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Full text of "Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir"

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MÉMOIRES 


îlÈTt.    ARCIIÉOLOGIQIE 

^  D'EURE-ET-LOIB 


TOME  XIII 
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D'EURE-ET-LOIR, 


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(1901  -  1904) 


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L'HOTEL  DE  L.V  SOCTCTÉ  AfJCïlÉOLOGÏQUE  D'EURE-ET-LOIR 
16,  Rue  Saiiil-PiiTrQ,  i6 

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SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE 


D'EURE-ET-LOIR 

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(1901  -1004) 


CHARTRES 

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16,  Rue  SaiDt-Piem,  f« 

^  1904 


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D'ECRE-ET-LOIR, 


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(190l-i904) 


CHARTRES 


A  L'HOTEL  DE  LA  SOC.im  È  AIiriltoLOGIQUE  D'EURE-ET-LOIR 
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MEMOIRES. 


SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE 

D'EURE-ET-LOIR. 

TOME    XUI 
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CHARTRES 

A  L'HOTEL  DE  U  SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  [»'EURE-ET-LOIH 
16,  Rue  Saint-Pierre,  IC 

^  1904 


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SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  D'EURM-LOIR 


MÉMOIRES 


LES  FAÇADES  SUCCESSIVES 


DE    LA 


CATHÉDRALE    DE    CHARTRES 

AU  XI*'  ET  AU   XII«   SIÈCLE 


1 

Depuis  longtemps,  le  défaut  trunité  qui  dépare  la  façade 
de  la  cathédrale  de  Chartres  attire  Tattention  des  archéo- 
logues. Les  trois  portails  romans,  resserrés  entre  les  clo- 
chers, ne  correspondent  qu'à  la  largeur  de  la  nef  au  lieu  de 
se  trouver  dans  Taxe  du  vaisseau  central  et  des  bas-côtés, 
suivant  la  règle  adoptée  par  les  architectes  du  moyen  Age. 
Pour  expliquer  cette  véritable  anomalie,  M.  Paul  Durand  ', 
M.  l'abbé  Bulteau  2,  M.  Tabbé  Clerval  ^,  M.  Lanore  *  et 
M.  de  Lasteyrie  *  ont  soutenu  avec  raison  que  les  trois 
portes  furent  démontées  pierre  par  pierre  et  reportées  en 

*  Monographie  de  Notre-Dame  de  Chartres,  1881,  p.  27. 

2  Monographie  de  la  cathédrale  de  Chartres,  2«  édit.,  1887,  l.  I,  p.  111. 

*  Chartres,  sa  cathédrale,  ses  monuments,  p.  28. 

*  Heconstruction  de  la  façade  de  la  cathédrale  de  Chartres  au  XW  siècle, 
dans  la  Hevue  de  P Art  chrétien,  l.  XLIX,  IIMJO,  p.  31). 

*  Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Monuments  Piot,  L  VIII. 

T.  XIII.  M.  1 


2  E.   LEFBVRE-PONTALIS 

avant  des  tours,  mais  Thistoirc  des  transformations  de  la 
façade  au  xi*  et  au  xii*  siècle  est  beaucoup  plus  complexe. 

M.  Lanore  a  résolu  un  point  capital  du  problème,  en  prou- 
vant que  le  clocher  nord  avait  été  bâti  complètement  hors 
œuvre  avant  le  clocher  sud,  mais  il  reste  encore  beaucoup 
d'autres  questions  à  élucider  après  une  étude  approfondie  de 
la  partie  basse  des  tours.  Il  fallait  s'assurer  avant  tout  si  le 
sous-sol  de  la  cathédrale  ne  renfermait  pas  encore  des  fon- 
dations qui  permettraient  de  déterminer  avec  précision  l'em- 
placement des  façades  antérieures.  Grâce  à  la  bienveillance 
du  savant  architecte  de  la  cathédrale,  M.  Selmersheim,  j'ai 
pu  faire  exécuter  des  fouilles  méthodiques  entre  le  laby- 
rinthe et  la  façade,  avec  l'aide  de  MM.  Mouton  et  Esnault 
qui  m'ont  aidé  à  en  relever  le  plan  *.  Je  tiens  à  en  exposer 
tout  d'abord  le  résultat,  en  regrettant  que  mon  confrère, 
M.  René  Merlet,  n'ait  pas  eu  le  temps  de  collaborer  à  cet 
article  ^.  Je  lui  dois  plusieurs  observations  du  plus  haut 
intérêt. 

Quand  Lassus  ât  remanier  le  dallage  en  pratiquant  quel- 
ques sondages,  il  n'avait  pas  songé  à  rechercher  les  ancien- 
nes substructions  qui  pouvaient  exister  en  arrière  des  deux 
tours.  Sa  curiosité  s'était  bornée  à  faire  une  fouille  au  centre 
du  labyrinthe  au  mois  de  janvier  1849.  Il  reconnut  en  cet 
endroit,  suivant  le  témoignage  de  M.  Lecocq^,  l'existence 
d'un  mur  en  petit  appareil  avec  cordons  de  briques,  et  il  mit 
au  jour  les  marches  d'un  petit  escalier,  des  plaques  de 
marbre  de  Campan,  des  tuiles  à  rebord  et  un  ancien  dallage 
formé  de  larges  carreaux  de  0"50.  Faut-il  supposer  que  la 
façade  de  l'une  des  cathédrales  carolingiennes  bâties  après 
l'incendie  de  858  ou  après  le  sinistre  de  962  s'élevait  sur  cet 
emplacement  qui  correspond  à  Taxe  de  la  troisième  pile  de 
la  nef?  Je  n'ai  pu  retrouver  aucun  plan  ni  aucun  rapport 


*  Le  plan  de  la  cathédrale  gravé  dans  la  monographie  de  Lassus  est  très 
inexact. 

-  Le  compte  rendu  des  fouilles ,  oui  forme  la  jpremière  partie  de  ce  mémoire, 
a  paru  dans  le  Bulletin  Monumental,  t.  LXV,  1%1,  p.  263,  mais  j'y  ai  syouté 
de  nouvelles  remarques  finales. 

3  La  cathédrale  de  Chartres  et  ses  maîtres  de  P œuvre  y  dans  les  Mémoires 
delà  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir,  t.  VI,  p.  421. 


I 


LES  FAÇADES  DE  LA  CATHÉDRALE  3 

officiel  sur  ces  fouilloï^,  mais  coniinc  les  ouvriers  oui  constate 
que  les  terres  avaient  été  reimiées  contre  la  façade  de  la 
basilique  de  Fulbert,  du  côté  sud,  on  peut  se  ilemander  si  le 
mur  en  petit  appareil  sii^^nalé  |>ar  >L  Lecocci  n'est  pas  le 
même  que  celui  de  la  t'arado  du  xr*  siècle  tangente  au  laby- 
rinihe* 

Il  était  facile  de  fixer  reniplacemont  do  la  facado  élevée 
par  Fulbert  vers  la  fin  dn  rcgiie  tlu  roi  Rulïorl,  en  prenant 
pour  point  de  repère  Tancien  juur  de  fond  des  deux  galeries 
de  la  crypte,  qui  fut  détruit  au  xu-  siècle,  quand  on  allonj^^ea 
d*une  travée  ces  tieux  bas-cùtés  sûntorrains  pour  les  faire 
communiquer  par  des  escaliers  avec  les  chapelles  basses 
des  deux  clochers.  D  autre  part,  une  petite  croix  rouge, 
peinte  près  de  la  clef  de  vofite  de  la  seconde  travée  de  la 
nef,  quand  le  Chapitre  fit  badigeonner  la  cathédrale  en  1771, 
correspondait  à  une  dalle  qui  portait  les  traces  d"un  anneau 
dans  Taxe  de  la  nef.  Comme  cette  pierre  pouvait  recouvrir 
une  cachette  à  reliques,  analntrue  à  celle  qui  se  trouve  dans 
la  plus  ancienne  partie  de  la  crypte,  je  la  lis  soulever  tout 
d'abord. 

Au  premier  coup  de  pioche»  donné  le  9  février  KK>L  les 
ouvriers  constatèrent  la  présence  d  un  mur  très  résistant  à 
0'*15  sous  le  dallage.  C  était  le  soubassement  de  la  façade 
de  la  basilique  constrnite  par  Tévéque  FuU^ert  de  1021  h  1028  ', 
qui  fut  simplement  démolie  au  ras  du  sol  vers  la  lin  du 
xir  Hîècle,  Cette  façade,  d<''signée  sur  le  plan  par  les  lettres 

et  B,  s'élevait  sur  un  alignement  oblique  par  rapport  à  la 
içade  actuelle  :  son  axe  traverse  les  secondes  piles  a  quatre 
colonnes  de  la  nef.  Elle  précédait  \nie  nef  non  voûtée  et  des 
bas-côtés  aussi  larges  que  ilans  la  cathi'nlrale  du  xnT  siècle, 
comme  le  prouvent  les  haies  de  la  crypte  qui  s'ouvrent  à 
laplomb  des  fenêtres  des  bas-côtés  gothiques. 

Dans  l'axe  de  la  nef,  le  boi*d  du  labyiiiithe  einpiète  de 
0"'  20  sur  cette  épaisse  muraille,  dont  k-  parement  iTitérienr 

compose  de  pierres  cubiques  irrégulières,  mesurant  0^18 
m  moyimne.  Il  faut  en  conclure  quo  le  petit  ap|ïareîl  [dus 
ou  moins  grossier  était  encore  eu  usiigo  dans  le  premier 


p.  G7- 


iTIensil  :   Vn  manm^crit  chartraîn  du  XI'  iiède. 


4  E.   LEPÈVRE-PONTALIS 

quart  du  xi*  siècle  dans  le  diocèse  de  Chartres,  comme 
dans  la  vallée  de  la  Loire.  D'ailleurs,  Fulbert  était  resté 
fidèle  aux  traditions  gallo-romaines  en  faisant  alterner  les 
claveaux  de  brique  et  de  pierre  dans  les  fenêtres  de  la 
crypte  bâtie  entre  1020  et  1024  ^ 

A  l'extérieur,  le  parement,  intact  du  côté  sud,  avait  été 
arraché  du  côté  nord  et  laissait  voir  le  blocage  central  avec 
ses  rognons  de  silex  noyés  dans  un  mortier  aussi  dur  que 
celui  des  enceintes  gallo-romaines.  L'épaisseur  du  mur  était 
de  2  "  25,  mais  à  peu  de  distance  de  Taxe,  vers  le  nord,  le 
blocage  en  arrachement  atteignait  2  "  41,  ce  qui  laissait  sup- 
poser Texistence  d'un  contrefort  près  du  portail  central.  En 
recherchant  si  ce  ressaut  se  rencontrait  du  côté  sud,  j'ai 
fait  dégager  en  D  un  massif  long  de  2"  15  et  haut  de  0"  92 
plaqué  obliquement  contre  la  façade  au  xii*  siècle.  Ses  deux 
assises  d'angle,  en  pierre  de  Berchères,  qui  reposent  sur  une 
fondation  irrégulière,  font  une  saillie  de  0"  00  à  gauche  et 
de  0"  50  à  droite  sur  le  mur  du  xi®  siècle.  Elles  sont  enga- 
gées dans  un  blocage  central  do  silex  et  de  mortier  qui  se 
relie  à  celui  de  la  façade.  De  Ik  l'épaisseur  anormale  du  mur 
du  côté  nord,  en  C ,  au  point  où  se  trouvait  le  ressaut  cor- 
respondant, qu'il  ne  faut  pas  regarder  comme  le  soubasse- 
ment d'un  contrefort,  mais  plutôt  comme  celui  d'une  pile. 

En  dégageant  ce  gros  mur  vers  le  nord,  on  en  rencontra 
un  autre  perpendiculaire  à  la  façade  de  la  basilique  de  Ful- 
bert et  désigné  par  la  lettre  E  sur  le  plan.  Ses  assises  bien 
taillées,  en  pierre  de  Berchères,  venaient  se  coller  contre  le 
parement  de  cette  façade  sans  aucune  liaison,  et  une  tran- 
chée permit  d'évaluer  son  épaisseur  à  1  "^  90,  car  les  enro- 
chements du  XIII®  siècle,  qui  relient  toutes  les  piles  de  la  nef, 
viennent  s'appliquer  du  côté  nord  sur  son  parement  exté- 
rieur. Les  terrassiers  suivirent  ce  mur,  qui  se  trouve  à  0'"  35 
de  profondeur,  sur  une  longueur  de  G  mètres,  dans  la  direc- 
tion de  Touest.  A  ce  point,  il  formait  vers  le  sud  un  retour 
d'angle  de  0°^  25,  qui  venait  buter  contre  un  massif  du 
xir  siècle,  dont  je  parlerai  plus  loin. 

On  a  creusé  dans  cet  angle  G  jusqu'à  3  ™  05  de  profondeur, 


*  R(ïné  Merlet  et  l'abbé  Clerval  :  Un  manuscrit  chartrain  du  Xh  siècle, 
p.  83. 


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6  E.   LEFÊVRE-PONTALIS 

sans  pouvoir  rencontrer  le  premier  lit  de  la  fondation.  Qua- 
torze rangs  d'assises  bien  taillées,  dont  Tépaisseur  varie 
entre  0  *"  13  et  0™  38,  furent  ainsi  dégagés.  Les  gros  joints 
bien  caractéristiques  indiquaient  nettement  qu'on  se  trou- 
vait en  présence  d'une  construction  du  xi*  siècle.  En  effet, 
l'obituaire  de  la  cathédrale  nous  apprend  que  le  chanoine 
Raimbaud,  mort  le  13  avril  1050,  avait  fait  bâtir  à  ses  frais 
un  porche  devant  la  façade  de  la  basilique  de  Fulbert  ^  En 
creusant  la  cave  du  calorifère,  dans  le  croisillon  nord,  au 
mois  de  novembre  1893,  on  a  retrouvé  les  fondations  d*un 
porche  du  même  genre  ^,  construit  avec  un  legs  du  chanoine 
André,  mort  vers  1090.  Le  médecin  Jean,  décédé  vers  1080, 
avait  également  fait  ajouter  un  porche  en  avant  du  croisil- 
lon sud,  d'après  l'obituaire  ^.  Ces  trois  porches  romans, 
ajourés  par  des  baies  en  plein  cintre,  étaient  recouverts  de 
charpente. 

Les  fouilles  de  1901  ont  confirmé  l'exactitude  du  texte  de 
l'obit  du  chanoine  Raimbaud.  Le  porche ,  ajouté  après  coup 
vers  le  milieu  du  xi*  siècle,  avait  G  mètres  de  largeur  dans 
œuvre,  et  sa  longueur  pouvait  atteindre  12  mètres.  En  faisant 
une  fouille  du  côté  sud,  au  point  oii  ce  porche  devait  venir 
se  coller  contre  la  façade  de  l'église  de  Fulbert ,  on  a  ren- 
contré en  F  un  gros  mur  en  blocage  du  xiir  siècle,  à 
l'alignement  des  piles  de  la  nef,  qui  vient  couper  très  nette- 
ment en  K'  les  substructions  de  la  façade  du  xii**  siècle  bâtie 
derrière  la  tour  du  sud.  Cette  fondation ,  surmontée  de  deux 
gradins  en  pierre ,  forme  des  encoches  parce  que  le  blocage 
fut  coulé  au  fond  d'une  tranchée ,  mais  si  c'était  un  mur  du 
xr  siècle  dont  le  parement  se  trouve  arraché ,  on  verrait  la 
trace  des  boutisses  et  des  parpaings,  et  son  alignement  serait 
oblique,  comme  au  nord. 


^  Obiit  Ragemboldus,  subdiaconus  et  caiioiiicus  Saiicte  Marie,  qui  dcdit 
mai^iam  parlem  sue  possessionis  ad  edifiaitioiiem  veslibuli  frontis  buius  xccle- 
si;u.  René  iMerlet  et  l'abbé  Clerval  :  Un  manuscrit  chartrain  du  aA*  siècle, 
p.  159. 

2  René  Meiicl:  Fouilles  dans  la  cathédrale  de  Chartres  pour  rétablis- 
sement d'un  calorifère,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  archéologique  d'Eure- 
et-Loir,  t.  X,  p.  299. 

3  René  Merlct  et  Tabbé  Clerval  :  Un  manuscrit  chartrain  du  Xh  siècle^ 
p.  149  et  177. 


8  K.   LEFÈVRE-PONTALIS 

Ainsi  rarchitecto  du  xiii*  siècle  a  fait  disparaître  au  sud 
les  soubassements  du  porche  de  Raimbaud  pour  établir  les 
fondations  des  piles  de  la  nef.  A  Touest,  le  parement  extérieur 
du  porche  était  arraché  à  partir  du  retour  d'angle,  en  avant 
du  point  G,  car  on  a  mis  à  découvert  sur  deux  mètres  do 
longueur  un  blocage  de  silex  et  de  mortier  dont  la  largeur 
se  trouve  réduite  à  0  *"  72,  tandis  que  l'épaisseur  des  substruc- 
tions  prnnitivcs  était  de  1  '"  ÎK). 

Après  rincendie  de  li:J4,  les  fondations  de  la  façade  du 
porche  roman  furent  détruites  pour  établir  deux  gros  massifs 
reliés  par  un  large  mur,  dont  les  soubassements  descendent 
aussi  bas  que  celles  du  porche  du  xi*  siècle.  Le  premier,  du 
côté  nord,  marqué  H  sur  le  plan,  mesure  3"*  10  de  largeur  et 
4  °*  25  d'épiiiî^seur.  Aux  deux  extrémités  de  sa  face  orientale , 
ce  massif  forme  deux  retraits  comme  ceux  des  jambages 
d'une  porte,  mais  il  est  posé  un  peu  obliquement  par  rapport 
au  mur  en  retour  d'équerre  du  porche  qui  fut  coupé  pour 
le  bâtir.  Ses  pierres  d'angle ,  extraites  des  carrières  de  Ber- 
chères,  encadrent  un  blocage  central,  et  les  enrochements 
inférieurs,  dont  l'alignement  n'est  pas  le  même,  se  composent 
de  petits  moellons. 

A  une  époque  plus  avancée  du  xii«  siècle,  le  massif  en 
question  fut  dérasé  à  1  ™  :iO  sous  le  dallage ,  et  une  pile 
carrée  M,  qui  mesure  2"*  47  sur  chaque  côté,  fut  bâtie  sur 
un  alignement  à  peu  près  d'équerre  avec  celui  de  la  nef 
actuelle.  On  a  retrouvé,  k  0  '"  45  sous  le  dallage,  deux  lits 
d'assises  de  cette  pile,  le  premier  haut  de  0'"  50,  le  second 
deO"  35,  mais  comme  le  blocage  central  monte  plus  haut 
que  le  second  rang,  il  faut  conclure  à  l'existence  d'une 
troisième  assise  de  0'"  40  environ.  Du  côté  nord,  les  maçons 
avaient  racheté  une  différence  de  lit  en  posant  sur  la  seconde 
assise  des  grands  carreaux  de  briques.  Sur  la  môme  face, 
j'ai  remarqué  deux  briques  posées  de  champ  dans  des  joints. 
C'est  une  disposition  en  quelque  sorte  traditionnelle  k 
Chartres,  car  on  la  retrouve  dans  les  piles  et  dans  les 
fenêtres  de  la  petite  crypte  carolingienne,  dans  les  baies  de 
la  crypte  de  Fulbert  et  môme  dans  les  soubassements  du  clo- 
cher sud. 

La  pile  ainsi  dégagée  du  côté  nord  se  trouve  à  peu  près 
dans  l'axe  de  la  première  travée  de  hi  nef,  à  2^*20  en  arrière 


10 


E.    LKFKVRR-PONTALIS 


de  rallgnement  du  mur  du  clocher  nord*  Ses  assises  de 
pierres  de  Berchères  iiïesurcnt  de  0  ^  50  à  0  "  85  de  longueur. 
La  couleur  rougeâtre  du  oiortier  des  g:ros  joints  est  due  au 
sable  eucore  employé  aujourd'hui  à  Chartres,  qui  provient 
d'une  carrière  située  à  trois  kilomètres  de  lu  ville,  sur  la  route 
d'Ablis.  11  faut  considérer  cette  pile  et  son  soubassement 
comme  des  fondations,  car  les  flaches  ou  bavures  de  mortier 
qui  séparent  les  assises  auraient  été  remplacées  par  des  joints 
réguliers  en  élévation.  En  outre,  comme  le  mur  de  la  façade 
de  Fulbert  est  a  0^  15  sous  le  sol  actuel,  et  comme  la  der- 
nière assise  du  mur  du  porche  se  trouve  à  0  ■"  :15  de  profon- 
deur, il  est  probable  que  le  niveau  du  dallage  de  la 
cathédrale  n'a  pas  varié  depuis  le  xi*^  siècle. 

Cette  découverte  m*a  décidé  à  faire  ouvrir  une  tranchée 
vers  le  sud,  pour  savoir  à  quelle  distance  de  la  pile  du  nord 
se  trouvait  le  massif  correspondant.  A  2***  54)  de  distance  et 
à  1  *  30  sous  le  dallage,  vis  à  vis  de  la  première  travée  du 
midi,  on  a  reconnu  Texistence  d'un  soubassement  l  du  même 
genre,  qui  forme  deux  angles  rentrante?  du  c5té  de  Test.  Sa 
largeur  est  de  3  "  46  et  son  épaisseur  doit  être  aussi  grande 
que  celle  du  massif  nord.  Cette  fondation  inférieure  est 
également  surmontée  d'une  pile  carrée  N,  de  2™  47  sur 
2*43,  qui  mesure  0'"9fi  de  hauteur.  Ses  trois  lits  de 
pierres  de  Berchères  sont  encore  intacts  a  0'"  *^  sous  le  dal- 
lage* La  plus  longue  assise  mesure  l'^lO,  mais  les  autres 
varient  entre  0  ""  35  et  0  ™  75.  On  peut  évaluer  répaisseur 
moyenne  des  joints  à  trois  centimètres.  Cette  pile  carrée, 
remontée  sur  un  soubassement  plus  ancien,  fait  pendant  à 
une  autre  pile  semblable  déjà  signalée  du  côté  nord,  à  3™  75 
de  distance.  Comme  ces  deux  fondations  qui  présentent  tous 
les  caractères  des  maçonneries  du  xii"^  siècle  furent  établies 
après  le  transport  de  la  façade,  il  faut  bien  admettre  que 
cette  opération  eut  lieu  avant  l'incendie  de  lllM. 

Il  était  très  important  de  déblayer  tout  Tespace  K  compris 
entre  les  deux  massifs  H  et  I,  dans  l'axe  de  la  nef.  pour  voir 
8*ils  étaient  reliés  par  un  mur,  suivant  la  règle  invariable  de 
construction  qui  consiste  à  établir  une  fondation  continue 
sous  la  façade  d'une  église  »  et  non  pas  des  piles  isolées.  Les 
fouilles  ont  pleinement  confirmé  cette  hypothèse  en  mettant 
au  jour,  à  1  »  30  de  profondeur ,  un  mur  large  de  1  ■"  07 ,  qui 


« 


4 

I 

4 


LES  s  M'  OIS-  3K  L^    '.xTSmySj^J^ 

fut  bien  dégagé  Ai  oifc  -le  r.*sc  par  "me  Tinfiiiïe  Tnioaib; 
de  1  ■  TU-  Son  apponeft  «^  •roaiD«i«e  -ie  >fai»  iiii«*ilijii»  jc^î^ 
guliers  de  Bo^riiîsesw  li^ibçi  iîe  »  *  Ji  i  »  ■  2f»  un  :■  -raenr 
des  lits  de  dix  ceacmiKr?ï9>  3«}di»  ior  in  iif*nft^  i  .ur-.^^ 
flaches.  D  n'exÊcaîs  Aainm  ■»ar*i«:âifîm;îir  ji£rîr!ff*ir  -jocr^  jî 
massif  da  sud.  uotic»  *vi'x  ')  ■  i<.'  £h  ir»L>'aiaeir  im^  j  ajâi£ii»a 
oblique  debc»^  «ri  ausasc  xi^rt  ie  *  **'  i  >  *  j2î  uini*  m 
retour  d'angle.  C«rcv  ::cx»Li.'ij:a.  irr:a  r-f!ii!-.air»î^  i  .'miçtt 
nord-est.  fui  eiiairi»*^  'HiuatHUîeînttac  -ta  [tr^cruiaiir  Iti* 
joints .  mais  eQe  ne  pnîsear^  laiirme  iiifkr»!ii:vt  içQirrriiiiiu^ 
arec  la  maçonnene  sirer.»?iir*. 

J'ai  constacé  ezilemea:   ru*  .ei  iieiz:  mt^sil*  -*■  -»?  mur 

intermédiaire  aTaienc  oitta  -Krr  lii.*:*  ^ar  1rs*  nttoi»^  .n-m^r»^ 

Il  ne  faut  pas  re.^arkfer  »re  nir  !::mm»r  in  ittnris  i»-*  l'.fîiia.- 

lions  occidentales  du t<-r râi*  br  xjiniisLiiiL.  n.nr  .'  t.iiri»*aij-nii: 

intérieur  était  on  ç-«rii  ût* 'KL  itu.-^  i.i  zfrrrR.ttc  Li«irt     a 

aurait  pu  cn>ire  qTx'«>n  iTir:  iT.'i.ie^  Lu  ZiLTZ*^  [-to-in^.  tet  **.a- 

bassements  du  xr  ssèrir-.  ^eçar'îti  i^^  itr^ix  nai**:!!*  ;aj  i^-t 

crevasses  qui  trarerîtrc.:  >:«::  >  n  ir  -r^.  l'u  iti«**  *!itttt!i.';  i  ;;Lki 

^e  1*70  de  pn>f»>ndeîir-  Ci  *xi.t.»mi  jlw  irvrn.M'  i  :r.iiTr-r 

^u*il  y  avait  bien  eu  lLÛs*:*a  çrJniniT*  >Lt.i.-*  >♦  >.i;i.-:e»  r-^iiTLi'j*, 

-■nais  le  poids  du  mur  fc  fa»?;bie.  r^rvrvr  «r  Irr*  ^itnir-.L^*  i.i 

2>ortail  central,  avait  |ic»>rir:  u.  UASt^Ti^ra";  Ltait>:r^ii    :ii  i 

:Cait  casser  la  maçoiLnefî<e  -i^  ':*bLL'-..  *i  :i.b--»r  vji:*  .-r  «r-iil 

^aux  points  de  jonctmi  av^»:  I->*  '>Tai  lutt^jf*    £.1    «iv-:    Irr* 

^soubassements  des  pi*^ir.-.i«  .i;  *.i-«.  12.  -/u'^r^i^-r^'  :  irr-r-r 

^în  avant .  c*e5t-a-«iire  tiîi  '!..':^  -ri*.*7rLr:-.r  Ît  -i  fapbi-r.    .-r::^ 

dislocation  fut  sans  do-^'.r:  li  TTrlM-.l-r  :;t:.*^  i;  :— i...cvt^-r: 

c3e  la  façade  primitive  ô-  xrr  *ir^:lr-.  .  :.  •-:  l-r.Li.-Li-:  :.ii.*  t-i 

fxurtie  centrale. 

L'emplacement  d'un^  p.rr:  li>:il^  :.  t-î_:  y-i.*  11  ..:l-  .-..Ir 

à  d^ager  que  les  fvc-ii-j^ . :>^   :-  1  ti*^-^   i.-.!.  .z.ilr.   7i. 

donc  fait  pousser  une  f'.zill^  T^r?  >  1  ._•:    ri:r-r  >  iil?*.' 

découvert  dumèmec'>;e e:  Ir^  mr  i^  ir  li  ;:t:i.^7-:  *-: îTr'^. 

Un  gros  mur.  dérasé  a  1  »  :5il»  ô-r  :r . ^ .  :.  ir  :.^  -r:  ;  Li .  .^  . .  :.'w -r 

les  débris  du  mur  occideL^il  'i-   li.r.l-r    Ir   ?.i.::-:.i-:  *. 

reliait  les  montants  de  la  p.rir:  -tl  i.ir?.îi:  -:  .t  1^  -yr  -.1.  nil- 


Ces  restes  ioot  coiiwb  '^ù^'i^j  vx 


12  E.   LEFÊVRE-PONTALIS 

le  soubassement  du  petit  piédroit  du  nord,  qui  était  décoré 
de  trois  statues,  a  été  détruit.  En  effet,  à  2"  37  du  massif 
nord,  les  terrassiers  se  sont  heurtés  au  mur  du  xiii*  siècle 
qui  relie  toutes  les  piles  de  la  nef.  Ce  mur  était  formé  de 
trois  lits  d'assises  posés  sur  un  blocage  inférieur.  Les  ouvriers 
avaient  utilisé  des  matériaux  plus  anciens ,  et  notamment 
trois  petits  claveaux.  Ce  résultat,  qui  concorde  avec  une 
fouille  faite  du  côté  sud,  était  facile  à  prévoir,  quand  on 
connait  Tépaisseur  des  fondations  de  la  cathédrale  actuelle  \ 

Ces  importantes  substructions  permettent  donc  d*afflrmer 
aujourd'hui  que  la  façade  bâtie  après  Tincendie  de  1134  se 
trouvait  à  2  °  20  environ  derrière  la  tour  du  nord  *,  et  non 
pas,  comme  on  l'a  souvent  répété,  entre  les  deux  piles  du 
xni*  siècle ,  plaquées  à  Tangle  dos  clochers.  Elle  était  reliée 
aux  deux  tours  par  des  murs,  car  les  bas-côtés  avaient  été 
prolongés  en  même  temps  jusqu'à  la  face  orientale  des 
clochers,  comme  l'indiquent  les  traces  de  couvertures 
primitives  visibles  en  montant  sur  le  toit  des  collatéraux. 
Les  trois  portails  romans,  destinés  à  donner  accès  dans  un 
porche  ouvert,  s'élevaient  donc  à  peu  près  dans  Taxe  de  la 
première  travée  de  la  nef.  D'ailleurs,  les  terrassiers  n'ont 
rencontré  aucune  substruction  entre  les  faisceaux  de  colbUr 
nettes  engagées  dans  l'angle  des  tours  au  xiu*  siècle,  à 
l'endroit  indiqué  par  M.  Lanore  •  et  par  M.  May  eux  *. 

En  outre,  une  raison  technique  s'oppose  à  ce  que  les  trois 
portails  aient  pu  se  développer  sur  cet  alignement.  La  porte 
du  nord  mesure  2 '"112  de  largeur,  tandis  que  celle  du  sud  a 
2'" 22  seulement.  Cette  ditt'érence  s'explique  en  constatant 
que  les  deux  registres  inférieurs  du  tympan  du  portail  mé- 
ridional ont  été  sciés  à  droite  de  0^10,  car  on  voit  un  berger 


<  I^s  fonilations  du  croisillon  nord,  dt'^a^'écs  en  1893,  quand  on  a  creusé  la 
oavr  du  caloriiïM'c ,  doivent  descendre  à  8  °*  50  de  profondeur  jusqu*aù  banc  de 
glaise,  en  l'oriDanl  des  gradins  successifs  posés  sur  des  murs  en  blocage. 

-  La  fiiçade  irétait  sé])arée  de;  la  tour  du  sud  que  par  un  intervalle  de  1  mètre 
environ ,  car  la  face  orientale  de  en  clocher  se  trouve  en  avant  de  celle  du 
clocher  nord. 

5  n^'nic  de  l'Art  chrétien,  t.  XLIX,  1900,  p.  3â,  fig.  6.  Ce  plan  a  été 

retourné  par  erreur. 

*  La  façade  de  la  cathédrale  de  Chartres  du  .Y"  au  XII h  siècle,   p.   17, 


LES  FAÇADlCS  DE  LA  CATÎÎKDRALE 


Los  trois 


in  personnage  coupes  par  le  milieu  itii  corps. 
portails,  qui  mesurent  aujounihui  UJ"'13  entre  les  deux 
tours»  se  développaient  donc  sur  une  longueur  de  Ifi^'âîî 
dans  leur  état  prhnitiL  Mesurons  maintenant  a  riniéricur  la 
distance  de  15*°65,  qui  sépare  deux  bases  de  colonnes  R  et  S 
à  tore  aplati»  dont  les  fûts,  auJounUun  coupés,  soutenaient  à 
Torigine  la  retombée  d'une  arcature  des  clochers,  La  dille- 
rence  entre  ces  deux  cotes  étant  de  0"'58»  il  serait  impossible 
de  remonter  aujourdUiui  les  trois  portails  dans  leur  état 
primitif  entre  ces  deux  socles,  c*est-;i*dire  en  avant  des 
deux  piles  d'angle  du  xiii*  siècle. 

En  réalité,  l'espace  di^pooilde  au  xir  siècle  entre  les 
deux  tcmrs,  près  des  deux  bases  actuellement  coupées  au- 
dessus  du  dallage,  ne  dépassait  pas  M^'SS,  car  une  petite 
fouille  m'a  permis  de  constater  que  la  base  R,  visible  contre 
le  clocher  nord,  fait  bien  partie  du  soubassement  primitif  de 
la  touTt  comme  le  prouve  le  retour  d'angle  d'un  petit  glacis 
caché  sous  le  dallage.  La  colonne  posée  sur  ce  socle  était 
engagée  dans  un  reirait  de  l'''13.  Au  xijr  siècle,  on  a  coupé 
cette  saillie,  indiquée  par  une  grande  assise  enfouie  dans  le 
sol,  et  la  fondation  primitive  fut  flanquée  d'un  enrocliement 
qui  forme  Tassiette  du  faisceau  de  colonneiles  golliiques.En 
face,  la  colonne  coupée  S,  engagée  dans  le  pied  de  la  tour 
du  sud,  était  placée  dans  un  retrait  ileH"MM,  cumujerindiquo 
im  joint  vertical  sur  le  socle  de  la  iiile  du  xiif  siècle.  La 
pliçade  aj''ant  IG"'23  de  longueur  n'aurait  jamais  pu  tenir  sur 
tin  alignement  qui  mesurait  deux  mètres  de  moins. 

Revenons  en  anière  pour  voir  si  ou  peut  placer  sur  les 
deux  gros  massifs,  découverte  dans  la  preniièro  travée  de  la 
neft  les  piédroits  de  la  porte  centrale.  Ils  mesurent  2"' 48 
d^épaisseur,  sans  y  comprendre  la  saillie  deO^'qiU  faite  par  la 
base  de  la  colonne  engagée  au  revers  du  mur.  Leur  largeur 
atteint  au  centre  3'":>8  pour  se  réduire  en  arrière  à  2"'70  et 
en  avant  a  0«'S1)  par  suite  de  retraits  successifs.  On  pourrait 
les  incrire  dans  un  triangle  surmonté  d'un  rectangle.  Comme 
répaisseur  des  soubassements  mis  au  jour  par  les  fouilles 
est  de  4*" 25,  il  suflit  de  se  préoccuper  de*  la  largeur  respec- 
tive des  deux  massifs,  qui  atteint  :^"' 10  pour  celui  du  nord 
et  3** 40  pour  celui  du  sud.  Or,  en  reportant  sur  les  fonda- 
tions les  plans  des  deux  piédroits  du  portail  central  et  en  les 


44  E.   LEFEVRE-PONTALIS 

écartant  de  3 '"02,  distance  qui  correspond  à  la  largeur  de 
cette  porte  au  niveau  du  sol,  on  voit  que  ces  doux  piles 
reposent  solidement  sur  les  maçonneries  enfouies  sous  le 
dallage.  La  planche  suivante  montre  le  résultat  de  cette 
transposition. 

En  effet,  il  faut  regarder  le  soubassement  de  cette  façade 
primitive  comme  formé  d'un  gros  mur  renforcé  à  Tintériour  et 
àTextérieur  par  deux  larges  contreforts.  La  largeur  de  3"38, 
qui  correspond  à  Taxe  des  piédroits  du  portail  central,  se 
retrouve  facilement  sur  une  fondation  continue.  Ainsi  rien 
ne  s'oppose  à  la  concordance,  et  cette  façade  du  xn*  siècle 
a  simplement  remplacé  le  mur  occidental  du  porche  bâti 
vers  le  milieu  du  xï«  siècle  aux  frais  du  chanoine  Raimbaud. 
Les  trois  portails  romans  ne  s'ouvraient  pas  sur  la  nef  de 
réglise,  mais  sur  un  grand  porche  qui  le  précédait.  Le  plan 
des  piédroits  de  la  porte  centrale,  l'absence  de  trumeau,  le 
défaut  de  contreforts  de  chaque  côte  de  l'entrée  principale 
et  les  feuillures  taillées  après  coup  suffisent  à  prouver  que 
ces  beaux  portails  donnaient  accès  dans  un  porche. 

Je  vais  exposer  maintenant  le  résultat  des  fouilles  faites 
entre  les  deux  tours,  qui  ont  fait  découvrir  une  troisième 
façade,  à  4  *"  50  derrière  la  façade  actuelle  et  à  5  ™00  en  avant 
de  la  façade  mise  au  jour  dans  la  première  travée  de  la  nef. 
Une  large  tranchée,  qui  se  dirigeait  vers  l'ouest,  en  partant 
de  la  pile  nord  M,  fut  ouverte  jusqu'à  1°*35  de  profondeur. 
On  ne  trouva  aucune  substruction  au  droit  des  faisceaux  de 
colonnettcs  du  xiii*  siècle,  ce  qui  n'a  rien  d'étonnant,  puisque 
la  façade  était  en  arrière  ;  mais  aucune  fondation  ne  fut 
découverte  sur  l'alignement  des  deux  bases  R  et  S  coupées 
au-dessus  du  dallage,  qui  devait  correspondre  à  une  pile 
isolée,  suivant  l'opinion  de  plusieurs  archéologues. 

Un  peu  plus  loin,  à  4  mètres  au  sud  du  clocher  nord,  un 
contrefort  O,  large  de  2'"08,  fait  une  saillie  de  1"*17  sur  un 
mur  de3'"M5,  découvert  le  21  mai  1001  hO"»40de  profondeur*. 
A  4°*  20  do  distance  vers  le  sud,  on  a  reconnu  l'existence 
d'un   contrefort   P  identique.  Le  gros   mur  intermédiaire, 


*  Cette  nouvelle  fouille  complète  les  iHemières  recherches  faites  au  mois  de 
février,  et  recliûe  1  nidiciition  de  deux  massiiis  isolés  donnée  dans  le   Bulletin 


Monumental^-  LXV,  1901,  p.  11)3. 


1Ô 


E.  LEPfîVRE-PONTALÎS 


désigne  par  la  lettre  Z,  passait  soiiîs  une  porte  centrale 
flanquée  à  IVmest  de  deux  contreforts  qui  fûiii  une  saillie 
de  r"50  au  droit  des  ressauts  intérieurs.  Une  distance  de  3 
mètres  les  sépare  de  la  façade  actuelle  bâtie  sur  le  même 
alignement. 

Les  quatre  grossespierres  d'angle  des  contreforts,  extraites 
du  banc  de  Berchëres,  encadrent  un  blocago  de  silex  et  dv 
moellons  très  minces.  L'examen  minutieux  des  points  où  le 
mur  central  est  danqné  de  ressauts  a  prouvé  qull  y  avait 
une  liaison  parfaite  dans  les  angles.  Les  parements  de  ce 
mur,  formés  de  petits  moellons  de  Berchères  mal  taillés*, 
sont  réunis  par  un  blocage  de  mortier  et  de  silex.  Son  an 
longitudinal  correspond  à  peu  près  à  celui  de  la  seconde 
arcade  de  la  chapelle  du  clocher  nord. 

Si  cette  façade  était  remontée  sur  son  ancien  emplacement 
elle  viendrait  masquer  l'une  des  entrées  des  deux  chapelle^ 
basses.  On  serait  donc  tenté  de  conclure  qu'elle  est  anté- 
rieure à  la  tour  du  nord,  mais  en  faisant  découvrir  à  0*"  8r» 
de  profondeur  les  épaisses  fondations  en  blocage  de  ce 
clocher,  qui  débordent  de  2™5<J,  j'ai  vu  deux  lits  d'assises  de 
la  truisième  façade  posés  sur  les  soubassements  de  la  tour, 
au  point  marqué  Z'  sur  le  plan.  L'empiétement  d'une  maçon 
nerie  sur  l'autre  prouve  que  la  troisième  façade  remonte  ^ 
une  époque  plus  récente  que  le  clocher  nord. 

En  poussant  la  tranchée  jusqu'à  la  façade  actuelle,  on 
rencontré  ses  fondations  à  O^^ll  de  prolundeur.  Elles  foni 
une  saillie  de  O^'^QO  sur  la  face  intérieure  du  nmr  au  pied  di 
portail  central.  Cette  observation  permetd'évaluer  à  4  mètn 
d'épaisseur  les   soubassements  des    trois   portes  romanes. 
L'axe  de  la  porte  principale  coïncide  avec  celui  de  la  troi- 
sième façade,  dont  le  portail  central  pouvait  avoir  la  même 
largeur  enti'e  les  contreforts  espacés  de  -1  ""20. 

L'emplacement  de  la  façade  de  Fulbert  et  de  celle  qui 
trouve  derrière  les  tours  pouvait  être  déterminé  par  une  dé 
duction  scientifique»  mais  la  troisième  façade,  si  rapprochée d< 
la  façade  actuelle,  est  une  véritable  surprise  archéologîqu 
Le  collage  de  ses  fondations  contre  celles  du  clocher  nord 


4 


s^^l 


*  L'épaisseur  des  lïH  m  dépasse  guère  0'"13.  A  Poufst,  eriire  I**  contrefofl 
du  norii  et  les  fondalioiis  du  clocher,  rm  voit  drux  assises  épriisses  de  O"  35. 


LKS  FAÇADES  DE   LA   CATHÉDRALE  17 

l'analogie  des  grosses  pierres  il'anirle  des  contreforts  avec 
lf':4  fomlations  de  la  seeunde  façade  bâtie  en  avant  de  rt'lle 
<le  Fulbert  ne  periDettent  guère  de  rattribuer  à  une  date 
aniôrieuro  au  milieu  du  xjr  siècle,  car  ses  soubassements 
n'ollrent  pas  les  mêmes  caractères  que  ceux  do  la  façade  de 
uH>ert  et  du  porche  de  Raimband. 

Faut^îl  supposer  qu'on  avait  formé  le  projet  de  monter  la 

sicade  actuelle  au    milieu  des  tours  et    que  les  travaux 

tont  abandonnés  en  cours  d'exécution?  Les  ressauts  inté- 

D€iir8  0  et  P  de  la    troisième  façade    pouvaient    corres* 

ondre  aux  piles  qui  supportaient  les  doubleaux  d'un  porcbe, 

luis  I  épaisseur  des  fondatiuns  eî  la  ilidlcuUi^de  monter  trois 

oriails  sur  cet  emplaeemeut,    sans   btjurher    la    secou^le 

rcado  des  chapelles,  soulèvent  de  nombreuses  objections.  Ce 

pliVuiit  pas  un  unir  de  juni'tiivn  entre  les  deux  tours,  car  il 

Ueraitdt^pourvu  de  contreforts.  Enlin,  ce    nest  pas  Jean   ile 

eauce  qui  a  fait  jeter  ces  soubassomenls  vn  1511»,  «luaud  il 

fui  cli;ir!j:è  de  cuuslruire  une  tribune  d*t>ri:ue,  car  le  Cbapitrc 

kliii  avait  impose    r(>blig:ation   d'éviter  Loute  pile   iutermé- 
liaire  '. 
lî'avais  renonce  provisoirement  à  trouver  une  raison  satis- 
-faisante  pour  expliquer  rexistence  de  la  troisième  façade, 
lom|ueM.  Merlet  voulut  bien  me  signaler  le  passage  suivant 
>f  un  auteur  anonvme  qui  écrivit  une  histoire  de  Chartres  en 
I7«j: 
K    *  Le  bas  de  lamef»  les  doux  clochers  et  la  façade  n'ont 
^^*  <!t^  achevés  qu'eu  1145.  Avant  que  ces  parties  fussent  ter- 
»  miuées,  on  avait  élevé  une  muraille  dans  toute  la  largeur 
I*  ^i  hauteur  do  Téglise,  afin  que   les  travaux  pussent  se 
h  coaUrmer  sans  interrompre  le  service  divin.  C'est  ce  qui  a 
r  ét^[iraiiqué  et  ce  que  nous  voyous  actuvdîement  à  Téglise 
•  uo  Sainte-Croix  d'Orléans  dont  les  tours,  la  voûte  et  les 
I  •  îircades  du  bas  de  la  nef  ne  sont  pas  encore  finies  ^.   >> 

On  ht^  («n  t.(i\.t.  dans  \ç  niaicht*  pas*é  h  2i  octobre  tk  In  mènw  aneée  : 
Ik  A*  ^""  '^*^^*^  *^''  '^*''*"*^'**'  ^'*5H'oir  Irtiil  jniliiitiT  eiUrt*  les  deux  cl(icher>i,  au 
I  "^bnef,  sur  la  |Hirli^  lloy;ille  île  tulile  église  de  Chartres,  <*t  fi\v  ^iiir.i  |iar 
[»oie  âufii^ç  pllliers»  fomme  dit  esl,  mats  en  au  m  t\mx  aux  ileiix  roingz,  les- 
liwninu  pilliL-fs  jjtiitertiiU  \ti  voulle  ^k  Alilw  ï^i\Uva\i  :  Momgrttf/kie  th.  la 
1  ^^^Hk  de  Chartres,  i'  èûit,  l  l  \k  IG5. 

^*^Wji/  aux  af^hes  du  paffs  ckatirain,  aaiiie  1785,  p.  18. 
T.  XllI,  Jf,  2 


18  E.   LEFÈVRE-PONTALIS 

L'auteur  a  pu  consulter  un  manuscrit  ou  rapporter  une 
tradition  locale  qui  s'était  conservée  à  Chartres  avant  la 
Révolution,  mais  ce  renseignement  n'a  pas  la  valeur  d'un 
texte  et  permet  seulement  de  discuter  une  nouvelle  hypo- 
thèse. Au  moyen  âge,  beaucoup  de  cathédrales  furent  fer- 
mées par  un  mur  provisoire  en  attendant  la  construction  de 
la  façade.  La  cathédrale  de  Limoges  en  offrait  un  exemple 
il  y  a  trente  ans,  et  la  cathédrale  de  Beauvais  présente  en- 
core la  même  particularité.  Pendant  le  démontage  du  porche, 
le  Chapitre  de  Chartres,  gardien  des  richesses  du  trésor, 
avait  le  plus  grand  intérêt  à  fermer  la  nef  non  pas  avec  une 
cloison  en  planches,  mais  avec  un  mur  en  maçonnerie.  On 
s'explique  dès  lors  pourquoi  ses  fondations  recouvrent  celles 
du  clocher  nord.  En  bouchant  la  seconde  arcade  des  cha- 
pelles basses,  on  barrait  l'entrée  de  l'église,  mais  les  fidèles 
pouvaient  pénétrer  dans  la  crypte  par  les  escaliers  qui  s'en- 
foncent sous  les  tours,  en  passant  par  les  portes  latérales  des 
chapelles  au  nord  et  au  sud. 

L'opération  du  démontage  dura  sans  doute  plusieurs 
années  :  quand  elle  fut  terminée,  on  démolit  la  façade  provi- 
soire bâtie  entre  les  deux  tours.  Les  traces  du  collage  contre 
les  clochers  s'effacèrent  rapidement,  car  aucune  de  leurs 
assises  n'avait  été  entaillée  pour  relancer  les  pierres  de 
cette  façade.  L'épaisseur  des  fondations  prouve  que  le  mur 
provisoire,  épaulé  par  deux  contreforts  à  l'extérieur  et  à 
l'intérieur,  s'élevait  assez  haut  pour  attelhdre  le  faîtage  du 
toit  de  la  nef. 


II 


Il  s'agit  maintenant  d'utiliser  le  résultat  des  fouilles  pour 
restituer  les  façades  successives  dans  leur  état  primitif,  en 
étudiant  tout  d'abord  celle  de  la  basilique  de  Fulbert,  res- 
taurée par  l'évêque  Thierri  après  l'incendie  de  1030,  et  con- 
sacrée en  1037.  Cette  façade,  construite  entre  1024  et  1028, 
était  l'œuvre  d'un  célèbre  artiste,  nommé  Teudon,  qui  avait 


LES  FAÇADES  DE  LA  CATHÉDRALE  19 

fabriqué  la  chûsse  de  la  tunique  de  la  Vierge ^  Le  plan  delà 
crj'pte  permet  d'alllrmcr  que  la  nef  et  les  bas-côtés  de  cette 
vaste  église  avaient  la  même  largeur  que  dans  la  cathédrale 
gothique.  Quand  Fulbert  mourut  en  1028,  la  façade,  qui  se 
trouvait  au  droit  de  la  seconde  pile  à  quatre  colonnes  de  la 
nef  actuelle,  n'était  pas  précédée  d'un  porche,  comme 
M.  Mayeux  Ta  supposé  ^.  Un  large  portail  en  plein  cintre 
donnait  accès  dans  la  nef  et  une  fenêtre  de  la  même  forme 
se  trouvait  percée  dans  Taxe  des  collatéraux  au-dessus  des 
escaliers  de  la  crypte. 

A  l'angle  du  bas-côté  méridional  et  de  la  taçade  s'élevait 
un  clocher  plus  ancien,  bâti  par  l'un  des  prédécesseurs  de 
Fulbert.  Dans  son  essai  de  restitution,  M.  Mayeux  a  trop 
fait  empiéter  cette  tour  sur  le  mur  de  façade  ^.  D'après  la 
miniature  d'André  de  Mici,  qui  représente  l'élévation  laté- 
rale de  la  basilique  de  Fulbert  du  côté  sud*,  le  clocher  caro- 
lingien était  hors  œuvre.  L'artiste,  ignorant  les  règles  essen- 
tielles de  la  perspective,  a  représenté  une  fenêtre  centrale 
aussi  grande  sur  la  face  de  l'est  que  sur  la  face  du  sud. 
M.  Mayeux  a  percé  deux  baies  sur  chaque. face,  mais  les 
lignes  fuyantes  qui  précèdent  la  flèche  prouvent  bien  que 
chaque  fenêtre  s'ouvre  sur  un  côté  difterent  do  la  tour. 

A  la  même  époque,  un  autre  clocher  dont  les  fondations 
sont  encore  visibles  dans  une  cave  voisine  de  la  crypte 
s'élevait  au  nord,  à  la  naissance  du  déambulatoire,  mais 
comme  l'évoque  Thierri  utilisa  ses  soubassements  pour  ajou- 
ter un  transept  à  la  basilique  de  Fulbert  après  l'incendie 
de  1030,  il  est  impossible  d'identifier  cette  tour  avec  celle 
qui  fut  reconstruite  dans  le  dernier  quart  du  xr  siècle,  grâce 
aux  dons  généreux  du  doyen  Adélard,  mort  le  20 août  1092*. 

*  «  Oliiit  Teiulo  qui  frontem  hujus  aecclesie  feoit  et  ipsnm  lecclosiam  coope- 
niit  V.  René  Merlet  et  l'abbé  Clerval  :  Un  manuscrit  chartrain  du  ^/°  siècle^ 
p.  18i.  Teudon  mourut  avant  10:28. 

*  La  façade  de  la  cathédrale  de  Chartres  du  .V*  au  XIII"^  siècle,  p.  (>. 
3  Ibid,,  fig.  2  et  3. 

*  René  Medct  et  l'abbé  Cbîrval  :  Un  manuscrit  chartrain  du  AV'  siècle, 
p.  49. 

>  «  Obiit  Adelardus  decanus  qui  hoc  capitulem  a^nstruxit  et  ad  edifîcationem 
turris  plurimum  profuit  ».  René  Merlel  et  l'abbé  Clerval  :  Un  manuscrit  char- 
train du  Xh  sièeUy  p.  174. 


âO  E.    LEFÎSVRE-PONTALIS 

Co  chanoine  avait-il  fait  rebâtir  le  clocher  carolingien ,  dont 
quelques  substructions  sont  peut-être  encore  enfouies  à  Tex- 
térieur,  au  droit  de  la  seconde  travée  du  bas-côté  sud  ;  ou 
bien  avait-il  simplement  légué  au  Chapitre  des  fonds  pour  la 
construction  d'une  nouvelle  tour,  c'est  un  problème  histori- 
que qu'aucun  archéologue  ne  peut  se  flatter  de  résoudre. 
M.  Lanore  a  reporté  ce  clocher  du  côté  nord  *,  mais  le  choix 
de  cet  emplacement  aurait  bouché  l'entrée  primitive  de  la 
crypte. 

La  façade  de  la  basilique  de  Fulbert,  bâtie  en  petit  appa- 
reil irrégulier  et  flanquée  d'un  clocher  au  sud,  ne  subit 
aucune  modification  avant  le  milieu  du  xi«  siècle.  A  cette 
époque,  le  chanoine  Raimbaud  fit  ajouter  en  avant  de  la 
façade  un  porche  dont  j'ai  retrouvé  les  fondations  du  côté 
nord,  mais  ce  porche,  recouvert  d'un  plafond  de  bois,  n'était 
pas  voûté  en  berceau  et  surmonté  d'une  grande  tribune,  sui- 
vant l'hypothèse  de  M.  Mayeux^.  Sa  largeur  dans  œuvre  était 
de  6  mètres  au  lieu  de  12  mètres,  comme  celui-ci  l'a  supposé. 
Enfin,  j'ai  remplacé  les  trois  portes  indiquées  par  le  même 
autour  par  une.  seule  porte  flanquée  de  baies  géminées. 

Le  porche  de  Raimbaud  venait-il  buter  au  sud  contre  le 
clocher  carolingien  ?  Est-ce  pour  cette  raison  que  ses  fonda- 
tions méridionales  n'ont  pas  été  découvertes  en  avant  de 
celles  des  piles  du  xiii*  siècle,  comme  du  côté  nord.  Il  est 
plus  probable  qu'une  raison  de  symétrie  avait  décidé  l'archi- 
tecte à  lui  donner  la  même  dimension  de  chaque  côté  du 
portail  central,  mais  ici  encore  on  ne  peut  rien  afllrmer. 

L'incendie  du  5  septembre  1134  n'entraîna  pas  la  ruine  de 
la  cathédrale  de  Fulbert  et  de  la  façade  ^,  mais  le  porche  de 
Raimbaud  et  le  clocher  méridional  primitif  furent  sans  doute 
ravagés  par  les  flammes,  car  l'Hôtel-Dieu ,  situé  près  de  la 
façade,  au  sud-ouest  de  l'église,  fut  détruit  de  fond  en 
comble  *.  Ce  sinistre  eut  pour  conséquence  immédiate  la 

<  Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  XLVIII,  1899,  p.  33-4,  note  4. 

2  La  façade  de  la  cathédrale  de  Chartres  du  X«  au  Xllh  siècle,  p.  7. 

3  «  Fere  tola  civitale  consumpla,  scd  per  mirabilem  Jesu  Christi  misericor- 
diam,  siiae  gciietricis  scclesia  a  flammis  incumbentibus  liberata  «  Tratulationes 
Saticti  Aniani  dans  les  Analecta  Bollatidiana,  t.  VII,  p.  335. 

^  <f  Obiit  Bemardus,  qui  Eleemosinam  Imjus  ccclesiae  post  incendium  de  pro- 


22  E.   LEFEVRE-PONTALIS 

construction  de  la  tour  nord,  qui  devrait  s'appeler  le  clocher 
vieux.  Un  espace  de  11  mètres  environ  la  séparait  de  la  basi- 
lique, mais  elle  masquait  la  façade  de  Fulbert  dans  la  partie 
corresi)ondante  au  bas-côté  nord. 

Suivant  Topinion  de  M.  Mayeux,  le  clocher  nord  aurait  été 
commencé  vers  IKX),  et  il  faudrait  regarder  le  clocher  de  la 
Trinité  de  Vendôme  comme  son  prototype,  en  faisant  remon- 
ter cette  belle  tour  à  la  second<^  moitié  du  xi«  siècle  *.  Ces 
trois  hypothèses  sont  tout  à  fait  inadmissibles.  La  première 
donation  pour  Tœuvre  de  la  tour  du  nord,  mentionnée  dans 
le  nécrologe  du  Chapitre  est  celle  de  l'archidiacre  Gautier, 
mort  entre  1131  et  1138,  c'est-à-dire  après  l'incendie.  En 
outre,  on  travaillait  encore  h  sa  construction  en  11*15,  d'après 
le  texte  de  Robert  de  Torigni  '.  Le  clocher  de  la  Trinité  de 
Vendôme,  dont  la  flèche  est  identique  à  celle  du  clocher  sud 
de  la  cathédrale  de  Chartres,  n'est  pas  antérieur  au  milieu 
du  xii*  siècle.  L'étude  archéologique  de  la  tour  du  nord 
prouve  que  l'art  du  xr  siècle  n'a  exercé  aucune  influence 
sur  sa  construction,  car  la  chapelle  basse  est  voûtée  d'ogives 
et  les  arcatures  décrivent  une  courbe  en  tiers-point  ainsi 
que  rarchivolte  des  baies  du  premier  étage. 

La  raison  péremptoire  qui  a  permis  à  M.  Lanore  de  démon- 
trer que  le  clocher  nord  se  trouvait  complètement  isolé  eu 
avant  de  la  cathédrale  de  Fulbert,  c'est  Texistence  d'une 
l()ngu(>  fenêtre  bouchée  qui  était  percée  dans  la  chapelle 
basse,  du  côté  de  l'est  ^.  L'étude  de  la  fenêtre  orientale  de  la 
tour  au  premier  étage  fournit  un  nouvel  argument  à  l'appui 
de  son  t)pinion.  Cette  grande  baie,  destinée  à  éclairer  la 
salle  voûtée  en  coupole,  ne  remplit  plus  sa  fonction  aujour- 
d'hui, car  le  toit  du  bas -côté  nord  vient  la  couper  en  biais 
au  niveau  de  l'imposte.  Encadrée  par  quatre  colonnettes,  elle 
s'ouvre  contre  la  tourelle  carrée  de  l'escalier.  Les  deux 


prio  edifiwvil.  o  De  Lopinois  et  L.  Morlet  :  Oirtulaire  de  N.-D.  de  Chartres, 
t.  m,  p.  r>H. 

*  La  façmh'  dv.  la  cathédrale  de  Chartres  du  X^  au  XUÏ^  êiècley  p.  8. 

-  Hoc  rodiMii  aiiuo  cœpeniiit  liomiiics  jn-iiis  apiid  r.nniotiim  curros  lapidibus 
onusios  »'l  lit;iiis,  annoim  o\  rrlms  aliis  suis  hiirai'ris  Irahere  ad  opus  ooclesie 
cujiis  lunes  tiuic  ûcbanl.  Historiens  de  France^  t.  MU,  p.  21K). 


3  Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  XLVIII,  1891>,  p.  33!2. 


PACB    EST    DU    CI.OCIIEli    NORD 
BAIR  DO  PREMIER  ÉTAGE 


24  K.   LEFÈVRE-PONTALIS 

boudins,  les  petits  zigzags  et  le  cordon  mouluré  do  son 
archivolte  en  tiers-point  retombent  sur  des  tailloirs  à  large 
doucine  et  sur  des  chapiteaux  garnis  de  feuilles  et  de 
volutes.  Du  côté  gauche,  il  faut  signaler  sur  le  mur  les 
traces  de  Tincendie  de  1104. 

A  droite,  en  examinant  la  cage  de  l'escalier,  on  voit  que 
les  travaux  de  la  tour  du  nord  furent  interrompus  quelque 
temps  entre  le  premier  et  le  second  étage.  En  olfet,  les 
assises  inférieures  ont  une  épaisseur  de  lit  plus  grande  et 
les  retraits  des  contreforts  subissent  un  changement  de  plan 
du  côté  de  Torient.  L'architecte  de  cette  tour  n'était  pas  se- 
condé par  d'habiles  appareilleurs,  car  la  coupole  sur  couchis 
qui  recouvre  la  salle  du  premier  étage  trahit  beaucoup 
d'inexpérience  dans  les  pendentifs,  ainsi  que  la  voûte  en  ber- 
ceau brisé  d'une  petite  chambre  de  guetteur  ménagée  au  nord 
dans  l'épaisseur  du  mur. 

A  l'ouest  et  au  nord,  cette  tour,  épaulée  par  de  larges 
contreforts  d'angle,  présente  des  dispositions  identiques,  et 
le  pavillon  de  l'horloge  construit  par  Jean  de  Beauce  en  1520 
est  simplement  accolé  au  clocher,  mais  le  petit  portail  du 
nord,  aujourd'hui  bouché,  fut  percé  obliquement  après  coup 
au  xir'  siècle ,  au  moment  où  le  premier  étage  venait  d'être 
achevé.  Le  gros  boudin  et  les  petits  zigzags,  qui  se  détachent 
sur  son  archivolte  en  plein  cintre ,  descendent  sur  les  pié- 
droits. A  gauche,  les  assises  i)lacées  sous  l'imposte  ne  sont 
pas  liées  avec  celles  du  contrefort.  Le  cordon  mouluré  qui 
suit  les  claveaux  vient  buter  du  môme  côté  sur  le  contrefort, 
à  ()»"50  au-dessus  du  sommier:  ses  baguettes  s'engagent  dans 
deux  assises  entaillées  pour  les  recevoir. 

M.  Mcrlet  sui)pose  avec  raison  que  ce  petit  portail  était 
destiné  à  faciliter  le  service  de  l'hôpital  des  Sainte -Lieux- 
Forts,  établi  dans  la  galerie  nord  de  la  crypte,  où  l'on  des- 
cendait par  Tescalier  qui  débouche  dans  la  chapelle  basse 
du  clocher.  La  crypte  est  reliée  à  la  tour  du  nord  par  une 
travée  du  xir  siècle,  ajoutée  après  coup,  qui  pourrait  être 
antérieure  à  la  construction  du  clocher  méridional. 

Le  côté  sud  de  la  tour  du  nord,  que  j'ai  essayé  de  rétablir 
dans  son  état  primitif,  présente  au  contraire  des  particularités 
remarquables.  Les  archivoltes  en  plein  cintre  des  deux  arcades 
qui   communiquent   avec    la    chapelle   basse  ne  sont  pas 


Elles  reloriibaiont  au  centre  sur  un  groï^  chapiteau  tjnié  do 
deuxtiragyns  qui  s'abreuvent  à  un  calice,  et  de  chaque  côté 
î^wî"  UQe  nilonnette  :  celle  <le  droite  est  indiquée  par  nue 
ïiaseonvore  visible  au  pied  de  la  [aie  du  \nr  siècle.  L autre 
<-"oloniiette  lut  englobée  dans  le  rnui'  de  la  façade»  comme 


É 


26  E.  LEFÈVRB-PONTALIS 

l'indique  la  retombée  des  claveaux  en  pénétration.  Au-dessus, 
le  mur  est  orné  de  deux  arcatures  en  cintre  brisé  soutenues 
par  des  pilastres.  Il  ne  faut  pas  les  considérer  comme  des  baies 
bouchées  après  coup. 

A  Tangle  sud-est,  le  contrefort  était  orné  d'une  longue 
demi -colonne  qui  se  trouve  engagée  maintenant  dans  un 
faisceau  de  colonnettes  du  xiir  siècle.  L'architecte  gothique 
a  ménagé  une  encoche  pour  loger  Tancien  chapiteau  mutilé 
qui  se  trouve  au  niveau  du  premier  étage,  comme  il  était 
facile  de  le  constater  en  montant  sur  les  échafaudages  établis 
pour  la  restauration  des  fenêtres  de  la  façade.  Le  bandeau 
mouluré  qui  vient  buter  contre  ce  chapiteau  fut  rallongé  au 
XII®  siècle  avec  un  morceau  dépourvu  de  dents  de  scie.  Cette 
colonne  descendait  sans  doute  jusqu'au  petit  glacis  qui  régnait 
au-dessus  des  grandes  arcatures  inférieures.  Elle  n'a  jamais 
supporté  un  arc,  comme  je  Texpliqucrai  plus  loin  :  son  cha- 
piteau était  surmonté  d'un  long  glacis,  comme  les  contreforts 
à  colonne  visibles  au  second  étage  du  clocher  sud,  au  milieu 
de  chaque  face.  Il  est  probable  que  le  mur  de  façade  ren- 
ferme une  colonne  correspondante  engagée  dans  l'autre 
contrefort  méridional  de  la  tour. 

Quand  Jean  de  Beauce  voulut  établir  une  tribune  d'orgue 
en  1519,  il  lança  une  arcature  en  plein  cintre  surhaussé, 
garnie  de  trois  rosaces  et  de  fines  moulures,  au-dessus  de  la 
première  arcade  de  la  chapelle  basse,  et  il  modifia  également 
la  base  du  contrefort  central  du  clocher  en  l'amincissant  et 
en  la  décorant  avec  des  petits  oves ,  mais  au  xn«  siècle ,  ce 
contrefort  venait  s'engager  dans  deux  glacis  comme  je  l'ai 
indiqué.  Ce  serait  une  erreur  de  le  faire  descendre  sur  le 
tailloir  du  gros  chapiteau  central,  où  l'on  voit  un  calice  entre 
deux  dragons. 

L'antériorité  du  clocher  nord  sur  celui  du  sud  ne  se  déduit 
pas  seulement  du  fait  que  cette  tour  se  trouvait  isolée ,  mais 
aussi  du  profil  des  moulures  qui  sont  beaucoup  plus  fines 
dans  la  tour  méridionale.  M.  Lanore  a  fait  ressortir  les  diffé- 
rences entre  le  profil  des  bases  et  de  l'archivolte  des  arca- 
tures \  mais  il  est  utile  de  signaler  d'autres  détails  aussi 
caractéristiques.  En  regardant  le  clocher  nord,  on  voit  que 

<  Revue  de  l'Art  chrétien,  l,  XLVIII,  1899,  p.  330, 


LES  FAÇADES  DE  tA  CATUÊBRALE  27 

les  petits  glacis  taillés  sur  le  soubassement  et  soiislebandoau 
du  premier  êtaj4:e  se  coniposent  d'une  arête  abattue.  Dans  la 
tour  do  sud»  ces  glads  sont  rehaussés  de  moulures.  Les  Ion- 
gués  arcatures  de  ce  clocher  ont  une  brisure  plus  accentuée 
que  celles  de  Tautre  tour  et  le  profil  de  leur  tailloir  est  luoius 
lourd.  En  outre,  les  deux  arcatures  en  tiers-point  encore 
visibles  sur  la  face  méridionale  du  clocher  nord,  au-dessus 
des  arcades  de  la  chapelle  basse,  sont  rehaussées  d'un  boudin 
et  de  dents  de  scie,  tandis  que  les  arcatures  correspondantes 
du  clocher  sud,  garnie  d*un  tore  en  amande  bien  dégaj^n:*  par 
des  cavets,  décrivent  une  courbe  plus  élégante  en  venant 
s'appuyer  sur  deux  colonnettos. 

Au  nord,  le  bandeau  qui  court  sous  les  baies  du  premier 
étage  se  compose  de  deux  cavets  surmontés  de  dents  de  scie; 
au  sud»  le  profil  beaucoup  plus  tin  est  formé  de  deux  tores 
bien  dégagés.  Les  baies  de  la  tour  du  nord  présentent  sur 
leur  archivolte  un  boudin  très  lourd  et  des  petits  zigzags  : 
celles  du  clocher  méridional  sont  garnies  de  deux  tores  en 
amande  flanqués  de  cavets  et  d*un  cordon  moulm^é.  La  com- 
[>ai'aîson  des  chapiteaux,  des  tailloirs  et  des  bases  prouve 
également  que  le  clrtcher  nord  est  le  plus  ancien,  Hutin,  le 
premier  étage  de  la  tour  du  nord  est  dépourvu  d'arcalures 
au-dessus  des  baies,  tandis  que  cette  décoration  est  appliquée 
sur  l'autre  clocher. 

Le  clocher  nord  dut  rester  hors  œuvre  une  dizaine  d'années, 
surmonté  d'une  toiture  en  bois  provisoire  qui  recouvrait  la 
coupole  du  premier  étage.  En  efîet,  le  texte  déjà  cité  de 
Kobert  de  Torigui  prouve  que  les  travaux  de  la  tour  du  sud 
filaient  en  pleine  activité  en  1145.  On  peut  affirmer  que  la 
façade  l'ut  avancée  derrière  les  clochers  et  que  les  bas-côtés 
(le  la  crypte  furent  prolongés  dune  travée  vers  la  môme 
êpuque. 

Pour  démontrer  que  la  tour  méridionale  fut  toujours  acco- 
lée à  lu  cathédrale,  M.  Lanore  fait  observer  qu'aucune  fenêtre 
nï'clairait  sa  chapelle  basse  du  côté  de  Test  \  mais  M.  Merlet 
en  a  trouvé  une  preuve  plus  décisive.  La  salle  du  premier 
^tage,  recouverte  d'une  curieuse  voûte  d'ogives  il  claveaux 
pî<»ts  dont  les  arêtes  sont  abattues,  communique  avec  le 


fhm  de  Urt  chrétien,  t  XL VIII,  igtm,  p.  333. 


28  E.  lefëvre-pontaus 

comble  du  bas- côté  par  une  petite  porte  en  plein  cintre  du 
XII'  siècle.  Il  faut  en  conclure  qu'un  toit  en  appentis  fut  tou- 
jours adossé  dès  Torigine  contre  la  face  orientale  de  la  tour. 
Cette  couverture  primitive  arrivait  même  un  peu  plus  haut 
que  les  plombs  du  bas-côté  gothique,  comme  je  Tai  fait 
remarquer  également  du  côté  nord,  car  son  solin  encore 
visible  est  taillé  dans  les  assises  mêmes  du  clocher.  L'archi- 
tecte en  avait  donc  prévu  Tutilité  et  nos  deux  observations 
prouvent  que  le  bas-côté  sud  de  la  cathédrale  de  Fulbert  fut 
prolongé  jusqu'à  sa  rencontre  avec  la  tour,  au  moment  où 
elle  était  en  construction.  Les  travées  ajoutées  en  avant  des 
collatéraux  devaient  être  recouvertes  de  charpente,  car  on 
ne  voit  aucune  trace  d'ancienne  voûte  contre  la  cage  d'escalier 
des  clochers. 

La  face  méridionale  de  la  tour  du  sud  fut  tout  d'abord  dé- 
corée de  deux  grandes  arcatures  en  plein  cintre  posées  sur 
un  bahut  au-dessus  du  sol,  mais  quelque  t^mps  après,  vers 
1150  au  plus  tôt,  on  défonça  la  première  arcature  pour  percer 
une  porte  en  plein  cintre,  aujourd'hui  bouchée,  qui  faisait 
communiquer  l'Hôtel-Dieu  avec  la  chapelle  basse,  où  venait 
aboutir  un  des  escaliers  de  la  crypte.  Ses  deux  colonnes  avec 
leurs  socles  sont  plaquées  contre  les  vieilles  assises  du  clo- 
cher. Le  boudin  de  l'archivolte  retombe  à  gauche  sur  le  tail- 
loir, mais  à  droite  il  vient  buter  maladroitement  sur  un  con- 
trefort central  de  la  tour,  à  0  "»  40  au-dessus  du  tailloir,  comme 
le  cordon  du  portail  percé  après  coup  dans  le  clocher  nord. 
La  décoration  des  socles  avec  leurs  ovcs  encadrés  par  des 
petits  cercles,  leurs  trous  cubiques  et  leurs  dents  de  scie,  le 
profil  des  bases  avec  leur  scotie  garnie  de  rainures  et  leur 
tore  très  aplati  se  retrouve  sur  le  soubassement  des  portails 
de  la  façade,  sans  qu'on  puisse  découvrir  la  plus  légère  dif- 
férence *.  11  est  donc  évident  que  ces  portails  et  la  petite 
porte  du  clocher  furent  sculptés  par  les  mêmes  ouvriers. 

A  l'ouest,  l'élévation  de  la  tour  du  sud  ne  peut  donner 
lieu  à  aucune  observation  particulière,  parce  que  cette  face 
n'a  pas  subi  de  remaniement,  mais  il  n'en  est  pas  de  même 


'  Les  bases  ol  les  socles  des  portails  latéraux  des  églises  de  Notre-Dame 
d'Etaiiipes  et  de  Notre -Dame -en -Vaux,  à  Chàloiis- sur -Marne,  présentent  la 
jnéme  ornementation. 


FACE  SUD  DU  CLOCHER  NORD  —   RKSTITCTION 


^P*  découpe   après  coup   d:ui.s   les   angles   des   pilastres  huit 
P^t-ites  colniHiottes  flanquées  de  deux  cavets.  Le  chapiteau 
|^n.t-ral  fut  reinonté  d'uue  assise  a  la  môme  époque,  pour 
pi»0     raison  diilicile  à   comprendre.  Sa  hague  fut  coupée  en 
*»^au  pour  le  raccord  avec   les  tailloirs  des  chapiteaux 


30  E.   LEFÊVRE-PONTÀLIS 

inférieurs,  et  le  tailloir  du  pilastre  fut  abattu  pour  laisser  le 
développement  nécessaire  à  la  retombée  des  feuillages  qui 
cacheraient  les  acanthes  du  pilastre  sculptées  après  coup,  si 
on  faisait  redescendre  la  corbeille  au  même  niveau  que  les 
autres. 

Ce  gros  chapiteau  recevait  les  claveaux  de  deux  grandes 
arcatures  en  plein  cintre  surhaussé,  qui  devaient  être  garnies 
d'un  tore  en  amande  bien  dégagé.  L'arcature  de  gauche,  qui 
a  laissé  une  trace  apparente  sur  le  mur,  retombait  sur  une 
colonne  dont  la  base  est  encore  intacte  à  Tangle  de  la  pile 
gothique.  L'autre  arcaturc,  voisine  de  la  façade,  était  plus 
large  que  Tare  à  fines  moulures  appareillé  par  Jean  de 
Beauce  au  xvi*  siècle,  quand  le  Chapitre  forma  le  projet 
d'établir  une  tribune  d'orgue  entre  les  deux  tours.  Ces  arca- 
tures font  pendant  à  celles  du  clocher  nord  qui  décrivent 
une  courbe  en  tiers-point,  mais  leur  forme  cintrée  n'est 
pas  anormale,  car  la  face  méridionale  du  clocher  sud  et 
la  partie  supérieure  du  premier  étage,  à  l'ouest,  présentent 
des  arcatures  du  même  genre.  On  sait  d'ailleurs  que  le  mé- 
lange continuel  de  l'arc  en  plein  cintre  et  de  l'arc  en  tiers- 
point  se  rencontre  dans  les  fenêtres  des  chapelles  basses  et 
dans  les  baies  supérieures  des  tours.  C'est  un  des  caractères 
principaux  de  l'architecture  au  milieu  du  xii^  siècle. 

Le  mur  du  clocher  sud,  du  côté  nord,  est  complètement 
nu  sous  le  bandeau  du  premier  étage  au  lieu  d'être  décoré 
de  deux  arcatures  comme  sur  la  face  sud  de  l'autre  tour.  Le 
contrefort  central,  taillé  en  sifflet  à  la  base  par  Jean  de 
Beauce  en  1519,  pénétrait  au  xii^  siècle  dans  un  double 
glacis.  Le  contrefort  de  droite  est  noyé  dans  le  mur  de  la 
façade,  mais  celui  de  gaucho,  qui  se  trouve  à  l'angle  nord- 
est,  conserve  encore  cinq  demi-tambours  d'une  grosse  co- 
lonne du  WV  siècle  engagée  dans  un  dosserei,  sous  les  baies 
du  premier  étage.  Cette  colonne  qui  mesure  0*"45  de  dia- 
mètre, devait  faire  pendant  à  un  autre  fût  englobé  dans  la 
façade  :  ses  assises  inférieures  maladroitement  coupées  prou- 
vent que  son  socle  se  trouvait  au  niveau  de  la  clef  des 
grandes  arcatures.  Le  chapiteau,  surmonté  d'un  glacis,  dé- 
passait légèrement  le  bandeau  qui  se  prolile  sous  les  baies, 
comme  sur  la  tour  du  nord. 

M.   Mayeux  suppose  que  cette  colonne  était  destinée  à 


t 

I 
I 


I 


Î^E   LA    CATTIÉDTÎ 

recevoir  les  arcs  dWHHune  vofitée  \  mais  aucun  arra- 
hement  ne  vient  confirmer  sa  thétjrie.  Les  consoles  du 
m"  siècle,  qui  soutiennent  tie  fausses  fenêtres  gothiques 
plaquées  sous  le  tornieret  de8  croisées  d  ogives,  ne  Curent 
pas  retaillées  dans  dos  amorces  de  voûtes,  comme  i!  le  pré- 
tend :  elles  ont  été  posées  après  coup  plus  ou  moins  adroite- 
ment. L'architecte  qui  avait  bâli  la  tour  du  nord  hors  œuvre^ 
sans  prévoir  les  futures  fondations  d'un  autre  clocher  ne 
peut  pas  avoir  eu  Tidée  de  placer  une  t^olnnno  d'attente.  Il 
sVHait  simplement  proposé  de  décorer  deux  contreforts  par 
un  fût  engagé,  suivant  le  système  adopté  autour  du  chevet 
lies  églises  romanes. 

Si  rarchitecte  du  clocher  sud  avait  voulu  se  servir  d'une 
colonne  d'angle  pour  supporter  un  arc,  il  aurait  eu  soin  de 
!a  placer  en  face  de  fautre.  Or,  les  axes  des  ileux  itds  sont 
distants  de  0"*00i  car  Tun  est  en  dehors  et  Tautre  à  lïnté- 
rieur  des  piles  du  xiir  siècle,  séparées  de  la  façade,  au  nord, 
par  9™90,  et  au  sud,  par  10'"5U.  Il  en  résulte  que  le  grand 
doubleau  en  tiers-point  du  xin^^  siècle,  qui  précède  la  pre- 
mière travée  de  la  nef,  se  dirige  en  biais  de  Tangle  du  clo- 
cher sud  vers  le  clocher  nord-  On  peut  donc  allirmer  que 
les  deux  colonnes  furent  montées  en  môme  tenj{*s  que  les 
tours,  à  une  époque  où  Tespace  iuterinédiaire  devait  rester 
à  ciel  ouvert.  L'hypothèse  d'un  grand  arc  en  plein  cintre 
lancé  après  coup  d*un  clocher  à  l'autre  et  mesurant  près  de 
huit  mètres  de  llèche  est  aussi  hasardée  que  rexistcnce  d'un 
porche  entre  les  deux  tours. 

La  construction  des  clochers  se  poursuivit  simultanément 
au  second  étage  vers  1150,  comme  Tindiquent  les  détails  et 
les  profils  de  leurs  baies  en  tiers-point.  La  tour  du  nord 
conserve  la  trace  d'une  interruption  au-dessus  flu  premier 
étage.  Les  longs  glacis  qui  s'arrêtent  sous  le  second  étage 
prouvent  que  rarchitecte  u'avait  pas  songé  à  monter  la  tour 
plus  haut,  11  s'était  contenté  de  recouvrir  la  salle  supérieure 
d'un  toit  en  pavillon.  Eu  eïïei,  le  troisième  étage  fut  entière- 
ruent  bâti  au  xiir  siècle*  L'œuvre  de  Jean  de  Beaucene  com- 
mence qu'au  niveau  de  la  flèche  et  les  ornements  de  style 
llamboyant  qui   se. trouvent   au-dessous   de   la  balustrade 


*  La  façade  de  h  cathédrale  de  Chartres  du  A*"  au  XUt  mtky  p.  16, 


32  E.    LEFKVRE-PONTALIS 

furent  plaqués  après  coup  sur  les  murs  et  autour  de  Tarchi- 
volte  des  haies. 

Si  Ton  veut  se  faire  une  idée  exacte  de  Taspect  de  la  façade 
vers  le  milieu  du  xii«  siècle,  il  faut  restituer  par  la  pensée 
les  trois  portails  romans  derrière  les  tours,  sur  les  substruc- 
tions  retrouvées  dans  les  fouilles,  au  droit  de  la  première 
travée  de  la  nef.  Ces  belles  portes  n'étaient  pas  fermées  par 
des  vantaux  :  elles  s'ouvraient  sur  un  porche  recouvert  de 
trois  voûtes  d'ogives  bâti  sur  remplacement  du  porche  de 
Rainibaud.  Le  porche  communiquait  avec  les  bas-côtés  pro- 
longés jusqu'aux  tours  et  surmontés  d'un  simple  lambris. 
L'architecte  fut  obligé  de  raser  le  clocher  carolingien 
qui  s'élevait  à  l'angle  sud-ouest  de  la  façade,  en  avant  de  la 
basilique  de  Fulbert.  11  démolit  également  les  parties  laté- 
rales de  cette  façade  pour  faire  communiquer  les  bas-côtés 
avec  les  travées  qui  rejoignaient  les  deux  tours. 

La  voûte  d'ogives  centrale  de  ce  porche  et  ses  doubleaux 
retombaient  sur  les  deux  colonnes  engagées  au  revers  de  la 
façade  actuelle,  qui  furent  reportées  en  avant  des  clochers 
avec  le  mur  tout  entier.  Les  nervures  des  voûtes  latérales 
venaient  s'appuyer  sur  des  colonnettes  d'angle  dont  il  ne 
reste  plus  aucune  trace.  Au-dessus  des  voûtes,  une  grande 
tribune  recouverte  de  charpente  devait  donner  sur  la  nef  de 
l'église  de  Fulbert  par  des  baies  percées  après  coup  dans  le 
mur  de  la  façade.  Cette  disposition  est  nettement  indiquée 
par  le  niveau  des  bases  des  arcatures  qui  encadrent  les  trois 
fenêtres  de  la  faça<le  actuelle  à  l'intérieur. 

A  quelle  date  faut-il  faire  remonter  les  trois  portails  en- 
core intacts  aujourd'hui?  Ai)rès  les  critiques  de  M.  Lanore* 
et  après  les  savantes  observations  développées  par  M.  de 
Lasteyrie  devant  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Ix^ttres^.  je  n'ai  pas  l'intention  d'écrire  une  nouvelle  étude 
iconographique^  de  leurs  sculptures  et  de  réfuter  une  seconde 
fois  l'opinion  de  M.  Marignan  qui  attribue  les  portes  à  une 
époque  postérieure  au  grand  incendie  de  1104^.  VioUet-le-Duc 

^Rerue  de  IWrt  chirlien,  l.  XLIX,  100().  p.  lit. 

•Moninnenh  l'iof,  t.  VIII. 

^ Le  portail  octukntal  de  Notre-Dame  de  Chartres  dans  Le  Moyen  Aae. 
1898,  p.  3il. 


34  B.  LEFÊVRE-PONTALIS 

propose  Tannée  1135  environ  *,  M.  Tabbé  Bulteau  indique 
une  période  comprise  entre  1110  et  1149  %  M.  Wilhelm  Voge* 
adopte  une  date  antérieure  à  1145,  et  M.  de  Lasteyrie,  le 
troisième  quart  du  xiP  siècle.  Il  est  évident  que  ces  portails 
furent  sculptés  quand  la  construction  des  deux  tours  était 
déjà  avancée.  En  comparant  les  bases  des  colonnettes,  les 
chapiteaux  et  les  tailloirs  du  clocher  nord  et  du  clocher  sud 
avec  les  éléments  correspondants  des  trois  portes,  on  cons- 
tate que  leur  ornementation  porte  Temprcinte  d'un  style 
plus  élégant.  J'ai  expliqué  plus  haut  comment  la  petite 
méridionale  du  clocher  sud,  aujourd'hui  bouchée,  avait  été 
percée  après  coup,  en  faisant  ressortir  Tidentité  absolue  des 
socles  de  ses  deux  colonnes  avec  ceux  des  portails  de  la 
façade.  C'est  un  argument  dont  l'importance  est  capitale. 

Plusieurs  archéologues  ont  contesté  la  valeur  d'un  texte 
du  nécrologe  qui  fait  mention  d'une  Vierge  peinte  en  or 
donnée  i)ar  Richer,  archidiacre  do  Châteaudun,  pour  décorer 
l'entrée  de  la  cathédrale*.  Cette  donation  est  antérieure  à 
l'année  1156,  date  oii  le  nom  du  successeur  de  Richer  se 
rencontre  dans  les  chartes  *.  M.  Marignan  suppose  que  la 
Vierge  pouvait  être  une  statue  en  bois  ou  en  pierre  isolée 
sous  un  porche  •,  mais  il  ne  faut  pas  craindre  d'identifier 
cette  Vierge  avec  colle  du  tympan  du  portail  de  droite,  car 
M.  Paul  Durand  a  constaté  qu'elle  conserve  la  trace  d'an- 
ciennes dorures.  D'ailleurs,  cette  statue,  qui  doit  être  re- 
gardée comme  le  prototype  des  Vierges  assises  de  la  porte 
Sainte-Anne,  h  Notre-Dame  de  Paris  '  et  de  la  cathédrale  de 


*  Dictionnaire  (l'architecture^  t.  VIII,  p.  208. 

^Monographie  de  la  calhe'drale  de  Chartres,  2*  ôàïi.,  t.  II, p.  3i.  Dîins  la 
première  <;dition,  p.  50,  on  lit  la  date  dn  H  70. 
^  Die  Anfantje  des  monumentalen  stiles  im  Mittelalter,  p.  122. 

*  «  Docoravil  otiam  iiitroitum  hujus  ocrlrsic  imagine  béate  Marie  auro  de- 
center  ornata  ».  De  Lé[)iiiois  et  L.  Merlct,  Cartulaire  de  N.-D,  de  Chartres, 
t.  m,  p.  19. 

*  M.  RrMii'  Merlet  a  prouvé  récf'mment  que  rarr.hidiacre  Richer  était  décédé 
le  12  janvier  d'une  aiiiUM^  comprise  entre  11  o2  et  115(>.  Dignitaires  de  r église 
Notre-Dame  de  Chartres.  Pans,  Picard,  100t>,  p.  xiv. 

^Le  MogenAge.,  18y8,  p.  3i0,  note  \. 

''  Dans  uni'  conununicalion  récente  faite  à  la  Société  de  THistoire  de  Paris, 
M*  de  Lasteyrie  flxf  la  date  du  tympan  de  cette  porte  à  Tannée  1 180  environ  ; 
le  roi  représenté  à  genoux  sur  le  tympan  est  Louis  VII  ou  Philippe-Auguste. 


LES  FAÇ\DES  I>K  LA  CATtréuRALK  3S 

Bnlîs,  fut  sans  doute  très  remarquée  par  les  artistes  du  xiF 
Wècle* 

Enfin  Tétude  du  porrho  méridional  de  la  cathédrale  du 
faus  peut  fournir  un  point  d'appui  solide  à  la  discussion.  Ce 
:>rtail,  dont  les  colonnettes,  les  longues  slatues,  le  tympan 
U  les  voussures  offrent  une  rossembUuice  vraiment  frappante 
avec  la  porte  centrale  de  la  façade  de  Chartres,  fut  cerLiîne- 
nient  bâii  par  Tévèque  Guillaume  de  Passavant  qui  consacra 
la  cathédrale  le  28  avril  1158  *,  après  avoir  fait  voûter  la  nef 
dont  toutes  les  travées  furent  remaniées.  En  effet,  les  bou- 
dins et  les  petits  zigzags  appliqués  sur  les  on^ivos  du  porche 
sont  identiques  k  ceux  qui  décorent  les  voûtes  de  la  nef.  En 
outre,  les  figurines  placées  sous  les  retombées  de  la  voûte 
du  porche  se  retrouvent  au  niveau  des  sommiers  de  la  pre- 
mière voûte  de  la  neL  Cette  date  extrême  de  1158  coïncide 
Dllement  avec  celle  de  1150  qui  limite  Vépoque  do  la  cons- 
ruction  des  trois  portails  de  la  façade  de  Chartres,  que  je 
aettrais  volontiers  dix  ans  dln ter v aile  entre  la  fondation  du 
locher  sud  et  rachèvement  des  portes  occidentales.  Quand 
tt^me  la  Vierge  4loniiée  par  Farchidiacre  Richer  ne  serait 
pas  celle  du  tympan  de  droite,  il  resto  bien  établi  qu'on 
culptait  des  statues  semblables  à  celles  des  portails  romans 
fde   la    cathédrale    de  Chartres   au    milieu    du    règne    de 
Louis  VIL 

avant  d'expliquer  comment  on  fut  amené  à  reporter  la 
taqade  à  rali{i:nement  des  clochers,  il  faut  réfuter  Terreur 
coiniriise  par  certains  archéologues,  comme  M,  Paul  Durand^ 
oiM-Vabbé  BuUeau  ^,  qui  placent  les  trois  portails  romans 
*u  fond  d'un  porche  voûté  dV>gives,  entre  1150  et  1101,  tan- 
«ïia  que  le  porche  était  derrière  la  première  façade  du 
^»*  siècle,  comme  je  Tai  indiqué  sur  le  plan  restitué.  En 
**^^t,  il  {^ût  été  impossible  de  faire  retomber  des  nervurt^s  et 
"^s  (lonbleaux  de  chaque  côté  du  portail  centraL  Les  colon- 
t^^ttes  qui  séparent  la  grande  porte  des  portails  latéraux  ne 


^tccJesiîim  li«ali  Juliani  multa  soleinniuite  fecil  Domino  oïTisecrarj,  scilic^t 

*^^  ^natecia,  p,  330. 

^^*ogr(tphie  de  Noite-lkme  de  Chartres,  p.  27. 
^^na^rapkU  de  la  catkédrak  de  Chartres,  2«  édit.,  l.  Il,  p.  !25. 


.16  •      E.   LEFKVRK-PONTALIS 

sont  pas  du  tout  disposées  pour  recevoir  des  ogives.  Les  con- 
treforts, flanqués  de  deux  fines  colonnettes  qui  montç^nt  de 
chaque  côté  de  la  voussure  centrale  et  dont  les  assises  coïn- 
cident bien  avec  les  pierres  voisines,  n'ont  jamais  dû  traver- 
ser les  voûtes  du  porche  pour  épauler  la  partie  supérieure 
delà  façade.  Leur  socle  a  les  mêmes  oves  et  leurs  bases  pré- 
sentent le  môme  profil  que  les  colonnettes  des  trois  portails. 
Ces  contreforts  ne  furent  donc  pas  rajoutés  après  coup,  car 
leur  plan  coïncide  avec  celui  du  pilastre  inférieur  flanqué  de 
deux  fûts.  Enfin,  ces  portes  se  relient  les  unes  aux  autres 
par  les  sculptures  de  leurs  piédroits,  au  lieu  d'être  complète- 
ment séparées,  comme  au  fond  du  narthex  de  Vézelay. 

Pour  compléter  la  description  de  la  façade  bâtie  derrière 
les  tours  vers  le  milieu  du  xir  siècle,  il  importe  de  rétablir 
les  trois  fenêtres  ouvertes  au-dessus  des  trois  portails.  Ces 
baies,  destinées  à  éclairer  la  tribune  supérieure  du  porche, 
précédaient  immédiatement  le  pignon  dont  les  rampants 
devaient  offrir  une  faible  inclinaison.  Elles  sont  encore 
intactes  aujourd'hui,  ainsi  que  les  arcatures  qui  les  enca- 
draient à  rintérieur  de  la  tribune,  mais  la  fenêtre  voisine  de 
la  tour  du  sud  a  été  légèrement  rétrécie. 

La  façade  bâtie  derrière  les  clochers  devait  paraître 
écrasée  par  leur  lourde  masse.  Si  l'architecte  s'était  conten- 
té de  reconstruire  sur  un  plan  plus  vaste  le  porche  qui  pré- 
cédait la  basilique  du  xi^  siècle,  c'est  que  la  façade  de  Ful- 
bert limitait  toujours  la  nef  romane  du  côté  de  l'ouest. 
L'aspect  de  ce  porche  ne  subit  aucun  changemen  t  pendant 
un  quart  de  siècle  environ,  mais  l'incendie  de  1194  ne  fut 
pas  la  cause  déterminante  du  transport  de  la  façade  en  avant 
des  clochers.  Cet  important  travail  devint  nécessaire  à  la 
suite  d'un  tassement  qui  se  produisit  sous  le  portail  central, 
comme  je  l'ai  constaté  en  dégageant  les  lézardes  des  fonda- 
tions de  chaque  côté  du  point  K. 

Jo  crois  pouvoir  fixer  le  démontage  des  trois  portes  et  des 
trois  fonôlres  à  une  date  voisine  do  1180,  c'est-à-dire  avant 
l'incendie  qui  détruisit  la  cathédrale  de  Fulbert.  En  effet, 
contre  le  mur  de  la  façade,  les  encorbellements  destinés  à 
porter  les  fausses  fenêtres  du  xiii*'  siècle  s'appuient  sur  une 
tête  gothique  collée  contre  un  chapiteau  de  l'arcature  des 
fenêtres  de  la  façade.  Il  faut  en  conclure  que  la  façade 


LES  FAÇAt»fiS   Dt:  LA  CATIll^tiIlALfi  ^1 

ttuHlr*  *Hait  déjà  reiuontêc  au  \m'  î<iecle  quand  on  a  plaqué 
près  coup  des  consolos  pour  aujj:mi:*nter  l'éi>aisseiir  du  mur 
&s  doux  tours.  D'ailleurs,  c'est  bien  au  xir  siècle  quVm  a 
îHiouté  les  piles  carrées  M  et  N  sur  les  foudatiuiiK  priuii- 
Ives  des  ti^ois  portails,  comme  rindiquent  leur  appareil  et 
&ur8  j^os  joints. 

F'arnii  les  preuves  du  reniontago  îles  portes  romanes,  il 
lut  signaler  le  décro<-hemeïit  de  leurs  assises  avec  celles 
^s  tours,  la  réduction  de  la  saillie  d'un  contrefort  du  clo- 
1er  nord,  le  placage  tîes  statues,  la  difî'crence  do  l<mLHieur 
lire  les  fûts  ornés,  certains  raccordements  maladruits  et 
transposition  des  petits  chapiteaux  qui  représentent 
Hites  les  scènes  de  la  vie  du  Christ, 

Il  serait  fort  intéressant  de  déterndner  la  provenance  des 
Jerresdes  trois  portes  qui  ne  furent  pas  extraites  des  car- 
lères  de  Rerchéres.  M.  Esnault,  surveillant  tles  travaux,  et 
Venanry,  Thabile  ai>pareilleur,  sont  d'avis  que  la  pierre 
risô  dos  socles  et  du  fond  des  piédroits  est  de  la  roche  de 
bnlis  semblable  à  celle  des  statues  du  xtu-  siècle  qui  déco- 
Èut  les  porches  du  transept,  mais  la  pierre  jaunâtre  des 

tues,  des  colonnettes  et  des  tympans  est  plus  diiîicile  à 

lentider.  M,  Mayenx  prétend  qu*e1le  provient  de  la  Nor- 

nandie  *.  C*est  une  oiiiniuii  liieu  hasardée.  Je  crois  qu'on 

Mxouverait  le  même  grain  dans  les  carrières  du  l»/issin  de 

)ise. 

En  relevant  le  plan  de  la  tour  du  nord,  M.  Merlet  a  fait 
le  observation  tlu  plus  haut  intérêt.  Il  a  remarqué  que  le 
pos  contrefort  de  l  ^*^  88  qui  se  trouve  à  c(>lé  du  portail  collé 
contre  ce  clocher  est  tlanqué  a  gauche  d'un  contrefort  de 

E50  de  saillie,  tandis  que  le  contrefort  de  droite  ne  mesure 
e  t)"'  38.  Or,  connue  la  tour  du  nord  fut  bâtie  sur  un  plan 
'S  régulier  parce  qu'elle  se  trouvait  hors  œuvre,  Tunique 
raison  de  cette  différence,  c'est  que  le  contrefort  de  droite 
|m  diminué  de  U"'  12  dans  tonte  sa  hauteur  quand  on  vint 
ppHquer  Tun  des  portails  contre  la  base  <iu  clocher  nord. 
effet,  son  petit  glacis  inférieur,  au jonrdMuu  coupé  sur  le 
r,  ne  mesurait  que  Q'"  <Xi,  tandis  que   Tencoche  faite 

^  U  façade  <U  k  cathédrale  de  Ckafim  du  X"  au  XUh  siéde,  i>.  10,1 5 
Ml. 


38 


E*    LEFEMIE-PONTALIS 


après  coup  dan»  la  pierre  du  socle  mesure  0  ^  18.  Il  est  donc 
évideat  que  les  ouvriers  chargés  de  remonter  les  sculptures, 
des  ti'ois  portails  cherchèrent  à  gagner  de  la  place  à  toal 
prix,  parce  que  Tespace  compris  entre  les  deux  l-our»  étai| 
insufîisant  pour  faire  tenir  toutes  les  statues.  L'ange  qii 
tient  un  cadran  solaire,  Tàne  qui  vielle  et  la  truie  qui  Bk 
furent  encastrés  dans  le  clocher  méridional  à  la  même 
époque. 

Dans  le  portail  central,  les  preuves  du  remontage  de 
façade  sont  moins  apparentes  que  dans  les  deux  autres.1 
Cependant  on  peut  se  demander  si  la  diflerence  de  longueur] 
entre  les  grandes  statues  ne  s'explique  pas  par  leur  trans 
sition.  Le  premier  fût  à  gauche,  orné  de  losanges,  est  formé  j 
d'un  grand  et  d'un  petit  morceau,  tandis  que  les  auU'es  sonlj 
d'une  seule  pièce.  Cette  remarque  prouve  que  certains  fût$| 
décorés  furent  rallonges  avec  des  morceaux  dumèmedesâiiDt 
D'autres  coloonettes  furent  sciées  à  la  longueur  nécea 
pour  s'encastrer  sous  les  pieds  des  personnages*  Les  fûts  el 
les  statues  en  roche  jaunâtre  ne  font  pas  corps  avec  loi 
massif  du  fond  taillé  dans  une  pierre  grise,  mais  à  roriginô] 
les  sculptures  s'appliquaient  mieux  dans  les  angles  rentranUJ 
disposés  pour  les  recevoh\  Ainsi  les  trois  statues  qui  se  trou- 
vent sous  les  petits  contreforts  à  colonnettes  sont  plaquée^] 
si  maladroitement  après  coup  quelles  ne  s'engagent  pas  dans! 
les  encoches  :  leur  dus  dépasse  de  chaque  côté  Tespace  quîï 
leur  était  primitivement  réservé. 

Le  portail  de  gauche  fut  remonté  contre  Tangle  sud-oue 
du  clocher  nord,   mais  comme  je  Tai  expliqué  plus  haut^J 
larchitecte  diminua  la  saillie  du  contrefort  de  la  tour  engagéj 
dans  le  mur  de  façade  et  il  entailla  ses  deux  petits  glacîi 
inférieurs  pour  encastrer  les  socles  des  colonnettes.  Au-des- 
sus de  Farchivolte,  le  défaut  de  liaison  entre  les  assises  du] 
clocher  et  celles  de  la  façade  est  très  visible*  A  droite,  deu5 
statues  qui  faisaient  défaut  ont  été  remplacées  par  des  colon** 
nés  neuves.  A  côté,  un  petit  fût,  garni  de  rinceaux»  se  com-^ 
pose  d'un  morceau  sculpté  de  I™  OC),  surmonté  d^une  partie 
nue  qui  n'a  pas  été  remplacée  à  Tépoque  moderne.  11  faut 
en  conclure  que  certaines  colonnettes,  brisées  pendant  loi 
transport,  furent  ralloogées  avec  un  morceau  de  fût  dépourvu 
de  toute  décoration. 


LES  FAÇADES  DE  IJ<   CATBKDRAI.K  "^ft 

►l-'^tude  des  dais  qui  siiniionteui  les  «taliies  est  f%alement 
^oii  instructive.  Les  uns,  comme  celui  qui  se  trouve  du  c6té 
luohe,  au-dessus  d'une  feniiue  aux  bmgues  naites,  sont 
^liaiissés  de  dents  de  scie  et  présentent  un  caractère  beau- 
>up  plus  archaïque  que  le  dernier  dais  à  droite  avec  ses 
itits  clochers  en  bâtiere  qui  reposejit  sur  un  rau^  de  perles. 
est  évident  que  certains  dais  turent  reiuplacés  dans  les 
rois  portails  au  nioment  où  les  ouvriers  remontèrent  la 
façade  enlre  les  deux  clochers. 

l*e  portail  de  droite  on  pointe  de  la  Vierge,  dont  la  largeur 

été  diminuée  de  O*^  lU,  comme  le  prouve  robservation  déjà 

[faite  sur  le  linteau,  fut  également  plaqué  contre  la  tour  dn 

pud,  bien  que  le  glacis  inférii^ur  du  soubassement  se  raccorde 

lavec  le  second  glacis  du  cloch<*r.  Cette  liaison  n'est  qu*ap- 

jparente,   car  le  [>remier  glacis  du  clocher  ne  coïncide  pas 

^avec  un  glacis  de  la  latjade.  Ce  qui  [U'MUve  que  la  tour  niéri- 

►  rtionale  fut  bâtie  avant  le  portail  de  la  Vierge,  cest  que  le 

bandeau  torique  du  clocher  a  été  coupé  pour  encastrer  les 

^3ses  des  cïdunnes  de  la  porte.  En  outre,  on  entaîlia  une 

usâîse  du  clocher  pour  y  lairr  pénétrer  le  premier  cluipiteau 

à  droite  de  la  portr»  ([ui  représente  rapi»aritîfui  du  Christ  à 

8^'S  apôtres.  Les  pierres  de  la  teur  ne  furent  pas  rtdancées 

flans  le  mur  de  façade.  Si  quelques  raccordements  supérieurs 

*^ïnbleut  contraires  à  cette  théorie,  c'est  que  des  assises  qui 

^*^i"inaient  un  ressaut  entre  les  contreforts  d'angle  ont  été 

conjîçpyj;^,^  pour  la  liaison  des  maçonneries.  D'ailleurs,  elles 

*^^^t  pu  i\{i^2  ainsi  placées  quand  M.  Lassus  a  restauré  la  façade. 

Kiifin,  la  tianspusilion  des  petits  chapiteaux  viejit  fournir 

^'^J  «icrnier  argument  en  faveur  du  démontage  des  trois  pnr- 

t^'iUs.  Pour  suivre  Hiistoire  de  la  vie  du  Christ,  il  faut  alh*r 

"C  Ici  porte  centrale  jusqu'au  clocher  nord,  puis  revenii"  au 

Pwtn  jç,  (i^ipati-t  poor  se  diriger  vers  l'autre  tour.  Ce  défaut 

*^  «^uite  est  encore  contrarié  par  certaines  interversions. 

^^Hi  la  fête  des  Rameaux  se  trouve  après  la  scène  du  bai- 

de  Judas  au  Jardin  tles  Oliviers^  et  le  Christ  lave  les 

"^<l55  de  ^es  apôtres  après  la  visite  des  saiiitfïs  femmes  au 

lom^3^Qu^   Ces  anomalies  bizarres    a*expliquent   facilement 

Sus  l'hypothèse  d'un  d(''muntage  de  la  façade,  tnndis  (|u'un 

^''oil  ^i^^^^ordre  ne.se  comprendrait  plus  si  les  trois  portes 

^vai^.,,^  toujours  occupé  le  mémo  emplacement. 


40  E.   LEFÈVRE-PONTAUS 

M.  Maycux,  qui  n'admet  pas  le  déplacement  des  portes, 
prétend  qu'elles  faisaient  partie  d'un  porche  où  Ton  entrait 
par  deux  arcades  du  côté  sud,  avant  la  construction  de  la 
tour  méridionale  *.  L'architecte  de  ce  clocher  aurait  démoli 
la  face  latérale  du  porche  avant  de  diminuer  la  largeur  du 
portail  et  do  la  fenêtre  qui  occupent  le  côté  droit  de  la  façade 
actuelle.  Gomme  le  bout  du  linteau  fut  scié  du  côté  de  la 
tour,  M.  Mayeux  en  conclut  que  le  portail  de  la  Vierge  ne 
fut  démonté  qu'en  partie,  mais  il  eut  été  bien  facile  d'éviter 
cette  opération,  en  repoussant  le  clocher  de  0"  10  vers  le 
sud.  En  outre,  les  remarques  précédentes  sur  le  bandeau 
torique  nettoment  coupé  de  la  même  tour,  sur  le  chapiteau 
incrusté  dans  une  do  ses  assises  et  sur  le  contrefort  du  clo- 
cher nord,  dont  la  saillie  fut  réduite  après  coup,  viennent 
contredire  ce  système,  en  prouvant  que  les  deux  tours 
étaient  déjà  bâties  quand  les  sculptures  des  portails  furent 
mises  on  place. 

D'ailleurs,  si  les  trois  portes  étaient  plus  anciennes  que  le 
clocher  sud,  comment  pourrait-on  expliquer  la  ressemblance 
de  leurs  socles  avec  ceux  du  portail  qui  donne  accès  dans  la 
chapelle  basse  de  la  même  tour,  du  côté  du  midi,  car  la  déco- 
ration de  cette  porte,  percée  après  coup,  diffère  de  celle  des 
arcatures  et  des  baies?  Enfin,  M.  Mayeux  a  tort  de  supposer 
que  les  trois  portails  étaient  terminés  avant  l'incendie 
de  1134.  Leurs  sculptures  portent  l'empreinte  d'un  art  beau- 
coup plus  avancé  que  rornementation  du  clocher  nord, 
commencé  aussitôt  après  le  sinistre  et  non  pas  dans  les 
premières  années  du  xir  siècle,  comme  le  même  auteur  Ta 
prétendu  *. 

Il  reste  à  étudier  la  partie  haute  de  la  façade.  Au-dessus 
d'un  bandeau  soutenu  par  des  modillons  très  restaurés,  on 
voit  trois  fenêtres  séparées  par  un  pilastre  entre  deux  colon- 
nettes.  Ce  pilastre  qui  joue  le  rôle  d'un  contrefort,  est  une 
œuvre  du  xii«  siècle,  mais  ses  chapiteaux  ne  sont  pas  anté- 
rieurs au  xiii«  siècle.  M.  Lanorc  hésite  sur  la  date  des  trois 
baies  '.  Il  sutlit  cependant  d'examiner  leur  forme  et  leur 

*  La  façade  de  la  cathédrale  de  Chartres  du  A'*  au  XIII^  siècle^  p.  10. 
3  La  façade  de  la  cathédrale  de  Chartres  du  X*  au  Xllh  siède,  p.  9  et  il. 
'^  Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  XLIX,  1Î)00,  p.  37,  noie  1. 


LtS  FAÇADE  ÎÏE  LÀ   CATMÉlïRALE  41 

lécofâtion  pour  les  attribuer  h  la  iiiénuï  opjque  que  les 
^Irois  portails,  c'est-ii-dire  au  uiilieu  iki  xii^  siècle. 

La  fenêtre  rentra  le,  légèrement  brint^e  comme  les  portes 
le  la  façade,  s'ouvre  eutre  quatre  colouiiettes.  On  distingue 
P^es  feuilles  d^acanthe  sur  les  lailloirs  de  leurs  ehapileaux» 
corame  daus  les  portails.  Le  boudin  continu,  qui  orne  Tar- 
chivolie  et  les  pit^druîts,  se  retrouve  dans  la  porte  de  la 
i  chapelle  basî*e  du  elocher  nord  et  dans  les  baies  du  Hecond 
^^létage  de  la  tour  méridionale.  Les  bases  h  tore  aplati,  les 
^"  tores,  les  dents  de  scie  et  le  cordon  de  palniettes  décfuipés 
L  sur  les  claveaux  sont  également  appliqués  h  la  décoration 
^Biies  clochers  et  des  portes. 

^"      Les  deux  fenêti^es  latérales,  dont  la  brisure  est  très  légère, 
doivent  être  comparées  aux  baies  du  second  étage  du  clo- 
cher sud  avec  leur  boudin  continu,   leur  tore   encadré  de 
dents  de  scie  et  leur  cordon  de  trous  cubiques  qui  retombent 
[sur  deux  colonnettes.  Celle  qui  est  voisine  de  la  tour  du  sud 
[fut  rétrécie,  comme  le  jiortaiî  inférieur,  quand  on  remonta 
fia  façade  actuelle,  parce  que  la  nécessité  de  gagner  environ 
0  '*'  10  de  chaque  côté,  s'imposait  à  l'architecte.  Au  nord,  on 
I  avait  entaillé  un  contrefort  du  clocher  pour  obtenir  le  même 
résultat.  La  tour  du  sud  était  certainement  bâtie  quand  ces 
I  trois  fenêtres  furent  remontées,  car  deux  glacis  moulurés 
[pénètrent  dans  la  façadi*  au-dessus  de  leur  appui  et  le  ban- 
deau à  double  tore   du  premier  étnge  est  coupé  contre  le 
liaur.  De  môme,  les  deux  bandeaux  qui  encadrent  le  premier 
[étage  du  clocher  nord  sont  engagés  dans  la  façade. 

Ou  a  vu  plus  haut  que  la  façade  de  la  basilique  de  Fulbert 

[  était  précédée  d'un  porche  ajouté  après  coup  vers  le  milieu 

[du  XI®  siècle.  Le  second  porche,  vofité  d'ogives,  dont  les 

,  trois  poriails  romans  se  trouvaient  derrière  les  deux  tours, 

[n'éleva  sur  le  même  emplacement  après  Tincendie  de  1134, 

:aiais  faut-il  admettre  roxistence  d'un  troiHÎème  porche  entre 

les  clochers?  M.  l'abbé  Bulteau  \  M.  Mayeux  ^  et  la  plupnrt 

[des  archéologues  répondent  k  cette  question  d'une  manière 

affirmative,  en  divisant  ce  porche  en  trois  nefs  par  deux 

piles  isolées  qui  soutenaient  les  nervures  de  six   croisées 


<  Momfiraphie  de  io  t:athèttrak  de  Chartres,  î«  éd.,  L  H,  p.  !â.5. 

^  La  façade  de  ta  caiMtak  de  Chartres  du  A'*"  au  Xilt  éiéde,  p.  16. 


42  B.   LEFÈVRK-PONTALIS 

(Vogives,  mais  les  trois  portes  du  fond  qui  décorent  la  façade 
actuelle  ne  présentent  aucune  colonnette  d'angle  destinée  à 
recevoir  la  retombée  d'une  vofite.  D'ailleurs,  si  ce  porche 
avait  été  bâti  en  avant  des  trois  portails  romans  au  xii*  siècle 
et  démoli  après  l'incendie  de  1104,  on  retrouvait  des  arrache- 
ments au  pied  des  tours.  Or,  il  n'en  existe  pas  la  moindre  trace, 

11  ne  faut  pas  regarder  comme  des  débris  de  ce  porche  les 
deux  bases  romanes  R  et  S  qui  se  trouvent  contre  le  socle 
des  piles  du  xiii*  siècle  :  elles  ne  furent  pas  ajoutées  après 
coup  avec  une  colonne  destinée  à  soutenir  une  voftte.  Les 
fouilles  ont  prouvé  que  leurs  fondations  en  grandes  pierres 
de  Berchères  furent  établies  en  même  temps  que  celles  des 
tours,  car  un  petit  glacis  inférieur  des  clochers  se  continue 
sur  ces  assises.  Suivant  la  restitution  dessinée  plus  haut,  le 
chapiteau  de  ces  fûts  recevait  les  claveaux  d'une  arcatureen 
plein  cintre  contre  la  tour  du  sud,  et  la  retombée  d'une  arca- 
ture  en  tiers  point  contre  le  clocher  nord,  oii  le  mur  de 
façade  empiète  sur  la  seconde  arcature.  11  est  donc  impos- 
sible de  confondre  leurs  traces  avec  celles  que  les  formerets 
des  voûtes  du  porche  auraient  pu  laisser  sur  les  murs. 

Les  demi-colonnes  V  et  W,  engagées  dans  la  pile  centrale 
entre  les  arcades  des  chapelles,  soutenaient  les  deux  arca- 
tures.  Leur  saillie  serait  inexplicable  en  admettant  une  autre 
disposition,  car  les  architectes  des  clochers  n'eurent  jamais 
la  pensée  de  recouvrir  d'un  porche  l'espace  qui  sépare  les 
deux  tours.  Le  gros  chapiteau  à  feuillages  W,  du  côté  sud, 
est  à  un  mètre  plus  haut  que  le  chapiteau  orné  de  deux  grif- 
fons qui  lui  fait  face  au  pied  du  clocher  nord.  On  ne  pourrait 
pas  construire  des  voûtes  avec  une  pareille  différence  de 
niveau  entre  les  sommiers.  Les  deux  colonnettcs  T  et  U,  qui 
se  trouvent  dans  l'angle  formé  parla  façade  et  les  clochers,  et 
les  deux  arcatures  qui  retombent  sur  leurs  chapiteaux,  où 
le  style  de  la  Renaissance  a  laissé  sa  gracieuse  empreinte , 
ne  furent  posées  qu'en  1519  quand  Jean  de  Boauce  entreprit 
la  construction  de  la  tribune  d'orgue. 

De  chaque  côté  do  la  porte  centrale,  les  grosses  colonnes 
engagées  X  et  Y  supportaient  les  voûtes  du  porche  qui 
s'élevait  en  arrière  des  tours  et  des  trois  portails  au  milieu 
du  xii''  siècle,  mais  elles  sont  restées  sans  emploi  après  le 
transport  de  la  façade.  Leurs  élégants  chapiteaux,  garnis  de 


FAÇADES  DE  LA   CATHÉDRALE  43 

ji  surmontés  d'un  taiiloir  en  forme  de.  dou* 
àac,  ont  été  sculptés  par  les  mêmes  ouvriers  que  ceux  des 
ories  romanes.  Autour  de  l'archivoîte  intérieure  des  trois 
ortails,  on  distinguo  la  trace  de  courbes  en  plein  cintre  qui 
cuvent  correspondre  à  des  arciitures  lancées  en  1511)  pour 
lioutenir  le  plancher  de  la  tribune  d'orgue  et  supprimées  plus 
[lard.  En  ellbt,  la  trace  des  fornierets  du  second  porche  doit 
j avoir  disparu  quand  on  a  remonté  la  façade,  car  les  pierres 
qui  étaient  dépourvues  de  sculptures  furent  remplacées  par 
I  de  nouvelles  assises. 

L*étude  des  trois  baies  supérieures,  qui  furent  conservées 
parce  que  les  anciens  vitraux  s'adaiitaient  à  leur   forme, 

I  prouve  Texistence  d'une  vaste  tribune  au-dessus  du  porche 
bàli  après  Tincendie  de  1134,  entre  la  façade  de  Fulbert  et 
les  clochers.  Les  arcatures  en  plein  cintre  qui  les  encadrent 
relorobeni  sur  des  colonneltes  en  saillie  sur  le  mur»  dont  le 
socle  indique  le  niveau  du  dallage  de  la  tribune.  Elles  ne 
décrivent  pas  un  cercle  concentrique  autour  de  Tarchivolte 
des  feoêtres  par  suite  d'un  changement  d  axe  quil  faut 
CMsidérer  comme  une  preuve  du  démontage. 
On  a  dégagt^  l*année  dernière  les  appuis  des  baies  latérales 
funnés  de  trois  marches  et  celui  de  la  baie  centrale  dont  les 
deux  gradins  avaient  été  recouverts  d'un  glacis  en  plâtre  à 
IV'poque  moderne.  Cette  disposition,  si  fréquente  au  xi-et  au 
xn*  siucle.  ftit  au  contraire  abandonnée  dès  le  contuiêncement 
du  xur  siècle.  Un  architecte  de  cette  époque  n'aurait  pas 

Ipria  soin  de  la  conserver  et  il  serait  certainement  dispensé 
lie  transporter  avec  les  façades  les  deux  colonnes  engagées 
aQ  revers  du  portail  central  ainsi  que  les  trots  arcatures 
suporieiires .  car  il  ne  pouvait  songer  à  monter  un  porche 
entre  les  deux  tueurs,  à  moins  de  su^^poser  qu'il  avait  établi 
un  plancher  de  bois  supportant  une  tribune  au  niveau  de 
ilo  lappui  des  fenêtres,  mais  on  ne   voit  aucune  trace  de 
trous  destinés  à  loger  des  poutres, 
^^u  contraire,  en  admettant  que  les  trois  portes  furent 
joémoiitées  par  suite  d'un  tassement  vers  118<>,  on  comprend 
Jque  l'archil^cte  ait  formé  le  projet  d'ajouter  de  nouvelles 
^t^es  en  avant  du  porche,  pour  relier  la  façade  actuelle 
'  celle  de  la  basilique  de  Fulbert  qui  se  conserva  intacte 
tt*à  rincendie  de  1194  et  qui  protégea  les  trois  portails 


I 


44  E.   LEFÈVRE-PONTALIS 

contre  les  ravages  du  feu.  En  effet,  le  porche  voûté  d'ogives 
bâti  derrière  les  tours  au  milieu  du  xii*  siècle  ne  fut  pas 
démoli  quand  on  démonta  la  façade.  Les  deux  massifs  carrés 
M  et  N,  remontés  après  coup  sur  les  fondations  de  la  première 
façade  du  xii*  siècle,  prouvent  qu'on  avait  fait  reposer  les 
voûtes  de  ce  porche  sur  deux  colonnes  isolées  ou  sur  deux 
piles  flanquées  de  colonnettes  après  le  transport  de  la  façade. 
En  outre,  Tappareil  de  ces  massifs  et  le  mortier  rougeàtre 
des  gros  joints  qui  renferment  quelques  briques  plates  pré- 
sentent bien  les  caractères  des  maçonneries  du  xii*  siècle. 
Comme  il  est  impossible  de  les  attribuer  au  xiii*  siècle,  il  faut 
bien  admettre  que  la  façade  actuelle  fut  remontée  avant 
rincendie  de  1194.  Après  avoir  terminé  cette  opération ,  l'ar- 
chitecte démolit  la  façade  provisoire  bâtie  dans  Taxe  des 
deux  tours  dont  j*ai  retrouvé  les  fondations,  mais  il  dut 
renoncer  à  allonger  le  porche  et  il  se  contenta  de  couvrir 
d'un  toit  en  appentis  Tespace  qui  s'étendait  entre  les  deux 
clochers. 

L'incendie  de  1104  eut  pour  conséquence  la  reconstruction 
complète  de  la  cathédrale  à  Texception  de  la  crypte,  des 
deux  clochers  et  de  la  partie  inférieure  de  la  façade.  Le 
maître  de  Tœuvre  qui  mettait  la  dernière  main  à  la  nef 
gothique,  vers  1220,  monta  la  grande  rose  de  la  façade  après 
avoir  supprimé  le  pignon  du  xii®  siècle.  Il  fit  appareiller 
entre  les  tours  deux  grandes  voûtes  de  largeur  inégale,  en 
faisant  reposer  les  ogives  et  le  doubleau  intermédiaire  sur 
des  colonnettes  en  délit  qui  descendaient  jusqu'au  premier 
étage  des  clochers.  Quelques  morceaux  do  ces  petits  fûts 
engagés  dans  les  rainures  des  dosserets,  sont  encore  intacts. 
Deux  piles,  flanquées  do  colonnettes,  furent  établies  à  l'angle 
des  tours  pour  soutenir  les  nervures  et  le  second  doubleau. 
Enfin,  on  dissimula  les  baies  supérieures  des  clochers,  qui 
auraient  été  coupées  par  les  formerets,  en  plaquant  de 
fausses  fenêtres,  semblables  à  celles  de  la  nef,  au  moyen 
d'un  système  d'encorbellement  qui  permit  d'augmenter 
l'épaisseur  du  mur.  Au  milieu  du  xiii«  siècle,  un  autre  archi- 
tecte éleva  le  troisième  étage  de  la  tour  du  nord,  dont  la 
flèche  fut  montée  par  Jean  de  Beauce,  de  1507  à  1512.  Il  faut 
attribuer  au  xiv*  siècle  le  pignon  de  la  façade  et  la  galerie 
des  rois. 


LES  FAÇAPES  BE   LA    CATÏÎEtm.^ 

oiir  compléter  riiisUjîre  tlos  reuianicments  de  la  Jaeado 

au    xr  et  au  xit"  siècle,  il  est  iiitéreîssatit  do  faire  coiinaitre 

le»    noms  de  quelques-uns  des  maîtres  de  Tceuvre  de  la 

cathédrale  pendant  cette  période*  L'architecte  Beren|j:ei"  qui 

avait  construit  la  basilique  de  Fulbert  est  qualifié  iïttrfifcx 

yhonus  dans  le  nécrologe  du  Chapitre  à  la  date  du  28  octobre  '- 

tl  mourut  entre  1028  et  lîKW,  connue  M.  Merlet  Ta  établi, 

d'après  récriture  de  son  oliit  %  et  non  pas  vers  1180,  suivant 

l'opinion  do  M.  l'abbé  liulleau  ^  On  peut  même  se  demander 

mI  exerça  ses  fonctions  jusqu'à  rachèvement  de  la  cathédrale 

ilu  xr  siècle,  car  c'est  un  artiste  nomuié  Teud<*ii,  rlié  dans 

l'obituaire  à  la  date  du  15  décembre  S  et  uiort  avanl  1028  % 

qui  éleva  la  façade  et  qui  posa  la  toiture. 

Au  xir  siècle,  le  même  document  fait  mention  de  Tarchi- 
tccte  Vital  qui  mourut  le  15  octobre  d'une  année  antérieure 
âllyt**.  Comme  il  étiiit  contemporain  de  1  évoque  saint  Ives, 
ODpeut  lui  attribuer  le  remidacement  de«  tuiles  de  la  cou- 
verture par  des  feuilles  de  [ïhïmb  entre  ley  années  1  UX>  ei  1 1 10\ 
I^'àk  on  ne  trouve  aucune  trace  de  travaux  plus  importants 
eiéctités  vers  la  même  époquot  car  saint  Ives  s'appliqua  sur- 
tout à  décorer  la  cathédrale  et  à  enrichir  le  trésor.  Le  nom 
plus  connu  du  quatrième  architecte»  Hernian,  soulève  un 
|irobIème  très  délicat, 
A  la  base  de  la  flèche  du  clocher  sud,  Tinscription  sui- 
rante,  qui  mesure  0'":j<i  de  longueur  sur  O"' If mIc  hauteur» 
est  gravée  sur  une  pierre  de  la  lucarne  exposée  au  nord  : 

HARMAN 
1104      Nî)D 


^ 


*  Ohiil  IWrinçni  lus .  hujtis  riiatris  ierrksi;!*  arlifpx  hoiiyp.  Rpiié  Mim'H  et 
^abbé  (ÎJcna)  :  l/«  itmnusrrit  chartrain  du  Xh  sMc ,  ji.  IHtX 

2  ibid.,  p.  105. 

*  ikscription  de  la  caikédrak  de  Chartres,  1*^''  ^dit.,  p.  50,  note  *i. 

*  Obiil  Teutici  qui  aureurri  scririiiun  cfimpo^uif  \n  qiio  (*st  Umica  b+'alr  Marie  el 
fnintiîm  hujus  u?crlesie  fecit  etipsam  ;ialB>'i.iin  LtioptiuiL  Vu  munmirit  ehar- 
tratn  du  A7-  siècle^  p.  184. 

*  Ibid..  p.  t±^. 

■  Et  VilAlis,  arliJ'ex  liujus  saucU*  in^ksie,  ihid.,  [i.  170. 

■^  et,  les  ohJls  de  Mailiilde.  leînc  ilAuj^li^kne ,  moi  le  !é  'àt  oeikibre  IIIH, 
dVUeJauie  (12  snpl.j.  Ibid.,  p,  im  el  i7(i. 


M  E.    LEFEVRE-PONTALIS 

Pour  roxamiïior  de  près,  il  raiidraii  monter  un  ëchafaii- 
dage  assez  coûteux»  mais  M,  Lassus  en  a  donné  le  fac-sinulè  \ 
M.  Durand ,  qui  transcrit  harmandv'  parerreur,  a  mis  en  outre 
son  aullienticité*.  M.  Lococq  ne  partage  pas  cette  opinion',  el 
M.  Tabbé  Bulteau  qui  ajoute  le  signe  *,  abréviation  de  vs,  à 
la  fin  du  mot  karman,  a  tort  d'atlirmer  que  rinscripUon  est 
gravée  sur  le  boudin  d'une  archivolte  \  En  outre,  il  traduit 
NDD  par  NAT*>  jioMiNO  au  lien  de  NATivtTATt:  domini.  M.  Lanore 
croit  à  Fancienneté  des  caractères,  parce  que  la  date  coïncide 
avec  celle  de  rachèvement  de  la  tour  *.  En  effet,  la  dernière 
donation  pour  l'œuvre  des  clochers  est  celle  du  grand  chantre 
Hugues  qui  mourut  entre  1159  et  1164  '. 

La  discussion  doit  porter  tout  d'abord  sur  la  forme  dei 
lettres.  Or,  cette  inscription  est  en  capitales  romaines,  tan- 
dis  que  les  capitales  gothiques  aux  courbes  gracieuses  sont 
d*un  usage  exclusif  au  xii'*  siècle.  L*a  n*péié  tleux  fois  dans 
HARMAN  ne  porte  pas  la  barre  centrale  en  l'orme  de  v  et  la 
petite  barre  supérieure  si  caractéristique  à  cette  ëpoque. 
L*R  devrait  être  lié  à  Ta  qui  le  précède  et  les  jambages  de 
Tm  devraient  s'arrondir  en  demi -cercle. 

Entre  la  porte  centrale  de  la  façade  et  le  portail  de  droite, 
on  lit  ROGERvs  au-dessus  de  la  tète  d'un  homme  qui  assomme 
un  bœuf.  Si  c/ét^it  le  nom  d'un  sculpteur,  il  serait  suivi  des 
mots  ME  FEcrr,  comme  sur  un  chapiteau  du  porche  de  Saint- 
Benoit-sur -Loire.  C'est  sans  doute  le  nom  du  donateur  qui 
pouvait  être  un  boucher,  mais  les  deux  h  aux  pieds  fourchus, 
seules  lettres  communes  avec  un  caractères  d'UAEMAN,  pré- 
sentent bien  la  forme  en  usage  vers  115(.K  Pourquoi  n'en 
est-il  pas  de  même  sur  la  lucarne  de  la  Ûoche?  On  peut  faire 
la  même  remarque  eu  comparant  les  lettres  a  el  m  de  l'ins- 
cription du  clocher  avec  celles  des  mots  geremus  profeta, 
gravés  sur  le  pliylactêre  d'une  petite  (igiirine  de  prophète 


¥ 


*  Mùmgraphie  de  la  eaîkèdrah  de  Chartres.  Allas,  pL  L. 
^  Monoffraphie  de  la  cafhédraîe  de  Chartres,  p.  i07. 

*  La  calhédrnk  de  Chartres  et  tes  maîtres  de  t œuvre,  dans  les  Mèmoir 
de  la  Sûciêîé  archédogique  trEttre-et-Loh\  t.  VI,  p.  43 1. 

*  Monographie  de  l4i  cathédrale  de  Chartres ,  î"  édition,  L  I.  p.  04. 
«  Revue  de  tArt  chrétien,  L  XLIX,  IIMJO,  p.  38. 

*  De  Lépinoîs  et  Werlet  :  Cartulaire  de  N,*D.  de  Chartres ^  t.  IlL  p.  IJ 


LES   FAÇADES  DE  LA   CATHEDRALE  47 

qtim    ornn  le  jambap^  gaucho  do  la  porte  voisine  du  clocher 
sud* 

On  a  gravé  des  dates  en  chiffres  romains  sur  les  monu- 
ments et  sur  les  pierres  tombales  jusqu*au  corainencemcnit 
_d\i  xvT  siècle.  L'apparilion  de  chiûres  ara))es  daiiH  une  ins- 
ription  du  xii*  siècle  m*avait  donc  toujours  paru  suspecte, 
nais  la  lecture  de  deux  savantes  études  do  M.  rabbt'  Clerval 
f-permot  d'atïîrmer  qu*on  connaissait  à  Chartres  les  dix  chif- 
fres arabes  et  la  valeur  de  leur  position  décimale  quelques 
i  années  avant  1140  K  Thierry,  maître  dos  écoles  et  plus  tard 
^chancelier  de  Notre-Dame  de  Chartres,   était  en  relations 
avec  les  savants  de  Tolède  et  de  Toulouse  qui  entreprirent 
de    répandre,   dans  la  première  moitié  du  xir  siècle,   les 
|iraités  d'arithmétique  en  usage  chez  les  Maures  d'Espagne. 
5ràce  aux  traductions  de  livres  arabes  qui  lui  avaient  été 
'"communiqués  par  Hernmnn  le  Dalmate»  il  put  composer  son 
*  Ileptaleucon    ♦►.  A  Chartres,  conime  à  Tcuilouse»  remploi 
ies  chittres  arabes  aurait  ttonc  pu  être  précoce,  tout  en  res- 
sent une  exception,  mais  en  Espagne,  les  dates  sonttïUijours 
chiffres  romains  <lans  les  nombreuses  inscriptions  du 
XII'  siècle  que  j'ai  relevées. 

Telles  sont  les  observations  que  la  lecture  de  cette  inscrip* 
tion  peut  suggérer.  Le  nom  d'Herman,  qui  ne  figure  pas 
'dans  le  second  nécrologe  du  Chapitre*,  n'est  pas  suivi  du 
i^niot  iVartifex  ou  de  mayistcr  employé  an  moyen  âge  pour 
désigner  les  architectes.  M*  Lanore  se  refuse  k  supposer 
vun  ouvrier  fîicétieux  ait  gravé  ces  caractères  pour  le 
H»l  plaisir  de  tromper  les  archéologues  ',  mais  les  dates 
>l<Ses,  inscrites  sur  un  monument  antérieur  à  la  Renais- 
Hice,  sont  souvent  apocryplies.  Ainsi,  M.  Demaison  vient 
démontrer  que  les  dates  de  K381  et  de  K^Ui  sigîialées 
^r  M,  Fabbé  Cerf  dans  les  parties  hantes  de  la  façade  de  la 
^cathédrale  de  Reims  n'ont  ancune  valeur  historique  '.  La 


L'tnufifmtment  des  arts  Hyratix  â  Chartres  et  à  Paru  dans  ta  première 
ottir  (in  XI [^  siécîe.  —  llennami  k  Daimate  et  te^  premières  traductions 
w^^^^tufitii  trniti*s  arak'^  dfislrtmvmie  au  mmj*'n  fuj*\  dans  les  f  Jowp/cv  rnxduM 
|weff  Cotti/m  ncientijiqui's  initnwtumnux  dna  aithduiues  de  ÎHSS  et  de  iBUL 

^  Ce  manuscrit^  ralalogué  à  la  Inlilionit^que  di'  (Jrîirn-es  sous  le   tt^  103â, 
'tciifennr*  les  obils  du  X[l'\  dti  \II!^  et  du  XIV-  siècle. 

•  t^tm  de  l'Art  chrétien,  L  XLIX.  m^,  p.  38. 


46  fi.    LEFÈVRE-PONTALIS 

prudence,  qui  doit  toujours  servir  de  guide  aux  archéolo- 
gues, m'empêche  donc  d'attribuer  à  tel  ou  tel  artiste  le  clo- 
cher sud  et  la  façade  actuelle  qui  s'élevait  derrière  les  tourii 
à  Torigine,  jusqu'au  jour  où  la  découverte  d'un  texte  vien- 
dra tirer  son  nom  de  Toubli. 

En  terminant  cet  article,  je  ne  me  flatte  pas  d'avoir  résolu 
tous  les  problèmes  soulevés  par  les  fouilles  ou  par  Tétudc 
des  portails  et  des  clochers,  mais  les  archéologues  pourront 
discuter  maintenant  sur  des  fondations  encore  intactes  sous 
le  dallage,  au  lieu  de  multiplier  les  hypothèses  pour  expli- 
quer les  cinq  état^  successifs  de  la  façade  pendant  la  période 
que  j'ai  étudiée.  Voici  comment  on  peut  résumer  ses  trans- 
formations. 

La  façade  de  la  basilique  de  Fulbert  avait  été  bâtie  entre 
1024  et  1028,  mais  le  porche  roman  ajouté  après  coup,  vers 
le  milieu  du  xi^  siècle,  modifla  son  aspect  primitif.  L'incendio 
de  1134  entraîna  des  remaniements  plus  complets  quand  on 
entreprit  la  construction  du  clocher  nord,  qui  resta  isolé 
pendant  dix  ans,  avant  d'être  rattaché  à  un  nouveau  porche 
voûté  d'ogives  et  bâti  en  même  temps  que  la  tour  du  sud.  A  la 
suite  d'un  tassement,  les  trois  portails  de  ce  porche  furent 
reportés  en  avant  des  clochers,  vers  1180.  Pendant  les  tra- 
vaux, on  avait  fermé  la  cathédrale  par  un  mur  provisoire 
bâti  à  4  "'50  derrière  la  façade  actuelle.  La  dernière  trans- 
formation de  la  façade  par  la  grande  rose  qui  la  décore, 
remonte  au  commencement  du  xiii*  siècle.  Ainsi,  pendant 
deux  siècles,  chaque  architecte  a  plus  ou  moins  modifié 
l'œuvre  de  son  prédécesseur,  mais  si  la  façade ,  qui  semble 
écrasée  par  les  tours,  présente  un  défaut  d'harmonie,  sa 
masse  imposante  et  la  simplicité  de  son  style  ont  toujours 
provoqué  l'admiration. 

<  Bulletin  Monumentai  t.  LXVI,  19()!2,  p.  20. 

Kugène  Lefèvre-Pontalis. 


ETUDE 


snri 


L'ABSIDE  DE  LA  CATHÉDRALE  DE  CHARTRES 


lorsqu'on   pénètre   aujourd'hui   au  contre  môme  do  la 

^^thédralo  de  Chartres,  dans  ce   caveau   i^'ofoiid   appelé 

^^'VyW/e  de  Suint 'Lubin,  on  remarque  une  construction  fort 

^'ioienne  composée  de  moellons  et  de  briques  plates,  pré- 

^^ïitant  tous  les  caractères  d'une  muraille  gallo-romaine. 

Un  petit  caveau,  autrefois  le  trésor,  permet  d'accéder  jus- 
QU'à  la  base  même  et  de  vérifier  le  départ  dos  fondations  à 
2  ***  40  au-dessous  du  sol  actuel  et  à  0"*  15  du  sol  extérieur. 
-Au  milieu  même  du  caveau,  cette  muraille  forme  un 
r^cient  d'environ  deux  mètres  de  saillie,  un  autre  redent 
semblable  est  caché  par  les  constructions  postérieures  de 
ï'^^scalier  du  xiir  siècle. 

Cîette  partie,  la  plus  ancienne  de  la  Cathédrale,  est,  selon 
toute  probabilité,  Tabside  même  d'une  des  premières  cha- 
PO'lles  construites  ^ 

C;c  ne  peut  être  une  tour  de  fortification,  car  à  cette  époque 
*!"  3r  avait  toujours  à  leur  base  une  sorte  de  talus  en  pierre 
d  VI  xe,  qu'on  ne  trouve  pas  ici  ;  puis  les  redents  ne  seraient  pas  à 
^ï^flfles  droits  mais  arrondis.  Ce  n'est  que  plus  tard,  lors  de 
^  i  x^vasion  sarrasine,  que  les  tours  de  défense  furent  établies 
svax*  plan  rectangulaire.  D'autre  part,  la  phrase  des  actes  : 
•*  Saucti  dei  in  veneratione  dei  genitricis  Mariîe  infru  iniiros 
•       ^rbis  ecclesiam  dedicaverunt  »  doit  se  traduire  par  «  Ils 


*  tv  En  face  de  la  chapelle  centrale  de  Tahsidc,  celle  d»î  saint  Jeaii-Baj»tisle, 
^^t  sous  le  sanctuaire  de  la  Cathédrale  (dit  l'abhé  Hénaiilt,  page  i:27  ,  «'st  un 
filtre  souterrain  très  profond,  dédié  a  saint  Lubiii.  (Ir  caveau,  qii<'  nous 
^appellerons  la  basse  crypte,  marque  S(;lon  nous,  l'emplaremi'nt  dc^  fégliso 
finmitive  ;  c'est  Teodroit  où  saint  Altin  et  son  compagnon  Eodald  évangéli- 
^rent  et  réunirent  les  chrétiens  carnutes,  au  premier  siècle.  » 

T.  XIII,  M.  i 


k 


50  ALBERT   MAYEUX 

»  dédièrent  une  église  à  Dieu  en  vénération  de  Marie  mèr^ 
»  de  Dieu  auprès  et  contre  les  murs  de  la  ville  »»,  et  non_ 
«  aux  pieds  des  murs  de  la  ville  »,  comme  plusieurs  auteurs- 
ont  traduit,   ce   qui  voudrait  dire  extérieurement.  Or,  les- 
corbeaux  soutenant  les  hourds  des  anciennes  murailles  sont, 
d'ailleurs  encore  visibles  sous  les  murs  de  soutènement  de 
révêché.  <c  Nous  n'osons  ajouter  que  cela  est  encore  vrai 
»  pour  ces  murailles  gallo-romaines  que  nous  voyons  dans. 
»  le  martyrium  (ditTabbé  Bulteau,  p.  18),  car  nos  archéo- 
»  logues,  tout  en  admettant  que  ces  constructions  ne  sont- 
»  pas  postérieures  au  vi®  siècle,  n'acceptent  pas  qu'elle» 
»  soient  antérieures  au  iii«  siècle  ».  Nous  sommes  tout  à  fait 
de  cet  avis.  Il  est  certain  cependant  que  cette  chapelle  est 
antérieure  à  celle  de  Godessald,  construite  au  viii*'  siècle 
et  que  nous  retrouverons  tout  à  l'heure ,  ce  serait  donc  celle 
qui  fut  élevée  par  l'évêque  Castor  vers  350.  Elle  laissait  d'ail- 
leurs extérieurement  le  puits  des  Saints -Forts,  aujourd'hui 
retrouvé,  et  confirme  ainsi  la  phrase  de  la  Vie  de  saint 
Savinien  :  «  Les  martyrs  furent  précipités  dans  un  puits  de 
»  grande  profondeur,  lequel  est  situé  près  de  la  basilique  de 
la  Mère  de  Dieu  »  qui  situs  erat  pênes  dei  genitricis  basilicam, 
texte  du  manuscrit  de  Sens,  du  v*  siècle,  prouvant  qu'à  cette 
époque,  le  puits  des  Saints -Forts  était  encore  extérieur  à 
l'église. 

L'abbé  Bulteau,  dans  sa  Monographie,  p.  25  et  suivantes, 
fait  une  description  supposée  de  ce  que  pouvait  être  cette 
première  église ,  et  nous  ne  doutons  pas  que  si  des  fouilles 
étaient  entreprises  de  l'autre  côté  de  ces  murailles,  ses  sup- 
positions seraient  en  parties  confirmées. 

Brûlée  en  753  par  Hunald,  duc  d'Aquitaine,  elle  fut  re- 
construite par  Godessald  ^  C'est  de  cette  époque,  croyons- 
nous,  que  date  l'abside  demi -circulaire  dont  nous  pouvons 
voir  la  face  intérieure  dans  le  caveau  de  Saint  Lubin. 

Cette  abside  est  composée  d'un  gros  pilier  central,  incrusté 
dans  la  muraille  gallo-romaine,  de  deux  fortes  piles  carrées, 
de  deux  pilastres,  placés  suivant  un  arc  de  cercle,  et  enfiji 


*  Nous  n'osons  affirmer  (\\ie  ce  que  nous  allons  dire  ne  peut  s'appliquer  à 
réglise  reconstruite  par  Wullrad  en  962  ;  cependant,  il  nous  semble  que  Tappareil 
peut  remonter  au  viiic  siècle. 


52  ALBERT    MAYEUX 

d'un  mur  demi  -  circulaire  percé  de  cinq  baies  cintrées.  La 
construction  en  est  d'assises  de  petit  appareil ,  de  22  centi- 
mètres, aux  joints  larges,  contenant  verticalement,  de  dis- 
tance en  distance,  des  briques  plates.  La  pierre  est  plus  fine 
que  celle  de  Berchères,  elle  ressemble  à  celle  qu'on  trouve 
aujourd'hui  près  de  Marboué  sur  le  Loir,  et  provient  peut- 
être  d'une  carrière  qui  existait  sous  le  chevet  même  de  la 
cathédrale  et  dont  on  a  retrouvé  trace  lors  des  réparations 
de  Tabside.  Toute  cette  construction  s'arrête  à  environ  4  "30 
au-dessus  du  sol  ancien.  Là  se  trouve,  sur  les  piliers,  la 
colonne  et  les  pilastres,  une  assise  basse  qui  mène  au 
pilastre  sud  porte  encore  une  moulure  rudimeutaire.  Il  semble 
qu'au-dessus  la  charpente  reposait  sur  trois  arcs  allant 
d'un  pilier  à  l'autre,  le  centre  de  l'enrayure  sur  la  colonne 
centrale.  Il  n'y  a  aucun  doute  sur  la  nature  des  ouvertures 
cintrées  qui  étaient  des  fenêtres  situées  à  1  "  82  au-dessus 
de  l'ancien  sol  et  que  les  constructions  postérieures  ont 
murées. 

On  accédait  à  ce  martyrium,  non  pas  par  l'entrée  actuelle 
qui  est  moderne,  mais  par  un  escalier  dont  les  marches  se 
voient  dans  les  cinq  assises  basses  de  celui  qui  fut  construit 
au  xiir  siècle  pour  accéder  à  l'église  haute. 

Il  est  à  remarquer  que  cette  construction,  avec  briques 
dans  les  joints,  se  retrouve  dans  les  piles  des  deux  bas- 
côtés  actuc^ls,  ainsi  que  dans  <leux  fenêtres  découvertes  lors 
dés  fouilles  <lu  calorifère.  <«  Ces  fouilles,  dit  M.  }^lev\ei{Mamiscrit 
»  char  Indu,  page  01),  ont  mis  à  jour  deux  fenêtres  d'un  aspect 
»  antique,  dont  le  cintre  n'atteint  pas  les  voûtes  et  dont  la 
»  construction,  différente  de  celle  des  autres  fenêtres  de 
»  la  crypte,  est  toute  en  pierres,  alternant  avec  des  briques 
»  et  séparées  par  des  joints  très  épais.  Il  est  certain  que  dans 
»  le  principe  toutes  les  fenêtres  de  la  crypte  étaient  sem- 
»  blables  à  celles-là  ;  mais,  par  suite  de  l'élévation  progressive 
»  des  terrains  avoisinant  la  cathédrale,  ces  baies,  qui  primi- 
»  tivement  avaient  été  ouvertes  au  ras  du  sol,  furent  après  une 
^)  centaine  d'années  obstruées  en  partie  par  les  remblais  exté- 
»  rieurs  »>.  M.  Merlet  ajoute,  il  est  vrai,  p.  813:  «  Nous  donnons 
»  ci-contre  la  vue  extérieure  de  l'une  d'elles,  parce  qu'elle 
»  offre  un  spécimen  intéressant  d'une  construction  oîi  la  brique 
»  alterne  régulièrement  avec  la  pierre  et  parce  que  la  date 


l»  «le  ccHte  ^N>n^i^ucLioJ^  se  place  d'une  maniëre  certaine  entre 
fi»  les  années  1020  et  102^1  n.  Nous  ne  pouvons  laisser  [jassior 
[cette  atlirmatioiK  riiilloinent  justifiée  d'ailleurs,  sans  croira 
[que  M.  Merlet  nait  pas  comparé  la  uaturo  desaiatôriaux  de 
Des  deux  fenêtres  avec  ceux  employés  dans  la  construction 
de  Fulhert.  La  pierre  nYvst  pai^  la  même,  aucun  joint  de 
brique  n'existe  dans  toute  la  partie  du  xir  siècle,  la  t'ornie  et 
Hla  taille  difïerent,  les  remblais  dont  il  parle  sont  beaucoup 
postérieui'8  ;  puiî^qu'ils  n'existaient  paî?  encore  au  xnr'  siècle 
comme  nous  le  verrons  plus  loin  '.  Li''jj:lis<MÎe  revenue  Castor 
comprenait  donc  déjà  dans  son  périmètre  le  puits  des  Saints 
tForts»  devenu  un  objet  de  vénération  depuis  les  miracles  ([ni 
Ipy  étaient  accomplis.  Elle  s'étemiait  aussi  au  moins  jusqu'il 
L  sixième  travée  actuelle  ;  la  nef  avait  la  forme  du  roclani^le, 
lim  de  large  sur  deux  de  Iou^jt,  proportion  qui  est  habituelle, 
[et  occupait  tout  le  terre-plein  central,  aujtmrd  liui  muié. 

Cette  église,  brûlée  en  iHVZ,  rebâtie  par  réveque  Yulfard, 
Ifut  de  nouveau  incendiée  en  1020.  Ce  fut  Fulbert,  le  j)lus  célè- 
|bre  évèque  chartrain,  qui  la  reconstruisit.  «  Le  saint  prélat  (dit 
Tabbé  Bulteau,  p.  57)  employa  l'hiver  de  1020  à  déldayer 
remplacement  de  la  cathédrale.  L'incendie  avait  été  si 
terrible  qu'il    n*était   resté  de    l'église    de  Vulfard    que 
quelques  colonnes  et  pans  de  muraille  ;  les  tours  étaient 
calcinées,  lemartyriuui  ainsi  que  les  chapelles  fort  endom- 
magés. Lorque  les  déblais  furent  achevés,  le  travail  de 
restauration  couiiuenca;  il  est  assez  remarquatde  que  saint 
Fulbert  se  sert  toujours  du  mot  rcsdmrutloiî  quand  il  parle 
des  travaux  entrepris  par  lui  pour  rétablir  sa  catïiédrale. 
C*est  ce  qui  a  fait  dire  qu'il  l'avait  seulement  réjiarée  -.  -^ 
ÎEn  effet,  tout  le  martyrium  était  resté  debout  avec  la  nef  et 
une  partie  des  bas-cAtés.  11  commença  donc  d*abord  par  lui. 


'  ff  La  cryplc  aux  **lroitcs  fcot^lrrs  (cîit  VithUt'  Hétjnull,   iiaijo  4*29),  aussi 

frandt',  sauf  la  jonguiur,  ^jiie  rellr*  qui  ii<»ns  hasIc,  Mmi  thiu:  Tdnivrr  ât" 
évAquf  Wulfraib  bâtie  de  riiveau  a\et-  k  sol  tle  h  ville  •».  Nuus  croyons 
i\\  fiot  fattribuer  à  sou  [uédeceiî.seur,  m  lis  tl  se  peut  qu**  pour  ccUfl  partie 
cla  soit  \rai 

*  «<  Il  t^t  ilonc  faux  d'avaurer.  a  ver  [mit>  les  historiens  (ajoute  iéilibé 
Ib'iuiull,  page  W<h.  que  lilluslre  Fulberl  retiàlil  sli  raUiedrale  sur  un  plus 
vaste  pUu,  si  ce  ii*esl  en  linigueur,  f<Vsl  a  WuilVîiil  qtie  n  vjeiii  I  lujTUSeitr  de 

f»'  ciî  plan  ^^raudiose,  Pulkirt  le  ri^speela,  eu  récdilîajit  et  en  voùlaot  en  pirrre 

V*  les  u^ls  latérales  de  sa  UMUvt2lle  église*  »♦ 


54  ALBERT    MAYEUX 

A  cet  effet,  le  mur  demi -circulaire  fut  élevé  de  1«76 
environ,  des  arcs  indépendants  lancés  d*un  pilastre  à  l'autre, 
le  tout  couvert  au  centre  par  une  coupole,  et  le  déambula- 
toire, si  Ton  peut  donner  ce  nom  à  cet  étroit  passage,  voûté, 
par  un  berceau  très  irrégulier,  comme  on  peut  en  juger  par 
les  deux  amorces  de  ces  voûtes  qui  subsistent  encore,  à  droite 
et  à  gauche  de  Tabsido  gallo-romaine.  La  naissance  de  ces 
voûtes  est  k  4  '"  08  du  sol  nouveau,  car  les  incendies  succes- 
sifs l'avaient  déjà  surhaussé  de  1  "  68.  (Dans  toute  cette  hau- 
teur, il  a  été  trouvé,  lors  des  fouilles  du  puits  des  saints  Forts, 
de  nombreux  débris  de  bois  calciné.)  Tout  ce  travail  devait 
être  terminé  vers  le  15  octobre  1021  puisqu*à  cette  époque 
Fulbert  écrit  à  Guillaume  d'Aquitaine.  «  Nous  avons  para- 
chevé nos  parties  cachées  ».  (Cryptas  nostras  persolvimus) 
<c  et  non  :  cryptes  qui  s'appelaient  alors  grottes  ou  caves.  »  * 
Cette  dénomination  pouvait  parfaitement  s'appliquer  au 
raartyrium,  car,  à  ce  moment,  Fulbert  l'enferma  complète- 
ment dans  le  vaste  déambulatoire,  et  les  trois  absidioles  qui 
existent  encore  de  nos  jours.  11  construisit  d'abord,  tout 
autour  de  l'ancienne  abside,  un  mur  épais  de  1  "  76  environ, 
percé  de  trois  arcs  au  droit  des  chapelles  ;  puis  le  déambula- 
toire, de  3  °  environ  de  largo,  donnant  accès  aux  trois  absi- 
dioles et  éclairé  par  quatre  baies,  dans  les  intervalles,  le  tout 
recouvert  d'épaisses  voûtes  de  blocage  de  silex.  M.  Merlet 
fait  habilement  remarquer  combien  ce  plan  se  rapproche  de 
celui  de  l'église  de  Vignory  avec  cette  différence  que  cet 
édifice  est  de  moitié  moins  grand  que  la  cathédrale  de  Char- 
tres. Los  voûtes  naissent  à  4  '"  08  du  sol,  les  murs  de  2  ™  50  à 
2  "'  20  d'épaisseur,  sont  évidcs  partout  où  la  poussée  des 
voûtes  n'était  pas  à  craindre,  comme  on  le  voit  au  droit  des 
fenêtres  des  chapelles.  La  construction  est  hâtive,  en  géné- 
ral peu  soignée,  pas  de  pierre  do  taille,  rien  que  du  blocage 
de  silex  et  de  mortier.  Los  fenêtres,  plus  larges  que  celles  de 
l'église  du  VIII''   siècle ,  sont  irrégulièrement  appareillées  ; 


*  «  Tous  l<'s  savants  qui  ont  traité  de  Tarchéologie  monumentale  se  sont 
»  trompés  (dit  l'abbé  Hénault,  'i!25),  <mi  disant  que  Ton  a  bâti  des  cryptes  sous 
»  n(»s  églisrs  du  moyen  à^^e  jusqu'aux  xii«  et  xiii»  siècles.  11  eût  été  mieux 
»  d»i  dire  que  Ton  a  élevé  des  églises  sur  d'autres  devenues  trop  petites  et  ddjà 
»>  envabies  par  l'excroissance  des  rendiiais  ;  et  ce  fut  alore  que  celles-ci  prirent 
»  le  nom  de  cryptes,  lieux  cacliés  ou  couverts,  d'après  l'étymologie  grecque.  » 


cATmwmukîM 


S5 


P 


toutes  trois  petits  dareaia  cotirbes  (au  lien  il*an> 
formant  cintre  permanent.  Aii-^leasas,  de  longs  claTeau:, 
presque  des  daUe^^  ne  rayonnant  p»  toii>oiiiB  m  centre,  les 
joints  inégaux,  non  saillants^  la  pierre  à  peine  parementée. 
Dans  le  manuscrit  d*André  de  Mid,  nous  Toyoïis  très  exacte- 
ment cette  abside,  an  centre,  la  coupole  formée  par  des  tui- 
les courbes  posées  directement  sor  les  reins  de  roète  comme 
à&dnt-Semin  de  Toolonse,  à  Foi  tiers,  eic,  (et  non  une  tottore 
qae  comme  l'indique  M.  Merlet],  pcûs  le  déambulatoire, 

nt  les  trois  mbsiffioles*  ég^ement  co«T^*les  en 
'eotirbe^.  On  roil  les  fenêtres  qui  éclairent  le  déambu- 
latoire entre  cbaque  chapelle,  ainsi  qn^one  fenêtre  latérale 
et  les  trois  fenêtres  exirèmea  de  ces  donitees.  Existait-il  on 
transept?  nous  n'oserions  Taffinner*  n*a]rant  pas  encore  releré 
cette  autre  partie  de  régjise,  mais  cela  nous  semble  peu 
probable.  Du  temps  même  de  Fulbert,  la  nef  élait  recouTerte 
en  bois  et  éclairée  par  un  étage  de  fenêtres  an-dessus  des 
bas-cêtés.  Ceux-ci  par  contre  étaient  routés,  c^est  ce  qui  les 
a  cousenrés  ju^u'à  nos  Jours.  La  nef  avait  onze  travées  de 
kngnettr,  comme  Tindique  M.  Merlet  et  cela  nous  parait 
^raidemblable,  n'ayant  pas  encore  porté  nos  recherches  de 
e6|é;  mais  U  faut  appliquer  ici  roboerration  de  Lecoq 

VI,  p.  420).  «  Dans  la  portion  de  Téglise  Sous- 
Itarra,  comprenant  le  sanctuaire  et  le  choeur  de  Téglise 
»  supérieure,  il  jr  aurait  utilité  de  faire  un  examen  approfondi 
»  d<^  diTers  modes  de  construction  de  cette  partie  de  rédi* 
••  fice  souterrain  oh  les  pieds-ilroits  du  noyau  et  les  ToAtes 

•  de  la  grande  crypte  seoiblenient  ne  pas  STOir  été  édifiés 

•  Iiar  la  même  maia,  soit  ecxame  afipareil»  soit  eonune  genre 
j"  de  matériaux  ;  noos  ne  comprenons  pas  divers  redents  que 
»  Ton  y  rencontre  et  qui  restent  inexpliqué^...  Tout  le  terre- 
•I  plein  qui  est  enserré  au  milieu  du  circuit  de  la  crypte  com- 
••  prenant  le  chœur  et  la  nef  doit  receler  rhiMtmr^anrieuim  eê 
«  mUnit'  titf  ootrf*  Im^ili'jue,  telle  qu'elle  sembla  se  révéler  à 
'  DOS  yeux»  en  1840.  lorsque  fut  tentée  une  petite  exploration 
»  soutemiae  au  centre  du  labjrinthedésigné  sons  le  nom  de 

•  b  Lieue  ;  cet  essai  d'IuTest^ations  areiiéalogiques  mit  an 

•  juar  quelques  fragments  de  sculpture  ei  du  aarlires,  el  de 

•  plus  las  marches  d*on  escalier  ;  puis  la  paroi  d*un  mur  en 
^  ippureS  romaiUt  moellons  et  briques  ;  le  sol  était  garai 


56'  ALBERT    BfATBUX 

»  également  de  larges  briques  ayant  environ  cinquante  cen- 

»  timètres  de  côté (page  429),  quelques  archéologues  ont 

»  cru  que  Fulbert  voulait  désigner  une  église  supérieure 
»  posée  au-dessus  des  cryptes  que  nous  admirons  de  nos 
»  jours  ;  mais  cette  croyance ,  selon  nous,  repose  sur 
»  une  erreur  matérielle  qui  nous  paraît  assez  facile  à 
»  démontrer,  si  nous  avons  égard  à  des  repères  certains 
»  désignant  Tancien  sol  chartrain  ;  repères  qu'on  peut  remar- 
»  quer  autour  de  cet  édifice  et  qui  datent  du  xui*  siècle  ;  ce 
»  sont  des  remblais  variant  de  3  à  4  mètres...  Dans  la  rue 
»  des  Changes,  le  remblai  fut  d'environ  3  mètres,  dans  la  rue 
»  Percheronne  de  2  "70  et  dans  celle  du  Cheval-Blanc  de 
»  2  mètres  ».  Ainsi  se  confirme  l'opinion  de  Sablon  lorsqu'il 
disait ,  parlant  de  la  cathédrale  de  Fulbert  :  «  Elle  fut  repa- 
rt rée  dans  Testât  qu'on  la  voit  à  présent  par  les  soins  du 
»  vénérable  Fulbert...  Aussi  l'on  ne  dit  pas  que  cet  illustre 
»  prélat  Tait  rebastie  et  l'ait  élevée,  dès  les  fondements, 
»  mais  qu'il  l'a  seulement  réparée  ^  » 

Nous  ne  pouvons  donc,  après  ces  constatations,  accepter 
la  thèse  do  M.  Merlet  donnant  deux  étages  à  l'église  de 
Fulbert.  Il  a  d'ailleurs  dû,  pour  établir  cette  opinion,  rajou- 
ter un  rang  de  fenêtres  à  la  miniature  d'André  de  Mici,  et 
dans  son  essai  de  restauration  de  l'abside ,  supprimer  toute 
indication  du  caveau  de  Saint-Lubin  et  des  remblais  successifs 
du  sol.  Il  nous  montre  la  crypte,  telle  qu'elle  est  aujour- 
d'hui, commettant  cette  erreur  grave  d'élever  l'église 
supérieure  de  Fulbert  sur  des  murs  ayant  l'épaisseur  de 
ceuxconstruitsauxiii*  siècle,  et  donnant  à  la  nef  une  hauteur 


^  «  iW.s  observations  nous  conduisent  ù  affirmer  une  vérité  pleine  de  surprise 

M  (dit  rabln;  Hénault,  p.  130).  CVst  que  la  crypte  de  Wulfirad,  put -être 

»  raônic  celle  do  Fulbert,  n'était  pas  souterraine,  à  Torieine,  puisqu  elle  s  éle- 

0  vait  à  fbMU'  du  sol  et  dr  niveau  avec  les  habitations  de  ces  temps  reculés. 

»  C'était  une  église  à  ciel  ouvert  ayant  elle-même  sa  crypte  sous  le  sancUiaire. 

»  Par  conséquent,  déblayons  par  là  pensée  cet  espace  immense  qui  s^étend  sous 

»  la  nef  centrale  et  le  chœur  de  la  cathédrale,  dégageons  ce  terre-plein  des 

»  décombres  qui  robstruent.  renvei*sons  et  faisons  disparaître  ces  murs  élevés 

»  sous  les  ij:ran(les  an.Kirs  de  la  galerie,  ouvrons  enfin  ces  nombreuses  travées, 

»  et  nous  aurons  devant  les  y<Mix  l'église  de  NYulfrad  et  peut-être  celle  de 

»  KnlJMrl.  aver  ^a  ^ranilc  nef,  son  vastr  rlneur,  ses  collatéraux  agrandis  encore 

»  en  birn  des  parties,  (^etle  église  no  devint  Siiutenaine  qu'à  la  fin  du  xn**  siècle, 

)f  après  rincendie  de  ilîU.  Alors  que  les  Maîtres  de  TŒuvre  de  ce  temps 

)i  rensevelirerit  sons  le  colosse  de  la  nouvelle  et  incomparable  cathédrale.  » 


En  1030,  sixième  incon<lie,  reconstruction  par  Févêque 
*^Thierri;  en  1134,  septième  incendie,  noiivoUe  reconstruction* 
Il  ne  semble  pas  que  ces  sinistres  aient  iouciié  à  Tabside 
ibsolument  protégée  par  ses  voûtes,  la  nef  seule  en  char- 
?nte  (ïit  dëtroite.  Enfin,  en  lllM,  im  liuitieme  incendie 
n'ait  définitivement  ruiner  la  ralhédralede  Fulbert.  Hnrant 
gi*s  époques  tourmentées  où  des  ministres  par  dois  furent  peut 
itre  plus  nombreux  que  les  chroniques  ne  nous  roui  appris,  lo 


58  ALBERT    MATEUX 

sol  s'était  à  rentour  considérablement  augmenté,  Téglise 
même  se  trouvait  peu  à  peu  comme  ensablée  par  les  débris 
amoncelés.  Il  faut  d'ailleurs  se  rappeler  que,  construite  sur 
la  pente  d'une  colline  dont  le  sommet  était  à  l'ouest,  sous  la 
Lieue^  là  où  on  a  trouvé  l'escalier  descendant  dans  la  nef,  le 
sol  de  Toglise.  était  fort  incliné  malgré  le  chœur  surélevé 
et  les  escaliers  dont  des  marches  furent  retrouvées  par  Las- 
sus  sous  l'autel  de  la  Vierge  Noire.  Il  est  facile  de  se  rendre 
compte  d'ailleurs  de  la  pente  du  sol  par  les  gradins  qu'on 
remarque  dans  les  bas-côtés ,  près  des  clochers. 

Dans  ces  conditions,  ot  étant  donné  qu'en  1194  l'art  fran- 
çais prenait  son  véritable  essor,  la  vieille  église  de  Fulbert 
n'était  plus  de  mode.  Aussi  l'architecte  conçut-il  le  plan  hardi 
et  peut  être  unique  de  conserver  toute  la  maçonnerie  encore 
debout,  de  la  consolider  par  des  murs  fermant  les  bas-côtés, 
de  la  recouvrir  enfin  d'un  épais  manteau  de  pierre  de 
2  mètres  environ  d'épaisseur,  s'élevant  jusqu'au-dessus  des 
anciennes  vofites  et,  sur  cette  plateforme,  d'élever  la  cathé- 
drale actuelle.  «  A  Chartres,  dit  Viollet-le-Duc,  t.  II,  p.  459,  «  les 
»  architectes  du  XIII''  siècle  conservèrent  la  vieille  crypte  duxj« 
»  parce  que  cette  crypte  était  en  singulière  vénération  parmi 
»  les  fidèles,  et  que  la  solidité  de  la  construction  permettait 
»  d'asseoir  la  nouvelle  bâtisse  sur  les  vieilles  maçonneries  »• 
C'est  ce  qu'on  peut  observer  aujourd'hui  tout  autour  de  la 
cathédrale,  oii  les  anciennes  fenêtres  de  l'église  du  xi*  sont 
visibles  sous  les  arceaux  du  xiir,  plus  ou  moins  régulière- 
ment espacés,  et  il  est  facile  de  se  rendre  compte,  par  un 
simple  examen  que,  quoi  qu'en  dise  M.  Merlet,  aucune  des 
fenêtres  de  l'abside  n'a  été  ni  remaniée  ni  surélevée,  la 
construction  primitive  est  restée  intacte. 

En  10(X),  Rouillard,  dans  sa  Parthénie,  écrivait  en  parlant 
du  maître-autel  supérieur  :  «  Le  quel  maistre  autel,  ancien- 
»  nement  il  estoit  ïiistement  au  milieu  du  chœur,  peu  s'en 
)>  falloit.  Mais  depuis  soixante  ans,  ou  environ,  ha  esté  posé 
»  plus  avant,  vers  le  chef  d'icelui  chœur  afin  de  le  rendre 
»  plus  spacieux,  plus  libre,  plus  commode.  » 

Donc,  avant  1101,  l'autel  de  la  Vierge  était  près  de  la  croi- 
sée du  trans(*pt,  derrière  le  Jubé. 

Il  est  certain  que  cet  aiilel,  suivant  la  tradition  chrétienne, 
s'élevait  au-dessus  même  de  l'ancien  autel  qui  existait,  avant 


1^ 


l'abside  de  la  cathédrale  St 

Y\nc.endie,  dans  Téglise  basse.  Cet  autel  était  donc  placé  au 
centre  du  terre -plein  aujourd'hui  existant»  exactement  au 
nWeau  des  deux  ronfoncenieats  que  ron  voit  aujourdliui 
dans  la  crj-pto  et  dont  l'un  forme  la  chapelle  Saint*Potentien. 
Voury  Hccéder,  il  fallait  donc  nécessairement  que  toutes  les 
apcatures  du  terre -plein  et  le  terre-plein  lui -même  fussent 
déblayés,  ce  qui  est  certain ,  puisque  nous  avons  vu  plus  haut 
qû©  ces  arcades  n'ont  été  murées  que  pour  consolider  l*étage 
supérieuFt  et  qu'on  accédait  à  cette  partie  de  réj^dise  par 
l'escalier  situé  sous  la  Lieue*  Le  puits  des  Saints -Forts, 
découvert  depuis  au  milieu  d*une  de  cosarcatures,  était  bien» 
ainsi  qu'il  est  dit  à  cette  époque,  du  côté  de  Tévan^dle  à 
^uche  en  re^^ardant  rautel. 

Derrière  TauteU  dans  le  mur  gallo-romain  formant  abside^  se 
trouvait  une  porte  et  des  degrés,  dont  cinq  sont  encore  visi- 
bles, conduisant  au  raailyriuTn  alors  fermé,  sauf  trois  fenêtres 
étroites*  La  porte  du  martyriuoi  était  close  de  fer  (Félibien) 
Côqui  correspond  à  la  description  du  miracle  représentant  la 
Sainte-Chàsse  emportée  lors  de  rincendie  par  dos  liommes 
pi  <<  la  Chasse  portèrent  qui  l'uis  de  fer  aus  fermèrent  »  et 
^taut  descendus  dans  le  caveau  n'eu  sortirent  sains  et  saufs 
*)u*après  rextinction  complète.  A  co  moment  le  trésor  n^exis- 
Wlpas  encore  à  cet  endroit,  puisque  r*était  le  marlyrium  et 
lue  cette  désignation  lui  fut  conservée  après  1194,  alors  qu'on 
yai:cédait  par  Tescalier  qui  conduit  sous  le  choeur  actuel. 

Non  faut- il  pas  conclure  que  le  fameux  caveau  ou  prison 
^e  Saint  Potentien,  que  nous  recherchons  aujourd'hui»  serait 
l^ui  simplement  ce  martyrium  auquel  nous  accédons  de  nos 
j'Jurs  par  une  autre  issue  et  dont  l'ouverture  date  de  1708,  lors 
de  la  reconstruction  des  voûtes?  Cela  parait  bien  vraisem- 
blable alors  t  nous  y  retrouvons  exactement  tous  les  élé- 
nientsdes  textes  anciens:  l'autel  ayant  à  t^a  gauche  le  puits 
des  Saints- Forts t  derrière  l'entrée  du  caveau,  les  portes  de 
fw,  le  trésor  ;  toutes  choses  qu'il  est  impossible  de  loger 
dans  Vétroit  espace  où  M.  Merlet  prétend  retrouver  Tautel 
^t  le  puits.  Ce  dernier  étant  situé  beaucoup  plus  en  avant  qu'il 
R*|favait  supposé  et  presque  à  remplacement  désigné  par 
Félibien.  C'est  là  une  simple  hypotlièse  que  la  restitution  des 
plans  successifs  de  la  cathédrale,  que  nous  espérons  pouvoir 
ïnenerà  bien,  confirmera  peut-être. 


60  AI3ERT    MAYEUX 

Avant  de  terminer  cotte  étude  de  la  cathédrale,  il  convient 
maintenant  de  signaler  l'opinion  de  VioUet-le-Diic  (I)ict. 
raisonné,  tome,  l'*"  page  235;  sur  la  construction  et  la  disi)osi- 
tion  de  l'abside  du  xiir  siode  «  A  Chartres,  dit-il,  le  chœur  de  la 
»  cathédrale  présente  un  plan  qui  ne  fait  pas  grand  honneur 
»  à  son  architecte  :  il  y  a  désaccord  entre  le  rond-point  et 
»  les  parties  parallèles  du  sanctuaire  ;  les  espacements  des 
»  colonnes  du  second  collatéral  sont  lâches,  les  voûtes  assez 
^>  pauvrement  combinées,  et  malgré  la  grande  largeur  des 
)»  entre-colonnements  du  deuxième  bas-côté  ila  fallu,  cepen- 
»  dant,  rapprocher  les  piles  intérieures.  » 

Nous  ne  pouvions  laisser  passer  semblable  accusation  sans 
rechercher  s'il  y  avait  eu  négligence  de  la  part  de  rarchîtecte 
ou  nécessité  de  construction. 

Le  plan  superposé  des  deux  églises  nous  en  donne  Vexpli** 
cation  très  nette. 

Lorsque  les  architectes  eurent  enveloppé  Téglise  infé- 
rieure dos  épaisses  murailles  qui  devaient  former  le  soubas- 
scmonl  do  la  nouvelle  cathédrale,  ils  se  trouvèrent  en  face 
d'une  plalo-forme  irrégulière  dont  peu  de  parties  offraient 
une  résistance  assurée.  Le  centre  même  de  Tabside,  mal 
calculé  dans  ses  tranformations  successives,  s'était  déplacé; 
les  chapelles  de  Fulbert,  construites  irrégulièrement,  avaient 
leurs  murs  presque  parallèles  entre  eux  et  ne  rayonnant  pas 
k  ce  centre;  enfin,  les  nouvelles  chapelles  inférieures,  créées 
entre  les  trois  anciennes,  étaient  toutes  inégales. 

La  méthode  nouvelle  de  construction  composée  d'arcs-bou- 
tants  et  do  contreforts,  transportant  les  poussées  des  voûtes 
du  centre  à  la  périphorie,  exige  pour  ces  diverses  parties 
une  disposition  rectiligno  à  peu  près  parfaite  et  un  rayonne- 
ment concentrique. 

Trois  sortes  de  points  d'appuis  principaux  formaient 
trois  cordos  concentriques:  les  piliers  du  chœur,  les  piliers 
du  déambulatoire,  les  contreforts  entre  les  chapelles  hautes. 

Il  est  on  ollot  facile  do  so  rendre  compte  que,  si  on  part  d'un 
quelconque*  do  ces  cercles,  en  prenant  pour  fondation  les 
murs  inlV*rit'urs,  on  uo  peut  trouver  une  division  régulière. 

L':ir(hit«'cl»s  ayant  cnii>ialô  qu'il  pouvait  tracer  les  deux 
rayons  di*  chaque  coté  de  la  cliapolh»  médiane  sans  rencontrer 
do  didiculté.  prit  colle  division  pour  base. 


L'axe  X  de  la  chapelle  lui  donna  F  en  prenant  EX  égal  à 
FX. 

I^  point  O  fut  place  au  niilion  do  PH. 

Restait  à  déterminer  les  cïMitreforts  l'ormant  Vmléo  dos 
l'ircs^boutants  supérieurs.  Pour  cela.  re[»reuant  le  centre  en 
fO,  il  traça  les  rayons  El,  FJ,  GK,  HL»  et  construisit  ses 
[Contreforts  dans  leur  prolongomont. 

n est  intéressant  de  voir  coniment  lespace  JK,  n'étant  pas 


62  ALBERT    MATEUX 

symétrique  par  rapport  à  Taxe  de  la  chapelle ,  l'archil 
sut  profiter  de  ce  désaxement  pour  y  établir  le  petit  pas 
conduisant  à  Tévêché;  de  même  en  L. 

Si  nous  avons  été  entraîné  à  décrire  d'une  façon  sî  a: 
le  plan  de  l'abside ,  c'est  que  nous  n'avons  pas  voulu  lai 
planer  sur  nos  prodigieux  Maîtres  de  l'Œuvre  une  réputî 
de  faiblesse  injustifiée.  L'irrégularité  du  plan  supérieu 
Chartres  est  voulue;  c'est  un  expédient  aussi  habile 
hardi  pour  remédier  à  l'irrégularité  du  plan  inférîeui 
nous  devons  admirer  avec  quelle  science  et  quelle  sagi 
ces  artistes  incomparables  ont  su  résoudre  ce  diflicilo 
blême. 

Albert  Mayeux, 


Chartres,  le  1"  octobre  1901. 


LES  CITES  lî  U  GAULE  MSFaRUES 


Pour  :o^:  efvcii  rêl-rTr,  If-f  rLiie>    :-z.:  ^z:  iriri-:.  El^^r? 

loiniûin^:  li  Tir  Z-Hi'uiÎTf  .-i  1  1:1:"*:*^   :  ::ij:Lfr::ilr.  d:d  «- 

ont   iravaîZrr.   lin-.  si-iz^fn  r"  lr::r  i_f:L  irf*  f>:  i  ;.-.:..i;> 
eflacêv  !  Lfcs  ruii.eï'  •l'Tir.r-  T-Hlr-  -f-i  T.irT: :  iZi-f r.  lius  i*ÇwirA:>- 

SuLi /ô'T/Oije Trr  :i_.  L#e*  :î::-?rr>.  :  1:  ius>: Ir-.::r> lirzies-Si oes 
pan>  de  E*uis  or.:;!^!.:?.  "^i    :^  rri-j.jris  reiTvrs^>  «•';  o->u- 
ohës  dans  yh^er*:-?.  -:  ir-;^  :  [rr:r<  :*  »:r:_:  :iil  i:i--e>  >:uTa:enî 
jjarler.  ils  êv.i-qTierairL:  -ir  -io^il'^-r-x  >.uTr:.îr>.   L:ï.   vi. 
défendit  sa  fi^'iri-E-  -e-:  ?»•  lil-rri'r.  ; uf-,::  a  là  :..  r:.  li  >"3vV-Mn- 
X>Ureni  des  i-r^jȔ\^<  *i  L-r.L>:-r.  P:;:>.  il  r*.:'/.-^:  su::  ri-l-er.  le 
massacre  géLêrjI  e;  1t  i:!'-:^-:*--  •-r..LL.ei':rrvL:.  En^r:.  a  la 
lueur  de?  édinces  ec  ii!-.:i.^s.  :l  '. :: <î':l'.-^>:rrs oà::::'?  >c»nir, 
s;ans  esf<»ir  de  tvIotit.  «ie  li  •  :>  -r::.-  ri>ev.  i-rTAi.:  sur  leurs 
ôpaale>,  le  buîii:  du  t/^birv  vi:L.jUv::r.  Ce  n'esî  p-'inî  ici 
lAiie  peiniure  faite  a  j.îii>:r.  N  -:s  r7:.:ziii.\oi^<  c-?  dernier 
Trait  a  saint  Prosper  d  ACiU::..::.'.'.  ^  :1  •    ::v^::  dix  :ir.>  après 
0€*s  épouTantables  caT^is^r-  ihe^.  1!   f .:   îénivin  eî    acteur. 
dans  ce  drame.  Nou<  le  voy-.:.-  i  ris*  Li.ier.  ei  vMiîrt-  de  mar- 
cher entre  les  charriots  des  Vjtd-.îes.  Ar-rr?  lui.  c'est  saint 
Sidoine  Apollinaire,  êvèque  d"Ar\err-es.  qui  nvus  raconte  les 
horreurs  d'un  siège.  Ici.  la  résistance  fut  invincible,  mais  à 
^tielprix?La  cité  connut  t'.-us  le<  ^<L-Lire>  de  caîa::.itês.  et 
quand,  au  bout  de  trois  ans.  TenneiLi  st-  retira,  les  défenseurs 
étaient  réduits  à  l'état  de  squt-leitrs. 


64  ABBÉ  MARQUIS 

Cette  revue  des  Cités  disparues,  nous  la  commencerons 
par  le  midi  des  Gaules. 

Cûwélio  aujourd'hui  Cimiez,  sur  une  émînence  au-dessus 
et  près  de  Nice,  fut  une  ville  considérable,  avant  le  v*  siècle. 
Elle  avait  le  titre  de  cité,  et  était  le  siège  d'un  évoque, 
relevant  de  la  métropole  d'Embrun.  Le  pape  saint  Léon 
Tunit  àrévêché  de  Nice,  à  cause  de  la  proximité.  Le  pontife 
de  cotte  dernière  ville  se  qualifiait  d'Évêque  do  Nice  et 
de  Cémôlic.  En  585,  le  titulaire,  Catulinus,  avait  cessé  d'unir 
le  nom  de  Cémélie  à  celui  de  son  siège.  La  cité  était  en 
ruines  ou  réduite  à  l'état  de  village. 

Nous  possédons  les  homélies  latines  de  saint  Valérien  de 
Cémélie.  Il  était  abbé  d  un  monastère,  en  ce  lieu,  et  les  au- 
teurs le  considèrent,  même,  comme  évoque  de  cette  ville. 
11  rétait  encore  en  455,  peu  avant  la  disparition  de 
Coniélio. 

Caturiqœ.  —  Nous  venons  de  parler  d'Embrun,  métropole 
ecclésiastique  très  ancienne.  Toutefois,  cette  ville  n'était 
pas  la  capitale  de  la  tribu  de  cette  contrée.  Caturiges,  avait 
cet  honneur.  Le  bourg  de  (Uwrges,  au  Nord  de  la  Durance, 
en  conserve  remplacement  et  le  nom,  quelque  peu  défiguré. 
Une  inscription  y  subsiste,  avec  la  mention  :  Civitas  Caturi- 
gum.  —  Cité  des  Caturiges. 

Jllihoris^.  —  Vers  les  rivages  de  la  Méditerranée,  à  peu 
de  distance  de  Perpignan.  Des  plus  récentes  recherches,  il 
résulte  que  les  Phéniciens  établirent  en  ce  lieu,  une  colonie, 
sous  le  nom  de  Pyrène.  Les  Ibères  vinrent  ensuite,  et  sur 
l'emplacement,  bâtirent  une  ville  neuve  (en  leur  langue: 
lUi,  ville  —  berris-nouvelle).  Une  rivière  du  même  nom 
coulait  au  pied  de  la  cité  et  débouchait  dans  l'étang  de  saint 
C>in'ien.  Illiberris  était  puissante,  au  moment  du  passage. 
d'Annibal, 

Au  iv'  siècle,  Illiberris  prit  le  nom  de  la  pieuse  mère  de 
rEmpereur  Constantin,  Helena,  que  Tusage  a  traduit  par 
Elue.  Elle  avait  notablement  décliné,  quand  Constantin  la 
releva  et  la  restaura.  Dès  le  v**  siècle,  elle  possédait  un  siège 
épiscopal  :  mais  n'atteignit  jamais  Timportance  d'IUiberris, 

^  DiflV'ifMito  d'uno  ville  du  iii»>mc  nom  située  en  Espagne  et  où  se  tint  un 
Concile. 


AULB  DISPARCœ 

à  laquelle  la  carte  de  Peutinger  conserve  toujours  son  nom. 
On  pense  que  ColUoure  (Caucoliberris)  était  son  port. 

La  translation  de  1  évéché  d*Eïne  à  Perpignan,  en  ltj<>3, 
après  deux  sièges  désastreux  en  1285  et  1474,  acheva  sa  dé- 
cadence. 

Jiusviiiô.  —  Voisine  de  la  voie  Domitienne,  ainsi  que  la 
précédente,  cette  ville  a  donné  son  nom  au  Roussiilon,  Elle 
n*esst  plus  représentée,  dans  des  proportions  bien  réduites, 
que  par  Castel-Roussillon. 
Ce  village  désigne  remplacement  de  Tantique  capitale  des 
rdons.  £lle  s'élevait  au  bord  de  la  lagune,  à  cette  époque. 
Là,  comme  à  Illiberris,  des  substructions  et  des  restes  d*auti- 
quités  témoignent  seuls  de  Timportance  de  ce  centre  de 
population. 

Civltâs  Elasa,  —  La  cité  dEluse.  C'est  ainsi  qu*elle  est  dé- 
signée sur  un  ancien  Itinéraire  de  Tépoque  Gallo-romaine, 
ngtemps  cette  cité  fut  la  métropole  ecclésiastique  de  la 
IMovempopulanie.  Auch  n'en  était  que  le  suffiragant.  Capitale 
des  Elusates,  elle  est  mentionnée  par  César,  Pline  et  Sidpice- 
Sévère.  Preuve  qu  elle  existait  encore  à  la  fin  du  v*  siècle. 
Saint  Sidoine  Apollinaire  dit  que,  dans  la  persécution  d'Eu- 
.     jrich,  roi  des  Visigoths,  elle  perdit  son  évèque,  comme  Bazas, 
HCToniminges,  et  Auch  * . 

^B     Elle  eut  à  subir  les  ravages  des  Goths,  des  Sarrazins  et 

Hnes  Normands.  Ce  fut  à  la  suite  de  cette  dernière  catastrophe 

qu  Eluse,  connue    depuis    sous  le  nom  de  la  petite  ville 

^Eûuse^  cessa  d'être  un   siège  archiépiscopal.   Auch,   qui 

tait  la  métropole  dans  Tordre  civil,  hérita  de  cet  honneur. 

Denebanium  sur  TAdour,  ville  principale  des  Osquidates» 

qui  fut,  depuis,  le  nom  seul  de  la  province,  Béarn,  avait 

été  dans  la  plus  haute  antiquité  le  nom  d*une  ville  et  d'un 

évéché.  Ainsi  s'expriment  les  auteurs  de  la  Gallia  Ohristiana, 

Grégoire  de  Tours  mentionne  la  ville  de  Benarna.  Elle  est 

citée  dans  le  traité  conclu  entre  Gontran  etChildebert*  Son 

nom  apparaît,  encore,  dans  le  Concile  d'Agde  en  5<J0;  dans 

celui  de  Mâcon,  à  la  date  de  585;  c'est  la  cité  des  Béarnais. 

Elle  occupait  le  septième  rang,  parmi  les  villes  delaNovem- 


<  Les  éTêques  du  Mtdi  restèrent  courogeuscoient  à  ieiir  posta,  soutenant , 
par  leur  f!\emple,  les  défeos(»urs  de  h  nté,  ï!«  fiirenl  massacrés  avec  eux* 

T.  XIU,  M.  5 


65 


ABB^.  MARQUIS 

par  les  Normands, 


ello    dut  céder  h 


populanie.  Détruite 

siège  épiscupal  à  la  ville  de  Lescai\ 

Civitas  Boiatium,  —  C'était  la  capitale  des  Boiens^  un  des 
peuples  Gaulois  {\ix\  émigrèrent,  à  travora  le  Noriqne  et  la 
Grëi'e  jusqireii  Orient.  Ils  occypaient  une  région  s'étendant 
du  pays  Basque,  jusque  vers  les  Landes*  Le  pays  de  Biu'li 
etparli<ulu  Béaru*  occuperaient  ces  anciennes  positions.  Dan« 
les  guerres  du  moyen  â^e,  le  captai  de  Buch  tient  un  rang 
distingué.  Leur  dispariliun  a  i'aïl  iomliier,  dans  l'oubli,  leur 
capitale  et  leur  inéinotre. 

Àïim  llrîvwrunh  —  Capitale  des  Hel viens,  près  du  Rhône: 
connue  encore  sous  le  nom  d'Augusta  Helviorum.  Un  géttH 
graphe  attribue  à  une  colonie  de  cette  tribu,  la  londatioiii^^ 
en  Portugal,  d'Alba,  connue  sous  le  nom  d'Elvas,  chez  les  , 
Celtici.  Pline  parle  avec  éloge  du  vin  des  Helvions:  Helvi-  | 
cum  vinuuK  Viviers  a  succédé  à  Aîba,  mais  non  dans 
raèino  position.  C'est  aujourd'hui  le  petit  village  d'Aps,  si 
les  bords  de  rEscoutay,  prés  Viviers^. 

liitesshjm.  —  Capitale  des  Vêllani  ou  habitants  du  Vêla; 
On   y  voyait  de  nombreux   temples  dldoles,  quand  sai 
Georges  vint  Tévangéliser.  On  place  ses  ruines  au  village 
Saint-Paulian,  sur  les  confins  de  PAu vergue.  Tnjis  évèqu* 
avaient  succédé  à  saint  Georges  sur  le  siège  de  Ruessium. 

Pour  rester  dans  les  Umites  que  nous  nous  sommes  tracé 
nous  n'avons,  jusqu'ici,  parlé  que  des  Cités.  Mais  nous  ar 
vous,  dans  le  pays  qui  s'étend  de  Toulouse  à  Narbonne,  à 
des  villes  plus  modestes,  il  est  est  vrai,  toutelbis  important 
comme  centres  de  conimerve  et  lieu  d'enfrejHJi.  Des  rensei 
gnements  d'une  certaine  importance  sy  rattachent.   C» 
toute   une  histoire.  Les  Volces-Tectosages,   placés  dans 
Toulousain,  et  les  Volces-.\i^écomiques  plus  rapprochés 
Narbonne  (qui  leur  appartenait»  avant  Pétablissement  de  la 
Colonie   des  vétérans),  de  concert,  sans  doute,  avec  le 


*  I/P  tPiTÎtoire  d^Àrcachon  dépendait  de  la  Tcsie  (Teste  de  Buch),  bourg 
finginairemeiu  foime  des  diMiiis  nr*  la  vkhc  cité  des  Boyetis.  Dévastée  par  ' 
limWt'S^  h  4:ilé  tlfs  BoMMis  fui,  [dus  tard,  eosevclie  pai'  les  sables. 

Louis  VeI  ILLOT. 

2  Ciist  à  Albe  que  s'eUiblircnt  les  premiers  Apèties  du  pays  et  t|ue  sÀê 
gèrent  les  premiers  évi^ques  ;  jus(^u'ù  Tiiivasion  des  Vindales,  au  v*  siècle,  ei 
40i  aVt  J*'C.  On  y  voitt^ticore  d  importantes  ruines. 


Taiaîjis.  ool  i 
teur  Marcns 
à  Romiû, 

saire  us  arocati 

fois  la  parole  H  i 
96  souTeiiir  de  Ti 
0'aTotr  spécàlé  mât  b 
u  On  ittûiM  qsH  m 
di^eiiaÊs  de  U  cvrée, 
les 


niovideris 

Marseillais  et  des  NarbcwKW»  ei  A 
font  le  négoce,  dsaa 
encore  contre  M  ? 
n  a  mis  dee  droite  d'octroi 
.  Les  droite  de  transport  1 
Il  prjgftafawaece  en  Italie.  ATirthn,' 
demers,  sur  chaque  amphore  de  vin.  Deux  antres  prètenrs  ont 
mie  des  împositignfl  à  Sonrdan  '  qne  Ton  pbice 
^de  In  Garonne  et  de  la  Xeste  (ce  i|ni  inifiqnemii  nn  trmi»» 
^bort  par  ean,  noins  désastrenx  ponr  len  naphores.  On  re* 
^Koonnit  là  des  centres  fodnw).  Pnreillee  redetancee  à 
BBoQCàalol,  iprès  Samt-OandensK  ^    ^  Caliaîgnnc. 

public  entre  Tonloose  et  Xarboime.  M&is  bien  qm  Fûntetns 
ii*ait  fait  qoe  svuTre  les  contnmes  de  ses  pradéeeseemm,  il 
s  est  faitp  direx-roas*  de  beanx  bénéfices  sor  les  prodnîts  de 
la  contrée.  Gkénm  apporte  kri  on  étrange  argomenl:  S  a 
ipté  sur  cet  effet.  Cenx  qui  aiocnsent  Fonteias,  sans 
irest  sont  des  Ganlois.  Or,  qn*esi-ce  qne  les  Gaulois  f  Les 
enneods  de  Rone,  natîoii  aossi  ennemie  des  dieux 
|ue  de  cet  empire^  Os  outragent  la  dirinité»  jnsque  dans 
leors  sacrilices,  en  immolant  des  hoaunes.  —  Le  grand  on^ 
Ceur,  avant  d'imputer  ce  crime  aux  Celtes,  eut  bien  dû  se 
irappeler  ramphithéâtre*  où  cent  gladiateurs,  pour  le  pUûsir 
de  la  foule,  et  en  rhoanetir  des  dieux,  s'entr'égorgeaieut.*!! 
leur  reproche  d  être  des  impies  à  Tégard  des  dieux  de  Rome» 


68  ABBÉ  MARQUIS 

eux  qui  ont  profané  et  pillé  le  temple  de  Delphes.  —  On  ne 
peut  ajouter  foi  à  leurs  paroles.  —  Quelle  fut  Tissue  du 
procès?  Ou  l'ignore,  mais  il  est  bien  à  craindre  que  nos  com- 
patriotes n'y  aient  été  pour  leurs  frais.  Cependant  quand  je 
vois  Tun  des  princes  de  l'éloquence  faire  comparaître  et 
mettre  en  scène  une  Vestale,  sœur  de  Fonteius  et  sa  propre 
mère,  pour  attendrir  les  juges,  je  me  sens  porté  à  croire 
que,  décidément,  Fonteius  pourrait  bien  avoir  bénéficié  sur 
nos  amphores. 

Je  demande  pardon  de  ces  longueurs:  mais  ce  discours 
nous  apprend  beaucoup  de  choses.  Nous  croyions  que  les 
belles  voies  romaines,  tracées  par  des  ingénieurs,  avaient 
été  construites  par  les  légionnaires  :  Nos  pères  n'avaient  eu 
que  la  peine  de  s'en  servir.  Et  voilà  que  Cicéron  dissipe 
notre  erreur.  Les  Gaulois  ont  été  réquisitionnés  pour  ces 
travaux.  La  structure  de  la  voie  leur  est  due.  Par  la  bouche 
de  l'orateur  romain,  nous  apprenons  l'importance  du  vignoble 
des  Tectosages,  le  mouvement  commercial  dirigé,  surtout, 
vers  Narbonne.  Strabon  nous  dit,  en  efiet,  que  la  Gaule, 
pour  son  trafic,  avait  deux  débouchés  principaux:  Corbilon, 
il  l'embouchure  de  la  Loire,  et  Narbonne  en  communication 
avec  la  Méditerranée.  Si  l'amphore,  relativement  fragile,  et 
d'un  dilHcile  transport,  est  toujours  en  usage,  le  vaisseau  de 
bois,  le  tonneau  n'est  donc  pas  encore  inventé  1  Et  l'on  est  à 
l'an  70  avant  J.-C.  On  l'a  attribué  aux  Gaulois  d'Italie,  et  Sul- 
l»ice  Sévère  met  en  scène  un  Celte  qui  dit  :  Ces  vases  que 
nous  Gaulois  nous  appelons  touncmix. 

Du  crime  d'impiété,  si  énergiquement  reproché  aux  habi- 
tants de  la  (îaule,  par  un  homme  bien  renseigné,  il  y  a  une 
conclusion  à  tirer.  César  s'est  donc  trompé  I  Trop  occupé  de 
la  guerre,  passant  trop  rapidement  d'un  lieu  à  un  autre,  il 
n'a  pas  eu  le  temps  d'approfondir.  Il  a  vu  les  menhirs,  au 
bord  des  chemins,  et  a  cru  reconnaître  les  Hermès,  à  peine 
dégrossis,  de  la  Grèce  et  de  l'Italie.  Le  Gaulois  n'avait  pri- 
milivoniont  d'autre  temple,  qu'un  cercle  de  pierres  à  ciel 
ouvert.  Le  coniiu(4'ant  y  a  vu  le  culte  de  Jupiter,  Dieu  du 
Ciel.  Kn  réalité,  la  religion  des  Gaulois  n'avait  rien  de  com- 
mun avec  celle  de  Rome. 

Ce  Au  ajnvs  la  conquête  que  les  monuments  religieux  et 
le?  staïuos  coniniencèrout  à  apparaître.  Le  temple  d'Axo,  à 


JJSS  cirés  DE  LA  GADLE  DISPABUES  fiî» 

Arvc^rnes,  avait  dû  être  bâti  par  im  architecte  étranger  :  car 
i^n  était  pas  construit  à  la  manière  gauloise  qui,  dans  les 
gï'os  mors,  associait  le  bois  à  la  pierre. 

Ce  (îiscours,  trop  peu  connu»  élucide,  comme  on  le  voit,  bien 
des  questions.  11  nous  peint  aussi  admirablciueiii  le  carac- 

i^re  de  nos  pères  :  subjugués  mais  ne  courbant  jamais  la  tète. 
^  Ceux  qui  apportent  leurs  requêtes  à  votre  tribunal,  dit 
*  J'urateur  romain ,  d'ordinaire  y  viennent  en  suppliants.  Allex 
^  Yoir  les  Gaulois  sur  le  forum.  Vous  les  entendrez  déclarer 
f  d'une  voix  tonitruante,  que  si  on  ne  fait  iras  rirait,  à  leur 
^  plainte,  ils  sont  capables  de  recommeucor  la  guerre  î  •» 
Ce  sont  ces  Teclosages  intrépides  qui,  avec  les  Boiens  et 
l^sTrocmes,  plusieurs  siècles  avant  Têre  chrétienne,  se  sont 
t^:^illé  un  royaume,  ii  la  pointe  de  Tépée,  dans  la  vieille 
I^lirj^gie.  Ils  y  conservaient  entre  eux,  le  langage  parlé  dans 
l^  Gaule.  Leur  conduite,  à  l'arrivée  de  saint  Paul,  dans  leur 
j  rmouvelle  patrie,  prouva  qu'ils  n'étaient  pas  impies.  Us  ont 
Hsnérité  de  sa  bouche,  ce  bel  éloge  qui  a  retenti  dans  ioutos 
^^^s  Églises:  <«  Vous  m*avez  accueilli  comme  un  ange  de 
Oieu,  comme  le  Christ  lui-même  »  î  Cette  louange,  le  grand 
iViiôtre  ne  la  donnée  qu'une  lois:  cY»tait  à  des  Gaulois. 

En  continuant  notre  itinéraire,  nous  arrivons  à  Gabalorum 
ivitas:  la  cité  des  Gabales:  c'est  ce  peuple  qui  a  donné  son 
•tiom  au  Gévaudan.  Sa  situation  est^  entre  les  Arvernes,  au 
Nord  et  les  Volces-Tectosages,  au  Midi, 

La  ville   capitale  (de   no»  jours  simple    village,   appelé 
.Touls}  de  bonne  heure ,  posséda  des  évoques.  Grégoire  de 
•nrs  en  parle  en  plusieurs  endroits.  11  raconte  qu'en  cette 
contrée»  était  un  lac»  au  pied  du  mont  Helanus,  objet  de  supers- 
tition pour  les  Gaulois.  Les  habilants  des  canipagnes  s'y  ren- 
tont,  chaque  année,  et  y  précipiiaient,  en  forme  d'oRVaniles 
et  de  sacrifices,  des  étoffes,  des  toisons,  des  pains,  de  la  cire, 
tstc.,imis  ils  faisaient  un  festin  de  Iruis  jours.  Le  Jour  de  leur 
*ï<'part,  généralement,  un  grand  orage  se  déchaînait  sur  leur 
^■^ta  L*Èvéque  vint  et  essaya  de  combattre  cette  superstition- 
^  "y  réussît  pas.  Alors,  il  bâtit  une  église,  au  bord  du  lac, 
^*  y  mit  des  reliques  de  saint  Hilairo.  Par  ses  exhortations, 
i'pîtrviat  il  faire  cesser  ce  culte  superstifieux.  Saint  Privât, 
^^'èquede  Gabale,  dans  la  cruelle  invasion  de  Crocus,  vers 
W»,  ne  voulut  pas  abandonner  son  troupeau»  et  reçut  Thon- 


i 


70  ÂSmÈ  MARQUIS 

neur  du  martyre.  Une  bamliqiio  rient  saint  Leuvan  était 
abbé,  sous  le  règne  de  Brunoliaut,  s'élevait  sur  le  tombeau 
du  glorieux  martyr.  Au  x"  .siècle,  Oabala,  dont  le  nom  pri* 
mîtif  était  Anderiiuni,  était  ruinée.  Le  siège  épiscopal  fut 
transféré  à  Mende. 

Chifm  DifihJînini}},  ^La  cité  des  Diablintes  :  Prësentemenl 
Jublains  (Mayenne).  On  fut  longtemps  embarrassé  pour 
placer  ce  peuple.  Les  uns  lui  assignaient  le  Perche  pour 
séjour,  les  autres  la  Bretagne.  Des  recherches  savantes  et! 
les  découverte»  faites,  à  Jublains,  montrèrent  que  cette  villô; 
avait  eu  son  importance,  sous  Toccupation  Rora^une.  Une 
forteresse  y  avait  été  construite.  Le  nom  de  la  cité,  dans 
ritinéraire  de  Tépoque,  est  Nudîonnura,  pour  Neodunurn. 
Nous  avons  vu,  à  Mayenne,  la  borne  milliaire  de  Jubl ainsi 
elle  fut  retirée  du  fond  de  Feau. 

Dans  le  gué  de  Saint- Léonard,  qui  était  voisin,  on  a  t] 
des  quantités  énormes  de  monnaies  romaines  (l2aX>0)< 
conserve  le  musée  de  Mayenne.  Les  passants  qui  n'étaieni 
pas  sans  crainte,  pour  traverser  ce  gué,  jetaient  ces  monnaies 
en  ex-voto,  dans  la  rivière.  Les  femmes  plongeaient,  dans 
Teau,  des  statues  de  (erre  cuite  blanche,  représentant  Vénus 
Anadyomène.  Le  même  musée  en  conserve  toute  une  col- 
lection. 

Jublains  ou  Neodunurn  eut  des  évèques.  La  savante  étude 
qu'a  faite,  sur  ce  sujet,  Dom  Piolin,  dans  son  histoire  d6^^ 
réglise  du  l^tans,  ne  permet  pas  d'en  douter-  Dans  son  re.ç/fl«^^ 
nieuK  saint  Bertrand,  évéque  de  cette  dernière  ville,  parle 
des  biens  que  possédait  la  SHÎnte  hgîise  des  Diablintes.  Or, 
cette  qualification  de  sainte,  observe  le  savant  bénédictin, 
ne  s'applique,  k  ces  époques,  qu'aux  mthpdrales.  Les  Dia- 
Idintes,  comme  peuple,  furent  absorbés,  à  Tarrivée  des, 
Francs,  en  cette  région,  dans  une  sorte  de  petit  royaume 
Manceaut  en  495. 

Ciié  fies  Arviens.  —  C  était  une  petite  tribu,  vers  le  courj 
de  la  rivière  d'Erve,  également  dans  la  Mayenne. 

Vagoritum  était  leur  capitale. 

Comme  les  Diablintes j  ils  furent  englobés  dans  la  natioi 
voisine, 

Verinand.  —  Augusta  Yeromanduorum.  Le  Vermanduis  a 
tiré  son  nom   de   cette   ville.   Des   dernières  découvertes 


archéologiques,    il   résulte    que    Augusta   ViroiTianduuruiii 

(aujour*rhiii  Saint-Quentin)  était  la  vraie  cité,  disparue  dans 

la  deuxième   moitit*  du  ni"  siècle,  Vernumd  nVtait  qu'un 

^joppidum  qui  lui  succéda  coïiinie  chef-lieu  '.  I/cvéché,  duni 

^nTermaod  jouissait,  fut  transféré,  en  540,  à  Noyons,  par  saint 

^niloy.  Évidemment,   le   passage  des  barbares  lui  avait  été 

^RTunestû.  Lo  Comté,  au  contraire,  continua  pendant  longtemps, 

d'avoir  son  siège  à  Vermaml. 

Viflucnssinm  Civilas.  —  Menx»  cité   des  Viducasses,  Elle 

prit  ensuite  le  nom  d'Auguslodununu   Ln    nom   do   César 

ou  celui  d'Auguste  a  été  ainsi  donné  à  grand  nombre  de 

^jrilies.  Située  près  de  Thorigny,  en  Normandie.  Dans  rilino- 

^paire,  elle  se  confond  avec  la  station  île  Arœ-iJenuœ,  entre 

Bayeux  et  Jublains»  Cette    ville,   aujourd'hui   à  Félat  de 

t grillage,  est  mentionnée   par  Ptolémée  et  Pline,  dann  le 

iénombrement    des    peuples  de   la    deuxième    Lyonnaise* 

rétait  incontestablement  une  ville.  On  a  extrait  do  son  sol, 

le  inscription  sur  marbre,  oii  Ton  lit  que  les   Trois  Prch 

finces  de  la  Gaule   ont  élevé  ce  monument  lune  statue,  car 

c'est  un  socle)  à  P,  Sennius  Solemnis,  dans  sa  ville  natale, 

La  municipalité  avait,  avec  empressement,  concédé  le  terrain. 

La  date  tlos  Consuls  tombe  à  1  an  IKJii  de  Home.  Los  fouilles 

mi  encore  donné  deux  inscriptions  funèbres.  Les  mé^iailles» 

^que  l'on  y  a  relevées,  font  supposer  qu'elle  fut  ruitïée  à  la  lin 

du  IV*  siècle. 

La  Cité  des  Curiosnlites,  disparue,  près  de   Dinan.   C'est 

ie  nos  jours  Corseult  (Cotes-du-Nord),  Sur  Findicateur  des 

iToies  Romaines,  elle  correspond  au  lieu  dit:  Fano  Martis, 

IV  la  ligJie  qui,  tend  vers  Tuurs,  en  passant  par  Rennes. 

Ile  possédait  un  temple»  dont  les  restes  subsistent  encore, 

une  hauteur  assez  loin  de  î  église. 
Le  village  est  bâti  sur  des  ruines  anciennes.  L'é^^lisc  même 
.  été  construite  avec  les  matériaux  de  quelc|uç  grand  édilico. 
Jn  dos  blocs  d*un  pilier  de  rintérieur  vient  d'un  tombeau. 
Li'épitaphe  s  y  lit  encore.  Elle  porte  que  Silicia,  de  la  famille 
Lfrica,  a  poussé  la  tendresse   maternelle  jusqu'à    accom- 


On  a  découvert  à  SaiîU-Uuentiii   une  iîiscn|jtifMi  votive  m  riionneiir  du 
AuijHJste  \ik  l;ï  Augmi(t\  fi  de  Volkauus.  Dans  liis  fnudfilîons  de  h  liosi- 
l<|Ue,  iie;iua*dp  de  dé  lui  s  aJitiijiies. 


72  ABBÉ  BfARQUIS 

pagner  son  fils,  en  ces  contrées  :  son  fils  lui  élève  ce  monu* 
ment. 

Caletes  —  C'est  cette  tribu  qui  a  donné  son  nom  au  pays 
(le  Caux,  à  Caudebec,  etc.  Sa  capitale  est  inconnue.  La 
seconde  cité  était  Juliobona  (Lillebonne),  si  riche  en  sou- 
venirs et  monuments  de  Tépoque  romaine. 

MoriiiL  —  Habitants  d'une  partie  du  département  du  Nord 
et  du  Pas-de-Calais,  réputés  féroces  et  intraitables,  chez  les 
Romains.  Les  marchands  n'osaient  s'aventurer  dans  cette 
région.  Thérouenne  (Taruenna)  fut  leur  cité.  Elle  a  été  dé- 
truite en  1555  par  Charles  V.  Un  gentilhomme  de  la  Happe- 
tezièro  (hameau  d'IUiers  disparu)  était  à  ce  siège  o  sous  la 
charge  de  M.  de  Villebon  ». 

En  terminant  cette  revue,  je  ferai  remarquer  que  les  cités 
Gauloises  avaient  généralement  deux  noms:  Celui  de  la 
nation  et  celui  de  la  ville.  Exemple  :  Autricum,  Chartres, 
pour  Auturicum,  ville  sur  l'Audura  ;  et  Carnutum  civitas, 
cité  des  Carnutes. 

Le  nom  de  la  nation  a  généralement  prévalu.  Dans  l'his- 
toire des  Gaulois,  il  faut  distinguer  deux  époques:  celle  de 
leur  âge  primitif,  où  ils  vivent  isolés  des  autres  peuples, 
sans  temples,  sans  statues  dos  dieui  ;  et  celle  où  selon 
l'expression  de  César,  ils  se  sont  amollis,  au  contact  de  la 
Province,  c'est-à-dire  de  Marseille,  dans  leurs  relations  avec 
les  Romains,  dont,  insensiblement,  ils  adoptent  les  mœurs. 

Los  ruines  observées,  sur  toute  l'étendue  de  la  France, 
indiquaient  la  brusque  irruption  des  barbares,  et  l'épouvante 
des  habitants.  C'est  au  commencement  du  v«  siècle  qu'il  faut 
faire  remonter  ces  trésors  cachés  ;  ces  pots  pleins  de  mon- 
naies, ces  puits,  comme  celui  de  la  Charente,  où  des  vases 
d'or  et  d'argent  avaient  été  précipités.  Les  médailles  ne 
dépassent  jamais  l'an  400.  La  Justice  de  Dieu  a  voulu  que  le 
roi  des  Vandales  eût  une  fin  digne  de  ses  crimes. 

L'Abbé  Marquis, 
Doyen  dllliers. 


MONOGRAPHIE  DE  VER 


i 

pr 

W 


Ver-lks-Chartres,  ou  au  moyen  âgeVER-suR-EuRES  est  une 
aroisse  de  cinq  cent  qimtre  hahitants,  dans  la  banlieue  sud 
e  Chartres,  dont  elle  est  distante  de  sept  kiloniëtres.  Son 
site  charmant  se  trouve  entrecoupé  de  prairies»  de  bois,  de 
laines,  but  de  promenades  et  d'excursions.  La  vallée,  qui 
mmence  au  petit  Tachai n ville  et  se  poursuit  dans  une  assez 
ande  largeur  jusqu'à  la  Bonde  d'un  côté  et  à  Morancez  de 
atre,  est  arrosée  par  différents  bras  de  rivières  que  vien- 
1  alimenter  beaucoup  de  fontaines,  assez  abondantes  jadis 
or  le  service  de  Chartres.  L'Eure^  leiirincipaî  cours  d'eau, 
z  déjà  cinquaute-six  kilomètres  en  liîj^ne  droite,  quand  elle 
pénètre  sur  la  commune  de  Ver,  à  Tachainville»  où  elle  se 
ivise  en  deux  bras.  Le  principal  va  gagner  Loche,  en  arrose 
s  jardins  situés  sur  sa  rive  droite,  et  après  avoir  fait  tour- 
er  les  moulins  de  la  Fosse  et  de  Loche  coule  dans  la  pro- 
priété du  château  ;  mais  son  ancien  lit,  aujourd'hui  rivière 
morte,  a  été  modilîé  ;  ses  eaux  furent  endiguées  sous  le  nou- 
eau  Pont  de  la  Mère-Dieu^  en  18f>8-r>0,  oii  Ion  encaissa  la 
lie  chaussée  qui  remplace  avantageusement  les  fameuses 
■-passerelles  ou  grandes  planches  d'antan.  Un  ruisseau  traverse 
la  propriété  baroniale  oii  il  arrosait  les  jardins  dessinés  par 
,e  Nôtre,  contournait  autour  des  bâtinientsde  lancien  manoir 
aujourd'hui  démoli  ;  il  arrose  encore  le  pré  aux  Bœufs  et  se 
lette  dans  la  rivière  de  FEchevet;  là  aussi  arrive  le  confluent 


^  Super  Audurani.  Si'lon  tîu  Cange,  Ver  désignerait  uo  lieu  planté  d'aunes  ou 
vemfSy  arbustes  nombreux   dans  notre  valli^e.  La  Société  des  Antiquaires 
^Mémmres,  XI,  p.  15 Ij  remai'que  que  ce  nom  est  dorme  à  plusieurs  autres  cotn- 
iiuiies  qui  toutes  poi»sèdeiit  des  monuiueub  celtiques. 


74  ABBÉ  GUILLON 

(le  la  rivière  principale,  qui  après  avoir  baigné  les  prés  Lancé 
et  Rondeau,  grossit  le  Boisseau.  Celui-ci  est  un  faible  cours 
d*eau,  dérivé  par  les  religieuses  (le  TEau  pour  traverser  leurs 
propriétés  ;  il  passe  à  Gouabille  et  coule  dans  le  parc  de 
Moineaux.  L'Eure  reçoit  sur  sa  rive  droite  les  nombreuses 
sources  qui  jaillissent  entre  Houdouenne  et  Ver,  les  fon- 
taines d'Houdouenne,  de  Reneuve,  de  Saint- Victur,  de  Saint- 
Caprais.  A  ces  cours  d'eau  donnaient  un  appoint  considérable 
d'autres  ruisseaux  aujourd'hui  taris  :  Baigneloup,  Teille,  le 
Pilet,  le  Corton,  le  Thiron,  le  Gland  de  Pézy,  les  petits  ponts, 
ceux  de  la  Saussaye  et  de  THôtellerie  :  ils  coulaient  abon- 
damment dans  le  grand  et  le  petit  étang. 

Ces  simples  notes,  puisées  aux  archives  départementales 
ou  locales,  ont  été  écrites  à  Tintention  des  paroissiens  de  Ver  ; 
elles  leur  rediront  les  gloires  et  les  avantages  de  leur  pays 
habité  par  des  aïeux  honorables.  Puissent  les  descendants 
y  rester  et  ne  pas  suivre  Tengouement  malsain  qui  porte  vers 
les  grands  centres  ;  puissent-ils  ne  connaître  qu'un  seul  au 
delà,  le  ciel  où  le  printemps  est  éternel  1 


CHAPITRE  PRE\aER 

VER  CENTRE  DES  ASSEMBLÉES  DRUIDIQUES 

Au  dire  des  savants,  notre  vallée  aurait  été  le  centre 
religieux,  le  mediolanum  *  où  se  réunissaient  nos  aïeux  chaque 
année.  Ainsi  le  pensent  beaucoup  d'antiquaires,  parmi  les- 
quels nous  signalerons  M.  Quicherat  qui  fit  une  descente 
sérieuse  pour  étudier  ces  lieux  et  motiver  son  opinion,  et 
M.  de  Boisvilletto  ^.  César  a  écrit,  en  effet,  qu'aux  environs 
d'Autrike,  les  Gaulois  se  réunissaient  dans  un  lieu  déter- 
miné ^.  Or,  M.  de  Boisvillette  et  beaucoup  d'érudits  fixent  cet 
endroit  dans  la  banlieue  sud  de  Chartres,  dans  la  vallée  de 
Ver. 

Pourquoi  d'abord  les  anciens  recherchaient-ils  les  vallées 

*  Champ  au  milieu  ou  milieu  du  champ, 

2  Statistique,  I,  p.  U,  107. 

3  In  fiiiibus  Cai'iiutum  quœregio  totius  Guiliœ  medio  habetur.  [Commentaires, 
César,  Liv.  vi,  cnp.  iv.) 


MOTfOGRAPHrE   DE  VER 


78 


en  général?  Les  Pélasges  étant  avant  tout  agricoles,  donnaient 
leurs  préférences  aux  terrains  crallii  vion,  aux  plaines  inondées 
oiiBles  ans  :  la  simple  raison  de  culture  ou  de  pâturage  leur 
faisait  donc  préféror  nos  vallées  à  cause  de  leur  fertilité. 
Voilà  pourquoi  nous  ne  trouvons  les  dolmons  que  sur  les  rives 
lie  nos  cours  d'eau.  Mais  il  serait  étonnant  que  Taggloméra- 
tîon  de  monuments  mégalitiques  nombreux  et  de  tout  genre 
dans  notre  vallée  ne  fut  pas  déterminée  par  une  raison  spé- 
oiale?Nou8la  trouvonsdans  ce  fait  que  les  Celtes  tenaient  chez 
nousleiws  réunions  annuelles.  Quoique  nombreux,  tous  les 
assistante  pouvaient  facilement  contenir  dans  le  vaste  aniphi- 
lliéàtre  du  cirque  de  Ver,  avec  ses  versants  ou  gradins  douce- 
ment inclinés  vers  la  vallée,  la  magistrature  se  trouvait  aisé- 
rment  assise  dans  la  prairie  entourant  les  autels.  Comme  chez 
t.ous  les  peuples  de  lantiquité,  en  eltet,  ces  réunions  étaient 
(l'abord  religieuses:  on  y  préludait  par  la  prière.  Les  Celtes 
avaient  des  idoles  ou  menhirs  \  simulacres  gigantesques 
représeutant  le  terrible  Tentâtes.  Or  depuis  que  la  poudre  a 
fait  sauter  la  fameuse  pierre  piquée  de  3"'  de  hauteur  sur 
2"  de  base,  située  non  loin  des  Rigoles,  nous  no  possédons 
l>Iu8  qu'un  menhir  au  nnlien  des  prés  a  gauche  delà  route 
qui  va  de  Loche  à  La  Varenne,  M.  de  Moriillet  et  ses  élèves  ^ 
font  inventorié,  il  a  1  ""  68  de  hauteur  sur  2*"  de  largeur. 
C'est  le  premier  de  tous  les  blocs  druidiques  qui  dans  cette 
vallée  se  trouvent  en  alignement  de  Touest  à  l'est.  —  Ahirs  s'ac- 

fcomplissaient  les  sacrifices  sanglants  *.  Ces  sacrifices  devaient 
avoir  lieu  dans  des  endroits  réputés  sacrés  par  le  souvenir 
des  hauts  faits  des  aïeux.  Les  savants  s'accordent  en  eltet  à 
dire  que  sous  nos  dolmens  étaient  enterrés  les  chefs  de  l'in- 
dépendance celtique.  Selon  AL  Bertrand,  de  Saint-Germain, 
c'étaient  des  chambres  sépulcrales,  des  anciens  tuniukis 
débarrassés  des  amas  de  terres  et  de  pierres  dont  ils  étaient 
♦  De  mean,  meu,  pii^rre;  Ai>,  lougue.  On  l'appelle  encore  peulvan  ou  pilier* 
—  Toutes  nos  pifrics  srml  des  îadcres  :  "  iuch  pierre;  deirh,  élevé^  droit ^ 
debout,  sorte  de  giè.«^  cojupaet,  pesant  et  fort  dur.  Il  y  eo  a  àes  funières  aux 
Rigoles,  aux  Pîerres-Bi^i^les  :  il  y  a  donc  eu  un  déplacement  de  plusieurs  kilomè- 
tres, les  moindres  pèsent  18  à  ':?l},0(MI  kiloj^nranmies. 

*  Bulletin  de  h  Société  Archéologiqye  d'Eure-et-Loir.  Mai  1W07. 

*  Le  saniûce  non  sanglant  était  la  rérolle  du  gui  que  les  DniJdes  (prêtres 
habillât  les  buis  de  diône  conixiie  les  baides  cuRbaiint  les  bois  de  bouleau) 
coupaicul  avec  uoe  serp«  d'or,  pour  eu  distribuer  des  rameaux  à  la  muïlitude. 


76  ABBE  GUILLON 

recouverts.  De  fait,  sous  nos  différents  dolmens,  l'on  a  trouvé 
bien  des  ossements.  Les  étymologîes  celtiques  de  Ver,  Moran- 
cez,  Corancez  ^  prouveraient  aussi  que  notre  vallée  fut  jadià 
le  théâtre  de  funestes  guerres.  Enfin  nos  différents  champ- 
tiers  ont  conservé  quelques  vestiges  de  ce  «  mediolanum  »,  de 
ces  réunions  antiques.  Moineaux  autrefois  se  nommait  Media- 
nellum.  A  côté  d'Autrike,  la  ville  du  milieu  des  pierres,  nous 
avons  Montoury  [nions  autrikum),  Villemain  {villa  média,  la 
villa  du  milieu),  le  Buttereau.  (La  butte  correspondante  à 
Montoury),  Vauparfonds  et  Vauferry,  les  vallées  profondes 
ou  ferrées  par  lesquelles  la  cavalerie  se  disséminait  pour 
gagner  l'oppidum  d'Orléans  par  le  chemin  que  Ton  a  appelé 
depuis  le  chemin  de  Villars  et  le  chemin  de  César.  Telles 
sont  quelques  données  fixant  dans  notre  vallée  le  lieu  de 
la  réunion  des  Gaulois,  où  ils  établissaient  une  espèce  de 
camp  volant  pour  leurs  assises  religieuses  et  judiciaires. 
(Tacite,  Mœurs  des  Germains,  28,  39). 

Les  dolmens  *,  apparaissent  très  nombreux  dans  nos 
vallées,  ou  prairies  ;  ce  sont  les  vestiges  du  culte  druidique, 
autels  sacrés  sur  lesquels  les  Gaulois  immolaient  les  génisses, 
les  agneaux,  et  même  des  hommes  au  dire  du  moins  de  César. 

Cinq  groupes  superbes  sont  souvent  visités  par  les  ama- 
teurs : 

P  A  gauche  du  chemin  de  Loche  à  La  Varenne,  non  loin 
des  Grandes-Planches,  on  cote  plusieurs  pierres  superbes 
d'une  masse  prodigieuse  ; 

2**  A  droite  du  même  chemin,  on  voit  plusieurs  groupes 
cités  par  M.  de  Boisvillette. 

Les  doux  premiers  sont  dirigés  ouest-est.  L'un  est  incliné 
avec  deux  supports  :  la  table  on  forme  de  trapèze  irrégulier 
a  3  mètres  de  haut  sur  2  et  3  mètres  de  base. 


*  Morancez  (mor,  grand;  an,  bataille;  Kezou-Keuz,  deuil),  grand  deuil  de  la 
bataille.  Ver,  jçrand. 
Corancez.  (cor,  petit;  an,  bataille),  petit  deuil  de  la  bataille. 

2  (Dol,  table;  mm,  pierre).  Pierre  plate  plus  ou  moins  épaisse  posée  hori- 
zontalement sur  d'autre  pien*es  fichées  en  terre,  et  hautes  d'environ  1  mètre. 
La  pierre  plate  un  peu  inclinée  présente  à  sa  surface  une  sorte  de  bassin  gros- 
sièrement taillé.  Les  juifs  eux-mômes  pour  ériger  des  autels  devaient  se  servir  de 
pierres  immenses  et  informes.  (Exod  xx,  25.  Deuter,  xxvii,5.  Josue,  vm,  31). 
Isaïe  même  se  plaint  qu'ils  immolassent  parfois  sur  des  pierres  immenses.  (Isaîe, 
Lvn,  5). 


MONOGRAPHIE  DE  VER 


T7 


^' 


.'autre,  bien  plus  grand,  est  aîlougé  en  pointes  :  il  a  b^20 
dans  sapins  grandu diagonale  avec  un  suppuri  en  place;  les 
autres  piliers  sont  à  c6té,  mais  ils  ont  été  dérangés. 

Les  deux  auti'es  pierres  situées  dans  ce  même  pré  se  rap- 
[>rochent  de  la  direction  nord. 

La  première  a  5  mètres  de  long  sur  3'"  70  de  large,  les 

angles  arrondis,  un  seul  support.  Elle  semble  Tormée  de  deux 

I     tables  superposées,  La  deuxième  est  un  petit  dolmen  avec 

^Ueux  supports  à  côté  :  elle  a  probablement  échappé  aux  inves- 

^Kgations  de  M.  de  MortilleL  qui  n  en  cite  que  trois; 

^P   3"  Le  pré  des  Pierres,  non  loin  de  l'abba)  e»  sur  la  rive  droite 

'      de  rEiire,  présente  un  curieux  alignement  ouest-est  do  blocs 

druidiques  au  nojobre  de  huit,  aujourd'hui  entoncés  en  terre» 

d'une  épaisseur  étonnante  et  qui  n'est  certes  pas  le  fait  du 

kasard  ; 

4"  Les  blocs  de  Pierre-Pesant  et  des  Rigoles  enfouis  de  ci 
le  là; 

5*  La  pierre-qui-tourne  (le  25  décembre  à  minuit,  dit  la 
légende),  a  été  dégagée  par  M.  Cnchepain  et  admirée  parles 
ivants  de  Paris. 

>ur  mémoii'c  rappelons  les  gigantesques  pierres  bègles 
îse  voient  non  loin  de  Tarrèi  de  Barjouville  sur  la  route 
de  Chartres  à  Thivars. 

Le  polissoir  ou  pieiTe  striée  d'Houdouenne  a  4  mètres  de 
^long  sur  1  °*  50  de  lai'ge,  et  porte  à  un  bnul  cinq  rainures 
^Briangulaires  de  0  ""  Ck5  de  large  sur  0"*  03  de  profondeur  et 
^B  ™  30  à  0  "•  40  de  long  avec  un  godet  :  tout  près  se  trouve 
^nine  rainure  avec  deux  cuvettes  à  droite  et  à  gauche.  C'était 
une  pierre  consacrée  où  le  guerrier  venait  retremper  son 
jnrage.  en  polissant  sur  ce  ladère  sa  hache  primitive  de 
lex,  au  moyen  do  sable  mouillé  s  interposant  entre  la  roche 
.  rinstrumont. 

Bien  plus  à  Test,  on  v*iit  la  pinte  nu  puits  de  saint  Martin, 
)ngue  table  de  cinq  mètres  sur  deux,  achetée  par  la  Société 
rchéologique  et  la  Pierre  couverte,  lieu  d'assemblée  et 
artout  de  sépulture,  la  table,  longue  de  4"^  50,  est  large  de 
"•50, 

Après  avoir  décrit  le  polissoir  d'Houdouenne  avec  son  grain 

•^fin  et  très  serré,  M.  Paul  Durand  puursuit  ainsi  :  «  à  peu  de 

di^Htance  de  la  fontaine  dlloudouenne  et  au-dessous,  se  voit  la 


78  ABBÉ  OUILLON 

fontaine  Saint-Victur  qui  est  l'objet  d'un  pèlerinage  irem^ 
ancien...  les  jeunes  enfants  atteints  de  maladies  de  langueui — 
sont  immergés  dans  son  bassin  :  «  afin  qu*ils  aillent  ou  qu*ils^ 
reviennent  ».  Toute  cette  région  est  encore  parsemée  de  gros 
ladères  aux  formes  bizarres  et  dont  la  couleur  tranche  sur 
celle  des  broussailles  et  des  herbes  ^  » 

Nous  devons  à  la  vérité  de  dire  que,  malgré  l'autorité  du 
savant,  tout  ce  qui  a  rapport  au  fait  de  plonger  les  enfants  dans 
la  fontaine  do  Saint-Victur,  qu'il  confond  d'ailleurs  avec  celle 
de  Roncuve,  est  de  pure  imagination,  au  rapport  de  tous  les- 
habitants.  Il  en  est  de  môme  de  cette  appréciation  formulée 
par  un  autre  savant:  c  la  fontaine  de  Saint-Gaprais  jouissait 
autrefois  de  la  renommée  de  guérir  la  gale  ».  Actuellement  ce 
n'est  plus  qu'un  trou  plein  d'eau  et  sans  écoulement.  La  fon- 
taine do  Saint-Victur,  située  entre  les  hameaux  de  Reneuve 
et  do  Pierre-Pesant,  est  un  beau  bassin  d'eaux  vives  et  abon- 
dantes qui,  grossies  par  les  eaux  du  Trou  d'Houdouenne,  for- 
ment un  ruisseau.  Cette  fontaine  avait  la  vertu  de  déterminer 
une  crise  chez  les  enfants  en  état  de  langueur  ;  on  les  plon- 
geait dans  son  onde  glaciale  :  afin,  disait-on,  qu'ils  aillent  ou 
qu'ils  viennent  ;  mais  trop  souvent  ces  petits  malheureux  s'en 
allaient  ;  ainsi  parle  le  bon  Lococq  à  la  note  de  la  page  164  de 
l'AstroIoffue  de  Tunnée  18GG.  Il  nous  faut  rectifier  bien  des 
inexactitudes. 

La  fontaine  de  Saint-Caprais  jouit  encore  de  la  propriété  de 
guérir  les  maladies  cutanées,  nombre  de  malades  sont  venus 
en  i)olerinage  de  demande  et  d'action  de  grâces.  Aigourd'hui 
la  fonlaino  est  nettoyée  :  les  pèk^rins  en  emportent  de  l'eau. 
Quant  à  la  fontaine  do  Saint-Victur,  elle  n'est  nullement  située 
là  oti  l'indique  le  savant  chartrain,  elle  ne  forme  point  un 
beau  bassin  d'eaux  vives,  c'est  au  contraire  une  fontaine  qui^ 
située  sur  la  rive  droite  du  cours  d'eau  d'Houdouenne,  entre 
Ver  et  IMerre-Pesant  ne  coule  que  très  peu.  Les  vieillards 
que  nous  avons  consultés  ne  se  rappellent  pas  avoir  vu  des 
enfants  plongés  dans  ces  diverses  fontaines  :  au  contraire, 
ces  enfanta  on  langueur  étaient  portés  aux  fontaines  de  la 
Roche  outre  Saînt-Prest  et  La  Villette. 

*  Procès-Verbaux  de  la  Société  arehêi»!.,  t.  1.  p.  I8i  et  185. 


3HAPIIIE  DE  VKR 

CHAPITRE  n 

VER  AU    TEMPS  DES   ROMAINS 


^ 


La  civilisation  gauloise  fît  des  progrès  gensihles;  nos  ancêtres 
aient  adopté  la  culture  des  terres  et  plusieurs  arts  utiles. 
nv  humeur  belliqueuse,  qui  devint  proverbiale,  les  poussa 
Iranchir  les  bornes  trop  étroites  de  la  celtique  pour  fonder 
des  colouies  jusqu'en  Italie:  ils  éiaieiit  devenus  la  terreur 
es  Romains  eux-iuèuies. 

Pendant  que  la  Gaule  et  Rouie  se  saisissent  corps  à  corps» 
lesCarnutes,  hommes  de  relif^ion,  ne  se  lèvent  que  lorsque 
le  vainqueur  vient  frapper  la  religion  jusque  dans  son  sauc- 
luairf*.  Mais  alors  ils  ne  se  reposèrent  plus*  Depuis  trois  ans, 
César  leur  avait  imposé  un  chef  de  race  royale ^  nommé 
Tageste,  espion  des  Romains  :  il  est  massacré  puidiquement: 
t'^rribles  représaillott,  i^W  citoyens  sont  livrés  en  otages 
CIL  Plancus  vient  cMtier  les  coupables. 

54  ans  av.  J.-C,  le  départ  de  César  e^^t  encore  le  signal  de 

riiisurrection  ;   les    Confédérés   envoient    mystérieusement 

lem  étendards  dans  le  Némée  de  Ver.  Du  milieu  sacré  de  la 

l^rre  gauloise  doit  partir  le  signal  de  la  délivrance.  Réunis 

dans  nos  bois,  après  les  sacritices  lu'ésorvateurs,  ils  agitent 

leurs  glaives,  prêtent  le  serment  de  eonibatlre  pour  leurs 

autels  et  leurs  foyers:  des  couibats  sanglants  ont  lieu  autour 

il  Au  tri  ko  *  :  la  Gaule  perd  son  autonomie. 

KotrepaysétaitdevenulaGaule  chevelue,  province  romaine: 

'sar,  Auguste  et  les  autres  empereurs  se  montrèrent  les 

èles  amis  des  Gaulois  en  conservant  aux  petits  Etats  leiurs 


I  *<  Comme  p»reu\f  éû  lialailles  ti^mbles  tlans  nos  contrées,  nous  avons  : 

!*>  Le*?  il  ^  nom  mations  celtiques  de  nos  pays  : 

Vcf  signifie  f/rand. 

Cotuucez^  petit  deuil  de  ia  bataiile. 

Moranc^z,  t/rand  deuil  de  In  bataille, 

!Îo  La  dr-eouverlfi  He  nombreux  géanis  dont  les  scjyeletles  furent  récemment 
trouvi^s  à  la  lïarnV^re. 

Héli-is  des  feux  yJlumés  à  SJontonry  et  m  Butlreau  anuoncèreiit  à  nos  aîeux  ta 
éfaiie  d'Alésia. 

Gloire  aux  vaincus  i 


80  ABBE  OUILLON 

anciennes  limites  *  :  un  gouverneur  ou  proconsul  fut  envoyé 
de  Rome  pour  surveiller  Taction  de  la  conquête,  pour  y 
façonner  aux  goûts,  aux  travaux  et  aux  spectacles  même  du 
vainqueur  un  peuple  entier,  se  consolant  de  n'avoir  cédé 
qu*au  plus  grand  de  tous  les  capitaines:  «  Habitué  à  brandir 
la  pesante  massue,  le  guerrier  mania  d'autres  instruments, 
il  conduisit  la  charrue  qui  pour  la  première  fois  apprit  à 
déchirer  la  terre  :  la  foret  gémit  sous  les  coups  que  lui  porta 
le  fer  brutal  :  le  chêne  descendit  des  montagnes  oîi  il  dressait 
son  front  majestueux  pour  aller  de  ses  débris  décorer  de 
somptueux  palais  ^  »  :  A  Rome  tout  était  grand,  projets,  lois, 
ouvrages,  monuments  :  les  Gaulois  éprouvèrent  bientôt  de 
digues  effets  de  la  muniticence  impériale.  Destinés  à  faire 
oublier  Tantique  voûte  des  chênes  et  les  vieilles  pierres 
druidiques,  des  cirques,  des  temples,  des  aqueducs,  des 
théâtres,  mille  éditîces,  chefs-d*œuvre  des  beaux-arts,  s'éle- 
vèrent dans  le  milieu  sacré  d'Autrike,  là  où  les  vieilles 
crinances  nationales  étaient  le  plus  vivaces.  A  la  place  des 
outils  do  silex  et  des  haches  de  pierres  des  Germains,  nous 
allons  otro  en  face  de  tuiles  à  rebord,  de  mosaïques,  de 
moules  ot  pitvos  n.miaines,  etc.,  etc. 

K  —  Les  passages  simples  et  naturels  des  Gaulois  étaient 
devenus  dos  routes  fameuses,  solides,  inébranlables,  voies 
militaires,  iH>ur  le  iransix^rt  des  munitions,  des  bagages  et 
autres  im|vtUmonta  (>ondaut  les  guerres  précédentes.  La  voie 
rouKùuo  do  l-ci  Varouuo  allait  de  Chartres  à  Blois  par  Château- 
duu,  passait  |v;ir  lo  bas  do  Luisant,  suivait  la  vallée  jusqu  au 
guo  do  l-a  Varonuo,  iravors^ùt  Loche,  le  Bois  de  Mivo3*e*  et 
rejoignait  l^  B<Hir\iiuîèro.  Au  dire  des  anciens  qui  Font  vue, 
elle  était  très  largo,  ot  faiio  de  ladère$  formant   un  fort 


:»»U:t  4$s;'s  f\jk*:eaie'.-.;  i  ^vcinftf  occa^  par  h  p en^hit  pnlwr  des 
ilanutif»  vV.ira:ts  :i>.'.  r^:  û^utSk  ;'/ia  iiv  ssècie.  —  tf.  Les  Cflei  ée 
rUrf'v*  4*  IX*  *%Ki.\  K-  M^r.,'-:,  B^  >:a  je  i*  NKiftê  .\nA-.  aun  1897. 


.-:  $:jL::fç.ipf.  i  switàè  %!■■■  et  Lèves  k  un 
•  v^.      •  :  c^:ir-il  ik  dfMrt  des  aesures 


•  S«)%;/  N.vi.%f.  ?. 

ll.î- 

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MONOORAPITIB  DE  VER  Hi 

I  blocage.  Il  y  a  quelques  années,  elle  existait  parfaitement 
[intacte  depuis  Lorhé  jusqu'au    BuLs  :   peu  à  peu  elle  s'est 

rétrécie,  chaque  riverain  euseuieuçant  la  parcelle  riëglig€*o 
'pour  la  circulation.  Chose  à  noter',    elle   ne   coupe  aucun 

champ  sur  son  passage. 


I 


lî.  —  Nous  donnons  ici  un  très  court  résumé  des  travaux 
substantiels  faits  par  M.  Falibé  Auboin,  et  relatés  dans  le 
Bulletin  de  la  Société,  1802-tKL  Avec  le  goût  artistique  qui  le 
tUstingue,  M.  Tachot,  maire  de  Thivarn,  a  classé  les  diffêrents 
objets  trouvés  dans  nos  fouilles,  dan?*  un  intéressant  njusée 
placé  à  la  mairie  de  Thivars, 

En  1800  et  années  suivantes  des  fouilles  eurent  lieu  par  les 
soins  de  la  Société  archéologique  entre  Thivars  et  Loche,  dans 
des  terres  appartenant  aujourd'hui  à  M.  Challet  Kmiîe.  Une 
équipe  d*ouvriers  ndt  à  nu  de  nombreuses  substructions 
romaines.  C'étaient,  au  dire  des  amateurs,  les  ruines  d'une 
villa  des  premiers  siècles  :  nous  avons  arlrniré  les  tîiernies  ou 
bains  galbi-ronuiins.  Chacun  conte [Uplait  la  solidité  et  la 
masse  de  ces  murailles,  et  emportait  quelques  vestiges,  qui 
des  fragments  de  tuiles  à  rebord,  qui  des  I^arties  de  mosaïque, 
«^ui  une  statue  de  Junon,  etc.,  etc.  Ou  trouva  eu  particulier 
es  fours  à  chaux,  semblables  à  celui  qui  fut  réceujment 
écouveri  par  M.  Bûcher  Xavier  :  quelques  archéologues  ont 
ru  reconnaître  des  tours  destinés  à  bniler  les  morts  dont 
es  cendres  étaient  conservées  :  ils  les  appelaient  des  fours 
incinération. 

Un  puits  très  curieux,  peut-être  undeces/^/v//Vw//  ilans  les- 

uels  on  jetait  pèle-mêlc  les  restes  des  animaux. 

Parmi  les  multiples  objets  inventoriés  au  musée  i!e  Thivars, 

n  distingue  d'abord  tme  cuiller,  dans  le  creux  de  laipielle  se 

trouve  gravé  un  poisson,  emblème  du  Sauveur  dans  la  prinn- 

tive  église.  On  a  discuté  pour  savoir  si  elle  aurait  pu  servir 

au  sacriOce  de  la  messe.  On  a  trouvé  aussi  deux  peignes  avec 

leur  gaine  :  sur  le  bord  sont  gravés  deux  chrismes. 

On  distingue  un  monogramme  AURVS.  Ce  nom  peut  bien 
^tre  celui  du  propriétaire  des  peignes  et  de  la   villa.   Ne 


"  U  (loi  tf  abbA  f^,•lÎ!lsot  rt'l»^vail  c<'  fait  d'observation  h  h  ^séance  d*ar\'liéologie 
T.  xin,  M. 


.iBBB  GUILLON 

serait-ce  pas  lui  qui  aurait  danné  son  nom  à  la  butte  TC 
de  Montoury  mous  Auri  '  ? 

IIL  —  Au  haut  de  Loche,  k  la  Barrière,  daus  une  rour 
appartenant  à  M.  Lamarche,  deux  tranchées  furotïtoiiverlt*.^ 
en  1S90,  à  1  mètre  de  profondeur,  et  quaï'aute-cinq  tî  îîi 
squelettes  furent  trouvés:  ib  étaient  plaeéÊf  daufi  toutes  leî^ 
directionâ  :  trois  étaient  euBeYelis  dann  du  charbon  :  d'autri*^ 
avec  des  pîen^es  posées  .sur  la  poitrine- 1)  y  arait  des  guerriers. 
des  adultes,  desi  l'ommoa  avec  de.s  boucle»  d*f>reillf*s,  dm 
anneaux^  des  vases  funéraires.  Ktaient^ce  dm  chrétiens? 
Certains  rafOrmaient  parce  que  les  vase^n  fiiiieraireî*  et  le 
charbon,  j^ou venir  des  parfuins  déposés  au  sépulcrp  du  Christ* 
étaient,  d'après  Durand  de  Mande,  un  ^yniboliwuve  chrétien. 
Mais,  comme  ces  cadavres  estaient  privés  de  cercueil ,  (ceux* 
ci  ne  datent  que  de  Conslurilinji  et  nullement  tournés  vers 
rOrient;  la  idupart  t\v^  amateurs  y  virent  des  guemer» 
Car nutes tombés  dans  le  grand  deuil  delà  bataille  soua  César- 
Au  reste,  dans  tout  le  chajiticr  .supérieiu",  il  sera  loiai blette 
continuer  avec  «uccos  ces  découvertes  macabre». 

l'aqueduc  b'uquoodeknk  * 

Les  Romains  aimaient  leurs  aises.  11  leur  fallait  Venu 
lant  partout»  sur  les  places  publiques  comme  à  domidle,  Teau 
de  fonbine  ou  de  source.  Dans  ce  but  fut  établi  l'aqueduc  sur 
la  rive  droite  de  TEure, 

D  Houdouenne  jusqu'au  delà  de  Ver,  il  ne  compose  d  une 
voûte  pli^in  Cintre  sur  piédroits  sans  radier.  Il  e^t  large  de 
y™fK),  haut  de  0"' 00,  tout  en  maçonnerie  de  niotdloti  calcaire, 
mais  de  médiocre  résistance  à  caune  de  rinfiltratiou  conti- 
nuelle des  eanx  qui  remplisî^ont  jusqu'à  l'intrados* 

Uu  peu  eu  deçà  de  .Morancez,  il  est  beaucoup  ïuieux 
construit-  Deux  piédroits  de  0^4tr  et  un  radier  de  0»"20 
d'épaisseur  en  excellent  béton  de  cailloux,  reconven  d'ui» 
enduit  de  sable  et  iiê  ciment»  l'urnient  une  cuvette  profonde 
de  0"*60  fermée  par  une  voûte  plein   cintre  de  moellon. 

<  Mémoires  de  la  Soriélé  Arcli.  Tome  IX,  p.  17-4. 

2  R«''sijmé  ik' ce  qu'en  uni  éiril  do  lîoisvillelU' et  les  hydrologues  plus  récents. 


MONOGRAPHIB  DE  VER  H^ 

^épaisse  de  0""30.  Dans  certaines  parties  tout  semblait  sortir 
des  mains  do  Vouvrier. 

I>e  la  fontaine  d^Houdoiienne,  où  M.  de  Boisvilotte  on  place 
Fongine,  raqueduc  traverse  au  uord  la  neuie  de  la  Bonde 
qu'il  longe  .sur  la  droite,  à  trois  mètres  cm  iron  de  distance. 
Du  jardin  de  M.  Tricheux  oli  on  vient  de  le  découvrir,  il 
quitte  la  vallée  d'Houdoucnne,  pénètre  dans  le  jardin  du 
presbytère  où  nous  i'av<>os  reocontrê  parfaitement  irdact. 
change  de  direction*  suit  le  nord  pour  longer  la  rivière  et  le 
vieux  chemin  de  Morancez,  arrive  aux  premières  maisons  du 
hameau  de  Poullaîn  sous  la  grange  de  \L  Bideaux,  passe 
sous  la  façade  de  la  maison  do  maréchal,  coupe  le  moulin 

i  d'Haussepied,  s'approche  à  1  "'50 de  rencoignure  de  l'ancienne 
maison  seigneuriale,  pénètre  dans  la  Motte,  se  rapproche  du 
bas  de  Marteau t  rejoint  le  clos  Briineau  pour  atteindre  le 
moulin  de  Vauféry  où  il  sert  de  fondation  au  seuil  de  la 
porte  de  la  grange.  Après  avoir  traversé  le  parc  de  NL  Besnard, 
à  10  mètres  en  avant  de  la  façade  ouest,  il  pénètre  dans  la 
propriété  de  Gommiez,  dans  le  champ  des  Gandinières,  dans 
la  Cour  du  uioulin  Lecomte,  sort  du  parc  du  Gord  sous  la 
tourelle  du  mnr  du  château»  se  tlirige  à  travers  les  jardins 
maraîchers  de  Launay  qu'il  quitte  pour  aller  au  Gaillon, 
atteint  les  premières  maisons  de  la  Grappe,  s'arrête  au  hrus 
ou  château  d'eau  terminal  qu'on  a  découvert  dans  le  clos 
Geoffroy. 

La  longueur  totale  est  de  huit  mille  trois  cent  cinquante 
mètres,  ainsi  répartis  : 

Ver,  1.780:  Morancez,  3,140;  Coudray,  1,570  :  Chartres, 
1,860. 

Toutes  les  données  précédentes  ont  été  vérifiées  par 
M.  Buisson,  conducteur  des  Ponts  et  Chaussées,  aidé 
d'ouvriers  qui  nous  ont  renseigné. 

En  ces  dernières  nnnées.la  Société  Archéologique  confia  à 
M.  Leloup  le  soin  de  faire  des  tranchées  pour  s*assurer  si  le 

I  canal  était  alimenté  uniquement  par  la  fontaine  d*Hou- 
douenne.  Les  fouilles  opérées  du  côté  de  Reueuve  découvri- 
rent Taqueduc  qui  probablement  venait  capter  les  sources 
puissantes  qui  sourdent  dans  ce  hameau.  L^interruplion  des 
travaux  empêche  de  se  prononcer  sur  la  tête  de  ce  canal, 
mais  il  est  certain  que  les  eaux  étaient  abondantes  dans  notre 


84  ABBÉ  GUILLON 

vallée,  selon  le  dicton  :  Si  le  trou  d'Houdenne  rompait  sa 
bonde,  il  noierait  tout  Chartres. 

Dans  une  lettre  de  M.  Bouvet-Jourdan,  ce  président  de  la 
Société  d'Agriculture  de  Chartres  répondait  ainsi  à  la  circu- 
laire de  la  Société  royale  des  Antiquaires  de  France  du  15 
juillet  1822  :  «  Les  murs  latéraux  ou  parois  du  canal  ont  été 
battus  entre  deux  planches,  la  maçonnerie  est  composée  de 
petits  cailloux  liés  par  un  mortier  devenu  aussi  dur  que  la 
pierre.  C'est  l'ouvrage  des  Romains  qui  regardaient  Chartres 
que  César  appelle  «  Prœcipua  »  comme  une  ville  propre  k  être 
une  place  d'armes  ;  capable  de  résister  aux  fréquentes  rebel- 
lions des  Gaulois.  Cette  opinion  est  confirmée  par  des  médailles 
trouvées  dans  ces  souterrains,  k  Teffigie  d'Antonius  Augustus, 
M.  Comodus,  et  Maximus  Plus.  Le  peuple  des  campagnes 
regardant  cet  ouvrage  comme  au-dessus  d'une  puissance 
humaine,  rappelle  le  Crau-aux-fées  *.  » 

Voici  comment  M.  Lecocq  raconte  les  travaux  faits  de  son 
temps  : 

«  Ayant  déblayé  la  terre  qui  recouvrait  le  conduit  de  la 
fontaine,  à  deux  mètres  de  l'orifice  ou  embouchure  qui  ne 
laissait  échapper  qu'un  filet  d'eau,  on  a  trouvé  une  palissade 
de  pieux  de  chêne,  barrant  le  canal  ;  derrière  celle-ci,  une 
masse  d'argile  blanc  ayant  un  mètre  de  longueur  et  emplis- 
sant tout  le  conduit.  Ce  dépôt  était  fortement  tassé,  et  à  son 
extrémité  une  autre  palissade  pareille  à  la  première  existait. 
Lorsque  le  tout  fut  enlevé,  une  source  d'eau  limpide  et 
abondante,  provenant  du  côté  droit  est  reparue.  Informé  de 
ce  fait  par  M.  Menou,  de  Reneuve,  je  me  suis  transporté  de 
suite  sur  les  lieux,  là  le  maçon  m'a  déclaré  que  pour  terminer 
la  nouvelle  fontaine,  il  fallut  pendant  dix  heures  épuiser 
l'eau  qui  envahissait  les  travaux  :  d'après  son  dire,  il  estime 
qu'il  était  jeté  en  dehors  du  barrage  de  cent  cinquante  à 
deux  cents  seaux  d'eau  de  douze  litres  à  l'heure,  ce  qui  pro- 
duirait par  jour  cinquante  mille  litres^.  » 

V.   —    Le   peigne    de    Loche    avec   ses   chrimes,    disait 


<  Bibliothèque  de  la  Société   archéolo^que  d'Eure-et-Loir,    Miscellanées, 
Lecocq,  n«  i20. 


Procès-Verbaux  de  la  Société  arcliéol..  III,  p.  194. 


MONOGRAPHIE  DE   VKR 

'  M^^  Lagrange»  est  un  ar^'unient  décisiT  en  laveur  de  l'évan* 
gélisation  de  Chartres  au  premier  siècle.  Sa  découverte  en 
effet  vient  à  i'appiii  de  tout  ce  qui  avait  été  dit  eu  faveur  de 
rapostoiicilé  de  Féglise  chartraiue.  L'histoire  nous  apprend 
que  les  ap6ti*es  attaquaient  le  paganisme  au  centre  de  ses 
foyers  ;  or  le  centre  du  vieux  driiitlisnie  était  le  territoire  des 
Carnutes.  Il  est  donc  naturel  que  .saint  Pierre  ait  envoyé  des 
héraults  de  la  bonne  nouvelle  dans  notre  pays  plus  romain 
pour  ainsi  dire  par  ses  art:*  et  ses  privilèges  que  la  capitale 
du  monde. 

Par  le  zèle  de  ses  apôtres,  saint  Potentieni  saint  Cheroni 

un  peu  plus  lard  saint  Mai'liju  révctpie  thanniaturire.  le  pays 

chartrain  se  convertit  au  christiaidsme  ienieiiieut,  mais  assez 

I  fortement   pour  avoir  ses  martyrs  au   temps   des  grandes 

persécutions* 

Des  restes  du  paganisme  cependant  subsistèrent  longtemps 

[encore  •,  et  1^ peuple  des  campagnes  en  particulier  conserva 

pendant  plusieurs  siècles  un  culte  plus  ou  moins  superstitieux 

pool*  les  lieux  autretoîs  vén^^rés  iMimine  lieux  sacnLs.  La  foi 

I  chrétienne  en  pénétrant  de  plus  en  plus  dans  les  masses  les 

[éclairait  et  leur  fit  modifier  peu  à  peu  ce  qu'il  y  avait  d'irré- 

[gulier  dans  ces  pratiques  surannées.  La  vallée  de  Ver  dut 

icouserver  longtemps  de  ces  souvenirs  de  la  religion   des 

ICeltes  et  des  Gaulois,  car  elle  est  riche  encore  en  l'ontaines 

f^\n  n*ont  jamais  cessé  d'être  en  grande  vénération  dana  toute 

la  contrée.  A  Ver  même  on  possède  les  fontaines  de  Saint- 

Vietur  et  de  Saint-Caprais  qui  guérissent  les  douleurs,  les 

tumeurs,  la  gale. 

CHAPITRE  LU 

VER  AU  MOYEN  AGE  ^ 

L  Topographie.  —  Ver,  ou  en  latin  IV/v//////,  l'i-nuLs  Viiia, 
Sancius  Vlaturius  de   Vcre,  apparaît  tantôt  comme  une  villa» 


«  Cfr.  Aunuaire  de  1867,  p.  13t>. 

^  Sources:  Afchivr^sdéparU'merilviJiîs.  E,  1807et  suivajils,  Cps  liasses  con  tien - 
[«ent  plusieui*s  atlcs  1res  ancimis  (138^),  des  parchemins  in-folio,  un  lûrtm  de 
|15r{i  bien  «niserv*'. 

ibid.,  G.  UTL  Registre  de  liSK. 

Uq  nécrologe  renloriD^   ilans  les  aichives  de  Ver.   Noii^  avoos  ru   la  lionne 


86  ABBÉ  GUILLON 

tantôt  comme  un  nouveau  bourg  t  Vicus  Novus  »  par  allu- 
sion au  Vieux  Vert,  emplacement  de  Tancien  pays  détruit 
par  les  Normands  à  plusieurs  cents  mètres  du  lieu  actuel  et 
dans  la  vallée.  Les  différents  baux  du  Chapitre  de  Chartres 
concernant  les  terres  de  Ver  sont  très  nombreux  :  Citons-en 
quelques-uns;  G.  172,  fol.  184^,  185;  G.  173,  fol.  103.  G.  174, 
fol.  23^,  fol.  53,  fol.  150^;  G.  175,  fol.  166;  G.  180,  fol.  366,  etc. 

Jean  de  Brausse  avait  un  bois  dans  le  nouveau  bourg 
viconovo.  Robert  Brice  en  avait  un  autre  abutantau  cimetière. 

Juxte  le  ruisseau  était  une  petite  courtille ,  près  du  chemin 
Vert  tendant  d'Houdouenne  au  château,  chargée  de  un 
denier. 

Juxte  le  chemin  vieux  par  en  bas.  Marin  Moydé  habitait 
la  ruelle  qui  va  à  la  fontaine.  Jean  Labbé  et  Henry  Simon 
avaient  donné  une  courtille  dans  la  vallée  de  Ver,  et  en 
marge  le  notaire  a  écrit:  «  Saint-Caprais  »  fontaine  que 
nous  avons  encore.  v 

Jean  Lescuier  et  noble  homme  François  Janvier  possé- 
daient une  mine  de  terre,  Tun  le  long  du  chemin  de  Ver  à 
Courancez,  et  l'autre  juxte  le  vieil  chemin  d'Houdouenne  au 
chasteau.  Mathurine  Leclerc  était  propriétaire  de  trois  mi- 
nots  sur  les  ouches  derrière  Téglise,  abutant  à  la  sente  de 
Ver  à  Berchères.  (Aliàs  :  sente  aux  ânes). 


fortune  de  mettre  la  main  sur  mi  obituaire  intitulé  Rettistrum  anniversarium 
Ecclie  de  Ver  :  concernant  les  pnncipaux  bienfaiteurs  de  Ta  cure  de  Ver,  et  qui 
ius>(iu'ù  présent  n'avait  point  été  inventorié.  Il  est  composé  de  17  pages,  en 
latin,  d  une  écriture  cursivc  très  soignée,  rempli  d'abréviations  par  rapport 
aux  prénoms  des  bienfaiteurs,  aux  champtiers,  aux  riverains;  mention  intéres- 
sante, celui  qui  Ta  rédigé  était  à  la  fois  curé  et  notaire  de  Ver,  messire  Jean 
Tiercelin,  curatus  et  nolarius.  Chaque  obit  est  accoinpagné  de  notes  en  français, 
rédigées  dans  la  suite  des  temps,  mais  avant  156/.  Ce  nécrologe  sur  papier 
ordinaire  (0,11  sur  0,30)  débute  au  mois  de  novembre  de  1470:  «  Post  stata- 
tam  synodum  >'  après  la  publication  des  statuts  de  Milles  d'Illiers.  Les  anniver- 
saires sont  de  dix-huit  à  vingt  ;  ce  qui  prouve  que  nos  pères  avaient  une  foi 
généreuse.  Les  aumônes  qu'ils  laissaient  tomber  dans  les  mains  du  notaire 
paraiti-aient  aujourd'hui  dérisoires,  c'étaient  le  plus  souvent  douze  ou  dix-huit 
deniers,  rarement  qucloues  sous  de  Paris  ou  de  Tours  :  tant  c'était  pitié  au 
beau  pays  de  France  !  Il  faut  que  le  donateur  s'appelle  Philippe  ou  Robert  de 
Chartres,  pour  pouvoir  assurer  sept  Hvres  de  rente  !  Quand  cet  obituaire  est 
dûment  daté,  signé,  paraphé  et  fermé,  le  notaire  le  fait  suivre  de  différents  baux 
concernant  la  location  des  terres  de  la  cure.  Ils  sont  de  diverses  époques  (ii6i, 
1468,  1470),  écrits  en  français  et  accompagnés  des  cens  dus  au  château  de 
Ver,  à  messieurs  du  Chapitre  ou  de  Saint-Père.  Sm*  notre  demande,  le  conseil 
municipal  a  voté  la  reliure  de  ce  précieux  manuscrit. 


MON0GRA.PÎirE  DE  VER  87 

Benoit  Danjouan  ',  avait  un  hebor|^^eni<^nt  juxte  le  vivier 

du  château,  Jean  Boutlieroue  reconnaissait  un  jardin  clos  do 

mr  d*un  arpent,  dedans  une  maison  et  bergerio  juxte  la 

sre.  le  long  de  la  rne  de  Morancés,  tandis  que  Sébastien 

jcher,  laboureur  à  Loch<-^,  tenait  une  maisoiu  par  derrière 

vieux  chemin  et  honorable  femme  Magdeleine  Leoioine 

Dsaédant  une  maison,  trois  espaces   avec  double  grenier 

Bssuji,  une  volière,  cour,  jardin  enclos  de  murs  et  de  haye. 

Quoique  issue  de  la  noble  famille  des   Pérot  de  Chartres, 

Lnoe  Pérot,  fille  de  soy  se  contentait  d'une   maison   cou- 

&rte  de  chaume,   avec   deux  creux    de   maison   doublée 

i^îi  il  y  avait  four  et   chemînpe  juxte  le  vieil  chemin  de 

l'estang;   elle  ëtait  imposée  pour  dix  deniers.  Le  recteur 

lisait  valoir  une  mine  aux  Carrières  ^,  par  où  on  va  du 

aoulin  Flateur  au  moulin  Gouabillo,   et  Jourdain  «leoiTi-oy 

Riait  pDipriétaire  sur  la  ruelle  des  Pierres  d'un  jardin  abu- 

tant  au  cimetière  et  d*autre  bout  à  la  vigne  de  Ver. 

La  métairir  de  Ver  ost  constituée,  elle  a[iparftent  à  Tofflce 
de  la  cuisine  de  Saint- Père  *  dès  Tan  1487.  elle  comprend 
huit  niuids  dix  setters  de  terre  et  trois  arpents  de  pré.  Le 
.premier  fermier  est  Jean  Danj^nan  (un  champtier  a  conservé 
ion  nom)  ;  un  immense  parchemin  revèUi  du  sceau  de 
Pabbaye  (une  clef  et  une  épée)  nous  indique  qu'il  s'engage  à 
nUir  une  maison  ^  Sa  liru  Jehanms  veuve  de  Jehan  Dan- 
)uan,  entreprend  en  1543  de  bâtir  un  colombier. 


Les  grandes  lîl  ks  [iclitf/s  carrières  cootieniient  (^ncore  des  pipnes  à  IkIiît, 
dures  el  d'un  grain  assez  btîsm,  mais  i]ui  ne  résilient  pas  à  la  gdéc.  Elles 
I  Iroiiveul  soiîs  iiiie  faible  cuurhiî  de  terre  végêUilc,  dans  difT^renls  lianes  qui 
Munirent  intriiRtêes  de  ntimhreusps  f^5|ièees  de  toqnillairts.  Ces earn^^res,  A  peu 
"  >  délaissées  aujourd'lmu  avaient  êlé  (uivertes  snr  niif  imou*îJse  élet)duf%  lors 
tonslruetion  de  la  cathédrale,  les  [(ierres,  an  ra[>|»orl  de  Souchet  (IV.3K0\ 
ait*nl  eoiployées  pour  Finlérieur  de  Téditire,  et  André  Félit^tni  dir  rn^me  que 
pierresi  du  vieuK  clocher  smil  de^  pierres  di^  Ver, 
QuAfil  aux  liidèi'cs,  explrnlés  soit  aux  Rigoles,  soit  anx  PiiMTe>  l^ègles,  non 
nii  de  la  chapelle  de  Saint-Fiacre,  ils  étaient  mis  en  nsage  pour  le  pavagt!  des 
de  (lh.irtf<>s.  ira|nês  !♦*  reiiistre  dfs  A^hevins  f  10  février  lÔ'âti^  il  y  'ivait 
pandemerit  de  payer  à  Pierre  lladon  et  a  iean  Badiiii»  carriers  de  Ver,  !a  soitmnî 
'  I  'ti  livres  pour  l'arhat  de  cent  tfnar tiers  de  pitTie,  ponr  le  pont  dé  Saijit- 
larlin-an-VaL  Lv  11  lévrier  l^il,  les  mêmes  éche vins  ordoiniaierit  a  la  dame 
"  "  Ver  d'aniender  le  clieiairi  et  la  cliaiissée  de  Ver, 

'  Archives  dép.,  H.  ïll, 

ubid.,n.  115. 


88  ABBE  GrnxoK 

En  1483  on  a  distrait  trois  arpents  de  pré  en  une  pièce  à — 
Toffice  du  bailli  du  couvent  :  elle  se  trouve  mentionnée  danaiH 
le  cartulaire  de  TEau,  elle  était  située  en  la  prairie  du  pré=! 

des  pierres  juxte  le  chemin  par  où  on  va  de  Ver  au  moulin 

Flatteur  d'une  part  et  le  pré  du  célérier  ^ 


LocHÉ.  —  Lupchiacus.  931,  Cart.  de  Saint-Père,  p.  27. 
cbeium^  1245.  Cart.  de  TEau.  Louché,  1405,  registre  des  fiefs — 
Unique  en  Eure-et-Loir  ^. 

Les  terres  do  la  métairie  de  Saint- Père  commençaient  aux 

ousches  ^  de  Loche,  non  loin  du  four  qui  abutait  au  chemin— 
de  la  Varenne  ou  de  Bonneval  à  Chartres.  Les  chaumières^ 

étaient   semblables    k  celle  de  Denis  Cercle,   vigneron  à 

Goindreville,  qui  habitait  chez  nous  une  maison  doublée,  en- 
laquelle  <«  four,  cheminée,  cellier,  et  une  croupe   au  bout* 
avecq  jardin  »  ;  Simon   Bertin,   quoique    sergent   de  Ver, 
n'avait  que  la  moitié  d'une  maison  cour  et  jardin,  consistant 
«  en  un  creux  et  demy  de  maison  doublée  et  ung  et  demjr 
de  grange  juxte  Charles   Leloup  ».  Différents  champtiers 
sont  signalés  au  sud  et  sud-est  :  Simon  et  Denis  cultivaient 
k  Epinoré,  Jean  Fuquin  possédait  un  setier  abutant  au  che- 
min  de  Loche  k  Dammarie,  k  Vaucolet;  le  recteur  avait 
une  mine  aux  Saulx  ;  les  religieux  de  Saint-Père  longeaient  la 
butte  d'Anjouaii  non  loin  de  Martineau  où  la  cure  avait  cinq 
mines  sur  le  chemin  d'Houdouenne  au  Bois.  A  Fouest  appa- 
raissent  Gasdebraize,  Jeanne    Damour  possède  un  minot, 
TEpinc  Brisée,  Agnès  femme  de  Gillette,   sergent,  réclame 
un  setier,  la  Fosse  et  son  moulin  Préaux  enfin  dans  la  cen- 
sive  de  Saint-Pcre  *  ;  dans  ce  dernier  champtier  :  Guillaume 
Belot  pour  ses  trois  minots  juxte  le  chemin  de  Loche  aux 
Frous,  Jean   Menant  pour  un  arpent  juxte  le  chemin  de 
Chartres  k  Préaux,  Philippe  du  Moulin,  pour  un  minot  sur 
la  chaussée  do  Préaux  juxte  le  chemin  des  pasty,  et  bien 
d'autres  devaient  le  jour  de  sainte  Soline  invariablement  une 
oie  blanche  k  Tabbaye  de  Saint-Père. 

^  Ibid.,  H.  115.  Bail  en  parchem.  du  11  janvier. 

2  Loclioa:  cuiller,  d'après  du  ('ange. 

^  Ousches,  terres  attenantes  à  un  village. 

*  Les  prés  qui  n'étaient  pas  arrosés,  s'appelaient  Préaux. 


MONOGRArîHE  DE  VER  H^ 

HocDOCBNNE, —  Hodoeuîn,  1274,  i:ît>5.  Chartrier  ûxx  Cha- 
pitre lie  Chartres,  Houdovae,  Chartrier  du  prieuré  de  la 
Bourdinière,  niontraii  sa  maison  seigneuriale  et  sa  ferme 
rolevaut  du  Chapitre.  Un  acte  de  1:142  nous  dit  que  Ciuillaume 
de  Teliguy  vendait  sept  rauids  es  terroirs  d'Houdouenne  et 
des  Marais  ;  lesfpiels  marais  alimentaient  le  fameux  étang 
et  la  célèbre  fontaine* 

Vieux  Vert  est  le  champtier  qui  indique  la  position  tîe 
l'ancien  bourg,  D'ciprès  le  oadastre  du  xviir  sièrle,  déposé 
au  presbytère,  et  d'anciens  titres,  le  vieux  Vert  comprenait 
les  parcelles  8  et  suivantes,  à  savoir  depuis  le  chemin  de 
Ver  k  Hondouenne  jusqu'au  chemin  tlu  fii/doau  à  lEtan^,  et 
depuis  la  rcuite  qui  desrrnd  au  lavoir,  jusqii'un  peu  nu-drlà 
du  pont  de  pierre.  C'est  là  près  de  la  fontaine  Saint-Victur  \ 
que  fut  biUie  en  bois  la  première  é^lise^  dédiée  an  saint 
évèque  du  iMans.  L(*rs  du  passai^^:^  d'Fîastiug  et  do  ses  fa- 
rouches normands,  l'aqueduc  fut  coupé,  l'église  et  le  bourg 
qui  longeaient  le  canal  fm*eut  détruits;  uouh  en  retrouvons 
encore  les  substructious  et  les  fondations,  c'est  tout  ce  qui 
subsiste  du  vieux  Vert  remplaçant  lui-même  le  centre  rhi 
Ver  païen,  au  milieu  de  nombreuses  fontaines  et  de  pierres 
immenses.  Jusqu'à  ravenentent  dos  Nonuauds,  la  fontaine 
de  Saint-Victur  surmontée  de  la  croix,  à  côté  de  l'é^dise 
primitive,  avait  remplacé  le  culte  druidique.  En  IWï,  la  paix 
reparaissait,  l'évoque  Aganon  restaurait  Sainl-Pore,  la  fa- 
meuse Tour  s'y  construisait,  et  les  bons  moines  se  faisaient 
dans  leur  fief  de  Ver  les  logeurs  du  bon  Dieu,  mais  ils 
s'éloigner  eut  des  ruines  encore  fumantes,  cherchant  à 
mi-côte  un  emplacement  favorable  pour  y  bûtir  église  et 
maisons. 

(tilles  Sergent  était  propriétaire  d'un  hébergement abutant 


Saint  Martin  vciîMiit  assister  s.uiil  Liboirc,  (■vi'^niK^  du  Mans,  h  ses  derniers 
nenU.  aperi;ut  pn"'s  tlelavdl^,  un  îirmiini^  orcU|jiva  travîiilkr  sa  vigne;  Dien  le 
tuî  montra  comme  devant  (Hre  le  so*:r(*sspor  du  mourant.  Il  si*  nommait  Virteur, 
était  soii^iacre  du  Majis  et  cultivait,  en  deliors  du  temps  rtrupli  p;ir  les  forn> 
bons  de  son  ordre,  un  [lelil  loin  di^  terre  planté  f^n  \^\ii\  qui  se  voil  encore  u 
peu  dt' dislîioce  dn  lionrg  de  [iouilloiL  S nr  Tordre  de  Martin,  Victiir  aeeiuo- 
pagaa  le  saint  au  M  uns,  où  uwès  \e.B  t'iinérailleîi  de  ^aint  Li  boire  il  l'ut  Ini-rofHne 
oblige  (le  ^';isseun'  daiis  la  diain^  é|ii&rQpale,  à\\\  ;i|i[>laLidissemenls  de  tout  le 
peufjle.  La  lele  de  saint  Vielur,  évêqiie  et  patron  du  Mans,  se  célèbre  le 
66  août,  jour  jji'ésLimé  de  sa  mort  .Hishirt  de  lêfflfsedu  Mam^  jpar  tî,  Piolinï- 


90  ABBE  GUILLON 

sur  la  voie  boucthc  au  vieux  Vert,  tandis  que  Jean  Menou 
possédait  la  fontaine  Raoul. 

De  l'autre  côté  de  la  vallée  se  trouve  le  Buttereau,  ferme 
oubliée  dans  le  dictionnaire  de  Lefebvre.  Était-ce  jadis 
l'emplacement  d'un  château  ou  d'une  forteresse,  était-ce  un 
lieu  destiné  aux  funérailles  des  guerriers  illustres?  Selon  le 
docteur  Chauveau,  les  Gaulois  élevaient  des  buttes  pour  la 
transmission,  des  nouvelles  au  moyen  de  feux  nocturnes.  Or, 
de  cette  butte  d'Houdouenne  on  distinguait  facilement  le? 
feux  allumés  sur  les  buttes  de  Montmiraux  et  de  Montx)ury. 
Benoit  Michel  possédait  cinq  mines  sur  le  Buttereau,  abutant 
sur  le  chemin  par  oti  on  va  d'Houdouenne  à  Villemain. 

Reneuve,  ou  rue  neuve,  indique  que  ce  chemin  a  été 
ouvert,  lorsque  la  voie  qui  est  a  Test,  appelée  encore  au- 
jourd'hui u  voie  bousche  »  fut  fermée  pour  la  circulation. 
Michel  Sergent  y  possédait  cinq  minots  ;  Jean  Lefebvre  avait 
une  mine  près  de  Lescuyer  et  le  chemin  de  la  dite  rue 
Neufve. 

La  Varenno  *  est  un  gran<l  village  et  une  seigneurie  sou- 
vent cités  dans  le  Cartulaire  de  l'Eau.  En  langue  celtique,  ce 
mot  désigne  le  lieu  de  sépulture,  nos  dolmens  auraient  été 
des  tombeaux.  En  dialecte  germanique,  il  désigne  une  forêt 
servant  de  repaire  aux  bêtes  fauves,  qui  au  dix-septième 
siècle  dévoraient  les  enfants  :  Pierre  Moreau  de  Tachainville 
avait  une  courtille  entre  le  pont  de  Loche  et  le  village  appelé 
Varàne,  abutant  sur  le  chemin  de  Bonneval,  tandis  que 
Claude  Ballavoine  habitait  un  moulin  sis  à  Tabbaye  de  l'Eau 
Juxto  d'un  bout  le  ccmvent  et  d'autre  la  rivière:  dès  le 
moyen  âge  est  indiquée  la  fontaine  de  La  Varenne. 

Le  ]3oissean  (»st  un  moulin  ainsi  appelé  du  bras  dérivé  de 
l'Eure,  sur  la  rive  gauche,  et  qui  longe  les  prés  de  La  Varenne 
et  de  l'Abbaye,  où  il  se  jette  dans  la  rivière  principale  à 
l'Echevel.  Qu<)iqu'il  de'^pende  de  l'Abbaye,  nous  avouom 
n'avoir  vu  nulle  part  ce  hameau  signalé  au  moyen  âge,  e1 
pouriaiu  la  tradition  constante  allirme  son  existence. 

Au  contraire  nous  avons  souvent  rencontré  Tachainville, 


'  Vareiina.  Geiieralitet  est  vivarium  cuniculorum  seu  leporum  :  Les  franco 
oiseaux  sont  imi  sécurité  dans  la  vaionne  par  rapport  au  maître  et  par  oppositioii 
aux  Inrôls  {Ou  Gange i. 


if->!&:^ïj»«3  r€  -TES.  *l 

château  ou  moalin:  ce  d-rrri-rr  >::^r  ^'ir  1-?  "lerri^MT^  de 
Ver*,  point  de  séparaâcr.  -i:;  :rî5  ■  ir  R  :5.srA.:  »  ..i"iTec 
l'Eure.  Dans  oeue  zièz.-r  tiH-^t.  î  1  l -"r*e  •rX'srv-nJv.  e5î 
souvent  cite  le  m :ili::  'x-  i^-ill-  -  Fli::^ ir.  iu  :  "jjri'h^ii 
disparu.  Le  i:iar»ii"/7  .::•:  :r^  14*,:.  :.: .-  r-  ,:'>:r-^  -i^^  ::r.:r2'*s 
du  Chapitre-,  Jehan  F.e^iri:::  1-  .r^Lir  :r:i-e'ir-L:  rr.  :e 
moulin  sur  la  f»ar*:'ii:je  c^  Ver.  ir^Li;:  j.  :L:re  -ir  r'rriie  «iu 
sous-doyen  une  pli-re-:::  >.-".:::-  i-^  ir  ::ii:5-:L.  Trr^-?r.  :r>î> 
mines  de  terr^  :i  •>-ui'.llr.  ; -x>  -ii.rr  z.-r'.v.r.-^r  îij-r'.-rr  Re- 
menon ville*  que  tiei.:  i  çrv^en:  Li::l  Lr-^r-er.  ;ui:e  le  che- 
min qui  vient  du  rr 'nl-r  i  BerM-Tillr...  en  '.î  censive  de 
Monsieur  de  Ver  e:  d:i  -i*'.'!*— iiyei  i  r^'ise  ôe  ?si  >e:2T.eurie 
temporelle  de  Bericuvrie.  Ce  :..-:  :il.L  a:-:  iner.ii:  ^  î  Hviel- 
Dieu  de  Charires. 

Non  loin  claien:  les  p.re^  Mi.:!.'^-  ■r.z.i  irr-r:::s  si:ues  entre 
Gouabille  et  Moineaux.  Ol  ^::  ^-^e  Mâul-:-.;  e:aiî  ul  des 
députés  envoyés  a  Her^i  ÏV  :•  ir  'î-r'r.irrr  1j  •:::adeî!e  a 
Sainl-Maurice.  S«:»n  vrii  il'-zl.  v*.i:*t  •TerL-âii:  Le  N*  ir.  >^-:-rî:eur 
de  Maulou  Au  temps  qu:  r.:- .;?  :•: ::::-r.  :e  r r*-  -ipp-rliiî  ou  le 
pré  des  pierres  •.•u  le  pre  de  Mvir.ei-x.  >  «.  ir.Tiiaîre  de  l'Eau 
en  parle  en  effet  con:n.e  •i»:p<ei.«iâL:  «ie  SiiiLvFere. 

II.  Culte  religieux.  —  I.  No'js  rel-^i-r.-  «ie  1'::  célèbre 
abbaye  de  Saint-Pêre-eL-Vâilee  :  eL*M>Ie.  ha:  iire  »\*f  N*>:re- 
I)ame  lui  avait  a *r.ai.d -.:.:.-  i-I'i-ie-ir-  •  .jli-v-.  r.'.Taîiiîi.-nt  la 
charnelle  de  SaiDi-Vî.-iur  «I^ls  Iv  :--:::  '-•::rjr'r-<ar:e.  cv?Jî«.*<e 
de  maisons  qui  s'a-rir:':::.eraier.:  ^  :::e^^:veLi-e:.!  ^ 

Cette  dé|.»endaïic»r  fu:  r!.:i::.' --  :■  :-  r-r.  ive've  •iei.'j:<.  en 
954*, en  IKô  en  pre<e.r.ce  «i--  i!l:  Vv --  ^:.i.-  H  '.rr*.  -ei-:neur 
de  Ver.  et  en  Il«>i  ou  ie  [^p-e  J'ii'?  'a',  ••••r.:.."::.-.!:  -;e-  •••nces- 

♦  Ta^ni  vUla  H3i  .  T^ri^n'u.j  !î-.>  .  Foie::  ■:-  Ti-:ki.'.^i..'  s^  ^rai-v-. 
pour  I  expédition  ér  h  Ttr-^  >i.:.:'-  -:.  îi»»* 

3.\i\h.  dfp..  G.  !::;.  t.:.  X. 

'  Vieux  mot  de  $4Jeo.  î^o:r  oyi\inir.    In-.*!!.  :r  T'rvoix  . 

^Ohameande  Remer.orjT.ll^  *^:.tr-  l'-i-;.  jiijle  et  MTiS.:ez  !j*ex:5le  p!::5 
aajourd'bui. 

*  Cait.  de  Notre-bame.  1 .  ^). 

•  Cait.  de  Saiot-Pêre.  i.  52. 


%t  ABBE  OUILLON 

sions  *.  Quelques  années  après,  de  nouvelles  terres  sise«  à  Ve^ 
étaient  concédées  aux  religieux  de  Saint-Père^  et  finale- 
mont  Rûffriauît,  évèquo  dr  Chartres,  spécifiait  la  jurîilirtioD 
de  l'abbaye  de  Saint- Père  sur  1  église  de  Ver  :  «  Ecclesii 
de  Vere  '.   i> 

Dans  la  ferme  de  Saint-Père,  à  côté  de  réglise,  habitait 
prieur  ou  abbé  avec  quelques  moines  ;  dans  leur  f^angetl 
étaient  recueillies  toutes  les  redevances.  Le  Cartulaire  da] 
Saint-Père  nous  avertit  que  parmi  les  revenus  ressortissant 
de  la  nienae  abbatiale,  il  fallait  imputer  douze  deniers  a  Fabbél 
de  Ver*.  En  1244,  Guillaume,  prieur  de  Ver,  est  témoi]l] 
d*une  donation  aux  lépreux  de  Beaulieu^  dès  lors  jusqu*eE| 
14Î0,  les  docuuients  loot  défaut  pour  mentioiinerles  prieurs. 
Des  corps  trouvés  dans  ladite  ferme  seraient  Findice  que  l©a"| 
religieux  avaient  un  cimetière  spécial. 

De  rég-lise  uii  cha[têlle  primitive  bîitie  probablement  pari 
les  moines  de  Saint-Père,  il  ne  nous  reste  plus  qu'une  belîei 
porto  romane.  Deux  colonnes  monolithes  avec  gritres  à  lai 
base,  de  chaque  coté  «le  la  purte  se  terminaient  k  l'"8*J  doj 
hauteur,  puur  r-ecevnir  deux  chapiteaux  à  volutes,  sur  les- 
quels retombent  deux  tores  simples,  accompagnés  de  deux! 
chanfreins  agrémentés  de  <lents  de  scie.  Un  autre  tore  ver- 
tical le  long  des  pieds  droits  s'arnmdit  sans  discontinuer,.] 
formant  la  partie  la  plus  intérieure  de  Farchivolte,  accom- 
pagné de  deux  chanfreins  ornés  de  zigzags.  Huit  fenêtres,! 
refaites  en  ogive*  dont  deux  aveuglées  et  les  autres  garnie9| 
de  verres  blancs,  éclairent  la  nef  qui  a  8'"  75  de  large,  18'"4fl 
de  long  et  7  mètres  de  hauteur  jusqu*aux  murailles.  Gett^ 
partie  constituait  Pancienne  chapelle,  dont  le  chevet  se  ter* 
minait  à  l'endroit  où  commence  le  cliœiir  actuel.  Lors  des 
réparations  de  1898,  nous  avons  aperçu,  au  pignon,  à  l'inté-i 
rieur,  deux  petites  fenêtres  romanes,  aveuglées  par  le  porche 
actuel*.  Signalons  aussi  Pescalier  du  clocher  (9  mètres   de 


*  CmiL  Nolr»!-lïaniP,  11.  1 1  i. 
3CarL  de  Saîril-P(;re,  11.  -ii7. 
3  CarL  dp  Sairtt-P^re,  ti,  mO. 

*  ibûl.,  IP  393. 

">  CarL  de  TEau  (Aj^cIl  dép,  p.  83). 
■  Les  ouvriers  ont  aussi  découverl  on  trou  loiit;  de  0  *  30  sur  1  "30,  poli 


MONOGRAPHIK  DE   VER  1*3 

haut)  avec  sa  cage  visible  ii  rextérienir.  A  ruxtërieur,  au 
nonl,  quatre  contreforts,  au  sud,  cinq»  on  pierres  de  Ver 
bien  endouinia^'t'es,  brûlées  en  ceriains  endroits,  montent 
jiL!îqu*au  haut  du  mur  où  ils  arrivent  assez  niiiicfs  \unir  ne 
I     pas  depaîsser  la  saillie  de  la  corniche, 

^^    Le  chapiteau  est  du  xv"  siecde,  car,  ce  dit  an   IU¥\,  dit  le 
■Biotatre  Tiercelin  à  la  lin  de  son  néerologe.  fut  faite  la  tour 

Nde  ladite  t%lisede  Verpar  Barthélémy  Pasquet  et  fut  achevée 
|e  prender  jour  de  novembre. 
Plus  bas  est  la  fontaine  de  Saint-CapraisV,  dont  les  eaux 
pour  le  baptême  remplacèrent   la  fontaine  de  Saint-Victnr 
trop  éloignée. 


n.   La   cure  de  Ver  était  à  (*Até  de  la  maison  de  Joseph 
>roussin,  le  long  de  la  rue  de  Morancez,  possédant  un  jardin 
juxte  le  chemin  par  oii  on   va   de  l'église  à  Lot^hé,  et  à  la 
foataine,  et  abutant  au  ruisseau,  et  un  autre  jardin  où  il  y  a 
des  pierres  longues  par  dedans.  Le  presbytère  avait  en  outre 
des  vergers  près  du  cellier  du  château,  un  demi  quartier  de 
Té  derrière  le  chastel,  et  dos  terres  eo  grande  quantité, 
luisque  M*  Tiercelin  en  loue  vingt  seticrs  à  Jean  Belot.  Il 
<^st  bien  difficile  d  unitier  le  prix  du    fermage   qui  jiarfois 
était  payé,  parfois  aussi  restait  du,  Jeanne  la  Richère  apparaît 
louvent  comme  débitrice;  quelquetxiis  ces  héritages  étaient 
exploités  par  le  curé  lui-même  diaprés  cette  mention  sou- 
vent répétée  :  «  rertor  possidet.    » 

Les  titulaires  de  la  cure  étaient  distincts  des  prieurs  rési- 
liait dans  la  ferme  de  Saint-F*ére.  car  en  VMi,  Guillaume, 
\}nQMt  de  Ver,  assisté  de  M'*  Michel,  prêtre  de  Ver,  et  de 
Mathieu,  clerc  de  la  même  église,  était  témoin  d'une  duna- 
Wm  de  neuf  mines  entre  1  orme  de  Murancez  et  l'église  de 


H^  1^  fmlLcm(*iit,  tfans  lequel  Srs  giieUeuis  ciift^rîoajVol  une  poutr»-  transvor- 
*J^  qui  ft'nuitil  féf  lis('  â  rintcrieur  :  |)areilli*  obsei-valion  Jut  faite  à  Téglise  de 
"ûrancea,  au  presbytère  de  Ver. 

*  Sâini  Caprals,  premier  evêque  ifAgcn  (303)  demaudaiil  du  ciel  la  perîsévé- 
rwiCi»  pmir  la  jeuue  riinilyrc  saiuli^  Foj\  frafipa  de  s;i  main  la  roche  î^ous  la- 
quelle tl  a'élait  abrité  ;  une  source  en  jaillit  qui  u'a  Jamais  tari  :  Fi-au  est  rem- 
pl'r  ti'tiiio  trdie  vertu  que  ceux  qui  eu  boivent  su  ut  giu^ris  de  leur  langueur: 
^lle  croyance  s'est  accréditée  à  \  er   par  rapport  h  h  suurce  de  Saiut-taprais 


;«.u.. ..ç,,*  «X ,.,.«. vu u  ..  ...    par  rapport 

*wiit  te  ciill*'  nous  a  été  importé  avec  celui  de  sainte  Foy. 


94  ABBB  OUILLON 

Ver'.  Nous   ne    connaissons   comme   curés   de  Ver  que: 
Harrier,  1401,  Moreau  Jean,  1445,  Martin,  1500*. 

III.  —  Les  cent  vingt  paroissiens  de  Ver  ^  généreux  autant 
que  chrétiens,  sont  inscrits  sur  les  diptyques  sacrés  comme 
bienfaiteurs  de  l'église.  La  plupart  ne  sont  que  des  colons 
occupant  de  simples  maisons  ;  d*autres  exploitent  les  héber- 
gements ou  fermes  bâties  de  Loche,  du  Vieux  Vert,  de  Hou- 
douenne,  etc..  d'aucuns  ne  sont  que  de  simples  manants, 
hommes  de  peine,  tisserands,  carriers,  obligés  de  cuire  dans 
les  fours  banaux  de  Loche  et  d'Houdouenne,  de  couper  à  la 
faucille  leurs  céréales  et  même  leurs  avoines.  Formé  de 
blé  méteil  (mélangé  de  blé.  d'orge  et  d'avoine\  leur  pain  est 
bien  noir  ;  leurs  greniers  ne  sont  pas  toujours  pleins,  les 
contributions  étaient  déjà  exigées,  et  Jean  Gaudin  pour  trois 
minots  devait  onze  gerbes,  et  une  champart  pour  chacune 
dépouille,  le  tout  à  rendre  à  la  grange  champarteresse  ; 
néanmoins,  ils  lieiment  à  être  inscrits  sur  le  martyrologe  de 
saint  Victur.  Guianl,  Clément,  Hersend  surtout,  simples 
^ens  du  peuple,  font  bonne  figure  dans  le  Cartulaire  de  TEau 
à  côté  des  Isabelle  de  Tachainville,  Pétronille,  fille  de  Guil- 
laume de  Ver,  Jacqueline,  Jeanne  et  Gillette,  filles  de 
Nicolas  de  Chauney,  etc. 

CHAPITRE  TV 

VER  DEPUIS   1Ô08  jusqu'à  LA  RÉVOLUTION 

I.  Eglise  de  Saint-Victur.  —  Tous  les  parchemins  et  papiers 
des  archives  sont  unanimes  à  appeler  le  patron  «  Saint  Victur 
ou  plus  rarement  Vioteur  -.  Vu  seul  acte  le  nomme  saint 
Victor,  mais  c'est  le  fait  d'un  bailly  de  Chartres,  Joseph 
Fleuriau.  t[ui  n  y  regardait  pas  de  si  près.  La  tradition  est 
pareillement  unanime  à  allinner  que  notre  église  fut  brûlée 

'  Cart.  de  THLiu,  Aivh.  t^p.,  p.  S3.  L^s  vi-mes  de  Ver  eu  liôO,  celles  de 
Lixhe  en  liii:  tvlles  de  laVareiiiie  eu  l±^X  5<mt  citées  dans  le  Cartulaire  de 
l  Eau.  L'  iiudTt  darpeul  se  vendait  de  douze  à  dix-huit  sous,  produisant  un 

demi-l'di'ii  on  co<leret   i52  litres  . 

-  Arch.  don..  K.  ISIO. 

-■'  P"ai.!é  ■!''  il  tin  du  \iu  Niè^ir.'. 


MONOGRAPHIE  DE  VER  Ôi> 

S  protestants  lorsque  le  15  mars  1508  ils  lurent  obligés 
de  lever  le  siège  de  Chartres.  Pour  no  pan  se  heurter  à  Var- 
^lee  du  duc  d'Anjou  qni  mart'linii  sur  eux  tin  rdif  d'Ahlis,  les 
luguonut.s  gagnèrent  Buuneval  et  Uiiei's.  i'ar  la  Turee  deîj 
hosea,  Téglise  de  Ver  se  trou^^nt  sur  le  passage  de  rennemi, 
élevait  comme  ses  sœurs  de  Morancez,  de  Thivars,  de  Tabbayo 
^e  TEau,  se  ressentir  des  tureurs  de  raiiuée  vaincue.  Sur 
^oute  sa  longueur,  elle  fui  brûlée  jusqu'aux  murailles,  messire 

fBelot:  *'  nt  édider  Tau  1578  réglise  de  Ver,  couvrir  d'ardoises 
et  portie  en  thuiles  * .  >i 
Lo  V  mot  n  édifier  insinuerait  mémo  que  notre  église  aurait 
été  détruite  presque  entièrement,  à  rexeepiion  de  îa  [mrtie 
romane.  D'après  les  historiens,  les  incursions  des  huguenuts 
se  répétèrent  fréquemment;  ce  fait  explique  pourquoi  l'on 
attendit  plusieurs  années  avant  de  réparer  les  ruines  de  15438^ 
occasionnées  par  l'incendie  dont  lo  souvenir  s  est  conservé 
dans  la  tradition  locale.  En  1857,  lors  de  rétablissement  dim 
glacis  autour  de  la  sacristie,  en  1897»  lors  d'une  réparation 
partielle  à  rintérieur,  furent  trouvées  beaucoup  de  matières 
brfilées,  paille,  blé  grillé,  pierres  calcinées,  etc.  Les  piliers 
du  côté  du  nord  ont  en  bien  des  endroits  leurs  pierres  en- 
dommagées par  suite  des  ilanuues  qid  les  ont  léchées.  Il  y 
K  avait  plusieurs  chapelles  dont  le  poui'iour  s'avant^ait  dans  le 
^^  cimetière,  le  même  incendie  les  a  détruites  :  les  habitants  ont 


'  f*rcMiier  rt-gislrr?  deis  étals  civils  (0  *"  1 1  sur  0  m  25)*  Il  commeoce  en  1568 
selon  It?  tiUT,  en  157t)  selon  l.i  réalité  et  se  poun^uit  jïisqiï'eii  15H1K  !l  est  de 
messire  Pierre  Lai-soiimnir  tjui  souhaite  paix  et  saint  an  lecteur. 

Le  s^'coîid,  (0  "13  SOI  0  «"  ?À)],  loitnneneé  en  ir»lïi  unit  en  UA"^  est  écrit 
par  M"  Mathurin  l^^moy,  Jnsi|u'en  16I)H  où  fnl  public  le  concile  de  Trente,  ati 
mi  deux  paiTains  et  une  marraine  qnanil  c'est  un  garçon,  deux  marraiin^s  et 
Ui\  jiiirrain  ^î  cest  une  tille. 

Le  troisième  (0  •»*  13  sur  0  "•  31  j,  renferme  les  innées  ltit3  et  suivantes 
josquV^n  \(\&h 

Lf  quatrième  (0  «^  âO  sur  0  m  30)  depuis  \&îf)  jusquVn  1666. 

Lf*  cinquième  ((>  ™  17  sur  0  ^  *il)  depuis  ili^ir)  jiKSi^uen  1675. 

Les  six  autres  petits  dont  deux  en  irh  maMvai:5  état  renferment  Ips  innées 
li<>K,  IG(iî),  1670.  1671.  167l\  ltl7:î  *:t  167i. 

^'mis  sonimi'S  loin  d'iivoir  reirnuvé  les  quarante-cinq  registres  inventoriés  ea 
177*1  et  remis  à  M.  r,ravr4te  le  1  i  ni>venil«e,  qui  en  donnait  décharge  à 
M.  Hai;mL  lAreb,  dèp.,  R,  i3i}.  Le  temps  el  les  hormnes  ont  égiiré  ou  perdu 
beiiutoup  de  ces  registres,  h<'aui"oup  de  ltassr\s  H  de  mannserîts  inventoriés  par 
^}'  MtiHct,  (>'  qvn  reste,  ;m\  Archwv^  de  Ver,  en  fait  de  parcbernins,  de  papiers 
Umlir,^^  lie  lestametits  est  encore  assez  im[Jortaiit,  nous  savoDS  gré  à  M.  le 
Main^  de  nous  v  iivoir  laissé  glaner  quelques  détails  locaux. 


É 


96  ABBB  OUILLON 

bouché  provisoirement  leurs  baies  avec  des  terres,  pierres  ou 
tuiles,  comme  nous  en  avons  rencontré  en  ouvrant  la  chapelle 
des  fonts.  En  dehors  de  cet  incendie  de  1568,  il  n'y  en  a  pas  eu 
d'autre,  c'est  certain,  les  livres  des  gagers  que  nous  possédons 
depuis  1557  l'auraient  signalé,'car  ils  inventoriaient  des  faits 
bien  moins  importants.  Le  premier  registre  de  l'état  civil 
porte  cette  mention,  suggestive  :  depuis  ma  possession,  jus- 
qu'au mois  de  mars  en  suivant,  les  registres  furent  brûlés  par 
fortune  du  feu.  » 

Quoiqu'il  on  soit,  messirc  Belot  a  ajouté  à  l'antique  église 
romane  une  partie  longue  de  douze  mètres  et  large  de  huit 
mètres  soixante-quinze  ;  elle  forme  aujourd'hui  le  chœur  et 
l'abside.  Il  a  exhaussé  cotte  partie  nouvelle,  l'a  maintenue 
par  une  charpente  solide  en  bois  de  chêne  avec  aiguilles  et 
entraits,  terminés  par  des  gueules  de  dragon.  La  construction 
a  dû  être  solide,  en  1681  seulement  de  nouvelles  réparations 
s'imposaient.  Plus  tard  Marin  Tricheux  amenait  un  millier  de 
tuiles  qu'employaient  Roussin  et  ses  couvreurs,  tandis  que 
Barthélémy  Guiard,  menuisier,  faisait  le  lambris  en  1606.  En 
1723  et  1752  nous  assistons  aux  derniers  travaux  conduits  par 
(rilles  Monou,  entrepreneur;  nous  possédons  les  diverses  fac- 
tures: «  trois  mille  de  tuiles  pour  soixante-trois  livres,  trente- 
trois  livres  de  fer  pour  seize  livres,  clous  et  cire  pour  soixante- 
huit  livres,  fourniture  de  quatorze  poinçons  pour  quarante 
sols,  etc.  )> 

Le  pavage  alors  n'existait  pas,  ou  était  formé  de  dalles 
tumulaires  recouvrant  les  dépouilles  mortelles  des  curés,  les 
seigneurs  de  Ver  et  même  de  simples  manants,  comme  en 
1773,  de  Pierre  Panthou,  serviteur  meunier  à  la  Fosse,  et  de 
bien  d'autres.  Le  véritable  dallage,  commencé  en  1713,  conti- 
nué en  1710  et  années  suivantes  par  les  Rigault,  maçons 
Limousins,  comprenait  des  pierres  détaille  et  des  pavés  ordi- 
naires. Des  boiseries  régnaient  autour  des  murailles,  estimées 
à  390  1.,  lors  du  dernier  inventaire.  Bien  en  vogue  étaient 
nos  bâtons  du  Saint-Sacrement,  de  Sainte  Barbe,  de  Saint 
Sébastien,  de  Notre-Dame  de  Septembre;  en  1728,  Petay  rece- 
vait trois  livres  pour  avoir  rétabli  ces  enseignes  religieux. 

Tributaire  de  Saint-Père,  l'église  relevait  aussi  du  château 
de  Vi*r,  dans  tout  son  pourtour,  nous  avons  retrouvé  la  litre 
seigneuriale  de  Monluiorcncy,  large  de  quatre-vingts  centi- 


MONOGRAPHIE  DE  VER  97 

mètres,  et  la  fabrique  payait  quatre  sous  de  rente  aux  ofli- 
ciers  de  Madame  de  Loresse. 

D'abord  en  pierre,  puis  en  bois  le  grand  autel  était  muni 
de  ses  bouquets,  de  ses  chandeliers  et  de  deux  tableaux  de 
la  Vierge  et  de  saint  Victur  ;  plus  tard  le  tabernacle  dans 
lequel  on  signale  un  petit  ciboire  pour  porter  la  communion 
aux  malades,  fut  surmonté  d'un  dais  remarquable  en  tapisse- 
rie ;  c'est  en  1774  que  le  peintre  Petit  et  le  menuisier  Mal- 
mouche travaillèrent  Tautel  que  nous  avons  encore  et  qui  est 
artistement  fouillé,  un  rétable  avec  quatre  grands  tableaux 
aveuglait  la  fenêtre  du  fond. 

Séparé  du  sanctuaire  par  une  grille  de  fer,  estimée  trente 
livres  à  la  Révolution,  et  transportée  à  Chartres,  le  chœur 
oflTrait  comme  ameublement  un  lutrin  ou  aigle  autour  duquel 
trônaient  Etienne  Genêt,  Etienne  David,  Jean-Baptiste  Menant, 
Louis  Bûcher  et  Jacques  Périneau.  A  droite  se  voyait  l'autel 
de  la  Sainte  Vierge,  avec  la  quenouille  traditionnelle,  ses 
deux  parements  montés  sur  un  même  châssis  d'un  côté  blanc, 
et  de  l'autre  rouge,  avec  des  barres  blanches  et  de  la  dentelle, 
àgauche  Tautel  de  Saint-Pierre  était  accosté  de  doux  tableaux, 
Tun  payé  soixante  livres  représentait  le  prince  des  Apôtres, 
l'autre  peint  par  La  Grange,  flgurait  saint  Paul.  Les  statues 
en  bois  de  sainte  Barbe  et  de  saint  Roch  que  nous  possédons 
encore  occupaient  leurs  autels  respectifs,  et  le  banc  seigneu- 
rial était  au  bas  du  chœur. 

On  voyait  au-dessus  des  portes  deTancionno  sacristie,  bien 
fournie  d'ornements,  deux  tableaux  représentant  l'un  le 
mariage  de  la  Sainte  Vierge  et  l'autre  la  Yisitatioiji.  Ils  sont 
remplacés  par  une  plaque  en  cuivre,  gravée  par  Sergent, 
indiquant  que  la  sacristie  actuelle  a  été  bâtie  par  le  baron  de 
Ver  en  1769. 

Les  bancs  actuels  furent  agencés  en  1777;  le  10  mai  précé- 
dent, au  retour  de  la  procession,  les  principaux  habitants 
réunis  à  la  tablette  en  présence  des  notaires  royaux  avaient 
décidé  de  construire  de  chaque  côté  des  bancs  de  six  pieds 
de  long  sur  trois  pieds  de  haut  et  de  large  avec  une  porte  en 
chêne  ou  en  orme  ;  on  fut  alors  obligé  de  murer  la  porte  laté- 
rale du  chœur. 

La  tablette  des  trépassés  avec  ses  calottes  en  cuivre,  ses 
corbillons,  ses  couteaux,  fut  brisée  en  1742  par  les  voleurs  : 
T.  XIII,  M.  7 


98  ABBÉ  OUILLON 

ceux-ci  étaient  entrés  par  les  vitres,  et  la  neuvième  liasse  des 
papiers  de  la  fabrique  ajoute  même  que  les  enfants  de  Coran- 
cez  se  mêlaient  de  pénétrer  chez  nous  par  les  fenêtres  :  coût 
pour  réparations,  trente-neuf  livres. 

Refaite  après  Tincendie,  la  Tour  abritait  deux  cloches  :  en 
1571  le  28  octobre,  une  cloche,  du  poids  de  huit  cents  livres 
était  baptisée  sous  le  nom  d*Anne  ;  c'était  la  grosse,  descen- 
due et  remontée  plusieurs  fois  depuis  :  Nouveau  baptême  le 
6  octobre  1025  de  «  Suzanne  »  ainsi  appelé  par  le  seigneur  de 
Montmorency  qui  fut  son  parrain  ;  la  refonte  coûta  six  vingt 
dix  livres,  les  paroissiens  payaient  cinquante  livres  et  les 
gagers  le  reste. 

Enfin  le  3  janvier  1709  fut  bénite  la  cloche  que  nous  avons 
et  appelée  «  Elisabeth  »  par  haut  et  puissant  seigneur  Simon 
de  Tubœuf  et  dame  Elisabeth  Testu,  son  épouse.  Au  haut  de  la 
tour,  dans  un  coffret  fermant  à  deux  clefs,  étaient  déposés  les 
terriers  en  parchemin  contenant  la  censive  de  Téglise  *. 

Le  cimetière  en  1730  fut  orné  d'une  colonne  de  pierre  avec 
une  croix  do  fer,  achetée  des  Jacobins  pour  quatre-vingt- 
douze  livres,  et  montée  par  Gilles  Menou.  Le  champ  des 
morts  contenait  des  ormes  très  anciens,  achetés  dix  sols  la 
pièce,  et  des  pommiers  à  onze  sols  l'un:  les  bourrées,  l'herbe 
et  les  fruits  se  vendaient  au  plus  offrant  sur  la  grille  du  cime- 
tière :  on  sait  que  là  aussi  s'adjugeaient,  après  plusieurs  pro- 
clamations au  prône,  les  terres  et  biens  do  la  fabrique. 

Dans  l'église  paroissiale  s'accomplissaient  les  cérémonies 
habituelles  de  joie  et  de  deuil. 

Le  dimanche,  jour  de  repos,  était  aussi  le  jour  consacré  à 
rendre  le  culte  à  Dieu.  Dès  l'aube  avait  lieu  la  première 
messe  :  le  0  décembre  1583 ,  le  curé  de  Ver  composait  avec 
M.  Séverin  Bérault,  prêtre  demeurant  à  Loche,  pour  qu'il  dit 
la  messe  un  an  durant  et  fît  le  devoir;  ses  honoraires  étaient 
de  vingt-six  livres  ;  plus  tard  les  vicaires  disaient  cette  pre- 
mière messe  moyennant  cinquante  livres.  Les  autres  offices 
du  dimanche,  récemment  réglés  par  les  statuts  du  diocèse  de 
Chartres  (p.    110),   étaient  fréquentés  par  la  masse   de  la 

^  Cf.  Questionnaire  adressé  à  toutes  les  communes.  Bibl.  de  la  Soc.  arch., 
mss.  !2:2.  Voici  en  substance  ce  qu'il  contient:  Eglise  du  XP  siècle,  construite  en 
moellons  et  en  silex  :  elle  forme  un  rectangle  et  se  termine  en  hânicycle  ;  il  y 

a  un  caveau. 


MOHOeilAPeiB  Dl  VBR 


99 


population;  les  monitoires,  les  annonces  légales  qui  s  y  fai- 
saient ,  les  décisions  qui  sy  prenaient,  tout  prouve  que  l'uni- 
versalîté  des  habitants  sanctilîaient  le  dimanche.  Le  26  oc- 
tobre 1777,  un  vol  avait  lieu  à  La  Barrière,  chez  André 
Binay  :  les  soupçons  se  portèrent  sur  un  individu  qui  n*avait 
pas  été  vu  à  la  messe,  et  qui  dailleurs  avoua  sa  culpabilité. 
Les  fêtes  annuelles  faisaient  époque  alors:  Malgré  la 
proximité  de  Corancez,  saint  Biaise  était  chômé  ;  les  Ra- 
meaux n'étaient  pas  oubliés  avec  les  brassées  de  buis  fourni 
par  les  jardiniers  de  1  abbaye.  Vainement  le  synode  avait 
défendu  tout^  dépense  pour  le  pain  et  le  vin  de  la  Cène, 
invariablement  les  comptes  accusent  des  frais  pour  les  jeudi 
et  samedi  saints,  ou  absolus*  A  Pâques»  il  est  fait  mention  du 
cierge  bénit,  et  non  de  Tagneau  pascaL  Aux  rogations*  Gilles 
Menou  payait  à  Jean  Guillaume,  cabaretier,  pour  trois  pintes 
de  vin  et  deux  quarts  de  pain  pour  le  diner  des  chantres; 
ceux  de  Thivars  pourtant  dînaient  à  part  pour  dix-huit  sous. 
Dans  ces  différentes  cérémonies,  le  bedeau  était  un  person* 
nage  import^mt:  C'était  lui  qui  faisait  la  buée  la  semaine  de 
là  saint  Loup,  lui  qui  s'occupait  des  cierges,  a  Noël,  à  saint 
Victor  où  le  cierge  devait  peser  huit  livres  ;  à  la  messe  de 
minuit  il  surveillait  les  chandelles  de  suif.  A  la  Toussaint, 
Roc  froc^  Daudet,  Hucher\  pour  sonner  dans  le  temps  déter- 
miné par  les  statuts,  recevaient  seize  livres  et  une  pinte  de 
vin.  A  eux  encore  de  préparer  le  dais  de  damas  rouge  donné 
en  1731  par  dame  Elisabeth  Testu,  garni  de  quaire  aigrettes 
de  plumes  d*autruche ,  de  quatre  iK>nimes  de  bois  avec  un 
châssis  de  bois  rouge,  ce  fut  à  la  famille  des  Menou  qu'était 
réservé  de  dresser  les  reposoirs.  Mais  que  dire  des  proces- 
sions lointaines?  A  Notre-Dame  de  Josaphat  nous  portions 
un  cierge,  mais  un  autre  aussi  à  la  Dame  de  Chartres  :  A 
saint  Taurin  les  chnntres  déjeûnaient  pour  six  livres  ;  chaque 
année  on  leur  payait  deux  paires  de  souliers  ;  c'est  que 
annuellement  on  allait  à  saint  Sébastien  de  Baignolet;  et 
Tan  1588  la  fabrique  pour  les  prêtres,  les  clercs,  les  porte- 
bannière  et  porte-clochettes,  payait  cinquante  sols.  Cette 
même  année  on  soldait  cinq  sols  à  Tofficial  qui  faisait  le 


^  Les  registres  mentionneQt  souvent   les  maîtres  d*ccolep  cotnine  assistant  a 
f  église  où  ils  faisaient  lieaucouj^*  de  fonrtifuis  rétnbnAes, 


iOO  ABBÉ  OUILLON 

sermon  pour  le  roi  ;  les  habitants  de  Ver,  à  rencontre  de  leur 
châtelaine  Louise  de  Laval,  étaient  ligueurs  ;  bien  plus  tard 
en  1715  nous  les  retrouvons  sonnant  au  service  du  roi. 

Le  jeudi  1^'  mai  i4G0,  une  procession  ambulatoire,  conduite 
par  messire  Chandelier,  curé  de  Saint-Saturnin  de  Chartres, 
avait  choisi  pour  lieux  de  pèlerinage,  saint  Séverin  de  Fon- 
tenay,  saint  Orien  de  Meslay-les-Chartres  où  la  danse  des 
morts  venait  d'être  reproduite  en  fresques,  et  saint  Victur 
de  Ver.  Malheureusement,  sur  les  cinq  heures  du  soir,  après 
le  chant  des  Vêpres  dans  la  chapelle  des  Trois-Maries  de 
Mignières,  le  tonnerre  grondait  sur  la  vallée  de  Corancez, 
et  les  douze  cents  pèlerins  demandaient  à  ce  Ton  ajournât 
la  visite  projetée  aux  fontaines  de  saint  Victur  et  de  saint 
Caprais  :  c'est  ainsi  que  le  clergé  et  les  fidèles  de  Ver  qui 
étaient  allés  au-devant  des  Chartrains,  s'en  revinrent  désap- 
pointés de  n'avoir  pu  fraterniser  avec  eux^ 

Le  mercredi  5  juillet  1505,  il  y  avait  procession  générale 
de  Saint-Père  à  Saint-André  pour  demander  de  Teau,  on 
portait  la  châsse  de  Madame  sainte  Soline  :  Philippe  Hurault, 
le  jeune  abbé,  la  présidait  avec  le  Conseil,  les  clercs  et  les 
paroissiens  de  Saint-Hilairo,  de  Mainvilliers,  de  Champhol 
et  de  Ver  :  tous  restèrent  à  dîner  au  couvent  «  ut  moris 
est^  ».  Les  mêmes  paroisses  se  retrouvaient  en  procession 
générale,  encore  pour  obtenir  de  l'eau,  à  l'église  Saint- 
Maurice  le  vendredi  4  juillet  1603,  mais  on  ajoute  qu'autour 
des  reliques  de  sainte  Soline  chaque  église  avait  sa  croix,  sa 
bannière,  ses  clercs,  ses  chantres ,  auxquels  s'étaient  joints 
tous  les  ofliciers  de  la  justice  ^. 

Mais  le  17  octobre  Ver  devait  se  trouver  chaque  année  dans 
l'église  Saint-Père,  pour  l'offrande  d'une  oie  blanche  à  cause 
de  trois  mines  do  terre  sises  à  Préaux.  En  1596,  le  jeudi  17, 
c'était  messire  Jean  Charreau,  prêtre  à  Ver,  qui  la  présentait 
en  manteau,  comme  homme  serviteur;  l'annaliste  ajoute 
que  le  fait  ne  fut  pas  trouvé  bon  par  tous  *.  Aussi  Tannée 
suivante,  le  vendredi,  c'était  Michel  Percheron,  meunier  au 

<  Lecoq,  Astrologue^  1866,  p.  164. 

a  Reg.  du  fr.  François,  fol.  250v .  Bib.  de  la  Soc.  Archéol.,  XV.  26,  mss. 

»  Ibid,,  fol.  251 V  .  Arch.  dép.  H.  38. 

*  Reg,  de  François  Rocu,  fol.  255  v. 


MOKOGRAPHIE   DE  ^^R 


fO{ 


[ilin  de  Loche,  neveu  de  Bordier,  le  fermier,  qui  ne  put 
venir  à  cause  des  gensd*armes,  l'oie  était  blanche  et  avait  un 
ail  pendu  au  cou;  ce  fut  précisément  François  Rocu  qui  dît 
la  messe  ^.  L*ûie  était  donnée  à  Mîrhcl  P.  pour  qu'il  Teq- 
graissât  d'ici  la  Toussaint.  Il  était  bien  dit  que  ce  devait 
être  une  oie  blanche  et  grasse,  mais  le  plus  souvent  ce 
n'était  qu*un  jars  bien  maigre  et  bien  sec  -.  Comme  en  Fan 
1508.   ('ette  année-là,  continue  le  frère  François,  le  samedi 

ifète  de  Madame  sainte  Soline»  la  présentation  de  Voie  fut 
faite  à  Toffiraiide  do  la  grand'messo  par  on  laboureur  de 
Loche»  nonomé  Hammelin  Charreau,  frère  de  messire  Jehan 
Charreau.  Bien  maigre  fut  trouvée  loie,  baillée  à  nourrir  à 
frère  Jacques  Ferron,  sous-prieur  qui  en  fit  ce  qu'il  voulut, 
et  bailla  en  récompense  deux  volailles  au  couvent,  c'était 

[préférable  au  jars. 

L'église  de  Ver  avait  aussi,  hélas,  ses  jours  de  deuiL  Les 
maladies  graves»  la  vieillesse  à  sou  déclin  affligeait-elle  nos 
ancêtres,  le  prêtre  leur  apportait  les  secours  de  la  religion  : 

»  vaisseau  d'argent  où  sont  les  sainieH  huiles,  crucifix  avec 

[pied,  rituel»  tout  est  inventorié.  Dès  1070  nos  registres  font 
mention  de  la  réception  des  sacrements,  sauf  dans  les  cas 
assez  rares  de  morts  subites  qui  d'ailleurs  sont  signalées. 
Après  le  décès,  le  corps  était,  parfois  môme  le  jour  de  la 
mort,  conduit  à  Féglivse  oii  étaient  disposés  rideaux^  chan- 
deliers, chasuble  de  camelot  noir.  Le  service  funèbre,  com* 
po«é  de  vigiles,  commendaces,  messes,  s'accomplissait  à  la 
lumière  des  cierges  ouvrés  ;  puis,  d'après  les  dispositions 
testamentaires,  le  corps  était  inhumé  ou  dans  le  cimetière,. 
ou  très  fréquemment  dans  régliso,  on  se  croyait  ainsi  plus 

tprès  de  Dieu  et  plus  près  de  ses  amis.  Parfois  on  distribuait 

f  à  l'issue  du  service  de  renterrage  la  somme  de  cent  sols  à 
vingt  pauvres  pour  prier  Dieu  pour  le  saint  du  royaume,  le 
plus  souvent  pour  le  trépassé.  Mais  les  gagers  étaient  tenus 

.do   faire  inscrire  sur  le  martyrologe  le  jour  du  décès;  on 

recourait  à  ce  nécrologe  pour  annoncer  les  messes  anniver- 

ires  on  de  l'octave,  lesTrentains  grégoriens,  les  bouts  de 

Le  22  août  1580,  les  héritiers  de  messire  Belot  deman- 

Ibid,,  fol.  257  V.  Arch,  dép.,  H.  38,  fM92  ^. 
*  Réf.  de  François  Rocu,  fol.  288, 


102  ABBE  GUILLON 

(laient  toutes  les  semaines,  un  an  durant,  une  messe  pour  le 
vénéré  défunt  ;  et  le  20  novembre  1571,  on  célébrait  le  ser- 
vice du  bout  de  Tan  pour  Pierre  Menou  du  Buttereau; 
le  23  février  1581  était  dit  un  autre  service  avec  un  demi- 
niuid  de  blé  donné  aux  pauvres.  Les  libéra  reviennent  à 
chaque  page,  tant  le  souvenir  du  défunt  était  vif;  tantôt  ils 
sont  chantés  comme  en  1583  devant  le  crucifix,  au  retour  de 
la  procession  des  dimanches,  tantôt  comme  en  1585,  au  cime- 
tière après  la  première  messe,  sur  la  fosse,  un  an  durant,  etc. 
Dès  cette  époque  nous  voyons  exister  le  service  général 
pour  les  trépassés,  en  157C  par  exemple  il  avait  lieu  le 
le  3  janvier,  le  22  mai,  le  26  mai,  le  14  août,  le  2  octobre,  etc. 

II.  La  Fabrique.  —  Mk"^  Louis  Guillard  avait  ordonné  en  1526  * 
de  choisir  des  hommes  notables  pour  administrer  les  biens  des 
églises.  A  Torigine,  ils  étaient  au  nombre  de  deux  gagers, 
remplissant  surtout  le  rôle  des  trésoriers  de  nos  jours.  Ils 
entraient  on  charge  au  jour  des  Rameaux,  exerçaient  leurs 
fonctions  pendant  un  an,  et  parfois  plusieurs  années.  Ils 
étaient  élus  à  Tunanimité  des  voix  sauf  en  1759  où  ils  réunis- 
sent seulement  la  majorité  des  voix  :  «  le  sieur  curé  prins 
feu  et  s'est  emporté  contre  le  général  des  habitants,  attendu 
que  les  gagers  ne  lui  convenaient  pas.  Les  gagers  sortants  au 
contraire  persistèrent  à  les  trouver  bons  et  solvables.  »  Eh 
oui,  solvables  ! 

Combien  il  était  triste  de  donner  des  assignations  contre 
certains  délinquants,  certains  marguilliers  surtout  comme 
en  1750  qui  s'en  allaient  furtivement  emportant  une  partie 
des  deniers  !  Ces  deniers  se  composaient  des  quêtes,  des 
gâteaux,  des  laix,  des  chandelles,  des  bancs,  des  revenus 
fabriciens.  Nous  possédons  la  plupart  des  comptes,  faits  en 
grande  partie  sur  parchemins  ou  sur  des  feuilles  timbrées, 
rendus  à  la  tablette  devant  les  notaires  royaux  et  les  nota- 
bilités de  la  paroisse,  visites  et  approuvés  par  Tautorité  épis- 
copale  seule  compétente  alors,  comme  en  1701,  1718,  1723, 
1740,  1784.  Ayant  prêté  serment,  les  Rendant  Compte  enre- 
gistraient la  délivrance  des  testaments,  celui  : 

<  Statua  synodi  carnot.,  p.  84. 


MONOGRAPHIE  DE  VER  103 

D'Andrée  Genvrin,  donnant  cinqunte-six  sols  cinq  tour- 
nois en  1665*. 

De  Marie  Heurgué  donnant  un  mînot  aux  arpans  en  1658*. 

De  Marie  Huillerj-,  veuve  Froc,  donnant  trois  livres  six 
sols  en  1665  *. 

De  Jacqueline  Leroy,  donnant  neuf  quarts  aux  ousches  de 
Ver  en  1666  ♦. 

De  Perrine  Rousseau,  veuve  Proust,  léguant  un  minot  et 
demi  aux  ousches  de  Ver,  en  1666  *. 

De  Jeanne  RouUin,  femme  Bré,  donnant  une  maison  au 
Vieux  Vert  en  1678  •. 

De  François  Parier,  marchand,  délaissant  quatre-vingt-dix 
livres  en  1681  ^ 

De  Jean  Mode,  abandonnant  une  mine  aux  Carrières 
en  1701  •. 

De  Louis  Collas,  avocat,  donnant  trois  cents  livres, 
en  1708*. 

Afin  de  soulager  leur  paroisse,  ils  portaient  la  diminution 
des  tailles  en  offrant  une  couple  de  chapons  ;  Jean  Isambert 
et  Mathurin  Blondeau  baillaient  à  titre  de  ferme  pour  trois, 
six  ou  neuf  ans  à  Jean  Faure,  laboureur  à  Loche,  comme  au 
plus  offrant  les  vingt-sept  setiers,  cinq  quarts  de  terres 
fabriciennes.  Auparavant,  ils  avaient  eu  soin  d'en  prendre 
saisine  et  possession  :  le  4  décembre  1678,  les  gagers  ou- 
vraient les  huis  et  les  fenêtres  d'un  creux,  à  eux  donné, 
remaniaient  les  pierres  de  lieux  et  autres,  arrachaient 
les  herbes  qui  pous.saient  dans  les  coins.  Le  vendredi  12  jan- 
vier 1663  devant  le  tabellion  Mathurin  Bertin  comparais- 
saient Jean  Collas  et  Etienne  Séguin  qui  avec  les  témoins  se 

•  Arch.  de  Ver,  papiers  de  la  fabrique,  1 ,  liasse  n**  3. 
a  Ibid,,  ibid,,  n»  6. 

«  Ibid,,  ilnd.,  n©  8. 

•  Ibid,,  ibid.y  n«»  10. 

•  Ibid,,  ibid.,  n»  9. 

•  Ibid.,ibid.,  no  i4. 
'  Ibid.,  ibid.,  no  15. 

•  Ibid.f  ibid.f  no  45,  devant  Pérot,  curé. 

•  Ibid.,  iWrf.,  no  19. 


104  ABBÉ  GUILLON 

transportaient  sur  un  minot  de  terre  au  champtier  de  Loche, 
donné  à  la  fabrique  :  là  il»  remuaient  pierre,  arrachaient 
rherbc,  le  tout  en  signe  de  vraie  possession  au  vu  et  su  de 
ceux  qui  ont  voulu  voir  et  connaître,  personne  ne  s'y  opposa. 
Nous  les  savons  encore,  nos  gagers,  payant  soixante  livres 
d'honoraires  à  messire  Pérot,  curé;  soixante-dix-huit  livres  à 
M.  Vallet,  en  1791;  quatre-vingts  livres  pour  fondation 
acquittées  par  le  citoyen  Gravelle,  curé.  Eux  aussi  invento- 
riaient leurs  biens  et  leurs  registres  ;  leurs  recollements  de 
1003,  de  1718,  de  1789,  de  1793  sont  très  détaillés  et  curieux  ; 
miséricordieux  quand  même,  ils  s'assemblent  capitulaire- 
ment  pour  faire  remise  du  fermage  à  François  Isambert  : 
c'était  dans  Tannée  désastreuse  de  1788  de  lugubre  mémoire  : 
le  dimanche  13  juillet,  à  sept  heures  et  demie  du  matin, 
s'était  déchaînée  une  tempête  épouvantable;  ce  cyclone 
avait  renversé  la  maison  de  l'abbaye  de  TEau  et  Téglise  de 
Sours ,  ravagé  plus  de  quatre-vingts  paroisses  et  le  bon  cure 
Gravelle  ajoutait  qu'il  était  à  la  veille  de  manquer  de  pain: 
la  Révolution  y  a  pourvu. 

Honorables 

1587.  Hilalrti  Gonnier,  Martin  Menant. 
1589.  Pasquier  Poullain,  Monou  Hilaire. 
1639.  Jacques  Dumiors,  Michel  Lemairc. 
1()44.  Jacques  Bertin,  Gervais  Collas. 
1657.  NoOl  Pottier,  Jules  Monou. 
1663.  fean  Collas,  Estienne  Séguin. 

1667.  Mathurin  Bertin,  Jean  Binay. 

1668.  Anne  Gcnurin. 

1671.  Nol^l  Chardonneau,  Marin  Menant. 

1673.  Chardonneau,  Gabriel  Leclcrc. 

1675.  Marin  Tricheux,  Sébasticp  Bûcher. 

ir>77.  André  Brault,  Barthélémy  Huré. 
1680.  Guillaume  (laisné),  Jacques  Panthou. 

1684.  Robert  Hergault,  Jacques  Choupart. 

ir)85.  Gabriel  Cliardonneau,  Nicolas  Petit. 

1687.  Martin  Bernier,  Guillaume  Normand. 

1(>80.  Alexandre  Guiard,  Jacques  Bidault. 

1691.  Gabriel  Dugon,  Jean  Mode. 

1694.  Pierre  Collas,  Jean  Huré. 

1695.  Jacques  Bérault,  François  Laillier. 
1697.  Barthélémy  Guiard,  François  Binay. 


^^^^^^                                  MONOGRAPHIE  DE   VTM                                            lOS                     ^^^^^H 

^^     1701.  Jean  Menou,  Mathurin  Bertin.                                                               ^^^| 

H      1 71 L  Pierre  Trîcheux. 

1751.  Jean  Dieu.                                          ^^^H 

^m     1715.  Jacques  Challange. 

1752.  Pierre  PoitrimoL                                ^^^| 

^g     171B,  Jean  Menant. 

1753.  Gilles  Menou.                                         ^^^H 

^      1717.  Jean  Gennrin* 

1755.  François  Boivin.                                   ^^^^Ê 

1718.  Jacques  Bertin. 

175f>.  Jacques  Bertin.                                       ^^^^| 

'           1719.  Toussaint  Cailleaux. 

1757,  Jean  Biney.                                          ^^^H 

'          1720.  Gilles  Menou. 

1758.  Marin  Paragot.                                    ^^^H 

1721,  André  Cointard. 

1759.  Jacques  Chenard.                                  ^^^^| 

^L     1722.  Jean  Menou* 

17tiO.  François  Landry.                                ^^^H 

^r      1723.  Mathurin  Menant. 

1761.  Toussaint  Bînay.                                   ^^^H 

[          1725.  MaUiurin  Biney. 

1762.  Jeanne   Guillaume  «   V^e                    ^^^H 

^-     172fl  J.^rôme  Bertin. 

Bertin.                                               ^^^H 

^f    1727.  Jean  Faune. 

1763.  Jean  Menant.                                             ^^| 

^    1728.  Sévérin  Guiard. 

1764.  Andrô  Binet.                                               ^1 

l          1729.  André  Bîney. 

1765.  Jérôme  Bertin.                                        ^^M 

^B     1730.  Pierre  Menant. 

17fM>.  Jérôme Aubouin, tailleur.                      ^^^^| 

^ft     1732.  François  Collas. 

1767.  Marie  Caille,  V^"  Binay.                      ^^H 

^1     1733.  Jean  Isenibert, 

1768.  Nicolas  Hamard.                                   ^^^| 

^     1734,  Mathurin  Blondeau. 

1774.  Gilles  Menou.                                         ^^^H 

l           1735.  Pierre  Leroy. 

1775.  Jean  Paragot.                                               ^H 

■      1736.  Mathurin  Braull. 

1778.  Denis  Hurgué.                                              ^M 

^H     1738.  Jacques  Paragot. 

1779.  Toussaint  Menant.                                ^^^^Ê 

^H     1739.  Julien  Leguay. 

1780.  Jean  Brault.                                          ^^H 

^B     1740.  Jean  Mauzaize. 

1781.  Biaise  Aubry.                                         ^^B 

^P      17il.  Pierre  Jousselin* 

1782.  François  Isambert.                                      ^H 

17i2.  Jean  Heurguô. 

1783.  Louis  Laigneau.                                           ^H 

1743.  Jean  Bernier. 

1784.  Mathurin  Biney.                                   ^^^H 

1744.  François  Challange. 

1785.  Jean  Morizeau.                                     ^^^H 

K      1745,  Louis  Genêt. 

1786.  Jean  GuUlaume.                                     ^^^^| 

^m      1746.  Etienne  Ballonne. 

1787.  Charles  Mode.                                         ^^H 

H      1748.  Jean  Biney. 

1788.  Jean  Guillaume.                                    ^^^H 

^^      1750.  Jean  Menant. 

1700.  Pierre  Ballonne*                                 ^^^H 

^     m.  Le  presbytère  de  Ver,  — 

La  maison  curiale,  mentionnée                           ^H 

dans  le  terrier  de  1534,  a  céd 

e  la  place  au  presbytère  actuel.                            ^H 

Ses  murs  très  épais*  sa    porte  nionumentaîe,  ses   fenêtres                         ^H 

hautes  et  larges  à  carreaux  ëtruils,  son  innneiiso  trou  ren-                     ^^^| 

1       fermant  une  poutre  en  chêne 

,  piquée  des  vers,  laquelle  ser-                      ^^^H 

^p  Tait  à  barricader  rintérieur, 

tout  Justice  le  millésime  1058                      ^^^| 

^^  inscrit  sur  la  grosse  poutre  trauversale.  servant  d'entrait  et                     ^^^H 

de  support  à  la  statue  de  Notro-Dauie  du  pon(  de  la  Mère-                     ^^^| 

Dieu.  Là  souvent»  notamment 

en  1659  et  1609,  se  passaient  les                          ^H 

1 

106  ABBB  OUILLON 

testaments  et  les  locations  de  terre;  d'après  un  inventaire  de 
1775,  la  disposition  des  pièces  n'est  pas  changée  * ,  ne  sont 
pas  changés  non  plus  les  ladères  mentionnés  jadis  comme 
agrémentant  les  jardins  de  la  cure.  Les  titulaires  sont  véné- 
rables et  discrètes  personnes 

Belot  Pierre,  il  apparaît  en  1540  et  1565  *,  il  assiste  à  Tin- 
cendie  de  Téglise  ;  il  la  réédifie  et  meurt  en  1580  ;  un  trentain 
de  messes  est  célébré  pour  lui. 

Larsonneur  Pierre,  probablement  vicaire  d'abord,  succède 
au  vénérable  vieillard  précité. 

Lemoy  Mathurin  (1586),  démissionnaire  en  1642,  décédé 
en  1640  le  3  avril,  par  le  vouloir  de  Dieu;  le  jeudi  suivant 
son  corps  fut  inhumé  dans  le  chœur  de  l'église  :  aiant  sage- 
ment gouverné  son  troupeau  avec  fidélité  l'espace  de  soixante 
ans  :  «  Je  prie  Dieu,  ajoute  le  rédacteur  du  registre,  de 
m'assister  afin  que  sagement  je  puisse  m'acquitter  de  sa 
gloire.  » 

Dubois  Marin  (1643),  mourut  en  1660  à  l'âge  de  42  ans  ;  son 
corps  fut  inhumé  dans  l'église  par  le  prieur  curé  de  Mo- 
rancez. 

Pcrot  Michel  (1000),  démissionnaire  en  1684  où  les  regis- 
tres ne  sont  plus  signés,  fut  inhumé  en  1689  à  Saint-Aignan, 
contre  de  la  famille  célèbre  des  Pérot. 

Levasseur  Jean  apparaît  de  1685  jusqu'en  1713,  oîi  il  n'est 
rien  payé  pour  les  honoraires  du  curé.  D'après  l'inscription 
conservée,  il  faisait  le  bardeau  de  l'église  en  1696.  Il  mourait 
le  19  avril  1713  et  était  inhumé  dans  le  chœur  du  côté  de 
l'épître. 

Havard  n'est  resté  que  huit  mois*,  en  1715. 

Lochon,  n'apparaît  que  l'espace  d'un  an  en  1716*. 

<  Arch.  dëp.  B.  431. 

2  Ibid,,  G.  973.  Il  est  indiqué  comme  payant  un  c<;ns  à  la  prêtrière  d'Hou- 
doucnne.  Le  dixième  registre  des  états  civils  cle  Thivars  indique  qu  un  messire 
«  Pierre  Tiercelin  »  était  curé  de  Ver  en  1611.  année  où  il  mourut  après  avoir 
gouverné  c<;tte  cure  neuf  ans  ou  environ  :  nous  avouons  n*avoir  vu  aucun  acte  ou 
signature  de  ce  prêtre  ;  peut-être  n'était-il  que  vicaire. 

^  Archives  de  Ver.  Pop.  de  la  fabrique,  liasse  5,  n^  18. 

*  Ibid,,  ihid. 

Les  registres  de  Télat  civil  de  Ver  sont  paraphés  par  Soyon  Jean,  curé  de 
Ver  (1716)  :  ou  bien  il  est  resté  très  peu  de  temps,  ou  il  y  a  confusion  avec 
Lochon  pour  Soyon. 


m  wn.  107 

Yillet  Pierre  (1717^  fait  le  bardeau  de  U  nef  en  174^ 
fêtaient  gager»  Pierre  Jonsselin  et  Jean  Heurgné.  DémisaioQ* 
najre  en  ITaO,  il  meiirt  en  1755. 

Lecomte  Gilles»  1751 ,  est  inhiimé  es  1775  dans  le  cluBnr 
après  Ttngt-sûL  ans  d  adminiMration  ei  aotxaofe  ans  d^&ge^ 
Le  14  noTembre  de  celle  OBéme  année,  à  la  reqnèle  de  €3ia^ 
pron,  maréchal,  ëponx  de  Ifaiie  Leeomie,  les  scellée  étaient 
mis  à  la  maison  presbytérale,  la  levée  arait  lien  le  20  en 
Uni  van  l^ 

GraveUe  Jean  (U  aviil  177<(\«:  fl  prête  serment  k  la  Ré- 
roluljon. 

Les  vicaires  cmi  prêtres  employés  à  Ter  furent  : 

IMessires  Gagur  Antoine,  1742:  Toussaint,  1582;  Séterin 
Bérault,  1583;  Jean  Charreau.  loOÔ:  François  Martin,  de 
1C20  à  1637  ;  VauqueUn  Jacques,  cité  en  1642,  avec  Huciine 
pratique. 

IV,  Bailliage  de  Ter*  —  An  bailliage  de  Chartres  qui  au 
moins  ilepuis  1751  tenait  ses  audiences  au  premier  pilier  de 
la  Tour  de  Chartres  pour  juger  les  ilifiérents  de  notre  pa- 

Iroisse,  ressortissaient  les  causes  graves  iutéressant  la  ba- 
ronnie.  De  nombreuses  liasses '«  de  volumineux  registres* 
mentionnent  Tappel,  la  défense  de  la  cause  soutenue  parfois 
par  le  fameux  Pétion  de  Villeneuve.  I^  bailli  était  à  la  fois 
Juge  pré&idial,  criminel,  et  juge  de  police:  11  constatait  les 
morts  violente-s  ou  accidentelles.  Le  10  janvier  174d,  Marie- 

>Anne  Laigneau.  en  revenant  de  la  pâture  sur  une  bête  asine, 
tomba  dans  la  rivière  en  traversant  le  gué,  et  se  noya  ;  il 
fallut  donner  un  certificat  de  catholicisme.  Le  15  décembre 
1757,  vers  six  heures  après-midi,  fut  trouvé  le  cadavre  d'une 
fille  morte  dans  la  rivière  du  moulin  de  La  Fosse  ou  le  biais 
de  Loche.  Elle  portait  un  corset  bleu  de  serge,  une  cotte  de 

Ifroc  rouge,  des  bas  de  laine  rouge,  une  coeffe  de  toile 
blanche,  avec  un  tablier  eu  toile  :  la  justice  laissa  ces  etTets 
^  ceux  qui  l'ensevelirent  Le  25  novembre  1780  avait  encore 
'    •  Arch.  dép.,  B.  i3L 

»  Arch,  dép.,  B.  421. 
*  Arch.  dép,,  B.  435. 


108  ABBÉ  OUILLON 

lieu  ane  descente  de  justice  :  Alexis  Menant,  de  Gorancez, 
avait  été  trouvé  mort,  la  tête,  le  corps  et  les  cuisses  sur  une 
pièce  do  terre  appartenant  au  Chapitre,  les  jambes  sur  une 
pièce  de  Tabbayo.  au  champtier  de  TÉtang,  au-dessus  des 
Marais,  à  trois  cent  trente  pieds  des  fourches  patibulaires.  Le 
17  mars  1777,  Victor  Leclerc,  de  La  Varenne,  portait  une 
plainte  contre  les  sieurs  Marceau-Desgraviers  et  Bruant,  qui 
tiraient  sur  ses  oies;  les  deux  fusils  furent  confisqués, 
etc. 

Le  bailli  arrêtait  aussi  les  dilapidations  des  braconniers  : 
le  P"^  août  1744,  Pichot,  entrant  dans  Teau,  se  mettait  aux 
pieds  et  aux  jambes  des  drogues,  et  prenait  quantité  de 
poissons  le  long  des  jardins  de  Tabbaye  :  défense  fut  faite  de 
pêcher  au  panier  et  môme  à  la  ligne  ;  le  7  août  1704,  Fran- 
çois Esnault,  garde,  venait  se  plaindre,  le  bras  en  écharpe  : 
vingt-deux  particuliers  du  Coudray,  armés  de  fusils,  chas- 
saient sur  les  terres  de  M.  de  Tubeuf,  le  garde ,  en  voulant 
arrêter  les  dégâts  qu*ils  faisaient  dans  les  blés,  depuis  la 
Garenne  jusqu'aux  Rigolles,  fut  maltraité.  A  la  justice  encore 
de  prononcer  les  séparations  de  bien.  Le  4  août  1761,  Perrine 
Challange  était  proclamée  séparée  d'avec  son  mari.  Renard, 
meunier  à  Brûlé.  Au  rapport  de  Marie-Claire  Bertin,  veuve 
de  François  Beauffler,  maître  d'école,  couturière  en  journée 
au  moulin,  sous  prétexte  que  le  pot  qui  était  au  feu  ne  bouil- 
lait pas,  ledit  Renard  se  mit  en  grande  colère  contre  sa 
femme  :  il  se  saisit  de  la  pelle  à  feu  dont  il  donna  des  coups 
sur  la  tête  de  sa  femme  ensanglantée. 

Le  bailliage  veillait  aussi  à  la  voirie  :  le  19  avril  1760,  tous 
les  habitants  étaient  tenus  de  travailler  au  rétablissement 
du  chemin  de  Ver  a  Loche,  le  seul  par  lequel  le  sieur  Curé 
était  obligé  de  passer  pour  porter  les  sacrements  aux  habi- 
tants de  Loche,  d'Houdouonne  et  de  La  Varenne.  Quant  aux 
difficultés  suscitées  par  le  pont  de  la  Mère-Dieu,  les  docu- 
ments abondent. 

Citons  uniquement  la  plainte  du  12  août  1749,  constatant 
que  le  pont  n'était  construit  que  de  grosses  pierres  et  de 
ladères  bruts  sans  aucune  liaison  de  mortier.  Le  20  juil- 
let 1767,  avait  lieu  le  procès-verbal  de  la  visite  de  TÉchevet 
qui  avait  cinq  pieds  et  demi  de  long  sur  trois  pieds  et  demi 
de  haut  avec  une  ouverture  de  six  pouces. 


MONOGRAPHIE  DE  \'ER  109 

Entre  les  mains  du  bailli  (qui  lui-même  avait  besoin  d'un 
cerlifîcat  de  vie  chrétienne)  prêtaient  serment  ses  assesseurs, 
les  messiers,  les  gardes,  les  tabellions.  Les  ujessiers  étalent 
choisis  à  Tissue  de  TotUce,  la  clorhe  sonnante  ;  ils  raon- 
traient  des  certificats  de  bonne  vie  et  moeurs  délivrés  par 
messîears  leurs  curés,  ils  s'engageaient  à  dénoncer  le  dom- 
mage sans  pouvoir  faire  aucun  accord,  et  recevaient  deux 
sols  par  setter  de  terre  ensemencée,  et  autant  par  chaque 
arpent  de  pré  et  de  bois. 

Us  exerçaient  leur  surveillance  sur  les  voleurs,  les  oies» 
les  chiens  errants,  et  en  particulier  les  braconniers:  ils 
étaient  élus  tous  les  ans  et  parfois  choisis  d'office. 

Voici  quelques  messiers:  Michel  Vancelle,  1739;  Gilles 
Leclerc,  1751;  Jean  Chesneau,  1753;  Pierre  Braull,  1754; 
1756,  Claude  Meslard,  qui  alterne  longtemps  avec  Roch 
Brault  et  Pierre  Pan  thon. 

Les  gardes*chasses  ou  verdiers,  choisis  par  le  baron,  de- 
vaient faire  preuve  de  suffisante  loyauté  et  prudhommie,  et 
ne  pas  faire  grâce  aux  délinquants  partout  où  ils  se  mon- 
traient dans  la  plaijie,  dans  les  bois,  dans  la  rivière*  Que  de 
rapports  nous  avons?  celui  de  Jacques  Charon  rendant  visite 
en  1786  à  la  cabane  de  Claude  Buvette,  berger,  chez  Charles 
Mode  à  Houdonenne:  il  y  trouva  deux  filets  en  fil  retord, 
l'un  il  perdrix,  Tautre  à  poisson  :  confisqués  le^^  fiîets  par 
ordre  de  Pauvert,  brigadier  de  la  mai'échaussée.  Quelle 
loyauté  rare  dans  Pierre  Berlin!  11  était  en  tournée  pour 
découvrir  les  auteurs  de  rupture  dans  les  bois,  quand  il  ren- 
contre Jeanne  Boulé  coupant  des  branchos  de  bois  vert... 
Prise  eu  flagrant  délit,  la  boissière,  connaissant  le  côté  faible 
du  garde,  lui  offre  de  quoi  boire  !  Bertin  se  redresse  froissé  : 
«  Je  sers  fidèlement  mon  maître,  répîique-t-il,  »  il  refuse  la 
pièce  et  il  dresse  procès- ver baL 

On  sait  d'ailleurs  que  toutes  les  ordonnances  étaient  pu- 
bliées au  pr6ne  et  affichées  à  la  porte  de  Téglise, 

Les  tabellions  ou  notaires  préposés  aux  ventes,  aux  contrats, 
aux  testaments,  habitaient  la  grande  Maison,  occupée  au- 
Ijourd'huî  par  la  ferme  de  M.  Challet.  Le  plus  souvent  ils 
'étaient  à  la  fois  receveurs  du  château,  et  même  gardes. 

Le  premier  tabellion  à  Loche  était,  en  1574,  (ierniain 
fl^maire. 


ilO  ABBÉ  GUILLON 

Une  liasse  des  archives  *  contient  de  très  nombreux  actes 
passés  au  nom  du  Chapitre  devant  Germain  Lemaire,  notaire 
à  Ver  : 

Acquêts  du  10  avril  1574,  par  Mathieu  Belot,  homme  de  bras, 
demeurant  à  Ver,  de  deux  boisseaux  de  terre  au  terroir  des 
ousches  de  Ver  d'un  bout  au  chemin  tendant  d'Houdouenne 
à  Ver,  huit  deniers  de  cens  par  septier. 

Acquêts  du  0  may  1574,  par  Guillemette  Danjouan,  à  Ver, 
do  deux  boisseaux  au  terroir  des  carrières  pour  unze  livres, 
huits  deniers  de  cens  par  septier. 

Acquêts  du  7  septembre  1574,  par  la  même  Guillemette,  d'un 
septier  d  un  bout  à  la  sente  aux  Asnes  tendant  de  Villemain 
à  Préaux,  chargé  de  10  gerbes. 

Acquêts  par  Pierre  Menou,  laboureur  à  Ver,  au  nom  et  comme 
tuteur  et  curateur  d'Alinne  Menou,  fille  mineure  (1574). 

Acquêts  par  Jehan  Lemaire  qui  a  acquis  de  Marin  Pichot, 
marchand,  demeurant  à  Houdouenne,  un  creux  de  maison 
doublée,  où  il  y  a  une  cheminée  avec  place  de  masure,  de 
Pierre  Bordior,  texier  en  toillos,  demeurant  à  Houdouenne, 
qui  a  acquis  de  Bordier,  un  niinot  trois  quarts  de  terre  en 
une  pièce  au  terroir  du  chemin  de  la  Haye  de  Prunay. 

Acquêts  par  Jacques  Panthou,  laboureur  à  Corancez,  paroisse 
de  Dampmarie,  cinq  minots  au  terroir  de  Vaugirard. 

Acquêts  par  Marin  Damoiseau,  ung  jardin  clos  de  murs  au 
Vieux  Ver. 

Acquêts  par  Guillemin  Denis  ung  demi  minot  aux  ousches  de 
la  vallée  de  Ver,  juxte  le  chemin  d'Houdouenne  à  Loche, 
etc..  etc. 

Les  autres  tabellions  furent  Nicole  Bertin  en  1585,  Joseph 
Lemaire  en  1012,  Jean  Genvrin  en  1016,  Julien  Poulain  en 
1043,  Jacques  Bertin  en  1054. 

Cette  famille  des  Bertin  occupa  le  notariat  pendant  plus 
d'un  siècle.  L'étude  était  importante,  d'après  un  recollement 
sommaire,  elle  avait  cinquante-neuf  registres,  cinq  cent  qua- 
torze minutes,  vingt-quatre  pièces  attachées  ensemble,  et  des 
liasses  innombrables.  Par  malheur,  le  24  août  1767,  Petey,  le 

'  Arch.  dép.,  G.  975. 


MONOGRAPHIE  DE  VER  IH 

procureur  fiscal  et  le  grellier,  se  iranspartaient  k  la  Grande 
^TMaisun  de  Loche,  somitiaicnt  René  Chauveau  de  leur  ouvrir. 
ît  faisaient  Finventaire  ;  ils  posaient  quatre  sceaux  sur  deux 
bandes  de  papier  appliquées  sur  une  grande  annaJrL',  c'était  le 
^ésor  pour  renfermer  les  titres  de  la  seigneurie.  Montant 
I*escalier  ayant  vue  sur  la  rue  de  Loche,  ils  mettaient  pareil- 
Hement  les  scellés  dans  les  chambres  du  seccnid  étage*  Fina* 
IMement  les  tablettes  furent  vendues  trois  livres.  En  1T7Ô,  le 
dernier  des  Bertin  fut  remplacé  par  Nicolas  Girot,  feudiste, 
^ui  démissionnait  le  28  janvier  1782  et  cédait  la  place  à  Jean- 
-«Jacques  FéraudeU  prédécesseur  de  Peluche  ;  l'étude  était 
transportée  à  Chartres. 


V-  Juridiction  de  rahbaye  de  Saint-Père.  —  Nous  avons 
^'U  plus  haut  les  raisuiis  du  la  juridirtiun  de  Saint- Père  sur 
Xa  paroisse  de  Ver,  voyons  maintenant,  son  étendue  et  son 
^^xercice.  Cette  abbaj-e  possédait  le  lieu  et  le  manoir  de  la 
*nétaLrie  de  Ver,  maison,  granges,  étabies,  bergeries,  cours 
^t  jardins,  le  tout  clos,  juxte  le  chenun  de  Morancex  à 
IHoudouenne  d'autre  bout,  près  de  Téglise  et  la  rue  corn- 
:ïnune.  Trois  nmids  deux  minots  de  terre  y  étaient  joints 
^insi  répartis,  quatorze  setters  près  le  cliemin  de  Chailres 
il  Dammarie,  six  mines  au  Carreau,  dix-huit  setiers  en  trois 
pièces,  appelées  la  Petite -Motte  :  un  quartier  de  pré  par 
devant  la  métairie,  près  !o  chemin  du  château  et  le  cours  de 
Tenu,  deux  arpents  en  la  prairie  de  Muret»  vingt  setiers  au 
^hamptier  de  la  Vacherie,  cinq  mines  aux  Coutures,  quatre 
setiers  au  Crot  du  Bois,  quatre  setiers  à  Gas-de-braise,  trois 
xainols  à  la  Justice,  sept  setiers  à  Marinvan,  cinq  setiers  à 
Xoché,  et  dix  autres  aux  vallées  de  Thivars.  Les  conditions 
<iu  fermage  sont  pour  le  preneur  de  payer  cinq  muids  de  blé 
niéteil,  c'est-à-dire  deux  parties  de  blé  froment  et  1  autre  de 
seigle,  douze  Hvres  de  beurre  et  deux  chapons;  il  doit  en 
plus  héberger  le  couveiït  qui  vient  au  nombre  de  dix  per- 
sonnes célébrer  le  divin  otltce  la  veille  et  le  jour  de  saint 
V'iclur  qui  sont  le  dernier  jour  d'août  et  le  premier  de  sep* 
tenibre;  il  lui  faut  en  plus  traiter  les  religieux  le  jour  de  la 
^ecetie.  Assemblés  capitulaîrement  le  prieur  et  les  frères 
paissaient  bail»  le  samedi  10  mars  1601  à  Michelle  Bertin^  veuve 


U2  ABBÉ  GttnXON 

Jean  Rousseau  \  le  31  mari^  IGIU,  à  Jean  Gonnier  ^  en  1018 
au  mois  de  férrier  à  Mathy  Menant  conjoiniement  avec  Gilles 
Beloys^  le  13  mai  1045  à  Pierre  Gonnier,  cultivateur  à  Loche» 
et  à  André  Chitflet,  laboureur  à  Ver  *;  il  serait  trop  fastidieux 
de  continuer  la  série  de  ces  baux  que  nous  avons  tous  enre- 
gistrées: notons  quelques  particularités,  en  17â3,  le  30  janvier, 
il  est  question  d'un  quartier  de  pré  proche  le  château  neuf; 
en  1727,  le  7  juillet,  Pierre  Tricheux  fermier  et  sa  femme 
Christine  Lejards,  s'engagent  k  apporter  le  jour  de  Saint 
Victur  à  chacun  des  religieux  un  gâteau  bien  conditionné  ; 
les  heureux  titulaires  du  gâteau  sont  dom  Philippe  Charon, 
sous-prieur,  François  de  Guittebert,  Pierre  Antheaunie, 
François  Noirault,  Thomas  Durand,  Guillaume  Grisel,  Augus- 
tin SohieFt  Louis  Daligi'e,  Jean  Cormuran»  Joseph  DuvanceL 
N'allez  pas  croire  que  les  bons  religieux  étaient  exigeants  ; 
le  3  août  Wy^y  par  suite  d'une  tempête,  tous  les  blés  avaient 
été  abattus^  ils  faisaient  aussitôt  une  remise  sur  le  fermage*. 
Les  bons  religieux  8  intéressaient  aux  biens  de  la  terre  :  ils 
imitaient  le  Chapitre  qui,  en  15.T>,  faisait  sonner  tous  les 
jours,  pendant  une  heure,  à  six  heures,  la  cloche  des  bien», 
depuis  Quasimotlo  jusqu'à  la  Trinité;  plus  tard,  en  1643,  par 
suite  de  la  fondation  de  Jean  Girardot,  la  cloche  sonnait  jus- 
qu'à la  Saint  Remy,  Les  bénédictins  de  Saint-Père  depuis  la 
Quasimodo  juscpi'à  la  Toussaint  sonnaient  aussi  leur  grosse 
cloclie  pour  exciter  les  fidèles  k  prier  Dieu  k  llntention  des 
bieuH  de  la  terre  ** 

Si  les  novices  allaient  manger  de  la  crème  à  Mainvillîers 
dans  les  temps  de  paix,  ils  venaient  aussi  h  Ver  célébrer  là 
fête  patronale,  mais  laissons  la  parole  au  chroniqueur:  «  Le 
lundi  31  août  1598  fut  assemblé  le  chapitre  après  dîner  en  la 
salle  du  couvent  pour  nommer  des  religieux  qui  aillent  faire 
office  ce  jourd'hui  à  Vêpres  et  demain  tout  le  jour  de  M.  Saint 


*  Ardi.  dép.,  B;  115,  pchm.  6  feuilles, 

*  Ibid.,  8  f.  pchm.  8  feuiïlos,  sceau  en  cire* 

*  îbid,,  double  bail,  fun  de  pap.  H  feuil.  fautre  de  partb.  10  Toi. 

*  Ibid.,  pchm.  13  kl 

'  Réperloires  d'actes  capitiiL  |ar  le  frère  FrançtHs  Rocu.   BibI,  de  la  Saciété 
Arch,  XV,  :î()mss.,  t«  i5L 

*  Piniard.  Bibl.  de  ia  Sodéié  ai'cà.y  t«  t>0  v.^  mss.  43. 


MONOGRAPHIE  DE  VER 


in 


V'ietur  pâiron  fin  liou  et  village  de  Ver,  nous  sommes  accoii- 
tuniês  de  toute  anUquitéil*Cûvoyur  deux  ou  trois  prêtres,  avec 
un  diacre  et  sous-diacre,  avec  un  ou  deux  novices  selon  Toc- 
currence*,  et  quant  migou  deux  dos  garçons  et  serviteurs 
domestiques,  de  céans  ;  sauf  eu  15l)Û  qui  était  Tannée  de  devant 
le  siège  mis  devant  Chartres,  tout  le  royaume  de  France  était 
en  grand  trouble  à  cause  des  guerres  civiles,  comme  étant 
Tannée  du  plus  grand  effort  ;  personne  n'osait  sortir  des  villes 
sans  être  pris  et  rançonné  ;  pour  cette  occasion  Ton  délaissa 
d'aller  faire  Tollice  au  dit  lieu  de  Ver,  Ton  chargea  le  curé  du 
lieu  de  faire  le  service  le  jour  et  vigile  de  Saint  Victur,  pour 
cette  année-là  seulement  et  sans  tirer  à  conséquence,  crai- 
gnant par  trop  le  danger  d'aller  nous  faire  prendre  sur  les 
chemins  pleins  de  gens  d'armes,  voleurs,  tant  d'une  part  que 
d'une  autre,  et  payer  une  rajiçon  pour  sept  ou  huit  personnes. 
L.es  pitaulx  et  villageois  de  Ver  grondèrent  et  murmurèrent 
de  quoi  Ton  n  y  avoit  point  esté  -,  la  dicte  année.  Le  tout  se 
pacifia  le  plus  doucement  que  Ton  put,  apaisant  les  dits  rus- 
tiques qui  menaçaient  déjà  ne  vouloir  plus  diiiier  ou  champar- 
ter  ;  pourquoi  on  recommença  Tannée  du  siège  1501  :  o  Quelle 
fête  c'était  donc  à  Ver,  surtout  quand  Tabbé  de  Saint-Père 
daignait  venir  présider  en  portant  la  mitre  et  la  crosse,  en 
donnant  la  bénédiction  en  habits  pontillcaux  comme  c'était 
son  diYiit  reconnu  [lar  le  pape  Jean  XXII,  en  1142,  sur  les  ter- 
res dépendant  de  Saint-Père  ^.  »> 

Cette  coutume  est-elle  plus  singulière  que  l'offrande  de 
répervier  faite  pai'  le  sieur  de  Maintenon,  le  15  août,  en  plein 
chapitre»  plus  bizarre  que  la  suivante  racontée  par  le  chro- 
niqueur de  Saint-Père  :  »  Le  samedi  16  octobre  1598  fut  faite 
la  fumée  de  gcfuèvre  a(*coutumée  à  faire  dans  cette  église 
(Saint-Père),  par  Jehan  liurryer  et  Charles  Charpentier,  no- 
vices, lesquels  commencèrent  h  une  heure  après  midi  afin  de 
Gnir  à  quatre  heures  pour  les  Vêpres  où  lo  peuple  afflue  par 
dévotion  nu  autrement  *»,  Autre  temps,  autres  moiurs  : 
dans  le  sein  du  vénérable  Chapitre,  il  y  avait  également  un 

Rpg.  de  François  Rocu,f<»  285. 
i /Airf.,f"v.  285. 

3  Pjnlariî,  f*  iîL  lîiliL  «Je  la  Sodtîtu  archéol,  n«  \'X 
*  Rcg.  du  trèrtî  hautois,  W  "IWJ, 

T.  XIII,  M.  8 


lU  ABBÉ  GUILLON 

chanoine  charge  pendant  la  messe  de  recevoir  aussi  une  oie 
blanche  commeredevance.  Aux  critiques  déplacées,  faites pai 
un  savant  qui  respectait  pourtant  d'ordinaire  les  usages  anti- 
ques * ,  nous  préférons  Texplication  pieuse  de  Me*"  Pie 
«  C'était,  dit-il,  un  symbole  de  la  virginité  de  Soline,  comme 
le  fil  de  soie  était  la  marque  de  son  martjTO,  comme  la 
gousse  d'ail,  signe  de  force,  rappelait  ce  que  la  virginitc 
et  le  martyre  avaient  demandé  à  Soline  de  générosité.  » 

VI.  Mœurs  et  usages,  a)  Les  Maisons.  —  Les  chaumières 
de  nos  pères  avaient  leur  bouge  en  contre-bas  du  sol  :  Ton 
y  descendait  par  une  ou  plusieurs  marches  :  on  parlait  sou- 
vent d'un  creux  de  maison  doublée,  dans  lequel  il  avait  four 
et  cheminée. 

En  lisant  les  testaments  et  les  inventaires,  nous  voyons 
que  l'ameublement  ressemblait  beaucoup  au  nôtre,  en  16C6  : 
six  draps  de  ht  tant  bons  que  meschants  ;  neuf  couvre-chefs, 
un  lict  et  une  couchette,  une  couverture  de  lict  telle  quelle, 
cinq  pièces  de  vesselle  destein  :  chaudrons  de  fonte  ;  table, 
tréteaux,  etc.  En  1009,  un  creux  à  Loche  se  vendait  vingt 
livres  tournois.  Juxtaposé  était  un  creux  de  grange  couverte 
de  chaume,  une  étable  en  sinax  avec  un  jardin  clos  de  murs 
en  boauge  ;  à  côté  de  l'étable,  les  écuries  aux  mulets  avec 
leur  auge  et  râtelier  en  bois  d'aune,  etc. 

Un  peu  de  luxe  commence  à  apparaître  dans  les  fermes  : 
en  1040,  on  en  voit  qui  sont  couvertes  en  tuiles  avec  plu- 
sieurs chambres  basses  :  l'inventaire  du  3  mai  1703,  dans 
la  ferme  de  Marie-Anne  Louvard,  femme  de  Jean  Binay, 
régisseur  de  M.  Tubeuf,  nous  montre  cinq  chevaux,  six 
douzaines  de  pigeons,  deux  bergeries  avec  soixante-dix-huit 
bêtes  à  laine,  huit  vaches,  un  taureau,  deux  veaux;  trois 
douzaines  de  volailles.  Cinq  cents  bottes  de  foin  et  des 
montres  nombreuses  de  blé  et  d'avoine.  Selon  l'inventaire 
de  la  Grande  Maison,  fait  cette  même  année,  elle  comptait 
plusieurs  étages;  plusieurs  salles,  cabinets  de  toilette, 
buffets,  parasols,  fusils,  etc.,  c'était  déjà  le  bien-être. 

h)  Ilahiianis.  —  Ver,  avec  ses  laboureurs  qui  occupaient 
^  M('moiros  do  la  Société ,  tome  VI ,  Lecoq. 


MONOGRAPHIE  DE  VER  li5 

la  ferme  de  Saint-Père,  possédait  différents  corps  d'état,  les 
tailleurs  comme  Damien  Pottier,  Gabriel  Mulot,  les  tisserands 
comme  Pierre  Panthou,  Etienne  Seiguin,  des  sabotiers,  des 
cabarretiers,  des  bergers  comme  François  Froc,  des  cou- 
vreurs comme  Pierre  Travers  et  Jacques  Choupart,  sans  ou- 
Wierles  pèlerins  de  Saint-Jacques  de  Compostelle^ 

Loche  était  fermé  au  sud  par  des  portes  qui  ont  donné  le 
nom  de  Barrière  à  ce  quartier  :  Les  liasses  de  la  fabrique 
signalent  :  Damoiseau  et  Poitrimol,  charrons;  Guiard  Barthé- 
lémy, menuisier;  Leroy,  maréchal;  Jules  Menou,  couvreur 
^n  ardoises;  Michel  Charpentier,  boulanger;  Denis  Leloup, 
'îiaçon;  François  Parier,  Marin  Renost,  Jacques  Brault,  mar- 
chands ;  et  la  veuve  Imbault,  couturière  ^. 

Reneuve  comptait  les  familles  des  Daudet,  savetier,  et  des 
'^i^enou ,  charpentier. 

Houdouenne  possédait  les  Collas,  lesDallonne,  laboureurs, 
l^s  Mode,  locataires  de  la  ferme  du  Chapitre,  où  le  cens 
était  payé. 

Le  Buttereau  était  occupé  par  les  Genvrin  en  1603  et 
1091,  qui  s'allièrent  aux  Bertin,  et  les  Menant  en  1711: 
Herre  Menou  les  avait  précédés  sans  laisser  de  descendants. 
Pierre  Pesant  n'existe  dans  aucune  liasse  ni  dans  aucun 
registre  :  on  fait  mention  de  la  veuve  Pesant  Pierre  (Reg. 
de  1GG3),  d'une  autre  Marie  Pesant  qui  mourut  à  Loche  en 
16G3,  et  des  controusches  de  Ver  sises  juxte  les  pierres  à 
pezant. 

c)  Les  Terres.  —  Jusqu'au  milieu  du  xviii*'  siècle,  le  paie- 
ment de  la  location  s'effectuait  en  blé  méteil  bon  loyal  et 
marchand.  Chaque  setier  se  louait  deux  minots  huit  quarts 
de  blé,  en  1099,  Barthélémy  Guiard  prenait  à  bail  pour  neuf 
dépouilles  les  vingt-deux  seticrs  dos  terre  de  l'Œuvre, 
moyennant  quatorze  setiers  de  blé  rendu  au  marché  de 
Chartres  ou  sur  les  murs  du  cimetière.  En  1775,  le  même  lot 


*  Registre  de  Ver,  iG5G,  iimai:  «  décédé  vu  la  ville  de  Uaïoniie  Jacçjiics  le 
ï^rince  revenant  de  voyage,  ainsi  qu'il  appert  par  le  certificat  de  riiopital  de 
l^rdeau  qui  fait  aussi  mention  du  décès  de  Pierre  Busclier,  natif  de  ceste  pa- 
roisse, ayant  fait  aussi  le  voyage.  » 

*  Papiers  de  la  fabrique,  5  1 ,  n^  57.  Payé  à  la  veuve  Imhault,  couturière , 
ï^wr  la  façon  de  deux  surplis,  3  livres. 


llfi  ABBÉ  GUILLON 

se  louait  deux  cents  livres  en  argent,  et  quatre  muids 
blé,  de  même  qu'une  mine  à  Trizay  trouvait  fermier  p 
trois  livres.  Les  conditions  ordinaires  du  bail  sont  a: 
exprimées  dans  un  acte  du  fermier  du  pressoir  * .  Le  pren 
sera  tenu  de  :  «  dûment  labourer,  fumer,  cultiver  et  er 
mencer  les  dites  terres  par  les  saisons  ordinaires  ;  dliab 
ladite  ferme  avec  leurs  domestiques,  de  la  garnir  de  m 
blés,  chevaux  et  bestiaux  en  quantité  sulllsante,  d'étaupir 
de  fumer  et  d'entrenir  les  soignées  et  fossés;  de  cou 
en  coupes  ordinaires  le  bois  de  la  Garenne,  d  y  laisser 
baliveaux  en  quantité  suflisante,  d'entretenir  les  bâtimentî 
bon  estât...,  etc.. 

»  Laisseront  les  preneurs  toutes  les  pailles ,  fumier  et  f 
rages  et  engrais,  moyennant...  10  chapons,  12  pollets  b 
et  gros  :  12  livres  de  beurre  frais  :  400  gerbes  de  chai; 
tout  javelé,  prêt  à  être  employé.  » 

Souvent  encore  le  preneur  était  obligé  de  payer  les  fi 
du  marché  pour  la  livraison,  mesuragc  et  déchargea 
moyennant  quoi  les  gagers  payaient  le  dîner  à  Chart 
pour  40  sols.  Parfois  la  mévente  exigeait  des  frais  supj 
mentaires  pour  un  garde  grains  qui  recevait  3  liv.,  7  s.,  ( 

fJ)  Les  Malheurs.  —  Par  suite  des  «  guaises  »  de  Gouab 
à  Muret,  et  de  Loche  à  La  Varenne,  de  la  mauvaise  chaus 
de  Ver  au  bourg,  les  chemins  n'étaient  guère  praticables, 
les  grandes  eaux  empêchaient  souvent  la  circulation.  ( 
inondations  étaient  fréquentes:  aussi  l'autorité  public 
s'émut-elle  :  de  grands  travaux  furent  entrepris  en  17C2  i 
Grandes  Planches:  nous  y  voyons  occupés  les  diffère 
corps  d'état  :  Paragot,  meunier,  fournit  les  pierres  ;  Poitrin: 
charron,  avec  Gilles  Menou  travaillent  les  planches  ai 
quelles  ils  ajoutent  des  gardes-fous.  Entre  temps,  pour 
chemin  de  Ver  à  Morancez,  et  la  rue  du  Friche,  des  tom 
reaux  de  sable  à  charger,  et  à  écarter,  empêchaient  les 
vriors  de  chômer  :  ils  étaient  payes  quinze  sols  par  jour, 
un  équipage  de  cinq  chevaux  pondant  quatre  journées 
demie  coûtait  27  livres. 

Tantôt  c'étaient  les  fauves  qui  enlevaient  et  dévorai» 

*  Arch.  (lép.,E.  1810. 


MONOOllAPUIE   DE    VKK 


ii7 


les  enfants:  Le  premier  registre  des  actes  civils  raconte 
ainsi  un  accident  de  ce  genre  :  «  20  août  1581,  lut  iiihunié 
Donys,  fils  de  Pierre  Daudet,  aagé  de  8  ou  9  ans  ;  fut  lequel 
prins  dans  le  pré  que  Ton  appelle  'j  Couiîreys  »  par  une 
beste  sauvage  laffuelle  le  priiit  par  le  millieu  du  corps,  lui 
ff^ndit  tout  le  ventre.  L*enfant  s'écria  :  sa  mère  vint  à  lui,  le 
print  par  le  bras  et  Testa  à  ladite  beste»  laquelle  jcttait  par 
terre  ladite  femme  et  de  rechef  ropriotrenfaiilpar  le  iiiilieu 
du  corps  qui  cria  à  haulte  veux  :  («Adieu,  ma  mère,^>  joignant 
les  mains:  et  icelle  beste  le  porta  depuis  des  dits  présjusques 
«le  lautre  côsté  du  chendn  de  boyau  :  le  monde  survint:  la 
'^este  lascha  l  enfant  demy  mort  qui  vesquit  environ  12 
heures,  » 

Tantôt  c'étaient  des  épidémies,  comme  dans  les  années 
^f*(jl,  où  il  y  eut  33  morts  ;  1002,  oîi  il  eu  eut  49,  le  fléau  ne 
^ossant  qu  en  1*}<j5;  tantôt  c'étaient  des  maladies  inconnues, 
^Oinme  celle  qui  frappait,  en  1074»  Barbe  Trochard,  femme  de 
^athurin  Bertiu,  etc.  Mais  toujours  la  religion  cila  charité 
^lirëtienoe*  .séchaient  les  larmes  de  Vépreuve.  Les  testa- 
|ïients  qui  nous  restent  prouvent  la  bonne  intelligence  entre 
s  familles. 

En  1600,  Jacqueline  Leroy  donnait  à  la  veuve  Godefroy,  sa 
*^ousine,  une  couverture  blue,  à  cause  de  la  bonne  amitié 
*lu*elle  lui  a  rendue. 

En  1G78,  Jeanne  abandonnait  des  linges  dans  le  milieu 
«lesquels  il  y  avait  une  autre  toile  faite  à  Taiguille,  sa  robe 
Violette,  sa  robe  verte,  tout  cela  en  guise  de  reconnais- 
séance. 

En  1081,  François  Parier,  dnnnait  h  son  filleul  quarante 
lî^TCS,  une  fois  poyées,  pour  être  uns  à  intérêt  jusqu'il  sa 
ri:fcnjorité:  le  môme  abandonnait  à  Mario  Bertio,  sa  servante, 
ciix  livres  outre  le  service  qui  lui  est  dfi  le  jour  de  saint 
-J  oan-Baptiste  ;  le  môme  enfin  léguait  à  Françoise  Leroy, 
Areuve  de  Godefroy  Léger,  six  Hvres  pour  prier  Dieu  pour  le 
x^epos  de  son  âme. 


*  Rf^,  tîe  Ver,  16  i5,  le  1  i   iiovmbrc  ■  fut  Iiiliumé  le  corps  d'i«i   pauvre 

Viomnir  ûk'iidiarU  di;  porte  en  p«irt<".  Étant  éloigné   de  son   païs,  ii  dÉninl  ma- 

Vadi\  fut  rrcoiçoii  par  plustf oi  s  biniiies  personnes,    lui   aidant,  le  sollieilaut  p;ir 

thariié  en  sa  maladie.  Vivant  en  la  crainte  de  Dini.  et  en  la  foi  île  notre  Mère 

1^  «unie  Église,  recognu  pnur  tel  pai-  luoy  curé  soussigné.  Dubois. 


118  ABBE  GUILLON 

Comme  de  nos  jours,  certains  ménages  co-habitaient  long- 
temps ensemble;  le  10  avril  158^4  était  inhumée  Barbe, 
femme  de  Mathurin  Bélot,  âgée  de  quatre-vingts  ans,  et  qui 
avait  été  avec  son  mari,  soixante-un  ou  soixante-deux  ans, 
remarque  le  registre.  Les  aumônes,  filles  de  la  charité, 
alïluaient  abondantes,  dans  le  temps  des  malheurs:  c'étaient 
les  bonnes  demoiselles  Recoquillé,  qui  ayant  déjà  fait  une 
fondation  en  faveur  des  séminaristes  pauvres,  ajoutaient 
soixante  livres  de  rente  pour  des  missions  à  donner  à  Ver 
de  huit  ans  en  huit  ans  '.  C'était  Tabbaye  qui  nourrissait  nos 
pauvres,  c'était  la  baronnie  de  Ver  qui  en  1783  faisait  passer 
au  bureau  de  bienfaisance  mille  quatre  cents  livres  et  pour 
procurer  de  Touvragc  aux  ouvriers,  instituait  les  ateliers  de 
charité,  travaillant  au  chemin  de  Ver  à  Morancez. 

Ver  ressentait  le  contre-coup  des  malheurs  publics.  Le 
souvenir  des  Anglais  hantait  la  mémoire  de  nos  aïeux;  ils 
montraient  le  polissoir  d'Houdenne  comme  l'instrument  sur 
lequel  les  Anglais  aiguisaient  leurs  armes,  la  Mare  aux  Anglais, 
près  de  Tachainville,  comme  un  lieu  de  leur  étape  ;  on  aurait 
môme  rencontré  des  boulets  dirigés  contre  l'ancien  manoir 
assiégé  par  ces  soldats  d'Outre-Manche.  Le  10  mars  1437,  les 
échevins  de  Chartres^  faisaient  un  voyage  à  Orléans,  pour 
faire  savoir  aux  marchands  qui  s'apprêtaient  à  ramener  du 
blé  chez  nous,  que  les  Anglais  occupaient  toute  la  Beauce,  et 
que  nulle  puissance  n'était  capable  de  les  guetter.  Et  pourtant 
le  traité  de  Brétigny  datait  de  loin  (1300)  qui  avait  pu  donner 
quelques  espérances  de  pacification.  Vers  1470  pourtant,  le 
ciel  est  rasséréné  et  le  notaire-curé,  messire  Tiercelin,  peut 
tranquillement  travailler  à  son  nécrologe.  Mais  quelle  pitié 
dans  notre  beau  pays. 

Après,  ce  sont  les  Reitres,  ramassis  de  suisses,  d'allemands 
et  d'anglais  à  la  solde  des  huguenots,  qui  s'imposent  à  notre 
contrée,  vivant  à  nos  dépens.  Auneau  sera  leur  tombeau, 
mais  en  attendant,  le  1**^  juillet  1502,  douze  cents  de  la  compa- 
gnie de  Roquendoff  s'acheminant  au  camp  de  Blois,  devaient 
séjourner  à  Morancez  et  rcfiuer  chez  nous  :  aussi  M.  d'Eguilly, 
lieutenant,  ordorne-t-il  aux  gens  du  plat  pays  de  mener  à 

'  Mémoires  de  la  Société  Archéol.  d'Eure-el-Loir.  Tome  X,  p.  312. 
3  Rpg.  des  échevins  de  1437  à  1  i38. 


^ 


MONOGHAPHIK   DE  VBR 

Chartres,  blé,  vio,  bétail  et  autres  meubles,  pour  mettre  le 
tout  en  sécurité  :  les  meuniers,  au  cas  que  Feu  nemi  approche, 
devront  retirer  en  ville  les  fers  de  leurs  moulins  et  d'en 
abattre  les  ailes*.  Des  doléances  furent  bien  adressées  à  la 
duchesse  de  Ferrare  qui  ordonna  une  enquête  ;  mais  comme 
il  arrive  la  plupart  du  temps,  elle  ne  produisit  aucun  résultat 
satisfaisant  pour  le  beauceron.  Des  courtisans  chartrains  qui 
ne  voyaient  aucun  mal  chez  le  paysan  lui  signalèrent  un  seul 
inconvénient  remarqué  par  eux  :  «  quelques  compagnons  ont 
ôté  de  nuit  k*s  filets  de  quelques  preneurs  d*alouettes;  ils  se 
sont  emparés  de  celles  qui  étaient  prises,  et  à  trois  lieues  de 

hartres,  au  village  de  Chamblay,  il  ont  mangé  les  dites 
'alouettes  le  lendemain  vendredi  >»  *  î  Malgré  ses  multiples 
processions  blanches  à  Chartres,  Henri  III  n'avait  pu  gagner 
la  confiance  des  Chartrains  qui  doutaient  de  son  orthodoxie. 
Le  15  janvier  1577  toutes  les  paroisses  surburbaines  s'asso- 
iciaient  avec  celles  de  la  ville  pour  créer  la  Ligue,  destinée  à 
manutention  de  la  religion  catholique  '.  Yer  donna  son 

cm,  ses  registres  nous  indiquent  des  dépenses  votées  pour 
subvenir  aux  frais  des  fortilications.  Et  pourtant  Ver  avait 
une  châtelaine  fortement  soupçonnée  de  favoriser  le  protes- 
tantisme, la  demoiselle  de  Loche,  madame  de  Laval  n'était 
g-uère  orthodoxe.  Le  27  mai  1578  on  accordait  facilement  aux 
protestants  comme  cimetière  le  jardin  de  cette  dame,  sis  hors 
la  porte  Guillaume,  devant  le  monastère  des  Filles*Dieu*; 
plus  tard  on  saisissait  deux  iiuiids  de  blé,  à  elle  appartenant, 
pour  être  converti  en  farine  au  magasin  de  la  ville.  Malgré 
tout,  les  gagersde  Yer  élisaient  un  homme  vivant  et  mourant 
qui  fut  son  vassal  au  nom  de  la  fabrique,  mais  ils  entrete- 
naient aussi  de  bonnes  relations  avec  les  chartrains.  Vers  ce 
temps-là  (1581),  les  villages  et  les  bourgades  aux  environs  de 
Chartres  sont  infectés  de  la  peste  :  on  défend  aux  taverniers 
de  tenir  cabaret  dans  le  cloître  le  8  septembre,  jour  de  grande 
àllluence^  Trois  années  d*épreuve  pour  les  habitants  de  Ver, 

*  Reg.  des  échcvins  de  156(1  à   15Ci. 
3/èiV/.,  de  1551  à  IM). 
3  IbifL.  de  1577  à  1607. 

*  Ibid.,  de  1577  a  1607. 
»  Ibid. 


ABBK   GIJILLON 

eux  aussi  visités  par  le  fléau  :  comme  les  chartrains  il  leur 
faut  porter  la  verge  blanche^  une  clochette  au  bout  :  leur» 
maisons  sont  marquées  et  croisées*  Mossire  Larsoiineur  visitait 
les  malades,  portait  le  surplis  passé  seulement  au  col  comme 
les  clercs  tonsurés,  mais  entrait-il  dans  les  maisons  pour 
administrer  les  moribonds,  ou  les  malades  se  présentaient-ils 
aux  t'enétres  et  aux  portes,  ainsi  que  cela  se  pratiquait  à 
Chartres,  nous  Hgnorons?  Au  reste  les  cas  de  mort  ne  furent 
pas  très  nombreux.  Entre  temps  se  passaient  dos  procédés 
traeassiers  de  la  jiart  du  seigneur  doMorancez.  i\L  de  Ligneris 
n'était  pas  orthodoxe  :  ceux  qui  passaient  par  le  gran<l 
chemin  du  roi  de  Chartres  à  ÎSIelay,  (Haient  battus  à  Morancez 
par  ses  gens  et  ses  serviteurs  ;  on  ne  portait  plus  à  la  ville  ni 
grain  ni  vin.  Il  fallut  une  sentence  du  27  janvier  1583  pour 
rendre  le  chemin  libre'.  Visite  princière  le  2  août  1584: 
M.  do  Cheverny,  chancelier  de  France,  gouverneur  général 
de  Chartres,  devait  souper  à  Tabbayo  de  FEau  :  les  échevias 
de  Chartres,  les  édiles  de  Ver  se  transportaient  au  couvent 
pour  lui  l'aire  un  présent  de  vin-.  En  1585  la  peste  cessait, 
mais  Farmée  étrangère  et  ceux  de  la  nouvelle  religion  étaient 
aux  environs,  le  19  novembre  1587,  M.  de  Sourdis  ordonnait 
plusirurs  corps  de  garde.  Au  mois  de  juillet  1588,  le  roi 
attendit  à  Chartres  le  duc  de  Guise  qui  fut  reçu  avec  un  tel 
applautlissement  que  le  roi  même  en  lut  jaloux  ;  le  peuple 
de  trois  k  quatre  lieues  k  Fentour,  averti  de  la  venue  du  duc 
à  Chartres  était  accouru,  à  peine  pouvait-il  se  défendre  de 
crier:  Vive  Guise'-  I  Le  :30  septend^re  de  cette  même  année, 
le  roi  allant  k  Blois  empruntait  notre  chemin  de  Bonneval  ; 
hélas,  il  n'était  pas  pavé  partout,  on  le  remplit  à  la  hâte  de 
gravcus,  et  Fon  acclama  chevaux,  coches,  carosses  et  autres 
trains  et  harnois  en  grand  nombre  ^  :  Ce  n'était  plus  le  train 
du  pieux  pèlerin  qui  venait  de  Paris  à  Chartres,  à  pied, 
c'était  le  train  de  Forganisateur  do  la  tragédie  de  Blois, 
Assassin  du  duc  de  Guise,  le  roi  est  excommunié  ;  Chartres 
se  rallie  de  plus  en  plus  à  la  Ligue  :  le  17  mars  1589»  Chéron, 


^  Reg.  des  échevins  de  1577  â  Ui07. 

^  Manuscrit  anonyme  de  lu  liibl,  de  la  Saciété  Arch,  d'Eure-et-Loir,  f*  42. 
*  Souchet,  Vïl,  p.  i(j3. 


L 


MOKOORAPHIR  DE  Vl&R 

lia  et  fermier  de  la  châtelaine  tlo  Ver»  est  appelé  à  deux 
heures  à  la  chambre  de  ville  pour  se  purger  (îu   serment 
d'avoir  bien  tout  livre,  meubles  et  deniers  appartenant  à 
^M"»*  do  Loresse,  Les  paroisses  voisines  de  Chartres  travail- 
lant aux  fortifications;  ils  fournissent  quinze  hommes:  Sours 
et  Berchères  se  sont  abstenus,  chaque   habitant  payera  six 
écus  sols  et  un  écu  d'amende.  Tout  est  en  désarroi,  les 
troupes  de  Châtillon  et  de  Sourdis  logent  à  Thivars  et  à 
Ver  \  le  Béarnais  est  là,  l'ennemi  fait   nue  extrême  dili- 
gence,  menant  son  artillerie  jusqu'à   Luisant,   le  long  de 
Pouavilé,  près  de  l'abbaye  de  l'Eau,  près  du  pont  du  Muret 
et   contre  le  bois   de  Ver,  la  capitulation  de  Chartres  put 
seule  donner  quelque  temps  de  répit. 

e)  Les  Ecoles  de  Ver. —  Une  ordonnance  datée  du  x\^  siècle 
avait  pour  but  de  rattacher  de  plus  près  aux  curés  les  clercs, 
résidant  au  moyen  âge  à  Loclié»  et  chargés  depuis  d'incul- 
quer selon  la  méthode  de  Gersoa  les  éléments  de  ia  religion 
et  de  la  grammaire.  Au  commencement  du  xvnr  siècle, 
nous  voyons  les  maîtres  d'école  affectés  simultanément  au 
service  de  Téglise  et  à  renseignement^.  La  cinquième  liasse 
des  papiers  de  fabrique  [n°  3)  nous  indique  que  Ton  flt  pour 
13  livres  de  réparations  à  la  maison  frécole,  dès  Tannée  1727. 
Où  était-elle  siiuée?  Les  archives  départementales^  nous  la 
dépeignent  ainsi  :  i  une  maison  et  une  chambre  servant 
d  ecolle  oii  il  y  a  fours  et  cheminée,  cour,  jardin  de  un 
minot  et  demy,  clos  de  Uiurs  de  beauge»  assise  au  bout  du 
village  de  Loclié,  à  la  Barrière  Juxte  le  chemin  du  pressoir, 
de  Loche  à  Mignières  et  la  grande  rue  au  Bois  m.  Voici  quels 
en  furent  les  titulaires: 

MM.  Pierre  Robin,  1717  ;  Jacques  Petay,  1719;  Talforeau, 
17:5.3;  Vincent  Huchet,  1142;  Etienne  Hochet,  1750;  Etienne 
Leroy,  1782, 

Pendant  qu'à  l'exemple  des  Sabotières,  ou  Sœurs  de  Saint- 

<  Souchet.  VUI,  p.  âi3. 

2  Pap.  de  la  fabrique,  5  i.,  ii"  50.  1717»  Payé  au  raaîU'c  crécole  pour  avoir 
ilave  l'église:  6  fois  deux  sous,.,  cy  i2  s. 

!ùùi.^  5  b  11^  V^.  Payé  à  Vincenl  Huchet  pour  son  salaire  iPa voir  servi 
fégtise  et  sôimé  à  la  Toussaint,  15  \i\\  15,  de  même  eu  1756,  eu  17^5. 

3  Arch.  tlép.,  E.  1808. 


i 


122  ABBÉ  6UILL0N 

Paul  (1682),  les  Dames  de  Tabbaye  s*occupaient  des  petites 
filles  de  la  paroisse,  une  idée  religieuse  inspirait,  au 
début  du  XVIII®  siècle,  à  Madeleine  David,  la  pensée  de 
léguer  à  la  fabrique  3.000  livres  pour  rétablissement  d'une 
école  de  filles.  Par  son  testament  du  22  juin  1719,  M.  de 
Tubeuf  y  ajoutait  mille  livres.  Les  rentes,  en  1721  et  en 
1752,  étaient  touchées  par  messires  les  curés,  délégués  à  cet 
effet  par  les  habitants,  puis  versées  entre  les  mains  des  maî- 
tresses d'école  jusqu'au  jour  fatal  du  17  avril  1792  où  Leroy, 
maître  d'école,  porta  tous  les  titres  au  district  de  Chartres 
(papiers  de  la  fabrique,  10«  liasse). 

CHAPITRE  V 

VER  AU  TEMPS  DE  LA  RÉVOLUTION. 

Ver  ne  s'est  pas  associé  —  du  moins  son  cahier  ne  nous 
est  pas  parvenu  —  aux  doléances  que  282  paroisses  ont  pré- 
sentées à  Chartres  le  2  mars  1789.  Les  plaintes  portaient  sur 
les  augmentations  des  impôts  occasionnés  par  les  exigences 
des  seigneurs  et  la  décadence  de  l'agriculture. 

Le  cahier  le  mieux  documenté  est  celui  de  Morancez 
rédigé  par  maître  Girot  notre  ancien  tabellion  (Annuaire 
1848)  :  il  indique  les  causes  du  dépérissement  de  la  culture 
dans  la  brièveté  des  baux,  la  destruction  des  corps  de  ferme 
et  le  défaut  de  laboureurs.  Les  événements  répondirent  par 
cet  afireux  cataclysme  qui  sema  partout  des  ruines  lamen- 
tables. 

Nos  marguilliers  font  encore  un  inventaire  du  mobilier  de 
l'église  en  1789,  mais  ils  perdent  en  1790  le  titre  de  gagers 
pour  former  le  conseil  général  de  la  communauté  de  Ver  qui, 
le  22  avril  1792,  à  l'issue  des  vêpres  paroissiales,  et  le 
16  juin  1793,  au  son  de  la  cloche,  après  la  publication  faite 
précédemment,  se  réunit  dans  la  maison  commune.  Un  der- 
nier recollement  du  mobilier  est  fait  le  6  pluviôse  an  H,  et  la 
voiture  de  Louis  Laigneau  mène  au  district  de  Chartres 
toute  l'argenterie  et  cuivrerie  de  l'église  dont  le  prix  attei- 
gnait mil  neuf  cent  quatre-vingt-dix  livres:  les  différents 
ornements  sont  mis  aux  enchères  :  les  armoiries  autour  de 
l'église  sont  eflacées  :  les  fleurs  de  lys  et  les  armes  ôtées  des 


MONOGRAPHIE   DE  VER 

[croix  et  de  la  cloche  :  un  curé  eonstiiulionnel  nommé  Wau- 
I  jiscoste  est  chargé  du  service  religieux. 

Le  12  aTril  1791,  la  municipalité  de  Ver  demande  pourtant 
conserver  son  église  :  ce  qui  lui  est  octroyé»  Elle  est  ven- 
due à  M.  Mirey,  chaufournier  à  Chartres,  qui  la  laisse  à 
l*usage  de  M,  Gravolle,  curé  assermenté  '* 

On  tire  le  salpêtre  des  murailles,  le  dallage  est  enlevé»  le 
<^veau  seigneurial  est  violé,  les  cendres  de  dame  Elisabeth 
Richard  sont  jetées  au  vent,  et  le  5  vendémiaire  (an  III) 
35  livres  25  d.  furent  accordes  à  la  conintune  pour  dépense 
quelle  a  faite  w  afin  de  retirer  de  la  ci-devant  église  le  cer- 
I      cueil  de  plomb.  *> 

fLe  presbytère  seul  resta  intact»  le  27  messidor  an  IV,  un 
honnête  homme  ^  Etienne  Mirey  w  déjà  acquéreur  de  régliseï 
rachetait  moyennant  L350  livres,  y  bâtissait  une  partie 
neuve  l'an  V  et  le  donnait  en  bail  à  M.  Gravelle»  curé  cons- 
titutionnel :  une  note  de  M.  Fétu  dans  son  registre  de  1804, 
nous  apprend  que  ledit  Gravclle  tout  en  étant  ofBcier  de 
l'état  civil  faisait  régulièrement  les  baptônies  dont  il  nous 
dresse  la  liste.  Peut-être  même  célébrait-il  la  messe,  au 
moins  vers  1799,  car  Gosset  nous  dit  dans  son  registre  que 
Tan  Ylll,  le  préfet  de  Chartres  avait  défendu  expressément 
de  sonner  la  cloche  pour  inviter  les  citoyens  à  Texercice 
d*un  culte  quelconque  et  avait  imposé  aux  ministres  du  cuHo 
l'obligation  de  ^^erment  de  fidélité  à  la  Constitution  :  il  nous 
raconte  en  outre  que  l'an  X,  h^  Z^  ventôse,  nn  vul  fut  fait  au 
préjudice  de  Gilles  Menou,  percepteur  à  Loche, pendant  que 
celui-ci  était  à  la  messe. 

Le  château  était  terminé  en  1783:  au  moment  de  la  Révo- 
lution,  le  baron  s'étant  avisé  de  faire  quelques  réparations 
les  gens  crurent  naïvement  que  M.  Tubeuf  démolissait  la 
toiture  pour  en  faire  des  balles  au  profit  des  étrangers.  Cette 
calomnie  ouvrit  à  la  tamille  de  Ver,  tontes  grandes,  les 
portes  de  TexiL  II  était  temps,  car  quelques  jours  après^  le 
château  était  vendu,  acheté  et  démoli.  Ses  principales  pièces 

*  Pap.  de  fabrimie.  9  1.  n.  6,  6  pluviôse  an  H  :  Nous  nous  somnoRS  mis  eu 
'  possession  dus  ciels»  aUeiidu  ipe  le  ciloyen  Gravellp  était  sur  le  point  d'abdi- 

aller:  il  ne  disail  plus  de  messe,  il  est  dû  au  ciluyfii  Leroy,  sacmtaiu  et  maître 
'école,  75  livres. 
Fait  daus  Téglise  sur  les  C  1/2  du  soir. 


I 


124  ABBÉ  GUILLON 

d'ornement  servirent  à  décorer  Thôtel  du  Grand  Monarque, 
à  Chartres,  bâti  de  ses  dépouilles,  le  4  frimaire  an  II.  On 
amenait  à  Chartres  du  château  de  Ver,  huit  voitures  de  bois 
et  de  fer  confisquées  sur  l'émigré  Watbois  Perrière. 

A  Gilles  Menou  (1792)  et  à  Gravelle  Jean-Baptiste  (1702), 
succéda  Gosset  Jacques  Nicolas  (1793)  qui  fut  maire  pendant 
la  Révolution.  Ancien  président  du  parlement  de  Toulouse, 
il  avait  acheté  du  district  Timmense  propriété  de  l'Abbaye 
de  l'Eau.  Il  rédigea  un  registre,  aujourd'hui  perdu,  qui  débu- 
tant l'an  Vn,  passe  sous  silence  les  années  sanglantes,  mais 
décrit  les  fêtes  princières  célébrées  le  14  juillet  an  VIII  à 
Ver  :  «  Tous  les  travaux  sont  suspendus  ce  jour  et  le  lende- 
main, la  jeunesse  étant  invitée  à  des  danses  champêtres  au- 
tour de  l'arbre  de  la  liberté.  La  générale  a  été  battue,  et  la 
garde  nationale  s'est  rassemblée  chez  le  capitaine  Isambert: 
à  trois  heures,  en  corps  bien  ordonné ,  ayant  en  tête  la  mu- 
sique suivie  de  tous  les  habitants,  s'est  transportée  chez 
l'adjoint  (Auguste  Genêt)  où  à  son  apparition  la  garde  a  fait 
une  décharge  de  mousqueterie  :  de  là,  on  s'est  rendu  chez  le 
maire  où  des  décharges  et  des  évolutions  militaires  ont  eu 
lieu,  courses,  jeux,  etc.    » 

Entre  temps,  Leroy,  maître  d'école,  portait  à  Chartres  tous 
les  titres  de  rente  affectée  aux  écoles  :  la  chaussée  était  à 
nouveau  réparée:  le  8  novembre  1700,  le  cordonnier  de 
Morancez,  instructeur  de  la  milice  de  Ver,  recevait  sa  solde, 
et  l'on  payait  à  la  veuve  Etienne  Huchet,  2  liv.  A,  pour  chan- 
delle et  poudre  à  canon  fournies  à  la  garde  nationale  :  tandis 
que  Jean  Isambert  présentait  aux  députés  Vangeon  de 
Coudray  et  Enault  de  Bonville,  une  requête  pour  la  remise 
de  la  taille. 

Le  plus  succinctement  possible,  analysons  les  registres, 
assez  embrouillés  d'ailleurs,  du  district  de  Chartres  pendant 
la  révolution.  On  sait  que  les  biens  des  églises  et  des  sei- 
gneurs, réputés  biens  nationaux,  devaient  être  vendus  au 
profit  de  la  municipalité,  qui  comme  de  raison  n'a  pas 
touché  un  sol  de  bénéfice.  En  la  grande  salle  des  séances, 
sise  à  Chartres  en  la  maison  ci-devant  conventuelle  de  Saint- 
Jean-en-Vallée ,  paroisse  Sainte-Foy,  Daniel  Chartier,  Etienne 
Jumentier,  et  Jean  Drouin,  administrateur,  procèdent  à  la 
vente. 


MONOGRAPHIE  DE   VER 


i25 


Biens  de  la  fabrique  de  Ver:  Onze  mînots  au  terroir  de 

Ver,  affermés  à  Chrétien  pour  quarante-trois  livres,  adjugés 

à  Pierre  Bourdeloup  ;  onze  oiioots  vendus  àChevard  Vincent 

notaire,  pour  trois  mille  trois  cents  livres;  un  demi-arpent 

au  pré  Rondeau,  adjugé  à  Pierre  Lefebvre  pour  deux  mille 

cinq  cent  vingt-cinq  livres;  une  mine  juxte  le  citoyen  Cou- 

bré,  aux  vignes  de  Ver,  vendu  pour  huit  cent  vingt-cinq 

livres  à  Pierre  Jattier,  jardinier  à  Morancez;  trois  minots 

juxte  d'un  bout  le  chemin  de  Berchères  à  Morancez  et  d  au- 

i^tre  bout  le  citoj^en  Saint-Laumer,  adjugé  pour  mille  quatre 

ïnt  soixante-cinq  livres  à  Louis  Labbé  et  k  Jean  Chedeville. 

T^n  jardin  à  arbres  fruitiers,  juxte  le  chemin  du  Vieiix-Vert, 

^adjugé  pour  quinze  cents  livres  à  Louis  Binet,  laboureur,  etc. 

Biens  de  la  cure  :  Trente  setiers  de  terre  affermés  avec 

ïs  herbes  des  courtilles  de  Saint-Caprais  et  les  Verjolins,  k 

Nicolas  Hamard,  laboureur  à  Ver,  pour  vingt-quatre  setiers 

le  blé  et  six  chapons,  adjugés  au  deuxième  feu»  pour  sept 

ûlle  huit  cent  vingt-cinq  livres  à  Louis  Julien  Coubré,  fils, 

bourgeois  de  la  paroisse  de  Saint*Michel,  qui  s'en  dessaisit  en 

^^veur  de  Barthélémy  Huart  Delamarre»  bourgeois  de  Saint- 

Aignan^. 

Biens  de  Saint-Père  :  La  ferme  et  métairie  de  Vert  consis- 
tant en  bâtiments  nécessaires  à  rexploitation,  cour,  jardin, 
clos,  trois  muids,  trois  setiers,  deux  mioots  de  terre  labou- 
f'able,  trois  arpents,  trois  quartiers  de  pro  en  deux  pièces, 
l*Une  en  la  prairie  de  Muret,  près  le  moulin  de  Gouabiîle,  le 
tout  affermé  à  Nicolas  Hamard  pour  quinze  cents  livres,  fut 
Vendu  le  mercredi  9  février  1791,  à  Huart  Delamarre,  ancien 
président  de  Télection  de  Chartres,  au  septième  feu^  pour  le 
prix  de  trente-six  mille  livres'-*. 

Quinze  setiers  de  terre  à  Préaux,  trois  arpents  et  un 
quartier  à  Vor,  aOermés  h  Mathurin  Binet,  laboureur  à 
I^oché  moyennant  seize  setiers  de  blé,  furent  adjugés  le 
jeudi  31  mars  1791,  pour  onze  mille  cinq  cents  livres  à 
A^chart,  maire  de  la  municipalité  de  Thivars^, 

Cinq  arpents  de  pré  de  Gouabiîle  de  Tévèché  de  Chartres 

*  Ardi.  dep,,  foods  de  la  Révolution.  District  de  Chartres,  If,  n"  58. 

'  IW.,  ibid.,  n«  58. 


126  ABBÉ   GUILLON 

et  de  Tabbaye  de  Saint- Père  réunis,  affermés  à  Mathurii 
Chonard,  laboureur  à  Morancez,  furent  vendus  le  jeud 
10  mars  1791,  au  quatrième  feu,  à  Paillart,  secrétaire,  pou: 
Bazin,  aide  des  contributions*. 

Une  pièce  de  cinq  arpents,  dans  la  prairie  de  la  Grappe 
près  Tabbaye,  divisée  par  rigoles,  relevant  de  la  chapelL 
de  Saint-Sauveur  afiermée  à  Jean  Mode,  laboureur  à  Bar 
jourville,  fut  adjugée  le  mercredi  23  février  1791,  au  sep 
tième  feu,  au  sieur  Bazin,  ancien  aide -directeur,  pour  neu 
mille  six  cent  vingt-cinq  livres. 

Enfin,  pour  nous  restreindre,  quatre  arpents  et  demi  d( 
pré  à  deux  herbes  en  deux  pièces,  près  du  pré  Chataille 
dépendant  des  Carmélites,  affermés  à  Gabriel  Hureau,  char 
retier  à  Loche,  pour  cent-vingt  livres  et  quatre  poulardes 
furent  adjugés  au  troisième  feu  pour  quatre  mille  six  cent 
livres  à  Boullay,  curé  de  Vacheresse-les-Basses  :  c'était  l 
cinquième  lot  de  la  vente  qui  avait  lieu  le  mardi  25  oc 
tobre  1791  \ 

Nombreuses  sont  les  ventes  des  terres  appartenant  i 
rémigré  Vatbois-Ferrière,  et  qui  étaient  affermées  à  Nicola 
Hamart.  Signalons  parmi  les  acquéreurs,  Belzenne,  institu- 
teur à  Ver,  qui  le  quatrième  jour  complémentaire  de  Tan  l\ 
achète  quelques  arpents  plantés  en  bois,  Vincent  Chevard 
notaire,  Etienne  Mirey,  chaufournier,  et  surtout  Gosset 
ancien  président,  qui  se  partagent  les  prés  de  Lancez  sur  h 
pied  de  quatre  à  cinq  mille  livres  l'arpent  ;  Sainsot,  Tarchi 
tecte,  était  plus  habile,  il  en  achetait  beaucoup  par  l'entre- 
mise de  Jacques  Hurtault,  concierge  à  l'administration  di 
district  :  tous  les  prés,  réputés  excellents,  étaient  affermés  ai 
citoyen  Morct,  ci-devant  concierge  du  château.  Combiei 
la  plupart  de  ces  ventes  oflîcielles  étaient  dérisoires 
le  10  juillet  1701,  on  adjugeait  sans  débat  une  courtilh 
contenant  un  quartier,  sise  près  le  pont  de  Ver,  à  Delamarre 
bourgeois  à  Chartres,  rue  du  Chien-Vert,  pour  trois  cent 
livres  et  trois  arpents  de  pré  à  Bazin,  autre  bourgeois  rue  dei 
Epars,  pour  quatre  mille  huit  cent  vingt-huit  livres  '.  Le  lund 

^  Arch.  li^p.,  fonds  de  la  Révol.,  H,  n^  11. 

2  Ibid.,ibid.,  IV,  no  131. 

3  Ibid.,  IV,  n"  113. 


MONOORAFHTE  DE  VER 

J^  décembre  siiîvaiit,  au  coiitmire,  it  y  avait  dos  enchèreH 

lîinltiples  pour  des  mêmes  biens  de  la  cure.  A  propos  d'une 

courtUlc  plantée  en  bob  blanc,  Louis  Bhiet  mettait  quatre 

cealâ  livres,  Jacques  Heuilault,  menuisier  à  Chartres,  donnait 

Tine  siireiichère  de  cent  livres:  c'était  Desgorces,  taillandier 

èi  Chartres,  qui  en  devenait  adjudicataire  pour  six  cent  trente 

livres  \  Le  jeudi  D  lévrier  1702,  il  s'a^nssait  d'une  antre  petite 

<:ourtille,  appelée  la  courtille  du  Yerger-aux-lisses»  également 

de  la  cure:  se  trouvent  amateurs,  Michel  Doîaniare,  citoyen 

^clif,  pour  cent  livres,  Lnnis  Binel,  charretier  à  Ver,  pour  deux 

<!ents,  Huart  Delamare,  pour  deux  cent  cinquante»  Coubré 

Saint-Loup,  pour  trois  cents  :  on  alluma  quatre  feux,  Binet  resta 

-acquéreur  pour  six  cent  dix  livres^.  Dew  femmes  même  s  en 

triaient;  le  jeudi  12  avril  1792,  après  le  deuxième  feu,  une 
nioiselle  Barbereau,  fdle  majeure  à  Chartres,  prenait  pos- 
session pour  quinze  cents  livres  d'un  arpent  de  pré,  relevant 
^u  cî-devant  Grand  Séminaire,  dans  la  prairie  Lancé, 
affermé  à  Etienne  Genêt,  sabotier,  pour  soixante-trois  livres  ', 


CHAPITUE  VI 


VER    DEPUIS    LA    REVOLUTION    (1801-1901) 


II»)  Vêfjlise.  —  M.  l*abbé  Jean-René  Fétu,  ancien  vicaire 
\  Lèves  jusqu'en  1792,  époque  de  sa  déportation  en  Angle- 
rre,  après  avoir  été  nommé  curé  d'Houville  en  1802»  était 
installé  en  1804  à  la  tête  de  la  paroisse  de  Ver.  Aidé  par  M.  le 
comte  de  Ferrière  et  la  fabrique,  il  se  met  à  Tœuvre  de  la 
réparation.  Mirey  fournit  des  pavés  pour  la  nef  et  le  chœur 
qui  sont  restaurés,  des  tuiles  pour  couvrir  la  partie  mauvaise 
de  la  toiture,  de  la  chaux  pour  refaire  les  piliers.  Chaque 
corps  de  métier  travaille  de  concert  :  citons  en  courant 
k^Joseph  Challange»  Jean  Périneau,  Louis  Bûcher,  Joseph  Tas- 
^ftet,  Simon  Leclerc,  etc.  La  commune  elle-même  vient  en 
aide.  Destouques,  peintre  décorateur,  redonne  un  vernis  gris 


*  Arch,  d^'p.,  fonds  de  la  11*5 voL,  V,  n«  ÏOTG,  IcUre  G. 

-  /6frf.,  V,  lettre  M,  n»  il20.  CVst  la  courlillo  de  Veijeolins. 

^^  Ihiâ.,  i6iW.,  MLr«  K.,ii'^  1187. 


128  ABBÉ  6UILL0N 

de  perle  au  maître-autel ,  aux  trois  tableaux.  [La  Résurrec- 
tion, saint  Caprais,  saint  Victur;  leur  vétusté  les  a  fait  rem- 
placer dernièrement  par  des  statues]  au  portique  du  chœur. 
Successivement,  la  chaire,  le  banc  d'œuvre,  le  confessionnal, 
les  bancs  du  chœur  ont  été  renouvelés. 

Le  maître-autel  en  pierre  artistement  fouillé,  les  sept  ver- 
rières du  chœur,  la  gracieuse  chapelle  de  la  Sainte  Vierge 
ouverte  en  1866  par  le  zèle  victorieux  de  M.  Tabbé  Proust  et 
ornée  de  quinze  vitraux  sortis  des  ateliers  des  Carmélites  du 
Mans  ressortent  davantage  depuis  la  réfection  des  murailles 
et  du  bardeau  primitif. 

b)  Le  Presbvtrrc,  —  Lors  du  numérotage  des  maisons, 
Tan  IX,  le  presbytère  portait  le  numéro  71,  et  était  occupé  par 
Mirey  de  Chartres,  précédemment  acquéreur.  La  commune 
Tachetait  en  1806,  et  le  premier  novembre  de  cette  même 
année  M.  Tabbé  Fétu  s'y  installait  :  c'était  la  religion  qui 
allait  refleurir.  En  1811  et  années  suivantes,  le  presbytère 
était  réparé,  les  boiseries  de  la  cuisine  faites,  les  murs  de 
soutènement  du  jardin  et  ceux  du  cimetière  restaurés. 
M.  Fétu  mourait  le  21  janvier  1820  à  Tâge  de  75  ans  :  la  fa- 
brique faisait  poser  une  croix  do  fer  sur  sa  tombe. 

Après  un  court  passage  de  M.  l'abbé  Dallier,  M.  l'abbé  Cha- 
vigny  (1829-1836)  faisait  aimer  sa  paternelle  juridiction  de 
tous  ses  paroissiens,  attristés  de  son  départ  pour  la  cure  de 
Saint-Laurent  à  Nogent-le-Rotrou.  M.  l'abbé  Gouache  (1836- 
1851)  sut  donner  une  impulsion  au  mouvement  religieux  de 
la  paroisse,  terrifiée  par  l'attentat  perpétré  sur  son  pasteur 
devenu  alors  curé  de  La  Loupe.  C'était  à  M.  Tabbé  Saturnin 
Proust  (1851-1884)  qu'il  était  réservé  de  recueillir  les  fruits 
de  zèle  de  ses  prédécesseurs,  pendant  une  glorieuse  période 
de  trente-trois  ans. 

c)  Messieurs  de  la  Fabrique  : 

1806  et  années  suivantes.  —  André  Aufroy. — Simon  Leclcrc  — 
Siméon  Menou.  —  François  Gcnct.  —  Louis  Bûcher.  —  Comte 
de  Ferriôres.  —  Marin  Chrétien.  —  Jean  Aubouin.  —  Joseph 
Tasset.  —  Jean  Brault.  —  Mathurin  Levacher.  —  Jean-Baptiste 
Gcnct  —  Sébastien  Choupart. 

1820.  Josepli  Challange.  —  Charles  Mode.  —  Jean  M.  Travers, 
Thomas  Heurdier.  —  Laigneau  Heurgué.  —  Thomas  Heurgué. 

1832.  Vincent  Menou. 


MONOGRAPHIE  DE  VER  129 

1833  et  années  suivantes.  —  François  Régnier.  —  Jean  Pierre 
"Tasset.  —  Jacques  Voisin. 

1843  et  années  suivantes.  —  Aubouin  Brault.  —  Jean  Guil- 
laume. 

1856.  —  Eugène  Menant.  —  Régnier  François. 

1866.  —  David  François.  —  Menou  Florentin.  —  Régnier 
Joseph. 

1884  et  années  suivantes.  Menou  Gilles.  —  Taillebois  Charles, 
Genêt  Jean-Baptiste.  —  Dufour  Joseph. 

d)  La  Mairie,  —  Sauf  en  1852  oii  le  Conseil  municipal  l'ut 
suspendu,  Tentente  existait  entre  les  différents  pouvoirs  : 
les  successions  dynastiques  nous  laissaient  indifférents  : 
M.  Genêt,  adjoint  pendant  quinze  ans,  prêtait  serment  de 
fidélité  à  la  Constitution  en  1800:  de  même,  en  1815,  et  en 
1848,  M.  Levacher,  la  main  levée,  jurait  de  maintenir  le 
gouvernement. 

1793  —  1814.  MM.  Gosset,  maire,  Genêt,  adjoint. 
1814  —  1821.  Richer,  maire,  Levacher,  adjoint. 
1821  —  1827.  Comte  de  Ferriôres,  maire,  Chrétien,  adjoint. 
1827  —  1830.  Levacher,  maire. 
1830  —  18-40.  Durand,  maire. 
1840  —  26  février.  Legrand,  maire. 

1840  —   5  juillet.  Levacher  Mathurin,   maire,  Menou   Denis, 
adjoint. 
1845.  —  Guillaume  Jean,  adjoint. 

1855.  —  Genêt  Jean-Baptiste,  maire,  Ferrand  Jean,  adjoint. 
1859.  —  Ferrand  Jean,  maire. 
1865.  —  Menou  Denis,  maire,  Dumuids  Jean,  adjoint. 

1870.  —  Cartier  Jean,  maire,  Jousselin  Pierre,  adjoint. 

1871.  — -  Menou  Denis,  maire,  Cartier  Jean,  adjoint. 
1874.  —  Cartier  Jean,  maire,  Challet  Elie,  adjoint. 
1878.  —  Binet,  maire,  Ferrand,  adjoint. 

1884.  —  Challet  Arsène,  maire,  Brault  Hippolytc,  adjoint. 

1888.  —  Binet  Augustin,  maire,  Jousselni  Eugène,  adjoint. 

1889.  —  Jousselin  Eugène,  maire,  Chuteau  Augustin,  adjoint. 
1892.  —  Jousselin  Eugène,  niaire,  Chuteau  Augustin,  adjoint. 
18%.  —  Jousselin  Eugène,  maire,  Challet  Emile,  adjoint. 
1900.  —  Jousselin  Eugène,  maire,  Challet  Emile,  adjoint. 

0)  Lrs  rruins,  —  Les  leçons  de  nos  vieux  maîtres  d'écolo 
semblent  à  peine  avoir  été  momentanément  interrompues 

T.  XIII,  M.  9 


MO  ABBK  GUILLON 

pendant  la  Révolution.  Voici  quels  furent  les  titulaires  di 
l'école  de  Ver,  dans  ce  siècle  : 

An  III.  23  brumaire.  MM.  Menant  Jean-Baptiste. 


An  IV. 

Belzenne  *. 

An  VII.  13  ventôse. 

Menant  Mathurin-Pierre. 

1813. 

Menant  Jean-Georges,  f  1851. 

1840. 

Champion  Victor,  démiss,  en  1860. 

1860. 

Hetté  Jules. 

18G8. 

Lesage  Philippe. 

1871.  1"  février. 

Robert  Félix. 

1871.  6  avril. 

Bire  Adrien. 

1872. 

Trubert  Jules. 

1878. 

Girard. 

1881. 

Arnoux. 

1894. 

Marie. 

1898. 

Téton  Eugène. 

Située  au  haut  de  la  Barrière,  Técole  fut  transférée  le^ 
3  avril  1809  près  du  presbytère  :  les  vieillards  se  rappellent 
avec  plaisir  les  leçons  de  leur  vieil  instituteur,  à  la  fois  bedeau 
et  sonneur.  En  18:35,  Chrétien  échangeait  pour  la  vieille  école 
son  logis  qui  fut  aménagé  peu  à  peu  jusqu'à  ce  que  le  nou- 
veau palais  scolaire,  terminé  en  1884,  eût  satisfait  aux  exi- 
gences académiques. 

1.  Kcoîc  (I(*s  Sœurs  de  Notre-Dame,  —  Rêvant  un  bien 
sérieux  pour  sa  paroisse,  M.  Tabbé  Proust  avait  résolu, 
malgré  sa  pauvreté,  de  faire  revivre  le  couvent  de  Tabbaye 
de  TEau  pour  l'instruction  des  enfants.  A  mi-côte,  assez  loin 
de  la  rivière,  pour  n'en  pas  éprouver  l'humidité,  assez  près 
du  bourg  pour  éviter  Tisolement,  il  bâtit  de  ses  propres 
deniers  une  école  qu'il  agrandit  successivement,  et  qu'ouvrit 
le  8  décembre  1855  sœur  Marie-Joseph,  née  Fanny  Guichard. 
Cette  première  supérieure  prouva  combien  son  zèle  et  ses 
talents  avaient  emprunté  aux  montagnes  familiales  du  Jura 
(le  ténacité  et  de  constance.  Seule  d'abord,  puis  secondée 
par  d'autres  aides,  elle  donna  un  grand  développement  à 

^  Il  habilait  une  maison  de  la  fabrique  en  haut  de  Loche  ayant  cour  et  jardin, 
le  17  septembre  1793,  elle  fut  mise  en  vente,  mais  non  adjugée.  (Fonds  de  la 
Révol.,  archives  dép.  VI.  n.  432). 


MONOGRAPHIE  DE  VER  «31 

réducation  de  l'enfance;  les  nombreux  succès  remportés,  et 
les  encouragements  prodigués  même  aujourd'hui  à  rétablis- 
sement par  MM.  les  inspecteurs  prouvent  que  la  religion 
favorise  renseignement. 

A  l'école  est  annexé  un  Pensionnat. 

2.  Kcole  municipale  de  filles,  —  Plus  tard,  au  moment  des 
lois  récentes  sur  les  écoles,  un  nouvel  établissement  voté 
par  le  Conseil  municipal ,  fut  ouvert  le  13  janvier  1872,  par 
M""  Arnoux,  à  laquelle  succédèrent  en  181)4,  M"*  Marie,  et, 
en  1808,  M"«  Téton. 


HISTOIRE  DE  L'ABBAYE  ROYALE 

DE 

NOTRE-DAME    DE    GRANDGHAMP 


L'ancienne  abbaye  de  Grandchamp,  ordre  de  Prémontré, 
faisait  jadis  partie  du  doyenné  de  Mantes  et  de  rarchidiacono 
du  Pinserais,  diocèse  de  Chartres.  La  petite  paroisse  de 
Grandchamp,  qui  tire  son  nom  de  Tabbaye,  est,  depuis  le 
concordat  de  1801-1802,  réunie  pour  le  culte  à  la  paroisse  de 
la  Haute-Ville,  doyenné  de  Houdan,  diocèse  de  Versailles: 
elle  est  limitrophe  de  la  paroisse  de  Boutigny,  diocèse  de 
Chartres  *.  Nous  avons  eu  la  bonne  fortune  de  pouvoir  com- 
pulser à  loisir  un  Inventaire  abrégé  portant  la  date  de  1720, 
grâce  à  la  bienveillance  do  M.  Adolphe  Fontaine,  proprié- 
taire en  1879,  de  ce  qui  reste  de  l'ancienne  abbaye  de  Grand- 
champ.  C'est  ce  document  qui  nous  sera,  pour  partie  et  par 
rapport  surtout  aux  chartes  françaises,  un  guide  sûr  dans  ce 
travail  assez  diflicile  que  nous  entreprenons,  sous  les 
précieux  auspices  de  la  Société  Archéologique  d'Eure-et- 
Loir  ^. 

Nous  avons  puisé  aussi  d'utiles  et  nombreux  renseigne- 
ments dans  Hugues  d'Estival  ^,  la  Gnilia  Christiana,  et  la 
Franco  Pouti/icale.  Nous  avons  copié  sur  des  originaux  ou 
des  pièces  authentiques,  des  chartes  latines,  à  la  biblio- 
thèque Nationale,  à  celle  de  Sainte-Geneviève,  aux  Archives 

*  Grandchamp  csl  à  3i  kilomèlres  do  Cliarlros,  à  12  kiloniôlros  do  Nogoiit- 
lo-Roi,  à  ii  kilomètres  d'Eporiioii,  à  15  kilomètres  de  Moiitfurt  ol  à  10  kila- 
mèlros  de  Houdan,  son  chef-lieu  de  canton. 

-  L'ahhayc  de  Grandchamp  intéresse  Thistoire  chartraine  au  premier  chef. 
Sur  38  paroisses  dans  lesquelles  elle  avait  des  revenus,  20  appartionncnt  au 
diocèse  actuel  de  Ghartn's,  et  la  plupart  des  autres  paroisses  sont  voisines  do 
ce  diocèse. 

3  Prœmonslrafensis  ordinis  Annales. 


NOTRE-DAME  DK  GIIANDCIIAMF  133 

nationales,  mais  surtout  aux  Arfhivos  de  Seine-ot-Oise, 
Enfin  quelfjues  litres  ou  documents  urmK  ont  été  THuruis  par 
des  personnes  obligeantes  quo.  nous  remercions  vireniont, 
M.  le  comte  de  Dion  au  premier  r;nig,  M.  r.rlïbeGuérin»  curé 
des  Eiisarts-le-Roi  et  auparavant  de  la  Hauteviîle,  M,  Breton, 
autrefois  receveur  de  reuregisti-ement,  à  Houdan,  M,  Pignot, 
receveur  de  rentes,  à  Septeuii,  etc. 

C'est  par  erreur  que  le  R.  P.  Louis  de  Gonzague,  dans  ses 
Arahivtis  Norln*rtitws  de  Friture,  indique  un  carton  de  pièces 
originales,  à  Soubise*  sous  la  cote  L.  L.  1.  5îKi:  ces  pièces 
ont  rapport  au  Prieuré  de  Grandchamp,  ordre  de  Citeaiix, 
diocèse  de  Meaux;  c*est  la  cote  S.    4,    243-51   qu'il  faut 
consulter  au   sujet  de  Pabiiaye  de  Grandçhanip,  ordre  de 
'Prémonlré.  jatUs  diocèse  de  (Chartres.  Il  est  h  remarquer 
que  des  quatre  abbayes  de  Prémontrës  qui  faiî^aient,  à  rori- 
iue,  partie  du  di(»cèse  de  Chai'tres,  celle  de  l'Etoile  en  fut 
listraite  en  1(»07»  lors  de  la  formation  du  nouveau  diocèse  de 
Blois»    dans    lequel    furent  comiiris    les    archidiaconés  de 
^Vendôme  et  de  Rlois.  Les  (rois  autres  abbayes,  tlu  moins  co 
■qui  en  reste,  appartiennent,  depuis  1801  au  diocèse  de  Ver- 
î^ailes,  savoir  :  Abbecourt  paroisse  d'Orgeval  près  Poissy, 
Joyenval  paroisse  de  Retz,  réunie  à  Cîiambourcy,  et  Grand- 
champ.  Cette  dernière  abbaye  ne  fut  peut-être  pas  la  plus 
import^inte  des  quatre»  mais  telle  qu^elle  était,  surtout  dans 
1rs  premiers  siècles  de  sa  fondation,  elle  produisait  un  bien 
fort  appréciable  au  p<jint  de  vue  de  la  Religion  et  même  à 
celui  des  intérêts  matériels  :  c'était  ce  que  cherchaient  ses 
fondateurs  et  ses  membres  ai>rès  leur  sanctiltcation  person- 
nelle. 

Cette  histoire  c^nnpreudrn  la  série  des  abbés  de  Orand- 
champ,  les  bulles  et  chartes  données  en  sa  faveur  et  parve- 
nues jusqu'à  nous.  Un  court  appendice  résumera  Fétat  actuel 
de  ce  qui  reste  de  cet  ancien  monastère  et  aussi  celui  rie 
l'église  de  Gambaiseuil ,  premier  séjour  îles  Prémontrés  en 
ces  contrées.  Nous  laisserons  en  manuscrit  des  actes  moins 
importants  que  nous  tenons  à  la  disposition  de  ceux  qui 
voudraient  les  consulter. 

Abbé  A.  GAUTrER, 

curi"  de  Bon lign y-su r^Obton,  Eure-el-L<>îr. 
VvLTh,  juin  I81«J.  (tS60-t88S). 


134  ABBE  GAUTIER 


OBSERVATIONS  PRÉLIMINAIRES 

Saint  Norbert,  mort  en  1134,  archevêque  de  Magdebourg, 
fonda  dès  1120,  Tordre  des  chanoines  de  Prémontré,  sous  la 
règle  de  S.  Augustin  que  Dieu  lui  avait  révélée  *. 

Quelques-uns  de  ces  religieux  vinrent,  plusieurs  années 
avant  1178,  s'établir  à  Tombre  de  la  modeste  église  de 
Gambaiseuil,  pour  y  servir  Dieu  et  honorer  la  Vierge  Marie, 
par  la  prière,  la  méditation,  les  fonctions  du  saint  ministère, 
y  faire  défricher  les  terres  incultes.  Un  des  prieurs  de  cette 
maison,  Guillaume  est  cité  en  1188,  dans  une  bulle  du  pape 
Clément  III  «  Willelmo  priori  sancte  Crucis  de  Gambaiziolo  »  : 
or  ce  prieuré  a  été  Torigine  de  Tabbaye  de  Grandchamp. 
C'est  pourquoi  on  lit  sur  une  liasse  des  Archives  nationales 
de  Paris  :  «  Gambaiseuil,  berceau  de  Grandchamp  ».  C'est 
aussi  pour  cette  raison  que  nous  verrons  plus  loin  un  certain 
nombre  de  donations  ou  d'actes  relatifs  aux  religieux  de 
Gambaiseuil.  M.  A.  de  Dion  pense  que  l'abbaj'e  de  Grand- 
champ  a  été  fondée  en  1180,  par  Simon  III,  comte  d'Evreux, 
seigneur  de  Montfort*.  Du  reste,  il  est  certain  que  l'abbaye 
de  Grandchamp  existait  déjà  en  1178,  d'après  la  copie  authen- 
tique d'une  charte  de  donation  en  sa  faveur  qu'on  lira  plus 
loin. 

Amicie,  comtesse  do  Leycester,  seconde  femme  de  Simonin^, 
dès  1165,  signalée  dans  les  bréviaires  chartrains,  comme  la 
fondatrice  de  l'abbaye  de  Grandchamp,  l'aurait  été  de  concert 
avec  son  mari  dès  1178,  ou  môme  avant,  et  aurait  seulement, 
en  1208,  confirmé  les  donations  précédentes,  faites  en  faveur 
des  religieux  prémontrés  de  Grandchamp.  Cette  origine  est 
désormais  incontestable.  Nous  y  reviendrons  toutefois,  en 
quelques  lignes,  à  l'occasion  de  cette  charte.  Gambaiseuil 


*  Prœmomttratensem  ordinem  instituit,  divinitùs  accqi>tà  per  vùum  régula 
à  Sancto  Augustino.  (Office  de  Saint  Norbert). 

'  Du  niùino,  on  lit  dans  le  Dictionnaire  topographique  du  Cartulaire  det 
Vaux-de-Cernay  :  «  il  y  avait  à  Grandchamp  l'abbaye  de  Notre-Dame,  fondée 
vers  la  fin  du  xii«  siècle  par  les  Seigneurs  de  Montfort-rAmaury.  » 

•  La  première  s'appelait  Mabault. 


NOTRE-IUME   DE   GRANIKHAMP 

levint  alors  une  cure  à  la  noniLiuition  do  Fabbë  ilu  nouveau 
monastère*.  L'abbaye  de  Grandchamp  fut  ainsi  établie  dans 
la  paroisse  assez  voisine  de  Cnret  ou  Saiiit-Jacques-du-Hillois, 
à  laquelle  elle  donna  plus  tard  son  nom.  Toutefuis  la  petite 
^■église  do  ce  dernier  vocable  existait  encore  en  1238  et  même 
■en  1240  et  1271  ^ 

^K    La  paroisse   de  Saint-Jacques  du  Hillois  (llleium)  avait 

^■ion  siège  à  Curet  {Cureiam,  Cureltim);  elle  était  composée 

des  hameaux  des  Bouleaux,  Champeaux,  Pincourt{Pinicurtis), 

du  Breuil,  au  moins  pour  partie.  De  nombreux  ossements  ont 

été  trouvés,  vers  IBOO,  dans  la  cour  de  la  ferme  de  M.  Jacques 

Vorimord,  au  centre  dudit  liameau  de  Curet,  emplacemoïitt 

selon  toute  apparence,  de  lancienno  église  et  de  Tancien 

^fccimetière  de  la  paroisse  Saint-Jacques  du  Hillois.  A  lappui 

^de  notre  assertion,  voici  ce  que  nou«  lisons  dans  le  Cartulaire 

de    Saint-Thomas   d'Eperoon  :    1217,   avril,   de   Cureto 

•>  Reginaldus  de  Munciooei  Dei  gratine  carnotensis  episcopus, 
»  dilecto  nostro  A .  i^reshytero  de  Ctfrelo,  vjiis/jfte  saccesso' 
f  vibits,  damus  et  concedimus  décimas  novalium  intra  fines 
»  Parrochie  sue  constitutas,  ita  taiiien  quod  pro  bono  pacis 

Isi  inter  ipsum  et  Priurcm  de  Sparnone,  Patronuni  ejusdem 
m  ecclesie,  perpetuo  observande »  Et  encore:  «  Curot, 
aujourd'hui   Grandchamp,   était  à  la   collation    du    Prieur 
d'Kpernon  »  (A.  de  Dion).  Par  ailleurs,  nous  lisons  dans  le 
Fouillé  de  17ti8  pour  le  tliocèse  de  Chartres:  h  Abbaye  de 
^Mrrandchanip.  Patronne,  la  Sainte-Vierge.  Ordre  de  Prémon- 
^Bré.  Collateur  et  présentateur,  le  Roy.  Revenu  2.<M)  livres» 
^Bar  Houdan  ».  Et  plus  loin  :  «  Grandchamp,  paroisse,  prieuré- 
cure.    Patron.  Saint  Biaise,   5<3  communiants.    Revenu,  7fK) 
livres.  Présentateur,  T Abbé  du  lieu,  A.  P.  I>.  M.,  Conférence 
et  poste  de  Houdan.  Election  de  Montfort-rAmaury,  » 

Le  blason  de  Tabbaye  de  Granilchanip  était  «  d'argent  à 
Parbre  de  sinople  ».  (Armoriai  général).  Le  monastère,  FAbbé 


'  (iairibai>(Mii],  l'ablté  dt*  Graiiduhamp  e^i  présent altjur,  fête  palrûiiale,  sainte 
^Cmix,  !25commynianrs^  confiTenci*.  poste  etéleclion  de  .Monlfort  (roiiil!*"'  rie  J73H}. 

-  Ces  sorï*^5  de  Iran.ilalions  eurcMil  lieu  d;ins  le  cours  des  siêclf^s  pour  ini 

cï  gi'and  n^mître  de  moLmstèies  de  toute  cibsei-vance  :  dùmenl  aiilorisés  au 

calahle,  et  swuvi'nt  favurisr'S  par  un  généreux  biriiraiteur,  les  reli|j;ieux  choî- 

issaieut  un  emplacement,  sinoti  plus  vask%  au  main!;  plus  sain,  plus  fertile  et 

^  8îir, 


parU- 
dù  Paris*. 
àtortMkmiioiii, 
m  Onadral  «.  (Toir  OMpaphie  ée  éom  Taîsseil^  .  Huguei 
d^Esural,  4aM  les  AmmIi»  de  PrteoDtré,  quliûe  celle 

OwIdKdH^rincalarederaS:  •  Le  emrliilaireflerib- 
biferoyile  de  N«-I>.  de  Onmdrhiwp  eit  un  Totnme  in-folici  • 
doîit  le  p^titr  eA  tnteé,  i«Bè  cmTem,  arec  tmeciMiTeriiii^^ 
de  iasiae  ;  c'eit  le  reoKfl  de  lo«e  les  lims  ei  p^Mers  qQ  c^  ^ 
a  pQ  recoaiT€f  josqQ  a  rasBée  iœ4  K  depû 

;  et  ks  Mens  de  TaMire  de  tt^adrliwim  faU 
Elaifileanra^pirkentnde  f es  IT*  Pruçaû 
G&qianI  Anleinp,  eUié  cûfiwiidifiîre  de  bdite  abbaye.  Ot  ^^^ 
yajûoiitéoiinacteslaiiaeliwonnadepB^  «iiatri^-^^ 

eoni  paraphée  el  sigaéi  par  le  aiev  Lofraiid,  préxùi 
Saiiil-GenBai»«a-laye,  ce  qai  perte  leur  nooibre  total 


ET 

!  ée  !L-S<  1,^.  tes  liV^lle  4r  ] 

tt*  87ie.  SCC9H  #çîÎM,  un*  àèck, 
ï:  «  S.  HUfll»  Grvaéîi  aimmi\.   " 
l^  Ifll'lâgl).  mteTaM  m^Ê 
'~  )k  Taotiqae,  lemt  «m  am» èê  b  i 
CB  wfWÊ  wt'  caenaM-  G0  iccai  cc  k  pvcéatst  il 

cMimai  pnBKSir  ve  ccmhtt  et  taon  cocBrcr  ■es 
prîmes  pMB-  k  repps  4e  Piae  ér  laob  IX,  rai  ér  Fnaoe,  di 
parffit5  ilfll). 

Le  catal^pK  4e  M.  Oonet  d*Âita  «  an  die  «s  Jen  scem^  bit 
meaùmi  i'm  sopm  opfil  dv  prina  de  fiffMddaaf  :  €  S.  Prmig  éê  i 
fjtmp9  »,  pnnvnvit  du  mmèe  du  Lsaire^  depani  pwH  «tp  dans  Tnicendi^ 
l«r7L  11  ivoi  pirler  sa»  doate  do  aàiaa  :   Sa»  raid  de   4â    • 
4ii*  9,3t0),  im  cette  Iteoide   :  SMbai   Pnom  di  Grmdi 

XVn^  aède  (leOg),  il  rt^ffsenlr  la  $^te  ?kr^^  debait,  ^ 

attilale,  jm  de  bce,  drapée  k  lioliqae,  eouramée   d*«i 
porum  sor  mù  kis  gaucte  1  Enbiil  iérnt^  atsa  ninbè,  igete—t  de  b  1 
dMe  le  cbbt  di  aMide  me  suimmUi  «ne  croa.  à  draîb  €l  à  fa^be  di  fit 
?  de  i  diyés,  s^aèfgat  dm  «ote  ne  Iwn  rr^nfMiif  I 


ffOTRE-DAME   DE   uttA  Mu  il A,MP  i'M 

2:J5,  ainsi  qu\m  k«s  a  troiivos  ilaus  les  originaux  tlnut  le 
f  artulain?  est  la  copie*  Mais  pour  Fauloriser  et  lui  donner  la 
force  de  l'firijLrinaL  en  cas  que  les  titres  oriiriïiaux  vieimeut 
n  se*  perdre,  il  a  fallu  recourir  a  Tauloritc*  légitime  et  aux 
formes  de  justice  dont  les  actes  sont  :  nu  arrêt  du  Parle- 
ment, rendu  le  11  juin  IfiS;?.  qui  nrdnnne  la  collation  tles 
titres  de  Tabbaye  de  drandchamp,  à  la  requête  de  Tabbé 
Antoine,  par  devant  M.  le  Prévôt  de  Saint-fTermain-en-Laye, 
conformément  au  concordat  passe  le  4  décembre  ItiHl  ; 
une  requête  du  22  septeuibrc  108;î,  prêsentr^e  mi  hoc  audit 
prévôt,  par  ledit  abbé;  une  assi.g:naUou  aux  parties,  du 
12  février  1^84,  par  exploit  de  Duhamel,  huissier  royal, 
il.  rctfet  susflit;  et  le  15  février  l(î84,  la  roUation  des  titres 
par  le  sieur  prévôt  de  Saiui-(rerniain-en-Laye,  sur  les  origi- 
naux, en  présence  du  sieur  Autoine,  abbé  deCiraudchamp,  et 
cle  R.  P.  Humblot,  prieur  du  collège  de  Préniontré,  a  Paris.  >* 
Ainsi  autorisé,  le  cartulaire  fut  in dô ment  retenu,  après  la 
mort  de  8on  fils,  par  le  père  de  l'abbé  Antoine,  racheté  de 
lui,  le  10  mai  1720,  par  le  père  de  Tabbé  Four  nier,  pour  la 
fiiomnrie  de  3tXl  livres.  Ce  cartulaire  contenait,  entre  autres 
<3hoses  remarquables,  une  petite  histoire  de  la  fondation 
«,1e  l*abbaye  de  Grandchamp,  des  dillé rentes  révolutions  qui 
lai  sont  arrivées  par  les  incendies,  les  guerres  civiles,  etc. 
Nous  ne  savons  s'il  existe  encore  ;  sa  perte  serait  vraiment 
regrettable.  Nous  n*avons  eu  entre  les  mains  que  llnren- 
_aire  abrégé,  fait  et  dressé  en  1720,  sur  ledit  cartulaire,  par 
,e?i  soins  de  ^P*  Michel-Georges  Fourïiier,  abbé  coiumenda- 
aire  de  Tabbayc  royale  de  N.-D.  de  Grandchamp,  diocèse 
Lie  Chartres,  concernant  ses  droits,  biens  et  revenus.  Cet 
iiven taire  est  rédigé  eu  français. 


ABBES  REGULIERS 


117H.  —  Sous  im  fîhhr  dotît  ie  nom  ne  nous  osi  pas  pnrventi, 

^i/ao/j  d'Anet  domw  à  FAhImyp  tie  Ormidchump  /i*  ilef  ot  les 

ii^i*res  de    Salnl-GerniBin'if'^Gniiknl^  ptiroisse  de  Uuainvilte, 

l^^r^rrse  de   Charirefi,  pour  y  éiahlir  un  prieuré  it  eerlahies 

>Qdiiions.  /.  iV.....  (1178), 

In  nomme  sancte  et  îndividue  Trinitatis^  Amen.   Ego 


138  ABBÉ   GAUTIER 

n  Synioii ,  miles  et  dnus  de  Agneto,  (Anet)  *  notum  facio 
»  omnibus  ad  quos  présentes  littere  pervenerint,  qiiod,  de 
»  assensu  et  voluntate  uxoris  mee,  dedi  et  concessi  in  purain 
»  et  perpetuam  eloemosynam  Eccletie  béate  Marie  Grandis 
»  campi  (Grandchamp)  ^  et  canonicis  in  ordine  Premonstra- 
»  tensium,  Deo  ibidem  desservientibus,  feodum  meuni  quod 
»  vulgo  nuncupatur  Saint-Germain-le-Gaillard ,  et  omnia 
»  dependentia  ejusdem  loci,  sicut  inferiîis  declaratur,  cum 
»  omni  jure,  dominio  et  libertate,  situatura  in  terra  meâ  de 
»  Guinvilla  (Guainville) ,  sub  tali  forma  quod  ahbas  dicti 
»  hci  tencbitur  amodo  mittere  unum  de  canonicis  suis  qui 
»  mysteria  divina  ibidem  faciat  pro  saluté  meâ  et  uxoris 
»  mee  et  precipue  pro  animabus  omnium  amicorura,  ante- 
»  cessorum  et  successorum  nostrorum.  Pretereà  dedimus 
»  vobis  quadraginta  arpenta  nemoris  juxtà  Brollium  do 
»)  Guinvilla,  sicut  per  metas  dividitur,  et  triginta  et  septcin 
»  arpenta  terre  arabilis  propè  locum  adjaeentotn,  et  duodecim 
»  in  loco  qui  dicitur  de  angulo  nemoris,  et  quatuor  arpenta 
»  pratorum,  et  duo  arpenta  terre  insimul  in  Parochia  de 
»  Nantelio  (Nantilly),  juxtà  rivulum  de  Nigra  (Vesgre). 
»  etpratum  Guillelmi  Brunchardi,  dni  de  Nantelio,  et  feo- 
»  dum  Richardi  de  Gareneriis  (Garennes,  près  Ivry-sur- 
»  Eure)  et  duo  arpenta  terre  in  duabus  peciis  de  aliâ  parte 
»  predicti  rivuli  ;  unum  juxta  iter  quod  ducit  de  Nantelio 
»  predicto  ad  Calceiam  (La  Chaussée-d'Ivry),  et  unum  arpen- 
»  tum  sub  itinere  de  Guinvilla,  et  tria  arpenta,  unum  de 
>>  Ribaust  et  alia  duo  propinquiora,  et  unam  domum  cum  duo- 
i>  bus  hortis  in  dicta  Parochia,  et  unam  aliam  ante  crucem 
»  de  Ibreio  (Ivry-sur-Eure),  cum  accessoriis  suis;  viginta 
»  quoque  et  octo  arpenta  vinearum,  veleocirca,  in  pluribus 
»  peciis,  que  sita  sunt  inter  Nantelium  et  Guinvillam  et 
»  dictum  locum  sancti  Germani  :  que  predicte  videlicet 
»  vinee,  i)rata,  horti,  hospitalia  et  terre  valent  singulis 
»  aanis  in  censivis  quindecim  libras  et  duos  solides  turonen- 
»  ses  annui  redditus  in  festo  sancti  Remigii  apiul  sanctum 
»  Germanum  ;  et  omnes  res  predictas  do  et  concedo  vobis 

*  Ou  t  Aliieto.  » 

^  Abbayo  établie  priinilivement  à  «  (lambaiscuil  o  dit  une  note  explicative  des 
Archives  nationales. 


XOTRE-DAME  DE  GRANDCH.VMP  f:î9 

»  in  purain  et  perpcluam  clemosytiam  pcr  maous  nostras 
'  tanquam   census  vesCros  paciOce   et   quiète  et  sine   ullà 
coactioûe  vendeadi  in  perpetuiiiii  iiossidendas,  cum  suis 
accessoriis  scilicet  amendis.  vendis,  rensivis  et  omnibus 
aliis  redhibentiis,  quoquo  modo  possent  accidere  :  in  cen- 
sivis  nichil  juris  vel  eonsuetudiois,  sine  justilia  seu  domi- 
nio,  unhi  vel  nieis  lieredibus  retiiiendo  in  eisdeni,  excepta 
magna  justitiâ  tantuniniodo.  ïnsuper  dedî  vobis  oontuni 
solides  parisienses  anniii  redditua  in  prepositura  niea  de 
Agneto,  in  octavâ  Natalis  Domini,  tali  lege  servata  quad 
dicti  canonici  tenebuntur  in  rutiirmn  singulis  domiuicis  et 
in  perpetuum  celebrare  missain  in  capella  ruea  de  Aguelo. 
Etiam   dedi   et  coiicessi  eisdeiu  ut   mêlant  in  nioleiidino 
nieo  de  Calceià  (la  Chaussée-dlvry)  duos  sextcirios  bladi 
omnibus  hebdomadis,  ita  libère  et  quiète  ;  .si  auteui  opus 
fuerit  eisdem  in  iiebdouiada  plusquain  duos  sextarios  bladi 
molere  de   illo.  plus  a^ro  dabunt  ralionabile  paletum» 
secundun»  qiiod  magis  vel  minus  molant.  iH-dinms  otiam 
Tobîs  vivuui  ueoius  ad  editicandum  lurum  sauiii  (ferniani 
et  mortuum  nemua  ad  coniburendum  et  communem  pastu- 
ram   ad  pecudes  vestras,  et  très  derem  porcos  francos 
à  pasnagio  in  tota  foresta  mea  de  Agneti>,  euudo  et  rede- 
undo,  liberos  et  quictos.   Ut  auteni   iota  scripta  séries 
inconcussa  et  invkdata  sine  One  sem[ier  valeat  perseverare 
presenteni  paginani  sigilli  nostri  tes^tiinooio  t'ecimus  njbo- 
rari.  Nos  autem  tenorem  dictaruui  litteraruui  deiliinus, 
coDcessimus  et  à  nobis  promittiuius  in  perpctuuui  iuviola- 
biliter  observari.   Facta   e.st   autem  baec  carta  régnante 
Ludovico  rege   Francoruui  *,    anno   ab   luearnatione  Do- 
mini    ndllesimo    eente.sinn)    septuîigesimo  ortavo ,    se[>- 
timo    Kalendas  lunii.   lluic    iionationi   adfueruut   testes  : 
Thomas  saeerdus  tte  (luinvilla  et  Radulpbus  sacenius  de 
NanteliOr  Rie  ardus  sacenlos  de  Agneto  et  cum  istis  Hugo 
Diniiesnil  et  Ouido  fraler  ejus,  GuiUelmus  Bruncharius, 
Robertus  Crassa  lingua,  Henrycus  Marnioet,   Petrus  Leu- 
rie,  Bernardus  de  Vilet^  CuUatiu  presentis  copie  facta  est 


'  Louis  VII,  dît  le  Jeune,  (H37-i  I80j. 

•  Villiei-s-ff]  DéstÉUvre,  ou  h:imt'au  eutiv  (jaruniifs  vt  Guaiiîvilîp,  m\  hmi 


r^ilHtr 


,  [H'iis  AbiUes. 


1*0  ABBÉ  GAUTIER 

»  ad  illius  originale  integruin,  per  nie  publicum  authoritate 
»  apostolica  Curie  Carnotensis  notarium  juratum  débite, 
»  (juxta  edictum  regiuni  descriptum  et  insinuatiim),  in  page 
»  de  Mittenvilla  predicte  Carnotensis  dioecesis  commoran- 
A  tem.  subscriptuin.  illaque  facta,  fuit  dictum  originale  cum 
»  presenti  collatione  restitutuni.  Anno  Dîii  millesimo  sexcen- 
»  tesimo  quadragesimo  (1040),  die  vigesinia  secunda  mensis 
»  decembris.  Signum  «  Gaillard  (ou  Guillard)cuni  paraphe  *. 

1121-1202.  —  Erhaiifjt^  de  S  serves  entre  ïahlmye  de  Sainte- 
Genevit've  de  Paris  et  F  église  de  Granehamp, 

«'  De  escanibio  inter  nos  et  Ecclesiam  Grandis  campi  de 
»  duabus  ancillis,  »  scilicet  Bergia  Clia  Aalis  et  Odelina 
»•  filia  Isabelle. 

»  Dei  gratiâ  venorabili,  sancte  Genovefe  abbati  ojusque 
»  religioso  conventui,  Johannes  huniilis  Prier  Grandis- 
»  campi  ',  salutoni  in  salutis  Auctorem.  G.  presentis 
»  schodule  ^  continentia  dilectioni  vestre  significamus  quod 
»  Bergiam  filiam  Aalis,  que  de  familia  Nostra  erat  cum 
»  omni  successionesua  vobis.  omni  reclamatione  sopita,  quit- 
»  tainus  sicut  et  escambio  nobis  Odelinam  filiam  Isabelle, 
»  que  ditioni  vestre  cum  onmi  successione  suâ  obnoxia  erat, 
»  quittai!!  clan!are  curastis,  ut  de  ipsa  de  cetero  gaudeatis. 
»  sicut  et  i!Os  de  vestra,  nobis  libère  concessa  gaudere  omni 
»»  mode  aflectamus  ?...  à  Tencre  rougo)  consignantibus  (9)  * 
»  Lisiaco  et  Itàburge  uxore  Engien  »  '  (Cartulaire  de  Sainte- 
Geneviève  de   Paris  du    XIIP  siècle,   transcrit    d'un    plus 


*  OUe   copie   authfMitiquo   de  Toriginal  intact  sur  parchemin, signée 

«  (iuillard  ».  notaire  do  la  Cour  t'piscopale  de  Chailres,  fut  Hlr-iuéme  colla- 
tioiniéo  par  «  Maillard  »,  greffier  royal  :  collatio  presentis  copie  facta  est  ad 
collationem  membraneani  signa t;iin  «  (lUillard  »,  curie  episcopalis  notarius,  per 
me  régi...  à  commeiitariis,  «  Maillard  ».  (Archives  nationales,  sur  papier  moyen 
do  2  sols,  généralité  de  Paris'. 

*  S'agit-il  ici  d'un  prieur  do  Tabbaye  do  Gambaiseuil  —  (irandchamp,  diocèse 
de  Chartres,  ordre  do  Préniontré.  ou  d'un  prieur  de  Grandoliamp,  diocèse  de 
Meaux,  ordre  do  Citoaux  ?  La  pn'mioro  In-pothèse  nous  semble  plus 
probable. 

'  Cédule. 

*  ConsentioiUibus  ? 

*  DEnghion. 


bTRE'DAME    DE   GRANDCïrAMP 

ancien;  entre  un  acto  do  1177  vl  un  autre  tlo  \2iVA}  (irhliquo 
par  M.  lie  Dion). 

1188,  28  novembre*.    —  Clthiioni    fil  iotifîrnw  fin  prk'iir 
Gnillmiuw  oi  aux  nutres  reikfieiix  dp  Snînfe-Croix  tlo  Gani- 
ftni<ruiL  h  liru  où  sonl  Mtir^i  leur  miïisoti  Pt  pf/ftse  oi  h  chn- 
\ pelle  de  Sitinl-Germuin-lc-GRilhinf,  paroisse  de  GminvlUc^ 

^  Clemens  lertîus,  cpif^copus,  sorvus  sorvorum  heï,  dîloc- 

r*  tis  filiis...  WillL^hiio  f'riori  saiicte  Crucis  do  itauibesolio  *,.. 

»  Proptcreà  quasdam  posscsHtones,  quertniiquo  bona  eadem 

p>   Eccietia  juste  et  cauoiiico  possideiida  iu  f(duruni  couces- 

siouo  PonLîfiouin»  kir^ntiuiie  rogiini  vrl  principuui,  tililntiouo 

fîdelium,  seu  aliisjustis  luodis  prestanler  doniiuiM  poterit 

udipisci»  lirma  vobis  vostrisque  snccessiuibus  periUibata 

permaneaiit,  in  quibus  bec  propiis  duxiiuus  exprinieuda 

vocabulis,  l«jruui  ipsuiu  Sancte  Crucis-,  eccle.siani  saucti 

Germanî  cuui  pcrtioentiis  suis,  etc.  *.  Datum  Latoraui  per 

inanuiii  Moysis»  sancte  Romane  Eccletio  subdiacanu  vicem 

agentis  cancelîarii,  quarttï  Kab^ndas  deceiubris,  ludirlione 

octavâJncaniatinuisDîii  au"  uull'ct*nt"oct<>ge.simo  octavu, 

^    Cloijicntis  Pape  noain  anuo  secundo.  »» 

Voici  cette  bulle  eu  entier  en  français  :   Oiilîo  du  Pape 

Clément  Illi  datée  de  Latrao,  la  '^  année  de  son  PuutiOcat, 

o  i  des  Calendes  de  décembre  (28  novembre)  1188,  (indic- 

Itîcjii  8*^).  adressée  aux  Prieur  ot  reli^neux  detTauibaisouil,  par 

laquelle  il  déclare  qu'il  prend  s*>us  lu  pi^oti^ctinn  rlu  Saint 


*  Aq  stijct  du  séJTUir  des  Prt^ramUn'îS  à  (iMubmsfîiiiL  M.  A.  dr  Dion  **cril 
^î^i'on  peut  mcUrr  ru  ItHr  drs  aldiés,  ci-itfirt'S,  <|iKUre  noms  ihml  on  îgîUJii'  la 


nais  rabsi'uc*'  di'  ildr  em|MVIii-  t\e  Um'  doMi^r  un  rang  jirocis  diUis  h  srm  îles 
iHtih  du  flioiia&tèrt'  dr  «innuldiiimp,  ils  iloivriit  apparlfoir  au  xin^  uu  au  \iv« 
««de. 

Quoi  qu'il  en  soiU  rums  1rs  ajouterons  h  tm\  dont  U*s  dates  mi  mémr  ji'snrtes 
swil  cou  nus. 

*  S;i  vieille  i»t  curieuse  éi;lise  aUciid  une  reslaiiraliou  ueeessaire  (ISl**)). 

^  La  chapelle  de  Saiut-<;enïiaiud€-<raillanl,  prnissp  de  (iuaiiivillr,  (H;ul  lui 
Pnwiré  simple  de  Tordre  de  ï'réuioiiln'.  valant  i**  1.  en  !7:*S. 


à 


142  ABBÂ  GAUTIER 

Siège  l'égliso  de  Sainte-Croix,  «  voulant  que  Tordre  canonique 
»  qui  y  est  établi  sous  la  règle  de  saint  Augustin,  y  soit  tou- 
»  jours  inviolablement  observé.  Il  les  confirme  dans  la  pos- 
»  session  des  biens  qu'ils  possèdent  et  posséderont  ensuite 
))  légitimement,  et  nommément  du  lieu  où  est  leur  église  de 
»  Sainte-Croix,  avec  toutes  ses  dépendances  ;  la  dîme  de  la 
»  paroisse  de  Saint-Jacques-du-Hillois  *  ;  celle  de  la  paroisse 
»  de  Bretagnolles  (proche  Serez  diocèse  d'Évreux)  ;  de  40  sols 
»  dans  la  Prévôté  de  Gambaiseuil,  et  de  3  muids  de  blé  sur 
»  le  moulin  qui  y  est  situé  ;  de  la  terre  qu'ils,  ont  dans  le 
»  territoire  de  Sorville  (ferme  d'Ogis),  et  dans  celui  de 
»  Charize  (à  Râville  paroisse  de  Cherisy)  ;  de  Téglise  de 
»  Saint-Gcrmain-le-Gaillard,  paroisse  de  Guainville,  avec 
»  toutes  ses  appartenances,  et  de  la  chapelle  de  Saint-Biaise 
»  du  Tilleul  près  Conches,  diocèse  d'Évreux,  avec  toutes  ses 
»  dépendances.  Il  ne  veut  pas  que  personne  exige  d'eux  la 
»  dîme  des  novales  qu'ils  cultivent  de  leurs  mains.  Il  leur 
»  permet  de  recevoir  sans  contradiction,  les  clercs  ou 
»  laïques  qui  quitteront  le  siècle  pour  se  faire  religieux  chez 
»  eux,  et  défend  à  aucun  d'eux  de  sortir  de  ce  lieu  après  sa 
»  profession,  si  ce  n'est  pour  embrasser  une  religion  plus 
»  étroite,  sans  la  permission  de  son  Prieur,  et  à  toute  per- 
»  sonne  do  les  retenir,  en  étant  sortis  sans  cette  précaution. 
»  Il  ratifie  et  confirme  toutes  les  libertés,  immunités,  et 
»  toutes  les  coutumes  anciennes  et  raisonnables,  accordées 
»  à  leur  église  et  jusque-là  obervées.  Il  veut  qu'ils  reçoivent 
»  de  l'évoque  diocésain  (s'il  est  catholique  et  dans  la  com- 
»  munion  du  Saint-Siège,  sinon  de  tout  autre  évoque  qu'ils 
»  voudront,  revêtu  de  l'autorité  apostolique),  le  saint  Chrême,  , 
»  l'Huilo  sainte,  la  consécration  des  autels  et  des  églises  et  j 
»  Vorcliiiuiion  flos  chaiwiiws.  11  leur  permet,  dans  le  temps  « 
»  d'un  intordit  général,  de  faire  l'office  divin  dans  leur-: 
»  église,  à  portos  closes  et  sans  son  de  cloches.  Enfin,  il-I 
»  ordonne  qu'après  la  mort  do  leur  Prieur,  ils  n'en  recon — 

»  naissent  point  d'autre  que  celui  qu'ils  auront  élu  canoni 

»  qucment,  d'une  commune  voix,  et  sans  fraude  ni  violence  *>— 
(Inventaire  do  172G). 


*  C'est  niaintonanl  la  paroisse  Sainl-HIaise  de  Grandchamp  (Inventaire  d^  1 
17-2()). 


NOTRE-IUME  DE  <iR,iNl>CriAMl'  143 

IIîKjI  ou  1102*  —  Le  Cartiïlairo  contient  un  m-ïq  latin  par 
!<'(juel  Robert  d'ivry  ïde  Ibreio'i,  fait  savoir  qup.  de  son 
consente  me  ni,  Ginlhmiiie  de  8<*rez  *  a  donne  en  [unv  anniùiie 
ila  niai.soii  de  r;;indj:ut*euil  tout  le  ilniit  de  dinie  qn'il  avait, 
jKir suite  de  succession,  dans  les  dimes  do  Serez  i Inventaire 

1100,  22  janvier.  —  Retjnmtl!  di*  Mouron^  th'f*qiw  do  Chartres , 
(^onlirnw  aux  fihhê  ei  rfHfjtettx  do  Gnindtdtijmp  Ips  donnfions,  de 
[<fe  Simon  IW  seignrur  de  Mont  for  t. 

"  R[eginaldus]  Deî  g^ratia  Carimt,  ep.  (Ulectis  filiis  frat.  iu 
ecelesia  béate  .Marie  tleUrandi  t'airi[io  Deoservientibus,  sa- 
luteiu.  Cum  a  nobis  petilnr  qnod  jnstnni  est  (et  honestumi, 
tam  vigor  ïpqiiitalis  quani  ordo  exî^it  raiionis,  iit  per  soUi- 
Citudinem  otficii  nostri  ad  del)itinii  perdncatnr  eflfertiini, 
ea  propter,  dilecti  in  Krislu  (ilii,  vestris  jitstis  postulatiuni- 
bus  grato  concurrentes  assensn,  eleomosinas  illas  qnas  dile- 
c.tiis  consanguineus  nost.,  vir  nubilisSymon  dîîïis  Montisfor- 
lis,  assensuAalisiixoris-siie,  et  lilioruin  snornin  Alniariei  et 
Symonis,  eccletie  vestre  miseneorditer  condilit  et  i^erpetno 
concessit,  slent  in  ipsius  authentico  vitlimns,  vididieet 
Tioveni  niodins  blacîi  apiid  IfiLsdanrnoi  Hundam^  in  jnnlrn- 
dinn  senescalli  annnatim  in  qnarlragesiniA  reripîendos  et 
percipieudos  in  rHe  qn;t  reeipiuntnr  censns  ipsins  de  Hos- 
«leneo..,  et  quidquitl  idt'Oi  Synien  in  pusterutu  wAm  lar- 
gîretur,  devotioni  ve«tre  eondruianius,  preterea  ununi 
î^*xtarîum  annone  qneni  Guîdo  de  Monasterio  idn  Moùtieri^ 
miles  dédit,  et  nnam  niinani  an  nu  no  et  scx  denariot*  qnos 
Paganus*  frater  ejiis  in  granehiis  suis  nnnuatirn  habendus 
perpetuo  vobis  conressernnt»  et  duoderini  denarios  cen- 
suales  qnos  Willehnuî^  deDroeis*  snpni  doninm  suam  de 
^îonteforti  vobin  runsoliî,  et  iniiiani  aniiune  qnani  Onari- 
nus*  eastellanusde  Huisdeneo  in  ^rancliia  Muâ  de  Tiniivilîâ 

*  \k  Oreis  dnveiiiiirc  (*l  Aiiiiti;iiri»). 
^  Rosdcndi,  Hosdenc,  Hos(l;uinm. 

^  bî  Moôlîf'f,  [laroisse  crOrgiTiiv,  Jj«n(''se  ilr*  Vfvrsnillcs, 

*  hyen. 

*  tiiiillatjme  ile  Dreux. 
<iiianii  ou  GuLTÏiK 


144  ABBÉ  GAUTIER 

»>  (Thionville   vobis  concessit;  et  iinum  scxtarium  annonc 

»  quoin  Robertus  Francus*  super  terrain  suam  de  Pin*  vobis 

»  contulit,  et  quod  cumque  in  posterum  justis  modis,  Dec 

»  propitio,  poleritis  adipisci,  devotioni  vestre  confirmanius. 

»  et  tàm  presenti  .scripte  quam  sigilli  nostri  aucthoritato  robo- 

»  ramus.  Datum  Carnoti  Chartres/  an°gr.  m**  c°  nonagesimo 

»  nono  xj  Kalendas  Februariis  'Archives  de  Seine-et-Oise) 

»  MM.  Moutié  et  A.  de  Dion  adoptent  «  xj  Kalendras  » 
Januarii  20  décembre  1199,  au  lieu  de  20  janvier  1200  (n.st. 

1200-120G-121C.  —  Baudoin,  premier  abbé  connu  de  Grand- 
champ. 

1200.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Robert  d'Ivr>'  (de 
Ibreio)  fait  savoir  qu'il  ratifie  la  cession  et  donation  faite 
avec  serment  entre  les  mains  de  Robert  de  Royc,  alors  éli 
évéque  d'Évreux,  à  Guillaume,  curé  de  Saint-Martin-d'Ivrj'. 
et  à  Gautier,  curé  d'Oulins,  par  Raould-le-Blanc,  Hugues 
Veel  et  Laurent,  de  tout  ce  qu'ils  possédaient  et  avaient 
tenu  jusque-là  illicitement  dans  la  dime  de  Serez  donnée 
aux  religieux  de  Gambaiseuil. 

1205,  20  septembre.  —  Ihutifirafion  d'une  donation  de  terre 
il  In  Honce  pnroisse  des  PiniJiirres, 

«  Universis  présentes  litteras  inspecturis,  Isabellis  domina 
•>  de  Rueis^,  salutem  in  Dfio.  Noverint  univers!  tam  pre- 
»  sentes  quâm  futuri  quodcum  Johannes  dictus  de  Clarem- 
»)  bauld,  clericus,  dederit  in  puram  et  perpetuam  eleemos- 
•)  ynain  Ecctie  béate  Marie  Graniliscampietcanonicis  ibidem 
»  Deo  servientibus  et  servituris,  duodecim  arpenta  terre 
•>  arabilis,  vol  circiter,  sita  in  territorio  Runcie,  ego  dicta 
»  Isabiîllis  ojusdem  feodi  domina,  dictam  donationem  seu 
>•  elcemosynationem  rerum  omnium  supradictarum  volo,  lau 

*  Hoborl-lo- Franc. 

2  Serait-ce  «  Pinamrt,  Paincourt,  hamoaii  de  (trandchanip  ou  de  Saint- 
Lurion,  »  Pini  ciirtis  »,  ou  mieux  «  Pagaiii  curtis  i>  de  Hugues  «  Pains  »>,  {irn- 
de  <iuy,  cité  par  A.  (Hassan,  p.  i,\V.). 

3  Hutz,  paroisse  de  (Coulombs  «  lUis,  villa  »  (1(^8),  Rues,  lâiO,  ancienne 
seigneurie. 


N'OTRE-DA>rK  Ï»K  GILV>*DCIUMP  f4îï 

»  do,  concedo  et  approbo,  et  tanqiulm  dooiioa  feodi  omnium 
»  sijpradictorum,  amortifico  ab  omtii  jure,  ita  quod  dicti  reli- 
••  giosi  Eccletie  dicte  béate  Marie  Grandiscampi  dictam 
i»  eleemosyiiatioïio!ii  omnium  supra  dictorum  in  manu  mor- 
»  ioà  ieneant  in  perpetuùm,  pacifice,  libère  et  quietè  et 
»  sine  coactione  veiuïendî  vel  oxlra  manum  suam  ponondi, 
»  ratione  quâcunique  cogente»  adnic  cujnslibet  juris  causa 
»  pertinente.  Iir  ciijus  rei  testinionîuiu  présentes  Uttoras 
»  sigillî  mei  dictisreligiosis  caractère  tribui  sigillitaa.  Actum 
»  an**  Dni  M"  CC**  quinto,  monse  septembri,  die  iriartis  post 
•    exaltationem  sancte  crucis  ». 

(Fragmentde  sceau  oi^ivaladhërontii  lacs  de  parchemin,  sur 
lequel  parait  partie  du  corps  tVmm  rerame  debout,  avec  ce 
reste  de  légende  «  Sabel  ».  Au  dos  de  cette  charte  est  écrit: 
iI>o  terra  versùj*  la  Ronce    Archives  de  Soine-et-Oise). 


1207.  —  Le  carlulaire  contenait  un  acte  lalio,  pa^sé  devant 

l^ûuarin  de  Cierrey,  évéque  d'Évreux,  par  lequel  Guillaume, 

*urfi  d'Ivry,  et  Gautier,  curé  d'Oulins,  mentionnés  Fan  T^X), 

destituent,  aux  religieux  de  Sainte-Croix  de  Ganibaisenil-en- 

^Véline,  une  partie  de  la  dime  de  la  paroisse  de  Serez  qu'ils 

avaient  retirée  ou  rachetée  iqiiara  redemerant)  de  la  main 

laïqiif  et  ensuite  résignée  entre  les  mains  dudit  sieur  Êvêque. 

ï*>€|uel  eu  cuntirmc  la  cession  ou  restitution  qu'ils  en  font 

auxdits  religieux  aussi  bien  que  la  donation  qui  en  avait  été 

I      f'utidée  par  la  charte  de  nf>ble  homme  Riibert  d'Ivry,  en  l'an 

^llWou  114>2,  citée  plus  iiaut  i  Inventaire  IT'^Jl 

^^  1208.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Luc,  évoque 
I  'l'Kvreux,  par  lequel  losdits  fTuillaume  et  Gantier  font 
l  pareille  cession  ou  donation  que  ci-dessus  à  l'Abbaye  de 
;  Saîriie-Croix  de  Gambaiseuil-eu-Yveline  de  la  moitié  de  la 
duia>  de  blé  dans  la  paroisse  de  Serez  et  tlu  droit  de  charroi 
îtéoj  tractuni  quèrn  décimas,  qu'ils  avaient  acquis  de  plusieurs 
Maiques  qui  les  possédaient  comme  par  droit  héréditaire» 
savoir  :  de  Guillaume,  prévôt  de  Serez,  deux  setters  de 
cYiaqut*  muid  des  dîmes-  de  Henry  de  la  Chaussée  (de  Calceiâ) 
W.;  (k»  Geotlro^'  lie  Serez,  id.;  de  Uaonld-le-Rlanc,  une  mine 
Ac  chaque  niuid  ;  de  Hutrues  Veel  et  Laurent,  id.;  de  Rnbert 
*1<*  la  Féerière ,  un  minot  île  chaque  muid,  et  de  finillanme 
T  XÏIL  i/.  lu 


II4S 

Botifi,  td.  Laquelle  ce^ion  ou  clQnatîoo  lectjt  é¥êque  confînm^i 
ratifie  el  fail  sceller  de  son  sceaa  (Idt.  de  172^). 

1906,  jtiUlet  —  *  Amîcie,  ajoiicsse  de  Lcyc^ster»  dame  de 
»  Muntron,  reeomiaîl  aroir  doum  aux  religieux  de  Gainbai- 
»  seuil,  daiMi  les  bornes  de  la  forêt  d'Yveline  *  le  lieu  appelc 
m  Grandcbamp  (pour  s'y  établir  dësormaisu  le  droit  de  palro- 
»  nage  sur  réglise  paroissiale  de  SaiEt-Jacques-du-HilIais* 
«  pn:*s  GrandchaiDp;  tout  le  bols  de  la  haye  proche  duilîi 

*  lieu^t  toutes  les  bruyères  et  toutes  les  terre*,  labourables 
■  ou  uoo,  qui  sont  autour  de  ladite  maison,  et  des  pâtura^: 
m  pour  leurs  bestiaux;  lo  dn»il  de  mettre  chaque  année  I4i> 

*  pores  dans  ladite  foret  d'Yveline*  franco  et  quittes  de  toui 
m  pasDâgev  6t  d''y  prendre  du  bois  vif  pour  bâtir  leurs  maisous 
»  granges  au  fermes,  et  du  bots  mort  pour  leur  cbautlage« 
n  sans  néanmoins  qu*tl.^  puissent  donner  ni  vendre  aucune 
»  chose  de  la  dite  forêt  :  ie  iout  proveoMOt  du  patrimoine  de 
»  lëdiiê  cArjtiê  qui  prétend  ne  s  en  réserver  aucun  doinïdne  ni 

*  juridiction,  sinon  la  haute  juslico  ;  m  la  charge  que  dans 
«^  lesdita  lieux  de  Graudchamp*  il  y  aura  à  peri^étuilé  six 
^  chanoines  prêtres  avec  leur  nbbé  et  autant  de  novices  que 

1»  i  abbé  jugera  à  pn^ios«  pour  y  faire  le  service  divin  en* 
»  l'honneur  de  î*îeu  et  de  la  sainte  Vierge,  pour  le  salut  fie 
»  ladite  coEileîi^e  et  de  se^  amis  ».  (Le  dit  acte  scellé  de  son 
sceau  de  cii*e  verte  oii  il  y  a.  d'un  c6té  impression  d*une 
femme  avec  de  récriture  et  de  l'autre  un  lion  pendant  sur 
lacs  de  soie  verte  et  couvert  d*une  toile  ancienne*) 


1 


*  ï^m  il«  ^loiilfnrt  H  de  &iint-yBr>r,  partit  de  celte  de  Bambouiïltt. 

>  1^04,  i  tm  1  160  irpents  dt  îffm  ihi^  son  Ims  m  foift  Hp^  P"^  m 
défHckVt  lillir  ri  cultsïa-  »  ;  mpm'  du  t^nmrf  de  Saint4«ari*dc-Eluél-le-lUits,  J 

'  Artjde  i^**  de  rinwiilaîre  de  fl7^,  iolîtitlé  :  Bimifi  I  Itr^ndrJKam]^.  ihns 
son  trmtoîrr  et  m\  rntimDs,  pc^ur  h  Ton  (kt  ion  dr  Palittaye. 

Cet  en-létr,  i^éç,l  sur  h  C^nnhnr  wni^iîa^  ri  Ir  lexlf-  (le  b  îr^m  drç 
Lnhfi«ijn»^  diarlfiuits,  nu  1!*  inivetnlui;  fêle  iIê  s*mi  SaUmuîï,  e\èi|m*  J*!  TnuluuM 
t?l  lîiartw.  savoir  :  ••  Mtuwiiti'rHJ  GrstiiÏL'if*'mipi  lîia^cc*^!^  ranjotrii&j*  t[Uoà  flsoÊÊr 

en  110B.  de  donatiiHtf  préeédenk's,  mii^iu'il  e^î  3vM  que  Sioion  IlL  dit  k^  Ctiauire,  I 

d'Ami»  ie,  sa  seconde  femme,  comlesse  de  Levcester  et  dame  de  Monlfort.  A 
plus  forte  raison  faiil-il  entendre  dans  le  sens  dune  confirmation  ou  d'une  nou- 
velle donation,   en   \'i\\,  par  Simon   IV,  seigneur  de  Monlfort,  ces  mois  : 


NOTRE-DAME  DE  ORANDCHAMP  147 

20  mars  1211.  —  Bulle  cP Innocent  III,  confîrmativc  de  la 
donation  de  la  chapelle  ou  église  du  Prieuré  de  Saint-Gerwain- 
le-Gaillard,  etc.,  et  de  priviltycs  au  profil  des  religieux  de 
l'abbaye  de  Grandebanip, 

«  Innocentius  tertius,  Episcopus,  servus  servorum  Dei, 
»  dilectis  filiis,  abbati  mouastorii  Grandis  Campi,  ejusque 
»  fratribus,  etc..  Proptereà  quascumque  possessiones,  que- 
»  cunique  bona  idem  monasterium  impresentiarum  juste  et 
»  canonice  possidet,  aut  in  futunim  concossione  Pontificum, 
»  largitione  regum  vel  principum,  oblatione  fidolium,  seu 
»  aliis  justismodisprest^nter  dominio  poterit  adipisci,  firma 
»  vobis  vestrisque  successoribus  perillibata  permaneant,  in 
»  quibus  hec  propriis  duximus  expri-  menda  vocabiilis  locum 
»  ipsum  in  quo  prefatum  monasterium  situm  est,  cum  omni- 
»  bus  pertinentiis  suis,  grangias  de  Hoël,  de  Ogis  et  de  Vil- 
»  lanis  *,  cum  omnibus  earum  pertinentiis;  apud  Ebroicum^, 
»  Ecclesiam  sancti  Germani  cum  pertinentiis  suis,  etc.  Datum 
»  Laterani  per  manus  Johannis  sancte  ^[arie  in  Cosmedin 
»  Diaconi,  Cardinalis  sancte  Romane  Eccletie  Cancellarii, 
«  decimo  tertio  Kalendas  Aprilis,  Indictione  decimû  quintâ 

«  Abbatiam  Graiidiscampi  sul»  heate  Virginis  patroiiicio  erexit  dotavitquc  »  ; 
^cméme  que  ws  autres  mots  dos  «  Annales  Prœinonstralensis  ordinis  »  (p.  1764)  : 
«  Caiumicos  ex  Prœmonstratn  submisit  Gervasius  abhas  »  doivent  s^appliquer  à 
un  envoi  subséquent  par  ral)bc  Gervais  de  nouveaux  chanoines  pour  aider  ou 
i-emplacer  les  premiers.  C'est  donc  à  tort  que  Fisquet,  dans  sa  France  ponti- 
^cale,  affirme,  après  Hugues  d'Estival  (1731-1735)  et  la  Gallia  Christiana  (17i<i), 
€^ue  le  fameux  Simon  IV  de  Montlort,  fonda,  sous  l'invocation  de  la  Sainte 
\ierge,  à  l'abbaye  de  Grandcbamp  sur  les  confins  de  ses  vastes  domaines,  en 
mémoire  de  la  célèbre  victoire  de  Muret,  (pi'il  remporta  le  12  septembre  1213, 
sur  les  Albigeois,  ayant  à  leur  tète  Ilayniond,  comte  de  Toulouse,  et  Pieire,  roi 
d'Aragon,  qui  y  fut  tué. 

Jean  Lhennîte,  Juge  de  Paix  de  Monlfort,  dans  la  notice  historique  de  cette 
>'ille  (1825),  et  Armand  Cassan,  Sous-lVéfet  de  Mantes,  dans  sa  statistique 
tiistorinue  de  cet  airondissement  (1833),  ont  suivi  les  mêmes  errements. 

Généreux  autant  que  vaillant,  Simon  IV,  sil  ne  fut  pas  le  fondateur,  fut 
iiéanmoios  un  insigne  bienfaiteur  de  l'abbaye  de  Grandcbamp  dès  1199,  ou 
inèmc  avant,  surtout  en  1213  et  12 IG.  D'ailleurs  les  termes  même  de  la  dcnia- 
tion  d'Amicie  qui  reconnaît  au  passé,  en  français  du  moins  »  avoir  doiuié  »,  etc. 
h  déiaut  des  expressions  propres  d'une  charti;  latine  devenue  introuvable, 
permettent  de  supposer  que  ladite  comtesst;  avait  fait  des  donations  aux  reli- 
gieux de  Gambaiseuil  avant  de  les  établir  définitivement  à  Grandcbamp. 

*  Villauis  pour  n  Villare  ». 

'  Gest  plutôt  «  Ibreium  »,  Ivry-sur-Eure,  dit  la  u  HaUiillc  »,  bourg  voisin. 


148  ABBÉ  GAUTIER 

»  Incarnationis  Dnice,  an**  mill*  ducent®  undecimo,  Ponti- 
»  flcatus  vero  Domini  Innocentis  Pape,  tertii,  anno  qaintc 
»  decimo*.  » 

La  même  bulle,  tronquée  en  latin,  est  traduite  au  long  er 
français  dans  Tinventaire  de  1726,  en  ces  termes  :  «  1211. 
»  20  mars,  bulle  du  pape  Innocent  111,  datée  de  Latran  le  13  de$ 
»  Calendes  d'avril,  indiction  5%  Tan  1211,  la  15®  année  de  soe 
»  pontificat,  adressée  aux  abbé  et  religieux  de  N.-D.  de  Grand- 
»  champ,  par  laquelle  il  leur  prescrit,  accorde  et  ordonne 
»  les  mêmes  choses  et  en  mêmes  termes  que  Clément  Ul 
»  dans  la  bulle  précédente  (28  novembre  1188),  aux  religieuA 
»  de  Gambaiseail  (qui  depuis  quelques  années  étaient  établis 
»  à  Grandchamp,  dit  la  note  de  l'inventaire  de  1726)  ;  sinon 
»  que  dans  la  conflrmation  des  lieux  et  biens  qu'ils  possé- 
»  daient  dès  ce  temps-là,  il  ajoute  les  granges  de  Houel, 
»  d'Ogis  et  de  Villiers  *,  l'église  de  Saint-Germain-le-Gaillard, 
»  l'église  de  Lignerolles  ^,  avec  toutes  leurs  appartenances, 
»  et  les  dîmes  qu'ils  avaient  dans  la  paroisse  de  Serez  ;  qu'il 
»  défend  à  tout  évêque,  ou  autres,  d'exiger  et  de  recevoir 
»  pour  leurs  dîmes,  plus  qu'il  n'en  avait  été  requis  de  leurs 
»  prédécesseurs  jusqu'alors,  ni  autres  actions  nouvelles  et 
»  indues  ;  qu'il  défend  à  toute  personne  de  faire  bâtir  de  non- 
»  veau,  aucune  église  ou  oratoire  dans  l'étendue  de  leur  paroisse^ 
»  sans  le  consentement  de  révôcfue  diocésain  ou  du  leur;  qu'il 
»  ordonne  qu'il  soit  permis  à  toute  personne  de  choisir 
»  sa  sépulture  dans  leur  église,  à  moins  qu'elle  ne  soi< 
»  excommuniée  ou  interdite,  sauf  le  droit  des  églises  dont  les 
»  corps  des  morts  seront  enlevés,  et  qu'il  leur  accorde  la 
»  pleine  liberté  de  racheter  légitimement  et  de  retirer  d'entre 
»  les  mains  laïques  les  dîmes  et  autres  biens  de  leurs  églises 
»  qui  en  auraient  été  usurpés  ou  détenus  ».  (Inventaire). 

1211,  février.  — Extrait  d'un   acte  latin  d'un  évoque  de 

*  CoUatioiiné  sur  le  registre  des  titres  de  l'abbaye  de  Grandchamp,  cl  rendu 
à  liiislaiit,  par  Louis  Guillon,  seigneur  de  Fonteny,  notaire  et  garde-notos  du 
Roy  à  Saint-(iermain-en-Laye,  soussiirnë,  au  sieur  Antoine,  abbé  de  Grand- 
champ,  à  sa  réquisition,  ce  jourd'huy,  !2i  septembre  1686,  signé  «  Guillon  de 
Fonteny  »,  et  au  bas  «  gratis  »  (Arcbives  nationales  de  Paris). 

2  Proche  Ivry-sur-Eure. 

^  Cure  du  diocèse,  d'Évreux  à  la  nomination  de  Tabbé  de  Grandchamp. 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  149 

Chartres  dont  le  nom  est  exprimé  par  la  première  lettre  qui 
est  un  «  G  »  (erreur  du  copiste,  c'est  un  «  R  »,  Regnault  de 
Arouçon,  évéque  de  Chartres  (lia*M217,  ou  1218),  par  lequel 
il  confirme  la  donation  faite  par  son  cher  cousin  '  Symon, 
comte  de  Montfort  et  duc  de  Narbonne,  à  Dieu  et  k  N.-D.  de 
Grandchamp  et  aux  chanoines  dudit  lieu,  des  chapelles  de 
Saint- Jean  do  IIo'vl,  de  Saint 'Thibault-du-B reail ,  de  Saint- 
Antoine  dOfjis,  avec  les  dîmes  et  oblations  qui  y  ont  été 
données,  etc.,  comme  aussi  de  la  dime  du  Hillois,  des  deux 
côtés,  ainsi  qu'elle  est  entre  le  Breuil  et  Grandchamp  (Inven- 
taire 172G). 

1213,  27  avril.  —  Extrait  d'une  charte  latine  du  5  des  ca- 
lendes de  mai,  par  laquelle  Amicie,  comtesse  de  Leycester, 
clame  de  Montfort,  ratifie  la  donation  faite  en  sa  présence,  à 
l'église  N.-D.  de  Grandchamp,  par  Falque  de  Chartres,  femme 
"de  Messire  Pierre  de  Poitiers  et  de  son  consentement,  de  toute 
la  part  qui  lui  appartient  dans  une  maison  sise  à  Chartres, 
rue  de  Beauvais  (in  vico  (jiii  dicitur  Iwlhini  vidoro)  pour  en 
jouir  en  toute  propriété  après  son  décès;  pour  plus  de  sûreté, 
la  donatrice  a  fait  lire  par  son  mari  l'acte  de  donation  en 
plein  chapitre  du  monastère  et  en  a  mis  l'écrit  sur  l'autel  de 
la  sainte  Vierge,  en  présence  de  plusieurs  témoins  dont  5 
sont  nommés  (Inventaire  1720). 

1213,  20  août.  — Simon  IV,  seigneur  de  Montfort,  comte  de 

Leycester   (duc  de  Narbonne,    vicomte  de  Béziers  et  de 

Carcassonne*)  par  une  charte  latine,  datée  de  cette  dernière 

ville,  adressée  à  Tabbé  et  aux  religieux  de  Grandchamp,  leur 

confirme  toutes  les  donations  que  leur  avaient  faites  Simon  III, 

son  père,  et  Amicie,  sa  mère.  Cette  charte  ou  on  lisait,  entre 

autres,  ces  mots  :  dedinius  vobis  duos  soxlarios  salis  in  portu 

de  (jon/Jacnte,  in  festo  sancto  Cnicis  porsolvendos^  n'a  que  le 

préambule  aux  Archives  nationales,  sous  cette  rubrique  : 


'  «  Dilectus  consangiiinous  noster...  »  comme  dans  l'acte  du  20  janvier  1 199, 
T.  st.  Voir  plus  loin  pour  les  titres  de  «  comte  et  de  duc  >  donnés  à  Simon  de 
Mefl,  ou  pns  par  lui  dès  1211,  ou  même  avant. 

*  Ces  trois  derniers  titres  (qu'il  prit  dès  1209)  lui  ftiriMit  confori^s  ou  confirmés 
seulement  en  1215,  par  le  pape  Innocent  III,  au  concile  de  Latran  (J.  Maillard). 


150  ABBÉ  GAUTIER 

a  Extrait  du  Cartulaire  de  TAbbaye  Notre-Dame  de  Grand- 
champ,  pour  l'année  1213  ».  La  charte  ci-après,  8  mai  1210, 
la  complète. 

1215.  —  Sentence,  extraite  du  latin,  rendue  par  Luc  i  Lucas), 
évoque  d'Évreux  (1203-1220)  dans  le  procès  mù  devant  lui 
entre  Tabbé,  le  couvent  de  Grandchamp  et  Robert,  curé  de 
Gérez,  au  sujet  des  dîmes  qui  leur  avaient  été  données  devant 
ledit  Luc  et  devant  Guarin  de  Cierrey,  aussi  évoque  d'Évreux 
(1103-1201),  par  Guillaume,  Prévôt  de  Gérez,  Guillaume,  curé 
d'Ivry  et  Gautier,  curé  d'Oulins,  qui  les  avaient  retirées  des 
mains  laïques;  par  cette  sentence,  Luc  adjuge  ces  dîmes  aux 
abbé  et  religieux  de  Grandchamp,  suivant  la  reconnaissance, 
faite  en  sa  présence,  avec  le  serment  de  ne  les  plus  inquiéter 
à  ce  sujet,  que  la  moitié  des  dîmes  de  tout  le  territoire  de 
Gérez  leur  appartient  tnni  in  tnwtu  f/unni  in  fructu. 

1215,  mars.  —  Pierre  de  Richebourg  {de  divite  burgo),  che- 
valier, du  consentement  d'Aveline,  sa  femme,  et  de  Henri, 
son  fils  aîné,  ratifie  et  amortit,  avec  promesse  de  garantie, 
l'acquisition  faite  par  l'abbaye  de  Grandchamp  de  Chrétien 
Balbux  de  Bù,  pour  18  Hvres  parisis,  de  10  arpents  de  terre, 
sis  dans  le  fief  dudit  seigneur,  entre  Serville  et  le  bois  de 
Bû,  proche  Macaille,  au  bout  (propo  MtikaUnm  quod  dirifur 
«  au  bout  »).  Pour  garantie  de  cette  terre,  les  religieux  ont 
remis  audit  chevalier  20  sols  parisis  qu'il  leur  avait  donnés 
en  aumône  et  assignés  sur  le  péage  de  Saint-Lubin-de-la- 
Haye,  tant  qu'ils  en  jouiront  paisiblement  (Inventaire). 

1210,  8  mai  *,  —  Simon  IV,  vonite  de  Lercester,  seigneur  de 
Montfort,  vonlirme  comme  en  I^IS,  les  donations  fmies  par 
son  prre  et  sn  mrre  et  y  fijoute  les  vignes  de  Houdun,  un 
nvenage  «  Méni 

«  Venerabilibus  et  dilectis  in  Xristo  abbati  totique  conven- 
»  tui  Grandiscampi  Symon  de  Monteforti,  Dei  Providentia 
w  dux  Narbone,  cornes  Toloze  et  Lecestrie,  Oarcassonc  et 
»  Bitterie  vice  comes,  salutem  in  Domino.  Cum  venerabilis  et 


^  La  date  do  120G  à  la  cote  des  Archives  de  Vei-sai  Iles  doit  ùtre  fausse:  cVst 
le  8  mai  1:21()  d'après  le  contexte. 


ï 


NOTRE-DAME  DB  GRAXIïCïlAMP  151 

Karissima  mater  ac  domina  nostra  Aniicia»  comiliîsiia  Leces- 
trie  et  domina  Montisforiis,  circa  fundatioiiem  et  edifi- 
rationem  eccletîe  vestre)  de  Grandicampo  dovolionem 
habuerit  maxima  mac  (qiioniam'sinj^ulart'ui  adhibueritdili- 
gcntiam»  dona  et  beneflcîa  plurina  eidom  cccletio  ac  fra- 
tribus  ibidem  Dec  in  ordine  Preriionstratonsi  servtcnti- 
buî5  et  serviluris,  pietatis  intuitu  conferendo,  nos  super  liée 
plurimum  Domino  gratidantes,  piamque  ac  laudabileni 
ipsius  devotionem  diligenter  approbanies,  oinnes  quas  pro 
salute  Karissimi  Pairis  nostri  Symonis  diû  Montisfortia  et 
nostra,  nec  non  antecessorum  et  successorura  uostrorum, 
nssensu  et  vuhintate  Aliciet  uxoris  nostre,  Aluiarici 
Karissimi  Primogeniti  nostri  et  Ouidnnis  etaliorum  liiie- 
rorum  nostroriim.  jam  dicte  eccletie  vestre  alim  elemosy- 
natas  diversis  temporibiis  dederamiis  que  in  diversia  cartis 
erant  scripte,  ad  preces  renerahiît^  (H  dîierii  f*itlns  Dalde- 
viiii  (Baudoin),  ab  bâtis  et  conventus  v  es  tri,  in  Me  solâ 
cartà  recinius  annotari,  sicnt  vobis  per  diversas  cartaa 
conflrmabantur,  (ità)  per  istani  soïam  vobis  similiter  confîr- 
raantur,  Pro  salute  igitur  anime  nostre  ac  ooruni  deqnibus 
est  erpressura,  titubj  eleemosyne,  pure  ac  libère  dedimus 
et  concessimus  eccletie  vostre  memorate  ac  vobis  et 
omnibus  fratribiis  ibidem  Deo  servieulibus,  loeum  ipsum 
in  quo  Eccletia  vestra  etdomus  vestra  sltii  t^si^  scilicei  Ormi- 
dem  Campum,  et  totam  brueriam  ad  excolendum  que  eidem 
domni  est  vicina,  etiam  sexagenta  arpenta  neuu>rïs  ad 
mensuram  arpentorum  carnutensiutn,  in  hayâ  que  est 
proxima  circà  septum  ejusdem  loci,  jure  perpétue  libère 
et  quietè  possidenda,  ita  quod  vos  possitis  dictum  nemus 
claudere,  conservare,  vendere  et  exstipare,  quocutuque 
modo  volueritis  in  proprios  usus  impendere  :  Jusque  fpioque 
Palronntûs  eccletie  Sancd  Leodegarii  (S*  Léger-eo-I véline)  ; 
centuin  etiam  et  sexag'inta  arpenta  terre  in  nemorv  quod 
dicitur  //oiVaf/exstirpandum  et  excolendum  ;  imum  quoquc 
modium  melioris  îlibernaj^^ii  in  grangiû  de  Mereio  :  {Mëré, 
près  Montfort-rAruaury)  hec  igitur  omnia  vobis  possidenda 
concessinuis  sicut  Karissima  mater  et  Domina  nostra  vobis 
dederat  et  concesserat  ;  insuper  et  vu  bis  concessimus 
locum  qui  dicitur  Gnmlicziolum  vu  m  omnibus  suis  justis 
pertinentiis»  stagnuum  nostrum  cum  molendino  nostro  de 


152  ABBE  OAUTIBR 

u  Gambeis,  que  sicut  libère  ut  primitus  possedimus  ita  et  vosa 
»  possidentis  in  perpetuum,  dedimus  etiam  vobis  novem 
»  modios  bladi  in  molcndino  nostro  de  Hosdeneo^  quod 
»  decitur  senescalli,  singulis  annis  per  menses  proportiona- 
»  liter  recipendos,  tali  lego  inviolabiliter  servatâ  qu6d,  si 
»  molendinarius  per  menses  déterminâtes  novem  sextarios 
»  non  reddiderit,  pro  amenda  viginti  solides  vobis  persolvat  ; 
»  très  quoque  modios  avene  in  campiparte  nostrà  de 
»  Charmayâ  vobis  dedimus  annuatim  recipiendos;  insuper 
»  dedimus  decem  libras  parisienses  in  molendino  nostro  de 
»  Folleret  de  Sparnone,  quas  in  festo  Sancti  Remigii  statui- 
»  mus  annuatim  persolvendas;  viginti  quoque  alias  libras 
»  Parisienses  in  prepositurâ  nostrâ  de  Hosdeneo  in  festo 
»  Sancti  Dionysii,  et  decem  libras  Parisienses  in  Prepositurâ 
»  Montisfortis  in  festo  omnium  sanctorum  singulis  annis 
»  rccipiendas  vobis  similiter  assignamus;  dedimus  etiam 
»  vobis  totam  vineam  nostram  de  Hosdeneo  et  ducentas 
»  scufellas  *  in  Prepositurâ  nostrâ  de  Gambeis,  in  exaltione 
»  sancte  crucis  recipiendas,  ac  très  sextarios  salis  in  portu 
»  nostro  de  Conîhwnte.  (Conflans-Sainte-Honorine)  in  eodem 
»  festo  sancte  crucis  persolvendos.  Preterea  concessimus 
»  vobis  in  villa  nostrâ  de  Hosdeneo  unum  llospitium^,  ab  omni 
»  talliâ  vel  corveiâ,  telonio  et  pedagio  in  totâ  terra  nostrâ, 
»  eundo  et  redeundo,  emendo  et  vendendo,  liberum  et 
»  quictum,  ita  tamon  ut  hospes  ad  escubiarum,  claustratio- 
»  num  et  equitatuûm  nocturnas  vicinorum  suorum  tenebitur 
»  consuetudines.  Quasdam  insuper  eleemosynas  ab  anteces- 
»  soribus  nostris  institutas,  que  Prébende  vocantur,  eccletie 
»  vestre  in  perpetuum  consignamus,  scilicet  apud  Hosdeneum 
»  (Houdan)  très  Prebendas  et  dimidiam,  que  valent  per 
»  singulas  hebdomadas  duos  solides  et  obolum  parisienses, 
»  et  apud  Montemfortem  très  que  valent  per  singulas  hebdo- 

<  !200  écus,  d'après  Tlnve  de  1726,  et  M.  de  Dion. 

^  Origine  peut-être  de  rhospice-hôpital  de  Houdan,  comme  nous  le  verrous 
eu  1239  de  celui  de  Montfort  par  Amaury.  M.  l'abbé  Gauthier,  curé  de  Saint- 
Cyr,  dit  dans  son  Fouillé  du  d®  de  Vei-sailles,  que  Thospice-hôpital  de  Houdan 
fut  fondé  par  Olivier,  commandeur  de  l'ordre  apostolique  pour  10  pauvres 
vieillards  et  10  malades  pauvres.  Selon  M.  Cassan,  THôtel-Dieu  de  Houdan  qui 
était  à  lorigine  la  maladrerie  de  Saint-Mathieu,  fut  fondé  au  commencement  du 
Xlll"  siècle. 


NOTRE-DAME   DE  ORANDCHAMP 

*  niadas  viginli  et  unitm  denarios,  et  apiid  Rypemfurtem 

•*•  (Rochefort)  unani  que  vaU>t  qnàlibei  ebdooiadâ  septem 

"    deiiarios;  voliimus  autem  his  omnibus  super  addere  quod 

5i  ballivi  noslri  redditus  istos  prescriptos  preflxis  ternihii.s 

Tobis  noni  reddîderiut»    qiiisque    pro  amenda  ililationis 

quadraginta  solidos  vobis   perso! vat;    conccssimiis  etiam 

Tobis  omnem  pasiuram  per  totam  Aquilinam  (["orestam).  et 

centum  quadragruta  porcos  qiiietos  à  pasnagio,  et  omne 

neinus  (vivurn)  ad  edificationem  doniorum  vel  gratigianim 

^"estrarum  iri  Aquilinâ.  mortuuui  qiioque  neniiis  ad  ums 

>*estros  necessarium;  quas  videlicet  domos  et    grangias 

^"olumusexpriminoniinatim.  silicetdomum  Grandis  Campi, 

clormimGambosolii  ;  grangiani  de  Ogis,  graugiam  de  Villari. 

Dedimus  insuper  vobis  singulis  annis  in  perpetuum  pisca* 

tionem  in  stagnonostro  de  Alneto.  iu  vigiliù  sancti  Arnulphi 

faciendam  cum  quibuscumqiie  ingeniis,  excepta  sagenâ,  et 

liac  ad  pitanciara  fratruiu  et  adventantium  qui  in  prefato 

festo  anniversarium  Patris  nostricelebrabunt.  Si  quis  autem 

quJntam  partcm  testa  menti  sui,  vel  loinns  vobis  et  eccletie 

restre  conférât,   volumus  donattoncm  illius  liberam   et 

luictam  esse,concessimus  et  confirmamus.  Quod  ut  ratum 

oi  fîrmum  pcrrnaneat  in  perpetuum  presens  scriptuni  sigilU 

nostri  niunimine  confirmamus.  Actum  apnd  Pontem  super 

Toneni  ',  an"*  Dài  mill"  ducent"^^  sexlû  deeîmo  et  oeto  mensis 

mail'  »*Ce  titre  était  scellé  en  cire  verte  où  paraissait  un 

lomme  à  cheval,  d.  p.  et  d.  p.  un  lion  pendant  sur  lacs  de 

chanvre,  couvert  de  soie  noire,  et  par  dessus  une  couverture 

lie  cuir  blanc  (Inventaire  de  172G).  Les  héraldistes  donnent 

en  effet  pour  armoiries  à  Simon  IV  {de  gueules  au  lion 

tl' argent,  la  queue  fourchée  et  passée  en  sautoir). 

121G.  —  Extrait  d'une  autre  charte  latine  du  même  Simon  de 
Montfort,   «lue  de    ISarbonne,    comto   de   Toulouse    et  de 


Ml  s*;igit  iri  «Je  I'oiit-^ïji-Y«rtnrv,  clicMieu  île  caiiloii  k  H  Ici L  de  Sens: 
•  Apud  Pontem  super  Youem  »,  p©tir  Ycoîiam,  Vciunau). 

*CeUe  cliarle  est-elle  tîe  l^Olî  corame  riiidii|ue  i'eii-léti^  (îe  la  colc  aux 
Aftliivffs  de  Vcj'saillcs.  Nous  crovin*>  qu'il  faut  lire  **  aniio  Driî  inilh*  ducciit'» 
Mislo  decimo  l!âl6  »  «  oelo  mensis  mini  t>,  le  8  mai.  W.  A  ik  Dion  met  «  le 
^IJou  H  mai  lâUî  ••.  Du  iTstt:  if  e^l  dit  dans  l'Inventaire  de  1720»  ijik*  ceUe 
cWlc  (ciipie  de  1684  eiiviioîi),  t'ait  suite  ii  celle  de  (ï!i3  el  la  répète,  doue... 


i 


154  ABBÉ  GAUTIER 

Lej-cester,  etc.,  par  laquelle  il  approuve  et  conûrmela  dona 
tion  faite  à  Téglise  de  Grandchamp  et  aux  chanoines  dudil 
lieu,  par  Gautier  Winchester,  croisé  pour  Texpédition  d( 
Terre  Sainte,  de  tout  ce  qu'il  avait  dans  le  champart  de  h 
Charmoyo. 

121G.  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Reginald  \  évëqu< 
de  Cliartres,  qui  l'adresse  à  Tabbé  et  au  couvent  de  Grand 
champ  leur  accorde  et  leur  confirme,  à  eux  et  à  leur  église 
la  dîme  des  novales  ou  terres  qu'ils  ont  défrichées  et  cultivée: 
ci-devant,  ou  cultiveront  ci-après,  à  leurs  dépens,  dans  soi 
diocèse,  pour  en  jouir  librement  et  à  toujours,  suivant  h 
privilège  qu'il  a  vu  leur  avoir  été  accordé  par  N.  S.  P.  le  Pap< 
Clément  III,  en  1188;  et  il  fait  défense  à  toute  personne  d< 
les  molester  ou  inquiéter  au  sujet  desd.  dîmes  de  novales. 

1217,  17  octobre.  —  Arbitrage  entre  VaLhaye  de  Saint 
Matjloire  et  celle  de  Grandchamp,  au  sujet  des  dîmes  d 
IKveline  (  Yveline). 

«  Omnibus  pûtes  Iras  inspecturis,  Villelmus,  abbas  S"  Johis 
»  magister  Philippus,  offlcialis,  et  Henricus,  canonicus  seno 
»  nensis,  in  Diiosalutem.  Abbas  et  conventusstîMagloriî  pari 
»  siensis  pecierunt  injure  ooram  nobis  judicibus  à  Dno  Pap; 
»  de  legatis,  ab  abbate  et  conventu  Grandiscampi,  Prenions 
»  tratensis  ordinis,  decimam  novalium  in  Aquilinâ,  quam  ju 
»  suum  exspectare  instancius  asserebant,  tum  ex  regum  dona 
»  tione,  tum  ex  sedis  Apostolicc  confirmatione,  tum  quia  deci 
»  mam  pasnagii  habuerunt,  et  ctiam  in  pluribus  locis  cireur 
»  adjacontibus,  cisdcm  rationibus,  decimam  bladi  habebant 
»  Dicti  vero  abbas  et  conventus  Grandiscampi  è  contrari« 
»  respoiulerunt  se  esse  pcr  privilégia  libères  et  immunes  ; 
»  solutioue  décime  supra  dicte,  co  quod  propriis  laboribus  e 
»  sumptibus  dicta  novalia  excolcbant.  Tandem  testibus  e: 
»  parte  abbatis  et  conventus  S"  Maglorii  receptis,  attestatio 
»  nibus  publicatis,  confessionibus,  rationibus  et  allegationi 
»  bus  utriusquc  partis  auditis,  privilegiis  etiam  diligente 
»  inspectis  et  plenius  intellectis,  de  prudentûm  virorun 
»  consilio,  dictes  abbatem  et  conventum  Grandiscampi  pe 

<  Urgiiauld  (lo  .Mouçon. 


NOTRE-DAME  DE  ORANDCHAMP  155 

»  dcfinitivam  sentenciam  absolvimus  à  prcstatione  décime 
»  terrarum  suarum  quas  exstirpaveraut  et  colebant  propriis 
»  laboribus  et  sumptibus  antè  concilium  générale  ultimo 
»  celcbratum  (1215),  quandiu  sic  excoluerint.  De  residiiis 
»  novalibus  adjudicantes  deciniam  abbati  et  conventii  S" 
»  Maglorii,  rationibus  supra  dictis.  Incujus  reimemoriam  et 
»  testimonium  presentem  cartam  sigillis  nostris  fecimus 
»  roborari.  Actum  an°  gratie  M°  CC°  decinio  septimo,  mense 
»  octobri  vigilia  B'.  Liice  evangclistse  »  (B.  nat**  m.  5413, 
p.  301).  Nota.  Comme  on  le  verra  au  18  février  1219,  une 
bulle  d'Honorius  III  cassa  cette  sentence,  sur  l'appel  interjeté 
par  Tabbé  et  les  religieux  de  Grandchamp. 

1218,  25  ou  27  juin,  Simon  IV,  comte  (seigneur)  de  Montfort, 
dit  le  Machabéo  de  son  siècle  et  le  fléau  des  Albigeois, 
est  tué  au  siège  de  Toulouse  ;  le  jour  de  Saint  Arnould,  27 
juillet,  les  religieux  de  Grandchamp  célébraient  son  anni- 
versaire (nécrologe  de  Marcheroux). 

1218,  décembre.  —  Hérenibert  de  IJoutnjny,  chevalier,  du 

^QnsentenwDt  d'Isabelle,  sa  femme  et  de  ses  trois  fîls,  donner 

joour  le  saint  de  leurs  âmes,  à  ï église  de  Grandchamp  et  aux 

chanoines  dndit  lieu,  toute  la  pière  de  terre  située  proche  la 

^once,  parroisse  des  Pinthières. 

9  Notum  sit  presentibuset  futuris  quod  ego  Erembertus  de 

**  Botiniaco,  miles,  annuente  Isabellâ;  uxore  meâ,  et  filiis 

**  meis  Gastone,  Robto  et  Bartholomeo,  pro  sainte  anime 

*»   mee,  et  ejusdem  Isabellae,  uxoris  mee,  et  omnium  heredum 

**   et  amicorum  meorum,  dedi  et  concessi  in  puram  et  perpe- 

**   tuam  cleemosynam  Deo  et  Eccletie  Béate  Marie  de  Gran- 

**   dicampo  et  canonicis  Premonstratensis  ordinis  ibidem  Deo 

»>  ser  vient  ibus,  totam  illam  peciam  terre  mee  que  si  ta  est 

**  juxta  Runciam,  que  circiter  quinque  arpenta  estimatur, 

^  ità  ut  istam  peciam  sine  diminutiono,  integram,  libère  et 

^  quietè  perpétue  possideant,   essartent   et,    sicut  utilitas 

^  ipsorum  exigit,  in  sues  usus  redigant,  quod  ut  ratum  et 

«  inconcussum  in  perpetuum  permaneat,  presentem  cartam 

»  sigilli  mei  testimonio  volui  roborari  Actum  an**  gr.  M**  CC" 

^  octave  decimo,  mense  decembri.  » 


ll>6  ABBÉ  GAUTIER 

Original  en  parchemin  aux  Archives  de  Seine-et-Oise.  Au 
dos  est  écrit  :  «  De  Eleeraosynà  Eremberti  de  Botigniaco,  de 
•  terra  apud  la  Runce.  » 

1219,  18  février. —  Extrait  d'une  bulle  d'Honorius  III,  daWe 
de  Latran,  le  12  des  Calendes  de  mars,  avant  PAques,  Tan  IIl* 
de  son  Pontificat,  aux  abbés  et  religieux  Prémontrés,  par 
laquelle,  après  avoir  interprété  la  constitution  du  concile 
général  de  Latran  (1215)  dans  son  vrai  sens,  contre  la  fausse 
et  intéressée  interprétation  de  plusieurs  au  sujet  de  la  dîme 
des  novales  de  ces  religieux,  il  défend  à  tout«  pei'sonnc 
d'exiger  d'eux,  ni  extorquer  les  dîmes  des  novales  qu'ils 
auront  cultivées  depuis  ce  concile  ou  qu'ils  cultiveront  dans 
la  suite,  de  leurs  propres  mains  à  leurs  dépens. 

1210.  —  Guilhmnu)  dr  PiuupooH {Pampou)\  chovnUei\  donne 
H  hihbfiyo  de  Cnmdvlimnp  une  maison,  sise  à  Rpevnon,  et 
4  sols  de  cens  tmnnol, 

«  Universitati  fidelium  notuni  fiât  quod  ego  Willelmus, 
)>  miles  de  Pampooil,  annuente  Isainâ  uxore  meâ,  pro  sainte 
»  meà  et  ejusdem  uxoris  mee  et  patrum  et  matrum  et 
»  li])erorum  meorum,  et  precipue  fratrum  meorum  Matthei, 
»  Jocelini  (Jacobini)  et  Galfridi,  cessi  locellum  et  galtadi 
»  sedem  in  puram  et  pcrpetuam  eleemosjmam  Deo  et 
»  occletie  béate  Marie  et  canonicis  Premonstratensis  ordinis 
»  il)idem  Deo  servientibus,  quamdam  hostisiam  meam  apud 
»  Sparnonem,  cum  omni  intcgritatc  suâ,  qtûor  solides  cen- 
»  suales  annuatim  reddentem  in  festo  Sancti  Remigii,  quani 
»  videlicet  hostisiam  Eremburga  petcatia  (precaria)  tenet  ; 
»  ut  ipsi  eam  eâdem  libertate  et  quietè  possidcant  quâ 
»  ego  et  antecessores  mei  possedimus.  Quod  ut  ratum  et 
»  stabile  in  perpetuum  permaneat  presentem  cartam  sigilli 
»  mei  impressione  roboravi.  Actum  an**  gr.  M«  CC**  nono 
»  decimo.  (Archives  de  Versailles). 

1220, 4  mai.  —  Gautier,  évoque  de  Chartres  et  Robert  abbé 

^  Pampolium  iii  Drocrnsi,  û(îf  à  la  Musse,  commune  de  Boutigny,  selon  le 
cartulaire  de  N.-l).  de  Chartres.  Un  autre  fief  «  la  Micliaudi^re  »,  iuaninu 
dans  la  dite  paroisse,  est  mentioinié  dans  la  déclaration  de  1547. 


NOTRB-DAMB  DE  GRANDCHAMP  157 

de  Coulombs,  attestent  avoir  vu,  lu  et  examiné  plusieurs 
pièces  concernant  les  droits  et  privilèges  des  abbés  et  reli- 
gieux de  Grandchamp,  la  bulle  de  Clément  III  v28  novembre 
1188);  la  bulle  d'Innocent  III  (20  mars  1211)  :  la  confirmation 
en  1210,  par  Réginald,  évèque  de  Chartres,  de  Texemption 
de  La  dime  des  novales  en  leur  faveur  ;  la  charte  de  donation 
au  même  monastère  par  Amicie,  comtesse  de  Leycester, 
dame  de  Montfort  i8  juillet  1208);  la  sentence  restrictive 
des  juges  des  délégués  du  Pape  17  octobre  (1217)  pour  les 
abbé  et  couvent  de  Grandchamp,  ont  déclaré  les  abbés  et 
religieux  de  Grandchamp  exempts  et  absous  de  la  dîme  de 
leurs  novales. 

1220.  —  Extrait  d'une  charte  latine  d'Adélaïde  (Alix  de 
Montmorency),  veuve  de  Simon  IV,  comtesse  do  Leycester  et 
dame  de  Montfort,  par  laquelle  elle  donne  à  l'église  et  aux 
chanoines  de  Grandchamp,  la  somme  de  cinq  livres  ou  UK) 
sols  parisis  de  rente  annuelle,  à  prendre  au  jour  do  la  fête 
de  Sainte  Marguerite,  sur  le  port  de  Conflans-Sainto-Hono- 
rine,  pour  le  repos  de  l'âme  do  (Tuy  son  fils,  comte  de 
Bigorre,  dont  Tobit  sera  célébré  le  30  novembre,  fête  do 
Saint  André,  et  pour  confirmation  de  ce  don  elle  a  fait  scel- 
ler cette  charte  de  son  sceau  'Inv.  . 

1225.  —  Guermond  [ou  Gennond)  de  Maroil  [Mardi-sur^ 
Manldre*)  confirme  et  amortit  une  pièce  de  terre  de  6  arpents 
(lu  don  d'Hérembert  de  Boutitjny  [Inventaire  1720). 

«<  Herembertus  de  Botiniaco,  bone  memorie  miles,  pro 
»  sainte  suâ  et  omnium  amicorum  suorum,  oleemosygnavit 
»  eccletie  béate  Marie  et  convontui  Grandiscampi  Premons- 
»  tratensis  ordinis,  totam  pociam  terre  sue,  sitam  in  territo- 
»  rio  ville  que  vocatur  Runcia,  sicui  ex  ipsius  carta  audivi  et 
»  intellexi,  quam  eleemosynam  ego,  tanquàm  legitimus 
»  dominus  feodi,  laudatam  et  gratani  habui,  et  fidolitor  eisdem 
»  jure  perpétue  pacificè  et  intégré  possidendam  concossi,  et 
»  eamdem  me  garantisare  et  consorvare  bonâ  fide  proniisi  ; 
»  quod  ut  ratum  et  inviolatum  permanoat,  présentes  litteras 

*  Marollcs,  paroisse  de  Broué,  selon  les  Archivi^s  de  S<Mne-et-Oise  ;  le  nom 
de  «  Guermond  •  s'est  perpétué  dans  cette  commune. 


lôS  ABBÉ  GAUTIER 

î!i  aiuDÎmem  et  testimoniam  perpetom  sigilli  mei  impres- 
>i'.»iie  confiroiaTi.  Adam  an*  gr.  Mill' CC  vigesimo  quarto  i 

r  Arohivéà  de  Seine-de-Oise».  Au  dos  est  écrit  :  Carta  Ger- 

r.jiiiiii  de  Mareîl.  de  terra  la  Runce. 

12-2»3. 13  janvier.  —  Extrait  d'une  autre  charte  latine  d'Adé- 
:;tiio  I  Alix  .  datée  des  Ides  de  janvier,  par  laquelle  elle  donne 
à:ix  roli^eux  de  Grandchamp.  pour  le  salut  de  l'âme  de  Guy, 
-ri  tils.  comte  de  Bigorre.  cent  autres  sols  de  rente  sur  le 
{H.rt  de  Conflans-Sainie-Honorine.  au  jour  de  la  fête  de 
saiiue  Marguerite:  Amaury,  son  fils  aîné,  comte  de  Tou- 
Iju^e.  ratifie  et  approuve  ce  don.  et  fait  sceller  l'acte  de  son 
soeau  et  de  celui  de  ladite  dame  sa  mère.  (InV  . 

r22».i,  avril.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Ponce,  dame 
»la  B*julay.  veuve  de  Regnauld  de  Gambais.  donne  à  perpé- 
niité  à  Tabbaye  et  courent  de  Grandchamp  pour  le  salut  de 
S'-n  àme  et  de  celles  de  ses  prédécesseurs  toute  la  dime 
qu'elle  avait  dans  le  territoire  du  Boulay.  sise  dans  la 
par*jisse  Saint-Aignan  de  Gambais.  et  ce.  du  consentement  et 
de  la  volonté  de  Robert,  son  fils,  seigneur  de  Gambais,  sans 
en  rien  retenir,  ni  réserver  pour  elle  ni  pour  ses  héritiers. 
Inv^  . 

1220.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Gautier,  évêque  de 
Chartres,  confirme  et  ratifie,  non  seulement  la  précédente 
il*  «nation  deladimeduBoulay.  faite  à  l'abbaye  de  Grandchamp, 
l'ar  Pouce,  dame  du  Boulay,  mais  encore  celle  de  Rutz  *, 
dunnêe  ci-devant  à  ladite  abbaye  par  Robert  de  Rutz,  pour 
Ta  me  de  son  père,  et  général'  toutes  les  dimes  que  ladite 
abbaye  possède  par  la  concession  de  ses  prédécesseurs 
évoques  de  Chartres,  sans  que  personne  la  puisse  inquiéter 
ni  molester  à  ce  sujet.   Inv*  . 

1228,  janvier.  —  Acte  fussr  '.Irvuut  inniire  IioLf^rt,  ofûcial 
••■  C:.  .;7/*  N.  /  :</•  /î*/';r/  Svin.'U  tic  lu  Iloiirt*,  présent  y  coniirme 

•■       >:;;::.:   /-  ;.'i  /:*;/;.«;>     .;.rrri>vj//-.  h  'lonation  l\'iîft.\  m 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  159 

hbbaye  de  Granchamp,  d'une  pièce  de  terre,  sise  proche 
k  Ronce,  et  le  don  fait  par  Hélisende,  dame  de  Doutifjnv,  veuve 
de  Hugues  de  Gnr'nc  (Garnav),  d'une  pirce  de  terre  sise  au 
terroir  de  ClocJies. 

«  Mgr  Robertus,  officialis  carnotensis,  omnibus  présentes 
»>  litteras  inspecturis,  salutem  in  Dno.  Universitati  vestro 
»    Botum  facinus  quod  Symon  de  Runcià  in  presentiâ  nostrà 

>  constitutus,  pecîam  illam  terre  que  vocatur  le  Baleir*, 
sitam  juxta  Runciam,  quam  bone  memorie  Herembertus 
de  Botiniaco,  miles,  pater  tuus,  dédit  »  in  perpetuam  ele- 
«mosynam  abbatie  Grandi  scampi,  nec  non  etiam  illam  terre 
sitam  in  territorio  de  Clocheis  (Cloches),  quam  dictam 
^leemosynam.  Helissendis  quondàm  uxor  Hugonis  de  Gar- 
xieio  (Garnay)  quittavit  et  concessit  predicte  abbatie  intègre 
et  absque  diminutione  ppetuo  pacifiée  possidendam  appro- 
l)avit,  promittens,  tactis  sacro  sanctis,  quod  nichil  in 
premissis  nec  per  se  nec  per  alium  de  cœtero  reclamaret. 

>  Quod  ut  inviolabiliter  observctur  ad  peticionem  partium 

>  présentes  litteras  sigilli  Curie  carnotensis  muniminefecimus 
»  roborari.  Actum  an®  Dni  M*"  CC"  vicesim**  octavo  mense 
»    Januario  »  (Arch.  de  Versailles.) 

1228,  29  juin.  —  Extrait  d'un  acte  latin  d'amortissement  d'un 
pré  au  Coudray  d'Adainville,  passé  le  3  des  Calendes  de  juillet, 
par  Haimeri  de  Boutigny,  chevalier  (miles),  comme  bailli  de 
la  terre  de  Vivien  de  Boutigny,  son  Irère,  lors  à  Tarmée 
contre  les  Albigeois,  dans  le  fief  duquel  ce  pré  est  situé; 
promettant  de  faire  ratifier  le  présent  acte  par  son  frère 
toutefois  et  quantes. 

1228,  décembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Gautier, 

évèque  de  Chartres,  donne  et  confirme  à  l'abbé  et  k  l'église 

de   Grandchamp,    toutes  les   dimes    qu'ils    ont  possédées 

jusqu'ici  dans  la  paroisse  de  Bouhoux  (Béhoust),  et  ce,  du 

consentement  et  de  la  volonté  de  M'^  André,  curé  (Persona)^. 

I  Baler,  danser,  sauter. 

^  Au  xw  siècle,  le  mot  c  Persona  »  désigne  un  clerc  faisant  desservir  le 
bénéfice  dont  il  était  pourvu  par  un  prêtre  auaucl  il  abandonnait  une  petite  por- 
tion de  son  revenu,  mais  en  etait-il  ainsi  dès  le  temps  de  S.  Louis? 


160  ABBÉ  GAUTIER 

1229.  —  Thibaud,  2^  abbé.  Le  cartulaire  de  Tabbaye  du 
Bec  le  cite  comme  abbé  de  Grandchamp  en  1229  (Fisquet). 

1129,  janvier.  —  Extrait  d'un  acte  latin  passé,  devant  Eudes, 
doyen  de  Mantes  \  par  lequel  Henri  Doudefais  tient  quittes 
Tabbé  et  Téglise  de  Grandchamp  de  tout  le  droit  qu'il  avait 
sur  un  arpent  de  terre  que  Regnauld  de  Champisambart, 
chevalier,  avait  donné  à  cette  abbaye,  promettant  de  ne  pas 
contrevenir  à  cet  amortissement,  ni  par  lui  ni  par  d'autres. 
(Inventaire). 

1229,  mars.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  maître 
Robert,  officiai  de  la  cour  épiscopale  de  Chartres,  par  lequel 
Pierre  de  Poitiers  vend  à  Tabbayo  de  Grandchamp,  pour  le 
prix  de  180  livres  tournois,  l'autre  moitié  de  la  maison  sise  à 
Chartres  qu'il  avait  acquise  avec  défunte  Falque,  sa  pre- 
mière femme,  et  ce,  du  consentement  d'Odelinc,  sa  seconde 
femme,  à  laquelle  il  promet  de  remplacer  cette  somme  sur 
d'autres  héritages  qu'il  achètera  pour  son  douaire. 

1229-1240.  —  Gautier,  3^  abbé. 


1229.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Hervé,  seigneur 
de  Gallardon,  donne  à  l'abbaye  de  Grandchamp,  pour  le  salut 
de  son  âme  et  de  celles  de  ses  prédécesseurs,  et  à  condition 
de  célébrer  son  anniversaire,  plusieurs  maisons  sises  à  Gal- 
lardon, rue  Richenoul,  leur  permettant  même  d'appuyer  sur 
les  murs  de  la  ville  ces  maisons  qui  y  sont  contiguës  et  qui 
sont  tenues  de  lui  par  Emerline,  veuve  de  Jan  Buvre  et  par 
ses  héritiers. 

1229.  —  Acte  passé  devant  Kudes,  doyen  de  Mantes,  par 
lequel  GuiUamne  Galopin  et  sa  femme  donnent  à  Fabbaye  de 
Grandchamp  une  maison  sise  à  Kpernon, 

«  Omnibus  présentes  litteras  inspecturis,  Odo,  decanus  de 
»  Mcduntà,  salutem  in  Dîïo.  Notum  sit  quod  Willelmus  Galo- 
»  pin  de  Bordoniaco  et  Emelina,  uxor  sua,  in  presontià  meâ 
»  dederunt  in  eleemosynam  cccletie  Grandis  campi  quidquid 

*  Il  ost  qualifié  de  curé  dn  Gambais  on  1:231. 


&AMIi 


ORANDGHAMP 


">  habebaiU  et  habere  poterant  apud  Sparuoiiem  in  qiKKlani 
"  hostisiâ  cujus  hoslisie  nieiJietatem  dederateidem  eccleUe 
*  defunctus  AliiiaricQs  de  13ordiniae«>;  dirtus  vero  Willelnius 
tt  et  Emilia,  uxur  sua,  in  manu  nosLnï  Odueiaveruût  qyod  dt; 
»>  cctero  nec  per  se,  nec  per  alios  in  dicta  hostisià  reclamareiii 
jQ  aliquid.  El  hoc  tolum  factura  est  de  assensu  et  voluntate 
»•  Juhannis  Galupin,  Patris  ejusdein  Villelnii  sopra  dictt  In 
»  cujusrei  testimoniiim  présentes  litteras  sigilli  meimunimisie 
iW  atl  petîcîonem  partiunj  fecimus  robnrari  :  Actum  an^  DBi 
M**  ducent"  vicesinio  nono  »>.  fArcîi.  de  Versailles). 


123(),  uctubre.  —  Sentc^nce  arbitrale,  tirée  du  latin,  rendue 
par  Maître  Robert,  otilcial  de  la  conr  épiscopale  de  Chartres, 
ESous  le  règne  de  S.  Louis  <  1220-1270),  roi  de  France,  par 
laquelle,  après  quelques  procédures  faites  contre  Tabbé  et 
[      religieux  de  Grandchamp,  par  Jehan   Mercier,  Eudes,  son 
^■Trère,  et  Jacqueline  sa  sœur,  au  sujet  de  la  maison  sise  à 
^■Dhartres,  que  ceux-ci  prétendaient  leur  appartenir,  après  le 
Huécès  de  défunte  Fulque,  première  feriime  de  Pierre  de  Poi- 
tiers* les  parties  s'en  étant  rai)portéos  à  ce  que  dirait  haut  et 
t»as  l'ollicial,  sous  peine  décent  marcs  d'argent  (centuni  mar- 
oliaruni  argenti),  de  part  et  d'autre,  il  a  condamné  Jehan, 
son  frère  et  sa  sœur,  à  céder  aux  dits  religieux  la  moitié  de 
rnaîson  qui  leur  avait  été  donnée  par  Falquc  :  ce  à  quoi 
Johan,   Eudes  et  Jacqueline  ont  obéi.  En  foy  de  quoi  ledit 
otilcial  a  fait  sceller  ladite  sentence  du  sceau  de  la  cour  de 
^iiartres.  (Inv"). 


r 


123L  —  Extrait  d*un  acte  latin  par  lequel  Eudes,  do^ren  de 
3X/iw/t?s  el  curé  de  Gamlmis,  après  quelques  poursuites  faites 
par  lui  contre  les  abbé  et  religieux  de  Grandchamp  au  sujet 
tle  la  dîme  du  Boulay,  sise  dans  ladite  paroisse,  pur  dpvmit 
d^ax  jfJf/es  délégués  du  I*(tjic,  savoir  le  doyen  et  chantre  de 
tous  les  saints  de  Mauritanie  (r^Iortagne?)  et  le  prieur  de 
Cantarabie,  s'est  enCn  accordé   avec  eux.   savoir,  que   la 
lUnio  du  Boulay  lui  restera  et  à  ses  successeurs  curés  de 
^a  m  bais,  et  que  les  abbé  et  religieux  de  Grandchamp,  au 
V\ou  de  ladite  dîme,  percevront  à  perpétuité,  deux  setiers 
illiyvernage   (hyberjiagium,    blé    d'hiver)   et  deux  setiers 
û'avoine,  à  prendre  dans  sa  grange  de  Gambais,  ci  colle  de 


162 

ses  successeurs  cures,  et  ce»  dans  FoctaTe  de  la  fête  de  la 
Toussaint.  (Iny**). 

1232,  septembre.  —  Barthélémy  de  Bmtigny,  cbevaUer,  ei 
Marguerite,  sa  femme,  donnent  i  l'église  de  Grenebamp  et 
au  clmpitre  dudit  lieu,  de  Tordre  de  Prémtmtré,  un  arpent  et 
demi  de  terre,  sis  au  terroir  de  la  Ronce. 

a  Ego  Bartholomœus  de  Botmiacho,  miles,  notum  facio 
»  omnibus  ad  quos  presens  pagina  pervenerit,  quod  ego 
»  assensu  et  voluntate  Margarite  uxoris  mee  et  heredum 
»  meorum,  ad  devotam  peticionem  Dne  Isabelle,  matrismee, 
»  eleemosynavi  Eccletie  béate  Marie  Grandiscampi  et  capitalo 
»  loci  ejusdem  premonstratensis  ordinis,  unum  arpentum  et 
»  dimidiam  terre  mee  site  in  territorio  Ronde,  cojua  elee» 

•  mosyne  eqoipollenciam  dicta  domina  mater  mea  excam- 

•  biavit  mihi  in  terra  suà  de  sancto  ProJecto\.  qaoniam 
»  vicinior  et  commodior  erat  dicte  Ecclesie.  In  cuivm  rei 
»  testimonium  pretens  scrimptum  seribi  fed  et  sigilli  mei 
»  munimine  roborari.  Actum  an*  mill**  O  G**  XXX*  secundo, 
»  mente  septembri  ».  (Ârch.  de  Versailles). 

1232,  septembre.— Extraitd*un  acte  latin  par  lequel  Barthé- 
lémy de  BouUgny,  chevalier,  du  consentement  d'Isabelle,  sa 
mère,  de  Marguerite,  sa  femme,  donne  à  Tabbë  et  aux  reli- 
gieux de  Orandchamp,  en  perpétuelle  aumône,  4  pièces  de 
terre  sises  au  terroir  de  Boutigny...,  la  3*  tenant  d.  c.  i  Guil^ 
lauine  de  Cloches,  écuyer,  et  d.  c.  Ouill.  Regnault;  la  4*  con- 
tenant 4  arpents  environ  proche  la  taupinière,  d.  c.  et  d.  b. 
le  pré  de  (Henri)  de  Richeboiirg;  il  leur  donne  encore 
80  arpents  de  terre  labourable  avec  les  dîmes,  sis  en  leur  cAt- 
pitre  (c*est  leur  maison  de  Orandchamp),  situés  dans  la 
paroisse  S.-Jacques-du-Hillois,  au  lieu  dit  Ooulafreux  (gula 
vafrosa),  tenant  d.  c.  au  chemin  de  Nogent,  d.  c.  aux 
étangs  de  Saussay,  paroisse  de  Boutigny,  d.  b.  aux  terres  du 
chapitre  de  Chartres;  selon  le  contenu  de  leurs  bornes,  le 
tout  pour  le  salut  de  son  âme  et  celui  de  ses  dites  more  et 
frnime  et  do  tous  ses  héritiers  et  amis. 


*  S.  Pn-st.  suivant  .M.  A.  (1<^  hioii;  l'oriîriiial  j»orlo  de  St<*  V^  j^  «<  de  S.  Pro- 
jjTt  »  par  Ir  coiilrxtr.   Iiiv^*  17:2(>'. 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  163 

1234,  mai.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Regnauld  de 
Mothon  du  Boulay-Thierry,  chevalier,  du  consentement  ^7/o- 
dériode,  sa  femme,  et  de  Hugues,  son  frrro,  vend  au  monastère 
de  Grandcbamp,  pour  le  prix  de  35  livres  tournois,  dont  il 
les  tient  quittes,  la  censive,  domaine  et  justice,  et  tout  le 
droit  qu'il  avait  ou  pouvait  avoir  sur  une  maison  sise  à 
Chartres,  rue  de  Beauvais  (in  vico  qui  dicelur  bellum  videre), 
avec  promesse  de  ne  jamais  contrevenir  à  cette  vente,  etc. 

1234,  juin.  —  Garnier  de  Moricheux\  ratifie,  comme  sei- 
g-neur  de  fief,  la  donation  faite  îi  Tabbé  et  au  couvent  de  Grand- 
champ  d'une  pièce  de  terre  sise  sur  la  rivière  d'Eure  (super 
Auturà)  derrière  Chandres,  par  Yves  d'Ormois,  qui  la  tenait 
dudit  Garnier,  lequel  ne  s'en  réserve  que  12  deniers  de  cens. 

1235,  mai.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Maître 
Raould,  oflicial  de  la  Cour  épiscopale  de  Chartres,  par  lequel 
Regnauld  du  Boulay-Thierri  (de  Bolleto  Terrici) ,  reconnaît 
la.  vente  faite  ci-dessus  au  monastère  de  Grandcbamp  de  la 
censive,  du  domaine  et  justice  et  de  tout  le  droit  qu'il  pou- 
vait avoir  sur  ladite  maison,  en  présence  d'Hérodiade.  sa 
Tomme,  et  de  Hugues  du  Boulay.  son  frère,  etc. 

1235,  mai.  —  Simon  de  la  Rome  et  Syhille,  sn  femme,  recoih 
'missent  devoir  au  monastrre  de  Grandchump  trois  minrs^  de 
(/£*<nin  sur  une  pièce  de  terre  sise  proclie  le  Marclmis  de 
Grj'ossivicLe. 

«  Omnibus  présentes    litteras   inspecturis.    Odo  decanus 

»*  meduntius  salutem  in  omnium  salvatoro.  Noverit  univer- 

»  sitas  vestra  quod  Simon  de  Runcià  et  Sybilla  uxor  sua, 

•  in  nostrà  prosentiâ   constituti,   recoprnovorint  se  dcbere 

*  inonasterio   Grandiscampi   premonstratensis  ordinis  très 
^  minas  bladi,  medietatem  hybcrnagii  et  medietateni  avene 

*  ad   mensuram  novigentem,  super    quâdam  pociâ  terre, 

•  sitîi  juxta  Marchesium  Grossiviché  ^.    quas    très    minas 

*  Serait-ce  Dois-Richeiix,  commune  de  Néron? 

*  •«  Trois  muids  de  grain  dans  V Annuaire  (f  Eure-et-Loir, 
'  Grossiniche? 


J64  ABBÉ  GAUTIER 

»  dictus  Simon  et  heredes  sui,  vel  quicumque  dictam  terram 
»  tenuerint,  singulis  annis,  absque  intervalle  in  crastino 
t  Sancti  Remigii  monasterio  reddere  de  cetero  tenebuntur. 

•  In  cujus  rei  testimonium  présentes  litteras  ad  peticionem 
»  dicti  Simonis  de  Runciâ  et  uxoris  sue  fecimus  sigillari;  qui 

•  dictus  Simon  et  uxor  sua  ad  hoc  juridictioni  nostre  se  sup- 
»  posuerunt. 

»  Actum  anno  Dïïi  milP  ducent*»  tricesimo  quinte,  mense 
maio.  »  (Archives  de  Versailles). 

1235,  juin.  —  Extrait  d'un  acte  latin, passé  devant  roflicial 
de  TArchidiacre  du  Pinserais,  par  lequel  Pierre  de  Cherisy 
et  Oudarde,  sa  femme  de  lui  autorisée,  de  son  consentement 
et  de  celui  de  Jean,  leur  fils,  de  Théophane  et  Aales,  leurs 
filles,  de  leurs  maris,  tous  présents,  ont  reconnu  a  vo/r  vendu 
au  nionasloro  de  Grandcbanip  une  pièce  de  terre  sise  à  la 
Manocbrrc,  paroisse  de  Grandchamp,  pour  25  livres  tournoiz 
dont  ils  se  sont  trouvés  payés.  (Inv»"®). 

12:35,  octobre.  — Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Gilon, 
doyen  d'Epernon,  par  lequel  Bercher  de  Jonvilliers  recon- 
naît avoir  vendu  au  nionastrro  de  Grandchamp  pour  8  livres 
parisis^  dont  il  s'est  tenu  payé,  toute  la  terre  qu'il  tenait  en 
fief  do  lîolwrt  MieliaiHis,  située  dans  les  territoires  d'Ecrosnes 
et  de  Jonvilliers,  et  à  Tinstant  Robert  et  Jean  d'Ecrosnes, 
chevaliers,  seigneurs  du  flef  de  ladite  terre,  ont  ratifié  cette 
acquisition  et  l'ont  affranchie  de  tout  le  droit  qu'ils  pouvaient 
y  avoir,  sans  s'en  rien  réserver,  ni  pour  eux,  ni  pour  leurs 
héritiers. 

12:^,  novembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Jean 
d'Ecrosnes,  chevalier,  amortit,  comme  seigneur  de  fief,  toute 
la  terre  que  Gilbert  Le  Bor  d^Ecrosnes,  et  Isabelle,  sa  femme, 
avaient  en  fief  de  Robert  Michaélis,  située  au  terroir  dudit 
Ecrosnes,  et  qu'ils  avaient  vendue  au  monastcre  pour  le  prix 
de  13  livres  chart raines,  aussi  amortie  par  ledit  Robert;  l'un 
et  l'autre  sans  s'en  rien  réserver  du  droit  qu'ils  peuvent  y 
avoir  comme  soignours  du  fief. 

12ÎJ5,  décembre.   —  Extrait  d'un  acte  latin ,  passé  devant 


NOTRE-DAME  DE  GRAXDCIIAMP  f65 

ffiloti,  doyen  d'Eperinm,  par  lequel  Robort  Becquct  cl  Jac- 
queline, sa  femme,  proiiiettent,  sous  peitie  dcti^J  sols,  de  faire 
x'atifier  par  Nicolas,  fila  de  chrétien  Balbux,  quand  il  sera 
parvenu  en  ùge  légitime,  la  vente  faite  au  njouastère  de 
Grandchamp  par  Denis  Bârbou,  Jean  et  Etienne,  ses  frères, 
*t  Enttcngarde  et  Hélisende»  ses  sœurs,  et  Henry,  mari  de 
Ladite  Hélisende,  et  par  Raould  Nicart  et  Aveline^  sa  femme, 
le  toute  la  terre  qu'ils  avaient  kEcrosoes, lieu  diile  Marchais 
rauliier,  et  pour  assurance  de  leur  promesse  de  ratification, 
tls  ont  donné  audit  monastère  en  contre-pleige  (in  contra 
plegium)  toute  leur  dîme  de  la  terre  de  Boceaux  (Bocelle* 
rum). 

512.*^,   décembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant 
Oiloîi.  doyen  d'Epernon,  par  lequel  Denis  Barbou  et  Théo- 
phane,  sa  femme,  et  tous  les  dénomiaés  en  Facte  précédent, 
et  Jean  d'Ecrosnes,  chevalier ,  ratifient  la  vente  do  la  terre 
du  Marchais  Gaultier  et  la  quittent  de  tout  le  droit  qu'ils 
pouvaient  y  avoir. 
1236,  février.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Tof- 
ûcial  de  Tarchidiacre  de  Chartres,  par  lequel  Etienne,  dit  le 
Prévôt  d*Ecrosnes,  et  Pétronille,  sa  femme,  vendent  aux 
abbé  et  religieux  de  Orandchainp,  pour  le  prix  de  15  livres 
et  demi  chartraines,  doîit  ils  les  quittent^  une  pièce  de  terre 
labourable  située  en  la  paroisse  d'Ecrosnes,  ledit  la  Haye 
Héraud  (haya  Eraud),  proche  le  chemin  qui  va  au  Marchais 
Gaultier,  contenant  deux  setiers  de  semence>  on  la  censive 
dé  Jean  d'Ecrosnes,  chevalier,  avec  promesse  de  gai*antie, 
oi  dame  Aily,  sa  femme,  a  ratifié  ladite  vente. 


I2iî0,  H  août,  —  Sentence  arbitrale,  extraite  du  latin,  ren- 
due par  maître  Gautier,  officiai  d'Orléans; Thomas,  chantre  et 
Hémery,  chanoine  de  S.  Pierre,  subdélégué  du  chefvecier 
des.  Pierre  de  Viron  ivironensis),  à  Orléans,  juges  délégués 
par  N.  S.  P.  le  Pape,  par  laquelle,  Robert,  curé  de  Serez, 
ayant  renoncé  a  1  appel  frivole  qu'il  avait  interjeté  au  Saint- 
.  Siège  pour  décliner  leurs  jurirlirtion  et  jugement,  et  ayant 

^_      reconnu  que  la  moitié  des  dîmes  de  Serez  appartient,  par  un 


à 


166  ABDK  GAUTIER 

in  iractu  quain  in  friictu,  lesdits  juges  les  leur  adjugent  et 
imposent  sur  ce  fait  audit  Robert  un  silence  éternel! 

1230,  décembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Robert 
Michaëlis  amortit  de  tout  droit  la  Terre  de  Bosseret,  située 
au  terroir  d'Ecrosnes,  qu'Etienne,  dit  le  Prévôt  et  Perrine, 
sa  femme,  avaient  vendue,  en  sa  présence,  au  monastère  de 
Grandchanip,  pour  le  prix  de  30  L  /.,1e  quittant  et  affranchis- 
sant, comme  seigneur  de  fief,  de  tout  le  droit  qu'il  pouvait  y 
avoir. 

1230,  décembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin  passé  devant 
Gilon,  doyen  d'Epernon,  par  lequel  Arnould,  ditSarrazin,  de 
Gayes  (Guast,  Gas),  et  Odeline,  sa  femme,  reconnaissent  avoir 
vendu  au  monastère  de  Grandchamp,  18  L  t,,  dont  ils  le  quittent, 
toute  la  terre  qu'ils  avaient  et  qu'ils  tenaient  en  fief  de 
Robert  Michaëlis,  lequel  reconnaît  aussi  ratifier  ladite  vente, 
et  l'affranchit,  comme  segr.  de  fief,  de  tout  le  droit  qu'il  pou- 
vait y  avoir. 

12137,  mars.  —  Extrait  d'un  acte  latin  passé  devant  Gilon, 
doyen  d'Epernon,  par  lequel  Guérîn  de  la  Roche  et  Lagarde, 
sa  femme,  ont  reconnu  avoir  vendu,  suivant  l'usage  du  pays, 
au  monastère  de  Grandcbamp,  une  pièce  de  terre,  située  au 
terroir  d'Ecrosnes,  qu'ils  tenaient  de  Pierre,  chevalier,  sei- 
gneur dudit  lieu,  lequel  ratifie  ladite  vente,  sauf  10  sols  de 
cens. 

1238, 19  mars.  —  Extrait  d'un  acte  latin  du  vendredi  après  le 
dimanche  Lœtare,  par  lequel  Luc,  évêqued'Evreux,  confirme 
le  bail  à  cens  fait  par  Robert  Bordin,  curé  de  Sérey,  du  con- 
sentement de  ses  paroissiens ,  pour  l'utilité  de  son  Eglise 
Saint'Remy,  aux  religieux  de  Grandcbamp,  pour  le  prix  de 
7  sols  tournois  do  rente  annuelle^  payables  à  ladite  église, 
d'une  pièce  de  terre,  à  elle  aumonée  par  dame  Alberrède 
d'Ivry,  pour  en  jouir  par  lesdits  religieux  à  perpétuité. 

1238,  19  mars. —Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Eudes, 
doyen  de  Mantes,  par  lequel  Raoul  de  Bourdonné  (de  Bordi- 
niaco),  confirme,  du  consentement  d'Hélisende,sa  femme,  la 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  167 

donation  faite  au  monastère  de  Grandchamp  par  Marie, 
veuve  de  Thomas,  dit  Belotin,  d'une  maison  sise  à  Condé- 
sur-Vosgre,  et  l'affranchit,  comme  seigneur  de  fief,  de  deux 
setiers  d'avoine  et  de  22  deniers  de  cens  qu'elle  lui  devait. 

1238,  avril.  —  Amauvy  V,  conito  de  Mont  fort,  etc.,  conlirnw 
les  donations  faites  par  ses  anectrcs  à  labbaye  du  Grandchamp, 
et  y  ajoute  plusieurs  autres  biens. 

«  Almaricus,   comes   montisfortis,    Dei  providentiâ   (dux 

»  Narbone,  comes  Tolose)  *  et  Francic  constabularius,  uni- 

1  versis  adquos  presens  scriptum  porvenerit,  salutem  in  eo 

»  qui   fecit  rectos  corde.  Quod  cum  venerabilis  et  dilecti 

»  nostri,  abbaset  conventus  Grandiscampi  premonstratensis 

»  ordinis  carnotensis  dioccesis  cartas  reverendorum  caris- 

>)  simorum  anteccssorum  nostrorum  dona  et  libertates  et 

»  bénéficia  plurima  continentes  ab  eisdem  sibi  et  eccetie  sue 

»  pure  et  caritatim  im  perpetuum  collata  inspiciends  obtu- 

«  lissent,  primo  cartam  sancte  recordationis  Symonis  domini 

»  montisfortis,  reverendi  patris  nostri,   ac   etiam  Amicie, 

»   avie  nostre,  carissime  matris  sue,  quia  circà  fùndationem 

»  et  edificationeni  eccletie  vestre  de  Grandicampo  devo- 

»   tionem    habuerint   maximam ,    proptcr   amorem   Dei   et 

»    Gloriosissime  virginis   Marie ,  nos  autem   hujus   novelle 

>»    plantationis  et tenuitatem  et  teneritudinem  diligenter  atten- 

»>    dentés,  tam  pro  nostrà  nostrorumque  sainte  qui  superstites 

i»     sumus  quâm  venerabilium  predecessorum  nostrorum  de 

^>     quibus  expressum  est  in  cartis  vcstris,  et  omnia  sicut  here- 

»>     ditario  jure  tenemus,  libentor  volumus  et  confirmamus, 

*>     et  primo  damus  et  confirmanus,  et  primo  damus  et  con- 

•  firmanus  vobis  locum  ipsum   in   quo   ecclesia  vestra  et 

*  domus  vestra,  scilicet  Grandemcampum  sita  est,  jus  quoque 
^  patronatûs  ecclesie  parochialls  sancti  Jacobi  de  Illeio  (Saint- 
'^  Jacques  du  Hillois),  que  situata  est  infrà  muros  domûs 
*^  vestre,  et  totum  nemus,  terras,  bruerias  propè  locum  adja- 
**  centes,  cum  omni  jure,  dominio  et  proprietate,  quem 
**    locum  omnem  et  appertinentias  volumus  denominare  et 

^  Amaury  V  avait,  dès  1223  abandonné  ces  deux  litres  au  roi  Louis  VIII,  il  y 
^UlKtitua  celui  de  comte  de  Montfort,  il  devint  connétable  de  France  en  1230. 
V^.  Maillard). 


168  ABBE  OAUTIER 

»  declarare.  Et  primo  contiguatur  remisciis  de  Charmaià 
»  et  de  Cureto  deindè  vie  que  ducit  de  predictâ  Char- 
»  maîà  ad  Couldretum  iisqiiè  ad  itcr  Walardonis  (Gallar- 
•  don) ,  quod  iter  continuatur  usque  ad  metas  nemoruni 
»  Couldrcti,  et  iiemorum  vobis  eloemosynatorum  ;  deindè 
»  contiguatur  territorio  de  Couldreto  usque  ad  BroUiuni, 
»  deindè  vie  que  ducit  de  predicto  Brollio  ad  Botiniacum 
»(Boutigny),  duntaxat  usque  ad  terras  Pincii  montis, 
»  et  de  dictis  terris  ad  vallem  que  continuatur  per  vadum 
»  cervarum  (mare  aux  biches),  usque  ad  iter  quod  ducit 
»  de  Hodanco  ad  Nogentum  Heremberti  (  Nogent-rErem- 
»  bert)  ;  duntaxat  usque  ad  remiseias  suprà  dictas  de 
»  Charmaià  et  Cureto.  Item  tcrram  que  sita  est  in  Parochiâ 
»  vestrâ  de  Hylleio  (H illois)  a  Bartholomeo  de  Botigniaco, 
»  milite,  eleemosynatam,  scilicet  octoginta  arpenta  terre  que 
»  gula  vafrosa,  vulgariter  Goulafreux,  nuncupatur,  confir- 
»  mamus  ;  et  que  otiam  predictâ  terra  situatur  ex  unâ  parte 
»  vie  Novigento  et  contiguatur  stagnisdeSalcetrio(Saussay), 
»  et  ex  altéra  parte  terris  Capituli  carnotensis,  sicut  per 
»  metas  plures  a  terris  vestris  separantur  ;  in  omnibus  tamen 
»  salvo  jure  aliène  et  unicù  Domo  nostrâ  que  vulgariter 
»  Clifiinpfmi.Y  ïuincupatnr,  eu  m  hostisw  et  aliis  suis  porti- 
»  nentiis,  vidolicet  sexaginta  et  decem  arpenta  terre  propè 
»  domum  predictam  cum  omni  dominio  et  juris  dictione  nobis 
»  et  heredibus  nostris  in  perpetuum  retinemus. 

»  Pretere  à  damus  et  confirmamus  locum  qui  dicitur  Gam- 
»  besiolum  et  quadraginta  arpenta  nemoris  situata  inter 
»  metas  Presbyterorum  et  teras  vestras  quas  habetis  ibidem, 
»  et  octoginta  arpenta  nemoris  que  carissima  Alicia,  mater 
»  nostra,  vobis  dederat,  et  alia  sexaginta  arpenta  et  etiam 
»  alias  terras  et  prata  que  ibidem  de  longo  tempore  possi- 
»  dctis,  vobis  et  Kcclctic  vcstre  dimittimus  in  perpetuum. 
»  Dedimus  etiam  omnem  pasturam  bestiarum  vestrarum  in 
»  predictis  locis  de  (iambesiolu  et  Grandi  Campo,  in  toto 
»)  dominio  nostro,  oundo  et  redeundo,  et  etiam  centum  qua- 
»  draginta  porcos  francos  et  quictos  à  pastagio  in  totâ  forestâ 
»  aquilinà;  ità  tamon  ut  in  dicta  forestâ  hebergamentum, 
»  domunculam  aut  parcum  ad  custodiam  vestrorum  pecorum, 
»  nisi  urgente  nccessitate,  non  faciatis,  sed  in  his  lucis  de 
»  Gambesiolo  et  aliis  vicinis  à  vobis  in  futurum  acquirendis  : 


NOTRE-^AME  DE  GRANDCHAMP 

»»  Pariter  etiani  vivinn  nemiisaf!  edifieandum  (et  reedilir.in- 
»  (luml  domos  et  j^raiigias  vcstras,  et  iiinrluum  ad  cuml)ii- 
'«  rendiim.  ContirmaniU-s  etiani  vobis  très  soxtarios  salis 
»»  tradoudosannuatiiïj  in  portii  nostro  de  Conlluênte.  de  daau 
y>  revereiidissimi  Syruonis  MoiUîsfortis  cooiitifi,  Patris  onstri. 
**  în  Exaîtatiofie  sancte  Oiicis  reci{>!ondys  adiuensiiraui  quâ 
»  nobis  mensuratur.  Et  nos  Aliiiaricus  alias  très  sextarios 
»  (salis)  addiilimus  pro  eacambio  diicentaruni  scutellaruni  et 
«  pro  piscatione  unâ  in  stagno  nostro  de  Alneto,  et  duobtis 
n  sextariis  castanearum,  in  eodêni  fosto  et  niensiirà  eâdem 
^' recipiendos  ;  et  siiiiiliter  centnrn  solidos  parisionsea  in 
rt  predicto  portu  de  Confkiente  i  C  on  fî  ans-Sain  te -H  on  on  ne) 
^  percipicntlos  pro  anniversarîo  caris?^tnii  Iratris  nostri  (tuI- 
»  donis,  comitis  Bigoriensis,  faciendo  in  festo  sancii  Andrée, 
»  de  donc  rarissime  domine  et  matris  nostre;  et  nos  annna- 
•»  iirn  conOrmanius  vubis»  et  simiîiter  oninîa  prata  tiustra  de 
••  PrœUç  ci  Vittreo  (Presle  et  Vitry),  et  unam  hostisiam  et 
duodecim  arpenta  terre  in  Ptirorhin  de  (r&mhvsio  oputf 
Mfmsiunruhis  (Maisoneelles),  et  etiani  eleemosynam  Galterii 
[de  Wincestrio  qnam  dederat  vobis  earitatinij  scilicet 
parvum  campipartem  suum  de  Charniaiâ  (la  Charmoye),  et 
quidquid  Odo  Pineiî  Montis,  miles,  habcbat  «en  aliquando 
habuerat  instagno  predicti  loci  de  Charmaiâ. 
»  Contirmamus  etiam  vobis,  tanquàni  doniinns  fcfKli,  elee- 
mosynam Venerabilis  Patrui  nostri  Huidonis,  domini  de 
Monteforti,  scilieet  nnttua  esserln  sua  ilc  Benn  (Beynes),  et 
sexagînta  arpenta  terre  arabilis  juxtà  prefata  adjacentia; 
stagnum  quoqueet  molendinumnostnnn  de  (tambesio.qne, 
mcntqnietiusetliberiiis  ea  possediiniis,  nos  et  anteoessores 
nostri,  ità  et  vobis  eadem  in  perpetnum  possiilenda  eari- 
tatim  conlîrmamus;  et  etiam  <icto  arpenta  (erre  arahilis 
existentia  inter  prefatnm  molendinnni  et  nemus  Epirhel 
lie  Bois  l*Epicierj,  et  etiam  unam  peciam  prati  jnxtà  sta- 
gnnm  de  Porcheret,  et  unam  aliam  peciam  prati  snb 
calceià  predicti  stagni,  ex  dono  Johunnis  Litrchirr  dr  Adni- 
villâ  (Adainville).  Denuo  mortiticamiis  viginti  quatuor 
^  arpenta  terre  appellata  les  hayes  A  Inei i  }n\ik  viaui  part- 
**  siensem,   pertinentia   Capelle   siunii   JoiwnuL^  dv  ihrîht 

*  (Hoël),  situata  in  Parochià  de  Dasinvilla  {Basain ville)»  que 

*  vobis  dederat  Guido,  dominus  de  Rupe  Guidonts,  miles  (La 


170  ABBB  GAUTIER 

»  Roche-Guyon).  Itoin,  si  quis  quinlam  partem  testamenti 
»  sui,  vcl  minus,  vobis  vel  Eccletie  vcstre  conferre  voluerit, 
»  donationen  illam  liberam  ratam,  et  quictam  esse  conces- 
»  simus  et  confirmamus  ;  et  generaliter  damus  et  confirma- 
»  mus  vobis  et  eccletie  vestre  omnes  eleemosynas  et  dona- 
»  tiones,  per  nos  et  antecessores  nostros  factas  in  toto 
»  comitatu  et  dominio  nostro ,  ubicumque  sint  situate  et  à 
»  quibuscumque  sint  date,  cum  omni  jure,  dominio  et 
»  proprietate,  scilicet  domos,  terras,  vineas,  nemora,  prata, 
»  bruerias,  stagna,  pascua,  omnos  que  franchisias,  libertates, 
»  immunitates  ,  preexpresso  ratas  et  gratas  habentes  ; 
»  damus,  volumus,  laudamus,  ratificamus  et  approbamus,  ut 
»  tota  suprà  dicta  séries  inconcussa  et  inviolata  sine  fine 
»  valeat,  semper  perseveret;  pro  autem  tenore  dictarum 
»  litterarum  promittimus  et  obligamus  nos  et  heredes  nostros 
»  inviolabiliter  observare.  Actum  anno  gratie  millésime 
»  ducento  trigesimo  octavo,  mense  aprili.  »  Collationné  à 
l'original  par  moi  notaire  apostolique  en  cour  de  Rome, 
soussigné,  le  30*  jour  de  juillet  1073,  signé  «  F.  Gaillard  >» 
(ou  Guillard)  Archives  nationales. 

1230,  juillet.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Gascion 
(Gaston)  de  Vitray,  chevalier,  confirme  la  vente  faite  aux 
abbé  et  religieux  de  Grandchamp,  par  Guillaume  Laurent  de 
Serville,  Michel,  dit  le  Prévôt  de  Marchezais,  son  frère,  pour 
le  prix  de  12  livres  tournois,  d'une  pièce  de  terre  à  Ogis  que 
les  vendeurs  tenaient  en  fief  de  lui.  Il  ratifie  comme  seigneur 
féodal,  cette  vente,  sans  en  rien  retirer,  sauf  six  deniers 
parisis  de  cens  annuel,  payables  à  Germainville,  sous  peine 
de  7  sols  0  deniers  d'amende. 

1240,  juin.  —  (G.  Gautier)  abbé  de  Grandchamp,  ordre  de 
Prémontré,  assiste,  comme  témoin,  avec  plusieurs  autres 
abbés  ou  religieux,  à  la  vente  de  la  mairie  de  Berchères- 
l'Évéque  par  Renaud  (Reginaldus)  chevalier  (miles)  de  la 
dite  paroisse,  à  Messiro  Aubry  Cornut,  évêque  de  Chartres, 
(ex  Chartulario  episcopi  carnotensis). 

1240-1248.  —  Gilles  P^  4«  abbé. 


NOTRE-DAMK  DE  QRANDCIIAMP  171 

1240,  février. —  Acte  de  roiïlcial  de  Chartres  par  lequel  il 
âtlirme  avoir  visé,  examiné  et  fail  scoller  du  sceau  de  ladite 
otïlcialité,  pour  plus  grande  sfircté,  une  Liulle  de  Clëniont  II!, 
que  lui  a  exhibée  Gilles  abbé  de  Grandchamp,  laquelle  il  a 
trouvé  bullée  et  nullement  viciée,  et  dans  laquelle  il  a 
remarqué  ie  jiouvoir  accordé  à  l'afjbé  et  aux  religieux  do 
Grandcharap  de  faire  bâtir  des  oratoires  dans  leurs  granges 
et  cours,  sauf  le  droit  des  évèques  diocésains,  d'y  célébrer 
l'offico  divin  quand  il  sera  nécessaire»  pour  eux  et  leur 
famille,  et  de  les  y  admettre  a  la  confession,  a  la  com- 
munion et  sépulture,  à  moins  que  quelques-uns  niaient  un 
domicile  particulier  dans  le  voisina^^e;  et  enfin  rexem|)tion 
des  dîmes  sur  leurs  novalea;  une  bulle  d'Honurius  Ilf,  datée 
de  Latran»  le  12  des  Calendes  de  mars  (18  février  1219)  avant 
Pâques,  Tan  3*  de  son  rontiOcat,  aux  abbés  et  religieux  de 
Prémuntré  et  autres  dudit  ordre,  par  laquelle,  après  avoir 
interprété  la  constitution  du  concile  g^énéral  de  Latran  (15^15) 
dans  son  vrai  sens^  contre  la  fausse  et  intéressée  interpré- 
tition  de  plusieurs  au  sujet  de  la  diinc  des  nuvales  desdils 
religieux,  il  défend  à  toute  personne  d'exiger  ni  d^extorquer 
ia   dime  des  novales  qulls  auront  cultivées  depuis  ledit 

concile  ou  qu'ils  cultiveront  tlans  la  suite  de  leurs  mains  ou 

à   leurs  dépens  (Inventaire  1726}. 


1241,  mai.  —  Extrait  d*une  charte  latine  par  laquelle  Bou- 
Ci-t^ard,  seigneur  de  Montmorency,  et  Isabelle,  sa  femme, 
|cl<zjnnent  aux  religieux  de  Grandchamp  10  sols  île  rente  k 
ir^endre  sur  le  péage  (ou  port)  de  Contlans-Sainte-Honorine, 
^-j  dimanche  La^t/ire^  Jerusnlvni^  pour  se  procurer  des  anchois 
c^ '•-la  harengs  en  saumure»  mi  aleetw  coinpfirumh  mlopus  die  fi 
c^^z^nventus,  sous  peine  contre  le  receveur  de  ses  revenus,  qui 
rm-^  anquerait  à  leur  payer  cette  somme  au  Jour  dit,  de  i\  deniers 
ci  ^  amende  payable  par  lui  de  son  fonds,  parchaquejourdedélai. 


1242,  juillet*—  Jacques  de  Buuligiiy  amortit  de  tous  droits 

réodaux,  comme  seigneur  de  fief,  deux  arpents  de  terre, 

sis  proche  Beauterne,  vendus  aux  religieux  de  Grandchamp 

pour  le  prix  de  9  livres  par   Simon   Pointel  de  Changé 

IChampgé)  ;  et  deux  autres  arpents  donnés  aux  mêmes  par 

défunte  Oudarde  de  la  Musse  (Inventaire): 


1 


172  ABBÉ  GAUTIER 

1243,  novembre.  —  Béatrix  d'Albon  *  devienne  en  Dauphiné, 
comtesse  de  Montfort,  donne  à  Tabbé  et  aux  religieux  de 
Grandchamp  10  livres  de  rente  à  prendre  sur  le  cens  de 
Villeneuve,  et  7  livres  0  sols  2  deniers  sur  les  cens  des 
Essarts-lo-Roi ,  en  échange  de  pareille  rente  à  prendre, 
savoir  :  22  livres  sur  le  domaine  de  Houdan  et  5  livres  C  sols 
2  deniers  sur  les  prébendes  de  ladite  ville.  L'abbé  et  les 
religieux  do  Grandchamp  firent  remise  de  ces  rentes  pour 
servir  de  dot  à  la  fille  de  ladite  comtesse,  mariée  à  Simon 
de  Nij'elles. 


*o^ 


1244,  février. —  Simon  de  Villeneuve,  chevalier,  du  consen- 
tement d'Isabelle,  sa  femme,  de  Jean,  leur  fils  aîné  et  de 
leurs  autres  enfants,  donne,  pour  le  salut  de  l'âme  de  ladite 
Isabelle,  et  faire  leur  anniversaire  à  Téglise  de  Grandchamp, 
les  trois  maisons  qu'elle  tenait  de  lui  à  Maingournois  (paroisse 
de  Maintenon)  sans  en  rien  réserver  ni  pour  lui,  ni  pour  ses 
héritiers.  (La  déclaration  de  1547  mentionne  ce  fief). 

1245.  —  Bochard  (Bouchard),  chevalier,  seigneur  de  Marly 
(Mallei)  (1220-1250)  et  Agnès,  sa  femme,  donnent  à  Tabbaye 
de  Grandchamp  C  sols  de  rente  sur  le  domaine  et  la  prévôté 
de  Gallardon.  Adam,  chevalier,  seigneur  dudit  lieu,  amortit 
cette  donation. 

1240.  —  Robert  d'Illou  et  sa  femme  donnent  à  l'abbaye  de 
Grandchamp  00  sols  et  obole  de  censives,  dites  tercens  sur 
celles  de  Gallardon.  Adam,  chevalier,  seigneur  dudit  lieu, 
amortit  cette  donation,  mais  il  se  réserve  la  haute  justice 
avec  le  meurtre  et  toute  mêlée  (sanglante)  ciun  sanguine  et 
omni  meslehl,  etc. 

1247,  février.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Tofll- 
cial  de  Chartres,  par  lequel  Regnauld  deCuret  et  Isabelle,  sa 
femme,  de  lui  autorisée,  de  son  <'onsontcment  et  de  celui  de 
ses  fils,  Etienne,  Pierre  et  Clément,  de  ses  filles  Agnès  et 
Barge,  tous  présents  audit  acte,  ont  reconnu  avoir  vendu  au 

*  Béatrix  ('poiis;i  Amaury  V  on  121  i.  M.  J.  Maillard  la  nomme  «  Béatrix  de 

Bourg(»gne  Vii'nnois.  » 


NOTRK-DAME  DE  GRANDCHAMP  ^3 

moiia^Hière  de  Grandchanip,  en  Jief  comme  ledit  Regiiaiild  les 
tenait  de  Hugues  de  Giiret,  son  neveu,  8  arpents  de  terre, 
lieu  dit  la  Ponimeraye  et  la  Conche.  pour  le  prix  de  24  livres 
tournois  dont  ils  se  sont  tenus  pour  payés,  avec  promesse  de 
rSarantie. 

1247,  février*  —  Hugues  de  Cureta  comme  seigneur  de  fief  où 
sont  situés  lesdits  8  arpents  de  terre,  confirme  ladite  vente, 
du  consentement  de  Béatrix  sa  femme,  d'Henri  et  Kobert, 
ses  frères.  Il  prie  Jean,  comte  de  Montfort,  du  fïcC  duquel 
ladite  terre  est  mouvante,  d'en  confirmer  la  vente. 

1247,  mai.  —  Simon  iit\s  Psfifhîpres^  chevalier ^  nitiliv  les 
(ions  ffiifs  ftnx  n^îiijifJiixtlr  Gmntlrluunp  ef  les  Het^ffisilions  qulis 
mit  fuites  dans  Ifi  a-nsivi'  f/f  HowlntL 

^  Ego  Simon  de  Espincteriis  notum  facio  omnibus  présentes 
w  litteras  inspecturis  quod  ego  omnes  vineas  quas  viri  reli- 
»»  giosi  abbas  et  convcntus  Grandiscanipi,  ordini,s  premons- 
»  tratensis  acquisiverynt  in  censivis  meiîs  apud  ilodaneum, 
n  videlicet  unant  vineam  que  dicitur  le  Ouais,  quain  emerant 
»  à  Martino  dîcto  Ace,  vineam  defuncti  Roberti  de  (ianibeis^ 
»*  niilitis,  quaterteriim  quod  babueriint  de  Radidpbo.  dicto 
Berdc*L  fiualerteruiu  îubernagii  ^  ;  vineam  quani  emerant  à 
Steijhcino  dicto  (rétranglé)  slrangiilatu.s,  vinoam  quam 
emerant  de  Adam  raruiûro*  unam  peciam  vinee  quam 
habuernntde  eleemo  synfi  defuncte  lîsabellej  reHcle  Uadnl- 
phi  Fabri  ;  vineam  quam  liabuerunt  de  det'uncto  Tureio. 
dicto  Poutrel;  vineam  defuncte  Heudeborgie;  quamdain 
peciam  quam  habnerunt  a  defuncto  Theobaldo,  clerico; 
volui,  landavi  et  concessi  ecclelie  fTrandtscampi,  nicîiil 
mihi  vel  raeis  heredibus  retînen»  in  dictis  vineis  prêter 
census  meos.  Promisi  in  super  quod  contra  dictas  acqnisi- 
tinnes  per  me  vel  per  alium  non  veniain  in  Cuturnm.  In 
cujus  reî  testimonium  et  munimen  ad  peticionem  dictorum 

Ail  Borgis,  ilil  le  Irxle  de  lliiVfntaiir. 

^  On  Irwuve  vens  12(>3  :  «  Eud^s  Btiuneau,  nom  prourc  [Ardiives  historiques 
(lu  diocôs»;  de  CImrth's,  p.  m,  ^25  iliVriubri'  i81ït>L  reul-i^tre  fatit-il  ici  tra- 
<luirc  «^1'  mol  (Kii  fi  iMiiRiier  «  :  en  efîrl,  *»ii  1257  ri  nuparavaiil,  oii  trouve  au 
^^Jjel  d'uïje  rcnlt^'j  un  maître  des  Lionehers,  l\  ttlnis  *^\  ailleurs  sans  dtinle  :  -^  per 
'nîiïuis  magi^tt'i  catnificum  »  (Inslojiv  ties  Templieis,  p.  llîi|. 


J 


174  ABBB  GAUTIER 

>>  abbatis  et  convenlûs  présentes  litteras  scribi  feci  et  sigilli 
»  mei  impressione  roboravi.  Datum  an*  Dni  m?  ducent**  qua- 
*)  drag®  sept*,  mense  maio  »  (Archives  de  Versailles). 

1248-1201.  —  Guillaume  l'^  5*  abbé,  est  cité  dans  la  charte 
ci-après  de  Jean  1",  comte  de  Montfort,  juillet  1248. 

1248,  juillet.  —  Raould  de  Bourdonné,  chevalier,  remet  à 
Tabbé  et  aux  religieux  de  Grandchamp  une  coutume  qu'il 
avait  dans  leurs  bois  de  Houel  et  de  la  Perrière,  et  leur 
donne  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  ses  amis,  du 
consentement  d'Héliscnde,  sa  femme,  une  pièce  de  pré  appelé 
le  pré  Clichet,  sans  en  rien  réserver,  ni  pour  lui,  ni  pour  ses 
hoirs  (Inventaire). 

1248,  juillet.  —  Jcnn  7^%  roinlo  do  Montfort,  con firme  les 
donations  fuites  par  ses  ancêtres  à  F  abbaye  de  Grandcbanip,  et 
en  ajoute  de  nouvelles, 

Carta  Johannis,  comitis  Montisfortis. 

«  Venerabilibus  dilectis  in  Xristo  abbati  totique  conven- 
»  tui  Grandiscampi ,  Johannes  de  Monteforti,  Dei  Provi- 
»  dentiâ  dux  Narbono,  comes  Tolose,  Worcestrii  et  Leces- 
»  trie,  vice  comes  Bitterie  et  Carcassone,  Salutem  in  Dno  » 
(suit  le  préambule  de  la  charte  de  Simon  IV  (1216)...  Le 
texte  de  1248  continue  «  ad  preces  venerabilis  et  dilecti 
»  Patris  Willelmi,  abbatis,  et  conventûs  vestri,  in  hâc  solâ 
»  cartâ  fecimus  annotari...  Pro  sainte  igitur  anime  nostre  ac 
»  eorum  de  quibus  est  exprcssum,  in  titulo  eleemosyne... 
»  dedimns  et  concessimus  occlctie  vestre  memorate...  Gran- 
»  dem  campum  et  totum  nemus  usque  in  villam  de  Couldreis 
»  (le  Coudray)...  jus  quoque  patronatus  eccletiarum  sancti 
»  Projecti  (église  de  Saint-Project  démolie  vers  1800)  *  et 
»  sancti  Lcodegarii  in  aquilinâ  ;  ducenta  arpenta  terre  ara- 
»  bilis  juxtà  locum  de  Grandicampo  et  quatuor  arpenta 
»  nemoris  in  loco  qui  vocatur  Ferraria  (la  Perrière)  et  tri- 


*  Prieure  ilc  rorilrc  de  Préinoiilré,  revenu,  année  commune,  1000  fr.  (I709i, 
5r)()fr.  en  I7;W. 


NOTRE -D AMR  DK  GRANDCIIAMP 


175 


ginta  arpenta  terre  arabilis  cum  tribus  hospitibns  Feuchc- 
rolii  iFeucherolles)  et  apud  Ogis  viginta  quatuor  arpoûta 
et  laciun  ipsuni  qui  (lieiturOanibezioluni  iGambai^eyilf  ruiii 
suis  justis  pertîiientiis  et  cum  unini  jure,  daiuinio  et  liber- 
tate.  Insuper  dedimus  vobis  quadrai^inta  quatuor  îibras 
parisienses  super  census  et  tolam  receptioueui  nastram 
Montisfortis  in  festo  omnium  isanctorum;  triginta  quoque 
et  duas  Iibras  parisienses  io  censu  nostro  de  Hosdeneo 
(Houdan)  et  novem  oiodios  bladi  in  mulendino  nostro  qnod 
dicitur  Senescalli  (du  sënëchalj..,  et  etiam  quindocim  Iibras 
parisienses  super  census  nostros  de  Gambeis  (Gambais)  et 
Espineta  (rÈpînette}  in  festo  sancti  Remigii;  et  uiium  modiuni 
bladi  in  niolendino  uostro  magno  de  Condeto  (Condé-sur- 
Vesgre)  et  unum  sextarium  in  parvo,  et  septem  hospites  in 
dicta  villa  situâtes  cum  dominio  et  libertate.  Pretereà  con- 
cessimus  vobis  in  villa  nostrâ  de  H  odeur  unum  hospitium  * 
et  unam  hostisiam  apud  Curetum  (Gurot)^  cum  suis  perti- 
nentiis,  videlicet  hortos,  vineas.  terras  cum  septem  arpontis 
prati*.xoncessimus  etiam  centum  et  sexaginta  arpenta  terre 
jnxta  Altura  Brollium  (Haut-Breuil)  pro  uno  capellaiio  qui 
singuUs  septimanis  et  in  perpetuum  in  capelU^  béate  vir- 
ginis  et  martyris  Cathariue  [missani;  celebrare  tenebitur. 
Etiam  dedi  vobis  omnia  hospitia  de  Alto  et  Parvo  BrolUo- 
rum  suis  pertinentiis,  salvo  jure  alieno,  cum  suis  accesso- 
riis,  scilicct  aoiendis,  vendis,  saisinis  et  omnibus  aliis 
redhibentiisquocumque  modopossent  accidere,  in  censivis 
nichil  mihi  vel  meis  herêdibus  retineus  in  eisdem,  injure 
velin  consuetudine.sivëjurisdictioiie  seu  dominio.  iu  super 
predictas  eleeniosynas  et  donation  es  per  nos  et  anteces- 
sores  nostros  factas,  cum  omni  dominio,  solà  excepta 
magnâ  justitia  tantum  modo,  vobis  et  eccletie  vestre  in 
perpetuum  conflrmamus.  Dedimus  etiam  volji.s  locum  qui 
dicitur  Boscus  Dei,  et  ducenta  arpenta  terre  arabilis,  cmn 
decimis  et  pertinentiis  suis  in  parochiâ  de  Hermerarro 


•  Origine  peul-éUi!  de  rtiospice-hùp^lal  de  Hniidati. 

^  Sur  1.1  faradc  dïiiie  ancieTine  fcnnc  de  liiiret»  on  lit  la  date  dr*  I77i,  jadis 
^ul-t*tr^'  a  rhostise  »  dont  il  est  ici  question. 

^  Chapelle  de  Saink^-Catlierine  de-Rjverayau  lîas-Breuil»  nmimiincdfi  Contlc- 


176  ABBE  GAUTIER 

»  (Hernieray),  cum  omni  jure,  dominio  et  proprietate;  et 
>»  pretereà  quatuor  modios  bladi  in  grangià  nostrù  de  Mereio 
»  (Méré)infràfestuin  omnium  sanctorum,scilicet  très  modios 
»  hybernagii  et  unum  avene,  annualim  persobvendos  ;  quas- 
»  dam  insupor  eleemosynas  ab  antecessoribus  nostris  insti- 
»>  tutas  pcr  villas  nostras,  que  Prébende  vocantur,  occletie 
»>  vestre  in  pcrpetuum  assignamus,  scilicelapud  Hodench  très 
»  prebendas  ac  dimidiam  que  valent  singulis  ebdomadis  duos 
»  solidos  et  obolum  parisienses,  et  apud  Montemforteni  très 
»  que  valent...  viginti  et  unum  denarios...  et  apud  Rupem- 
»  fortem  (Rochefort^  unam  que  valet...  septem  denarios... 
»  Ut  autem  suprà  scriptu  servari  inconcussa  et  inviolata  sine 
»  fine  valeant  per  sanctam  presentem  paginam,  sigilli  nostri 
■  tostimonio  fecimus  roborari,  nos  autem  dictaruni  litterarum 
»  tenorem  volumus,  concedinius,  approbamus  sicut  a  nobis 
»  promittimus  inviolabiliter  observari.  »> 

«  Actum  an"  gratie  mill"»  ducent°  quadrag*»  octav**  mcnse 
»  Julio  >»  (Archives  de  Versailles). 

Xotii.  —  Cette  charte  est  sans  doute  une  copie  de  1084,  sur 
papier  gris,  fort.  Le  mot  «  Johannis  »  remplace  celui  de 
«  Simonis  »  qui  est  barré  sur  ladite  feuille  ;  le  copiste  ayant 
été  probablement  trompé  d\abord  par  Tentière  similitude  du 
Préambule.  Le  titre  porte  :  «  Fondation  de  Jean  Ic^  comte  de 
Montfort,  en  mil  deux  cent  quarante-huit,  au  mois  de  juillet, 
confirmation  par  ledit  comte  des  dons  faits  à  Tabbaye  de 
Grandchamp  par  Amirie,  comtesse  de  Montfort.  etc. 

1248,  décembre.  — Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Robert, 
chevalier,  seigneur  d'Ivry,  confirme  le  bail  à  cens  de  7  sols 
tz  de  rente  d'une  pièce  de  terre  de  l'église  de  Serez,  conte- 
nant un  acre*,  bail  fait  aux  religieux  de  Grandchamp,  par 
Messire  Robert  Bordin,  le  It)  mais  12ÎJ8,  et  Taflranchit  avec 
riiébergemenl  (ou  maison)  qui  s'y  trouve,  de  toute  redevance 
envers  lui,  ne  s'en  retenant  rien  de  tout  ce  qu'il  pouvait  y 
prétendre,  ni  pour  lui,  ni  {nniv  ses  héritiers. 

1240,  Janvier.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  par  lequel  Raouhl, 


'  50  arcs  environ. 


NOTRE-DAME  DE  6RANDCHAMP  177 

dit  Béchavoine,  officier  du  roi  de  France,  donne  aux  abbé 
et  religieux  de  Grandchamp  sa  part  de  tout  le  chanipart 
d'un  champ  de  terre  labourable,  sis  au  terroir  de  Curet,  en 
sa  censive  et  domaine,  qu'il  retient  pour  lui  et  ses  héritiers, 
lequel  champ  tient  de  lui  Raould,  prêtre  de  Curet  (Invent.). 

1249,  14  janvier.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  par  lequel 
Regnauld,  fils  aine  de  Garnier,  seigneur  d'Ormoye  (de 
Urneiâj  *  confirme  la  ratification  faite,  en  juin  1284,  par  son 
père,  du  don  d'une  pièce  de  pré  par  Yves  d'Ornioye,  et  en 
outre  Tamortit  et  la  décharge  pour  toujours  des  12  deniers 
de  cens  retenus  par  son  père,  et  de  tous  autres  droits  et  rede- 
vances. 

1250,  mars.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Henri  de 
Vicray  (ou  Vitray),  écuyer,  confirme  la  donation  faite  aux 
religieux  de  Grandchamp  par  Pierre  de  Sivry^,  prôtre,  de 
5  arpents  de  terre  sis  en  son  fief  d'Ogis,  pour  en  jouir  libre- 
ment et  paisiblement. 

1251,  octobre.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Eudes  de 
Montpinçon,  gentilhomme  (miles)  et  Marie,  sa  femme,  donnent 
au  monastère  et  à  Tabbaye  de  Grandchamp,  pour  le  repos 
de  leurs  âmes  et  faire  leur  anniversaire  :  P  un  setier  de  blé 
à.  prendre  sur  le  principal  moulin  de  Condé-la-Poterie  ^  ; 
S**  un  arpent  de  terre,  i)rès  l'étang  de  Hoël,  avec  une  pièce 
que  Jeanne,  mère  dudit  Eudes,  avait  déjà  donnée  à  la  dite 
abbaye  ;  3^  un  arpent  de  terre  près  la  Fontaine  Garnier  et  la 
!Kéerière  ;  4°  deux  setiers  de  blé  à  prendre  dans  sa  grange 
de  Montpinçon,  ainsi,  que  ladite  abbaye  les  avait  perçus  ci- 
devant  par  la  charité  de  ses  prédécesseurs.  (Inventaire). 

1252,  janvier.  —  Uatiticntion,  pnr  Kudes  do  Monijtinçon,  dos 
rions  faits  par  Svnion  da  Hcautornc, 

a  Ego  Odo  de  Pinciomonte,  miles,  notum  facio  omnibus 

*  Ormoy,  commune  près  Nogeiit-le-Roi. 

2  De  S)Trcio,  Civry-la-Forêt,  canton  de  Houdan. 

'  Condé-sur-Vesgre.  ' 

T.  XUI,  M.  12 


178  ABBE  GAUTIER 

»  présentes  litteras  inspecturis  quod  defunctus  Symon, 
»  miles,  filius  defuncte  Eufemie  de  Basterno  * ,  dedisset  in 
»  puram  et  perpetuam  eleemosynam  venerabilibus  viris 
»  religiosis  abbati  et  conventui  Grandis  Campi  Premons- 
»  tratensis  ordinis,  oninem  campipartem  et  omne  campi- 
»  pastagiuni,  cum  omnibus  redditibus  et  aliis  redhibentiis 
>»  quos  habebat  in  terris  sitis  in  territorio  de  la  Planche 
»  au  Biarly  ego  de  cujus  feodo  movent  predicta,  dictam 
»  eleemosynalionem  volui,  concessi,  ratam  habui  et  accep- 
»  tam  ;  et  omnem  campipartem  et  campipastagium ,  et 
»  omnes  alios  redditus  et  redhibentias  eleemosynatos,  cum 
»  omni  jure  feodali,  dominio  et  quocumque  jure  alio  habe- 
»  bannis  a  el  liabcre  poteramus,  in  puram,  quidam,  perpe- 
»  tuani  eleemosynam  dictis  religiosis;  volens  et  concedens 
»  quôd  dicti  teneant  in  manu  mortuà  omnia  superius  anno- 
»  tata;  promittcus  quod  contra  dictas  eleemosynationes  et 
»  gratificationes,  por  me  a  el  per  alium,  non  veniam  in  futu- 
»  rum,  noc  dictos  roligiosos  compellem  de  cetero  ponere 
)»  extra  manum,  quani  etiam  jam  pridem  firme  ego  et  heredes 
»  mei,  tanquàm  domini  leodi  tenebimur  defendere  et  garan- 
»  tisare  (donationem),  quod  ut  predicta  rata  et  firma  perma- 
»  néant  ego  assensu  et  voluntate  Marie  bone  memorie  uxoris 
»  mee  présentes  sigilli  moi  muniminc  confirmavi.  Actum  an** 
»  Dni  mill"  duccnl®  quinquagesimo  secundo,  mense  Januario  >». 
(Original  en  parchemin  aux  Archives  de  Versailles). 

1252,  janvier.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Hugues  de 
Gurot,  écuyer,  confirme  avec  amortissement,  la  vente  faite 
au  monastère  de  Grandchamp,  par  Eremburge,  veuve 
d*Arnould-le-Boulanger  de  la  Charmoye,  de  2  arpents  1/2  de 
terre,  sis  à  la  Manochère,  que  ladite  dame  tenait  de  Clément 
et  Etienne,  fils  de  défunt  Regnauld  de  Curet,  à  champart  et 
13  (loniers  de  cens,  dont  il  décharge  ledit  monastère  lui 
cédant,  du  consentement  de  Béatrix,  sa  femme,  tout  le  droit 
féodal  et  domaine,  pour  en  jouir  librement,  sans  champart. 

1252,  octobre.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Tolli — 
cialde  Chartres,  par  lequel  Guillaume  de  Marchezais,  écuyer,. 

'  iJeaiilcrne,  paroisse  dfik  Boutigny. 


NOTRE-r>AME  DE  ORANDCHAMP  179 

amortil  et  allraïichit  de  tous  droits  qu'il  pnuvnit  avoir,  avec 
promesse  de  i^'arantie,  les  5  arpents  donnés  aux  rolig:ieux  de 
firamlchamp  par  Fierro  de  Sivry,  prêtre,  en  mars  125<J»  pour 
en  jouir  toute  propri^Hë.  domaine  et  main  morte. 

1252,  dûeernbre*  —   rtuillaunio  des  Orgerus^  chevalier, 
^   êmortit  et  affranchit  de  tons  ses  droits  Téodaux  nn  arpent  rlo 

'lerre labourable,  yis  près  les  hayes  de  Boconcelles,  ci-devant 
donné  et  aumône  aux  abbé  et  religieux  de  ftran^lchamp  par 
Regnaald  du  A[esnil-sur-Aubeton  (ad  Albitiunii  écuyer,  lils 
«le  l'eu  Thomas,  chevalier,  etc.,  à.  la  charge  d'un  anniversaire 
chaque  aimée  dans  leur  église. 

1253,  mars.  — Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  Tofficial 

de  Tarchidiacre  du  Pinserais ,  par  lequel  Thomas,   dit  le 

Moine,  «  reconnu  avoir  vendue  Viiblmye  de  Gntmlrhitmp,  pour 

Je  prix  de  9  liv-  10  stds  tournois,  3  arpents  de  terre  hibuu- 

rable  qu'il  avait  acfpds,  situés  à  Condé-sur-Vosgre,  près  la 

terre  de  Pierre  le  Féron,  prêtre  dudit  Coudé,  lesquels  il 

tenait  d'Eurles  de  \forit[nnçon,  gentilhomme»  à 0  sols  de  cens, 

e^8  9  L  10  sols  tournois  lui  ont  été  payés  par  les  religieux  et 

il   les  en  tient  quittes, 

125:^  mars,  -^  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Eudes  de 
^MToiUpincon,  écnyer,  amortit  lesdits  3  arpents  de  terre,  et  les 
^  .franchit  des  î)  sols  tournois  de  cens  dont  ils  étaient  chargés 

ivers  lui  par  an,  priant  au  surplus  Ouillaumo  de  Condé, 

:uyer»  duquel  il  tient  ladite  terre,  de  confirmer  cette  vente 

-  concession. 


<  Orgero>,  jadis  Bt'Cofjfelles,  Biscancflln-  tSeiiie-ot-OisL'i  ;  son  t'^^lise  située 
'  s^'U  hiimtnui  du  Mfnjtifr  Mn\l  Rulveïnisà  la  IVési-ntaliuu  du  l'rkiird.*  Itasaiiiville, 
^^* f Disse  IÏTnUro|ibe  ;l*oiiillc  du  di<ia^se  de  Cliattres,  1738'K  Avant  cetli'  époque 
^^  àk  UfM.  la  paroisse  i!e  Héroiirelles  *»st  donnée,  avec  celles  de  lïasainville  et 
»^c»iFiviïlc-en-Pinsrtaà>,  doyenné  de  Mîintrs,  k  l'abbave  de  \lannoiUier,  jiar  une 
^'i^te  de  Siiiiit  Yves,   évéqne  d*;  ('di;ytres,  sous  n^serve  d'nii  mis  annuel  de 

*  ^*  .^Is,  a  la  l'éle  diî  fa  rVijtedVte  :  u  Lliio  altaria,  altai  e  sciliiet  de  Hasi'nviikl 
**     «"t  altare  de  Bis<:omdlis. . .  altare  eLiam  de   Bovenivillù...  monadns  majoris 

•  ûionasterii  pprpelualiter  habenda  foncessnniis..,  eu  tondiliotie  ut^  sirigulis 
**  ^rttiis,  non  pnrlicijianie  anhidiarono,  fciisuin  X  solidonnu  in  feslivitale  l^etite- 
»    Oisies^  à  inonachis  Kpiscopus  lial)eat  »,  (Archives  historiques  du  diocèse  de 


180  ABBÉ  GAUTIER 

1254,  janvier.  —  Extrait  d*un  acte  latin  par  lequel  Ouillaume 
de  Beauvoir  (de  belle  videre),  écuyer,  promet  de  garantir 
un  arpent  de  terre  à  Ogis,  P®  de  Serville,  devant  la  porte  de 
la  grange,  aux  religieux  de  Grandchamp,  lequel  leur  avait 
été  donné  en  pure  aumône  par  feu  Michel,  chevalier. 

1255,  11  novembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin, passé  devant 
Tofflcial  de  Tarchidiacre  du  Pinserais,  par  lequel  Guillaume 
Bégulier,  de  Condé-sur-Vesgre,  du  consentement  d'Alix,  sa 
femme,  fait  remise  aux  religieux  de  Grandchamp  d'un  setier, 
moitié  froment,  moitié  avoine,  sur  les  0  qu'il  avait  à  prendre 
par  an  sur  leur  grange  d'Ogis,  mesure  de  Dreux,  et  leur  vend 
5  autres  setiers  pour  18  sols  tournois,  afin  d'en  jouir  en  main 
morte,  etc. 

1255,  décembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant 
l'oïlicial  de  Tarchidiacre  du  Pinserais,  par  lequel  Pierre,  dit 
Touraye,  fils  de  défunt  Etienne  de  Modon,  et  Guillaume  de 
Courcelles,  tous  deux  écuyers,  amortissent  et  afiranchissent 
de  tous  droits  qu'ils  pouvaient  avoir,  les  5  arpents  de  terre 
sis  proche  la  grange  d'Ogis,  du  don  de  Pierre  de  Civry, 
prêtre.  (Inv«*). 

1255,  janvier  (1250,  n.  st.).  —  I^urCj  comtesse  de  Montforl^ 
ratifie  et  amortit  le  don  fait  par  Jean,  son  frère,  à  fahbayc  de 
Grandchamp,  de  200  arpents  de  terre  composant  le  fief  du 
Bois-Dieu,  paroisse  dfllcrmeray. 

«  Univorsis  présentes  litteras  inspecturis,  Laura  de  Mont- 
»  forti,  salutom  in  Dno.  Notum  facimus  quod  cûm  pie 
»  momoric  Johannes,  quondàm  comes  Montisfortis,  frater 
»  noster  Karissimus  dedisset  in  eleemosynam  vins  religiosis 
»  abbati  et  conventiii  Grandiscampi  duccnta  arpenta  terre 
»  in  bosco  qui  dicitur  Boscus  Dei,  nos  dictam  eleemosynam 
»  vohimus,  concedimus  et  approbamus,  et  quidquid  juris 
»  habebamus,  seu  habere  poteramus  in  dictis  ducentis 
»  arpontis  terre  quictanms  ex  nunc  in  futurum  dictis  reli- 
»  giosis,  ob  remodium  anime  noslre  et  antessorum  nostro- 
»>  rum,  tencndam?  ab  eis  in  perpetuum,  libère,  pacifiée  et 
»  quietè.  Quod  ut  ratuni  et  firmam  permaneat,  présentes  lit- 
»  tcras  sigilli  nostri  niunimine  fecimus  confirmari.    Actum  - 


f 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  181 

»>  an*»  Dni  m'ûV*  CC**  quinquagesimo  quinto,  mense  janua- 
»  rio  »  *.  (Scellé  sur  lacs  de  lil  blanc,  «  avec  cyre  ou  paste  » 
blanche,  portant  impression  d'une  femme  et  «  escripture  » 
tout  à  Tentour). 

12oG,  février  (1257).  —  Laure,  comtesse  de  Monl/brt,  ratifie 
les  dons  faits  par  A  maiiry,  son  pi're, 

Carta  Lore  de  Montoforti  de  eleemosynà  Almarici,  con- 
dâm  comitis  Montisfortis. 

j>  Ego  Lorade  Monteforti,  dna  de  Sparnone^,  omnibus  hec 

»  vîsuris  notum  facio  quod  ciim  Karissimus,  Pater  noster 

»  Almaricus  bone  memorie,  condàm  cornes  Montisfortis,  ob 

»  remedium  anime  sue,  legaverit,  proutin  tostamento  suo 

»  vidi  pleiâus  contineri,  viginta  libras  parisicnses    annui 

»  redditûs  pro  tunicis  emcndis  ad  usus  pauporum,  capiendas 

»  videlicet  ad  census  de  Bareteriâ   medictatcm,  reliquam 

»  verô  medietatem  ad  census  de  Pascero  (Passorio),  siiigulis 

»  annis  in  festosancti  Remigii,  in  capite  octobris  devidendis 

»>  ipsis  pauperibus,  unam  medietatem  por  manus  abbatis  do 

>»  vallibus  sarnarii;  alteram  vero  per  manus  abbtis  Grandis- 

»  cainpi.  Ego  prenominata  Lora  eamdem  voluntatem  prefati 

»  genitoris  mei  volens  benigniter  prosequi  et  ad  effcctum 

»  ducere,  prodictum  legatum  ratum  habeo  et  confirme,  et 

»  pro  remédie  anime  ipsius  patris  et  mee  (matris?)  Volo  et 

*>  assigne  quôd  de  predictis  viginti  libris  capianlur  decem 

»  libre  parisienses,  singulis  annis,  ad  census  meos  de  Bara- 

»   terià  in  termine  suprà  scripto  par  manus...  Abbtis  Grandis- 

»  campi,  pro  tunicis,   sicut  dictum   est,  adusus  pauperum 

»  emendis,  et  per  ipsum  abbatem  qui  pro  tempore  obfuerit 

*»  per  terram  Montisfortis  solummodo,  prout  melius  expedire 

»  viderit  pauperibus,  infeste  onmium  sanctorum  dividendis; 

*>   ità  tamen  ut  de  prefatâ  pecuniâ,  sivè  tunicis,  nichil  in  usus 

*>  abbacie  prenotate  convertatur.  Quod  ut  robur  et  firmita- 

»  tem  perpetuam   obtineat,    présentes   litteras   sigilli  mei 

»  munimine  confirmavi.  Actum  n''  Dni  milP  CC°  quinquage- 

^>  simo  sexto,  mense  februario  ».  (Arch.  de  Seine-et-Oise). 

*  Copie  du  XV1«  sièele  aux  Archives  de  Rambouillet.   (Communiqué  par 
M.  A.  de  Dion). 

'  Epernon  échut  à  Marguerite  de  Montfort,  selon  M.  J.  Maillard. 


18S  ABBÉ  GAUTIER 

125G,  avril.  —  liatiiication  et  amortissement  du  don  du  Bois- 
dc-Dicu,  par  Jean  m  de  Neslo  [fils  du],  comte  de  Soissons\ 
beau'frrre  de  Laure,  comtesse  de  Mont  fort. 

«  Johannos  filins  comitis  suessionensis,  dominus  de  Chi- 
»  meio  (Chiinay),  et  Margarita  ejus  uxor,  universis  présentes 
»  litteras  inspectnris,  salntem  in  Dno.  NoA^erit  universilas 
»  A'estra  qnod  nos  volumus,  concedimus  et  approbanius 
»  qnod  religiosi  viri  abbas  et  conventus  Grandiscanipi  ha- 
»  béant  et  in  perpetuûni  possideant  ducenta  arpenta  terre 
»  arabilis  sita  in  loco  qui  dicitur  JJoseus  Dei,  que  karissimus 
»  Frater  noster  Johannes,  bone  memorie,  cornes  quondâni 
»  Montisfortis ,  dédit  et  concessit  in  puram  et  perpetuam 
»  eleeniosynam  abbatie  predicte.  Et  quidquid  nos  con- 
»  suetudinisscujurisdictionis  habebanius  seu  habere  potera- 
»  mus  in  predictis  ducentis  arpentis  terre,  penitûs  quictamus 
»  abbati  et  conventui  suprà  dictis;  promittentes  bonà  fide 
»  quod  contra  eleeniosynam  istam  nec  per  nos,  nec  peralium 
»  A'eniam  in  futurum.  In  cujus  rei  testimonium  et  munimem 
»  presenlibuslilterissigillanostraduximusapponenda,Actum 
»  an®  Dfti  M**  CC°  quinquagesiino  sexto,  mense  aprili.  »  (Non 
signé,  mais  scellé  de  deux  scelx  de  cyre  en  paste  blanche 
pendant  à  deulx  lacs  de  parchemin.  Tun  portant  la  figure 
d'un  lion  et  Tautre  d'une  femme,  ayant  les  deulx  sceaulx 
escripture  tout  à  Tentour  ^. 

1258,  25  juillet.  —  Confirmation  et,.,  amortissement  faits  à 
l'abbaye  de  Grandcbamp,  par  Kudes  de  Montpinson,  chevalier, 
et  Marie,  sa  femme,  d'un  pré  à  Adainvilîle,  du  don  de  Pierre  de 
IJeauterne,  écuyer. 

«  Universis  présentes  litteras  inspectnris,  Odo  de  Montepi- 
»  cheo^  (de  Pinciomonte),  miles,  salutem  in  Dno.  Notum  sit 
»  quod  Petrus  de  Halterno,  scutarius,  dédit  et  legavit  ecdelie 


'  Sceau  (lo  Jean  111  de  Nesle,  comte  de  Soissoiis;  «  d'azur  semé  de  fleurs  de 
lis  d'or,  au  lion  d'or  brochaut  sur  le  tout.  {\\  Anselme). 

-  Ladite  copir  a  vit  eollationnée  aux  orij^inaulx,  en  la  présence  de  religieuse 
personne  fn-re  Biaise  Noël,  prieur  claustral  de  ladite  abbaye,  et  procureur  des 
abbé  et  religieux  dudit  lieu,  par  moi  {^retli(T  du  bailliage  d'Epenion,  soubsigué, 
le  mardi  dix-neuvièmejourdWpvril,  Tan  mil  cinq  cent  soixante-neuf.  «J.  Huast.  » 
(Communiqué  par  M.  A.  de  Dion). 

'  Montpicliou,  dans  Tinventaire  de  1720,  pour  «  .Montpinson  ». 


NOTRE-DABfE  DE  GRANDGHAMP  183 

»  Beale  Marie  de  Grandicampo,  et  canonicis  ejusdem  loci, 
»  in  plenâ  voluntate  suâ,  nobis  annuentibus  \  in  puram  et 
»  perpetuam  eleemosynam ,  quoddam  pratum  situm  apud 
))  Adenvillam,  infeodo  nostro.  Quam  donationem  et  legatio- 
»)  neni  prati  volumus,  laudamus,  concessinius  et  approba- 
i  mus,  nichil  juris  seudominii  vel  alicujus  redhibentic  nobis 
»)  vel  heredibus  nostris  in  dicto  prato  retinentos  ;  volentes 
»  quod  dicti  canonici  teneant  ainodo  in  manu  mortuà  pratum 
»►  suprà  dictum.  Jn  cujus  rei  testimonium  présentes  litteras 
•  sigilli  nostri  munimine  sigillavimus.  Actum  an^  Dni  ^PC°C°L® 
»>  octavo  die  vigesimo  quinto  Jnlii,  in  festo  sanctorum,  Jacobi 
i  et  Xristophori  ».  (Arch.  de  Versailles). 

12G0,  9  novembre.  —  Guillaume  P^  abbé  de  Grandchamp, 
permet  à  l'abbé  de  Neauphle-le-Vieux  de  faire  célébrer  le 
service  pour  lequel  Henry  du  Mesnil-sur-Aubeton,  paroisse 
de  S.  Project,  lui  a  laissé  8  livres  de  rente.  (Histoire  de  l'ab- 
baye de  Coulombs). 

1201,  mai.  —  Les  religieux  de  Grandchamp  s'engagent  à 
célébrer  un  anniversaire  pour  Jean  Larcher,  seigneur 
d'Adainville,  à  cause  du  don  d'un  pré  proche  l'étang  du  gué 
Porcheret. 

12G2-1270.  —  Germain,  0®  abbé  de  Grandchamp,  est  cité 
ea  mai  12G9,  dans  l'airranchisseinent,  par  Guillaume  des 
Pinthières,  de  vignes  à  Houdan,  comme  nous  le  verrons  à 
cette  date  dans  une  charte  latine. 


1205,  juillet.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  l'oïïl- 
cial  de  Tarchidiacre  de  Chartres,  doyen  d'Epernon,  par  lequel 
Ganiier  de  Guast  (Gayes,  Gas),  prêtre,  rachète,  au  moyen  de 
6  livres  chartraines,  la  moitié  de  la  dîme  de  Ponceaux  (Pon- 
cellorum),  paroisse  de  S.  Martiu-de-Nigelles,  engagée  à 
Tabbaye  de  Grandchamp,  par  Pierre  Tarzon  do  Guast  et 
Mathilde,  sa  femme,  sur  des  terres  situées  en  la  paroisse 


*  Gautier  du  Mesnil  Regnàult,  du  conseutemcnt  do.  Jeanne,  sa  femme,  con- 
firme ce  don  et  rafTranchit  de  3  deniers  de  cens. 


IS4        '  ABBB  GAUTIER 

d'Ecrosncs  ^Scronis),de  laquelle  somme  de  6  livres,  Etienne, 
procureur  de  Tabbaye,  a  quitté  ledit  Garnier* 

12GÔ,  21  août.  —  Extrait  d  un  acte  latin,  daté  de  Coodé, 
diocèse  d'Evreux,  le  12  des  Calendes  de  sei)teniV>re ,  par 
lequel  Raould  IV  de  Chevry,  ëvèque  d'Evreux  (l^vi-12ijfJ), 
ratitie  et  approuve  la  sentence  arbitrale,  rendue  par  Etienne^ 
archidiacre  de  Cl^iartres,  et  Jean  de  Montfort.  chanoine 
d'Eireux,  sur  le  dilTérend  entre  les  abbé  et  religieux  de 
Graiidchamp^  et  Roger,  curé  de  SércK,  an  sujet  de  la  moitié 
des  dimes  de  lin  et  de  chanvre  dans  ladite  paroisse,  il  con-  1 
firme  donc  auxdits  religieux  cette  moitié  de  dîmes  pour  la 
posséder  ]>ajâiblenient.  comiae  ils  jouisi^aient  de  la  moitié 
des  autres  dimes^  savoir  :  blé,  orge,  avoine^  vei^ca***,  viii,  I 
pain  et  autres  légumes*  à  la  charge  néanmoins  de  payer  au 
curé  de  Serez,  tous  les  ans,  au  jour  do  S.  Remy^  3  sols  tour- 
noiz  de  rente  à  prendre  sur  les  maisons  et  terres  qulls  pos- 
sèdent dans  ladite  paroisse  et  qui  tiennent  à  la  cure  ou  église 
dudît  lieu.  (Inv^*}, 

1265,  décembre.  —  Don  de  ffptix  seiiers  de  hié,  pur  Jenn  dû] 
Vi/Ieiteuve,  éeuvepf  el  Amt^lie,  sa  /einnte^ 


i 


«  1^0  Johannes  de  Yillanovâ  \  miles»  notum  facio  omnibus 
»  présentes  litteras  inspecturis  quod  ego  et  Amelina,  uxor 
»  mea  benigna,  assensu  et  voluntate  Alraaricit  fllii  inei  Primo- 
n  geniti,  nec  non  et  aliorum  liberorum  meorum,  dedimus  et 
»  concessimus  ob  remedium  anime  mee,  et  propter  anniversa- 
r»  rium  nostrum  et antecessorum  meorum  faciendum,  in  piiram 
»  et  perpétua  m  eleemosynam  religiosis  venerabilibus  abbati 
1»  et  conventui  Grandiscampi  Premonstratensis  ordjnis  duos 
»  sext^rios  bladi  ad  mensuram  do  Sparnone,  habeudos  et 
ïv  capiendos  à  dictis  abbate  et  coivventu,  vel  eorutnmandato, 
»*  ex  nunc  In  futiirum,  singulis  annis  in  festo  sancti  Remigiî,  1 
>*  in  grangîâ  noslrà  de  Villanovà;  promitt entes  quod  contra 
n  dictam  eleemosynam  dictis  abbati  ac  conventui  à  vobis 
w  factam  per  nos  vel  per  alium  non  veniemus  în  futurum, 


*  Villeneuve  «  S.  Nicolas  »,  d'après  le  titre  des  Archives  de  Versailles,  à  tort, 
selon  le  contexte. 


I 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCIIAMP  i.85 

»  imo  tàm  nos  quàm  heredes  nostri  sivè  successores,  seu 
»  quicumque  tenuerint  dictam  granchiam  meam,  dictosduos 
»»  sextarios  dictis  abbati  et  conveniui,  vel  eorum  mandate, 
j>  singulis  annis  in  fcsto  sancti  Remigii,  reddere  tenebuntur, 
»  et  etiara  defendere  et  garantisaro.  Et  si  tkm  nos  qiiam 
«  heredes  nostri,  sivè  successores,  seu  quicumque  dictam 
»  granchiam  tenuerint,  pro  solutione  dictorum  duorum  sex- 
•>  tariorum  bladi  dictis  abbati  et  conventui,  vel  eorum  man- 
•»  dato,  ad  dictum  festum  faciendâ  defecerimus,  tàm  nos 
>>  quàm  heredes  nostri,  sivè  successores,  seu  quicumque 
»  dictam  granchiam  pro  tempore  tenuerint,  dictis  abbati  et 
»  conventui  vel  eorum  mandate,  pro  quàlibet  hebdomadâ 
»  dilationis,  sex  denarios  turonenses  pro  amenda  reddere 
»  tenebuntur,  et  ad  hoc  nos  et  heredes  nostros  et  succes- 
)'  sores  quos  cumque  relinquo  obligatos  et  oneratos,  Ego  de 
>>  de  cetero  Johannes,  dnûs  feodi,  dictam  eleemosynam  dic- 
»  tis  abbati  et  conventui,  ut  Deus  est  sanctus,  volui,  laudavi, 
«  et  per  appositionem  sigilli  mei  conlîrmavi,  Jus  et  dominium 
'>  quod  in  dictis  duobus  sextariis  bladi  habobam  et  habere 
»'  poteram,  in  futurum  in  dictes  abbatem  et  conventum 
»  penitus  transfère.  Actum  an"*  Dni  M®  C"  C"  sexagesimo 
»  quinto,  mense  decembri  ».  (Original  aux  Archives  de  Ver- 
sailles). 

1206,  mai.  —  Extrait  d'un  acte  latin  i)ar  lequel  Henri  de 
Vicray  (de  Yicreie) ,  gentilhomme,  du  consentement  et  de  la 
ATolonté  d'Ide,  sa  femme,  d'Amaury,  son  fils  aîné,  et  de  ses 
a.utres  enfanta,  conlirme  et  amortit  la  donation  que  Jeanne, 
Sa  mère,  avait  faite  à  Tabbaye  de  (îrandchamp  d'un  arpent 
cie  terre  labourable,  situé  proche  Mulcent  '  et  reconnaît 
l^avoir  reçu  des  abbé  et  couvent  de  Grandchamp,  pour  le 
t.<5nir  d'eux  à  raison  de  4  sols  six  deniers,  payables  chaque 
^  nnée  dans  l'octave  de  S.  Remy,  à  quoi  il  s'oblige  sous  peine 
il^amende  de  0  deniers  par  jour  de  délai. 

1209.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  passé  devant  reiîicial  de 
l'archidiacre  du  Pinserais,  par  lequel  Guillaume  deCourcelles, 

*  Mulcent,  petite  commune  près  de  Scptcuil,  canton  de  Houdan  (  Seine-et- 
Oisc). 


186  ABBÉ  GAUTIER 

écuycr.  amortit  2  pièces  de  terre  k  Forget  et  Ogis,  du  don  de 
Pierre  Gouyon,  et  Agnès,  sa  femme,  fait  aux  religieux  de 
Grandchamp,  à  la  charge  r/V/w  anniversaire  dans  leur  église 
pour  le  repos  de  leurs  âmes, 

1209,  mai.  —  Guillaume  des  Pinlhirres,  écurer,  du  consente- 
ment de  Pétronille,  sa  femme,  amortit  de  fout  droit,  toutes  les 
vignes  sises  à  Houdan,  tant  de  don  que  d'acquisition»  apparte- 
nant aux  religieux  de  Granchamp  et  en  outre  5  sols  tournoiz 
payables  par  an  au  jour  de  S.  Ilemy, 

«  Ego  Guillemus  de  Espincteriis ,  armiger,  notum  facio 
)>  omnibus  présentes  litteras  inspecturis  quod  ego,  assensu  et 
»  A^oluntate  Pétronille  unoris  mee,  A'oloet  concedo,  ob  since- 
»  ram  dilectionem  quam  ergà  antecessores  meos  hactenùs 
»  habuerunt  viri  religiosi  abbas  et  conventus  Grandiscampi 
»  et  propter  anniversarium  nostrum  in  ecclesiâ  sua  singulis 
>)  annis  faciendum,  quod  ipsi  teneant  et  in  manu  mortuâ  pos- 
»  sideant,  tamquàm  perpetuum  dominium  et  in  proprictatem, 
»  libère,  pacificè  et  quietè,  et  sine  coactione  vendendi, 
»  vol  extra  nianum  suani  ponendi,  omnes  illas  vineas  quas 
>)  usque  in  hodiernum  diom  apud  Hosdaneum,  tàm  ratione 
»  censive  quàm  ratione  campi  partis,  in  feodo  et  dominio  et 
»  censivâ  meâ  acquisiorunt.  Volo  etiam  quod  ipsi  recipiant 
»  et  habeant  et  possideant,  singulis  annis,  infeste  sancti 
»  Remigii,  quinque  solides  turonenses,  quos  dédit  oisdem, 
)>  nomine  olcemosyne,  dofuncta  Kustachia,  mater  pie  inemorie 
»  Symonis  de  Espincteriis,  militis,  quondkm  patris  moi.  modo 
»  quo  ipsi  eos  antèa  haberc  et  recipere  consueverant. 
»  Insuper  volo  et  concède  quod  ipsi  teneant  et  in  manu 
»  mortuâ  possideant,  et  sine  coactione  vendendi;  vel  extra 
»  manum  suam  ponendi,  unum  arpentum  et  dimidium  terre 
»  cultibilis  situm  in  territorio  quod  vocatur  «  marc  d'argent. 
»)  intrà  terram  Presbyteri  de  Hosdaneo  et  terram  Roberti  le 
>»  cirier;  Quod  arpentum  et  dimidium  terre  dono  eisdem 
»)  religiosis  et  concedo,  assensu  et  voluntate  dicte  Pétronille, 
»  unoris  mee,  quiclum  ab  omni  campitarte  et  campipastagio 
»  et  censu  et  omnibus  aliis  redhibentiis  quibuscumque,  in 
»  cscambium  cujusdam  sextarii  bladi  quod  habuerunt  de  censivâ 
»  dicti  Symonis  de  Espincteriis.  militis,  quondàm  patris  mei  ; 


!€aTHK-J>AMK  UK  f}RAm>CEAXP  J81 

"ïTquod  sextarium  bladi  in  granrhià  meà  iU>  P^pinirriis.  sin- 
>>  gulis  aniiis,  in  fosto  saneti  Rmiigii,  haljere  v\  recipero 
»  idem  consueveranl.  Orano  jus  dominii  et  pruprietatteni  et 
»  quodcumque  jus  in  cHctis  \mh  ahipi^is,  ut  tli<Miuii  est, 
^»  acquï.sitis,  et  iu  «ïietis  quiiiqiie  solidis  liiroiKMisîi>us  et  in 
'>  dicto  arpento  et  diniidin  (nrrn  quod  habeham  vrl  habere 
H  poteram,  in  dictes  abbatom  et  cnnventiiiii  (^x  me  penitns 

*  transferendo;  iiiehil  juris  aut  antique  ron^suetudinis  .seu 
•*  redhibentie  cujuscuuique  niihi  vel  ineisheredibus  retineus 
»  in  eisdoni.  Imo  tàm  dictas  vineas  quàm  dietani  terrani  et 
►►  dietos  quiuque  ^oli^iûs  turùnz»  quaiUiim  in  me  est,  murti- 

*  fleo  et  prornitto,  fide  perfectâ»  corpurali,  in  nmnn  H,  trn- 

«  tris  Gernmni  nostn\  nlihalis  dirti  /or/,  quod  centra  promissa 

•*  \el  aliquid  de  promissis,  per  me  vel  per  alium,  non  voniani 

>♦  in  fntnrnm.   Inio    emnia   et  singula   prout  sn  péri  us   sunt 

»  expressa,  promitto  me  ïlde,  ut  Deus  est  sanrtus,  perfeetâ, 

»>  corpurali,  ^arantîî^arc  dictis  rcligiosia  et  defendere,  tau- 

"  quàm  Imfîs  feodi  legitimus,  contra  omnes  et  V(do  et  coocodo 

'•  quod  dicli  abba>5  et  oonventns  t!e  dictis  vineis  et  de  dicta 

"   ten*à  et  «le  quinque  solidis  Uirônz.   acqnisitis  in  feodo  et 

»    dominio  et  censivà  me/i,  pnrè  et  absolutù  snam  plenam 

'    faciant  volimtateni,  vendendo  sivê  alienando,  sivë  alio  quo 

cumqne  modOt  profit  mbi  meliùs  viderint  expodire;  et  si 
contingat  qmid  fraires  mei,  seu  alîqni  ab  ipsis  cansani 
habentes  contra  promissa  vel  aliquid  de  pronnssis  veniautt 
«t  dictos  abbateïu  et  conventum  super  eisdem  perturbent, 
Tel  impediant  quominOs  ipsi  de  possessionn  dictaruiu 
Tinearum  et  solidorum  turon,  et  dicti  arpenU  et  dimidii 
libère  fruantur,  prout  snperius  est  expressuni,  dicti  abbas 
et  conventus  dictmn  sextarium  bladi  in  granrbià  nieâ  de 
Espincteriis,  singtdis  annis,  in  lesto  sancti  Uemigii,  capiant 
et  habeant,  sicut  aulèa  capere  et  habere  consueverant, 
^t  ego  et  heredes  mei.  sive  successores  «fui  cnnique  dictis 
libbati  et  conventui  sex  libras  tnronz,  pro  dampuis  et  pro 
iisuris  reddere  tf*nebimur,  et  ad  hec  et  adomnia  etsingula, 
prout  superiùs  sunt  expressa,  tenenda  et  facienda  oblige 
tue  ergà  dicios  abbatejn  et  conventum^  seu  liereiles  uieos 
cura  eorum  successoribus  universis  et  singulis,  relinquo 
obligatos  et  etiam  oneratos,  que  nt  predicta  rata  et  firma 
"^  permaneant,  ego  présentes  litteras  sigillo  meo  conflrmavi* 


A 


188  ABBÉ  GAUTIER 

»  Actum  an®  Dfii  M^^C^^C^LX^^nono,  mensemaio  ».  (Archives 
de  Seine-et-Oise). 

1269,  juillet.  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Raould  de 
Spedon,  chanoine  d'Evreux,  pour  le  salut  de  son  âme  et  de 
celle  de  feu  Pierre,  son  oncle,  autrefois  curé  de  S.  Martin  de 
Bourdonné,  donne  ù  l'abbaye  et  monastère  de  Grandchamp,  un 
pré  qu'il  avait  audit  Bourdonné,  situé  près  le  moulin  de 
Valois,  entre  le  pré  qui  fut  à  Guérin  de  Beausse  et  celui  que 
les  religieux  possèdent  depuis  longtemps  en  ce  lieu  ;  lequel 
pré  le  donateur  tenait  de  Thomas  des  Barres  à  3  deniers  de 
cens  par  an,  à  la  Toussaint,  à  la  charge  par  les  abbé  et  reli- 
gieux d'un  anniversaire,  par  an,  pour  lame  de  son  oncle,  et  un 
pour  la  sienne,  tiprès  son  décès,  (Inv*). 

1271-décembre  1283.  —  Jehan  P^  7«  abbé. 

1271,  11  février.  —  A  cette  date,  une  lettre  circulaire 
de  Philippe  III,  dit  le  Hardi,  était  adressée  aux  abbayes  du 
royaume  afin  de  demander  des  prières  pour  son  père, 
Louis  IX,  roy  de  France  *  ;  pour  son  frère,  Jean,  comte  de 
Ncvers  ^;  pour  son  beau-frère,  Thibauld,  roy  de  Navarre  '; 
pour  sa  femme  Isabelle  *;  son  chapelain,  Vivien-du-Bois,  est 
porteur  de  ladite  circulaire.  (Cartulaire  Normand,  n**  801). 

Voici  en  quels  termes  éloquents  et  émus,  Tabbé  Jehan 
répond  à  cette  royale  missive  :  «  Abbas  et  conventus  Gran- 
»  discainpi,  carnotcnsis  diœcesis,  excellentissimo  sue  Domino 
»  Philippo,  Dei  gratiâ  régi  Francorum  illustri,  sui  humiles  et 
»  devoti  et  oratores  assidui,  frater,  J.  (ohannes),  ejusdem 
»  permissione  abbas  Grandiscampi  totusque  ejusdem  locicon- 
»  ventus  Carnotensis  diocesis,  subjectionem  cum  orationibus 
»  humilibus  et  devotis.  Litteras  vestras  per  venerabilem  et 
»  discretum  capellanum  vestrum  de  Bosco  exhibitas,  carè 


*  t  1270. 
2 1  3  août  1270. 
3  t  i  décembre  1270. 
*t  23  janvier  1271. 


NOTRB-DAMB  DE  r.RANBCHAMP  iS9 

n  recepîmas,  valde   de  vestris    desolationibus  desolati.  In 
fi  quibus   vidimus  ink^r  cœtora  couU'Uta  iiL  animas    ('elicis 
«  memorie  Domini  Liidovici,  quondarii   illostris  rogis  Fran- 
«  corum,  geiiitoris  vestri  iie«"  non  rtiam  Doinini  Johnnnis) 
8  quondani  conniis  Niveriiensis.  rralris  vestri,  etiajn  Th[eo- 
^  baldi)quond^ini  régis  Navarre,  sororii  ve^trî,  et  etiani  illus- 
»  trisregine  Domine  Isabellis,  uxoris  vestre,  defunctoruni,  piis 
•  missarum  et  devotariini  oratiomuii  suirragiis  divine  miseri- 
'I  cordie  commondenms  et  faeiaioLis  in  ecelesiasticisluris  nobis 
«  subjectiscammendari,  Nos  atti^ndentes  peticioiiem  vestram 
<»  esse  justisîjioiam  cùm  iiichil  sit  quod  clariore  luce  preful- 
!•  geat  quod  nostra  fides  in  principe  et  quod  pioîji  est  orare 
»  pro  mortuis,  et  dilectioneni   quam   predecessores  vestri 
»  ergà  monasteriuni  nostrum  semperhabûereet  vos^  favente 
n  divinâ  eleinentîâ  seniper  habebiti.s  in  fiityrnmjdominalîoni 
«  vestre  iii  vitâ  et  morte,  et  aniniabus  illoruin  pro  qnibus 
^  rogasti,  plenam  participationem  omnium  bonorum  spiri- 
^  tuaîîuni  iàni  in  mirisis  quàm  in  jejuniis  et  orationibns  ac 
**  aliis  serviriis  et  eleeoiosynis  et  bonis  aliis,  dnxinms  conce- 
«  dendnm.  Adèoquod  de  cetero  in  perpehuim,  mngulisannis, 
'>    eonim  aniiiversariom  faciemns  et  in  nostro  martyrologio 
••    lUos  scribemns-  Et  specialiter  qnilibet  nosiriun  sacerdos 
*»    octo  missas  pro  animabnt*  predictornm  defunctorum  celé- 
brabît.  Et  etîam  de  spcciali  gratiâ  quoddarn  annuaîe  pro 
âinmà  iliiistris  genitorîs  vestri   Ludovici  qiiomîâm   régis 
Francornm,  et  illustris  regine  {Isabellis!  uxoris  vestre,  in 
ecclesià  nostrà  et  in  locis  nostris  facienios  celebrari.  Et 
alii  qui  sacerdotes  non  siint  qnisque  tria  p^alteria  dicet 
pro  animabus   (defunctorum)   predictorum.  Quod   Excel- 
lentia  vestra  ad  precem.  dicti  capelîani  vestri.    tenore 
presentinm  duxiniiis  iniiniandum.  Valeat  Excellentia  ves- 
tra in  Domino  Jesu  qui  vos  coiiservet  Eccleî^ie  sueetregno 
vestro  per  tempora  bjngiora,  I)at;\  die  Mercurii  in  festo 
beati  Johannis  apustoli,  anno  Dni  ftr  C**  C"  L*'  XX  primo  »>. 
[CC::ommunique  par  M.  A.  de  Dion,  de  Montrort-l'Amaury). 


1271,  mai.  —  Extrait  d\m  acte  latin  passé  devant  Tofflcial 

<ie  Tarchidiacre  du  Pincerais,  dans  Téglise  de  Chartres,  par 

lequel  Ilitoitid,  prêtre,  curé  de  Ciiret,  donne  nu  nioufisfère  de 

Oraudchatijpj  14  arpents  de  terre  labourable^  dont  11  situés 


190 

près  la  croix  4e  CirrW,  ai  là  eeiiaTe  de  Ei^tild  Béebari 
et  les  trob  uitr»  en  celle  de  b  demoîsiell^  N.  de 
jouxte,  lieo  dit  les  gravieni;  #  eàmrge  pmr  tm  rêti§Êmr 
célébrer  au  Mumrm'smrCf  ^ftèê  mm  motif  dans  leur  éf^Ëne^ 
de  loi  dojuifir,  par  maaim»^  m  rie  durant  ^0  peiiiM 
SO  bboes  ei  £0  OQÎrw.  ^  4  mmiie  de  rm  %^%  deTiil  reeevoi 


1273,  arriL  —  BobeH  êe 
donation  fmie  à  TMé  H  au 
feu  RobeH^  Moapèn^  deS 
à  prendre  mar 


deMiei» 
de 


«  Ego  Robertns  de  Marrhaw;  miUim, 
»  bus  inreseniee  litteras  in 
I*  Robertm  de  Hardies,  qwmàkm  fator  i 
*»  param  et  perpetBam  deenoijfBa 
»  conventoi  Orandinfaiiapi  :  prepier 
m  ecceiiâ  didi  loei,  magiÊUe  êÊuds  i 
»  Béate  Marie  ternentilNis,  fa 
»  et  daos  sextarios  aTeae  soprà  éedmmm  aaaoi  de  CNnc»* 
n  ceriis  perdpmidoa  et  liabendea,  nagniis  «Dnb  à  ApUs 
n  abbate  et  omTeata,  infirà  octaTam  saacfi  Bemigiit  ûi 
n  granchiâ  dectmamiii  de  C^areiu^eiiis,  ad  m^miraiBi  dro* 
>»  censem,  E|go  dictam  eleemoqmam  Toto,  laado,  omcedo  et 
»  approbo,  Tolens  etooncedeosqaoddictiablMis  ei  oomreiitaf 
»  dictos  daossextariosbladi  et  duos  sextarios  aTene,  nomme 
»  eleemosyne,  singolis  aonis  ad  dictam  terminnm  la  grea- 
»  chi  i»«dictà  et  ad  dictam  measoram»  perc^iaat»  kabeaa« 
n  et  in  mana  mortnâ  possideani,  libm     ^     ii::  ,uil.l  . 

f*  quos  jam  dictas  daos  sextarios  bkdî  el  duos  ^extarios 
n  avene,  tam  ego  qaàm  lieredes  mei,  sixh  suc€eitsore«i  quî- 
i»  cumqae  tenebauiur  reddere,  singalii  apDJs,  abUati  et  con- 
n  Tentai  i^edictis,  indictft  granchiâ,  addictuiu   tcrtumum 

»  et  admensaram  prenotatam.  Ad  hoc      '^^  

^  meos  et  saccessores  qaoscamqœ  —  obligalos  et  ^iao 
»  oneratos  —  relinquo  ;  et  ut  predicta  rata  et  firma  penne 
»'  néant,  ego  présentes  litteras  sigilli  mei  munimine  confirmi 
"  Aclum  an-  I>ni  M'CC<>  sepiuagesimo  tertio,  mense  aprili  r 
Arch.  de  Versailles). 


KK-hAMi':  r»i:  ^^ranikiiaS 

1274,  juin*  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Pierre,  dit 
le  Mignon  de  Guillandry,  écuyer,  et  Ouérin  son  frère,  font  à 

Il'abUé  et  couvent  de  Orandrliaiiip,  à  perpétuité,  don  de  0  sols 
■DUTDois  qu'ils  avaient  droit  de  perrevoir  sur  U  arpents  de 
lerre,  sis  dans  le  fief  de  Cwn?/,  dont  ils  jouiront  désormais 
en  toute  propriété  et  domaine.  Vnr  reeon naissance,  les 
^religieux  leur  ont  accorde  la  laveur  de  sp  souv/'nir  d'eux 
^Bofi/es  les  semaines  à  la  messe  qui  se  dit  dans  leur  église 
^Bour  l'âme  de  feu  Robert  de  CureL  leur  frère  *,  et.  de  faire 
^Bdus  les  ans  son  anniversaire  au  jour  de  son  décès  (Invn* 


SI] 


1275,  25  novembre.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel 
falbicn  t/f  Murvhezais,  prefre,  d(uuiê  et  remet  à  Féglisc  et 
aux  chanoines  de  Orandchamp,  a  h  charge  dim  anniversaire 
>ar  chacun  au,  pour  le  repos  de  sou  âme,  3  setiers  de  blé  et 
lutant  d'avoine  qu'il  avait  dn>it  de  perrevoir  par  chacun  au, 
sur  leur  grange  d'Ogis;  il  amortit  de   tous  tli*oits  et  rede- 
vances envers  lui   et  ses  hériliers  ou  ses  succoî^seurs.    5 
arpents  de  terre  labourable,  sis  en  son  fief,  dont  Robert, 
laîre  de  Serville,  leur  avait  donné  2  arpents,  Etienne  Payen, 
rlerc,    un    demi -arpent  ;    un  arpent   1/2  tenu   encore    par 
Hobert  Bandry  et  Simon  Lesué,  et  îe  T/  arpent  qu'ils  avaient 
^Bn^cquis  de  Guillaume  Hui^-ues  et  Alix  sa  fenirae,   pour  en 
^■cuir  en  main  morte  et  domaine  féodal  (Inv^*). 

1278,  7  février  (n.  st.).  —  Donuiion  eomiitionnclle  par  Jean 
e  Conde-sur'\'f\sf/rét  fi  f église  fnture  de  Champ-en'VveIini% 
/,  à  son  dêfnui  à  fnhlmye  des   ]^mix~de'(!ernff)\  ,i  relies  de 
f^rmtàchamp  et  de  Joren\7i!. 

"  De  duobus  *\  sextariis  tàm  bladi  quàm  avene  apud  cam- 
pum  de  Aquilinà,  juxtà  Orajicliiam  monilialium  Portûs- 
Régis,  7  febr.  1278  (n.  st).  Universis  présentes  litteras 
inspecturis  Odicialis  Curie  Pissiaeensis  salutem  in  Dno. 
Noveritis  nos  auno  Domini  millesiruo  durent'  septuag** 
septimo,   die  luiie  post  puriticalioneui  béate   Marie  Vir 

•    ^'oia.   Nous  voyotis  ici  un  cxerapl**  frappant  de  conci'ssîon  du  [invilègo 
^association  spiriturlliî. 

^    11  s'agit  ààu<  II»  texte  ik  3  ïm  tiers  de  blé  el  d'autant  d*avcritic. 


m 


M 


102    •  ABBÉ  GAUTIER 

»  giniSf  vidisse  iestamentum  defuncti  Johannis  de  Gondeto, 
»  sigillatum  quatuor  sigillis  unà  cum  sigillo  proprio  ejus- 
»  dem,  videlicet  sigillo  N...  de  Gambesiolo,  curatî  soi, 
»  Dionysii  filii  dicti  Johannis,  magistri  Johannis  filii  sui,  et 
»  sigillo  Roberti  de  Condeto,  fratris  sui,  quibus  âduciam 
»  adhibemus  quantum  ad  hec,  inquo  testament©  inter 
»  cetera  clausula  que  sequitur  : 

»  Preterea  volo  et  dispono  quod  si  contingat  ecclesiam 
»  fieri  in  Campo  Aquiline,  quod  rector  ecclesie  habeat  et 
»  percipiat  in  horreo  meo  campi  Aquiline,  singulis  annis, 
»  tria  scxtiirin  blmli  et  tria  sexfaria  avene  (annui)  redditûs,  in 
»  festo  sancti  Remigii,  cidem  persolvenda,  ità  tamen  quôd 
»  rector  eccletie  qui  protempore  fu  (erit)  in  die  obitûs  mei, 
»  annivcrsariuni  mcum  in  oadem  ecclesiâ  faciat  et  facere  te 
»  neatur,  Si  vero  in  loco  predic[to]  et  ecclesiam  ut  dictum 
»  est  fieri  non  contingat,  volo  quod  monachi  sivè  conventus 
»  béate  Marie  Vallium  Sarnaii  in  quorum  abbaciâ  meam 
»  sepulturom  elegi,  habeant  et  recipiant,  annis  singulis,  in 
»  festo  beati  Remigii,  très  minas  bladi  et  très  minas  avene, 
»  et  monachi  sivè  conventus  ecclesiarum  Grandis  Campi  et 
»  Gaudii  Vallis,  videlicet  quelibet  eccletia,  unum  sextarium 
»  bladi  et  unam  minam  avene,  singulis  annis  in  eodem  festo 
»  beati  Remigii,  in  horreo  meo  Campi  Aquiline,  ità  quod 
»  faciant  ad  facere  teneantur,  annis  singulis,  anniversarium 
»  meum  in  die  obitûs  mei.  » 

»  Item  testamentun  Eustachie,  relicte  predicti  Johannis  de 
»  Condeto,  sigillatum  sigillo  magistri  de  Gambesiolo,  tune 
»  curati  ejusdem  Eustachie,  cui  sigillo  et  testamento  fidem 
»  adhibemus,  in  quo  testamento  inter  cetera  continetur  dau- 
»  sula  que  sequitur  : 

»  Coterûm  volo  et  ordino  in  testamento  meo  quod  si  con- 
»  tigerit  ecclesiam  fieri  in  Campo  Aquiline  quod  rector 
»  ecclesie  ejusdem  habeat  et  percipiat  annis  singulis,  in  festo 
»  beati  Remigii  in  h[orreo]  nostro  campi  Aquiline,  super 
»  heredcs  seu  successorcs  meos  hereditatem  nostram  dicti 
»  loci  pro  tempore  tenentes  seu  possidentes,  pro  rata  ipsos 
»  contingente  (parte)  tria  sextaria  bladi  et  avene  pro  toto, 
»  pro  annivorsarjo  meo,  annis  singulis,  in  die  obitûs  mei,  in 
»  ipsâ  ecclesiâ  à  rectore  sivè  capellano  loci  ejusdem  faciendo. 
»  Si  vero  ibidem  ecclesiam  fieri  non  contigerit,  volo  quod 


^ 


* 


t 


NOTRE-DAME  DE  GHANBCIIAMP  193 

bacia  Vallîum  Sarnanii  îii  dieto  h[ùrreo]  meo,  anois  sin- 
is»  in  fesk>  beati,  Reraigii  habeai  et  percipiat,  ut 
dîctum  est,  de  predictis  tribus  sextariis  bladi  et  avene  ter- 
tiam  parlem,  et  abbacia  Gr^tndiscanipi  simili  ter  terciam 
partein,  et  abbacia  Gaudii  VaUis  si  militer  tertiam  par- 
tem  ia  dicto  festo  beati  Remigii  »  siciit  superius  est 
expressum,  ità  quod  moiiachi  Lrium  abbaciarum  predic- 
tarum,  annis  singulis,  in  die  ubitùs  mei,  minivevsnrium 
tacïHui  et  facere  teneantur,  etc*,  etc.  » 
>ï  Pretereà  magtster  Johannes  de  Condeto,  clericus,  filius 
et  hères  dictornm  Jobannis  et  Eusiachie,  unà  ciim  aliiSt  et 
executor tei^tanieutorum  eorumdooi..  promisit  fide  prestitâ 
se  satisfacturiim,  anuo  quolibet,  de  celero,  dictis  religiosis 
Vallium  Sernarii  de  dicta  tlonalione  pro  dictis  anniversariis 
faciendis  in  dicta  ecclesiâ  pru  portioue  ipsum  contiagente 
in  premissis,  quamdiu  vixerit  et  predicta  possidebit  et 
heredes  sivè  saccessores  sues,  post  decessum  suum,  pro 
portione  qiieralibet  contingente  in  successione  ipsiua  de 
premissis;  asserens  tamen  in  campe  Aquilioe  nuUameccle- 
siam  post  predicta  legata  sivè  testamenta  fuisse  constilu- 
tam  sivè  institutam»  se  et  heredes  sucs  quoàd  premissa 
tenenda  et  inviolabiîiter  observanda  dictis  religiosis  obli- 
gando;  promittens  sub  dicta  Gdequod  contra  premissa,  vel 
**  aliquid  de  premissis,  vel  per  se  vel  per  alium  non  veniet  in 
>»  futurum,  nec  venire  aliquatenùs  atteniptabit.  In  cujus  rei 
iestimonium  sigillum  nostrum  presentibus  litteris  duximus 
apponendum.  Datnm  ann*'  Domini  M'CC^  septuagesimu  die 
lune  predicta.  »  (Original  en  parchemin,  Inventaire,  p.  14, 
4»  n"  8,  Bibliothèque  nationale,  Cartulaire  des  Vaux-de- 


1. 


Cernay,  p.  751) 


1278,  novembre.  ~  Extrait  d'une  charte  latine  par  laquelle» 
^ï'ean,  comte  de  Soissons,  et  Marguerite,  sa  femme,  du  con- 
sentement de  Jean  leur  fils,  donnent  à  fabbe  et  couvent  de 
(randcharap  une  rente  de  10  livres  parisis  à  prendre  au 
'  Le  lieu  de  Chatnp-en-Yvelitie  îiurail  hxk  situé  sur  b  paroisse  de  Sain  t-Lé^er. 
est  cilé  à  propos  d<'s  fids  qui  en  1218  dépendatfiit  du  Cnrat*^  de  Motitlorl 
\â  cfQS  du  Cliamp  d  Evelîû^  >*  ;  il  est  ruissi  nomiut'  dans  le  r.arlulairo  des 
a.iix-de-G(*may.  Il  y  eût,  dy  resle^  successivement  deux  nitinastères  dans  la 
paroisse  de  Saint-Léger,  dont  un  pneuré  à  Fbnoys  ^ilauet),  J.  ^Liilhird), 

T.  XIIL  M,  rj 


jour  de  saint  Hemi,  sur  les  ceos  de  leur  ville  de  Gambais,  i- 
leur  défaut,  sur  ceux  de  la  Charmoye,  par  échange  de  10  soU  ^^8 
de  rente  qu'ils  devaient  prendre  sur  TEpinette,  ladite  renU^^-^ 
amortie  et  affranchie  de  tous  droits,  pour  en  jouir  en  maiE 
morte. 


12^,  13  décembre.  —  Extrait  d'une  charte  latine  adressée 
aux  abbé  et  religieux  de  Granchamp,  par  laquelle  Jehan  II 
comte  de  Montfort  (et  de  Toulouse,  vicomte  de  Béziers  et  de-» 
Carcassonne),  confirme  toutes  les  donations  que  leur  avaient 
faites  ses  prédécesseurs,  Amaury  V  (1238,  avril)  ;  Jean  1*^ 
(1248,  juillet)  et  même  celles  de  Simon  rv^  (1210,  8  mai).  H 
ratifie  entre  autres  le  don  de  2  maisons,  9  arpents  de  pré  et 
10  arpents  de  terre  par  Regnauld  du  Coudray  ;  celui  de  3  mai- 
sons, 7  arpents  de  pré,  7  arpents  de  terre  proche  le  chemin 
du  Breuil  ;  celui  de  14  arpents  proche  la  Guaize  Guymont 
(gué»  vadQm)  et  6  proche  Tëtaiig  de  Poreheret,  en  deux 
pièces,  par  Jehan  Larcher,  seigneur  d'Adaînville;  celui  de 
24  arpents  en  plusieurs  pièces,  dans  ladite  paroisse,  par 
RaouL  11  leur  donne  14  arpents  près  le  ruisseau  de  Curet»  sa 
maison  et  dépendances  audit  lieu  ;  8  arpents  de  terre  proche 
rétang  de  Saussay,  et  ses  terres  de  Beau  terne  ;  ses  terres  et 
maison  proche  la  mare  aux  biches,  et  7  arpents  de  vigne  à 
Erfant  (lieu  inconnu),  avec  trente  arpents  de  terre  en  plu- 
sieurs pièces;  80  arpents  de  terre  proche  la  Feérière  ;  une 
maison  à  Epernon  à  la  descente  du  château,  avec  3  arpents 
de  vigne;  une  maison  à  Boutigny  et  13  arpents  de  terre  ;  sa 
maison  du  Mesnil-Coadict,  paroisse  de  Faverolles,  10  sols 
parisis  sur  le  domaine  de  Montfort  et  20  livres  sur  celui  de 
Gambais  et  les  prébendes  de  Houdan.  (Inventaire)* 


n 


1283,  23  novembre,  ™  Litière  domine  corn i tisse  suessio- 


'  Dans  h  généalogie  des  comtes  de  Montfort  fdictioiitiaire  de  Môrérii  on  ne 
voît,  dit  rinvenlaire,  qu'un  €  Jeliati  w  de  1:*i1  h  15i9  ou  1550;  c>^l  un»? 
erreur  :  d*aprfsM  J.  JKiillard,  rainiîdessix  enfaiils  de  Yolande  dp  Dreux,  d'abord 
reine  d'tkosse,  puis  duchesse  de  Bretagne,  porla  le  litre  du  Jeliaii  lï^  comte  de 
Montfiirt,  et  nou:^  voyons  sa  mère,  comtesse  de  SlonlOirl,  comme  sa  tutrice  et 
dame  souveraine^  affranchir  po  l^lji,  ii  arpents  de  terre,  sis  à  Conde-stir- 
Vesgre,  achetés  par  les  religieux  de  (irandchainp  à  M»"*  Jehan,  dit  Frajiçois, 
prêtre,  curé  de  Houdan, 


>* 
*> 


I 


KOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP 

9  XL  solhlis  taroiiensilifis  ci  X  liltri 
f^^o  pnuperîhas,  Vid.  oct.  12S7. 

w  Universis  présentes  litteras  inspeeturis  offîcialis  suessio- 
nensîs,  saliUem  in  Domino  :  Novorint  iinivcrsi  nos  anno 
Bomirii  ^rCC^octogesinio  septiiiio,  liie  inerciu'ii  post  festum 
beati  Dionysii,  in  testaraento  nobilis  mulieris  defuncte  do- 
mine Marguarete  de  Monteforti»  quondàra  comitisse  sues- 
siontensis.  quod  sic  insipit  : 

M  En  non  dou  Père,  et  don  Fil,  et  don  Saiut-Esperit,  Amen. 
Je,  Marguerite  de  Montfort,  comtesse  de  Soissons,  en  ma 
»>  bonne  mémoire  et  en  bonne  santé  de  mon  cors,  fais,  devise 
»  et  ordenne  raon  testament  en  ceste  manière,  etc.  ;  et  sic  ter- 
»  nainatur  in  data  :  cis  miens  présens  testamens  fu  fais  etor- 
*>  dennés  Tan  de  grâce  mil  dens  cens  quatre  vins  et  trois,  le 
»  mardi  devant  la  sainte  Katerine,  prout  prima  facie  appa- 
*»  rebai,  inter  cetera  in  dicta  testamento  contenta,  doas  clau- 
n  sulas  vidissecontineri,  quarimi  ténor  talis  est:  Je  lais  ponr 
»  Dieu  et  en  aomosne  as  églises,  c'est  assavoir  des  Vans  de 
»  Sarnait  de  Haut-Bruière  et  de  Grmit'(^hêmj/hkclrdBC[xne  des 
»  abbîés,  quarante  sous  chascun  un  pour  fnire  mon  anniver- 
»  $airt\  à  penre  chascun  an  au  travers  de  ma  ville  de  Gam- 
»  bais,  et  se  li  travers  ne  sufflsoit  à  ce  faire,  je  vvel  com  les 
»  prengne  à  mes  avainnes  de  la  Charmoie.  Je  lais  pour  Dieu 
^  et  en  aumosne  dis  livres  chascun  an  poiu*  acheter  côtelés 

•  et  soalers  pour  départir  chascun  an  as  povres  de  m'es  villes 
»  de  la  terre  de  Gambais,  par  les  vvart  Tabbet  des  Vaus  do 
»  Sarnai,  Tabbet  do  Grant-Champ  et  la  personne  de  Saint 
*►  Âignien*,  à  penre  chascun  an  à  mes  moutons  de  Bourdein  ^, 
>*  et  se  îi  mouton  ne  suffîsoient  à  ce  faire,  je  veul  com 
>»  prengne  le  remanant  à  mes  avainnes  de  Bourdein...  (Bour- 

*  donné). 
"  In  cujus  visionis  testimonlum,  presentibus  litteris  sigil- 

"  lum  curie  suessionensis  est  appensum.  Datum  ut  suprà- 
Signé:  «  P.  de  Morigniaco,  per  copiani.» 
(Original  en  parch.  —  Inv.,  p.  135»  1.  I,  n"*  17). 

1284,  septembre.   —    Litière  Mnrgarite,   comitisse   sues- 


^ 


Saint  Aignieri,  patron  de  l'église  de  Gambaîs. 
Bourdein.  pour  Bourdon  né,  près  Garabais. 


108  ABBt  GAarJEH 

»  sioneiisist   de  X  Iihris  pnuperîhtLs ,  distrihuendis  sîitffulh 
»  BiHÙs  pev  mmms  dùmini  nhlmtis  ValJium  Sarneii  K  "» 

«  Je,  Marguerite^  de  Monlfort,  comtesse  de  Soissons,  fai 
M  savoir  â  tous  ciaus  qui  ces  présentes  lettres  veiTont 
»  oront  que  je  doins  et  recoiiiiois  avoir  donné  et  laissiet 
n  pour  Dieu  et  en  aumosne  dis  livres  de  toiiraois,  chasouu 
M  an,  pour  acheter  côtelés  et  solers  pour  départir,  chascuu 
w  an,  as  povres  de  mes  viles  de  la  terre  de  Gambais,  par  les 
n  Yvart  Fabbet  des  Vaux  de  Saniai,  Tabbet  de  Grnni^Chainp 
»  et  la  personne  de  S.  Aignien,  à  penre  les  devant  dis  livres, 
»  chascun  an.  à  mes  moutons  de  Bourdein  ^,  et  se  li  mouton  ne 
>»  sufftsoient  ce  à  faire,  je  veil  con  prengne  le  remanant  à  mes 
>^  âvefnes  de  Bourdein.  Et  à  ce  faire  tenir  et  fermement  paier 
»  chascun  an,  oblige^  je  moi  et  mes  oirs,  et  toua  mes  biens 
»  meubles  et  héritaiges.  Et  pour  que  ce  soit  ferme  cliuse  et 
n  ©stable,  j'en  ai  données  ces  lettres  saelëcs  de  mon  propre 
»  seal%  qui  furent  faites  Tan  de  grasee  mil  deins  cens  quatre 
»  vins  et  quatre  ans,  au  mois  de  septembre  «>.  (Orig,  en  parch. 
—  Inv.  p,  135,  L  I,  n"  16  bis).  (Vaux  de  Cernay). 


1285-1286.  —  Geoffroy,  8«  abbé. 


1285,  13  octobre.  —  GeoiTroy,  dit  Mfmcean,  se  reconmift 
débiieur  (Tniie  rvnlv  de  h  lé. 

M  Universis  présentes  litteras  inspecturis  Officialis  Ctirno- 
^  tensis  salutem  in  Dno. 

^y  Noveritis  nos  litteras  sigillo  nostrosigillatasquesequun- 
"  tur,  non  aboli  tas,  non  cancellatas,  nec  aliqua  anî  parte 
n  vitiatas  ut  prima  fatie  apparebant,  vidisse  et  de  verbo  ad 
1  verbum  legisse  in  bec  verba  :  Universis  présentes  litteras 
"  inspecturis  Officialis  carnotensis  salutem  in  Diïo.  Noveritis 
'>  quod  in  nostrâ  presentiâ  constitutus    Gaufridus,   dictus 


^  Le  texte  ajoute  :  «  Abbatis  Grandie  Campi  et  per^ne  Saocii  AniaTii  \à& 
Gambds). 

^  Marguprilet  second  mfmt  cî'Amaiirv  VI  et  de  Béalrix  de  Bouip^np^Vit'n- 
nois,  sœur  puînée  de  Jean  I",  cmûa  \\e  Monlforl,  mariée  avant  Taii  1:?5f*  :i 
Jean,  Ûh  de  Jcarj  il.  comte  de  Sciî^iiîaijs*  Elle  mouml  après  Ym  \2SH. 

^  Pour  H(3iirdouiié,  près  Gambais. 

*  Sceau  de  Martmerilc.  —  De  cire  verte  :  une  dame  debout.  Légende  : 
...ARGARE  ...EFORTI  ONE. 


NOTRE-DAME   DE  ORANDCHAMP 


197 


faîîâeau*  armiger,  flUus  Agnetis  de  Viahonâ,  et  definirti 
Friderici  quondàm  ejus  mariti,  confessiis  fuit  et  recogiio- 
vit  coràm  nobis  se  et  dictam  matrem  suam  dobere  singu- 
lis  annts  nom i ne  aiiQuî  redditûs  religiosis  viris  abbati  et 
coDventui  Grandiscampi  ordinis  F^renionslralen^is  carno- 
iensis  diocesis  raiitam  seu  partem  istius  Gaufridum  et  ejus 
matrem  contingentem  de  decom  et  oeto  sextariis  bladi 
seciindùm  quantitatcin  qoani  teoent  et  possident  de  terrâ 
et  hereditate  Ade,  dicti  Harenc,  quoiidâm  militis  et  l>ùi 
de  Praivillâ  ad  eos  devolutam  ex  successioiie  seu  testa- 
mento  ipsius  deluncti  Ade,  et  se  rantam  seu  partem  ipsos 
contingentem,  de  dictis  decem  et  octo  sextariis  blarii  de 
anno  ultimo  preterito  eisdem  rolicriosis  minime  scd visse. 
Predictam  rantam  seu  partem  ipsius  Gaufridum  et  mai  rem 
suam  predictam  contingentera  de  predictis  decem  et  octo 
sextariis  bladi  de  anno  nUimo  preterito,  onus  ojusdem  in- 
super  in  se  suscipiendo  totaliter  pro  matre  sua  garantisavit 
idem  Gaufïidus,  et  ûde  (medià?)  promisit  se  reddituruni 
et  solvituruni  dietis  religiosis,  vol  eorum  mandate,  ad  t'es- 
tum  sancti  Reniigii  proximè  venturuni.  Promisit  et  per 
salutem  suam  idem  Gaufridus  se  de  cetero  dictis  annis 
singnlis  sequenti bus  rantam  ipsum  et  matrena  suam  con- 
tingentem de  predictis  decem  et  octo  sextariis  bladi  reddi- 
turos  et  solvituroH  dictis  religiosis,  vel  eoruni  maudatu, 
quolibet  anno,  ad  lestum  sancti  Remigîi;  obligans  proptor 
hec  idem  Gaufridus  dictis  religiosis  se  et  heredes  suos  uni- 
versos  et  singulos  et  onmia  bona  sua  mobilia  et  imniobilia, 
presentia  et  futura.  Et  nus,  hoc  audito,  dieluiu  (îaufridum, 
în  hoc  consen tient em,  ad  promissa  reddenda  dictis  reli- 
giosis, ut  dictum  est  în  scriptis,  sententiaîiter  condempna- 
mus.  Preterea  reJifjiosus  \ir  Giiufriihis,  permissionc  divind 
ûbbm  abbatie  GrBndisvnmpi  prédictif  ipsum  arniigerum  et 
matrem  suam  predictam  de  omnibus  arreragiis  dicti  red- 
difûs  ad  datam  preneutem  litteram  quittavit  et  absolvit 
penitiis  et  expresse  nomini  suo  et  conventûs  abbatie  suprà- 
dîcte,  Datum  au*»  Dnî  inill'"  duceut''  octogewimo  tertio,  dio 
mercurii  antè  uativitatem  Dili. 

"  Et  nos  actum  vidimus  et  testificamur  datum  presentis 
testificatiouis  au"  Dnî  M'^CC"  octogesimo  quinto  dio  sabbati 
post  festum  sancti  Dionysii  >»,  (Arch.  de  Seine-et-Oise). 


198  kEBÛ  OAUTTBE 

1286,  mars,  —  HiHiiiciiiion  par  Bobert  dv  Marcheiais  d'um 
don  fait  pur  sa  mère. 

w  Umversis  présentes  litierus  inspeeturis,  Roberlus  dt>  Mar* 
^  cheix,  miles,  salutem  iri  Dtl.Cuni  Dna  et  mater  mea  dofuiîc- 
»  ta  dederit  et  concesBerit  in  puram  et  perx>etuam  eleeriiosy* 
u  nam  religiosis  virls  abbati  et  conventiii  nrandiï^catnjïi 
n  unum  scxtarium  bladi  et  unum  sextarium  arène  ad  men* 
»  suram  drocensem,  ob  anime  sue,  nec  non  anteees^orum  nos- 
»  trorum  remedium,  pereîpieridos  annuatim  în  granchià  de 
»  Qareiiceriis,  ego  diotus  Robertus,  miles,  donationem  et 
^  eleemosynam  predictam  laudo,  confirmo  et  approbo,  pro- 
M  mittens  lïde  média  (fwd  contra  hec  omnia  per  me  vel  per 
n  alium  non  Teniam  in  fuiurum  ;  quinimo  promitto  defendere, 
B  ^arantisare  dîctcrs  duo^  sextarios  conlrà  omiies.  Et  ad  hec 
»  tenenda  et  fldeliter  obsorvamîa  obligo  me  et  heredes 
M  nieos  sivè  quascumqiie  suc  ces  s  ores.  în  cujus  rei  testimo- 
»  nîum  feci  présentes  Uiteras  sigilli  mei  munimine  roborari, 
»  Actum  an'*  Dî  M*CC°  octogesimo  sexto,  mense  marlick  •% 
(Arch.  de  Seine- et-Oise)* 

1294,  juillet.  —  Geoffroy,  abbé  de  Grandchamp.  est,  arec 
Robin  de  Neufville  \  chevalier,  un  des  exécuteurs  testamen- 
taires de  Simon  Brétèche  (Brisetète),  chevalier,  qui  laîsf*e 
pour  veuve  Pérette  de  Grosrou vre  ;  led.  Robin  fonde  pour 
lui  un  anniversaire  à  l'abbaye  de  Neaufle-le-Vieux.  (A.  de 
Dion). 

IWb^  mars.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Bouchard^ 
seigneur  de  Mailly  (Marly),  écuyer,  donne  à  labbay©  dt] 
Orandchamp  36  sols  de  rente  sur  les  cens  de  Gallardon  eit  ^ 
échange  de  2  muids  1/2  de  vin  et  JO  sols  de  renie  sur  leis 
vignes  de  Mailly,  et  sur  les  cens  de  Meulan,  à  la  charge  (ftm 
service  des  isioriSf  par  an,  pour  ses  prtklévesse^irs,  el  tuw 
Blesse  de  la  Sainte  Vierge  pour  lui  pemfmii  sa  vl*\  et,  après 
son  trépas^  une  messe  des  morts  (înv^*)* 

1301, 18  février.  --  Acte  en  français,  passé  devant  Guillaume 


*  Son  sceau  globuleux  de  0,02  centimètres  de  diamètre  porte  une  hermine  ? 
Légende  :  S.  Robini  de  Nova  Villa  (Arch.  du  château  de  Galluis). 


I 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  199 

Thiboust,  garde  de  la  Prévosté  de  Paris,  le  samedi  devant  la 
fête  de  S.  Pierre,  par  lequel  Symon  Soiigart  (Bongars)  de 
Boutigny,  écuyer,  donne  à  Téglise  et  aux  chanoines  do 
Orandcharap  pour  le  salut  de  son  âme  et  de  celle  de  feus 
son  père,  sa  mère,  son  frère,  une  pièce  de  terre  labourable 
et  forières  y  tenant,  comme  elle  se  poursuit  et  comporte, 
sise  devant  la  porte  de  S.  Project,  tenant  d.  b.  au  chemin  de 
Houtigny-le-Moustier^  au  moulin  du  Mesnil-Anboton,  et,  d. 
b.  k  la  terre  des  demoiselles  de  Goussainville,  et  trois  ar- 
pents de  terre  assis  près  des  murs  de  Saint-Project,  sur  le 
chemin  de  Boutigny  à  ce  moulin  jusqu'à  la  rivière,  etc.  Ce 
don  fut  ratifié,  le  18  mars  1301,  par  Eustace  de  Primars, 
veuve  de  Simon  Bongars,  lequel  à  cause  do  son  douaire,  lui 
avait  assigné  une  rente  de  35  sols  sur  les  cens  de  Boutigny, 
avec  chapon,  géline  et  autant  de  terre  ailleurs. 

1303,  8  février.  —  Extrait  d'un  acte  latin  par  lequel  Pierre 

czie  Messalenc  (Mezelan)  ',  écuyer,  seigneur  de  la  Haye  ^Saint- 

i^ubin  de)  et  Jeanne  de  Brétigny,  sa  femme,  donnent  ^  au 

monastère  de  Grandchamp,  à  la  charge  d'un  anniversaire 

orhaque  année,  pour  le  repos  de  leurs  âmes  et  de  celle  de 

I^Iarguerite  de  Ponceaux,  mère  de  Jeanne,  la  5®  partie  de  la 

^-enûre  et  fief  qu'ils  ont  à  Ràville,  relevant  de  Pierre  de 

If  onceaux,  écuyer,  consistant  en  terres  labourables,  maison 

^3t  bois  proche  les  vignes  de  Ràville,  en  foy  et  hommage. 

1304,  février.  —  Premier  amortissement  de  ces  biens  par 
X?hilippe  de  Richebourg,  seigneur  de  la  Forest  (de  Forestâ)^. 
X)euxième  amortissement  des  mêmes  biens  par  Jean  de  Muzy 
^3t  Luce,  sa  femme,  à  la  charrjo  d'un  tinnivcrsifirc. 

1303,  22  février.  —  Malgré  les  termes  si  précis  des  dona- 
tions de  Robert  de  Marchezais,  de  son  père  et  de  sa  mère,  leurs 
héritiers  ne  furent  pas  toujours  fidèles  à  payer  aux  religieux 

*  Fief  de  la  paroisse  de  Villiers-le-Mahicu.  Les  armoiries  de  PiciTe  de  Mé- 
zclan  étaient  «  d  argent  au  lion  de  gueules  »  (Armoriai  du  XIV®  s.) 

'  ils  Tendront  quelque  temps  après  cette  terre  et  ce  fief  à  Tabbaye  de  Grand- 
champ. 

3  Commune  de  Civry-la-Forèt. 


200  ABBÉ  GAUTIER 

de  Grandchamp  la  part  qui  leur  incombait.  11  y  eut  appel  à 
ce  sujet  aux  plaids  de  Châteauneuf-en-Thimerais,  devant 
Oudart  Gosseaume,  vicomte  de  cette  châtellenie,  lequel 
condamna  Robert  le  Bavculx,  seigneur  de  Garancières  près 
Dreux,  consentant  d'ailleurs,  à  payer  au  monastère  de 
Grandchamp  trois  muids  de  grain,  moitié  blé,  moitié  avoine, 
et  cent  sols  tournois,  etc.  (Arch.  de  Seine-et-Oise  *). 

1324.  —  Extrait  d'un  acte  latin,  par  lequel  Pierre  de  Condé, 
clerc  de  Charles  IV,  dit  le  Bel,  roy  de  France,  donne  en 
pure  aumône  pour  le  salut  de  son  âme,  à  l'église  et  aux  cha- 
noines de  Grandchamp,  la  sôe  de  16  livres  parisis  de  rente 
annuelle  et  perpétuelle,  à  prendre  sur  sa  terre  et  fief  nommé 
vulgô  le  fief  Regnauld  Gaulard,  situé  au  baillage  de  Gisors, 
dans  l'échiquier  de  Rouen,  pour  en  jouir  en  main  morte,  priant 
humblement  le  roy,  de  les  amortir  et  confirmer  (Inventaire). 

1325,  juillet.  —  Acte  en  français  par  lequel  Philippe  de 
Morbier,  chevalier,  sire  de  Villiers-le-Morhier  2,  du  consente- 
ment de  Jean  le  Morbier,  son  fils  aîné,  ratifie  et  confirme 
la  donation  (dont  on  n'a  pas  le  titre  primordial),  faite  par 
ses  prédécesseurs  à  l'abbé  et  au  couvent  de  N.-D.  de  Grand- 
champ,  d'une  maison  appelée  la  Halloterie,  sous  le  Moustier 
d'Yesmes  ^  et  proche  son  domaine,  avec  terres  labourables, 
prés  et  pâtures  ;  il  les  amortit  et  les  aflranchit  de  12  sols 
0  deniers  de  cens  et  de  tous  autres  droits  ;  il  leur  cède  G  sols 
avec  deux  poules  de  redevance  ;  lui  et  ses  fils  apposent  leur 
sceau  à  cet  acte. 

1329-1365?  —  Jehan  IL  9«  abbé. 


1320,  13  octobre.  —  Par  un  acte  latin  fait  à  Tabbaye  de 
Grandchamp  sous  l'abbé  Jehan  II,   une  messe  est  fondée 


*  Les  armoirios  de  Robert  le  Baveulx  étaient  «  de  gueules  à  3  chevrotis  d'ar- 
gent »  (Gilles  Jîouvier,  U20). 

-  Armoiries  de  la  famille  :  «  de  gueules  à  la  fasce  d'or,  ace.  de  0  coquilles 
d'argent,  3.  2.  1.  »  (Gilles  Bouvier,  1320).  Devise:  «  Morbier,  de  l'extrait  des 
Preux.  » 


3  Ancien  nom  de  VilIiers-lc-Morhier  (Huemes). 


NOTRE-DAME  DE   GRANDCHAMP  201 

chaque  jour,  à  soleil  levé,  par  Amaury  clc  la  Charmoye,  cha- 
noine de  Laon  (Laudunensis),  aumônier  du  roi  Philippe  IV, 
dit  le  Bel,  et  feu  Jehan  son  frère,  tous  deux  seigneurs  de  la 
Hauteville,  en  reconnaissance  de  beaucoup  de  dons  faits  à 
l'abbaye  de  Grandchamp,  entre  autres  le  lief  des  Châtel- 
liers*,  une  somme  de  300  livres  tournois...,  et  par  messire 
Sainctes  (Sanctius,  Sanche)  de  la  Charmoye,  leur  oncle',  ou 
procurés  par  leur  moyen  du  fou  roi  Philippe  IV,  dit  le  Bel, 
et  ses  enfants,  et  du  roi  Philippe  VI  de  Valois,  à  présent 
régnant,  pour  le  repos  des  âmes  des  donateurs,  de  leurs 
parents  et  amis. 

1332,  31  mai.  —  Contrat  en  français  passé  devant  Colin-le- 
Cordier,  tabellion  à  Xofjcnt  J'hrcinJwrt,  par  lequel  noble 
homme  Jehan  de  Morbiers,  chevalier,  amortit  de  tout  droit 
de  foy  et  hommage  la  maison  des  Châtelliers,  paroisse  de 
Chaudon,  savoir,  80  arpents  de  terre,  14  1.  de  cens,  10 
arpents  de  pré,  8  poules  dues  à  carême  prenant. 

1335,  juillet.  —  2*  amortissement  des  Châtelliers  par  Lettres 
Patentes  en  français  de  Philippe,  roi  de  Navarre,  comte 
d'Evreux,  d'Angoulcme,  de  Longucville  et  de  Mortaing, 
avec  les  appartenances  ci-dessus  désignées,  et  30  arpents  de 
terre  tenus  de  Robert,  dit  Courcol,  écuyer,  à  10  sols  de  cens, 
qui  les  tient  de  Jean  duBoulay^,  écuyer;  lequel  est  vassal 
du  roi  de  Navarre. 

1339,  31  mai.  —  Titre  nouvel,  passé  devant  Colin-le-Cordier, 
clerc  tabellion  juré  en  la  châtellenie  de  Nogcnt  rKronihorf, 
par  lequel  Jean  Potier,  maire  du  Mesnil-Condict,  paroisse  de 
Faverolles,  reconnaît  être  tenu  de  payer  le  jour  de  la  Tous- 
saint, aux  abbé  et  couvent  de  Grandchamp,  un  setier  de  blé 


*  Cette  maison  et  ses  dépendances  avaient  été  données  par  eux  en  pure 
aumône  aux  religieux  de  Gainbaiseuil  et  de  Grandchamp  (sic)^  comme  Payant 
acquise  de  «  Avenast  »,  bourgeois  de  Chartres. 

*  Cet  insigne  bienfaiteur  de  Grandchamp  trépassa  à  Paris,  l'an  de  grâce 
.MCCCXlll,  jour  de  la  commémoraison  des  défunts,  priez  pour  Tàme  de  lui. 
(Sur  écusson  dans  Téglise  de  la  Hauteville). 

3  Le  Boulay,  hameau  où  est  Téglise  de  Gambais. 


202  ABBÉ  GAUTIER 

de  rente  annuelle  et  perpétuelle,  à  cause  de  2  arpents  de 
terre  sis  au  terroir  de  la  Cigogne,  qui  lui  viennent  de  Pierre 
Le  Riche  et  de  feu  Bonnet. 

1344,  décembre.  —  3*  amortissement  des  fiefs  et  maison  des 
Châtelliers,  etc.,  par  Lettres-Patentes  de  Philippe  VI  de 
Valois,  roi  de  France,  comme  seigneur  suzerain. 

13C5-1372.  —  Jehan  III,  W  abbé,  dut  administrer  Grand- 
champ  dès  1355,  du  moins,  son  nom  paraît  sur  des  chartes 
authentiques  du  mois  d'août  1365  et  du  mois  d'octobre  1372 
(Fisquet). 

1355,  4  juin.  —  Contrat  passé  devant  Michel  le  Charron, 
prêtre,  tabellion  de  la  châtellenie  de  Gambais,  par  lequel 
messire  Jean  AUeaume,  chanoine  de  Tournay^  comme  seul 
héritier  et  exécuteur  testamentaire  de  feue  Jeanne,  sa  sœur, 
veuve  de  Jean  de  Bouret  *,  écuyer,  délivre  aux  abbé  et  reli- 
gieux de  Grandchamp  un  setier  de  blé  de  rente  annuelle  et 
perpétuelle,  à  prendre  au  jour  de  la  Toussaint  sur  la  dîme 
de  Prasville,  en  vertu  du  testament  de  la  dite  Jeanne,  à  la 
charge  d'un  anniversfuro  pour  elle  dans  leur  église,  sans  préju- 
dice de  4  setiers  et  mine  de  blé  qu'ils  ont  droit  de  percevoir 
sur  cette  dîme  du  don  de  noble  homme  Simon  d'Orvilliers, 
chevalier. 

1365,  9  août.  —  Jehan,  par  la  grâce  de  Dieu  humble  abbé  de 
l'église  Notre-Dame  de  Grandchamp,  donne  quittance  scellée 
de  son  sceau,  au  grainetier  du  Roi,  de  deux  setiers  de  sel  à  la 
mesure  de  Conflans-Sainte-Honorine  (Gaignières). 

1308,  novembre.  —  Frère  Charles  de  Fansux,  prêtre,  reli- 
gieux de  l'abbaye  de  Grandchamp,  reçoit  comme  fondé  de 
pouvoir  de  l'abbé  Jehan,  un  acte  de  foy  et  hommage  de 
Jacques  de  Maillard,  écuyer,  seigneur  de  TAunay  et  du 
Breuil. 

*  Bourray,  paroisse  de  Villiers-le-Morhier,  où  sont  de  grands  moulins  sur  la 
rivière  d'Eure,  etc. 


NOTRE-DAME  DE  ORANDCHAMP  203 

1372,  20  novembre.  —  Frère  Jehan  III,  abbé  de  Granchamp, 
donne  quittance  à  Madame  Blanche,  femme  de  Philippe  VI 
de  Valois,  roi  de  France,  de  dix  livres  tournois  de  rente  quïl 
a  reçues  d'honorable  homme  et  saige  Guillaume  le  Barbier, 
vicomte  et  receveur  de  Vernon,  au  jour  et  fête  de  S.  Michel 
(archange),  à  prendre  sur  le  fief  Gaulard  (Gaignières). 

1372-1377.  —  Guillaume  II  de  Curet,  IP  abbé. 


1372,  17  décembre.  —  Frère  Guillaume  fleCurcio(de  Curet), 
abbé  de  Grandchamp,  promet  obéissance  à  Guarin,  évèque 
de  Chartres  (Livre  noir  de  révèché). 

1373,  9  octobre.  —  Frère  Guillaume  donne  quittance  pour 
Madame  Blanche,  reine  de  France,  au  vicomte  et  receveur 
de  Vernon,  de  10  livres  tournois  de  rente  due  à  l'église  de 
Grandchamp,  à  prendre  le  jour  de  S.  Michel,  sur  le  fief  Gau- 
lard (Gaignières). 

Sous  cet  abbé  l'abbaye  de  Granchamp  subit  des  dommages 
sur  lesquels  nous  avons  quelques  détails.  Nous  lisons,  en 
effet,  dans  un  accord  passé  (1373-1370)  entre  l'abbaye  de 
Grandchamp  et  Jehan  de  Bourbon,  comte  de  la  Marche,  de 
Yendosme  et  de  Castres,  sure  (sire)  d'Epernon,  et  Catherine, 
sa  femme,  au  sujet  de  la  rente  due  aux  religieux  sur  le 
moulin  Folleret  d'Epernon,  que  ledit  moulin  est  détruit  et 
vaquant,  par  suite  des  guerres  avec  les  Anglais. 

1375.  —  Des  Lettres-Patentes  de  Marie  de  Luxembourg, 
comtesse  de  Vaudemont,  dame  de  Joinville  et  de  Houdan, 
déclarent  que  le  moulin  Sénéchal*,  sur  lequel  Tabbaye  de 
Grandchamp  avait  une  rente,  est  en  ruines. 

1377,  10  mars.  —  Frère  Guillaume,  abbé  de  Grandchamp, 
donne  quittance  à  Madame  Blanche,  revue  de  France,  de 
8  livres  parisis  de  rente  due  à  Tabbaye  de  Grandchamp,  à 

*  A  Houdan. 


204  ABBÉ  GAUTIER 

prendre  au  jour  de  Quasimodo  sur  la  recepte  de  Gisors,  à 
cause  du  fief  Goulard(Gaignières). 

1378-1383.  —  Jehan  IV,  12*  abbé,  est  mentionné  le  16  oc- 
tobre 1378  et  le  20  nov.  1383,  où  il  donne  des  quittances  de 
huit  livres  parisis  au  vicomte  et  receveur  de  Gisors,  etc.,  à 
cause  du  don  de  Pierre  de  Condé.  Fisquet  ajoute  :  le  nécro- 
loge du  monastère  de  Grandchamp  cite,  à  la  date  du  22  dé- 
cembre, sans  indication  d'année,  un  abbé  Jean  Landri  ;  ce 
nom,  dit-il,  désigne  certainement  Tun  des  deux  Jean  qui, 
dans  le  cours  du  xiv*  siècle,  portèrent  la  crosse  abbatiale  à 
Grandchamp,  c'est  une  erreur .  Nous  verrons  Jean  VI ,  dit 
Landri ,  cité  comme  abbé  de  ce  monastère  de  1523  à  1528, 
c'est-à-dire  au  commencement  du  xvi®  siècle. 

1383-1404.  —  Pierre  PS  13«  abbé. 

1384.  —  Une  messe  haute  est  fondée  à  perpétuité  pour  le 
repos  de  l'âme  de  Marie,  femme  de  Simon  Poquette,  à  cause 
du  don  de  5  sols  de  rente  à  prendre  sur  son  hôtel  de  Beau- 
terne  paroisse  de  Boutigny. 

1394.  — Le  9  juillet  eut  lieu,  en  présence  de  messire  Etienne 
Morbier  et  de  l'abbé  de  Grandchamp,  de  Guillaume  Louot, 
bailli  de  Montfort,  de  sieur  Simon  de  Flacourt,  etc.,  la  reddi- 
tion des  clefs,  du  donjon  et  de  la  basse-cour  de  la  ville  de 
Houdan,  entre  les  mains  de  Guillaume  Prunier,  lieutenant  du 
bailli,  et  garde  des  sceaux  de  la  châtellenie  dudit  lieu,  au 
nom  du  fils  du  duc  de  Bretagne,  comte  de  Montfort  (M.  A.  de 
Dion). 

1395,  23  septembre.  —  Frère  Pierre,  humble  abbé  de  Grand- 
champ,  donne  quittance  à  Gautier  Petit,  grainetier  de  Pon- 
toise  pour  le  roi,  do  24  livres  parisis  pour  trois  années  de 
rente,  et  deux  setiers  de  sel  pour  les  hôtes  de  l'abbaye,  etc. 
Lo  li  nwrs  liOi,  le  même  abbé  reçoit  8  livres  parisis  de 
rente  dos  mains  de  Jehan,  vicomte  et  receveur  de  Gisors,  h  à 
cause  de  la  fondation  do  notre  église  de  Grandchamp*.  » 


Ainsi  s'exprime  le  texte  des  quittances  originales. 


NOTRE-DAME  DE  ORANDCHAMP  205 

1405-1413.  —  Gilles  II,  14^^  abbé. 

140C,  12mars.  1407,  30  septembre.  1413,  17  juillet. —  Frère 
Oilles,  humble  abbé  de  Grandchamp,  donne  quittance  aux 
seurs  Robert  Delatre,  Jehan  Quaire,  Jehan  Leroy,  vicomtes 
^t  receveurs  de  Gisors  et  de  Pontoise,  de  huit  livres  parisis 
^t  quatre  setiers  de  sel,  mesure  de  Paris,  etc. 

1413,  7  mars.  —  Sentence  des  requêtes  de  Paris  qui  main- 
tient les  religieux  de  Grandchamp  dans  la  possession  de  4 
muids  de  blé  et  50  sols  de  rente  sur  le  domaine  de  lloudan  : 
la  Cour  confirme  Vaccord  qui  avait  été  fait  le  27  juin  1375  au 
sujet  de  ce  droit  que  le  sieur  Morbiers  reconnaît. 

1414-1410.  —  Vincent,  15*^  abbé.  —  Dès  1413,  9  mars,  avant 
Pâques,  et  en  1416,  le  8  novembre,  frère  Vincent,  par  la 
permission  divine,  humble  abbé  de  Grandchamp,  reconnaît 
avoir  reçu  de  Jehan  Leroy,  vicomte  et  receveur  ordinaire 
de  Gisors,  8  livres  parisis  do  rente  que  l'abbaye  avait  droit  de 
prendre  chaque  année,  sur  le  fief  Gaulard  et  sur  les  aumônes 
à  recevoir  en  la  Prévôté  et  chàtellenie  de  Lions-la-Forôt. 

1424,  13  décembre.  —  Acte  en  parchemin  sous-seing  privé 
d'aveu  et  dénombrement  du  fief  du  Bas-Breuil,  rendu  à 
l'abbaye  de  Grandchamp  par  Jean  de  Recoing  '. 


1430.  —  Jean  Barrillet,  W  abbé  de  Grandchamp  et  Jean 
Bertier,  prieur,  sont  cités  dans  un  acte  du  tabellion  de 
Gambais  du  7  mars  (A.  de  Dion).  (Nous  préférons  1430  à  1530). 

1430.  —  Simon  Morbier,  chevalier,  seigneur  de  Villiers, 
prévôt  de  Paris  pour  les  Anglais,  î)oursuit  la  vente  judiciaire 
du  château,  chàtellenie  et  prévôté  de  Houdan,  et  reconnaît 
les  rentes  de  Tabbaye  de  Grandchamp  (Archives  de  Seine-et- 
Oise). 


*  Jean  de  Hecoing,  son  père  sans  doute,  était  tabeliioii  au  bailliage  de  Mont- 
fort  en  avril  1403. 


206  ABBé  GAUTIER 

1451-1460.  —  Guillaume  III,  17*  abbé,  est  cité  dans  des  titres 
authentiques  depuis  Tannée  1450  jusqu'au  mois  de  mai  1460. 
C'est  à  Tun  des  trois  Guillaume  qu'il  faut  rapporter  la  mention 
du  nécrologe  du  monastère  de  Grandchamp  rappelant  la 
mémoire  d'un  abbé  de  ce  nom,  mort  le  16  août,  dit  Fisquet. 
11  est  certain,  du  moins,  d'après  le  même  (p.  157,  diocèse  de 
Chartres)  qu'un  abbé  de  Grandchamp,  nommé  Guillaume, 
assista  le  19  décembre  1461,  avec  Jean,  abbé  de  Coulombs, 
et  Robert,  abbé  de  Neauphle-le-Vieux,  à  la  translation  de 
la  chasse  de  S.  Marconi,  dans  l'église  collégiale  de  Mantes, 
par  Pierre  Bèchebien,  évêque  de  Chartres. 

1458, 10  mars.  —  Rév.  Père  en  Dieu  Guillaume  transige  avec 
les  officiers  de  messire  de  la  TrémoïUe  au  sujet  des  se  tiers 
de  sel  que  l'abbaye  de  Grandchamp  à  droit  de  prendre  sur  le 
port  de  Conflans-Sainte-Honorine.  11  atteste  avoir  reçu,  au 
jour  et  fête  de  sainte  Croix,  4  setiers  de  sel  de  messire 
Raôuld  du  Refuge  par  les  mains  d'Alexandre  Lorget,  grai- 
netier de  Pontoise. 

1460, 6  mai.  —  L'abbé  Guillaume  donne  quittance  de  2  setiers 
de  sel  pour  la  provision  de  l'abbaye  de  Grandchamp,  comme 
elle  a  droit,  depuis  la  fondation  de  son  église,  et  38  sols 
8  deniers  parisis  pour  le  3*  setier. 

1 161-1491.  —  Pierre  II  de  Verradis,  18*  abbé,  quelquefois, 
appelé  «  de  Béradis  de  Sérantes  »,  (Fisquet),  «  de  Senantes  » 
lisons-nous  sur  une  quittance  de  3  setiers  de  sel,  etc.  (10  avril 
1461),  signée  Bézardis,  avec  sceau  noir  presque  entier  y 
adhèrent'.  L'inventaire  de  1726  porte  :  «  Pierre  »,  «  Pierre 
de  Béradis  »,  «  de  Bérardier  »,  à  moins  que  ces  divers  noms 
ne  désignent  deux  abbés  distincts. 

1466,  14  juin.  —  Acte  en  français,  passé  devant  Guillaume 
le  Normand,  tabellion  à  Dreux,  par  lequel  Guérin ,  bourgeois 
en  ladite  ville,  prend  de  l'abbaye  de  Grand  Champ  la  ferme 


^  Ce  sceau  de  O'^O^S,  dont  la  légende  est  peu  lisible,  représente  à  senestre 
une  main  tenant  une  crosse,  à  dextre,  un  petit  écusson  surmonté  d'une  croix. 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  207 

^TÎ^Ogîs  (paroisse  de  Serville), alors  en  ruines',  à  titre  derente 
annuelle,  pour  un  muid  de  blé  pendant  10  ans,  et  ensuite 
jpour  un  muid  d^  blé  et  demi-niuid  d'avoine. 

1466,  8  août.  —  Fi\  Piorrc,  abbé  de  Grand  Champ,  et  ses 
xeligieux  baillent  le  iîcf  Fijucil,  en  plein  fief,  à  Robert 
Ouyton  ^,  k  la  charge  de  faire  édifier,  dans  3  ans  prochains  au 
dit  lieu,  un  lor/is  à  dcinciiro^ ;  selon  son  pouvoir,  pour  lo prix 
tie  îi  cous  d'or  soleil  ù  la  couvoime  de  France,  ayant  k  présent 
cours  pour  22  sols  parisisy  par  chaque  pièce.  Ledit  bail  fut 
confirmé  le  16  août  1466  par  Hubert,  abbé  de  Frcmontré, 

1472,  28  juin.  —  Contrat  en  français,  passé  devant  Alain 
Pillot,  prêtre,  tabellion-juré  k  Houdan  S  par  lequel  Girardin 
Rigault,  écuyer,  natif  de  Beauvais,  et  d"<^  Jeanne,  sa  femme, 
de  lui  dûment  autorisée,  k  l'effet  des  présentes,  demeurant  k 
présent  au  lieu  do  Curet,  font  k  Tabbaye  de  Grand  Champ 
donation  cjénérale  do  tous  leurs  biens.,,  s'en  retenant  la  jouis- 
sance leur  vie  durant,  pour,  après  leur  décès,  en  jouir  les 
dits  religieux  en  toute  propriété,  k  condition  d'être  pour 
toujours  associés  k  leurs  prières  et  offices  faits  chaque  jour 
dans  leur  église  (Inv"). 

1473,  4  juin.  —  H.  Fr,  Pierre,  abbé  de  Grand  Cbanip, 
figure  dans  une  transaction  sous  seing  privé,  passée  néan- 
moins devant  Boëtard  et  Comtesse,  notaires  au  Chatelet  de 
Paris,  entre  l'abbaye  de  Grand  Champ  et  le  fondé  de  procu- 
ration de  M'^  Louis,  seigneur  de  la  Trémoille,  chambellan 
du  roi  Louis  XI,  etc. 

1474,  13  avril.  —  Acte  passé  devant  Philippe  Dumoulin, 
prêtre,  tabellion  k  Gambais,  par  lequel  ledit  Rigault  et  sa 
femme  font  une  dernière  cession  do  tous  leurs  biens  sis  à 
Curet  et  ailleurs,  pour  une  rente  viagère. 

*  A  cause  des  guerres  avec  les  Anglais  au  cours  du  xiv*'  el  du  xv«  s. 
2  Marchand  et  laboureur  à  GaranciAres. 

*  La  maison,  les  granges,  les  étables,  le  colombier  à  pied  de  ce  fief  étaient 
en  mines;  d'un  côté  la  rue  «  Dieu  ». 

*  On  trouve  «  Alain  Pillot,  prêtre,  U61,  substitut-tabellion  à  Bû  »  ,  le  même 
sans  doute. 


208  ABBB  OAUTIER 

1474,  mai.  —  Frère  Nicolas  Busebarre  (ou  Brisebarre)  ea^ 
prieur  de  Houel,  paroisse  de  Bourdonné. 

1474,  G  décembre.  —  Pierre  de  Bézardicr,  abbé  de  Grand- 
champ,  par  un  contrat  en  français,  passé  devant  Jearr 
Lepaige,  clerc  substitut-juré  sous  Jean  Duquesnois,  tabellioci" 
de  la  ville  et  châtellenie  de  Gambais,  donne  à  bail,  pouE=: 
iO  sols  t.,  à  Saint- Remy,  à  Jacques  Leçon  te,  demeurant  ai^ 
Breuil,  une  masure  et  jardin  d'un  arpent  de  terre  avec  dem^ 
arpent  de  pré,  et  0  arpents  de  terre  audit  terroir. 

1483,  10  mars.  —  Devant  Pierre  Gauthier,  clerc  commis 
du  tabellion  de  Houdan,  M'*  Pierre,  abbé  de  Grandchamp,  et 
ses  religieux  baillent,  à  titre  de  cens,  à  Thomas  Legrand, 
laboureur  à  Bourdonné,  un  demi  arpent  de  terre,  sis  près  la 
fontaine  et  la  rivière  de  Valois  (c'est  la  rivière  de  Vesgre). 

1485,  10  décembre.  —  Par  contrat  en  parchemin,  passé 
devant  Jean  Langlois,  clerc  substitut-juré  au  tabellionné  de 
Houdan,  R.  P.  Pierre  de  Bérardier,  abbé  de  Grandchamp, 
baille,  à  titre  de  cens,  à  Pierre  Bouvier,  20  arpents  de  terre, 
entre  les  coutures  de  Grandchamp  et  le  chemin  de  Chartres, 
à  la  charge  de  bâtir  un  logis  sur  partie  desdites  terres  et  de 
payer,  par  an,  12  deniers  par  arpent,  plus  6  deniers  à  Noël 
et  une  poule  pour  les  logis. 

1 187,  12  novembre.  —  Frère  Pierre,  abbé  de  Grandchamp, 
donne  quittance  de  8  livres  parisis  de  rente,  due  à  l'abbaye 
sur  la  vicomte  de  Gisors,  à  cause,  dit-il,  de  la  fondation  de 
notre  église  de  LigneroUes?  (Gaigniéres). 

1491,  14  mai.  —  M*"®  Pierre  de  Berradis,  abbé  de  Grand- 
champ,  du  conseil  de  son  chapitre,  baille,  à  titre  de  cens, 
18  arpents  de  terre  à  Robin  Lcsné  de  Condé-sur- Vesgre,  à 
raison  de  12  deniers  tournois  et  un  chapon  à  Noël,  pour  l'ar- 
pent do  TEtrise,  et  3  sols  tournois  pour  La  Forière.  au  jour 
de  Saint-Martin  (Inventaire). 

14î)2,  10  août.  —  Révérend  Père  en  Dieu  Pierre  de  Bérar- 
dier, dit  de  Sorantes  (ou  Senantcs),  humble  abbé  de  Grand- 
champ,  donne  (juittance  de  12  livres  parisis  de  rente,  dues  à 
l'abbaye  par  le  roy,  notre  sire,  sur  la  récepte  de  Gisors. 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCIIAMP  209 

1^88-14U(>.  —  Pierre  III  de  la  Hoiissaye,  Va"  abbé. 

Jl  est  mentionné  (lès  le  2t)  du  mois...  1188,  comme  abbé* 
^lo  Grandchamp,  dans  un  contrat  passé  devant  Pierre 
^▼iiulliier,  tabellion  à  Houdan,  i)ar  UMjuel  lui  et  ses  reliy:ieux 
donnent  à  titre  de  cens  annuel  i)ortant  lods,  etc.,  à  Jean 
Lesage  du  Tartre -Gaudran,  1)  arpents  de  terre,  etc.  Pour  le 
9*^  arpent,  le  preneur  sera  tenu  dans  trois  ans,  d'y  Taire  bâtir 
une  maison  valant  lût)  sols  tournois. 

1480,  [M  mai.  —  Contrat  passé  devant  Jean  Langlois,  clerc 
juré  de  Girault  le  Maître,  principal  tabellion  à  Gambais, 
par  lequel  Tabbé  de  (Jrandcliamp  baille  h  titre  de  cens 
annuel  et  perpétuel,  portant  lods,  etc.,  à  Jean  Bouchery  le 
jeune,  pour  13  sols  tournois  par  an,  une  maison,  prés,  pàtis, 
bois,  sis  h  Êcluzelles,  paroisse  de  Cliarpont. 

140G,  8  janvier.  —  Bertrand  Dupuis,  ([ui  se  dit  humble 
abbé?  de  Grandchamp,  donne  quittance  à  Jacques  Roland, 
uscuicr,  vicomte  et  receveur  de  Gisors,  de  8  livres  parisis  de 
rente,  dues  à  l'abbaye  <«  à  cause  de  la  fondation  de  notre 
église.  » 

14ÎX)-1310.  —  Charles  V  du  Hautbois  (de  Alto  ligne),  20' 
abbé. 

Messire  Charles  du  Hautbois,  conseiller  du  roi  en  sa  cour 
(le  Parlement  (31  juillet  1480),  président  de  la  chambre  des 
enquêtes,  cité  comme  maître  des  Requêtes  en  décembre 
15CHJ,  l'ut  chanoine  de  l'église  de  Paris;  il  était,  dès  le 
17  décembre  1402,  abbé  de  Livry-en-l'Aunois,  près  Paris, 
abbaye  de  chanoines  réguliers  de  l'ordre  de  S.  Augustin 
sous  l'invocatian  de  la  Sainte  Vierg(^  Nous  le  voyons,  au 
commencement  de  l'année  llîH),  abl)é  commendataire  de 
Grandchanq),  diocèse  de  (^hartres.  11  devint  évêque  de 
Tournay  en  1505  '. 

1400,  28  janvier.  — Me.ssire  Ch.  du  Hautbois,  comme  abbé 

*  Régulier  ou  commendataire,  ou  bien  eu  compétition  avec  le  précédent. 

2  Fisquet,  Diocèse  de  Paris,  t.  II,  p.  185;  Diorése  de  Chartres,  p.  lOîl- 

T.  XIII,  .V.  U 


210  ABBÊ  GAUTIER 

comnicndataire  de  Grandchamp  et  se  portant  fort,  en  cette 
partie,  des  religieux  de  ladite  abbaye,  par  lesquels  il  promet, 
en  cas  de  besoin,  de  faire  ratifier  les  présentes,  baille,  à 
titre  de  cens,  au  sieur  Pierre  de  Barthomier,  clerc  du  roi  en 
sa  chambre  des  comptes,  et  seigneur  d'Olivet,  paroisse  de  -- 
Gambais,  un  ëtang  et  un  moulin  en  ladite  paroisse. 

141)0,  12  avril.  —  Frère  Marc  Lesné,  prêtre,  religieux 
passe  un  bail  comme  fondé  de  procuration  des  abbé  et  cou- 
vent de  Grandchamp. 

15(X).  —  La  masure,  la  chapelle  et  les  jardins  de  Tancie — 
prieuré  de  Gambaiseuil  ne  sont  plus  clos  de  murailles,  ma^B 
dans  le  plus  triste  état. 

1500,  2:5  mai.  —  Par  contrat  devant  Jean  le  Sénéchal  dzz 
Barth.  Perrauld  (ou  Perravet),  notaires  au  Chàtelet  de  Parias 
Messire  Gh.  du  Hautbois  baille,  à  titre  de  cens  annuel  et  peix^ 
pétuel,  à  Martin  Chardin,  .Jean  Bertin  et  Pierre  Alexandre?, 
laboureurs,  2(K)  arpents,  tant  prés  que  terres  et  bois,  le  tout 
assis  en  la  forêt  do  Montfort,  au  lieu  dit  Gambaiseuil,  appar- 
tenant à  Pabbaye  de  (rrandchamp  ,  à  raison  de  3  sols  t.  par 
arpent  de  terre  et  bois,  et  de  7  sols  C  deniers  par  arpent  de 
pré,  av(T  12  chefs  de  poulaille ,  à  la  charge  par  lesdits  pre- • 
neurs  de  faire  édifier  sur  lesdits  lieux  une  solide   maisuii 
garnie  de  granges,  étables,  bergeries  et  autres  édifices  né- 
cessaires à  une  bonne  métairie,  etc. 

ir)02,  7  novembre.  —  Par  contrat  en  parchemin,  passé 
devant  Pierre  Briant  (Bréant?),  maître  tabellion  à  Gambais, 
messire  Jean  Morant,  comme  fondé  de  procuration  de  messire 
Ch.  du  Hautbois,  abbé  commendataire  de  Grandchamp.  en 
date  du  31  décembre  15(.)1,  et  du  consentement  des  religieux 
de  ladite  abbaye,  reconnaît  avoir  donné  à  titre  de  cens 
annuel,  à  Denis  Broquet,  laboureur  à  Boutigny,  pour  15  de- 
niers t.  i)ar  arpent,  au  jour  de  S.  Remy,  0  arpents  de  terre 
à  Goulafreux  (  j^oule  affreuse,  ffuht  vafrosa?) 

15<M),  P'^Juillet.  —  Messire  Jean  Loppin,  avocat  au  Chatelet. 
est  condaniné  envers  révoque  de  Tournay,  abbé  commenda- 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCIIAMP  211 

taire  de  Grandchamp,  à  lui  exhiber  les  lettres  d'acquisition 
faite  par  le  défenseur  de  Pi(Tro  Pineau,  etc.,  or  cet  évoque 
de  Tournay  n'est  autre  que  niessire  Ch.  du  Hautbois,  lequel, 
élu  à  ce  aïbge  le  0  décembre  ir)()5,  le  céda  en  1513,  avec  le 
consentement  du  Pape  Léon  X  ot  du  roi  do  France  Louis  XII, 
à  Louis  (xuillard,  qui  devint  évoque  de  Chartres  en  1525. 
iFr.  Pontif.].  Il  mourut  le  10  juin  1513.  Il  faut  croire,  d'après 
la  date  de  la  bénédiction  de  son  successeur,  qu'il  avait  rési- 
<rné  son  titre  d'abbé  commondataire  vers  la  lin  de  15()U  ou  au 
commencement  de  1510. 

1510-1513.  —  Bertrand  Dupuis,  21''  ai)bé. 

Au  mois  do  janvier  1407,  il  administrait  Tabbayo  de  Grand- 
fhamp  comme  prieur  ou  fondé  de  pouvoir.  Evrard  de  la 
Mark,  évoque  de  Chartres,  lui  donna  la  bénédiction  abbatiale 
le  20  janvier  1510.  (Fisquet). 

1513-1523.  —  Jean  V  de  Tulli,  alias  Lefèvre,  22*^  abbé. 

Il  reçut  la  bénédiction  abbatiale  d'Evrard  de  la  Marck, 
évéque  de  Chartres,  le  17  avril  1513,  et  mourut,  croit-on,  en 
152.*3.  (Fisqueti.  En  1510,  sous  son  administration,  eurent  lieu 
plusieurs  enquêtes  et  procédures,  écrites  en  latin ,  sur  par- 
chemin, entre  l'abbaye  de  Grandchamp  et  un  curé  de  Serez, 
diocèse  dÉvreux,  au  sujet  de  la  dime  de  ladite  i)aroisse. 

1523-1528,  10  août.  —  Jean  VI  Lanchy,  23''  abbé. 

Dans  un  contrat  pa.ssé  devant  liagot,  tabellion  à  Gambais, 
raessire  Jean  Landry,  abbé  de  Grandchami),  et  tout  le  monas- 
tère, achètent,  de  Denis  Barbier,  orfèvre  à  Cond('-la-Poterie  ' 
et  de  Guyenne  Barbier,  sa  fillo,  pour  15  liv.  t.,  la  somme  de 
0  sols  de  rente  à  prendre  sur  plusieurs  héritages  sis  audit 
Condé. 

Au  22  décembre...  est  mentionné  un  anniversaire  pour 
l'abbé  Jean  Landri.  (A.  de  Dion). 

152H-1 5:55- 1540.  —  Guillaume  IV  .Maillard,  21^  abbé. 
*  Condé-siir-Vrsgrc. 


21 1  AMB  c^rraa 

De  153lf  a  HMH^  cQeiUt!T^I#  de  cens  ilgs  au  PfiMré  de  Saint- 
0ermaiii4e4ffîiîUiird^  airêe  les  noms  des  ceitstlaires  sur  Ic^ 
^ueU  M  m  ém  misim  en  rlilf^reates  années. 

1531  ♦  juf  ifir.  —  Frtre  Ctirtoloiihe  T^bAû  siieeMe  à  fN'f« 
Flamiciieaii^  eoflime  prieur  de  SiiQlr06nB&îii4e-OaillariI. 

Idhîl,  10  juin.  —  Letir^  m^^ax  en  forme  do  rc^i^{oiis| 
adresaéeB  ad  baflljr  de  Chartnss,  à  la  raqtiêliï  de  frère  Chri» 
iophe  Tas^D .  rell^eux  profes  dv  Fatibaye  de  fîrmndrbaDif . 
Prieur  de  Saint-^jermain-le-CFaillard  : 

«  Â  tons  ceux  qui  les  pfésenle»  ¥erron(  ou  ojrrant  (oulrotit) 
»  etc.  L^4lite^  lettres  portant  que  s'il  appert  au  bailly  que 
••  frère  Jehan  Flamicbeau,  prédécesseur  dadil  Tasisiii^  ail 
"  aliéné   la   plus  grande  partie  du  domaine  du    Rriûltrë^ 
•  sans  aTOÎr  obserré  les  fonnalités  en  tel  cas  requises,  te 
M  bain  y    pc^urra  la^^er  et    aonuler  les    baux    et    contra  t£^ 
I»  daliéûatlon,  faire  restituer  les  fruits,  et  |ieniiQitre  audiC- 
ft  Tassin  de  faire  contre  lefs  délenteuns  des  biens  les  jiour 
*»  suites  nécessaires*  « 


1 


1531,  14  Juillet.  —  Poursuite  contre  les  détenteurs  de^^ 
bietisï  (iudît  prieuré,  à  l'effet  de  leur  retrait. 

1532,  22  fémer.  —  ArKH,  confinné  le  21  août  1533,  lUB 
Pariement  de  Paria,  sous  François  P^,  lequel  maintient  leas^ 
reli^eux  de   Granchaiiip  dauB  le  droit  de  chauttage  et  d^ 
pa^uii^e  dans  la  tiwH  île  Montfort,  dy  prendre  du  hots  vi^ 
marqué  par  le  gruyer,  d  y  mettre  140  jinrc»  dans  le  temps  i 
ta  glatidée,  etc. 


I 


1533,  16  février.  —  Jean  Le  Pelletier,  Tainé,  fils  de  feu 
Tlioiua^,  demeurant  à  Gertuonval,  paroisse  de  G;vl lardon, 
veîid  à  Tabbaye  de  ^îrandchamp  les  troi^a  parties  d'un  quar- 
tier de  vigne,  pour  dix  livro!^*  m 

15:i3,  20  février.  —  Arquisition  d*iin  quartier  de  vigne  sis 
à  TTallardon,  champlier  de  Beauregard,  et  d'une  pièce  idem 
au  Vii^ium,  de  Pierre  Feuillet,  tisserand,  pour  25  livres 
10  sols,  par  rabl)é  de  Grandchamp,  acceptant  par  Regnaud 


1 


NOTRE-DAME  DE  ORANDCHAMP  213 

^  •"^rnier.  —  lo3î$.  Fr.  Jacob Corbonnois  est  procurour  de  l.ab- 
*>*jve  (lo  Grandchanip. 

15.']3,2:^  novembre. — Contrat  passé  devant  Nicolas  Cheron, 
liîbellion  à  Houdan,  par  lequel  niessire  Robert  Laccole, 
l'urètre,  curé  de  Berchèrcs-sur-Vesgre,  vend  au  monastère 
de  Grandchamp,  stipulant  et  acceptant  par  frcTO  Christophe 
Tassin,  religieux  de  ladite  abbaye,  pour  le  j)rix  de  0()?  livres 
cl(jnt  il  l'acquitte,  une  pièce  de  terre  plantée  en  vigne  de 
z.^  quartiers,  assis  au  territoire  de  Coulombs,  tenus  en  la  con- 
vive desdits  religieux,  au  prix  de  î)  deniers  de  cens  pour 
ladite  pièce,  par  an,  au  jour  de  Saint-  Rémy.  Ledit  contrat 
onsaisiné  le  10  février  1531  par  le  receveur  des  religieux  de 
Coulombs. 

1534-1535.  —  (Audiences).  Procès  entre  Tabbaye  de  Grand- 
crhamp  et  Olivier  Percheron  pour  arrérages  de  rentes.  (Bail- 
liage  de  Maintenon,  Arch.  dép.,  Biblioth.  nation.). 

1534,  0  mars.  —  Extrait  d'un  arrêt  en  latin  (l'an  2P  du 

x:^ègne  de  François  l^^"*,  roi  de  France),  du  Parlement  de  Paris, 

czjui  maintient  les  religieux  de  Grandchamp  dans  le  droit  de 

:t^^rcevoir  par  an  8  setiers  mesure  de  Houdan,  moitié  blé, 

:K":iioitié  mars,  sur  la  dîme  du  prieuré  de  Prasville,  en  cause 

^^  ï'appel  interjeté  par  ^P"  François  Amyot,  prieur  de  Prasville, 

-^^^  ce  condamné  par  une  sentence  rendue  au   bailliage  de 

^^^^lontfort-rAmaury,  confirmée,  ainsi  qu'aux  dépens  de  Pappel, 

^*—  ^xe  réservée  à  la  cour.  (Inv.) 

1534,7  mai.  —  Sentence  delà  table  de  marbre  qui  maintient 

^i- es  religieux  de  Grandchanip  dans  le  droit  de  chauffage, 

^^pasnage,  etc.;  pour  bâtir  et  entretenir  leurs  bâtiments,  ils 

jDrendront  le  bois  qui,  après  visite  laite,  leur  sera  marqué  et 

c^élivré  par  le  gruyer  de  la  forêt  de  Monlfort. 

-15'^,  décembre.  —  Extrait,  fait  en  la  Chambre  des 
Comptes,  d'un  contrat,  passé  devant  Hriant,  tabellion  à 
Gambais,  portant  donation  à  Tabbaye  de  (irandchamp,  par 
Philippe  Guerroust,  marchand  demeurant  à  Gallardon,  et 
Guillemette,  sa  femme,  de  5  quartiers  de  vigne...  sis  audit 


214  ABBÉ  GAUTIER 

(Tallardoii...  en  considération  do  ce  que  Jean  Guerroust,  leur 
fils,  a  été  reçu  religieux  profès  de  ladite  abbaye,  promettant 
de  Tentretenir  encore  deux  ans  aux  écoles  de  Paris.  (Inv.). 

1535.  —  Sur  résignation  de  frère  Christophe  Tassin ,  frère 
Antoine  Gilbert,  religieux  de  Grandchamp,  devient  prieur 
de  Saint-iieruiain-le-Gaillard. 

15:35,  31  janvier.  —  Contrat  passé  devant  Elie  Bagot, 
tabellion  à  Gambais,  par  lequel  Tabbaye  de  Grandchamp 
échange  0  quartiers  de  vigne  à  Gallardon,  avec  Pierre 
Moroau,  contre  0  arpents  de  terre  sis  à  Grandchamp,  ledit 
échange  accepté  par  R.  P.  Guillaume  Maillard*,  religieux, 
abbé  de  Grandchamp,  et  fait  but  à  but  et  sans  aucun  retour, 
à  la  charge  de  15  deniers  de  cens  annuel  envers  ladite 
abbaye,  et  9  deniers  de  cens  envers  le  seigneur  de  Gallardon 
respectivement. 

15:fô,  30  octobre.  —  Commission  adressée  au  bailly  de 
Chartres,  h  la  supplication  de  frère  Antoine  Gilbert,  religieux 
de  Grandchamp,  prieur  de  Saint-Germain-le-Gaillard,  à  Teffet 
de  reprendre  l'instance  commencée  par  frère  Tassin,  pour  le 
retrait  des  biens  aliénés  en  1494,  par  frère  Flamicheau  (on 
ne  voit  rien  de  définitif). 

1537,  13  décembre.  —  Lettres-patentes  du  roi  François  P^ 
portant  commission  à  Messires  du  Parlement  de  juger  le 
procès  d'entre  les  religieux  (rÉpernon  et  ceux  de  Grandchamp 
sur  leurs  preuves  et  moyens  réciproques,  au  sujet  de  leurs 
prétentions  sur  des  héritages  sis  à  Curet,  paroisse  de  Grand- 
champ. 

1540,  P'  septembre.  —  Copie  de  contredits  fournis  par 
l'abbé  de  Grandchamp  au  procès  intenté  par  M^''  le  Cardinal 
de  la  Valette,  comme  prieur  d'Épernon,  au  sujet  do  plusieurs 


*  (îuillauine  Maillard,  abbé  de  (irandcbaiiip ,  était  peut-être  de  la  Êimille  des 
de  Maillard  du  Bniuil ,  dont  les  armoiries  fiiront  «  d'aznr  au  chevron  d'or,  a«. 
de  3  fers  de  pique  d'argent.  »  (Arm.  gén.j. 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCIIAMP  liW 

héritages  sisk  Curet,  dont  suit  un  arrêt  du  23  décembre  1510, 
par  lequel  les  religieux  de  Grandchamp  ont  gain  de  cause. 

1547, 12  mars.  —  Grandchamp,  Curet  et  les  Bouleaux  sont 
déclarés  fiefs,  Saint-Projet  aussi  ;  (de  même  en  108 1).  Il  y 
avait  alors  à  Granchani])  "  l'abbé,  S  reli^neux  prêtres,  des 
novices  et  serviteurs.  » 

Christophe  de  Ilarville,  15l0?-ir>17-15r)(î,  25'  abbé.  — 
(François  1"  meurt  le  31  mars  15 17). 

Mentionné  pour  la  première  fois  hi  12  mars  1547,  comme 
abbé  de  Grandchamp  à  Toccasiou  d'une  déclaration  de  revenu 
temporel  faite  par  lui  et  ses  religieux  devant  lo  bailly  de 
Alontfort;  il  est  probalde  (lue  rhri8loi)he  de  Harville  était 
déjà  abbé  de  Grandchamp  avant  celle  date  '. 

1549.  —  Contrat  passé  devant  Jean  Hrisset-,  tabellion  royal 
il  Gambais,  par  lequel  frère  Antoine  (îobert,  curé  de  Gambai- 
seuil,  et  frère  Biaise  Noël,  curé  de  Grandchamp,  au  nom  et 
<:omnie  procureurs  de  l'abbaye,  l)aill(Mit  à  titnule  loyer,  pour 
O  ans,  à  Jean  Godard,  laboureur,  «lemeurant  à  la  Haute- 
^'ille,  les  droits  du  champart  de  cette  paroisse  pour  10  setiers 
cJe  grain,  savoir,  0  setiers  de  s(Mgl(\  2  setiers  de  méteil  et 
S  setiers  d'avoine,  le  tout  mesure  d(»  Iloudan,  loyal  et  mar- 
chand, à  livrer  à  l'abbaye  le  jour  de  Saint-Martin  d'hiver. 

1551,  20  janvier.  —  Sentence  du  (irand-maitre  des  Eaux  et 
Forêts,  de  nie  de  France,  Antoine  de  Clermont,  confirmative 
et  explicative  de  celle  du  7  mai  1531,  à  la  charge  que,  durant 
la  paisson  et  glandée,  les  reli^neux  de  Grandchamp  seront 
tenus  de  mettre  et  parquer  hnirs  porc^s  dans  le  logis  des 
marchands,  sous  peine  de  confiscation  d(^s  dits  porcs  et 
amende  arbitraire. 


*  Il  étiit  fils  de  Fiacre  ou  François  de  Ilanill»',  S<'ii,Mi«Mir  «le  Palaisisiu  et  df 
Rcuée  de  Rouville;  son  oncle  Esprit  de  Harvillo,  sous-doyen  de  Chartres,  lui 
donne,  vers  1529,  la  terre  de  Millemont  et  la  Perruelie.  Armoiries  :  «  de 
gueules  à  ]a  croix  d'argent  cbarfréc  de  coquilles  de  sable.  lArm.  de  Montfort).  » 

*  On  peut  rapporter  à  ce  Jean  Hrisset,  les  hrisset  dr  Dreux  dont  Paul-Honoré 
Brisset  décédé  le  7  novembre  18i)8,  curé  de  Saint-Aufinistin,  à  Paris. 


ABBK  GAUTIKK 

ir>5(j,  lu  avril,  après  Pâques.  —  Leitrefei-|»;ilenteî<,  floniMes 
a  Ulois  par  lo  roi  Honri  II,  innir  assurer  aux  relitJrieiix  i1p 
fJraniliiiaiop  S<>  ennîes  de  bois  de  ii'iiiiijorte  quelle  essenro, 
dans  la  i'urêt  de  Moiitiurt, 

ir>5(j- I5(ii.  —  Odet  de  Coligny,  cardinal  de  riiàtillon^ 
2(1*  ai>bê>  —  (Aiitrùiie  fTilbert,  prieur  rlausLral). 

Né  en  ir>15  ',  odet  deCuli^ny,  frère  de  lainiral  de  ce  «oin»^ 
devint  cardinal  du  titre  do  Saint-Serge  le  1  novembre  15:^î  ^ 
arehevêque  de  Touluuse,  1535-1551^;  évèque  de  Beauvais^ 
M  octobre  \7<^),  abbé  do  Saint*Hcuoist-9ur-Loire  ;  de  Fer— 
riëres-eii-nàtinais,  lô  juillet  155(i:  (leSaint-Benigue  de  Dijon - 
des  Vaux-de-Cernay,  de  Orandchamp,  etc.  [A  de  Dion). 


155G»  14  octobre,  —  Il  comparait,  par  procureur,  à  In 
rédaction  de  la  coutunie  de  Montrort,  coniuie  abbé  commen- 
iiataire  de  Graiidchamp,  etc.  En  cette  qualité,  lui  et  ses  reli- 
^neux,  prieur  et  couvent,  sont  représentés  par  Antoine  Oilljert  . 
prieur  claustral,  et  Biaise  Noël,  religieux  et  ciu^é  de  Grand- 
cliani]),  assistés  de  maître  Antt>ine  BeauvaiSi  leur  procureur 

iDtjÔ.  —Il  fait  profession  de  protestantisme,  1564,  il  résigne 
tous  ses  bénélices»  15(>1,  l*""  septembre*  il  se  marie  er 
Angleterre  ùli  il  s'était  réfuLrié  après  son  apostasie  ;  il  y  riieur 
en  15Î0  ou  1571.  (MorèriJ. 

loOh  24  avril.  —  Ordonnance  de  Catherine  de  Médici^ 
reine  de  France,  mère  du  roi  Charti'es  IX.coTutesse  tle  Moir 
fort,  pour  le  payement  à  l'abbaye  de  Grande  ha  mp  de  4  muic 
de  blé  sur  le  moulin  Sénéchal  de  Houdan,  et  des  arrérage 
du  passé,  suivant  apiiréciation. 

15*)7.  —  Les  Huguenots  pillent,  brrdeul  Tabbayede  Grau 
ciianip,  des  églises,  entre  autres  celle  de  Broué  qui  fut  ml 
a  sac,  le  clocher  ilo  la  tuur  de  Prouez,  etc   !  Annuaire  d'Euir' 
et' Loir,  mui 


*  Lr  10  juilli't  1517,  Mon  d'atilrcs  hiî^loneiis.  Sa  familk'  avait  fHiur  anrB*^-^: 
«  lie  gu*?ules  -d  lîiigle  «lartîtiit,  an  vol  aJmiss**,  monil)réi%  hccqui'e  d  «ourotii»  «^r 
d'azur,  u 


NOTRE-DAKE  T>î:  ORANOCHAMP  217 

15<i8,  ir>  mars.  —  Lors  du  sit^^edo  Chartres  iiar  les  lYotes- 

"^-ants,  et  de  la  dt'divraiR'e  de  cette  ville  par  Notre-Dame  de 

!Sa  lîrrt^he,  l'aUlKiye  do  Graiidcliamii  ("'prouvo  un  desastre  jdlis 

«'otindei,  plus  lamcnùVble.    Nous   lisniin,   en  cHet,   dans   la 

(tallia  Chrîsliiiiw,  qif  «  en  ir>(>8,  les  Tah  iuiste.sen  fureur  livrè- 

•»  rent  le  monastère  de  Orancbanip  aux  flammes,  après  avuir 

>»  massacre  tous  les  rlianoines  h  l'exception  d'un  seul  qui 

»»  abjura  la  foi  catholique.  Celui-ci,  plus  scélérat  en(*(»re  que 

»»  les  hérétiques  eux-mêmes,   t^xrita  les  soldats  à  tuer  ses 

N  frères,  dont  un,  trahi  parles  aboieincnts  d'un  chien,  fut 

«  tiré  d*UDe  cave  où  il   s'était  refu^ié^  Ou   renterra   tout 

»  vivant  jusc^u'aux  épaules  et  sa  tt^te  îicrvit  de  but  à  des 

»•  joueurs  de  boules  ou  palets  *.  » 

1500,  10  avrîL  —  Coine  «fune  charte  Au  mois  d'avril  12rï4, 
fut  ctdlationnée  aux  ori«^iuaux  en  présence  de  religieuse 
l>ersonue  frère  Biaise  Noël,  prieur  claustral  de  l'abbaye  de 

tTirandchamp,  et  procureur  des  abbé  et  religieux  dudit  lieu. 


ir>7l  (ou  même  avant)  15U(L  —  Renél""'  de  Joigny  \  27'  abbé* 


ir>Tl,   10  juin. 
ab(dlic>u   royal 
Irpenis  de  terre 


—  Bail  passé  devant  Jacques  Chevillard, 
à  Gambaîs,  à  Séverin  Oulbrac  de  treize 
à  Saiut-l*roject  près  Boutigny. 


1574.   —   Pierre    Petit. 
*^-»randchamp.  (A.  ,\fontié). 


Prieur   claustral    de   l'abbaye   de 


■  I57'i.  —  Louis  de  Manneville,  sieur  de  la  Muruiaire,  étant 
iiKirt,  Tabbaye  de  (irandchanip  s'oppose  à  la  vente  de  ladite 
^ei^neurie,  k  cause  d'uïie  rente  de  :îO  livres  à  elle  ihie  :  mais 


m       <  •  CaMiobiiiiinllud,  afiut>  ITitiK,  fii rentes  Cal viiii^i;p  vih"hm1hjs  tlainmisïradi- 

ï*   flcruiit,  canoniiiïs  oriinihus  iirlprt'fiijtlis.  pni'liT  uuiiiti  i|iii,  «'jmutà  Mi'  catlio- 

**  liWi,  ipMs  cliara  huLTcticis  sciliTalmr,  conan  ;iiJiaios  jikiUiviI  m  mrvm  suo- 

vi   mit)  JratrtJtii,  i|iJorii(ii  tu  mis,  «|uyrti  in  hitrliraiti  >t^  «  uiijrnsscl,  h  Iiitoiilf  luiit; 

ï    pritililliS,    viviis    vilùiti  Wn  ulmiliis   rsl,    rjtis  atjlrm    r;ijJiU  ilisco   IuiIhiÙIkis 

iiicti  «i|jpi)ii»lur  ».  [Gffltift  i^hnsiittfm). 

2  Cel  abbé  elail-il  tîe  la  famille  tk  lîoInTt  tk' Joi;j(iv,   i'%**quo  de  CliarU'es, 
'1315-liî^O  f  iioits  rigiK^roas. 


218 

le  18  mai  ISSZj  cette  rente  est  achetée  par  Jean  de  Saint 
Paul  qui  voulait  acquérir  cette  terre.  (TabellionBé  de  Mont- 
fort). 

1575,  7  mai,  (ou  22  avril  1577).  (I- aliénation).  —Aliénation 
pour  deniers  royaux  de  la  terre  de  Gambaiseuil  adjugée  au 
sieur  Nicolas  de  Pitres  *  au  jiroflt  du  sieur  Jacques  de  Hansel, 
seigneur  de  SaintrL^r-en-Artois  ;  moyennant  960  livres 
tournois  et  2  sols  6  deniers  pour  livre,  par  contrat  passé 
devant  les  commissaires  subdélégués  au  diocèse  de  Chartres, 
pour  le  fait  de  Taliénation  accordée  au  roi  Henri  in  par  le 
Pape  Grégoire  Xm,  de  la  somme  de  50.000  écusdu  bien  tem- 
porel des  églises  du  royaume,  vente  consentie  par  Fabbaye 
(le  Grandchamp  à  l'acquit  de  la  somme  de  312  écns  soleil  pour 
sa  part  de  ladite  imposition,  soit  1.068  livres  15  sols  0  deniers 
payable  au  sieur  de  Montescot,  receveur  des  décimes  du 
diocèse  de  Chartres. 

1577, 15  mai.  (2*  aliénation).  «—  Par  contrat  (passé  devant 
les  commissaires  subdélégués  au  diocèse  de  Chartres),  pour 
le  fait  de  Taliénation  accordée  au  roi  Henri  m  par  le  pape 
Grégoire  XIH,  de  la  somme  de  100.000  livres  du  bien  temporel 
des  bénéfices  du  royaume',  vente  de  la  terre  et  seigneurie 
d*Ogis  adjugée  au  sieur  Nicolas  de  Pitres  au  profit  du  sieur 
do  Mansel,  seigneur  de  Saint-Léger-en-Artois?  moyennant 
800  livres  et  1  sol  6  deniers  par  livre,  soit  800  livres  ',  afin 
«racquitter  la  somme  de  600  livres  k  laquelle  Tabbaye  de 
(Trandchamp  était  taxée  pour  sa  quote-part  de  ladite  imposi- 
tion. 

1585, 15  juillet.  — -  L*abbaye  de  Grandchamp  est  de  nouveau 
pillée  et  ruinée  par  les  Protestants  qui  brûlent  son  église, 


*  C/est  prut-étrc  le  père  de  Jean  de  Pitres,  tabeffion  rojal  à  Monlibrt  de 
1577  à  !608. 

2  I/invontain'  porte  :  jusqu'à  la  sonime  d»»  KMl.OOO  livres  sur  le  diocèse  de 
C.hartrrs  1 

^  Sous  r»^s»Tv«'  il»'  loy  »*l  hommage. 


NOTRE-DAME   DK  GRANDCHAMP  2J9 

après  avoir  brûlé  celle  *lo  Juiieaiivillo  près  Mantes  et  plnsiçyrïi 
entres  aux  enviri>ni>  '. 

1585.  2  octobre.  (3*"aliénalion). —  Par  contrat  (passé  devant 
les  comoiissaires  sLibdéléfj:nés  i\u  diocèse  tle  Chartre.su  pour 
le  fait  «le  raliénatitm  acconlée  au  roi  Henri  III,  par  le  pape 
f  Sixte  V,  lie  la  somme  do  5^1000  écus  du  bien  temporel  de« 
^béuêfice.s  du  royaume,  vente,  après  criées  et  enchères,  en  la 
chambre  du  conseil  de  la  Tour  du  roi  à  Chartres,  au  sieur 
Truchon.an  profil  du  sieur  Jean  Harthomier,  écuyer,  seij^neur 
d'Olivet,  d'un  écu  et  demi  et  une  poule  de  <'ensà  prendre  sur 
[dusieurs  hérita^'es  sis  u  (ianibais,  le  Houlay»  Feucherolles, 
moyennant  175  livres  et  2  stdstî  deniers  par  livre,  a(in  d'ac- 
quitter la  souime  de  42  écus  2  tiers  a  laquelle  Tabbaye  de 
ûrandchanip  ('tait  taxée  pour  sa  quote-part  de  K189  livres 
imposées  an  diocèse  île  Chartres. 

1587,  11  août.  —  Contrat  en  français  passé  devant  Jean 
Huif^mard,  notaire  royal  a  Chartres,  dûment  scellé  ledit  jour, 
par  lequel  IMessire  René  de  Joigny,  abbé  commemlataire  de 
tirand  champ*  stipulant  par  Antoine  Pc  lit,  religieux  et  prieur 
claustral  di*  ladite  abbaye,  a  donné  et  constitue'^  à  Miclu.d 
Gondoin,  marchand  demeurant  à  Hoel,  paroisse  de  Bourdonné, 
la  somme  de  15(ï  ('cns  *roi"  soleil,  on  échange  d'une  rente 
annuelle  et  perpétuelle  de  12  écus  et  demi  d'or  soleil  ou 
laveur  de  ladite  abbaye.  Ces  15(*  écus  et  demi  d'or  soleil  pro- 
venaient de  hi  vente  de  7  livres  10  sols  hmrnois  de  cens  que 
les  religieux  avaient  droit  fie  iïrondn*snr  idusieurshéritatres 

i  situés  au  Bois-Dieu,  paroisse  dMlernieray,  et  étaient  d'abord 
destinés  à  Pacquif  de  leur  quote-part  de  la  somme  de  5<XrKï<i 
écus  d*or  soleil  a<'cordé  par  le  pape  Sixte  V  au  roi  Henri  III 

[sur  le  bien  tempfuxd  des  bénéfices  dost*glises  du  royaume. 

1588,  2^^  mai.  —  Contrat  <ie  vente  ot  rétrocession  à  Nicolas 
lOudard.  garde  de  la  forêt  de  Mnntforl.  delà  seigneurie  et 
[terre  de  Ctambaiseuil,  par danio Marie  Delaunay,  veuve  de  feu 

uessire  Jacifuesilr  Mansel,  seigneur  de  Saint-Léger-en-Artois, 


♦  Jean  Liu'rmiUe,  \]Ht^i\  :  Atiiiaïuï  t'.assan,  \\HZ'^\  :  Eitiilt'  Réaux-  (Histoîiv, 
d*'  Maule,  18G0). 


220  ABBÉ  GAUTIER 

pour  le  prix  de  888  livres,  à  la  charge  que  ces  biens  seront 
tenus  en  foy  et  hommage  de  fief  de  Tabbaye. 

1580,  20  septembre.  —  Requête  aux  royaux  commissaires 
du  conseil  privé  de  Sa  Majesté  par  le  frère  Guillaume  Durier 
(ou  Danier),  prieur  de  Saint-Gormain-le-Gaillard,  àToffet,  vu 
la  modicité  des  revenus  dudit  prieuré,  d'être  déchargé  de  la 
somme  de  127  livres  4  sols  tournois  à  laquelle  ce  bénéfice 
était  imposé  chaque  année.  Il  fut  fait  droit  à  cette  demande 
le  29  septembre,  par  jugement  dédits  commissaires. 

1591,  15  décembre.  —  Bail  à  ferme  de  la  dime  du  Buisson- 
Garembourg,  paroisse  de  Guichainville,  fait  à  Pierre  Lemer- 
cier,  pour  neuf  ans,  à  commencer  en  1593,  moyennant  2  écus 
d'or  soleil  par  an. 

1597-1001.  —  René  II  Pau,  28*"  abbé. 


1598.  —  Jean  Lyas,  religieux,  révérend  frère  Cyr  Gau- 
bourg,  religieux  profès  de  Grandchamp. 

1597,  14  janvier.  —  Dans  un  contrat  passé  devant  Louis 
Rayonne,  notaire  à  Montfort,  messire  René  Pau,  chanoine  et 
sous-chantre  de  Téglise  de  Paris,  abbé  commendataire  de 
Grandchamp,  accepte  pour  800  livres,  du  consentement  des 
religieux  de  ladite  abbaye,  d'une  part,  et  de  dame  Marie 
Delaunay,  veuve  de  feu  Jacques  de  Mansel,  seigneur  de 
Saint-Léger-en-Artois,  d'autre  part,  le  retrait  de  la  terre  et 
seigneurie  d'Ogis,  aliénées  pour  ladite  somme  audit  seigneur 
do  Saint-Léger,  le  22  avril  1577  (ou  15  mai  1575.) 

1599,  27  avril  (4*  aliénation).  —  Par  contrat,  passé  devant 
les  commissaires  subdélégués,  au  diocèse  de  Chartres,  pour 
l'aliénation  d'une  partie  du  revenu  temporel  des  bénéfices  du 
royaume,  accordée  au  roi  Henri  IV,  par  le  pape  Clément  VIII, 
du  consentement  et  à  la  requête  de  messire  René  Pau,  abbé 
commendataire  de  Grandchamp,  vente,  en  la  chambre  de 
l'ollicialité  de  Chartres,  à  Jean  Moreau,  marchand,  demeurant 
à  Nogent-le-Roi,  au  prix  de  1.032  livres  tournois  et  2  sols  0 


îffOTRE-D.VME  DE  GRANDCHAMP  221 

deniers  piw  livre»  des  tieret  seifrneurio  des  ('hàtolliers,  ter- 
roir lie  Chaiidon  ^  consistant  en  7  livrer*  de  menus  cens,  une 
l>oule,  5  arpents  de  pre  et  une  petite  dime  k  prendre  sur  80 
arpents  de  terre  en  la  dite  paroisse,  pour  acquitter  ta  somme 
de  380  êcus  à  laquelle  Tribbaye  de  ftrautlchanip  avait  été 
taxée,  il  la  charge  par  radjudicataire  de  payer  lesdites  1,0:^2 
livres,  etc.,  au  sieur  do  ^foutoscïït,  receveur  des  décimes 
du  diocèse  de  Chartres  et  de  tenir  le  tout  en  foy  et  hommage 
de  ladite  abbaye,  etc. 


IGOl-UKXî.  —  Aiïrieu  tie  (lueschard,  2t>"  abbé. 

irîOtK  —  Fiire  Cyr  Oaubonr|J:  fondé  de  prcKoralioii  ;  IVAY.l, 
le  inénie,  prieur  claustral, 

Issu  d\ine  noble  famille  et  docteur  en  théylo|,He  de  la 
Faculté  de  Paria,  Adrien  de  Goeschard  est  citf^  comoie  abbé 
régulier  de  ^îrand champ  par  la  Gnîlin  CJfnstiath'K 

•*  Au  conimencemeut  (non  à  la  fin  du  xvn''  siècle,  comme 
»  récrit  à  tort  Fisqueti  il  releva,  autant  qu'il  hu  fut  possible, 
«  Tabbaye  de  Graridchamp  de  ses  ruines  et  restaura  tel  quel 
»>  ses  baiiments  détruits  par  les  fureuns  de  la  guerrCi  mais  jjeu 
►•  après  riucurie  des  abbés  commentlaiaires  amena  sa  des- 
I'  tructiou  totale  »>  (Frmwe  ponfi/icith')]  il  serait  plus  Juste  de 
dire  *  sa  destruction  jïartielle  »>,  comme  nous  le  vernms  au 
'15*  et  au  38*  et  dernier  abbé  ^. 

ItîtJtK  15  mai.  —  Contrat,  passé  devant  Guillaume  le  Char- 
pentier, tabellion  royal  à  Evreux,  par  lequel  frère  Cyr  Gau- 
bourg,  prêtre,  religieux  do  Ta  h  baye  de  Grand  champ,  cnnune 
fondé  de  procuration  des  abbé  et  autres  religieux»  donne  à 
titre  di*  loyer,  imur  12  ans,  à  raison  de  2  écus  par  an,  terme 
de  Noël,  à  Pierre  Lemercier,  bourgeois  en  la  paroisse  deSaint- 
Aquiliu  tl'Evreux,  les  2  parts  de  la  petite  dime  du  Buisson- 


*  CÏ'L'iiL  ù  l'orjipîinf'  un  t:asti'l  ou  turliu  élevé  iMuitrii  les  iiicui'siuiis  des  iiur- 
îiitincïs,  lion  loiu  tle  la  rivitTe  d'Eure. 

-  V  Iîeshhil:»sposl  alitiiiotaiiiios  regiilurrs  ledes,  Shn-um  seciiîa  derimo  meniite, 
»  iiiïer  bi'tloniîji  lurmilhis  devai^LUas,  iî(ninn|iie  n"|iaiavil  .\dn;iiius  dr  Gtiesdiard, 
»  :iï>bris  n*gid;iris,  ( HHH -l^îOfih  Vt^rurn  jiaylrrpfL^t rommrndatanoniïri  (aldialiim) 
I»  inclina  rit^miiileniam  loto  niinam  iidiitit.  i>  [GffUifi  tliinsfùiua), 


222  ABBÉ  OAUTIBR 

Garembourg,  terroir  de  Guichainville,  laquelle  se  perçoit  sur 
36  acres  do  terre  * . 

1001,  8  octobre.  —  Dans  un  contrat  en  parchemin,  passé 
devant  Jacques  Chevillard,  tabellion  à  Gambais,  frère  Adrien 
deGuoschard,  abbé  de  Grandchamp,  reconnaît  avoir  baillé,  à 
titre  de  cens  annuel,  portant  lods,  etc.,  à  Pierre  Baril  de  la 
Ribauderie,  plusieurs  arpents  de  terre,  pour  15  deniers  de 
cens  par  arpent. 

1003,  19  juin.  —  Par  procuration  de  frère  Adrien  de 
Gueschard,  abbé  de  Grandchamp,  frère  Cyr  Gaubourg,  prieur 
claustral,  baille  à  titre  de  cens,  portant  lods,  etc.,  à  Thibault- 
Menu  et  Jacques  Laumaillcr,  laboureurs  demeurant  à  Beau- 
terne,  paroisse  de  Boutigny,  20 arpents  trois  quarts  déterres 
labourables,  bruyères  et  friclics,  assis  à  la  butte  de  Cham- 
peaux,  pour  12  deniers  de  cens  par  arpent,  à  Saint- Remy. 


1006-1012.—  Cyr  Gaubourg,  30''  abbé,  issu  d'une  famille  de 
Houdan,  selon  M.  A.  de  Dion. 

1006,  17  septembre.  —  Bail  à  cens,  du  révérend  frère  Cyr 
Gaubourg,  abbé  de  Grandchamp,  à  Pierre  Baril,  d'un  arpent 
50  perches  de  terre  à  la  Ribauderie,  pour  15  deniers  de  cens 
annuel  par  arpent. 

1(K)7,  20  février.  —  Acte  do  foy  et  hommage,  passé  devant 
Simon  Bernier,  tabellion  à  Gambais,  delà  terre  et  seigneurie 
de  Gambaiseuil,  rendu  en  cérémonies  accoutumées,  à  l'abbaye 
de  Grandchamp,  en  présence  de  frère  Jean  Lyas,  religieux, 
par  Jean  Petit,  Marie  Oudard,  sa  femme,  etc. 

1007,  2:1  mai.  —  Frère  Cyr  Gaubourg,  par  contrat  passé 
devant  Toussaint  Fabre,  substitut  de  Jean  de  Pitres,  tabellion 
royal  h  Montfori,  transige  avec  les  héritiers  Oudart  au  sujet 
de  la  seigneurie  de  Gambaiseuil. 

1008,  2  mai.  —  Scnlonce  rendue  en  la  Prévôté  de  Grand- 


I/arre  vaudrail  nivimii  TiO  arcs. 


NOTRE-DAME   DE   «RANDCIIAMP 

champ  pu  lia  II  1 1  mil  ûtiU'cdu  cens,  au  sieur  Jean  Lt^gendre» 
avocat  au  Parlenieut.  de  î^J  arpente  3/4  de  terres  novales  en 
bruyères  a  Ganibaiseuil,  ncuinué  le  cliaui[i  au  tyalde.  pour  le 
prix  du  8  livres  par  chaijue  arpent,  payables  eouipiant,  et  15 
deniers  de  cens  annuel,  portant  UkIs,  ventes,  elc,,  à  la  charge 
de  faire  des  Ibssés  autour  desdites  terres. 

1(508,  ^)  octobre»  —  Acte  passé  devant  Nicolas  Olivier, 
tabellirui  à  (iauibai^,  par  lequel  Tabbé  et  les  religieux  de 
fîraudclianip,  à  la  requête  de  darne  Elisabeth  de  liai^raull^ 
veuve  de  Pierre  de  rtravello,  seigneur  de  Beauterne,  donnent 
à  Jean  de  rTravelle,  son  tils  uuueur,  acte  de  souffrance  du  fief 
Figiieil,  en  allendaid  qu'il  ait  l'âge  requis  pour  eu  rendre  loy 
et  hommage  et  donner  aveu  et  dénouibrement  à  ladite 
abbaye. 

1010,  14  septembre.  —  Acte  passé  devant  Jacques  Clicvil- 
lard,  tabellion  ;i  Ciajnbais,  de  fuy  etlionunage  du  fief  du  Bois- 
iJieii  paroisse  (rHoriuei'ay,  rendu  ii  l'église  de  Grandchaïup, 
par  Guillaume  Ragouleau,  comme  foiulé  de  bonne  procuration 
pour  Louis  Artus,  ecuyer,  seigneur  de  FeuqiU'ndles,  seigneur 
c3ii4lit  fief. 

loi  1,  15  avril.  —  Sentence  rendue  pai"  René  Olivier^  prévôt 
cle  Grandchamp,  portant  adjudit^aliou,  après  jdusieurs  publi- 
^:ra tiens,  bail  ii  cens  et  vente  d'une  jdace  et  grange  londjée 
^u  décadence,  élaiit  la  grange  pï'esbytérale  de  Gamlnùseuil,  à 
m^icssire  (Constant  lîunel,  curé  duditlieu,  comme  plus  offrant 
^3t  dernier  enchérisseur,  pour  le  prix  de  18  livres  de  rente  et 
3.2  deniers  de  t*ens,  par  an,  portant  lods,  saisines,  etc. 

1012-ir»2<).  —  Guillaume  V  de  Si.ssey  (ou  C'issey).  ril'-  abbé. 
^  1015,  Oîîias  Lefèvre,  économe  deGrandchanip). 

1(512,  *iO  juillet*  —  Acte  de  foy  et  liommage  des  fief  et  terre 
de  llaut-Champeaux,  passé  devant  Nicolas  Olivier,  tabellion 
à-  Oaiiîliais,  par  Philippe  Toullery,  écuyer.  seigneur  do  Cham- 
peaux,  rendu  à  l'abbaye  de  Grandchamp,  a  la  principale  porte 
4* i celle,  avec  toutes  les  cérémonies  ordinaires  d'un  vassal, 


224  ABBÉ  GAUTIER 

reçu  par  le  sieur  de  Cissey,  abbé,  assisté  do  quatre  de  ses 
religieux,  à  la  charge  det)ailler  aveu,  etc.  *. 

1012,  28  août.  —  Acte  double,  passé  devant  Nicolas  Olivier, 
tabellion  royal  à  Gambais,  d'aveu  et  dénombrement  du  fief 
du  Bas-Breuil,  rendu  par  Antoine,  fils  de  Pierre  de  Malaunay, 
V  un  corps  d'hôtel,  etc. 

1613,  2  août.  —  Par  acte  passé  devant  Chevillard,  tabellion 
à  Gambais,  frère  Guillaume  de  Sissoy,  abbé  de  Grandcharap, 
reconnaît  avoir  reçu  du  sieur  Moreau  la  somme  de  423  livres 
pour  le  surplus  de  la  vente  des  Châtelliers,  portant  constitu- 
tion de  rente  racquittable  au  profit  de  Tabbaye  de  Grand- 
champ,  avec  ratification  des  religieux  de  Tabbaye,  lesquels 
ont  consenti  et  signé  en  présence  du  prieur  du  collège  de 
Prémontré  à  Paris  et  du  prieur  de  Joyenval.  (Inventaire). 

1G15,  21  juin.  —  Contrat  passé  devant  Nicolas  Olivier, 
tabellion  royal  à  Gambais,  par  lequel  Ozias  Lefèvre,  économe 
de  Tabbaye  de  Grandchamp,  donne  à  titre  de  rente  et  cens  à 
Jean  Bourdon,  un  petit  jardin,  clos  de  fossés,  assis  au  Breuil 
près  la  chapelle  Saiut-Thibauld  *,  dépendant  de  Tabbaye,  d'un 
bout  la  rue  Saint-Thibauld. 

1610,  21  décembre.  —  Acte  de  foy  et  hommage  avec  aveu 
et  dénombrement,  du  Haut-Breuil,  dit  la  mairie  ,et  d'une  par- 
tie du  fief  du  Bas-Breuil,  rendu  à  l'abbaye  de  Grandchamp, 
devant  Nicolas  Olivier,  tabellion  royal  à  Gambais,  par  Adrien, 
fils  de  Christophe  de  Maillard,  écuyer,  seigneur  du  Breuil. 


<  Le  fief  (le  rancien  Bas-Chanipoaux  était  autrefois  situé  outre  la  Mare  aux 
Biches  et  le  Breuil,  les  seigueurs  de  Montfort  le  possédaient  à  cause  de  la 
ChAtelleiiie  de  (lainbais.  Dans  icelle  maison  il  y  avait  un  puits  qui  servait  au 
public  pour  les  habitants  de  ce  village  du  Bas-*(^harapeaux,  où  il  ne  se  voit  à 
présent  aucun  v(îstige,  et  où  on  a  peine  à  trouver  le  Ywn  où  étaient  les  mai- 
sons. Les  dernières,  au  noudire  de  17,  furent  brûlées  en  1601),  et  depuis  les 
matériaux  en  ont  été  emportés  ailleurs.  (Déclaration  de  revenu  temporel  de 
l'abbaye  de  Grandchanip,  en  tG8i). 

'  Située  au  Breuil,  paroisse  d'Adainville  ;  prieuré  de  peu  de  valeur,  titulaire 
inconnu,  à  la  nomination  et  collaiion  de  Tabbé  de  (irandchamp,  démolie  en 
I7ÎI3. 


NOTRE-DAME  DE  (iRANDCIIAMF  225 

ir)2()-l(>57.  —  Fraiiçoiîs  p'  de  Cochorol  *,  rj-i"  abbé. 

L'abbé  François  de  Cocherel  est  mentionné  pour  la  pre- 

V  m:"^ière  l'ois  comme  abbé  de  Grandchamp,  en  marge  de  la  déda- 

t —  dation  du  revenu  temporel  de  l'abbaye  (12  mars  1547),  pour 

î3fc-  ^oir  inauguré  sa  mauvaise  administration  en  faisant  abattre, 

c  ^  *»s  102(),  la  haute  l'utaio  de  l'abbaye  au  préjudice  de  ses 

-K-  ^ligieux  -. 

1022-ir>2^1  —  Certifié  et  passé  un  acte...  devant  frère  Jean 
i— ^as,  religieux  de  (Jrandchamp,  prieur  de  M"^  Saint-Germain- 
1  ^^-Gaillard.  membre  dépendant  de  ladite  al)baye. 

i024,   27  juillet.   —  Une   sentence  du   Chàtelet  de    Paris 

*^  «^"Ou^e  à  M''  Thierry  Dupont,  comme  procureur  de  Clair  Chau- 

'^^e^au,  pour  2(>2  livres  annuelles  ;  0  quartiers  de  vigne  terroh* 

^l^  <.Tallardon,  saisis  sur  Marin  Dupray  à  la  requête  de  mes- 

2^i  r*e   François  de  Cocherel,  abbé  commendataire  de  Grand- 

•- ïifiinj),  par  Ozias  Lefèvre,  économe  de  l'abbaye,  demeurant 

^*-     Hourdonné,  commissain»  établi  k  la  régie  desdites  vignes. 

1<32(>,  22  décembre.  —  Mémoire  en  forme  de  procès-verbal 
•^^■ï  visite  delà  ferme  d'Ogis,  paroisse*  de  Serville,  faite  par 
^'^"^ossire  PYançois  de  Cocherel,  abbé  commendataire  de 
^-*"  fundchamp. 

lCi08-l(>]0-104().  —  Déclarations  fournies,  aveux  rendus  au 

\^T\eur  de  Saint-Germain-le-Gaillard  i)ar  les  détenteurs  des 

^îens  en  la   censivc»  dudit  prieuré.   Xotn.   Les  (>  dernières 

lunées  sont  passées  au  nom  de  M""  Dumazis,  écuyer,  seigneur 

^^  Nuisement,  comme  ayant  charge  du  sieur  prieur  deSaint- 

^ermain-le- Gaillard. 

162i>,  22  février.  —  Acte  passé  devant  Nicolas  Olivier,  tabel- 


*  Les  armoiries  de  lu  famille  de  l^icherel  étaient  u  de  jçueules  à  3  fasc4is  d'or 
cl  3  chevrons  brochant  du  même  »  (Armoirial  général)  ou  (»  coupé  or  à  trois 
(asces  de  gueules  et  argent,  à  3  chevrons  de  pourpre.  »  fRiétstap). 

^  Il  y  avait,  paraît-il,  de  superbes  chàlaiguiiM-s  parmi  ces  arbres  centenaires, 
dont  plusieurs  furent  employés,  dit-on,  pour  la  charpente  de  Thospici^  de  Nogent- 
le-Roi. 

T.  XIII,  M.  15 


226  ABBÉ  oAinnâ 

lion  royal  à  GtamtMÛs,  de  fiqr  et  lioiiiiBage«  aTec  Im  odrémo- 

nies  ordinaires  da  fief  da  Baa-Breafl  à  Vabbaye  de  temnddiWiV 

par  Emmaniiel  de  HéUn.  écuyer,  seigneur  de  VOleneare  ^ 

du  Bas-Breufly  comme  Tayaut  acquis  de  Jacques  de  iGllfli^* 

sieur  de  la  Jaaiiiàre«  avec  oflire  d'en  donner  aven  et  dénoXB* 

brament*. 

1630, 15  mai.  —  Quittance.  «  Nous  François  de  Coclieiol  *i 
»  abbé  commendataire  de  Grandchamp,  avons  regn  de  nol>^ 
»  homme  Ouillaume  Dinichet;  sieur  de  Boulehart»  commis    ^ 
»  la  recepte  ordinaire  du  domaine  de  Montfort-rAmaury «  ^ 
»  somme  de  94  livres  tonmoiSt  au  lieu  de  blé,  pour  un  V^^^^^^ 
»  lier  eschu  le  1*  jour  d'avril  dernier,  sur  la  somme  de  £^* 
»  livres  tournois  que  nous  avons  droit  de  cendre  chaqtf^ 
»  année  sur  le  domaine  du  comté  de  Montfort,  etc.;  sign^^ 
»  P.  de  Gocherel  '.  » 

1632.  —  La  maison  de  Oambaisenîl  est  dite  de  nouveau  en 

décadence. 

1635,  7  août.  —  Transaction  entre  frère  Rabier,  prieur  de 
Saint-Germain-le-Gaillard,  et  messire  Blaignan,  curé  de  OiUes, 
devant  Alexandre  Legrand,  notaire  royal  et  chartrier  sousâ- 
gné,  à  la  résidence  de. . .  par  laquelle,  pour  éviter  toute  contes- 
tation, le  sieur  Maignan  consent  à  rendre  au  prieur  Rabier 
les  titres  ou  papiers  de  son  prieuré,  la  def  de  la  chapelle,  à 
la  charge  par  ce  dernier  de  lui  rembourser  les  labours  et 
semences  de  Tannée  courante. 

1632,  2  juin.  —  Bail  à  rente  par  contrat  passé  devant 
Sébastien  Belle,  tabellion  royal  à  Oambais,  consenti  à 
François  Rouet  et  Jean  Foreau,  d*une  maison  en  ruine  et 
décadence,  de  terres  et  prés  à  Oambaiseufl,  pour  3  livres 
racquittables  de  48  livres,  en  termes  égaux. 


*  1630,  18  avril,  messire  François  de  Gocherel  est  pamÛD  à  Montfbrt,  d*iin 

enfaiil  de  Charles  Barlhomier,  sieur  de  Feucherolles.  (A.  de  Dion). 

3  Original  sur  parchemin  souple,  coupé  au  bas,  à  la  place  où  était  le  sceau. 
(Archives  de  Versailles). 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  227 

1040,  7  février.  —  Extrait  des  registres  et  contrats...  passés 
ot  arrêtés  devant  Charles  Egasse,  tabellion  royal  en  la 
ohâtellenie  de  Gambais,  résidajat  à  Condé-sur-Vesgre ,  dont 
la  teneur  suit:  «  du  7  février  1640,  après  midi,  arrMo  au  logis 
*»  du  Juré  soussigné,  ...fut  préscMit  religieuse  personne  frère 
»  Jean  Rabier,  prêtre,  religieux  prof  es  de  l'église  N.-D.  de 
»>  Grandchamp,  prieur  de  Saint-Germain-le-Gaillard,  paroisse 
»  do  Guainville,  lequel  a  reconnu  et  confessé  avoir  baillé  à 
»•  Marin  Marjot,  laboureur  à  Planguet  (Plagnes) ,  à  titre  de 
rt  ferme  loyer  et  prix  d'argent,  pour  0  années,  le  revenu  du 
>»  dit  prieuré,  moyennant  10  livres  tournois  par  an,  à  la  charge 
»  en  outre  de  faire  dresser  un  terrier  du  fief  do  Saint-Germain- 
>»  le-Gaillard.  » 

164.3,    22    mai    (V^  Concordat).   —   L'abbé    François   de 

Cocherol  passe   un   concordat  avec   frère  Jean  Souillard, 

prieur,  et  les  religieux  de  l'abbaye  de  Grandchamp,  devant 

Ctiarles  Egasse ,  tabellion  royal  à  Gambais,  en  ces  termes  :  «  il 

»  promet  de  donner  aux  religieux  750  livres  pour  les  orne- 

>>  îTients  de  leur  église,  ses  réparations  et  celles  des  bàti- 

«  nients;   il  leur   accorde    hi  jouissance  de   la   ferme    de 

>»  Orandchamp,  de  la  maison  et  lieu  abbatial,  avec  jardin 

ï  derrière  la  grange,  jusqu'au  rû  et  à  Tallée  verte,  lecolom- 

»  bier,  le  clos  et  le  circuit  de  l'abbaye;  il  leur  cède  aussi  le 

»  pré  Saint-Thibault,  4  livres  de  rente  à  prendre  sur  la  ferme 

"  d'Ogis  :  il  condition  que  les  religieux  l'acquittent  de  toutes 

^•décimes    et    autres    charges,   etc.,   sous-peine,   pour    la 

«partie  contractante  en  défaut,  de  cent  (100)  livres  d'a- 

>'  mende.  » 

1043,  13  juin.  —  Visa  de  la  cure  de  Grandchamp,  par 
messire  Roch  Guignard,  religieux  de  l'abbaye,  sur  provisions 
en  cour  de  Rome,  pour  résignation  à  lui  faite  par  frère  Jehan 
Souillard. 

1644,  9  janvier.  —  Par  contrat  passé  devant  Jehan  Chemin, 
notaire  à  Montfort-l'Amaury ,  retrait  est  fait  des  deux  tiers 
de  la  Seigneurie  de  Gambaiseuil,  acquis  pour  l'abbaye  de 
Grandchamp,  contre  Elie,  seigneur  d(^  Hoisroger ,  et  Marie 
de  Sabrevois,  sa  femme,  pour  la  somme  de  1)00  livres,  et 


i'ZH  ABBK  (JAUTIER 

100  livres  d'épingles  pour  la  dame  de  Boisroger,  empruntées 
par  le  dit  monastère  au  sieur  et  dame  des  Camaux. 

1(>40.  —  Par  contrat  passé  devant  Sébastien  Belle,  tabellior 
royal  à  Gambais,  messire  François  de  Cocherel,  abbé  com- 
mendataire  de  Grandchamp,  donne,  à  titre  de  rente  annuelk 
et  perpétuelle ,  pour  le  prix  de  18  livres ,  payables  chaque 
année  au  jour  de  Saint  Martin  d'hiver,  à  Jehan  Richer. 
vigneron  à  Coulombs,  un  arpent  de  terre,  partie  en  vignes 
et  Tautre  en  terre  labourable. 

1050,  1 1  août.  —  Procuration  est  donnée  par  frère  Jehar 
Rabier,  religieux  de  Tabbayede  Grandchamp,  prieur  de  Saint 
Germain-le-Gaillard,  à  messire  Dumazis,  écuyer,  seigneur 
de  Nuisement,  à  reffct  de  poursuivre  le  payement  des  cen- 
sives  du  dit  prieuré,  droits  seigneuriaux,  etc. 

Du  4  aofit  au  4  novembre  1050.  Poursuites  contre  différents 
censitaires  du  dit  prieuré.  Plusieurs  sentences  du  bailli  du 
fief  de  Saint-Germain-le-Gaillard  condamnent  les  détenteurs 
à  passer  déclaration,  etc. 

1(J50,  30  novembre.  —  Aliénation  do  ce  fief.  «  Contrat  en 
»  parchemin  devant  Michel  Letourneau,  tabellion  royal, 
»  notaire  et  garde  notes  à  Bouthigny,  sous  le  principal  de 
»  Montfort-l'Amaury.  Furent  présents  en  leur  personne, 
»  frère  Roch  Guignard,  prieur-curé  de  Tabbaye  et  couvent 
»  de  N.-D.  de  Grandchamp,  et  frère  Jehan  Rabier,  religieux 
»  de  ladite  abbaye,  prieur  de  Saint-Gcrmain-le-Gaillard . 
»  lesquels  confessent  avoir  ï)résontement  reçu  du  sieur 
»  Achille  Demazis,  écuyer,  seigneur  de  Nuisement,  demeurant 
»  en  la  paroisse  de  Gilles,  à  ce  présent,  la  somme  de  500 
n  livres  tournois,  pour  achat  du  fief  de  Saint-Germain-le- 
»  Gaillard  et  ses  dépendances,  etc.  *  » 

1050.  —  Quittance  donnée  (levant  Michel  Letourneau, 
notaire  royal  à  Bouthigny,  principauté  de  Montfort-l'Amaury, 
par  frère  Roch  (Hiignard,  prieur  curé  de  Grandchamp  et 


*  \j^  prieuré  de  Saiiit-GciTnain-le-GailInrd    était  à  la  collation  de  Tabbê  de 
Grandchamp,  et  rapportait  75  livres,  (l'ouillé  de  1738). 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  229 

frère  Rabier,  prêtre,  religieux  proies  de  ladite  abbaye,  prieur 
de  Saint- Germain -le -Gaillard,  à  messire  Desmazis*,  sieur 
de  Nuisement,  de  ladite  somme  de  500  livres.  Nota.  Il  paraît 
que  cet  acte  n'a  pas  été  valable,  peut-être  parce  que  Tabbé 
oommendataire  du  temps  et  même  l'abbé  général  de  Prémon- 
tré n'y  étaient  point  intervenus.  (Inventaire). 

Klôl,  I*"^  décembre.  —  Frère  Roch  Guignard,  prieur,  curé 
de  l'abbaye  Notre-Dame  de  Grandchamp,  établi  au  régime 
temporel  et  spirituel  de  ladite  abbaye  par  le  Général  des 
I^rémontrés,  promet  de  payer  à  Jean  Doclèves,  avocat  du  roi 
au  criminel,  017  livres  12  sols,  pour  reste  de  diverses 
sommes  de  deniers,  blés  et  autres  choses.  (Tabellionné  de 
Alontfort). 

IG55,  !*•■  mai.  —  Devant  Jean  Polly,  tabellion  royal  àGam- 
t>ais,  Ch.  Evette,  olilcier  de  la  Reyne,  avoue  tenir  en  plein 
tief  et  hommage,  cheval  de  service  et  autres  droits  seigneu- 
riaux quand  le  cas  y  échet,  de  l'abbaye  de  Grandchamp,  le 
fief,  terre  et  seigneurie  du  Ilaut-Champeaux,  une  maison, 

granges,  étables,  etc.,  15  arpents  de  terre  labourable  à  la 

butte,  17  arpents  en  bois  et  bruyères. 

1(555,  29  octobre.  —  L'abbé  de  Cocherel  vend  pour  16.000 
livres  la  terre  et  seigneurie  de  Gambaiseuil  à  Nicolas  de  la 
Reynie,  intendant  du  duc  d'Epernon.  Le  20  mai  1G50,  celui- 
ci  cède  le  tout  à  messire  Etienne  d'Aligre,  chancelier  de 
France. 

1657,  3  septembre.  —  Frère  Jehan  Rabier,  religieux 
profès  de  l'abbaye,  ancien  prieur  de  Saint-Germain-le- 
Gaillard,  est  inhumé  au  chœur  de  l'église  de  céans  (Grand- 
champ)  par  le  frère  Roch  Guignard,  prieur -curé.  L'abbé 
François  de  Cocherel  mourut  vers  ir)57,  âgé  de  01  ans  environ. 


*  On  trouve  pour  Annoiries  de  ceUe  famille  :  de  «  gueules  à  la  fasce  chargée 
di»  3  merleUes  de  sable  »  (P.  Anselme).  —  Jean  des  Maiis  au  comté  de  .^lont- 
fort  «  porte  de  gueules  à  la  fasce  dor,  chargée  de  3  raerlettes  de  sable  ». 
(Armoriai  du  temps  de  Charles  VI  1,1. 1:212-1401).  —  Sanguin  des  Mazis,  seigneur 
du  Tronchet,  c  porte  d'azur  à  la  bande  d'argent,  3  glands  d'or  en  chef  et 
î2  pattes  de  griffon  dV  en  pointe  ».  (P.  Anselme). 


230  ABBÉ  GAUTIER 

1658-1678.  Charles  II  de  Cocherel,  33«  abbé. 

(2«  Concordat).  Le  P'  acte  important  à  signaler  sous  so: 
administration,  est  le  concordat  passé  entre  lui  et  les  religieui^ 
de  son  abbaye,  portant  cession  de  plusieurs  objets  pour  leur- 
lot,  en  ces  termes  : 

1660,  3  novembre.  —  Contrat  passé  devant  Denis  Lepage^ 
notaire  royal  en  la  ville,  bailliage  et  châtellennie  de  Houdan, 
entre  mcssire  Ch.  de  Cocherel,  chevalier,  seigneur  de  Bour- 
donné, Dampierro-sur-Avre,  etc.,  lieutenant  des  armées  du 
roy,  gouverneur  des  villes  et  grand  bailly  du  Comté  et  bail- 
liage de  Montfort-rAmaury,  etc.,  tant  en  sa  qualité  d'héritier 
de  feu  messire  François  de  Cocherel,  son  frère,  en  son  vivant 
abbé  commendataire  do  Grandchamp,  que  comme  se  portant 
fort  de  messire  Charles  de  Cocherel,  son  fils,  pourvu  de 
ladite  abbaye,  étant  de  présent  en  son  château  de  DoUain- 
ville  *,  d'une  part,  et  frère  Simon  Aveline,  prieur,  frère 
Letourneau,  sous-prieur,  frère  Roch  Guignard,  religieux 
profès  de  Grandchamp,  et  messire  J.-B.  Pénillon,  abbé 
régulier  d'Abbccourt,  délégué  pour  Teffet  des  présentes  par 
messire  Augustin  Lotellier,  abbé  de  Prémontré  et  général  de 
tout  l'ordre,  crautrc  pari,  par  lequel  les  parties  sont  con- 
venues de  ce  qui  suit  :  «<  le  sieur  de  Bourdonné,  au  nom  de 
»  son  fils,  abandonne  aux  prieur  et  religieux  de  Grand- 
»  champ,  la  ferme  y  attenant,  à  charge  de  toutes  répara- 
»  tiens,  les  bois  qui  l'ontouront  et  ceux  du  Coudray,  etc. 

«  Le  sieur  abbé  s'est  réservé  la  maison  abbatiale  avec 
»  son  jardin  :  Le  tout  à  forfait.  11  s'engage  aussi  à  faire  ho- 
»  mologuer  à  ses  frais  ce  concordat  et  se  désiste  du  traité 
»  qu'il  a  fait  avec  les  Prémontrés  de  la  Réforme  relative- 
»  ment  à  l'incorporation  do  l'abbaye  de  Grandchamp  k  la 
»  nouvollo  observance,  etc.  Le  tout  solidairement  avec  les- 
»  (lits  religieux.   » 

Mais  rien  n'est  stable  ici-bas  ni  même  bien  observé,  sur- 
tout les  concordats.  Nous  en  avons  la  preuve  dans  un 
mémoire?  adressé  par  les  religieux  de  Grandchamp  au  Révé- 
rend Père  de  la  Chaise,  confesseur  du  roi,  pour  implorer  son 
aide,  lui  faire  connaître  les  menaces,  les  violences  des  abbés 

^  Commuiip  do.  Dannemaric,  près  Houdan. 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHABiP  231 

^o  Cocherel,  se  prévalant  d'une  lettre  de  cachet  de  sa 
IVrajesté  contre  Tarrêt  rendu  en  faveur  des  religieux,  lesquels 
tl^ mandent  une  enquête  et  supplient  humblement  le  roi  de 
v^ouloir  bien  faire  déterminer  un  nombre  de  religieux  suffi- 
sant pour  s'acquitter  du  service  divin  dans  cette  abbaye, 
nriise  de  règle  en  commende,  depuis  74  ans,  en  faveur  de 
NrM.  de  Bourdonné,  etc. 

1662.  —  La  ferme  d'Ogis,  dépendant  de  Grandchamp,  est 
incendiée  parla  faute  du  fermier,  comme  l'attestent  plusieurs 
sentences  portées  contre  lui.  (Inventaire). 

1663,  13  octobre.  —  Procès-verbal  de  visite  faite  àl'abbaye 
do  Grandchamp  par  frère  J.-B.  de  Pénillon,  abbé  d'Abbé- 
court,  commissaire  député  à  cet  effet  par  messire  Augustin  le 
Tellier,  abbé  et  chef  général  de  l'ordre  de  Prémontré, 
(1***  octobre  1663)  :  le  prieur  Roch  Guignard  étant  curé  titu- 
\a.ire  de  Grandchamp  et  seul  religieux  profès  de  ladite 
at>baye. 

1666,  12  janvier.  —  Sentence  des  trésoriers  de  France  qui 
ordonnent  le  payement  aux  religieux  de  Grandchamp  de  la 
moitié  de  la  somme  de  384  livres  de  rente  due  à  l'abbaye, 
avi  Heu  de  blé,  sur  le  domaine  de  Montfort,  suivant  le  con- 
cordat fait  entre  eux  et  messire  Charles  de  Cocherel,  leur 
abbé. 

1670,  3  juillet.  —  Messire  Charles  de  Cocherel,  abbé  com- 
tnendataire  de  Grandchamp,  fait  en  cette  dernière  qualité, 
hommage  à  Gédéon  Pierre  de  Johannes,  sieur  du  Mesnil- 
Aubeton,  pour  22  arpents  de  terre  sis  à  Saint-Project,  et 
paye  un  rachat  de  120  livres.  (Tabellionnéde  Houdan).  (A.  de 
Dion). 

1671,  17  décembre.  —  Acte  de  foy  et  hommage,  aveu  et 
dénombrement,  passé  devant  Dagron,  tabellion  à  Gambais, 
rendu  à  l'abbaye  de  Grandchamp,  en  présence  de  frère 
Simon  Aveline  et  de  frère  Roch  Guignard,  prêtre,  religieux, 
curé  de  Grandchamp,  en  l'absence  de  messire  Charles  de 
Cocherel,  abbé  commendataire,  par  Gédéon  de  Hélin,  écuyer, 


232  ABBÉ  GAUTIBR 

sieur  du  Bas-Breuil  \  qu'il  avoue  tenir  nûment  et  en  plein  fief 
de  ladite  abbaye. 

1672,  8  et  10  décembre.  —  Visa  de  la  Cure  de  Saint-Léger- 
en-Yveline  et  provisions  de  plein  droit  par  Monseigneur 
révêque  de  Chartres,  \)out  inessire  Louis  Dauvergne  ;  il  est 
reconnu  quelle  est  à  la  nomination  de  Tabbé  de  Grandchamp; 
acte  d'intronisation  de  niossire  Tarchidiacre  du  Pinserais. 

1674,  1(5  août.  —  Brevet  latin  du  ministre  Michel  Colbert 
pour  Tunion  des  menses  conventuelles  des  abbayes  de  Grand- 
champ,  Vermand,  du  Jards  et  du  Mont-Saint-Martin,  au  col- 
lège de  Prémontré  à  Paris,  attribuant  leurs  revenus  à 
Tentrotien  et  à  la  formation  des  étudiants  ainsi  qu'à  la  récep- 
tion <les  religieux  du  même  ordre  venant  à  Paris  pour 
affaires  ^, 

1674,  octobre.  —  Lettres  patentes  du  roi  Louis  XIV,  confir- 
matives  des  brevets  <runion  desdites  menses  (29  mars  et 
Kiaoùt  1674),  signées  «  Louvois,  Colbert  »,  et  au  bas  «  Vu 
Daligre  ^.  ^> 

1676,  26  mars.  —  François-Charles  de  Cocherel,  abbé  com- 
mendataire  de  Grnndrhami),  frère  Roch  Guignard,  prieur-curé 
de  Tabbaye,  frère  Alexandre  Denormandie  et  frère  Charles 
Laisné,  religieux,  ajoutent  à  la  vente  de  la  seigneurie  et 
terre  de  (tambaiseuil,  une  rente  de  6  livres  pour  les  droits 
de  Justice  appartenant  à  Tabbaye.  (A.  de  Dion). 

1677,  12  Janvier.  —  Acte  passé  devant  Jean  Belle,  tabel- 
lion royal  ii  Gambais,  portant  procuration  au  frère  Gazon, 
prieur  <lo  Grandchamp,  pour  les  autres  religieux  de 
l'abbaye  afin  d'agir   contre  leur  abbé   messire   Charles   de 

*  Par()iss(î  de  Coiidé-sur-Vesgre. 

-  .Vd  aliimiios  susteiitaiidos  et  institiiPiidos  atqup  ad  excipiendos  nosiri  ordinis 
religinsos  et  undet|uàque  negotiorum  causa  Parisiosadventan tes.  (Colbert)...  «Ad 
alimouiam  studentium  »>  (Gallia  christiana). 

•*  «  Pour  entretenir  des  religieux  mendiants  de  Tordre  de  Prémontré  à  Paris, 
y  avoir  des  lieux  n''i?uli«rs,  et  y  former  une  comnmnauté  qui,  dans  la  suite, 
servira  de  séniiiiain'  à  tout  l'ordre.  » 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  233 

Cocherel,  aux  fins  iVnn  nouveau  partage  des  revenus,  etc., 
attendu  que  les  précédents  leur  étaient  trop  onéreux. 

1677,  31  mai.  —  Pierre  Cochart,  procureur  au  bailliage 
de  Montfori,  lait  hommage  àmossire  Roch  Guignard ,  prieur 
de  Grandchamp,  à  l'entrée  de  l'abbaye,  pour  la  terre  de  Gam- 
baiseuil,  acquise  d'Etienne  d'Aligre,  le  28  août  1070,  par 
François  Bitault  *,  chevalier,  seigneur  de  Riou,  Bléor ',  et 
Gambaiseuil  (Tabellionné  de  Montfort,  A.  de  Dion). 

1678,  28  octobre.  —  Devant  le  notaire  de  Montfort,  démis- 
sion pure  et  simple  de  Tabbé  Charles  de  Cocherel. 

108Ô-1710.  —  François  II  Gaspard  Antoine,  :W  abbé. 

iFrère  Roch  Guignard,  prieur-curé  do  Grandchamp,  Jean- 
Baptiste  Bréget  (ou  Bréguet),  qualifié  prieur  de  Grandchamp 
le  20"  jour  de  juin  1070,  on  l'absence  de  frère  Jean  Brizot, 
etc.  11  devient,  après  lui.  prieur  de  S.  Project  en  1080,  où  il 
est  inhumé  le  20  avril  10î)3;  messire  Romain  de  la  Roche, 
prieur-curé  de  la  paroisse  S.  Biaise  de  Grandchamp,  22  sep- 
tembre 1007-lOOî);.  (Registres  de  Granchamp). 

L'abbé  François-Gaspard  Antoine,  est  cité  comme  abbécom- 
mendataire  de  N.-I).  de  (franchamp,  le  22  février  1080.  11  dut 
sans  doute  sa  nomination  au  crédit  à  la  Cour  de  son  père, 
Jean  Antoine,  écuyer  et  porte-arquebuse  du  roi.  Il  est  quali- 
fié de  docteur  en  théologie  eu  101)3,  ou  même  avant  cette 
époque.  Chanoine  et  archidiacre  du  Piuserais  en  l'église 
cathédrale  de  N.-D.  de  Chartres,  il  prêta  serment  en  cette 
qualité  le  10  déc(»mbre  1()U3.  et  fut  remplacé  dans  cette  fonc- 
tion, le  2^^  avril  170;^,  par  Gaspard  de  Fogasse  de  la  Bastie, 
docteur  en  théologie.  (Arrhivcs  historit/urs  du  diocèse  de 
(Chartres), 

1080.  —  L'abbaye  de  Grandchamp,  jadis  restaurée  par 
Adrien  de  Gueschard,  abbé  régulier,  est  de  ncmveau  incen- 
diée, par  accident  fortuit,  feu  du  ciel  ou  iujprudence. 
I  Gai  lia  christ  iana  ) . 

<  Ne  serait-ce  pas  «  Berthault  ?  » 
2  Ou  Pléor. 


234  ABfié  GAUTIER 

1680.  —  Procédures  contre  Jean  Pouchet,  prêtre,  curé  de 
la  Hauteville,  et  Jean  Méneray,  pour  avoir  enlevé  des  gerbes 
du  champart  de  cette  paroisse.  (Pas  de  sanction). 

1680 ,  22  février.  —  Curieuse  lettre  du  P.  Gazon  au  tout 
puissant  ministre  Colbert,  sous  forme  de  plaintes  contre 
l'abbé  Antoine.  (Voir  manuscrit). 

1680,  9  et  12  décembre.  —  Procès- verbal  de  visite  de 
l'abbaye  de  Grandchamp,  par  le  R.  P.  Hugues  Gallien,  prieur 
de  Vermand  diocèse  de  Noyon,  commissaire  député  par 
Monseigneur  Michel  Colbert,  abbé  de  Prémontré,  chef  géné- 
ral de  l'ordre,  en  présence  des  deux  seuls  religieux  *,  le 
P.  Alexandre  Denormandie,  procureur,  et  le  P.  Guignard, 
prieur-curé  de  Grandchamp. 

État  de  ce  qui  se  trouve  dans  le  couvent  :  dans  l'église , 
petit  calice,  ciboire,  soleil  ou  ostensoir  d'argent  ;  demi-corps 
ou  buste  de  bois  doré  où  est  renfermé  le  chef  *  de  Saint- 
Saturnin,  évoque  do  Toulouse  et  martyr,  tabernacle  doré  ; 
10  grands  chandeliers  de  bois  rouge  et  la  croix;  2  bras 
(d'applique)  dorés;  encensoir,  lampe,  bénitier  de  cuivre, 
ornements  sacerdotaux  et  linges  d'autel  usés  ou  ordinaires, 
2  cloches  et  une  horloge.  —  Aux  écuries,  3  chevaux  dont 
2  boiteux,  et  1  poulain  ;  —  aux  étables,  3  vaches,  etc.  Les 
dettes  passives  sont  plus  considérables  que  les  actives  ;  par- 
mi celles-ci  on  compte  50  écus  pour  la  pension  du  frère 
Norbert  Thubœuf.  Le  revenu  annuel  de  l'abbé  est  estimé  en 
total  à  1.712  livres,  celui  des  religieux  à  1.111  livres. 

1081.  —  Procès-verbal  de  visite  faite  à  l'abbaye  de  Grand- 
champ  par  frère  Pierre-Norbert  Humblot,  prieur  de  Joyen val  ^, 
en  vertu  de  la  commission  donnée  par  messire  Michel  Col- 
bert, lo  P.  Roch  Guignard,  étant  curé  titulaire  de  Grand- 
champ,  et  le  P.  Alexandre  Denormandie,  profès  d'Abbecourt, 
procureur. 

Doux  actes  importants  marquèrent  l'administration  de 
Tabbé  Antoine. 

<  Il  y  en  avait  8  en  1547. 

2  Peut-être  portion  antérieure  du  crâne. 

•T  Paroisse  de  Retz  réunie  à  Chambourcy,  près  Poissy. 


NOTRE-DAME  DE  GRAN0CHAMP  235 

i-e  premier  est  relatif  à  un  3*  concordat  entre  Tabbé  de 
Gno^ndchamp,  d'une  part,  et  Tabbé  général  de  Prémontré  et 
les  religieux  du  collège  de  Tordre  à  Paris,  d'autre  part,  pour 
l'ianion  de  la  mense  conventuelle  de  Grandchamp  à  ce 
collège. 

X681,  4  décembre  (3^  concordat).   —  Après  deux  brevets 
ro>-aux  dont  le  dernier  en  latin  (1662-1674),  non  exécutés, 
commissions,  procès-verbaux,  visites,  requêtes  des  religieux, 
id^-^entaires,   lettres-patentes  du  roi  Louis  XIV,    bulles  du 
pax)e  Innocent  XI  (20  octobre  1677),  le  4  décembre  1861, 
do^^ant  Nora  et  Chassin  (Nerva  et  Clersin?),  conseillers  du 
ro  i ,  notaires  de  sa  Majesté,  en  son  chàtel  de  Paris,  soussignés, 
fuirent   présents    Illustrissime  et  Révérendissime  seigneur 
Michel  Colbort,  conseiller  du  roi  et  son  aumônier,  abbé  de 
S.   Jean,  chef  général  de   Prémontré,  d'une  part,  le  R.  P. 
Honri  Ducauroy,  procureur  général  dudit  ordre,  le  R.  P.  Pot- 
iior,  prieur  dudit  collège,  Antoine  Norbert  de  la  Boullaye, 
bachelier  de  Sorbonne,  otmessiro  François-Gaspard  Antoine, 
abbé  commendataire  de  Grandchamp,  assisté  et  autorisé  de 
s^on  père  messiro  Jean  Antoine,  écuyer,  d'autre  part;  en  pré- 
sence d'Illustrissime  et  Révérendissime  père  en  Dieu,  messire 
François  de  la  Chaise,  conseiller  du  roi  et  son  confesseur 
ordinaire.  Après  avoir  examiné  les  titres  et  enseignements 
de  labbayede  Grandchamp,  le  sieur  abbé  et  le  sieur  général  de 
Prëmontré  ont  reconnu  que  <<  tous  les  revenus  n'allaient  qu'à 
'>  la  somme  de  2.700  livres  par  an  ',  dont  IXK)  livres  revenant 
"  aux  religieux    étaient  insuttisanis  pour  vi\re  et  entre- 
•>  tenir  la  régularité.  Ils  sont  (ionc  convenus  de  ce  qui  suit  : 
»  tous  les  revenus  de  l'abbaye  de  Grandchamp  appartien- 
•>  dront  à  l'abbé,  à  la  charge  de»  payer  les  décimes  ordinaires 
»>  et  extraordinaires  ;  la  pension  de  l'oblat-,  celle  de  150  livres 
»  due  au  religieux  qui  sera  pourvu  de  la  cure  ou  vicairerie 
»  perpétuelle  desservie  dans  l'église  de  l'abbaye,  d'entre- 

'  Selon  un  inventaire  de  1709,  le  prieuré-cure  d»*  (irandchamp,  Curet  et  les 
Bouleaux,  avait  une  dîme  estimée  300  livres;  plus  150  livres  données  par 
Tabbé  et  150  livres  fondées  et  placées  sur  les  postes  par  messine  Langlois, 
ancien  prieur-curé.  —  D'après  le  Pouillé  de  1738,  le  revenu  de  l'abbaye  de 
Grandchamp  était  de  2.000  livres  seulement. 

*  Soldat  invalide  dans  une  abbaye  ou  prieuré  de  nomination  royale. 


23t>  ABBÉ  GAUTIER 

tenir  les  termes  de  toutes  réparations  viagères*.  L'ab^ 
lie  Orandchanip  consent,  pour  lui  et  ses  successeurs  ^' 
ce  que  la  mense  conventuelle  de  labbaye  soit  transfér     -^ 
au  colU'j^e  de  Prêmontré,  à  Paris,  pour  y  demeurer  \m(^^^ 
perpt'tuitê .  et ,  au  lieu  du  revenu  de  cette  mense  il  a  pr^^^ 
mis  k\\}  payer  par  an  audit  collège,  la  somme  de  850  livret^^^^ 
Le  sieur  abbé  général  et  les  religieux  de  collège  seron 
tenus  de  décharger  Tabbé  de  Grandchamp  du  service  divii^^ 
qui  était  dû  dans  l'église  de  Tabbaye  et  de  faire  célébrer  '^ 
chaque  jour  les  messes  dans  leur  chapelle...  Le  religieux 
pourvu  de  la  cure  de  Grandchamp  y  fera  seul  les  fonctions 
curiales  et  Tabbé  commendataire  sera  tenu  de  lui  fournir 
pnurson  logement  une  salle  servant  jusqu'ici  de  réfectoire 
aux  religieux,  <ie  lui  céder  une  petite  grange,  un  demi- 
arpent  de  terre  pour  son  jardin,   le  tout  dépendant  de 
l'abbaye  :  de  lai.^^ser  encore  à  son  usage  la  nef  de  son  église. 
Par  contre,  le  curé  sera  tenu  de  célébrer  tous  les  mois  une 
messe  de  Requiem  i>our  les  tondateurs  et  bienfaiteurs  de 
l'abbaye  et  de  fournir  le  luminaire  nécessaire  pour  le  ser- 
vice divin.   La  croix  et  le  calice  de  l'abbaye  ayant  été 
transj»ortés  au  collège  de  Prémoniré,  Tabbé  général  et  ses 
religieux  ont    promis  de   fournir   en  échange  dans  les 
t5  mois,  à  l'église  de  Grandchamp,  un  calice  de  vermeil  du 
poiils  de  2  marcs,  7  onces.  r>  gros.  Il  sera  fait  un  inventaire 
«iouble  lies  titres  et  papiers  de  l'abbaye  pour  être  mis  dans 
un  coffre  fermant  à  deux  clefs  et  deux  serrures,  lequel 
si*ra  apporté  au  collège.  Lu  n'Ii'/n*^  du  rlu^f  *h'  saint  Satur- 
ni  II  l't-stt'rn  à  pHrp^^fuit*^  iluns  r*''tjlisr  ih  lahltsy**  '.  Il  sera 
l'ait  un  arpentage  figuré  des  biens,  terres,  de  l'abbaye  à 
frais  communs  des  parties,  pour  être  mis  dans  ledit  cotTre. 
\ntn.  —  Il  faut  remarquer  que  l'autorité  de  l'évêque  de 


*  L-  >it'ur  ^ilik',  par  suitt*  du  préM^it  (OiiCiinlat .  recuit  le  tout  eu  iVut  où  il 
-  iiiMi\t'  iiiaiiil'ii.tiit,  siiivniii  Ir  proi »Vverlwl  du  sieur  de  Péiiillon.  M»^ 
•i  Ai>i»'i>itiii.  lin  :iN  iii.ii  ItiTi:  ct-lui  dti  liaillv  ào  Houdaii  t'ait  à  la  requête  du 
^h'îir  il.}»/-,  w  7  tlrremlnv  lt»T^':  et  ct-lui  du  ft.  W  Humblot,  prieur  d*'  Joyeiiv.*!. 

■:!  \-l  \'\VA  |c,.st. 

-  I»i  \:n  i:.t  ti-  l'rfbi-'  »t  li'-  v?<  l'fi.nher  0'>!iS''culivvnit^nl  ni»mvu>  lî»'  !'jl'l«iy 
:•'  «.rf-i.  hti!  :■.    \  \-  '.::;'•  . 

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NOTRE-DAME   DE  GRANDCHAMP  237 

Chartres  n'a  point  été  nécessaire  pour  le  concordat,  à  cause 
de  Texemption  de  la  juridiction  épiscopale. 

1C82,  22  février.  —  Au  début  de  la  carrière  abbatiale  de 
niessire  Antoine,  il  lui  fut  accordé,  par  lettres-patentes  du 
roi  Louis  XIV,  données  à  Saint-Germain-en-Laye ,  signées 
«  Louis  »  et  plus  bas  <i  Le  Tellier  »  un  privilège  personnel 
de  sauvegarde  exemptant  l'abbaye  de  Grandchamp  de  tous 
logements  et  réquisitions  militaires.  (Voir  le  manuscrit). 

1682,  18  mai.  —  Un  arrêt  du  roi  Louis  XIV,  rendu  en  son 

Conseil  d'État  à  Versailles,  pour  homologuer  et  confirmer  le 

concordat,  du  4  décembre  1081,  ordonne  qu'il  soit  exécuté 

solon  sa  forme  et  teneur,  et  qu'à  cet  effet  toutes  les  lettres 

û^oessaires  soient  expédiées.  Signé  «  Colbert  ». 

XG83.  —  Acte  de  foy  et  hommage  rendu  à  l'abbaye  de 
^^i^iandchamp  par  dame  Geneviève  Ilaissen,  veuve  Denis 
m; 5^ ce,  pour  le  fief  de  Gambaiseuil,  à  cause  de  menus  cens  à 
pi:*^ndre  sur  80  arpents  de  terres  labourables. 

X683,  4  juin.  —  Arrêt  du  Parlement  qui  commet  le  Pré- 
vOt.de  Saint-Germain-en-Laye  pour  procéder  à  un  inventaire 
do  uble  des  titres  de  l'abbaye  de  Grandchamp. 

XG84,  12  février.  —  Assignation  est  (ionnée  aux  parties,  et 
lc3  15  février  il  est  procé(ié  devant  ledit  Prévôt,  juge  royal, 
a  la  collation  des  titres  de  Tlnventaire  sur  le  Cartulaire, 
rédigé  lui-même  sur  les  originaux,  on  présence  de  messire 
A^ntoine,  abbé  de  Grandchamp,  et  du  R.  P.  Ilumblot,  prieur 
d\x  collège  de  Prémontré.  (Inventaire). 

1G83, 28  septembre.  —  Une  requête  est  présentée  au  sieur 
Pr^ovôt  au  sujet  de  cet  inventaire. 

n^  acte  important  de  l'administration  de  l'abbé  Antoine, 
confection  du  Cartulaire.  (Voir  le  résumé  page  5,  aux  obser- 
vations préliminaires). 

^Ci85,  27  février.  —  Saisie  féodale  dûment  signifiée  au 
sieur  Charles  Deprez  du  fief  du  Haut-Champeaux ,  par  Jean 


238  ABBÊ  GAUTIER 

Blin,  huissier  royal,  à  la  requête  de  Tabbé  de  Grandchamp, 
faute  de  foy  et  hommage ,  devoirs  et  droits  dus  et  non  payés 
par  le  sieur  de  ce  lieu,  comme  tuteur  de  Louis,  fils  mineur 
de  Louis  Kvotie  et  de  Françoise  Legras,  ses  père  et  mère. 

1088,  10  janvier.  —  Christophe  Moreau,  agent  d'affaires 
de  messire  Tabbé  Antoine,  vend,  pour  05  livres,  tous  les 
lapins  des  bois  de  Tabbaye  de  Grandchamp.  (A.  de  Dion). 

1088.  12  mars.  —  Les  trésoriers  généraux  des  finances  de 
France,  à  la  requête  de  messire  François-Gaspard  Antoine, 
abbé  conmiendataire  de  Grandchamp,  demandant  le  paye- 
mont  des  arrérages  des  4  muids  de  blé  sur  le  moulin  Séné- 
chal de  Houdan ,  rendent  une  sentence  conforme  :  2  muids 
pour  l'abbé,  2  pour  les  religieux. 

1088,  (5  juillet.  —  Nicolas  Richart,  receveur  général  de 
l'abbaye  de  Grandchamp,  vend  pour  000  livres,  la  coupe  de 
20  arpents  2  tiers  de  bois  au  bosquet  de  Gambaiseuil,  lieu  dit 
la  sente  aux  Moines. 

1081),  24  janvier.  —  Vu  le  brevet  de  nomination  par  le  roy 
de  messire  François-Gaspard  Antoine  pour  l'abbaye  de  Grand- 
champ,  les  bulles  du  Pape  à  ce  sujet,  et  l'acte  de  sa  prise  de 
possession;  vu  sa  requête,  les  trésoriers  des  finances  de 
Kouen  ordonnent  le  payement  des  revenus  de  ladite  abba3'e 
sur  les  domaines  de  la  généralité  de  Rouen  V 

1092,  11  janvier.  —  Intervient  le  consentement  des  reli- 
gieux du  collège  de  Prémontré  à  Paris,  rue  Hautefeuille , 
lesquels  autorisent  messire  Antoine,  abbé  commendataire 
de  Grandchamp,  à  rembourser  aux  héritiers  du  sieur  de 
Flaixelles  la  rente  de  100  livres,  au  principal  de  2.000  livres, 
constituée  par  les  religieux  de  Grandchamp;  signé  au  bas  : 
«  frère  Pierre  Ferry  »  -. 


*  Où  Tabbaye  de  Grandchamp  avait  des  revenus. 

^  Religieux,  Procureur  général  de  Prémontré  en  1 694-1095;  abbé  de  la 
Val- Dieu  en  1704. 


NOTRE-DAME  DE  ORANDCHAMP  239 

XC95,  Qmars.  —  Accord  l'ait  double,  sous  seings  privés, 
er^tre  messire  Michel  Colbert,  général  de  Prémontré,  et 
Tr-ore  Pierre  Ferry,  religieux,  procureur  général  dudit  ordre, 
d'xine  part,  et  messire  Antoine,  abbé  commendataire  de 
r  >i*aiidcliamp,  d'autre  part,  au  sujet  des  arrérages  de  la  pen- 
sion annuelle  de  850  livres,  due  au  collège  de  Prémontré 
p><3\ir  la  mense  conventuelle  de  ladite  abbaye  du  15  janvier 
1C>8<3  au  9  mars  1695.  (Archives  nationales). 

1097,  30  avril.  —  Inhumation  dans  l'église  de  Grandchamp, 
p^ir  messire  François-Gaspard  Antoine,  abbé  commendataire, 
65 1. o. ,  du  corps  de  frère  Roch  Guignard,  chanoine  régulier  de 
l'ordre  de  Prémontré,  prieur-curé  de  Grandchamp,  l'espace 
d^  S4  ans?,  âgé  de  97  ans  et  (>  mois;  décédé  après  avoir  reçu 
lo^îs  sacrements  prescrits  i)ar  l'église;  le  présent  acte  a  été 
dr^essé  en  présence  de  MM.  Vriquet,  prêtre,  curé  de  Thôpital 
i*o>'al  de  Saint-Julien-les-Chartres,  Jean  Meslin,  curé  de 
Ttiionville,  et  Cléophas  Caillou  ^ ,  curé  de  Dannemarie,  les- 
<1  viols  ont  signé. 

1T04,  16  juillet.  —  Messire  Antoine,  abbé  de  Grandchamp, 
t>éiiit  le  mariage  de  Pierre-Henry  Chapelin  et  Louise  Mail- 
lo.ril,  en  présence  de  François  Le  Breton,  chevalier,  seigneur 
do  Chàteauroux  et  do  Guillaume  Moussard  d'Argentan. 

1705,  2  décembre.  —  Devant  maître  Marcel,  notaire  à 
tîoxidan,  vente  du  fief  de  Champeaux  par  Louis  Evette  au 
^ieur  Marc  Antoine  frère  de  l'abbé  François-Gaspard  Antoine. 

A  o/«'?.  —  Vers  1709,  la  chapelle  de  Saint-Jean  de  Hoël-le- 

^ois,  paroisse  de  Bourdonné,  prieuré  simple,  avec  42  arpents 

^e  terre  sablon,  est  donnée  par  maître  Dntartre,  notaire,  à 

^ail  emphytéotique  moyennant  200  livres  par  an;  vendue 

^'an  II  au  sieur  Galles  de  Condé,   't,5(K)  livres;   démolie 

quelque  temps  après. 

1710.  —  L'abbé  Antoine  donne  procuration,  pour  gérer 
les  biens  de  Tabbaye  de  Grandchamp ,  à  Charles  Lanquest, 
huissier  à  cheval  du  Châtelet  de  Paris,  demeurant  k  Mont- 
fort.  (Minutes  de  maître  Brault). 

*  Est-ce  le  même  qui  fut  plus  tard  curé  de  Houdan  ?  C'est  assez  probable. 


240  AHBÉ  GAUTIER 

1710,  12  juillet.  —  Antoine  Langlois,  prieur  de  Grand- 
champ  ,  est  confirmé  par  le  bailli  de  Montfort  dans  le  droit 
de  lever  la  dîme  à  la  15*  gerbe,  dans  la  paroisse  de  Grand- 
champ,  contre  (^harles  de  Bosset,  seigneur  de  la  Chapelle, 
gentilhomme  du  roi.  (A.  de  Dion). 

1717,  21  avril.  —  Messire  Tabbé  Antoine  transige  avec 
monsieur  de  Luynes,  duc  de  Chaulnes,  et  consent  à  rece- 
voir par  an,  ix  la  saint  Martin,  la  somme  de  460  livres  au  lieu 
do  blé  :  par  contrat  devant  Romilly  et  Veillard,  notaires  au 
Châtelet  de  Paris. 

Messire  François-Gaspard  Antoine  fut  aussi  abbé  commen- 
dataire  de  la  Noue  au  diocèse  d'Évreux.  Il  mourut  le 
15  février  1719. 

(1719-1751.  — -  Michel-Georges  Fournier,  35*  abbé). 

(1701-1740.  —  Marc-Antoine  Langlois,  prieur-curé  de  la 
paroisse^  Saint-Blaiso  de  Grandchamp). 

(1747. — Jean-Laurent  Mottet,  prieur-curé  de Grandchampî. 

Messire  Michel-Georges  Fournier,  conseiller  en  la  Chambre 
souveraine  du  clergé  pour  la  ville  de  Soissons,  prêtre,  cha- 
noine de  ladite  cathédrale,  fut  nommé  abbé  commeiidataire 
do  Grau(ichamp,  par  brevet  royal  du  25  janvier  1719.  Son 
père  était  trésorier  de  France  et  premier  Commis  aux 
Aifaires  Étrangères  à  Versailles,  où  il  est  dit  résider  lui- 
môme  en  1729.  C'est  son  père  qui  racheta,  le  20  mai  1720,  du 
père  de  l'abbé  Antoine,  pour  la  somme  de  300  livres,  le  Car- 
tulain^  que  ce  dernier  avait  fait  rédiger  avec  tant  de  .soin 
sur  les  originaux.  C'est  ainsi  que  fut  réparée  une  véritable 
injustice  de  l'un  par  la  généreuse  intervention  de  Tautre, 
sans  que  nous  en  soyons  beaucoup  plus  avancés  puisque 
nous  ne  possédons  plus  ce  précieux  Cartulaire,  mais  seule- 
ment l'Inventaire  que  fit  dresser  dessus  en  1726,  l'abbé 
Fournier.  C'est  iirâce  à  cet  Inventaire  abrégé,  dernière 
épave  échappée  au  naufrage  révolutionnaire  que  nous  avons 
pu  reconstituer  en  grande  partie  Tensemble  du  Cartulaire  et 
rédiger  cotte  histoire  de  l'abbaye  de  Grandchamp. 

Sous  l'abbé  Fournier,    d'assez   grandes  dépenses    furent 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  '2i\ 

lît.O'S  punr  réparer  l'abbaye  do  Gran^tchamp.  An  iir<'vtlable,  le 

IT    itxars  1738,  eut  liêu  une  acljutlicatiun  d'anciens  baliveaux 

otiène,  âgés  de  40  à  150?  ans,  sur  37  arpents  environ  de 

SoiiS    do  la  vente  aux  Moines,  triage  de  GanibaiseuiL  punr 

H*:3t>8  livres...  rédnits  do  32tï  livres  10  sols  â  cause  du  10' 

pi'^levé    en   faveur  des  pauvres  eorniniinautés  religieuses 

1^   filles. 

X730,  21  avril.  —  Expédition  d'adjudication  des  répara- 
tÂoiis  de  Tabbaye  de  Grandchanip,  savoir  :  au  clocher,  aux 
bA^lîments  et  fermes,  consistant  en  couverture  de  tuiles 
><3 11  ves,  charpente,  carrelage^  mursde  (*lôturo,  ferrures,  etc* 
î^s  travaux  furent  adjugés  au  rabais  après  troisième  feu 
it.eïiui,  pour  Lr)5<j  livres  à  Pierre  Pian,  entrepreneur  de 
bA Ciments  h  la  Hauteville.  (Archives  nationales). 

1-T41, 12  septembre.  —  Arrêt  du  Conseil  d'État  qui  ordonne 

tlélivrance  des  deniers  restant  de  la  vente  des  bois  ci- 

e*»Bus  de  Tabbaye  de  Grandchauip  pour  être  employés  aux 

^pat-ations  du  collège  de  Préniontré  k  Paris,  église,  lieux 

-^uliers,  et  notaniiuent  du  clocber  qui  menace  une  ruine 

ii>oFiaine  d*^  vetusti"'. 


^  VJ,  Tj.  0,  7  février.  —  Quittance  est  donnée  de  l.r>57  livres 

euiplt>y«;çg  aux  réparations  du  collège  de  Prénioniréà  Paris. 

Cette  somme  fut  payée  aux  divers  entrepreneurs,  en  pré- 

Bïïnco  des  conseillers  notaires  du  roi,  du  sieur  Nicolas  Sirnonet 

çou     arcliîtecte,    par   It^s   soins  de  frère   Georges   Biberon, 

\>rètre+  religieux  de  Tordre  de  Prémontré  et  procureur  dndit 

coUoge. 

V740,  29  décembre.  —  Messîre  >farc*Antoine  Langlois, 
ptienr-curé  de  la  paroisse  Saiut-BlaisedeGrandchamp.muni 
dè8  Sacrements  de  l*Eglïse,  est  inhumé,  à  Tâf^e  de  74  ans 
environ,  par  messîre  Jean*Laurent  Mottet,  prieur-curé  de 
Saint-Project,    dans  le  cimetière  de  céans ,  selon  ses  der- 
nière» vobmtés,  en  présence  de  MM.  les  curés  et  vicaires 
voisins  :  Jean  (îrollet ,  curé  dAdaiuvilîe,  Délaisse»  curé  de 
Condèt  Houbigant,  curé  de  Boutigiiy,  Jean-Marie  Coudret, 
vicaire,  Louis  Duhan,  curé  des  Pinthières,   Louis  Drouet, 
T.  Xlll,  M.  J6 


NOTRE-DAME  DE   GRANDCHAMP  243 

loiar  contrat  (runioii  et  rahaiulon  dos  biens  cludit  sieur  abbé 
ix    ses  créanciers. 

X'754,  0  st^ptembre.  —  Requête  d'intervention  des  religieux 
tl  II  c!ollège  (ie  Prémontré  dans  les  contestations  existant  entre 
lo  *^  leur  de  Saint-Hon,  abbé  conimondataire  de  Grandchamp, 
ot    SOS  créanciers. 

X  ~)4,  :>()  octobre.  —  Arrêt  qui  ordonne  que  les  religieux 
ilo  Tréniontré  seront  payés,  par  privilège,  sur  les  revenus 
^lo    l'abbaye  de  Granchanip. 

X  1i]:^.  —  Abandon  par  l'abbé  de  Saint-Bon  de  tous  ses  biens 
^*-    ^5  cE^-s  créanciers. 

X  '7(;:î,  10  mai.  —  État  estimatif  de  l'actif  de  messire  l'abbé 
^^^^  ^Saint-Bon,  entre  autres  :  revenu  du  Prieuré  de  Boisville- 
^^*  — 2^aint-Père,  1.250  livres;  ferme  de  Barainville  en  dépcn- 
^^^^  1 1 1,  8(KJ  livres,  etc.,  malheureusement  son  passif  dépassait 
•*^^>ïà    actif. 

1  "7(VJ,  2  août.  —  Intervient  un  contrat  d'union  de  .ses  créan- 
^-'i^^r*s.  lesquels  lixent  la  pension  alimentaire  du  sieur  de 
^^**^  i  1  it-Bon  à  la  somme  de  2.400  livres  par  an,  à  compter  du 
'^^^^^  mai  1703,  payables  de  trois  mois  en  trois  mois  et  par 
^^^^o^nce. 

X~76.'^,  27  septembre.  —  Un  arrêt  d'iiomologation  du  con- 

^^*it   d'abandon  des  biens  du  .sieur  abbé  de  Saint-Bon  est 

^"^11  du  et  explique  le  mauvais  état  de  ses  alfaires  :  «  Louis  XV, 

**    piir  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France  et  de  Navarre  au  pre- 

""*    Uiier  huissier...  le  sieur  Louis-Amand  de  Saint-Bon,  prêtre, 

*^   docteur  endroit,  ci-devant  notre  clmpelain,  demeurant  à 

'>  Varis,  rue  d'Anjou-au-Marais,  paroisse  de  Saint-Jean-en- 

^»  Grève,    est  âgé  et  infirme  :  il  ne  lui  a  pas  été  possible 

^  de  s'acquitter  de  ses  dettes,  attendu  que,  depuis  1750, 

«  tous  ses  revenus  se  trouvent  arrêtés  par  les  saisies  et 

»  oppositions  qui  ont  été  faites  sur  lui,  entre  les  mains  de 

»  ses  différents  fermiers,  locataires  et  débiteurs,  par  ses 

»  créanciers.  Signé  :  «  Louis  »,   «  Jean  Gaygnat  »,  écuyer. 


244  ABBÉ  GAUTIEU 

»  conseiller  secrétaire  du  roy,  maison  et  couronne  de  France 
»  et  de  ses  finances  ;  a  Nicolas  Cothereau  »,  notaire  royal  à 
»  Boisville-la-Saint-Père,  en  Beauce...  devant  N.,  le  notaire 
»  royal  (de)  Beauvilliers  ».  (Imprimés  aux  Archives  natio- 
»  nales). 

1704,  4  janvier.  —  Arrêt  du  Parlement  qui  condamne 
messire  Tabbé  de  Saint-Bon  k  payer  85()  livres  aux  religieux 
du  collège  de  Prémontré,  par  privilège,  sur  les  revenus  de 
Tabbaye  de  Grandchamp,  notamment  sur  les  revenus  des 
dîmes  de  Serez,  diocèse  d'Évrcux. 

1754,  10  février.  —  Exécutoire  de  ce  jugement. 

L'abbé  do  Saint-Bon  mourut  vers  la  fin  de  1704,  ou  au 
commencement  de  janvier  17()5,  date  de  la  nomination  de 
son  successeur. 

1705-1784.  —  François  III  Arnaud,  37«  abbé. 

François  Arnaud  est,  sans  contredit,  le  plus  célèbre  des 
abbés  commendataires  de  Grandchamp.  Il  naquit  le  21  juil- 
let 1721,  il  Aubignan,  dans  le  comtat  Venaissin,  de  Josepli- 
Louis  Arnaud  et  de  Marguerite-Rose  Cattrier.  11  était  oncort» 
très  jeune  lorsque  son  père,  violoniste  distingué,  alla  demeu- 
rer îi  Carpentras  oii  son  fils  fit  de  brillantes  études  dans  le 
collège  des  Jésuites.  Épris  des  beautés  de  Virgile,  d'Horace  et 
deCicéron,il  cultiva  avec  succès  la  littérature  latine;  Homère 
lui  fit  vouer  un  culte  fidèle  à  la  langue  grecque.  Ayant  em- 
brassé la  carrière  ecclésiastique,  il  alla  au  séminaire  de 
Viviers  faire  sa  théologie  et  reçut  les  ordres  sacrés.  Il 
exerça  peu  le  ministère  sacerdotal.  Il  se  rendit  familiers  les 
chefs-d'œuvre  de  rantiquit<\ 

En  175.S,  il  vint  à  Paris  où  il  se  révéla  bientôt  par  des 
compositions  qui  jouirent  de  la  plus  éclatante  faveur,  tandis 
que  rurbanit<''  de  ses  nKPurs,  le  charme  de  sa  conversation, 
le  tirent  rechercher  avec  empressement.  L'Académie  des 
Inscriptions  iM  Belles-Lettres  l'admit  dans  son  sein  en  1702. 
Ihuié  d'une  imagination  vive,  s(m  érudition  est  toutefois 
choisie  :  son  enthousiasme  i)our  les  Lettres  et  les  Arts  Tins- 
])ire  dans  ï*(»s  (Vrits. 

Il  rr'sia  quelque  temps  attaché  en  qualité  de  secrétaire 


p 


NOTRE -DAME   I»E   GIUNUCHAM?  ' 

des  commandements  au  roi  de  Wurtemberg,  alors  au  service 
^e  la  France. 

En  1705,  ravocat  Gerbier  voidut  le  récooipenser  d'avoir 
^agnë,  par  le  secours  de  sa  plume,  une  cause  impartante 
pour  le  clergé  de  France,  contre  Tordre  des  Bénédictins;  il 
sollicita  et  obtint  pour  Fabbë  Arnaud  de  M*»'''  de  Jarente, 
^véque  d  Orléans  et  niinistre  de  la  Feuille  des  Bénétices, 
Xabbaye  de  Grandcharap.  Sa  nomination  est  du  mois  de  jan- 
vier 1765* 

Dans  la  suite,  labbé  Arnaud  devint  lecteur  ei  bibliotlié- 
aire  de  Monsieur  et  historiographe  en  survivance  de  Tordre 
le  Sainl'La/.are  et  du  Mrrnt-CarmeL 

Elu  le  20  avril  1771  membre  de  TAcadémie  française,  il  y 
►rononça  le  13  mai  suivant,  un  discours  sur  le  Caractère  des 
Umtjups  nnciennos  conijifirres  itvec  h  htngije  fntuçalsr. 
Collaborateur  de  Suard.  il  soutint  avec  une  ardeur  peu 
Igne  d'un  ecclésiastique,   la  philosophie  du  xvin*^  siècle 
ont  il  s'était  d*abord  montré  Tadversaire. 
Enthousiaste  de  la  musique  dans  laquelle  il  excellait,  il 
ut  admirateur  passionné  de  Ghick  et  soutint  une  guerre 
«lI  epigrammes  avec  Marmontel,  partisan  de  Piccini. 

(On  jreut  voir,  dans  la  fu^unci*  poiïlî/iatk\  un  aperçu  de  ses 
ouvrages)* 

11  jouissait  d*uue  forte  constitution,  mais  atteint  d'une 
affection  scorbutique,  il  négligea  d'appliquer  à  temps  les 
remèdes  convenables.  Il  succomba  à  Paris  le  2  décembre 
1784,  dans  sa  04"^  année. 

Les  œuvres  complètes  de  Tabbé  Arnaud  ont  été  imprimées 
à  Paris,  en  1808,  :\  volumes  in-8'",  par  les  soins  de  son  compa- 
triote L.-V.  Bourdon. 

En  1700,  Jean  Noël,  curé  de  Garabaiseuil,  avait  fait  option 
de  la  portion  congrue  do  5(K>  livres,  avec  le  presbytère,  jar- 
din, casuél,  rentes  fondées,  et  avait  abandonné  à  Tabbé  de 
Grandchamp  les  dîmes  grosses  et  menues,  lainages  et  char- 
nages. 

En  177:3,  Tal)bi*'  Arnaud  avait  obtenu  =  pour  les  possessions 
de  Tabbaye,  des  lettres  à  ierrien.  lesquelles  furent  entérî- 
nées  k  Montfort,  le  27  juillet  1778.  (Greffe  un.  L,  H.l.  H  eut 
le  titre  et  les  revenus  d'abbé  conunendataire  de  Gninchamp 
pendant  près  de  20  ans,  de  janvier  17<^  au  2  décembre  1784. 


246  ABBÉ  GAUTIER 

1785-1791.  —  Antoine  Tourteau,  SS**  et  dernier  abbé. 

(25  décembre  1786,  Pierre-Guillaume  Gautier  est  prieur- 
curé  de  Grandchamp). 

Originaire  du  midi,  Antoine  Tourteau,  alias  Tortorel,  na- 
quit en  n;^),  à  Beaucaire,  (jadis  diocèse  d'Arles,  Bouches-du- 
Rhône),  maintenant  diocèse  de  Nîmes  (Gard),  de  J.-B.  Tour- 
teau et  de  N.  Chieuss.  Cadet  de  famille,  sans  doute,  il  dut 
embrasser  de  bonne  heure  la  carrière  ecclésiastique. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  était  déjà  chanoine  de  la  Sainte-Cha- 
pelle de  Paris  lorsqu'il  fut  nommé,  vers  le  15  octobre  1785, 
abbé  commendataire  de  Tabbaye  royale  de  Notre-Dame  de 
Grandchamp,  diocèse  de  Chartres.  Sa  résidence  ordinaire 
devait  être  Paris,  du  moins  il  est  dit  l'habiter  au  mois  de 
juin  1781),  cour  du  Palais  de  Justice,  paroisse  de  la  Sainte- 
Chapelle. 

Un  des  premiers  actes  de  son  administration  fut  de  passer, 
le  7  novembre  1785,  devant  le  notaire  du  bailliage  de  la  Bois- 
sière,  un  bail  à  loyer  de  la  dixmc  de  Gambaiseuil,  pour  neuf 
années  au  premier  janvier  prochain  1780,  et  récoltes  au  mois 
d'août  suivant,  à  messire  Jean-François  Latouche,  prêtre  et 
curé  de  Gambaiseuil  (lequel  signe  ici  «  curé  d'Adainville  >»), 
sur  tous  les  grains,  foins  et  autres  sujets  à  la  dixine  de  la 
paroisse,  appartenant  à  l'abbé  de  Grandchamp,  comme?  fai- 
sant partie  de  son  abbaye,  moyennant  ii^O  JJvrtKs  de  Joyer- 
lerninge  par  chacune  des  9  années.  Cet  acte  fut  passé  en 
présence  de  Toussaint  François,  garde-chasse.  Pierre  Gohier, 
domestique,  qui  ont  signé  avec  les  contractants,  la  minute 
contrôh'e  ii  Nogent-le-Uoi  par  le  sieur  Marre. 

«  1780,  2^»  janvier  (lisons-nous  dans  une  note  des  Archives 
'>  nationales),  u  j'ai  reçu  de  M.  Antoine»  Tourteau,  abbécom- 
•»  mendataire  de  Grandchamp,  la  somme  de  50  livres  qu'il 
>'  donne  à  la  fabri(iue  de  (Gambaiseuil  pour  l'aider  à  faire 
•'  l'acquisition  de  livres  nouveaux  néccîssaires  à  Téglist^  >». 
»)  Latouche,  curé  d(»  Gambais(Mnl.   » 

17S0,  19  novemhr(^  —  Kn  l'absence  de  l'abbé  Tourteau,  le 
corps  de  Jean-LaurenI  Mottet,  prieur-curé  de  la  paroisse 
Saint-Biaise  de  Grandchamp,  âgé  de  74  ans  environ,  muni 
des  sacHîmcnts  de  l'Eglis**.  fui  inhumé  dans  le  cimetière  de 
céans,  i)ar  M.  Lapoyrc,  cun''  iW  la  Hauteville,  en  présence 


NOTRR-DAME   DE   GRANDCUAMP  2V7 

'ï*^  MM.  Lair.  cure  de  Tiiionville-sur-Aiibeton,  Fagetj  ryrê 
de  Saint-Project,  Francis  Mesnil,  *'orp  <rAdainvîlle,  et  des 
i*Vî?res  de  la  Chnrité  «le  Frouais  ^ 

178(>,  18  juillof.  —  Unn  requête  est  préseiitoe  au  roi  en  son 
CoDï^eil  d'Et;il,  par  M.  Antoine  Tourteau,  titulairode  Tabbaj-e 
«le-  (îramlrhamp,  .surchargée.  expo8e-t-iK  de  bâtiments  tous 
r gradés  et  dont  plusieurs  tonilieiU  de  vétusté  :  attendu  que 
suppliant,  depuis  environ  neuf  mois  qu'il  est  nommé  à 
e^^ île  abbaye,  luiu  d'en  avoir  rien  tiré  Jusqu'à  présent,  se 
t^K^ouve  eu  avance  des  sommes  qu'il  a  empruntées  pour  payer 
'«-^^5  bulles  et  fournir  aux  frais  de  sa  mise  en  possession  :  qu'il 
tt  ainsi  dans  î'imiHiiï^sance  fie  reconstruire  ou  de  réparer 
I^^  î?  bâtiments  qui  sont  en  ruines;  travaux  urgents  estimés 
L  :^^;œ  livres,  par  Pierre  Pian,  maitre  maçon  expert,  à  la 
F-ï  ^iiteville,  que  d'ailleurs  le  sieur  Arnaud,  son  prédéces- 
^ur  immédiat,  est  mort  insolvable,  cumme  il  résulte  de  la 
renonciation  à  sa  successifm  par  acte  du  22  mars  ITa^, 
<A amande  qu1l  plîu'se  à  Sa  Majesté  de  lui  permettre .  par  dis- 
►  ^•nse  de  Lettres-Pat(^ntes,  et  sur  simple  délivrance,  de  faire 
^'^^  coupe  de  40  arpents  de  bois  environ  au  triage  de  tiambai- 
-ïiil,  lieudit  la  vente  aux  Moines,  dépendant  de  la  forêt  de 
^X«>riifort. 

U  fut  fait  droit  à  la  demande  de  Tabbé  Tourteau  :  37  ar- 

^^nts  75  perches  de  bois  dépendant  de  Pabbaye  de  Grand- 

'^ump,  ei-dessus  indiqués,  furent  adjup:és,  l'an   1787.  en  la 

^^^îtrise  de  8aint*tTermain-eu-Laye,   moyennant  5(M»  livres 

^f  pent  ;  recettes  :  18,875  livres,  principal  de  l'adjudication. 

I^^chives  nationales). 

1"784,  —  Le  23  janvier  avait  eu  lieu  dans  la  vieille  église 
^^    Orandchamp,  rinhumatiou  ûv  M"''  Marie-neiunette  Four- 
*^ior,  âgée  de  S2  ans,  uiunie  des  sacrements  de  l'Eglise;  lllle 


-,    *  Souvfnl   absf'rU  on  infirme,  Jran - Laumnl  MoUrl,  fhanoine  i%ulier  de 

*  <*bVayr  H»*  rtrajirlrhamfi,  nviûl  publia»  \v.  fi  U:\vm-  1756,  >iii  |in'iric<lf  la  messe 

ï*^r(iLs<ialc,  le  niaïKlrrntMJl  ijyiiiié  par  }iW  PicnT-Au^usIiii   UtTtianliii  de  Ross<'l 

'W  FliMiry,  évèjye  lie  Cliarln^s,  premier  aumùiuiT  ét^  la  Hnni\   Hc,  m  sieur 

Uïm^-Noêl  Cby«t  pftitr<\  de  Jrsservtr  in  divims  le  prif iire-cureilf  Ci'.u]»lelian]p 

Ptdy  faire  toutes  ks  ïonclmm  ciiriales,  afin  que  ce  prieuré  nu  fut  pas  deslilue 

de  pâstf'Uf .  j,  Registre  de  Craiidebauip}. 


248  ABBÉ  GAUTIER 

de  feu  messire  Michel  Fournier,  trésorier  de  France  et  pre 
mier  commis  des  Affaires  Etrangères,  et  de  feue  M™  Ma- 
rie-Anne Guerreau?  par  messire  Charles  Guyot,  curé  des 
Pinthièrcs,  en  présence  de,  etc.  Le  0  septembre,  1786.  inhu- 
mation dans  la  vieille  église  de  Grandchamp,  de  M"*"  Marie- 
Julie  Fournier,  âgée  de  74  ans,  munie  des  sacrements,  etc., 
fille  de,  etc.  (Registres  de  Grandchamp).  Or,  ces  deux  défun- 
tes étaient  les  sœurs  de  feu  l'abbé  Fournier,  en  son  vivant, 
commendataire  de  Grandchamp,  mort  à  Versailles,  le 
9  mai  1751,  âgé  seulement  de  01  ans. 

1781),  2i{  juin.  —  Frère  Vigor\  prieur  général  de  Tordre 
de  Prémontré,  liquidatc^ur  de  la  succession  de  feu  frère  Jean- 
Laurent  Mottet  -,  remet  au  frère  Gautier  ^,  chargé  de  la 
réforme  de  Prémontré,  prieur-curé  de  Grandchamp,  Saint- 
Jean  de  Hoël-le-Hois  et  Saint-Biaise  du  Tilleul  près  Conches 
diocèse  d'Evreux,  le  prix  des  meubles  qu'il  a  achetés  à  ladite 
succession,  à  condition  qu'il  se  chargera  de  faire  exécuter 
aux  bâtiments  du  prieuré  de  (frandchamp,  toutes  les  répara- 
tions auxquelles  seraient  tenus  les  héritiers  du  frère  Mottet 
et  celles  du  i)rieuré  de  Saint-Blaize  du  Tilleul. 

1787, 2:)  juin.  —  Copie  de  quittance  du  droit  de  rachat  pour 
raison  du  lief  des  Ghâtelliers  et  ses  dépendances,  par  M.  l'abbé 
Tourteau,  au  lieu  seigneurial  de  Villiers-le-Morhier,  à 
M.  Louis,  duc  de  Noailles  et  maréchal  de  France,  comte  de 
Nogent-lc-Hoi  et  Montfort-l'Amaury. 

17St),  15  mai.  —  Devant  M*'  Régnier,  notaire  à  Bourdonné, 
aveu  et  dénombrement  sont  rendus  à  l'abbaye  de  Grandchamp, 
[)ar  Louise-Geneviève  Dutartre,  dame  de  Bourdonné,  veuve 
de  messire  Delaleu,  pour  les  fiefs  Figueil,  Saint-Jean  de  Hoël- 
le-Bois  et  le  Bas-Breuil 


<  Kst  cr.  le  nièiiio  Jjue  frrre  Ktininc  Vij^or,  rhanoiiie  titulaire  de  l*réniontré, 
vicairr  desservant  de  Hoiitiiiiiy  en  17G5?  le  inèmo  que  frère  Vigor,  prieur  de 
Saint-Project  en  1775?  Nous  iw  savons  au  juste. 

-  Ancien  prieur-curé  de  Grandchamp. 

3  Est-ce  le  même  que  Pierre  (iautier  dernier  curé  de  (rrandchamp  ?  Nous  le 


I 


I*ii  11  août  1787  au  20  septembre  17tK>,  l'abbé  Toiirteou  paye 
au  sieur  Pian,  maçon  a  la  Hautevile  et  au  sieur  Lil^ert,  niâçon 
k  la  Boissière,  y.OiMJ  livres  environ  pour  réparations  ou  recons- 
tructions à  la  ferme  trogis»  paroisse  <le  Serville,  et  a  la  ferme 
de  Graodchamp  *,  IKi  livres  au  sieur  Juran  de  Paris,  prix 
ti*un  caiTeau  bleu  turquin»  pour  les  armes»  etc. -;  au  sieur 
OoHati,  W  livres  pour  la  décoration  du  reliquaire  de  saint  Satur- 
nin,  etc.  ;  t>54  livres  au  sieur  Buron,  an'hitecte  ;  :^,'Jll  livres 
en  espèces  sonnantes  au  sieur  Marquel,  entrepreneur  de  bâti- 
ments k  Montfori. 

i  II  avait  touché  14*850  livres  des  mains  du  receveur  des 
domaines,  et  1  3X)  livres  par  quittance  devant  M^*  Mnntiier 
et  Guillart,  notaires  k  Paris.  —  Une  somme  de  12,tKXl  livres 
nviron  fut  employée  par  lui  pour  reconstruire  en  partie  la 
riison  abbatiale  de  Grandcliamp* 


171X),  20juin.^  Arrêté  de  compte  entre  M.  Pabbé  Tourteau 
^1  le  sieur  Pierre  Montha^^oni  din^cleur  des  domaines  tle  la 
f4[><^iicralité  de  Paris,  savoir,  les  recettes  a  la  somme  de  20 .  l)ll>  1. 
l^  s.  11  d-,  et  les  dépenses  à  pareille  somme. 

»A   [leine  les  travaux  (*onsidérables  diml  nous  venoris  de 
parler,  soit  à  Grandchamp,  soii  â  0*iïh,  paroisse  de  Serville, 
éiaîent-ils  terminés  et  soldés,  que  la  révolution  éclate.  Les 
ordres  monastiques  sont  abolis  ;171KJ  . 

L'abbé  Tourteau,  justement  â  cause  des  réparations  ou 
^«^consiructious  importantes  ({u/il  avait  poursuivies  avec 
ardeur  aux  différentes  ilépeudances  de  sun  abbaye,  devait 
ôtr^resprcté,  aimé  ries  habitants,  des  artisans  do  Grandchîuiq» 
et  (les  paroisses  voisines:  c'est  ce  qui  explique  qu'il  if  ait  pas 
quitté  alors,  au  moins  pour  longtemps,  lo  séjoiu' de  Grand- 
djanip  ou  sa  présence  nous  est  du  reste  tnarquée  par  quel- 
ques mots  des  regisires  de  la  paroisse  que  continuait  d ^habi- 
ter aussi  Tancien  prieur-curé,  Pierre  (fuillaume  fîautier.  soit 
comme  agent  municipal^  soit  comme  syndic  ou  administra- 


*  Aux  granges  et  ttolotohier. 

^  S'a^it-il  des  armoiries  de  iiran(îcham|ï  «  d'argent  k  Tarbre  d<'  sitmple  n 
lArmoinal  i:éi)énilj  ou  de  celtes  ûv  Tabhé  Totirti^au  ?Nouîj  pensons  qu'il  s'agil  ici 
^  cfs  dmù'Tfîîv  qui  ittaiiHit,  pour  sa  fajnille  <*  d'azur  k  la  lour  d'argent  symion- 
-*  de  ïî  rofomîjes  allroiilt-e?  darKeîit  -.  (P.  Auselmej. 


ABUS  nx 
leur  de  la  commune  * .  En  effet,  nous  y  Usons  :  •  le  24  frimaii 
»  an  V  [i  décembre  1796/,  décès  de  Barthélémy  Bonnard,  fit  ^^ 
*>  de  Laurent  Bonnard»  négociant,  et  de  Mar^ierite  GayoKT^t  n, 
n  âgé  de  'M  ans.  natif  de  Salon  en   Provence,  mort  au  domi  «^  ** 

î»  cile  du  citoyen  Antoine  Tourteau  •>.  (Ro^,  de  Granchamp -^^ 

Quoi  qu'il  i>n  soit,  le  nionient  fatal  anive  où  Tabbaye  d€^  ^^ 
Grandchamp  est  vendue  comme  bien  national.  , 

Le  11  thermidor  an  111  (29  juillet  17V*5)  *,  adjudication  d^^^^ 
la  maison  abbatiale  de  Grandchamp  ^,  ancien  pix^priétaire^  ^^^*' 
Tabbaye  de  Grandchamp,  savoir,  la  maison  du  fermier  ave<r::^  ^^^ 
ses  dépendances,  teiTains,  garenne,  jardin,  pâtures,  terres^ ^=^ 
labourables  et  prés,  le  tout  contenant  i:H8  (cent  trente-huit  C  ^  ^i 
arpent*  ilG  perches,  situées  communes  de  Grandchamp.  Conde —  ^^^é 
sur-Vesgre  et  Adain ville  ;  adjudicataire  ou  commanditaire. 
Morin.  défenseur  oJlU'ieux  a  MonU'ort,  pour  Tourteau,  demeu- 
rant a  Grandchamp.  Moulant  de  l'adjudication  m  240AIIXI  » 
livres,  somme  payée?  en  assignats?  (Archives de  Seine-ot- 
Oisei. 

D'où  il  semble  résulter  que  Tabbé  Tourteau  n*avait  pas 
émigré, 

Incideujment  et  comme  venant  de  la  même  origine  :  >•  n*24* 
2tîventyse  au%'  lOmar.s  1707  ),  adjudication  de  12;î  arpents  de 
bois,  en  deux  parties,  situés  terroir  de  Grandchamp,  ancien 
propriétaire,  l'abbaye  de  Grandchamp,  adjugés  à  Benja- 
min Jacob,  demeurant  à?  moyennant  2ôLtH.NJ  livres;  somme 
payée  ?  en  assignats  ? 

Nous  ignorons  si  Fabbé  Tourteau  continua  d'habiter  Grand- 
champ  (|yelqnê  temps  après  17116,  mais  c*esi  probable. 
Quoi  qu'il  en  soit,  il  mourut  à  Paris  le  *)  mai  1814,  en  son 
domicile.  15,  rue  de  Seine,  ainsi  que  le  prouve  l'extrait  de 
son  acte  de  décès:  <<  Antoine  Tourteau,  aliks  Tortorel,  né  en 


*  rierrc'Guîliaume  liaiilipr  avait  sans  doute  prèle  sennriil  ik  l,i  coii!stitut]on 
civilfî  du  ckrgC',  Ht.  ^M  ûkr^tmXm,  dmhf  de  Sécz,  fils  de  rierrr-GuillauiiM* 
Gautier  et  de  Aniir  Dumoiil.  il  mourut  dans  le  d-t!ev;mt  presbytère  de  Gi^aiidcbamw» 
âgé  de  iiJ  ans  eiiviro»,  le  ^5  frimaire  an  V  il5  décrmbri'  l7^HiL  «Hegistrirs  di? 
Gr;mdchamp.i 

*  Kfjcistie  de?  donmiQcs  tiiilioiiaux^  répertoire  deé  actes  de  veult  s.  hi^tner 
de  Mûutfort-rAmaijry,  mars  1793,  o*  749. 

*  Le  presbytère  avec  ^yn  jardin,  le  rlmeti^re  et  l^églisf  ne  ^>nt  j»a>  compn- 
dans  cette  vente. 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  251 

»  1730  à  Beaucaire,  abbé  commendataire  de  Grandchamp, 
'>  ^t  chanoine  de  la  Sainte  Chapelle  de  Paris,  fils  de  Jean- 
»  ^Baptiste  Tourteau  et  de  N.  Chieuss,  décédé  le  6  mai  1814, 
»>  à  Tâge  de  84  ans,  en  son  domicile,  15,  rue  de  Seine. 
>»  Témoins  :  N.  professeur,  N.  négociant  ».  (Archives  du  quai 
I-Ienri  IV,  n*»  30,  grandes  archives  de  l'état-civil  de  Paris, 
4*  arrondissement  (ancien  XP). 

Voici,  du  reste,  Tacte  plus  explicite  de  ses  obsèques  reli- 
g-ieuses,  paroisse  Saint-Gormain-des-Prés,  à  Paris.  «  I/an 
>»  1814,  le  0  ^  mai  a  été  présenté  en  cette  église,  le  corps 
»  d'Antoine  Tourteau,  ancien  i  abbé)  commendataire  de  Grand- 
»  champ  (au  diocèse  do  Chartres',  et  chanoine  de  la  Sainte 
>»  Chapelle  de  Paris,  âgé  de  84  ans  environ,  décédé  rue  de 
»  Seine,  n°  15  ;  et  lui  ont  été  rendus  les  honneurs  funèbres 
»  prescripts  par  la  religion  catholique,  en  présence  de  Jean- 
^»  J^uis  Tourteau  d'Orvilliers  -,  chevalier,  conseiller  du  roi 
»>  en  ses  conseils,  ancien  maître  des  requêtes  ordinaires  de  son 
»>  hôtel,  neveu  du  défunt,  demeurant  à  Paris,  rue  Basse-du- 
>»  Hempart,  n**  12,  et  Achille-Louis  (Baptiste)  Tourteau  de  Sep- 
>*  teuil,  demeurant  rue  Neuve-des-Capucines,  n"  11,  petit 
>*  neveudu  défuntlesquelsont  signé  a  vecnouslo  présent  acte.» 
J  -  L.  Tourteau,  d'Orvilliers,  chevalier,  A.  L.  (b)  Tourteau  de 
Septeuil. 

Le  nombre  des  abbés  de  Grandchamp  réguliers  ou  commen- 

d.ataires  serait  de  43,  y  compris  le  i)remier  cité  en  1178, 

^lais  sans    nom  propre,    et  quatre    autres,    nommés,    au 

Commencement  de  cette   histoire,  comme  appartenant  au 

^iiV  ou  au  XIV '^  siècle,  mais  sans  date  fixe. 

A  la  mort  de  l'abbé  Tourteau,  la  propriété  de  Grandchamp 
passe  à  Jean-Louis  Tourteau,  marquis  d'Orvilliers,  son 
neveu  ^,  lequel  la  vendit  le  î) février  1825,  à  M.  Voisin  Breton, 
avoué  à  Paris,  savoir  :  la  ferme,  les  prés  et  maisons  pour  la 

*  (7  mai). 

^  Canton  de  Houdan. 

3  lirandchamp,  petite  commune  de  80  luibitants,  formée  des  hameaux  de  Curet, 
les  Bouie^ux,  Pincourt?  des  maisons  du  Breuil?  et  de  la  ferme  de  (Ihampeaux. 
La  maison  de  Grandchamp  appartient  à  M.  Tourteau,  marquis  d'Orvilliers  ;  elle 
est  à  â  lieues  au  sud  de  Houdan,  à  15  lieues  vuln)  l'ouest  et  le  sud-ouest  de 
Paris,  par  Houdan  et  la  grande  route  de  Brest.  (Environs  de  Paris,  1817, 
Oudiette.) 


BE   GATTTKH 

somme  de  50.  IM)  francs  comptaiil,  lO.tAKj  francs  avaient  ère 
payés  par  quittance  séparée  de  1824,  armée  ou  l'achat  avait 
en  lieu  par  acte  sous  seing  privé  *. 

1827,  12  mars*  — Ordonnance  royale  autorisant  un  bail  era- 

phytéotique  de  Dti  ans.  consenti  auilit  M-  Voisin  Breton, 
iVnu  terrain  de  H  ares  (Vî  centiares»  ou  se  trouvaient  lancien 
presbytère,  avec  cave,  et  un  jardin,  du  côté  de  Tancieene 
ferme,  moyennant  une  nniie  annuelle  de  30  francs  an  profil 
de  la  fabrique  de  Té^disede  la  Hauleville»  paroisse  à  laquelle 
est  réunie'  pour  le  culte  ta  commune  de  Grandchamp. 

18:30,  30  avriL  —  ^  Ordonnance  royale  autorisant  la  dite 
«  fabriquf^  h  recevoir  en  échange,  dudit  sieur  Voisin,  une  mai- 
»  sou  et  jardin  estimés  1<700  francs,  contenant  12ares7t>cen- 
»  tiares,  pour  servir  de  presbytère,  à  la  paroisse  de  la  Hau* 
w  teville,  contre  Tancienne  église  de  Orandchamp  avec  son 
»  chemin  ou  cour  d  accès,  ainsi  que  le  mobilier  qui  en  dépend, 
>*  le  tout  propriété  de  ladite  fabrique  et  estimé  1.5^J7  francs. 
*»  M.  Voisin  s'engage  à  conserver  la  partie  de  Téglise  qui  se 
n  trouve  suas  le  clocher,  ainsi  que  celle  qui  est  sous  le  cintre 
*>  eu  pierres  (travée  de  voûte;  qui  fail  suite  au  clocher;  à 
»  réparer  à  ses  frais  cette  partir  de  l'église  et  à  la  mettre  en 
»  état  de  servir  de  chaijelle,  oii  seront  conservées  les  reli- 
rt  qnes  de  saint  Saturnin,  oljjet  de  la  vénération  des  fidèles; 
»  à  k^isse^  l'accès  libre  de  ladite  chapelle  aux  habitants  de 
}}  Grandchamp,  pour  les  fêtes  patronales  de  saint  Biaise» 
M  îi  février,  saint  Jean-Baptiste,  24  juin,  etc.  »  i  Voir  soumis* 
înissitïu  de  M.  Voisin,  1"'  si*plembre  18;i5i. 

«<  La  même  ordonnance  royale  autorise  la  commune  de 
»  (îrandchamp»  comme  propriétaire,  à  céder  audit  M.  Voisin 
n  l'ancien  cirjietiëre,  attenant  à  ladite  église,  contenant  7  ares 
n  7IÎ  centiares  estimés  71  francs,  a  charge  de  se  conformer 
»  aux  prescriptions  des  articles  8  et  9,  du  2:^  prairial,  an 

»  xn.  » 

M,  Adolphe  Fontaine  devenu,  en  1879,  propriétaire  du 
domaine  de  Grandchamp.  lagrandit  beaucoup  dans  le  cours 


*  Soil  pour  iH'iUt  dos  frais,  soil  pour  plus  de  siiretr  thi  (ait  des  anden$  pro* 
priélaires^. 


Il 


NOTRE-DAME  DE  GRANDCHAMP  2")3 

d'une  douzaine  d^années  par  dos  constructions  nouvelles, 
des  achats  de  terres  et  bois.  Il  lit  restaurer  et  orner  avec 
groût  la  chapelle,  établie  sous  le  clocher,  reste  imposant  de 
l'ancienne  église  de  Tabbayo.  Pleins  de  courtoisie,  M.  et 
M"'  Fontaine  exerçaient  envers  leurs  visiteurs  une  grande 
bîc^nveillance. 

1894,  21  mai.  —  Le  domaine  de  Grandchamp,  comprenant 
l'i^mcienne  maison  abbatiale  devenue  chât(^au,lesChampeaux. 
t> ois-taillis,  bruyères,  friches,  205  hectares  d'un  seul  tenant, 
le?  tout  pouvant  former  deux  fermes,  ])asse  *  dans  les  mains 
(l^i-in  nouvel  acquéreur,  M.  Descors. 

[A  suivre).  Abbé  Gautier. 

•  Etude  de  M<^  Reiumld,  notaire  à  Houdan. 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS 

ET  PIÈCES. 


DE  h\ 


SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  D^EURE-ET-LOIR 

1B56  -  1903 


La  Bibliothèque  oi  les  Archives  de  la  Société  Archéolo- 
gique d'Eure-et-Loir  comprennent  des  manuscrits  et  pièces 
qui  forment  environ  440  articles,  sous  189  numéros  ^ 

Ces  documents  sont  particulièrement  relatifs  au  Pays 
Chartrain. 

Leur  propriété  est  le  résultat  de  Texistence  de  la  Société 
depuis  185(5  :  dons  divers,  mémoires  d'histoire  locale  non 
publiés,  papiers  administratifs,  acquisition  même.  Il  convient 
de  dire  que  la  plupart  d'entre  eux  ont  été  offerts,  en  1881, 
par  la  famille  de  M.  Adolphe  Lecocq,  membre  fondateur. 


^  Le  prêt  à  domicile  des  manuscrits  et  pièces  est  interdit  par  Tarticle  \\\  da 
Règlement. 

lis  sont  :  ou  communiqués  sur  place ,  par  le  Bibliothécaire ,  aux  jours  de 
séances  de  la  Société  (une  fois  par  mois),  et  à  telles  autres  dates  à  déterminer 
à  l'avance  d'un  commun  accord,  —  ou  envoyés  en  eommunic^Uion,  s'il  y  a  Heu, 
dans  la  salle  de  lecture  d'une  Bibliothèque  publique,  après  demande  par' écrit  au 
Président  de  la  Société,  accompagnée  de  l'acceptation  de  l'établissement  dépo- 
sitaire. 


CATALOOrE   DES   MANUSCRITS  255 

On  y  trouve  quelques  originaux  des  xv%  xvr  et  xvir  siè- 
cles ;  la  majorité  consiste  en  autographes  et  copies,  du 
x^^^IT*  siècle,  et  surtout  des  xix^-xx®  siècles.  Les  suivants 
seniljlent  les  plus  précieux  : 

Do3'en,  Histoire  de  Chartres.  —  9  et  10  — 
Du  Parc,  Antiquité/,  des  Chartrains.  —  58  — 
De  lîouville.  Généralité  d'Orléans.  —  17  — 
Bar  des  Boulais ,  Antiquités  du  Perche.  —  20  — - 
Dépêches  à  l'anibassadeur  do  Suède.  —  1202  — 
Seigneurie  de  Vérigny.  —  1160  — 
Providence  de  Chartres.  —  40  — 
Comptes  de  Chartres  pour  1789,  171K).  —  1234  — 
Société  populaire  de  Chartres.  —  26,  xiv  — 

Plusieurs  fourniront  les  éléments  de  départ  pour  des 
^*'^^'iîux  utiles,  tels  que  le  Répertoire  archéologique,  le 
(^losîsaire,  la  Biographie  et  la  Bibliographie  d'Eure-et-Loir. 

^^  Catalogue  a  été  dressé  dans  le  but  de  contribuer  à  leur 
^'<^tit5ervation  et  divulgation. 

*^1  y  a,  en  ce  qui  concerne  le  tonds  Lecocq,  un  avantage  et 
"^^  ôcueil  que  les  travailleurs  voudront  bien  remarquer.  Les 
^,^^I^΀s  sont  précieuses  sans  doute,  en  ce  sens  qu'elles  mul- 
^Plic^iit  les  exemplaires,  facilitent  les  nn'herches,  et  jalon- 
'^^ix  t  avantageusement  le  terrain  ;  mais,  on  ne  doit  pas  oublier 
*^^^^  ^lles  ne  dispensent  pas  des  sources:  il  sera  toujours  né- 
^^^saire  de  les  collationner  avec  so'in. 

I-iOcocq  fut,  peu  ou  prou,  jusqu'à  35  ans,  tonnelier  et  mar- 
^*^aiid  de  vins  en  gros.  Ce   bourgeois  timide,  aliligé  d'un 
7^8aiement  très  caractérisé,  était  par  nature  un  silencieux; 
^^  s^ adonna  à  la  lecture,  av(.H'  })lus  do  i)onne  volonté  d'abord 
^l^e  de  méthode.  Pendant  tnmte  années,  il  besogna  seul,  par 
^no   ténacité   toute    beauceronne,    et  publia   une  centaine 
^études  qui  l'ont  placé  au  premier  rang  parmi  les  chroni- 
queurs chartrains.  Cependant  il  garda  toujours  sensiblement 
apparentes  les  marques  de  sa  formation  défectueuse,  et, 
jusqu'à  la  fm,  il  eut  besoin  d'un  correcteur  pour  ses  traduc- 
tions du  latin  et  même  pour  son  orthographe  en  français. 
C'est  indiquer  le  crédit  que  l'on  doit  accorder  à  ses  notes  ; 
elles  ont  du  moins  le  mérite  de  le  montrer  à  l'œuvre.  Les 


•256  M.   LANGLOIS 

circonstances  lont  fait,  et  non  Técole;  il  a  été  luî-même, 
conteur  charmant.  Avec  le  temps,  sa  manière  s'était  perfec- 
tionnée. 

La  parole  vibrante  d'Arcisse  de  Caumont  avait  trouvé  en 
cet  homme  un  écho  durable;  il  devint,  de  plus  en  plus,  Thùte 
assidu  des  Archives  d*Eure-et-Loir,  de  la  Bibliothèque  et  des 
Archives  municipales  de  Chartres  alors  en  voie  d'organisa- 
tion, de  la  Bibliothèque  Royale,  Impériale  ou  Nationale,  de 
la  Bibliothèque  Mazarine.  Sa  mémoire  prodigieuse  et  son 
esprit  d'ordre  l'auraient  certainement  mieux  servi,  si  Tocca- 
sion  lui  avait  été  donnée  de  s'orienter.  Il  a  employé  les  sources 
manuscrites  ou  imprimées  en  compilateur  avisé  plutôt  qu'en 
critique.  L'outillage  bibliographique  de  notre  époque , 
bien  diflércnt  de  ce  qu'il  était  à  ses  débuts,  n'excuse  plus 
certaines  ignorances  ;  puisse  son  exemple  être  salutaire  ! 

On  no  saurait  constater  sans  regret  la  façon  dont  les 
manuscrits  ont  été  reliés  (1881),  sans  avoir  été  soumis  préala- 
blement à  un  triage,  qui  eût  séparé  les  articles  imprimés  do 
l'inédit  et  des  documents  annexes,  et  classé  le  tout  par  ordre 
chronologique.  Les  notices  de  chaque  numéro  y  suppléeront 
dans  la  mesure  du  possible.  Les  objets  et  les  crédits  se 
prêtaient  mal  à  une  autre  combinaison. 

Tous  sont  en  bon  état  de  conservation,  sauf  les  n**»  8,  31  et 
32,  qui  ont  été  détériorés  par  l'eau,  dans  la  Porte-Guillaume, 
où  la  Société  était  provisoirement  installée. 

M.  Langlois. 
Chartres,  14  avril  1903. 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  257 

4 .  Procte-Verbauz,  Correspondance  et  Rapports,  1850-1886 
'ciocuments  publiés  pour  la  plupart  dans  les  Procrs-Verbmix 
3 1   1  es  Mémoires) . 

T.  I.  Procès-verbaux  (première  rédaction),  185G-18(>:^.  — 
277  feuillets.  380  sur  250  niilliin.  Rel.  chagrin. 

II.  Rapports  (Questionnaire  Archéologique),  1850-1863. 
—  468  feuillets.  375  sur  240  millim.  Rel.  cbaj^rin. 

III.  Procès-verbaux  (rédaction  définitive),  1850-1858.  — 

21)  feuillets.  345  sur  235  millim.  Registre. 

IV.  Correspondance,  185(>-180:{.  —  220  feuillets,  375  sur 

240  millim.  Rel.  chagrin. 

V.  Procès-verbaux,  Correspondance,  Rapports,  1863- 

1872.   —  450  feuillets.  335  sur  240  millim.  Rel. 
toile. 

VI.  Procès- verbaux,  Correspondance,  Rapports,  180î^- 

1872.  — 

f*^  55-69,  Lefèvre ,  Statistique  scientifique  d'Eure-et- 
Loir  :  population,  agriculture,  industrie. 

f^  153-170,  Person,  Etoiles  filantes  des  12-14  nov. 
1869.  —  296  feuillets.  330  sur  225  millim.  Demi- 
rel.  toile. 

VII.  Procès -verbaux,  Correspondance,  Rapports,  1872- 

1886. 
f°  2,  la  Porte  Guillaume  en  1875. 
f»*  93-100.  Guillon   (E.),    Dolmens  et  souterrains  à 

Lutz  et  à  Civry. 
f*>*  101-102,  Delachaume,  Ruches  à  cheptel. 
r'205,  plan  du  souterrain  de  Martainville  (Voves). 

266  feuillets.  345  sur  225  millim.  Demi-rel.  basane. 

VIII.  Procès-verbaux,  Correspondance,  Rai)ports,  1872- 

1886. 

f**  2,  excursion  à  Monilouet  ^souterrain)  et  ii  Bleury 
(fresque). 

f^  118-121,  travaux  de  MM.  Houthemard  à  la  Cathé- 
drale. 

f**  129-140,  Guillon  (E.),  Les  Autels-Villevillon,  état- 
civil. 
T.  XIII,  M.  17 


258  M.   LANGLOIS 

f**»  103-104,  origine  des  mots  Corancez  et  Morancèz. 
f"*  250-255,  la  Société  d'Apiculture  d'Eure-et-Loir 

en  1881.—  275  feuillets.  245  sur  190  millim.  Demi- 

rel.  basane. 

IX.  Correspondance  et  Rapports  :  publications,  biblio- 
thèque, musée  ;  1807-lîX)2. 

P*  5-8,  lettre  de  M"*  M.-C.  de  Janssens  sur  le 
projet  de  Répertoire  Arehéoîogique  d'Eurc-el'Loir. 

i^'  12-i:^  lettre  de  M.  labbé  Métais  (1895,  18  déc.} 
proposant  la  publication  du  Cartuîaive  dp  Jo- 
snpliaf. 

f"H  2.5-24,  observations  de  M.  le  D»"  A.-G.  Gillard  sur 
le  tirage  et  le  marché  d'imprimeur.  — 11  feuillets. 
310  sur  210  millim.  Broché. 

X.  Correspondance  et  Rapports  :  demandes  de  rensei- 
gnements, informations,  découvertes;  1887-1ÎK)2. 
f*"  28-îiO,  dolmen  de  la  pierre  des  Monts  ou  d'Aumont 
(Meslay-le-Grenot).   —   30    feuillets.    310    sur 
210  millim.  Broché. 
xi\*  siècle.  Papier.  (Archives  de  la  S.  A.  d*E.-et-L.). 

2.  Hanuscrits  ajournés,  1850-1803. 
f""    1-27,  Janvrain  iP.-A.),  Gallardon. 
f'**  28-30,  Lecocq  (Ad.),  Acte  de  paternité  au  xvi*'  s. 
f*^  31-41,  Morlot  (L),  Proclamation  de  la  paix  de  Paris 

(17a3). 
f«*  42-40,  Ozeray  (M.),  Des  Carnutes. 
f^"  50-51,  Lejeuno,  Horoscope...  (poésie). 
f""  52-00,  Ravault  (G.-R.),  Siège  de  Montargis  (poésie). 
f'*  (>l-75,  L('*pinois  (E.  de),  F.o  Théâtre  à  Chartres, 
f'"*  70-78,  Transaction  pour  droits   curiaux  à   Coulions 

(diocùse  (hî  Bourges),  en  1030,  copie. 
f'^'  70-80,  Courtois  i  Jules'.  Un  pâté  de  Chartres  (poésie;. 
P«  87-80,  (îilloi-Damitte,  L'Alouette  (poésie). 
r^'*  00-01,  i\i(iuovert.  Alice  et  Gehendrin. 
!'"•  05-OS,  Joli(»t,  Vingt  ans  (poésie). 
ï'""  10-104,  Lutho  ^ poésie;. 
r*'  10.V108,  Morin  (A. -S.),  Notice  sur  le  poète  chartrain 

Hiuiaull. 


CATALOGUE  DES  MANt'SCUITS  250 

>&ix'=  sii'^cle.  Papier.  108  feuillets,  375  sur  2i0  millim.  Roi.  chafJT. 
{  ^A-r-chivos  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

3.  Mémoires,  I85G-1801. 
T7.  I,  1850-1858,  380  feuillets. 
Il,  1858-1800,  ;n3  feuillets, 
m,  18()(>1801,  177  feuillets. 

:>w  IX'  sircle.  Papier.  375  sur  240  millim.  Rel.  chagrin.  (Archives 
r_l  •.-       la  S.  A.  d*E.-et-L.). 

'^i-.  Boisvillette  (de),  Statistique  archéologique  d*Eure-et- 
KL-oÎT,  1804. 

■^^•w.  ix«  siècle.  Papier.  371  feuillets.  375  sur  240  millim.  Rel.  clia- 
^jTï^ixi.  (Archives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

<^.  Musée. 

""X".  I,  Registre  d'entrée,  ouvert  on  1805;  p.  5-10,  n"*  110-450: 
p.  31^-:^00,  liste  des  donateurs  en  1805  et  18(M). 

II,  Catalogue  ou  registre  d'entrée  méthodique,  depuis 
1850  suite  du  ms.  5353  ;  longtemps  déposé  avec  les 
objets  au  Musée  de  Chartres  . 

^>v.  ix"  siècle.  Papier.  400  et  i<K)  pages.  430 sur  2S5  millim.  Registre. 
^  -'^-x^chives  de  la  S.  A.  dE.-ct-L.K 

^.  Congrès  scientifique  de  France,  irenlc^-sixième  session, 
*^    Chartres  (septembre  1869). 

■'X\  I  et  II,  Comptes  renchis  (h»s  séances  et  rapports. 

>cix-  siècle.  Papi«'r.  3(>4  rt  2îM)  f«»uillets.  320  sur  225  millim. 
^^<">i-len»uille.  (Don  Congrès  sciiMitih'jpHM. 

V.  Exposition  artistique  et  industrielle  d'Kure-et-Loir,  à 
Cbartres,  en  1869. 

T.  I,  Procès-verbaux  du  Comitc»  «rorganisnlion    i)remière 
rédaction,  par  M.  Lucien  Merlet). 
1*^  7,  séance  du  :>  nov.  18()8. 
f^  74,  séance  du  11  avr.  18(U). 


260  M.  lANOLOIS 

75  feuillets.  355  sur  240  millim.  Demi  rel.  toile  (Don 
Elle  Dubois). 

II,  Procès-verbaux  du  Comité  d'organisation  (rédaction 

définitive), 
f^  2,  séance  du  3  nov.  1868. 
r»  82  v%  séance  du  27  mai  1869. 

166  feuillets.  220  sur  180  millim.  Cahier. 

III,  Correspondance,  devis,  circulaires  et  comptes  rendus 

imprimés. 

197  feuillets.  320  sur  215  millim.  Portefeuille. 

IV,  Correspondance,  récompenses 

599  feuillets.  320  sur  215  millim.  Portefeuille. 

VetVI,  Talons  des  récépissés  (n*«  1-1431).  102  et  101  feuillets. 
300  sur  195  millim.  Carnets. 
XIX*  siècle.  Papier.  (Archives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

8.  Factums  concernant  le  Pays  Chartrain,  imprimés  (annotés 
par  un  magistrat),  et  manuscrits. 
PPh.-C.  Baudry,  contre  Fr.  Chaillon  de  Joinville  ;  1739 

[Mézières-eU'D vouais  \  legs  entre  conjoints),  7  p. 
2°  Ph.-C.  Baudry,  contre  Fr.  Chaillon  de  Joinville  ;  1740 

(Mézirres-en-Drouais  ;  legs  entre  conjoints),  6  p. 
3°  Princesse  de  Condé,  contre  princesse  de  Conti  {A net), 

37  p. 
4^  Nicolas  Defrançois,  contre  François  de  La  Chaussée; 

1750  (nelIevine-Ja-Saucelle,  ferme  d'O...),  28  p. 
5°  H.-A.  de  Latteignan,  contre  H.  Dumaitre;  1743  (Béville- 

Îe-Comtc;  cens),  7  f.  ;  ms, 
0°  E.  Despréaux,  contre  administrateurs  de  THôtel-Dieu  de 

ChiUemduu',  1724  [Cheininwros;  bail),  11  p. 
7°  M.-Magdeleine  Jolivet,  contre  Vincent  Beausergent  son 

mari  et  Jean  Marlot;  1698  {iXogent-le-Roi,  Ecluzelles), 

122  p. 
8"  Vincent  de  Beausergent,  contre  M.-Magdeleine  Jolivet, 

fille  majeure  ;  1698,  29  p. 
9"Jeanne-R.    Bertrand,    contre  Jean-Louis  Mauclerc  et 

Mario-Françoise  Mauclerc  ;  1742  (séparation  de  biens), 

42  et  8  p. 


CATALOGUE  DES   MANUSCRITS  261 

i  O"*  Fr.  Gautier,  contre  Fr.  Bâillon  sieur  de  Blanpignon  ;  1720 

(.acquisition),  18  p. 
1  X  **  M.-Annc  Philippe,  contre  Joseph  Seublot  (rHeudicourt; 

17Î38  (transaction),  14  p. 
1  z^*^  Macé  et  L.  Renou  et  L.  Larsonnier  et  ^Marguerite  Lamet, 

contre  Pierre  Courtin;  1743  (succession  de  Louis-Fr. 

Renou,  curé  d'Un  verre),  10  p. 
1  -13-"^  P.  Nicole,  contre  Berman  et  consorts  ;  1707  iHptlionvilIwrs)^ 

Op.  \2  ex.) 
X  '**^  A. -M.  de  Chauniont  de  La  Galaisière,  contre  marquise  de 

Boringhen  et  N.  Corrigent  ;   17:59  {Hrou,   nullités  de 

saisie  féodale),  12  p. 
iS"^-^  René  Rigault,   contre  A.  de   Meaux  de  Vallière;  1728 

[Ilapponvilliers  ;  acte  antidaté;,  KJ  p. 
^  ^  ^"^  et  10**  Ins  Coignet,  contre  danio  de  Blagny  demoiselle  de 

Congis  et  sieurs  de   Gaillardbois  ;    17;>î)   [Monidoiicct; 

droit  de  succéder  en  collatérale),  17  p.  (2  ex.) 
^  "^  *^  Coignet,  contre  dame  de  Blagny  et  consorts  ;  1730  (Mont- 

doucet)y  7  p. 
-*-  ^^"^  A.-M.  de  Montigny  de  Congis...  dame  de  Blagny..,  contre 

J.-Denis  Coignet;  1730  iMontdoncct),  8  p.  et  1  tableau. 
^  ^^^*  de  Gaillardbois  et  consorts,  contre  Le  Vayer  et  consorts; 

1749  ISouancr  et  Montdoucctj,  22  et  2  p. 
■"*  Dame  de  Parseval,  contre  de  Bretignières  ;  1745  'Xor/ent' 

le-Rotrou;  succession  de  La  Mairie,  chan.  de  S.  Jeani, 

-^       4  p. 

"^  ^  *^  Dominique   de  Bellon  ,   contre  abbé  de   Brancas;   1739 
(Chartres;  prébende  de  N.-l).,i,  24  p. 

*• '"^  Fr.  Benoist  légataire  de  Marie  d(î  Senainville,  contre 

Remy  Geuffroy...  ;  1734  {(Chartres;  legs  entre  conjoints), 
12  p. 
^^^"^  Fr.  Benoist  légataire  de  Marie  de  Senainville,  contre 
Remy  Geuffroy...;  17:35  [Chartres;  legs  entre  conjoints), 
12  p. 
^**  Arrêt  du  Parlement.  —  Nicolas  Pierre,  contre  Philipes 
Le  Beau;  1701  (67ifl/7/r5 ;  legs  entre  conjoints;,  4  p.; 
voir  36^ 
^*  Denis  Blin,  contre  Pierre  Henriet  et  J.-J.  Prévost;  1705 
(Chartres  ;  droits  des  inspecteurs  aux  boissons),  18  p. 


•202  M.   LAXGLOIS 

2i\"  .Toaii  Beuiier,  contre Mathurin de  Leauë  suite  :  'Chartn-"^^  '' 

lejrs  entre  conjoints  ,  8  p. 
27  Jean  Beurier,  contre  Mathurin  de  Lcauë  vautre  suite  .  "*^ 

(;/ir7/7r/\s- ;  \o^  entre  conjoints  ,  4  p. 
•JXVM.  Boudon,  M.-L.  Jeanson,  H.  Estienne,  contre  P.-^•- ' 


Clavier  et  P.-N.  Marie;  1740    Chartres:  propriété  de- 

nllicos  ,  8  p. 
21)  l'Yançois  de  la  Flèche  chanoine,  contre  Duhan...  Chartresz^   '^ 

prébende  de  N.-D.  ,  3  p. 
:'.0' tM  :m>' />7s  Fr.-L.  Gaucher,  contre  P.  Brochard...;  1727   ^ 

Chartres;  prescription  du  doiiaire-,  8  p.  2  ex.- 
'M    Henry  Ctault   et  chapitre  de  Chartres,  contre   Fr.   de 

Brlsay  grand  vicaire  et  officiai   Charirps  ;  doyenné  du 

chapitre),  î)  p. 
o2"  Administrateurs  du  Bureau  des  Pauvres  et  J.  Gobinel, 

contre...  de  Bricourt;  Chartres;  bureau  des  pauvres  , 

ip. 
:i:v  J.  Gueau  de  Courteilles  et  J.  de  Ploteroze,  contre  Jeanne 

Roger;  1751  \Chartres.  coutume  de  côté  et  ligne;  suc- 
cession Pierre  Mauger  de  Crécy  ,  5Ô  p. 
:iV  M.-Fr.-G.  Herpin  et  M.-A.  Herpin,  contre  J.-B-  Chabot; 

1752  Chartres:  legs  entre  conjoints  ,  18  et  4  p. 
:r)"  A.-N.  de  La  Rocheloucault ,  contre  marquis  de  Ville- 

iragnon  ;  1740  succession  de  Montandre  ,  2<)  p. 
:i<*»   Philippe  Le  Beau,  contre  Nicolas  Pierre  Chartres;  legs 

onln»  conjoints  ,  1>  leuillets,  ins. 
Nicolas  Pierre,  contre  Philippe  Le  Beau...  ;  0  leuillets, 

ins.:    voir  24"  . 
oT'  Mousseau,  contre  Pro<iireur-Général  {La  Loupe:  cumul 

d'ollicrs  ,  h)  p. 
:îS"  m.  Saillery  de  la  CorbiiTc,  contre  A.  de  Carnazet;  1728 

f^/jiirti-rs;  Ictrs  entre  conjoints  ,  15  p. 
:v.y  <  )lli(iers  du  bailliage  de  ('hartres,  contre  officiers  du  siège 

royal  de  Châteauneuf-en-Thimerais    Champrond;  res- 
sort .  2<î  p. 
inch.-I».  il<'  TurLris  des  Chaises   et  M.-A.-R.   de   Turgis, 

«niiirc  L«' CnurtojsGnlUaniiMMlo  Turgis  et  autres  exhé- 

r«''«l;iiiMii  ,  -js  j». 
Il    l'î-itiiî'  «î    ii*l;ji<'ii\  «le  .I"s;ij.li;it.  «-niitre...   île  Meauce... 
•/''■;;.  ;  ;ili«'ii:iti"n  «If  lii«'ii>  «'ccl/'siasnqnes  .  12  p. 


O-l:  - 


CATALOGUE   DES  MANUSCRITS  î2li3 

't:2'  *—  €  VZj^»  Charlcs-Guillaunio  do  Bro*^lie,  contre  princes  «le  ('onde 
ot  de  Conti;  1721)-17:v.)  (Scufjnr/jrs;  succession  François- 
Marie  de  Brojj:liei. 
1-42°,  î)  p.  ;  —  .i:r,  ;^  p.  ;  —  [V\  s  p.  ;  —  l.V,  17l^)  ;  U  p.  ; 

—  4<î",  17:M)  ;  25  et  1  p.  ;  —  17",  \TM);  4,  1  et  :i  p.  ;  —  18% 
17  février  17:U  ;  21  p.;  —  49%  1734;  14  p.;  —  5(r,  1734; 
20  p.  ;  —  51%  1734  ;  20  p.  ;  —  52*\  1734;  2()  p.  ;  —  53% 
1734;  m  p.  ;  —  51%  1735;  38  p.;  —  55%  17155;   11  p.  : 

—  50%  17a5  ;  3  p.  ;  —  57%  1735  ;  27  p.  ;  —  58%  17:i5  ; 
X^  p.  ;  —  5Î)'\  n.T):  50  i).  ;  —  00%  3(>  p.  ;  —  <)1%  17:tô; 
12  p.;  —  02«,  1730;  38  p.  ;  —  03%  1730;  15  p.] 

<->tr>5"  Princes  de  Conilé  et  de  Conli,   contre  Charles- 
Guillaume  de  Broglie;  17:iO,  1730;  24,  15  et  1  p. 

J^  'V'iir  siècle.   Papier.  05  pièces  en  3  portefeuilles.  370  sur  2()5 
"  *-  ""^  ï-  l^im.  (Don  famille  Lecocq}. 


^*  •    Extrait  par  Guillaume  Doyen  d<î  Yllisioirr  tJu  diocrso  rt  lU^ 
^-'jêIIc  tin  Chfirtros  pur  lo  chmiuino  J.-IL  Soiirhcl  (xviF  siècle), 
"^^^^^     un  extrait  de  1701. 
_     ^^^  "Vni*^  siècli'.  Papier.  5<)  feuillets.  3S(l  sur  25(1  niillim.  Demi-rel. 
^*^^\i.  (Don  famille  Lecocri). 

^      "^^C  Histoire  de  la  ville  de  Chartres,  du  Pays  Chartrain,  et 
*^    la  Beauce,  par  Guillaume  Doyen,  (nis.  autotrraphe;  publiée 
^  ^     1780). 

TL^.  I,  première  rédaction,  301  feuilleis. 
II,  deuxième  rédaction,  435  feuillets. 
III,  table  de  l'imprimé,  10  feuillets. 

^^*^  viir'  siècle.  Papier.  380  et  400  sur  250  niillim.  Demi-rel.  veau 
^     iDrochagc.  (Don  famille  Lecocq). 

-j^        '^l.  u  Recherches  et  observations  sur  les  Loix  Féodales,  sur 
^^  *^  anciennes  conditions  des  habitans  des  villes  et  des  cam- 
i^^^^nes,  leurs  possessions  et  leurs  droits  ^>,  par  Guillaume 
^^^n  (ms.  autographe  ;  publiées  en  1770). 

>^vm«  siècle.  Papier.  130  feuillets.  380  sur  250  millim.  Demi-rel. 
^^^u.  (Don  famille  Lecocq). 


264  M.  LANOLOIS 

12.  «  Orages  observés  dans  le  bassin  supérieur  de  la  Toise  », 
en  1805-18C8,  par  le  D'  Harreanx  (rapports  et  cartes). 

xix«  siècle.  Papier.  37  feuillets.  320  sur  206  millim.  Demi-rel. 

basane.  (Don  Harreaux). 

13.  Commission  de  météorologie,  études  sur  la  prèviaioii 
du  temps  (relevés  du  4  septembre  1866  au  30  juin  1867,  par 
M.  Person,  directeur  d'Ecole  Normale). 

XIX"  siècle.  Papier.  302  feuillets.  225  sur  340  millim.  Demi-rel. 
basane.  (Archives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

14.  Expédition  collationnée  de  la  «  Déclaratioii  géniralle 
des  biens  du  Chapitre  Notre-Dame  de  Chartres...  donnée  lors  du 
terrier  de  1676,  étant  aux  archives  du  Duché  de  Chartres...  » 

xvn*  siècle.  Papier.  6i  feuillets.  340  sur  225  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

15.  Registre  des  délibérations  des  Consuls  des  llarchands  ^ 
de  Chartres,  du  2  décembre  1788  au  2  novembre  1790.  _( 
(incomplet). 

xviir  siècle.  Papier.  46  feuillets.  340  sur  225  millim.  Demi-rel.  .  M. 
basane.  (Don  famille  Lecocq). 

16.  «  Notice  sur  les  découvertes  antiques  faites  à  Chartres  ^^td 
depuis  1846  jusqu'en  1850,  par  suite  de  rétablissement  de  ^ — - 
rombarcadère  du  chemin  de  fer,  par  H.  de  Widranges  (publiée,  — 
en  substance,  dans  les  Mrnioiros  de  In  Société  Archéologique 
cl'EurO'Of-Loir,  t.  II,  p.  lî)0-208). 

XIX'  siècle.  Papier.  -45  feuillets.  325  sur  210  millim.  Demi-rel. 
basane.  (Don  H.  de  Widranges). 


17.  «   Mémoire  sur  la  Généralité  d*Orléans,  dressé   par 
M.  de  Bouville,  iniondant,  en  1698.  » 

xvir  siècle.  Papier.  88  feuillets.  385  sur  255  millim.  Demi-rel. 

basane.  (Don  famille  Lecocq). 

18.  Terrier  de  l'abbaye  de  Saint-Pére  de  Chartres,  1777- 
1789.  par  (Uiillauino  Doyen. 


\ 


n^ 


CATALOGtJK  DES  MANUSCRITS  2d5 

-*,  expédition  de  lacto  chargeant  Doyen,  en  1777^  du 
:M:*elevé  des  plans  et  revenus, 

Xh  V,  réception  des  ouvrages,  le  21  déc.  1789. 
'      12';30  et  37-51,  copie,  par  Lecocq,  des  plans  et  légendes 

«Je  Doyen, 

S2»  copie,   par  Lecocq,   de  la  «   Table  analytique  du 

C^artulaîre  de  doni  Muley  en  ce  qui  regarde  Chartres  et 

:ses  environs.  »» 

S8,  copie ,  par  Lecocq ,  de  la  «  Table  des  droits ,  revenus 

«t  charges  de  Tubbaye  de  Saint- Père  dans  Chartres  et  les 

environs,  i» 

nr  et  XIX'  siècle.  Papier,  05  reuillcts.  410  sur  285  millim. 
î-rel.  loiJe.  (Don  famille  Lecocq). 


coi^x-s). 


Catalogue  topographique  de  la  Bibliothèque  »  (en 


r 


C*-.  I,  n- 1-7.500. 

n,  n^- 7:501-213 JX)0. 

^-X.*  siècle.   Papier,  dm  et  5t)0  feuillets.  315  sur  205  miilim. 
-Rostre  rel.  toile.  (Archives  do  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 


20.  w  Recueil  des  Antiquitez  du  Perche,  des  comtes  et  sei- 
B^x^urs  dndit  pais,  fondations  et  batioiens  des  monastères  et 
'^^oses  notables  dudit  pais,  |>ar  Léonard  Bar,  s""  des  Boulais, 
^^  Alortagne  au  Perche,  en  Fan  1*)13.  » 

(Copie,  par  Du  Clôt,  en  1743,  pottr  Monsieur  de  Bourneuf  ; 
une  l"  édition  a  été  publiée  en  lïîî)4  sur  des  copies  posté* 
heures  à  1771). 

XYîii*  siècle.  Papier   V7t>   feuillets.  35CI  sur  225  inilliii^   ReL 
basane.  (Don  famille  Lccoc5q). 

2L  Glossaire  de  la  Beauce  et  du  Perche,  «  Patois  d*Eure-et- 
lioir.  »> 

TA,  R€*ponses  des  Instittiteurs  an  Quesiioiinaire  de  Tins- 
pecteur  crAcadémie  1808],  pour  les  arrondissement» 
de  Chartres*,  Chfiteaudun.  Dreux,  Nugent-le-Rotrou. 
—5<>5 feuillets,  IMJ  sur  2tî0  millim,  I^eun-rel.  basane. 

Il,   Supplément  et  Réponses  diverses,  pour   Bonneval 


M.  Î.ANOLOIS 

i,catiU)Hi,  rharboiinières»  les  Chàteliers-Nutre-Daïue* 
Pruiiay-le'fîillon,  Voves  (canton).  —  64  feuillets, 
245Hnr  2(Hl  niillini.  Brm^i^, 

III,  Ré|Mmsr  I87n  de  E,  (iiiilloii,  iiiHtitiiteiir  ;  voir 
ms.  5TO6,!  pour  Lutz-eii-Dunois,  072  mots;  copie, 
par  Ad.  Locorqi.  —  14  reuillets;  'Mo  i»ur  205  inilUiQ. 

Hrochë, 

IW  Rppc^î'toiro  alpliabétiqiio  1 18fj7/  d*^sinots  et  des  phrasw^s, 
jtar  Alt.  Locorq.  —  1328  lichcs  ;    120  sur  IKJ  milliiTi. 
en  i>aquets. 
XTX"  siiVle,  Papier,  (Archives  do  la  S.  A.  dl*]*-t't-LJ. 

22:  Questionnaire  Archéologique   d'Eure-et-Loir.    1856,  — 

Ri'poMses  dos  nui  ires,  t  lires,  iosti  tuteurs  ;  1857. 

'\\  I,  arrondissement  de  Chartres,  40U  reuillets. 
IL  arrnndisseuient  de  Ghàteauduu,  18ii  l'uuillets» 
111.  arroudiï^semerd  de  Dreux,  470  feiullets. 
l\\  arrondissement  de  Nogent-le-Rotrou.  200  feuillets. 

Y,  arr.  do  Chartres.  Châteaudun,  Dreux.  liogeni-le-Rotrou 

452  fenilluLs. 

\'l,  tableaux  couipar;itifs  des  Réponses,  2U  feuillets. 

(La  table  générale  a  été  juibUée  dans  les  l*roei\s'rerbmtx 
fh  la  SotifHé  Archéologiqut^  (r/ùire-et-Loir,  t.  X,  p,  374-378). 
Voir  aussi,  ms.  Î2S2,  les  Réponses  des  Condneleursdes  Pont^ 
et  Cfiansi^ées  an  ijuosîwntuiin*  ÀrrliroUifjiqur  à  eux  adressé 
par  -M.  de  Boi.svillette,  ingénieur  en  chef,  pour  la  Statistique  * 
iirfhi'olotjiqiii'  dlùîi'p-ft'lAiir, \ 

\\\^  sièflf.  Papier.  5  voL  do  32tf  snr  246  millîni.  Demi-reL 
basane,  et  1  vol.  do  495  sur  320  otilUm.  brodié.  (Archives  de  la 
S.  A.  d'E.-ot-L.J 

23.  H  Mémoire  géographique  hi.stnrique  et  t^tatîstiq\io  sur 
la  coinnuino  de  Friaize,  par  J.  Poullard.  élève  sortant  de 
rÉcole  Normale  primaire  de  Cliarires,  —  suivi  d'un  Appen- 
dice [et  d'une  carte]  ;  octobre  1877.  »> 

xjx"  sièclo.  Papier.  51  feuilleta.  320  sur  205  inilliin.  Demi-rel. 
basane.  (Don  J.  PoullanL) 


-c- 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  267 

24.  «  Notice  historique  et  iJ^éographiqiio  sur  la  commune 
de  Vottonville  [carte],  par  Chantegrain,  instituteur-adjoint  à 
Brou  .>    (  1870} . 

x/x*  siècle.  Papier.  120  feuillets.  320  sur  205  niillim.  Demi-rel. 
basane.    ÇDonChantegrain). 

25.  <«  Biographie  de  H.  Lair  (Jean-Louis-César),  peintre 
d'histoixTc,  de  paysages  historiques  et  de  portraits^  par 
Alphon  s^e-Alexandre  Niquevert,  de  Paris  :  1850.  » 

xix*  «.îècle.  Papier.  35  feuillets.  320  sur  205  millim.  Demi-rel. 
basane  .    <Don  A.  Niquevert). 

26.  Bistoire  Chartraine  ;  documents  et  notes,  recueillis  par 

Ad.  Leioocq. 

T.  I,    Cathédrale  de  Chartres  ; 

f**  3,  maîtres  de  Toeuvre  (ms.  autographe  [première 
rédaction] ,  documents  annexés  ;  publié  dans  les 
Mémoires,  t.  VI,  p.  SOG-iJO). 

f**  121,  sinistres. 

f^  154,  pendant  la  Révolution,  1790-1800  (copie  de 
l'imprimé:  Récit  de  la  fête.,,  de  la  liaison,.,  le  9* 
frimaire  l'an  2®...  ;  documents  annexés). 

P  210,  copie  de  l'imprimé,  Petit  traicté,..par  Ksticnne 
Preuost...  loi)8,  et  bibliographie. —  xviir-xix*  siè- 
cle. 257  feuillets. 

ÏI,     (Mélanges). 

P*  3-8,  ancien  trésor  de  N.-D.  de  Chartres. 

r*  35-57,75,  entrée  des  évoques  do  Chartres  [J.  Lescot 
(1043;,  de  Lubersac  (1780)]. 

f*'  58-74,  table  du  Recueil  de  documents  de  Pintart 
(B.  M.,  ms.  1014). 

f*'  77-79,  copie  de  la  lettre  imprimée  du  P.  Ansart, 
1783,  faisant  savoir  qu'il  avait  l'intention  de  compo- 
ser une  Histoire  de  Chartres. 

f*'  90-104,  notes  de  Paul  Parfait  pour  L<v  Ivoire  aux 
Reliques. 

f"  111,  revenus  de  Tévèché  de  Chartres  en  1780. 

f^  113-121,  juridiction  du  Chapitre  N.-I). 


^•  122-10:^,  horloges  de  N.-D.  de  Chartres. 
V*  103-199,  livres  liturgiques  et  imprimeurs  ck- 
trains. 
xviii«-xix*  siècle,  27i  fcuiUets. 


at- 


in,  Biographie  et  BiMiographia,  238  feuillets. 

r"3-15li,  notes  biographiques  par  Hérisson  et 
Lecoq  sur  d^Aligre,  Angelet,  Anqnetin,  Ballay,  Barberea. 
Bargemont,   Belly,  Bernard  de  Chartres.  Bérou,  Beurrie!^ 
de  BoïSjj^iloud ,  de  Boisvillelto,  Bonnange,  Bonnet,  Borvill 
Bourdoise,    Boutrays,    Bouvard,   Brault,    Bridan,    Brisso 
Chasles,  Chevard,    Choiiayne,    de    Coehefilet,  Collardeai 
Coudray,   Danchet,    Daudiquier,   Delacroix-Frainrille,  I>e= 
hayes,  Desportes,  Delavoipierre,  Doreau^  Doublet,  Doullaji 
DuhatK  Dulorens,  Duparc,  Durand,  Dussaux,  Fleur>%    Frer 
Gallot,   *tanibier,    Gendron.   Godeau,    Godet    des    Marais^ 
de  Goussain ville,  Grugé,   Guéau  de  Reverseaux,  Guillard 
Rallier,  Hérisson,  Horeau,  Hoyau»Huvé,  Huilery,  Jacottet^ 
Jallon,    Janvier    de    Flain ville,    Jobey,    Lavolé,    Laillier   "^ 
Le  breton»  Lechenevix,  Lefebvre,  Lejeune,  Le  Maréchal,  d^ 
Lépinois,   Lescarbault,    Liron,   Loreau.   Lucquet,   Marceau-  * 
Marie,  de  Mérinville,  Morin,  Moidlin*  de  Neuville.  Nicole^- 
Ozeray,  Paragot,  Panard,  Parfait,  Pedoue,  Périnet,  Petey,**s 
Petion,   Philidor,  Philippe  de  Dreux,  Pierre  de  Chartres, 
Pousseniotte,    Poilvillain     (aveu    de    1537),     Recocquillé, 
Régnier,  Rostaini^,  Rouillard,   Rouillé,  de  Sainctes,  Saint- 
Ursin,  Salmon,  Sergent-Marcean ,  Ségouin,  Simon,  de  Sully, 
Talbot,  Touche,  Triiehis,  Yalladon  (Thérésa),  Vallis,  Walras, 
de  Vendôme,  Verguin. 

f"*  158-162,  Mention  des  portraits  de  d^Aligre,  Auber- 
tin,  Barbreau,  Belleau,  de  Bîois,  Bourdoise,  de  Bullion,  de 
Chartres,  deCourrillon,  Danehet,  Deshais-Gendron,  Desportes, 
Dulorens,  Diane  de  Poitiers,  de  Dreux,  d'Estampes»  Félibien, 
de  Fetigny,  de  Fontenay,  Fourré,  de  Garlaode,  Godeau, 
Godet  des  Marais,  Guignard.  Hallier,  Hurault*  ïves  de 
Chartres,  La  Guesle,  Langlois,  Le  Bossu,  Lenfant,  Lescot, 
Metezeau,  de  Neufville,  Nicole,  Norry,  Panai*d,  Pedoue, 
Philidor,  Régnier,  de  Rotrou,  Rouillé,  RueiU  Sablon,  d© 
Sainctes,  Suireau,  Trivnlce,  de  Valois,  Vialart. 

(°'  WUllS,  additions  à  la  Bibliothèque  Charttaine.^. 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  269 

P^'"  dom  Liron,  1719  (écrivains  et  hommes  illustres  :  envi- 
ron 1. 100  noms). 

r»*  179-196,  ouvrages  d'auteurs  du  Pays  Chartrain  (en- 
viron iSO)  existant  à  la  Bibliothèque  Municipale  de  Chartres. 

f°*  197-23C,  Jehan  Le  Maçon,  Jehan  de  Beausse. 

IV,  Biographie,  21)4  feuillets. 

r*'  4-51,  musiciens. 

r*"  52-72,  artistes  et  artisans. 

r**  73-293,  Bouchet  (Laurent),  Brière  (Jacques), 
^t^aline, de Champrond, Chapelle  (Jean)  (2grav.),de  Chartres, 
Chauveau-Lagarde,  Chevard,  Collin-d'Harleville,  Conard, 
I^^lagrange,  Desrues,  Dreux  du  "Radier,  Frescot,  (frand-Jean. 

(aux  f°*  137-141,  trois  pièces  relatites  aux  religieuses 
d^   la  Providence  de  Chartres  en  1781). 

Y,  Biographie  (suite),  316  feuillets. 

f**  4-314,  Illiers  (Miles  d'),   Lair,   Lecocq,   Leduc, 

^«ingot,  Marotteau,  Martin  de  Gallardon,  Massot  de  Launay, 

^loisant,   Parrault,   Pitou,    Plume,   Poncelin  de  la  Roche 

'T'illac,  Rogeard,  Rotrou,  Sablon,  Souchet,  Soûlas  d'Allainval, 

Thiers. 

YI,  (Mélanges),  103  feuillets, 
f  •  52-72,  visionnaires. 
P'  165-192,  statue  de  Saint  Christophe. 

MI,  (Mélanges),  :K^)  feuillets. 

r**  1-52, 88-89,  maisons  de  Chartres  (extraits,  des  cen- 
siers  du  Chapitre,  xvi'^^-xviii®  siècle,  et  des  procès- 
verbaux  de  ventes,  fin  du  xviii*  siècle  ;  A.  d'E.-et-L.). 

r*»  53-60,  fédéralisme  à  Chartres,  dénonciations,  an  II 
an  III  (extraits  des  registres  du  Conseil  général , 
A.  M.). 

f°'  66-67,  le  château  de  Maintenon  et  ses  aqueducs 
(voir,  t.  X). 

r*'  76-77,  notice  sur  le  Palais  des  Noces  à  Chartres. 

P*  90-110,  extraits  do  6  vol.  d'inventaires  du  Chapi- 
tre N.-D.  (A.  d'E.-et-L.). 

f"  297-305,  extraits  du  registre  de  Guillaume  Bouvart, 
1529-1560  (A.  d'E.-et-L.). 


.i:t!  M.   LAKÔt 

!'''•  lll-a;31J,  extraits  des  titres  des  ubUayos  de  Saintr 
Père  et  Saint-Jean  en  Vallée,  des  pai'oissas  de  Sainl- 
AigïiaiuSoint-S;itnrnin,Saini-xMaiirice.Saifil-Mariiu- 
le-Viandicr,  Saînl-Mïl<iiro,Saint'Barthéleiiiy,Saint42- 
Foy,  Saint-Anilré  livre  de  BoU«  avoc  les  notes  du 
ehaniiiïK»  Brtllun,  [ïublié  en  |>cirtic  par  M.  Vabbë 
Métal  s  lians    l'irct's  df'titvJtéos,  1'. 

Vni,  (Mi51an^çes).  H45  fenillets. 

r*4-85,  Hibliolhëque  de  Chartix*s,  anciennes  écoles , 

('établissement  de  riuiprimerie. 
f"'  iUl-lT^,  Société  Arcliéolagique   d*Eiire-et-Loir, 

j>a  p  i  e  rs  1  r  A  rc  hî  \  es, 
l"-*  25:i-:277 ,  copies  de  lettres  h  ftaignières  relatives 

au  Pays  Chartrain. 
P'  1>(MJ-:/kk  ttiéiUre  de  Chartres. 
r*  im)':VM ,  thèses  historiées. 

IX,  (Mélait|jresK  :iH:5  feuillets* 

f"*2t)-:î:i,  épreuve  du  NohiJiairc-  itEurG-êf'- Loir  par 

t*"**î5-72,  notes  relatives  à  nii  jtrojet  de  Nobiliaire 
if  Eure-et-Loir , 

T"  73-208,  Saitit-Aignan  de  Chartres  :  confrérie  de  la 
Croix  ^ copie  de  rinipriioé  de  1755  ,  ouverture  de 
réï^lise.  projets  de  démolition,  limites  de  la  pa- 
roisse, extraits  dos  registres. 

f"*  2tj2  et  suiv..  extraits  des  registres  des  paroisses 
Sainte-Foy,  Saint-Martin-le-Viandier,  Saiiit-Mau- 
rîco,  Saint-Michel,  Saint-Saturnin. 

\,  iMélangeïJi;  107  IVnillets. 

Extraits,  de  nKiiuiscrits  et  dlmpriniés  iMîscellanéesi 
de  la  Bibliothèque  Municipale  de  Chartres,  et  de 
pièces  des  Archives  d'Eure-et-Loir,  [en  grand 
Il  o  m b re  ;  sa  n  s  o rd re ,  n  i  rv  fére n ces ] . 

Xï ,  3(\  feuillets. 

Copie  des  Eassis  ou  {nwcifotrs  historiques  concernant 
la  ville  et  ninrquisiU  de  Gnilurdon  en  Bcaucc  par 
Sauinier^  en  177 H,  pour  Mme  do  Montmoremy* 
Lavai  [B.  M.,  ms.  1001). 


i.2^  = 


CATALOdUK  DBS  MANUSCRITS  271 

LX  ,  Corporations  de  Chartres,  xv°-xviii*  s.,  371  feuillets. 
< basoche,  bouchers,  boulangers,  bourreliers,  chan- 
geurs, chapeliers,  charrons,  chirurgiens,  cordiers, 
cordonniers,  écrivains,  épiciers -merciers,  éviers, 
fourbisseurs,  imprimeurs -libraires,  maçons,  maré- 
chaux, menuisiers,  [musiciens,  voir  t.  IV],  notaires, 
orfèvres,  parcheminiers,  pâtissiers,  peintres,  pelle- 
tiers, potiers  d'étain,  revendeuses,  selliers,  sergers, 
serruriers,  taillandiers,  tailleurs,  tanneurs  et  cor- 
royeurs,  tapissiers,  taverniers,  tonnoUiers,  vanniers). 

^ïïï  >    Congrégations  et  hôpitaux  à  Chartres,  xv'-xviii'' s., 
307  feuillets. 
I  Abbayes  de  Saint-Père,  Saint-Jean,  Saint-Cheron; 
Cordeliers,   Providence,  Saint- Martin -au -Val  ;  — 
aveugles,  pauvres,  pestiférés.) 

^^V,  Chartres  à  travers  les  âges,  en...  15G8,  1781),  1792, 
1811  et  1815;  280  feuillets. 

f'"'-17-5(),  legs  Hemond  1818  en  faveur  des  écoles 
;extraitde  1822). 

f"'  87-98,  reconnaissances  des  xv'-xvii^  s.,  originales. 

r*  117-127,  papiers  originaux  de  laSooiKTF:  populaire 
DE  Chartres  ;  fructidor  an  II  à  ventôse  an  111. 

f""  130-137,  pièces  relatives  à  la  couverture  de  la 
Cathédrale  après  1781). 

f**"  147-151,  rapport  autographe  de  Sergent-Marceau 
sur  l'organisation  d(»s  fêtes  décadair(»s  h  la  Cathé- 
drale du  '4  nivôse  [21  déc  179:3],  i  publié  dans  les 
Mémoires  de  la  S,  A,  r/'A'.-rZ-A..  IX,  22()-2.*57,  d'après 
la  copie;. 

XV,  Congrégations  à  Chartres;  :î2:i  feuillets;  extraits,  par 
MM.  Lecocq  et  Roullier,  dc^s  Archives  d'Kure-et- 
Loir  ^Kvèché,  Chapitre,  Hôtel-Dieu,  Saint-Cheron, 
Jacobins,  Minimes,  Cordeliers,  Killes-Dieu,  Visita- 
tion, Carmélites,  Providence.  Saint-Maurice,  Union 
chrétienne,  Aveugles,  Ursulines,  Kau,  Saint-Père, 
—  huguenots  . 

XVI,  I  Mélanges),  370  feuillets. 

f"'2-15,  Chartrains  mesnagiers  d'Arras,  1480. 


272  M.   lANGLOIS 

r»  80-102,  Foire  de  Saint-Barthelemi  à  Chartres. 

r*  103-143,  copie  de  rimprimé  :  Dissertation.,,  sur  A^sa 

fontaine...  de  S.  Maurice,  à  Chartres  (aux  petits     — - 

prés),  iJOS,  par  J.  Cassegrain. 
P*  344-301 ,  pompiers  de  Chartres. 

XVII,  (Mélanges);  327  feuillets. 

XVIII ,  78  feuillets.  Copie  de  la  Notice  sur  le  poète  Renau^^^  ' 
par  A.'S.  Morin  (voir,  ms.  2). 

XIX ,  06  feuillets.  Copie  des  «  Dates  et  chroniques  chartraine^ 
de  l'année  1839  (janvier  et  février)  ».  (Notes  el 
extraits  d'imprimés  par  Lejeune  :  polémiques  di 
Didron  et  Lejeune  [L'Assomption  de  Bridan].) 
(xv')-xix*  siècle.  Papier  (et  parchemin).  275  sur  210  millim. 
19  vol.  Dcmi-rel.  toile.  (Don  famille  Lecocq). 

27.  (Mélanges).  Extraits    des    Archives    Municipales    de 
Chartres. 

f***  4-208,  siège  de  1508,  correspondance  administrative 
sous  Louis  XIV,  période  révolutionnaire  (registres  du 
Conseil  général,  t.  III,  V,  VI,  VII); 

f"'  209-251,  domaine  de  Chartres  au  xviii*  siècle. 

^«  252-457,  comptes  de  Chartres,  1377,  1558  —  an  III. 

xviii«-xix*'  siècle.  457  feuillets.  275  sur  210  millim.  Dcmi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

28.  «  Les  Apophtegmes  les  plus  mémorables  des  anciens , 
pour  le  Roi.  » 

xviii'  siècle.  Papier.  125  feuillets.  275  sur  210  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

29.  (Mélanges), 
f*^  3-0,  ««  Testament  de  mil  sept  cent  cinquante-quatre 

en  faveur  de  1755  »,  fait  à  Cherville  en  Beauce. 
f"*7-21,  «  Recherches  et  notice  sur  les  murailles  de 

("hartres...  par  Hôrisson  »,  mai  1831. 
1*''*  25-17,  «<  Cérémonies  et  observances  de  Téglise  de 

(.'hartros,  avec  h\s  charii^os  des  marguilliers  clercs  et 

laïcs  >>.  |'<  Le  manuscrit  d'oii  tout  ceci  est  tiré  est  cité 


«s 

t 


CATALOtirE   DICS   MANUSCRITS  273 

par  M.  Thyers,  curé  de  Champrond,  dans  son  Traité 
(le  l' Exposition  du  Snint-Sacremcnt  page  223;  il  dit 
(lif  il  est  de  133().  »] 
f'"  51-72,  Traduction  du  Ptomlropho  urhis  dnrnolrnsis 
do  Vincent  de  La  Lonjx',  1557. 

>wvnr-\ix*'  sii'ole.  Papier.  7S  fouillets.  2i5  sur  195niillini.  Demi- 
roi  .  toile.    Don  famille  Lecocq). 

30.  Notices  publiées  par  iJotihlrt  de  lloisthihnult.  Copies, 
r>iir  Ad.  L(M*()c<i. 

>:ix'=  sitVlf.  Paj)ier.  170  fiMiillds.  2iO  sur  lîX)  millim.  Domi-rol. 
toile.  (Don  famille  Leeonii. 

31.  Mélanges;.  Extraits  d'imprimés  relatifs  aux  sciences, 
f"  ;M0,  cadran  solaire»  (  Pistil  Dirtioininin'  de  Pliysiffue). 
f**"  2<.)-o2,  recettes  (hiclioimuiro  ciirvcloprdiquc). 

f"'  :K3-()1  (Chiiuir  dr  VmnjncUn). 

r*  (»2-77,  trait('^  du  t yidius. 

T"  78-î)J,  traité  d'acrouchement,  donné  par  M.  Puzos. 

f^"  05-08,  mémoire  <1(î  M.  de  Puymaurin  sur  la  conser- 
vation des  corps.  ( Ilisfoirc.,.  de  ï Acudémie  des 
Sciences.,.  nsS). 

xvni*  siècle.  Papier.  î)7  fouillets.  2i5  sur  lî)5  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

32.  Mélanges). 

T'"  :M,  copie  de  r(Mlit  de»  Henri  II  ;155()'  sur  les  décla- 
rations de  grossesse. 

f»"  81-102,  Délices  de  l'Italie^  1S1;V  et  notes  sur  la  Russie, 
par  Moisant  laulnLiraphe'. 

f*'  l():Mi)5,  vers  sur  l'incendie  de  Chartres  en  1758. 

xviir-xrx"  siècle.  Papier.  I*2r) feuillets.  2\h  sur  lîT)  millim.  Demi- 
rel.  toile.  (Don  famille  Lecocq). 

33.  Histoire  de  Ifonijrv;d  juir  llrnuin'rc.  Copier  par  .V<1.  Le- 
cocq.  IL  M.,  ms.  IISI  . 

xix"  siècle.  I^apier.  r)7  feuilh'ts.  250  sur  105  millim.  Demi-rel. 
toile.  iDnii  famille  Lt^cocq). 

T.  XIIL  M.  .  is 


274  M.   LANOLOIS 

34.  Petit  traité,  composé  pnr  Estieime  Prauosl...  touchant 
Nostre  Dame  de  Chartres,  1658.  —  Copie  do  rimprimé,  par 
Ad.  Lococq. 

xix«  siècle.  Papier.  18  feuillets.  265  sur  200  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

35.  «  Parthenie  ou  Histoire  de  Chartres  par  Claude  Sauare 
marchand,  1664  »  (B.  M.,  ms.  1597).  —  Copie,  par  Ad.  Lecocq. 

xix"  siùcle.  Papier.  60  feuillets.  250  sur  195  millim.  Demi-roi. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

36.  Journal  de  Jean  Bouvart  et  de  ses  continuateurs,  lot^î- 
1714  et  1746-1760  (B.  M.,  ms.  1090;  copie).  Copie,  par  Ad. 
Lecocq. 

xix«  siècle.  Papier.  61  feuillets.  24<)  sur  185  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

37.  Panégyrique  de  la  ville  de  Chartres.,,  par  Ch.  Challine, 
164^,  —  Copie  de  Timprimé,  par  Ad.  Lecocq. 

xix''  siècle.  Papier.  32  feuillets.  335  sur  185  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

38.  «  Journal  de  Jehan  Parrault,  curé  de  Vitray-en-Beauce, 
1574-1625  »  (Archives  d'Eure-et-Loir).  —  Copie,  par  Ad. 
Lecocq. 

XIX"  siècle.  Papier.  2GG  feuillets.  125  sur  190  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

39.  Notes,  tirées  des  portefeuilles  de  Gaignières  et  des 
registres  de  Guillaume  Laisné,  relatives  aux  évoques  de 
Chartres  ■xV'-xviiP  s.)  et  à  divers,  par  Ad.  Lecocq). 

r*'  2r)-:30,  «  inventairedesreliques,  vases,  ornements,  linges, 
etc..  de  la  sacristie  [de  Tabbaye  de  Bonneval]  fait  dans 
le  mois  de  janvier  1782  ». 

xix'^  siècle.  Papier.  61  feuillets.  210  sur  165  millim.  Demi-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

40.  Mélancros  . 

t'"  2-17,  <«    rKiis(ML!îioniont   mutuel  à  Chartres:   scènes 
liisloriqucs.  par  A.  P.  C.  ;  Janvier  1S21)  ». 


CATAI.OGl'E  DES  MANUSCRITS  275 

r*  29-51  «  Motifs  OU  Raisons  de  rinstitution...  des  Filles 
rie  la  Providence  de  la  ville  de  Chartres,  ...Statuts...  »  ; 
xvii«  siècle  :une  note,  du  xviii*  s.,  attribue  récri- 
ture au  chanoine  Pedoue,  fondateur  de  la  Congré- 
gation;. 
P*  5-2-120,  copie  d'imprimés  et  de  manuscrit,  par  Ad. 
Lecocq  : 
Exhortation  fnicte  par..,  Frannois  do  Lorraine  duc  de 

Guise. 
Petit  traicté...  par  Etienne  Préuost,  Jôô(S. 
Relation...  feu...  riochers...  (1074)  par  Jean  llohert. 
D rie f  discours  du  sirr/e  de  Chartres  en  h'iOH  par  Simon 

de  Givcs. 

f"  122,  notice  sur  Neuville-la-Mare  i  Gironville  ,  pays 
de  S.  Lomer. 

T"  123-124,  instruction  pour  connaître  la  marche  du 
cadran  horizontal  de  M.  Touraille,  (23  Juin  1803). 

xix"  siôclo.  Papier.  12i  feuillets.  210  sur  170  niiilim.  Dcmi-rcl. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

41.  Additions  à  la  nihliothcr/ue  (Uiart raine  de  dom  Liron. 
1^)  noms).  —  Extraits,  par  Ad.  Lecocci,  du  ms.  IT.iJOO  des 
^oiids  français  de  la  Hibliothèque  Nationale. 

Xix*  siècle.  Papier.  155  feuillets.  210  .sur  170  niilUm.  Demi-rel. 
t^île.  (Don  famille  Lecocq). 

A2.  Biographie  Chartraine  .environ  225  noms).  —  Copie,  par 
Xcl.  Lecocq,  de  Héri.sson  (B.  M.,  ms.  i044>  avec  quelques 
notes. 

Xix""  siècle.  Papier.  \M\\  feuillets.  230  sin*  ISO  niilliiii.  Denii-rel. 
basane.  (Don  famille  Lecocqi. 

43.  Recherches  chartraines;  copies  et  notc^s,  prises  par 
Ad.  Lecocq,  à  la  Hibliotlièquc  Municipale  àe  Chartres,  aux 
Archives  d'Eure-et-Loir  et  à  la  Hibliothèque  Nationale. 

T.  I,  Recherches  sur  l'Histoire  de  la  vilU?  de  Chartres,  par 
P.-E.-N.  Bouvet-Jourdan  (B.  M.,  mss.  1020,  1070,  1521;; 
copie,  do  1852  ;  201  feuillets. 


276  M.   LANGLOIS 

II,  Bailliage  de  Chartres  ;  268  feuillets. 

III,  Recueil  sur  THistoire  de  Chartres  par  Janvier  de  Flain- 
ville  (B.  M.,  ms.  1011,  t.  III  et  IIj  ;  I,  Abbayes  -  Collège  ; 
329  feuillets. 

IV, II.    Commànderie- 

Hôtel  de  Ville  ;  im  feuillets. 

V, III.  Incendies- 
Voyages  ;  340  feuillets. 

VI,  Siège  de  Chartres  en  1568,  extraits,  des  niss.  de  Duparc 
et  de  l'abbé  Estienne,  et  du  Compte  des  habitants  ;  87  feuillets. 

Vil,  f*'*  1-143,  Histoire  Chartraine  contenant  les  antiquités 
dos  Chartrains...  par  Duparc  (H.  M.,  niss.  1045,  1158,  150(5i. 
fos  144-158,  De  la  Ville  de  Chartres  et  ses  antiquités... 
f°*  159-200,  Chronologie...  des  évoques  de  Chartres... 

(B.  M.,  ms.  1022,  f««  1-55). 
fo«  207-221,  Essai  topographique  (ou  topographie)  de 
Chartres  et  du  département   d'Eure-et-Loir,   par 
Marie  Saint-Ursin,  médecin,  221  feuillets. 

VIII,  «  L'histoire  de  Tesglise  collégiale  et  parochialle  de 
Sainct  Maurice  les  Chartres,  selon  les  originaux,  manuscrits, 
traditions  anciennes  du  chappitre  et  fabrique  de  la  mosnie 
osglise  1()71  »  par  Claude  Savart  (B,  M.,  ms.  1005)  ;  05  feuil- 
lets. 

IX,  Réception  de  Chanoines  de  Chartres,   149:M780    A. 
d'K.-ct-L.,  O.  294  et  295)  ;  110  feuillets. 

X,  Consuls  de  Chartres  et  tribunal  de  comiïierce,  du  xvr 
au  xviir  siècle  ;  119  feuillets. 

XI,  Déclaration  de  cous  h  Chartres  en  1553;  par  425  pro- 
pricHaires  à  54  ayants  droit  ;  01  feuillets. 

XH,  7)tl)le  chronologique  des  fwrâlt^s  du  corps  municipal 
<k'  Charirrs,  du  2o  février  1790  au  14  brumaire  an  /F.  et  des 
lu'i't'h's  (fns  Mnin's  depuis  le  (>  mai  1800  jusqu'au  31  décembre 
18()();  141  fiMiillels. 

XIII,  «'  Extraits...  du  Journal  Le  Glaneur...  d'Eure-et-Loir, 

l<s:îii-isr)2  ..  ;  4:58  lÏMiillets. 


CATALO(iT:E   DES   MANUSCRITS  277 

X\v,  ...  (les  Registres  des  tabellions  du  Chapitre  de  Chartres 
v^^- 1357  à  1778,  (A.  irE.-ol  L.  ;  2<J7  l*oiiillots. 

XY,  ...  des  Registres  capitulaires  du  Chapitre  de  Chartres 
t^^XlIIc  au  XVIIl^  sirrio  il^  M.,  mss.  l(H)7-100y)  ;  511  feuil- 
lets. 

XVI,  ...  cl(^s  Minutes  des  notaires  de  Chartres,  du  xv^  et  du 

xvr  siècle  :    Kstienne   Hadoiix,    Ilézard,    Robert    Saillard, 

Jehan    Le    Maçon,     Jean    (Juignanl     l'aîné,    Mathurin    de 

Baigneaulx,  Jacques  de   Laval,  Jehan  Ouignard   le  jeune, 

Claude  de  Baigneanlx,  nuillanme  Lohu,  Truillaume  Lambert, 

Jacques  Lambert,  Mathurin  de  13aigneaulx  :  201  feuillets. 

XVII,  ...  de  l'Histoire  de  Chartres  de  SouchetiB  M.,  nis.  1000)  ; 
172  feuillets. 

XVIII,  ...  de  r Abrégé  de  r Histoire  chronologique  de  Chartres 
par  Pintard  ;B.  M.,  ms.  10()8.  ;  217  f(niillels. 

MX*"  siècle.  Papier.  230  sur  180  niillim.  Dcnii-rcl.  basane.  (Don 
famille  Lecocq). 

44.  Copie   des   Extraits   des  Registres   des  Echevins    de 

Chartres,  par  Ad.  Lecocci  ;  A.  M.;  ■().  1.  a.  -  C.  1.  e];. 

T.  I,  '1437-1570),  reg.  l-IÎO;  400  feuillets. 

IL    157()-1007i,  reg.  :Hl-02  ;  301  feuillets. 

IIL  11007-1027),  reg.  (uUl\)\  'MO  feuillets. 

IV,  (1027-10511,  reg.  71-70:  2()8  feuillets. 

V,  il05M077:,  reg.  77-84;  :US  nniilh'is. 

XIX*"  siccle.  Papier,  250  sur  2(M)  niillini.  Dciiii-rcl.  basane.  (Don 
fainillc  Lecocq). 

45.  Siège  de  Chartres  par  Henri  IV  on  1591  ;  rapport  de 
Georges  Babou  de  la  Bourdaisii^re,  gouverneur  de  Chartres 
iBibliothèque  Nationale,  ancien  fonds  5t)8() .  Copie,  par 
Ad.  Lecocq  îles  cinq  premiers  feuillets  manquent!. 

XIX*  siècle.  Papier.  28  f(»uillets.  lî)5  sur  1.50  millnn.  Cahier. 
(Don  famille  Lecocq). 


278  M.    LANGLOIS 

46.  «  Copie  (le  plusieurs  lettres  [34]  de  feii  H.  Thiers  adres 

sées  à  un  de  ses  amis  de  province  [l'abbé  Pinguenet,  de^ 
Reims],  coUationnées  sur  les  lettres  originales  dudit^ 
S»^  Thiers  »  ;  1075-1697.  (Publiées,  en  1852,  dans  le  Bulletiu  ^ 
du  Comité  historique  des  Monuments  écrits,  111).  —  Copi^^ 
(1861),  par  Ad.  Lecocq. 

xix«  siècle.  Papier.  43  feuillets.  190  sur  145  miUim.  Calder.  (Doi^r 
famille  Lecocq). 

47.  Notes  prises  aux  séances  du  Congrès  scientifique  d^ 
Chartres  en  1869  (du  6  au  12  septembre),  par  Ad.  Lecocq. 

XIX*  siècle.  Papier.  22  feuillets.  190  surl45millim.  Cahier.  (De  -^ 
famille  Lecocq). 

48.  (Mélanges). 

r**  1-16,  extraits  de  la  Topographie  Françoise u^P 

Claude  Chastillon,  1648,  par  Ad.  Lecocq. 
foi  17-28,  «  Règlement  pour  la  formation,  oryanisatioin  , 
discipline,  police,  et  service,  de  la  Garde  Nalionalû 
Chartraine,  1789  »;  copie  de  Timprimé. 
XIX*  siècle.  Papier.  28  feuillets.  190  sur  145  millim.  Cahier.  (Don 
famille  Lecocq). 

49.  «  Journal  des  choses  plus  mémorables  advenues  à 
Chartres  êtes  environs,  1579-1592  »  pendant  la  Ligue,  par 
un  bourgeois  de  Chartres  (Bibliothèque  Nationale).  —  Copie, 
par  Ad.  Lecocq,  1862. 

XIX*  siècle.  Papier.  269  feuillets.  240  sur  190  millim.  Denii-rel. 
toile.  (Don  famille  Lecocq). 

50.  a  Journal [le  môme  que  le  ms.  49,  par  le  même  ; 

fragment,  s'arrêtant  en  1580  (ms.  49,  f*^  47  v",  10«  ligne).]  » 

XIX-  siècle.  Papier.  79  feuillets.  155  sur  200  millim.  Broché. 
(Don  famille  Lecocq). 

51.  «  Ephémoridos  et  chronique  locale  de  Chartres,  du 
1"  Janvier  1852  au  {\\  décembre  1854  »,  par  Ad.  Lecocq. 

xix*-  siècle.  Papier.  388  (76)  feuillets.  230  sur  190  millim.  Demi- 
rcl.  basane.  (Don  famille  Lecocq). 


CATALOGUE   DES   MANUSCRITS  '279 

52.  Catalofrne  avec  figuros  lio  la  colloclion  de  monnaies 
romaines  de»  M.  Des  lïaulles  18()7  . 

XIX-  sircic.  Papier.  70  fouilh'ts.  2U)  sur  155  niillim.  Hi-ocIk"». 
|Don  Des  Haulles). 

53.  «  De  Toriginci  d(î  la  Chevalerie.  » 

xvnr  si<>cle.  Papier.  83  feuilli»ts.  2M)  sur  2(K)millim.  Roi.  basane. 
'Oon  famille  Lecocq). 

54.  ««  Quelques  n<)t(»s  sur  Tc^glise  d(î  Vernouillet-les-Dreux 
Kiire-et-Loir:  •»,   par  l'abbé  (îabriel  Aiglehoux). 

>i.  ix*'  siècle.  Papier.  M)  feuillets.  220  sur  170millini.  Cahier.  (Don 
r  -     Aiglehoux). 

55.  Hôpital  des  Aveugles  de  Chartres. 

ps  4-07,  i<  Table...  chronologique  des  titres  et  papiers 

qui  restent  à  l'hôpital  des  Aveugles  de  Chartres » 

ixiii«-xvir'  siècle I.  )► 
Xvir-xix'"  siècle.  Papier.  75  feuillets.  2(S()  sur  180  niilHn>.  Demi- 
^*>l-  basane.  (Don  famille  Lecocq). 

56.  Notes,  par  Ad.  Lecocq,  membre  de  la  Commission  du 
Wan  de  Dreux  en  1725  r/'.-v.  fir  In  S.  A.  iVE.-ri-L.,  /.  //J; 

croquis  par  (L  D.,  18(U). 

xix'^  siècle.  Papier.  15  feuill«»ts.  155  sur  ir)OniilUm.  Cahier.  (Don 
famille  L<.'cocq. 

57.  «  Un  coin  du  Perche-Gouet  ».  Notice  historique  sur  la 
ville  et  baronnie  de  Brou,  par  P.  Chantegrain,  instituteur, 
1877 

xix"  siècle.  Papier,  1()5  feuillets,  22t)  sur  180  niillim.  Broché. 
(Don  P.  Cliantegrain). 

58.  (Mélanges. 

f^^'r^vMO,  «  L'histoire  chartraine  contenant  les  anti- 
quités des  Chartrains  et  de  leur  ville  de  Chartres 

par  Duparc  »  (fragment,  jusqu'au  ix- siècle),  (H.  M., 
mss.  1(M5  et  1158)  :  xvir  siècle. 

f^'  42-61,  «  Nom  des  rues  de  la  ville  de  Chartres  »,  notes 
autographes  du  chanoine  Hrillon;  xviir  siècle. 


280  M.   LANGLOIS 

!'"•  62-80,  <«  Table  alphabétique  des  rues,  ponts,  tertres, 
et  autres  lieux  de  Chartres  »  par  Ad.  Lecocq; 
XIX*  siècle. 

r*  87-130,  <^  Histoire  eu  abrégé  du  monastère  de  Josa- 
phat  »,  1G(>8.  (B.  M.,  mss.  1103  et  751)  copie,  par  Ad. 
Lecocq  ;  xix*"  siècle. 

f°*  134-148,  «  Copie  de  différents  actes concernant 

plusieurs  biens,  droits  de  patronage,  et  autres,  donnés 

aux  abbé  et  religieux  de  Josaphat cinq...  et 

traduits ,  extraits  d'un  cayer  composé  de  02  feuil- 
lets  »,  xviii*'  siècle. 

xvii''-xix*'  siùcle.  Papier.  300  sur  200  niillim.  Dcmî-rel.  toile.  fDon 
famille  Lecocq). 

59.  Bibliothèque.  Registre  de  la  reliure,  depuis  1902,  1. 1, 
130  pages.  190  sur  143  millim. 

XIX*  siôclc.  Papier.  Cahier.  (Archives  de  la  Soc.  A.  d'E.-et-L.). 

60.  «  Mémoires  et  recueil  d'observations  envoiées  à  l'aca- 
(lémie  roïalle  de  chirurgie  et  autres,  qui  n'ont  point  encore 
paru,  par  MichelJacques  Durand,  m^  es  arts,  en  chirurgie, 
oculiste  et  chirurgien  de  S.  A.  S.  Mong»"  le  duc  d'Orléans, 
1768.  » 

xvnr  siècle.  Papier.  103  feuillets.  2H0  sur  180  millim.  Rel.  par- 
chemin. (Don  famille  Lecocq). 

[61-1150.  Imprimés]. 

1151.  Catalogue  des  entrées  (dons;  du  Musée  et  de  la  Biblio- 
thèque de  la  Société  A.  d'E.-et-L.  depuis  1856  jusqu'à  1898; 
d'après  les  Procrs-vcrhnux,  par  M.  Georges  Durand. 

xix**  sircle.  Papier.  125  et  310  fiches.  132  sur  198  millim.  Paquet. 
(Don  Georges  Durand). 

1152.  Bibliothèque.  Catalogue  par  ordre  alphabétique  des 
matières,  par  M.  Albert  Chamberland,  archiviste-bibliothé- 
caire, 1808-181)0. 

xix'    siècle.   Papier.   87()  /Iclii^s.  75  sur  12.5  millim.   Paquet. 

(.Virhiv.'s  (le  In  S.  A.  (rK.-et-L.). 

1153.  Bibliothèque.  <   Ro«iistre  des  sorties  »  ou  emprunts. 

depuis  18(>(>. 


i 


CATALOGUE  DFS  MANUSCRITS  281 

xix.'  siècle,  l^apior.  152  papfos.  i35  sur  28()  millirn.  Repfistro. 
fA^i-eliivos  (le  la  S.  A.  (rK.-ot-L.). 

4154.  Bibliothèque,  t.  I,  Calalo^nio  molhodiquo,  lOJ-lSKO. 

iAIiiTiuscrits;—  Iniprinu's:  théologie,  jurisprudence,  sciences 

or    xî.r-ts,  belles-lettres,  histoire;  publications  périodiques  et 

nic>ln  nges  ;  —  Iconographie  :  dessins  et  gravures,  photogra- 

plif  c>î^.  estampag(»s,  cartes  et  plans]  (suite  du  ms.  5353). 

t.      II,  R(^gistre  d'entrée,  18(»r>-lîK)0  [n""  273-2078,  et  pério- 

>i.  I  :>^  -^  siècle.  Papier.  i(M)  et  i(K)  pagiîs.  i35  sur  2îM)  millim.  Regis- 
troî^  .       < Archives  de  la  S.  A.  <rK.-et-L.). 

"4  '^  S5.  Archives  administratives  de  la  Bibliothèque  Munici- 
I);!!^  de  Chartres  ;local,  conservateurs,  acquisitions,  prêt); 
an    3C:  11-1850. 

^>c  I  :>w  *  siècle.  Papier.  71  feuillets.  330  sur  22()nnillhn.  Broché.  (Don 
A.     Ci -i^iillen). 

^  '^'^  S6.  Passe-ports  Oi;  délivrés  à  Alençon,  Eu,  Saint-Jean- 
*^  -"^i^^jfély,  Vendôme,  Senonches,  Orléans,  Choury,  Chartres; 
aa    ^^"^1-1815. 

^^  ^'  I  ir-xix-  siècle.  Papier.  î)  feuillets.  3i()  sur  230  millim.  Broché. 
\l><'>-r>      A.  Guillen:. 

^  *-  S7.  Collège  de  Chartres.  — 

'*"  •      I ,  Pièces  diverses  [(Hat  des  élèves,  1832-18;r>l,  1781-1837  ; 
07  feuillets. 

l-I,  Composition  de  \n'\\  vers  18:J0i;  lî)  feuillets. 

l  II,  Pièces  justificatives  d(»s  complets  dr  1811;  252  feuil- 
lets. 

ly,  Pièces  justificatives  des  comptes  d(^  1813;  105  feuil- 
lets. 

Y,  Pièces  justificatives  des  c()mpt(\s  d(*  1818;  123  feuil- 
lets. ' 
X  viir-xix*^  siècle.  Papier,  environ  330  sur  220  millim.  Broché. 
v^^n  A.  Guillen). 

1158.  Table  alphabétique  d'un  Registre  [R.  des  Kchevins, 
\7ft4-1787,  124  feuillets]  des  Archives  Municipales  de 
Chartres;  (rédigée  vers  1782,  i)uis  complété(»i. 


I 


282  M.   IJVNGLOIS 

xviii»  siècle.  Papier.  30  feuillets.  310  sur  200  millim.  Broché. 
(Don  famille  Lccocq). 

1159.  «  Onze  jours  à  Chartres,  en  18:36  »  ;  d'après  les  notes 
du  président  Perterrieu-Lafosse. 

xix«  siùcle.  Papier.  5  feuillets.  280  sur  220  millim.  Broché.  (Don 
J.-Ch.  Traversier). 

1160.  Titres   de   la  seigneurie  de  Vérigny  (1458-1770); 
31  pièces. 

1%  Acquisition  par  Jeanne  Le  Baveux,  dame  d'O,  à  Véri-  - 
gny  ;  7  novembre  1458. 

5r,  3^,  4^,  Acquisitions  par  Jehan  d'O,  à  Vérigny;  3  dé- 
cembre 1479. 

5^,  0^  7*,  Acquisitions  par  Jehan  d'O  ;  3  octobre  1480, 
18  mars  1481,  20  avril  1481. 

8®,  Partages  entre  Jehan  d'O,  Charles  d*0,  et  Anne  d'O, 
femme  de  Pierre  d'Orgemont,  seigneur  de  Méiy,  des 
successions  de  Charles  d'O,  chevalier,  et  Loyse  de  Gen- 
tilz,  leurs  père  et  mère,  et  de  Loys  d*0,  leur  frère; 
21  février  1534. 

9%  Acquisition  par  Charles  d'O  ;  8  avril  1537. 

10«,  Aveu  par  Charles  d'O  à  Jehan  d'Estouteville,  seigneur 
de  la  Gastino  et  do  Villebon,  pour  le  bois  d*0  (Saint-Denis- 
des-Puits)  ;  5  mars  1538. 

11«,  Aveu  par  le  seigneur  de  Saint-Laurent  au  seigneur  de 
Vérigny  pour  une  terre  à  Saint-Denis-des-Puits  ;  5  fé- 
vrier 1559. 

12*,  lîi*,  14'',  Arrests  du  Parlement  concernant  la  succession 
de  Charles  d'O;  31  décembre  1598,  2  janvier  1599,  5  fé- 
vrier 4599. 

15®,  Aveu  par  Louis  de  Fontonay  à  Charles  de  la  Vieuvillc 
pour  le  bois  d'O  ;  18  avril  1612. 

10*,  H**,  Aveux  par  Charles  de  la  Vieuville, —  au  seigneur 
de  Villebon  et  do  la  Gastine,  9  octobre  1617;  — à  Rachel 
de  Cochefillet,  duchesse  do  Sully,  :3()  juillet  1629. 

18*',  Décret  d'adjudication  de  la  seigneurie  d'Emerville  à 
Charles  de  la  Vieuville  ;  10  mars  1644. 

10^  Nomination  (rarpentour;  30  janvier  1649. 

2(r,  2\%  '22%  2:>\  24%  25%  20%  Lettres  patentes  du  Roy  accor- 
déi^s  il  M"*"  (le  la  Vieuville....  ;  juillet  1645;  —  arrêts  du 


CATALOiiUE   DKS   MANUSCRITS  283 

Oonsoil  (rEtai  ;  8  jiiillot  1645;  —  sontenccs  à  la  Cour  dos 
Aides;  5. juin  1646  et  18  juillet  KMCJ:  sentence  de  l'élec- 
tion  de  Chartres;  7  août  1040;  —  (pour  changement 
d'élection!. 

Sî~e,  28%  2ir,  Aveux;  28  mai  1752;  12  novembre  1763; 
17  avril  1766. 

*;»€>,  Bail  par  Charles  Brochet  de  la  Forte-Maison;  29  juil- 
let 1770. 

r.j^  1**,  Aveu  et  dénombrement  par  René  Choppin  seigneur 
d'Arnouville....  k  Charles  Brochet  de  la  Forte-Maison, 
seigneur  de  Vérigny  ;  8  avril  1779. 

'^c  ^^«"-xvnr  sit'clo.  Parchemin.  Dans  un  carton. 

-*  -461.  René  Le  Febvre  ;1048-1730)  ;  14  pièces, 
i  *^,  Testament  de  Françoise  le  Balleur,  épouse  de  René 
Le  Febvre,  écuier,  porto-manteau  du  roi,  demeurant  à 
Nogent-le-Rotrou  ;  xvir  siècle  ;incomplète). 
^^^,  Nomination  à  la  charge  do  i)orto-nmnleau  ;  iH)  avril  1648. 
^^'*,  Réquisition  d^enregistremont;  11  juillet  1648. 
*A  ••,  Ordonnance  de  la  Cour  des  Aides  ;  25  septembre  1649. 
'5-^'«,  Contrat  de  mariage  de  René  Le  Fobvro  avec  Marguerite 

Bouthier;  2:^  août  1651. 
^--^*,  Démission  en  faveur  de  René-Joseph  Le  Febvre,  son 

fils  ;  27  août  1659. 
"  -^^  *,  Brevet  de  survivance  ;  28  août  1659. 

^\  Rente  due  par  les  héritiers  de  René  Le  Febvre,  18  octo- 
bre 1673. 
^^.  Letti*es  de  rescision  obtenues  par  Marguerite  Bouthier, 
.T  femme  de  René  Le  Febvre,  et  veuve,  contre  François- 
Jacques  de  Mauduisson,  époux  de  Mario  Le  Febvre,  née 
du  T"^  mariage;  20  mars  1676. 
XO,  Arrest  du  Conseil  d'Etat,  28  août  1676. 
Xl«,  Reconnaissance  de  la  rente  due  par  Marguerite  Bou- 
thier aux  Ursulines  de  Nogont-le-Rotrou  ;  25  octobre  1685. 
12*,  Lettre  de  sauvegarde;  lî)  décombr(î  1000. 
13%  Lettres  d'Etat  en  faveur  de  Le  Febvre  d'Ivry,  chevau- 

léger  ;  l*»"  septembre  1695. 
14',  Contrat  de  mariage  de  René  L(^  Fobvro  seigneur  d'Ivry, 


284  M.   LANCiLOIS 

(iemourant  k  la  Pinnelière,  paroisse  de  Grey,  au  Maine, 
avec  Hélène  Etiennotto  Hodin  ;  15  avril  1730. 
xvir- XVIII"  siôcle.  Parclioniin .  Dans  un  cailr)!!. 

1162.  Biaise  Bouthier  ( lOlT-lOUo)  ;  8  pièces. 

1»*,  2%  'Vy  Constitutions  de  rentes  par  Biaise  Bouthier, 
avocat  au  Parlement,  époux  de  Léonor  Guinot  ;  l**"  juil- 
let 1647  ;  5  octobre  1654  ,  0  septembre  1669. 

r.  Nomination  do  Biaise  Bouthier  au  canonicat  de  Chartres 
vacant  par  le  décès  de  Pierre  Trndaine;  10  octobre  1673. 

5",  0*',  7%  Nomination  à  l'archidiaconé  de  Blois; 
:{  et  4  avril  1676. 

8%  Nomination  au  vicariat  général  de  Chartres  ;  10  août  1695. 

xvir  sièclo.  Parchemin.  (Dans  un  carton).  {Don  Roger  Durand. 

1163.  Nomination  de  Pierre  Fougeu,  comme  doyen  du  cha- 
pitre de  Chartres,  à  la  résignation  de  Robert  Boueto;  1638. 

1164.  Déclaration  par  divers  au  profit  du  chapitre  de  Saint- 
Jean  de  Nogent-le-Rotrott  de  la  métairie  des  Boullais  (Saint- 
Victor-de-Buthonj  ;  22  Juin  1612. 

1165.  Reconnaissance  par  Pierre  Basché  de  Moulinière, 
marchand,  demeurant  à  Châteaudun,  envers  M.  Pierre-Louis 
Rossard,  avocat  au  Parlement,  conseiller  du  Roi  à  Boigency, 
et  IMerre-Jean  Duval...,  10  janvier  1752. 

1166.  Reconnaissance  par  daude  Hallier,  chevalier  s^ 
du  Houssay  [Hontboissieru  on  laveur  de  Anthoinc  Le  Vassor, 
s»"  i\o  Villangeart  ;  2(5  avril  1659.. 

1167.  Acquisition  par  Anthoine  Le  Vassor,  conseiller  du 
roi,  lieutoiiaiit  d(^  la  prévosté  d(^  Bonneval,  de  cinq  boisseaux 
de  terre  ;  7  novembre  1644. 

1168.  Av(Mi  par  M"  Jc^han  Beloys,  procureur  au  bailliage 
(!(*  Chartres  pour  l(\s  liel's  d(\s  Jouetz  et  Moterels  (Béville-le- 
Comte)  ;  0  août  1577. 

1169.  Prise  d(^  possession  du  chamj)  des  Murs  (Hargon) 
par  Denis  Hubert,  bailli  d(^  Nogent-le-Rotrou  ;  15  Juin  1577. 

1170.  Vente  parMac(''  de  Hervellant.  seigneur  de  Guignon- 
ville,  il  Ksticiine  Lcsné  :  U»  juillet  1604. 


M.   LANr.LiilS 

l"  lu,  tesLameiii  de  Jean  ToiivîUo,  [422,  en  faveur  il* 

SaiiU-Cernin  iJc*   Chartres:    copie  d'acte,   par  Ad  — 

Lecocq, 
f"  llr  traosaetion  au  sujet  du  Clos  rEvêque.  1322   :; 

Cfipîe  d'acte,  par  Ad,  Lecocq. 
f*  12,  envoi  au  Roî  des  vases  sacrés  de  Saint-Martirm 

le  Viandier,  30  novembre  1502  ;  copie  d'acte,  par  Art- 

Lecocq. 

XIX'  siècle.  Papier.  12  feuillets,  3lii  sur  2t>0  nullini.  Broché. 
(Don  famille  Lecocq). 

liSO.  ^<  l*ré<*is,  pour  les  marguilliers  de  la  fabrique  de 
Saint-Jacques  dllliers,  délcoseurs  ;  —  contre  M.  Fatas  de 
Mesliers,  sei^rnêur  du  marquisat  d'IUiers,  demandeur  «  [signé  : 
Janvier  de  FlainTille]  ;  ipain  bénit  ;  1787). 

2  feuillets,  m}  sur  244)  udllini. 

1181,  SMîuillaume  Doyen,  géographe  demeurant  à  Chartres, 
défendeur  ci  detnaiideui- incidemment  suivant  ces  présentes; 
—  contre  les  s"  Prieur  et  Religieux  de  Saint  Père  en  Vallée 
d,  Chartres,  demandeur  et  défenseur  iiiciilemment  ^>,  terrier; 
11  avril  1788. 

4  feuillets.  320  sur  210  millim, 

1182.  «  Mémoire,  ]K>or  Tabbé  et  les  religieux  de  Fabbaye 
de  Coulombs,  et  les  doyen  et  chanoines  de  SaiiitEtienne  de 
Breux...  lït^jeoseurs  d'une  [mrt  ;  -*  cutitre  les  héritiers  de  feu 
\L  Bernard  de  Montigny  demandeurs  d'autre  i^art  >\  (Mairie 
de  Marville-Montier -Brûlé'. 

ï'"  lî-21,  -  Hédexionssur  le  Mémoire  deMonsieurTabbé 
de  Coulombs.  » 

21  reuillets.  310  sur  IIMÏ  miîlim. 


1183.  Abbaye  de  SaintCheron  les  riuirtres, 

f^^*  1-2,  mémoire  pour  le  s»^  Hillion  contre  les  religieux, 
((^ens;. 

1"^' 3,  demande  de  transaction  iians  iiit  |irorés  ihi  ter- 
reau. 

r*  4,  acquisition  d*une  maison  •  rue  de  la  corrayrio,  • 

4  fenilielH.  310  sur  220  millim. 


f 


^ 


CATAUHilTE   DES  MANUSCRITS  287 

4484.  La  communauté  (ies  Merciers  (io  Chartres  contre  le 
G  li3. pitre  Notre-Dame.  —  Copie  d'une  sentence  du  21  avril  150-1. 

€>    feuillets.  3(5()  sur  2îr>  niillini. 

4  d85.  Archives  Municipales  de  Chartres.  —  «  Extrait  des 
]>i  iîcres  renfermées  dans  le  carton  des  marchands  l'orains  et 
Ji  cr>r"-5'.ains  ».  1 4593-1772  . 

Zi?    feuillets.  370  sur  2;i5  ndllini. 

-4  -^86.  Ch.-Fr.  Villetrouvé,  prêtre  assermenté,  mis  en  sur- 
V  <  >  i  T  lancer  it  Chartres  par  h?  Préfet  d'Kure-et-Loir  8  brumaire 

a  Xi    mxi. 

1      feuillet.  :VJO  sur  205  niillim. 

"*  -^87.  Etats  pour  le  Chapitre  Notre-Dame  de  Chartres  des 
c^K^^  sraptions  (hi  droit  d'entrée  ;  .">  octobre  1774. 
-^       feuillets.  2i>0  sur  11.")  niillim. 

"*  488.  Droits  à  percevoir  par  les  Ai(i(*s,  sur  les  boissons  et 
^  ^-^  ^  x*es  d(Mirées,  à  Chartres  ;  i après  1715'. 
^^     feuillets.  l>'2Ty  sur  210  millim. 

'^  "^89.  Coutumier  pour  les    \    cloches  et  les  tapisseries  et 
^^  X  >  î  s  ichceur  et  chaire  . 

^^^     feuillets  ;  325  sur  210  millim. 

'^^^  "^'nr  sit'clo.  Papier.  Brochr.  iDon  ramillt»  Lecooq). 
"^  "^90.  Don  par  J.  Caresme  d'un  tableau  à  ré<'lise  de  Lèves, 

i     feuillet.  :U0  sur  230  millim 

^-191.  Inventaire  d\\  mobili(?r  de  lN'\irlise  de  Lèves,   18*31. 
•^      ^"ouillets.  340  sur  215  millim . 

"^^^  i\''  siècle.  Papier,  l^iocliè.  (Don  A.  (iullliMi;. 

"*-  492.  Commanderie  d(>  Sours. 

f"  1,  déclaration...  conforme  ii  Tarpentagede  1751  ; 
f^  3,  bail  de  1772  ; 

f"  20,  extrait  des  Archives  d(»  Maltr    (>  mars  1050i, 
relatif  il  Sours  et  Arville,  du  30  juin  1702. 

Xvni'  siècle.  Papier.  3i  feuillets.  3(M)  sur  2(H)  millim.  liroché. 
\t>on  Lcstradc). 


288  M.  LAN(iL()lS 

1193.  Aveux  rendus  par  les  seigneurs  de  Valainville  au 
Dunois,  M48-l(>44. 

2  leuillets.  320  sur  2()5  niillim. 

1194.  <«  Réflexions  sur  un  mémoire  de  M.  le  Marriiiis  de 
Chepy,  et  sur  des  observations  du  commissaire  au  terrier  du 
comté  de  Dunois,  pour  raison  du  lief  de  la  Fontaine-Ronde.  » 

4  l'euillots.  320  sur  205  millim. 

1195.  Mail  des  droits  seigneuriaux  de  la  Madeleine  liu 
Petit  Beaulieu,  17(>2. 

2  feuillets.  310  sur  205  millim. 

1196.  Liste  dos  titres  et  papiers  de  la  Madeleine  du  Petit 
Beaulieu,  17S0. 

2  feuillets.  310  sur  205  millim. 

1197.  Consultation  de  Salomon  (Orléans,  178.5),  sur  la  cen- 
sive  de  Beauvoir  et  de  Babilone  à  Chartres. 

0  feuillets.  :nO  sur  200  millim. 

xvnr"  sièclo.  Papier.  IJroché.  (Don  A.  Guillen). 

1198.  Mémoire  ii  Joindre  au  plan  topographique  et  hydro- 
graphique d'Eure  et  Loir,  par  l'Ingénieur  en  Chef. 

1199.  Exposé  des  projets  pour  joindre  l'Eure  et  le  Loir, 
par  ringénieur  en  Chef. 

xix"  sièdo.  Papier.  19  ot  8  feuillets.  310  sur  205  millim.  Broché. 
(Don  de  Boisvillette) . 

1200.  Militaires  à  Chartres  (1789-182:3). 

f**  2,  enrôlements  pour  la  Vendée  (juillet  1703). 
P*  0-7,  établissement  d'un  régiment  ;1789-170i;. 
xvnr-xix'*  siùcle.    Papier.   5<>   feuillets.   370  sur   275   millim. 
Broché.  (Don  A.  Guillon). 

1201.  Certilicats  d'apprentissage  et  de  bonne  conduite 
délivrés  en  1757  et  17(i5  au  jardinier  Schaflarzek  (en  alle- 
maudi.  Traducrtion,  par  M.  hî  Pasteur  Lehr. 

xvnr  sitVlo.  Piurhcinin.  2  pièces.  En  deux  cartons. 

4202.  Lettres  :\  an  maninis  de  Feuquières,  ambassadeur 
en  SniMlc.  2  lettres  chifirées,  dn  20  dér.  1(>72  :S  f.)  et  du 
5  lévrier  1(m5  (2  1/  ;  signées  Lnnis,  et  contresignées  Arnauil. 
1  lettn»  (l'envoi,  cliiirn'M',  dn  21  mai  107)5  ^1  f.,-  signée  Arnaud 
(le  Pomponne. 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  289 

xvir  siôclo.  Papier.  12  feuillets.  370  sur  250  uiilliiu.  En  trois 

cartons. 

1203.  Nomination  de  Noël  Pordrau  à  la  charge  de  sergent- 
royal  il  Orléans,  1700. 
xvnr  siècle.  Parchemin.  1  pièce.  En  un  carton. 

4204.  Objets  trouvés  :  à  Souancé  lagrafe  mérovingienne, 
J851i,  Chàteaudun  tombeau  mérovingiens  et  Châteauneuf 
sceau  de  (?harles  de  Valois  ;  notes  et  dessins. 

xix*^^  siècle.  Papier.  3  feuilh^ts.  320  sur  215  millim.  En  un  carton. 

1205.  Mandat  d'arrét(»r  et  de  coniluircî  à  la  Bastille,   1775. 
xvnr  siècle.  Pajiirr.  2  feuillets.  35()sur2i5  millim.  (Don  Collier- 

Bordier). 

1206.  Documents  relatifs  à  la  publication  du  Cartulaire  de 
Notre-Dame  de  Chartres. 

XIX'  siècle.  Papier.  37  feuillets.  310  sur  205  millim.  Broché. 
(Archives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

1207.  Note  sur  un  tableau  1780)  placé  dans  la  chapelle 
Sainte  Geneviève  à  Saint-Fltienne-du-Mont  et  cédé  à  Téglise 
de  Tiron. 

XIX'"  siècle.  Papier.  1  feuillet.  250  sur  0^-5  millim.  En  mi  carton. 

1208.  Dolmens  de  Montlouet;  lettre,  isr)7. 

XIX-  siècle.  Papier,  i  feuillets.  2^)5  sur  105  millim.  En  un  car- 
ton. (Don  P.- A.  Janvraini. 

1209.  Découverte  gallo-romaine  à  Vert-en-Drouais;  lettre, 

XIX""  siècle.  Papier,  i  feuillets.  250  sur  lîM)  millim.  En  un  carton. 
{Don  La  NhSange). 

1210.  Découverte  d'un  sceau  à  lUiers,  1850;  lettre. 

xix'^  siècle.  Papier.  3  feuillets.  210  sur  liO  millim.  En  un  carton. 
(Don  Jules  Barbier). 

12H.  Découverte  d'un  sceau  à  Hontreuil,  1857;  lettre. 

T.  XIII.   M. 


290  M.   LANGLOIS 

XIX'  siùclo.  Papier.  2  feuillets.  210  sur  140  millim.  En  un  carto^^ 
(Don  La  Mésanfçe). 

1212.  «  Recherches  sur  Torigine  du  dolmen...  de  Hargo^ff 
fouilles  exécutées  en  décembre  1880;  compte  rendu,  21  pla^r' 
ches  125  pierres.  ;  par  J.  Foulon,  instituteur.  »  (Tiré  à  10  e^« 
sur  Tautographe). 

XIX'  siùcle.  Papier.  32  feuillets.  320  sur  220  millim.  Broch*^-. 
(Don  J.  Foulon). 

1213.  «  Etudes  sur  la  commune  de  Beaumont-les-Autels. 
par  T.  Thibault,  instituteur.  >>  1870. 

Compte  rendu,  par  Ad.  Lecocq. 

XIX'  siècle.  Papier.  47  et  3  feuillets.  240  sur  190.  Broché.  (Dons 
T.  Thibault  et  Ad.  Lecocq). 

1214.  Etude  sur  les  antiquités  dTmonville,  par  Lagrue, 
instituteur;  1870. 

XIX-  siècle.  Papier.  15  feuillets.  315  sur  200  millim.  Broché.  (Don 
Laprue). 

1215.  Etude  sur  la  commune  de  Prasville,  par  Ledoux, 
instituteur;  1870. 

xix''  siècle.  Papier.  JO  feuillets.  315  sur  200  millim.  Broché.  (Don 
Ledoux). 

1216.  0  Historique  des  Ecoles  de  Coulombs,  par  Boucher, 
instituteur  »,  1877. 

xix'^  siècle.  Papier.  6  feuillets.  315  sur  200  millim.  Broché.  iDon 
Boucher). 

1217.  "  Documents  historiques  et  statistiques  de  la  com- 
mune d*Epeautrolles,  >»  par  Trubert,  instituteur;  1875. 

xix"  siècle.  Papier.  0  feuillets.  315  sur  200  millim.  Broché.  (Don 
Trubert-. 

1218.  •<  RésuiiK»  hist()ri([UO  cl  description  géographique  et 
adiiiinislrativt'  de  la  commune  de  Boisville-la-Saint-Père , 
1877;  •»  par  Leprince,  instituteur. 

XIX*  sièfl»'.  Papier.  42  ft'uillets.  315  sur  200  millim.  Broché. 
(Don  Leprinc»'). 


/ 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  291 

1219.  Liste  des  maires,  instituteurs....  de  Nogent-le-Phaye 
(J079-1876),  par  A.  Bire,  instituteur....  1878. 

xix«  siècle.  Papier.  G  feuillets.  315  sur  200  millim.  Broché.  (Don 
.A.   Bire). 


4.220.  Saint-Sauveur-Levasville .    Copie  du    Nocrologe    de 
1  I^T^,  et  des  inscriptions  do  Tégliso  i  pierre  tombale  de  Marie 
cl<3      CJroulard,  1712;  construction  du  lambris,  15(îf>/,  et  lettre 
d  'oiTivoi  ;1882s  par  l'abbé  Leroux,  curé. 

>w  M  y."  siècle.  Papier.  0  feuillets.  315  sur  200  millim.  Broché.  (Don 
!-«-!:•  <Z3Ux). 

^  ^221.  «<  Coup  d'œil  archéologique  »  ;  éléments. 
^>^  M.  :^-  siècle.  Papier.  27  feuillets.  2()0  sur  105  millim.  Broché. 

"^  ^S22.  Compte-rendu,  par  A<1.  Lecocq,  du  travail  de  Chan- 
^^^^^*^ain  sur  Nottonville  (1877). 

^^^  ^  ::\"  siècle.  Papier.  2  feuillets.  24()  sur  185  millim.  Broché.  (Don 
'^^^-        Lecocq). 

"^  ^523.  u  Inventaire  des  plans  [01]  pour  la  confection  du 
P^^^^^  do  la  ville  de  Chartres  »  avant  1750,  par  les  membres  de 
**^     ^^  <jmmission,  3  déc.  1858. 

^^^  *  ric  siècle.  Papier,  i  feuillets.  235  sur  185  millim.  Broché, 
'^^x-c^hives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

**-224.  Mosaïque  de  Mienne,  1857:  lettre  de  Fillon. 

"^  i  ZK*^  siècle.  Papier.  1  feuillet.  270  sur  220  millim.  Broché.  (Don 
^^     l3oisvillette). 

^^225.  Abbaye  de  Tiron.   «  Table  des  biens  contenus  dans 
^^^  liè've  de  la  cellererie  faite  en  1712.  »  Copie. 

Xi^c  siècle.  Papier.  7  feuillets.  320  sur  210  uiillim.  Broché.  (Don 
<i«ï  iioisvillctte). 

1226.  Abbaye  de  Coulombs.  Atîichos    2    do  vente,  18(50  ; 
letti^e  de  Henry  Reverdy;  copies  (1710)  de  chartes  de  \\\^^ 

^'X.*  siècle.  Papier.  7  feuillets.  280  sur  220  millim.  Broché. 


292  M.    LANGLOIS 

1227.  Pierres  tombales  àGalIardon  (Le  Vacher)  et  à  Aunay-  - 
sotts-Auneau  ;  lettres  et  dessins  de  P.-A.  Janvrain ,  1857. 

XIX*  siècle.  Papier.  4  feuillets.  265  sur  200  millim.  En  un  car- 
ton. (Don  P.-A.  Janvrain). 

1228.  Armoriai  dos  de  Honmorillon  ;    armoiries  peintes  - 
(sans  dates  ni  filiations). 

xix«  siècle.  Parchemin.  3  tableaux.  (Don  Vinsot). 

1229.  «  Monographie  de  Fontenay-sur-Conie ,  par  Tabbê 
Ernest  Bellanger;  1000.  » 

XIX*  siècle.  Papier.  271  feuillets.  270  sur  210  millim.  Broché. 
(Don  E.  Bellanger). 

1230.  Notes  de  Bibliographie  Chartraine,  par  Ad.  Lococq. 
1***  2-14 ,    Incunables   de   la    Bibliothèque   Municipale   de 

Chartres  (80  n"";. 

f*"  15-28,  Livres  liturgiques  de  Chartres  :  missels,  manuels, 
heures,  synodes,  livres  de  chant  (107  n"\i. 

f*»"  29-.*î7,  Publications  chartraines  depuis  le  xvi''  siècle 
(05  n''»). 

f*»»  38-r>5,  Ouvrages  sur  les  localités  d'Eure-et-Loir  (200  n**»i. 

i^'  00-173,  Ouvrages  d'autours  du  Pays  Chartrain  (083  n***). 

î"*  174-1Î40,  Bibliographie  des  travaux  de  Ad.  Lecocq  :  im- 
primés, manuscrits,  copies,  extraits,  notes,  —  par  lui- 
même.  i213  n"*). 

f*^»  101-200,  Liste  de  pièces  de  théâtre  (:385  nS. 

xix*"  siècle.  Papier.  200  feuillets.  370  sur  2G0  millim.  Bel.  toile. 
(Don  famille  Lecocq). 

1231.  Notes  et  dessins  sur  plusieurs  églises  et  sur  quelques 
monuments  d'Eure-et-Loir,  par  Paul  Durand  (2  vol.  :  voir  la 
table  dans  les  ProcrS']Whaux  de  la  S.  A,  (lE.-et'L,,  X,  378- 
370). 

xix''  siècle.  Papier.  210  t^t  109  feuillets.  370  sur  260  millim.  Rel. 
toile,  (Don  M™''  Paul  Durand). 

1232.  Réponses  des  Conducteurs  des  Ponts  et  Chaussées 
au  Questionnaire  archéologique  dTure-et-Loir  de  Tlngénieur 


/ 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  293 

en  chef   185î)  :  églises,  pierres  druidiques,  camps  romains 

(voir  la  table»  dans  les  Prorrs-vrrhnux  de  In  S.  A.  (VE-'Ot-L., 
A,  :i80. 

xix--  siôcle.  Pa])ier.  î«  fouillots.  370  sur  260  millim.  Rel.  toile. 
i  Don  de  Boisvillotte). 

d233.  Notes  Chartraines,  par  Ad.  Lecocq. 
T.  I,  f««  28-25,  bas-relief  de  Mervilliers. 

f^'  2(>-27,  chapelle  Sainte-Anne  à  Fontaine-la-6uyon. 

f^"  28-34,  Essais  historiques  sur  1(^  marquisat  de  Gal- 
lardon. 

f"'  35-12,  Sours. 

f**  5(J-57,  maladnTies  au  Pays  Chartrain. 

f'^"  85-8Î),  garnisons  au  Pays  Chartrain. 

P^  07-10(),  Société  Centrale  d'Eure-et-Loir  .;18C2). 

f«'  107-131,  droits  et  usages  féodaux. 

f"'  132-Mi,  moisson  en  Beauce. 

f'"*  145-117,  vignobles  chartrain. 

f"**  148-10:*>,  canalisation  de  la  Beauce. 

f**'  l(>4-lî)3,  rage,  marais  de  la  Conie,  fontaines  mira- 
culeuses. 

I  Imprimés,  extraits;  ;  193  feuillets. 

ir,  171  feuillets. 

^IX,  1  Mélanges'. 

f*"  13,  copie  du  Journal  d'un  prêtre  chartrain  écrit  sur 
un  Ordo  de  1702. 

f**'  2.*>-27,  3(),  notes  sur  les  travaux  envoyés  au  Con- 
cours d'Instituteurs,  187(). 

f"  28,  «  Visite  à  l'Eglise  de  Santeuil  »,  par  «<  Paul 
Durand  »>. 

f"  31  «  Cloche  de  Rouvray-Saint-Denis  »,  notice  et 
2  dessins:. 

f"  34-.* 55,  notices  imprimées  sur  Jan ville  et  Le  Puise t, 
par  r;illet-r)amitte. 

f^*  38,  H  Gallardon  >>,  lettre  de  Janvrain,  1857  ;  2  des- 
sins de  C.  Sauvageot  (chapiteaux). 

f"'  64-68,  dolmen  deMargon,  1881  ;  inotes  et  dessins). 

r**  69-85,  préhistorique  inotes  et  dessins;. 


294  M.   LANGLOIS 

f»  07,  lettre  autographe  du  D""  Lescarbault  à  Le  Ver-  - 
rier,  1859. 

^«  98-102,  débats  de  Taffaire  Michel  Chasles  contre    - 
Vrain-Lucas  (autographes,  1870). 

f^*  114-115,  Les  Archéologues;  extrait  des  Mystères 
comiques  de  Baumgartcn,  1878. 

r**  117-120,  marches  pour  la  cathédrale,  xive-xviii*  siè- 
cle. —  129  feuillots. 

XIX"  siècle.  Papier.  370  sur  260  millim.  (Don  famille  Lecocq). 

1234.  Comptes  des  dépenses  de  la  ville  de  Chartres  pour 
1789, 1790,  et  Tan  XII  (1803-1804). 

xviii<'-xix«  siècle.  Papier.  150  feuillets.  370  sur  260  millim.  Rel. 
toile.  (Don  A.  Guillen). 

1235.  Papiers  de  la  Garde  Nationale  de  Chartres,  ;1789- 
1851). 

xvm«-xix«  siècle.  Papier.  2  vol.  140  et  160  feuillets.  370  sur  260 
millim.  Rel.  toile.  (Don  A.  Guillen). 

1236.  Bazoches-les-Hautes.  Notes  sur  un  terrain  qui  ren- 
ferme des  médailles  antiques  par  J.  Gillet. 

xix«  siècle.  Papier.  2  feuillets.  300  sur  210  nnllim.  Broché.  (Don 
J.  Gillet). 

1237.  u  Notes  sur  les  institutions  scholastiques  en  France 
et  sur  quelques  professeurs  célèbres,  depuis  les  temps  les 
plus  anciens  jusqu'à  la  mort  de  Louis  XIV,  par  P.  Chante- 
grain.  »»  1875. 

xix*'  siècle.  Papier.  36  feuillets.  315  sur  205  millim.  Broché.  (Don 
V.  Chan terrain). 

1238.  «(  Notice  biographique  sur  quelques  professeurs 
chartrains,  par  P.  Chantegrain.  »  1875. 

XIX*  siùcle.  Papier.  7  feuillets.  315  sur  205  millim.  Broché.  (Don 
P.  Chantegrain). 

1239.  «  Les  huissiers  à  Pussay.  par  M.  l'abbé  Guillen  ». 
3  f (juillets.  275  sur  220  millim. 


CATALOGUE   DES   MANUSCHITS  295 

1240.  «  Les  guetteurs  au  clocher  de  la  Cathédrale  de  Char- 
tres, par  M.  Tabbé  Guillon.  » 

XIX'  siècle.  Papier.  9  feuillets.  315  sur  205  millim.  Broché.  (Don 
abbé  Guillon). 

1241.  Règlement. 

^'  1-8,  Règlement  de  la  S.  A.  de  l'Orléanais,  1849;  im- 
prime. 

t^'  9-22,  Projet  et  Règlement  de  la  S.  A.  d'Eure-et-Loir, 
185G. 

f"  22-26,  Projet  de  Règlement  de  la  S.  centrale  d'Eure-et- 
Loir,  1802;  imprimé. 

f*'  27-28,  Règlement  pour  les  Archives  ot  le  Musée  de  la 
S.  A.  d'E.-et-L.,  18G5,  par  E.  Rossard  de  Mianville. 

f^»  29-58,  Règlomonts  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.  de  1806,  1899, 
et  VM)  (imprimés,  ;  ampliation  de  la  signature  ministé- 
rielle. Décret  présidentiel  de  1900. 

XIX'  siècle.  Papier.  58  feuillets.  315  sur  210  millim.  Demi-rel. 
basane.  (Archives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L). 

1242.  Correspondance  du  Ministère  do  rinstruction  publi- 
que et  do  la  S.  A.  d'E.-et-L.  ;  t.  I  ■  185<)-189î)i  ;  4(>  feuillets. 

xix'^  siècle.  Papier.  350  sur  220  millim.  Broché.  (Archives  de  la 
S.  A.  d'E.-et-L.). 

[1243-5000.  —  Imprimés]. 

5001.  Notices  pour  les  pierres  tombales  de  Pierre  Besnard, 
Jehan  Duboys,  Antoine  Heurtault,  Lubino  Guiblot  dans  l'église 
de  Gallardon;  et  lettre  ^1902,  par  le  I)»"  A.-d.  Gillard. 

XX*  siècle.  Papier.  6  feuillets.  310  sur  2(K)  millim.  Broché.  (Don 
A. -G.  Gillard). 

5002.  Exposition  archéologique  d'objets  d'arts,  à  Chartres, 
en  1858. 

T.  1,  Organisation;  122 feuillets. 330 sur 220 millim.  Broché, 
f*'  1-7,  rapports  préliminaires,  par  M.  Person  (mars 

et  avril), 
r*'  15-67,  comptes  des  dépenses. 


296  M.    LANGLOIS 

f*  68-73,  rAmoubloment  civil,  par  Armand  Marchant 
T'»  74-102,  la  Pointure,  par  Camille  Marcille. 

Il,  Entrées  des  objets  environ  12:M)  n*'*i  et  noms  de^ 
exposants;  1:55  feuillets.  310  sur  'M)  millim.  R^eh 
gistre . 

III,  Contrôle  de  l'entrée  des  visiteurs  idu  0  mai  au  G  juin  ..' 
W  feuillets.  310  sur  2(J0  millim.  Cahier. 

xix'^  sirclo.  Papier.  (Archives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.   et  don 
Robin-Massé). 

5003.  Pièces  justificatives  dos  Comptes  des  Recettes  ei 
Dépenses  (publications,  bibliothèque,  musée,  fouilles,  appa- 
riteur, divers);  ISTiO-lîKj-J. 

xix'-xx«  siècle.  Papier.  45  dossiers  (manque  1885).  en  5  car- 
tons. 3()0  sur  220  miUim.  (Archives  de  Ui  S.  A.  d'E.-et-L.). 

5004.  Papiers  administratifs  finances):  local —  leiyrs 

publications. 

T.  1,  18î).3-Ui02;  47  feuillets.  :V>i)  sur  2:^)  millim.    Broché. 
xix''-xx-  siècle.  Papier.  (Archives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L. l 

5005.  Découverte  archéologique  à  Varize  et  Civry,  1S75; 
rapport  (/'.-r.  dr  In  S.  A.  d'K-ri-L.,  ]\  ;{.33-:^il)  et  plan,  par 
Eug.  Sautton. 

XIX"  sièch*.  Papier.  2  feuiUets.  310sur2U()  miUim.  Broché.  iDon 
E.  Sîuitton). 

5006.  <•  Rensei^niemeuts  divers  sur  la  commune  des  Âutels- 
Villevillon;  statistique,  g(''ogrnphie,  histoire,  glossaire  •,  par 
E.  Guillon,  instituteur,  1874  (|)ublié  en  partie  dans  MrnKfircs. 

VII,  40-ÎH)). 
, Le  (ilossaire  ide  iu.1  mots)  manque;  voir  ms.  21,  lllj. 

xix'-  siècle.  Papier.  20  l'eniHets.  310  sur  2(H)  milliin.  Hrochê. 
(Don  ¥..  Ouillon). 

5007.  0  Les  Pompiers  à  Chartres,  avant  la  Révolution  », 
par  Tabbé  «  .T.  (Uiillon  ;  IIHKJ.  •> 

XX'  sièdc.  Papier.  7  feuilh-ts.  31(i  sur  2(M)  millim.  Dnn  J. 
ïiuillon  . 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS  297 

5008.  Notes  courantes  et  plans  de   P.  Buisson,   ancien 
conducteur  principal  des  ponts  et  chaussées  ;  1870-1897. 

T.  I,  Ttibleau  de  la  ville  do  Churtres...,  en  1750  (noms  des 
rues*,  recherches  préliminaires  et  additions.  — 
28  feuillets. 

IL  fouilles  à  Chartres.  —  2Î)  feuillets. 

III,  conservation    de    la    Porto -Guillaume    (1881).    — 

10  feuillets. 

IV,  fouilles  et   découvertes   en    Eu'ro-et-Loir   [gallo  - 

romain:  Vovc^s  1870i,  Prasville  :1894i,  Loché- 
Thivars  il8î)2',  Iloudouenne  1897  ;  —  mérovin- 
gien :   Sauliiièros    1870 1:  —  divers:   Clévilliers 

1884  ,  Sours  1888  ,  Dampierre-sous-Brou,  Souancé 

1890)  !.  —  ()8  feuillets. 

[5009-5150.  —   n"-  réservés  aux  Manuscrits  et  Pièces  à 
f  ^M.trer.  1 


5151.  «  Inventaire  des  publications  à  vendre  ou  à  distri- 
*>  ^^^er.  »  lîKK). 

Txix"  siôck'.  Papier.  92  pages.  3(M)  sur  UX)  millim.  Cahier.  (Ar- 
c  •  :fc.  ivos  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.i. 


_  5152.  Archives  Municii)al(^s  de  Chartres.  «  Répertoire  des 
r^^  ^res  conienues  dans  h*  carton  intitulé  :  création  des  muni- 
^  ^  ^)alités  en  17iK),  assemblées  primaires  ot  de  commune.  » 

:xi.r  siècle.  Papier.  1  feuillet.  2ÎM)  sur  185  niilliiii.  Broché.  (Don 
*^^  -   Guillen^i. 


5153.  Abbaye  de  TEau.  I)(''clnration  des  biens    1()82-1751j; 
ntence  de  1579.  Prieuré  de  Sainte-Foy. 

:xviir  siècle.  Papier.  0  feuillets.  2(iO  sur  200  millim.  Broché. 
{X^on  A.  Guillen). 


5154.  Emprunt  municipal  de  Chartres,  1789. 

:xvu«  siècle.  Papier.  2  feuillets.  230  sur  175  millim.  Broché.  (Don 
^•^  -  Guillen). 


^ 


298  M.    LANGLOIS 

5155.  Annonces,  affiches  et  avis  divers  du  Pays  ChartraiB 

1781  «1788;  extraits,  par  Ad.  Lecocq. 

xix«  siècle.  Papier.  47  feuillets.  230  sur  185  miUim.  Broché.  (Don^ 
famille  Lecocq). 

5156.  Revue  Archéologique,  1842-1855;  extraits,  par  Âd. 
Lecocq. 

XIX*  siècle.  Papier.  19  feuillets.  200  sur  160  millim.  Broché. 
(Don  famille  Lecocq). 

5157.  «  La  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir  »;  circu- 
laire par  M.  Tabbé  Sainsot  (1899). 

XIX*  siècle.  Papier.  4  feuillets.  230  sur*  180  millim.  Broché.  (Don 

Sainsot). 

5158.  «  Sièges  de  Chartres  de  1568  et  1591,  emplacement 
de  l'artillerie  ennemie  ;  par  A. -H.  Gibon  ;  1901  ». 

x\e  siècle.  Papier.  4  feuillets.  230  sur  180  miUim.  Broché. 
(Don  A.-H.  Gibon). 

5159.  «  La  collection  d'objets  d'art  et  de  curiosité  d*une 
bourgeoise  de  Paris,  originaire  de  Dreux  (Garnier,  xvii*  s.) 
par  V.-E.  Veuclin;  1001  »>. 

xx*"  siècle.  Papier.  9  feuillets.  230  sur  180  millim.  Broché.  (Don 
V.-E.  Veuclin). 

5160.  <•  Beaucerons  et  Russes;  leurs  premières  relations; 
par  V.-E.  Veuclin  ;  19(.)1  »>. 

xx*^  siècle.  Papier.  5  feuillets.  225  sur  185  millim.  Broché.  (Don 
V.-E.  Veuclin). 

5161.  Exposition  des  beaux-arts  à  Chartres,  en  1893  :  reçus 

(rentrées  d'objets  (n**  1-:^))  et  de  visiteurs  (n~  1-1527, 1-2000); 
recettes  ;  tombola  ;  règlement. 

xix^  siècle.  Papier.  120  et  95  feuillets.  22i)  sur  140  et  320  sur 

230  millim.  Talons.  Broché.    Don  P.  .\niblardi. 

5162.  Exposition  rétrospective  à  Chartres,  on  1896;  reçus 

(roiurccs  «rohjcts    11'"   l-ldlT))  et   (le  vi-^ileurs  (n''*  1-"^^187); 

('()II1J»1('S. 


CATALOOrE  DES  MANUSCRITS  299 

"x.1^*  siècle.  Papier.  12  feuillets.  320  sur  220  millim.  Talons. 
Hroehé.  (Archives  de  la  S.  A.  d'K.-et-L.). 

5163.  Prix  es -verbaux  de  la  Commission  de  Publication, 

depuis  1800;  tome  I. 
r«»Tiie  I,  li2  feuillets.  230  sur  185  millim. 
.)Lix'-xx«  sièdf.  Papier.  Cahier  (Arehives  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

5164.  Au  Musée  Condé  (Chantilly,  21  juin  1891^)  ;  notes  d'art, 
par  M.  Raoul  Denisart. 

XIX*  siècle.  Papier.  23  pages.  230  sur  180  millim.  Broché.  (Don 
H.  Denisart). 

5165.  Poésies  de  Frëdérir  Blay,  M"«  Rabot  des  Portes, 
^-  Touche,  J.-Ch.  Traversier. 

^tJX*"  siècle.  Papier.  18  feuillets.  280  sur  225  millim.  Broché. 
«Dons;  auteurs). 

5166,  Notre-Dame  de  Grandchamp  Jin),  par  M.  l'abbé 
A.  ^^autier. 

xix«  siècle.  Papier.  33  feuillets.  2m  sur  180  millim.  Broché. 
(Don  ^\.  Gautier). 

5*67.  «  Montoury  iThivars)  et  le  Buttereau  ;Verj;  étude 
sur  le  <  Mediolanum  »  gaulois,  par  M.  l'abbé  Guillon,  curé 
de  Ver-les-Chartres.  »  .100.S). 

^"^X*  siècle.   Papier.  27  feuillets.  225  sur  175  millim.   Broché. 
■l>^n  Guillon;. 

^468.  «  Etude  philologique  :  l'exprc^ssion  "  Ficher  le  camp  », 
V»^M.  le  Pasteur  Henry  Lehr.  »  (lîM):^;. 

^X'^  siècle.  Papier.  3  feuillets.  215  sur  175  millim.  Broché.  (Don 
Henry  Lehr). 

[5169-5350.  —  n"*  réservés  aux  Manuscrits  et   Pièces  à 
entrer.] 

5351-  Statistique  des  districts,  cantons,  paroisses  i/174), 
hameaux  d'Eure-et-Loir;   inachevée;. 

xvm«-xix«  siècle  Papier.  52  feuillets.  170  sur  110  millim.  Demi- 
reJ.  parchemin.  (Acquisition  vente  Chevrier). 


.^00  '  M.   LANGLOIS 

5352.  Rectifications  à  Tétat-civil  de  Chartres,  1812-1830 
Accusés  (le  réception  du  Procureur  des  avis  donnés  par  ralS' 
cier  d'état-civil. 

XIX-  siècle.  Papier.  10  feuillets.  190  sur  150  millim.  Cahi^^* 
(Don  A.  Guillen). 

5353.  Bibliothèque  et  Musée  (commencement  des  mss.  Kï^^ 
et  5. 

Y  Inventaire  des  objets  offerts  (1856-1857)  :  antiques  ^ 

objets  d'art  15  ;  imprimés  (35);  dessins,  gravures,  cart^3^  ^^^' 
plans,  estampages  (8).  —  4  feuillets.  290  sur  21)0  millir»  ^^' 
Broché. 

2^  Catalogue  méthodique  il85(>-18G5)  des  imprimés,  mani»i-^  ^*' 
crits,  caries,  gravures,  plans,  estampages  et  peintures.  —  " 
10:>  et  ()7  (iches.  15()  sur  75  millim.  Paquet. 

:r  Catalogue  méthodique  ;185()-1865)  des  livres  et  manus  M-^us 
crits,  et  des  vues,  d».'ssins,  cartes,  plans,  portraits,  estaira:^  -•'^ 
pages,  (Miipreintes,  sculptures  et  curiosités  archéologique:^^  '^' 
\n  leiiillets.  wm  sur  20()  millim.  Fiegistre. 

Par  Ad.  Lecocq,  archiviste. 

XIX'*  si«H*lo.  Papier.  (Archives  de  la  S.  A.  d'E.-ct-L.). 

5354.  Kssai  d'une  Bibliographie  Chartraine  du  XIX*  siècle -^•^ 
par  M.  l'abbé  Sainsot,  1892;  (environ  350  auteurs  d'Eure-et' ^^  ^ 

Loir  ;  incomplet  du  commencement. 
xi\'  sirol»'.   Papier.  20  feuillets.  220  sur  160  millim.  Broché?^^  ^  * 

(Don  SninsotV 

5355.  Lucien  Merlet,  président  de  la  Société  Archéologi  î'^^ 
que  d'Eure-ot-Loir.  par  M.  l'abbé  Sainsot;  1809. 

xix'^  sicrle,  Papier.  6  feuillets.  220  sur  160  millim.  Broché. (Dor«:^^^ 

Saiiisoti. 

5356.  «  Recherches  et  antiquités  sur  les  ruines;  cantons^  ^"^ 
de  Courville  et  de  La  Loupe,  |i)ar]  Gouabault,  berger.  Friaize,^  ^^% 
185i.  .  —  Note  ISoOi,  et  lettre  (18(51),  du  même  Gouabault^  -^  ^ 
'^  cantonnier  temporaire  »,  adressées  à  Lefèvre. 

xix*"  siècle.  Papier,  li  ftuiillets.  2(M;  sur  160  millim.  Broché.  -*"-■'' 
iDoii  Lefèvrei. 


CATALOGUE    DKS    MANUSCRITS  '^0\ 

5357.  «  Rapport  sur  les  loiiilles  opérées  dans  l'abbaye^  de 
l'EiiU,  février-mars  IDCH)  »,  par  M.  l'abbé  «*  Jules  Guillon, 
curé  de  Ver.  » 

XI x«  siècle.  Papier,  i  feuillets.  200  sur  155  niillim.  BrocIi(''.  (Don 
Ouillon). 

[S358-5500,  —   II""  réservés  aux  Manuscrits   et  Pièces  ix 
entrer.] 


2045.  Généalogie  Chartraine.  Catalogue  de  lettres  dc^  faire 
pax't  et  des  billets  d'inhumation  idepuis  18t)l)i  conservés  à  la 
Bil^liothèque. 

xix'*-xx"  sircKî.  Papier.  42  l'euiliets.  100  sur  KX)  ndilini.  Cahier. 
(Ax-chivj's  de  la  S.  A.  d*E.-et-L.). 

ICOOl.  Bibliothèque.  Catalogue  topographique  des  estam- 
pag-cs  .environ  loi) .  1ÎK)2. 

XIX*-  siècle.  Papier.  02  feuillets.  150  sur  05  millim.  Cahier. 
(Archives  de  la  S.  A.  dE.-et-L.). 

13701.  Bibliothèque.  Catalogue  topographique  des  clichés 
typographiques  environ  0(K) .  lîK)l. 

XIX**  siècle.  Papier.  70  feuilh'ts.  230  sur  175  niillhn.  Cahier. 
«Arcliives  de  la  S.  A.  dE.-ct-L.i. 

15501.  Bibliothèque.  Catalogu(»  des  cartes,  plans,  atlas, 
photographies,  clichés  photographiques,  P.KI2-U)().S. 

"XIX. **  side.  Papier.  308  pages.  150  sur  100  niillim.  Cahier.  Archi- 
ves ae  la  S.  A.  d'E.-et-L.). 

20000.  Bibliothèque  et  Musée.  Catalogue  général  alphabé- 
tique   et  méthodique  des  collections  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.  ; 
en  voie  d'exécution. 

xix*-xx*  siècle.  Papier.  Fiches  de  75  sur  125  millim.  Meuble, 
dans  la  salle  de  lecture.  lArchivos  de  la  S.  A.  d'E.-ct-L.i. 


302 


M.    LANGLOIS 


INDEX 


abbayos,  voir  Chîirtn»s,  Cou- 
lombs, Grandt'hîimp ,  Josa- 
phat,  Tiron. 

accoucheiiu'iiU  :u,  3*i. 

iiKriciilturo,  i  (vi). 

Aifrh'hoiix  (abbé  Gabriel),  î>i. 

AltMivon,  H.ïG. 

AliKre  (d'),  2r>  :iii). 

Allainval  (<r),  voir  Soûlas  d'Al- 
lainval. 

Amblard  (P.),  .'JlOl. 

anieublemenl,  5002. 

Anet.  8  (3"). 

Au^^elet,  26  (III). 

mnwnces,  a f fiches....  5!o:). 

Anqurtin,  26  (iii). 

Ansart  (le  P.),  26  (ii). 

apit-ulturc  d'Kure-et-Loir  (So- 
ciété d\',  voir  Eure-et-Loir. 

apophteKin<'^,  28. 

ari'héoloKÎe,  1221  :  voir  Kure-et- 
Loir  i  Société  archéologique 
dl, 

archéoloirues,  1233  iiiii. 

archives,  voir  Chartres,  Kure-et- 
Loir. 

annorial,  1228:  voir  Eure-el- 
Luir  'Nobiliaire  d'.i. 


Aruouville,  H60. 
Arras,  20  (xvi). 
artistes,  26  (iv).  1233  (m). 
Arville,  H  92. 

astrononiie,  i  (vi),  1233  (un. 
Aubortin,  26  (m). 
Aunay-sous-Auneau,  1227. 
autographes,  iO,  M,  26  ii,  xiv), 
40,  1202;  1233  (llil. 

B 

Babilone,  1197. 

Babou  de  La  Bourdaisière(G.  , 

Badoux  (E.),  43  (xvi). 
Bai^neaulx  (Cl.  et  M.  de),   43 

(XVI). 

baillia^^e,  voir  Chartres. 

Baillou  (Fr.),  8  (10"). 

Ballay,  26  (m). 

Bar  des  Boulais,  20. 

BarbiTeau,  26  (m). 

Barbier  (J.)  1210. 

Bar«reuu)nt,  26  (m). 

Basché  de  Mouliuière  (  P.  i,  i[ù'6y 

basocln%  2«i  (XII). 

iJastilh'  (mandat  de),  120:>. 

Baudry  (Ph.-C).  8  (1%  2'»!. 

Baumgarten,  1233  (ini. 


CATAXOGUE  DES   MANUSCRITS 


303 


î8-Hautes,  1179, 1236. 

de),  26  (m),  1179. 

40,   21,  22,  26  (VIII), 

2045,  Sliîo,  5160;  voir 

^oir. 

^elit),  1195,  1196. 

les-Aulels,  1213. 

13. 

it  (V.  de),  H  (7°,  80). 

1197. 

,  1168. 

abbé  E.),  1229. 

(III). 

LkI  ChavijirniM'ie,  52. 
dei,  H  (21"). 
II). 

'.),  8  (22",  23"). 
),  1171 

(de).  H  (140;. 
(13°). 

Chartres,  26  (ni), 
le),  26  (m). 
.-R.),  8  (9".. 
.),  5001. 
ers,  8  (KV,'. 

(26°),  26  (III). 
:omte,  8  (5°),  1168. 
e ,    voir    Chartres , 
iOir. 

;  Uuir traîne....  dom 
26  (III),  41. 
le,   26  (II,  m),  41 , 

3. 

25,  26  (lii-v),  42. 
219. 

,  8  (16"-18"). 
1  (de),  8  (10°). 
5165. 
viii). 
(25°). 
26  (m). 
[>.),  1171. 
2.),  1161. 


Boëte  (R.),  1163. 
Hoisgiloud  (de),  26  (ni;. 
Boisviile-la-Saiiit-Père,  1218. 
Boisviiletle   (de).   26   (m);  — 

œuvres,  4,  22,  1179;  —  dons, 

1198,  1199,  1224,  1225,  1232. 
Bounan^^e,  26  (ni). 
Bonnrl,  26  (ni). 
Bonneval,  33.  39,  1167,  1175; — 

(canton  de),  21. 
Borville,  26  (m). 
Boudun  (M.),  8  (28"). 
Boucher,  1216. 
bouchers,  26  (xii). 
Buuchet  (L.),  26  (iv). 
boulaiij^ers,  26  (xii). 
BouVbon  (M.),  1173. 
Bourdoisis  26  (ni), 
bourgeois  de  Chartres,  49,  50. 
bourreliers,  26  (xii). 
Bouriieuf  (de),  20. 
Boulhemard,  1  (vin). 
Boulhier  (Bl.),  1162. 
(M.),  1161. 
Boutrays,  26  (ni). 
Bouvart,  26  (iiij. 

(G.)  26  (VII). 
(J.),  36. 
Bouvet-Jourdan,  43  (i). 
Bouville  (de),  17. 
Brancas  (de),  8  (21"). 
Brault,  26  (m). 
lireliKuières  (de),  8  (20°). 
Bricourt  (de),  8  (32°). 
liridan,  26  un,  xix). 
Brièiv  (.T.),  26  fiv). 
Brillon,  26  (vu),  î'.s. 
Brisay  (Fr.  de),  8  (31"). 
Brissot,  26  iiii). 

iirocliard  (P.),  8  (30°  et  30"  bis), 
lirochet   de   La  Forte  Maison 

(Ch.i,  1160. 
Broglie  (de),  8  (42«-65°). 
Brou,  8  (14°),  57. 


304  M.   LANOLOIS 

Brunelles,  1174. 
Buisson  (P.),  5008. 
Bullion  (de),  26  (m). 


cadran  solaire,  31,  40. 

canalisation,  1198,  1199,  1233. 

Caresmo  (J.),  1190. 

Carnazet  (A.  do),  8  (38°). 

CasscKrain,  20  (xvi) 

catliôdrale,  voir  Cliartres. 

cens,  8  (:>*»),  18,  20  (vu),  v:i  ixi), 
1107. 

Chabot,  8  (3io). 

Challine,  20  (ivi,  37. 

Chaillon  de  Joinville,  8  (1°;2"). 

Chamberland  (A.),  1152. 

CUamprond,  8  (39«). 

Champrond  (de),  20  (ivi. 

changeurs,  20  (xii). 

ChantOKrain   (P.-A.i,    24,    57, 
1222,  1237,  12.38. 

Cliantilly,  :iir4. 

chapeliers,  20  (xii). 

Cliapellc  (J.),  20  (IV). 

chapitre  N.  D.,  voir  Chartres. 

Charbonnières,  21. 

cliarrons,  26  (xn). 

Chartres,  2,  8  (22••-36^  38«i,  0, 
10,  10,  26  (I,  II,  III,  v,  VIII, 
xin,  XIV,  XIX),  29,  34,  3:i- 
38,  40,  42,  43  (i,  iii-v,  vu,  viii, 
XVII),  49,  51,  58,  1159,  1108, 
1177,  1179,  1197,  1233;  —voir 
Ansîirl,  Clialline,  hourjreois 
de  Chartres  (un),  Bouvart, 
Bouvet-Jourdan.  Doyen.  l)u- 
parc,  Givès  (de).  Hérisson. 
Janvier  do  Flainvllle,  Lecocq, 
Lejeiine,  Ozeray,  Parrault . 
Fertorrieu  -  Lafosso ,  Pintarl , 
Savart,  Sonchet. 
acquisitions,  bailliaj^e,  8  ilO", 


14",  28",  37",  41");  —  succe*^^ 
sions,  8  (9»,  12«,  lo«,  16*'-I8fc*'-' 
20«,  22"-24«,  27»,  30«  et  SCV^ 
bis,  33",  34",  36",  38«,  40o).  — ^ 
\\\  \ii),  HOO;  —  domaine,  27;  ^ 

—  échcvins  et  municipalit«^, 
27,  43  (xu),  44,  1158;  - 
comptes,  27,  1234,  —  octroi, 
8  (25°),  1187,  1188;  —  étil- 
civil,  5352  ;  —  coutume,  cor- 
porations, 26  (XII);  —  mar- 
chands, 15,  43  (x),  1185;  — 
notaires,  26  (xii),  43  (xiv, 
xvi);  —  K<^néaIoKies ,  2045, 
habitants,  2,  11,  26  (xvi),  42, 
1230;  —  maisons,  26  (vu), 
1172;  —  rues,  58,  5008;  — 
théâtre,  26  (vu,  viii),  1230,  — 
fortifications,  1  (vu).  29,  5008; 

—  sièjres,  27,  40,  43  (vi),  45, 
5168;  —  liprue,  49,  50;  — 
garnison,  1200;  —  parde  na- 
tionale, 48, 123.T  ;  —  pompiers, 
26  (XVI),  32,  43  (m),  5007;  — 
foire,  20  (xvi). 

Archives  municipales,  1155, 
1158.1  177,  1185,5152,5154;  — 
Bibliothèque  municipale,  26 
(m,  viii,  x),  1155;  — Musée  inu- 
nicij)al,  5  ;  —  conjurés  scieu- 
tiliquo,  6,  47;  —  expositions, 
7,  5002,  5101,  5162;  —  écoles, 
26  (viii,  xiv);  40;  —  collège, 
43  (ni),  1157;  —  imprimerie, 
20  (viii;)  —  révolution.  15, 
20  (I,  VII,  xiv),  27,  1156,  1233 
liii),    5154,  5351,    1177.    1178; 

Cathédrale,  1  (vu),  26.  34,  40, 
1189;  iassomplion,  26  (xix); 
cérémonies.  29;  couverture, 
20  (xivi;  nM(?s  décadaires.  26 
ixivi;  fj^uottours,  1240;  hor- 
lo;îes,  26  (ii)  ;  incendie,  40  ; 
marchés,  1233  (m)]. 


CATAUXîUK    DES    MANUSCRITS 


305 


Evêché,  20  (ii) , xv,  39, 43  (vu) , 
H79  ;  —  chapitre  N.-D.,  S  (3 1  •>), 
2«(vii,xv),43(xv)J18't,  1187; 
[doyenné  8  (31''),  1163;  pré- 
hendt'S,  8  (21",  20'»),  43  (ix), 
I1H2;  biens,  14;  cjirtulaire, 
120«;;  juridiction,  20  (ii)|  ;  — 
al)i)«'iyes,  prieurés  et  autres 
établissements  monastiques, 
20  ixiii,xv),43  (ni);  [S.  Père, 
18,  26  (vn,  XHi,  XV),  1181  ;  S. 
Jean.  20  (vu.  xnr);  S.  ('lieron, 
26  (XIII,  XV),  1183;  Provi- 
dence, 20  1 IV,  XIII,  xvj,  40|  ; 
liturj^ie,  20  (m,  1178,  1230; 
panusses,  26  (ix,  vu,  xiii),  43 
fvni),  1170;  —  liopilaux,  8 
(32"),  20  (XIII,  XV).  29,  :\:i  ;  — 
confrérie  de  la  Croix,  20  (ix). 
CJhartres  (arrondissement  di»), 
glossaire,  21  ;  —  questionnaire 
arcbéologique,  22. 

Cl^hartres  fde;,  20  (m,  ivi. 

<-^tiasles,  20,  (m),  1233  (in). 

<^:'hastillon  (Cl.),  48. 

C!hàteaudun,  8  (0";,  IHm.  ini), 
1193,  119'f,  1204;  — (arrondis- 
sement de),  glossaire,  21  ; 
questionnaire  areliénln^iqne, 
22. 

Chàteauncuf-(în-Tlii nierais,  8 

(39"),  120  V. 
Chaumont    de    La    (ralaisiere 

;A.-M.  dei,  8il4"). 
Chauveau-La^arde,  26   iv  . 
Cheminiéres,  8  iO"i. 

Chepy  ides  1194. 

Cherville-en-Beauci»,  l'9. 

chevalerie,  !i3. 

Chevalier  -G.i,  1171. 

Chevard,  20   iii,  ivi. 

Chevrier,  5351. 

chirurgie,  60;  chinirjrkens ,  26 
ixii). 

T.  XIII,  M. 


Choppin  (R.),  1100. 

Chouayne,  20  ;iii \ 

('boury,  1150. 

Christoplie  (Saint;.  20  ivii. 

(•ivry,  l  ivii)  ;  500:;. 

Clavier,  8  i28"i. 

Clévilliers,  5008. 

cloches, '1189,  1233  m:. 

Cochefillel  (de\  20  (iid,  1100. 

Coi}.niet,  8  il0"-l8«'i. 

Colardeau,  20  ;iii;. 

('(dlège,  voir  Chartres. 

(•nllin  (rilarleville,  2r>  (ivi. 

Collier-Bordier.  1205. 

collection,  5159. 

comptes,  voir  Chartres. 

Conard,  2r»  .iv:. 

Coudé   prince  de  ; ,  8  ;  3",  42"-05"). 

Condi'an.  1171. 

conducteurs  des  ponts  et  cliaus- 

sées,  1232. 
Concis  ide \  8  ;10"-18"j. 
congrès,  voir  Chartres. 
Coiiie,  1229.  1233. 
Conti    prince  de;,  8  .3",  42-65"). 
Coraiicez,  1    vmi. 
cordiers,  20  ixiii. 
cordoiiiiifîrs,  20   xii  . 
corp«)ralioiis,  voir  Chartres, 
corps  icons«'rvatii»n  des  ,  31. 
correspondance   administrative 

sous  Louis  XIV,  27. 
Corri^^oiit.  8    1  'r»i. 
coiToyeurs,  20    xip. 
Coiidray,  20    iiP. 
('oullons,  2. 

Coulomi)S,  1182,  1210,  1220. 
Courcillon  nh'  ,  20   iir. 
Cournioullin,  1 171. 
Courteillrs  de,  voir  (riiéau  de 

CourtriUes. 
Courtin  (P.),  8  112"). 
Courtois  (J.),  2. 
Courville  (canton  de),  5356. 

20 


306 

eoulumt»,  voir  Cliarlres. 
coutuinier,  H 89. 


M.    lANGLOrS 


Civc-y     P.    Maiij.'«»r 
Mau^er  dt*  Crée  y. 
currs,  2*2. 


t\v 


voir 


Dampierre-sous-Brou,  50<)8. 

Dancliet,  26   m  . 

Dates  et  chroniques  chartJ'aine^, 

26    XIX. 

Daudiquier,  26   m  . 
Defrançois,  8  4"  . 
Delachaumc,  \    vu  . 
Drlacroix-Frainville,  26   m  . 
DelagraDjr»*,  26   iv  . 
Delavoipierre,  26   m  . 
Denisart   R.  ,  :il64. 
Des  Chaises,  voir  Turgis  Des 

Chaises   de  . 
Deshais-Gendron,  26  m  . 
Des  Haulles,  52. 
Des  Mesliers,  voir  Patas  Des 

Mesliers. 
Desportes,  26   m  . 
Despréaiix,  8    6'»  . 
Desrues,  26   iv  . 
Diane  de  Poitiers,  26   m  . 
Didroii,  26   XIX  . 
districts,  5351. 
dnhnens,  I    vu,  x  ,  1208,   1212, 

1232,  1233    III  . 
duinaiiie,  voir  Chartres. 
Dore.iii.  26   m  . 
Doubh't,  26   III  . 
Dniihlet  de  Boislhibault,  30. 
Doullay.  26   m  . 
Dnyen,  0-11,  IS,  \[H\. 
I)r»Mix,  :.(;.  Il!s2.  :\\:\\):  —  armii- 

<ii<-ein('iit  (Ir  .  t:los>aire,  21  : 

«jiHstioiiii.iin'  .•ii'ch<''nloi--i(jin'. 

Dit'ux    «le  ,  -J»»   m  . 


Dreux  Du  Riidier,  26   iv  , 
droits  curiaux,   2;   droits  des 

aides,  8   25»  . 
Dubois   E.  ,  7   i  . 
Duboys  J.  ,  5(KH. 
Du  Clôt,  20. 
Duhan,  8  29«  ;  26   m  . 
Dulorens,  26,  iir. 
Dumaitre,  8  «o* . 
dunois,  1193,  1194. 
Duparc,  26  ,iii  -,    43     vu  ;  58, 

1179. 
Du  Pont   M.  ,  1173. 
Durand,  26   m  ; 

—  Georges  ,  1151  : 

—  M.,  60; 

—  Paul  ,  1233   ni  ;   M-* 

Paul  ,  1231  ; 

—  Roger  ,    dons    1160- 

1176. 
Dussaulx,  26   iii  . 
Duval   P.-J.  ,  1165. 


échevins,  voir  Chartres. 

Ecluzelles.  8   7"  . 

écoles,  26   vin,  xiv  ;  40,   1216, 

1219,  1237,  1238. 
économie,  11. 
écrivains,  26  m,  xii  . 
églises,  1231.  1232. 
Einerville..  1160. 
Epeautrolles,  1217. 
épiciers,  26    xii  . 
Estampes   d'  ,  26  m  . 
Estieniie   H.  ,  8   28»  . 
Estouteville    J.  d' ,  1160. 
élat-civil,  voir  Chartres. 
étoib'S  filantes,  1    v  . 

Ku.  Il :;»•.. 

Kiire.  Ii'.»s.  Il «10. 
Eure-et-Loir.  Il,  i3    vu  .  nos, 
W'v).  i2;io-i2:i2,  5no.s,  iy:\:\[  ;  _ 


CATALOCilK    DK 

Archives  départementales . 
20;  —  bihlio^'raphie,  "20  ii, 
III ,  41,  ii'M),  :i:i:;t;  —  bin- 
irraphie,  25,  20  iii-v,  ïl .  — 
^'lossaire,  21  ;  —  nobiliain», 
20  IX  ,  122S,  20i:'»;  —  qur^- 
liuiinainNircliL'olo^^iquo,  1  ii  , 
22,  1232  ;  —  répertoire  arcliéo- 
loi;iqiio,l  i\  ;  — statisti(|urs: 
adiuiiiistrative,  '.\X\\  ;  archéo- 
iojk'iqiie,i;  scieutKiqut»,  1  i  vi; 

—  Société    d'apiouUiiiv  ;    1 

(VIIII. 

Société  Archéologique,  'M'M. 

correspondance,  1,  12*2. 

rapports,  I;3,;)0o8,:>:]:i0,  '.yxM. 

coininission  de    publication, 
:iio:t. 

publications,    1    ux),    :»oo:î, 
5004,  :h:;i. 
Procès-verbaux,  1 . 
Mémoires,  1,3. 
rèf^lenient.  1241. 
comptes,  "0003,  :')004. 
Archives,  l-li,  7.  13,  10,  21,  22, 

20  (viiij,  o<),  ii:;2-ii:ii,  1201- 

i204,    1200,    12H,    1242,  :;002, 

5ioi,  :>io2,  :;i03.  :i3:i3. 

Bibliothèque,  calalof^ucs:  lopo- 
^^rapbique,  10,  loooi,  13701, 
ir»o01  :  méthodique,  li:.2, 
H:;4,  :)3:*»3  ;  généraux  aljdia- 
bétiquc  et  méthodique, 2ooon; 

—  registres  des  entré(»s,  I  liU, 
1154,  5353;  di»  la  reliure,  50; 
des  emprunts,  1 153  ;  —  cnuip- 
tes,  5003;  correspondauce.  1 

(IX). 

Musée,  1  (IX).  5.  ii:;i,  1241, 

5003,  5353. 
Expositions:  rétrospectives  de 
1858  et  1890,   5002,  5102;  de 


s    .MANUSCRITS  307 

beaux-arts  de  1800  et  1803,  7, 
5101. 
Société  centrale,  12:i3,  12tl. 

évéclié,  voir  Chartres, 
éviers,  20  (xii). 

expositions ,     voir     Chartres , 
Kure-et-Loir. 


factums,  S. 

Félibim,  20  iiiii. 

féodalité,  8  (l'r.).  Il,  1233. 

Fétiirny  fde),  2r>  iiii). 

Feuquières.  1202. 

ficluT  le  camj),  51  os. 

Fillon,  122  k 

Fleury,  20  (iii). 

foire,  voir  Chartres;  /V?m?  aux 

reliques  {La),  20  (ii;. 
Fontaine-la-(Uiy«)n,  1233. 
Fontenay  ^L.  de),  2(i  un),  1100. 
Fontenay-sur-Conie,  1220. 
fortilications.  voir  Chartres. 
Foupreu   P.  ,  ll()3. 
fouilles,  :>()03,  5008,  535r),  5357. 
Foulou   M.:,  1212. 
fourbisseurs.  2r.   xii. 
Fourn\  2r»  ;iii  . 
Frescot,  20    iv  . 
Fret.  2C.  un). 
Friaizr,  23. 


(}.  A>.\  50. 

Gaij^^nièiM's,  20  iviii).  30. 
(laillarbois  ;de  ,  8  :10o-10*'\ 
Gallardon,  2,  2ii   xr,  1227,  1233, 

5001. 
gaUo-romain,  1200,  1232,5008. 
(rallot,  20   iiii. 
Gambier,  20  iiii). 
prarde  nationale,  voir  Chartres. 
Garlande  (de),  20  (iii). 


1 


308 


M.    lAHOUnS 


Ganiier,  5iSM>. 

garnison,  voir  Chartres. 

Gaucher  (P.-L.),8(30*et  30»bls). 

Gault  (H.),  8  (31«). 

Gantier  (abbé  A.).  5166; 

'     -     (Pr.),  8  (l(y). 

généalogies,  voir  Chartres. 

Gentik  (L.  de),  1160. 

Geuffroy  (R.),  8  ("»,  23«). 

Gibon  (A.-H.),  5158. 

Gillard  (D'  A.-G.),  1  (ix),  5001 

Gillet  (J.),  1236. 

GiUet-Damitte,  2, 1233  (m). 

Gironville,  40. 

Givës  (S.  de),  40. 

Glaneur  (Le),  43  (xiu). 

glossaire,  21,  5006. 

Gobinet  (J.),  8  (32«). 

Godeau,  26  (m). 

Godet  des  Marais,  26  (m). 

Gouabault,  5356. 

Goussainvilie  (de),  26  (m). 

Grandchamp,  5166. 

Grandjean,  26  (nr). 

Grey,  1161. 

Groulard  (M.  de),  1220. 

Grugé,  26  (m). 

Guéau  de  GourteiUes,  8  (33<»). 

Guéau  de  Reverseaux.  26  (m). 

GuibIet(L.),  5001. 

Guignard,  26  (m);  —  (Jean, 

Taîné),  43  (xvi)  ;  —  (Jean,  le 

jeune),  43  (xvi). 
Guignonville,  1170. 
Guillard,  26  (m). 
Guillen  (A.),  dons  1155-1157, 

1177,    1178,   1180-1191,   1193- 

1197,  1200,  1234,  1235,  5152- 

5154,  5352. 
Guillon   (E.),  i  (VII,  viii),  21, 
5006. 
—      (abb^'  J.^,   1239,    1240, 

r)()()7,  ;»107,  ;'.3:i7. 
Guinot  (L.),  1162. 


habitants,  voir  Chartres. 
HaDier.  26  (m). 
HapponTfflters,  8  (19*). 
Hamaux,  12. 
HenrilV,  45. 
Henriet  (P.),  8  (2S«). 
Hérisson,  26  (ui,  vm),  29, 42 
Herpfai,  8  (34*). 
HerveDant  ^M.  de),  1170. 
Heudicourt  (d*),  voir  Seob. 

d*Heudlconrt 
Heurtauit  (A.),  5001. 
Héiard,  43  (xyi). 
hôpitaux,  voir  Chartres. 
Houdouenne,  5008. 
Hubert  (D.),  HOt; 
huissiers,  1230. 
Hurault,  26  (m). 


I 


miers,  1180,  1210. 

niiers  (M.  d*),  26  (v). 

incendie,  32,  43  (m). 

industrie,  1  (vi). 

imprimerie,  1  (ix),  26  (n,  vur^^ 

XII),  1230. 
instituteurs,  21,  22,  1233. 
inventaires,  1191,  5151. 
ItaUe,  32. 

Ives  de  Chartres,  26  (m). 
Ivry,  1161. 


Janssens  (de),  1  (ix). 

Janvier  de  Flainville,  43  (m  v), 

1180. 
Janville,  1233  (m). 
Janvrain  (P.-A.),  2,  1208,  1227, 

1233  (III). 


CATALOGUE    DES    MANUSCRITS 


309 


-J  eanson  (M.-L.),  8  (28°). 
'•3'oinville  (de),  voir  Chailloa  de 

Joinville. 
-Joliet,  2. 

Jolivet  (M.-M.),  8  (7<>,  8"). 
^losaphat,  i  (ix),  8  (41°),  58. 
Journaux  de,  un  bourgeois  de 
Chartres,  49,  .*)0  ;  —  Bouvart, 
36  ;  Lecocq,  51  ;  —  Le  jeune, 
26  (XIX);  —  Parrault,  38:  — 
Perterrieu-Lafosse,  ii59;  un 
prêtre  de  Chartres,  1233  (m). 
Jouy,  8  (410). 


La  Bourdaisière  (de),  voir 
Babou  de  la  Bourdaisière. 

La  Chaussée  (Fr.  de),  8  (4'»). 

La  Corbière  (de),  voir  Saiîlery 
de  la  Corbière. 

La  Flèche  (Fr.),  8  i29«). 

La  Fontaine  Ronde,  1194. 

La  Forte  Maison  (de),  voir  Bro- 
chet de  la  Forte  Maison. 

La  Galaisière  (de),  voir  Ghau- 
mont  de  la  Galaisière. 

La  Gastine,  1160. 

Lagrue,  1214. 

La  Guesle,  26  (iiil 

Lair  (J.-L.-C),  25,  26  (v). 

Laisné  (G.),  39. 

La  Loupe,  8  (37")  ;  —  (canton 
de),  5356. 

La  Loupe  (V.  de),  29. 

La  Mairie,  8  (20"). 

Lambert  (G.  et  J.),  43  (xvi). 

La  Mésange,  dons  1209,  1211. 

Lamet  (M.),  8  (12o). 

Langlois,  16  (m). 

La  Rochefoucault  (de),  8  (35"). 

La  Roche -Tillac  (do),  voir 
Poncelin  de  la  Roche-Tillac. 

Larsonnier  (L.),  8  (l2o). 


Latteignan  (de),  8  (5°). 

La  Saucelle,  8  (4°). 

Laval  (J.  de),  43  (xvi). 

La  Vieuville  (Ch.  de),  1160. 

L'Eau,  26  (xv),  5153,  5357. 

ï/eauë  (M.  de),  8  (26°). 

Le  Balleur  (Fr.),  1161. 

Lo  Baveux  (J.),  1160. 

Le  Beau  (Ph.),  8  (24°,  36°). 

Le  Blanc  (M.),  1176. 

Le  Bossu,  26  (m). 

Lebreton,  26  (m). 

Lechenevix,  26  (m). 

Lecocq,  26  (v)  ;  —  œuvres,  2,  21, 

26,  47,  51,  56,  1213, 1222, 1230, 
1233,  5353;  —  copies,  18,  26, 

27,  29,  30,  33-46,  48-50,  1179. 
5155,  5156;  —  dons  par  sa 
famille,  8-11,  14,  15,  17,  18, 
20,  26-51,  55,  56,  58,  60,  1158, 
1179,  1230,  1233,  5155,5156. 

Le  Courtois,  8  (40°). 

Ledoux,  1215. 

Leduc,  26  (v). 

Lefebvre  (R.),  1161. 

Lefèvre,  1  (vi),  26  (m),  53,  56. 

Le  Houssay,  1166. 

Lehr,  1201,  5168. 

Lejeune,  2,  26  (m,  xix). 

Le  Maçon  (J.),  43  (xvi). 

Le  Maréchal,  26  (m). 

Lenfant,  26  (m). 

Lépinois  (de),  2,  26  (m). 

Leprince,  1218. 

Le  Puiset,  1233  (iii). 

Leroux  (abbéi,  1220. 

Les  Autels-Villevillon,  1  (viii), 

5006. 
Lescarbault,  26  (iiO,  1233  (m). 
Les  Chàteliers-Notre-Dame,  21. 
Lescot  (J.),  26  (II,  m). 
Les  Jouetz,  1168. 
Lesné  iC.\  1170. 
Lestrade,  don  1192. 


310  M.   IJ 

Le  Vacher  1227. 

Lo  Vassor  (AJ,  H«6,  H67; 

—         (M.),  H7:i. 
Le  Vayer,  8  (10°). 
Le  Verrier,  1*233  (ni;. 
Lèves,  1190,  1191. 
libraires,  26  (xii)  ;  1230. 
li^ue,  voir  Chartres. 
Liron  (don),  2(>  (iin,  41. 
liturgie,  voir  ( 'hartres. 
Livre  de  Bois,  26  ivii^ 
Lochr»,  5008. 
Lohu  (G.i,  43  (XVI;. 
Loir,  1198,  1199. 
Loiiier  (Saint',  40. 
Longny,  1171. 
Loreau,  26  (iii). 
Lorraine  (Fr.  de),  40. 
Louis  XIV,  1202. 
Lubersîic  (des  -6  (ii). 
Lucquet,  26  iiii). 
Lutz,  1  (Vin,  21. 


M 


nîa(:ons,  26  (xii). 

Maintenon,  26  (vu,  x^ 

maires,  22. 

maisons,  voir  Chartres. 

maladnîries,  1233. 

Mallier  (Cl..,  HH6. 

Malte,  1192. 

Manpit,  26  (V  . 

MarluKié,  1224. 

Marceau,  26  iiii  . 

marchands,  voir  Chartres. 

Marclianil   A.i,  5002. 

Marcilhî   C.\  :i002. 

maréchaux,  26    xii. 

Mar^-on,  1169,    1212,    1233  m  . 

Marh*,   26    .uj.;  —     P.-M.  ,    8 

28"  ;  —   Marii;  Saint-l'rsin\ 

i:»   VII  . 
.Mar(»th'aii.  2t>    v  . 


.\NGLOIS 

Mirlainville,  1  (vu). 

Martin  de  Oallardcm,  26  (v). 

Man-ille-Mautlers-Brûlé ,  i  182. 

Massût  de  Launay   26  (v>. 

Mauduigson  (Fr.-J.),  1161. 

Mauclen\  8  (9°). 

Manger  de  Cr<:^cy  (l\\  8  {33« . 

Marlot  (J.).  8  (1°). 

Meaucé  ide:,  8  (41°). 

Meaux  de  Vallière  idei,  8  il 5°;. 

meiiuisiiTs.  26  (xii). 

merciers,  26  (xii),  1184,  1185. 

Mérinville  (de),  26  (iiii. 

Merlet  (L.),  2,  7,   26  (ix);  5353. 

mérovingien,  1204,  5008. 

Mervilliers,  1233. 

Méry,  1160. 

Meslay-le-(Tronet,  1  ix:. 

mesnagi(»rs  d'Arras,  26  (xvi}. 

Métais,  1  (ix). 

mi'îtéorologie,  13. 

Métézeau,  26  (iii). 

Mézières-en-Drouais,  8  (1°,  2«). 

ministère  de  Tlnstruction  pu- 
blique, 1242. 

Moisant,  26  (v),  32. 

moisson,  1233. 

Montandre  (de»,  8  i3r»oi. 

Montargis,  2. 

Montboissier,  1166. 

Montdoucet,  8  il6o-19«  . 

Montigny   de  ,  8  il8o:,  1182. 

Montlouet,  1  .viir,  1208. 

Montmorency  -  Laval  -de:,  26 
ixr. 

Monlmorillon  (des  1228. 

Mcmtieuil,  1211. 

Morancoz,  I  (viii  . 

Morin,  2,  26  fin,  xvni.,  1173. 

mosaïque  de  Mienne,  1224. 

Moterels.  1168. 

MouIIin,  26  m. 

moulins,  1170. 

Moiissean,  S    .S7''  . 


CATALOGUE  DES  MANUSCRITS 


311 


31uley  (dom),  18. 
musée,  voir  Chartres,  Eure-et- 
Loir,  musée  Condé,  5164. 
musiciens,  26  (iv). 


N 


nécrologe,  1220. 

Neuville  (de),  26  ni). 

Neuville-la-Mare,  40. 

Nicole,  8  (13°),  26  iiiv. 

Niquevert,  2,  2H. 

nobiliaire,  voir  Eure-et-Loir. 

Nogent-le-Phaye,  1219. 

Nogent-le-Roi,  8  (7«). 

Nogent-le-Rotrou,8i20»),  1161, 
1164,  1169,  1173;  —  i  arron- 
dissement de),  glossaire,  21  ; 
questionnaire  archéologique, 
22. 

notaires,  voir  Chartres. 

Norry,  26  (m). 

Notion  ville,  24,  1222. 

numismatique,  52,  1236. 


0;d'\  8  (4«).  1160. 
octroi,  voir  Chartres, 
orages,  12. 

ordo  de  1792,  1233  du', 
orfèvres,  26  (xii). 
Orgemont  (P.  d'i,  1160. 
Orléans,  17,  1156,  1203,  12il. 
Ozeray,  2,  26  (ni). 


pain  bénit,  1180. 
Panard,  26  (m). 
Paragot,  26  (m). 


parclieminiers,  26  (xii). 

Parfait  (P.),  26  (ii,  m). 

paroisses,  voir  Chartres. 

Parseval  (de),  8  (20o). 

Parrault,  26  (v),  38. 

passeports,  1156. 

Patas  des  Mesliers,  1180. 

pâtissiers,  26  (xii). 

patois,  21,  5006. 

Pedoue,  26  (m),  40. 

peintres,  26  (  xiii  )  ;  ~  peinture , 

5002. 
pelletiers,  26  (xii). 
Perche,  20,  21;  —  Perche - 

Gouet,  57. 
Perdreau  (M.),  1203. 
I^érinet,  26  (m). 
Person,  1  (vi),  13,  5002. 
Perterrieu-Lafosse,  1159. 
pestiférés,  26  (xiij). 
Petey,  26  (m). 
Pétion,  26  (III). 
Petit  traicte,  26  (i),  34,  40. 
Phiiidor,  26  (m). 
Philippe    uM.-A.),   8   (Ho);    — 

de  Dreux,  26  (m). 
Pierre.    8    (24%    36°);    —    de 

Chartres,  26  (m). 
pierres   tombales,    1220,    1227, 
■  5001. 

Pinguenet,  46. 
Pintard,  26  (ii),  43  (xviii). 
Pilou,  26  ';v). 
plans,  o6,  1198,  1223. 
Ploteroze  (de),  8  (33°). 
Plume,  26  (v). 
poésies,  2,  5165. 
Poilvillain,  26  (m). 
pompiers,  voir  Chartres. 
Pomponne  (Arnauld  de),  1202. 
Poncelin  de  La  Roche-Tillac, 

26  (V). 
population,  1  (vi). 
potiers  d'étain,  26  (xii). 


3i2 


M.    LANOLOIS 


Poullard(J.).  23. 
Poussemotte,  26  (m). 
PrasviUe,  1215,  5008. 
préhistorique,  1233  (m);  voir 

dolmens. 
Prévost  (Ed.),  26  (l),  34,  40;  — 

-  (J..J.),  8  (250). 
protestants,  26  (xv). 
Providence,  voir  Chartres. 
Prunay-le-GlUon,  21. 
Ptocotrophe,  29. 
Pussay,  1239. 
Puymaurin  (de),  31. 
Puzos,  31. 


questionnaire     archéologique , 
voir  Eure-et-Loir. 


Rabot  des  Portes  (M"»»),  5165. 

Ravault  (G.-R.),  2. 

recettes,  31. 

Recocquillé,  26  (m). 

Régnier,  26  (in). 

Remond,  26  (xiv). 

répertoire  archéologique,  voir 

Eure-et-Loir. 
Renault,  2,  26  (xviii). 
Renou,  8  (12°). 
revendeuses,  26  (xii). 
Reverdy  (H.),  1226. 
Reverseaux  (de),  voir  Gréau  de 

Revcrseaux. 
révolution,  voir  Chartres. 
Revue  Archéologique,  5156. 
Rigault,  8  (15°). 
Robert  fJ.:,  40. 
Rogeard.  -26   v  . 
RoRer  .1.  ,  s   33«  . 
Kossîird    P.-L.i,  116n. 


RosUing,  26  (m). 
Rotrou,  26  (m,  v). 
Rouillard,  26  (m). 
Rouillié,  26  (m). 
Rouvray-Saint-Denis,  1233  (iv). 
Roux,  1179. 
ruches,  1  (vu). 
Rueil,  26  (m). 
rues,  voir  Chartres. 
Russes,  5160;  —  Russie,  32. 


Sablon,  26  (m,  v). 
Saillard  (R.),  43  (xvi/. 
Sailler\'  de  La  Corbière,  8  (38*»). 
Sainctes  (de),  26  (m). 
Salnsot(abbé),  5157,  5354,  5355. 
Saint-Denis-des-Puits,  1160. 
Saint-Etienno-du-Mont,  1207. 
Saint-Jean-d'Angély,  1156. 
Saint-Laurent,  IIW). 
Saint  -  Sauveur  -  Levasville , 

1220. 
Saint- Victor-de-Buthon,  1164. 
Saint-Ursin,  26  (m),  43  (vu). 
Salmon,  26  (m). 
Salomon,  1197. 
Santeuil,  1233  (m). 
Saulnier,  26  (xi). 
Saulnières,  5008. 
Sautton  (E.),  5005. 
Sauvageot  (C),  1233  (m). 
Savart,  35,  43  (viii). 
sceaux,  1204,  1210,  1211. 
Schaffarzek,  1201. 
sciences,  31. 
Ségouin,  26  (m). 
selliers,  26  (xiiV 
Senainville  (de.  8   22%  23«>;. 
Senonchos,  8  :42°-65°\  1156. 
Sin-grnt-Mîirceau,  26  iiii,  xiv  . 
sor^crs,  26   xir. 


CATALOGUE   DES    MANUSCRITS 

\,  26  (xii). 

'Heudicourt,  8  (il°l 
»ir  Chartres. 
»  (III). 

voir  Eure-et-Loir. 
8(100-19»),  1204,  5008, 
9,  2«  (v),    43  (xvii). 


ÀllainvaK  2rt  (v). 

92,  1233,  5008. 

18,  1  (vil,  VIIl). 

3,  voir  Eure-et-Loir. 

Qbassadeur  en),  1202. 

26  (m). 

1,26(111),  1160. 


1190,  1207,  5002. 

re,  26  (xii). 
26  (xii:. 
I  (III). 
26  (XII). 
,  1189;  tapissiers,  20 

.,  26  {XII}. 
183. 

de  1754,  20. 
oir  Chartres. 
26  (m). 

torlées,  26  (viii  . 
T.),  1213. 
»  (v),  29,  46. 
)008,  5167. 
4,  1207,  1225. 
,  26  (XIII. 
6  (III),  5165. 
40. 

•  (J.-Ch.),   1150,  5165. 
26  (III). 
1217. 


313 

Truchis,  26  (m). 

Trudaine,  1162. 

Turgis  Des  Chaises  (de),  8(40*). 

typhus,  31. 


Unverre,  8  (12°). 
Ursulines,  Chartres,  26  (xv) 
Nogent-le-Rotrou,  1161. 


Valainvillc,  1193. 

Valladon,  20  (m). 

Vallée  (L.).  1173. 

Vallis,  26  (iiij. 

Valois  (Ch.  de),  1204. 

vanniers,  26  (xii). 

Variz(»,  5005. 

Vendée,  1200. 

Vendôme,  1150. 

Vendôme  (de),  26  (m). 

Ver-lès-Chartres,  26  (xv),  5008, 

5153,  5167,  5357. 
Verdier  iFr.\  1171. 
Verguin,  20  (m). 
Vérigny,  1100. 
Vernouillet,  54. 
Vert-en-l)rouais,  1209. 
Veuclin  vV.-E.;,  5150,  5100. 
Vialart,  20  (iii!. 
vifrnoble,  1233. 
Villangeart,  1106. 
Villebon,  lioo. 
Villegagnon  (de),  8  (35o;. 
Villetrouvé,  1186. 
Visitation,  26  (xv). 
visionnaires,  20  (vi). 


3ii  M.   LANGLOIS 

Voise,  i2. 

Voves,  1  (vu),  5008  —  (canton 

de),  glossaire,  21. 
Vrain-Lucas,  1233  (m). 
Walras,  26  (m). 


Wldranges  (H.  de),  16. 


YmonviUe,  1214. 


MÉMOIRES    ET   NOTES 

DU  Capitaine  DUPONT,  a  Maintenon 

Naufragé   du   Radeau   de  la  MEDUSE 


PREFACE 


Ces  mémoires  du  capitaine  Dupont,  naufragé  de  la  frégate 
La  Méduse  et  l'un  des  survivants  du  Htidciui  de  la  Méduse, 
qu'illustra  \o  célèbre  peintre  CTéricault,  apporteront  sans 
aucun  doute  des  détails  inédits  sur  ce  naufrage  historique. 

Ces  mémoires,  écrits  de  la  main  du  capitaine  Dupont,  ont 
été  retrouvés  par  nous,  dnns  les  j)apiers  de  la  famille,  Tau- 
thenticité  ne  laisse  donc  aucun  doute  et  les  rend  précieux  au 
point  d(*  vue  historique.  La  première  partie  m'appartient 
ainsi  que  dilférentes  h^ttres  dont,  en  annexes,  seront  repro- 
duits un  ^^rand  nombre  de  passaj^^es.  La  seconde  partie  appar- 
tient à  M.  Quatrebœuf,  de  Nogent-le-Roi.  Enfin,  une  lettre 
écrite  par  son  frère,  Pierre-Noël  Dupont,  est  entre  les  mains 
de  M'**"*  Dupont,  de  Maintenon.  Pour  bien  indiquer  comment 
ces  pièces  nous  sont  parvenues  nous  donnons  ici  la  filiation 
de  la  famille. 


1.  Michel    Hottron,  f^^ 
Marianne  Maillard    > 


I.  Madeleine  Dupont,  née  le 
9  décembre  1772,  épouse  • 
Paul  Hottron 


OUivier  Dupont 
)mmé  le  «  Père 
irette  »,  vigne- 
t  Pierres,  près 
enon ,  épouse 
leine  Jehannetj 


Pierre-Noël  Dupont,  né  le 
12  janvier  1774,  épouse 
Marguerite  Chapet 


3.  Daniel -Gervais  DUPONT, 

né  le  6  mars  1775,  dé- 
cédé le  6  juillet  1850 

4.  Joseph    Dupont,     né    le 

5  mars  1777,  décédé  le 
2  février  1778 

5.  Marie  Dupont 

().  Marie-Jeanne  Dupont,  née 
en  1781,  décédée  le  13 
septembre  1863 

7.  Marie-Louise  Dupont,  née 
le  14  juin  178:3,  épouse 
François  Lecœur 


I  2.  Madeleine-Marie  Hc 

épouse  Jacques-Fraa|ri 
Druyez 

1.  Pierre-André  Dupont^  l| 
Louise  Hottron 


2.  Marguerite   Dupont,  4| 
Anthoine  Gauthier 


Capitaine  retraité.  Nai 


François  Lecœur, 
Adélaïde  Riot 


V'- 


Henri    Lecœur ,     êj 
Madeleine  Corboniiofl 


/.«.•?  noms  soulignés  sont  ceux  des  passée 


aise  Hottron ,  épouse  i  Marcel  Deschamps,  épouse  J  Louise  Descharaps,  ép. 
terdinand  Desclianips  \     Marceline  Duval  )      Georges  Mithouard. 

n.  Paulin  Gobert. 

I  1.  Louiso Hottron, épousoX.  <2.  Juliette  Gobert. 
lis  -  Michel     Hottron  ,  )        Gobert  (  i^.  Emile  Gobert. 

pouse  N.  J2.  Marcel  Hottron 

f  .S.  H(mri  Hottron 

/  1.  Palmyre  Hottron,  épouse 

\        Jules  Auger 
icainottron,épouseN.  j-j.  Marceline    Hottron,  »''p. 

[        Jules  Lhomme 
itorine  Druyez,  épouse  \  Albert  Vanmacher,  épouse 
'élix  Vanmacher  1     Eugénie  Landurié 

irles   Druyez,  épouse  j  Emile  Druyez,  ('pouse Marie 
éraphine  Berjault         (        (,'anus 
)hie  Dupont,  décédée 
émio  Dupont 
rie  Dupont 

toine  Gauthier,  0^.  N.  |  "^^'^^'^  !:''";.'!r"  •  ^'l'""^''^  i  V  "^""  'l^""!!^- 
^         f     Esther  Houtillier  (2.  Louise  Boutillier. 

la Gauthier, ép.  Louis- i  „         /i    ,     i      /.   -      x^     (  l.Gabrielle  Quatrebœi 
heodore  QuatreboMit    (  ^  '    ^  (2.  Maurice  Quatrebœu; 

/l.Léontine    Petit,   épouse  Ur    3  i  •       m  i 

)hie  Gauthier ,  épouse  \        Ix.nnar.l  Turquot  \  ^ï<">^leleine  Turquet. 

réon  Petit  j 2.  Marie  Petit,  épouse  Paul 

'        Goupil 

Méduse,  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur. 


lirée  Lec(eur,  épouse  l  Marie  Loroy,  épouse  Henri 

ilrien  Leroy  j         Fourmilleau 

ile    LecoMir,    épouse  j  Eugénie    LecoMir,    épouse  i  L  Emile  Coulon. 

Jicia  Ménager  (        Alphonse  Coulon  )  2.  Alice  Coulon. 

we /.eett?M/\  ép.  Juliette  ll.Georgette  Lecœur 

<ebeaux  j  2.  Henri  Lecœur 

ttnuscrits  du  capitaine   DUPOXT, 


318  MÉMOIRES     Dr     CAPITAINE    DITONT 

Ces  inôinoires,  dont  la  rédaction  définitive  est  un  peu  pos- 
térieure à  184;i.  puisque  dos  particularités  do  cette  époque  y 
sont  indiquées,  sont  la  reproduction  de  petits  cahiers,  dont 
un  est  entre  nuîs  mains,  qui  sont,  surtout  pour  la  première 
partie,  presque  des  notes  d'étapes,  ils  sont  très  simplement  la 
relation  de  la  vie  d'un  modeste  et  brave?  soldat,  fk-ritc  par 
hu-mrinr,  presque  au  jour  le  jour,  pour  charmer  sans  aucun 
doute  les  longs  séjours  dans  les  colonies,  sa  captivité  en  An- 
gleterre et  la  monotonie  des  longues  traversées  qu'allon- 
geaient troj)  souvent  les  vents  ccmtraires,  ou  les  inconstances 
des  océans. 

Ces  mémoires  sont  divisés  en  deux  parties  : 

La  première  partie  comprend  le  récit  de  ses  étapes,  voyages 
et  campagnes  depuis  son  engagement  volontaire,  contracté 
le  I"''septembre  1792,  jusqu'au  7  juin  1811,  date  de  son  retour 
d'Angleterre  où  il  (Hait  prisonnier  de  guerre  depuis  4  ans  — 
puis  une  deuxième  campagne  à  la  Guadeloupe  et  son  second 
retour  en  France  en  novembre  1815. 

La  deuxième  parties  relate  son  voyage  au  Sônoijnl,  son  nau- 
frage sur  la  iWduso  j)uis  sur  le  Undenu  près  du  Banc  d'Arguin 
et  enfin  sa  campagne  au  Sénégal,  d'où  il  revint  en  France  le 
28  janvi(»r  1817,  après  vingt-cinq  années  passées  au  service 
de  la  France,  sous  trois  gouvernements  successifs  avec  un 
inaltérable  dévouement. 

Pendant  ces  vingt-cinq  années,  il  parcourut  la  France  du 
nord  au  sud,  de  l'est  à  l'ouest,  par  des  marches  et  contre- 
marches imposées  par  les  circonstances  de  la  guerre  ;  il 
erra  (^t  vogua  sur  l'Atlantique  au  gré  des  vents  et  des  hasards 
des  guern^s  maritimes  d'alors,  soutenues  toujours  contre  nos 
ennemis  séculaires,  les  Anglais,  et  à  travers  mille  tlangers,  à 
chaque  instant  côtoyant  la  mort. 

Son  père  lui  avait  fait  donner,  ainsi  qu'à  son  frère  Pierre  Du- 
pont, engagé  volontaire  comme  lui  et  qui  lit  la  campagne  d'Ita- 
lie, une  certaine»  instruction,  grâce  ii  laquelle  il  pul  devenir 
capitaine  dans  linfanterie  de  l'aniKH?  coloniale  de  Ti^poque. 

Le  capitaine  l)ui)ont  avait  soin  d'ailhuirs,  au  fur  t;t  à  me- 
sure de  son  élévation  en  gra(l(^  dans  les  moments  de  loisirs 
laissés  par  le  service,  tl'augmeiiter  son  bagage  scientifique  et 
littéraire  :  c'est  ainsi  (pi'il  mil  à  prolii  sa  captivité  on  Anghv 
terre  pour  s'assimiler  la  langue  du  j)ays  et  su  perfectionner 


MKMOIUKS     Dr     CAPITAINK     DIPONT  310 

dans  rétude  de  la  langue  française  et  de  l'histoire.  Aussi  Ton 
pourra  voir  que  la  seconde  partie  des  mémoires  est  bien 
mieux  écrite  que  la  première,  c'est  que  son  instruction  s'était 
perfectionnée. 

Ses  notes,  prises  au  cours  de  ses  nombreux  voyai^^es  sur 
terre  et  sur  mer  et  dans  ses  séjours  aux  colonies,  sont  émail- 
lées  de  remarques  judicieuses  de  tout  ordre,  qui  décèlent  un 
remarqualde  esprit  d'observation.  Une  des  choses  les  plus 
intéressantes  que  l'on  y  trouvera,  c'est  la  peinture  de  l'homme 
par  lui-même  sans  qu'il  le  cluTche. 

Les  qualités  qui  se  détachent  dans  le  ré<-it  qu'on  va  lire 
sont,  chez  le  soldat,  le  courage,  le  sang-froid  et  la  discipline. 
Cet  homme  est  resté  p(*ndaut  20  ans  anx  colonies  sans  revoir 
sa  patrie  et,  dansson  récit,  jamais  une  plainte!  Chez  le  citoyen 
son  amour  pour  la  Patrie  qu'il  servit  sous  la  I*rcnnrrc  Urpii- 
bliquc,  i)uis  sous  l'Empire  et  sous  la  royauté,  avec  un  égal 
dévouement,  ({uelleque  fut  la  devise  inscrite  dans  les  plis 
glorieux  du  drapeau  de  la  France. 

E.  L. 

ÉTATS  DE  SERVICES,  (V\MPA(1NES  ET  ACTIONS 

Pour  donner  une  idée  nette  de  ce  qu(>  pouvait  être  la  vie 
militaire  d'un  sohlat  au  début  de  ce  siècle,  nous  résumons 
sous  celte  forme,  celh^  du  cai)itaiiie  Dupont  *. 

Gervais-Daniel  Dupont  était  fils  de  Pierre  Dupont  et  de 
Marie-Madeleine  Jcannet,  domiciliés  d'abord  ii  Pierres,  puis 
àMaintenon  (Eure-et-Loir;  ^ 

il  naquit  à  Picores,  près  Maintenon  le  0  mai  1775.  1776 

Il  s'engagea  avec  son  frère  aîné  Pierre  I)ui)()nt  le  P"*  sep- 
tembre 1702  ;  il  (Hait  âgé  de  17  ans. 

Il  fut  promu  Caporal  le  12  niai  171)3  (2!î  prairial  an  I) 


*  Ol  rlat  «le  siTvin»  est  tiré  du  prlit  rallier  où  !«•  Caiiitainc  l)ii|)()iit  inscri- 
vait ses  noies. 

^  tAtrail  <I(*  haptènir  de  riervais-Paniel  PupiMil  :  «  Lan  mil  sc|)t  rcnt  soixanle- 
»  quiiiz«*,  le  six  mai,  il  a  rlr  haplisr  jiar  moy  sonssijinr,  (jcrvais  lUniid,  «lu 
»  l(^^itiIlle  mariage  de  Pierre  Dupont  v\  «h*  .>lad«'l«'in«'  Jeahemu'l,  ses  |>«''r«'  «'l 
>  mère  ;  son  parrainl  Daniel  Dupont,  sa  marraine  Marie-Louise  Viemiois,  qui 
»  ont  sigiié  l«^  présent  acte  ».  Sii,MR*  :  Daniel  Dup«Hit,  Mari«*-Louise  Vieimois. 

ESNAULT,  Curé. 


^ 


MO  MKMOIRKS     DU     CAPITAINE    DUPONT 

Sergent  le  l*""  vendémiaire  an  III 

Sous-lioutenant  le  15  prairial  an  IX 

Lieutenant  à  la  00*  demi-brigade  le  4  thermidor  an  XI 

Capitaine  sur  le  champ  de  bataille  le  3  février  1810. 

11  fit  en  France  les  campagnes  de  1792-1793  (an  II  an  IlL  X  ^V^ 
contre  les  Vendéens  et  les  Chouans. 

En  l'an  III  il  fut  envoyé  à  la  Guadeloupe  sur  la  gabarr»'''"«'re 
Lu  \ornwii(Ie  et  contribua  à  Toccupation  ou  k  la  défense  cfc^  de 
cette  île  contre  la  flotte  anglaise  de  l'an  III  à  Tan  XII  de  H  ^  ^^ 
république,  1800,  1807,  1808,  1800  et  1810  de  TEmpire. 

Le  (>  février  1810,  le  gouverneur  de  la  Guadeloupe  ayair»  -^^n 
capitulé,  il  devint  prisonnier  de  guerre  des  Anglais  et  fiijp'^f" 
interné  en  Angleterre. 

Rentré  en  France,  le  7  juin  1814,  il  fut  placé  dans  un  de-^  H^ 
trois  bataillons  supplémentaires  du  62^  de  ligne  à  destinatior  <i:>  -oi 
(le  la  Guadeloupe  et  embarqué  le  22  novembre  sur  la  Supcrbt^  ^J%Mt 

Rentré  en  France  le  17  octobre  1815,  il  fut  licencié  sj  .0:^  a 
Havre  le  5  novembre  1815. 

Rappelé  par  lettre  ministérielle  le  2  mai  1816,  pour  servi  i  ^^^ 
dans  le  bataillon  du  Sénégal,  il  fut  embarqué  le  7  juin  18U  JI  ^1 
sur  la  frégate  Ln  Méduse  qui  fit  naufrage  sur  le  Banc  d'Arguii  M  mau 
le  2  juillet  1810  et  dcharqué,  si  Ton  peut  s'exprimer  ainsi,  su .«l^^u 
le  Radeau  le  5  juillet. 

11  séjourna  12  jours  sur  le  Radeau  de  la  Méduse  et  fut  re^i>Te 
cueilli  le  17  juillet  par  le  brick  YAvgus  avec  quatorze  de  se^^^^^e 
compagnons  encore  vivants  sur  environ  vont  cinquante  qiLr  M^^ 
avaient  été  déposés  sur  cette  fatale  machine. 

I)(''bar(iué  au  Sénégal,  il  fut  (Mivoyé  au  camp  de  Dakar,  puî  M-J  *\ii 
il  (Joréo  en  qualité  de  commandant  de  l'ile,  par  M.  Schiualtic^  Jtz, 
gouverneur  du  Sénégal  le  20  novembre  1817. 

Mais  les  douleurs  causées  par  les  souffrances  de  toute  e-^^  es- 
pèce, endurées  sur  le  radeau,  avaient  altéré  sa  santé  ;  il  fr"i-  fut 
forcé  trinterronipre  sa  carrière  militaire. 

Il  fut  réformé  le  28  janvier  1817;  il  rentra  en  France  et  *j^  à 
Maintonon  le  14  février  1817,  oîi  il  vécut  de  sa  retraite. 

11  fut  adjoint  au  maire  de  cette  ville  et  capitaine  de  /a 

garde  nationale  en  1848,  bien  qu'âgé  de  75  ans  *. 


*  Siiii   iicvni    Pini't'    I)ii|miiiI,    prn*   <l«'s   (IriiKu^rlIes    Diipdiit    <'noon* 
t.ililt'^,  rliiil   Miiis-liriilriiiMll   poiii'  |r  s«'l\i(»'  aclif. 


MPMOIRKS    Dr   CAPITAINE    Dl'POXT  :V1\ 

11  mourut  lo  0  juillet  \Ky()  et  il  rojxjsr  dans  lo  ciuictièro  (k; 
Maintenon  aux  (-(Mes  de  sa  sd'ur  Marie-Jeanne  qui  partagea 
î<a  retraite. 

Sur  sa  tombe  on  lit  cette  inscription  : 

A  LA  MKMOIKE  DE 

G  E  R  V  A  I  S     I)  A  N  I  E  L       I) UPONT 

CAPITAINE    HETKAITÉ 

CHEVALIER  DE  LA   LÉ(;I0\   D'UONNEL  R 

ET  LIN   DES  NAl :FRA(;KS  DE  LA  MÉDUSE 

DÉCÉDÉ  LE  «i  JUILLET   18:,0 

DANS  SA   :<;    ANNEE 

Une  croix  de  la  Légion  d'honneur  est  sculptée  sur  la  pien*e 
qui  recouvre  la  dépouille  glorieuse  du  capitaine  Dupont. 

E.  LEC(Ern,  fun  de  .sv's  jn^tits-nrvcnx. 

Le  naufragcMle  la  Méduse  arriva  kr^  Juillet  1S1(>.  Lesi)arents 
le  connurent  le  V2  sej)tenil)r(»  par  l(»s  journaux  et  crurent  que 
le  capitaine  Dupont  avait  p('ri,  mais  dès  le  lendemain  L*>  le 
rapport  du  chirurgien  Savigny  l'ut  publié  par  les  journaux 
qui  donnèrent  les  noms  des  (juinze  survivants  du  radeau.  De 
roxtrênie  attliction  ils  passèrcMit  ii  la  joie.  Ce  renseignement 
«st  donné  par  une  lettre  que  son  Irèn?  lui  ('crivait  kï  7  oc- 
tobre 1810,  qui  est  entre  les  mains  de  M"*^^  Dupont  et  que 
nous  sommes  heureux  de  pouvoir  publier. 

.1  Monsi(uiv,  Monsieur  un *0\7\  (ln})itnino 
nu  lint'*"  (lu  Sruê(jnL  nu  Sênèijnl 
A  f'rif/uc, 

.Maiiil(Mi..ii,  7lT'*  ISIfi. 

Mon  cher  frère, 

^ous  venons  de  recevoir  ta  lettre  du  20  juillet  dernier  où  nous 
"trouvons  le  récit  de  tes  malheurs,  mais  nous  les  avons  appris 
^•***  lo  12  sepkMnbre  par  le  Journal;  le  l'"'"  nous  mit  dans  la  plus 
ri*îi.iide  afîliction,  voyant  que  sur  li-7  hommes.  15  seulement 
'-'^"«^it  échappé  au  nauffrage,  nous  t'avons  eru  du  nombre  des 
nc3rts,  mais  le  lendemain  à  2  heures  du  matin,  M.  Ameline,  di- 
'^cteur  de  la  poste  aux  lettres  vint  chez  nous  avec  le  journal  du 

T.  XIII,  M.  21 


322  MEMOIRES  DU  CAPITAINE  DUPONT 

13  septembre  ou  étoit  encore  le  rôcit  du  naufîrage  de  la  i^*  " 
duse  fait  par  M.  Savigni  second  chirurgien  à  bord  de  la  frég^'  \ 
son  rt>cit  est  très  détaillé  et  finit  pîir  donner  les  noms  des  15  ^^^ 
ont  échappé  avec  lui.  De  la  douleur  ou  nous  étions  nous  passaïf"^^^^ 
à  celui  dt?  la  joie  en  voyant  ton  nom  en  tète  des  sauvés.  Ce  mC^  '^^" 
sieur  te  fait  figurer  3  fois  :  la  l"^®  il  dit  que  les  soldats  se  voytr^^^^^^ 

perdus,  se  mirent  ci  boire  jusqu'à  perdre  la  raison,  portèrent!' ^^' 

tention  de  se  défaire  de  leurs  chef  et  de  détruire  le  radeau  en^  "^ 
par  suite  vous  en  vintes  à  un  combat  gai ,  que  le  mat  se  brisa  -^  ^^ 
peu  s'en  fallut  qu'en  tombant  il  ne  cassa  la  cuisse  au  Capilai  -•^^^^ 
Dupont,  que  tu  fus  Jette  à  la  mer  par  les  soldats,  qu'eux  te  re— ^^=^^i' 
rèrent  et  te  mirent  sur  une  Barrique  d'où  tu  fus  arraché  par  LK^  ^^^ 
séditieux  qui  voulurent  te  crever  les  yeux  avec  un  canif  ;  q  _^B"^ 
dans  ce  combat,  il  y  eut  (>0  à  05  h®»  qui  perdirent  la  vie,  un  tit^-^ers 
tués  et  les  2/3  noyés  de  désespoir. 

La  2"  fois  il  dit  :  que  le  17  au  matin  le  Capitaine  Dupont  jettaB^ssant 
ses  regards  sur  l'horison  apperçut  un  navire  et  nous  rannon^:~~Mîça 
avec  joie,  mais  que  le  nîivire  disparut  un  instant  après,  et  la  ^F=t  3^ 
fois  il  te  met  en  tète  des  sauvés. 

Toi  mon  cher  frère  tu  nous  dis  que  s'est  ton  S.  Lieut^*  qui  a  •^  tué 
le  malheureux  soldat  qui  vouloit  te  crever  les  yeux.  Ce  monsic^  -cur 
mérite  de  la  part  de  toute  la  famille  la  plus  grande  reconnc^^ois- 

sance,  dis  lui  qu'un  tel  Bienfait  ne  s'efiacera  jamais  de  nog )irc 

mémoire  ;  nous  serions  bien  aise  de  connoîtrc  son  nom  et  î^=-  son 
pays,  nous  faisons  des  vœux  pour  qu'il  soit  du  nombre  der  — »  15 
échappés  du  naufiVage. 

A  combien  d'épreuve  avez  vous  été  mis  mon  cher  frère  JL-J^en- 
dant  votre  séjour  sur  le  radeau,  il  paroit  d'après  le  récit  mentio^^né 
cy  dessus  que  vous  officiers  vous  aviez  à  lutter  contre  les  ^*ie- 
ments,  et  contre  ses  furieux  qui  vouloit  vous  jetter  à  la  laner, 
Cette  idée  nous  fait  frémir,  il  faut  que  la  providence  vous  ait 
regardés  en  pitié,  puis  (jue  vous  avez  échappé  et  que  ses  mal 
intentionnés  ont  péri,  eux  ([ui  étoit  en  très  grand  nombre  coi^tre 
vous. 

Il  n'y  a  personne  en  voyant  le  récit  de  vos  malheurs  qui  no 
soyent  attendris  Jusqu'aux  larmes,  tous  ces  Messieurs  de  Muin- 
tenon  avec  qui  tu  as  passé  rhiv(»r  y  ont  pris  beaucoup  de  pai't, 
et  m'avoit  prié  aussit(H  que  J'aui'ais  reçu  de  tes  nouvelle  de  It*"''^ 
en  faire  part.  J'ai  été  chez  MM.  Le  maire,  le  juge  de  paî^'» 
M»-  Chyn,  M»-  le  Curi',  dwz  la  fainillr  hottron  et  chez  M»"  Rabour- 
din  et  toute  notre  famille  qui  monts  tous  chargé  de  t'assurer 
leurs  amitié  et  respect  aussitôt  que  M»"  (iasparcl  vit  ton  nom  î^ur 
le  récit  il  nous  le  lit  din»  ei'oyant  nous  l'apprendre. 

11  faut  à  présent  que  Je  te  i)arle  do  nouvelles  du  pays.  noTi^ 


MÉMOIRES   DU    CAPITAINE   DUPONT  323 

avons  eu  une  année  très  humide  nous  nuvons  fini  de  ramasseï 
les  Bled  que  le  3  octobre  encore  il  y  a  des  pays  qu'il  y  en  a  en- 
core. Nous  n'irons  en  vendanire  (lu'àla  fin  de  ce  mois,  encore  que 
la  vendange  mûrisse  il  y  en  aura  Bien  moitié  nioinscjue  l'an  passé. 
Je  finie  mon  cher  frère  en  te  souhaitant  une  bonne  santé  el 
suis  avec  amitié  ton  frère 

Dupont. 

Toute  la  famille  te  font  bien  des  compliments. 

M**  les  officiers  en  retraite  à  Maintenon  m'ont  charp^é  de  t'assu- 
rer  lours  amitié. 

J*ai  p""  nouvelle  à  t'apprendre  ([ue  Le  Co'ur  (*st  pèxe  de  deux 
gansons  à  présent. 

II  y  a  un  Jeune  homme  de  (Miartres  ([ui  faisait  partie  de  votre 
Bat""  il  étoit  dans  h^s  chalouppes  et  il  a  écrit  à  ses  parens  depuis, 
en  faisant  nuMition  de  votre  naulVra^e. 

Le  12  Juillet  nous  étions  à  la  noce  de  Cadet  Beaurain,  il  est 
marié  a  une  fille  de  la  Brouelle  de  St  Martin,  ainsi  tu  vois  qu'à 
cette  époque  il  y  avait  difierence  entre  toi  et  moi. 

André  Lamarre  est  marié  à  une  fille  de  defVunt  Gascoin  Cadet 
qui  étoit  de  son  vivant  serrurier  h  ManittMion. 

Le  Capitaine  Dupont  avait  écrit  plusieurs  fois  (mi  France 
du  Sénégal.  Nous  trouvons  sur  le  petit  cahier  où  il  (écrivait 
ses  notes,  1"  2,  r". 

Écrit  en  PYance  de  l'iinpilal  '(le  Saint-Louis)  le  20  Juillet: 
t^crit  en  France  le  IS  octobre  181()  ;  écrit  le  lî)  novembre, 
Scrit  au  maire  de  chez  moi  le  20  Janvier  1817  ;  écriten  France 
e  15  mars.  MalheureusenuMit  aucunes  de  ces  lettres  ne  nous 
sont  parvenues. 

NOTA 

Toutes  les  divisions  en  chapitres  et  paragraphes  ne  sont 
pas  dans  le  manuscrit,  nous  les  avons  mises  ])our  faciliter  la 
lecture. 


324  adblOIBBS  DU  CAPITAUfE  DUPOKT 


PREMIÈRE  PARTIE 


GUERRES  EN  VENDÉE  ET   AUX   ANTILLES 
179â. — La  Patrie  est  en  danger. 


§  !•'.  —  DÉPART    POUR   L'ARMÉE 

1792.  I.  —  Premièrai  Mapes.  —  Je  suis  parti  de  Maintenon,  le 

La  Palri6  est  10  septembre  mil  sept  cent  quatre-Tingtrdooze  *.  J^avals  à 
ea  daager.  cette  époque  dix-sept  ans  et  trois  mois.  Nous  avons  eu  pour 
première  étape  Rambouillet.  Ou  m'a  fait  compier  depuis  maa 
service  du  premier  septembre  parce  que  le  b^ailhm^  c'éiaii  le 
i?"*  d' Eure-et-Loir,  avait  été  formé  à  Chartres  le  /•'.  Nous 
avons  été  à  Versailles.  On  nous  a  fait  coucher  dans  une  Êjglise. 
Nous  avions  pour  lit  des  planches;  ce  qui  était  bien  dur  pour 
de  jeunes  soldats.  Le  lendemain  à  Paris,  ou  nous  avons  resté 
cinq  jours.  Logé  dans  un  hôtel,  nous  étions  six  logés  en- 
semble, où  j'ai  été  bien  traité,  la  ville  de  Paris  nous  donnoit 
quarante  sols  par  jours,  parce  que  nous  étions  du  pays  de 
Monsieur  Petion  qui  était  maire  de  Paris  à  cette  époque 
là  '.  J'aurais  bien  voulu  y  rester  plus  longtems. 

A  Lagny,  il  y  a  une  belle  fontaine.  G*est  à  Lagny  que  j'ai 
commencé  à  apprendre  l'exercice.    • 

Créc}\  logé  à  la  ferme  du  château,  nous  y  avons  resté 
quelque  tems. 

*  Il  sVii^aiiea  au  iiRinieiit  do  U  nrqiiisilioii  rêvuhitîoiiiiaire  iialîoDalf  àa 
:Î3  août,  eti  iiiéiiH*  teni|is  <^iie  >itii  frviv  qui  devint  par  b  suite  j«i|rpnt-aiajor 
(N-iidaiil  la  i;un}M];ii<'  il  Italie.  iii;ii>  fut  ivlomu'  à  cause  de  sa  niauVaise  den- 
tjtiuii  qui  iir  lui  |Tniirlt.i!î  piii^  ti.-  lirrhiinr  l»s  cailouches  ni  de  maii^rr  du 
bisiuit. 

-  IVliuu  iiil  iiyiiiuit-  |iitMJiia  \iv  la  ù«!i\rnliuii  iialiLUiale  ti\*i<  ji•ur^  a|irr>. 


MKMOIRES  Dr    CAPITAINE  Dt'PONT  325 

Knsuite  nous  avons  ('tô  à  Moaux  pour  lormor  lo  1"  batail- 
lon du  ré«j;im(Mit  do  la  Réunion;  nous  étions  lo^j^és  dans  le 
Couvent  abandonné  dos  Visitandincs.  C'est  à  Moaux  que  j'ai 
bii    ilo  la  bierro  pour  la  T"  l'ois. 

I'3ii  suite  il  (.'bossy,  village  au-dossus  de  Moaux.  de  là  J'ai  1793. 
ol3tc*iiu  une  porinission  ])Our  vcMiir  ;i  Maintenon.  Passé  à 
Clri^-ce,  Paris.  Versailles,  Renil)ouillot.  Épornon  ot  Maintenon, 
^^^^  j'î-ii  ('i(' pn'venuii  la  lindeJanvioi'(iu(^le  bataillon  qui  vonoit 
<i<>  IXleaux  so  rondoit  sur  les  côti^s  do  Cliorbouru*  pour  y  tenir 
î^i'ïvii  ison  ('t  quo  Jo  Ic^  n^joindrois  ii  Passy  '. 

l^ii  ni  do  MaintiMion  le  doux  iV'vrior  (ITîKîi,  par  Bù  ot  Passy. 
Lo  londeniain  ii  Kvroux;  J't'tais  loi^^c'  chez  un  tanneur  riche. 
I-o  >4iirlendoniainà  H(\iumont-le-Ro;4'or.  Hornay  séjour,  J'étois 
^'11  o <>!»(»  logé  chez  un  tanniMir  nouvollcintMit  marié.  .T'ai  été 
tï^^î^îs    mal. 

^  -î  jsioux,  Ari^^ontan,  CacMi,  j^rando  \  ilb?  cajàtah^  du  Calvados, 

^  ^^*t.  lii,  oii  J'ai  vu  losproniiors  bàtiuKMis  ii  voiles.  Bayeux  nous 

•^'  *^^'c)ns  ou  s(\jour  (U  nous  y  avons  l'ait  ui'andoniont  h"  mardi 

^^'*^^  -  Saint-Lô,  ciK.'r-liou  du  dc'pnrtomont  d(î  la  Manche,  Caren- 

*'*^"^  -►   Talognos,  nous  y  avons  resté  (piinzo  Jours.  La  Hougue  le 

[^  Hiars  .1708)  nous  étions  casornf's  au  fort,  c'est  là  oii  J'ai  vu 

*ï*oi-  i(»  premier  couj)  do  canon.  Saint-Vaast,  ou  J'ai  été  lait 

^**-I><>ral,   le  '2'A  Prairial,   ])r(»mièr(î  aiUK-o  do  la   République 

•    ^    mai  170:5;.  Barllour  potil  port  do  mer,  L'ile  Cathiou  Tort 


^^vironné    d'eau    à  In   mar(''e  Iiaut(N  Saint-Vaast,  parti  le 
■"■^  Octobre  môme  anm 
^Werre  aux  royalistes. 


■"■^  Octobre  môme  année  pour  aller  dans  la  Vendée  Taire  la 


II.  -  Campagne  contre  les  insurgés  Bretons.  —  A'alognes. 
-Hrantan,  Coutancos,  (rran\  ille,  jiort  do  mer  qui  envoie^  beau- 
coup do  navires  sur  le  Banc  de  Terre-Neuve  i)our  y  l'aire  la 
lK'ch(^  de  la  moru(\  c'est  i\  (Jranville  (pie  J'ai  manjré  dos 
hiiitres  pour  la  première  fnis.  Avi'anch(*s,  s('Jour.  Mortain, 
àSaint-Hilaire  -,  Fougères,  oii  nous  avons  eu  la  pn^mière  all'airo 
avec  l'armée  royalisl(».  Rennes,  belle  ville,  capitale  do  la 
Bretagne,  population  •',...  habilans.  Nous  y  avons  resté  quel- 
ques Jours.  Saint-Aul)in,  Antrain,  Fouprères  '2'  l'ois,  Antrain 

'  Pacy-sur-Eun». 

2  du  Harcoufl. 

3  lUmble. 


32r.  MÉMOIRES  Dt'   CAPITAINE  DUPONT 

iilein,    Pontorson,    Dol,    oii  nous  avons  eu    une   secon^^^ 
alFairo  avec  les  Vendéens  *,  Pontorson,  où  en  sautant         ^'^ 
rivière,  je  suis  tombé  dans  Peau,  je  m'y  serois  noyé  sans  i..--^^^ 
caporal  des  j^^renadiers,  nommé  Marchand,  qui  m'a  retiré  ^^^^^ 
me  prenant  par  le  collet  de  mon  habit.  Avranches  où  noi.-^'"^ 
sommes  rc^stés  plusieurs  jours  à  nous  remettre  de  nos  Um-  '=5-îi- 
tigiies.    Anirain,    Rennes,    jmur    la  2*   lois,    pendant  qu-^-^^ 
nous  y  étions  le  feu  a  été  mis  à  l'église  Toussaint  où  étoien^^    *^ 
les  chevaux  de  l'artillerie,  une  partie  ont  été  brûlés,  heu^c:  i- 
reusement  que  les  maisons  qui  avoisinoient  l'église  ont  ét^     ^ 
l)réservées. 

III.  —  Campagne  contre  les  Vendéens.  —  Chanteau-Briant 
Coudé,  Angers,  capitale  de  Maine-et-Loir.  Nous  avons  lai 
lever  le  siège  de  la  ville  qui  était  attaquée  par  Parmée  roya 
liste  qui  la  serroit  de  près.  Suette  -,  Beaugé,  Clayc^.  Nou 
avons  attaqué  Parmée  royaliste  pendant  qu'elle  voulait  fair< 
le  passage  de  la  rivière  lo  Loir,  à  la  Flèche  *,  Nous  étions 
sous  les  ordres  du  général  Vasterman.  La    Flèche,  Foul- 
letourte,  au  Mans,  dans  la  forêt  de  sapins  étant  en  tirailleurs 
nous  avons  commencé  Pattaque  ^,  ensuit<î  le  corps  d'armée 
du   général  Tilly  a  chargé  en  masse  et  a  chassé   Parmée 
royaliste  du  Muns,  (jui  a  été  mise  dans  une  déroute  complète. 
Le  surlendemain,  nous  sommes  partis  du  Mans  par  la  route 
(le  Laval,  mais  étant  à  peu  près  à  quatre  lieues  on  nous  a 
fait  prendre  une  autre  route  qui  nous  a  mené  à  Sablé.  C'est  à 
Sablé  que  j'ai  mangé  du  pain  de  pomme  de  terre  et  que  je 
Pai  trouv(''  bon  —  La  Flèche,  iHirtal,  Suette  et  Angers.  Je 
m'y  suis  bien  reposé  de  mes  fatigues,  pendant  un  mois  que 
nous  y  sommes  restés.  C'est  à  Angers  la  première  fois  que  je 
suis  allé  au  spectacle. 


^  (VHini  \o  23  novfinbrr  —  CVst  dans  cptte  iouméo  que  mourut  criblé  de 
coups  eu  onihrassaiit  sa  cocarde  tricolore  le  jeune  Barra  dont  le  corps  fut  trans- 

poilr  au  rantln'on. 

'  Seiches. 

*  ('.nnunjni/|ps  p,iv  Laroclipjacquflin. 
'  Mnrr«';ni  rr»niiniunliiit  en  rliel. 


> 


MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT  327 

IV.  —  Retours  offensif  des  Vendéens  à  la  suite  des  noyades  1794. 
de  Carrier.  —  Brissac,  dans  les  pnMiiiers  jours  de  lévrier, 
Chollet,  Mortatjrne^  — Un  dépôtm'étantvennaux  oreilles  et  le 
batîiillon  pariant  pour  les  herbiers.  J'ai  été  envoyé  iiChollet. 
Le  lendemain  de  mon  arrivée  à  l'hôpital,  on  vint  me  prévenir 
qu'il  partoit  h»  même  .jour,  un  convoi  de  malades,  pour  Sau- 
niiir,  qu'il  ne  tenoit  qu'à  moi  d'en  faire  partie,  mais  dans  la 
nuit  mon  dépôt  avoit  crevc'»  et  me  trouvant  mieux  j'ai  renier- 
<^i<^,  et  j'ai  bien  l'ail  parce  ([ue  le  convoi  a  été  égorgé  sur  la 
route.  Kn  sortant  de  l'hôpital  j'ai  resté  à  Chollet  en  con- 
valescence* (Ml  attendant  le  bataillon  (jui  devoit  y  revenir. 

QiKïlques  jours  ai)rès  le  retour  du  bataillon,  l'armée  roya- 
listes   est  venue  nous  attaque»!'  et  nous  a  chassé  de  Chollet, 
noiiji  avons  l)attu  en  retraite  à  travers  champ;  mais  moi  qui 
^ioit  encore  convalescent,  je  n'ai  pas  pu  suivre  la  colonne  et 
J^  iixc  suis  traînois  comme  je  pou  vois  en  enfonçant  dans  les 
tt>r*r*^*j,  Tabourées  j'usqu'à  mi  jambe.  Je  me  croyois  bien  perdu, 
^^ii  1^  t  a  bout  de  mes  forces,  je  me  suis  détourné  et  j'ai  apperçu 
"'^      c:ravalier  de  l'armét^  royaliste*  qui  avoit  arrêté  un  volon- 
taix^ci  (le  notre  colonne.  Je  me  suis  dit  :  il  va  le  tuer  et  après 
^^    î^ora  mon  tour,  je  pensais  bien  à  nu)n  fusil,  mais  il  ne 
^  ^^lixit  rien  ;  alors  je  me  résout  -  à  toujours  marcher,  croyant 
^\  ^l"Xaque  instant  recevoir  un  coup  de  sal>re  sur  la  tête.  Quand 
J  Gui     traversé  la  pièce  de  terre,  j'ai  trouvé  un  grand  fossé 
cVark  55  lequel  l'eau  couloit  bien  fort,  heureusement  je  me  suis 
^^^>V\vé  vis-à-vis  d'un  saule  qui  étoit  toml)é  en  travers,  j'ai 
P^î^sé  dessus  et  j'ai  pensé  que  le  cavalier  royaliste  ne  pouroit 
Ç'AH   y  passer.  Après  le  fossé  il  y  avoit  une  côte*  assez  rapide 
'A  monter,  je  l'ai  montée  sans  n^garder  derrière  moi  et  en 
soutHant  bi(*n;  quand  j'ai  ('té  au  haut,  jo  me  suis  arrêté  pour 
respirer  et  je  n'ai  plus  revu  mou  V(Midéen  :  j'étais  bien  en 
arrière  de  la  colonne  et  je*  voyois  s(Mile*ment  que*lque  traî- 
nard qui  m'indiquoit  le  chemin  qu'il  faloit  qm^  je  suivisse 
pour  arriver  il  Saint-Lambert'*  où  étoit  allé  le  bataillon,  mais 
quand  la  nuit  a  été  venue,  on  avoit  mis  du  feu  dans  le  clo- 

*  Sur  Sfvre. 

'  Tennc  beaucfroii  pour  je  pris  le  parli  ele. 

3  (]u  I/ïtlav. 


328  MKM(URES   hV   CAPITAINE   OrPONT 

cher  ce  qui  nie  scrvoit  de  ^^lide.  Lorsque  j'ai  été  arrivé  bieï 
fatigué,  nous  nous  sommes  logés  dans  les  maisons  abandoa 
nées  par  les  habitans.  Nous  n'y  avons  pas  trouvé  de  vivres 
mais  les  caves  étoicnt  pleines  de  vin,  mes  camarades  en  cher- 
chant ont  trouvé  du  cidre  en  bouteille  qui  nous  a  bien  désal 
t(';ré  et  le  lendemain  nous  nous  sommes  remis  ou  roule  pour 
le  Ponts-de-Cée,  oii  nous  sommes  arrivés  dans  la  journée  et 
alors  nous  sommes  sortis  <le  la  Vendée  pour  ne  plus  y  ren- 
trer, dieu  merc}'.  Nous  avons  resté  un  mois  aux  Poii/s-rir- 
(U'L\  couchés  sur  la  paille  ou  la  V4»rmine  nous  mangooii,  j'y 
ai  même  attrapé  la  gale  pour  complément  de  bonheur. 

V.  —  Départ  pour  Brest,  -r-  Angers,  Ingrande,  Anconis, 
Mauves,  et  le  Cellier  ;  notre  compagnie  étoit  logée  dans  le  pres- 
bytère, nous  y  avons  trouvé  une  bonne  cave  remplie  de  vin,  cm 
n'étoit  pas  malheureux.  Les  soldats  fesoient  la  soupe  avec  du 
vin  blanc.  Nantes,  arrivés  à  minuit  on  nous  a  fait  coucher 
dans  une  église  en  attendant  le  jour  et  le  lendemain  nous 
avons  été  logés  en  ville,  c'étoit  pendant  la  disette  17VM. 
J'i'tois  logé  chez  des  gens  bien  riches  qui  n'avoient  pas  de 
pain,  nous  leur  donnions  du  nôtre  et  ils  nous  donnoient  le 
vin  et  la  viand(^  à  discrétion,  nous  y  avons  resté  trois  jours 
et  en  partant  nous  leur  avons  laissé  notre  pain  —  Savenay 
oîi  l'armée  royaliste  avait  été  battue  quehiue  temps  avant 
notre  arrivi'e. 

La  Roche-Sauveur \  il  y  a  depuis  qu(\jy  ai  été  un  beau 
pont  bâti  sur  la  Vilaine,  nu  d(\^  i)Ius  ))caux  qu'il  y  ail  en 
Franc(».  les  hâlimenls  ([ui  remontenl  à  Redon  et  (jui  <»n  des- 
cendent ])assent  à  la  voile  par  dessous.  La  Rochc-des-Trois, 
petite  vilh»  à  dcMix  lieues  de  liu  il  y  a  halle  (M  marché:  j'étois 
log(''  chez  un  billardier  (M  ('(^st  lii  qu(\j'ai  commencé  ii  jouer 
au  billard  —  Malestroit,  petite  ville  aussi  bien  agréable.  J'y 
ai  resté  les  m(^is  de  mai  (  t  juin.  Redon,  ])ciit  port  iW  mer.  On 
y  construit  dc^s  bâtiments  man-]i;inds.  Il  y  aune  b(»lle prairie, 
.l'y  ai  r<Nsl<''  en  garnison  les  mois  de»  juilh^t  et  août.  Revenu  à 


'  r,i-(li'\,iiii    L,i  IÎ'mIic-Ihiii.imI.  I.,i  r,(»ii\t'iiliM!i  iniui-  hnininT  Ih  in«'iiiMi[r  du 

|.ivnil<'iit  ilii  (liii(  imir  ilii  «liv(ii(i  iiMiiitiir  S'ii/rrur.  m.i^^iicn'  p.ir  Ic^  iiisiii\::r> 
.111  |ii'''l  il  lin  imIn.iiii'.  rii  v.ilii.iiii  II-  (.liii^i  ri  iri,iii(  Vive  l;i  iMliuii.  \\\r  l.i 
|ir|iiil.lii|ii.'  •  il'iiiii.i  Sun  iiMiii  ."'  I.i  mII''  iiu't'ii  .i|i|irl,i  lii  l!ni|ir-S,in\«'nr. 


MÉMOIRES   Dr    CAPITAINE   DUPONT  320 

la  Roche-Sauvoiir,y  ;ivoir  rost(*  lo  mois  do  soptoinbro.  Musil- 
lac.  Vannes,  chot-lieu  du  déi)arto!Hont  ilu  Morl)ihan,  il  y  a 
un  beau  quai,  do  belles  promenades  et.  un  ix^tii  port  à  une 
lieue  de  la  mer,  elle  y  communique  par  le  canal  du  Morbihan 
—  Locminé,  Pontivy  qui  a  bien  cliang('»  de  l'ace  depuis  que 
J'y  suis  passé.  Il  y  a  un  <-anal  et  des  casernes  maintenant. 
Carhaix,  Roterdam  ',  la  iMMiillée,  Landerneau,  i)etit  port  de 
mer:  nous  devions  y  couchtM-,  mais  on  nous  a  fait.  [)artir  pour 
Lesneven,  Bri<^a)j4nan.  J'y  ai  eh'  fait  seiyent  le  l*''"  Ven- 
démiaire an  ;>  do  la  Hc'publique  '22  septembre  ITUt  .  .le  suis 
revenu  h  Lesneven  pour  y  monlrer  l'exercice  ii  des  recrues 
que  nous  avions  reçues.  Je  ne  sa  vois  pas  seulement  ma 
théorie  et  Je  montrois  ce  (pu*  }o  ne  savois  pas. 


^  II.  —  VOYACrE  AUX  ANTILLES 

I.  —  Départ  de  Brest.  —  Brest  pour  y  embarquer  pour  la 

<^ruadeloupe.  Nous  avons  passé  la  rc^vue  dans  la  cour  de  la 

marine  et  nous  sommes  (Miibarqués   le  même  Jour,  sur  la 

^'abare  la  Normande  (^ui  (Moil  on  v:ido.  Nous  étions  (piatre 

<  "ompaj^^nies  du  bataillon  ii  bord  et  quatre  auti'es  compagnies 

i^<ur  Ir  Dnrns,  ii:abare  de  même  force  qut'  ///  .\ornitnnl(\  et  la 

<-ompafz:ni(^   dos  t^renadiers  (Moit  embarquc'o  sur  la  IVéj^^'ite 

^'Astrrr.    C'étoit  le  ti'enti^  V(Midemiaire    '2'2  S^""'')    que    nous 

^<ommes  embarqués,  nous   avons   reslc'   loni4:temps   en   rade 

-î  ivant  lie  partir,  nous  avions  des  [lermissions  pour  descendre 

•?  lierre.   Le   1(»  novembre  ITDJ  nous  nvons  mis  à  la  voile  le 

wiiatin,  do  la  rade  de  Brest   par  un   bon   \oni,  nous  av(Mis 

X~>erdu  la  terre  «le  vm*  dans  la  JourniM',  nous  avons  l'ait  bonne 

i^oute  toute  la  Journc'e  et  toute  la   nuil.  Le  lendemain  J'ai 

«  ieniamh'  à   un  marin  si  nou^  c'tions  loin  de  terre,  il  m'a  dit 

*  jue  nous  étions  bien  h  soixante  ou  soixante-dix  lieu(\s  des 

c:.-otes  —  Et   ai)rès  le  V(mU  a  cbanii('',  il  s'est  mis  debout,  si 

^ion  qu'une  dixaine  de  Jours  après.  J'ai  redemanih!^  à  des 

t  iiarins  si  nous  étions  bien  loin,  ils  m'ont  répondu  que  nous 

Plions  peut-être  a  quarante^  lieues  d(^  Brest.  11  parait  que  les 

'  C>st  Hnstrrnpii. 


330  MÉMOIRES   DU   CAPITAINE  DUPONT 

courans  nous  avoient  raproché  de  terre,  nous  avons  resté 
comme  ck  une  quinzaine  de  jours.  Ensuite  les  vents  ont 
changé,  et  nous  avons  fait  bonne  route,  et  nous  avons 
attrapé  les  vents  alises.  Nous  avons  toujours  eu  vent  arrière 
et  trente-huit  jours  après  nous  avons  passé  le  tropique  du 
Cancer.  Quelques  jours  avant  nous  avions  perdu  un  sergent 
de  notre  compagnie,  nommé  Lancelin,  de  Saint-Piat  *,  et  puis 
un  soldat  qui  est  tombé  ii  la  mer,  ce  sont  les  seuls  qui  soient 
morts  pendant  la  traversée. 

1795.  Il-  —  Escarmouche  avec  des  vaisseaux  anglais.  —  Le  5  jan- 
vier 1705,  étant  près  d'arriver,  nous  avons  aperçu  un  vais- 
seau et  une  frégate,  on  a  envoyé  la  frégate  l'Astrêe  pour  les 
reconnoitre,  quand  elle  les  a  eu  reconnus  pour  des  bàtimens 
Anglois,  elle  a  tiré  plusieurs  coups  de  canons  pour  prévenir 
l'amiral  françois  qui  nous  commandoit  et  qui  moiitoit  le  vais- 
seau françois  F/Irrctilc,  ([ue  c'étoit  des  bàtimens  ennemis.  On 
a  fait  le  branle  bas  pour  se  préparer  au  combat,  tous  les  bâ- 
tim(»ns  se  sont  mis  en  ligne  pour  prêter  le  côté  aux  Anglois, 
In  yormnndc  devoit  attaquer  la  première,  nous  avions  qua- 
torze canons  de  quatre  et  de  six.  J'enteudois  dire  à  des 
marins  de  notre  bord  que  quand  nous  serions  par  le  travers 
des  bàtimens  Anglois,  que  d'une  borbée  ils  nous  couleroient, 
ce  qui  n'éioit  point  rassurant.  Pendant  ce  tems  là  la  nuit  étoit 
venue  et  au  moment  d'attaquer  les  Anglois,  le  capitaine  de 
lu  yormnndc  s'est  apperçu  ([ue  les  autres  bàtimens  de  notre- 
convoi  avoient  changé  de  route,  et  qu'ils  se  sauvoient  toutes- 
voiles  dehors,  notre  capitaine  a  fait  mettre  toutes  les  voiles- 
d(»liors,  aussi  nous  les  avons  bientôt  rattrapés  et  dépassés.  Il 
n'est  resté  i\Wiy  Ir  Duras  que  les  Anglois  ont  attaqué  et  pris, 
après  un  combat  assez  long.  Je  n'avois  jamais  vu  In  Nor^ 
mnndt)  marcher  comme  cette  nuit  là. 

III.  —  Arrivée  aux  Antilles.  —  Un  moment  après  nous 
('tions  sous  în  Ih'sirndo.  qui  est  une  petite  ile  dépendant  de  la 
Ouadelonpe,  après  nous  avons  aperçu  la  grande  terre  de  la 
riuadeloiipe  -,  nous  avons  passe»  devant  le  village  de  Saint- 

♦  Pn-s  .Maiiilnioii. 

-  \/i\  poinlf  d«'>  rhAloaux. 


MÉMOIRES   Dr   CAPITAINE   DITONT  33i 

François  que  nous  laissions  à  tribord,  Mario-Galante  nous 
i*t?stoit  à  bâbord  et  le  jour  s'étant  l'ait  nous  avons  vu  toute  la 
^orro  de  la  Guadeloupe  qui  nous  paroissoit  si  belle ,  nous 
<^'t΀.>iis  tous  joyeux. 

^ous  avions  parti  d(*  PVance  au  moment  oii  la  terre  éloit 
<"<>iiY(Tte  de  neige  et  l(^s  arbres  dépouill('*s  de  leurs  feuilles 
^^  nous  arrivions  dans  un  i)ays  bien  cultivé  et  les  arbres 
**^'cv  toutes  leurs  touilles  et  dans  le  mois  de  janvier  et  après 
<^"i  1^  cjuantc*  jours  île  mer  et  l)ien  ennuyés  de  ne  voir  que  le 
Vî^  ?>te  océan  et  ses  poissons  volans. 

IV.  —  Débarquement  à  la  Guadeloupe.  —  Le  six  janvier 

iioi_is  avons  jette  l'ancre  sous  1(»  fort  Fleur-d'Kpée  qui  est  en 

a^'^mt  de  la  rade  de  la  Pointe-à-Pîtn\  Nous  avons  resté  plu- 

s>i  ours  jours  avant  de  débaniuer  :  on  nous  a  fait  faire  quelques 

joiars  de  quarentaine  parce  ([u'il  y  a  voit  eu  h  l)ord  de  In  .Xor- 

nirijiflc  quelques  cas  de  petite  vé'rol(^  Les  troupes  (pli  se  trou- 

voient  sur  les  autn»s  bâtimcns  ont  débarque'^  h^  lendemain  à 

^*^    Pointe-ii-Pitre,  et  nous  on  nous  a  débarqnc's  dans  l'ile  à 

cochons  qui  c^st  a  rentr(''c  de  la  rade  on  nous  avoit  fait  une 

^**<inde  tente  pour  nous  abritei-,  et  nous  préferions  être  là 

^^^n^és  des  inaringoins  et  (Ws  incmstiques  que  d'être  resté  à 

^*|>r(l^  nous  y  trouvions  qu(dqu(»s  fruits  et  nous  avions  toute 

^  *ïo  pour  nous  promener.  Nous  y  avons  resté  quelques  jours 

^'^   ensuite  il  est  venu  des  emliarcalinns  nous  chercher  pour 

"^Us  porter  à  la  Pointc-à-Pitr(\ 

L<'  lendemain  de  notre  arrivt'e  à  la  Guackdoupe  il  a  paru 
^^Ux  bâtiuKMits  deguern^  (pii  vcMioii^it  vent  arriî're,  on  sup- 
l^^^^oit  qu(»  c'étoit  le  vaisseau  (*t  la  frégate  anglais  qui  venoient 
P^^Ur  attaquer  les  bàtimcns  cpii  s(^  1  renvoient  m()uill(''s  sous  le 
'*^rt  p'Ieur-d'Kpée,  on  les  a  fait  rentn  r  bien  vite  en  rade,  et 
H^î'os  ces  deux  bàtinuMis  sont  venus  mouiller  sous  le  fort. 
^  ^'toit  la  frégate  Lu  (ioiicffiu/r  et  la  coi"v<'tt(*  J.fi  l*rrdri.\\  qui 
"^'^Uoient  des  État.s-rnis  ;  nous  (^tions  bien  fâchés  de  ne  les 
^voir  j)as  rencontrées  le  joui-  (jue  nous  avons  rencontre'' les 
Anglais,  car  ils  ne  nous  anroi(Mit  [)as  pris  h-  Diirns,  nous  nous 
serions  trouvés  de  force  pour  leur  rc'^pondre. 

Lorsque  étant  dans  l'ile  ii  Cochons,  je  voyois  tous  les  bâti- 
naens  de  la  ville,  je  nie  disois,  mais  les  maisons  n'ont  point 
de  cheminée  cela  a  plus  l'air  de  granges  que  de  maisons 


li  ri.z'i'i'T-.zr'i  -ar  les  Azrlais  —  -, 


•>   -■    vi:..-  . 


MÉMOIRES   DU   CAHITAINK   DIPONT  .'J3:{ 

tourner  les  deux  pièces  du  c6lé  de  la  ville  et  quand  ils  ont 
été  à  portée  de  mitraille  il  a  lait  faire  feu  et  les  a  criblé  ; 
beaucoup  se  sont  jetés  dans  les  marais  qui  sont  des  deux  cô- 
tés de  la  routiï  des  Abynies  (ït  le  lemlemain  les  no^^res  les 
fesoient  prisonniers.  Depuis  ce  moment  la  Pointe-à-Pitre  et 
la  Grande-Terre  ont  été  tranquilles. 

Quelques  jours  après  notre  arrivée  en  ville,  étant  de  garde 

sur  le  port,  j'ai  été  si  malade  que  le  soir  on  m'a  relevé  de 

mil  garde  ;  j'avais  un  vomissement  et  un  débordenuMit  de  bile 

si  fort  (iU(\je  ne  i)ouvais  plus  y  tenir;  arrivé  à  U\  caserne  je 

Jiio  suis  coucIk' sur  les  peaux  (le  ImpuTs,  où  j'ai  bien  dormi 

ioiile  la  nuit  et  j(^  me  suis  réveillé  1(^  matin  guéri  (*t  ne  sen- 

t<iiit  plus  rien  de  mon  indisi)osition.  J'ai  toujours  présumé  que 

<i-<>la  m'avoit  sauvé  d'une  maladie  qu(^  les  Européens  éprou- 

^'<3  nt  toujours  en  arrivant  dans  les  colonies. 

^I.  —  Départ  pour  la  Basse-Terre.  —  Le  15  janvic^r  parti 
l>*->tirla  Hasse-Terre.  Nous  sommes  embartjué  sur  des  cha- 
^•>i-ipes  qui  nous  ont  conduit  par  la  Hivièn»  salé(^  ii  la  Baie 
^1  i^liaut,  où  nous  avons  trouvé  \uu\  go("'l(»tle  pour  nous  porter 
*«.  1*1  Hasse-Terre.  Le  premier  jour  nous  avons  été  coucher, 
*-«-l>fès  avoir  passé  dt^vant  le  Lamantin  et  Sainte-Rose,  ii  Des- 
*i  iA^es  ^  p(qit  port,  et  le  hmdemain  ;i  la  nasse-Tei*re,  capitale 
^-1*-"^  la  Guatleloupe  et  résidence»  du  gouvernement  et  de  l'ad- 
*"*  ^  i  xiistration.  En  arrivant  nous  avons  el('*  casernes  au  fort 
^^i^i  i  nt-Charles,  maint(niant  fort  Riche|)anse. 

<J*est  étant  ii  la  Basse-Terre  (pie  j'ai  vu  faire  du  sucre  pour 
^"^^  I)remi('re  fois,  parce  que  n(jus  sortions  nous  promener  dans 
^^^  Champagne  aux  environs  et  nous  avons  vu  couper  la  canne 
^-*  ^  l'aire  le  sucre.  C'est  aussi  dans  les  environs  que  nous  avons 
"^'"  •-*    les  pr(Mniers  caféiers. 

^11.  —  Prise  de  possession  des  îles  hollandaises  :   Saint- 

LXtin  et  Saint-Eustache.  —  Le  prcMuier  mars  embarqué  pour 

'^^llc^r  prendre  possession  des  lies  hollandaises.   Le  P"*  jour 

^"^^c>ir  été  coucher  à  Deshayes  (^t  parti  le  lendemain,  par  un 

^^ïi  vent,  nous  avons  ét('*  deux  jours  et  sommes  débarqué  à 

■^*iiison-Bai(»,  île  Saint-Martin  et  de  lii  nous  avons  t'ait  route 

*     Desbayes  petit  port,  de  la  llasse-Tcriv,  pn'-s  le  (iius-.Moriu',  an  N.-O. 


334  MÉMOIRES  DU  CAPITAINB  DUPONT 

par  terre  pour  gagner  Amsterdam,  capitale  de  la  partie  hol'' 
landaise.  Nou»  y  avons  resté  que  trois  jours  et  nous  somia^^ 
repartis,  quatre  compagnies  de  notre  bataillon,  pour  SaiCB-'^" 
Eustache.  Nous  y  sommes  arrivés  dans  la  même  Journée,  "1^ 
traversée  n'étant  que  de  huit  lieues.  Les  Hollandais  no«^^ 
ayant  remis  les  forts,  on  a  hissé  le  pavillon  Français  à  dW'it^^ 
du  pavillon  Hollandais,  et  les  troupes  hollandaises  montoie.tf=^^ 
la  garde  avec  nous,  et  nous  avons  vécu  en  bonne  intelligenc:^'^ 
ainsi  qu'avec  les  habitants  de  Tile  pendant  deux  ans  que  noui*-  ^ 
y  avons  resté  en  garnison. 

Saint-Eustache  est  une  petite  île  de  trois  lieues  de  circocw^    ' 
férence,  qui  étoit  bien  riche  avant-  la  guerre  de  la  Révoli 
tion.  Son  port  étoit  ouvert  à  toutes  les  nations  et  étoit  frani 
Aussi  il  s'y  fesoit  un  grand  commerce,  mais  la  guerre  lui 
causé  sa  ruine. 

Il  y  avoit  autrefois  un  volcan  qui  est  éteint,  et  qu*on  nomm 
le  Bol  et  qui  est  aujourd'hui  rempli  de  broussailles. 

A  Saint-Eustache  il  y  a  beaucoup  de  Juifs,  nous  étions  lo 
gés  auprès  de  leur  synagoge  et  nous  les  entendions  prêche. 
et  chanter  de  notre  caserne.  J'y  ai  entré  une  fois,  c'étoittoi 
Jours  le  soir  qu'ils  s'y  réunissoient.  • 


-«r 


1796.      VIII.  —  Attaque  de  Saint-Eustaclie  par  une  flotte  an^aiee 

—  Le  irente-un  janvier  je  me  trouvois  détaché  à  la  batterie 
Dewind  qui  est  dans  la  partie  Sud  de  la  colonie  et  en  vue  de 
Saint-Christophe,  qui  appartient  aux  Anglois,  quand  je  vis 
quatre  bâtimens  anglois  appareiller  et  faire  route  pour  venic 
attaquer  les  bâtimens  franco is  qui  se  trouvoientdansla  rade. —  "^ 
J  ai  bien  vite  envoyé  un  homme  de  mon  poste,  prévenir  le 
Gouverneur,  que  deux  vaisseaux  et  deux  Armâtes  fesoienf 
rouie  pour  Sainte-Eustache,  et  quand  ils  ont  été  à  portée  de 
canon,  j'ai  commencé  le  feu,  mais  ils  m'ont  fait  beaucou| 
d  honneur,  ils  ne  m'ont  pas  répondu.  Ils  se  réservoient  pour 
la  rade,  mais  on  les  a  si  bien  reçus  qu'ils  ont  été  obligés  de 
laisser  arriver  vent  arrière  et  de  se  retirer  du  combat  pour^  — *^ 
réparer  leurs  avaries.  Nous  ne  les  avons  plus  revus. 


IX.  —  Retour  à  la  Basse-Terre  et  attaque  par  une 

anglaise.  —  Parti  de  Saint-Eustache  à  la  fin  de  1796  pour 
tournei"  à  la  (Uiadoloupe.  Dans  la  nuit  de  notre  départ  et  soi 


MÉMOIRES   1)1'   CAPITAINi:   DUPONT  'SA"> 

le  vent  de  Saiiit-Christophe  et  au  moment  où  nous  y  pen- 
sions le  moins,  il  nous  est  arrivé  un  coup  de  canon  d'une 
frégate  angloiso  qui  nous  donnoit  la  chasse,  j'étois  malade  de 
la  maladie  de  mer  dans  co  momeiit-là,  j'ai  été  bientôt  guéri 
«ainsi  que  tous  mes  camarades  qui  se  trouvoient  pris  comme 
moi  de  la  maladie  île  mer. 

Nous  étions  trois  goélettes,  les  doux  premières  sesontsau- 
^'ées,  mais  la  troisième  a  été  prise  et  je  me  trouvais  dans  la 
X^remière.  Le  lendemain  au  jour  nous  n'avons  jdus  rien  vu  et 
nous  sommes  arrivés  le  lendemain  à  la  Basse-Terre,  nous 
vivons  <'té  casernes  au  Chanij)  d'Arban.  A  compter  de  ce  mo- 
inent,  j'ai  été  l'ait  sergent  inslructcur  et  je  n'ai  plus  guère  1797. 
monté  la  garde  tout  le  temps  que  j'ai  n^sté  sergent. 

X.  —  Départ  pour  Marie-Galante.  —  Parti  de  la  Basse-Terre  1798. 
l'iour  aller  tenir  garnison  à  Marie-(Jalante.  Le  premier  jour 
iiux  Trois-Rivières,  deuxième  journée  à  la  Capestc^rre,  troi- 
îsième  journée  au  Petit-Bourg  et  embarqué  de  suite  dans  des 
^embarcations  pour  la  Pointe-à-Pitre.  Kt  parti  le  lendemain 
i)Our  Marie-(Talante.  J'y  ai  resté  (hnix  ans  bien  tranquille,  1799. 
,1  'y  l'esois  les  fonctions  d'adjudant  sous-otHcier. 

Marie-Galante  est  une  petite  ilo  dépendantes  de  la  Guade- 
loupe qui  a  environ  une  vingtaine  de  lieues  de  circontérenccs 
j_iays  assez  plat  et  (jui  a  à  peu  près  2(UHH)  habitants,  Chris- 
ts ophe  Colomb  la  découvrit  en  1 41K>.  Elle  est  à  dix  lieues  de 
Is  (fUadeloupe,  à  la  même  distance  tles  Saintes  et  à  peu  près 
SJL  la  même  distance  de  la  Dominii^ne. 


S  III.  —  RÉVOLTE  DES  NÈGRES 

I. — Le  retour  à  la  Basse-Terre.  —  A  la  batterie,  caserne 
«i-u  fort  Saint-Charles,  où  j'ai  été  tait  sous-lieutenant,  le  15 
Moréal  de  Pan  neuf  de  la  Ré])ublique  ;r)  mai  ISOli. 

II.  —  Révolte  des  Nègres  de  la   Pointe-à-Pitre.   —    Les    1800. 

nègres  s'étant  révoltés  à  la  Pointe-k-Pitre,  on  nous  a  fait 
I-^artir  de  la  Basse-Terr(\  i)our  marcher  contre  ('ux.  Nous 
^. Tons  été  jusqu'à  Sainte-Marie  et  lii  il  est  venu  des  ordres 
I>our  retourner  à  la  liasse-Terre.  Mais  quand  j'ai  été  rendu 


1801. 


3'M'>  MKMOIRKS   DU   CAPITAINE   DUPONT 

à  la  Capeslerro  je  me  suis  trouvé  si  fatigué  qu'H  m'a  été  ini- 
])()ssiblo  d'aller  plus  loin.  Le  bataillon  a  continué  sa  route  et 
moi  le  lendemain  on  m'a  embarqué  dans  un  canot  pour  me 
rendre  à  la  batterie. 

Etant  arrivé  en  rade,  la  mer  étoit  très  grosse  et  nous  em- 
pèchoit  de  débarquer,  cependant  il  est  venu  un  canot  du 
port  pour  me  chercher.  Quand  j'ai  été  dans  le  canot  les 
nègres  m'ont  demandé  si  je  savois  nager,  comme  je  savois 
que  lorsque  vous  dites  que  oui,  ils  ne  viennent  pas  à  votre 
secours,  je  leur  dis  que  non,  alors  ils  me  dirent  que  je  res- 
tasse tranquille,  et  je  m'assisse  dans  la  chaloupe,  ils  se  sont 
misa  ramer  pour  gagner  la  terre.  Ordinairement  à  la  troi- 
sième lame  ils  rament  fort,  car  il  y  a  toujours  un  petit  inter- 
valle plus  calme  et  il  faut  profiter  d(^  cet  intervalle  pour 
gagner  la  terre.  C'est  ce  que  l'on  a  l'ait  et  nous  avons  débar- 
qué sans  accident.  Des  nègres  nous  attendoient  sur  le  bord 
de  la  mer  et  on  enh^vé  la  chaloupe  en  arrivant  à  terre  et 
moi  d(Mlans  et  je  n'ai  même  pas  été  mouillé.  Si  j'avoisdit  que 
je  savois  nager,  vi  (jue  la  chaloupe  eut  chaviré,  ils  m'auroienl 
laisser  me  retirer  comme  j'aurois  pu  sans  me  donner  aucun 
secours,  et  ([uand  j'ai  ét('  à  terre  on  m'a  lait  ijorler  sur  un_ 
brancani  à  l'hôpital,  où  j'ai  resté  assez  longtemps  pour  mcr^ 
rétablir. 

1802.      III.  ~  Arrestation   des  troupes  de  la  garnison   par  less 
nègres.  —  Le  dix-sept  l'c'vrier  1S02  !20  i)luviôsê)  nous  avon:r=» 
(U('»  arrête''  par  les  nègres,  tous  les  ofliciers  du  bataillon  qii  t 
se  troiivoient  à  la  bntterie,  on  nous  a  enfermés  dans  une  cas- 
mate,   et  \uw  forte  garde  a  été  mise  pour  nous  garder,  et 
comme  on  nous  emmenoit  en  i)rison,  le  feu  étoit  en  ville. 
J'entendis  des  soldats  noirs  qui  disoient  que  c'étoit  les  blancs 
qui  avoient  mis  le  feu  et  qu'il  falhût  les  égorger.  J'ai  enten- 
(hi  un  nègre  i)rès  iU^  moi  qui  disoil  qu'il  a  voit  envie  de  me 
passer  sa  bayonnette  au  travers  du  corps,  ce  n'éloit  point 
très  trantiuillisant. 

J'ni  (lit  au  s(M-.uent  ([ui  commandait  h'  détachement  qui 
nous  ('onfhiisoit,  les  |»ro})os  que  j'avois  entendus,  il  a  fail  taire 
ses  hoiiini(»s  ((|iii  nous  ('(mduisoiiMil  en  [>rison;  et  nous  avons 
pa-^s('  la  nuit  as>rz  iraïKinilb'iiienl. 

Le  h.'iHb'iiiain  l(.m^  nos  amis  de  la  ville  venoient  nous  voir 


MKMOIHKS  Dr  CAl^lTAINH  DUPONT  337 

ôt  nous  apportoieiit  ce  dont  nous  pouvions  avoir  besoin  en. 
coiiiestibles,  les  lennnes  venoient  aussi  nous  voir,  mais  sur 
lei5  tjuatre  heures  de  raprès-inidi,  on  a  fait  fermer  les  portes 
<1 1^  fort  et  Tait  lever  le  pont-levis.  Nous  avons  vu  un  plus 
f^Ti^iHid  déployement  de  force,  on  faisoit  charger  les  armes  à 
^^^  g'arde,  on  est  venu  faire  rapi)el  des  prisonniers,  on  nous 
^^scr^it  sortir,  on  prenoit  nos  noms,  nous  pensions  qu'ils  vou- 
lez i^^j^t  nous  faire  fusiller  dans  les  fossés  du  fort,  mais  nous 
^*'ï"i  Vivons  été  quittes  pour  la  peur.  Quand  l'appel  a  été  fini  et 
4.^»^' ils  ont  eu  pris  nos  noms,  on  nous  a  fait  rentrer  dans  la 
pl"î^son. 

^^  tir  les  dix  heures  du  soir,  on  est  venu  nous  prévenir  qu'on 
^^ll<.^it  nous  embarquer,  ce  (jui  a  eu  lieu  de  suite.  On  nous  a 
^  ^it.  conduire  i)ar  une  garde.  Jusqu'au  bord  de  la  mer,  où  des 
^*^^<â.  loupes  nous  attendoient  pour  nous  conduire  à  bord  d'une 
î^^^tL^lette  anglaise  qui  était  mouillée  en  rade.  Aussitôt  que 
*^^->i.is  avons  été  embarqués  le  bâtiment  a  levé  l'ancreetamis 
"^^ ^^ île  pour  la  Dominique  oii  nous  sommes  arrivés  le  lende- 
'^-^O-in.  Nous  y  avons  trouvé  le  général  Ln  ^'/'assc  qui  avoit  été 
^^^X^cîtéàla  Poiute-ii-Pitre  et  ((ui  avoit  aussi  été  embarqué 
I-*^^Vir  la  Dominique. 

J>sous  avons  resté  (quelques  jours  au  Roseau,  après  quoi 
^^^v.is  sommes  embarqués  pour  Marie-(ialante  oii  étoient 
"'^^<^  uillées  deux  frégates  fran(;aises.  Arrivés  à  Marie-Galante 
^^^->  us  avons  attendu  l'arrivée  de  réexpédition  (lui  venoit  de 
"^*^^nce,  pour  soumettre  les  révoltés. 

X7.  —  Reprise  de  la  Grande-Terre.  —  La  Division  est  arri- 
"^"^^  le  treize  floréal  (quatre  mai  1802;,  nous  l'avons  rejointe 
^'^    lendemain  entre  Marie-Galante,  la  Désirade  et  la  Grande- 
Tc^rre.  Quand  nous  avons  eu  rejoint  la  division  on  nous  a 
^'«^^t  passer  de  dessus  la  frégate  où  nous  étions,  sur  le  vais- 
^^au  l'Invincible,  et  les  lroup(^s  qui  étoient  à  bord,  on  les   a 
^*^Vt  passer  à  notre  place,  parce  que  le  général  Richepanse 
'^"ouloit  entrer  de  suite  dans  la  rad(^  de  la  Pointe-à-Pitre  avec 
toutes  les  frégates,  ce  (|u*il  ne  i)OUvoit  faire  avec  les  vais- 
seaux. 

Nous  avons  mouillé  avec  les  deux  vaisseaux  au-dessus  du 
fort  Fleur-d'Épée,    où   nous   sommes  débarqués  pour  nous 
rendre  par  terre  à  la  Pointe-à-Pitre.  Ainsi,  après  l'entrée  des 
T.  XIII,  M.  22 


:<3h  MÉMOIRES     ItV    CAPITAINE    DUPONT 

frégates  dans  la  rade,  le  général  est  descendu  k  terre,  à  \^ 
tête  des  troupes  et  a  pris  possession  de  la  ville  sans  tirer  ^^ 
rouf»  de  fusil.  Le  général  Pelage  qui  commandoit  à  la  (Gua- 
deloupe depuis  l'insurrection  a  remis  son  commandement.  t\ 
a  été  envoyé  en  France,  où  il  est  mort  depuis. 

V.  —  Reprise  de  la  Basse-Terre  sur  les  nègres.  —  Son  c  ^ft^^^ 

d'état-niajor.  une  partie  de  ses  officiers  et  partie  des  trou^^^^ 
se  sont  sauvés  à  la  batterie  pour  se  deflendre  ;  maisdè==^^^ 
lendemain  le  général  Richepanse  a  fait  partir  presque  toiE_.   l^^ 
les  troupes  sur  les  deux  vaisseaux  qui  étoient   mouillés  s^^^>^^ 
Fleur-d'Épée  avec  une  frégate  ou  deux,  qui  sont  arrivé.—    -  ^^ 
lendemain  ii  la  batterie.  Ils  ont  fait  leur  débarquement  m^^^al- 
gré  les  nègres,  qui  se  sont  renfermés  dans  le  fort  où  il  a  fa^^^^u 
les  assiéger  pour  les  réduire.  Au  bout  de  quelques  jours  ^^^ 

ont  é vaqué  le  fort  et  se  sont  retirés  au  Matouba  V  on  le^  -^^  ^ 
poursuivis,  mais  ne  voulant  pas  se  rendre  ils  se  sont  »"  ^^^^ 
sauter.  Ceux  qui  se  sont  sauvés  se  sont  retirés  dans  les  bc:^  «o^^* 
Pendant  ce  tems-là,  nous  étions  restés  à  la  Pointe-à-Pit  sM  -tre. 
Quelques  jours  après  j'ai  été  envoyé  à  Marie-Galante,  paM"  -^^rcc 
que  j  a  vois  mal  au  pied  et  que  je  ne  pouvois  pas  march  Mr9\ev 
et  quand  j'ai  été  guéri,  je  suis  revenu  à  la  Basse-Terre. 


VI.  —  Expédition  de  Carthagéne  pour  la  vente  des  nègres.  - 

I.e  5  messidor  i24  juin  1802!  je  reçus  ordre  pour  m'emb  ^zrfhar- 
quer  sur  la  frégate  La  Diclon,  avec  un  détachement  de  no'  ^r:>otre 
bataillon,  nous  allions  à  Carthagéne,  ville  d'Amérique,  pci^  ^oar 
y  déporter  et  vendre  les  nègres  rebelles  de  la  Guadelout  ^^ipe. 
Nous  somm(^s  partis  six  frégates  et  la  mouche  Le  Cerf.   II^L-Les 
frégat(;s  étoient  :  I^i  Didou,  La  Consolante,  La  Concorde,  ^ 

Volontaire,  Lu  Iloniaine  et  Lu  Salamandre,  qui  étoient  com:^     wie 
nous  chargées  de  noirs. 

Nous  sommes  partis  le  sept  par  un  bon  vent  et  bonne  bri  .^se. 
Huit  jours  après  notre  départ  nous  avons  aperçu  Curaç^^^^^» 
lie  hollandaise  -  et  le  lendemain  nous  avons,  le  soir,  aper"^^^ 
h.'s  montagnes  (1(*  Sainte-Martlie,  qui  ont  trente  à  quarar'T»^^ 


'    L«'    Mollic  le  |»lll>  •'Icvr  (le  lllr,   dû  rxi^lail   llll    aillH'  lol't. 
•''    1)11  L;iMii|.r  (l(-  ili-  S^il|v-k-Vriil. 


I 


MKMtlIHKS    JJT'   CAIMTAIN'H   M  l'oNT  HUî) 

*^Ueîi  iU*   tour  et  q  11*011  aperroii  do  ;iU  lieiio^  on  mer  et  lo 
^'ïdeiJiaiii  matin  nous  nous  Ir'onvions  nu  pied,  quoique  à 
^^^îs  lieues  de  terre,  il  falioil  regarder  on  l'nir  pour  voir  le 
*^ïanet  qui  étoii  rouvert  de  ueiM'e,    relu    nous   snrprenoit 
^ucûup,    parée  que  nniis  étions  au  quatre  Juillet  et  par  les 
^îtdegi'ésde  latitiide  nord  et  trois  cens  trois  de  lou|ïitude 
^e'ît.  Dès  la  veille  quand  la  r////e  a  eri<'*  terre  les  otïieiers  de 
.^    frêtçate  ne  savoient  que  penser  de   voir   le   s(»inuu4   tout 

Noms  ."i\<>ns  lait  bonne  route  tonte  la  unit,  ainsi  nous  en 
t^iouH  iient-ètre  liieii  a  vingt  lieues  iiuand  ou  a  erié  terre! 
*ans  la  journée  nous  avons  passé  devant  lu  ville  rie  Sainte- 
^f  art  lie  et  nous  soi  mues  arrivés  le  lendemain  à  BfMWîwhiqup 
^ui  est  le  Tort  qui  ferme  la  rade  de  (  ^^uiihufjrîw  et  nous  avons 
tHouillé  auprès. 

Beaiieoup  d'olliciers  ont  étt-  le  lendemain  dans  les  eml)ar- 
aiinns  en  villêi  moi  je  n  ai  pu  y  aller  parce  que  j*avois  mal 
O.U  pied.  J*ai  cependant  un  Jour  descendu  a  terre  tout  pires  de 
liotre  mouillage,  où  nous  faisions  de  lean  pour  la  frégate. 
J 'a Vois  pris  un  fusil  pour  chasser  avec  iilnsieurs  officiers, 
j'ai  tué  une  perruche^  il  y  en  lyeaucoupa  dans  cet  endroit-lâ. 
Carlhageue  est  une  très  belle  ville,  très  riche,  et  la  capi- 
t.ale  de  la  province  du  même  nom,  par  la  latitude  de  Itj  de- 
grés et  quelques  minutes  nrn'd. 


VIL  —  Retour  à  la  Guadeloupe.  —  Le  20  messidor  (10  juil- 
let)  nous  avons  reçu  urilrc  pour  repartir  jxmrla  Truadeloupe, 
J>orter  lies  dépèches  au  <iouvernenr  et  le  prévenir  qu'nu 
f^'avoit  pas  pu  vendre  les  noirs  que  nous  avions.  On  a  fait  re- 
pas-ser  vawx  qui  étoient  sur  /.//  DkJoif  sur  les  autres  frë[^ates 
^t  nous  avons  mis  à  la  voile. 

Le  quatre  theruiidor  (2î3  Juillet!  n(»us  avons  eu  un  fnrteonp 
de  veut.  Nous  nous  trouvions  à  cette  époque  entre  Saint- 
l>omingue,  la  Jamaïque  et  la  côte  ferme. 

Le  6  nous  avons  aperçu  deux  frégates  anglaises  au  vent  a 
nous,  elles  ont  voulu  lutter  de  vitesse  avec  nous,  mais  voyant 
que  Lu  Ihdon  marchait  nneux  qu'^dlos,  elles  nous  ont  tpiitté 
et  elles  ont  fait  une  autre  route.  Le  même  jour  nous  avons 
aperçu  la  terre  de  la  Jamaïque.  Le  six  (::^5  juillet,  nous  avons 
doublé  les  GrcnouuUes. 


340  MÉMOIRES    bV    CAPITAINE    DUPONT 

Le  sept  (20  juillet)  nous  avons  aperçu  plusieurs  frégates  au 
vent  à  nous,  une  d'elles  s'est  détachée  des  autres  pour  nous 
reconnoitre  et  sans  mettre  pavillon  elle  a  fait  route  comme 
nous  ;  mais  sur  les  quatre  heures  do  l'après-midi,  voyant  que 
nous  marchions  mieux  qu'elle,  elle  a  viré  de  bord,  sous  la 
petite  terre  de  la  Navasse,  pour  rejoindre  les  autres. 

Le  même  soir  nous  avons  aperçu  la  pointe  du  Cap  Tibéron* 
de  l'île  Saint-Domingue. 

Le  8  thermidor  (27  juillet)  au  jour,  nous  étions  près  de 
terre.  Nous  avons  trouvé  un  vaisseau  et  une  frégate  fran- 
çoise,  après  les  signaux  d'usage,  on  a  reconnu  que  c'était  le 
vaisseau  le  Duguay-Troinn  ^.  La  frégate  étoit  démâtée  de 
son  mât  d'artimon  par  un  coup  de  tonnerre. 

Le  9  nous  avons  vu  un  brick  françois  qui  nous  paroissoit^ 
venir  de  France  et  qui  alloit  au  Port-nu-Prince,  nous  étiont^ 
vis-à-vis  la  Pointc-aux-Fous. 

Le  môme  jour  nous  avons  été  virer  de  bord  près  et  devant 
la  rade  du  môle  Saint-Nicolas.  Il  y  avoit  trois  frégates  fran- 
çaises mouillées  dans  le  port.  Nous  avons  remonté  le  long  de 
la  côte  jusqu'au  vent  de  l'île  de  la  Tortue.  Les  officiers  de  la 
frégate  engageoient  le  capitaine  à  aller  jusqu'au  Cap  Frmi- 
çoisy  mais  il  n'a  pas  voulu  y  relâcher  et  il  a  bien  fait,  car  on 
m'y  auroit  probablement  fait  débarquer  avec  le  détachement 
comme  on  a  fait  au  détachement  qui  étoit  sur  la  frégate  la 
Cocarde^  qui  y  a  débarqué  et  tous  les  hommes  y  sont  morts. 

Le  lendemain  nous  avons  débouqué  entre  Ignagues  et  les 
Cayques,  deux  petites  îles  qui  sont  très  basses  ^.  Nous  avons 
remarqué  en  débouquant  un  navire  qui  étoit  échoué  sur  des 
récifs  qui  avancent  une  lieue  dans  la  mer.  Il  n'y  a  qu'un  pied 
ou  deux  d'eau  et  nous  avons  pris  la  pleine  mer. 

Le  douze  du  même  mois  (31  juillet)  sur  les  quatre  heures 
du  matin  nous  avons  eu  des  grains  et  du  tonnerre  qui  nous 
ont  fait  serrer  toutes  nos  voiles.  Le  tonnerre  est  tombé  à 
demie  portée  de  pistolet  de  notre  poupe,  un  peu  par  la  hanche 
de  bâbord.  Nous  avons  continué  notre  route  sans  rien  rencon- 


^  Tiburon. 

^  Le  Capitaine  Diipoiil  a  écril  le  duc  el  Iroiii. 

^  Elh'^  font  partie  tirs  iles  ilaliania. 


MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DTTOXT  341 

trer  jusqu'au  vingt-trois  thormidor  (11  août  1802)  que  nous 
avons  parlé  à  une  goélette  américaine  qui  nous  a  dit  venir  d'An- 
tiguoa,  ile  anglaise,  et  le  vingt-quatre  (12  aofit)  au  matin  nous 
nous  sommes  trouvés  au  vent  de  rAnf/iiiJJe,  wSt-Martin,  St-Bar- 
thélemy,  St-Eustache,  St-Christoplie,  Nièves  et  Monserrat. 

Le  lendemain  an  matin  nous  étions  sons  le  vent  de  la  Gua- 
deloupe, nous  étions  dans  un  calme  plat,  aussi  nous  avons  eu 
la  visite  de  beaucouj)  de  marsouins  qui  venoient  faire  des  ca- 
lipettes  *  devant  nous.  Plusieurs  otTiciers  du  bord  leur  ont  tiré 
des  coups  de  l'usils  chargés  à  balle,  sans  pouvoir  les  blesser. 
La  balle  ricochoit  sur  leur  dos  et  n'entroit  pas. 

Le  20  nous  sommes  entrés  aux  Saintes,  oii  nous  avons 
mouillé. 

§  IV.  —  SÉJOUR  PACIFIQUE  AUX  ANTILLES 

I.  —  Nouvelle  organisation  de  la  garnison.  —  Le  premier 
fructidor  (10  août  1802;  j'ai  reçu  ordre  de  me  rendre,  avec 
mon  détachement,  à  la  Basse-Terre.  Le  détachement  ayant 
été  incorporé  dans  la  LV  demi-brigade  a  été  rejoindre  son 
corps,  moi  j'ai  rest('\jusqu'au  treize  (*]1  aoùty  que  j'ai  reçu 
l'ordre  de  me  rendrez  ii  la  Capisterre  pour  faire  provisoire- 
ment le  service  de  mon  grade  dans  la  septième  compagnie 
«lu  troisième  bataillon  de  la  soixante-sixième  demi-brigade. 

IL  —  Faux  départ  pour  la  France.  —  Le  25  brumaire  an  XI 
(10  novembre  1802)  je  me  suis  rendu  avec  une  permission  à  la 
Basse-Terre  où  j'avais  reçu  une  hîttrequi  m'annonçoit  queje 
devois  me  tenir  prêt  ii  partir  pour  France,  ce  que  jedésirois. 

Parti  le  27  brumaire  .;I8  novembre)  j'ai  embarqué  sur  la 
corvette  Lu  Consolfin/r,  nous  avons  été  jusqu'à  25  degrés  30 
minutes,  nous  avons  toujours  eu  beau  tems.  La  corvette  la 
Foudroyante  nous  a  fait  signal  qu'elle  faisoit  beaucoup  d'eau. 
IS'ous  avons  viré  de  bord  et  nous  sommes  revenus  jusque 
sous  le  vent  de  la  Martinique  pour  la  convoyer,  oii  la  voyant 
près  d'arriver  nous  avons  repris  notre  route  pour  la  France. 
Arrivés  par  les  vingt-trois  degrés  nous  avons  manqué  de 


î 


Expression  de  patois  beauceron  qui  veut  dire  culbute. 


342  MEMOIRES     Dr     CAPITAINE    DUPONT 

couler.  La  corvette  faisoit  quatre-vingt  pouces  d'eau  ^^ 
rheure,  nous  avons  viré  de  bord  aussi  pour  relâcher  à  la  Mar — - 

tinique.  Nous  avons  resté  deux  jours  en  rade  de  Fort-Royal 

On  nous  avoit  mis  un  détachement  de  noirs  pour  pomper,,^ 
car  nous  étions  tous  bien  fatigués  de  pomper.  Alors  on  nousH 
a  expédiés  pour  la  Pointe-k-Pître  ;  on  nous  a  donné  une  cor — 
vette  pour  nous  convoyer  jusqu'à  la  Guadeloupe.  En  sortante 
de  la  Martinique  nous  avons  reçu  un  coup  de  vent  terrible-a 
qui  nous  a  beaucoup  jettes  sous  le  vent  de  la  Dominique.  Dans^ 
la  nuit  nous  avons  perdu  la  corvette  qui  nous  convoyoit.  Nousk 
lui  avons  fait  des  signaux  toute  la  nuit,  elle  ne  nous  a  pa^ 
répondu. 

Le  lendemain  au  matin,  nous  l'avons  aperçue  au  vent  à 
nous,  elle  nous  a  fait  des  signaux  que  nous  n'avons  pas  com- 
pris. Nous  lui  en  avons  fait  aussi,  elle  ne  nous  a  point  répon- 
du. Le  mauvais  temps  nous  a  obligé  de  relâcher  à  la  Basse- 
Terre.  Nous  sonmies  arrivés  le  27  frimaire  (18  décembre  1802.) 
J'ai  débarqué  le  même  jour  avec  les  officiers  qui  étoient 
comme  moi  passagers  sur  la  corvette. 

Lors  de  mon  débarquement,  moi  et  les  autres  officiers, 
nous  nous  sommes  présentés  chez  le  commandant  de  la  place, 
qui  étoit  notre  chef  de  bataillon.  Quant  il  m'a  vu  il  m'a  de- 
mandé pourquoi  j'étois  parti;  je  lui  ai  dit  que  j'avois  reçu 
de  lui  une  lettre  pour  mon  départ  pour  la  France  et  que  j'en 
avois  profité  parce  que  je  désirois  rentrer  en  France.  Il  m'a 
dit  que  lorsqu'il  avoit  signé  les  lettres  il  ne  s'étoitpas  aperçu 
qu'il  y  en  avoit  une  pour  moi,  qu'il  étoit  par  trop  occupé  et 
que  j'aurois  du  aller  le  voir,  que  je  n'aurois  pas  parti,  mais 
je  m'en  étois  bien  donné  de  garde,  présumant  bien  qu'il  au- 
roit  retiré  la  lettre.  A  présent,  me  dit-il,  voulez-vous  rester  ? 
Je  lui  ai  dit  que  si  il  me  l'ordonnoit  je  resterois.  J'avois  eu 
trop  peur  de  me  noyer,  et  j'ai  resté. 

in.  —  Reprise  de  possession  de  Saint-Hartin. —  Le  18  ni- 
vôse (8  janvier  1803)  j'ai  reçu  ordre  pour  entrer  dans  la  com- 
pagnie des  chasseurs  du  o^  bataillon  de  la  66°  1/2  brigade. 
Le  21  du  mémo  mois,  j'ai  reçu  un  autre  ordre  pour  aller  te- 
nir garnison  k  St-Martin.  Le  22  nous  sommes  embarqués 
sur  la  frégate  Ln  Didon.  Parti  le  même  jour  nous  sommes 
arrivés  le  vingt-quatre  i21  janvier  dans  la  rade  (hi  Mariprot 


MÉMOIRES  DU   CAPITAINE   DUPONT  343 

de  la  partie  françoiso.  Los  Anglois  n'avoient  point  encore 
reçu  l'ordre  de  nous  remettre  le  pays.  Nous  avons  resté  jus- 
qu'au vingt-quatre  janvier  que  nous  avons  levé  l'ancre,  pour 
aller  mouiller  à  la  Grande-Haie  dans  la  partie  hollandaise  où 
nous  sommes  débarqués  le  25  janvier. 

On  m'a  envoyé  avec  mondétachement  au  fort  Amsterdam, 
avec  les  Hollandais  qui  y  étoient  en  garnison.  La  frégate  est 
repartie  pour  la  Guadeloupe. 

Le  20  janvier  180.S,  les  Anglais  ayant  reçu  Tordre  de  nous 
remettre  la  partie  française,  nous  sommes  partis  du  fort  Ams- 
terdam et  le  même  jour  nous  avons  fait  route  par  terre  et 
nous  avons  pris  possession  du  pays  le  même  jour,  les  Anglais 
s'étant  embarqués. 
4.  J*ai  resté  à  St-Martin  jusqu'au  17  fructidor  an  1 1  1 1  "*»re  1805;. 
5  J'ai  passé  mon  tems  bien  agréablement  ii  St-Martin.  toujours 
fêtés  par  les  habitans  qui  nous  envoyoient  des  chevaux 
quand  ils  vouloient  nous  avoir  chez  eux. 

Notre  commandant  étant  mort,  je  suis  resté  seul  avec  un 
capitaine  d'artillerie  qui  a  pris  le  commandement  de  la  colo- 
nie, et  qui  m'a  envoyé  k  la  (Guadeloupe,  porteur  de  dépêches 
annonçant  la  mort  de  notre  commandant. 

IV.  —  Envoi  en  mission  à  la  Guadeloupe.  —  Je  suis  parti  le 
dix-sept  fructidor  i.'JU  août  1805  j'ai  ('^té  k  St-Barthélemy 
où  j'ai  été  obligé  de  rester  plusieurs  jours  pour  attendre  un 
bâtiment  neutre  pour  me  porter  k  la  (Tuadeloui)e.  Partis  de 
St-Barthélemy  le  21  fructidor  sur  une  goël(?tt(^  suédoise 
quipartoit  pour  la  Dominiqui»  et  ([uidevoit  me  mettre  à  terre 
en  passant  k  la  Hasse-Terre,  nous  avons  mouillé  dans  la  rade 
de  St-Christophe,  où  étant  il  est  venu  une  embarcation  k 
bord  pour  faire  la  visit(\  Moi  qui  avois  un  i)asseport  suédois 
et  aussi  des  dépêches  pour  le  Gouverneur  de  la  Guadeloupe, 
je  ne  savois  où  les  fourrer.  L'oflicier  m'a  fait  ouvrir  ma  malle, 
heureusement  qu'il  n'a  i)as  fouillé  jusqu'au  fond,  parce  qu'il 
lesauroit  trouvées  (^t  j'aurais  été  arrêté  comme  François  et 
mis  en  prison  comme  prisonnier  de  guerre. 

Parti  le  lendemain  pour  continuer  notre  route,  j'ai  été  dé- 
barqué à  la  Basse-Terre  en  passant  et  la  goélette  a  fait  sa 
route  pour  la  Dominique. 

En  arrivant  à  la  Guadeloupe  j'ai  appris  que  j'étois  nommé 


344  MÉMOIRES  DU  CAPITAINE  DUPONT 

lieutenant  dans  la  5*  compagnie  du  o*'  bataillon  de  la  G6' 
1/2  brigade.  J'ai  été  rejoindre  ma  compagnie  qui  étoit  déta- 
chée à  Dossé  où  j'ai  resté  quelque  tems,  jusqu'au  moment  oh 
la  06®  1/2  brigade  a  pris  le  nom  de  G0<^  régiment  de  ligne, 
d'après  la  nouvelle  organisation.  Les  officiers  ayant  pris  leur 
rang  d'ancienneté,  je  me  suis  trouvé  placé  dans  la  7*  compa- 
gnie du  3®  bataillon.  Nous  avons  parti  pour  aller  tenir  garni- 
son à  la  Pointe-à-Pitre. 


V.  —  Retour  à  la  Grande-Terre  et  séjour  à  la  Pointe-à- 
Pitre.  —  Partis  le  23  frimaire  an  13  (14  novembre  1805'  do  la 
Basse-Terre,  nous  étions  embarqués  sur  un  bateau  caboteur. 
Le  premier  jour  nous  avons  été  aux  Saintes.  Le  lendemain, 
après  avoir  mis  à  la  voile,  nous  avons  eu  gros  tems.  Après 
avoir  traversé  le  Canal,  et  près  de  la  terre  de  la  Guadeloupe, 
une  lame  s*est  embarquée  sur  notre  bateau,  nous  avons  man- 
qué de  couler;  sans  la  présence  d'esprit  d'un  capitaine  mar- 
chand qui  se  trouvait  à  bord,  qui  a  fait  amener  la  grande 
voile,  nous  aurions  coulé.  Quand  cet  accident  nous  est  arrivé 
j'étois  couché  sur  le  pont  ayant  la  maladie  de  mer.  J'ai  bien- 
tôt été  ressuscité.  J'ai  sauté  bien  vite  à  la  pompe,  et  nous 
nous  sommes  sauvés  de  cette  manière.  Le  capitaine  du  ba- 
teau avoit  perdu  la  tète,  il  ne  savoit  plus  ce  qu'il  falloit  faire. 
Comme  le  bâtiment  étoit  trop  chargé,  on  a  laissé  arriver  vent 
arrière  pour  nous  débarquer  à  la  Grande-Anse  des  trois  ri- 
vières et  nous  avons  ensuite  fait  route  par  terre  pour  la 
Pointe-à-Pitre. 

Le  Canal  des  Saintes  est  mémorable  par  le  combat  qui  a 
soutenu  l'Amiral  François  de  Grasse,  sur  le  vaisseau  La  Ville 
(le  Paris  en  1782.  11  avoit  sept  vaisseaux  anglois  contre  lui. 
Il  ne  s'est  rendu  que  quand  il  n'a  plus  eu  de  munitions  à  son 
bord.  Ils  chargeoient  les  canons  avec  des  sacs  de  gourdes* 
au  lieu  de  mitraille.  Il  y  avoit  à  bord  plusieurs  millions,  que 
l'Amiral  de  Gmsse  avoit  pris  aux  Anglois  à  St-Eustache  et 
qu'ils  leur  a  rendus  de  coito  manière. 

Arrivé  ;i  la  Poinio-à-Pitro  le  28  frimaire  an   13.  Le  lende- 


niinli'  ivi  mil'  nioiiiiiM'»'  «mi  iismlic  ;im\  cnldnip* 


MKMOIRES   DT'   CAPITAINE  DUPONT  345 

main,  j'ai  parti  avec  un  dclachoniont  pour  la  Baie-Mahault, 
ot.  Je  suis  rentré  à  la  Pointe-à-Pitre  le  10  *. 

\ri,  —  Séjour  à  la  Pointe-à-Pitre.  —  Nous  étions  casernes 

«^11     lort  la  Victoire,  au  milieu  de  la  ville,  et  quila  (loininoit, 

miiAÎs  je  crois  que  maintenant  ce  tort  n'existe  plus  :  toutes  les 

t<>r-res  du  morne  ayant  été  transportées  dans  les  marais  dos 

-=Vt">>'ines  pour  les  remplir.  (Test  à  cette*  é'poque  qu'on  a  corn- 

ï"tX€.>iicé  réj^lise  que  le  tremhlement  de  terre  du  8  février  1843 

*^    «létruite  ainsi  que  la  ville  qui  étoit  si  belle,  les  rues  toutes 

'^ix'c.ves  au  cordeau,  on  comptoit  dans  la  ville  dix   mille  âmes 

^- 1    quand  (die  a  été  détruite  vinjirt  mille,  ainsi  olh)  avoit  aug- 

*^'^i>nté  de  moitié  depuis  que  j'en  suis  parti. 

^l'avois  alors  27  ans  -.  Je  nm  porlois  bien.  J'étois  lieutenant 
^l<>  prennère  classe  et  j'y  ai  eu  bien  du  plaisir.  I.e  service 
^^'ôtoit  point  fatiguant. 

07-  'VIII.  —  Séjour  aux  Saintes.  --  Le  20  nvril  1807  nous  sommes 
Partis  de  la  Foint<'-à-i*itre  pour  aller  tenir  garinson  aux 
^î^intes.  Nous  y  .sommes  restc's  jusqu'au  vingt  janvier  dix- 
1808.  ^uit  cent  huit.  L'ile  est  très  petite  mais  elle  est  bonne  pour  sa 
^*<^(le  où  vont  hiverner  les  bâtimeiis  d(*  la  Hasse-Terre.  Il  y 
»U'oit  trois  forts  que  h^s  Anglais  ont  détruit,  quand  ilsontpris 
U's  Saintes  en  1800,  mais  (pi'on  a  fait  rc'parer  depuis. 

Après  neuf  mois  de  garnison  il  la  Basse-Tei-r(\  je  suis  en- 
core retourné  aux  Saintes  le  trente  s(»pt(»mbre  1808,    nous 
).  y  .sommes  restés  jusqu'au  cinq  mars  ISoO,  i[\w  nous  sonunes 
repassés  à  la  liasse-Terre.  C'est  un  nnâs  ai)rés  noti-e  départ 
que  les  Anglais  se  sont  emparés  des  Saintes  et  qu'ils  ont  dé- 
truit les  forts 

§  V.  —  OrEHPvK  AVFX'  LKS  AXdLAIS 

I.  —  Combat  de  l'anse  à  la  Barque.  —  Le  17  décembre  il 
est  arrivé  de  France  d(Mix  ga barres,  avec  iWs  troupes  et  des 
vivres,  mais  elles  n'ont  pas  pu  gagner  la  rade  «le  la  Basse- 

*  >iivAse. 
2  Ijp  maiiiH^ril  dit  27  an<,  mais  le  caiulîiiiir  Dupont  Jivair  alors  ',]\  ans. 


3i6  MKMOIRES   DT*  CAPITAINE  DUPONT 

Terre,  elles  ont  été  obligées  de  rentrer  kl' Anse-à-la-Barq«-^*^' 
parce  que  les  Anglois  qui  croisoient  devant  la  Basse-Ter^c*e> 
leur  ont  donné  la  chasse.  Etant  mouillées  à  TAnse-à-la-Barq^   «:b.6 
elles  sont  allées  jusqu'à  toucher  la  terre,  elles  ont  débarq  '■J  é 
les  troupes  et  l'argent  qui  étoit  k  bord  et  se  sont  embossé^^s 

Je  devois  partir  pour  Deshayes  avec  un  détachement,  m^as.  ii 
lorsque  j'ai  passé  devant  TAnse-k-la-Barque,  le  commanda^  :m^ 
des  troupes  de  la  Guadeloupe  s'y  trouvoit  déjà.  Il  m'a  f^SBi  m 
débarquer  avec  mon  détachement  pour  rester  avec  lui. 

Nous  avons  passé  la  journée  bien  tranquilles,  mais  le  le:arB_  - 
demain  dans  l'après-midi,  les  Anglais  ayant  reçu  plusiei».  :m::^4 
bâtiments  de  haut  bord  de  renfort,  sont  venus  nous  attaqua x^, 
un  vaisseau  de  74  pièces  de  canon  et  une  frégate  de  44  sc^  wm.  t 
venus  s'embosscr  contre  la  batterie  qui  n'avoit  que  cix^cj 
pièces  de  canon,  se  sont  mis  k  la  canoimer. 

Au  commencement  de  l'action  on  m'avoit  ordonné  de  rc>$5- 
ter  en  bataille  dans  le  fond  de  la  baie.  J'avais  masqué  n^on 
détachement  par  une  cabane  en  bois  qui  se  trouvoit  là.  MslIs 
les  boulets  venoient  si  fort  dans  la  direction  où  je  me  trou- 
vois,  que  je  venois  de  faire  changer  mon  détachement  ci€ 
position  pour  me  placer  derrière  un  petit  morne,  qui  étoit 
tout  près,  lorsque  le  général  m'envoya  un  aide  de  camp,  rrxe 
donner  l'ordre  de  me  porter  bien  vite  k  la  Batterie.  En  p^Bi^" 
sant  par  la  maison  oii  je  m'étois  d'abord  mis,  je  vis  qu'il  7 
étoit  déjà  bien  tombé  des  boulets  et  que  où  j'étois  placé  ,  ^^ 
en  avoit  passé  un  qui  m'auroit  coupé  les  jambes,  si  j'y  a\^  ois 
resté. 

La  mitraille  et  les  boulots  tomboient  si  drus,  que  je  di  s     à 
mon  détachement  qu'il  falloit  prendre  la  course  pour  ser^^" 
dre  k  la  Batterie.  La  mitraille  tomboit  comme  la  grêle.    -T'^i 
parti  le  premier.  Tous  mes  hommes  m'ont   suivi,   pas      ^*" 
homme  n'a  été  touché.  Une  fois  dans  la  Batterie  nous  étions 
k  couvert  par  l'épaulement.  La  mitraille  et  les  boulets  pl^^^' 
voient  sur  le  cori)s  de  garde  qui  se  trouvoit  sur  une  peli*^ 
éminence  et  un  peu  en  dehors  de  la  Batterie.  Nous  faisîot^s 
un  feu  de  file  sur  la  frégate  qui  se  trouvoit  plus  près      d® 
nous  que  le  vaisseau,  et  quand  nous  apercevions  les  matelots 
dans  les  hunes  nous   tachions  de  leur  faire  descendre     ^^ 
garde. 

Au  bout  d'une  heure  do  combat,  les  Anglais  voyant  qw  ^'^ 


MÉMOIRES  Dr  CAPITAINE  DUPONT  ^47 

ne  pouvoient  pas  réduire  la  Batterie  se  sont  décidés  k  faire 
un  débarquement  pour  nous  chasser.  Le  commandant  de 
Tartillerie  de  la  Guadeloupe,  qui  étoit  avec  moi  dans  la  Bat- 
terie, me  dit  lieutenant  nous  allons  abandonner  la  Batterie 
parce  que  nous  n'avons  plus  de  munitions.  Je  lui  ai  dit  qu'il 
ne  falloit  pas,  que  nos  hommes  avoient  encore  chacun  un 
coup  à  tirer  et  qu'après  nous  recevrions  les  Anglais  à  la 
bayonnette.  Mais  un  moment  après  je  me  suis  aperçu  qu'il 
étoit  parti  avec  ses  canonniers,  mes  soldats  voyant  cela, 
sont  partis  aussi.  Je  restois  seul  avec  mon  sergent.  Il  a  fallu 
partir  aussi,  mais  avant  de  quitter  la  Batterie,  j'ai  déchargé 
ma  carabine  sur  la  première  chaloupe  et  j'ai  ou  l'agrément 
de  voir  tomber  l'officier  qui  la  commandoit.  Je  me  suis  retiré 
avec  mon  sergent  en  battant  en  retraite  et  d'arbre  en  arbre 
et  en  tirant  des  coups  de  fusil.  Et  lorsque  j'ai  eu  rejoint  le 
général  il  a  été  bien  content  de  me  voir,  il  m'en  a  témoigné 
sa  satisfaction. 

II.  —  Combat  de  Deshayes.  ~  Le  lendemain  j'ai  reçu  une 
lettre  de  notre  colonel  qui  m'ordonnoit  de  me  rendre  à  Des- 
h^^yes  avec  mon  détachement.  Le  colonel  dans  sa  lettre  me 
^lisoit  qu'il  étoit  chargé  do  la  part  du  Capitaine-Général  Er- 
i*ou/\  de  me  marquer  la  satisfaction  du  (lénéral,  qui  étoit 
C'ontcnt  de  la  manière  dont  je  m'étois  conduit  à  l'Anse-à-la- 
^arque. 

Parti  le  21  pour  Deshayes,  j'ai  couché  à  la  Pointe-Noire, 
^t  le  lendemain,  je  suis  arrivé  à  mon  poste.  L'escadre  an- 
glaise étoit  mouillée  pas  loin  do  là.  sur  la  côte,  il  m'étoit 
défendu  de  les  laisser  débarquer. 
^Q,       L.e  L3  janvier  1810,  dans  l'après-midi  je  vis  uneembarqua- 
^^on  qui  venoit  dans  la  rade  avec  pavillon  parlementaire. 
•V envoyai  un  homme  du  pays  qui  ])arloit  aiiglois  la  prévenir 
H^e  je  ne  pouvois  pas  recevoir  de  parhMneiitaires,  qu'il  falloit 
c^u'il  allât  à  la  Basse-Terre.  Voyant  qu'ils  vouloient  venir  à 
terre  malgré  la  défense  que  je  leur  fesois,  je  lis  tirer  un 
coup  de  fusil  k  balle  pardessus  leur  tète.  Ils  persistèrent  à 
vouloir  venir  à  terre,  alors  j'avais  ma  carabine  chargée,  j'en 
âjustoi  un  sur  le  derrière  de  la  chaloupe  et  je  lui  flanquai 
'        une  balle  dans  la  cuisse.  La  chaloupe  revira  de  bord,  porta 
son  blessé  à  bord  de  l'escadre.  C'étoit  le  neveu  de  l'amiral  et 


348  MÉMOIRES  DT'  CAPITAINE  DUPONT 

pour  le  venger  ils  ont  formé  une  division  de  chaloupes  a-^^^c 
beaucoup  de  monde  de  débarquement  et  sont  venus  attaq«ja^r 
le  bourg  de  Deshayes  ;  un  brick  de  guerre  est  venu  s'emb^i>s- 
ser  pour  protéger  les  chaloupes  et  nous  envoyoit  des  bouL  ^^  ts 
et  de  la  mitraille  ;  pondant  ce  tems-lk  j'avois  réuni  mon  d^  't  ^■ 
chement.  J'ai  fait  tirer  sur  les  Anglais  sans  pouvoir  les  (^  xn- 
pêcher  de  débarquer.  Ils  ont  mis  le  feu  aux  cases  qui  étoi^^^it 
couvertes  on  paille.  Alors  voyant  que  je  ne  pouvois  plusr^^s- 
ter  à  Deshayes,  je  me  suis  retiré  à  la  Pointe-Noire  où  Ji  '^i 
resté  jusqu'au  vingt-trois  janvier.  J'ai  reçu  ordre  du  gêné  x* si 
de  me  rendre  à  la  Basse-Terre. 

En  passant  à  l'Anse-à-la-Barque,  le  Directeur  d'artilleti^îe 
me  dit  que  je  serois  probablement  récompensé  pour  la  iirk  s- 
nière  dont  je  nî'étois  conduit  à  l'Anse-à-la-Barque.  J'arri^^  si 
le  même  jour  à  la  Basse-Terre. 

A  mon  arrivée  je  reçus  tout  l'arriéré  qui  m'étoit  dû,  pax^cr^e 
que  depuis  neuf  mois  on  ne  nous  donnait  que  des  acompte^ s  ; 
mais  les  deux  gabarres  brûlées  à  TAnsc-k-la-Barque  avoie^nt 
eu  le  temps  de  débarquer  et  d'envoyer  Targent  au  gouvc^r- 
nement  et  pendant  que  j'étois  encore  k  Deshayes  on  avoit 
payé  tous  les  ofliciers  du  régiment  et  un  de  mes  camarados 
avoit  touché  pour  moi  et  il  m'a  remis  mon  argent  quand  je 
suis  arrivé. 

III.  —  Combat  de  Matouba.  —  Le  30  janvier  1810,  les    An- 
glais ont  fait  leur  débarquement  sous  le  vent  de  la  Gu3.cie- 
loupc,  au  marigot  de  l'Anse-k-la-Barque,  oîi  nous  avons     ^» 
un  capitaine  de  blessé.  Ce  mômejour  nous  sommes  mont^?^  a" 
Matouba  prendre  position.  Je  me  suis  trouvé  aux  avant-postes 
avec  une  gardo  do  trente  hommes,  j'y  ai  passé  deux  jours  ci 
deux  nuits  sans  rien  voir.  Je  faisois  bonne  garde,  mais  dans 
la  nuit  quo  j'ai  été  remplacé,  les  Anglais  se  sont  présent^-*?, 
après  quelques  coups  de  fusiL  le  poste  s'est  replié,  et  le  len- 
demain trois  février,  dans    la  matinée,    nous    avons   sorti 
quatre  compagnies  de  notre  régiment  de  la  position  où  nous 
étions  retranchés  sur  le  morne  Bel-Air,  pour  marcher  sur 
eux.  Nous  les  avons  repoussés,  nous  avons  eu  un  capitaine 
do  tué. 

Dans  rapros-midi,  deux  autres  compagnies  ont  encore  f^^^ 
une  sortie,  mais  jo  n'en  faisois  pas  partie.  On  a  tué  bien  ^^^ 


MEMOIRES   DU   CAPITAINK   DUPONT  340 

monde  aux  Anglais.  Un  lieutenant  de  nos  voltigeurs  s'est 
battu  contre  un  soldat  anglais,  il  a  reçu  quatorze  blessures, 
mais  il  a  tué  son  adversain^  qui  (^toit  bien  plus  fort  que  lui. 
Les  Anglais  l'ont  fait  prisonnier. 

J'ai  ét('  fait  ca])itaine  le  cinq,  ainsi  que  le  lieutenant  ({ui 
avoit  reçu  quatorze  blessures,  notre  adjudant- major  aussi. 
Notre  nomination  comptoit  du  '^  février  1810  et  sur  champ 
de  bataille. 

IV.  —  Capitulation  de  la  Guadeloupe.  —  Le  0  février  les 
Anglais  sont  entrés  au  Maiouba  \n\v  les  bois,  n'ayant  pu  y 
pénétrer  par  notre  côté.  Quand  le  général  Krnouf  a  vu  les 
Aiig:lais  dans  le  Matouba  il  a  enviné  un  de  ses  aides-de-camp 
avec  un  pavillon  blanc  pour  demaiuler  à  capituler.  Nous 
avons  ét(»  très  surpris  quand  nous  avons  vu  le  pavillon  blanc 
sur  le  (Gouvernement;  et  il  a  capitulé  le  même  jour. 

Je  n*ai  jamais  de  ma  vie  eu  aussi  froid  que  quand  j'ai  été 
sur  le  morne  Bel-Air,  surtout  ({uand  venoit  le  matin.  Nous 
étions  habillés  pour  les  pays  chauds,  mais  sur  ce  morne  il 
t'ciisoit  très  froid,  aussi  j'y  ai  gagné  un  fort  rhume  qui  m'a 
^>ien  fait  souifrir.  Pendant  que  nous  étions  sur  ce  morne,  les 
Antrlais  qui  se  trouvoient  de  l'auti'e  coté  du  ravin,  nous 
eiiv<jyoient  des  boulets  et  des  obus  ({ui  venoient  éclater  au 
lui  lieu  de  nous,  mais  sans  nous  blesser  personne. 

C'est  pendant  que  l'on  capituloit  (pie  mon  capitaine  est  allé 
^^1^  q^uartier  général  et  qu'il  m'a  appris  (pie  j'étois  nonnné  ca- 
pitaine ainsi  que  mes  camarades  dont  j'ai  parlé  plus  haut. 
^\ii  étoit  nommé  chef  de  bataillon. 


i^  VI.  —  SÉJOUR  EN  ANGLETERRE 

I.  —  Départ  pour  l'Angleterre.  —  La  capitulation  étant 
%nëe  le  sept  février  1810,  nous  avons  déposé  nos  armes  en 
avant  des  forts  que  nous  occupions  le  8  février  et  nous  avons 
remis  tous  les  postes  aux  Anglais  et  nous  nous  sommes  em- 
barqués le  même  jour.  Ma  compagnie  avec  deux  autres  ont 
été  embarquées  i^ir  l'Azincoiirf,  bâtiment  de  transport.  Le 
restant  de  notre  régiment  a  été  embarqué  sur  d'autres  bâti- 
ments. Le  commandant  du  convoi  étoit  sur  lAziiwoiwt. 


350  MKMOIRES  DU  CAPITAINE  DUPONT 

La  veille  de  notre  départ,  j  etois  allé  chercher  ma  m^i-  ^^^ 
qui  étoit  encore  en  ville,  chez  un  ami,  où  je  Tavais  dépos  ^^^^^ 
Nous  avons  entendu  plusieurs  coups  de  canon.  Je  mes.  ^«-^^^ 
rendu  sur  le  bord  de  la  mer.  C'étoient  les  bâtiments  Anglais  crgi^^ 
mettaient  à  la  voile,  parce  qu'une  frégate  étoit  venue  p^^*^" 
dant  la  nuit,  presque  au  milieu  d'eux,  c'étoit  la  frégate  frc^»  ^' 
çaise  La  Néréide  qui  arrivoit  de  France.  Mais  voyant  tant     -^i^ 
bâtiments  mouillés  à  la  Guadeloupe,  le  capitaine  française         a 
pensé  de  suite  que  c'étoit  Tescadre  anglaise  qui  étoit  mouill    *^^e 
là,  et  il  a  fait  arriver  vent  arrière  pour  se  sauver.  Plusici^  :Mrs 
frégates  et  bricks  anglais  ont  mis  précipitamment  à  la  voS>  le 
pour  courir  dessus,  mais  ils  n'ont  pas  pu  la  rejoindre,  et  eM^  1  e 
leur  a  échappé. 

II.  —  Traversée  de  TOcéan  Atlantique.  —  Le  24  févri^^:r, 
nous  avons  mis  à  la  voile  pour  l'Angleterre.  Nous  avons  pa^s-^é 
le  lendemain  en    vue    de    Montserrat,    Nièves,    St-Chr^î^- 
tophe,  St-Eustache,   St-Martin  et  l'Anguille  et  nous  avc^iis 
pris  la  grande  mer.  Nous  avons  bien  été  jusque  par  les  qm»:a. mi- 
rante et  quelques  degrés,  mais  le  quatorze  de  mars,  une  t^  ixj- 
pête  s'est  levée  et  qui  étoit  des  plus  terribles.  A  bord      de 
rAzincourJ,  nous  avons  eu  la  vergue  du  grand  hunier    c^ui 
s'est  cassée,   ce  qui  nous  a  fait  rester  en  arrière  du  con^v^  oi, 
que  nous  avons  perdu  de  ce  moment  pour  ne  plus  le  retrou- 
ver.  Nous  avons  su   depuis   que  deux  bâtiments  s'étoî^nt 
abordés  pendant  la  nuit  et  avoient  manqué  de  se  couler  X'im 
et  l'autre.  Un  autre  a  eu  une  lame  si  forte,  que  ça  lui  a  com- 
porté son  capitaine  et  tous  les  hommes  qui  se  trouvoient    sur 
le  pont,  ses  embarquations  et  sa  drôme.  Le  bâtiment  s'est 
presque  rempli  d'eau,  et  sans  les  Français  qui  se   trouvaient 
à  bord,   le  bâtiment  auroit  eu  bien  du  mal  pour  gagner*  un 
port  anglais.  Dès  l'après-midi  du  quatorze  nous  avions  perdu 
tous  les  bâtiments  de  vue.  La  nuit  la  mer  a  été  très  forte-  J^ 
lendemain  quinze,  la  même  chasse  et  le  même  vent. 

Nous  nous  trouvions  par  le  travers  du  Banc  de  Terre- 
Neuve.  Nous  nous  trouvions  aux  environs  de  l'équinoxe  ^^ 
quelques  jours  avant  ou  après  on  a  ce  temps  là.  La  tenip^^^ 
passée  on  a  remis  une  autre  vergue  en  place  et  nous  avoris 
continué  notre  rouli*. 

Le   vinjit   nous  en  avons  encore  reçu  une  autre,  mais  bi^^^ 


MÊVIOIRKS    Dr    CAI'ITAINK    DIPONT  331 

moins  forte  que  la  premièro.  Après  le  vent  est  passé  à  Test 
et  nous  avons  eu  vent  contraire.  Le  25  nous  avons  trouvé 
un  bâtiment  américain,  chargé  de  planches,  qui  était  dé- 
mâté de  tous  ses  mâts.  Le  bâtiment  étoit  entre  deux  eaux  et 
rempli  d'eau,  réquipage  étoit  réfu<^'ié  sur  les  planches.  On 
leur  a  demandé  en  passant  s'ils  avoient  besoin  de  quelque 
chose,  ils  ont  répondu  que  non.  Il  ii'étoit  pas  loin  de  la 
terri»  d'Irlande. 

I^e  ^^)  mars  nous  avons  vu  l'Irlande.  Nous  avons  suivi  la 
côte  toute  la  journée  et  i)ar  un  beau  tems.  Nous  étions  très 
l>rês  de  terre,  nous  apercevions  les  maisons  le  long  de  la 
côte,  et  le  lendemain  ol  nous  avons  mouillé  à  Cowes,  belle 
rade  très  vaste  et  bien  lortifiei».  Aussitôt  que  nous  avons  été 
mouilles,  il  est  venu  beaucoup  d'embarcations  qui  nous 
apportaient  des  vivres.  Nous  étions  bien  aise  d'avoir  du  pain 
Trais  et  de  la  viande  fraîche,  parce  qu(^  depuis  notre  départ 
<io  la  Guadeloupe  nous  ne  mangions  que  du  mauvais  biscuit 
^t  de  la  viande  .salée. 

I^eparti  de  Cowes  le  premier  avril  et  le  2  passé  entre  les 
^orlingues  et  le  ca])  Lizard  et  par  un  brouillard  bien  épais, 
i"ious  n'avons  pas  pu  voir  la  terre.  Nous  sonmies  arrives  à 
^^lymouth  le  trois.  Nous  avons  resté  en  rade  Jusqu'au  huit 
^Ue  nous  sommes  débarqués  à  Mille-Prison. 

III.  —  Séjour  dans  le  sud  de  l'Angleterre.  —  L(*  dix-sept 
'^ou^5  .sommes  ï)artis  pour  aller  en  cantonnement  à  Moreton- 
"«Ampit(»ad.  En  sortant  de  Prison  pour  nous  rendre  à  notre 
^«^iitonnement  nous  avons  trouvé  une  berline  pour  nous 
^^^^iier,  car  les  Anglais  ne  vouloient  pas  que  nous  allassions 
^  pieid,  de  crainte  que  nous  ne  vissions  leur  pays  ou  que  nous 
P'-ïissions  nous  échapper.  Nous  avons  été  diner  à  Cavistock  * 
^^  coucher  à  Moreton.  Nous  avons  vu  en  passant  Dartmoor- 
*^^ison,  où  il  y  avait  déjà  bien  des  Français  prisonniers  et  où 
^^^^  oient  venir  nos  soldats  et  nos  sous-otliciers  (pie  nous 
^"^"ions  lais.sés  à  Mille-Prison. 

Eli  arrivant  h  Moreton  nous  avons  trouvé  plusieurs  ol'ti- 
^i€5r*s  de  notre  régiment  qui  avaient  été  pris  neuf  mois  avant 


i^  manuscrit  dit  Tavistock. 


3.'J2  MEMOIRES   DU   CAPITAINE   DUPONT 

nous,  aux  Saintes  ;  cola  nous  a  l'ait  plaisir  de  trouver  de   m 
camarades.  Ils  connaissoient  où  il  y  avoit  des  logemenss 
louer  et   nous  n'avons  couché  qu'une  nuit  à  l'auberge 
Grand-Amiral  qui  étoit  la  meilleure  de  Moreton.   Le  len«" 
main  nous  étions  tous  logés  en  chambre  garnie.  Nous  av«: 
resté  il  Moreton  pendant  deux  ans.  Cela  m'a  donné  le  l<^ 
d'apprendre  le  français,   un   peu  d'histoire  et  comment 
d'ai)prendre  l'anglais. 

Nous  étions  libres,  mais  nous  n'avions  pour  nous  promer^ 
sur  chaque  chemin  ou  route,  qu'un  mille.  Sur  chaque  rom» 
il  y  avoit  un  poteau  que  nous  ne  pouvions  pas  dépasser.  sc=> 
peine  «l'aller  en  i)rison  ii  bord  des  pontons  ou  de  payer  ii  i 
guinée,  qui  valoit  vingt-ciiKj  francs  k  celui  qui  nous  aro 
pris.  Le  soir  il  falloit  rentrer  au  logis,  on  sonnoit  la  clociic 
c'est-à-dire  à  cinq  heures  en  hiver,  à  sept  au  printems  et^ 
neuf  heures  dans  les  Jours  les  i)lus  longs.  Un  soir  }C 
m'en  revenois  avec  celui  qui  logeoit  avec  moi,  il  y  avoit 
l)eut-ètre  un  grand  quart  d'heure  que  la  cloche  étoit  sonnée, 
en  passant  près  des  halles,  il  y  avoit  deux  mauvais  gars 
d'Anglais  cachés  sous  les  halles,  qui  nous  ont  dit  queTheure 
étoit  passée.  Ils  oui  été  chez  le  commissaire  faire  leur  dé- 
claration qu'ils  nous  avoient  vus  après  la  retraite,  et  k 
commissaire  nous  a  fait  appeler  le  lendemain  pour  nous  pré- 
venir qu'il  y  avoit  un(*  déclaration  de  faite  contre  nous,  qu'i 
falloit  que  nous  donnassions  chacun  une  guinée,  sinon,  qu( 
nous  irions  en  prison  pour  avoir  broquô  noire  parole.  Nou: 
avons  payé  d<»  suite  et  sans  mot  dire. 

1812.  IV.  —  Changement  de  cantonnement.  —  Dans  le  mois  dt 
févri(u-  1812,  nous  avons  reçu  oi'dre  de  l'Amirauté,  i^oui 
changer  ch^  cantonnement.  On  nous  trouvoit  à  cette  époque 
trop  près  des  côtes  de  France,  c'étoit  au  moihent  ou  h 
France  devoil  avoir  la  guerre  avec  la  Russie.  Mais  ce  qu'ii 
y  a  (le  certain  c'est  qu'on  nous  a  mis  dans  le  nord  de  l'An- 
glc^tcrn^  au  lieu  de  rester  dans  le  midi. 

Partis  l(î  20  févri(^r  pour  Kampton  à  douze  milles  de  là 
nous  y  avons  trouvé  des  ofliciers  français  prisonniers,  qu: 
venoient  aussi  de  la  <îua(l('loui»e.  Nous  avons  passé  la  jour- 
née av(M'  eux.  Ils  av()i(Mit  aussi  reçu  Tordre  pour  changei 
de  cantoniieiiiciil.  ils  sont  partis  ([uel(|ues  jours  a])rès    nous. 


MÉMOIRES   DU   CAPITAINE   DUPONT  353 

i^e  lendemain  nous  avons  été  à  Corrington  \  vingt  milles, 
à  Bornestable  ^  onze  milles,  à  Ilfra-Comb,  dix  milles.  Traversé 
le  canal  de  Bristol  le  même  jour,  par  un  beau  tems,  vingt- 
quatre  milles  pour  arriver  h  Swansoa.  Nous  étions  là  dans 
le  pays  des  mines  de  houille  et  de  l'or,  pays  bien  montagneux 
^t  bien  aride,  on  y  voyoit  de  bien  pauvres  maisons  et  le 
P^ys  ne  produit  pas  seulement  de  grains,  il  ne  récolte  qu'un 
P^u  d'avoine  pour  faire  du  gruau  et  des  pommes  de  terre 
^vec  quoi  les  habitants  se  nourrissent.  A  Neath,  huit  milles, 
♦^  I-.am  et  Flag,  dix  milles,  à  Breknoch  ^,  vingt-deux  milles, 
^  -Hay,  quinze  milles,  à  Kingston,  douzi'  milles,  à  Presteign, 
^^pt  milles,  à  Knighton,  six  milles,  à  Lan,  s(»pt  milles,  à 
^î^liops-Casthî,  six  milles.  11  y  avoit  aussi  dans  cette  ville 
ties  Français  prisonniers  sur  parole,  à  S'hrewsbury,  vingt 
^^illos.  S'hrewsbury  est  la  capitale  du  Salopsliire,  grande 
^'illo  trè^  commerçante  d'Angleterre. 

^ous  y  sommes  arrivés  un  dimanche  au  matin.  Nous  avons 

'loinandé  à  déjeuner  dans  une  auberge,  on  nous  a  dit  qu'on 

^  ^  v*oit  rien  à  nous  donner,  que  c'étoit  le  dimanche,  qu'on  ne 

^^i§5oit  rien  cuire  ce  jour  lii,  qu'on  ne  pouvoit  nous  donner 

^^^o   du  café  au  lait;  cela  no  nous  arrangeoit  guères,  mais  il 

^^11  ut  en  passer  par  là.  Nous  aurions  pourtant  bien  mangé 

^^c*   côtelette,  mais  pas  possible,  car  le  dimanche  en  Angle- 

^^ï^*i^e  toutes  les  boutiques  sont  fermées. 

^^^ ,  —  Séjour  dans  le  nord  de  l'Angleterre.  —  Après  notre 

^^•1  ^uner  nous  avons  été  couclier  à  White-Church,    vingt 

*-*^i  V\es.  Mais  c  etoit  notre  dernière  marche  ;  et  nous  y  sommes 

^^^t:és  en  cantonnement.  Il  y  avoit  tléjà  des  PYançais  arrivés    1813 

^^^  ^i-nt  nous.  White-Church  est  une  ville  de  deux  mille  âmes, 

^^^.is  bien  plus  jolie  que  Moreton,  et  bien  plus  commerçante. 

pays  est  plat  et  bon  pour  les  céréales  et  pas  loin  du  pays 
ci 


^  Cralles,  de  manière  que  nous  ne  brûlions  que  du  charbon  de 
^^^•^i^e,  qui  y  étoit  assez  bon  marché.  Le  charbon  y  arrive  par 
^^      canal,  et  de  belle  ardoise  (pi'on  tire  aussi  du  pays  de 

!>»  Mamiscrit  di!  Torniitcui. 

"    i^îins  le  Manuscrit  lionii*!al»lc. 

^aiis  le  Manuscrit  Bresion. 

T.  XIII,  .V.  :i:i 


354  MKMOIRES   DU   CAPITAINE  DTPOXT 

Galles,  aussi  toutes  les  maisons  eu  sont-elles  couvertes.  Le 
port  où  tout  cela  débarquoit  étoit  devant  la  croisée  de  ma 
chambre.  C'est  dans  les  environs  que  j'ai  vu  des  charrues 
qui  avoient  deux  ou  trois  socs.  Les  charretiers  de  labour, 
quand  ils  avoient  pris  leur  raille  *,  quittoient  les  mancherons 
de  la  charrue  et  se  mettoient  à  côté  pour  toucher  les  che- 
vaux, et  la  charrue  alloit  toute  seule. 

Nous  avons  resté  deux  ans  à  Wliite-Church  et  jusqu'au 
moment  de  la  paix  1814. 

VI.  —  Retour  à  Plymouth.  —  Le  21  mai  parti  pour  rentrer 
en  France.  Le  premier  jour  nous  avons  été  coucher  à  Drogton, 
le  lendemain  Woolver-Hami)ton,  le  troisième  jour  à  Bir- 
mingham, très  grande  ville  manufacturière  d'Angleterre.  Sa 
1814.  population  est  de  cent  mille  ûmes,  elle  est  à  environ  trente 
lieues  de  Lon(h*es.  Le  lendemain  nous  avons  passé  dans  h» 
pays  de  Glowcester  -  et  Worcester  pays  des  meilleuix^s  terres 
de  l'Angleterre,  il  y  avoit  belle  apparence  de  récolte  tant  en 
grains  qu'en  fruits,  c'est  un  pays  comme  notre  Normandie. 
Bristol,  grande  ville  commerçante  et  port  de  mer  bi(Mî  mar- 
chand. Le  lendemain  à  Exester,  la  cathédrale  est  belle  et  la 
ville  est  aussi  bien  commerçante.  Moreton  où  nous  avons 
repris  nos  anciennes  habitudes.  Nous  avons  ordre  de  rester 
à  Moreton  jusqu'à  ce  que  l'on  nous  envoyAt  des  ordres  pour 
nous  rendre  à  Plymouth  pour  embarquer  pour  la  France. 

Nos  malles  que  nous  avions  mises  au  roulage  à  \Vhite- 
Church  n'arrivoient  point,  il  falloit  attendre  qu'elles  arri- 
vassent pour  partir.  Par  exemple  nous  avions  bien  plus  de 
liberté  que  lorsque  nous  y  étions  la  première  fois,  mais 
ennuyés  de  voir  que  nos  malles  n'arrivoient  point,  je  me  suis 
décidé  à  partir  seul,  je  me  suis  arrangé  avec  un  de  mes  ca- 
marades qui  devoit  rester  i)our  attendre  nos  effets  et  les 
retirer  et  qui  devoit  nramener  ma  malle  à  Blaye,  où  nous 
devions  nous  rendre»  —  et  je  suis  parti  de  Moreton  le  .">  de 
juin,  jour  de  ma  naissance  •',  pour  aller  coucher  à  Prince- 

'  i'our  rai»',  mot  iH'aucrroii. 

'  Dans  11'  manuscrit,  (ioiirotrr. 

3  Lo  tableau  do  la  l'amilh'  dit  \v  G  mars  cl  l'acte  de  baptême  est  du  0  mai. 


MKMOIUKS   l>r  (  AFITAINK   DIPONT  XiVi 

To\vi^   prison,  mais  voyant  qu'il  étoit  encore  grand  jour,  j'ai 

^^^  jusqu'à  l^eck-Lanc»,  oîi  j'ai  couché,  l.e  IcMideniain  je  nie 

suiii  rendu  à  Plyniouth  devant  le  lUireau  de  Mille-Pi'ison,  où 

3*^  ï^^ii  ]>as  entn*.  Mais  jr  nt^  fesois  (^ue  d'arriver  lorsc^n'on   a 

*^^^Uan(lé  s'il   y   a  voit   des  oflicicM-s  Français  prêts  h  partir. 

^^Us  nous  sommes  trouvé  dcnix  et  après  avoir  pris  nos  noms, 

^^^  nous  a  dit  que  nous  embarquerions  h  six  luîures  du  soir 

^^  nous  avons  été  déjeuner.  Nous  avons  passé  la  journée  à 

lions  promener  en  ville,  ce  (jui  ne  nous  étoit  ])as  i)ermis  la 

l'i'omière  Cois  que  nous  y  étions  arrivés. 


Jî  VII.  —  UETOUR  KN  FRANti:  KT  A  MAINTENON 

I.  —  Traversée  de  la  Manche.  —  Le  (>  juin  dans  Taprès- 
inidi  nous  nous  sommes  emhaniués  sur  un  bâtiment  anglais 
qid  devoit  nous  mener  (Ml  France,  l'oilicier  avec  (pii  j'étois 
et  le  rai)itaine  du  bâtiment  ani.î:lais.  Quand  nous  sommes 
arrivés  a  bord,  il  y  avoit  des  marins  Crançais  ipii  sortoitMit 
de  la  prison  de  Dartmoor,  (pii  ('toicMit  eml)ar(piés  d(»puis  le 
matin  et  qu'on  n'avoit  pas  laiss(''s  libres  (mi  ville,  on  les  avoit 
conduit  de  suite  ;i  bord. 

Aussitôt  notre  arrivc'c  ii  bord,  on  a  lev(''  l'ancre  (it  mis  il  la 
voile  pour  Morlaix.  La  iikm*  ('toit  belle,  nous  avons  j)ass(''  la 
nuit  et  une  partie  de  la  jouiiiée  du  lendemain  pour  traver- 
ser la  Manche  (pli  })eut  avoir-  une  trentaine  de  lieues  de  larjj^e 
de  Plyniouth  à  Morlaix.  Nous  avons  pas.'<(''  sous  le  l'ort  du 
Taureau  i)our  entrer  dans  la  rade.  Quand  je  me  suis  vu 
entrer  dans  le  |M)rt,  j'ai  (''t(''  trampiille,  j'(Hais  sûr  de  revoir 
mon  pays.  Quand  la  marée  a  ét(''  tout  ii  l'ait  l)asse,  nous  som- 
mes descendus  du  bord  sans  chaloupe  parce  que  \r  bâtiment 
se  trouvoit  sur  le  côté  et  sur  le  sable,  c'est  pouniuoi  nous 
n'avions  pas  besoin  d'embarcation  pour  aller  à  terre.  Nous 
avions  deux  lieues  pour  aller  ii  Morlaix  (pie  nous  avons  rait(^s 
par  terre.  Ainsi  l(\s  sept  juin  ISl  1  j*ai  rentré  en  Franc(î.  .l'ai 
resté  à  Morlaix  ixMidant  trois  jours  eu  attendant  qu'on  nous 
délivrât  une  leuilh^.  derout(\ 

II.  —  Voyage  de  Morlaix  à  Blaye.  —  .l'ai  parti  de  Morlaix 
le   10  juin  pour  Rennes.  Le  premier  jour  j\ii  été  coucher  à 


35G  MKMOIRES   DU   CAPITAINE  DUPONT 

Belle-Isle*,  sept  lieues  ;  à  Guingamp,  quatre  lieues.  Guingain^P 
est  une  petite  ville  assez  jolie.  L'Eglise  et  la  place  so^:^** 
belles.  Le  lendemain  à  Châtelaudren  •*,  trois  lieues.  Ensuirf^^^^'^ 
à  St-Brieuc,  chef-lieu  du  département  des  Côtes-du-Norc::^^^'» 
quatre  lieues  ;  à  Lamballe,  quatre  lieues  ;  Broons,  six  lieues;        ^^ 
Montauban,  quatre  lieues.  J'avais  les  pieds  si  fatigués  qu      -^ 
j'ai  loué  un  cheval  pour  me  porter  jusqu'à  Rennes  le  lende 
main,  j'avais  neuf  lieues  à  faire. 

A  Rennes  j'y  ai  resté  plusieurs  jours,  en  attendant  quoi 
nous  paie  notre  feuille  de  route.  —  A  Bain,  neuf  lieues  ; 
Nozay,  neuf  lieues  ;  à  Nantes,  dix  lieues,  mais  j'avois  prisse  ^ 
la  diligence  à  Rennes  pour  faire  ce  trajet  là,  que  nous  avon^^^ 
fait  dans  une  nuit  et  comme  nous  sommes  arrivés  de  bor     ^^ 
matin,  après  m'être  fait  payer  notre  route,  nous  nous  sommes 
remis  en  route  pour  Montaigu  et  nous  avons  été  coucher  i 
St-Fulgent.  Le  lendemain  à  Chantonay  et  couché  à  Ste^ —    ' 
Hermine.  Nous  avons  passé  après  à  Marans  où  nousavonF=^^ 
déjeuné  et  couché  à  La  Rochelle  qui  est  un  port  marchand—     -^• 
Le  lendemain  nous  avons  passé  à  Rochefort  sans  nous  y^-^S 
arrêter,  quoique  ce  soit  un  port  de  guerre,  où  on  construiCir  ^t, 
des  vaisseaux  et  des  frégates.  La  ville  est  belle,  les  rues  son t^  -^^ 
bien  alignées.  Nous  apercevions  les  vaisseaux  sur  les  chan —  -^' 
tiers,  il  y  en  avoit  plusieurs.  Rochefort  est  très  malsain,  nous^s -^^ 
avons  été  coucher  ii  Saujon.  Le  lendemain  à  Royan,  petitJr  ^^^ 

port  de  mer  pour  nous  embarquer  et  nous  rendre  à  Bordeaux ^• 

Nous  avons  attendu  que  la  marée  montât  pour  partir.  C'étoit*'  -^  '* 
le  jour  de  la  St-Jeau.  Quand  la  marée  a  commencé  àfc^  ^ 
monter  et  que  lo  bâtiment  a  été  à  flot  nous  sommes  partie  -S^*^ 
et  nous  sommes  arrivés  à  Bordeaux  dans  une  marée  et  surx'  ^^^ 
les  huit  heures  du  soir.  En  remontant  la  rivière  nous  sommes  ^^s 
passés  devant  Pauliac,  où  étoient  mouillés  les  bâtiments:  •^•^s 
anglais  pour  prendre  leurs  troupes  pour  les  ramener  en  An- 
gleterre. Nous  sommes  aussi  passés  devant  Blaye  et  son  pâté 

Le  lendemain,  je  suis  redescendu  k  Blaye  où  étoit  le  débrir  ^  Ws 
du   (M)"  régiment  pour  être  réorganisé  et  prendre  le  iwm^^^U' 
niéro  02.  Nous  avons  resté  à  Blaye  un   mois  avant  qu'or  ^on 
organisât  lo  régiment,  et  puis  nous  devions  attendre  que  toin — Mit 

^  En  Irrn*. 

^  Dans  le  manuscrit  Chùteaulaindren. 


MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT  357 

ie  régiment  fût  réuni  parce  qu'il  ôtoit  bien  tlisséminé.  Deux 

bataillons  étoient  à  Strasbourg,  qui  avoient  l'ait  partie  de 

i'arrnée  du  Xord.  Un  autre  étoit  à  Bayonne  qui  avoit  défendu 

la   place  quand  les  Anglais  en  fesoient  le  siège  et  trois  batail- 

loiisde  la  Guadelou])e,  prisonniers  en  Angleterre,  etc.,  etc. 

-A.    la  fin  de  juillet  le  général  Willate  est  venu  organiser  trois 

bataillons  pour  rester  en  PYanro  et  trois  autres  étoient  for- 

111  €^  s  pour  retourner  h  la  Guadeloupe  et  je  me  suis  trouvé 

clc5^^gtiné  pour  ces  trois  derniers  bataillons. 

I^'organisation  finie,  nous  nous  sommes  rendus  à  Bordeaux 
pour  prendre  la  route  chacun  de  notre  pays,  en  attendant 
Quo  l'expédition  fût  prête  à  partir. 

m.  —  Voyage  de  Bordeaux  à  Maintenon.  —  Parti  de  Bor- 
de' 5:iux  le  sept  août.  Nous  étions  six  olliciers  qui  avoient  pris 
11  ri.  c»  voiture  qui  venoit  à  Paris,  pour  chacun  cinquante  francs. 
rVo  us  faisions  quatorze  ii  quinze  lieues  par  jour.  Nous  cou- 
C'hxions  toutes  les  nuits.  Le  pnMiiier  jour,  nous  sommes  venus 
ooxicher  il  St-André  de  Cubzac,    en   passant  à  Graves  pays 
^i-t    bon  vin,  nous  avions  fait  notre  provision  de  chacun  une 
<-loi.izaine  de  bouteilles,  qui   nous  ont  servi  tout  le  long  de  la 
i^oiite  pour  vin  de  dessert.  Lorsque  je  suis  arrivé  à  Maintenon 
J*^3Ti   avais   encore  une  pour  ma  part  et  une  qu'un  de  mes 
<^<t.r:iiarades  m'a  donné  cela  m'a  fait  deux,  que  j'ai  apportées 
^      la    maison    pour  en  faire    goûter  à  mes  parens.  A  St- 
Ari  ciré  de  Cubzac,  on  passoit  la  Dordogne  dans  un  bac,  mais 
^^Kî  oiird'hui  on  passe  sur  un  beau  pont,  l'un  des  plus  beaux 
de?     Prance,  les  navires  passent  à  la  voile  i)ar  dessous. 

IVous  avons  été  coucher  la  première  journée  h  Montlieu. 

1^^     lendemain  nous  avons  déjeuné  à  Angoulême  et  couché  à 

R'^'^ffec.    Déjeuné  à  Quoi?  et  couche»  à  Poitiers.  Déjeuné  à 

^''^"^Atellerault,  pays  où  il  y  a  une  fabrique  d'armes  à  feu  et 

p^'^>'"s  aux  fabricans  de  ciseaux,  de  couteaux,  et  autres  petites 

V)îi>^a telles.  Nous  sommes  venus  coucher  aux  Ormeaux,  le 

\^iidemain   venus  coucher    h  Tours  ;   d(''jeuné  à  Château- 

"P-egnault et  couché  à  Vendôme.  Déjeuné  à  Cloyes,  passé  le 

t-oir  et  entré  dans  le  département  d'Eure-et-Loir.  Couché  à 

Chàteaudun.  Le  lendemain  déjeuner  à  Bonneval  et  couché  à 

la  Bourdinière.  Venus  ensuite  déjeuner  à  Chartres  et  je  suis 

arrivé  a  Maintenon. 


\ 


3o8  MKMOIKES  Di:  CAPITAINE  DUPONT 

La  première  personne  que  j\ii  vue  en  arrivant  c'étoit  m»-   ^r^^^ 
oncle  Viuulelais  qui  étoit  à  sa  porte  avec  son  bonnet  bla«r"^  ^^• 
J'ai  dit  il  un  de  mes  camarades  de  voyage  :  voilà  mon  onclï-  r^Q. 
Nous  avons  descendu  chez  le  père  Deschamps  à  Tlma^  .^3ge 
St-l)onis.  J'ai   fait  venir   une  bonne  bouteille  de  vingt  soim  ^r*)us 
pour  régaler  mes  camarades  et  j'ai  dit  que  c'ëtoit  du  vin  lï  .»      *^^* 
pays.  Pondant  que  nous  la  vidions  j'entondois  un  compagnm'>  ^^^*^^ 
do  voya.uo  (jui  disoit  il  M'"''  Deschaniijs  que  j'étois  d'ici  ;  eltt  I  ^^^^ 
lui  a  dit  qu'elle  no  nio  connoissoit  pas  (je  crois  bien,  il  .         *  y 
avoit  vingt-doux  ans  que  j'étois  parti).  C'étoit  un  dimanche  ï  ""^^^ 
ot  on  alloit  il  vôi)ros,  et  quand  j'ai  entendu  qu'il  lui  disoî  *'»  *^<^it 
mon   nom,  jo  suis  parti   avec  un  de  mes  camarades  pouK-TOur 
Lame,  j'ai  reconnu  plusieurs  personnes  en  traversant  MaiiMrm  x  in- 
tenon ot  Larue,  mais  je  ne  me  fesois  pas  connoître  et  je  suii  t.  m  uis 
arrivé  chez  mon  père,  sans  être  connu,  que  j\ii  trouvé  er  -e>    en 
bonne  santé,  ainsi  que  ma   mère  qui  vivoit  encore  ii  celt»  J"  J  ttc 
époquo-lii. 

Aussitôt  mon  arrivée,  tout  le  monde  arrivoit  ii  la  maison  £■*  «-->" 
los  uns  me  disoient  bonjour  mon  frère  et  d'autres  :  bonjour  mm  ^^iii 
mon  cousin,  bonjour  mon  oncle,  etc.,  etc.  C'étoit  k  n'en  plu:  mJ  Jbi 
finir.  Plusieurs  ouvroient  de  grands  yeux  parce  que  nous  sx^JW 
étions  doux,  celui  qui  étoitavec  moi  étoit  habillé  en  militaire ^x  i  -ir 
ot  moi  j'étais  on  bourgeois.  Il  étoit  plus  petit  que  moi,  et  oim  <">  ^' 
disoit  :  colui-lii  no  doit  pas  être  lui,  parce  qu'il  est  trop  petiO  i-^  *^^ 
alors  on  (Hoit  oblige»  do  revenir  ii  moi  pour  m'embrasser  e  '^>  ^' 
moi  aussi  pour  los  embrasser.  Ainsi  la  reconnaissance  faites -^  ^ -^^^ 
tout  s'osi  bien  passé  ot  dans  la  plus  grande  cordialité. 

Nous  avons  passé  b^  restant  de  la  journée  à  J^arue,  nous  yf^  ^s  is 
avons  couchi'  ot  b^  lendemain  do  grand  matin  nous  nousxx^^>c 
sommos  remis  on  route  pour  Rambruiillet  i)our  rejoindrf>'X  ï-»^^ 
notre  voiiuro  (jui  y  avoit  ét(''  coucher,  car  nous  devions  nouss  «  ^  ^'^^ 
rondro  //  r,iris,  ponr  y  voir  notre  cobmel  qui  y  étoit  er  <:> 
prondro  sos  ordres  ot  savoir  quand  nous  rei)artirions  pouix  xx<^ 
rojoindro  noli'o  régiment  (jui  devoit  s'organiser  ii  V'ûc^f^  ' 
1814.  d'Ob'ron.  J'ai  resté  ii  Paris  cmi  jours,  j'y  étois  le  jour  de  Lts  I  ^ 
S'-Louis  1(S11.  Après  j(?  suis  revenu  il  Maintenon,  où  j'arx:^  ^'«^ 
rost('\ius(iu'nn  irr'izo  do  septembre  que  je  suis  parti  pour  rile:>  ^  ^^^ 
«rob'i'oii . 

.l'.'ii  r\(''  ol)li^«''  (le  |ti'on(ir<'  la   nniio  d'Orléans  il  Chartres.^  ^^^^  •^'• 
iKircc  Tjuo  ma  inallo  fjuo  j'a\  ois  niiso  au  roulage  il  Blaye  jxairx:  X/r 


MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT  359 

Chartres  n  y  étoit  pas  encore  arrivée,  on  m*a  dit  à  Chartres 
qu'elle  étoit  peut-être  k  Orléans,  ce  qui  m'a  fait  prendre 
cette  route.  J'ai  été  coucher  à  Janville  et  le  lendemain  passé 
par  Artenay,  k  Orléans,  arrivé  k  bonne  heure  j'ai  été  voir  au 
roulage,  on  m'a  dit  (juc  ma  malle  n  y  étoit  point.  Je  me  suis 
remis  en  route  ci  j'ai  été  coucher  k  Meung.  A  Beaugency, 
déjeuner  k  Blois,  couché  k  Amboiso.  Le  lendemain  k  Tours, 
grande  et  belle  ville.  Montbazon,  Sorrigny  et  couché  k  S^- 
Maur.  A  Port-de-Pilles  et  couché  aux  Ormeaux.  A  Dangé, 
déjeuné  k  Châtellerault  et  couché  k  Poitiers.  Ensuite  déjeuné 
k  Lusignan  et  couché  k  S*-Maixent.  A  Niort,  j  y  ai  déjeuné 
et  couché  k  Rohan-Rohan.  Déjeuné  k  Mausé  ot  couché  k  La 
Rochelle,  oii  je  suis  arrivé  lo  vingt-deux  septembre  1814.  Le 
lendemain  je  me  suis  ombanjné  pour  lilo  d'Oléron.  Je  me 
suis  trouvé  embarqué  avec  notre  colonel  et  d'autres  ofliciers 
qui  arrivaient  de  Pnris. 

^  A'II.    —    DFA'XIÈME    CAMPAGNE 
A    LA     CrUADELOUPK 

L  —  Retour  à  l'ile  d'Oléron.  —  Le  lendemain  de  notre 
arrivée  k  l'ile  d'Oléron,  mon  ancien  capitaine  (jui  étoit  chef 
de  bataillon  et  qui  commandoit  le  P^  vint  me  dire  que  le 
colonel  me  demandoit  et  que  c'étoit  pour  me  jïrévenir  qu'il 
avoit  fait  choix  de»  moi  pour  commander  la  compagnie  des 
grenadiers  du  troisième  bataillon  qui  étoit  k  Doltis  en  garni- 
son. C'étoit  le  li(Hitenant  qui  la  ('f)iiiinan(ioit  provisoirement. 
Nous  avons  resté  quehiue  t(Mnps  k  Doliis,  ensuite  nous  avons 
été  k  8'-Pierre  en  attendant  notre  embarquement.  Pen- 
dant que  nous  (Hioiis  k  S'-PieiT(\  notre  premic^r  bataillon 
est  parti  pour  la  (Guadeloupe  sur  un  vaisseau  de  guerre.  Nous 
en  attendions  un  autre  qui  n'est  arrive»  dans  la  rade  de  l'ile 
d'Aix  que  dans  les  premiers  jours  de  Novembre,  ('étoit  le 
vaisseau  Le  Super Jn)  qui  sortoit  de*  sur  les  cliamptiers 
(IWnvevs. 

II.  —  Embarquement  et  départ  pour  la  Guadeloupe.  — 
Nous  avons  embarqué  \e  22  novembre  et  parti  le  24  pour 
la  Guadeloupe.  Et  rentrés  le  25  dans  la  Baie  des  Basques, 


MO  MI^MOIRES  DU  CAPITAINE  DUPONT 

parce  que  les  vents  ctoient  contraires,  nous  avons  resté  dat  ^^^ 
la  Baie  jusqu'au  trois  décembre.  Les  vents  ont  changé  etnof  ^^^ 
avons  remis  à  la  voile,  mais  vingt-quatre  heures  après  1^  I 
vents  ont  tourné    au    sud-ouest   et  nous  ont  tenus  dans  1      ^^ 
golfe  de  Gascogne  jusqu'au  vingt-deux  décembre.  Pendais  ^ 
ce  tems  nous  avons  eu  tempête  sur  tempête,  après  quoi  nou-^  ^^ 
avons  fait  route  et  nous  sommes  sortis  du  golfe  de  Gascogne^ "^f 
après  une  cape  de  dix-huit  jours.  On  appelle  cape  ne  poiir«i* 
faire  route  et  n'avoir  pour  voile  que  le  foc  d'artimon  po\\^:f^ 
maintenir  le  bâtiment.  Nous  avons  vu  en  passant  les  ile^>  ' 
D('*sertes   et   Madère,  île  qui  appartient  aux   Portugais  e^*^ 
quarante-huit  heures  après  celle  de  Palma,  île  des  Canarie.^;^^ 
appartenant  aux  Espagnols.  Nous  n'avons  pu  apercevoir  1^  t 
Pic  de  Ténérif,  parce  qu'il  étoit  couvert  de  nuages. 

A  partir  de  ce  moment  nous  avons  fait  vent  arrière,  parc^  ** 
que  nous  avions  les  vents  alizés  et  nous  faisions  bonne  route. 

J.e  premier  janvier  1815,  nous  étions  par  les  vingt-cinq^' 
degrés  sept  minutes  de  latitude  et  trente-un  de  longitude^ 
Au  soleil  levant,  le  commandant  du  vaisseau  (M.  Halgan)  a 
fait  arborer  le  pavillon  français  et  a  fait  monter  les  marins 
sur  les  vergues  et  a  crié  avec  eux  par  trois  fois:  Vive leHoi. 
Sur  les  sept  heures  du  matin,  nous  nous  sommes  tous  habillés 
en  i)etito  tenue  et  nous  avons  rendu  une  visite  de  corps  k 
nos  cliefs,et  ensuite  nous  avons  été  conduits  par  eux  chez  le 
commandant  du  vaisseau  et  chez  l'intendant  de  la  Guade- 
loupe (jui  étoit  aussi  passager  avec  toute  sa  famille  sur  le 
vaisseau.  Le  commandant  nous  a  reçus  dans  son  salon  qui 
étoit  superbe.  Le  tems  étoit  beau  et  la  journée  s'est  passée 
en  divertissements.  Les  matelots  et  les  soldats  dansoient  le 
soir  sur  le  pont.  La  musique  de  notre  régiment  jouoit  des 
symphonies  sur  le  pont.  C'étoit  la  première  fois  depuis  notre 
dépari  de  la  rade  de  l'île  d'Aix,  parce  que  pendant  que  nous 
étions  à  la  cape  on  ne  les  voyoit  pas.  A  partir  de  ce  jour, 
tous  les  soirs  ils  ont  joué  et  fait  danser  sur  le  pont  les  mate- 
lots et  les  soldats,  qui  tous  étaient  gais  et  contents. 

III.  —  Baptême  du  Tropique.—  Le  deux  le  tems  étoit  au.«5.si 
très  ])oau,  le  courrier  du  Bonhomme  Tropujue  a  été  annoncé 
(lu  haut  (le  la  urando  liiinc  du  irrand  mât  et  par  trois  coups 
«le  foiiei,  et  aprrs  avoir  dcMnaiulé  qui  nous  <''tions  et  d'où 
nous  venions,   il  ««st  doscoudii  par  1<'S  étais  de  hune  du  irrand 


MKMOIRBS   DU   CAPITAINE  MPONT  361 

mât,  sur  le  pont  ot  a  remis  des  paquets  cachetés,  de  la  part 
du  bonhomnie  Tropique,  annouçant  son  arrivée  pour  le  len- 
demain, au  commandant  du  vaisseau,  à  Monsieur  l'intendant 
et  à  notre  colonel.  Après  quoi  il  est  remonté,  par  oii  il  étoit  venu 
dans  la  hune.  .l'oublieis  dt»  tlire  que  lorsque  le  courrier  étoit 
dans  la  hune  et  avant  de  descendre,  il  y  a  (mi  un  coup  de 
tonnerre  fait  avec  la  caisse  d'un  (l(^  nos  tambours,  et  qu'en- 
'^uite  il  jdeuvoit  de  la  .uréle  sur  h*  pont,  (pii  n'étoit  (|ue  des 
pois  pour  représenter  la  {i:rêlc. 

Le  lend(miain  Jour  destiné  pour  la  cérémonie  du  baptême, 

'^    bonhomme  Tropique  est  arrivé,  sur  les  dix  heures,  dans 

^**  liune  du  ^^raiid  mât,  accompaj^^né  de  sa  suite  <iui  consistoit 

^^<^   ^^a  l'emme,  c'est-ii-dire  un  vieux  matelot  qui  étoit  habillé 

*^iï    Tenime,  d'un  grand  i)rêtre  et  de  sa  suite,  do  deux  anges 

^l^ii    étoient  deux  mousses,  de  deux  courriers,  di^  gendarmes, 

*^^    tliables,  etc.,  etc.,  et  apri's  s'être  encore  informé  du  nom 

^***    vaisseau,  de   celui  (jui  le  commandoit  et  d(Miuel  port  il 

y^ï^oit,  ils  sont  descendus  sur  le  pont  en  grand  costume,  ont 

^^^i  t  le  tour  du  vaisseau  et  ont  ('té  sur  \o  devant  pour  couper 

*^    lîgure  du  navire  ;  mais  le  commandandant  s'y  transporta 

^^    1  cur  donna  la  pièce,  et  ils  ont  ba[)tisé  le  vaisseau,  parce 

^^  ^"•■^li  c'éloit  la  première   ft)is   qu'il   i)assoit    le   Iropiijue.   l^o 

^'*  ^l'tHnandant  IlnUjun  fut  parrain  et  Madamt^  de  Guillermy  fut 

^^^^t^rraine. 

^fcZnsuite  toute  la  procession  revint  au  pied  du  grand  mât 

^^^^     une  chapelle  avoit  été  faite  av(M-  <ies  i)avillons  de»  difle- 

f"^'  >>>.tes  nations.  Ils  commeiici'reiit  la  cén'Miiouie  (jui  nous  amusa 

^^^âucoup.    On   commença   \y,\v  Monsieur   l'intendant   et  sa 

*^  *^Xiille,  et   ensuite   [)assèrent   h^s  olïlciers  de  vaisseau  qui 

^  ^"^^  voient  pas  encore  passé  le  tropique.  Les  olïlciers  de  notre 

^ïî^iiiient   qui  n'avoient    pas   encore  reçu  le  baptême  et  la 

'^^^•^émonie  finit  par  h»  petit  ('tat-major. 

i^e  serment,  qu'on  exigeoii   de  e(Mix  (fu'on   baptisoit,  étoit 

'^^-^  '"ils  ne  convoitiseroient  Jamais  la  femiiH'  d'un    marin,  et 

'^^  '^x   qui   avoient   tenu   (pK^hpU's   mauvais   propos   sur  les 

^^  T'  ^^rins  et  leurs  femmes,  on  leur  faisoit  baiser  le  n^'ers  du 

' — Sacrement,  un    i)lat  (mi    bois   i[\\\    (Hoit   rempli    de   noir 

^^lé  avec  du  suif,  de  manière  ({ue  lorscjuils  sortoient  de  la 

^^apelle,  ils  avoient  la  figure  toute  noire. 

Ensuite,  le  siège   .sur  lequel   ils  étoient  assis  étoit   une 


362  MÉMOIRES  Dr   CAPITAINE  DIPOXT 

planche  placée  en  travers  sur  un  baquet  rempli  d'eau 
lorsque  l'on  avoit  envie  de  faire  quelques  farces,  deux  homr 
étoicnt  placés  à  chaque  bout  de  la  planche  et  à  un  si};çz^»i 
donné,  ils  tiroient  la  planche  et  celui  qui  étoit  assis  des-  •=; 
toniboit  dans  le  baquet  et  dans  Teau,  ce  qui  faisoit  rire  t^^:3 
le  monde,  excepté  le  baptisé.  Le  baptême  a  fini  par  le  b  ^^3 
tènie  général  des  soldats  et  des  marins,  mais  ce  fut  avecrzr- 
pompe  qu'on  les  baptisoit.  Et  le  restant  de  la  journée=r 
passa  en  s'amusant  à  s'arroser  les  uns  les  autres  avec  ^cil 
seaux  d'eau. 

IV.  —  Route  vers  la  Guadeloupe.  —  Le  4,  bonne  route  < 
beau  tems.  Le  5  notre  jjrrand  mât  de  hune  cassaetla  jountic 
du  0  se  passa  à  le  chanirer.  Le  7  à  la  pointe  du  jourixoii.' 
eûmes  un  orage  cecjui  est  bien  rare  dans  le  mois  de  janv  î^^r 
accompagné  de  forts  coups  de  tonnerre  et  d*éclairs  qui  no  «-^"^ 
firent  changer  les  vents.  Ils  passèrent  au  sud-ouest  et  ^^^ 
trouvèrent  jmr  conséquent  debout.  Le  15  les  vents  ayar  ^ 
repassé  à  l'est  nous  avons  repris  notre  route  à  l'ouest. 

Le  10  au  matin,  après  un  grain,  la  vigie  aperçut  un  nuag^^ 
qui   avoit  api)arence  de  la  terre,  c'est  pounjuoi  elle  cria 
terre  I  Le  bruit  s'cmi  répandit  bien  vite  par  tout  le  vaisseau.-^ 
Tout  le   monde   monta  sur  le    p(»nt  pour  la  voir,   mais  on    ^ 
s'aperçut  bientôt  ({u'on  s'étoit  trompé.  Les  officiers  de  marine 
nous  dirent  (|ue  ce  ne  pouvoit  pas  être  la  terre,  qu'ils  en 
étoient  encore*  d'après  leurs  calculs  à  50  lieues.  On  nous  dit 
que  nous  ne  pourrions  la  voir  que  sur  les  deux  ou  trois 
heures  du  matin. 

Knfin  le  '2i)  janvit^r,  sur  les   1  heures  du   matin,  on  cria  : 
Terre  !  et  ou  reconnut  (pu»  céloit  Marie-Galante.  On  a  mis 
en  panne  pour  atl(Mi(h'(î  le  Jour  et  <(uand  on  a  vu  bien  clair, 
on   a   fait  route  vi  on  a   apeiru  en  passant  la  Dominique,    - 
ensuite  la  (luadi^loupe  et  les  Saintes  qui  nous  restoient  sous  -^ 
le  vent.  Le  coup  d'(v\\  est  charmant  «piand  on  est  entre  ces-^-t 
iles-là.   Vous  apercevez  La  ('apist(»rre  et    la  Guadeloupe  ei^'  - 
toute  la  côte.  Vous  ni)ercevez  de  belles  plantations,  de  bellesr  - 
maisons  d'babitation,  une   belle  campagne  bien  plantée  d»  ^ 
canne  à  sucre,  catV?  et  autres  ch<»ses,  une  belle  chute  dea^^ 
qui  vient  de  la  Soufrièi'e,  et  qui  tombe  peut-être  de  soixan*" 
il  soixante-dix  mètres  de  haut  dans  un  grand  bassin  et  r^^^^ 
forme  après  une*  rivière. 


MKMOIKKS   Dr   CAPITAlNK  DT'PONT  .  363 

I^e  jour  que  nous  sommes  arrivés  le  tems  étoit  calme,  on 
apercevoit  la  t'nmée  du  volcan  (jui  niontoitdroite  et  très  haut. 
Lit  îiier  étoit  belle,  nous  filions  six  nœuds,  ce  qui  lait  deux 
lieues  à  Theure. 

Xous  aperçûmes  en  ])assant  devant  Marie-(Talantc  que  le 
pavillon  français  y  flotoit.  Nous  lïimes  assurés  que  les  Anglais 
nous  avoient  remis  la  (Guadeloupe  (^t  ses  dépendances. 

V.   —  Débarquement  et  installation  à  la  Basse-Terre.   —    1815. 

Lo  même  jour  vingt  janvier  1S15,  après  (piarante-huit  jours 
de  traversée,  nous  avons  jel('  Tancre  dans  la  rade  de  la 
Basse-Terre  sur  les  dix  Inmres  du  matin.  Nous  vîmes  en 
niérno  temps  arriver  beaucoup  de  canots  (jui  venoient  de 
ti*rre,  qui  ai)portoient  à  bord  beaucoup  de  nos  amis.  Le  com- 
manilant  <lu  vaisseau  envoya  une  embarcation  à  terre  avec 
un  ol licier  chez  M.  le  gouverneur  j)our  prendre  ses  ordres. 
I-o  canot  revint  une  heure  après  avec  la  réponse  (pie  nous 
débarquerions  dans  l'après-midi. 

Après  notn^  débar([uem(Mît  nous  allâmes  loger  notre  troupe 
«iïi     fort  Richepanse  et  les  ofllciers  logèrent  chez  les  bour- 

I-<*  lendemain  21  janvier,  j'ai  été  commandé  avec  ma  coni- 
P^^,u:ni(î  i)our  assister  au  service  funèbre^  qu'on  laisoit  pour 
L''>iii.s  10.  Le  jour  de  Pâques  j'ai  (Micore  assisté,  avec  ma 
^'*^-'>nipagnie,  à  la  messe?  du  gouverneur  et  de  l'état-major. 
^-  ^toit  toujours  ma  compagnie^  quiassistoit  à  toutes  ces  céré- 
^'onîes.  ])arce  «pie  les  autres  (•<)mpagnies  de  grenadiers 
*^*^*^i<.»nt  campées  au  camp  Heau-Soleil  avtM*  leurs  bataillons. 

Quand  les  appartements  des  ofliciers  ont  (*té  finis  au  fort 
^^^  Richepanse,  nous  avons  ('q('  nous  y  installer.  Nous  étions 
P'i  l'faitement,  nous  avions  un  beau  coup  d'oMl  sur  la  mer, 
■'^'*^*  la  rade,  sur  la  ville  et  sur  la  cami^agne.  Nous  ('tiens  trop 
^'^"'K  nous  n'avons  pas  pu  y  rest<'r. 


DKPART    1)K    LA    GUADELOrPE 

^X  -  —  Reprise  de  la  Guadeloupe  par  les  Anglais.  —  Dans  le 

Jl^ois   de  mai  1815,  nous  avons  apris  la  rentrée  en  France  de 

^^'ïipereur  et  son  arrivée  à  Paris,  On  a  arboré  le  pavillon 


364  MÉMOIRES  DV  CAPITAINE  DUPONT 

national  au  lieu  et  place  du  pavillon  blanc.  Alors  les  Anglais 
ont  fait  une  expédition  pour  la  Guadeloupe  et  s'en  emparer. 
Le  8  août  ils  ont  fait  leur  débarquement  sur  trois  points 
différents  et  nous  ont  forcés  de  nous  retirer  au  morne  Howel, 
où  nous  avons  capitulé  le  onze  du  même  mois  pour  rentrer 
en  France. 

VII.  —  Rembarquement  sur  une  frégate  anglaise.  —  Embar- 
qué lo  treize  pour  les  Saintes.  Le  17  nous  avons  passé  à  bord  du 
Fox,  vieille  frégate  anglaise  qui  rentroit  en  Angleterre  pour 
être  refondue.  Le  21  nous  avons  mis  à  la  voile  de  la  rade 
des  Saintes.  Nous  avons  mouillé  à  la  Basse-Terre  lo  même 
jour.  Repartis  de  la  Basse-Terre  lo  22  à  deux  heures  après- 
midi.  Le  23  nous  avons  passé  à  Montserrat  et  notre  capitaine 
a  été  voir  son  père  (lui  en  étoit  gouverneur.  Le  21  vu 
Xwvf's,  S'-Christophe ,  S'-Eustache  et  S*-Martin.  Le  25 
nous  avons  retrouvé  les  bâtiments  de  notre  convoi  que  nous 
avions  perdus  de  vue  depuis  la  veille  en  nous  arrêtant  ii 
Montserrat. 

Le  2(),  calme  ;  le  27,  calme  ;  le  28,  petite  brise. 

VIII.  —  Tempête  sur  TAtlantique.  —  Le  29,  le  tems  est 
mauvais  sur  les  deux  heures  de  l'après-midi,  il  s'en  est  suivi 
un  ouragan  des  plus  terribles  et  qui  a  duré  jusqu'au  :^1  au 
matin.  Nous  avons  été  obligés,  pendant  la  tempête,  «le  jeter 
à  la  mer  :  l(^s  canons,  une  chaloupe,  plusieurs  ancres,  des 
mâts  de  rechange,  des  boulets  et  plusieurs  pièces  de  bois 
d'acajou  qui  se  trouvoient  sur  le  pont  de  la  frégate,  etc.,  etc. 
Nous  avons  été  obligés  de  donner  un  détachement  de  nos 
soldats  aux  Anglais  pour  les  aider  à  pomper.  La  frégate  fai- 
soit  beaucouj)  d'eau  et  ce  qui  n'était  pas  consolant  c'est  que 
nous  étions  sur  une  vieille  frégate  que  l'on  renvoyoit  en 
Angletern». 

PcMuiaiit  la  tciniM'tc,  nous  avions  perdu  <le  vue  les  bâti- 
monts  (jui  étoicnt  sons  le  convoi  du  Fox  et  dans  raprès-mi<ii 
nous  avons  rallie»  avec  deux,  le  '^^  s'est  trouvé  perdu  de 
vue. 

Vin.  —  Reprise  de  la  route.  —  Le  premier  septembre 
bonnes  brise  oi  bonne  route.  Le  2,  beau  tems,  route  nord-est 


f 


MKMOIKES   Dr   (  APITAINK   Dl'l'ONT  365 

lj'2  nord,  mais  bonne.  Le  :>,  de  même  ;  nous  avons  pris  le 
Tinics  h  la  reniorqne,  parce  qu'il  avoit  ses  nutts  cassés  de- 
puis le  29  août  et  ([u'il  avoit  aussi  eu  ses  voiles  déchirées.  Le 
2,  nous  avons  rencontré  une  ^^x'dette  américaine  qui  alloit  à 
la  Martini((ue,  qui  avoit  j)erdu  i)endant  la  tempête  sa  ciia- 
loupe,  son  eau  et  ses  compas.  Nous  lui  avons  donné  une  bar- 
rique d'eau,  une  marmite  et  un  compas.  Le  L  route  au  nord- 
est,  beau  tenis.  Le  5  et  le  (>,  ri(4i  de  nouveau  ;  le  7,  calme; 
le  8,  calme  ;  le  0,  vent  contraire»  oi  route  au  nord-ouest, 
petite  brise;  le  10,  rien  de  nouveau;  le  11,  de  même  ;  le 
12,  vent  du  sud-ouest,  bonne  route. 

Le  L>,  bonne  roule,  nous  avons  pris  le  7* /////yrii  la  remorque 
parce  qu'il  ne  marchoil  pas  assez  bien  oi  dans  la  nuit  il  l'a 
l'oupi'e,  i)arce  que»  la  mer  ('toit  trop  «grosse,  ce  qui  le  fatiguoit 
trop.  Kt  nous  avons  eu  une  i)etite  t(Mni)ête  ({ui  a  duré  jus- 
qu'au quinze,  mais  (jui  n'étoit  pas  aussi  torte  que  celle  du 
21)aoCil. 

Le  15,  beau  tems;  le  Ki,  de  même;  le  17  aussi  très  beau 
tems  ;  le  18,  petite  brise,  cap  au  nord-est,  bonne  route;  le 
11),  do  même.  Le  20  brouillard.  Le  21  nous  avons  repris  le 
lùnint'  à  la  remorque.  L(»  22,  beau  tems;  le  2o,  de  même;  le 
24  tempête  qui  a  tluré  jus(ju'au  25.  Le  2ti,  nous  avons  Jeté 
uu  homme  mort  à  la  mer.  Les  27,  28  et  20,  beau  tems  et  le 
.soir  il  a  l'ait  un  coup  tle  vent  (|ui  a  dun'' jusiprau  Jour.  Le  'SO 
beau  tems. 

Le  ])remier  octobre,  un  raz  de  marée»;  le  2  calme.  On  a 
sondé  sans  trouver  h;  fond.  Le»  ;^  arrivé  ii  hauteur  de  Oues- 
sant,  on  a  se)ndé  ele  nouveau  e»t  on  a  trouvé  (iO  brasses  ere^au. 
Le  4  nous  avons  vu  la  côte  erAn^^hHerre  en  nous  levant  et 
nous  l'avons  suivie»  toute»  la  Jeiurnée  ele  six  he'ure»s  du  matin, 
étant  vis-à-vis  rile  eh»  \Vi<^'ht,  nous  faisieius  bonne  route, 
vent  arrière  et  teuites  ve)iles  elehors.  La  mai'e'»e»  elescendoit, 
ue)us  avons  resté  k  la  même»  plae-e  sans  avane-e^r,  mais  quand 
e»lle  s'est  mise  à  reme^nter  nous  avons  avance»  bie»n  vite  et 
nous  avons  mouillé  sur  la  raele  ele  S*  -Hélè'ue  le  soir 
même.  Nous  avons  tre)uvé  à  notre?  arrivek»  élans  la  raele  ele 
Portsmouth  Y  Hydre  que  nous  avie)ns  perdue  elepuisle29août 
pendant  la  tempête;  comme  Vllydrr  marchoit  bien  il  étoit 
arrivé  depuis  quatre  jours. 


[ 


300  MÉMOIRES  Dl*   CAPITAINE  DUPONT 

IX.  —  Traversée  de  la  Hanche  et  retour  à  Haintenon.  —  EZ.  J3 

7,  nous  avons  reçu  ordre  de  rAmirauté  de  faire  route  po    ^^c^ 

le   Havre-de-Grâce,   mais  il  a  fait  un  mauvais  tems  qui  no  -^..i» 

a  empêché  d'appareiller.  Le  10,  nous  sommes  partis  et  avo  '^zz:^ 

été  trois  jours  pour  gagner  le  Havre.  Nous  avons  débarq-  _^^ 

le  13  au  soir  et  passé  une  mauvaise  nuit  dans  le  bureau  - 

la  Marine.  Le  lendemain  nous  avons  été  logés  chez  les  boi-__^nj 

geois. 

Le  4  novembre,  nous  avons  été  licenciés  et  nous  somn — ^-:j  ^ 
partis  le  5  pour  Ronfleur.  Le  0,   pour  Lisieux;   le  7,   pc 
Bernay  ;   le  8,   pour  Evreux  ;  le  0,  pour  Dreux  et  le  10  pc 
Maintenon,  d'où  je  croyais  bien  ne  plus  sortir.  Mais  dans 
mois  d'avril  dix  huit  cent  seize,  j'ai  reçu  un  ordre  pour 
rendre  à  l'île  de  Ré,  où  il  se  formoit  un   bataillon  pour 
Sénégal.  Je   me  suis  rendu  à  Paris  i)our  tùcher  de  me  fîi^ 
exempter  et  me  faire  remplacer,  mais  on  m'a  dit  que  qu53 
je   serois  rendu  à  l'ilo  de  Hé,  on  me  feroit  remplacer.    J'ai 
resté  à  Maintenon  jusqu'au  27  de  mai.  Arrivé  à  l'île   de      Ti6 
l'expédition  n'étoit  pas  encore  partie.  Un  capitaine  co iii- 
mandoit  provisoirement  ma  compagnie,  il  a  été  bien  fàclié 
quand  il  m'a  vu  arriver,  il  croyoit  bien  partir  à  ma  plaoc, 
mais  il  a  été  obligé  de  me  remettre  le  commandement  de  ma 
compagnie   et  de  s'en   aller  en  demi  solde.  Il  étoit  marié, 
avoit  femme  et  quatre  petits  enfants  en  bas  âge.  C'est  pour- 
qut>i  il   auroit  bien   voulu   partir  à  ma  place,  pour  avoir    la 
solde  entière. 

Voir  à  présent  la  seconde    partie  :   ^<   Naufrage  de      la 
Méduse,  » 


MhMOIRKS   IH'   CAPITAINK.   Dl'PONT  367 


DEUXIÈME   PARTIE 


VOYAGE  EN  AFRIQUE  PAR  TERRE  ET  PAR  MER  EX  181G 


ï^o  7  (K' juin  nous  nous  soniuios  onil);irqu('\s  '  ii  bord  do  In 
^^'c^'jL^ato  la  ^^(Mluse,  coniniaïuU'O  par  Monsieur  Hoi  do  Cliau- 
ï'ini^aix-.  lUouilh'M^  dans  la  rade  de  l'ilo  d\\ix..ravois  (•(îjour- 
^^  lui  trrand  mal  do  dt»nt.  Aucuns  des  i)assag'ers  n'étoient 
'*n<»oro  embarqués.  Ils  arrivèrent  successivement  h^s  Jours 
suivants.  Ce  fut  1<*  l'J  (jue  M.  Schmaltz,  colonel  vi  commau- 
*"*ï\tpour  le  roi  au  Sén(''jL»-al  s'embarcpia  avec  sa  famille. 
^  J^o  17  sur  les  S  heures  du  matin  nous  appareillâmes,  le  vent 
^  ^*lant  pas  très  bon,  nous  (»bliii"ea  de  louvoyer  pour  sortir  de 
[^  rade.  Il  y  avoit  en  compagnie  avec  nous,  la  corvette 
^-^ti^'lio  M.  Cornet  do  Venancourt  ,  \o  brick  l'Ar(/us  capi- 
"^^iie  Paruageou  !,  et  la  gabarre  A/  Loire  M.  Gic([uel  Destou- 
^t^s  .  Sur  les  1  heures  d(^  l'apri^s-midi  on  apc^rçût  un  siirnal 
l-^c^  In  Loire  faisoit    ei  qui  demandoit  à  mouiller,  alors  la 

m.    *    Il  y  aval!  3  ('oiiipai'iii»'>  dr  cliacimi'  Si    lioiiiiiir<    (jiii   ItuiiiaiiMil  le  bataillon 
*^   <f Afrique,  conimaïKl»'  par  un  clirr  (Ir  halailloit.   M.  INjiiisiiinon. 

-  Li*  vrai  iK^ni  est  l)ii  Hity<  (!<'  (',liaiinian'v>.  —  Lf  iiiinislrc  dr  la  niariin' 
^\llMiur|ia;;r  coiiliail  par  lavenr  à  «TaiiriiMis  riiiiiirés,  à  des  tiinhres  «rolficiers.  le 
^*onmiaiulenieiil  <re\pé(lilinii>  inipiirlante^.    M.  le    vieoinle   dr   CliaimiareNs   qui 

^f avait  jamais  élé  qn'ens»'iiini'  de  \ai^MMii  htiiI  ainsi    le  eonnnandeineni    de  la 

fré};ale  la  Méduse. 
Au  retour,  i^i  Chauniarey^,  |)iinr  punition  de  raltandon    de    la  Iréi^ate    e(    du 

mdeau,  lut  dé^iiadé   et  eiuidannié  à  Inds  m\>  de   prison  niililaire  par  le  Conseil 

defîUtîm*  maritime  de  njulielorl.  le  .'>  mai  1SI7,  après  deux  jf»urnées  de  dé- 
i/ats.  Il  fui  aussi  privé  de  ses  décorations  el  condamné  à  payer  le>  frais  d'im- 
pression de  cent  exemplaires  du  jugement. 


'M\H  MKMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

marée  nioiitoit  et  elle  dérivoit.  On  lui  signala  de  mouiller,  —  ci 

quelle  fit  et  nous  aussi.  Nous  mouillâmes  dans  la  baie  d      e 

Bos(iuets,  jusqu'à  8  heures  du  soir  que  nous  appareillâni"  j^  e 
(le   nouveau,  la  marée  descendoit  et  nous  favorisoit  po^i"        "^ 

sortir,  ha  brise  n'étoit  pas  très  forte,  nous  passâmes  une  uikt 3i 

assez  agréable.  Le  lendemain  18  nous  n'apercevions  plus  1; 

terre.  Les  vents  étoient  au  nord-est  et  nous  avions  xem:  -  » 
arrière.  Ce  même  jour  on  voyoit  la  plus  grande  partie  d^  ^■ 
passagers  qui  ne  savoient  où  se  fouror  pour  rendre  leu^  ■  " 
déjeuner  et  leur  dîner,  les  figures  étoient  décomposées  et  -n:^  2 
chaque  instant  ces  Messieurs  portoient  ce  qu'ils  avoiei»:  »^ 
niaiigé  aux  poissons  qui,  sans  doute,  s'en  arrangeoient  tr»-  '<^^t 
bien.  Moi  qui  étois,  comme  beaucoup  d'autres  qui  avoie^ti  :»^^ 
déjà  embarqué,  spectateur  de  tout  cela,  nous  nous  amusion  -^■-  ^ 
car  on  ne  plaint  jamais  ceux  qui  ont  le  mal  de  mer,  quoiqui  ^^  ^" 
soulln^nt  beaucoup. 

Le  U)  même   tems,  petite  brise.  Le  20,  de  même.  Le  ^S 
nous  doublâmes  le  cap  Finistère  avec  un  vent  plus  fort,  ma 
très  bon,  le  22  le  vent  devint  plus  fort,  mais  toujours  boi:« 
Nos  passagers  trouvoient  que  la  mer  étoit  mauvaise ,  mai: 
la  vérité  est  qu'elle  étoit  très  belle  pour  des  marins.  Su 
les   \    heures    de  l'après-midi,     la    corvette   VEcho    nou 
signala  (qu'elle  avoit  perdu  un  homme  qui  étoit  tombé  à  1 
mer.  Elle  mit  de  suite  une  chaloupe  à  l'eau,  mais   toute-^^^^ 
ses  reclierclu^s  furent  inutiles,  l'homme  avoit  disparu.  C  - — 
fâcheux  accident  nous  occasionna  deux  heures  de  retard.  L  ^ 

23,  même  continuation  de  tems  et  dé  route.  Nous  filions  1"  -^  ^^ 
n(Puds  il  la  minute,  ce  qui  faisoit  1  lieues  à  l'heure  ^  Sur  le  ^ —  '^ 
5  lieures  de  l'après-midi  on  aperçût  beaucoup  de  souffleur  ^^^ 
et  de  marsouins  qui  venoient  très  près  de  la  frégate.  An 
même  moment  un  mousse,  qui  avoit  mis  son  linge  sale  à  la 
traîne,  en  vcHilant  le  retirer,  le  linge  l'emporta  ;  de  suite  un 
cri  se  fit  entendre  de  hi  batterie  :  un  homme  à  la  mer!  On 
mit  (le  suite  en  panne,  c'est-à-dire  qu'on  masqua*  les  voiles 
pour  empêcher  que  la  frégate  ne  marchât,  mais  cela  demanda 
du  tems.  On  mit  une  chaloupe  à  l'eau,  on  jeta  de  suite  la 
bouée  de  sauvetage,  le  malheureux  la  manqua.  La  chaloupe 
fit  des  recherches  mais  ne  trouva  personne,  elle  revint  après 

'    La  lieue  iii.iriiie  oî  de  r^-TMO  inèlres.  I 


MÊMOIRKS   \)V   CAPITAINE    DUPONT  Htifl 

trois  heures  de  recherches.  La  mer  étoit  très  grosse  pour  . 
une  petite  embarcation  et  les  matelots  (^ui  étoient  dedans 
curent  mille  peines  à  rattraper  le  bâtiment.  Le  24  nous  per- 
dîmes de  vue  la  ti:al)arre  la  Loire  et  le  brick  l'A rt/us,  qui, 
n'étant  j)as  aussi  bons  voiliers  (jue  la  Médiisr  et  FKrliu,  res- 
tèrent en  arrière.  Nous  filions  ce  Jour-là  13  nœuds. 

II.  —  Visite  à  File  Madère.  —  Le  25  nous  louvoyâmes  dans 
la  nuit  pour  reconnaître  l'Ile  de  Madère,  par  la  latitude  de 
laquelle  nous  étions,  et  le  20,  ii  la  pcjintc  du  Jour,  nous  aper- 
çûmes la  terre,  ainsi  que  les  iles  de   Porto-Santo  et  les  îles 
Désertes  ainsi  nommées  parce  qu'elles  ne  sont  ])oint  habitées. 
Lorsque   nous   l'ùines   vis-ii-vis   Uî  port  d(^  Madère  ',  notre 
capitaine  de  frégate,  qui  nous  avoit  toujours  promis  qu'il  y 
toucheroit  et  qu'il  y  enverroit   uihî    chaloupe,  changea  de 
suite  de  projet  et  fit  courir  au  large,  nous  n'y  allâmes  donc 
point,  mais  nous  passâmes  si  près  de  terre  ([ue  nous  pouvions 
distinguer  facilement  le  monch»  qui  s'y  promenoit.  L'île  nous 
parût  très  bien  habitée  et  très  bien  cultiv(k'. 

I^e  27  bon  vent  et  rien  de  reman^uable.  Nous  passâmes  la 
ï'^uit  à  louvoyer  pour  aller  à  Téiiérif  par  la  latitude  de  la- 
quelle nous  étions.  Le  28  au  matin  nous  entrâmes  dans  la 
racle  ;  on  ne  mouilla  point,  mais  on  envoya  une  chaloupe  à 
tet*r*e,  plusieurs  oliiciers  de  marine  y  furent,  ils  y  restèrent 
pi*^-^55que  toute  la  journée.   La   ville  où  ils  (h'barquèrent  se 
îi^iijiiie  S^'-Croix.- Nous  restâmes  ii  louvoyer  (4   nous  eûmes 
1^  tc'ins  d'examiner  lo  pic  (pu  est  connu  sous  le  nom  de  Pic 
d*^    Ténérif,  et  que  Ton  voit  de  loin  eu  mer.  Il  y  avoit  encore 
^^  la  neig(»  dessus,  ce  spectacle  est  très  beau  aux  yeux  des 
V^-^yageurs.    La    ville   paroit   très    lirande   et   très   belle*   et 
\  ^le   paroit    très    i)ien    cultivc'e,    elle    appartient    au    roi 
d'tspagne.     Le    gouvernement    reçut   irès    bien    nos   olli- • 
cîorset  les  invita  à  rester  Jusqu'au  soir  pour  voir,  à  la  pro- 
menade, les  beautés  esi)agnoles,  on  ni»  les  voit  i)oint  le  Jour , 
la  chaleur  étant  excessive.  Ils  ne  purent  acc(^j)ter  son  invi- 
tation, étant  obligés  de  se  ren(h'e  ii  bord,  aliii  de  ne  pas  troj) 
nous  retarder.  Ils  nous  rapportèrent,  en  revenant  à  bord,  des 
figues,  des  banan(»s,  des  oranges,  des  citrons,  des  poires,  des 

<  Fuuchul,  capitiih^  de  l'ilc 

T.  XIII,  .V.  24 


370  MKMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

pêches,  des  abricots  et  du  bon  vin  blanc  dit  de  Ténérif,  etc., 
etc. 

Le  29,  bon  vent,  rien  de  nouveau.  Le  30,  de  même.  Le 
l'*"  juillet  nous  reconnûmes  le  cap  Barbas^  sur  le  continent 
d'Afrique.  Je  fus  frappé  de  la  stérilité  du  pays,  je  n'aperçus 
que  des  déserts  de  sable  blanc,  pas  un  arbre,  ni  aucun  autre 
vestige  de  verdure.  Nous  passâmes,  ce  jour-là,  le  tropique 
du  Cancer.  Nos  passagers  et  nos  marins  qui  n'avoient  pas 
encore  passé  le  tropique,  reçurent  le  Baptême,  comme  cela 
se  pratique  ordinairement.  Nous  étions  tous  assez  joyeux, 
mais  nous  manquâmes  dès  ce  jour  de  nous  jeter  à  la  côte, 
nous  avions  été  trop  près  de  terre,  et,  d'après  le  dire  des 
marins,  les  courants  sont  très  forts  et  y  portent  toujours. 

IIL  *—  Causes  du  naufrage  de  la  Méduse.  —  Dans  la  nuit  dir:^ 
premier  au  deux,  la  corvette  l'Echo,  qui  avoit  toujours  fai' 
route  avec  nous,  fit  plusieurs  signaux  de  nuit  avec  des  falo 
pour  nous  prévenir  que  nous  allions  trop  près  de  terre.  L'oi 
cier  qui  étoit  de  quart  ne  les  comprit  pas  ou  ne  voulut  pc::^ 
les  comprendre,  car  ces  Messieurs  se  croyent  trop  instrui  -^j 
et  incapables  de  commettre  aucune  erreur,  mais  malhe'^j, 
reusement  ils  se  trompent  souvent,  c*est  ce  qui  arriva.  CZ^n 
ne  voulut  point  répondre  aux  signaux  de  l'Echo,  elle  fit  asa 
route  et  nous  perdit  dans  la  nuit. 

Le  2  juillet,  au  matin,  on  aperçut  le  cap  Blanc.  Nous  Tai- 
sions route  au  sud  et  nous  aurions  dû  la  faire  au  sud-ouesÉ. 
Dès  le  matin  j'entendis  des  passagers   dire  que  si,  nous 
continuyons  notre  route  nous  nous  jetterions  sur  le  banc 
d'Arguin. 

IV.  —  Naufrage  de  la  Méduse.  —  On  jeta  la  sonde,  on 
trouva  3G  brasses  d'eau  sous  nous.  Sur  les  deux  heures  de 
l'après-midi  on  sonda  de  nouveau,  on  ne  trouva  que  15  ou 
16  brasses.  On  fit  prévenir  le  capitaine  qui  étoit  dans  sa 
chambre,  qu'il  n'y  avoit  que  15  ou  16  brasses  d'eau,  il  i^' 
manda,  sans  faire  attention  à  ce  qu'on  lui  disait,  quelle  voi- 
lure on  avoit.  On  lui  dit  qu'on  avoit  les  voiles  majeures,  il  di 
de  faire  mettre  les  Bonnettes.  Un  instant  après  on  rejeta  1 

*  C'est  le  cap  lîojador. 


MÉMOIRES  Dr   CAPITAINK  DUPONT  37  f 

sonde,  on  ne  trouva  que  0  brasses.  Knïin  à  trois  heures  la 
Frégate  se  jeta  sur  le  Uftuc-d'An/niji.  loutt^s  voiles  dehors, 
par  le  plus  beau  temps  possible.  La  mer  étoit  très  belle,  nous 
filions  ()  ufeuds  quand  elle  s'échoua,  notre  avancée  dans  le 
sable  a  été  d'environ  trois  lonirneurs  de  frégate,  et  elle  pou- 
voit  avoir  enfoncé  de  trois  pieds  dans  le  sabl(^ 

J'étois  dans   la   batterie   occupe''   à    faire  quelque   chose, 
lorsque  je  vis  noire  cai)itain(i  de  fréj^Mte  sortir  brusquement 
de  Sel  chambre  avec  un  air  effaré,  en  disant  :  nous  touchons. 
t'oiuine  la  frégate  avait  beaucoup  d'air,  elle  donna  successi- 
vement des  s(H'ousses  qui  devinrent  de  plus  en  i)lus  fortes. 
C^eux  qui  se  trouvoient  sur  le  |)ont  lorscpi'elle  toucha  me 
<lireiit  qu'ils  pensèrent   tous   tomber  en   arrièrcî   et  (^ue  la 
nfiâture  manqua  de  tomber  aussi.  Dans  le  premier  moment, 
f^n   ilit  que  nous  étions  ii  marée  basse,  ce  (pii  nous  donna 
l'espoir  de  remettre  la  fr('»gate  ii  (lot,  à  marée  haute;  mais 
point  du  tout  nous  étions  h  man'^e  haute.  Le  mal  étoit  fait, 
on  auroit  pu  le  réparer  en  Jetant   nos  canons,  nos  boulets, 
une  partie  de  nos  vivres,  nos  loueuses,  ({ui  étoient  clans  la 
hatterie  et  dans  la  S'^'-Ijarbe,  ii  la  mer;  la  mâture  i)eut-étre 
îiussi,  afin  d'alléger  la  frégaliî  au  moins  de  trois  pieds;  mettre 
les  chaloupes  à  la  mer  ri  porter  des  jx^tiles  ancres  au  moins 
a  TAM)  brasses  par  derrière  la  frégate,  alin  de  nous  retirer  par 
'>ù  nous  étions  entn'^s.  Ou  mit  bi(Mi  les  chaloupes  h  la  mer, 
^ïi  porta  une  petite  ancre  ii  environ  ciinpiante  brasses,  mais 
on   lie  jeta   rien  h  la    mei*;  si   bien   (pie  ({uand  on  vira  au 
^■abostan,  la  frégate  ne  remua  |M)iiit.  On  l'eporla  une  grosse 
*^M:vo  à  environ  ir>  brasses,   car  ou   ne  put  alh^r  [dus  loin, 
parce  que  cette  ancn*  éloit  mal  placée  sur  h*  derrière?  de  la 
'5^**iido  chaloupe.  Toutes  les   dispositions   (pu'   prirent   nos 
Mossiours  les  olUciers  de  Marine  furent   sans  succès  et  cela 
^^  ^levoit  i)as  être  autremi^it.  Notre  capitaine,  qui  n'étoit  pas 
WUh  marin  ({Ui.^  moi  et  (j[ui   n'avoit  point  embarqué  dei)uis 
^    cins,  auroit  été  beaucoui)   mi(iux   à   sa   manufacture   de 
^*^<.tc  *  que  sur  la  Mr^dusc  :  encore  n'avoit-il  Jamais  (Mubarqué 
^^^<^  comme  aspirant  ou  enseigne   (U?  vaisseau.  J'ai    appris, 
^^Duis  i)eu,  par  diflérentes  personnes,  cpie  drs  paris  avoicMit 


_  }  Li  Hi»slaiiratinn  avait  «îIô  cIktiIut  >I.  dr  (lliaimianiys  à  Hrllac    Hautr- 

Meunc  où  il  était  receveur. 


i 


^l'2  MÉMOIRES    DU   CAPITAINE   Dl.PONT 

été  faits  à  Brest,  parles  marins  qui  connoissoient  ses  mordus 
de  navigation,  que  la  frégate  ne  rentreroit  pas  dans  un  port 
de  France,  ils  a  voient  bien  raison  ;  ses  officiers,  qui  ne  s^^n- 
tendoient  point  entre  eux,  voyoient  chacun  difîéremnient    les 
uns  des  autres,  de  manière  que  celui  qui  se  trouvoit  deqiiî^rt 
ordonnoit  une  manœuvre,  et  celui  qui  leremplaçoit  après  on 
ordonnoit  une  autre,  ainsi  de  suite.  Si  nous  avions  eu  pour 
capitaine  un  marin  tout  cela  ne  seroit  pas  arrivé,  il  auroit 
commandé  et  se  seroit  fait  obéir.  Le  meilleur  esprit  possii>  ^^ 
régnoit  parmi  les  matelots  et  les  soldats,  tous  remplis  «  '^ 
bonne  volonté.  Malgré  le  travail  forcé  qu'on  leur  faisoit  fai:^^^ 
jour  et  nuit,  on  n'a  jamais  entendu  une  plaint(^  ni  un  mu  ^' 
mure.  Les  matelots  étoient  occupés  dans  les  chaloupes  et      ^ 
dégréer  la  frégate,  les  soldats  étoient  occupés  à  pomper,    ^^ 
virer  au  cabestan  et  différents  autres  ouvrages  dans  rintc-^' 
térieur  de  la  frégate. 

Enfin  le  3  et  le  4  furent  employés  à  alléger  la  frégate.  L^  ^ 
poudre,  les  barils  de  salaisons  et  la  farine  furent  jetés  à  l  ^ 
mer,  mais  les  objets  les  plus  matériels  restèrent  à  bord,  {(^9-  ^ 
que  canons,  boulets,  etc.,  etc.,  par  lesquels  on  auroit  iL  ^* 
commencer.  De  nouveaux  essais  furent  faits,  mais  n'ayar"^^^ 
pas  été  mieux  combinés  que  les  autres,  ils  n'eurent  pas  ph^^^ 
de  succès. 

V.  —  Construction  d'un  radeau.  —  Dès  le  S  on  a  voit  cent  '-i  ' 
mencé  k  faire  un  radeau  aves  des  mats  de  hune,  des  vergu*^^ 
et  différentes  autres  pièces  de  bois  qui  se  trouvoient  à  borczi  ^ 
on  placoit  ces  pièces  les  unes  à  côté  des  autres,  on  1  ^s 
attachoit  ensemble?  avec  des  cordages,  ensuite  on  plaçoit  d  ^s 
planches  ou  des  madriers  en  travers  dessus,  que  Ton  clouoî  ^  • 
L'intention  de  nos  Messieurs  étoit  de  placer  le  plus  d'homir^  c3S 
que  Ton  pourroit  dessus. 

Le  4  la  frégate  se  trouvant  un  peu  allégée,  on  la  fit  évite^r 
bout  pour  bout,  mais  il  auroit  fallu  avoir  une  ancre  portc*^ 
au  large  et  passer  promptement  le  cable  dans  les  Ecubier^?- 
virer  de  suite  au  cabestan  et  la  retirer  de  la  position  oîi  elle 
se  trouvoit.  En  faisant  éviter  la  frégate,  la  poupe  se  trouvoit 
ou  étoit  la  proïie  auparavant,  et  comme  la  poupe  d'un  bâti- 
ment est  toujours  moins  forte  que  la  proiie  et  aussi  que  le 
bâtiment  prend  davantage  d'eau  par  derrière  que  par  devant. 


MÉMOIRES    Dr    CAPITAINE    DUPONT  373 

>ar  conséquent  la  ^rô{^^ato  se  troiivoit  dans  une  mauvaise 
>osition  et  la  marée  en  di^scendant  fit  talonner  la  frégate, 
î^lle  recevoit  des  secousses  si  terribles,  qu'on  croyait  à  tout 
iioment  qu'elle  alloit  se  défoncer.  Si  la  frégate  avoit  été 
ippuyée  i)artout  comme  auparavant  il  n'y  auroit  i)as  eu  de 
langer,  mais  elle  ne  touchoit  que  du  derrière.  Avant  elle  se 
rouvoit  dans  le  lit  qu'elle  s'(Hoit  formé,  elle  étoit  appuyée 
)ar  le  sable  qui  la  soiKenoit  des  deux  côtés  et  elkî  ne  fatiguoit 
)as  du  tout,  elle  auroit  i)u  rester  comme  cela  dix  ans  sans  se 
ié  foncer. 

VI.  —  Ordre  d'évacuation  de  la  frégate.  —  Dans  la  nuit  la 
nrier  étant  devenue  plus  grosse,  à  chaque  lame  qui  passoit 
elle  recevoit  des  secousses  si  terri l)les  que  le  5,  sur  les 
'l  heures  du  matin,  elle  se  (h'foiiça.  Dès  le  4  ces  Messieurs  les 
oftîciers  de  marine  avoient  tenu,  pour  évacuer  la  frégate, 
'>n  conseil  dans  lequel  aucun  officier  de  terre  n'a  voit  été 
appelé.  Ils  firent  la  répartition  des  hommes  tant  i)our  le 
^^doau  que  pour  les  chaloupes,  ils  eurent  grand  soin  de  se 
'ésorver  les  chaloupes  pour  eux. 

Lo  4  au  soir  notre  chef  de  bataillon  vint  me  pn^venir  que 
^s  deux  compagnies  du  Bataillon  du  Sénégal,  qui  étoient  sur 
^  frégate  étoient  désignées  jiour  embarquer  sur  h»  radeau 
^^c  leurs  officiers  ;  je  lui  demandai  s'il  y  avoit  des  officiers 
^^  marine  pour  venir  avec  nous.  Sur  sa  réponse  qu'il  y  en 
^'oil  un  et  un  aspirant  c^t  les  marins  iK'cessaires  j)our  le 
^^Uopuvrer,  je  ne  dis  plus  rien  ;  cej)endant  étant  le  soir 
ïïio  promener  sur  le  i)ont,  avec  deux  de  mes  compagnons 
infortune  ilun  officier  du  g(''ni(^  et  l'autre  ingc'nieur  des 
^ines'  et  à  parler  de  nos  malheurs  vi  de  ce  que  Ton  auroit 
^^  faire  pour  nous  sauver  de  la  i)()sition  critique  où  nous 
^U2s  trouvions,  nous  vinn^s  venir  notre  caj)itaine  de  frégate^ 
^^  le  pont  en  criant  vive  le  roi  !  Il  venoit,  d'après  toute  vrai- 
^^ïxblance  de  visiter  sa  bout(Mll(\  oii  il  avoit  trouvé,  à  ce 
L^^îl  paroissoit,  un  peu  de  courag(\  visite  ({u'il  fesoit  assez 
^^U\ent.  Oh  mon  roi  î  Quel  mallunu*  que  vous  ne  connoissiez 
P^s  les  véritables  hommes  (^ui  sont  dans  le  cas  de  vous  servir 
fidèlement  !  Le  vrai  moyen  d'aimer  et  de  servir  son  roi  est 
de  prendre  tous  les  moyens  possibles  pour  sauver  le  bàti- 
tûent  et  la  vie  des  hommes  qu'il  vous  confie.  Etant  donc  à 


A 


374  MÉMOIRES  Dr  CAPIT.AJNE  DUPONT 

me  promener  sur  le  pont  avec  ces  Messieurs  dont  je  vie  ^^ 
(le  parler,  ils  me  demandèrent  si  j'étois  destiné  pour  ^^ 
radeau,  je  leur  répondis  que  oui,  et  ayant  appris  d'eux  qu'^ 
étoient  destinés  pour  aller  dans  les  embarcations,  je  le*^ 
dis  que  je  n'avois  point  bonne  opinion  du  radeau,  qu^ 
quand  nous  serions  en  pleine  mer,  si  on  nous  trou  voit  tro-^^* 
lourds  ou  que  la  mor  devint  un  peu  grosse,  on  couperoit  ^''^ 
remorque  et  qu'on  nous  abandonnoroit  au  milieu  des  flotê**^-'  ' 
cependant  que  jirois  puisque  c'étoit  mon  poste,  et  que  j  •  ^' 
les  priois  de  garder  le  secret  sur  mes  réflexions;  que  la  suit  ^t  ^ 
nous  apprendroit  qui  avoit  raison.  Je  n'en  parlai  point  aurr  ^^ 
officiers  du  bataillon  de  crainte  de  les  détourner  de  leu  -^^^  ^ 
devoir  et  do  leur  l'aire  faire  des  réflexions  plus  tristes  le— ^"^-^  \ 
unes  que  les  autres. 

VII.  —  Embarquement  sur  le  radeau.  —  Le  5,  après  que 
frégate  fut  défoncée,  on  pensa  à  faire  remplir  des  malles  < 
des  barils  d(i  biscuit  pour  mettre  sur  le  radeau,  on  en  rempL 
plusieurs  qui  restèrent  sur  le  pont  de  la   frégate.   L'e^^s.  ii 
entroit  avec  une  telle  rapidité  que,  les  pompes  ne  faisa"^^— «r 
plus  rien,  on  cessa  de  pomper  et  Ton  donna  Tordre  de  s'ei  ~"*:  t»- 
barquer  h»  i)lus  promptement  possible.  Dans  un  instant       "■  r 
cale  et  l'cMitrepont  furent  pleins,  la  frégate  toucha  parti.-^ -«  ï/ 
et  ne  pouvoit  plus  bouger  puisqu'elle  étoit  appuyée  à  l'avr».  ttèI 
et  à  l'arrière.  Avant  de   m'embarquer  j'ouvris  ma  malle,     J^ 
pris  ce  que  je  pus  et  la  laissai  ouverte  pour  ne  pas  donnei^   I^ 
peine  ii  ceux  qui  voudroient  la  piller  de  la  défoncer.  Lorsriti^' 
je   numtai   sur  le   pont,   notre   chef  de   bataillon   me  dî^  •' 
capitaine  faites  embanjuer  votre  compagnie.  On  ne  donnJ 
pas  seulement  le  tems  à  ces  pauvres  malheureux  de  pouvoir 
regarder  dans  leur  sacs  pour  y  prendre  leurs  meilleurs  efTe^^. 
J(Mnis  dans  mon  schako  quehpies  galettes  de  biscuit  et  je 
dis  il  mes  soldats  d'en  faire  autant,  ce  que  voyant  notre  chef 
(le  bataillon,  me  dit:  Capitaine  dépêchez  vous  d'embarquer, 
vous  avez  tout  ce  ({u'il  vous  faut  sur  le  radeau,  il  le  croyait. 
Ces  pauvres  malheureux  s'embarquèrent  sans  rien  prendre. 
11  paroissoit,  ii  rempresseiueiit  qu'on  mettoit  à  faire  embarquer 
la  troupe,  rpron  rraiLrnoit  qu'elle  ne  se  refusât  d'aller  sur  le 
ra<l(\iu.  On  ajxM'cevoit  (1rs  ligures  toutes  décomposées,  on 
v<)\nii  a  rcnipiTssrinoiit  qu'ils  y  niettoient,  qu'ils  nuMliloient 


MKMOIRES   Dr   CAPITAINE   DUPONT  375 

aux  moj'ens  h  employer  pour  se  sauver,  ils  avoient  bien  eu 
5oin  (le  ne  point  trop  prendre  de  monde  dans  les  chaloupes 
àûn  de  ne  pas  être  gênés,  ils  avoient  aussi  eu  grand  soin 
i 'embarquer  une  grande  partie  de  leurs  eflets. 

Je  m'embarquai  donc  avec  mes  soldats,  j'y  trouvoi  déjà 
plusieurs  oniciers  ;  après  il  arriva  plusieurs  passagers  et 
quelques  marins.  Nous  étions  dans  l'eau  jusqu'à  la  ceinture. 
Quand  nous  fûmes  150,  comme  nous  nous  touchions  tous  les 
uns  les  autres,  alors  je  défendis  qu'il  en  vint  davantage. 
Plusieurs  de  ces  personnes  (pie  j'ai  emi)êchées  de  venir  sur 
le  radeau,  m'en  remercient  bien  maintcMiant  et  me  disent 
que  je  leur  ai  rendu  un  grand  service,  cela  est  bien  vrai. 

VIII.  —  Installation  sur  le  radeau.  —  Il  y  avoit  sur  le 
radeau  plusieurs  barils  de  farine,  qu'on  y  avoit  mis  la  veille, 
lorsqu'on  déchargeoit  la  frégate,  on  nous  dit  de  les  jeter  à 
la  mer  pour  nous  alléger,  ce  que  nous  fimes;  mais  un  mo- 
ment après,  je  fus  bien  surpris  de  ne  point  y  trouver  de  bis- 
cuit. Je  fis  remontcn*  l'adjinhint  du  bataillon  *  sur  la  frégate 
pour  prévenir  de  nous  en  envoyer.  Quand  il  fut  remonté,  il  n'y 
trouva  plus  d'otîiciers  de  marine,  ils  étoient  déjà  tous  dans 
leurs  chaloupes.  Je  fus  aussi  bien  surpris  de  ne  pas  voir 
arriver  d'olHciers  de  marine  avec  nous,  j'en  demandai  la 
cause,  on  me  répondit  qu'ils  étoient  tons  partis.  A  la  fin  cepen- 
dant je  vis  venir  un  aspirant  qui  étoit  tout  éclopé,  qui  avoit 


*  M.  Pelil,  qui  dut  la  vio  i\  c«M  (irdre  du  capitaiiK*  Dupont,  lui  ni  trarda  \u\o 
très  .grande  n'ooiiiiaissancc  cl  eut  par  la  suite  avec  lui  luir  (•((rrespondanco 
m\'\e  ln*s  iutrrcssaulc. 

Pamii  ces  hMlrcs,  je  nMniuvr  ('«'llc-ri  rnitc  sur  un  petit  uiorcrau  de  papier 
?l  sans  dale  mais  si^^néc  : 

a  Mon  clier  capitaine,  vous  rappeirz-vmis  (pu*  j'étais  aussi  einhaïqué  sur  le 
alal  radeau,  que  je  le  quittai  parce  (pic  vous  nie  dllcs,  mon  ctier  Petit,  nous 
lavons  pas  de  vivres,  qu'alors  habillé  cl  boUé,  je  m'élançai  à  une  amarre 
jour  jragner  la  frégate,  je  tombai  trois  fois  à  la  mer  et  taillis  être  brisé  entre  le 
'adcau  et  la  fréirate,  ce  ne  fut  qu'avec  peine  que  ji'  pus  atteindre  la  volée  d'une 
)ièce  de  canon  et  monter  par  le  sabord  sur  la  fréi^ate,  de  laquelle  je  pus  jeter 
juelques  livres  de  buiscuit  dans  un  sac  à  pain  et  des  cliaussettes,  ce  fureiil  les 
ieuls  vivres  qu'eut  le  radeau  pendant  ses  malheurs. 

Je  voulus  ngoindre  le  radeau,  mais  il  ne  lut  pas  possible,  vous  étiez  remor- 
jués  par  les  camits,  je  ne  fus  sauvé  que  par  la  chaloupe  de  M.  Despiau,  vous 
avez  le  reste,  dans  le  désert,  etc.,  etc. 

Vous  jugerez  ce  qu'il  convient  d'ajouter  au  certificat,  etc. 

L.  Petit.  » 


376  MKMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

été  malade  pendant  toute  la  traversée,  c'étoit  la  viclimc^^ 
qu  on  vouloit  sacrifler  avec  nous.  Il  arrivoit  sans  boussole, 
ni  compas,  ni  aucun  auti'e  instrument  de  navigation.  Il  res- 
toit  encore  environ  100  personnes  sur  la  frégate  *. 

IX.  —  Remorque  du  radeau.  —  L(ï  lieutenant  de  la  Mrdusc, 
M.  Renaud,  nous  dit  de  couper  l'amarre  qui  nous  tenoit  à  la 
frégate,  qu'il  alloit  nous  (envoyer  une  remorque  pour  nous 
traîner,  ce  que  nous  fimos,  et  il  nous  envoya  la  remorque  que 
nous  attachâmes  sur  le  radeau.  Ils  se  mirent  deux  chaloupes 
à  nous  traîner.  Nous  voilà  donc  partis  aux  cris  de  :  Vive  le 
Roi!  Avivent  les  Bourbons!  Mou  sous-lieutenant  avoit attaché 
un  mouchoir  bhmc  ii  un  bâton  qu'il  avoit  placé  dans  le  canon 
d'un  fusil  à  deux  coups  et  qu'il  élevoit  à  chaque  fois  que  Ton 
crioit:  ]'ivrln lioi INouii.  ('tiens  tous  contents,  la  mer  éloit 
très  belle  et  nous  savions  n'être  pas  à  plus  de  quinze  lieues 
de  la  terre. 

Ils  nous  remorquèrent  de  celte  manière  environ  une  lieue, 
ensuite  nous  vîmes  deux  autres  chaloupes  venir  aussi  prendre 
la  remorque,  nous  étions  très  contents,  nous  nous  disions  : 
nous  irons  bien  plus  vite.  Nous  attendions  encore  la  grande 
chaloupe  commandée  j)ar  le  brave  Kspim,  lieutenant  de 
vaisseau,  qui  s'étant  aperçu  que  le  capitaine  de  frégate  avoit 
abandonné  une  centaine  d'hommes  sur  la  frégate  quoique, 
d'après  les  règlemens  de  la  marine,  un  capitaine  de  bâti- 
ment ne  peut  sortir  que  le  dernier  de  son  bord.  Ce  brave  lieu- 
tenant retourna  donc  à  bord  de  la  frégate,  y  prit  8;^  hommes 
et  en  laissa  encore  17  qu'il  ne  put  prendre.  Il  prit  aussi  une 
barrique  d'eau  et  un  peu  de  biscuit.  Il  dit  aux  17  hoiunies  qui 
restèrent  à  bord  qu'il  alloit  déposer  du  monde  dans  les  autres 
chaloupes  qui  n'en  avoient  pas  assez,  (jt  qu'il  reviendroit  les 
prendre;  mais  quand  il  en  approcha,  ces  messieurs  qui  se 
trouvoient  fort  à  Icuir  aise  et  ({ui  n'avoient  point  inivie  de  se 
gêner  davantage  i)rétextèrent  qu(»  les  hommes,  qui  étoienl 
dans  la  grande  chaloupe,  étoient  en  révolte  et  qu'il  ne  falloil 
pas  se  laisser  accoster  i)ar  eux. 


*   Il  y  ;i\ait  mii-  le  wnWww   I2'i  >nl(liils  »■!   offincrs,  t\)  marins  ft    piJSsi,u'«M>, 
plii>  iiin'  IVmiiir,  uni'  r,inlini»*T<'. 


mi^:moires  iiï*  capitaine  dupont  377 

^-    —  Abandon  du  radeau.  —  Ils  protitôrent  donc  de  cette 

occasiîon,  coupèrent  la  remorqno  et  nous  abandonnèrent  au 

tnilieu  des  flots,  à  notre  malheureux  sort,  sans  vivres,  sans 

t)oiiss()le  et  sans  compas.  Nous  n'avions  que  deux  petites 

P^^'^'os  d'eau  et  six  barriques  de  vin.  Qui  pourroit  se  figurer 

notre»  surprise  lorsque  nous  vîmes  les  embarcations  s'éloi- 

A^nor  (le  nous,   à  toutes  voih^s   et   en  forçant  les  avirons. 

-^'ous  avions  cepcMidant  encore  quelque  espoir  qu'un  remord 

"^    Conscience  les  ramèneroit,   mais  non  î   Ils  étoient  trop 

^*oiitonts   d'être  débarrassés   de   nous.   Le  hrfivr   Kspiou  fit 

amener  ses  voiles  pour  les  engajj^er  à  revenir,  mais  tout  fut 

inutile,  ils  ne  tardèrent  pas  à  disparoitre.  La  L,'rande  chaloupe 

QLUi  îivoit  déjà  plus  de  monde  (pfil  ne  lui  en  falloit,  ne  pou- 

^*<>it  nous  donner  aucun  secours,  aussi  son  commandant  fut- 

'1  <^>bligé  de  faire»  comme  les  autres,  de  fain*  hisser  ses  voiles 

^t  «lo  faire  route  pour  la  côte. 

'J'ai   appris   depuis  peu,    par   des   personnes   qui   étoient 

^'laris  la  chaloupe  de  M.  Ln/jcvrc.  que  l()n<:.^tems  avant  que  l'on 

^^   ooupât  la  remorque,  on  leur  a  voit  cri<'»  de  la  chaloupe  de 

^î-    Regnaud,  découper  la  nMuorque,  mais  qu'ils  n'en  avoient 

^iori  fait,  que  ce  ne  fut  quoejuand  tous  les  autres  la  coupèrent 

^l^^' ils  furent  obligés  dcî  le  faire,  ({ue  chacun  versoit  des  larmes 

^^lï^   notre  malheureux  sort,  (pi'il  regnoit  i)armi  eux  le  plus 

profond  silence  ;  ils  n'osoient  se  regar<ler  les  uns  les  autres, 

^^  joter  un  dernier  regard  sur  nous.  Il  ('toit  dans  ce  moment 

^^Viron  dix  heures  du  malin  et  ils  (iront  route  dans  le  silence 

jusqu'à  4  heures  de  l'après-midi  qu'ils  découvrirent  la  terre. 

ji  IL  —  DOrZE  JOLHS  SrU  LE  UADEAL 

I.  —  Premiers  moments  sur  le  radeau.  —  Mais  comment 
vous  peindre  notre  triste  position  ?  notre  premier  mouvement 
fut  de  nous  plaindre  de  hnir  sc(''iéi"atessc,  de  nous  avoir  en- 
traînés de  la  frégate  pour  nous  abandonner  aus>i  lâchement. 
A  bord  il  y  avoit  des  vivr(\s  et  nous  n'en  avions  point,  nous 
aurions  pu  y  vivre  pendant  six  mois,  puisqu'aujourd'hui  il  y 
a  cinq   mois  qu'elle  est  échouée  '  et  des  bâtiments  y  vont 

*  Ceci  fixe  la  date  à  laquelle  a  été  écrite  cette  parti»'  des  méiiioin.'s,  c'e.'^t-à- 
fUre  en  décembre  IHlfi,  étant  Cfuivalesrejit  à  l'hôpital  de  (iorée. 


378  MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

tous  les  Jours  qui  en  rapportent  des  vivres  et  différens  autr^^^ 
objets.  Je  vis  aussi  dans  le  même  moment,  laplusgran^^ 
partie  des  militaires,  des  passagers  et  des  marins  qui,  ser-^^    ^ 
gardant  les  uns  les  autres,  versoient  des  larmes  de  doulei^^^ 
et  faisoient  de  justes  reproches  à  leurs  chefs  qui   nou^^^ 
abandonnoient  aussi  inhumainement.  J'ai  vu  le  malheiureu^^    "^ 
cambusier,  respectable  vieillard  d'environ  55  k  60  ans,  ayan'     -^•^ 
avec  lui  ses  deux  fils,  se  jeter  dans  leurs  bras  et,  versanr    -^*-^ 
des  larmes,  leur  dire  :  mes  enfants  nous  sommes  perdus* 
Ses  pauvres  enfants  cherchaient  à  le  consoler,  le  priant  & 
calmer  sa  douleur,  qu'il  falloit  s'abandonner  à  la  volonté  d 
Dieu  qui  auroit  pitié  de  nos  malheurs  !  Que  la  vérité  seroit^' 
un  jour  connue,   et  que  les  malheureux   qui  se   compor — 
toient  d'une  façon  si  pusillanime,  seroient  obligés  d'en  rendn 
compte  un  jour,  devant  un  tribunal  juste  et  équitable.  C 
malheureux  vieillard  avoit  bien  raison,  car  depuis  ce  momenr 
jo  ne  l'ai  plus  revu.  Il  paroit  qu'il  est  mort  dans  la  preraièra 
ou  dans  la  seconde  nuit,  lorsque  je  suis  tombé  en  faiblesse 
Ses  deux  lils  sont  morts  le  13  ou  le  14. 

Nous  cherchâmes  aussi,  moi  et  les  autres  officiers,  à  donne* 
dos  consolations,  que  nous  n'avions  pas  nous  même,  à  noi«: 
malheureux  soldats,  en  leur  disant  que  notre  Gouverne 
ne  nous  abandonnoroit  pas,  qu'on  avoit  trouvé  que  le  rade 
étoit  trop  lourd  pour  le  traîner,  qu'il  auroit  fallu  plusie 
jours  pour  nous  conduire  k  terre,  qu'ils  alloient  déposer  ^ 
monde  qu'ils  avoient  dans  leurs  chaloupes  sur  la  côte  et  qu'i 
reviendroiont   ensuite  nous  chercher.   Plusieurs  pensoie 
qu'il  falloit  retourner  k  bord  de  la  frégate;  je  leur  dis  qii 
nous  étoit  absolninonl  impossible  de  le  faire,  que  la  mar 
nous  portoroit  k  terre  et  (ju'il  falloit  tâcher  d'orienter  u 
voile  et  nous  abandonner  k  la  direction  des  courants,  d 
co  que  fit  le  second  chirurgien  *  de  la  frégate,  l'aspirai 
n'étant  i)as  capabh^  de  le  faire.  Si  les  courants  nous  eusse 
portés  du  côtt'  do  la  frégate,  nous  y  serions  retournés,  n 
aurions  eu  k  boii'o  et  k  manger  et  nous  aurions  été  à  pied  s 
Nous  y  aurions  trouve  aussi  beaucoup  d'effets  pour  nci:" 
changer.  Mais  c'est  un  grand  reproche  que  l'on  aura  dL^ 

'  >l.  S;ivi-iiy. 
-  M.  (loiidiu. 


MÉMOIRES   I>r   CAPITAINK   DfPONT  379 

^6  lairo  aux  personnes  cliargtM.'s  de  nous  conduire  à  terre, 

Vie  puisqu'ils  no  pouvoient  pas  nous  y  mener,  ils  dévoient 

^^  moins  nous  reconduire  à  la  In'f^^ate  et  nous  y  laisser,  nous 

Pï'^mottre  de  revenir  nous  cherclnT,  ou  d'(»xpédier  jusqu'au 

^enéj4;al,  d'y  l'aire  connoitn^   notre  position  et  envoyer  la 

^orvetle  L^ h>ho  <»t  les  autres  bâtiments  nous  chercher.  Nous 

'^  ^Virions   perdu    personne,    nous    aurions    sauvé    pn\sque 

^^Un    les    K^^WA^    d<*s    i)assaii(*rs.    (pii   y   sont  restés   et   les 

^•*.)(M)  francs    (pii  sont  perdus  au    tond  (h^   hi    S^*"  Harbe  ; 

^^>is  point  du  tout,  on  trouva  plus  expédient  de  nous  aban- 

^*iuier  I5<J  hommes  sur  le  radeau  et  17  ii  bord  de  la  frégate, 

^1         qui   faisoil   107  personnes   qu'on   regardoit  comme  i)er- 

^    ^  vs  et  qui  ne  pourroient  i)as,  un  jour  à  venir,  leur  taire  des 

^      X^roches  de  huir  scélératesse,  mais  l'être  lout  puissant,  qui 

^^  laisse  pas  le  crime  impuni,  en  a  ordonné  autrement! 

►^       Nous  nous   recommandâmes  tous  ;i  Dieul   II  se   trouvoit 

^  '^rnii  nous  un  soldat  ([ui  avoit  un  livre  de  prière,  il  le  donna 

^)  second  chirurgien  de  la  rr(''gat(*  ({ui  la  litii  haute  voix;cha- 

^Xm  se  décoitla  et,  quand  il  eut  Uni,  lout  le  monde  lit  le  signe 

^  t:^  la  croix.  N<uis  ne  savions  pas  encore  combi(Mi  nous  étions 

^  t  il  étoit  imi)Ossible  de  compter  les  hommes  car  n(Uis  étions 

Is^êlc-inêle,  nous  nous -touchions  t(nis  et  il  (Hait  imp(>ssible  de 

'^^iire  i)lacer  les  hommes  sur  plusieui-s  rangs,  alors  nous  déci- 

^\ânies  de  nous  nnuK^roicr.  Nous  primes  chacun  un  numéro, 

J  o  pris  le  premier,  ensuite  h^s  autres  olllciers  et  les  passagers, 

triais  r£uand  ce  l'ut  aux  soldats  et  aux  matelots,  ils  |)renoient 

<~jiielqiierois  ([çtwy^  ou  ti'ois  le  même*  nuuH'ro.  Nous  l(»s  taisions 

X*ec<)nimencer,  mais  je  suis  sur  qu'il  y  a  eu  plusitmrs  numé- 

X^os    bis.   Nous  avons  trouv*'*  117  numéros,  mais  je  suis  bien 

^l'crtain  que  nous  (Hions  au  moins  ir)n. 

Nous    restânu^s  donc  abandonm^s  aux   courants  (pii  nous 

^ortoient  à  terre.  A  six  lieures  de  rai)rés-midi  nous  n'aper- 

^••evions  plus  la  iVc'gate.  A  la  nuit  on  lit  encore  la  prière  et 

"■loiis    répétânu^s    cette    pieuse    cérémonie    deux     lois    ])ar 

jour. 

II.  —  Première  nuit  sur  le  radeau.  —  Gros  temps.  —  La 
xner  resta  fort  belle  jusqu'à  deux  heures  du  matin,  alors  elle 
clevint  si  grosse  que  je  m'aperçus  que  personne  ne  vouloit 
plus  rester  sur  le  derrière  du  radeau,  oii  la  lanu^  venoit  se 


380  MÉMOIRES   Dr  CAPITAINE  DUPONT 

t 

briser  avec  une  fureur  étonnante  et  menaçoit  d'enlever  tou  ^ 
ce  qui  étoit  dessus.  Les  hommes  se  portoient  tous  sur  Tava/i^^ 
pour  réviter.  ils  faisoient  plonger  le  radeau  et  couroienl 
risque  de  se  culbuter  tous  à  la  mer,  car  personne  ne  vouloit  res- 
ter sur  le  derrière.  Je  me  portai  moi-même  sur  rarriëre  pour 
les  encourager  k  rester  où  il  otoient.  En  passant  sur  le  bord 
du  radeau  j'aperçus  trois  barriques  de  vin  que  la  force  de  la 
lame  avoit  démarées.  Elles  menaçoient  d'être  poussées  par 
la  lame,  de  l'arrière  à  l'avant  du  radeau,  et  auroient  écrasé 
bien  du  monde,  ce  qui  serait  arrivé  il  n'y  a  pas  de  doute. 
Quand  je  vis  cela,  j'ordonnai  qu'on  les  jetât  à  la  mer  ;  nous 
les  avons  bien  regrettées  dans  la  suite,  mais  il  n'y  avoit  pas 
moyen  de  faire  différemment. 

Quand  j'arrivai  sur  le  derrière  du  radeau,  plusieurs  per- 
sonnes étoient  déjà  emportées  à  la  mer  et  étoient  noyées.  Je 
saisis  deux  cordes  pour  me  tenir,  une  dans  chaque  main  el 
je  dis  il  mes  soldats  d'en  faire  autant,  de  manière  que  quand 
la  lame  me  jetoit  d'un  côté,  je  tirois  sur  la  corde  du  côté 
opposé  pour  me  remettre  sur  mes  jambes  et  à  ma  place. 
J'étois  renversé  de  cette  manière  par  chaque  lame  qui  venoit. 
J'ai  été  emporté  plusieurs  fois  à  la  mer,  mais  par  le  nioyen 
de  mes  cordes  je  me  replaçois  ii  ma  place.  Souvent  j'avalois 
^Xi'  l'oau  de  mer  et  je  la  rendois  quand  j'étois  debout  et  que 
jo  pouvois  respirer.  Les  corps  morts  de  ces  malheureux 
noyés,  souvent  rapportés  par  la  lame  sur  le  radeau,  venoient 
me  fra[)per  contre  les  jambes  et  me  faisoient  tomber  sur 
eux.  Je  ne  sais  pas  comment  je  n'ai  pas  eu  les  jambes  cas- 
sées vin^^t  fois  pour  une,  souvent  en  tombant  je  les  avois 
prises  entre  dcnix  pièces  de  bois,  et  des  hommes  poussés  par 
la  lame  me  marchoiiMit  dessus,  j'en  ai  été  quitte  pour  des 
écorchures  aux  jambes  que  les  cordes  m'ont  faites. 

Enfin  l'épouvante  fut  si  grande  que  les  soldats  demandoient 
qu'on  auHMîât  la  voih».  J'avais  beau  leur  représenter  que  la 
voile  nous  faisant  aller  un  peu  de»  l'avant,  nous  faisoit  fuir 
la  lain(\  mais  toutes  c(»s  paroles  furent  inutiles.  Il  firent  tom- 
ber le  mât  (M  la  voile,  en  se  portant  sur  l'avant  du  radeau. 
HenrcnsenKMit  (jue  dans  ce  tomps-lii  les  nuits  étoient  très 
rourt(^s.  le  jour  ih'  larda  pas  à  >o  faire,  et  alors  l'horreur  de 
notre  position  diminua,  la  nier  dc^vinl  aussi  plus  belle  ei 
nous  rcspirànios. 


MÉMOIRES   DU   CAPITAIXK   DUPONT  381 

III.  —  Deuxième  journée  sur  le  radeau.  —  Quand  nous 
l^ûmes  un  peu  tranquilles,  on  redressa  le  màt  et  on  mit  une  voile 
y>lus  grande  que  la  première.  Nous  perdîmes  dans  cette  nuit 
#lu  T)  ou  0,  environ  une  douzaine  d'hommes.  J'étois  harassé 
l>ar  la  fatigue  et  le  sommeil,  car  depuis  le  2  je  n'avois  pres- 
que point  dormi.  Il  m'arrivoit  quelquefois  de  dormir  debout 
pendant  un  quart  d'heure.  Je  ne  me  reveillois  que  lorsque 
je  tombois. 

Je  présume  que,  lors(j[U(^  nous  étions  dans  c(*s  brisans,  il 
n'y  avoit  pas  beaucoup  d'eau  sous  nous,  car  en  pleine  mer 
nous  aurions  pu  avoir  une  grosse  lame,  mais  elle  ne  se  seroit 
pas  brisée  comme  (die  le  fnisoil.  Au  jour  nous  avions  l'espoir 
de  voir  revenir  nos  chaloupes  à  notre  recherche  ;  mais  non, 
elles  avoient  fui  et  nous  ne  devions  plus  les  revoir.  Dans  la 
même  journée  phisieurs  soldats  pnHemUrent  voir  la  terre. 
Je  regardai  et  je  ne  vis  rien.  J'étois  cependant  cc^rtain  de  ne 
pas  être  bien  loin  par  les  nuages  de  sable  (^ui  s'élevoient 
clans  l'air  et  qui  en  sont  (U\s  signes  certains.  Pendant  la  jour- 
née du  0  la  mer  fut  assez  tranquill(\  mais  les  honim(\s  n'a  voient 
point  mangt»  depuis  le  1  et  l(?s  forces  diminuaient  insensible- 
ment et  tout  le  monde  se  irouvoit  très  faible. 


IV.  —  Deuxième  nuit  sur  le  radeau.  —  Le  soir  la  mer  rede- 
vint très  grosse.  Les  hommes  fuyoientla  lame  comme  la  nuit 
d'auparavant  et  vouloient  tous  passer  sur  le  devnnt.  Dans 
leur  délire,  les  uns  voyoient  la  terre  i\  ce  (pi'ils  disoient, 
d'autres  prétnndoienl  voir  un  navire  devant  nous  et  personne 
ne  voyoit  rien,  qu'uni*  morallreuso  et  une  nuit  qui  ne  pouvoit 
qu'ajouter  à  l'horreur  de  notre  situation.  Jcî  me  portai  sur  le 
derrière  du  radeau  afin  de  forcer  l(\s  hommes  ii  rester  ii  leur 
poste  et  tâcher  de  les  emi)êcher  de  crier  comme*  ils  le  fesoient 
et  leur  montrer  la  manière  de  parer  la  lame.  J(*  h's  forçai  à 
rester  où  ils  étoient.  Mais  j'eus  la  (h)uleur  devoir  que  les  forces 
nianquoient  presque  ii  tout  le  mon(l(^  Plusieurs  étaient  déjà 
tombés  morts  ou  mournns,  moi  mèuK^  j(*  sentois  que  mes 
forces  m'abandonnoient,  je  voulus  me  retirer  d'où  j'étois,  je 
ne  pus  pas  bouger,  mes  jambes  ne  i)ouvoient  phis  me  porter, 
mes  yeux  s'obscurcissoient.  Ih'das  qui  pourra  jamais  dépeindre 
nos  maux?  La  mer  en  fureur,  les  Ilots  ('*cumanls  venant  se 


382  MKMOIRKS   DU  CAPITAINE  DIRONT 

briser  sur  nos  tètes.  La  tempête  I  à  cet  affreux  tableau  malgré 
moi  je  m'arrête  ! Je  tombai  àans  connaissance  î     .     .    . 

Je  restai  dans  cetëtat  toute  la  nuit  et  une  partie  de  la  jour- 
née du  lendemain.  Alors  mon  lieutenant,  Monsieur  L'heureux, 
qui  s'étoit  porté  comme  moi  sur  l'arrière  du  radeau,  et  k 
côté  de  qui  je  tombai  ^  me  voyant  dans  cet  état,  appela 
mes  sous-ofîiciers  et  leur  dit  de  mo  porter  sur  le  devant  et 
d'avoir  soin  de  moi.  Pour  lui  il  resta  toute  la  nuit  dans  cet 
endroit  périlleux. 

V.  —  Rêves  du  capitaine  Dupont  pendant  sa  calenture.  — 

On  me  plaça  derrière  une  barrique  le  dos  appuyé  contre  et 
cela  m'abritoit  de  la  lame  et  me  la  paroit.  Mes  sous-olïiciérs 
me  soutenoient,  à  ce  qu'il  paroit.  de  crainte  que  je  ne  tom- 
basse le  nez  dans  l'eau,  oti  j'aurois  indubitablement  pc^ri. 
Quels  affreux  rêves  je  lis  pendant  tout  ce  tems.  Je  me  les 
rappelle  encore  tous.  Souvent  il  me  sembloit  que  des  méchants 
vouloient  me  noyer,  qu'ils  me  jetoiont  k  la  mer  et  qiie  quand 
j'étois  prêt  a  rendre  le  dernier  soupir,  ils  me  relevoient  et 
me  laissoient  respirer.  D'autres  fois  je  sentois  des  hommes 
qui  vouloient  m'étouffer,  ils  se  plaçoient  sur  mon  corps, 
d'autres  fois  il  nie  sembloit  qu'ils  me  rompoient  les  bras  et  les 
jambes  et  quand  j'étois  encore  prêt  k  rendre  le  dernier  soupir, 
ils  m'abandonnoient  et  je  respirois.  Je  me  laisois  ces  questions  : 
Suis-je  mort?  suis-je  en  vie?  Si  j'étois  mort  je  ne  verrois 
pas?  Si  j'étois  en  vi(î  je  saiirois  où  je  suis?  Je  me  rappelois 
aussi  que  la  vieille  j'étois  sur  un  radeau,  que  le  soir  on  parloit 
de  la  terre  et  qu'on  voyoit  aussi  un  navire,  et  je  me  fesois 
encore  ces  questions  :  suis-je  k  terre,  sur  un  navire  ou  sur  le 
radeau  !  C'est  ce  que  je  m)  pouvois  résoudre.  Je  me  disais 
aussi  dans  mes  plus  grandes  suff'rances  :  s'il  y  a  un  purgatoire 


'  !.('  n'cil  (les  évriuTiinils  qui  sr  [>ass»''n'iil  sur  le  radeau  se  trouve  ici  foreé- 
ment  iuroiupiet.  Le  oa|)ilaiiie  ne  voulut  jamais  parler  de  ces  faits,  nous  ne  pou- 
V(uis  (|ue  les  rappeler  m  quelques  mots. 

Pendant  rrvanonissemeiit  du  capitaine,  il  y  eut  de  terribles  batailles  parce 
que  df's  soldats  et  des  malrlots  ivres  voulunMit  d»''truire  le  radeau  et  niassiicrer 
1rs  rhrl's  qui  s'v  opposaient,  il  y  eul  un  i^rand  munbre  de  morts  —  ou  cimiiait 
aussi  les  scènes  de  caïuulialismc  auxquelles  parlicipèreut  beaucoup  de  naiilVa;!rs. 
Aussi  à  son  réveil  le  capitaine  l)n|)(int  liil-il  l«»ut  surpris  de  voir  qu'il  n'y  avait 
presque  [ijus  personne  sur  le  radeau. 


MKMOIRES   Dr   CAPITAIXK   DIPONT  383 

certainement  j'y  suis  !  niais  siJV  étois.  Je  sorois  mort  et  Je 
ne  me  rappellerois  pas  tout  ce  ({ui  m'est  arrivé?  Je  suis  donc 
somnambule  !  Et  je  m'arrêtois  à  cette  idée,  et  un  moment 
après  j'éprou  vois  les  mêmes  soull'rances.  Je  ne  sa  vois  sur  quoi 
me  statuer.  Je  me  rappelle  encore^  qu(^  je  croyois  être  à  bord 
(le  la  rré<:,^ate,  je  cherchois  le  panneau  pour  descendre  dans 
la  batterie  et  je  ne  pouvois  le  trouver.  Je  me  fijz'urois  aussi 
que  quelqu'un  me  prenoit  l'argent  ({ue  j'avois  sur  moi,  mais 
on  cela  je  ne  me  trompois  point.  Quand  je  fus  revenu  de  mon 
état  de  l'oiblesse  tous  ces  rêves  me  repassèrent  p;ir  la  tête, 
et  voila  ce  que  j'en  pensai  :  Que  lorsque  j(^  m'imaginois  qu'on 
me  noyoit,  c'est  que  je  tombois  la  tête  dans  l'eau  et  que  j'en 
avallois.  Que  lors(iu*il  me  scMubloil  (pi'on  me  rompoitles  bras 
et  les  jambes;  c'est  ({\w  quebiu'un  me  marchoit  sur  le  corps, 
sur  les  bras  ou  sur  les  jambes.  Par  exemple  lorsque  je  revois 
qu'on  me  prenoit  mon  argent,  je  ne  me  trompois  pas. 

VI.  —  Réveil  du  capitaine  Dupont.  —  Ce  ne  fut  donc  que  lo 
7  que  je  repris  connoissance  :  et  en  ouvrant  les  yeux  j'aper- 
çus un  matelot  qui  me  coupoitlc  pied.  Je  n'avois  pas  la  force 
lie  le  retirer,  cependant  j(3  lui  dcMiiandai  ce  qu'il  l'aisoit, 
qu'il  me  faisoit  du  mal.  Il  m(^  répondit,  qu'il  croyoit  couper 
le  radeau.  Je  m'aperçus  (b^  suite  (jue  ce  malbeureux  avoit 
perdu  la  tête,  et  en  cH'ct  il  i)aroit  (pril  n'a  pas  v('cu  longtemps 
après,  car  je  ne  l'ai  plus  revu.  Mon  premier  mouvement  fut 
aussi  en  ouvrant  les  yeux  de  regardei*  où  j'ét(jis  et  j(ï  fus 
bien  surpris  de  me  voir  encore  sur  \o  riulodu.  je  jetai  aussi 
un  regard  tout  autour  (h*  moi  (U  je  fus  l)ien  surpris  de  ne  voir 
presque  plus  de  monde.  Je  pensai  (lu'il  était  mort  beaucoup 
de  monde  dans  cettc^  nuit  alfreuse,  mais  j(>  ne  savais  pas 
encore  ce  qui  s'étoit  passe''  et  suis  resté  longtemps  sans  le 
savoir.  Aujourd'liui  même  je  ne»  sais  pas  encore  la  vérité  sur 
cette  terrible  nuit  I 

Ce  l'ut  à  ce  moment  que  je  m'aperçus  ({ue  mon  rêve  au 
sujet  de  mon  argent  étoit  v(''ridique.  Je  fouillai  dans  mes 
poches,  je  n'y  trouvai  plus  ma  montre,  mon  couvert  d'argent 
mon  schako,  un  bouton  en  or  que  j'avois  à  ma  chemise,  ma 
redingote,  mon  mouchoir  de  poche,  mon  couteau  et  mon 
I>ortel'euille  m'avoient  été  volés.  Mon  habit  étoit  aussi  déchiré. 
Mes  souliers  étoient  i)erdus.  11  parait  qu'on  croyoit  que  je 


:<Hi  MEMOIRES  DU   CAPITAINB  DVPOXT 

n'eu  reviendrois  pas.  Dans  la  même  journée  on  trouva  mon  - 
argent  sur  un  soldat,  Esixagnol  de  nation,  qui  venoit  de  mou- 
rir. Je  vis  mon  mouchoir  dans  les  mains  d'un  marin,  je  le 
repris.  La  femme  dun  de  mes  sergents  me  dit  qu'elle  avoit 
ma  montre,  mon  couvert  et  le  galon  de  mon  schako.  La 
montre,  on  avait  cassé  le  verre  et  Teau  de  mer  étoit  entrée 
dedans.  Le  schako,  il  paroit  qu'on  avoit  défait  le  galon  et  la 
ganse  et  qu'on  avoit  jeté  le  fut  à  la  mer.  Je  ne  l'ai  jamais 
revu,  non  plus  que  ma  redingote.  Je  trouvoi  mon  bouton 
quelques  jours  après  sur  le  radeau,  j'ai  été  bien  surpris  que 
les  lames  ne  l'aient  |>as  enirainé  avec  elles.  Le  portefeuille, 
je  ne  l'ai  plus  revu,  il  paroit  qu'il  aura  été  jeté  à  la  mer 
avec  mes  papiers. 

Aussitôt  que  j'eus  repris  connaissance,  on  m'a'pporta  un 
bon  jarron  de  vin.  ce  qui  me  fit  beaucoup  de  bien.  Je  trouvai 
dans  mes  poches  un  morceau  de  mauvais  saucisson  que  j'y 
avois  mis  avant  tle  quitter  la  frégate.  J'en  mangeai  un  peu, 
cela  me  remit,  quoique  je  fusse  toujours  très  faible.  J'eus  bien 
soin  do  conserver  ce  qui  me  restoit  et  j'en  mangeois  quand 
j'avois  faim.  J'avois  perdu  dans  mon  schako  une  galette  et 
demie  de  biscuit  que  je  regrettois  beaucoup. 

VIL  —  Le  Capitaine  Dupont  lait  remâter  et  remettre  une 

voile.  —  Lorsque  j'eus  ouvert  les  yeux,  je  m'aperçus  que  nous 
n'avions  plus  de  voile,  j'en  demandai  la  cause.  On  médit  que 
dans  la  nuit  les  soldats  s'étoient  portés  en  foule  sur  l'avant 
et  Taviûent  fait  tomber  ainsi  ([ue  le  mât.  Je  lis  des  reproches 
à  l'aspirant  de  n'avoir  })as  fait  remâter  et  orienter  la  voile; 
({\n\  sans  la  voile,  au  lieu  d'approcher  de  terre  nous  nous  en 
(éloignions.  Il  luo  répondit  que  cela  lui  étoit  égal,  que  la  voile 
ne  faisoii  rien,  que  nous  n'avions  que  la  dérive  pour  nous,  si 
olle  portoit  à  terre,  tant  mieux,  et  que  si  elle  portoit  au  large 
tant  pis:  que  pour  lui  il  ne  deniandoit  plus  qu'à  boire  et  à 
uiangtH-,  et  {[u\n\  le  laissât  mourir  tranquille,  c'étoit  là  son 
Tort.  Je  m'adressai  après  à  quelques  marins.  Je  leur  dis  :  que 
si  la  voile  ne  pou  voit  pas  nous  faire  aller  à  terre,  qu'au 
moins  elle  pourroit  nous  faire  apercevoir  des  bâtiments  qui 
vientlnûent  à  notre  secours  et  à  notre  recherche,  ou  par  tout 
autre  bâtiment  qui  pourroit  passer  près  de  nous,  ou  même 
1  ar  «loi»  piroLîuos,  >i  nous  t'étions  près  de  terre.  Ces  jeunes  gens. 


MÉMOIRES  DU  CAPITAINE  DUPONT  385 

^•Oïïipiijj  do  bonne  volonté  remàtôrent  le  radeau  et  orientèrent 
^^  Voile.  J'avois  raison,  c'est  ce  qui  nous  fit  apercevoir  quel- 
'ï'^es  jours  après  par  le  bâtiment  qui  nous  sauva. 

Vlll.— Troisième  nuit  sur  le  radeau.—  Le  soir  je  vis  la  plus 

^l'ande  partie  de  ceux  qui  restoient  encore  tomber  de  fai- 

t^lesse:  les  uns  demandoient  ([u'on  les  laissât  descendre  dans 

'^  batterie  ou  dans  l'entrepont,  d'autres  demandoient  après 

l^Mjrs  pères  et  mères,  quelqu(^s-uns  se  croyoient  au  Palais 

■^03Ml,etc.,etc.  Ces  mallieureux  nous  passoicnt  par-dessus  le 

^c>x*ps,  par-dessus  les  cuisses  et  par-dessus  les  jambes  et  le 

ioii<loniain  matin  on  trouvoit  tous  ces  malheureux  morts 

13.  —  Capture  de  poissons  volants.  —  Le  8  nous  eûmes  le 
t^^^iilîour  d'avoir  un  lit  de  poissons  volants  qui  vinrent  cher- 
^H.or  refuge  sur  le  radeau.  Nous  en  prîmes  tant  qu(*  nous  en 
^^>rïiplîmes  trois  barriques  vides.  On  les  vidoit  de  suite  pour 
^11-1 'ils  ne  se  gâtassent  pas  et  nous  en  mangions  de  suite  la 
^"c>  Titrée  qui  nous  rafraîchissoit  beaucoup  et  nous  désalteroit. 
^^<^  soir  on  alluma  un  peu  de  l'eu  dans  une  de  nos  lûèces  ii 
l'^*^^-iu  qui  se  trouvoit  vide,  on  fit  rôtir  du  poisson  et  nous  fîmes 
^"ïi^  bon  souper.  Nous  en  eûmes  pendant  quatre  jours  à 
Tiâivnger. 

XjQ  0  juillet  on  chercha  encore  les  moyens  d'avoir  du  feu, 
^ï"^  î:i.is  on  ne  put  pas  y  réussir,  nous  fûmes  obligés  de  manger 
^<r>tre  ])oisson  cru.  Tous  les  matins  on  étoit  obligé  de  faire 
J^^ter  à  la  mer  les  corps  morts  de  ctMix  (jui  mouroient  dans 
la     nuit. 

l)ans  la  nuit  du  7  au  S,  j'étois  encon»  si  faible,  (pi'on  me 
P*"it  encore  mon  argent  sans  ([uc  je  m'en  aperçusse,  je  ne 
^lci>rmois  cependant  pas.  Deux  hommes  s(»  plaçoient  à  côté  de 
'y^  <"ji  dans  la  nuit,  me  s(»rroient  et  il  paroit  (lue  d'autres  pro- 
*i  t:cjient  de  cela,  glissoient  leurs  mains  dans  les  poches  de  ma 
^\^^lotte  et  m'enlevoient  c(^  (jue  j'avois  sans  que  j'en  sentisse 
^5^^"'  J'sivois  pourtant  IMH)  francs  sur  moi  et  tout  en  pièces  de 
•^^^  francs  excepté  un  double  louis  ;  on  le  retrouva  encore  le 
*— "mdemain,  on  me  le  rendit,  excepté  le  double  louis  qu'on  ne 
.^^C)uva  pas  mais  que  j'ai  retrouvé  sur  le  radeau  quelques 
'^  ^^  urs  après. 

n.  —  Rationnement  du  vin.  —  Souffrance  de  la  soif.  —  Le 
T.  XIII,  M.  -i.') 


386  MÉMOIRES     Dr     CAPITAINE     DCPONT 

10  OU  le  11,  car  je  ne  me  rappelle  plus  les  dates,  je  m'infor 
mai  de  ce  qui  nousrestoit  devin.  On  me  dit  qu'il  n'y  en  avoi 
jdus  qu'une  barrique.  Je  dis  alors  qu'il  falloit  nous  rationne^ 
et  nous  contentcn'  de  deux  bonjarons  *  par  jour  afin  d'aller  1 
plus  qu'il  seroit  possible,  que  nous  aurions  peut-être  le  boir— 
heur  de  rencontrer  quelques  bâtiments  Anglois  qui  iroiencr 
ou  sortiroient  de  Portendick  par  la  latitude  duquel  je  prési 
mois  que  nous  étions. 


Dans  la  nuit  du  11  au  12,  il  nous  mourut  encore  bien  dJ^^Hi 
inonde  que  nous  trouvions  noyés  sur  le  radeau  le  matin.  -^  Wc 
me  rappelle  avoir  vu  un  de  mes  sergents  rendre  le  rirrnii  ■  i 
soupir,  je  ne  le  plaignois  point,  au  contraire  j'enviois  son  so  -ri 

et  je  me  disois  :  hélas  î  il  est  maintenant  bien  heureux,  tand^^B^  h 

que  nous,  savons-nous  à  quoi  nous  sommes  destinés?  Que  i ie 

tristes  réflexions  je  faisois.  Je  pensois  souvent  à  mes  parei^^K.  ts 
et  il  mon  pays.  Je  me  trouvois  encore  heureux,  dans  m^^EHZDii 
malheur,  de  ce  qu'ils  ne  connoissoient  pas  la  triste  positi^i^czDii 
où  je  me  trouvois.  Je  me  disois:  lorsqu'ils  apprendront  i — ^.la 

mort,  il  y  aura  longtems  que  j'auroi  cessé  d'exister  ;  al( ^  xs 

leur  douleur  sera  bien  moins  grande  que  s'ils  en  a  voie      ^-  :iït 
connoissance  maintenant.  Je  connois  leur  amitié  pour  m    ^^cz^i, 
je  craindrois  que  plusieurs  d'entre  eux  n'eussent  pas  la  foi_       ^-'e 
de  supporter  leur  douleur.  J'avois  mon  pauvre  malheure^     "«Jx 
lieutenant  avec  qui  je  sers  depuis  quinze  ou  seize  ans  q    ^i^^i» 
chaque  l'ois  que»  je  le  regardois,  versoit  des  larmes  de  doule  ^  ^  J'* 
nous  n'osions  même  plus  nous  parler  de  crainte  d'être  tir~<^P 
affectés  l'un  et  l'autre.  Je  faisois  encore  attention  à  une  cho^^^  » 
c'est  que  le  moindre  mal  que  je  vois  à  qui  que  ce  soit,  j  "^^n 
suis  allecté.  La  moindre  des  choses  m'émeut  en  bien  ou        ^^" 
mal,  quand  c'est  envers  d'autres  personnes:  et  pour  irr».  ^-^i- 
jamais,  lorsque  je  suis  dans  le  malheur,  je  ne  verse  de  lani:»  <^^- 

Nous  passâmes  la  journée  du  12  comme  les  autres,  ^-^ 
mangeant  un  peu  de  i)oisson  cru.  J'avois  encore  un  peii.  *J^ 
saucisson,  j'en  mangeoisun  peu  tous  les  jours  avecle  poiî*t5^->n 
qui  étoit  très  Tade,  et  mon  saucisson  le  saloit,  il  étoit  bien  ir^s^^  ^^ 
et  épicé,  surtout  depuis  qu'il  avoit  trempé  dans  Teau  de  ^^ 
mer. 


♦  MesiiH'  coiiteiiaiit  un  peu  inoin<  d'un  1/i  (le  litre,  servant  à  la  distrilmti»^      '^" 
des  lii|nid»'s  au\  marins. 


MÉMOIRES   Dr    CAriTAlNK   DUPONT  387 

Le  \''\  nous  n'avions  plus  de  poissons  que  quelques-uns 
qu'on  prenoil  de  tenis  ii  autre;  le  matin  particulièrement  on 
en  trouvoit  quelques-uns  surlc^  radeau.  Je  me  levois  toujours 
le  |>remier  pour  voir  si  je  n'apercevrais  rien  autour  de  nous, 
il  y  avoit  un  marin  qui  se  levoit  aussi  de  grand  matin  et, 
lorsque  nous  avions  Jeté  notre  coup  d'œil,  il  faisoit  la  visite 
sur  le  radeau,  ramassoit  les  poissons  ({ui  s'y  trouvoient  pris, 
les  ouvroit,  me  donnoit  uni*  partie  de  la  venti-ée  et  mangeoit 
l'autre.  Nous  j)renions  du  poisson  pour  notre  Journée^  et  nous 
donnions  aux  autres  le  rest(\ 

Dans  la  nuit  du  12  au  l.S,J'avois  mis  deux  soldats  en  l'action 
pour  garder  notre  l)arri(iue  de  vin,  car  Je  m'étois  aperçu  qu(î 
clans  les  nuits  j)récéd('ntes  il  y  avoit  des  honnnes  ({ui  étoient 
toujours  autour  des  barriques,  avec  une  p(*tite  bouteille,  ou 
avec  des  chalumeaux  qu'ils  tesoi(4it  avec  des  plumes  (qu'ils 
plaçoient  les  unes  dans  les  autres  et  de  cette  manière  nous 
buvoient  b(»aucoup  de  vin.  Je  vis  qu'il  éloit  tems  d'y  remédier; 
nous  conviiunes  que  celui  qui  y  toucheroit  seroit  jeté  h  la 
mer  ;  aux  grands  maux  les  grands  riîmèdes  î  Malgré  cette 
défense  un  soldat  y  vint,  perça  la  barrique,  Je  m'en  aperçus 
et  le  dis  aux  deux  honnnes  qui  étoient  en  l'action,  qui  avoient 
l'air  de  dormir,  ils  coururent  dessus  le  soldat  qui  se  jeta  à  la 
mer  et  se  noya.  \h\  moment  après  Je  m'aperçus  ([u'il  y  avoit 
auprès  de  moi  un  homme  ivr(%  Je  lui  demandai  où  il  avoit  eu 
du  vin  pour  s'enivrer,  il  ne  savoit  que  répondre.  Des  person- 
nes du  radeau  m'ap[)rirent  (piil  avoit  toujours  sur  lui  une 
vrille  pour  prrct^r  les  barrlipies  et  plusieurs  chalumeaux 
pour  boire  quand  les  barri([ues  éloient  percées.  On  trouva  en 
effet  tons  ces  objets  sur  lui.  Il  lut  condamné  à  mort.  Au  jour 
je  m'aperçus  encore  ([ue  les  dt^ux  sentinelles  étoit^nt  ivres, 
qu'elles  ne  ])ouvoient  plus  se  tenir  debout  ;  même  il  y  en  avoit 
une  qui  étoit  tombcH)  morte  ivre  sur  le  radeau.  J'en  ])arlai  à 
mes  compagnons  d'intortune,  (pii  me  dirent:  qu'elles  s'étoient 
probablement  entendues  avec  Ic^s  deux  autres  pour  se  soûler 
ensemble  et  qu'il  l'alloit  profiter  du  moment  qu'elles  étoient 
ivres  pour  s'cui  débarrasser,  car  nous  avions  tout  à  craindre 
de  ces  deux  hommes,  ({ui  s'étoient  déjà  couverts  du  sang  de 
leurs  camarades  à  plusieurs  reprises.  Ils  étoient  Espagnols 
de  nation  et  nous  auroient  joué  quelques  mauvais  tours  quand 
nous  aurions  été  bien   affoiblis  ou    endormis  et  que  nous 


388  MEMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

n'aurions  pensé  à  rien.  Ils  furent  donc  condamnés  à  mort  et 
jetés  k  la  mer. 

Le  14  toujours  même  perspective,  le  ciel  et  la  mer.  Nos 
souffrances  devenoient  plus  grandes  de  jour  en  jour.  La  plus 
grande  étoit  la  soif.  Beaucoup  d'hommes  buvoient  de  Teau 
de  la  mer,  ils  buvoient  aussi  de  leur  urine,  moi  j'ai  moins 
souffert  que  les  autres  par  l'habitude  que  j'ai  prise  de  ne 
boire  qu'à  l'heure  des  repas,  mais  comme  nous  n'en  faisions 
point,  je  ne  bu  vois  qu'à  l'heure  de  la  distribution  de  notre 
quart  de  vin.  Je  m'étois  aussi  aperçu,  quand  il  faisoit  bien 
chaud,  qu'en  me  couchant  sur  le  ventre,  la  bouche  appuyée 
sur  des  objets  humides,  je  souffrois  moins  de  la  soif;  c'est  ce 
que  je  faisois  dans  la  grande  chaleur  du  jour.  Il  y  en  avoit 
qui  se  mettoient  un  petit  morceau  de  plomb  ou  une  petite 
pièce  d'argent  dans  la  bouche.  J'ai  essayé  ce  remède,  je  n'ai 
pas  trouvé  que  cela  me  fit  la  moindre  des  choses. 

XL  —  Le  capitaine  Dupont  reprend  le  commandement  du 
radeau.  —  Dans  l'après  midi  on  proposa  de  faire  une  cha- 
loupe avec  les  planches  qui  étoient  sur  le  radeau.  On  voulut 
se  mettre  à  l'ouvrage,  mais  les  forces  manquèrent,  on  n'avoit 
pas  seulement  la  force  de  lever  une  planche,  on  fut  obligé 
d'en  rester  là.  Le  soir  plusieurs  personnes  découragées 
étoi(Mit  d'avis  de  défoncer  notre  barrique  de  vin,  de  se  fourrer 
la  tête  dans  la  barrique,  de  boire  à  volonté  et  de  se  jeter 
après  à  la  mer.  Je  n'étois  point  de  cet  avis  là,  aussi  je  m'y 
opposai  fortement  et  j(î  leur  dis  que  ceux  qui  avoient  envie 
de  sejeter  h  la  mer  pouvoient  le  faire,  que  quant  à  moi  je 
n'avois  pas  encore  envie  de  le  faire,  que  mon  avis  étoit  de 
toujours  ménager  notre  vin,  afin  que  cela  nous  menât  le  plus 
loin  que  nous  pourrions,  que  nous  serions  peut-être  sauvés, 
qu'il  ne  pou  voit  y  avoir  de  doute  qu'on  ne  fût  à  notre  recherche. 
Ces  mêmes  personnes  s'emportèrent  contre  moi  et  me  dirent 
({uoj'étois  un  égoiste,  parce  que  je  me  trouvois  maintenant 
fort,  je  demandois  qu'on  ménageât  le  vin.  Ils  me  dirent  encore 
bien  d'autres  injures  qu'il  est  inutile  de  répéter,  mais  je  leur 
(lis  qu'ils  pouvoient  dire  tout  n^  rju'ils  voudroient,  qu'ils  ne 
gagneroient  rien.  Alors  plusieurs  malheureux,  qui  n'a  voient 
encore  osé  rien  dire,  élevèrent  la  voix  et  dirent  que  j'avois 
raison,  que  ceux  qui  avoient  envie  de  se  noyer  pouvoient  le 


MÉMOIRES  DU  CAPITAINE  DITONT  389 

faire,  que  pour  eux  leur  intention  étoitde  vivre  le  plus  qu'ils 
pourroient  et  qu'ils  s'abandonnoient  à  la  volonté  de  Dieu  I 
Ces  mêmes  personnes  qui  demandoientà  boire  étoient  redou- 
tées de  tout  le  monde,  ils  l'ormoient  ordinairement  un  petit 
club  entre  eux  oîi  ils  décicroientde  la  vie  ou  de  la  mort.  C'est 
pourquoi  tout  le  monde  les  rcdoutoil. 

Le  15  il  n'y  eut  rien  de  remarquable  qu'un  ])etit  mousse 
qui  mourut.  La  mer  étoit  belh?  depuis  qu(?lques  jours.  Nous 
n'avions  que  les  galères  '  ii  craindre  ^espèce  dcî  vessie  qui 
se  gontie  d'eau  de  mer)  qui  venoient  sur  le  radeau.  On  en 
trouvoit  tous  les  matins  tout  couvert  le  radeau,  cela  nous 
bruloit  et  nous  faisoit  venir  du  mal  aux  Jambes. 

XII.  —  Tentative  infructueuse  pour  quitter  le  radeau.  — 

Le  1(>  dans  l'après  midi,  on  j)r()posa  encore  de  faire  une 
embarcation,  espèce  de  pirogue,  avec  une  jumelle  de  la 
frégate  qui  se  trouvoit  sur  le  radeau.  Je  leur  dis  qu'il  étoit 
inutile  de  se  mettre  à  l'ouvrage,  qu'ils  ne  réussiroient 
pas  plus  que  la  première  fois.  Ils  se  mirent  malgré  cela 
au  travail,  clouèrent  des  planches  à  cette  jumelle  pour 
rempècher  de  chavirer,  et  tirent  des  pagaies  avec  des 
douves  de  barrique.  Ils  (h^v^oient  mettre  un  drap  de  lit,  qui 
se  trouvoit  sur  Ig  radeau,  pour  servir  de  voile.  Devant 
s'embarquer  c\\u[  ou  six,  ils  m(^  demandèrent  leur  part  du 
vin  qui  nous  restoit.  Je  leur  dis  que,  quand  leur  embarca- 
tion serait  linie  et  ({u'ils  seroient  prêts  à  partir,  je  le  leur 
donnerois.  Ils  dévoient  le  mettre  dans  des  bottes.  Comme  je 
craignois  que  ce  ne  fut  une  feinte,  car  c'étoient  toujours  les 
mêmes  personnes  qui  avoient  déjii  demantk'^  à  le  boire,  et 
que,  quand  ils  l'auroicMit  bu,  ils  ne  voulussent  plus  partir;  je 
leur  dis  que  j(.>  leur  donnerois  leur  part  mais  fjue,  si  après 
l'avoir  bu,  ils  ne  partoient  pas,  ils  n'en  auroient  pas  d'autre. 
Ils  en  convinrent.  Quand  leur  embarcation  fut  tinie,  ils  la 
mirent  à  la  mer  pour  l'essayer  ci  montèrent  trois  dessus. 
Ils  n'y  furent  pas  plus  têt  que  la  barque  chavira  avec  nos 
hommes  qui  revinrent  bien  vite  sur  le  radeau  et  laissèrent 
en  aller  en  dérive  leur  frêle  machine.  Heureusement  pour 

*  Mollusques  transparents  dont  les  bras  sont  urticants.  Ce  sont  des  physalides, 
Phy salis  pelaffica. 


..ij- 


MKMOIRKS   Dl*   CAPITAINE   DUPONT  391 

^tre  sauvés  dans  trois  ou  quatre  jours  au  plus  tard.  Il  nous 
ï*estoit  encore  pour  deux  ou  trois  Jours  de  vin  et  il  me  sem- 
^loit  quiï  je  pourrois  encore  exister  deux  jours  après.  Ainsi 
i^  présumois  pouvoir  encore  vivre  4  ou  5  jours. 

XIII.  —  Le  brick  L'Argus  découvre  le  radeau.  —Je  m'endor- 

^lis  là  dessus,  mais  je  ne  le  lus  pas  i)lutôt,  que  le  maitre 

^anoniiier  il(»  la  frégate,  qui  venoii  de  se  lever  nous  cria  : 

Voila  le   navire  sur  nous  !   à   ces  mois  lout  le  monde   fut 

bientôt  debout.  Nous  reconnûm(\s  de  suite  que  c'étoit  le  brick 

VArfjus.  11  avoit  mis  son  pavillon  blanc  au  mât  de  misaine 

pour  nous  le  faire  apcn-cevoir  et  nous  faire  comprendre  qu'il 

venoit  à  notre  secours.  Xotre  premier  mouvement  fut  de 

nous  jeter  tons  à  genoux  i)our  remercier  l'être  tout  puissant 

qui  avoit  daigné  Jeter  un  regard  de  pitié  sur  nous  I  Ensuite 

nous   nous  jetâmes  au  cou  les   uns  des  autres  et,  à   nous* 

embrasser  de  plaisir,  nous  versions  lous  des  larmes  bien 

douces,  c'étoient  des  larmes  de  Joi(î  !  Le  brick  mit  en  panne 

et   nous  envoya   sa   chaloupe,    (pii   nous   enqx^rta  en   trois 

voyages  a  son  bord.  De  150  nous  ne  restions  plus  que  15  '  : 


*    Voici    les   iioiiis  des   15   iiMiilratirs   siiniv;iiil>  du    radeau  de  La  Mrdusc, 
recueillis  par  le  hrirk  L'Argus. 

I.  —  Le  capitaine  (riidaiilerie  Dupont  Daniel,  «jui  fui  lueiilôt  mis  à  la 

retraite  et  s»»  retira  à  Mainlenon    Euie-et-Loir'. 
II.  —  Le  lieutenant  d'inlanlerie  Uieuirux ,  lait  ra})itaine  et  chevalier  de 

St-Louis,  retiré  à  Vitray. 
m.  —  Le   sou<-lientenanl  d'inlantorie   Lorzarli ,   i]ui   mourut   à  St-Louis 

plus  tard. 
IV.  —  Id.  id.  Clairet,  décédé   à   l'Iuipital  de  St- 

Louis,  35  j()ur<  plus  lard. 
V.  —  L*e\  ciMumis  de  marine  Griffon  Dubellay,  retiré  à  Hourj^Mieul. 
VL  —  L'enseiiine  de  vaisseau  Coud  in. 

VII.  —  Le  serinent  inaj(»r    île  Toulon    Chariot,  ipii  moui'Ut  au  Sénéiial. 
Vllf.  —  \a'  maître  eannonier  (]ourtade,  qui  mourut  à  Sl-Louis. 
iX.  —  Le   chef  d'atelier    Touche   Lavilctte ,    \\\\\    rentra    en    Krance,   de 

Chartres. 
\.  —  Le  matelot  Coste,  rpii  rentra  en  France. 
M.  —  Le  |)ilotin  Thomas,  ij^ui  rentra  en  France. 
XII.  —  L'infirmier  Nicoln.s  hranrois,  qui  lut  envoyé  dan>  Tlnde. 
XJil.  —    I^'  soldat  noir  Jean  Charles,  (jui  in(»urnt  à  St-Louis. 
XIV.  --  Le  clnruriiien  en  secoufl  Sari  fini/,  ^\n\  démisNionna,  déj^oùté  de  voir 
riioslilité  qu'on   lui   montrait  au  .Mimslère  de  la  .Marme,  se  retira 
à  iiochelbrt  pour  exercer  la  médecine. 
XV.  —  L'ini^énieur  iréoiiraphe    Alexandre   Cornuird.  il  écrivit  la  relation 
du  naufrai^^e  de  La  Méduse,  ouvrage  qui  ««ut  plu^ieurs  (MlHions,  et  ouvrit  à  l'aris 


392  MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

tous  éclopés  par  les  coups  de  soleil  et  par  la  mer  qui  noiLis 
avoit  mangé  les  jambes,  les  uns  avoient  même  le  corps    ^t 
les  cuisses  mangés.  Moi  j'avois  aussi  les  ongles  des  pieds, 
des  mains  tout  décharnés.  J'avois  la  jambe  gauche  si  abinx^e 
que  je  ne  pouvois  presque  plus  me  porter  dessus. 

En  arrivant  à  bord  du  brick,  nous  apprîmes  qu'il  avoit  ote 
envoyé  à  notre  recherche,  avec  deux  autres  goélettes    et 
qu'après    des    recherches    inutiles,   il    s'en    retournoit     au 
Sénégal  craignant  de  manquer  d'eau,  que  le  matin,  lorsque 
j'avois  aperçu  le  brick,  on  ne  nous  avoit  point  vus,  autre- 
ment on  seroit  venu  de  suite  à  nous.  Ils  nous  dirent  que 
nous  devions  notre  salut  aux  vents,  qui  ayant  changé  sixt 
les  dix  heures  du  matin,  le  capitaine  ordonna  de  virer  de 
bord  pour  aller  à  bord  de  la  frégate,  sachant  qu'il  y  é  toit 
resté  du  monde,   et  les  sauver.  Quant  à  nous  ils  présvi- 
moient  que  nous  avions  tous  péri,  car  depuis  plusieurs  joui's 
qu'ils  étoient  à  notre  recherche,  ils  n'avoient  rien  trou  ^"  ^• 
Après  qu'ils  eurent  donc  viré  de  bord  et  qu'ils  eurent  fait    ^^^ 
peu  de  route,  ils  aperçurent  une  voile,  et  avec  leurs  longue  ^' 
vues,  il  virent  que  ce  ne  pouvoit  être  que  le  radeau.    X^ 
capitaine  ordonna  de  laisser  arriver  sur  nous,  fit  pousser  1^^^ 
bouts  do  dehors  et  fit  mettre  les  bonnettes.  Plus  ils  nor  -^^ 
approchoient ,  mieux  ils  nous  découvroient,  si   bien  qu'i^^^^ 
étoient  presque  sur  nous  avant  que  nous  les  aperçussions. 

Lorsque  je  vis  le  brick  sur  nous  et  qu'il  alloit  nous  sauver--^ 
je  donnai  du  vin  à  volonté  pour  nous  donner  des  forces,  j'en 
bus  trois  quarts  pour  ma  part,  ce  qui  me  donna  un  peu  de 
force  pour  monter  dans  la  chaloupe,  mais  lorsque  je  fusa 
bord  du  brick  je  m'aperçus  bien  que  je  n'étoispas  aussi  fort 
que  je  le  croyois  auparavant.  J'avois  de  la  peine  à  marcher 
sur  le  pont.  Ma  première  demande  en  arrivant  à  bord  fut  de 
demander  après  le  capitaine  !  on  nie  le  montra,  je  fus  k  lui  et 
me  jettoi  à  son  cou  et  l'embrassai  pour  le  remercier  d'avoir 
été  notre  sauveur.  Je  ne  sais  ce  qu'il  aura  pensé  de  moi  dans 
le  moment,  de  me  voir  arriver  sur  lui  tout  délabré,  sans  soû- 
le 18  juillet  une  librairie  avec  l'enseigne  suivante  :  Au  Naufragé  de  La  Méduse. 
Corréard  fut  toujours  persécuté    par  un  pouvoir  occulte  qui  semblait  vouloir 
étouffer  la  vérité  cruelle,  mise  au  jour  par  ses  livres  qui  divulgaient  les  crimes 
de  raliMiidon  de  La  Méduse  r[  des  luiufrai^és  ainsi  que  le  plus  cruel  abandon  des 
1.50  nuillieureux  du  rad«'aii. 


MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT  393 

liors  ni  chapeau  et  ayant  une  barbe  comme  un  juif.  Je  sais 
que  je  n'étois  plus  reconnoissable. 

F^endant  que  la  chaloupe  *  ctoit  occupée  à  nous  sauver,  le 

braye  docteur  ^  du  bord  pensoit  qu'il  alloit  avoir  de  la 

besogne.  II  fit  faire  du  bouillon  qu'on  nous  donna  quand  nous 

fûiiies  tous  rendus  à  bord  do  L'Argus.  Nous  on  eûmes  chacun 

une  écuellée  et  un  vorre  do  vin  après.  II  nous  sombloit  que 

nous  aurions  bien  mangé  d'avantage.  Nous  en  demandâmes, 

mais  on  ne  voulut  point  nous  érouter;  on  nous  dit  que  l'après- 

niîdi,  nous  aurions  une  soupe  au  riz  et  à  l'osoille,  il  fallut  en 

passer  par  là.  Si  on  eut  vouhi  nous  croire,  nous  aurions 

ni^ingé  à  nous   faire   tous  crever.    Les  uns  cl  les  autres 

diîr^oient  :  moi  je  no  suis  point  malade,  j'ai  l'ostoniac  fort  et 

cola  ne  me  fera  point  d(?  mal.  Après  avoir  mangé  notre  soupe 

on    nous  dit  de  descendre  dans  l'entrepont  pour  nous  faire 

psinser,  on  y  avoit  fait  étendre  des  pavillons  pour  nous  cou- 

C'hier.  Le  docteur  se  mit  on  l)osogne  et  n'en  manqua  point. 

A4heures(leraprès-midi  on  nous  donna  la  soupe  promise, 
c^rvix  qui  se  portoient  le  mieux  furent  dinor  sur  le  pont  avec 
loss.  officiers  du  bord.  J'y  fus  aussi  ot  je  mangeai  une  cuisse 
d^    volaille  rôtie.  Je  bus  doux  ou  trois  verres  do  vin  et  je 
i^^stai  sur  mon  bon  appétit,  à  ce  qu'il  me  i)aroissoit,  mais 
Pc^\^t-être  une  demi-heuro  après,  jo  sentis  que  jo  n'étois  pas 
bi^n,  je  voulus  m'aclieminei'  pour  (hïscondro  dans  l'entre- 
ront et  quand  j'eus  fait  trois  ou  quatre  pas,  jo  tombai  sans 
^Oïinoissance  sur  le  pont,  la  tôto  sur  un  morceau  de  fer  qui 
^^rtà  amarrer  les  canons.  On  mo  fit  avaler  do  suite  un  peu 
^*^^éther  avec  du  sucre  ot  jo  n^viiis.  On  nio  donna  la  main 
pour  descendre  on  bas  mo  coucher.  Cet  accident  me  fit  bien 
Voir  que  je  n'étois  pas  aussi  fort  (pu*  jo  le  croyois. 

Aussitôt  que  nous  fùmos  tous  rendus  à  bord  du  brick,  le 
capitaine  changea  sa  route  ot  fit  i^ortor  pour  le  Sénégal, 
après  avoir  abandonne''  lo  radeau  qui  fut  sc'chouor  au  bout 
de  quelques  jours  sur  la  côto  à  environ  douze  lieues  dans  le 
nord  du  Sénégal. 


-ë" 


XIV.  —  Arrivée  à  Saint-Louis  du  Sénégal.  —  Le  18  au  matin 

•  Comniandiy  par  M.  L(îniaii:n\ 
'  M.  Honauil. 


394  MÉMOIRES   DU   CAPITAINE  DUPONT 

on  aperçut  le  long  de  la  mer  un  détachement  de  nos  mal- 
heureux compagnons  qui  avoiont  fait  cote  avec  les  chaloupes 
qui  les  avoient  sauvés  de  la  frégate.  Ils  firent  des  signaux, 
on  envoya  la  chaloupe  à  la  côte.  Il  vint  dedans  deux  marins 
et  un  officier  anglais,  qui  étoient  chargés  de  la  conduite  de 
mes  hommes.  Il  demandèrent  des  vivres  et  de  Teau,  on  leur 
donna  une  barrique  d'eau,  du  biscuit  et  de  Teau-do-vie  qu'on 
mit  dans  la  chaloupe  qui  les  reporta  à  terre. 

Le  19  nous  mouillâmes  vis-à-vis  Saint-Louis,  mais  eo 
dehors  de  la  barre  '.  On  rendit  compte  au  gouverneur  quoO 
nous  avoit  sauvés,  dans  sa  réponse  il  disoit  qu'il  enverroi^^ 
un  bateau  le  soir  pour  nous  chercher,  il  nous  envoyoit  eif 
attendant  des  volailles  et  une  caisse  de  vin.  Nous  descen- 
dîmes le  soir  à  terre  dans  le  bateau  qui  vint  à  bord.  On  nous 
mena  de  suite  à  l'hôpital  des  anglais,  où  nous  fùnies  couchés 
sur  des  lits  de  sangle,  sans  matelas,  avec  deux  draps  sales 
et  une  couvc^rture  de  même.  Le  chirurgien-major  anglais 
vint  de  suite  visiter  nos  blessures  et  nous  panser.  Il  nous  fit 
aussi  donner  du  vin  et  du  pain.  Je  suis  resté  à  peu  près  une 
vingtaine  de  jours  sur  le  grabas  avant  d'être  guéri,  main- 
tenant il  n'y  paroit  plus.  Arrivé  à  Dakar  le  30  septembre  1816». 

Tout  le  temps  que  j'ai  été  sur  le  radeau,  je  n'ai  eu  que  rare- 
ment des  idées  tristes,  au  contraire  lorsque  j'étois  seul,  debout 
ou  couché,  j'avois  toujours  quelques  chansons  qui  me  pas- 
soient  par  la  mémoire.  Quelquefois  je  me  disois  :  mais  il  est 
bien  singulier  que,  dans  la  position  ou  je  suis,  j'aie  toujours 
l'esprit  occupé  de  chansons,  tandis  que  je  suis  entre  la  vie 
ou  la  mort  î 

Nous  étions  tous  les  jours  environnés  de  requins,  on  les 

'  Ncms  (loiiiioiis  (Ml  appendice  la  (icscriplion  du  Sénégal  et  de  son  enihoucliure, 
que  utMis  avons  trouvée  dans  le  petit  eahier  de  notes  du  capitaine. 

-  Le  capitaine  Ihiponl  nous  donne  d;uis  son  petit  cahier  de  notes  la  li^te  des 
ellels  (pi'il  avait  pu  sauver  du  nautraiic,  1"^  ti,  r. 

S  chriuises.  l  pantalniis,  1  de  Casimir  Manc,  1)  mouchoirs,  1  porte-manteau, 
t  hahils,  1  s«Tre-l«He,  une  paire  de  has,  I  couvert  d'ar^ienl,  une  montre  avec 
sa  chaîne,  1  hoiUon  de  col  en  or,  et  100  francs  en  art^ent  de  mes  300  francs 
que  j'avais  sur  moi. 

Il  niKis  donne  aussi  la  liste  des  ohjels  qu'il  dut  acheter. 

Ktlets  jiris  d'aprè>  rolimalion,  venant  de  Cleret  : 

fjii  pantalon  estimé  10  fr. 

V\\  mouchoir  noir  de  !2  Ir. 

Kait  faire  à  Sainl-Loui>  une  juiire  de  5:u«Mre.s  |)our  1]  fr. 


MÉMOIRES  DV  CAPITAINE   DUPONT  395 

voyoit  tout  noir  autour  du  radeau,  ils  veuoient  si  près  nous 
sentir  qu'on  les  chassoit  à  coups  do  sabre.  On  voyoit  aussi 
d'autres  poissons.  Les  dorades  ou  dauphins  se  pronienoient 
avec  les  requins,  on  les  distinguoit  bien  à  leurs  couleurs 
dorées.  Les  carangues  et  les  bécunes  ne  manquoient  point, 
etc.,  etc.  Si  nous  avions  eu  dos  lignes  el  dos  hameçons  nous 
en  aurions  pris  considérablement  oi  plus  qu'il  n'en  auroit 
lallu  pour  nous  nourir. 

Nos  autres  camarades  do  naufrage  (|ui  ont  eu  le  bonheur 
d 'être  sauvés  dans  les  embarcations,  quoique  plus  heureux  que 
nous,  n'ont  pas  manqué  aussi  à  souflrir  beaucoup  de  la  t'aim  et 
<le  la  soif.  Ils  ont  été  Jetés  sur  cette  côte  aride  d'Afrique,  sans 
pain  et  sans  eau,  et  dans  un  endroit ,  pour  la  plus  grande»  partie, 
ii  plus  de  cent  lieues  du  Sénégal  ;  les  autres  ii  environ  r>()  lieues. 
Los  plus  près  sont  restés    {    jours  sans  voir  aucune  figure 
humaine,    les  autres  seuil  rest(''s  ])ar  c(mséqucnt  bien  plus 
lon^tems.  Ils   étoient   réduits  h  manger  quelques   mauvais 
crabes  qu'ils  trouvoiont  sur  le  sable,  et  à  boire  leur  urine  ou 
<le  l'eau  de  la  mer.  Aussi  beaucouj)  parmi  eux  ont-ils  attrapé 
<lepuis  la  dysenterie  (^t  en  sont  morts:  (Tautres  ont  eu  beau- 
coii]»  de  peine  à  se  rétablir.  Deux  soldats  et  la  femme  d*un 
caporal  de  ma  compagnie*  sont  morts  dans  les  déserts.  Aux 
premiers  camps  des  Maures  qu'ils  ont  rencontrés  (car  ces 
gens-là  n'ont  point  de  demeure  fixe  et  vont  avec  leurs  trou- 
peaux d'un  endroit  à  l'autre,  uK^nant  une  vie  de  pasteurs), 
''**  ont  été  dépouillés,  vol('\s.  Plusieurs  ont  eu  les  mains  liées 
"orrière  le  corps  et  ont  ('té  attach(''s  à  des  pi(piets;  gardés 
O^r  l^g  lenimes  et  les  enfants  le  poignard  sur  la  gorge,  tan- 


î  ^**.**U*  à  M.  Lhcurrux,  ',1  |Kiin'>  dr  «iciiii-hii^  piMir  uiir  irounii'  v\  1H  suis. 

1^1     ^1  scpU'inhrc,  un  paiiliilmi  d<'  tnilr. 

j-«     *:âî)  oclohn',  îicIhMi' à  .M.  Lniuii^r,  jUmix  s«'r\ii'n»'>.  1  I.  li  sols. 

"ï  oilm'iiihrr,  iiclielr  dp  raiii.iii  (Ir  M.  hiiiiiMiiiifMiit,  :2  iiMMirhciirs.    :2fr. 

1(1.  i(l.      iiiH'  uvMW .Mr. 

Id.  id.      ini  Imhiik'I  noir  dr  Miir 10s. 

Id.  id.      de  Laiizarli,  un  habit :îfr. 

,■•  I  Id.        ^       id.  id.  i  paires  dr  bas.    .     Ifr. 

f*\i;^^^-^  rouvert  d'arj^cnt  est  aujonrd'bni  en  ma  poss»'>^sinn.  il  rst  nianpK?  PP.  Il 
dotij  ^^il  (Ui  autre  couvert  cbrz  M'"'  Vaninai:li»M-  AIImmI.  à  Maiuteuon,  qui  l'a 
dot^i^';:  ^  inoii  fils  Heiu'i  LiTuMir.  avec  le  >abn'  du  cajntaine.  l'n  autre  a  été 
po><j^  ^*  *  ('.îraleinent  à  mou  fils  j»ar  un  auln-  brrilirr,  d  Mi\sdeuioiselli'<  iMipnut  en 
de»j|^**5ieut  eueore  deux.  La  umnlre  du  «•a|)itaine  Dupcnit  a  été  doiuiée  par  .Mes- 
*^^'Iles  Dupont  à  r^Kuvre  du  Sarré-CuMU-  dr  Tan^  . 


396  MÉMOIRES    DU    CAPITAINE    DUPONT 

dis  que  les  hommes  retoiirnoient  voir  s'ils  ne  pouvoienÉp^s 
en  retrouver  d'autres.  Ils  leur  donnoient  cependant  un  peu 
de  poisson  sec  à  manger  et  de  Peau  à  boire.  Un  soldat  de 
ma  compagnie,  qui  étoit  resté  derrière  ses  camarades,  a  été 
fait  esclave  et  a  été  obligé  de  garderies  bestiaux.  Un  jour 
qu'il  étoit  avec  son  troupeau,  sur  les  bords  du  Sénégal,  il      1 
vit  passer  un  bateau  qui  descendoit  la  rivière  et  qui  venoit  à      ' 
Saint-Louis,  il  demanda  au  maître  du  bateau  qu'il  le  sauvât 
et  dit  qu'il  étoit  soldat  naufragé  de  la  frégate  La  Méduse- 
Le  maître  le  prit  et  le  sauva.  Il  nous  dit  que,  tous  le  tems 
qu'il  a  été  avec  les  Maures,  il  a  été  bien  nourri,  qu'on  Iliî 
donnoit  du  couscous  et  du  laitage  autant  qu'il  en  voulait.  Les 
autres  ont  été  conduits  à  Saint-Louis  par  les  Maures.  M.  l^ 
gouverneur  a  été  obligé  de  les  racheter  à  raison,  je  crois,  d^ 
70  ou  78  francs  par  tète.  Les  Maures  ont  fait  payer  un  venr^ 
d'eau  6  francs  et  quand  on  en  redemandoit  un  second,  L  Xs 
demandoient  encore  (>  autres  francs  avant  de  le  donner.  Lis 
ont  fait  ce  tour  là  à  un  capitaine  de  notre  bataillon  qui  £=^  ® 
trouvoit  avec  ceux  qui  ont  été  mis  à  terre  à  00  lieues  cl  "** 
Sénégal.  Ceux-là  n'ont  pas  été  pillés  car  ils  étoient  beaucoi^  ï 
de  monde  ensemble  et  réunis. 

Voilà  le  fruit  de  noire  belle  expédition  mal  commandée  ^  * 
mal  combinée. 

Ce  fut  le  25  janvier  1817  que  les  anglais  nous  firent  l^ 
remise  de  la  colonie.  J'avais  été  envoyé  du  camp  de  Dakar  à 
St-Louis  exprès  avec  mon  lieutenant  L'heureux  pour  en 
prendre  possession.  Il  étoit  arrivé  de  France  une  compagnie 
sur  deux  transports  de  l'Etat,  on  les  débarqua  et  j'en  pris  le 
commandement  à  l'île  Balagué,  et  de  là  nous  fûmes  transpor- 
tés dans  la  grande  péniche  à  St-Louis  le  25  janvier  au  matin. 
Dans  la  journée  les  anglais  se  sont  embarqués  et  nous  avons 
pris  leur  place. 

Dans  1(^  mois  do  novembre  1817,  j'ai  été  envoyé  à  Gorée* 

*  C/rsl  à  ce  moiiuMil  qur  \v  capilaine  «Vrivit  sa  rolalioii  du  naufrage  de  La 
Méduse  on  plulùl  >es  mémoires. 

Le  capilaiiio  l)nj»oiit  rerut  pendant  son  séjour  à  (lOrée  la  lettre  suivante  que 
nons  possédons. 

«  A  }f.  le  capitaine  Dupont  Commandant  par  intérim  à  Goréf. 

y>  Sl-Loui<,  le  30  novembre  1817. 

»  .Vai  reçu,    Moiisiem-,   voire   leUre  du  i>\    du  courant  par  laquelle    vou< 


MKMOIRES   Dr   CAPITAINE  DUPONT  397 

pour  prendre  lo  corainandemciit  de  la  place,  et  le  22  décembre 
j'ai  reçu  ordre  de  partir  pour  France;  j'y  restai  jusqu'au 
2^1  décembre  au  soir,  que  je  gajQ^nai  Saint-Louis,  pour  de 
là  partir  pour  France,  pour  y  jouir  de  ma  n^traite.  Je  suis 
arrivé  à  St-Louis  le  'M  décembre,  on  m'a  payé  ce  qui  m'étoit 
dû  et  le  2  janvier  je  me  suis  embarqué  sur  la  £,^abare  La 
CbarcDtr.  Parti  le  même  jour  avec  M.  Schmalt/  gouverneur 
et  sa  famille,  notre  traversée  a  été  belle  et  nous  sommes 
arrivés  en  rade  de  l'île  d'Aix  le  2S.  Nous  devions  rentrer  dès 
le  lendemain  à  Rocherort,  mais  le  mauvois  tems  nous  a 
empêché  d'appareiller  et  le  :>1  nous  avons  mis  à  la  voile  et 
rentré  en  rivière.  11  faisoit  un  tems  sui)erbe.  A  environ  une 
lieue  (le  Rochefort,  il  est  venu  un  coup  de  tonnerre  qui  nous 
cl  forcé  de  mouiller.  Il  est  tombé  beaucouj)  de  *^rèle.  Nous 
îivons  été  plusieurs  jours  sans  pouvoir  appareiller,  car  les 
vents  étoient  toujours  contraires.  Enfin  un  peu  plus  rappro- 
chés de  Rochefort,  nous  avons  d(''barqué  de  />//  (Iharrnte  et 
nous  avons  ét('*  par  terre  ii  Rochefort.  Lu  (Ihnrcntc  n'est 
rentrée  au  port  qu(^  quelques  jours  après  et  nous  avons 
l'eçu  nos  inall(*s.  J'ai  resté  plusieurs  jours  ii  Rochefort,  après 
quoi,  je  me  suis  mis  en  route  i)our  Maintenon,  où  je  suis 
arrivé  le  11  février  1818. 


'^'«iniiuiioez  (iu'«Mi  cxéniliiui  tir  iin*s  (udrrs,  M.  W  li«Mit«Mianl-coloiit'l  ^iavol  vous 

'•vaii   remis  le  coiiHnaïKlfMiicnt  de  doive  et  qu'il  se  reiid;iit  au  Séiiéi^al  avec 

'^'-  le  sous-lieulenaiit  I*elil  ri  le  drlarlieineot  que  vous  étiez  charj^'é  de  relever. 

>  J'ai  vu  avec  plaisir  que  tout  élail   parfaitrineiit  Iraiiquille  à  (iorée  lors  du 

^î*pHrl  du   (loUbri.   l)'a[Mès  la   «(umaissafice  cjiie  j'ai  de  vdlrr  prudence  et  du 

zelp  ijp  ^1    I,.  licuieiiaiU  Nuua,  je  <uis  p«Msuad«'  que  lout  efuiliuuera  à  bien  aller 

^^  C|ii«.  1(»  phm  irraud  ordre  sera  inaiuleuii  »laus  \(»tre  iraruisou,  que  l'eulèveuieul 

"•'^  mauvais  sujets  reveinis  à  Sl-l.oui<  doit  avoir  lieaucoup  aiurlioré. 

.     *^  Je  vous  préviens  qu«'  j'ai  permis  à  M. M.   Maiii^eard,  Keiié    Dupuy,  André 

'  *>ntois  et  Ktienue   Kuelide  de  rrlmiruer  chez  eux,  apr«*s  en  a\(»ii'  olitenii  les 

^♦'nseî^rfiemens  dont  j'avais  besoin  dans  Tallaire  des  saisies  laites   par  le   brick 

''"  Ki>i  L'Ecureuil. 

**   Je  n'ai   jias  été  salisl'ait  de  la  conduite   de  .M.   Turpiu  dans  celte  occiision 

^♦"uniiii»  maire  do  (iorée,  vous  voudrez  bien  lui  en   lémoii-ner  mon  méc(mtente- 

'ient  en  Kii  disant  que  j'ai  jdulot  vu  dans  sa  mani«''re  de  se  ctunporter,  rinuume 

P'^^ttS    jxjur  (jps  babitaïUs  en  l'anle,   (pie  le  serviteur  de  sa  .Majesté  remplissant 

^^   ctevoirs  et  maintenant  le  bon  ordre. 

»  Recevez,  Monsieur,  l'assurance  de  ma  parfaite  considération. 

■**    ijd  couuaaiidaiit  pour  le  Roi  et  administrateur  du  Sénégjil  et  dépendues. 

»  J«°   SCMALTZ  » 


39«  MÉMOIRES    Dr     CAPITAINE    DUPONT 


Le  Sénégal 

L'embouchure  de  ce  fleuve  est  fermée  par  une  barre  inac- 
cessible aux  grands  bâtiments  ;  on  se  sert  de  petites  embar- 
cations pour  les  alléger  et,  quand  ils  sont  déchargés  en  partie 
et  qu'ils  ne  calent  plus  que  10  à  11  pieds  d'eau,  ou  leur  fait 
passer  la  barre  à  marée  haute. 

Les  pilotes  observent  pour  passer  cette  barre  la  lame,  et 
ils  sont  obligés  de  sonder  cette  barre  tous  les  jours  afin 
d'observer  les  changements  qui  pourroient  survenir  d'un  jour 
à  l'autre  et  plus  particulièrement  après  un  raz  de  marée. 

En  1811  la  barre  k  changé,  elle  n'est  plus  qu'à  trois  lieues 
dans  le  sud  de  l'île  St-Louis  ;  elle  étoit  à  5  lieues  auparavant 
et  elle  était  beaucoup  plus  dangereuse  qu'elle  n'est  aujour- 
d'hui. Jadis  on  prétendoit  que  sur  10  bâtiments  qui  passoient 
la  barre  il  s'en  perdoit  un  ;  mais  depuis  1811  que  la  barre  est 
changée  il  arrive  peu  de  malheurs. 

Sot  es  sur  la  péninsule  du  Cap  Vert  située  sous  le  /4«  degré 
4"]^  de  Intitude  septentvionnle  et  le  19^  50^  45''  de  longitude 
occidentiilc. 

C'est  aux  portugais  que  l'on  accorde  la  découverte  de 
la  presqu'île  du  Cap-Vert,  qu'ils  doublèrent  en  1440.  cepen- 
dant l'on  prétend  que  ce  furent  les  Normands  qui  les  premiers 
la  reconnurent. 

Par  deux  traités  l'un  de  1701)  et  l'autre  de  1765,  Daniel  roi 
du  Cayor  la  céda  à  la  France,  mais  cette  puissance  ayant 
négligé  d'y  construire  des  forts  et  d'y  envoyer  une  garnison, 
pour  s'en  assurer  la  propriété,  elle  est  toujours  restée  à  son 
ancien  maître  jusqu'en  17ÎK)  que  les  naturels,  ennuyés  de 
dépendre  de  Daniel,  aidés  secrètement  par  les  habitants  de 
rile  de  Gorée,  secouèrent  U)  joug  et  proclamèrent  leur  indé- 
pendance sous  la  conduite  du  mi\vaho\ii  Modinl-Guiol),  gouver- 
neur (W  la  i)r(^squ'il(*  pour  le  roi  du  Cayor.  Ce  peuple  libre 
se  rlioisit  pour  inaitre  le  traitre  (jui  avoit  sacrifié  les  intérêts 
(le  son  maître,  on  lui  adjoignit  un  conseil  de  douze  marabouts. 
sans  lesquels  il  ne  j)eut  être  i)ris  aucune  délibération,  soit 


MÉMOIRES   Dl'   CAPITAINE  DIPONT  399 

^î>.i"is  les  affaires  civiles  et  criminelles,  soit  pour  traiter  de  la 
pitix  ou  de  la  guerre.  Comme  il  n'y  a  point  de  lois  écrites, 
tovitos  les  affaires  civiles  sont  Jugées  selon  les  coutumes  qui 
<^iit  toujours  été  en  usage,  et  les  criminelles  suivant  l'Alco- 
van.  Les  peines  sont  le  bannissement,  le  fouet  et,  pour  les 
{grands  crimes,  la  mort. 

La  religion  est  un  mélange  d(*  mahoméiisine  et  de  pratiques 
sui)orstitieuses  ;  le  chef  de  la  peuplade  est  celui  du  culte  reli- 
gieux, ce  qui  peut  faire  considérer  ce  gouvernement  comme 
^^leocratique,  dont  le  chef  <\st  élcM'tif. 

-Le>  caractère  <l(»s   naturels,  comme  de  presque*   tous  les 

i>ouples  d'Afrique,  est  un  m('dang(*.  de  méfiance,  de  bonté 

c^iivors  les  étrangers,  ((u'ils  reçoivent  plus  ou  moins  bien, 

'"î^'oloii  que  ceux-ci  apportent  de  quoi  satisfaire  leur  cupidité. 

^^'^ix-s  marabouts  leur  inspirent  une  grande  aversion  pour 

■'Os;    Ijlancs.  ils  croyent  faire  un(*  œuvn*  méritoire  en  les  trom- 

1*^111.  Leur  conduite  dans  leur  peuplade  est  bien  différente, 

^*    ^c>nt  doux  et  compatissans  ;  ils  traitent  leurs  esclaves  avec 

.^^«î-^Xicoup  de  bonté,  ils  les  accompagnent  dans  les  champs, 

^    ^     travaillent  et  mangent  avec  eux,  et  ils  ne  les  punissent 

^  ^*  '  ^  t  la  dernière  extrémité. 

^-a  frugalité  est  un<*  d(*  leurs  principales  vertus,  ils  ne 

^^^  ^Bnt  que  de  riz,  de  couscous  i espèce  de  pâte  faite  avec  du 

^  ^^  l  >  dans  lequel  ils  mélangent  (luebiuefois  un  peu  de  poisson 

^     ^^  i  s  ou  sec,  de  bœuf  ou  de  chèvre  bouillis,  et,  d'autres  fois, 

^^       laitage.  Ils  ne  boiv<'nt  que  de  Teau,  cepemlant  il  y  en  a 

^^^  ^^Ique-uns  qui,  enfreignant  la  loi.  se  permettent  un  peu  de 

^^^  ,  mais  en  secret. 

^^^omme  ce  peuple  est  très  adonné  a  l'astrologie  judiciaire 

il  la  ïwcvoinoiwic,  il  est  très  superstitieux,  ce  qui  lui  fait 

^^  ^^order  une  grande  conhance  aux  amulettes  qu'ils  nomment 

/       ^  ^  s-gris,  et  dont  ils  couvrcMit  (livers(*s  i)arties(le  leur  corps; 

-»     "^^■^^    sont  des  espèces  de  scapulaires  en  cuir  que  leurs  prêtres 

^-^r  vendent  fort  cher,  sous  le  vain  prétexte  de  les  préser- 

^^^^  *  de  certains  maléfices  .  Du  reste,  ils  sont  rigoureux  obser- 

■^-^  ^eurs  de  leurs  pratiques  religieuses  et  ils  ont  une  grande 

^^  nération  pour  leurs  marabouts. 

-fc^^       Xes  naturels  de  cette  presqu'île  sont  d'un  beau  noir,  les 

r^^^-^Wïmes,  généralement  grands  et  bien  faits,  sont  adrofts  et 

^  manquent  pas  d'une  certaine  finesse  d'esprit  qui  les  ren- 


400  MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

droit  propres  aux  arts  s'ils  ne  vouaient  à  Tinfamie  ceux  qui 
les  professent  et  s'ils  n'étaient  pas  aussi  paresseux  qu'ils  le 
sont.  Leur  peu  de  besoins  leur  fait  borner  leurs  travaux  à  la 
culture  du  mil,  encore  n'en  récoltent-ils  que  pour  environ 
quatre  mois  ;  ce  n'est  pas  cependant  le  terrain  qui  leur  man- 
que, mais  ils  sont  trop  fainéants;  le  reste  de  l'année,  ils  en 
achètent  s'ils  en  ont  les  moyens,  autrement  ils  vivent  seule- 
ment de  poisson  et  de  ce  qu'ils  peuvent  attraper.  Ils  plantent 
aussi  un  peu  de  giromons  (espèce  de  citrouilles)  et  des  melons 
d'eau.  Ils  élèvent  beaucoup  de  volailles,  qu'ils  vendent  aux 
Européens  qui  trafiquent  à  Gorée  ;  ils  élèvent  aussi  quelques 
cochons.  Ils  ont  beaucoup  de  bestiaux,  ils  vont  porter  leur 
lait  à  Gorée  où  ils  vendent  la  bouteille  15  sols.  Ils  n'ont  point 
d'arbres  à  fruits,  par  paresse,  car  l'oranger  réussiroit  fort, 
bien  ici,  le  bananier  aussi,  ainsi  que  tous  les  arbres  d'Amé- 
rique. 

Ils  portent  pour  vêtement  un  pagne,  espèce  de  caleçon 
pour  les  hommes,  et  de  petite  jupe  très  courte  pour  les  fem- 
mes, qui  descent  jusqu'à  mi-cuisse.  Les  plus  riches  y  ajou- 
tent une  ou  plusieurs  piècxîs  d'une  toile  de  coton,  blanche  ou 
rayée,  dont  ils  s'enveloi)pent  en  entier  ;  également  ils  portent 
des  sandales  de  cuir. 

Quant  aux  femmes,  excepté  la  coiffure  qu'elles  surchargent 
soit  de  verroteries,  soit  d'une  espère  de  rufisque,  espèce  de 
graine  qui  vient  aux  arbres  sur  les  bords  de  la  Gambie,  elles 
portent  aussi  des  boucles  d'oreilles  en  or  mais  mal  fabri- 
quées. J'en  ai  vu  à  St-Louis  qui  portent,  les  jours  de  fêtes, 
des  louis  d'or,  des  pièces  de  20  francs  ou  de  40  attachées  à 
leurs  cheveux  et  qui  leur  tombent  sur  le  front.  Aucune  ne 
s'habille  comme»  nos  femmes  d'Europe.  Les  mulâtresses  sont 
de  même,  excc^pté  (|ue  leurs  pagnes  <lescendent  plus  bas 
et  ([u'ils  sont  d'une  étoffe  plus  riche  :  elles  portent  des  sou- 
liers, mais  sont  toujours  sans  bas. 

Los  nègres  ne  sortent  jamais  sans  être  armés.  Leurs  armes 
consistent  en  une  lance,  un  fusil  ou  un  poignard,  il  y  en 
a  qui  n'ont  qu'une  baïonnette,  d'autres  un  couteau,  mais 
toujours  il  la  main.  Ils  sont  très  niellants  et  très  grands 
vnl(Mirs. 

Ils  unt  (le  petits  canots,  construits  (l'une  seulepièce  d'arbre 
(|U*ils  t'ont  vtMiir  des  bonis  de  la  (ranibie.  et  qu'ils  creusent. 


MÉMOIRES    DU    CAPITAINE    DUPONT  401 

Ils  vont  à  la  pêcho  et  à  Gorée  quand  ils  y  ont  besoin.  Ils  met- 
tent une  voile  et  quand  il  lait  calme  ils  vont  à  la  pagaie.  Ils 
prennent  considérablement  de  poisson,  ce  qui  leur  sert  (|uand 
le  couscous  manque  ;  ils  le  font  séclier  et  peuvent  de  cette 
manière  le  conserver  d'une  année  à  Tautre. 

Ils  récoltent  pour  boisson  du  vin  de  palme,  (jui  est  bon  à 
boire  tout  frais,  mais  s'ai^mt  quand  il  est  vieux  et  ne  vaut 
plus  rien.  Ils  aiment  aussi  bt^aucoup  l'eau-de-vie  et  le  rhum. 

Leurs  maisons  sont  très  basses  et  sont  construites  coinme 
(les  colombiers  tout  en  nmd  (»t  sont  couvertes  en  paille.  On 
peut  jouer  du  bâton  h  deux  bouts  dedans  sans  crainte  de 
casser  les  meubles  et  la  vaisselle,  ils  ont  des  calbasses  qui 
leur  en  servent,  ils  couchent  sur  ch^s  nattes  (jui  sont  faites 
avec  une  espèce  d'écorce  de  bambou  ou  de  roseau. 

Nos  prétendus  savants  prétendent  que  cette  presqu'ile  est 
couverte  en  {jurande  i)artie  de  débris  volcani(iues,  mais  elle 
est  tout  uniment  entourée  d'énormes  rochers,  ce  qui  rend  la 
côte  dangereuse.  Ces  rochers  sont  d'une  esi)èce  ferrugineuse 
et  s'il  y  avoit  eu  un  volcan,  tous  ces  rochers  ne  seroient  plus 
que  de  la  pierre  imnce  '  voilii  mon  idée.  Il  y  a  aussi  dans 
la  presqu'ile  deux  petitt^s  montagnes  appelées  Mamell(»s, 
elles  ne  sont  séparé(\s  (jue  i)ar  un  très  petit  vallon.  Ceux  qui 
n'ont  vu  que  cehi  les  citent  comnn»  quehiue  chos(*  de  curieux, 
mais  qu'ils  aillent  voir  les  deux  Mamelles  de  la  Guadeloupe 
et  autres  en  différents  endroits:  elles  sont  dix  fois  plus  gros- 
ses. On  fera  sur  tout  cela  (h^  bc^aux  rapj)orts  ([u'on  enverra 
au  ministre  de  la  marine  et  cela  n'en  vaut  pas  la  [)eine. 

J'ai  vu  ces  jours  passés  M.  le  naturaliste,  ([ui  est  venu  avec 
nous  sur  la  Méduse,  il  revenoit  de  faire  nue  partie  aux 
Mamelles,  où  Dieu  merci,  il  avoit  bi(Mi  bu  du  vin  de  palme, 
car  il  ne  pouvoit  plus  mener  son  clnnal,  c*(''toit  le  clnnal 
qui  le  menoit,  il  nous  dit  avoir  vu  des  mils  plus  hauts  {[\w. 
lui  et  son  cheval,  ([u'il  alloit  en  envoyer  un  au  ministre  de 
la  marine  et  lui  faire  connoitn»  l'excelhuit  terrain  qu'il  y 
auroit  pour  former  des  habitations.  .le  lui  dis  :  vous  écrirez 
bien  au  ministre  pour  lui  faire  connoitre  ipi'il  y  a  un  excel- 


*  Le  capitaine  Dupont  u  raison,  la  presqu'île  du  Cap-Vert,  ainsi  que  file 
de  Gorée  sont  de  formation  basaltique,  «mnontée  de  roches  ferrugineuses  sou- 
levées par  réruption  de  basalte. 

T.  XIll,  M.  26 


402  MÉMOIRES  DU  CAPITAINE  Dl.PONT 

lent  terraiu  au  pied  des  Mamelles,  qui  produit  de  beaux  mils-»==r=s, 
mais  lui  écrirez-vous  la  manière  de  le  faire  cultiver  ?  11  ma^  e 
dit  que  cela  ne  le  regardoit  pas,  que  le  ministre  en  feroit  c(^^-  e 
qu'il  voudroit.  Il  est  bien  certain  qu'il  y  a  environ  200arpenî^^  s 
de  bonne  terre,  mais  il  y  a  10  à  12  mille  âmes  qu'il  faudroi        t 

chasser  et  avoir  des  esclaves  pour  cultiver  le  terrain  ;  "^ai ^ 

je  crois  qu'il  est  impossible  d'ét<iblir  une  colonie  ici.  Le-   :^ 
blancs  ne  peuvent  pas  travailler  par  rapport  à  la  chaleur  6=^    t 
louer  des  nègres,  ils  sont  trop  paresseux,  ils  ne  travailleik^   t 
pas  pour  eux,  ce  n>st  pas  pour  travailler  pour  les  blancs.  ^Si 
les  blancs  plantoicnt  quelque  chose,  les  nègres  le  voleroienfc:-. 
Pour  y  établir  Tesclavage,  il  est  impossible,  les  nègres  s>  ^ 
sauveroient  dans  rintérieur  du  pays  et  les  maîtres  rest^^- 
roient  seuls,  encore  heureux  s'ils  ne  les  égorgeoient  pa  ^. 
Ensuite  le  pays  est  trop  sec,  il  ne  pleut  que  pendant  Thiveir*- 
nage,  c'est-à-dire  depuis  juillet,  jusqu'au  mois  d'octobre;  Y  ^ 
reste  de  l'année  il  règne  des  vents  du  Nord-Est  et  des  ven  t:-^ 
d'Est,  qui  brûlent  tout.  Il  n'y  a  point  de  rivière  entre  1^ 
Sénégal  et  la  Gambie  qui  sont  à  60  lieues  Tune  de  Tautr^- 
11  y  a  des  endroits  où  il  y  a  des  étangs,  mais  qui  donnent  1  ^ 
peste  quand  ils  sont  desséchés. 

A  la  pointe  de  la  presqu'île  du  Cap-Vert,  est  l'île  de  X  a 
Madeleine,  il  paroît  qu'elle  a  été  autrefois  cultivée,  car  on  y 
aperçoit  encore  les  murs  d'une  maison.  Cette  île  peutavoi^ 
une  demi-lieue  de  circonférence  et  n'est  éloignée  de  la  pre?  ^' 
qu'île  que  d'une  demi  portée  de  canon.  On  voit  aussi  près  ci  ^ 
la  Madeleine  plusieurs  rochers  hors  de  l'eau  qui  servent  tX^ 
retraite  aux  oiseaux. 

Dans  le  fleuve  du  Sénégal,  on  prétend  qu'il  y  a  l'île  à  Mo^' 
fil,  qui  convient  pour  y  former  des  établissements,  cette  îl^ 
est  enfermée  par  deux  branches  du  Sénégal  et  on  peut  l'ai'' 
roser.  Le  terrain  y  est  excellent  mais  le  caractère  des  nègres 
de  cette  ile,  qu'on  appelle  Pouls,  est  le  plus  méchant  «le  toi/5 
les  nègres  de  r(»s  contrées-ci.  Ensuite,  le  voisinage  des  Mau- 
res qui  passent  1(»  Séiiétral  à  la  nage  sur  leurs  petits  chevaux 
arabes,  fondent  dans  une  nuit  sur  les  troupeaux  et  sur  les 
personnes  (lisj)orsées  et  les  emmènent  avec  eux.  Ils  font  les 
hommes  esclaves.  L  ile  a  environ  100  lieues   de  circonfé- 
rence et  la  population  est  de  peut-être  80,000  âmes. 

Il  y  a  une  autre  ile  dans  le  lleuve  qu'on  appelle  l'île  de 


MÉMOIRES   Dr   CAPITAINE  DUPONT  403 

i.  L  inteiitioii  du  gouverneur  est  de  l'aclieter  pour  y 
1er  un  établissement  militaire,  elle  appartient  au  roi 
Thrazas  qui,  dit-on,  ne  demande  pas  mieux  que  de  la 
ire.  Elle  est  à  environ  :J0  lieues  de  Saint-Louis  et  pour- 

faciliter  la  communication  entre  Saint-Louis  et  l'île  k 
fil.  Ces  deux  postes  rendroient  la  navigation  pour  aller  à 
im  bien  plus  facile,  car  quand  il  plait  à  messieurs  les 
Is  d'exiger  des  coutumes,  il  faut  les  leur  donner,  autre- 
it  on  ne  pourroit  pas  passeur. 

es  Français  avoient  autrefois  dans  cette  île  le  fort  de 
oseph,  qui  est  tombé  en  ruine,  (*t  qu'il  faudroit  réparer  et 
sttre  une  garnison.  Il  faudroit  aussi  y  avoir  des  magasins 
r  fournir  aux  personnes  qui  de^sireroient  s'établir  <lans 

de  Galam  dont  Je  parlerai  i)ar  la  suite, 
alam,   village  d\\fri(|U(%  h  350  lieues  de  St-Louis.    Les 
içais  y  ont  eu  autrefois  un(^  pcitite  garnison'.  Les  habi- 
5  de  cette  partie  de  TAfriciue  ont  toujours  montré  beau- 
»  craffection  pour  les  François.  Le  (Touv(îrn(Mnent  fran- 

a  l'intention  d'y  former  un  <Hablissement  et  de  faire 
1er  aux  noirs  tous  les  renseignements  pour  pouvoir  exploi- 
Loutes  les  mines  d'or  qui  .se  trouvent  dans  les  mou- 
es environnantes  -  et  tacher  d'attirer  le  cours  des 
ssses  par  le  Sénégal  et  le  détourner  de  la  rivière  Gambie 

les  Anglais  profitent  seuls. 

BakH. 
loiits  Hiiiiihoucli. 


404  MhMOlRKS  Dr   CAPITAINE  DUPONT 


RETRAITE  DU  CAPITAINE  DUPONT  A  MAINTENON 


Ici  se  terminent  les  mémoires  du  capitaine  Dupont,  il 
n'écrivit  pas  le  reste  de  sa  vie  pendant  sa  retraite  qu'il  passa 
à  Maintenon,  près  de  sa  sœur  Marie-Jeanne  Dupont. 

POINTS  HISTORIQUES 

M.  Savigny,  chirurgien  de  la  Marine,  Tun  des  compagnons 
du  capitaine  Dupont  et  des  survivants  du  Radeau,  pendant  son 
retour  en  France  sur  la  corvette  L'EcAo  avait  écrit  le  récit  des 
tristes  aventures  des  naufragés  de  la  Méduse  et  du  Radeau  : 
son  intention  était  de  le  déposer  au  Ministère  de  la  Marine, 
ce  qu'il  tit  le  11  septembre  en  arrivant  à  Paris.  Grand  fut 
son  étonnement  quand  il  vit  le  lendemain  un  extrait  de  sa 
relation  dans  le  Journal  des  Débals  du  13  septembre  1810. 
Cette  publicité  par  la  voie  du  Journal  des  Débats  attira  à 
M.  Savigny  les  plus  vives  remontrances. 

Voici,  d'après  lui,  ce  qui  fut  la  cause  de  cette  publication 
involontaire,  qui  brisa  la  carrière  de  M.  Savigny,  et  l'obligea 
à  démissionner.  Il  s'en  alla  exercer  la  médecine  de  campagne 
à  Rochefort,  victime  une  deuxième  fois  de  l'ambition  des 
grands  de  ce  inonde  : 

M.  de  Venancourt,  capitaine  de  frégate  à  Brest,  de  bonne 
foi  certainement,  lui  avait  offert  de  remettre  sa  relation  au 
Ministère  de  la  Marine  où  il  avait  des  amis.  Il  envoya  une 
copie  k  M.  Forestier,  chef  de  division  à  la  Marine  ;  celui-ci, 
ami  intime  de  M.  Decazes  et  de  concert  avec  lui,  remit  la 
relation  au  Journal  des  Débais  dans  le  but  de  faire  tomber 
M.  Dubouchage,  alors  ministre  de  la  Marine,  responsable  du 
désastre  de  la  Méduse. 

Les  Anglais  publièrent  à  leur  tour  la  relation  insérée  dans 
le  Journal  des  Débats  du  l'>  septembre,  puis  leurs  gazettes 
parvinrent  au  Sénégal.  Dans  cette  traduction  amplifiée,  il  y 
avait  des  passages  (jui  furent  loin  de  plaire  au  Gouverneur  et 
à  M.  Renaud  l'un  des  ofliciers  de  la  frégate  :  on  décida  qu'il 


1 


MÉMOIRES   DU   CAPITAINE    DUPONT  405 

n.  '^'  avait  qu'un  moyen  de  combattre  l'effet  de  cette  relation  : 
a  "  «tait  de  tAcher  de  persuader  qu'elle  était  fausse  en  plusieurs 
p>  dïints. 

On  travailla  donc  à  St-Louis  à  un  nouveau  rapport  ;  on 
1~  .supporta  pour  le  faire  signer  à  M.  Corréard  qui,  après  l'avoir 
I>  .ZE^rcouru.  refusa  de  le  si^mer  parce  qu'il  le  trouvait  contraire 
a.      la  vérité. 

Le  secrétaire  du  ji:ouverneur  revint  plusieurs  fois  à  Thô- 
j>  i  tal  pour  obtenir  la  signature  de  Corréard,  mais  il  fut  iné- 
l>  :K:^anlable.  —  Le  gouverneur  lui-niêmo  le  pressa  vivement 
11.  K  :i  jour  qu'il  était  allé  solliciter  son  retour  en  France  ;  il 
r  ^'^  pondit  qu'il  ne  consentirait  jamais  à  signer  une  relation 
a.  m_mssi  opposée  à  la  vérité  ai  il  retourna  à  son  hôpital. 

Le  lendemain,  son  ami  M.  Kummer  vint  l'inviter  à  retour- 
na ^:>r  chez  le  gouverneur  et  signer  le  rapport  parce  qu  il  était 
a-^^^erti  que  s'il  persistait  dans  son  refus  il  ne  retournerait  pas 
e-  x:i.  France. 

Cette  pièce  était  donc  d'un  bien  grand  intérêt  pour  que  la 
a-i^nature  de  M.  Corréard,  exténué  par  une  longue  maladie, 
cl  ont  le  rétablissement  dépendait  de  son  retour  en  France, 
fut.! pour  lui  une  question  de  vie  ou  de  mort.  —  Un  para- 
jjrr-aphe  de  cette  pièce  voulait  en  effet  prouver  quc^  la  remor- 
qL  ^le  du  Ihideaii  avait  cnssr. 

Pouvait-il  signer  cela,  lui  tc'mioin  oculaire  qui  pouvait  faire 
te5?Tuoigner  par  vingt  personnes  que  cette  remorque  avait  été 

Outre  ce  mensonge,  dans  un  autre  passage  du  rapport,  on 
disait  que  lorsque  le  radeau  fut  délaissé,  les  inots  barbares  : 
«  rs'ous  les  abandonnons!»  ne  furent  pas  prononcés  et 
ailleurs,  que  M.  Savigny  en  publiant  sa  relation  s'était 
"Montré  ingrat  envers  des  chefs  (jui  avaient  tout  fait  pour  le 
sauver  personnellement  ;  il  y  avait  en  outre  dans  le  rapport 
dos  personnalités  inconvenantes.  -  M.  Corréard  fut  surtout 
très  étonné  de  voir  cet  écrit  signé  par  M.  Grilfon-Dubellay  à 
Q^i  M.  Savigny,  de  sa  propre  main,  avait  sauvé  la  vie  sur  le 

^^deau. 

La   mémo   manœuvre  avait  eu    plein   succès  également 

auprès  de  MM.  Dupont,  L'heureux,  Chariot,  Jean-Charles  et 

Touche  Lavillette;  ils  donnèrent  dans  le  piège  qui  leur  fut 

^^nciii  et  signèrent  le  rapport. 


\ 


406  MÉMOIRES  Dr  CAPITAINE  DUPONT 

Ils  étaient  les  uns  attaqués  de  cette  fièvre  terrible  q  •^^ 
moissonnait  les  Français  avec  tant  de  rapidité,  les  autres* 
si  faibles  qu'ils  ne  purent  pas  même  prendre  connaissance  (^•^ 
la  pièce  à  laquelle  le  gouverneur  leur  demandait  d'attach^^3î 
leur  nom. 

Ce  fut  ainsi  que  ces  malheureux  furent  induits  à  témoigiig=?ir 
contre  eux-mêmes,  à  certifier  le  contraire  de  ce  qu'ils  avaienrr^mt 
vu,  de  tout  ce  que  Ton  avait  fait  contre  eux  pour  les  perdr 

Ce  rapport  fut  envoyé  au  Ministre  de  la  Marine  ;  M.  Co: 
réard  à  son  arrivée  en  France,  prévint  M.  Savigny  de 
manœuvre.  Celui-ci  s'occupa  aussitôt  de  faire  détruire  1 
signatures  données  pour  ainsi  dire  inconsciemment  ce  qi 
lui  fut  facile. 

Voici  la  lettre  que  lui  écrivit  à  ce  sujet  le    capitai 
Dupont  : 

«  Maintenon,  le      avril  1818. 
Mon  cher  Savigny, 

Au  sujet  des  moyens  dont  M.  le  gouvemeu— ^w 

Schmaltz  s'est  servi  contre  vous  à  fin  de  faire  oublier  Textra-^^^ 
publié  dans  le  Journal  des  Débats  du  13  septembre  1816.  Je  vo\^ — ^* 
avouerai  sincèrement  que  lorsque  j'ai  signé  la  pièce  qui  me  fu-^J^ 
présentée  à  cet  effet,  je  sortais  de  maladie  ;  j'étais  à  Thôpital  â^^^ 
Corée  ainsi  que  L'heureux  et  Lavillette  qui  était  encore  malad<^ — ^• 
Je  n'aurais  pas  signé  si  j'eusse  vu  le  journal  en  question,  c  ^' 
n'est  qu'ici  que  je  l'ai  vu  chez  mon  frère. 

J'avais  signé  d'après  une  lettre  me  disant  que  vous  nous  avie^ 
compromis  aux  yeux  de  nos  familles.  Comme  ni  moi  ni  les^ 
autres  n'avions  vu  votre  relation,  nous  nous  en  sommes  parfai- 
tement rapportés  à  cette  lettre,  dont  Tauteur  approchait  de  fort 
près  M.  Schmaltz. 

Dans  notre  traversée  pour  venir  en  France,  M.  le  gouverneur 
ne  ma  jamais  dit  qu'il  eût  lu  la  relation  que  vous  avez  publiée 
Ce  n'est  qu'en  arrivant  à  Rochefort  que  j'appris  qu'il  Pavait  lue. 

Je  vous  salue  d'amitié,  mon  cher  Savigny. 
Votre  ancien  compagnon  d'infortune, 

Dupont,  capitaine.  » 

Quelques  jours  après,  M.  Dupont  envoya  à  M.  Savigny  le 

cerlifirat  suivant  : 

"  .11'  soiissiirn»',  c(i'tifie  qu'étant  à  Corée,  à  l'hôpital,  j'ai   sig^né 


MKMOIRKS  DU  CAPITAINE  DUPONT  407 

iine  pièce  qui  m'a  Hé  envoyôo  du  Sénégal,  laquelle  tendait  à 
annuler  le  rapport  fait  par  M.  Savigny  et  inséré  dans  le  Journal 
fies  Débats  du  13  septembre  1816.  Les  moyens  que  Ton  a  em- 
ployés près  de  moi  ont  pu  seuls  m'y  déterminor.  Mais  aujour- 
d'hui, mieux  instruit,  connaissant  enfin  la  vérité,  c'est  avec  une 
A-ivc  satisfaction  que  je  désavoue  C(^t  acte  rédigé  contre 
^I.  Savigny  qui,  dans  tous  ce»  malheureux  événements,  a 
déployé  beaucoup  de  courage  et  de  sang-froid  et  par  là  contribué 
puissamment  à  nous  sauver  la  vie. 
»  Maintenon,  15  mai  1818 

»>  Signé  :  Dupont,  rapitahic.  y> 

La  plupart  des  signataires  renièrent  leur  signature  comme 
leur  ayant  été  extorquée  par  les  mûmes  moyens,  et  écrivirent 
en  ce  sens  à  M.  Savigny  qui,  dégoûté,  car  le  ministre  Dubou- 
chage  lui  avaitécritque  tant  qu'il  serait  ministre,  il  n'aurait 
pas  (ravanceinent,  donna  sa  démission. 

Le  capitaine  Dupont,  plus  heureux  que  M.  Savigny,  fut 
décoré  par  le  roi  Louis-Pliilippe,  il  résulte  do  notes  écrites  sur 
\m  petit  cahier  retrouvé  dans  ses  papiers,  qu'il  ne  cessa  de 
s'intéresser  aux  opérations  maritimes  et  coloniales  ayant 
pour  objet  surtout  les  Antilles. 

Le  16  mai  1838,  il  partit  de  Maintenon  i)Our  visiter  le  port 
militaire  de  Cherbourg. 

Il  visita  l'Arsenal  et  le  Grand-Port,  le  vaisseau  de  guerre 
Le  Gôn('*rcux\  de  80  canons,  qui  était  en  armc^ment,  le  fort  du 
Homet,  le  fort  de  la  Digue  auquel  travaillaient  constamment 
plus  de  500  ouvriers. 

Puis  dans  le  port,  il  visita  la  frégate  Im  Belle- Poule  de 
t>0  canons,  ainsi  que  Lu  Culypso,  des  corvettes,  des  bateaux 
à  vapeur,  puis  les  cales  sèchc^s  oii  étaient  Lr  Friedlniul,  de 
120  pièces  de  canon,  L\\jn.\\  de  100  pièces.  Le  Henri  IV,  de 
100  et  Le  D infirme,  do  00. 

En  sortant  il  visita  la  chambre  des  modèh^s  oh  se  trouve  une 
pièce  de  hois  retirée  de  la  mer  à  S'-Waast-la-llougue  et  pro- 
venant du  vaisseau  de  l'amiral  de  Tourville,  coulé  pendant 
le  combat,  puis  lu  (U)r(lerie,  bâtiment  de  100  mîMres  de  long. 

Le  bâtiment  stalionnaire  (Mail  le  (Hinndcrini'joi',  corvette 
de  charge. 

Le  25  juin  184G,  il  lit  avec  son  ami,  M.  Rabourdin,  un 
voyage  à  Nantes. 


408  MKMOIRBS  Dl    CAPITAINE  Dl'PONT 

Itinéraire  :   Chartres,  Prunay-le-Gillon,  AUonnes,   Ymon-   ^n- 
ville,  Allaines,  Janville,  Toury,  Artenay,  Orléans  où  il  logeî^  ^^ 
à  l'hôtel  (le  France,  place  Martroy,   Tours  où  il   logea  à^s.     a 
rhôlol  de  la  Loire,  Angers  ou  il  logea  à  Thôtel  de  Londres^  ^  s, 
et  Nantes  oîi  il  logea  à  la  Maison-Rouge. 

Il  fit,  également  a\ec  M.  Rabourdin,  un  autre  voyage  àaâ      à 

Rouen.  Puis  il  retourna  à  Paris  et  visita  Versailles,  puis  Vin m^- 

cennes. 

En  184S,  après  la  Révolution,  il  fut  nommé  capitaine  de  la^^  Mli 
Garde  Nationale  de  Maintenon.  Il  s'équipa  en  ravigotant  son^":!  ^n 
ancien  uniforme  de  capitaine  ;  mais  ce  n'était  plus  pour  luij  m  mi\ 
qu'un  titre  honorifique,  car  il  était  perclus  de  rhuniatismesr^  ^^^s 
et  c'était  son  frère  Pierre  Dupont  qui,  en  qualité  de  lieutenants  ^U 
commandait  effectivement  la  compagnie. 

Le  capitaine  Dupont  mourut  le  G  juillet  1850,  il  fût  inhumê^^  é 
dans  le  cimetière  de  Maintenon. 

Extraits    rir    sn   correspondance    avec   M.    Petit,    soi^^^^ 
sous'lieutonant,  comme  lui  naufragé  de  la  Méduse, 

Pendant  sa  retraite  à  Maintenon,  il  entretint  une  corres-  ^ 
pondance  suivie  avec  plusieurs  de  ses  anciens  compagnons  -^ 
d'armes. 

La  plus  intéressante  de  ces  correspondances  est  celle  de 
M.  Petit  devenu  officier  supérieur  par  la  suite  ;  en  voici 
(luelqucs  extraits,  ayant  rapport  aux  personnages  qui  ont 
joué  un  rôle  dans  la  vie  du  capitaine. 

M.  Petit  était  adjudant  dans  la  compagnie  commandée  par 
le  capitaine  Dupont,  il  débarqua  le  G  de  la  chaloupe  de 
M.  Espiau  avec  5G  homme.s,  près  des  Mottes  d'Angel  :  il  avait 
à  cette  date  vingt-huit  ans. 

C'était  un  homme  ferme  et  intelligent,  ses  compagnons        -*** 
d'infortune  i>arini  lesquels  étaient ,  outre  les  marins  et  soldats,        -^ 
MM.  Lfihuulrt,  payeur  au  Sénégal,  Loiihemmx,  cultivateur      ^^ 
naturaliste,    Lrrowjc,   commis  de  marine,   Déforment  aine.       — 
directeur   d'hôpital,    DvforunnU  j(Mine,    guetteur,   iJanijlns,      * 
li('Uicn;uil,  Mifici',  fourrier,  etc.,  convinrent  à  Tunanimité  et     -^ 
sur-lo-(  liauip  ih'  lui  donner  \o  couiuiandement  de  la  colonne.    -    "* 

Il  (HLiauisji  niiliîaireuient   sa  |)etite  troupe  pour  éviter  la  -^-^ 


MKMOIRKS    DV   CAPITAINE   DIPONT  40i) 

surprise  des  Maures  et  des  lions  ;  mais  comment  se  défendre 
lies  rayons  du  soleil  africain  pendant  le  Jour  et  de  la  soif 
1  rendant  le  jour  et  la  nuit? 

Us  ressentirent  le  7,  comme  les  naufragés  du  Undcnu,  les 
lîorreurs  do  la  fièvre  (ndcntun')  spéciale  aux  pays  chauds, 
cjuand  la  faim,  la  soif  et  la  fatigue  anéantissent  toute  énergie 
orhoz  les  êtres  humains. 

Ils  étaient  exténués  de  l)(\soins  et  de  fatigues,  la  peau 
i^ride  el  sèche,  la  langue^  noin*  et  ratatinée.  Ils  mangèrent 
<ies  crabes  et  burent  de  l'eau  de  mer  et  (h*  Turine  ;  un  <rentre 
<^ux  se  déchira  les  doigts  pour  boire  son  propre  sang. 

Enfin  le  12  ils  furent  faits  prisonniers  par  le  prince  Hamet, 
jirince  des  Maures  pêcheurs  comme  il  s'intituhiit,  qui  convint 
cie  les  conduire  au  S^'uégal  moy(»nnant.  rançon.  Le  11),  un 
anglais,  nommé  Kfirnrt,  habilh'  en  Maure,  vint  à  leur  secours  ; 
le  brick  YArr/us  les  ap(»rçut  et  leur  envoya  quelques  vivres 
ot  le  25  juillet,  à  midi,  la  caravane  réduite  à  11  hommes  entra 
onfin  à  Saint-Louis. 

Ces  malheureux,  qui  avaient  enduré  tant  de  privations  et 

Fatigues,  n'obtinrent  ensuite  pour  toute   nourriture  que  du 

t>iscuit,  tandis  que  tous  les  jours,  les  lâches  qui  les  avaient 

abandonnés  faisaient  ripaille  chez  les  négriers  Potin,  Duréeu 

^t  Schmaltz  Corréard). 

-Le  28  mars  1832.  le  capitaine  Dupont  reçoit  de  M.  Petit, 

'devenu  capitaine,  une  lettre  de  Paris  qui  lui  apprend  que 

^'heureux  lui  a  donné  de  ses  nouvelles,  lui  a  dit  être  bien 

^^vireux  et  fort  satisfait  dans  son  ménage  à  Vitry,  qu'il  a  vu 

^    liiourbonne,  le  camarade  Hovis,  lieutenant  du  O.T  régiment, 

^•ràsi  qu'à  Bourbon  le  brave  Richard,  directeur  au  jardin  des 

I^l^ntes  de  rîle,  qui  est  marié  ii  une  fille  Picard.  Danrflas  est 

'^^ tr*aité  à  Marsillac.  près  Lunel,  dans  le  (rard,  «  Je  me  rappelle 

tovijours  nos  compagnons  d'infortune  :  les  voir  me  semble 

^^^iri  doux.  J'ai  beaucoup  regretté  la  mort  de  notre  Prre  le 

^^^i>.  capitaine  Baignères,  qui  a  fini  bien  tristement.  » 

t^e  20  janvier  18.7.),  en  même  temps  qu'une  lettre  du  père 
■^•^^^  rd,  un  vieux  compagnon  d'armes,  colon  à  Palmiste  (Mar- 
\*^ique),  capitaine  retraité  sans  retraite,  après  70  ans  de  ser- 
*^^^s,  qui  lui  annonce  la  nouvelle  d'un  tremblement  de  terre 
^•-^  i  a  détruit  Port-Royal  et  St-Pierre  et  lui  donne  des  nou- 
illes de  camarades  communs  restés  aux  Antilles.  Il  reçoit 


410  MÉMOIRES  Dr   CAPITAINE   DrPOXT 

une  lettre  du  capitaine  Petit  qui  lui  apprend  qu'il  est  norr»  mrmé 
chef  de  bataillon  au  régiment  de  marine  et  qu'il  va  enco  Je 
en  cette  qualité  boulinguer  sur  les  mers. 

Le  3  mars  1839,  nouvelle  lettre  de  M.  Petit,  datée  de  Par-is. 
lui  annonçant  qu'il  va  rejoindre  au  1"  d'infanterie  de  mar*Î¥ie 
à  Brest  et  qu'il  verra  en  passant  à  Rennes  leur  ancien  et  r  i^^il 
ami  Aubry  médecin,  leur  ancien  compagnon  d'infortune  au 
camp  do  Dakar. 

Il  lui  parle  également  de  M.  Rouy  qui  sur  La  Méduse 
était  élève  de  marine  et  qui  vient  d'arriver  à  Alger  en  qua- 
lité de  capitaine  de  corvette  sur  La  CImriine,  gabarre  sur 
laquelle  il  commande. 

«  Nous  déjeunâmes  ensemble,  nous  parlâmes  longuement 
de  vous.  11  (M.  Rouy)  me  demanda  votre  adresse  que  je  I  «-^^ 
donnai. 

»  11  me  dit  que  devant  aller  sous  peu  à  Paris,  il  vous  fer.m- 
une  visite.  C'est  un  excellent  et  digne  homme  que  vous  reci 
vrez  avec  le  plus  grand  plaisir.  ^ 

»  Je  lui  ai  également  donné  l'adresse  de  Lavillette.  Il  in  ^- 

promis  de  le  voir  et  de  parler  en  sa  faveur  au  maréchal  d^ 
palais,  duquel  il  est  très  connu.  ^  ^ 

»  Je  lui  ai  donné  aussi  l'adresse  de  M.  Corréard,  qu'il  désire^^ 
voir  et  celle  de  de  Chaumareys  qui  habite  ^  le  chaineau  près-^ 
Bellac  (Haute-Vieniiei.  »  ^ 

Le  10  Janvier  1840,  nouvelle  lettre  de  M.  Petit,  de  Brest, -^ 
lui  annonçant  son  départ  pour  La  Plata,  sur  le  Cassnrd  en  ^ 
qualité  de  commandant  en  chef  de  l'expédition  de  la  Rivière  -^^^^ 
de  la  Plata.  ^ 

Le  0  Août  1843.  M.  Petit  lui  écrit  de  la  Basse-Terre  et  lui        ' 
annonce  sa  nomination  de  lieutenant-colonel  au   1"  Régi- 
ment d'infanterie  de  marine. 

«<  J'ai  trouvé  ici  le  vieux  père  Decauchy,  ancien  sous-offi- 
cior  do  votre  tcMiips,  qui  s'était  battu  en  duel  avec  feu  L'heu- 
reux; j'ai  également  causé  avec  un  de  vos  anciens  amis, 
M.  Honncfon,  médecin.  Je  suis  sûr  qu'il  y  a  ici  encore  beau- 
coup do  vos  bons  et  anciens  camarades,  le  père  Paris,  etc. 
Nous  avons  perdu  le  brave  prince  Royal  qui  s'était  rappelé  de 
uu}\  (Ml  vous  i)arlant  lors  de  son  passage  à  Maintenon  pour  se  ' 
rendre  ;i  Alger.  Je  viens  d'avoir  des  nouvelles  du  Château; 
le  duc  <ie  Nemours  iH'  m'oublie^  pas,  car  les  journaux  oiW 


MÉMOIRES  DU  CAPITAINE  BUPONT  411 

parlé  de  moi,  des  quelques  services  que  J'ai  pu  rendre  à  la 
Colonie  dans  le  funeste  tiéau  qui  a  dévasté  la  Poiiite-à- 
Pitre*. 

»  J'ai  retrouvé  ici  un  d(^  vos  bons  soldats  de  Ln  Médiiso 
échappé  par  le  SaLfini  :  Régnier.  Je  l'ai  bien  reconnu  ;  il  m'a 
présenté  un  certificat  que  je  lui  avais  délivré  à  Dakar.  Il  est 
employé  à  la  direction  du  génie  pour  la  conduites  des  eaux 
«le  la  ville,  je  le  vois  tous  les  jours.  »» 

Le  (i  mars  18-M,  M.  Petit  lui  écrit  de  la  Basse-Terre  qu'il 
orient  de  voir  le  i)ère  Liard  très-vieux,  mais  toujours  bien 
jX)rtant.  «  En  voyant  M.  Liard,  je  pensai  de  suite  à  ce  pauvre 
iTimi  défunt  L'heureux,  que  je  vis  à  Vitry  dans  ses  dernières 
icnnées;  il  a  par  la  taille,  les  manières  et  la  ligure  (pielque 
i~essemblance  avec  L'heureux.  » 

Le  2Î)  Juillet  1814,  nouvelle  lettre  pleine  de  détails  inté- 
ressants et  de  souvenir  sur  la  Guadeloui)e  et  les  amis  anciens 
•  l^la  Basse-Terre.  11  termine  en  faisant  allusion  sans  doute 
aux  morts  survenues  parmi  les  survivants  du  Radeau  de  la 
^MtkUmc  :  Pauvres  B.H.  Baignère,  L'heureux,  Demongeot,  et 
les  autres,  Dejanon,  Clairet,  Lozach,  Douglas  !... 

Le  8  septembre  1841,  M.  Petit  lui  annonce  l'incendie  pres- 

ciU(»  total  de  la  Basse-Terre  du  '2^')  août  dernier.  Le  désastre 

<.^st  grand,  pauvre  pays  !  «  Le  père  Liard  m'a  apporté  une 

lettre  pour   vous;    le   commandant   militaire   l'a   retenu   à 

déjeuner  avec  moi,  il  voulait  faire  honneur  à  un  vieil  ami 

«le  mon  ami  Dupont.  •• 

Le  15  juillet  1845,  Monsieur  Petit,  retraité  comme  lieute- 
nant-colonel, l'annonce  ii  son  ami  j)ar  une  lettre  datée  de 
Paris  : 

«•  Ma  retraite  a  été  (ix(''e  à  2.400  f.  plus  ma  croix  de  cheva- 
lier de  la  Légion  d'honncmr  de  l'empire  :  250  f.  —  Total 
2S^)  f.  Voila  le  résultai  de  ()5  ans  de  servic(\s.  iW  peines 
sans  nombre.  d'a<lversilés  inouies,  de  campagnes  nombreu- 

*  Trenibleniciit  dr  Wvw  du  S  {vwm  \W,\.  L'  (Constitutionnel  du  15  mai 
I8i3  dit  qut*  M.  le  roloncl  iN'lil,  cormiiaiid.'ml  du  1''  réi:;iuirnt  de  luariiu*  de 
la  (lUadeloupe  a  oftcrl  au\  Mrss  de  son  réj^MiiuMit  de  prendre  romuM'  eidaiils 
adoptit's  un  nombre  assez  considérable  d  eidanls  devenus  orpbelins  à  la  suite 
du  Ti"emblement  de  terre  du  8  Février  derniei'.  Le  (irand  bateau  à  vapeur 
parti  pour  porter  secoui-s  à  la  (iuadeloupe  le  21)  mars  v  est  arrivé  le  12  avril. 
La  FreKate  La  Calypso  portant  à  la  (îuadeloupe  i  à  ^>  millions  est  parti  de 
Brest  le  HO  avril  avee  La  ^a)a(h. 


412  MÉMOIRES  DU   CAPITAINE  DUPONT 

ses  sur  tous  les  points  du  globe,  la  récompense  d'un  zèle 
à\\n  dévouement  inviolables  !  *  » 

M.  Petit  ne  profita  pas  longtemps  du  fruit  de  ses  trava«^ 
et  de  ses  souffrances,  car  le  16  juillet  il  dût  entrer  à  Thôpit 
du  Val-de-Grâce  où  le  Capitaine  Dupont  alla  le  voir.  IL 
mourut  bientôt  ainsi  qu'il  résulte  d'une  lettre  de  Mada 
Petit,  en  date  du  28  juillet  1845. 

Son  ami  devait  lui  survivre  encore  cinq  ans,  puisqu'il  nu 
rut  le  6  juillet  1850. 


NOTES    BIBLIOGRAPHIQUES 

Voici  les  quelques  notes  bibliographiques  que  nous  avo— 
pu  recueillir  sur  les  ouvrages  parlant  du  Naufrage  de  — - 
Méduse, 

1®  Journal  des  Débats  du   13  septembre   1816.  Relation,  pr::^ 
M.  Savigny,  du  Naufrage  de  La  Méduse  et  des  événements  su^- 
venus  sur  Itî  radeau,  rédigée  sur  la  corvette  l'Écho,  pondant  soi^^ 
retour  en  France. 

2°  Relation  du  Naufrage  de  Lu  Méduse,  de  l'imprimerie  P.  Du-^ 
pont,  par   Corréard  et  Savigny.   Corréard,   éditeur-libraire,  à 
Paris,  à  l'enseigne  du  NauCvagé  de  La  Méduse.  Plusieurs  éditions. 

30  Le  Mercure,  du  22  novembre  1817. 

40  Note  de  M.  Loble  de  Montgaillard,  dans  sa  Revue  Chrono- 
logique de  l'Histoire  de  France,  pages  728-729. 

5°  Histoire  des  Naufragés,  par  Eyriès.    Éditeurs,    Ledoux   et 
Theuré. 

Cf*  Abrégé  de  la  Relation  do  MM.  Corréard  et  Savigny,  par 
M.  Tigor. 

7»  Relation  du  Naufragi»  do  La  Méduse,  par  Corréard,  de   Tim- 
primorio  do  P.  Dupont,  1820. 

8«  Ode  sur  lo  Naufrage  de  La  Méduse,  par  L.  Brault. 


•  Le  Capitaine  Dupont  avait  1.200  f.  de  retraite  et  250  pour  sa  Croix  ilo  la 
Lêt:ion  d'Honneur.  Total  1 150  f.  résultat  de  "2^)  ans  de  misère,  de  bons  et 
loyaux  services.  C/élail  niaiiire  !  mais  il  fut  mieux  parlacré  enrore  f|ur  son  ami, 
rar  il  eu  jouit  plus  de  trente  aiuiées.  / 


MÉMOIKKS   Dr   CAPITAINK   DUPONT  413 

{^  Liste  dos  souscriptions  pour  les  naufragés  de  La  Mvduse, 
retrouvés  sur  le  Radeau  et  sur  la  F'régate,  par  la  Minerve  Fran- 
çaise, par  le  trésorier.  Sig-né  Bérédouville. 

UK>  Extrait  des  Annules  et  des  Sciences  militaires,  t.  I,  p.  51. 

11°  Notes  de  M.  Brédif,  ingénieur  des  Mines,  l'un  des  naufragés 
<ie  La  Méduse. 

12®  Lia  Chaumière  Africnine  ou  Histoire  d'une  Famille  Française 
jeU!'e  sur  la  Côte  occidentale  d'Afrique,  à  la  suite  du  Naufrage 
<le  la  Frégate  La  Méduse,  par  M"'^  Dard,  née  Charlotte-Adélaïde 
Picard,  ainée  de  cette  famille,  l'un  des  Naufragés  de  La  Méduse. 
1824.  Chez  l'auteur  à  Bligny-sous-Beaune.  A  Dijon,  chez  Noellat, 
imprimeur-libraire,  rue  du  Changi'. 

13°  En  IK37,  (jozlan  a  publié  une  nouvelle  de  fantaisie,  intitulée  : 
Dernier  épisode  du  Naufrage  de  La  Méduse. 

H°  Le  Naufrage  de  La  Méduse.  Légendes  populaires.  Paris, 
librairie  P.  Martin,  li,  rue  d(î  Grenelle-Saint  Honoré.  Gabriel  de 
Gouet,  éditeur.  Sans  date  ni  nom  d'auteur. 

15®  Histoire  compliite  du  terrible  Xaiit^ragv  dr  la  Frégate  Fran- 
raise  <  La  Méduse  »,  pages  7  à  ()4,  d'un  petit  livre  de  colportage, 
contenant  le  récit  d'autres  naufrages,  par  .\dolphe  Joly.  Paris, 
Le  Bailly,  libraire,  rue  Cardinale,  6.  Sans  date. 

liyo  Annuaire  (f  Eure-et-Loir.  1851,  p.  3Î)8.  Nécrologie  de  Dupont 
Daniel,  capitaine  retraité. 

17°  Astrologue  de  la  lieaure  et  du  Perche,  1859,  p.  110  à  120.  Un 
des  derniers  survivants  du  liadeau  de  la  Méduse  île  capitaine 
Dupont  et  le  sergent  Touche-Lavilette). 

18°  Le  Magasin  Pittoresque  a  donné,  en  1857,  un  récit  du  Nau- 
frage, p.  398  à  i<)4,  avec;  six  lithographies. 

19°  \J Intermédiaire  des  Chercheurs  et  des  (furieux  a  parlé  plu- 
sieurs fois  du  Naufrage  de  La  Méduse  (en  1902,  n"  955)  et  autres. 

20°  Voir  aussi  la  France  Littéraire,  de  Quérard,  t.  VIII,  p.  499. 


-^<ir 


REPONSE 
A   M.    EUGÈNE    LEFÈVRE  -  PONTALIS 

SUR  SON  ARTICLE 

LES  FAÇADES  SUCCESSH-ES  DE  LA  CATHÉDRALE  DE  CHARTRE 
AU    XI«  ET   AU    X1I«   SIÈCLE 


Il  y  a  un  peu  plus  d'un  an,  le  21  mars  1901.  M.  Lefèvrc- 
Ponlalis  communiquait,  en  séance  de  la  Société  Archéologique 
d'Eure-et-Loir,  un  bref  énoncé  du  résultat  des  fouilles  qu'il- 
venait  de  faire  exécuter  dans  l'avant-nef  de  la  Cathédrale  de 
Chartres. 

Dès  cet  instant,  j'avais  remarqué  différentes  aûlrmations. 
qui  m'avaient  paru  hasardées;  mais  M.   Lefèvre-Ponialis 
n'ayant  pas  encore  eu  le  temps  d'en  dresser  les  plans,  il  eût  -^ 
été  malaisé  de  considérer  ses  oinnions  comme  définitives,  -^ 
d'autant  qu'il  nous  i»révenait  de  la  publication  prochaine  el-^' 
complète  de  ses  travaux. 

Aujourd'hui  l'article  a  paru  simultanément  dans  le  volume-?^^-^ 
du  ()!*'  Congrès   d'Archéologie   et   en    tète  du   Tome    XIIL.V- 
des   Mrnioives  de   lu   Socictô  ArrIn*olof/if/ut*  iV Eure-et-Loir .  —  ""^ 
M.  Lefèvre-Pontalis  m'ayant  fait  l'honneur  de  me  citer  et.:^ 
discuter  nombre  de  fois,  j'avais  le  droit  d'y  répondre;  la  -^^"^ 
découv(M*te  d'un  certain  nombre  d'erreurs  matérielles,  qui  -S" 
l)euv(mt  êtn»  préjudiciables  aux  recherches  futures,  m'en  fait   ^ 
un  devoir. 

Je  ne  discuterai  pas,  cett(^  fois  du  moins,  les  opinions  ingé-  —  ^ 
nieus(»s  (Muises  ])ar  M.  Lefèvre-Ponialis,  car,  pour  ce  faire,  —  ^ 
il  faudrait  lui  opposer  d'autres  théories,  et  le  nouveau  ter-  - — ' 
rain  cvi^d  pîir  hvs  découvertes  {{\\"\\  a  fait(?s,  et  dont  il  a  tout  -^  ^ 
le  mérite,  n(''cessite  une  élude  loriirue  et  minutieuse,  ainsi  i  ^ 
que  beaucoup  de  relevés  conipléiiientaires. 

Je  me  >iiis  aliach(''  ii  sJL'-naler  une  à  une  les  erreurs  malé-       ' 


RhPOXSE  A   M.    LEFÈVKE-rONTALlS  415 

riolles  qui  se  sont  glissées  dans  son  travail,  alin  que  ceux 
liiiî,  plus  tard,  voudront  reprendre  la  question,  sachent  sur 
ciiielles  bases  exactes  ils  peuvent  s'appuyer. 

1^0  plan  officiel  des  fouilles,  relevé  avec  soin  par  M.  Mou- 
ton ,  architecte,  inspecteur  des  travaux,  que  M.  Selmersheim, 
architecte  diocésain  de  Chartres,  a  bien  voulu  mettre  à  ma 
c^îîsposition,  me  servira  de  base  de  comparaison  (lig.  1,  2,  3). 
AI.  Lefèvre-Pontalis  nous  raconte'  comment  il  lit  ses  pre- 
mières fouilles,  (ruidé  par  la  différence  de  construction  des 
t  l'fiA'ées  des  cryptes,  par  la  présence  d'une  croix  peinte  en 
ï"«>i.ig(^  au  sommet  de  la  voiile  et  par  une  dalle  portant  trace 
«-l'-îiiuiean  scellé  dans  le  carrela<^o,  il  fit  faire  nui)remierson- 
^li^i^Lçe  et,  («  le  0  février  llMJl,  au  premier  couj)  de  pioche,  les 
**     ^>uvri(^rs  constatèrent  la  présence  d'un  mur  très  résistant 
^*      ix  0.15  sous  le  dallage.  C'était  le  soubassement  de  la  façade 
'^^      cîe  la  basilique  construite  par  r('*vêqne  Fulbert,  de  1024  k 
'*     1028,  qui  fut  simplement  dc'molie  au  ras  du  sol  vers  la  lin 
-''•    du  xir  siècle.  »» 

Il  conviendrait,  avant  d'être  aussi  alïirmatif  queM.  Lefèvre- 
^"*<3iitalis,  d'examiner  attentivement  si  ces  maçonneries  sont 
"^•^  ïi    mur  et  une  façade. 

CDr  le  plan  des  fouilles  donné  par  M.  Pontalis  ne  concorde 
ï^îi»  avec  le  relevé  officiel   fig.  li. 

«J'y  trouve  en  effet  un  premier  alignement  donné  par  les 
^*^>i-i<;onneries  de  gauche  dont  le  parement  ne  concorde  pas 
*^^"eic  l'alignement  de  droit(*  donné  par  les  lettres  t  ii  v  x, 
-'-^^^  fouilles  n'ayant  pas  ét('  faites  au  centre,  on  ne  sait  com- 
^^^  Ont  ces  maçonneries  se  réunissent,  alors  ([ue,  dans  son  plan, 
-^^  -    Lefèvre-Pontalis  indique  un  seul  (>t  même  parement. 

n  v  aurait  lieu  de  rectilier,  car  cela  donne  une  étrange 

"*  *-^<j*ade  que  ce  mur  nu,  tm  mauvais  appareil,  sans  porte  ni 

^^^^Tabassement,  et  dont  les  (liliértMites  parties  ne  concordent 

I->*.4  s^  entre  elles.  M.  Lefèvre-Pontalis  me  permettra  de  douter 

^  ^--^  "il  en  soit  ainsi.  Une  autre  façade  fui  découvei'ie  en  1849, 

'"^      1  orsque  fut  tentée  une  ])etite  exploration  souterraine  au 

<i:entre  du  Labyrinthe?  désigné  sous  le  nom  (b»  lu  IJcuc  ;  cet 

^'*ssai  d'investigations  archéologiques  mit  au  Jour  quelques 

^'ragments  de  sculpture  et  de  marbres  et  de  plus  les  marches 

^     Mémoires,  XIU,  3. 


U6  K.  MATETX 

»  11*1111  (*seîilif»r;  puis  la  panti  d'un  luiir  eu  appareil  romain, 
"  moellons  et  briques  ;  le  .snl  »''tait  Lrarni  é^'alemeutcle  larL'e» 
n  briques  ayant  environ  cinquante  centimètre»  de  côté  ♦.  • 


—  CATHEDRALE  «.    CHAHTBE5 


no.  J. 


<^AH:ILHHLS  r^EAEOL^ 


M.  Lefèvre^Pontalis  essaye  (identifier  ce  mur  avec  ceU 
qu'il  il  Lï'ouvé  «  comiDe  les  ouvriers  ont  constaté  que  1| 
"  teiTes  avaient  été  remuées  contre  la  façade  de  la  basiliqu? 


'  Lt'coq,  Memoirea,  VI,  4:21J. 


RÉPONSE   A   M.   LEFKVRK-POXTALIS  U7 

!  Fulbert  ',  du  colé  sud,  on  peut  se  demander  si  1(^  mur 
i  petit  appareil  signalé  par  Leco(|  n'est  pas  le  même  que 
lui  de  la  façade  du  xr^  siècle  tangente  au  Lnbyrinthe.  >» 
roisque  cette  opinion  est  bien  hasardée,  car  que  seraient 
3nus  les  marbres,  les  marches  et  Tappareil  romain? 


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2^. 


X  dégageant  ce  mur  vers  hî  nord,  M.  Lelevre-Pontalis 
X  trouvé  un  second,  ptM'ix'udiculaire.  «  Les  terrassiers 
ivirent  ce  mur  qui  se  trouv(î  à  ()"».*>r)  de  profondeur,  sur 
le  longueur  de  (>  mètres,  dan.s  la  direction  de  l'ouest.  A 


Mémoires^  XIII,  3. 
T.  XIII,  .V. 


•  '^e  ^ÀRi  il  t'jrmak  vers  le  sud  un  retour  d^angle  de  0"25  cr^ui 

•  v.^aaît  'iu:ter  '.'oarre  un  massif  du  xin*  siècle  dont  je  par    Z!le- 

•  ru  t.Lu>  loin  *.  •  k-i.  M.  Lefèvre  -  Pontalis  a  fait  une  fa\^:^te 
.1  •  -hs^^rvatii-n  :  le  niur  «^u  il  dit  être  du  xi*  siècle  ne  butte  ji^^as 
«•».nrr^-  l*^  [ua.ssif  du  xiir  siècle  mais  passe  par  dessus,  comi —  ne 

•  u  itr '.;:  \^  voir  dans  le  plan  officiel,  donnant  l'élévation  -^e 
la  t'ace  h  :j:  e  d  0  b  ri;jr.  '2  .  Or  ceci  a  une  très  grosse  iniportanc=^e, 
rar  >i  le  oiiir  du  xi*  passe  par  dessus  l'autre,  il  ne  peut  ■Bui 
être  antérieur,  donr  le  prétendu  massif  du  xiii*  serait  du  !cr 
t^i  ce  >oul  t'ait  renverse  toute  la  théorie  de  M.  Lcfèvre-FœKZDii- 
talis,  oi-runie  ni>iL5i  le  verrons  plus  loin. 

M.  LoL'èvrt^Pimtalis  déclare  que  ce  mur  est  le  soub==as- 

serueiu  du  jH>rche  »lu  chanoine  Raimbaud,  et  nous  en  don aiie 

xuw  restitution  -.  or  il  n'a  pas  retrouvé  la  façade  sud  de  ce 

pni»  luiu  porche,  mais,  dans  son  dessin,  elle  est  indiqii^^éo 
iusi«*  a  remirent  *ài  les  f«»uilles  n'ont  rien  révélé,  il  supprii^«nje 
les  lieux  amotves  de  contreforts  indiquées  sur  la  façade         de 
FuUhui  et  établit  la  façade  principale  de  son  porche  sur         le 
retour  il'auirle  du  mur  qui  a  O^Tl  cent.,  alors  qu'il  doi^^ne 
r'TH^à  la  même  façade  en  cet  endroit.  C'est  évidemin^:::BD( 
une  erreur  de  dessin,  mais  qui  détruit  toute  la  restitut^. on 
du  porche,  car  sur  0" 71  on  ne  peut  mettre  un  mur  àti~Ois 
aivaties  doublées  sur  les  deux  faces. 

M.   l.ei'èvre-Pinitalis  dit  encore  ^  «  comme  le    mur  de^      Isi 

-  façade  de  Fidbert  est  à  0"  lô  sous  le  sol  actuel,  et  la  d^*r- 
uière  assise  du  mur  du  [Kuvhe  à  0"85  de  profondeur,  il   ^st 

-  probable  que  le  niveau  tlu  dallage  n'a  pas  varié  depuis    le 

'  \r'  sièi*lt\  •  Teci  est  peu  probable,  car  tout  autour  d(^     ^^ 
cathédrale  les  remblais  sont  de  l\  à  4  mètres,  et  nous  verroi^* 
plus  loin  qu'il  est  le  premier  lui-même  à  changer  deniv(*î^'^' 
Passons  mainienaut  aux  essais  de  restitution  de  M.  Lefè\'  :mr^' 
Poutalis. 

>  Quand  Kulberi  mourut  *.  la  façade,  qui  se  trouvait  *^^ 

•  dn»it  iW  la  secoiule  pile  à  quatre  colonnes  de  la  nef 

♦  Mémoires.  Mil,  i. 
-•  /'/..  Mil.  L»(). 
'/(/.,  MIL  IC 
'  Id..  MIL  \[). 


^C' 


KKPONSK   A   M.   LKFKVRE-PONTALIS  419 

tuelle,  n'était  pas  procédée  d'un  porche,  comme  M.  Mayoux 
3  a  supposé.  Un  large  portail  en  plein  cintre  donnait  accès 
dans  la  nef,  et  une  fenêtre  de  la  même  forme  se  trouvait 
percée  dans  Taxe  des  collatéraux,  au-dessus  des  escaliers 
de  la  crypte.  » 

-Te  suis  tout  disposé  à  céder  le  porcher  h  M.  Lefèvre-Pon- 
a.lis,  d'autant  que  j'avais  en  soin  d'ajouter  ipage  (i)  '  :  «  le 

•  dessin  figure  o  représente  le  schéma  de  la  façade  à  cette 

•  C'poque  et  n'a  nullenieutla  prétention  d'une  reconstitution 
>    exacte.  » 

31.  Lefèvre-Pontalis  a-t-il  pu  voir  dans  \o  mauvais  mur  en 
"ioellons  qu'il  a  l'eîrouvé  h)  large  portail  plein  cintre  et  les 
^iiêtres  dont  il  nous  i)arle.  C'estlà,  jecrains,  beaucoup  d'ima- 
rînaiion  pour  un  archéologue.  Plus  loin-,  parlant  du  clocher 
^^  Fulbert:  u  dans  son  essai  de  n^stitution,  M.  Mayeuxa  trop 
^it  empiéter  cette  tour  sur  h)  mur  de  fncade  >».  Je  f(»rai 
^niarquer  que  M.  Lefèvre-Pontalis,  n'ayant  absolument  rien 
^ouvé  de  ce  clochc^r,  émet  là  une  opinion  toute  personnelle 
^  cju'il  n'est  pas  plus  avancé  que  moi  ;i  ce  sujet. 

Revenant  au  porche  du  xr'  siècle  •'•«  ii  cette  éi)()que,  dit-il, 

•  le  chanoine  Ilaimbaud  (il  ajoutc^r  en  avant  de  la  façade  un 
*'   porche   dont  j'ai   retrouvé  h^s  fondations  du  côté  nord, 

*^  niais  ce  porche,  recouv(»rt  d'un  plafond  de  bois  n'était  i)as 
"  voûté  en  berceau  et  surmonté  d'une  grande»  tribune  suivant 
^'  l'hypothèse  de  M.  Mayeux,  |)age  7  \  »► 

J'ai  relu  avec  soin  la  page  7  incriminée,  je  n'y  ai  pas  écrit 
le  nom  de  Raimbaud,  M.  Lefèvre-Pontalis  a  pris  pour  le 
porche  deux  travées  d(î  nef  (iu(\j'ai  su[)posées  construites  par 
Thierri,  ce  qui  n'est  pas  la  mémo  chose. 

«  Enfin  ^,  j'ai  remplacé  les  trois  portes  indiquées  par  le 
»  même  auteur  par  une  seule,  flanquée  de  deux  baies  gémi- 
?^  nées  ».  Invention  pour  invention,  je  ne  vois  pas  que  l'une 
vaille  mieux  que  l'autre,  puis(iu'il  n'y  a  rien  en  cet  endroit. 


*  La  pa;;e  f>  du  lirngc  à  pail,  pai^e  ilj.j  <lu  tome  XII  «les  Mèmoirfs. 

2  Mémoires,  XIII,  PJ. 

3  /«/..  XIU,  20. 

*  /(/.,  XIII,  20. 
*/(/.,  XII,  3G. 


420  A.    MAYEIX 

»»  Suivant  ropinioii  (le  M.  Mayeux,  dit-il  encore',  le  cIlw  o- 
»  (iier  nord  aurait  été  commencé  vers  ll(M)  et  il  faudra^^^U 
»  regarder  le  clocher  de  la  Trinité  de  Vendôme  comme  si»-z~^ti 
•'  prototype  en  faisant  remonter  cette  belle  tour  à  la  seconiiE  _^e 
»  moitié  du  W  siècle.  Les  trois  hypothèses  sont  tout  à  fa  -^ebiI 
»•  inadmissibles.  » 

En  tête  de  la  première  page  de  Tétude  publiée  par  moi  er^E^wen 
IIHX)  j'avais  eu  le  soin  d'avertir  les  lecteurs  en  leur  disant  r 

«  Nous  avons  dans  cette  notice  borné  nos  recherches  à  Wl  la 
»>  fa<:ade  principale,  cherchant  avant  toute  chose  à  établ:  MT  A\v 
»  la  continuité  des  transformations  qu  elle  a  subies  plus  qir  .w  jic 
»  les  dates  rigoureuses  de  ces  travaux.  Nous  nous  somme»  -Mncs 
»  contenté  de  mettre  les  faits  en  rapport  avec  les  dates  com"  ^un- 
►  nues,  nos  moyens  d'investigation  ne  nous  permettant  ps.  <r-)as 
»  (Van  contrôler  l'exactitude  ».  Je  ne  puis  que  répéter  ici  1»  -C  les 
mêmes  paroles  et  ne  chercherai  point  à  discuter  des  dat*  Ji^tes 
avec  M.  Lefèvre-Pontalis. 

«  Le  clocher  de  Vendôme,  dont  la  flèche  est  identique  ^r^i:^  à 
»  celle  de  Chartres  (pas  tout  à  fait  n'est  pas  antérieure  r.s-  au 
»  milieu  h  du  xir  siècle  »  dit  M.  Lefèvre-Pontalis-,  or  le 

charpentier  Bremières,  en  construisant  le  beffroi,  a  lais  -^^sssé 
son  nom  et  la  date  de  llGîî;  on  voit  donc  qu'à  la  fin  c^  du 
xir' siècle  le  clocher  de  Vendôme  était  tout  à  fait  termina"  :«né. 

»  L'étude  archéoloLTique  de  la  tour  du  nord  prouve  que  rai=::s-art 
•  du  xr  siècle  n'a  (exercé  aucun(»  influence  sur  sa  constru^  ^wc- 
'•  ti<jn  •».  Lii  encore  M.  L(*fèvre-Pontalis  n'a  pas  bien  obser\'—^\'e. 
Les  parements  du  clocher  portent  la  trace  encore  visible»        <'n 
plusieurs  (endroits,  et  particulièrement  à  l'intérieur,  de  la 

tailh*   en   foui!:ère  ou  arrête    de  poisson.  Or  cettt*  taillv*-^— *  ^ 
cessé  d'exister  dès  les  premières  années  du  xii^  siècle. 

1)(*  plus  les  hases  dont  les  profils  ont  été  donnés  ]' —  J'^r 
M.  Laiiore  et  par  moi  oflrent  des  boudins  cannelés  et  n'ont  j:' J^îi^ 
d(*  trriirc^s.   toutes  choses  qui  sont  bien  caractéristiques  du 

conimenceiiient  du  xii"  siècle. 

Quant  il  la  voûte  que  sij^niah*  M.  Lefèvre-Pontalis  ^,  il  }^^ZD'  ^ 
tout  lieu  (le  croire  qu'elhî  a  été  rajoutée  après  coup,  car  t^— ^''H^' 

«  Mnnoirrs,  Mil.  ^2^1. 
nd.,  XIII.  ^2-2. 
^/^y.,  XIII.  -J-2. 


RKPONSK   A    M.    LKFKVRE-PONTALIS  421 

repose  sur  dos  colonnes  et  des  donhleanx  indépendants,  et 
alors  que  celle  symétrique  du  clocher  sud  tient  entièrement 
à  la  construction. 

Voyons  maintenant  l'essai  de  restitution  de  la  face  sud  du 
clocher  nord  '. 

M.  Lerèvre-Pontalis  crc'c  de  toutes  pièces  deux  arcatures 
sur  la  face  du  clocher,  pnMiant  des  traces  de  voûtes i)Our  des 
claveaux  coupés. 


,"JE  LATERALE 


PORCHE   R:j^/^.L 

rr      r  • 

:locher  kch: 


Au-dessus  il  ajoute^  un  contre-mur  de  <)"•  (Jihrc'paisseursur 
un  parement  où  il  est  lacilcdc  constater  (MU'ore  aujourd'hui 
les  marques  de  tâcherons  et  les  traits  de  taill(\  ce  (|ui  prouve 
qu'il  n'a  jamais  été  caché.  Son  but,  en  mettant  ce  placaii'e, 
est  de   dissimuler  la  retombi'c  du  contrefort  central  qu'il 


Mémoires,  XIII,  22. 


422  A.    MA  YEUX 

indique  do  inènio épaisseur  que  le  premier  redent,  alors qu:  "  m\^ 
est  près  du  double.  Il  ajoute  k  gauche  une  colonne  à  laqucll  JC  -TWo 
il  donne  un  chapiteau  du  xii"  .siècle,  alors  que  cette  colonu  m  x  .ne 
date  du  xvi^  comme  le  prouvent  sa  base  et  son  chapiteair-r  -kjlu. 
Enfin  au  socle  se  produit  un  changement  plus  important. 

Afin  de  Taire  croire  (juc  les  moulures  de  base  du  clochers  s^=t  —se 
poursuivaient  tout  autour  et  de  prouver  ainsi  que  la  base  A  ^  ^  de 
la  face  sud  a  ét<'»  (extérieure,  le  <lessinat(uir  de  M.  Lelevrr^^'x-  re 
Ponlalis  a  remonté  dune  assise  la  base  de  ses  colonnes,  faif  ^i'ial 
sant  ni(»r  la  moulure  G  de  la  ligure  4  ci-jointe,  alors  quecetlJ'  t  -rjtl 
moulurcî  s'arrête  en  ce  point,  et  que  c'est  celle  P  qui  se  pr(r>'xr)n 
longe  et  reparaît  en  K  ligure  5. 


ABC 


C  H     .      I 


BASE    DU     PORCHE    ROYAL 


^— : ; :.._:     "  i'lan  au  np'eau    x  t  .'^..*z^  ^-^ 

\ .  FKi.  :•. 

'■-^ 

De  plus  le  sol  y  est  indiqué  comme  étant  autrefois  au  nive» 
du  sol  actuel  extérieur,  soit  ii  0"'(>,"3  au-dessous  du  dallajs 
(Ml  ((îi  endroit  ei  ii  1  "•  L")  au-d(^ssous  du  labyrinthe.  Il  faudra  . 
s'oiiteiidrc  \\  ce  sujet. 

M.  Lerèvrr-j'oiitalis  nous  a  dit  '  que  le  sol  n'a  p«is  vari 
depuis  io  xr  siècle,  alors  sa  restitution  est  inexacte,  ouïe  s<-: 
a  reiuoiiK'  de  1  '"  IT).  alors  k's  fondations  de  Fulbert  et  <! 
Hainihaud  rcssortaieiiî  de  0  "' 80  hors  du  sol  au  milieu  de! 
iici",  (M'  fjui  est  inij)nssil)l('. 


IIL 


\ 


Mrwuirrs     MU.    10. 


REPONSi:   A   M.    LEFKVRK-PONTALIS  423 

Il  y  a  évidemment  là  une  petite  erreur  de  dessin,  il  y  en  a 
une  autre  également  dans  les  élévations  données  pages  7  et  1). 
M.  Ix>fèvre-Pontalis  n'ayant  pas  pris  soin  d'indiquer  le  ni- 
V€^all,  il  s'ensuit  qu'il  n'a  pour  repère  que  le  dallage  en  pente 
de  O'^oO,  depuis  /;/  A/V'/;f  jusqu'au  porche,  et  qu'il  est,  par  suite, 
impossible  de  l'aire  concorder  ses  dessins. 
Passons  à  la  restitution,  page  28  : 

*<  La  face  méridionale  de  la  Tour  du  sud  fut  tout  d'abord 
>»  décorée  de  deux  grandes  arcatures  en  idein  cintre  posées 
»  sur  un  bahut  au-d(*ssus  du  sol,  mais  (luelquo  temps  après, 
*•  vers.1150  au  plus  tôt,  on  défonça  la  première  arcature  pour 
'*  percer  une  porte;  en  plein  cintre,  aujourd'hui  bouchée,  qui 
^*  iaisait  comumniqucT  rHùtel-I)ieu  avec  la  chapelle  basse  où 
**     venait  aboutir  un  des  escaliers  de  la  crypte.  » 

AI.  Lefèvre-Pontalis  a  ('lé  mal  renseigné,  car  ladite  arca- 
•  iro  a  été  construite  en  même  temps  que  le  clocher,  comme 
1  Of<t  facile  de  s'en  assurei-  en  constatant  que  le  sommier  et 
^  I>reniier  claveau  de  droite  sont  taillés  et  appareillés  ainsi 
LUot  l'archivolte  dans  les  pierres  mêmes  du  contrefort  voisin. 
X>e  plus,  si  M.  Lefèvre-Pontalis  avait  uncî  notion  exacte  de 
^^  cjue  sont  la  construction  et  la  stabilité  d'un  clocher,  il  n'au- 
^■it  pas  osé  émettre  l'opinion  qu'on  jMiisse  ainsi  percer  après 
^^np,  dans  un  angh\  uuo  porte  d'une  dimension  aussi  grande 
^-ris  détruire  t<jut  l'éditice. 

^I.  Lefèvre-Pontalis  est  trompé  par  la  présence  des  chapi- 

^^xix  et  des  bases  des  colonnes,  car  il  dit,  en  comparant  ces 

^^sos  à  celles  des  portails:  «<  il  est  évident  qu'elles  furent 

^^ulptées  par  les  mêmes  ouvriers.  »  Cela  est  parfaitement 

^'^5ii,mais  c'est  un  n'^emploi  de  matériaux,  car  les  bases  et  les 

^^^piteaux  ne  sont  pas  de  la  même  pierre  que  le  clocher.  L'es 

^^si^s  et  les  chapiteaux  sont  retaillés,  ils  ne  concordent 

P^ïi    avec  les  fûts,    toutes  choses  qui  n'(^xisteraient  pas  si 

^^^    chapiteaux  et  les  bases  avaiiMit  été  sculptés  pour  cet 

^^placement,  donc  ils  existaicint  avant  1(^  clocher,  donc  le 

porche  existait  avant  le  clocher.  Or,  coninu*  il  ne  nian(iu(* 

pas  une  base  ni  un  chai)iîeau  au  i)orche,  il  y  avait  une  autre 

face  qui  a  été  détruite  au  moment  de  la  construction  du  clocher 

sud.  Cela,  M.  Lefèvre-Pontalis  ne  vcMit  pas  l'admeltre,  el  il 

préfère  supprimer  ces  témoins  gênants  en  les  dénaturant. 

Pour  la  façade  nord  du  clocher  sud  M.  Lefèvre-Pontalis 


) 


42i  A.  MATEUX 

procède  de  même  que  pour  la  façade  sud  du  clocher  no^^^- 
Il  ajoute  (page  30)  deux  arcatures  et  un  glacis,  puis  il  ^::^^ 
(page  29)  «  dans  la  seconde  moitié  du  xiP  on  a  découpé  apr — ^^ 
»  coup  dans  les  angles  des  pilastres  huit  petites  colonnett       ^s 
»  flanquées  de  deux  cavets  ».  Outre  que  cette  façon  de  pi-   -o- 
cédcr  est  dos  plus  étranges,  si  M.  Lefèvre-Pontalis  avait  pas=:    se 

la  main  sur  deux  assises  consécutives,  il  aurait  constaté  qi 3ie 

les  nus  des  tambours  des  colonnes  ne  concordent  pas  dt .  Jn 
joint  à  Vautre  ;  or,  si  le  ravalement  (chose  bien  modem»-    e) 
avait   eu  lieu  sur  place,  le  nu  serait  le  même.   Puis, 
M.  Lefèvre-Pontalis  aurait-il  pu  prendre  les  chapiteau:;?  Doi 
ces  colonnettes,  non  seulement  ne  furent  pas  taillées  sur  plac 
mais  ont  été  sculptées  par  fragment  avant  la  pose,  comn 
Tavait  fait  remarquer  d'ailleurs  le  chef  de  chantier  de 
cathédrale,  un  praticien  qui  a  plus  de  trente  ansdechantie       ^^^ 
et  connaît  son  métier. 

«  Le  chapiteau  central  fut  remonté  d'une  assise  à  la  mon ^^ 

»  époque  pour  une  raison  difficile  à  comprendre.  Sa  bagi -^^ 

»  fut  coupée  en  biseau  pour  le  raccord  avec  les  tailloirs  d( 
»  chapiteaux  inférieurs,  et  le  tailloir  du  pilastre  fut  abat 
))  pour  laisser  le  <léveloppement  nécessaire  à  la  retombée  d< 
»  feuillages  qui  cacheraient  les  acanthes  du  pilastre  sculpté< 
»  ai)rès  coup  si  on  faisait  redescendre  la  corbeille  au  mêi 
»  niveau  que  les  autres  *.  » 

Ici  M.  Lefèvre-Pontalis  se  trompe  étrangement;  d'abojK-  d 
ce  chapiteau  est  parfaitement  au  môme  niveau  que  celui  <  ^^K-  " 
côté  du  i)orche  et  que  celui  du  côté  de  la  nef,  comme  on  pc  ^  "'^ 
on  voir  la  trace.  Ensuite  il  n'a  pas  été  remonté,  car  si  ce?  "■-  ^ 
était,  sa  trace  serait  visibhî  en  <lessous  et  il  ne  serait  p-^^»^ 
resté  de  i)ierre  pour  retailler  les  feuilles  des  pilastres  selcur^^  ^ 
sa  supposition.  Do  môme  son  tailloir  et  ceux  des  pilastr  ^f^^^ 
seraient  en  tailles  d'onglet  pour  le  raccord,  ce  qui  n'est  pî^^  '^^ 
donc  jamais  le  chapiteau  n'a  occupé  dans  le  clocher  une  aut  -r^^^ 
place  que  celle  où  il  est  actuellement. 

Voici  00  qui  a  dû  se  passer  selon  notre  opinion.  Tout  ^f 

monde  sait  que  la  porte  de  <lroite  G  du  Portail-Royal  (fig.  *^" 

a  r"80  au  lieu  de  1"'UG  d'ouverture  à  la  porte  de  gauche 
soit  10  cent,  de  moins.  De  plus  des  traces  évidentes  de reco 

'  Mrmnirrs.  Mil. 


»\\ 


KÈPONSF  A    M.    LEFKVUE-PONTALIS  425 

page  dômontrent  que  rctlo  portera  Oiô  oflectivomont  rétrécie, 
ceci  n'est  contesté  par  personne. 

Par  ronsé(iuent  la  pile  II  a  ('»t(''  rapprochée  de  la  pile  F  de 
la  même  qiKuitité,  et  la  colonne  correspondante  Md(;  la  nou- 
velle colonne  X. 

Rétablissons  par  la  i)ensée  (fiii-.  iV)  la  position  i)riniitivedes 
deux  tïits  M  et  N.  lors([ue  le  clocher  sud  n'existait  pas  et  que 
le  porche  avait  une  t'açado  latérale,  l'arc-douhleau  portant 
les  voûtes  de  ravant-porcht»  allait  de  M  en  X  et  le  chapiteau 
V  était  au  même  niveau  1  qiu'  le  chapiteau  M. 


FIG. 

0.                      \> 

--L-.. 

r 

y- 

-r 

i 

~r 

À. 3. 

V- 

< 

1 

1 
1 
1 
1 

1 
1 

! 

s" 
\  ■ 

1, 

1" 

1 

1  r 

!,      . 

l— orsque  cette  façade  sud  lut  d(''nioli(*  et   reuiplacn'e  par  le 
'^Cîher, les  constructeurs  qui  TédiliaiiMil  ii   ralii^-neuicnl  de 
,      ï>.ef  s'aperçurent  trop  lard  (|ue  le  l)iais.  par  rapport  ii  la 
*^^ïule,  les  rétrécissait  (le()'"  in.  L(»  lui  N  jivait  sa  position  ar- 
'*^>ll('et  l'ancien  chapit(\'Ui,  ([u'ils  nvaicni  couscrxi',  tint  être 
^^^^loutt'   au    niveau  'J    poiii*   relrouvor    r;irc-(h)ul)lcau   car, 
^^^iinu»  le  n](uitre  l'c'pure,  rintoi'sc.'ciiou  \\o  so  ti'()uvait  plus 
^^^  tiième  niveau,  et  cela  a  dû  se  passer  d'autant   i)lus  l'acih^- 
^^-nt  que  le  premier  Joint  dQi>  arcs  était  à  cette  époque  tou- 
jours horizontal. 

Evi<Vmment  ceci  n'est  qu'une  supposition,  mais  elle  est 


426  A.   MATEUX 

assez  vraisemblable  et  elle  explique  le  réemploi  et  la  d-^^fïô- 
rence  do  nivean  des  chapiteaux  de  ce  côté,  enfin  c'est        «ne 
preuve  de  plus  que  le  porche  existait  avant  le  clocher,    ^c:*ar, 
sans  cela,  il  eût  suffi  de  faire  l'arc  M  n  avec  un  rayon         <ie 
0"»05  de  moins,  ce  qui  était  impossible  avec  le  porche  crle^jâ 
construit.  \ 

Si  l'on  admet  Texistence  du  porche  avant  le  clocher  ^i^  ^'       1 
on  comprend  également  pourquoi  les  intersections  de    ^  ^^^ 
voûtes  ont  donné  dos  courbes  différentes  sur  les  deux  cXocYieJ^^^ 
et  pourquoi  ces  traces  sont  en  arc  brisé  au  nord  et  presqi^^ 
pl(ûn  cintre  au  sud.  ^^ 

En  effet,  si  nous  supposons  un  cylindre  ayant  pour  seclio^^  ^^ 
droite  un  arc  brisé  coupé  obliquement,  comme  le  fait  lafac^    ' 
du  clocher  sud  par  rapport  au  porche,  la  nouvelle  sectioriC^ 
oblique,  tout  en  ayant  la  même  hauteur  que  la  section  droite,  ^   ^'* 

aura  son  diami»tro  inférieur  plus  grand  et  par  suite  se  rap 

prochera  davantage  du  plein  cintre,  ce  qui  est  arrivé  ici. 

Voici  enfin  la  question  la  plus  importante,  celle  du  démon- ^  •^ 
tago  du  portail  royal. 

M.  Lefèvre-Pontalis  dit  (page  37)  :  «  Parmi  les  preuves  dac-^  "* 
»  remontage  des  portes  roman(\s,  il  faut  signaler  le  décro-^-^- 
»  chôment  de  leurs  assis(\s  avec  celles  dos  tours.  La  réduc- ^— _- 
»  tion  de  la  sailli(Ml'un  contrefort  du  clocher  nord,  le  placage  — <e 

)»  des  statues,  la  différence  do  longueur  des  fûts  ornés,  cei ^-^^ 

»  tains  raccordements  maladroits,  et  la  transposition   de 
»  pc^tits  chapiteaux  qui  représentent  toutes  les  scènes  de 
»  vi(î  du  Christ.  » 

Nous  allons  montrer  Tinexactitude  de  ces  observations: 
point  de  vue  du  déplacenicMit  du  porche. 

Le  manque  de  concordance  des  assises  du  porche  et  d  ^  ''^  s 
clochers  ne  prouve  rien,  car  do  ce  que  deux  constructio'^ ^  ^ 
n'ont  pas  leurs  assises  corn^spondantes  il  ne  s'ensuit  p  -=:  »- ^ 
fon^Muent  qiu^  l'une  des  doux  ait  été  déplacée.  Sans  cel-  *^' 
coiiimo  les  assises  do  la  nef  no  concordent  pas  avec  celi^  *  '^'^ 
k\{}^  clochers,  on  (mi  conclurait  que  les  clochers  ont  été  il.  *  *' 
])lac(''s,  ce  (jui  serait  ai)sun1e.  C(*la  signitie  donc  simplonir  •  «'^^ 
(|ue  le  clocher  nord,  le  porche  et  le  clocher  sud  sont  delr  ^  *  ^^^ 
('•poques  (li(T(''rentes. 

La  r(''ductioii    dt»   saillie   ilu   contrefort   du   clocher   ncr>^'*^ 
n'exi^le  pas.   (M.  Merlet  qui.  paraît-il,  est  l'auteur  de  ce*  "^^  ^^ 


I 


ribPOXSi:   A   M.    LKFKVKE-PONTAI.IS  V27 

r>r>inion,  a  mal  renseijjfiio  M.  Lcrôvre-Pontalis  ;  on  effoU  s'il 
rk  -v-ait  regardé  lo  contrerort  Jusqu'en  haut  au  lieu  do  discuter 
.^vir  la  bas(\  il  aurait  vu  que  toutes  les  moulures  qui  1(*  déco- 
r-oiitysont  intactes  et  s'y  retournent  exactement.  Or,  si  le 
<'<  >  lUrefort  avait  été  diminué  de  ()"'12  cent.,  comme  il  le  dit, 
lc*>-;  deux  mouluH's  au  moins  de  la  partie  supérieure  auraient 
ô  t  e.^  coupées. 

31.  Lrfèvre-Pontalis  objecte  qu'il  a  été  seulement  entaille 
<I  it  ns  le  bas,  ceci  est  inexact,  je  l'ai  \éri(i(''  dejjuis  avec  unlil 
•  i  i.)lomb  et  il  est  ri^^oureusiMuent  intact,  c'est  donc  une  alïlr- 
111  i.iiion  absolument  |j:ratuite. 

Les  statues  sont  mal  pbupié'es  dans  les  encoches,  fait  remar- 
•1  i^x  cr  M.  Lelevre-Pontalis  ;  or,  (dles  n'ont  jamais  dt'i  être  pla- 
^11.^  ^es,  car  elles  sont  aussi  sculptées  par  derrière,  ce  qui 
^^  "  c.^xisterait  par  si  ell(\s  avaient  du  être  i)laquées. 

X'inégalitc'î  des  lïits  provient  d(^  maladroites  restaurations 
•""^  <"Ddernes,  comme  on  peut  \v  voir,  car  tous  les  lïits  rajoutés 
^^">  xit  neufs. 

Xa  transposition  des  cbai)iteaux  et  des  claveaux  sculptés 
*'-2*s^  t  inadmissible,  car  chaipie  pierre  compiHMid  deux  ou  trois 
^**^  iipit(*aux,  et  il  est  facile  de  se  rendre  compt(»  p;ir  le  plan 
*1^  *  <}  les  portails  n'ayant  pas  le  même  \)\iïn  on  ne  peut  trans- 
1^^  >  ï'ter  un  irroujK'  ib'  chapiteau  (b*  l'un  h  l'autre. 

Il  serait  int(''ressant  ck'  voir  si  b^s  seènes  que  M.  Lelevre- 

**<>  ulalis  dit  transposées  ne  sont  pas  sculi)t<''es  sur  la  mémo 

ï^î  ^---»rr(\  Quant  aux  claveaux  ornés,  b's  arcs  n'ayant  pas  le 

^^  ^  ^me  rayon,  on  ne  peut  transposer  une  courbure  dans Tautre. 

"^  Enfin,  dit  M.  Lef(^vre-Pontalis  ipai»!*  :{'.) ,  on  entailla  une 

"•*       ^^issise  du  clocher  poin- y  faire  pc'uétrer  le  j)remier  chapi-  i 

t.eau  à  droite  de  la  porte  ».  Il  sutlit  de  re.irarder  la  i)hoto- 
^ï^i^phie  du  tympan  donncM^  dans  la  monoLrrai)hie  (b^  Lassus, 
l-*<^>  i.n-  voir  (pi(\  ii  cette  ('p^'l^ï^''  l'cMitaille  n'existait  pascMicore. 
l'^ufin  signalons  deux  omissions  (jui  ont  b^ir  importanc(\ 
Tl  existe  à  la  base  dt's  deux  clochers,  en  (),  Jiu'.  t,  et  en  F, 
***r>"-  7,  deux  tablettes  dont  l'utiliK'  ne  nous  est  i)as  encore  ex- 
I^licjné(». 

^u  milieu  de  ces  tablettes  est  un  scellement  de  fer.  Au 
<^lochcr  nord  M.  Lefêvre-Pontalis  a  pris  cette  tablette  pour 
■^  base  retaillée  du  contrefort,  nous  venons  de  réfuter  c(»tte 
^^I>inion.  Du  ccSté  du  clocher  sud,  M.  Lefèvre-Pontalis  l'a  pu- 


428  A.    MAYEUX 

rement  supprimée,  quoique  là  elle  fût  soigneusement  m^i^'-^l"* 
rée,  ce  qui  prouve  qu'elle  a  été  prévue  en  construisa  :M^^^^ 
clocher. 


■  A  C  A  D  F- 


CLOCHER    3UD 


M.  Lefèvre-Pontalis  a  encore  supprimé  le  retour  d'angle  S 
de  la  moulure  de  base  du  clocher. 

Cette  moulure  étant  prise  dans  la  base  même  du  clocher  ei 
se  raccordant  rigoureusement  avec*  la  base  du  porche  est 
une  preuve  frappante  de  l'existence  (hi  porche»  au  moins  en 
même  temps  (pu*  l(M-h)clicr  sud.  Puis  il  a  supprimé  également 
le  l'acconl  I  (pii  (^xisle  de  ce  côié  el  pas  de  l'autre. 

De  même  [H)nr  les  assises  liantes  du  porche,  qui,  toutes  de 
ce  côté,  concordent  avec  celles  du  clocher,  alors  que  M.  Lefè- 
vre-Pontalis dit  le  contniire. 

Enliu,  il  supprime  sous  le  porche  toute  l'assise  en  pierre  de 
H(Tehèr(^s  formant  soele    p.  d.  f.  (ig.  r).x laquelle  a  la  même 


RÉPONSE   A   M.    LKFÈVRK-PONTALIS  429 

^^Xoulure  et  règne  rigoureusement  avec  l'assise  de  base  p  du 
^^locher  nord. 

Il  est  vrai  que  tout  cela  est  contraire  à  sa  théorie. 

Par  contre,  en  plus  des  différentes  erreurs  déjà  relevées, 

i^ous  trouvons  dans  son  plan  des  l'ouilles  les  adjonctions  sui- 

"V^antos  :  toutes  les  fondations  du  clocher  sud  et  la  plus  grande 

X^'irtie  des  fondations  du  clocher  nord  qui  n'ont  pas  été  mises 

ît  découvert,  toutes  les  fondations  du  porche,  qu'il  indique 

<i.'oiipées  d'avec  celles  des  clochers,  alors  qu'aucune  fouille  n'a 

^tô  faite  en  cet  (Muiroit^une  bonne  moilii»  doi^  fondations  cen- 

'tirales  et  les  deux  tiers  do  la  prétendue  façade  de  Fulbert.  Je 

mie  reproche  pas  à  M.  Lefèvre-Pontalis  de  n'avoir  pas  fouillé 

"Conte  la  nef,  ni  d'avoir,  dans  une  restitution,  supposé  ce  qu'il 

ZMi'a  pu  retrouver,  mais  j(^  trouve  excessif  qu'il  donne  comme 

jjlan  des  fouilles  faites  dans  la  nef  en  11K)1,  un  plan  de  son 

invention. 

Il  résulte  des  constations  précédentes  et  en  dehors  de 
^oute  discussion  de  théorie,  qu(^  M.  Lefèvre-Pontalis  a 
1'^  donné  un  plan  inexact  des  fouilles  ;  '2"  mis  le  porche  de 
Tlaimbaud  sur  des  fondations  troj)  étroit t^s  ;  :>"  donné  des 
niveaux  inexacts  ;  4"  déplacé  les  bases  des  colonnes  du  clo- 
cher nord  ;  'y''  ajouté  aux  diHix  clochers  des  arcatures  et  des 
glacis  qui  n'existent  pas  ;  (>"  déplacé  les  chapiteaux  du  clocher 
sud  ;  7^  coupé  un  contretbrt  d'aniile  qui  n'a  Jamais  ét(''  coupé  : 
8*"  supprimé  les  raccords  qui  exislont  à  la  l)ase  du  clocher  sud. 
Dans  ces  conditions,  les  bases  de  sa  théorie^  sont  trop  in- 
exactes pour  ((u'elle  |)uiss('  vAvr  utilement  discul('e.  Il  est  fort 
regrettable  qu'un  iiomme  de  sa  valeur  et  d'une  érudition  aussi 
étendue  n'ait  pas  eu  i\  sou  service  des  dessins  plus  exacts. 
Je  ne  doute  i)as  que.  s'il  n'eût  (He  trompé  par  de  faux  relevés 
et  d'incomplets  docunK^nts.  il  n'aurait  pas  un  seul  instant 
laissé  passer  les  erreurs  matérielles  énoncées  ci-dessus.  Tous 
ceux  qui  s'occupent  de  la  Cathédrale  de  Chartres  doivent  lui 
être  reconnaissants  de  l'intérêt  qu'il  porte  ii  ce  monument, 
du  mal  qu'il  s'est  donné  et  des  frais  ((u'il  n'a  [)as  hésité  à 
faire  pour  mener  son  étude  ii  bonne  lin.  (îrâce  ii  ces  rech(»r- 
ches  il  nous  reste  un  document  exact  et  prc'cieux.  c'est  le 
plan  olïlciel  des  fouilles  dressé  par  notre  confrère  M.  Mouton, 
inspecteur  des  travaux  des  (Miilices  diocésains.  C'est  sur  cette 
base  qu'il  faudra  désormais  tal)l(M-  pour  étudier  les  anciennes 


430  A.    MAYKIX 

façades  clo  la  cathédrale,  mais  il  faudra  aussi  y  ajouter  le 
plan  des  cryptes,  car  là  peut-être  est  la  vraie  solution. 

Quant  il  moi,  si  les  découvertes  de  M.  Lefèvre-Pontalis 
ont  changé  mes  idées  sur  les  déplacements  suc<*essifs  d<'s 
façades  et  modifié  profondément  tout  ce  que  j'avais  i)u  su[>- 
l)0ser  en  1900,  alors  qu'il  n'y  avait  encore  eu  aucune  fouille 
de  faite,  je  n'en  suis  pas  moins  resté  convaincu  du  non  dépla- 
cement des  porches  et,  cela  en  dehors  de  toute  question  de 
date.  Voici  comment  je  crois  pouvoir  l'expliquer  tout  en 
restant  en  parfaite  con(*ordance  avec  les  faits  matériels  sub- 
sistant aujourd'hui. 

Le  clocher  nord  fut  construit  ayant  à  sa  base,  du  côté  sud, 
un  porche  qui  ne  fut  peut-être  que  commencé  et  dont  nous 
voyons  aujourd'hui  l'assise  de  base  en  p.  d.  f.  [iïiç.  5  .  Tette 
assise  en  pierre  de  lierchères,  concorde  avec  l'assise  P  du 
clocher  nord  et  portait  le  même  cavet  comme  moulure. 

Alors  que  le  clocher  était  déjà  assez  élevé,  le  porche  actuel 
fut  construit  sur  cette  assise  basse,  il  fut  collé  sur  le  clocher 
nord,  comme  cela  est  parfaitement  visible.  Nous  donnons 
fig.  4  le  détail  de  la  base  du  clocher  A  et  du  porche  B.  On  y 
voit  clairement  comment  la  base  du  clocher  fut  entaillée 
pour  y  loger  le  socle  b.  L'entaille  fut  faite  plus  grande,  comme 
ilestnécessairedanscessortes(roj)('Tations,et  une  foisle  so<-le 
posé,  une  pièce  de  raccord  0  fut  placée  pour  fermer  le  joint. 

Ce  porche  ainsi  construit  ne  dépassait  pas  le  bandeau  supé- 
rieur, et  s'arrêtait  à  la  base  des  lenêtn^s  actuelles,  laissant 
extérieure  toute  la  face  haute  du  clocher  qui  se  trouvait 
ainsi  isolé  sauf  par  l'angle  sud-est  et  la  partie  inférieure  sud. 
Ceci  concorde  avec  la  tliéoriedc  M.Lanore,  qui,  s'il  aété»  très 
atîlrmatif  i)our  la  facc^  est  et  la  partie  supérieure  d(^  la  façade 
sud,  ne  l'a  pas  été  d(»  même  depuis  pour  le  porche  ^ 

Le  portail  central  avait  à  droite  et  à  gauche  deux  portails 
égaux  (le  r"îMi  d'(nivertun\  (»t  une  façade  latérale  existait 
du  côté  sud,  se  raccordant  avec  les  anciennes  constructions. 

Puis,  par  suite  d'événements  que  nous  n'avons  pas  à  recher- 
clier,  et  h  une  é[K)(iue  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  déter- 
miner iiuniédiat(Mnent,  h.'  clocher  sud  fut  construit.  Or.  pour 
faire  ce  cluchei",  il  était  nécessaire  de  démolir  d'abord  la 

^  Voir  Proci'S-  \  erbiiux    \ .  oo  i . 


HÊPONSi:  A   M.   LI-.FKVKK-PONTALIS  'f3l 

laçade  latérale  du  porche  et  de  démonter  la  pile  H  delà  porte 
(le  gauche  ainsi  que  son  tympan  et  les  assises  au-dessus  jus- 
qu'au milieu.  C'est  ce  qui  tut  l'ait.  Le  linteau  l'ut  étayé,  les 
sculptures  démontées  et  les  fondations  du  clocher  commc^n- 
cées.  Mais  l'art  avait  proj^ressé  depuis  la  construction  du  clo- 
cher nord,  les  moulures  ici  sont  étudiées,  et  ri(m  n'est  lai.ssë 
au  hasard.  La  tablette  ^'  lûir.  7.  que  nous  avons  vue  en  O  de 
l'autre  côté,  est  ici  parfaitement  accusée  par  la  mouluration, 
enfin  nous  arrivons  au  niveau  du  socle  du  porche  en  h.  Là, 
il  y  eut  un  léger  tâtonnement  pour  mettre  exactement  (Ui 
niveau  les  anciennes  bases  démontées  S  avec  celles  (h'  la 
pile  F  (pii  n'avaient  [)as  bougé,  et  cette  hésitation  se  remar- 
que dans  le  gros  Joint  h.  Le  niveau  retrouvé,  l(»s  construc- 
teurs posèrent  mw  assise  l);isse  S  de  ()'"v?S  cent,  de  haut  tout 
autour  du  clocher  et  donnèrent  ;i  cette  assise  le  même  profil 
en  eavet  qui  est  ii  la  base  du  [)orche,  ils  en  liront  le  raccord 
en  S   plan  lig.  7  . 

Il  est  intéressant  de  comparer  que,  de  ce  coté  tig.  Tr,  tous 
les  joints  du  soubassement  sont  en  II  piu'pendiculaires  à  la 
façade  alors  qu'en  13,  d(^  l'auin^  côt('\  ce  joint  est  s(îid  paral- 
lèle, ce  quimontre  bienla  ditférencedeconstruction  d'un  c(Mé 
à  l'autre'.  Au-dessus,  ils  mirent  une  assise  de  ()"'()(m  de 
hauteur,  juste  do  la  mênu^  dimension  ((ue  celle  du  j)orche. 
De  l'autn*  côté,  il  y  a  deux  assises  de  ()"'  PJ  et  ()'"  1()  ({ui  ne 
concordent  pasi  et  prirent  la  mouluration  t  dans  la  saillie 
qui  leur  était  fournie  [>ar  le  raccord  j. 

Cette  assise  pourtournant  le  clocber,  il  leur  fut  possible 
de  réemployer,  ii  la  porte  du  côii'  sud,  deux  (b's  anciennes 
bases  de  la  façade»  latérale  (hi  porche,  et  au-dessus  ils  rempla- 
cèrent les  ligures  al)sentes  ou  d(''lruit(»s  par  deux  colonnes 
en  délit.  Ils  continuèrent  à  monter  le  clocher  et  le  i)orche 
symétriquement,  le  raccord  j  pénétrant  toutes  les  assises 
paires  dans  le  clocher,  ce  qui  (\st  une  t)r(Hive  de  la  construc- 
tion simultané(\  Kntin,  ils  arrivi'rent  an  niveau  des  chapi- 
teaux à  ligurines  :  là,  coninn»  autrefois,  les  scènes  devaient 
se  prolonger  autour  de  la  pile  d'angle  du  porche,  ils  laissi»- 
rent  à  Tintérieur  du  mur  le  chapiteau  intact  et  placèrent 
rassise  du  clocher  devant.  Cela  resta  ainsi  jusqu'au  jour 
où  un  curieux,  peut-être  Paul  Durand,  lit  faire  l'entaille 
qu'on  y  voit  aujourd'hui. 


t'A'Z  A.    MAVFJX 

Il  fallait  inaintonanl  resceller  les  linteaux  restés  étayés( 
attente.  Mais  alors,  les  constructeurs  s'aperçurent  que,  s  étai 
hases  sur  l'alipienient  de  la  nef,  ils  n'avaient  pas  tenu  conip' 
du  biais  de  la  façade,  ce  qui,  par  suite,  donnait  0""10  ta 
moins.  Ce  serait  une  erreur  de  croire  que  les  constructeui 
n'avaient  pas  soigneusement  pris  leur  mesure;  on  effet  =^' 
fitç.  5  ,  nousadditiimnons  la  pile  K  et  la  porte  C  nous  trou  vor 
^'"^(J,  et,  du  côté  sud,  G  oi  H  nous  donnent 3 "22,  donc  il 
avait  bien  la  place  sufïisante.  Mais,  comme  la  pile  H,  qui  étaK::^ 
autrefois  d'angle,  a  0  •"  12  de  plus  que  la  pile  B,  c'est  sur  1     — -^ 
porte  que  c(4te  différence  se  trouva  prise.  Si  les  linteau —       -■ 
avaient  été  déposés,  il  eût  été  commode  de  les  scier  de  chaqu         -^ 
côté,  mais  comme  ils  étaient  étayés  et  supportaient  tout  1         -^ 

reste  du  tympan  etlesarcs,il  fallut  se  résoudre  à  scier  les  per ^^ 

sonnages  et  reprendre  ainsi  les  o  «"  10  qui  manquaient.  Au-  i^-J 
dessus,  le  tymi)an  était  trop  grand  ;  également,  on  ne  pou^aL.^&  * 
prendre   sur  l'écoinçon  décoré  d'un  ange,  car  il   eiil   fall»^     ^ 

changer  la  courbe,  et  les  claveaux  n'auraient  pas  pu  resseï^ ^ 

vir,  aussi  prit-on  le  parti  plus  simple  de  refaire  la  figure  cen ^^x 

traie.  Le  premier  rang  de  claveau  fut  posé  en  rattrapant  1  X 
différence  sur  les  trois  figurines,  le  deuxième  de  même,  uiai^^S  -^ 
c'est  seulement  le  socle  <le  la  4*  figure  d'en  haut  qui  fut  coupe— ^i^ 
enfin,  pour  les  rinceaux  de  l'archivolte,  c'est  une  petit  cltu—Z"-^  . 
plus  étroite»  de  lare  de  gauche  qui  en  fait  l'otîlce.  Au-tlessu"  ^  ^ 
trois  assises  furent  poussées  régnant  exactement  avec  rpllt^^-  ^»> 
du  clocher,  jus(|u'au  sommet  de  Tare;  la  sixième  assise  r<  ^  * 
gnant  av(»c  celle    du  clocher,  rattrape   par  deux    reden  -^. 

celle  du  porche ,  la  sei)lième  règne  avec  le  clocher  et  forn         -^ 

cn^ssette  à  la  deuxième  pierre  :  la  huitième  et  la  neuvièn  ^cr 

jjortent  les  corbeaux  et  le  bandeau  *. 

Telle  est.  d'après  ce  qu(»  nous  avons  observé  sur  place, 
marche  probable  du  travail;  or.  cette  théorie  n'est  nullemt         -   -îi 
en  contradiction  avec  les  dates  fournies  par  les  textes,  < 

peut  fort  bien  cadrer  avec  e(»lles  données  par  M.  LefèvL  ^< 

Pontalis  lui-mènu».  En  c^fi'el,  si  nous  prenons,  comme  lui,  1 

diiW  de  IITm  applicable»  ii  la  Vierge,  si  l'on  admet  que  c'i^^^^^^s 

celle  donnée  par  rarchidiacre  Richer,  on  aurait  1150  envii 'oi 

pour  le  commencement  de  la  construction  du  clocher  sud<         r7~)u 

'  Voir  lf>  |»liot«»jîia|iliit'S  «lo  U  Monm/raphit'  (/♦»  La^sm. 


KKP()!ÇSE    A    M.    LEFÊVRK-PONTALIS  433 

durait  eiicoroen  1101  don  du  rhantrc  Hu^nios  parallèlement 
à  collo  «le  Vendôme  IKiô,  cliarpenlier  Hremières  .  Cela  met- 
trait los  sculptures  du  portail  vers  111.")  et  le  clocher  nord 
après  Vinc(Midio  de  11*11.  J'avais,  dans  ma  premii're  étude, 
supposé  cette  tour  antérieure  à  ll.'îO:  or.  ii  moins  d'avoiruui,^ 
inscription,  on  ne  peut  à  vinjift-cinq  ans  près  fixer  la  date 
d'un  monument,  et  Je  suis  tout  prêt  ii  reconnaître  mon  erreur 
î^i  des  textes  me  sont  Tournis  à  ce  sujet. 

Mais  tout  cela  n'empêche  pas  (jne  le  porche  n'a  jamais  été 
Jéplacô. 

A.  Mayeux. 
Le  10  avril  V.f02. 


T.  XIII,  M.  '^>< 


i 


NOUVELLE   ÉTUDE 

SUR  LES  FAÇADES  ET   LES   CLOCHEK^S 


DE    LA 


] 


CATHÉDRALE  DE  CHARTRES 


REPONSE  A  M.  MAYEUX 


Après  avoir  essayé  d'établir,  au  Congrès  archéologiq  ^^ 
de  1900,  que  les  portails  occidentaux  de  la  cathédrale  ^^ 
Chartres  avaient  toujours  occupé  le  même  emplacements  » 
M.  Mayeux  a  consacré  à  la  crypte  une  étude  -  dont  j'ai  c  ^^V 
tiqué  les  conclusions  ^.  Dans  un  travail  plus  récent  S  * 

conteste  l'exactitude  de  mon  plan  des  fouilles  de  1901  eU  ^^ 
portée  de  mes  recherches  sur  les  états  successifs  de  ^^ 
façade  *.  Bien  qu'il  s'attaque  à  plusieurs  points  de  détail  ^^^ 
lieu  de  répondre  à  mes  principaux  arguments  ou  de  propo^^^ 


^  La  façade  de  la  cathédrale  de  Chartres  du  X*  au  Xllh  siècle.  Chavires^ 
Garnier,  1900,  in-8o,  18  p. 

2  Vabside  de  la*  cathédrale  de  Chartres  du  IW  au  Xllh  siècle  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  archéologique  d'Eure  et-Loir,  t.  XIII,  p.  49. 

3  Le  puits  des  Saints-Forts  et  les  cryptes  de  la  cathédrale  de  Chartres  dans 
le  Bulletin  Monumental,  t.  LXVII,  1903,  p.  389. 

*  Réponse  à  M.  Eugène  Lefèvre-Pontalis  sur  son  article  Les  façades  suc- 
cessives de  la  cathédrale  de  Chartres  au  Xh  et  au  Xlh  siècle  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir,  t.  XIII,  p.  il 4. 

^  Ibid.,  l.  XIll,  p.  1. 


LES   FAÇADES   ET   LES   CLOCHERS   DE   LA   CATHEDRALE  435 

«les  restitutions  diiïerontes,  une  nouvelle  discussion  ne  peut 
manquer  d'intéresser  les  archéologues.  Sans  avoir  la  préten- 
tion de  résoudre  tous  les  problèmes  qui  se  posent  depuis 
mon  exploration  du  sous-sol  entre  les  deux  tours  et  dans 
les  deux  premières  travées  de  la  nef,  je  crois  avoir  éclairci 
l'histoire  des  façades  bAties  au  xr- etxir  siècle.  Les  critiques 
^^  AI.  Mayeux  tendent  ii  renverser  ('gaiement  les  oi)inions 
^^  plusieurs  nieml)res  de  la  Société  française  d'archéologie 
S"i'  la  façade  de  la  cathédrale.  J'ai  donc  le  devr)ir  de  les 
^(^^futer  il  l'aide  de  nouvelh^s  observations. 

•Jo  tiens  a  expliquer  tout  d'abord  dans  quelles  conditions 
^î  entrepris  les  fouilles.  Pour  ne  pas  gêner  le  service  du 
^Ito,  il  a  fallu  reboucher  les  tranchées  tous  les  dimanches, 
^  «"liii  m'a  empêche''  de  fouiller  successivcmient  le  côté  nord 
^  l^ï  côté  sud  de  la  nef.  Je  me  suis  contenté  de  faire  creuser 
^  nombreux  trous  de  sondage  pour  m'assurer  de  rempla- 
çaient et  de  la  direction  des  murs  de  fondation.  Il  en 
^*^iilte  que  le  plan  fort  exact,  dressé  [)ar  M.  l'architecte 
^^^Uton  ^  inspecteur  des  travaux,  qni  m'a  servi  à  établir 
-  11  lien,  ne  sufîlt  pas  à  indiquer  les  substrnctions  enfouies 
'"^tre  la  façade  et  le  labyrinthe.  Pour  l'interpréter  comme 
^  l'ai  fait,  en  con.statant  l'existence  de  tel  ou  tel  mur  sur  le 
"^^^nie  aUgnement  et  à  qiiehpies  mètres  d'intervalle.  J'ai 
^^îvi  les  fouilles  avc^c  le  plus  grand  soin,  en  tenant  un  jour- 
^ul  rempli  d'observations  techniques,  tandis  que  M.  Mayeux 
^  «i  pu  voir  qu'une  seule  tranchée  ouverte  contre  la  façade 
^^   la  cathédrale  de  Fulbert  du  cotc'^  sud. 

I-.<>  plan  officiel,  qui  indique  la  limite  des  parties  fouillées 
^^  les  tranchées  où  l'on  n'a  pas  renc^mtré  (i(^  maçonneries, 
^^  I)eut  pas  rendre  s(Tvice  aux  archéologues  dans  son  état 
^^^-Xiel,  parce  qu'il  n'indi(iue  pas  les  dates  des  fondations 
uec^ouvertes  sous  le  dallage.  M.  .Mayeux  en  a  fait  telbnuent 
reclviire  l'échelle  que  les  h^ttres  sont  illisibles.  Je  n'ai  d'ail- 
levxfs  fait  état  dans  mon  article  (pie  d(\s  n'sultats  constatés 
p^^  mes  propres  yeux  et  non  pas  de  certains  rensei- 
gnements    acceptés    sans    contrôle,    de    faux    reh^v/'S    ou 

documents  incomplets,  e()nime  M.  Mayeux  voudrait  \o  faire 

Croire  pour  diminuer  l'importance  de  mon  travail  personnel. 

*  Article  Mayeux.  p.  iltl,  11:^.  I. 


436  E.   LEFÊVRE-PONTALIS 


La  façade  de  Fulbert  et  le  porche  de  Raimbaud. 

La  première  erreur  que  j'aurais  commise,  ce  serait  à^d.yC^^ 
affirmé  que  le  gros  mur  A  B,  tangent  au  labyrinthe,  est 
soubassement  de  la  façade  de  la  cathédrale  de  Fulber        ' 
Son  alignement  serait  inexact  :  voici  comment  M.  Mayei^^ 
essaie  de  le  démontrer.  Du  côté  sud,  j'ai  fait  soigneusemer^     ^, 
dégager  sur  ses  trois  faces  un  ressaut  du  xii*  siècle  plaqiu^^^, 
obliquement  après  coup  contre  cette  façade.  J'ai  même  figur  ^*^^ 
son  appareil  avec  les  chaînages  d'angle  sur  une  planch-'    -^^ 
spéciale  ^  mais  M.  Mayeux  prétend  que  la  face  occidentale   J^ 
de  ce  ressaut  donne  un  alignement  qui  ne  se  raccorde  pa  .-^^ 
avec  le  parement  du  mur.  Or,  j'ai  vu  parfaitement  commen^^^t 
les  maçonneries  se  rejoignent,  puisque  ce  ressaut,  larg^  ^<^ 
de  2"  15,  fait  au  nord  une  saillie  de  0"62  et  au  sud  une  sailli»    -ie 
de  0"50.    D'ailleurs,   M.  Mayeux  reconnaît  plus  loin  qu»    Jie 
ce  ressaut  et  celui  qui  fait  pendant  du  côté  nord  sont  de^^^s 
contreforts,  puisqu'il  me  reproche  de  les  avoir  supprim^^^s 
dans  la  restitution  du  porche  de  Raimbaud  pour  la  bonn^Kn.^ 
raison  qu'ils  n'existaient  pas  au  xi®  siècle. 

Ce  qu'il  était  important  de  constater,  c'était  l'existence  <~     i^ 
ce  mur  dans  l'axe  de  la  nef,  son  épaisseur  de  2»  25  et        2  a 
nature  de  sa  maçonnerie  qui  n'est  pas  en  mauvais  appare^  iml, 
ni  en  moellons,  comme  le  prétend  M.   Mayeux,  mais   ^^n 
blocage  do  silex  noyé  dans  du  mortier  très  dur  entre  de^«ji:a 
parements  de  petites  pierres  cubiques  irrégulières.  Si  je  L  '^a.i 
identifié  avec  celui  de  la  façade  de  Fulbert,  c'est  qu'il  coïn- 
cide avec  le  point  où  s'arrêtaient  les  bas-côtés  de  la  crypte 
vers  1024,  avant  leur  prolongement  d'une  travée  jusqu'au 
pied  des  deux  tours  au  xii*  siècle.  M.  Mayeux  s'étonne  que 
ce  mur  ne  renferme  pas  la  trace  d'une  porte,  mais  à  mon 
avis  son  niveau  actuel  n'atteint  pas  celui  du  seuil  primitif. 
On  se  trouve  en  présence  d'un  mur  de  fondation  et  non  pas 
d'un  mur  en  élévation.  Voilà  pourquoi  il  ne  présente  aucune 
trace  de  baie,  de  même  que  les  autres  façades  découvertes 
dans  la  première  travée  de  Ja  nef  et  entre  les  deux  clochers. 

^  Mémoires  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir,  t.  XIII,  p.  4. 


438  '     E.    LEFKVRE-PONTALIS 

Dans  lin  article  précédent  *,  M.  Mayenx  a  prétendu  qus^      1^ 
nc^f  de  la  cathédrale  de  Fulbert  était  enfouie  sous  celle     «  *" 
xiii^  siècle,  mais,  si  ses  travées  communiquaient  avec  les  b  «s^  ^- 
côtés  de  la  crypte,  les  murs  adossés  au  terre-plein  dans  1  ^^^ 
iraleries  souterraines  seraientdes  maçonneries  de remplissa  ^-r<' 
au  lieu  de  faire  corps  avec  les  pilastres  intermédiaires  -.  ^Mrîlii 
outre,  on  verrait  les  angles  des  anciennes  piles  et  le  revc??*  i-~i> 
des  grandes  arcades.  D'ailleurs,  si  le  dallage  do  la  n(»f  ^_i  iï 
XI"  sii'clo  avait  (Hc'  au  niveau  ou  même  plus  bas  que  le  c;  «-  i-"- 
i'(4age  actuel  de  la  crypte,  on  aurait  trouvé  la  trace  de  bai    «*--ï^ 
latérales  en  descendant  il  :r05  de  profondeur  contre  le  m  -m  ^r 
du   nord   du  porche  d(^  Raimbaud,   dont  les  substructio  ^m  ^m? 
étaient  caractérisées  i)ardes  bavures  de  mortier^. 

On  m'a  reproché  de  ne  pas  avoir  fouille  le  sol  plus  jii ^'^' 

fondement  devant  la  façade  cie  Fulbert,   dans  l'espoir 

retrouver  le  portail  central  dont  le  seuil  aurait   coïnci 

avec  le  dallage  de  la  crypte.  Cette  théorie,  qui  se  trou 

('noncée    dans    l'ouvrage    de   M.   l'abbé   Hénault  *   et   q 

M.  Mayeiix  s'elforce  de  rajeunir,  est  absolument  contredi 

par  une  fouille  faite  vc^rs  1840.  M.  Lassus  fit  praticiuer  da 

la  première  travée  de  la  crypte  une  galerie  de  sondaf: 

Jiorizontale,  longue  de  deux  mètres,  qui  s'enfonçait  sous 

UM're-plcnn  de  la  nef,  mais  il  n'a  rencontré  aucune  con 

truclion  *.  Il  est  possibles  qu'un  mur  de  façade  plus  anci 

passe  au  centre  du  labyrinth(\  mais  en  l'absence  de  tout  pla 

des  fouilles  de   1810,  il  est  difficile  d'être  aussi  affirmât 

que  M.  LcMOcq  sur  ce  point.  Si  je  n'ai  pas  fouillé  en  arriè; 

di'<>  fondations  de  la  façade  de  Fulbert,  c'est  que  la  remis 

en  (Hal  du  dallage  du  labyrinthe  aurait  été  très  coûteuse.  ^ 

M.  Mayeux  nie  l'existence  d(*s  soubassements  du  porche  d^^ 
Raimbaud  du  côtt»  nord  et  supprime  du  même  couj)  le  texi»^ 


'   L'ahside  de  la  catlirdrule  de  (Iharlres  du  III''  au  Xlll*"  sircle  daii>  I»— 
Mrnioirrs  de  lu  Soc.  arc  h.  d'Eure-cl-Loir^  I.  Xlll,  p.  il). 

-  (!!'.   \'].    Lrlrvn'-Ponl.ilis.  Le  futits  dfs  Sainls-Forts  et  les  cn^ptes  de  i 
cnl/irdralc  de  Chaitres  d.nis  k  liullrtln  Monumental,  I.  LXVII,  10Ô3,  p.  :iî»S^ 

'■'  \\.  LrtV'Mc-Poiilalis.  Les  fuçailes  .successives  de  la  cathédrale  de  (Ihartrcs. 
au  XL' et  au  XII'  siècle,  (Ïj:.  "2. 

'*  lierhenlirs  /lii^lDrifjues   sur  la  fondation  de  léfjlise  de  dhartres,  \i.  -i?ti  J 

"'  l'.Hil  Piir.iml.  Mouoiirajihie  de  Xolrc-Dame  dr  (Ihartre.s,  p.   i. 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     439 

de  Tobituaire  qui  fait  mention  du  porche  ajouté  par  ce  cha- 
noine devant  la  façade  de  la  cathédrale  de  Fulbert,  vers  le 
milieu   du   xr    siècle  *.   Si  je  n'ai  pas   retrouvé  le  mur 
méridional  K  de  ce  porche  dont  les  fondations  furent  sans 
doute  arrachées  au  xiii"  siècle,  il  n'eu  a  pas  moins  existé.  Ce  que 
j'a.i  bien  constaté,  c'est  que  l'architecte  du  xiii®  siècle  avait 
adossé  les  substructions  des  deux  premières  travées  contre 
crelles  du  mur  nord  D  du  porche  de  Raimbaud  qui  venait 
buter  en  L  contre  la  façade  de  Fulbert.    Ce  mur  a  1"00 
d'épaisseur  et  ses  assises  de  moyen  appareil  sont  reliées  par 
do  gros  joints.  J'ai  reconnu  également  qu'à  six  mètres  de  la 
fa-çade,  au  point  marqué  G  sur  mon  plan,  il  se  retournait 
d'c5querre  vers  le  sud  et  qu'il  avait  été  coupé  quand  on  avait 
établi  les  fondations  de  la  première  façade  du  xii*  siècle  qui 
se^    trouvait  en  arrière  des  tours. 

Cette  observation  m'a  permis  de  soutenir  que  le  porche  de 
-R-*ximbaud  mesurait  six  mètres  do  largeur  dans  œuvre  et  que 
s^^  façade  H  se  trouvait  dans  l'axe  de  la  première  travée  de 
1«^  nef  actuelle.  J'ai  eu  soin  de  faire  remarquer  également 
Q.^i-e  le  parement  seul  du  mur  occidental  de  ce  porche  s'était 
^c>iiservé  au  revers  sur  une  longueur  de  0™25  et  que  l'angle 
^^  c>xd-ouest  avait  été  pioché  pour  établir  les  fondations  de  la 
^^^thédrale  gothique. 

Xa  coupure  qui  existe  entre  le  retour  d'angle  du  porche 
^^  Raimbaud  et  les  substructions  de  la  première  façade  du 
^'^ïi'  siècle  est  parfaitement  indiquée  dans  la  coupe  C  H 
^^^  levée  par  M.  Mouton  ^  et  dans  une  planche  d(*  mon  article  ^, 
''*~^iais  ce  fait  bien  constaté  n'empêche  pas  M.  Mayeux  de  pré- 
^^i  ridre  que  le  mur  du  porche  de  Raimbaud  passe  par  dessus 
l^s  fondations  de  la  façade  bâtie  derrière  les  tours  au 
^^^ïï*  siècle,  ce  qui  est  absolument  faux.  Pour  trouver  un 
^^^^cjyen  de  réfuter  ma  théorie,  il  me  fait  dire  que  le  retour 


*  Obiit  Ragemholdus,  siibdiacomis  pt  cauoiiiciis  Sancle  Marie,  qui  (ledit 
'^^l^nam  partem  sue  possossioiiis  ad  edificalioueni  veslihuli  frontis  hujus 
^?^<^elesia?.  Kené  Mcriet  et  l'abbé  Cleival.  Un  manuscrit  chaHiam  du  X h  siècle, 
P-     159. 

^  Cette  coupe  d'ensemble  de  la  fig.  2  reproduit  la  face  h  g  c  d  c  b  dont  parle 


M.   >ra> 


veux 


^   Mémoires  de  la  Société,  l.  XIII    p.  S. 


\ 


440  E.   LEFÈVRE-PONTALIS 

d'angle  du  porche  en  question  vîent  buter  contre  un  mas  ^. 
du  xiii*  siècle,  tandis  que  j*ai  eu  soin  d'imprimer  «  mas  ^^ 
du  XII"  siècle  »,  ce  qui  est  bien  différent.  M.  Mayeux  critiq'^-^^ 
ensuite  ma  restitution  du  plan  du  porche  de  Raimbaud,  so^^* 
prétexte  qu'au  retour  d'angle  G  le  mur  de  sa  façade  n'a  plt_   ^^ 
que  O"*?!  d'épaisseur  aujourd'hui  et  que  je  lui  donne  l^î^^p 
pour  y  mettre  une  porte  et  des  baies  jumelles,  mais  faut-- — ^^  * 
répéter  encore  que  l'épaisseur  de  ce  mur  était  plus  granc^^^^ 
au  xr  siècle  et  qu'une  amorce  de  son  parement  fut  scu^^^^ 
conservée  au  xiii®  siècle? 

Comme  le  mur  du  nord  D  avait  1"90  en  fondation,  je  nu  ^  ^ 
suis  autorisé  à  donner  1™50  en  élévation  à  la  f açade  de  crr^^ e 
porche,  en  restituant  son  plan  primitif  par  des  lignes  poirr""3  — 

tillées.  On  devait  y  monter  par  un  escalier  de   plusieui "S 

marches  quand  la  tour  du  nord  fut  bâtie.  M.  Mayeux  dit  qu        il 
n'y  a  plus  rien  en  cet  endroit,  mais  le  retour  d'équerre  dl_  u 
mur  du  porche  vers  le  sud,  au  point  G,  prouve  la  directic^ii. 
de  son  alignement.  On  arracha  ses  f<mdations  vers  le  mili(E^i.i 
du  xir  siècle  pour  établir  celles  de  la  façade  qui  fut  mont&  ^o 
derrière  les  tours  à  cette  époque.  En  creusant  la  cave  t.'Mu 
calorifère  dans  le  croisillon  nord  en  1893,  on  a  découvert  1  ^2?« 
soubassements  d'un  porche  du  même  genre  qui  avait  été  b£^tî 
aux  frais  du  chanoine  André,  mort  vers  1090,  suivant  u^n^o 
mention  de  Tobituaire.  M.  Merlet,  qui  a  rendu  compte  de  cr  c^s 
fouilles,  évalue  le  terre-plein  de  ce  porche  à  11  mètres    <:lc 
longueur  sur  8™ 50  de  largeur  ^  Cette  dernière  dimension  ^î'St 
identique  à  la  largeur  hors  œuvre  de  l'ancien  porche  de?    !<> 
façade. 

La  façade  de  la  cathédrale  de  Fulbert  devait  être  percrt^<î 
d'un  portail  en  plein  cintre  dans  l'axe  de  la  nef  et  de  doii^ 
fenêtres  latérales  qui  éclairaient  les  bas  côtés.  C'est  une  di^ 
position  tout  ii  fait  normale  et  M.  Mayeux  l'avait  lui-mèDJ<? 
adoptée  dans  une  étude  antérieure^  quand  il  admettait  ixvssi 
que  la  cathédrale  de  Fulbert  avait  deux  étages,  mais  aujour- 
d'hui, comme  il  a  changé  d'avis,  il  prétend  que  j*ai  fait  uni? 
œuvre  d'imagination. 

'  Mémoires  de  la  Socirte  archrologifjue  fP Eure-et-Loir,  t.  X,  p.  ÎÎ02. 

-  Iji  façade  de  la  cathrdrale   de  Chartres  du  A''*  au  XIH''  siècle,  fi^.  ' 

el  H. 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     441 


Les  deux  autres  façades  primitives. 

En  prétendant  que  Tôvêquo  Tliierri,  qui  consacra  la  cathé- 
drale de  Fulbert  en  10:37,  avait  ajouté  doux  travées  ii  la  nef, 
Al.  Mayeux  s'expose  à  la  critiques  car  les  touilles  n'ont  pas 
Confirmé  ce  remaniement.  Il  ne  veut  pas  admettnî  l'existence 
successive  derrière  les  deux  clochers  du  porche  bâti  par  le 
chanoine  Raimbaud  vers  1050  et  d'un  second  porche  cons- 
truit vers  le  milieu  du  xir  siècle  qui  était  précédé  des  trois 
portails  de  la  façade  actuelle,  mais  il  ne  donne  pas  son  opi- 
nion  sur  le  gros  mur  largo  de  1"*07  que  j'ai  découvert  dans 
l'axe  (le  la  première  travée  de  la  nef  et  qui  est  tlanqué  de 
r^essauts  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur.  Je  ne  répéterai  pas  ce 
C|^ue  j'ai  dit  au  sujet  de  ce  mur  dans  mon  ('aude  précédente  \ 
niais  comme  j'ai   reporté   sur  ses   fondations   la  première 
IViçacle  du  xir  siècle,  en  faisant  ol)server  qu'on  avait  remonté 
après   coup  des  piles  carrées  désignées  par  les  lettres  M  et 
IX    sur  mon  plan  général  des  fouilles  -',  on  j)eut  se  demander 
pourquoi  j'ai  attribué  ces  substructions  au  xir  siècle  plutôt 
Qu'au  xr  siècle. 

J"ai  remarqué  d'abord  que  cette  maçonm^-ie  ne  ressem- 
blait en  rien  à  celle  d(î  la  façade  do  Fulbert,  revêtue  de 
I>etitos  pierres  cubiques,  et  ii  celle  du  mur  nonl  du  porche  de 
Raimbaud,  dont  les  assises  de  moyen  appareil  sunt  reliées 
par  de  gros  joints.  Ce  qui  caract(''rise  les  fondations  de  la 
première  façade  du  xii*'  siècle,  ce  sont  les  chainagcs  d'angle 
de  ses  ressauts.  Or.  ces  cliainages  se  retrouvent  sur  le  sou- 
bassement du  contrefort  plaque''  après  coup  contre  la  façade 
cjle  Fulbert  du  côté  sud  et  sur  le  gros  mur  enfoui  dans  Taxe 
des  deux  tours  qui  vient  recouvrir  les  substructions  du  clo- 
c-lier  nord.  D'ailleurs,  j'ai  constaté  (pron  avait  coupé  le  mur 
d  o  façade  du  porche  du  W  sièch^  pour  établir  les  importantes 
fondations  mises  au  jour  dans  la  première  travée  de  la  nef. 
Xl  faut  donc  les  attribuer  à  une  date  moins  reculée. 


*  Mémoires  de  la  Socirtr,  t.  XIII,  p.  X  ;»  1  i. 
^  Ihid.,  p.  -2. 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     443 

La  duroté  ot  la  coiiloiir  {^^'ise  ou  rougeâlro  des  luorliers 
accentuent  encore  la  difrériMice  entre  ces  maçonneries  qui 
ne  sont  pas  élabli(^sen  ^^radins.  comme  les  soubassements  de 
la  cathédrale  ^'olliique.  Enfin,  Ic^s  bases  et  les  chapiteaux  des  ^ 
deux  colonnes  en^M^'ées  au  revers  de  la  façade,  (pii  por- 
taient des  voûtes  d'oirives  (juand  les  trois  [)ortails  romans 
étaient  derrière  les  tours,  ont  aciievc'  de  me  convaincre 
que  les  fondations  do  cette  ancitMine  façade  ne  pouvaient 
pas  ètn»  antérieures  an  milieu  du  xir'  silnde. 

Avant  ir^Hmlier  la  restitution  d(^s  fac(»s  dv)<  diMix  clochers 
comprises  aujourd'hui  dans  l'inlc'ricMir  de  la  cathédrale,  je 
tiens  il  rendre  compte  d'une  nouvelle  fouillo  (pu^  j'ai  faite 
jiour  éclaircir  le  problème  (h^  la  fa(;ade  Iv  qui  s'élevait  à 
■i'"."/)  dei-rière  la  façade  actuelle.  Son  axe  correspond  à  peu 
près  avec  celui  des  arcades  voisines  dv  la  [)remière  travée 
de  la  nef  (pii  (h)nneni  accès  dans  les  chaindles  basses  des 
cloch(»rs.  Le  21  mai  KH)L  j'avais  reconnu  r(\\ist(»nce  d(>  ses 
fondations,  larircîs  i\o.  :'*"':):>,  et  des  contreforts  M  (d  N  qui  se 
trouvent  au  revers.  J'avais  fait  d('\uai;'er  ('ij^ahinuMit  le  contre- 
fort occidental  (),  lari^-e  de  •J""jr),  (pii  fait  une  saillie  de  l'"4() 
sur  le  nu  du  mur.  l'nc  fouille  n^ccMite,  en  date  du  5  juin  lîKKJ, 
a  mis  au  jour  le  contrefort  1*  dont  .\L  Mayeiix  contestait 
rexistenc(\  Sé])aré  des  fondations  (hi  clocher  sud  par  2  mètres 
de  distance,  il  mesure  2"''A'2  de  lari:(»ur  et  l '"  17  de  saillie. 
Ses  irrandes  assises  en  pierre  de  H(^rchères  viennent  s'ent^^'^- 
{iw  dans  le  blocag'e  du  mur,  comme  celles  ih'i<  autrc^s  contre- 
forts. Cet  appareil  olfn»  beaucoup  de  ressemblance  av(îc  les 
fondations  de  la  faça<h»  i)rimitiv(^  du  xii^  sii'ch.'  découvertes 
dans  la  première  travée  <le  la  nef. 

Il  y  a  deux  ans.  j'avais  (Uudii'  la  jonction  de  ce  ^^ros  mur 
avec  les  fondations  du  clocher  nord  ([ui  (h'bordeni  de  2^Tyi) 
vers  le  sud.  J'avais  constate''  (pie  les  dernii^rs  lits  du  bloca<j:e 
de  cette  façade  vonai«Mit  recouvrir  les  soubassements  de  la 
tour  du  nord  au  ]>oint  manpu'»  L  sur  b»  i>lan.  II  fallait  donc 
en  conclure  (jue  la  façade  en  ([uestion  ('tait  post('rieiu*(*  ii  la 
construction  du  clocher  nord.  La  curiosité  archè'olon-ique  m'a 
poussé  à  étudier  le  raccord  d(^  ses  fondations  avec  C(dles  de; 
la  tour  du  sud  au  point  R.  Le  5  juin  rj()3,  les  terrassiers  ont 
rencontré,  à  O^TO  de  profondeur,  le  bloca^^e  de  ce  gros  mur, 
tandis  que  les  fondati»)ns  du  clocher  smi,  en  saillie  de  l'°01 


Bord  et  elle  serait  antérieure  aa  clocher  stid/Sa  date  se  pla- 
cerait entre  lUC»  et  1145*  Au  lieu  de  la  regarder  comme  une 
façade  proAisuire  établie  pendant  le  démontage  des  trob 
portails  pour  Termer  la  catliédrale,  suivant  ma  première 
opinion,  je  crois  qu'elle  correspond  à  un  projet  abandonne 


LES  FAÇADES   ET   LES   CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE  445 

en  cours  d'exécution.  L'architecte  qui  éleva  derrière  les 
deux  tours  la  première  façade  du  xir  siècle,  dont  les  trois 
portails  romans  et  les  trois  fenêtres  faisaient  partie,  aurait 
songé  tout  d'abord  à  l'avancer  vers  l'ouest  en  bouchant  l'une 
des  entrées  de  la  chapelle  basse  du  clocher  nord,  mais,  quand 
la  construction  de  la  tour  du  ^ud  fut  décidée,  il  dut  renoncer 
à  poursuivre  les  travaux  de  cette  façade,  car  on  ne  voit 
aucune  trace  de  collage  sur  la  pile  centrale  des  deux  tours 
oii  le  mur  serait  venu  buter. 

J'ai  dit  que  les  fondations  de  ce  mur  mesuraient 
3/"  35  d'épaisseur.  Or,  celles  de  la  façade  actuelle,  dont  le 
TTiLir  est  épais  de  2°»  15  au  niveau  du  seuil,  débordent  de  O^QO 
ail  revers  des  portails  et  ne  doivent  pas  être  inférieurs  à 
'A  "■  95.  Néanmoins,  grâce  aux  ressauts  O  et  P,  on  pourrait 
transporter  les  trois  portails  sur  le  mur  K,  en  trouvant  la 
pliice  nécessaire  pour  le  développement  des  deux  piles  de  la 
pox'te  centrale,  qui  mesurent  3"  M  à  la  base  dans  leur  plus 
g'i'finde  épaisseur  en  y  comprcniant  le  socle  de  la  colonne 
en|;ragée  du  côté  de  la  nef,  mais  on  se  heurterait  à  des 
difficultés  d'agencement  insolubles  avec  les  piles  qui  séparent 
l<^s  deux  entrées  des  chapelles  situées  sous  les  clochers. 

La  tour  du  nord 

Dans  son  nouvel  article,  M.  Mayeux   répète  un   certain 

'^^^lîibre  d'idées  fausses  sur  la  date  et  sur  l(\s  dispositions  pri- 

'^itives  de  la  tour  du  nord.  Il  suppose  d'abord  que  ce  clocher 

'^'-*t:bi\ti  dans  les  premières  années  du  xir  siècle,  tandis  que 

^^    construction  ne  doit  pas  avoir  (Hé  commencée  avant  le 

î>'^«ind  incendie  du  5  septembre  1131.  Son   opinion   est  en 

désaccord  absolu  avec  la  date  des  plus  anciennes  donations 

P^^iir  l'œuvre  de  la  tour  faites  par  Tarcliidiacre  (iauli(M%  qui 

^^-ourut   en   1134  et    1138:    et   par    Tarchidiacn^   de   Blois, 

^ï>.sgerius,  dont  le  décès  se  place  entre  ll.'iO  et  1112  ^   Les 

^^^ pressions  «ad  opus  turris,  ad  ediflcationem  turris»,  qui  se 

^ciuvent  employées  dans  le  nécrologe,  prouvent  bien  qu'il 

^  ^.gissait  alors  de  la  construction  d'une  seule  tour. 

_     ^  De  Lépinois  et  L.  Mcriet.  Cartulaire  de  Noire-Dame  de  Chartres,  t.  'IH, 
i*-    124  et  131. 


U6  F.   LEFÈVRE-PONTALIS 

La  i)réscnce  de  l'arc  en  tiers-i)oint  dans  les  arcatures  c*  ^*-3 
dans  les  archivoltes  des  baies  de  cette  tour  démontre  qu'ilt  M:  i 
faut  éloigner  plutôt  que  rapprocher  sa  date  du  commence —  -^ 
ment  du  xii*"  siècle.  D'ailleurs  on  y  travaillait  encore  en  114j£rX  M 
d'après  le  texte  de  Robert  de  Torigny  <^  ecclesie  cujus  turreï=-:s  r^^e 
tune  flebant^».  Ce  qui  permettrait  de  vieillir  la  tour  Am.m  è 
nord,  si  Ton  en  croit  M.  Mayeux,  ce  serait  la  taille  en  aréteEE»  -Jl 
de  poisson  visible  sur  (juelques  assises,  mais  il  est  inexacr  -rz* 
d'atïlrmer  que  cette  taille  cessa  d'être  employée  vers  IKX)  <J 
elle  i)ersista  au  contraire  jusqu'au  milieu  du  xii*  siècle  oi_i-  ^  > 
Tusaj^e  de  la  bretture  se  répandit  de  plus  en  plus.  Le  proli  m"M\ 
assez  lourd  des  bases  indique  simplement  que  cette  tour  cr?  ..==rr  s 
antérieure  à  celle  du  sud ,  mais  Tabsence  de  griffes  ne  prouva  —^{ 
nullement  que  les  colonnes  du  clocher  nord  furent  appareil -■"  .1- 
lées  dans  les  premières  années  du  xir  siècle,  car  les  colon^^  mi- 
nettes des  trois  portails  de  la  façade  en  sont  égalemeixr  ^M]t 
dépourvues.  Enfin  M.  Mayeux  cherche  à  fixer  l'époque  de  l^T  Ja 

construction  des  tours   de   Chartres   en   les  comparant  t m 

clocher  de  la  Trinité  de  Vendôme   dont  le  beffroi   aur£^^=3H 

l)orté  la  date  de  ll(J.'i  et  le  nom  du  charpentier  F.  Brenièr- q^ 

d'après  un  rapport  manuscrit  de  M.  l'architecte  Lenorma^^jrf 
en  1841  ^,  mais  rien  ne  prouve  l'authenticité  d'une  parei^B/^ 
inscription.  L'ancien  beffroi  de  ce  clocher,  remplacé  en  18    ^;> 
n'était  pas  antérieur  au  xvi*"   siècle,   suivant  l'opinion        (}e 
M.  Louis  Martellièi-e,   architecte^  et  il  devait  remontent  à 
l'époque  oii  l'abbé  Antoine  d(^  Crèvent,  mort  en  15;^),  a\~  stit 
donné  le  gros  bourdon. 

Est-il  vrai,  comme  M.  Mayeux  le  suppose,  que  la  \(>i^ito 
d'ogives  de  la  chapelle  basse  du  clocher  nord  ait  <Hé  ajoutée 
après  coup  ainsi  qn(^  les  colonnettes  d'angle  ?  Le  profil   de 
ses  nervures,  dont  les  ti'ois  tores  sont  engagés  dans  un  dos- 
seret  central  et  dans  deux  angles  rentrants,  est  i)lusarchaï(pH^ 
que  celui  des  ogives  inférieures  de  la  tour  du  sud,  garnies  do 
trois  l)oudins  et  do  gorgi^s  intermédiaires.  En  outre,  sous  le 
clocher  nord,  les  nervures  sont  ornées  de  dents  de  scie  sur 

'   Historiens  de  la  France,  t.  XUl,  p.  IMM). 

^  Arrhirm  de   la   (jmuïiissiou   des  Monuments    historiques,    Loir-«'t-('.her. 
n-^  -285,  I».  7. 

•^  liullrlin  fie  la  Sarirlr  arrlieiiloi/ifjm'  du  Vendnmois.   ISSi,  p.  iii\{). 


n  FAÇAHISS  ET   LES  CtOCMKRS  DE   Lk  CATICKDUALK 


^47 


!ës  lati»rales,  comme  los  deux  arcades  en  tiers  point 
lécorent  cette  tour  du  côte  sud:  c'est  une  preuve  do 
|é  de  rornemoiitatioii.  Les  colonnettes  qui  soutiennent 
tivps  et  les  rormeretsde  la  vonle  ne  font  pas  rr>rps  avec 
içonnerie,  inuis  on  peut  observer  le  mèuie  dêraut  de 
p  duns  les  arcatureîî  de8  faces  ouest  et  n(jrd  de  la  même 
'au  revers  de  la  double  entrée  de  la  chapelle  basse  et 
la  tour  méridiouale.  Comme  les  assises  des  auirles  reu- 
k  sont  engagées  dans  le  mur,  rarchitecte  avait  bien 
Il  remplacement  de  toutes  les  colonnettes. 
i-m'éionne  que  M.  Mayeux  m'épûï*î?îï^'  ^^^^^  critique  a 
)s  de  la  iieiite  porte  ouverte  après  coup  sur  la  lace  nord 
l  uienie  tour,  car  il  m'accuse  irignorer  des  règles  élé- 
làin^s  de  construction  au  sujet  d*un  percement  identique 
que  il  la  base  de  la  tour  du  sud  du  c<>té  du  midi.  Celte 
i  est  encadrée  h  rintérieur  par  un  arc  en  tiers  point, 
«a  voussure  on  plein  cintre  traverse  le  mur  ohliqueruent 
cordon  torique*  qui  eucadre  les  claveaux  à  rextérieur, 
i  s'engager  à  gaucho  dans  deux  assises  d'un  contrelort 
Jlées  pour  le  recevoir,  à  0'°50  au-dessus  du  somuiier. 
[oints  du  jambage  gauche  de  cette  porte  ne  coïncident 
Ivec  ceux  tle  la  tour,  te  qui  prouve  un  reruauieuient 
la  date  se  place  vers  le  milieu  ihi  \\r  siècle, 
reslitution  que  j*aï  donnée  de  la  far^*  méridinnale  de  la 
du  nord  était  un  siiuple  croquis,  mais  ellr  m'a  valu  plu- 
p  critiques  de  la  part  de  mou  contnulirlenr  qui  ne  veut 
omettre  l'isolement  Cfmqïb^t  *!e  la  Unw  th\  nord  k  l'épo* 
le  sa  construction  et  qui  prêti^  k  M.  Launre  des  réticences 
[nent  gratuites  à  ce  sujet.  Kn  eiret.  voici  comment 
rime  notre  confrère  dont  je  partage  complètement 
lion.  "  A  la  suite  de  î  incendie  de  1134,  on  l'deva  en 
l  de  la  fac;ade,  vers  le  nord,  un  clocher  unique  iout  a 
^ok%  dans  une  situation  analogue  à  celle  du  clocher  de 
i6me^  »  La  ligure  qui  accompagne  le  texte  de  M.  Lanore 
Ime  bien  clairement  sa  pensée. 

i  déjà  développé  les  raisons  qui  m'ont  fait  rétablir  deux 
res  en  tiers  point  au  rez  ûq  chaussée  du  clocher  nord, 


jures 


frmiêtntrtion  de  h  fnrafh  tie  la  cathédrûle  de  VJmrtir^  au  M  h'  sitde^ 
iHeiue  fie  f  Ali  chrétien,  L  XLIX,  Hmi  p.  Si. 


h'tS  W.    I.El'KVia>PONT\LlS 

du  cotô  sud,  en  suivant  les  traces  laissées  sur  le  murpa 
rinseriion  do  leurs  claveaux  dans  les  assises  do  la  tour».  Er 
les  arrachant,  on  a  cré(»  une  lar^e  rainure  qui  a  été  rempli 
avec  du  plaire*'.  Cetl(»  remarque  prouve  que  ces  deux  arca  j 


ir 
In 
le 
.1- 


l-ollI.LKS   Al"    riED   DU   CLOCIIKR  NORD         A.  Ventre  dei. 

iures,  dont  les  retonibc'es  communes  venaient  s'appuyer  sur 
un  .L'ros  cliapiu*au  ou  deux  irriflnns  boivent  dans  un  calice, 
avîiient  rir  moiii<'-es  «mi  mcnic  temps  que  la  tour.  D'ailleurs. 
une  lonille  r.iiic  le  T'  mars  r.MU,  au  i)ied  de  la  colonnette do 
drniir  A.doni  la  hase  est  encore  visible  au  niveau  du  dallage, 
a  jM'rniis  de  coiisi.iter  (jne  son  socle  est  taillé  dans  une  assise 

^   Mrnniirns  liv  la  Sorirlr  anht'olni/iquc.  t.  Xlli,  p.  "l't. 

■'  l-i'-  Imnis  \\r  1,1  r.iiniin-    ilr  u.nirhi'  mmiI  Mrn  \isililos  sur  la  pi.  l  parro 
ijn.'  ji'  11-  ;ii  |iiiii|i(''-  iiNiT  mil'  li-niiclh'. 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     449 

inférieure  du  clocher.  Cette  colonnette  ne  fut  donc  pas 
ajoutée  après  coup,  quand  on  aurait  construit  le  prétendu 
porche  que  M.  Mayeux  veut  placer  entre  les  deux  tours. 
Quant  à  la  colonnetto  de  ^^auchc  que  j'ai  restituée  avec 
Tarcature  en  tiers  point  correspondante,  on  en  trouverait 
sans  doute  quelques  traces  dans  l'épaisseur  de  la  façade*, 
car  la  retombée  des  claveaux  pénètre  dans  le  mur.  La  colonne 
d'angle  E,  (pii  se  trouve  actuellement  derrière  le  tambour 
de  la  porte,  fut  posée  par  J(?an  de  Beauce  en  l.'>19  quand  le 
cliapitre  le  chargea  d'établir  une  ti-ibune  d'orgue.  A  quel 
iirchéologue  M.  Mayeux  espère-t-il  l'aire  croire  que  je  puisse 
c'cjni'ondre  une  colonne  de  la  Renaissance  avec  uu(î  colonne 
cl  1-1  xir  siècle? 

La  théorie  de  M.  Mayeux  conduirait  à  admettre  que  les 
ri  C3UX  arcaturos  en  tiers  i)oint  dont  on  voit  la  trace  lurent 
.ï  ^ilisées  plus  tard  comme  des  arcs  l'ormerets  par  l'architecte 
X  mi  porche  voûté,  car  elles  n'ont  pas  été  appliquées  après  coup 
*  t  il  est  impossible  do  nier  le  collage  évident  de  la  laçatie 
-  ^LjiUre  le  clocher  nord.  La  restitution  des  contreforts  de  cette 
"^m  ce  de  la  tour  soulève  des  problèmes  plus  délicats.  On  ne 
><i:?ut  songer  à  Taire  porter  le  contrefort  central  sur  le  gros 
--  l^apiteau  aux  deux  grillons.  Comme  il  est  trop  large,  il  vien- 
^  x-'ait  masquer  le  boudin  des  dcMix  archivoltes  qui  encadrent 
^  ^^ntrée  de  la  chapelle  et  la  nc'cessité  de  faire  i)én(Hrer  ses 
^>^sises  dans  le  mur  aurait  obligé  l'architecte  à  ail'aiblir  la 
^^t^tombée  des  claveaux,  comme  Jean  de  Beauce  l'a  fait  en 
■'-vSlî)  pour  encastrer  une  chandelle  en  i)ierre  tendre.  En 
^^iitre,  la  saillie  totale  do  ses  deux  ressauts,  qui  est  de  0"'  50, 
^Vi>passerait  de  0'".'>)  le  bord  du  tailloir. 

On  ne  peut  donc  proposer  que  deux  restitutions  :  ou  bien 
\o  pied  de  ce  contrefort  s'engageait  dans  un  contre-mur 
épais  de  0"' 50,  suivant  ma  i)remière  es(|uisse  ;  ou  bien  son 
ressaut  antérieur,  qui  déborde  de  0'":>7  sur  le  précédent, 
s'appuyait  sur  un  solide  corbeau,  tandis  ([ue  sa  partie^  posté- 
rieure, en  saillie  de  O^^'i^  sur  le  nu  «lu  mur,  comme  les  arca- 
tures,  venait  s'engager  dans  l'écoincon  formé  par  la  ren- 
contre des  deux  arcatures.  Il  ne  faut  pas  s'étonner  de  voir 


*  Coite  colonnette  est  indiquée  en  pointillé  dans  l'état  actuel  de  cette  lace  du 
clocher,  fiJ,^  6. 

T.  Xni,  Aï.  2\) 


450  E.   LEFÈVRE-PONTALIS 

un  contrefort  porté  sur  un  corbeau,  car  les  architectes  du 
xn«  siècle  ont  employé  des  artifices  du  même  genre  pour 
soutenir  des  colonnes  d'un  fort  diamètre.  Ainsi,  à  Ventrée  du 
transept  de  la  cathédrale  de  Noyon,  deux  consoles  ornées 
de  rinceaux  supportent  des  colonnes.  A  Fontfroide  (Aude),  à 
Alcobaça  (Portugal)  et  dans  bien  d'autres  églises  bâties  par 
leurs  soins,  les  Cisterciens  ont  posé  les  colonnes  des  dou- 
bleaux  de  la  nef  sur  des  corbeaux  très  solides  ^  A  Chartres, 
entre  le  premier  et  le  second  étage  du  clocher  sud  de  la  cathé- 
drale, la  colonnette  centrale  des  arcatures  jumelles  pren 
son  point  d'appui  sur  un  corbeau  dépourvu  de  moulures. 

C'est  Jean  de  Beauce  qui  a  modifié  cette  disposition  ai v 

XVI*  siècle,  quand  il  fut  chargé  de  monter  une  tribune  d'orgu^^^^^ 
dont  le  plancher  devait  être  établi  au-dessus  de  la  clef  d^^  ^^ 
portail  central.  Il  coupa  en  sifflet  du  côté  gauche  toute  1         ^^ 

base  du  contrefort  pour  loger  la  retombée  d'une  nouvell c? 

arcature  qui  s'appuie  sur  une  longue  colonne  d'angle  et  si^^a.  r 
le  gros  chapiteau  de  la  pile  centrale ,  puis  il  fit  piocher  ^K  c? 
sommier  commun  des  deux  arcatures  primitives  et  les  as:^^  î  - 
ses  du  clocher  pour  y  loger  une  chandelle  et  cinq  morceaiz^  :x 
de  pierre  tendre.  A  droite,  il  ne  fit  pas  abattre  l'arête  c~^  u 
premier  ressaut  de  l'ancien  contrefort  et  comme  on  voit         li 
gauche  les  arrachements  de  trois  assises  superposées  sous      1  a 
retombée  de  l'arcatui-e  du  xvi*  siècle,  il  faut  bien  en  conclw.  -re 
que  le  pied  du  contrefort  central  se  trouvait  au-dessous    ci  e 
la  clef  des  deux  arcatures  du  xii*  siècle..  Je  ne  crois  pas  qu*  on 
ait  pu  découper  ses  assises  inférieures  après  coup  d^iis 
l'épaisseur  du  contre-mur. 

Le  gros  contrefort  de  droite,  engagé  dans  l'angle  sud-esi 
de  la  tour  du  nord,  est  masqué  parle  faisceau  des  colonnettes 
du  xiiie  siècle  qui  portent  les  grandes  voûtes  d'ogives  à  ren- 
trée de  la  nef.  Il  était  flanqué  d'une  colonne,  comme  le 
contrefort  correspondant  du  clocher  sud.  Le  chapiteau  et  l^ 
dernier  tambour  de  cette  colonne,  visibles  sur  la  photograph  i  « 
que  je  dois  à  l'habileté  de  M.  l'abbé  Métais,  est  engagé  darï-  s 


'  L'abside  de  la  cathédrale  de  Poitiers  commencée  vers  H62,  est  épaul  **-'^' 
par  des  colonnes  qui  reposent  sur  des  corbeaux.  Dans  l'église  d'Evron  (Mayenifc-     "^' 
qui  date  du  xiv«  siècle,  on  voit  également  au  carré  du  transept  quatre  consofc — -  ^'^ 
richement  sculptées  sous  les  colonnettes  des  doubleaux. 


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fe                                  FACE  SUD  m:  L.\^TOUll   DV   NORD.                            A.  Vi?iilr*j  ilol.                      ^^H 

COLÛNNK   D  ANOLE  DU  CLOCiJMR  KORJ> 

loniie  enga^^ée,  coniine  celui  de  droite,  par  une 


PONTALIS 

'  de  la  coniicho 
sous  les  billes  du  cli) 
La  t;jhlotto  mouliiréi 
vient  biUiT  contre  Vi 
galo  est  un  rarcord  p^ 
\iir  sii^tio  et  dc'pour" 
petites  df^nts  de  scie,  h 
(  lieinent,  qui  se  Irouv 
base  du  doBsorot.  à  î 
tin  glacis  superieij 
des  arcatures  haut 
intactes»  inai'f4U<»  I" 
du  retrait  destiné  ù  lui 
socle  de  la  colonne  | 
gée.  D'ailleurs,  la  mit 
irros  contre  fort 
dusolélait  der*l< 
nue  touille  a  perii 
rn  ILS  ta  ter. 

Passons  au  coutref<3 
tiauche  englobé  dans  ï 
t;ade,  A  il -dessus  do  15 
de  la  renèlre  vois 
tour  du  nord»  ou  v( 
lenieni  un  retour  d'an 
1  intérieur  et  trois  décn 
inents  du  méuiegenre  i 
(érienr.  Le  mur  de  fî* 
ÎQiit  l'épaisseur  est  do| 
iv  doit  renferme 
ronlrefort  large  dc 
un  ressaut  de  O'**40n 
de  la  net'  oii  venait  se- 
la  coït  m  nette  S  de  Tard 
de  gauche  * ,  J'avais  d'i 
supposé  que  ce  grande^ 
fort  était  flanqui''  d*nï 


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«Yre-PoDtfl 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     455 

un  cavet  pioché  sur  la  face  principale,  mais  intact  sur  le  côté 
sud  contre  la  première  marche  de  la  façade.  Ce  cavet  n'était 
pas  destiné  à  être  invisible.  Je  l'ai  retrouvé  au  même  niveau 
sous  le  dallage  dans  une  fouille  faite  au  pied  de  la  colonnette 
A  le  1*"^  mars  1901.  Il  se  continue  sur  le  mur  à  gauche  de 
cette  colonnette,  mais  il  ne  se  retourne  pas  sur  son  socle 
dont  le  cavet  est  taillé  dans  la  seconde  assise.  Comme  la 
première  assise  du  contrefort  de  droite,  mise  au  jour  dans  la 
même  fouille,  est  en  saillie  de  1™52  sur  le  nu  du  mur  et 
mesure  0"20  de  hauteur,  il  y  avait  sans  doute  deux  marches 
sur  cet  alignement  pour  rattraper  le  pied  de  l'escalier  qui 
montait  au  porche  de  Raimbaud  devant  la  façade  de 
Fulbert. 

Pour  restituer  le  socle  de  la  colonne  C  de  la  pile  centrale, 
dont  le  chapiteau  est  orne  de  deux  griffons  buvant  dans  un 
calice,  j'ai  fait  creuser  à  son  pied,  le  24  août  1903,  un  trou 
profond  de  O'^TS  jusqu'aux  fondations  de  la  tour  du  nord.  Au 
niveau  du  dallage,  on  a  retrouvé  le  cavet  supérieur  taillé 
dans  une  pierre  de  0"45  d'épaisseur  et  plus  bas,  dans  une 
assise  de  0" 35,  le  cavet  inférieur  qui  mesure  0°' 13  de  hauteur 
et  0°*10  de  saillie.  Ces  cotes  correspondent  à  celles  des  deux 
premières  assises  et  des  deux  cavets  inférieurs  du  contrefort 
de  l'ouest.  J'avais  doue  eu  raison  de  rétablir  deux  assises 
sous  le  dallage  actuel,  contrairement  à  l'opinion  de  M.  Mayeux. 
Entre  les  fondations  du  clocher  nord  et  le  bord  inférieur  du 
premier  cavet  du  socle  de  la  colonne  aux  deux  griffons,  il 
n'y  a  que  0™22,  mais  cette  hauteur  devait  se  réduire  à  0™10, 
en  calculant  l'épaisseur  dn  dallage. 

On  peut  donc  évaluer  à0'"G5  la  hauteur  du  remblai  qui  fut 
établi  contre  la  face  sud  de  la  tour  du  nord  quand  on  a 
déplacé  la  façade.  En  i)oursuivant  la  môme  fouille  sous 
l'arcade  de  la  chapelle  basse  voisine  de  la  façade,  j'ai  décou- 
vert, à  0"35  de  profondeur,  le  seuil  en  pierre  de  Berchères 
qui  donne  le  niveau  primitif  du  dallage  sous  la  tour.  C'est 
une  grande  dalle  qui  arrive»  ii  l""?!  on  avant  de  la  grille,  à 
l'angle  G,  presqu'à  ralignenient  du  dosserot  de  la  colonne  C 
engagée  dans  la  pile  centrale.  Au  xir  siècle,  il  fallait  donc 
monter  deux  marches  pour  entrer  dans  la  chapelle  basse 
par  l'une  ou  l'autre  arcade,  mais  elles  devinrent  bientôt  inu- 
tiles quand  la  construction  du  gros  mur  K  dans  l'axe  des 


456  E.   LEFÈVRE-PONTALIS 

tours  entraîna  la  nécessité  de  rapporter  des  terres  entre  les 
clochers. 

J'ai  voulu  connaître  également  l'ancien  niveau  du  dallage 
au  nord  de  la  tour  du  sud.  Le  5  juin  1903,  j'ai  fait  pratiquer 
une  fouille  à  la  base  de  la  colonne  D  qui  occupe  l'axe  de  la 
pile  centrale  ^  On  a  trouvé  le  cavet  du  socle  enfoui  au  ras  du 
dallage  actuel  et  taillé  dans  une  assise  de  ()"*44  de  hauteur-. 
Comme  les  terres  rapportées  atteignent  O^Gô  d'épaisseur  au 
bas  de  la  face  sud  du  clocher  nord,  il  faut  en  conclure  que 
l'espace  compris  entre  les  deux  tours  fut  remblaj'é  d'un  pied 
quand  on  avança  les  trois  portails.  S'il  y  avait  eu  un  porche 
entre  les  clochers,  comme  M.  Mayeux  le  prétend,  il  aurait 
fallu  des  marches  pour  y  descendre  après  avoir  gravi  celles 
des  trois  portes,  car  on  ne  peut  supposer  que  les  glacis  du 
soubassement  des  tours  étaient  enfouis  sous  le  dallage  à 
l'origine. 

La  tour  du  sud. 

Il  s'agit  maintenant  de  discuter  sur  l'état  primitif  de  la 
face  nord  du  clocher  sud  ^.  A  mon  avis,  les  traces  des  deux  ■ 
cintres  surhaussés,  qui  sont  visibles  au-dessus  des  grandes 
arcades,  correspondent  à  deux  anciennes  arcatures  et  non 
pas  à  des  formerets  destinés  à  soutenir  des  voûtes  d'ogives. 
Ces  arcatures,  dont  la  clef  se  trouve  à  un  mètre  plus  haut  que 
celle  des  arcatures  en  tiers-point  qui  leur  font  face  sur 
l'autre  tour,  n'avaient  i)as  été  prévues  dans  le  plan  du  sou- 
bassement <lu  clocher  méridional.  J'avais  d'abord  supposé 
qu'on  avait  remonté  d'une  assise  le  gros  chapiteau  de  la  pile 
centrale  et  qu'on  avait  retaillé  après  coup  les  colonnettes 
engagées  dans  ses  angles,  car  leur  diamètre  de  0^12  jure 
avec  celui  des  autres  fûts  placés  au  revers  du  pilier.  Un 
nouvel  examen  m'a  conduit  à  d'autres  conclusions. 

L'architecte  avait  d'abord  monté  un  massif  central  dont 
les  quatre   i)ilastros    étaient    séi)arés   par    les  colonnettes 

«  Cf.  iiii.  :). 

-  En  adiiiHlIanl  uti  (laIIai:o  ê|)ais  de  0'"  12,  Tancien  niveau  se  trouverait  à 
0°*  'Mt  (le  protondeur. 

•^  Li  restitution  fitiurce  p.  29,  dans  le  t.  XIII  des  Mémoires  de  la  Société 
archf'oloifique  porte,  par  erreur,  cetti'  léi.'^rnde  :  «  Face  sud  du  clocher  nurd  -. 
Il  faut  lirr  :  n  Karo  nord  du  clocher  sud  ». 


458  E.    LEFÈVRE-PONTALIS 

actuelles.  11  avait  déjà  posé  le  chapiteau  et  le  tailloir  du 
pilastre  orienté  au  nord,  lorsqu'il  prit  le  parti  d'appliquer 
deux  arcatures  contre  le  clocher  sud,  suivant  la  disposition 
adoptée  par  le  constructeur  de  la  tour  du  nord.  Pour  y 
parvenir,  il  adossa  une  grosse  colonne  D  contre  le  pilastre 
central  en  plaquant  son  socle  et  en  relançant  quelques 
demi-tambours  dans  la  pile.  11  prit  soin  de  faire  concorder 
les  joints,  mais  comme  la  place  du  chapiteau  n'avait  pas 
été  prévue,  il  coupa  le  tailloir  du  pilastre  et  monta  la  grosse 
corbeille  de  feuillages  au-dessus  des  autres  chapiteaux. 
Cet  agencement  est  très  maladroit,  car  le  chapiteau  en  ques- 
tion ne  fait  pas  corps  avec  le  sommier  et  son  tailloir  vient 
cacher  les  petits  chevrons  et  la  moitié  du  boudin  qui  se 
détachent  sur  les  deux  arcades  de  la  chapelle  basse.  Il  est 
évident  que  ce  chapiteau  fut  plaqué  après  coup,  mais  comme 
son  ornementation  et  les  moulures  de  son  tailloir  sont  sem- 
blables à  celles  des  chapiteaux  inférieurs,  ce  remaniement 
fut  exécuté  par  les  mômes  ouvriers. 

Au  centre,  les  deux  arcatures  retombaient  siu;  la  même 
colonne  encore  intacte  aujourd'hui.  A  gauche,  on  retrouve 
encore  au  niveau  du  dallage  la  base  de  la  colonnette  B  qui 
supportait  les  claveaux  d'une  arcature.  Elle  ne  fait  pas  corps 
avec  les  assises  do  la  tour,  comme  celle  qui  se  trouve  en 
face  contre  le  clocher  nord.  J'en  conclus  qu'elle  fut  encas- 
(n'o  après  coup  dans  Tangle  du  contrefort.  La  trace  de 
l'arcature  de  droite  n'est  visible  que  du  côté  gauche  depuis 
le  sommier  jusqu'à  la  clef,  sous  l'arcature  plaquée  contre  le 
mur  au  xvi*"  siècle  et  soutenue  par  la  colonnette  F,  mais  en 
traçant  sa  courbe  au  comi)as,  on  voit  qu'elle  retombait  sur 
une  coloiinetlo  T  noyée  dans  la  facjade  \  comme  sur  la  face 
correspondante  do  l'autre  clocher. 

La  restitution  du  pied  des  contreforts  qui  épaulent  cette 
face  (le  la  tour  méridionale  soulève  moins  de  difficultés  que 
pour  l'autre  clocher.  Le  contrefort  central,  dépourvu  de 
ressaut,  n'aurait  pu  descendre  sur  le  gros  chapiteau  sans 
c()ui)er  los  ('lav(\'inx  {\os  arcatures  et  do  la  dernière  voussure 
(\o^  îircados  <l(»  la  (•hapoll(\  11  venait  donc  s'engager  dans 
récoinçon  des  doux  arcatures,  comme  l'indiquent  du  côté 

'  r>lt<'  coloiuu'ltr  «>l  indiquée  en  poinlillé  dans  la  fig.  8. 


E,  Lerûvre-Pualttlia  pboU 


FACE  NORD  DU  CLOCHER  SUD 

Chapiteau  central. 


( 


TU..   0. 


ES  FAÇADES  BT  LES  CLOCHBKS  D.E  LA  CATUl^URAr.E     4X9 

dotix  assises  on  pierre  de  Rerchèros  dont  l'autre 
ïi  reniplaeëe  par  de  hi  piei^re  len*ii'e  au  xvr  sieele. 
JeandoHeaiire  Jil 
ut  piorherrécoin- 
f  y  encastrer  du 
it  relia  la  base  du 
ft  au  taUloir  du 
u  par  une  liinjjuû 

I  délit  qui  fiu'Mïé 
ier  lie  ran^aiure 
^  soutenir  la  irî- 
rgue. 

18  au  contrefort  de 
A.U  niveau  dudal- 
isail  uneî^ailUeiîe 
uime  l'indique  iiu 

II  visilde  rlans  le 
la  pile  ri  anj/le  du 
ie.  A  la  uioitie  de 
pr,  ce  contrefort 
kqué  irune  crnjHse 
Migcigée  dnal  ciui[ 
^oiirssontenrore 
'u -dessous   lie   l;t 

qui  passe  sous  les 
Liorlicr.  Plus  bas, 
i.ses  pnrlent  les 
la  eolornie  pri- 
li  descendait  a  un 
ïfficile  a  dêtern»!^ 
i  ehapitean ,  ([\\\ 
i  trouver  à  la  liau- 

coruirhi*aniodil- 
il  conronnt*  d  un 
M  s,  eornnie  leseo- 

n  joueid  le  n'df 

^forts  au  tlernier 

la  même  tour* 


I 


tOLONSK    J^AN'iLli   I>e    CLOrUKR   hLL» 


Ué  le  contrefort  correspondant  du  clocher  nord  soit 
it  pourvu  d*une  colonne,  on  ne  doit  pas  supposer 


460  E.    LEFKVRE-PONTALIS 

que  Tarchitecte  de  la  tour  du  sud  avait  lancé  un  grand  arc 
entre  ces  deux  contreforts  pour  encadrer  une  tribune,  car  il 
aurait  eu  soin  de  placer  sa  colonne  en  face  de  l'autre,  tandis 
que  les  axes  des  deux  colonnes  sont  à  tPCO  de  distance. 
L'une  est  en  dehors,  Tautre  en  dedans  des  piles  d'angle  du 
xiir  siècle  qui  sont  reliées  par  un  doubleau  en  tiers-point 
dont  le  biais  est  très  accentué.  C'est  pour  faire  pendant  à 
la  colonne  engagée  dans  le  contrefort  d'angle  du  clocher 
nord  que  l'architecte  de  la  tour  du  sud  avait  adopté  une 
disposition  identique. 

Adroite,  le  contrefort  principal  est  engagé  dans  la  façade, 
mais  il  ne  mesurait  pas  2"  15  d'épaisseur  comme  la  façade, 
car  on  ne  voit  à  l'intérieur  aucune  trace  de  ressaut.  Le  ban- 
deau mouluré  de  la  corniche  pénètre  directement  dans  le 
mur  sans  décrochement.  Le  ressaut  qui  était  destiné  à  loger 
la  colonnette  T  de  l'arcature  inférieure  de  droite  se  trouve 
donc  dans  l'épaisseur  de  la  façade,  k  0"  40  environ  du  revers 
du  mur  \  A  l'extérieur;  le  gros  contrefort  ressort  en  arra- 
chement entre  la  corniche  du  premier  étage  de  la  tour  et 
celle  des  trois  portails.  On  voit  nettement  comment  des 
pierres  de  la  façade  furent  relancées  dans  ses  assises  primi- 
tives et  comment  le  retour  d'équerre  de  la  tablette  qui  règne 
sous  les  baies  du  clocher  a  été  coupé. 

La  corniche  qui  forme  l'appui  des  trois  fenêtres  de  la 
façade  vient  buter  dans  le  ressaut  formé  par  ce  gros  con- 
trefort et  le  petit  contrefort  d'angle.  Au-dessous  on  a  pro- 
longé les  lits  d'assises  du  clocher  jusqu'à  la  ligne  d'axe  du 
portail  de  la  Vierge  quand  on  a  remonté  la  façade,  mais  au 
niveau  de  la  troisième  assise  avant  la  corniche  des  portails, 
il  faut  signaler  un  décrochement  à  moitié  de  cette  distance. 
Pour  loger  la  retombée  du  cordon  et  trois  figurines  infé- 
rieures (le  la  seconde  voussure  do  la  môme  porte,  on  entailla 
ce  contrefort  comme  celui  qui  lui  fait  face  sur  la  tour  du 
nord-.  Dans  mon  premier  essai  de  restitution,  j'avais  ligure 
une  colonne  engagée  dans  la  partie  haute  de  ce  contrefort 


^  La  fifîiire  6  dr  l'articl»'  <le  M.  Mayeux  tond  à  démontrer  qiip  W  chapiteau 
d«*  celte  colonne  aurait  été  démonté  après  la  démolition  de  la  lace  latérale  du 
prétendu  porche,  mais  il  ne  peut  donner  aucune  preuve  de  cette  opération. 

-   Cf.  De  Lasteyrie.  Etudea  mr  la  sculpture  frnnçmsc  au  moijen  nije,  pi.  IV. 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     461 

par  une  raison  de  S3anétrié,  mais  comme  j'ai  prouvé  que  le 
contrefort  correspondant  du  clocher  en  était  dépourvu,  je 
n'ai  pas  cru  devoir  la  rétablir. 

Sur  la  faco  méridionale  do  la  tour  du  sud  s'ouvro  un  por- 
tail en  plein  cintre  porcé  après  coup,  conimo  jo  continue  à 
le  soutenir.  M.  Mayeux  croit  au  contraire  qu'il  existait  à 
Torigine  et  prétend  que  j'ignore  les  conditions  essentielles 
de  la  stabilité  d'un  clocher.  Je  lui  ferai  d'abord  observer  qu'on 
a  percé  après  coup  au  niveau  du  sol  des  entrées  modernes 
dans  des  donjons  du  xir  siècle  bien  plus  épais  que  le  clocher 
en  question  sans  les  faire  écrouler,  notamment  à  Étampes 
et  à  Beaugency.  11  serait  facile  d'en  citer  d'autres  exemples. 
Quand  M.  Flachat  a  repris  en  sous-œuvro  la  tour  centrale  de 
la  cathédrale  de  Bayeux  et  quand  M.  Bœswihvald  a  exécuté 
un  travail  analogue  sous  les  tours  de  Notre-Dame  de  Laon, 
ils  ont  mené  à  bonne  fin  une  entreprise  beaucoup  plus  dan- 
gereuse. 

L'architecte  qui  fut  chargé  de  percer  vers  1160  une  petite 
porte  à  la  base  du  clocher  sud  de  la  cathédrale  de  Chartres 
eut  soin  de  s'éloigner  autant  que  possible  de  l'angle  sud- 
ouest  de  la  tour  par  mesure  de  prudence.  On  i)eut  faire  la 
môme  observation  en  (Hudiant  la  porte  déjà  signalée  au 
nord  de  l'autre  clocher.  Voilà  pourquoi  ces  deux  baies  sont 
désaxées  par  rai)port  à  la  distance  qui  sépare  leurs  piédroits 
des  contreforts  voisins.  Ainsi,  à  la  petite  porte  du  clocher 
nord,  cette  distance  est  de  0"'Î).S  à  droite,  c'est-à-dire  du 
côté  de  l'angle,  et  de  0'"3U  à  gauche.  De  môme,  le  jambage 
gauche  de  la  porte  du  clocher  sud  mesure  0"'  43  sans  la 
colonne  et  celui  de  droite,  près  du  contrefort  central,  0"  12 
seulement. 

M.  Mayeux  a  constaté  comiiu^  moi  que  les  chapiteaux  et  les 
tailloirs  de  ce  portail,  ainsi  que  les  socles  des  deux  colonnes 
engagées,  garnis  de  grands  oves  perlés,  comme  celles  des 
trois  portes  de  la  façade,  sont  des  œuvres  d'un  style  plus 
avancé  que  celui  de  la  grande  arcature  de  droite.  11  conclut 
à  un  réemploi  de  matériaux  provenant  d'un  porche  accolé  au 
sud  du  clocher  nord,  mais  quel  inU'rèl  un  architectes  aurait-il 
eu  à  changer  les  bases  et  les  chapiteaux  de  ces  deux  colonnes 
vingt  ans  peut-être  après  leur  pos(^?  Au  contraire,  si  l'on 
admet  que  la  porte  en  question  fut  percée  et  décorée  par  les 


tH*2  E.    I-KFKVRi:-PONTALIS 

ouvriers  qui  mettaient  la  dernière  main  aux  sculi)lures  dos 
trois  portails  romans,  la  ressemblance  signalée  dans  les 
socles  s'explique  aisément,  sans  recourir  à  Th^^pothèse  d'un 
porche  <lontla  l'ace  méridionale  aurait  été  détruite  au  moment 
de  la  construction  du  clocher  sud. 

L'archivolte  de  ce  portail  doit  être  garnie  d'un  boudia 
caché  sous  un  enduit  moderne,  mais  son  cordon  torique  vient 


A.  Voiilre  del. 

UASK    l)i:    PORTAIL    I.ATKKAL    Dî'    CLOCHEK   ST'D 


hnUn-  à  droite  sur  le  contrefort  contrai  du  clocher,  au  lieu  de 
s'appuyer  sur  lo  soimiiier  ((nmiio  do  l'autre  coté.  J'en  avais 
conclu  que  la  rotoiiibéc  dc^  cette  moulure  n'avait  pas  été 
pn'vm?  à  l'oriiilno.  M  Mixycxw  constate  que  son  premier  cla- 
veau do  droite  est  taillé  dans  l'assise  môme  du  control'urt 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA   CATHÉDRALE  463 

central,  mais  il  suffit  de  regarder  attentivement  ce  raccord 
très  maladroit,  destiné  à  éviter  le  glissement  des  claveaux, 
pour  voir  que  cette  pierre  a  été  relancée  après  coup.  En 
perçant  le  petit  portail  do  la  tour  du  nord,  l'architecte  a 
préféré  entailler  doux  assises  du  contrefort  d'axe  pour  le 
même  motif,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut. 

Pour  éviter  le  décollement  des  deux  colonnes  de  la  porte 
percée  dans  la  tour  sud,  le  maître  de  Tœuvre  les  Ht  tailler  dans 
des  assises  de  même  hauteur  que  celles  de  la  tour  qui  furent 
relancées  de  façon  à  faire  coïncider  les  lits,  mais,  à  droite,  il 
n'évita  pas  l'inconvénient  de  faire  un  long  joint  vertical  contre 
le  contrefort  central.  Au  xii*^  siècle,  les  architectes  du  Beau- 
^■aisis,  qui  ont  voûté  d'ogives  après  coup  les  nefs  des  églises 
de  Bury  et  de  Cambronne  par  exemple,  prenaient  les  mêmes 
jDrécautions  pour  dissimuler  le  placage  de  colonnettes  contre 
des  piles  plus  anciennes.  La  voussure  en  plein  cintre  de  la 
l'ïorte  en  question,  qui  retombe  sur  un  bandeau  mouluré  dans 
X 'épaisseur  du  mur,  fut  soigneusement  raccordée  avec  les 
assises  horizontales  k  Textérieur  et  à  l'intérieur. 

Une  autre  preuve  du  percement  de  cette  porte  après  coup 
se  déduit  de  la  disposition  de  ses  marches.  L'arcature  voisine, 
à  droite,  est  précédée  de  deux  gradins  qui  mesurent  chacun 
0°*40  de  hauteur  :  on  ne  saurait  donc  les  assimiler  à  des 
marches.  Or  des  gradins  semblables  existaient  à  l'origine  du 
côté  gauche  au  pied  d'une  arcature  correspondante,  comme 
sur  la  face  occidentale  de  la  tour,  mais  ((uand  on  a  percé  le 
portail,  on  les  a  entaillées  pour  les  transformer  en  marches. 
La  preuve  de  ce  travail  se  voit  sur  la  pierre  et  aux  deux 
bouts  de  chaque  marclio  qui  font  corps  avec  les  assises  de  la 
tour  dont  la  hauteur  est  égale  à  celle  des  anciens  bahuts.  Si 
les  marches  avaient  été  prévu(îs  à  l'origine  gu  remplacées  à 
l'époque  moderne,  elles  viendraient  se  coller  simplement 
contre  le  soubassement  du  clocher  au  lieu  d'y  pénétrer  en 
faisant  une  encoche.  Enfin,  à  gauche,  on  voit  comment  le 
troisième  bandeau  mouluré  de  la  tour  fut  coupé  pour  encas- 
trer la  base  de  la  colonne.  Ce  bandeau  fut  supprimé  à  droite 
sur  l'assise  du  socle  et  sur  le  retour  du  contrefort  dont  le 
premier  bandeau  se  trouve  également  i)ioch(''.  Ainsi  l'archi- 
tecte de  la  tour  du  sud  n'avait  pas  du  tout  l'intention  d'ouvrir 
un  portail  au  midi  en  élevant  l'étage  inférieur. 


iOi  E.    LKFKVKP>PONTALIS 

Comme  M.  Mayeux  affecte  de  croire  que  j'ai  été  mal  ren- 
seigné ou  que  je  me  laisse  tromper  par  mes  propres  yeux, 
j'ai  voulu  soumettre  mes  observations  personnelles  sur  le 
percement  do  ce  portail  à  M.  Vonancio,  chef  du  chantier  de  la 
cath('Mlral(\  qui  en  a  reconnu  l'exactitude.  Il  partage  égale- 
ment mon  opinion  et  celle  de  M.  Merlet  sur  le  contrefort 
d'angle  de  la  tour  du  nord,  qui  fut  diminué  de  0"*  10  quand  on 
a  remonté  les  trois  portails  de  la  façade  dont  le  déplacement 
ne  fait  pour  lui  l'objet  d'aucun  doute.  Je  tiens  à  le  remercier 
de  m'avoir  fait  profiter  do  ses  connaissances  techniques  et 
de  sa  longue  oxporience. 

Ce  qui  est  difficile  à  expliquer,  c'est  la  disposition  particu- 
lière do  la  grande  arcature  de  droite  sur  le  côté  sud  de  la 
tour  méridionale.  Elle  repose  au  fond  sur  deux  colonnettes 
primitives  et  sa  voussure  en  plein  cintre,  garnie  de  trois  tores, 
vient  retomber  sur  deux  colonnettes  et  sur  des  piédroits  très 
saillants,  co  qui  lui  donne  une  profondeur  tout  à  fait  anormale 
par  comparaison  avec  les  arcatures  en  tiers  point  de  la  face 
d(>  Touest  qui  sont  b(»aucoup  plus  basses.  Ce  faux  porche, 
surmonté  d'une  arcature  à  double  archivolte,  était-il  destiné 
il  former  le  cadre  de  certaines  cérémonies  ou  de  la  représen- 
tation des  mj^stores?  Est-ce  pour  ce  motif  qu'il  est  flanqué 
d'un  verrat  qui  lile  (;t  d'un  âne  jouant  de  la  vielle  qui  est 
assis  sur  une  console  garnie  d'une  figurine  et  d'un  diable? 
Ces  curieux  animaux  sont  des  débris  plus  anciens  que  le 
clocher.  Ils  furent  posés  en  même  temps  (pi'on  montait  la 
tour  et  ne  paraissent  pas  avoir  été  incrustés  après  coup  dans 
SOS  assises.  Quant  à  Vango  du  xii*  siècle  encastré  après  couj) 
à  l'angle  sud-ouest  du  clocher,  il  tient  un  cadran  solaire  daté 
de  1578,  mais  à  l'origine  il  tlovait  être  appliqué  contre  une 
colonne  dans  un  portail. 

La  question  du  porche 

Au  uiomont  <lo  sa  construction,  le  clocher  sud  était  dégagé^-^ 

au  midi,  h  l'ouest  et  au  nord,  tandis  que  le  bas  côté  méri 

dional  prolongé  au  xir  s'wclo  vrMiait  buter  contre  sa  face  dcF--^-^ 
l'est,  comme  lo  prouvent  la  petit(;  porte  en  plein  cintre  qu  — 
faisait  communiquer  le  comble  de  ce  collatéral  avec  la  cag»*^' 
de  la  tour  (4.  lo  solin  on  saillie  sur  les  assises  <lu  clocher  qimÊmi 
indi(iuo  la  ponte  do  la  tuituro  au  xii**  siècle.  M.  Mayc^uxpons-  ** 


E.  Lelt-vru-PyptaJU  phot. 


CLOCHER   SLI* 
Véae  qui  viclî&. 


l,i:S   FAÇAI)?:S   KT   LES   CI.OCIIFRS    DK   LA   rATlIKDUALK  tO:» 

Mil  coiitrairo  quo  le  clocher  sud  fut  bâti  contre  un  porche 
dôjii  existant.  Dans  ma  première  (Hude  sur  les  façades  de  la 
c-;ithédrale.  j'ai  indiqué  comment  la  découverte  d'un  gros 
111  ur  de  façade  enfoui  derrière  les  tours  dans  la  première 
travée  de  la  nef  m'avait  décidé  à  reporter  sur  c(*t  empla- 
cement les  trois  portails  romans  d(^  la  façade  et  à  restituer 
Il  11  porche  recouvert  de  trois  voûtes  d'ogives  entre  cette 
pi"emière  façade  du  xii"  siècle  et  celle  de  la  cathédrale  de 
f  iilbert  *.  M.  MaycHix  suppose  qu'un  jmrche  surmonté  de  six 
v<>i'ites  d'ogives  s'élevait  entre  les  deux  tours,  c'est-à-dire 
ilcrrière  la  façade  actuelle  ((ui  n'aurait  Jamais  ét(''  déplacée. 
<"*-•;  porche,  bâti  jxm  de  temps  après  la  tour  du  nord,  aurait 
ôtc»  ouvert  égalenicMit  du  côt('' sud  avant  la  construction  de  la 
t<7>iir  méridionale  qui  aurait  entraîné  la  sui)pn\ssion  de  sa 
lV\co  latérale. 

Toici  les  raisons  (pli  m'empêciient  de  conclure  ii  l'existence 

il"  lin  porche  yohiô  entre  les  deux  tours.  Sans  insister  pour  le 

moment  sur  ce  fait  que  la  diM-oration  des  trois  portails  et  des 

rt.»»  luHres  de  la  façade  porte  l'fMnpreinti*  d'un  art  b(»aucoup 

l>liis  avancé  (jue  h^s  chapiteaux,  \os  tailloirs,  1(îs  bases  c^t  les 

i^x^chivoltes  des  (Uages  inlV'rieurs  de  la  jour  du  nord,  ce  qui 

<-':x.clut  la  possibililc'  de  fnin*  remonter  ii  la  même  période  du 

>^ii'si('cle  la  façade  et  le  clocher  nord.  Je  m'api)uierai  d'abord 

^vir  les  fondations  du  gros  mur  K.  éi)ais  de  :>'";i5,  qui  se  trouve 

^ï^iiis  l'axe  dos  deux  tours  et  que  J'ai  misa  découvert  (^n  1001 

<^t  (Ml  iDo:^.  m  porche,  tel  ([ue  M.  Mayeux  le  conçoit,  aurait  eu 

ï^<'cossairement  sur  cet  alignement  deux  piles  isolées   qui 

auraient  été  fondées  sur  un  massif  carn''  et  non  pus  sur  un 

Ki'os  mur  tlan([ué  de  quatre  contrefoi'ts. 

I)'ailleurs,  on  n'a  rencontré  aucune  siil)stniction  (Mitre  le 
^'*'ir  iU)  la  façade  primitive;  du  xii"  siècle  mis  au  Jour  dans  la 
P^oruière  travée  de  la  nef  et  \o  gros  mur  enfoui  dans  l'axe 
^^los  deux  clochers.  Rien  ne  i)rouve  donc  l'existence  d(^  piles 
^ntoi;.j,^(;jijjiPQs.  ^i^jnj^  l'aliiinement  (jiii  reliei'ail  les  deux  bases 
""^  ^l  B  coui)ées  au  niveau  du  dallage  -  au  i)ied  des  deux  fais- 
^-'^-^Ux  de  colonnettes  du  xiir  siècle  pLupK'S  ii  l'angh^  des 
^Ux  tours.  Enfin,  même  en  supposant  que  ce  porche  eût  été 

Mémoires  île  la  Société,  t.  Xlll,  [).  1!>  et  33. 
^   Cf.  fig.  2et  11. 

T.  XIII,  M.  30 


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^ 


LES  FAÇADES  KT  LES  CLOCHERS  DE  l^K   CATHÉDRALE     467 

N.'  iaé  en  trois  travées  et  recouvert  de  neuf  voûtes  d^ogives 

•  vir  rejoindre  la  façade  qui  se  trouvait  à  5*60  en  arrière, 
^  .obtiendrait  une  troisième  travée  dont  les  voûtes  seraient 
.&A. versées  par  les  contreforts  d'angle  des  deux  tours  qui 

•  îsaient  une  saillie  do  l*"i;i  sur  le  clocher  nord  et  do  ()'"94 
»r-  le  clocher  sud. 

On  se  heurte  encore  à  d'autres  diflicultcs  techniques  pour 
*^stîtuer  ce  porche  imaginaire.  Le  tailloir  du  gros  chapiteau 
s^*M^î  de  deux  griffons,  qui  so  trouve  sur  la  pile  centrale  du 

locher  nord,  est  à  un  motro  plus  bas  que  celui  du  chapiteau 
•oiTpespondant  dans  Taxe  du  clocher  sud.  Comment  supposer 
^ne  pareille  différence  de  niveau  dans  le  sommier  des  voûtes 
'lu  porche?  Admettons  un  instant  la  théorie  de  M.  Mayeux,  en 
*2^8tt8idérant  les  traces  d'arcatures  en  cintre  brisé  et  on  plein 
*^^tre  du  clocher  nord  et  du  clochor  sud  comme  des  traces 
^^  formerets  bandés  sous  les  compartiments  de  remplissage 
dea 'Voûtes  d'ogives  du  porche.  Mesurons  maintenant  à  quelle 
*^Uteur  au-dessus  du  dallage  se  trouve  la  clef  de  ces  arcs 
Urtnaitifs.  Nous  obtenons  0'"75  pour  les  arcs  en  tiers-point  du 

™Ocher  nord  et  7°»75  pour  les  arcs  en  plein  cintre  surhaussés 

^^  la  tx)ur  du  sud. 

A.insi  les  voûtes  adossées  au  clocher  sud  seraient  montées 

*  ^n  mètre  plus  haut  que  celles  qui  auraient  été  appliquées 

^*Ontre  le  clocher  nord.  En  outn\  la  vofite  qui  so  trouverait 

r^^nsTangle  delafac^ade  et  du  clocher  nord  serait  impossible 

•  construire,  parce  qu'elle  arriverait  k  0'"  75  au  dessous  de  la 

^ef  de  Tarchivolte  en  tiers  point  du  portail  latéral,  en  plaçant 
fcjPt  clef  de  ses  deux  formerets  à  la  même  hauteur  de  0»n75  au 
^'dessus  du  sol.  D'ailleurs,  en  adoptant  le  même  niveau  pour 

:  point  de  départ  J'ai  constaté  que  les  arcs  en  plein  cintre,  dont 

■  la  trace  est  visible  au  riîvers  de  la  façade  au  dessus  de  l'archi- 

..  Tolte  en  tiers-point  des  trois  portails  et  qui  auraient  pu  jouer 
^  également  le  rôle  de  formerets,  ont  leur  clef  à  8  mètres  et  à 
r  S"  30  de  hauteur  ^  Si  l'on  rétablissait  une  voûte  d'ogives 
;  derrière  le  portail  latéral  du  nord,  le  formeret  appliqué 
"  contre  la  façade  serait  à  1™  25  plus  haut  que  celui  dont  les 

•  claveaux  viendraient  s'engager  dans  le  mur  du  clocher. 

<  Cf.  fig.  ii  où  i'ai  restitué  1p  plan  supposé  du  prétendu  porche,  en  montrant 
que  la  clef  de  ses  .formerets  se  trouverait  a  quatre  niveaux  aiiïérents. 


\ 


468  E.   LEFÈVRE-PONTALIS 

Pour  expliquer  les  conséquences  d'une  sôi-disante  eri^ 
de  Tarchitecte  du  clocher  sud  qui  se  serait  aperçu  trop  t 
d'un  biais  de  0™  10  dans  le  raccord  de  la  nef  et  de  la  faça 
M.  Mayeux  soutient  que  les  trois  portails  occupaient  leur  (•=- 
placement  actuel  au  moment  oii  Ton  jetait  les  fondations 
la  tour  méridionale.  Ce  biais  insignifiant  lui  suggère  un  moj  - 
d^expliqucr  pourquoi  les  voûtes  d'ogives  du  prétendu  pon 
bâti  entre  les  deux  tours  auraient  laissé  des  traces  en 
brisé  sur  le  clocher  nord  et  en  plein  cintre  sur  le  clocl: 
sud.  J'ai  expliqué  ces  traces  par  de  grandes  arcatures 
forme  différente  sur  chaque  tour,  mais,  suivant  M.  Mayeux 


courbure  en  plein  cintre  visible  dans  la  partie  basse  du  cT      1  o- 

cher  sud,  sur  la  face  du  nord,  est  un  effet  de  la  section  obliq^^  "*ïe 

d'un  arc  brisé.  Or,  en  regardant  la  figure  ci-jointe,  mise  s      -^^i^i- 

gneusement  à  l'échelle,  voici  ce  qu'on  peut  constater.  Pcl..>  mit 

que  le  tracé  de  l'arc  en  tiers  point  A  devienne  par  une  sect^^  ^3n 

biaise  le  plein  cintre  B  avec  la  même  flèche  H,  il  faudrait  r y  "^je 

la  face  nord  du  clocher  .fit  un   biais  de  7*" 40  environ  i^  >  -^r 

rapport  à    une    perpendiculaire   tombant   sur   la   faça  rM    e. 

L'argumentation  de  M.  Mayeux  est  donc  invraisemblabl 

Avec  une  différence  de  0"  10  répartie  sur  une  longueur 

10  mètres  qui  correspond  à  celle  du  clocher  sud,  la  coupuj 

des  lunettes  ne  produirait  aucun  effet  appréciable. 

Si  la  colonnette  A,  dont  la  base  est  seule  visible  à  droid 

sur  la  face  méridionale  du  clocher  nord,  soutenait  des  voûte 

au  lieu  d'une  simple  arcature  en  tiers-point,  on  est  forcé  d» 

faire  retomber  sur  son  chapiteau  un  arc  formeret,  un^  ^^ 

branche  d'ogives  et  un  doubleau,  malgré  son  faible  diamètre '"^ 

de  0'"33.  La  même  observation  s'applique  à  la  coloniietto  ^  '  . 

B,  au  nord  du  clocher  sud.  Enfin  la  trace  de  l'arc  brisé  qu  >^^ 

se  voit  sur  le  mur  entre  la  pile  centrale  de  la  tour  du  norc-^  ^^ 

M'  la 
et  le  mur  de  façade,  au  dessus  de  la  première  arcade  de  la^  -^ 

chapelle  basse,  vient  fournir  un  dernier  argument  contraire  ^-^^ 

à  la  théorie  de  M.  Mayeux. 

A  gauche,  la  courbe  on  tiers-point  ne  vient  pas  s'appuye:  -^^^-^^ 

sur  un  chapiteau  qui  aurait  occupé  la  place  de  celui  de  l  -^  ;** 

tribune  d'orgue  projetée  au  xvr  siècle,  mais  sa  retombé  ^-^i-^^^  . 

pénètre  dans  le  mur  de  façade  ^  La  façade  actuelle  n'occupa  -^^^^ 

<  Cf.  lig.  tj. 


fk;.   12 


t 


-r-L 


_      —  11. 


m 


E.  Leièvrc-Pontalis  dd. 


^70  E.   LEFEVRE-POXTALXS 

donc  pas  le  même  eniplaceinenl  quand  la  tour  du  nord  fut 
bâtie.  La  colonne  englobée  dans  l'épaisseur  du  mur  ne 
pouvait  servir  de  point  d'appui  qu'à  une  arcature  et  non  pas 
a  des  voûtes,  dont  les  retombées  seraient  venues  s'engager 
dans  un  retrait  à  l'angle  du  clocher  nord  et  de  la  façade.  La 
[iénétration  correspondante  n'est  pas  visible  aujourd'hui  sur 
la  face  nord  de  la  tour  du  sud,  parce  qu'elle  est  dissimulée 
sous  une  arcature  en  plein  cintre  surhaussé  appareillée  par 
Jean  de  Beauce  en  1510,  quand  il  fut  chargé  d'établir  une 
tribune  d'orgue*.  Enfin,  si  on  avait  bâti  un  porche  voûté 
d'ogives  sur  le  flanc  sud  du  clocher  nord,  pourquoi  l'architecte 
de  la  tour  méridionale  se  serait-il  donné  la  peine  de  démonter 
la  pile  de  droite  du  portail  de  la  Vierge  et  de  scier  un  bout 
de  linteau  pour  gagner  0°*  10,  au  lieu  de  planter  son  clocher 
un  peu  plus  loin  ? 

Ainsi  la  restitution  d'un  porche  entre  les  deux  tours  du 
xii«  siècle  soulève  de  nombreuses  objections,  mais  quel  était 
le  rôle  des  deux  grosses  colonnes  H  et  I  engagées  au  revers 
de  la  façade  de  chaque  côté  du  portail  central  ?  Elles  étaient 
destinées  à  supjmrter  les  doubleaux,  les  ogives  et  les  forme- 
rets  du  porche  primitif  bâti  au  milieu  du  xir  siècle  en  arrière 
des  tours  et  précédé  des  trois  portails  romans.  Quand  on 
déplaça  la  façade,  elles  furent  remontées  avec  les  sculptures 
(les  portes,  comme  les  assises  qui  portent  encore  la  trace  du 
cintre  des  anciens  formen^ts,  mais  elles  restèrent  sans  emploi, 
parce  que  rarchitecte  de  la  cathédrale  gothique  s'empressa 
de  renoncer  à  construire  un  porche  entre  les  deux  tours 
après  l'Incendie  de  1101. 

M.  Mayeux  suppose  que  le  porche  sorti  de  son  imagination 
s'arrêtait  au  niveau  des  modillons  du  bandeau  qui  passe  sous 
les  baies  du  premier  étage  du  clocher  nord,  mais  il  n'a  pas 
réfléchi  <[U(»  la  toiture  de  son  porche  serait  venue  couper  par 
derrière  les  trois  grandes  fenêtres  en  cintre  brisé  de  la  façade 
actuelle».  Il  alléguera  sans  doute  que  ces  fenêtres  ne  remon- 
tent i)as  à  la  même  époque  que  les  trois  portails  inférieurs. 
mais  il  suflit  de  comparer  la  courbure  en  cintre  brisé  de  leur 
archivolte,  leurs  bases  à  tore  aplati,  les  feuilles  d'acanthe 
sculpiécssur  les  tailloirs  de  la  haie  centrale  pour  reconnaître 

'  r.t.  tiir.  s. 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     471 

^  identité  du  style  des  trois  fenêtres  et  des  trois  portes.  En 
^^tre,  les  pilastres  cantonnés  de  deux  colonnettes  qui  flan- 
quent la  fenêtre  correspondent  à  deux  petits  contreforts 
^ïïférieurs  dont  le  socle  est  garni  de  grands  oves  perlés, 
^omme  le  soubassement  des  portails. 

En  admettant  Texistencc  d'un  porche  sur  le  flanc  sud  de 
la  tour  du  nord,  sa  toiture  serait  venue  masquer  deux  arca- 
tures  en  tiers-point  encore  intactes  qui  se  trouvent  au-dessus 
de  la  double  entrée  de  la  chapelle  basse  et  qui  ont  deux 
petits  glacis  au  niveau  de  leur  appui  pour  rejeter  l'eau  de 
pluie.  Ce  simple  détail  prouve  que  ces  arcaturos  se  trou- 
vaient exposées  aux  intempéries  ot  non  pas  sous  un  toit. 
Dans  ce  dernier  cas,  l'architecte  du  clocher  nord  n'aurait 
pas  jugé  nécessaire  do  décorer  cette  surface  du  mur.  Enfm, 
si  le  constructeur  de  la  tour  du  sud  s'était  trouvé  en  pré- 
sence d'un  porche  déjà  bâti,  il  n'aurait  pas  fait  descendre  le 
contrefort  central  de  la  face  du  nord  dans  l'écoinçon  des 
formerets  et  il  aurait  remonte''  sa  base  au  niveau  de  la  tri- 
bune supérieure. 

Le  porche  primitif,  qui  avait  été  bâti  au  xir  siècle  en  avant 
de  la  façade  de  Fulbert  et  dorrière  les  tours,  avait  un  étage 
éclairé  par  les  trois  grandes  baies  de  la  façade  actuelle 
démontées  en  môme  temps  que  les  portails.  Le  niveau  du 
dallage  de  cette  tribune  est  donné  par  les  bases  dos  colon- 
nettes  des  arcaturos  qui  encadrent  encore  aujourd'hui  les 
trois  fenêtres  au  revers  do  la  façade.  A  Tauf^^o  do  la  façade 
et  d'un  contrefort  du  clocher  nord,  dans  Tintériour  de  la 
cathédrale,  on  aperçoit  une  do  ses  colonnettes  qui  vient 
couper  le  tailloir  d'une  arcaturo  supérieure  do  la  tour  et  qui 
traverse  la  tablette  de  la  corniche  on  saillie  sons  l'appui  des 
baies  du  clocher.  Il  est  évidont  que  co  n'est  pas  une  dispo- 
sition primitive.  Après  le  transport  do  la  façade,  les  pilastres 
qui  soutiennent  ces  colonnettes  d'antrle  reposaient  sur  des 
colonnettes  partant  du  sol  (pii  ont  été  remplacées  au 
XVI*  siècle.  Toute  cette  partie  do  la  cathédrale  serait  impos- 
sible à  restaurer  anjourd'hni.  Si  l'on  rt'tablissait  les  arca- 
turos basses  des  tonrs,  il  faudrait  creuser  un  retrait  dans 
la  façade  pour  loger  la  colonnelto  qui  supporterait  l'une 
de  leurs  retombées.  Si  l'on  voulait  monter  un  porche  en 
tenant  compte  des  prétendus  arrachements  dos  formerets, 


472  E.   LEFÈ^^lE-PONTALIS 

il  serait  impossible  de  mettre  ses  voûtes  d'ogives  au  même 
niveau. 

Le  démontage  des  portes  de  la  façade 

Les  arguments  que  M.  Mayeux  l'ait  valoir  pour  nier  le 
démontage  des  trois  portails  de  la  façade  sont  faciles  à 
réfuter.  Cette  opération  lui  semble  invraisemblable,  parce 
qu'il  est  impossible  de  transposer  d'une  porte  à  Tautre  des 
claveaux  dont  la  courbure  n'a  pas  le  même  rayon ,  mais 
aucun  archéologue  n'a  jamais  soutenu  qu'on  avait  interverti 
l'ordre  des  claveaux.  Quand  la  porte  centrale  et  la  porte  de 
gauche  se  trouvaient  derrière  les  tours,  elles  mesuraient 
comme  aujourd'hui,  la  première  :]"':I0  et  la  seconde  •J™:52  df» 
largeur.  C'est  seulement  la  porte  de  droite  ou  de  la  Vierge 
qui  fut  rétrécie  de  0°*10,  comme  M.  Mayeux  le  reconnaît  lui- 
mên)e,  en  admettant  le  démontage  de  la  moitié  de  son  archi- 
volte voisine  du  clocher  sud. 

Si  M.  Mayeux  connaissait  mieux  certains  portails  de  nos 
grandes  cathédrales,  il  saurait  que  l'architecte  de  Notre- 
Dame  de  Paris  a  non  seulement  utilisé  le  tympan,  mais  aussi 
les  voussures  romanes  de  la  porte  Sainte-Anne  et  que  les 
deux  portails  romans  du  transept  de  la  cathédrale  île  Bourges 
ont  été  remontés  au  xur  siècle.  En  outre,  le  purtail  du  croi- 
sillon nonl  de  l\''glise  abbatiale  de  Saint-r>enis,  leuvre  du 
xu*"  siècle,  fut  déplacé  pierre  par  jùcrrc  au  \uV  siècle  *.  Vers 
le  milieu  du  \iV  siècle  un  lit  subir  la  même  upéralion  au 
porche  de  l'église  alïbatiale  de  Moissac  -.  I^  porte  du  nord 
à  la  cathédrale  de  Cahors  en  oîî're  un  auire  exemple.  Au 
sud  de  l'église  d'Aizy  i  Aisne  ,  un  peut  voir  un  beau  portail 
de  la  seconde  moitié  <lu  xir  siècle  plaqué  contre  un  ba>i  cûié 
du  xur  siècle.  A  l'extrémité  du  croisillon  nord  de  la  cathé- 
drale «le  Reims  <»n  a  remunté  au  xur  siècle  un  petit  purtail 
en  plein  ciutre  d'un  style  très  délicat.  Le  portail  du  xiiK  siècle 

'  Sii^vr  ,i\.iit  •ii.i'nnrm  d'-moîiiv  un  autre  |»fnai!  à  S.iiut-lK^nis  \»t$  1  l-i*» 
■  Vr.  sin^ul;irr!ii  atiii  pirlain  «î'*  .iiinq-i-  in  i:-.'\-im  .'pus  tran>i»'><itam  .  .  tiiitii»ii 
l.tc.»\  il'-  la  M  an  h»'  p.  ISN. 

-   1^ r î *  1  •  > .  .V  tr >  sur  'j 'i i'Iqur <  >' 'Hfic {s  1 1' ^ it-' >  /•  •: >■  U  0?n nr*.$  ^,^m\^  Co ri •; r*\* 


T.ES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  T.A  CATHÉDRALE     473 

ojiii  donne  accès  dans  le  bras  sud  du  transept  de  la  cathédrale 
€.Ie  Saint-Omer  y  fut  transporté  à  la  fin  du  xiv* siècle.  Il  serait 
ITacile  de  citer  d'autres  opérations  du  même  genre  laites  dans 
\q  cours  du  moyen  âge  *.  Les  architectes  des  monuments  his- 
'toriques  les  ont  renouvelées  de  nos  jours  avec  un  plein 
«uccès,  comme  M.  Selmersheim  dans  la  restauration  du 
porche  méridional  de  Notre-Dame  d(^  Chartres. 


RACCORD    l»l-:    LA    KArADK    KT    DV    (.LOCHER   NORI> 

M.  Mayeux  prétend  (lue  l('  (h'faut  (h*  concordance  des 
assises  de  la  façad(?  (4.  des  clochers  ne  prouve  pas  que  les 
portails  ont  été  déplacés,  mais  simplement  que  les  trois 


*  Cf.  Viollet-lr-Duc.  Dictionnaire  fF architecture,  t.  Vil,  p.  31)3. 


474  E.    LEFÈVRE-PONTALIS 

portes,  la  tour  du  nord  et  la  tour  du  sud  sont  d'époques  diffé- 
rentes. Cette  observation  conserve  néanmoins  toute  sa 
valeur,  car  elle  prouve  que  Tarchitecte  du  clocher  nord 
n'avait  pas  prévu  la  construction  du  porche  et  que  le  maître 
de  Tœuvre  du  clocher  sud  ne  s'est  pas  trouvé  en  présence 
d'un  porche  déjà  bâti,  sinon  ils  auraient  raccordé  plus  adroi- 
tement les  contreforts  des  tours  à  la  façade  au  lieu  de  faire 
ressortir  leurs  angles  au  bord  du  mur. 

Pour  supprimer  un  témoin  gôiiant  qui  confirme  le  dépla- 
cement de  la  façade,  M.  Mayeux  nie  qu'on  ait  diminué  de 
0°*10  la  saillie  d'un  contrefort  du  clocher  nord  voisin  du  por- 
tail de  gauche.  Il  a  vérifié  avec  un  fil  à  plomb  que  le  contre- 
fort est  bien  vertical,  mais  je  n'ai  jamais  dit  qu'on  l'avait 
coupé  en  talus.  J'ai  constaté,  comme  M.  Merlet  nie  l'avait  fait 
remarquer,  que  ce  contrefort  présente  à  la  place  d'un  cavetde 
son  soubassement  qui  porte  le  n**  3  sur  le  plan  de  la  page 
précédente,  au  point  V,  une  encoche  de  O^IS,  tandis  que  la 
saillie  de  ce  même  glacis,  qui  se  continue  sur  les  autres 
contreforts,  n'est  que  de  0"  08.  Il  serait  donc  impossible 
de  rétablir  dans  l'encoche  un  glacis  de  même  pente  et  de 
môme  hauteur  que  celui  dont  on  voit  l'amorce. 

D'ailleurs,  la  saillie  de  ce  contrefort  d'angle  n'est  plus  que 
de  0™ 38  aujourd'hui,  tandis  que  celle  du  contrefort  voisin, 
exposé  à  l'ouest,  est  do  O^SO.Il  faut  donc  on  conclure  que  1i   — i 
nécessité  de  gagner  0"  10  vers  le  nord,  pour  ne  pas  diminuei  ^m* 

la  largeur  du  portail  de  gauche  en  remontant  la  façade,  obli 

gea  l'architecte  à  réduire  de  la  même  dimension,  en  V,  c^^  e 
contrefort  sur  11  mètres  de  hauteur  depuis  l'encoche  de  1^   -a 
base  jusqu'aux  deux  glacis  visibles  au-dessus  de  l'appui  de.^      s 
fenêtres.  Si  ces  doux  glacÎN  sont  intacts,  il  ne  faut  pas  e~  -^n 
conclure  que  lo  contrefort  ne  présentait  pas  un  glacis  inf^^Bé- 
rieur  qui  a  été  ravalé.  Enfin,  l'absence  de  balèvres  près  d^HSe 
l'arête  sur  la  face  coupée  apporte  une  dernière   preuve         à 
l'appui  de  mon  opinion.  Le  seul  fait  que  ce  contrefort  a  é^^*e' 
diminué  d'épaisseur  ron verse  toute  la  théorie  de  M.  Mayen^x 
sur  la  construction  d'un  porcho  rcmtre  le  clocher  nord  ava^K^/ 
lo  comnionromont  des  travaux  de  l'autre  tour,  car  il  ^st 
évident  que  rarchitecto  n'aurait  eu  dans  ce  cas  aucun  miérét 
à  gagner  O^IO  vers  le  nord,  puisqu'il  avait  le  champ  Whre 
au  sud. 


E.  Li?Éevi>.<'-PoiitAli8  phot. 


LES  FAÇADES  ET  LES  CLOCHERS  DE  LA  CATHÉDRALE     475 

Parmi  les  autres  preuves  du  démontage  de  la  façade, 
j'avais  indiqué  la  diflerence  do  longueur  entre  les  petits  fûts 
ornés  qui  se  trouvent  sous  le  socle  des  statues.  M.  Mayeux 
prétend  qu'elle  provient  dune  restauration  moderne  et  que 
les  fûts  rajoutés  sont  neufs.  C'est  une  erreur  évidente,  car 
la  plupart  de  ces  court(^s  colonnetles  remontent  bien  au 
XII''  siècle.  J'avais  dit  qu'on  en  avait  scié  plusieurs  pour  les 
raccourcir.  M.  d(^  Lasteyrie  ne  ])artage  pas  mon  avis  et  fait 
observer  ({ue  le  listel  qui  contourne  l(\s  extrémités  de  ces 
petits  fûts  prouve  qu'elles  ont  conservé  leur  longueur  pri- 
mitive *  mais  cette  observation  ne  peut  pas  s'appliquer  à  six 
colonnettes  déi)ourvues  de  listel  ou  de  baguette  à  chaque 
bout,  comme  on  ])Ourra  le  constater  sur  la  photographie  ci- 
Jointe'-.  J'en  ai  compté  deux  sur  le  pilastre  à  gauche  du  portail 
central,  deux  ii  droite  dans  l'ébrastîment  de  la  même  porte. 
Tune  ornée  de  six  cannelures  et  l'autre  de  petits  quatre- 
feuilles,  comme  celles  qui  se  trouvent  ii  gauche  dans  le  por- 
tail de  la  Vierge.  On  r.w  remarquait  peut-(Mre-  quelques 
autres  avant  la  restauration  de  Lassus. 

A  gauche  de  la  porte  ])rincipale,  le  pilastre  ({ui  s'élève  au 
milieu  de  la  pik»  est  posé  sur  un  socle  garni  de  grands  oves^ 
qui  mérite  d'attirer  l'attention.  Au  fond  de  chacpie  angle 
rentrant  tous  les  autres  soch^s  sont  encadrés  par  deux  petits 
fdets  verticaux  en  retour  d'équerre  larges  de  quatre  centi- 
mètres. Or,  à  droite  du  pilastre,  l'un  di)s  lllets  est  réduit  à  un 
centimètn^  et  demi  et  le  rang  de  trous  carrés  ne  coïncide  pas. 
Il  est  évident  qu'on  a  voulu  remonter  la  pile  intermédiaire 
en  diminuant  sa  largeur. 

Sur  le  linteau  du  i)ortail  central,  du  côté  gauche,  un  per- 
sonnage est  debout  à  coté  du  premier  grou])tMie  trois  apôtres. 
Or  un  pied-droit  de  Tarcature  qui  l'encadre  est  masqué 
par  deux  ang(\s  du  premier  cordon,  tandis  qn  à  droite  l'arca- 
ture  correspondante  aj)parait  tout  entière.  Il  est  probable 
que  Tappareilleur  a  voulu  gagner  quelques  centimètres  en 


*  Etudes  sur  la  sculpture  française  au  moyen  àfje^  p.  -Jl. 

2  Cf.  pi.  Viil. 

3  On  peut  sijij^naler  d^s  oves  perlés  du  même  genre  dans  le  soubassement 
des  portes  de  Notre-Dame  d'Étampes,  de  Notrc-Dame-en-Vaux,  à  Chàlons,  et 
de  Siiinl-r,ennain-des-IV's,  à  Paris. 


476  E.    LEFÈVRE-PONTALIS 

remontant  le  tympan.  Les  deux  anges  qui  tiennent  une 
couronne  restaurée,  à  la  clef  de  la  troisième  voussure,  ont 
certainement  remplacé  un  motif  plus  ancien  cassé  pendant 
le  transport  de  rarchivolte.  Ces  détails  sont  bien  visibles 
dans  Tune  des  héliogravures  dont  j'ai  fait  le  cliché  pour 
Fouvrage  do  M.  de  Lastoyrie  '. 

M.  Mayeux  me  fait  dire  qu'on  a  transpose  les  claveaux 
des  voussures,  ce  qui  est  inexact.  Cette  observation  ne  s'ap- 
plique qu'aux  petits  chapiteaux  historiés,  car  l'histoire  de  la 
vie  du  Christ  se  développe  en  allant  de  la  porte  centrale  au 
clocher  nord,  puis  elle  reprend  du  même  pointa  l'autre  tour. 
Peu  importe  que  deux  chapiteaux  soient  parfois  taillés  dans 
la  même  assise,  notamment  sur  les  pilastres,  comme  M.  Mayeux 
Ta  remarqué,  car  les  autres  sont  indopendants,  ce  qui  expli- 
que comment  on  a  pu  replacer  maladroitement  la  fête  des 
Rameaux  après  le  baiser  de  Judas  et  le  lavement  des  pieds 
après  la  visite  dos  saintes  femmes  au  tombeau. 

L'entaille  faite  après  coup  dans  la  tour  du  sud  pour  y  encas- 
trer un  chapiteau  de  la  porte  de  la  Vierge  qui  représente 
l'apparition  du  Christ  à  ses  apôtres  contrarie  la  thèse  de 
M.  Mayoux  comme  les  observations  précédentes.  Il  s'appuie 
donc  sur  une  photographie  du  tympan  reproduite  dans  la 
monographie  de  Lassus  pour  prétendre  que  cette  encoche 
n'existait  pas  en  1850 -.  Or  comme  ce  cliché  a  été  pris  de  face 
et  non  pas  en  biais,  l'entaille  se  trouve  cachée  par  une  assise 
du  clocher  comme  aujourd'hui^.  Il  ne  faut  donc  pas  en  conclura 
qu'on  a  dégagé  le  chapiteau  on  question  à  l'époque  modeme- 
M.  Mayeux  soutient  qu'au  lieu  de  relancer  le  chapiteau  dans 
la  tour  du  sud,  on  a  monté  les  assises  du  clocher  devant  ce  cha- 
piteau qui  aurait  fait  partie  de  la  pile  d'angle  du  porche.  C'est 
ainsi  qu'une  tranche  do  la  sculpture  se  serait  trouvée  masquée. 

En  recourant  à  cette  hypothèse,  M.  Mayeux  ne  s'est  pas 
ap(ïrçu  qu'il  se  contredisait  lui-même.  En  effet,  il  admet  que 
la  pil(^  don!  ce  chapiteau  fait  partie  a  été  rapprochée  deO"10 
pour  roi  périr  do  la  môme  dimension  le  i)ortail  de  la  Vierge, 
Or  si  on  a  démonto  la  pile,  ce  chapiteau  n'est  pas  resté  à  sa 

•  Études  sur  la  sculpture  française  au  moijvn  âge,  pi.  111. 
-  Monographie  de  la  cathédrale  de  Chartres,  Allas,  pi.  VU. 

3  cr.  pi.  IX. 


RACOORB  DE  LA  FAÇADE  ET  DU  CLOCHER  ^VU 


I.KS   FAÇADES   ET   LES   CLOCIIKUS   DE   LA   CATHÉDRALE  477 

place  primitive.  Il  était  donc  facile  de  le  scier  comme  le 
linteau  du  portail  pour  faire  filer  les  assises  du  clocher  dans 
rinlérieur  du  mur  de  la  façade.  Au  contraire,  en  admettant 
1(^  d(Mnc>ntaL»*e,  on  comprend  parfaitement  que  l'appareilleur 
ait  fait  une  encoche  dans  la  tour  pour  conserver  le  bord  du 
chapiteau. 

Si  le  clocher  méridional  avait  été  monté  contre  l'angle 
sud-ouest  d'un  porch(^  plus  ancien,  ce  n'est  pas  seulement  un 
chapiteau  qui  i)Ourrait  être  engagé  dans  ses  assises,  ce  serait 
aussi  l'extrémité  du  jambage  de  la  pih»  de  droite  du  portail 
de  la  Vierge  qui  vient  au  contraire  se  coller  contre  un  contre- 
fort de  la  tour.  La  coïncidence  de  lit  entre  sept  assises  du 
clocher  sud  et  de  la  façade  depuis  le  sommier  de  l'archivolte 
jusqu'il  la  tablette  de  la  corniche  des  portails  est  un  simple 
artilice  destiné  ii  masquer  le  raccord,  car  l'appareil  est  décro- 
ché au  dessus  de  la  clef  du  cordon  de  la  jmrte  et  tout  le  long 
du  i)iéilroit  de  la  fenêtre  voisine  de  la  tour*.  En  outre,  ce 
cordon  de  feuillages,  refait  par  M.  Lassus  suivant  sa  forme 
primitive,  vient  buter  maladroitement  contre  la  tour  comme 
dans  le  portail  de  gauche,  car  l'architc^cte  n'avait  pas  la  place» 
nécessaire  pour  le  faire  descendre  au  niveau  du  sommier. 
Au  dessus  de  la  corniche  des  trois  portes  dont  la  tablette 
vient  s'appliquer  sur  un  contrefort  du  clocher  sud,  on  voit 
trois  bandeaux  moulurés  qui  pénètrent  dans  la  façade,  comme 
au  i)oint  de  raccord  de  l'autre  tour.  Donc  les  deux  clochers 
existaient  quand  les  trois  portails  vinrent  occuper  leur  place 
actuelle. 

Parmi  les  hypothèses  les  plus  bizarres  de  M.  Mayeux,  il 
faut  signaler  celles  qui  s'appliqutMit  à  la  cause  du  rétrécisse- 
ment de  la  i)ort(i  de  la  Vierge  et  à  la  façon  d'exécuter  ce 
travail.  Ce  portail  mesure  actuelh^nuMit  2'"  22  de  largeur, 
tandis  que  celui  de  gauche  est  large;  de  2"':î2.  Si  on  l'a  rétréci 
de  0"10,  après  nvoir  diminué  de  la  même  dimension  la 
saillie  d'un  contrefort  du  clocher  nord,  c'est  qu'il  fallait 
gagner  la  place  d'une  colonne  sur  la  longueur  de  la  façade 
pour  ne  pas  supprimer  le  ])oint  d"ap[)ui  d'une  voussure. 
M.  Mayeux  essaie  d'expliquer  cette  opération  par  la  néce^s- 
sité  de  prendre  un  alignement  sur  la  nef,  mais  elle  était 

<  Cf.  pi.  X. 


47H  K.    I.KFÈVKK-PONTALIS 

absolument  inutile  en  admettant  sa  théorie  sur  la  construction 
(lu  porche  avant  celle  du  clocher  sud.  En  effet,  il  eut  été 
beaucoup  plus  simple  de  bâtir  la  tour  un  peu  plus  loin, 
puisque  Tarchilecte  aurait  eu  le  champ  libre  pour  planter 
ses  Ibndations. 

Quels  furent  les  moyens  employés  pour  rétrécir  le  portail 
de  la  Vierge  ?  M.  Mayeux  soutient  qu'on  démonta  seulement 
la  pile  adossée  au  clocher  sud  et  le  côté  droit  des  voussures. 
Il  ajoute  qu'un  bout  du  linteau  fut  scié  sur  place  du  même 
côté  et  que  la  figure  centrale  du  tympan   fut  refaite.  Je 
crois  au  contraire  que  ce  portail  a  été  complètement  démonté 
comme  les  deux  autres.  En  étayant  le  linteau  pour  en  scier 
un  bout  sur  un  échafaudage,  on  s'exposait  à  le  briser  pendant 
l'opération.  Si  on  l'a  coupé  du  côté  droit  après  l'avoir  déposé, 
c'est  qu'il  était  indifférent  de  scier  un  berger  et  quelques 
moutons*,  tandis  qu'en  supprimant  à  gauche  Tange  de  l'An- 
nonciation, cette  scène  serait  devenue  incompréhensible.  Au 
dessus,  le  second  registre  du  tympan  se  compose  d'un  linteau         ^ 
ctmtral  cït  de  deux  petits  morceaux  garnis  k  gauche  d'une       -r 
femme  (^t  à  droite  d'un  homme  coupé  en  deux.  Il  eût  été    =î^ 
impossible  de  scier  en  l'air  ce  personnage  séparé  de  ses  voi-  ^— 
sins  par  un  joint.  Quant  à  la  Vierge,  elle  n'a  pas  été  refaite*  :  .="     : 
on  s'est  borné  à  donner  de  chaque  côté  de  cette  belle  figure— z-*e 
un  trait  de  scie  de  cinq  centimètres  pour  ne  pas  toucher  auxj^P^s^ 
anges  sculptés  sur  les  écoin(;ons.  Dans  les  voussures  deï-=3^ 
droite,  je  n'ai  vu  aucun  socle  de  figurine  coupé,  comme-^:^^ 
raflirnie  M.  Mayeux. 

I/étude  du  soubassement  de  la  façade  et  des  tours  conduite    ^ 
M.   Mayeux  à  toute  un(^  série  de  déductions  erronées.   La*^    ^ 
troisième  assise  de  la  tour  du  sud  est  garnie  d'un  cavet  quS^    ' 
contourne  le  clocher  et  qui  se  continue  sur  le  socle  dee=?=?? 
colonnes  de   chaque  portail.  Ce  raccord  serait  à  son  avî^^ 
une  i)r(Mive  de  l'existence  antérieure  du  porche,  mais  voie  ^ 
coninient  j'explique   la   coïncidence  de    cette    moulure   e^ 
du  gros  joint  ([ui  se  trouve  au  même  niveau  à  la  base  du  clo- 
cher sud  ei  (le  la  façad(».  Dans  mon  article  précédent,  j 'ci/ 

*  et.  pi.  IX. 

-  Km  iSf)!),  l.i  fiii^iin*  dr  IVnfant  .I<''sus  éUiit  mutilép  et  les  ailes  des  ant:»^" 
rfai«'iit  cassjM's.  (11.   Monographie  do  la  cathédrale  de  Chartres.  Atlas  pi.  Vl/ 

«Ml  iH'lioiiraMir»'. 


/ 


le 


LES  FAÇADES  ET   LES   CLOCHERS    I>E   LA    CATHKDUALK  470 

ipliqué  comment  la  façade  actuelle  avait  été  montée  der- 

^ï*lère  les  tours  en  même  temps  que  Ton  construisait  le  clocher 

ïviéridional^  A  cette  époque,  le  cavot  continu  qui  se  trouve  au 

^lossus  du  seuil  des  trois  portails  se  raccordait  avec  la  môme 


Fit!.    14. 


^ 


/if/ 


ml. 


\t^ 


RACCORD  DE  LA  FAÇADE  ET  DT  CLOCIIKK  SlI) 

^J^^ulure  de  base  de  la  tour  du  sud.  Quand  on  déplaça  la 
^çade,  il  fut  donc  facil(î  do  faire  coïncider  do  nouveau  le 
^^•os  joint  et  le  cavet. 

Le  retour  d'équerre  du  cavet  inférieur  de  la  tour,  désigné 
Par  le  n*  5  dans  Tangle  Y,  prouve  simplement  Texistence  d'un 


Mémoires  de  la  Société,  [.  XJll,  p.  1:2. 


iHO  K.   LEFÊVRK-POXTALIS 

contrefort  primitif  du  clocher  qui  faisait  une  saillie  vers  le 
nord.  En  effet,  ce  ressaut  correspond  à  celui  de  la  tablette  de 
la  corniche  qui  passe  sous  les  baies  du  premier. étage  de  la 
tour  et  qui  fui  entaillée  par  l'architecte  qui  remonta  la  façade. 
Ce  n'est  pas  une  pierre  relancée,  car  au  dessus  du  cavet  le 
bandeau  torique  qui  contourne  la  base  du  clocher  fut  coupé 
pour  loger  le  premier  angle  rentrant  du  portail  de  la  Vierge 
dont  l'arête  est  remplacée  par  une  gorge. 

M.  Mayeux  m'accuse  d'avoir  supprimé  une  tablette  Z  »  qui 
aurait  êu»  invisible  sur  le  plan  d'ensemble  de  mes  fouilles. 
Cette  tablette  d'angle,  qui  mesure  0'"23x0"12,  serait 
l'assise  de  la  base  de  l'ancien  porche  suivant  sa  théorie,  mais 
si  ce  ressaut  existait  avant  le  clocher  sud,  il  devait  corres- 
pondre à  un  contrefort.  Or  pour  rétablir  la  largeur  primitive 
du  portail  de  la  Vierge,  il  y  aurait  lieu  d'éloigner  de  0"»  10 
vers  le  sud  la  pile  de  <lroite  du  portail  de  la  Vierge.  Cette 
oi)ération  aurait  pour  résultat  de  cacher  complètement  la 
colonnett(*  tangente  à  la  tour  méridionale  derrière  le  contre- 
fort restitue»  sur  la  tablette.  En  réalité,  ce  ressaut  provient 
(Tune  ern»ur  commise  par  l'appareilleur  ou  d'un  repentir  de 
rarchitecte.  Il  est  bon  de  faire  observer  que  la  première 
assise  de  bas(*  du  portail  de  la  Vierge  du  côté  droit  fut 
retaillée  pour  faire  encoche  dans  la  tablette  en  question,  dont 
la  moulure  ne  continue  pas  sin*  la  face  du  socle  qui  vient 
buter  contre  la  tour. 

Si  la  façade  avait  été  colléi*  contre  le  clocher  nord  peu  de 
temps  a]>rès  sa  construction,  les  joints  de  son  soubassement 
devraient  coïncidi^r  av(^c  ceux  <le  la  tour.  Or  les  quatre  pre- 
niii'ros  assises  du  clocher  nord  mesurent  en  partant  du  pavage 
()'"  2S,  ()"'4r),  (!•"  11  et  ()'"47  et  colles  du  portail  de  gauche,  au- 
dessus  de  la  troisième  nlarch(^  ont  0'":^8,  C^aO  et  ()"0:5. 
Malj^ré  la  dilfértMice  d'épaisseur  entre  les  assises,  on  fit  cepen- 
dant corresjjondre  les  joints  supt-rieurs  de  la  première  assise 
(les  j)ortails  et  du  second  lit  du  clocher  nord,  mais  néan- 
moins le  cavet  des  socles  des  portails  est  à  0'"  12  au  dessus 
(in  S(MM)nd  cavet  continu  (hi  clochiu"  nord. 

M.  Mayeux  [a'étmul  que  le  cavet  de  la  première  assise  des 
portails,  qui  se  voit  uniquement  sur  le  socle  des  pilastres  de 

«  Cl.  liu.   li. 


E.  Li^révire-Poat&lis  phot. 
RACCORD  DU  PORTAIL  ET  DU  CLOCHER  SUt> 


LES   FAÇADES   ET   LES   CLOCHERS  DE   LA   CATHÉDRALE  481 

U  porte  centrale,  coïncide  avec  le  premier  cavet  continu  du 
clocher  nord.  C'est  une  lourde  erreur,  car  ce  cavet  mesure 
^J^l.'îde  hauteur  et  Ic^  cavet  inférieur  des  i)ilastres  n'a  que 
^•"10.  Au  niveau  des  bases  du  [)ortail  de  gauche,  une  pièce  de 
raccord  verticale  vient  boucher  l'entaille  faite  dans  le  clo- 
cher pour  loij^er  le  socle  garni  d'oves.  ("'est  encore  une  preuve 
<Ju  démontage,  comme  la  réduction  de  sailli(i  du  contrefort 
voisin,  car  Tarchitecte  était  évidemment  gêné  par  Texistence 
(les  deux  tours  pour  avoir  réservé  un  dosseret  aussi  étroit 
entre  les  clochers  (^t  la  [)remién»  coh)nnette  des  portails 
latéraux. 

Une  dernière  objection  à  faire  h  la  théorie  de  M.  Mayeux 
est  d'ordre  purement  chronologiqu(^  Il  prétend  que  les  trois 
portails  sont  antérieurs  au  clocher  sud  ([ui  était  en  construc- 
tion en  1M5,  suivant  le  témoignage  de  Robert  dr.  Torigni^  Or 
M.  de  Lasteyrie,  dans  une  ('tuik^  magistrale,  a  longuement 
^^xposé  les  raisons  iconograidiiqu(\s  (pii  permettent  de  faire 
i^oinontor  ces   portails  au  troisième  ({uart  du  xW  sii'cle  -. 
ï-^'iiilleurs,  il  suOit  de  comparer  les  bases,  les  cliapiteaux  et 
^<-^-'s  tailloirs  de  leurs  colonnc^savec  les  dcHails  correspondants 
^i^  la  tour  du  sud  pour  coustatcM*  que  ce  clocher  porte  l'em- 
P^*^inte  d'un  style  moins  avancé.  Il  (^st  ('vidont  que  la  tour 
^^^Tidionale  devait  être  prcs(iue  aclicvée  quand  on  mit  la 
^'^rriière  main  aux  sculptures  des  trois  portails.  Si  M.  Mayeux 
■^^^'^rsiste  dans  son  opinion,  il  devra  donc  réfuter  tous  les  argu- 
'^'^oiits  de  M.  de  Lasteyrie  pour  rei)ort(^r  la  partie  basse  de  la 
^Çade  à  une  date  voisine  de  l'incendie^  de  IL'M. 

I>ans  mon  premier  article,  j'avais  clu^rclK'  à  dater  les  por- 

5^^"ls  romans  de  la  cathédrale  de  Cliartres,  en  les  comparant 

"^     la  porte  du  même  style  qui  donne  accès  dans  la  nef  de  la 

^■^thédrale  du  Mans  du  cnti''  sud.  Comme  les  moulures  et  les 

^  ^^-iàtre  figurines  de  la  croisét>  d'ogives  du  i)orchc  du  Mans 

J^^^rxt  identiques  à  celles  dos  voûtes  de  la  nc^f.  consacrée  le 

"^      avril  1158  par  (Juillaume  de  Passavant -S  on  pouvait  le 


"*     Historiens  de  France^  t.  XIIl,  [).  121)0. 

^        '^    U  portail  royal  de  la  cathédrale  de  Chartres,  daiis  les  Etudes  sur  la 
S^f^^ptuTt  française  au  moyen  due.  Cf.  Monuments  Piol  publiés  par  VAm- 
^»»iie  des  Inscriptions  et  Éelles-Lettres,  t.  VIII,  p.  1  à  28. 

^  Gesta  Guillelmi  apuii  Mabillou.  Vetera  analecta,  p.  330. 

T.  XIII,  M.  31 


482  E.   LEFÈVRE-PONTALIS 

faire  remonter  à  la  même  époque.  Or  M.  Gabriel  Fleur>' 
a  démontré  que  ce  porche  voûté  d'ogives  fut  collé  après 
coup  contre  le  portail  en  plein  cintre  *.  Il  faut  donc  reculer 
la  date  du  portail  du  Mans  vers  1150  et  j'admettrais  volon- 
tiers qu'il  est  antérieur  aux  trois  portes  occidentales  de 
Notre-Dame  de  Chartres. 

Après  avoir  réfuté  les  critiques  de  M.  Mayeux,  en  montrant 
qu'il  s'est  lancé  dans  la  voie  des  hypothèses  les  plus  hasar- 
dées, je  voudrais  souligner  le  désaccord  absolu  qui  existe 
entre  nous  au  sujet  des  façades  successives  de  la  cathédrale 
de  Chartres.  M.  Mayeux  ne  croit  pas  qu'on  puisse  identifier 
les  murs  découverts  sous  le  dallage  avec  les  fondations  de  la 
façade  de  Fulbert  et  du  porche  de  Raimbaud.  Je  soutiens 
que  leur  alignement  et  leur  appareil  coïncident  avec  les 
textes  pour  fixer  leur  date  et  leur  destination.  M.  Mayeux 
suppose  que  le  clocher  nord  était  flanqué  au  sud  d'un  porche 
qui  fut  contrebuté  plus  tard  par  la  tour  méridionale.  J'afiirmo 
qu'il  n'y  a  jamais  eu  de  porche  voûté  entre  les  deux  clochers, 
mais  on  avait  bâti  au  xir  siècle  un  porche  voûté  d'ogives  et 
précédé  des  trois  portails  romans  devant  la  façade  de  Fulbert, 
c'est-à-dire  derrière  les  tours.  M.  Mayeux  croit  que  les  trois 
portails  romans  ont  toujours  occupé  leur  emplacement  actuel. 
Je  pense  au  contraire  avec  MM.  Viollet-le-Duc  -,  Paul 
Durand^,  Voge%  de  Laste^Tie*,  Merlet*,  Tabbé  Bulteau  ", 
Lanorc',  et  l'abbé  Clerval',  qu'ils  furent  démontés  pierre 
par  pierre  et  j'ai  prouvé  qu'ils  no  s'élevaient  pas  au  fond 
d'un  porche,  comme  on  Ta  souvent  répété. 

*  Revue  historique  et  archt'olofjifjue  du  Maine,  t.  LUI,  11X)3,  p.  35. 
-  Dictionnaire  d'architecture,  t.  VII,  p.  303. 

^  Monographie  de  Notre-Dame  de  Chartres ^  p. 

*  Die  Anfànffe  des  monumentalen  stiles  im  Mittelalter,  p.  3,  note  t. 

'  Etwks  sur  la  sculpture  française  au  moyen  âge,  p.  13. 

^  NolrrconlnTc  avait  pressenti  les  n'siillals  des  fouillt's  de  1901  en  restituant, 
dès  le  mois  de  novembre  IIMH),  !»•  plan  du  pordie  voûté  d'oj^'ives  qui  s'élevait 
dj'rnére  h*s  tours. 

'  Monographie  de  la  Cathédrale  de  Chartres,  t.  Il,  p.  25. 

^  Revue  de  VArt  chrétien,  t.  XLIX,  19()0,  p.  37  et  \\\). 

^  Chartres,  sa  cathédrale,  ses  monuments,  p.  2X. 


LES   FAÇADES  ET   LES   CLOCHERS   DK   LA   CATHÉDRALE  483 

Si  j'ai  modifié  quelques  détails  des  contreforts  en  donnant 

une  nouvelle  restitution  d'une  face   de  chaque  tour,  jai 

maintenu  les  grandes  arcaturcs  qui  encadraient  la  double 

entrée  des  chapelles.  Mes  conclusions  restent  basées  sur  les 

fouilles  de  1901  et  de  VM>  ot  sur  les  observations  que  j'ai 

publiées  dans  mon  étude  précédente.  M.  Maycux  avoue  que 

mes   découvertes  ont   profondément  modifié  ses  opinions, 

mais  il  n'en  a  pas  moins  repris  dans  son  article  toutes  les 

théories    qu'il    avait    exposées    au   Congrès  archéologique 

de  1900.  Il  va  donc  continuer  à  restituer  entre  les  deux 

clochers  un  porche  dont  les  fondations  n'existent  pas,  dont 

les  colonnes  d'angle  se  trouveraient  noyées  dans  la  façade 

et  dont  les  arcs  formerets  en  tiers-point  et  en  plein  cintre 

atteindraient  quatre  niveaux  dllferents,  mais  les  archéologues 

et  les  architectes  qui  étudieront  la  cathédrale  sauront  bien 

se  former  une  opinion  après  avoir  pesé  la  valeur  de  nos 

arguments  respectifs. 


-&$&- 


TABLE  DES  GRAVURES 

contenues  dans  le  tome  treizième  des  Mémoires. 

^tiffùne  LEFf=:vRE-PoNTALis.  —  L(îs  Façades  successives        Pages. 
<ie  la  Cathédrale  de  Chartn's  au  xi*  et  au  xiP  siècles  : 

Plan  des  fouilles  dt;  la  nef  en  19()1 .    .    après  la  page  2 

Ressaut  D  plaqué  contre  la  façade  de  Fulbert  au 

xii"  siècle 5 

Mur  du  porche  du  xi"  siècle  dé^ajjré  dans  l'angle  G 

du  plan 7 

P'ondations  de  la  faradt?  du  xn«  siècle,  en  arrière 

des  deux  tours    cùté  est- 9 

Portail  droit  de  la  façade aprrs  la  [jaj^e  12 

Restitution   du  plan  de  la  façade  vers  1150,  en 

arrière  des  deux  tours 15 

Plan  de  la  façade  vers   1135 21 

Façt'ide  est  du  côté  nord,  baie  du  premier  étage.  23 

Façade  sud  du  clocher  nord,  restitution 25 

Façade  sud  du  clocher  nord,  restitution 29 

Plan  de  la  façade  vers   IKIO 33 

Façade  de  la  Cathèdi-ah* après  la  page  34 

Statues  des  portails  de  la  façade   .    .  —  38 

"^^^ort  Mayeux.  —  Etude  sur  l'Abside   de 
lî^    Cathédrale  de  Chartn^s  : 

Coupe  suivant  l'axf^  de  la  première 

chapelle  de  droite —  50 

Plan  de  l'église  inférieure 51 

Elévation,  coupe  (^t  plans  de  la  deuxième  cliapelle 

de  droite après  la  page  52 

Plan  du  rez-de-chaussée  actuel 57 

Plans  superposés  du  sous-sol  rt  du  rez-de-chaus- 

*r*^'*"t  Mayeux.  —  Hi-ponsc    à  M.   Fugèno  Lefèvuk- 
Onixalis  sur  son  article  :  les  Façades  successives  de 
^   Cathédrale  de  Chartres  : 

Fig.  1.  Fouilles  faites  dans  la  nef  pour  la  recherche 

des  anciennes  façadiîs  de  l'église 416 

Fig.  2.  Fouilles  faites  dans  la  nef  pour  la  recherche 

des  anciennes  façades  de  l'église 416 

Fig.  3.  Fouilles  faites  dans  la  nef  pour  la  recherche 

des  anciennes  façades  de  Féglise 417 

Fig.  4.  Détail  du  raccord  du  porche  royal  et  du 
clocher  nord 421 


486  TABLK  DES  GRAVURES 

Fig.  5.  Base  du  porche  royal 422 

Fig.  6.                   —                                               '  425 
Fig.  7.  Détail  du  raccord  du  porche  royal  et  du 

cloclier  sud 428 

Eugène  Lefèvre-Pontalis.  —  Nouvelle  étude  sur  les 
façades  ot  les  clochers  do  la  Cathédrale  de  Chartres. 
—  Réponse  à  M.  M  a  yeux  : 

Fig.  1.  Porche  du  xi«  siècle,  plan  restitué.   .   .   .  437 

Fig.  2.  Fouilles  entre  les  deux  tours 442 

Fig.  3.  Fouilles  au  pied  du  clocher  sud 444 

Fig.  4.  Fouilles  au  pied  du  clocher  nord 448 

PI.  1.  Face  sud  du  clocher  nord.    .    .     après  la  page  4i8 

Fig.  5.  Face  sud  de  la  Tour  du  nord,  état  actuel  .  -451 

Fig.  G.  Colonne  d'angle  du  cloclier  nord 452 

PI.     H.   Face    sud    du    clocher  nord,    re.stitu- 

tion après  la  page  452 

Fig.  7.  P^ouilles  au  pied  de  la  pile  centrale  du  clo- 
cher nord 454 

Fig.  8.  Face  nord  du  clocher  sud,  état  actuel  .   .  456 
PI.    III.     P'ace    nord    du   clocher   sud,    restitu- 
tion   après  la  page  458 

PI.  IV.  F^ace   nord  du  clocher   sud,    chapiteau 

central 

Fig.  9.  Colonne  d'angle  du  clocher  sud 459 

Fig.  10.  Base  du  portail  latéral  du  clocher  sud.   .  462 

PI.  V.  Face  méridionale  du  clocher  sud.    après  la  page  4452 

—  VI.  Clocher  sud,  Tàne  qui  vielle 464 

Fig.  II.  Trace  des  prétondus  formerets  du  porche  46() 

Fig.  12.                                —  M\U 

Fig.  13.  Raccord  de  la  façadtî  et  du  clocher  nord.  473 
PI.    VII.    Raccord    du    portail     et    du    clocher 

nord après  la  page  474 

PI.  VIII.  Colonnes  du  portail  central 

PI .  IX.  Détails  du  portail  de  la  Vierge .    après  la  page  476 
PI.  X.    Raccord   de  la  façade    et  du 

clocher  sud —  +7S 

Fig.  14.  Raccord  de  la  façade  et  du  clocher  sud 

(plan) 471» 

PI.  XI.  Raccord  du  portail  et  du  clocher  sud.  .    .  480 

ERRATUM 

Page  451,  gravure,  au  lieu  de  fig.  6,  lire  ûf;.  5. 


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