- «V ' u <
.-.'ДѴ;'-
/Ь7
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE
DES NATURALISTES
DE MOSCOU
Tome Quatrième.
MOSCOU,
DE L’IMPRIMÉRIE DE L’UNIVERSITÉ IMPÉRIALE,
loi 2 — - l8x5. RÉIMPRIMÉS EPC i85o.
& I
Печатать позволяется
съ гпѣыъ , чтобы по отпечатаіііи представлены были въ Ценсурныи
Комитетъ три экземпляра. Москва, Маія 27 дня 18З0 года.
Цен соръ , Статскій Совѣтникъ п Кавалеръ Иванъ
Дет у бе кіи»
J ‘ 1 4 л Ы Л/^/А< /////// // /•>/ <^// /\/// / /> / » / //// /^4 f
MÉMOIRES CONTENUS DANS CE
IV VOLUME.
I. Supplément au tableau des genres Saisola , Ana-
basis et Polycnemum contenu dans le premier
volume des Mémoires de la Société, par le Baron
Marsciiall de Bieberstein. p. 3.
IL Catalogue alphabétique des plantes et autres ob-
jets d'histoire naturelle en usage en Chine, obser-
vés par le Père d’iNCAR ville. ( Continuation )
p. 26.
III. Stirpes rariores in itinere Caucasico À. 1810 lectae
a C. Steven. p. 89.
IV. Observa doues in Saxifragas Taurico - Caucasicas ,
auctore C. Steven. p. 113.
V. Classification des substances végétales et animales .
selon leurs propriétés chimiques, par le Prof.
Giese. 123.
VI. Observations sur quelques diptères de la Russie ,
par le Directeur et Professeur G, Fischer, p. 169.
VII. Remarques sur l’Emploi de lelectricité dans les
maladies du corps humain suivies dune observa-
tion , par le Dr. Jean - Cleaude Renard, p. 181.
VIII. Notice sur les chiens d’Orient, par le Dr. Mazaro-
vitch. p. 191.
IV
!
DL
X.
XL
Notice sur les Steppes de la Bussie en général et
particulièrement sur celles qui s’étendent entre le
Volga et l’Oural, par A. M. Tausciier p. 213.
Le même sur le lac Inderskoë. p. 229.
Recherches Zoologiques par G. Fischer, p. 237.
I. Sur le Sym du Caucase, p. 240.
IL Sur le Jeltopusick. p. 241 .
III. Sur le Navaga. p. 252.
IV. Notices sur l’anatomie des poissons :
A. Sur Fouie der poissons, p. 265.
B. Sur une articulation propre aux pois-
sons. Articulation annulaire, p. 272.
M ÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE
DES NATURALISTES DE MOSCOU
Tome Quatrième.
г
J
✓
v
ï.
/
I.
Supplément au tableau des genres Salsola3 Anabasis et P oly спе-
шит contenu dans le premier Volume des Mémoires de la
Société , par le Baron Marschall da Bieberstein,
Lorsqu’en 1806 je présentai à la Société le tableau des gen-
res Salsola , Anabasis et Polycnemum , je n’avois pas vu l’ou-
vrage de Pallas sur les Halophytes. L’étude de cet ouvrage
classique , que j’ai fait depuis à l’aide de la collection complète
des plantes salines de l’auteur , dont je me trouve possesseur ,
et ayant fort souvent sous les yeux les individus mêmes d’après
lesquels les descriptions de l’auteur et les dessins qu’il a pu-
bliés ont été dressés m’a fourni un fond de remarques qui ,
jointes à mes propres observations faites depuis cinq ans 3
m’ont paru dignes d'être communiquées aux botanistes : d’au-
tant plus que ces genres , quoique récemment traités par plu-
sieurs savants , n’en paroissent pas moins offrir encore beaucoup
de difficultés.
Les caractères des genres établis par Pallas , ne s’accordent
guère avec ceux , que nous avons proposés dans le tableau de
ces genres, présenté à la Société. D’abord Pallas établit les deux
genres Salsola et Suaeda , en posant pour diagnose du premier
un calice à cinq folioles paléacées , et pour diagnose du second
un calice monophylle à cinq découpures. 11 joint à ces carac-
ІУ. I *
I
(4)
ières j pour le Salsola des lanières pétaliformes , dont les folio-
les calicinales se trouvent pourvues vers la maturité des grai-
nes , et pour le Suaeda des excrescences analogues,, formant ou
des épines , ou un renflement général des découpures du cali-
ce en forme de corpuscules épais et succulents. Or nous voy-
ons des Salsoles à calice monophylle , telles que le Salsola pro-
strata , dasyantlia , scoparia etc. dont les calices s’élargissent en
lanières pétaliformes , comme ceux des Salsoles à calice à cinq
folioles, d’un autre coté on trouve plusieurs Ghénopodes à feuil-
les planes ^ dont le calice se gonfle beaucoup et devient très
succulent vers la maturité des graines. Il est donc évident ,
que les caractères distinctifs du Salsola et du Suaeda , tels-
que l’ouvrage de P allas les présente 3 ne sont pas tranchants ,
et ne sauroient par conséquent être généralement adoptés. Le
genre Kochia , établi par Piüth et comprenant toutes les Salso-
les à calice monophylle et à appendice calicinal quelconque, et qui
en exclue les Salsoles ou Ghénopodes à feuilles oblongues et
carneuses , et dont les calices fructifères ne sont pas pourvus
d’excrescences évidentes , ce genre dis-je , me paroit être mieux
conçu , et si jamais on est porté à diviser le Salsola , genre
d’ailleurs très naturel , ce sera le genre Kochia , que selon
moi , il faudra adopter.
Quant au genre Ànabase , Pallas n’y comprend que les deux
espèces anciennement connues , à tige articulée et dépourvue de
feuilles, en posant pour caractère cinq folioles calicinales, dont
trois seulement s’élargissent en lanières scarieuses. Comme né-
anmoins les Salsoles sont presque généralement sujettes à vari-
er à cet égard , et à présenter souvent des calices fructifères
à appendices inégales , et dont quelquefois une ou plusieurs
(5)
manquent entièrement ; puis , comme le Salsola monanclra de
Pallas n’a communément que trois folioles de son calice appen-
diculées ; enfin comme l’Anabasis florida , espèce inconnue à
Pallas et que j’ai découverte dans l’Arménie Géorgienne , ayant
tout le port des Anabases à tige articulée , n’en a pas moins
toutes les folioles de son calice munies de lanières pétalifor-
mes ; je trouve le caractère tiré de la forme du fruit j dépri-
mé dans les Salsoles et comprimé dans les Anabases , de beau-
coup préférable pour servir de diagnose entre ces genres. Iî
est vrai, que Pallas a aussi adopté ce dernier caractère; mais il
Га tellement subordonné au caractère pris sur le nombre des
appendices du calice , qu’il a rangé sous le genre du Salsola
plusieurs espèces, telles que le Salsola spinifex (Anabasis spino-
sissima L ) , le Salsola oppositiflora ( Anabasis oppositiflora Act.
Mosq. ) , le Salsola monandra ( Anabasis rnonandra Act. Mosq. ),
qui ayant leurs fruits comprimés ou l’embrion posé vetricale-
ment , appartiennent au genre Anabase.
Je n’ai rien à remarquer sur le genre Polycnème 3 dont les
caractères donnés par Pallas , sont à peu près les mêmes que
ceux que nous avons établis.
J’ai trouvé des difficultés très graves par rapport à la syno-
nymie des plantes dont nous parlons ici ; c’est pourquoi ainsi
que pour présenter une série complète des espèces que je con-
nois assez , pour ne plus être en doute sur leur diagnose , que
j’ai crû devoir faire mention ici des ecpèces mêmes sur lesquels
je n’ai rien d’essentiel à ajouter à ce que j’en ai dit dans
mon premier Mémoire. D’ailleurs les synonymes que l’on trou-
vera ici , sont tant ceux qui manquent dans mon premier Mé~
(С)
moire у que ceux qui ont paru exiger des rectifications ou des
éclaircissements.
S A L S O L A.
Sodae : calycibus bibracteatis pentapbyllis 3 seminis corculo
spirali.
î. SALSOLA Kali. Act. Mosq. 1. n. 1. Mcirscli. Jlor. taur.
cane. n. 460. Dabi. taur. p. 142. Smith, hrit. 1. p. 280.
Lamarck et Decand. Jlor. franc. 3. n. 2275.
S. ( Kali ) annua foliis triquetris subulatis mucronatis linea-
lis alternis. var. x. rosacea. Pallas illustr. 2. p. 36. t.
28. 29.
S. ( rosacea ) caule erecto ramoso, foliis alternis conico-subula-
tis mucronatis membranis corollinis purpureis. Cavan.
hisp. 3. p. 44. t. 286-
Kali Tragus. Scop. carn. ed. 2. n. 234.
Obs. Excludatur icon Gmel. Sib. 3. t. 17. f g. 1. in Act.
Mosq . loc. cit. a me bue relata et ad Polycnemum monan-
drum spectans.
2. SxVLSOLA Tragus. Act. Mosq. 1. n. 2. Marsch. taur. cauc.
n. 461. Lamarck et Decand. fl. franc. 2274.
S. Kali var. (3. pontica. Pallas illustr. 2. p. 37.
Tragon. Tabern. Kraeuterb. p. 1081.
Obs. In indice plantarum Tauriae Pallasius banc tantum no-
minavit , praecedentem sub bac tanquam varietatem com-
prehendens.
(7)
3. SALSOLÀ tamariscina. Act. Mosq . i. n. 3. Marsch. tenir .
сймс. 7г. 462.
S. annua erecta ramosa , foliis incanis striatis carinatis muti-
cis floribusque alternis , calycibus bracteatis. P ail. illustr .
2. p. 33. t. 25.
Obs. i. De Gmelini icône Flor. Sib. 3. t. 17. f. 1 olini in-
certus fui , qnam hujus omnino esse , Pallasio quoque con-
sentiente , nunc existimo.
Obs. 2. S. ( collina ) annua erecto-patula, foliis alternis mucro-
natis carinatis striatisque , calycibus fructiferis snbmargina-
tis ^ P ail. illustr. 2. p. 34. t. 26 est species , me quiclem
judice, adhuc incerta, cujus bina tantum specimina in her-
bario Pallasiano reperio, quae quidem facile pro S. Kali aut
S. tamariscinae varietate anomalâ calycum appendicibus de-
stitutâ reputari possunt.
4. SALSOLA rosacea. Act. mosq. î » n.
S. annua ramosissima glauca glabra , foliis earnosis teretibus
ternatis , antberis petalopboris , calycibus fructus maximis.
P ail. illustr. 2. p. 26. t. 18.
Obs. 1. Affinem buic S. crassam (Act. mosq. n. 5.) non di«
stinguit Pallasius , quamyis inter plantas ejus siccas quam-
plura ejus specimina reperiam ; quum autem pro diagnosi
S. rosaceae glabritiem coloremque urgeat glaucum , Syno-
nymon ejus S. rosaceae potissimum adscribendum esse pu-
tavi. Gmelini quoque Salsola n. lb. ( Flor. Sib. 3. p. 96. )
rosaceam crassamque comprehendere videtur , quippe tam
ex transbaicalensibus speciminibus , quam ex Lercbianis ad
rivum Gorkam deserti Gumani lectis ab auctore recensita j
(8)
quorum priora S. rosaceae, posteriora vero S. crassae fuisse
verosimile est.
Obs . 2. Antherae petalophorae sunt Pallasio antherae latéra-
les , pro supereminente filament! apiculo latiusculo scarioso.
Taies pro diagnosi ab affinibus tribuuntur Sais, rosaceae ,
lanatae et pilosae Pall. ( quae Polycnemum malacophyl-
lum. Act . mosq . n. 4. ). Similem staminum conformationem
equiclem in aliis e. g. in Anabasi spinosissima , Polycnemo
sclerospermo etiam observavi.
5. SALSOLA crassa. Act. mosq. i. n. 5, Mars ch. taur cauc.
7i. 4 63.
S. an frutescens ? Pall. it. 1. app. p. 408. n. 104.
Obs. Synonymon Buxbauniii cent. 1. p. 9. t. 14. f. 2. Palla-
sius ad S. rosaceam trahit, ego liuc-refero. Porro S. frute-
scentem? Pall. it. ob folia obtusa hujus quoque esse censeo.
6. SALSOLA lanata.
S. berbacea hirsuta : pilis confertis patulis , ramis alternis
elongatis , foliis semiteretibus obtusis inermibus , calycibus
solitariis pubescentibus : appendicibus explanatis abbreviatis
colora tis.
S. annua erecta tomentoso-lanata , foliis teretibus lanatis ,
antheris petalophoris, Pall. illustr. 2. p. 29. t. 21 et it.
2. app. p. 7З6. n. 104. t. P.
S. ( lanijlora ) foliis obtusis carnosis , antheris coloratis. Linn .
Suppl, p. 172. (exclusâ descriptione et Synonymo Gmelini,
quae ad S. dasyantham spectant ).
га-
(9)
Habitat in transvolgensibus et ad Rhymnum л praecedente
ri or. 0
Obs. Affinis maxime S. crassae , sed distincta hirsutie junio-
ris molli multo copiosiore , ne in adultâ quidem penitus
evanescente, calycibus pubescentibus, qui glabri in S. cras-
sà j denique calycis fructiferi appendicibus brevibus , qui
in S. crassâ sicut in S. rosaceâ amplissimi sunt. Haec in
Tauriâ et in regionibus Caucasi nondum observata est.
7. SALSOLA brachiata, Act. mosq. 1. rc. 6. Marsch. taur. cauc .
n. 464.
S. annua erecta , ramis subfastigiatis ramulisque oppositis5 fo«
liis carnosis teretibus glaucis pilosis muticis. Pall . illustr .
2. p. 30. t. 22.
8. SALSOLA Avbuscula.
S. fruticosa glaberrima , foliis semiteretibus muticis : basi cal-
losâ persistente , calycibus solitariis obtusis : appendicibus
explanatis coloratis.
S. subarborescens erecto-patula glabra , cotuîis gemmascenti-
bus ligneis , foliis teretibus carnosis floribusque sparsis. Pall.
illustr. 2. p. 25. t. 17 et itin. 1. app. p. 487 n. 102. t .
G. f. 1. Linn. ed. Willd. 1. p. 1315. (ex Pallasio ).
Habitat in saisis ad lacum Inderi-ensem deserti transvoîgen-
sis t nec alibi. ^ .
Obs. Huic S. arborescens Linn. ex speciminibus Sibiricis in
supplemento plantarum recensita videtur admodum affinis ,
vix nisi foliis inferioribus oppositis distinguenda , quum in
IY. 2
nostrâ eadem approximata quidem sint , neque tamen vere
opposita. Aliqua affinitas etiam inter liane et S. glaucam
intercedit , quae tamen , praeter alias notas , calycis foliolis
aentioribus haud aegre dignoscitur.
9. SALSOLA glauca. Act. Mosq. 1. n. 7. Marsch. taur . cauc .
n. 465.
S. ( spicata ) fruticosa ramosissima , foliis semiteretibus carno=
sis , ramis extremis spicatis , calycibus rosaceis. P ail, il *
luslr. 2. p. 27. t. 19.
10. SALSOLA Soda. Act. Mosq. 1. n. 8. Marsch. taur. cauc.
n. 466 Lamarck et Decand. Jlor. franc. 3. n. 2273.
S. annua diffusa sparsim ramosa^ foliis triquetris carnosis mu-
ticis , calycibus fructiferis turbinatis ebracteatis. P ail. illustr-
2. p. 38. t. 30. et ind. plant, taur. ( excluso synonymo
Buxh. cent. 1. p. 7. t. 12, forte ad S. Tragum referendo.)
Kali Soda. Scop. carn. ed. 2. n. 285.
11. SALSOLA vermiculata. Act. Mosq. 1. n. 9. Marsch. taur.
cauc. n. 467.
S. ( laricina ) fruticosa erecta rigida ramosissima, foliis filifor-
mibus subpubescentibus sempervirentibus , calycum bra-
cteis inaequalibus. P ail. illustr . 2. p. 21. t. 13. et ind.
plant, taur.
Obs. Synonymia liujus speciei , ob summam ejus cum qua-
tuor subsequentibus affinitatem , difficilis est atque confu-»
sa. Ex Synonymis hue a nobis adductis Pallasius S. ver-
miculatam Linnaei et Loef. it. p. 219 S. rigidae suae
proxime recensendae adscribit j S. vero orientalem Gtnel .
(“)
jim. itin. 4. t. 5 dubie ad S. spissam (nitrariam Pall.) tra-
hit , idem synonymon fortassis ad S. verrucosam ( S. gem-
mascentem Pall. ) potius spectare asserens. Salsola Gmel.
Jl. Sib. 3. n. 71. t. 18. У*. 2 bis a Pallasio citatur, scilicet
et ad banc vermiculatam nostram , et cuin Linnaeo ad. S.
prostratam. Contra icon Gmel. Sib. 3. t. 19. f. 1 , quae
mihi S. ericoiden ( S. dendroiden Pall. ) referre videtur , a
Pallasio ad S. vermiculatam nostram addueitur. Denique
Kali Buxb. cent. 1. p. 7. t. 11. f. 2, tam a Pallasio quam a
me ad eandem S. vermiculatam relatum , a Linnaeo ad S.
prostratam excitatur.
12. SALSOLA rigida.
S. suffruticosa tomentosa , ramis alternis elongatis ^ foliis cy-
lindricis acutiusculis : floralibus brevissimis , calycibus so-
litariis liirsutis : appendicibus explanatis.
S. fruticans fragilis tomentosa , foliis carnosis cylindraceis la-
nuginosis. Pall. illustr. 2. p. 20. t. 12.
S. vermiculata Pall. it. 1. app. p. 488. n. 103.
Habitat in salsuginosis ad lacum Inderiensem , nec alibi, b
Obs, 1. Species S. vermiculatae quam maxime afîinis. Diflert
caulis basi lignescente validiore magisque distorta , ramis
annotinis minus subdivisis , pube omnium partium mullo
copiosiore , foliis magis succulentis et floribus duplo majo-
ribus. Calyces fructiferi demum in amplas appendices co-
loratas expanduntur.
Obs. 2. Pallasius hanc cum S. vermiculata Linn. specie con-
venue perhibet 5 quod mihi vix verosimile videtur , tanto
2
(12)
quidem magis , quod S. rigida arctis lacus Inderiensis limi-
tibus circumscribatur , dam praecedens species , quam pro
verâ Linnaei S. vermiculatâ liabeo * campis saisis Rossiae
meridionalibas tantum non omnibus maxime familiaris
est. Ad S. rigidam Pallasius refert S. vermiculatam in iti-
neribus suis (1. app. p. 488. n. 103.) commemoratam ,
quem equidem secutus , dictum synonymon bue allegavi ,
sub S. spissâ expungendum. Ex Buxbaumianis Pallasius
Kali fructicosum Ericae folio ( cent. 1. p. 8. t. 14. f 1. J
lmc refert, quod ego ad S. ericoidem (S. dendroidem Pall.)
excito.
13. SALSOLA spissa. Ad. mosq. 1. n. 10. Marsch. taur. cauc.
n. 468.
S. ( nitraria ) annua erecta alterne ramosa glabra , foliis cy-
lindraceis carnosis , floribus creberrimis calyculatis. Pall.
illustr. 2. p. 23. t. 15.
14. SALSOLA verrucosa. Ad. mosq. 1. n . 11. Marsch. taur.
cauc. n. 469.
S. ( gemmascens ) fruticulosa erecta alterne ramosa , fasciculis
foliorum alternis , fructificationibus solitariis sparsis. Pall.
illustr. 2. p. 24. t. 16.
Ohs. 1. Salsolae Gmelini n. 77 (Jl. Sib. 3. p. 99. ) varieta-
tem II granulosam t. 21. f. 2 ad insequentem refert Pal-
lasius. Sed in herbario Pallasiano exstat ipsissimum spéci-
men , ad quod citata icon delineata fuit , quodque ad S.
verrucosam pertinere nullus dubito.
Obs. 2. In subalpinis provinciae Schirvanensis , a mari dissitis
occurrit similis planta caule huiniliore magis distorto atque
rainoso et adulta quoque undique tenui pube incanescens.
An haec varietas sit, an species distincta non milii constat.
Misi olim ad Pallasium , qui varietatem esse renunciavit.
15. SÀLSOLA ericoides. Acl. mosq. 1. n. 12, Marsch. taur.
cauc. n. 470.
S. C dendroides ) subarborescens erecta tomentosa ramosissima,
foliis brevissimis clavato-carnosis pubescentibus , ramis sub-
oppositis. Pall. illustr. 2. p. 22. t. 14.
Kali fruticosura Ericae folio. Buxb. cent, 1. p. S, t. 14.
Obs. Supra monui Pallasium Salsolam Gmelini n. 72. t. 19.
f. 1 ^ a me bue relatam ad S. vermiculatam retulisse ,
pro S. ericoidis ( dendroidis Pall. ) Synonymo ponens Gmel *
t. 21. y*. 2 , ad praecedentem speciem spectantem. Bux-
baumii supra adductum synonymon citatur a Pallasio ad S.
rigidam 3 a Linnaeo vero ad S. vermiculatam dubitanter.
** Chenopodoideae : calycibus ebracteatis,
a. Calycibus pentapbyllis 9 seminis corculo spirali.
16. SALSOLA clavifolia . Act. mosq. 1. n. i3. Marsch . taur.
cauc . n . 471.
S. (baccifera) ramis confertis simplicibus, foliis solitariis sub-
clavatis 3 pericarpiis succulentis. Pall. illustr. 2. p . 31.
t. 23.
b. Kochiae : calycibus monopbyllis quinquefidis , seminis cor»
culo conduplicato.
(4)
17. SALSOLA prostrata.
S. suffruticosa piloso-cana, foliis Hnearibus planis, calycibus
subternis piloso - toraentosis : appendicibus explanatis obo-
vatis.
S. suffruticosa birsuta 3 foliis linearibus planis , calycibus
glomeratis : appendicibus explanatis. Jet. Mosq. 1. n. 14.
Marsch. taur. cauc . n. 472. Нсфі. taur. p. 143. Lamarck
et Decand. Jl. franc. 3. n. 227 1.
S. suffrutescens assurgens , foliis lineari - lanceolatis villosis s
caulibus subspicatis , floribus glomeratis. P ail. illustr. 1. p.
17. t. 10.
Chenopodium augustanum. Allion. pedem. n. 2020. t. 38.
/• 4.
Kali fruticosum incanum foliis exsuccis. Buxb. cent. 1. p.
9. t. 15. (hoc ex phrasi Buxbaumiana hue adduco , quam-
vis icon habitum insequentis speciei potius exprimere vi-
deatur.
Obs. Quoad synonymiam sequentia sunt monenda : e Gmeli-
nianis hue citantur a Pallasio n. 71. t. 18 . f. 2. et n. y4
t. 20. f. \s quarum utraque ab auctore iterum adducitur et
quidem ad eas species, ad quas et ego traho , scilicet prior
ad S. vermiculatanij et posterior ad S. sedoidem. Kali Buxb.
cent. 3. p. 10. t . 16 olim liuc a me relatum nunc refero
ad S. scopariam.
18. SALSOLA dasyaniha.
S. herbacea pilosa , foliis subulato - filiformibus elongato - cilia-
tis , calycibus subgeminis hirsutissimis : appendicibus planis
oblongis disco multo longioribus.
a. Major, erectior , paniculato -ramosa ; pilosissima.
S. ( dasjantha ) annua erecta ramosa , foliis altérais filiformi-
bus pubescentibus , floribus lanuginosis. P ail. illustr. 1. p.
19. t. 11.
S. ( tenuifolia ) herbacea, hirsuta , foliis subulato - filiformibus
elongato-ciliatis , calycibus subgeminis lanuginosis : appen-
dicibus planis obiongis. Marsch. fl. taur . cauc. n. 473.
S. arenaria. Marsch. Act. Moscj. 1. n. 15. (exclusis synonymis
praeter Gmelini ).
S. lanijlora. S. G. Gmel. itin. i. p. 160. t. 37. Linn. suppl.
p. 172. ( descriptio et synonymon Gmelini, exclusâ diagno-
si et synonymo Pallasii , quae ad S. lanatam spectant. )
/?. Gracilis , erecta , superne elongato - ramosa 3 pilis cauîis fo-
liorumque rarioribus.
S. dasyanthae varietas tenuissima et репе glabra. Pallas il-
lustr. 1 . p. 19. in nota.
S. ( arenaria ) lierbacea, foliis linearibus subcarnosis pubescen-
tibus , floribus axillaribus subternis 3 calycum appendiculis
obtusis. TValdst. et Kitaib. rar. hung.l.p. 80. t. 78. TVilld.
enum. hort. berol. a. 1809. p. 292. Persoon enchirid . i.p.
296. Pioth. germ. 2. app. p . 575.
Kochia arenaria. Roth. nov. catalect . p. 175 et apud Schrader
ephem. a. 1800. 1. 2. p . 307. t. 2.
Camphorosma monspeliaca. Poil, palat. 1. p . 165. ( exclusis
synonymis. )
y . Depressa , basi elongato-ramosa 9 foliis brevibus subpilosis.
S, arenaria. Marsch. taur. cauc . 1. p. 188 in nota ad n. 473.
Lamavck et Decand. fl. franc. 3. n. 2272 ( quoad descrip-
tionem ).
Obs. 1. Planta polymorpha. Quae in australioribus argillosis
salsugineis ad Volgam et ultra nascuntur majores sunt , ra-
mosiores , pilis plurimis longissimis rufescentibus praeser-
tim ad foliorum superiorum marginem praeditae , pilis ca-
îycum copiosis rutilis totum florem abscondentibus ; quae
in arenosis ad Borysthenem circa Kiew occurrunt graciles
sunt , foliis tenuissimis : pilis elongatis etiam sed parcis s
calycum pube copiosâ albicante; denique quae in arena mo-
bili circa Charkow reperiuntur , humiliores^ depressae } basi
tantum ramos elongatos terrae incumbentes apice adscen-
dentes fundunt purpureos репе glabros , foliis instruun-
tur brevibus : pilis brevibus parvis , floralibus tantum pas-
sim elongato-ciliatis , calycum pube tamen copiosâ albidâ.
In sibiricis vero staturâ convenientibus , calyces rutilis pi-
lîs vestiti reperiuntur. Nullos inter bas varietates limites
invenio et cum Pallasio conjungo omnes.
Obs. 2. Salsola caule fruticoso , foliis subulatis liirsutis , flo-
ribus medium versus villosis Gmel. sib. 3. p. 89. t. 18. f.
1 dubia mibi species est , et ex Gmelino tantum mihi no-
ta. Icon sane nostrae S. dasyantbae var. /5. refertj sed de-
scriptio auctoris nimis videtur aliéna.
19, SALSOLA eriophora.
S. berbacea diffusa undique pilosissima , foliis subcylindricis
obtusis л calycibus subgeminis pilosiusculis : appendicibus
planis oblongis disco sublongioribus.
S. eriophora. Stephan Plant, гаг. Sibir. Manuscr.
Habitat in Sibiria ulteriore. © .
Obs. Species elegantissima „ undique pilis confertis longis pa->
tulis mollibus albidis obtecta. Flores , antequam calyces
fructiferi in laminas expandantur , omnium zninimi , gémi»
ni , alterutro vulgo abortiente. Calyces pilis exilibus ad-
pressis pubescentes , demum in formam stelîulae regularis
roseae excrescunt 3 tune quoque vix S. sedoidis calycibus
majores.
20. SALSOLA Scoparia. Act . mosq . 1. n. 16.
Chenopodium Scoparia. P ail. it. 3. p. 594. Lamarck et De -
cand. jl. franc. 3. n. 2267.
Kali foliis Linariae tomentosum. Buxb. cent. 1. p. 10. t. 16.
Linaria Scoparia. C. Bank. pin. 21 2.
Obs. 1. Synonymon Buxbaumii a Pallasio ad S. liyssopifoliam
refertur , cujus tamen esse nequit , quum calyces membra-
nulis subviridibus cingi a Buxbaumio praedicentur.
Obs. 2. Hujus varietas macilenta esse videtur S. ( Siversiana )
annua erecta snbramosa foliis lanceolatis margine setosis
Pall. illustr. 3. p. 45. t. 38. Talis etiam in tectis circa
Tiflin occurrit et fortassis est Camphorata tectorum foliis
Polygoni hirsutis. Buxb. cent . 1. p. 19. t. 29. Suam Palia®
sius ex speciminibus songaricis descripsit.
2L SALSOLA hjssopifolia. Act » mosq. 1. n, 17. Mars ch » tour,
cauc. n. 4 74.
IY. о
(i8)
Suaeda ( hyssopifolia ) annua pubescens , foliis lanceolatis , ca»
lycibus aristis quinque apice uncinatis radiatis. Pall. il -
lustr. 3. p . 44. £. 36, 37.
22. SALSOLA sedoides. Act. mosq. 1. n. 18. Marsch. taur.
cauc. n . 475. Æaè/. taur . yy. 143.
Suaeda ( sedifolia ) annua viîlosa , foliis cylindraceis obtusis ,
calycibus spinis regularibus stellatis. PalL illustr. 3. p. 41.
t . 32. 33. 34.
Salsola muricata. P ail. ind. plant, taur.
Salsola foliis linearibus altérais , caule lanuginoso , ramis pa-
rallelis. Gmel. sib. 3. p. 95. n. 74. t. 20. f. 1.
Absynthium insipidura , foliis singularibus angustis t pilosum
Gmelini. A mm . ruth . n. 200.
23. SALSOLA muricata .
S. berbacea pilosa , ramis patentibus 3 calycibus glomeratis :
spinis dorsalibus redis disco longioribus. Act. Mosq. 1. in
notd ad n. 18.
S. fruticosa patula , ramulis hirsutis , calycibus spinosis. Linn.
mant. 54. 512. ed Willd. 1. p. 1317. Vahl Symb. 1.
p . 24.
S. ( monobractea ) diffusa frutescens ; foliis linearibus pilosis
inermibus } calycis setâ in spinam transeunte. Forsk aeg .
arab. p. 55. n. 85.
Suaeda ( muricata ) annua tomentosa 9 calycibus quinquangu-
lis quinquesaristatis , foliis lanceolatis planis. PalL illustr .
3. p. 43. t . 35.
Ci»)
Habitat in Arabia. O.
A N A B A S I S.
• Legitimae : ebracteatae , caule articulai*}#
1. ANABASIS aphylla. Ad. mosq. 1. n. i. Marsch. taur. cauc »
n. 476. Habl. taur. p. 146#
A. ( tatarica ) frutescens , surculis annuis articulatis ramosis
extremo floriferis subspicatis» Pall . illustr. 1. p . 13# f. 8.
Salsola ( articulala ) caule fruticoso , ramis oppositis , foîiis
rainimis connatis , floribus axillaribus soîitariis. Cavan » hisp.
3. p. 43. t. 284.
2. ANABASIS crelacea . Ad. mosq. î. n» 2.
A. perennis , surculis annuis simplicissimis s floribus solitari-
is lateralibus. Pall . illustr. 1. p, 15. t. 9#
3. ANABASIS jlovida. Ad. mosq. 1. n. 3. Marsch . taur. eauCe
n . 477 et Centur. icon. rar. rut h . n. 17. t. 17.
## Adscititiae : bibracteatae s caule aequali,
4. ANABASIS glomerata. Ad mosq . 1, n. 4 .
5. ANABASIS opposilijlora Ad. mosq . 1. n . 5.
Salsola ( oppositiflora ) herbacea ramis foliis floribusque oppo-
sitis , calycibus fructus tribracteatis. Pall. illustr . 2. p. 35.
t. 27.
6. ANABASIS spinosissima. Ad. mosq. 1. n. 6. Marsch. taur .
cauc. n. 478.
*
5
Salsola ( spinifex ) frutescens ^ ramis lierbaceis spinescentibus ,
calycibus fructiferis subtribracteatis. Pall. illustr. 2. p,
32. t. 24.
7. ÀNABASIS monandra. Act . mosq. 1. n. 7.
Salsola ( monandra ) spicis filiformibus imbricatis, floribus mon-
andris. Pall . illustr. 2. p. 40. t. 31.
POLYCNEMUM
* Légitima : semine lenticulari solido.
1. POLYCNEMUM arvense. Act. mosq. 1. n. 1. Marsch. taur.
cauc. n. 479. Pall. ind. plant, taur. Lamarck et Decand. fl.
franc. 3. n. 2280. Schrader germ. 1. p. 97. Jacq. austr.
3. t. 365.
P. ( viaticum ) triandrum opposite ramosum procumbens 5 fo»
liis prismaticis apice spinosis. Pall. illustr • 4. p. 58.
** Adscititia : seminis corculo spiral! membrana tecto.
2. POLYCNEMUM crassi folium.
P. pentandrum dipetalum subpubescens , foliis semiteretibus
obtusis : floralibus summis ovatis calycem glabrinsculum
subaequantibus.
P. pentandrum annum ramosissimum assurgens glabrnm 5
foliis carnosis cylindricis : floralibus ovatis. Pall. illustr. 4.
p. 64. t. 55.
P. ( oppositifolium ) pentandrum dipetalum pubescens ^ foliis
semiteretibus obtusis : imis opposilis. Act. mosq. 1. n. 2®
Marsch. taur. cauc. n. 480.
P. altemifolium. P ail. ind. plant, tau/'.
Obs. 1. Chenopodium Buxb. cent. 1. p. 21. t. 31. f. 1. a me
hue relatum , Pallasius ad Suaedam suara crassifoliam 3 Lin-
naeus ad Salsolam salsam trahit , equidem Polycnemi hu-
jus esse perhibeo.
Obs. 2. Monogynum tripetalum esse Pallasius habet; ego, repe-
tito examine , stylos duos et petala duo vidi. Sed et in
citata icône t. 55 petala tantum duo delineata invenies.
3. POLYCNEMUM glaucum.
P. pentandrum dipetalum piloso-canum , foliis semiteretibus
acutiusculis : floralibus summis oblongis recurvis calyce pi»
loso longioribus.
P. pentandrum prostratum ramosissimum glaucum , foliis cre-
berrimis tereti-compressis. Pall. illustr. 4. p . 63. t. 53. 54.
Habitat ad Yolgam et Ehymnum. Ѳ .
Obs. i. De P. crassifolii et glauci discrimine serioribus de»
muni observationibus sibi constitisse Pallasius scribit , et
neutrum in itineribus suis esse recensitum ; cui tamen ad-
versatur descriptio et icon P. oppositifolii itinerum ( 1.
p. 4^4. n. 95. t. E. f. 2.) quae quidquid postmodum di-
xerit auctor ^ ad P. crassifolium , nec ut ipse vult , ad P.
brachiatum sunt referendae.
Obs. 2. Petala quinque numerat Pallas : ego , repetito exami-
ne 9 tantum duo ^ et quoad numerum reliquarum fructifi-
cationis partium nullum inter liane et praecedentem spe~
ciem discrimeB video. JNTec cum Pailasio a pube et cre-
scendi modo suflicientem utriusque diagnosia repeti posse
statao ; qaamvis enim P. glaucum magis pubescat atque
procumbat , tamen et P, crassifolium , praesertira junius ,
minime glabrum est , forte provecta aetate demum calve-
scit ; porro inter plura P. crassifolii specimina adscenden-
tia , alia conspiciuntur P. glauci instar humistrata. Hinc
ex calycum pube , eorumque ad folia floralia proportione
diagnosin repetendam esse censui.
4. POLYCNEMUM sclerospermum.
P. subtetrandrum , subtetrapetalum glabrum , foliis semitere-
tibus mucronatis , perigonio fructus indurato.
P. pentandrum pentapetalum glabrum , foliis semiteretibus
mucronatis, fructibus induratis. Act . mosq . n. 3. Marsh,
taur. cauc. n. 481.
P. triandrum annuum ramosissimum patulum , foliis carnosis
erassis cylindricis subulato - mucronatis. Pall, illustr . 4. p .
65. t . 56.
Circa Astrachan etiam passim occurrit , unde et Buxbau-
mius olim habuit.
Obs. 1. Hoc petalorum et staminum numéro magis congene-
ribus variare videtur , repetitum tamen examen quaterna-
rium numerum plerumque nobis exhibuit. Caeterum foli-
orum mucrone haec species ab aflinibus facile dignoscitur.
Obs. 2. Pallasius Synonymon Buxbaumii a nobis hue relatum
omittens , adducit ejus Kali Cent. 1 . p. Ц. t. 17. f. 2,
procul dubio ad sequentem speciem spectans 3 convenante
etiam loco natali a Buxbaumio commemorato.
(23)
5. POLYCNEMUM malacophyllum. Act. tnosq. 1. n. 4. Marsch .
taur. cauc. n. 482.
Salsola ( pilosa ) fïuticosa ? ramosissima divaricataj, foîiis eîon-
gatis cylindraceis obtusis sparsira piîiferis 3 antheris petalo»
plioris. Pall. illustr. 2. p. 28. t. 20.
Specimina maxime végéta ex postremo itinere Caucasico
retulit amicissimus Steven.
Obs. Specimina inter Pallasianas prostant pauca et, mutila ex
itinere Gmeliniano 3 quae ab auctore pro Salsoîae specie ju-
vene habita sunt , antequam scilicet calyces incrementum
Salsolis familiare cepissent.
G. POLYCNEMUM brachiatum .
P. triandrum* pentapetaîum * pubescentî -glaucum * ramificati»
onibus foliisque semiteretibus , omnibus oppositis * corol-
lis glabris. Act. mosq. 1. n. 5. Marsch. taur. cauc . n. 483.
P. annuum pentandrum opposite ramosum glaucum 3 foliis
semicylindraceis carnosis* floribus axillaribus confertis. Pall.
illustr. 4. p . 62. t. 52.
P. triandrum. Pall. ind. plant, taur.
Obs. î. Variai quandoque staminibus tantum duobus ; pen®
tandrum nunquam vidi 3 sed petaîa duo interiora angusta®
ta stamina castrata referunt.
Obs. 2. Quum P. triandrum sibi in Tauria non oeeumsse
perhibet Pallas* banc speciem pro P. triandro in indice plan»-
tarum Tauriae recensuisse videtur.
(24)
7. POLYCNEMUM sibiricum.
P. pentanclrum pentapetalum piloso - tomentosum ^ ramifi-
cationibus foliisque seraiteretibus omnibus oppositis ^ coroî-
lis pilosis.
P. annuum pentandrum tomentoso-glaucum , foliis amplexicau-
libus ramisque oppositis apice confertim floriferis ^ foliis
elongatis. Pall. illustr. 4. p. 61. I. 51.
Gamphorata caulibus distortis ramosis foliis longissimis. Gmel,
sih. 3. p. 118. n. 93. t. 23. f. 1. (ex auctoritate Pallasii
hue refero ^ excludatur igitur sub P. triandro ).
Habitat ad Irtin et in Sibiria ulteriore. Qt
Ohs. Statura habitusque omnis P. brachiati. Dignoscitur au»
tem ? [praeter petala et stamina numéro diversa , pube om-
nium partium , praesertim vero florum , copiosiore magis-
que elongata subrufà. A Salsola brachiata juniore , cui
etiam simile est ^ dignoscitur pilis confertioribus multo bre-
vioribus.
8. POLYCNEMUM Volvox.
P. triandrum annuum erecto - divaricatum , ramis oppositis
alterne ramulosis foliis elongatis üliformibus muticis. Pall.
illustr . 4. p. 60. t. 50.
P. salsum. Act. mosq. 1. n. 6. Mars ch. taur. cauc. n. 484.
Ohs. 1. Hoc in Tauria non occurrere perhibet Pallas. Ego
circa Karasubasar et Asamat in subsalsis frequens vidi.
Obs. 2. Nomen triviale Pallasianum adoptandum esse censui ,
habitum speciei exprimens 9 magisque quam P. Iriandri et
(25)
saisi nomen adaequatum 3 quum nonnullae species extent
triandrae 3 plurimae vero locis saisis adscriptae sint.
9- POLYGNEMUM monandrum Act . mosq. 1. n, 7,
P. monandrum annuum erectum incanum , ramis altérais 3 fo-
Jiis filiformibus muticis. P ail. illustr. 4. p. 59. t. 49.
Salsola. Gmel. Sib. 3 . t . 17. f. 2. ( icon , uec descriptio nec
Synonyma. )
10. POLYCNEMUM juniperinum Act . mosq . 1. n . 8.
P. ( erinaceum ) perenne cespitosura sempervirens , foliis ter-
natis carinatis subspinosis , floribus terminalibus. Pall. il-
lustr. 3. p . 58 . t. 48.
IV.
II.
Catalogue alphabétique des plantes et autres objets d’histoire
naturelle en usage en Chine , observés par le Père D’In*
carville. ( Continuation V. Vol. III. p. 103 — 128. )
G lier mes. L’Empereur Kang hi Га fait chercher inutilement
en Chine , ce n’est pas à dire qu’il n’y en ait pas..
On le cherchent comme un fruit, on ne savoit pas
que c’étoit un insecte.
C lié ne * On trouve à Peking quelques chênes à grandes feuil-
Sian ouan- ]es> L’espèce sur lequel on nourrit les vers sau-
ize chou . vages t{u jç(en ісіьеоп a les feuilles assez semblables aux
feuilles du châtaignier. Ces mêmes chenilles man*-
gent aussi les feuilles de l’autre espèce. Le papillon
de cette chenille est celui , dont les ailes sont jaunâ-
tres. L’autre ^espèce se nourrit des feuilles d'une es-
pèce de frêne que les Chinois nomment tcheon tchun .
Elles mangent aussi des feuilles d’orme , et de fagara *
qui est le poivrier de Chine.
J’en ai vu à Macao»
il e m or
dl0val Les chevaux de Chine ne sont pas beaux , таіз
ma. bons. Ils sont de la moyenne taille. Us ne portent
* ) Quercuî.
(
point la tête haute , comme les noires on ne le veut
pas , cela nuiroit à tirer de la flèche. La province de
see tchouen en fournit de petits excellens , en particu-
lier dans les pays de montagnes.
Cheval, ma- Je n’en a{ pas vu de si gros
rin insecte
hai via, Chine.
en Europe qu’en
Cheveux
te on fa
On tire du sel des
la médecine.
cheveux brûlés
qui entre dans
Chèvre II y en a peu du coté de Peking.
ehanyang
Chèvrefeuille*
kin ru goa
Il est commun à Peking. J’ai vu faire et ensui-
te fait moi même j une jolie chasse aux papillons
bourdons ou éperviers avec les fleurs de chèvrefeuil-
le. Le papillon .épervier est friand du suc de ces
fleurs. On prend entre le pouce et l’indice une fleur
ia tenant par la gaine , sans serrer ? pour ne pas
aplatir le tuyau , par où doit passer la trompe du
papillon. On attend proche d’un chèvre - feuille en
fleur les papillons ; c’est surtout le soir à la brune ,
qu’il y fait bon. Quand il en vient quelqu’un , on
lui présente doucement l’ouverture de la fleur. Sur
la quantité il y en a quelques - uns qui y enfoncent
leur trompe ; pour lors on serre les doigts , et le
papillon est pris. Il y a des papillons éperviers fort
gros . s dont la poupée a plus de trois pouces de long.
Loniccra caprifolium.
*
4
(îS )
Chevrette Qn eil pèclie de fort belles en Chine , et. en quan*
equilla.
Hia tité.
Chevreuil.
ye chan
yang
Chicorée **
Chien
Keon.
Chien de
mer ***
Ch a y и
C’en est une espèce * ) qui donne le musc. C’est
surtout dans la province de chan si où se trouve ce
chevreuil.
Il n’y a en Chine que celle qui est venue d’Euro-
pe tout récemment.
Ceux de Chine ne sont pas beaux. Les Eunuques
du palais en élèvent de très petits , en leur donnant
peu â manger et point à boire la première année.
Le ris qu’ils leur donnent à manger est presque sec.
Les Chinois estiment nos chiens d’Europe. L’Empe-
reur en a de fort beaux , dont la race est venue de
Moscovie y en particulier des barbets , des lévriers ,
des bassets , et des bichons. On les élève , pour la
plupart dans le palais. Quelques - fois aussi 3 quand
quelque garde de l’Empereur a fait une faute légè-
re ; pour le punir , on lui donne à nourrir deux ou
quatre lévriers. Il en a bien soin ; car s’ils venaient
à mourir , il courreroit risque d’être cassé , et de
recevoir une centaine de coups de bâton. Le moins
qu’il pourroit lui en arriver 3 ce seroit d’en fournir
d’autres à ses dépens.
On en couvre en Chine le pommeau des selles.
® ) Moschus moschiferus.
** ) Cichorium intybus.
***) Phoca.
Chiendent
(29)
II y en a différentes espèces 3 dont je parle de cha-
cune en son lieu.
Ceux de Chine sont plus délicats que les nôtres.
Il s’en mange beaucoup plus à proportion qu’en Eu-
rope. Us ne sont bien bons qu’à la fin de l’autom-
ne et en hiver. 11 y a aussi des choux-raves.
Chouette
ye mao
Cicogne
sien h a о
Elle est absolument semblable aux nôtres.
11 y en a d’extraordinairement grandes chez
pereur.
î’Em®
Ciguë
tien ngo
Ciguë. * * ***
On en voit peu en Chine.
Je n’en ai point trouvé.
Cinabre
yn tcliou
Il paroit assez beau,
dre habituellement par
le tabac.
J’ai vu des Chinois en pren®
le nez , comme nous prenons
Cinabre mi-
néral.
tchou cha
Les peintres à l’eau s’en servent. On en fait pren-
dre aux petits enfans nouveaux nés } pour leur faire
rejeter le sang qu’ils ont pu avaler , aux premiers
cris qu’ils ont fait , au sortir du ventre de la mère ;
s’ils ne le rejettent pas 3 disent les Chinois , sûrement
il leur causera quelque maladie.
Cire U ne se fait pas une grande consommation de cire
hoang la d’abeilles en Chine ; elle ne sert guère que dans les
" ) Leontodon.
) Brassica.
*** ) Cicuta,
«emplâtres. Le peu de bougies qui se font , sont d'u-
ne autre cire , que donnent des gallinsectes , qui se
nourrissent sur le troène. J’en envoyé un échantil-
lon. Celte cire a un avantage sur celle d'abeilles ,
qu’elle ne donne point de fumée et ne coule jamais ;
d’où vient que les chandelles de suif de Chine , quoi-
que faites de mauvais suif, ne coulent point, par
ce qu’elles ont une légère couche de cette cire en
dehors , qui contient le suif. Lorsque les chandelles
ont la grosseur qu’on veut leur donner , on les plon-
ge dans un bain de la dite cire. Dans les provinces
méridionales on fait beaucoup de chandelles d’une
espèce de graisse que l’on tire de dessus les graines
d’un arbre. * ) Cette graisse est plus molle que le
suif ; mais elle est retenue pereillement par une cou-
che de cire. J’ai vu des fruits de l'arbre du suif,
ils viennent en graine. Si j' avois vu de ses fleurs ,
peut - être l’aurois je rapproché. J’ai envoyé un mé-
moire sur la cire des gallinsectes du troène.
Citron ** .11 y en a à Macao. Les médecins chinois prétcn-
Hyangyuen t|enj- qae de mêler de la poudre d'écorce de citron ,
une partie sur quatre de rhubarbe , la rhubarbe en a
beaucoup pins d effet.
Citrouille. J’aimeroîs mieux les nôtres que celles de Chine.
Long Koua
6 ) Stillingia sebifcra.
** ) Citrus medica.
***) Cucurbita.
Cie»wme
(St)
J'en ai vu trois espèces dans les montagnes proche
de Peking. Nous n’avons plus la liberté d’y aller.
J’ai offert de l’argent et autres choses- à nos Chrétiens
des montagnes pour m’apporter indifférement des grai-
nes de toutes sortes de plantes , ils n’en ont rien fait.
Le génie Chinois est particulier.
Cloportes. Je ne sache pas que les Chinois en fassent aucun
usage.
Clou de Ce sont les Hallandois de Batavie qui en apportent
girofle. * ** . .
en Chine , comme en lhurope.
Cochenille. Les Chinois ne la connoisent pas. J’ai de la peine
à croire qu’il n’y en ait pas en Chine. La raquette ^
sur la quelle se nourrit la Cochenille n’y manque
pas.
Cochon La viande de cochon est la plus estimée en Chine.
tchou
Le cochon de Cantong vaut beaucoup mieux , que ce-
lui de Peking. Les cochons de Cantong ont le poil
ras 3 couleur de souris.
Cognas-
sicr ****
mon koua
ehou
Colcothar
/long tou
Il y en a de deux espèces : l’un donne de très
gros fruits , l’autre fort petits , mais ceux » ci ont
beaucoup plus d’odeur que les gros.
On s’en sert en peinture pour les couleurs gros-
sières.
*■ ) Clemalis.
** ) Caryophyllus aromatius.
*'** ~) Pyrus cydonia.
Coleuvree. *
tchi pao
Colle de pois»
son.
yu piao
Colle forte»
kiao
Coloquin-
te. **
Concom-
bre. ***
hoang
ko и a
Conise **** *****
Leon que
kiu
Il y en a plusieurs sortes , dont le mechoucan
blanc est la principale. 11 s’en trouve à Peking , dont
le fruit est d’un beau rouge. 11 entre dans la méde-
cine , aussi bien que le fruit du meclioucan.
Elle est commune en Chine. Ou dit qu’elle est
tirée de l’esturgeon. Je sais que l’esturgeon en a
deux morceaux , mais je ne répondrais pas que tou-
te celle qui s’employe en Chine en fût ; ou bien ii
faudroit qu’il y eut une grande quantité de ce pois-
son dans les endroits d’où vient cstte colle.
La nôtre paroit meilleure que celle de Chine. Les
Chinois ne se servent point de gomme , ils ont une
espèce de colle transparente , qui leur en tient lieu.
J’ai été surpris de n’en pas trouver en Chine.
Outre les nôtres, il y en a deux espèces, l’une très
longue , l’autre remplie de filets , qui quand le fruit
est sec font une espèce de filasse.
On en élève dans les jardins â Peking.
Consoude Les Chinois estiment fort cette plante j ils savent
que c'est un très bon vulnéraire. On vend dans les
mcoupang. boutiques des droguistes ses feuilles , et ses graines.
Contrayer- Il en vient beaucoup de la province du Se îchç »
ichoven hi- ven 4ui Paroit fort büD»
ong.
* ). Bryonia.
** ) Cucumis colocynthis ,
*** ) Cucumis г differente* espèces*
**** ) Conyza.
***** ) Syinpliytum.
****** j Dorstenia.
(33)
Convolvu- U y en a à fleur bleue et à fleur blanche. Les
lus. *
Kien nicon femmes en ornent leurs cheveux. Les graines entrent
dans la médecine.
Coq Outre l'espèce commune en Europe , il y en a à
Kong Kl peping une espèce très grande , dont-on se sert pour
la joute.
Coquelicoc. On en sème dans les jardins. 11 y en a de bien
. .. des couleurs et fort jolis. Les doubles ressemblent
yu ma jin 1
assez , pour le port 3 à nos anémones.
Coqueiour- Les montagnes proche de Peking en sont remplie
de *** au printems d’une espèce à fleur violette , qui font
ye mou tan
un bel effet. On diroit de tulipes. La racine est
une drogue de médecine.
L'arbre croit à Macao ; mais il n'y donne pas de
fruit. On dit qu’il y en a dans l’isîe de liai nan.
Les chinois en font cas , pour faire des joyaux.
Çhan^huu Us estiment peu le blanc.
Corbeau Us sout en tout semblables aux nôtres.
Lno Кипа .... t
Coriandre Elle tient lieu de persil aux chinois , c est - à - dire
Coquo
****
ngai tze
Corail
rouge
ynen soûl
. où nous niellerions du persil 3 il niellent de la co«
riandre. La racine réduite en poudre entre dans
leurs ragoûts.
* ) Convoi vnl lis et Іротосж.
** ) Papavelr Rlioeas.
M» \ «
j Aiicinonc.
) Cocos nticilera.
***** ) Cori a lui пип salivum*
IV
s
(34)
Cormoraru Les chinois s’en servent pour la pêche. Ils les ap-
choui la<> privoisent , et ensuite les conduisent dans les en-
*ипа droits ou ils savent qu’il y a du poisson. Ils leur
lient le cou avec un cordon , pour qu’ils ne puis-
sent avaler le poisson qu’ils prennent. LTn pécheur
aura quelque-fois , sur un petit radeau de bamboux , 8
ou 10 cormorans. Il se promène sur l’eau ;
lorsque les cormorans appercoivent du poisson , ils se
plongent , et le poursuivent. Sans même en apper-
cevoir 3 ils se plongent de tems en tems , et en vont
chercher. Quand ils en ont pris , ils reviennent à leur
radeau. Le pêcheur leur prend leur capture ; aussi-
tôt il desserre le cordon du cou ^ et leur donne un
morceau de poisson. Lorsqu’il l’ont avalé 3 on leur
remet le cordon comme auparavant , pour aller cher-
cher d’autre poisson.
Corne de be- Les Chinois entendent mieux que nous à en faire
lier
yung kt kio des lanternes de différentes formes. On trouvera un
mémoire sur ce travail , dans les mémoires des corrés -
Corne de pondans de V Academie des sciences de Paris.
Elle se vend cher en Chine. On en fait des an-
neaux pour le pouce , quand on tire de la flèche.
Corne d’élan. Elle sert au même usage que celle de cerf ; mais
elle est plus chère.
, , Celles de Peking ont le jabot et le dessous du ven»
kona tre blanc. Elles sont plus petites que les nôtres.
cerf
Lon ki kio
Corneille.’
) Pelecanus Carbo. L.
(35)
Coton * ** Il y en a beaucoup en Chine. Le cotonier de Chine
mien hoa
est une plante annuelle. Presque toutes les toiles de
cet empire sont de coton , et assez grossières. Les
soyeries suppléent aux toiles fines. On trouvera peut-
être dans la suite , dans les mémoires ci dessus indi-
qués , un mémoire sur le coton.
Coucou
кои кои
On en entend peu à Peking ; j’en ai cependant vu
beaucoup à une journée de cette ville.
Coudrier On en trouve dans les montagnes proche de Peking.
tchin ize y Avelines.
chou J
Couleuvre
tsai hou
che animaux semblent les caresser.
Couperose.
JKouang bi-
en 1 Л
Courge *** **** Elles sont plus longues que les nôtres , et ont la
koua ,
Les enfans les apprivoisent , ils badinent avec; ces
maux semblent les caresser
Elle ne vaut pas la nôtre.
Elles sont plus longues (
chair moin jaune. Les nôtres valent mieux.
Courtilière Elle entre dans la médecine» On s’en sert d’appas ;
tou *«mPour Prendre les oiseaux.
çouS]-n II y en a beaucoup dans Peking même. Chez nous
il y en a peu dans les villes» Les chinois en font
ouen tze . J A
commerce. Ils les vendent lorsqu’ils sont encore en
vers. On en nourrit les poissons dorés , qu’on élève
dans des vases de porcelaine.
® ) Gossypium.
** ) Corylus.
*** ) Cucurbita.
**** ') La larve du haneton.
*****) Culex.
5
(36)
Crapaud lî y en a de très gros en Chine. De leur cervel-
ha ma ]e ^ mêlée avec de la farine , on compose un remède
très violent , qu’on fait prendre à ceux qui sont tom-
bés en apoplexie. J’en avois envoyé à Mr. Geoffroy
parmi d’autres échantillons de drogues , sans savoir ce
que c’étoit. Mr. Geoffroy , qui vit une espèce de
gomme , fut curieux d’en poser un morceau sur sa
langue , pour juger par sa saveur , ce que ce pouvoii
être. Mr. de Jussieu , qui éloit présent , voulût aus-
si faire la même épreuve * l’un et l’autre ne tardè-
rent pas à s’en repentir. Un instant après il leur
sembla avoir la langue brûlée , ce qui dura long tems.
Mr. Geoffroy m’écrivit pour savoir ce que c’étoit ;
je m’en informai, et le lui mandai. Les chinois qui
veulent attraper quelqu’un de leur sorte percent la
tête d’un crapaud au dessus de l’oeil ; il en sort un©
matière blanche , dont ils frottent un coin de la bas-
que de leur habit en dessous. La politesse chinoise ,
quand on offre à fumer à quelqu’un , est , après qu’on
a allumé la pipe , d’en essuyer le bout qui a tou-
ché les lèvres , à la basque de son habit , avant de la
présenter. On fait cette cérémonie à celui qu’on veui
attraper , frottant le bout de la pipe à l’endroit
où on a mis de la cervelle de crapaud. Dans le mo-
ment que la pipe a touché les lèvres , il s'y sent
brûlé : comme si la pipe eut été brûlante.
CrapautS 11 y en a une espèce à Macao assez petite, qui a ]«
ehauThama cr‘ auss* fort Чие celui d’un taureau.
Cristal.
p о U
Cfcmc j)a côté de la tartane on fait une espèce de crème
excellente ; pour le moins aussi bonne que celle (fus
village proche de Rouen nommé Sotville 5 dont oo
fait grand cas à Paris. Elle se fait sur un feu cl®
cendres chaudes».
11 est nouveau en Chine. On y en fait présente®
ment de beau. La composition n’est pas si simple
que la notre. La maganèse y manque.
Cristal de II n’est pas rare en Chine. J’en ai vu au Palais
e/mui tsing 1111 morceau brut qui pèse bien 6 a 7 cens livres.
Crocodile Ils ne sont pas grand en Chine.
Lai io y une Les chinois font cas de celle des chiens qu’ils ont
chie,, trouvé manger les os de quelque cadavre ; ils les ren®
Aeon fen ferment ? pour profiter de leur fiente. La fiente de
la plupart des animaux , même d’homme , entre dans
leur médecine.
Cubebes. * Elles sont à bon compte à Pekîng , et fort bonnes
pi teng ме ei]cs yenoient du dehors * elles seroient plus chè-
res.
Cuivre j.
tang
Quoi quil y en ait beaucoup , iî est cependant plus
cher qu’en Europe. La menue monnaie en consom-
me une très grande quantité.
Cuscute ** Iî y en a plusieurs espèces à Pekîng. Une de ces
fau see ne y .
especes est plus grande que toutes celles que j ai vu
en Europe» Elle entre dans la médecine.
® j Piper cubeba,
** ) Cuscuta»
(38)
Cyprès. * J! s’eo trouve dans les sépultures.
ve song
D.
Dattes. **
tien tsao
lui .
Dent de
lion. ***
po po siug
Dent de
poisson.
Dépouille
de serpent.
•che tau]
Diamant
Kin Kan g
che
Digitale
Il y en a peu en Chine Jy en ai mangé de fort
bonnes.
Cette herbe croit assez par tout.
Celles qu’on apporte ici de Moscovie se vendent
très cher. Je n’en ai pas vu ; ainsi je ne puis dire
ce que c’est. Peut - être sont ce des dents de vache
marine.
Elles ne sont pas rares chez les droguistes. Non
plus que celles de cigale.
Il n’est pas moins estimé ici qu’en Europe. On le
taille en Chine avec une pierre , dont j’envoie un
morceau. On la réduit avant en sable.
Outre le sésame ; il y en a ici une à fleur rou-
ti ho an g geatre*
E.
Eau de vie Les chinois n’en ont que de grain. Celle de Peking
chao tsicou est faite d’un gros mil, dit kao leang. J’en envoie
de la graine. Celle des provinces méridionales est
faite d’une espèce de ris , dit kiang mi . Il est gluant.
Ces deux sortes d’eau de vie sont violentes. Il en
vient quelque peu de Tartarie , qu’on dit être tirée
de lait de jument.
* ) Gupressus.
** ) Phoenix dactylifera.
) Leontodon taraxacum.
*É“ ) Digitalis.
(3g)
Eai.x miné-
rales.
tau g tsincn
E b'-ne. *
Ou mou.
Eciille de
tortue.
tai uiiug.
Il y a proche de Peking des bains d’eaux rainera»
les chaudes. Je ne donte pas qu’il n’y en ait dans
bien d’autres endroits de Chine.
Elle n’est pas chère en Chine. J’aurois voulu voir
comment les chinois percent si droit les petits trous
de leurs longs tuyaux de pipes ^ faits de ce bois. Je
n’ai pas eu occasion. Us viennent à Peking tout
percés.
Elle est à bon marché à Cantong , où on en fait
quantité de difîérens ouvrages.
Ecaille d’hui-
tre
Ko U
Ecrevisse.
Elepliatit.
siang
Email.
fa lan
Les chinois la réduisent en poudre et s’en ser-
vent comme nous des yeux d’écrevisse. Proche de
Cantong on pèche une espece d’huître dont l’écaille ,,
quand elle est polie sert à faire des vitres. Celles
de notre église de Peking en sont.
Je doute qu’il y en ait en Chine , il n’en est point
parlé dans leurs livres ; où ils traitent des difîérens
poissons crustacés.
L’Empereur seul en a quelques uns. On dit qu’il
y en a dans la province de yun nan . La peau et
la fiente d’élephant entrent dans la médecine.
Le rouge de chine est plus beau que le nôtre ;
peut-être cela vient il de ce que les chinois mettent
d’abord une couche de jaune , avant de mettre le rou-
ge. On sait en peinture que le jaune relève le rou-
ge. Il paroit que les chinois ont perdu le secret de
) Diospyros ebenura.
leur beau bleu ancien. On a essayé du tems de katig
hi de l’imiter , on n’a pu en venir a bout.
Encens Celui de Cliine est beau , mais
ton hiang
Eperlan. * 1! en vient une espèce à Peklng
celui de la Seine.
cher.
, qui ne vaut pas
Epi d’eau.
yn yu .
Epinards. ***
po tsài
Les (étangs en sont remplis.
Il y en a beaucoup en Chine. Us ne valent pas
les nôtres. Les chinois les arrachent au lieu de les
couper , pour les vendre. On en a tout l’hiver à
Peking , malgré le froid qu’il y fait. On dresse du
côté du nord une pallissade de grand mil, qui a bien
8 à 10 pieds de haut , ce qui suffit pour garantir du
.vent de nord une planche d’épinards de 3 à 4 pieds
de large.
Epine vine- On en trouve dans les montagnes proche de Pe»
Reou nai king. Les Chinois n’en font point de cas. Les Таг»
,ze‘ tares en mettent dans leur crème.
Eponge. je n’en sache pas en Chine.
Eoervier
yng.
Les Chinois ont beaucoup d’espèces d’oiseaux de
proie , et de fort beaux. Us en ont de petits et do
très gros. Us les instruisent facilement à voler Toi»
* ^ Gâchis.
** ) Spinacia oleracia.
®*® ) Berbcris.
(40
seau. Un oiseau de proie tout instruit ne coûtera
quelque-fois qu’une demi-pistole.
Erable. * On en apporte du bois de Tartarie. Il y en a peu
Ahantchay . .
ec/wu. aux environs de Peking. On ne sait pas en Chine en
tirer du sucre , comme on fait au Canada.
Ermine
yn chou
Les peaux
Tartarie.
d’ermine viennent de Moscovie et de
Escarbot.
11 me semble que ceux d’Europe ne
gros que ceux que j’ai vus à Peking.
sont pas si
Escargot. On ne trouve point à Peking ceux qui sont si eom~
chouimicou , . r T ,
muiis dans nos jardins en Europe. Je nen ai vu
qu’une petite espèce à coque blanche , qui ne fait pas
grand tort aux fruits.
Écureuil. 11 y a ici les petits rouges d’Europe , et une autre
™S chou . , > n л U ** \
espece bariolée , quau Canada on appelle suisse. )
Je n’ai pas entendu parler quil y en eût de noirs ,
comme il s’en trouve au Canada»
Étain Celui de Cantong vaut bien , je crois * l’étain de
Cornouaille.
Étourneau II y en a deux sortes dans les provinces méri-
pa dionales différentes des nôtres. Une de ces deux espè-
ces a des oreilles d’un beau jaune.
*) Acer.
*' ) Sciurus Palm arum L.
IV.
6
Esturgeon I] en vient de très gros de Tartarie à Peking ГЫ*
tsin hoang
yu veiv
F.
Il y en a beaucoup en Tartarie , et pas mal aux
environs de Peking. Les nôtres sont plus beaux , et
meilleurs à manger.
Je n’en ai pas vu en Chine.
On en vend de fort beaux à Peking.
hoang yng
Faux acacia Des boutons de fleurs d’une espèce 3 commune à
h о ni chou Peking , on tire une belle teinture jaune. Ses grai-
nes et ses fleurs entrent dans la médecine. D’une
autre espèce on fait des berceaux s on diroit que cet
arbre a été planté la racine en haut. Le lo hoa seng'
en est une espèce très particulière. Le pistil , quand
la fleur est déssechée ^ entre en terre , et y devient
fruit. J’envoye de ces fruits.
Feces d hu- ;pes chinois prennent de celle de sésame pour la-
ile. 1
ycou tcha- cber le ventre. C’est un bon remède. Ils s’en ser*
vent aussi pour fumer les terres ; c’est-à dire qu’ils
l’autre fumier.
ici. Sa graine entre dans la
Fenouil. **
Siao ho ci
hiang médecine
en mêlent un peu parmi
Il est assez commun
Faisan
ye ki
Fan
Faucon
* ) Piobinla»
** ) Ânethum Foeniculum.
Fer.
etié
Fève de
marais. *
isa/i teon.
Fève de St,
Ignace. **
Lit song
kuo.
(43)
Le fer de Chine est bon. Il n’y en a par tant d’es®
pèces qu’en France.
Il y en a peu en Chine 3 et petites.
Nous en faisons venir de Manille. On nous en
demande souvent. Elles ont des effets surprenans en
Chine , non seulement sur les hommes ^ mais aussi
sur les animaux brutes. On s’en sert dans beaucoup
de maladies , en particulier contre la fièvre , la mor-
sure des bêtes venimeuses etc. Une personne qui
étouffe de chaleur ce qui n’est pas rare à Peking
dans l’été , est guérie sur le champ ^ en en prenant
un peu dans de l’eau. On verse dans une assiette ,
dont le fond est un peu rude ^ un demi verre d’eau
et on frotte dedans une fève de St. Ignace ^ jusqu’à
ce que l’eau soit tant soit peu amère. U seroit dan-
gereux d’en prendre deux fois dans un jour ; des per-
sonnes en ont pensé mourir. Cela glace le sang.
Il y en a peu. Elles sont passablement bonnes.
Figue ***
Figife°ca-?/° Que Mr* de Tournefort appelle guayacana ,
que **** Lmnaeus diospyros. C’est un fruit très commun
che tze 1 J
Chine. Il est beau л et très rafraîchissant.
F'd'înde. Voyez raquette.
Fieur du so- Voyez tournesol.
leil. J
si fan lien
et
en
*) Vicia Faba.
** ) Ignatia araara.
*** ) Ficus Carica.
**** ) Diospyros Kaki.
(44)
Fleur de la Il y en a à Peking , qui viennent des provinces
passion. *
méridionales.
Fleur de Les Chinois ne la connoissent pas.
muscade. ** *** ****
Follicules de JJS lle sort pas COlinUS ПОП plus 6П Chine.
séné.
Fougère
mâle
кіи tsai
On en trouve dans les montagnes proche de Peking.
On en fait secher les jeunes tiges , et on en mange
dans les ragoûts. On en apporte de Tartarie.
Fouine II ne laissse pas que d’y en avoir à Peking ; et
hoang chou . ~ .
long aux environs. On en teint les peaux en noir , pour
faire des bonnets.
Foulon. Il y en a de bien gros à Peking.
hoang fong . . .
Fourmi Outre les ordinaires , qui sont ici
ma y qu’en Europe , il y en a une espèce
res y très voraces.
plus multipliées
de grosses , noi-
Fourmis Elles font bien du mal à Macao. Elles endomma*
blanches. genj. tellement les poutres des maisons , qu’elles me-
nacent quelquefois ruine. Les choses les plus dures
ne sont pas à l’épreuve de dents des cet insecte.
Frais de Les Chinois n’en font pas usage,
grenouille.
Fraise. „„„ Celles de Chine , à l’exterieur , ressemblent fort
fou pen aux n£j-res . majs elles n’ont aucun goût.
* ) Passiflora»
* ) Myristica moschata.
*** ) Cassia Senna.
**** ) Polypodium.
*****) Fragaria.
Framboise. *
(45)
On dit qu’il y en a en Chine , j’en doute.
Fresne. ** И y en a une espèce à Peking , dont on fait des
icheon meubles . On éleve sur cet arbre une des espèces de
SC fl un A
vers à soye sauvages , qui donnent la soye du Kien
tcheou. Voyez chêne.
Fromage. On ne fait en Chine que du fromage mou , qu’il
nm uep.ng faut manger ]e jour même qu’il est fait.
Froment Voyez blé.
Fumeterre. Il y en a à Peking à fleur violette , et
***
tsee hoa ti jaune* Les Chinois estiment cette plante }
luig. ej]e je mérite.
à fleur
comme
Fusain.
* ' **
Fustel.
min g liai y e
ho
Il est rare à Peking.
J’en ai vû dans les montagnes proche de Peking.
G.
Galanga. _
***** On en trouve à Peking de beau , et à bon marché.
leanghiang
Galles. Celles dont nous nous servons en Europe pour
î’encre , et la teinture noire sont fort chères à Peking.
On ne s’en sert pas en teinture , mais en médecine.
Les Chinois y subtituent une autre galle , qu’ils ap®
pellent ou poi tze .
* ) Rubus.
) Fraxinus; on appelle quelquefois l'Ailanthus glandulosa frêne de la Cliine®
*** Л T? V
) rumana.
**** ) Evonymus.
***** ) Rhus.
3**** ***** ) Kaempfena Galanga, Âlpinia.
(46)
Gant nôtre
Dame.
J’en ai trouvé dans les montagnes.
O
on pei tze.
Garance. *
Les Chinois l’employent comme
nous pour teindre
tzien tsao
en rouge.
Gcay.'
song ya-
Cet oiseau est ici comme
remarqué aucune différence.
en
Europe. Je n’y ai
Genevrier
Je n’en ai point vu en Chine,
Gentiane
J’en ai trouvé deux espèces
dans
les montagnes. Les
A ** *** **** *****
Chinois n’en font point usage.
Gingembre.
Il y en a beaucoup , et de
fort
bon en Chine.
kiang .
Celle fleur , et bien d’autres manquent en Chine.
Gisier de La peau intérieure est une drogue de médecine.
poule
Gomme gut- Elle n’est pas chère. Les Chinois s’en servent
te.
tong ko an g comme nous dans la médecine 5 et la peinture.
Gomme la- Elle entre dans la médecine. Je n’en sais pas ici
que en bâton.
tsee tsâo d autre usage.
jong
Goudron Les Chinois n’en font point.
Grenade. Ц n’en manque pas en Chine. C’est aussi une dro-
c7ie lichou gue de médecine.
* ) Rubia ? tinctorum.
** ) Juniperus.
*** ) Gentiana.
**** ) Amomura Zingiber.
***** ) Cheiranthus annuus et incanus.
****** ) Puniea Granatura.
*
(47
Grenouille.
tien ki
Grillon.
isin tsin,
eal
G гіѵеГ
Gros bec.
la tsoni.
Groseilles *
Guêpe.
ma fong
Gui
sang ki
song
On en mange beaucoup en Chine.
Les Chinois les font battre ensemble І comme les
cailles. Il y a tel grillon qui se vend jusqu’à une
demi- pistole, à cause de sa force et de son courage.
On en donne ici 5 ou 6 par jour à manger aux
merles dans le tems de leur mue. On prétend que
cela leur aide à muer. On en trouve à acheter.
Je n’en ai pas vu en Chine.
Il y en a beaucoup à Peking au printems. Les
Chinois leur apprennent à voler la balle . ou à rece-
voir plusieurs petites balles en Fair d’un seul vol.
Il ny en a point en Chine.
Il y en a de 3 ou 4 espèces à Peking. Elles sont
pour le moins aussi voraces que les nôtres.
Je n’en ai vu que sur le mûrier. Il entre dans la
médecine..
H.
H aimerons.
Hannebane
Je n’ai pas vu en Chine Fespèce si commune chez
nous.
Je n’en ai trouvé qu’un pied depuis que je suis en.
Chine.
* ) îtibes.
"*) Viscunu
*A* ) Hyoscyamus niger.
Hareng
(48)
Il ny en a pas en Chine.
Haricot. * ** Il y en a différentes espèces à Peking ; mais les
taon petits blancs ne s’y trouvent pas.
J'en ai vu, ci Macao.
La peau est une drogue de médecine.
C’est aussi une drogue de médecine.
Outre les gris ordinaires , il y en a de tout blancs.
Je n’y ai rien remarqué de particulier.
Il en a à Peking de deux sortes , outre les mar-
tinets. Les Chinois les mangent. Les hirondelles
sont ici plus familières , et plus jaseuses que chez
nous. Elles font quelques-fois leurs nids dans les cham-
bres habitées. Elles y chantent , surtout lorsque plu-
sieurs personnes assemblées y causent. Il semble qu'
elles voudroient se mêler de la conversation. Les
Chinois se gardent bien de faire du mal à celles qui
viennent ainsi nicher dans leurs chambres ; ils regar-
dent cela comme un présage de bonheur.
Houette 11 y en a à Peking deux espèces. Je n’y ai pas
pitio la grande espèce du Canada 3 que nous appelons
attrappe mouche ; parc.eque les mouches qui se posent
sur ces fleurs „ ou y demeurent prises , ou empor-
tent des sabots à leurs pieds.
Héliotrope
**
Hérisson,
hui tau
Hérisson de
mer.
lou see
Héron
Hibou
ye mao
Hirondelle.
* ) PhaseolusJ
** ) Heliotvopiura,
H/j-Qbietl.
•Boux.
Huile.
kt.-ttr упои
JËfuitre.
ke li
Hupe,
bt> chartg
fiart
Jacée
y tchi hao
Jalap.
Jasmin.
tæhang
Schun.
IL
Jm ehin.
Jin chin „
)V.
( 49 )
On dît qu’il y en a, à quelques ajournées de Peking ,
du côté de la Tartarie. Nous n’en manquerons pa*
dorériovant , vos Mrs. de la caravane nous en ont don-
né bonne provision de graines.
.Je n’en ai pas trouvé.
Celle de Sésame est la plus commune en Chine. On
fait en Chine de l’huile de bien des sortes de graines ,
comme de roton , de ricin ,, de navette s de poivre <1»
Chine j de haricots , de lin , de chanvre etc.
11 n’en vient point à Peking. On y apporte seule-
ment de leurs écailles , que les droguistes réduisent en
poudre , pour s’eu servir comme nous des yeux d'écre*
visses.
Cet oiseau n'est pas rare à Peking»
I.
J en ai trouvé dans les montagnes. Les chinois n“ea
font pas usage.
Voyex Belle de nuit.
Iî y en a à Peking une espèce à fleur jaune» { Prc»
bablement Jasminum révolution )„
Il n’y en a point en Chine.
Celui de Canada est absolument le même que celui
de Tartarie. Si les Canadiens y savoient donner le
même apprêt que les Chinois , on ne pourroit le dis-
tinguer. Le beau jin chin vaut en Chine jusqu’à trois
fuis son poids d’or, il est certain que celte racine
a des effets surprenans » quand elle est donnée à pry»
7
(5o)
Immortelle.
isien j eh on g
Indigo.
tien .
Joubarbe.
ona tong
Iris.
Lan hoa
Jujubei. ***
hao eul
Julienc.
pos. Les sauvages de Canada s'en servent pour répa-
rer leurs forces, quand elles sont épuisées en voyageant. #)
Il y en a une espèce en bouton à Peking.
On trouve dans les provinces méridionales l'anil, dont
on tire 1 indigo. A Pcking , où l’anil ne peut venir
on y supplée avec une persicaire , ** ) qu’on prépare
de même que l'anil.
Le bleu en est assez beau. J’en envoyé de la graine.
Jen ai vu de 3 ou 4 sortes aux environs de Peking.
Les Chinois employent dans la médecine celle qui croit
sur les maisons.
Il y en a en Chine de 3 ou 4 csqèces. J’en ai eù
une espèce à Macao , qui suspendue à Гаіг dans un
petit panier , sans aucune terre , malgré les grandes
chaleurs du pays , s'y conserva très bien , et y donna
ses fleurs. Elles sont jaunes facetées de roux. La
fraîcheur et l'humidité de la nuit suffisent pour entre-
tenir la plante en vigueur.
Il y en a grande quantité. On en mange de fraîches,
et on en fait sécher.
Il n'y en a point en Chine.
K.
Kaü. Il en croit de tous cotés aux environs de Peking.
men pong en tire du sel , pour blanchir le linge.
® ) Panai quinquefolium. Ginseng .
*® ) Polygonum tinctorium.
®** ) Zizypbus sinenîis, Lan ».
Laine.
y/ing mac.
La if.
nai tze.
Laitue.
s en g tsai .
Laizard.
hit h on tzc
Lamproye.
Langue de
cerf.
che onei
Lapin.
ye mao.
Lard.
fei tchon г о
Larme de lob.
tsao tchon
taee
Lavande.
king kiai
Lauréole.
Laurier.
Lentille.
si nu pien
teon.
Lentille d’eau.
feon p in g
tsao
L.
On fait peu d’etoffes de laine en Chine» La plus
grande partie de la laine s’emploie à faire des feutres.
Le lait est rare à Peking , et presque par toute la
Chine. Voyez boeuf.
Elle ne pomme point à Peking.
Il y en a une petite espèce à Peking à cinq ongles,
qui donne la chasse aux scorpions et les saisit de maniè-
re , que le scorpion voulant piquer le laizard, se pique
lui même.
Je n’en sçache pas en Chine.
Je n'ai trouvé parmi les drogues de médecine que
le lingua cervina scandens.
Il y en a peu en Chine. J’en ai vu à Peking com-
me chez nous de tout blancs à yeux rouges.
On n’est pas dans Г usage en Chine de îe saler.
Je crois que ce sont les Européens qui ont apporté
de la graine en Chine.
Il y en a une espèce sauvage dans les montagnes.
Les montagnes en sont remplies.
Il y a beaucoup de laurier rose à Peking.
Je n'ai pas vù le laurier cerise , ni îe laurier franc.
On en sème à quelques journées de Peking. Il s’en
vend peu.
Les marais en sont couverts. On en nourrit les pois-
sons dorés.
Léopard.
рас
Letton.
ton g see ize
Levain,
fer
Liege.
Lierre,
Lièvre.
'tm ize
Limaçon.
Limonier.
hiang учел
Lin.
kpn ma
.Tin eauvages
ei»o tnaa.
Iî est peu connu des Chinois.
On en trouve de bien des- sortes g mais pas tant
qu’en Europe.
Les chinois s’en servent peu. Presque tout leur
pain est sans levain.
Il n’y en a point en Chine»
Je n’ai vu en Chine ni le lierre qui s’attache aux
murs , ni le lierre terrestre.
Il y en a peu en Chine. L’hiver on en apporte de
Tartane à Peking assez bonne quantité ; mais ils sont
gelés , c’est un pauvre manger. Ils sont moins roux
que les nôtres. On en apporte aussi de blancs. Ceux
de Canada l’hiver sont tout blancs ; î’été ils sont roux
comme les nôtres.
Us ont les doigts des pieds plus longs que ceux
d’Europe ; cela leur sert de raquettes pour marcher
sur la neige. Us ne vont alors que par sauts , rassem-
blans leurs quaires pieds ensemble , desorte que leurs
traces ont bien 4 à 5 pouces de diamètre.
Voyez Escargot.
Il y en a dans les provinces méridionales.
Les Chinois en ont de fort beau ; ils ne savent pas
en faire usage pour la toile. Ils tirent seulement de
l’huile de la graine. Us préfèrent cette huile à celle
qui ne sent rien.
J’en ai trouvé dans les montagnes. C’est une drogue
-de médecine.
Linaire.
if, a a fconei
hua
Linote.
lion.
Çht île
Lu.
ru ian.
Les de vallées
Liseron.
yen fou .
Litarge.
mi ton scrrg.
Loriot.
hoang H
Lorier.
Loup.
lang.
Loup cerner.
Loup marin,
h ai long
Loutre.
thvni lit
(53)
Celle de Chine à fleur jaune а une odeur très suave.
On la cultive dans les jardins.
Cet oiseau n’est point en Chine.
Les Chinois ne le eonnoissent que par en avoir en-
tendu parler. On dit qu’il y en a eû antre-fois dans le
palais.
Il y en a plusieurs espèces en Chine, qui n’ont nitm
de particulier.
Je ne crois pas qu’il y en ait en Chine,
Je ne lui sache d’autre usage en Chine , sinon que
les femmes ornent leurs cheveux de ses fleures.
On purifie beaucoup d’or et d’argent en Chine; ainsi
la litarge n’y est pas rare.
Cet oiseau est assez commun à Peking,
Il y en a plusieurs espèces à Macao,
Je crois qu’ils sont moins commun qu’en Europe,
Les peaux de loup cervier qui se vendent à Peking>
viennent de Moscovie et de Tartarie.
Les peaux de loup marin servent â faire des bonnets
de printems et d’automne. Les Chinois donnent le nom
de haï long à différentes pelleteries. J’ai reconnu celle
de loup marin , parce que j’en ai vu des bonnets non
teints. Je commis cet animal pour avoir aidé à en
prendre en Canada,
Il en vient de Tartarie , et peut ® être de Moscovie
à Pcking.
I uscnte.
mon s іи.
Mâche.
Madrépore.
Manganahe.
Marbre.
hott che
Marguerite ^
hiang si la
Marjolaine.
Maron®.
si tie
Maroquin.
Marsouin.
hai Ichou
Martre®.
tiaa chou
Il y en a peu en Chine.
M.
Je n’en ai pas vu en Chine.
Iî v en a à Macao.
V
On en a cherché du tems de Kang hif sans en trou-
ver. Ce n’est pas une conséquence qu’il n*y en ait
pas. On l’a cherchée dans les mines de cuivre :
si on l’eût cherchée dans les mines de plotnb et d’étain,
peut - être en eût - on trouve.
Iî y en a de très beau du coté de Macao ; les Chi-
nois ne savent pas en profiter.
Celle que nous nommons en France la reine margue-
rite de Chine est commune à Pcking.
J’en ai vu à Macao , qui probablement étoit venue
de graine apportée d’Europe.
J’en ai vû de très beaux en venant de Macao à
Peking.
Les Chinois ne savent pas le faire.
Il y en a beaucoup dans le fleuve Kiang : ils sont
tout blancs , comme ceux de Canada. On se sert de
sa graisse, réduite en huile, pour donner le lustre aux
soieries. On en frotte la chaine.
Il y a des fouines en Chine, comme en Europe. Pour
les zibelines elles viennent de Moscovie et de Tar-
tarie. Il s’en consomme beaucoup pour les garnitures
* J Aster cbmeosit.
Masse d’eau,
pon tze.
Matricaire. *
kiu ho a
Mauve.
thon ki hoa
(55)
d'habits d’hiver. Les noires en Canada valent jusqu'à
dix écus la pièce; au lieu que les rousses, qu’on prend
au Sud, ne valent que 35 s. Je n’ai pas oui dire qu’
il y en eût de blanches en Canada.
Il y en a beaucoup à Peking et aux environs.
Je doute que nulle autre part il y en ait d'aussi bel-
les et d’aussi variées pour les couleurs , et les espèces
qu’à Peking. C'est dommage qu'elles n’y donnent point
de graines. Elles fleurissent au commencement de l'hiver.
On les cultive avec gra nd soin. Pour les faire venir
très grosses , on ne laisse sur un pied que 4 ou 5
tiges , et à chaque tige un bouton. Jusqu’à ce que
les boutons paroissent , on les arrose d'eau pure ; mais
sitôt que les boutons sortent , on les arrose d’eau de
fumier , où il entre du stercus humanum des haricots
noirs cuits, et des feces d’huile de Sésame,. Cette com-
position exposée au soleil sent bien mauvais. J’ai vu
des fleurs de malricaires , dont les pieds avoienl été
ainsi arrosés , larges de 5 pouces. Ou en greffe en
fente au printems sur des pieds d’aurone , dans le fort,
de la pousse. Sur chaque tige du môme pie i on greffe
des malricaires de différentes couleurs , ce qui fait
un fort bel effet.
Il y a à Peking beaucoup de mauves trémiaires , tï
bien variées pour les couleurs.
) Chrysanthemum indicum ( Anthémis grandiflora L. )
(56)
La grande mauve d'Inde à fleur jaune s y trouve aussi.
A Macao il y a bien des espèces de petites mauves
sauvages. Je n'en connois que 5 ou 6 espèces à Pe-
king.
M*yenue. *
Me ize
Mecboscara
Ыапе.
ka& fen
Meîtbfa
On en mange beaucoup à Peking , même crues. Il
y en a de violettes et de blanches. Les violettes sont
rondes , les blanches longues.
Il y en a de fort beau dans les montagnes proche
de Peking. J’en ai dans mon petit jardin» C’est une
eouleuvrée à fleur blanche découpée profondément.
Il n’est pas rare à Peking. Les Chinois n’en font
pas d’usage dans la médecine.
’M «fisse.
Smt tic.
Je ne connois ici que l’espèce qui sent mauvais.
J’en ai envoyée des graines. On en nourrit les tarins.
Mcfon. II y a dans les provinces de Chan Si des melons ,
rV# Aoua, , . , л 4 .
comme les nôtres dburope. On en apporte a Peking,
mais peu. Ceux d’Amy valent beaucoup mieux. L’env-
pereur nous en fait quelque-fois présent. Il est sur-
prénant qu’on puisse les conserver bons pendant un si
long voyage. On a dans ce pays là une manière d©
les faire sécher au soleil. Ou les coupe par côtes *
dont on ôte exactement tout jusqu’à la chair , dont on
enlève aussi la plus grosse écorce * quand ils sont â
*
§-oL©um esculcntun*.
(57)
demi sec on en forme des tresses, qu’on expose encore
au soleil. Si le melon avoit beaucoup de chair , ces
tresses conservent bien le goût de melon frais.
Mente. Les Chinois ne s’en servent pas dans les sauces ,
mais seulement en médecine.
Mercure. On l’emploie en Chine aux mêmes usages qu’en Eu-
,h<mi in. r0pe^ jes Qjjnojs ]e subliment mieux que nous, selon
le jugement qu’en a porté Mr. Astruc.
Mercuriale. Je n’en ai Pas vu Cn Ghlne*
Merle.
bea met.
Ceux de Chine chantent mieux que les nôtres. 11
y en a de plus de vingt espèces.
On en trouve de tout blancs. Nous en avons aussi
du côté de Nevers.
Mcsange. J’ai vu ic* à peu près les mêmes espèces que chez
nous.
Meures. Les nôtres sont plus grosses et ont meilleur goût,
Snng jiti
Meurier 11 y en a à fruit noir , et à fruit blanc.
Sang chon
On nourrit ordinairement les vers à soie des feuilles
de meurier à fruit noir. Ces meuriers ne sont point
greffés. Leurs feuilles sont assez grandes f mais min-
ces f et n’ont presque point d’odeur. Nos feuilles de
meurier greffés valent, ce me semble , beaucoup mieux.
Elles ont bien plus de suc. J’ai élevé de vers à soie
«n Europe et à Peking. Je prépare sur cela un mé*
moire , que Mr. Trudaine m’a demandé.
IV
s
Miel.
fong mi
Mil.
h on tzc
Millefeuille,
Millepertuis.
Millepieds.
on kong
Moineau.
kia tsiao
Morue.
Morelle. *
y e kie tze
Morille.
(58)
Celui de Peking ne le cède pas 3 je crois , à celui
de Narbonne.
Il y en a ici de 4 ou 5 espèces , dont j’envoie des
graines.
Je n’en ai pas trouvé en Chine.
Je n’en ai pu trouver. S’il y en a , on n’en fait
pas usage en médecine.
Il y en a de trois espèces à Peking. Par bonheur ,
les plus à craindre n’y sont pas fort communs. Ils
entrent dans la médecine.
Us sont plus petits que les nôtres. Le mâle et la
femelle sont si semblables, qu’on ne peut les distinguer.
On en vend quelquefois à Peking , que les Européens
appellent moineaux de Batavie : ils sont fort jolis.
Ils ressemblent pour le plumage à l’ortolan ; mais ils
ont le bec et les pieds rouges. Ils sont charmans pour
îa propreté , et l’arrangement des plumes.
On apporte à Peking un poisson de mer qui lui res-
semble fort.
Elle est commune à Peking. Les Chinois ne connois-
sent pas assez les vertus de cette plante.
Je ne crois pas qu’il y en ait en Chine : on en ap-
porte roit à Peking , les Chinois étant grands mangeur*
de champignons , quels qu’ils soient.
• ] Solanum nigi'um.
Mouche.
laang yng
Mouche à
miel.
mi y on g
Mouche lui-
sante.
ho tchong.
Mouron,
Mousse.
kinen pe
Mousseron.
Moutarde.
kiai то
Mouton,
yang
Mulet.
Lo tz,c
( 59)
Celles des maisons sont ici en grand nombre. Je
n’y ai pas vu l’espèce grise qui tourmente tant nos
chevaux en été.
Les Chinois n’en prennent pas tant de soin que noos.
Voyez Cire.
Il y en a à Peking 3 mais peu.
Je n’en ai poiut trouvé.
La mousse d’arbre ordinaire ne croit point à Peking,
Il y a une grosse mousse, qui croit par toulïes sur les
montagnes.
Je n’en ai pas vu en Chine.
On en fait de bonne à Peking, Les Chinois ont
fait une espèce très forte , en mêlant ensemble deux
espèces de radis , l’un violet , l’autre blanc ; le violet
ratissé , le blanc par tranches : séparés ils n’ont aucun»
goût de moutarde , joints ensemble c’est une moutarde
très piquante.
Le mouton de Chine n’est pas un trop bon manger.
Celui de Tartarie vaut mieux.
On mange celui avec sa peau , comme j’ai vu man-
ger l’anguille en Canada.
11 y en a beaucoup et de bons à Peking.
Les meilleurs viennent de la province de chan si.
On en voit quelque-fois de petits provenus dune vache
et d’un âne t dont la tète lient plus de îa vache que
8 *
Musc.
che hianÿ
Muscade.
j и te о и ke~
ou
Myrabolaus.
I/o tze
Myrrhe.
ma yo
Narcisse.
c heni sien
hoa
Ifaere.
ichou mou
ke
NaTet.
man кія g
(60)
(Іе^Гапе. On dit qu’ils sont méchans : ils en ont l'air.
Ils sont vilains à voir.
Il ne manque pas en Chine ; mais les Chinois j
mêlent du sang de la bête qui le donne.
Elle ne sort ici qu’en médecine. On n’en met point
dans les sauces.
Il y en a de 3 ou 4 espèces chez les droguistes.
Elle est chère ici , et pas trop belle.
N.
Les Chinois en elèvent beaucoup l’hiver , qu’ils font
fleurir dans les chambres par le moyen de serres , ils
font fleurir assez bon nombre de plantes dans le tems
des plus grands froids. Ils ont en décembre et en
janvier differentes espèces de petits pêchers à fleurs
doubles , qui sont très jolis à voir tout couverts de
fleurs, des jasmins d’Espagne, des anémones magnifiques,
differentes des nôtres ; et plusieurs autres sortes de
fleurs , que je n’ai vû qu’ici. Comme elles sont doubles,
il n’est pas aisé de les connaître.
Les vaisseaux de Manille en apportent beaucoup à
Cantong; aussi les ouvrages de nacre y sont ils à grand
marché.
Je n’en connoîs qu’une espèce en Chine.
Elle est assez bonne. On n’en sème pas beaucoup.
Les Chinois mangent differentes espèces des radis peu
piquant au goût , qui leur tiennent lieu de navet® ; il®
les préparent de même.
Havette.
t*ai tsce
N t Hier.
Neige.
eiuc
Jlcnuphar. i
Lien hoa
Bid* d’oise-
aux.
%en «no
Ou fait ici de l’huile de sa graine , comme en.
Europe. Cette huile est du goût Chinois , parce
qu’elle sent.
Il n’y en a point en Chine.
Il n’en tombe pas, a beaucoup près, tant en Peking
qu’en Tartarie.
Ceux, de Chine sont très beaux. Leurs fleurs sont
doubles , couleur de rose , d’environ 5 à 6 pouces de
diamètre. Leurs grandes feuilles d’un pied et demi et
deux pieds de large , qui couvrent les étangs parsemés
de leurs fleurs , font un bel effet. Il y a une chose
particulière à remarquer , c’est que les feuilles , qui
sont d’un beau verd , quand il a plu , jaunissent faute
de pluie.
L’eau des étangs , quelque profonde qu’elle soit , ne
suffit pas pour qu'ils prospèrent.
On mange beaucoup de racines de Nénuphar en
Chine , non par remède , mais par régal.
On les mange cuites , et crues. Elles ont bien
deux pouces de grosseur , et deux à trois pieds
de long. Nous ne laissons pas que d'en manger aussi
dans la saison»
Les Chinois en sont friands. Iî n’y en a pas en Chine.
Ils s y vendent très cher $ ainsi il n’y a que les riche#
qui en mangent.
* Helumbmm specioiuia.
Nitre.
ho siao
Noiselier.
tchiu tze
chon
Noix.
he tao
Noixde galle.
то che tze
Ocre.
pao kin tou
Oeillet. *
che tchon
tze
Oeillet d’In-
de.
/ou joug
Oignon.
tsong
Olive*.
11 y en a beaucoup en Chine л et d’excellent. Le P.
Gaubil ni ci dit j qu on avoit en Moscovie les difïérens
artifices Chinois , en particuliers les fleurs et les rai-
sins ; c’est ce qu’il y a de meilleur. Du sable de fonte
de fer donne les fleurs , et une pâte de soufre les
raisins. Ce que j’ai envoyé sur cette matière à Mr.
Machault , Garde des Sceaux , a fait grand plaisir. La
réussite a répondu u l'attente»
Voyez Avelines.
Elles sont communes en Chine. On en fait peu
d’huile.
Voyez Galles.
O.
Celui de Chine ne vaut pas , a beaucoup près , le
nôtre.
Les Chinois n’ont point nos beaux oeillets doubles.
Ils n’ont que la petite espèce , que nous appelions
oeillets de Chine.
Les nôtres sont plus beaux ; peut - être cela vient -
il du climat ; car les Chinois les élèvent avec soin.
Le oignons de Chine ne donnent point de tête ; du
verte ils sont assez bons. Je préfererois cependant les
nôtres pour îe goût.
IS uy en a point en Chine.
j Bianthus clnnensis.
(63)
Opium.
га pien.
Or.
h in
Or en coquil-
le.
ni kin
Orange.
к lu tze
O rca nette
tsee tsao
Orge.
ta mai
Orgue mari-
ne.
Les Chinois ne le connoissent guère. Il est défendu
d'en vendre. La raison est que souvent on cherche à
s’empoisonner : or si au lieu d’arsenic , qui cause des
douleurs affreuses , on trouvoit une drogue qui les fit
mourir , sans tant souffrir , on succomberoit plus sou-
vent à la tentation. On n’en vend qu’aux personnes
connus.
La Chine possède bien des mines d’or et plusieurs
rivières qui en charient du sable. Par politique on
n’ouvre de mines d,or qu’autant qu’il est nécessaire. Le
commerce d’or hors de Chine est défendu. Nos
marchands l’achetent en fraude.
Les Chinois le font , ce me semble , avec moins de
façon que nous. J°ai donné la manière de le faire dans
le mémoire sur le vernis de Chine.
II y en a beaucoup dans les provinces méridionales.
On en fait sécher , comme nous faisons les figues en
Provence.
Je l’ai trouvé parmi les drogues de medecine.
On en sème peu en Chine. On la mange ici près*
que indifféremment comme le blé.
On en vend chez les droguistes.
* go koiian
ch*
Orme. Il y en a beaucoop en Chine. Il sert au charonnage
comme chez nous. L’eau dans laquelle on a fait bouillir
de lecorce de ses racines sert de colle pour lier la
pâte que l’on fait de moulure de bois , dont on forme
les baguettes des veilles , si commodes pour conserver
du feu a très peu de frais. J’ai envoyé un écrit la
dessus ; on n’en a pas fait de cas. Il y a d’autres
choses en Chine que ' nous méprisons à tort , comme la
machine à charger les bêtes de charge. Les Chinois
se moqueroient de nous avec raison, s’ils nous voyoient
charger une somme.
Orpiment. H est rare en Chine.
hiong ho-
au g
Orpinfoubar- On le cultive dans les jardins, pour ses feuilles et
be.
hie tche tsao ses fleurs.
Ortie. J’en ai trouvé une espèce à une journée de Peking
hie tse tsao . .
extraordinairement piquante.
Dans les provinces méridionales on sème une espèce
le grande ortie morte , qui poar son prt ressemble au
framboisier. On en fait de la toile. J’ai vu cette plante
au jardin royal des plantes h Paris.
Os de sèche. C’est une drogue de médecine.
fiai piao
siao
Ours. 11 y en a différentes espèces en Chine , de très
hiong
grands , de moyenne grandeur et de petits.
On nomme les plus grands ours cheval , les moyens
ours cochons , les petits ours chien.
L’ours cochon passe pour le plus méchant.
Les pattes d’ours sont ici un mets délicat.
Outarde. On en elève à Peking , comme des oies ordinaires..
Au commencement du printems et en automne il ел
passe beaucoup.
moins cher
Outremer.
ta tsing
Oxycèdre.
isu sang
Oie
71 g о
Oseille.
Panais. *)
hou lo pou
il en vient, de Tartane. 11 n’est guère
qu’en Europe.
On en trouve dans les sépulturds.
Outre les ordinaires il y en a ici une espèce plus
grande qui porte une bosse sur le haut du bec.
Cette plante manque en Chine. Je n'y ai pas même
trouvé la petite ronde sauvage.
P.
Nous en avons à Peking depuis 5 ou в ans. I\ous
en avons obligation au vénérable Archimandrite qui re-
tourne ; c’est lui qui nous en a donné la graine s qui
a fort bien réussi, comme celles de persil., et de cres-
son alenois.
Paon. L’Empereur et les grands en ont. J’en ai vu de tout
J'°"s tsiao blancs chez l’Empereur.
Papayes.**) Ce fruit est à Macao. Je crois que ce sont les
Portugais qui en ont apporté du plant.
Les Chinois en font de bien des sortes.
Tout ce qui est filasseux est bon pour faire du pa-
pier. On en fait beaucoup de différentes écorces ;
mais non pas de soie „ comme on se l’étoit imaginé en
France. Pour le papier blanc on choisit des écorces ,
dont l’intérieur est blanc. Il y a dans le kiang паѣ
un arbre que les Chinois appellent tan chou } dont la
seconde écorce est assez blanche. ( Je n’ai pas vu Гаг-
Papier.
tchi.
(* Pastinaca sativa.
(** Carria papaya.
(66)
ѣге ^ ѳп doit m’en apporter des feuilles , des fleurs et
des fruits: Je pourrai peut-être alors le çonnoitre, ou
le rapprocher. ) C’est de l’écorce de cet arbre qu’on
fait le papier blanc. On en fait aussi avec de jeunes
tiges de bambou ; mais il n’est pas si bon. Pour ôter
à ces écorces, et aux jeunes tiges de bambou, un coup
d’oeil un peu jaune , qu’elles ont , et les dépouiller
de la pellicule extérieure , on les fait rouir dans des
fosses remplies d’eau de chaux.
Du papier qui a servi n’est pas perdu , on s’en sert
pour faire d’autre papier, moins bon à la vérité, mais
qui a son usage. Tel papier est fait d’une matière-
qui a peut-être été employée vingt fois à faire différens
papiers. Les Chinois font du papier de chanvre ex-
cellent pour envelopper. Il y auroit bien à dire sur
les diflérens papiers de Chine. Je compte donner dans
la suite , si le Seigneur me donne des jours , un mé-
moire détaillé sur cette matière. J’attends que j’aie eù
quelques éclaircissemens , qui me manquent.
On verra la manière dont on s’y prend pour lever
les grands châssis de dix à douze pieds de long , sur
4, à 5 de large.
On a voulu essayer en France ces années passées ,
cm n’y a pas réussi. Le fameux Mr. Vaucanson lui
même n’a pu en venir à bout.
Papiüon. Voyez Chenille..
J’en ai vu à Macao.
Parietairr.
Passerage.
Pastel.
Patte d’oie.
lut et tsai
Patience.
rticon che
fe/n tsao
Pavot.
if no kiu lien.
Pavot cornu #
ho an g y и
mei fin
Perce-oreille.
je ou yen ,
Perdrix.
cha ki
(67)
On en trouve aux environs de Peking. Il ne parois
pas que les Chinois en fassent usage.
Je n’en sache pas en Chine.
Les Chinois la mangent comme la blete.
Il y en a beaucoup en Chine. On s’en sert au dé-
faut de rhubarbe.
On en cultive peu dans les jardins. On n’en sème
point en pleine terre , comme chez nous , pour faire
de l’huile de sa graine.
On en cultive dans les jardins.
Cet animal est rare en Chine.
11 y en a deux sortes de grises à Peking , qui ne
valent pas grand chose. Il y a en Canada des perdrix
noires , de blanches , de mouchetées et de grises. J’en
ai vu prendre avec un collet , ou lacet au bout d’une
perche. On leur présente le lacet de crin devant la
tête , et on l’approche doucement , la perdrix qui le
voit approcher, passe elle même sa tête dedans, comme
voulant passer au travers , pour se délivrer d’une cho-
se qui l’offusque , on tire dans ce moment la perche s
et la perdrix demeure suspendue au lacet. Mes écoli-
ers me donnèrent le plaisir de cette chasse. Nous en
primes trois ou quatre en un moment. Une qui s’étoit
échappée du lacet , fût reprise un moment après.
9 *
Perles.’
tchon tz,e
(68)
C’est une chose précieuse en Chine comme ailleurs.
L’Empereur en a une à son bonnet de la grosseur d’un
petit oeuf de pigeon.
Elle n’est pas bien ronde.
Perroquet. Ceux qu'on vend à Peking n’ont rien de particulier s
yng ko д .
ce sont les mêmes que j’ai vus en Europe. Les Chi-
nois n’ont point la petite espèce des Indes, et de Gui-
née , pas plus grosse qu’un moineau. Cet oiseau dort
suspendu par les pieds , le corps renversé.
Le mâle a sous la gorge une marque rouge , comme
l’oiseau mouche ; le reste du plumage est verd. On
les apprivoise facilement.
Nous en avions plusieurs sur notre [vaisseau , qu’on
avoit achetés à Malague. Ils n’y sont pas j plus chers
que chez nous les moineaux.
Persîcaîre. La persicaire maculée et non maculée sont très
tien ko et.
communes aux environs de Peking.
Il y a outre cela la persicaire , dont on fait une
espèce d’indigo , # ) et une autre très grande persi-
caire.
Persil.' Nous l’avons depuis 5 ou 6 ans , comme je l’ai dit
au mot Panais.
Persil de mon-
tagne.
fans fong.
Pêche.
tno.
Il y en a dans les montagnes proche de Peking.
La provence de Pe tche U en produit beaucoup.
* ) Polygonum tinctorium.
La plupart ne valent pas grande chose. Us s’en trou-
ve quelquefois d’assez bonnes.
Cet oiseau n’est pas rare en Gliine.
On en entoure les sépultures.
Elles sont fort communes aux environs de Peldng ,
et toutes semblables aux nôtres. Les oiseaux que je
trouve ici ressemblent fort à ceux de la môme espèce
d’Europe ; en Canada , c’est tout différent.
Pié d’alou- ' On cultive cette plante dans les jardins,
ette.
La о tsing
hoa
Pié de veau: И s’en trouve à Macao
Pécheur.
Peuplier.
ynng chou
Pie agasse.
Ы tsiao
Pierre.
yu che
On trouve ici comme en Europe toutes les pierres
précieuses à acheter. Les Chinois sont curieux de
bijoux de pierres qu’ils estiment précieuses à raison
de leur dureté. Elles n’ont aucun éclat ; le travail en
fait tout le mérite.
Il y en a beaucoup plus à proportion en Europe
qu’en Chine. Ils n’ont ici rien de remarquable. Je
ny ai vu que des pigeons de fuie et des colombeaux
ordinaires.
Pignons de Les Chinois les aiment fort ; ils en mettent dans
Pin
song tsee. presque toutes leurs pâtisseries.
Pigeon.
Tco tze.
Pignons d’ On en fait de l’huile très bonne à brûler».
Inde.
ta ma tze*
Piment. Il y en a grande quantité en Chine.
tsing tsiao.
PimprenelSe.
(i y U.
Pin.
Song chou.
Pistaches.
pe seno.
Pivert.
tsan mou
tchong.
Pivoine.
chno yo
Plantain*
tclic tsien
tsao.
Plantain
d’eau.
Plâtre.
Plomb.
ki en
Plongeon.
choui ya
tz.e
Poire.
Li
Les Chinois en mangent , comme nous mangerions
de raves. Ils en mettent aussi dans leurs sauces.
On en trouve une grande espèce dans les montagnes
proche de Peking. Elle entre dans la médecine.
C’est un arbre fort commun en Chine et en Tartarie:
presque toutes les maisons en sont bâties.
Il y en a de très grands arbres à Peking.
Cet oiseau n’est pas rare à Peking.
Les fleurs de cette plante sont fort belles , et assez
variées pour les couleurs. Elles ont bon odeur ; bien
différentes en cela des nôtres.
Il y en a beaucoup en Chine , à feuille étroite et
à feuille large. La graine et les feuilles sont drogues
de médecine.
J’en ai trouvé aux environs de Peking , mais peu.
Si la pierre à plâtre est en Chine , les Chinois ne
savent pas s’en servir.
Il y en a moins en Chine que d’étain.
J’en ai vu dans les étangs de l’Empereur.
Il y en a peu d’espèces en Chine , et le peu qu’il
y en a n’est que passable.
On en sême peu en Chine,
verds.
Pois.
man teu .
Il n’y a point de pois
11 n’est pas rare à Macao..
Pois de mer-
veille.
tchi siuo
teou
Poissons do-
ré s.
Kin y и
Poivre.
hou tsiao
Poivre long.
pi po
Poix.
Poli trie.
Beaucoup dn personnes en elèvent dans des vases
de porcelaine.' Ils deviennent familiers à venir prendre
à la main ce qu’on leur donne. J’en ai eu , qui ,
dès qu’ils voyoient quelqu’un , élevoient leurs tètes au-
dessus de l’eau , pour demander à manger. Il y en a
de bien des sortes. On dit qu’on en a transporte à
l’isle Maurice , et qu’ils y sont devenus plus gros qu’
ils ne sont ordinairement *en Chine. Je crois que, si
on le voulait bien , on pourroit en transporter à Mos-
covie. Peut - être y en a - t - il déjà.
Les Hollandois de Batavie en apportent beaucoup
en Chine. Il n’y est pas cher. Les Chinois se ser-
vent aussi du leur. C’est le fruit du fagara. Il se
trouve aussi en Canada.
Il ne laisse pas que d’être cher à Peking.
Les Chinois n’en ont pas l’usage. Ils n’ont que de
la résine sèche , point de térébenthine..
On le trouve à Macao.
Pomme.
ping Лио
Pomme d’a-
mour.
Si fan che
Pomme épi-
neuse.
Lai kie tze
Il n’y en a qu’une bonne espèce en Chine : Elle se
conserve longtems. Je n’en sache qu’une autre espèce,
laquelle ne vaut rien.
On en cultive pour l’ornement des jardins-
11 y en a à Peking une espèce forL grande , qui
sent bon..
ï
Роге - epic.
Porcelaine.
tsee
Potiron.
сто koua
Pou.
che tz.e
Poule.
ki
Pourpier.
ma tchitsai
( 72 )
Je ne crois pas qu’il y en ait en Chine»
La porcelaine de Chine est présentement pins fine
que l’ancienne. On a perdu le secret du beau bleu.
Le P. Dentrecolles a bien écrit sur cette matière.
Ceux de Chine sont meilleurs que les nôtres. Les
sauvages de Canada ont la même espèce.
Je doute qu’il y ait pays au monde où il y en ait
plus qu’en Chine. On y change rarement de linge.
Les plus grands Seigneurs ne sont pas exempts de cet»
te vermine. Ce n’ëft point une honte ici de voir cou-
rir de ces vils insectes sur une personne. Les Chinois
les mangent : ils y trouvent un goût qui leur revient j
tant il est vrai qu’ils ne faut pas disputer des goûts.
La volaille de Chine est assez semblable à celle d
Europe. J’ai seulement remarqué ici deux espèce par-
ticulières de poules : L’une très grande j l’autre très
petite. Ces deux espèces sont rares à Peking. La
poule dorée est un très bel oiseau ; mais qu’on ne
peut apprivoiser. On en trouve quelque - fois à ache-
ter à Peking. La poule argentée au contraire s’appri-
voise facilement. Je n’en ai pas vu à Peking. On en
trouve à Cantong. Elle est toute semblable à la poule
dorée j excepté que ce qui est jaune dans celle - ci .
est blanc dans l’autre.
On ne trouve pas ici le pourpier doré; pour le pour-
pier commun , tout en est rempli. On en nourrit les
cochons. Il entre aussi dans la médecine.
'Prèle.
mou tsei
7^
Primevère.
Propolis.
Prune.
Li tze
Puce.
ke Isao
Pulmonaire.
Punaise.
tcheon
tchong.
Elle ne manque pas en Chine. Elle sert ^ comme
chez nous à polir le bois.
Je n’en ai point vu en Chine.
Les Chinois n’en font pas d’usage.
Il y en a peu d’espèces en Chine. Quelques unes
sont assez bonnes.
On n’en est pas fort incommodé à Peking. Macao en
est rempli.
J’en ai vu une petite espèce à Peking. Pour celle
de terre n’y manque pas.
Il y en a une quantité extraordinaire ici.
La propreté dans les chambres est le meilleur secret,
comme chez nous , de s’en préserver.
Q.
Queue de Che- On trouve cette plante dans les montagnes , proche
val.
Queue de Sou-
ris.
kon yevn
ïze tsao
Quinquina.
Quinte-feuille
Racine.
de Peking. C’est une drogue de médecine.
Elle est très commune à Peking.
Il n’y a que celui que les Missionnaires apportent.
Il y en a très peu à Peking.
Je connois peu les drogues. Il y a beaucoup de
racines chez les droguistes * qui me sont inconnues.
J’en ai envoyé des échantillons en Europe , avec les
autres drogues que je ne connois pas: mais Mr. Geoffroy 3
à qui j’adressois ces échantillons est mort ; ainsi je ne
sais si je recevrai les éclaircissemens que je souhaitois
avoir pour me mettre en étal de traduire un herbier
io
"Raifort.
Lo pou
R aisin.
pou tao
Raisin sec.
Kan pou
tao
Raquette?
Sien jin
tcliang
Rail
hao tze
Raves.
choni lo
pou
Raye.
74
Chinois , fait par un de nos missionnaires 3 fameux ?
médecin de Florence , avant quil se fit Jésuite , nom-
mé le P. Terence. Cet herbier fut fait par ordre de
l’Empereur , et on fournit au dit père toutes les facili-
tés , qu’il souhaita. Cet herbier me paroit en bien
meilleur ordre que tous les autres herbiers Chinois»
11 n’a pas été imprimé. 11 n’y a à Peking que trois
exemplaires de ce livre , dont j’en ai un , que j’ai
fait copier. Il m’a coûté bonne. Il est en 16 tomes.
Les plantes y sont dessinées avec les couleurs;
Il y en a beaucoup à Peking et assez bon.
Il n’est pas fort ancien en Chine. Les Chinois n’en
font point de vin , ils le mangent en grappe , et le
conservent longtems. Il y en a de 4 ou 5 espèces.
Le noir , et celui d’Amy sont bons.
On en apporte de la province de Chan Si , qui
sont assez bons.
On l’élève à Peking par curiosité , comme en Fran-
ce. Il y en a beaucoup à Cantong, dans le See Tcho »
lien et le Yun nan. La Cochenille pourroit bien y
être , sans que les Chinois la connaissent.
Ils sont les mêmes qu’en Europe, et aussi communs»
Les Chinois les mangent.
Elles ne sont pas si délicates que les nôtres.
Je n’en ai pas vû en Chine.
Réalgar.
hiong ho-
ang
Réglisse
Juin tsao.
Renard.
hou li
Renoncules.
Requin.
Résiné.
Song hiang
Rhinocéros
Si nicon ,
Ricin.
t a ma tze
Ris.
mi
Romarin.
Ronce.
75
Il y en a de très beau , dont on fait des bijoux.
Je doute que la nôtre soit meilleure.
Les belles peaux de renard viennent de Moscovie
et de Tartarie. Les renards blancs qui sont fort
chers à Peking ne coûtent pas pins en Canada que
les roux: on les teint en noir en France,, Les renards
gris 5 ou argentés valent 40 à 50 fr. à Quebec: Les
noirs valent jusqu’à cent écus.
Je ne me souviens pas d’en avoir vu aucune espèce
en Chine.
Les Chinois en mangent les ailerons par régal.
Elle tient lieu aux Chinois de poix de goudron 5
de térébenthine.
Les Chinois en ont quelque idée.
On en sème pour faire de l’huile à brûler.
Les Chinois prétendent que la lumière que donne
cette huile est plus vive que celle des autres huiles.
11 y en a grande quantité en Chine , mais assez
mauvais: il ne renfle point en cuisant., comme celui du
Levant. Il tient lieu de pain aux Chinois.
Il y en a à Macao ^ qui est venu de graines d’Eu-
rope.
Je n’en ai point vu en Chine.
ÏO *
Козе,
mei koncî-
hoa
Koseau.
Lon îsa о
Rossignol,
Rubarbe.
t%i hoang
Rue.
Safran.
fan hong.
hoa.
Safran batard.
long hoa
Salpêtre.
Sandarac.
y un liiang
Sang de bou-
quetin.
c-han yaitg
h lue
Sang-dragon.
h inc kie.
Sanglier»
ye te h ou
Sangsue.
ma pie
Sanide.
?6
Celles d’ici ne valent pas les nôtres. Elles ont
assez bonne odeur ; mais elles sont petites et ont peu
de pétales. Il y en a de jaunes qui n’ont point d'o-
deur. Je n’en ai point vu de blanches.
Outre le bambou 3 il y a les roseaux ordinaires.
Il ne paroit pas qu’il y en ait en Chine.
La bonne vient de la province de See Tchouen »
Il en croit aussi dans les montagnes proche de Peking.
J’en ai elevé de graines que j’y avois ramassées.
Il y en a fort peu. Ce n’est que par hazard qu’on
en trouve à acheter.
S.
Il n’y en a point en Chine. Il en vient du beau
du Thibert , mais en petite quantité et qui est très
cher.
Voyez Cartame.
Voyez nitre.
On en trouve de fort beau à Peking. ïl n’y est pas
cher.
Les Chinois s’en servent comme nous.
Il y en a d’assez beau 3 mais cher.
J’en ai vu à Peking de beaux , qui venoit de
Tartarie.
On en vend des sèches chez les droguistes.
Je n’en ai pas trouvé parmi les drogues de médecine.
Santal.
tan hi an g.
Sapin.
cha mon
ch on
Sareelle.
Sinoyeyatz
Sarce-pareile
Sardine.
Sarrazin.
kiao mai
Sarriette.
S-auge,
Saule.
Lieon chon.
Saumure.
hicn choni
Saumon.
Savon.
У *Z.e
77
Gn brûle le citrin comme un parfum. Du rouge on
en fait des meubles précieux.
Il n’est pas si commun en Cliine que le pin. Un
vieux mat de grande barque vaut à Peking jusqu’à
80 taels ^ qui valent 600 monnoie de France. On en
fait des cercueils.
Il y en a peu à Peking.
e
Je n’en ai pas vu parmi les drogues de médecine.
Je n’en sache pas en Chine.
Voyez blé.
J’en ai vu à Macao } qui probablement venoit de
graines d’Europe.
J’en ar vu aussi a Macao provenue de graine d’
Europe.
Aux environs de Peking les chemins en sont bordés.
Sur le bord des eaux on plante quelque - fois l’espèce *
dont les branches pendent presque jusqu’à terre. Il
fait un bel effét.
Les Chinois en font boire quelques gorgées à ceux
qui sont pris de la vapeur du charbon de terre ; ce
qui arrive assez souvent.
Il n’y en a point en Chine , que je sache.
Celui de. Chine ne vaut, rien. Les Chinois estiment
fort celui de Moscovie.
Les Chinois en mangent. C’est assez souvent un
fléau eu Chine : Elles ruinent entièrement 1» récolte.
Sauterelle.
Scabieuse.
Scolopendre?
Scorpion.
hie tze
Scrophulaire.
Seau de Sa-
lomon.
ho an g
ta in g
Seche.
Seigle.
Sel.
yen
Sel armoniac
мао cha
78
Il y en a une espèce en automne dans les montag-
nes de Peking. On ne Гетріоуе pas dans la médecine.
On en trouve à Macao.
11 y en a beaucoup en Chine. Les droguistes en
conservent de vivans ^ qu’ils vendent l’hiver , comme
l’été.
Je n’en ai pas trouvé.
Il n’est pas rare dans les montagnes proche de
Peking. Il entre dans la médecine.
On en mange à Macao. L’os est une drogue de
médecine.
Je n’en sache pas en Chine.
Les salines sont d’un grand revenu à l’Empereur ^
comme en Europe à nos monarques. On dit que dans
la province de Chausi il y a des salines , où le sel se
fait en faisant entrer l’eau d’une rivière dans des ter-
res qui sont salées. S’il vient à pleuvoir , lorsque le
sel se forme , il est perdu ; il faut faire écouler l’eau
de pluie , et en faire entrer de nouvelle de rivière.
C’est un Mandarin de nos amis , qui a eu l’intendance
de ses salines , qui nous a dit ce fait. Il y a aussi
beaucoup de sel fossile en Chine.
11 y en a de gris comme le nôtre ; mais les Chinois
ne l’estiment pas tant qu’une espèce de rouge qu’ils
ont. Ils prétendent que celui-ci a plus de force. Il
se vend bien cher à Peking. Les gens d’Amy nous en
79
Semence»
Seneçon.
Senne.
Sensitive,
Serpent.
Serpolet.
ti tsiao
Sesame.
tchi ma
Singe.
heon eul
Soleil ou
tournesol.
ouang je
lien
Souchet.
hiang fou
tze
Souci.
kin tsahoa
Soufre.
Lie on ho-
ang.
ont fait présent de naturel , mêlé de beaucoup de pe-
tites pierres , auxquelles il est attaché.
Parmi les drogues de médecine , il y a différentes
semences que je ne connois pas.
Je n’en ai point vu en Chine»
Il n’est pas connu des Chinois.
J’en ai présenté il y a deux ans deux pieds à l'Em-
pereur , qui lui firent grand plaisir. Ils étoient venus
de graines, que Mr. de Jussieu m avait envoyées.
11 y en a de fort grands en Chine. Le plus dan»
gereux est celui à chaperon : On en trouve à Macao.
Les dépouilles de serpent entrent dans la médecine.
J’en ai trouvé dans les montagnes proche de Peking.
On en sème beaucoup , pour faire de l’huile , très
estimée des Chinois. Elle a de l’odeur , c’est ce qui
leur faut.
On en voit peu en Chine.
Il y en a de très grands à Peking.
Cette plante est très commune ici.
Les nôtres sont plus beaux.
Il n’est pas cher en Chine. 11 y en a qui a une
couleur rougeâtre , il a moins de force que celui qui
Souris.
ha о tze.
Soie.
See
Spica nard.
Kan son
Itiang
Storax.
Succin.
Sucre.
Sucre candi.
ping tang
Suif.
xeon
Sumac.
Sureau.
Kong tao
ko
Tabac.
yen
est d’un jaune pâle. Celui-ci sent bien plus mauvais 9
quand on le brûle.
Elles sont aussi communes en Chine qu’en Europe.
C’est un très grand commerce en Chine. Les deux
seules provinces de Tche Kiang et de Kiang nan en
fournissent une quantité prodigieuse : c’est la meilleure
de Chine. Le mémoire que je prépare sur cette mati-
ère ^ pourra avoir son utilité en Europe.
11 est à bon marché à Pekin^.
Il n’y en a pas en Chine.
Voyez ambre.
Voyez Canne de sucre.
On en fait beaucoup en Chine.
Les chandelles de Chine ne sont pas si propres que
les nôtres ; mais elles ont un avantage , qui est de ne
jamais couler. Voyez Cire.
Je n’en ai pas vû en Chine.
Il sert de borne dans les champs. Je ne sache pas
que les Chinois en fassent usage dans la médecine.
T.
Les Chinois sont grands fumeurs , hommes , femmes
et enfans. Les Européens leur ont appris à prendre
Taon.
hi a mon g
Taie.
y un mon
cha
Tamaris.
clian tcho-
netp li eon
Tarin.
h о an g ts i-
ao eul
Tati - oiseau
mouche.
Taupe.
ti pai tx.e
IV.
(Si)
le tabac par le nez : beaucoup présentement en pren-
nent : mais ils estiment surtout le tabac de Portugal.
Ils taclient de l’imiter ; ils ne peuvent y parvenir* leur
tabac n’est pas de même qualité.
Il incommode fort ici les chevaux, comme en Europe,
Celui de Chine n’est pas comparable à celui de
Moscovie.
Le Tamaris d’Allemagne est ici fort commun.
Il en passe une grande quantité deux fois l’année
en Chine. Au printems ils viennent , en automne ils
repassent. On en prend tant dans les provinces mé-
ridionales , qu’on ne peut fournir à les consommer
dans le tems : on en sale sa provision.
On ne le commit pas en Chine. J’ai eu occasion
de l’examiner en Canada. Il ressemble fort au papil-
lon bourdon en volant , et on en approche aussi faci-
lement. Le mâle a sous la gorge une marque de rou-
ge de feu , qui , quand l’oiseau est posé en jour favo-
rable , brille comme un rubis. Ce petit oiseau est
d’une grande vivacité. Il fait son nid comme le loriot
suspendu à des branches d’arbre : il n’est pas plus
grand qu’une coque de noix } séparée en deux par la
moitié.
Elles ne sont pas si noires en Chine qu’en Europe.
II
S
Thé.
cha y e
Tenchei
Térébentine.
Terre,'.
tou
(8a)
Je ne suis pas a portée d'en avoir de la graine : iî
croit dans les provinces méridionales* Linnaeus Fa
décrit assez exactement. 11 n'y en a point dans les
jardins de l'Empereur. Nos vaisseaux d'Europe ont sou»
vent tenté d'en transporter des pieds ; je n’ai pas oui
dire qu'lis ayent réussi. H y a bien des sortes de thé,
qui quelque - fois ne diffèrent qu’en ce que les feuilles
ont été cueillies plus tôt ou plus tard , ou a raison
de la province et du Canton d’ou elles viennent. Le
plus estimé est celui qu’on cueille lorsque les feuilles
sont encore petites et tendres. C’est de ce thé que
l’Empereur et les grands prennent. Je n’y trouve pas
meilleur goût , au contraire \ les feuilles étant cueillies
plus grandes 3 ont naturellement plus de saveur. Le
bon thé ordinaire nous coûte à Pehing à peu près aus-
si cher qiden Europe. Nous. Tachetons. 45s la livre ;
il ne vaut guère que 50s à Paris.
Je n’ai pas vu ce poisson en Chine.
II n’y en a point en Chine j tout est réduit en
résine.
Il y a en Chine des terres admirables pour la pote»
rie et les creusets. On recueille ordinairement deux
récoltes., chaque aimée.. Tous les. ans on fume la terre 9
et on lui donne à chaque récolte deux labours $ quel-
que fois trois à la première. La manière de cultiver
les terres en Chine $ en particulier dans la province de
Thim.
Thlaspi.
La la kou -
an.
Thon.
Tigre.
Lao hou
Tilleul.
Tidmale.
mao eul yen.
Toile.
p on
Tôle.
tie pien tze
Topinam-
bours.
fan jou
Tormentille.
(85)
Pe tche li, revient fort à la nouvelle méthode que Mr.
Tull anglais a donnée depuis peu au public , et que
Mr. Duhamel a perfectionée. Peu dirai quelque chose
dans le mémoire sur le Coton .
Je n'en sache pas en Chine.
Tout en est plein à Peking. On en mange quelque
peu en Salade.
Ce paisson nest pas connu en Chine.
Il y en a beaucoup s qui souvent font ravage. Pour
les écarter des habitations dans les montagnes , on est
obligé de mettre le feu aux broussailles.
Je n’en ai pas vu en Chine ; mais on apporte à
Peking une espèce de bois^qui ressemble fort au bois
de tilleul : peut - être en est ce.
J’en connois de 4 ou 5 espèces à Peking , qui n ont
rien de particulier»
Presque toutes les toiles de Chine sont de coton ;
elles ne valent pas à beaucoup près les nôtres de lin.
Elles sont grossières et étroites. Voyez coton et lin.
La nôtre vaut mieux; celle de Chine est trop mince.
L’espèce que les Portugais appellent patattes : # j)
est très commune dans les provinces méridionales. Il y
en a de rouges et de grises.
Je n’en ai point trouvé en Chine.
y Convolvuius Batatas.
II
*
Tortue.
ouang pa
Tournesol,
Tourterelle
ye ko t~e
Trefle.
Tribule. *)
J (si li
Tribule aqua-
tique. ** )
Ling kio
Tripoli.
Troëne.
ko и li tze
chou
Truffe.
Truite.
Tubereuse.
ouan hiang
pu
Tuile
ou a
(84)
Les petites de terre sont communes en Chine.
En ragoût elles ne sont pas mauvaises.
Voyez Soleil.
Iî n'y en a pas beaucoup du coté de Peîdng.
Je n’en ai point trouvé.
11 y en a beaucoup à Peking, surtout à fleur jaune.
Le tribule à fleur blanche y est rare. La graine est
une drogue de médecine.
On en plante dans les étangs. Les Chinois en man-
gent les fruits cuits.
Il n’est pas connu en Chine.
Il y en a de deux espèces dans les montagnes près
de Peking i un qui est un grand arbre ; l’autre ne
vient qu’en buisson et a les feuilles bien plus petites.
C’est sur ces arbres qu’on élève les gallinsectes qui
donne la cire particulière à la Chine.
Je ne sache pas qu’il y en ait en Chine.
Je n’en ai point encore vu ici.
Le P. Paronnin eu a apporte les premiers oignons.
Ils ont extraordinairement multiplié.
Toutes celles de Ghine^ que j’ai vues , sont convexes^
je n’y en ai point vu de plates.
* ) Tribulus terrestris.
**) Tribulus Trapa.
Tulipe.
Turbot.
Turquette.
Valériane.
Veau.
niecn ion
t~e
Ver luisant.
ho tchong
Ver de gris.
tong lu
Verdet.
Verjus,
Yermichclli.
mien
Vermillon.
yn tchou
Vernis.
tsi
(85)
Cette fleur seroit très bien venue pour l’Empereur *
les jaunes en particulier.
Je n’en sache pas en Chine.
Je ne l’ai pas trouvée.
Y.
Je n’en ai point vu en Chine.
Les Chinois n’ent tuent point, non plus que d’agneaux;
ils disent que c’est dommage.
11 s’en trouve quelques uns à Peking.
Les Chinois le font aussi entrer dans leurs onguens.
ils ne sont pas au fait de la peinture à l’huile.
On en fait pour donner la couleur verte au verre.
Les chinois n’en font point.
Les Chinois en sont grands mangeurs. Ils ne le font
que passer dans l’eau bouillante , et le mangent sur le
champ : ils y versent seulement un filet de vinaigre.
On s’en sert beaucoup pour peindre les meubles.
On l’emploie aussi dans la peinture. Il y a des Chi-
nois qui en prennent par le nez, comme nous le tabac.
Le vernis de Chine est une résine qui coule de l’ar-
bre du vernis par des incisions , qu’on y fait. Ce ver»
nis demande de la préparation avant d’être employé.
J’ai envoyé en France un mémoire sur celte matière.
Véronique.
Je n’ai trouvé que celle en épi , dans les montagnes.
Verre.
Licou li
Vers à soie.
Vesce,
Vesee de
loup.
ma po
Vif - argent.
choui yn
Vigne.
pon tao
choit
Vin.
tsicou
Vinaigre.
tseu
Violette.
j ou y tsao
Vioîier faune.
Viorne:
Sieou Ki •
cou poa
(86)
Celui de Chine , dit licou li * n’est point fait de
cendre de ris , comme l’ont dit quelques auteurs. Il
est composé de cailloux , de salpêtre et de îsee che.
Voyez Mûrier.
Je n’en sache point en Chine.
Elle entre dans la médecine Chinoise.
Il n’est pas fort cher en Chine. Ѵ°У. mercure.
Voyez raisin.
Voyez raisin. Je décrirai à la suite de ce Catalogue
la manière dont les Chinois font le leur ; c’est plutôt
une espèce de bierre blanche , à qui les Chinois don®
nent îe nom de vin.
Il y en a de bon, fait de grain. On trouvera aussi
ci après la manière de le faire.
Elle n’a point d’odeur à Pehing. Elle fleurit au prm-
tems et quelque - fois en automne. Elle pousse conti«
nueîîement des graines en été * sans apparence de
fleurs. J’ai ouvert le calice qui contient ces graines, en
difîérens tems , encore tout petit , un peu plus grand *
enfin ayant toute sa grandeur* jamais je n’y ai apperçu
de pétales.
Toute espèce de giroflée manque en Chine.
On eu cultive pour l’ornement des jardins.
Vipère,
Vipérine,
Vitriol.
tsao fan
Yeux de
peuplier.
yang keou
Yvoire.
Si an g y a
Zédoaîre.
San nai
Zibeline.
Je ne sais s’il y en a en Chine : du moins on n’en
fait pas usage en médecine.
J’en ai trouvé aux environs de Peking.
Il y en a beaucoup de verd ^ ou Romain. Le vitriol
bleu ou de Cypre est rare. Le blane ou couperose ne
vaut pas grande chose.
Y.
Ils sont une drogue de médecine.
Il n’est pas absolument cher en Chine. On y fait
de jolis ouvrages de cette matière. Les Chinois de
Canlong surtout ïe travaillent bien.
Z,
Cette racine est à bon marché à Peking.
Voyez Martre
> < •» :
l rj‘ ( ; itiV :i
III.
Slirpes rariores in itinere Caucasico A» 1810 iectae <s
C. Steven.
( Continuatio a T. III. p. 2 70. J
Erodium fumarioides.
E. pedunculis multifloris foliisque interrupte - pinnatis pu-
bescentibus : pinnis pînnatifidis lacinlis iucisis obtusis , petalis
emarginatis , calyce villoso submutico duplo îongioribus , eau-
le simplici prostrato.
Ad rivuîos alpines mentis Schabdagb. Floret Junio. ^
Simile E. anthemifolio sed abunde diversum caule simplici
( nec dichotomo ) ; foliis longe petiolatis ( nec infîmis pinnis
cauli approximatis ) : laciniis obtusis; pedunculis longis., saepe
radicalibus , pedicellis paucioribus quadruple brevioribus ( nec
pedunculum aequantibus ) ; calycibus villosis , reîiqua planta
minus canescente. E. absinthoidi magis videtur affine 5 sed
colore sordide viridi ( nec cano Absinthii ) , calyceque villoso
petalis duplo saltem breviore distinctus. Petala vioîacea
obscurius striata. Arilli hirsuti. Folia supra paroius pube-
scentia.
IY n
(9°)
Géranium sibiricum. Marscliall tauv. cauc. n. 1339.
In ripa praerupta fiuvii Terek circa Yladicaucas , Septembri
florentem legi.
Géranium cristatum.
G. (perenne, pedunculîs bifloris) foliis reniformibus septem-
îobis : lobis trifidis laciniis tridentatis , caule flaccido sim-
plici , arillis cristatis.
In subalpinis ad rivum Jucliaribascli. Junio.
Foliorum forma G. pyrenaici , caeterum diversissimum.
Gaules 2-3-pedales bispidi sicut tota planta. Folia superiora
internodiis multoties breviora unde habitus valde elongatus.
Pedunculi oppositifolii : pedicellus alter brevior deflexus.
Petala magna emarginata. Arilli compressi rugis transversis
elevatis lnspidis , singula exeunte in mucronem viridem bax*-
batum , unde crista ut in Hedysaro Crista galli s sed brevior.
Orobus liirsutus. Marschall taur. cauc. n. 1385.
Frequens per totam Iberiam praesertim occidentalem ; nec
in provincia Kubensi exulat.
Orobus formosus. Mëm. de le Soc. de Gorenki (ined.) c uni icône..
O. foliis conjugatis petiolatis glaberrimis , pedunculis uni-
floris.
Versus fontes torrentis Chodjal sub alpe Tyfendagh inter
fragmina schistosa ubi nulla fere alia planta crescit , hanc
rarissimam pulcherrimamque speciem legi. Floret Junio. ^
Radix perennis. Caules decumbentes filiformes ut tota planta
glaberrimi. Foliola fere Platylobii formosi ovata oblique sub-
cordata obtusiuscula glauceacentia venis prominulis. Cirrus
brevissimus. Stipulae parvae dentibus tribus aut quatuor
brevibus. Pedunculi axillares folio longiores erecti , sub
flore aristati. Gorolla amoene purpurea , magnitudine O. ver-
ni , tubo calycem aequantç. Legumen lanceolatum glabrum
polyspermura. ,
Orobus cyaneus.
O. foliis quaternis ensiformibus , calyce tubo coroliae } ca»
rina alis breviore.
lu subalpinis Gaucasi orientalis ; in montibus Iberiae trans
Suramum ; circa acidulam Nartsana. Floret Junio.
Simillimus O. digitato et aegre distinguendus. Folia et sti-
pulae latiora nervis magis distinctis. Pedunculi foliis plcr uni-
que multo longiores (nec subaequantes). Yexilli unguis caly-
ce duplo longior ( in O. digitato aequans ) ^ ipse vero calyx
major et basi magis retusus. Canna minus acuminata. Color
floris intensius coeruleus minus in purpureum vergens. Spe-
cimina iberica foliis longioribus et angustioribus ( neque ta-
men lineari - subulatîs ) magis ad O. digitatum accédant , sed
coroliae tubo longiore diversa. Variai pubescens et glaberri-
ma , O. digitatum vero nunquam vidi glabrum. Hujus dia-
gnosis erit :
O. ( digitatus ) foliis quaternis lineari - subulatîs calyce tu»
bum coroliae j carina aîas subaequante.
Synonymon Buxbaumii Cent . 2. p. 38. t. 38 ad O. cya-
neum traho 5 ob folia latiora floresque pauciores , qui in O.
digitato plerumque 5 — 7.
■k
12
(9»)
Lathyrus hirsutus. Marscliall taur. cauc. n. 1395*
In Caucaso orientali versus mare Caspium.
Lathyrus roseus.
L. pedunculis subbifloris 3 cirris diphyllis brevissimis , fo*
liobs ovato - subrotundis , internodiis nudis.
In Iberia rarîus occurrit. Fl. Iulio.
Tota planta glaberrima. Petalorum ungucs calyce mult©
îongiores ut in nonnullis Orobis. Corolla pulchre rosea.
Lathyrus incurvus. Marschall taur. cauc. n. 1400.
In Caucaso orientali circa Kubam , et in Iberia bine inde.
Yieia variegata. Sp. pl. ed. Willd. III p. 1096. n. 7.
Frequens in montosis circa pagum alpinum Chînalug. Junio.
Sat bene convenit cura descriptione 1. c. Caulis basi ramo-
sissimus difîusus. Folia interiora haud emarginata , superiora
saepe mucronata. Cirrus brevis , plerumque simplex. Sti-
pulae semihastatae foliis angustiores , rarius aequantes 3 inter-
dum aeque latae ac longae. Racemi suboctoflori foliis paullo
Iongiores 3 floribus superioribus approximatis neque tamen
imbricatis s infimis distinctis subsessilibus. C.alyx villosus laci-
niis subulatis , superioribus duplo fere minoribus. Legumen
immaturum levissime pubescens. Corolla magna 3 tubo caly-
ce duplo longiore. Vexillum emarginatum purpureum vems
obscurioribus pulchre pictum. Alae pallidae venis tribus coe-
ruleis. Carina duplo brevior 3 pallida basi apieeque obscurior.
(93)
Vicia purpurea.
V. pedunculis folio triplo longioribus suboclofloris , folioîis
ovalibus mucronatis pubescentibus , stipulis reflexis semiba»
slatis foliis duplo minoribus , cirris brevissimis subsimplicîbus.
Cum priore sed rarior.
Admodum affinis praecedenli sed differt pube îevîore baud
incana , calyce minore denlibus superioribus minimis } corolîa
tota purpurea tubo adbuc îongîore , leguminibus oligospermis»
Huic valde similem stirpem Jegi ad ipsam nîvem in aîpe
Scbabdagh , floribus paullo minoribus roseis, foliis magis incanis,
cirris vrx ullis ; sed cum baec forsan aetate excrescant , il-
ia glabriora évadant , nec legumina viderirn, specie distingue-
re non audeo.
Vicia alpestris.
V. pedunculis elongatis sübsexflorls , folioîis obovatîs mu-
cronatis , cirro subtrifido contorto , stipulis semihastatis.
In pascul'is aïpestribus montis Schahdagb rarior. Floret Ju-
nio.
A binis praecedentibus , quibus babitu similis ^ distincts
foliis latioribus obtusis , cirris longioribus bi-trifidis } caîy-
cum laciniîs breviorïbus. Gorolla praecedentis tota purpurea®
Vicia narbonensis. Marschall laur. cauc. n. 2416.
Girca Derbentum bine inde.
Pbaca brachytropis.
Ph. caulescens adscendens gîabriuscula , floribus racemosis 9
carina ails breviore.
(94 )
In alpe Schahdagh. Junio.
Differt a Ph. astragalina ( Astragale alpino L.) lapponica et
sibirica, foliolis fere glabris (nec incanis) evidentius petiolatis
obtasioribus ; calycis dentibus minoribus , carina alis breviore
( nec longiore ) , germine liirsuto brevius pcdicellato. In Ph.
alpina et frigida carina alas longitudine aequat.
Oxytropis montana. Dec and. Astrag. p. 66. n. 1,
Astragalus montanus. Marschall tarer, cane. n. I486.
In alpe Schahdagh haud infrequens. Floret Junio.
Nostra planta differt a specirnine austriaeo quod coram lia-
beo 3 scapo foliis duplo longiore , floribus duplo majoribus ,
bracteis pedicellum superantibus 3 carina longius nmeronata ,
vexillo emarginato , pube scapi et calycis adpressa. Legumi-
num vero forma oinnino eadem.
Oxytropis albana.
O. acaulis subsericea , scapis declinatis folio longioribus }
bracteis calyce minoribus , leguminibus ovatis inflatis pube-
scentibus.
In alpibus circa Chinalug rarius occurrit. Floret Junio.
Proxima O. coeruleae Decand. (Astrag. baicalensi Pall.) a qua
praesertim leguminibus pubescentibus dilfert. Flores coerulei.
Oxytropis uralensis. Decand. Astrag , p. 69. n. 5.
Astragalus uralensis. Sp. pl. ed. JVilld. III. p. 1312 . n. 122j
In alpibus versus fontes rivi Chodial hinc inde. Floret Junio.
Corolla pallide coerulea. Scapus multo brevior quam in
speciminibus sibiricis et faciès nonnihil aliéna 3 tamen eadem
videtur esse species.
(95)
Astragalus tumidus. Marschall taur. cauc. n. 1489.
In Iberiae collibus apricis inter fluvios Alget et Kziam
frequens. Floret Aprili.
Nomen triviale mutari debet , ne confundatur cum A. tu-
mido Sp. pl. ed. JVilld. II p. 1329. n. 161.
Astragalus monspessulanus. Marschall taur. cauc. n . 1493*
Hujus quatuor observavi varietates : 1 ) In monte Beschtau
et circa acidulam Nartsana. Cespites densi ramosissimi.
Folia digitalia raro palmaria , supra viridia subtus incana ,
foliolis obtusis vix emarginatis. Scapi foliis plerumque bre-
viores. Bracteae ovatae acutae pedicellum aequantes. 2 ).
Circa acidulam Nartsana. Folia et scapi spitbamaea 9 foliola
oblonga haud emarginata subtus pilosiuscula , utrinque viri-
clia. Bracteae subulatae ut in sequentibus. 3 ) In Ossetia.
Folia et scapi spitbamaea 5 foliola subrotunde - ovata retusa et
emarginata , subtus pilosiuscula pallidiora. Racemi basi laxi.
4 ) In alpestribus Caucasi orientalis. Eadem cum praeceden-
te , praeter foliola magis emarginata fere obcordata et race-
muni compactum fors an ob aetatem minus provectam. Om-
nibus flores ochroleuci vel dilute carnei , carinae apice purpu-
reo , et scapi foliis nequaquam longiores. Sed et in speckni-
ne gallico Astr. monspessulani quod possideo , scapus folia vix
superat , nec praeter colorem floris л quem in caucasicis nun-
quam vidi , purpureum , ullam invenio diflerentiam. Alae
utrique acute emarginatae. >
stragalus sanguinolentus. Marschall taur. cauc. n. 1493.
( 96)
Rariorem stirpem nonnisi in summis montibas inter Bu-
duch et Chinalug inveni.
Simillima praecedenti praeter omnium partium parvitatem ,
leguminumque formam. Florum color , scapique erga folia
proportio omnino eadem.
Astragalus nummularius. Marschall taur. cauc. n. 1499.
Fructiferum legi in monlibus aîtis circa Buduch , Junio*
Folia in mois speciminibus glabra, margine tantum nervoque
inedio ciliatis. Petiolus communia magis pilosus , spithamaeus
et fultra. Leguminum forma eadem ac in A. tumido et
utrigero quamvis minora , cnm quibus etiam floribus pedun-
culatis convenir atque juxta illos et A. longiflorum est col-
locandus.
Astragalus Pseudotragacantha. P allas Astrag. p. 3. n. 3. t. 3.
In rupibus Caucasi orientalis subalpini inter Dshymi et Süy-
gyb baud rarus; in Iberia ad rivum Dsegam in monte Tschar-
dachli; cis Caucasum in monte Bescbtau et alio a serpentibus
nomen ferente. Floret Junio.
Folia 8-9 iuga saepe canescentia , pedicelli floribus septem
rel octo ( nec quatuor ) flavis ( nec albis ). Forsan diversa ab
A. aristato V Héritier 3 cujus nec specimina nec iconem vidi.
Astragalus caspicus. Marschall taur. cauc. n. 1500-
In collibus aridis ditionis Schekensis. Julio.
Habitus omnino A. caucasîci a quo differt calycibus quin-
quedentatis , denlibus patentibus subpungentibus , nec ad me-
dium quinquefidis laciniis erectis innocuis. Flores duplo fere
minores, Legumina in utroque lanata.
(97)
Àstragalus pycnophyllus.
A. ( frutescens petiolis spînescentîbus) foliis subquinquejugis
foliolis ovatis conduplicatis mucronato - spinosis albo - tomento-
sis calyce jJentapbyllo lanato.
In Iberiae provincia Kasach. Angusto.
Ab A. Arnacantha differt praeter indicata, corolla tota alba,
foliolisque duplo minoribus , his tomento denso ïncumbente
nec laxo. Calyx in his et in sequente pentaphyllus corolla
dimidio minor. Specimina a- 1804 in Iberia circa Signach le«
cta conveniunt magnitudine corollae* sed discrepant foliis sep-
temjngis , foliolis duplo maioribus fere ut in A. Arnacantha^
An diversa species ?
Àstragalus denudatus.
A. ( frutescens petiolis spînescentîbus ) foliis septemjugis ,
foliolis lanceolatis acutiusculis spinoso - mucronatis «trinque
viridibus pubescentibus , calyce pentaphyllo lanato.
In Caucasi orientalis montibus altioribus circa Budueh. Ju-
nio. fi
Simillimus A. caucasico praeter calycem. Folia majora quam
in praecedente , juniora levissime tomentosa. Flores parri
praecedentis vexillo striato.
Trifolium hamosum. Marschall taur. cauc. n, 1507.
In apricis circa Kubara. Junio.
Specimina e Caucaso orientali et Iberia differunt a taurichü
caule multo longiore , floribus palîide llavis , stipulis longio-
ribus , leguminibus magis villosis acumine reflexo adpresso 3
ncc tantum patente angulo recto ; forsan specie diversa.
ІУ i3
(98)
Trifolium triclioceplialum. Marschall taur. cauc. ?i. 1518.
Trifolium armenium. ÏVilld. enum. II . Berol. p. 793.
lu alpe Tyfendagh.
Nostra planta duplo major iberica, caule in medio folio in-
structo , foliolis emarginatis. Speciipina circa Nartsana ïecta
adhuc majora bipedalia polyphylla, neque vero specie distincta.
Trifolium lappaceum. Marschall taur. cauc. n. 1521.
Circa Kubam. Junio.
Planta taurico - caucasica dilfert a culta in liortis calycinis
dentibus duplo longioribus minus rigidis , corollam evidenter
superantibus.
Dorycnium latifolium. Marschall taur. cauc. n. 1539.
In lapidosis provinciae Schetteuris inter arbusta. Julio.
Caulis herbaceus. Dentes calycini duo superiores saepe ova-
ti : leguminum vero forma cylindrica optimam praebet dia-
gnosin. Floret plerumque ante D. monspeliense.
Trigonella gladiata. Marschall taur. cauc. n. 1542.
In Caucasi oricntalis collibus ad Mare caspium inter rudera
munimenti Buinaki.
Medicago denticulata. Sp. pl. ecl. TVilld. III. p. 1414. n. 26.
In apricis circa Derbentum. Majo.
Convenit cum planta sub hoc nomine in liortis culta prae-
ter quod aculei leguminum in nostra minus divergant. Le-
gumina matura flava valde reticulata anfractibus duobus aut
tribus. Foliola obovata л emarginata cum mucrone , denticu-
lata. Stipulae in spontanea ciliato-dentatae , in culta fere pin-
natifidae.
(99)
Tragopogon orientalis. Sp. pl. ed. JVilld. III. p. 1493. «.4?
lu collibus Iberiae australis ad rivum Dsegam,
Dubie admodum banc speciem propono. Planta enim sub
nomine Tr. orientalis in hortis culta qnae cum sibiricis speci-
minibus bene congruit , omnino alia. Nostra vix spithamaea
angustifolia , corollae radii subtus fusco striatae antherae
fuscae ; ilia vero pedalis et ultra , foliis quam in reliquis
speciebus plerisque latioribus , radio corollae subtus antheris-
que luteis. His ullimis notis convenit cum descriptione Lin-
naei 1. c. sed synonymon Tournefortii expresse requirit folia
angusta. Hortum upsaliensem ad ma nus non habeo ut diju-
dicare queam.
Scorzonera lanata. Marschall taur. cauc. n. 1574.
Circa Derbentum. Junio.
Sonchus albanus.
S. pedunculis squamatis calycibusque glabris floribus со-
rymbosis ÿ foliis ovatis subulato-dentatis, superioribus basi cor-
datis subsagittatis ^ infimis lyratis.
Ad rivulos Caucasi orientalis sub alpe Schabdagh. Junio %
A S. sibirico qui in Sibiria et circa Petropolin nascitur
( caucasicum enim et tauricum non vidi ) differt floribus du-
plo majoribus , calycis foliolis obtusiusculis viridibus ( nec su-
bulatis purpurascentibus ) ? foliis ovatis crebre denticnlatis
( nec lanceolatis subintegerrimis ). Flores pallide coerulei.
Prenanthes tuberosa.
Prenanthes bispida. Marschall taur. cauc. n. 1592.
In silvis Iberiae australis versus fontes tluvii Àkstafa. Floret
Àprili.
i3 *
( іоо )
Radis, tuberosa. Nomen erat nmtandum alla enim jam
exstat Pi\ lxispida a nostra diversissima.
Leontodon alpinus.
L. calyce exteriore erecto : squamis lanceoïatis 3 scapo uni-
floro y foliis lanceoïatis obtusis subdentatis glabris.
In sumraa alpe Schahdagb. Jnnio.
Simillimus L. livido, sed distinctus flore majore, calyce ex«
teriore multo angustiore vix marginale j foliomm dentibus
raris brevibus ( nec îongiusculis ) extrorsum liamatis. Pappus
in semine immaturo brevissime stipitatus»
Leontodon caucasicus.
L. calyce exteriore laxo , squamis ovatis margmatis , foliis
uncinato-pinnatifidis laciniis retrorsum subimbricatis.
In promontorio Gaucasico ad fiuvium Terek superiorem
circa Tatartup. Floret primo vere.
Foliorum forma valde variât praecipue quoad magnitudinem
laciniae extimae, semper tamen distinctus a L. Taraxaco cui
îaeiniae patentes distantes et calycis foliola exteriora lanceolata.
Hedypnois rhagadioloides. Sp. pi. ed. JVilld. III. p. 1617 . n. 3.
Circa Derbentum. Majo.
Caulis erectus vel salteni adscendens. Folia basi angustio-
ra cordata amplexieaulia. Pedunculi sub flore valde incras-
sati.
Hypochaeris canescens.
IL foliis sinuato-dentatis glabris , caule ramoso folioso ,
pedunculis subsquamosis calycibusque pubescenti-canis.
In ripa flu vii Terek sub fortalitio Yladicaucas. Floret Sep-
tembri. .
(loi)
Habitus H. radicatae , sed notis indicatis abunde distincta.
Flores majores. Pappus candidus nec rufescens. Folia cau-
lina pauca radicalibus multo minora. Pudunculi parum squa-
mosi.
Serralula depressa. Mém. de la Soc. de Gorenki ( ined .) cum icône.
S. subacaulis foliis bipinnatifidis canis subtus tomentosis 5
calycibus subglobosis squamis Iaxis lanceolatis obtusiusculis
villosis.
In summis montibus Caucasi orientalis inter fontes torren-
tium Cbodial et Kussartschai. Junio.
Summa aflmitas cum S. humili et S. molli praesertiin
cum priore a qua tamen differre videtur foliis bipinnatifidis
infra tomento vago nec niveo tectis , caule vix ullo , pappo
setoso scabro admodum fragili , receptaculi paleis subulatis
simplicibus. Flores albi vel carnei, S. molli (Gard, molli L.)
majores , antlieris coeruleis.
Serratula elegans. Mém. de la Soc. de Gorenki ( ined. ) cum icône.
S. foliis linearibus margine revolutis imis pinnatifidis , cau-
le basi ramoso ramis simplicissimis unifloris calycis squamis
subspinosis ^ extimis mucrone patulo.
Occurrit rarius in glareosis Caucasi orientalis ubi anmis
Gogtscbaje promontorio medio exit , sub pago Dsbanacbulac.
Junio.
Habitus quodamnmdo S. stoecbadifoliae. Radix multiceps
bybernaculis densissimo tomento tectis. Flores magnitudine
S. coronatae rosei. Calyx pubescenti » canus squamis intimis
( IQ2)
longe acuminatis purpureis. Pappus scaber inaequalis persi-
stens.
Carduus cinereus. Marschall taur. cauc. n. 1649.
In Caucaso orientali circa Bajnaki. Majo.
Cnicus strigosus. Marschall taur. cauc. n. 1664.
Ad. fl. Aragvi in vicinia veteris urbis Suzchet , nec alibi
mihi obvia facta.
Setae paginae superioris foliorum rigidae pungentes.
Gnicus lappaceus. Marschall taur. cauc. n. 1665.
In Iberia ad Cyrum inter Soganlug et fluvium Alget occur-
rit varietas floribus nonnihil majoribus flavis. Hujas syno-
nymon est Gardnus Kosmelii Adam apud Weber et Mohr Ca-
lai. 1. p. 66. 7i. 35. nec Carduus horridus. ibid. n. 36 qui
ad Cnicum munitura. Marschall taur. cauc. n. 1667 perti-
net.
Carthamus oxyacantba. Marschall taur. cauc. n. 1677.
Ad Cyrum inferiorem versus ostia Araxis haud infrequens.
Canthamus cynaroides. Marschall taur. cauc. n. 1680.
In districtu Kubensi versus Schirvanum , nec non in mon-
tibus supra Gandsham.
Artemisia procera. Marschall taur. cauc. n. 1688.
Frequens in dumetis provinciae Schirvan circa ostia rivi
Gogtschai. Julio.
Artemisia chamaemelifolia. Marschall taur. cauc. n. 1698.
lu lapidosis ad fl, Terek inter Casbek et Kobi.
(ю5)
Absintbium pedunculare
A. caule herbaceo simplicissimo , foliis albosei'iceis acutis
inferioribus palmato multifidis summis simplicibus ^ peduncu-
ïis axillaribus unifions nudis folio longioribus.
In saxis Caucasi orientalis subalpini versus fontes torren-
tis Gbodjal. Junio.
Ab affinibus distinctum pedunculis folio interdum quadruple
longioribus. Flores mox erecti mox nutantes A. alpino ma-
jores cui caeterum liabitu similis. Calyx et flosculi villosi.
Gonyza squarrosa. Mavscliall taur. cauc. n. 1715.
In Caucaso orientali et iberico bine inde.
Nostrae stirpi flores minores quam Germanicae ^ calycesque
pallidiores ^ vix tamen diversa.
Erigeron caucasicum.
E. foliis integerrimis obtuse mucronatis radicalibus , caule
paucifloro.
In alpe Kaiscbaur Septembri defloratum legi.
Ab omnibus distinctum foliis caulinis basi latioribus subam-
plexicaulibus. Tota planta hispida pilis albis haud glandulo-
sis. Flores E. acri majores ; corollulis purpureis. Calyx valde
birtus apice coloratus. Semina pallida bispida longitudine
pappi sordide albi.
Erigeron acre. Marscliall taur. cauc. n. 1718.
In provincia Scbirvan et in Iberia australî occurrit varietas
caule paniculato-corymboso , foliis pluribus latioribus , floribus
duplo lere majoribus 9 forsan specie diversa.
( io4)
Aster roseus.
A. suffruticosus basi ramosissimus , foliis linearibus sessili-
bus integerrimis impunctatis glabriusculis , pedunculis termi-
«alibus unifloris , calycibus discum aequantibus.
In saxis circa pagum districtus Kubensis Sudur alpi Schab-
dagh subjectum. Junio.
Ab europaeis omnibus distinctus caule basi perennante. Ra-
mi spithamaei uniflori ramulis nonnullis sterilibus. Folia ses-
quunciam longa lineas fere duas lata. Flosculi radii amoene
rosei lineam lati.
Aster alpinus. Sp . pl. ed TVilld. III. p. 2018. n. 15.
In alpibus Caucasi orientalis. Junio.
Duplo fere altior planta europaea f caeterum non diversus.
Aster puîchellus. Marschall taur. cauc. n. 1728.
In alpe Schahdagh. Junio.
Aster caucasicus. Marschall taur. cauc. n, 1729.
In alpe Kaiscbaur. Septembri.
Cincraria fulva.
C. ( floribus flosculosis ) foliis dentatis: radicalibus spatlmla-
tis caulinis oblongo-linearibns, floribus terminalibus aggregatis.
In pascuis alpinis circa Chinalug. Junio. ^
Simillima C. aurantiacae babitu , foliis et colore florin»
aurantio , sed diversa floribus pluribus breyius pedunculatis ,
radio constanter nullo.
Inula grandiflora. Marschall taur. cauc. n. 1748.
In alpe Kaiscbaur. Septembri.
Inula glandulosa. Marschall taur. cauc. n. 1749.
In Caucasi orientalis alpe Scbahdah. Junio.
( юз)
Anlhemis Marschalliana. Marschall taur. cauc. n. 1776.
In alpibus Caucasi orientalis Sehahdagh et Tyfendagh Junio.
Centaurea moschata. Marschall taur. cauc. n. 1795.
In glariosis ad Cyrum versus pagum Arescli ditionis Sche-
kensis. Augusto.
Centaurea alata. Marschall taur. cauc. n. 1796.
Copiosa in collibus supra novam Schamachiam.
Centaurea ocbroleuca. Marschall taur. cauc. n. 1801.
In alpe Schahdagh. Junio.
Corolla alba sine ulla tinctura flava , quam exsiccata modo
induit. Variât rarius floribus purpureis.
Centaurea cineraria. Sp. pl. ed. fVilld. 111. p. 2294. n. 41.
In collibus ad mare Caspium circa Tarku Majo legi non-
dum florentem.
Exacte convenit cum meo specimime sicco C. cinerariae 3
ex borto upsaliensi, cui caulis ex omnibus axillis ramos emit-
tens , folia etiam sumraa pinnatifîda , calyx basi foliosus sub-
rotundus squamis admodum latis ; sed valde diversa a C
cineraria Marschall taur. cauc. n. 1807. Sub bac duae la-,
tent species ; una e Caucaso cisalpino calycibus ovatis caule
suberecto ; pedunculo elongato ; altéra ex Tauria calycibus
hemisphaericis , caule decumbente 3 pendunculis brevibus , flo-
ribus duplo majoribus.
Centaurea dealbata. Marschall taur. cauc. n. 1809.
Varietates ab illustr. Marschallio 1. c. indicatae species
sunt forsan distinctae. Specimina e monte Besclitau et Cau-
caso boreali exacte quadrant cum descriptions Sp. pl. ed
ІУ. 4
( юб )
JVilld. р » 2295.. IIîs caulis adscendens simplicissimus , folia
pinnatifida laciniis lanceolatis acutis întegerrirnis vel grosse
dentatis. Quae in Caucaso orientait circa Sudiw legi , folia
gérant minora bipinnatifida laciniis incisis , flores minores ,
calyce fusco sphaeelato. Ihericis denique ( quae var. a Mar -
schall 1. c. ) caulis erectus ramosus , folia ut in praecedente ?
calyx vero pallidior»
Centaurea ciclioracea. Sp. pi. ed. JVilld .. III. pi 23. 5. n. 114.
In agris quiescentibus circa pagum districtus Kubensis sub-
alpinum Soygyb frequens ; etiam in alpibus supra Chinalug.
Floret Junio.
Cum diagnosi specifica 1. c. bene convenit , sed ulteriorem
descriptionem iconemque ïillii conferre non licuit. Caulis
vix spitbamaeus simplicissimus. Folia lanceolata spinoso-ser-
rata valde decurrentia utrinque glabra*. palmaria, sesquiunciam
lata. Flos terminalis purpureus magnitudine Cent, benedi-
ctae. Calycis foliola lanceolata , spina terminal! longa setacea
patente.
Orchis formosa. Me ni. de la Soc. de Gorenki ( ined. ) cum icône.
O. bulbis tcsticulatis, labello amplo trilobo: lobis laterali-
bus brevissimis undulatis } medio elongato lineare apice bifi-
do , periantbio foliolis conniventibus : interioribus erosis.
In silvis Caucasi orientalis inter Derbentum et Kubam mi-
nus frequens. Junio.
Planta speciosa bipedalis. Racemus dimidium caulem oc-
cupât. Flores sparsi magni purpurei labello demum viridi..
Corolla forma ad O. bircinam accedit. Calcar germine paullo
brevius.
( io7 )
Orchis militaris. Marschall taur. cauc. n. 1839.
In Caucaso orientait demissiore bine inde.
Labelli forma valde inconstans laciniae intermediae lobis
mox angustioribus mox latioribus , ita ut inter O. tephrosan-
tbem et O. fuscam ambigat. Braeteae nunquanr desunt , sae“
pe lineam et ultra longae.
Epipactis microphylla. Sp. pl. ed. Willd. Il Г/Г. p. 84. n. 3.
Circa Kubam. Juuio.
Foliorum parvitate , bracteis pro longitudine latioribus s
erectis nec patentibus , ab E. latifoîia diversa.
Carex curvula. Sp. pl. ed. Willd. IV. p . 218. n. 23.
In alpe Schahdagb. Junio.
Nostra nonnibil diversa ab Europaea spica lineari nec ova-
ta. Singula spicula composita e Üosculo baseos foemineo s
tribusque mascuiis.
Carex atrofusca.
C. spica androgyna terminal! basi mascula foemineis ter-
nis ovatis sessilibus congestis , stigmatibus tribus , fructibus
subrotundis compresso-triquetris rostro brevissime bifido
squamain lanceolatam acutiusculam aequantibus.
In summa alpe Tyfendagh inter Ghinalug et Wandam. Ju-
nio. (d/..
Simillima C, nigrae , sed praeter spicam summam androgy»
nam differt ladhuc squamis acutioribus , fructusque forma.
Culmus vix spithamaeus. Proxima videtur esse C. parviflo-
rae Ilost.
(ю8)
Carex caucasîca.
C. spica androgyna solitaria terminali basi mascula , femi-
neis quaternis pedunculatis infima remota, stigmatibus tribus ,
fructibus ellip ticis compressis rostro bifido squamam lanceo-
latam acuminatam longitudine aequantibus , triplo latioribus.
In alpe Scbahdagh. Specimen in Ossetia iberica circa Tscha-
la al) Gueldenstaedio lectum in Herbario illustriss. Com. Ra-
zumovii Gorenki servatur. Floret Junio.
C. atratae habitu et colore similis sed multo major. Cap-
sulae adliuc immaturae virides rostello nigro , squama triplo
latiores.
Carex ferruginea. Sp . pl. ed. Willd. IV. p. 247. n. 137.
In subalpinis Caucasi orientalis circa Buduch. Junio.
Spiculae foemineae in nostra lanceolata breviores ni agis
approximatae , tamen non diversae. Hujus varietatem in alpe
Scbahdagh legi culmo brevi spicula mascula fusca nec pallida*
Carex chlorostachys.
C. spica mascula solitaria , foemineis ternis exserte pedun-
culatis , stigmatibus tribus , fructibus lanceolato triquetris
apice membranaceo subbilobo squama ovata obtusissima mem-
branaceo-marginata longioribus.
lu subalpinis ad torrentem Jucharibasch. Junio. ^
Pedunculis tenuissimis Iaxis , spiculis viridibus , squama-
rum margine lato membranaceo ab omnibus distincta. A. C.
brachystachi praeterea differt foliis planis ; a. C. Milchho-
feri fructibus nec ovatis nec inflatis. Spicula summa foenii-
nea quandoque approximata sessilis. Fructus versus apicem
subserrulatus.
Carex panicea. Marschaîl taur. cauc. n. 1887.
In montosis ad torrentem Chochal. Junio.
Carex nitida. Marschaîl taur. cauc. n. 1889.
Circa Kuban bine inde.
Carex cespitosa. Sp. pl. ed. T'Villd. IV. p » 2 87. n. 166.
In alpe Tyfendagh.
Carex diluta. Marschaîl. taur. cauc. n. 1885.
In subalpinis circa Chinalug. Junio.
Simillima C. pallescente , sed difîert spiculis longioribus
remotioribus , summa bractea basi haud corrugata ( quod sem-
per in C. pallescente observavi ) et praecipue capsula trique-
tra multinervia , rostello nnquaquam brevissimo. Quandoque
occurrit spicis brevioribus , brevius pedunculatis , ternis ( nec
quaternis ) summa subremota.
Carex Drymeja. Marschaîl taur. cauc. n . 1890.
Frequens in silvis dilionis Kubensis.
Carex plumbea. Sp. pl. ed. JVilld. IV. p. 308 n. n. 205.
Ad rivum Bugam inter Tarkie et Derbentum. Junio.
Maxime quidem affinis C. ripariae quacum conjunxit il-
lustr. Marschaîl. Fl. taur. cauc. n. 1893. tamen differre vi-
detur spicis foemineis crassioribus longius pedunculatis ^ cap-
sulis majoribus rostello vix ullo. A C. vesicaria abunde di-
stincta , capsularum forma.
Myriophyllum verticillatum. Sp. pl. ed. TVilld. IV. p. 407 n. 2.
In udis circa oppidum Kislar , Majo.
(ІЮ)
Quercus pyrenaica. Sp. pi. ed. Willd. IV. p. 451. n. 67.
In silvis Gaucasi orlentalis .transalpin! versus Cyrum„
Arbor excelsa foliorum forma maxime varia ns , mox enim
profunde pinnatifida mox tantum sinuata. Neque peduncu-
lorum longitudo vel glandium forma constans. Fructus ta-
men sessiles nunquam vidi.
Quercus iberiea. Marschall taur. cauc. n. 1913.
In silvis montanis supra Gandsham.
Juglans pterocarpa* Sp. pl. ed. IVillà. IV. p. 455. n. 2.
Rlius obscurum. Marschcdl taur. cauc. n. 606.
In Gaucasi orientalis démissions sylvis districtus Schekensis
minus frequens. Junio fructibus onustam inveni.
Arbor mediocris ; amenta mascula non vidi ; foeminea spi-
thamaea penduîa,-, fructibus sessilibus nuce avellana minoribus.
Platanus orientalis. Marschall taur. cauc. n. 1922.
Per totum fere Gaucasum orientalem in liortis et praecipue
juxta templa oceurrit 3 vix tamen liarum regionum vere in-
digena. Omnium quas unquam vidi arborum speciosissimae ,
templum cingunt antiquum pagi Lesgici Ilasra ad fluvium
Samur amoenissime siti.
Cucumis Melo. Sp. pl. ed. Willd. IV. p. 613. n. 8.
In campo steiilissimo ad Cyrum inferiorem in ditione Scliir-
vensi procul ab omni babitatione bine inde nascentem vidi ,
sed quod maxime doleo specimina inter chartas siccare ne-
glexi, unde nunc dubiae banc patriae plantam Caucasi indige-
nam esse , pro certa asserere nequeo. Saltem in Rossia ine-
ridionali ubi copiosissime colitur , nunquam extra agros oc-
currit.
(ш)
Viscum Oxycedri. Marschall Taur. cauc. n. 1942.
Razumovia. Hoffmann Index Horti Mosquensis. 1810. cum
icône.
Circa Tiflin et in montosis supra Gandsham admodum fre-
quens.
Non sine jure Clar. Hoffmam novum ex bac specie con*
stituit gênas , sed partes fructificationis praesertim foemineae
aliter se habent ac ille descripsit. Flores mas cul i circa arti-
culos subsessiles sobtarii bini vel terni. Calyx monophyllus-
urceolatus ultra medium bifidns laciniis carinatis obtusiuscu-
lis. Corolla patens tribus scaphoideis supra concavis subtus
convexis apice inflexo. Anthera in medio petalo sessilis , ro-
tunda depressa, impubera membrana tecta, effoeta vacua cum
receptaculo medio pollinis. Foeminei flores in apice ramulo-
rum subterni pedicellati , lateralibus duobus aut sterilibus
aut serins florentibus. Pedicellus brevissimus ex articulo
baud prominens , apice dilatatus. Calyx ovatus monophyllus
inferne tenuissimus germinî adnatus 3 supra medium carnosus ,
( quod Cel. Hoffmam pro stylo sumpsit ) îta ut semisuperus
dici queat : clausus, apice rima transversa pro emissione slig-
matis. Corolla nulla. Germen ultra medium cum calyce
connatum. Stylus brevissimus , terminatus stigmate subcapi-
tato in rima calycis , nec extra illam prominente. Semen uni-
cum ovatum tunica propria inclusum viride , apice obtusius ,
basi biîo (?) prominulo.
Populus hybrida. Marschall taur. cauc. n. 1951.
In nemoribus ad fluvium Kojsu.
Flores observare non licuit , sed folia maxime variant ,
ita ut vix propriam constituere queat speciem. Sed popu-
( 1Ï2)
lus alba Smith ( P. nivea Willd. ) amentis ovatis ( nec cylin-
draceis ) distincta, in nostris regionibus mihi non obvia facta.
Andropogon Gryllus. Sp. pl. ed . Willd IV. p. 913.
In ditione Schekensi Caucasi orientalis transalpini inter ar-
busta rarius occurrit. Julio.
Acacia Stephaniana. Marschall taur. cauc. n. 1997.
Tofschandrnacj (unguis leporis). Corn . le Brujrn voyage T. /.
icon.
A mari Gaspio usque ad rivum Gogtschai plus minus fre-
quens j nec ultra in occidentem procedit.
Observationes in Saxifragas Taurico * Caucasicas
Лис love G. Steven.
Inter plura plantarum généra quorum numerosas fovent spe«
des imperii Piossici vastissitni fines , nullum fortasse Saxifragis
minus ést notum atque extricatum. Latent in herbariis bota-
nicorum Rossicorum haud paucae adhuc species nondum descri-
ptae , praesertim in ditissimo musaeo II. Com. Rasumovii 3 ubi
non modo bene multae nuper ex Sibiria missae s sed et omnes
fere olitn a Stellero , Gmelino et Merkio (in intinere Billingsii)
lectae servantur, quas ut publici juris faciat, Glariss. F. Fischer*
Horli gorinkensis praefectus dignissimus , vehementer desidera-
mus. Rossiae meridionalis indigenas quotquot liuc usque in-
notuere, ill. L. B. Marschall a Bieberstein Flora taurico -cauca-
sica enumerat * nec postremuni meum iter Caucasicum A. 1810
quamvis ter variis locis summas alpes adivi , unicam mihi no-
vam praebuit speciem ubi plurimas expectassem. Nullum tamen
interest dubium Caucasum multas adhuc alere Saxifragas , cum
altiora ejus cacumina vel easdem omnino cum alpibus Europaeis 3
теі saltem simillimas atque affines proférât plantas. Prius vero
observatas denuo in illo itinere accuratius examinare licuit * et
inprimis agnovi quam pro loco natali variam induant faciem.
Раиса tamen super his monenda haberem , nisi exspectata diu ,
quam nuperrime tantum yisere licuit , splendida Monographia
IV 15
(»4)
Saxifragarum rllustr. Comitis а Sternberg mibi ansam praebuîsset
gênas hoc detmo perlustrandi. Multae enirn Caucasi Tauriae-
que Saxifragae ibi pro novis speciebus ventilantur , quae cum
gravissima Willdenovii auctoritate nitanlur, non abs re fore duxî
observationes et raeas qualescunque in lias spccies botanophilis
proponere. In récentes ut plu ri muni sunt inslîtutae plantas ,
et dein cum Europaeis , quotqnot continet herbariolum meum ,
speciminibus sedulo comparalae. Igitur ex Sternbergianis Saxif*
ragam cartilaginecim cum S. Aizoo conjunxi ; S. répandant cum
S. rotundifolia ; S. grand ijloram et S. cymbalariam cum S»
granulata ; S. reiiculatam et S. hederaceam cum S. orientali ;
S. controversam cum S* tridactylite. Ex Marcliallianis vero
S. hederaceam ad S. orientalem , S. asperani ad S. flagellarem 3
S. muscoidem ad S. pubescentem (quae S. mixta Fl. taur. cauc.),
S. cespilosam ad S. muscoidem retuli. De quibus fusius sequen-
tes pagellae.
I. Saxifraga Âizoon. Sternberg Mon. Sax. n. III. Mar »
schall taur. cauc. n. 775. f S. Cotylédon).
Plures hujus speciei varietates in Caucaso observavi quarum
nulla exacte cum iis ab ill. Sternbergîo indicatis convenit.
гг) Major , racemo composite 3 foliis acutiusculis patentl-
bus , floribus albis mox punctatis mox inmiaculatis.
Occurrit in montosis Imeretiae et Caucasi medii.
DifFert a varietate a Sternberg 1. c. foliis lanccolatis aculî-
usculis , radicalibus in ti mis tantum erectis , caule minor vcl
cîiphyllo , panicuïae ramis inferioribus elongatis apice bi-triflori’s.
Pbstrema bac nota quamvîs a vulgari S. Aizoidi recedat , lamen
S. longifoliae adnumcrari nequit ob folîorum formam margL
( 1 1 5 }
nemque evidenter crenatum ; nec S. pyramiclcili ob folia acu-
tiuscula , caulem subnudum , panicuhe ramos apice tantum flo-
rifères , unde habitus omnino di versus , antheras flavas etc , nec
denique S. intaclae W. ( cui folia etiam lanceolato-obovata ) ob
eaulem inferne glabrum foliaque laliora. Neque vero propriam
constituit speciem , folia enim in specimiuibus helveticis quas
coram liabeo , pas sim acutiuscula • racemus etiam in ipsa icône
ilî. Sternbergii ( t. III ) compositus.
b ) Major , racemo subsimplici э foliis lanceolatis acutis' s tri»
ctis , floribus rubellis.
S. cartilaginea. W illdenow in Sternb . Mon. Sax. p. 5.
72. IV. T. ///. C.
Habitat in alpe Casbek.
Simillima varietati a ) praeter folia quae erecta acutîora , at»
que paniculae ramos inferiores minus elongatos. Speciminibus
intermediis jungitur eum praecedenle et gemma S. Aizoo, Caîyx
nequaquam glaber sed glanduloso pilosus , neque folia obtusic-
ra quam in reliquis.
c ) Minor , foliis ligulatîs acutiusculis erectis floribus roseis 5
racemo subsimplici.
Frequens in alpibus circa fontes Arngwi.
Exacte convenit cum speciminibus austriacis exceptis foliis
aculioribus florumque colore. Pedunculi calycesque plus mi-
nus glanduloso-pilosi.
d ) Minor , foliis ligulatis obtusis palulis , floribus aîbis
pedunculis calycibusque rnox glabris mox glanduloso - pi-
losis , racemo subsimplici.
Rarior in aîpe Caivcasi orientaîis Scbahdagh.
i5 *
e) Mi nor , foliis spathulatis obtusis , racenio paucifloro , pe-
duncalis calycibusque glanduloso-pilosis , floribus albis.
Differt a var /3. Sternberg. I. c. calycibus haud glabris. Icon
vero Florae lapponicae t. 2. f. 2. optiine convenit, nec Linnaeus
aliquid de glabritie calycis habet.
f) Minima , vix digitalis , foliis obovatis subpatentibus 9 ra-
ccmo paucifloro simplici , floribus inox albis mox roseis.
In alpe Casbek.
Omnes liae varielates individuis intermediis inter se et cum
S. Aizoo Europaea junguntur, nec ulla specie separari potest li-
cet extreraae maxime différant habita. Nunquam tamen vidi
calycem glabrum sicut in planta belvetica et austriaca saepius
occurrit , nec omnia folia erecta nisi in varietate b ) ( S. carti-
laginea Willd. ) quae liac ipsa nota minus reliquis a genuina S.
Aizoo differt. Sed et Europaeam stirpem quam maxime variare
notissimum est ; iramo S. pyramidalis vix specie , est distincta.
Clar. enim Lapeyrouse icône Fl. Lapp. t. 2. f. 2. quae S. Ai-
zoon Caucasicam et Europaeam quam optime exhibet , ad suam
S. pyramidalein trahit.
2. Saxifraga rotundifolia. Sternberg Mon. Sax . p. 17. n.
XXV. Marschall. Fl. taur. cauc. n. 779.
S. repanda. Sternberg l. c. n.XXlV . t. V.
Pulchram hanc stirpem in montibus Imeretiae saepius inve-
ш j specmima ex alpibus G mcasi medii communicavit Clar.
Adams ; sed nullam plane dilferentiam inter haec et Europaea
video. Folia , ut optime observavit illustr. Corn. Sternberg ,
variant , vel potius dentes nonnisi in foliis radicalibus , obtusi
caulinorum semper acuti ,, imo saepe acutiores quam in specimi-
lûbus Europaeis quae possideo. Gaulis nequaquam vitiosior .
versus basin interdum magis solito villostis , sed neque constan-
ter neque sola baec nota ad distinguendam speciem sufficit.
Icon denique 1. c. eadem esse demonstrat.
3. Saxifraga granulata. Sternberg Mon . Sax . p. 16.
n. XXIII. Marschall taur. cauc. n. 780.
Diu baesitavi specimina Caucasica ad banc speciem referre
quae in Svecia et Germania faciem omnino gerit diversam , sed
frustra caractères quaesitus constantes quibus distingui valeant t
ncqueo non pro varietatibus liabere. Fortasse lamen ileratae
in planta viva observationes atque cultura suae speciei esse pro-
babunt. Duplici in Caucaso provenit forma :
a ) caule elongato laxo subunilloro , foliis remotis teneris
laete viridibus.
In cryplis et sub saxorum umbra in Gaucasi orientalis
alpibus Scbabdagb et Tyfendagb.
Primo intuitu videtur potius esse varietas S. cernuae quam
S. granulatae a qua habitus prorsus alienus ? praesertium cuni
flos interdum sit nutans ; sed nec axilli bulbos gérant , neque
summa folia linearia. Radix vero granulata 5 forma foliorum et
structura corollae eadem ac in sequente , spreto habita hue re-
ferre jubent.
h ) Caille digitali vel palniari firmo bi-trifloro , polypbyllo.
S. cymbalaiia Linn. Sp. pl. 579 Tourn. Cor. et itin.
cuni icône.
Haud infrequens in saxis aîpium Caucasicarum circa
Kobi et Kaischaur juxta viam ibericam.
Variai foliorum dentibus lanceolatis acutis , et rotundatis ob-
tusis. Folia in caule quinque vel sex , inferiora petiolata loba*
ta , dein integra sabrotunda vel ovata , sumina sessiîia obîon-
ga. Si dislinctam constituit speciem ex foliorum forma sunt
petendi caractères scilicet in S. granulata Europaea folia cauli-
na pauca , superiora sessiîia basi cuneata (neque vero petiolata)
profimdius lobata , lobis lanceolatis vel linearibns ( nec ovatis )
summa longiora linearia ( nec oblonga ). Sed fateor taies notas
шіііі hand sufficere , praesertim cnm speeimina possideam Sve-
cica slatura immili foliisque caulinis pluribus plantae Caucasi-
cae perquam similia , exacte qualis prostat depicta S. grandi-
flora Mon . Sax. t. XII. f. 4. Neque plantam sibiricam sub
hoc nomine 1. c. descriptam a vulgari S. granulata diversam es-
credo, folia enim caulina, in icône citata, sunt cuneata. Hue
etiam refero S. sibiricam Sternberg I. c. 57. t. XXV. f. 2.
duam es dono ipsius Clar Slepliani possideo ; plantam Bergii
ibidem l. XXV. f. 1, delineatam quam ex itinere sibirico at-
tulit mihique communicavit amie. Adams, pro ver a S. sibirica
Einnaei babens.
4. Saxifraga orientalis. Sternberg. Mon. Sax. p. 2 t.
и. XXXI.
S. relicula. Ibid. p. 21. ii. XXXII. t. XIII.
S. hederacea. Ibid. p. 22. n. XXXIV. Marschall
taui'o cauc. n. 735.
Omnia baec nomina unam eandemque plantam designare ,
descriptiones et icônes auctorum , atque synonyma veterum al-
îeaata , clare demonstrant. S. reticulata Willd. minime differt
a S. orientali Jacq. caulis enim nequaquam erectus ut clarissi-
mus vir specimine sicco seductus perhibet ; folia superiora evi-
denter cuneata et lobata ( nec repando-dentata ) in ipsa icône 1.
e. t. X11L — - S. hederacea Florae taurico - caucasicae nullo
( H9)
modo discrepat ab icône S. orientais in Jacq. observ. 2. t. 34.
Sed fortassis S. liederacea Linn . sp. pl. 579 species est pecuîia-
ris : citât enim Saxifragam creticam aanuam minimam hedera*
ceo folio Tourn. Cor. 18. Nostra vero nequit esse Saxifraga Tour*
neforlii ( cui calyx superus ) ; nec minirna praedicari 9 quippe
quae saepe pedem longa. Synonymon Buxbaumii : S. exigus
foliis Cymbalüriae Cent. 2. p. 43. t. 45. f. 1. ob flores luteos
nostrae videtur esse quamvis icon pcssima nullam babeat sitni-
litudinem. Saltem non pertinet ad S. cymbalariam ad quam
trahunt Willdenovius et Sternbergius. — Nostrae valde similem
ex Sibiria possideo indescriptam speciem floribus duplo minori-
bus foliisque ciliatis distinctam.
5. Saxifrage flagellaris. Sternberg. Mon. Sax. p * 25.
n. 39. t. VI.
S. aspera Marschail taur. cauc. n. 776. ( exclusis sy-
nonymis ).
Specimîna Caucasica in montis Gasbek regione nivali lecta ,
non differuut a planta Sibirica c jugo Altajcnsb Sayanskoy Chre-
bet dicto , quae in opéré 111. Com. Sternberg. 1. c. nitide depicta.
6. Saxifraga laevis. Marschail taur. cauc. n. 777.
Num haec species révéra diversa sit a S. antumnali , de quo
dubitat 111. C. Sternberg dijudic-are nequeo cimi specimina sicca
quae possidebam deperdita sinl , nec vivarn observare îicuit.
Memini tantum habitu simillimam esse.
7. Saxifraga juniperina Sternberg. Mon. Sax. p. 31. n,
XL VIII. t. X. f. med. Marschail taur. cauc. n. 7 78.
Praeter loca in Fl. taur. cauc. indicata occurrit adhuc
in Caucasi orientalis alpe Schahdagh.
( 120 )
Caracter spécifions in Mon. Sax. datus cum planta non cou-
svuit. Folia non sunt verticillata sed alterna et in inferiore
câulis parte densissime imbricata , ut in plerisque aliis hujus
generis speciebus. Margo foliorum nequit serratus dici } sunt
enim ciliae bene conspicuae in margine foliorum superiorum ,
sed quae in inferioribus multo breviores et rariores , et dé-
muni vix ad ipsam foliorum basin apparent. Flores haud ses-
siles sed brevitcr pedicellati , ita ut inflorescentia potius race-
mus spicatus q-uam spica capitata appellari debeat , praesertim
cum saepe ttncia sit longior. Sub quovis flore praeter foliolum
adbuc duae bracteae minimae subulatae. Styli admodum longi л
nempe petalis longiores , stamina aequantes. Galyx inferus.
8. Suxifraga niuscoides. Sternberg Mon. Sax. p. 39.
n. LF III. t. XI. f 2.
S. cespilosa Marschall taur. cauc. IL p . 460. n. 2006.
( exclusis synonymis ).
Copiosa in alpibus Gaucasici orientalis Schahdagh et
Xyfendagh.
A. S. cespitosa Linnaei satis distincta petalis brevioribus et
augustioribus sordide albis. Sed optime convenit cum icône S.
cespitosae in splendidissimo opéré Lapeyrousii t. 34 , quae ea-
dcm est cum S. muscoide Wulff. Calices saepe purpurei л pe-
tala plerumque breviora rarius tantillum longiora 3 neque vero
duplo ut in S. cespitosa L. Hanc Gl. L^peyrouse perperam cum
S. muscoide coujungit , quae inlra Sveciae fines haud occurrit ;
specimina vero lapponica S. cespitosae exacte conveniunt cum
icône S. groenlandicae liujus auctoris , ita ut non sine jure
Guunerus atque Pietzius utramque junxerint. Clar. Willdeno-
viux iu Sp. pl. II. p. 656. n. 43. recte enu.merat hanc stirpem
( I2l)
sub antiquo nomine trivial! Linnaei , mutata tantum définitions
specifica Florae Svecicae; Persoon Lepeyrousium secutus cum S.
muscoide confundit ; il 1. Com. Sternberg vero plantam Florae
Svecicae inde a Linnaeo notissimam 5 de qua nullum esse po-
test dubium , plane omisit.
9. Saxifraga pubescens. Sternberg Mon. Sax. 53. n.
LXXVIII.
S. mixta Marschall taur. cctuc. Il p. 460. n. 2005.
S. muscoides. Marschall taur. cauc. I. p. 316. n.
783.
Speciminibus siccis in ipso herbario illustr. Marschallii com-
paratis , perspectum habeo utramque in Flora taurico - cauca-
sica memoratani speciem unam eandemque esse. S. muscoi-
des l. с. 1. n. 783. descripta ad speeimina juniora male sic»
cata in quibus petala nondum erant evoîuta. Adulta vero
exacte convenit cum icône S. mixtae in opéré Lapeyrousii.
10. Saxifraga nervosa. Sternberg Mon. Sax. p. 52. n.
LXXVII. Marschall taur. cauc. I. p. 316. h. /82.
Nostra planta pertinet ad varietatem 0 Sternberg l. c. se»
cundum synonymon citatum S. intricatae Lam. et Dec and. jl
franc, cui petala ovata ( nec oblonga ) atque pedunculi diva-
vicati. Habitu admodum similis S. hypnoidi 5 sed diversa de*
fectu gemmarum et calycis laciniis obtusioribus. Pedunculi
înferiores elongati saepius biflori.
11. Saxifraga tridactylites. Marschall taur. cauc. n.
781.
a) S. tridactylites Sternberg Mon. Sax. p. 44. n. LXIV .
t. XFII. fi g. media.
IV.
b
16
( 122)
/?) S. controversa. Sternberg Mon . Sax. p. 43. n. LX11I
t. XF L et XV1L Jîg. latérales.
Maxime solet variare haec species , et frustra quaesieris
caractères pro distinguenda S. petraea auctoruin. Utramque
junxit summus Linnaeus : illustr. Sternberg S. tridactjlitem
petalis integris calyce paullo majoribus definire conatur. Sed in
ipsa icône 1. c. petala non secus ac in S. petraea calyce duplo Ion-
giora t atque emarginata quamvis levius. Quae in rupibus
irriguis et umbrosis circa Tiflin et in Tauria nascuntur in-
dividua , majora sunt et magis ramosa , atque referunt S,
tridactylitem Sveciae et Germaniae , petalis etiam calyce mi-
noribus j in arenosis vero ad Ü. Terek occurrit minuta vix
ramosa , petalis tamen calyce duplo longioribus.
12. Saxifraga irrigua. Sternberg Mon. Sax. p. (30.
Marschall taur. cane . 11. p. 460. n. 784.
S. aquatica Marschall taur. cauc. I. p. 317. n. 784.
Ab affinibus S. Ponae et S. aquatica difïert primo intuitu
petalis oblongis ( nec subrotundo ovatis ) ; a S. decipiente ca-
îycis laciniis longis linearibus , foliis magis dissectis.
Y.
Classification des substances végétales et animales * selon
leurs propriétés chimiques par le Professeur G1ESE.
Parmi les objets qui peuvent intéresser particulièrement le
Chimiste , nous devons compter sans doute les différentes
substances qui sont produites dans les végétaux et les animaux.
Ces substances ont été examinées par plusieurs Chimistes*
sans qu’aucun ait pensé à les mettre dans un ordre qui s’ac-
corde avec les principes chimiques adoptés. On les a plutôt
totalement dispersées et traitées d'une manière qui indiqueroit
qu’il n’existe entre eux aucune affinité. Cela m’a engagé à
entreprendre un travail pour mettre les différentes substan-
ces végétales et animales dans un ordre systématique * c'est
à-dire fondé sur la réaction chimique ou sur le principe de la
science même. J'espère que ce travail répandra quelques lumiè-
res sur la relation chimique , qui a lieu entre les differentes
substances organiques ; et je ferai voir , que celles qui font
la partie constituante des végétaux et celles qui sont reconnues
comme telles dans les animaux , forment une chaîne bien liée.
J’indiquerai en même teins quelques matières qui n’ont pas
été découvertes.
La première classification d'un grand nombre de corps , dont
même les caractères chimiques les plus tranchants sont peu
examinés , ne peut pas être regardée comme parfaite , mais il
i G*
( *4 )
est facile , f ouvrage une fois fondé , de le perfectionner , et
voilà mon seul désir, j’espère qu’on reconnaîtra dans la réac-
tion y que j’ai indiquée , de differentes substances organiques ,
le principe particulier, qui les anime et de qui dépendent leurs
effets distinctifs en contact avec d’autres. C’est par cela qu’on
peut préparer un second travail qui met non seulement les
corps organiques dans un meilleur ordre , mais qui montre
aussi avec clarté et exactitude la liaison intime de touts les
objets , que traite la chimie.
PREMIÈRE CLASSE.
Commi - oxygéné.
С a r a c t ères.
1 ) dissout dans l’eau , soit seul , soit combiné avec des corps
fermentescibles , n’éprouve point de décomposition ; 2 ) insolu-
ble dans l’alcohol pur; 3) formant en partie de l’acide muqueux
par l’action de l’acide nitrique. Remarque 1.
G e n r e s.
I. Le mucilage. 1 ) se gonfle dans l’eau en formant une bouil-
lie épaisse visqueuse et prenant la consistance de syrop ,
quand elle s'y trouve dissoute dans une quantité égale à 64
fois son poids ; 2 ) les acides concentrés , sulfurique et phos-
phorique , se précipitent de la dissolution aqueuse sous la
forme d’une masse gélatineuse ; 3 ) le. même phénomène a
lieu avec les nitrates d’argent et de mercure , avec le rnu-
riate de fer sublimé, avec l’acétate de plomb neutralisé et avec
excès de base ( sucre de saturne et extrait de saturne ) ; 4 )
prenant la consistance de gomme , lorsqu'on ajoute de l'acide
muriatique oxygéné.
( 125 )
II. La gomme. 1. ) fournit avec un peu d’eau une masse très
gluante et filante et prend une consistance de syrop quand
elle est dissoute dans 8 fois son poids d’eau. 2 ) Les acides
et sels employés pour le mucilage ne le précipitent point
de sa dissolution aqueuse, à l’exception de l’acétile de plomb
avec excès de base et du muriate de fer sublimé ( par ce
dernier en peu de temps ). 3 ). La dissolution étant combi-
née avec l’acide muriatique oxygéné et ensuite évaporée ^
fournit une substance élastique , qui n’a plus la propriété de
se durcir complètement. Remarque. 2.
III. Le sucre de lait 1 ) sa dissolution aqueuse n’est ni trou-
blée, ni précipitéee par les acides, les alcalis,, les corps alcalins
et les sels métalliques. 2 ) il cristallise en feuillets durs ,
recouverts de cristaux plus ou moins irréguliers.
IV. La substance de la manne. 1 ) quoique plus soluble dans
l’eau 3 elle se comporte de la même manière que le sucre
de lait ( sur la langue elle devient liquide et lui imprime
une saveur douce et agréable , tandis qu e celle du sucre de
laitj est terreuse et à peine douce). 2) Elle cristallise en feuil-
lets longs et brillants , très déliés , et en grouppes formées
d’aiguilles s’arrangeant autour d’un point central. 2 ) Elle est
soluble à chaud dans de l’esprit de vin dès qu’il contient
une petite quantité d’eau ; en général sa solubilité dans l’es-
prit de vin est en raison de la quantité d’eau. Remarque 3.
1. Remarque. Le nom de cette classe (comme on le verra facile-
ment est fondé sur la propriété , qu’ont les corps qui la
composent , de se changer en acide muqueux. Il dérive des
mots grecs xojujue ( gomme au lieu de mucilage pour lequel
il n’y a point de mot correspondant dans la langue grècqu® 3
( I2(>)
c. à. d. pour celle espèce de mucilage. Pour mucus , elle a
plus d’une dénomination) oï.is (acide) уг)ѵоцаг (engendrer).
2. Бем. Un des caractères distinctifs entre le mucilage et la
gomme consiste en ce que le mucilage emploie 64 fois son
poids d’eau pour former une dissolution de la même den-
sité que celle de la gomme , et que celle - ci n'a besoin que
de la huitième partie. Sous le nom de gomme on entend
ici la gomme arabique ou du Sénégal ( gomme fournie par le
mimose ou plutôt l’acacia ) car pour les autres espèces de
gommes , elles présentent des différences chimiques , qui les
séparent de ces deux-ci. Nous aurons occasion de le remar-
quer en comparant la gomme arabique ( proprement gomme
du mimose ) avec celle du cerisier. On sait, que celte der-
nière espèce est souvent employée pour sophistiquer la gom-
me arabique et que même on en mêle avec la myrrhe ,
mais jusqu’ici on a ignoré les caractères distinctifs de la gom-
me du cerisier et il est nécessaire de les connaître.
Caractères chimiques .
De la gomme du cerisier. De la gomme du mimose.
Au commencement elle se
gorille dans l’eau comme le mu-
cilage et mêlée avec 2 parties
elle forme à peu près, comme
lui une bouillie épaisse et gon-
flée. Quand on la dissout dans
8 parties d’eau , elle forme une
masse liquide épaisse et dans
12 parties une dissolution sy-
ropeuse.
Parties égales d'eau et de
gomme pulvérisée fournissent
un mucilage épais homogène
qui prend la consistance du
syrop en ajoutant deux fois
autant d’eau. 12 parties d’eau
avec une de gomme donnent
une liqueur qu’on peut filtrer
à travers un papier brouillard.
( 137)
2 2
L’acétate de plomb avec es.- L’addition de ce sel forme
cès de base forme une masse promptement de petits gru-
gélatineuse dans la ' dissolution meaux blanchâtres de l’apparence
aqueuse. du beurre.
3 3
Le muriate de fer sublimé Après un certain temps il
donne à la dissolution une cou- produit une couleur rouge ,
leur un peu verdâtre. qui passe petit à petit au jau-
ne tandis qu’il se forme un
précipité blanchâtre boursouflé.
4 4
Le nitrate de mercure don- La dissolution ne change
ne à la dissolution une couleur point au commencement mais
rouge approchant de celle du après plusieurs heures , elle
syrop de fraise. prend une couleur rouge de
fleurs de pêcher , qui augmen-
te de jour en jour en beauté
et en intensité.
5 5
Le nitrate d’argent produit une La dissolution prend une
couleur semblable au bout de quel- belle couleur de cerise qui se
ques minutes qui passa d'abord à change peu à peu en brun foncé,
la couleur de la pulmonaire.
6 6
La solution de la potasse Longtems après on apper-
silicée ne forme aucun préci- coit une petite quantité de
pité dans la dissolution de gom- silice qui se précipite ? ce qui
me du cerisier. confirme la présence déjà re-
connue d’un acide libre dang
cette gomme.
( 128 )
$. Rem. La belle crystallisation eu forme de plumes, qui se for-
me quelquefois dans le syrop de manne , m’avoit tellement
frappé , que je fis des expériences plus suivies , il y a deux
ans. A cette époque , j’eus contioissance des observations
que Depuytren et Thénard publièrent sur la manne dans un
traité sur le diabète sucré. (Gehlen’s Journ. fur d. Chemie u.
Physik. B. 2 S. 216 — 18). D’après leurs expériences la man-
ne dissoute dans de l’eau , fermente quand on y ajoute un
ferment , la liqueur exhale une forte odeur vineuse , sans
perdre sa saveur douce ni en prendre une spiritueuse ; après
l’évaporation et le refroidissement de la liqueur , on retrou-
ve sous forme de cristaux presque la quantité entière de
manne , qu’on avoit mise en fermentation , mais qui ensuite
n’en est plus susceptible. Cette substance cristallisable de
la manne et incapable de fermentation, fut obtenue facilement
par ces chimistes en la dissolvant dans de l’esprit de vin
chauffé , et en laissant refroidir la dissolution , où elle se
cristallise presque entièrement. A ces caractères distinctifs
particuliers qui distinguent la manne de tout ce qui a une
qualité sucrée , ces chimistes en ajoutèrent un troisième ,
qui consiste en ce que la manne traitée avec l’acide nitrique
leur donna presque la moitié d’acide muqueux , ou
nommé acide sacho-lactique. Mes expériences sur la manne '3
me donnent , en général , les résultats suivants : 1 j Elle
consiste , presque entièrement en une substance douce , tout
à fait différente du sucre ; 2 ) la petite portion restante ana-
lysée présente une matière gommeuse , sucrée et végéto-ani-
male et la feule dans la manne qui ait la propriété de fer*
(і2э)
menter ; 3 ) la substance même de la manne traitée avec l’a-
cide nitrique fournit peu d’acide muqueux ou acide sacbo-
lactique , et la grande quantité que Dupuytren et Thénard
ont obtenue provenoit en partie de la substance gommeuse qui
s’y trouvoit ; 4 ) il fut presque impossible de la dissoudre
dans l’alkohol parfaitement pur. (Giese’s Lehrbuch d. Pharmacie
Th. 3. § 509-9). J’ai lu , il y a quelque tems , un traité de
Fourcroy et de Vauquehn sur l’analyse chimique des oignons
(Gehlen’s Jour. f. d. Chemie, Physik, u. Miner. B. 5. S. 357 —
65. ) où ils parlent de la formation de la manne par la fer-
mentation du suc d’oignons et de melons. Ils supposent que
les composans -de la manne naturelle consistent : 1 ) en un
principe crystallisable semblable à celui que l’on peut obte-
nir du suc d’oignons fermenté ,* 2 ) en une petite quantité
de sucre fermentascible et un peu de matière jaune d’une
saveur et d’une odeur nauséabondes que la fermentation ne de«
truit pas et à la quelle on doit attribuer la propriété purgative de
la manne , enfin un peu de muqueux qui seul se change
en acide sacho-lactique quand on traite la manne à chaud avec
l’acide nitrique. Ce dernier fait 3 fondé sur les expériences de
Fourcroy et de Yauquelin } avoit déjà été attaqué par celles
de Dupuytren et Thénard qui ont trouvé que la manne
traitée avec l’acide nitrique fournit la moitié de son poids
d’acide muqueux ou sacho - lactique ; et depuis ce teras ma
propre expérience l’a refusé complètement ; car j’ai trouvé
que la manne parfaitement pure peut très bien produire cet
acide. La substance de la manne prend donc place dans la
classe des corps que j’apelîe générateurs de l’acide mu-
queux. Quant à la matière jaune trouvée par Fourcroy et
IY 17
( іЗо )
Vauquelin^ j’ai tout lieu de croire qu’elle ne se rencontre point
dans la manne parfaitement pure.
'VV'V.'V-V'VV'WW'VV
SECONDE CLASSE.
Saccharaceum. Du sucré ( Zuckeviges ).
Caractère s.
I, La dissolution aqueuse du sucre avec addition de ferment
exposée à une température convenable éprouve une altéra-
tion totale et distincte qui la change en une liqueur vineu-
se et enivrante. 2 ) sous le rapport chimique л traité avec les
alkalis et les corps alkalins , elle présente des phénomènes
particuliers. Remarque 1.
Genres de cette Classe.
I. Mucoso - sucré (sucre liquide et non crystallisable). 1) Expo-
sé à une chaleur continue 3 soit avec de l’eau soit sans eau ,
une petite portion se change en acide et toute la masse prend
plus ou moins la couleur brune foncée. 2 ) La dissolution
aqueuse à l’aide de la chaleur , se combine avec la chaux
en écumant, en se colorant fortement en brun et en perdant
entièrement sa saveur douce. 3 ). La combinaison de chaux
ne se précipite point par l’acide carbonique ni même par
l’acide sulphuriq.ue , mais plutôt par l’acide oxalique , qui en
sépare la chaux sous forme d’oxalale de chaux insoluble.
4 ) Le mucoso - sucré séparé de la chaux a perdu toutes ses
propriétés précédentes et forme une substance noire d’une
saveur acide et amère. 5 ) l’acide nitrique convertit la ma-
jeure partie de cette espèce de sucre en acide acétique et
malique et produit moins d’acide oxalique que dans les
autres. Remarque 2.
(іЗі)
II. Sucre de raisin ( sucre mère , crystallisabîe )» 1 ) moins so-
luble dans l’esprit de vin rectifié que le sucre non crystalli-
sable, et celui 2) de cette dissolution comme aussi celui d’u-
ne dissolution aqueuse, crystallise sous une forme molle, opaque,
peu adhérente , grénue , comme îe chou-fleur. 3 ) traité avec
la chaux il se comporte comme îe précédent et avec l’acide
nitrique comme l’espèce de sucre suivante.
III. Sucre de la canne à sucre , (sucre dure crystallisabîe) , for-
me avec la chaux une combinaison d’une saveur amère et
brûlante ; on peut en séparer la chaux par l’acide carboni-
que et alors on retrouve le sucre avec toutes ses propriétés.
1. Remarque. Chaque espèce de sucré se distingue encore }
particulièrement des autres substances d’une saveur douce
eu ce que la dissolution dans l’eau seule n’éprouve aucun
changement ou vinification , acétification , putréfaction. Ce
n’est seulement qu’en ajoutant un corps fermentascible ; alors
l’action chimique s’exerce sur les composans et donne les ré-
sultats dont il a été question.
2. Remarque. Selon Proust (Annales de chimie T. LYII p. 246-
255 ) le sucre liquide ou non crystallisabîe ( improprement
appelle mucoso - sucré ) mélangé avec une certaine quantité
d'eau et exposé à une température convenable , peut par lui
même éprouver une fermentation vineuse. Nous devons donc
faire une exception en supposant justes les observations de
Proust. Cela est d’autant plus important pour la science ,
qu'il tend à rendre douteux ce que nous adoptons comme
un principe certain , ainsi que nous le verrons dans la suite.
Le petit nombre de ceux qui se sont occupés de la décou-
verte des circonstances et des conditions nécessaires à la fer-
mentation vineuse 3 reconnurent que le sucre en étoit la seu-
le base ; mais qu'il étoit necessaire d’aider son action par cel-
le d’une substance végéto - animale avant son changement de
combinaison. Cette substance que Гоп peut appeller avec
raison le germe de la fermentation , se trouve dans le su-
cré , en général , par tout où on le rencontre dans les sucs
de végétaux. Il sc trouvé en bien plus grande quantité
dans les sucs doux et sucrés et il s’en sépare par le repos
sous forme de fécule. La portion de cette substance végéto-
animale qui reste en combinaison chimiqe avec le sucré 3
est en moindre quantité. Nous choisirons pour exemple le
suc de raisin , qui est précisément celui qui Proust a sou*
mis à différentes expériences qui l’ont conduit à l’observa-
tion que je viens de citer. La fécule ou la substance végé-
to - animale qui est mêlée au sucre de raisin peut en être sé-
parée promptement par la chaleur; il n’en est pas pour celle qui
s’est combinée chimiquement. Selon Proust on ne peut l’en
séparer complètement , qu’après avoir saturé le sucre avee
de la craie et clarifié ensuite avec le blanc d’oeuf ; ce qui
semble lui prouver qu’elle est tenue en dissolution dans 1®
suc par l’intermède d’un acide. Fabroni et Thénard ( dit
Proust à l’endroit cité ) ont considéré cette fécule comme un
ferment indispensable au changement de la matière sucrée ;
quand le suc de raisin en a été soigneusement débarassé , la
fermentation s’y établit pourtant avec autant de vigueur
que dans un moût non clarifié et on la voit parcourir dans
le même temps toutes ces périodes sans déposer autre chose
que du tartrite de chaux. La véritable cause de la fermen-
tation dans les sucs clarifiés et non clarifiés ne réside donc
point dans cette fécule , mais bien dans le sucre liquide ,
(133)
l’unique principe des fruits qui soient véritablement fermen-
tescibles per se et qui puissent faire partager son mouvement
au sucre solide.
Mais le moût le mieux clarifié conservera sans doute un
reste de fécule , et ce sera celle - ci , dira-t-on , qui imprime
au sucre le mouvement de fermentation. Dans ce cas ré-
pond Proust , ce mouvement devroit s’affoiblir à proportion
de la perte que la clarification fait éprouver au moût et ce-
pendant Гоп n’apperçoit nullement que le moût clarifié res-
te en arrière de celui qui est pourvu de toute sa fécule.
L’année dernière , je pris du suc de raisin et de groseille
clarifié et non clarifié et je le mis fermenter seul et ensui-
te avec du sucre à une température convenable; mais la dif-
férence rélativement à l’époque de la fermentation , fut très
frappante. Le suc clarifié fermenta beaucoup plus tard que
celui qui ne l’etoit pas ; la fermentation s’établit très lente-
ment et dura îongtems. La formation de la lie ou plutôt
2a séparation de cette matière que Thénard a décrite (à l’en-
droit cité plus bas) s’opéra très distinctement mais naturelle-
ment en moins grande quantité que dans le suc non clari-
fié. Le même cas eut lieu avec de la moscovade faite avec
des raisins secs et mise en fermentation avec de l’eau. 11 étoit
nécessaire d’examiner avec soins le syrop de raisin, dont l’aci-
de avoit été neutralisé par la craie : ensuite clarifié avec le
blanc d'oeuf et filtré. Le depot de lie qu’un tel syrop fournit
après une fermentation tardive et terminée , me fît absolu-
ment soupçonner la présence de quelque substance végéto-
animale et croire 3 contre l’opinion de Proust s Fabroni et d’
autres , que cette fermentation est due seulement à Faction
de celte dernière. Cette opinion se confirme par le résultat
( l34)
suivant : le syrop parfaitement clair et purifié fut étendu d’
eau et s y versoit de la teinture de noix de galle , de la dis-
solution de muriate d étain et de l’acétite de plomb: ces dif-
férents réactifs produisirent des précipités et prouvèrent Г
existence d’une matière étrangère. Ces difîérens réactifs
n’agissent point sur le sucre non erystallisable ( syrop ). On
n’obtient un tel sucre , que quand on prend du syrop de
raisin préparé de la manière indiquée plus haut et mêlé avec
de beau, qu’on y verse goutte à goutte, de l’acétate de plomb
par excès de base , aussi long tems qu’il se forme un pré-
cipité. Ce qui reste , est séparé du précipité par le filtrage
et évaporé à une douce chaleur , ensuite lavé soigneusement
à alcoliol , qui à froid dissout trts peu de syrop. Un tel
sucre non crystallisable pur , d’une saveur agréable , dissous
dans l’eau , n’est pas par lui même susceptible d’une fermen-
tation vineuse.
Est ce que la substance qui imprime au sucré le mouve-
ment de fermentation est toujours de la nature du gluten ?
De plus , le sucré est-il seul propre à se changer en une li-
queur vineuse ? je crois pouvoir répondre à ces questions ,
en y joignant celte observation : lorsque , comme de coutu-
me , nous considérons le gluten du froment bien lavé , com-
me le type de tous les autres , et que nous cherchons à
apprécier sa valeur comme celle de toutes les autres espèces ,
sous le rapport de sa faculté de produire la fermentation
vineuse , il se trouve précisémeut , qu’elle est très médiocre.
J’avoue que dans 8 à 9 expériences , où j’ai pris du gluten
de froment avec quatre fois son poids de sucre dissous, en y
joignant du tartre , des acides végétaux et d’autres corps
(i55)
qui opèrent sa dissolution , je n’ai jamais pu produire une
fermentation vineuse régulière , comme cela a lieu avec la
lie et la simple fécule du suc de groseille. Ce qui pro-
duit la fermentation dans le sucré n’est pas tout-à fait de
la nature du gluten de forment , et ce qui en approche le
plus comme les fécules , paroit à la vérité dans tous les cas
accélérer cet acte chimique et le conduire à sa fin r mais iî
n’y est pas absolument nécessaire. Il existe encore une au-
tre substance dans le régné végétal qui, non seulement, chan-
ge en liqueur vineuse le sucré dissous en généra] , mais qui
est aussi elle même susceptible de cette modification remar-
quable. Les chimistes ne pouvoient tarder à remarquer , que
la quantité d’esprit de vin que Гоп retire des végétaux ex-
posés à la fermentation vineuse ,, comme les céréales , est
toujours plus grande , qu’elle ne peut l’être d’après la por-
tion de sucre contenu. Les pommes de terre passent à la fer-
mentation vineuse , sans contenir la moindre trace de sucre»
La substance végétale dont je parle et qu’on avoit négligée ,
diffère à peine sous le rapport physique de la gomme, (non
du muqueux ) et elle fut par différents chimistes reconnue
comme telle , ce qui ne s’accorde point avec la faculté de
fermenter. La matière sucrée contenue daus les graines cé-
réales , dans les fruits à gousses et farineux, dans les racines
etc. paroit être une simple modification de celle - là , cepen-
dant il seroit bien aussi possible , que la matière douce des
végétaux représentât l’union intime des substances fermen-
tescibles et du sucre non crystallisable , la quelle n’est pas
facile à détruire par l’art. Mais la dissolution complète de cet-
te substance douce dans l’esprit de vin étendu d’eau prouve;
(іЗС)
le contraire , puisque îa matière susceptible de fermentation
n’y est pas soluble 3 et qu’elle se comporte comme la gom-
me et qu’ensuite la manière d’agir de certains sels métalliques
et d’autres encore s la précipitent presque entièrement • je
serois donc porté à distinguer la substance fermentascible ,
dont j’ai parlé , en gommeuse et en sucrée , et outre ses ca-
ractères physiques distinctifs , à y ajouter les chimiques , qui
seroient , la solubilité ou son indissolubilité dans l’esprit de
vin étendu d’eau. La teinture de noix de galle s la dissolu-
tion d’alun 3 le muriate d’étain et l’acétate de plomb, réagis-
sent fortement sur ces deux espèces en les précipitant. Nous
verrons le même phénomène avec la matière extractive et
nous remarquerons que celle en question , en est une espè-
ce. Pour le moment , je ne m’étendrai pas davantage sur
cette substance particulière qui , comme il a été dit plus
haut , dispute au sucré la propriété unique de se former en
liqueur vineuse , me proposant d’en traiter plus complète-
ment dans ma chimie végétale et animale. D’ailleurs on peut
soi - même , tirer de ces observations aphoristiques , quelques
conséquences assez importantes , en consultant les ouvrages
cités plus haut.
TROISIÈME CLASSE.
Crocinon.
Caractères.
1 ) Il est insoluble dans l’alcohol pur et dans l’éther. 2) l’alun f
ïe muriate d’étain , l’acide muriatique oxygéné et d’autres
acides , les alcalis et Peau de chaux ne forment point de
précipités dans sa dissolution aqueuse. 3 ) La dissolution
( I37)
aqueuse ne forme pendant l’évaporation de pellicule insoluble
que lorsqu’elle est mêlée à l’eau de chaux.
Obs. Cette courte caractéristique se rapporte au prétendu
principe savonneux et prouve clairement , que Fou n’a pas
encore connu sa vraie manière de se comporter chimique-
ment. De là vient qu’on Fa même comparé au principe ex-
tractif et qu’on les confondit tous deux. Voy. à ce sujet
ma Chimie de substances végétales et animales.
QUATRIÈME CLASSE
Glycion,
Caractères.
1 ) Mêlé avec une petite quantité d’eau , il s’épaissit peu à
peu et présente une vraie masse gélatineuse , qui se desséche
en un corps transparent , qui ne reprend sa forme liquide
qu’avec une grande quantité d’eau, 2 ) La dissolution aqueuse
est précipitée par la colle (non par la teinture de noix de gal-
le) par les acides concentrés , par les sels acides , par l’alun et
les sels métalliques , les sels à base d’étain, de plomb, d’argent,
de mercure et d’autres semblables (excepté le tartre émétique),
3 ) Le glycion précipité de sa dissolution aqueuse par un sel
métallique , en est séparé de nouveau en partie à chaud par
l’esprit de vin étendu d’eau. 4 ) Les alcalis changent seulement
la couleur de la dissolution aqueuse. 5) l’acide nitrique à chaud
convertit le glycion en une substance jaunâtre ; feuilletée , de
saveur amère , seulement soluble dans beaucoup d’eau.
Remarque. La substance , que je désigne sous le nom
de glycion est la partie constituante de la réglisse d’où de»
ІУ. 18
(i38)
pend sa saveur douce et désagréable et nous la trouvons pres-
que pure dans le sarcocolle. Le glycion extrait de la réglis-
se forme presque toujours en se gélatinant avec l’eau , une
gelée ^ d’apparence grenue , qui se couvre bientôt de moisis-
sure. Celui de la sarcocolle fournit une gélatine homogène ,
blanchâtre , opaque qui ne s’altère pas autant à l’air et ne
moissit pas aussi facilement. Aussi le glycion de la sarcocol-
le est - il plus soluble dans l’alcohol pur , que celui de la
réglisse. Voy. en details plus amples dans mon ouvrage in-
diqué.
CINQUIÈME CLASSE
Siderochlor ai no n.
Caractères.
i ) La dissolution aqueuse exposée à l’air à l’évaporation à
chaud se couvre plus ou moins d’une pellicule insoluble. 2 )
Les dissolutions de muriate de fer la colorent en vert et four-
nissent un précipité de la même couleur. 3) Les sels métalliques
d'argent , de mercure , d’étain 3 de cuivre , de plomb et autres
donnent dans la dissolution aqueuse des précipités abondants,, qui
disparoissent avec les acides (ce qui n’arrive pas avec le glycion.)
La teinture de noix de galle ajoutée à la dissolution en questi-
on , forme un précipité adhérant au fond du vase. 5 ) Les al-
calis ne changent que la couleur de la dissolution aqueuse mais
d une manière sensible , cependant l’ammoniaque produit à la
longue un petit précipité.
GENRES DE CETTE CLASSE.
I. V extractif amère 1 ) plus dissoluble dans l’eau que dans
1 alcohol à moins que celui » ci ne contienne une petite quantité
d’eau ; 2 ) L’alun et les acides.
( l39)
1 ) On obtient une quantité considérable de matière grasse *
quand on la traite avec l’acide nitrique en observant certaines
circonstances ; 2 ) en contact avec fair et avec une humidité
suffisante * il change son état de combinaison d’une manière
particulière ; il se forme de l’acide nitrique de l’ammoniaque ,
de l’acide carbonique * ainsi que du gaz hydrogène fétide * et
il reste enfin * après un long intervalle de temps * un résidu
gras; 3) traité à chaud avec l’alcali liquide* il forme de l’ammo-
niaque plus on moins et fournit un mélangé savonneux ; 4 )
les liquides , qui contiennent du tannin ( excepté une espèce )
le précipitent de sa dissolution * et le dépôt n’est pas en géné«
ral aussi soluble dans l’eau et dans les acides affoiblis que ce-
lui , qui est produit par le réactif indiqué dans la dissolution
de l’amidon * du siderochlorainon et de la matière extractive
en général.
ESPÈCES.
I. Mucus ( muqueux animal ). 1 ) dans son état gélatineux ,
mou et visqueux * il est peu soluble dans beau et nullement
lorsque il est desséché : 2 ) Les acides le dissolvent facilement
et facilitent son union avec l’eau * 3 ) La teinture de noix de
galle et la colle ne le précipitent point ; 4 ) l’acétate de plomb
( extrait de saturne ) le sépare de sa dissolution aqueuse de la
même manière* que le mucilage végétal. Remarque 1.
II. La gélatine ( gelée * colle ) І ) se gonfle dans l’eau froî»
de et se dissout facilement dans la chaude et lui communique
la propriété de prendre en se refroidissant la consistence de gelée;
2 ) L’esprit de vin aftoibli * la dissout à chaud ; 3 ) sa dissolu*
tion dans les alcalis liquides n’est point précipitée par les aci»
des * et réciproquement * celles dans les acides ne î’est point
par les alcalis. Remarque 2.
18 *
(4°)
III. Zoophyton ( substance végéto-animale , le glulineux ) 1 )
cette substance par elle-même est à peine soluble dans Геаи ;
2) elle se dissout à chaud dans l’aîcohol et l’acide acétique, dont
elle est précipitée sans altération par les alcalis ; 3 ) mélée
avec un peu diacide végétal ( pour opérer sa dissolution ) elle
peut mettre eu fermentation la dissolution aqueuse du sucré.
IY. Albumine ( blanc d’oeuf. ) 1 ) Le muriate de mercure la
précipite de sa dissolution aqueuse ; 2 ) elle se coagule par la
chaleur , comme aussi , en ajoutant des acides , des sels acides
et de l’alcohol , 3 ) L’acide nitriqne affoibli la réduit en
partie à l’état de gélatine. Remarque 3.
Y. La Fibrine ( matière fibreuse , fibre animale ) 1 ) elle est
insoluble dans l’eau et l’alcohol ; 2 ) exposée à l’humidité .de
l'air , elle exhale bientôt une odeur putride et mise ensuite
dans l’eau chaude elle donne un peu de gélatine , 3 ) mise
dans de l’eau souvent renouvelée , elle se change en adipocire.
1. Remarque. Le mucilage animai se distingue facilement
du végétal. On le distingue encore en ce que lorsqu’on l’ex-
pose à la chaleur , il répand une odeur fétide de corne brûlée
et dans des vaisseaux clos il fournit de l’ammoniaque et une
huile très fétide. Il en est de même des autres espèces d’adé-
pogènes et des corps , qui composent la classe suivante.
2. Rem. Parmi les parties constituantes des végétaux , on a
aussi trouvé un principe gélatineux , qu’on a désigné sous le
nom de gélatine végétale. La masse coagulée et gélatineuse ,
qui se trouve dans le suc acide des baies, p. ex. dans celui de
groseilles qui a reposé pendant quelque tems , est produite par
cette substance. En faisant bouillir longtems ces sucs , on
leur ôte sa propriété en gelée par le refroidissement. Les ex-
périences , que j’ai faites jusqu’à présent ne suffisent pas pour
caractériser cette substance , comme faisant un corps particulier,
et ce que Vauquelin , qui Га fait observer le premier , en a
dit , ne suffit pas pour cela.
3. Rem. La substance du blanc d’oeuf peut être distinguée
en végétale et animale, et nous pouvons aussi présenter les dif-
férences chimiques de la substance végéto-animal ( Zoophyton )
Voy. au sujet de ces deux articles mon ouvrage cité.
NEUVIÈME CLASSE
I n d i g G.
Gara ctères.
î) Quand on le chauffe, une portion se volatilise en vapeurs,
d'un rouge pourpre, qui, parvenues à la partie froide du vase, se
crystallisent en forme d’aiguilles fines ; l’autre se change en
une masse charbonnée en répandant une odeur de corne brû-
lée ; et enfin une autre portion intacte se pose sur la surface
de celle qui est décomposée sous la forme d’aiguilles fines , pe-
tites et brillantes d’un beau violet (au commencement rouge-
pourpre ) ; 2 ) dans cet état il se dissout facilement , surtout à
chaud , dans l’acide sulfurique concentré , en prenant au com-
mencement une couleur jaune verdâtre , ensuite verte foncée
qui passe d’abord au bleu foncé ; 3 ) L’acide muriatique oxygé-
né détruit complètement la belle couleur bleue de la dissolu-
tion ; 4 ) Les corps susceptibles d’oxygénation enlèvent l’oxygè-
ne à l’indigo , qui perd alors sa couleur bleue , mais qui ac-
quiert par là la propriété de se combiner avec les alcalis liqui-
des et les corps alcalins ; de plus dans l’état de dissolution il
a beaucoup de tendance à reprendre l’oxygène qu’il avoit perdu
et recouvre par là sa couleur bleue $ 5 ) il se combine seule-
( 4з)
ment , étant un peu désoxygéné , avec son dissolvant particulier ,
l’acide sulfurique , et cela en raison de l’oxygène qu’il lui cède
comme cela arrive avec l’acide sulfurique fumant ; de plus
avec celui qui a été noirci par l’action de substances organi-
ques , ou qui a été cliauiîé peu de tems avec une petite quan-
tité de soufre. Remarque.
Rem. Ce qui caractérise particulièrement l'indigo , cest
sa grande facilité à se désoxygéner et à se réoxygéner et, ce
qui est étonnant , sans presque changer de nature. Ces deux
phénomènes se montrent surtout dans l’experience suivante :
Mettez, dans un verre de Foxydule d’étain humide , préci-
pité de l’acide muriatique par l’alcali , avec une quantité
presque égale d’indigo bien pulvérisé , versez ensuite une dis-
solution concentrée de l’alcali caustique dans l’eau ; bouchez
de suite le verre , placez le dans un endroit chaud , en l’agi-
tant souvent. Le tout prend bientôt une couleur verte
foncée , ensuite jaune verdâtre et une demi - heure après
jaune foncée. Cette dissolution d’un jaune foncé, contient de
l’indigo désoxygéné au plus haut degré possible , et les cou-
leurs que l’on remarque avant cette dernière , indiquent la
gradation de sa désoxygénation , qui est opérée dans ce cas
par Foxydule d’étain. Si on donne accès à l’air , la nuance
verte paroît promptement; il se forme un précipité verdâtre, qui
passe ensuite au bleu , et l’on apperçoit en même tems une
pellicule d’un brillant métallique couleur de cuivre. Si on
incline le verre pour exposer la dissolution au contact de l’air
contre les parois , la portion , qui y adhère passe à l’instant
du jaune au verd et plus vite encore du verd au bleu. On
obtient une couleur bleue sur le champ , si on verse quel-
ques gouttes de la dissolution , dans de l’eau qui n’a pas
( *45)
bouillie et qui est encore imprégnée d’air atmosphérique.
11 n’en est pas de même avec de l’eau chaude qui a bouilli
et qui est privée d’air ; elle reste incolorée c. à. d. aussi
longtems, qu'elle est chaude; une étoffe blanche qu’on y plonge
paroît déjà teinte en bleu dès que sa surface est en contact
avec Гаіг atmosphérique. ( voy. les expériences de Proust
dans le journal de Physique T. LXI. p. 348. et celles de Che-
vreuil sur l’indigo T. LXV. p. 309 ). .l’ajouterai encore quel-
que chose à ce sujet : la substance propre de l’indigo , *) cet
oxyde d’hydrogène carboné qui contient beaucoup d’azote , est
en général susceptible de deux degrés de désoxydation et de
réoxydation. Dans le premier degré où il passe par la réac-
tion des corps , qui s’emparent facilement de l’oxygène , com-
me l’oxydule d’étain , larsénin et autres , sa couleur bleue
se change en verd ; dans le second degré , où il arrive pres-
que immédiatement par l’effet des mêmes corps,, la couleur ver-
te se convertit en jaune. Si ensuite l’on donne accès à
l’oxygène , il en resuite une oxygénation de Findigo , com-
me il a été dit auparavant , et comme dans le changement
de couleur pendant sa désoxygénation l’on a remarqué deux
gradations , la même chose se remarque dans sa réoxygéna-
tion : au commencement il passe au verd et ensuite au bleu
ou violet. Si la couleur de l’indigo paroit bleue , violette
ou cuivrée , cela provient sans doute de son état de cohé-
sion»
L’indigo du commerce n’est jamais une substance pure, dégagée de tout©
matière hétérogène, et iî est connu, qu’il contient plus ou moins de corps
étrangers.
j
I
II
4
(44)
DIXIÈME CLASSE.
S uber ( Liège J.
Caractères.
i ) Soluble à chaud seulement dans les alcalis purs liquides ;
2 ) l’air , l’eau et l’alcohol n’agissent point sur lui ; 3 ) en em-
ployant beaucoup d’acide nitrique à chaud , on en retire une
matière jaune amère fulminante, une matière résineuse et analogue
à la cire et un acide particulier volatil, qui se sublime. Remarque.
Rem. L’on demontroit un jour . que l’acide subéri-
que n’est rien autre chose que Facide benzoïque combiné avec
une matière étrangère , comme cela peut avoir lieu avec l’aci-
de sébacique et le campborique , alors nous pourrions établir
un caractère générique fondé sur l’action de se comporter avec
l’acide nitrique, commun aux corps des trois classes précédentes
et peut être encore à celle qui suit immédiatement. Les sub-
stances de ces classes, mises en réaction avec cet acide forment
l’acide bençoique , la matière jaune amère fulminante et la sub-
stance analogue à la cire.
ONZIÈME CLASSE.
С ao и te houe.
Caractères
1 ) Dans son état primitif liquide , il absorbe l’oxygène de
l’atmosphère et se change en une matière élastique , analogue
au cuir ; 2 ) l’éther le plus pur , le pétrole rectifié et l’huile
de thérébentine ( et d’autres huiles volatiles ) le dissolvent sans
le décomposer, de façon que par l’évaporation il reprend son
premier état ; 3 ) Les alcalis liquides disolvent le caoutchouc
peu à peu et les acides le précipitent en une matière privée
(*4S)
de son élasticité ; 4 ) Les acides , qui agissent sur lui altèrent
entièrement sa composition , comme cela a lieu avec le liège ;
l’acide sulfurique en charbonne une partie en répandant une
odeur de soufre , tandis que la plus grande portion reste com-
me une matière blanche , très cassante , peu soluble dans i’al-
cobol et fournissant à la distillation sèche , une huile blanche
ressemblant à du beurre.
Rem. Dans mon ouvrage déjà souvent cité 3 on trouvera
des éclaircissemens sur les différences^ que le caoutchouc pré-
sente.
DOUZIÈME CLASSE.
Graisse.
Caractères.
1 ) La graisse forme avec les alcalis des savons solubles dans
l’eau et peu solubles avec les corps alcalins ; 2 ) L’action de
l'oxygéne la modifie d’une manière qui lui est particulière et
lui communique ensuite une saveur et une odeur rances et
âcres et la propriété de teindre comme les acides le bleu en
rouge.
GENRES.
I. Graisse oléagineuse. 1 ) se dissout en très petite quantité
dans l’alcohol et il semble quand on y fait bien attention ,
que ces deux corps ne se combinent pas ; 2 ) à l’air elle
s’épaissit , se raffermit ou se desséche entièrement ; 3 ) mise
en digestion avec Tacide nitrique affoibli 3 elle fournit une
matière analogue à la cire. Remarque 1.
IL Graisse concrète 1 ) Plus soluble que la précédente dans
l’alcohol chauffé г et en plus grande quantité dans l’éther éga-
IV. 19
( 46 j
lement chauffé et se précipite en grande partie par le refroi-
dissement ; 2 ) Les acides sulfurique et nitrique n’agissent
pas autant sur elle, que sur la graisse huileuse liquide; 3) expo-
sée, pendant longtems à la chaleur, à l’action de l’acide nitri-
que , elle se change en une matière jaune , ensuite brune ,
onctueuse très acide et soluble en partie dans l’eau ; 4 )
distillée à une grande chaleur , une portion passe liquide ,
et se solidifie en partie , en fournissant une graisse complè-
tement altérée et combinée avec l’aeide benzoïque. Remarque 2.
Rem. 1. Les huiles onctueuses , ou par expression, appar-
tiennent à cette classe , sous le rapport de leur incapacité
de se dissoudre en quantité sensible dans l’alcohol; l'huile de
ricin fait exception en ce qu’elle se mêle à l’esprit de vin
en toute proportion lorsqu’ elle est pure , et c’est un mo-
yen de distinguer si elle n’est pas mêlée avec d’autres huiles
onctueuses. La partie onctueuse de l’huile de moutarde se
dissout aussi en grande quantité , et fait également exception.
Rem. 2. Les graisses solides peuvent être distinguées en
crystallisables et non crystallisables. La première espèce , à
la quelle on peut joindre la partie solide de l’huile de mou-
tarde , la moelle , le blanc de baleine et l’adipocire , se dis-
sout en plus grande abondance dans l’alcohol et l’éther chauf-
fés , que la seconde espèce , et se sépare ensuite par le re-
froidissement en cristaux brillants. On range dans la secon-
de classe tout ce qui porte le nom de beurre , suif ou sain-
doux.
(47)
TREIZIÈME CLASSE.
Le gras.
Cara ctères.
1 ) Il ne s’altère et ne rancit point à l’air ; 2 ) Les acides
sulfurique , nitrique et muriatique oxygéné ne modifient pas
sensiblement sa composition ; 3 ) il se mêle facilement avec les
graisses proprement dites et l’huile de térébenthine ; 4 ) dans
sa décomposition à la chaleur , il fournit des produits parti®
culiers.
GENRES.
ï. La cire. 1 ) Elle se combine à chaud avec les alcalis purs
liquides , en formant un savon , peu soluble dans l’eau ; 2 )
l’esprit de vin et l’éther n’en disolvent que lorsqu’ils sont
chauffés , c’est la cause qui fait qu’elle se précipite en refroi-
dissant.
П. La substance analogue à la cire. 1 ) se dissout plus facilement
et plus abondamment dans l’alcohol et l'éther, que la cire elle-mê-
me ; 2 ) mais elle se combine bien plus difficilement avec les
huiles grasses que celle-ci , 3 ) L’action, de l’acide mnriatique
oxygéné lui donne aine consistance plus solide et la rend
plus analogue à la cire.
III. Ambre 1 ) Soluble en plus grande quantité dans l’éther et
l’alcohol , que la cire , sur tout le premier; 2 ) sa dissolution
spiritueuse faite à chaud et saturée , laisse au fond en réfroi-
dissant , une partie de ce qui étoit dissout , sous la forme
d’une masse épaisse onctueuse ; 3 ) Les acides sulfurique et
nitrique le dissolvent à une douce chaleur , et l’eau le pré-
cipite de ces acides , sans être altéré ; 4 ) il ne s’unit point
aux alcalis purs liquides, même en prolongeant 1 ébullition;
19*
Г
( 48 )
5 ) à la distillation sèche il fournit une matière huileuse dont
l’odeur tient le milieu entre celle de la cire et celle du
succin. Remarque.
Rem. L’ambre , suivant sa nature , devroit être proprement
placé entre la cire et la résine , mais de rigueur , il ne doit
pas y être , en considérant la classification des produits per-
manens de l’organisme , parcequ’il ne reçoit la propriété qu’on
lui attribue, (à la quelle il faut joindre celle de répandre une
odeur agréable ) seulement , lorsqu’il est sorti du corps de
l’animal , dans le quel' il est formé par le concours de cer-
taines circonstances. Sous ce rapport on pourroit aussi faire
une objection , au sujet de l’indigo , comme produit végétal
naturel, puisqu’on l’obtient par le moyen d’une espèce de fer-
mentation. J’observe seulement , qu’une pareille objection
est moins admissible que pour l’ambre.
QUATORZIÈME CLASSE.
Résineux.
Caractères*
1) Très soluble dans l’alcohol pur, dont il est parfaitemnt pré-
cipité par l’eau ; 2 ) à chaud il se combine avec les alcalis li-
quides en formant un mélange savonneux ; 3 ) l’acide nitrique
à chaud le change en une matière jaune amère , pas tout à fait
insoluble dans l’eau ; 4 ) il se dissout dans les acides acétique
et sulfurique , mais ce dernier le réduit en une matière char-
bonnée , dont on sépare très souvent encore une autre , qui
se précipite de sa dissolution par la colle.
Remarque. Le résineux présente en général plusieurs caractères
chimiques à l’aide des quels on peut distinguer plusieurs espèces
particulières , comme :
( j49)
1 ) Résine , insoluble à la température ordinaire dans l’éther ,
l’huile de térébenthine et les graisses liquides ; La résine d©
jalap par exemple.
2 ) Résine , insoluble dans l’huile de térébenthine et les grais-
ses liquides comme la copale , la laque etc.
3 ) Résine soluble , en général , dans l'éther , les huiles
grasses et volatiles ; comme la résine commune , etc.
4 ) Résine л qui à chaud, ne forme point de mélange savon-
neux avec les alcalis liquides comme les autres résines p. ex.
la résine de l'euphorbe et d’autres.
QUINZIÈME CLASSE.
Substance rësinif or me.
Caractères.
1 ) Insoluble dans l’alcohol qui le précipite de l’éther , son
dissolvant ; 2 ) Les acides nitrique et sulfurique la changent
dans certains cas en résine proprement dite ; 3 ) approchée de
la flamme d’une bougie , elle prend feu et brûle comme la
résine avec une flamme vive , qui répand beaucoup de fumée ,
mais elle laisse un résidu , presque pas charbonneux.
Remarque. L’usage frequent que je fis, il y a huit ans, de la sanda-
raque pour les vernis brillants, me conduisit à la decouverte d’un
dépôt particulier, que j’appellerai substance résiniforme . U m’ar-
riva plusieurs fois de ne pas réussir dans la confection d’un
bon vernis , quoique la sandaraque employée eût les qualités
requises : étant sèche elle ne formoit point sur le bois une
couche brillante et transparente , et la surface peinte paroissoit
enduite de chaux. Désirant en trouver la cause je ne tardai
pas à remarquer que la sandaraque , outre la résine contenoit
f i5o )
encore une matière particulière , qui ne se dissout pas seule
dans î’idcohol , mais Lieu à la chaleur et en commun avec une
<n ' » * t
grande masse de résine. Une plus petite proportion d’alcolioj
pour la sandaraque , une dissolution sans la pulvériser et opérer
sans l’intermède de la chaleur .a furent pour moi un moyen
d’obtenir un vernis brillant sans défauts et de découvrir que
]a blancheur qu’il contractoit en l’appliquant , provenoit de la
substance particulière en question. Karsten , alors rédacteur du
journal de chimie de Scherer , en publia une notice, insérée
dans le huitième volume , et la suite de mes recherches , pa-
rut dans le 9ème vol. pag. 536 — 41. Le chimiste Karsten (et
auparavant le pharmacien Lichtenberg ) s’en occupèrent particu-
lièrement, afin de s’assurer, si la substance, que j’avois trou-
vée dans la sandaraque , n’existoit pas aussi dans d’autres rési-
nes. Il en trouva un peu dans l’oliban et dans la gomme de
panais et sou existence fut confirmée. ( Voy. Karsten’s Beytrâge
zur Begründiung einer wissenschaftlichen Chemie, В. I. S. 54) Lich-
tenberg m’avoit déjà dit à Berlin en 1803 , qu’il n’avoit point
trouvé cette substance particulière dans la sandaraque , qu’il
avoit analysée , quelle avoit été entièrement dissoute dans l’es-
prit de vin. J’eus le même résultat dans une expérience à
ce sujet. Je me crus donc obligé , d’insérer cette observation
dans le 3me vol. de mon Manuel de Гііагтасіе à l’article
de substance résiniforme et de dire r qu’on ne la trouvoit pas
dans chaque espèce de sandaraque du commerce ; qu’elle était
entièrement soluble dans l’alcohol et non dans l’huile de téré-
benthine ; cependant on trouve dans le commerce une espèce
de sandaraque qui ne se dissout pas complètement dans l’alcohol
et qui dépose une substance particulière. En recevant , il y a
mi mois , les quatre premiers volumes du dictionnaire de cln-
mie de Wolf., j’y lus (4me vol. pag. 539 ) l’article suivant:
„Giese, qui prétend avoir trouvé dans la sandaraque , une sub-
stance particulière insoluble dans l’alcohol , a été , sans doute
induit en erreur , en ce que le résidu resté insoluble en prépa-
rant du vernis , qu’il avoit examiné , venoit très probablement
d’une ' sandaraque mêlée avec du mastic. Ce principe particulier
qui doit se trouver dans la sandaraque et que Thomson consi-
dère'comme tel dans son système de chimie , est impossible à
admettre. £f Cette remarque à laquelle le respectable et érudit
coéditeur, Klaproth, n’aura certainement point pris part , m’obli-
ge à insérer ici les objections suivantes :
On ne trouve point la sandaraque mêlée avec du mastic, mais
on a à craindre la falsification de ce dernier par l’autre. Il y
a quelques années , on trouva ridicule le moyen que quelqu’un
proposa pour connoître , si la craie n’avoit pas été mêlée avec
de la céruse ; le mélange supposé de la sandaraque du commer-
ce avec le mastic présente le même cas. Si la sandaraque que
j’avois soumise à l’analyse a été , par méprise , mêlée avec du
mastic, je n’aurois pu dire, dans mon ouvrage en question, que
le résidu d’une dissolution à chaud , étoit d’un blanc erisâtre ,
cassant et très friable ; de plus ( à. la fin ) que dans la dissolu-
tion , à chaud , de la sandaraque , une partie de la matière
étrangère , qui s y trouvoit, étoit dissoute dans l’alcohol par l’in-
ter ni e cl e de la résine. Je suis très charmé d’avoir encore en
mains mes notes sur l’analyse de la sandaraque , faite il y a 8
ans , et de pouvoir donner en même tems, les caractères du ré-
sidu dii mastic dissout dans l’esprit de vin , cherchant alors l’a-
nalogie entre ce dernier et la sandaraque. La matière insoluble
nrovenant du mastic dissout dans l’esnrit de vin est claire, trans-
( *5a)
parente , molle , de la consistance d’un baume , très-gluante , fi-
lante (si Гоп serre l'extrémité des doigts , et qu’ensuite on les
écarte lentement , il se forme une infinité de fils très - fins ,
brillants comme la soie , qui en se brisant se retirent prompte-
ment ) se sècbant très difficilement et montrant encore , après
une légère fusion 5 un certain degré d’élasticité. Elle n’est point
dissoute dans Talcohol par l’intermède de la résine (consultez Ber»
iiner Jabrbucli f. d. Pharm» a. d. T. 1795 pag. 49). D’après
cet exposé on peut juger que je ne me suis point trompé quant
à l’existence de cette matière résiniforme ; l’erreur que je peux
avoir commise , consiste à avoir dit, que la sandaraque en géné-
ral , contenoit cette substance particulière , tandis qu’on ne la
trouva que dans certaines espèces.
SEIZIÈME CLASSE.
Baume .
Caractères.
1 ) Le baume perd à l’air sa consistance liquide , son odeur
d huile volatile et se change en résine concrète/ 2 ) traité avec
leau bouillante il se décompose en huile volatile et en résine;
on obtient le meme résultat , si l’on l’expose seul à une tem-
pérature supérieure de celle de l’eau bouillante ; 3 ) dans son
état naturel il ne s’unit point aux alcalis.
GENRES.
I. Baume résineux 1 ) se mêle parfaitement avec l’éther , les
huiles volatiles et les graisses liquides ; 2 ) les alcalis liqui-
des n agissent point sur lui 5 a la température ordinaire.
(i53)
II. Baume acidulé 1 ) L’éther , les liuiles volatiles et les grais-
ses liquides ne le dissolvent pas complètement 3 et 2 ) la ré-
action de Taîcali pur dissout dans l’eau , le décompose en
huile , résine et acide benzoïque. Remarque.
Rem. A celte espèce de baume , il faut encore ajouter ceux
qui fournissent l’acide benzoïque , qui en général , présentent
un état de combinaison tout autre , que celui des résineux.
Ces derniers ne fournissent point d’acide benzoïque p. e. le
baume de capahu , les différentes espèces de térébenthine.
C est a tort 3 que l’on continue à les regarder comme un mé-
lange de résines et d’huiles volatiles. Voy. mon ouvrage sur
la chimie des corps végétales et animales.
DIX-SEPTIÈME CLASSE
Essence ( huile essentielle , volatile J.
Caractères.
1 ) Elle se mêle en toute proportion avec lether et l’alcohol.
2 ) Proportion gardée , elle ne se dissout pas dans l’eau , qu’en
très petite quantité , et lui communique sa saveur âcre et son
odeur 3 et l’acide muriatique oxygéné la précipite en résine ; 3 )
Distillée avec de l’eau , une portion se convertit en une sub-
stance , qui n’est plus volatile , tandis que l’autre acquiert un
plus grand degré de volatilité , une nature plus éthérée ; 4 )
L’acide nitrique lui donne promptement la consistance de baume
en occasionnant un bouillonnement considérable et souvent une
inflammation , et ensuite la résinifie ; 5 ) en général elle ne se
combine ni avec les acides ni avec les alcalis sans changer de
nature.
20
(ï54)
GENRES.
I. Huile acidifiante. 1 ) en contact avec Гаіг atmosphérique ,
elle ne se volatilise pas complètement , et Taction de l’oxy-
gène en convertit une grande partie en une substance analo-
gue au baume , qui réagit fortement comme l’acide. ( La for-
mation de l’acide a déjà lieu s avant que l’huile prenne une
consistance plus épaisse et analogue au baume. ) Rem. 1.
IL Huile camphorigène 1 ) le gaz d’acide muriatique la décom-
pose et fournit alors une quantité considérable d'une sub-
stance très analogue au camphre ; 2 ) Elle se comporte tout
autrement , que la première espèce , à l'égard des résines ,
du caout-chouc. Rem. 2.
III. Huile analogue au camphre 1 ) Un peu soluble dans l’eau
chaude, elle se précipite ensuite après un repos plus ou moins
long , en paillettes brillantes , nacrées comme l’acide boraci-
que ; 2 ) Parfaitement fluide à une douce chaleur , et se vo-
latilisant complètement à une plus forte , sans laisser de ré-
sidu comme les autres espèces d’huiles ; 3 ) l’alcohol en dis-
sout une quantité considérable ; une addition d’eau rend la
dissolution laiteuse , sans précipiter l’huile analogue au cam-
phre 5 4 ) soumise à la distillation dans cet état , elle se dis-
tille en fluide laiteux , qui s’éclaircit bientôt , et dont il se
sépare une huile épaisse , claire , qui , lorsqu’on Го te de la
liqueur pour l’exposer au contact de l’air , reprend de nou-
veau une forme crystalline; 5) L’alcali par liquide paroît s’em-
parer d’une partie , en rendant l’autre fluide , mais à l’air ,
le tout reprend sa forme crystalline particulière. Rem. 3.
IV. Huile h/drothionee 1 ) exposée à l’air, cette huile se vola-
tilise plus promptement , que toutes les autres , et ne laisse
(i55)
point de résidu d’une huile altérée ; 2 ) Elle se sépare faci-
lement de ses combinaisons naturelles et de celle avec l’eau
et y est déterminée par un degré considérable d’expansibili-
té , (on reconnoît facilement sa volatilisation par les larmes ^
qu’elle excite en l’approchant des yeux et par l’inflammation
qu’elle y excite , la peau même quand elle en est touchée
devient rouge et enflammée ) ; 3 ) Elle réagit sensiblement
sur les métaux et sur les dissolutions métalliques , comme
celle du plomb , du fer 3 du cuivre et autres , de la même
manière que le gaz hydrothionique ? ou hydrogène sulfuré.
Rem. 4«
1 ) Rem. On range dans cette espèce d’huiles volatiles pres-
que toutes les officinales et encore beaucoup d’autres. J’indi-
querai les exceptions dans les remarques suivantes. Je ferai
encore remarquer leurs variétés d’après lesquelles on peut les
subdiviser. Une partie s’enflamme par le contact de l’acide
nitrique fumant , ce qui n’arrive pas avec l’autre. Quelques
unes fournissent du camphre en les évaporant lentement tan-
disque la majeure partie n’en donne point. Quelques unes
de ces dernières , traitées à chaud à plusieurs reprises avec de
l’acide nitrique médiocrement concentré , fournissent un acide
volatile et susceptible de se sublimer , qu’on peut retirer en
plus grande abondance dans celles qui fournissent du camphre.
2. Rem. L’huile de térébenthine est , jusqu’à présent celle
que nous connoissons comme la plus propre à former du cam-
phre. Il reste à examiner ; si ce 11e seroit pas une propriété
commune à toutes les huiles produites par la distillation des
baumes résineux avec l’eau. On trouvera difficilement cette
★
•20
( i56 )
propriété , si pour les expériences , on emploie des huiles ti-
rées des autres parties végétales.
S. Rem. L’huile analogue au camphre existe en commun avec
l’huile acidifiante , dans Га semence du fenouil et du persil , et
en est extraite par la distillation avec l’eau. L’huile acidifiante
( fluide ) qui se trouve en plus grande quantité , en produisant,
pendant la distillation , une plus grande dissolution d’huile
analogue au camphre (crystalline) dans Геаи , ne peut se pré-
cipiter , qu’à une température très basse , en augmentant par
là le degré de force de crystallisation. Pour la séparer et l’ob-
tenir plus facilement , il faut distiller , ces semences désignées ,
en très petite quantité et avec une plus grande quantité d’eau. Je
doute , que cette huile existe en état de crystaux dans ces vé-
gétaux , il semble plutôt , que cette qualité ne lui est propre 3
qu’après la réaction de l’eau et de l’air atlnnosphérique , ce qui
d'ailleurs , ne doit pas nous empêcher , de la considérer com-
me une espèce particulière d’huile. Voy. mon ouvrage cité.
4. Rem. De la présence de cette lmile volatile particulière
et de sa grande tendance à s’évaporer et à se volatiliser , dérive
cet eflet connu^ que l’oignon (A Ilium Сера) l’ail (Allium sativum)
le raifort sauvage (Cochlearia armoracîa) le Cochléaria (Cochlearia
ofîicinalis ) exercent sur les organes de Podorat et de la vue.
Elle forme une espèce de principe âcre ( principium acre ) dont
il sera parlé plus au long dans la classe suivante* On ne trou-
vera pas hors de propos de placer ici cette partie constituante
du végétal , comme n'étant pas parfaitement exempte de mé-
lange.
( i57 )
DIX-HUITIÈME CLASSE.
O 1 è o - v о l a t i l.
Caractères.
1 ) 11 s’altère en se volatilisant à la chaleur ( ce qui n’arrive
pas avec les huiles volatiles et le camphre), passe difficilement
à la distillation avec l’eau , et lui communique une âcreté brû-
lante , 2 ) L’eau le précipite en erystaux de sa dissolution par
l’alcohol, 3) l’alcali par liquide en dissout une partie et présente
une dissolution brunâtre.
GENRES.
I. Helléborinurn. 1 ) 11 se dissout facilement dans l’alcohoî
mais ne se volatilise pas avec lui encore moins avec l’eau ,
et reste comme une substance concrète , en partie sous forme
de erystaux ; 2 ) très liquide à la chaleur , qui , lorsqu’elle
surpasse celle de l’eau bouillante , le volatilise et altère un
peu sa nature (il possède une très grande âcreté).
И. Anemonèum 1 ) Dans sa combinaison naturelle , il est
d’une nature volatile , se dégage sous forme élastique , et
produit , comme l’huile hydrothionée une irritation dans
les yeux et le nez et sur d’autres parties , qui sont
en contact avec elle ; 2 ) il se dissout dans l’eau et
passe à la distillation en changeant tout à fait de
nature ; 3 ) L’eau étant parfaitement reposée , laquelle con-
tracte une âcreté considérable , il se précipite des erystaux
blancs , opaques , qui ne se volatilisent plus à la températu-
re ordinaire, et passent très difficilemeat à la distillation
avec l’eau j seuls ils ne se liquifient point à la chaleur,
mais donnent une fumée blanche âcre , dont une partie ,
dans des vaisseaux clos r fournit une liqueur d’une saveur
( i58 )
/
acre , et l’autre un sublimé jaunâtre , qui de plus , se dis-
solvent difficilement dans l’alcohol chaufîé , dans les huiles
grasses et volatiles et se crystallisent cependant par le refroi-
dissement du premier dissolvant. Rem.
Remarque. Le principe volatile et âcre des différentes espè-
ces d’anémone, comme A. pratensis , A. pulsatilla , A. nemorosa
et de certaines autres plantes n’est pas seulement modifié dans
sa propre nature , par la réaction de l’eau ; lorsqu’elle est sé-
parée par la distillation a mais encore par l’action de l’air at-
mosphérique , pendant le dessèchement complet de ces végétaux.
Cela n’a Heu, que pour cette portion du principe volatil, dont
la volatilisation est retenue par l’affinité de l’une ou de l’autre
ou de plusieurs parties constituantes. U acquiert par là un
état résineux * dans lequel son âcreté est moindre. On peut
s’en assurer en goûtant ces végétaux , tels que f Anemone pul-
satilla, la Scilla maritima et autres, dans leur état de fraîcheur,
et lorsqu’ils sont parfaitement secs , surtout en les traitant
avec l’esprit de vin , et les distillant avec de l’eau. Cela éta-
blit encore une différence entre cette espèce de principe végé-
tal âcre , proprement dite, et celle de l’huile hydrothionée. Cet-
te dernière espèce se volatilise entièrement en se desséchant
comme dans le Cochlearia , ou quand une portion dans cette
circonstance , est retenue par les autres parties constituantes ,
comme dans le raifort , alors il y reste presque intact. Comme
on peut encore distinguer une troisième espèce de principe vé-
gétal âcre , que "Vauquelin a découvert dans l’Helleborus hye-
malis et que j’ai nommé Helleborinum , en le comparant avec
les deux autres on peut facilement assigner son caractère. En
présentant ici trois espèces particulières de principe âcre j’ai in-
( IS9 )
diqué par là que leur identité n’est nullement admissible. Il
reste encore aux chimistes à déterminer plus exactement, à la-
quelle de ces espèces appartient l’àcreté oléo-volatile de plusieurs
végétaux , qui n’ont pas encore été examinés et on trouvera
peut être encore des différences particulières. Chacun pourra
facilement déterminer d’avance , si un corps , qui annonce la
présence du principe âcre, est de nature oleo - volatile , ou si
son action connue sur nos organes , ne provient point d’une
partie constituante résineuse p. e. le poivre d’Espagne, la Came-
sée, l’Euphorbe et cependant cela n’est pas bien applicable à l’hel-
leborinum. Le principe âcre nommé anemoneum , que quelques
uns peut - être , trouveront plus convenable de placer dans la
classe des huiles volatiles propres , éprouve non seulement le
changement , indiqué ci-dessus , par l’action de l’eau , mais
aussi il se forme encore une seconde substance pulvérulente
sans âcreté , insoluble dans l’alcohol et les huiles , qui s’unit
en partie aux alcalis. Voy. les expériences intéressantes et peu
considérées , quoique souvent citées , faites par Heyen dans
Grell’s chem. Jour. 1779 St. 2. S. 102 — 7. de plus encore,
die Neuest. Entdeckung. in der Chem. St. 4. S. 42 — - 56.
DIX- NEUVIÈME CLASSE
C amp h r e.
Genres.
1 ) Soluble , sans altération , dans les acides sulfurique , plios-
phorique , acétique et nitrique ; 2 ) ce dernier forme une com-
binaison parfaitement ressemblante à l’huile grasse , dont l’eau
précipite le camphre ; 3 ) En le distillant plusieurs fois avec
( ібо)
ce même acide , il se forme un acide cristallisé qui se subli-
me. Rem.
Rem. Le corps , appelle camphre , est le seul qui appartient
à cette classe. Jusqu’à présent on n’est pas encore parvenu à
décider, si la matière volatile et capable de se sublimer et de pro-
duire du camphre traité avec l’acide nitrique , est un acide
particulier , ou l’acide benzoïque. Sous ce rapport on trouvera
peut - être quelque intérêt à lire ce que j’ai inséré sur cet ob-
jet dans mon ouvrage sur la chimie des corps végétales et ani-
males. L’acide formé avec le camphre , fut déjà considéré com-
me acide particulier par Kosegarten ( Dan. Aug. Ioh. Fr. Kose-
garten. Diss. de Campliora et partibus , quae eam constituunt,
Goettingae 1785 ). Après de nombreuses expériences Doerfurt
trouva , que l'acide appellé acide camphorique , n'étoit pas un
acide particulier ( mais tout - à - fait analogue à l’acide benzoïque
( Doerfurt’s Abhandl. über den Gampher. Wittenb. u. Zerbstl793
§. 51 — 53). Les expériences , que Bouillon la Grange fit en-
suite , prouvèrent le contraire de Doerfurt , et confirmèrent ,
que l’acide produit avec le camphre par le moyen de l'acide
nitrique, etoit un acide particulier. (Ann. de chim. T. XXVII).
Je vais essayer d’examiner de quel côté se trouve la raison la
mieux fondée. Huit parties de camphre et 48 cl’acide nitrique
de 1 , 30 , furent soumises à la distillation dans une cornue
avec un récipient tubulé ; il passa premièrement un liquide
huileux , qui se condensa dans le récipient , et il y eut en
même tems une forte volatilisation du camphre. Quelque
tems après , celui - ci fut entièrement dissout dans la liqueur
acide , qui passa ensuite , formant une huile d’un beau verd ,
qui couvroit la surface de l'acide également coloré en verd ,
qui se trouvait dans le récipient. Alors toute la cornue se
( iGi )
remplit de vapeurs rougeâtres et il y eut un dégagement régu-
lier de gaz. Les vapeurs se colorèrent en rouge foncé et dis-
parurent tout-à-coup. Elles furent remplacées par de blanches ,
qui tapissèrent le haut de la cornue 3 d’une couche un peu
crystallisée. Lorsqu’elles cessèrent , il se trouva au fond de la
cornue ( réfroidie ) un résidu analogue à la poix , d’une saveur
amère et aromatique. Je versai sur ce dernier une grande quan-
tité d’eau bouillante à plusieurs reprises, et je ne pus en dissou-
dre que la moindre partie. La dissolution aqueuse , claire ,
fournit après l’évaporation une matière claire , jaunâtre , d’une
saveur amère , réagissant fortement comme l’acide , et de con-
sistance sirupeuse , qui me parut une combinaison d’acide ma-
lique avec un autre corps fourni par le camphre. La majeu-
re partie de ce résidu poisseux resté insoluble dans l’eau 3 for-
ma avec l’alcohol , une liqueur d’un brun foncé
qui après une évaporation ménagée déposa des paillettes
d’un brun noirâtre et resta crystallisée à la surface. L’alcali
liquide en dissolvoit une petite quantité ; qui fut précipitée par
l’acide muriatique , sous la forme d’une matière résineuse 3 clai-
re 3 rougeâtre. Après ces expériences je rédistillai le produit
de la précédente distillation , qui se trouvoit dans îe récipient
et qui étoit couvert d’une huile de camphre verdâtre. Les
mêmes phénomènes eurent lieu 3 comme la première fois. L’o-
pération fut continuée 3 jusqu’à ce qu’il ne resta plus dans la
cornue 3 qu’une masse poisseuse 3 j’y versai le résidu de la
première distillation , que j’avois dissout ( après l’avoir traité
avec l’eau ) dans l’alcohol , et continuai la distillation. Lorsque
l’alcohol eut passé ; il y eut dans îa voûte de la cornue une
forte sublimation de crystaux blancs , brillants , aiguillés , qui
IV ai
( іба)
étoit de Facide camphorique. Le résida poisseux fut de nou-
veau traité avec facide nitrique , pour retirer une plus grande
quantité d’acide campliorique.
Propriétés chimiques de V acide camphorique: 1) cet acide étoit
d’une saveur aromatique , forte et brûlante ; 2 ) il se volatilï»
soit dans des vaisseaux clos , sans laisser de résidu charbon-
neux considérable , et dans la partie supérieure du vase il for»
moit des crystaux en partie aiguillés et touffus , et d'autres
feuilletés ; 3 ) feau froide paroissoit agir foiblement , et lors-
qu’elle étoit sur le point de bouillir s 1000 p. n'absorboîent
qu’une partie d’acide ; 4 ) cette dissolution rougissoit à peine
le papier de tournesol et l'acide en refroidissant , crystallisoit
en forme de dendrites très fins et très larges ; 5 ) l’alcohol en
dissolvoit plus que l’eau dans la proportion de 80 parties sur
une d’acide ; 6 ) feau le précipitoit , mais lentement de sa dis-
solution alcoholique , comme l'acide benzoïque ; en ajoutant
encore un peu d’eau , il se forma de petits points , qui s'at-
tiroient réciproquement et formèrent de petits crystaux aiguil-
lés ^ qui se réunirent ensuite comme un tissu fort léger , ( ay-
ant une fois versé une certaine quantité d'acide muriatique ,
dans l'urine de cheval un peu évaporée 9 qui contenoit de l’a*
eide benzoïque s j’eus occasion de voir ce phénomène d'une
manière plus frappante et je pus observer exactement la for-
mation des crystaux et leur entrelacement ) après une addition
d'eau considérable et quelque repos , l’acide se forma en cry-
staux fort beaux , beaucoup plus grands , qui formoient un
tissu d’aiguilles en partie réunies en touffes ; 7 ) Les alcalis et
les corps alcalins dans leur état pur et des carbonates s’unis-
saient à peine avec cet acide , même dans une plus grande
proportion.
(>63)
Les propriétés , que j’ai remarquées dans l’acide extrait du
camphre , doivent le faire considérer comme un acide particulier
et différent de l’acide benzoïque. Les nombreuses expériences ,
par lesquelles l’exact Doerfurt nous a démontré l’identité de
l’acide camphorique et benzoïque , seroient-elîes fausses ? Non
certainement. Quiconque examinera et appréciera le traité en
question sera du même avis. On pourrait donc admettre , que
l’on peut extraire du camphre ou un acide propre , ou un aci-
de analogue au benzoïque , selon la plus ou moins grande
quantité d’acide nitrique , employé avec une chaleur plus ou
moins longue ? Mais à celte supposition , on peut en opposer
une autre , en vertu de laquelle , l’acide tiré du camphre
par le moyen de l’acide nitrique , et différent de tous les au-
tres , ne peut être considéré comme pur , mais comme un aci®
de y dont le vrai caractère est enveloppé par un autre corps
étranger , qui est comme l’acide produit pendant l’opération.
J’ai des raisons pour admettre cette supposition et je cherche»
rai à la confirmer dans la suite.
Suivant ce qui a été rapporté ci-dessus , Bouillon Lagrange
chercha à confirmer , que l’acide du camphre est un acide
particulier. Suivant ces expériences , l’acide camphorique avoit
des propriétés chimiques bien différentes de celui , que j’avois
obtenu : il avoit une saveur acide , une once d’eau chaude
en dissolvait 48 grains ; l’eau ne le précipitait point de sa dis®
solution spiritueuse ; de plus il formoit des sels avec les alca-
lis et les terres et ce qui est remarquable , ses combinaisons
avec la chaux , la baryte, la magnésie et l’argile, étoient décom®
posées par l’esprit de vin et celui-ci leur enlevoit les acides
combinés avec eux. Suivant les expériences de Doerfurt , de
21
*
(іОі)
Bouillon Lagrange et les miennes , il y auroit donc trois aci-
des différents retirés du camphre , qui ne se ressemblent * que
par leur manière de se comporter à la chaleur , et par leur
cristallisation , ce qui approche déjà en quelque sorte de la na-
ture de ces acides.
On sait que l’acide benzoïque pur , n’est point altéré à la
chaleur , dans son état chimique , par Facide nitrique ; l’on ne
remarque qu’une réaction réciproque , quand l’acide benzoïque
est encore combiné avec un corps étranger ; comme avec la
résine , tel que l’acide de la résine de benzoïn , qui a une
odeur agréable. Dans ce cas la matière étrangère est détruite
par Facide nitrique 3 et il sort lui même pur et sans altéra-
tion. En suivant mon principe , je chaufîois Facide camphori-
que avec un peu d’acide nitrique : il y eut d’abord de fortes
vapeurs d’un rouge de sang , la majeure partie de Facide em-
ployé et différent de Facide benzoïque se sublima et cette por-
tion sublimée avoit toutes les propriétés de Facide benzoïque.
Bouillon Lagrange auroit eu immanquablement le même résul-
tat , et se seroit convaincu que Facide benzoïque est la base
principale de son acide camphorique. Déjà sa différence en-
tre son acide camphorique et le mien , contribue beaucoup , par
des raisons faciles à deviner , à confirmer mon opinion. Pour
éviter la prolixité je passerai sous silence plusieurs choses , qui
pourroient répandre du doute sur l’exactitude du travail de
Lagrange.
(iG5)
VINGTIÈME CLASSE
P apaver in il ni.
Caractères.
1 ) Il est soluble dans ^400 parties d’eau chaude ; 2 ) dans
100 de froide; et 3 ) dans 20 d’alcoliol chauffé; 4) pendant le
refroidissement de sa dissolution spiritueuse à chaud , il forme
de petits cristaux prismatiques , l’eau le précipite sous la for-
me d’une poudre blanche ; 5 ) il se combine à chaud avec l’é-
ther et les huiles volatiles , mais pendant le refroidissement de
son dissolvant il se sépare en ressemblant au commencement
à une matière huileuse et cristallise ensuite * 5 ) Les acides
s’en emparent facilement et les alcalis le précipitent insensible-
ment sous forme cristalline.
Remarque. Le caractère spécifique de cette classe qui porte
le nom de papaverinum ne peut , jusqu’à présent , s’appliquer
qu’à ce seul corps. Il forme la partie constituante énergique
de l’opium extrait du papaver somnijerum 3 et peut s’appeller
la substance de l'opium. Desrosne et Sertürner trouvèrent cet-
te substance dans l’opium et reconnurent , qu’elle possédoit
seule des propriétés énergiques. Ce dernier la nomma principe
somnifère ( principium somniferum ). Voy. les recherches de
Desrosne dans les Annales de chimie T. XLV pag. 257 ■ — 285.
Et de Sertüner dans Tromsdorff’s Journal der Pharmacie B. 14*
St. 1. S. 47> — 93. J’ai trouvé les expériences de ces deux chi-
mistes , parfaitement conformes , mais outre la substance pro-
pre énergique de l’opium , je trouvois encore un acide particu-
lier , que Sertüner , a fait connoître en même tems et qu’il ap-
pelle acide de pavot ( acidum papavericum ). J’ai remarqué dans
( *66)
cet acide particulier qu’il se distingue surtout en ce qu’il со®
lore et précipite sur le champs en beau rouge foncé la disso-
lution de muriate de fer et d’autres sels de fer dissous , et
qu’en outre il peut cristalliser par le concours de certaines cir-
constances ; ses cristaux consistent en paillettes blanches et en
petites écailles d’un brillant superbe.
VIN GT-UNIÈME CLASSE
Urée.
Cette substance qui forme une classe particulière , se trouve
dans l’urine , et parceque plusieurs de ses propriétés en dé-
rivent , Fourcroy et Vauquelin qui la découvrirent , l’appelle»
rent Urée ( principe de l’urine , plutôt substance de l’urine ).
Les caractères chimiques distinctifs de la substance de l’urine
sont faciles à trouver dans plusieurs oeuvres , je me contente-
rai seulement de quelques observations : 1 ) on l’obtient , cri-
stallisée en lames quarrées , dans ses dissolutions aqueuse et
spiritueuse \ 2 ) l’addition d’acide nitrique dans une dissolution
concentrée la précipite en masse brillante * feuilletée ; 3 ) à la
chaleur il se forme de l’ammoniaque combiné avec l’acide car-
bonique , et en plus grande quantité , que dans toutes les au-
tres parties constituantes connues et propres à cela , des corps
organisés ; de plus une huile fétide et de l’acide urique.
VINGT-DEUXIÈME CLASSE
Ligneux.
La fibre du bois dégagée de toute matière étrangère , appar-
tient à cette classe. Cette substance diffère presque seulement
de 1 amidon fibreux et de l’amidon même 3 dont elle peut se
( 1 6 7 )
former par l’action de l’oxygène : 1 ) par son immutabilité dans
l’eau chaude, 2 ) par une combustibilité plus facile et 3) par la
formation d’une plus grande quantité de charbon en se décom-
posant à la chaleur. Dans ce cas elle fournil en meme tems
une petite quantité d’acide combiné avec l’ammoniaque; j’obserre
encore , que la même chose arrive à la distilation sèche de
l’amidon , et qu’on reconnoit dans tous les deux une petite
portion d’azote.
CONCLUSION.
Dans ce mémoire , j’ai signalé et caractérisé d’une manière
abrégée , 44 espèces particulières de parties constituantes , qui
se rencontrent dans les êtres organiques ; savoir :
1) Mucilage, 2. Gomme, 3. Sucre de lait, 4. Substance de
la manne, 5. Mucoso-sucre ( Sucre liquide ) , 6. Sucre de raisin
(sucre cristallisable), 7) Sucre de la canne à sucre (sucre dur et
cristallisable ) , 8. Crocinon , 9. Glycîon , 10. Matière extractive
amère, 11. Cinchonin , 12. Substance du rachou , 13. Tannin
du chêne, 14. Tannin du kino , 15. Amidon, 16. Amidon fi-
breux, 17. Matière analogue à l’amidon, 18. Mucus, 19. Gé-
latine, 20. Zoophyton , 21. Albumine, 22. Fibrine, 23. Indigo,
24. Liège ( suber ) , 25. Caoutchouc , 26. Graisse huileuse , 27.
Graisse concrète , 28. Cire, 29. Matière analogue à la cire, 30.
Ambre, 31. Résine, 32. Substance résiniforme, 33. Baume rési-
neux, 34. Baume acide, huile volatile, 35. Huile acidifiante,
36. Camphorigène , 37. Analogue au camphre et 38. Hydrothio-
nique, 39. Helléborinum , 40. Anémonéum , 41. Camphre, 42.
Papaverinum , 43. Urée, 44. Fibre ligneuse (ligneux).
Ces espèces désignées sont réunies dans 22 classes particuliè-
res , dont celles qui n’ont qu’une seule espèce , portent pour
la plus part le même nom. Les noms de ces classes sont t
( і.68 )
1. K om mi oxygène , 2. sucré, 3. crocinon , 4. glycion , 5. sy-
tlerochlorainon , 6. scytogenon , 7. amilon , 8. adipogène , 9.
indigo, 10. suber , 11. caoutchouc, 12. graisse, 13. gras,
13. résine , 15. résineux, 16. baume, 17. huile volatile; 18.
oleo-volatil , 19. camphre, 20. papaverinum , 21. urée, 22.
ligneux.
On aura peut-être quelques objections à faire sur le travail
que je présente. Les uns regarderons comme inutile la dis-
tinction de certaines espèces , d’autres n’approuveront pas la sé-
rie et la nomenclature des classes. Quant aux premiers , je
puis leur alléguer de bonnes raisons , et quant aux derniers ,
ils peuvent émettre leur opinion. Mais il ne faut pas croire
qu’il y ait la moindre utilité à changer seulement l’ordre des
classes et des genres.
Note. L’auteur se croit obligé d’avertir ses lecteurs , que dans
le même tems qu’il écrivoit ce mémoire ( 1800 ) il croyoit
également livrer à l’impression le 3me volume de son ma-
nuel de pharmacie; mais différentes circonstances l’en ont em-
pêché , en obligeant à de nombreuses recherches sur plusi-
eurs objets. Ces recherches plus suivies ont apporté plus
d’ordre et de perfection , de façon que ceux , qui liront ce
mémoire pourront avoir recours au volume indiqué et s\ir
le point de paroitre. Le volume a été publié en même
tems qu’un ouvrage à part , intitulé : Chemie der Pflanzen
und Thierkorper in Pharmazeutischer Rücksicht , mehrentheils
nach eigenen Erfahrungen bearbeitet und in einer naturge-
massen Ordnung abgehandelt , von Ferdinand Giese. Riga bey
Hartmann 1811. 8.
Observations sur quelques Diptères de la Russie ,
par le Directeur et Professeur G . FISCHER .
i. Notice sur la larve du culex claviger de Fabricius ,
regardée par Air. Lichtenstein comme un nouvel insecte acjuaticjue.
Ce fut au mois de mai de l’année 18ІО que Mr. Remheld ,
un de mes élèves à l’Academie Impériale médico - chirurgicale ,
m’apporta un animal désséché dont il désiroit connoître le nom.
Après l’avoir ramolli dans de l’esprit de vin , je reconnus tout
de suite le chcioborus antisepticus , décrit, il y a dix ans, comme
un nouveau genre, par Monsieur Lichtenstein, Conseiller de Con-
sistoire à Helmstcidt. # )
L’examen des caractères extérieurs de cet animal , ne permet®
tant pas de le placer dans aucune classe d’animaux connus , me
porta à croire que c’étoit plutôt une larve qu’un animal par-
fait.
Mais Mr. Lichtenstein ayant mis trop d’importance dans l’an-
nonce de cet animal , je crois nécéssaire de îa rapporter ici ,
®) Beschreibung eines neu entdeckten Wasserinsects, von A. A. H. LICH-
TENSTEIN. Voyez "WIEDEMANN’S Archiv fur Zoologie und Zootomie
Vol. i. p. 168— iô5, avec une figure.
1Y 22
( *7° )
pour prouver que l'animal que j’ai observé est le même dont
parle Mr. Lichtenstein , et pour empêcher qu’nne notice donnée
par un homme aussi célèbre , confirmée par Fabricius lui-même
ne soit trop accréditée parmi ceux, qui n’ont pas assez de for-,
ce pour l’approfondir. * )
„Je recueillis u „ dit Mr. Lichtenstein ee ,, au mois d’Avril de
l’an 1798 л d’un marais près du chemin de Hambourg à Epen-
dorf, qui, à la grande chaleur des premiers jours de Juin^ com-
mence ordinairement à se déssécher , et qui contient une quan->
tité d’insectes aquatiques et entre autres aussi le Cancer stagna -
lis de Linné ( Gammarus stagnalis de Fabricius ) une provision
de monocles ( Entomostraca Müll. ) pour en nourrir des polypes.
Ayant un jour négligé un vase dans lequel un million de ces
animaux étoient morts et pourris , et voulant jeter cette eau
trouble et puante ^ j’y apperçus , à mon grand étonnement ,
quelques petits insectes , qui étoient longs , minces et tout - à -
fait transparens ; si Гоп excepte deux paires de petits globules
gris. Ils eurent dans l’espace de deux jours la longueur d’un
demi - pouce. Le corps consistoit en onze sections , dont la
première formoit la tête et la dernière la queue ; les neuf in-
termédiaires diminuoient en grosseur et en longueur. On apper-
cevoit distinctement à la tête deux yeux et deux palpes. Les
antennes manquoient et les mâchoires étoient difficiles à con-
noître , elles se trouvoient au dessous des yeux derrière les pal-
pes j qui , par un mouvement tFès - vif surtout très - perceptible
dans les antérieures et plus longues д amenoient à la bouche
* ) Il y a plus de dix ans que j’ai déclaré ce chaoborus de Lichtenstein
la larve d’un insecte j ce mémoire confirmera pleinement mon opinion.
С1?1)
les petits animaux infusoires , qui font sa nourriture. Les or-
ganes de manducation ou les mâchoires éloient dans un mou-
O
vement continuel et difficile à connoître , voici pourquoi elles
ne sont pas distinctes dans le dessin , d’ailleurs très exact , de
Monsieur le Professeur Suhr. Auprès de la bouche de cet animal,
dont les parties intérieures sont aussi visibles que les extéri-
eures, l’animal étant parfaitement transparent, commence tout de
suite l’ésophage assez large, qui représente, au moins à la partie
inférieure , l’estomac. On voit très distinctement avancer et re-
culer la nourriture avalée , qui est plus foncée que le corps
crystallin de l’animal lui - même ; elle ne recule cependant pas
au - delà des globules antérieures , gris de mercure. Ces parties
très - belles de couleur et d’éclat , mais opaques , ont beaucoup
de ressemblance avec les yeux , vulgairement nommés ainsi , de
quelques monocles ( Monoculus piscinus , Mon. Argulus , etc. )
et paroissent être dans un nexe très - intime et immédiat et
avec l’ésophage , et avec les artères remplaçant le coeur de ces
animaux, et avec les poumons (??). Si un jour un naturaliste plus
ingénieux observoit cet insecte remarquable sous un microscope
plus composé , il pourra donner des éclarsissemens inattendus
sur l’anatomie et la physiologie des insectes. La transparence
parfaite de tout le corps , comme le crystal le plus pur , lui
permettra de reconnoître la structure de toutes les parties inté-
rieures et leur conjonction avec ces deux paires de globules gris.
Il en déduira des résultats fertiles pour tout le méchanisme
du corps de tous les insectes. Je ne veux pas croire que cet
animal que je viens de décrire se trouve uniquement dans ce
marais de Hambourg, il est au contraire probable qu’il se trou-
ve dans chaque eau remplie de corps pourris et qu’il paroîtra
■k
22
( !72)
surtout ^ si l’on laisse pourrir les monocles ( Monoculus Pulex )
et autres animaux semblables dans de l’eau stagnante. Je re-
tourne cependant à ma description. Un intestin mince se pro-
longe des globules antérieures jusqu'au troisième segment du
corps , et fait la continuation du canal intestinal qui s’élargit
au dessous de ces globules dans une espèce d’estomac. Dans cet-
te troisième articulation les intestins s’élargissent et se prolon-
gent , à ce qu’il paroit , jusqu’ à l’ouverture de l’anus ,
en ligne droite. La continuation au de là, c’est à dire , jusqu’à
la queue, garnie de soies , n’est qu’un défaut du dessin. Au
dessus de l’anus se trouvent les deux globules, couleur de mer-
cure , qui sont en même tems plus petits , et qui paroissent
être des ovaires , si nous suivons l’analogie des autres insectes
aquatiques. Si ces corps sont réellement les ovaires et dans
un état aussi devéloppé , comme on les trouve aussi dans les
femelles du G amniarus stagnalis , et de la plupart des mono-
cles ; notre insecte ne pourroit être une larve , mais un insecte
complet et parfait , qui seroit unique dans son genre , et pas
encore observé par aucun naturaliste. Je ne puis décider si
c’est une larve , pareeque j’ai perdu les deux individus trop tôt
les deux fois que j’ai pu les observer. ( Il est inutile de di-
re comment l’auteur les a perdus , ou comment il présume
de pouvoir s’en procurer par une eau corrompue. Il termine
son mémoire par les mots suivans ) ,, Comme ce petit animal
emploie à sa nourriture les petits vers infusoires ovales qui
appartiennent au genre de Linné , à la vérité très peu précis ,
de Chaos , je propose le nom générique chaoborus , à moins
qu’une histoire plus exacte de cet animal ne nous montre ,
que l’animal connu s’en développe. Le nom cC antisepticus seroit
peut - être conforme à l’espèce , pareeque l’eau aussitôt que
ces animaux s’y montrent en quantité et mangent les vers infu-
soires , perd à vue d’oeil sa putridité et redevient fraiçhe et
propre à la boisson. Je désire qu’un Naturaliste , qui au bord
d’un vaisseau fait un long voyage par mer, cherche dans l’eau
putride , qui -par elle - même redevient susceptible d’être bue ,
mon insecte , qui à cause de sa petitesse et de sa transparence
ne peut être vu à la vérité que par des yeux bien armés. Si
cet animal s’y trouvoit , comme je n’en doute pas , et si l’eau
en recevoit la propriété d’être bue, ma découverte ne seroit point
à mépriser , soit pour la téléologie , soit pour l’économie
de la nature , quoiqu’elle ne concerne qu’un animal presqu’in-
visible , échappé aux yeux pénétrans des naturalistes , et vivant
dans la puanteur. Le chimiste lui - même pourvoit - être con-
duit à ce point d’expliquer plus parfaitement l’origine de la
putridité de l’eau et la manière comment elle en disparoit.
Le tems cependant nous apprendra ce qui est vrai de ces
hypothèses. J’atteste seulement l’existence de la vérité de la
description rude de mon insecte, appellé Chaoborus antisepticus.
Si je le revois un jour, je m’en ferai un devoir d’en donner une
notice plus détaillée , dans ces mêmes archives pour la zoo-
logie. Il est possible que quelques incrédules nient même l’exi-
stence de mon petit animal , même si Fabricius en atteste la
vérité. Je me consolerai par les mots de Cicéron : opinionam
commenta imminuit (lies ; veritatis juilicia confirmât .C£
J’ai beaucoup d’égard pour le grand homme qui est l’auteur
de cette observation , mais il me pardonnera si je dis avec
franchise que j’ai eu toute la peine possible pour transcrire ses
idées , parceque presque toutes sont imaginaires et dénuées de
fondement; ce ne sont que les autorités de Fabricius et de Wis-
demann, qui m’ont excité à placer ici la notice de Mr. Lichten»
( г74)
stein avec ses propres mots. J’ai omis plusieurs lignes qui ne
contenoient que des répétitions ou des idées difficiles à rendre
dans une autre langue.
Tout ce qui est vrai dans les observations de Mr. Lichten-
stein , c’est qu’il y a dans les eaux stagnantes au printems , un
animal de 5 à 6 lignes de longueur , à corps annelé , à tête
munie d’yeux et de mâchoires , portant des palpes longs en
forme de cheveux allongés. Des bulbes transparents sur le
dos ( à une certaine époque ). La queue garnie de soies roides.
Mais cette définition ne cadre avec aucun animal d’aucune
classe. Il falloit donc croire qu’il existe encore des animaux
de classes inconnues et Mr. Lichtenstein , établissant un genre
nouveau , auroit du former aussi une nouvelle classe d’ani-
maux , ou penser que l’animal en question étoit dans un état
imparfait. Et à la vérité , Mr. Lichtenstein a observé une
larve , dont il a fait un animal complet et nouveau. Son ima-
gination l’a fait naître de l’eau corrompue , dans l’espérance ,
qu’il pourroit devenir un moyen de rendre potable l’eau pu-
tride , de là son nom bizarre de chaoborus antisepticus .
L’animal en question sort d’un oeuf comme la plus grande
partie des êtres vivans ; cet oeuf est placé dans le sable ou au-
tour des graminés qui se trouvent auprès des eaux stagnantes.
Lorsqu’au printems les neiges se fondent , ces eaux s’étendent
plus qu’à l’ordinaire, chose connue, et ces sables ou ces plantes
se trouvent aussi submergés. Les premiers rayons du soleil un
peu plus pénétrant font naitre les larves.
C’étoit le quatre de Mai 1810 que je reçus une larve sembla-
ble à celle de Mr. Lichtenstein , mais on les avoit déjà observé
dans les memes eaux huit jours auparavant. J’observai dans un
vase ouvert , ses mouvemens , que j’ai admiré. L’animal se sert
des soies de la queue (Tab. I. f. 5. e) comme d’un ressort pour
s’élancer d’un endroit à l’autre ou pour s’élever à la surface de
l’eau. 'Pour descendre il se courbe tellement que les deux bulbes
(c. d. de la fig. 5) se touchent. Les mouvemens se font avec la
plus grande vitesse , qui , l’animal étant tout à fait transparent ,
paroissent imiter l’éclair. Dans cet état de larve, l’animal est très
vorace et ses mâchoires sont dans un mouvement continuel.
Mais on ne sauroit dire qu’ils porsuivent leur proie , au con-
traire ils trouvent au fond une quantité de petits animaux aqua-
tiques , qui se développent et se multiplient facilement , et en-
trent d’eux - mêmes dans sa bouche béante. Ce sont des bino-
cles , surtout des cyclopes , quadricornes et rougeâtres , qui leur
servent de nourriture. Tous les mouvemens peuvent être fa-
cilement observés dans une assiette pas trop profonde, pour que
l’oeil armé d’une bonne loupe puisse atteindre l’animal. C’est
ainsi que j’ai vu les mouvemens réguliers des mâchoires , et les
promenades très vites des cyclopes qui se perdoient souvent
dans la gueule de notre larve.
Sixième mai , au matin.
La larve paroît un peu plus raccourcie, mais des ’changemens
considérables se montrent derrière la tête à l’endroit où se trou-
voient les bulbes antérieures. Voyez fig. 7.
Les yeux se sont rétrécis , deux nouveaux bulbes allongés
paroissent de côté , k. k. , acompagnés de tâches en demi - lu-
(176)
ne, des deux cotés, i. i. les bulbes existant auparavant f. parois-
sent affaisés et portent à présent des points noirs. Toute l'articu-
lation qui formera le thorax paroît plus large et plus longue*
La queue porte encore ses soies.
Le 7 Mai.
Les mâchoires , les bulbes , les ressorts de la queue ont
disparu. Yoy. f. 8.
La tête est plus courbée, on reconnoit le thorax, m., dont les
bulbes antérieurs sont devenues des cornes ou des oreilles 1.
Les corps que nous avons comparés avec des bulbes ( fig. 5.
c. d) sont rentrés au milieu du thorax, comme faisant partie des
intestins n. Les bulbes postérieurs sont encore visibles, d. (f. 8)
Les soies de la queue au nombre de 22 ont disparu ; on ob-
serve une addition particulière à la dernière articulation de la
queue auprès de g., munie extérieurement de 6 soies très roides
et courbées.
Le 9 Mai.
Le corps se raccourcit d’avantage , mais les changemens que
j’ai pu saisir sont exprimés dans la ligure 9.
Les yeux sont devenus plus petits , la tête s’est allongée ,
les oreilles sont plus pétiolées , et tout le thorax a gagné une
direction plus oblique.
Le 10 Mai.
Les globules grisâtres des articulations de la queue ont aus-
si disparu et sont rentrés dans le corps; ils se prolongent par des
pétioles (fig. 11. 0.) moyennant desquels ils communiquent avec les
С *77)
intestins, La dernière articulation de la queue est garnie de
soies courtes et roides.
La tète ( fig. 10 ) paroît plus formée ou plutôt dans un
état qui fait deviner un changement.
Toute la peau extérieure est aussi plus tendue 3 comme
si elle alloit se rompre.
Le 11 Mai.
La tète et le thorax sont plus réunis 5 plus rétractés , qua-
tre traits noires paroissent très distinctement sur le thorax ,
( f . 12 ) auprès duquel on observe en arrière un bourrelet di-
visé en trois parties.
Les mouvemeus convulsifs diminuent ou paroissent dans de
plus grands intervalles.
Le 12 Mai.
Toutes les articulations du corps paroissent plus distinctes 3
le bourrelet du thorax s’est changé en un seul appendix^ (fig. 13. p.)
qui annonce l’endroit futur de l’écusson. Ç scutellum. )
Les mouvemens sont plus lents ; et ce ne sont plus des con-
tractions , mais des fibrations.
Le 13 Mai.
La chrysalide s’est entièrement formée , quoiqu’elle mérite
déjà ce nom depuis le moment où les mâchoires ont disparu
et que la larve ne mangeoit plus , c’est à dire depuis le 7 mai.
Le thorax , la tête sont plus étendus j les articulations de la
queue bien marquées. La chrysalide se tient à présent tranquil-
IV. 23
D?8}
lement à la surface de l’eau , dans uu état courbé , comme je
Гаі représentée dans la figure 14. Sa couleur est brunâtre, d’un
brun]§ foncé. De tems à autre elle cherche à gagner le fond
par des mouvemens convulsifs , mais elle remonte très lente-
ment comme quelque chose qui , par son poid léger , ne peut
pas être submergé.
J’ai prévu que j’aurais une mouche en partage , de sorte que
je transvasais l’eau avec la chrysalide, et que je bouchais l’ouver-
ture plus étroite avec un morceau de gaze.
Après une eepace de huit jours je trouvai la chrysalide éten-
due sur l’eau , nageant sur le dos , et le cousin , l'insecte par-
fait ( Culex claviger F. et Meigen ) voltigeoit sur les parois
du vase. fig. 15 et 16.
Cette métamorphose a ceci de particulier : 1. qu’un animal
parfait destiné à s’élever dans les airs , passe les premières é-
poques de sa vie dans les eaux ; 2. que tous les dégrés de sa
métamorphose s’établissent devant nos yeux ; chaque partie est
employée , la peau extérieure reste et se change elle - même
jusqu’à la dernière époque , où l’insecte parfait quitte son en-
veloppe membraneuse.
3. Les larves qui se font une coque de leur propre peau ,
éprouvent une métamorphose de plus que les chenilles qui
deviennent papillons , ou dont résultent des hyménoptères.
4. La grande vivacité de la larve , les mouvemens convulsifs de
la chrysalide ne sont propres qu’à ces larves qui demeurent
dans l’eau, apparemment pour en empêcher la corruption, qui.
( I79 î
pour un corps mou et Immobile , seroit Inévitable dans les
eaux stagnantes.
5. Il devient clair enfin pourquoi les cousins se trouvent en si
grande quantité dans des endroits humides et marécageux; c’est
là où ils sortent de leurs chrysalides, c’est là où ils cherchent
à placer de nouveau leur progéniture.
Nous devons à Réaumur d’excellens mémoires , sur cette
matière , mais il faut citer ici le treizième , contenant l’histoire
des cousins dans son histoire des insectes. Vol. 4. p 573 -
636, avec 6 planches.
Il résulte de ce mémoire , comme de mes observations , que
plusieurs espèces se trouvent cachées sous le nom de cule x
claviger , car j’ai observé des chrysalides nues, d’autres étoient
munies des soies auprès les articulations , d’autres enfin
étoient tout à fait velues. RÉAUMUR les a figurées , avec
l’insecte qui en est résulté , mais je n’ai pu obtenir l’insecte
parfait de ces larves, desorte que je veux suspendre encore mon
jugement sur la différence de ces espèces.
Sciïellenberg, (Genres des mouches diptères. Zuric. 1803. 8.)
a connu la métamorphos du culex pipiens L. ( Tab. XLI ) et
Jean GOEDAERDT ( Metamorphosis naturalis of te historicité Be~
schryvinge van den oirspronch , aerd , eygenschappen aide vre-
emde veranderingen der Wormen , etc. lot Middelburgh. s. a.
8 ) a déjà longtems avant Réaumur rendu attentifs à la singu-
lière forme des larves de plusieurs mouches. On peut compa-
rer les planches II. LUI. LIV. LV. LXX. LXXI.
9,3 *
(iSo)
Explication de la planche I.
F. 1. 2. 3. Les oeufs, que les cousins, les hirtées, etc. placent auprès
des eaux , ou sur les sables , ou comme un cordon en cha-
pelet autour des feuilles de graminée , qui voisinent ces
eaux stagnantes.
4. La larve de grandeur naturelle,
5. La même vue sous la loupe,
a les palpes fibreuses.
b. Les mâchoires.
c. Les bulbes ou globules antérieurs.
d. Les postérieurs , qui sont liés par un ruban en forme
de Y.
6-13. Les différentes formes que la larve présente à différen-
tes époques , décrites dans le Mémoire.
14. La chrysalide se tenant à la surface ou à fleur des
eaux.
15. L'insecte parfait de grandeur naturelle.
16. Le même agrandi.
VIL
REMARQUES
Sur l'Emploi de V électricité dans les Maladies du
Corps humain suivies d'une Observation.
Présentées à la Société des Naturalistes à Moscou ,
PAR
Jean-Claude-Renard , Docteur en Médecine et en Chirurgie 9
Médecin des Bureaux de Bienfaisance de la Ville de Mayence ’
Membre non résident de la Société Impériale des Naturalistes à
Moscou y Membre Corréspondant de l’Académie de Médecine de
Paris y de la Société de Médecine dé Bruxelles, de celle de Me-
decine , Chirurgie et Pharmacie à Toulouse et Membre ordinaire
de la Société des Sciences et Arts à Mayence.
fi décédé y le —% Décembre } 1827 , âgé de 49 ans. J
,
.
' ' Ц
.
R EM ARQUES
Sur Гетріоі de Г électricité dans les maladies du Corps humain s
suivies d'une observation.
Au lieu de faire usage des anciennes découvertes consacrées
par les expériences réitérées des Savans les plus distingués de
toutes les nations , on aime ordinairement la nouveauté , et on
donne une préférence générale à tout ce qui vient d’être ré-
cemment découvert. On regarde souvent de mauvais oeil ceux
qui, pour atteindre leur but ont recours à des moyens autrefois
usités. On tâche même de les décrier près des personnes moins
éclairées , qui aiment mieux admirer les phénomènes inconnus ,
que réfléchir sur des choses connues.
Dans cet état de cause on ne devrait négliger aucune occasion
de fixer Inattention des hommes de l’art, au tribunal desquels res-
sortent naturellement certaines observations et de leur fournir
de nouvelles preuves , que les voies usitées depuis longtems
mènent aussi vers le même but.
Mais à quel art , à quelle science , pourrait on appliquer ces
réflexions avec plus de raison, qu’à la Médecine? N’est ce point
en effet cette science sublime , qui nous apprend à prolonger la
vie humaine , à la préserver de sa dissolution par un traitement
scientifique et à guérir le corps humain des maux qui viennent
l’affliger ?
Considérons le grand nombre d’influences nuisibles auxquelles
nous expose seulement la vie sociale ! Entraîné de jour en jour
( 184)
vers le bonheur, tantôt à pas lent, tautôt avec une marche ra-
pide , par des chemins et des détours multipliés , il arrive trop
souvent que nous le cherchons sans jamais le trouver ; il con-
siste à jouir d’une satisfaction constante. Très peu de mortels
sont en état d’y parvenir. Notre corps éprouve en faisant ces
efforts plus ou moins de dérangement , se détruit de plus en
plus. Il est done incontestable , que la Médecine , l’art de gué-
rir , les artistes médecins ( je me sers de cette expression
suivant le langage de plusieurs auteurs allemands qui appellent
ainsi les personnes qui se livrent à la pratique médicinale ) ;
sont un bésoin de l’humanité et que par conséquent chaque amé-
lioration de cette science lui est avantageuse.
Aucune science , aucun art , n’a éprouvé autant de contradic-
tions que l’art de guérir. On n’a vu , nulle part , tant de
systèmes élévés et renversés , tant d’expériences contradictoires
qu’en médecine. Par tout on tâche de découvrir de nouvelles
méthodes de guérison , de nouveaux moyens curatifs et assez
souvent leurs inventeurs ne connaissent pas les plus auciennes
découvertes. D’un autre coté on tombait dans une erreur enco-
re plus dangereuse. Dans chaque âge beaucoup de Médecins ,
méprisant les nouveautés de leur art , se contentaient de suivre
dans le traitement des maladies la méthode usitée , lors même ,
que par elle , ils faisaient périr plus de malades que les mala-
dies elles mêmes n’en auraient fait succomber.
Tâchons donc de profiter des anciennes et des nouvelles
découvertes , tâchons d’augmenter l’étendue de nos connaissances
par tous les moyens licites , pour en former enfin un ensemble
scientifique et salutaire !
(iS5)
Je ne vais point alléguer ici plusieurs exemples de ce que je
' viens de dire plus haut j chaque médecin qui connaît les tra-
vaux littéraires de ses collègues et les progrès de la science en
pourrait fournir un assez grand nombre. Je ne rappellerai que
le Galvanisme. Sa découverte est sûrement une des plus inté-
ressantes de nos jours. Nous devons beaucoup aux savans il-
lustres , qui dans tous les pays se sont livrés avec tant de zèle
et de dévouement , à jetter quelque lumière sur ce point , aux
Galvani , Volta , Humboldt 3 Fischer , Aldini , Rit ter, Fermant »
Davj etc. Les sciences naturelles 3 et la médecine en retireront
également beaucoup d’avantages. Le Galvanisme a déjà donné
lieu à une quantité très considérable d’essais de guérison ; il a
même rendu la santé à plusieurs malades. Néanmoins il me pa-
rait , qu’il nous a conduit insensiblement à nous faire perdre de
vue un autre moyen curatif très éfïicace : je veux parler de
l’électricité. Elle n’est déjà plus aussi souvent employée quel-
le l’était lorsqu’on ne connaissait point encore le Galvanisme.
J’ai eu l’occasion de traiter plusieurs malades par l’électricité 9
les uns avec succès , les autres sans succès. La machine élec-
trique que je possède, a rendu, il y a cinq ansj le sentiment et
le mouvement à un jeune homme f — dont le bras gauche avait
été paralysé à la suite d’un accès d’apoplexie. Il est marié de-
puis et occupe la place de Contrôleur des Contributions dans
notre Département.
Quelque tems après je m’en suis servi sans succès pour deux
militaires^ qui se trouvèrent en pareil cas, mais je ne les ai élec-
trisé que quelques jours , parcequ’iîs préférèrent de rentrer dans
l’intérieur pour y faire usage des eaux thermales. Une des
XY. <4
( i86 )
guérisons les plus récentes , que j’ai opérées par l’électricité fera
l’objet principal de ce Mémoire. Je crois devoir mettre cette ob-
servation au jour, elle fixera peut-être plus particulièrement l'at-
tention des médecins sur ce moyen si salutaire au rétablisse-
ment d’uu grand nombre de malades.
Beaucoup de machines électriques , dont on faisait autrefois
usage pour des éssais de guérison , ne sont plus en activité
sans être remplacées jusqu’ici par une pile de Yolta. La machine
électrique, que je possède, est d’un eflèt correspondant à sa gran-
deur; elle est construite d’après celle du Muséum du feu Teyler
van der Hulst à Haarlem. Elle est décrite en langue hollandaise
dans un ouvrage de M. van Marum intitulé : Description d’une
très grande machine électrique , qui se trouve dans le Muséum
du feu Teyler à Haarlem #). La mienne a deux plateaux de verre,
l’un de trente trois et l’autre de trente pouces de diamètre. La
pratique médicale , ne me laissant pas trop de loisir , je ne me
suis pas encore procuré de pile galvanique. Si je navois pas
eu mon appareil électrique , je ne serai pas parvenu à réta-
blir ni par l’électricité, ni par le Galvanisme, quelques personnes
qui jouissent depuis , l’une du mouvement libre de son bras et
l’autre la faculté d’entendre. Je passe de suite à l’histoire de la
dernière maladie.
Observât i о n .
Catherine Axt , Aubergiste à Werrstadt , canton du même
nom , arrondissement de Mayence , n'entendoit pas trop bien de
• j On en a une traduction allemande , qui a le titre : Beschreibung einer
ungemein grossen Electrisirmascliine von Van Marüm Leipzig. îjdQ ш
4 ; avec cinq planches.
(•iS7 )
l’oreille gauche dès son enfance , sans en connaître la cause. Le
primeras de l’an 1803 , elle commença successivement à perdre
aussi Fouie de l’oreille droite , de sorte qu’elle entendait très
difficilement quinze jours après. La suppression souvent réitérée
de la transpiration insensible paraît avoir été la cause de cet
accident. Le métier de la malade l’exposait journellement aux
plus forts courants d’air et à l’influence des vicissitudes les plus
multipliées de la température. Du reste cette femme , mère de
plusieurs enfans, avait trente six ans et un tel embonpoint, qu’el-
le pésait plus de 200 livres ; elle se portait parfaitement bien ,
toutes les fonctions de son corps se faisaient avec la plus gran-
de régularité. On ne pouvait pas non plus chercher la cause
de cette surdité dans quelque maladie précédente. Depuis l’hi-
ver dernier la malade n’avait pas observé du cérumen dans ses
oreilles. Souvent elle sentait un bourdonnement et meme de tems
en tems des sons bruissants dans forgane de Fouie.
L’emploi des vésicatoires des injections et des frictions ir-
ritantes sur les parties voisines des oreilles ne changèrent point
le mal. La malade se rendit au mois de Juillet aux eaux de
Wisbaden. L’usage des bains thermales de cet endroit, l’emploi du
vin d’antimoine d’Huxham et l’application d’un emplâtre irritant
sur le processus mastoïde du côté droit, lui procurèrent quelque
soulagement, mais, ces succès n’étant que très passagers, elle quitta
oientôt Wisbaden.
Avant que îa malade se fut rendu à cet endroit , je lui avais
Conseillé de se faire électriser; de retour de ce lieu elle me pria
donc de lui administrer ce remède , ce que je fis de îa ma-
nière suivante.
*4 *
( iS8 )
Le 19 Juillet pour la première fois je fis usage du bain
électrique et je soustirai, à laide dune pointe, l’électricité de la
partie extérieure de l’oreille droite et du méatus auditorius. Une
chaîne conduisit chaque fois la matière électrique à l’oreille op-
posée à celle que j électrisait. L électrisation dura au commen-
cement un quart d’heure , j’employai en même tems le vin d’an-
timoine d’Huxham en dose toujours plus forte, jusqua ce que ce
réméde occasionna des nausées et j’ordonnai l’emplâtre suivant :
Bec. Emplastr. de galbano crocati Une. sem.
Camphor. Fetroleî , Alcali volât, crystall.
aâ Drachm. unam et dimidiam
Ms. exactiss. f. emplastr. L.
pour en mettre tous les jours un emplâtre sur le processus
mastoïde de deux cotés.
Le tuyau de verre que j’ai coutume d’employer pour électriser
le méatus auditorius est très fin et renferme un fil de métal
très mince, qui se termine d’un côté par une pointe très délicate
et peu saillante et de l’autre par un crochet , auquel on attache
îa chaîne, qui ramène l’électricité au réservoir commun. Néan-
moins je me sers ordinairement de mon propre corps pour ce
dernier efïet. Je tiens le crochet avec la main et je parviens
par là à pouvoir donner en même tems au tuyau la direction lar
plus convenable.
Chaque jour- j’employai l’électricité en dose plus forte, soit re-
lativement a la durée du tems de son emploi , que relativement
a son intensité. Cette opération durait quinze , vingt et trente
minutes , et quelque fois une beure entière.
( i89)
Après la première électrisation la malade sentit un bourdon»
nement très considérable dans les oreilles, et la nuit suivante elle
éprouva des bruissements assez vifs.
Le second jour le bain électrique fut employé un peu plus
Iongtems ; le troisième , deux fois. Le quatrième , j’ai tiré à la
fin de l’électrisation de petites étincelles du crochet du fil , dont
la pointe fut introduite dans le méatus auditorius. Ces étincel*
les piquèrent la malade très sensiblement.
Le cinquième jour je tirai des étincelles moyennant un boutop
de la partie extérieure de l’oreille , ce que j’effectuai le sixième
aussi dans l’intérieur de l’oreille par un tuyau de verre , dans
la cavité du quel se trouva également un petit bouton.
J’ai observé après cela du cérumen dans les deux oreilles \
le bourdonnement diminua. La malade me fit remarquer que
dans ce même tems y où ces changement s’opéraient, elle enten-
dait mieux. L’emploi de l’électricité continuée encore pendant
deux jours lui rendit la faculté d’entendre. Des affaires domes-
tiques la rappeïlèrent enfin chez elle ; elle y retourna et y per-
dit subitement Fouie de nouveau , par une frayeur violente
Huit jours après j’ai recommencé à l’électriser ; 1 électricité fut
employé quatre fois par jour ; je fis des injections avec du lait
tiède pour faciliter l’excrétion du cérumen. Le second jour îa
malade entendit déjà mieux.- L’ouïe s’améliora , â mésure que
la sécrétion du cérumen commençait à se faire régulièrement.
La malade observa souvent la nuit des bruissemens très violens
dans les oreilles. Je lui donnai trois jours consécutifs, trois à six
commotions par une petite bouteille de Leyde , en dirigeant
le fluide électrique' d’une oreille à l’autre. Après six jours de
cette nouvelle électrisation la malade entendait beaucoup mieux ,
(i9°)
que lorsqu’elle m’avait quitté la première fois; Des affaires de
ménagé la rappelleront une seconde fois , mais elle ne perdit
plus la faculté d'entendre.
Je lui ai fait continuer encore pendant quelque tems le vin
d’antimoine d’Huxham et les injections de lait. Dix jours après
son départ de chez moi , son ouie était tellement augmentée et
rétablie., que., de ce moment jusqu’ici elle entend sans interrupti-
on beaucoup mieux que cela ne lui était arrivé depuis quinze
ans 3 et sa guérison s’est soutenue depuis jusqu'à ce jours.
VIII.
NOTICE SUR. LES CHIENS D’ORIENT
par le Docteur Mazarowich.
Les notions que je présente ici sur les chiens , sont îe por-
trait le plus ficléle que quatre années d’observations continuelles
permettent de faire.
Il n’est pas idéal , je Fai peint comme il est en effet, et non
comme je voudroîs qu’il fut ? enfin il est tel à peu près que les
voyageurs en Turquie îe connoissent. D’ailleurs la nature ayant
arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal tels qu’on
les observe dans l’homme , il seroit bien injuste de supposer
qu’il ne sente pas , ou qu’il soit impassible. Le chien est bien
plus qu’une machine , et nos chasseurs s’en appereoivent tous
les jours par la discipline dont il est susceptible et par les le»
cons qu’ils donnent eux - mêmes an fidèle compagnon de leurs
courses.
Il est doué de sentiment , de mémoire 5 et d’un certain nom-
bre d’idées , que les trois besoins irrésistibles du monde anima-
le forcent à développer. Ces dons lui sont accordés par celui
IV. зБ
qui , neuf mois de l’année , donne à Constantinople presque
toujours beau tems , et à nôtre superbe Babylone des frimats ,
et des glaçons éternels.
Je décrirai les chiens tels qu’ils existent et tels qu’ils sont
à Bysance.
St. Pétersbourg. 1 8 13.
SUR LES CHIENS D’ORIENT.
Canis omnibus terris , omnibus seculis notissimus j descriptions
non eget.
Ray, Synopsis quadrup. p. 175.
Le monde animal , éprouve irrésistiblement „ trois espèces de
besoins. Celui de s’alimenter celui d’assurer son existence, con*
tre les dangers qui l’entourent dans l’état de nature, et celui de
la reproduire par la possession exclusive des femelles. Ces be-
soins sont si absolus pour tous ces individus , qui composent la
chaine merveilleuse et immense des êtres , qu’ils sont obligés de
tout risquer , de tout entreprendre , et de se jeter au milieu
des plus grands dangers , afin de les satisfaire. Il est donc de
toute nécessité pour le naturaliste , de pousser ses recherches
vers ces trois points ; particulièrement , lorsque le désir d’enri-
chir le code de l’entendement humain , l’oblige à devenir l’ob-
servateur des êtres que le créateur souverain a doué de la
vie. -
En effet j Commençant par l’homme , et descendant jusqu’au
plus vil des insectes , il n’y a point d’animal , qui ne mette en
usage toutes ses facultés , afiu de se procurer ce qu’il lui faut
pour sa nourriture ; une femelle qui lui serve à perpétuer sois
^5 *
(І96)
espèce , efc un endroit quelconque qui puisse le garantir des
injures de la saison , des circonstances , et de tout ce qui peut
s’opposer à sa tranquilité. C'est dans ce cas qu’il étale autant
d’activité , de force , de ruse , et de persévérance , qu’on lui
fait naître d’obstacles , et d’entraves. L’observateur profite de
ces moments, que le besoin réproduit journellement à ses yeux,
et détermine ainsi l’étendue des facultés de l’animal; il juge de la
capacité dont il est doué , il découvre les pouvoirs qu’il a , et
le surprend même dans ses opérations les plus secrètes, en nous
annonçant des prodiges , qui, sans cette nature des besoins, nous
auroient été inconnus , et cachés à jamais.
„Le chien**" , „dit Buffon** , „est parmi les animaux celui qui
indépendamment de la beauté de sa forme, de la vivacité, de la
force , de la légèreté, a, par excellence, toutes les qualités inté-
rieures qui peuvent lui attirer les regards de l’homme. Un na-
turel ardent , colère , même féroce et sanguinaire, rend le chien
sauvage redoutable à tous les animaux ; et cède dans le chien
domestique aux sentimens les plus doux, au plaisir de s’attacher,
et au plaisir de plaire ; il vient en rampant mettre aux pieds
de son maître , son courage , sa force , ses talens ; il attend
ses ordres pour en faire usage ; il le consulte , il l’interroge , il
le supplie ; un coup d’oeil suffît , il entend les signes de sa vo-
lonté sans avoir , comme l’homme , la lumière de la pensée , il
a toute la chaleur du sentiment , il a de plus que lui la fidé-
lité , la constance dans les affections ; nulle ambition , nul inté-
rêt , nul désir de vengeance, nulle crainte que celle de déplaire;
il est tout zèle , tout ardeur et tout obéissance ; plus sen-
ne
( J 97 )
sible au souvenir des bienfaits qu’ à celui des outrages , il
se rebute pas , par les mauvais traitemens : il les subit , les
oublie , ou ne s’en souvient que pour s’attacher davantage ; loin
de s’irriter 9 ou de fuir , il s’expose de lui même à de nouvel-
les épreuves ; il lèche cette main , instrument de douleur qui
vient de le frapper ; il ne lui oppose que la plainte 5 et la dé-
sarme enfin par la patience et la soumission. ee
Ce sont à peu près les talens naturels ^ et les qualités acqui-
ses du chien , que depuis Aristote ^ le confident 3 et l'interprète
de la nature jusqu’à nos jours , nous trouvons consignés dans le
dépôt immense des connoissances de tous les pays , et de tous
les temps. Cependant je ne vois pas que nous ayons étudié
autant qu’il est nécessaire le talent naturel de cet animal et pour
le faire exactement, il falloit se trouver à même de l’examiner
aussi où il vit en société д et pour ainsi dire en république.
C’est dans cet état d’indépendance que les facultés ont tout
l’accroissement dont il est susceptible , et c’est dans ce cas ,
que , conjointement à ces attributs que les auteurs d’un génie ,
et d’un goût supérieur lui accordent , nous ne pourrons lui ré-
fuser cette gloire 3 et ces hommages que lui méritent l’institu-
tion , et la sagesse des loix , qu’il observe. Quelle pitié , quelle
pauvreté , d’avoir la croyance que les bêtes sont des machines ^
privées de connoissance et de sentiment ] qui font toujours leurs
opérations de la même manière , qui n’apprennent rien , et ne
perfectionnent rien. etc. î
Mais laissons de côté pour le moment toute réflexion , et
transportons nous sur les rives délicieuses du Bosphore. ■— C’est
( 198)
ici que les institutions religieuses des Turcs , rendent facile aux
chiens tous leurs moyens de se réproduire librement ; nous les
verrons établis en sujets très zélés dtrne république puissante ,
régis par des principes , de l’observance desquels dépen-
dent leur salut , leur plaisir , et leur tranquilité. Il n’y a pas
de voyageur qui n’aye vû à Constantinople , dans toutes les
places publiques , dans les rues , sur les quais , à côté des au«
berges , des tavernes , près des Mosquées , des échelles où on
charge les vaisseaux , enfin partout , des compagnies de chiens.
Il y en a une quantité si prodigieuse , que souvent Гоп ne sait
de quelle manière se défendre de leurs attaques. La nuit parti-
culièrement , l’air ne rétentit que de leurs aboiemens. — Eh
bien î ces hôtes si incommodes et détestables offrent à
l’homme des observations très curieuses. Suivons les dans leurs
besoins cindessus énoncés , et je suis très persuadé que notre
ame sera pénétrée d’admiration et d’étonnement.
Commençons par celui de s’alimenter.
Les Turcs honorent et respectent toute espèce d'animal s et
c’est par un effet de piété , de bonté de caractère , et de dé-
licatesse de sentimens qu’ils secourent , de leur superflu , ceux
qui manquent du nécessaire. Chez eux la charité ne sauroit
être ni plus attentive , ni plus sécourante , et les exemples de
l’exercice de ce sentiment sont poussés au point qu’ils nous en
ont laissés même après le trépas. — Telle est le pouvoir de la
réligion. Un chien , un chat 3 le gibier г la punaise, la puce
etc. sont pour les Mahométans des êtres pour ainsi dire .sacrés.
( г99 )
Aussi il n’y a pas de pays au monde où on trouve ces animaux,
et ces insectes en plus grande quantité qu’en Turquie. — »
Le Musulman fait tout ce qu’il peut pour se garantir de leur
société incommode , et lorsqu’il en a trop , il borne ses soins à
les éloigner autant que possible , mais jamais à les tuer. J’ai
vu souvent des pachas , au camp par exemple, ou en tout autre
endroit , où il ne se trouve point de bains , se faire tenir par
deux domestiques les bras et les jambes en l’air , tandis qu’un
troisième avec les mains , ou avec une cuillère de bois , ou d’
ivoire, cinq à six fois par jour, leur grattoit les épaules, les bras
etc. - — JNous devons donc faire dépendre de cette observance
plutôt que de toute autre cause l’existence des colonies énormes
de chiens à Constantinople et ailleurs. Mais comme à de cer-
taines époques on a pu remarquer que faute de subsistance les
rues dévoient être couvertes de charognes , et par là rendre
malsain et infecte l’air le plus pur de notre hémisphère. Aus-
si le prophète Mahomet a promis de garder une pla-
ce très spacieuse dans le paradis pour tous ceux de ses sectai-
res qui combleront de leurs bienfaits tout être vivant. C’est à
ce précepte que les chiens doivent les institutions , qui forment
l’objet principal de leurs ressources pour ne pas crever de
faim.
Presque chaque seigneur turc fait nourrir dans sa basse-cour
des colonies de chiens , et leur donne tout ce que l’hospitalité
exige. Il est si scrupuleux sur cet article , qu’au moment de
sa mort , et ce cas n’est pas rare , il leur lègue des sommes
considérables pour l’entretien journalier. L’argent est administré
( 200 )
par les régisseurs des biens fonds de la mosquée où le seigneur
en mourant a confié les sommes données. La volonté du défunt
est si religieusement observée par ces administrateurs , que tous
les matins on voit les gens destinés à acheter la quantité énor-
me de foies , de poumons , de rates de moutons etc. qu’il faut,
pour nourrir l’immense colonie de chiens qui s’est établie près
de cette Mosquée.
Heureux les chrétiens , s’ils respectoient avec la même
exactitude les dernières volontés et administroient avec la même
piété les sommes, que l’amour paternel a amassées à de pauvres
orphelins ^ ou qus la tendresse d’un époux donne à la fidèle
compagne de ses soucis , ou enfin la somme destinée par un
ami pour récompenser les assiduités , les peines , et les veilles
de ceux qui l’ont soigné patiemment jusqu’à son dernier soupir 1
Continuons notre sujet. Il n’est ni nouveau ni surprenant
pour nous de voir que le chien a l’idée du tems , de le voir
tous les jours prêt à la même heure accourir à la mosquée , à
la cour, à l’auberge etc où on lui distribue sa portion de vivres
etc. Mais il est toujours très curieux à observer dans ce cas
la prévoyance , et la libéralité dont il fait usage. Les hommes
qui , à Constantinople, sont destinés à distribuer le repas à ces
quadrupèdes apportent le matin dans la cour toutes les entrail-
les de moutons qu’ils achètent ; ils les attachent à des clous
qui sont fixés à des endroits exprès , et là , tandis qu’ils par-
tagent le viscère , on voit accourir de tous côtés les heureux
(201 )
bénéficiers. ( * ) Chacun d’eux s’empresse , comme de raison , à
témoigner . par des cajoleries sans fin , le plaisir qu’il a de re-
voir ceux qui sont chargés de pourvoir à sa subsistance , et i[
attend dans la joie la plus vive , et dans un ordre étonnant la
ration qu’on va lui destiner.
Il y en a un , ( ou le plus ancien ou peut - être le plus
fort de la colonie ) qui est toujours le premier à se servir, en-
suite le second, le troisième etc. Jamais un exemple de querel«
le n’accompagne cette scène , et ce qu’il y a de plus surprenant
encore , c’est que si l’un des colons , rassassié par d’autres
moyens , étoit absent , celui des chiens , qui doit manger après
celui - ci , court , le cherche , le retrouve , et par des sauts et
des aboiements le reveille, s’il est endormi, et l’oblige en quel-
que sorte à venir prendre sa nourriture ordinaire. Ce chien
alors , quoiqu’il n’ait pas d’appétit , se précipite à l’endroit où
est le fournisseur. Tout le monde se range de coté , lui fait
place , il s’empare du morceau qui lui est accordé , et vite il
s’en va l’enterrer dans une espèce de carré qui semble être des-
tiné par la colonie à servir de cave commune. ( ** ) C’est dans
( * ) Les indiens qui composoient la mission de Saint - Charles , ou de
Montereg , agissoient ainsi à l’heure qu’on leur servoient Vatole , c’est
une espèce de bouillie qui est compose'e de farine d’orge, dont le grain
a éte\ rôti avant d’être moulu; elle n’est assaisonnée ni de beurre ni de
sel , et seroit pour nous un mets fort insipide.
(**) Ce penchant du chien à garder l’exce'dant des produits sur les con-
sommations ne prouve t-il pas que la volonté' de s’enrichir est un in»
stinct ? C’est un attribut donc, qui n’est point exclusif à l’homme, et
qu’on retrouve même chez quelques autres classes de l’espèce animale.
IV. 2G
( 202 )
cet endroit qu’il arrive souvent des spectacles dignes de tout
observateur. Ce qui est fourni par îa charité , devant servir
pour vingt quatre heures , on voit à certaines heures du jour
plusieurs de ces pauvres animaux , forcés par îa faim , roder
autour de îa cave, et par des grimaces, et des remuements de queue
singuliers , espier si le chien propriétaire de ce qu’il y a de
caché , ne vouloit pas leur permettre le partage d’un os , d’un
morceau de rate , de foie, etc. - — ■ Dans со cas , si l’estomac de
celui, qui a caché quelque chose, l’avertit du besoin qu’il pour-
roit en avoir après , toute prière est inutile, et ce qu’il y a de
drôle, c’est que tout cela se fait sans la moindre guerre; si au
contraire celui qui possède dans le réservoir son petit trésor, voit
qu’il peut s’en passer , la manière , dont il ouvre les yeux a
legard de son camarade affamé , donne à celui-ci assez de con-
fiance pour le déterminer à se rendre maître du morceau caché,
et à le dévorer.
J’ai vu plusieurs fois exercer cet acte de libéralité par un
chien borgne, à la belle fontaine de Tophana: car depuis quel-
ques années, il attendoit tous les matins, près d’un boulanger à
l’endroit qu’on descend de Péra , mon respectable ami Mr. Lau-
rent Noccioli, Médecin de plusieurs Sultans , et Docteur très il-
lustre , qui avoit l’usage de lui faire donner un gros pain tous
les jours , il mettoit par là mon borgne en état de se passer
très souvent de ce qu’il reccvoit régulièrement a la Mosquee.
Est-il possible , qu’un chien borgne puisse donner l’exemple de
la générosité , et de la libéralité à tant de nos grands seigneurs?
Combien n?y-a«t-ii pas de veuves , d’enfans , de vieillards men-
( 2ô3 )
dians qui expirent par une suite inévitable de la misère sans
qu’on puisse trouver des coeurs sensibles à leurs maux !
Mais j’oubliois que détendre les affections sur le genre humain
est un reproche , et qu’il n’est plus en usage d 'être touché du
spectacle des infirmités humaines. Les bonnes actions ne res-
tent pas oubliées. Si on cite celles des chiens , et d’un chien
borgne^ à plus forte raison on tiendra compte de celles que fera
l’homme. Craignons la rénommée. Elle est inexorable dans ses
arrêts , et disons avec Thomas : qu’elle dicte les actions ; l’his-
toire les écrit -, et la postérité les lira.
Quoique nous ayons tu les Seigneurs turcs pourvoir abondam-
ment à la république des chiens, cependant il n’est pas rare d’ob-
server que , par la multiplication , les chiens , nés depuis peu ,
sont contrains , plutôt que de crever de faim , de tenter par
une prompte émigration de changer de fortune , et de tâcher
de se domicilier ailleurs.
Quelquefois avant d’y réussir , on les rencontre maigres , se
tenant à peine debout , tout courbés . et ayant les vertèbres
de leur dos réduites à la manière des embraseures; on les entend
pousser des cris tels que la misère en arrache à tout FanimaL
26 *
( 2o4)
ARTICLE II.
Celui d’assurer son existence, etc.
L'Animal n’a pas de plus grand trésor à désirer que celui de
la sûreté. Les hommes pour l’obtenir ont sacrifié avec plaisir
autant de leur liber té , que les lois leur assurèrent de repos.
Les animaux, inférieurs de beaucoup à l’homme, se contentèrent
( inutilement ) d’aller la chercher dans les bois , dans les deserts
les plus afîrcux , et les plus éloignés de l’Afrique , près des ri-
vières , ou dans les abimes de la terre, etc.
Le chien qui , par son instinct , et sa timidité pour ses pro-
pres intérêts , doit réclamer sans cesse un appui , a trouvé plus
avantageux de se fixer parmi les hommes , et dans tous les
lieux de la Turquie , où nous avons vu qu’il est nourri et pro-
tégé. Cependant , instruit par l’expérience que sa manière de
vivre est précaire , il ne s’abandonne avec facilité aux modifica-
tions de ses habitudes , que lorsqu’il y trouve sa sûreté. Les
chiens d’une colonie quelconque ne veulent point avoir de rela-
tions avec les colonies voisines. Ils se détestent , et se détestent
en chien. C’est pourquoi on les croit placés de manière à faire
connoître à l’observateur l’étendue naturelle des limites , que
leurs Solons et leurs Lycurgues choisirent pour leur habitation.
Gare qu’un chien étranger essaye de les franchir.
Les colons ne peuvent se placer que dans leurs territoires
respectifs. Un d’entre eux fait l’avant-garde, et un l’arrière-garde:
»
ou то*
( 2o5 )
tout le reste est pèle - mêle , ou couché en cercle plus
ins concentrique , d’après les circonstances , les heures . ou les
saisons.
Un homme passe. ..... les chiens ouvrent les yeux 3 s’ils
dorment , ils lèvent la tête , et îe silence le plus parfait honore
son passage; c’est un bienfaiteur, c’est un Musulman. Un homme
passe Aux armes crie leur sentinelle , et vous
voyez des chiens s’élancer contre lui avec un fracas et un.
tintamare inouï 3 c’est un pauvre étranger habillé à la fran*>
çoise.
Jamais ils ne dirigent leurs attaques de front ; ils le feignent
cependant , et dans ce cas , sans un bâton à la main , qu’il
faut même avoir l’adresse d’alonger derrière soi s on court le
risque d’être dévoré, ou, pour le moins, d’être bien mordu.' Que
d’officiers étrangers qui , à cause de leur costume , ne pouvoit
faire usage de cette recette „ se trouvèrent embarassés dans de
pareilles circonstances. Quoiqu’ils eussent îe sabre à la main ! il
falloit seulement îe porter derrière soi , et encore au risque 9 en
s’en servant , d’être insulté par la populace.
Cet assaut de la part du chien a cependant ses exceptions.
Un françoîs passe ; si le chien , sentinelle de la Colonie qu’il
rencontre , est un de ceux que les habillés à la Françoise ont
quelquefois régalé d’un morceau de pain etc. — il ne lui dit
mot ? et la colonie entière ce conforme à sa volonté. C’est par
là qu’un bienfait , dont un seul individu a été comblé -, fait
( 2o6 )
naître la reconnoissance dans toute la colonie. — Cette conven-
tion cependant n’ayant aucun rapport avec les autres colonies
qu’on doit traverser, le pauvre François, peu de moments après,
est assailli par les autres bandes de chiens, qui se trouvent sur
ses pas. Si le bienfait du François regarde le cliien qui forme
l’arrière-garde» celui-ci s’empresse d’accourir à sa défense,
commençant à aboyer de loin , d’une manière très particulière ,
qui d’après mes observations , et l’habitude de mon oreille , est
une espèce de langage propre à appaiser les camarades. J’ai vu
le calme presque toujours succéder à l’instant même que le son
de la voix sortoit de la gueule de ce chien reconnaissant.
Malheur à ceux de ses compagnons , qui , par jeunesse , ou
par caprice, ne veulent pas se rendre à sa volonté. Il se préci-
pite avec le plus grand courage au milieu d’eux , et par ses
dents aiguës , punit les rebelles , et finit par se faire obéir. —
Tout le monde étant instruit des dégrés du sentiment de la
reconnoissance che.z les chiens , je crois pouvoir me dispenser
de citer d’autres exemples. Mais en faveur de mon borgne , je
demande la permission d’en citer encore un sur cette page.
Mc. Noccioli s comme tant d’autres habitans de Péra , descend
tous les jours pour s’embarquer à l’échelle de Tophana , et pas-
ser d’un endroit à l’autre du canal et de la ville , afin de visi-
ter ses malades. Mon borgne est aussi attentif d’aller le soir à
la rencontre de Mr. Noccioli , qu’il l’étoit le matin , et cepen-
dant plusieurs années d’expérience lui ont prouvé qua cette
heure il n’avoit rien à espérer de mon ami. N'importe. II veut té-
(207)
moigner sa joie , et sa reconnoissance tous les soirs par la mê-
me douceur de ses cris , par ses sauts , et par ses caresses.
Un cLien aboyé. Ce n’est plus le même aboiement qu’on entend
lors du passage d’un homme ; c’est tout-à-fait une autre chose ;
il aboyé plus fort, je redouble mes pas, je m’approche ,
et, à mon étonnement, je trouve un chien de ceux qui veulent
émigrer : il s’attache à mes pas , il me cajole , et il veut ab-
solument, sous ma protection et sous îa sauve-garde de ma canne,
traverser autant de chemin , que ma direction lui permettra de
faire. Vite je porte ma canne en arrière, je m’écrie: Iscli ischs
à la manière des Turcs , quand ils veulent empêcher que les
chiens ne fassent aucun mal aux Européens , et me voila avec
mon protégé hors de danger, et en pleine sûreté. 11 arrive quel-
que fois que , pour défendre le pauvre émigré a d’une manière
un peu plus efficace , on décharge des coups de bâtons contre
les assaillans , presque toujours les chiens savent adroitement les
éviter. Mais si le hasard fait que quelqu’un d’eux en soit atteint,
tous les autres tombent sur celui qui a été frappé , et le mal-
traitent d’uue manière incroyable; le punissent - ils pour sa mal-
adresse , ou pour les malheurs que son acharnement pouvoit
attirer à la colonie entière ? Certes , si nous devons en juger
d’après les habitudes et les règles de nos duélistes , c’est une
punition qu’ils infligent au chien qui s’est laissé attraper: mais ce
châtiment n étant ni naturel , ni juste , il faut supposer plutôt
que c’est à cause du danger général que le manque de prudence
de sa part pouvoit causer à la république.
( 2o8 )
Silence ..... on aboyé eneore ..... c’est une troisième
espèce d’aboiement . . .... Ah! je m’appereois : c’est un chien
d’une colonie étrangère sûrement qui , à la faveur de l’obscurité,
tâche de s’approcher très adroitement du carré, où réside la cave.
Aux armes a crié la sentinelle , et voilà le drôle obligé à
la rétraite. Tant que les chiens , accourus pour la défense du
territoire, bornent leurs opérations à chasser l’ennemi, aucun de
ceux qui sont limitrophes ne bouge de sa place et quoiqu’on
soit allarmé de l’approche d’une armée ennemie , aucun cri ei>
core ne se fait entendre : mais aussitôt que les chiens , par une
suite de leur emportement , sont entraînés jusque dans le terri-
toire de la colonie voisine, aux armes, crie-t-on de l’autre côté ,
et c’est ici qu’il se donne souvent les batailles les plus terribles.
Elles finissent toujonrs cependant par une glorieuse retraite dans
leurs limites respectives. L’avant-garde, qui se laisseroit surpren-
dre , a des coups de dents jusqu’au sang , et elle est changée
sur le champs.
On aboyé de nouveau, c’est encore une nouvelle espèce d’aboie-
ment : je me mets à la fenêtre , et je vois assis près du caffé
un Turc , qui , ayant de la déférence pour un des chiens de la
colonie lui donne bien à manger, et avec son, isch isch ordinaire,
éloigne les autres.
L'envie du bien de son semblable est la cause qui pousse
les colons à crier autant que possible. On seroit tenté de
prendre ces aboiemens pour ces diatribes que les hommes ont
l'habitude de lancer fréquemment contre ceux que la fortune se
plait à élever sans que par là nous eussions perdu quelque cho-
se. Ce n’est que le goût , et le désir du mal.
(2Й9)
ARTICLE III.
Celui de la possession exclusive , etc .
Le but de la nature , en nous donnant les sens , a été, qu’ils
nous instruissent de l’existence des êtres , et nous servissent
de guides dans ïa vie animale. Les cris lamentables que les
chiens poussent alors , et dont mes oreilles retentissent encore
m’annoncent que ce mécanisme dans un cas pareil, quoique très
naturel , est bien violent.
Voyez ces deux cbiens , — ils doivent attirer votre atten-
tion , — ils s’aiment , mais ils sont de deux colonies diffé-
rentes , — jugez de leurs peines.
Lamour successivement les attire , et les repousse par la
crainte qu’ils ont de manquer aux loix établies dans leurs républi-
ques. - — Leur cerveau est dans une oscillation perpétuelle. — — à
la vue de .fobjet chéri , l’animal suit les premières impulsions ;
mais parmi les bêtes même les circonstances peu favorables , en
anéantissant ces impulsions , et en empêchant de les faire agir ,
il tarde à libérer jusqu’à ce que fobjet qui fentraine plus forte-
ment le tire de cette suspension, et l’oblige à sacrifier enfin ses
devoirs à , l’amour. C’est ainsi que je me plais à expliquer l’irré-
gularité , Finconsequence, finconstance de mes pensées, et je me
rends raison même de tout ce qu’il peut y avoir d’inexplicable
dans ma conduite. Chacun modifie ses idées â sa manière, et
particulièrement celles qui naissent des notions peu fixes d’un
être quelconque. - — Nous autres hommes nous les créons d’après
IV 27
( 210 )
notre propre tempérament , nos dispositions naturelles, notre ima-
gination plus ou moins exaltée , nos circonstances individuelles ,
nos préjugés reçus , et les manières dont nous sommes allectes
dans des tems différents. — - Mais .' . je vois nôtre
couple entre les .deux frontières ! Législateurs, dites tout ce qu’il
vous plaît : il est déjà heureux , et les plaisirs , que l’amour
vient de lui accorder, ont porté une empreinte inef-
façable dans son coeur. Les chiens colonistcs respectent
ces transports de l’aveugle instinct , les aboiements assurent
le couple heureux du consentement, et de 1 approbation
qu’ils donnent à leur choix. Q pères , et mères. Ap-
prenez à respecter les voeux de vos enfans , puisque
vous n’avez pas eu l’adresse , ou le savoir de diriger leurs
sensations , la sympathie a fait réfléchir sur leur aine par le
miroir merveilleux dans lequel la nature se plaît à se peindre
dans tout son éclat. Les chiens doivent -ils être plus indulgens
que nos parents ? La philosophie me prouve que non , et par
malheur Гііі.чГоіге de tons les temps m’instruit du contraire.
En attendant mes chiens amans sont au comble du bonheur.
Le mâle aime toujours à prolonger dans le repos cette espèce
de jouissance , et la femelle la prolonge dans les caresses qu’elî©
prodigue au compagnon de ses plaisirs.
Le mâle est couché paisiblement au soleil , aussi fier de son
bonheur quon peut l’être , et recevant de la part de sa compa-
gne les signes d’une tendresse vive et sincère. Enfin je Je ѵоіэ
iussi content , que peut l’être un pauvre , à qui l’on vient
( 211 )
de faire l’aumone. — — Neuf semaines s’écoulent à peu près
depuis cette observation , et je retrouve dans mes courses le
couple fortuné réuni avec ses petits.
La paire a le droit de se visiter mutuellement , elle est sou-
tenue du crédit que leurs dents assurent au milieu d une répu-
blique très - raisonnable quoique de chiens.
C’est d’ici que j’ai fait voile pour découvrir le trésor dont
l’histoire naturelle m’a donné le droit de l'enrichir sur ce point.
31 n’est pas grand à la vérité , mais je Foffre tel que îa nature
nba promis de l’enlever. J’assure que dans cet exposé mon ame
a chéri la vérité , car elle s’est occupée à trouver l’état naturel
de la chose , son origine , ses nuances , son objet , et que par-
ticulièrement j’ai suivi la raison qui nous conduit à comparer
l’opinion d’autrui avec la notre , à mettre de la bonne foi dans
l’aveu de nos erreurs , et faire céder l’amour - propre ridicule à
l’amour-propre raisonnable, qui aime à s’applaudir intérieurement
du parti qui le détermine à préférer îa lumière aux ténèbres.
a 7
»
щ
NOTICE
sur les Steppes de la Russie en général 3 et particulièrement sur
celles qui s’étendent entre le Volga, et V Oural э
par A. M. TausghePi®
; г л
.
NOTICE
fur les Steppes de la Russie en général , et particulièrement sur celles
tjui s’étendent entre le Volga et l’Oural , par A. M. Tauschen
Les steppes e'tendues que Гоп rencontre dans le sud de la Rus-
sie , sont tellement remarquables , et sous le rapport physique
se distinguent des autres régions du monde connu сГипе manière
si transcendante , que j’ai cru pouvoir exciter votre intérêt 3 ea
vous offrant quelques observations sur leurs aspects originels et
sur les produits qui leur sont particuliers.
L'on a généralement donné le nom de steppes aux plaines im-
menses y et dépourvues de bois et d’eau qui se trouvent dans
le sud de la Russie d'Europe et d’Asie, entre les 60° et 50° de
latitude septentrionale , à ces plaines unies qui sont rarement
interrompues par des montagnes ou des fleuves , dans lesquelles
l’agriculture et la culture en général ne peuvent être introduites
que difficilement 3 et où plusieurs peuplades nomades de race
mongole et tatare campent avec leurs troupeaux. Le voyageur
qui les rencontre doit les traverser comme un vaste océan , et
il doit s’être muni à l’avance non seulement de provisions et do
tous les objets qui lui sont nécessaires 3 mais même d’eau pour
abreuver ses bêtes de somme.
Je ne parlerai ici que des grandes steppes situées entre les
fleuves Oural et Volga , bornées au nord par les ri' ières Orguis
et Samara et par la chaîne des monts Oblscbe-sirt „ et au nord
(2іб)
par îa mer Caspienne. Ayant parcouru ces steppes dans diver-
ses directions, j'ai été à même de les examiner et d’y observer tout
ce qu’elles présentent de particulier et de remarquable.
Il est à peu près hors de doute, qui! fut un terris où la mer
Caspienne était plus étendue qu’elle ne Fêtait de nos jours , el
qu’à cette époque ses eaux devaient couvrir .toute cette plaine#
Maintenant encore l’on découvre avec quelque vraisemblance les
anciennes limites de cette mer , et dans son tems le célèbre
Pallas en traça la carte qui! ajoute à ses voyages.
De l'Ouest à l’Est , à partir du pied du Caucase , s’étend ,
à travers les steppes de Kouman, une chaîne de collines, ou plutôt
un exhaussement en gradins d’élévations diverses du sol des
steppes qui, après s'être approchées du Volga dans les environs de
Sarepta, se prolonge en sinuosités plus ou moins grandes le long
de la rive droite de ce fieuve , en le remontant , se trouve en
suite coupé par lui, entre les villes de Saratoff et Tsaritsine, se
réunit bientôt dans les steppes opposées, non loin des sources des
fleuves Orguis et Samara , avec la chaîne de FObstchei-sirt qui
n'est qu’une branche de la grande chaîne de l’Oural se dirigeant
au Sud, et enfin traverse l’Oural au dessous d’Orenbourg , en se
prolongeant dans les steppes opposées des Kirguises, où il se perd
dans des régions que n’a point encore foulé le pied d’un voyageur
observateur, ou peut-être se réunit aux grandes chaînes de l’Asi©
mitoyenne , qui font partie des chaînes méridionales de l'Altai#
Çetle limite naturelle a dû, sans contredit, former l’ancien
rivage de la mer Caspienne. L'on peut facilement se convaincre
que le terroir d,es steppes intérieures était un sol maritime , si
( 2I7 )
Гоп considère qu’outre le sel gemme que Гоп rencontre dans ses
montagnes, le sel s’y présente également partout dans les lacs et
les sources , et que dans les bandes sablonneuses Гоп trouve
des coquilles à peine décomposées et appartenant aux espèces
que renferme la mer Caspienne. Enfin , l’aspect même de cette
chaîne de collines remplie de promontoires et d’anses prouve qu’-
elle a dû former autrefois un rivage maritime. La rareté de la
végétation et la différence que présente le soi de cette plaine
basse avec la région voisine plus élevée , semblent témoigner
que la formation de cette steppe est récente et que les eaux Font
abandonnée à une époque encore peu reculée. La plaine plus
élévée qui se trouve au delà de la chaîne dont nous avons parlé,
et dont se composent les gouvernemens de Tamboff , Penza ,
Simbirsk etc , présente une terre végétale qui dans beaucoup
d’endroits la couvre sur une épaisseur de deux pieds. Comme
il est très présumable que celte terre est le produit des débris
des végétaux, sa formation doit remonter à une époque beaucoup
plus reculée que celle de la steppe précédente. Quel laps de
tems n’a-t-il point fallu pour former cette terre végétale en une
quantité aussi prodigieuse.
La steppe tatare proprement dite , dont il est ici particuliè-
rement question , et qui se trouve entre l’Oural et le Yoîga ,
présente un niveau qui s’élève fort peu au dessus de la mer
Caspienne ; ce dont on s’aperçoit facilement à la lenteur du
cours du Yolga et de l’Oural , et en outre par plusieurs autres
observations que Гоп est à meme d’y faire.
L’aspect de la steppe varie dans les differentes saisons de
l’année. Souvent dès la moitié du mois d'avril 9 ou au commeo®
IY 28
(218)
cernent du mois de mai , après la fonte des neiges , elle se
couvre , beaucoup plus rapidement que partout ailleurs , de la
verdure la plus éclatante. Il suffit de l’espace de quelques
jours pour produire ce changement; et alors on y voit croître une
foule d’espèces différentes d’Astragales , d’iris , de Scorsonères ,
et particulièrement de magnifiques plantes à oignons , comme la
tulipe , le Bulbocodium , la Fritillaire et la belle Scilla araoe-
na , si remarquable par le bleu azuré de sa fleur. Vers le
milieu du mois de juin, une chaleur ardente arrête la végétation;
les plantes se flétrissent , et bientôt la steppe ne ressemble plus
qu’à une bruyère aride. Quelques végétaux seulement parvien-
nent à braver la chaleur du soleil , et parmi elles on distingue
quelques Artémisies , le Iledysarum Alhagi , et l'Eryngium.
C’est à cette époque de l’année qu'éclatent fréquemment ces
embrasemens des steppes , dont l’aspect est à la fois si étrange
et si redoutable. Pendant la nuit tout le ciel réfléchit les
vapeurs rougeâtres de l’incendie, et l’atmosphère se pénètre d'un
nuage épais de fumée. Ces embrasemens, soit qu’ils soient l’ef-
fet du hasard ou qu’ils aient été produits à dessein , étendent
leurs ravages avec une rapidité extraordinaire en dévorant les
graminées desséchées de la steppe. Quand ils s’approchent des
régions cultivées, il n’est pas rare qu’elles consument entièrement
les céréales des champs cultivés , et détruisent ainsi en un mo-
ment tout le fruit du travail et jusqu’à l’espérance du cultiva-
teur. 11 est rare que les efforts réunis de la population de
plusieurs villages, puisse parvenir à éteindre ce fléau destructeur.
Ces embrasemens ne s’arrêtent que lorsqu’ils rencontrent le bord
d’un fleuve . ou une grande route un peu large.
(219)
Le désert sablonneux de Naryn ou Rynpesky, qui, commençant
près des lacs Kamisch et Samara, dans les steppes situées au de-
là du Volga, et s’étend en suite, sur une étendue plus ou moins
large, jusqu’au rivage de la mer Caspienne, forme une exception
remarquable par la différence que son sol présente avec celui
des steppes ordinaires. Quoique dans la saison chaude le sable
s’y échauffe au point de faire supposer qu’il s’oppose à toute
espèce de végétation ; il est cependant avéré que c’est préci-
sément cette région qui forme la partie la plus fertile et qui ,
dans la saison où le reste de la steppe est desséché et dépouil-
lé de verdure , offre un refuge et un riche pâturage aux peu-
plades nomades qui viennent s’y retirer avec leurs troupeaux.
À la simple vue , cette région sablonneuse paraît être dans
une situation beaucoup plus élevée , que ne le sont les steppes
argileuses environnantes, qui descendent vers l’Oural et le Volga,
et cependant elles présentent assez généralement, à une profondeur
d’un petit nombre d’archines, une eau limpide et potable, tandis
qu'ailleurs les steppes manquent totalement d’eau , ou n’en pré-
sentent que d’une nature saumâtre et qui ne peut être employée.
La plupart des plantes qu'on y voit croître, se distinguent en
ce que leurs racines pivolent à une grande profondeur , ou el-
les vont chercher dans un sable humide et rafraîchi , la nour-
riture qu’elles ne pourraient trouver à la surface aride et brû-
lante du sol.
C’est à la fin de l’automne , au moment où la végétation
languit et meurt , que s’épanouissent les magnifiques plantes sa-
lines dont la plupart sont particulières au sud de la Russie ,
Le gazon épais et verdoyant qui , pendant lété , pare les prai»
28 *
( 220 )
ries situées plus au nord, manque entièrement dans les steppe^
où chaque plante semble croître isolement , et de manière que
partout on découvre le sol.
Dans ces steppes le froid s’élève à un degré d’intensité beau-
coup plus considérable qu’on ne pourrait le supposer d’après
la latitude sous laquelle elles se trouvent ; et il en est de mê-
me de la chaleur solaire qui, en été, monte à un degré extra-
ordinairement élevé. D’après les observations qui ont été faites
à Sarepta, il résulte que pendant plusieurs années on y a éprou-
vé des chaleurs de plus de 30° et un froid de 27 — 28° ,
différence de température peu ordinaire dans les autres régions.
Dans les contrées du Volga inférieur , de midi vers les 5
heures , s’élève assez régulièrement , pendant l’été , un vent
d’est qui rafraîchit l’atmosphère , et tempère l’ardeur insuppor-
table du soleil.
Une autre particularité remarquable que présentent les step-
pes , c’est qu’il n’y a jamais de rosée , et il serait difficile de
rendre compte de ce phénomène en l’attribuant simplement à la
grande nudité du sol. Il 'y pleut très rarement , et les orages
n'y sont pas non plus très abondans.
Les fleuves des steppes présentent un caractère parti-
culier, qui les distingue d’une manière transcendante des rivières
des autres contrées. Ce n’est qu’au printems , quand leurs eaux
se sont grossies par la fonte des neiges , qu’on peut leur don-
ner le nom de fleuves ou de rivières. Ordinairement , pendant
l’été , ces rivières sont arrêtées dans leur cours par la chaleur
( 221 )
qui les dessèche , et bientôt il n’en reste plus qu’une série de
lacs plus ou moins considérables , et isolés les uns des autres.
Quelquefois à une distance assez considérable les uns des autres,
ils n’ont point entre eux de communication apparente ; et sont
très poissonneux. Au nombre des rivières des steppes., de ce
genre , on peut mettre le Touckoul , qui se jette dans le lac
Kamysch-Samara. 11 faut néanmoins en excepter les deux rivières
Ousa, qui prennent leur source sur la pente méridionale de l’Ob-
tschéi-Sirt. La grande Ousa, au moment où j’en visitai les bords
près de son embouchure dans le lac Kamysch , ressemblait , par
l’étendue et la quantité de ses eaux , à la Moskva ; mais Геаи
en était fortement salée , circonstance que je n’ai jamais eu oc-
casion de remarquer dans une autre rivière.
Les lacs Kamisch - Samara dont nous avons déjà parlé , se
trouvent à une distance à peu près égale de l’Oural et du Vol-
ga, et forment l’un des objets les plus remarquables de la steppe
tatare. Leur circonférence qui est de 150 à 200 verstes , em-
brasse au printems un seul lac d’une grande étendue , qui* plus
tard se couvre de roseaux, et finit par former une multitude de
petits lacs dont la circonférence n’est plus alors que de 15 à
20 verstes. A la fonte des neiges, entre les deux Ousa, le Tou-
ckoul et d’autres petites rivières de ces steppes apportant dans
ce lac une masse considérable d’eau , et comme il n’a aucune
communication visible avec la mer Caspienne , il devient difficile
de se rendre compte de la manière dont ces eaux se perdent.
Il n’est guère probable qu’on puisse attribuer leur grande dimi=
nution à la seule évaporation pendant les chaleurs de l’été. Il
est plus vraisemblable 9 qu’elles servent à alimenter les riches
sources de la fertile région sablonneuse de Rynpesky. Le bord
méridional du lac se compose de dunes sablonnenses qui attirent
les eaux et les distribuent ainsi dans le reste du désert sablon-
neux.
11 n’y a point de doute que la culture des céréales peut être
introduite dans plusieurs endroits de la steppe, et particulièrement
auprès des bassins que forment les rivières. L'on en trouve une
preuve convainquante dans letat florissant dans lequel se trouve
la culture du bled et du tabac des colonies allemandes du gou-
vernement de Saratoff , quoique à la vérité ces établissemens ne
puissent être considérés comme formant partie intégrante avec
la steppe. La culture des céréales cesse près de Kamiscbine
(sous le 50° de î. j et un peu plus au sud, près de Dmitrovka,
de même qu’au fleuve Oural. Après avoir fait pendant dix an-
nées consécutives des essais en grand , les frères Moraves de
Sarepta ont acquis la conviction que la culture des cé-
réales ne présentait point d’avantages dans la région qu'ils
habitent. Ils se sont eonséquemment bornés à la culture
plus lucrative du tabac , et à l'exploitation des potagers ,
des vergers et des vignobles ; et ce n’est pas sans avoir à
surmonter de grandes difficultés , puisque ces divers genres de
culture doivent être entrepris à la proximité des rivières et des
sources j afin que pendant la saison ardente ils puissent avoir
recours à l’arrosement. Même à la culture de la vigne qui sous
des latitudes tempérées réussit le mieux sur le sol le plus escarpé
et le plus aride , demande , dans les vignobles de Sarepta et
d’Astrakhan , à être continuellement arrosée. D’après la grandeur
des ruines des villes des anciens habitans des steppes $ il est
( агЗ )
évident qu’ils ont dù être beaucoup plus avancés en civilisation
que ne le sont aujourd’hui les tribus nomades qui traversent la
steppe avec leurs troupeaux , et qu’ils ont dû employer tous
leurs soins pour cultiver leur sol ingrat. De même que les
habitans de l'Egypte., ils mettaient à profit les inondations pério-
diques du Volga et de l’Oural , et construisaient partout où le
permettait la situation du sol , des canaux pour l’irrigation de
leurs champs , ainsi qu’on peut s’en convaincre par les restes
nombreux qu’on en retrouve encore aujourd’hui. Maintenant
encore les cosaques de l’Oural mettent à profit le limon que
laisse l’Oural après ses débordemens , et l’employent pour la
culture de leurs plantes potagères. Quoique les inondations du
Volga , qui arrivent plus tard et durent plus longtems , ne pré-
sentent pas les mêmes avantages à la culture , ses eaux produi-
sent dans les îles inondées et dans les terres abaissées, une riche
végétation en plantes graminées , dont profitent les habitans
riverains du Volga qui ne trouvent dans la steppe qu’un foin
maigre et rare.
Je me bornerai maintenant à donner un aperçu rapide de
quelques endroits remarquables de l’intérieur de la steppe , et
nommément des deux lacs salés Elton et Vaskountchatskoï du
mont Bogdo , et du sel gemme du Tchaptchatchi.
De tous les lacs salés qui se trouvent dans la steppe de Tata-
rie , le lac Elton est le plus considérable et le mieux connu.
11 se trouve , en ligne directe, à 50 verstes du bord du Volga,
et peut avoir environ 60 verstes de circonférence. Ce lac
fournit une grande partie du sel qui se consomme dans le mi-
di et dans le centre de la Russie. Le fond s’en compose d’une
(224)
couche épaisse et solide d’un sel pur , sur laquelle se dépose
annuellement une nouvelle couche , de façon que ce lac présen-
te un approvisionnement inépuisable. Pendant les mois de Pété,
plusieurs centaines d’ouvriers sont occupés à l’exploitation de ce
sel , dont ils traînent et amassent sur la rive les masses qu’ils
ont détachées. De là des voituriers de la petite Russie trans-
portent le sel plus loin dans les divers magasins du Volga, d’où
on le conduit ensuite sur des barques dans les divers lieux où
il doit entrer dans la consommation. L’eau de ce lac est d’un
rouge violet , et vu à quelque distance quand il est éclairé
par le soleil, il paraît coloré du pourpre magnifique de l'aurore.
Au printems , à l’époque où il est grossi par la fonte des nei-
ges , il ne présente ordinairement nulle part une profondeur de
plus de deux archines. Je n’ai pas pu me procurer de rensei-
gnemens exacts pour savoir si l’on y avait découvert des sources
salées. Il doit sans contredit en exister „ puisque comme il
n’existe pas d’affluens extérieurs , l’on ne peut expliquer la for-
mation du sel que par le dépôt que forment des sources souter-
raines. Quelques batimens qui ont été bâtis sur le bord du lac
sont destinés aux employés des salines, et les ouvriers se logent
dans des baraques. «
A environ 70 à 80 verstes plus au sud , et à une distance
semblable du Volga , se trouve le lac Voskountchatskoï ou Bog-
do. Son étendue est à-peu près la même que celle du lac Elton,
avec lequel il présente d’ailleurs des différences remarquables.
L’un est situé dans une vaste plaine , où son bassin ne forme
point un abaissement considérable du sol ; tandis que les rives
escarpées de Fautre s’élèvent en ondulations, varient dans leur
225 )
profondeur, présentent de fréquentes anfractuosités , et touchent
à l’Ouest , au mont Bogdo qui est le point 3e plus exhaussé de
toute cette région. Quoique pendant Jeté les eaux du lac Elton
diminuent , elles ne se dessèchent cependant jamais totalement
aussi son sel contient-iS une quantité plus ou moins considérable
de sel de Glauber et de seî amer.
La superficie du lac Bogdo se trouve au contraire , ainsi que
fai pu m'en assurer en le visitant vers le milieu du mois de
juin , entièrement dénué d’eau , et semble couvert d’une neige
fraîchement tombée. Son sel est très pur , et ne paraît point
contenir de mélange appréciable.
11 est digne de remarque que dans fune des cavernes que
paraît avoir creusées l’envahissement progressif des débordemens
du printems, et qui s'étendent en formant divers enbranchemens
jusqu’au bord même du lac , Гоп trouve très proches Tune de
l’autre , deux .sources , dont l’une est d’une eau douce et ex-
celîente3 tandis que l’autre ne donne qu’une eau saumâtre et qui
n’est point potable. Sur le fond même du lac se trouvent plu-
sieurs sources qui forment , à travers les couches du sel , des
ouvertures d’une profondeur assez considérable. Autrefois le sel
du lac Bogdo, qui en pureté et en bonté surpasse celui d*
Elton , s’exploitait de même que celui de ce dernier lac; mais
}a couronne a abandonné cette exploitation en raison des frais
considérables qu’occasionne le transport.
Le mont Bogdo situé immédiatement sur le bord du lac peut
être considéré 5 sous plusieurs rapports , comme l’une des mon-
tagnes les plus remarquables que l’on rencontre dans la steppe.
Il s’en distingue non seulement par son élévation , qui parait
ІУ
29
f і2 3б )
être de 5 — 600 toises au dessus du niveau du lac, mais en-
core par sa conformation. Il a la forme d’un cône tronqué ,
dont Fun des côtés présente , sur un escarpement presque
perpendiculaire d’épouvantables fissures et abymes , tandis
que le côté sud - ouest , qui est opposé , s’abaissa en une
série de collines , qui s’abaissent granduellement jusqu’à ce
qu’elles se trouvent au niveau de la plaine du. côté du lac. La
base découverte de la montagne se compose de débris énormes
de granité, qui sont d’autant plus remarquables qu’ils paraissent
offrir une preuve irrécusable de l’existence de la mer qui a dû
couvrir autrefois toute la steppe. A la hauteur d’environ 20
toises au dessus du niveau de la steppe et du lac, on remarque,
dans ces masses de granité , une ligne horizontale d’excavations
qui paraissent avoir été formées par le choc ondulé des va-
gues de la mer.
Immédiatement sur le granité repose une énorme couche d’ar-
gile et de bolus de couleur variée , dont ou retrouve le profil
dans les profondes anfractuosités qui, du côté d’Est, mettent en
quelque sorte l’intérieur de la montagne à découvert. Cette
couche forme presque la moitié ou le tiers de la montagne ,
s’étend en décrivant un angle obtus vers le Sud et le Sud - est ,
et consiste en plusieurs bandes de différentes largeurs , dont les
couleurs varient du vert clair au bleu , et du rouge pâle à un
rouge obscur de brique.
La partie supérieure de la montagne est couverte de mor-
ceaux arrondis, composés d’une argile durcie ou schiste marneux,
qui se trouve superposée sur la couche argileuse dont nous avons
parlé, et peut former près du tiers de la montagne. Au pied.
( 227 )
/
ôn trouve souvent des morceaux d'albâtre très beau et très pur„
et il est probable que le sein de cette montagne contient éga-
lement du sel gemme , qui 3 après s'être dissout dans des sour-
ces souterraines , donne naissance au lac et l’entretient. Il serait
à désirer que cette montagne si importante sous le rapport de
la géognosie , fut examinée par un minéralogiste instruit, et que
la description en fut faite avec plus d'exactitude et d’une mani-
ère plus circonstancielle que je n’ai été moi-même en état de le
faire.
Les montagnes de sel gemme 5 qui ont été visitées par Pal-
las et Gmeliu à Tchatchatchi , au Sud de Bogdo 5 à une dis-
tance à peu près égale du Volga a présentent un aspect tout
à - fait différent. C’est une chaîne circulaire de collines et de
rochers qui s’étendent sur une circonférence d’environ huit ver-
stes, et dont les sommets les plus hauts ne s’élèvent pas à plus
de 150 — 200 toises au dessus du niveau de la steppe. Au cen-
tre de cette chaîne se trouve un enfoncement , en forme d’en-
tonnoir , ayant plusieurs verstes de circonférence , et qui au
printems se remplit d'eau. Quand cette eau s’évapore pendant
l'été , elle dépose une croûte peu épaisse d’un sel mêlé de par-
ticules hétérogènes. Les collines elles-mêmes sont composées de
blocs d’un sel gemme excellent , qui , en bonté 3 ne le cède
aucunement à celui d'Iletsk. Dans quelques endroits il se mon-
tre en masses découvertes ; mais dans d’autres il est assez ordi-
nairement recouvert , à une hauteur de quelques pieds , d’une
terre glaise , sèche et aride.
La chaîne d’Arsagar , qui a été visitée par Pallas , parait 3
quoiqu’elle soit beaucoup plus considérable t avoir une grande
39
★
( aa8 )
ressemblance avec le groupe de collines isolées dont nous ve-
nons de parler ; et je regrette qu’il m’ait été impossible de m’y
rendre ; et d’y voir les raretés botaniques dont il est question
dans la description que Palias fait de cet endroit.
Malgré les bornes étroites dans lesquelles nous avons ren-
ferme cette notice , ce que nous avons dit suffit pour prouver
que sur ce point unique de la steppe , qui est bien insignifiant
comparativement à son immense étendue ^ la Russie possède en
sel préparé par la nature des richesses tellement inépuisables г
quelles pourraient peut-être suffire à la consommation de toute
l’Europe , si la position géographique eût permis de les trans-
porter , en même tems que d'autres circonstances en eussent
favorisé le débit.
communique le 15 Mars. 1810.
Le lac salé d’Inderskoïe , qui se trouve au de là de l’Oural.,
dans la steppe des Kirguises , par les 48 et le 49° , est , ainsi
que la chaîne de collines dont il est entouré , sous le rapport de
l’histoire naturelle, sans aucun doute Fun des points les plus re-
marquable de la Russie. Dès son teins , l’académicien Pallâs qui
visita cette région avec beaucoup de soin , et donne la descrip-
tion d’un grand nombre de plantes nouvelles qu’il y découvrit ,
excita l’attention des naturalistes et le désir de tenter de
nouvelles entreprises , à l’effet dy exploiter les trésors qu’y récè-
le la nature. Néanmoins , autant que j’ai pu m’en convaincre ,
pendant la longue série des années qui se sont écoulées depuis
l’expédition du savant académicien, aucun naturaliste russe n’a. trou-
vé l’occasion de visiter de nouveau cette contrée , et de complé-
ter ou de continuer les premières découvertes.
Le lac se trouve à environ 25 verstes, au Sud-Est du petit fort
dlnderskoie, qu’ habitent 50 Cosaques sur la rive droite de l’Ou-
ral. A trois verstes du bord gauche de l’Oural, l’on arrive à une
pente dont la crête forme un très vaste plateau élevé, qui porte
le nom de monts Indre ou Inderskoè". Cette plaine élevée dont
l’étendue , n’a pas encore été mesurée , surtout dans sa partie
orientale , est couverte d’une multitude de crêtes rocailleuses iso-
lées et anfractueuses , ainsi que de concavités profondes ressens»
blant aux excavations des mines.
( s5o )
Au milieu se trouve le lac qui, selon le dire des Cosaques
peut avoir environ soixante verstes de circonférence , et son ni-
veau paroît être considérablement plus élevé que celui de l’Oural.
Ainsi que j’ai déjà pu m’en convaincre en visitant d’autres lacs
de même nature , celui - ci est également très peu profond , et
l'on peut le traverser en entier , à gué , sans que Гоп ait de
l'eau au dessus du genou. Le fond se compose d’une couche du
sel le plus pur et le plus beau qui, s’augmentant d’année en an-
née , a déjà acquis une épaisseur très considérable. Au milieu du
lac se trouvent , dans la masse saline , quelques trous perpendi-
culaires et profonds , qui vraisemblablement ont été creusés par
des sources souterraines. Ayant essuyé d’en mesurer la profondeur
avec une sonde, je ne trouvai point encore le fond à 4o archi-
nes. Des montagnes qui entourent le lac, descendent de tous cô-
tés des ruisseaux salés , qui à la vérité sont ordinairement des-
séchés pendant les chaleurs des mois de juillet et d'aôut. Quel-
quefois le lac même se dessèche ; l’eau se trouve alors vaporisée
par la chaleur solaire , et toute la superficie ressemble â une
plaine couverte d’une neige fraîchement tombée. La masse de sel
que produit ce lac est immense , et pourrait peut être suffire à
la consommation de toute la Russie, si le lac ne se trouvait point
placé à l’extrême limite de l’Empire , et loin d’un fleuve navi-
gable , car l’Oural ne peut pas porter de grandes barques II
ny a que les Cosaques de l’Oural qui viennent s’y approvisionner
du sel dont ils ont besoin d’une quantité assez considérable pour
saler le poisson des pèches de l’Oural.
Le sol de la plaine qui entoure le lac se compose d’une cou-
che de terre argilleuse fécondée par du salpêtre , sur une épais-
( з5і )
scui' de à 2 avehines , et qui repose sur un fond calcaire.
On peut s’en assurer ostensiblement par l’aspect de concavités
profondes , qui souvent s’enfoncent entre les rochers à une pro-
fondeur très considérable , et que Гоп dirait avoir été creusée
par la main des hommes , par la ressemblance qu’elles ont avec
des mines abandonnées.
Il est sans doute digne de remarquer que partout où la na-
ture a placé de grands dépôts salins , l’on rencontre en môme
tems de la pierre calcaire. Cest ainsi que j’ai trouvé une monta»
gne isolée d’albâtre , près de la remarquable mine de sel gemme
d’Iletsk, dans les environs d’Orenbourg, et que j’ai découvert des
dépôts calcaires dans le mont Bogdo, près du lac salé de Voskunts-
chatskoï dans la steppe de Tatarie: et l’enveloppe du mont Tchap-
tchatchi dans la meme steppe, dont le noyau est formé d’une mas»
se de sel gemme , consiste également en albâtre. La coïncidence
de ces observations avec plusieurs autres , fait supposer avec
assez de vraisemblance qu’ici également Гоп doit trouver sous les
roches de gypse, une masse considérable de sel gemme formant la
véritable base du mont Inderskoïe, et alimentant par des sources
souterraines le lac lui - môme.
La formation particulière et bigarrée des éboulemens formant
des cavernes et des concavités d’une profondeur verticale très con-
sidérable , peut s’expliquer par la supposition que les eaux sou«
terraines, en dissolvant dans plusieurs endroits îe sel gemme , ont
insensiblement miné le terrain et formé des excavations qui ont
ensuite dû donner lieu à l’éboulement des couches calcaires de la
superficie. -
' ( чЪъ )
Quoiqu’il ne m’ait pas été possible de faire des recherches con®
sidérables, j’ai cependant pu m’assurer que sous les rapports bo-
tanique et zoologique , cette région est également intéressante.
Sur un espace très limité , la nature y a accumulé un grand
nombre de plantes nouvelles et particulières à cette région. Le
sol argileux, de la plaine , les collines calcaires , des pentes „ des
éboulemens produisent des végétaux différens ; mais c’est sur ces
pentes dont nous venons de parler que la végétation est la plus
riche et la plus active, parce que les plantes y rencontrent plus
d’humidité et s’y trouvent en partie abritées contre les rayons ar-
dents du soleil; ce qui n’est point le cas avec celles qui croissent
dans la plaine aride.
Parmi plusieurs autres, j y ai remarqué les Aslragalus alpinus ,
d’une grandeur extraordinaire ; plusieurs espèces de Scorzonères ,
entr’autres la purpurea. Amaryllis Tartarica Pall. Hedysarum
taurico. aff. an nov. sp? Ranuncul. n. sp. Cotylédon n. sp. He-
speris n. sp. Dans la plaine : une espèce très belle et nouvelle
d’Orobanche avec de grandes fleurs bleues; Rheum Caspium Pall.
d’une grandeur extraordinaire; Asparagus verticillaris ; et Aspar.
n. sp. plusieurs espèces d’ A Ilium 9 dont quelques unes m’ont
paru nouvelles ; deux ou trois espèces de Carex , dont celle
nommée Carex physodes a été décrite par Marschall dans
le second volume des Mémoires de la Société des Naturali-
stes de Moscou ; Biscutella macrocarpa Marsch. Leontice incer -
ta Pall. — - P allas , quoiqu’il eut visité cette région un mois
plutôt que je ne l’ai fait, n’y trouva pas cette plante en fleur.
Moi également je n’ai pu en trouver des exemplaires qui fussent
en fleurs , et fai dû me contenter d’en rapporter des graines et
des racines. Une petite plante toute particulière , avec des
fleurs jaunes, avec des feuilles amplexicaules e\ des capsules et qui
croit ici de même qu’assez fréquemment sur la rive droite de l’Ou-
ral , forme, ainsi que me l’écrit mon ami Fischer, de Gorenki,
une nouvelle espèce très distincte , qui appartient à la 2 1 classe
du système de Linné.
Sur les collines calcaires isolées , Гоп ne trouve rien de bien
remarquable , à l’exception d’un magnifique Cheiranthus qui est
voisin du Ch. odoralissimus Pall. et de l'Astr, redwicus Pall.
Sur la pente de la rive du lac , j’ai trouvé des espèces très
belles et nouvelles d’AsphodeluSj, et quelques autres plantes, comb-
ine : Allium Caspium , très grand ; Lycium $ Nitraria $ Stalice
suffruticosa et autres.
D’après la liste que je viens de donner , qui ne comprend
que les espèces les plus remarquables , Гоп voit que le nombre
des espèces nouvelles de cette contrée, dont s’est enrichie la Flo-
re de la Russie , est très considérable.
Comme je ne suis point assez versé en connoissances botani-
ques , pour croire qu’il me fut possible de définir avec une en-
tière certitude toutes les plantes que j’ai trouvées , je m’en suis
rapporté pour la définition de plusieurs espèces , tant nouvelles
qu'anciennes , aux assertions de mon ami Fischer de Gorenki.
Quant à l’entomologie , le nombre des espèces d’insectes
que l’on trouve dans les steppes méridionales de la Russie ne
paraît point être fort considérable. Les diverses espèces qui 9
soit à l’état de larve , soit à celui d’insecte parfait , se nourris-
sant de bois , d’écorce , et de feuilles d’arbres , manquent ici
IV 5o
(з34)
presque totalement , et Гоп n’y rencontre en général que les in-
sectes qui trouvent leur nourriture sur les fleurs , les plantes , et
dans la terre. Les espèces qui s’y trouvent en nombre plus con-
sidérables , sont les coléoptères qui font partie de la famille des
Pimélies , insectes qui ordinairement ne se montrent pas au delà du
52° de lat. et ne se rencontrent que dans les steppes unies et
brûlantes de l’Europe méridionale, de l’Asie et de la partie sep-
tentrionale de l’Afrique. Dans les environs du lac salé d’inderskoï,
j’ai trouvé plusieurs coléoptères appartenant à cette famille , en-
tièrement inconnus , et qui n’avaient point été décrits.
A dire la vérité ma récolte en insectes de cette contrée eut
été très pauvre, si je n’avois pas été favorisé par une circonstance
dont profita également Pallas dans son tems. Pallas rassembla
une foule d’insectes bien conservés , qu’il découvrit dans le sel
du lac où ils avaient trouvé leur tombeau, et plus tard il en dé-
crivit une partie dans son Iconographie des Insectes de la Rus-
sie , qui n’a point été terminée. Je me suis procuré de la même
manière beaucoup de coléoptères , dont les uns ont été décrits
par Pallas , et les autres étaient encore totalement inconnus.
Ceux des insectes décrits par Pallas , qui paraissent apparte-
nir particulièrement à cette région , et dont quelquesuns se
trouvent fréquemment dans le sel du lac , sont : Geotrupes (sca-
rab.) bidens. Pall. Calandra ( Cure .) picea Pall. Pimelia
Cephalotes Pall. Pimelia costata Pall. Bupr. tatarica. Pall.
Mylabr. calida , ocellata , crocata , 4 ~ maculata , Staphylinus ta-
taricus Pall. it.
Quant aux lépidoptères , je n’y ai remarqué que des espèces
très ordinaires , comme le Papilio linaria et Raphani.
(235)
La terrible araignée - scorpion : Solpuga arachnoïdes , que
Pallas dit avoir été trouvée par lui au nombre de plusieurs
exemplaires , dans le lac , n’y a point été vue par moi 3
quoique je l’ai cherché avec beaucoup , de soins.
★
5o
Чѵ- w, Ч г: ■ . * к; ) : . •••■ u4t'4r;;;
...
,ii(f глг/ '/!•) - lot j я Y Vf t о;Л Oi ШьЬ
• 0 ' t -r.n ' ■-■d Ci. : : ■
' л
• d • .. 1 r.J
i;-V ?.r/dl
'{ ; le*' ■>
. *r jr ЛГ jr-
RECHERCHES ZOOLOGIQUES
PAR G. Fischer,
RECHERCHES ZOOLOGIQUES,
par G. Fischer.
Ces recherches ont été présentées à la Société clans
quelques unes des séances des années 1809 et 1810. Mais
l’auteur, les considérant comme incomplètes, attendait une
occasion favorable pour se procurer les objets y relatils.
Il fut trompé dans son attente lorsque l’incendie de 1812
consuma tout ce qu’il avait recueilli. Il fallait du temps ,
pour reprendre haleine et maintenant que la réimpressi-
on de ce volume a été ordonée par le conseil de la So-
ciété , il lui est difficile d’ajouter quelque chose à des re-
cherches qui ont été commencées à une épocpie aussi éloignée.
La difficulté de se procurer les objets qui, quoique connus,
sont rares, à cause de la distance de leur séjour n’est nulle
part aussi grande qu’en Russie, et cela par plusieurs raisons,
que je ne veux pas dévélopper ici, mais qu’il faut vaincre,
pour ne point se voir forcé de renoncer à travailler. Un
exemple frappant de ce genre est offert par une espèce de
perdrix très grande du Caucase qui doit peut-être former un
genre intermédiaire entre Tetrao et Perdix. Tous mes so-
ins ont été infructueux pour me procurer cet animal. Le
second objet, le Jeltopusik , ( Proctopm Paliasit , m. Lacerta
apoda Pallas ) m’a été présenté une seule fois dans l’es-
pace de 25 ans , et je l’ai dû à la bonté de Mr. de Ste-
ven. Les dessins anatomiques étant plutôt exacts que
beaux , parceque j etais obligé de les tracer moi-même, on
pardonnera leur rudité en faveur de leur exactitude.
I. SUR LE SYM DU CAUCASE.
Le Sym est un oiseau très intéressant, appartenant
aux Gallinacés et à la famille des Tétras et Perdrix. Il
réunit les caractères des uns et des autres. Il plane ,
comme l’aigle , sur les plus hautes montagnes du Cauca-
se , c’est pourquoi les chasseurs éprouvent tant - de diffi-
cultés à l’atteindre. J’appris à la connaître par un dessin
que j’ai dû à la bonté de feu le Baron Marschall de Bie-
benstein. Ce dessin , quoique assez exact , laissait cepen-
dant plusieurs choses à désirer , et j’ai nommé cet oiseau
Perdix alpina , en attendant que je visse l’animal lui-même
Ce n’est que les jambes nues qui le font placer parmi les
perdrix. Le port général est plutôt celui d’un Tétras , le
bec est très fort et au lieu de la membrane qui couvre
les narines , on y voit une caroncule très forte et très
élevée , qui paraît couvrir les narines presque en entier.
Les pieds sont très-forts, plus courts que dans les perdrix,
et ont un éperon aussi fort et aussi long que le doigt de
derrière. C’est prourquoi les Tatares du Caucase l’appel-
lent Becshbarmak c’est à dire pentadactyle. Les ïcherkesses
le nomment Sym.
Pallas, dans sa Zoographie, IL p. 76, n. 225. tab. **
l'a décrit sous le nom de Tetrao caucasica , pedibus nudis
calcaratis , со/ pore undulato ferrugineoque undulato , capita
cano , pula alba.
( 2|l )
Quoique ce célèbre Naturaliste ait visité les con-
trées , où le Sym se trouve il ne Га point vu , et ne Га
également connu , comme moi , que par un dessin. La de-
scription en a été faite par Mr. de Steven.
Je n?ai pas fait copier mon dessin parceque Pallas
en promet une gravure dans sa Zoegrapbie. Ce qui doit
me consoler , c’est que Pallas n’a pas été plus heu-
reux que moi , ainsi qu’il Гаѵопе lui même. 1. c. Omni
ndhihita opéra, quum anno 1792 ad pedem Caucasi commora-
rer , ipsam аист , proposât о lie et praemio , obtinere fortu-
na negavit.
L’animal lui même appartient donc toujours aux
objets les plus désirés par les Naturalistes. Reste à savoir
si Mr. Ménétriés qui a séjourné dans ces contrées en 1829
a été assez heureux pour pouvoir se le procurer.
IL SUR LE JELTOPUSIK.
Proctopus Pallasii , Fischer. Lacerta apoda. Pallas.
Dès que Pallas eut reconnu dans cet animal singu-
lier et serpentiforme la nature d’un lézard , les découver-
tes principales se trouvèrent faites , et tout ce qu’on a pu
y ajouter n’a rapport qu’à ses noms , ou à la place qu’il
devrait occuper dans le système.
Cet animal se trouve en Crimée ; ( l’individu que
notre Musée possède a été donné par Mr. de Steven et il
a -été trouvé à Symphéropol), dans les deserts sablonneux
de Naryn auprès du Volga, près du Terek et du Cou-
ma , et plus rarement près de la Sarpa.
Pallas l’a décrit sous le nom de Laceta apoda dans
les Nov. Comment . Petrop . VoL XIX. p. 435* t. 9. nom
IV 3i
(ф)
quil a conserve dans sa Zoograpliia Imperii Rossû - AsiaticL
Vol. IL p. 33.
En communiquant à ce célèbre Naturaliste mes ta-
bles synoptiques de la Zoognosie en 1 805 , et en rendant
attentif sur ce que gavais séparé le Jeltopusick , comme
un genre distinct sous le nom Podurus, il dés approuva cet-
te idée. J ai préféré plus tard le nom de Proctopus , com-
me plus caractéristique.
La vérité devait cependant triompher , et j’ai vu
avec plaisir que d autres Naturalistes l’ont également con-
sidéré comme un genre distinct. Il a pour caractères :
Corpus s erp eut if or me 3 pedibus prope anum hrevissimis ?
squamciïis, apice subdivisis.
Dentes insisivi canini molaires
La synonymie s’en réduit à ce qui suit ;
Lacevta J pus , Gmel. Syst. N. L. I. p. 1079:
Chamaesawa À pus , Schneider Hist. ampli. IL p. 2 12.
Pipes sheltopusik , Bonnàterre Erpet. p. 68.
Bipes , Lacépède , Cuvier, Régné anim. 56.
Bipes, Oppel Rept. p. 42 et Cloquet, dans le Diet. des sé-
nat. Тот. IV. Suppléai. p. 104.
Sheltopusik didactylus , Latreille Rept. II. 27 3.
Seps sheltopusik , Daudin , Rept. IV. 35 i. VIII. 379.»
Pseudopus se r pent inus , Merrem Amph. p. 78.
Hysteropus Pallasii , Duméril.
Le Bipes a de véritables doigts ou du moins des
rudimens, ce qui le distingue du Proctopus qui ne présente
qu’une division d’écailles à la pointe des pieds.
La découverte de Pallas était d’autant plus impor-
tante alors, que les caractères qui distinguent les lézards
(243)
des serpens ri* avaient pas encore été suffisamment fixés.
Il aurait été beaucoup plus facile aujourd’hui de reconnaître
dans le Jeltopusik un Lézard , par la forme des écailles
et par la présence du tympan membraneux extérieur, ou à
fleur de tête.
Les écailles ont une forme tout a fait particulière ,
en ce que , au lien d’être imbriquées et séparées par an-
neaux ou par lignes, elles ont une forme hexangulaire, sont
carénées ou munies au milieu d’une petite crête ou d’une
ligne élevée qui se prolonge sur tout le corps et dévient
sur la queue si proéminente et presque tranchante, et qus
Il en résulte une forme multangulaire.
Les écailles sous le ventre sont disposées par ban-
des parallèles et transversales. La queue est beaucoup plus
longue que le corps. Deux lignes latérales fortement im-
primées ou de vrais sillons régnent le long du corps , en
séparant les muscles du dos de ceux du ventre , jusqu’à
l’anus qui est transversal et très large. Au bout de ces
deux lignes se trouvent deux pieds courts , qui sont des
pieds véritables , étant soutenus par des os qui articulent
avec le bassin. Ces pieds n’ont point de doigts , mais sont
divisés par une petite fente, qui pénètre entre deux écail-
les plus grandes , subtriangulaires et arrondies à la pointe.
Ce sont sans doute ces espèces de serpens que les
voyageurs m’ont assuré avoir vu érigés comme des bâ-
tons et jouant avec leur langue. Par la force de leurs
muscles , par les deux rudimens de pieds , par leur lon-
gue queue , les Jeltopusiks peuvent facilement prendre
cette position qui n’est guère naturelle aux serpens propre-
ment dits.
Зк *
(944)
La couleur générale de cet animal est d’un jaune >
qui , sur le dos , tire au brun.
Pallas ayant décrit cet animal très exactement , il
me restera peu à y ajouter. Je commencerai par donner
les dimensions de l’exemplaire de Pallas , et de celui qui
se trouve dans notre Musée- Les remarques ultérieures de-
manderont d’abord à être soumises à votre indulgence avant
qu’elles puissent être reçues dans les mémoires.
Dimensions d’un individu mesuré par Pallas et d’un autre de
notre Musée.
Longueur du corps depuis la pointe de la ma-
de celui
de Pallas
de celui
du Muse'c.
cboire supérieure jusqu'à l’anus
)-»■
0
qp
O
O
o
^4
— — de la queue
2. 4. 0
2. 1. 10.
de la tête jusqu’au trou auditoire.
0. 1. Ц
0. 1. 4
— de l’ouverture de la bouche .
0. 1. 5.
ci
•
6
Circonférence de la tête près de la base
0. 3. 10.
0. 3. 3.
- — ■' du corps près de l’anus . .
0. 3. 5
0. 3. 4.
0. 3. 2.
0. 2. 11.
Distance des narines de la pointe du bec .
0. 0. Ц
0. о. ц
— — — _____ entre elles ....
0. 0. 3i
0. 0. 3 1
des yeux des narines .......
0. 0. 5
0. 0. Ц
du tympan de l’angle postérieur
des yeux ......
©
p
N
©
©
Fente des sousciîs ........
6
6
0. 0. Ц
Hauteur de la tête - . .
0. 0. llf
0. 0. 101
Largeur de la tête près des oreilles .
0. 1. 2.
0. 0. 10.
Longueur des pieds ...... . .
o. o. if (
э. 0. IX
Э. 0. 10.
Distance des pieds .
0. 1. 8.
( 245 )
Pallas décrit ensuite la langue, l’os hyoïde,- le coeury
les poumons , l’oesophage avec le reste des intestins.
Les organes de la génération exigent un examen ul-
térieur. Ils sont doubles dans les Reptiles , mais les ver-
ges ne paraissent cependant pas être perforées. Yoici ce
que j’ai cru voir dans le Jeltopusik , les verges sont pla-
cées dans des gaines qui, par un ligament très fort , sont
attachées aux vertèbres dé la queue , entre la dixième et
la onzième vertèbre. Les glands hérissés d’épines sortent
de deux côtés près de Fanus. Ш les vaisseaux déférens ,
ni l’urétfire ne sont en contacte avec les pénis.
L’uréthre s’ouvre au dessus de Fanus , et les vais-
saux déférens aboutissent dans le cou de la vessie très
près de l’ouverture de Yuréthre. Les uréthères , en sortant
des reins qui sont couchés au dessous du rectum , se re-
plient en haut , remontent à côté de la vessie , qui est
assez grande , pour s’y glisser , au fond entre ses parois;
Les testicules se trouvent placés au dessus des reins , col-
lés contre l’épine du dos* Mais en bas des reins , près
du cloaque se trouvent des glandes qu’on peut comparer
avec les vésicules séminales ou les prostates. C’est de
ces glandes que sortent les canaux déférens, qui se replient
sur eux - mêmes en haut et se dirigent vers îc cou de la
vessie y où ils disparaissent dans un petit pli. L’accouple-
ment paraît donc un effet mécanique , et que des muscles
très forts semblent favoriser ; et l’éjaculation de la semen-
ce se fait immédiatement par l’ouverture assez grande et
très ridée de l’urèthre. Voyez la Planche , IV Fig. 1.
II faudrait comparer les parties de la femelle, mais
malheureusement jusqu’à; présent je n’ai pu me la pro-
( '4« )
L’ostëologie offre beaucoup de curiosités , dont je
ferai remarquer les suivantes.
Les os du crâne sont très forts en général , compa-
raison faite avec la grandeur de la tète. Il y a des dents
dans les mâchoires et de petites parties de dents eu for-
me de brosse , dans le palais.
L’os intermaxillaire s’arrondit en avant de la bou-
che , et se prolonge en haut dans une petite apophyse ,
qu’on peut appeler proressus nasalis , mais il ne touche
point les os du nez , et ne produit que la division des
narines en avant. Il contient neuf incisives coniques qui
sont séparées des fausses molaires ou des canines par ira.
petit espace.
L’os de la mâchoire supérieure est très étendu.
Il est séparé des os du nez par un os assez grand,
qu’on peut comporer à Vos unguis il forme en bas la pa-
roi principale de l’orb’te , et se joint par une apophyse
qui , s’attachant à l’os zygomatique , ferme en arrière
l'orbite.
Il renferme 1 2 dents, dont les trois antérieures sont
plus coniques, plus pointues, et peuvent être nommées faus-
ses molaires ou canines.
Les molaires ont une couronne plus large et leur
pointe ne paraît que du côté extérieur.
Celles du milieu , c’est à dire les 4 — 7 , en com-
mençant à les compter du fond , sont les plus grandes et
les plus fortes.
L'os de la tempe Ç os ïemporum ) ne forme qu’un arc
qui s’attache aux pariétaux pendant que l’os sphénoïde est
( 247 )'
très étendu , que la cavité du tympan est formée par Fbs
multangulaire ( carré dans d’autres ) et que l’os basal r
dans lequel se trouve à la vérité le trou de fouie (mê tu-
tus auditorias intérims J qui est grand , est alongë et caché
par une grande apophyse.
L’os sphénoïde s’attache en avant aux os du
muni d’une petite brosse alongée de dents; il forme une es-
pèce d’arc qui s’appuie sur Fos basal en arrière , et se lie
par des apophyses , dont l’une intérieure plus courte et
plus forte le joint à la mâchoire supérieure, et l’autre pos-
térieure plus alongée et plus mince l’unit à l’os multan-
gulaire de côté et à l’intérieur du condyle elénoïde. Le
corps principal porte trois séries de dents petites, pointues
et dirigées en arrière , placées en ovoïde alongé.
L’os basal forme une partie du trou occipital, avec
Une apophyse servant d’articulation avec la première ver-
tèbre du cou. De côté , et en bas , il a deux ailes au
dessus desquelles se trouve le trou du meatus auditorius
internus. Il soutient en avant , avec de grandes apophy-
ses en forme d’ailes ou de patelles, l’os sphénoïde. Auprès
de cette réunion avec l’os sphénoïde, se trouve un osselet
en forme de stylet qui monte tout droit en haut, où il
s’appuie sur l’os basilaire sans y être attaché. C’est les
i wlumnmre (оз columnarej qui paraît affermir la mastication..
L’occiput ( 1. J couvre en haut la cavité du cer-
veau y forme l’autre moitié du trou occipital en arrière et
ne cohère en haut avec les os pariétaux qu’au moyen d’un
arc qui , avee l’arc temporal y forme une fourchette dans
( --4« )
laquelle s’mcapsulcnt les apophyses triangulaires de l’os
pariétal.
L'os pariétal forme un carré oblong, muni en haut
d’un fort écusson, évasé de coté, et se prolongeant en ar-
rière en apophyse triangulaire, qui entre dans une espèce
de fourchette formée comme nous venons de le dire par
Гаге temporal et l’arc occipital.
L os frontal est alongé , muni d’un fort écusson ;
il fait une partie de la voûte de l’orbite et touche en
avant aux os du nez avec lequel il forme un petit os trian-
gulaire. ( c. ) L'os maltangulaire (h.) qui chez d’autres est
carré, forme une pyramide renversée et tronquée à plusi-
eurs angles , dont la base s’attache à l’occiput et à Гаге
temporal} la pointe tronquée, ou la partie inférieure, s’at-
tache à l’apophyse de l’os sphénoïde, et offre le condyle clé-
noide qui est transverse , plus large que long , et un peu
évasé au milieu.
La mâchoire inférieure (tab. III f. 3. 40 est couchée
dans le même plan. Elle est courbée un peu en haut, en
avant dans la partie dentaire. Les branches portant la ca-
vité articulaire très large et peu profonde forment chacune
un petit arc qui est dirigé vers le milieu. Il n’y a pas de
dents incisives. Les molaires avec les fausses molaires ou
canines sont au nombre de 15. Cet arc est composé dans
notre individu de plusieurs osselets dont les sutures qui
forment des lignes ou des harmonies sont très visibles.
Les trous pour la réceptions des nerfs et des vaisseaux, sont
proportionnellement très grands et très alongés.
( 249)
L’épine du dos se divise ordinairement en cinq ré-
gions ; ceile du cou , cervicale ou trachélienne celle du dos
ou dorsale , celle des lombes ou lombaire , celle du bassin,
sacrée ou pelvienne et enfin celle de la queue j caudale ou
coccycjienne. Dans notre animal , les lombes manquent ,
pàrceque les cotes se prolongent jusqu’au bassin, et on ne
peut donc en distinguer que quatre.
La cervicale , ou celle ou cou, est composée de 3
vertèbres , dont la première ou l’atlas paraît un peu mo-
bile ; les deux autres étant engrenées par des larges apo-
physes , sont tout a fait immobiles.
La dorsale , ou celle du dos , est composée de 55
vertèbres qui toutes se ressemblent en ce qu’elles ont des
très fortes apophyses , à l’exception de la première et de
la dernière , qui sont plus courtes et plus faibles ; et en
ce que les apophyses épineuses représentent toutes des
plaques très dilatées : des muscles très forts s y attachent,
surtout, les muscles croisés, f musculi cruciaii dorsi J qui
sont propres aux lézards et aux serpens , mais qui sont
très prononcés dans cet animai.
Les vertèbres du bassin sont au nombre de deux , et
se distinguent par des apophyses très larges dont la pre-
mière articule au moyen d’un osselet aîongé, en s’appuyant
avec sa pointe sur la seconde apophyse. Cet osse-
let articule avec un autre court et conique. Les apo-
physes réprésentent donc le bassin , l’osselet aîongé
le fémur, et le conique le tibia. Voyez tab. IV. £ 6. Ces
IV
02
(2ЭО)
deux osselets pris ensemble ont 6 lignes de France de
longueur.
O
Les vertèbres de la queue se distinguent par plusi-
eurs caractères, 1. elles manquent de côtes, 2. leurs apo-
physes sont toutes très pointues ou tranchantes ; 3. elles
portent , outre les apophyses ordinaires , encore des apo-
physes très alongées et fourchues en bas. Les branches
de la fourche sont attachées au corps des vertèbres, com-
me dans les poissons.
Là où ces apophyses se raccourcissent , il ne reste
que des tubercules. Suivant cet aspect , on trouve 98 ver-
tèbres avec ces apophyses fourchues et d’autres très tran-
chantes, 14 °ù les apophyses se changent en tubercules
mais assez pointues et 2 qui sont terminales, qui n’en ont
pas du tout et qui forment un petit cône avec un profond
sillon en bas.
Les côtes forment des arcs courts, mais ne se réunis-
sent point en avant ou sous le ventre, elles vont jusqu’à
la ligne latérale. La base qui en est très large , s’adapte
par deux faces aux apophyses transversales.
Explication des pl anches
Planche II Le Jeltopusick , ( Proctopus Pallasii ) représenté
de côlé ; on y voit le sillon latéral 3 et
* les petits pieds , dans l’inaction , se rétirant dans le
bout du même sillon.
Planche III. Crâne du Jeltopusick ;
1. vu de côté j
(a5i)
2. vu d’en bas ;
5. vu d’en haut
3J la mâchoire inférieure , vue de îa face dentaire 5
4. la même vue d’en bas.
Les lettres servent d’indication pour toutes les figures.
a. os intermaxillaire
b. os maxillaire supérieur
c. os du nez.
* os unguis.
d. os frontal.
e. os pariétal.
f. arc de ] os temporal.
g. arc de l’os frontal 3 formant la voûte de l’orbite,
b. os nmltangulaire.
i. os basal.
k. os sphénoïdaux.
l. os de l’occiput.
m. os colomnaire ; os columnare.
n. os zygomatique.
o. p. dents palatinaires et sphénoïdales.
Planche IV. Parties génitales du Jeltopusick.
f. 1. aa; Musculi Psoas,
bb. Testicules,
cc. Reins
d. Intestinum rectum,
e. vessie urinaire.
f. vaisseaux sanguins.
g. g. uréthères.
b. h. vaisseaux déférons.
З2 *
( 252 )
i. i. gaines caudales recevant les pénis.
k. musculi ischio - cavernosi.
l. ouverture de l'anus.
* ouverture ridée de l’urethre.
f. 2. Un muscle très fort qui parait agir dans l’accouplement,
pour accélérer rapprochement. Il est peut être à com-
parer avec le levalor ani.
f. 3. la partie anale couverte de scs écailles pour fairre voir
les deux pieds anaux *
f. 4. l’os de la langue composé de quate osselets,
f. 5. le sternum composé de quatre paires d’osselets et d’un
neuvième impaire.
f. 6. Vertèbres sacrales , aa. vues de côte articulant par les
apophyses latérales, très dilatées (b. b.) avec les os du
pied c. d. Les apophyses représentent le bassin, c. est
le fémur, et d. le tibia.
f 7. Bulbe de l’oeil avec ses muscles. La membrane cligno-
tante (a.) ( membvana nictitansj est très étendue et mu-
nie d’un muscle très fort.
. “<) vdt;-. > ! !Ь >І: V Kiuab JU O
III. SUIl LE 1NAVAGA.
Eleginus Navaga , Fischer. — Gadus JSava^a. P allas.
Le Navacja , qui gelé en hiver , est transporté du
port d’Arkhangei en très grande quantité à Moscou , et à
St. Pétersbourg , où il fait partie des mets délicats qui se
c msomment dans les deux capitales. J’ai donc eu occasion
de faire sa connaissance des le premier hiver de mon sé-
jour à Moscou. ( 1804- ) La forme de son squelette atti-
rait mon attention, et j’ai entrepris plus d’une fois son
(253)
anatomie. Mais sachant que Mr. Tilesius , attaché , apres
son voyage autour du monde, à l’Académie Impériale des
Sciences de St. Pétersbourg , était chargé de l’édition de
la Zoographie de la Russie de Pallas , je n’ai pas voulu
avancer des idées qui pouvaient se trouver beaucoup mi-
eux développées clans un oit virage dont le célèbre “Natura-
liste s'était occupé pendant une longue suite d’années. Je
me contentai donc de soumettre mes observations à notre
société , et de les communiquer à Mr. Tilesius , mon ami
depuis nos études communes à Leipzig. Je le priai sur-
tout de donner toute son attention au Navaga , comme
étant un objet digne de l’occuper. Mr. Tilesius me répon-
dit que le INavaga n’était point une espc'ce distincte, mais
une simple variété du Dorsch ou Dorse ( Gaclus Çallarias
I/ ) de la mer baltique, réponse prise dans îe système de
LlNNÉ par G MELIN.
Mais je fus beaucoup plus étonné de voir que Mr.
Tilesius répétât cette meme opinion sur ce poisson , dans
ses remarques accompagnant l’ouvrage du célèbre Pallas ,
à l’article Gadus. 11 clit , ( Pallas Zoographia rosso - asia-
tica III. p. 185. ,, Navaga Lepcchini , (Nov. Comment. Pe-
trop. XIV. p. /[85. t. II. ХѴШ. p 512. not. ) non est pe-
culiaris species sccl potins varietas Gacli Çallarias , qualis eti-
am in systemàte icldhyologiae Blochii a Sclmeiclëro cclito as -
surnta est. Arlcclii Gâchis est ( Synonym. p. 35. sq. ) idem
est Çallarias Linnaei ( gen. i 5/p sp. 2.) cpiocl jam celeberri-
mus Koelreuter ( Nov. Comment. Petrop. XiV. p. 484. t
XII. ) demonstravit u Ceci parait savant et clair, mais n’est
nullement conforme à la nature du poisson en question.
(254)
Mais j étais curieux de voir ceque Pallas lui - même
pensait de ce poisson , et en tournant quelques feuilles
j’ai reconnu que ce grand homme Га considéré comme
espèce distincte.
Zoog. p. 196. n. 144- Gadus Navaga, tripinnis ,
cirratus 3 maculosus , maxilla super iore lonqiore , line a laterali
pone anum incurvata.
Mr. Tilesius aurait du respecter l’opinion de soit
auteur , d’autant plus , que Pallas ajoute : — „ In mari
boreo versus hyemem magna copia capitur ; — capital' etiam
ad Qreani glacialis oram , usquc ad Ob fl. ostia. In halthico
deest — Il aurait pu puiser encore la conviction de l’es-
pèce distincte , en ce que le Navaga , n’atteignant pas le
quart de la grandeur du Callarias , est cependant mur et
rempli des traces de la progéniture. Le dorse a jusqu’à
quatre pieds de longueur , le Navaga ne dépassé jamais
la longeeur de 10 pouces français.
Je tacherai de démontrer que le Navaga est non
seulement une espèce distincte, ce que Pallas a déjà prou-
vé , mais qu’il diffère même génériquement du genre
Gadus .
Le genre Gadus étant très nombreux en espèces, on
a déjà proposé plusieurs divisions que l’on a appelées
Sous - genres.
( з55 )
Lacépède en a adopté cinq subdivisions d’après les
nageoires anales.
deux
^des
barbillons
. î.
Nageoires ana-l
Lpas
de barbillons
O
• Ob' •
les
1 trois
Ç des
barbillons
. 3.
l pas
de barbillons
. 4.
une
. 5.
Mr. le Baron Cuvier , dans son régné animai , ( ed.
de 1817) adopte à peu près la même marche en cara-
ctérisant :
1. les Morues , à trois nageoires dorsales, deux anales;
un barbillon au bout de la mâchoire inférieure. A cette
subdivision appartiennent la morue proprement dite ou le
Cabeliau , Gadus Morhua. L. ; l’Egrefm , G. aegleûnus L.
Le Dorsche, G. Callarias. L.; le mollet, G. barbatus BL ;
le capillan, G. minutas. CL ; la Wachnia G. macrocepha-
lus , TlLESIUS.
2. Les Merlans , où le nombre des nageoires est le même
que dans les Morues ; mais qui manquent de barbil-
lons. 11 y compte : le merlan commun , G. merlancjus.
L. , le merlan noir ou le charbonnier , G. carbonarius
L, ; le lieu ou le merlan jaune, G . pollachius. L. ; le
Sey, G . virens Ascan.
3. Les Merluches , qui n'ont que deux nageoires dorsales ,
une seule à l'anus et qui manquent de barbillons com-
me les merlans. Une seule espèce s’y trouve , le mer-
lan ordinaire, G. merlucius , L»
(250)
/j . Les Lotes , qui joignent à deux nageoires dorsales et
mie anale , des barbillons pins ou moins nombreux. Il
faut placer ici la Lingue ou morue longue , G. Mulva
L. et la Lote commune ou de rivière , G. Lota L.
5. Les ]\ Liste les , dont la dorsale antérieure est si peu éle-
vée qu’on a. peine à l'apercevoir. La musièle commune,
G. Mustelln L. tricirratus. 111. t. 165. G. cimbricus Sclrnei-
der , qui tiqué - cirratus Pcnnant , sont de cette division.
6. Les Brosmes n’ont point de première dorsale séparée ,
mais une seule et longue nageoire , qui s’étend jusque
tout près de la queue. Ce sont des poissons du Nord ,
comme la Brosme commune , G. bros/ne , Gmel. Penn.
et une espèce d’Islande G. Lub , Nouv. Mém. de Stock-
holm. XV. pî. 8.
Les trois subdivisions des Lotes , des Mustèlcs
et des Brosmes ont été réunis par Schneider dans le gen-
re Encheliopus , nom qui signifie anquillif orme.
Àrtedi et après lui Schneider ont adopté le genre
cis , pour des poissons semblables aux Gades , mais
qui en diffèrent par des ventrales d’un seul rayon , sou-
vent fourchu. Leur tête est grosse , leur menton porte un
barbillon j et leur dos deux nageoires , dont la seconde
est longue ; à ce genre appartiennent : la molle ou tan-
che de mer, Phycis mèditevraneus\ — la roche , Phycis Pin-
ça Schn. Blennius Phycis L. - — le merlu barbu , Phyçis
blennoides Schn. ( Gad . albidus Gmel. Blennies gadoides , lus-
se, Gadus fuscatus Pcnnant. )
Le Baron Cuvier a établi les Baniceps qui ont la
tète plus déprimée que les Phycis et que tous les autres
( 257 )
Gades, et la dorsale antérieure si petite, qu’elle est comme
perdue , dans l’épaisseur de la peau.
Le genre Eleginus , ( èXeyîvos , d’Aristote , désig-
nant des poissons qui vivent en société ) auquel le Na-
vaga de la mer blanche sert de type , a beaucoup de
ressemblance avec la première section des Gades , ayant
trois nageoires dorsales et deux anales, mais dont le barbil-
lon est si petit qu’on a peine à l’apercevoir. La tête est
forte , les mâchoires sont moins dentées , et le corps est
plus arondi que déprimé. La ligne latérale est complète
et fait une grande courbe derrière l’anus. Le squelette
offre une particularité qu’on ne trouve dans aucun autre
poisson , c’est que les apophyses transversales des vertè-
bres du dos sont très alongées , et creusées , et se termi-
nent dans un petit corps obtusement conique et évasé de
sorte que toute l’apophyse ressemble assez à la forme d’u-
ne pantoufle. Aussi les allemands à Moscou, à cause de
cette singulière conformation de son squelette , appellent-
ils ce poisson Pantoffelfisch .
Le crâne , en le comparant avec celui des Gades
proprement dits p. e. le Callarias et avec celui des Lotes
n’offre pas beaucoup de différence. Un coup d’oeil sur la
Fl. VI. fera mieux connaître ces différences légères, que
ne le pourrait faire la description détaillée.
Le squelette offre ces apophyses transversales sin-
gulières qui forment avec leur bouts capsulés un oval ,
desorte que celles du milieu sont les plus longues, et cel-
les du cou et de l’anus les plus courtes.
IV
35
( 258 )
C'est la vessie natatoire qui remplit cet espace et
tapisse même les creux de ces apophyses.
La première de ces apophyses a 5 lignes de lon-
gueur , la plus longue ou celle du milieu 7 lignes , et la
dernière mesure à peine une ligne de longueur. Il y a 20
de ces apophyses , nombre qu’on peut aussi adopter pour
celui des vertèbres dorsales. Ce nombre des vertèbres est
constant également dans le Callarias et dans la Lote.
Les vertèbres de la queue , en les comptant dès la
première apophyse fourchue au dessous des vertèbres ,
sont au nombre de 34 dans le Nctvacja , comme dans le
Dorsch ; mais dans la Lôte on en trouve 39. Ces apophy-
ses inférieures de la queue fourchues* ressemblent â celles
qu’on trouve dans les lézards: mais elles sont plus longues
dans ces poissons. Voyez Planche VI.
La cavité abdominale a une longueur de 2 pouces
2 lignes , d’un individu qui avait 9 pouces 7 lignes de
longueur , et se prolonge sous les muscles de la queue
et de la pinne anale. Une grande partie de cette cavité
est occupée par les testicules. Ayant ouvert la cavité ab-
dominale , j’ai trouvé que le foie ( t. VII. f. 1 . 1 . ) prend
toute la partie supérieure , en couvrant le ventricule et
les autres intestins , de sorte qu’on ne voit que la pointe
du ventricule ( 2. ) , les appendices du duodénum ( 3. ), et
les derniers contours des intestins , ( 4» ) Ceux-ci couvrent
les ovaires (5. 6.) et le rectum descend obliquement (7.)
et sort près du premier rayon de la nageoire caudale.
( 2Э9 )
Tous sont couvert d’une péritoine argentée , tachetée de
noir.
La vessie natatoire ( f. 2. 3. ) hors de la péritoine
sous les testicules , communique avec les bouts creux des
apophyses transverses de vertèbres du dos ; elle est alon-
gée et a deux canaux en forme de fourche arquée (5. 6.)
mais qui sont clos et n’ont point d’ouverture. Les testicu-
les ou les ovaires laissent une impression sur elle. Le ca-
nal qui court sous la vessie aerienne et qui sépare les te-
sticules ( 9. ) est le dlictus excretorius des reins.
Le Duodénum a des appendices ( appendices digitatae)
an nombre de 36. La vessie de la bile ( cystis fellea ) est
très grande et pyriforme. Le dlictus excretorius passe au
dessus du ventricule pour se rendre au duodénum. Les
intestins n’ont que deux circonvolutions, et toute leur lon-
gueur est de 6 pouces.
Près de l’anus j’ai observé un petit trou qui, en le
pressant un peu de coté, faisait sortir un petit corps coni-
que et glanduleux, (f. 2.). Ce corps glanduleux, cohère avec
les testicules , et peut être comparé avec le pénis d’autres
animaux. * )
* ) Aristote ( hist. animal, iib. v. c. 5. ) a déjà observe' que l’accouple-
ment des poissons consiste à se glisser le ventre l’un contre l’autre ,
mais il observe des Sélaques , ,,qu’on prétend avoir vu les Sélaque*
liés l’un à l’autre par derrière , comme les chiens. cc eioï ôe Ttvss ol
êoapanévai <paol nal отибЭеѵ бѵѵехо/леѵа rcSv 6eAc*x <0>v üvia , ,c »<5itep
T ovç Kvvaç.
+
33
(або)
La cavité pectorale est séparée dans la plupart
de poissons par une membrane très mince transverse, qu'on
peut comparer avec le diaphragme Le coeur est de forme
triangulaire , muni en dessous d'un sac très large, qui re-
çoit la veine cave. L’artère branchiale est conique , et se
divise bientôt en branches qui aboutissent aux branchies,
La première de ces branches est la plus forte , les autres
sont plus courtes , plus minces et plus arquées.
Le cerveau du Navaga ressemble a celui des autres
poissons. Il ne remplit pas tout à fait la cavité cérébrale
mais est couvert par cette graisse fine et globuleuse qu’on
peut comparer avec le sperma ceti ou Yadipocère.
Ayant ôté cette graisse trois divisions distinctes du
cerveau paraissent , le lobe anterieur très ridé couvrant
les nerfs olfactifs , les deux hémisphères de forme ovoïde
qui sont tout à fait séparés et un corps impair en arrière
plus grand , arrondi en arrière et pointu en avant , dila-
té de côté comme en deux appophyses , qui ne donnent
cependant d’origine à aucun nerf. Après avoir ôté ce
lobe ridé, les deux hémisphères et ce corps alongé, le cer-
veau proprement dit * paraît avec l’origine des nerfs et le
cervelet en forme de cône.
Les nerfs olfactifs forment , à leur origine , un en-
flenicnt digité en avant , au dessous du quel ils sortent
pour se rendre tout droit aux narines.
Les nerfs optiques naissent au dessus des nerfs olfa-
ctifs , ont une base très large ( les tubercules des nerfs
( збі )
optiques , thalami nervorum opticorum ) et sc croissent en-
suite très distinctement sans se confondre pour sc rendre,
celui du côté droit à Foeil gauche et celui du côté gau-
che , couché en dessus de l’autre , ù Foeil droit.
Le fait de la décussation est connu et Sommerring
en a donné une dissertation particulière. ( Noethig de de-
cussatione nervorum. Récusa in Ludwigii Script . nevrologici
minores. T. I. pag. 134» ) Mais il est à remarquer que le
nerf optique gauche est couché sur celui du côté droit ;
le contraire en a été observé dans le Gaclus Callarias par
Mr. Rudolphi , comme dans plusieurs autres , telsque C lu-
pea Hareng us , Cottus Scorpius , Cyprinus Carpio , Rlennius
viviparus. Ce ne que dans l’Esox Reloue que se trouve le
même cas. Il paraît cependant qu’on n’en peut point dé-
duire une loix constante, car Mr. Rudolphi a trouvé clans
le Gasterosteus aculeatus , et dans six individus , que Je
nerf gauche était couché au dessus le droit , mais dans
cinq autres individus il trouvait le contraire.
( Voyez D. Karl Asmund Rudolphi, Einige Bemerkun-
gen iiber die Durchkreutzung der Sehnerven hei den Fisclien ;
in Wiedemann’s Archiv fur Zoologie und Zootomie. T. 2. p.
1 56. sqq. )
Dans les Pleuronectes , suivant le même auteur , les
nerfs optiques ne se croissent point , mais chacun s'appli-
que de son côté.
Un grand tubercule se trouve à côté de ceux des
nerfs optiques et distribue les nerfs à la lace,’ aux lè-
( 2Ô2 )
vres , aux muscles latérales , aux branchies et à l’organe
de Fouie.
Le nerf branchial est très remarquable par sa for-
me onduleuse. Le nerf acustique forme un grand arc et
passe par la cavité que nous prenons pour la cavité de
Fouie et dont il sera question après.
Le cervelet est conique , n’a aucun tubercule et
donne immédiatement naissance à la moelle épinière.
Explication des planches appartenant à ce poisson.
Planche V. Le Navaga de grandeur naturelle avec son squelette.
Planche YI. Les crânes 1. de la Lote , 2. du Callarias et 3.
du. Navaga.
Les lettres s’appliquent â toutes ces figures.
a. os intermaxillaire.
b. os surnuméraires et libres de la mâchoire supérieure.
c. mâchoire supérieure composée de trois branches.
d. os nasaux , qui ont une conformation singulière » formant un
pli en haut qui reçoit le nerf olfactif.
e. os frontal.
f. os pariétal j d’une extension très grande.
g. occiput avec la crête occipitale.
h. arc zygomatique.
i. os temporal.
L os de l’opercule.
L mâchoire inférieure.
m. m. branches montantes.
n. arc de la membrane branchiostège.
( 263 )
f. 4. première vertèbre dorsale de la Lote.
£ 5. première vertèbre dorsale du Dorsch.
5" vertèbre dorsale du même à apophyse transversale dilatée,
f. 6. première vertèbre dorsale du Navaga.
£ 6. a. apophyse latérale de la vertèbre dorsale du Navaga , vu
d’en haut.
f. 6. b. la même vu de l’intérieur,
f. 7. première vertèbre caudale de la Lote.
f. 8. première vertèbre caudale du Dorsch.
f. 9. première vertèbre caudale du Navaga.
Planche VII. f. 1. Site naturel des intestins.
1. le foie.
2. pointe du ventricule.
3. appendices du duodénum.
4. courbure des intestins.
5. 6. ovaires.
7. rectum.
f. 2. î. 2. Testicules.
3. Vessie aerienne.
4. Vaisseaux appartenant aux testicules.
5. 6. Conduits clos de la vessie aerienne.
8. Rectum.
9. Uréthères.
f. 2. b. Glande sortant près de Fanus, cohérant avec les vai-
sseaux déférens des testicules et qu’on peut comparer
au pénis.
f. 3. Vessie aerienne dans' son site naturel.
collés contre le dos avec les
(264)
f. 4. a. a. Reins très minces ,
uréthères. c. c.
*
b. b. ouvertures des apophyses transversales des vertè-
bres du dos , qui sc remplissent de la membrane de la
vessie aerienne.
Planche VIII. f. 5. Coeur dans son site.
b. artère branchial.
c. auricule ou cavité qui reçoit la veine cave. d.
f. 6. Cerveau dans son site naturel,
f. 7. Distribution des nerfs.
a. tubercule des nerfs olfactifs. i
b! b. nerfs olfactifs. ’f
d. nerfs labiaux.
e. nerf facial.
f. portio mollis nervi acustici.
g nerf branchial.
b. chorda tympani.
f. 9. Nerfs optiques se croissant sans se confondre, le gau»
che passant au dessus du droit.
f. 9. Ventricule avec les intestins y cohérens.
a. ventricule.
b. duodénum avec ses appendices.
c. ’ vessie du fiel, f cjstis fdiea A
â. pancréas.
e. intestins.
IV. NOTICES SUR L'ANATOMIE DES POISSONS
A . Sur Г Ou ie des poissons.
L’éxistence de l’ouie des poissons qui paraît s’an-
noncer d’après plusieurs observations directes, n'est cepen-
dant pas encore démontrée d’une manière convainquante
dans les organes eux -memes.
Plusieurs ont nié tout à fait Fouie des poissons ,
parceque on ne découvre à l’extérieur de la tête rien qui
puisse annoncer la présence des organes de Fouie. Il n’y
a ni canal auditif extérieur , ni membrane du tympan 3 ni
passage aboutissant à l’intérieur de la bouche , et connu
sous le nom de trompe d’Eustache , ni osselets auditifs cor-
réspondans à ceux que l’on a nommés enclume , marteau ou
étrier . Aristote avait cependant déjà attribué l’organe de
Fouie aux poissons , parceque les poissons qui se cachent
sous des pierres , se jettent dans le filet , aussitôt qu’on
frappe avec d’autres pierres sur celles sous lesquelles ils
sont; „marque certaine “ dit - il , qu’ils ont entendu le
bruit et „qu’ils en ont été étourdis: ces laits montrent clai-
rement , que les poissons ont le sens de Fouie. * )
Les pécheurs de quelques côtes d’Angleterre se ser-
vent de la cloche pour attirer les poissons dans leurs fi-
lets. On sait que dans quelques endroits on nourrit les
*
) Aristoteles , hist. animal. IV. ào аноѵоѵтее и aï нарт//3ороѵѵта ѵтго
тоѵ ірофоѵ. Оті рлѵ оѵѵ а’хоѵоѵбіг ін т&ѵ тогоѵтсоѵ ібгі граѵврбѵ.
IV
54
( эбб )
poissons au son de la cloche , les chinois emploient à cet
effet leur tcim - tam. Segner assure avoir vu nourrir à la
cloche les saumons dans le jardin de l'évèque de Salz-
bourg , * ) et nous avons en occasion de voir îa même
chose à Kouskova } terre du Comte Tchérémétiew. Mais
si quehjuesuns font raconter à Pline que les poissons ac-
courent , en s’entendant appeler sur leur nom , il faut
rapporter ce fait uniquement à un Dauphin , qui se trou-
vait in laça Lucrino , et qui aimait beaucoup un garçon
de Baya , qui le nourrissait avec du pain et qui se faisait
entendre et obéir par ce Dauphin , en l’appelant du nom
de Simon. ** ')
Nicolas Stenon en 1673 a reconnu l’organe ds fouie
et en a indiqué plusieurs parties. *** )
Casserius , ( de auditas organo p. 95 t. XII ) a bien
décrit et figuré l’organe de Fouie du brochet .
Je ne citerai que historiquement :
William Arderson, de auditu piscium. in Phil. Trans. Vol.
45. n. 4^6. Hamburg. Magaz. B. 5.
') Georgius Segnerus , de piscium auditu; in Mise. nat. curios. Dec. r.
Ann. 4 et 5.
** ) Ршщ , hist. nat. Lib. IX. c. 8. „Pigeret referre , ni res Maecenatis ,
et Flaviani et Flavii Alfii , multorumquc esset literis mandata: quocun-
que diei tempore inclamatus a puero , quamvis occultus et abditus ,
ex imo advolabat : pastusque c manu praebebat asccnsuro dorsum ,
pinnae aculeos velut vagina condens. etc.
*** ) Acta suecica. 1675. obserr. 89.
( 267 )
,J и/t. Basteri , Opéra subseciva , observationes miscellaneas
de animaîculis et plantis quibusbain eorumque ovariis
et seminibus conlinentia. Tomi. 2. Ilarlemi. 1762. —
1765. 4- v- tab. aeneis 28 nitidissimis.
il traite dans le premier volume : de piscium auditu,
de piscium squamis etc,
D. M. IIauttuyn , natuurlyke historié of uytvoerige be-
schryving der Thieren, Plantée en Mineralien volgens
het zusammenstell von Linnaeus. 1761. 18 YolS. 8.
Voy. Tom. YII. p. 64. sur Fouie des poissons.
Jac. Th eocl. Klein, Dass Fische weder stumni noch taub
sied. Y. Abhandï der Danz. Nat, Gesellsch. 1 Th.
de là dans Philosoph. Traes. Vol, 45- N. /$86 upon
the soumis and hcarincj of fishes . (Richard Brocklesby.)
Ce traité fit dire à Haller de Klein : — Quis prae-
tendit Kleinium frustra piscium capita inquisivisse? —
Observata in capite Rajae. in Ej. hist. piscium. Geda-
ni 1740. 4.
Mantissa ichthyoiogica de sono et auditu piscium.
Lipsiae 1716. 4-
Nolleï , sur Fouie des poissons j V.„ Mist. de FAcad. des-
sciences de Paris. 1750.
11 a fait des observations sur fa propagation du son
sous Peau
★
54
( э68 )
Tj. F. Geoffroy, Mémoire sur l'organe de Fouie des repti-
les et de quelrpies poissons que l’on doit rapporter
aux reptiles. — Mem. de Mathém. et de Physique.
Yol. II. p. Щ.
Abhandlung von dem Gehür-Werkzeug der Menschen,
An phibien u. Fische. Leipzig. 1780. c. figg.
Allgem. deutsche Biblioth. Yol. 4Д
Peter Camper , Tractatus de auditu piscium squmosorum.
Acta harlem, Tom. 7. p. 79. ( XYïi. 1762).
Kleine Schriften. II. 182.
Commentai', de reb. in hist. nat. gestis. Vol. 16. p. 581.
Mémoires des savans étrangers. VI. Yïl. 1774*
Sur Fouie des baleines et des poissons proprement
dits.
John. HuisTER , Philos. Transact. Yol. 72. p. 380.
En extrait dans Schneider’s Zusatze zu Monro’s Phy-
siol. der Fische. p. 71.
J. T. Koelreuter , observationum splanchnologiearuin ad
Acipenseris russici et Husonis anatomen , speciatim
vero ad ipsorum auditus organum, spectantium, eon-
tinuatio.
Movi Commentarii Acad, scient. Petropol. Yol. XVIL
( 1773 ) p, 521 . et sqq.
- ï)*Âzyr „ sur Fouie des oiseaux , comparé avec celui
de l’homme , des quadrupèdes , des reptiles et des
poissons.
( ^9 )
Acta Parisiensia. 1778.
Mercure de France. 1779.
Oeuvres. Vol
Alexandre Monro , Physiologie cl er Fisclie. Ans dem errg-
lischen von loh. Gottlob Schneider. Leipzig. 1787. /\ .
avec des pl.
p. 53. Section seconde : de Tonie des poissons. § 1 .
de Poule des haleines ; § 2. de louie ees Amphibies ;
§ 3. p. 55. des organes de Tonie dans les poissons
cartilagineux et osseux ; § 4* description de Tonie de
la raie ; 4- 5. du squaîus squatina ; § 6. de quelques
poissons cartilagineux aîongés ; Chapitre. 9. p. 60. De
Fouir sous Peau ; etc.
Les additions de Schneider, sont puisées dans les ob-
servations de Geoffroy, Camper, Vicç» d’azyr , Hunter.
Pétri Ârtedi , renovati P. I. IL i. e. Bibliotheca et philo-
sopliia ichthyologica, cura loh. Julii Walbaumii. Gry-
peswaldiae. 1789. 8. II. p. 35.
Ârtedi nia l’organe de louie et la faculté d’ouir dans
les poissons, mais Walbaum , son éditeur, y rapporte
les auteurs, dont nous avons déjà fait mention.
Anton Scarta , anatomicae disquisitiones de auditu et ol-
factu.
Mediolani. 1795. ed. altéra auctior. fol. c. tahh. aen.
VIII.
Cap. II. p. 8. de auditu piscium cartilagineorum.
Cap. III. p. 19. de auditu in piscihus squamosis.
Ernst Hemicus W eber , de aure et auditu hominis et ani-
malium 1. de aure animalium aquatilium ; с. X tab
aen. Lipsiae. G. Fleiscber. 1820. 134 et 34 pagg. in 4-
IL M. Ducrotay de Blainville, de l’appareil de Punie dans
les poissons.
V. De l'organisation des animaux ou principes d’ana-
tomie comparée. Paris. 1822. 8. p. 550.
Les observations de Weber et de Blainville ne lais-
sent rien ajouter , sinon que quelques details observés
dans d’autres espèces de poissons.
Le résultat de toutes ces recherches se rapporte à ce que
l’appareil de l’ouie est fort clévélopée dans les poissons; qu’il
est situé sur les parties latérales et inférieures de la tête, ou
mieux de la cavité cérébrale , dont il est quelquefois à
peine séparé par une membrane ; il n’a jamais de commu-
nication , soit médiate , soit immédiate , avec l’extérieur.
Les parties essentielles de fouie des poissons sont
le vestibule , les canaux semi - circulaires et le labyrinthe.
Il paraît que le vestibule est d’autant plus étendu
que les canaux semi - circulaires sont plus rétrécis , et
dans les poissons où ces canaux sont plus complets , le
vestibule est plus petit.
( 27> )
Les canaux semi - circulaires , dans les poissons car-
tilagineux , communiquent à la cavité du cerveau par des
ouvertures très larges, qui donnent accès aux nerfs fibreux
qui les remplissent. Dans le sterlet ( Acipenser ruthenus)
deux canaux semicirculaires reçoivent leurs nerfs immédi-
atement du cerveau, (t. IX f. 1. c. c.) le troisième (1.) cou-
ché dans un autre sens participe de la pulpe nerveuse des
premiers. Une autre ouverture ( d. ) fait passer le nerf
pour le vestibule et les branchies.
Ce sont les vestibules dans les poissons qui reçoi-
vent î impression du son , parcequ’ils touchent les bran-
chies. L’eau qui passe par la bouche et l’aperture bran-
chiale , doit nécessairement toucher le vestibule , cequi
devient très probable dans les poissons osseux.
INous eu prendrons les exemples dans le N avaya et
dans le P о dous t ( Cyprinus aspius ').
Dans le Navasa la lame osseuse du vestibule est
о
très dilatée en boule , et tellement mince que le moindre
choc extérieur peut faire effet sur l’intérieur. Ce vesti-
bule contient des osselets assez grands qui nagent libre-
ment dans la liqueur cérébrale.
Dans le Cyprinas aspius , je n’ai pas trouvé ces os-
selets, mais la communication du cerveau ( foramen ovale )
y est très grande. On y trouve en avant nn enfoncement
considérable , qui n’a cependant aucune communication
avec le cerveau. Sur les parois minces de cet cnfonce-
mont , on trouve des arcs d’une structure plus ferme, de
sorte qu’ils paraissent même extérieurement. I! est assez
fi
diflicile d'en définir l’utilité, ou de dire si Ion doit les
considérer comme des canaux semicirculaires , ou enfin si
on les doit comparer avec les osselets libres , qifon ren-
contre chez d'autres animaux. ( V. Planche IX f. 2 )
Mr. Weber vient de faire voir une idée ingénieuse, com-
me si la vessie aérienne puit être considérée comme organe
accessoire à fouie. Cet objet étant de la plus grande impor-
tanio pour la physiologie des poissons, nous y reviendrons
une autre fois.
-B. SUR UNE ARTICULATION PROPRE UNIQUEMENT
AUX POISSONS.
Articulation annulaire. Articulatio per annulum s. cycloidea.
Planche. IX. fig. 6 — 9.
Olaus Wurm ( Muséum, p. 270. ) décrit un os par-
ticulier avec les mots suivans : ,, Mirum quoddam os mîhi
exhibitum est quod sua figura quasi murem repraesentat ,
rosira habet duo mobilia, acuta, quorum minus majori in-
cumbit aeque mobile ventrem crassum sphaericum, ovi ter-
me gallinacei magnitudine , caudam longam angustam ,
crassitie pennae anserinae, sub ventre est sinus profundus
in extremitatem caudae excurrens , — colore et duritie est
osseo , — ex quo animali ^ et ex qua corporis parte , ig-
norare me fateor.
Le célèbre Rlumenbach me fit attentif à cet os en 1797.
J'en ai trouvé plus tard un tel os chez Mr. de Lacépède.
En comparant la nature avec une notice que Bell
donne du squelette d’un Chaetodon , il ne me resta plus
(27S)
de doute que ce 11c fut le premier rayon ventral d’irn
Chaetodon.
Y. William Bell, Description of a Chaetodon called
by the Malays Ecan bonna ; dans le Philosoph. Trans.
1793. p. 8.
J'ai énoncé cette opinion dans une lettre à Mr. Blu-
menbach, insérée dans Reil’s Arcliiv fiir die Physiologie Vol.
IV. p. 89. ( Uiher den jetzigen Zustand dcr vergleichenden
Anatomie il. Physiologie in Frankreich. J
Blumenbach dans son anatomie comparée en fait
mention, ( Handhuch der vergleichenden Anatomie p. i i 4-
§ 79 j et l'attribue au Chaetodon arthriticus Schneider ; il
n’avait pas vu ma lettre qui cependant lui était adressée.
Ferrandes Imperatus , ï. 28 a connu cet os , et a
pensé qu’il pouvait provenir d’un poisson. ( Rémora ).
La description de Worm rend cet os aussi bizarre ,
qu’il serait difficile d en cléviner la nature, ou l’usage. Mais
si Гоп considère cette articulation particulière que l’os py-
riforme a avec les petits osselets , on voit que ces parties
ne peuvent être qu’un premier rayon de nageoire , soit
dorsale, soit ventrale. Je crois qu’il faut l’attribuer à la na-
geoire ventrale ou anale cl’un grand Chaetodon. Les osse-
lets articulent avec les apophyses inférieures de la queue
du poisson, ou sont uniquement retenus par les mus-
cles.
Ce sont des osselets triangulaires articulant avec l’os
O
pyriforme par deux têtes , qui laissent entre eux un trou
IY 55
( a74 )
par lequel passe une petite apopîiyse courbée en arc et
linéaire de l’os pyriforme. Voici donc un exemple unique
d’une articulation en forme d’anneau.
L’os pyriforme est grand, muni d’une épine très lon-
gue , et porte à plusieurs endroits l’impression des
muscles.
L’impression d’en bas , en forme de sillon, du corps
et de l’apopliyse * sert pourque le premier rayon puisse
se coucher sur les autres rayons dans letat de repos.
Il y a une troisième articulation qui paraît s’adap-
ter à un os de forme singulière , qui manque dans mon
exemplaire.
La longueur des apophyses est л de la première de
4 lignes y de la seconde , de 7 J- lignes ; Le corps de l’os
pyriforme a 1 pouce 2 lignes de longueur, sur 1 pouce
1 ligne de largeur ou de hauteur. L’épine qui ne paraît
pas complète a 2 pouces 2 lignes de longueur.
Explication de la planche IX.
f. 1. Crâne du Sterlet , ( Acipensev ruthenus L.J ouvert d’en
haut ^ ayant ôté la moitié du cervesu jusqu’à l’ouverture
des canaux semi - circulaires.
a. a. narines avec l’expansion du nerf olfactif;
Ѣ. b. yeux.
c. premier canal semi - circulaire ;
d. second canal.
e. troisième nerf acustique, qui envoie en môme tems une bran®
che ( g. ) aux branchies,
f, medulla oblongata.
f. 2. fragment du crâne du Podust 3 ( Cypritms aspius. L.)
a. premier vestibule , en forme d’entonnoir très grand et très
profond. Je n’ai point trouvé de communication avec le
cerveau.
b. des côtes élevées formant des arcs visibles des deux côtés
de l’os sur lequel ils reposent , et dont la nature et l’u-
sage n’est pas encore reconnu.
c. vestibule postérieur avec le trou oval ( d. )
f. 3. lapilli du Navaga.
f. 4. Vestibule osseux dans lequel sont couchés les lapilli , 4.
vu d’en haut. 5 vu d'en bas.
f. 6. Os pyriforme des Chaetodons.
a. b. apophyses articulant avec le corps de l’os par anneau.
d. corps de l’os.
e. épine.
f. 7. le meme vu d’en bas.
f. 8. apophyse vue d’en bas * pour faire voir le trou ( f , ) arti-
culaire et les deux condyles.
f. 9. os pyriforme tourné de côté et sans apophyses pour faire
voir les arcs articulaires (g. h. ) qui passent par le trou
articulaire. ( f. 8. f. )
c. offre une face articulaire creuse, et divisée au milieu, mais
dont l’apophyse me manque.
' ! ■
TABLE ALPHABÉTIQUE DE MATIÈRE.
A.
Absinthium.
pedunculare. 10З.
Acacia,
stephaniana. 112.
Albumine. 1 4o.
Ambre. J 47.
Anabasis.
aphylla. 19,
cretacea. 19.
glomerata. ig.
monandra. 20.
oppositiflora. ig.
spinosissima. ig.
Andropogon Gryllus. 112.
Anemoneum. 167.
Anthémis Marschalliana. 10З.
Artemisia chamaemclifolia 102.
procera. 102.
Aster alpinus. io4«
caucasicus. —
pulchellus. ~
roseus. —
Astragalus caspicus. дб.
denudatus. 97.
Astragalus nummularius. 96.
Pseudotragacanlha. дб.
pycnophyllus. 97.
sanguinolentus. g5,
tumidus. 95.
B.
Baume. i5a.
c.
Camphre, ібд®
Camphorosma.
monspeliana. i5.
Cooutchouk. 144.
Carduus cinereus. 102.
Carex atrofusca. 107.
cespitosa. 109.
curvula. 107.
caucasica. io8„
diluta. 109.
Drymeja. 109.
ferruginea. 108.
chlorostachys. 108.
nitida. j 09.
( 278 )
panicea, iog.
plumbea. 10g.
Çarthamus cynaroides Ю2«
oxyacantha, 102.
Centaurea al ata. io5.
Cichoracea. 106.
cineraria. io5.
dealbata. io5.
ochroleuca. io5.
Chaoborus antisepticus. 169.
Chermes de Chine. 26.
Chêne de Chine. 26.
Cheval de Chine. 26.
Cheval marin. 27.
Cheveux. 27.
Chèvre. 27.
Chèvrefeuille. 27.
Chevrette. 28.
Chevreuil. 28.
Chicore'e 28.
Chien de Chine. 28.
d’Orient. 19 г.
Chiendent. 29.
Chore. ag.
Chouette. 2g.
Cicogne. 29.
Cigne. 29.
Ciguë 29.
Cineraria fulva. I(>4‘
Cire 29. 147.
Citron. 3o.
Citrouille. 3o.
Clématite. 5o.
Cloporte. 3 r.
Clou de girofle. 3r.
Cnicus strigosus, 102.
lappaceus. 102.
Cochenille. 3x.
Cochon. 3i.
Cognassier. 3r.
Colcothar. 3i.
Coleuvre'e. З2.
Colle de poisson. З2.
forte. З2.
Coloquinte. З2.
Commi-oxygène. 124.
Concombre. З2.
Conise 52.
Consoude. З2.
Contrayerva. З2.
Convolvulus. 33.
Conyza squammosa# 10З.
Coq. 33.
Coquelico. 33.
Coquelourde. 33.
Coquo. 33.
Corail rouge. 33«
Corbeau. 33.
Coriandre. 33.
Cormoran. 34-
Corne de belier. 54»
— — • de cerf. 34>
— d’e'lan 34»
Corneille. З4.
Coton. 35.
Coucou. 35.
Coudrier. 35.
Couleuvre. 35.
Courtilière. 35.
Cousin. 35.
Crapaud. 36.
— — aquatique ib.
Crème. З7.
Cristal. 67.
de roche. З7.
Crocinon. i56.
Crocodile. 67.
Crotte de chien. З7.
Cubèbes. З7.
Cucumis Melo. 100,
Cuivre. З7.
Culex claviger. 169.
Cuscute. 97.
Cyprès. 38.
D.
Dattes. 38.
Dent de lion 38.
de poisson. 58.
De'pouille de Serpens. 38.
Diamant. 58.
Digitale. 38.
Dorycnium latifolium. 98.
E.
Eau de vie. 38.
— mine'rale. 3g.
Ebène. 3g.
( 279)
Ecaille de tortue. З9.
d’huitre. 3g.
Ecrevisse. 3g.
Electricité' , son emploi dans les
maladies. 187.
Eléphant. 3g.
Email. 3g.
Encens, 4.0.
Eperlan. До.
Epervier. До.
Epi d’eau До.
Epinard. 40.
Epine vinête. До.
Epipactis microphylla. 107.
Eponge. До.
Erable. Дт.
Erigeron acre. 10З.
— caucasicum. 10З»
Ermine. Ді.
Erodion fumaroides. 19,
Escarbot. Ді.
Escargot. Ді.
Ecureuil. Ді.
Essence, i53.
Etain. Дг.
Etourneau. Дь
Esturgeon. Д2.
F.
Faisan, Д2.
Faucon. Д2.
Faux acacia. Д2.
Feces d’huile. Дг.
( зоо )
Fenouil. 42*
Fer. 4 3.
Fève de marais . 45-
de St. Ignace. 43*
Fibrine. i4o.
Figue. 4 3.
Figuier. 43.
Fleurs du soleil. 45-
de la passion. 44-
de muscade. 44 •
Follicules de se'ne'. 44»
Fougère mâle. 44-
Fouine. 44»
Foui on. 44-
Fourmis. 44"
Frais de grenouille. 44»
Fraise. 44*
Framboises. 45*
Frèsne. 45.
Fromage. 45.
Fumeterre. 45.
Fusain. 45.
Fustes. 45.
G.
Galanga. 45*
Galles. 45.
Gant notre dame. 46.
Garance. /f6.
Geay. 46.
Ge'latine. i3g.
Gene'vrier. 46*
Gentiane. 46.
Géranium aristatum. go.
— sibiricum. 90.
Gingembre. 46.
Giroflée. 46*
Gisier de poule. 46«
Glycion. 1З7.
Gomme. 125.
gulte. 46.
laque en bâtons. 46.
Goudron , 46*
Gras, ж 4 7 •
Graisse. i45.
Grenade. 46.
Grenouille. 47*
Grillon. 47»
Grive. 47*
Gros - bec. 47*
Grosscilles. 47*
Guêpe. 4?»
Gui. 47*
H.
Hannebane. 47*
Hanneton. 47*1
Hareng. 48.
Haricot. 48.
Hedypnois rhagadioloides. loo.
He'liotrope. 48.
Helleborinum. 167.
Hérisson. 48.
Héron. 48.
Hibou. 48.
Hirondelle. 48.
(2Sl )
Houblon. 49*
Houetfé. 4g.
Houx. l}.g.
Huile. 49»
essentiel ou volatil. i53.
Huitre. 4g.
Huppe. 49*
Hypochaeris cancscens. ioo.
I.
Immortelle. 5o.
Inderskoë ( lac d’ ) 22g.
Indigo. i4t.
Initia grandiflora. 104.
granulosa. 104.
Iris. 5o.
J.
JaceV. 49-
Jalap.;: 4g.
Jasmin. 49»
Jinjrtie. 49*
Joubarbe. 5o.
Juglàns pterocarpea, 100.
JujubSës, 5o.
Juliëïine. 5o.
K.
Ka#i’5i,
Kocîiia arenaria . i5.
L.
Laine. 5i.
Lait. 5i.
Laitue. 5i.
Lamproie. 5i.
Langue de cerf. 5.
Lapin. 5i.
Lard. 5i.
Larme de Job. 5i<
Lathyrus.
hirsutus. 92.
incurvus —
roseus. —
Lavande 5i.
Lauréole. 5i.
Lentille d’eau. 5i.
Leontodon alpinus. 100.
— ■ caucasicus, ioo<
Le'opard. 62.
Levain. 5a.
Le'zard. 5i.
Liège. 52. l44.
Lierre. 62.
Ligneux. 166.
Limaçon. 62,
Limonier. 52
Lin. 52.
Linaire. 53.
Linote. 53.
Lion, 53.
Lis. 53.
Liseron. 53»
IY
56
Litharge. 55.
Loriot. 55.
Lotier. 53.
Loup cervier. 53*
— — - marin. 53ч,
Loutre. 55.
Luserne. 54»
M.
Maclie. 54»
Madrépore. 54*
Manganèse. 54*
Manne. 125.
Marbre. 54°
Marguerite. 54°
Marjolaine. 54*
Marons. 54»
Maroquin. 54°
Marsouin. 54.
Martre. 54.
Masse d’eau. 55.
Matricaire. 55.
Mauve. 55.
Mayenne. 56..
Medicago denticulata. 98»
Melilot. 56»
Melon» 56.
Menthe. 67.
Mercure. 5j.
Mercuriale. 5j»
Merle» 57.
Mesange. 5jo.
Мещіег. 5g..
( )
1 Miel. 58.
Mit. 58.
Millefeuille. 58»
Millepertuis. 58.
Millepieds. 58.
Moineau. 58.
Morue. 58.
! Marelle. 58*
Morille. 58.
Mouche
à miel. 5g»
luisante. 5g.
Mouron. 5g»
I Mousse. 5g.
Mousseron. 5g.
Moutarde. 5g.
Mouton. 5g.
Mucilage. 124.
Mucoso - sucré. 1 3o»
Mucus. 1З9*
Mulet. 5g»
Musc. 60»
Muscade. 60»
Myrabolans. 60.
MyriophylLum
verticillatum. s ©9.
Myrrhe. 60.
N.
Narcisse. 60»
Nacre. 60.
I Navet. 60.
I Navette. 6$.
(283)
Neflier. б г.
Neige. 61.
Nénuphar. 6l.
Nids d’oiseau. 6b
Nitre 6a.
Noisetier. 62.
Noix de galle. 62.
O.
Ocre. 62.
Oeillet d’Inde. 62.
Oignon. 62.
Oleo-volatil. 167.
Olives. 62.
Or en coquilles. 6 3,
Orange. 63.
Orcanette 6.
Opium, 62.
Orchis formosa. 106.
militaris. 107.
Orge. 63.
Orgue marine. 63,
Orme. 63.
Orobus.
cyaneus. 91,
digitatus. 91.
formosus. 90,
liirsutus. 90.
Orpiment. 64.
Orpin joubarbe. 64-
Ortie. 64.
Os de sèche. 64*
Ours. 64«
Outarde. 64:
Outremer. 65.
Oxytropis albana. q4*
montana. 94»
uralensis» 94.
Oxycèdre. 65.
P.
Panais. 65.
Paon. 65.
Papaverinum. i65*
Papayes. 65.
Papier. 65.
Pariétaire. 660
Passerage. 67.
Pastel. 67.
Patte d’oie. 67.
Patience. 67.
Pavot. 67.
Pavot. 67.
cornu. 67.
Perce - oreille. 67,
Perdrix. 67,
Perles. 68.
Perroquet. 68.
Persicaria. 68,
Persil. 68.
Pèche. 68.
Pecheur ( oiseau ) 69,
Phaca brachytropis. 9З,
Pic agasse. 69.
Pie' d’allouette. 69.
36*
(284 )
Pié de veau. 6g.
triandrum. 2З.
Pierre. 6g.
Volvox. 24*
Pigeon. 6g.
Pomme d’amour. 71.
Pignons de pin. 6g.
■ — epineuse. 71.
d’Inde — -
Populus hybrida, ni.
Piment. 6g.
Porc e'pic. 72.
Pimprenelle. 70,
Porcelaine. 72.
Pin. 70.
Potiron. 72.
Pistaches. 70.
Pou. 72.
Pivert. 70.
Poule. 72.
Pivoine. 70.
Pourpier. 72.'
Plantain. 70.
Prèle. 7З.
Platanus orientalis. ïiq.
Prenanthes tuberosa. gg
Plâtre. 70.
Primevère. 7З.
Plomb. 70.
Propolis. 7З.
Plongeon. 70.
Prune. 7 3.
Poire. 70.
Puce. 7З.
Pois de merveille, 71.
Pulmonaire. 7З.
Poisson dore. 71.
Poivre. 71.
Punaise. 7З.
Politric. 7Г.
Polycnemum, 20.
Q.
alternifolium. 2 1 .
Quercus iberica. 110.
brachiatum. 2З.
pyrenaica. 110»
crassifolium. 20.
Queue de cheval. 7З.
erinaceum. 25.
— ■ de souris. 7З.
glaucum. 21.
. . . ■ ■ ■■■■'•■ •• ’i '
Quinquina. 7З.
jjuniperinum. â5.
malacophyllum, 2З.
Quinte-feuille, 7 3.
monandrum. a5.
R.
oppositifolium. 20.
sclerodermum. 22.
, • м} :ь> ; i Ч
Piacine, 7З.
sibiricum. 24.
Piaifort, 74"
Raisin. 74.
Raquette. 74*
Rat. 74.
Raves. 74.
Raye. 74-
Razumovia. i4*
Re'algar. 7 5.
Re'glisse. 76.
Renard. 76.
Renoncules. 76»
Re'sine. 76.
Résineux. i48-
Rhinocéros. 75.
Ricin. 76.
R.is. 75.
Romaine. y5o
Ronce. 7 5.
Piose. 76.
R.oseau, 76.
Rossignol. 76.
Rubarbe. 76.
Rue. 76.
S.
Saccliaraceum, 1З0.
Safran. 76.
Salsola arbuscula. 9.
baccifera . i3.
brachiata. g.
cîavifolia. ï3.
collina. 7.
crassa, 8.
dasyantha. i4*
dendroidcs. l3.
eiicoides. i3.
eriophora. ï6.
gemmas cens. 12.
hyssopifolia. 17.
Kâli. 6.
Kochiae. 1 3.
lanata. 8»
laniflora. 8.
muricata. 18.
prostrata. i4«
rosacea. 7.
scoparia. 17.
sedoides. 18.
spissa. 12.
tamariscina, 7.
Tragus. 6.
verrucosa, 12.
Sandarac. 76.
Sang de bouquetin. 76.
Sang-dragon. 76.
Sanglier. 76.
Sangsue. 76.
Sanicle. 76,
Santal. 77.
Sapin. 77e
Sanelle. 77.
Sarce-pareille® 77.'
Sauge. 77.
Saule. 77.
Saumon. 77®
Saumure. 774
Savon. 77»
Sauterelle. 77®
(286)
Saxifraga Aizoon. n\.
cartilaginea. 1 1 5.
cespitosa. 1 20»
controversa 122»
cymbalaria. 117,
flagellaria. 119.
granulata. 117.
hederacea. 1 18.
irrigua. 122.
juniperina. 119.
mixta. 121.
muscoides. 120. 12U
nervosa. іаД.
orientalis. 118.
pubescens. 12 1.
repanda. 116.
reticula. 118.
rotundifolia. il 6.
tridactylites. 121.
Scabieuse. 78.
Scolopendre. 78.
Scorpion. 78.
Scorzonera lanata. 99.
Scrophulaire. 78.
Seau de Salomon. 7З*
Sèche. 78.
Seigle. 78.
Sel ammoniac. 78.
Seneçon. 79.’
Senne. 79.
Sensitive. 79.
Serpent. 7g0
Serpolet. 7g.
Serratula depressa, ioï.
elegans. 101.
Se'same. 79.
Siderochlorainon. 1З8.
Singe. 79.
Soleil ou tournesol. 79.
Sonchus albanus. 99.
Souche t. 79. <
Souci. 7g.
Soufre. 7g.
Souris. 80.
Soie. 80.
Spica-nord. 80.
Steppes de la Russie 2i5.
Suaeda sedijolia. 18.
Suber. 144.
Substance resiniforme. 149.
Sucre de lait. ia5.
de la canne à sucre.
de raisin. i3j.
Sucre. 1З0.
Suif. 80.
Sureau. 80.
T.
Tabac. 80.
Taon. 81.
Tamaris. 8r.
Tarin. 81.
Taiti , oiseau mouche. 81.
Taupe. 81.
Te're'benthine. 82.
i5r.
Terre. 82»
The'. 82.
Thlaspi. 83^
Tigre. 83.
Tilleul. 83.
Titimale. 83.
Toile. 83.
Tôle. 85.
Topinambours. 83.
Torche. 84.
Tourterelle. 84»
Tx-agopogon mentalis. 99.
Tribule. 84*
Trifolium hamosum. 97.
lappaceum. 98.
Trigonella gladiata, 98.
Troëne. 84.
Tubéreuse. 84.
Tuile. 84*
il.
Urée. 166.
Y..
Veau. 85.
Ver luisant. 85.-
Vcrdet. 85.
( 2§7 )
Vermichelli. 85*
Vermillon. 85.
Vernis. 85.
Véronique. 85.
Vesce. 86.
Vesce de loup. 86.
Vicia alpestris. 9З.
narbonensis. 9З.
variegata. 92.
Vin. 86.
Vinaigre. 86.
Violette. 86.
Violier jaune. 86v
Viorne. 86.
Vipère. 87.
Vipérine. 87.
Viscum oxyccdrü*
Vitriol. 87*
; y.
Yeux de peuplier. 87.
Yvoire. 87.
2.
Ze'doaire. 87.
Zoophyton. i4o*
.< ) .г у сП j f
. , .) .iXavyf
':C . ; :V _ •" : >fà /
x ^ . УГ !
,«.чоГ oh эзваТ
(J ,»Ы obi .
.ai : . ■ Si
,ы
►ai
• T
i
с ш
f
*o3Js
y
!
: )i
*
. ..j .3.1 j, ,
t
•Э . ■ ' i . !
; о t;r .• t /
- i
. * S
-? Г vfK ' J"!
,tO SJi Д
УГ. .sinod fiiqoT
. ; .
. ; O > ■ - J-
2 .ІІІГ.І.ТЯЛ «OgO'.O ■
\ о . • i
”P . ІЛЛсОШЛЬ î’.ii -* i - ^
, j ,r: m . ; ■
' о
.; J
. J
,7
.,.3 ,шюѴ
•! bit " j J
wæjwo-pmæs. ?ъ/. //: /s.
. гг>б. //
МММ
WmismSÆ
ШшШ
«ш
'
мжжтжЕЗ. /w.// '.
л
з.
f
/
a
,
' /У// .
7 .
МШШШМШ& . ИУ. У/ Г.
6
è
<У.
I
\
шш Hts