita  fluminis 
Mosae,  subversa  dudum  obstinalione  barbarica  reparare  pro  tempore 
cogitabat,  cl  ilico  sunt  inslaurala  procinctu  paulisppr  omisso.  »  (Amm« 
Marcell.,  XVII,  9,  i.) 

*  Bulletins  de  V Académie  royale  de  Belgique,  3«  série,  t.  X,  1885.  Ce 
dernier  est  peut-être  un  des  trois  forts  dont  il  est  question  dans  le  pas- 
sage ci-dessus  d'AMMiEN  Marcellin 

Tome  XLVHI.  35 


V 


^4> 


(  546  ) 

depuis  leur  sortie  de  l'île  des  Bataves,  semblait  vouloir  se  pré- 
cipiter tout  droit  vers  les  régions  du  sud  ^. 

La  forêt,  en  effet,  c'était  le  désert  2,  c'était  la  fin  de  la  cul- 
ture et  de  la  fertilité.  Pour  des  races  qui  cherchaient  des  terres 
cultivables  et  un  sol  qui  pût  les  nourrir,  elle  formait  une 
vrî^ie  limite  naturelle,  presque  aussi  infranchissable  que  la 
mer  elle-même.  Aussi  faut-il  remarquer  que  ce  sont  presque 
toujours  des  forêts  qui  séparent  les  uns  des  autres  les  peuples 
primitifs  :  les  fleuves  ni  les  montagnes  (à  moins  que  celles-ci 
n'aient  des  versants   fort  abrupts)   ne  possèdent  au  même 
degré  ce  pouvoir  d'isolation.  Les  Germains  n'échappaient  pas 
à  la  loi  commune.   Du  temps  qu'ils  habitaient  sur  la  rive 
droite  du  Rhin,  les  frontières  de  leurs  diverses  peuplades 
étaient  faites  par  la  forêt  3;  lorsqu'ils  passèrent  sur  la  rive 
gauche,  ce  futune  forêt  encore  qui  limita  leur  première  expan- 
sion territoriale.  Cette  forêt,  c'est  la  Charbonnière.  Elle  cou- 
rait de  l'est  à  l'ouest,  depuis  le  confluent  de  la  Sambre  avec  la 
Meuse  jusqu'aux  rives  de  l'Escaut,   masquant  de  son  vaste 
rideau  de  feuillage  tout  le  Hainaut  et  arrêtant,  sinon  la  con- 
quête, du  moins  la  colonisation  d'un  peuple  qui  arrivait  du 
nord  *.  Déjà  au  IV®  siècle,  elle  semble  avoir  été  considérée 

*  Déjà  Bernhardi,  Sprachkarte  von  Deulschland,  p.  18,  avait  signale 
la  coïncidence  du  tracé  de  celle  chaussée  avec  celui  de  la  frontière  lin- 
guistique ,  mais ,  chose  curieuse ,  il  n*en  tirait  pas  de  conclusioa  et 
croyait  bénévolement  que  les  conquêtes  des  Francs  n'avaient  pas  eu 
d'influence  sur  le  déplacement  de  la  frontière  linguistique  ;  aulremeni, 
pourquoi  Tournai  serail-il  de  langue  française,  dit-il?  Nous  pèserons 
plus  loin  celle  objection. 

*  Au  IX»  siècle  encore,  le  Heliand,  ayant  à  traduire  le  mot  désert  dans  le 
récit  des  tentations  de  Noire-Seigneur,  emploie  comme  équivalent  forît 

'  Tacite,  Germania,  p.  30. 

*  Sur  l'étendue  et  sur  les  limites  de  la  forêt  Charbonnière,  voyez 
DuviviER,  Le  llainatU  ancien,  pp.  13-22.  Menke,  dans  la  3«-édilion  dr 
Y  Atlas  du  moyen  âge,  de  Spruner  (préface,  p.  xiv),  se  déclare  converti 
à  l'avis  du  savant  belge,  qu'il  avait  d'abord  combattu.  Les  résenes  qo^* 
j'aurais  à  faire  sur  certains  points  de  la  doctrine  de  M.  Duvivier  impor- 
tent peu  à  la  question  que  je  traite. 


(  547  ) 

comme  la  barrière  des  populations  romaines  menacées  par  les 
invasions  franques  ^.  Au  V«  siècle,  elle  fut  pendant  quelque 
temps  la  frontière  méridionale  des  Saliens,  et  le  souvenir  de 
cette  situation  s'est  conservé  dans  la  loi  salique  '^.  Au  VII*  siè- 
cle, nous  la  voyons  servir  de  ligne  de  démarcation  entre 
TAustrasie  et  la  Neustrie  3  ;  au  IX*'  siècle,  il  paraît  bien  qu'il 
en  est  encore  de  même,  car  il  est  parlé  des  populations  qui 
demeurent  en  deçà  et  de  celles  qui  sont  au  delà  de  la  forêt 
Charbonnière  *.  Même  au  XI®  siècle,  le  souvenir  de  sa  qualité 
de  frontière  entre  les  deux  grandes  moitiés  de  la  monarchie 
franque  n'était  pas  etfacé  5.  Enfin,  encore  à  la  fin  du  XII®  siè- 
cle, la  forêt,  comme  à  Fépoque  de  la  loi  salique,  était  la 
limite  des  Francs  de  Flandre,  alors  les  Flamands,  et  l'on  voit 
en  H99  le  comte  Baudouin  IX  fixer  le  tonlieu  que  paieront  les 
hommes  detillra  nemus  qui  apporteront  leurs  toiles  sur  le  mar- 
ché de  Gand  (ou  de  Courtrai)  6. 

Ce  fut  seulement  lorsqu'elle  commença  à  s'éclaircir  et  à  sr 
morceler  que  la  forêt  Charbonnière  perdit  sa  valeur  de  fron- 
tière naturelle  t.  Cela  se  passa  du  XIII®  au  XV«  siècle.  Comme 
l'Ardenne  elle-même,  la  Charbonnière  n'eut  plus  de  contours 
précis  à  partir  du  jour  où,  coupée  en  une  multitude  de  tron- 
çons, elle  se  trouva  partout  et  nulle  part  B. 

C'est  pendant  cette  période  de  la  fin  de  l'Empire,  alors  que] 


«  SuLPicE  Alexandre,  dans  Grégoire  de  Tours,  Hist.  Francor., 
t.  II,  p.  9. 

*  Lex  Salica,  XLVII,  i  :  «  Si  cilra  Ligere  aut  Carbonaria  ambo  inanent.  « 
—  2  :  «  Si  trans  Ligere  aut  Carbonaria  manenl.  » 

'  «  Pippinus  ad  Carbonariam  silvam  pervenit,  qui  lerminus  utraque 
régna  dividit.  w  Annal.  Mettens.,  a.  690. 

*  Voyez  les  passages  de  Nithard,  cités  ci-dessus,  page  524. 
3  Voyez  le  Vita  Evermari,  cité  ci-dessus,  page  524. 

8  Hlyttens,  Recherches  sur  les  corporations  gantoises^  p.  8. 

'  En  1137,  Téglise  Saint-Feuîllien  du  Rœulx  est  dite  située  in  silva 
que  Cherbonires  dicitur,  (Analectes  eccl,  IV,  p.  399.) 

«  Voyez  DuviviER,  Recherches  sur  le  Hainavt  ancien,  Bruxelles,  1865, 
pp.  11-28. 


V-  ^y 


\  o4S  I 

les  provinces  romaines  élaient  encore  protégées  par  les  châ- 
teaux qui  bordaient  la  chaussée  de  Bavay  à  Cologne  et  par  les 
massifs  de  la  forêt  Charbonnière,  qu'il  faut  placer  la  date  de 
la  colonisation  franquc  en  Belgique  et  dans  le  nord  de  la 
France.  Toutes  les  parties  aujourd'hui  flamandes  de  ces  deux 
pays  le  devinrent  ù  cette  époque. 
j  La  Lys  au  sud-est,  la  Canche  au  sud,  la  mer  à  l'ouest,  furent 
les  frontières  de  celle  colonisation  moitié  militaire,  moitié 
pacifique.  Le  pays  était  peu  habité  et  la  majorité  de  la  popu- 
lation romaine  s'était  sans  dpute  retirée  à  l'abri  du  Limes  dont 
nous  avons  indiqué  le  tracé.  De  la  sorte,  les  Saliens  s'avan- 
cèrent toujours,  sans  trop  d'obstacles,  et  s'établirent  dans  le 
pays  au  fur  et  à  mesure  qu'ils  le  conquéraient.  Les  conquérants 
se  partageaient  le  sol  des  provinces  conquises  ;  chacun  se  faisait 
son  domaine  et  se  créait  son  foyer  dans  l'allotement  qui  lui 
était  échu. 

Lorsque  tous  furent  ainsi  pourvus  do  leur  part  sur  un  sol 
riche  et  fertile,   une  nouvelle  phase  s'ouvrit  dans  la  vie  du 
peuple  franc.  Tout  en  continuant  de  faire  des  conquêtes,  il 
cessa  d'occuper  et  de  partager  le  sol  conquis,  n'ayant  plus 
besoin  désormais  de  se  chercher  un  foyer  et  une  patrie,  puis- 
qu'il possédait  l'un  et  l'autre.  Il  n'y  eut  donc  plus,  en  règle 
générale,  d'invasion  proprement  dite  ni  de  partage  des  pro- 
vinces soumises.  La  conquête  fit  passer  sous  l'autorité  politique 
du  roi  des  Francs  les  provinciaux  et  leur  pays,  de  même 
qu'elle  le  rendit  maître  des  vastes  propriétés  du  fisc;  mais  elle 
ne  changea  rien  à  la  condition  des  propriétaires  indigènes  ni 
à  l'habitation  des  Francs  conquérants.  Ceux-là  restèrent  en 
possession  de  leurs  biens;  ceax-ci  ne  quittèrent  pas  leurs 
foyers,   ou  ils  y  revinrent  après  l'expiration  de  la  guerre 
annuelle.  Il  importe  de  se  bien  rendre  compte  de  la  diftcrence 
fondamentale  de  ces  deux  périodes,  l'une  des  invasions  suivies 
de  la  colonisation  et  du  partage  du  sol,  l'autre  des  conquêtes 
politiques  qui  se  bornent  à  amener  un  changement  de  sou- 
verain. 
Le  règne  de  Clodion  semble  faire  la  démarcation  de  ces 


I 


(  349  ) 

deux  périodes,  en  même  temps  qu*il  ouvre  pour  son  peuple 
l'époque  de  sa  mission  historique.  Jusqu'alors  Thistoire  avait 
à  peine  parlé  des  Francs.  Leur  conquête  de  la  Belgique  n'avait 
guère  attiré  l'attention  des  annalistes.  II  en  sera  autrement 
désormais.  Clodion  s'empare  successivement  de  Tournai,  de 
Cambrai,  de  l'Artois,  et  ne  se  laisse  arrêter  au  sud  de  ce  pays 
que  par  les  armes  d'Aélius.  Les  Francs  s'établissent  dans  le 
pays  conquis;  toutefois,  ils  n'y  seront  pas  assez  nombreux 
pour  le  germaniser.  Tournai,  Cambrai,  Boulogne  restèrent 
des  villes  de  langue  romaine,  et  les  Francs  qui  y  fixèrent  leur 
demeure  oublièrent  bientôt  leur  idiome  national  pour  ne  plus 
parler  que  celui  des  indigènes. 

Telle  est,  en  un  fort  rapide  aperçu,  l'histoire  de  la  conquête l  i 
de  la  (Îaule-Belgique  par  les  Francs.  Si  je  parle  avec  cette  pré-'' 
cision  relative  au  sujet  de  faifs  sur  lesquels  les  témoignages 
historiques  nous  font  si  malheureusement  défaut,  c'est  que  la 
toponymie  semble  ici  prendre  la  parole  pour  suppléer  au 
silence  de  l'histoire,  et  nous  montrer,  dans  les  noms  de  lieux 
éparpillés  sur  le  sol,  les  souvenirs  irrécusables  de  l'itinéraire 
suivi  par  le  peuple  conquérant.  Le  point  de  départ  de  la  piste, 
si  je  puis  ainsi  parler,  se  trouve  aux  confins  de  la  Toxandrie 
et  du  Brabant,  là  oii  le  vieux  Godefroid  Wendelin,  guidé  par 
un  instinct  scientifique  remarquable,  avait  placé  la  patrie  de  la 
loi  salique.  Là  on  trouve  groupés  les  spécimens  des  principales 
catégories  de  noms  de  lieux  que  nous  avons  le  droit  de  consi- 
dérer comme  proprement  saliens.  De  là,  ils  divergent  et  se 
répandent  dans  trois  directions  différentes  :  vers  le  sud,  où 
ils  ne  dépassent  nulle  part  la  route  de  Bavay  à  Maestricht,  et 
cessent  même  à  une  distance  assez  considérable  de  cette 
chaussée;  vers  l'est,  où  les  vastes  marécages  qui  occupaient 
alors  les  plaines  du  Limbourg  belge,  et  dont  ceux  de  Cenck 
sont  les  derniers  débris,  leur  formaient  une  frontière  natu- 
relle qu'ils  ne  semblent  pas  avoir  franchie;  enfin  vers  l'ouest, 
où  les  attendaient  des  espaces  merveilleusement  ouverts  et 
abandonnés,  et  où  se  porta,  par  conséquent,  avec  une  joyeuse 
ardeur,  le  gros  de  la  nation  salienne. 


l.  i- 


(  550  ) 

^îous  allons  prouver  cela.  D'abord,  voyez  comme  les  -inghem 
^  se  pressent  en  rangs  serrés  dans  la  Flandre  orientale;  com- 
ment, limités  au  sud  par  les  vastes  ombrages  de  la  forêt  Char- 
bonnière, ils  gagnent  l'occident  le  long  de  cette  forêt;  com- 
ment, dans  la  Flandre  occidentale,  ils  s'échelonnent  et 
s  alignent  le  long  de  la  Lys  comme  les  rangs  d'une  armée  en 
marche,  évitant  les  bords  de  la  mer,  qu'ils  ne  semblent  pas 
avoir  atteints  en  Belgique  *,  et  filant  droit  dans  la  direction 
du  sud-ouest  sans  franchir  la  rivière  en  question  2  ;  comment 
nous  les  retrouvons,  plus  compacts  que  jamais,  dans  les  pays 
compris  entre  la  Lys,  la  Canche  et  la  mer;  comment  enfin  ils 
cessent  brusquement  en  deçà  de  ces  limites,  attestant  ainsi 
d'une  manière  significative  que  la  nation  franque,  en  posses- 
sion de  ses  foyers  définitifs,  ne  fera  désormais  que  des 
conquêtes  politiques  et  non  des  invasions.  Voilà  pourquoi  les 
traces  d'établissements  "francs  sont  si  rares  dans  le  Cambrésis 
et  dans  l'Artois  méridional,  bien  que  ces  régions  aient  été 
sous  l'autorité  des  Francs  depuis  le  règne  de  Clodion  ;  voilà 
pourquoi,  en  général,  on  peut  dire  que  la  patrie  franque  eut 
pour  limites  méridionales  la  Lys  et  la  forêt  Charbonnière.  Tout 
ce  qui  est  au  sud  de  cette  frontière  appartient  encore,  il  est  ^ 
vrai,  aux  rois  francs,  mais  ne  fait  plus  partie  du  pays  des  j 
Saliens  3. 


I 


*  La  toponymie  du  rivage  de  la  Flandre  occideiilalc  diffère  profondé-  j 
ment  de  celle  du  reste  du  pays  flamand.  Pas  un  seul  -heirn  le  Ions:  des  , 
cotes,  mais  une  multitude  de  noms  terminés  en  -kcrquc,  c'est-à-dire  ' 
appartenant  à  une  des  catégories  les  plus  récentes  de  la  toponymie. 

'  Il  n'y  a  que  très  peu  de  -lieim  au  sud  de  la  Lys. 

'  C'est  à  la  lumière  de  celte  constatation  (juc  j'aurais  voulu  interprêter 
le  passage  de  la  Lex  Salica,  XLVII,  1  :  si  cis  Ligere  et  Carhonaria  ambo  \ 
iiianent,  et  4  :  Quod  si  trans  Légère  et  Carhonaria  ambo  manent.  Je  sais 
que  nombre  d'érudits,  entre  autres  Eccard,  Eiricliliorn,  von  Sybel,  Sclirô- 
der,  Wauters,  Mcnke  et  Pardessus,  refusent  de  voir  dans  le  Ligeris 
autre  chose  que  la  Loire,  et  il  est  ditticile  de  contester  la  valeur  des 
arguments  philologiques  invoqués  pour  justifier  ce  point  de  vue.  Je  dois 
convenir  qu'aucun  toponymiste  n'admettra  sans  preuve  plausible  que 


™  I 

i 


(  oM  ) 

Qu'on  me  permette  d'insister  ici  sur  la  différence  que  je  fais  i 
entre  la  conquête  franquc  suivie  de  la  colonisation  et  de  l'occu- 
pation totale  du  pays  par  les  conquérants,  et  la  conquête  pure- 
meqt  politique,  faite  pour  le  compte  du  roi  et  sans  prise  de 
possession  du  sol  par  le  peuple.  Cette  différence  est  capitale; 
elle  explique  en  grande  partie  les  problèmes  relatifs  à  l'origine 
du  royaume  des  Francs,  et  c'est,  je  crois,  la  toponymie  seule 
qui  peut  les  résoudre.  Là  où  lej  noms  germaniques  forment 
rimmense  majorité  du  répertoire  loponymique  d'une  contrée, 
on  peut  dire  qu'il  y  a  eu  colonisation  franque,  partage  du 
pays  par  les  conquérants,  extermination  ou  spoliation  tout  au 
moins  partielle  des  indigènes.  Là  où  le  répertoire  topony- 
mique  ne  contient  que  des  noms  d'origine  romane,  on  peut 
affirmer  que  les  conquérants  n'ont  pas  fait  de  partage  et  ne  se 
sont  pas  établis  en  masse.  Entre  ces  deux  régions,  il  y  a  une 
zone  intermédiaire  dans  laquelle  les  noms  germaniques  alter- 
nent avec  les  noms  d'origine  romane  et  trahissent  le  mélange  . 


Ligej'is  ait  pu  devenir  Lys  en  français  eiLeie  en  flamand.  Disons  toutefois, 
pour  n'omeUre  aucun  élément  de  la  ((uestion,  que  si  V-eris  n'est  qu'une 
variante  de  -ara  pour  désigner  en  général  un  cours  d'eau,  elle  a  pu  dispa- 
raître tout  comme  -ara  dans  Isara,  qui,  en  passant  par  une  forme  Esia 
(constatée  dès  l'époque  romaine  dans  la  liste  des  rivières  attribuée  à 
Vibius  Sequester),  est  devenu  VOise.  Sesomires  ou  Sesomeris,  mot  dans 
lequel  -cris  est  équivalent  Ik  -ara,  car  on  a  aussi  la  forme  Sesmara,  est 
devenu  la  Seniois.  Voyez  Quicherat,  Formation  française  des  noms  de 
lieux,  p.  81. 

L'élymologie  Lys  =  Ligeris  ne  serait  donc  pas  dénuée  de  toute  vrai- 
semblance, s'il  n'était  choquant  de  supposer  qu'un  phénomène  comme 
celui  dont  nous  parions  se  serait  produit  ù  la  fois  dans  les  deux  langues 
française  et  thioise,  et  cela  si  tôt  et  si  complètement  que  l'on  aurait 
perdu,  dans  l'une  et  dans  l'autre,  toute  trace  tle  la  forme  antérieure.  Là 
git  la  difliculté;  pour  le  reste,  rien  ne  serait  plus  séduisant  que  de  voir 
dans  le  passage  de  la  loi  salique  la  confirmation  de  ce  fait  acquis  par  la 
toponymie,  qu'à  un  moment  donné  de  leur  histoire,  les  Francs  ont  été 
limités  au  sud  par  la  Lys  et  par  la  forêt  Charbonnière.  C'est  d'ailleurs 
l'opinion  de  la  plupart  des  auteurs,  tels  que  Wiarda,  H.  Muller,  Richtho- 
fen,  Wailz,  Roth,  Stobbe,  Thonissen,  etc. 


(  882  ) 

de  colons  barbares  et  d'indigènes.  Cesl  dans  cette  zone  inter- 
médiaire, qui,  comme  nous  l'avons  vu,  ne  va  pas  au  delà  de 
la  vallée  de  la  Canche,  que  se  trouve  l'extrême  limite  de  la 
colonisation  franque.  Et  comme  ces  pays  ont  été  conquis  du 
temps  de  Clodion,  on  en  peut  conclure  que,  sous  ce  roi, 
l'expansion  territoriale  du  peuple  franc  barbare  atteignit  son 
maximum  d'intensité.  À  partir  de  lui,  ce  peuple  fut  casé,  et  le 
resta  pour  toute  la  suite  de  l'histoire. 

Cela  ne  veut  pas  dire,  naturellement,  qu'il  n'y  eut  pas  un 
certain  nombre  de  barbares  qui,  après  la  conquête  du  reste  de 
la  Gaule,  s'établirent  dans  les  provinces.  Mais,  si  nombreux 
qu'on  veuille  les  supposer,  ils  ne  furent  jamais  que  la  minoriti* 
de  leur  nation,  et  ils  formèrent  une  minorité  infime  dans  les 
populations  où  ils  allèrent  s'établir.  J'ai  montré  ailleurs  qu'on 
en  a  toujours  exagéré  le  nombre  et  que,  trompé  par  l'accep- 
tion inexacte  dans  laquelle  on  prenait  le  nom  de  Francs  *,  on 
en  a  vu  un  peu  partout,  alors  que  tout  au  plus  l'histoire 
atteste  leur  existence  à  Tournai ,  à  Rouen  et  à  Paris  '^.  Qu'il 
y  en  ait  eu  ailleurs  encore,  et  notamment  dans  les  villes  où 
résidaient  des  rois,  comme  à  Soissons,  à  Cambrai,  etc.,  cola 
est  plus  que  probable,  mais  riiisloire  n'en  parle  pas,  et  on  a 
eu  tort  d'en  chercher  la  preuve  dans  ses  textes. 

Après  avoir  ainsi  expliqué  l'origine  de  la  frontière  qui 
^'  sépare  les  Wallons  et  les  Français  de  leurs  voisins  septentrio- 
naux les  Flamands,  il  nous  reste  à  rendre  compte  aussi  de 
celle  qui  les  délimite  du  coté  des  Allemands.  Ici  encore  nous 
sommes  ramenés  aux  invasions  franques.  Il  y  avait  longtemps 
que  les  Francs  du  Rhin  étaient  en  lutte  avec  l'Empire.  La  tin 
du  IV®  siècle  avait  été  toute  remplie  du  bruit  des  combats 
qu'ils  livraient  aux  légions  romaines.  Tantôt,  se  répandant 
comme  une  inondation  sur  les  provinces  de  la  Germanie  et 


—  * 


<  Voyez  G.  Kurth,  La  France  et  les  Francs  dans  la  langue  politique  dii 
moyen  âge.  (Revue  des  questions  historiques,  t.  LVIl,  1893.) 

*  FoRTU.NAT,  Carm.,  IV,  xxvi,  43  :  «  Sanguine  nobilium  generata 
Parisius  uibc  Komana  studie,  barbara  proie  fuit.  » 


I" 


j 


(  533  ) 

de  la  Belgique,  ils  les  parcouraient  dans  de  rapides  razzias  qui 
laissaient  derrière  elles  la  ruine  et  le  carnage,  comme  celle  de 
388  dont  Sulpice  Alexandre  nous  a  conservé  le  souvenir  ^  ; 
tantôt,  les  généraux  romains,  impatients  de  laver  les  affronts 
de  TEmpire,  allaient  les  chercher  dans  leurs  propres  foyers, 
sur  les  deux  rives  du  fleuve,  et  c'était  le  pays  des  ripuaires 
qui,  à  son  tour,  devenait  le  théâtre  de  combats  tantôt  funestes, 
tantôt  favorables  aux  barbares.  Enfin  l'heure  sonna  où  Rome, 
incapable  de  défendre  plus  longtemps  la  ligne  du  Rhin, 
dut  abandonner  la  Gaule  septentrionale  à  ses  destinées.  Ce 
fut  lors  de  la  grande  invasion  germanique  de  406.  Cette  fois, 
toutes  les  barrières  furent  rompues,  et  le  tlot  dévastateur  se 
répandit  sur  la  Gaule,  l'Espagne  et  Tltalie.  Les  Francs  Ripuai- 
res n'avaient  pas  fait  partie  des  hordes  des  envahisseurs,  mais 
ils  recueillirent  les  fruits  de  la  campagne.  La  Germanie 
romaine  était  sans  défense  :  ils  s'en  emparèrent.  Cologne 
tomba  dans  leurs  mains;  Trêves  aussi.  Repoussés  à  plusieurs 
reprises,  tenus  en  bride  par  Aétius,  ils  revinrent  à  la  charge 
chaque  fois,  et  quand  Aétius  eut  disparu,  ils  ne  rencontrèrent 
plus  aucun  obstacle.  La  deuxième  Germanie  et  la  plus  grande 
partie  de  la  première  Belgique  devinrent  leur  proie.  Trêves, 
qu'ils  avaient  con((uise  et  perdue  à  plusieurs  reprises,  resta  défi- 
nitivement en  leur  pouvoir  :  au  commencement  du  IX®  siècle, 
c'est  le  droit  ripuaire  qui  y  est  en  vigueur,  ainsi  qu'à  Priim  2. 
Les  Ripuaires  se  répandirent  le  long  de  la  Moselle  et  gravirent 
même  les  plateaux  de  TEifel  et  de  l'Ardenne.  Poussant  droit 
devant  eux  dans  la  direction  du  midi,  ils  colonisèrent  ces 
régions  en  masses  compactes,  se  souciant  peu  de  défricher  les 
parties  incultes  du  sol,  mais  se  substituant  aux  colons  romains 
dans  les  plaines  fertiles  et  recueillant  les  fruits  du  travail  sécu- 
laire des  générations  civilisées  3. 


»  Dans  Grégoire  de  Tours,  Hist.  Francor.,  t.  II,  p.  9. 
*  K.   Lamprecht,   Deutsches    Wirthschafstleben  im  Hittelalter,  t.  I, 
p.  56,  note  1. 
3  Idem,  ibidem,  t.  I,  p.  i.*)7. 


(  So4  ) 

La  limite  qu'ils  assignèrent  à  leurs  occupations,  ce  fut, 
comme  toujours,  la  forêt,  la  vaste  et  profonde  forêt  des 
Ardennes,  qui  séparait  les  deux  peuples  mieux  que  n'aurait 
pu  le  faire  tout  autre  obstacle  naturel  ou  factice.  Ses  pacifiques 
ombrages,  largement  étendus  entre  les  Gallo-Komains  et  les 
barbares,  permirent  aux  colonies  agricoles  des  uns  et  des 
autres  de  se  développer  à  leur  aise,  sans  être  exposées  à  se 
rencontrer.  Depuis  lors,,  cette  vieille  et  bienfaisante  nourricière 
des  populations  ardennaises  a  été  évenlrée,  extirpée,  découpée 
de  telle  manière  que  toute  frontière  naturelle  a  disparu  entre 
les  deux  races.  Aujourd'hui,  elles  se  rencontrent  presque 
partout  en  rase  campagne,  et  elles  se  regardent  étonnées  de  se 
trouver  en  présence  Tune  de  Tautre,  sans  savoir  quand  et  com- 
ment la  rencontre  a  eu  lieu.  Et  cependant,  malgré  la  destruc- 
tion de  l'antique  Arduenna,  ses  débris  gigantesques  sont 
encore  assez  nombreux  et  assez  im[)ortants  pour  nous  permet- 
tre de  reconstruire,  par  la  pensée,  les  larges  espaces  boisés 
qui  séparaient  alors  les  Allemands  des  Wallons.  Partout,  en 
effet,  où  il  reste  des  parties  considérables  de  la  forêt  des 
Ardennes,  elles  continuent  de  faire  la  démarcation  des  deux 
races.  A  l'est  du  pays  de  Verviers,  c'est  la  forêt  qui  sépare  ! 

Kupen  et  Montjole  i,  les  deux  localités  germaniques  de 
l'extrême  frontière,  des  villages  wallons  de  Coé  et  de  Jalhaj. 
Un  peu  plus  vers  le  sud,  les  villages  wallons  de  liisneaville 
(Prusse),  de  Bellcvau!^  (Prusse),  de  Hallcux,  de  Petit- 
Thler  et  de  Vlel«aim  (Luxembourg  belge)  voient  un  rideau 
ininterrompu  de  forêts  s'interposer  entre  eux  et  les  localités  | 

allemandes  de  Amel,  de  Meyerode,  de  Salut- ViCh.  C'est  l 

encore  la  forêt  qui  sert  de  frontière  politique  et  linguistique  à  ! 

la  fois  dans  les  environs  de  Bastogne  :  IWardin,  Basto^ne,  | 

Villers-la*Bouue-Eau,  localités  belges  et  wallonnes,  sont 
de  ce  côté-ci;  l^lnselcr  et  Harlani^e,  villages  allemands  ; 


*  Je  n'ai  pas  besoin  de  rappeler  que  Monljoie  est  une  localité  de  tout 
temps  germanique,  et  qu'il  ne  faut  pas  se  laisser  faire  illusion  par  ce 
nom  francisé  de  Montjoie,  qui  est  en  allemand 


\ 


I 

1 


(  5S5  ) 

du  Grand-Duché  de  Luxembourg,  de  ce  côté-là.  Dans  le 
Luxembourg  méridional,  où  les  ombrages  sont  restés  plus 
denses  et  plus  vastes,  le  phénomène  prend  un  caractère  plus 
saisissant  encore.  D'Arlon  à  Baslogne,  la  grande  forêt  d'Anlier 
passe  entre  les  villages  wallons  d'Auller  et  de  Habay,  à 
Touest,  et  les  villages  allemands  de  Martelante,  Perlé, 
Parette,  IVobressart,  à  Test.  Au  sud  d'Arlon,  enfin,  c'est 
encore  la  forêt  qui  marque  les  confins  des  Allemands  et  des 
Wallons  :  au  nord  de  celle-ci,  du  côté  allemand,  se  trouvent 
Arlou,  Toernleh,  Haber^y,  au  sud,  du  côté  roman, 
Vance,  Châtlllou,  lialnt-Iiéicer.  Les  colons  allemands, 
voyant  grandir  leur  nombre,  éprouvèrent  bientôt  le  besoin 
d'augmenter  leurs  allotcmenls;  ils  pénétrèrent  dans  la  forêt 
la  cognée  à  la  main,  et  dans  ses  solitudes  essartées  ils  fondèrent 
de  nouveaux  villages.  En  cfict,  à  la  lisière  des  pays  de  langue 
wallonne,  une  multitude  de  villages  allemands  portent  des 
noms  attestant  que  leur  naissance  est  due  à  une  conquête  faite 
sur  la  forêt  primitive.  L'équivalent  germanique  du  suffixe 
roman  -sart,  c'est  -rode  ou  -rade,  qui,  très  souvent,  en  alle- 
mand<^  se  contracte  derrière  le  radical  et  présente  la  désinence 
'Crt  ^.  Or,  les  noms  en  -erl  pullulent  littéralement  du  côté 


*  La  désinence  -ert  peut  venir  aussi  parfois  du  suflixe  -liart  —  bois, 
mais  la  plupart  des  noms  dont  on  connaît  les  formes  })rimilives  offrent 
le  suffixe  -7'ale  ou  -rotk  Voyez  rarticle  ï^ode  dans  Arnold,  Ansiedelungen 
und  Wanderungen  Dentscher  SUimme,  p.  44i,  et  spécialement  les  noms 
de  lieux  suivants,  qui  ap[)ariienncnt  tous  au  pays  de  Nassau  : 


Asterl 

Aislerod. 

Kundert    — 

Konlerod. 

Haltert      — 

Haltenroid. 

Lautert 

Lautrot. 

Gehlerl       - 

Geilenrod. 

Rellert      = 

Redrod. 

Heuzert     = 

Hcuzerod. 

Wingcrt    = 

Wingenrode 

Hilgert      = 

Hylgg^erroil. 

Wiltgert    = 

Wergerode. 

Huppert    =» 

Hupperode. 

Cet  intéressant  phénomène  toponymique  semble  être  resté  entièrement 
inconnu  de  Gallée  dans  la  remarquable  étude  qu'il  a  consacrée  aux 
noms  en  -rode  (Nomina  geographica  neerlandica). 


(  3S6  ) 

oriental  de  la  frontière  linguistique  sur  une  étendue  fort 
restreinte  :  tous  se  groupent  dans  l'espace  de  quelques  lieues 
qui  s'étend  entre  lu  forél  d'Anlicr  et  la  forêt  d'Arlon.  En  voici 
la  liste  : 

Almeroth  (Nobressart) Luxembourg. 

1480.  Aimerait  {Publications  de  institue  d'Arlon,  t.  H, 
p.  210).  —  Équivaut  à  allmenderode.  c'est-à-dire  le  sart 
de  Vûllmend.  II  existe  beaucoup  de  localités  et  de  lieux 
dits  de  ce  nom  eu  Allemagne;  en  voir  le  relevé  dans 
RUDOLPH,  s.  V.  Almevrode,  Almerode,  Almert,  et  cfr. 
Xh^iiLlif  Ansteddumjen  und  Wandeningen  Deulscher 
Siàmme,  p.  449,  qui  a  retrouvé  la  forme  A  Imenderode  au 
XIII*"  siècle  pour  Kleinalmerode  près  Witzenhausen. 

Atlei  I. 

1253.  Attrenote.—  l2oG.  Atrenotc  Cariulaire  de  l'abbaye 
de  Claire  fontaine,  pp.  •>  et  13).  —  1:30*2.  Atterchin 
fiarmlaire  de  l'abbaye  de  Marienthal,  1. 1,  p.  233).  — 
1300.  Aitrenod  (Lamprecht,  Oeiiischet  Wirthschafis- 
leben  im  Miilelaltcr,  t.  III,  p.  35H).  —  1378.  Attrenoif, 
Atternoit  {Comptes  de  la  prévôté  d'Arlon,  aux  Archives 
du  Royaume).  —  14il,  1468.  Atierten  {Cariulaire  de 
l'abbaye  de  Clairefontaine,  pp.  200  et  !i20).  —  Je  n'ai 
pas  voulu  faire  état,  dans  ce  relevé,  de  la  forme  Attreien, 
donnée  par  une  charte  «le  12t7  [Cartnlaire  de  Vabbayr 
de  Clair e fontaine ,  p.  5)  et  qui  serait  la  plus  ancienne  de 
loules,  si  la  pièce  n'était  d'une  authenticité  contestée. 
La  forme  Aitrenote,  qui  trahit  une  influence  française 
fréquente  dans  le  pays  à  cette  époque,  me  parait 
d'ailleurs  une  méiathèse  euphonique  pour  Attenrode, 
nom  fréquent  dans  la  toponymie  germanique.  Cfr.  Atten- 
rode (Brabant;  et  en  Alleuiagne  Attenreiih,  Atzenrettie, 
Atzenried,  AlzenroJ,  Atzeraih,  Atzerode, 

Bonnert. 

1378.  Beinart  [Comptes  de  la  prévoie  d'Arlon,  aux  Archive-i 
duRoyaume).— 14^0.  BaenraitfP«6//ca/ïo«.?  de /'/?»*/««/ 
d'Arlon,  t.  il,  p.  21H].  —  VÔ'SJ.  Bainrait  {Cariulaire  de 
l'abbaye  de  Clairefontaine,  p.  23(>).  —  Avant  1574.  Von 
beiden  Durfern  Bonradl  und  Frasseu  [CartulaireMiisseii, 
n"  227,  à  la  Biblioihè(iue  royale  de  Belgique}.  —  16,^i8. 
Bonoerath  (Dénombrement  cité  dans  Publications  de 
ilnsiiiul  archéologique  de  Luxembourg,  t,  XV,  p.  2i'. 
—  Cfr.  Beurath  (Prusse  rhénane)  :  «  Ebenso  ist  Benraih 
aus  einer  Roduug  enislanden;  das  Dorf  hiess  bis  zum 
Ende  des  XV  Jahrhundeils  eine  Rode,  witrend  Renrode 
der  Name  des  Hofes  war,  und  wohl  die  llodung  des  L'enno 
bezeichnete  »  (ERSBACtf,  p.  16). 


(837) 

eieh«rl  ou  Johannl»  Klehert,  en  français 

4247.  Heikerot  {Cariulaire  de  l'abbaye  de  Claire  fontaine, 
p.  4).  —  i-256.  Abrichan  {Ibidem,  p.  28'.  —  d29;i  Abrisar 
[Ibidem,  p.  87).  —  d297,  V6{)\,  1302,  433»3.  Abrissart 
[Ibidem,  pp.  9i,  lOO-lOi,  16i).  —  i343.  Aubressarl 
[Ibidem,  p.  429).  —  i378.  Abrissari,  Abrussarl  {Comptes 
de  la  prévôté  d'Arlon,  aux  Archives  du  Royaume). 

■.ucbort  (Nobressart) Luxembourg. 

4480.  Loicherait  [Publications  de  l'Institut  d'Arlon,  t.  Il, 
p.  216}. 

Lnzcroth  (Attert) Ibid. 

Gfr.  dans  Rudolpb  les  formes  suivantes  :  Laizenrcuth, 
LtUzeratb,  LQtzerode,  Lutzenreuth,  Lutzerath,  Luxeroih. 
Le  nom  signifie  Pelit-Sart. 

iMeiserc  (Heinsch) Ilûd. 

1317.  Mectirzen  [Cariulaire  de  labbaue  de  Marienthal, 
1. 1,  p.  337).  —  4339.  Mctierzin  {Comptes  de  la  prévMé 
d'Arlon,  aux  Archives  du  Royaume).  —  4580.  Melterjîeu 
[Publications  de  l'institut  d'Arlon,  t.  Il,  p.  216). 

Parrctl  (Attert). 

9()8.  Perroith  (RiTZ,  Urkunden,  p.  42).  —  4328.  Rarenrat 
[Cariulaire  de  l'abbaye  de  Marienthal,  i.  II,  p.  3'^.  — 
4378.  Baronsart  [Comptes  de  la  prévôté  d'Arlon,  au\ 
Archives  du  Royaume).  —  4  «80.  Parret  [Publications 
de  l'Institut  d'Arlon,  t.  Il,  p.  213).  Van  Werveke,  Car^ 
tulaire  de  l'abbaye  de  Marienthal,  Table,  se  trompe  eu 
identifiant  cette  localité  avec  Bonncrt,  qui  est  fiainrade. 

Taiterl  (Thiaumonl). 

4317.  Tutroit  [Cariulaire  de  l'abbaye  de  Marienthal, 
t.  1,  p.  ;^^8). 

TortcrI. 

43 X)..  Torterud  (Lamprecht,  Deutsches  Wirthschafts- 
Icben  im  Mittelalier,  l.  III,  p.  351).  —  4fô)  Torterail 
[Publications  de  l'imtitm  d'Arlon,  t.  II,  p. 213;.  —  Celte 
localité,  dont  le  nom  est  conservé  dans  le  composé  Yillers- 
Tortru,  n'existe  plus  aujourd  hui. 

Ai-je  besoin,  après  cela,  de  réfuter  une  légende  que  je  ren- 
contre pour  la  première  fois  dans  Y  Histoire  du  duché  de  Luxem- 
bourg, de  M.  Marceliin  Lagarde,  et  qui  a  troubté  maintes  fois 
rimagination  de  plus  d'un  érudit  ardennais?  Selon  M.  Lagarde, 
on  trouve  dans  les  bois  d'Arlon  les  ruines  d'un  vieux  mur  cou* 


(  588  ) 

rant  dans  la  direction  du  nord  au  sud,  et  qui  se  prolongeait 
autrefois  à  travers  toute  la  province,  comme  le  montrent,  dit-il, 
les  débris  qu'on  en  rencontre  d'espace  en  espace  dans  diverses 
localités.  Or,  et  voici  l'importance  de  la  découverte  de 
H.  Lagarde,  ce  mur  n'est  autre  chose  qu'une  véritable  barrière 
entre  les  villages  allemands  et  les  villages  wallons,  si  bien  qu'en 
présence  d'un  pareil  phénomène  l'historien  ne  peut  s'empêcher 
d'attribuer  une  intention  politique  à  ceux  qui  l'ont  bâti. 
M.  Lagarde,  au  surplus,  n'est  pas  embarrassé  de  découvrir  l'au- 
teur de  cette  muraille  merveilleuse,  avec  la  raison  pour  laquelle 
il  la  fit  élever.  Cet  auteur  n'est  ni  plus  ni  moins  que  Charle- 
magne,  et  la  muraille  a  été  construite  pour  séparer  de  la 
population  gallo-romaine  de  Luxembourg,  les  Saxons  que  le 
roi  franc  transplanta  en  Gaule  au  nombre  de  dix  mille,  à  ce 
que  nous  rapportent  les  annalistes.  Assurément,  puisque  les 
chroniqueurs  n'ont  pas  pris  la  peine  de  nous  désigner  le  pays 
où  furent  établis  ces  exilés,  —  probablement  parce  que,  pour 
des  motifs  faciles  à  comprendre,  ils  auront  été  éparpillés  un 
peu  partout,  —  on  est  libre  de  supposer  que  le  Luxembourg  a 
pu,  tout  aussi  bien  qu'une  autre  province,  leur  servir  de  séjour, 
et  même  le  nom  de  SASsenhelni,  porté  par  un  village  au  nord 
de  Luxembourg,  nous  autorise  à  croire  qu'il  a  été  fondé  par 
un  de  ces  groupes  saxons  arrachés  à  leur  patrie.  Mais  ce  qui 
me  dispense  d'entrer  dans  de  pareilles  considérations,  c'est 
que  la  muraille  en  question  n*a  jamais  existé  et  qu'il  n  est  pas 
même  possible  de  se  figurer  sur  quelles  raisons  se  fonde 
M.  Lagarde  pour  en  affirmer  l'existence.  Je  pense  que  ce  qui 
lui  a  suggéré  son  étrange  conjecture,  c'est  une  certaine  tran- 
chée assez  profonde  dont  les  derniers  débris  vont  s'eflaçîmt 
dans  les  prairies  marécageuses  entre  le  village  wallon  de  Vanrc 
et  le  village  allemand  de  Saas  (Sampont).  Déjà  précédemment, 
sans  doute  pour  expliquer  ce  nom  de  Saas  *,  des  érudiis 

*  11  serait  intéressant  de  savoir  si  Saas  n'est  pas  purement  et  simple- 
ment le  nom  allemand  primitif  de  la  Semois,  dont  Sasbseh  ne  serait 
qu'un  dérivé.  La  forme  française  Sampont  (-«  pont  sur  la  Semois)  pour- 
rait le  faire  croire. 


i 


(  859  ) 

malavisés  avaient  voulu  y  voir  une  colonie  de  Saxons  el 
faire  de  la  tranchée  une  ligne  de  démarcation  Iracëe,  on  ne 
sait  pourquoi,  entre  eux  et  les  Wallons;  mais,  bien  entendu, 
ils  n'apportaient  pas  l'ombre  d'une  preuve  et  leur  supposition 
manquait  même  de  vraisemblance  interne.  Le  nom  seul  de  ce 
fossé,  que  les  populations  allemandes  n'appellent  jamais  autre- 
ment que  franchir,  suffit  pour  renverser  de  fond  en  comble  une 
hypothèse  aussi  hasardée.  Ce  nom  est  significatif,  car  il  atteste 
l'origine  relativement  récente  de  ce  travail,  dont  les  paysans 
allemands  ont  évidemment  emprunté  le  nom  à  ceux  qui  l'ont 
fait.  Un  toponymiste  se  contenterait  déjà  d'un  pareil  indice; 
mais  le  lecteur  qui  n'en  sentirait  pas  la  signification  se  rendra 
sans  doute  aux  considérations  suivantes.  Pendant  la  guerre  de 
Trente  ans,  sur  divers  points  du  pays,  les  troupes  espagnoles, 
aidées  des  habitants,  firent  dans  les  forêts  et  dans  les  prairies 
du  Luxembourg  méridional  des  retranchements  destinés  à 
arrêter  la  marche  en  avant  des  troupes  françaises.  Un  de  ces 
retranchements  a  été  signalé  dans  les  bois  d'Hcrbeumont  sur 
la  Semois  ^  ;  un  autre,  dans  le  bois  d'Etalle  où  on  en  voit  encore 
des  vestiges  remarquables  *. 

La  tranchée  entre  Vance  et  Sampont  n'a  pas  d'autre 
origine,  comme  le  démontre  la  note  suivante  du  curé  Welter, 
un  prêtre  luxembourgeois  du  XVIII»  siècle  qui  possédait  de 
précieux  souvenirs  sur  l'histoire  de  sa  province,  et  qui  écrit 
ces  lignes  au  sujet  du  général  Piccolomini  : 

c(  Il  fut  envoyé  dans  le  Luxembourg  et  dans  les  Pays-Bas 
pour  s'opposer  aux  Français.  Les  tranchées  qu'il  fit  faire  dans 
le  bois  d'Etalle  et  sur  les  plaines  de  la  Semois,  depuis  Vance 
jusque  près  de  Heinstert,  portent  encore  son  nom  3.  »  Ainsi, 
Ton  disait  encore  les  tranchées  Piccolomini  au  XVIII« siècle; 
aujourd'hui,  comme  cela  arrive  généralement  pour  tous  les 


*  Victor  Joly,  UArdenne. 

*  G.  KuRTH,  Glossaire  toponymique  de  Saint-Léger,  art.  Chanchabéry. 

5  Institut  archéologique  d^Arlon,  t.  V,  p.  228.  Cfr.  G.  Kurth,  Glossaire 
toponymique  de  Saint-Léger. 


(  560  ) 

noms  trop  longs,  on  en  a  laissé  tomber  le  second  terme,  et  les 
paysans  ne  disent  plus  que  la  tranchée.  Voilà  le  seul  fait  que 
M.  Lagarde  a  pu,  en  Taltérant  et  en  le  grossissant  d'une 
manii^re  démesurée,  mettre  à  la  base  d'une  affirmation  qui 
aurait,  si  elle  était  vraie,  les  conséquences  les  plus  graves  pour 
l'histoire  de  notre  pays.  Je  ne  m'en  serais  pas  occupé  autre- 
ment si  je  n'avais  cédé  à  cette  dernière  considération,  et  aussi 
au  désir  d'en  finir  une  bonne  fois  avec  une  légende  qui  cherche 
à  s'introduire  frauduleusement  dans  le  domaine  de  nos 
études  *. 

,     Ainsi,  pour  résumer  en  peu  de  mots  ce  qui  vient  dëlre 
exposé  dans  ce  chapitre,  la  frontière  linguistique  en  Belgique  et 

^  dans  le  Nord  de  la  France,  de  même  que  dans  une  petite  partie 
de  la  Prusse  rhénane,  a  une  double  origine.  Celle  qui  court 
des  bords  de  la  Meuse  jusqu'à  Boulogne,  dans  une  direction 
occidentale  des  plus  fermes,  est  due  à  l'invasion  des  Francs 
Saliens  qui,  établis  en  Toxandrie  dès  le  IV«  siècle,  se  répan- 
dirent dans  les  plaines  de  la  Belgique  septentrionale  aban- 
données par  l'Empire,  et  qui  continuèrent  plus  tard  sous 
Clodion  le  cours  de  leurs  conquêtes. 

La  frontière  qui  court  du  nord  au  sud,  depuis  la  rive  droite 

^  de  la  Meuse  jusqu'à  l'extrémité  méridionale  du  Luxembourg, 
doit  son  origine  aux  invasions  des  Francs  Ripuaires,  qui  pri- 
rent successivement  possession  du  Rhin,  de  la  Moselle  et  de  ses 
vallées  latérales,  et  qui,  dans  une  partie  de  cette  région,  eurent 
à  disputer  le  pays  aux  Âlamans. 

*  Je  ne  m'arrêterai  pas  ù  réfuter  une  autre  opinion  que  je  vois  énoncée 
par  Braemer,  page  77,  et  d'après  laquelle  les  Luxembourgeois  de  langue 
allemande  descendraient  des  Sicambres  qui  y  auraient  été  lransj)lanlés  en  } 
l'an  7  après  Jésus-Christ.  C'est  là  une  afiirmalion  toute  gratuite.  îjtETONE,  j 
Aug.,  c.  21,  nous  dit  à  la  vérité,  en  parlant  de  Tibère:  «  Sigambros 
dedenles  se  traduxit  in  Galliam  alquc  in  proximis  Rheno  agris  conloca- 
vit  »,  mais  rien  ne  permet  de  soutenir  que  ce  fût  dans  le  Luxembourg. 


1 


ADDITIONS   ET  CORRECTIONS 


Page  21,  coL  1,  à  /a  place  de  :  Yielsalm,  il  faut  lire  :  Beho  (section  de 
Gommanster). 

P.  30.  La  singularité  d*un  village  qui  s'appelle  rAllemand  (Heix-le-Tlge) 
et  qui  parle  aujourd'hui  français,  se  retrouve  en  Alsace,  où  le  village  de 
L^Aiiemandi-RoBiiNieii  (Deutsch-Rumbach)  est  aujourd'hui  français. 
Voyez  Thys,  Die  deutsch-franzOsische  Sprachgrenze  im  Elsass,  p.  30). 

P.  33.  En  Alsace,^  il  y  a  aussi  un  0«eiiib««ii  romanisé,  c'est  vreisehen- 
•«•iiiba«h  (en  français  :  Eteimbes). 

P.  93.  Au  lieu  de  :  Faimonville,  lisez  :  ^aymonville. 

P.  160.  La  commune  de  Harcq,  qui  est  flamande,  possède  un  hameau 
wallon,  du  nom  de  Labliau  {Nedêrlandsche  Dicht-  en  KunsthalU,  t.  VIL 
p.  48  de  l'appendice  intitulé  :  De  Taalstrijd). 

Môme  page.  Bois  d*Aereii  est  une  localité  entièrement  flamande.  Elle  a 
été  érigée  en  commune  en  1884,  et  la  grande  raison  invoquée  par 
H.  Bara  pour  justifier  sa  séparation  d'avec  Deux-Âcren,  c'est  la  différence 
des  langages  {Nedêrlandsche  Dicht-  en  Kunsthalle,  t.  VU,  De  Taalstrijd, 
p.  49). 


P.  S62.  Comme  tous  les  noms  de  lieux  belges  terminés  en  -om,  caiBKeii 
a  été  revêtu  autrefois  de  la  désinence  -heim.  Je  lis  en  1176  Gengeleim 
et  en  1233  Gengeleym  (Bormans  et  Schoolmeesters,  Cartulaire  de 
Véglise  Saint-Lambert,  1. 1,  pp.  98  et  318). 

P.  287.  Au  lieu  de  :  Llneelles,  lisez  :  LlBoellM. 

Tome  XLVIII.  36 


(  5GS 


P.  988.  La  liste  des  noms  en 
comment  il  en  £»il 


acte 


(Beriaer) Ibîd. 

Flandre  orientée. 

(HoCstade Ibîd. 

lelaerciLoocbristYi Ibîd« 

tclAcre  (SeTeneeken) Ibîd. 

^iflcpe Flandre  oeddentale. 

(Lembei^c.' Flandre  orientale. 

^rlacr Anvos. 

Flandre  orientale. 

Blankelaer  (Heldert) limbOQTg. 

■•■■elacr. 

128 1.  Bonnelaer  dépnidjit  de  Saffdaere 
(V  AS  LoK  KB  fcs,  Charut  de  Saint-Pierre» 
X.  \,  p.  406). 

Badlelttr. 

Localité  inconnae  de  la  Toxendrie,  signalée 
au  XI*  siècle  dans  le  iliracula  Sancti 
Trudonu  de  STCPEiJsrs,  11,  45  (Mabil- 
LOH,  Aaa  Sanciarum,  O.  S.  B.), 

■•Mclaer  (Petit-Spauwcn) limbonig. 

BoCcriaer  (Deume) Anvers. 

P.  289.  Après  Hallaer,  ajoutez  : 

Berlacr  (Vilvorde) BrabanL 

44:iO.  (Wauters,  Histoire  des  envirotu  de 
Bruxelles,  1. 11,  p.  bSO.) 

P.  290.  A  jouiez  après  Pallacr  : 

Perlé O.-D.  de  Lozemb. 

43C9.  Pfrlip  (K.  Lamprecht.  Deutschet 
Wirthxchaftileben  im  Uuielalter,  t.  lll, 
p.  3S5}. 


(  863  ) 

P.  291.  Ajoutez  après  Rollé  : 

Boly Namur. 

i049.  Roslicr.  —  i064-iÛ67.  Roslier  (Don 
Berlière,  Documents  inédits,  pp.  14, 
47).  —  X*  siècle.  Roslerum  in  pago 
lomaccDsi  {Analecta  BoUandiana,\.  \\\, 
p.  89,  où  l'on  identifie  à  tort  le  nom  avec 
Rouillon  (Annevoye). 

P.  S92.  Après  Âudincthun  (Audinghen),  ajoutez  :  AodlneClioB,  canton 
de  Fauquembergues. 

Même  page.  Au  lieu  de  :  fiahdrethun,  Usez  :  Bandrettuna^  et  ajoutez  : 
Calcum,  localité  inconnue,  sur  Moyecques. 

P.  293.  Au  lieu  de  :  Polincthun,  lisez  :  PelincihoD. 

P.  302.  A  Sareblnlom-ZerklBcen,  comparez  :  Aollelnlain,  citô  par 
Ammien  Marcellin,  XXVII,  8, 10,  qui  est  aujourd'hui  fSchweiBinscn. 

Môme  page.  Selon  M.  Esser,  Kreisblatt  fûrden  Kreis  Malmedij,  20  octobre 
et  3  novembre  1883,  -ingen  pourrait  être  aussi  la  transcription  germa- 
nique du  celtique  -ancuin,  qu'il  croit  d'ailleurs  identique  à  -acum,  Cfr. 
d'après  lui  Lamprecht,  Deutsches  Wirthschaftsleben  imMittelalter,  1, 1, 
p.  154. 

P.  319.  A  Tarticle  McUet,  première  ligne,  au  lieu  de  :  Mclling,  il  faut 
lire  :  Metting. 

Même  page,  mosci  est  encore  Mosain  à  la  date  de  1184  (Bormans  et 
ScHOOLMEESTERS,  Cartulaire  de  Véglise  Saint-Lambert,  1. 1,  p.  101). 

P.  346.  A  l'article  Marbay,  il  faut  ajouter  :  Le  Marbay,  affluent  de  la 
Meuse  près  de  Mézières,  mentionné  dans  un  diplôme  de  1068. 

P.  352.  A  l'article  Le  Robecq,  ruisseau,  il  faut  noter  qu'à  Rouen  il  y  avait^ 
en  1390,  un  ruisseau  nommé  Le  nobce  (Delisle,  Éludes  sur  la  condition 
de  la  classe  agricole  en  Normandie  au  moyen  âge,  p.  263). 

P.  368.  Au  lieu  de  :  siiddcrioo,  lisez  :  sicddcrioo. 


(864) 

P.  440.  Article  Andagina.  Dans  le  Miracuia  sancti  Uuberti,  ouvrage  du 
IX«  siècle,  on  trouve  déjà  le  nom  de  ABdalna  attribué  au  ruisseau  : 
«c  (Jbi  irriguosa  foret  limpha  quae  de  fonte  vocato  Andaina  fontana  diri- 
vatur,  ab  incolis  sollerter  exquirere  fecit,  et  eam  ubi  per  canale  ad 
diverses  monastehi  usus  influit,  illuc  postulando  perduei  iropetraviU  » 
{Miracula  sancli  Huberti,  1, 8  ;  dans  les  Acta  Sanctorum  des  Bollandistes, 
1. 1  de  novembre.) 

P.  444.  Article  Cysindri».  Les  plus  anciennes  mentions  de  ce  nom  sont 
dans  le  Vita  sancti  Trudonis,  qui  est  du  VIII«  siècle,  et  dans  le  Viia 
sancti  Eucherii  (Acta  Sanctorum  des  Bollandistes,  SO  février,  t.  III, 
p.  319").  D*après  d*Arbois,  cité  par  Holder,  s.  v.,  le  nom  ne  serait  pas 
celtique. 

P.  445.  Article  eIb*.  La  mention  de  ce  cours  d'eau  se  trouve  aussi  dans 
le  Vita  sancti  Wulmari,  «  Juxta  amnem  quod  dicitur  Elna  »  {Acta  Sanc- 
torum des  Bollandistes,  20  juillet,  t.  V,  p.  88^).  Le  même  nom  est  porté 
par  TEaulne  (Seine-Inférieure),  affluent  de  la  Seine  :  a  super  Elnam 
amnem  »,  dit  le  Vita  sancti  Germani  {Acta  Sanctorum  des  Bollandistes, 
2  mai,  1. 1,  p.  268c). 


P.  449.  La  plus  ancienne  mention  du  nom  de  la  rivière  d'Attert  est  de 
1480  :  Redingen  (Redange,  Grand-Duché  de  Luxembourg),  u/fd^^ 
{Annales  d'Arlon,  t.  II,  p.  215). 


P.  4c)3.  Après  l'article  Marvis,  ajouter  :  Masbra,  affluent  de  la  Somme 
en  aval  de  Kasbourg.  Ce  nom,  dont  les  formes  anciennes  nous  manquent, 
se  retrouve  dans  le  nom  actuel  la  Masbletle,  et  aussi  dans  celui  de 
Masbourg  qui  est  proprement  Masbor  (1139.  Chartes  inédites  de  Somi- 
Hubert)  et  Maisboir  (1203.  Ibidem),  C'est  donc  à  tort  que,  page  299,  j'ai 
fait  figurer  cette  localité  parmi  celles  dont  le  nom  est  terminé  en  -bourg^ 
sur  la  foi  de  la  forme  actuelle  et  d'une  forme  Mazebrouc  qu'on  rencon- 
tre déjà  en  1293. 


P.  458.  A  la  fin  de  la  page,  ajoutez  :  Trodana.  C'est  au  IX«  siècle  le  nom 
du  village  de  Tratten  (Grand-Duché  de  Luxembourg)  :  «  In  villa  nuncu- 
pante  Trodana  »,  dit  le  Miracula  sancti  Huberti  (Acta  Sanctorum  des 
Bollandistes,  1. 1  de  novembre).  Or,  ce  nom  est  aussi  celui  du  ruisseau 
qui  passe  à  Tratten  pour  aller  se  jeter  dans  la  Clerf.  Il  n*est  donc 
pas  douteux  que,  cette  fois  encore,  le  village  ne  doive  son  nom  au 
ruisseau. 


(  865  ) 

P.  494.  A  l'article  B«rtkarUeaBi,  il  faut  ajouter  : 

3»  mmrt9ém, LiègC. 

XII*  siècle,  fierlreys  {Chronicon  taneii 
Trudonis,  Contin.  tecunda,  II,  8).  — - 
H34.  Bertreis  {Charte  de  Walter  de  Tro- 
qnée  dans  HiRAEUS,  Opéra  diplomatiea, 
t  III,  p.  395). 

P.  497.  Article  Clmaeam  (Chimay).  Une  mention  plus  ancienne  de 
Chimay  sous  la  forme  Cymaco  est  faite  dans  un  diplôme  de  l'évéque 
Réginard  de  Liège  (Fisen,  Historia  Ecclesiae  Leodiensis,  pars  I,  p.  i99j. 

P.  449.  Evesnée  :  Un  diplôme  de  1228  donne  également  la  forme  Evre- 
gnds  (BoRMANS  et  Schoolmeesters,  Cartulaire  de  l'église  Saint-Lam- 
bert, 1. 1,  p.  250.  —  1288.  Evrengheis  {Ibidem,  t.  II,  p.  434). 

P.  560.  Décidément  nous  n'en  finiront  pas  avec  les  Saxons!  Je  venais  de 
donner  le  bon  à  tirer  de  la  dernière  feuille  de  ce  livre,  quand  il  m'est 
arrivé  une  brochure  qui  a  paru  d'abord  en  feuilleton  dans  la  Koelnische 
Zeitung  (octobre  1895)  et  qui  a  été  réimprimée  sous  ce  titre  :  D' E.  Seel- 
MANN,  Wiederauffindung  der  von  Karl  dem  Grossen  deportirten  Sachsen 
(Cologne,  1895).  Cette  brochure  commence  par  ces  mots  :  «  Enfin! 
enfin  !  »  et  nous  apprend  que  l'auteur  a  retrouvé  les  Saxons  de  Charle- 
magne  en  îioût  de  cette  année,  à  Florenville  d'abord,  et  puis  dans  le 
reste  du  Luxembourg  wallon.  Les  Wallons  de  ce  pays  ne  sont  pas  des 
Saxons!  Les  preuves  invoquées  sont  des  plus  extraordinaires.  Je  ne 
veux  pas  priver  le  lecteur  du  plaisir  de  les  lire  lui-même  dans  l'opus- 
cule de  M.  Seelmann,  qui  finit  en  envoyant  un  fraternel  et  quelque  peu 
menaçant  au  revoir  aux  frère.%  séparés  qu'il  a  découverts  dans  le  pays 
wallon. 

P.  8.  A  la  dernière  heure,  je  m'aperçois  que  le  titre  de  mon  Glossaire 
toponymique  de  la  commune  de  Saint-Léger  a  été  massacré  par  la 
substitution  de  étymologique  à  toponymique. 


^ 


TABLE  DES  MATIÈRES 


I.  On  n  a  reproduit  dans  cette  table  que  les  noms  qui  sont  discut6s  dans  le  texte, 
et  on  a  omis  tous  ceux  qui  figurent  dans  les  listes  des  sufiB.\es  ou  désinences.  Le 
lecteur  trouvera  ceux-ci  sous  leurs  désinences  respectives;  ainsi  Golonster  sous 
-ster,  Ophain  sous  -hain,  Bonnert  sous  -ert,  et  ainsi  de  suite. 


Aa,  436,  439. 
Absentia,  439. 
ÂCHÊNE,  491. 

•acker  (Noms  terminés  en),  380. 
AGQum,  227. 
-acre.  Voyez  -acker, 
AcREN.  Voyez  Deux-Acren. 
'Ocum,  -acîis  (Anciens  noms  termi- 
nés en),  469-521. 
Aduatuca  Tungrorum.  Voyez  Ton- 

GRES. 

Aelbeke,  24. 

-a/a  (Anciens  noms  de  cours  d*eau 

terminés  en),  435-438. 
Agniona,  Voyez  Aa.  • 

-aha  (Anciens  noms  de  cours  d'eau 

terminés  en),  435-438. 


-ai    (Noms   terminés   en).   Voyez 

•acum. 
-ain  (Noms  terminés  en),  309-322. 
Aix-sur-Cloie,  27, 44. 
Albianehae,  461. 
Aleines  (ru  des),  440. 
Alembon,  238. 
Alfena.  Voyez  Alphen. 
Alisna.  Voyez  Aij:ines  (ru  des). 
Alisontia,  Voyez  Alzettb. 
Alphen,  440. 
Alsemberg,  23. 
Alzette,  440. 
Amanium.  Voyez  Amay. 
Amay,  464. 

Amberloux,  490,  491. 
Ambitarvium.  Voyez  KoNZ. 


(  868  ) 


Amblava.  Voyez  Ambl^ve. 
Amblève,  440,  464. 
Amblt,  490. 
Ambl,  554. 

Amougies,  18,  24, 168,  490. 
Ampolinis.  Voyez  Le  Roeulx. 
•ancum  (Anciens  noms  terminés 

en),  478479. 
Andagina  ou  Andaina,  440,  564. 
Andaginum,  464. 
Andenne,  464. 
Andernacr,  461. 
Andetenna.  Voyez  Andennb. 
Andethanna.  Voyez  Nieder-Anwen. 
Andoverpum,  Voyez  Anvers. 
Andres,  S35,  236. 
Andrimont,  22. 

-ange  (Noms  terminés  en),  306. 
Akgleur,  464. 
Anglidura.  Voyez  Angleur. 
Anlœr,  21,  31,  57-59,  555. 
Antunnacus.  Voyez  Andbrnach. 
Anvers,  464,  465. 
-apa  (Anciens  noms  de  cours  d'eau 

terminés  en),  435-438. 
-ara  (Anciens  noms  de  cours  d'eau 

terminés  en),  438-439. 
Arbre,  441. 

Archennes,  23, 145, 146  n. 
-arde  (Noms  terminés  en),  381 . 
Ardenne,  397,461. 
Arduenna.  Voyez  Ardenne. 
Arenacum,  461. 
Arlon,  21,  26,  463,  555. 
Arloncourt,  81. 
Arpia.  Voyez  Meulebeek. 


Arras,  462. 

ASBERG,  461. 

Asbra,  yo'^ei  Arbre. 
Asciburgium.  Voyez  Asberg. 

ASQUILLIES,  491. 

AssENOis,  465. 

Astanetum.  Voy,  Assenois,  Esneux, 
Staneux. 

Attaques  (Les).  Voyez  Les  Atta- 
ques. 

Attenhoven,  142, 197. 

Attert,  449,  564. 

AUBANGB,  21. 

Aubel,  22,  37. 

AUBIGNY,  489. 

AuBT,  489. 
AucHY,  489. 
AucY,  489. 
Audembert,  238. 
audincthun,  563. 
Audresselles,  238. 

AUDRtNGHEM,  238. 
AUDUN-LE-ROMAIN,  29. 
AUDUN-LE-TlGE,  29. 

Au  Paon,  382. 
Aura.  Voyez  Orval. 
Ausava,  Vovez  Oos. 
AusTRUY,  298. 

AUTRYVE,  24, 

AvERNAS,  499.  Gfr.  Gras-Avernas. 
Avernas-le-Baudouin,  23,  191. 
-ay   (Noms   terminés   en).    Voyez 

-acutn. 
•ay  dérivé  de  -ain,  478. 
Aywaille,  415. 
AzY,  388. 


I 


il 


I 


(  869  ) 


'bach  (Noms  terminés  en),  344, 356. 

Baslen,  22. 

Baffe,  168. 

Bagacum.  Voyez  Bavai. 

Bailleul,  25. 

Baina,  441.  Voyez  Bende. 

Baincthun,  238. 

Baisieux,  492. 

Baist,  492. 

'baix  (Noms  terminés  en),  344, 348, 

415417. 
Bangres,  247. 
Baranzt,  492. 
Baraque-Michel,  18. 
Bardes.  Voyez  Les  Bardes. 
Bas-Bellain,  21. 
Bas-Heers,  22. 

Bas-Heylisseh,  23, 144, 151-152. 
Basse-Bodeux,  491. 
Bassenge,  22, 142, 143, 173. 
Bassilly,  24, 161,  209. 
Bastogne,  32,  77-79,  492,  551. 
Batavodurum,  461. 
Bataims,  441. 
Battegnies,  492. 
Battuncourt,  17,  27,  43. 
Baudilliacus.  Voyez  Bouili.y. 
Baudrethun, 246,  563. 
Baugnies,  492. 

Bauvechain.  Voyez  Bbauvechaim. 
Bavai,  461. 
Bavinchove,  25. 
•  'bay,   'baye  (Noms  terminés  en), 

344-348. 
Bazinghen,  238. 
Beaulieu,  221  et  suivantes. 
Beauraing,  465. 


Beauvechain,  23, 144»  151, 155. 

Beckerich,  476,  494. 

Bécodrt,  372, 

'becq,  'becqtie  (Noms  terminés  en), 
351-352,  536. 

Beda,  461. 

Beegden,  462. 

Beerth,  23. 

Behéme,  58. 

Beho,  17,  21,34,  561. 

Belbet,  351. 

Belgica,  461. 

Bellebrune,  238. 

Belle  et  Houllefort,  238. 

Belleghem,  24. 

Bellevaux,  94-96,  t^54. 

Bellignies,  492. 

Dellirinium.  Vovez  Beauraing. 

BeLsonancum.  Voyez  Besslingen. 

Bende,  491. 

BenLs.  Voyez  Binche. 

Benonchamps,  74. 

•berg,  -bergiie,  -bercq  (Noms  termi- 
nés en).  361-363. 

Bergilers,  23, 136, 183. 

Berloz,  23, 139, 187. 

Bermeries,  493. 

Berneau,  22,  38-41,  120. 

'bert  (Noms  terminés  en),  361. 

Bertogne,  494. 

Bertrée,  23,  565. 

Bertrix,  479,  494. 

Bertry, 494. 

Bervenna,  442. 

Berwinne,  442. 

Besslingen,  466,  478. 

Bbtaskns,  393. 


(  870  ) 


Bettincocrt,  23, 136, 185. 
-beuren  (Noms  terminés  en),  540. 
Beuyrequin,  S38. 

BiBELEN,  366. 
BlERBEEK,  ^. 

BiERGHES,  23,  145,  151, 158. 
BlESMERÉE,  479,  493. 
BiEVÈNB,  24, 160. 
Bmz,  361. 
BiLQUES,  494. 
BiLSTAiN,  22,  34,  108. 
BWCHE,  160. 
BiRTEN,  463. 

-bise  (Noms  terminés  en),  344. 
'biseul,  'bisoul  (Noms  terminés  en), 

349,  416. 
BizoRY,  74. 
Blagny,  495. 
Blaregnies,  495. 
Blariaais.  Voyez  Blbrick. 
Blaringhem,  25. 
Blégny,  495. 
B^iD,  291. 
Blendecque,  495. 
Bléret,  495. 
Blerick,  461. 
BocQ,  454. 
BODANGE,  31,62. 
BODEGNÉE,  492. 

Bodoheim,  257. 

BOÊLHB,  23. 
BOESEGHEM,  25,  229. 
BOEYANGE,  21. 

BoHAN,  257. 

Bqirs,  22, 136, 142, 174. 
Bois-d'Acren,  561. 
Bois-db-Lessines,  24, 165, 166,  207. 

BOISDINGHEM,  227,  228. 

Bolinne,  495. 

BOLZÉE,  491. 

BOMBAYE,  38,  41, 118-119. 

BOMERÉE,  493. 


BoncouRT,  372. 

BoNLBZ,  443. 

Bonn,  461. 

bonnevoie,  525. 

bonningues,  238. 

Bononia.  Vovez  Boulogne. 

'bosch  (Noms  terminés  en),  373. 

Bossut-Gottechain,  23, 145. 

BossuYT,  24. 

Bouillon,  466. 

BouiLLY,  479. 

Boulogne,  18, 223, 225,  461,  466. 

bouquehault,  238. 

bourbourg,  25. 

BouRCY,  79, 477. 

'bourg  (Noms  terminés  en),  299, 

300,  415. 
-bourne  (Noms  terminés  en),  35S, 

353. 

BOURNONYILLE,  238. 

BouRSiN,  227,  238,  244. 
BousBECQUE,  24, 169, 229, 251. 

BOUVIGNES,  495. 
BOUVIGNIES,  495. 

BouviGNY,  495. 

BoviGNiES,  495. 

BoYiGNY,  21,  34.  87-91,  495. 

Brabant,  397,  443. 

Bracquegnies,  495. 

Braine,  442. 

Braine-l'Alleu,  23, 145, 149. 

Braine-le-Chateau,  23,  145,  149, 

203. 
Braine-le-Comte,  202. 
Braiyes,  463. 

Braka,  Brakena,  Voyez  Brainb. 
Brandignies,  495. 
Bras,  76. 
'breux  (Noms  terminés  en),  378, 

422. 
Breuvanne,  442. 
'brique  (Noms  terminés  en),  360. 


■  H 

m 

I 


1 


(571) 


'broeck  (Noms  terminés  en).  Voyez 

'breux. 
-bronne(iioms  terminés  en),  352-3S5. 
Bronnes,  418. 
Broqueroie,  377. 
Brouckerque,  25. 
'brmix  (Noms  terminés  en).  Voyez 

-breux, 
Bruges,  360. 


'brune  (Noms  terminés  en),  353, 

354-355. 
Brunembert,  238. 
Bruxelles,  18. 
Bulio.  Voyez  Bouillon. 
Hurginatmii,  461. 
naruncum,  461. 
Bûtgenbach,  21. 


Caestrb,  545. 
Gaffiers,  223,  238,  242. 
Calais,  228. 
Cattes,  393. 
Calone,  461. 
Caltun,  563. 

Camaracum.  Vovez  Cambrai. 
Cambrai,  461. 
Caaipine,  397,  415,  522. 
Canne,  22. 
Capellebrouck,  25. 
Carignan.  Voyez  Ivoix. 
Carly,  238,  497. 
Carnone,  461. 
Cartis.  Voyez  Chiers. 
Casecongidîinus,  Voyez  Cugnon. 
Caspingiuniy  461. 
Cassel,  461. 

Castellum  Menapiorum.  Voyez  Cas- 
sel. 
Caster,  545. 
Castra  Herculis,  461. 
Castre,  545. 

Catualium,  Voyez  Beegden. 
Cauory, 496. 

-cauter  (Noms  terminés  en),  410. 
Cavin,  496. 


(}ÉROUX,  148. 

Ceuclum,  462. 

Chambo,  Voyez  Grandhan,  Petit 

HAN. 

Champagne,  21. 

Chandregia.  Voyez  Hêdrêb. 

Chantemelle,  54. 

Chapelle  de  Notre-Dame  de  Bonne 

Conduite,  78. 
Charanco.  Vovez  Cherain. 
Charbonnière  (forél),  524,  545-547. 
Charneux,  22, 113. 
Chastre,  461,  545. 
Chastre-Dame-Alerne,  545. 
Chastre-le-Bole,  545. 
Chatillon,  21,  50,  655. 
Cherain,  466. 
Cherzy,  497. 
Cheyetogne,  496. 
Chiers,  444. 

Childnciacas.  Voyez  Hydrequent. 
Chuh AY,  497,  565, 
Chiny,  497. 
Christnacht,  498. 

ClERREUX,  87. 
CiNEY,  497. 
GiPLBT,  498. 


(  872  ) 


GiPLY,  498. 

Glabecq,  23, 145,  450. 
Claibbfontainb,  525. 
Glairmarais,  20,  25. 
Glbrmont-sur-Bbrwinne,  22,  37, 

111. 
Gléty,  504. 
Coblence,  462. 
goesemberg,  38. 
golembert,  238. 
COLEUX,  372. 
Cologne,  462. 

Colonia  Agrippina.  Voyez  Cologne. 
Colonia  Trajana.  Voyez  Xanten. 
Colhont,  525. 

COMINES  (Belgique),  24, 170,  219. 
CoMiNES  (France),  169,  219,  230. 

GOMIIÀNSTER,  34. 
CONDETTE,  239. 

CoNDROz,  397,  462. 
Condrustis.  Vovez  Condroz. 
Confluentes,  Voyez  Coblence. 

CORTHYS,  23. 

Ck)riovallum,  Voyez  Heerle. 


GORSBNDONCK,  247. 

GoRSWAREM,  18,  23, 136,  258. 

GORTESSBM,  258. 

Cortoriacum.  Voyez  Cocrtrau 
coudebronne,  383. 
Couillet,  488. 
CouLOGNE,  239,  255. 

COURSET,  239. 
COURTIL,  90. 
COURTRAI,  462. 

CouviN,  481,  498. 
CoYECQUES,  232,  498. 

COYGUEM,  24. 

Cras-Avernas,  23,  142,  190. 
Craywick,  25. 
Crebert,  351. 
Creft-Altexa,  37. 
Crehen,  142, 199. 
Crenwick,  140. 
Crisnée,  22, 180,  498. 
cucheval,  379. 

CUGNON,  466. 
CUINCHY,  510. 

Cysindria,  444,  564. 


Daccognaca  villa,  480. 

Dacknam,  261. 

-dal  (Noms  terminés  en),  363-365. 

Dalhem,  38,  40, 118. 

Danois,  393. 

Dannes,  239. 

Daye,  438  note. 

•4elle  (Noms  terminés  en),  363-365. 

Deuer,  458. 

Denbre,  458. 

Oergnbau,  167. 

Deulémont,  231. 


Deux-Acren,  24, 166,  210-212. 380. 

Deltz,  462. 

DiCHY,  499. 

Diesse,  444. 

Digena.  Voyez  Diesse. 

Dînant,  466. 

Dion,  444. 

Dionantum.  Voyez  Dînant. 

DioPA,  444. 

DiPPENDAL,  383. 

Divitia.  Voyez  Deutz. 
DoHAN,  257. 


(  873  ) 


DOLHAIM-LUIBOURG,  22,  107. 

Dorma.  Voyez  Durmb. 

DORMAGEN,  462. 

•dorp  (Noms  terminés  en),  294-295. 
DoTTiGiOES,  24, 168,  218. 
Douai,  499. 
DoucHY,  488. 

DOUDEAUVILLE,  239. 


-drecht.  Voyez  -trecht. 
Dulnosus.  Voyez  Roannai. 

DUNKERQUE,  18,  26. 

DuRME,  444. 

Dumomagus,  Voyez  Dormagen. 
Burocortorum,  Voyez  Reims. 
Dylb,  444, 


E 


ËBEN-ËMAEL,  18,  142,  143. 

ëblinghem,  25. 

EcAUT,  372. 

EcoTTES,  372. 

EcQUES,  450. 

-ecque,  -eke  (Noms  de  cours  d'eau 

terminés  en).  Voyez  -acum, 
Edera,  Voyez  Heure. 
-e/fe  (Noms  terminés  en),  438. 
ËGHBZÉB,  488. 

EisGU,  450. 

Elderem.  Voyez  Odeur. 
Elenium,  462. 
Elinghem,  222,  241. 
Ellezelles,  24,  167,  212-217. 
Elna.  Vovez  Liane. 
Elnone.  Voyez  Saint-Amand. 
Elsenborn,  21. 
Ehbken,  463. 

Enghien,  24,  160, 161-164. 
Ennetièrbs,  231. 
-ent  (Noms  terminés  en),  279-280. 
Epittre,  382. 

-eppe  (Noms  de  cours  d*eau  termi- 
nés en),  437. 
Epoissus.  Voyez  Ivoix. 


Eprave,  438  note. 

Erbisoeul,  349. 

Ermelinghem,  244. 

-ert  (Noms  terminés  en),  555-557. 

escamaffles,  24. 

Escaut,  456. 

escaupont,  463. 

ESEMAEL,  23. 

EsNEUX,  465. 

ESPIERRES,  24. 
ESTAIRES,  25. 
ESTfiLLES,  245. 
ESTRAGELLES,  286. 

EsTRiEus  (Bois  des),  377. 
Etue,  451. 

Etichove,  24, 160-161. 
Etiembrique.  383. 
Etrepagny,  513. 
Etrepigney,  513. 
EuPEN,  554. 

EUSKIRCHBN,  461. 

-ève  (Noms  terminés  en),  438. 
EvEGNÉE,  499,  565. 
EVERBECQ,  24, 160-161. 
EVREGNIES,  499. 


(874) 


'falise  (Noms  terminés  en),  420-421. 

Fallet-BIheer,  22. 

'faut  (Noms  terminés  en),  379. 

Fauvïlleus,  21,31,  (3(H)3. 

Faymonville.  21,  34,  93,  561. 

Fays,  525. 

'feLs  (Noms  terminés  en),  381. 

Feresne.  Voyez  Vucht. 

Ferques,  239,  242, 

Fexhe  Slins,  177. 

Ficlio,  Vovcz  Vechten. 

Fiennes,  244. 

FlLLEMBOURG,  352. 

Fisla.  Vovez  Vichte. 

Flandraey  Voyez  Flandre, 

Flandre,  397,  415, 522. 

F1.ÉCHIN.  500. 

Fledelciolum.  Voyez  Fleurus. 

Fleppe,  460. 

Flcterna,  445. 

Fleurus,  467. 

Flobecq.  24,  167,  203-204,  351. 


Flona.  Voyez  Flonk. 

Flone,  445. 

Florzée,  500. 

Flos,  246. 

F0RRIÈRE,  424. 

Forum  Adriani,  46). 

Fouron-le-Comtb,  22. 

Fouron-Saint-Martin,  22. 

Fouron-Saint-Pierre,  22. 

Fragnéb,  500. 

Frahan,  257. 

Framezelle,  287. 

Francs,  387-390. 

Freeren,  22, 133, 142. 

Frelinghien,  231. 

Fresin,  23, 135. 

Frisons,  390. 

Fronciacum,  Voyez  Froxsac. 

Fronsac,  480. 

Fura.  Voyez  Voere. 

■furt  (Noms  terminés  en),  44*). 


6 


Gand,  467. 

Gandavum.  Voyez  Gand. 

Gasperich,  476. 

-gâte  (Noms  terminés  en),  381. 

Gaiia,  Voyez  Geete. 

Geer,  451. 

Geest-Salnt-Jean,  154. 

Geete,  446. 


Geet-Betz,  29, 124. 
Geislapia,  Voyez  Gq^ppe. 
Geldressée,  479,  502. 
Geldenaken.  Voyez  Jodoignb. 
Geldio.  Vovez  Jodion. 
Gelduba.  Voyez  Gellep. 
Gellep,  462. 
Gembloux,  462, 491  n.,  501. 


t! 
Il 


(  575  ) 


Geminiacus,  Voyez  Gembloux. 

Gehmenich,  â02. 

Gempe,  451. 

GenappE)  446. 

Genoels-Elderen,  133, 134. 

Genval,  23, 145, 146. 

Gesoriacus,  462.  Cfr.  Boui.ogne. 

Gevebik,  500. 

Ghislenghien,  168,  208. 

Ghlin,  502. 

Ghoy,  501. 

Gileppe,  446. 

Gimnêe,  502. 

Gingelom,  561. 

GiVRY,  500. 

Gladunum.  Voyez  Glons. 

Glaniacum,  Voyez  Glains. 

Glanis.  Voyez  Glain. 

Glain,  447. 

Glains,  472. 

Glons,  22,  176,  467. 

-gnies,  -gny  (Noms  terminés  en). 

Voyez  'ignies,  -igny. 
Gochenée,  499,  503. 
GoÉ,  22,  34, 104-106,  554. 

GOEGNIES,  503. 
GOMZÉE,  501. 


GORHEZ,  37,  273. 

GoRSSUM,  263. 

gosselies,  502. 

gossoncourt,  23. 

gottechain,  145. 

Gouvy,  84. 

GouY,  501. 

GOY,  24, 167,  208-210. 

GOYCK,  501. 

GoYER,  22, 142. 

Grande-Synthe,  25. 

Grandhan,  257,  466. 

Grandsart,  148. 

Granville.  23. 

-grave  (Noms  terminés  en),  381. 

Grez-Doiceau,  23, 145, 146,  381 

Grignard,  503. 

Grimde,  467. 

Grihlinghausen,  461. 

Grimnes,  462. 

Grootebeek,  460. 

Guémy,  502. 

Guertechain,  145. 

Gueuzaine,  21. 

guignies,  503. 

Guisnes,  223,  233,.  239. 


Habay,  21,  55,  503,  555. 
Habergy,  21,  555. 
Haccourt,  172. 
Hachiville,  21. 
Hachy.  17,  21. 
Hacquegnies,  488,  490. 
Bagina,  Voyez  Haine. 
Hain,  442-443. 


-ain  (Noms  terminés  en  ,  271-273, 

278-280. 
Hainaut,  397, 443. 
Haine,  443. 

Halanzy.  17,  21,  27,  25. 
Halconreux,  90. 
Halinghen,  239. 
-halle  (Noms  terminés  en),  381. 


(  ST6  ) 


Hallehbaye,  ii%  345. 

Halleux,  554. 

Halluin,  â4, 169. 

Hamme,  23, 145, 151, 156. 

Han,  257. 

Haneffb,  448. 

Harlamge,  554. 

Haruignies,  504. 

Harzé,  491. 

Harzt,  76. 

Hasnon,  468. 

Hauchim,  504. 

'hausen  (Noms  terminés  en),  287. 

Haussy,  489. 

Hautcroix,  23. 

Haut-Heylissem,  23, 144, 151-152. 

Haut-Pont,  20. 

Bavai,  503. 

Havegnée,  499. 

Haveskerque,  25. 

Hedenge,  302. 

Hédrée,  444. 

Heerle,  462. 

Heers,  22. 

'heim  (Noms  terminés  en),  256-280, 

529,  536,  550  note  2. 
Heinsch,  21. 
Helbodeshem,  257. 
Helchin,  24. 
Uelmara,  447. 
Helpe,  447. 
Helque,  25. 
'hem  (Noms  terminés  en).  Voyez 

'heim, 
-hen  (Noms  terminés  en).   Voyez 

-heim. 
Henri-Chapelle,  22. 
Herbelle,  232. 
Herblnghem,  239. 
Herlange,  21. 

Hermeunghem.  Voyez  Ermeunghem. 
Hennomacum,  462. 


Herninghen,  244. 

Herseaux,  220,  287, 

Hersselt,  283. 

Herzele,  287. 

Hesbaye,  319. 

Hesdin  l'âbbé,  239. 

Heure,  445. 

Heure-le-Romain,  29, 173,  175. 

Heure-le-Tiexhe,  22,  29, 123,  4a>, 

142. 
Heyst-sur-her,  342. 
-hill  (Noms  terminés  en),  381. 
Himmenich,  38. 
Hocquinghen,  239,  249. 
Hoëgne,  454. 
Hoeylaert,  23,  289. 
Hofstat,  419-420. 
Ifoiuîn.  Voyez  Hoyoux,  Hinr. 
Hollange,'21,  31,  63-68,  449. 
Hollebeke,  24. 
hollerich,  476. 
Hollogne-sur-Geer,  22. 
-holt,  'haut,  -holz  (Noms  terminés 

en),  372-373. 
HoMPRÉ,  449. 
HONNEF,  449. 
HONVELEZ,  69. 

HoNviLLE,  67,  449. 

HoRPMAEL,  22, 142, 182. 

Hotte,  60. 

HouFFAiJZE,  33,  83,  280. 

Hougaerde,  23. 

Houille,  448. 

Houtain-i/Évêque,  18, 23, 123, 12.>- 

129, 195-197. 
Houtain-Saint-Siméon,  123. 
HouTUEH,  24, 170. 
-hove,   'hof  (Noms  terminés  en), 

293-294. 
HovES,  24, 163-164. 
Hoyoul,  447. 
Hovoux,  447. 


(577) 


Buldriciaca  viUa,  480. 
Bunapa,  448. 
Hms,  394. 


HuppATE,  273. 
HUT,  447,  468. 

flYDREQUENT,  480. 


'iacum  (Noms  terminés  en).  Voyez 

-ich,  'ik  (Noms  terminés  en).  Voyez 

Icorigium.  Voyez  Junxebath. 
'ignies,  -igny  (Noms  terminés  en), 

32aa36,  520,  521. 
IHY,  504. 
ILL,449. 
-in,  -ain  (Noms  terminés  en),  309- 

322. 
-in  altéré  en  -et,  -ay,  -aye,  319320. 
'in  dérivé  de  -y,  -i,  320. 
'ingen  (Noms  terminés  en),  300-309, 

530,  539,  541. 
-inghen,  -inghem  (Noms  terminés 

en),  256-277. 


-ingues  (Noms  terminés  en),  280. 
'iniacum  employé  par  abus  pour 

'inium,  481. 
'inius,  désinence  allongée,  520-521. 
Isara,  450.  Vovez  Oise. 
Isca,  Voyez  Eisgh. 

ISIÈRES,  168. 
ISLE  LA  HeSSE,  78. 

ISQUES,  239. 
Ittara.  Voyez  Itter. 
Itter,  450. 
ittbrbeek,  451. 
Itthe,  450. 
iveldingen,  21. 
Ivoix,  462. 


Jacea,  Voye:^  Geete. 
Jalhay,  22,  34, 101-104,  554. 
Jamoigne,  357,  427. 
Jaspe,  451. 
Jecora.  Voyez  Geer. 
Jemeppe,  451. 
Jeyigné,  504. 
JoDiON,  446. 

Tome  XLVIII. 


Jodoigne,  496. 
José,  490. 

JOURNY,  504. 
JULÉMONT,  114. 

Juliacum,  Voyez  Jûlich. 
JOucH,  462. 

JUMET,  502. 
JUNKERATH,  462. 


37 


(  5TO  ) 


Kaltenherbbrg,  21. 

'kerke  (Noms  terminés  en),  342-344, 

550  note  i. 
Kiem  =  CAmmjs,  413. 


Knoepelstok,  37. 
KoNZ,  461. 
KuiK,462. 


Labuau,  561. 

La  Glocse,  37. 

Laer,  23. 

-laer  (Noms  terminés  en),  28a-291, 

530,562-563. 
U  HULPE,  23, 145, 147, 149, 452. 
Lamberge  (Le),  351. 
La  Hozée,  509. 
Lanaye,  18,  22. 
'land  (Noms  terminés  en),  380. 
Landen,  18,  23, 159. 
Landrecies,  505. 

Landrethun-le-Nord,  223, 239, 242. 
Lanquesaint,  168,  206. 
Lara,  452. 
Lantremange,  23. 
Lathuy,  298. 
La  Venne,  491. 
Lauwe,  24. 

L'Écluse,  23, 151, 155. 
Lede,  452. 

Ledema.  Voyez  Lienne. 
Lederzele,  25. 
Legia,  452. 
Lembecq,  23. 
Lennick,  505. 


Le  Portel,  239. . 
Le  Queryet,  379. 
Le  Renard,  382. 
Le  Robulx,  464. 
Les  Bardes,  352. 
Les  Estinnes,  468. 
Lessines,  207. 
Lessive,  438  note. 
Leubringhen,  239. 
LeulingheiN,  239,  247. 
Le  Val,  245. 
Liane,  445,  564  (Elna). 

LiAUGEES,  505. 

Licques,  239. 

Liège,  423. 

Lienne,  452,  459. 

-lier  (Noms  terminés  en),  291. 

LiERNEUX,  472,  491  note. 

Ligneuyille,  21,  554. 

LiGNEY,  !S05. 

LiGNY,  505. 

Lille,  231. 
Lillois,  371. 

LiMBOURG,  35-37. 

Limerlé,  33,  84-87. 

LmcENT,  23, 140, 183, 198,  273. 


(579  ) 


LiNSELLES,  S31,  287,  56i. 
LmsMEAU,  159. 

LiNZEELE,  287. 

Liptinae,  Voyez  Les  Estinnes. 
LlVARCHAMPS,  31,  69. 
LixHE,  U%  172. 
LOBBES,  346,  427. 

LOCQUINGHEM,  245. 

LoMME,  453. 

LONGCHAMPS,  137. 
LONGVILLY,  21,  79-82. 
-loo  (Noms  terminés  en),  365-371, 
530,542. 

LOOBERGHE,  25. 

LooN,  25. 
LoRCË,  505. 
Losange,  69. 


LOTTINGHEM,  239. 
LOUFTÉMONT,  58. 
LOUPOIGNE,  505. 

LouvAiN,  506. 

LOUYEIGNÉ,  506. 
LOVEGNÉE,  506. 

LovENjouL,  506,  525. 
LowAiGE,  22,  133, 142. 
Lugdunum  Batavorum,  462. 
LuiNGNE,  24,  168. 
Lumina,  Voyez  Lomue. 
LuTREBOis,  32,  346. 
lutremange,  70. 
Lynde,  25. 
Lys,  452,  550  noie  3. 
Lysel,  20. 


.1 


M 


Macquln,  239,  247. 

-machern  (Noms  terminés  en),  413. 

Maestricht,  463. 

Mageret,  75. 

Magnée,  507. 

-mal,  -mael  (Noms  terminés  en), 

337-341. 
Malmedy,  18. 
Mamb7*a.  Voyez  Mamer. 
Mamer,  453. 
Manaritium^  462. 
Mandel,  453. 
Mandra,  Voyez  Mandel. 
Maninghem,  239. 
Maransart,  148. 
Marbais,  356. 
Marbehan,  257. 
Marbay  (Le),  563. 
Marcuienne,  235. 


Marœmagtis.  Voyez  BIarmagen. 

Marck,  239. 

Marco,  24, 160,  561. 

Mardyck,  25. 

Maredret,  411  note,  427  note. 

Marga.  Voyez  Marge. 

Marge,  453. 

Margut,  453. 

Maris,  453. 

Markedunum.  Voyez  Harquain. 

Marmagen,  462. 

Marquain,  468. 

Marquillies,  507. 

Martelange,  555. 

RUrvie,  72. 

Maryis,  453. 

BIasbourg,  563. 

Hashra,  564. 

Matilone,  462. 


(  580  ) 


Haubeuge,  160. 

Mederiacus.  Voyez  Ruhkmonde. 

Mcdiolanum,  462. 

Medonia.  Vovez  Mené. 

Meduanla,  464. 

-nu'^r  (Noms  lenninés  en),  Ha5-356, 

423. 
Meerbeek,  3.')6. 
Meix-devant-Virton,  29,  336. 
Meix-le-Tige,  20,  28^,  49,  3o6. 
Mklck-Wezeren,  29, 124. 
Meldert,  23. 
McUa.  Voyez  Mellk. 
Melle,  454. 
Hembach,  22. 
Menavii,  462. 
Mené,  453. 
Menerica,  463. 
Menin,  24. 
Menneville,  239. 
Mentques,  508. 
Menty,  508. 
Menufontaine,  60. 
Meraude,  375. 
Mer-Braijse,  145, 149. 
Merchtem,  257. 
nérignies,  507. 
Merville,  25. 
Méry,  liOl, 
Messancy,  21. 
Mettet,  563. 
Meulebeek,  441. 
Meuse,  454. 
Meyerode,  554. 


MiCHAMPS,  82. 
MlLIAME,  25. 

.Mille,  23, 145, 151, 156. 

MiLLEN,  22. 

Minariacus.  Voyez  Pont  d'Estaikks. 
MiRWART,  374. 

HoDAVE,  438. 

MOIGXELÉE,  507. 

MoiNET,  33, 80. 
MoiRCY,  508. 

MOLBBEEK,  444. 

'tnonde  (Noms  terminés  en),  3.*î6^ii7. 
MoNJOiE,  554. 

MONNERICH,  476. 

Mont,  72. 

MONTEGNÉE,  124,  508. 
MONTENAEKEN,  508. 
MONTENAU,  21. 
MONTIGNIES,  508. 
MONTIGNY,  508. 

Mont-Saint-Guibert,  16(). 

MONTZEN,  258. 

Morbecque,  25. 
morenchies,  507. 
Moressée,  507. 
Mortehan,  257. 
mortroux,  42. 
Mosa,  Voyez  Meuse. 
Mosoinagus,  463. 

MOULAND,  22. 

MouscRON,  24, 168-169. 
Mozet,  563. 
MussY,  509. 


N 


Nabringhen,  239. 
Namiicum,  Voyez  Namur. 


Namur,  468. 
Nederheim,  22, 133. 


(  881  ) 


Nber-Aubel,  37. 

Neerssen,  463. 

Neerwinden,  23. 

Nefpe,  72. 

Neropia,  454. 

Nersihmae,  Voyez  Neerssen. 

Nbsle,  239. 

-nesse  (Noms  terminés  en),  381. 

Nemetacus.  Voyez  ârras. 

Nethen,  23, 145,  454,  457,  200. 

Neuf-Berquin,  25. 

Neufchateau,  38,  42.  444. 

Neufchatel,  239, 

Neumagen,  463. 

Neuss,  463. 

NErvE-ÈGiJSE,  24. 

NiDRUM,  24. 

Nibder-Anwen,  464. 
Nielles,  239. 


Nieppe,  25,  4.S4. 
Nigropullo,  463. 
NlMÈGUE,  463. 

Nivialcha.  Voyez  Ni\t3î.les. 
Nivelles,  460,  468. 
NoBRESSART,  24,  555,  557. 
Noircarmes,  382. 
noirchien,  272. 

NOIRHAT,  273. 

NoiRTROu,  382. 
NoiSEUx,  509. 

NOORDPEKNE,  25. 
NORDAUSQUE,  489. 
NORTBÉCOURT,  373. 

Novesium.  Voyez  Neuss. 

NoviLLE,  33.  ■ 

Nouionuufiis.  Voyez  Neumagen,  Ni- 

NÈGUE. 


Ober-Elvenich,  464. 

Ober-Wanpach,  24. 

Ober-Wesel,  464. 

Obigies,  489. 

Obrechies,  488. 

Odenge,  302 

Odeur,  432.  Cfr.  Elderen. 

Odeur-le-Romain,  29,  424, 433,  484. 

Odeur-le-Tiexhe,  29,  424,  433. 

Ofpignies,  494. 

Offrethun,  227,  247. 

Ogy,  24,  468. 

Oignies,  490. 

Oise,  450. 

Oldenzaal,  538. 

Oleye,  23,  436,  484. 


Olligniës,  489. 

Ommezies,  490. 

Ondenval,  24,  34. 

Oos,  464. 

Opbrakel,  24. 

Ophain,  443. 

Opheers,  22. 

Ophove,  223,  242. 

Opvelp,  23. 

Oreye,  23,  48^. 

Orgeo,  472. 

Orroir,  48,  24,  468. 

Orolaunuîn.  Voyez  Arlon. 

Osning,  397-398.  Cfr.  Ardenne. 

Oteppe,  454. 

Othée,  22,  442,  478. 


(  582  ) 


Otrengk,  18,  22. 
Ottenbourg,  23. 

OURTHE,  459. 
OCTREAU,  224,  239,  248. 


OVERBOELABRE,  24,  466. 
OVERWINDEN,  18,  23. 
OVERYSSCHS,  23. 


Paifve,  22, 136,  142,  176. 
Paliseul,  525. 
Papignies,  168. 
Parette,  555. 
Patignies,  509. 
'pe  (Noms  terminés  en),  437. 
Pecrode,  146. 
Pelincthun,  562. 
Pellaines,  140, 189. 
Perlé,  555,  562. 
Pernes,  227,  239. 
Perniciacum,  462. 
PÉTIGNY,  509. 

Petit-Enghien,  24,  162. 
Petite-Synthe,  25. 
Petit-Hallet,  142, 189. 
Petithan,  257,  466. 
Petit-Thier,  21,  554. 
Pbuplingues,  239. 

PlHEN,  239. 
PiPAix,  347. 


PlSSELET,  444. 

'pit  (Noms  terminés  en),  381. 

PlTTEFAUX,  227,  239. 

Ploegsteert,  18,  24, 170,  219. 

PoiLVACHE.  Voyez  Meraude. 

Polder,  AiO. 

Poleda.  Voyez  Hoëgne. 

Pons  Mosae.  Voez  Maestricht. 

Pons  Scaldis,  Voyez  Escaupont. 

Pont,  21. 

Pont-d'Ardenne,  382. 

PoNT-DE-Loup,  255,  371. 

Pont  d'Estaires,  463. 

popignies,  509. 

Pottes,  24. 

^ul  (Noms  terminés  en),  38i. 

POUPEHAN,  257. 

PoussET,  142, 188. 

Praetorium  Agrippinae.  Voy.  Roon- 

BURG. 


Qitadriburgium,  463. 
quaremont,  24. 
Quelle,  381. 


QUELMES,  227,  228,  250. 
QuESQUES,  239,  497. 

QUESTRECQUES,  239. 


(  883  ) 


Raghecourt,  21,  47. 

Racourt,  23, 141, 194. 

-rade  (Noms  terminés  en}.  Voyez 

•rode, 
Raevels,  368. 
Ragnée,  510. 
Ragnies,  510. 
Ramegnies,  511. 
Ramillies,  511. 
Rarobaccus,  455. 
Raventdn,  246. 
Recht,  21. 
Reckem,  169. 

-recq  (Noms  terminés  en),  381. 
Reims,  462. 
Remagen,  463. 
Remagne,  511. 
Remilly,  511. 
Renaix,  24. 
Renesgure,  25. 
RÉTY,  237,  239. 
Rhode-Saint-Genèse,  23. 
Rhode-Sainte-âgathe,  23, 148. 

RiCHELLE,  42. 

Rigenée,  510. 

Rigodulum,  463. 

Rigomagus,  Voyez  Remagen. 

RiNXENT,  239,  246. 

RixENSART,  23, 145, 147,  148,  423. 

ROANNAI,  445. 

RoBEC  (Le),  563. 

ROBERTVILLE,  21. 


ROCHEFORT,  245. 
ROCLENGE-LOOZ,  22, 124. 

Roclenge-sur-Geer,  18,  22,  124, 

142, 174. 
-rode  (Noms  terminés  en),  377-378. 
ROER,  455. 

ROGERY,  88. 
ROLLEGHEM,  24. 

RoLY,  563. 
ROMERÉE,  479,  511. 
ROMERIES,  511. 

RoMERY,  480  note. 
RoNQDiÈRES,  377  note. 
RoNSELE,  282,  368. 
RooDE  Beek,  457. 
roombvrg,  463. 

Rosière,  23, 145, 148, 151, 158. 
Rosoux,  23, 193. 
RouBAix,  231. 
rouchecamp,  382. 
rouveroy,  525. 
Roux-Miroir,  423. 
RuLLE,  455. 

RUMEGIES,  511. 
RUMILLIES,  511. 
RUMILLY,  511. 
RUMINGHEM,  20. 

Rura.  Voyez  Rulle. 

RUREMONDE,  462. 
RUSSEIGNIES,  18. 

RussoN,  22. 

RUYEN,  24. 


s 


Sabis.  Voyez  Sambre. 
Sablones,  Voyez  Venloo. 


Sainlez,  63. 
Saint-Amand,  467 


(  384  ) 


Sàinte-Isbergue,  382. 
Sainte-Marie-Chevigny,  497. 
Saintes,  23,  i46, 151, 158,  201. 
Saint-Étienne,  224,  249. 
Saint-Jean-Sart,  37. 
Saint-Léger,  555. 
Saint-Léonard,  224,  239. 
Saint-Martin,  224,  239. 
Saint-Martin-Ghoquel,  239. 
Saint-Mommelin,  25,  229. 
Saint-Pierre-Capelle,  24, 160. 
Saint-Pierrebroucq,  25. 
Saint-Omer,  18,  25,  226-227. 
Saint-Sauveur,  24, 167. 
Saint-Tricat,  229. 
Saint-Trond,  302,  468. 
Saint-Venant,  18. 
Saint-Vincent,  255. 
Saint-Vith,  554. 
Sala,  281. 
Salaheim,  256. 
Salm,  465. 

Salmana.  Voyez  Salm. 
Samara,  Voyez  Sambre. 
Sambre,  465. 
Samer,  240. 
Sampont,  558,  note. 
Sangate,  410. 
Sanguem,  227,  240. 
Sarchinium,  302,  468,  562. 
Sarladinge,  24. 
Sassenheim,  558. 
Sava,  Voyez  Selle. 
Saventhem,  237. 
Saxons,  391,  565. 
Scaldis.  Voyez  Escaut. 
'Schdd  (Noms  terminés  en),  539, 

541,  542. 
Schoffen,  21. 
schooris,  24. 
schuelen,  368. 
'Scure  (Noms  terminés  en),  381. 


Secuery,  512. 

seaux  (Noms  terminés  en-,   :Î86. 

Cfr.  -seU, 
Scgorigium.  Voyez  Worrlngex. 
sele  (Noms  terminés  en),  282-287, 

530,  536,  538,  541. 
Selle,  240,  455. 
-selles  (Noms  terminés  en),  286-987, 

536.  Cfr.  sele. 
Skloignes,  513. 
Selvigny,  513. 
Senois,  463. 
Senne,  442. 
Sensenruth,  472. 
Sercus,  25. 
Sérezé,  513. 

Sesomires.  Voyez  Semois. 
Setques,  512. 
Seymerich,  299,  477. 
SiCHEM,  257. 
SiCHEN,  22. 

SiLLY,  164,  512. 

SiNNICH,  514. 
SiRAULT,  512. 

Sithiu,  512.  Cfr.  Saint-Omer. 
SlVRY,  512. 

Sledderloo,  563. 
Sluse,  22. 
Solda,  iS6. 

SOIGNIES,  514. 

Solicinium,  562. 

Solomania.  Voyez  Soumagne. 

Somme,  457. 

Son,  457. 

soumagne,  468. 

SouRBROD,  21, 34,  92,  378. 

Spyckkr,  25. 

Stagnebaccus,  457. 

'Stal  (Noms  terminés  en),  381. 

Stambruges,  360. 

Staneux,  465. 

Stave,  438  note. 


(  o83  ) 


Stavelot,  477  note  4,  [il3. 
-stede  (Noms  terminés  en),  381. 
Steenwerk,  25. 

-stein  (Noms  tenninés  en),  381. 
Steinbach  (Belgique),  33,  86. 
Steinbach  (Prusse),  34. 
Steinbach  (Alsace).   Voyez   Wel- 

SCHENSTEINBACH. 

Steinkerque,  25, 168,  205,  383. 

Stembert,  34, 106. 

'Ster  (Noms  terminés  en),  295-298. 

Sterpigny,  513. 

'Straet  (Noms  terminés  en),  377, 382. 


Straetzele,  287. 

Stralnchamps,  25. 

Strépy,  513. 

-stroom  (Noms  terminés  en),  355, 

381. 
'Strut  (Noms  terminés  en),  377. 
Suestra,  Voyez  Roode  Beek. 
SuÈVES,  392. 
SUGNY,  514. 
SuippE,  457. 
Sumarafa,  Voyez  Son. 
Suminara,  Voyez  Somme. 
SuxY,  514. 


Tablù,  463. 

Tailemion.  Voyez  Targnox. 

Taintegnies,  515. 

Tamara.  Voyez  Demer. 

Tenera,  Voyez  Dendre. 

Tardinghen,  240. 

Targnon,  458. 

Taverneux,  514. 

Tavigny,  33,  515. 

Tectis.  Voyez  Theux. 

Temploux,  491  note,  515. 

Tervanna,  Voyez  Thérouanne. 

Thérouanne,  463. 

Theudeberciaco,  Voyez  Thibekzly. 

Theudurum.  Voyez  Tudderen. 

Theux,  469. 

Thiaumont,  21. 

Thiberzey,  480. 

Thiby,  480  note. 

Thiennes,  25. 

Thûhster,  22, 112. 

Thirimont,  21. 


Thorr,  463. 

Thuin,  481,516. 

-thun  (Noms  terminés  en),  292- 

530-535. 
Thys,  22,  136,  181. 
Tiberiacus,  Voyez  Thorr. 
TiGNÉE,  516. 
TmLET,  515. 
TiLLY,  472,  515. 

TiLQUES,  515. 

TiNGRY,  240,  515. 

TlNTANGE,  17,  21. 
TlNTIGNY,  515. 
TlRLEMONT,  384. 
TOERNICH,  555. 

Tolbiacum,  Voyez  Zulpich. 
Tom  =  tumulîis,  412. 
TONGRE,  168. 
TONGRES,  461. 
TORGNY,  514. 
TORTRU,  31. 

Tourcoing,  231. 


293, 


(  886  ) 


TouRiNNKS,  23, 145,  45i,  i:ir>. 
Tournai,  463,  516. 
Tournât,  516,  517. 
TouRNEPPE,  23,  458. 
Toxiandria,  463. 
Train,  463. 

Trajectum.  Voyez  Maestricht. 
Tranchée  Piccolomini,  559. 
-trecht  (Noms  terminés  en\  410412. 
Trer,  458. 


Treveri.  Voyez  Trêves. 

Trêves,  463. 

Tricensimae,  463. 

Trodana,  564. 

Trognée,  23, 142, 187,  516. 

TuBiZE,  23, 145, 150. 

Tudderen,  462. 

Tungri.  Voyez  Tongres. 

Tuntelingen,  516. 

Tumacum.  Vov.  Tournai,  Toirn  ay 


U 


Upigny,  518. 
Ursidungus,  427. 


Urta,  Vovez  Ourthe. 
Utrecht,  468. 


Vaccilus.  Voyez  Wahal. 

Vada,  463. 

Valmy,  480. 

Vance,  17,  21,  30,  52,  5,^)5. 

Vechmael,  22. 

Vechten,  462. 

Velessart,  57. 

Velpe.  Voyez  Fleppe. 

'Velt  (Noms  termines  en),  378-379. 

Vetnena.  Voyez  Wamme. 

Vendegies,  518. 

Venloo,  463. 

VeosaUcm.  Voyez  Visé. 

Vergnies,  519. 

Verlincthun.  240. 

Yertiiniim,  Voyez  Virton. 

Verviers,  519. 


Vervoz,  519. 

Vesdre,  459. 

Vesera.  Voyez  Vesdre. 

Vesunmnefiae.  Voyez  Vet'hveiss. 

Veiera.  Vovez  Birten. 

Veteraneliae.  Voyez  Embren. 

Vettweiss,  463. 

VlCHTE,'445. 

vielsai3i,  554,  561. 

Vierves,  519. 

Vieux-Berquin,  25. 

-villers  (Noms  terminés  en),  408- 

410,  540. 
Villers-la-Bonne-Eau,  21,  68-71, 

554. 
Villers-l'Évêque,  22. 
Virginal,  255. 


(  887  ) 


VmoiN,  459. 

Virouiacus.  Voyez  Wervicq. 

ViRTON,  469. 

Virvinus.  Voyez  VmoiN. 

Visé,  17,  22,  26,  42, 120-122,  469. 

Viva.  Voyez  Vive. 

Vive,  459. 

ViVEGNIS,  518. 

Vodgoriactts,  Voyez  Waudrez. 

VOERE,  446. 
VOGENÉE,  519. 


'Voorde  (Noms  terminés  en),  357- 
359. 

VOORHEZEELE,  287. 

Yosolvia,  Voyez  Oberwesel. 
Yotra.  Voyez  Grootebeek. 

VOTTEM,  258. 

Vrarik.  Voyez  Francs. 
Yries.  Voyez  Frisons. 
VucHT,  462. 
Vungo,  464. 


MV 


Wahal.,  459. 

Walah,  395597. 

Walciodorus.  Voyez  Waulsort. 

-wald  (Noms  terminés  en),  374, 376. 

Walhausen,  288. 

Walz-Betz,  124„192. 

Wals-Wezeren,  29, 124, 193. 

Waltzing,  539. 

Wamme,  459. 

Wamont,  18,  23, 142, 191, 193. 

Warche,  460. 

Warchenne,  460. 

Wardin,  21,  32,  72-77,  554. 

Waremme,  136, 186,  257. 

Wargnies,  519. 

Warichet.  419. 

Warsage,  22,  38,  40, 117. 

Warquinghem,  240. 

Wasiticum.  Voyez  Wasseige. 

Wasseige,  469. 

Wastine,  381. 

'Water  (Noms  terminés  en),  381. 

Waterloo,  23, 145, 151, 157. 

Watten,  25. 


Wattrelos,  231,  252. 
Wattripont,  24, 167. 
Waudrez,  464. 
Waulsort,  469. 
Wauthier-Braine,  23, 145. 
Wavre,  23, 145, 146. 
Weert-Saint-Georges,  23. 
-wege  (Noms  terminés  en),  381. 
-wdler  (Noms  terminés  en),  408410, 

539,  541. 
Weismes,  96-100. 
Welschensteinbach,  561. 
Wervicq,  24,  463,  519. 
Wesbécourt,  373. 
Westmoyecques,  222,  242. 
Weyvertz,  21,  92. 
'Wide  (Noms  terminés  en),  376. 
Widofieim,  257. 
WlERRE-ÉFFROY,  227,  240,  247. 
WmoGNE,  23. 

WiLEPPE,  460. 
WiLLEBRINGEN,  23. 

WiMiLi^,  224,  227,  240,  249. 
'Winde  (Noms  terminés  en),  381. 


WmsELBA,  21,  S54. 

WlSEMBACH,  31,  62. 
WlSEPPB,  460. 

WisQinss,  520. 
WissANT,  Ï40,  249. 
WiTRY,  480  note,  518. 


(K88) 


WlZKRNBS,  227. 

WoDBCQ,  168,  208. 

WoNCK,  18,  22, 171, 192493. 

WULVBRDINGHBN,  25. 

Wyk,298. 
Wytschastb,  24. 


Xantbn,  462. 


I  Xhendrbmabl,  142, 179. 


-y  (Noms  terminés  en).  Voy.  -{icum. 
-y  dérivé  d' -ter,  477-478. 
Yernawe,  471. 


YsBR,  450. 
YsscHE,  450. 


I 


Zantvoordb,  24, 169. 

Zbrkingen,  302. 

ZÉTRUD-LUMAY,  13,  144,  151,  152- 

151,  378. 
ZoNNBBEiOB,  169  note. 


ZUDAUSQUE,  489. 
ZUENB,  456. 

ZOlpigh,  463. 

ZUYDPEENE,  25. 


!■ 


\ 


MÉMOIRES  COURONNES 


ET 


AUTRES  MÉMOIRES. 


I, 


i 


MÉMOIRES  COURONNÉS 

ET 

AUTRES  MÉMOIRES 

rvMLiis  rm 

l'âcadéhie  royale 

DBS  BCIBBCBS,  DES  LETTRES  ET  DES  BBACX-AIITS  DE  BBICIQI  B 
C^LI^BCTIOM   llV-So.  _  TOME    XLTIII 

liETTBES 

SOMMAIRE: 

KuRTH  (G.).  —  La  frontière  linguistique  en  Belgique  et  dans  le  nord  de  la  France 
'Prix  de  Stassart  décerné  en  i888  pour  une  question  d'histoire  nationale). 


VOLUME    IT 


BRUXELLES 

IIAYEZ,    IMPRIAIEUR   DE   L'ACADÉMIE   ROYALE    DES   SCIENCES,    DES   LETTRES 

ET  DES  BEAUX-ARTS  DE  BELGIQUE 
rue  de  Louvain,  lia 

1898 


LA 


FRONTIÈRE  LINGUISTIQUE 


EN 


BELGIQUE 


ET 

DANS   LE   NORD   DE   LA   FRANGE, 

PAR 

Godeft-oid  KURTH, 

MEMBRE    DE   L'ACADÉMIE    ROYALE    DE    BELGIQUE. 


Dbvisb  : 
Francorum  gtm  inclyta. 


GRAND    PRIX    DE    STASSART. 


(Couronné  par  la  Clpssfi  des  lettres  dans  la  séance  du  9  mai  4888.) 


Tome  XLVIII,  vol.  II.  1 


Mémoire  en  réponse  à  la  question  suivante  :  «  Tracer,  sur  la  carte  de  la 
Belgique  et  des  départements  français  limitrophes,  une  ligne  de  démar- 
cation indiquant  la  séparation  actuelle  des  pays  de  langue  romane 
et  des  pays  de  langue  germanique.  Consulter  les  anciens  doannents 
contenant  des  noms  de  localités,  de  lkux  dits,  etc.,  et  constater  ii 
celle  ligne  idéale  est  restée  la  même  depuis  des  siècles,  ou  si,  par 
exemple,  telle  commune  ^vallonné  est  devenue  flamande,  et  vice  versa. 
Dresser  des  cartes  historiques  indiquant  ces  fluctuations  pour  des 
périodes  dont  on  laisse  aux  concurrents  le  soin  de  déterminer  V étendue. 
Enfin,  rechercher  les  causes  de  Vinstabilité  ou  de   rimmutabilité 
signalées,  » 


PREFACE 


Ce  volume  devait  paraître  dans  le  courant  de  1896.  Des 
circonstances  indépendantes  de  ma  volonté  en  ont  fait 
ajourner  la  publication,  bien  que  l'impression  en  soit 
terminée  depuis  quatre  mois.  Pour  ne  pas  augmenter 
le  retard,  j'ai  demandé  à  l'Académie  royale  de  Belgique 
l'autorisation  de  le  faire  paraître  avant  que  la  carte  qui  doit 
y  être  jointe  soit  achevée.  Cette  carte,  gravée  par  les  soins 
de  l'Institut  cartographique  de  la  Cambre,  sera  distribuée 
ultérieurement. 

Liège,  le  5  avril  1898. 


LIVRE  TROISIÈME 


L.K8  FLUGTUATIOIVS  DB  UL  FRONTIÈIII  IJNGUI8TI0UB. 


CHAPITRE  PREMIER. 


EN   BELGIQUE. 

Il  reste  à  nous  rendre  compte  des  causes  qui  ont  détermine^ 
les  fluctuations  de  la  frontière  linguistique.  Cette  question  n'est 
pas  des  plus  faciles  à  résoudre.  Personne  ne  l'a  jamais  posée 
avant  nos  jours  i,  et,  bien  plus,  pendant  que  se  passait  le  phé- 
nomène dont  il  s'agit  de  rendre  compte,  personne  ne  s'est 
préoccupé  d'en  noter  les  phases.  A  défaut  de  témoignages 
historiques,  qui  manquent  totalement,  force  nous  est  donc  de 
nous  en  tenir  aux  conjectures,  et,  quelle  que  puisse  être  la 
valeur  de  celles-ci,  l'auteur  de  ce  mémoire  ne  se  flatte  pas 
d'avoir  résolu  le  problème  d'une  manière  complète. 

Puisse-t-il  avoir  réussi  seulement  à  poser  quelques  jalons 
qui  permettront  à  d'autres  travailleurs  d'aller  plus  loin  que 
lui,  et  de  nous  apporter  la  solution  définitive  d'un  des  pro- 
blèmes les  plus  intéressants  de  notre  histoire! 

^  Raoux,  à  la  vérité,  lui  a  consacré  une  étude  dans  les  Nouveaux 
Mémoires  de  V Académie  royale  de  Belgique,  t.  IV,  mais  en  se  bornant  à 
rechercher  les  fluctuations  de  la  frontière  avant  Tépoque  du  moyen  âge, 
et  sans  se  douter  de  l'existence  du  problème  pour  les  temps  postérieui's. 


^ 


(4) 

Remarquons  d'abord  que  la  destinée  de  ridiome  germa- 
nique a  varié  selon  les  zones  dont  nous  avons  constaté  Texis- 
tence  ci-dessus.  Il  va  de  soi  qu'une  poignée  de  Francs,  établis 
au  milieu  d'une  population  tout  entière  latine  ou  romane, 
et  ne  pouvant  se  faire  comprendre  d'elle  qu'en  lui  parlant  sa 
langue,  devait  avoir  oublia  la  sienne  propre  au  bout  de  la 
seconde  ou,  tout  au  plus,  de  la  troisième  génération.  C'est  là 
une  loi  qu'il  est  encore  facile  de  vérifier  aujourd'hui,  car  elle 
s'applique  avec  une  inflexible  rigueur  partout  où  Timmigra- 
tion,  cette  invasion  pacifique  des  temps  modernes,  verse  dans 
une  société  des  populations  d'une  autre  langue.  Nulle  part  le 
phénomène  n'est  plus  frappant  et  ne  se  produit  dans  de  plus 
vastes  proportions  qu'aux  Etats-Unis,  où  les  ejBTorts  désespérés 
d'innombrables  colons  allemands  ne  parviennent  pas  à  trans- 
mettre cette  langue,  si  forte  cependant,  si  consciente  d'elle- 
même  et  du  danger  qu'eUe  court,  au  delà  de  la  troisième  géné- 
ration d'immigrants. 

Les  Francs  ont  dû  subir  bien  plus  promptement  encore 
(parce  qu'ils  étaient  moins  bien  armés  pour  la  résistance) 
l'action  de  celte  fatalité  des  choses. 

On  sait  par  le  témoignage  explicite  de  Grégoire  de  Tours 
qu'il  y  en  avait  qui  s'étaient  établis  à  Rouen,  à  Tournai  et  à 
Paris  '  ;  mais  leur  langue,  comme  leur  nationalité,  s'est  perdue 
sans  laisser  de  trace  au  milieu  de  la  population  romane  de 
ces  vieilles  villes,  et  dès  le  VII®  siècle,  l'idiome  germanique 
avait  cessé  d'y  être  entendu.  Quand  nous  ne  le  saurions  pas 
par  le  profond  silence  que  gardent  toutes  les  sources  sur 
l'existence  de  cet  idiome  dans  ces  localités,  la  raison  et  la 
logique  des  choses  nous  forceraient  de  le  supposer  a  priori. 

Dans  la  zone  intermédiaire  entre  les  deux  langues,  où  Francs 
et  Gallo-Romains  se  sont  rencontrés  à  proportions  à  peu  près 

*  Tout  ce  que  Ton  veut  savoir  de  plus  est  fable  pure,  ainsi  que  je  Tai 
démontré  dans  mon  article  intitulé  :  La  France  et  les  Francs  dans  la 
langue  politique  du  moyen  âge  (Revue  des  queshons  historiques,  u  LVIl, 
pp.  396-397). 


■ 


f 


(Î5) 

égales,  les  choses  n*ont  pas  dû  se  passer  avec  cette  rapidité. 
Là,  les  Francs  ne  se  perdirent  pas  isolément  dans  des  agglo- 
mérations de  langue  romane,  mais  ils  fondèrent  eux-mêmes 
des  localités,  comme  nous  le  montre  la  toponymie,  et  l'en- 
semble de  leurs  établissements  constitua  un  réseau  dont  le 
tissu  se  reconnaît  encore  aujourd'hui,  visible  pour  l'œil  du 
toponymiste,  enchevêtré  d'une  manière  inextricable  dans  le 
réseau  de  la  toponymie  romane.  Les  pays  ainsi  occupés  furent 
donc,  dans  toute  la  force  du  terme,  des  pays  bilingues,  non  pas 
seulement  en  ce  qu'une  partie  de  leurs  habitants  parlaient  deux 
langues,  mais  en  ce  que  toute  leur  population  se  partageait  en 
deux  groupes  qui  parlaient  chacun  une  langue  différente.  Mais 
une  telle  situation  est  contraire  à  la  nature,  qui  ne  supporte 
pas  au  sein  des  sociétés  humaines  la  présence  d'un  élément 
dissociant  aussi  redoutable  que  la  dualité  des  idiomes.  De  cet 
état  d'équilibre  instable  elle  tend  constamment  à  sortir  en  fai- 
sant prévaloir  une  des  deux  langues  sur  l'autre,  et  en  mettant, 
dans  cette  lutte  pour  l'existence,  toutes  ses  ressources  au  ser- 
vice de  celle  qui  se  trouve  déjà  être  la  plus  forte. 

Or,  sur  le  sol  de  l'ancienne  Gaule,  la  plus  forte  était  toujours 
le  latin.  Malgré  sa  décrépitude  apparente,  il  avait  une  richesse 
de  vocabulaire,  une  flexibilité  de  formes  et  une  variété  de 
nuances  qui  en  faisaient  un  instrument  de  relations  beaucoup 
plus  maniable  que  Tidiome  germanique.  De  plus,  la  difficulté 
spéciale  qu'avaient  à  apprendre  un  idiome  barbare  les  Gallo- 
Romains,  enfants  d'une  vieille  société  qui  restait  en  possession 
d'une  langue  vraiment  civilisée,  ne  devait  pas  contribuer  à  les 
incliner  vers  l'étude  des  langues  germaniques.  Tout  au  con- 
traire, doué  d'une  faculté  spéciale  pour  s'assimiler  le  verbe 
d'autrui,  et  ayant  plus  souvent  besoin  du  latin  que  le  Gallo- 
Romain  de  l'allemand,  le  barbare  savait  en  général  deux 
langues,  alors  que  le  civilisé  n'en  possédait  qu'une. 

Chose  étrange  en  apparence,  et  pourtant  facile  à  comprendre 
si  l'on  y  réfléchit,  en  pareille  rencontre,  c'est  le  peuple  qui  sait 
les  deux  langues  qui  finira,  un  jour,  par  ne  plus  parler  la 
sienne*  On  peut  se  faire  une  idée  de  ce  qui  dut  se  passer  au 


(6) 

VH*  siècle,  en  Gaule,  par  ce  qui  eut  lieu  en  Normandie  au  X*. 
Dans  ce  pays,  les  Normands  s'étaient  établis  au  milieu  d'une 
population  française,  comme  les  Francs  du  Boulonnais  méri- 
dional au  milieu  d'une  population  gallo-romaine;  ils  y  avaient 
fondé,  tout  comme  les  conquérants  du  VI*  siècle,  quantité 
d'établissements  qui  ont  donné  naissance  à  des  villes  et  à  des 
villages,  et  dont  l'origine  Scandinave  est  encore  parfaitement 
reconnaissable  à  la  forme  caractéristique  de  leurs  noms  K  Or, 
dès  le  deuxième  duc,  Guillaume  !*■',  ces  fiers  vainqueurs  avaient 
oublié  leur  langue  et  ne  parlaient  plus  que  celle  des  indigènes; 
seuls,  ceux  des  leurs  qui  étaient  établis  sur  la  côte,  où  ils  étaient 
plus  nombreux  et  plus  à  l'écart  des  Français,  avaient  encore 
conservé  l'usage  de  l'idiome  natif  s.  Dès  le  commencement  du 
XI^  siècle,  le  Scandinave  dépérissait  à  Rouen,  comme  nous  le 
rapporte  Dudon  de  Saint-Quentin  3,  et,  en  1016,  les  aventuriers 
normands  qui  allèrent  faire  la  conquête  des  Deux  Siciies  ne 
parlaient  que  le  français  ^.  Et  ne  sait-on  pas  que  le  plus  ancien 
témoignage  sur  l'existence  d'une  épopée  en  langue  française 
nous  est  fourni  par  un  jongleur  normand,  par  ce  Taillefer  qui, 
le  jour  de  la  bataille  de  Hastings,  précédait  l'armée  normande 
et  encourageait  ses  compatriotes  en  leur  chantant  l'histoire  de 
Koland  à  Roncevaux? 
Il  n'y  a  aucune  raison  de  croire  que  les  Francs  du  YI*  siècle, 

'  Ch.  Joret,  Êlymologies  normandes  (Mémoires  db  là  Société  de 
LINGUISTIQUE,  t.  V,  i884).  Il  clte  particulièrement  les  noms  à  suffixes 
-hou  [lioll,  colline;,  -londe  (lundr,  bois),  -luit  [ikveit  =  champ  défriché). 
Voyez  encore  Recherches  sur  l'origine,  Vétymologie  et  la  signification 
primitive  de  quelques  noms  de  lieux  en  Normandie,  traduit  du  danois  [de 
Petcrsen],  par  H.  de  la  Roquette  {Bulletin  de  la  Société  de  géographie, 
3*  série,  t.  III,  1835),  qui  analyse  surtout  les  noms  avec  suffixes  en  -fteur 
ifliot\  'tût  (toft  —  espace  à  bâtir),  -beufibud  •-  cabane),  -bec,  etc. 

*  Raynouard,  Journal  des  savants,  1890,  p.  395,  cité  par  Oisz,  Gram- 
maire  des  langues  romanes,  traduite  par  G.  Paris  et  A.  firachet,  1. 1,  p.  59. 

'  Dudon,  I>0  ifon6.  Normann.,  lib.  III  :  «  Rotomagensis  civitas  romani 
potius  quam  daciscâ  utitur  eloquentiâ.  »  (Ducange,  s.  v.  Romanus.) 

*  Guillaume  d^Apulie,  dans  Muratori,  Rer,  Italie,,  t.  V,  pp.  Î53  et 
suivantes,  passim. 


(7) 

dissëminés  au  milieu  des  populations  gallo-romaines,  aient 
échappé  mieux  que  les  Normands  du  X*  à  Taetion  de  lois 
linguistiques  invariables. 

C'est,  soit  dit  en  passant,  l'action  de  ces  mêmes  loJs  qui  •- 
explique  la  configuration  toute  rectiiigne  de  la  frontière  linguis-^ 
tique  dans  notre  pays.  N'étant  pas  limité  par  des  frontières 
naturelles,  s'étendant  au  large  dans  de  vastes  plaines  oii  il 
n'est  arrêté  par  aucun  obstacle,  le  langage  se  répand  de  toutes 
parts  comme  une  nappe  d'eau,  gardant  partout  le  même 
niveau  et  déployant  partout  la  même  force  d'absorption, 
jusqu'à  ce  qu'il  rencontre  une  force  égale  à  la  sienne  qui 
l'arrête  brusquement.  Dans  des  contrées  montagneuses,  qui 
offrent  dans  leurs  vallées  et  sur  leurs  sommets  des  refuges 
innombrables  aux  peuples  et  aux  idiomes  vaincus,  on  peut 
constater  le  phénomène  d'une  frontière  linguistique  en  zig- 
zag, flanquée  de  droite  et  de  gauche  de  quantité  d'ilôts 
alloglottes  ;  c'est  ce  que  l'on  remarque  notamment  dans  les 
Alpes  du  Tyrol  et  de  la  Suisse,  où  l'allemand  et  l'italien  se 
livrent  des  escarmouches  sans  nombre,  se  poursuivent  mutuel- 
lement de  ravin  en  ravin,  et  ne  s'enlèvent  l'un  à  l'autre  un 
poste  que  pour  en  perdre  aussitôt  un  autre.  Mais  rien  qui 
ressemble  moins  au  calme  et  vaste  nivellement  linguistique  de 
la  plaine  flamande,  avec  la  disparition  totale  des  enclaves. 
L'allure  de  la  frontière  linguistique  y  rappelle  celle  de  la 
côte  maritime  :  toutes  les  deux  sont  formées  par  une  seule 
ligne  droite. 

Il  vaut  bien  la  peine  d'essayer  de  pénétrer  jusqu'au  vif  d'un 
phénomène  comme  celui  que  nous  étudions.  Pourquoi  cer- 
taines de  nos  populations  ont-elles  changé  de  langue?  La  cause 
doit  en  être  cherchée  très  loin,  et  pour  la  trouver  il  ne  faut  pas 
craindre  de  remonter  le  plus  haut  possible.  Il  n'y  en  a  pas  eu 
de  plus  efficace  que  ce  que  j'appellerai,  d'un  mot,  l'indifférence 
ou  même  l'inconscience  de  l'homme  primitif  vis-à-vis  de  la 
langue  qu^il  parle.  Il  parlait  comme  l'oiseau  chante.  Il  se  servait 
du  langage  que  lui  avait  appris  sa  mère,  sans  retour  sur  soi- 


(8) 

même  pour  constater  au  fond  de  son  intelligence  ou  de  sa 
mémoire  Tinfluence  de  cette  langue  sur  sa  vie  intellectuelle. 
Elle  était  un  instrument  qu'il  maniait  sans  en  étudier  h 
construction.  Sans  doute,  on  s'apercevait  qu'elle  variait  de 
peuple  à  peuple,  et  on  se  reconnaissait  au  langage  comme 
appartenant  à  tel  ou  tel  groupe  ;  mais  c'était  tout.  Le  profond 
sentiment  de  la  nationalité,  qui  se  manifeste  avec  une  telle 
intensité  chez  les  modernes  et  qui  pousse  les  hommes  à  se 
grouper  d'après  la  langue  qu'ils  parlent,  n'existait  pas  chez 
les  peuples  primitifs,  et  il  n'y  avait  pas,  si  je  puis  m'exprimer 
ainsi,  de  patriotisme  linguistique. 

Le  fractionnement  extrême  des  peuplades  barbares  explique 
suffisamment  cette  indifférence  pour  l'un  des  signes  les  plus 
caractéristiques  d'une  nationalité  à  l'époque  moderne.  Les  peu- 
ples qui  pariaient  une  même  langue  étaient  partagés  en  une 
multitude  de  corps  politiques  dont  les  intérêts  étaient  tellement 
divers,  souvent  même  tellement  opposés,  que  l'identité  ou  la 
diversité  du  langage  n'entrait  pas  en  ligne  de  compte  dans  le 
choix  de  leurs  sympathies  ou  de  leurs  antipathies.  Nous  sommes 
exposés,  nous  autres  modernes,  à  faire  d'étranges  méprises  sous 
ce  rapport,  en  attribuant  à  nos  ancêtres  barbares  une  préoccu- 
pation qu'ils  n'avaient  pas,  en  supposant  que  tout  ce  qui  parlait 
une  certaine  langue  se  retrouvait  uni  au  jour  du  danger  contre 
l'ennemi  commun.  Il  n'en  est  rien.  Les  Gaulois  combattant 
contre  les  Gaulois  avaient  pour  alliés  tantôt  des  Germains,  tantôt 
des  Romains.  Les  Germains,  de  leur  côté,  ne  luttaient  jamais  les 
uns  contre  les  autres  sans  que  l'un  des  partis  en  litige  cher- 
chât à  s'allier  les  Romains.  Plus  tard  même,  on  vit  des  barbares 
au  service  de  Rome  combattre  avec  un  vrai  dévouement  contre 
leurs  compatriotes,  mettant  leur  fierté  à  les  vaincre,  et  ne  con- 
sidérant pas  comme  une  honte  de  porter  les  armes  contre  leur 
propre  sang.  En  d'autres  termes,  le  sentiment  de  race,  là  où  il 
existait,  ne  s'appuyait  pas  sur  la  communauté  de  langage. 
Jamais,  dans  les  guerres  de  César  en  Gaule,  la  diversité 
d'idiome  entre  Belges  et  Gaulois,  qu'il  a  constatée  lui-même  en 


(9) 

termes  formels  ^,  n'a  empêché  ces  deux  groupes  de  peuples  de 
s'entendre  pour  résister  au  général  romain,  non  plus  que 
Tunité  de  langue  entre  Eduens  et  Séquanais  n*a  préservé  ces 
derniers  de  se  jeter  dans  les  bras  des  barbares  pour  échapper  à  la 
tyrannie  de  leurs  frères.  Ce  n*est  pas  non  plus  la  langue  t|ui 
sert  de  signe  de  ralliement  dans  les  combats  entre  les  Romains 
et  les  barbares.  Ceux-ci,  en  pénétrant  dans  les  milieux  romains, 
oublient  leur  idiome  et  apprennent  celui  des  vaincus,  sans 
pour  cela  désapprendre  leurs  mœurs  et  leur  fierté  nationale. 
Nulle  part,  même  là  où  ils  seraient  en  état  de  le  faire,  on 
ne  les  voit  essayer  de  sauver  leur  langue  germanique  de 
Tabsorption  dont  elle  est  menacée  par  le  latin  :  ils  s'en  défont 
insensiblement,  inconsciemment,  et  se  trouvent  un  beau  jour 
totalement  romanisés  sous  le  rapport  du  langage,  sans  qu'ils 
puissent  dire  comment  cela  est  arrivé.  Ils  ont  subi  l'action  des 
forces  naturelles,  sans  penser  à  étudier  cette  action  pendant 
qu'elle  se  produisait  :  aussi  n'est-il  pas  possible  de  dire  au  juste 
quand  la  langue  germanique  a  cessé  d'être  parlée  dans  les 
royaumes  barbares  établis  au  milieu  des  provinces  romaines. 
Cela  est  vrai  surtout  du  royaume  franc.  Nulle  part  la  langue 
n'y  apparaît  comme  un  élément  constitutif  de  nationalité.  Qui 
pourrait  se  douter,  en  lisant  les  récits  de  Grégoire  de  Tours, 
si  vivants  pourtant  et  si  pleins  de  couleur,  qu'on  est  trans- 
porté au  milieu  d'une  population  bilingue?  Jamais  la  diffé- 
rence des  langages  n'est  mentionnée  dans  ces  pagiis  qui 
touchent  à  tant  de  choses,  et  qui  offrent  le  refiet  de  la  vie 
de  cette  époque  avec  toute  la  richesse  de  ses  manifesta- 
tions ^.  Et  ce  que  nous  disons  ici  s'applique  à  tous  les  docu- 


'  Caesar.  Ik  Bell.  GalL  in  Inil, 

'  Il  n*est  pas  inutile  de  noter  ici  que,  selon  toutes  les  probabilités, 
Grégoire  de  Tours  ne  savait  pas  le  franc.  Né  au  fond  de  TAuvergne,  dans 
le  milieu  le  plus  foncièrement  gaulois  du  royaume,  et  ayant  passé  toute  sn 
vie  dans  la  Gaule  centrale,  où  les  Francs  étaient  fort  clairsemés,  il  n*a 
guère  eu  Toccasion  d^apprendre  leur  langue.  Je  renvoie  le  lecteur  à  la 
démonstration  que  j'ai  faite  de  ce  point  dans  V Histoire  poétique  des  Méro- 


(iO) 

ments  de  l'époque  mérovingienne  :  tous  les  monuments  législa- 
tifs, tous  les  actes  publics  sont  en  latin.  Si  la  raison  ne  nous 
disait  que  dans  les  premières  générations  du  royaume  franc, 
les  deux  langues  y  coexistaient,  nous  ne  le  saurions  pas  par 
les  monuments  de  l'époque  :  du  moins,  il  n'est  aucun  témoi- 
gnage qui  nous  le  dirait  d'une  manière  formelle.  Nous  devons 
croire  que  les  Mérovingiens  parlaient  encore  un  idiome  germa- 
nique, mais  l'histoire  ne  nous  en  apprend  rien  :  elle  n*a  pas 
pensé  à  s'enquérir  de  leur  langue.  Pour  les  Carolingiens,  venus 
de  la  partie  germanique  du  royaume,  ils  parlaient  encore  Taile- 
mand  avec  Charlemagne  et  Louis  le  Débonnaire,  tout  en  se 
servant  aussi  de  la  langue  latine  ou  romane  :  nous  voyons,  an 
serment  de  Strasbourg,  Louis  le  Germanique  et  Charles  le 
Chauve  se  servir  simultanément  des  deux  idiomes.  Mais  il 
vint  un  moment  où  les  Carolingiens  de  France  n'éprouvèrent 
plus  le  besoin  de  parler  une  langue  que  personne  n'entendait 
autour  d'eux,  tandis  que  leurs  parents  d'Allemagne  conti- 
nuaient d'employer  à  la  fois  leur  idiome  natif  et  la  langue 
savante  '.  Les  uns  et  les  autres  subissaient  l'action  de  leurs 
milieux  respectifs,  et  celle-ci  s'exerçait  à  leur  insu.  Ce  qui  est 
certain,  c'est  que  Hugues  Capet  ne  comprenait  plus  l'idiome 
germanique  s. 


vingiens,  p.  79.  Il  est  d'ailleurs  vraisemblable  que  ceux  des  Francs  qui 
étaient  établis  dans  ces  régions  depuis  quelques  générations  l'avaient 
oubliée  eux-mêmes;  autrement  Thistorien  se  serait  trouvé  plus  d'une  fois 
dans  le  cas  de  faire  mention  des  incidents  auxquels  devait  donner  lieu  la 
différence  des  idiomes.  11  nous  cite  quelque  part  un  calembour  que  les 
gens  de  Verdun  faisaient  sur  le  nom  de  l'abbé  Bucciovaldus,  qu*ils  appe- 
laient plaisamment  Bitccus  Validus  {Hist,  Franc,  IX,  St3),  sans  avoir  Tair 
de  savoir  la  signification  exacte  du  nom. 

*  Nous  voyons  par  un  passage  de  Flodoard,  Annales,  a.  948,  que 
Louis  d'Outremer  savait  l'allemand.  Gela  s'explique,  selon  moi,  par  le  £ût 
qu'il  avait  passé  toute  sa  jeunesse  en  pays  germanique.  Voyez  le  commen- 
taire très  judicieux  de  ce  passage  dans  Lot,  Les  derniers  Carolingiâns, 
pp.  908  et  309. 

*  RiCHBR,  III,  85,  dans  Pertz,  Scriptores,  t.  III. 


(H  ) 

Voyez  comme  cette  indifférence  linguistique,  s'il  est  permis 
d'employer  cette  expression,  se  manifeste  à  l'occasion  du 
partage  des  territoires  !  Jamais  on  ne  s'y  préoccupe  dégrouper 
les  populations  d'après  la  langue  qu'elles  parlent,  même 
lorsque  ce  groupement  semblerait  tout  indiqué.  Ainsi,  lorsque 
Clovis  mourut,  ses  quatre  fils  découpèrent  son  vaste  héritage 
en  quatre  parts  qu'ils  s'efforcèrent  de  rendre  aussi  égales  que 
possible  ^  sous  le  rapport  des  ressources  matérielles,  mais  sans 
paraître  se  douter  qu'ils  pourraient  tenir  compte,  dans  une 
mesure  quelconque,  des  différences  linguistiques.  Thierry,  qui 
était  l'aîné  et  à  qui  échut  la  plus  grande  partie  des  populations 
germaniques,  y  ajouta  néanmoins  la  Champagne  et  les  Trois 
Evéchés,  et  eut  même  sa  capitale  à  Metz,  ville  qui  a  toujours 
été  romane,  quoi  qu'on  ait  dit  ^.  Clotaire  obtint  le  pays  des 
Francs  Salicns,  mais  aussi  les  villes  de  Laon  et  do  Soissons, 
qui  étaient  habitées  par  des  populations  gallo-romaines.  On 
peut  constater  le  même  phénomène  à  l'occasion  de  tous  les 
autres  partages  3. 

Les  Carolingiens,  sous  ce  rapport,  n'innovèrent  en  rien,  il  y 
eut  sous  cette  dynastie  quantité  de  partages,  et  pas  un  seul  n'a 
été  déterminé  par  des  considérations  linguistiques.  Celui  de 
741  entre  Pépin  le  Bref  et  Carloman  donnait  à  ce  dernier,  avec 
la  Souabe  et  la  Thuringe  germaniques,  l'Austrasie  qui  contenait 
une  partie  romane,  tandis  qu'avec  la  Bourgogne  et  la  Provence 
romanes.  Pépin  possédait  la  Neustrie  qui  était  en  grande  partie 
germanique  4.  Le  partage  de  768  entre  Charlemagne  et  son 

*  Grégoire  db  Tours,  Hist.  Francorum,  III,  i. 

*  Les  tentatives  sophistiques  de  Doering  (Beitrûge  zur  àltesten  Ge- 
schichte  des  Bisthums  Metz.  Innsbriick,  1886]  pour  prouver  le  contraire 
ont  été  vigoureusement  repoussées,  en  Allemagne  même,  par  M.  Sauer- 
land  et  d'autres. 

*  Voyez  LoNGNON,  Atlas  historique  de  la  France,  planches  III  et  IV. 

*  «  Igitur  memoratus  princeps,  consilio  obtimatum  suorum  expetito, 
tiliis  suis  régna  divisit.  Idcirco  primogenito  suo,  Carlomanno  nominc, 
Auster,  Suavia  que  nunc  Alamannia  dicetur,  atque  Toringia  sublimavit, 
alterius  vero  secundo  fiho  juniore,  Pippino  nomine  Burgundiam,  Neuster 
et  Provintiam  praemisit.  »  Contin.  Fredeg.,  c.  110  (^),  éd.  Krusch. 


(12  ) 

frère  Carloman  est  tout  aussi  signiKcatif.  Préoccupé  exclusi- 
vement de  faire  les  parts  égales  entre  ses  deux  fils.  Pépin  \v 
Bref  attribua  à  Charlemagne  l'Austrasie,  à  Carloman  la  Bour- 
gogne, la  Provence,  la  Gothie,  TAlsace  et  TAIIémannie;  quant 
a  l'Aquitaine,  ils  en  reçurent  chacun  une  partie  i.  Le  partagr 
de  806  entre  les  trois  fils  de  Charlemagne  entra  encore  bien 
plus  dans  le  vif  des  unités  linguistiques  :  la  part  de  Charles,  \v 
fils  aîné,  allait  du  Danemark  jusqu'aux  Alpes  et  de  la  Bretagne* 
jusqu'ù  la  Thuringe;  celui  de  Pépin  comprenait  la  Bavière  et 
l'Italie  ;  on  coupait  en  morceaux  la  Bourgogne,  TAIlemanie  ei 
la  Uavière^. 

Au  partage  de  Verdun  en  843,  qui  fut  décisif  pour  la  consti- 
tution des  nationalités  futures,  les  trois  parts  coupèrent 
indistinctement  des  populations  romanes  et  germaniques, 
puisque  la  Flandre  flamingante  avait  été  attribuée  à  Charles  et 
la  Suisse  romanche  à  Louis,  et  que  les  deux  nationalités 
étaient  à  peu  près  égales  en  nombre  dans  la  partie  cisalpine  du 
royaume  de  Lothaire'^  Des  intérêts  linguistiques,  il  n'est  pas 
fait  état,et  s'il  arrive  que,  par  exception,  on  abandonne  la  fron- 
tière naturelle  du  Rhin  pour  attribuer  à  Louis  le  Germanique 
les  villes  de  Spire,  Worms  et  Mayence,  situées  sur  la  rive 
gauche  de  ce  fleuve,  c'est,  nous  dit  un  annaliste,  propter  vint 
copiam,  parce  qu'il  fallait  qu'il  eût  des  vignobles  dans  sa  part  K 


'  a  Ëqiiali  sorte  inlcr  prediclis  tiliis  suis  Carlo  et  Carlomanno,  duni 
ndhuc  ipsc  viverct^  inter  eos  divisit  :  id  est  Austrasiorum  regaum  Carlo 
seniors  filio  rcgem  instituil;  Carlomanno  vero  juniore  tilio  re^nuin 
Burgundia,  Provinlia  et  Gotia,  Alexacis  et  Alamania  tradidit;  Aquitani;« 
provintia,  quam  ipse  rex  ad((uesierat  inter  eos  divisit.  »  Contim.  Frej>eg., 
136  53),  éd.  Krusch. 

*  Voyez  le  texte,  trop  long  pour  être  reproduit  ici,  dans  les  Capilulaires, 
no  45,  p.  127  de  Tédition  de  Boretius. 

'  Voyez  DuMMLER,  Geschichte  des  Ostfrânkischen  Reicfis,  I,  p.  i%: 
PouzET,  p.  71,  dans  Mélanges  carolingiens,  de  Bayet,  pp.  5,  53,  81  et 
pa.ssim;  Fustel  de  Coulanges,  Les  transfornuitions  de  la  royauté  pendant 
l'épwftie  carolingienne,  p.  639. 

^  Reginonis  Chronicony  a.  842  (843),  dans  Pertz,  1. 1. 


(13) 

L'indifl'érence  pour  les  considérations  linguistiques  éclale. 
Iiarciliemcnt  dans  le  fameux  acte  de  870,  par  lequel  Charles  le 
Chauve  et  Louis  le  Germanique  partagèrent  entre  eux  le 
royaume  de  Lotharingie  après  la  mort  de  leur  neveu  Lothaire  H. 
On  prit  pour  limite  des  deux  parts  la  Meuse  inférieure,  et,  ù 
j)arlir  de  Liège,  TOurthe  jusqu'à  sa  source,  d'où  la  frontière  se 
<lirigeait  vers  le  sud  en  passant  entre  Trêves  et  Verdun  ^,  11 
est  à  noter  que  cette  ligne  de  démarcation,  par  endroit,  coïn- 
cide avec  la  frontière  linguistique,  au  point  de  laisser  croire,  à 
un  lecteur  distrait,  qu'elle  était  tracée  de  manière  à  laisser  les 
populations  romanes  à  Charles  et  les  germaniques  à  Louis. 
Mais  cette  coïncidence  partielle  est  purement  fortuite,  et  les 
nuleurs  du  partage  s'en  doutaient  tellement  peu,  qu'ils  lais- 
sèrent du  côté  de  Charles,  sans  compter  la  Belgique  septen- 
trionale sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse,  des  enclaves  fonciè- 
rement germaniques  comme  Ârlon,  et  du  côté  de  Louis  des 
lisières  romanes  en  Lorraine,  en  Bourgogne  et  dans  TAr- 
(lenne  liégeoise.  Rien  n'aurait  été  plus  facile  que  de  suivre  ici 
en  tout  la  frontière  des  races,  de  laisser  tous  les  éléments 
germaniques  d'un  côté  et  tous  les  romans  de  l'autre;  il  eût 
suffi  de  modifier  légèrement  le  tracé  de  la  ligne  de  démarca- 
tion pour  obtenir  ce  résultat,  mais  les  commissaires  des  deux 
rois  n'y  pensaient  pas  même.  Leur  partage  eut  pour  effet,  au 
contraire,  de  renforcer  les  éléments  romans  du  royaume  de 
Louis  et  les  éléments  germaniques  du  royaume  de  Charles.  Ils 
firent  passer  leur  frontière  de  la  manière  la  plus  brutale  ù 
travers  tous  les  intérêts,  tant  politiques  et  religieux  que  lin- 
guistiques, pour  arriver  exclusivement  à  une  égalité  matérielle 
(|ui,  elle-même  d'ailleurs,  ne  fut  pas  atteinte  "^^    - 

Qu'on  n'essaie  donc  plus  de  soutenir  que  la  substitution  des 
Capétiens  aux  Carolingiens  était  une  réaction  nationale  contre 
une  dynastie  étrangère!  De  fait,  les  Capétiens  étaient  au  moins 

*  Annales  Sancli  Be>'tinij  a.  870,  dans  Pertz,  1. 1. 
'  DiJMAiLER,  op.  cit.,  p.  738.  Sur  la  question  en  général,  voyez  les 
auteurs  cités  page  41,  note  4. 


(14) 

aussi  germaniques  que  les  Carolingiens  par  rorigine,  les  Carolin- 
giens étaient  au  moins  aussi  romans  que  les  Capétiens  par  Is 
langue!  Si  on  lit  la  lettre  de  Foulques  de  Reims  à  Tempereor 
Arnoul  de  Carinthic  ^,  on  saura  ce  qu'il  faut  penser  d'une  pré^ 
tendue  réaction  nationale  qui  aurait  écarté  du  trône  de  France 
une  dynastie  étrangère.  Et  on  ne  sera  pas  moins  édifié  quand 
on  saura  que  Gerbert,  né  en  pleine  Auvergne  et  foncièrement 
Français  d'origine,  ne  cessa  de  poursuivre  à  Reims  la  politique 
la  plus  favorable  aux  intérêts  de  la  dynastie  allemande  ^.  Loin 
qu'on  se  préoccupât  de  défendre  les  langues  nationales,  on 
n'était  pas  encore  arrivé  à  l'idée  de  nationalité.  Tous  les  peuples 
se  considéraient  comme  des  fragments  d'un  grand  tout  qui  était 
l'Empire;  ils  n'avaient  pas  encore  conscience  d'eux-mêmes. 

Au  reste,  pendant  le  moyen  âge  et  même  pendant  une  partie 
(le  l'époque  moderne,  la  politique  européenne  ne  cessa  di- 
garder  la  même  indifférence  vis-à-vis  des  langues  envisagées 
comme  facteurs  de  nationalités. 

Parmi  tous  les  principes  qui  présidèrent  aux  groupements 
nationaux,  le  principe  linguistique  fut  incontestablement  le 
moins  influent.  En  Belgique  surtout,  il  semble  qu'il  ait  été 
toujours  profondément  ignoré,  et  ce  pays  est  un  de  ceux  dont 
l'histoire  entière  proteste  contre  les  classifications  politiques 
qui  prendraient  le  langage  pour  base.  Pendant  que  la  Flandre, 
la  patrie  des  Francs,  reconnaissait  la  suzeraineté  du  roi  de 
France,  le  Hainaut,  le  Namurois  et  le  pays  de  Liège  étaient 
sous  l'autorité  du  roi  d'Allemagne.  Toutes  nos  provinces  d'ail- 
leurs, à  l'exception  du  seul  comté  de  Namur,  étaient  bilingues. 
Dans  chacune,  «  depuis  les  temps  les  plus  reculés,  les  limites 
politiques,  loin  de  coïncider  avec  les  limites  linguistiques, 
les  entrecoupent  pour  ainsi  dire  perpendiculairement  3  ».  La 


1  On  lira  avec  beaucoup  de  fruit  ce  curieux  document  dans  FlodoaiU). 
ilistoria  Remensis  ecclesia,  éd.  Lejeune,  t.  II,  pp.  446  et  suivantes. 

<  Voyez  toute  sa  correspondance  dans  Tédition  qu'en  a  donnée  J.  Ha\Y(. 

'  Stbcher,  Flamands  et  Wallons  {Ansuaire  de  la  Soci&té  d*ÉjaxATio> 
DE  Liège,  1859,  p.  73). 


I 


(  18) 

Flandre  contenait  une  région  gallicante  dont  Lille,  Douai  et 
Orchîes  étaient  les  villes  les  plus  importantes;  jusqu'à  la  sépa- 
ration de  l'Artois,  la  principale  résidence  de  ses  comtes  fut 
Arras,  une  ville  foncièrement  française.  Le  Brabant  a\'ait  un 
quartier  roman  dans  lequel  s'élevait  la  cité  de  Nivelles.  Le 
Luxembourg,  de  tout  temps  germanique,  mais  bordé  d'une 
lisière  romane,  s'était  annexé  successivement  les  comtés  tout 
romans  de  Durbuy,  de  La  Roche  et  de  Chiny.  Le  Hainaut  avait 
au  nord  sa  lisière  germanique.  Le  Limbourg  avait  une  capitale 
dont  le  nom  était  germanique  et  la  population  wallonne  :  lui- 
même  se  partageait  en  deux  moitiés  presque  égales,  l'une  ger- 
manique et  l'autre  romane.  11  en  était  de  même  au  pays  de 
Liège,  où,  sur  vingt-trois  bonnes  villes,  il  y  en  avait  douze 
flamandes  contre  onze  wallonnes  *.  En  un  mot,  nulle  part,  en 
Belgique,  l'on  ne  croyait  qu'il  fallût  parler  la  même  langue  pour 
avoir  la  même  patrie.  Ce  qui  constituait  la  nationalité,  ce  qui 
reliait  entre  eux  les  citoyens  d'un  même  pays,  ce  n'était  pas 
l'idiome  qu'ils  parlaient,  c'était  l'attachement  au  même  prince 
et  aux  mêmes  institutions,  c'était  la  jouissance  des  mêmes 
droits  civils  et  politiques,  c'était  la  profession  du  même  culte  et 
l'amour  du  même  foyer. 

Quant  aux  difficultés  qu'engendrent  dans  le  gouvernement 
des  nations  modernes  les  prétentions  inconciliables  de  deux 
langues  et  de  deux  races  rivales,  on  ne  les  connaissait  pas. 

Veut-on  se  convaincre  jusqu'à  quel  point  le  patriotisme  de 
nos  ancêtres  se  passait  des  ressources  qu'il  demande  aujour- 
d'hui à  l'unité  de  langue  et  de  race?  Qu'on  se  reporte  un  instant 
avec  nous  à  l'époque  où  la  Flandre  était  au  fort  de  la  lutte 
contre  ses  oppresseurs  français.  Nous  sommes  au  surlende- 
main des  Matines  brugeoises,  où  l'on  massacrait  les  Français, 

*  Étaient  wallonnes  :  Liège,  Huy,  Dinant,  Ciney,  Fosses,  Thuin,  Châ- 
telet,  Couvin,  Visé,  Warerome,  Bouillon.  Étaient  flamandes  :  Tongres, 
Looz,  Hasselt,  Saint-Trond,  Bilsen,  Brée,  Peer,  Uamont,  Beeringen, 
Stockbeim,  Maeseyck,  Herck.  Voyez  F.  Hénaux,  ConsiUution  du  pays 
de  Liège,  nouvelle  édition  (1858},  p.  42. 


(16) 

au  lendemain  de  la  bataille  de  Courlrai,  oix  les  manants  de  la 
Flandre  ont  assommé  à  coups  de  goedeiidags  Télîte  de  la 
chevalerie  française.  Certes,  si  au  fond  de  cette  lutte  épique 
pour  la  défense  des  libertés  populaires  il  y  avait  eu  quelque 
chose  qui  ressemblât  à  une  antipathie  de  race,  à  une  opposi- 
tion de  langue,  la  trace  en  fût  apparue  dans  les  relations 
(Mitre  les  Flamands  de  la  Flandre  flamingante  et  leurs  compa- 
triotes de  la  Flandre  française.  Loin  de  là!  Le  patriotisme 
llnmand  fut  le  même  à  Lille,  à  Douai  et  à  Orcliies  qu*à 
Bruges  et  à  Ypres,  et  s*il  y  eut  des  partisans  de  la  France  en 
certain  nombre  dans  une  ville,  ce  fut  au  cœur  du  paj^s  de 
i.ingue  flamande,  à  Gand.  Pendant  que  les  Leliaerts  gantois 
«m  péchaient  leurs  concitoyens  de  voler  au  secours  de  la  patrie 
menacée,  voici  ce  qui  se  passait  à  Tcxtrémité  méridionale  de  la 
Mandre,  dans  cette  ville  de  Douai  oix  l'on  avait  toujours  parlé 
français. 

Quelques  jours  après  la  bataille  de  Courtrai,  Jean  deNaniur 
avait  envoyé  à  Douai  un  frère  mineur,  chargé  de  sommer 
Fouquard  do  Merle,  qui  gouvernait  la  ville  pour  le  roi  de 
France,  de  la  remettre  entre  les  mains  du  parti  national.  Fou- 
<|uard,  après  avoir  pris  connaissance  de  cette  missive,  assembla 
les  bourgeois  et  leur  en  exposa  le  contenu.  «  Et,  continue 
Jean  d'Outrcmeuse,  à  qui  j'emprunte  ce  récit,  quand  les  com- 
mones  rentendenl  se  crient  tout  hault  :  Tos  Flamens,  tos  Flâ- 
nions estons!  Et  Fouquars,  quant  ilh  veit  che,  se  dest  :  Barons, 
oicis;  vos  esteis  tos  al  roy  por  seriment,  si  ne  vos  parjureis 
mie,  ains  vos  deffendeis.  Mains  la  commone  respondit  :  Par 
Dieu!  Fouquars,  por  nient  en  parleis,  car  tos  summes  et 
serons  Flamens  *  !  » 

Au  surplus,  toute  Thistoire  de  notre  patrie  est  là  pour  attes- 
ter que  le  patriotisme  ne  parlait  pas  de  langue  exclusive,  et 
que,  dans  les  complications  politiques,  la  grave  question  des 
races  n'était  pas  encore  née.  Au  temps  des  Artevelde,  la  com- 

*  Jean  d'Outremeuse,  Ly  myreur  des  hystors,  éd.  Stanislas  Boruans, 
t.  VI,  p.  23. 


4 

t 


(  17  ) 

mune  wallonne  de  Liège  envoyait  à  celle  de  Gand  ses  vœax  et 
ses  encouragements  ^  et,  peu  de  temps  après,  la  cause  des 
vaincus  de  Roosebeke  était  celle  de  toutes  les  communes  fran- 
çaises. 

Étant  donnée  une  telle  situation,  on  comprend  maintenant 
que  le  langage  maternel  n'ait  pas  été  considéré,  au  moyen 
âge,  comme  un  de  ces  biens  héréditaires  qu'il  faut  protéger 
contre  les  usurpations  de  l'étranger,  et  que  personne  n'ait 
pensé  à  garantir  un  idiome  des  empiétements  de  l'autre. 

Aucune  langue  ne  se  sentait  menacée,  parce  qu'aucune  ne  pre- 
nait d'altitude  menaçante.  Leurs  relations  étaient  empreintes, 
si  je  puis  ainsi  parler,  de  familiarité  et  de  conHance.  Chacune 
se  répandait  librement  et  aussi  loin  qu'elle  pouvait,  et  leurs 
rencontres  ne  déterminaient  jamais  ni  choc  ni  froissement. 
Wallons  et  Flamands  apprenaient  réciproquement  la  langue 
les  uns  des  autres.  Nous  avons  sous  ce  rapport  des  témoi- 
gnages explicites  de  contemporains.  On  sait  par  la  chronique 
de  Melis  Stoke  que  le  comte  Florent  V  de  Hollande  apprit  le 
français  à  l'école  â.  Et  tout  le  monde  connaît  les  vers  souvent 
cités  d'Adenès  le  Roi  : 

Avoit  une  coutume  ens  el  Tiois  pays 
Que  tout  11  grant  seignor,  11  conte  et  11  marquis 
Avolent  entour  aus  gent  françoise  tousdls 
Pour  aprendre  françols  lor  filles  et  lor  fils  '. 

Et  pendant  que  les  grandes  familles  flamandes  s'entouraient 
de  Wallons  pour  initier  leurs  enfants  à  la  langue  française,  les 
familles  wallonnes  envoyaient  leurs  enfants  au  pays  flamand 
pour  se  familiariser  avec  le  thiois.  Dès  le  XII^  siècle,  nous 

<  OEuvres  de  Froùsart,  éd.   Kervyn  de  Lettenhove,  Chroniques^ 
l.  X,  p.  4. 
^  «  Doe  dede  sine  ter  scole  gaen 

Walsch  en  dietsch  leren  wel.  » 
Stbchbr,  op.  cit,,  p.  S2. 

*  Adbnès  li  Rois,  Li  Rotinians  de  Berie  aux  grans  pies,  éd.  Schbi^kr, 
p.  6. 

ToNE  XLVIII,  VOL.  H.  2 


(48) 

voyons  Baudouin  V»  le  puissant  comte  de  Hainaut,  confier  son 
fils  au  roi  des  Romains  (vers  1189),  afin  quil  apprit  dans  son 
entourage  la  langue  allemande  et  les  manières  courtoises  <. 
Et  Jacques  de  Hemricourt  nous  parle  d'un  Guillaume  de  Wa- 
roux  qui  u  demorat  en  sa  jovente  por  apprendre  honneur  et 
tiexhe  deleis  le  saingnor  de  Hers  adont  vivant  ^  ».  C'était  même 
un  usage  au  XIV*  siècle,  dans  les  familles  flamandes  et  wal- 
lonnes, d'échanger  leurs  enfants  pour  leur  faire  apprendre  les 
langues;  excellente  habitude  que  l'on  a  trop  oubliée  en  Bel- 
gique, et  qu'aujourd'hui  encore  il  y  aurait  grand  avantage  à 
rétablir  ^. 

Ainsi  les  cours  étaient  le  rendez-vous  où  les  langues 
venaient  fraterniser.  Non  moins  que  les  cours,  les  monastères, 
dont  le  personnel  se  recrutait  indistinctement  dans  les  pro- 
vinces flamandes  et  dans  les  provinces  wallonnes,  surtout 
quand  ils  étaient  situés  à  proximité  de  la  frontière  linguis- 
tique, étaient  les  agents  du  rapprochement  de  nosdeux  idiomes. 
A  Saint-Trond,  au  Xill*"  siècle,  beaucoup  de  moines  savaient 
les  trois  langues  (latin,  français,  flamand) 4.  Et  il  en  était  ainsi 
depuis  bien  longtemps.  Dès  le  XI*'  siècle,  nous  voyons  un  Wal- 
lon, Adalard,  à  la  tête  de  ce  monastère,  et  ses  conversations 
familières  avec   la  population  du  pays,  telles  qu'elles  sont 


*  ce  Ibi  cornes  flannoniensis  filium  suum  Balduinum  cum  domino  regc 
ad  discendam  linguam  theutonicam  et  mores  curiae  dimisit.  »  Gislebert 

DE  MONS,  p.  71. 

*  J.  DE  Hemricourt,  Miroir  des  nobles  de  Hasbaye,  éd.  Salbray,  c.  Si, 
p.  303 

>  «  Comme,  d'ancienneté,  ait  esté  usé  et  accoustumé  oudit  pais  (de 
Tournai)  de  baillier  enfant  pour  enfant  de  la  langue  d*oyl  à  celle  de  Flan- 
dre et  de  celle  de  Flandre  à  celle  d'oyl,  pour  apprendre  les  langaiges.  » 
Archives  Nationales  de  Paris,  J  J,  121,  n*  318,  cité  par  Siméon  Luge,  Histoire 
de  Bertrand  Degtiesclin,  p.  15,  note. 

*  «  Temporibus  hujus  abbatis  <sc.  Wilhelmi)  fuerunt  inter  commona- 
chos  et  dominos  nostri  monasterii  plures  honeste  persone  et  litterati  vin, 
facundi  in  Teuthonico,  Gallico  et  Latino  sermone.  »  Chronicon  Sancii 
Trudonis,  Continuatio,  p.  222,  éd.  de  Borman. 


(  19  ) 

rapportées  par  le  chroniqueur,  ne  permettent  pas  de  douter 
qu'il  ne  sût  le  flamand  ^.  A  la  fin  du  même  siècle,  une  des 
raisons  qui  dictèrent  le  choix  d'un  de  ses  successeurs,  l'abbé 
Thierry,  était  qu'il  connaissait  le  thiois  et  le  français  :  quo- 
niam  thetUonica  et  gualonica  lingua  expeditus,  comme  s'exprime 
le  chroniqueur  Rodolphe^.  Rodolphe  lui-même  était  un  Wal- 
lon de  Mouslier-sur-Sambre  ;  lorsqu'il  arriva  à  Saint-Trond,  il 
ignorait  les  idiomes  germaniques.  Aussi,  à  l'école  du  monas- 
tère, qui  lui  fut  confiée  par  l'abbé  Thierry,  il  eut  tout  d'abord 
de  grandes  difficultés  à  instruire  ses  élèves,  puisque  ceux-ci 
ne  savaient  ni  le  français,  qui  était  la  langue  de  leur  maître,  ni  le 
latin,  et  que  le  maître,  de  son  côté,  ne  savait  pas  le  thiois  3.  || 
est  plus  que  probable  qu'en  même  temps  qu'il  apprenait  le 
latin  à  ses  élèves  il  se  familiarisait  avec  leur  thiois:  autrement, 
aurait-il  pu  continuer  de  vivre,  comme  il  fit,  en  terre  germa- 
nique et  devenir  successivement  abbé  de  Borcette  et  de  Saint- 
Trond? 

A  Lobbes,  en  pays  roman,  nous  rencontrons  plus  d'un  abbé 
polyglotte.  Folcuin,  mort  en  990,  maniait  l'une  et  l'autre  langue 
avec  la  même  aisance,  étant  d'ailleurs  d'origine  flamande, 
comme  le  trahissent  déjà  ses  nombreuses  étymologies  de  noms 
germaniques.  Au  XII®  siècle,  l'abbé  Lambert  parlait  le  français 
aussi  bien  que  le  flamand,  sa  langue  maternelle  4.  Lorsque 


*  «  Igitur  primus  Adelardus  nativam  lingiiam  non  habuit  theutonicam, 
sed  quam  corrupte  nominantromanam,  theutonice  walonicam.  »  Rodol- 
phe, Ckronicon  Sancti  Trttdonis,  1, 1.  et  la  suite. 

'  Rodolphe,  Ckronicon  Sancti  Trudonis,  V,  6. 

-'*  «  Gravissimum  autem  sustinuit  laborem  ad  introducendos  eos 
(se.  discipulos),  cum  ipse  loqui  cis  theutonicam  nesciret  et  quidam  puero- 
nim  parvitate  adhuc  scientiae  et  nativa  illis  lingua  theutonica  neque 
latine  neque,  ut  ita  dicam,  gualonice  possent  eum  inteliigere.  Vicit 
tamen  labor  improbus  omnia  vincens,  et  eodem  anno  fecit  eos  littérale 
faciliime  intelligere  quicquid  volebat  eis  légère.  »  Ckronicon  Sancti  Tru- 
donis, Continuatio  primat  Vlll,  4. 

^  Dachbry,  Spiciiegium,  II,  753  :  «  Ut  enim  de  facultate  vulgaris 
linguae  id  est  Theutonicae,  quae  ei  naturalis  erat,  et  Romanae  quae 
accidentatis  omittam  in  utraque  inoffensus  erat.  » 


(20  ) 

fut  préchée  la  seconde  croisade,  Lambert  rendit  de  grands 
services  par  cette  connaissance  des  deux  idiomes  :  il  accom- 
pagna dans  ses  pérégrinations  le  prédicateur  Arnuif,  qui 
ne  savait  que  le  thiois  ^.  Ârnoul,  abbé  de  Vicogne,  que  Bau- 
douin V  de  Hainaut  chargea  d'une  ambassade  pour  le  roi  des 
Romains,  possédait  également  bien  le  français  et  Tallemand  ^. 
A  l'abbaye  de  Nivelles,  on  paraît  avoir  possédé  une  connais- 
sance assez  étendue  du  flamand.  Autrement  s'expliquerait-on 
que  dans  son  cartulaire  les  sentences  rendues  dans  cette  langue 
par  les  échevinages  des  localités  où  l'abbaye  avait  des  biens,  à 
Meerbeek,  à  Appelterre,  etc.,  soient  copiées  intégralement  et 
sans  être  accompagnées  d'une  traduction  3? 

Enfin,  les  communes  elles-mêmes,  dont  les  relations  entre 
elles  étaient  alors  plus  nombreuses  et  plus  étroites  qu'elles  ne 
le  sont  aujourd'hui,  pratiquaient  dans  une  très  large  mesure  ce 
qu'on  pourrait  appeler  le  droit  d'entre-cours  des  langues.  Nous 
en  avons  la  preuve  dans  ces  fêtes  pompeuses,  ces  landjuwed 
où,  à  partir  du  XIV^  siècle,  les  sociétés  littéraires  de  la  plupart 
de  nos  villes  venaient  rivaliser  dans  de  grands  concours  drama- 
tiques. 

Chose  bien  faite  pour  inspirer  de  sérieuses  réflexions  à  plus 
d'un  de  nos  contemporains,  on  voyait  participer  à  ces  concours 
des  sociétés  flamandes  et  des  sociétés  françaises,  sans  que  la 
difi(6rence  de  langue  fût  regardée  comme  un  obstacle  à  des 
joutes  aussi  fraternelles!  C'est  ainsi  que  les  chambres  de  rhéto- 
rique du  pays  flamand  vinrent  prendre  part,  en  14S5,  au 
concours  ouvert  par  le  Puy  d'Amour  de  Tournai.  Nous  avons 
sur  ce  concours  des  renseignements  qui  nous  manquent  pour 
d'autres,  mais  qui  nous  font  connaître  une  situation  protoble- 


*  a  Propterutriusque  linguae  videlicet  Theutonicae  et  Romanae,  facun- 
diam  (cujus  ille  ignarus  erat)  accitus.  »  (Dachéry,  op,  ci7.,  p.  754.) 

*  «  Abbatem  viconiensem,  hominem  bene  literatum,  lingua  romana  et 
tlieutonica  satis  edoctum.  »  Gislebert  de  Mons,  p.  901  du  tiré  à  part 

>  Mous  rencontrons  de  ces  actes  à  partir  de  1338  dans  le  Cartulaire  du 
chapitre.  . 


(21  ) 

ment  identique  partout  :  il  y  eut,  en  réalité,  deux  catégories  de 
concurrents  et  deux  prix  distincts,  selon  la  langue  que  parlaient 
les  sociétés  participantes.  Lille  remporta  le  prix  pour  la  pièce 
française  et  Ypres  pour  la  flamande  t. 

Toutefois,  il  y  avait  entre  les  trois  langues  des  différences  ^ 
d'âge  et  de  développement  qui  ne  permettaient  pas  qu'elles  i 
restassent  en  équilibre  entre  elles.  Le  latin,  qui  était  Tidiome 
de  l'Eglise,  de  la  science,  de  la  politique  et  de  la  civilisation 
depuis  les  origines,  ne  put  pas  se  maintenir  toujours  en  posses- 
sion exclusive  de  toute  la  vie  publique.  Le  français  vint  se  placer 
à  côté  de  lui  dans  les  pays  romans  à  partir  du  XU*  siècle,  et 
parvint  même  à  s'établir  dans  les  pays  germaniques  à  l'état  de 
deuxième  langue  officielle.  Quant  au  thiois,  il  se  développa  plus 
tard  et  dans  des  conditions  moins  favorables,  et  il  n'entra  en 
scène  dans  la  vie  publique  qu'ù  partir  du  milieu  du  XIII*  siècle. 
Il  faut  voir  tous  ces  faits  de  plus  près  pour  les  bien  juger. 

Jusqu'à  la  fin  du  XII®  siècle,  le  latin  fut  la  langue  exclusive 
des  diplômes  et  actes  publics,  tant  en  France  que  dans  les 
provinces  belges,  soit  wallonnes,  soit  flamandes  ^.  Le  français 
se  répandit  rapidement  à  partir  de  cette  époque,  et,  naturel- 
lement, toutes  ses  conquêtes  furent  autant  de  pertes  pour  le 
latin.  Il  ne  faudrait  pas  croire  cependant  que  celui-ci  ait  été 
totalement  banni  de  la  langue  politique  à  partir  de  l'avènement 
de  son  jeune  rival.  Chose  curieuse,  ce  sont  des  communes^ 
qui  lui  restèrent  le  plus  longtemps  fidèles.  Dans  les  provinces 

<  De  Smedt,  Corpus  Chronicorum  FlandiHae^  t.  III,  pp.  530  et  suivantes  : 
«  Au  serment  qui  jueroit  les  meilleurs  jus  de  personnages  de  vespre  en 
langue  franchoise,  ung  gobelet  couvert  pesant  ii  mars,  et  pareillement  à 
celui  qui  jueroit  les  meilleurs  jus  en  langue  flamengue  ung  gobelet 

couvert  pesant  ii  mars »  P.  536  :  «  Gculx  de  la  dite  ville  de  Lille  se 

acquittirent  bien  touchant  les  jus  de  personnages  qui  se  faisoientde  vespre, 
et  aussi  firent  ceulx  de  la  ville  de  Ypre,  les  ungs  en  langue  franchoise.  et 
les  aultres  en  flamenghe,  et  pour  ce  gagnièrent,  pour  le  mieulx  avoir 
fait  cascun  en  sa  langue,  les  dessusdis  ii  gobelés  couverts,  cascun  de  ii 
mars,  c*est  assavoir,  cascune  desdites  villes,  ung.  « 

^  PoL'LLET,  Histoire  politique  nationale,  2«  édition,  I,  p.  345. 


(22) 

flamandes  et  spécialement  dans  le  Brabant,  il  résista  avec  une 
particulière  vigueur  :  à  Vilvorde,  jusqu'en  1492,  l'échevinage 
rendit  ses  sentences  en  latin,  et  il  fallut  une  ordonnance 
expresse  du  souverain  pour  les  faire  rédiger  désormais  en 
flamand  4.  A  Bruxelles,  le  latin  fut  employé  pai*  l'échevinage 
jusqu'au  XVI«  siècle,  que  le  flamand  le  remplaça  ^.  Il  resta  la 
langue  de  l'échevinage  de  Saint -Trond  jusqu'en  1314  3,  el 
celle  de  tous  les  échevinages  ruraux  pendant  toute  la  durée  du 
Xlih  siècle.  C'est  ainsi  que  nous  avons  des  actes  latins  des 
échevinages  de  Helchleren  (1261),  Neerlinter  (1266),  Houtain- 
TEvéque  (1269),  Babilonienbroeck  (1286).  C'est  en  latin  encore 
qu'en  1303,  Arnoul,  comte  de  Looz,  confirme  les  privilèges  de 
Beeringen  *,  et  que  Louis  de  Looz,  en  1330,  confirme  ceux  de 
Hasselt  5. 

Cependant  il  y  avait  longtemps  que  les  langues  populaires 
avaient  pénétré  dans  le  domaine  de  la  littérature.  Elles  s'étaient 
affirmées  dans  les  récits  du  jongleur  qui  portait  l'histoire  des 
héros  de  château  en  château  et  de  ville  en  ville,  et  aussi  dans 
cesvastes  représentations  religieuses  et  dramatiques  qui  rassem- 
blaient devant  une  même  scène  toute  la  population  d'une  ville. 
Elles  s'étaient  même  glissées  jusque  dans  l'intérieur  de  ces 
maisons  monastiques  où  le  latin  semblait  devoir  à  jamais  trôner 
seul.  Comme  en  général  les  religieuses  ne  savaient  pas  le  latin, 


*  «  Item  overmits  dat  in  onser  voorseide  stadt  luttel  geleerden  luyden 
oft  clercken  zyn  ende  mecstdeel  leecke,  bezundere  aile  die  tôt  onse  wel- 
houders  aldaer  genomen  worden,  willen  wy  dat  men  voirlaen  aile  scepenc 
brieven  raaken  sal  in  goeden  plalten  duytschen,  dai  diesel ve  onse  wethou- 
deren  vcrstaen  zullen  moghen  ende  niel  meer  in  lalynen.  »  Cité  par 
Wauters,  Histoire  (les  environs  de  Bruxelles,  t.  II,  p.  429. 

*  Henné  et  Wauters,  Histoire  de  la  ville  de  Bruxelles,  t.  Il,  p.  597. 

^  BoRMANS,  Recueil  des  ordonnances  de  la  principauté  de  Liège,  i^  série, 
p.  147. 

*  Le  texte  latin  de  cet  acte  est  perdu  ;  nous  en  possédons  des  versions 
française  et  flamande.  Bormans,  Recueil  des  onionnances  de  la  princi- 
pauté de  Liège,  p.  134. 

c  BORMANS,  op.  cit.,  p  S13. 


(23  ) 

elles  recoururent  de  bonne  heure  à  la  langue  nationale,  pen- 
dant que  les  couvents  d'hommes  continuaient  de  se  servir  de 
la  langue  universelle.  Cette  influence  des  femmes  doit  être  *«^ 
remarquée  :  elle  fut  plus  considérable  qu'on  ne  le  pense  com- 
munément, et  elle  explique  plus  d'un  phénomène  qui  autre- 
ment ne  se  comprendrait  guère. 

C'est  aussi  à  l'influence  des  femmes,  comme  en  général  det^ 
toutes  les  parties  de  la  population  qui  ignoraient  le  latin,  qu'il 
faut  attribuer  un  grand  rôle  dans  le  changement  de  la  langue 
des  actes  officiels.  C'est  parce  que  les  femmes  et  les  bourgeois 
ignoraient  le  latin  qu'ils  imaginèrent  de  lui  substituer  dans 
leurs  diplômes  la  langue  vulgaire:  aussi  voit-on,  dans  notre 
Belgique,  les  institutions  religieuses  se  laisser  devancer  par  les 
laïques  dans  l'emploi  de  Pidiome  national.  C'est  la  Flandre,  et 
non  la  principauté  de  Liège,  qui  nous  a  laissé  nos  plus 
anciennes  chartes  en  langue  vulgaire.  Le  développement  des 
relations  sociales,  qui  mettait  tous  les  jours  en  présence  des 
gens  appartenant  à  des  niveaux  intellectuels  diff*érents,  l'avène- 
ment des  communes,  ces  puissances  de  premier  ordre  formées 
d'ouvriers  et  de  marchands  peu  lettrés,  telles  furent  les  raisons 
d'ordre  général  qui  amenèrent  Télimination  graduelle  du  latin 
et  son  remplacement  par  l'idiome  vulgaire. 

11  va  sans  dire  que  cet  idiome,  ce  fut  le  français  dans  toutes' 
nos  régions  wallonnes.  Mais  ce  qui  peut  surprendre  à  première^ 
vue,  c'est  que  ce  fut  aussi  le  français,  et  nullement  le  flamand 
ou  l'allemand,  dans  toutes  nos  régions  germaniques.  Ce  phé- 
nomène est  trop  curieux  et  trop  instructif  pour  que  nous 
n'essayions  pas  d'en  rendre  compte  aussi  complètement  que 
possible. 

Ce  fut  une  longue  évolution  dont  on  marquera  ici  au  moins  ] 
les  principales  phases. 

Des  deux  langues  vulgaires  qui  devaient  se  partager  l'héritage 
du  latin  dans  nos  provinces  flamandes,  le  français  était  incon- 
testablement mieux  préparé  à  le  recueillir  que  le  flamand. 
D'abord,  il  s'était,  comme  nous  l'avons  vu,  émancipé  de  meil- 
leure heure;  il  avait  conquis  beaucoup  plus  tôt  son  entrée 


I 


(24) 

dans  les  actes  officiels  et  dans  la  vie  publique;  il  possédait  le 
rang  de  langue  oplimo  jure  à  une  époque  où  les  idiomes  ger- 
maniques se  voyaient  encore  exclus  des  chancelleries  et  des 
documents  sur  parchemin.  Chaque  fois  donc  qu'en  pays  ger- 
manique on  voulait  se  passer  du  latin,  c'est  au  français,  c'est- 
à-dire  au  seul  instrument  intellectuel  alors  maniable,  qu'on 
recourait  le  plus  souvent  D'ailleurs,  et  ceci  est  un  élément 
capital,  du  XI*  jusqu'au  X1V«  siècle,  c'est-à-dire  depuis  la 
Chanson  de  Roland  jusqu'à  Froissart,  la  littérature  b^nçaise 
avait  été  la  première  de  l'Europe.  Ses  chefs-d'œuvre  avaient 
circulé  dans  tous  les  pays  civilisés;  la  gloire  de  ses  héros  reten- 
tissait jusque  dans  les  solitudes  de  l'Islande,  et  partout  Ton 
redisait  les  chants  de  ses  trouvères.  La  littérature  germanique 
vivait  en  grande  partie  des  emprunts  qu'elle  faisait  aux  inépui- 
sables trésors  de  la  poésie  française  :  Henri  Van  Veldeke,  Gode- 
froi  de  Strasbourg  et  Wolfram  von  Eschenbach  lui  devaient 
leurs  plus  beaux  sujets. 

Mais  les  Thiois  ne  se  bornèrent  pas  à  se  faire  traduire  les 
chefs-d'œuvre  français;  ils  voulurent  les  lire  et  les  entendre 
dans  la  langue  originale.  Il  y  avait  longtemps  quiS  la  connais- 
sance du  français  s'était  répandue  au  dehors  de  la  France. 
Depuis  la  croisade,  il  s'était  élevé,  pour  ainsi  dire,  au  rang  de 
langue  internationale,  et  il  avait  servi  d'idiome  commun  aux 
chevaliers  qui  participaient  à  ces  grandes  expéditions  ^.  Qui- 
conque se  piquait  d'élégance,  voulait  connaître  cette  belle 
langue,  pour  ce  que  la  parleure  en  eatoil  plus  délilable,  comme 
disait  Brunetto  Latini.  Les  Normands  d'Angleterre  lui  gar- 
dèrent, pendant  plusieurs  générations,  une  fidélité  obstinée 
au  milieu  d'un  peuple  germanique,  et  ceux  de  Normandie, 
dans  leurs  aventureuses  émigrations,  la  portaient  avec  eux 
jusqu'au  fond  de  l'Italie  méridionale.  Mais  ce  fut  surtout  du 
côté  de  la  Flandre  que  le  rayonnement  de  la  langue  française 
fut  vif  et  puissant. 


*  Stechbr,  Histoire  de  la  littérature  néerlandaise  en  Belgique,  p.  Î2. 


(25) 

Vassaux  des  rois  de  France,  en  relations  de  famille  ou 
d*amitié  avec  les  grands  seigneurs  de  ce  pays,  ayant  eu,  dans 
les  premiers  temps,  une  capitale  de  langue  française,  Arras,  et 
résidant  fréquemment  h  Lille  ou  dans  les  autres  cités  de 
la  Flandre  gallicante,  les  comtes  de  Flandre  ne  pouvaient  se 
passer  de  connaître  l'idiome  de  leurs  rois,  de  leurs  proches, 
d'un  grand  nombre  de  leurs  sujets.  Nous  n'avons  pas  de  témoi- 
gnage positif  sur  la  langue  que  parlaient  ces  souverains  au 
Xh  siècle;  mais  qui  doutera  que  Baudouin  de  Lille,  gendre  du 
roi  Robert  et  régent  du  royaume  de  France  pendant  sept 
années  (1060-1067),  ayant  d'ailleurs  une  affection  spéciale  pour 
Lille,  le  chef-lieu  de  la  Flandre  gallicante,  n'ait  été  parfaite- 
ment versé  dans  la  connaissance  du  français?  Au  surplus,  à 
partir  de  la  maison  d'Alsace,  nous  sommes  dispensés  de 
recourir  aux  conjectures.  Thierry  et  Philippe  d'Alsace  sont 
des  princes  français  ;  il  en  est  de  même  de  leurs  successeurs, 
les  comtes  de  la  maison  de  Hainaut,  et  à  plus  forte  raison  de 
ceux  de  la  maison  de  Dampierre,  dynastie  qui  apporta  du  fond 
de  la  France  méridionale  les  mœurs  et  la  langue  de  sa  patrie. 
Les  Dampierre  eux-mêmes  eurent  pour  successeurs  les  princes 
de  la  maison  de  Bourgogne,  sous  lesquels  l'influence  fran- 
çaise atteignit  son  apogée.  On  peut  donc  dire  que  pendant  la  . 
période  la  plus  brillante  de  son  histoire,  depuis  le  commen- 
cement du  XII®  siècle  jusqu'au  commencement  du  XVI*,  ce 
furent  des  princes  français  et  une  cour  française  qui  présidèrent 
aux  destinées  de  la  Flandre  flamingante.  Ils  ont  su  probable- 
ment le  flamand,  mais  n'ont  certes  pas  daigné  s'en  servir. 
Nous  possédons  l'inventaire  de  la  bibliothèque  de  Robert  de 
Béthune  :  il  ne  contient  que  des  livres  français  K 

La  noblesse  suivait  l'exemple  de  la  cour;  sa  langue  distinc- 
tive  était  également  le  français.  Et  qu'on  ne  se  figure  pas  ici, 
dans  les  Flamands  qui  composaient  cet  entoui*age  princier, 
des  barbares  essayant  gauchement,  comme  jadis  les  Germains 


*  N.  De  Paiiw,  Sederlandsch  Muséum,  1879,  5«  livraison. 


(  26  ) 

au  service  de  r£mpire,  de  manier  une  langue  dont  la  délica- 
tesse élait  au-dessus  de  leurs  grossiers  concepts!  Ce  serait  se 
tromper  singulièrement  que  de  voir  dans  la  noblesse  fla- 
mande du  temps,  la  maladroite  imitatrice  des  belles  manières 
et  du  beau  langage  de  la  noblesse  française.  Elle  s^était,  au 
contraire,  parfaitement  assimilé  et  la  langue  et  les  mœurs  du 
milieu  chevaleresque  dont  elle  faisait  partie  et  dont  elle  consti- 
tuait un  des  éléments  les  plus  remarquables. 

Les  Flamands  qui   parlaient  le  français  n'étaient  pas  des 
étrangers  dans  cette  langue,  non  plus  que  les  Normands  dont 
Torigine  Scandinave  n'était  encore  oubliée  de  personne,  et  qui 
se  trouvaient  être,  dès  le  XI"  siècle,  les  plus  brillants  représen- 
tants de  la  chevalerie  do  France.  Ce  n'est  pas  exagérer  que 
d'affirmer  ici  que  la  Flandre  et  la  Normandie,  germaniques 
Tune  et  l'autre  par  le  sang,  étaient  cependant  deux  des  prin- 
cipaux foyers  de  la  civilisation  française.  Les  fêtes  du  château 
de  Winendale,  où  Chrétien  de  Troyes  redisait  ses  poèmes 
devant  un  auditoire  de  seigneurs  et  de  dames,  ne  le  cédaient 
en  éclat  et  en  élégance  à  aucune  de  celles  que  donnaient  les 
seigneurs  français,  et  sous  Philippe  d'Alsace  et  sous   Bau- 
douin IX,   les  bords  de  la  Lys  et  de  l'Escaut  rivalisèrent 
avec  ceux  de  la  Seine  pour  l'intensité  et  l'éclat  de  la  vie  litté- 
raire. Parmi  les  poètes  français,  il  en  est  plus  d'un,  sans  parler 
de  nos  comtes  eux-mêmes,  qui  se  rattache  à  la  Flandre,  et 
si  Ton  ne  peut  pas  revendiquer  pour  Nevele  en  Flandre  Jehan 
li  Nivelois,  si  même  il  faut  laisser  à  T Artois  Gillebert  de  Berne- 
ville,  malgré  les  relations  attestées  de  ce  poète  avec  la  ville  de 
Courtrai,  en  revanche,  il   semble  bien  qu'il  faille  voir  des 
Flamands  dans  Mahieu  de  Gand  et  dans  Pierre  de  Gand,  dont  il 
est  resté  des  poésies  françaises  ^. 

Mais  la  connaissance  du  français  n'était  pas,  en  Flandre, 
Tapanage  exclusif  de  la  cour  et  de  la  noblesse;  elle  fut,  dès  une 
époque  reculée,  fort  répandue  parmi  les  bourgeois  eux-mêmes, 

*  Serrure,  Geschiedenis  der  Nederlandsche  en  Fransche  Lelterkunde  in 
het  Graefschap  Vlaenderen.  Gent,  1855,  pp.  76  à  83. 


(27) 

tout  au  moins  dans  les  grandes  villes  de  Bruges,  de  Gand  et 
dTpres.  En  1298,  le  magistrat  et  les  notables  de  Bruges,  ces 
derniers  au  nombre  de  soixante-dix-huit,  rédigèrent  ensemble 
un  statut  pour  le  renouvellement  annuel  des  bourgmestres  et 
des  conseillers.  De  ces  soixante-dix-huit  notables,  il  n'y  en  avait 
que  quinze  qui  n'eussent  pas  figuré,  en  1292,  sur  la  liste  des 
deux  cent  quarante-trois  bourgeois  de  Bruges  ayant  plus  de 
trois  cents  livres,  et  obligés  par  conséquent  d'être  pourvus  d'un 
destrier  de  combat.  C'est  donc  bien  l'élite  de  la  bourgeoisie 
brugeoise  qui  figure  dans  l'acte  de  1298,  et  les  noms  tout 
flamands  portés  partons  ne  laissent  pas  le  moindre  doute  sur 
leur  nationalité  et  sur  leur  langue.  Veut-on  savoir,  maintenant, 
dans  quelle  langue  ont  signé  ces  fiers  patriotes  qui,  quelques 
années  plus  tard,  devaient  être  les  champions  de  la  liberté  fla- 
mande dans  les  plaines  deCourtrai?  Tous,  sans  exception,  ont 
signé  en  français,  et  la  liste  de  leurs  signatures  est  assez  inté- 
ressante pour  trouver  une  place  dans  cet  exposé.  Voici  ce  docu- 
ment, où  la  grammaire  appartient  à  une  langue  et  le  vocabu- 
laire à  une  autre,  et  où,  comme  aurait  dit  Boileau,  on  parle 
français  en  flamand  : 


Jakemes  dou  Groendike. 

Weitins  li  Toulnir. 

Jehans  de  Hertsberghe. 

Robelot  Cant. 

Jehans  fieus  Jehan  fieus  Pieron. 

Colars  Âlverdoe. 

Jakemes  Lam. 

Lambiers  Bonin  fieus  Ghcrewin. 

Wautiers  le  Calkre  fieus  dame  Âelis. 

Jehans  Wandelard. 

Willames  Kvnvisch. 

Gherars  Gant. 

Jehan  le  Grant. 

Lambiers  li  Toulnir. 

Colars  Corte  Garbe. 

Gilles  Claward. 

Guillaumes  Bernard. 


Leurent  du  Biuec. 

Jehans  Danwilt. 

Ghildolf  le  Calkre. 

Jehans  Oste. 

Colars  de  Lefiinglie. 

Jehans  Goederic. 

Pol  li  Calkre  li  pères. 

Alard  Lam. 

Halhiu  Hoft. 

Jehans  de  Courtrav. 

Gilles  Hubrecht. 

Jehans  Gambon. 

Gillis  fieus  Berthelmieu  dcl  Mole. 

Lambiers  Lovin. 

Gilles  fieus  dame  Margriete  de  la 

Mote. 
Georges  de  le  Motte. 


(28) 


Clav  Bonin  ob  Wincle. 

Jehans  de  Dudzele. 

Pol  fieus  Pol  le  Galkre. 

Wautier  Bonin. 

Waulier  Volpont. 

Gilles  Hoft. 

Hertoghes  le  Zelverin. 

Jehans  Gant. 

Weilins  le  Garencopre. 

Wautier  Gant. 

Fieres  Heldebolle. 

Svmons  Dartrike. 

Jehans  Alverdoe  fieus  Jakeme. 

Jehans  Alverdoe  fieus  Jehan. 

Jehan  Dop  fieus  dame  Avesote. 

Pol  Bernard. 

Robiers  de  Courlray. 

Gherwins  Bonin  fieus  Gherewin. 

Lambins  Bonins  fieus  Berthelraieu 

de  le  Hôte. 
Richars  Standard. 
Bernars  du  Bruec. 
Robiers  le  Chevalier. 
Pieres  de  deriere  le  Halle. 


Berthelmieu  fieus  Martin. 

Dyrolf  Gorte  Garbe. 

Guillames  de  Wulfsbergbe. 

Jakemes  fieus  Jakeme  duGroendike. 

Jakemes  de  Hertsberghe. 

Glay  le  Doyens. 

Jakemes  Alverdoe  fieus  dame  Lie- 

gard. 
Jakemes  Danwilt. 
Jakemes  de  Gourtrav. 
Philippes  Tolnare. 
Robiers  de  le  Bourse. 
Wautier  fieus  Mathiu  Hoft. 
Lambiers  Bonins  fieus  dame  Cate- 

rine. 
Glav  le  Galkre. 
Gilles  du  Bruec 
Willames  Repre. 
Wauter  Lovin. 

Bernard  Priem  fieus  Beruard. 
Mathiu  Hoft  fieus  Wautier. 
Glay  le  Bard. 

Wautier  Hoft  fieus  Jakeme. 
Berthelmieu  le  Zwart  Ruddre  *. 


La  situation  ne  devait  être  guère  différente  à  Gand,  s'il  est 
permis  d'en  juger  par  le  trait  suivant.  Pendant  les  débats 
entre  le  comte  Gui  de  Dampierre  et  les  trente-neuT,  le  roi 
Philippe  le  Bel  s'arrogea  le  droit  de  faire  surveiller  par  un  de 
ses  agents  l'administration  de  la  justice  du  comte  envers  les 
bourgeois  et  les  habitants  de  Gand.  Il  décida  donc  que  son 
prévôt  de  Saint-Quentin  assisterait  en  personne  ou  par  délégué 
aux  audiences  du  comte  et  de  ses  gens  de  justice,  chaque  fois 
qu'il  en  serait  requis  de  la  part  des  bourgeois,  et  que,  pour 
qu'il  pût  comprendre  la  procédure,  tout  se  ferait  en  français-. 


*  GU.LIODTS-VAN  Sevbren,  Inventaire  des  Archives  de  la  ville  de  Bnt^n, 
i^  série,  1. 1,  pp.  60  et  suivantes. 
^  Warnkoenig,  Histoire  de  Flandre,  t.  III,  pp.  169  et  suivantes. 


(  29  ) 

Celte  prescription  suffit  pour  attester  rie  quelle  diffusion  la 
langue  française  jouissait  dans  le  pays.  Il  est  manifeste,  en 
etfet,  que  le  roi  de  France  n'aurait  pas  formulé  une  pareille 
exigence,  si  le  français  n'avait  pas  été  assez  répandu  à  Gand 
pour  qu'on  pût  le  supposer  connu  de  toute  la  bonne  bour- 
geoisie, parmi  laquelle  se  recrutaient  les  échevins.  Au  reste,  la 
mesure  fut  bientôt  rapportée,  puisque,  la  même  année  1289,  au 
rapport  de  J.  De  Meyere,  le  parlement  de  Paris  reconnut  for- 
mellement le  droit  des  échevins  de  se  servir  de  leur  langue 
maternelle^. 

On  ne  sera  donc  pas  étonné  de  constater  que  lorsque  les 
scribes  des  notariats  et  des  chancelleries  de  Flandre  aban- 
donnèrent le  latin  pour  la  langue  vulgaire,  c'est  vers  le  français 
qu'ils  se  tournèrent  d'abord.  La  plus  ancienne  charte  en  langue 
vulgaire  qui  existe  en  Flandre  est  de  1221,  et  elle  est  rédigée 
en  français!  C'est  un  document  par  lequel  Mahaut,  dame  de 
Termonde,  fait  connaître  un  accord  qu'elle  a  conclu  avec  la 
comtesse  Jeanne  de  Flandre  ^.  C'est  en  français  encore  qu'est 
rédigé  l'acte  de  1224  par  lequel  Henry  de  Beveren,  seigneur  de 
Dixmude,  nous  apprend  qu'il  s'est  réconcilié  avec  la  comtesse 
(le  Flandre  3.  C'est  par  une  charte  française  qu'en  1225,  Mar- 
guerite de  Flandre  confirme  les  privilèges  que  sa  sœur  Jeanne 
avait  accordés  k  la  ville  de  Seclin  4. 

De  même,  les  échevinages  des  grandes  villes,  lorsqu'ils  aban- 
donnèrent l'usage  du  latin,  se  servirent  du  français  plus  tôt  que 
du  flamand.  Nous  avons  vu  ci-dessus  ce  qui  se  faisaità  Bruges  et 


*  «  Eodem  anno  judicatum  in  curiâ  Gailicâ  absque  provocatione,  ut 
quoties  magistratus,  quos  scâbinos  vocant,  citati  fuissent  ad  euriam 
comitis,  ipsi  partesque  eorum  nostrate  loqueroniur  lingua.  »  Jacques 
De  Meyere,  Annal.  PL,  X,  p.  97. 

-  Voyez  ce  texte  dans  Serrure,  op.  cit,,  p.  86. 

'  La  Flandre,  1872-1873,  p.  237. 

^  Wautbrs,  Table  chronologique  des  chartes  et  diplômes,  t.  III,  p.  633. 
Vredius,  Sigilla  comitum  Flavdriae,  Bruges,  1639,  p.  36,  cite  aussi  un 
diplôme  de  Marguerite  et  de  Guillaume  de  Dampierre,  de  1225,  en  français, 
qui  semble  perdu,  car  Wauters  ne  Tindique  pas. 


(  30) 

à  Gand;  nous  possédons  des  données  plus  instructives  encore 
en  ce  qui  concerne  Ypres.  Dans  cette  grande  et  florissante 
cité,  les  plus  anciens  monuments  qui  nous  restent  de  la  vie 
publique  sont  rédigés  en  français.  L'inventaire  des  archives 
d'Ypres  nous  signale  des  actes  de  Téchevinage  remontant  à 
1355  et  à  1274,  et  plusieurs  autres  postérieurs,  qui  sont  conçus 
dans  cette  langue,  tandis  que  le  flamand  ne  fait  sa  première 
apparition,  dans  un  acte  émané  des  échevins,  qu'à  la  date  de 
1324  ^.  A  la  même  époque  remonte  le  registre  des  keuresde 
la  ville  d'Ypres,  véritable  palladium  des  libertés  communales, 
qui  était  également  écrit  en  français  et  qui  portait  ce  titre  : 
Chest  H  livres  de  toutes  les  heures  de  le  vile  d*Ypres  s. 

Bien  plus,  le  français  est  la  seule  langue  dans  laquelle  soient 
rédigés  les  comptes  communaux,  et  cela  depuis  1280,  année  à 
laquelle  remontent  les  premiers  qui  nous  soient  conservés, 
jusqu'en  1383  tout  au  moins  3. 

Il  est  permis  de  supposer  que  dans  les  villes  de  second  ordre, 
le  français  avait  moins  pénétré  que  dans  les  grandes  cités  dont 
il  vient  d'être  question  ;  ce  serait  cependant  se  tromper  que  de 
croire  qu'il  y  fût  inconnu.  Selon  quelques  auteurs,  les 
comptes  de  la  ville  de  Termonde  étaient  rédigés  en  français 
dès  1221  4;  il  en  est  de  même  des  comptes  de  la  VVest-Flandre 
pour  1331-1424  ^.  Nous  possédons,  sous  la  date  de  133S,  un 


*  DiEGERiCK,  Inventaire  analytique  et  chronologique  des  chartes  et 
documents  appartenant  aux  Archives  de  la  ville  d' Ypres,  t.  I,  Bruges, 
1853,  et  t.  VII  (supplément). 

*  Lambin,  Notice  sur  les  Archives  d^  Ypres.  (Annales  de  la  Société 
d'Émulation  de  Bruges,  1. 1.) 

'  WiLLEMS,  Belgisch  Muséum,  II,  1838.  Voyez  un  fragment  de  ces 
comptes  pour  1883,  publié  dans  les  Annales  de  la  Société  historûiue, 
archéologique  et  littéraire  d* Ypres,  t.  II,  pp.  100  et  suivantes. 

^  Stecher,  Flamands  et  Wallons,  (Annales  de  la  Société  d'Êhdution 
DE  Liège,  p  90.)  Je  n'ai  pu  contrôler  l'exactitude  de  ce  détail. 

*  WiLLENS,  Belgisch  Muséum,  t.  Il,  1838  (  Voorrechten  van  ket  Vtaemsckt 
by  de  onde  Vlamingen). 


{  31  ) 

acte  français  de  Féchevinage  de  Messines  i  et,  sous  celle  de  1 290, 
un  de  la  petite  commune  de  Lamminsvlete,  près  de  l'Écluse  3, 
puis  un  de  l'échevinage  de  Nieuport  en  1303  3,  un  de  Féchevi- 
nage de  Blankenberglie  en  1334^,  et  ainsi  de  suite. 

Nul  doute  qu'une  connaissance  plus  approfondie  des 
archives  des  diverses  localités  flamandes,  surtout  pour  la 
période  antérieure  au  XIV®  siècle,  ne  nous  permît  de  grossir 
considérablement  la  liste  des  localités  flamandes  oîi  le  français 
était  connu  et  employé. 

On  n'exagérera  donc  pas  en  concluant  de  tous  ces  faits  que, 
dès  le  XIII®  siècle,  le  français  était  en  Flandre  comme  une* 
seconde  langue  maternelle,  ou,  si  Ton  veut,  une  seconde 
langue  nationale,  d'ordre  plus  relevé  que  la  première,  et  qui 
était  considérée  comme  la  vraie  langue  de  la  bonne  société  et 
des  gens  cultivés^. 

Dans  les  provinces  voisines,  sans  être  d'un  usage  aussi  fré- 


*  DlEGEmCK,  (rp.  cil.,  t.  II. 

«  Gilliodts-Van  Severen,  op.  cit.,  i.  1. 

*  Idem,  ibidem,  t.  I,  n°  186,  p.  464. 

*  La  FUmdre,  1874-1875,  p.  20, 

^  On  voit  par  loul  ce  qui  vient  d*étre  dit  dans  quelle  erreur  verse  encore 
M.  Prayon  Van  Zuylen,  quand  il  écrit  :  «  Vroeger,  onder  de  regeering 
(il  s'agit  ici  des  comtes  antérieurs  aux  Dampierre)  dcr  oude  Vlaamsche 
graven,  had  zich  nooit  eenige  moeilijkheid  aangaande  het  gebruik  der 
talen  opgedaan.  Waar  het  volk  nederlandsch  sprak  werd  ailes,  zoowel  in 
het  openbaar  als  in  het  bijzonder  leven,  in  die  taal  behandeld.  »  De  Bel- 
gische  Taalivetten»  p.  17.  Et  ce  serait  seulement  depuis  les  Dampierre 
qu'on  aurait,  dans  une  pensée  de  despotisme,  introduit  le  français  et 
provoqué  le  conflit  entre  la  langue  du  despotisme  et  la  langue  de  la  liberté. 

Le  patriotisme  et  la  cause  flamande  n'ont  rien  à  gagner  à  de  tels  traves- 
tissements de  la  vérité.  Comme  je  crois  l'avoir  montré,  la  politique  n'est 
en  rien  intervenue  dans  les  relations  entre  nos  idiomes  au  moyen  âge. 

Et  M.  F.  Funck-Brentano  a  parfaitement  raison  d'écrire,  dans  l'intro- 
duction dé  son  édition  des  Annales  Gandenses  (Paris,  1896,  p.  xxxiv),  ces 
paroles  dont  la  justesse  est  confirmée  par  les  pages  ci-dessus  :  «  On  peut 
»  affirmer  qu'à  la  fin  du  XIII«  siècle  le  français  était  parlé  en  Flandre  autant 
»  qu'il  l'est  aujourd'hui.  » 


(32) 

quent,  le  français  était  cependant  également  la  langue  favorite 
des  classes  élevées,  et  c'était  une  preuve  de  culture  et  d'élé- 
gance que  de  la  manier  facilement.  La  cour  des  ducs  de  Bra- 
bant,  à  certains  moments,  sembla  vouloir  rivaliser  crëlégance 
littéraire  avec  les  milieux  les  plus  raffinés  de  la  France.  Adenès 
le  Roi,  le  célèbre  trouvère  du  Klll^  siècle,  jouissait  auprès  du 
duc  Henri  III  d'une  position  qui  rappelle  celle  de  Chrétien  de 
Troyes  auprès  de  Philippe  d'Alsace,  et  le  duc  lui-même  culti- 
vait avec  succès  les  lettres  françaises.  Jean  I«%  son  fils,  s'est 
acquis  également  un  nom  comme  poète  français.  Le  testament 
du  dqc  Henri  11,  en  1347,  est  en  français;  celui  d'Henri  III, 
en  1260,  également.  Quant  à  la  noblesse  brabançonne,  elle 
suivait  l'exemple  de  ses  ducs. 

Quant  aux  communes  brabançonnes,  elles  ne  montrèrent 
pas  pour  le  français  l'enthousiasme  des  villes  flamandes. 
Bruxelles  resta  fidèle  au  latin  t,  et  ne  consentit  finalement 
à  l'abandonner  que  pour  le  remplacer  aussitôt  par  le  flamand. 
Anvers,  impénétrable  au  français,  fut  toujours  la  citadelle 
imprenable  de  l'esprit  flamand  ;  pas  un  acte  en  langue  française 
n'émana  jamais  de  ses  magistrats.  Louvain  ne  fut  pas  moins 
fidèle  à  la  langue  nationale  :  le  flamand  était  la  langue  dont 
on  servait  dans  tous  les  actes  de  la  ville  ^. 

Les  communes  de  second  ordre  furent  plus  accessibles.  La 
plus  ancienne  charte  de  Matines  en  langue  vulgaire,  celle 
de  1267,  est  en  français  3,  et  cotte  langue  reparaît  encore  dans 
des  actes  de  1295,  de  1311,  de  131S,  de  1383,  de  1397,  de 
1405  et  de  1419  4. 

A  Enghien,  c'est  en  français  qu'on  rendait  les  comptes 
communaux  dès  1362,  date  à  laquelle  remontent  les  premiers 
qui  nous  soient  conservés,  et  le  français  y  était  employé  con- 


*  Voyez  ci-dessus,  page  ^. 

*  Gachard,  Collection  de  documents  ijtédits,  t.  II,  pp.  1-30,  et  t.  lU, 
pp.  77-197, 

■*  Idem,  op.  cit.,  t.  II,  p.  35. 

*  Idem,  op.  cit.,  t.  II,  p.  34-42. 


I 


(33) 

curremment  avec  le  flamand  dans  les  principaux  actes  de  la 
vie  communale^. 

Dans  lé  Luxembourg,  terre  alors  encore  totalement  germa- 
nique, on  a  relevé  des  traces  fort  anciennes  de  Tinfluence  et  de 
remploi  de  la  langue  française.  Ainsi,  dans  l'acte  latin  de  la 
fondation  de  Tabbaye  de  Munster,  près  de  Luxembourg,  qui 
est  de  1083,  à  côté  de  plusieurs  noms  de  lieu  reproduits  sous 
leur  forme  germanique,  on  lit  celui  de  Bodlnuen  fran- 
cisé en  Rodaiges  s.  De  même,  au  XII*  siècle,  dans  d'autres 
diplômes,  Rollliiffen  est  orthographié  Ruildinge;  et  des 
noms  comme  In^obrin^en  et  Useldliiffen,  devenus  Enge- 
brenge  et  Useldinges  3,  prouvent  que  )e  scribe  qui  a  écrit  ces 
noms  les  a  pensés  en  français. 

L'avènement  d'une  dynastie  entièrement  romane,  c'est-à- 
dire  de  Henri  l'Aveugle  de  Namur  et  de  ses  descendants,  ne  fit 
que  confirmer  le  français  dans  la  prérogative  dont  il  jouissait 
au  pays  de  Luxembourg.  C'était  le  moment  où  sur  le  siège 
épiscopal  de  Trêves  montaient  successivement  trois  prélats 
de  langue  française,  Albéron  de  Hontreuil  (1131-11S3),  qui  ne 
devint  jamais  fort  familier  avec  la  langue  de  ses  diocésains  ^, 
Hillin  de  Falmagne  (11S2-1169)  et  Arnoul  de  Walencourt 
(1169-1183).  Dans  le  pays  de  Trêves  comme  dans  celui  de 
Luxembourg,  on  employait  le  français  comme  la  vraie  langue 


*  £.  Mathieu,  Histoire  de  la  ville  d'Enghien,  1. 1,  p.  339.  Le  massard, 
ainsi  que  le  mayeur  et  les  échevins,  prêtaient  serment  en  flamand  {Ibid., 
pp.  312  et  313);  le  seigneur,  en  français  (306).  Les  coutumes  de  la  ville, 
qui  sont  de  1619,  sont  rédigées  en  flamand,  et  les  pièces  représentées  par 
la  chambre  de  rhétorique  d'Enghien  étaient  écrites  dans  la  même  langue 
(Ibid.,  pp.  304  et  69S).  En  fait  d'actes  privés,  il  y  en  a  un  de  13Î9  en 
français,  et  un  de  U^  en  flamand.  (Ibid.,  p.  459.) 

^  Van  Werveke,  dans  K.  Lamprecht  ,  Deutsckes  Wirtlischaftsleben  im 
Mittelalter,  t.  III,  p.  343,  et  plus  spécialement  dans  Publications  dellnsti- 
tut  Royal  Grand-Ducal  de  Luxembourg,  t.  XL,  pp.  77  et  suivantes. 

^  Bertholet,  Histoire  du  duché  de  Luxembourg^  t.  IV,  pp.  xxix,  xxxi. 

^  Voyez  Gesta  Alberonis,  c.  26,  dans  MGH.,  Scriptores,  VllI,  257  : 
«  Gallica  lingua  natus  in  Theutonica  non  erat  expeditus.  » 

ToNE  XLVIII,  VOL.  II.  3 


(  34) 

de  la  civilisation  ^.  Les  cours  donnaient  Texemple,  le  pablic 
suivait. 

Je  ne  sais  si  la  comtesse  Ermesinde,  fille  de  Henri  TAveugle, 
a  jamais  connu  la  langue  de  ses  sujets  germaniques;  dans  tous 
les  cas,  le  français  est  la  langue  exclusive  de  ses  diplômes, 
quand  ceux-ci  ne  sont  pas  rédiges  en  lalin  ;  les  noms  de  lieo 
allemands  qu'elle  y  mentionne  apparaissent  souvent  sous  unt* 
forme  romane  ^,  et  les  deux  monastères  qu*elle  éleva,  l'un  aux      I 
portes  de  Luxembourg,  l'autre  dans  le  voisinage  d'Arlon,  por- 
tèrent en  plein  pays  germanique  les  noms  bien  significatifs  de 
BonucTole  et  de  Clalrcfontalue.  Ses  descendants,  eux 
aussi,  gravitent  dans  l'orbite  de  la  royauté  française.  On  a  pu 
se  demander  si  l'un  d'eux,  l'empereur  Henri  VII,  savait  l'alle- 
mand 3;  ce  qui  est  certain,  c'est  qu'au  témoignage  d'un  con- 
temporain, sa  langue  habituelle  était  le  français  ^  et  que, 
jusqu'au  Rômerzug,  tous  les  comptes  de  sa  maison  furent 
tenus  dans  cette  langue  s.  Les  familles  nobles,  comme  partout 
ailleurs,  se  conformaient  à  l'exemple  de  leurs  souverains  :  elles 
aussi  instrumentaient  en  français,  et  la  plus  ancienne  charte  en 
langue  française  qui  ait  été  rédigée  dans  le  Luxemboui^,  c'est 
un  acte  daté  de  122o  et  passé  entre  Catherine  d'Anscmbourget 
la  maison  de  Fischbach  ^.  De  leur  côté,  les  villes  instrumen- 


«  K.  Lamprecht,  Deutsdies  Wirthsdiaflsleben  im  Mittelalter,  I,  i,  p.  79- 

*  Par  exemple,  dans  son  testament,  nrnpcrinvcn  est  écrit  HespUnges: 
•«ndwciicr,  Sanvildr;  tcvch  (sur  la  Sûre),  Aix;  fifcrpcnieh,  Slerpi- 
gnei.  Voyez  Goffinet,  Carlulaire  de  rabbaye  de  Claire  fontaine,  p.  5. 

•  BôHMER,  RcgeMcn,  Ersies  Ergânzungsheft,  p.  254. 

*  «  Loquela  larda  succinclaque,  idioma  f^allicum  satisquc  se  conferenf 
intcllip^enliae  Lntinonim.  »  Aldertino  Missato,  Histoi-ia  Augusta,  1, 13. 

»  Welvert,  dans  la  Bibliothèque  de  VÈcole  des  chartcsy  4884,  p  481, 
note  2.  Çfr.  G.  Kurth,  Deulsck-Belgien  dans  Das  deutsche  Belgien  undder 
deutsche  Vcrcin,  p.  38. 

•  Publications  de  r Institut  Royal  Grand- Ducal  de  Luxembourg,  t.  XIV. 
p.  85,  n'  400.  Voyez  aussi  dans  Goffixet,  Carlulaire  de  rabbaye  dt 
Clairefontaine,  p  21,  une  charte  de  Richard  de  Daun,  sei{;ncur  d'Autel, 
en  faveur  de  Clairefontaine  (4256). 


(3») 

taient  en  français  :  le  plus  ancien  document  en  langue  vulgaire 
cfui  nous  reste  du  magistrat  de  Luxembourg  est  un  acte  de 
4357,  passé  en  français  par  les  échevins  et  par  trente-six  bour- 
geois ^  ;  le  plus  ancien  d'Arlon,  en  1299,  est  également  dans 
celte  langue  ^  ;  bien  plus,  de  simples  boui^eois  de  cette  ville  ou 
des  villages  allemands  des  alentours  en  usaient  de  mémo  3. 
C'est,  je  pense,  de  celte  époque  que  datent,  dans  notre  topony- 
mie allemande,  des  noms  formés  en  français  et  que  les  popu- 
lations ont  refaits  à  leur  manière  4,  comme  Beaurepaire  devenu 
Berrq)er,  Beaufort  germanisé  en  Bofor,  ou  Bonnevoie  germa- 
nisé en  Banneweg.  Il  faut  rapporter  encore  à  la  mémo  époque 
l'orlhograpbe  romane  d'un  grand  nombre  de  noms  de  lieu  du 
Grand-Duché,  y  compris  celui  de  IiU!&einboiir(|  même,  qui 
est  Lûtzelbiirg  en  allemand,  mais  dont  une  francisation  préma- 
turée a  fait  Luxemburg,  Tout  le  Xllh  siècle  et  les  deux  premiers 
tiers  du  XIY*  s'écoulèrent  sans  qu'un  seul  acte  public  fûi 
rédigé  dans  la  langue  du  pays.  En  lisant  les  documents  luxem- 
bourgeois de  cette  époque,  on  pourrait,  n'était  l'aspect  ger- 
manique de  la  toponymie,  se  croire  en  terre  française. 

Nous  terminons  celte  revue  par  le  pays  de  Liège.  Là  aussi, 
les  régions  flamandes  connaissent  et  emploient  volontiers  la 
langue  française,  dans  un  temps  où  l'idiome  thiois  n'est  pas 
encore  né  à  la  vie  ofiicicllo.  La  paix  conclue  par  la  ville  de 
Tongres  avec  l'évêquc  Adolphe  de  la  Mark,  en  1323,  est  en 
français,  bien  que,  comme  on  le  sait,  les  parties  contractantes 


*  WOrth-Paquet  et  Van  Wérveke  Cariulaire  de  la  ville  de  Luxem- 
bourg, p.  35.  Qu'on  n'objecte  pas  que  l'acte,  étant  passé  au  profit  d'une 
femme  de  Metz,  a  dû  être  écrit  dans  la  langue  de  celle-ci,  car  tous  les 
actes  qui  précédent  celui-ci  dans  notre  cariulaire  et  qui  contiennent  des 
privilèges  accordés  par  les  comtes  à  la  ville,  sont  également  écrits  en 
français. 

*  GoFFiNET,  Cariulaire  de  V abbaye  de  Clair efontaine,  p.  97. 
»  Idem,  Ibidem,  pp.  80,  81,  87,  U3,  etc. 

*  Cfr.,  dans  le  pays  de  Trêves,  Grandjoie  (Grensau),  Monroyal  (Monreal), 
Monelair  (Monklcr),  cités  par  Lamprecht,  op.  dL,  1. 1,  i,  p.  79. 


l  36) 

fussent  de  langue  germanique  l'une  et  l'autre  i.  De  même,  en 
1331,  la  paix  entre  le  comte  de  Looz  et  la  ville  de  Saint-Trond 
est  rédigée  en  français  ^. 

Ainsi,  pendant  tout  le  moyen  âge,  depuis  une  époque 
immémoriale  jusqu'au  XiV*  siècle,  le  français  a  été  Ildiome 
préféré  des  classes  supérieures  dans  nos  provinces  de  langue 
germanique.  11  doit  cette  prépondérance,  comme  nous  l'avoDs 
vu,  à  diverses  causes,  parmi  lesquelles  la  proximité  d'une 
brillante  civilisation  de  langue  française  et  les  relations  plus 
nombreuses  avec  nos  voisins  du  sud  ont  été  les  plus  eflScaces. 
Mais  une  réaction  était  imminente. 

Les  progrès  réalisés  pendant  le  XIII^  siècle  par  les  classes 
populaires  devaient  se  refléter  dans  la  destinée  de  la  langue 
que  ces  classes  parlaient  exclusivement.  Nos  deux  idiomes 
germaniques  commencèrent  donc  un  mouvement  d'ascension 
qui  devait  avoir  diverses  vicissitudes. 

Il  ne  se  pouvait  pas  que  le  flamand  restât  plus  longtemps 
exclu  de  la  vie  publique;  nous  le  voyons  pénétrer  dans  les 
diplômes  vers  le  milieu  du  Xllh  siècle.  La  plus  ancienne 
charte  flamande  qui  nous  ait  été  conservée  en  original  3  est  du 
l^'  mai  1249  :  c'est  un  acte  do  l'échevinage  de  Bouchout, 
relatif  à  une  vente  de  terre  4.  A  ce  document,  émané  d'une 
communauté  rurale,  succède,  en  1351,  un  diplôme  de  la  com- 
tesse Marguerite  et  de  son  fils  Gui  de  Dampierre  s.  En  1292, 

*  BoRMANS,  Recueil  des  ordonnances  de  la  principauté  de  Liège,  1^  série, 
p.  169. 

<  Idem,  Ibidem,  p.  214. 

3  Je  dis  en  original,  parce  que  les  copies  sont  souvent  des  traductions. 
Serrure  fait  remarquer  dans  le  Vaderlandsch  Muséum,  t.  II,  p.  352,  que 
la  plupart  des  actes  mentionnés  dans  YInventaire  des  chartes  du  Séminaire 
ipiscopal  de  Bruges  (Bruges,  1857)  comme  étant  rédigés  en  flamand  depuis 
1238  jusqu'à  1300,  sont  en  réalité  conçus  dans  une  autre  langue. 

*  Publié  par  Serrure,  dans  Geschiedenis  der  Nederlandsche  en  Franseke 
Letterkunde  in  lict  Graefscliap  Vlaenderen,  p.  96.  (Forme  le  tome  V  des 
Annales  de  la  Société  royale  des  beaux-arts  et  de  littérature  de  Gand, 
années  1853-1854.) 

3  Idem,  Ibidem,  p.  89,  d'après  Vredius. 


(37  ) 

vient  une  charte  de  Pabbaye  de  Saint-Bavon  <  notifiant  un 
accord  entre  Thospice  et  l'écoutète  de  ce  monastère.  Puis  nous 
trouvons,  en  1359,  un  contrat  entre  le  frère  Guillaume,  de 
Tabbaye  des  Dunes,  près  de  Bruges,  et  les  entrepreneurs  d'une 
digue  à  construire  pour  l'abbaye  ^.  Puis  une  charte  de  Tabbaye 
de  Saint-Pierre  de  Gand,  en  12f>8,  donnée  par  l'abbé  Jean  aux 
habitants  de  certaines  terres  de  Tabbaye  ^.  Puis  commence  une 
série  d'actes  de  Téchevinage  du  Kranc  de  Bruges,  dont  le  plus 
ancien  est  du  ISoctobre  1263^  et  qui  se  répartissent  en  nombre 
assez  considérable  sur  les  diverses  années  du  XIU*  siècle. 
Comme  nous  ne  possédons  pas  d'actes  plus  anciens  émanés  de 
cette  juridiction,  nous  sommes  bien  fondés  à  croire  qu'avant 
cette  date  de  1263  déjà,  et  peut-être  même  depuis  longtemps, 
le  Franc  de  Bruges  se  servait  de  la  langue  flamande  dans  ses 
instruments  diplomatiques.  De  1380  à  1300,  dit  Serrure,  le 
chiffre  des  diplômes  flamands  ne  fait  que  grandir  en  Flandre, 
et  les  actes  rédigés  en  latin  disparaissent  à  peu  près  totalement, 
au  moins  chez  les  laïques  ». 

Parmi  les  causes  qui  contribuèrent  à  cette  émancipation  de  , 
la  langue  flamande,  il  faut  noter  en  tout  premier  lieu  les  pro-^^ 
grès  réalisés  par  les  libertés  communales.  La  lutte  prolongée 
des  communes  contre  le  roi  de  France  devait  les  amener 
insensiblement  à  voir  dans  la  langue  de  leurs  oppresseurs 
quelque  chose  comme  le  symbole  de  la  tyrannie.  D'autre  part, 
l'entrée  des  classes  populaires  dans  la  vie  publique  avait  pour 
conséquence  inévitable  l'avènement  de  la  langue  qu'elles  par- 
laient. Cette  coïncidence  du  mouvement  national  et  du  mou- 
vement démocratique  rend  compte  du  soudain  essor  que  nous 


I  Serrure,  CarttUaire  de  Saint-Bavon,  p.  3S6,  n*  96. 

*  Vaderlandsch  Muséum,  t.  II(,  p.  62. 

=  Van  Lokbren,  Chartes  et  documents  de  l^abbaye  de  Saint-Pierre,  au 
mont  Blandin,  1. 1,  p.  338. 

*  Van  dbn  Busschb,  Inventaire  des  archives  de  l'État  à  Bruges.  Bruges. 
4881.  Section  I,  p.  12. 

'^  Serrure,  op.  cit.,  p.  91. 


(38  ) 

allons  voir  prendre,  dès  le  commencement  du  XIV«  siôele,  è 
l'idiome  à  la  fois  démocratique  et  national. 

Aussi  le  commencement  du  \ÏV^  siècle  a-t-il,  comme  date 
historique,  une  valeur  que  n'ont  pas  méconnue  les  chroni- 
queurs contemporains.  Écoutons  le  chanoine  Hocsem  :  <  Hoc 
anno  (1302)  populares  contra  insignes  quasi  universaliter  eri- 
guniur  ubique  ^.  »  Le  chroniqueur  de  Saint-Trond  lui  fait 
écho  :  ce  Eodem  anno  (1304)  communitas  quasi  per  lotam.  Lotha- 
ringiam  immanilert  et  postea  undique  per  Brabantiam  sur- 
rexit  ^.  »  Et  Jean  d'Outremeuse  tient  le  même  langage  :  <c  A 
chel  temps  que  je  dis  (1301)  sont  tous  les  commens  peuple  par 
tout  le  monde  ou  le  plus  grant  partie,  tant  en  Franche  com  allre- 
part,  eslevée  si  com  nos  trovons  par  escript  3.  »  C'est  aussi  vers 
l'an  1300,  nous  dit  M.  Alph.  Wauters,  que  le  flamand  pénètre 
généralement  dans  les  actes  passés  devant  les  corps  éche- 
vinaux  ^. 

A  partir  de  1302,  date  à  jamais  mémorable  dans  Thistoire 
de  Flandre,  le  flamand,  langue  des  classes  populaires,  remplace 
brusquement  le  latin  dans  les  comptes  communaux  de  Bruges. 
Les  souverains  eux-mêmes  se  décident  de  temps  à  autre  à 
employer  la  langue  nationale  dans  leurs  relations  avec  leurs 
sujets  flamingants;  nous  rencontrons  des  diplômes  en  flamand 
émanés  de  Robert  de  Béthune,  de  Louis  de  Nevers  et  de  Louis 
de  Haele,  connus  pour  la  chaleur  de  leurs  prédilections  fran- 
çaises ^.  Des  originaux  conservés  aux  archives  de  Termonde 
nous  montrent  qu'à  partir  de  1349  le  seigneur  de  cette  ville, 

*  Chapea VILLE,  Gesta  Pontificum  Leodiensium,  t.  Il,  p.  337. 
-  Monumenta  Germaniae  historica,  t.  X,  p.  411. 

*  Ly  myreur  des  histors,  éd.  Bormans,  t.  VI,  p.  1. 

^  A.  Wauters,  Table  chronologique  des  civartes  et  diplômes  de  l'histoire 
ie  Belgiqite,  t.  VI,  pp.  xxiv  et  suiv.  —  Le  même,  Histoire  des  environs  de 
Bruxelles,  1. 1,  p.  lvui. 

^  Voyez  ceux  de  Louis  de  Nevers  et  de  Louis  de  Maele,  années  1327, 1340, 
1346, 1349,  1357, 1361  et  1380.  Diegerigk,  op,  cit.  Deflou,  op.  cit.,  u  VI, 
p.  765,  parle  d'une  charte  de  Louis  de  Nevers  en  1355,  en  flamand,  mais 
remplie  de  mots  fi*ançais. 


(39) 

^ÎDsi  que  le  comte  de  Flandre,  se  servent  du  flamand  dans  les 
-diplômes  qu'ils  donnent  à  la  commune  ^.  Désormais  la  langue 
flamande  est  politiquement  émancipée  :  il  n'y  a  plus  aucun 
-domaine  de  la  vie  publique  ou  privée  qui  lui  reste  fermé. 
Aussi  devient-il  inutile,  à  partir  de  1300,  de  continuer  Ténu- 
mération  des  diplômes,  de  plus  en  plus  nombreux  et  variés, 
•dans  lesquels  le  flamand  est  parvenu  à  conquérir  sa  place. 

En  Brabant,  la  langue  populaire  suit  une  marche  à  peu  près 
parallèle  â  celle  qu'elle  a  en  Flandre,  mais  avec  une  allure  un 
peu  moins  vive,  un  peu  moins  énergique.  Les  diplômes  fla- 
mands y  sont  rares  au  XIII"  siècle.  M.  Gachard  n'en  a  trouvé 
aucun  dans  les  archives  d'Anvers  3.  Le  savant  historien  de 
Louvain,  H.  Van  Even,  déclare  de  son  côté  n'en  avoir  pas 
rencontré  un  seul  dans  les  actes  de  Téchevinage  de  cette  ville  : 
tous  sont  en  latin  3.  Ceux  de  la  ville  de  Bruxelles  restent  fldèles 
à  la  langue  savante  jusqu'au  XVI"  siècle.  C'est  dans  les  com- 
munes rurales,  c'est-à-dire  dans  des  milieux  oix  le  latin  était 
moins  connu,  que  la  langue  nationale  commença  à  se  faire 
valoir.  La  plus  ancienne  charte  flamande  du  pays  brabançon. 
^  trouve  donc  être  un  acte  de  1266,  rendu  par  l'échevinage  de 
la  commune  de  Lubbeek  4. 

Vient  ensuite  un  diplôme  de  1274  par  lequel  le  duc  Jean  l"' 
règle  les  tonlieux  payes  par  les  marchands  de  Dordrecht  à 
Litte^;  seulement  cet  acte,  rendu  pour  des  étrangers  dont  le 
néerlandais  était  l'unique  langage,  ne  prouve  rien  quant  au 

*  Voyez  A.  De  Vlaminck,  Inventaire  des  archives  de  la  ville  de  Ter  monde 

(CeBGLS  archéologique  de  la  VU.LB  ET  DE  L* ANCIEN  PAYS  DE  TeRMONDE, 

1866). 

*  Gachard,  Collection  de  documents  concernant  r histoire  de  Belgique, 
t.  II,  p.  14,  cfr.  t.  III,  p.  186,  note  (diplôme  de  Jean  I«r,  en  flamand,  en 
1Î92). 

^  Verslagen  en  Mededeelingen  der  Koninklijke  Vlaamsche  Académie, 

i889,  p.  78 
^  Voyez  le  texte  dans  ibidem,  p.  80. 

*  Cet  acte  a  été  publié  par  Stallaert,  dans  le  Vaderlandsche  Muséum^ 
t.  U  (1858),  pp.  242-244. 


(40) 

Brabant  lui-même.  Il  en  est  autrement  d'un  acte  de  Fammart 
de  Bruxelles,  daté  du  23  juillet  1278,  et  de  deux  dîpidmes  de 
1277,  donnés  par  Wallher  de  Bodeghem  pour  Thospice  de 
Saint-Jean  dans  la  même  ville  K  Par  contre,  dans  les  com- 
munes rurales,  on  peut  se  convaincre  que  l'exemple  de  Lut>- 
beek  en  1266  n'est  pas  une  exception;  nous  voyons  les  actes 
publics  employer  le  flamand  à  Grimberghe  en  1292  ^«  à 
Bhode-Saint-Genèse  en  1302  3,  à  Laeken  en  1306  *,  &  Cam- 
penhout  en  1317  ^,  à  Willebroeck  en  1328  6.  A  Anvers,  le  plus 
ancien  diplôme  flamand  est  de  1303;  il  est  vrai  qu'à  partir  de 
cette  date,  tout  y  sera  en  flamand  pendant  le  XIV*  siècle  ^. 
A  Halines,  nous  avons  un  diplôme  flamand  de  1293  s,  puis 
une  charte  flamande  de  Jean  II  en  1301,  après  quoi  s'ouvre  la 
série  des  documents  flamands.  A  Louvain,  le  flamand  est  la 
langue  presque  exclusive  à  partir  du  XIV*  siècle  :  il  y  a  tout 
au  plus  trois  diplômes  latins  (1302,  1303,  1307)  et  deux  docu- 
ments français  de  1314  et  de  1347,  dont  le  dernier  est  un  traité 
avec  le  pays  de  Liège  ^.  Les  comptes  du  duché  de  Brabant, 
qui  étaient  rendus  en  latin  jusqu'en  1375,  adoptèrent  en  1376 
la  langue  flamande,  à  laquelle  ils  restèrent  fidèles.  Enfin,  le 
Nieuw  Régiment  de  1421  ^o  stipule  que  le  gardien  du  regisirp 
des  fiefs  devra  savoir  le  flamand  et  le  français  (article  18)  h. 

*  L*acte  de  1275  a  été  publié  par  Willbms,  dans  son  édition  de  la  Rym- 
kronyk  de  Jan  Van  Heelu,  Appendice,  n^  202;  les  deux  autres,  par 
Stallàert  lui-môme,  loc.  cit. 

*  Wautbrs,  Histoire  des  environs  de  Bruxelles,  t.  II,  p.  226. 
'  Idem,  ibidem,  t.  III,  p.  690. 

*  Idem,  ibidem,  t.  II,  p.  365. 
^'  Idem,  ibidem,  t.  II,  p.  721. 

*  Idem,  ibidem,  t.  II,  p.  617.  —  Charte  wallonne  et  charte  flamande  de 
1314  (Luyster  van  Brabant,  I,  75). 

^  Gachard,  Collection  de  docutnents  concernant  rkistoire  de  Belgique^ 
t.  II,  p.  14. 
"  Idem,  ibidem,  t.  II,  p.  Si. 
»  Idem,  ibidem,  t.  III.  p.  186. 
*<»  Aux  Archives  du  Royaume. 
<i  PouLLBT,  Mémoires  de  r Académie,  t.  XXXI  (1866),  p.  157. 


(  *1  ) 

Dans  le  Luxembourg,  enfin,  c'est  le  dernier  tiers  du 
X1V«  siècle  qui  marque  Tavènement  de  Tidiome  germanique 
dans  les  documents  écrits.  Déjà  en  i340,  Jean  TAveugle  avait 
dédoublé  les  fonctions  de  sénéchal  de  Luxembourg  :  le  roman 
pays,  comme  il  s'exprime,  devait  désormais  avoir  le  sien,  et 
c'est  Wéry  de  Harzée  qui  fut  le  premier  investi  de  cette 
dignité  en  terre  wallonne  ^  Cela  atteste  tout  au  moins  qu'on 
éprouva  dès  lors  le  besoin  de  garantir  aux  parties  allemandes 
du  pays,  qui  en  constituaient  le  noyau,  une  administration 
qui  tint  compte,  le  cas  échéant,  de  leurs  intérêts  linguistiques. 
C'est  peu  après  que  la  langue  allemande  envahit  les  actes 
publics  des  contrées  germaniques  du  Luxembourg,  pour  s'y 
répandre  avec  une  universalité  et  une  rapidité  étonnantes. 
D'un  coup,  pour  ainsi  dire,  elle  se  substitue  au  français,  et 
elle  semble  vouloir  ne  lui  laisser  aucune  place.  Au  pays 
d'Arlon,  l'année  1371  marque  dans  le  cartulaire  de  Tabbaye 
de  Clairefontaine  une  espèce  de  révolution  :  l'allemand  refoule 
complètement  le  français  jusqu'en  1457,  c'est-à-dire  pendant 
presque  un  siècle.  C'est  à  peine  si,  pendant  tout  ce  laps 
de  temps,  il  reste  encore  deux  documents,  l'un  de  1386  et 
l'autre  de  1393,  qui  soient  rédigés  dans  la  langue  autrefois 
prépondérante  ^.  A  Luxembourg,  toutes  les  chartes  en  langue 
vulgaire  que  le  souverain  donne  à  la  ville  à  partir  de  1386 
jusqu'en  1444  3,  sont  en  allemand  :  avant  cette  période,  elles 
étalent  toutes  en  français!  Antoine  de  Bourgogne,  prince  fran- 
çais, se  sert  de  l'allemand  dans  les  actes  de  son  gouvernement 
du  Luxembourg,  et,  de  1419  à  1433,  l'allemand  remplace  le 
français  dans  les  comptes  du  duché  ^. 

'  Bbrtholbt,  Histoire  ecclésiastique  et  civile  du  duché  de  Luxembourg, 
l.  VI,  p.  186,  et  Pièces  justificatives,  p.  xxxvin;  cfr.  VII,  p.  241.  —  La 
charge  de  sénéchal  du  roman  pays  de  Luxembourg  subsista  après  Jean 
TAveugle;  en  1399,  nous  la  voyons  occupée  par  Henri  d*Orley.  Voyez 
Wûrth-Pàqubt,  Régestes,  sub  anno. 

^  Voyez  le  Cartulaire  de  r abbaye  de  Clairefontaine,  publié  par  le 

P.  GOFFUfBT. 

'  Voyez  WOrth-Paqubt  et  Van  Wbrvbkb,  Cartulaire  de  Luxembourg» 
*  Archives  de  la  Chambre  des  Comptes,  à  Bruxelles. 


(42) 

Le  plus  ancien  acte  adressé  par  un  prioceévéque  de  Li^ 
à  la  ville  de  Tongres  est  en  flamand;  il  est  de  1469  et  il 
émane  de  Louis  de  Bourbon.  C'est  dans  la  même  langue 
qu'est  conçu,  en  1502,  un  acte  de  Jean  de  Homes  pour  la 
même  ville  ^ . 

Ainsi,  dans  tout  le  pays  belge,  Tidiome  germanique  est  fina- 
^  lement  sorti  de  tutelle  et  affirme  sa  tendance  à  prendre  une 
place  de  plus  en  plus  considérable  dans  la  vie  publique. 
Les  luttes  que  plusieurs  de  nos  provinces  soutinrent  vers  la 
Bn  du  XIV^'  et  au  commencement  du  XV«  siècle  contre  la 
dynastie  de  Bourgogne,  vinrent  donner  un  caractère  particulier 
aux  revendications  de  l'idiome  national.  Les  princes  étaient 
étrangers  et  ne  parlaient  que  le  français;  c'en  fut  assez  pour 
qu'en  Flandre  le  flamand  et  dans  le  Luxembourg  l'allemand 
devinssent  comme  le  signe  de  ralliement  du  patriotisme  et  de 
l'esprit  de  liberté.  Et,  par  une  réaction  toute  naturelle,  le 
parti  bourguignon  aflecta  de  traiter  ces  langues  en  ennemies. 

Lorsque  les  troupes  françaises  entrèrent  en  Flandre,  en  1384, 
pour  mettre  à  la  raison  les  villes  récalcitrantes,  on  défendit 
aux  Flamands  qui  se  trouvaient  dans  l'entourage  de  leur  comte 
Louis  de  Maelc  de  se  servir  de  leur  langue  ^;  mais  c'était 
rheure  où  une  guerre  atroce  exaltait  toutes  les  animosités,  les 
faisant  déborder,  si  je  puis  ainsi  parler,  jusque  sur  le  paisible 
domaine  du  langage.  A  la  même  heure,  les  Flamands  mar- 
chant vers  Koosebcke  disaient,  en  parlant  du  jeune  roi 
Charles  VI  :  «  Nous  l'emmènerons  à  Gand,  et  nous  lui  appren- 
drons le  flamand.  »  Un  indice  plus  sérieux  de  l'éveil  du  patrio- 
tisme linguistique,  ce  fut  l'attitude  des  envoyés  gantois  lors  du 
traité  de  Tournai  entre  la  flère  commune  de  l'Escaut  et  son 


*  Signalé  d*abord  par  Charles  Nys,  Inventaire  des  chartes  et  doctiments 
appartenant  atix  Archives  d'Anvers,  Anvers,  1858,  p.  i7.  eidans  Vlaetnsche 
Commissie,  Bruxelles,  1859,  p.  173;  publié  dans  Comptes  rendus  des 
séances  de  la  Commission  royale  d'histoire,  5"  série,  t.  III,  p.  451  ltt93). 
L'original  repose  aux  Archives  d'Anvers. 

«  J.  De  Mbyeee,  Annales  Flandriae,  XIll,  p.  SI7. 


■I 


(43) 

vainqueur,  le  duc  Philippe  le  Hardi.  Dans  ces  rencontres,  ot 
l'orgueil  du  prince  frémit  devant  dos  vaincus  qui  ne  daignèrent 
cncques  plyer  le  genouU  ^ ,  la  langue  flamande  sut,  elle  aussi, 
faire  valoir  ses  droits.  Comme,  selon  les  anciens  usages,  tout 
traité  était  écrit  dans  la  langue  de  ceux  qui  Pavaient  dicté,  il 
fut  convenu  que,  pour  éviter  de  reconnaître  officiellement  des 
vainqueurs  et  des  vaincus,  on  écrirait  en  français  la  copie 
destinée  au  duc  de  Bourgogne;,  en  flamand  celle  qui  devait 
être  remise  aux  Gantois  ^. 

Nous  sommes  moins  renseignés  sur  ce  qui  se  passa  dans  le 
duché  de  Luxembourg,  parce  que  Thistoriographic  de  cette 
province  est  trop  pauvre;  toutefois  nous  y  voyons,  vers  la  fin 
du  XIV*  et  au  commencement  du  XV<>  siècle,  les  questions  de 
langue  jouer  pour  la  première  fois  un  rôle  dans  les  affaires 
politiques.  Voici  comment.  Le  trop  fameux  duc  Wenceslas  II, 
qui  a  laissé  un  si  triste  renom  comme  roi  de  Bohême,  conti- 
nuant la  déplorable  pratique  de  ses  prédécesseurs,  avait  déjà  à 
plusieurs  reprises  mis  en  gage  des  parties  notables  du  territoire 
luxembourgeois,  lorsque,  en  1388,  il  s'avisa  d'engager  le  duché 
tout  entier  à  son  cousin  Josse  de  Moravie.  Celui-ci,  pendant  les 
quatorze  années  qu'il  posséda  le  pays,  n'y  mit  pas  une  seule 
fois  le  pied  et  le  Luxemboui^,  gouverné  par  des  lieutenants, 
resta  abandonné  à  tous  les  maux  et  fut  à  plusieurs  reprises 
envahi  et  foulé  par  les  Français.  En  vain  le  pays  avait  supplié 
Josse  et  Wenceslas  lui-même  de  remédier  à  la  situation  ; 
le  seul  remède  dont  Josse  paraît  s'être  avisé,  ce  fut  de  céder 
lui-même  son  gage,  en  1402,  à  Louis  d'Orléans,  frère  du  roi 
de  France  Charles  VI,  qui  fut  pendant  cinq  ans  (1402-1407)  le 
lieutenant  d'un  lieutenant!   Josse  rentra  en   possession  du 


*  OUDEGHERST,  Cité  par  Kervyn  de  Lbttenhove,  Histoire  de  Flandre, 
t.  IV.  p.  43. 

*  Kervyn  de  Lrttenhovs,  op,  cit.  Déjà  le  sauf-conduit  royal  pour  les 
cent  cinquante  Gantois  qui  vinrent  négocier  à  Tournai  était  écrit  en 
flamand,  dit  Willbms  [BelgUch  Mnsmm,  t.  II,  p.  389),  qui  reproduit  ce 
document. 


(44) 

LfUxembourg  à  la  mort  de  Louis  d'Orléans  en  1407,  mais  ce 
fut  pour  l'aliéner  presque  immédiatement  en  faveur  de  sa  cou- 
sine  Elisabeth  de  Gorlitz,  après  que  celle-ci  eut  épousé  Antoine 
de  Bourgogne,  frère  cadet  de  Jean  sans  Peur. 

On  se  figure  aisément  de  quel  œil  la  fière  noblesse  luxem- 
bourgeoise devait  assister  à  tout  ce  maquignonnage,  et  quels 
sentiments  d'indignation  patriotique  devaient  bouillonner  dans 
le  cœur  de  tant  de  braves  gens  qui  se  souvenaient  que  leurs 
souverains  les  avaient  traités  autrefois  avec  plus  d'égards.  Le 
mécontentement  s'était  déjà  fait  jour  lors  de  l'avènement  de 
Louis  d'Orléans  en  1402,  et  les  seigneurs  de  Brandebouig, 
de  Stoizenbourg  et  d'Esch-sur-la-Sûre  avaient  essayé  de  s'op- 
poser au  prétendant  français.  Ce  fut  bien  autre  chose  à  l'arrivée 
d'Antoine  de  Bourgogne.  Pendant  que  les  villes  accueillaient 
les  nouveaux  souverains,  qui  avaient  promis  de  respecter  tous  le» 
privilèges,  la  noblesse,  réunie  à  Arlon  le  Itf  décembre  1410, 
déclara  ne  pouvoir  reconnaître  le  prince  et  sa  femme  qu'après 
qu'elle  y  aurait  été  autorisée  par  le  roi  Wenceslas.  A  la  suite 
de  cette  déclaration,  un  grand  nombre  de  nobles,  sous  la  con- 
duite de  Hugues  d'Autel,  prirent  les  armes,  et  il  fallut  que  le 
prince  vînt  s'emparer  du  château  d'Autel  et  livrer  bataille  ^ 
Montmédy.  Pendant  la  trêve  qui  suivit  cette  bataille.  Tempe- 
reur  Sigismond,  en  sa  qualité  d'héritier  de  son  frère  Wences- 
las, protesta  contre  l'engagère  et  défendit  aux  populations 
luxembourgeoises  de  prêter  serment  au  nouveau  souverain. 
Encouragé  par  cette  attitude,  Hugues  d'Autel  reprit  les  armes 
avec  les  seigneurs  de  Brandebourg,  de  Burscheid,  de  Clervaux 
et  d'Esch-sur-la-Sûre.  La  lutte  fut  longue  et  acharnée,  et  plu- 
sieurs tentatives  d'apaisement  échouèrent.  Enfin,  après  qae 
Antoine  eut  péri  à  Azincourt  en  141S,  Sigismond  consentit 
à  une  paix  qui  laissait  l'engagère  du  Luxemboui^  à  Elisabeth, 
ei  la  souveraineté  à  lui-même.  Le  calme  semblait  rétabli, 
lorsque,  rentrant  dans  une  voie  qui  avait  été  si  funeste  une 
première  fois,  Elisabeth  s'avisa  à  son  tour  de  céder  son  gage- 
et  de  traiter  ses  sujets  comme  une  simple  marchandise  (14S7). 
Le  sous-engagiste  était  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne. 


(4S  ) 

De  nouveau,  le  sentiment  public  surexcité  se  manifesta  par  des 
signes  non  équivoques,  et  cette  fois  il  se  forma  deux  partis  : 
le  parti  bourguignon  qui  défendait  Tacte  d'Elisabeth,  et  le  parti 
national  qui  refusait,  une  fois  de  plus,  de  ratifier  le  troc  dont 
le  pays  était  l'objet. 

C'est  au  milieu  de  ces  conflits  —  qu'il  a  bien  fallu  exposer  ^ 
pour  faire  comprendre  ce  qui  va  suivre  —  que  nous  voyons 
surgir  l'opposition  des  langues.  Philippe  de  Bourgogne  et  ses 
agents  ne  parlant  que  le  français,  cette  langue  en  vint  facile- 
ment à  être  considérée  comme  le  signe  distinctif  du  parti 
étranger;  de  là  à  lui  opposer  la  langue  allemande  comme 
représentant  la  nationalité  luxembourgeoise,  il  n'y  avait  pas 
loin.  Et  c'est  ainsi  qu'une  fois  de  plus,  l'opposition  des  deux 
idiomes  fut  le  résultat,  non  des  aspirations  naturelles  de  ceux 
qui  les  parlaient,  mais  des  préoccupations  de  la  politique. 

Cette  opposition  dura  aussi  longtemps  que  la  lutte,  qui  se 
termina  par  la  prise  de  possession  définitive  du  duché  par 
Philippe  le  Bon.  Cette  lutte,  qui  était  dans  l'origine  un  conflit 
entre  le  droit  de  l'héritier  légitime,  Guillaume  de  Saxe,  petit- 
fils  par  alliance  de  l'empereur  Sigismond,et  ceux  de  l'engagiste 
Elisabeth  de  Gorlitz,  qui  avait  passé  la  main  à  Philippe  de 
Bourgogne,  prit  plus  d'une  fois,  dans  le  Luxembourg,  l'aspect 
d'une  rivalité  de  races,  à  laquelle  l'opposition  des  langues 
prêta  un  de  ses  signes  les  plus  caractéristiques.  Il  y  eut  un 
parti  allemand  en  opposition  au  parti  bourguignon.  Luxem- 
bourg et  Thionville  étaient  à  la  tête  du  parti  allemand.  Ces 
villes,  fières  de  leur  dynastie  qui  avait  gravi  le  trône  impérial, 
fières  de  faire  partie  de  l'Empire,  ne  voyaient  qu'avec  répu- 
gnance l'arrivée  des  Bourguignons;  il  en  était  de  même  dans 
la  noblesse,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  précédemment.  Des 
bandes  armées  parcoururent  le  pays  aux  cris  de  :  «  Nous  sommes 
Allemands,  nous  voulons  rester  Allemands  t.  »  En  un  mot,  la 

*  ScHOETTER,  Continué  par  Herchen  et  Van  Werveke,  Geachirhte  des 
Luxeniburger  Landes,  p.  130,  à  qui  j'emprunte  les  éléments  de  cet 
exposé. 


(  46  ) 

population,  dans  sa  très  grande  majorité,  se  montra  nettement 
hostile  aux  ambitions  bourguignonnes.  La  langue  allemande 
était  celle  du  parti  national  ;  le  français,  celle  du  parti  bour- 
guignon. Aux  conférences  de  Florangc,  où  Ton  essaya  de 
terminer  le  différend  à  Tamiable,  il  se  trouva  qu'il  fallut 
un  interprète,  parce  que  les  négociateurs  des  deux  partis 
ignoraient  respectivement  la  langue  de  Tautre  4.  Les  confé- 
rences échouèrent  d'ailleurs,  et,  peu  de  temps  après,  la  lutte 
se  terminait  d'une  manière  imprévue  :  Philippe  le  Bon  pre- 
nait d'assaut  la  ville  de  Luxembourg  (1443).  «  Notre-Dame! 
Ville  gagnée!  Bourgogne!  Bourgogne!  »  Ces  cris,  poussé» 
en  français  par  les  soldats  du  conquérant,  furent  l'épilogue 
du  conflit  :  ils  constituèrent  la  proclamation  du  nouveau 
régime. 

Comme  on  a  pu  s'en  convaincre,  dans  tout  cela,  l'oppositioD 
des  langues  n'a  pas  été  une  rivalité  systématique,  et  pas  un 
instant,  dans  toute  cette  guerre,  la  question  des  langues  ne  fui 
formellement  posée.  Aussi,  une  fois  la  lutte  terminée,  nul 
ne  se  soucia  dans  le  parti  vaincu  de  ce  qu'allait  devenir  la 
langue  nationale;  nul,  du  côté  des  vainqueurs,  ne  s'avisa 
de  la  comprendre  dans  les  mesures  de  proscription.  On  peut 
le  dire,  sans  craindre  de  tomber  dans  le  paradoxe  :  rien  ne 
prouve  mieux  la  faiblesse  du  sentiment  linguistique  au  XV*  siè- 
cle que  le  rôle  fait  à  la  langue  dans  le  conflit  dynastique. 
L'opposition  no  sut  pas  se  servir  de  l'arme  redoutable  qu'elle 
avait  à  sa  portée  :  pourquoi,  sinon  parce  que  cette  arme  était 
loin  d'être  aussi  redoutable  alors  qu'elle  l'est  devenue  depuis, 
et  que,  si  la  langue  6cr\'ait  do  signe  distinctif  aux  partis  comme 
un  nouveau  schibboleth,  on  ne  lui  attribuait  pas  de  valeur 
absolue? 

Et,  d'autre  part,  il  y  a  autant  d'injustice  que  d'ignorance  à 
prétendre  que  la  maison  de  Bourgogne  voulut  franciser  notre 
pays  et  fit  la  guerre  ù  la  langue  flamande.  Si  générale  et  si 

*  ScnoETTER,  continué  par  Herchen  et  Van  Werveke,  GeschichU  àa 
Luxemburger  Landes,  p.  131. 


(47) 

catégorique  que  soit  cette  aflirmation,  elle  n'est  qu'un  simple 
postulatum,  introduit  dans  notre  histoire  nationale  par  le  pré- 
jugé né  de  la  passion  politique.  Dans  un  temps  où  la  querelle* 
des  langues  est  arrivée  à  un  si  haut  degré  d'acuité,  on  n'a  pas 
pu  se  figurer  qu'il  en  ait  été  autrement  aux  époques  anté- 
rieures, et  on  a  naturellement  transporté  dans  le  passé  les  pré- 
occupations d'aujourd'hui.  On  a  donc  supposé  que  les  ducs 
de  Bourgogne»  Français  d'origine,  ont  dû  faire  la  guerre  aux 
idiomes  germaniques,  puis  on  a  cherché  et  naturellement 
trouvé  la  preuve  qu'ils  l'ont  faite  en  réalité.  L'impartiale  his- 
toire nous  oblige  de  constater  qu'il  n'en  est  rien.  Sans  doute, 
ils  ont  fait  prévaloir  le  français  dans  les  institutions  cen- 
trales qu'ils  fondaient,  et  ils  ont  établi  à  Lille  un  Conseil  de 
Flandre  devant  lequel  les  plaideurs  flamands  devaient  faire 
traduire  leurs  pièces  de  procès  en  français^.  Mais  c'est  parce 
qu'ils  ne  se  doutaient  pas  même  du  problème  linguistique 
et  que  leur  attention  ne  s'était  pas  encore  portée  sur  les 
difficultés  que  font  naître  dans  un  pays  les  différences  de 
langues. 

Ce  n'est  pas,  toutefois,  que  dès  lors  ces  princes  n'aient  com- 
pris qu'ils  seraient  agréables  à  leurs  sujets  en  leur  parlant  leur 
langue.  Aussi  les  voyons-nous,  chaque  fois  qu'ils  ont  un  service 
à  demander  à  leurs  sujets  de  Flandre,  s'adresser  ù  eux  en 
flamand.  Quand  Philippe  le  Bon  demanda  aux  Gantois  de  le 
suivre  au  siège  de  Calais,  c'est  en  flamand  qu'il  leur  fit  parler 
par  son  député  ^.  Quand  en  1446,  le  même  prince  voulut  faire 
consentir  les  Gantois  ù  l'introduction  de  la  gabelle  sur  le  sel, 
il  leur  fit  lire  un  long  mémoire  rédigé  dans  leur  langue,  et  où 
il  rappela  avec  complaisance  sa  jeunesse  passée  au  milieu  des 
Flamands.  Et  en  14S2,  à  l'assemblée  de  Tcrmonde,  lorsqu'il 
essaya  de  les  exciter  contre  leurs  anciens  échevins,  il  leur  fit 
d'abord  lire  un  mémoire  en  flamand,  puis  il  prit  lui-même  la 


*  Van  der  Heersch,  s'  Graeven  Raedkamer  (Belgisch  Muséum,  t.  U). 
'  Smeixaert,  op.  cit.,  p.  80. 


(48) 

parole  dans  cette  langue  ^.  Charles  le  Téméraire»  de  son  oôlé» 
ne  dédaigna  pas  de  parler  flamand  pour  apaiser  le  peuple,  Ion 
des  troubles  qui  accompagnèrent  son  inauguration.  Par  contre, 
les  princes  étaient-ils  fâchés  contre  leur  peuple?  Alors  ils  affec- 
taient de  ne  plus  lui  parler  que  français,  et  ils  exigeaient  qu*on 
Jeur  adressât  la  parole  dans  cette  langue.  Ainsi  fit  notamment 
Philippe  le  Bon,  lorsqu^en  1453,  après  la  bataille  de  Gavre,  il 
reçut  les  Gantois  à  merci  s. 

C'est  qu'en  effet  la  fierté  linguistique,  si  je  puis  employer  ce 
ternie,  avait  commencé  à  poindre  chez  les  Flamands.  Les  com- 
munes flamandes  profitèrent  de  l'occasion  qui  leur  fut  fournie 
en  1405  par  la  mort  de  Philippe  le  Hardi.  L'avènement  du 
nouveau  souverain  leur  permettait  d'exiger  des  garanties  en 
échange  du  serment  de  fidélité  qu'elles  lui  prêtaient.  Elles 
demandèrent  que  le  Conseil  de  Flandre  fût  fixé  en  deçà  de  la 
Lys,  en  terre  flamingante,  et  que  les  causes  y  fussent  plaidées 
en  flamand,  comme  du  temps  du  comte  Louis  de  Maele;  elles 
demandèrent  encore  que  les  affaires  soumises  aux  officiers  da 
duc  par  les  quatre  membres  de  Flandre  fussent  traitées  dans 
la  langue  nationale.  «  Du  temps  de  votre  susdit  grand-père, 
ajoutaient-elles,  qui  avait  plus  de  pays  que  la  Flandre,  il  y 
avait  pour  les  gouverner  divers  conseils,  qui  traitaient  les 
affaires  de  chacun  dans  sa  langue  respective.  Et  il  eût  été 
étrange,  comme  il  le  serait  encore  aujourd'hui,  que  ceux  des 
pays  de  Bourgogne,  d'Artois  et  de  Nevers  eussent  été  traités 
en  flamand.  Ceux  de  Flandre  ne  sont  pas  tenus  de  se  soumettre 
a  des  conditions  pires  que  les  susdits  de  Bourgogne  et  d'Artois, 
ou  encore  que  ceux  de  Brabant,  de  Hollande  et  de  Zélande, 
qui  n'usent  que  de  leur  langue  maternelle,  nonobstant  que 
Monseigneur  de  Limbourg,  régent  de  Brabant  3,  soit  issa  de 


*  Paul  Fredericq,  Essai  sur  le  rôle  politique  et  social  de  la  maison  de 
Bourgogne  dans  les  Pays-Bas,  pp.  80  et  suivantes»  où  sont  cités  d'autres 
exemples. 

'  Idem,  op,  cit„  p.  80. 

'  Antoine  de  Bourgogne. 


(49) 

la.  couronne  de  France,  et  que  Monseigneur  de  Hollande 
possède  encore  d'autres  pays  où  l'on  parle  français  K  »  Le  duc 
Jean  le  leur  promit,  mais  les  Flamands  ne  crurent  pas  devoir 
négliger  les  précautions  pour  le  cas  où  il  oublierait  sa  pro- 
messe ^.  ils  résolurent  d'un  commun  accord  que  si  quelque 
réponse  leur  était  adressée  en  français  par  les  conseillers  ou 
par  les  officiers  du  duc,  ils  la  considéreraient  comme  non  ave- 
nue, et  qu'il  serait  donné  immédiatement  connaissance  de  cette 
délibération  aux  députés  des  quatre  membres  et  aux  échevins 
des  villes  et  châtellenies,  afin  qu'ils  veillassent,  sous  peine  de 
bannissement,  à  l'exécution  des  promesses  de  leur  souverain  3. 
Peu  après,  les  Flamands  profitèrent  d'une  nouvelle  occasion 
pour  se  faire  réintégrer  dans  tous  leurs  droits.  C'était  en  1477, 
au  lendemain  de  la  mort  de  Charles  le  Téméraire.  Une  jeune 
et  faible  souveraine  comme  Marie  de  Bourgogne  dut  se  croire 
trop  heureuse  de  conserver  l'héritage  de  son  père  en  Flandre, 
au  prix  des  concessions  inscrites  dans  sa  charte  du  11  février 
1477  (n.  st.),  connue  sous  le  nom  de  Grand  Privilège  de  Marie 
de  Bourgogne.  Dans  ce  document,  la  souveraine  déclare  qu'il 
ne  sera  plus  nommé  de  membres  du  magistrat  des  villes 
ni  d'autre  officier  public  qui  ne  soit  né  en  Flandre  et  ne 
sache  parler  le  flamand;  que  tous  les  actes  de  l'autorité 
publique  relatifs  à  la  Flandre  se  feront  dans  la  langue  du 
pays  ;  que  toute  l'administration  de  la  Chambre  des  monnaies 
ne  sera  pareillement  confiée  qu'à  des  nationaux  et  sachant  le 
flamand,  et  qu'il  en  sera  de  même  des  fonctions  de  membre 
du  Conseil  de  Flandre  4. 

<  Le  Hainaul. 

*  Voyez  le  texte  du  document  publié  par  Blommaert  dans  Belgisch 
Mmeum^  1. 1  (1837),  pp  83  et  suivantes. 

»  Bi^OMMAERT,  hc.  ciL  ;  Kervyn  de  Lettenhove,  Histoire  de  Flandre, 
t.  IV,  p.  132;  cfr.  Snellàert,  dans  Vlaemsche  Commissie,  p.  94. 

*  Le  texte  de  cette  charte  a  été  publié  par  0.  Delepibrrb,  dans  les 
Annales  de  la  Société  d'Émulation  de  Bruges,  1. 1,  p.  45.  ~  Cfr.  Poullbt, 
Origines,  développements  et  transformations  des  institutions  dans  les 
Pays-Bas,  t.  II,  p.  S68. 

Tome  XLVIII,  vol.  II.  4 


(80) 

Le  mouvement  flamand  était  né,  et  la  langue  flamande  pro- 
tégée contre  l'absorption  française.  Sans  doute,  elle  connut 
encore  bien  des  mauvais  jours  à  partir  de  cette  époque,  mais 
jamais  elle  ne  perdit  Tindépendance  et  la  dignité  qu'elle  avait 
trouvées  sur  le  champ  de  bataille  de  Courtrai.  Mise  sous  la 
protection  du  sentiment  national,  elle  garda,  dans  la  vie 
publique,  les  positions  qu'elle  venait  de  conquérir,  et,  en 
s'aflSrmant  avec  tant  d'énergie,  elle  y  maintint  également,  ou 
à  peu  de  chose  près,  les  frontières  territoriales  qui  la  séparaient 
du  français.  Heyere  nous  dit  bien  <  que  le  flamand  continue  de 
reculer  de  son  temps,  mais  c'est  là  une  formule  qu'il  ne  faut 
pas  prendre  au  sérieux.  En  somme,  les  pertes  du  flamand  en 
Belgique,  à  partir  du  XV*  siècle,  se  réduisent  tout  au  plus  à 
quatre  ou  cinq  localités  de  la  Lys.  Par  contre,  Ypres,  si  fort 
entamé  dès  le  XIII*  siècle  par  la  langue  de  l'étranger,  fut  entiè- 
rement reconquis  par  l'idiome  national.  Les  champs  de  bataille 
de  Courtrai  et  de  Roosebeke  restèrent  flamands,  et  le  patrio- 
tisme de  nos  ancêtres  flt,  dès  le  XV*  siècle,  une  réalité  de  cette 
devise  salutaire  qui  résume  les  aspirations  flamingantes  :  lu 
Vlaanderen  Vlaamgeh. 
,/    Cela  ne  veut  pas  dire  que  le  français  fût  expulsé  de  sa  posi- 
tion de  langue  prépondérante.  Cette  position,  il  la  garda  et  il  la 
possède  encore  aujourd'hui  dans  la  Belgique  germanique,  de 
même  qu'il  l'a  eue  au  XVIII*  siècle  dans  l'Europe  entière.  Le 
français  était  la  langue  maternelle  de  nos  princes,  depuis 
Philippe  le  Bon  jusqu'à  Charles  V.  Philippe  le  Beau  ne  parlait 
que  le  français  :  harangué  en  allemand,  il  chargea  un  prince 
allemand  de  répondre  pour  lui  ^.  C'est  en  français  que  se  débat- 
taient les  intérêts  généraux  de  la  nation,  c'est  le  français  qui 
présidait  aux  relations  internationales.  Dans  ces  régions  supé- 
rieures, l'élément  germanique  ne  fut  jamais  admis  à  pénétrer, 
pas  même,  chose  curieuse,  le  jour  où  le  gouvernement  de  nos 
provinces  passa  à  l'Autriche.  Le  français  resta,  si  je  puis  ainsi 

*  Rerum  Flandriae,  X,  35. 

*  MOBLLSR,  Éléonore  d'Autriche  et  de  Bourgogne,  p.  70. 


parler,  la  langue  maternelle  des  hommes  d'État,  la  langue 
nationale  du  monde  politique,  de  Tadministration  centrale  et 
des  juridictions  supérieures.  Cest  en  français  que  le  gouver- 
nement rédige  ses  actes  et  qu'il  correspond  avec  les  États 
généraux,  et  c'est  en  français  que  ceux-ci  lui  répondent.  C'est 
en  français  qu'on  délibère  dans  les  conseils  collatéraux,  en 
français  que  se  plaident  les  procès  devant  le  Grand  Conseil  de 
Malines  et  que  se  rendent  les  sentences. 

«  Lorsque  Charles-Quint,  à  son  avènement,  enjoignit  à  son 
suprême  Conseil  de  Malines  de  juger  les  habitants  de  la  Hol- 
lande en  hollandais,  le  Conseil  regimba  :  il  ne  voulait  faire 
cette  concession  que  pour  les  écritures,  mais  quant  aux  plai- 
doiries et  autres  actes  de  bouche,  il  ne  leur  semblait  raisonnable^ 
disaient-ils,  parler  autre  langage  que  le  prince  parle  en  sa 
maison  et  en  sa  cour  ^  » 

Cest  en  français  que  délibèrent  les  gentilshommes  et  les 
hommes  d'État  qui  rédigèrent  le  Compromis  des  nobles, 
l'Union  de  Bruxelles,  la  Pacification  de  Gand. 

Pour  ce  qui  regarde  les  communications  du  gouvernement 
central  avec  les  provinces,  il  faut  distinguer  les  époques.  En 
général,  sous  les  princes  de  la  maison  de  Bourgogne  et  sous 
les  premiers  Habsbourg,  il  se  sert  de  la  langue  en  usage  dans 
le  pays.  Dans  les  joyeuses  entrées  en  pays  flamand,  le  serment 
est  en  flamand  ;  dans  le  Luxembourg,  il  est  en  allemand.  Et  il 
en  fut  ainsi  jusqu'à  la  fin  de  l'ancien  régime.  Les  actes  officiels 
adressés  aux  États  provinciaux  étaient  également  rédigés  dans 
la  langue  de  ceux-ci  :  «  J'ai  eu  occasion  de  remarquer,  écrit 
H.  Gachard,  dans  les  dépôts  du  Brabant  et  des  Flandres,  qu'à 
partir  de  l'année  1477  jusque  vers  le  milieu  du  XVI*  siècle,  les 
lettres  patentes  et  les  octrois  émanés  des  souverains  furent  en 
général  rédigés  dans  la  langue  propre  à  ces  provinces  >.  » 
Ainsi,  c'est  en  flamand  que  Marie  de  Bourgogne,  en  1477,  con- 

*  MoBLLBE,  ÈUoncre  dC Autriche  et  de  Bourgogne,  p.  70. 

*  Gaghabd,  Cûlleetion  de  âocumenU  concernant  V histoire  de  Belgique, 
t.  III,  p.  488. 


(52  ) 

firme  les  privilèges  de  Henri -Chapelle  en  Limbourg,  et  qu*en 
1496  Philippe  le  Beau  fait  sa  joyeuse  entrée. 

Si  je  ne  me  trompe,  c'est  du  régime  espagnol  que  date  le 
progrès  fait  par  la  langue  française  dans  les  correspondances 
entre  le  gouvernement  et  les  États  provinciaux.  Lorsque  de 
Madrid  les  rois  d'Espagne  écrivent  aux  États,  ils  emploient 
indifféremment  le  français  ou  l'espagnol,  selon  que  leur  secré- 
taire est  mieux  au  courant  de  l'une  ou  de  l'autre  langue  K 
Quant  aux  gouverneurs  de  nos  provinces,  ce  furent,  à  partir  du 
duc  d'Albe,  des  étrangers  qui  ne  comprenaient  pas  les  idiomes 
germaniques,  et  il  est  fort  probable  que  cette  circonstance  fut 
pour  beaucoup  dans  la  prédilection  que  les  sphères  officielles 
manifestèrent  pour  le  français.  Lorsque,  au  XV1II«  siècle,  nos 
provinces  passèrent  sous  le  sceptre  de  la  maison  d'Autriche, 
l'usage  était  enraciné,  et  d'ailleurs  on  connaît  l'énorme 
influence  dont  jouissait  à  cette  époque  la  langue  française  dans 
toutes  les  cours  allemandes  et  dans  toutes  les  relations  diplo- 
matiques. 

En  un  mot,  le  français  est  considéré  comme  la  langue  com- 
prise de  tous,  et  à  ce  titre  il  est  employé  partout  où  il  s'agit 
^de  choses  qui  intéressent  toute  la  nation. 

Ce  n'était  là  que  l'expression  d'une  situation  de  fait,  tacite- 
ment reconnue  par  tous,  nullement  l'indice  d'une  prédilection 
quelconque  pour  l'une  des  langues  au  détriment  de  l'autre. 
Jamais,  à  partir  de  la  réunion  de  nos  provinces  sous  l'autorité 
d'une  même  dynastie,  le  gouvernement  ne  se  départit  de  cette 
règle  élémentaire  qui  veut  que  les  populations  soient  jugées  et 
administrées  dans  leur  langue.  Depuis  la  fin  du  XIV*  siède 
jusqu'à  celle  de  l'ancien  régime,  on  resta  persuadé,  dans  \e> 
hautes  régions  du  pouvoir,  que  ce  n'était  pas  au  peuple  ù  i 
apprendre  la  langue  de  ses  gouvernants,  mais  aux  gouvernants        j 

^  Gachard,  Lettres  écrites  par  les  souverains  des  Pays-Bas  aux  États  àe 
ces  provinces  depuis  Philippe  II  jusquà  François  II  (1559-1794),  dans  1p 
Cotnpte  rendu  des  séances  de  la  Commission  royale  d'histoire^  i*  série, 
1. 1,  p.  282. 


(»S) 

à  savoir  la  langue  de  leurs  peuples.  Il  ne  parait  pas  que  ce 
principe  ait  été  violé  une  seule  fois;  tout  au  moins  ne  voit-on 
pas  qu'il  ait  été  contesté.  Quiconque  était  mis  par  ses  fonctions 
en  contact  avec  une  population  déterminée  était  tenu  de  con- 
naître la  langue  de  celle-ci.  Sous  ce  rapport,  les  stipulations 
du  Grand  Privilège  ne  peuvent  pas  être  considérées  comme 
des  innovations  :  bien  auparavant  nous  voyons  des  disposi- 
tions semblables  consenties  par  les  plus  puissants  princes  de 
la  maison  de  Bourgogne.  La  dynastie  saura  plus  d'une  fois 
oublier  sa  langue  pour  parler  au  peuple  celle  qu'il  comprend. 
Le  règne  le  plus  remarquable  sous  ce  rapport  est  celui  d'An- 
toine de  Bourgogne,  duc  de  Brabant  et  de  Limbourg  et  de 
Luxembourg.  Ce  prince  apparaît  très  respectueux  de  la  langue 
de  ses  sujets  thiois  :  les  documents  qu'il  leur  adresse  dans  le 
Brabant  et  dans  le  Limbourg  sont  rédigés  en  flamand  ;  ceux 
qui  sont  destinés  au  Luxembourg  sont  conçus  en  allemand. 
C'est  ainsi  que,  le  1^  octobre  1418,  il  notifia  en  flamand  la  sup- 
pression de  l'impôt  sur  les  successions  des  défonts  sans  héri- 
tier direct  aux  divers  échevinages  du  comté  de  Dalhem,  bien 
qu'il  y  en  eût,  comme  ceux  de  Cheratte,  Trembleur  et  Houssu, 
qui  étaient  foncièrement  wallons.  Il  serait  intéressant  de 
rechercher  les  causes  de  cette  prédilection,  tellement  manifeste 
que  lorsque  mourut  son  flls  Guillaume,  quelques  jours  après 
sa  naissance,  il  reçut  une  épitaphe  en  flamand  dans  l'église  des 
Carmes  à  Bruxelles  *. 

Ses  successeurs,  et  particulièrement  Philippe  le  Bon  et 
Charles  le  Téméraire,  ne  déployèrent  pas  le  même  zèle  germa- 
nique et  restèrent  fidèles  au  français,  qui  était  leur  langue 
maternelle,  sans  cependant  entreprendre  sur  le  flamand.  Il 
convient  de  laver  ces  princes  du  reproche  qui  leur  a  été  si 
souvent  adressé  d'avoir  opprimé  la  langue  flamande  :  ils  n'y 
ont  pas  pensé,  et  l'on  va  voir  comment  ils  ont  procédé.  A  partir 
d'eux,  certains  principes  sont  observés  auxquels  le  gouverne- 

*  Voyez  Bbrtmolet,  Histoire  du  duché  de  Luxembourg,  l.  VII,  p.  23?), 
qui  rn  donne  la  traduction  française. 


(M) 

ment  restera  âdèle.  Les  aflaires  intéressant  tout  i*ensenible  des 
pays  qui  reconnaissent  leur  autorité  sont  traitées  en  français. 
Le  Conseil  d'État  délibère  en  français,  de  même  que  le  Grand 
Conseil  de  Malines.  La  correspondance  avec  les  provinces 
et  avec  leurs  gouverneurs  est  également  en  français;  cepen- 
dant il  se  rencontre  des  exceptions.  La  correspondance  avec 
les  communes  a  lieu  dans  la  langue  de  celles-ci  :  c'est  ainsi 
qu'en  pays  flamand,  le  gouvernement  écrit  dans  cette  langue, 
non  seulement  aux  petites  localités  rurales,  mais  encore  aux 
plus  grandes  villes,  telles  que  Bruxelles,  Anvers,  Louvain, 
Malines,  Gand,  Bruges  et  Ypres.  Ces  règles  ne  reçurent  pas 
d'atteinte  grave  sous  le  gouvernement  de  TEspagne,  bien  que 
les  fonctionnaires  de  cette  nation  recourussent  plus  volontiers 
au  français  pour  communiquer  avec  les  populations  des  Pays- 
Bas,  le  flamand  restant  pour  eux  une  langue  inconnue.  Néan- 
moins le  principe  subsista,  et  pendant  le  XVI*  et  le  XVII*  siècle, 
le  gouvernement  continua  de  correspondre  en  flamand  avec 
les  localités  flamandes.  Pendant  la  courte  domination  de  Phi- 
lippe d'Anjou  dans  nos  provinces,  l'emploi  du  flamand  resta 
la  règle  *. 

C'est,  chose  curieuse,  le  gouvernement  autrichien  qui  va,  le 
premier,  rompre  avec  la  tradition  séculaire,  en  parlant  français 
aux  écbevinages  des  grandes  villes  flamandes.  A  partir  du 
règne  de  Charles  VI,  les  lettres  flamandes  aux  communes  ne 
sont  plus  qu'une  exception  ;  à  partir  de  Marie-Thérèse,  elles 
disparaissent  pour  tout  le  reste  de  ce  siècle.  Alors  qu'une 
dynastie  d'origine  française  a  su,  pendant  des  générations, 
faire  preuve  de  déférence  envers  ses  sujets  flamands  en  parlant 
leur  langue,  c'est  une  dynastie  germanique  qui  donne  l'exero- 


*  Philippe  V  rend  ses  ordonnances  en  flamand  pour  Eecloo,  Alost. 
Anvers,  Gand,  Waes,  Termonde,  Audenaerde,  Gourtrai,  Franc  de  Bnife:^. 
Bruxelles,  Assenede,  Flandre,  Bouchaute  et  Waterdyk.  Voyez  Recueil  dfs 
ordonnances  des  Pays-Bas  autrichiens,  3«  série*  1. 1,  pp.  3,  6i,  i05, 196. 
273,  283,  289,  293,  298,  303,  311,  338,  348,  372.  384,  410,  481,  514,  540. 
544,554. 


(»5) 

pie  de  la  dédaigner,  et  qui  met  la  langue  nationale  au  rebut  ^  ! 

Le  gouvernement  autrichien  ne  fut  pas  mieux  inspiré  dans 
d'autres  circonstances  où  il  rencontra  ce  que  nous  appellerons 
les  intérêts  linguistiques  des  populations  flamandes.  Ainsi,  en 
1776,  une  place  étant  devenue  vacante  au  Conseil  privé,  un 
certain  Papin,  membre  du  Conseil  provincial  du  Hainaut,  la 
postula.  On  objecta  qu'il  ne  savait  pas  le  flamand»  mais  le 
ministre  plénipotentiaire  comte  de  Starhemberg,  dans  son 
rapport  à  l'Impératrice  sur  cette  affaire,  trouva  que  ce  n'était 
pas  une  raison  sufiisante  pour  écarter  ce  candidat,  deux  autres 
membres  du  Conseil  ne  sachant  pas  davantage  le  flamand,  et  un 
troisième  ne  l'ayant  appris  que  depuis  sa  nomination  ^. 

Autre  exemple.  En  1793,  la  place  d'écoutète  d'Anvers,  à 
laquelle  était  attaché  le  titre  sonore  de  margrave  de  Ryen,  étant 
devenue  vacante,  le  gouvernement  se  mit  en  tête  d'y  nommer 
un  Bruxellois,  le  baron  Van  der  Haeghen,  bien  que  ce  candi- 
dat déclarât  ne  pas  savoir  le  flamand  et  affectât  de  répondre 
en  allemand  aux  questions  qui  lui  était  posées  dans  la  langue 
de  ses  futurs  administrés.  Mais  les  Anversois  n'entendirent  pas 
se  laisser  imposer  un  magistrat  qui  ignorait  leur  langue,  et 
alors,  craignant  que  leur  opposition  ne  le  privât  du  titre  de 
margrave  auquel  il  paraît  avoir  tenu  beaucoup,  le  baron  se 
souvint  tout  à  coup  qu'il  savait  le  flamand,  ou  du  moins  l'ap- 
prit avec  une  rapidité  qui  laissait  douter,  ou  de  son  ignorance 
antérieure,  ou  de  sa  science  nouvelle.  En  présence  de  cette 
bonne  volonté,  le  magistrat  d'Anvers  se  laissa  toucher  :  il 
renonça  à  son  opposition,  et  le  gouvernement  put  enfin  nom- 
mer son  candidat  3. 

Quant  à  la  nation  elle-même,  elle  ne  cessa  de  jouir,  pendant 


1  Voyez  le  volumineux  Recueil  des  anciennes  ordonnances  de  la  Belgique, 
duquel  j*ai  extrait  ces  renseignements. 

*  Prayon  Van  Zuyi.en,  De  Belgische  Taalwetten,  p.  38.  —  Cfr.  le  rap- 
port de  Gachard,  dans  Ylaemsche  Commissie,  pp.  176-177. 

>  Voyez  l'article  de  M.  Mathot,  dans  Verslagen  en  Verhandelingen  der 
Komnklijke  Vlaamsche  Académie,  1893,  pp.  S8-44. 


(86) 

tout  Tancien  régime  et  sous  tous  les  gouvernements,  de  la 
plus  large  liberté  linguistique.  Pour  nous  rendre  compte  de 
l'usage  qu'elle  en  fit,  il  faut  la  voir  dans  les  diverses  manifes- 
tations de  sa  vie  publique,  selon  qu'elle  est  assemblée  en  États 
généraux  ou  groupée  dans  ses  institutions  provinciales,  ou 
enfermée  dans  ses  intérêts  communaux.  Et  d'abord,  les  Etats 
généraux  n'avaient  pas  de  langue  officielle  et  obligatoire.  Le 
français  était,  de  fait,  la  langue  la  plus  généralement  parlée, 
parce  qu'il  était  la  seule  qui  fût  comprise  de  tous;  mais  sa 
prépondérance,  qui  ne  reposait  que  sur  l'usage,  n'avait  rien 
d'absolu.  Le  membre  des  Etats  généraux  qui  voulait  parler 
thiois,  parce  qu'il  s'exprimait  plus  à  l'aise  dans  l'idiome  natal, 
le  faisait  en  toute  liberté,  et  personne  ne  songeait  à  s'en  offus- 
quer. On  voit  même,  dans  l'assemblée  des  États  de  1476,  le 
pensionnaire  de  la  ville  de  Bruxelles,  Gort  Roelands,  qui  faisait 
les  fonctions  de  secrétaire,  haranguer  cette  assemblée  cxï  fla- 
mand. Seulement  il  prit  soin  de  traduire  aussitôt  son  discours 
en  français,  à  l'usage  de  ses  collègues  qui  ne  comprenaient  que 
cette  langue  *. 

En  général,  la  traduction  était  de  règle  pour  tous  les  docu- 
ments  soumis  aux  Etats  en  langue  thioise  ;  il  paraît  même,  à 
en  croire  les  instructions  pour  le  greffe  des  États  de  1576,  que 
l'on  ne  traduisait  pas  seulement  les  documents  thiois  en  fran- 
çais, mais  aussi  les  français  en  thiois  ^.  Je  doute  cependant  que 
la  dernière  partie  de  cette  disposition  ait  été  rigoureusement 
appliquée.  Nul  n'en  sentait  le  besoin,  puisque  tout  le  monde 
comprenait  le  français,  et  nos  aïeux  n'étaient  pas  hommes 
à  prendre  des  mesures  inutiles  pour  l'amour  du  principe.  C'est 
ainsi  qu'on  voit,  dans  les  instructions  pour  les  secrétaires  des 
Etats,  que  lorsqu'ils  ont  à  expédier  des  dépêches  en  langue 
thioise,  ils  ne  peuvent  les  signer  qu'après  qu'elles  auront  été 
paraphées  par  un  délégué  des  Etats.  Pourquoi,  sinon  parce  que 


^  Gachard,  Êttides  et  notices  historiques,  1. 1,  p.  43. 
-  Idem,  ibidem,  t  I,  p.  446. 


(  57  ) 

la  fraude  ou  l'erreur  était  plus  facile  dans  une  langue  que  plu- 
sieurs ne  connaissaient  pas  ^  ?  Aussi,  lorsque,  en  1600,  les  États 
généraux  écrivirent  aux  Hollandais  au  sujet  de  la  paix,  la  lettre 
fut  rédigée  en  français,  puis  traduite  par  les  soins  d'une  com- 
mission spécialement  chargée  de  ce  travail.  De  même,  lorsque 
arriva  la  réponse  des  Hollandais,  elle  fut  d'abord  lue  en  thiois, 
puis  on  décida  «  que  le  greffier  translaterait  les  dictes  lettres  en 
français  paur  les  pravinces  wallatines  sicom  il  fait  ^  ».  Les 
députés  de  la  province  la  plus  germanique,  la  Gueldre,  décla- 
rèrent  aux  Etats  de  1600  qu'ils  ne  s'opposaient  pas  à  ce  que  les 
actes  et  résolutions  des  Ëtats  fussent  conçus  en  français,  mais  à 
la  condition  expresse  que  le  greffier  leur  en  remettrait  copie  en 
langue  thioise.  Et  les  Etats  eux-mêmes  témoignaient  au  besoin 
de  leur  sollicitude  pour  les  intérêts  linguistiques.  Dans  cette 
même  session  de  1600,  ils  demandèrent  que  les  chefs  des 
régiments  et  autres  compagnies  fussent  de  la  même  nation  et 
parlassent  la  même  langue  que  leurs  soldats  ^.  Et  c'est  en 
conformité  du  même  principe  qu'ils  apostillent  en  flamand  des 
pétitions  flamandes  4. 

Les  Etats  provinciaux  et  les  conseils  provinciaux  parlaient 
la  langue  de  leurs  pays.  En  Brabant,  cotte  langue  était  le  fla- 
mand ;  aussi  voyons-nous  que  les  actes  des  États  sont  dans  cette 
langue  ^.  Le  chancelier  de  Brabant  ne  leur  en  parlait  pas  une 
autre,  lorsqu'il  leur  adressait  la  parole  au  nom  du  souverain  6. 
De  même  pour  le  Conseil  de  Brabant,  avec  cette  réserve  cepen- 
dant que  les  actes  qui  intéressent  exclusivement  le  raman  pays 
sont  passés  en  français.  La  Jayeuse  Entrée  de  Philippe  de  Saint- 
Pol,  confirmée  par  celle  de  ses  successeurs,  exigeait  que  le  chan- 
celier de  Brabant  possédât  trois  langues  :  le  latin,  le  français  et 


>  Gaghard,  Actes  des  États  généraux  de  4576-158$,  1. 1,  p.  443. 

^  Gachard,  Actes  des  États  généraux  de  4600,  p.  143. 

'  Idem,  ibidem,  pp.  cxix  et  692,  n.  9. 

'  Idem,  ibidem,  p.  178. 

'  Rapport  de  Gachard,  dans  Vlaemsche  Cornmissie,  p.  177. 

^  Idem,  ibidem. 


(88) 

le  flamand  ^.  Et  lorsque,  quelques  années  plus  tard,  Philippe 
le  Bon  obtint  Tautorisation  d'introduire  dans  le  Conseil  de 
Brabant  deux  membres  étrangers,  il  fut  expressément  stipulé 
qu'ils  devraient  connaître  le  flamand.  En  1598,  à  Finauguratioa 
de  l'archiduc  Albert,  leur  pensionnaire  lut  en  flamand  le  texte 
de  la  Joyeuse  Entrée  et  prêta  serment  dans  la  même  langue 
d'abord,  en  latin  ensuite  ^. 

En  Flandre,  nous  observons  identiquement  les  mêmes  usages 
qu'en  Brabant.  Les  États  de  cette  province,  comme  aussi  son 
conseil,  se  servent  du  flamand  pour  leurs  procès-verbaux  et 
pour  tous  leurs  actes,  toujours  sous  cette  réserve  que  ceux  qai 
intéressent  des  personnes  ou  des  localités  de  langue  française 
sont  en  français.  C'est  ainsi  que  la  correspondance  avec  le 
gouvernement  est  toujours  dans  cette  dernière  langue.  Ce 
respect  pour  la  langue  de  la  minorité,  qui  est  décidément  an 
des  traits  les  plus  caractéristiques  de  notre  ancien  régime,  appa- 
raît surtout  dans  les  relations  avec  le  Tournaisis,  qui,  à  deux 
reprises  (de  1S23  à  1668  et  de  1713  à  1773),  dépendit  de  la  juri- 
diction du  Conseil  de  Flandre  :  tous  les  actes  qui  concernent 
cette  province  sont  en  français.  Un  autre  détail  à  noter,  c'est 
que  les  ordonnances  émanées  du  Conseil  étaient  publiées  dans 
les  deux  langues  3. 

Les  Etats  du  duché  de  Limboui^  délibéraient  en  français; 


1  PouLLET,  Origines,  développements  et  transformations  des  institutions 
dans  les  Pays-Bas,  t.  Il,  p.  249. 

*  Gachard,  Collection  de  documents  inédits  concernant  rhistoire  de 
Belgique,  t.  I,  pp.  482  et  483. 

>  Voyez  Vlaemsche  Commissie,  p.  i 84,  où  on  lit  notamment  dans  le 
rapport  de  M.  Van  der  Meersch,  archiviste  de  la  Flandre  orientale  :  «  De 
ordonnantiën,  afgekondigd  in  het  consistorie  van  den  raed  van  Ylaen- 
deren,  waren  in  de  twee  talen  gednikt.  maer  ik  durf  destemin  verzekeren 
dat  de  fransche  tekst  beschouwd  werd  als  offici^^le  teksti  en  de  vlaemscbe 
tekst  als  de  authentieke  vertaling^  daer  het  blykt  uit  de  opzoekingen 
gedaen  door  de  koninglyke  commissie  voor  de  uitgave  der  oude  wetten, 
dat  voor  het  enkel  tydstip  van  1700  tôt  1750  er  meer  dan  250  vlaemsche 
ordonnantién  bestaen,  waervan  men  den  franschen  tekst  niet  vindt  » 


(»9) 

toutefois,  quand  ceux  des  pays  de  Rolduc  et  de  Fauquemont 
siégeaient  isolément,  ils  se  servaient  du  flamand  i. 

Les  registres  de  la  Haute-Cour  de  Limbourg,  laquelle  exerçait 
sa  juridiction  sur  un  pays  partie  flamand,  partie  wallon,  sont 
entièrement  bilingues  dès  1531,  date  du  plus  ancien  de  la  série. 
Il  est  même  à  remarquer  que  lorsqu'ils  rendent  une  sentence 
en  flamand,  ceux  qui  portent  un  nom  wallon  le  traduisent  :  ainsi 
Jean  le  Tyndeur  devient  Johan  de  Verwer,  et  ainsi  de  suite  ^. 
Dans  les  registres  aux  appels,  dont  la  série  commence  en  1567, 
nous  voyons  que  les  appels  des  villages  flamands  sont  réguliè- 
rement jugés  en  flamand,  et  ceux  des  villages  wallons  en  fran- 
çais 3.  Lorsque  demandeur  et  défendeur  ne  parlaient  pas  la 
même  langue,  c'est  celle  du  dernier  qui  était  employée  par  lo 
tribunal  4.  Cette  règle  était  appliquée,  en  Limbourg,  avec  um* 
grande  exactitude  ^. 

Le  Conseil  de  Luxembourg  appliquait  la  même  règle  que  la 
Haute-Cour  de  Limbourg  :  les  causes  qui  lui  étaient  soumises 
étaient  traitées  en  français  bu  en  allemand,  selon  la  langue 
parlée  dans  la  localité  d'où  venaient  les  plaidants  6.  a  Dans  les 
premiers  temps,  les  procès  qui  devaient  être  conduits  en 
langue  allemande  l'étaient  le  même  jour  que  les  procès  en 
langue  française,  et  les  protocoles  du  Conseil  fournissent  alter- 
nativement des  actes  en  ces  deux  langues;  plus  tard,  une  par- 
tie des  journées  fut  consacrée  exclusivement  aux  causes  du 


<  Rapport  (le  Polàin,  dans  Vlaemsche  CommLme,  p.  174. 

<  OEuvres  de  la  Haute-Cour  de  Limbourg,  aux  Archives  de  TÊtat,  à 
Liège. 

*  Ibidem, 

*  PouLLET,  op.  cit.,  1. 1,  p.  455. 

3  Cfr.  Daris,  Analectes  pour  servir  à  l* histoire  ecclésiastique  de  la 
Heigiqtie,  l.  XII  (1875),  p.  471. 

"  «  Disceptatur  coram  eo  senatu  et  grnuanice  simul  et  gallice,  pro 
locorum  unde  causae  hue  deferuntur  rations.  »  Guichardin.  Totius  Belgii 
Descriptio,  éd.  d'Amsterdam,  1652,  p.  319,  suivi  par  I^rrtei^,  Historia 
Luxemburgensis,  éd.  de  Cologne,  1638,  p.  119. 


(  60  ) 

quartier  allemand,  une  autre  à  ceux  du  quartier  wallon  <.  « 
Les  États  de  Luxembourg  se  servaient  généralement  de  la 
langue  allemande.  C'est  dans  cette  langue  que  sont  rédigés  la 
plupart  des  documents  contenus  dans  les  soixante  volumes  de 
leur  Registrature  pour  le  dernier  siècle  â.  Lors  de  Favènement 
d'Albert  et  Isabelle ,  les  députés  luxembourgeois  prêtèrent 
serment  en  allemand  (1598)  ^.  A  la  joyeuse  entrée  de  Charles  II, 
le  20  février  1666,  à  celle  de  Philippe  Y,  en  1702,  et  à  celle 
de  Charles  VI,  le  24  mai  1725,  le  serment  de  fidélité  fut 
encore  prêté  par  les  Etats  en  allemand  4.  J'ai  déjà  dit  que,  de 
son  côté,  le  souverain  ou  son  représentant  prétait  serment  aux 
États  dans  la  même  langue.  C'est  du  moins  ce  qui  eut  lieu  au 
XVIII'  siècle,  lors  des  inaugurations  de  Marie-Thérèse,  de 
Joseph  II,  de  Léopold  II  et  de  François  II.  Alors  que  tout  le 
reste  de  la  cérémonie  se  passe  en  français,  la  prestation  du 
serment  réciproque  a  lieu  dans  la  langue  sacramentelle  et  en 
quelque  sorte  archaïque  s. 

Il  était  important  de  noter  les  usages  des  Conseils  provin- 
ciaux  et  des  Etats  provinciaux  :  ils  ont  un  intérêt  tout  spécial  en 
ce  sens  que  ces  autorités,  ayant  affaire  tour  à  tour  à  des  popu- 
lations germaniques  ou  wallonnes,  se  trouvent  plus  souvent 
dans  le  cas  d'appliquer  le  grand  principe  qui  a  dominé  noire 
vie  publique  jusqu'à  la  fin  de  l'ancien  régime,  et  qui  voulait 
que  les  pouvoirs  publics  parlassent  à  chacun  sa  langue.  On  vient 
de  voir  avec  quelle  fidélité  on  s'y  est  conformé. 
Enfin,  dans  toutes  nos  provinces,  les  communes  ne  se  ser- 

<  Van  Wbryeke,  yotice  sur  le  Conseil  provincial  de  Luxembourg  ^  Publi- 
cations DE  l'Institut  Royal  Grand-Ducal  de  Luxembourg,  t.  XL,  p.  U 
du  tiré  à  part). 

^  Gachard,  Notice  sur  les  Archives  des  anciens  Étals  de  Luxanèourg 
(Compte  rendu  de  la  Commission  royale  d'histoire,  S«  série,  t  VU  . 

'  Gachard,  Collection  de  documents  inédits,  1. 1,  p.  484. 

*  L'Évéque  de  la  Basse  Mouturib,  Itinéraire  du  Luxembourg  gerina- 
nique,  p.  iv.  Pour  celle  de  Philippe  V,  voyez  Uourt  dans  Tandbl,  Les 
communes  luxembourgeoises,  t.  1,  p.  il. 

'  Archives  du  Royaume  ù  Bruxelles,  Conseil  privé,  carton  501. 


(61  ) 

virent  jamais  que  de  leur  langue  locale.  Celles  qui  avaient, 
comme  Bruges,  le  caractère  d*une  ville  internationale  avaient 
compris  les  devoirs  qui  leur  incombaient  de  ce  chef  :  elles 
exigeaient  des  clercs  de  l'échevinage  la  connaissance  des  trois 
langues,  et  les  sentences  étaient  rendues  tour  à  tour  en  latin, 
en  français  ou  en  flamand,  selon  la  nationalité  des  intéressés.  Il 
est  à  remarquer  que  les  affaires  où  étaient  en  cause  des  Anglais 
étaient  traitées  en  français  ^.  De  même  à  Anvers,  le  secrétaire 
de  la  ville  devait  manier  les  trois  langues.  Nous  possédons 
le  recueil  des  lettres  publiques  écrites  par  le  secrétaire  Jean 
Dochius  dans  Tcxercice  de  ses  fonctions,  de  1885  à  1605  :  elles 
sont,  selon  le  destinataire,  en  latin,  en  français  ou  en  fla- 
mand s.  Pour  le  reste,  les  archives  de  ces  deux  villes  sont  tota- 
lement flamandes  3.  Il  en  était  de  même  à  Malines  ^  et  à 
Louvain  '.  A  Bruxelles,  Téchevinage,  depuis  qu'au  XVI"  siècle 
il  avait  quitté  le  latin,  se  servait  invariablement  du  flamand.  Le 
26  octobre  1696,  dans  l'acte  accordant  à  Tavocat  Descartes 
l'autorisation  de  présenter  des  pièces  processorales  en  français, 
le  magistrat  stipula  expressément  que  cette  mesure  était  sans 
conséquence  6, 

A  Gand,  le  flamand  n'a  cessé  d'être  la  langue  exclusive  des 
actes  échevinaux,  tant  de  la  keure  que  des  parchons  ''.  Lors  des 
troubles  du  XVI"  siècle,  Charles  V  ayant  envoyé  à  la  commune 
un  message  écrit  en  français  qui  lui  exprimait  son  méconten- 
tement, la  Collace  décida  de  faire  traduire  ce  document  en 


*  Giluodts-Van  Severen,  Inventaire  des  Archives  de  Bruges,  t.  I, 
pp.  924  et  suivantes. 

<  GÉNARi),  Bulletin  des  Archives  d'Anvers,  t.  XVI  et  XVII. 

'  Gachard,  Ylaemsche  Commissie,  p.  186.  —  Collection  de  documenta 
inédits  concernant  V histoire  de  Belgique,  t.  Il,  pp.  1-30. 

^  Gachard,  op.  cit.,  pp.  30-58. 

»  Le  flamand  «  était  la  langue  dont  on  se  servait  dans  tous  les  actes  de 
la  ville.  »  Gachard,  Collection  de  documents  concernant  V histoire  de 
Belgique,  t.  lU,  p.  181. 

*  Henné  et  Wauters,  Histoire  de  la  ville  de  Bruxelles,  p.  597. 
7  Ylaemsche  Commissie,  pp.  179  et  180. 


langue  flamande,  parce  quil  était  difficile  à  comprendre  <. 

Toutes  les  autres  communes  du  pays  flamand  ne  se  servent 
que  du  flamand  dans  leurs  actes  publics  :  c'est  ce  qui  nous  est 
attesté  pour  Audenarde,  pour  Eecloo,  pour  Saint-Nicolas, 
pour  Courtrai  s,  pour  Ypres  enfin,  où,  comme  le  fait  observer, 
non  sans  une  pointe  de  malice,  M.  G.  Desmarez,  le  français  avait 
«  disparu  à  Taurore  de  l'ère  bourguignonne  3  ».  En  ce  qui 
concerne  les  cours  échevinales,  nous  voyons  prévaloir,  ici 
comme  ailleurs,  la  grande  règle  qui  veut  que  les  tribunaux  se 
servent  de  la  langue  des  plaideurs.  Cela  nous  est  attesté  for- 
mellement pour  Audenarde,  et  cela  s'applique  sans  doute  à 
toutes  les  autres  villes  flamandes  ^. 

Lorsque,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  le  gouverne- 
ment eut  pris  au  XVIII*  siècle  l'habitude  de  correspondre  avec 
les  communes  dans  une  langue  qui  n'était  pas  la  leur,  celles^i 
n'imitèrent  pas  le  mépris  qu'il  professait  pour  l'un  des  idiomes 
nationaux.  A  vrai  dire,  Bruxelles,  qui,  en  sa  qualité  de  capi- 
tale, subissait  davantage  l'influence  du  gouvernement  ceolral, 
avait  depuis  longtemps  adopté  le  français  pour  sa  correspon- 
dance avec  l'autorité  supérieure.  Dans  ses  ordonnances,  cetle 
ville  employa  les  deux  langues  concurremment  pendant  le 
XVIII*  siècle  ^.  Mais  il  n'en  fut  pas  de  même  partout  et,  à 
l'occasion,  nous  voyons  les  villes  flamandes  réclamer,  sans 
grande  vivacité  d'ailleurs,  contre  l'abus  qui  s'introduisait  Du 
moins,  en  4791,  le  Large  Conseil  d'Anvers  faisait  savoir  au 
gouvernement  qu'il  lui  serait  très  agréable  {dot  kem  seer  aan- 
genaam  %oude  z^n)  que  toutes  les  pièces  lui  fussent  soumises 

*  «  Maer  mids  dat  se  (se.  de  brieven)  aile  in  walsche  waren  ende  seer 
quaet  om  de  gerocente  te  verstane,  soo  begheerde  de  rainheere  de  huever- 
deken  dat  men  se  translateren  soude  in  vlaemsche.  »  Van  der  Ifagctsai, 
Memorienboek  der  stad  Ghent,  i,  II,  pp.  158-159,  cité  par  Vlaemsche  Cm- 
missie,  p.  182. 

<  Vlaemsche  Commùsie,  pp.  180, 183, 184-187. 

>  Voy.  la  remarquable  étude  de  ce  savant  que  je  publiedans  VAppendia, 

*  Voyez  Van  der  Mbbrscr,  dans  Vlaemsche  Commissiez  p.  183. 
B  Lis  mêmes,  op.  cit. 


i 
\ 

I 
I 


(  03  ) 

dans  la  langue  maternelle  {in  de  moederlijke  iael)  ^  Et  Ton 
a  vu  cette  même  ville,  au  moment  où  Tancien  régime  allait 
crouler  pour  toujours  dans  les  Pays-Bas,  protester  contre  la 
nomination  d'un  écoutète  qui  affectait  de  ne  pas  savoir  sa 
langue.  Des  cas  de  ce  genre  durent  se  présenter  plus  d'une 
fois  au  XVIII^  siècle;  j'en  rencontre  un  bien  intéressant  dans 
une  petite  commune  rurale  du  Brabant. 

A  Ësemael,  en  17S8,  il  y  avait  un  greflBer  du  nom  d'Ancion 
qui  se  servait  exclusivement  du  français  pour  tous  les  actes  de 
son  office.  Les  habitants,  le  curé  en  léte,  réclamèrent  et 
finirent  par  intenter  un  procès  au  greffier,  alléguant  que  leur 
paroisse  était  flamande  et  que  le  flamand  y  était  la  langue 
usuelle.  Le  Conseil  de  Brabant  leur  donna  raison  et  décida, 
par  sentence  du  20  juin  1788,  que  les  cahiers  d'imposition, 
les  comptes  du  village,  ceux  de  l'église  et  de  la  table  des  pau- 
vres, les  rôles,  affiches,  publications,  actes  d'adhéritance, 
transports  de  biens  et  en  général  tous  les  actes  de  loi  devaient 
être  rédigés  en  flamand  s. 

On  peut  dire  d*une  manière  générale  que  les  mêmes  principes 
prévalaient  au  pays  de  Liège.  Là  aussi,  le  français  et,  dans  une 
certaine  mesure,  le  latin  étaient  la  langue  officielle  du  gouver- 
nement pour  les  affaires  générales.  Le  Conseil  privé  du  prince 
n'instrumentait  et  ne  délibérait  qu'en  français  ou  en  latin;  à 
partir  du  XVIII^  siècle,  le  français  resta  la  langue  exclusive  <^. 
Hais  dans  toutes  les  relations  avec  les  habitants,  le  gouverne- 
ment leur  parlait  leur  langue,  il  les  parlait  toutes  les  deux  à  la 
fois.  Le  résultat  de  l'élection  du  prince-évêque  était  proclamé 
du  haut  du  jubé  de  Saint-Lambert,  non  seulement  en  latin, 
mais  encore  en  français  et  en  flamand  *.  Les  édits  étaient 


*  Voyez  Mathot,  dans  Verslagen  en   Mededelingen  der  Vlaamscfie 
Académie,  1893,  p.  31. 

*  A.  Wauters,  Les  communes  rurales,  canton  de  TirUmont,  communes 
rurales,  p.  73. 

»  Voyez  PoLAiN,  dans  Ylaemsche  Commissie,  p.  173. 

*  POULLBT,  op.  cit.,  1. 1,  p.  374. 


' 


(64) 

promulgués  dans  les  deux  langues;  il  en  est  dont  nous  ne 
possédons  plus  que  le  texte  flamand.  Les  afiaires  locales  étaient 
traitées  dans  la  langue  des  localités.  Seulement  vers  la  fin  du 
XVIII*  siècle,  le  gouvernement  liégeois,  tout  comme  celui  des 
Pays-Bas»  semble  perdre  peu  à  peu  le  respect  qu*il  professait 
pour  la  liberté  linguistique  de  ses  sujets  flamands.  De  1684 
à  1794,  tous  les  règlements  des  villes  émanés  des  princes- 
évéques,  même  ceux  des  villes  flamandes,  sont  conçus  en 
français.  Il  y  a  une  tendance  manifeste  à  favoriser  cette  langue 
au  préjudice  de  la  flamande  t. 

En  1778,  un  édit  du  prince  supprima  l'usage  du  flamand 
devant  la  cour  de  Corswarem,  pour  la  raison  que  le  français 
s'était  plus  répandu  dans  cette  localité;  désormais,  la  justice 
devait  être  rendue  en  français  ^.  Le  motif  est  plausible,  mais 
on  a  le  droit  de  se  demander  si,  dans  le  cas  inverse,  le  gouver- 
nement aurait  mis  autant  d'empressement  à  faire  cette  substi- 
tution de  langue.  C'est  ce  même  gouvernement  qui  prescrivit 
en  1774,  à  tous  ceux  qui  auraient  quelque  communication 
à  soumettre  au  Conseil  privé  du  prince,  de  le  faire  en  fran- 
çais 3. 

Le  tribunal  de  l'ofiicial,  qui  était  la  plus  haute  juridiction 
ecclésiastique  du  pays,  était  une  institution  bilingue.  L'oflicial 
devait  savoir,  outre  le  latin,  le  français  et  le  flamand  ^.  A 
partir  de  1487  jusqu'à  la  fin  de  la  principauté,  nul  n'occupa 
plus  les  fonctions  de  grand  juge  ecclésiastique  du  diocèse  qui 
ne  connût  les  trois  langues.  Quand  Jean  de  Bavière,  ne  trou- 
vant plus  l'oSicialité  en  lieu  sûr  à  Liège,  crut  devoir  la  trans- 


*  PoLAiN,  Rapport  du  7  janvier  1857  à  l'Archiviste  général,  consené  aux 
Archives  de  TÉtat,  à  Liège,  et  Vlaemsche  Commissie,  p.  174. 

'  Recueil  des  ordonnances  de  la  principauté  de  Liège,  2«  série,  1. 11,  p.  51. 

'  Demarteau,  Le  flamand  dans  rancienne  principauté  de  LUgt 
(Conférences  de  la  Société  d'art  et  d'histoire  du  diocèse  de  Liège, 
l'«  série,  1888,  p.  66.) 

*  Voyez  la  paix  de  Saint-Jacques,  dans  Louvbbx,  Recueil  des  Édits, 
t.  1,  p.  387. 


(65) 

porter  ailleurs,  îl  la  sectionna  en  deux  sièges  :  un  wallon  à 
Huy,  et  un  thiois  à  Haestricht  ^. 

L'écrivain  auquel  j'emprunte  ce  renseignement  ajoute,  sans 
d'ailleurs  fournir  aucune  preuve  de  son  dire,  qu'aux  journées 
des  États,  le  bourgmestre  de  Huy  était  chargé  de  traduire  en 
français  les  discours  des  orateurs  flamands,  et  que  celui  de 
Tongres,  de  son  côté,  traduisait  en  flamand  les  paroles  de  ses 
collègues  wallons  ^.  Après  avoir  fait  d'infructueuses  recherches 
pour  trouver  quelque  trace  d'un  usage  si  intéressant,  je  me 
suis  convaincu  qu'il  faut  s'en  tenir  à  la  déclaration  plus  auto- 
risée de  M.  Polain,  qui  nous  dit  que  les  délibérations  des 
Etats  avaient  lieu  en  français  seulement,  de  même  que  sont 
rédigées  en  français  les  convocations  et  les  propositions  qui 
leur  étaient  soumises  par  le  prince.  La  députation  perma- 
nente  des  Etats  ne  se  servait  non  plus  que  du  français.  11  faut 


^  Demarteau,  op.  cit.,  pp.  52  el  53. 

*  Idem,  ibidem,  pp.  43  et  48.  M.  Demarteaii  oublie  ((ue  les  États  de 
Liège  étaient  composés  de  trois  ordres  délibérant  séparément,  et  que, 
dans  tous  les  cas,  le  rôle  qu'il  attribue  aux  bourgmestres  de  Huy  et  de 
Tongres  aurait  été  limité  aux  séances  du  seul  État  tiers.  Il  omet  ensuite 
de  nous  dire  ce  qui  avait  lieu  dans  le  cas,  probablement  fréquent,  où  le 
bourgmestre  de  Huy  ne  savait  pas  le  flamand.  L'origine  de  Terreur,  dont 
au  surplus  M.  Demarteau  n'est  pas  seul  responsable,  me  parait  être  une 
phrase  d'un  historien  liégeois  ordinairement  sujet  à  caution.  Dans  son 
Tableau  de  la  constitution  liégeoise  (Liège,  1844),  M.  Henaux  écrit, 
page  24  :  «  Dans  les  journées  d'États,  les  bourgmestres  de  Huy  étaient 
les  interprètes  de  leurs  collègues  des  villes  wallonnes,  et  les  bourgmestres 
de  Tongres,  ceux  des  villes  uzantes  de  la  langue  teutonique.  »  Cette 
phrase  a  d'ailleurs  disparu  de  l'édition  de  1858  du  même  ouvrage. 

11  faut  être  prévenu  à  un  degré  extraordinaire  pour  se  servir  des  aflSr- 
mations  de  Henaux  en  vue  de  battre  en  brèche  le  rapport  de  Polain, 
comme  on  fait  dans  Vlaetnsche  Cornmissie,  p.  173,  note,  où  l'auteur  écrit 
gravement  :  «  Het  schijnt  dat  de  inlichtingen  van  den  heer  archiefbe- 
waerder  Polain  niet  genoegsaem  sijn.  M.  Ferdinand  Henaux,  die  over 
de  oude  luiksche  staetkundige  instellingen  geschreven  heeft,  meldt,  etc.  » 
Il  est  vraiment  dérisoire  de  s'armer,  contre  les  affirmations  catégoriques 
d'un  homme  compétent,  des  allégations  sans  preuves  d'un  amateur. 
Tome  XLVIII.  vol.  II.  5 


(66) 

cependant  remarquer  que  par  rapport  à  leur  représentation 
dans  le  corps  des  députés,  les  bonnes  villes  étaient  partagées 
en  deux  groupes,  le  flamand  et  le  wallon,  dont  chacun  choi- 
sissait son  député  ^. 

En  ce  qui  concerne  les  affaires  locales,  il  faut  d'abord  faire 
une  distinction  entre  le  comté  de  Looz,  qui  est  foncièrement 
thiois,  et  le  reste  de  la  principauté,  qui  est  en  grande  majorité 
wallon.  Le  comté  de  Looz ,  qui  correspond  assez  bien  à  la 
province  du  Limbourg  belge,  fut  de  tout  temps  la  plus  germa- 
nique de  toutes  nos  régions.  Aussi  haut  qu'on  remonte  dans 
riiistoire,  c'est  le  thiois  qu'on  y  trouve  comme  langue  littéraire 
après  le  latin.  Comme  Ta  montré  un  de  nos  plus  éminents 
philologues,  c'est  à  Looz,  à  la  cour  de  la  comtesse  Agnès, 
femme  du  comte  Louis  I^,  et  à  la  demande  de  cette  grande 
dame,  que  le  célèbre  poète  Henri  van  Veldeke,  lossain  lui- 
même,  composa  en  langue  thioise  sa  Légende  de  saint  ServMS^. 
Tant  que  le  comté  garda  son  indépendance,  sa  langue  littéraire 
et  officielle  fut  le  thiois.  Et  lorsque,  après  1365,  il  eut  été  défini- 
tivement annexé  à  la  principauté  de  Liège,  il  la  conserva  pré- 
cieusement. Ses  nouveaux  souverains  la  lui  parlèrent  toujours. 
La  keure  pénale  donnée  en  1366  à  la  ville  de  Saiot-Trond 
par  l'abbé  et  par  Tévéque  de  Liège  est  en   flamand  3;  en 
flamand  d'autres  documents  de  1393,  de  1404,  de  1414,  etc., 
pour  la  même  ville,  émanés  des  mêmes  souverains  ^.  Les 
règlements  donnés  à   la  commune  de  Herck   par  Jean  de 
Bavière  en  1414  et  en  1417  sont  en  flamand  ^.  De  même  ceux 

'  Nous  voyons  que  cet  usa^e  a  subsisté  jusqu'à  la  fin  du  XVIII*  siècle. 
En  1760,  le  choix  du  député  des  villes  flamandes  donna  lieu  à  un  procès, 
dont  le  dossier  se  trouve  aux  Archives  de  Liège,  et  qui  fut  finalement  porté 
dnvant  la  Chambre  de  Wetzlar. 

<  Sinte  Servatius  légende  van  Heynrijk  van  Veldeken,  door  J.-H.  Boi* 
MANS,  Maeslricht,  4853. 

'  S.  BoRMANS,  Recueil  des  ordonnances  de  la  principauté  de  Lièges 
i«  série,  p.  313. 

*  Idem,  ibidem,  pp.  359,  399,  451. 

£  IDBM,  ibidem,  pp.  i86  et  521. 


(67) 

que  Jean  de  Heinsberg  accorda  en  1433  aux  métiers  de  Hasselt, 
et  en  1447  à  la  ville  de  Brée  ^  et  à  la  cour  de  Boyenhoven  ^.  Cest 
le  cruel  vainqueur  bourguignon  qui,  le  premier,  parle  en  fran- 
çais aux  villes  de  Saint-Trond  et  de  Looz,  en  1467,  et  elles  lui 
répondent  dans  la  même  langue  3.  Mais  dès  ^ue  le  pays  a 
retrouvé  quelques  lueurs  d'indépendance,  Louis  de  Bourbon 
correspond  en  flamand  avec  Saint-Trond,  en  1478  4-,  et  son 
successeur  Jean  de  Homes  en  agit  de  même  avec  Hasselt,  en 
1500  s.  D'ailleurs,  il  y  avait  longtemps  que  le  flamand  s'était 
émancipé  au  pays  de  Saint-Trond.  Dès  13S4,  une  convention 
entre  Tabbaye  et  le  sire  de  Fauquemont  est  écrite  en  flamand, 
et  à  partir  de  cette  date,  nous  rencontrons,  dans  le  cartulaire 
de  l'abbaye,  plus  d'une  pièce  flamande  relative  à  des  actes 
passés  par  l'abbaye,  les  uns  avec  des  seigneurs,  les  autres  avec 
des  manants  6. 

La  salle  de  Curange,  en  1486,  renvoya  les  pièces  françaises 
du  procès  des  feudataires  de  Warans,  jusqu'à  ce  qu'on  les  tra- 
duisît. Elle  refusa  net  de  s'occuper  de  l'aflaire  intentée  à  Anne 
d'Egmont  par  une  dame  de  Montmorency,  parce  que  celle-ci 
ne  lui  avait  pas  présenté  ses  conclusions  en  flamand  t. 

Dans  le  reste  de  la  principauté,  le  flamand  n'est  pas  sacrifié. 

Les  échevins  de  Liège  étaient  tenus  de  connaître  les  deux 
langues  et  de  rendre  leur  sentence  dans  la  langue  des  plai- 
deurs. Les  registres  du  grefle  scabinal  contiennent  plus  d'un 
acte  rédigé  en  flamand.  Un  des  plus  curieux,  c'est  assurément 

'  S.  BoRNANs,  Recueil  des  ordonnances  de  la  principauté  de  Liège, 
i^«  série,  pp.  558  et  570. 

*  Daris,  Histoire  de  la  bonne  villes  des  comtes  et  de  Véglise  de  Looz, 
t.  II,  p.  56. 

^  S.  BoRMANS,  Recueil  des  ordonnances  de  la  principauté  de  Liège, 
ir«série,  pp.  606et61â. 

^  IDBM,  ibidem,  p.  66%. 

•>  Idem,  ibidem,  p.  786. 

«  PiOT,  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Trond,  1. 1,  pp.  523,  540,  558, 

599. 
^  Dbmartbau,  op.  cit.  Je  n'ai  pu  contrôler  ces  diverses  assertions. 


(68) 

cette  déclaration  de  1369  par  laquelle  les  échevins  attestèrent 
qu'Anvers  avait  de  tout  temps  joui  dans  leur  ville  du  droit  de 
vendre  des  poissons  ^.  Parfois,  Tobligation  de  satisfaire  aux 
besoins  de  populations  bilingues  engendrait  quelques  difficul- 
tés. Ainsi,  en  1565,  dans  rassemblée  des  États  convoquée  par 
Gérard  de  Groesbeek  dès  son  avènement,  les  députés  des  villes 
de  Tongres,  Saint-Trond,  Hasselt,  Looz,  Waremme,  Maeseyck 
et  Stockem  demandèrent  que,  des  quatorze  échevins  de  Liège, 
il  y  en  eût  toujours  sept  au  moins  comprenant  le  flamand, 
pour  juger  en  appel  les  causes  qui  leur  étaient  apportées  du 
pays  flamand  ^. 

11  serait  intéressant  de  relever,  dans  les  registres  des  justices 
rurales,  la  trace  de  l'usage  simultané  des  deux  langues  attesté 
par  Polain  :  on  en  trouverait  plus  d'une  qui,  comme  Waremme 
ou  Roloux,  se  servait  de  l'une  ou  de  l'autre  ^,  selon  la  natio- 
nalité de  ceux  qui  comparaissaient  devant  elle.  Ce  travail 
n'est  pas  fait;  il  mérite  de  tenter  la  curiosité  d'un  de  nos 
jeunes  archivistes,  et  il  nous  apporterait  une  preuve  de  plus 
qu'au  pays  wallon,  sous  l'ancien  régime,  il  n'était  pas  encore 
de  mode  d'ignorer  l'une  de  nos  langues  nationales. 

Telle  était  la  situation,  lorsque  le  régime  français,  introduit 
dans  nos  provinces  à  la  suite  de  leur  annexion  à  la  France  par  la 
loi  de  l'an  111,  inaugura  le  règne  absolu  et  exclusif  de  la  langue 
française.  Les  lois  révolutionnaires  régissant  le  langage,  que 


*  Signalé  d'abord  par  Charles  Nys,  Inventaire  des  ckarles  et  docunienLs 
appartenant  aux  Archiver  d'Anvers,  Anvers,  1858,  p.  47,  et  dans  Ylaemsche 
Commissic,  Bruxelles,  1859,  p.  173;  publié  dans  Comptes  rendus  des 
séances  de  la  Commission  royale  d'histoire,  5«  série,  1. 111,  p.  451  (1893). 
L'original  repose  aux  Archives  d'Anvers. 

*  Daris,  Histoire  du  diocèse  et  de  la  principauté  de  Liège  pendant  le 
XVI^  sièclCy  p.  206.  Qu'on  ne  s'éionne  pas  de  rencontrer  le  nom  de 
Waremme  dans  une  liste  de  localités  flamandes.  Celte  ville  a  été  flamande 
dans  l'origine  (voyez  ci  dessus,  1. 1,  pp.  136  et  suivantes),  et  même  après 
avoir  été  francisée  elle  contenait  une  section,  Rettincourt,  qui  est  toujours 
restée  thioise. 

5  Ylaemsche  Commissiez  p.  174. 


(69) 

nous  analyserons  dans  le  chapitre  suivant,  furent  appliquées 
aussi  en  Belgique,  et  Tusage  de  toute  autre  langue  proscrit. 

Les  administrateurs  que  nous  envoyèrent  successivement  la 
République  et  l'Empire  travaillèrent  à  Tenvi  à  Fœuvre  de  la 
firancisation  des  provinces  belges.  Le  plus  coulant  d'entre  eux, 
Voyer  d'Argenson,  préfet  du  département  de  l'Escaut,  se  mon- 
tra, dit  un  historien  récent,  «  aussi  exact  qu'aucun  de  ses  col- 
lègues à  poursuivre  l'exécution  des  lois  et  la  francisation  défi- 
nitive du  pays,  ardent  notamment  à  interdire  les  publications 
périodiques  en  langue  flamande  ^  ». 

En  1800,  dans  une  réunion  des  principaux  fonctionnaires 
belges  sous  la  présidence  d'un  conseiller  d'État,  Regnault 
de  Saint-Jean  d'Angély,  les  directeurs  de  l'enregistrement 
a  émirent  le  vœu  que  la  rédaction  de  tous  les  actes  en  langue 
française  devint  obligatoire,  et  exposèrent  que  les  actes  fla- 
mands étaient  une  source  de  fraudes  :  ils  ne  parurent  pas  sup- 
poser, dit  un  écrivain  français,  qu'on  pût  exiger  de  leurs 
employés  la  connaissance  du  flamand  ^  d.  Sous  l'Empire,  au  rap- 
port du  même  témoin,  qui  ne  sera  pas  suspecté,  «  les  agents 
du  pouvoir  mettaient  un  acharnement  particulier  à  proscrire 
les  livres  et  journaux  flamands,  sans  comprendre  qu'on  n'a 
jamais  aboli  l'usage  d'une  langue  par  la  persécution  3  ». 

Il  ne  faut  pas  se  figurer  que  ces  mesures  prises  contre  leur 
langue  aient  été  pour  beaucoup  dans  les  griefs  des  Belges 
contre  le  régime  français.  Depuis  longtemps,  on  était  habitué 
en  Belgique  à  considérer  le  français  comme  Tidiome  d'une 
civilisation  supérieure,  et  la  préférence  que  lui  avait  témoignée 
le  gouvernement  autrichien  n'était,  en  somme,  que  la  preuve 
des  dispositions  de  l'esprit  public  à  cet  égard.  L'aversion 
qu'inspira  par  la  suite  le  régime  révolutionnaire  imposé  à 
notre  pays  par  la  France  ne  s'étendit  pas  à  la  langue  fran- 

*  Lanzac  de  Laborie,  La  domination  française  en  Belgique,  t.  II,  p.  970. 
Cfr.  A.  Bergmann,  Geschiedenis  van  Lier,  p.  521 . 
<  Lanzac  de  Laborie,  La  domination  française  en  Belgique,  1. 1,  p.  435. 
^  Idem,  ibidem,  t.  II,  p.  i84. 


(70) 

çaise.  Elle  n'avait  jamais  été  une  étrangère  en  pays  flamand  ; 
elle  n'y  fut  jamais  considérée,  même  aux  jours  les  plus  graves, 
comme  le  symbole  de  la  domination  étrangère.  Aussi  ne  fut- 
elle  pas  comprise  dans  le  discrédit  qui  frappa  de  bonne  heure 
en  Belgique  la  domination  française,  et  la  bourgeoisie  des 
villes  flamandes,  en  même  temps  qu'elle  soupirait  après  la 
chute  de  la  tyrannie  jacobine,  resta>t-elle  l'agent  le  plus  actif 
de  la  francisation.  La  réaction  consciente  et  systématique  du 
gouvernement  hollandais  contre  cet  état  de  choses,  loin  de 
l'affaiblir,  contribua,  au  contraire,  à  le  développer.  Moins 
heureuse,  en  eflet,  que  sa  rivale,  la  langue  flamande  fut  en 
quelque  sorte  compromise,  aux  yeux  des  Flamands  eux- 
mêmes,  par  les  excès  de  ses  partisans,  et  l'on  vit,  dans  les  der- 
nières années  du  régime  hollandais,  la  bourgeoisie  flamande 
signer  des  pétitions  protestant  contre  la  prépondérance  de  sa 
langue  locale! 

Ainsi,  tout  servait  la  cause  de  la  francisation  :  d'une  part, 
les  mesures  qu'avait  prises  en  sa  faveur  le  conquérant  étran- 
ger; de  l'autre,  l'hostilité  résolue  qu'elle  rencontrait  de  la  part 
du  gouvernement  des  Pays-Bas.  La  révolution  de  1830  fut  un 
triomphe  pour  elle,  et  c'est  seulement  le  mouvement  flamand, 
inauguré  vers  1835,  qui  a  pu,  après  une  génération,  obtenir 
quelques  bons  résultats  en  sens  opposé.  Puisse-t-il  lui-même 
ne  pas  se  laisser  entraîner  par  les  démagogues  à  de  nouveaux 
excès,  et  ne  jamais  oublier  qu'en  pays  flamand  la  civili- 
sation doit  rester  bilingue,  sous  peine  de  déchoir  de  son  rang 
historique  ! 

Résumons  rapidement  les  faits  historiques  qui  se  dégagent 
de  cette  enquête. 

1.  Aussi  haut  que  l'on  peut  remonter  dans  l'histoire  de  nos 
provinces  de  langue  germanique,  on  constate  que  le  français 
y  a  toujours  joui ,  d'une  grande  diffusion  parmi  les  classes 
supérieures.  Il  était  pour  elles  ce  qu'il  est  encore  aujourd'hui, 
une  espèce  de  seconde  langue  nationale. 


{  71  ) 

2.  Les  Belges  flamands  et  allemands  se  sont  servis  du  français 
dans  les  relations  de  la  vie  publique  un  siècle  avant  de  recou- 
rir à  leur  idiome  maternel.  Au  XII h  siècle,  les  cours  de 
Bruges  et  de  Luxembourg  étaient  des  cours  françaises,  tout 
comme  au  XVIIl*  celles  de  Berlin  et  de  Bade. 

3.  C'est  le  mouvement  démocratique  du  XIY" siècle  quia  mis 
en  honneur  les  idiomes  germaniques.  Sans  refouler  le  français, 
ils  parvinrent  à  conquérir  leur  place  légitime  à  côté  de  lui,  et 
ils  partagèrent  avec  lui  les  divers  domaines  de  la  vie  publique. 

4.  La  concentration  des  Pays-Bas  sous  le  sceptre  d'une  môme 
dynastie  a  de  nouveau  rendu  au  français  une  certaine  supério- 
rité. Il  est  devenu  la  langue  des  intérêts  généraux,  pendant  que 
le  flamand  et  l'allemand  restaient  celles  des  intérêts  provinciaux 
et  communaux.  Mais  le  gouvernement,  tout  en  faisant  usage 
du  français,  n'a  en  rien  contrarié  ni  gêné  les  langues  natio- 
nales, et  il  s'en  est  servi  lui-même  dans  ses  relations  avec  les 
populations  qui  les  parlaient. 

5.  L'énorme  prépondérance  internationale  acquise  au  XVfll^ 
siècle  par  le  français  a  tendu  à  modifier  peu  à  peu  cette  situa- 
tion au  détriment  du  thiois.  Vers  la  fin  du  XVIII«  siècle,  le 
gouvernement  en  était  arrivé  à  ne  plus  parler  une  autre  langue 
et  à  ne  plus  apprécier  la  nécessité  de  parler  aux  populations 
celle  qu'elles  comprenaient. 

6.  La  conquête  française  a  profité  de  cette  situation,  ainsi 
que  des  dispositions  qu'elle  avait  créées  dans  le  public,  pour 
imposer  par  voie  législative  et  administrative  l'emploi  exclusif 
du  français. 

7.  Le  gouvernement  hollandais  a  réagi  et  essayé  de  faire  du 
néerlandais  la  langue  nationale  de  tout  le  royaume  des  Pays- 
Bas.  Il  n'y  a  pas  réussi  parce  qu'il  heurtait  trop  violemment  les 
goûts  et  les  habitudes  de  la  population  wallonne,  et  même 
d'une  bonne  partie  de  la  population  flamande. 


CHAPITRE  II. 


*  Tandis  qu'en  Belgique  Féniancipation  des  communes  inau- 
gurait aussi  celle  de  la  langue  nationale,  les  provinces  flamin- 
gantes dont  les  destinées  restaient  attachées  à  celles  de  la 
France  ne  devaient  pas  connaître  ce  joyeux  renouveau.  Là, 
le  cours  naturel  des  choses,  qui  augmentait  d'année  en  année 
la  supériorité  du  français,  se  déroulait  sans  rencontrer  d'ob- 
stacle. Les  événements  devaient  donc,  à  la  longue,  amener 
une  situation  toute  différente  de  celle  que  nous  voyons  se 
dessiner  en  Flandre  à  partir  du  XIV^'  siècle. 

Si,  comme  nous  l'avons  vu,  le  français  jouissait  au  cœur  de 
nos  provinces  flamandes  d'une  difl'usion  si  grande  aux  Xll^  et 
XIII®  siècles,  à  plus  forte  raison  devait-il  en  être  ainsi  dans  le 
Boulonnais  et  le  comté  de  Guines,  ces  pays  d'extrême  frontière 
linguistique.  Là  aussi,  depuis  longtemps,  la  noblesse  et  les 
cours  s'étaient  fait  du  français  une  seconde  langue  maternelle. 
Nous  ne  nous  occuperons  pas  ici  des  comtes  de  Boulogne  :  il  est 
certain  que  de  tout  temps  on  parla  français  dans  cette  ville,  et 
le  français  fut  aussi,  dès  l'origine,  la  langue  maternelle  de  ses 
comtes.  Les  comtes  de  Guines,  au  contraire,  étaient,  comme 
tout  leur  peuple,  de  langue  flamande;  il  n'en  est  que  plus 
intéressant  de  constater  que  les  premiers  renseignements  que 
nous  ayons  au  sujet  de  leur  idiome  nous  les  montrent  fami- 
liarisés avec  le  français.  En  1137,  le  comte  Manassès  de  Guines 
était  mourant.  Un  de  ses  petits-fils,  qui  était  depuis  plusieurs 
années  moine  dans  l'abbaye  de  Charoux,  en  Poitou,  le  trouva 
sur  son  lit  de  mort  et  lui  adressa  la  parole  en  français,  ayant. 


(  73) 

dit  le  chroniqueur,  déjà  oublié  son  flamand  ^.  Le  moribond, 
(|ui  n'y  voyait  presque  plus  et  qui  ne  reconnaissait  pas  son 
fils,  crut  à  une  badinerie,  et  il  répondit  sur  le  même  ton  et 
dans  la  même  langue  que  le  temps  des  plaisanteries  était  passé 
pour  lui. 

Si  maintenant  l'on  considère  que  le  comte  Manassès  mourait 
dans  une  vieillesse  fort  avancée  en  1137,  et  que  les  années  de 
son  éducation  se  placent  par  conséquent  vers  le  milieu  du 
XI*  siècle,  nous  avons  ici  la  preuve  que  depuis  un  temps 
immémorial  le  français  était  en  faveur  dans  une  dynastie 
essentiellement  germanique,  vassale  d'ailleurs  des  comtes  de 
Flandre.  Un  autre  témoignage  va  nous  montrer  que  cette  faveur 
n'était  pas  le  fruit  d'un  engouement  passager. 

Le  comte  Baudouin  II  de  Guines,  qui  succéda  à  son  père 
Arnoul  en  1169,  avait,  nous  dit  Lambert  d'Ârdres,  un  grand 
goût  pour  les  lettres,  bien  qu'il  fût  lui-même  illettré  (omnino 
làicus  et  illiterattis).  Hais,  comme  il  se  plaisait  dans  la  con- 
versation des  gens  instruits  et  qu'il  savait  retenir  ce  qu'il 
entendait,  il  possédait  une  telle  somme  de  connaissances  que 
souvent  ses  auditeurs  émerveillés  se  demandaient  comment  il 
pouvait  être  versé  à  un  tel  point  dans  les  lettres,  ne  les  ayant 
jamais  apprises  ^.  Comme,  faute  de  savoir  le  latin,  il  n'était 
pas  en  état  de  lire  dans  leur  texte  les  chefs-d'œuvre  de  l'anti- 
quité profane  et  sacrée,  il  s'en  était  fait  traduire  plusieurs  en 
français,  langue  qu'il  connaissait  parfaitement,  et  il  possédait 

*  «  Gum  idiomate  pictavico,  utpote  alteriusiinguae  jamignarus,  humi- 
liter  salutasset,  nobilis  héros,  licet  annis  matums  et  corpore  debilis  et 
inOrmus,  corde  laraen  robustus  et  antiquae  calliditatis  minime  oblitus, 
se  ab  aliquo  aeslimans  irrideri,  cum  se  salutantem  audiret  quidem  sed 
oculis  jam  caligantibus  prae  senio  non  posset  intueri,  Gregorium  sermone 
pictavico  derisorie  resalutavit,  et  se  nugis  aut  jocis  non  posse  vacare 
respondit.  »  {Chron.  Andr,,  p.  80o.) 

*  «  Unde  et  muiti  eum  audientes  et  super  objectionibus  et  responsis 
ejus  in  admirationem  prorumpentes,  saepe  de  eo  dixerunt  :  Quis  est  hic? 
et  :  Laudabimus  eum;  dixit  enim  mirabilia.  Sed  quomodo  scit  litteras 
cum  non  didicerit?  »  (Lambert  d'Ardrbs,  Chronic,  Ghisn.  et  Ard.,  c.  81.) 


(  74) 

une  belle  bibliothèque  dans  laquelle  il  ne  parait  pas  qu'il  se 
soit  trouvé  un  seul  ouvrage  écrit  dans  une  autre  langue  i. 

Est-il  nécessaire  d'ajouter  que  dans  l'entourage  des  comtes 
de  Guines  le  français  était  tout  aussi  répandu  ?  Qu'on  en  juge 
par  le  trait  suivant.  Un  serviteur  du  comte  Baudouin  11,  dont 
l'éducation  n'avait  pas  été  plus  soignée  que  celle  de  son  illustre 
patron,  et  qui  était  comme  lui  omnino  lalcus,  s'éprit  d'un  si 
beau  zèle  pour  les  livres  dont  la  garde  lui  était  confiée,  qu'il 
les  lut  tous  l'un  après  l'autre.  Ce  Hasardus  ne  paraît  pas  être 
un  personnage  de  rang  bien  élevé,  et  néanmoins  le  français 
lui  est  aussi  familier  qu'à  son  maître,  et  le  chroniqueur  trouve 
la  chose  tellement  naturelle  qu'il  ne  nous  l'apprend  que  d'une 
manière  tout  à  fait  indirecte  :  preuve  incontestable  qu'à 
l'époque  où  il  écrivait,  la  connaissance  des  deux  langues  était 
chose  ordinaire  au  pays  de  Guines,  du  moins  dans  la  société 
cultivée. 

La  bourgeoisie  des  villes,  à  un  plus  haut  degré  encore  que 
dans  les  régions  de  la  Flandre  belge,  était,  elle  aussi,  familia- 
risée avec  le  français.  Saint-Omer,  on  l'a  vu  plus  haut,  était 
une  localité  foncièrement  germanique,  ainsi  que  tout  le  pays 
avoisinant.  Eh  bien,  les  plus  anciens  documents  publiés  qui 
concernent  cette  ville  sont  écrits  en  français.  Tels  sont  un  acte 
du  chapitre  de  Saint-Omer,  qui  est  de  la  seconde  moitié  du 
XII*  siècle  (1159-1169)  ^  ;  un  acte  des  échevins  de  la  même  ville, 
de  1321,  et  attestant  la  vente  d'un  certain  bien  faite  par  le  châ- 


*  Gantlca  canticonim de  latino  in  romanum transferre  sibi  et 

saepius  ente  se  légère  fecit.  Evangelia  quoque  plurima  et  maxime  domi- 

nicalia vitam  quoque  sancti  Ânthonii  monachi  a  quodaro  Alfrido 

diligenter  interpretatam  diiigenter  didicit;  maximam  quoque  physicae 
artis  partem  a  viro  eruditissimo  magistro  Godefrido  de  latino  in  sibi  notam 
linguam  romanam  translatam  accepit.  Solinum  autem  . . .  quis  nesciat  a 
venerabili  pâtre  magistro  Simone  de  Bolonia  ...  de  latino  in  sibi  notissi- 
mam  romanitatis  linguam  fida  interpretatione  translatum?  etc.  »  i  Lam- 
bert D^ÂRDRES,  Chronic.  Ghisn.  et  Ard.,  c.  81.) 

^  A.  Courtois,  L'ancien  idiome  audoniarois^  p.  6. 


(  75  ) 

telain  de  Saint-Omer  ^  ;  les  statuts  de  la  hanse  de  Saint-Omer, 
rédigés  en  1244  ^;  un  autre  acte  échevinal  de  1248,  relatif  à  une 
affaire  entre  le  prévôt  et  un  bourgeois  ^;  une  charte  du  châte- 
lain de  Saint- Omer,  de  1273,  et  d'autres.  Et  qu'on  ne  se  figure 
pas  que  le  français  ne  fût  employé  que  concurremment  avec  le 
flamand  :  nous  ne  possédons  aucun  acte  de  Saint-Omer  qui  soit 
conçu  en  cette  dernière  langue,  et  de  plus,  une  visite  person- 
nelle aux  riches  archives  de  cette  ville,  où  M.  Lauwereyns  de 
Boosendaele,  à  qui  ce  dépôt  est  confié,  s'est  fait  mon  obligeant 
cicérone,  m'a  convaincu  que  le  français  était  vraiment  la  seule 
langue  officielle  de  la  commune.  Les  registres  aux  renouvelle- 
ments de  la  loi ,  précieuse  collection  qui  va  de  1307  jusqu'à  nos 
jours,  sont  uniformément  rédigés  en  français  à  partir  du  com- 
mencement. Il  en  est  de  même  des  registres  de  l'argentier,  qui 
commencent  en  1413,  des  registres  aux  délibérations,  commen- 
çant en  1448,  et  des  registres  contenant  la  correspondance  du 
magistrat,  qui  vont  du  milieu  du  XV*  siècle  jusqu'en  1763.  Le 
français  est  également  la  langue  dans  laquelle  sont  rédigés  les 
comptes  de  la  confrérie  de  Saint-Omer,  en  1325,  et  c'est  en  fran- 
çais encore  que  sont  écrites  les  lettres  adressées  au  magistrat 
de  cette  ville  par  les  bourgeois  donnés  en  otage  à  Edouard  III, 
après  le  traité  de  Brétigny,  en  1360.  En  un  mot,  le  latin  et  le 
français  sont  les  seules  langues  employées  par  le  magistrat; 
l'idiome  populaire  est  laissé  à  la  porte  de  la  maison  communale. 
Il  est  vrai  que,  dès  le  XIl*  siècle,  la  population  de  la  ville  ne 
paraît  plus  totalement  flamingante,  s'il  faut  s'en  rapporter  à  un 
curieux  acte  de  délimitation  daté  de  1166.  Dans  ce  document, 
qui  est  en  latin,  les  douze  délimitateurs,  tous  bourgeois  de 
Saint-Omer,  ne  portent  que  des  noms  latins  ou  romans;  et  si 
on  allègue,  ce  que  j'admets  d'ailleurs,  que  des  noms  comme 
Strabo,  Vulpes,  de  Foro  peuvent  n'être  que  la  traduction  de 


*  GiRY,  Histoire  de  la  ville  de  Saint-Oiner  et  de  ses  institutions  jusqu'au 
XI V^  siécU,  p.  408. 

*  Idem,  ilridem,  p.  413. 
^  Idem,  ibidem,  p.  4S2. 


(  76  ) 

noms  vulgaires  flamands,  il  n*en  reste  pas  moins  que  deax  de 
ces  noms  sur  douze  sont  manifestement  français,  à  sawoir 
Eeufridus  Canevas  et  Henricus  C&ntenance  ^  Voilà  donc  une 
ville  où,  à  partir  du  XIII*  siècle,  le  français  r^ne  victorieuse- 
ment dans  le  domaine  public,  pendant  que  le  flamand  continue 
de  garder  celui  de  la  vie  privée.  C'est  seulement  à  partir  do 
XIV*  siècle  que  Tidiome  thiois  put  prendre  à  son  tour  sa  place 
dans  les  actes  publics  ;  nous  voyons  en  effet  que  dès  ce  siècle, 
les  afiiches  étaient  conçues  à  Saint-Omer  dans  les  deux  langues, 
in  idiomatibus  gallico  et  ftamingo  ^.  La  justice  est  administrée 
soit  en  flamand,  soit  en  français,  au  choix  des  parties  :  c'est 
ce  que  dit  Tarticle  18  du  règlement  des  échevins  de  la  viersehare 
de  Saint-Omer  :  a  Sera  cascun  receu  à  parler  franehois  ou 
flameng  tel  langage  qu'il  sara.  »  Encore  à  la  date  de  1S09,  où  le 
flamand  a  fait  déjà  tant  de  pertes,  l'article  7  de  la  coutume  de 
Saint-Omer,  écrite  d'ailleurs  en  français,  atteste  que  les  mayeurs 
et  échevins  de  Saint-Omer  ont  accoutumé  de  rédiger  leurs 
sentences  criminelles  en  langaige  flamang  3.  Saint-Omer  était 
donc,  et  cela  dès  le  moyen  âge,  une  ville  bilingue,  la  noblesse 
et  la  bourgeoisie  parlant  deux  langues,  le  peuple  ne  connais- 
sant que  le  thiois.  Mais  si  le  français  y  était  implanté  de  temps 
immémorial,  la  langue  indigène  resta  vivaceet  forte  jusqu'à  la 
fin  du  XVI*  siècle. 

Saint-Omer  ne  doit  pas  être  considéré  comme  une  excep- 
tion; c'est  bien  plutôt  un  exemple  de  ce  qui  se  passait  dans  le 
reste  de  la  Flandre  aujourd'hui  annexée  à  la  France.  Faute  de 
documents,  nous  ne  pouvons  refaire  cette  démonstration  pour 
toutes  les  parties  du  Pas-de-Calais  qui  ont  été  flamandes  autre- 
fois; il  suffit  de  dire  que  partout  qù  l'on  peut  se  procurer 
quelques  renseignements,  on  constate,  dans  ces  pays  habités 
par  des  populations  germaniques,  l'antiquité  de  la  langue  firan- 

»  GmY,  op,  cit.,  p.  385. 

^  GiRY,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  Morinie,  t.  XV 
(1874-1876),  p.  157. 
^  Courtois,  Uancien  idiome  audomarois,  p.  13. 


(  77  ) 

çaise.  Dans  l'abbaye  de  Reaulieu,  en  1286,  c'est  du  français 
qu'on  se  sert  pour  faire  le  cueilloir  de  la  maison,  bien  qu'il  ne 
contienne  que  des  noms  de  localités  germaniques  ^.  A  Calais, 
qui  sans  doute  était  flamand,  la  langue  officielle  était  le  fran- 
çais. A  Dunkerque,  les  plus  anciens  comptes  des  baillis  sont  en 
français.  A  Cassel,  ils  le  sont  depuis  1586  ^,  et  à  Mardick  depuis 
le  W^  siècle  3.  A  Comines,  je  note  un  chassereau  de  rentes  de 
l'hospice  qui  est  de  1422,  en  français,  à  côté  d'autres  chasse- 
reaux  en  flamand  4.  En  un  mot,  il  est  incontestable  que  le  fran- 
çais est  établi  depuis  des  siècles  dans  ces  régions,  et  qu'il  n'y 
est  plus  une  langue  étrangère. 

Toutefois,  le  français  ne  s'introduisit  qu'au  détriment  de 
la  langue  nationale,  à  laquelle  il  enleva  une  partie  de  son 
domaine,  et  même  la  plus  belle.  La  vie  littéraire,  la  vie  de 
société,  toutes  les  relations  agréables  se  passèrent  dans  la 
langue  nouvelle;  à  l'ancienne,  il  ne  resta  que  le  foyer  et  la  rue. 
C'eût  été  beaucoup,  si  elle  avait  dû  toujours  conserver  ces 
éléments.  Hais  l'esprit  d'imitation,  qui  de  tout  temps  lance 
les  classes  inférieures  à  la  suite  des  supérieures,  fait  qu'elles 
aussi  veulent  savoir  l'idiome  prépondérant  ou  qu'elles  affectent 
de  le  savoir,  ne  fût-ce  qu'en  montrant  leur  ignorance  de  la 
langue  maternelle.  Il  se  produit  ainsi  un  fâcheux  courant  qui 
ne  permet  pas  d'équilibre  stable  dans  les  relations  des  deux 
langues.  La  nouvelle  ne  cesse  de  faire  des  progrès,  l'autre  se 
défend  péniblement. 

Une  telle  situation,  il  est  vrai,  aurait  pu  se  prolonger  encore 
pendant  des  siècles  sans  que  l'idiome  flamand  fût  menacé  dans 
son  existence,  si  des  événements  politiques  ne  fussent  venus 
brusquer  les  choses.  Au  moment  où  le  thiois  n'est  plus  protégé 
dans  les  masses  populaires  que  par  la  force  de  l'habitude,  voici 


*  Voyez  le  tome  I",  pages  241  à  247. 

*  De  Smyttere,  Topographie  de  Cassel,  Paris,  1828. 

'  R.  DE  Bertrand,  Histoire  de  Mardick  et  de  la  Flandre  maritime, 
p.  235. 

*  Voyez  V Inventaire  des  Archives  de  Comines,  par  Jules  Finot. 


(78) 

que  subitement  le  pouvoir  public  s'avise  de  lui  faire  la  guem; 
et  le  surprend  dans  un  état  de  faiblesse  qui  ne  lui  laisse  pas 
d'espoir  de  résistance  victorieuse.  Une  langue  peut,  sans  doute, 
lutter  contre  la  puissance  de  lois  oppressives  lorsqu'elle  est 
dans  la  pleine  maturité  de  son  développement,  lorsqu'elle  est 
parlée  par  la  grande  majorité  de  la  nation,  lorsqu'elle  est  sou- 
tenue par  un  véritable  mouvement  de  l'opinion  publique.  Dans 
ce  cas,  on  peut  la  considérer  comme  invincible,  et  toute  la  pres- 
sion des  lois  ne  sert  qu'à  augmenter  l'élasticité  prodigieuse  avec 
laquelle  elle  ne  cesse  de  revenir  à  son  état  naturel.  Combien  il 
en  était  autrement  dans  la  région  flamande  de  la  France,  dans 
ces  cantons  éloignés  de  toute  influence  germanique,  rattachés 
à  l'immense  corps  de  la  langue  française,  et  où  d'ailleurs,  depuis 
des  siècles,  toute  défiance  nationale  contre  le  français  était 
inconnue!  11  ne  s'agissait  pas  ici  d'un  peuple  qu'on  voulait 
priver  de  sa  langue;  il  s'agissait  de  mettre  fin  à  l'emploi  d'une 
de  ses  deux  langues,  et  de  celle  qui  lui  était  la  moins  chère.  11 
s'agissait  de  fermer  l'accès  de  la  vie  publique  à  un  idiome 
retombé  au  rang  de  patois  et  dont  l'emploi  semblait  contrarier 
le  développement  de  Tunité  nationale.  Comment,  dans  dételles 
conditions,  le  flamand  n'aurait-il  pas  succombé? 

C'est  Louis  XIV,  le  roi  de  la  centralisation  par  excellence, 
qui  porta  les  premiers  coups  à  la  langue  flamande  par  un  édit 
de  décembre  1684,  enregistré  le  4  janvier  1685  au  parlement 
de  Flandre.  Cet  édit  veut  que  dorénavant  il  ne  puisse  plus  être 
plaidé  dans  la  ville  d'Ypres  et  dans  toutes  les  autres  villes  et 
châtellenies  de  la  Flandre  occidentale  qu'en  langue  française. 
«  Défendons  à  cette  fin,  ajoute  l'édit,  à  tous  avocats  et  pro- 
cureurs, de  se  plus  servir  de  la  langue  flamande,  soit  pour  les 
plaidoyers,  soit  pour  les  écritures  ou  autres  procédures,  et  aux 
magistrats  des  dites  villes  et  châtellenies  de  le  souifrir,  ni  de 
prononcer  leurs  jugements  qu'en  langue  française,  à  peine  de 
nullité  et  de  désobéissance  ^.  » 


Merlw,  Répertoire,  article  Langite. 


(  79) 

Ce  n'était  pas  là  une  mesure  isolée.  D'autres  édits  de  1688  et 
de  1700  appliquaient  les  mêmes  dispositions  à  l'Alsace,  ainsi 
qu'aux  pays  de  Roussillon,  Conilans  et  Cerdagne,  où  l'on  par- 
lait un  dialecte  catalan.  Le  but  du  gouvernement  français  était 
évidemment  d'arriver  à  l'unité  linguistique,  symbole  de  l'unité 
politique  du  royaume. 

On  aura  remarqué  que  la  défense  de  se  servir  désormais  du 
flamand  ne  s'applique  qu'à  la  partie  de  la  West-Flandre  récem- 
ment conquise  par  les  armes  du  grand  roi,  et  que  rien  n'est 
stipulé  pour  les  cantons  flamingants  de  l'Artois.  Il  faut  croire 
que  dès  lors,  dans  ce  dernier  pays,  les  tribunaux  avaient 
renonce  à  l'idiome  national,  et  que  toutes  les  procédures 
avaient  lieu  en  français.  Il  serait  impossible  de  s'expliquer 
autrement  la  singulière  exception  qu'on  aurait  faite  en  faveur 
d'une  province  voisine  de  la  West-Flandre  et  où  subsistaient 
les  mêmes  raisons  d'Etat  que  dans  celle-ci. 

Mais  nous  avons  ici  mieux  que  des  conjectures.  Nous  savons 
que  dès  1593  le  magistrat  de  Saint-Omer  cessa  de  rendre  ses 
sentences  criminelles  en  flamand,  droit  qui  lui  avait  été 
reconnu  par  la  coutume  de  lo07.  De  plus,  la  coutume  du  pays 
de  Langle,  rédigée  en  1586  sous  le  gouvernemeilt  espagnol, 
contient  un  article  55  exigeant  que  toutes  les  procédures  et 
actes  judiciaires  se  fassent  en  langue  franchoise.  Remarquez 
que  le  pays  de  Langle  est  à  l'extrême  frontière  septentrionale 
de  l'Artois,  et  qu'il  fait  partie  de  la  zone  où  l'idiome  germa- 
nique a  survécu  le  plus  longtemps  :  c'est  assez  dire  que  des 
dispositions  semblables  devaient  régir  depuis  longtemps  l'exer- 
cice de  la  juridiction  dans  les  cantons  beaucoup  plus  roma- 
nisés  qui  se  trouvent  au  sud  de  celui-ci. 

La  Convention,  héritière  du  génie  centralisateur  de  la 
royauté  française,  devait  achever  l'œuvre  commencée  par 
celle-ci.  Voici  ce  que  contient  la  loi  du  2  thermidor  an  II  : 

Art.  l"^  A  compter  du  jour  de  la  publication  de  la  présente 
loi,  nul  acte  public  ne  pourra,  dans  quelque  partie  que  ce  soit 
du  territoire  de  la  République,  être  écrit  qu'en  langue  fran- 
çaise. 


(  80  ) 

Art.  2.  Après  le  mois  qui  suivra  la  publication  de  la  pré- 
sente loi,  il  ne  pourra  être  enregistré  aucun  acte,  roéme  sous 
seing  privé,  s'il  n'est  écrit  en  langue  française. 

Aucune  réclamation  ne  partit  des  régions  flamandes  de  la 
France  lorsque  ces  mesures  draconiennes  vinrent  décréter 
l'expulsion  totale  du  flamand  de  tout  le  domaine  de  la  vie 
publique.  L'Alsace,  elle,  protesta  et  obtint  même  une  suspen- 
sion de  la  loi  ;  les  départements  du  Pas-de-Calais  et  du  Nord  se 
résignèrent  silencieusement.  Le  régime  de  l'édit  de  1684,  tout 
nous  porte  à  le  croire,  y  avait  été  appliqué  trop  consciencieu- 
sement pour  que  la  loi  de  l'an  II  y  trouvât  encore  quelque 
chose  à  faire.  On  peut,  sans  crainte  de  se  tromper,  affirmer 
que  l'extinction  du  flamand  comme  langue  publique  était  un 
fait  accompli  dès  les  premières  années  du  XVIII®  siècle. 

Dès  lors,  ses  jours  étaient  comptés  au  sein  d'une  population 
qui  pouvait  se  passer  de  lui  et  qui,  familiarisée  depuis  des 
siècles  avec  la  langue  française,  n'avait  aucune  raison  maté- 
rielle pour  souffrir  de  l'emploi  exclusif  de  celle-ci.  Cependant, 
telle  est  la  vitalité  des  langues,  telle  est  la  force  qu'elles  tirent 
d'une  habitude  héréditaire,  que  le  flamand  survécut  longtemps 
à  toutes  ses  tribulations.  Il  restait  la  langue  unique  de  plus 
d'un,  la  langue  principale  de  beaucoup  d'autres.  Il  était  parlé 
encore  au  prône,  au  catéchisme,  à  l'école.  Il  y  avait  encore  une 
librairie  flamande  qui  produisait  des  livres  de  piété;  elle  a 
fonctionné  à  Dunkerque  jusqu'en  1734,  à  Bergues  jusqu'en 
1712,  à  Saint-Omer  jusqu'en  1772  t. 

il  fallut  de  nouvelles  épreuves  pour  débusquer  Tidiome 
national  de  ses  dernières  positions.  C'est  la  Révolution  fran- 
çaise qui  lui  a  porté  le  coup  de  mort.  En  détruisant  toutes 
les  écoles  qui  existaient  sous  l'ancien  régime,  elle  tarit  une  des 
dernières  sources  où  venait  encore  se  renouveler  l'idiome 
appauvri  et  mutilé.  Et  lorsque  les  écoles  furent  rouvertes,  on 
n'y  enseignait  plus  que  le  français.  Le  flamand  avait  péri  au 

*  Annales  du  Comité  flamand  de  France,  1. 1,  pp.  457  et  suivantes. 


(81  ) 

cours  de  la  crise  scolaire,  comme  un  vestige  de  l'ancien  régime. 
La  génération  qui  traversa  la  Révolution  continua,  sans  doute, 
de  le  parler,  mais  cessa  de  le  transmettre  intact  à  la  suivante; 
et,  les  progrès  de  la  centralisation  aidant,  il  finit  par  disparaître 
totalement.  Raconter  les  dernières  phases  de  cette  agonie,  ce 
n'est  pas  un  travail  facile;  la  fin  et  le  commencement  des 
choses  sont  voilées  de  ténèbres  qui  ne  permettent  pas  de  fixer 
le  moment  précis  où  a  lieu  le  passage  de  la  vie  à  la  mort.  Du 
reste,  c'est  affaire  aux  chercheurs  locaux  de  réunir  les  maté- 
riaux éparpillés  de  cette  histoire,  de  nous  dire  comment,  dans 
chaque  village,  s'est  vérifiée  la  loi  générale,  comment  l'idiome 
indigène  a  été  successivement  négligé,  refoulé,  oublié,  com- 
ment il  a  cessé  d'être  employé  au  catéchisme  et  au  sermon, 
comment  il  a  cessé  d'être  une  langue  maternelle,  comment 
enfin  les  mères  qui  savaient  encore  le  flamand  ont  renoncé  à 
le  parler  à  leurs  petits  enfants  et  ont  fait  l'éducation  de  ceux-ci 
en  français.  Envisagée  dans  son  aspect  le  plus  général,  cette 
histoire  est  la  même  partout  ;  considérée  dans  certains  de  ses 
traits  spéciaux,  elle  varie  de  canton  à  canton  et  même  de  village 
à  village.  Sur  l'extrême  frontière  linguistique,  le  flamand  était 
encore  florissant  à  la  fin  du  XVIII"  siècle  et  au  commencement 
du  XIX®;  le  français  ne  l'a  remplacé  que  sur  les  lèvres  de  la 
génération  qui  est  postérieure  à  la  Révolution.  A  Dunkerque, 
il  n'y  avait,  à  la  fin  du  siècle  passé,  que  les  employés  du  gouver- 
nement et  les  soldats  qui  parlaient  le  français;  il  y  existait 
encore  une  chambre  de  rhétorique  flamande  à  la  veille  de  la 
Révolution.  Â  Comines,  dit  M.  De  Backer,  tout  le  monde 
parlait  encore  flamand  au  commencement  de  ce  siècle,  et  les 
tombes  du  cimetière  ne  contiennent  guère  que  des  épitaphes 
flamandes. 

Dans  les  villages  de  Grande-Synthe  et  de  Petite  Synthe,  à  la 
même  époque,  on  ne  connaissait  que  le  flamand;  mais  le 
français  y  a  pénétré  du  nord  par  Dunkerque  et  du  sud  par 
Mardick.  A  Mardick  même,  des  circonstances  toutes  locales 
ont  hâté  la  disparition  de  cette  langue,  qui,  à  la  date  de  1670, 
était  encore  la  langue  presque  universelle.  Une  colonie  de 
Tome  XLVIII,  vol.  II.  6 


(82) 

matelots  français,  établie  sur  le  territoire  de  cette  localité  à 
la  date  marquée  ci-dessus,  y  répandit  la  connaissance  du  fran- 
çais; le  dépérissement  de  la  ville  de  Mardick,  combiné  avec 
l'accroissement  de  la  colonie,  accélérèrent  la  chute  naturelle  de 
l'idiome  indigène,  dont  l'agonie  se  place  entre  les  années  1718 
eH725i. 

Comment  le  français  parvint-il  à  franchir  enfin  la  Lys,  après 
avoir  été  confiné  au  sud  de  cette  rivière  depuis  l'époque  de  la 
loi  salique,  et  comment  finit-il  par  écorner  la  Flandre  belge, 
où  il  triomphe  aujourd'hui  non  seulement  sur  les  bords  de 
la  Lys,  à  Warneton  et  à  Comines,  mais  encore  à  Reckhem, 
à  Ploegsteert,  à  Houthem  ?  Nos  érudits  locaux  nous  le  diront 
sans  doute  quelque  jour;  l'Académie  ayant  attiré  l'attention 
sur  ce  sujet,  on  y  reviendra  avec  un  intérêt  sympathique  pour 
le  passé,  avec  une  sollicitude  patriotique  pour  l'avenir.  Bor- 
nons-nous, en  attendant,  à  tracer,  pour  l'une  des  localités 
francisées,  l'esquisse  rapide  de  ses  destinées  linguistiques. 

Au  XVh  siècle,  la  Lys  était  encore,  comme  au  temps  de 
Clovis,  la  ligne  de  démarcation  des  idiomes  français  et  fla- 
mand, et  VVarneton-Belgique  était  une  ville  flamande.  Ses 
archives  ayant  péri  dans  un  incendie,  en  1527,  c'est  en  flamand 
qu'on  reconstitua  le  texte  de  sa  coutume  ;  c'est  en  flamand  aussi 
que  sont  rédigés  les  règlements  de  cette  date;  c'est  en  flamand 
toujours  que  le  magistrat  communiquait  avec  la  population. 
Le  français  ne  servait  que  pour  la  correspondance  de  la  ville 
avec  le  gouverneur  général.  Cet  état  de  choses  subsista  pendant 
tout  le  XVII®  siècle,  jusqu'à  ce  que  la  conquête  de  la  Flandre 
maritime  par  Louis  XIV  soumît  la  ville  au  régime  du  fameux 
édit  de  1683.  En  conformité  de  cet  édit,  le  français  prend,  dès 
le  2  mars  1685,  la  place  du  flamand  dans  les  plaids  et  dans  les 
registres  des  cours  de  justice.  Le  flamand  se  maintient  encore 
dans  les  registres  terriers  de  la  paroisse  jusqu'à  la  date  de  1718, 


*  R.  DE  Bertrand,  Hittoire  de  Mardick  et  de  la  Flandre  maritifne, 
p.  302. 


(83) 

alors  que  la  paroisse  foraine  a  déjà  abandonné  cette  langue  dès 
4632  ;  mais  il  disparaît  rapidement  des  registres  aux  actes  civils 
de  réchevinage,  qui,  en  1700,  comptent  encore  vingt  pour  cent 
d'actes  flamands,  et  de  1700  à  1717,  douze  pour  cent  seule- 
ment. Dès  1712,  le  magistrat  lui-même  se  sert  du  français 
pour  communiquer  avec  la  population.  En  cette  même  année, 
un  vicariat  étant  devenu  vacant  à  Warneton,  la  condition  exi- 
gée des  candidats  fut  de  savoir  les  deux  langues  :  preuve  qu'il 
y  avait  dès  lors  une  partie  de  la  population  qui  ne  comprenait 
plus  le  flamand.  Un  peu  plus  d'une  génération  après,  c'était  le 
cas  de  la  majeure  partie  de  la  bourgeoisie,  puisque,  en  1761, 
on  se  vit  obligé  de  traduire  en  français  les  statuts  de  la  confrérie' 
de  Saint-Sébastien.  Depuis  lors,  refoulé  dans  les  basses  classes, 
le  flamand  a  dépéri  d'une  manière  obscure  et  peu  glorieuse. 
L'auteur  auquel  j'emprunte  ces  renseignements  ajoute  qu'il  y  a 
vingt  ans  les  portefaix  chantaient  encore  la  Saint- Valent! n  en 
flamand,  mais  qu'aujourd'hui  cet  usage  ne  subsiste  plus.  War- 
neton est  totalement  francisé,  et  les  seuls  restes  de  l'ancien 
idiome  sont  ces  refrains  traditionnels  que  les  enfants  de  la 
localité  redisent  encore  dans  leurs  jeux,  mais  sans  savoir  ce 
qu'ils  veulent  dire  *. 

Voici  ce  qu'écrivait  à  ce  sujet,  en  1880,  un  des  plus  sincères 
flamingants  de  France  : 

c(  Aujourd'hui  qu'il  n'y  a  plus  en  France  une  Flandre  ayant 
une  existence  politique  à  elle,  la  langue  flamande,  exclue  de 
l'enseignement  public,  des  tribunaux,  des  administrations, 
des  actes  authentiques,  ira  s'appauvrissant  jusqu'à  ce  qu'elle 
aura  disparu  de  la  surface  de  la  France  ;  car  le  fran^^is  s'avance 
toujours,  la  pressant  de  Toccident  et  du  midi  et  la  chassant 
vers  les  frontières  de  la  Belgique. 

»  Avec  le  système  suivi  contre  la  langue  flamande,  il  arri- 
vera un  jour  que  le  français  régnera  seul  dans  nos  chaumières, 

*  De  Simpel,  Uejwahissement  de  la  langue  française  en  Flandre.  (La 
Flandre,  1883.  i 


(84) 

dans  nos  églises,  dans  toutes  nos  relations  sociales,  dans  ces 
quatre-vingt-douze  communes  de  France  qui  parlent  encore 
le  flamand  ^.  » 

Depuis  lors,  il  est  vrai,  la  situation  s'est  améliorée.  Sous 
rintluence  de  ce  mouvement  irrésistible  qui,  dans  toutes  les 
contrées  de  l'Europe,  ramène  les  peuples  vers  la  langue  mater- 
nelle trop  longtemps  négligée,  et  stimulés  sans  doute  aussi  par 
les  progrès  que  dans  leur  voisinage  faisait  le  mouvement  fla- 
mand, les  Flamands  de  France  se  sont  mis  à  l'œuvre.  La  fon- 
dation de  la  Maetschappij  van  Vlaemsche  Letterkunde  à  Dun- 
kerque,  en  1853,  et  celle  du  Comité  flamand  de  France  peu  de 
temps  après,  ont  réveillé  dans  le  public  l'intérêt  pour  la  langue 
maternelle,  et  une  preuve  de  la  persistance  de  cet  intérêt  se 
trouve  dans  la  création  d'un  organe  périodique  en  langue 
flamande  :  Oiis  oud  Vlaemsch,  avec  cette  devise  significative  : 
Mij  dtinckl  dat  Vlaminglien  reytidt  ^  !  On  signale  même  l'exis- 
tence de  trois  chambres  de  rhétorique  :  Met  Bollewerk^  à  Dun- 
kerque,  Sinte-Barbara,  à  Bergues,  et  De  Blanwei's,  à  Cassel  •^. 
Un  philologue  néerlandais  qui  a  fait,  en  1887,  un  voyage  dans 
la  France  flamande,  dit  avoir  pu  parcourir  ce  pays  dans  tous 
les  sens,  s'entretenant  sans  cesse  avec  les  indigènes  de  toutes 
les  classes,  sans  jamais  devoir  recourir  à  une  autre  langue  que 
le  flamand  ^.  il  sera  permis  de  trouver  quelque  exagération  dans 

*  De  Backer,  Les  Flamands  de  France,  Gand,  iSSO. 

-  Voyez  J.  WiNKLER,  Oxid  Nederland,  p.  196. 

■*  De  Taalslrijd,  dans  Nederlandsche  Dicht-  en  Kunsialle,  VU,  p.  90. 

'  Voici  ce  que  dit  Wikki^r,  op.  cit.,  p.  236  :  «  Zal  nu  deze  aluiterste 
voorpost  van  liet  Vlamingschap,  van  het  Dietschdom,  van  het  germaansch 
volk,  in  het  verre  Westen,  diep  in  Frankrijk  dus  klagelijk  ondei^an? 
Dus  verdwijnen  in  de  zwijmmelende  fransche  wieling?  Ik  geloof  hel  niet 
Ook  hier  verwacht  ik  nog  heil  en  redding  van  den  dood.  . . .  Zelfs  tôt  hier 
in  het  uiterste  Westen  is  een  straaltje  doorgedrongen  van  de  germaansche 
zonne  die  in  't  Oosten  zoo  heerlijk  verrijst.  » 

Les  observations  de  Winkler  contrastent  étrangement,  à  première  vue, 
avec  celles  de  R.  Andrée  :  «  Auf  der  Durchreise  nach  Calais  begriffen. 
hab  ich  mich  1864  einen  halben  Tag  in  Hazebrouck  aufgehalten.  Auf  den 


(85) 

le  lyrisme  avec  lequel  il  constate  des  faits  si  chers  à  son  cœur 
de  patriote;  il  sera  difficile  de  ne  pas  tenir  compte  de  son  appré- 
ciation, ainsi  que  des  faits  sur  lesquels  il  Fappuie.  Rapprochés 
des  tristes  pressentiments  du  patriote  flamand  que  je  viens  de 
citer,  les  pronostics  du  savant  néerlandais  attestent,  dans  tous 
les  cas,  que  la  seconde  moitié  de  ce  siècle  a  été  moins  défavo- 
rable que  la  première  à  la  cause  de  la  langue  flamande  en 
France. 

Toutefois,  je  ne  partage  guère  l'optimisme  de  J.  Wînkler.  A 
Dunkerque,  je  crois  que  les  jours  du  flamand  sont  comptés.  Il 
est  banni  de  l'enseignement  primaire,  et  c'est  le  français  qui 
sert  de  langue  véhiculaire,  même  pour  les  enfants  qui  parlent 
encore  le  flamand. 

Quel  sort  attend  la  langue  flamande  en  Franche?  Continuera- 
t-elle  de  dépérir,  et  le  jour  viendra-t-il  où  tout  ce  qui  parle 
encore  le  flamand  dans  ce  pays  aura  entièrement  oublié  la 
langue  des  aïeux?  Le  réveil  de  la  conscience  linguistique,  dont 
notre  siècle  a  été  le  témoin  dans  la  plupart  des  pays  de  l'Europe, 
ne  permettra-t-il  pas  aux  populations  flamingantes  des  arron- 
dissements de  Dunkerque  et  de  Hazebrouck  de  sauver  les  débris 
de  leur  langue  dans  le  département  du  Nord,  et  les  Flamands 
de  France,  qui  forment  encore  un  groupe  compact  de  plu- 
sieurs centaines  de  mille  hommes,  resteront-ils  des  Flamands? 
Ou  bien  leur  langue  aura-t-elle  la  destinée  qu'a  eue,  à  la  fin  du 
siècle  dernier,  le  comique  en  Angleterre,  et  le  dernier  acte  de 
leur  patriotisme  linguistique  consistera-t-il,  comme  là,  à  dres- 
ser une  statue  à  la  dernière  vieille  femme  qui  aura  parlé  fla- 
mand en  France?  Problème  délicat  et  complexe,  dont  la  solu- 


ersten  Blick  machte  das  Studtchen  einen  rein  franzôsischen  Eindruck, 
und  ich  musste  erst  aufpassen  und  suchen,  bis  ich  flâmisch  vernahm.  » 
[Die  VôLkergrenzen  in  Frankreich,  dans  Globus,  Brunswick,  1879,  XXX VI.) 
Gela  s*explique.  Le  français  est  partout  \k  la  surface,  mais  ce  n'est  qu'une 
couche  mince  et  légère  :  soufflez  dessus,  et  le  tlamand  affleure.  Lire  là- 
dessus  d'excellentes  considérations  dans  Wwkler,  op.  cit.,  p.  206,  que  je 
puis  corroborer  par  le  témoignage  de  mon  expérience  personnelle. 


(86) 

tion  dépend  de  la  combinaison  éventuelle  de  beaucoup 
d'éléments  divers,  et  qu'il  serait  téméraire  peut-être  de  vouloir 
résoudre. 

Sans  doute,  il  y  a  des  langues  qui,  placées  dans  des  condi- 
tions dinfériorité  incontestables,  résistent  néanmoins  d'une 
manière  victorieuse  et  s'afiirmcnt  de  nos  jours  avec  un  vif  éclat. 
De  ce  nombre  est  le  gallois,  aussi  florissant  aujourd'hui  que 
jamais,  vraie  langue  nationale  de  la  péninsule  de  Galles,  ayant 
ses  écoles,  sa  presse,  sa  littérature,  ses  congrès  poétiques 
(eisteddfodd),  toute  une  vie  riche  et  exubérante.  Mais,  il  faut 
bien  le  remarquer,  le  flamand  en  France  est  loin  de  se  trouver 
dans  les  mêmes  conditions.  Les  populations  galloises  consti- 
tuent un  groupe  compact  dont  l'anglais  n'atteint  que  la  surface  ; 
les  populations  flamandes  du  nord  de  la  France  sont  pénétrées 
d'outre  en  outre  par  le  français.  Les  Gallois  défendent  et  culti- 
vent leur  langue  avec  un  patriotisme  jaloux  :  en  France,  il  n'y 
a  qu'une  poignée  de  lettrés  qui  ait  conservé  de  l'intérêt  pour  la 
leur.  L'amour  de  la  langue  nationale  est,  d'un  coté,  une  passion 
commune  à  toute  la  nation;  de  l'autre,  une  simple  afiiaiire  de 
dilettantisme  archéologique.  A  coup  sûr,  les  courageux  eflbrts 
(les  flamingants  de  France  ont  enrayé  la  marche  progressive 
(le  la  décadence  de  leur  langue,  mais  ils  ne  l'ont  pas  arrêtée,  et 
elle  continue  lentement,  mais  sûrement,  de  produire  tous  ses 
eflets.  Pour  réagir  victorieusement  contre  le  courant,  il  faudrait 
(les  forces  plus  considérables  que  celles  qui  résultent  de  la 
bonne  volonté  de  quelques  érudits  lettrés;  mais,  est-il  besoin 
(le  le  dire?  un  tel  résultat  ne  pourrait  être  obtenu  qu'à  un  prix 
que  les  Flamands  de  France  n'y  mettraient  jamais. 


APPENDICES. 


DES   NOMS   DE   LIEU    COMPOSÉS   AVEC    LES   ADJECTIFS 

jusanus  et  juseranus. 

Pour  désigner  un  mouvement  qui  se  fait  dans  la  direction 
du  haut  ou  du  bas,  la  langue  latine  possède  les  deux  adverbes 
sursum  (supra-versum)  et  deorsum  (de-versum).  Ce  dernier  a 
une  nombreuse  postérité.  Après  être  devenu  diursum,  puis  JMr- 
sum  (cfr.  diurnus,  puis  jour),  il  a  passé  au  moyen  âge  à  la  forme 
jusum,  de  laquelle  sont  dérivés  Titalien  giuso  (d'où  giii)  et  le 
vieux  français  jus  ^  Ce  jusum,  à  son  tour,  a  formé  Tadjectif 
jusanus,  que  Ton  retrouve  dans  le  vieux  nom  français  de  la 
marée  basse,  \e  jusant  (qu'il  serait  préférable  d'écrire  lejusan). 
Le  mot  jusanus  ne  s'est  pas  conservé  dans  ses  autres  acceptions, 
mais,  entré  dans  la  composition  de  plus  d'un  nom  de  lieu,  il 
y  est  resté,  et  nous  pourrons,  en  l'y  démêlant,  rendre  à  ceux-ci 
leur  signification  primitive. 

*  L'opposition  de  sursum  et  de  jusum  (aussi  )c;.sf^mi  est  visible  dans  ce 
passage  :  «  Nunc  hâc  nunc  illâc  pahetibus  sese  collidens,  modo  josum 
nunc  sursum  efferens  contuditur.  »  [Translatio  Sancti  Sebastiani,  dans 
iMabillon,  Acta  SS.  Ord.  S.  Beried.,  IV,  I,  p.  384.^ 


(88) 

Avant  d'entreprendre  ce  travail,  disons  encore  que  jusanws^ 
opposé  de  la  sorte  à  superanus,  a  bientôt  enfanté  par  analogie 
une  forme  juseranus,  qui  a  disparu,  elle  aussi,  de  la  langue 
usuelle,  mais  qui  se  trouve  également  conservée  dans  le  réper- 
toire toponymique.  Les  deux  noms  ont  été  employés  fréquem- 
ment pour  désigner  des  localités  occupant  une  situation  infé- 
rieure par  rapport  à  une  autre.  En  voici  un  rapide  aperçu  pour 
la  Belgique. 


lo  j«MiiB*  (Bornai) 

i3U.  Juzaine.  —  Désigné  comme  fief  compris  dans  la 
mairie  de  Wéris  (Lamprecht,  Deuuchet  Wirth- 
schaMeben  im  Mtuelalter,  t.  IH,  p.  389).  —  433i. 
Moulins  de  Juzenne  {Chartes  de  Saint-Hubert). 


Luxembour{;>. 


2o  j«Mia«  (Rosée) 


30  ««••■•■■a  (mairie  de  Weismes) 

Prononcez  Jeuzaine  (ësser,  KreUblati  fur  den  Kreis 
Mahnedy,  9  septembre  1882). 


Namur. 
Pnisse  rhénane. 


Jaserana. 


J«WMr*i 


Nom  d'une  cour  que  l'abbaye  de  Saint-Huberi  possé- 
dait à  LavauX'Sainte-Anne. 

1390.  Jussurainge,  Jusraingne.  —  1401  Jusseranjoie. 
— 1446.  Jussurangne.  —  1485.  Jusraingne.  — 1507. 
Jusseraine  {Chartes  de  Saint- Hubert). 


Namur. 


Jaserjuittin. 


Jh 


r«t. 


1469.  Juserain,  Juseren  (Publications  de  l'Institut 
Royal  Grand-bucal  de  Luxembourg,  t  XXXVI, 
p.  !270].  —  Je  note  entre  Bercheux  et  Jusseret  nn  lieu 
dit  Susseret,  où  1  on  prétend  qu'il  existait  autrefois 
un  village.  Ce  Susseret  serait-il  un  pendant  de 
Jusseret  avec  le  sens  de  village  d'en  haut? 


Luxembourg. 


^■•aiia  earlU. 

lo  jmaMourt,  canton  d'Asfehl 

'ifi  J«B*a««c*art 


Ardennes. 
Haoïe-Marne. 


(89) 


jHMkiia  vallla. 


lo  «••▼«■ Brabant. 

iâiO.  Jusenneval.  — 124$.  Jusaineval.  ~  i3!S0.  Gènes- 
val.  —  4374  Geneval.  — 1383.  Jusenvail.  —  1636. 
Genval.  —  La  prononciation  locale  est  Djinnevau,  et 
l'orthographe  correcte  du  nom  exigerait  la  forme 
Genneval  ou  mieux  Jenneval. 

âo  «•«a«v«am  (Musson) Luxombourg. 

I!2i9.  Gisenval  juxta  Ruette.  —  1S34.  Genevaus  (GOFFI- 
NET,  Cartulaire  de  l'abbaye  d'Orval,  p.  230). 


3»  cs«B»«va«s  (Léglise) Ibid. 

Non  documenté. 


4o  jaaism««M Namur. 

Nom  d'un  bois  dépendant  de  Franc- Waret  et  de  Noville- 
les-Bois.  —  13!23.  Jusenneval,  Jesinnevaal  (Grand- 
GAGNAGE,  Vocabulaire  des  anciens  noms  de  la 
Belgique  orientale,  p.  144). 


▼Illa. 


lo  ««Bviii* Brabant. 

XII l' siècle.  Jusana  villa  {Gilles  d'Orval,  dans  MGH., 
Scriptores,  u  XXV).  —  1403-1404  Geseyneville.  — 
1408.  Genevile.  —  1420.  Jesainville.  —  1K67.  Jen- 
ville.  —  164m.  Genneville  (Tarlier  et  Wauters, 
Géographie  ei  histoire  des  communes  belges,  can- 
ton de  Jodoigne,  p.  218.) 

2o  4*ib«aviii« Luxembourg. 

1139.  Jusunvilla.  —  1330.  Gusanville.  -  1439.  Jeson- 
ville.  —  1507.  Jussonville.  —  Je  ne  suis  pas  sûr  qu'il 
faille  rattacher  ce  nom  à  la  série  de  ceux  dérivés  de 
Jusana  villa. 


Il  y  a  encore  plusieurs  Genneville  en  France,  notamment 
un  dans  le  département  de  la  Seine-Inférieure  et  un  autre  dans 
le  Calvados,  sans  compter  les  Genville,  Janville,  etc.,  dont 
quelques-uns  pourraient  rentrer  dans  cette  série. 


Vllll 


lo  j««i«aviii« Liège. 

XIV«  siècle.  Jusenaineville,  Juselaineville  (cfr.  Grand- 
GAGNAGE,  Vocabulaire,  p.  38.) 


(90) 

âo  ar«av|ll«^«r.6*«r Liège. 

Ce  uom,  qui  est  le  plus  intéressant  de  celte  série,  est 
celui  qui  m'a  mis  sur  la  iracç  de  l'adjectifjuf  eranii«. 
Qu'on  l'ait  orthographié  Grandville,  et  que  la  Corn- 
mitsion  de  l'orthographe  des  nomn  det  communes 
propose  de  garder  cette  forme,  cela  n'est  pas  éton- 
nant: on  n'a  lu  le  nom  qu'avec  les  veux.  Mais  les 
formes  Gerenville  et  Gerenevilhe,  trouvées  par 
Grandgagnage  (  Vocabulaire,  p.  731)  dans  des  docu- 
ments du  XIV«  siècle,  et  qu'il  identifiait  avec  les 
Grenneville  et  Grenville  de  Jacques  d'UemricourL, 
mettaient  sur  la  trace  d'un  Gerenus  dans  lequel  le 
savant  étymologiste  croit  voir  un  adjectif  de  Geer. 
Gerena  villa  serait  le  village  situé  sur  le  Geer. 
Bîais,  outre  que  dans  ce  cas  il  faudrait  lire  Gecorana 
villa,  je  ne  connais  aucun  autre  exemple  d'un  nom 
de  lipu  formé  de  la  sorte.  La  vraie  forme  primitive 
du  nom  m'a  été  fournie  par  le  Livre  des  Pauvres  en 
Ile  (aux  Archives  de  l'État  à  Liège],  fol.  14  v»,  où  ou 
lit  Jusercneville. 


Pour  terminer  cette  revue,  je  noterai  encore 


Ja«eB>Soralns. 

Nom  que  portait  au  XIV«  siècle  le  village  de  Seraiug- 
le-Château,  par  opposition  à  Chapon-Seraiug,  situé 
en  amont. 


Il 


WAVRE. 

Dans  la  liste  des  vocables  germaniques  désignant  la  forêt 
(t.  ly  pp.  365-377),  j'ai  omis  de  signaler  waber.  C'est  un  vieux 
radical  germanique  oublié  des  glossaires  et  inconnu  des  topony- 
mistes,  mais  qui  a  laissé  cependant  des  traces  bien  manifestes. 
Waba*  signifie  forêt  et  reparaît  peut-être  dans  le  Waberlohe  de 
la  légende  de  Siegfried  ^.  Ce  composé  ne  signifie  pas  la  flamme 

*  Ce  n*est  pas,  il  est  vrai,  Tavis  de  Kluge,  Etyinologisches  Wù^'terbtu^ 
der  deutscken  S/proche,  qui  interprète  Waberlohe  par  flamme  vadllanU  (du 
verbe  allemand  wabem  =  se  remuer  en  sens  divers). 


(91  } 

vacillante,  sens  très  pauvre  et  très  recherché,  mais  la  forêt  en 
flammes,  ce  qui  est  tout  à  fait  conforme  à  la  donnée  légendaire. 
Waber,  disparu  de  la  langue  usuelle,  est  resté  dans  la  topony- 
mie allemande,  française  et  anglaise.  On  le  retrouve  en  France 
et  en  Belgique  dans  les  noms  suivants  : 

ivavre  (Woépvre,  Woivre). 

Nom  d'aae  vaste  forêt  qui  s'étendait  entre  la  Meuse  et  la  Moselle,  depuis  la 
Chiers  au  nord  jusque  dans  les  environs  de  Comraercy  an  sud.  Cetie  foi'ôl, 
aujourd'hui  morcelée,  subsiste  encore  avec  son  nom  primitif  dans  un  certain 
nombre  de  bois  qui  sont  : 

a.  Les  Côtes  de  la  WoSpvre,  chaîne  de  collines,  à  Test  du  département  de  la 
Meuse,  courant  du  sud  au  nord; 

b.  La  culée  de  Woévre,  bois  communal  de  Juvigny-sur-Loisou; 

c.  La  grande  Wo5vre,  bois  communal  de  Haudiomont; 

d.  La  Wofivre,  bois  communal  de  Damvillers; 

e.  La  WoSvre,  bois  communal  de  Dun; 

/.  La  Woévre,  bois  communal  de  Thiaucourl  (Meurthej; 
g.  La  Woevre,  bois  communal  de  Yille-en-Woevre. 

Cette  vaste  forêt,  nommée  en  1086  Wavna  forestis  dans  un  diplôme 
de  Henri  IV,  a,  comme  la  forêt  d'Ârdenne,  passé  son  nom  à  un  pagus  qu'on 
trouve  mentionné  dès  le  YI*  siècle  sous  le  nom  de  pagus  Wabrentis  (Gré- 
GOiHE  DE  Tours,  Historia  Francorum,  IX,  i%.  Dans  ce  pagua  se  trouvait 
un  château  qu'on  appelait  le  caHrum  Vabrense  (Grégoirij:  de  Tours,  op.  ciL, 
IX,  9),  sur  lequel  voyez  Longnon,  Géographie  de  la  Gaule  au  VI*  siècle, 
pp.  373  et  suivantes.  Sur  le  pagus  H^abrensis  (aussi  Vaporacensin,  Viia 
Sancti  Dagoberii,  dans  MGH„  Scriptores  rerum  Merovingicarum,  t.  II, 
p.  3i8),  voyez  Liènard,  Dictionnaire  topographique  du  département  de  la 
Meuse,  p.  265,  oU  se  trouvent  toutes  les  mentions  du  nom  depuis  le  Yl» 
jusqu'au  XYII*  siècle.  Le  pagus  Wabrensis  a  plus  tard  formé  le  territoire  de 
Wolivre,  une  des  subdivisions  de  l'évèché  de  Verdun. 

Il  est  intéressant  de  constater  que  le  nom  de  pagus  Wabrensis  se  trouve 
être  identique,  quant  à  la  signification,  à  celui  du  département  des  Forêts, 
donné  pendant  la  période  révolutionnaire  à  la  province  de  Luxembourg,  qui 
est  non  moins  riche  en  terrains  boisés,  et  qui  est  le  centre  de  l'ancienne  forêt 
d'Ârdenne.  On  a  fait  de  bonne  heure  entre  les  deux  noms  une  confusion  qui  a 
induit  nos  historiens  en  erreur.  Souvent  le  nom  de  Wavre  a  été  donné 
à  YArdenne;  par  exemple  des  actes  mentionnent  Consihum  (Grand-duché  de 
Luxembourg,  canton  de  Clervaux)  comme  situé  dans  la  Wofivre;  de  même 
Diekirch,  EttclbrOck,  Mersch.  Yoyez  PiOT,  Les  Pagi,  pp.  139  et  140. 

1%'aver  ou  IVaverwald. 

Nom  d'une  vaste  forêt  occupant  les  hauteurs  qui  dominent  le  confluent  de  la  Dyle 
et  de  la  Kèthe.  En  1008,  l'empereur  Henri  II,  dans  un  de  ses  diplômes,  fait 
connultre  cette  forêt  dans  les  termes  suivants  :  «  Silvàe  quae  sunt  inter  illa 
duo  flumina,  quae  ambo  Mthae  vocantur,  et  teriium  quod  Thila  nominatur 


(92) 

sitae, qood  totum  Waverwald  appellattir  (Miraeds  et  Foppcxs,  Optra 

Diplomatica,  L  1,  p.  53).  Cette  forêt  a  été  défrichée  aa  XIII«  siècle;  nais 
remplacement  primitif  en  est  déterminé  par  les  villages  de  WaTre-NoIre-Dame, 
WaYre-Sainte-Catherine  et  Wavre-Saint-Nicolas. 


Nom  d'un  bois  situé  sur  le  territoire  de  la  oommune  de  Vaux  lez-Rosière,  dans 
la  proTince  de  Luxembourg.  Un  document  de  1695  le  nomme  bois  de  Woivre. 
(Voyez  la  Carte  de  l'état-major  belge,  et  Tahdel,  Communes  iuxembour- 
geoine»,  t  IV,  pp.  555  et  557;  t.  VI,  p.  44ia) 

ivavre  fBrabani. 

1050  et  4086.  Wavera.  —  1218.  Wavria  (Tablier  et  Wauters,  Géographie  et 
hixioire  des  communes  belges,  arrondissement  de  Nivelles,  t  II,  Canton' de 
Wavre,  p.  i). 

Il  est  probable  que  la  même  élymologie  doit  être  revendiquée 
pour  les  localités  suivantes  : 


(Kasseil Prusse. 

(Berne) Suisse. 

ivawerB  (Trêves^ Prusse. 

Je  me  borne  à  signaler  aux  érudits  compétents  les  noms 
suivants,  dont  Tun  ou  l'autre  cache  peut-être  le  radical  waber  : 

ivavraii*  (Arras,, Pas-de-Calais. 

iv«irr«B«(Saint-Pol, Ibid. 

iravrecblB-Moas-BeBAlii  (Valencieiines , .   .  .      Nord. 
877.  Villam  Waverciam  (Manrier,  p.  251) 

iraYreetalB-MOHs-Faalz  [ Valenciennes )  .  .   .  Ibid. 

li^aTrelllo. NaiDur. 

Il  (Assesse j Ibid. 

it  (Stavelot) Liège. 

WavrIa  (Lillei Nord. 

Je  ne  suis  pas  renseigné  sur  les  localités  anglaises  du  nom 
de  Waverley,  Waverton,  Wavertree.  Contiennent-elles  aussi  le 
radical  waber  f  Je  ne  sais,  et  je  laisse  la  parole  aux  chercheurs 
locaux. 


(93) 


ill 


LES   CASTORS   £N   BELGIQUE. 

Le  castor  a  habité  autrefois  toutes  les  rivières  de  l'Europe 
centrale.  11  existe  encore  aujourd'hui  non  seulement  en 
Autriche,  en  Russie  et  en  Norwège,  mais  même  dans  plu- 
sieurs contrées  de  l'Allemagne,  notamment  sur  l'Elbe,  la  Saale 
et  la  Mulde,  entre  Dessau  et  Magdebourg.  En  Westphalie,  on 
le  rencontrait  encore  vers  le  milieu  de  ce  siècle  :  le  dernier  a 
été  abattu  en  1840  et  offert  par  le  gouvernement  au  musée 
du  gymnase  d'Arnsberg.  On  en  tue  encore  parfois  dans  la 
Camargue,  où  M.  Desjardins  en  a  vu  prendre  un  en  1867 
(Géographie  de  la  Gaule  romaine,  t.  I,  p.  468).  Des  squelettes 
de  castors  ont  été  exhumés  à  diverses  reprises  dans  le  pays 
flamand.  (Voyez  P.  Errera,  Les  Masuirs,  t.  I,  p.  239.) 

On  conçoit  que  cet  intéressant  habitant  de  nos  cours  d'eau 
ait  laissé  son  nom  à  plus  d'un.  Nombreuses  sont  les  rivières 
qui  sont  dénommées  d'après  lui,  nombreux  aussi  les  villages 
qui,  ayant  emprunté  leur  nom  à  une  rivih^e  des  castors,  sont 
aujourd'fmi  seuls  à  le  garder,  alors  que  la  rivière  l'a  remplacé 
par  un  autre. 

Le  nom  du  castor  est  un  radical  qui  se  retrouve  dans  les 
diverses  langues  indo-européennes;  il  était  beber  en  celtique, 
en  allemand  biber,  en  flamand  bever,  en  polonais  bober.  Le 
sens  de  ce  nom,  porté  par  un  cours  d'eau,  était  encore  parfai- 
ment  clair  au  XI*  siècle;  Thietmar  de  Mcrsebourg  écrit,  en 

parlant  de  l'armée  du  roi  Henri  II  :  «  Inde tisqite  ad  Ode- 

ram  fl^vium  pervenientes  tentoria  juxta  amnem,  qui  Pober 
dicitur  Sclavonice,  Castor  latine  ^.  »  Ce  nom,  nous  le  trouvons 
répandu  soU^  la  forme  Bièvre  dans  toute  la  France,  sous  les 
formes  Biberach  ou  Bever  dans  toute  l'Allemagne;  on  le  ren- 

*  Monumenta  Germaniae  historica,  t.  III,  p.  813  (1.  VI,  c.  i9). 


(94) 

contre  également  en  Hollande  et  dans  les  Iles  Britanniques  ^ 
Le  petit  relevé  suivant  montre  que  le  castor  a  habité  aussi 
les  eaux  de  la  Belgique  et  qu'il  a  laissé  plus  d'une  trace  dans 
le  vocabulaire  toponymique.  Je  n'ai  pas  besoin  de  faire  remar- 
quer que  le  nom  porté  par  les  localités  comprises  dans  cette 
liste  a  dû  être,  dans  l'origine,  celui  de  leur  ruisseau. 


(Saint-Antelinckx Flandre  orienlale. 

•everl»eek  (AcheL Limbourg. 

Bcverr  lez-Audenarde Flandre  orientale. 

Beveren  lez-Courlrai Flandre  occidentale. 

lez-Furnes Ibid. 

lez-Roulers Ibid. 

Beveren-ivae* Flandre  orientale. 

Beverii*ii(ii¥eld Flandre  occidentale. 

■«▼erloo Limboui^. 

•evrrainy*  (Rotselaer) Brabant. 

BeveraC Limbourg. 

Blerlieek Brabant. 

Blerbal» Ibid. 

Voyez  les  formes  anciennes  dans  le  tome  I,  page  344. 

Blerbeeque. 

Nom  disparu.  Voyez  le  tome  I,  page  351. 

Blesme Namur. 

Ruisseau  qui  se  jette  dans  la  Sanibre  en  amont  de 
Tamines,  venant  d'Oret  et  de  Biesme-k-Colonoise. 
Cette  dernière  localité  s'appelait  Bevema  au 
X«  siècle  (  Vita  Saneù  Dagoberii,  dans  Seriptores 
He.rum  Merouingicarurn,  t.  Il,  p.  517).  —  On 
comprend  à  peine  l'élourderie  de  l'éditeur, 
M.  Krusch,  qui  identifie  cette  localité  avec  un 
vague  Beveren  de  la  Flandre  occidentale,  alors 
que  son  texte  lui  apprenait  que  l'endroit  était 
situé  m  pago  Lomacenti, 

*  Voyez  Taylou,  Names  and  Places,  p.  254.  —  Pour  la  Hollande,  je 
note  :  Bever  (Overysseli,  Beverdam  (Ibid.),  Bevermeer  (Gueldre),  Bevers- 
hoek  (Hollande  méridionale),  Beversoord  (Ibid.),  Beverstraat  (Brabant 
septentrional),  Beverweert  (Utrecht),  Beverwijk  (Hollande  septentrionale . 


(9S) 

BlesMe Namur. 

Nom  d'un  raisseau  qui  passe  à  Fosse  et  qai  s'appelle 
au  Xl«  siècle  Bebrona  :  «  Kivus  non  multus  fluit 
hinc  Bebrona  vocatus.  »  Hillin.  dans  son  poème 
sur  S.  Foillieo,  Acttt  Sanctorum,  t.  XIll\  oct., 
p.  402  i>. 


Hèvre Ibid. 

La  commune  de  Bièvre  est  arrosée  par  le  ruisseau 
du  même  nom,  auquel  manifestement  elle  doit  le 
sien. 


Brei 


i066  Bevrona.  Charte  du  comte  Arnoul  11  de  Ghiny 
(Bertholet,  Histoire  du  duché  de  Luxembourg, 
t.  III,  p.  xxxii).  —  Cf.  en  France  la  Bevronne, 
sous-affluent  de  l'Aube  (1i77.  Aqua  quae  Bevronna 
dicitur).  avec  le  village  de  Bevronne  et  un  dimi- 
nutif Brevonnelle  (li47.  Bevroneiia).  Boutiot  et 
SOCARD,  Dictionnaire  lopoyraphique  du  dépar- 
tement de  l'Aube,  p.  20.  —  Voyez  encore  Wil- 
liams, Die  franzôsische»  Ortsnamem  Keltischer 
Abkunfl,  p.  84. 


Ainsi  se  trouve  élucidé  un  problème  que  j'avais  laissé  sans 
solution  au  tome  I^^  p.  442.  Bervenna  disparaît,  la  Breuvanne 
et  probablement  aussi  la  Berwinne  se  ramènent  à  un  primitif 
Bebro7ia,  et  le  nom  d'un  animal  aujourd'hui  disparu  de  notre 
faune  nous  fournit  la  clef  d'une  vingtaine  de  noms  de  villages 
et  de  cours  d'eau  dans  la  seule  Belgique. 


IV 


UN  PEU   d'hYDRONYMIE. 


Dans  tout  le  répertoire  de  la  toponymie,  il  n'y  a  pas  de 
chapitre  plus  intéressant  que  celui  qui  concerne  les  noms  de 
cours  d'eau.  Ces  noms  sont  les  plus  anciens  et  partant  les 


(96) 

plus  instructifs  de  tous.  Ils  me  suggèrent  un  certain  nombre 
d'observations  qui  ne  seront  pas  déplacées  ici. 

i^  Les  noms  des  cours  d'eau  ont  joué  dans  la  toponymie 
primitive  un  rôle  des  plus  considérables.  Cela  tient  à  deux 
raisons.  D'abord,  dans  les  temps  anciens,  où  la  plus  grande 
partie  du  sol  était  occupée  par  des  forêts,  ils  avaient  plus 
d'importance  comme  volume  d'eau  et  étaient  plus  souvent 
employés,  en  l'absence  de  routes,  comme  voies  de  circulation. 
Ensuite,  au  milieu  des  solitudes,  ils  frappaient  davantage 
l'attention  et  étaient  plus  connus.  Quantité  d'entre  eux  ont 
passé  leur  nom  aux  régions  qu'ils  traversent,  aux  peuples  qui 
les  habitent,  aux  localités  qui  s'élèvent  sur  leurs  bords  ^  11 
n'est  donc  pas  étonnant  que  nous  trouvions  dans  les  premiers 
siècles  des  ruisseaux  en  possession  d'un  nom  attestant  une 
origine  fort  antique,  mais  qui  a  disparn  depuis,  pour  faire 
place  à  l'appellation  la  plus  vulgaire  du  monde.  Le  ruisseau 
de  Cysindria,  à  Saint-Trond  (voyez  le  tome  i,  page  44i), 
s'appelle  aujourd'hui  le  Molebeek;  celui  d'Andagina,  qui  a  été 
porté  dans  les  premiers  temps  par  le  monastère  de  Saint- 
Hubert  (t.  I,  p.  440),  est  aujourd'hui  le  Nareday, 

^^  Souvent  il  est  possible,  quand  un  cours  d'eau  a  changé 
de  nom,  de  retrouver  son  nom  primitif  avec  le  seul  concours 
delà  géographie  actuelle;  voici  comment.  Presque  toujours, 
la  plus  ancienne  localité  qui  a  surgi  sur  les  bords  du  cours 
d'eau  lui  a  emprunté  son  nom.  Si  donc,  dans  la  liste  des  loca- 
lités situées  sur  le  cours  d'un  ruisseau  ou  d'une  rivière,  il  s'en 
rencontre  une,  de  préférence  vers  sa  source  ou  vers  son  embou- 
chure, qui  soit  d'une  ancienneté  attestée  et  dont  on  ne  puisse 
expliquer  le  nom  par  la  langue  germanique  ou  romane,  il  y  a 
toute  apparence  qu'elle  cache  le  nom  ancien  de  la  rivière  depuis 
lors  débaptisée  s. 

Aux  curieux  exemples  apportés  par  les  savants  cités  en  note, 

*  Sur  les  deux  premières  catégories,  voyez  Foerstemann,  Die  DeuUchen 
Ortsnamen,  p.  135  et  suivantes. 

*  Voyez  les  exemples  cités  par  QuicmoiAT,  De  la  formation  françaùe 


(97  ) 

je  tiens  à  en  joindre  quelques-uns  empruntés  à  la  topographie 
de  la  Belgique. 

UAIfena  a  cédé  son  nom  aux  villages  de  Bydaljyhenbi^ugge, 
Alpheiiblock,  0])alphen  et  r^ra/j^Aew^  (voyez  le  tome  I,  page  440), 
et  s'appelle  aujourd'hui  la  Belle.  Encore  au  XII<>  siècle,  on 
disait  rivus  Alfene  (1189),  fluviolus  qui  Alphena  dicitur  (1192). 

Lu  Poleda,  après  avoir  passé  son  nom  au  village  de  Polleur, 
s'appelle  aujourd'hui  la  Hoëgne.  En  898,  elle  s'appelait  fluvius 
Poleda  (voyez  le  tome  I,  page  354). 

Je  conjecture  qu'il  en  a  été  de  même  pour  les  rivières 
suivantes  : 

L'Attert,  dont  je  crois  reconnaître  le  nom  primitif  dans 
celui  du  village  (TEll,  situé  vers  sa  source,  et  qui  s'appelle 
aujourd'hui  du  nom  d'un  autre  de  ses  villages  (voyez  le  tome  I, 
page  449,  cfr.  5o6). 

Le  Gecr,  qui  a  passé  son  nom  primitif  Woromia  à  la  ville 
de  Waremme  et  au  village  de  Corswarem  (Kruwworm)  (tome  1, 
page  257).  et  qui  a  pris  ensuite  son  nom  actuel,  porté  sans 
doute,  dans  l'origine,  par  une  de  ses  sources  (cfr.  la  Senne, 
autrefois  la  Braine,  tome  I,  page  442). 

Sur  le  nom  primitif  du  Geer,  cfr.  la  Wnittij  affluent  de  la 
Roer  à  Rolduc  (IX*'  siècle,  Wurmius  fluviolus,  dans  EciNHAni», 
Tvanslatio  SS.  MarcelUni  et  Pétri)  \  la  Wurm,  affluent  de  l'Isar, 
venant  du  Wurmsee  ou  Starnberger  See;  les  villages  de  Wurm- 
bach  (Bavière),  Wurm  et  Worm  (Prusse  rhénane,  bezirk  Aix- 
la-Chapelle). 

l/a  Blèvre  (Bcverna),  aujourd'hui  reconnaissable  encore 
dans  le  nom  de  Biesrae-la-CoIonoise,  située  sur  son  cours,  mais 
qui  n'est  plus  désignée  que  sous  celui  de  Biesme. 

La  Bllefli,  qui  est,  selon  moi,  le  nom  primitif  du  ruisseau 
qui  passe  à  Bilsen.  La  désinence  -en  est  bien  due  à  la  flexion 


de.s  anciens  noms  de  lieiix,  p.  82;  Longnon,  Etude  sur  les  paiji  de  lu  Gaule 
Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  fasc.  :2\  i)p.  3-2  et  \'i\  Aunold, 
Ansiedclumjon  deutscker  Sluninic,  p.  103;  Kssku,  Kreisblatt  fur  dcn  Krcis 
Malmedy,  i"  novembre  1882. 

Tome  XLVIIl,  vol.  IL  7 


(98) 

(cfr.  Teralphen,  Tervueren,  etc.);  ce  qui  le  prouve,  c*estque 
dès  le  X®  siècle  la  forme  latine  est  toujours  Blisia  et  non  BUse- 
nia.  Sur  les  cours  d'eau  de  ce  nom,  cfr.  la  Blies,  affluent  de  la 
Sarre;  la  Blees,  affluent  de  la  Sûre,  et  des  noms  composés 
comme  Blieskastel  (Prusse  rhénane),  et  peut-être  encore  le  nom 
de  Blois  (Blesum),  qui  pourrait  être  celui  d'un  ruisseau. 

S''  Souvent  après  avoir  passé  son  nom  à  une  localité  qu'il 
arrose,  le  cours  d'eau  le  garde,  mais  sous  la  forme  diminutive. 
Ainsi  le  Biii:f ,  après  avoir  donné  son  nom  à  la  ville  de  Btuf,  a 
pris  celui  de  Hoyoux. 

La  Masbra,  après  avoir  baptisé  le  village  de  Masbourg 
(Masbor),  ne  s'est  plus  appelée  que  la  Masbiette. 

La  Marea  a  pris  le  nom  de  Marchette  une  fois  que  sur  ses 
bords  a  surgi  la  ville  de  Marche  ^. 

L'Amia  (Aisne),  après  avoir  donné  son  nom  au  village 
d^  Ami  fontaine ,  ne  s'est  plus  appelée  que  VAmietle.  (Uiarta 
inédites  de  l'abbaye  de  Saint- Hubert.) 

L'Ailette  (Aisne)  s'appelait  encore  en  922  Aléa.  (Flodoart, 
cité  par  Matton,  Dictionnaire  topographique  de  r Aisne,  p.  3.) 


LA   BELGIQUE   ALLEMANDE. 

La  Belgique  est  un  pays  trilingue  :  elle  contient  sur  ses  fron- 
tières du  sud-est  et  de  l'est  une  région  dont  les  indigènes,  au 
nombre  d'environ  cinquante  mille,  sont  de  langue  allemande. 
L'arrondissement  administratif  d'Arlon,  formé  par  les  deux 
cantons  d'Arlon  et  de  Messancy,  est  allemand  dans  sa  totalité, 
sauf  une  partie  de  la  commune  de  Halanzy.  Dans  l'arrondisse- 
ment administratif  de  Bastogne,  les  communes  de  Martelange 

*  Sur  des  exemples  fournis  par  la  toponymie  française,  voyez  Quichb- 
BAT,  op.  cit.,  p.  82. 


(99) 

et  de  Tintange,  avec  une  partie  de  celle  de  Fauvillers  (canton 
de  Fauvillers),  et  celle  de  Beho  (canton  de  Vielsalm),  appar- 
tiennent à  ridiome  allemand.  Dans  la  province  de  Liège  enfin, 
l'arrondissement  de  Verviers  contient  neuf  communes  alle- 
mandes, dont  cinq  dans  le  canton  d'Aubel  (Gemmenich,  Hom- 
bourg,  Hontzen,  Moresnet  et  Sippenaeken),  et  quatre  dans  le 
canton  de  Limbourg  (Baelen,  Henri-Chapelle,  Membach  et 
Welkenraedt).  On  trouvera  de  plus  amples  détails  sur  cette 
région  germanique  et  sur  l'histoire  de  l'emploi  de  la  langue 
allemande  dans  mon  étude  intitulée  :  Dos  Deutsche  Belgien 
(Dos  Deutsche  Belgien  und  der  Deutsche  Verein,  Ârlon  et  Âubel, 
1896.) 


VI 


àNALECTES  toponymiques. 

Je  réunis  ici  un  certain  nombre  de  notices,  dont  les  unes 
servent  à  compléter  ou  à  rectifier  ce  que  j'ai  dit  dans  le  tome  I»"^ 
de  cet  ouvrage,  et  dont  les  autres,  bien  que  ne  rentrant  pas 
directement  dans  le  cadre  de  mon  travail,  présentent  cependant 
trop  d'intérêt  pour  que  je  néglige  de  les  consigner. 

Aa  ou  Aabeek  (Limbourg). 

C'est  le  nom  d'an  niisseau  qui  passe  à  Meeuwen»  à  Ellicum  et  à  Rcppel,  et  se 
jette  dans  le  canal  de  la  Meuse  k  l'Escaut  Vers  son  embouchure  se  trouTe 
l'ancien  moulin  de  Op  yhen  Aa. 

-ain.  Aux  noms  dans  lesquels  la  finale  -ain  s'est  altérée  en 
-et  (tome  Ps  pages  319  et  suivantes),  il  faut  ajouter  : 

jailec Namur. 

Autrefois  Jallain. 

Cbâtelet Hainaut. 

S'appelait  autrefois  Chatelin,  forme  qui  se  retrouve  dans  le 
diminutif  Ghâtelineau. 


(  100  ) 
apa.  A  citer  encore  : 

Jknumppem Nord. 

Aairei^pr,  petit  affluent  de  la  Sambre  qui  coule  entre 

les  territoires  des  départements  du  Nord  et  de 

l'Aisne. 

Matton,  qui  signale  ce  ruisseau  dans  son  Dictionnaire 
topographique  du  département  de  l'Aisne,  p.  44,  dit 
qu'il  doit  son  nom  à  une  ferme  qui  existait  encore  en 
1792  :  inutile  de  faire  remarquer  que  c'est  la  ferme,  au 
contraire,  qui  doit  son  nom  au  ruisseau. 

Aatreppes,  canton  de  Vervins Aisne. 

879.  Villa  Altripia  in  pa^  Laudunensi.(MATTON,  Diction- 
naire topographique  du  département  de  V Aisne,  p.  15.) 


826.  Ganape  (Haigneré,  Chartes  de  Saint- Bertin.) 


Pas-de-Cal. 


),  rivière  qui  coule  de  Furnes  à  Nieuport. 
(Dassonville,  Biekorf,  1896,  Bijblad,  p.  xx.) 

-apa  semble  avoir  revêtu  plus  lard  la  forme  latinisée  -opta 
(voyez  Gamapia,  etc.).  On  trouve  encore  cette  forme  dans 

Apla,  Eppes,  canton  de  Laon Aisne. 

H47.  Apia.  -  iiHO.  Appia.  —  XUI«  siècle.  Aipe.  —  idUn. 
Espc.  —  1342.  Eppe  —  1405.  Aippe.  (Voyez  ces  formes 
et  d'autres  dans  Matton,  Dictionnaire  topographique 
du  département  de  i  'A  isne,  s.  y.  Eppes.) 

A0UB,  TAison,  aujourd'hui  le  Courwez,  affluent  de  la  Marge  en  amont  de 

Villers-devant-Orval. 

1124.  De  Gemengis  ad  aquam  Asun  (Goffinet,  Cartulaire  de  l*al>bage 
d'Orual.  p.  7).  —  1173.  De  Jamognes  ad  aquum  Aison  (Idem,  ibidem,  p.  4»). 
-  Les  destinées  toponymiques  de  ce  cours  d'eau  sont  très  curieuses  à  étudier  : 
elles  prouvent  la  multiplicité  des  désignations  sous  lesquelles  on  a  connu  les 
cours  d'eau  avant  que  la  civilisation  finit  par  en  imposer  une  seule  à  l'exclusion 
de  toutes  les  autres.  L'Aison  s'est  appelé  tour  à  tour  :  la  fontaine  de  Lux,  par- 
ce que  l'une  de  ses  sources  se  trouvait  sur  le  territoire  du  village  aciuelienienl 
détruit  de  Luz  (commune  de  Gérouville);  le  wez  de  la  Soye  et  le  ru  de  Limes, 
parce  qu'il  passe  devant  la  ferme  et  dans  le  village  de  ce  nom;  il  s'appelle 
enfin  aujourd'hui  le  Courwez,  nom  qu'il  faut  peut-être  écrire  le  Court- Wez. 
Déj:\  en  17 'i5,  un  registre  de  l'abbaye  d'Orval  contenait  à  ce  sujet  la  notice 
suivante  :  <  Le  ruth  de  Lismes,  la  fontaine  de  Luz,  le  Wey  de  la  Soye  et  (a 
Courwey  ne  sont  qu'un  même  ruisseau  appelé  diversement  en  divers 
endroits.  »  (Tandel,  Les  communes  luxembourgeoises,  I.  III,  p.  144.) 


(m  ) 


(Liège). 


Longtemps  je  n'ai  possédé  de  ce  nom  que  des  formes  relativement  modernes. 
—  iÙÀ^.  Avrido  (Martène  et  Durand,  AmpUssima  Colleciio,  t.  IV,  col. 
H65,  etc.).  —  i078.  Avrocli  (Miraeus  et  Foppens,  Opéra  diplomatica,  t.  IV, 
p.  505).  —  La  mise  en  lumière  d'an  texte  dn  IX«  siècle  que  j'ai  commenté 
ailleurs  nous  permet  de  remonter  à  une  forme  beaucoup  plus  primitive  : 
Arbrido.  Et  du  coup  nous  arrivons  à  un  thème  Arboretum  [Compte  rendu 
des  séances  de  ta  Commission  royale  d'histoire,  5"  série,  1. 111,  p.  415). 

• 

Bastosne  (Luxembourg). 

La  plus  ancienne  mention  de  ce  nom  est  de  636:  in  Bastoneco  (Beyer,  Urkun- 
denbuclt,  1. 1,  p.  7). 

Bleame-la-Colonoise  (Namur). 

Cette  localité,  la  Beverna  de  ci-dessus,  a  une  histoire  peu  connue  qui  a  été 
racontée  vers  le  X"  siècle  dans  la  vie  de  saint  Dagobert.  Celui-ci,  étant  en 
route  pour  la  Frise,  vint  loger  dans  notre  village,  qui  était  compris  dans  le 
pagus  Lomacensis.  Beverna  était  une  ancienne  possession  de  l'église  Saint- 
Géréon  de  Cologne,  mais  qui  avait  été  enlevée  à  cette  église  par  la  violence, 
l'endant  qu'il  y  dormait  la  nuit,  le  saint  cul  une  vision  dans  laquelle  les 
saints  Séverin  et  Cunibert,  évoques  de  Cologne,  l'exhorlèrent  à  rendre  ce 
domaine  à  S^iint-Céréon.  Le  roi  lit  vœu  de  leur  obéir.  Le  lendemain  matin, 
dans  la  chambre  même  où  il  venait  de  passer  la  nuit,  Dagobert  se  fit  rogner 
les  ongles  et  couper  les  cheveux  :  «  depuis  lors  jusqu'aujourd'hui,  cette 
chambre  à  coucher  reste  à  l'abri  des  souillures  de  tout  homme  et  de  tout 
animal;  nul  n'oserait  y  demeurer,  et  n'y  peut  pénétrer  sans  être  jeté  deh«r.s, 
estropié  ou  mort.  >  Après  avoir  fait  le  voyage  de  Frise,  Dagobert  arrive  à 
Cologne,  et  là,  se  souvenant  de  son  vœu,  il  va,  les  pieds  décbaux,  à  Saint- 
Géréon  et  rend  Beverna  au  saint,  se  bornant  à  en  détacher  la  vUlala  d'Adel- 
retia  (Orct)  à  la  demande  de  son  veneur  Tassillon,  à  qui  il  la  donna  en 
bénéfice.  Lorsque,  sa  prière  terminée,  il  voulut  quitter  l'église,  il  ne  le  put; 
son  pied  resta  attaché  au  pavé  du  sanctuaire,  et  il  ne  fut  délivré  que  lorsque, 
reconnaisiiiant  qu'il  avait  eu  tort  de  diminuer  sa  donation,  il  eut  promis  de 
restituer  intégralement  tout  le  domaine  à  Saint-Géréim. 

C'est  parce  que  Biesme  appartenait  à  Saint-Géréon  de  Cologne  qu'elle  a 
porté  le  nom  de'Biesme-la-Colonoise.  Elle  apparaît  déjà  avec  cette  épithète 
en  1488,  dans  la  Chronique  de  Gislebert  de  âiuns,  qui  raconte  qu'elle  fut  prise 
par  les  hommes  de  Baudouin  V  le  Courageux,  comte  de  Hainaut  :  «  Deinde 
tirroitatem  Bevernam,  quae  Coloniensis  dicitur.  obsederuot  et  ceperunt.  » 

BllfltelB  (Liège). 

Voyez  le  tome  I''',  page  38L  —  Au  village  wallon  de  ce  nom,  dans  la  province  de 
Yerviers,  il  faut  ajouter  le  hameau  de  Biataïa.  dépendance  delà  commune  de 
Gherain.  Bistain,  comme  Bilstain,  se  trouve  à  l'extrême  frontière  linguistique. 

■•aiiioB  (Luxembourg). 

Voyez  le  tome  !«',  page  367.  —  La  plus  ancienne  mention  qui  est  faite  de  Bouillon 
se  trouve  sous  la  date  de  988  dans  la  Correspondance  de  Gerberi  (iâ9, 
éd.  Havet),  qui  y  donne  rendez-vous  à  quelqu'un  :  usque  BuUionem,  On 
retrouTe  ensuite  le  nom  dans  un  diplôme  de  i069:  actum  fin/ton^  (Wauters, 
Table  chronologique  des  chartes  et  diplômes,  1 1,  p.  5S3). 


(  102  ) 


Briffodo  (Hainaut). 


Dépendance  de  Saint-Âmand-la-Chaussée.  —  4018.  Biergolde  (Don  Beruèrb, 
Documents  inédite,  p.8}.  —  i21!2.  Burgodes,  Bergaades,  Bregaudes.  —  iSi3. 
Burgodes.  —  1217.  Burgaldis  (Barbier,  Histoire  de  Malonne,  pp.  Sdâ-â84, 
290).  —  Ce  mot  semble  d'origine  germanique;  il  est  à  rapprocher  de  Bur- 
ghalden,  dans  le  Wurtemberg,  qui  signifie  une  colline  portant  un  château-fort 


Le  sens  que  je  donne  à  ce  mot  en  roman  est  attesté  au  XIV*  siècle  dans  le 
passage  suiTanl  :  «  De  Medrehem  usque  ad  locum  qui  dicitur  Bruke  teutho- 
nice et  gallice»  latine  ad  paludes  (Registrede  l'église  Sainte-Croix,  fol. xxxvi, 
aux  ArchiTes  de  l'État,  à  Liège) 


J'ai  eu  tort  de  reproduire  et  de  faire  mienne  l'étymologie  vulgaire  qui  fait  de  ce 
nom  l'équitalent  de  de  Heule  mond  ou  embouchure  de  la  Heule  (voyez  Win- 
KLER,  Oud  Nederland,  p.  243).  M.  Dassonville  [Biekorf,  1896,  Bijblad, 
p.  XVI)  me  fait  observer  que  le  nom  ancien  de  la  Deule  était  Dupla. 


Franco.  (Voyez  le  tome  I«',  pages  386  et  suivantes.) 

Franco  est  ancien  comme  nom  d'homme;  on  le  trouve  déjà  dans  Fortunat, 
Liber  de  Virtutiàus  Sancli  Hilarii,  c.  7  (éd.  Leo-Krdsch,  p.  % 


-dorp  (voyez  le  tome  I®',  page  298).  —  Aux  mois  dérivés  de 
ce  radical,  il  faut  ajouter  : 

Tourpes Hainaut. 

9o0.  Dorp  (MiRAEUS  et  Foppens,  Opéra  diplomatica,  1. 1, 
p.  441).  — 1311.  Tourp  (Desmet,  Cartulaire  de  l'abbaye 
de  Cambton,  p.  760). 


•en  échangé  contre  -em  et  -ingen. 


Rixi«c«*  était  autrefois  Rtzen,  —  4159.  Riksen.  -  4S60. 
Rixen  {Bulletin  de  la  Société  scientifique  et  littéraire 
du  Umbourg,  u  V.  p.  354).  Il  est  devenu  ensuite  Rixhem 
au  XIV*  siècle.  —  (4845-1345).  Rixhem,  Rixin  {Registre 
aux  fiefs  de  Liège,  fol.  54  et  8^^,  d'après  Granogagnage, 
Vocabulaire,  p.  175). 


(103) 

iiatriTal  (Luxembourg^. 

iiâ9.  Atrei  villa  (Bulle  d'Bonorius  11  pour  l'abbaye  de  Saint-Hubert).  -^  J'ai 
longtemps  hésité  à  reconnaître  Hatriyal  dans  Atrei  villa.  Mais  le  contexte  da 
diplôme  montre  :  i»  que  Atrei  villa  doit  être  cherchée  dans  les  environs 
immédiats  de  Saint-Hubert;  S»  que  le  patron  de  son  église  est  saint  Ursmer. 
Or  Hatrival  est  ie  seul  village  qui  réunisse  ces  deux  conditions.  La  substitution 
de  l'a  k  Vi  dans  la  syllabe  finale  est  on  phénomène  de  dissimilation  qui  n'a 
rien  d'insolite. 

aaateroix  (Brabant). 

En  flamand  Heykniis»  et  dont  on  veut  à  tort  faire  Hautecroix  aujourd'hui.  — 
iOâi.  In  Rragbant  ad  Hadonis  Crueem  {Getta  epp,  Cameracensis,  dans  Bfonu" 
menta  Germaniae  historica,  t.  VII,  p.  484)« 


-In^en  (Noms  de  lieu  terminés  en).  —  Au  ,tome  !•% 
pages  302-304,  la  liste  des  noms  de  lieu  luxembourgeois, 
faute  d'un  document  officiel  fournissant  une  statistique  exacte, 
contient  plusieurs  erreurs.  Il  faut  lire  : 

Rereldloseo,  au  lieu  de       Beroldlncen. 

llefflnKen,  —  Kfflnseii. 

Grlveldinsen,  —  Cireveldlnseo. 

HelmailBsen,  —  HelBirliigcn. 

■ntilngen,  —  HHttrlBSon. 

Lalllngen,  —  liOllinseii. 

Pepplnsen,  —  PepiDgen. 

—  RaaieldlByeii. 


■«•libeii  (Hainautj. 

L'étymologie  que  Folcuin  donne  de  ce  nom  (voyez  le  tome  l<^,  p.  427)  se 
trouve  déjà  au  Y11I«  siècle  (avant  768)  dans  le  Viia  tancii  Erminonis,  c.  3, 
écrit  par  le  moine  Anso  :  c  Monasterio  quod  derivative  ex  nomine  fluvioli 
decurrentis  per  monasterium  in  amnem  qui  proprie  nuncnpatur  Sambra 
vocalur  Laubacis.  »  Dans  Mabillon,  Acta  SS.  Ord.  S.  Bened,,  t  III,  p.  538. 
Cette  haute  antiquité  de  l'interprétation  que  j'ai  contestée  en  augmente 
singulièrement  l'autorité,  sans  compter  les  analogies  signalées  au  tome  I*^ 
page  346. 


Icerdael. 

Meerdael  est  le  nom  d'une  Taste  forêt  qui  s'étend  sur  la  rive  droite  de  la  Dyle, 
au  sud  de  celle  d'Heverlé,  dont  elle  parait  avoir  fait  anciennement  partie.  Elle 
sert  de  limite  aux  villages  wallons  et  flamands.  Sont  wallons  :  Netben, 


(104) 

Hamme-sur-Netlien,  Toarinnes-Ia-Grosse,  au  sud  de  la  forél;  sont  flamands  : 
Weert-Saint-Georgcs,  Blanden  lez-Louvain,  Bierbeek.  (Cfr.  le  tome  I'^ 
pp.  546  et  547,  et  aussi  pp.  564  et  555.) 

Ce  nom  reparaît  ailleurs  dans  la  toponymie  i-omane  pour  désigner  une 
forêt  :  ainsi  la  jorét  de  Mirodelle  à  Wancennes,  proyince  de  Namar 
(P.  Erreba,  Lei  Matuirt,  U  l'%  p.  207). 


J'ai  dit  (voyez  le  tome  I*s  pp.  375-376)  que  Meraude  est  le  plus  ancien  nom  porté 
par  le  château  qui  s'est  appelé  plus  lard  Poihache.  Je  trouve  dans  une  charte 
de  Saint- Hubert,  datée  d'avril  1246,  la  plus  ancienne  mention  diplomatique 
de  ce  nom,  Isabelle,  femme  de  Waleran  de  Monjoie  et  de  Fauquemont,  y  prend 
le  titre  de  «  dame  de  Meraude  »  et  décide  que  les  bourgeois  de  Nassogne 
Tiendront  prendre  la  loi  «  à  la  court  de  Meraude  ».  Cfr.  sur  cette  dame,  qui  a 
eflfeciivcmeni  possédé  le  château  de  Poilvache,  les  Annales  de  la  Soriéic 
archéologique  de  yamur,  t.  XXil. 

Mllmorle* 

i()07.  Quamdam  terram  in  rcgno  Lotharii  sitam,  quae  dicitur  Matennortua 
(Diplôme  de  l'abbé  Ingelard  de  Saint-Riquier,  dans  Hariulf,  Chronique  de 
l 'abbaye  de  SaUu-Htquier,  III,  31,  éd.  LoT),  avec  ce  commentaire  de  Hariulf: 
I  Est  in  confinio  Letgiac  quaedam  villa  sancti  Richarii,  vocabulo  Ma'er- 
mortua.  »  — 1898.  Merimorte  [Ibidem,  pp.  315  et  317).  — 1270  (environ). 
Miremorte  {Petit  Stock  de  la  cathédrale  de  Liège,  fol.  3,  aux  Archives  de 
i'Ëtal,  à  Liéj>e).  —  XIV»  siècle.  Miremoort,  Hocsem, dans  Ghapeaville,  II,  491. 
—  II  me  semble  mutile  de  prévenir  le  lecteur  que  Matermortua  n  est  qu'une 
retraduciion  latine  par  étymologie  populaire,  prouvant  qu'au  cmnmencement 
du  W*  siècle  le  sens  du  nom  était  déjà  oblitéré. 


IV  prosthétîque.  •—  L'apparition  de  Vn  devant  les  noms  de 
lieu  commençant  par  une  voyelle,  desquels  cette  lettre  finit  par 
faire  partie,  a  été  étudiée  avec  sagacité  par  M.  Tabbé  Roland; 
je  reprends  sa  liste  en  y  ajoutant  : 

Afraliure  est  devenu       MafraKure. 

AI«BMirt  —  NalOBMirC. 

Aanié  —  Maaaaé. 

AroB  —  Nai^B. 

AubrlMArl  —  nobresMiri. 

Avaaille  —  NaTancle. 

•rdreelianips  —  IVordreehaaapa. 

Pour  quelques  autres  noms  de  lieu,  Torthographe  officielle 
a  résisté  à  l'invasion  de  l'n,  mais  la  prononciation  locale  pis; 
ainsi  les  indigènes  disent  IVaanranne  pour  Awanne^  et  Mua* 


(  103  ) 

mont  pour  Agimont  (Roland,  Annales  de  la  Société  archéolo- 
gique de  Namur,  XVI,  p.  255,  note;  Iden,  Annales  de  l'Académie 
d'archéologie,  t.  XLVIII,  p.  322). 

•n  (Luxembourg). 

L'étymologic  de  ce  nom  est  intéressante.  Mes  recherches  sur  ses  formes 
anciennes  m'avaient  amené  devant  Oyn  (i315.  Lamprecht,  t.  IIÎ,  p.  376)  et 
Oinq  (1262.  Annales  de  la  Société  archéologique  de  Namur,  t.  III,  pp.  310 
etîMi).  Brusquement  la  forme  du  IX«  siècle,  sous  sou  aspect  étrangement 
archaïque,  m'app.irut  dans  un  diplôme  de  885  qui  ne  laissait  pas  le  moindre 
doute  sur  l'identité.  Après  la  mention  d'une  yilla  Harxanium  super  flnvium 
Wenna  (c'est  Harsln  sur  la  Wammc],  on  y  lit  :  «  in  loco  Wadingo  super  jam 
dictum  fluvium.  b  On  voit  que  Oing,  Om.  On,  n'est  qu'une  orthographe  irra- 
tionnelle pour  Waing,  qui  reste  après  la  chute  de  la  médiane;  de  Oin  se  forme 
ensuite  On  comme  dans  oignon,  ognon,  etc. 

-ona  ou  -ana.  Au  sujet  des  noms  de  cours  d'eau  terminés 
en  -ana  (voyez  tome  I•^  pages  438  et  suivantes),  M.  Fabbé 
Roland  m'a  demandé  s'il  ne  faudrait  pas  voir  dans  -ana  une 
variante  de  -ona,  qu'on  retrouve  dans  un  bien  plus  grand 
nombre  de  cas.  Voyez,  par  exemple,  Agniona,  Altona,  Axona, 
Bevrona,  Diona,  Flona,  Graona,  Ladona,  Lehona,  Retona, 
Salmona,  Struona,  dont  nous  possédons  des  formes  authen- 
tiques anciennes,  tandis  que  pour  -ana  nous  n'avons  que  le 
seul  Salmana  (794);  et  encore  est-il  à  remarquer  que  Salmona 
86  présente  plus  anciennement  (776).  D'après  cela,  la  désinence 
-na  d'un  grand  nombre  de  noms  de  cours  d'eau  se  ramènerait 
à  'Ona  et  non  à  -ana.  Ce  qui  me  décide  en  faveur  de  cette 
manière  de  voir,  c'est  que  deux  exemples  très  anciens,  où  la 
désinence  a  incontestablement  le  sens  de  cours  d'eau,  nous 
oifrent  -ona  et  non  -anû.  Le  premier  m'est  fourni  par  ce  vers 
d'Ausone  {Ordo  Nobilium  Urbium,  160)  : 

Divona  Geltarum  lingua  fons  addite  divis, 

où  le  nom  de  Divona  se  décompose  évidemment  en  div-  {addite 
divis)  et  en  -ona  (fons).  L'autre  est  le  nom  de  Bevrona,  que  nous 
avons  rencontré  ci-dessus  dans  des  textes  du  X®  et  du  XI*  siècle. 
Gomme  il  est  certain  que  ce  nom  signifie  rivière  des  castors, 


(106) 

et  que  le  nom  du  castor  dans  nos  anciens  idiomes  celtiques  et 
germaniques  était  beber  ou  biber,  le  sens  de  ruisseau  est  fourni 
par  le  reste  de  ce  nom,  c'est-à-dire  par  -ona.  Il  semble  résulter 
de  ces  indications  qu'il  a  réellement  existé  en  celtique  un 
vocable  Ona  qui  avait  la  signification  de  ruisseau. 


(Namur). 

Adeiretia  {Viia  Saneti  Dagoberti,  dans  Monumenta  Germaniae  historica, 
Scriptores  rerum  Merovitigicarum,  II,  p.  M8).  C'est  alors  une  viUula  dépen- 
dant de  la  villa  voisine  de  Bevernaj  qui  est  Biesme-la-Colonoise  (voyez  ce 
nom). 

sikret  (Luxembourg). 

4297.  Philippe,  vestis  de  Sebres  [Charte  inédUe  de  Saint-Hubert).  —  4304. 
Philippe,  vestis  de  Sebret  (Registre  de  Sainte-Croix,  aux  Archives  de  l'Ëtat 
à  Liège).  —  i^±  Jehan,  vouweit  de  Scybrex  (Goffinet,  Cariulaire  de 
Vabbaye  de  Clairefontaine,  p.  470).  —  Le  patron  de  ce  village  est  saint  Brice, 
dont  la  prononciation  locale  fait  saint  Bret;  la  chute  régulière  de  \'n  a  donné 
Sebret,  puis  Sibret. 

-ster.  Sur  cette  désinence,  voyez  le  tome  I*',  pages  293 

à  398. 

■ocintcr Luxemb. 

Château  disparu  entre  Grandhalleuz  et  Arbrefonlaine. 

■enalaBsCer,  aujourd'hui  Bemienee Ibid. 

XI'  siècle.  Remianster  (De  Rkiffenberg,  Monument»  pour 
servir  à  l'histoire  des  provinces  de  Namur,  de  Hainaut 
i  et  de  Luxembourg,  t.  VIII,  p.  8 il. 


-strut.  Voyez  le  tome  I«%  page  377. 


Balrle. 

14i)5,  4573.  Bois  de  l'Estrie,  entre  Sedan  et  Bouillon  (Tan- 
DEL,  Communes  luxembourgeoises,  t.  VI,  pp.  389, 4ii). 
—  4573.  Bois  de  l'Estrief  {Édiis  et  ordonnances  du 
duché  de  Bouillon,  p.  420). 

Bvtreli. 

4:^.  Forêt  del  Estreit,  dépendant  de  Fomay  (Ardennes) 
(ScHOONBROODT,  Charles  de  Saint-Lambert,  n*  48S, 
p.  432). 


(107) 

Tkain  (Hainaut), 

Tbuin  viciitil  de  Tudiniacum  ou  de  rud/ntum  ?  Inconlestablement  de  cette 
dernière  forme;  mais  celle-ci  ne  rempiace-t-ellc  pas  un  Tudiniacum  pri- 
mitir?  n  est  vrai  que  dès  868-869  on  lit  :  Tudinio  castello  (voyez  le 
tome  I*!*,  page  516),  et  qu'au  X*  siècle  Folcuin  écrit  à  deux  reprises  :  Tudinii 
castrum  {Gesta  abb.  Lobb.,  c.  16  ei  25),  et  Tudinium  castrum  {Mirac.  S.  Vrs- 
mari,  dans  Habillon,  Àcta  SS.  Ord.  S.  Bened.,  t.  IIl,  p.  2oo).  D'autre  part, 
Tudiniacum  reparaît,  non  seulement  dans  la  Chronique  de  Saint-Hubert, 
mais  déjà  dans  une  charte  de  Baudouin  deMons  pour  Saint-Hubert  en  1088, 
ob  on  lit  :  Tudiniacum  caurum.  Ajoutez  qu'il  existe  d'ailleurs  d'autres  Tudi- 
niacum; l'un  est  mentionné  au  W*  siècle  dans  la  Vie  de  taini  Rémi,  par 
HiKCMAR;  c'est  aujourd'hui  Tugny. 

vilermael  (Limbourg). 

Yllermael-Roodt  (Limbourg). 

1397.  Fliedermael  (Bormans  et  Schoolhbesters,  Cartulaire  de  Saint- Lam- 
bert, t.  I,  p.  CM).  —  i'.\3S  Flidermal  (Van  Neuss,  Inventaire  des  archives 
du  chapitre  noble  de  Mun*terbthen ,  p.  41).  —  Comme  me  le  fait  remarquer 
mon  ami  M  le  chevalier  de  Korman,  il  y  a  tout  proche  du  village  de  Vliermael 
un  lieu-dit  Malleveld.  D'autre  part,  Vliermael  fut  jusqu'en  4*297  le  siège  du 
tribunal  d'appel  des  échevinages  du  comté  de  Looz.  I^n  cette  année,  l'empe- 
reur Adolphe,  à  la  demande  du  comte  de  Looz.  autorisa  ce  seigneur  k  irans- 
porler  ledit  siège  dans  la  ville  de  Looz.  Le  texte  est  assez  intéressai- 1  pour 
mériter  une  place  ici  :  «  Sane  nobilis  romcs  Lonensls  nostio  culmini  inti- 
mavit  quod.  licet  ah  olim  in  villa  suâ  Fliedermael,  quam  a  nobis  et  imperio 
habcl  in  feodum,  de  septuaginta  duobus  villis  eisdem  ad  ipsum  judicium 
provocantes,  quesiverunt  et  obiinuerunt  ibidem  sue  injurie  sublevamen; 
ipsa  tamen  villa  tam  in  rébus  quam  hominibus  adeo  depauperata  et  desolata 
existât  quod  minus  apta  videtur  de  ceiero  ad  hujusmodi  judicia  exercenda, 
propter  quod  nobis  humiliter  supplicabat  ut  transferendi  ipsum  judicium  ad 
villam  suam  Lon.  que  similiter  a  nobis  et  imperio  feodaliter  possidetur,  sibi 
facultaiem  concedere  dignaremur.  »  (Daris,  HiHoire  de  la  bonne  ville  de 
Looz,  Documents,  p.  1.) 

D'après  tout  cela,  il  ne  parait  guère  possible  de  douter  que  le  nom  de  Vlier- 
mael ne  soit  du  à  ce  que  l'endroit  était  le  siège  d'un  important  mallum,  et  il 
en  résulterait  pour  d'autres  noms  terminés  en  -muet  une  présomption  en 
faveur  d'une  môme  origine. 


VU 


NOTE  SUR  L  EMPLOI  DE  LÀ  LANGUE  FRANÇAISE  A  YPRES, 

par  M.  GriLLAUME  Desmarez. 

Un  mot  tout  d'abord  du  latin,  universellement  en  usage 
avant  Fintroduction  des  langues  vulgaires,  il  servit  de  langue 


(  108  ) 

officielle  à  Ypres  jusque  vers  Tannée  1250.  .Les  actes  de 
mutations  immobilières  passés  devant  le  magistrat  de  œtie 
ville  dans  la  première  moitié  du  XIII®  siècle,  et  dont  nous 
avons  heureusement  découvert  quelques  spécimens,  sont  tous 
dressés  en  cette  langue.  A  partir  de  lâSO,  les  actes  latins  sont 
tout  à  fait  exceptionnels.  La  partie  des  comptes  communaux 
se  rapportant  aux  amendes  infligées  continue  seule  à  être 
rédigée  en  latin  jusqu'en  1280. 

Le  latin  abandonné,  la  langue  française  occupe  en  maîtresse 
à  Ypres  la  place  délaissée  par  sa  devancière.  Les  comptes  com- 
munaux, les  keures  des  métiers,  les  registres  de  la  ce  Weeserie», 
les  actes  privés,  tout,  au  XIII®  siècle,  est  rédigé  en  français. 
L'apparition  de  cette  langue  se  manifeste  non  seulement  à 
Ypres,  mais  aussi  dans  le  métier  d'Ypres  et  dans  les  nombreux 
villages  de  la  West-Flandre  et  du  Furnes-Ambacht,  comme 
nous  le  verrons  à  Tinstant.  Cependant,  dans  le  métier  d'Ypres 
et  dans  les  villages  voisins,  nous  constatons  dès  1295  les  pre- 
mières manifestations  de  la  langue  flamande.  A  partir  de  1300, 
l'emploi  du  flamand  s'accentue  vivement  et  prédomine  dans 
tout  le  courant  du  XIV®  siècle.  Tandis  que  dans  le  plat  pays 
la  langue  populaire  conquiert  ainsi  une  place  légitime  en 
supplantant  le  français,  à  Ypres  même  la  langue  française  se 
maintient  presque  sans  interruption  jusqu'en  1400.  Au  début 
du  XV®  siècle,  le  flamand  triomphe  déflnilivement  et  jouit 
d'une  autorité  incontestée  jusque  sous  le  règne  de  Louis  XIV. 

Il  importe  de  vérifier  tous  ces  faits  dans  les  documents 
contemporains. 


I.  —  Comptes  communaux. 

Ypres  possède,  pensons-nous,  les  comptes  communaux  les 
plus  anciens  de  la  Belgique.  Un  fragment  nous  ramène  à  Tannée 
1267.  Il  est  écrit  en  latin  et  comprend  un  relevé  des  amendes 
infligées  pendant  l'année.  Nous  pouvons  cependant  présumer 


(  109  ) 

que  déjà  en  1267  certaines  parties  des  comptes  étaient  rédigées 
en  français^  puisque  le  fragment  suivant  de  1376  nous  donne, 
lui  aussi,  la  liste  des  forefaeta  en  latin,  tandis  que  la  partie  se 
rapportant  aux  frais  de  chariots  et  de  chevaux  «  del  ost  vers  le 
Liège»,  est  écrite  en  français  et  que,  de  plus,  tous  les  autres  actes 
contemporains  du  premier  fragment  sont  pareillement  dressés 
en  celte  langue.  Est  en  français  encore  le  fragment  de  1377 
qui  nous  parle  du  produit  de  la  location  des  emplacements 
dans  les  halles.  En  1379  et  1380,  le  latin  et  le  français  sont 
employés  concurremment  dans  la  rédaction  des  comptes  :  la 
partie  relative  aux  amendes  figure  toujours  en  latin,  celle 
relative  à  la  dette  à  couvrir  en  1380, 1281  et  1383,  en  français. 
C'est  entre  les  années  1380  et  1385  que  le  latin  fut  expulsé 
définitivement  de  la  maison  êchevinale  :  en  effet,  au  sortir  de 
la  lacune  qui  embrasse  ces  cinq  années,  le  français  est  désor- 
mais uniquement  en  usage.  Les  fragments  que  nous  possédons 
sont  tous  en  cette  langue  :  tels  les  comptes  de  1385,  34  juin 
à  1386,  34  juin;  1386,  39  juin  à  1287,  mai;  1390;  1397, 
novembre  à  1398,  novembre;  1304  à  1334  inclusivement i.  La 
lacune  de  1398  à  1304  est  déplorable.  Quelle  était,  pendant 
cette  période  de  surexcitation  contre  la  France,  la  langue  ofiS- 
ciellement  usitée  à  Ypre^?  Nous  n'hésitons  pas  à  décider  que 
ce  fut  le  français,  puisque  les  actes  de  translation  immobi- 
lière, passés  devant  la  magistrature  urbaine,  sont  tous  en  cette 
langue. 

Les  années  1338  et  suivantes  marquent  une  période  troublée 
dans  l'histoire  d'Ypres.  Les  émeutes  populaires  qui  agitèrent 
la  ville  amenèrent  probablement  au  pouvoir  une  édilité  fran- 
chement démocratique  3.  Toujours  est-il  que  pendant  cette 
période  nous  voyons  fonctionner  le  flamand  comme  langue 
officielle.  Les  comptes  de  1525  nous  apparaissent  pour  la  jyre- 


*  Il  y  a  des  lacunes  de  4287  à  1290,  4291  à  4297,  4298  à  4304. 

*  Je  n'ai  pu,  faute  de  temps,  approfondir  cette  question  ni  rechercher 
les  noms  des  échevins,  les  familles  auxquelles  ils  appartiennent,  leurs 
tendances  politiques.  Tout  cela  expliquerait  l'avènement  du  flamand. 


(  no  ) 

mière  fois  en  cette  langue.  Le  triomphe  de  la  langue  flamande 
ne  fut  qu'éphémère  :  à  partir  de  novembre  1329,  les  connptes 
recommencent  en  français  et  continuent  à  être  rédigés  sans 
interruption  en  cette  langue  jusqu'en  novembre  1378.  Nous 
touchons  ici  à  une  malheureuse  lacune,  l*"*  novembre  1378  au 
1«  novembre  1380,  qui  ne  nous  permet  pas  de  fixer  la  date 
précise  de  l'avènement  définitif  du  flamand  dans  la  comptabi- 
lité communale.  Au  sortir  de  la  lacune,  les  comptes  sont  écrits 
en  flamand  et  la  langue  populaire  se  maintient  d'une  manière 
incontestée  jusqu'au  règne  de  Louis  XIV. 


n.  —  Registres  des  parchons,  dits  de  «  "Weeserie  ». 

Le  plus  ancien  compte  des  deniers  pupillaires  consignés  à 
la  caisse  communale,  est  à  chercher  en  dehors  des  registres  de 
la  «  Weeserie  »  proprement  dits.  Il  se  trouve  en  tête  d'un 
registre  intitulé  :  «Memorien,  openebrieven,enz.  1380-1570.» 
Ce  compte  date  de  1335;  il  est  immédiatement  suivi  du  compte 
de  1336.  Tous  deux  sont  rédigés  en  langue  française.  Nous 
ignorons  ce  que  sont  devenus  les  comptes  de  1336  ù  1380; 
peut-être  les  retrouverons-nous,  car,  vu  Télat  du  dépôt,  rien  ne 
nous  dit  de  désespérer.  Le  premier  registre  de  la  «  Weeserie  » 
date  de  1380;  le  compte  de  cette  année  est  en  flamand  comme 
le  compte  communal  de  la  même  année.  Cependant,  tandis 
que  les  receveurs  communaux  s'en  tiennent  au  flamand,  les 
clercs  chargés  de  la  comptabilité  pupillaire  reviennent  au 
français  dès  1381  et  s'en  servent  jusqu'en  1387.  En  1388,  on 
reprend  le  flamand  pour  l'abandonner  encore  immédiatement 
l'année  suivante.  Le  français  reste  en  usage  jusqu'en  1404 
inclusivement.  En  1405,  on  le  délaisse  définitivement  en  faveur 
du  flamand.  Notons,  pour  être  complet,  que  pendant  la 
période  1380-1405  les  ajoutes  sont  indifféremment  en  français 
et  en  flamand. 


i  m  ) 


III.  —  Registres  des  keores. 

Jusqu'à  présent,  nous  avons  vu  le  français  jouir  d'une  situa- 
tion prédominante  dans  l'administration  municipale,  non  seu- 
lement au  XIII",  mais  encore  au  XIV^*  siècle,  jusqu'au  début  de 
l'ère  bourguignonne.  On  pourrait  être  tenté  d'expliquer  ce 
fait  par  cette  considération  que  }fi  français  étant  la  langue  des 
lettrés  et  que  les  magistrats  et  les  fonctionnaires  communaux 
étant  pris  dans  la  classe  instruite,  il  s'est  fait  tout  naturellement 
que  le  français  a  gravi  avec  eux  les  marches  de  la  maison 
échevinale.  Mais  voici  que  nous  touchons  au  peuple  même,  à 
tous  les  métiers  dans  leur  réglementation  et  dans  leur  organi- 
sation intérieure.  Nous  ne  pouvons  nous  garder  d'un  certain 
étonnement  en  voyant  la  plus  antique  des  keures  rédigée  en 
langue  française.  Les  Yprois  du  \U\^  siècle  connaissaient  donc 
les  deux  langues  et  les  bourgeois  de  nos  jours  sont  donc  plus 
ignorants  sous  ce  rapport  que  leurs  ancêtres  du  XIII®  siècle  ! 

Le  plus  ancien  registre  des  keures  comprend  des  règlements 
dont  les  dates  extrêmes  sont  1281  et  1309.  Il  est  écrit  à  la  fin 
du  XIII®  siècle  et  est  intitulé  :  «  Chest  li  livres  de  toutes  les 
keures  de  le  vile  dypre.  »  11  comprend  cent  vingt-quatre  folios. 
La  plus  ancienne  keure  est  celle  des  drapiers,  de  1281  :  «  Che 
sont  les  keures  des  marcheans  de  draes.  »  Les  ordonnances, 
insérées  postérieurement  à  la  rédaction  du  volume,  avant  1309, 
sont  également  rédigées  en  français. 

Le  second  registre  des  keures,  superbe  volume  orné  de 
miniatures,  date  de  1363.  Celui-ci  est  écrit  tout  entier  en 
flamand.  En  voici  le  titre  :  ce  Dit  es  de  kuerbouc  van  der  stede 
van  Ypre  ghecopulerd,  ghereformeirt  ende  vergadert  van  allen 
den  ouden  kueren  die  ghemaect  hebben  ghesijn  van  der 
erster  fundatie  van  der  stede  tote  den  jare  dat  men  screef 
M.  CGC.  LXIIl,  ende  eerst  van  der  draperie  van  derzelver 
stede.  »  Malgré  la  généralité  du  titre,  les  cent  soixante-douze 
folios  du  registre  ne  comprennent  que  la  keure  de  la  dra- 
perie. 


(  "2) 

Le  troisième  registre,  de  1408,  est  pareillement  en  flamand  : 
«  Dit  sijn  de  kueren  ende  oordenancen  up  de  slichte  draperie 
van  Ypre.  Ghemaect  ende  uutgheroupen  ter  halle  int  jaer 
M.  CCCC.  ende  achte  up  den  30'*'^  dach  van  Décembre.  » 
(Cinquante-six  folios.) 


IV.  —  Gliix*oe^raphe8. 

Ypres  possède  une  superbe  collection  de  sept  mille  chiro- 
graphes,  datés  de  1249  à  1291.  Parmi  ces  sept  mille  documents, 
sept  ou  huit  seulement  sont  en  flamand,  tous  les  autres  sont 
en  français.  A  part  quelques  actes  constatant  des  mutations 
immobilières,  des  constitutions  de  rentes  ou  des  aliénations 
de  cens  fonciers,  ce  sont  presque  tous  des  actes  de  reconnais- 
sance de  dettes  entre  commerçants,  fort  semblables  à  nos 
lettres  de  change  ^  actuelles.  Le  premier  chirographe  flamand 
est  de  1252.  Je  me  permets  de  le  citer  ici  en  entier,  d'abord 
parce  qu'il  compte  parmi  les  plus  anciens  monuments  de  la 
langue  flamande,  ensuite  pour  donner  une  idée  de  la  nature 
de  ces  actes. 

((  Simon  Huseus  ende  Alein  Ackepont  debent  Jacobe  den 
bindere  5  Ib.  te  gheldene  in  de  marcht  te  Brigghe  ende  S  Ib. 
ende  6  s.  te  gheldene  in  de  marcht  le  Mesine,  helc  es  anders 
borghe  over  al  de  scout.  Mois  de  Haringhier  ende  Michielkin 
de  Bradere  debent  Jacobe  den  Bindere  11  Ib.  ende  Ils.  ende 
3  d.  te  gheldene  in  de  marcht  te  Mesine,  helc  es  anders  borghe 
van  al  der  scout.  Dit  kennen  tue  scepene  van  Ypre,  Lamhert 
de  Scoten  ende  Johan  filius  Andrée.  Actum  anno  domini 
M».  CC".  L*».  II®.  in  mense  Aprili.  »  (Arch.  comm.  Ypres,  Coll. 
chirogr.,  l»*^  paquet,  1249-1265.) 


*  J'ai  entrepris  une  étude  de  ces  soi-disant  lettres  de  change. 


(m) 


V.  ~  Actes  appartenant  à  des  établissements  religienz. 

Entre  tous  les  établissements  religieux  érigés  sur  le  territoire 
de  la  ville  d'Ypres,  j'en  choisis  deux,  le  béguinage  et  le  couvent 
Sainte-Claire,  parce  que  ces  deux  institutions  nous  ont  con- 
servé une  multitude  d'actes  du  XIII'  siècle,  et  qu'ainsi  il  nous 
sera  facile  de  voir  dans  quelle  langue  les  actes  privés  étaient 
généralement  rédigés. 


A.  Béguinage  d'Ypres. 

Conformément  à  la  règle,  les  actes  du  XIII'  siècle  sont 
rédigés  en  français.  Dans  le  courant  du  XIV',  les  titres  se 
rapportant  à  des  biens  situés  hors  de  la  ville,  sont  en  flamand. 
Le  1'*'  octobre  1396,  on  rédige  un  cartulaire  des  béguinages; 
il  est  tout  entier  en  flamand,  sauf  un  seul  acte  latin  de  la  com- 
tesse Marguerite  (folio  18,  septembre  1234).  Nous  y  constatons 
ce  fait  curieux  que  tous  les  originaux  du  XIII'  siècle,  écrits  en 
français,  y  sont  traduits  en  flamand.  La  confection  de  ce 
registre  se  place  en  efl'et  à  la  fin  du  siècle  ;  or  nous  savons  qu'à 
cette  époque  la  langue  flamande  était  franchement  prédomi- 
nante. Citons  quelques  exemples  : 

1283,  9  septembre  :  Devant  échevins  d'Ypres,  Lambert 
Bardone  donne  en  aumône  à  l'infirmerie  Jean  Bardone,  une 
rente  de  4  liv.  d'Artois,  assignée  sur  une  mesure  de  terre  sise 
à  Zonnebeke. 

Original  en  français.  —  Sceau  de  la  ville,  détérioré, 
cire  verte.  —  Contre-scel.  (F.  Béguinages,  Areh. 
comm.  Ypres.) 

La  traduction  flamande  de  cet  acte  figure  au  folio  4  V  du 
Cartulaire. 

Tome  XLVIII,  vol.  IL  8 


(  114  ) 

1372,  mai  :  Baudouin,  seigneur  de  Comines,  consent  à 
investir  l'acquéreur  d'une  dîme  sise  à  Houthem  et  tenue  de  lui 
en  lief. 

Original  en  français.  —  Sceau  dispara,  (ibidem.) 

La  traduction  flamande  est  au  folio  7  du  Carlulaire. 
Voyez  de  même  folio  25  r**  et  v^»  les  traductions  de  diffërents 
actes  de  1284. 

B.  Couvent  Sainte-Claire. 

XIII*  SIÈCLE  :  Tous  les  actes,  sauf  quelques-uns  passés  à  la 
fin  du  siècle,  sont  en  français.  Us  ne  se  rapportent  pas  seule- 
ment à  des  biens  situés  à  Ypres,  mais  aussi  à  des  propriétés 
sises  dans  le  métier  d'Ypres,  à  Nieuwcappelle,  à  Roulers,  à 
Lampernesse,  à  Ziliebeke,  à  Zonnebeke,  à  Reninghe,  à  Boe- 
singhe,  à  Fumes,  à  la  paroisse  (Ooslkerke  aujourd'hui)  des  fils 
Volcraven,  etc.,  et  ce  sont  les  juridictions  de  ces  divers  lieux 
qui  président  aux  aliénations  et  en  dressent  acte.  Les  sceaux 
des  échevins  d'Ypres,  de  ceux  du  métier  et  des  villages  voisins, 
les  sceaux  des  chevaliers  portent  des  inscriptions  françaises. 

Il  importe  néanmoins  de  remarquer  que  certaines  inscrip- 
tions figurant  au  dos  de  l'acte  et  qui  sont  certainement  du 
XIII®  siècle,  sont  en  flamand  tandis  que  d'autres  sont  en 
français  ^.  En  outre,  nous  voyons  un  chirographe  de  1291 

*  Il  y  a  plus  :  certains  actes  contiennent  des  expressions  flamandes 
dans  leur  texte  môme.  Citons  un  de  ces  exemples  curieux  :  Le  couvent 
Sainte-Claire  achète  à  Pierre  Zannekin  et  à  sa  femme  six  mesures  de 
terre  et  cinquante  verges  sises  à  Lampernesse,  «  en  la  pieche  de  terre  la 
li  devant  dit  Pierin  maicnt  demi  messure  et  trente-cinq  veines,  et  en  le 
pieche  de  terre  ke  on  apele  htistic  la  Wautir  li  Blanc  manoiet  ende  also 
ostwart  en  toutes  les  trois  pieches  ki  furent  Wautir  li  Blanc  2  mes.  et 
demi  et  35  verges  et  en  la  pièce  de  terre  que  on  apele  ix  mesures  une 
mesure  17  verges  mains  cnde  bosten  hannœsi  Zannekins  op  sine  gracht 
2  liues  et  47  verges  bosten  zedike  of  nortalf  Wautir  li  grant  1  mes.  et 
50  verges  also  ostwart  reiikende  por  35  Ib.  darl.  »  ^Chirographe  a»  1275. 
F.  Sainte-Claire,  actes  du  Xlll^  siècle.) 


(  H6  ) 

rédigé  en  double,  dont  une  partie  est  en  français,  l'autre  en 
flamand. 

A  la  fin  du  XIII*  siècle,  nous  possédons  quatre  actes  fla- 
mands, dont  deux  sont  dressés  devant  les  échevins  du  métier 
d'Ypres  (1292  et  1293),  un  troisième,  daté  de  1293,  devant  les 
échevins  de  la  vierschare  de  Passchendale ,  un  quatrième 
devant  les  échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 


XIV*  SIÈCLE  :  Dans  le  métier  d'Ypres  et  dans  le  plat  pays,  où, 
au  siècle  précédent,  nous  avons  vu  le  français  en  usage,  on 
emploie  désormais  exclusivement  le  flamand.  A  Ypres,  au 
contraire,  l'emploi  du  français  se  maintient  pendant  tout  le 
courant  du  XIV*  siècle. 

(Cfr.  le  tableau  que  j'ai  dressé  ci-dessous  en  vue  de  cette 
étude.) 


VI.  —  Fragment  d'un  registre  contenant  des  ordonnances 

échevinales. 


La  plus  ancienne  des  ordonnances  contenues  dans  ce  frag- 
ment date  de  138S.  Toutes  indistinctement  sont  rédigées  ne 
flamand. 


vil.  —  Registre  d'actes  échevinauz* 

C'est  ainsi  que  j'appelle  un  fragment  de  registre  contenant 
des  commissions,  des  nominations  de  fonctionnaires,  des 
mises  à  la  retraite,  des  octrois  de  pensions,  etc.  Dans  ce 
registre,  dont  les  actes  datent  des  années  1400  et  environ,  les 
actes  sont  presque  tous  en  flamand;  çà  et  là  nous  en  rencon- 
trons un  en  français. 


(116) 

VIII.  —  Jurispmdence. 

Il  existe  différents  recueils  de  pasicrisie  à  l'usage  des 
bommes  de  loi.  Ils  contiennent  des  jugements  et  des  arrêts. 
Nous  les  intitulons  :  Registres  des  plaids  du  mercredi. 

Deux  de  ces  recueils  vont  de  13S3  h  1472.  Ils  nous  per- 
mettent de  voir  que  les  deux  langues  sont  employées  en  justice 
au  XIV®  siècle.  Les  ajournements,  les  jugements  sont  presque 
tous  en  français.  En  parcourant  attentivement  ces  registres, 
nous  pouvons  conclure  que  l'emploi  du  français  est  prédomi- 
nant au  milieu  du  XIV«  siècle.  Son  importance  va  en  décrois- 
sant jusqu'à  la  fin  du  siècle,  époque  à  laquelle  le  flamand 
entre  définitivement  en  usage. 

Il  résulte  de  cette  petite  étude  que  le  français  disparaît  à 
Taurore  de  l'ère  bourguignonne.  Ce  ne  sont  donc  pas  les  ducs 
de  Bourgogne,  comme  on  Ta  dit,  qui  les  premiers  ont  intro- 
duit et  imposé  la  langue  française  en  Flandre. 


XIIP  SIÈCLE. 

Documents  de  Sainte-Claire  a  Yprbs  (Arch.  conm.). 


ANNÉE. 

LANGUE. 

JURIDICTION  DONT  ÉMANE  L*ACTE. 

1268 

• 

Fr. 

Échevins  de  Roulers. 

i269 

Fr. 

Comtesse  Marguerite. 

4^268 

Fr. 

Charte  de  Philippe  d'\pres.  seigneur  de  Lamper- 
nesse. 

1275 

Fr. 

Chirographe  d*un  tenanciiM*  du  seigneur  de  Laniper- 
nesse. 

iV.  B.  —  Fr.  =  français;  fl.  «a  flamand. 


(147  ) 


ANNÉE. 

LANGUE. 

JURIDICTION  DONT  ÉMANE  L*ACTB. 

1275 

(49  actes) 

Fr. 

Des  tenanciers  du  seigneur  de  Lampemesse  vendent 
leur  tenure  à  Sainte-Glaire.  —  Tous  chirographes. 

1275 

Fr. 

Vente  de  terre  à  Nieuwcappelle. 

1275 

Fr. 

Vente  de  terre  à  Lampernesse  à  Sainte-Claire.  — 
Chirographe. 

1275 

Fr. 

Vente  de  terre  à  Lampernesse  à  Sainte-Glaire.  ~ 
Gbirographe. 

1275 

Fr. 

Vente  de  terre  à  Lampernesse  à  Sainte-Glaire.  — 
Chirographe. 

1275 

Fr. 

Vente  de  terre  à  Lampernesse  à  Sainte-Glaire.  — 
Chirographe. 

1275 

Fr. 

Charte  de  Philippe  d'Ypres,  seigneur  de  Lamper- 
nesse. 

1276 

Fr. 

Nieuwcappelle.  —  Chirographe. 

1276 

Fr. 

Boesinghe.  —  Chirographe. 

1276 

Fr. 

Zonnebeke.  —  Chirographe. 

1276 

Fr. 

Lampernesse.  —  Chirographe. 

1276 

Fr. 

Id.                 Id. 

1277 

Fr. 

Id.             '  Id. 

1277 

Fr. 

Id.                 Id. 

1277 

Fr. 

Id.                 Id. 

1277 

Fr. 

Reninghe.  —  Chirographe. 

1277 

Fr. 

Id.               Id. 

1278 

Fr. 

Charte  émise  par  Pol  le  Noir  pour  constater  Facte  de 
vente  d'une  terre  à  la  paroisse  des  fils  Volcraven. 

1279 

Fr. 

Paroisse  des  fils  Volcraven.  -^  Chirographe. 

1279 

Fr. 

Zonnebeke.  —  Chirographe  des  échevins  du  métier 
d'Ypres. 

(  «8  ) 


ANNÉE. 


JUBIDICTION  DONT  ÉMANE  L'ACTE. 


Zonnebeke.  —  Chirographe  des  échevins  du  métier 
d'Ypres. 

Zonnebeke.  -*  Chirographe  des  échevins  du  métier 
d'Ypres. 

Langemarck.  —  Chirographe  des  échevins  du  métier 
d'Ypres. 

Boesinghe.  —  Chirographe  des  échevins  du  métier 
d'Ypres. 

Woumen.  —  Charte. 

Lampernesse.  —  Chirographe. 

Id.  Id. 


1279 

Fr. 

1279 

Fr. 

1279 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1280 

Fr. 

1281 

Fr. 

1281 

Fr. 

1281 

Fr. 

1281 

Fr. 

1282 

Fr. 

1282 

Fr. 

1282 

Fr. 

Id. 


Id. 


Woumen.  —  Chirographe. 

Loo.  —  Charte. 

Furnes-Sainte-Walburge.  - 
Saint-Nicolas. 

Lampernesse.  —  Chirographe. 


Charte  de  i'abbé  de 


Sint-Jacobscappelle.  —  Charte  du  prévôt  de  Vorme- 
zèle. 

Wulpen.  —  Charte  du  prévôt  de  Vormezele. 

Lampernesse.  —  Chirographe. 

Fumes.  —  Charte  émise  par  les  échevins  de  la  ville 
de  Furnes. 

Loo.  —  Chirographe. 

Lampernesse.  —  Chirographe. 

Loo.  —  Chirographe. 

Polinchove.  —  Chirographe. 


(  H9  ) 


ANNÉE. 


LANGUE. 


JURIDICTION  DONT  ÉMANE  L'ACTE. 


1282 

1S84 
1285 
1287 
1288 

1288 
1289 
1291 

1291 

1292 
1292 

1292 
1293 

1293 
1296 
1293 


Fr. 

Fr. 
Fr. 
Fr. 
Fr. 

Fr. 
Fr. 
Fr. 

il. 

Fr. 

fl. 

Fr. 
fl. 

fl. 
fl. 
Fr. 


Métier  d'Ypres.  —  Chirographe  des  échevins  du 
métier. 

Échevins  forains  du  métier  d'Ypres.  —  Boesinghe. 

Reninghe.  —  Charte  de  Jacques  de  Reninghe. 

Id.  Id. 

Viinke  Âmbacht  à  Langemarck.  —  Échevins  de  ce 
métier. 

Zonnebeke.  —  Charte. 

Reninghe.  —  Chirographe  des  échevins  de  Reninghe. 

Zonnebeke.  —  Chirographe  scellé  des  échevins  du 
seigneur  de  Schierevelde. 

Zonnebeke.  —  Chirographe,  dont  deux  parties  con- 
servées, scellé  des  échevins  du  seigneur  de  Schie- 
revelde. Original. 

Zillebeke.  —  Charte. 

Boesinghe.  —  Acte  devant  les  échevins  du  métier 
d*Ypres. 

Échevins  d'Ypres. 

Laneemarck.  —  Échevins  de  la  vierschare  de  Pas- 


en 


scnendale. 
Métier  d'Ypres.  —  Échevins  du  métier. 
Échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 
Charles  de  Gauthier  de  Heule. 


<  Même  acte  en  deax  langues;  les  chirographes  sont  entiers. 


(120) 


XIV*  SlACLB, 


JkMNàE. 

LANGUE. 

JURIDICTION  DONT  ÉMANE  L'ACTE. 

1901 

fl. 

Êchevins  du  métier  d'Ypres. 

1302 

fl.- 

Id. 

1305 

fl. 

Id. 

1301 

Fr. 

Êchevins  de  la  ville  d'Ypres. 

1306 

Fr. 

Id. 

130B 

Fr. 

Id. 

1308 

fl. 

Êchevins  du  métier  d'Ypres. 

1308 

fl. 

Prévôt  de  Langemarek. 

1308 

fl. 

Êchevins  du  métier  d'Ypres. 

1308 

fl. 

Id. 

1310 

Fr. 

Êchevins  d'Ypres. 

1309 

fl. 

Êchevins  du  métier  d'Ypres. 

1309 

fl. 

Id. 

1309 

fl. 

Êchevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

1310 

fl. 

Id.                 id. 

1310 

Fr. 

Zonnebeke  (abbé). 

1311 

fl. 

Êchevins  du  Vleneke  Ambacht  à  Langemarek. 

1312 

fl. 

Êchevins   de   l'abbé  de  Haysenon  «  Ysenon  i»  à 
Reninghe. 

1312 

fl. 

Ê<ihevins  du  Vleneke  Ambacht  à  Langemarek. 

1312 

fl. 

Êchevins  et  coriers  du  Fumes-Ambacht. 

1314 

fl. 

Êchevins  du  métier  d'Ypres. 

(  m  ) 


ANNÉE. 

LANGUE. 

JURIDICTION  DONT  ÉMANE  I/ACTE. 

13U 

fl. 

Ëchevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

1313 

fi. 

Échevins  du  métier  d'Y  près. 

1313 

fl. 

Écbevins  du  «  port  »  de  Fumes. 

1313 

fl. 

Échevins  du  métier  d*Ypres. 

1313 

fl. 

Ëchevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

1313 

fl. 

Échevins  du  seigneur  de  Reninghe. 

1313 

Fr. 

Échevins  d*Ypres. 

1314 

fl. 

Échevins  du  métier  d'Y  près. 

1314 

fl. 

Id. 

1315 

fl. 

Échevins  de  Dixmude. 

1315 

fl. 

Ëchevins  du  métier  d'Ypres. 

1316 

fl. 

Id. 

1316 

fl. 

Ëchevins  du  Hofland  de  Reninghe. 

1316 

fl. 

Échevins  du  seigneur  de  Reninghe. 

1316 

fl. 

Ëchevins  du  métier  d'Ypres. 

1317 

fl. 

Ëchevins  de  Zuutscote  et  Noortscote. 

1317 

Fr. 

Échevins  d*Ypres. 

1317 

fl. 

Id. 

1317 

fl. 

Ëchevins  du  métier  d'Ypres. 

1330 

fl. 

Échevins  du  seigneur  de  Reninghe. 

1321 

fl. 

Échevins  du  métier  d'Ypres. 

1321 

fl. 

Id. 

4322 

fl. 

Id. 

1323 

fl. 

Échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht 

(  122  ) 


ANNÉE. 

LANGUE. 

JURIDICTION  DONT  ÉMANE  L'aCTE. 

1324 

fl. 

Échevins  du  seigneur  de  Reninghe. 

1326 

fl. 

Ëchevins  de  dame  Bekemans  à  Zonnebeke. 

1326 

fl. 

Échevins  du  métier  d'Ypres. 

1326 

fl. 

Id. 

1328 

fl. 

Id. 

1328 

fl. 

Id. 

1328 

fl. 

Échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

1329 

fl. 

Échevins  du  chapitre  de  Saint-Pierre  de  liille  à  Saint- 
Jean  lez-Ypres. 

1329 

Fr. 

1329 

fl. 

1329 

fl. 

1330 

fl. 

1330 

Fr. 

1332 

fl. 

1331 

fl. 

1334 

fl. 

1334 

fl 

1884 

Fr 

1336 

fl. 

1836 

fl. 

1338 

fl. 

1340 

Fr. 

Échevins  de  la  ville  d'Ypres. 

Herdes  de  Téglise  d'Aire  à  la  paroisse  des  fils  Vol- 
craven. 

Échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

Échevins  du  métier  d'Ypres. 

Échevins  d'Ypres. 

Échevins  du  seigneur  de  Reninghe. 

Échevins  du  Furnes-Ambacht. 

Échevins  du  métier  d*Ypres. 

Id. 

Jehan  Meus,  clerc,  paroissien  de  Hondescote  se 
reconnaît  débiteur  de  65  livres  envers  Sainte- 
Glaire.  —  Jehan  et  le  curé  de  l'endroit  mettent 
leur  sceau. 

Échevins  du  métier  d*Ypres. 

Id. 

Échevins  du  seigneur  de  Reninghe. 

Échevins  d'Ypres. 


(  123  ) 


ANNÉE. 


LANGUE. 


JURIDICTION  DONT  ÉMANE  L'ACTE. 


1341 

fl. 

1343 

11. 

1343 

fl. 

1338 

Fr, 

1345 

fl. 

1344 

fl. 

1344 

fl. 

1344 
1346 

1347 
1348 
1344 
1348 
1349 
1349 
1350 
1350 
1350 
1353 
1351 
135S 
1350 
1360 


fl. 
fl. 

fl. 

fl. 

fl. 

Fr. 

fl. 

fl. 

fl. 

fl. 

Fr. 

Fr. 

Fr. 

Fr. 

fl. 

fl. 


Échevins  du  seigneur  de  Reninghe. 

Échevins  et  coriers  du  Fumes- Ambacht. 

Échevins  du  métier  d'Ypres. 

Vidimus  en  français  des  échevins  d'Ypres  de  lettres 
rédigées  en  flamand. 

Échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

Id.  id. 

Échevins  de  Reninghe. 

Échevins  du  Fumes-Ambacht. 

Bailli  et  herdes  de  la  heernesse  de  la  paroisse  des  fils 
Volcraven. 

Échevins  de  Reninghe. 

Échevms  de  dame  M.  de  Dentreghem  à  Langemarck. 

Échevins  de  Reninghe. 

Échevins  d'Ypres. 

Échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

Acte  dressé  par  des  gens  de  Fumes. 

Bailli  et  herdes  de  la  heernesse  de  Zoetenaye. 

Échevins  et  coriers  du  Furnes-Ambacht. 

Échevins  d'Ypres. 

Id. 

Id. 

Id. 
Échevins  de  André  Rusen  à  Zonnebeke. 
Échevins  de  François  Belle  à  Boesinghe. 


(124) 


ÀNNÂE. 

LANGUB. 

JURIDICTION  DONT  ÉMANE  L*ACTE. 

1360 

Fr. 

Échevins  d'Ypres. 

1360 

fl. 

Ëcheyins  de  Reninghe. 

1360 

il. 

Ëchevins  du  métier  d'Ypres. 

136! 

Fr. 

Ëchevins  d'Ypres. 

1361 

fl. 

Échevins  du  métier  d'Ypres. 

1366 

fl. 

Échevins  de  Chrétien  Ellebode  à  Vlamertinghe 

1385 

Fr. 

1385 

fl. 

1387 

Fr. 

1391 

Fr. 

1391 

Fr. 

Id.  id. 

Échevins  du  métier  d'Ypres. 

Échevins  de  François  Belle  à  Boesingfae. 

Échevins  d'Ypres. 

Id. 

Échevins  de  Saint-Pierre  de  Lille  à  Langemarck. 

Échevins  d'Ypres.  —  Quatre  actes  d'une  exécution 
judiciaire. 

Échevins  d'Ypres.  —  Cinq  actes  d'une  exécution 
judiciaire. 

Ëchevins  d'Ypres. 


BIBLIOGRAPHIE. 


AcKERSDUCK  (W.-G.)i  Over  Taxandrie  (Niëuwe  Werken  van  het  Zeeuwsche 
Genootschap  der  Wetenschappen,  1, 1.  Middelbourg,  1836.) 

Adriaens  (G.))  Orthographe  des  noms  des  communes  (Bulletin  de  la  Com- 
mission centrale  de  statistique,  t.  XVI.  Bruxelles,  1890).  —  La 
partie  relative  à  Thistoire  de  l'orthographe  offre  de  rinlérêt;  la  partie 
scientifique  qui  recherche  et  classe  les  désinences  des  noms  est  faible. 

Alexis  (Le  frère),  Notice  historique  et  archéologique  de  la  commune  de 
Tamines,  Namur,  1888. 

Andresen,  Veber  deutsclie  Volksetymologie,  3^  édition.  Heilbronn,  1878. 

Arbois  de  Jubainyille  (H.  d'),  Recheixlies  sur  r origine  de  la  propriété 
foncièi'e  et  des  7W7ns  de  lieux  habités  en  France  (pénode  celtique  et 
période  romaine),  avec  la  collaboration  de  G.  Dottin  Paris,  1890.  — 
Très  important  ouvrage,  surtout  pour  la  toponymie  de  la  période 
romaine;  étudie  spécialement  les  noms  terminés  en  -acum  '-acus)  ot 
explique  leur  formation. 

Arnold  (W.),  Ansiedelungen  und  Wanderungen  deutscher  Stàmme, 
zumeist  nach  hessisclien  Ortsnamen,  4«  unveriinderte  Ausgabe.  Mar- 
bourg,  1881.  —  Livre  génial,  plein  d'aperçus  profonds  et  très  sug- 
gestif, qui  montre  quel  parti  l'histoire  de  la  civilisation  peut  tirer  de 
la  toponymie.  Il  était  d'ailleurs  inévitable  qu'il  sacrifiât  un  peu  trop 
à  la  conjecture,  et  que  ses  conclusions  fussent  souvent  prématurées. 

Bayet  (Ch.),  Mélangea  carolingiens.  —  Cfr.  plus  loin  s.  v.  Pouzet. 

Behaguel,  Geschichte  der  detitschen  Sprache  ^dans  Paul,  Cwrundms  der 
germanischen  Philologie),  t.  l,  pp.  5^6  et  suivantes. 


(  126  ) 

Behadlt  de  Dornon  (A.  de)  et  LoË  (A.  de),  La  toponymie  nous  donne-t-elU 
des  indications  sur  les  établissements  des  Francs  dans  le  Brabant?  — 
Rapport  présenté  au  Congrès  archéologique  de  Bruxelles,  dans 
Mémoires,  Documents,  Qiiestionnai7'es,  etc,  publiés  par  ce  Congrès. 
Bruxelles,  1891.  —  Voyez  la  discussion  de  ce  rapport  dans  Compte 
rendu  du  Congrès  archéologique  de  Bruxelles,  1892,  pp.  273-282. 

Berder  (J.),  Die  deutsclien  Ortsnamen,  2«  édition.  Wiesbaden,  1856.  — 
Vieilli. 

Berghaus,  Physikalischer  Atlas,  2  vol.  Gotha,  1845-1850. 

Bernaerts  (G.),  Études  étymologiques  et  linguistiques  sur  les  noms  de  lieux 
romans  et  bas-allemands  de  la  Belgique  (Annales  de  L'AcADéxiE 
d'archéologie  de  Belgique,  t.  XXXVII  et  XXXIX.  Anvers,  1881-1883. 
—  Mauvais.  L'auteur,  qui  a  lu  le  Namenbuch  de  Foersteman,  cède 
à  la  inanie  de  trouver  dans  le  radical  de  presque  tous  les  noms  de 
lieu  un  nom  propre  d'homme. 

Bbrnhardi  (K.),  Sprachkarte  von  Deutschland,  2«  Auflage,  besorgt  von 
W.  Striker.  Kassel,  1849. 

Bernhardi  (K.),  Die  Sprachgrenze  ziviscfien  Deutschland  und  Frankreich. 
Kassel,  1871. 

Bernier  (Th.),  Diciionnaire  géographique,  historique,  archéologique,  bio- 
graphique et  bibliographique  du  Hainaut,  2«  édition.  Mons,  1891. 

Bertrand  (R.  de).  Histoire  de  Mardick  et  de  la  Flandre  maritime. 
Dunkerque,  1852. 

Beyer  (H.),  Urkundenbuch  zur  Geschichte  der  Regierungsbezirke  Coblenz 
und  Trier,  3  vol.  Coblence,  1860-1874. 

BocAVE,  Carte  de  la  délimitation  du  flamand  et  du  français  dans  le  nord 
de  la  France  (Annales  du  Comité  flamand  de  France,  t.  III.  Dun- 
kerque, 1857.) 

BôCKH  (R.),  Der  DeutschenVolkszahl  undSprachgebiet  in  den  Europaeischen 
Staaten.  Eine  staiistische  Vntersuchung,  Berlin,  1870. 

BONiFACE,  Études  sur  la  signification  des  noms  topographiques  dans 
r  arrondissement  de  Cambrai.  Valenciennes,  1861.  —  Faible. 

BoRHAN  (C.  DE),  Le  livre  des  Fiefs  du  comté  de  Looz  sous  Jean  d'Arckel, 
Bruxelles,  1875.  —  Contient  un  grand  nombre  de  noms  de  lieux  dits 
du  pays  de  Looz. 


(  127  ) 

BoRMANS  et  ScHOOLMEESTERS,  Cartulaire  de  V église  Saint-Lambert  de 
Liège,  2  vol.  in-4o.  Bruxelles,  4893-1895. 

BouRLiER  (J.)i  Glossaire  étymologique  des  noms  de  lieux  du  département 
de  la  Côte  d*Or  (Bulletin  d'histoire  et  d'archéologie  religieuses 
DU  diocèse  de  Dijon,  t.  V,  VI,  VII,  VIII  et  suivants,  1887-1891). 

BouTEiLi^R  (de),  Dictionnaire  topographique  du  département  de  la  Moselle^ 
\ïi'¥.  Paris,  1874. 

Braemer  (K.),  Nationalitdt  und  Sprache  im  Koenigreich  Belgien.  Stuttgart, 
1887.  —  Relevé  statistique,  avec  une  carte  de  la  délimitation  du 
flamand  et  du  wallon. 

Brambach,  Corpus  Inscriptionum  rlienanarum,  Elberfeld.  1867.  —  A  con- 
sulter pour  la  toponymie  gallo-romaine  en  attendant  la  publication 
des  volumes  correspondants  du  Corpus  de  l'Académie  de  Berlin. 

Broeckaert  (J.),  Over  de  namen  der  gemeenten  van  ket  arrondissement 
Dendermonde  (Annales  du  Cercle  archéologique  de  Termonde, 
1863). 

Buddingh  (D.)i  Bedenkingen  en  aantekeningen  op  de  woordverklaringen 
der  plaatsnamen,  door  de  Heeren  Willems  en  Kreglinger,  etc.  — 
Brochure  in-8o  publiée  dans  les  Pays-Bas  vers  1848  (cité  par  AdriaenS, 
op.  cit,). 

BuTKENS  (Chr),  Trophées  tant  sacrés  que  profanes  du  duché  de  Brabant, 
4  vol.  in-fol.  La  Haye,  1724. 

BuTTMANN  (A.),  Die  deutschen  Ortsnamen.  Berlin,  1856.  —  Vieilli. 

Bylandt  (Comte  F.  de»,  Descriptio  historico  geographica  comitattis  Flan- 
driae  (Annales  Academiae  Lovaniensis,  t.  H,  18i4-1825).  —  Bon  dans 
la  partie  descriptive  et  géographique  ;  mauvais  en  ce  qui  concerne  la 
toponymie. 

Chotin  (A.-G.),  Études  étymologiques  sur  les  noms  des  villes,  bmirgs, 
villages,  hameaux,  rivières  et  ruisseaux  de  la  province  de  Brabant» 
Paris-Bruxelles,  1859. 

Chotin  (A.-G.),  Études  étymologiques  sur  les  noms  de  lieux  de  la  Flandre 
occidentale,  Y  près,  1877. 

Chotin  (A.-G.),  Études  étymologiques  sur  les  noms  des  villes,  bourgs^ 
villages  et  hameaux  de  la  province  de  Hainaut,  Paris-Tournai,  1857; 
2«  édition.  Tournai,  1868.  —  Bien  qu'il  semble  avoir  voulu  se  spécia- 
liser dans  l'étude  de  la  toponymie,  Chotin  n'y  a  pas  été  heureux; 
l'absence  de  connaissances  linguistiques  et  le  défaut  de  critique  ne 
lui  ont  pas  permis  de  dépasser  le  niveau  d'un  élève  médiocre  de 
Mannier,  lui-même  un  maître  médiocre 


(  128  ) 

Chronicon  Andrense.  (Dans  Dachéry,  Spicilegium,  2^  édition,  t.  II). 

Glàerhout  [i')y  De  Franken,  de  Friesen  en  de  Saksen  (Het  Belfort,  1. 1, 
1886.) 

Claerhout  (J.),  Woorden  en  Oorden.  Gand,  Siffer,  1895. 

Glàerhout  (J.),  Het  Heidensch  Kerkhofvan  Pittfietn.  Pitthem,  1897. 

CocHERis  (H.),  Origine  et  formation  des  noîns  de  lieux,  Paris,  sans  date. 
—  Beaucoup  de  bons  renseignements. 

COLENS,  Histoire  d^Enghien,  Tournai,  1643. 

Corpus  Inscriptionum  Latinanim,  publié  par  l'Académie  de  Berlin. 
Quinze  volumes  ont  pani,  mais  on  attend  toujours  celui  qui  contien- 
dra les  inscriptions  de  la  Gaule.  (Pour  la  Narbonnaise,  voyez  le  t.  XV 
et  voyez  aussi  Brambach.) 

CORSWAREM  (DE),  Mémoire  historique  et  étymologique  sur  les  noms  des 
anciens  habitants,  territoires,  communes  et  hameaux  de  la  province 
de  Limbourg  (Bulletin  de  la  Société  scientifiql^  et  uttéraire  de 
LïMBOURG,  t.  VI,  1863). 

CoKSWAREM  (DE),  Mémoire  historique  sur  les  anciennes  limites  et  circon- 
scriptions de  la  province  de  Limbourg  (Bulletin  de  la  Commission  de 

STATISTIQUE,  t.  VII,  1857.) 

Courtois  (A.),  Dictionnaire  géographique  de  l'arrondissement  de  Saini- 
Orner  avant  4789  (Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  La 
MoRiNiE,  t.  XIII).  —  Excellent. 

Courtois  (A.),  Lancien  idiome  audomarois.  Saint-Omer,  sans  date 
(18:)6). 

Courtois  (A.),  Communauté  d'origine  et  de  langage  entre  les  habitants  de 
V ancienne  Morinie  pamingante  et  wallonne  (Annales  du  Comité  fla- 
mand DE  France  t.  IV). 

CoUTARD,  Sainte-Sabine.  Noms  de  lieux,  hameaux,  fermes,  bordages,  mai- 
sons, carrefours,  passages,  ruisseaux.  Mamers,  1892. 

Cakiêxa  kY .),  Nicdcrrhcinische  Ortsnamen  (Jahrbuch  des  Dùsseldorfee 
Geschichts-Vereins,  X,  1895). 

Dalle  (Jean),  Histoire  de  Bousbecq,  Wervicq,  1880. 

Daris  (J.),  Cartulaire  de  V abbaye  de  Herckenrode  (Bulletln  de  l'Institut 

ARCHÉOLOGIQUE  LIÉGEOIS,  t.  X  et  XI). 


(  129  ) 

DiARia  (J.),  Notices  historiques  sur  les  églises  du  diocèse  de  Liège,  16  volumes 
in-8û.  Liéjçe,  1867-1897. 

Dassonville  {A.\  La  frontière  linguistique  en  Belgique  et  dans  le  nord  de 
la  France,  par  Godefroid  Kurth  (Biekorf,  1896,  bijblad). 

De  Bàcker  (L.),  Les  Flamands  de  France;  Études  sur  leur  langue,  leur 
littérature  et  leurs  monuments,  Gand.  1851.  —  Contient,  pages  28-54^ 
un  travail  toponymique  sur  les  arrondissements  de  Dunkerque  et 
d*Hazebrouck  inférieur  à  celui  de  Mannier. 

De  Backer  (L.),  La  langue  flamande  en  France  depuis  les  temps  les  plus 
reculés  jusqu'à  nos  jours,  in-8<».  Gand,  1893. 

De  Bo,  Westvlaainscfi  Idioticon.  Bruges,  1870-1873.  —  2*  édition  par 
Samyn.  Gand,  1890;  in-4«  avec  une  carte  de  la  frontière  linguistique. 

De  Goussemaekeh  (L),  Cartulaire  de  V abbaye  de  Cysoing, 

De  Fi.ou  (K.),  ScJiets  ecner  geschiedenis  der  nederlandsclie  taal  en  der 
taahtudie  in  de  Nedcrlanden  [Nederlandsche  Dicht-  en  Kunsthalle, 
t.  VI  (1884.;  VII  (1885);  VIII  (1886);  IX  (1887)]. 

Delvalx,  Dictionnaire  géographique  de  la  province  île  Liège,  2*  édition, 
2  vol.  Liéiçe,  1841-1842.  —  Contient,  en  appendice,  la  liste  des  prin- 
cipaux lieux-dits  de  chaque  commune. 

De  Potter  et  Broeckaert,  Gcschiedenis  van  de  gemeenten  der  provincie 
Oost-Vlaanderen,  33  volumes  in-8''  (en  continuation). 

Derode  (V.),  Histoire  de  Lille.  Lille,  1818.  Trois  volumes  in-8o;  Lille,  1848. 
—  Le  tome  I«r contient  une  carte  delà  délimitation  des  langues  dans 
le  département  du  Nord,  qui  est  inférieure  à  celle  de  Bocave. 

De  Rvcker  (L.k  Hel  vcrledoi  onzer  moedcrtaal  in  one  vlaamsclie  yewcsten 
[Nederlandsche  Dicht-  EiN  Kunsthai.i.e,  t.  VII  (1885)]. 

Deseim.es,  Catalogue  des  actes  et  documents  formant  le  fonds  historique 
et  supplémentaire  des  Archives  de  lioulocjne-sur-Mcr. 

Deseii.i.e,  Liiiie  des  voies  publiques  de  la  ville  de  Boulogne-sur- Mer. 
Boulognc-sur-Mer,  1883. 

De  Simpel,  L  envahissement  de  la  langue  française  en  Flandre  (La  Flan- 
dre, année  1883  ) 

Tome  XLVIII,  vol.  II.  9 


(130) 

Desjardins  (P.),  Géographie  historique  et  administrative  de  la  Gauie 
romaine.  Paris,  1876-1893  ;  4  vol.  in-8<>.  —  Voyez  aussi  PEUTDiGBa* 

De  Smet  (J.-J-)t  Essai  sur  les  noms  des  villes  et  communes  de  la  Flandre 
orientale  (Mémoires  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  col.  in-4*, 
i.  XXIV,  1850). 

De  Smet  (J.-J.),  Essai  sur  les  noms  des  villes  de  la  Flandre  occidentale  et 
de  la  Flandre  zélandaise  (Mémoires  de  l'Académie  royale  de  Bel- 
gique, coll.  in4o,  t.  XXVI,  1851). 

De  Smet  (J.-JO^  Corrections  pour  l'Essai  sur  les  noms  des  villes  et  com- 
munes de  la  Flandre  orientale  (Mémoires  de  l'Académie  rotalb  de 
Belgique,  t.  XXVI,  1851). 

De  Smet  (J.-J-)*  Note  sur  l*étymologie  de  quelques  noms  de  lieux  de  la 
Flandre  orientale  (Mémoires  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 
t  XX,  1853);  —  Tous  ces  travaux  de  De  Smet  sont  archi-maovais. 

Dbwbz,  Dictionnaire  géographique  de  la  Belgique  et  de  la  Hollande,  Bru- 
xelles, 18^. 

Dictionnaire  archéologique  de  la  Gaule,  Époque  celtique.  Publié  par  la 
Commission  instituée  au  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts.  Paris,  1. 1,  1875  (A-G).  —  Texte  et  atlas  in4». 

Dictionnaire  des  postes  et  des  télégraphes,  indiquant,  par  ordre  alphabé- 
tique, les  noms  de  toutes  les  communes  et  des  localités  les  plus 
importantes  de  la  France,  2»  édition.  Rennes,  1892. 

Dictionnaire  historique  et  archéologique  du  département  du  Pas-de-Calais, 
publié  par  la  Commission  départementale  des  monuments  histo- 
riques. ~  Ouvrage  collectif  contenant  des  notices  historiques  de 
toutes  les  localités,  avec  des  renseignements  toponymiques.  Sa  valeur 
varie  selon  les  auteurs.  Le  volume  consacré  au  canton  de  Boulogne, 
traité  par  l'abbé  Haigneré,  est  plein  de  notices  excellentes. 

DucHER  et  GiRY,  Cartulaire  de  V église  de  Thérouanne,  Saint-Omer,  1881. 

DucLOS  (A.),  De  oudste  kuste  van  Vlaanderen,  in-12.  Bruges,  1873. 

Dufaitelle,  Une  étude  archéologique  sur  la  toponymie  ancienne  de  Saint- 
Omer  (Archives  de  Dinaux,  3<  série,  t.  II,  1851). 

DujARDiN  et  Croquet,  Glossaire  toponymique  de  la  ville  de  Braine-le- 
Comte.  Braine-le-Comte,  1893. 


(131) 

Du  Teil  (J.\  Ijâ  village  de  Saint-Mommelin,  Paris,  1891. 

DuYTViER  (Ch.),  Recherches  sur  le  Bainaut  ancien,  du  V7/«  au  Xll«  siècle, 
2  volumes.  Bruxelles,  1866.  —  Excellent. 

Egu  (J.-J.))  Geschichte  der  Geographischen  Namenkunde.  Leipzig,  1886.  — 
Aperçu  analytique  et  critique  de  tout  ce  qui  a  paru  sur  la  toponymie 
du  monde  entier. 

Egu  (J.-J.)»  Nomina  Geographica,  2'  édition.  —  C'est,  conune  le  sous-titre 
rindique,  un  essai  d*onomatologie  géographique  universelle. 

ËNGLiNG,  Bemerkungen  vher  die  Ahstammung  des  Namens  Frisingen  und 
der  andern  Ortschaften  au/*-«iBseB  oder  -Binsen.  [Publications  de 
l'Institut  Royal  Grand-Ducal  de  Luxembourg,  VII  (1851)1. 

Errera  (P.),  Les  Waréchaix  (Annales  de  la  Société  archéologique  de 
Bruxelles,  t.  VIII,  1894). 

EscHBACH  (D'  P.),  Ortsnamen  des  Kreises  Dûsseldorf  [Jahrbuch  des  Dûs- 
SELDORFER  Geschichts-Vereins,  t.  VI  (1892)]. 

EssER  (Q.),  Ueber  einige  gallische  Ortsnamen  auf  -aeaBi  in  der  Rhein- 
provinz  (Programm  des  Schuijahres  1873-1874.  Andernach,  1874). 
—  Important;  complète  les  recherches  de  d'Arbois  de  Jubainville 
pour  le  pays  rhénan. 

ËssER  (Q.),  Ueber  einige  gallische  Ortsnamen  in  der  Rheinprovinz  (Pro- 
gramm des  Progymnasium  zu  Andernach,  1874). 

EssER  (Q.),  Beitràge  zur  gallo-keltischen  Namenkunde.  Malmédy,  1884. 

Esser  (Q.),  nombreux  articles  de  toponymie  rhénane  dans  le  Kreisblatt  fur 
den  Kreis  Malmedy.  Saint-Vith,  janvier  1882-1886.  —  Ces  ingénieuses 
études,  perdues  dans  un  journal  local,  devraient  être  republiées. 

Fabre  d'Envieu  (L'abbé  J.),  Noms  locaux  tudesques,  Paris,  1883.  — 
Superficiel. 

Fabry-Rossius,  Résumé  synonymique  et  étymologique  des  noms  des  com- 
munes de  la  province  de  Liège  (Bulletin  de  l'Institut  archéologique 
liégeois,  t.  VII,  1886;.  —  Détestable. 

Feys  et  Nélis,  Les  cartulaires  de  la  prévôté  de  Sain t-Mar tin  à  Ypres. 
Bruges,  1880-1884. 

FiCK,  Die  griediisclien  Personennamen,  Gôtlingen,  1874. 


(  132  ) 

FiNOT  (J.>,  inventaire  des  Archives  de  Comines  (France). 

FoERSTEMANN  (£.),  Altdeutsches  ^amenbuch.  I.  Band.  Personennatnen. 
Nordhausen,  i856,  in-S»;  II.  Band.  Ortsnamen,  Sédition.  Nordhau- 
sen,  4872,  in-4<*.  —  Répertoire  alphabétique  de  tous  les  noms  propres 
d'hommes  et  de  lieux  de  langue  allemande,  avee  leur  date  d'appari- 
tion. Vaste  érudition,  bien  que  la  critique  soit  déjà  un  peu  arriérée. 

FoERSTEMANN  (£.),  Die  deutschen  Ortsnamen,  in-S».  Nordhausen,  1863.  — 
Contient  les  prinei pales  conclusions,  tirées  par  Fauteur  lui-même, 
du  Namenbuch  ci-dessus. 

Galbsloot  (L.),  Le  livre  des  feudataires  de  Jean  lil,  duc  de  Brabant.  Bru- 
xelles, 1865. 

Gerville,  Recherches  sur  les  anciens  noms  de  lieux  en  NormaruUe 

(MÉMOIRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ROYALE  DES  ANTIQUAIRES  DE  FRANCE,  t.  VI). 

GiLLE  Heringa,  Aardrykskundig  Handwoordenboek  van  Nederland,  3*  édi- 
tion. Groningue,  sans  date. 

GiRY,  Mantiel  de  diplomatique,  Paris,  1894.  —  Le  chapitre  III  du  liyre  111 
(Noms  de  lieux)  contient  une  histoire  sommaire  de  la  toponymie 
française  et  un  exposé  des  principales  dérivations,  complétant  utile- 
ment le  travail  de  Quicherat,  plus  une  bibliographie  toponymique 
générale. 

GiRY,  Histoire  de  la  ville  de  Saint-Omer  et  de  ses  institutions  jusqu'au 
XIV' siècle,  Paris,  1877.  (Fascicule  31  de  la  Bibliothèque  de  r École 
des  Hautes  Études.)  —  Voyez  aussi  Ducher. 

Glueck,  Die  bei  C.  Julius  Caesar  vorkommenden  Keltischen  Natnen, 
Munich,  1857. 

Goffinet,  Cartulaire  de  Uabbaye  de  Clairefontaine.  Arlon,  1877. 

GoFFiKET,  Cartulaire  de  V abbaye  d'Orval.  Bruxelles,  1879. 

Grandgagnage  (CH.)f  Mémoire  sur  les  anciens  noms  de  lieux  duns  la 
Belgique  orientale  (Mémoires  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 
coll.  in-4o,  t.  XXVI,  1854).  -  Excellent. 

Grandgagnage  (Gh.),  Vocabulaire  des  anciens  noms  de  lieux  de  la  Bel- 
gique orientale.  Liège,  1859.  —  Excellent. 

Grandgagnage  (Ch.),  De  l'origine  des  Wallons  (Bulletin  de  l'Lnstitut 

ARCHÉOLOGIQtJE  LIÉGEOIS,  t.  I,  1852.) 


(133) 

Grandgagnage  (Ch.),  Essai  sur  quelques  anciens  noms  de  lieux  de  la 
Belgique  orientale  (Annales  de  la  Société  archéologique  de  Namur, 
t.  TII.) 

Grandgagnage  (Ch.),  Dictionnaire  étymologique  de  la  langue  wallonne. 
Liège,  1845. 

Grôber,  Grundriss  der  Romanischen  Philologie,  1. 1.  Strasbourg,  1888. 
(Une  erreur  typographique  m*a  fait  dire  1846  au  tome  I«',  page  19, 
du  présent  ouvrage).  —  Il  s*agit  des  pages  419-425  de  ce  livre,  où 
est  esquissée  une  délimitation  générale  des  langues  romanes. 

GuÉRARD,  Cartulaire  de  l* abbaye  de  Saint-Bertin,  Paris,  1841. 

GuÉRARD,  Essai  sur  le  système  des  divisions  territoriales  de  la  Gaule  depuis 
V Empire  romain  jusqu*à  la  fin  de  la  dynastie  carolingienne,  Paris, 
1832. 

GuÉRARD,  Voyez  Polyptyque  dlrminon, 

GuiGNiES,  Rechercfies  historiques  et  archéologiques  sur  la  commune  de 
DeuX'Acren,  Louvain,  1885. 

GuYOT,  Nouveau  Dictionnaire  des  communes,  hameaux,  etc,  du  royaume 
de  Belgique,  Bruxelles,  sans  date  (1897). 

Haigneré  (L'abbé  D.),  Quelques  chartes  de  l* abbaye  de  Samer  (Mémoires 
DE  LA  Société  académique  de  Boulogne,  t.  XII.) 

Haigneré  (L*abbé  D.),  Les  chartes  de  Saint-Bertin,  d*après  le  grand  cartu- 
laire de  Dom  Ch.-J  Dewitle,  2  vol.  in-4».  Sainl-Omer,  1886.  —  Analyse 
des  documents,  avec  revision  des  formes  des  noms  de  lieux  qui  sert 
plus  d'une  fois  à  rectifier  les  leçons  du  cartulaire  de  Guérard. 

Haigneré  (L*abbé  D.\  Dictionnaire  topographique  de  l'arrondissement  de 
Boulogne-sur-Mer  (Mémoires  de  la  Société  académique  de  Boulogne, 
t.  XI I.  —  Excellent  répertoire  des  vieilles  formes. 

Harbaville,  Mémorial  historique  et  archéologique  du  département  du 
Pas-de-Calais.  Arras,  1842.  —  Médiocre  et  vieilli. 

Hardt,  Bericht  ûher  die  Zweckmàssigkeit  der  Feststellung  einer  officiellen 
Schreibung  der  Ortsnamen  des  Grossherzogthums  und  iiber  die  dabei 
anzunehmenden  Grundlagen  [Publications  de  l'Institut  Royal 
Grand-Ducal  de  Luxembourg,  t.  X  (1854^1 . 


(184) 

HàKDT,  Berieht  ûber  die  FesUtellung  âner  ofiâdUn  Sekreikung  der 
OrUnamtn  des   Grassherzogthums  Luxemburg  [Pcbucatioics  db 

L15ST1TUT  ROTAL  GaAHD-DuCAL  DE  tCXEMBOCEG,  U  IHI  (i857)]. 

Hautccboe,  Cartulaire  de  V église  Saint-Pierre  de  Lille, 

Hautcobur,  Cartulaire  de  V abbaye  de  Flines.  Paris,  i873, 

HSNHEBKET  (F.)t  Essoi  historiah-phUologique  sur  le  nom  de  ToumaL 
Guerre  Al' Y.  Tournai,  1856. 

D*HsRBOMEZ  (A.),  Géographie  historique  du  Toumaisis  (BuLLBTOf  de  la 
Société  bei.ge  de  géographie,  t.  XVI,  1892). 

Hebmaits,  Fnleiding  tôt  verklaring  der  namen  van  steden,  dorpen,  enz., 
van  Noord'Brabant.  *l  Bosch,  1858.  —  Faible. 

HOEUFFT,  Taalkundige  bydragen  tôt  de  naamsuytgangen  van  eenige  tneest 
nederduitsclie  plaatsen.  Breda,  i816. 

HOLDER  'A.),  AUkeltischer  Sprachschatz,  En  cours  de  publication.  Leipzig, 
1892.  —  Veut  contenir,  en  les  documentant,  tous  les  noms  de  lieux 
pour  lesquels  on  peut  revendiquer  une  ori|^ne  celtique,  mais  n*est 
ni  complet  ni  toujours  exact  sous  ce  rapport,  et  semble  n'avoir  pas 
suivi  de  principe* 

HONTHEIM  (J.-N.  DE),  Historta  treverensis  diplomatica .  Augsbourg,  1750; 
3  vol.  in-fol. 

HouDREMONT  (A.)i  Histoire  de  la  langue  française  comme  langue  admi- 
nùtrative  du  pays  de  Luxembourg,  Luxembourg,  1897.  —  Ce  livre  a 
paru  trop  tard  pour  que  je  pusse  m'en  servir;  il  confirme  d'ailleurs 
toutes  mes  conclusions. 

HoiîZÉ  (A.),  Étude  sur  la  signification  des  noms  de  lieux  en  France.  Paris, 
1864.  —  Livre  ingénieux  et  riche  en  aperçus  instructifs. 

Itinerarium  Anlonini,  éd.  Parthey  et  Pinder.  Berlin,  1848. 

JoNCKHEBRE  (dom  J.),  De  l'origine  du  nom  de  Flandre  (Revue  catholique, 
t.  LUI  (trois  articles)  et  t.  LIV.  Louvain,  1883  et  1884). 

JoNCKHBERE  (dom  J.),  Flandre  et  Flamands  (Revue  catholique,  t.  LIV. 
Louvain,  1884.) 

JoRET  (Gh.),  Étymologies  normandes  (Mémoires  de  la  Société  de  linguis- 
tique, t.  V,  1884.) 


(138) 

Jourdain  et  Van  Stalle,  Dictionnaire  encyclopédique  de  géographie  hisUh 
rique  du  royaume  de  Belgique,  2  vol.  in-8<»«  Bruxelles,  sans 
date  (1896). 

JussERET,  Atlas  historique  de  la  Belgique.  Bruxelles,  1835. 

Kellner  (W,),  Die  Ortsnamen  des  Kreises  Hanau  (Programm  dbr  Real- 
SCHULE  Hanau).  Hanau,  1871.. 

Kempeneers,  De  oude  vryheid  Montenaeken,  2  vol.  Louvain,  1861-1862. 

Kiepert  (H.),  Vôlker-  und  Sprachenkarte  von  Deutschland  und  den  Nach- 
barlàndern.  Maassstab  :  Vs  ooo  ooo*  Berlin,  sans  date. 

Kluge,  Etymologiscfies  Wôrterbuch  der  deutschen  Sprache,  ^  édition. 
Strasbourg,  1883 

KoRNMESSER,  Die  franzôsischen  Ortsnamen  germanischer  Abkunft.  Stras- 
bourg, 1888  (dissertation). 

Kreglinger  (A.),  Mémoire  historique  et  étymologique  sur  les  noms  des  com^ 
munes  de  la  province  d* Anvers  (Bulletin  de  la  Commission  centrale 
de  statistique,  t.  III.  Bruxelles,  1847).  —  Faible. 

KuRTH  (G.),  Les  origines  de  la  ville  de  Liège  (Bulletin  de  la  Société  d*art 
et  d'histoire  du  diocèse  de  Liège,  t.  II,  1882). 

KuRTH  (G.),  Majerou  (Annales  de  l'Institut  archéologique  d'Arlon, 
1885,  t.  XVII). 

KuRTH  (G.),  Glossaire  toponymique  de  la  commune  de  Saint-Léger  (Annales 
de  la  Fédération  archéologique  et  historique  de  Belgique,  1886, 
t.  II). 

KuRTH  (G.),  La  France  et  les  Francs  dans  la  langi^e  politique  du  moyen 
âge  (Revue  des  Questions  historiques,  t.  LVII). 

Lacomblet,  Urkundenbuch  fur  die  Geschichte  des  Niederrheins,  4  vol* 
in4o.  Dûsseldorf,  1840-1857. 

La  Fontaine  (E.  de),  Extrait  d'un  essai  étymologique  sur  les  noms  de 
lieux  du  Luxembourg  germanique  (Publications  de  l'Institut  Royal 
Grand-Ducal  de  Luxembourg,  t.  IX  et-X  (1853, 1854).  —  Très  mau- 
vais; explique  par  le  celtique  les  noms  dont  ses  propres  rechercbes 
établissent  à  Tévidence  le  caractère  germanique  ;  à  consulter  toute- 
fois son  répertoire  de  vieilles  formes. 


(  136) 

La  Fontaine  (E.  de).  Essai  étymologique  sur  Us  noms  de  lieux  du  Luxtm- 
bourg  germanique  (Pubucations  de  l'Institut  Royal  Gbano-Ducal 
DE  Luxembourg,  t.  XII,  XIII,  XIV,  XV  (4856-1859),  XVIII  (48GS).— 
Même  observation  que  ci-dessus.  Les  deux  dernières  livraisons  sont 
consacrées  au  Luxembourg  germanique  belge  et  français. 

Lambert  d*Ardres,  Chronique  de  Guines,  éd.  de  Godefroy-Menilglaise, 
Paris,  i85o,  et  MGH.  SS.,  t.  XXIV. 

Lamprecht,  Frànkische  Wanderungen  und  Ansiedelungen,  vomehmliek 
im  Rheinlande  (Zeitschrift  des  Aachener  Gescbightsvereins,  t.  IV, 
1880).  —  Voyez  aussi  Van  Werveke. 

Leblant,  yote  sur  le  rapport  des  noms  propres  avec  la  nationalilé  à 
V époque  mérovingienne  (Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires 
DE  France,  t.  XXVIII). 

Ledebur  [L.  von),  Dos  Land  und  Volk  des  Britklerer  als  Versuch  einer 
vergleichenden  Geograpie  der  âltern  und  miltlem  Zeit.  BerUn,  1827. 

Lepage  (H.),  Dictionnaire  géographique  de  la  Meurthe,  Nancy,  1860. 

Le  Prévost  (A.),  IHctionnaire  des  anciens  noms  de  lieux  de  VEure.  Évreux, 
1839. 

Leroy  (J.),  Le  grand  théâtre  sacré  du  duché  de  Bradant,  3  vol.  în-fol. 
La  Haye,  1729. 

Leuridan,  Histoire  de  Roubaix,  5  vol.  Roubaix,  1860-1663. 

Leuridan,  Histoire  de  Linselles.  Lille,  1883.  —  Contient  un  grand  nombre 
de  noms  de  lieux-dits. 

LiÉNARD  (F.),  Dictionnaire  topographique  du  département  de  la  Meuse, 
in4*.  Paris,  1872. 

LONGNON  (A.),  Géographie  de  la  Gaule  au  Vl^  siècle.  Paris,  1878. 

LoNGNON  (A.),  Dictionnaire  topographique  du  département  de  la  Marne, 
in-4o.  Paris. 

LoNGNON  (A.),  Atlas  historique  de  la  France.  Paris,  1885-1889,  in-folio. 
Trois  livraisons  ont  paru, 

LoNGNON  (A.).  Les  Pagi  de  la  Gaule  (Bibliothèque  de  l'Ëcole  des  Hautes 
Études,  fascicule  3).  —  Voyez  aussi  Polyptyque  d'Irminon, 


(137) 

Mannier,  Études  étymologiques,  historiques  et  comparatives  sur  les  noms 
des  villes,  bourgs  et  villages  du  département  du  Nord,  Paris,  1861.  — 
Faible. 

Marchal  (J.).  Observations  sur  l 'ancienneté  de  la  langue  française  (Biblio- 
thèque ROYALE  DE  BRUXELLES,  ms.  20980). 

Marchal  (J.),  Observations  sur  le  celtique  [Mercure  belge,  t.  VI  et  VU 

(1819)]. 

Marjan  (H.),  Keltiscfie  Ortsnamen  in  der  Rheinprovinz  {PnooviAHii  der 
Realschule  zu  Aachen,  années  1880  et  1881). 

Marjan  iH.),  Keltische  und  lateinische  Ortsnamen  in  der  Rheinprovinz 
(Programm  der  REAL8CHULE  ZU  Aaghen,  année  188!2  ) 

Marjan  (H.),  Rheinische  Ortsnamen  (Programm  der  Realschule  zu 
Aachen,  année  1884).  —  Trois  bons  travaux. 

Marneffe  (E.  de).  Recherches  sur  le  nom  de  Matines  [Bulletin  du  Cercle 

ARCHÉOLOGIQUE  DE  MaLINES,  t.  IV  (1893  ]. 

Marneffe  <ë.  de).  Encore  le  nom  de  Matines  [Bulletin  du  Cercle  archéo- 
logique DE  Malines,  t.  IV  (1893)]. 

Martène  et  Durand,  Veterum  Scriptorum Amplissima  collectio.  — 

Au  tome  II,  les  chartes  de  Stavelot. 

Martinez,  Apuntes  para  una  mapa  topogrdfico-tradicional  de  la  villa  de 
Burguillos,  Séville,  1884.  Relevé  complet  de  toute  la  toponymie 
locale,  avec  essai  d'interprétation. 

Mathieu  (E.),  Histoire  de  la  ville  d'Enghien,  2  vol.  Mons,  1876. 

Matton  (A.),  Dictionnaire  topographique  du  département  de  V Aisne.  Paris, 
1871. 

Mayer  von  Knonau,  Zuericher  Ortsnamen  (Beitrage  zur  Gbschichte 
DER  LiTERATUR,  von  H.  Kurz  und  P.  Weissenbach,  1. 1,  1846). 

Meitzbn  (A.),  Siedelungen  und  Agrarwesen  der  Westgermanen  und  Ostger- 
tnanen  der  Kelten,  Rômen,  Finnen  und  Slaven,  4  vol.  Berlin,  1895. 

Meyer,  Mémoire  sur  V origine  de  la  différence  relative  à  V usage  de  la 
langue  flamande  ou  wallonne  dans  les  Pays-Bas  (Nouveaux  Mémoires 
DE  l'Académie  de  Bruxelles,  1828,  t.  III). 

Miraeus  et  Foppens,  Opéra  Diplomatica,  4  volumes  in-folio. 

Molhuysen  (P.-C),  De  Anglen  in  Nederland  (Nijhoff,  Bijdragen  voor 
Vaderlandsche  Geschiedenis^  t.  VI,  1848). 


(138) 

MoLHDTSSN  (P.-C),  AngUhSachsùche  Namen  en  Woorden  (Nuhoff,  B^ 
dragen  voor  Yadtrlandsche  Geschiedenis,  t.  IV,  4844.) 

MoLHCYSEN  (P.-C.)«  De  Anglen  aan  den  Neder-Rijn  (Nuhoff,  Bijdraçm 
voor  Vaderlandsche  Geschiedenis,  t.  III  (184S},  pp.  113-136  et  S21-SS3). 


HoLHUTSEN  (P.-C.),  Verklaring  der  woorden  Look,  Leek,  Lek,  dat  is 

ding,  grens  (Nuhoff,  Bijdragen  voor  Vaderlandsche  Geschiedenis, 
l.  VU,  1850;. 

MoNOTER  (J.)*  Les  noms  de  lieux  du  canlon  du  Raadx  expliqués  (f  après  les 
plus  sérieux  travaux  onomastiques  modernes.  Mons,  18T9. 

HûLLENHOFF  (K.j,  Dcutschc  Alterthumskunde.  Berlin,  1870-1892.  —  Ont 
paru  les  tomes  I,  II,  III  et  une  partie  de  V.  Lire  surtout  au  point  de 
vue  toponymique  le  volume  IL 

NABEaT  (H.)f  Karte  der  Verbreilung  der  Deutschen  in  Europa^  ËeheUe 
Von  000*  Ologau,  1  atlas  in-plano. 

Nbumann  (L.),  Die  deutsche  Sprachgrenze  in  den  Alpen  (avec  carte).  Hei« 
delberg,  1885. 

Nomina  Geographica  Neerlandica.  Geschiedkundig  onderzoek  der  Nedei^ 
landsche  aardrijkskundige  namen,  onder  redactie  van  D' J.  Dom- 
seiifen;  Prof.  J.-H.  Gallée;  Prof.  H.  Kern;  Prof.  S.-A.  Naber  en 
D'  H.- G.  Rogge,  uitgegeven  door  bet  Nederlandsch  Aardrijkskundig 
Genootschap.  2»  édition,  l"  partie  ;  Amsterdam  et  Utrecht,  1  vol. 
in-8®,  19o  pages;  2«  partie  (en  continuation).  —  Important  recueil 
de  monographies,  abordant  tour  à  tour  les  groupes  les  plus  impor- 
tants de  noms  géographiques  et  apportant  d'utiles  contributions. 

Noue  (A.  de),  De  quelques  anciens  Twms  de  lieux  (Bulletin  de  l'Institut 
ARCHEOLOGIQUE  LIÉGEOIS^  t.  V  et  VI.  Liège,  1862-1863). 

Oesterley  (H.)i  Historisch-geographùches  Wôrterbuch  des  deutschen 
Miltclalters,  Gotha,  1883. 

Paquot,  Discours  sur  les  langues  anciennes  et  modernes  reçues  dans  les 
contrées  qui  forment  aujourd'hui  les  XVIl  provinces  des  Pays-Bas  et 
la  principauté  de  Liège,  prononcé  à  l'Assemblée  de  la  Société  litté- 
raire de  Bruxelles  du  26  avril  1770  [Bibliothèqtie  royale  de  Bruxelles, 
ms.  15573).  —  Semble  ne  pas  se  douter  de  l'existence  d'une  frontière 
linguistique  ni  de  la  nécessité  d'en  connaître  le  tracé  pour  ésoudre 
la  question  qu'il  traite* 


(  139  ) 

Pardessus,  Diplomata,  chartae,  epistolae,  leges  aliaqw  instrumenta  ad  res 
GalLo-Francicas  spectantia,  2  vol.  in-fol.  Paris,  1843-1849. 

Peeters  (Hendrik),  Over  het  Verminken  onzer  Plaatsnamen  (Dans  la  revue 
0ns  Volksleven,  Brecht,  1893). 

Peeters  (Hendrik),  Oorsprong  der  nainen  van  de  gemeenten  en  gehticfiten 
der  provincie  Antwerpen.  Anvers,  1893. 

Petersen,  Recherches  sur  l'origine,  Vétymologie  et  la  signification  primi- 
tive de  quelques  noms  de  lieux  en  Normandie,  traduit  du  danois  par 
M.  de  la  Roquette  (Bulletin  de  la  Société  de  géographie,  1"  série, 
X.  m.  Paris,  1835). 

Peutinger  (La  Table  de),  parE.  Desjardins,  Livraisons  in-fol.  Paris,  1869. 
—  Resté  inachevé  par  suite  de  la  mort  de  l'éditeur. 

Pfister  (Ch.),  La  limite  de  la  langue  française  et  de  la  langue  allemande 
en  Alsace-Lorraine  (Bulletin  de  la  Société  géographique  de  l'Est). 

PiOT  (Ch.),  Cartulaire  de  l* abbaye  de  Saint-Trond,  2  vol.  in-4o.  Bruxelles, 
1870-1874. 

PiOT  (Ch.),  Les  pagi  de  la  Belgique  et  leurs  subdivisions  pendant  le  moyen 
âge  (Mémoires  couronnés  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  coll. 
in4o,  l.  XXXIX.  1874.) 

Polyptyque  de  l'abbé  dlrminon,  édition  B.  Guérard,  2  tomes  in-4o,  dont 
le  premier,  en  deux  parties,  contient  l'introduction  et  le  second  le 
texte.  Paris,  1845.  —  Édition  A.  Longnon  dans  la  collection  de  la 
Société  de  l'histoire  de  France  (texte  seul). 

Popp,  Atlas  parcellaire  cadastral  du  royaume  de  Belgique, 

PouzET,  La  succession  de  Charlemagne  et  le  traité  de  Verdun  (dans  Bayet, 
Mélanges  Carolingiens.  Bibliothèque  de  la  Faculté  des  lettres  de 
Lyon,  t.  VII,  1890), 

Prat  (G.-F.),  Étymobgies  des  noms  de  lieux  de  la  province  de  Luxembourg 
(Bulletin  de  la  Commission  centrale  de  statistique,  t.  IX.  Bruxelles, 
1866).  —  Mauvais. 

Prat  (G.-F.),  Étude  sur  l'orthographe  et  les  étywologies  des  noms  de  lieux 
dans  la  province  de  Luxembourg  (Annales  de  l'Institut  archéolo- 
gique d'Arlon,  t.  III,  1854).  -—  Faible. 

Prayon-Van  Zuylen(A.),  DeBelgische  Taalwetten.  Gand,  1892.  —  Ouvrage 
couronné  par  l'Académie  flamande. 


(  140) 

Prayon-Van  ZiTTLEN  (A.),  De  Statistiek  der  talen  in  Belgie  (Ncderlardscb 
Muséum,  2««  reeks.  t.  H*,  1885). 

Pruvost  (le  R.  P.),  Histoire  de  Wattrelos,  Tourcoing,  4865. 

QuicHBRAT  (J.),  De  la  formation  française  des  anciens  noms  de  lieux. 
Paris,  1867.  —  Ce  petit  traité  peut  être  considéré  encore  aujourd'hui 
comme  un  vade  mecum  pour  le  toponymiste  qui  veut  se  prémunir 
contre  les  étymologies  hasardées  et  se  familiariser  avec  les  r^les  qui 
aident  à  trouver  les  véritables. 

Raoux,  Mémoire  sur  l'origine  des  langues  flamande  et  uxilUmne  (Mémoires 

COURONNÉS  DE   L'ACADÉMIE  ROYALE  DE   BRUXELLES,   t.    V.  BrUX^leS, 

1826). 

Reiffenberg  (de),  Renseignements  sur  les  noms  de  familles  et  de  lieux 
mentionnés  dans  le  premier  volume  des  Monuments  pour  servir  à 
l'histoire  des  provinces  de  Namur,  de  Hainaut  et  de  Luxembourg. 
Bruxelles,  1844. 

RicouART  (L.),  Études  pour  servir  à  l'histoire  et  à  V interprétation  des 
noms  de  lieux.  Département  du  Pas-de-Calais  :  l«r  fascicule,  arrondis- 
sement d'Anzin,  1891,  in4<». 

RicouART  (L.),  Les  biens  de  l'abbaye  de  Saint-Vaast  dans  la  Hollande,  la 
Belgique  et  les  Flandres  françaises.  Anzin,  1887. 

RiTTER,  Geographisch'Statistisches  Lexikon,  6«  édition,  publiée  par 
0.  Henné  Am-Rhyn,  2  vol.  Leipzig,  1874. 

RiTZ  (W.),  Urkuîiden  und  Abhandlungen  zur  Geschichte  der  Niederrheins 
und  der  Siedermaas.  Aix-la-Chapelle,  1824. 

RosNY  (E.  DE),  Le  Terroir  de  l'abbaye  Saint-  Wulmer  de  Boulogne  (MÉMonss 
DE  LA  Société  académique  de  Boulogne,  t.  X,  1879). 

Roulez,  voyez  Schayes. 

Roussel-Defontaine  (Ch.),  Histoire  de  Tourcoing.  Lille  et  Tourcoing, 
i855. 

RuDOLPH,  Vollstàndigstes  Geographisch-topographisch-statistisches  Orts- 
Lexikon  von  Deutschland,  2  vol.  Weimar,  sans  date.  —  Plus  un 
supplément  pour  TAlsace-Lorraine,  paru  à  Leipzig  en  1872. 

Ryckel  (A.  de).  Les  communes  de  la  province  de  Liège.  Notices  historiques. 
Liège,  1892. 


(  141  ) 

Ryckel  (A.  DE),  Histoire  de  la  bonne  ville  de  Waremme  (Bulletin  de  la 
Société  d*art  et  d'histoire  du  diocèse  de  Liège,  t.  V.  Liège,  1889).— 
Contient,  pages  168-185,  un  relevé  de  la  toponymie  locale. 

ScHAYES  et  Roulez,  Controverse  relative  à  la  race  et  à  la  langue  des 
anciens  Belges  (Bulletins  de  l'académie  royale  de  Belgique, 
t.  XVII,  XVIII,  XIX  et  XX). 

ScuAYEs,  Les  Pays-Bas  avant  et  pendant  la  domination  romaine,  {*•  édi- 
tion, S  vol.  Bruxelles,  1837-1838;  2«  édition  (publiée  par  Piot),  3  vol. 
Bruxelles,  1858-1859. 

ScHERER,  Compte  rendu  de  l'ouvrage  d'ÂRNOLD  (voyez  ci-dessus)  dans  le 
Jenaer  Literaturzeitung,  1876. 

ScHiBER  (A.))  Die  frânkischen  und  alemannischen  Siedlungen  in  Gallien, 
hesonders  in  Elsass  und  Lothringen,  (2  cartes.)  Strasbourg,  1894.  — 
Étudie  spécialement  les  suffixes  -heim  et  -!■«•■  ;  admet  la  nationalité 
franque  du  premier,  mais,  à  rencontre  d'Arnold,  donne  à  -lasea 
une  importance  plutôt  chronologique  qu*ethnique. 

Schoonbroodt,  Inventaire  analytique  et  chronologique  des  chartes  du 
chapitre  de  Saint-Martin,  à  Liège,  in-4».  Liège,  1871. 

Schoonbroodt,  Inventaire  analytique  et  chronologique  des  archives  de 
l'abbaye  du  Val-Saint-Lambert  loLiége,  2  vol.  in-8».  Liège,  i875- 
1880. 

Serrure  (C.-A),  Geschiedenis  der  nederlandsche  en  fransche  Letterkunde 
in  het  graefschap  Vlaenderen,  Gand,  1855. 

Serrure  (C.-A.),  Études  sur  Vorigine  du  nom  de  Matines  [Bulletin  du 
Cercle  archéologique  de  Malines,  t.  IV  (1893)]. 

Serrure  (C.-P.),  Cartulaire  de  Saint-Bavon,  à  Gand,  in4o,  sans  date  ni 
lieu  d'impression  (1836-1840).  —  11  n'existe  que  280  pages  de  ce 
recueil  dont  la  publication  a  été  interrompue. 

SiCKEL,  Diplomata  Regum  et  Imperatorum  Germaniae  [MGU.  DO.),  2  vol. 
in-4°.  Hanovre,  1883-1888. 

Sloet,  Oorkondenboek  der  graefscfiappen  Gelre  en  Zutphen,  3  vol.  La  Haye, 
1872-1877. 

Spinnael,  Notice  historique  sur  l'origine  et  rêtymologie  des  noms  de 
Bruxelles  et  Brabant.  Bruxelles,  1841. 


(142) 

Spinnael,  Justifications  et  éclaircissements  à  V appui  de  la  notice  historique 
sur  l'origine  de  Bruxelles  et  Brabant.  Bruxelles,  ^841. 

SPRincER-MENKE,  Atlas  des  Mittelalters.  Gotha,  1880. 

Stallaert,  Geleegsnamen  in  Brabant  (Lettervruchten  van  het  Genoot- 
sciiAP  Tyd  en  Viyt.  Louvain,  1863). 

Statistique  archéologique  du  département  du  Nord,  publiée  par  la  Com- 
mission historique  du  département,  deux  volumes  in'8o.  Lille.  1867. 

Statistique  de  la  Belgique.  —  Population.  —  Recensement  général  du 
31  décembre  1890,  publié  par  le  Ministre  de  Tlntérieur  et  de  l'Instruc- 
tion publique,  2  vol.  Bruxelles,  1893. 

Stecher  (J.),  Flamands  et  Wallons  (Annuaire  de  la  Société  d'Émolatioh 
DE  Liège,  1859). 

Stecher  (J.)t  Histoire  de  la  littérature  néerlandaise  en  Belgique.  Bruxelles, 
sans  date  (1886). 

Strabon,  Geographia,  éd.  MûUer  et  Dubner.  Paris,  1853. 

Stronck,  Etymologische  Forschungen  als  Beitrag  ^u  den  Studien  des 
H.  de  la  Fontaine  ûber  die  Ableitung  des  Ortsnamen  des  Luxemburger 
Landes  [Publications  de  l'Institut  Royal  Grand-Ducal  de  Luxem- 
bourg, t.  XXVI  (1871)].  —  Très  faible.  Éloge  enthousiaste  du  travail 
de  La  Fontaine. 

Stronck,  Historisch-philologisclie  Studie  ûber  dos  belgùche  Gallien  und  die 
in  detnselben  enlstandenen  Sprachgrenzen  unter  besonderer  Berùek- 
sichtigung  des  Luxemburger  Dialektes  [Publications  de  l'Ikstitct 
Royal  Grand-Ducal  de  Luxembourg,  t.  XXIV  (1869;].  —  Très  faible. 

Tandel  (E.),  Les  Communes  luxembourgeoises,  7  vol.  in-8o.  Arlon,  1889- 
1894. 

Tarlier  et  Wauters,  La  Belgique  ancienne  et  moderne.  Géographie  et 
histoire  des  communes  belges.  Province  de  Brabant  :  arrondissement 
de  Nivelles,  2  volumes;  arrondissement  de  Louvain. 

Taylor,  Words  and  places.  Londres,  1885. 

This  (C.),  Die  deutsch-franzôsisclie  Sprachgrenxe  im  Elsass  (Beitragi: 
zuR  Landes-  und  Volkeskunde  von  Elsass-Lothringen,  5t««  HefL 

Strasbourg,  1888). 

Uibileisen,  Die  romanisclien  und  die  frânkischen  Ortsnamen  in  Wûlsch- 
Lothringen  (Jahresbericht  des  Vereins  fur  ërdkundb  zc  Hetz, 

1882). 


(  143  ) 

Van  Bàstelaer,  Recherches  svr  Vorigine  du  nom  de  Charleroi  (ânnalbs 
DE  LA  Société  paléontologique  et  archéologique  de  Charleroi, 
t.  II,  1868). 

Vancsa  (Max),  Dos  erste  Auftreten  der  deutsclien  Sprache  in  den  Urkunden 
(Gekrônte  Preisschrift  der  fOrstlichen  Jablonowskischsn  Gbsell- 
SCHAFT  zu  Leipzig).  Leipzig,  1895;  grand  in-4*. 

Van  den  Bergh  (L.-Ph.-L.),  Over  de  oorsprongen  en  de  beteekenis  der 
plaatsnamen  in  Gelderland  (Nijhoff,  Bijdragen  voor  Vaderlandsche 
Geschiedenis,  l.  V,  1847). 

Van  den  Bergh  (L.-Ph.-C),  Uandbœk  der  middelnederlandsche  Géogra- 
phie, 2«  édition.  La  Haye,  1872.  —  C*est  le  meilleur  ouvrage  pour 
l'étude  de  la  géographie  historique  des  Pays-Bas. 

Van  der  Aa,  Aardrykskundig  Woordenboek  der  Nederlanden,  13  vol. 
in-8o.  Gorinchhem,  1839-1851. 

Vanderkindbre,  Les  origines  de  la  population  flamande.  La  question  des 
Suèves  et  des  Saax)ns  (Bulletin  de  i/ Académie  royale  de  Belgique, 
3«  série,  t.  X,  1886). 

Vanderrindere,  Les  origines  de  la  population  flamande.  Réponse  à 
M.  Wauters  (Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  t.  XI, 
1886). 

Vandermaelen  (Ph.),  Dictionnaire  géographique  de  la  province  de  Liège. 
Bruxelles,  1831. 

Vandermaelen  (Ph.),  Idem  de  la  province  de  Namur.  Bruxelles,  1832. 

Vandermaelen  (Ph.),  Idem  de  la  province  de  Hainaut.  Bruxelles,  1833. 

Vandermaelen  (Ph.),  Idem  de  la  Flandre  orientale.  Bruxelles,  1834. 

Vandermaelen  iPh.),  Idem  de  la  province  d* Anvers,  Bruxelles,  1834. 

Vandermaelen  (Ph.),  Idem  de  la  province  de  Limbourg.  Bruxelles,  1835. 

Vandermaelen  (Ph.),  Idem  de  la  Flandre  occidentale.  Bruxelles,  1836. 

Vandermaelen  (Ph.),  Idem  de  la  provincedu  Luxembourg.  Bruxelles,  1838. 

Il  n'y  a  pas  eu  de  dictionnaire  géographique  du  Brabant.  —  Ce  recueil, 
bien  que  vieilli  au  point  de  vue  de  la  géographie  politique,  garde 
cependant  de  la  valeur  par  ses  renseignements  sur  la  géographie 
physique,  qui  en  constituent  la  partie  principale. 


(  144) 

Vàn  Dessei.  (C.)*  Topographie  des  voies  romaines  de  la  Belgique.  Statistique 
archéologique  et  bibliographie.  Bruxelles,  4877. 

Van  Drival»  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Sainl-Vaasl  d'Arras.  Arras,  4875. 

Van  Hoorebeke,  Étude  sur  V origine  des  noms  patronymiques  flamands. 
Bruxelles,  4876. 

Van  Lokeren,  Cliartes  de  Vabbaye  de  Saint-Pierre  de  Gand,  deux  volumes 
in4». 

Van  Speybroeck,  Glossaire  toponymigue  de  Saint-André  lez-Bruges 
(Annales  de  iji  Société  d'Émulation  pour  l'étude  de  l'histoire  et 

DES  ANTIQUITÉS  DE  LA  FLANDRE,  t.  XXVIII,  4888). 

Van  Werveke,  Urbar  der  Grafschaft  Luxemburg  (1306-4347),  dans  Lam- 
PRECHT,  Deiitsches  Wirthschaftslchen  im  Mittelalter,  t.  111,  pp.  34!i- 
/♦05.  I^ipziçj,  4885. 

Van  Werveke,  Cartulaire  du  prieure  de  Maricnthal,  deux  volumes  in-S®. 

[PlDLÎCATIOXS    DE    LA    SECTION     HISTORIQUE    DE     l/ INSTITUT    ROTAL 

Grand-Dical  de  Luxembourg,  t.  XXXVIII  {i88o  ]. 

Maemsclie  Commissie.  ïnstclling,  beraedslagingcn,  verslag,  o/ficiéele  oor- 
homten,  omier  toezigt  van  leden  der  Commissie  uitgegeven.  Bruxelles, 
I8t)9.  —  Contient  le  compte  rendu  des  travaux  de  la  Commission 
créée  par  arrêté  royal  du  27  juin  4856  pour  rechercher  les  meilleurs 
moyens  d'encoii rager  la  littérature  flamande  dans  ses  rapports  avec 
les  différentes  branches  do  l'administration  publique.  La  partie  la 
plus  importante  de  ce.  volume  e^^t  formée  parles  réponses  des  divers 
archivistes  à  la  question  posée  par  le  Gouvernement  sur  l'emploi  de 
la  langue  flamande  dans  nos  anciennes  provinces.  Pages  83  à  148, 
on  trouve  un  rapport  de  Snellaerl  (pii  a  mis  en  œuvre  ces  matériaux, 
mais  en  exagérant  parfois  les  conclusions. 

VodT  (P.),  Die  Ortsnamcn  nn  Emjcrsgau  (Programme  du  Gvmn\se  de 
Nkiwied.  Ncuwied,  1890). 

\V,\1TZ  (Cf.),  Das  aile  Rerhf  der  .alisrlini  Franken  Kicl.  4840.  — A  le  pre- 
mier indiqué  l'aire  de  diflu^ion  du  suflixe  toponymiquo  -Itcim  et  fait 
,aloir  .^on  importance  pour  riiistoirc  des  migrations  franqiies. 


V 


WAiTKnicn.  Die  (l''rmanen  des  IVicins.  Leipzig.  187^  —  Appuie  une 
jiartie  de  ses  conclusions  sur  des  raisonnements  loponymiques  qu'il 
est  d'ailleurs  impossible  d'admettre. 


(148  ) 

Wâutbrs  (Alpr.),  Landen  :  Description,  histoire,  institutions.  Bruxelles, 
1883. 

Wautbes  (âlph.).  Histoire  des  environs  de  Brtucelles.  Bruxelles,  1855; 
trois  volumes  in-8<». 

Wautbrs  (Alph.;,  Nouvelles  études  sur  la  géographie  ancienne  de  la  Bel- 
gique, 1867. 

Wauters  (Alph.),  Des  localités  distinguées  par  le  qualificatif  vieoz  (oad) 
et  de  leur  ancienneté  (Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 
3«  série,  t.  1, 1881). 

Wauters  (Alph.),  Sur  les  premiers  temps  de  l^ histoire  de  Flandre  (Bulle- 
tin de  l'Académie  royale  de  Belgique,  3«  série,  t.  IX,  1885*. 

Wauters  (Alph.),  Les  origines  de  la  population  flamande  de  la  Belgique 
^Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  3*  série,  t.  X,  Bru- 
xelles, 1885.) 

Wauters  Alph.),  Les  origines  de  la  population  flamande  de  la  Belgique, 
Réponse  aux  observations  faites  sur  mon  travail,  (Bulletin  de  l'Aca- 
démie ROYALE  DE  BELGIQUE.  Bruxelles,  1885.)  —  Voyez  aussi  les 
articles  Henné  et  Tarlier. 

WiLLEMS  (G.F.),  Mémoire  sur  les  noms  des  communes  de  la  province  de  la 
Flandre  orientale  (Bulletin  de  la  Commission  centrale  de  statis- 
tique, t.  II.  Bruxelles,  1845.  —  Faible. 

WiLLEMS  (L.),  Onze  bedreigde  grenzen  (Tudschrift  van  het  Wiu^ems- 
fonds,  t.  11).  —  Compte  rendu  du  l^^  volume  de  la  Fi-ontière  linguis- 
tique, 

Williams  (Ch.-A.),  Die  Franzôsischen  Ortsnamen  Keltischer  Abkunft 
(Dissertation).  Slrassburg,  1891. 

Winkler  (Johan),  ùud  Nederland,  La  Haye,  1888.  —  Contient  beaucoup 
de  considérations  ethnographiques  et  toponymiques  reposant  sur 
une  connaissance  étendue  de  la  langue  de  ce  pays. 

Winkler  (Johan),  De  nederlandsche  geslachtsnamen  in  oorsprong,  geschie- 
dénis  en  beteekenis,  deux  volumes.  Uaarlem,  1885.  -—  Plein  de 
recherches  approfondies  et  de  résultats  intéressants. 

Winkler  (Johan),  Germaansche  Plaatsnamen  in  Frankrijk{hEi  Bblfort, 
1894). 

Tome  XLVUI,  vol.  11.  10 


(446) 
WiTTB,  Dos  dâuUche  Sprackgebiet  Lothringen  wid  seine  Wanddungen 

(FORSCHUNGBN  ZUR  DKUTSCHBN  LiLNDBS-  UND  VOLKBSKUNDB,  VIII,  6). 

WoBSTB  (F.))  Iserlohn  und  Umgegend.  Beitrâge  zur  ùrtsnamendeuiung, 
Ortsgeschichte  und  Sagenkunde.  Iserlohn,  1871. 

WoLTERS,  Notice  historique  sur  la  commune  de  Rummen.  Gand,  1846. 
WoLTERs,  Codex  dipLomaticus  Lossensis.  Gand,  1848. 

Zànàrdblli  (T.).  Contribution  à  l'élude  de  la  toponymie  belge,  délermnant 
entre  autres  rétymologie  de  Namur  [Bulletin  de  la  Société  d*am- 

THROPOLOGIE  DE  BRUXELLES,  t.  XIV  (1895-1896)]. 

Zbuss  (K.),  Die  Deutschen  und  ihre  Nachbarst&mme,  Munich,  1837. 

ZiMMERLi,  ùie  deutsch'franzôsische  Sprachgrenze  in  der  Schweiz,  deux 
volumes.  Bâle  et  Genève,  189M895.  (Cfr.  Knapp,  Tour  du  Monde, 
juillet  1886). 


OUVRAGES  PARIS  DEPUIS  L'IMPRESSION  DE  GE  VOUiHE. 


CuvELiER  (J.)  et  Hymans  (C),  Topomjmisclie  studie  over  de  aude  en  nieuwe 
plaatsnamen  der  gemeenle  BiLsen.  Gand,  1897  (publié  par  rAcadémie 
royale  flamande).  —  Je  ne  puis  que  signaler  rapidement  cet  excellent 
glossaire  toponymique,  que  je  recommande  à  tous  les  toponymistes. 

De  Pauw  (N.),  La  Cour  d'appel  de  Gand  depuis  cinq  siècles.  Gand,  1897.  — 
Donne  quelques  renseignements  nouveaux  sur  l'emploi  des  langues 
au  Conseil  de  Flandre. 

Funck-Brentano,  Philippe  le  Bel  en  Flandre.  Paris,  1897.  (Voyez  pages 
19  à  21  le  paragraphe  intitulé  :  La  langue  française  en  Flandre.) 

R[olaiid]  (C.-G.),  Êlymologie  de  Namur  iAMi  de  l'Ordre,  11  novembre 
1897). 


ADDITIOMS  ET  CORRECTIONS 


Page  U,  ligne  13,  au  lieu  de  :  coupèrent,  il  faut  lire  :  comprirent. 

P.  44.  La  langue  et  la  nationalité.  Les  rares  passages  qu'on  invoque 
d'ordinaire  pour  établir  le  contraire  de  celte  thèse  ont  été  réunis,  en 
dernier  lieu,  dans  Paul  Viollet,  Histoire  des  institutions  politiques  et 
administratives  de  la  France,  t.  II,  p.  36,  n.  1. 

P.  25,  ligne  iA,  biffer  le  mot  méridionale. 

P.  30,  note  3,  au  lieu  de  :  1883,  il  faut  lire  :  1383. 

P.  42.  La  note  1,  qui  appartient  à  la  page  68,  est  à  remplacer  par  celle-ci  : 
BoRHANS,  Recueil  des  ordonnances  de  la  principauté  de  Liège,  t.  I, 
pp.  635  et  803. 

P.  95,  ligne  6,  ajoutez  : 

BiMmelle  (La),  affluent  de  la  Sambre  à  Thuin,  portant  en  1174  le 
nom  de  Bevernella  {Annales  du  Cercle  archéologique  de  Mons,  t.  IV, 
p.  261,  note  2).  La  Biesmelle,  que  le  Dictionnaire  géographique  du 
Hainaut,  par  Van  der  Maelen,  écrit  Biemèle  et  qu'on  désigne  aussi 
sous  les  noms  de  Biesme-l'Eau  ou  Eau  de  Biesme,  s'est  appelée  primi- 
tivement Biesme,  comme  le  montre  le  nom  du  village  de  Biesme- 
sous-Thuin,  situé  sur  son  cours;  le  nom  a  ensuite  pris  la  forme 
diminutive,  cfr.  la  page  98. 


TABLE  ONOMASTIQUE 


IV.  B.  On  n'a  reproduit  liaus  cette  table  que  les  noms  qui  sont  discutés  dans  le  texte, 
et  on  a  omis  tous  ceux  qui  figurent  dans  les  listes  des  désinences  ou  suffixes.  Le 
lecteur  trouvera  ceux-ci  sous  leurs  désinences  respectives,  qui  sont  indiquées 
dans  la  table.  Ainsi  Uei*eldingen  sous  -ingen. 


kk  [\é\  ruisseau,  99. 

Ailette  (L*),  ruisseau,  98. 

-ain  (Désinence  altérée  en  et  ou 

ay),  99.  —  Cfr.  I,  319. 
AisoN  (L*),  ruisseau,  100. 
Alfena  (L*).  Voyez  Belle 
Amiette    (L*),    ruisseau.    Voy 

Miette. 


ez 


Annappes,  100. 

-apa  (Noms  terminés  en),  100. 

Attert  (L*),  ruisseau,  97. 

AUTREPPB,  100. 
AUTRBPPES,  100. 
AVROY,  101. 


Bastogne,  101. 
Belle  (La),  ruisseau,  97. 
Bever,  94. 
Beverbebk,  94. 

Tome  XLVlll,  vol.  II. 


Bbvere,  94. 
BevereiN,  94. 
Bevërhoutsvbld,  94. 
Bever Loo,  94. 


40. 


(  iso  ) 


Bevrrsi.uys,  94. 
Beverst,  94. 

BlERBBAIS,  94. 
BlERBECQUE,  94. 
BlERBERK,  94. 

BœsME,  95. 
Biesme-laCoix)NoisBv  104. 


BiÈVRE  vLa).  niisseaUf  95,  97. 

BiLSTAIN,  KM. 

Bues  (La),  niîsseau,  97. 
Bouillon,  101. 

Brbuvanne  (I^),  ruisseau,  95. 
Bruke.  102 


Chatelkt,  99. 


I     Cysindria  (La),  ruisseau,  96. 


Deulémont,  i(H. 


I     '•dorp  iNoms  terminés  en),  iOS. 


-en  (Noms  terminés  en),  102. 


I     Eppks   100. 


Franco,  102. 


Gëer  (Le),  ruisseau,  97. 
Genxevaux,  89. 
Genval,  B9. 
Genvillk,  89. 


(>ranville-sur-Gebr,  90. 

GUEMPS,  100. 
GUEUZAINB,  88. 


Hatrival.  103. 
Hautcroix,  103. 


HoËGNE  La),  ruisseau,  97. 
HuY,  98. 


(  151  ) 


'ingâTi  (Noms  terminés  eni,  103. 


Jehonvii.lk,  89. 
Jusbn-Sbraing,  9(). 
jusennkcourt.  88. 

JuSIGiNEAUT^,  89. 


JUSLKNVILLB,  89. 
JUSSBRBNNB,  88. 
JUSSBRBT,  88. 
JUZANCOURT,  88. 


LOBBKS,  103. 


Marchette  (La),  ruisseau,  98. 
Màsblette  (La),  ruisseau,  98. 
Meerdaei.,  103. 


Meraudb,  104. 

MiBTTB  (La),  ruisseau,  98. 

Milmortb,  104. 


N  protliétique,  104. 


N 


On,  105. 

-ùna  ou  -aria  (Noms  terminés  en), 
105. 


Oret,  106. 


Poleda.  Vovez  HoEgnk. 


(IM) 


S 


SiBRBT,  106. 

'Ster  (Noms  terminés  en),  106. 


'SirtU  (Noms  terminés  en),  106. 


Thotk,  107. 


I      TOURPKS,  \Qfi. 


Vknbpb,  100. 


I     YlJERMAEL,  i07. 


TV 


Wabbrn,  92. 
Waverwàld,  91. 
Wavbàns,  92. 
Wavre,  90,  91. 
Wavrechin,  92. 


Wavrbille,  92. 
Watremont,  92. 
Wavrin,  92. 
Wawern,  92. 
Woëpvre.  91. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


TOME  I. 

Introduction. 

Nature,  utilité  et  méthode  des  ^udes  toponymiques 3 


LIVRE    PREMIER. 
La  frontière  linin^^stique  depuis  le  XIII*  siècle* 

CHAPITRE  PREMIER. 

État  actuel  de  la  frontière  linguistique  en  Belgique  et  dans  le  nord 

de  la  France 47 

CHAPITRE  II. 
La  frontière  linguistique  sur  la  rive  droite  de  la  Meuse Ti 

Appendice. 
Toponymie  des  communes  situées  sur  la  frontière  linguistique     .        \^ 

CHAPITRE  III. 
La  frontière  linguistique  sur  la  rive  gauche  de  la  Meuse 4^3 

Appendice. 
Toponymie  des  communes  situées  sur  la  frontière  linguistique .  .      171 


(4M) 

CHAPITRE  IV. 
La  frontière  linguistique  dans  le  nord  de  la  France Si 

Appkndice. 
Toponymie  des  communes  situées  sur  la  frontière  linguistique.  .      S38 


LIVRE   SECOND. 

La  frontière  lingnistiqae  avant  le  XIIP  siècle. 

CHAPITRE  PREMIER. 
Éléments  germaniques  de  la  toponymie  romane 2.S3 

CHAPITRE  II. 
De  la  langue  des  noms  de  lieux 401 

CHAPITRE  m. 
Éléments  celtiques  et  romains 4^ 

CHAPITRE  IV. 
La  toponymie  belgo-romainc 47^ 

CHAPITRE  V. 

Conclusions  historiques # 596 

Additions  et  corkections 561 

Table  onomastique 867 


(  ISK  ) 


TOME  II. 


LIVRE   TROISIÈME. 


Les  fluctuations  de  la  frontière  lin^puistique. 


CHAPITRE  PREMIER. 
En  Belgique 3 


CHAPITRE  11. 

En  France 1± 

Appbndicbs. 

I.  Des  noms  de  lieux  composés  avec  les  adjectifs  jusanus  et 

juseranus 87 

II.  Wavre 90 

III.  Les  castors  en  Belgique 93 

IV.  Un  peu  d'Iiydronymie 95 

V.  La  Belgique  allemande 98 

VI.  Analectes  toponyraiques 99 

VIL  Note  sur  l'emploi  de  la  langue  française  à  Y  près,  par  M.  Guil- 
laume Desmarez 107 

Bibliographie 1^ 

Additions  et  corrections 147 

Table  onomastique 149 


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