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Full text of "Mémoires et compte-rendu des travaux"

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Mémoires  et 
compte-rendu  des  travaux 

Société  des  ingénieurs  civils  de  France 


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HARVARD  COLLEGE  LIBRARY 


BOUGHT   FROM  THE   INCOME   OF  THE   FUND 
BEQUEATHED  BY 

PETER  PAUL  FRANCIS  DEGRAND 

(1787-1855) 

OF  BOSTON 

FOR    FRENCH    WORKS    AND    PERIODICALS    ON    THE    EXACT    SCIENCES 

AND   ON    CHEMISTRY,  ASTRONOMY    AND    OTHER   SCIENCES 

APPLIED   TO   THE    ARTS   AND   TO    NAVIGATION 


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SOCIÉTÉ 


DES 


INGÉNIEURS  CIVILS 


DE    FR^HSTCE 


ANNÉE  1898 


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La  Société  n'est  pas  solidaire  des  opinions  émisés  par  ses  Membres 
dans  les  discussions,  ni  responsable  des  Notes  ou  Mémoires  pul)liés 
dans  le  BtUletin. 


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MÉMOIRES 


ET 


COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 


DE   LA 


SOCIÉTÉ 


DES 


INGÉNIEURS  CIVILS 


DE    FRANCE 


FONDEE  LE  4  MARS  1848 


RECONNUE  d'utilité  PUBLIQUE  PAR  DÉCRET  DU  SS2  DÉCEMBRE  1860 


TROISIÈME  VOLUME 


PARIS 

HOTEL    DE    LA    SOCIÉTÉ 

19,    RUE   BLANCHK,     19 

1898 


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FEB  16.1922' 

DECRANO  FUNO 


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MÉMOIRES 


ET 


COMPTE  RENDU  lES  TRAVAUX 

DE  LA 
SOCIÉTÉ  DES  INGÉNIEURS   CIVILS  DE  FRANCE 


BULLETIN 

D'OCTOBRE  i898 


KO  lO. 


Sommaire  des  procès-verbaux  contenus  dans  le  bulletin  d'octobre  1898  : 

(a)  Sommaire  des  procès-verbaux  des  1^'  et  22  juillet  1898. 

1°  Aut&niobiles  (Les),  par  M.  E.  Diligeon  (Séance  du  1®'  juillet),  page  31  ; 

2^  Automobiles  (La  vapeur,  le  pétrole  et  l'électricité  dans  les),  par  M.  R, 
Soreau  (Séances  des  1*'  et  22  juillet),  pages  31  et  35  ; 

3®  Bureaux  et  bibliothèques  de  la  Société  seront  ouverts  pendant  les  vacancesy 
de  9  heures  à  midi  et  de  4  h,  //2  à  5  heures  (Avis  que  les)  (Séance  du 
22  juillet),  pages  35; 

4°  Canal  de  Tekuantépec  à  la  frontière  du  Guatemala  (Creusement  d'un). 
Communiqué  de  M.  le  Ministre  des  Travaux  publics  (Séance  du 
1«^  juillet),  page  27; 

3°  Catastrophe  de  la  Bourgogne.  Observation  sur  la  construction  et  le 
compartimentage  des  coques  des  grands  navires  actuellement  en  ser- 
vice, par  M.  E.  Duchesne,  et  observations  de  M.  Bertin,  directeur  des 
Constructions  navales,  chef  du  Service  technique  au  Ministère  de  la 
Marine  (Séance  du  22  juillet),  page  35; 

6®  Collection  d'instruments  de  mesure  pour  faciliter  les  recherches  (De- 
mande de  M.  W.  Grosseteste,  qu'il  soit  établi  au  siège  de  la  Société 
une)  (Séance  du  1®'  juillet),  page  27; 

7*  Concours  de  4898  (Programme  de  la  Société  Industrielle  du  nord  de 
la  France  pour  le)  (Séance  du  1"  juillet),  page  27; 


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_2  — 

8*  Congrès  de  VAssodaiion  française  pour  l'avancement  des  Sciences  (Invi- 
tation de  M.  le  Président  des  3®  et  4«  sections  du)  (Séance  du  l"^  juil- 
let), page  27  ; 

9®  Congrès  d'hydrologie^  de  climatologie  et  de  géologie^  à  Liège,  du  25  sep- 
tembre au  S  octobre  4898  (Séance  du  22  juillet),  page  34  ; 

10®  Décès  :  de  MM.  F.  Bauer,  G.  Engelmann,  P.  Garnier,  E.  Schwartz- 
weber,  A.  PoUok  (Séances  des  1"  et  22  juillet,  pages  2S  et  32; 

11®  Décorations  (Séances  des  1®'  et  22  juillet),  pages  2S  et  33  ; 

12®  Don  de  SOf  fait  à  la  Société  par  M.  Alfred  Chevalier  (Séance  du 
l*""  juillet),  page  26; 

13®  Exposition  à  fxi  Haye,  le  9  juillet  1898  (Séance  du  1®^  juillet),  page  27; 

14®  Fiacres  autom>6biles  (Rapport  sur  le  concours  des)  par  M.  l'Inspecteur 
général  des  Ponts  et  Chaussées  G.  Forestier)  (Séance  du  1®'  juillet), 
page  31  ; 

15®  Hommage  à  M.  le  Président  A.  Loreau  (Médaille  d'or).  —  Allocution 
de  M.  le  sénateur  F.  Reymond.  — Réponse  de  M.  le  Président  Loreau 
(Séance  du  1®^  juillet),  pages  27  et  29  ; 

16®  Lettre  de  M.  Léon  Appert  au  sujet  du  décès  de  M.  A.  Pollok  (Séance  du 
22  juillet),  page  32; 

17®  Membres  nouvellement  admis  (Séances  des  1®*'  et  22  juillet),  pages  22, 
31  et  38; 

18®  Nominations  : 

De  MM.  J.  Bocquin,  G.  Gavallier,  A.  Droit,  A.  Egrot,  Gh.  Loril- 
leux,  P.  Maunoury,  E.  Turbot,  comme  conseillers  du  commerce 
extérieur  (Séances  des  l***  et  22  juillet),  pages  2S  et  33; 

De  MM.  H.  Couriot,  P.  Decauville,  F.  Delmas,  F.  Reymond,  comme 
membres  du  Conseil  supérieur  de  l'Enseignement  technique 
(Séance  du  1®'  juillet),  page  25; 

De  MM.  A.  Simon  (Cl.  19),  J.  Bocquin  (Cl.  55),  Dorémieux  (Cl.  65), 
Fourchotte  (Cl.  76),  J.  Coignet  (Cl.  87),  comme  membres  des  Co- 
mités d'admission  de  l'Exposition  de  1900  (Séance  du  1®'  juillet), 
page  26; 

De  Membres  des  Comités  spéciaux  chargés  de  l'étude  des  questions 
relatives  aux  demandes  et  à  l'organisation  des  Congrès  interna- 
tionaux de  1900  (Séance  du  1^''  juillet),  page  26; 

De  M.  A.  Poirrier,  comme  Vice-Président  du  Comité  supérieur  de 
revision  de  l'Exposition  de  1900  (Séance  du  l*""  juillet)  page  26; 

De  M.  L.  de  Chasseloup-Laubat  comme  rapporteur  de  la  Commis- 
sion supérieure  des  Congrès  internationaux  de  l'Exposition  de 
1900  (Séance  du  1«^  juillet),  page  26; 

De  M.  J.  Fleury,  comme  membre  de  la  Commission  instituée  en 
vue  de  l'examen  des  demandes  de  concessions  territoriales  dans 
les  possessions  d'outre-mer  (Séance  du  22  juillet),  page  33; 

19®  Obligations  au  porteur  n®*  767  à  772  de  la  Société  à  vendre  au  pair  y 
'Séance  du  22  juillet),  page  34; 


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—  3  — 

20^  Ouvrages  reçus  et  présentation  d^auvrages  (Séances  des  4 «^  et  22  juil- 
let), pages  5,  26  et  33  ; 

21®  Port  d* Alexandrie  (Travaux  à  exécuter  au)  Communiqué  du  Minis- 
tère du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes  et  des  Télégraphes 
(Séance  du  22  juillet),  page  34  ; 

22°  Part  de  Buenos-Ayres  et  le  règlement  dudit  port  (Notice  sur  le)  avec 
27  vues  photographiques  données  à  la  Société  par  M.  6.  Daclout 
(Séance  du  22  juillet),  page  33; 

23®  Réception  des  Membres  du  Bureau  par  le  nouveau  Ministre  des  Tra^ 
vaux  Publics  (Séance  du  22  juillet),  page  35  ; 

24®  Traction  électrique  des  tramways  par  accumulateurs  à  charge  rapide , 
par  M.  F,  Drouin  (Séance  du  22  juillet),  page  36  ; 

25^  Vitrerie  stms  mastic  (Nouveau  système  H.  Murât,  de),  par  M.  F  • 
Delmas—  lettre  de  M.  Â.  de  Marchena  (Séance  du  22  juillet),  page  32  ; 


(b)  Sommaire  des  procès-verbaux  des  7  et  21  octobre  1898  : 

1®  Accidents  de  travail  et  r initiative  privée  (Prévention  des),  par  M.  H. 
Mamy  (Séance  du  21  octobre),  page  67  ; 

2®  Chemins  de  fer  russes  (Les),  par  M.  le  Professeur  Belelubsky.  —  Rec- 
tification au  procès-verbal  du  17  juin  1898  (Séance  du  7  octobre), 
page  39; 

3®  Congrès  de  VAmerican  Instilute  of  Mining  Engineers^  à  BuffaiOy  du  48 
au  2/  octobre  1898  (Séance  du  7  octobre),  page  41  ; 

4®  Congrès  des  Sociétés  Savantes,  à  Toulouse^  en  4899  (Programme  du). 
Communiqué  du  Ministère  de  llnstruction  publique  et  des  Beaux- 
Arts.  Délégués  de  la  Société  :  MM.  P.  Gassaud,  A.  Girard,  A.-J» 
Roques  (Séance  du  7  octobre),  page  41  ; 

5®  Décès  :  de  MM.  A.  Bert,  E.-F.  Delaperrière,  A.-P.  Doyen,  A.  Femi- 
que,  Ch.  Grébus,  B.-H.  Lacaille,  P.  Labouverie,  L.-A.  Lambert,  F. 
Parent,  E.-V.  Piem)n,  J.-A.  Crouet,  A.-E.  Hardon  (Séances  des  7  et 
21  octobre),  pages  39  et  58; 

e®  Décorations  (Séances  des  7  et  21  octobre),  pages  40  et  58  ; 

7®  Don  de  40  f  fait  à  la  Société  par  M.  Fiévé  (Séance  du  7  octobre), 
page  40; 

8®  Eaux  de  Rio  (Projet  de  réorganisation  du  services  des).  Communiqué 
de  M.  le  Ministre  du  Commerce,  des  Postes  et  des  Télégraphes  (Séance 
du  7  octobre),  page  40  ; 

9**  École  industrielle  dans  la  République  Argentine  (Avis  de  la  construction 
d'une).  Communiqué  du  Ministère  du  Commerce,  de  l'Industrie,  des 
Postes  et  des  Télégraphes  (Séance  du  21  octobre),  page  58; 


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_4  — 

JO®  Embouchures  de  rivières  à  faible  marée  et  à  fond  mobile,  avec  appli^ 
cation  à  la  barre  de  Rio  Grande  do  Sut  (Amélioration  des)  par  M.  Da 
Costa  Couto  (Séance  du  7  octobre),  page  41  ; 

11'^  Études  et  travaux  exécutés  de  4885  à  4897  par  la  Société  Italienne  des 
Chemins  de  fer  de  la  Méditerranée.  Analyse  par  M.  L.  de  Longraire 
(Séance  du  7  octobre)  page  4S; 

12**  Lettre  de  M.  P.- M.  Jullien,  rappelant  le  nom  de  son  père  qui  a  été  omis 
au  chapitre  de  la  Métallurgie  dans  le  volume  du  Cinquantenaire  (Séance 
du  21  octobre),  page  58; 

13*»  Médaille  d'or  décernée  à  M.  M.-L.  Langlois,  par  la  Société  des  Anciens 
élèves  des  Écoles  dArts  et  Métiers  (Séance  du  7  octobre),  page  40; 

14"  Nominations  : 

De  M.  Th.  Villard,  comme  membre  du  Conseil  supérieur  de  TA- 

griculture  (Séance  du  7  octobre),  page  40; 
De  MM.  E.  Lahaye  et  F.  Reymond,  comme  membres  de  la  section 

permanente  du   Comité  consultatif  des  chemins  de    fer  pour 

1898-1899  (Séance  du  7  octobre),  page  40; 
De  MM.  H.  Fayol,  E.  Gruner,  E.  Lahaye,  Ch.  Prevet,  F.  Reymond, 

X.  Rogé,  comme  membres  du  Comité  consultatif  des  chemins 

de  fer  (Séance  du  7  octobre),  page  40; 
De  Membres  des  Comités  spéciaux  chargés  de  l'étude  des  questions 

relatives  aux  demandes  et  à  l'organisation  des  Congrès  interna- 

naux  de  1900  (Séance  du  21  octobre),  page  88; 

45®  Ouvrages  reçus  et  présentation  d'ouvrages  (Séances  des 7  et  21  octobre), 
pages  10,  40  et  58; 

16®  Photographie  (Divers  moyens  d'augmenter  la  latitude  du  temps  de 
pose  en),  par  M.  P.  Mercier  et  observations  de  M.  O.  Rochofort 
(Séance  du  21  octobre),  page  64; 

17®  Plis  cachetés  déposés  par  M,  J,  Deschamps  (Séance  du  7  octobre), 
page  40; 

18®  Port  de  Montevideo  (Projet  d'établissement  d'un).  Communiqué  de 
M.  le  Ministre  du  Commerce,  de  l'Industrie,  dos  Postes  et  des  Télé- 
graphes (Séance  du  7  octobre),  page  40; 

19®  Rectification  au  procès -verbal  de  la  séance  du  45  avril,  au  sujet  de  V ad- 
mission à  la  Société,  de  M,  A.  Drion,  comme  membre  associé  au  lieu  de 
membre  sociétaire  (Séance  du  7  octobre),  page  40; 

20®  Tendeur  dynamométrique  (Le),  de  M.  Louis  Simon,  par  M.  A.  Lavei- 
zari  (Séance  du  21  octobre),  page  70; 

21®  Vapeur  comme  puissance  motrice  (Emploi  de  la),  par  M.  Ch.  Baudry, 
et  observations  de  M.  A.  Lencauchez  et  lettres  de  M.  Ch.  Bellens, 
F.-L.  Barbier  et  G.  du  Bousquet  (Séances  des  7  et  21  octobre), 
pages  47,  59,  62  et  63. 


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Mémoires  contenus  dans  le  bulletin  d'octobre  1898  : 

22**  InslcUlalion  hydro-éleclrique  du  Mont-Dore  (Nouvelle),  par  M.  A.  La- 

vezzari,  page  7â;  ' 
43**  Accidents  de  travail  et  V initiative  privée  (La  prévention  des),  par 

M.  H.  Mamy,  page  87; 
2i**  Notice  nécrologique  sur  M.  A.  deBorodine^  par  M.  A.  Mallet,  page  93  ; 
2o^  Notice  nécrologique  sur  M.  Pascal  Garnier,  page  112; 
26*»  Chroniques  n»»  224  et  225,  par  M.  A.  Mallet,  page  113; 
27*»  Comptes  rendus  y  —  page  134  ; 

28*»  Bibliographie  : 

Télégraphie  pratique,  de  M.  MontUlot,  Inspecteur  des  Postes  et  des  Té- 
légraphes, par  M.  G.  Baigoères,  page  150; 

Les  bandages  pneumatiques  et  la  résistance  au  roulement.  Étude  théo- 
rique et  pratique  du  baron  de  Mauni,  par  M.  F.  Chaudy,  page  150  ; 

Dispositifs  récents  des  dragues  à  grande  puissance.  Rapport  de  M.  J. 
Massalski  au  VII®  Congrès  international  de  navigation.  Bruxelles 
1898  (3®  section,  4«  question),  par  M.  L.  Coiseau,  page  153; 

Les  mines  de  l'Afrique  du  Sud.  Transvaal,  Bhodésie,  etc.,  de  M.  Albert 

Bordeaux,  par  M.  H.  Couriot,  page  154; 
Traité  d*  exploitât  ion  des  mines  de  houille,  de  M.  Dufrane  Demanct,  par 

M,  H.  Couriot,  page  155; 

Manuel d' électro-chimie,  de  M.  H.Becker,  par  M.  P.  Jannettaz,  page  1 55  ; 

Montage  des  machines  marines,  de  M.  Moritz,  Ingénieur  de  la  Société 
des  Forges  et  Chantiers  de  la  Méditerranée,  Ingénieur  des  Construc- 
tions navales,  par  M.  A.  Lavezzari,  page  156; 

Automobiles  sur  rails,  de  M.  G.  Dumont^  par  M.  A.  Mallet,  page  157; 

Automobiles  sur  routes,  de  M.  L.  Périsse,  par  M.  A.  Mallet,  page  158; 

Traité  de  Métallurgie  du  fer.  Tome  I.  Élaboration  des  métaux,  par 

M.  6.  de  Retz,  page  159; 
Paliers  et  accouplements  hydro-dynamométriques  pour  transmissions  de 

mouvement,  de  M.  H.  Bouron,  par  M.  G.  Richard,  page  160; 

La  dynamo.  Modèle  démontable  en  carton  avec  descnption  de  M.  Chris- 
tophe Volkert,  par  M.  R.  Soreau,  page  161  ; 

29""  Planche  n^2rf. 


Pendant  le  mois  de  juillet  1898,  la  Société  a  reçu  : 

37878  —  De  M"*»  V^*"  Ch.  Dunod,  éditeur.  Topographie,  par  Eugène  Pré- 
vôt. Suivi  d'un  appendice  relatif  à  la  topographie  expédiée,  par 
0.  Boux.  Livre  ^^Instruments.  Description.  Manœuvre.  Véri- 
fication. Béglage  et  précision  (in-16  de  xni-438  p.  avec  272  fig.) 
(Bibliothèque  du  Conducteur  de  Travaux  publics).  Paris, 
V^^Ch.  Dunod,  1898. 


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—  6  — 

37879  —  De  MM.  Paget,  Moeller  et  Haidy.  Empire  of  Austria.  Faimt^ 

Law  dated  January  44^  4897  trmslaied  by  PageU  Moeller  et 
Hardy.  Paient  Office  eOablùked  4854.  Vieima  /,  Austria,  Riemer- 
gatse  JV*»  43  (petit  m^  de  43  p,).  Vienna,  R.  v.  Waldheim, 
1898. 

37880  —  De  M.  A.  Rossi.  Osservaziofii  circa  gli  «  Appunti  di  un  Tecnico  » 

8ul  Coefficiente  d^Esercizio  délie  reli  Ferroviarie  Mediterranea  erf 
AdricUica,  per  Ing.  Adolfo  Rossi  (grand  in-S'»  de  39  p.).  Roma. 
Topografta  deirUnione  cooperativa  éditrice,  1898. 

37881  —  De  M.  H.  Mamy  (M.  de  la  S.).  Rapport  sur  le  concours  de  monte- 

courroies  portatifs  présenté  au  Conseil  de  Direction  au  nom  de  la 
Commission  dexameny  par  H,  Mamy  (in-8°  de  47  p.)  (Associa- 
tion des  Industriels  de  France  contre  les  accidents  du  travail). 
Paris,  au  siège  de  l'Association,  3,  rue  de  Lutèce,  1898. 

37882  —  De  M.  Alfred  de  Hulster.  Sondages  et  pvits  de  mineSy  galeries^ 

tunnels,  tranchées,  dérochements,  dérivations,  etc.  Développement 
des  recherches  minières  en  France.  Tableau  des  sondages  faits 
en  4896.  Perfectionnements  nouveaux  aux  appareils  de  sondages. 
Muraillement  des  puits  de  mines.  Cintre  vertical  mobile  Badiou, 
de  Hulster  frères  à  Crespin  (Nord)  4"^^  janvier  4897  (Note  II) 
(in-8^  de  ^6  p.)-  Saint-Étienne,  Ch.  Rousseau  et  E.  Gardon, 
1897. 

37883  —  De  M.  A.  Gallardo.  El  pritner  Congreso  dentifico  latino  ameri- 

cano  (in-4<>  de  94  p.  avec  1  pi.)  (Revista  tecnica.  Aûo  IV, 
N«  61.  Buenos-Aires,  Mayo  10  de  1898).  Buenos-Aires,  1898. 

37884  —  De  MM.  E.  Bernard  et  C'«,  éditeurs.  Traité  de  la  construction,  de 

la  conduite  et  de  U entretien  des  voitures  automobiles.  Publié  sous 
la  direction  de  Ch.  yigreux,  par  Ch.  Milandre  et  R.-P.  Bouquet. 
Pi^emier  volume.  Construction  (in-16  de  302  p.  avec  186  flg.}. 
Paris,  E.  Bernard  et  C'%  1898. 

37885  —  De  M.  H.  Farjas  (M.  de  la  S.).  Annuaire  Parjas  pour  les  Inven^ 

leurs.  Première  année  4898  (grand  in-S**  de  879  p.).  Paris, 
4,  rue  de  la  Ghaussée-d'Antin,  1898. 

37886  —  Chemin  de  fer  Grand  Central  Belge.  Direction  des  voies  et  travaux. 

Compte  rendu  de  l'exercice  4897  (petit  in-4°  de  45  p.  autog.). 
Bruxelles,  1897. 

37887  —  De  TEngineers'  Club  of  Philadelphia.  List  of  Members  of  the  En- 

gineers'  Club  of  Philadelphia.  Containing  Officers,  CommitteeSf 
Membef^s'  Names  and  Addresses,  Charter ^  By-Laws,  elc,,  etc. 
Corrected  to  May  4,  4898.  Philadelphia,  Tomson  Printing 
Company. 

37888  —  De  la  Société  industrielle  de  Mulhouse.  Société  industrielle  de 

Mulhouse.  Programme  des  prix  proposés  en  Assemblée  générale 
le  25  mai  4898,  à  décerner  en  4899  (grand  in-8<>  de  63  p.), 
Mulhouse,  V^«  Bader  et  C*%  1898. 


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—  7  — 

31889  —  De  M.  G.  Rocour  (M.  de  la  S.).  Cinquantenaire  de  FAssodaHim 
des  Ingénieurs  sortis  de  r École  de  Liège.  Séances  techniques. 
Étude  sur  VéquUibre  calorifique  du  haut  fourneau^  par  G,  Rocour 
(Extrait  de  la  Revue  universelle  des  Mines,  etc.,  tome  XLII, 
3«  série,  page  1,  42*  année,  1898)  (in-*»  de  97  p.  avec  3  pL). 
liège,  Paris,  H.  Le  Soudier. 

37890  —  De  M.  le  commandant  Hocquet.  QuatrièmeCongrès  de  la  Pro- 

priété bâtie  de  France,  Marseille  1898.  Notes  et  renseignements 
'pour  servir  à  Vétude  de  Fassainissement  de  la  Setne,  par  le 
commandant  Hocquet  (in-8®  de  96  p.).  Saint-Germain-en-Laye, 
P.  Doizelet,  1898. 

37891  —  De  M.  B.  Trélat  (M.  de  la  S.).  École  spéciale  d'architecture.  Con- 

cours de  sortie  de  4898.  /'•  épreuve  :  Projet.  Un  hôtel  privé 
(petit  in-4**  de  3  p.).  Paris,  Delalain  frères,  1898. 

37892  —  De  M.  August  Bagel.  Stahl  und  Eisen.  Bezugsquellenr-Nachu^eiser 

zusammengestellt  aus  dem  Anzeigen-Anhang  der  Zeitschrift  Stahl 
und  Eisen,  4898  (in-16  de  108  p.).  Dûsseldorf,  Âugust  Ba- 
gel, 1898. 

37893  —  De  M.  R.  Abt  (M.  de  la  S.).  Entwickdung  des  Zahnradsystemes 

Abt  wâhrend  der  letzten  zehn  Jahre  in  Oesterreich-Ungam. 
Vontrag  gehcUten  in  der  YoUversamndung  des  Oesterr.  Ingénieur- 
und  Architekten-Vereines  am  26.  Febniar  4898,  von  Roman 
Abt  (Sonder-Abdruck  aus  der  Zeitschrift  des  Oesterr.  Inge- 
nieur-und  Architekten  Vereines  1898,  Nr.  19  u.  20)  (in-8®  de 
3o  p.).  Wien,  R.  Spies  und  CS  1898. 

37894  —  De  M.  H.  Pucey.  BvMetin  de  la  Société  des  Ingénieurs  et  des 

Architectes  sanitaires  de  France.  Supplément  aux  Numéros  de 
Mars  et  d'Avril  4898.  Commission  du  Rapport  sur  le  IW  Congrès 
de  la  Propriété  bâtie  (in.8«  de  123  p.).  Paris,  Ghaix,  1898 . 

37895  —  De  MM.  Gauthier- Villars  et  fils,  éditeurs.  Nouveau  traité  des  bi- 

cycles et  bicyclettes.  Le  travail^  par  E.  Bourlet.  Deuxième  édition 
(Encyclopédie  scientifique  des  aide-mémoire)  (petit  in-8^  de 
186  p.,  avec  15  fig.  et  11  tabl.).  Paris,  Gauthier- Villars  et 
fils,  6.  Masson. 

37896  —  De  M.  G.  Rolland.  Régime  du  bassin  artésien  de  l'Oued  Rir*  (Sud 

Algérien)  et  moyens  de  mieux  utiliser  ses  eaux  d'irrigation^  par 
Georges  Rolland  (Extrait  des  Comptes  rendus  des  séances  de 
TAcadémie  des  Sciences,  31  mai  1898)  (petit  in-4<^  de  4p.). 
Paris,  Gauthier- ViUars  et  fils,  1898. 

37897  —  De  M.  L.-F.  Vernon-Harcourt.  V//'  Congrès  international  de  na^ 

vigationy  Bruxelles  4898.  Troisième  section,  4^^  question.  Formur 
laire  des  renseignements  caractéristiques  d!une  rivière  à  marée^ 
avec  application  aux  rivières  le  Hugli  et  la  Mersey.  Rapport  par 
L.-F.  Vemof^Harcourt  (iû-8«  de  21  p.  avec  2  pi.).  Bruxelles, 
J.  Goemaere,  1898. 


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—  8  — 

37898  —  Du  Ministère  des  Travaux  Publics.  Annales  des  Ponts  et  Chaus- 
sées. Personnel.  4898  (in-8*»  de  856  p.).  Paris,  V«  Ch.  Dunod, 
1898. 

37899  —  Dito.  Annales  des  Ponts  et  Chaussées,  y™  Partie.  Mémoires  et  docu- 
ments, 7«  série.  Année  4898^  /"  Trimestre  (in-8<*  de  474  p.  avec 
14  pL).  Paris,  V*  Ch.  Dunod,  1898. 

37900  —  Du  Musée  social.  Le  Musée  social.  Fête  pour  le  concours  sur  les 
Associations  ouvrières  et  patronales,  le  dimanche  19  juin  4898. 
Présidence  de  M.  Ribot  (petit  in-4®  de  95  p.).  Paris,  Calmann 
Lévy,  1898. 

37901  —  De  M.  G.  Duclout  (M.  de  la  S.).  Port  de  Buenos-Ayres.  Notice 
à  explicative  des  travaux  exécutés  pour  la  construction  de  ce  port, 

37929  accompagnée  de  27  vues  photographiques  et  d'une  brochure  rela- 
tive au  règlement  dudit  port. 

37930  —  Du  Ministerie  van  Waterstaat  Handel  et  Nijverheid.  Polders  of 
Waterschappen  die  geheel  of  gedeelteldjk  of  de  Kaart  voorkomen. 
Renen  8  (1  feuille  de  530  X  580). 

37931  —  De  M.  A.  BruU  (M.  de  la  S.).  The  Minerai  Industry  Us  Statistics 
Technology  and  Trade  for  4895.  Annual  Vol.  IV  (in-8®  de  xxxvi  ; 
849  p.).  New- York  and  London,  The  Scientiflc  Publishing 
Ciompany,  1896. 

37932  —  Du  Real  Istituto  d'Incoraggiamento  di  Napoli.  Atti  del  Real 
Istituto  d'Incoraggiamento  di  Napoli.  â^  Série.  Volume  X.  4897. 
Napoli,  Cooperativa  Tipografica,  1897. 

37933  —  De  la  Société  des  Conducteurs  Contrôleurs  et  Commis  des  Ponts 
et  Chaussées  et  des  Mines.  Société  des  Conducteurs  Contrôleurs 
et  Commis  des  Ponts  et  Chaussées  et  des  Mines.  Annuaire  du  Mi- 
nistère des  Travaux  Publics.  Bulletin  iV°  7  (in-8®  de  856  p.)« 

't  Paris,  V  Ch.  Dunod,  1898. 

37934  —  De  la  Société  académique  du  département  de  TAube.  Mémoires 
de  la  Société  académique  d'agriculture^  des  sciences,  arts  et  belles- 
lettres  du  département  de  l'Aube.  Tome  LXI  de  ta  collection.  Tome 
XXXIV,  Troisième  série,  année  4897  (grand  in-8'»  de  379  p.). 
Troyes,  Paul  Nouel,  1897. 

37935  —  De  M.  Bernard  Tignol,  éditeur.  Dictionnaire  de  chimie  indus- 
trielle, contenant  les  applications  de  la  chimie  à  Vindustne,  à  la 
métallurgie,  à  t agriculture,  à  la  pharmacie,  à  la  pyrotechnie  et 
aux  arts  et  métiers,  par  MM.  A. -M.  Villon  et  P.  Guichard.  Tome 
deuxième.  Fascicule  48.  Paris,  Bernard  Tignol. 

37936  —  De  MM.  E.  Bernard  et  O®,  éditeurs.  Petite  Encyclopédie  pratique 
et  de  chimie  industrielle.  Publiée  sous  la  direction  de  F.  Billon.  Le 

37937  chlore  et  dérivés.  5*  volume  de  la  collection.  Produits  nitrés  et 
ammoniacaux.  6^  volume  de  la  collection  (2  volumes  in-16  de 
160  p.).  Paris,  E.  Bernard  et  C'%  1898. 


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—  9  — 

37938  —  De  la  Società  degli  Ingegneri  e  degli  Architetti  in  Torino.  So- 

delà  degli  Ingegneri  e  degli  Architetti  in  Torino.  Suppleniento 
iy®  /,  al  Catalogo  générale  délia  Biblioteca.  Edizione  4893,  Maggio 
1898  (in-8'»  de  16  p.).  Torino,  M.  Massaro,  1898. 

37939  —  De  M.  H.  Doat  (M.  de  la  S.).  Compagnie  générale  des  conduites 

d'eau.  Ateliers  des  Vennes,  Liège  (Belgique),  Ascenseurs  et  monte- 
charges.  Dispositifs  de  sécurité  (in-8**  de  i6  p.).  Bruxelles, 
V*  Ferdinand  Larcier,  1898. 

37940  —  De  M.  Ed.  Hirsch.  Législation  et  jurisprudence  administratives 

concernant  l'électricité  dans  ses  différents  usages,  par  M.  Edmmd 
Hirsch  (grand  in-8«  do  336  p.).  Paris,  Marchai  et  Billard,  1898. 

37941  —  De  M.  Armengaud  aine  (M.  de  la  S.).  Le  canal  d'irrigation  du 
et  Rhône  et  les  eaux  de  Nîmes,  de  Paris  et  de  Londres.  Études  du 

37942  canal  et  Description  des  travaux:  exécutés  à  Nîmes  pour  la  distri- 
bution des  eaux  du  Hhôm  filtrées.  État  actuel  de  la  question  des 
eaux  à  Parvi  et  à  Londres^  par  Aristide  Dumont.  Deuxième  édi- 
tion. (Texte  petit  in-4**  de  xlvi-310  p.  avec  atlas  format 
370  X  290  de  23  pL).  Paris.  V  Ch.  Dunod,  1898. 

37943  —  De  Chemnitzer  Bezirksverein  des  Vereines  Deutscher  Inge- 

nieure.  Festschrift  sur  39.  Hauptversammlung  des  Vereines 
Deutscher  Ingenicure  Chemnitz  i898.  Gewidmet  vom  Chemnitzer 
Bezirksverein  des  Vereines  Deutscher  Ingenieure  (grand  in-8®  de 
416  p.  avec  2S2  fig.  et  4  cartes).  Chemnitz,  Hugo  Wilisch,  1898. 

37944  — ■  De  l'Institution  of  Civil  Engineers.  Minutes  of  Proceedings  of 

the  Institution  of  Civil  Engineers  ;  with  other  selected  and  abs^ 
tracted  Papers.  Vol.  CXXXII,  1897-98.  Part  //  (in-8»  de  507  p, 
avec  6  pi.).  London,  1898. 

37945  —  De  M.  L.  Dru  (M.  de  la  S.).  Un  document  d^archéologie  agricole. 

Description  d'un  chapiteau  de  l'église  abbatiale  de  Vézelay  et  son 
rapport  avec  la  viticulture,  par  Léon  Dru  (Extrait  des  Mémoires 
de  la  Société  nationale  d'agriculture  de  France.  Tome 
CXXXVIII,  1898)  (grand  in-8«  de  29  p.).  Paris,  Chamerot  et 
Renouard,  1898. 

37946  —  De  M.  G.  Crugnola  (M.  de  la  S.).  Società  Italiana  per  le  strade 
et  ferrate  det  Meditet^raneo.  Servizio  délie  Costruzioni.  Relazione 

37947  sugli  studi  e  lavori  eseguiti  dal  188o  al  1897  (in-folio  de  152  p. 
avec  atlas  même  format  de  71  pi.).  Roma,  D.  Squarci,  1898. 

37948  —  De  M.  Lauriol,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées.  République 

Française.  Préfecture  de  la  Seine.  Ville  de  Paris.  Direction  admi- 
nistrative de  la  voie  publique  et  des  eaux  et  égouts.  Service  tech- 
nique de  la  voie  publique  et  de  Véclairage.  Mission  à  V étranger 
en  4898.  Éclairage  au  gaz.  Éclairage  électrique.  Tramways, 
Compte  rendu  sommaire  présenté  par  M.  Lauriol  (in- 4®  de  33  p.). 
Paris,  Imprimerie  Nationale,  juim  i898. 

37949  —  De  M.  Ch.  Robert.  Le  Musée  rétrospectif  de  l'Économie  sociale  à 

VExppsition  de  1900.  Communication  de  M.  Charles  Robert  à  ras- 
semblée générale  de  la  Société  pour  V étude  de  ta  participationy  du 
24  avfHl  4898  (in-8o  de  20  p.).  Paris,  Chaix,  1898. 


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—  10  — 

37850  —  De  la  Società  degli  Ingegneri  e  degli  Architetti  in  Torino.  So- 
cietà  degli  Ingegneri  e  degli  ArchUetti  in  Tùrbio.  Catalogo  delta 
Biblioteca  (in-4**  de  74  p.;.  Torino,  Salesiana,  1893. 

37951  —  ^898,  juillet.  Préfecture  de  police,  N^  48^  2^  Division,  3®  Bureau. 
Arrêté  fixant  la  date  et  le  programme  du  Concours  d'admission  à 
un  emploi  d^ Inspecteur  chargé  de  surveiller  rexécution  des  règle- 
ments concernant  la  circulation  des  véhicules  à  moteurs  méca^ 
niques  dans  le  département  de  la  Seine  (in-8*>,  pages  133  à  142). 
Paris,  Chaix,  1898. 

378651  —  321' brochures  et  volumes  en  français  et  en  langues  étrangères, 
à  traitant  de  sujets  divers  et  plus  particulièrement  de  questions 

38272  de  chemins  de  fer,  avec  un  magnifique  atlas  renferinant  25 
cartes  topographiques  de  la  Suisse,  de  G.-H.  Dufour,  au 
1/100  000«,  le  tout  provenant  de  la  bibliothèque  de  M.  A. 
Gottschalk,  ancien  Président  de  la  Société,  et  offert  gracieu- 
sement par  sa  famille. 


Pendant  le  mois  d'octobre  1898,  la  Société  a  reçu  : 

â8273  —  De  MM.  E.  Bernard  et  G®,  éditeurs.  La  dynamo.  Modèle  démon- 
table  en  carton  avec  description,  par  Christophe  Volkert  (format 
240X330  de  30  p.  à  2  col.  avec  44  flg.  intercalées  dans  le  texte 
et  40  détails  d'organes  en  couleur).  Paris,  E.  Bernard  et  G'*, 
1898. 

38274  —  De  M.  Bernard  Tignol,  éditeur.  Les  compteurs  d'électricité,  par 

Ernest  Couslet  (Bibliothèque  des  actualités  industrielles,  n**74) 
(in-16  de  128  p.  avec  36  flg.).  Paris,  Bernard  Tignol. 

38275  —  De  M.  H.  D.  Woods  (M.  de  la  S.).  City  of  Newton,  Massachusetts. 

Annual  Report  ofthe  City  Engineer  and  Report  of  Superintendent 
of  sewers  for  the  year  ending  December  31, 4897  (in-8**  de  184  p. 
avec  pL).  Newton,  Massachusetts,  The  Graphie  Press,  1898. 

38276  —  De  M.  A.  Fayolle  (M.  de  la  S.).  Le  Guide- Adresses  du  Bâtiment. 

Annuaire  des  architectes ,  des  ingénieurs  et  des  entrepreneurs.  Pu- 
blié par  la  Rédaction  du  Bulletin  des  travaux.  Année  4898  (grand 
in-8®  à  2  col.  de  3013  p.).  Paris,  Administration,  20,  rue  Turgot. 

38277  —  De  M.  le  Baron  R.  de  Batz  (M.  de  la  S,).  Michigan  and  its  Re- 

sources. Compiled  by  authority  of  fhe  State,  under  supervision  of 
John  W.  Jochim,  Secretary  of  State  (grand  in-8®  de  290  p.  avec 
illustr.).  Lansing,  Mich.,  Robert  Smith  and  G"*,  1893. 

38278  —  Dito.  Modem  American  Methods  of  Copper  smdting,  by  Edward 

Dyer  Peters.  Second  Edition  revised  and  enlarged  (grand  in-8®  de 
398  p.  avec  pi.).  New- York,  The  Scientific  Publishing  G%  1891 . 

38279  —  Dito.  Electro-déposition.  A  Practical  TreaOse  on  the  Electrolysisof 

gdd,  silver,  copper,  nickel  and  other  metals  and  alloys,  etc. ,  etc, , 
by  Alexander  Watt  (in-16*  de  xvi-568  p.  avec  144  fig.).  Lon- 
don,  Crosby,  Lockwood  and  G**,  1887. 


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— 11  — 

-  De  M.  Â.  Cordeau  (M.  de  la  S.).  Guide  des  ootutrudeurs.  Traité 
k  complet  des  connaissances  théoriques  et  pratiquées  relatives  aux 

38282  construirons^  par  R.  Mignard.  Sixième  éditUm  entièrement  refon- 

due et  augmentée^  par  A.  Cordeau.  Tomes  I  et  II  (2  vol.  petit 
in-4<>  de  602  p.  et  de  642  p.  avec  atlas  in-folio  format  353X^90 
de  90  pL).  Paris,  E.  Lévy, 

58283  —  Association  internationale  pour  Vessai  des  matériaux.  Statuts  et  état 
nominatif  des  Membres.  Clôturé  le  /^  mai  4898  (in-8«  de  64  p.). 
Zûrich*01)er8tra8Sy  Fischer  und  Diggelmann. 

38284  —  De  MM.  E.  Bernard  et  O®,  éditeurs.  Petite  Encyclopédie  pratique 
et  de  chimie  industrielle.  Publiée  sous  la  direction  de  F.  BUlon.  L'al- 

cool. 9^  volume  de  la  cdlection.  —  Les  vins.  Traitement  de  la  ven- 
dange et  vinification.  Vinaigres.  4 (JP volume  de  la  collection  (2  vo- 
lumes in-16  de  160  p.).  Paris,  E.  Bernard  et  0%  1898- 

-  Dito.  Petite  Encyclopédie  pratique  du  bâtiment.  Publiée  sous  la  di- 
et  rection  de  L.  A.  Barré.  Menuiserie  en  bois,  N*^  S  de  la  collection. 

.18287  —  Charpente  en  fer.  N^  6  de  la  collection  (2  volumes  in-16  de 
160  p.).  Paris,  E.  Bernard  et  0%  1898. 

38288  —  5®  année.  Relevés  statistiques  des  métaux  de  plomb,  cuivre,  zinc,  étain, 

argent,  nickel,  aluminium  et  mercure  de  la  MetallgeseUschaft  et 
de  la  MetaUurgische-Gesellschaft  A.  G.  Francfort-sur-Mein,  avril 
4898  (240X190  de  67  p.).  Francfort-sur-Mein,  C.  Adelmann. 

38289  —  Les  dragages  du  Mississipi.  Rapport  de  mission,  par  J.-A.  Pierrot 
et  et  H.  Vandervin  (Extraits  des  2^  et  3°  fascicules  des  Annales 

38290  des  travaux  publics  de  Belgique,  avril  1897  et  juin  1898  (2  br. 
grand  in-8<»  de  32  p.  et  de  11  p.  avec  pi.).  Bruxelles,  J.  Goe- 
maere,  1897, 1898, 

38291  —  Rivisia  di  Ârtiglieria  e  Genio.  Indice  alfabetico^nalitico  délie  ma- 

terie  contenute  nei  volumi  pubblicati  negli  anni  4894,  4895,  4896^ 
4897^  Indice  générale  alfabetico  degli  autori  degli  articoli  pubbli- 
cati nelle  prime  quattordici  annale  (1884^4897)  (in-8**de  122  p.). 
Roma,  Enrico  Voghera,  1898. 

38292  —  Atti  délia  R.  Accademia  dei  Lincei.  Anne  CCXCV.  4898.  Rendiconto 

dell'  Adunanza  solenne  del  42  giugno  4898,  onorata  dalla presenza 
délie  LL.  MM.  Il  Re  e  la  Regina  (format  in-4'»  pages  339  à  395). 
Roma,  Tip.  délia  R.  Accademia  dei  Lincei,  1898. 

38293  —  De  M.  G.  Crugnola  (M.  de  la  S.).  La  viabUilà  nella  Provincia  di 

Teramo  (Estratto  dalla  Monografia  délia  Provincia  di  Teramo, 
vol.  III.  Cap.  XXni  et  XXIV)  (in-8»  de  131  p.  avec  1  pL).  Te- 
ramo, Giovanni  Fabri,  1893. 

38S94  —  Dito.  VAdige.  Sue  condizioni  idrografiche  e  Lavori  di  sistemazione 
nel  suo  alveo,  per  G.  Crugnola  (Estratto  dal  Periodico  L'Inge- 
gneria  civile  ele  Artiindustriali.  Vol.  XXII)  (in-8®de9l  p.  avec 
3  pi.).  Torino,  Camilla  e  Bertolero,  1896. 


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—  12  — 

38295  —  Dito.  —  /  Lavori  pUbblici  nel  cantone  di  Vaud  (Svizzera),  per  G- 
Crugnola  (Estratto  dal  Periodico  L'Ingegneria  e  le  Arti  indus- 
triali.  Vol.  XXIII)  (in-8«  de  126  p.  avec  2  pi.  et  32  fîg.).  To- 
rino,  Camilla  e  Bertolero,  1898. 

38i96  —  Dito.  —  Leacque  nella  Provincia  Zeland  (PaesiBdssi),  per  G.  Cru- 
gnola  (Estratto  dal  Periodico  II  Politecnico.  Vol.  XLVI)  (iii-8« 
de  32  p.  avec  2  pL).  Milano,  Tip.  e  lit.  degli  Ingegneri,  1898. 

38297  —  The  Institution  of  Electrical  Engineers,  late  the  Society  of  Tele- 

graph'Engineers  and  Electricians.  Foundcd  4S7i.  Incorporated 
i88S.  List  of  Officers  and  Members.  Cofrected  to  June  30  th  4898 
(in-8«  de  116  p.).  London,  1898. 

38298  —  De  la  Compagnie  des  Chemins  de  fer  do  TEst.  Lu  situation  des 

mécaniciens  et  chauffeurs  à  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  de 
l'Est.  Juillet  4898  (in-8<»  de  31  p.).  Paris,  Maulde,  Doumenc  et 
C'%  1898. 

38299  —  De  M.  de  Rivera.  Lutilizzazione  délie  Forze  idrauliche  e  la  tra- 

zione  elettrica  suite  fei^ovia,  per  Achille  A  fan  de  Rivera  (Estratto 
délia  nuova  antologia  fasc.  16  luglio  1898.  Vol.  LXXVI,  Série 
IV)  (grand  in-S«  de  26  p.).  Roma,  Forzani,  1898. 

38300  —  De  M.  le  baron  R.  de  Balz  (M.  de  la  S.).  Geological  Suivey  of  Mis- 

souri. Arthur  Winslow,  State  Geologisl,  A  Pf^iminary  Report 
on  the  Coal  deposits  of  Missouri  from  fieldworkprosecutedduring 
the  years  1890  and  1894.  by  Arthur  Winslow  (grand  in-8**  de 
226  p.  avec  131  illustrations).  Jeiferson  City,  1891 

38301  —  Dito.  —  Geological  Survey  of  Missouri,  Arthur  Winslow,  State 

Geologist,  VoLILA  Report  on  the  Iron  Ores  of  Missouri  from  field 
work  prosecuted  during  the  yea?*s  1891  and  1892.  by  Frank  L, 
"     Nason  (grand  in-8®  de  366  p.  avec  62  illustrations  et  une  carte). 
Jeiferson  City,  1892. 

38302  —  Dito.  —  Geological  Survey  of  Missouri.  Vol,  IIL  A  Report  on  the 

Minerai  Waters  of  Missouri,  by  Paul  Schwe^tzer,  from  field  and 
Laboratory  Workconductedduiing  the  years  1890  to  1892  (grand 
in-8®  de  236  p.  avec  4o  illustrations  et  une  carte).  Jefferson 
City,  1892. 

38303  —  Dito.  —  Report  of  the  Director  of  the  Mint  upon  the  Production  of 
et  the  precious  Metals  in  the  United  States  during  the  Caletidar  years 

38304  1889  and  1891  (2  vol.  grand  in-8«  de  296  p.  et  321  p.).  Was- 
hington, Government  Printing  Office:  1890,  1892. 

38305  —  Dito.  —  First  Report  of  the  Eureau  of  Mines  1891.  Printed  by  or- 

der  of  the  Législative  Assembly  of  Ontario  (grand  in-8®  de  2o3  p. 
avec  pi.).  Toronto,  Warwick  and  Sons,  1892. 

38306  —  Dito.   The  alomic  Theory,  by  Ad,  Wurtz.  Ti^anslated  by  E.  Ole- 

minshaw  (The  International  Scientiflc  séries  volume  XXIX) 
(in-16  de  344  p.).  New-York,  D.  Appleton  and  Company, 
1891. 


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—  i:^  — 

38307  —  De  M.  H.  Haguet  (M.  de  la  S.)  de  la  part  de  l'auteur.  Les  che- 

mins de  fer  cTÉtat,  les  voies  navigables  <fÉtat  et  la  Politique 
économique  de  V Allemagne,  par  Franz  Ulrich.  Traduit  de  V alle- 
mand sur  une  autorisation  de  V auteur,  avec  une  introduction  far 
Henry  Haguet  (in-8*^  de  62  p.).  Paris,  aux  Bureaux  du  Journal 
des  Transports,  1898. 

38308  —  Annales  de  la  Société  d* Agriculture,  Sciences  et  Industrie  de  Lyon, 

Septième  série,  tome  cinquième,  1897  (grand  in-S"*  de  2H  p., 
26  p.  et  xcîii  p.).  Lyon,  Alexandre  Rey,  H.  Georg;  Paris, 
J.-B.  Baillière  et  fils,  1898. 

38309  —  Indice  générale  alfabeiico  analitico  délie  Materie  contenule  nella 
et  Rivista  d'Artiglieria  e  Genio  dalV  anno  4884  al  4889  induso  e 

38310  daW  anno  1890  al  4893  induso  (2  br.  in-8'»  de  95  p.  et  de 80  p.). 
Roma,  E.  Voghera,  1891  et  1894. 

38311  —  De  M-  Ch.  Compère  (M.  de  la  S.).  Association  Parisienne  des  Pro^ 

priétaires  d^appareils  à  vapeur,  24^  Bulletin  annuel.  Exercice 
4897  (in-8^  de  124  p.).  Paris,  Siège  de  l'Association,  1898. 

38312  —  De  M.  H.  Pucey.  Société  des  Ingénieurs  et  Architectes  sanitaires 

de  France.  Statuts.  Annuaire  4898  (in-8®de  28  p.).  Paris,  Siège 
social. 

38313  —  Dito.  Bulletin  de  la  Société  des  Ingénieurs  et  Architectes  sanitaires 
à  de  France,  N""'  4  à  49,  Janvier  4897  à  juillet  4898,  Paris,  Siège 

38331  social. 

38332  —  De  M.  Ch.  Wiener.  Société  de  Géographie  commerciale.  Confé- 

rence de  M.  Charles  Wiener  sur  sa  Mission  en  Argentine  (Extrait 
du  Bulletin  de  la  Société  de  Géographie  commerciale.  Année 
1898,  N~  7,  8,  9)  (in.8^  de  14  p.).  Paris,  Lahure, 

38333  —  Anales  de  la  Asociacion  de  Ingenieros  y  Arquitectos  de  Mexico, 

Tomo  VL  4897  (in-8«  de  402  p.).  Mexico,  Oficina  Tip.  de  la 
Secretaria  de  Fomento,  1897. 

38334  —  De  M.  Louis  Raveneau.  La  culture  du  coton  dans  le  monde,  par 

A,  Lederlin  et  L,  Gallois  (pages  289  à  307  des  Annales  de 
Géographie,  N*»  34,  7«  année,  lo  juillet  1898).  Paris,  Armand 
Colin  et  G%  1898. 

38335  —  De  M.  H.  Paur  (M.  de  la  S.).  XXV.  Jahresversammlung  der  Mit- 

glieder  der  Gesellschaft  ehemaliger  Studierender  der  Eidgen, 
potytechnischen  Schule,  6-8  August  4898  in  St,  GcUlen.  Gelegen- 
heitsschrift  betreffend  die  Korrektionsarbeiten  im  Rheinthale, 
oberhalb  des  Bodensees,  von  J,  Wey  (in-8**  de  17  p.  avec  2  pi.). 
Rorschach,  W.  Koch,  1898. 

38336  —  Dito.  Trambahn  und  Elektrizitàtwerke  der  Stade  St,  Gallen.  Fest- 

schrift  gewidmet  der  XXV,  General  Versammlung  der  Gesellschaft 
ehemaliger  Studierender  des  eidg,  Polytechnikums  von  der  Sec^ 
tion  iit,  Gallen,  7-8  August  4898  (in4«  de  32  p.  avec  31  pi.). 
St.  Gallen,  V.  Schmid,  1898. 

Bull.  S 


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—  14  — 

38Î37  —  De  M.  Ed.  Sauvage.  La  classification  décimale.  Conférence  faite 
le  27  mai  4898  à  la  Société  d* Encouragement  pour  l'industrie 
nationale,,  par  Ed,  Sauvage  (Extrait  du  Bulletin  de  juin  1898 
de  la  Société  d'Encouragement  pour  Tindustrie  nationale) 
(petit  in-4®  de  16  p.).  Paris,  Ghamerot  et  Renouard,  181^8. 

38338  —  Chambre  de  commerce  frafiçaise  de  Charleroi  et  des  Provinces 

wallones.  Rapport  sur  les  travaux  de  la  Chambre  pendant  V exer- 
cice 4897  ^  présenté  à  rassemblée  générale  du  40  janvier  4897 

(grand  in-8^  de  27  p.).  Bruxelles,  A.  Lesigne,  1898, 

38339  —  The  Journal  of  the  Iron  and  Steel  Institute.  Vol.  LU 4.  iV^  /.  4898^ 

(in-8°  de  606  p.).  London,  E.  and  F.  N.  Spon,  ^898. 

38340  —  Rules  and  List  of  Members  of  the  Iron  and  Steel  ImiiLute  4898 

(in-8«  de  107  p.).  Londôn,  E.  and  F.  N.  Spon,  1898. 

38341  —  Du  Ministère  de  l'Instruction  publique.  Congrès   des  Sociétés 

savantes.  Discours  prononcé  à  la  séance  générale  du  Congrès  le 
samedi  46  avîil  4898,  par  MM.  Darlu  et  Alfred  Rambaud 
(in-8^  de  45  p.).  Paris,  Imp.  Nat.,  1898. 

38342  —  Dito.  Ministère  de  V Instructior\   publique   et   des    Beaux-Arts. 

Comité  des  Travaux  historiques  et  scientifiques.  Liste  des  Membres 
des  Sociétés  savantes  de  Paris  et  des  départements  (grand  in-8® 
de  108  p.).  Paris,  Imp.  Nat,  1898. 

38343  —  Dito.  Ministère  de  llnslf^uction  publique  et  des  Beaux- Arts.  Comité 

des  travaux  historiques  et  scientifiques.  Programme  du  Congrès 
des  Sodétés  savantes  de  Paris  et  des  départements  qui  se  tiendra 
à  Toulouse  en  4899  (grand  in-8<*  de  18  p.).  Paris,  Imp.  Nat., 
1898. 

38344  —  Annual  Calendar  of  Me  Gill  Collège  and  University  Monti^eal^ 

Session  4898-99  (in-8^  de  377  p.).  Montréal,  John  Lovell  and 
Sohn,  1899. 

38345  —  De  M.  A.  Manceaux,  éditeur.  Traité  d'Exploitation  des  mines  de 
et  houdlle,  par  Ch.  Demanet.  2®  édition,  revue,  augmentée  et  mise 

38346  0.U  courant  des  progrès  les  plus  récents,  par  A.  Du  fî^ane- Demanet. 
Tomes  I  et  II  (2  vol.  in-8«  de  404  p.  avec  239  lig.  et  de  492  p. 
avec  283  fig.).  Bruxelles,  Société  Belge  d'éditions;  Paris, 
Baudry,  1898. 

38347  —  Dito.  Théorie  mécanique  de  la  chaleur,  par  R.  Clausius.  i«  édition 
et  refondue  et  complétée,  traduite  sur  la  3^  édition  de  Vonginal 

38348  allemand  par  F.  Folie  et  E.  Ronkar.  Tome  L  Développement  des 
formules  qui  se  déduisent  des  deux  principes  fondamentaux  avec 
différentes  applications  (in-8**  de  499  p.).  Tome  II.  Théorie  méca- 
nique de  V  électricité,  y  comprise  application  des  principes  fonda- 
mentaux de  la  tliéorie  mécanique  de  la  chaleur  (in -8"  de  472  p.). 
Bruxelles,  Société  Belge  d'éditions;  Paris,  Baudry,  1898. 


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—  15  — 

38349  —  De  M.  L.  Roche  (M.  de  la  S.).  Appareil  enregistreur  des  pesées, 

système  Roche,  applicable  aitx  romaines  des  bascules  et  des  ponts 
à  bascule,  par  Léon  Delphieu  (Extrait  du  Bulletin  technologique 
de  la  Société  des  anciens  élèves  des  Écoles  nationales  d'Arts 
et  Métiers)  (in-8^  de  12  p.  avec  1  pi.)-  Paris,  Chaix,  4898. 

38350  —  Transactions  of  the  Institution  of  Naval  Architects.  Volume  XL. 

4898  (petit  in-4«  dé  302  p.  avec  o6  pi.).  London,  Henry 
Sotheran  and  C%  1898. 

38351  —  Annuario  publicado  pelo  Observatorio  do  Rio  de  Janeiro  pai^a  o 

anno  de  4898,  decimo  quarto  anno  (petit  in-4®  de  338  p.).  Rio 
de  Janeiro,  Caries  Schmidt,  1897. 

38352  —  De  M.  A.  RïgdLML  Les  Orduî^es parisiennes,  par  A.  Rigaut{ipaLges  ^ 

à  58  de  la  Science-  Française,  VHP  année,  N°  187,  26  août 
1898).  Paris,  41,  rue  de  la  Victoire. 

38353  —  De  MM.  Alexandre  Gratier  et  C'%  éditeurs.  Faculté  des  Sciences 

de  Gre^ioble,  Électricité  industrielle,  4®  année.  Leçons  sur  les 
notions  fondamentales  relatives  à  r étude  pratique  des  couraïus 
alternatifs.  Cours  professé  par  M.  J.  Pionchon  (grand  in-S''  de 
315  p.  autog.).  Grenoble,  Alexandre  Gratier  et  C*^  1895. 

38354  —  Dito.  Faculté  des  Sciences  de  Grenoble.   Électricité  industrielle, 

5^  année.  Cours  professé  par  M.  J.  Pionchon.  Leçons  sur  la  pro- 
duction industrielle  des  courants  alternatifs  (grand  in-8**  de 
378  p.  autog.).  Grenoble,  Alexandre  Gratier  et  C%  1897. 

38355  —  Dito.  Université  de  Grenoble.  Électricité  industrielle.  Cours  public 

professé  par  M .  Pionchon.  Sommaire  des  leçons  1897-98  (grand 
in-8^  de  56  p.).  Grenoble,  Alexandre  Gratier  et  C'%  1898. 

38356  —  Dito.  Université  de  Grenoble.  Électncité  industrielle.  Plan  d'études. 

Règlements.  Pi'ogramme  de  cours  et  <t examens  (in-8°  de  21  p.). 
Grenoble,  Allier  frères,  1898. 

38357  — De  M.  G.  Cax30cci.  Progetto  di  una  nuova  via  tra  Uoccidente  di 

Napoli  e  la  piazza  S.  Ferdinando,  per  Ing.  Corrado  Capocci 
(petit  in-4*»  de  40  p.  avec  6  pi.).  Napoli,  Angelo  Trani,  1898. 

38358  —  Ministère  des  Travaux  publics.  Direction  des  chemins  de  fer.  Statis- 

tique des  chemins  de  fer  français  au  31  décembre  4896*  Docu- 
ments  divers.  Première  partie.  France,  Intéi^ét  général  (petit  in-4® 
de  298  p.).  Paris,  Imp.  Nat.,  1898. 

38359  —  Yerein  Deutscher  Ingénieur.  Mitgliederverzeichniss  1898  (in-16  de 

285  p.).  Berlin,  Jules  Springer. 

38360  —  De  MM.  E.  Bernard  et  G*®,  éditeurs.  Traitédela  construction,  de 

la  conduite  et  de  Cenlretien  des  voitures  automobiles.  Publié  sous 
la  direction  de  Ch.  Vigreux,  par  Ch.  Milandre  et  R.-P.  Bouquet. 
Deuxième  volume.  Voitures  automobiles  à  vapeur  (in-16  de  16G  p. 
avec  184  pi.).  Paris,  E.  Bernard  et  0%  1898. 

38361  —  De  M.  E.  Lahache.  Les  eaux  du  Sahara  Constantinois,  par  E.  La- 

hache,  pharmacien-major,  4886-1898  (in-8®  de  51  p.  avec 
2  cartes).  Constantine,  E.  Marie,  1898. 


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—  16  — 

38362  —  Dé  M.  Ad.  Bouvier  (M.  de  la  S.).  Salle  d'école  avec  éclairage  au 
gaz  par  réflexion  (lumière  diffuse).  A  propos  de  quelques  acci- 
dents dus  à  Vacétylène  employé  pur.  Comparaison  entre  les  éclai- 
rages usuels,  par  Ed.  Bouvier.  (Extraits  du  compte  rendu  du 
XXV^  Congrès  de  la  Société  technique  de  l'Industrie  du  gaz 
en  France  tenu  à  Nice  les  20,  21  et  22  avril  ^898)  (in-8''  de 
3  p.  avec  i  pi.,  28  p.  et  19  p.).  Paris,  P.  Mouillot,  i898, 
33353  —  De  M.  A.  J.  da  Costa  Couto  (M.  de  la  S.).  VW  Congrès  interna- 
tional de  navigation.  Bruxelles,  1898.  Troisième  section.  /'®  ques- 
tion. Bivières  à  marée.  Amélioration  des  embouchures  de  rivière 
à  faible  marée  et  à  fond  mobile,  avec  application  à  la  barre  de 
Bio  Grande  do  Sul.  Communication  par  M.  A.-J.  da  Costa  Couto 
(in-S*»  de  11  p.  avec  14  pL).  Bruxelles,  J.  Goemaere,  1898. 
38364  —  American  Society  of  Civil  Engineers.  June  4898.  Transactions. 
Vol.  XXXIX  (in-8^  de  vi-TOi-x  p.).  New-York,  Published  by 

^  the  Society,  1898. 

j(  38365  —  Società  degli  Ingegneri  e  degli  Archiletti  Italiani.  Catalogo  délia 

t  Biblioteca  1898  (grand  in-8°  de  140  p.).  Roma,  Sede  délia  So- 

\  cietà,  1898. 

''  38366  —  Du  Ministère  des  Travaux  publics.  Annales  des  Ponts  et  Chaus- 

\^  sées.  P^  partie.  Mémoires  et  documents,  7®  série,  8^  année,  1898^ 

2"  trimestre  (m-%'' &Q  440  p.  et  pi.  15  à  28).  Paris,  V^«  Ch. 

:  Dunod,  1898. 

3835^  —  Società  economica  di  Chiavari.  Lo  stato  attuale  délia  spiaggia  ligure 
di  Chiavari  ed  i  mezzi  per  la  sua  difesa,  Memoria  letla  nella 
solenne  adunanza  délia  Società  economica  di  Chiavari  il  5  giugno 
1898  dall'  Ing.  A.  Baddi  (grand  in-8^  de  47  p.  avec  2  pi.). 

38368  —  De  MM.  Gauthier- Villars  et  fils,  éditeurs.  Canalisations  élec- 

triques. Lignes  aériennes  industnelks,  par  B,-V.  Picou,  (Ency- 
clopédie scientifique  des  aide-mémoire)  (petit  in-S**  de  172  p, 
avec  86  fig.).  Paris,  Gauthier- Villars  et  fils,  G.  Masson,  1898. 

38369  —  De  M.  Joseph  Tourtsevitch  (M.  de  la  S.).  Otcherke  eksploatatsti 

Nih'olaevskoij.  d.  ghlaviUme  obstchestvome  Bossiiskikhe  Jdiéziiikhe 
doroghe  1868-4893.  Tclmdi  I  (in-4«  de  xlvii-391  p.  et25l  phot.). 
Saint  Pétersbourg,  1894. 

38370  —  De  l'Office  du  Travail.  Bé publique  française.  Ministère  du  Com- 

merce, de  VIndustrie,  des  Postes  et  des  Télégraphes.  O/fice  du 
travail.  Les  caisses  patronales  de  retraites  des  établissements  in- 
dustriels (in-8«  de  437  p.).  Paris,  Imp.  Nat.,  1898. 

38371  —  De  M.  A.  Dutreux  (M.  de  la  S.).  Utilisation  directe  des  gaz  des 

hauts  fourneaux  dans  les  moteurs  à  explosion,  par  Aug.  Dulrexix 
(Extrait  du  journal  le  Génie  Civil)  (in-8®  de  27  p.  avec 5  fig.)* 
Paris,  Publications  du  journal  le  Génie  Civil,  1898. 

38372  —  Secretaria  de  Fomento,  Colonizacion  e  Industria.  Soie  tin  del  Insli- 

tuto  geologico  de  Mexico,  Num.  40.  BiMiografia  geologica  y  Mi- 
nera de  la  Bepublica  Mexicana.  Formada  por  Bafael  Aguilar  y 
^  Santillan  (in-4**  de  1S8  p.).  Mexico,  Ofîcina  Tip.  de  la  Secre- 

taria de  Fomento,  1898. 


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—  17  - 

38373  —  De  M.  J.  de  Coene  (M.  de  la  S.).  Bulletin  de  l'Association  nor- 

mandepour  prévenir  les  accidents  du  travail.  N^  49.  4898  (grand 
iii-8®  de  50  p.).  Rouen,  au  siège  de  la  Société,  1898). 

38374  —  De  M"*  V^  Ch.  Dunod,  éditeur.  Traité  d'exploitation  des  chemins 

de  fer,  par  A.  Flamache,  A.  Hubcrti  et  A.  Stevart.  Tome  qua- 
trième. Locomotives.  Traction.  Freins.  /°^  Fascicule  (grand  in-8** 
de  244  p.  avec  26  pi.).  Paris,  V^  Ch.  Dunod;  Liège,  Charles 
Desoer,  4898. 

38375  —  De  M.  J.  Boulvin.  Examen  critique  des  expériences  de  M,  Dwelshau- 

verS'Dery  sur  la  compression  de  la  vapeur  dans  l'espace  mort, 
par  J.  Boulvin.  (Extrait  de  la  Revue  de  Mécanique.  Numéro 
de  juin  1898)  (in-4«  de  21  p.  avec  13  flg.)-  Paris,  V™  Ch.  Du- 
nod, 1898. 

38376  —  Société  technique  de  l'Industrie  du  gaz  en  France.  Compte  rendu 

du  XXV^  Congrès  tenu  les  20,  24  et. 22  avril  4898  à  Nice  (grand 
in-8**  de  480  p.  avec  4  pi.).  Paris,  Imprimerie  de  la  Société 
anonyme  de  Publications  périodiques,  1898. 

38377  —  Société  technique  de  V Industrie  du  gaz  en  France.  Tablée  des  ma- 

tières contenues  dans  les  vingt-cinq  premières  années  4874-4898 
classées:  4^  par  ordre  chronologique;  2° par  ordre  méthodique; 
3^  par  ordi^e  alphabétique  de  noms  d'auteurs  (in-8®  de  <07  p.). 
Paris,  Imprimerie  de  la  Société  anonyme  de  Publications 
périodiques,  1898. 

38378  —  M.  Auguste  Bauquel  4SS4-4898.  Souvenir  offert  aux  camarades  de 

V École  Centrale  et  aux  amis  de  M.  Bauquel  (grand  in-8**  de 
26  p.).  Nancy,  Imprimerie  Nancéienne. 

38379  —  De  M.  E.  A.  Ziffer  (M.de  la  S.).  Union  internationale  permanente  de 

tramways.  Dixième  assemblée  générale.  Genève  4898.  Rapport  de 
M.  E.-A.  Ziffer  sur  la  question  suivante  :  Avez-vous  des  com- 
munications nouvelles  à  faire  sur  l'application  des  moteurs  méca- 
niqves  à  la  traction  des  tramways?  (in-4®de  42  p.).  Vienne,  1898. 

38380  —  Association  française  pour  l'avancement  des  sciences.  Compte  rendu 

de  la  26^  session.  Saint-É tienne,  4897.  Seconde  partie.  Notes  et 
documents  (in-8^  de  1  038  p.  avec  7  pi.).  Paris,  au  secrétariat 
de  l'Association,  1898. 

38381  —  Société  industrielle  de  Saint-Quentin  et  de  r Aisne.  Bulletin  N^  43, 

4897  (in-8o  de  112  p.)  Saint-Quentin,  Ch.  Poette,  1898. 

38382  —  De  M.  A.  Hartleben,  éditeur.  Dos  Aller  der  Welt.  Auf  mecha- 

nischrastronomischer  Grundlage,  berechnet  von  Ing^  Siegmund 
Wellisch  (in-8*»  de  80  p.).  Wien,  Pest,  Leipzig,  A.  Hartleben. 

38383  —  Bulletin  de  la  Société  industrielle  de  l'Est.  Deuxième  série.  Année 

4897 J  /*'  juillet  au  34  décembre.  Année  4898,  /®^  janvier  au 
34  juillet  (in-8°  de  202  p.).  Nancy,  Imp.  Nancéienne,  1898. 

38384  —  American  Instituteof  Mining  Engineers.  Officers,  Members,  Rules,  etc. 

August  4898  (in-8^  de  84  p.).  Philadelphia,  Sherman  and  C. 


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—  18  — 

38385  —  Bulletin  de  r Association  techniqtie  inaritiw^.  A'®  8.  Session  de  i897 

•    (grand  iii-8^  de  300  p.,  avec  28  pi.).  Paris,  Gauthier-Villars 
.    et  fils,  1898. 

38386  —  De  M.  J.  Fritsch,  éditeur.  Traité  de  métallurgie  du  fer.  Tome  pre- 

mier. Élaboration  des  m^étaux^  par  Léon  Gages  (grand  in-8®  de 
404  p.,  avec  187  fig.).  Paris,  J.  Fritsch,  1898. 

38387  —  Dito.  Les  dynamos  à  courant  continu.  Fonctionnement,  calcul  et 

consti^uction,  par  J .  Fischer-Hinnen  (in-16  de  xiv-441  p.,  avec 
279  fig.  et  4  pi.).  Paris,  J.  Fritsch,  1898. 

38388  —  Dito.  Manuel  d* électro-chimie  et  d' électro-métallurgie.  Applications 

électro-chimiques  et  électro-thermiques,  par  H.  Becker  (in-16  de 
vii-521  p.,  avec  140  fig.  et  2  pi.).  Paris,  J.  Fritsch,  1898. 

38389  —  De  M.  F.  Kreuter.  Beilrag  zur  Théorie  der  Geschiebefiihrung,  von 

F..  Kreuter  (Sonder-Abdruck  ans  Zcitschrift  fur  Gewasser- 
kunde  1898.  Heft  4,  p.  191-196).  Leipzig,  S.  Hirzel. 

38390  —  The  ^Manchester  Steam  Users'  Association.  Mémorandum  by  Çhief 

Ëngineer  presented  at  the  Annual  Meeting  of  the  gênerai  Body  of 
the  Members  held  on  tuesday,  april  5  th,  1898  (in-8**  de  14  p.). 
Manchester,  Guardian,  1898. 

38391  —  De  MM.  E.  Bernard  et  C'%  éditeurs.  Montage  des  machines  ma-^ 

rinesy  par  M.  Moritz  (grand  in-8°  de  111  p.,  avec 94  fig.  et  2  pi.) 
(Extrait  du  Bulletin  de  T Association  technique  maritime.  N°8, 
Session  de  1897).  Paris,  E.  Bernard  et  C'%  1898. 

38392  —  Dito.  Étude  relative  à  la  composition  des  cuivres  rouges  destinés  à 

la  fabrication  des  tuyaux  pour  conduites  de  vapeur  et  d'eau  et 
au>x  conditions  de  recettes  à  imposer  pour  les  fournitures  de  cette 
espèce,  par  M.  Besson  (grand  in-8**  de  80  p.).  Paris,  E.  Ber- 
nard et  C'%  1898. 

38393  —  De  la  Librairie  agricole  de  la  Maison  rustique.  Bibliothèque 

agricole.  Traité  de  mécanique  expérimentale.  Leçons  professées  à 
r  École  Nationale  d'Agriculture  de  Gngnon,  par  Max  Ringelmann. 
Notes  prises  au  cours  et  rédigées  par  Jacques  Danguy  (in- 18  de 
368  p.,  avec  330  fig.).  Paris,  Librairie  agricole  de  la  Maison 
rustique. 

38394  —  De  M.  F.  Arnodin  (M.  de  la  S.).  Pont  à  transbordeur  de  Bizerte. 

Tunisie,  1898  (i  phot.  format  430  X  o20).  Rouen,  R.  Rein- 
villier. 

38395  —  De  M.  J.  de  Coêne  (M.  de  la  S.).  Mémoire  sur  les  travaux  d'a- 

mélioration de  VEstuaire  de  la  Seine,  en  réponse  aux  projets  dé- 
posés à  la  Société  de  défense  des  intérêts  de  la  vallée  de  la  Seine. 
/°  le  26  mai  1897  par  un  auteur  anonyme;  2^  le  30  juillet  1897, 
par  M.  L.  Vauthier,  par  M.  de  Coëne  (Extrait  du  Bulletin  de  la 
Société  industrielle  de  Rouen,  N°  3.  Année  1898)  (grand  in-8** 
de  19  p.,  avec  3  pi.).  Rouen,  J.  Griend  et  0%  1898. 

38396  —  De  M.  D.  Bellet  (M.  de  la  S.).  Annual  Report  ofthe  Chief  of  En- 
à  gineers  United  States  Army,  to  the  Secretary  of  War  for  the  year 

38402  1895,  in  seven  parts.  Part  1  à  VII  (7  vol.  in-8®).  Washington, 

Government  Printing  Office,  1893. 


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—  19  — 

38403  —  Minutes  of  Proceedings  ofthe  Institutioiv  of  CwU  Engineers;  wkh 

other  selected  and  abatracted  Papers,  Vol.  CXXXIII,  1807-98. 
Part  m  (petit  in-8^  de  523  p.,  avec  7  pi.).  LoDdan,  Published 
by  the  Institution,  1898. 

38404  —  Dito.  The  Institution  of  Civil  Engineers.  Report  of  the  Committee 

appointed  on  the  Si  st.  March  4896,  to  consider  and  Report  to  the 
Councû  upon  the  subject  of  the  définition  of  a  standard  or  stan^ 
dars  of  Thermal  Efficiency  for  Steam-Engines  (petit  in-8**  de 
37  p.,  avec  1  pL).  London,  Published  by  the  Institution,  1898. 

38405  —  Jahrbacher  der  K.  K.  Central-Anstalt  fUr  Météorologie  und  Erd- 

magnetismus.  Officielle  Publication.  Jdhrgang,  4894.  Neue  Folge 
XXXI.  Band  fin-4o  de  xxv-191  p.).  Wien,  Wrlhelm  Brau- 
mùUer,  1898. 

38406  —  Jahrbacher  der  K.  K.  Cenlrçil-Anstalt  fiir  Météorologie  und  Erd- 

magnetismus.  OffideUe  Publication.  Jahrgang,  1897.  Neue  Folge 
XXXIV.  Band  (in-4«  de  149-39  p.).  Wien,  Wilhelm  Braumùl- 
1er,  1898. 

38407  —  Annuaire  des  Conducteurs  des  Ponts  et  Chaussées  et  des  Contrôleurs 

des  Mines.  Personnel  des  Travaux  publics j  4898.  Cinquante- troi- 
sième édition  (Annales  des  Conducteurs  et  commis  des  Ponts 
et  Chaussées  et  des  Contrôleurs  des  Mines.  42®  année,  N*^  16, 
août  1898)  (in-8*»  de  336  p.).  Paris,  Paul  Dupant,  1898. 

38i08  —  XXIX  Adressverzeichnia  der  Mitglieder  der  Gesellschaft  ehemaliger 
Studierender  der  Eidg.  polylechnischefi  Schule  in  Zurich.  Heraus- 
gegeben  im  Auftrage  des  Vorstandes im  Juli  4898 (in-8"  de  260  p.). 
Zurich,  Emil  Cotti's  Wve,  1898. 

38409  —  De  M.  A.  Lecomte  (M.  de  la  S.).  Notice  sur  le  Bunsen  économique 

à  basse  pression,  système  A.  Lecomte,  avec  élude  analytique  du 
Bunsen  comme  appareil  d'entraînement  des  fluides,  par  A.  Le- 
comte (in-8^  de  28  p.,  avec  1  pi.).  Paris,  P.  Mouillot. 

38410  —  De  M.  P.  Jannettaz  (M.  de  la  S.).  Écoles  techniques  Russes,  par 

P.  Jannettaz  (Bulletin  de  TEnseignement  technique,  N®  18, 

3  septembre  1898,  pages  273  à  288).  Paris,  Nony  et  C'^ 

38411  —  De  M.  A.  de  Dax  (M.  de  la  S.),  de  la  part  de  M.  Soultanof. 

Pamya£nike  Imperatorou  Aleksandrou  II  ve  K?^emlié  Moskovskome 
za  Professor  N.  SotUtanovc  (Izdanié  Redakstchii  Journal  Stroi- 
tede)  (grand  in-4*',  pages  o61  à  748,  avec  20  fig.  et  5  pL). 
Saint-Pétersbourg,  1898. 

38U2  — -  De  M.  E.-L.  Corthell  (M.  de  la  S.).  Le  commerce  maritime.  Son 
passé,  son  présent  et  son  avenir.  Mémoire  dont  lecture  a  été  faite 
devant  r Association  américaine  pour  l'avancement  des  Sciences, 
lors  de  son  cinquantième  anniversaire^  par  Elmer  Lawrence  Cor- 
thell. Boston,  Mass.  U.  S.  A.  Août  4898  (in-8°  de  21  p.,  avec 

4  pi.).  Berne,  Staempfli  et  C^  1898. 


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—  20  — 

38413  —  De  M.  Howalson.  Purification  et  stérilisation  des  eaux  alimentai^ 

res.  Purification  par  les  procédés  Howatson.  Stérilisation  par  le 
procédé  Berge  (grand  in-S®  de  16  p.). 

38414  —  De  M.  F.  Arnodin  (M.  de  la  S.).  Traversée  de  la  Seine  maritime 

sur  transbordeur,  à  la  pointe  de  Tancarville,  par  F,  Arnodin  (in-8* 
de  31  p.,  avec  1  pi.  et  1  phot.).  Orléans,  Paul  Pigelet,  1897. 

38415  —  De  M-  A.  de  Dax  (M.  de  la  S.),  de  la  part  de  M.  Kleim,  Ingé- 

nieur. M.  P.  S.  Baltiiskaya  i  Psokovo-Rijskaya  jéliéjsniiya  dora- 
ghi.  Alibome  podvijnagho  sostava,  4896  ghoda  (atlas  de  106  pi.) 
format  270  X  400). 

38416  —  De  M.  A.  de  Dax  (M.  de  la  S.),  de  la  part  de  M.  J,  Tourtsévitch 

(M.  de  la  S.).  Dôme  dlya  Oupravlenii  sloujhii  pouti  Materialtno 
i  vratchebnoi  Nikolaevskoi  Jéliêznoi  doroghi  na  S,  Petersbourghs- 
koi  stantsii  (2  photog.  format  14o  X  225). 

38417  —  De  MM.  E.  Bernard  et  O®,  éditeurs.  Annuaire  des  Mines,  de  la 

Métallurgie f  de  la  Conslruclion  mécanique  et  de  r Electricité,  Fondé 
en  4876,  par  Ch.  Jeanson.  Administrateur-Délégué  y  Jules  Gougé. 
Édition  1898, 23^  année  (grand  in-8^  de  1 254  p.).  Paris,  E.  Ber- 
nard et  C'%  1898. 

38418  —  Du  Ministère  de  Tlnstruction  Publique  et  des  Beaux-Arts.  Pro- 

gramme du  Congrès  des  Sociétés  savantes  de  Paris  et  des  dépar- 
tements qui  se  tiendra  à  Toulouse  en  4899  (Ministère  de  V Ins- 
truction publique  et  des  Beaux-Arts.  Comité  des  travaux  histori- 
ques et  scientifiques)  (grand  in-8<*  de  18  p.).  Paris,  Imprimerie 
Nationale,  juin  1898. 

38419  —  De  MM.  J.-B.  Baillière  et  fils,  éditeurs.  Vart  de  découvrir  les 

sources  et  de  les  capter^  par  E.-S,  Auscher  (Bibliothèque  des 
connaissances  utiles)  (in-16  de  278  p.,  avec  79  fig.).  Paris, 
J.-B.  Baillière  et  fils,  1899. 

38420  —  De  MM.  Gauthier-Villars  et  fils,  éditeurs.  La  Fonderie,  par  U. 

Le  Verrier  (Encyclopédie  scientifique  des  Aide-mémoire)  (petit 
in-8<»  de  164  p.  avec  26  pi.).  Paris,  Gauthier-Villars  et  fils. 

38421  —  Société  des  Conducteurs,  Contrôleurs  et  Commis  des  Ponts  et  Chaus 

sées  et  des  Mines,  Annuaire  des  Sociétaires.  Septembre  4898. 
Bulletin  N""  42  (in-8^  de  148  p.).  Paris, Société  des  Cionducteurs 
des  Ponts  et  Chaussées,  1898. 

38422  —  De  M.  A.  Beghin.  Bègle  à  calculs.  Modèle  spécial,  de  A.  Beghtn 

(grand  .in-8**  de  ix-90  p.).  Paris,  E.  Bernard  et  G»®,  Tavernier- 
Gravet,  1898. 

38423  —  De  M.  Desjuzeur  (M.  de  la  S.).  Note  sur  quelques  accidents  d'ap- 

pareils à  vapeur,  par  M.  Desjuzeur  (Association  lyonnaise  des 
propriétaires  d'appareils  à  vapeur)  (in-8^  de  32  p,,  avec  4  pL). 
Lyon,  A.  Storck  et  0%  1898. 

38424  —  Dito.  Note  sur  deux  explosions  de  lessiveuses  de  papeterie,  par 

M.  Desjuzeur  (Association  lyonnaise  des  propriétaires  d'appareils  à 
vapeur)  (in-8®  de  16  p.,  avec4  pi.).  Lyon,  A.  Storck  et  C*«,  i 


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—  21  — 

38425  —  De  la  Compagnie  du  gaz  Riche.  Le  gaz  Riche.  Ses  applications 

industîHelleSy  par  Ch.  Vigreux  et  Eug.  BardoUe  (in-16  de  \  78  p.). 
Paris,  Masson  et  C'%  1898. 

38426  —  Annales  du  Syndicat  des  entrepreneurs  de  travaux  publics  de 
à  France.  Journal  bimensuel  paraissant  le  /®'  et  le  i S  de  chaque 

38443  mois.  Année  1898,  iV°»  /  à  18.  Paris,  10,  rue  du  Faubourg- 
Montmartre,  1898. 

38444  —  Association  internationale  pour  V essai  des  matériaux.  Statuts  et 

État  nominatif  des  Membres  clôturé  le  /"  mai  4898  (in-8^  de 
64  p.).  Zûrich-Oberstrass,  Fischer  und  Diggelmann. 

38445  —  De  M.  de  Dax  (M.  de  la  S)  de  la  part  de  M.  Goloubeff,  Directeur 

des  Usines  de  Briansk,  Bryanskii  relisoprokatniii  staleliieiniii 
jéliézodiélaieliniti  i  mékanitcheskiii  zavode  osnovane  ve  1873 
ghodon  (atlas  de  90  phot.  format  350  X  420). 

38446  —  De  M.  N.  Belelubsky  (M.  de  la  S.).  //  brochures  traitant  de  su- 
à  38456       jets  divers  {en  Ru^se). 

38457  —  De  MM.  Guillaumin  et  C'®,  éditeurs.  Annuaire  de  r Economie  po- 

litique et  de  la  statistique.  1898,  55^  année  {in-iS  de  897  p.). 
Paris,  Guillaumin  et  C'%  1898. 

38458  —  De  M.  J.  Massalski  (M.  de  la  S.).  VIP  Congrès  intermational  de 

navigation.  Bruxelles  1898.  Troisième  section.  Quatrième  ques- 
tion. Dispositifs  récents  des  dragues  à  grande  puissance.  Rappo7i 
par  J.  Massalski  (in-8°  de  24  p.,  avec  5  pi.);  Bruxelles,  J.  Goe- 
maere,  1898. 

38459  —  De  M.  J,  Gaudard.  Rapport  du  Jury  pour  V examen  des  projets  de 

concours  relatifs  à  Rétablissement  des  ponts  de  Chauderon  à  Mont- 
benon,  de  VÉcole  industrielle  à  la  Caroline,  de  la  Cathédrale  à 
V École  de  Médecine,  par  J.  Gaudard,  rapporteur  (in-8**  de  90  p., 
avec  6  phot.  et  1  pi.).  Lausanne,  Guilloud-Howard,  1898. 

38460  —  De  M.  Desjuzeur  (M.  de  la  S.).  Association  lyonnaise  des  proprié- 
à  taires  d'appareils  à  vapeur.  19^  année.  Exercice  1894  (in-8**de4o 

38463  p.)  ;  20^  année.  Exercice  1895  (in-8'^  de  45  p.)  ;  2f^  année.  Exercice 
1896  (in-8«  de  60  p.)  ;  22^  année.  Exercice  1897  (in-8^  de  62  p.). 
Lyon,  A.  Storck,  1895  à  1898. 

38464  —  Koninklijk  Instituut  van  Ingénieurs.  Algetneen    Verslag  van  de 

Werkzaamhedefiy  rekenning  tn  verantwording,  Commissien,  ens. 
en  naamlijst  der  leden,  over  het  Instituutsjaar  1897-1898  {in-S^ 
de  26  p.).  Te's  Gravenhage,  J.  H.  van  Langenhuysen,  1898. 

38465  —  De  Spolku  Architektua  Inzenyru  vKràlovstvi  Ceském.  Vystava 

Architektury  a  Inzenyrstvt  v  Praze  1898.  Hlavni  KatcUog  a  Prû- 
vodce,  Redaktar  J  ose f  Kafka  (in-8*»  de  353-v]n-i64  p.).  Praze, 
Ed.  Gréga,  1898. 

38466  —  Tables  des  matières  contenues  dans  les  Annales  de  l'Association  des 

Ingénieurs  sortis  des  Écoles  spéciales  de  Gand.  Première  série. 
Tomes  1  à  XX.  Années  1877-1897  (in-8**  de  14  p.).  Gand,  Ad. 
Hoste,  1898. 


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—  22  — 


38467  —  Ministère  des  Travaux  publics.  Direction  des  chemins  de  fer.  Sta- 
tistique des  chemins  de  fer  français  au  3i  décembre  4896,  Do- 
cuments divers.  Deuxième  partie.  France.  Intérêt  local.  Algérie 
•  et  Tunisie  (ia-4**  de  434  p.).  Paris,  Imprimerie  Nationale, 


38468 


Chambre  de  commerce  de  Dunkerque.  Statistique  maritime  et  con^ 
merciale  du  port  et  de  la  circonscription  consulaire  de  Dunker- 
que. .4897  (iii-8^  de  143  p.).  Dunkerque,  C.  Coddée,  1898. 


Les  Membres  nouvellement  admis  pendant  le  mois  de  juillet  1898 
sont  : 


Gomme  Membres  Sociétaires  MM.  : 

S.  Agniel,  présenté  par  MM. 

E.  DE  Andrade,  — 

E.-A.  Barbet,  — 

A.-L.  Baudet,  — 

L.-A.  Belmère,  — 

C.-M.  Bezançon,  — 

Boghos  Pacha  NuBAR,  — 

V.-F.  Braga-Mello,  — 

L.-V.  Brillié,  — 

A.  Casse,  — 

Ch.-M.-H.  Ghampin,  — 

A.  GOURTIN,  — 

G. -F.  Darzens,  — 

L.-Gh.  Declety,  — 

A. -M. -A.  Defavrie,  — 

A.-D.  DUJARDIN,  — 

L.  Félix,  — 

Ch.  Gadouleau,  — 

H.  Graftio,  — 

A.  Henry-Lepaute,  — 

A.  Janet, 

N.  Jitkevitch,  — 

Gh.-E.  JOANNIS,  — 

M.  Ihbert,  — 

B.  Kandiba,  — 

G.  Kleiber,  — 

A.-»F.  Levavasseur,  — 

J.  de  LlPKOWSKI,  — 

p.  MlMElR,  — 


Lahaye,  Prevet,  Reymond . 
Loreau,  Alvim,  Soares. 
Loreau,  G.  Dumont,  Gallois. 
Amblard,  Donon,  Lantrac. 
Agache.  Molinos,  Parent. 
J.  Pierson,  O.  Pierson,  P.  Re- 

gnard. 
Loreau,  Anceau,  Lequeux. 
Loreau,  Alvim,  Soares. 
Badois,  Belin,  Fontaine. 
Loreau,  Guilliot,  E.  Simon. 
De  Bovet,  Molinos,  de  Tedesco. 
Dayras,  Fayol,  Pourcel. 
Armingeat,  Mesureur,  Picard. 
Dessin,  Mariilier,  Quiniou. 
Dumont,    Baignères,    Ménard- 

Saint-Yves. 
Agache,  Molinos,  Parent. 
Desgrange,  Maire,  Kowalski. 
Loreau,  Eug.  Simon,  Badois. 
Loreau,  Général  de  Wendrich, 

de  Dax. 
Loreau.  Dumont,  Henry-Lepaute. 
André,  Jannettaz^  Maglin. 
Loreau,   Général  de  Wendrich, 

L.  Rey. 
Du  Bousquet,  Keromnès,    Lu- 

chard. 
Janneltaz,  Marboutin,  Goldberg. 
Brandt,  prince  Chilkoff,  de  Ti- 

monofiF. 
Brandtj  Ghercevanoff,  de  Timo- 

noff. 
Agache,  Molinos,  Parent. 
Loreau,  Armengaud,  Mougin. 
Jannettaz,  Marboutin,  Goldberg. 


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—  23- 


B. 

>       H.-J. 

D. 

L.-L.-P. 

A. 

H. 
A. 

■   A. 

A.-E.-L. 

Ch.-A. 

P. 


DE  MiNKEWiTCH,  présenté  parMM.Loreaii,  général  de Weadrich, 

de  Dax. 

—  Loreau,  Durand,  de  Dax. 

—  Dumesnil,  Hennebique,  Neveu. 

—  Jannettaz,  Marboutin,  Goldberg. 

—  Cormerais ,    Lotz  -  Brissonneau , 
Olivier. 

—  Loreau,  Damont,  Mesureur. 

—  Badois,  Chollot,  Grille. 

—  Loreau,  BriiU,  Mesureur,  Rey, 
Reymond. 

—  Buquet,  Hegelbacher,  de  Retz. 

—  Badois,  Belin,  Fontaine. 

—  Bonifay,  Bonna,  Michaut. 


NlGRI, 

Papa, 

PoiTEYi:», 

Robert, 

DE  RosET^  (baron), 

rouffard, 

Savary, 

SEKUTOWieZ, 

VlGREUX, 

ViNCEY, 


Comme  Membres  associés,  MM.  : 

Champin,  présenté  par  MM.  Ducastel,  Legénisel,  Walrand. 

Loreau,  A.  Moreau,  Robinet. 
Loreau,  Cbouanard,  Vigreux. 
Loreau,   de  Chasseloup-Laubat, 

Badois. 
Carimantrand,  G.  Lévi,  A.  Mallet. 
Dumont,  Baignères,  Labro. 
Loreau,  Cbouanard,  Vigreux. 


A.-P. 

A. 

J.-Ch. 

J.-M.-H. 

E.-J. 
P. 
G. 


Chevauer, 

Hesbert,  — 

DE  Larnaje  (baron),  — 

Lesueur,  — 

Macé,  — 

Olmer,  — 


Les  Membres  nouvellement  admis  pendant  le  mois  d'octobre  1898, 
sont  : 


Comme  Membres  Sociétaires,  MM. 
D.-P.  Adam,  présenté  par  MM. 

E.-Ch.  Amos,  — 

A. -M.  Bauchkron,  — 

M.-J.-E.  Bélanger,  — 

G.  Brait  de  la  Mathe,     — 
F.  Chambon,  — 

H.  Chasles,  — 

A.  Costa  da  Cunha  Lisia.  - 
R.  Desbarres, 
J.  Doré,. 

P.  DOYLE, 

G.  Dupont, 
C.  Favard, 
G.  Festa, 
G.  FiÉvÉ, 
A.  Garcia, 


Grand-Pacha,  Guigon-Bey,  Mar- 

chand-Bey. 
Loreau,    Doat,    de    La  Vallée 

Poussin. 
Loreau,  Mesureur,  Fontaine. 
Doat,    de    La   Vallée,    Poussin 

Vautelet. 
Delaloe,  Sartiaux,  Tricoche. 
Bailleux,  Bonifay,  Michaut. 
André,  Jannettaz,  Maglin. 
Loreau.  Duprat,  Rey. 
Appert,  Cottarel,  L.  Périsse. 
Doat,  de  La  Vallée  Poussin,  Vau- 
telet. 
Loreau,  Waddell,  Rey. 
Doat,  de  la  Vallée  Poussin,  de  Dax. 
Boutain,  G.  Delaporte,  Pommier. 
Loreau.  Dumont,  Duprat, 
Piscat,  Pozzi,  Rochefort. 
Chenut,  Fraix,  Hauet. 


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—  24  — 


E.  Gardel,  présenté  par  MM. 
P.-E.  Georgeon,  — 

S.  DE  Kareischa,  — 

A. -T.  Kreiss,  — 

L.  Krieger,  — 

L.-E.  Lambert,  — 

H.-E.  Leoat,  — 

Ch.-F.  LiAGRE,  — 

E.  Marceau,  — 

J.-M.-CL  Marsiaduke,  — 

G.  Ottoni,  — 

T.  Spencer,  — 

J.  TOURTSEVITCH,  — 

A.  Valat,  — 

J.-E.  Vanier,  — 

Gomme  Membres  associés,  MM.  : 

J.-E.  Geoffray,  présenté  par  MM. 
L.  Lahorgue,  — 

M.-E.-L.  Marchand,  — 


Demolon,  Robert,  Tissot. 
Brûlé,  Centner,  Foucart. 
Belelubski ,    Ghercevanof ,   Jas- 

inski. 
Baignéres,  Cheronnet,  Dumont. 
Appert,  Benac,  Périsse. 
Couriot,  Duchesne,  Genès. 
A.  Fiat,  E.  Simon,  A.  Thomas. 
Blot,  Coûtant,  Vaugeois. 
Doat,  de  La  Vallée  Poussin,  Vau- 

telet. 
Doat,  de  La  Vallée  Poussin,  Vau- 

telet. 
Loreau,  Alvim,  Teixeira  Soares. 
Loreau,  Badois,  Duprat. 
Jasinski,  de  Timonoff,  Kanne- 

giesser. 
Burguion,  S.  Périsse,  Jacquin. 
Doat,  de  La  Vallée  Poussin,  Vau- 

telet. 

Carié,  Dumont,  S.  Périsse. 
Loreau,  Duprat,  Mesureur. 
Loreau,  Belbezet,  Colombier. 


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RÉSUME 

DES 

PROCÈS -VERBAUX  DES   SÉANCES 

DU  MOIS  DE  JUILLET  1898 


PROCES-VERBAL 

DB  LA 

S:ÉANCE   X>U    !«'    JUILLET    180S 


Présidence  de  M.  A.  Loreau,  Président. 

La  séance  est  ouverte  à  huit  heures  et  demie. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté, 

M.  le  Président  a  le  regret  d'annoncer  le  décès  de  trois  de  nos  Col- 
lègues : 

M.  F.  Bauer,  Membre  de  la  Société  depuis  1886  ;  a  été  inspecteur  des 
bâtiments  civils,  expert  près  le  Ctonseil  de  Préfecture  de  la  Seine,  arbitre 
rapporteur  près  le  Tribunal  de  Commerce  de  la  Seine; 

M.  J.  Engelmann,  Membre  de  la  Société  depuis  1839;  a  été  Ingénieur 
aux  Ateliers  de  Saint-Martin,  près  Charleroi  ; 

M.  Pascal  Gamier,  Membre  de  la  Société  depuis  1897  ;  a  été  Ingé- 
nieur-chimiste et  explorateur;  nous  a  fait  diverses  communications, 
entre  autres  une  toute  récente  sur  les  gisements  houillers  de  la  Nouvelle- 
Zélande;  était  fils  de  M.  Jules  Gamier,  qui  découvrit  le  nickel  en 
Nouvelle-Calédonie. 

M.  le  Président  a  le  plaisir  d'annoncer  les  nominations  suivantes  : 

Officiers  de  Tlnstraction  publique  :  MM.  A.  Droit,  Ch.  Labro  et 
G.  Tresca; 

Officiers  d'Académie  :  MM.  Fischer,  Morand  et  L.  de  Seprès; 

Conseillers  du  commerce  extérieur  de  la  France  :  MM.  J.  Bocquin, 
A.  Droit,  A.  Egrot,  Ch.  Lorilleux,  P.  Maunoury,  E.  Turbot; 

Membres  du  Conseil  supérieur  de  l'Enseignement  technique  ;  MM, 
H.  Couriot,  P.  Decauville,  F.  Delmas,  F.  Reymond; 


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Membres  des  Comités  d'admission  de  TExposition  de  1900  :  MM.  A. 
Simon  (classe  19),  J.  Bocquin  (classe  85),  Dorémieux  (classe  65),  M.  Four- 
chotte  (classe  7o),  J.  Coignet  (classe  87)  ; 

Membres  des  Comités  spéciaux  chargés  de  l'étude  des  questions  rela- 
tives aux  demandes  et  à  l'organisation  des  Congrès  internationaux  de 
1900  :  MM.  P.  Buquet,  Ch.  Driessens,  P.  Jacquemart,  A.  Laussedat^ 
J.  Manès,  J.  Mesureur,  J.  Pillet  (section  I,  Éducation  et  Enseignement); 
G.  Berger,  F.  Delmas  (section  II,  Beaux-Arts,  Arts  décoratifs,  Belles- 
Lettres,  Art  dramatique,  Histoire,  Archéologie);  P.  Garnier,  H.  Boni- 
Ihet,  H.  Fonlaine,   J.  Grouvelle,  A.  Hillairet,  S.  Jordan,  G.  Maés, 
A.  Poirrier,  Ch.  Weyher  (section  III,  Sciences  mathématiques)  ;  H.  Cou- 
riot  (section  V,  Sciences  naturelles)  ;  L.  Bâclé,  E.  Bariquand,  M.  Bixio^ 
L.  Boudenoot,  F.  Bougarel,  Ed.  Bourdon,  H.  BouruetrAubertot, G.  Broca, 
M.  Cottenet,  H.  Desmons,  A.  de  Dion,  H.  Garnier,  A.  Guillotin, 
E.  Guyot-Sionnest,  A.  Huguet,  J.  Leblanc,  Ed.  Lippmann,  A.  Loreau, 
H.  Menier,  M.   de  Nansouty,  A.  Peugeot,  F.  Reymond,  A.  Rouart 
(section  VII,  Mécanique  appliquée.  Génie  civil  et  militaire,  moyens  de 
transport)  ;  A.  Bajac,  E.  Egrot,  E.  Lavalard,  A.  Moisant  (section  VIII, 
Sciences  agricoles);  H.  Josse  (section  IX,  Économie  politique.  Législa- 
tion, Statistique);  comte  de  Chambrun,  E.  Gruner,  E.  Mangini,  S.  Pé- 
risse, E.  Trélat,  Th.  Villard (section  X,  Sciences  sociales);  E.  Anthoine, 
J.  Vallot  (section  XI,  Colonisation  et  Sciences  géographiques);  E.  Agache, 
L.  Appert,  Ch.  Balsan,  G.  Denis,  J.  Japy,  A.  Liébaut,  E.  Péreire, 
A.  Petitjean,  Ch.  Prévet,  X.  Rogé,  Ch.  Vincent  (section  XII,  Indus- 
trie et  Commerce  en  général). 

Vice-Président  du  Comité  supérieur  de  revision  de  l'Exposition  de 
1900  :  M.  A.  Poirrier; 

Rapporteur  de  la  Commission  supérieure  des  Congrès  internationaux 
de  l'Exposition  de  1900  :  M.  L.  de  Chasseloup-Laubat. 

M.  LE  Président  rappelle  quels  sont  l'organisation  et  le  fonctionne- 
ment de  la  Commission  supérieure  des  Congrès  à  l'Exposition.  Cette 
Commission  comprend  douze  Comités  spéciaux  et  un  Comité  supérieur 
ayant  M.  Boucher,  ancien  ministre,  comme  Président;  MM.  Moissan, 
Puvis  de  Cha vannes  et  Siegfried  comme  Vice- Présidents;  les  douze 
Présidents  de  Comités  comme  Membres,  et  M.  L.  de  Chasseloup-Laubat 
comme  Rapporteur.  Nous  adressons  tous  nos  compliments  à  notre  Col- 
lègue, dont  le  choix  a  été  dicté  par  les  qualités  dont  il  a  fait  preuve  aux 
Expositions  de  Chicago  et  de  Bruxelles. 

M.  LE  Président  est  heureux  d'annoncer  que  M.  Alfred  Chevalier  fait 
un  don  de  50  /"à  Toccasion  de  son  admission  à  la  Société.  Il  remercie 
notre  nouveau  Collègue. 

Parmi  les  ouvrages  reçus,  M.  le  Président  signale  les  suivants  : 

De  MM.  E.  Bernard  et  C®,  éditeurs,  Traité  de  la  construclion,  de  la 
conduite  et  de  r entrelien  des  voitures  automobiles,  publié  sous  la  direction 
de  Ch.  VigreuXy   Construction^  par  MM.  Ch.  Milandre  et  R.-P.  Bouquet; 

De  M.  H.  Farjas,  Annuaire  Farjaspour  les  invenleur^s,  l"  année,  1898, 


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—  27  — 

M.  LE  Président  donne  avis  des  communications  suivantes  : 

IP  M.  le  Ministre  des  Travaux  publics  fait  connaître  un  projet,  dû  à 
l'initiative  d'un  de  nos  compatriotes,  pour  le  creusement  d'un  canal  de 
Téhuantépec  à  la  frontière  du  Guatemala.  L'analyse  en  a  paru  au  Jour- 
nal  Officiel  du  Mexique  à  la  date  du  2i  décembre  1897  ; 

2®  M.  Lefort,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  à  Nantes,  et 
Président  des  troisième  et  quatrième  sections  du  Congrès  de  l'Associa- 
tion française  pour  l'Avancement  des  Sciences,  invite  les  Membres  de 
la  Société  à  prendre  part  aux  travaux  de  ces  sections,  qui  comprennent 
la  navigation  ainsi  que  le  génie  civil  et  militaire.  Le  Congrès  se  tiendra 
à  Nantes  du  4  au  11  août  ; 

3**  La  Société  industrielle  du  Nord  de  la  France  publie  le  programme 
des  questions  proposées  pour  le  concours  de  1898";  ce  programme  est 
déposé  au  Secrétariat  ; 

4**  M.  E.  Cacheux  signale  une  intéressante  Exposition  qui  s'ouvrira  a 
La  Haye  le  9  juillet  prochain.  La  caractéristique  de  cette  Exposition 
est  de  montrer  les  travaux  qui  peuvent  être  exécutés  par  la  femme  ;  elle 
est  due  â  une  Société  qui  a  pour  but  d'aider  les  femmes  â  se  créer  des 
situations  indépendantes  et  à  améliorer  leur  sort.  Notre  Collègue  se  pro- 
pose de  visiter  cette  Exposition  et  de  faire,  à  la  rentrée,  une  communi- 
cation sur  son  voyage  en  Belgique  et  en  Hollande  ; 

&^  M.  Grosseteste  demande  qu'il  soit  établi  au  siège  de  la  Société  une 
collection  d'instruments  de  mesure  pour  faciliter  les  recherches,  surtout 
celles  des  jeunes  ingénieurs.  Avec  sa  proposition,  notre  Collègue  nous 
adresse  un  indicateur  de  Watt.  M.  le  Président  signale  cette  demande 
à  l'attention  de  la  Société  et  remercie  M.  Grosseteste  de  son  envoi  : 
c'est  un  commencement  de  collection  que  nous  serons  heureux  de  voir 
se  développer. 

M.  LE  Président  dit  que  M.  le  sénateur  F.  Reymond  lui  a  demandé  la 
parole  pour  une  communication  qui  ne  figure  pas  à  l'ordre  du  jour. 
Néanmoins,  par  déférence  pour  notre  ancien  Président,  il  lui  donne  la 
parole. 

M.  LE  SÉNATEUR  Reymond  s'exprime  ainsi  : 
Messieurs  et  chers  Collègues, 

Quoi  que  puisse  penser  et  dire  notre  cher  Président  et  malgré  ses  pro- 
testations dont  nous  prenons  acte,  l'ordre  du  jour  appelle  une  commu- 
nication qui,  —  il  faut  le  reconnaître,  —  n'a  aucun  caractère  scienti- 
fique, aucun  caractère  technique,  mais  qui  présente  néanmoins,  pour 
la  Société,  un  intérêt  moral  incontestable. 

Vous  venez  de  célébrer,  avec  un  éclat  et  un  succès  inespérés,  le  Cin- 
quantenaire de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France. 

Réceptions  de  vos  invités,  conférences,  visites  des  grands  chantiers 
de  Paris,  fêtes,  banquets,  discours,  présentation  au  Chef  de  l'État,  inau- 
guration du  monument  élevé  à  la  mémoire  de  notre  illustre  fondateur, 
tout  s'est  accompli  sous  une  forme  et  dans  un  ordre  absolument  parfaits. 

Des  inoubliables  journées  des  10.  il,  12  et  13  juin  1898,  le  souvenir 
restera  profondément  gravé  dans  vos  esprits. 


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—  28  — 

11  se  retrouvera,  pour  vos  éuccesseurs,  dans  les  pages  de  vos  bulletins. 

Voire  Bureau  et  votre  Comité  ont  voulu  qu'exceptionnellement,  pour 
celui  qui,  plus  que  personne,  avait  été  â  la  peine  et  à  l'honneur,  il  fût 
gravé  sur  l'inaltérable  métal. 

Ils  ont  voulu  qu'une  médaille  d'or  frappée  au  coin  de  la  Société  fût 
offerte,  au  nom  de  tous,  à  celui  en  qui  s'est  incarnée  un  instant  la  vie 
passée,  présente  et  future  de  la  Société,  à  celui  qui  s'est  montré  le  fidèle 
et  éloquent  interprète  de  nos  souvenirs  et  de  nos  inspirations,  à  notre 
cher  Président  Loreau. 

Vos  quatre  Vice-Présidents  m'ont  chargé  de  la  remise  officielle  de  la 
médaille.  Voici  la  lettre  qu'ils  ont  adressés  à  tous  les  membres  : 

c  Cher  Collègue, 
»  Le  Comité,  dans  sa  séance  du  17  courant,  a  décidé  de  témoigner  sa 
»  reconnaissance  à  M.  Loreau,  notre  Président,  en  lui  offrant,  au  nom 
«  de  la  Société,  une  Médaille  d'or  comme  souvenir  de  nos  belles  Fêtes 
»  du  Cinquantenaire,  qu'il  a  si  bien  organisées  et  présidées. 

»  Cette  Médaille  lui  sera  remise  par  l'un  de  nos  anciens  Présidents, 
»  dans  la  séance  de  vendredi  prochain,  l®' juillet,  et  nous  espérons  que 
»  vous  voudrez  bien  témoigner  par  votre  présence  des  sentiments  qui 
»  nous  animent  tous  envers  notre  Président. 

»  Veuillez  agréer,  cher  Collègue,  l'assurance  de  nos  meilleurs  et  plus 
»  dévoués  sentiments. 

»  Les  Vice-Présidents  : 
»  G.  DuMONT,  L.  Rey,  E.  Badois,  J.  Mesureur.  » 

C'est  un  grand  honneur  qui  m'est  fait  et  j'en  sens  tout  le  prix. 
Mon  cher  Président, 

Avant  de  déposer  en  vos  mains  cette  médaille,  permettez-moi  de  rap- 
peler d'un  mot  les  marques  de  chaude  sympathie  dont  vous  avez  été 
l'objet  et  dont  nous  voulons  qu'elle  soit  l'expression  commémorative. 

Eloges  venus  de  haut,  paroles  flatteuses  murmurées  à  l'oreille,  poignées 
de  mains  amicales,  applaudissements...  et  jusqu'aux  sourires  des  dames 
qu'à  la  chapelle  du  Conservatoire,  vous  avez  su,  ex  cathedra,  captiver 
et  charmer,  tout  vous  a  été  prodigué.  Je  n'insisterai  donc  pas,  et  j'épar- 
gne votre  modestie. 

Mais  ce  que  je  vous  dois,  ce  que  je  dois  à  la  Société,  c'est  de  vous 
exprimer  sa  profonde  gratitude. 

Nous  vous  sommes  reconnaissants,  et,  je  le  dis  bien  haut,  nous  sommes 
11ers  de  la  façon  magistrale  dont  vous  avez  su  nous  représenter,  nous 
diriger  et  nous  mettre  en  lumière. 

On  vous  voyait  partout  et  toujours  où  il  fallait  être  :  le  matin,  à  l'Elysée 
ou  dans  les  Ministères,  réclamant,  avec  les  formes  persuasives  et  insis- 
tantes dont  vous  avez  le  secret,  les  récompenses  honorifiques  que  la  fin 
d'un  règne  ministériel  faisait  rares;  quelques  instants  après,  vous  étiez 
parmi  nous,  auprès  de  vos  invités,  empressé  pour  tous,  gracieux  pour 
chacun. 

Le  zèle  inteUigent,  la  remarquable  faculté  d'organisation,  la  bonne 
grâce  dont  vous  avez  fait  preuve  n'ont  pas  été  dépensés  en  pure  perte, 
et  notre  Société  en  recueille  largement  le  profit. 


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—  29  — 

Déjà  de  Tautre  côté  des  mers  et  sur  les  points  les  plus  éloignés  de 
l'Europe,  les  hommes  éminents  venus  à  nous  pendant  le  Congrès  ont 
pu  reporter  l'impression  du  bon  accueil  qu'ils  ont  reçu  des  Ingénieurs 
Civils  de  France,  en  même  temps  que  du  charme,  du  talent  de  parole 
et  de  lesprit  d'à-propos  de  leur  Président. 

Déjà,  et  à  l'heure  même  où  il  assistait  à  une  de  nos  séances,  le  Chef 
de  l'Etat,  en  arrachant  au  Ministre  qui  l'accompagnait,  une  croix  de  la 
Légion  d'honneur  habilement  dissimulée  jusque-là,  pour  la  placer  sur 
la  poitrine  si  digne  de  la  recevoir  de  notre  cher  Vice-Président  Rey, 
vous  prouvait  à  la  fois  l'utile  impression  laissée  dans  les  milieux  officiels 
par  vos  actives  démarches  de  la  veille  et  l'effet  décisif  de  votre  éloquent 
exposé  de  l'œuvre  accomplie  par  nos  aines  et  par  nous  dans  la  seconde 
moitié  de  ce  siècle. 

Oui  !  tout  cela  se  dit,  se  répète  et  nous  grandit. 

Oui  !  nous  vous  sommes  reconnaissants  ei  nous  sommes  fiers  de  vous. 

Au  nom  du  Bureau  et  du  Comité,  à  qui  je  vous  laisse  soin  de  rendre 
l'hommage  dû  à  leur  concours  si  intelligent  et  si  dévoué;  au  nom  de  la 
Société  tout  entière,  j'ai  l'honneur  et  la  joie  de  vous  remettre  ce  témoi- 
gnage de  nos  inaltérables  sentiments  de  confraternelle  et  cordiale 
affection. 

Et  s'il  m'est  permis  d'exprimer  un  vœu,  je  demande  que  pour  laisser 
à  chacun  de  nous  une  part  du  souvenir  exclusivement  réservé,  dans  la 
pensée  première  du  Comité,  à  vous,  à  votre  famille  et  à  vos  arrière-ne- 
veux, je  demande  qu'un  fac-similé  de  la  médaille  que  je  dépose  en  vos 
mains,  soit  reproduit  au  procès-verbal  de  la  séance,  dans  le  bulletin  de 
notre  Société.  (Salves  d'applaudissements.) 


M.  LE  Président  Loreau  répond  en  ces  termes  : 
Mes  chers  Collègues. 

Quand  j'ai  appris  que  l'on  avait,  à  mon  insu,  intercalé  dans  le  Procès- 
verbal  certaine  feuille  de  couleur  qui  vous  conviait  à  venir  ce  soir  entendre 
les  choses  charmantes  qui  me  seraient  dites,  j'ai  vivement  protesté 
contre  l'atteinte  portée  aux  droits  du  Président.  On  m'a  fait  valoir  que 
les  droits  de  l'amitié  ctai^.nt  les  plus  forts,  que,  d'ailleurs,  il  était  trop 
tard  pour  rien  changer.  J'ai  dû  me  rendre,  et  comment,  à  l'heure 
actuelle,  ne  pas  oublier  mes  griefe  d'hier  ? 

Bull.  3 


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—  30  — 

Nombreux  vous  avez  répondu  à  Tappel  de  nos  trop  aimables  Vice- 
Présidents  ;  par  vos  bravos  vous  avez  approuvé,  souligné  les  paroles 
éloquentes  et  amicales  de  notre  ancien  et  sympathique  Président  M.  le 
Sénateur  Reymond.  Je  ne  puis  plus  que  dire  bien  cordialement  merci, 
à  vous,  mon  cher  Sénateur,  et  â  vous,  mes  chers  amis  ;  mais  quant  aux 
causes  de  l'incontestable  succès  de  notre  cinquantenaire,  permettez-moi 
de  les  apprécier  à  mon  tour. 

C'est  au  nom  de  notre  grande  et  chère  Société,  que  les  invitations 
furent  faites,  c'est  sa  bonne  organisation,  sa  grandeur  croissante,  son 
travail  fécond,  que  les  étrangers  ont  voulu  reconnaître  en  déléguant 
auprès  de  vous,  leurs  membres  les  plus  éminents  et  quand  votre  Prési- 
dent prenait  la  parole,  —  vous  avez  bien  voulu  le  confirmer  il  n'y  a 
qu'un  instant,  —  il  était  votre  exact  interprète,  il  développait  des  pensées 
qui  étaient  non  seulement  les  siennes  propres,  mais  les  vôtres  à  tous.  C'est 
donc  à  moi  de  vous  remercier  bien  sincèrement  de  m'avoir  apporté  tant 
de  matériaux  si  riches,  qu'il  fut  aussi  attrayant  que  facile  de  mettre  en 
œuvre. 

Merci  à  vous,  mes  chers  Collègues  du  Bureau,  du  Comité,  de  la  Com- 
mission spéciale.  C'est  pour  moi  une  joie  bien  réelle  de  rappeler  cette 
collaboration  intime,  constante,  s'étendant  â  tout,  au  côté  technique 
comme  au  côté  moral  de  notre  fête. 

Merci  aux  souscripteurs  nombreux  qui,  si  rapidement,  si  largement, 
ont  assuré  la  facile  exécution  de  notre  programme. 

Merci  aux  auteurs  du  «  Livre  du  Cinquantenaire  v  si  utilement,  si 
brillamment  réalisé. 

Merci  à  vous,  enfin,  qui  par  votre  présence,  par  la  révélation  de  cet 
esprit  de  concorde,  d'union,  qui  nous  anime  tous,  avez  fait  planer  sur 
ces  belles  journées  ces  sentiments  d'amitié  et  de  reconnaissance  qui  ont 
si  profondément  touché  nos  hôtes,  et  qui,  de  toutes  parts,  nous  ont 
amené  de  si  hauts,  de  si  encourageants  témoignages  de  sympathie. 

Mais,  je  m'arrête. 

Le  compte  rendu  du  Cinquantenaire  que  prépare  notre  excellent  Vice- 
Président,  M.  Dumont,  nous  fera  repasser  par  toutes  les  attrayantes 
émotions  de  nos  journées  de  juin. 

Vous  m'avez  fait  le  grand  honneur  de  me  confier  votre  drapeau;  je  ne 
pouvais  rêver  mieux  que  le  témoignage  d'approbation  que  vous  voulez 
bien  m'apporter  aujourd'hui,  et  ne  puis  vous  dire  ma  reconnaissance 
qu'en  vous  assurant  de  mon  entier,  de  mon  absolu  dévouement. 

Sur  la  médaille  que  vous  voulez  bien  me  remettre,  mon  cher  Séna- 
teur, notre  Génie  civil  est  bien  légitimement  représenté  :  c'est  un  génie 
toujours  jeune,  ardent,  épris  de  nouveauté.  Il  nous  invite  à  continuer 
notre  œuvre  et  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  reprendre  le  cours 
de  nos  travaux  en  donnant  la  parole  à  M.  l'Inspecteur  général  Forestier 
qui  veut  bien  nous  apporter  sur  l'automobilisme  les  renseignements 
de  la  toute  dernière  heure,  et  en  introduisant  dans  nos  réunions  le  con- 
cours de  la  cinématographie.  Le  cinématographe  a  déjà  fonctionné  à 
la  fin  de  notre  banquet,  où  nous  avons  vu  les  projections  animées  des 
divers  incidents  de  nos  visites  pendant  la  journée  même.  La  presse  en 
a  parlé  comme  d'un  tour  de  force  bien  réussi;  ce  tour  de  force  est  dû  à 


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—  31  — 

M.  l'Ingénieur  Gaumont.  On  a  cité  des  exemples  analogues  en  Amérique, 
mais  nous  avons  battu  d'une  heure  le  record  détenu  par  les  Américains. 
Mes  chers  Collègues,  encore  une  fois  merci.  Cette  soirée  restera  dans 
les  meilleurs  moments  de  ma  vie.  Le  moyen  de  vous  prouver  ma  recon- 
naissance est  de  continuer  à  vous  apporter  mon  dévouement  le  plus 
complet,  le  plus  entier,  le  plus  absolu.  (Applaudissements  prolongés,) 

M.  LE  Président  fait  exécuter  une  série  de  projections  cinématogra- 
phiques :  sortie  de  Thôtel  de  la  Société  pendant  les  fêtes  du  Cinquan- 
tenaire, visite  en  bateau  des  chantiers  sur  les  rives  de  la  Seine,  défilé 
des  fiacres  automobiles.  Il  explique  que  la  difficulté  a  été  le  séchage  des 
bandes  :  celles  qui  montrent  les  automobiles  conduisant  les  délégués 
étrangers  au  Trocadéro  ont  été  traitées  par  l'alcool  et  ont  été  détériorées 
en  quelques  endroits  ;  les  autres  bandes  ont  été  séchées  à  l'air  chaud, 
et  sont  plus  nettes.  Il  annonce  que  le  Comité  a  voté  un  crédit  pour  le 
remplacement  de  notre  appareil  de  projection,  qui  a  fourni  une  longue 
campagne. 

Puis  M.  LE  Président  donne  la  parole  à  M.  l'Inspecteur  général  G.  Fo- 
restier qui  veut  bien,  avec  Tagrément  du  Comité  de  l'Automobile-Club 
de  France,  nous  apporter  la  primeur  de  son  Rapport  sur  le  concours  des 
Fiacres  automobiles. 

Ce  rapport  sera  inséré  in  extenso  au  Bulletin. 

M.  LE  Président  remercie  vivement  M.  G.  Forestier  et  le  Comité  de 
i'Automobile-Club.  Il  les  félicite  de  leur  heureuse  initiative  et  des  ré- 
sultats remarquables  qui  viennent  d'être  mis  en  évidence. 

M.  LE  Président  donne  ensuite  la  parole  à  M.  E.  Diligeon  pour  sa 
communication  sur  les  Automobiles. 

M.  E.  Diligeon  s'attache  à  étudier  les  différents  organes,  et  en  parti- 
culier les  transmissions,  de  façon  à  éviter  les  pannes.  Il  donne  de  nom- 
breux renseignements  basés  sur  l'expérience.  Sa  communication  sera 
insérée  au  Bulletin. 

M.  LE  Président  remercie  M.  E.  Diligeon  des  considérations  qu'il  vient 
de  développer.  Après  cette  communication  pratique  figure  à  l'ordre  du 
jour  une  communication  théorique  de  M.  R.  Soreau  sur  la  Vapeur,  le 
Pétrole  et  VÉlectricilé  dans  les  Automobiles,  En  raison  de  l'heure  avancée 
et  de  l'étendue  de  cette  communication,  M.  le  Président,  d'accord  avec 
l'Assemblée,  la  remet  à  la  prochaine  séance. 

Il  est  donné  lecture  en  première  présentation  des  demandes  d'admis- 
sion de  MM.  S.  Agniel,  A.-L.  Baudet,  Ch.-M.-H.  Champin,  A.  Janet, 
N.  Jitkevitch,  G.  Kleiber,  D.  Papa,  baron  H.  de  Rosen,  A.  Savary, 
L  Sekutowicz,  comme  membres  sociétaires,  et  de  MM.  C.-M.  Bezançon, 
A. -P.  Champin  et  P.  Macé,  comme  membres  associés. 

MM.  A.  Courtin,  L.-Ch.  Declety,  A.-M.-A.  Defavrie,  L.  Félix,  Ch.  Ga- 
douleau,  Ch.-E.  Joannis,  A.  Rouff'art,  M.  Imbert,  P.  Mimeur,  L.-L.-P. 
Poitevin,  E.  de  Andrade,  E.-A.  Barbet,  L.-A.  Belmére,  V.-F.  Braga- 
Mello,  L.-V.  Brillié,  A.  Casse,  G.-F.  Darzens,  A.-D.  Dujardin,  H.  Graftio, 


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—  32  — 

A.  Henry-Lepaute,  B.  Kandiba,  A.-F.  Levavasseur,  J.  de  Lipkowski,B. 
de  Minkewitch,  H.-J.  Nigri,  Boghos  Pacha  Nubar,  A.  Robert,  Ch.-A.Vi- 
greux  sont  reçus  membres  sociétaires,  et  MM.  A.  Chevalier,  J.-Ch. 
Hesbert,  baron  J.-M.-H.  deLarnage,  E.-J.  Lesueur,  G.  Olmer,  P.  Vincey, 
membres  associés. 


La  séance  est  levée  à  10  heures  trois  quarts. 


Le  Secrétaire, 

R.    SOREAU. 


PROCES-VERBAL 

BE   LA 
SJÈANOS    X>tJ     ^^    JUILLET     1808 


Présidence  de  M.  A.  Loreau,  Président. 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  demie. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  A.  de  Marchena  à 
propos  du  compte  rendu,  par  M.  F.  Delmas,  du  système  de  couverturt 
vitrée  sans  mastic  de  M.  Murât.  Notre  Collègue  signale  un  système  ana- 
logue, dit  Eclipse,  employé  en  Angleterre  sur  plus  de  500  000  m»,  no- 
tamment aux  stations  de  Central  London  et  de  Blackpool.  M.  de  Mar- 
chena envoie  des  échantillons. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Guerrero,  délégué  des  Ingénieurs  por- 
tugais aux  fêtes  du  Cinquantenaire,  d'avoir  bien  voulu  venir  ce  soir 
parmi  nous,  et  Tinvite  à  prendre  place  au  Bureau. 

M.  LE  Président  a  le  regret  d'annoncer  le  décès  de  : 

M.  E.  Schwartzweber,  membre  de  la  Société  depuis  1883;  a  été  Ins- 
pecteur attaché  au  service  technique  de  la  Société  des  Téléphones  et 
Ingénieur  chimiste; 

M.  A.  Pollok,  membre  de  la  Société  depuis  1884,  victime  de  la  catas- 
trophe de  la  Bourgogne.  En  nous  faisant  part  de  cette  perte,  notre  ancien 
Président,  M.  Liéon  Appert,  écrit  ce  qui  suit  :  . 

«  Sorti  de  l'École  Centrale  en  1832,  où  il  était  entré  après  de  fortes 
études  faites  en  France,  Anthony  Pollok  alla  se  fixer  aux  Etats-Unis  où 
il  espérait,  .non  sans  raison,  donner  plus  rapidement  carrière  à  son 
énergique  et  puissante  volonté;  il  y  acquérait  rapidement  une  situation 
hors  pair,  et,  depuis  quarante  années,  il  n'est  pas  de  hautes  questions 
de  droit  industriel  ou  de  propriété  littéraire  dans  lesquelles  il  n'ait  eu 
à  intervenir  comme  conseil,  le  plus  souvent  comme  défenseur  ardent 
et  convaincu  des  intérêts  de  nos  compatriotes  et  de  nos  Collègues. 


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—  33  — 

«  La  Société  fait  en  PoUok  une  perte  difficilement  réparable,  que  res- 
sentiront vivement  tous  ceux  de  nos  Collègues  établis  aux  États-Unis, 
dont  il  avait  su  se  faire  l'appui  et  le  conseil  toujours  écouté.  » 

M.  LE  Président  ajoute  que  la  Société  s'associera  à  Thommage  rendu 
à  notre  Collègue,  victime  d'une  catastrophe  qui  a  été  un  deuil  national 
et  dont  nous  devons  avoir  à  cœur  de  prévenir  le  retour;  c'est  dans  ce 
but  que  le  Bureau  a  accueilli  avec  empressement  la  communication  que 
fera  tout  à  l'heure  notre  Collègue  M.  Duchesne. 

M.  LE  Président  à  le  plaisir  d'annoncer  les  nominations  suivantes  : 

M.  E.  Stein  a  été  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  à  l'oc- 
casion de  l'Exposition  de  Bruxelles  ; 

M.  J.  Fleury  a  été  nommé  membre  de  la  Commission  instituée  en 
vue  de  l'examen  des  demandes  de  concessions  territoriales  dans  les  pos- 
sessions d'outre-mer; 

M.  C.  Cavallier  a  été  nommé  conseiller  du  commerce  extérieur  de 
la  France. 

M.  LE  Président  annonce  que  notre  Collègue  M.  J.  Bocquin,  nommé 
conseiller  du  commerce  extérieur,  se  met  à  notre  disposition  pour  tous 
i-enseignements  sur  les  affaires  industrielles  et  commerciales  de  la  Rus- 
sie, et  spécialement  des  régions  de  Varsovie  et  de  Kiew. 

Parmi  les  ouvrages  reças,  M.  le  Président  signale  les  suivants  : 

De  M.  A.  BrùU,  The  Minerai  Indmti^y  Us  slatistics,  Technology  and 
Trade  for  1895.  Annual  vol.  IV; 

De  M.  Ed.  Hirsch,  Législation  et  Jurisprudence  administratives  concer* 
nant  r électricité  dans  ses  différents  usages; 

De  M.  Armengaud  aine,  Le  Canal  d'irrigation  du  Rhône  et  les  eaux  de 
Nîmes,  de  Paris  et  de  LondreSi  Études  du  Canal  et  Description  des  travaux 
exécutés  à  Nîmes  pour  la  distribution  des  eaux  du  Rhône  filtrées.  État 
actuel  de  la  question  des  eaux  à  Paris  et  à  Londres^  par  Aristide  Dumont, 
2*  édition; 

De  M.  G.  Crugnola,  Societa  Italtanaper  le  Strade  ferraie  del  Méditer^ 
raneo.  Servizio  délie  cosh^zioni,  Relazione  sugli  studi  e  lavor^i  eseguiti 
dal  4885  al  1897,  Volume  et  atlas. 

Dans  une  pensée  bienveillante  que  la  Société  appréciera,  la  famille 
de  notre  ancien  Président  Gottschalk  a  bien  voulu  mettre  à  notre  dis- 
position les  ouvrages  pouvant  nous  intéresser.  Ces  ouvrages,  au  nombre 
de  321,  traitent  plus  spécialement  de  la  question  des  chemins  de  fer. 

Enfin,  M.  G.  Duclout,  en  nous  remettant  27  vues  photographiques 
du  Port  de  Buenos-Aii*eSy  et  le  Règlement  dudit  port,  a  bien  voulu  les  ac- 
compagner de  la  notice  suivante  : 

«  La  construction  du  port  de  Buenos- Aires  a  été  commencée  sérieuse- 
ment en  1874.  A  cette  époque  il  ne  pouvait  arriver  jusqu'à  terre  que  des 
barques  ayant  moins  de  0,50  cm  de  tirant  d'eau. 

i>  La  législature  de  la  province  de  Buenos-Aires  destina,  pour  com- 
mencer, 2  500  000  /■  à  la  canalisation  d'une  petite  rivière,  appelée  le 
Hiochuelo  de  Barracas,  qui  limitait  Buenos-Aires  au  sud-ouest.  Mais 


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—  34-^ 

les  travaux  prirent  bientôt  une  beaucoup  plus  grande  importance,  et 
Ton  résolut  d'abord  d'employer  50  millions  à  terminer  le  port  du  Rio- 
chuelo  et  le  canal  d'entrée  avec  6,40  m  de  tirant  d'eau  à  eau  basse.  Plus 
tard,  les  crédits  furent  augmentés  de  100  millions  pour  la  construction 
de  bassins  et  de  docks  tout  le  long  de  la  rivière  et  de  la  ville,  et  d'un 
deuxième  canal  d'entrée. 

»  Aujourd'hui  tous  ces  travaux  sont  presque  entièrement  terminés  ;  la 
République  Argentine  a  dépensé  plus  de  200  millions  de  francs  à  la 
construction  de  ce  port  principal,  accessible  actuellement  à  des  bateaux 
de  6,40  m  de  tirant  d'eau. 

»  Le  trafic  du  port  de  Buenos-Aires  qui,  en  1893,  s'élevait  à  peine  à 
3  millions  de  tonnes,  est  aujourd'hui  de  plus  de  8  millions  de  tonnes 
(8 121 000),  dont  6  millions  pour  la  navigation  d'outre-mer. 

»  Les  vues  photographiques  envoyées  à  la  Société  donnent  une  idée  de 
l'intérêt  de  ce  trafic  et  de  l'importance  des  constructions  exécutées.  Le 
port  est  doté  de  deux  bassins  de  carénage,  l'un  de  180  et  l'autre  de  200  m 
de  longueur,  d'un  service  complet  de  grues  et  cabestans  hydrauliques 
d'une  puissance  variant  de  1,S  f  à  30  t.  Tout  le  port  est  éclairé  à  la 
lumière  électrique  ;  il  est  muni  de  dépôts  pour  recevoir  facilement  5  mil- 
lions de  tonnes  de  marchandises,  sans  compter  des  dépôts  particuliers  de 
charbon  qui  sont  constamment  pourvus  d'une  quantité  que  je  n'estime 
pas  inférieure  à  60  ou  100000  t. 

»  A  signaler,  comme  construction  remarquable,  le  dépôt  des  produits 
du  pays  construit  dans  le  Riochuelo,  près  du  pont  de  Barracas  ;  ce  dé- 
pôt a  coûté  plus  de  3  millions  de  francs  à  la  Société  anonyme  qui  le 
possède.  » 

M.  I.E  Président  annonce  qu'un  Congrès  d'hydrologie,  de  climatologie 
et  de  géologie  se  tiendra  à  Liège,  du  3o  septembre  s^u  3  octobre.  Le  pro- 
gramme est  déposé  au  Secrétariat  où  ceux  de  nos  Collègues  désireux 
d'assister  à  ce  Congrès  pourront  se  faire  inscrire.  Sur  la  liste  de  nos  délé- 
gués figurent  déjà  MM.  Bergeron,  Chalon,  Coiseau,  P.-L.  Guéroult  et 
Lippmann. 

M.  LE  Président  donne  communication  d'une  lettre  où  M.  le  Ministre 
du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes  et  Télégraphes  fait  connaître 
qu'à  la  suite  des  réclamations  des  Compagnies  de  navigation  desservant 
le  port  d'Alexandrie,  l'Administration  des  chemins  de  fer  égyptiens  (qui 
est  la  même  que  celle  du  port),  va  mettre  en  chantier  un  certain  nombre 
de  pontons.  En  outre,  un  plan  d'agrandissement  du  port,  qui  permettrait 
à  seize  navires  de  plus  d'accoster  les  quais,  est  adopté  en  principe  et  sera 
probablement  exécuté  à  bref  délai. 

•  M.  LE  Président  remercie  M.  le  Ministre  de  sa  communication.  Puis 
il  annonce  que  six  obligations  de  la  Société,  n~  767  à  772,  au  porteur, 
sont  déposées  entre  les  mains  d'un  notaire  chargé  de  liquider  une  suc- 
cession ;  elles  ont  été  proposées  à  la  Société,  qui  a  fait  une  offre  au- 
dessous  du  pair  :  le  notaire  a  refusé,  ce  qui  prouve  que  nos  actions  sont 
bien  cotées,  puisqu'on  ne  veut  pas  les  vendre  au-dessous  de  500  f.  Ceux 
de  nos  Collègues  qui  désireraient  s'en  rendre  acquéreurs  peuvent  s'adres- 
ser au  Secrétariat. 


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—  33  — 

M.  LE  Président  donne  avis  que,  suivant  Tusage,  les  bureaux  et  la 
bibliothèque  seront  ouverts  pendant  les  vacances  de  9  heures  à  midi  et 
de  1  heure  et  demie  à  S  heures. 

M.  LE  Président  rend  compte  de  la  réception  des  Membres  du  Bureau 
par  le  nouveau  Ministre  des  Travaux  publics.  M.  le  Ministre  a  fait  aux 
représentants  de  la  Société  Taccueil  le  plus  cordial,  et  les  a  chargés  de 
lui  apporter  le  témoignage  de  sa  sympathie  ;  il  a  bien  voulu  les  assurer 
qu'il  connaît  la  valeur  de  notre  Association,  et  qu'il  se  félicite  d'entrer  en 
relations  avec  nous  par  la  régularisation  du  décret  nommant  notre  excel- 
lent Vice-Président  M.  L.  Rey  au  grade  de  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur. 

M.  le  Président  est  persuadé  d'être  l'interprète  de  la  Société  en  adres- 
sant, en  séance,  nos  remerciements  à  M.  le  Ministre.  (Approbation  una- 
nime,) 

M.  LE  Président  donne  la  parole  à  M.  R.  Soreau  pour  sa  communi- 
cation sur  la  Vapeur,  le  Pétrole  et  V Electricité  dans  les  automobiles, 

M.  R.  SoREAU  examine  les  deux  questions  suivantes  : 

1*»  Quels  sont,  au  point  de  vue  des  automobiles,  les  méritas  et  les  in- 
convénients actuels  des  divers  moteurs  de  production  de  la  puissance 
motrice  ? 

â®  Quels  perfectionnements  est-on,  dès  maintenant,  en  droit  d'espérer? 

Sans  prétendre  résoudre  ces  questions  d'unie  façon  trop  absolue  (ce 
qui  serait  téméraire  en  l'état  actuel  d'une  industrie  qui  date  de  quinze 
ans  à  peine),  M.  Soreau  étudie  le  problème  d'une  façon  générale,  au 
double  point  de  vue  de  ce  que  M.  Glarke  a  si  justement  appelé  l'anatomie 
et  la  physiologie  des  moteurs.  Il  donne  des  renseignements  sur  le  nou- 
veau générateur  Serpollet,  insiste  sur  les  différentes  phases  du  cycle  des 
moteurs  à  pétrole,  montre  pourquoi  et  comment  M.  Diesel  a  imaginé 
son  remarquable  dispositif  qui  iriple  le  rendement  thermique  ;  enfin  il 
examine  les  moteurs  électriques  et  analyse  les  principaux  résultats  mis 
en  évidence  par  le  récent  concours  de  fiacres. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Soreau  de  cette  communication  d'actua- 
lité. Puis  il  donne  la  parole  à  M.  E.  Duchesne  pour  présenter,  à  propos  de 
la  terrible  catastrophe  de  la  Bourgogney  de  brèves  observations  sur  la 
construction  et  le  compartimentage  des  coques  des  grands  navires  actuelle^ 
ment  en  service. 

M.  E.  Duchesne  rappelle  l'abordage,  par  temps  de  brume,  qui  vient 
de  causer  la  perte  cruelle  de  la  Bourgogne^  l'un  des  plus  beaux  navires 
de  la  Compagnie  Transatlantique  française.  Il  y  a  là  une  de  ces  na- 
vrantes fatalités  qui  frappent  à  tour  de  rôle  et  sans  exception  les  marines 
de  tous  les  peuples  du  globe.  Mais  on  ne  peut  se  désintéresser  des  pro- 
grès possibles  qui  tendraient  à  diminuer  les  chances  de  retour  de 
pareilles  catastrophes. 

L'expérience  a  prouvé  qu'il  est  très  dif&cile  d'éviter  les  abordages  par 
temps  de  brume,  aussi  bien  le  jour  que  la  nuit.  Les  signaux  phoniques 
sont,  jusqu'ici,  les  seuls  qui  soient  à  peu  près  universellement  usités  et, 
cependant,  ils  sont  bien  insuffisants  par  suite  des  répercussions  mul- 


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—  36  — 

tiples  des  ondes  sonores  qui  semblent  venir  parfois  d'un  côté  absolu- 
ment différent  de  celui  où  elles  sont  produites;  M.  Duchesne  est  d'avis 
qu'il  y  a  grand  intérêt  à  perfectionner  ces  signaux,  mais  il  pense  que 
c'est  d'un  autre  côté  qu'il  faut  chercher  le  remède  efficace,  qui  doit  agir 
sans  l'intervention  du  personnel  du  bord.  La  vie  des  hommes  de  mer 
est  très  dure,  très  méritoire,  et  il  n'est  que  juste  de  leur  donner  des 
navires  en  lesquels  ils  puissent  avoir  toute  confiance. 

C'est  pourquoi  il  vient  conjurer  nos  Collègues  de  vouloir  bien  lui  prê- 
ter leur  concours  éclairé  pour  essayer  d'établir  des  règles  de  construc- 
tion capables  d'assurer  une  insubmersibilité  presque  absolue  aux  grands 
navires  d'abord  (car  ce  sont  eux  qui  renferment  à  la  fois  le  plus  grand 
nombre  de  vies  humaines),  puis  plus  tard  aux  petits  navires,  dont  les 
marins  et  les  passagers  sont  aussi  intéressants. 

M.  Duchesne  estime  qu'en  remplaçant  le  compartimentage  transver- 
sal par  un  double  compartimentage  longitudinal  spécialement  étudié, 
on  approcherait  beaucoup  de  la  solution  cherchée.  Assurément,  ce 
serait  augmenter  le  prix  des  navires,  mais  ce  cerait  aussi  assurer  une 
plus  grande  sécurité,  et  de  pareils  navires  draineraient  tous  les  voya- 
geurs et  toutes  les  marchandises  de  prix,  ce  qui  compenserait  largement 
les  dépenses  de  construction  ;  l'armateur  et  surtout  l'humanité  en  béné- 
ficieraient. 

M.  LE  Président  remercie  notre  Collègue  de  la  pensée  élevée  qui  a 
inspiré  sa  communication.  Nous  nous  associons  de  grand  cœur  à  son 
programme,  et  nous  ferons  tous  nos  efforts  pour  hâter  l'étude  des 
moyens  préventifs  qu'il  préconise  ;  nous  nous  y  emploierons  même,  s'il 
est  possible,  sans  attendre  la  rentrée. 

M.  LE  Président  invite  ensuite  M.  Bertin,  Directeur  des  Constructions 
navales,  chef  du  Service  technique  au  Ministère  de  la  Marine,  à  prendre 
la  parole. 

M.  LE  Directeur  des  Constructions  navales  expose  en  peu  de  mots  la 
question  du  cloisonnement,  ses  difficultés,  le  danger  de  chavirer  inhé- 
rent à  l'emploi  des  grandes  cloisons  longitudinales.  La  ceinture  de  cel- 
lules en  abord  donnerait  dans  certains  cas  une  protection  efficace.  11 
faut  multiplier  aussi  le  cloisonnement  transversal,  ressource  suprême 
contre  les  collisions  profondes.il  faut,  comme  le  demande  M.  Duchesne,  en 
présence  des  grandes  catastrophes,  poursuivre  toutes  les  recherches  qui, 
si  elles  n'en  préviennent  pas  le  retour,  en  atténueront  de  plus  en  plus  les 
désastreuses  conséquences. 

M.  le  Président  remercie  M.  le  Directeur  des  Constructions  navales 
d'avoir  bien  voulu  se  rendre  à  notre  invitation  et  d'avoir  apporté  l'appui 
de  sa  haute  compétence  aux  mesures  proposées  par  M.  Duchesne. 

Puis  il  donne  la  parole  à  M.  F.  Drouin  pour  sa  communication  sur  la 
Tî'oction  électrique  des  tramways  par  accumulateurs  à  charge  rapide. 

M.  F.  Drouin  décrit  le  système  de  traction  par  accumulateurs  em- 
ployé sur  les  trois  lignes  de  la  Madeleine. 

Cette  installation,  faite  en  1896  par  la  Société  Industrielle  des  Moteurs 
électriques  et  à  vapeur,  diffère  des  systèmes  employés  jusqu'ici  par  le 


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—  37  — 

fait  que  la  charge  s'effectue  très  rapidement,  aux  tètes  de  ligne,  pendant 
le  stationnement  des  voitures. 

Avant  de  la  décrire  en  détail,  M.  Drouin  parle  du  système  de  traction 
mixte  par  trolley  et  accumulateur,  qui  a  conduit  à  la  réalisation  des 
batteries  à  charge  rapide.  Les  tramways  de  Hanovre,  Dresde,  etc., 
fonctionnent  dans  ces  conditions.  Une  série  d'essais  comparatifs,  faits 
par  M.  Ross,  a  démontré  que  ce  système  donne  des  résultats  très  satis- 
faisants. 

Ce  mode  de  traction  n'était  pas  applicable  sur  les  lignes  de  la  Made- 
leine, où  le  trolley  n'était  pas  autorisé.  D'autre  part,  le  système  ordi- 
naire par  batteries  amovibles  ne  pouvait  convenir,  puisqu'il  eût  fallu 
trois  stations  ou  trois  sous-stations  de  chargement  et  de  manipulations 
de  batteries.  On  a  adopté  un  système  qui  permet  de  charger  les  voi- 
tures sur  la  voie  publique,  pendant  les  quelques  minutes  d'arrêt  à  la 
station  terminus.  Le  régime  intensif  auquel  l'accumulateur  se  trouve 
soumis  dans  cette  charge  rapide  nécessite  des  dispositions  particulières 
qui,  dans  l'accumulateur  Tudor,  sont  les  suivantes  : 

1"  Emploi  d'électrodes  à  très  grande  surface; 

2<»  Charge  à  voltage  constant,  et  utilisation  d'une  partie  seulement  de 
la  capacité  maxima  de  la  batterie. 

Les  voitures  employées  pèsent  en  charge  14 ^  dont  3600kg  d'accu- 
mulateurs. La  batterie  comporte  200  éléments  disposés  sous  les  ban- 
quettes. Un  petit  tableau  permet  de  mettre  la  batterie  en  communica- 
tion soit  avec  le  circuit  de  décharge,  soit  avec  le  circuit  de  charge  ;  ce 
dernier  comprend  deux  câbles  souples  qui  se  raccordent  à  une  borne 
de  chargement  communiquant  avec  l'usine  par  l'intermédiaire  de  fe- 
ders  souterrains.  La  tension  de  charge  est  de  600  volts.  L'usine  est  située 
quai  National,  à  Puteaux,  et  comprend  trois  groupes  électrogènes  de 
120  kilowatts. 

Après  avoir  projeté  différentes  vues  de  voitures  et  de  l'usine,  et  indi- 
qué les  principaux  renseignements  recueillis  au  cours  de  l'exploitation 
de  ces  tramways,  M.  Drouin  termine  par  l'exposé  d'expériences  entre- 
prises en  vue  de  déterminer  la  résistance  des  voitures  à  la  traction. 

Il  en  résulte  qu'en  palier  et  en  ligne  droite  cette  résistance,  y  com- 
pris celle  du  moteur  tournant  à  vide,  peut  se  représenter  entre  S  et 
23  km  par  la  formule  : 

R  =  3  +  0,16v, 

R  étant  exprimé  en  Kg  par  tonne  et  v  en  kilomètres  à  l'heure. 
La  résistance  R'  de  la  voiture  seule  est  : 

R'  =  0,94R. 

Quelques  expériences  ont  eu  lieu  en  courbes.  Les  résultats  varient 
beaucoup  suivant  l'état  du  rail,  le  dévers,  etc.;  à  iO km  à  l'heure  et  sur 
une  courbe  de  40  à  43  m,  la  résistance  atteint  environ  2o  kg  par  tonne. 
La  résistance  dans  une  courbe  sans  dévers  parait  d'ailleurs  croître  très 
rapidement  avec  la  vitesse. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Drouin  de  sa  très  intéressante  et  très 
complète  communication. 


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—  SS- 
II est  donné  lecture,  en  première  présentation,  des  demandes  d'ad- 
mission de  MM.  G.  Braith  de  la  Mathe,  F,  Chambon,  H.  Chasles,  A, 
Costa  da  Cunha  Lima,  R.  Desbarres,  G.  Festa,  G.-E.  Fiévé,  J.  Fourse- 
vitch,  S.  de  Kareischa,  H.-D.  Légat,  G.-B.  Otioni,  T.  Spencer,  comme 
membres  sociétaires,  et  de  MM.  J.-T.  Geoffray  et  L.-J.  Lahorgue  comme 
membres  associés. 

MM.  S.  Agniel,  A.-L.  Baudet,  Ch.-M.-H.  Champin,  A.  Janet,  N. 
Jitkevitch,  G.  Kleiber,  D.  Papa,  baron  de  Rosen,  A.  Savary,  L.  Seku- 
towicz,  sont  reçus  membres  sociétaires,  et  MM.  C.-M.  Bezançon,  A.-P. 
Champin  et  P.  Macé,  membres  associés. 


La  séance  est  levée  à  11  heures  et  demie. 


Le  Secrétaire, 

R.  SOREAU. 


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RÉSUMÉ 


DES 


PROCÈS -VERBAUX  DES   SÉANCES 

DU  MOIS  D'OCTOBRE  i898 


PROCES-VERBAL 

DE  LA 

S:éANOB    ou     T     OOTOBRJE3     1S9S 


La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  demie. 

M.  LE  PrAsident  signale  que  les  photographies  projetées  lors  de  la 
récente  communication  de  M.  Belelubsky  se  rapportent  à  la  ligne  Mos- 
cou-Vologda-Arkangel,  contrairement  à  Tindication  donnée  au  procès- 
verbal  de  la  séance  du  17  juin. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

M.  Ls  Président  a  le  regret  de  faire  part  du  décès^  d'un  nombre  mal- 
heureusement très  grand  de  nos  Collègues  : 

M.  A.  Bert,  Membre  de  la  Société  depuis  1883;  a  été  négociant  et 
armateur  au  Havre; 

M.  E.-F.  Delaperrière,  Membre  de  la  Société  depuis  1881  ;  a  été  arti- 
ficier du  gouvernement; 

M.  A.-P.  Doyen,  Membre  de  la  Société  depuis  1896;  a  été  entrepre- 
neur de  serrurerie; 

M.  A.  Femique,  Membre  de  la  Société  depuis  1864,  chevalier  de  la 
Légion  d'Honneur,  professeur  à  TÉcole  Centrale,  photographie  indus- 
trielle; 

M.  Ch.  Grébus,  Membre  de  la  Société  depuis  1875;  correspondant  de 
la  Société  en  Espagne,  chevalier  de  la  Légion  d'Honneur,  grand-croix 
d'Isabelle  la  Catholique,  décoré  du  Mérite  militaire;  a  été  Ingénieur  au 
Nord  de  l'Espagne,  au  P.-L.-M.,  puis  à  la  Compagnie  Madrid-Saragosse- 
Alicante,  dont  il  est  devenu  Directeur  général;  a  été  Président  de  la 
Société  française  de  Madrid  ; 

M.  E.-H.  Lacaille,  Membre  de  la  Société  depuis  1892;  a  été  filateur  ; 

M.  P.  Labouverie,  Membre  fondateur  de  la  Société  (1848); 

M.  L.-A.  Lambert,  Membre  de  la  Société  depuis  1895;  a  été  Ingé- 
nieur représentant  de  MM.  Bouchacourt  et  O®; 

M.  F.  Parent,  Membre  de  la  Société  depuis  187i!S  ;  a  été  Ingénieur- 
Directeur  des  mines  d'Aller; 


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—  40  — 

M.  E.-V.  Pierron,  Membre  de  la  Société  depuis  1883,  ofacier  de  la 
Légion  d'Honneur;  a  été  Ingénieur  des  constructions  métalliques  à 
l'Exposition  de  1889,  Architecte-Voyer  en  chef  adjoint  de  la  Ville  de 
Paris. 

M.  LE  Président  a  le  plaisir  d'annoncer  les  nominations  suivantes  : 

Ont  été  nommés  Chevaliers  de  la  Légion  d'Honneur,  MM.  H.  Bou- 
cheron, H.  Desmons,  P.-E.  Ory,  P.  Vincey; 

Officiers  de  l'Instruction  publique,  MM.  A.  Tresca,  H.-A.  Legénisel  ; 

Officiers  d'Académie,  MM.  E.  Faigairolle,  A.  Coze; 

Officier  du  Mérite  Agricole,  M.  A.-E.  Simon; 

Chevaliers  du  Mérite  Agricole,  MM.  J.  Carimantrand,  Ch.  Jablin- 
Gonnet,  A.  Philippe,  A.-Ch.  Thiré; 

Commandeur  de  Saint-Stanislas  de  Russie,  M.  P.  Charpentier; 

Commandeur  du  Nicham  Iftikar,  M.  F.  Arnodin; 

Officier  du  Cambodge,  M.  J.-M.  Bel; 

Membre  du  Conseil  supérieur  de  l'Agriculture,  M.  Th.  Villard; 

Membres  de  la  section  permanente  du  Comité  consultatif  des  chemins 
de  fer  pour  1898-99,  MM.  E.  Lahaye,  F.  Reymond; 

Membres  du  Comité  consultatif  des  chemins  de  fer,  MM.  H.  Fayol, 
E.  Gruuer,  E.  Lahaye,  Ch.  Prevet,  F.  Reymond,  X.  Rogé; 

M.  L.  Langlois'a  reçu  de  la  Société  des  anciens  Élèves  des  Écoles 
d'Arts  et  Métiers  une  seconde  médaille  d'or  pour  sa  communication  sur 
la  rupturcî  du  barrage  de  Bouzey. 

M.  LE  Président  informe  que,  par  une  erreur  de  plume,  M.  A.  Drion, 
logénieur  diplômé  de  l'École  Centrale  en  1875,  a  été  inscrit  au  procès- 
verbal  de  la  séance  du  15  avril  comme  membre  associé,  au  lieu  de 
membre  sociétaire.  La  rectification  sera  faite. 

Parmi  les  nombreux  ouvrages  reçus,  M.  le  Président  signale  les  sui- 
vants : 

De  M.  A.  Cordeau,  Guide  des  comlr acteurs,  ^a.vR.  Mignardjô*' édition, 
refondue  et  augmentée  par  M.  A.  Cordeau; 

De  M.  J.  Tourtsevitsch,  Historique  de  r Exploitation  du  chemin  de  fer 
ISicolas  de  i868  à  i893. 

M.  LE  Président  remercie  notre  nouveau  Collègue,  M.  Fiévé,  qui  a 
fait  à  la  Société  un  don  de  10  /*. 

M.  LE  Président  fait  connaître  que  notre  Collègue  M.  J.  Deschamps 
a  déposé  au  siège  de  la  Société  deux  plis  cachetés,  le  premier  à  la  date 
du  2  septembre,  le  deuxième  à  la  date  du  30  septembre. 

M.  LE  Président  fait  part  des  communications  suivantes  : 
De  M.  le  Ministre  du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes  et  Télé- 
graphes, lettre  relative  au  projet  de  réorganisation  du  service  des  eaux 
de  Rio,  et  lettre  relative  au  projet  d'établissement  d'un  port  à  Monte- 
video ;  les  documents  relatifs  à  ce  dernier  projet,  évalué  à  75  millions 
de  francs,  sont  déposés  à  l'Office  national  du  commerce  extérieur,  3,  rue 
Feydeau  ; 


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—  41  — 

De  l'American  Institute  of  Mining  Ëngineers,  avis  du  meeting  d'au- 
tomne, qui  sera  tenu  à  Buffalo  du  18  au  21  octobre; 

Du  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts,  programme 
du  Congrès  des  Sociétés  savantes,  qui  se  tiendra  à  Toulouse  en  1899. 
Ceux  de  nos  Collègues  qui  désireraient  y  assister  sont  priés  de  s'inscrire 
au  Secrétariat;  MM.  P.  Gassaud,  A.  Girard  et  A.-J.  Roques  sont  déjà 
désignés  pour  représenter  la  Société. 

M.  LE  Président  dit  que  l'ordre  du  jour  a  été  modifié  pour  permettre 
à  notre  collègue  M.  Da  Costa  Couto,  chef  de  section  au  Ministère  des 
Travaux  publics  du  Brésil,  de  faire  une  communication  sur  Yaméliora- 
tion  des  embouchures  de  rivières  à  faible  marée  et  à  fond  mobile^  avec  appli- 
cation à  la  ban^e  de  Rio  Grande  do  Sul.  M.  le  Président  est  heureux  de 
donner  ce  témoignage  de  sympathie  à  notre  collègue  et  au  gouverne- 
ment du  Brésil,  où  la  Société  compte  actuellement  46  membres;  il  re- 
mercie en  outre  M.  le  B'"  Quinelte  de  Rochemont,  directeur  général 
des  Routes,  de  la  Navigation  et  des  Mines  au  Ministère  des  Travaux 
publics,  qui  a  bien  voulu  nous  faire  l'honneur  d'assister  à  la  séance,  et 
qu'il  invite  à  prendre  place  au  bureau. 

M.  A.  DA  Costa  Couto  remercie  M.  le  Président  de  lui  avoir  accordé 
une  partie  de  la  séance,  et  rappelle  qu'il  a  eu  l'honneur  d'être  un  des 
délégués  de  la  Société  au  7"^  Congrès  International  de  Navigation,  qui 
s'est  tenu  à  Bruxelles;  Congrès  où  il  a  déjà  traité  le  sujet  dont  il  vient 
nous  entretenir. 

lies  conditions  de  la  Barre  de  Rio  Grande  do  Sul  sont  très  variables. 
Le  Rio  Grande  est  un  véritable  phénomène  maritime  :  d'un  côté,  deux 
immenses  lagunes,  appelées  Patos  et  Mirim,  avec  un  bassin  hydrogra- 
phique de  162  000  Am*;  de  l'autre,  l'Océan  Atlantique,  qui  n'a  pour 
émissaire  qu'un  seul  chenal.  Malgré  son  débit  considérable  (18.000.000  de 
mètres  cubes  par  heure),  ce  chenal  forme  à  son  embouchure  un  banc  très 
étendu,  avec  des  passes  très  mobiles,  qui  rendent  difficiles  l'entrée  et  la 
sortie  des  navires.  Cependant,  depuis  1885,  â  la  suite  d'une  tempête,  la 
passe  s'est  fixée  dans  la  position  S.-O.  qu'elle  a  conservée;  elle  a 
démontré,  par  des  faits  purement  accidentels,  que  les  principes  appli- 
cables à  la  régularisation  des  fleuves  à  grande  marée  s'étendent  aux 
rivières  ou  canaux  à  faible  marée.  Les  résultats  obtenus  par  les  expé- 
riences ont  permis  â  M.  da  Costa  Couto  de  tirer  des  conclusions  pra- 
tiques, qui  sont,  à  son  avis,  de  véritables  lois  générales  :  c'est  à  ce  point 
de  vue  qu'elles  peuvent  intéresser  la  Société. 

Comme  presque  tonte  la  partie  Sud  du  Brésil,  le  Rio  Grande  est  for- 
mé d'une  immense  plage  de  sables  et  de  dunes  qui  cheminent  vers  le 
Sud,  en  raison  des  vents  N.-E.;  c'est  ainsi  que  fut  formée  la  presqu'île 
qui  sépare  la  lagune  de  Patos  et  l'Océan  Atlantique.  Tous  les  grands 
fleuves,  tels  que  le  Guahyba,  le  Camaquâo,  le  Piratinim,  etc.,  qui 
débouchent  dans  cette  lagune,  y  déposent  les  sédiments  qu'ils  tiennent 
en  suspension.  La  lagune  de  Patos  communique  avec  celle  de  Mirim, 
et  leurs  eaux  sont  portées  à  la  mer  par  un  seul  chenal,  le  canal  du 
Nord.  Ces  deux  lagunes  sont  parfaitement  appropriées  pour  être  les 
réservoirs  de  décantation,  non  seulement  des  eaux  des  fleuves  qui  y 


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—  42  — 

débouchent,  mais  aussi  des  eaux  du  flux  des  marées  exagérées  par  les 
vents.  En  outre,  elles  constituent  de  vrais  bassins  de  chasse  pour  aug- 
menter les  courants  de  vidange  destinés  à  balayer  les  sables  du  banc  au 
dehors  de  Tembouchure  afin  d'entretenir  une  passe  unique  et  profonde 
accessible  aux  navires.  A  ce  double  point  de  vue,  elles  jouent  un  rôle 
très  important  pour  Tamélioration  de  la  Barre.  Une  projection  montre 
le  Canal  du  Nord  et,  dans  le  banc,  trois  passes  constamment  ouvertes, 
de  direction  N.-E.,  S.-O.  et  S. 

Il  faut  expliquer  d'abord  les  causes  de  la  formation  de  ces  trois  passes. 
M.  Couto  prouve,  par  un  diagramme  comparatif  des  vents  de  1877 
à  1883,  que  les  vents  régnants  sont  ceux  du  N.-E.  et  du  S.-O.  Les 
premiers  ont  pour  effet  de  chasser  les  eaux  vers  le  S.-O.  et  d'aug- 
menter les  courants  de  vidange,  de  sorte  que  les  eaux  sortant  du  Canal 
du  Nord  sont  forcément  dirigées  dans  cette  direction  et  creusent  la 
passe  8.-0.  Les  vents  du  S.-O.  diminuent  les  courants  de  jusant  du 
Canal  du  Nord  et  augmentent  le  courant  du  flux  en  le  partageant  en 
deux,  Tun  qui  pénètre  dans  l'embouchure  du  Canal,  et  l'autre  qui 
ouvre  la  passe  Est.  Quand  la  Barre  n'est  soumise  à  l'action  d'aucun 
des  vents  régnants,  les  eaux  du  Canal  du  Nord  suivent  la  direction 
générale  de  son  axe,  où  sont  concentrés  les  plus  forts  courants  ;  elles 
creusent  alors  la  passe  Sud.  Des  trois  passes,  cette  dernière  est  celle  qui 
se  conserve  la  plus  profonde  parce  qu'elle  est  la  plus  abritée  des  vents; 
aussi  est-elle  la  plus  recherchée  par  la  navigation.  Ces  variations  des 
passes,  qui  faisaient  autrefois  là  terreur  des  marins  au  point  que  la 
Barre  reçut  le  nom  de  Barre,  mouvante,  ne  sont  que  la  conséquence 
de  l'action  des  vents  et  des  courants,  ainsi  que  du  manque  d'abri  de  la 
Barre. 

Depuis  1885,  celle-ci  s'est  fixée  dans  la  direction  S.-S.-O.,  direction 
qu'elle  a  conservée  jusqu'à  présent.  Comme  le  chenal  lui-mèmes'appro- 
che  de  la  position  la  plus  convenable,  il  est  évident  que,  quel  que  soit 
le  projet  à  exécuter  pour  l'amélioration  de  la  Barre,  il  faut  tout  d'abord 
l'abriter  contre  les  vents  régnants  (N.-E.,  S.-O.)  :  les  eaux  du  canal  du 
Nord  pourront  ainsi  se  fixer  dans  la  direction  Sud,  suivant  le  chenal 
naturel  de  la  Barre,  où  la  force  des  courants  concentrés  permet  de 
balayer  les  sables  au  delà  de  l'embouchure;  on  entretiendra  de  la  sorte 
une  passe  unique  et  profonde,  accessible  aux  navires  dans  cette  direc- 
tion Sud,  qui  est  d'ailleurs,  par  sa  position  topographique,  d'un  abord 
plus  facile. 

Les  deux  lagunes  étant  de  véritables  bassins  de  décantation,  les  sédi- 
ments qui  constituent  le  banc  au  dehors  de  l'embouchure  sont  en 
grande  partie  d'origine  maritime.  Mais  les  sédiments  fluviaux  sont  dus 
principalement  aux  éboulements  des  rives  du  chenal  et  aux  approfon- 
dissements du  lit  que  produisent  les  courants,  par  suite  des  variations 
et  des  changements  brusques  de  sections.  Ordinairement,  tous  les 
fleuves  ont  l'embouchure  plus  large  que  les  sections  d'amont;  dans  le 
canal  du  Nord,  au  contraire,  les  sections  diminuent  d'amont  en  aval,  et 
leurs  irrégularités  sont  telles  qu'il  existe  à  l'embouchure  un  étrangle- 
ment qui  a  toujours  tendance  à  la  fermer.  Cet  étranglement  varie  de 
850  m  à  Ikm,  selon  la  prédominance  des  vents  N.-E.,  qui  font  cheminer 


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les  sables  vers  le  Sud.  Il  rend  difficile  l'entrée  et  la  sortie  des  eaux,  et 
produit,  pour  ainsi  dire,  une  action  retardatrice  sur  le  considérable 
volume  d'eau  qui  vient  des  lagunes.  Ces  eaux  sont  retenues  en  amont, 
ce  qui  produit  les  largeurs  exagérées  ainsi  que  les  hauts-fonds  et  les 
atterrissements  existants  à  laCorôa  da  Marianna. 

Pour  prouver  les  effets  nuisibles  de  cet  étranglement,  M.  Couto 
montre  des  planches  qui  donnent  Tétat  de  la  Barre  à  différentes  épo- 
ques. Lorsque  Tembouchure  s'élargit  de  350  mal  Am,  le  chenal  ouvre 
une  passe  dans  la  direction  à  peu  près  S.,  ainsi  que  cela  s'est  passé  en 
1849  et  de  1866  à  1875.  De  1815  à  1883,  l'embouchure  se  rétrécit  de 
nouveau,  la  Barre  est  rendue  impraticable,  et,  au  lieu  d'une  passe  dans 
la  direction  S.,  on  eut  les 3 passes  S.,  S.-O.  et  E.  Depuis  1885,  l'embou- 
chure s'est  élargie  à  1  km,  et  la  Barre  s'est  fixée  dans  la  direction  S.-O. 
au  lieu  de  la  direction  S.,  à  cause  des  vents  N.-E.  qui  poussent  toujours 
les  eaux  dans  cette  direction. 

D'autre  part,  les  divers  profils  en  long  du  chenal  et  du  banc  font  voir 
que  les  lignes  qui  donnent  une  plus  grande  profondeur  au  banc  au  delà 
de  l'embouchure  correspondent  aux  plans  qui  ont  une  plus  grande  lar- 
geur à  l'embouchure.  En  1883,  l'embouchure  s'est  rétrécie  au  point 
de  creuser  le  lit  à  20  m;  la  crête  du  banc  s'est  élevée,  faisant  tomber  la 
profondeur  à  l,70wi,  et  rendant  la  Barre  complètement  impraticable. 

Pour  prouver  l'action  retardatrice  produite  par  l'étranglement, 
M.  Couto  montre  les  profils  en  travers  à  l'étranglement,  et,  à  côté,  les 
sections  correspondantes  de  la  partie  la  plus  large  en  amont  :  au  fur  et 
à  mesure  que  l'étranglement  se  rétrécit,  la  section  en  amont  s'élargit 
dans  les  mêmes  proportions,  et  vice  versa.  Cela  prouve  que  les  volumes 
d'eau  retenus  sont  proportionnels  au  rétrécissement  de  l'embouchure. 

Après  avoir  constaté  les  inconvénients  de  l'étranglement,  notre  Col- 
lègue traite  de  la  régularisation  proprement  dite  du  chenal.  Sur  une 
planche  figurent  les  observations  pluviométriques,  celles  des  vents  et 
des  marées,  etc.,  toutes  en  rapport  avec  les  phases  de  la  lune,  pour  les  an- 
nées 1877, 1878  et  1879.  Il  en  résulte  que  les  marées  varient  à  Rio  Grande 
de  0,60m  à  l,70in;  bien  qu'elles  soient  faibles,  il  est  bon  de  ne  pas  les 
négliger,  d'autant  plus  que  le  flux  des  marées  se  fait  sentir  à  180  km  en 
amont  de  l'embouchure  du  canal  du  Nord,  c'est-à-dire  au  delà  des 
lagunes.  Mais  on  doit  surtout  compter  avec  le  considérable  volume 
d'eau  et  les  puissants  courants  de  vidange  qui  viennent  des  immenses 
lagunes  intérieures  ;  ce  sont  des  courants  auxquels  il  faut  donner  une 
vitesse  aussi  uniforme  que  possible,  en  régularisant  les  sections  propor- 
tionnellement au  volume  d'eau  îjui  passe,  dans  le  but  d'établir  im 
régime  stable  dans  l'estuaire. 

M.  Couto  est  ainsi  amené  à  comparer  son  projet  avec  ceux  de  divers 
autres  Ingénieurs.  A  l'époque  où  ceux-ci  établirent  leurs  études,  le  che- 
nal ne  s'était  pas  encore  fixé  dans  la  direction  S.-O.,  de  sorte  qu'ils 
eurent  recours  à  des  jetées  convergentes  très  étendues,  dans  le  but  d'a- 
briter la  Barre  contre  tous  les  vents  qui  pourraient  y  produire  leurs 
effets.  Ces  jetées  ont  d'ailleurs  des  directions  tout  à  fait  différentes,  se- 
lon les  passes  ouvertes  à  l'époque  où  se  firent  les  études;  ainsi,  en  1881, 
M.  Bicalho  trouva  la  passe  ouverte  vers  le  S.-O.,  et  dirigea  ses  jetées 


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_  44  — 

dans  cette  direction;  deux  ans  plus  tard,  M.  Galand  tourna  ses  jetées 
vers  le  S.-S.-E.,  ainsi  que  M.  Hawkshaw;  mais  aujourd'hui  que  le 
chenal  s'est  approché  lui-même  de  la  position  la  plus  convenable,  les 
jetées  n'ont  plus  raison  d'être.  Du  reste,  la  convergence  des  jetées 
produit  de  vrais  étranglements  dus  à  la  petite  largeur  entre  les  musoirs 
destinés  à  l'entrée  et  à  la  sortie  des  navires.  Cet  étranglement  est  encore 
plus  nuisible  au  régime  général  de  l'estuaire  que  celui  qui  existe 
déjà  à  l'embouchure  ;  il  contribue  à  diminuer  la  puissance  hydraulique 
du  chenal  et  à  épuiser  inutilement  l'énergie  des  courants. 

Chaque  variation  brusque  des  sections  du  chenal  modifie  son  régime 
en  donnant  naissance  tantôt  à  des  vitesses  énormes,  tantôt  à  des  ralen- 
tissements correspondants;  ici  se  produisent  des  approfondissements,  et 
là  des  dépôts  de  sables,  ce  qui  nuit  au  régime  général  du  chenal.  Il  en 
résulte  que  les  sables  iraient  naturellement  se  loger  dans  la  grande 
étendue  de  l'avant-port  abritée  par  les  jetées  convergentes. 

Dans  le  projet  de  M.  Couto,  les  travaux  ne  sont  pas  concentrés  au  de- 
hors de  l'embouchure;  au  contraire,  notre  Collègue  a  porté  toute  son 
attention  vers  l'intérieur,  en  s'attachant  à  régulariser  méthodiquement 
les  sections  proportionnellement  au  volume  d'eau  qui  passe,  avec  des 
jetées  parallèles  qui  facilitent  le  plus  possible  l'entrée  des  eaux,  afin  d'avoir 
dans  la  vidange  un  volume  d'eau  plus  grand,  et  de  balayer  plus  énergî- 
quement  les  sables  du  banc  au  delà  de  l'embouchure.  Non  seulement  le 
flot,  mais  encore  le  jusant,  se  feront  d'autant  plus  promptement  et  plus 
facilement  que  les  sections  seront  plus  régulières  et  la  sortie  plus  aisée; 
le  volume  d'eau  et  la  force  vive  seront  donc  augmentés.  Ce  projet,  qui 
n'est  encore  établi  que  dans  ses  lignes  principales,  a  déjà  mérité,  en 
Europe  et  en  Amérique,  l'approbation  de  nombreux  Ingénieurs;  les 
jetées  qui  y  sont  prévues  ne  seront  prolongées  que  plus  tard,  selon  les 
études  et  les  indications  locales,  et  le  chenal  se  chargera  lui-même  de 
montrer  quels  devront  être  leur  prolongement  et  leur  écartement  dé- 
finitifs. 

L'efiicacité  de  la  régularisation  a  été  mise  en  évidence  par  les  travaux 
de  la  Meuse.  En  1817,  ce  fleuve  était  impraticable,  car  il  existait  entre  les 
jetées  un  grand  banc  de  2,50  m  de  profondeur.  Après  les  travaux  de  la 
Commission  de  l'État  hollandais,  qui  proposa  de  régulariser  les  jetées  au 
moyen  d'une  digue  submersible  et  d'élargir  l'étranglement  qui  existait 
à  Hoek  van  Holiand,  le  chenal  se  fixa  à  la  profondeur  de  3  à  4  m.  De 
1883  à  1886,  au  fur  et  à  mesure  que  les  travaux  se  continuèrent,  le  che- 
nal atteignit  une  profondeur  de  4  à  6  m,  puis  de  6  à  7,50  m.  En  1892, 
après  la  régularisation  méthodique  des  sections  jusqu'à  Rotterdam,  la 
Meuse  se  fixa  de  7,50  m  à  8  m  de  profondeur  :  c'est  grâce  à  cette  amé- 
lioration que  Rotterdam  est  devenu  un  des  ports  les  plus  importants  du 
nord  de  l'Europe. 

M.  Couto  montre  comme  pièce  à  conviction  une  planche  indiquant 
l'état  de  la  Barre  en  1897  ;  il  constate  que  l'étranglement  a  disparu  à  la 
suite  d'une  tempête,  et  a  été  comme  poussé  vers  la  terre  ;  le  volume 
d'eaux  retenues  en  amont  a  forcé  la  sortie  et  a  corrodé  la  berge  droite 
du  canal  au  point  de  donner  à  l'embouchure  une  largeur  sans  exemple 
jusqu'à  ce  jour;  le  chenal  s'est  entièrement  fixé  dans  la  direction  S, 


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—  45  — 

malgré  les  vents  N.-E.  et  le  manque  d'abri  de  la  Barre.  Lotsque  celle- 
ci  sera  abritée  par  ses  jetées  dans  la  direction  S.,  il  estime  que  le  chenal 
se  fixera  dans  cette  même  direction  avec  une  profondeur  de  8  à  8 1/2  m. 
Suivant  lui,  le  plein  succès  de  son  projet  est  garanti  par  des  courants 
sous-marins  qui  courent  parallèlement  à  la  côte,  avec  une  vitesse  de 
0,30  m  à  0,60  m  par  seconde  selon  les  vents. 

Ainsi  donc,  le  Rio  Grande  a  montré,  par  des  faits  purement  acciden- 
tels, que  les  principes  qui  ont  été  appliqués  à  la  régularisation  des  fleuves 
à  marée  de  grande  amplitude  peuvent  l'être  également  aux  rivières  à 
faible  marée.  Les  résultats  obtenus  dans  la  Meuse  ainsi  que  l'exemple 
du  Rio  Grande  ont  amené  M.  Couto  aux  conclusions  suivantes  : 

Pour  l'amélioration  des  fleuves  ou  canaux  maritimes,  même  à  faible 
marée,  il  faut  : 

1®  Faciliter  autant  que  possible  les  courants  soit  montants,  soit  des- 
cendants, par  la  régularisation  des  sections  de  rivières  proportionnel- 
lement au  volume  d'eau  qui  passe  ; 

2**  Pour  les  canaux  ou  rivières  dont  la  constitution  des  berges  et  le 
fond  consistent  en  sables,  outre  les  travaux  de  plantation  et  de  fixation 
des  dunes,  cette  régularisation  devra  se  faire  dans  toute  leur  étendue,  soit 
en  consolidant  les  berges,  soit  uniquement  au  moyen  de  dragages,  selon 
les  indications  locales; 

3**  Quant  aux  travaux  à  exécuter  au  delà  de  l'embouchure,  ils  con- 
sistent à  abriter  tout  d'abord  la  Barre  contre  les  vents  régnants,  en  di- 
rigeant le  plus  possible  le  chenal  destiné  à  l'entrée  et  à  la  sortie  des 
navires  dans  la  direction  générale  de  l'axe  de  la  rivière  ou  du  canal,  où 
sont  concentrés  les  plus  forts  courants,  afin  d'entretenir  une  passe  uni- 
que et  profonde  ; 

4°  Lorsqu'on  peut  compter,  comme  à  Rio  Grande  do  Sul,  sur  les 
puissants  courants  de  vidange  qui  viennent  des  lagunes  intérieures,  les 
jetées  parallèles,  qui  facilitent  l'entrée  et  la  sortie  des  eaux,  s'imposent 
de  préférence  aux. jetées  convergentes  ;  celles-ci  ne  produisent  que  des 
effets  locaux  et  rendent  difficile  le  mouvement  des  eaux  en  diminuant  la 
puissance  hydraulique  de  l'estuaire,  par  l'irrégularité  des  vitesses  des  cou- 
rants et  des  sections,  irrégularité  qui  nuit  au  régime  général  du  chenal. 

M.  LE  Président  remercie  vivement  M.  da  Costa  Couto,  qui  nous  ap- 
porte un  document  nouveau  très  intéressant  dans  la  question  des  voies 
navigables,  une  des  plus  importantes  à  l'heure  actuelle. 

Puis  il  donne  la  parole  à  M.  L.  de  Longraire,  pour  analyser  l'ouvrage 
intitulé  :  Relazione  sugli  studi  e  lavori  eseguiti  dal  i885  al  4897 ^  et  rédigé 
par  le  service  des  constructions  de  la  Société  italienne  des  chemins  de 
fer  de  la  Méditerranée. 

M.  DE  Longraire  rappelle  que  cet  ouvrage,  accompagné  d'un  album 
de  71  planches,  a  été  offert  à  la  Société  par  notre  Collègue  M.  Crugnola. 
Il  explique  qu'en  1883  les  chemins  de  fer  italiens  ont  été  partagés  en 
deux  réseaux,  l'un  dit  de  la  Méditerranée,  et  l'autre  de  l'Adriatique,  bien 
que  ces  dénominations  ne  correspondent  pas  exactement  aux  deux  bas- 
sins hydrographiques.  Puis  il  donne  un  aperçu  des  travaux  les  plus  im- 
portants décrits  dans  la  relation. 

Bull.  4 


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—  40  — 

En  188&,  cinq  lignes  aboutissaient  à  Rome  à  une  seule  station,  dite 
Termini,  savoir  :  pour  le  réseau  méditerranéeu,  les  lignes  de  Pise,  des 
Castelli  Romani  et  de  Naples  ;  pour  le  réseau  Adriatique,  les  lignes  de 
Solraona  et  de  Florence.  La  Société  Méditerranéenne  fit  de  grands 
travaux  autour  de  Rome  pour  améliorer  cette  situation  ;  une  seconde 
station  fut  créée  à  Rome-San  Paolo,  sur  la  ligne  de  Pise,  avec  un  em- 
,  branchement  qui  aboutissait  à  une  troisième  station  appelée  Rome-Tras- 
tevere  ;  puis  une  autre  station,  avec  grande  gare  de  triage,  mit  les  cinq 
lignes  en  communication  à  Tuscolona.  Ces  travaux  conduisirent  à  créer 
une  cinquième  station  à  Portonaccio,  sur  la  ligne  de  Florence  ;  enfin,  la 
Société  ayant  eu  la  concession  de  la  ligne  de  Rome  à  Vilerbe,  établit 
une  sixième  station  à  Rome-San  Pietro. 

Pour  la  ligne  de  Vilerbe,  il  fallut  pratiquer  dans  le  mont  Janicule  un 
souterrain  de  1  217  »i.  Le  terrain  était  formé  de  matières  désagrégées  où 
dominait  le  sable,  avec  d'abondantes  infiltrations  d'eau.  Dans  les  temps 
passés,  ces  eaux  avaient  été  réunies  dans  des  conduits  spéciaux  dont  on 
retrouva  les  traces;  puis,  avec  les  sircles,  ils  s'étaient  rompus,  et  les 
eaux  s'étaient  perdues  dans  le  terrain  :  on  les  a  de  nouveau  recueillies. 

La  Société  fit  ensuite  une  rectification  de  la  ligne  de  Naples  entre 
Rome  et  Segni  (47  Am),  qui  traverse  un  territoire  où  se  trouve  un  volcan 
du  Latium  depuis  longtemps  éteint. 

Le  chemin  de  fer  de  Velletri  à  Terracina  (80  hn)  présente  de  Tintérêt 
à  cause  des  Marais  Pontins  qu'il  contourne  et  où  règne  la  mal'aria  ;  il 
traverse  des  localités  où  Ton  rencontre  des  vestiges  du  passé  qui  remon- 
tent aux  constructions  dites  cyclopéennes,  puis  aux  Romains  et  aux 
Sarrasins.  Près  de  Terracine  se  trouve  une  remarquable  portion  'de  la 
Via  Appia  que  les  Romains  ont  taillée  à  pic  sur  une  hauteur  de  40  m, 
la  roche  fut  travaillée  au  ciseau.  Les  maisons  de  garde  recurent  des 
dispositions  spéciales  pour  lutter  contre  la  mal'aria. 

Sur  la  ligne  de  Sparanise  à  Gaète  (00  km),  on  a  établi  d'intéressants 
ponts  en  acier.  La  ligne  d'Avelliiio  à  Rocchetta-Santa  Venere  (llô  km) 
traverse  It^  faite  de  TApennin  :  elle  a  nécessité  28  ponts  et  viaducs  en 
maçonnerie,  H  tabliers  en  fer,  19  en  acier  et  17  souterrains.  Plusieurs 
.de  ces  souterrains  ont  donné  lieu  à  de  grandes  difTicultés,  vaincues 
en  partie  grâce  à  la  rapidité  avec  laquelle  on  acheva  le  revêtement. 

La  ligue  la  plus  importante  décrite  dans  la  relation  est  celle  de  Gônes- 
Ovada-Acqui-Asli  (98  km). 

Pendant  longtemps,  Gênes  ne  fut  reliée  au  nord  de  Tltalie  que  par  une 
seule  ligne,  celle  de  Gênes  à  Novi,  qui  traverse  le  faite  de  l'Apennin 
Ligure  parle  souterrain  des  Giovi.  Après  bien  des  années  d'exploitation, 
les  maçonneries  de  ce  souterrain  subirent  des  mouvements  qui  obligè- 
rent à  mettre  sur  cintre  la  partie  endommagée.  En  1879,  le  gouverne- 
ment italien  décida  l'exécution  d'une  ligne  succursale  entre  les  stations 
de  Sampierdarena  et  de  Ronco,  avec  un  nouveau  souterrain  de  faite  dit 
de  Ronco.  Les  travaux,  commencés  dès  1883,  étaient  terminés  en  1889, 
sauf  le  tunnel  de  faîte  où  de  grandes  difficultés  s'étaient  rencontrées. 

M.  de  Longraire  se  borne  à  mentionner  ce  fait  parce  qu'il  a  l'inten- 
tion de  présenter  à  la  Société  une  communication  sur  l'ensemble  de  ces 
travaux,  en  y  joignant  des  renseignements  sur  la  ligne  de  Cuneo  à  Vin- 


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timille  où  se  trouve  le  souterraia  du  col  de  Tende  ;  l'historique  de  ces 
lignes  avec  leurs  tunnels  présenterait  cerlainement  un  très  grand  intérêt. 

Ija  ligne  de  Gènes  à  Novi  avec  sa  succursale  ne  constituait  qu  un  seul 
-débouché  vers  \e  Nord  pour  le  port  de  Gènes,  qui  augmentait  toujours 
♦d'importance.  Aussi  le  Gouvernement  avait-il  prescrit  qu'un  nouveau 
•chemin  de  fer  serait  exécuté  dès  que  le  produit  brut  kilométrique  du 
tiTOnçon  de  Gènes  à  Novi  aurait  atteint  150000  lires.  Le  chemin  de  fer 
■Gênes-Ovada-Acqui-Asti  fut  alors  concédé  en  1888  à  la  Société  de  la 
Méditerranée.  Malgré  son  importance,  cette  ligne  est  à  une  voie,  excepté 
entre  les  deux  stations  comprenant  le  souterrain  du  Turchino,  au  faite 
•de  TApennin  ;  ce  tunnel  mesure  6  478  m.  La  ligne  entière  comporte  3o 
souterrains  d'une  longueur  totale  de  près  de  26  km.  La  relation  contient 
des  détails  très  intéressants  sur  le  percement  du  tunnel  de  Turchino,  au 
moyen  de  machines  perforatrices.  La  concession  accordait  huit  ans  pour 
l'achèvement  de  ce  tunnel,  qui  fut  terminé  en  cinq  années  seulement. 
1.6  tunnel  de  Gremolino,  entre  Ovada  et  Acqui,  a  3  400  m  de  long  :  il  a 
été  construit  en  quatre  ans,  et  percé  à  l'aide  de  machines  perforatrices. 

La  construction  de  ces  tunnels  fut  précédée  d'études  géologiques  fort 
•complètes  qui  figurent  â  la  relation  et  sont  dues  à  M.  Taramelli,  professeur 
de  géologie  à  l'Université  de  Pavie.  Outre  les  tunnels,  M.  de  Longraire 
signale  encore  sur  cette  ligne  des  ponts  métalliques  d'un  intérêt  spécial. 

En  résumé,  la  relation  analysée  contient  des  informations  tout  à  fait 
•dignes  d'être  connues.  Malheureusement  il  n'y  figure  ni  dépenses  ni 
prix  de  revient,  ce  qui  s'explique,  semble-t-il,  par  ce  fait  que  la  Société 
n'a  pas  encore  terminé  ses  comptes.  Il  existe  encore  une  autre  lacune 
regrettable  :  c'est  le  manque  complet  de  renseignements  sur  le  personnel 
des  travaux,  sans  doute  parce  que  c'était  en  grande  partie  un  personnel 
supplémentaire  qui  fut  licencié  aussitôt  après  leur  achèvement.  Cepen- 
dant les  Ingénieurs  et  agents  divers  qui  ont  coopéré  à  l'établissement  de 
ces  chemins  de  fer  se  sont  souvent  trouvés  en  présence  de  difficultés 
considérables  qu'ils  ont  su  vaincre  avec  un  talent  et  un  succès  auxquels  il 
est  juste  de  rendre  hommage. 

M.  LE  Président  remercie  M.  de  Longraire  de  ses  indications  si  utiles 
sur  un  ensemble  de  travaux  très  considérables  et  très  dignes  d'intérêt. 

Puis  il  donne  la  parole  à  M.  Ch.  Baudry,  Ingénieur  en  Chef  du  Matériel 
et  de  la  Traction  des  Chemins  de  fer  Paris-Lyon-Méditerranée,  pour  la 
suite  de  la  discussion  de  la  communication  de  M.  Lencauchez  sur 
YEmploi  de  la  vapeur  camme  puissance  motrice. 

M.  Ch.  Baudry  commence  par  rendre  hommage  à  l'étude  importante 
4e  M.  Lencauchez,  étude  qui  touche  à  beaucoup  de  sujets.  Il  se  bornera 
à  examiner  la  partie  qui  concerne  la  locomotive  compound. 

M.  Baudry  constate  tout  d'abord  que  notre  Collègue  a  beaucoup 
insisté  sur  le  peu  de  faveur  que  ces  locomotives  rencontrent  en  Angle- 
terre. Mais  il  l'a  exagéré  en  ne  classant  pas  dans  les.  locomotives  com- 
pound le  dernier  type  de  M.  Webb,  qu'il  appelle,  assez  arbitrairement, 
locomotive  Woolf.  Il  aurait  pu  constater  par  contre  que,  sur  le  conti- 
nent, les  locomotives  compound  jouissent  d'une  faveur  de  plus  en 
plus  grande.  Notre  savant  Collègue,  M.  Mallet,  dont  on  aime  à  citer 


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le  nom  quand  on  parle  de  ce  sujet,  nous  disait  il  y  a  quelques  mois 
qu'il  y  en  a  aujourd'hui  plus  de  1  SOO  en  Allemagne,  et  au  moins  le 
même  nombre  en  Russie.  En  France,  nous  n'en  sommes  pas  encore  là  ; 
mais  les  locomotives  compound  y  deviennent  chaque  jour  plus  nom- 
breuses. Employées  d'abord  par  le  Paris-Lyon-Méditerranée  et  le  Nord, 
elles  se  répandent  actuellement  dans  toutes  les  autres  grandes  Compa- 
gnies. En  Allemagne  et  en  Russie,  on  emploie  principalement  la  forme 
primitive  à  deux  cylindres,  due  à  M.  Mallet.  En  France,  on  emploie 
surtout  le  type  à  quatre  cylindres. 

C'est  au  commencement  de  1889  que  le  Paris-Lyon-Méditerranée  a 
mis  pour  la  première  fois  en  service  des  locomotives  compound;  il  en 
a  créé  simultanément  trois  types,  à  roues  de  2  w,  de  1,50  m  et  de  1,260  m, 
possédant  tous  les  trois  des  chaudières  d  acier  timbrées  à  13  ky  et  quatre 
cylindres  agissant  deux  par  deux  sur  deux  essieux  accouplés  entre  eux. 

A  cette  époque,  le  Nord  possédait  déjà  depuis  1883  une  locomotive 
compound  à  quatre  cylindres,  étudiée  par  M.  de  Glehn,  Ingénieur- 
Directeur  de  la  Société  Alsacienne,  mais  dont  les  deux  essieux  moteurs 
n'étaient  pas  accouplés.  Cette  Compagnie  appliquait  en  même  temps  le 
système  compound  avec  cylindres  en  tandem  à  une  vingtaine  de  ma- 
chines à  marchandises.  Après  1.889,  elle  s'est  ralliée  définitivement  au 
système  compound  à  quatre  cylindres,  en  accouplant  ses  essieux  comme 
l'avait  fait  le  P.-L.-M.  A  cette  dernière  Compagnie,  on  est  resté  fidèle  à 
ce  système  depuis  la  création  des  compound  de  1889  ;  on  a  seulement 
modifié  les  types,  notamment  par  remploi  d'un  bogie  dans  les  machines 
à  voyageurs,  bogie  imité  du  Nord,  et  par  l'emploi  dans  les  chaudières  de 
tubes  à  ailettes  système  Serve,  que  le  Nord  a  imité  à  son  tour. 

Le  P.-L.-M.  possède  aujourd'hui  231  locomotives  compound  à 
4  cylindres,  se  décomposant  ainsi  : 

Les  6  locomotives  de  1889,  étudiées  sous  la  direction  de  M.  Henry,  et 
que  M.  Baudry  a  présentées  au  Congrès  des  Chemins  de  fer  de  1889; 

3  locomotives  à  grande  vitesse  C-3,  C-11  et  G-i2  dont  2  à  bogie, 
également  étudiées  par  M.  Henry,  et  mises  en  service  dans  le  courant 
de  1892  ;  M.  Baudry  les  a  décrites  dans  le  numéro  d'avril  1893  de  la 
Revue  générale  des  Chemins  de  fer  ; 

40  locomotives  à  grande  vitesse  C-21-60  avec  bogie,  étudiées  sous  la 
direction  de  M.  Baudry,  et  dont  la  première  a  été  mise  en  service  en 
juillet  1894;  ces  locomotives  ont  été  décrites  par  M.  Privât  dans  le 
numéro  de  mars  1896  de  la  môme  Revue; 

132  locomotives  à  quatre  essieux  couplés  et  à  roues  de  1,50  m, 
n°^  3211-3362,  qui  font  les  trains  de  marchandises  directs  sur  la  ligne 
Paris-Marseille,  ligne  à  profil  facile  et  à  grand  trafic,  et  les  trains  de 
voyageurs  ou  mixtes  sur  quelques  lignes  accidentées,  telles  que  celles 
de  Lyon-Saint-Étienne  et  de  Lyon-Roanne  par  Tarare.  Pour  quelques- 
unes  de  ces  locomotives,  on  remplace  en  ce  moment  l'essieu  d'avant  par 
un  bogie.  Elles  ont  été  décrites  dans  le  numéro  de  novembre  1894  de  la 
précédente  Revue.  La  première  a  été  mise  en  service  en  février  1893  ; 

30  locomotives  à  quatre  essieux  couplés  et  à  roues  de  1,30  m,  n°^  4301- 
4330,  qui  font  les  trains  de  marchandises  sur  les  lignes  accidentées,  et 
dont  la  première  a  été  mise  en  service  dans  le  courant  de  1892. 


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—  49  — 

M.  Baudry  dépose  sur  le  bureau  des  notes  et  brochures  décrivant  ces 
divers  types  de  locomotives.  Toutes  sont  timbrées  à  15  kg  et  sont  à  quatre 
cylindres,  dont  deux  extérieurs  et  deux  intérieurs.  Les  cylindres  d'ad- 
n^ission  attaquent  un  essieu,  et  les  cylindres  de  détente  un  autre,  sauf 
dans  les  30  dernières  où  les  quatre  cylindre?  sont  attelés  au  même  essieu. 

Au  i  "  mai  dernier,  ces  231  locomotives  avaient  parcouru  38  221 180  km, 
soit  plus  de  105000  km  par  locomotive,  et  Tune  d'elles  en  avait  déjà  par- 
couru plus  de  437  000.  Ces  chiffres  montrent  que  les  locomotives  com- 
pound  ne  sont  plus  au  P.-L.-M.  à  l'état  d'essai.  Elles  sont  entrées  depuis 
longtemps  dans  la  pratique  courante,  et  on  les  apprécie^n  connaissance 
de  cause. 

M.  Baudry  ajoute  que  M.  du  Bousquet  pourrait  en  dire  autant  de  la 
Compagnie  du  Nord  ;  il  communique  le  relevé  des  135  locomotives 
compound  du  Nord,  relevé  que  notre  ancien  Président  a  bien  voulu  lui 
Éaire  parvenir  pour  la  Société  : 

1  machine  n®  701,  à  4  cylindres,  livrée  en  septembre  1885  ; 

23  machines  à  8  roues  couplées,  à  cylindres  en  tandem,  construites 
de  septembre  1887  à  juillet  1890  dans  les  ateliers  du  Nord  et  par  Fives- 
LiUe; 

1  machine  à  6  roues  couplées,  à  3  cylindres,  construite  en  1887  dans 
les  ateliers  du  Nord  ; 

60  machines  compound  à  4  roues  couplées  et  bogie  à  Tavant,  cons- 
truites de  1891  à  1898; 

60  machines  compound  à  6  roues  couplées  de  1,75  m  de  diamètre,  avec 
bogie  à  Tavant,  type  Badois  et  Midi,  construites  de  1897  à  1898. 

Bien  que  venu  après  le  P.-L.-M.  et  le  Nord,  le  Midi  est  déjà  dans  le 
même  cas. 

Ce  qui  a  déterminé  depuis  1889  le  succès  des  locomotives  compound 
auprès  des  grandes  Compagnies  françaises,  c'est  d'une  part  l'adoption 
simultanée  des  pressions  de  14  à  15  kg  par  centimètre  carré  au  lieu 
des  pressions  de  10  à  11  A^  usitées  jusqu'alors  ;  c'est  ensuite  la  disposi- 
tion des  quatre  cylindres  agissant  deux  par  deux  sur  deux  essieux  accou- 
plés ensemble.  Cette  disposition,  adoptée  dès  1889  par  le  P.-L.-M., 
offre  en  effet  des  avantages  qui  lui  sont  propres,  avantages  très  appré- 
ciables surtout  pour  les  locomotives  puissantes,  et,  parmi  elles,  pour 
les  locomotives  des  grands  trains  express.  Pour  ces  locomotives,  en 
effet,  la  multiplication  du  nombre  des  cylindres  n'est  pas,  comme 
semble  le  croire  M.  Lencauchez,  un  inconvénient  du  système  compound. 
C'est  au  contraire  un  avantage  en  soi,  parce  qu'on  diminue  ainsi  les 
réactions  sur  le  bâti  de  la  locomotive,  les  chocs  verticaux  que  produit 
l'obliquité  des  bielles  sur  les  rails,  ainsi  que  les  perturbations  dues  aux 
forces  d'inertie  des  pièces  à  mouvement  alternatif,  et  parce  qu'enfin  on 
régularise  les  moments  moteurs  en  cours  de  route. 

On  trouve  à  ce  sujet  des  chiffres  caractéristiques  dans  les  brochures 
déposées  sur  leiureau.  Les  plus  topiques  sont  ceux  de  la  brochure  de 
M.  Baudry  de  1889  :  ils  permettent,  en  effet,  de  comparer  des  locomo- 
tives assez  semblables  entre  elles,  mais  différant  par  le  nombre  de  leurs 
cylindres  et  leur  disposition  compound  ou  non  compound. 

a)  En  ce  qui  concerne  les  surcharges  sur  chaque  rail  dues  à  l'obli- 


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quité  des  bielles,  on  y  voit  que  :  1®  Pour  les  locomotives  à  grande  vi- 
tesse, la  surcharge  sur  chaque  roue  n'est  que  de  1 082  à  1 230  kg  dans^ 
les  locomotives  à  quatre  cylindres,  au  lieu  de  3590A;^  dans  celles  à 
deux  cylindres;  2®  Pour  les  locomotives  à  roues  de  1,50  m,  cette  sur- 
charge n'est  que  de  1 4^20  à  2  550  kg  au  lieu  de  6  560  kg. 

b)  En  ce  qui  concerne  les  perturbations  dues  aux  forces  d'inertie,  on 
y  voit  que,  par  suite  de  la  multiplication  du  nombre  des  cylindres, 
l'amplitude  du  mouvement  de  tangage  a  été  réduit  ;  de  3,8  à  1,75  mm 
pour  les  locomotives  à  grande  vitesse  ;  de  3,8  à  0,79  mm  pour  celles  à 
roues  de  1,50  m;  de  8,06  à  2,73  mm  pour  celles  à  roues  de  1,260  w. 

Dans  les  locomotives  de  1889  et  dans  Ja  plupart  de  celles  cons- 
truites depuis  lors,  les  perturbations  dues  aux  forces  d'inertie  n'ont  pas 
été  réduites  autant  qu'il  était  possible  de  le  faire  parce  qu'on  n'avait 
pas  adopté  le  calage  relatif  des  deux  essieux  moteurs  qui  aurait  été  le 
plus  avantageux  â  cet  effet.  C'est  la  considération  du  moment  moteur 
en  route  et  au  démarrage  qui  l'avait  empêché.  Dans  les  nouvelles 
locomotives  â  grande  vitesse  en  cours  de  construction,  on  a  au  contraire 
déterminé  ce  calage  de  manière  à  réduire  au  minimum  les  perturba- 
tions; dans  ce  but,  on  a  calé  à  180°  les  manivelles  des  deux  cylindres^ 
voisins,  l'un  extérieur  à  haute  pression,  et  l'autre  intérieur  à  basse  pres- 
sion. Il  en  est  résulté  l'obligation,  pour  assurer  les  démarrages,  de  mu- 
nir ces  locomotives  d'un  dispositif  spécial  permettant  de  faire  évacuer 
â  l'air  libre  les  cylindres  à  haute  pression.  Ce  calage  â  180°  existait 
déjà  sur  les  30  locomotives  n°^  4501-4530  à  roues  de  1,300  m  :  aussi 
leurs  perturLations  sont-elles  extrêmement  réduites.  L'amplitude  de  leur 
mouvement  de  lacet,  à  l'essieu  d'avant  et  pour  la  vitesse  de  55  km  à 
l'heure,  n'est  que  de  0,76  mm.  L'amplitude,  indépendante  de  la  vitesse,  de 
leur  mouvement  de  tangage,  n'est  que  de  1,10  mm.  Ce  sont,  à  ce  point  de 
vue,  d'excellentes  machines;  mais  comme  leurs  quatre  cylindres  sont 
attelés  sur  le  môme  essieu,  les  surcharges  sur  les  rails  dues  à  l'obli- 
quité des  bielles  n'y  sont  pas  moindres  que  sur  des  machines  à  deux 
cylindres. 

L'avantage  intrinsèque  des  quatre  cylindres  est  d'ailleurs  si  évident 
que  plusieurs  chemins  de  fer  anglais,  encore  hostiles  aux  compound, 
ont  récemment  adopté  les  quatre  cylindres  avec  introduction  directe 
dans  chacun  d'eux.  Comment,  après  cela,  reprocher  aux  locomotives 
compound  la  complication  résultant  de  leurs  quatre  cylindres? 

M.  Baudry  examine  ensuite  l'économie  de  combustible  que  les  loco- 
motives compound  réalisent  par  rapport  aux  locomotives  qu'elles  ont 
remplacées.  Cette  économie  est  incontestable;  elle  varie,  suivant  les  cas, 
de  40  à  20  0/0.  M.  Lencauchez  le  reconnaît;  mais  il  ne  veut  pas  en 
faire  l'honneur  au  système  compound,  et  l'attribue  exclusivement  «à 
l'augmentation  de  pression  qui  a  coïncidé  avec  l'adoption  du  système 
compound.  M.  Baudry  est  absolument  d'accord  avec  lui  pour  rattacher 
à  l'augmentation  de  la  pression  l'économie  des  locomotives  compound  ; 
et  c'est  ce  qu'il  disait  dans  sa  brochure  de  1889.  Mais  il  disait  en  même 
temps  que,  pour  son  prédécesseur  M.  Henry  et  pour  lui,  l'adoption  du 
système  compound  était  une  conséquence  de  la  substitution  de  la  pres- 
sion de  15  kg  à  celle  de  41  kg,  employée  jusque-là;  c'était  un  moyen 


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de  l'utiliser  mieux  qu'avec  les  dispositions  des  anciennes  locomotives  à 
deux  cylindres  avec  distribution  par  tiroirs  en  coquille.  Est-il  pos- 
sible de  tirer  un  aussi  bon  parti  de  la  pression  de  15  kg  avec  deux  cy- 
lindres pourvus  d'un  autre  système  de  distribution,  par  exemple  celui 
qui  est  préconisé  par  MM.  Lencauchez  et  Durant?  Il  faudrait  le  prou- 
ver; et,  cette  preuve-,  M.  Baudry  ne  Ta  pas  trouvée  dans  les  chiffres 
cités  par  M.  Lencauchez. 

Pour  comparer  avec  justesse  deux  types  de  locomotives  au  point  de 
vue  de  l'économie  de  combustible,  il  faut,  en  effet,  s'entourer  de  pré- 
cautions multiples  qui  ne  paraissent  pas  avoir  été  prises  dans  les  expé- 
riences citées.  Il  faut  d'abord  que  la  comparaison  ne  porte  pas  sur  des 
exemplaires  uniques  de  chaque  type;  car  une  locomotive  particulière 
peut  présenter  des  défectuosités  indépendantes  de  son  type,  et  on  n'en 
est  pas  averti  si  on  ne  l'a  pas  mise  en  parallèle  avec  d'autres  du  même 
type.  Il  faut  ensuite  que  la  comparaison  porte  sur  une  période  assez 
longue,  et  que  les  locomotives  comparées  fassent  exactement  le  môme 
service  en  roulement.  Il  faut  enfin  éliminer  l'influence  de  l'habileté 
professionnelle  des  mécaniciens,  en  faisant  permuter  à  la  fin  de  chaque 
mois  le  mécanicien  de  chaque  machine  avec  celui  d'une  machine  de 
l'autre  série,  et  en  arrêtant  l'expérience  quand  chaque  mécanicien  a 
fait  autant  de  parcoure  sur  une  série  de  machines  que  sur  l'autre. 
Toutes  ces  précautions,  on  les  prend  au  P.-L.-M.  dans  toutes  les  expé- 
riences comparatives  de  consommation;  et  il  ne  faut  accorder  qu'une 
confiance  médiocre  aux  comparaisons  pour  lesquelles  on  ne  les  a  pas 
prises. 

Mais  elles  ne  sufBsont  pas;  il  faut  encore  que  la  comparaison  se  fasse 
j)Our  toutes  les  allures  et  pour  tous  les  services  auxquels  sont  destinées 
les  machines  à  comparer.  Pour  le  montrer,  M.  Baudry  suppose  qu'on 
ait  à  comparer  une  locomotive  compound  à  quatre  cylindres  du  type 
P.-L.-M.  avec  une  locomotive  non  compound  à  deux  cylindres,  iden- 
tique par  ailleurs  à  la  première  ;  et  qu'on  fasse  successivement  deux 
comparaisons,  l'une  à  gi'ande  vitesse  sur  un  profil  facile  et  l'autre  à 
plus  faible  vitesse  sur  une  forte  rampe.  Les  expériences  de  M.  Privât 
publiées  dans  le  numéro  de  mars  1896  de  la  Revue  gënéi'ale  des  chemins 
de  fer  montrent  qu'à  grande  vitesse  et  sur  un  profil  facile,  la  distribution 
la  plus  avantageuse  pour  une  locomotive  compound  à  quatre  cylindres 
fait  très  peu  travailler  les  grauds  cylindres.  La  locomotive  fonctionne 
alors  à  peu  de  chose  près  comme  si  elle  n'avait  que  ses  deux  petits 
cylindres.  Il  parait  donc  évident  qu'une  locomotive  n'ayant  que  deux 
cylindres  du  diamètre  de  ces  derniers  semit  aussi  économique.  Si  l'on 
envisage  au  contraire  la  marche  h  plus  faible  vitesse  sur  une  forte  rampe, 
le  travail  de  la  locomotive  compound  se  partage  à  peu  près  également 
entre  les  petits  et  les  grands  cylindres,  et  le  degré  de  détente  final  est 
assez  réduit  pour  qu'on  puisse  obtenir  la  même  détente  dans  de  bonnes 
conditions  avec  une  locomotive  n'ayant  qu(^  deux  cylindres  d'un  dia- 
mètre égal  à  celui  des  grands  de  la  compound.  Il  est  donc  probable  que 
cette  locomotive  à  deux  cylindres  ne  serait  pas  beaucoup  moins  écono- 
mique que  la  compound.  On  pourrait  ainsi  comparer  successivement  la 
locomotive  compound  avec  deux  loomotives  non  compound  différentes 


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elles,  et  ne  lui  trouver  d'avantage  sur  aucune  des  deux,  bien 
e  fût  réellement  supérieure  à  toutes  deux,  à  la  première  pour  les 
s  vitesses  et  à  la  seconde  pour  les  grandes.  L*un  des  avantages 
ompound  est,  en  effet,  leur  faculté  de  fonctionner  économique- 

à  des  allures  assez  différentes,  et  telles  qu'une  locomotive  est 
^  â  en  avoir  successivement  dans  la  pratique. 
Baudry  insiste  sur  ces  considérations  générales  parce  qu'il  estime 
Qe  faut  jamais  les  perdre  de  vue  quand  il  s'agit  de  faire  des  expé- 
ïs  comparatives  ou  d'en  apprécier  les  résultats.  Il  prépare  actuel- 
it  des  expériences  entre  les  locomotives  compound  n^*  4301-4530 
IX  locomotives  que  l'on  construit  dans  les  ateliers  de  la  Compagnie 

n'en  différeront  que  parce  qu'elles  n'auront  que  deux  cylindres 
3  de  la  distribution  Lencauchez  et  Durant.  Il  sera  heureux  de  faire 
litre  à  la  Société  le  résultat  de  ces  expériences  ;  mais,  dès  mainte- 
il  est  obligé  de  constater  que,  dans  lés  deux  nouvelles  locomotives, 
rdra  les  avantages  inhérents  aux  quatre  cylindres,  et  que  l'on  n'ob- 
ra  pas  des  locomotives  beaucoup  plus  simples,  parce  qu'elles  au- 
les  mécanismes  de  distribution  nombreux  et  compliqués. 
Baudry  présente  une  dernière  observ^^tion  au  sujet  de  Tintérèt 
re  l'économie  de  combustible  due  aux  locomotives  compound. 
ïut  être  tenté  de  croire  que  cet  intérêt  est  très  faible,  et  peut-être 
5  nul  pour  les  chemins  de  fer  qui  paient  le  combustible  très  bon 
tié.  Ce  serait  une  erreur,  parce  que  l'économie  de  combustible  des 
lotives  compound  se  traduit  finalement  par  une  augmentation  de 
aince  de  ces  locomotives.  On  ne  dépense  pas  moins  de  charbon  pour 
me  travail,  on  fait  plus  de  travail  avec  la  même  dépense  de  char- 
et  alors,  à  l'économie  de  combustible  viennent  s'ajouter  d'autres 
imies  :  il  faut  moins  de  locomotives,  moins  de  mécaniciens,  moins 
lauffeurs,  moins  de  trains  pour  le  môme  tonnage  à  trainer.  Toutes 
ionomies,  indépendantes  du  prix  du  combustible,  l'emportent  pres- 
oujours,  et  de  beaucoup,  sur  l'économie  de  combustible  proprement 
Si  l'on  ne  veut  pas  augmenter  le  tonnage  des  trains,  on  peut  ac^ 
e  leur  vitesse,  et  c'est  ainsi  que  la  construction  de  locomotives 
économiques  a  rendu  plus  facile  l'accélération  des  trains  de  voya- 
i  qui  s'est  produite  depuis  quelques  années  sur  tous  les  réseaux 
ais. 

LE  Président  félicite  chaudement  M.  Baudry,  qui  s'est  fait  le  dé- 
ur  habile  autant  qu'autorisé  des  locomotives  compound.  Puis  il 
e  la  parole  à  M.  Lencauchez. 

A.  Lencauchez  dit  qu'il  est  presque  complètement  d'accord  avec 
^udry,  et  que  leurs  opinions  ne  sont  contraires  qu'en  apparence  ; 
ient  sans  doute  à  ce  que  M.  Baudry  n'a  pas  eu  le  temps  nécessaire 
étudier  à  fond  un  mémoire  de  86  pages  où  les  mots  compound  et 
if  sont,  souvent  répétés,  parce  que  M.  Lencauchez  voit  deux  sys- 
\  de  machines  bien  différentes  là  où  certains  Ingénieurs  ne  voient 
i  seul  et  même  système.  En  effet,  le  système  Woolf  est  connu  sous 
m  depuis  bientôt  un  siècle,  tandis  que  le  système  compound  n'a 
0  ans  de  date  et  d'application  générale. 
Lir  répondre  aux  nombreuses  questions  et  critiques  qui  lui  ont  été 


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faites  dans  la  séance  du  20  mai  dernier,  M.  Lencauchez  a  préparé  une 
note  dont  voici  le  résumé  sommaire,  et  dont  certains  passages  répon- 
dent à  la  savante  communication  de  M.  Baudry. 

On  ne  doit  pas  confondre  le  système  Woolf  avec  le  système  compound 
à  deux  manivelles  à  90®.  En  ce  qui  concerne  les  locomotives  de  très 
grandes  puissances  à  quatre  cylindres  à  simple  expansion,  à  quatre 
cylindres  à  deux  groupes  Woolf,  ou  â  quatre  cylindres  compound,  il  n'a 
pas  entendu  en  faire  le  procès,  tant  s'en  faut;  on  peut  s'en  rendre 
compte  en  différents  paragraphes  de  son  mémoire,  et  en  particulier  aux 
paragraphes  18,  19,  20  et  26. 

Transvasement  Woolf  ou  compound.  —  La  discussion  a  porté  principa- 
lement sur  Tutilité  de  faire  trdvailler  la  vapeur  dans  plusieurs  cylindres 
Woolf  ou  compound  pour  les  machines  à  condensation.  Or,  la  plupart 
des  praticiens  déclarent  : 

1<*  Que  les  machines  monocylindriques  parfaites  n'ont  pas  besoin  de 
marcher  sous  une  pression  supérieure  élô  kg  avec  introduction  minima 
â  10  0/0; 

2®  Que,  pour  réaliser  sur  une  semblable  machine  une  économie 
théorique  de  10  0/0,  un  transvasement  Woolf  ou  compound  s'impose  ; 
la  pression  doit  alors  être  portée  à  8  %  et  l'introduction  réduite  à  7  0/0; 

3®  Que,  pour  obtenir  une  économie  théorique  de  15  0/0,  il  faut 
recourir  à  la  triple  expansion,  porter  la  pression  à  12  Aj  et  réduire 
l'introduction  à  5  0/0. 

Bien  entendu,  la  condensation  doit  donner  un  vide  pratiquement  par- 
fait, soit  70  à  72  cm  de  mercure.  Mais  à  la  page  lOoO,  §  9,  tableau  5  du 
Mémoire,  on  voit  qu'une  triplex  de  530  ch  indiqués,  sous  pression  de 
13  kg,  n'a  donné  que  1 0/0  d'économie  sur  la  machine  monocylindrique 
prise  pour  terme  de  comparaison,  tandis  qu'une  autre  triplex  semblable 
de  520  ch  indiqués,  sous  pression  de  9  kg,  a  donné  une  économie  de 
9  0/0.  Si  l'on  recherche  les  causes  réelles  de  cette  belle  économie  de 
9  0/0,  on  reconnaît  (§  8,  pages  1046  à  1048),  qu'elle  est  due  à  un  bon 
réchauffage  des  cylindres  et  de  la  vapeur  par  l'emploi  de  vaporisateurs- 
surchauJBFeurs  à  vapeur  américains,  avec  retour  aux  chaudières  de  la 
condensation  dans  les  chemises  des^cylindres  et  dans  les  vaporisateurs. 
Au  §  32,  pages  1120  à  1121,  on  voit  aussi  qu'une  machine  monocyliii- 
drique  à  condensation,  marchant  sous  une  pression  de  6  kg  aux  chau- 
dières, réalise  une  économie  de  8,33  0/0  sur  elle-même,  suivant  que  le 
réchauffage  avec  retour  à  la  chaudière  fonctionne  ou  ne  fonctionne  pas. 
L'économie  est  du  même  ordre  que  dans  le  cas  précédent.  Ces  faits 
prouvent  bien  la  grande  valeur  du  réchaulfage  et  du  surchauflage  par 
courant  de  vapeur  avec  retour  aux  chaudières,  sans  déperdition. 

Aussi,  pour  être  actives,  les  enveloppes  ou  chemises  doivent  être  par- 
courues par  un  vigoureux  courant  de  vapeur,  car  les  purgeurs  automa- 
tiques rendent  dormantes  les  mêmes  enveloppes,  en  même  temps  qu'ils 
perdent  20  0/0  d'eau  à  la  température  de  1 90®  ;  à  la  pression  de  11 1/3  kg, 
cette  perte  est  de  190  —  20  =:  170  calories  sur  664  —  20  =  644  calo- 
ries, soit  de  28  0/0  pour  la  quantité  d'eau  condensée  dans  les  enve- 
loppes, qui  se  réduit  sur  la  totalité  de  la  vaporisation  à  0,20  X  0,28 


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—  54  - 

=  5,6  0/0.  D'où  il  suit  qu'à  Téconomie  donnée  par  les  enveloppes  bien 
purgées,  il  y  a  lieu  d'ajouter  S,6  0/0. 

Mais  pour  réaliser  cette  économie  totale,  qui  peut  atteindre  15  0/0  avec 
la  chauffe  de  20*^  par  courant  de  vapeur  indépendant,  il  faut  pratiquer 
avec  les  machines  à  transvasement  le  réchauffage  à  multiple  effet,  à 
l'aide  d'enveloppes  ou  chemises  de  vapeur  bien  établies,  comme  font  les 
Américains  et  comme  le  recommande  M.  Bryan-Donkin. 

Détentes  exagérées.  —  Les  très  hautes  pressions,  comme  les  détentes 
exagérées,  ne  peuvent  donner  pratiquement  de  grands  avantages.  Pour 
le  montrer,  M.  Lencauchez  suppose  une  machine  à  triple  expansion, 
avec  introduction  au  1/3  dans  ses  trois  cylindres,  et  munies  d'enve- 
loppes fortement  réchauflees.  On  a  aloi:s  : 

Pression  à  la  chaudière 14% 

Température  de  la  vapeur .'....        197** 

Détente  totale  au  1/27 0,0370 

Travail  total,  d'après  la  table  de  E.  Lorentz,  le  travail 
à  pleine  introduction  étant  1 000 4,30 

Pour  la  même  machine,  avec  détente  au  1/4  dans  chaque  cylindre^ 
avec  la  même  pression  finale  de  0,5  alm  à  1  échappement,  et  le  môme 
vide  ou  condenseur  de  0,0o  atm,  on  a  : 

Pression  à  la  chaudière Z3  kg 

Température  de  la  vapeur 241® 

Détente  à  i/6i :   .   .   .      0,0159 

Travail  total  d'après  E.  Lorentz 5,00 

Ainsi  donc,  pour  ijasser  à  l'énorme  pression  de  33  kg,  on  a  gagné 
théoriquement  5,00  —  4,30  —  0,70  sur  3,00,  soit  14  0/0.  Mais  que  res- 
tera-t-il  en  pratique  de  ces  14  0/0?  probablement  rien,  ainsi  que  le 
montre  le  tableau  5,  §  9,  p.  lOoO. 

Espaces  nuisibles.  —  Si  les  espaces  morts  sont  de  l.iO  du  volume 
d'un  cylindre,  avec  la  condensation  on  perd  0,10  ;<  0,5  alm  =  0,050, 
tandis  que  sans  la  condensation  la  perte  s'élève  à  0,10  X  1?^  ^^»^ 
=■  0,150;  cette  perte  est  donc  trois  fois  plus  grande,  et  il  y  a  plus  d'in- 
térêt à  diminuer  les  espaces  nuisibles  dans  les  machines  sans  condensa- 
tion que  dans  celles  h  condensation.  C'est  le  cas  des  locomotives. 

Rien  que  pour  cette  raison,  la  distribution  Corlissde  l'Orléans  réalise 
une  économie  de  5  0/0  sur  les  distributions  ordinaires  des  locomotives. 
D'un  autre  côté,  on  voit  qu'avec  les  compound  (tableaux  du  para- 
graphe 15),  celte  même  distribution  peut  réaliser  encore  une  économie 
moyenne  de  8,86  0/0,  ce  qui  pourrait  porter  l'économie  totale  à  13  et 
14  0/0.  Mais  ix\oc  la  marche  en  Woolf,  soit  avec  groupe  de  deux 
cylindres  et  manivelles  calées  à  180",  l'économie  serait  encore  beau- 
coup plus  grande. 

Limite  de  la  détente  dans  les  locomotives,  —  Comme  on  a  pu  le  voir  §12, 
il  n'est  pas  possible,  en  bonne  pratique  industrielle,  de  réduire  l'intro- 
duction au-dessous  de  1/10;  une  marche  au  1/8  doit  être  considérée 
comme  une  bonne  moyenne,  pour  les  machines  sans  condensation  eâ 
général  et  pour  les  locomotives  en  particulier.  Comme  cette  détente 


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—  S5  — 

Bsoyenae  à  7/8  d'expansion  exige  pour  les  locomotives  la  pression  de 
14  k§  avec  la  distribution  Coiiiss  sans  déclic,  et  celle  de  13  kg  avec  les 
cûsipound,  il  n  y  a  pas  intérêt^  du  moins  pour  le  moment,  à  aug- 
menter la  pression  et  la  détente.  Or,  la  distribution  Gorliss  de  TOrléans.. 
donne  de  très  beaux  diagrammes  avec  cette  détente  et  cette  pression  ;  on 
peut  donc  dire  qi^e  le  compoundage  est  complètement  inutile  avec  les 
types  des  locomotives  Belpaire  et  Dunalastair,  si  en  faveur  en  Angleterre. 

Double  introduction  et  dovhle  échappement,  —  La  distribution  Corliss  de 
rOrléans  possède  des  distributeurs  à  doubles  ouvertures,  ce  qui  évite  les 
laminages  à  grande  détente  et  k  grande  vitesse  (diagrammes  de  TËtat 
Belge,  PL  209,  fig,  25  à  28);  c'est  donc  un  grand  avantage  qui  facilite 
la  marche  des  trains  rapides. 

Cette  distribution,  appliquée  aux  locomotives  Woolf,  présente  l'avan- 
tage de  n'avoir  que  trois  tiroirs  par  côté  :  un  pour  l'introduction  au  petit 
cylindre  donnant  la  détente  variable;  un  second  pour  l'échappement  de 
ce  petit  cylindre  en  faisant  introduction  au  grand  ;  et  un  troisième  pour 
l'échappement  du  grand  cylindre  à  la  cheminée;  et  cela  sans  compres- 
sion, sans  laminage,  et  sans  perte  de  charge,  donc  sans  receiver. 

Ce  paragraphe  s'applique  aussi  à  toutes  les  machines  sans  condensa- 
tion et  à  grande  vitesse. 

Locomotives  dune  très  grande  puissance.  —  Pour  ces  locomotives,  F. 
Mathias  disait  en  1889  :  «  Il  est  possible  que  dans  un  avenir  très  pro- 
ï)  chain,  avec  l'augmentation  de  la  production  des  chaudières  et  avec 
»  l'augmentation  du  timbre  de  pression,  nous  soyons  amenés  à  reprendre 
»  l'idée  de  feu  J.  Petiot  (1861),  et  à  faire  des  machines  à  quatre  cylindres: 
»  car  deux  cylindres  seulement,  vu  le  grand  volume  qu'ils  réclame- 
»  raient,  deviendraient  très  mauvais  pour  les  longerons  et  la  stabilité 
»  de  ces  machines  locomotives.  »  C'est  la  conclusion  à  laquelle  sont 
arrivés  les  Ingénieurs  anglais,  qui  font  des  locomotives  à  quatre  cylindres 
Woolf  avec  accouplement,  ou  à  simple  expansion  sans  accouplement 
(§§  18  à  20,  et  31);  mais  ces  nouvelles  machines  ne  sont  pas  compound. 

Le  calage  à  162*^  sur  deux  essieux  différents  réunis  par  des  bielles  d'ac- 
couplement doit  donner  de  violentes  réactions  sur  ces  bielles  dès  qu'il 
y  a  du  jpu  dans  le  mécanisme  :  la  disposition  Woolf  doit  être  préférée. 

Abandon  des  compound  en  Angleterre,  —  Au  §  20,  M.  Lencauchez  a 
omis  de  dire  qu'en  France  aucune  des  sept  grandes  Compagnies  ne  pos- 
sède aujourd'hui  une  seule  compound  à  deux  cylindres  seulement.  En 
parlant  dans  son  Mémoire  de  l'abandon  des  compound  en  Angleterre, 
il  n'a  visé  que  ces  machines  qui,  timbrées  à  8  et  9  kg  comme  il  y  a 
vingt  ans,  n'ont  donné  que  de  très  médiocres  résultats. 

Quand  on  voit  ce  qui  se  passe  aujourd'hui  en  Angleterre  et  en  France, 
il  est  permis  de  dire  que  les  compound  à  deux  cylindres  et  à  moyenne 
pression  iront  bientôt  rejoindre  dans  l'oubli  les  locomotives  à  cylindres 
oscillants.  Bien  certainement,  on  ne  trouverait  pas  aujourd'hui,  ni  en 
France,  ni  en  Angloterre,  un  Ingénieur  en  chef  pour  adopter  une  loco- 
motive compound  à  deux  cylindres  :  preuve  évidente  de  la  médiocrité 
du  système,  auquel  on  avait  donné  en  Angleterre,  pour  un  temps  et 
par  erreur,  une  très  grande  extension. 


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—  56  — 

RésiiUats  donnés  par  la  locomotive  576  d'Orléans,  —  La  Compagnie  d'Or- 
léans fait  transformer  huit  locomotives  qui  seront  timbrées  à  15  kg^  avec 
chaudières  de  grande  puissance  dues  à  notre  ancien  Président  M.  Ë. 
Polonceau.  Ces  chaudières  doivent  produire  très  facilement  10  500  kg  de 
vapeur  par  heure;  de  plus,  leurs  cylindres  sont  munis  de  la  distribution 
Corliss  sans  déchc  de  la  Compagnie.  La  première  de  ces  machines  est 
en  service  depuis  un  mois.  Elle  est  à  quatre  roues  accouplées  de  1,800  m 
seulement  de  diamètre.  Elle  donne,  dit  un  rapport,  toute  satisfaction  ; 

1<*  Sur  la  rampe  d'Étampes  de  8  mm  par  mètre,  elle  remorque  224  t 
à  la  vitesse  de  67  A:m,  avec  introduction  à  15  0/0  et  avec  production  de 
vapeur  en  excès,  si  Ton  veut  ; 

%^  En  ligne  à  faibles  rampes  et  pentes  entre  les  Aubrais  et  Guilleval 
(53  km),  elle  remorque  251  ^  à  la  vitesse  de  90  km,  avec  introduction 
au  point  mort  de  coulisse,  soit  avec  introduction  en  volume  à  10  0/0; 

3®  Sur  la  ligne  de  Brive  à  Montauban,  à  courbes  de  500  m  de  rayon 
et  à  rampes  de  10  mm  par  mètre,  elle  remorque  197  r  à  la  vitesse  de 
70  Am; 

4®  En  palier  aux  très  faibles  rampes  entre  Montauban  et  Caussade,  elle 
marche  facilement  à  95  km  avec  admission  à  5. 0/0  négatifs  (au-dessous 
du  point  mort  de  coulisse),  donc  avec  introduction  inférieure  à  10  0/0 
en  volume; 

5®  Lundi  3  octobre,  elle  a  fait  le  train  21  avec  155  /  de  charge  en  ratn 
trapant  20  minutes  de  retard  (dues  à  18  minutes  au  départ  et  à  2  mi- 
nutes pour  ralentissement)  sur  la  distance  de  163  km  de  Brive  à  Mon- 
tauban ; 

6**  La  marche  est  tellement  facilitée  par  la  grande  pression  et  la 
grande  production  de  la  chaudière  qu'il  n'est  presque  jamais  utile  de 
serrer  l'échappement;  on  ne  le  serre,  lorsque  la  grille  est  encrassée,  que 
d'un  cran,  très  rarement  de  deux. 

Donc,  sous  le  rapport  de  la  grande  détente  à  haute  pression,  on  peut 
dire  que  la  distribution  genre  Corliss  ne  laisse  rien  à  désirer  ;  ce  qui  se 
trouve  démontré  pour  la  première  fois  avec  succès. 

Marche  des  compound  à  pression  réduite.  —  Dans  la  discussion  du  Mé- 
moire, il  a  été  dit  que  certaines  locomotives  compound  à  manivelles  à 
162®  avaient  fait  les  travaux  les  plus  variés,  en  remorquant  des  charges 
de  100  i  à  grande  vitesse  et  des  charges  de  690  t  à  petite  vitesse,  déve- 
loppant ainsi  des  forces  évaluées  à  400  et  à  1 300  ch  indiqués;  que  les 
mêmes  machines  développent  une  puissance  constante  de  1 150  ch  indi- 
qués en  remorquant  des  trains  de  180 1,  aux  vitesses  de  86  km  sur  rampe  de 
5  mmy  de  102  km  en  palier,  et  de  H  8  km  en  pente  de  5  mm.  Cela  est  tout 
naturel,  car  si  l'on  prend  les  chiffres  de  M.  L.  Salomon,  cités  §  16,  ta- 
bleau 10,  on  voit  qu'en  moyenne  la  consommation  d'eau  (ou  de  vapeur) 
par  heure  et  par  cheval  à  la  barre  d'attelage  ou  de  traction  de  ces  ma- 
chines est  de  14  527  kg  ;  d'uù  il  suit  que  pour  1 150  ch  indiqués,  la  chau- 
dière doit  produire  par  heure  1  loO  X  0,66  X  11627  =  11  026  kg  de 
vapeur  sous  la  pression  de  14  kg.  Est-il  donc  possible  de  comparer  de 
pareilles  locomotives  à  d'anciennes  qui  ne  produisent  au  maximum  que 
7 600  kg  sous  la  pression  de  9  à  10  kg? 


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—  57  — 

Sur  certains  réseaux  où  les  mêmes  compound  font  des  services  très 
variés,  on  a  reconnu  qu'il  était  impossible  de  leur  demander  toujours 
de  marcher  à,  H  kg  et  à  grande  détente;  dans  ce  cas,  en  effet,  pour  les 
trains  peu  chargés  aux  vitesses  de  60  km,  les  grands  pistons  font  frein  ou 
ne  produisent  aucun  travail  utile;  la  marche  devient  alors  onéreuse. 
Pour  améliorer  ces  mauvaises  conditions,  les  machinistes  étranglent 
la  vapeur  au  régulateur  et  font  tomber  la  pression  de  14  à  iO  et  à  9  Ay 
dans  les  boîtes  de  distribution  des  petits  cylindres  :  ce  qui  leur  permet 
de  marcher  à  grandes  introductions  et  sous  bonne  pression  aux  grands 
cylindres,  de  façon  à  bien  utiliser  les  grands  pistons.  Une  telle  marche 
est  anti-économique  ;  cependant  elle  n'est  pas  plus  mauvaise  que  celle 
des  vieilles  machines.  Mais  quand  il  faut  demander  à  ces  locomotives 
non  plus  400  ch  indiqués,  mais  bien  1 150,  elles  peuvent  alors,  grâce  à 
la  production  de  H  000  kg  de  vapeur  par  heure  sous  pression  de  14  kg^ 
faire  ce  qu'il  est  impossible  d'obtenir  avec  7  oOO  kg  de  vapeur  à  10  ou 
à  9*^. 

Ces  résultats  ne  sont  pas  dus  au  compoundage,  car  les  essais  de 
M.  Dugald-Drummond  font  bien  voir  qu'ils  sont  aussi  obtenus  avec  les 
machines  ordinaires  lorsqu'elles  donnent  les  mêmes  quantités  de  vapeur 
à  mêmes  pressions. 

Du  reste  les  locomotives  à  voyageurs  type  12  de  Belpaire  produisent 
ISoOO  kg  de  vapeur  par  heure  sous  la  pression  de  10  atm,  et  dévelop- 
pent à  la  vitesse  de  93  km  à  l'heure  la  force  de  1 317  ch  indiqués,  ou  de 
880  ch  à  la  barre  d'attelage  calculés  suivant  la  méthode  de  l'Etat  Belge; 
cependant  elles  ne  sont  pas  compound  et  n'ont  que  deux  cylindres.  (Voir 
le  Bulletin  de  juin  1892  et  te  procès-verbal  de  la  séance  du  15  mai  1896.) 

M.  LE  Président  se  félicite  de  l'ampleur  de  cette  discussion,  qui  a  duré 
deux  séances,  ei  il  remercie  M.  Lencauchez  d'avoir  provoqué  l'échange 
de  vues  aussi  importantes. 

Il  est  donné  lecture  en  première  présentation  des  demandes  d'admis- 
sion de  MM.  D.-P.  Adam,  E.-Ch.  Amos,  A. -M.  Baucheron,  M.-J.-E. 
Bélanger,  J.  Doré,  P.  Doyle,  G,  Dupont,  C.  Favard,  A.  Garcia,  E.  Gar- 
del,  P.-E.  Georgeon,  A. -T.  Kreiss,  L.  Krieger,  L.-E.  Lambert,  Ch.-F. 
Liagre,  E.  Marceau,  J.-M.-G.  Marmaduke,  A.  Valat,  J.-E.  Vanier, 
comme  membres  sociétaires,  et  de  M.  E.-L.  Marchand  comme  membre 
associé. 

MM.  G.  Brait  de  la  Mathe,  F.  Chambon,  H.  Chasles,  A.  Costa  da 
Cunha  Lima,  R.  Desbarres,  G.  Festa,  G.  Fiévé,  S,  de  Kareischa,  H.-E. 
Légat,  G.  Ottoni,  T.  Spencer,  J.  Tourtsevitch  sont  reçus  membres  so- 
ciétaires, et  MM.  J.-E.  Geoifray  et  L.  Lahorgue  membres  associés. 


La  séance  est  levée  à  dix  heures  et  demie. 


Le  secrétaire, 

R.  SOREAU. 


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^ 


PROCES-VERBAL 

DK  LA 

SÉA.NCEÏ   OU   Î31    OCTOBFtB    IS^S 


Présidence  de  M.  A.  Loreau,  Président. 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  demie. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

M.  LE  Président  a  le  regret  de  faire  part  du  décès  de  deux  de  nos 
Collègues  : 

M.  J.-A.  Crouet,  Membre  de  la  Société  depuis  1896,  gérant  df^  la 
maison  Civet,  Crouet,  Gautier  et  C'%  dirigeait  une  exploitation  de 
carrières  de  pierre  de  taille; 

M.  A.-E.  Ilardon,  Membre  de  la  Société  depuis  1878;  a  été  Ingénieur 
et  Agriculteur,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

M.  LE  Président  a  h'  plaisir  d'annoncer  que  M.  G.  Darrieus  a  été 
nommé  officier  de  l'Instruction  publique  et  M.  L.  Courtier,  chevalier 
du  Mérite  agricole. 

Ont  été  nommés  membres  des  Comités  spéciaux  chargés  de  l'étude 
des  questions  relatives  aux  demandes  et  à  l'organisation  des  Congrès 
internationaux  de  1900  : 

MM.  C.  Baudry,  M.  Berthelot,  11.  Ch.  Bouilhet,  Ch.  Compère, 
J.  Dybowski,  P.  Krémer,  A.  Nançon,  H.  Vivarez. 

M.  LK  Président  dépose  sur  le  Bureau  la  liste  des  ouvrages  qui  ont 
été  offerts  à  la  Société  depuis  la  dernière  séance;  parmi  eux,  il  signale 
tout  particulièrement  : 

De  M .  Kleim,  V Album  complet  des  locomotives  et  matériel  roulant  des 
chemifis  de  fer  Baltique  Russes; 

De  M.  Goloubeff,  Directeur  des  usines  de  Briansk,  V Album  des  ateliersy 
des  usines^  des  chaïUiers  de  la  Compaynie  de  Briansk, 

M.  LE  Président  annonce  qu'il  a  reçu  du  Ministère  du  Commerce, 
de  l'Industrie,  des  Postes  et  des  Télégraphes,  avis  do  la  construction 
d'une  Ecole  industrielb^  dans  la  Rèpul)lique  Argentine.  Ceux  de  nos 
Collègues  que  la  question  intéresse  trouveront  les  renseignements 
détaillés  au  Secrétariat. 

Enfin,  notre  Collègue,  M.  P.-M.  Jullien  a,  dans  une  lettre  adressée  à 
M.  le  Président,  exprimé  le  regret  que  le  nom  de  son  père,  Ch.-Édouard 
JuUien,  l'un  des  fondateurs  de  la  Société,  n'ait  pas  été  cité  au  chapitre 
de  la  Métallurgie  dans  le  volume  du  Cinquantenaire. 

M.  le  Président  saisit  avec  empn'ssenient  cette  occasion  de  rappeler 
les  importants  travaux  de  M.  Jullien  père  qui  sont  présents  à  la  mé- 
moire de  tous  les  métallurgistes  et  dont  les  communications  à  la  Société 
ont  été  appréciées  comme  elles  le  méritaient  non  seulement  en  France 
mais  à  l'étranger. 


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—  59  — 

Il  est  ensuite  donné  lecture  des  lettres  gruivantes  complétant  la  com- 
munication de  M.  A.  Lencauchez  sur  Vutilisation  dç  la  vapeur, 

i^  Une  lettre  de  M.  Ch.  Belh^ns  qui  traite  spécialement  de  la  sur- 
chaufTe  de  vapeur  et  ainsi  conçue  : 

Paris,  le  18  octobre  1898. 

»  Monsieur  le  Président  kt  cher  CoLLÈiiiE, 

»  Je  viens  de  prendre  connaissance,  par  le  Bulletin  n°  6  de  notre  So- 
ft ciété,  du  travail  de  M.  A.  Lencauchez  sur  \  Emploi  de  la  vapeur  comme 
0  pumatijce  moii^ice.  J'ai  beaucoup  regretté  de  n'avoir  pu  assister  aux 
»  dernières  séances,  mes  occupations  m'ayant  appelé  à  l'étranger. 

»  J'arrive  trop  tard  pour  discuter  l'ensemble  de  la  communication  de 
»  M.  Lencauchez  ;  aussi  je  limiterai  mes  observations  aux  passages  re- 
»  latifs  à  la  surchauffe  de  la  vapeur.  D'une  façon  générale,  c'est  une 
»  question  dont  le  rôle  économique  a  été  méconnu,  faute  d'avoir  été  jus- 
»  qu'ici  suffisamment  étudié. 

»  M.  Lencauchez  tire  ses  conclusions  de  résultats  d'essais  choisis 
»  parmi  ceux  qui  se  prêtaient  le  mieux  pour  appuyer  sa  thèse  ;  ce  serait 
»  un  travail  aisé  d'extraire  des  publications  techniques,  les  éléments  de 
»  tableaux  en  contradiction  formelle  avec  ceux  présentés  par  notre  ho- 

*  norable  Collègue.  Ce  n'est  pas  le  moyen  qu'il-  convient  d'adopter 
.  »  pour  élucider  une  question  aussi  importante. 

ft  Pour  une  telle  étude,  les  résultats  de  deux  ou  de  plusieurs  essais 
id  sont  seulement  comparables  entre  eux,  lorsque  toutes  les  conditions, 
»  sauf  une,  sont  restées  rigoureusement  les  mêmes.  En  procédant  au- 
»  trement,  on  s'expose  à  émettre  des  conclusions  générales  faussées  par 

•  l'influence  des  variations  de  circonstances  étrangères  à  celle  en  étude. 
»  Les  seuls  essais  comparables  sont  présentés  par  M.  Lencauchez  à  la 

»  page  10 i4.  L'examen  do  la  figure  annexée  montre  à  première  vue 
D  qu'il  s'agissait  d'un  surchauffeur  un  peu  primitif  dont  relïicacilé  était 
»  fortement  mitigée  par  la  disposition  adoptée. 

9  On  sait  en  effet,  aujourd'hui,  qu'au  double  point  du  rendement  de  l'ap- 
»  pareil  et  de  sa  conservation,  la  vapeur  à  surchauffer  doil  être  divisée 
»  en  un  grand  nombre  de  veines  minces.  On  active  ainsi  ral)soi])lion  de 
»  la  chaleur  et,  par  voie  de  conséiiuence,  on  maintient  en  bon  èiat  les 
»  surfaces  métalliques  de  transmission .  Un  surchauffeur  formé  de  tubes 
»  étirés,  en  acier,  de  petit  diamètre,  parcouru  par  un  courant  de  vapeur 
a  animé  d'une  certaine  vitesse,  et  léché  par  des  gaz  de  G00°  à  "00°,  ne 
»  se  détériorera  pas.  La  température  de  l'appareil  sera  un  peu  plus 
»  haute  que  celle  de  la  vapeur,  mais  présentera  toujours  un  grand  écart 
»  avec  la  température  du  milieu  dans  lequel  le  surchauffeur  t^st  i>longé. 

»  Il  est  à  ma  connaissance  qu'un  grand  nombre  d'appareils  établis 
t  d'après  ces  principes  ont  été  installés  par  deux  des  plus  importantes 
»  maisons  de  construction  de  l'étranger. 

»  J'ai  eu  l'occasion  de  vérifier  plusieurs  de  ces  surchauffeurs,  à  la 
»  suite  de  périodes  de  service  continu  allant  de  deux  à  quatre  années, 
»  et  je  les  ai  toujours  trouvés  en  parfait  état.  Le  reproche  péremptoire 
»  de  destruction  rapide,  formulé  par  M.  Lencauchez,  n'est  pas  fondé 


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—  60  — 

»  lorsqu'on  se  trouve  en  présence  d'appareils  bien  compris  et  convena- 
»  blement  exécutés. 

»  Passons  aux  résultats  de  ces  essais.  Les  renseignements  publiés 
»  sont  des  plus  incomplets  et  ne  permettent  pas  l'analyse  des  essais.  Les 
»  seuls  résultats  annoncés  sont  : 

»  Vapeur  à  S  0/0  d'humidité  ; 

»  SurchauJBFe  de  5®  ; 

»  Chute  de  température  des  gaz  après  passage  par  le  surchauffeur  :  100®. 

»  Or,  ces  trois  résultats  sont  en  contradiction.  En  admettant  les  cir- 
»  constances  les  plus  favorables  (qui  n'ont  certainement  pas  été  atteintes, 
»  j'en  suis  convaincu),  c'est-à-dire  :  un  poids  de  15  kg  de  produits  pour 
»  la  combustion  d'un  kilogramme  de  houille  et  une  vaporisation  de  9  kg 
»  d'eau,  la  chute  de  température  de  100®  aurait  dû  donner  plus  de  30* 
»  de  surchauffe  et  non  pas  5®.  Probablement  plus  de  50®  de  surchauffe 
»  dans  les  conditions  de  marche  réellement  obtenues  aux  essais. 

»  En  ce  qui  touche  la  surchauffe,  ces  essais  sont  erronés  et  les  conclu- 
»  sions  qu'en  tire  M.  Lencauchez  doivent  être  rejetées. 

»  J'ai  dit  que  la  question  de  la  surchauffe  de  la  vapeur  n'a  pas  été 
»  comprise  ;  c'est  parce  que,  d'une  façon  générale,  on  a  voulu  étudier 
»  son  influence  sur  le  rendement  du  moteur  proprement  dit.  Cette  étude 
»  avait  un  intérêt  scientifique  à  titre  de  vérification  expérimentale  du 
»  théorème  de  Caruot.  Mais  comme  il  était  impossible  d'éliminer  les 
»  pertes  de  chaleur  par  les  organes  du  moteur,  on  s'est  trouvé  en  pré- 
t>  sence  de  résultats  contradictoires.  C'est  ce  qui  a  le  plus  nui  au  déve- 
»  loppement  des  applications  rationnelles  de  la  surchauffe. 

»  L'analyse  des  phénomènes  qui  accompagnent  le  travail  de  la  vapeur 
»  dans  le  cylindre  m'entraînerait  trop  loin,  mais  il  me  suffira  de  men- 
»  tionner  ici,  qu'en  expérimentant  une  machine  quelconque  avec  de  la 
»  vapeur  surchauffée  par  gradation  montante,  on  verra  la  consommation 
»  de  vapeur  par  unité  de  travail,  diminuer  jusqu'à  une  limite,  coires- 
»  pondant  à  un  degré  de  surchauffe  variable  pour  chaque  cas  particu- 
»  lier.  Ce  degré  de  surchauffe  une  fois  dépassé,  les  consommations  de 
»  vapeur  croîtront  alors  avec  une  rapidité  considérable. 

»  Dans  une  machine  à  double  effet,  il  y  aura  économie,  plus  ou  moins 
»  grande,  tant  que  la  quantité  de  chaleur  de  surchauffe,  apportée  avec 
»  la  vapeur  d'admission,  sera  égale  ou  inférieure  à  la  quantité  de  cha- 
»  leur  perdue  par  lés  organes  du  moteur  pendant  la  durée  de  la  course. 
»  Lorsque  la  première  quantité  sera  supérieure  à  la  deuxième,  il  y  aura 
»  surcroît  de  dépense. 

»  Mais,  au  point  de  vue  industriel,  il  ne  suffit  pas  de  connaître  le 
»  rôle  qu'un  agent  thermique  joue  sur  le  rendement  d'un  moteur,  en 
»  mesurant  seulement  les  consommations,  comme  on  le  fait  d'habitude, 
»  d'après  les  quantités  de  vapeur  qui  traversent  le  robinet  d'admission. 
»  Il  importe  surtout  de  savoir  combien  d'eau  il  faut  vaporiser  dans  la 
»  chaudière  pour  produire  l'unité  de  travail  au  moteur. 

»  Avec  la  vapeur  saturée,  les  pertes  de  chaleur  des  conduites  provo- 
»  quent  une  condensation  dans  la  vapeur.  L'eaù  condensée  passe  en 
»  grande  partie  aux  cylindres,  malgré  les  purgeurs  et  les  séparateurs,  et 
»  y  occasionne  une  dépense  de  vapeur  supplémentaire.  Pour  chacune 


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—  61  — 

»  de  nos  machines  actuelles,  son  maximum  de  rendement  ne  peut  être 
»  obtenu  qu'à  la  condition  d'avoir  les  parois  du  cylindre  à  Tétat  sec  au 
9  début  de  la  période  d'émission.  La  dépense  de  chaleur  provoquée  par 
t  l'évaporation  pendant  l'échappement  a  d'autant  plus  d'importance 
»  que  la  vapeur  est  un  véhicule  fort  onéreux  pour  le  simple  transport 
>»  de  chaleur  du  foyer  aux  parois  des  cylindres.  Avec  la  vapeur  surchauf- 
9  fée.  la  perte  dans  les  conduites  se  fait  aux  dépens  de  la  chaleur  spéci- 
»  fique  de  surchauffe,  la  condensation  de  la  conduite  est  annulée  et,  de 
>  ce  fait,  la  dépense  de  vapeur  à  la  machine  par  unité  de  travail  est 
»  diminuée. 

d  Le  seul  et  véritable  rôle  de  la  surchauffe  est  de  parfaire  aux  pertes 
9  de  chaleur  de  la  conduite  et  des  organes  des  moteurs.  En  maintenant 
»  la  quantité  de  chaleur  de  surchauffe  égale  à  la  somme  de  ces  pertes, 
»  on  réalisera,  avec  les  appareils  dont  on  dispose  et  les  conditions 
»  d'installation  où  ils  sont  placés,  le  maximum  d'économie  qu'ils  per- 
»  mettent. 

»  C'est  parce  qu'on  a  dépassé  cette  limite  et  envoyé  aux  cylindres  de 
»  la  vapeur  trop  surchauffée  qu'on  s'est  heurté  à  des  mécomptes. 

»  On  voit  donc  que  les  constructeurs  de  surchauffeurs  font  fausse  route 
»  en  vendant  des  appareils  dont  les  dimensions  sont  établies  à  l'avance 
»  et  en  les  laissant  installer  un  peu  à  tort  et  à  travers.  Pour  chaque  cas, 
»  l'application  rationnelle  de  la  surchauffe  est  un  problème  qui  doit  être 
9  résolu.  On  sera  ainsi  certain  du  succès,  lequel,  contrairement  à  ce 
»  que  dit  M.  Lencauchez,  est  toujours  possible,  même  s'il  s'agit  d'une 
»  machine  très  économique.  La  perfection  du  moteur  en  lui-même  a 
»  peu  d'influence  sur  les  pertes  par  les  organes  ;  elle  n'en  a  aucune  sur 
»  les  portes  de  la  conduite. 

»  Je  suis  aussi  en  désaccord  avec  M .  A.  Lencauchez  et  avec  M .  Ch.  Com- 
©  père  au  sujet  des  effets  des  surchauffeurs  à  foyer  indépendant;  c'est 
»  précisément  ce  mode  d'installation  qui  a  donné  industriellement  les 
o  plus  graves  mécomptes  (avaries  et  explosions  des  appareils,  résultats 
»  économiques  négatifs). 

»  Quel  que  soit  lo  type  de  chaudière  et  son  mode  d'installation, 
9  l'étude  du  problème,  d'après  les  grandes  lignes  que  je  viens  d'indi- 
»  quer,  offrira  toujours  le  moyen  d'intercaler  un  surchauffeur,  sufflsam- 
»  ment  efficace,  dans  les  carneaux.  Ce  dernier  mode  d'installation  offre 
•  tous  les  avantages  :  le  rendement  de  la  chaudière  en  est  toujours  aug- 
»  mente,  la  quantité  de  chaleur  passant  au  surchauffeur  suit  l'allure  de 
»  la  dépense  de  vapeur,  l'appareil  lui-môme  se  trouve  dans  des  condi- 
»  tions  plus  favorables  à  sa  bonne  conservation,  et  l'on  évite  la  main- 
p  d'œuvre  et  la  dépense  de  charbon  supplémentaires.  » 
»  Veuillez  agréer,  etc... 

»  Ch.  Bellens.  0 

M.  A.  Lencauchez  répond  qu'il  s'est  appliqué  à  ne  choisir  ses  exemples 
qu'avec  la  plus  grande  impartialité,  et  il  les  a  puisés  dans  les  travaux 
d'un  auteur  dont  la  compétence  est  reconnue  de  tous:  le  docteur Witz; 
s'il  n'a  pas  donné  de  résultats  plus  complets  ou  plus  satisfaisants,  c'est 
qu'il  n'en  a  pas  eu  connaissance. 

Bull.  5 


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-6i- 

99  Une  lettre  de  M.  F.  L.  Barbier  qui  présente  trois  observations,  et 
ainsi  conçue: 

«  Paris,  le  21  octobre  1898. 
»  Monsieur  le  Président, 

»  Dans  Timpossibilité  d'assister  à  la  séance  de  ce  soir,  j 'ai  Thonneur 
»  de  vous  prier  de  me  permettre  de  faire  quelques  observations  que  m'a. 
»  suggérées  la  lecture  du  procès-verbal  du  7  couraiit.  Elles  sont  rela- 
r>  tives  à  la  note  que  M.  Lencauchez  a  présentée,  pour  répondre  à  quel- 
»  ques-unes  des  critiques  soulevées  le  20  mai  dernier  â  propos  de  son 
»  mémoire  sur  «  Tutilisation  de  la  vapeur  ».  Dans  sa  communication 
î)  verbale,  notre  Collègue  n'a  donné  qu'un  résumé  de  cette  note  ;  il  ne 
»  m'a  donc  pas  été  permis  d'appeler  l'attention  de  M.  Lencauchez  sur 
»  les  trois  points  suivants,  que  je  vois  figurer  sur  le  procès-verbal  et 
»  dont  il  n'a  pas  été  question  dans  la  séance  du  7  octobre  : 

T>  Le  premier  est  une  simple  remarque  touchant  la  pression  des  loco- 
»  motives  compound  de  la  Compagnie  du  Nord  sur  lesquelles  ont  été 
»  faites  les  expériences  de  traction,  dont  j'ai  donné  un  aperçu  dans  la 
»  séance  du  20 mai.  Ces  machines  sont  timbrées  à  18  kg  et  non  àlikg; 

»  2**  Tl  n'y  a  pas  lieu  d'envisager  le  cas  —  tout  au  moins  Sur  le  ré- 
»  seau  du  Nord  —  où  ces  locomotives  remorqueraient  de  très  faibles 
»  charges,  à  la  vitesse  de  60  km,  en  développant,  sur  profil  facile,  une- 
»  puissance  de  400  ch  seulement,  car  en  pratique  ce  cas  ne  se  présente 
»  pas.  Ces  machines  sont  destinées  à  remorquer  surtout  des  trains  ra- 
»  pides,  souvent  lourdement  chaînés,  dont  la  vitesse  moyenne  de  pleine 
»  marche  est  de  90  à  95  km  et  qui,  normalement,  fournissent  un  travail 
»  de  900  à  1 200  ch  sur  les  pistons.  Si  l'on  a  fait  trainer  à  ces  locomo- 
»  tives  compound  de  très  lourdes  charges  à  faible  vitesse,  en  leur  fai- 
»  sant  produire  seulement  400  ch,  c'est-â-dire  en  les  plaçant  dans  des 
»  conditions  de  travail  assez  éloignées  de  celles  pour  lesquelles  elles 
»  ont  été  établies,  ce  fut  uniquement  à  titre  expérimental,  dans  le  but 
»  d'évaluer  leur  effort  de  traction  maximum.  Mais  alors,  contrairement 
»  à  ce  que  semble  croire  M.  Lencauchez,  la  vapeur,  à  ces  trains  d'ey- 
»  périences,  n'était  pas  étranglée  par  le  régulateur  :  celui-ci  était  presque 
»  toujours  largement  ouvert  et,  d'autre  part,  les  grands  pistons,  loin 
»  de  se  mouvoir  dans  de  la  vapeur  morte,  fournissaient  généralement 
»  au  moins  la  moitié  de  la  puissance; 

»  3**  Il  n'est  pas  absolument  démontré,  ainsi  que  l'a  avancé  notre  Col- 
»  lègue,  que  la  marche  avec  régulateur  étranglé  —  dans  des  limites 
»  raisonnables,  bien  entendu  —  soit  «  anti-économique  ».  Je  prendrai 
»  la  liberté  de  rappeler  certains  résultats  d'expériences  que  notre  an- 
»  cien  Président,  M.  du  Bousquet,  a  fait  effectuer  récemment  avec  une 
»  locomotive  compound  à  grande  vitesse,  de  la  Compagnie  du  Nord,  et 
»  dont  j'ai  eu  l'honneur  de  donner  le  compte  rendu  dans  la  Revue  gé- 
»  navale  des  chemins  de  fer  (n°*  de  mars,  juin  et  juillet  1898).  La  der- 
»  nière  partie  de  cette  étude  a  fait  ressortir  les  avantages  qui  résultent 
»  —  à  égalité  de  travail  développé  —  d'un  usage  modéré  de  l'étrangle- 
»  ment  au  régulateur,  concurremment  avec  des  admissions  prolongées, 
»  de  préférence  à  l'ouverture  en  grand  de  ce  régulateur,  tout  en  rédui- 
»  sant  le  degré  d'introduction  dans  les  cylindres. 


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—  63  — 

»  Dans  le  premier  cas,  la  chute  de  pression,  que  l'on  crée  intention- 
V  ndlement  dans  les  boîtes  à  vapeur,  ne  se  traduit  pas  complètement 
•»  par  une  perte  correspondante  d'effet  utile.  Aucun  travail  externe  n*é- 
»  tant  produit  par  ce  laminage,  l'énergie  disparue  se  transforme  en 
»  chaleur  qui  vaporise  une  partie  de  1  eau  vésiculaire,  et,  même,  donne 
»  lieu  à  un  léger  surchauffage  de  la  vapeur,  de  sorle  que  le  rendement 
y>  thermique  pourra,  en  somme,  ne  subir  que  de  faibles  modifications. 

»  D'autre  part,  en  étranglant  un  peu  la  vapeur  par  le  régulateur, 
»  tout  en  adoptant  des  crans  d'admission  plus  élevés,  on  aies  avantages 
»  suivants  :  écoulement  plus  continu  de  la  vapeur  dans  les  tuyaux; 
»  diminution,  dans  les  boites  à  tiroirs,  des  variations  de  pression  et  des 
»  coups  de  bélier,  qui  accroissent  les  résistances  passives,  augmentent 
p  l'usure  des  tiroirs  et  de  leurs  tables  et  favorissent  les  entraînements 
»  d'eau;  efforts  tangentiels  plus  réguliers;  augmentation  du  rapport  de 
»  l'aire  totalisée  des  deux  diagrammes  de  haute  et  de  basse  pression,  à 
»  l'aire  théorique  ;  enfin,  réduction  de  la  dépense  de  vapeur  par  cheval 
»  utilisé  au  crochet  de  traction. 

»  Telles  sont  les  conclusions  qui  ont  été  tirées  des  expériences  rappe- 
»  lées  ci-dessus;  comme  elles  se  trouvent  en  opposition  avec  l'assertion 
M  de  M.  Lencauchez,  j'ai  cfu  devoir  les  rappeler  sommairement. 

9  Veuillez  agréer,  etc... 

«  F.  Barbier.  » 

M.  A.  Le?ïcauchez  sait  que  le  timbre  de  14  kg  des  premières  com- 
pound  du  Nord  a  été  ensuite  porté  à  15  kg;  c'est  une  mesure  qu'il  ne 
peut  qu'approuver. 

En  ce  qui  concerne  la  marche  à  puissance  réduite,  M.  A.  Lencauchez 
a  simplement  voulu  dire  que,  lorsqu'on  est  obligé  d'utiliser  ces  ma- 
chines à  haute  puissance  pour  des  efforts  moindres,  en  dehors  môme  de 
la  Compagnie  du  Nord,  on  y  arrive  en  étranglant  la  vapeur  et  que, 
même  dans  ces  conditions  défavorables,  elles  ont  encore  un  aussi  bon 
rendement  que  les  anciennes  machines  moins  puissantes. 

En  ce  qui  concerné  la  théorie  de  M.  Barbier  sur  le  séchage  et  la  sur- 
chauffe de  la  vapeur  détendue,  il  ne  partage  pas  cette  manière  de  voir  <*'t 
il  ne  pense  pas  que,  pratiquement,  on  recueille  réellement  de  tels  avan- 
tages de  cette  manière  de  faire. 

3**  Une  lettre  de  M.  G.  du  Bousquet  qui  s'associe  aux  observations 
présentées  dans  la  dernière  séance  par  M.  Ch.  Baudry;  elle  est  ainsi 
conçue  : 

«  21  octobre  1898. 
»  Monsieur  le  Président, 

»  J'ai  lu,  avec  le  plus  haut  intérêt,  le  compte  rendu  de  la  dernière 
»  séance  de  la  Société  des  Ingénieurs  civils,  où  notre  savant  collègue 
»  M.  Baudry,  répondant  à  une  communication  antérieure  de  M.  Len- 
»  cauchez,  a  parlé  en  si  excellents  termes  des  locomotives  Gompound  à 
»  quatre  cylindres. 

»  Je  n'ai  aucune  observation  à  présenter,  mais  je  voudrais  vous  prier 
»  de  vouloir  bien  autoriser  une  addition  au  procès-verbal. 


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—  64  — 

0  Je  désirerais  que,  dans  rénuméraûon  des  locomotives  Compound 
»  du  Nord,  il  fût  indiqué  que  les  soixante  locomotives  â  grande  vitesse 
»  à  deux  essieux  couplés,  et  les  dix  premières  locomotives  à  trois  essieux 
»  couplés  ont  été  construites  dans  les  ateliers  de  construction  de  la  So- 
v  ciété  Alsacienne  à  Belfort. 

»  Je  tiens  d'autant  plus  à  cette  addition  que  M .  de  Glehn,  adminis- 
»  trateur  délégué  de  la  Société  Alsacienne  a  été,  dans  rétablissement  de 
»  ces  machines,  le  collaborateur  très  apprécié  des  Ingénieurs  de  la 
»  Compagnie  du  Nord. 

»  Veuillez  agréer,  etc.. 

»  G.  DU  Bousquet.  » 

M.  LE  Président,  d*accord  avec  M.  Baudry,  fera  faire  la  rectification 
demandée  à  laquelle  il  s'associe  bien  volontiers.  Toutes  les  observations 
à  la  communication  de  M.  A.  Lencauchez  ayant  reçu  leur  réponse  et 
personne  ne  demandant  plus  la  parole  sur  ce  sujet,  la  discussion  est 
close. 

M.  LE  Président  donne  ensuite  la  parole  à  M.  P.  Mercier  pour  sa  com- 
munication sur  divers  moyens  d augmenter  la  latitude  du  temps  de  pose  en 
photographie. 

M.  P.  Mercier  rappelle  que  les  plaques  sensibles  au  gélatino-bromure 
d'argent  ofiFrent  généralement  une  latitude  assez  faible  dans  le  temps  de 
pose.  Le  meilleur  remède  à  la  surexposition  était  jusqu'ici  de  dévelop- 
per les  clichés  avec  un  révélateur  à  l'hydroquinone  et  au  sulfite-carbo- 
nate de  soude  plus  ou  moins  bromure.  Mais  ce  révélateur  est  souvent 
insuffisant  pour  obtenir  de  bons  résultats  lorsque  la  pose  a  été  un  peu 
exagérée. 

Le  révélateur  joue  un  grand  rôle  dans  le  résultat  fourni  pour  un  cliché 
inexactement  posé  :  seuls  les  révélateurs  lents  peuvent  donner  une 
image  acceptable  lorsque  la  pose  a  été  exagérée.  On  peut,  en  etïet,  divi- 
ser les  révélateurs  alcalins,  généralement  usités,  en  trois  groupes  : 

i^  Les  révélateurs  violents  qui  sont  ceux  à  l'amidol  ou  diamidophé- 
nol,  au  métol  et  à  l'ortol,  quel  que  soit  l'alcali  qui  leur  est  ajouté  (l'a- 
midol agit  par  simple  addition  de  sulfite  sans  carbonate). 

Les  révélateurs  à  l'hydroquinone,  à  l'acide  pyrogallique,  etc.,  addi- 
tionnés d'alcali  libre  sont  également  des  révélateurs  violents,  agissant 
rapidement  et  demandant  beaucoup  de  bromure; 

2°  Les  révélateurs  intermédiaires ^  tels  que  Tacide  pyrogallique,  l'ico- 
nogène  et  la  pyrocatéchine,  plus  maniables  que  les  précédents; 

3®  Enfin  les  révélateurs  lents  dans  lesquels  on  classera  les  bains  d'hy- 
droquinone  ou  de  glycine  préparés  aux  carbonates  alcalins,  sans  alcali 
libre.  Ces  derniers  seuls  permettent  une  grande  élasticité  dans  le  temps 
de  pose.  Agissant  lentement,  le  développateur  a  le  temps  de  traverser 
la  couche  sensible  et  les  noirs  ont  le  temps  de  monter  avant  que  la  plaque 
ne  se  soit  voilée  par  la  venue  prématurée  des  détails. 

C'est  en  cherchant  à  diminuer  le  temps  de  pose  que  M.  Mercier  a  ren- 
contré un  certain  nombre  de  produits  chimiques  qui,  introduits  dans  la 
couche  sensible  elle-même,  permettent  non  seulement  de  diminuer  un 


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—  65  — 

peu  ce  temps  de  pose  avec  les  révélateurs  à  l'hydroquinone,  mais  per- 
mettent surtout  de  l'augmenter  jusqu'à  des  limites  extrêmes  lorsqu'on 
emploie  ledit  révélateur. 

Pour  obtenir  ce  résultat,  il  suffit  de  préparer  les  solutions  qui  vont  être 
indiquées  et  d'y  plonger  la  plaque  sensible  pendant  un  temps  déter- 
miné. On  secoue  alors  fortement  la  plaque  pour  chasser  l'excès  de  liquide 
qui  produirait  des  taches,  et  on  la  fait  sécher.  Elle  peut  alors  être  uti- 
lisée. 

On  peut  diviser  les  produits  en  question  en  deux  groupes  : 

Un  premier  groupe  A  comprend  ceux  qui  doivent  être  employés  à  la 
dose  de  1  à  3  fl'  par  100  g  de  solution.  Ce  sont  ;  1®  l'émétique  et  cer- 
tains sels  d'arsenic;  2*»  la  morphine  et  la  codéine  ou  leurs  sels; 

Un  deuocième  groupe  B  comprend  des  substances  employées  à  doses 
extrêmement  fciibles.  Ce  sont  :  1®  les  produits  qui  forment  la  base  même 
des  révélateurs  dits  alcalins  ordinaires,  c'est-à-dire  l'amidol,  le  métol, 
Tortol,  l'hydroquinone,  l'acide  pyrogallique,  auxquels  il  convient  d'a- 
jouter l'ésérine  et  l'apomorphine,  etc.,  qui  sont  également  des  révéla- 
teurs, ces  produits  devant  être  introduits  dans  la  couche  sensible  à  leur 
état  normal,  c'est-à-dire  non  oxydés; 

2®  Les  mêmes  substances  oxydées. 

D'après  ce  qui  a  été  dit  plus  haut,  dans  tous  les  cas  où  il  y  a  surexpo- 
sition, l'usage  de  ces  produits  doit  être  complété  par  l'emploi  exclusif 
d'un  révélateur  à  l'hydroquinone  tel  que  celui-ci  : 

Hydroquinone 8^ 

Sulfite  de  soude  anhydre 30  à  40^ 

Carbonate  de  soude 60  à  80  ^ 

Eau 1  / 

auquel  on  ajoute  1  à  S^  de  bromure  de  potassium  selon  que  la  pose  a 
été  plus  ou  moins  prolongée.  On  pourrait  aussi  utiliser  un  révélateur 
analogue  à  la  glycine,  mais  l'hydroquinone  est  préférable. 

Groupe  A.  —  L'émétique,  tartrate  double  d'antimoine  et  de  potasse, 
doit  être  employé  à  la  dose  de  2,50  g  pour  100  g  d'eau.  La  plaque  doit 
séjourner  dans  le  bain  exactement  deux  minutes.  On  la  secoue  alors 
fortement,  puis  on  la  fait  sécher. 

On  constate  qu'avec  les  plaques  sensibles  ainsi  traitées  l'image  se  dé- 
veloppe beaucoup  plus  vite  et  monte  beaucoup  plus,  dans  le  révélateur 
à  l'hydroquinone,  que  les  mêmes  plaques  non  traitées  et  qu'elles  don- 
nent encore  de  bonnes  images  avec  des  temps  de  pose  qui  peuvent  aller 
jusqu'à  plus  de  300  fois  l'exposition  normale,  c'est-à-dire  le  temps  d'ex- 
position qui  donnerait  un  bon  cliché  avec  tout  autre  révélateur,  notam- 
ment avec  les  révélateurs  violents. 

Il  faut  remarquer  que  l'émétique  avance  le  développement  même  en 
cas  de  manque  de  pose,  de  telle  sorte  qu'il  ne  peut  être  nuisible.  Ce  sel 
n'a  aucune  action  notable  avec  les  révélateurs  autres  que  l'hydroquinone, 
sauf  avec  l'acide  pyrogallique  et  la  py rocatéchine  ;  avec  ceux-ci  le  déve- 
loppement est  beaucoup  retardé. 

Les  sels  d'arsenic  que  l'on  pourrait  utiliser,  sont  les  arsénites  alcalins 
additionnés  de  citrates.  Ces  produits  étant  très  dangereux,  et,  du  reste, 


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—  66  — 

de  beaucoup  inférieurs  aux  sels  d'antimoine,  il  faut  en  éviter  l'emploi. 
Les  sels  de  morphine  et  la  codéine,  bien  que  vénéneux,  peuvent  être 
manipulés  sans  danger.  On  emploie  de  préférence  la  morphine  à  l'état 
de  sulfate  et  à  la  dose  de  2  ^  de  ce  sel  pour  100  g  d'eau.  Pour  la  codéine 
on  fait  usage  d'une  solution  légèrement  alcoolique  à  1  0/0,  et  l'on  y 
T>longe  la  plaque  à  traiter  pendant  2  minutes  comme  pour  l'émétique  et 
ia  morphine. 

Lorsqu'on  utilise  les  sels  de  morphine,  il  est  bon  d'acidifier  légère- 
ment la  solution  avec  un  peu  d'acide  acétique,  pour  éviter  la  précipita- 
tion de  la  morphine,  due  à  l'alcalinité  que  présentent  la  plupart  des 
plaques  sensibles  du  commerce. 

lia  morphine  et  la  codéine  avancent  toujours  le  développement  à  l'hy- 
droquinone  et  favorisent,  comme  l'émétique,  la  montée  des  noirs,  même 
en  cas  de  manque  de  pose.  Avec  le  révélateur  à  l'hydroquinone  très 
bromure,  elles  permettent  également  d'exagérer  l'exposition  jusqu'à 
2  ou  300  fois  la  pose  normale. 

En  développant  de  telles  plaques  à  l'acide  pyrogallique,  on  constate- 
rait qu'elles  ne  le  retardent  aucunement,  mais  qu'elles  l'avancent  légè- 
rement, au  contraire  de  l'émétique. 

Groupe  B.  —  1°  Réducteurs-développaleurs  non  oxydés.  —  Ces  produits, 
bien  qu'éminemment  altérables,  peuvent  cependant  être  introduits  dans 
ia  couche  sensible  argentique,  à  la  condition  d'aciduler  légèrement  la 
solution  avec  un  peu  d'acide  acétique.  La  dose  convenable  est  de  0,10  g 
à  0,20  (j  du  produit  choisi,  pour  100  g  d'eau,  auxquels  on  ajoute  20  à 
;jO  gouttes  d'acide  acétique.  Les  plaques  acides  donnent  les  meilleurs 
résultats.  On  emploiera  de  préférence  l'ortol,  le  métol  ou  l'ésérine.  Le 
développement  des  plaques  ainsi  préparées  est  très  rapide  et  l'image 
monte  considérablement  dans  le  révélateur.  Ils  permettent  facilement 
jusqu'à  100  à  200  fois  la  pose  normale. 

2**  Réducteurs-développateurs  oxydés,  —  Ces  produits,  à  rencontre  des 
précédents,  retardent  le  développement  à  l'hydroquinone  au  lieu  de  l'a- 
vancer, lorsque  la  pose  a  été  normale  ou  insuffisante.  Mais  en  revanche 
ils  permettent  d'exagérer  le  temps  de  pose  d'une  façon  extraordinaire 
en  donnant  encore  des  clichés  utilisables. 

Ils  doivent  être  employés  à  dose  extrêmement  faibles.  C'est  ainsi  que 
Tamidol,  qui  fournit  les  meilleurs  résultats,  permet  d'obtenir  des  clichés 
passables,  même  lorsque  le  temps  de  pose  est  porté  jusqu'à  10  000  et 
20  000  fois  l'exposition  normale,  avec  des  plaques  traitées,  comme  il  est 
dit  pour  les  produits  cités  précédemment,  par  une  solution  contenant 
seulement  0,01  g  d'amidol  par  100  (7  d'eau. 

Le  métol,  l'ortol,  l'acide  pyrogallique,  l'amorphiné  oxydés  donnent 
des  résultats  analogues  et  permettent  de  poser  jusqu'à  1  000  fois  le  temps 
d'exposition  normal.  Pour  obtenir  ces  solutions  de  développa teurs  oxy- 
dés, il  suffit  de  préparer  des  solutions  avec  les  produits  frais,  et  de  les 
laisser  exposées  à  l'air  jusqu'à  ce  qu'elles  se  soient plusou  moins  colorées. 

Toutes  ](^s  substances  dont  il  a  été  question  donnent  les  meilleurs  ré- 
sultats lorsqu'on  les  emploie  avant  la  pose. 

Mais  la  plupart  d'entre  elles  prouvent  être  utilisées  après  la  pose,  à  la 


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—  67  — 

condition  d'ajouter  à  la  solution  un  antiseptique  convenable,  tel  que 
25  g  d'une  solution  alcoolique  de  thymol  à  1  0/0. 

M.  O.  RocHEFORT  demande  si  le  procédé  de  M.  Mercier  est  applicable 
à  la  radiographie,  ce  serait  très  important  parce  qu'il  n'y  a  pas  encore 
de  méthode  pour  déterminer  exactement  le  temps  de  pose. 

M.  P.  Mercier  répond  qu'il  ne  l'a  pas  essayé,  n'en  ayant  pas  eu  l'oc- 
casion. 

M.  O.  RocHEFORT  sera  très  heureux  de  mettre  M.  Mercier  à  même  de 
poursuivre  des  expériences  dans  ce  sens. 

M.  LB  Président  remercie  M.  Rochefort  de  cette  promesse  qui  ouvre 
le  champ  à  de  nouvelles  expériences  fort  intéressantes  et  adresse  se^ 
compliments  à  M.  Mercier  pour  les  études  qu'il  vient  d'exposer  avec 
beaucoup  de  clarté. 

La  parole  est  à  M.  II.  Mamy  pour  sa  communication  sur  la  Prévention 
des  accidents  de  travail  et  rinitiative  privée. 

M.  H.  Mamy  constate  que  dans  tous  les  pays  industriels  la  question 
des  accidents  du  travail  est  à  l'ordre  du  jour.  Toute  une  législation  nou- 
velle et  spéciale  est  créée  ou  se  crée  en  ce  moment.  Un  grand  mouve- 
ment s'est  produit  simultanément  dans  toutes  les  nations.  Des  congrès 
internationaux,  ayant  un  caractère  semi-oflBciel,  se  sout  réunis  à  Paris, 
^  Berne,  à  Milan,  à  Bruxelles,  pour  étudier  ce  grave  problème  et  essayer 
de  le  résoudre. 

La  place  importante  qu'a  prise  cette  question  dans  les  préoccupations 
des  hommes  politiques,  des  économistes,  des  ingénieurs,  des  industriels 
tient  à  plusieurs  causes,  dont  la  principale  est  l'augmentation  considé- 
rable du  nombre  des  accidents,  par  suite  de  l'introduction  et  du  déve- 
loppement continu  de  l'outillage  mécanique  dans  l'industrie  moderne. 

Si,  à  défaut  de  statistiques  françaises  qui  n'existent  pas  encore  avec 
un  degré  suffisant  d'exactitude,  nous  nous  reportons  aux  statistiques 
allemandes  pour  y  puiser  des  éléments  d'appréciation,  nous  voyons 
qu'en  1890  il  y  a  eu,  en  Allemagne,  dans  les  corporations  industrielles 
seulement,  233319  accidents  déclarés,  sur  lesquels  on  compte  4046^  morts. 
L'importance  de  ces  chiffres  explique  l'intérêt  avec  lequel  on  étudie 
cette  question. 

Elle  comporte  deux  problèmes,  celui  de  la  réparation  et  celui  de  la 
prévention. 

Pendant  longtemps,  on  ne  s'est  occupé  que  de  l'un  d'eux,  celui  de  la 
réparation.  On  s'est  efforcé  d'atténuer,  dans  la  mesure  du  possible,  les 
conséquences  désastreuses  qui  résultent  de  la  mort  ou  de  la  mutilation 
d'un  ouvrier.  Les  assurances  contre  les  accidents  se  sont  créées  el  déve- 
loppées. Un  principe  nouveau,  celui  du  risque  professionnel,  a  pénétré 
peu  à  peu  dans  les  diverses  législations  et  le  Parlement  français  l'a  con- 
sacré en  votant  la  loi  du  9  ïtvril  1898,  qui  organise  la  réparation  des 
accidents  du  travail. 

Le  second  problème  qui  restait  à  résoudre,  celui  de  la  prévention  des 
accidents,  est  plus  important  peut-être  encore  que  le  premier,  car  il  vaut 


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—  68  — 

mieux  prévenir  que  réparer.  Les  pouvoirs  publir,s  s'en  sont  occupés  éga- 
lement. En  France,  on  a  cherché  à  résoudre  la  question  par  Torganisa- 
tion  d'une  inspection  officielle  et  par  la  loi  du  12  juin  1893,  complétée 
par  le  décret  du  10  mars  1894. 

Mais  l'initiative  privée  a  devancé,  en  cette  matière,  l'intervention  de 
l'État. 

Il  faut  reconnaître  qu'à  certains  points  de  vue  son  action  présente  sur 
celle  de  l'État  une  grande  supériorité. 

Si  l'État  peut  agir  sur  tous  à  la  fois  et  imposer  sa  volonté,  grâce  aux 
sanctions  pénales,  il  a  contre  lui  l'uniformité  et  l'inflexibilité  des  règles 
qu'il  trace. 

L'initiative  privée,  au  contraire,  grâce  à  ses  qualités  de  souplesse  et 
d'élasticité,  se  plie  beaucoup  mieux  aux  exigences  si  multiples  et  si  va- 
riées du  travail  industriel  ;  elle  s'adapte  aux  besoins  de  la  pratique  et 
modifie  ses  solutions  dans  chaque  cas  particulier. 

Les  premières  associations  d'initiative  privée  contre  les  accidents  ont 
été  les  associations  de  propriétaires  d'appareils  à  vapeur.  M.  Ch.  Com- 
père, dans  son  remarquable  rapport  au  Congrès  international  de  Paris, 
en  1889,  a  fait  l'exposé  de  ces  associations  et  de  leur  fonctionnement. 
Tantôt  elles  sont  locales,  comme  en  France,  en  Allemagne,  tantôt  géné- 
rales, comme  en  Suisse,  en  Autriche,  en  Belgique.  Elles  sont  arrivées 
à  supprimer  presque  complètement  les  explosions  dans  les  chaudières  de 
leurs  adhérents. 

En  dehors  de  ces  associations,  il  s'en  est  créé  d'autres  destinées  à 
combattre  les  accidents  du  travail  provenant  de  l'outillage  lui-même, 
des  moteurs,  des  transmissions,  de  l'installation  générale  des  usines  et 
des  ateliers. 

L'exemple  est  venu  d'Alsace.  En  1867,  M.  Engel-Dollfus  proposait  à 
ses  collègues  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse  la  création  d'une 
association  pour  combattre  les  accidents  de  fabrique. 

ff  Le  fabricant,  leur  disait-il,  doit  autre  chose  â  ses  ouvriers  que  le 
»  salaire  ;  il  est  de  son  devoir  de  s'occuper  de  leur  condition  morale  et 
»  physique,  et  cette  obligation  toute  morale,  qu'aucune  espèce  de  sa- 
p  laire  ne  saurait  remplacer,  doit  primer  les  considérations  d'intérêt 
*  particulier  qui  paraissent  quelquefois  se  mettre  en  opposition  avec  ce 
»  sentiment.  » 

L'appel  d'Engel-DoUfus  fut  entendu,  V Association  de  Mulhouse  contre 
les  accidents  de  fabrique  fut  créée  et  elle  a  rendu  les  plus  grands  ser- 
vices à  l'industrie  alsacienne. 

En  1880  se  créait,  sous  la  présidence  de  M.  J.  de  Coëne,  V Association 
normande  pour  combattre  les  accidents  du  travail. 

En  1883,  sur  l'initiative  de  la  Société  de  protection  des  Apprentis  et 
sous  la  présidence  d'Emile  Muller,  était  fondée  V Association  paiisienne 
des  Industriels  pour  préserver  des  accidents  du  travail  les  ouvriers  de 
toutes  spécialités.  En  1887,  elle  élargissait  le  cadre  de  son  action  et 
devenait  Y  Association  des  Industriels  de  France  contre  les  accidents  du 
travail.  A  la  mort  de  son  président-fondateur,  elle  appelait  à  sa  tête, 
pour  le  remplacer,  l'un  de  nos  anciens  vice-présidents,  M.  S.  Périsse, 
et  dans  son  Conseil  de  direction  nous  avons  le  plaisir  de  compter  un 


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certain  nombre  de  nos  Collègues,  MM.  6.  Dumont,  Michaud,  Ed.  Si- 
mon, etc. 

Aujourd'hui,  cette  association  compte  près  de  2400  membres  et  exerce 
déjà  son  action  dans  72  départements  et  sur  plus  de  250000  ouvriers. 

Un  rameau  détaché  il  y  a  quelques  années  a  constitué  V Association 
des  Indushnels  du  Nord  de  la  France. 

L'exemple  donné  par  la  France  a  été  suivi  à  l'étranger. 

En  1890,  M.  Westerouen  van  Meeteren  créait,  à  Amsterdam,  YAssO' 
dation  néerlandaise  contre  les  accidents  de  fabrique. 

En  1890  également,  sous  la  présidence  de  M.  le  baron  de  Macar,  était 
fondée,  à  Bruxelles,  VAssociaiion  des  Industriels  de  Belgique  contre  les 
accidents  du  travail. 

Enûn,  en  1894,  à  la  suite  du  Congrès  international  de  Milan,  M.  le 
Commandeur  E.  de  Angeli,  aujourd'hui  sénateur,  créait  Y  Association 
des  Industriels  d* Italie  pour  préserver  les  ouvriers  des  accidents. 

Toutes  ces  associations,  dues  à  l'initiative  privée,  sont  aujourd'hui  en 
plein  développement.  Leur  action  protectrice  peut  diminuer  les  acci- 
dents dans  une  proportion  que  l'on  peut  estimer  de  40  à  50  0/0. 
M.  Engel-Gros,  au  Congrès  international  de  Berne,  estimait  que  le 
chiffre  de  oO  0/0  était  plutôt  au-dessous  de  la  vérité. 

Le  moyen  le  plus  efiRcace  par  lequel  ces  Associations  exercent  leur 
action  est  la  visite  des  ateliers  ou  des  usines  des  adhérents  par  les  Ingé- 
nieurs de  l'Association,  visites  dans  lesquelles  ceux-ci  donnent  aux  in- 
dustriels tous  les  avis,  conseils  ou  renseignements,  qui  sont  de  nature 
à  assurer  la  sécurité  du  travail  et  l'hygiène  de  l'atelier. 

A  ces  visites,  l'Association  des  Industriels  de  France,  si  nous  la  pre- 
nons comme  exemple,  ajoute  : 

Des  publications  diverses,  bulletins  annuels,  brochures  spéciales  à 
une  industrie  ou  à  une  catégorie  de  machines-outils,  circulaires,  etc., 
donnant  tous  les  renseignements  techniques,  administratifs,  législatifs, 
statistiques; 

Des  affiches  d'atelier,  destinées  à  être  placardées  sous  les  yeux  des 
ouvriers  et  des  contremaîtres; 

Des  concours  publics  pour  la  création  ou  l'amélioration  des  dispositifis 
de  sécurité  ou  d'hygiène.  (L'Association  des  Industriels  de  France  a 
déjà  ouvert  six  de  ces  concours  ;  lunettes  d'atelier,  masques-respira- 
teurs contre  les  poussières,  appareils  de  cabinets  d'aisances  pour  usines 
et  ateliers,  chapeau  de  sûreté  pour  scie  circulaire,  monte -courroie  por- 
tatif, appareil  protecteur  pour  toupie); 

En6n,  des  récompenses  décernées  aux  ouvriers  et  contremaîtres  qui 
se  font  remarquer  par  leur  bonne  volonté  dans  l'observation  et  Tapplica- 
tion  des  mesures  protectrices. 

Pour  compléter  cette  énumération  des  œuvres  dues  à  l'initiative  pri- 
vée, il  faut  citer  les  musées  d'hygiène  industrielle  et  de  prévention  des 
accidents.  L'Association  des  Industriels  de  France  avait  réuni  les  pre- 
miers éléments  d'un  musée  de  ce  genre,  qu'elle  a  offerts  au  Conserva- 
toire des  Arts  et  Métiers.  Le  Conservatoire  les  a  acceptés  et  a  installé  ce 
petit  musée  dans  une  de  ses  nouvelles  galeries. 

En  1883,  les  inspecteurs  fédéraux  suisses  ont  constitué  le  noyau  d'un 


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musée  des  accidents  du  travail,  qui  s'est  développé  depuis,  et  qui  figure 
maintenant  au  Polytechnicum  de  Zurich. 

A  Vienne,  en  1890,  M.  le  D'^F.  Migerka,  inspecteur  central  du  travail, 
par  la  seule  action  de  Tinitiative  privée,  a  pu  créer  un  très  intéressant 
musée  des  accidents  du  travail,  qui  compte  aujourd'hui  plus  de  quatre 
cents  modèles  et  est  assuré  d'un  revenu  annuel  de  12  000  f  environ. 

Enfin,  en  1892,  à  Amsterdam,  a  été  créé  un  musée  de  môme  nature, 
dans  lequel  figurent  non  plus  seulement  des  modèles,  mais  des  ma- 
chines en  mouvement,  telles  qu'elles  fonctionneraient  dans  un  atelier. 
Sous  l'active  impulsion  de  M.  l'Ingénfeur  van  Etten,  ce  musée  a  pris 
une  grande  extension. 

Il  faut  souhaiter  que  l'État  encourage  et  favorise  le  développement  de 
toutes  ces  œuvres  d'initiative  privée.  Il  y  trouve  un  puissant  concours, 
qui  lui  permet  de  se  renfermer  avec  plus  d'autorité  dans  son  rôle 
répressif. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Mamy  qui  a  traité  avec  une  grande  com- 
pétence une  question  qui  nous  tient  tous  à  cœur,  car  il  s'agit  de  la  sécu- 
rité du  personnel  qui  nous  est  confié:  il  constate  avec  plaisir  que  les 
résultats  déjà  obtenus  par  l'initiative  privée  sont  très  encourageants. 

M.  A.  Lavezzari  a  la  parole  pour  décrire  le  Tendeur  dynamométrique  diQ 
notre  Collègue,  M.  Louis  Simon. 

Ce  tendeur,  qui  a  été  décrit  dans  le  Bulletin  technologique  de  la 
Société  des  anciens  élèves  des  Écoles  nationales  d'Arts  et  Métiers,  se 
compose,  comme  tous  les  appareils  de  ce  genre,  de  deux  mâchoires  dont 
le  rapprochement  peut  être  produit  soit  par  des  vis,  soit  par  une  corde 
suivant  la  dimension  de  la  courroie.  Le  point  particulier  de  l'appareil 
réside  en  ce  que  la  tension  n'est  pas  transmise  directement  d'une  mâ- 
choire à  l'autre,  mais  par  ^intermédiaire  d'une  sorte  de  barre  d'attelage 
au  moyen  de  ressorts  de  compression.  Une  aiguille,  fixée  à  la  mCichoire 
mobile  et  qui  se  meut  devant  une  règle  graduée  fixée  à  la  barre,  indique 
le  degré  de  compression  des  ressorts  et,  par  suite,  la  tension  sur  la  cour- 
roie. Lorsque  Ton  a  obtenu  la  tension  désirée,  il  ne  reste  plus  qu'à 
relier  ensemble  les  deux  extrémités  par  les  procédés  ordinaires. 

M.  L.  Simon  décrit  plusieurs  dispositifs  de  son  appareil  suivant  la 
dimension  et  la  nature  des  courroies. 

Il  donne  ensuite  le  résultat  d'expériences  faites  par  M.  Ringelmann, 
Directeur  de  la  Station  nationale  d'essai  des  machines  agricoles,  avec 
des  courroies  dont  la  tension  était  exactement  connue,  grâce  à  l'em- 
ploi de  son  tendeur.  Il  en  ressort  que  le  coefiicient  de  frottement  varie 
avec  la  vitesse  des  poulies  et  qu'il  est,  en  tout  cas,  bien  supérieur  à  celui 
de  0,155  admis  généralement. 

M.  Simon  termine  sa  note  par  un  extrait  du  Bulletin  d'expériences  de 
la  station  d'essai  de  machines  agricoles,  entièrement  favorable  à  son 
tendeur  qui  parait  appelé  à  rendre  d'excellents  services  dans  les  ateliers. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Lavezzari  des  renseignements  qu'il  vient 
de  donner. 

Il  est  donné  lecture  en  première  présentation  des  demandes  d'admis- 
sion de  MM.  H.-L.  Blouin,  A.-F.  Bonabeau,  H.-P.  Bouchayer,  A.  Cou- 


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—  71  — 

roux,  L.-E.  Cuvillier,  J.-A.  Déjardin,  E.  Delage,  J.  L.-A.  Desmarest, 
O.  Duprat,  A.  Figueredo,  P.-E.  Georgeon,  A.-H.  Gillet,  Ch.  Howard, 
W.  Lachlan,  J.-O.-A.  Laforest,  A.-A.  Marchand,  E.-A.  Marchandier, 
L.-N.  Masson,  J.  Praxedes,  L.  deSolms,  comme  membres  sociétaires,  et 
de 

MM.  le  vicomte  J.-E.  Chalanqui-Beuret,  A.  Dreux,  E.  Giliard  et 
A.-G.  Pilleaud  comme  membres  associés. 

MM.  D.-P.  Adam,  E.-Ch.  Amos,  A.-M.  Baucheron,  M.-J.-E.  Bélan- 
ger, J.  Doré,  P.  Doyle,  G.  Dupont,  C.  Favard,  A.  Garcia.  E.  Gardel, 
A.'T.  Kreiss,  L.  Krieger,  L.-E.  Lambert,  Ch.-F.  Liagre,  E.  Marceau, 
J.-M.-C.  Marmaduke,  A.  Valat,  J.-E.  Vanier,  sont  reçus  membres  so- 
ciétaires, et 

M.  E.-L.  Marchand  membre  associé. 

La  séance  est  levée  à  dix  heures  et  demie. 

Le  Secrétaire^ 
A.  Lavezzari. 


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NOIlVELie  INSTALUTION  HYDROÉLECTRIQUE 
DU  MONT-DORE" 

^PAR 

ME-     A.     L  A  VEZZAHI 


Le  lac  de  Guéry,  le  plus  élevé  des  lacs  de  l'Auvergne,  est  situé 
sur  la  route  de  Glermont-Ferrand  au  Mont-Dore,  à  10  km  de  cette 
station  de  bains. 

Il  paraît  appartenir  à  une  formation  volcanique  plus  ancienne 
que  la  plupart  des  lacs  qui  l'entourent,  ainsi  qu'en  témoignent 
de  grands  amas  de  roches  basaltiques  et  l'aspect  tourmenté  du 
pays  environnant  ;  il  est  enfermé  dans  un  cirque  de  montagnes 
dont  quelques-unes  atteignent  1  500  m  d'altitude;  il  est  lui-même 
à  la  cote  1 260. 

Cette  situation  élevée  sur  le  col  des  hauts  sommets  de  la  chaîne 
des  monts  d'Auvergne,  et  l'absence  d'abri,  l'exposent  à  l'action 
des  grands  froids  et  des  grandes  pluies.  Aussi,  après  être  resté 
enfermé  chaque  année  pendant  près  de  six  mois  sous  les  glaces, 
déverse-t-il  dans  le  torrent  de  l'Enfer,  qui  lui  sert  de  déversoir, 
des  quantités  d'eau  considérables  lorsque  vient  la  fonte  des 
neiges,  augmentées  bientôt  par  les  pluies  torrentielles  du  prin- 
temps. 

Le  lac  de  Guéry  (fig.  4)  est,  en  effet,  alimenté  par  un  bassin 
d'une  superficie  de  plus  de  1 000  ha  sur  lequel  tombe  une  couche 
d'eau  annuelle  qui  dépasse  i,50  m  mesurée  au  pluviomètre. 

La  superficie  du  lac,  qui  était  autrefois  de  23  ha,  a  été  réduite, 
il  y  a  une  vingtaine  d'années,  à  15  ha,  par  l'abaissement  du  seuil 
de  son  déversoir,  dans  le  but  de  créer  de  nouvelles  prairies  ex- 
cellentes pour  l'élevage  du  bétail,  seul  comnierce  du  pays.  Sa 
profondeur  moyenne  était  encore  de  6  m,  mais  elle  atteint  par 
places  23  m. 

Quelques  propriétaires  du  Mont-Dore,  MM.  Belon,  Ramade, 
Sarciron,  D*"  Tardieu  et  Tardif,  ayant  eu  connaissance  de  travaux 
hydrauliques  importants  faits  en  Suisse,  furent  frappés  des  condi- 

(1)  Voir  Planche  no  211. 


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lions  exceptionnelles,  pour  une  captation,  que  présente  le  lac  de 
Guéry,  placé  dans  une  immense  cuvette  entièrement  fermée, 
percée  seulement  d'une  étroite  ouverture  de  quelques  mètres 
de  largeur. 

Aussi,  dès  1891,  formèrent-ils  le  projet  de  doter  leur  pays 
d'une  installation  électrique  capable  de  le  faire  bénéficier  des 
progrès  réalisés  par  la  science  en  y  créant  de  toutes  pièces  un 
centre  industriel.  Depuis  cette  époque,  ils  n'ont  cessé  de  pour- 
suivre, avec  une  patience  et  une  énergie  qui  leur  font  le  plus 
grand  honneur,  la  réalisation  de  ce  vaste  projet  qui  vient  de 
recevoir,  cette  année  seulement,  un  commencement  d'exécution, 
après  avoir  été  entravé  de  mille  manières  par  les  décevantes 
tracasseries  d'une  administration  locale  malavisée.  Je  me  fais 
un  devoir  de  rendre  ici  hommage  à  cette  persévérance  qui  peut 
être  citée  comme  un  exemple  de  ce  que  peut  produire  l'initia- 
tive privée,  exemple  d'autant  plus  louable  que  toute  idée  de 
spéculation  personnelle  a  été  écartée  du  but  poursuivi. 

C'est  en  1893  que  je  fus  appelé  au  Mont-Dore  pour  étudier  un 
projet  d'usine  électrique  qui  fut  vite  préparé.  Il  comprenait  le 
surélèvement  du  lac  de  10  m,  pour  porter  sa  surface  à  30  /w, 
et  l'établissement  d'une  usine  dans  le  ravin  à  laquelle  l'eau  au- 
rait été  amenée  par  une  conduite  en  tôle  d'acier  d'une  longueur 
de  2  km  avec  une  chute  de  200  m  environ. 

On  pouvait  ainsi  créer  une  usine  capable  de  développer  1  000  ch 
de  jour  et  de  nuit  pendant  toute  Tannée.  Cette  force  devait  servir 
à  l'éclairage  électrique  de  la  Bourboule  et  du  Mont-Dore  ainsi 
que  des  villages  environnants;  actionner  des  tramways  électri- 
ques et,  enfin,  créer  un  centre  industriel  qui  occuperait  les  habi- 
tants pendant  les  dix  longs  mois  qui  ne  sont  pas  la  saison. 

Mais  si  le  projet  avait  été  vite  fait,  l'exécution  ne  devait  pas 
être  aussi  rapide  ;  c'est  quand  on  voulut  l'aborder  que  commen- 
cèrent les  tracasseries  et  les  difficultés  auxquelles  je  faisais  allu- 
sion il  y  a  un  instant,  et  le  rêve, ne  put  être  réalisé. 

Il  importait  cependant  de  prendre  pied  et  de  s'assurer  de  suite 
la  libre  disposition  du  régime  des  eaux,  et  on  n'hésita  pas  à 
construire  un  barrage,  dès  l'année  i894,  convaincu  que,  tôt  ou 
tard,  on  en  aurait  l'emploi. 

A  vrai  dire,  ce  barrage  fut  réduit  à  des  proportions  plus  mo- 
destes, et  on  se  contenta  d'une  hauteur  de  5  m,  suffisante  pour 
porter  la  surface  du  lac  à  26  ha  et  pour  répondre  aux  premiers 
besoins  qui  surgiraient.  Cette  hauteur  réduite  avait  le  grand  avan- 


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tage  d'éviter  le  déplacement  de  la  route  de  Clermont  qui  longe 
le  lac  sur  une  longueur  de  800  m  environ. 

La  construction  de  ce  barrage,  entreprise  au  mois  de  septembre 
1894,  fut  terminée  en  novembre  ;  ses  proportions  modestes  ne  le 
classent  pas  parmi  les  ouvrages  importants  ;  cependant  il  pré- 
sente quelques  particularités  intéressantes  à  noter. 

J'en  ai  donné  la  coupe  (fig.  3)  ;  on  rémarquera  la  façon  dont 
le  sol  a  été  entaillé  en  dents  de  scie  pour  recevoir  les  fondations; 
c'est  une  disposition  que  n'a  pas  signalée  notre  savant  Collègue, 
M.  Langlois,  lors  de  son  importante  communication  sur  les  bar- 
rages, et  dont  je  me  suis  bien  trouvé;  son  but  est  de  n'avoir 
que  des  pressions  normales  au  joint  lorsque  le  barrage  est  plein; 
par  contre,  j'ai  appliqué,  dès  cette  époque,  une  méthode  que 
je  l'ai  vu  recommander  avec  grand  plaisir,  c'est  celle  qui  consiste 
à  noyer  dans  la  maçonnerie  de  grosses  pierres  verticales  longues 
qui  constituent  autant  de  harpes  entre  les  différentes  assises. 

Comme  je  viens  de  le  dire,  les  proportions  de  ce  barrage  n'en- 
traînaient aucune  diflBculté  de  construction;  cependant  je  n'étais 
pas  sans  préoccupation,  en  raison  de  la  nature  du  sol  sur  lequel 
îl  repose. 

En  effet,  j'avais  choisi,  pour  l'édifier,  un  défilé  resserré  dont 
les  parois  étaient  constituées  par  d'énormes  rochers  qui  s'enfon- 
çaient sous  le  lit  du  ruisseau  en  se  rapprochant;  nul  doute  qu'ils 
se  rejoignaient  sous  la  couche  de  terre  amenée  par  les  eaux. 
Mais  quelle  ne  fut  pas  ma  déception,  lorsque  l'on  commença  à 
creuser  les  fondations,  en  découvrant  que  la  roche  disparaissait 
brusquement,  comme  coupée  par  une  faille,  et  était  remplacée 
par  une  sorte  de  marne  blanche,  très  dure,  il  est  vrai,  mais  se 
ramollissant  à  l'eau.  Je  ne  pouvais  songer  abattre  des  pilotis,  le 
budget  dont  je  disposais  ne  le  permettait  pas;  aussi  je  résolus  de 
ne  pas  prendre  appui  sur  la  partie  du  sol  d'environ  5  m  de  lar- 
geur où  la  roche  faisait  défaut.  Je  fis  établir  une  sorte  de  mono- 
lithe en  b(Hon  comprimé  de  3  m  d'épaisseur,  reposant  par  ses 
extrémités  sur  la  roche,  et  c'est  sur  ce  monolithe  que  s'élève  le 
barrage  qui,  depuis  lors,  n'a  pas  bougé. 

Le  barrage,  dont  la  longueur  au  faite  est  de  40  m,  est  traversé 
au  point  le  plus  bas  par  deux  tuyaux  en  fonte  de  0,60  m  de  dia- 
mètre qui  débouchent  en  amont  dans  deux  chambres  de  prise 
d'eau  grillées. 

Deux  larges  déversoirs  en  surface,  disposés  de  chaque  côté 
du  mur,  donnent  toute  assurance,  que  même  par  les  plus  forts 


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ouragans,  l'eau  ne  passera  pas  par-dessus  le  parapet.  Une  chambre 
en  maçonnerie,  adossée  au  parement  aval,  renferme  les  vannes 
des  tuyaux. 

Le  barrage  construit,  les  projets  dormirent  plusieurs  années 
dans  les  cartons,  et  ce  n'est  qu'au  cours  de  l'année  dernière 
qu'on  put  concevoir  l'espoir  de  les  en  faire  sortir,  les  difficultés 
ayant  été  en  partie  aplanies,  grâce  surtout,  je  me  fais  un  devoir 
de  le  reconnaître,  à  l'intervention  équitable  et  bienveillante  de 
l'Administration  supérieure  et  des  Ingénieurs  des  Ponts  et 
Chaussées. 

Le  projet  que  Ton  allait  mettre  à  exécution  n'était  qu'une  bien 
faible  réduction  du  premier  ;  aussi  fut-il  résolu  que  celui-ci  res- 
terait intact  et  que  toute  l'installation  actuelle  serait  établie,  en 
aval,  sur  la  Dordogne,  au  point  même  où  se  déverse  le  ruis- 
seau de  l'Enfer  (fig.  2). 

La  carte  que  j'ai  figurée  permettra  de  comprendre  facile- 
ment l'économie  du  projet.  On  voit  qu'en  cas  de  disette  d'eau 
dans  la  Dordogne  (et  cela  arrive  quelques  jours  tous  les  ans),  il 
suffit  d'ouvrir  les  vannes  de  Guéry  pour  fournir  l'appoint  néces- 
saire qui  vient  naturellement,  sans  qu'il  y  ait  besoin  de  canali- 
sations, en  suivant  le  lit  du  cours  d'eau,  se  déverser  en  face  de 
la  prise  d'eau.  Plus  tard  on  pourra  donc  établir  une  usine  im- 
portante sur  le  ruisseau  de  l'Enfer  sans  troubler  le  régime  de 
l'usine  actuelle. 


Description  générale  de  l'installation. 

L'ensemble  de  l'installation  est  représenté  par  la  ligure  2;  en 
voici  les  dispositions  générales. 

La  prise  d'eau  est  située  sur  la  rive  gauche  de  la  Dordogne,  à 
2  km  en  aval  du  Mont-Dore,  juste  en  face  le  confluent  du  ruisseau 
de  l'Enfer.  La  conduite,  d'abord  en  maçonnerie  sur  quelques 
mètres,  est  sur  tout  le  reste  de  sa  longueur  (860  m)  en  tôle  d'a- 
cier; elle  longe  d'abord  la  rive  gauche  de  la  rivière,  puis  tra- 
verse en  tranchée  la  croupe  formée  par  cette  rive,  s'infléchit  en- 
suite à  gauche  pour  longer  de  nouveau  pendant  240  m  la  rive  de 
la  Dordogne  ;  elle  est  établie  dans  cette  partie  sur  le  perré  du 
talus  du  chemin  de  fer;  elle  contourne  ensuite  une  seconde 
croupe,  qu'il  n'a  pas  été  possible  de  franchir  en  tranchée,  puis 
traverse  la  rivière  dans  un  aqueduc  de  16  m  de  portée,  à  4  m  au- 


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dessus  du  niveau  de  Teau  et,  enfin,  se  prolonge  presque  en  ligne 
droite  jusqu'à  Tusine  située  sur  la  rive  droite. 

Le  canal  de  fuite,  qui  a  une  profondeur  moyenne  de  4  m  au- 
dessous  du  sol  de  l'usine,  va  se  jeter  dans  la  rivière  40  m  envi- 
ron en  aval  de  l'usine,  au  pied  d'une  petite  cascatelle. 

La  ligne  électrique  gagne  le  Mont  Dore  en  traversant  les  hau- 
teurs du  plateau  du  Rigolet;  sa  longueur  est  de  3400  m. 

Conditions  techniques. 

•La  réserve  considérable  accumulée  au  lac  de  Guéry  a  permis 
de  compter,  dans  le  calcul  de  l'établissement  de  l'usine,  sur  un 
débit  moyen  supérieur  à  celui  que  la  Dordogne  donne  effective- 
ment à  certains  moments.  Nous  avons  donc  admis  que  l'on  dis- 
poserait, en  tout  temps,  de  500  /  à  la  seconde,  ce  qui  corres- 
pond à  un  débit  de  la  rivière  de  1 000  /,  la  Société  de  Guéry 
n'étant  propriétaire  que  d'une  rive  sur  la  Dordogne  et  ne  pou- 
vant, en  conséquence,  utiliser  que  la  moitié  des  eaux. 

La  chute  utilisée  est  de  40  m,  la  force  théorique  disponible 
est  donc,  sans  tenir  compte  des  pertes  de  charge  : 

.    ?J00  X  40  ==  20  000  kf/m  par  seconde, 

20000       ™    . 
ou  :  — =5 —  =  260  en. 

75 

Cette  force  sera  utilisée  par  trois  machines  de  80  cA,  dont  deux 
seulement  ont  été  montées  la  première  année.  On  prévoit,  du 
reste,  que  deux  machines  seulement  seront  généralement  en 
marche,  la  troisième  étant  tenue  en  réserve. 

La  conduite  en  tôle  d'acier  a  un  diamètre  de  0,60  m  et  une 
longueur  totale  de  840  m.  La  vitesse  de  l'eau  à  plein  débit  sera 
donc  : 

0,o00         ,  on      ^  1  A 
==,-  =  1,80  m  a  la  seconde, 

T.  X  (>,6' 


i 

correspondant  à  une  perte  de  charge  totale  de  : 

840  X  0,77  ^  6,468  m. 

La  perte  décharge  de  0,77  par  mètre  a  été  calculée  d'après 
la  formule  de  Zenuer  : 

/ij  =  ?  -  X  2;;  dans  laquelle  —  ;  =  0,028. 


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(Je  ferai  remarquer  de  suite  que  la  perte  de  charge  mesurée 
au  manomètre,  il  y  a  quelques  jours,  pour  un  débit  de  240  /,  a 
été  trouvée  de  2  m  environ.) 

La  perte  de  charge  de  6,468  m  que  j'ai  acceptée,  et  qui  re- 
présente 16  0/0  de  la  chute,  pouvait  paraître  trop  forte  et  con- 
duire à  l'adoption  d'un  diamètre  plus  grand;  mais  comme  la 
pleine  force  ne  doit  être  utilisée  qu'exceptionnellement,  je  n'ai 
pas  voulu  grever  l'installation  d'un  prix  de  premier  établisse- 
ment trop  élevé  en  vue  d'un  cas  qui  ne  se  présentera  que  rare- 
ment; j'ai  préféré  accepter  une  perte  de  charge  qui  pourra  être 
compensée  par  l'augmentation  du  débit,  grâce  aux  réserves  du 
lac  de  Guéry. 

Description  détaillée. 

Prise  d'eau  (fig.  9  à  44). 

La  prise  d'eau  située,  comme  je  l'ai  dit,  sur  la  rive  gauche  de 
la  Dordogne,  se  trouve  dans  les  emprises  de  l'État  pour  la  cons- 
truction de  la  ligne  du  chemin  de  fer  de  Laqueuille  au  Mont- 
Dore;  à  cause  de  cette  situation,  j'ai  dû  la  disposer  d'une  façon 
dififérente  de  celle  que  j'aurais  adoptée  si  j'avais  été  absolument 
libre. 

Le  seuil  (fig.  9)  est  parallèle  à  la  rive,  il  a  une  longueur  de 
6  m  et  se  prolonge  par  un  radier  incliné  qui  va  en  se  rétrécis- 
sant, de  manière  à  aboutir  dans  une  chambre  d'eau  carrée  de 
3  m  X  3  m,  dont  le  fond  est  en  contre-bas  de  1  m  sur  le  seuil  : 
cette  chambre  est  voûtée  et  recouverte  par  un  remblai  (fig.  /O, 
44  et  42). 

Dans  l'angle  du  fond,  à  droite  de  la  chambre  d'eau,  s'ouvre 
un  égout  maçonné  de  1,50  m  de  hauteur  sur  0,80  m  de  largeur, 
et  qui  a  une  longueur  de  40  m  avec  une  pente  de  0,01  par  mètre. 
Cet  égout  est  également  recouvert  par  des  remblais  et  protégé 
par  un  perré  contre  les  crues  de  la  Dordogne;  il  se  prolonge  jus- 
qu'à la  sortie  des  emprises  de  TÉtat  et  se  termine  dans  un  puits 
d'où  part  la  conduite  en  tôle. 

La  voûte  de  l'égout  est  interrompue  à  3,50  m  en  avant  du 
puits  (fig.  43  et  44  )  et  un  déversoir  de  surface  a  été  ménagé  en 
cet  endroit  dans  le  mur  voisin  de  la  rive.  Le  but  de  ce  déversoir 
est  de  rejeter  toutes  les  matières  flottantes  qui  se  sont  engagées 
dans  l'égout  et  qui,  sans  cela,  ne  tarderaient  pas  à  obstruer  la 
grille. 

BCLL.  • 


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Le  fond  du  puits  est  à  0,50  m  en  contre-bas  de  celui  de  Tégout, 
et  une  vanne  de  fond  permet  d'opérer,  de  temps  en  temps,  des 
chasses  d'eau  pour  évacuer  le  sable  qui  s'y  dépose  en  abondance. 

L'ouverture  de  la  conduite  en  tôle  dans  le  puits  est  à  i  m  au- 
dessus  du  fond;  elle  est  également  munie  d'une  vanne. 

Par  suite  de  cette  hauteur  et  de  la  faible  vitesse  de  l'eau  dans 
l'égout  maçonné,  il  ne  pénètre  dans  le  tuyau  que  de  l'eau  à  peu 
près  complètement  décantée. 

Enfin,  la  protection  contre  les  corps  volumineux,  flottants  ou 
non,  entraînés  pendant  les  orages  est  obtenue  au  moyen  de  deux 
grilles;  la  première,  très  puissante,  composée  de  barreaux  en 
fer  plat  espacés  de  7  cm,  est  placée  en  tète  de  la  chambre  d'eau 
au  pied  du  radier.  La  deuxième  grille,  inclinée  à  45®,  et  consti- 
tuée par  de  petits  barreaux  espacés  de  12  inm^  se  trouve  à  l'en- 
trée du  puits. 

La  première  grille  comporte  en  son  milieu  une  porte  que  l'on 
n'ouvre  que  pour  le  nettoyage  de  la  chambre  d'eau;  la  deuxième 
est  partagée  en  deux  au  milieu  de  sa  hauteur,  la  partie  inférieure 
pouvant  coulisser  sur  celle  du  dessus,  de  manière  à  laisser  le 
passage  libre  pendant  les  chasses  d'eau. 

Enfin,  le  puits  est  recouvert  par  une  plaque  en  fonte  qui  porte 
les  deux  colonnes  de  manœuvre  des  vannes. 

Conduite  en  tôle. 

La  conduite  d'eau  a  une  pente  irrrégulière,  mais  continue,  jus- 
qu'à l'usine  ;  il  n'y  a  donc  pas  de  syphon,  et  la  vidange  peut  en 
être  effectuée  d'une  manière  complète. 

L'épaisseur  de  la  tôle  est  uniformément  de  4  mm  et  le  travail 
du  métal  ne  dépasse  pas,  au  point  le  plus  bas  de  la  conduite, 
S  kg  par  millimètre  carré.  Il  n'aurait  pas  été  prudent  de  descendre 
au-dessous  de  cette  épaisseur  dans  les  parties  plus  élevées,  car 
c'est  surtout  contre  l'oxydation  et  les  chocs  extérieurs  qu'il  fal- 
lait se  garder. 

La  conduite  est  formée  de  tronçons  de  6,50  m  de  longueur 
pesant  500  kg  chacun;  les  joints  sont  constitués  par  des  cornières 
fortement  boulonnées,  et  entre  lesquelles  est  serrée  une  bague 
de  plomb  munie  sur  ses  deux  faces  d'une  tresse  de  chanvre  en- 
duite de  niinium.  Ces  joints,  d'une  exécution  très  facile,  ont 
donné  des  résultats  excellents. 

Partout  où  la  conduite  se  trouve  au-dessus  du  sol,  et  c'est  la 


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situation  la  plus  générale,  elle  repose  simplement,  sans  aucun 
amarrage,  sur  des  piliers  en  maçonnerie  de  i  m*  de  surface, 
espacés  de  6,50  m,  c'estrà-dire  de  la  longueur  d'un  tronçon  de 
tuyau;  toutefois  dans  les  angles  ils  sont  un  peu  plus  rapprochés. 
On  a  pris  des  précautions  spéciales  sur  toute  la  longueur  du 
perré  empruntée  par  la  canalisation,  pour  qu'en  cas  de  rupture 
de  la  conduite,  le  talus  du  chemin  de  fer  ne  soit  pas  affouillé. 
Ces  précautions  consistent  en  un  remplissage  de  blocage  de  1  m 
d'épaisseur  environ,  derrière  le  muraillement  en  pierre  sèche, 
et  l'établissement  d'une  chape  maçonnée  d'une  épaisseur  de  0,30  m 
au-dessus  du  perré. 

En  aval  du  perré,  j'aurais  voulu  franchir  en  tranchée  le  se- 
cond promontoire  de  la  rive  de  la  Dordogne,  mais  une  diflSculté 
imprévue  s'est  alors  présentée,  une  partie  importante  de  la 
tranchée  était  déjà  creusée,  lorsque,  à  la  suite  d'un  orage,  une 
surface  de  plus  de  500  m^  a  glissé  sans  déformation  sur  une 
longueur  de  50  m  environ,  comblant  la  tranchée  et  entraînant 
une  dizaine  de  sapins  de  plus  de  20  m  de  hauteur.  J'ai  alors 
hésité  à  confier  les  tuyaux  à  une  terre  aussi  mobile,  et  je  me 
suis  résolu  à  tourner  ce  cap  en  longeant  la  rive  de  la  Dordogne. 

C'est  après  ce  détour  qu'a  lieu  la  traversée  de  la  Dordogne 
(fig.  7  et  8).  Gomme  je  Tai  dit,  l'ouverture  libre  entre  les  piles 
extrêmes  de  chaque  rive  est  de  16  m  que  la  conduite,  dont  l'é- 
paisseur est  portée  en  ce  point  à  6  mm,  franchit  à  une  hauteur  de 
4  m  au-dessus  du  niveau  moyen  des  eaux.  Dans  cet  intervalle,  le 
tuyau  est  supporté  en  son  milieu  par  le  poinçon  d'une  ferme  dont 
il  constitue  lui-même  le  tirant.  Les  arbalétriers  sont  formés  de 
deux  flasques  réunis  au  sommet  et  qui  vont  en  s'écartant  vers  le 
pied,  de  manière  adonner  en  ce  point  un  appui  de  1,10  m  de  lar- 
geur qui  assure  la  stabilité  de  l'ensemble. 

La  base  est  constituée  par  un  fort  sabot  de  fonte  en  forme 
d'équerre  simplement  posé  sur  des  feuilles  de  tôle  qui  recouvrent 
la  maçonnerie. 

Le  pont  aqueduc  constitué  par  le  tuyau  et  sa  charpente  a  été 
mis  en  place  par  lancement. 

Construit  sur  la  rive  gauche,  le  pont  a  été  muni  d'un  avant- 
bec  constitué  par  un  tronçon  de  tuyau  ordinaire  de  6,50  m  de 
longueur,  et  un  échafaudage  a  été  construit  5  m  en  avant  de  la 
pile,  de  manière  à  ne  laisser  qu'un  espace  libre  de  11  ma  fran- 
chir en  porte  à  faux.  Lorsque  l'avant-bec  n'a  plus  été  qu'à  3  m 
de  la  rive  droite,  on  a  avancé  à  sa  rencontre  un  autre  tuyau  qui 


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-80  — 

a  été  immédiatement  boulonné  et  l'avancement  a  continué  sans 
porte-à-faux. 

Cette  opération  relativement  délicate,  étant  donné  les  moyens 
restreints  dont  on  disposait,  a  été  effectuée  par  6  hommes  en 
10  heures  malgré  une  pluie  torrentielle  presque  continuelle. 

Après  le  pont,  la  conduite  se  prolonge  presque  en  ligne  droite 
jusqu'à  l'usine,  où  elle  arrive  au  niveau  du  plafond  de  la  salle 
des  machines  parallèlement  à  la  longueur  du  bâtiment.  Trois 
raccords  coudés  à  angle  droit  pénètrent  dans  le  bâtiment  pour 
distribuer  l'eau  aux  trois  machines.  Un  robinet  de  vidange  de 
0,06  m  de  diamètre,  placé  sur  la  plaque  de  fond  de  la  conduite, 
permet  d'effectuer  la  vidange  et  surtout  d'assurer  en  hiver  pen- 
dant les  arrêts  de  l'usine,  un  mouvement  de  l'eau  suffisant  pour 
empêcher  la  gelée. 

Usine  (fig.  4,  S  et  6). 

Bâiimmi,  —  L'usine  est  un  bâtiment  rectangulaire  de  13  m  sur 
7  m,  situé  sur  le  coteau  qui  sépare  la  route  de  Laqueuille  de  la 
Dordogne,  le  sol  de  la  salle  des  machines  est  à  3  m  au-dessus  du 
niveau  des  eaux  moyennes  (fig.  4). 

Le  rez-de-chaussée  ne  comprend  que  la  salle  des  machines  ; 
au-dessus  se  trouvent  le  logement  des  surveillants,  un  bureau  et 
un  magasin. 

Les  trois  groupes  de  machines  constitués  chacun  par  une  tur- 
bine entraînant  directement  une  dynamo  sont  disposés  perpen- 
diculairement à  la  longueur  du  bâtiment  ;  les  tuyaux  qui  pénè- 
trent par  le  haut  sont,  dès  leur  entrée  dans  le  bâtiment,  pourvus- 
de  vannes,  puis  descendent  immédiatement  jusqu'au  distribu- 
teur des  turbines. 

La  seule  difficulté  de  la  construction  de  l'usine  a  été  le  canal 
de  fuite  de  3  m  de  profondeur  creusé  dans  un  rocher  qui  a  néces- 
sité l'emploi  de  la  mine  ;  ce  travail  préparatoire  a  duré  plus  de 
deux  mois. 

Les  parois  du  canal  de  fuite  ont  été  revêtues  de  maçonnerie 
sur  lesquelles  s'appuie  la  voûte  qui  le  recouvre;  par  précaution, 
des  filets  en  fer  I  ont  été  placés  au-dessus  de  chaque  groupe  de 
machines  pour  éviter  de  charger  la  voûte. 

Il  a  fallu  prendre  des  précautions  spéciales  pour  se  garder  de 
l'humidité  dans  le  mur  du  côté  du  coteau;  j'y  suis  à  peu  prèa 
parvenu  en  établissant  derrière  le  mur  une  sorte  de  drain  rempli 


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—  81  — 

de  cailloulis  et  en  ménageant  dans  le  mur  même  des  barbacanes 
au  niveau  du  sol  ;  l'eau  qui  s'infiltre  est  recueillie  dans  un  petit 
caniveau  et  rejetée  dans  le  canal  de  fuite. 

Turbines.  —  Les  turbines,  qui  seront  au  nombre  de  trois,  mais 
dont  deux  seulement  ont  été  montées  la  première  année,  sonthy- 
dropneumatisées,  c'est-à-dire  que,  pour  utiliser  toute  la  chute 
disponible,  malgré  la  différence  de  niveau  qui  existe  entre  le  sol 
de  l'usine  et  la  Dordogne,  elles  marchent  à  la  fois  en  charge  de 
35  m  et  en  aspiration  de  4  m  ;  elles  ont  été  construites  pour  déve- 
lopper une  force  de  80  ch  à  la  vitesse  de  560  tours  par  minute. 

L'eau  pénètre  par  le  centre  du  distributeur  percé  de  deux 
groupes  diamétralement  opposés  de  5  orifices  chacun  ;  une  tuile 
mobile  à  l'intérieur  découvre  plus  ou  moins  d'orifices  suivant  la 
force  à  développer  ;  elle  est  mise  en  mouvement  soit  à  la  main, 
soit  au  moyen  d'un  régulateur  automatique. 

L'eau  qui  sort  du  distributeur  traverse  les  augets  de  la  cou- 
ronne mobile  et  s'écoule  dans  le  tuyau  de  fuite. 

L'hydropneumatisation  a  pour  but  de  créer  une  dépression 
égale  à  la  colonne  d'eau  d'échappement,  dans  la  chambre  com- 
prise entre  la  couronne  et  la  capote  de  la  machine  hermétique- 
ment close.  Un  flotteur  maintient  le  niveau  constant  dans  la 
chambre  pour  assurer  la  permanence  de  la  dépression. 

Les  tuyaux  d'échappement  plongent  de  0,50  m  dans  l'eau  du 
canal  de  fuite  dont  le  niveau  est  assuré  par  un  petit  barrage  éta- 
bli en  aval  des  trois  chutes. 

Un  régulateur  indépendant,  monté  entre  les  deux  premières 
machines,  peut  agir  sur  l'une  ou  l'autre  d'entre  elles  ou  sur  les 
deux  à  la  fois  en  recevant  son  mouvement  de  l'une  d'elles  lors- 
que les  dynamos  sont  accouplées  elles-mêmes  en  parallèle. 

Un  autre  régulateur  pourra  être  utilisé  pour  la  troisième  ma- 
chine ;  cependant  il  est  probable  qu'en  raison  de  TafiFectation 
spéciale  à  la  traction  qu'elle  recevra,  il  n'en  sera  pas  fait  usage, 
car  il  est  à  peu  près  reconnu  que  l'action  d'un  régulateur  est 
alors  insuffisante  et  inefficace. 

Dynamos.  —  Les  dynamos  génératrices  du  type  bipolaire  sont 
accouplées  directement  aux  turbines  au  moyen  de  plateaux  d'ac- 
couplement à  tocs  et  blocs  de  caoutchouc,  qui  constituent  un 
excellent  accouplement  isolant. 

Chacune  de  ces  dynamos  peut  fournir  aux  bornes  une  puis- 
sance de  62  kilowatts  à  une  tension  variable  de  460  à  580  volts. 


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—  82  — 

La  résistance  de  chaque  ligne  étant  de  1,33  w  et  le  débit  maxi- 
mum étant  de  90  ampères,  le  compoundage  est  ascendant  pour 
maintenir  automatiquement  460  volts  à  l'extrémité  de  la  ligne, 
quelle  que  soit  l'intensité  du  courant. 

Le  diamètre  extérieur  du  fer  induit  est  de  670  mm;  le  diamètre 
intérieur  est  de  500  mm^  la  longueur,  de  550  mm;  les  induc- 
teurs circulaires  ont  un  diamètre  de  310  mm. 

Ces  machines 'reposent,  par  l'intermédiaire  d'une  garniture 
de  caoutchouc,  sur  un  cadre  en  chêne  de  20  cm  d'épaisseur 
fixés  par  de  forts  boulons  au  massif  en  maçonnerie  qui  sup- 
porte l'ensemble  de  chaque  turbine  et  de  sa  dynamo  ;  les  dyna- 
mos sont  elles-mêmes  fixées  au  cadre  au  moyen  de  boulons  iso- 
lés par  des  tubes  et  rondelles  en  fibre. 

Ligne  de  transport  électrique. 

Le  courant  produit  par  les  génératrices  passe  immédiatement 
dans  un  tableau  de  distribution  pourvu  des  accessoires  ordinaires, 
voltmètres,  ampèremètres,  coupe-circuits,  rhéostats  et  les  appa- 
reils nécessaires  à  la  direction  du  courant;  il  traverse  ensuite  le 
parafoudre  relié  au  sol  par  une  bande  de  cuivre  qui  plonge  dan& 
le  canal  de  fuite  et  enfin  pénètre  dans  la  ligne. 

Cette  ligne  est  double,  c'est-à-dire  comprend  quatre  fils  de 
74  mm  de  section,  constituant  deux  circuits  distincts,  chacun 
d'eux  étant  relié  à  l'une  des  dynamos  génératrices.  Ces  deux 
circuits  peuvent  être  reliés  entre  eux  à  l'arrivée  au  Mont-Dore 
ou  maintenus  séparés  et  indépendants.  L'enroulement  série  (in- 
ducteurs) de  chacune  des  dynamos  est  muni  d'un  rhéostat  de 
shuntage;  on  peut,  par  la  simple  manœuvre  de  cet  appareil,  ajou- 
ter graduellement  une  dynamo  génératrice  sur  les  appareils  d'u- 
tilisation quand  le  débit  l'exige. 

Dès  que  les  tensions  des  dynamos  sont  identiques  on  peut,  au 
moyen  de  commutateurs,  coupler  les  deux  génératrices  en  quan- 
tité au  tableau.  Ce  couplage  ne  doit  être  exécuté  que  quand  les 
deux  lignes  sojit  reliées. 

Les  fils  sont  attachés  par  des  isolateurs  en  porcelaine  double 
cloche  à  des  poteaux  de  8  m  de  hauteur  injectés  au  sulfate  de 
cuivre,  étages  de  40  m  en  moyenne  ;  les  mêmes  poteaux  portent 
les  fils  téléphoniques  croisés  de  distance  en  distance  pour  empê- 
cher l'influence  du  courant  à  haute  tension  de  la  ligne. 


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'^'"    •— -■«^' 


—  83-- 

La  ligne  a  une  longueur  de  3  400  m  ;  aérienne  sur  presque  tout 
son  parcours,  elle  ne  devient  souterraine  qu'à  l'arrivée  au  Mont- 
Dore  pendant  une  centaine  de  mètres. 

Dans  la  partie  la  plus  élevée  de  son  parcours,  elle  est  protégée 
par  un  parafoudre  constitué  par  un  fil  qui  surmonte  les  poteaux 
et  va  plonger  à  son  extrémité  dans  une  source  voisine. 

La  perte  de  charge  de  la  ligne  est  assez  importante  pour  l'in- 
tensité totale  du  courant,  puisque  la  tension  étant  de  550  volts 
à  l'origine,  n'est  que  de  460  à  l'arrivée  ;  elle  pourrait  paraître 
excessive,  mais  nous  avons  été  conduits  à  l'adopter  à  la  suite  du 
même  raisonnement  que  pour  le  diamètre  de  la  conduite  hydrau- 
lique ;  en  réalité,  ce  n'est  que  très  exceptionnellement  que  le 
courant  traversera  la  ligne  entière  ;  d'abord  parce  que  tous  les 
appareils  récepteurs  ne  fonctionneront  pas  ensemble  et  surtout 
parce  qu'une  certaine  quantité  est  appelée  à  être  utilisée  dans 
une  autre  direction  lorsque  le  service  sera  complet. 

A  l'arrivée  au  Mont-Dore,  le  courant,  après  avoir  traversé  un 
nouveau  parafoudre,  est  recueilli  par  deux  compensatrices 
semblable^  composées  chacune  de  quatre  machines  identiques 
placées  côte  à  côte  et  dont  les  quatre  induits  sont  manchonnés 
par  des  accouplements  à  blocs  en  caoutchouc  ne  formant  ainsi 
qu'un  système  mobile. 

Les  quatre  induits,  dont  chacun  a  son  excitation  propre,  sont 
accouplés  en  série  sous  460  volts  et  les  8  inducteurs  en  dériva- 
lion  sont  montés  de  la  même  manière. 

Le  rôle  de  ces  compensatrices  est  très  intéressant,  puisqu'elles 
distribuent  le  courant  en  quatre  ponts  sous  la  tension  de  415  volts 
et  que  si  l'un  des  ponts  se  trouve  moins  chargé  que  les  autres, 
la  dynamo  qui  lui  correspond  devient  motrice  et  entraine  ses  voi- 
sines. On  peut  ainsi  avoir  sans  inconvénient  et  sans  perte  sen- 
sible de  rendement,  une  différence  allant  jusqu'à  25  0/0  entre 
les  différents  ponts. 

L'installation  des  compensatrices  est  complétée  par  un  rhéostat 
spécial  pour  la  mise  et  la  rupture  d'excitation  afin  que  l'extra 
courant  de  rupture  ne  soit  pas  dangereux.  Pour  la  mise  en  route 
de  ce  groupe,  il  y  a,  en  outre,  un  rhéostat  de  démarrage  monté 
en  série  sur  les  induits  et  muni  d'un  déclenchement  automatique 
qui  coupe  le  courant  principal  en  cas  de  rupture  du  circuit  d'ex- 
citation. 

Les  quatre  circuits  à  \  15  volts  sont  envoyés  à  un  tableau  pourvu 
de  voltmètres  et  d'ampèremètres  ainsi  que  de  coupe-circuits  et 


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—  84  — 

autres  appareils  ordinaires.  De  là,  il  est  distribué  à  la  consom- 
mation. 

Il  y  a  deux  postes  de  compensatrices  semblables  dont  chacun 
peut  être  alimenté  par  l'une  des  lignes  de  transport. 

Discussion  de  rinstallation. 

Plusieurs  solutions  se  présentaient  pour  la  réalisation  de  la 
partie  électrique  de  cette  installation  et  on  pouvait  préférer  à 
celle  que  j'ai  choisie  le  transport  de  Ténergie  à  haute  tension 
avec  station  transformatrice  à  l'arrivée  ou  bien  l'emploi  des  cou- 
rants triphasés  ou  biphasés  qui  ont  reçu,  dans  ces  derniers  temps, 
un  commencement  de  consécration. 

La  vérité  est  que  l'importance  et  la  distance  du  transport 
d'énergie  placent  cette  installation  au  point  critique  où  les  divers 
systèmes  ont  des  avantages  et  des  inconvénients  à  peu  près 
égaux. 

J'ai  étudié  les  trois  moyens  et  les  devis  présentés  par  divers 
constructeurs  étaient  sensiblement  les  mêmes  ;  il  y  avait  bien  en 
réalité  une  très  légère  différence  en  faveur  de  la  solution  adoptée, 
mais  trop  faible  cependant  pour  dicter  mon  choix  qui  a  été  dé- 
terminé par  d'autres  considérations. 

J'ai  été  guidé,  dans  cette  question,  par  le  désir  de  réaliser  une 
installation  économique,  simple,  rustique,  dirai-je  même,  et  n'en- 
traînant que  des  frais  d'exploitation  aussi  réduits  que  possible. 

Les  courants  alternatifs  entraînaient  la  création  d'une  usine 
transformatrice  nécessitant  la  présence  continuelle  de  surveil- 
lants, ce  qui  augmentait  les  frais  d'exploitation. 

Les  courants  triphasés  ne  donnaient  pas  entière  satisfaction 
car,  parmi  les  usages  auxquels  est  destiné  le  courant,  je  devais 
prévoir  la  force  motrice  et  la  traction  même  et,  bien  qu'ils  vins- 
sent d'être  appliqués  avec  toutes  les  apparences  de  succès  à  ce 
dernier  emploi,  je  n'ai  pas  pensé  que  l'expérience  pratique  était 
suffisante  pour  les  appliquer  dans  une  installation  aussi  peu  im- 
portante et  placée  loin  d'un  centre  industriel. 

J'ai  donc  choisi  lé  courant  continu  avec  tension  maximum  de 
580  volts  au  départ  et  station  de  compensatrices  à  l'arrivée  sous 
460  volts  ;  ces  machines,  en  effet,  n'ont  besoin  que  de  peu  de 
surveillance  et  un  homme  affecté  à  la  surveillance  des  diverses 
machines  peut,  en  y  jetant  un  coup  d'œil  trois  ou  quatre  fois  par 
jour,  en  assurer  la  bonne  marche  ;  d'autre  part,  la  tension  de 


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—  85  — 

580  volts  est  déjà  suflBsante  pour  ne  pas  nécessiter  une  ligne 
trop  coûteuse  ;  elle  a,  en  outre,  l'avantage  de  convenir  parfaite- 
ment à  l'exploitation  d'une  ligne  de  tramway,  je  pouvais  donc 
ainsi  n'avoir  à  Tusine  qu'un  seul  type  de  machines  interchan- 
geables. 

Les  événements  ont  prouvé,  en  somme,  que  mes  prévisions 
étaient  justifiées  et  s'il  n'est  pas  dit  qu'une  autre  solution  n'aurait 
pas  également  donné  de  bons  résultats,  du  moins  celle  que  j'ai 
adoptée  a  complètement  répondu  à  mes  vues.  En  effet,  la  con- 
duite d'eau  a  été  complètement  fermée  et  les  derniers  joints  ser- 
rés le  29  juin  à  7  heures  du  matin.  Aussitôt  a  eu  lieu  la  mise  en 
eau,  effectuée  lentement  pour  éviter  tout  accident,  elle  a  duré 
deux  heures  ;  à  dix  heures,  on  mettait  en  marche  les  machines 
qu'on  laissait  tourner  toute  la  journée  et  le  soir  même  commen- 
çait le  service  régulier  d'éclairage  qui  n'a  pas  été  interrompu  un 
seul  instant  depuis. 

C'est  un  résultat  que  je  crois  remarquable  et  dont  il  convient 
de  féliciter  hautement  les  constructeurs  qui  sont  MM.  Bouchayer 
et  Viallet,  de  Grenoble,  pour  la  conduite  en  tôle  ;  MM.  Brenier 
Neyret  et  C*%  également  de  Grenoble,  pour  les  turbines  et 
MM.  Hillairet  Huguet  pour  la  partie  électrique. 

Les  travaux  de  terrassement  et  de  maçonnerie  ont  été  effec- 
tués par  M.  Martin  et  par  M.  Chazot,  entrepreneurs  du  pays,  qui 
se  sont  très  bien  acquittés  de  leur  tâche  malgré  une  saison  des 
moins  clémentes. 

Je  termine  par  quelques  chiffres. 

Les  dépenses  totales  s'élèvent  à  la  somme  de  150000  f  qui  se 

répartissent  ainsi  : 
Canalisation  hydraulique  entièrement  terminée,  f     39000    > 

Deux  turbines  et  leurs  accessoires H  000    » 

Partie  électrique  achevée 40  000     » 

Turbine    et    partie   électrique   restant  à  établir 

(6000  +  16000) 21000    » 

T>.,.        .  A^    '       \  Canal  de  fuite.  /      2000  »    )       -vaaa 
Bâtiment  dusme     y,  .                      '     jonni»  15000 

(  Usme 13000  »    j 

Prise  d'eau  et  travaux  de  terrassements  et  maçon- 
nerie de  la  conduite 18000    » 

Ports  et  frais  divers 5000    » 

Ensemble f    149000    » 

non  compris  les  frais  d'étude  et  de  surveillance. 


» 


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—  86  — 

Cette  dépense  a  permis  de  créer  une  usine  de  240  ch  et  un 
transport  de  force  à  3  &m  et  demi. 

Il  faut  observer  que  toute  la  pierre  nécessaire  aux  travaux  de 
maçonnerie  a  été  trouvée  sur  place  ;  pour  le  bâtiment  d'usine,  en 
particulier,  elle  provient  entièrement  de  la  fouille  du  canal 
de  fuite. 

Les  mortiers  avaient  la  composition  suivante  : 

Parties  humides.  Parties  sèches. 

Sable  1  Sable  2 

Ciment  1  Ciment  1 

La  durée  des  travaux,  depuis  le  jour  où  le  projet  a  été  arrêté 
jusqu'à  celui  de  la  mise  en  marche,  a  été  de  130  jours  sur  les- 
quels il  y  en  a  eu  plus  de  80  de  pluie  ou  de  neige  ;  ce  résultat  est 
dû  à  l'énergie  du  personnel  surveillant  et  ouvrier  qui  a  eu  beau- 
coup à  souffrir  pendant  de  pénibles  journées. 

J'ai  terminé  la  description  de  cette  modeste  installation  ;  qu'on 
m'excuse  si  elle  a  été  un  peu  longue  mais  j'ai  pensé  qu'elle  pour- 
rait peut-être  servir,  à  titre  de  document,  dans  bien  des  cas  sem- 
blables, car  elle  se  présente  dans  les  conditions  les  plus  géné- 
rales de  la  pratique  et,  sans  offrir  de  grosses  difficultés,  elle  a 
donné  lieu  à  la  résolution  des  problèmes  les  plus  variés  ;  c'est  à 
ce  titre  que  j'ai  cru  intéressant  d'en  faire  part  à  la  Société  des 
Ingénieurs  civils  de  France  • 


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LA  PRÉVENTION 

DES  ACCIDENTS  DU  TRAVAIL 


ET 


L'INITIATIVE  PRIVÉE 

PAH 

m:,   ht.   ]vtA]Vi:Y 


Les  questions  sociales  ne  sont  pas  ici  des  étrangères.  Depuis 
longtemps  notre  Société  les  a  fait  entrer  dans  le  cadre  de  ses 
travaux  et  de  ses  études.  C'est  pourquoi  je  me  permets  d'exami- 
ner aujourd'hui  devant  vous  le  problème  des  accidents  du  tra- 
vail, en  ce  qui  concerne  particulièrement  la  prévention  de  ces 
accidents  et  les  efforts  de  l'initiative  privée  à  ce  sujet. 

Dans  tous  les  pays  industriels,  la  question  des  accidents  du 
travail  est  à  l'ordre  du  jour.  Les  chefs  d'entreprise,  les  Ingé- 
nieurs, les  pouvoirs  publics,  s'en  préoccupent.  Toute  une  légis- 
lation nouvelle  et  spéciale  est  créée  ou  se  crée  en  ce  moment. 
Un  grand  mouvement  s'est  produit  simultanément  dans  toutes 
les  nations;  des  Congrès  internationaux,  ayant  un  caractère  semi- 
oflBciel,  se  sont  réunis  à  Paris,  à  Berne,  à  Milan,  à  Bruxelles.  On 
s'y  est  livré  à  des  études  très  intéressantes  et  très  documentées, 
à  des  échanges  de  vues,  dans  lesquels  les  diverses  faces  du  pro- 
blème ont  été  examinées,  les  solutions  possibles  proposées  et 
discutées. 

A  quoi  tient  ce  mouvement?  A  quelles  causes  faut-il  attri- 
buer la  place  importante  qu'a  prise  ce  problème  dans  les  travaux 
des  hommes  politiques  et  des  économistes? 

Ces  causes  sont  multiples,  mais  Tune  des  plus  importantes  est 
certainement  l'accroissement  du  nombre  des  accidents  en  raison 
de  l'introduction  et  du  développement  continu  de  l'outillage 
mécanique  dans  le  travail  industriel. 

Ce  nombre  est  considérable.  Nous  ne  le  connaissons  pas  exac- 
tement pour  la  France.  La  faiblesse  numérique  du  chiffre  des 
accidents  déclarés  prouve,  en  effet,  qu'ils  ne  représentent  qu'une 
partie  des  accidents  survenus.  Ces  accidents  déclarés  ont  été 
(non  compris  l'agriculture  et  les  mines)  : 


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—  88  — 

En  1895,  de  20S04  victimes; 

En  1896,  de  26021  victimes 
(dont  466  morts  en  1895  et  893  morts  en  1896). 

Mais  nous  pouvons  chercher  des  points  de  comparaison  dans 
les  statistiques  allemandes.  Dans  ce  pays,  où  les  lois  relatives 
aux  accidents  du  travail  sont  appliquées  depuis  plus  longtemps 
qu'en  France  et  d'une  manière  plus  rigoureuse,  on  peut  consi- 
dérer, en  eflet,  que  les  accidents  déclarés  représentent  la  presque 
totalité  des  accidents  survenus. 

Or,  en  1896,  en  Allemagne,  dans  les  corporations  industrielles 
seulement,  abstraction  faite  des  corporations  agricoles  et  fores- 
tières et  des  administrations  publiques,  il  y  a  eu  233349  acci- 
dents déclarés,  dont  4  040  morts  et  S9S  incapacités  permanentes 
totales.  (Ces  chiffres  comprennent  l'industrie  minière,  qui  a  eu, 
en  1893,  37  837  accidents  déclarés,  et,  en  1894,  38241.) 

Ces  chiffres.  Messieurs,  qui  peuvent  nous  servir  de  base  d'ap- 
préciation pour  notre  pays,  sont  véritablement  effrayants  et  ex- 
pliquent la  sollicitude  avec  laquelle,  dans  toutes  les  nations  civi- 
lisées, on  a  abordé  l'étude  de  ce  grave  problème. 

Il  présente  deux  faces,  et  pendant  longtemps  on  ne  s'est  occupé 
que  de  l'une  d'elles,  la  réparation  des  accidents  survenus.  Quant 
à  éviter  l'accident  lui-même,  on  n'y  songeait  pas.  On  le  considé- 
rait comme  une  de  ces  crises  du  travail  auxquelles  il  paraissait 
impossible  d'échapper,  un  élément  fatal  de  l'industrie,  à  la  pré- 
sence duquel  il  fallait  se  résigner,  en  s'efforçant  seulement  d'air 
ténuer  le  plus  possible  ses  conséquences  désastreuses. 

Les  assurances  contre  les  accidents  se  sont  créées  et  se  sont  dé- 
veloppées dans  le  monde  industriel.  Les  pouvoirs  publics  sont 
intervenus  peu  à  peu;  un  principe  nouveau,  celui  du  risque  pro- 
fessionnel, a  pénétré  dans  la  législation,  et  le  Parlement  français 
l'a  consacré  en  votant  la  loi  du  9  avril  1898,  qui  organise  la  répa- 
ration des  accidents  du  travail. 

Je  ne  m'occuperai  ce  soir  ni  de  cette  loi  en  elle-même,  ni 
d'une  manière  générale,  de  la  réparation  des  accidents. 

Mais  à  côté  de  cette  première  question  il  en  restait  une  autre 
à  résoudre,  plus  importante  peut-être  encore,  celle  de  la  préven- 
tion. Il  vaut  mieux,  en  effet,  prévenir  un  accident,  l'empêcher  de 
se  produire,  que  de  se  trouver  dans  la  pénible  nécessité  d'en  at- 
ténuer les  conséquences.  Les  pouvoirs  publics  ne  sont  pas  restés 
indifférents  à  cette  question,  et  sans  passer  en  revue  les  mesures 
légales  appliquées  dans  les  divers  pays,  je  rappellerai  seulement 


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-89  — 

qu'en  France  on  a  cherché  à  résoudre  le  problème  par  la  loi  du 
12  juin  1893  sur  l'hygiène  et  la  sécurité  du  travail,  complétée  par 
le  décret  du  10  mars  1894,  dont  une  inspection  ofiQcielle  doit 
surveiller  l'application. 

Mais,  en  cette  matière,  comme  en  beaucoup  d'autres,  l'initia- 
tive privée  a  devancé  l'intervention  de  l'État.  Son  action  s'exerce 
dans  des  conditions  qui  lui  permettent  de  prêter  un  concours 
efficace  et  nécessaire  à  l'action  officielle.  Si  cette  dernière  peut 
agir  en  tous  les  points  à  la  fois  et,  grâce  aux  mesures  coerci- 
tives,  imposer  sa  volonté,  elle  présente  le  grand  inconvénient 
d'avoir  des  règles  uniformes  et  inflexibles  qui  l'obligent  à  limi- 
ter ses  prescriptions  à  des  généralités.  Elle  indique  le  but  à  at- 
teindre, mais  elle  ne  peut  pas  et  ne  doit  pas  entrer  dans  le  détail 
des  mesures  à  prendre  pour  atteindre  ce  but. 

C'est  alors  qu'intervient  l'initiative  privée.  Grâce  à  ses  mer- 
veilleuses qualités  de  souplesse  et  d'élasticité,  elle  se  plie  aisé- 
ment à  toutes  les  exigences,  si  multiples,  si  variées,  du  travail 
industriel,  elle  s'adapte  aux  nécessités  de  la  pratique,  elle  étudie 
et  indique  dans  leurs  détails  les  mesures  qu'il  convient  d'appli- 
quer, elle  modifie  ses  solutions  avec  les  cas  particuliers  qu'elle 
rencontre. 

C'est  sous  les  formes  d'Associations  d'industriels  que  son  action 
s'est  manifestée. 

Les  premières  de  ces  Associations  ont  été  celles  des  proprié- 
taires d'appareils  à  vapeur.  Notre  Collègue,  M.  Ch.  Compère, 
dans  le  remarquable  rapport  qu'il  a  présenté  sur  elles  au  Con- 
grès international  des  accidents  du  travail  qui  s'est  tenu  à  Paris, 
en  1889,  a  fait  l'historique  de  ces  Associations  et  indiqué  les  con- 
ditions de  leur  fonctionnement.  Elles  ont  tantôt  un  caractère 
local,  comme  en  France,  en  Allemagne,  tantôt  un  caractère  gé- 
néral, comme  en  Suisse,  en  Autriche,  en  Belgique.  Le  plus  bel 
éloge  qu'on  puisse  faire  de  leur  intervention,  c'est  de  constater 
qu'elles  sont  arrivées  à  supprimer  presque  complètement  les  ex- 
plosions dans  les  chaudières  de  leurs  adhérents. 

Leur  action  excellente,  mais  limitée  exclusivement  aux  appa- 
reils à  vapeur,  ne  résolvait  pas  dans  son  ensemble  le  problème 
de  la  prévention  des  accidents.  Aussi,  en  dehors  de  ces  Associa- 
tions, il  s'en  est  créé  d'autres  destinées  à  combattre  les  accidents 
du  travail  provenant  de  l'outillage  industriel,  des  moteurs,  des 
transmissions,  des  machines-outils,  de  l'installation  générale  des 
usines  et  des  ateliers,  des  conditions  hygiéniques  du  travail. 


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—  90- 

L'exemple  est  venu  d'Alsace,  ce  pays  par  excellence  du  patro- 
nage intelligent  et  humain. 

En  1867,  un  grand  manufacturier  alsacien,  M.  Engel-DoUfus, 
proposait  à  ses  collègues  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse 
la  création  d'une  Association  pour  combattre  les  accidents  de 
fabrique.  Dans  l'appel  qu'il  leur  adressait  en  cette  circonstance, 
il  est  bon  de  retenir  et  de  citer  les  généreuses  paroles  suivantes: 

«  Le  fabricant  doit  autre  chose  à  ses  ouvriers  que  le  salaire;  il  est  de 
»  son  devoir  de  s  occuper  de  leur  condition  morale  et  physique,  et  cette 
»  obligation  y  toute  morale  et  qu  aucune  espèce  de  salaire  saurait  rent- 
ra placer,  doit  primer  les  considérations  d'intérêt  particulier  qui  paraissent 
»  quelquefois  se  mettre  en  opposition  avec  ce  sentiment.  » 

Saluons,  en  passant,  la  mémoire  de  cet  homme  de  bien.  Son 
appel  fut  entendu,  et  V Association  de  Mulhouse  pour  prévenir  les 
accidents  des  machines  fut  créée.  Elle  a  servi  d'exemple  et  de 
modèle  à  toutes  celles  qui  ont  suivi. 

En  1880,  se  créait  à  Rouen,  sous  la  présidence  de  M.  de  Gœne, 
V Association  Normande  pour  prévenir  les  accidents  du  travail. 

En  1883,  sur  l'initiative  de  la  Société  de  Protection  des  appren- 
tis, Emile  MuUer  fondait  Y  Association  Parisienne  des  Industriels  pour 
préserver  des  accidents  du  travail  les  ouvriers  de  toutes  spécia- 
lités. En  1887,  élargissant  le  cadre  de  son  action,  elle  devenait 
V Association  des  Industriels  de  France  contre  les  accidents  du  tra- 
vail. A  la  mort  de  son  Président-Fondateur,  elle  appelait  à  sa  tète, 
pour  le  remplacer,  l'un  de  nos  anciens  Vice -Présidents,  M.  S. 
Périsse  et,  dans  son  Conseil  de  direction,  figurent  un  certain 
nombre  de  nos  Collègues,  MM.  G.  Dumont,  Michaud,  Ed. 
Simon,  etc. 

Aujourd'hui,  cette  Association  compte  près  de  2400  membres. 
Elle  exerce  déjà  son  action  dans  72  départements  et  sur  plus  de 
250000  ouvriers.  Un  rameau  détaché,  il  y  a  quelques  années,  a 
constitué  VAssociation  des  Industriels  du  Nord  de  la  France,  qui 
exerce  son  action  dans  cette  région  parallèlement  à  celle  de 
l'Association  des  Industriels  de  France. 

L'exemple  donné  par  notre  pays  a  été  suivi  à  l'étranger. 

En  1890,  M.  Westerouen  van  Meeteren  créait,  à  Amsterdam, 
VAssociation  néerlandaise  contre  les  accidents  de  fabrique. 

En  1890  également,  sous  la  présidence  de  M.  le  baron  de  Macar, 
était  fondée,  à  Bruxelles,  VAssociation  des  Industriels  de  Belgique 
contre  les  accidents  du  travail. 

Enfin,  en  1894,  à  la  suite  du  Congrès  international  de  Milan, 


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—  91  — 

M.  le  commandeur  E.  de  Angeli,  aujourd'hui  sénateur,  créait 
VAssocicUion  des  Industriels  d'Italie  pour  préserver  les  ouvriers  des 
accidents.  Elle  compte  aujourd'hui  près  de  mille  établissements. 

Le  développement  important  et  continu  que  prennent  ces  Asso- 
ciations est  la  meilleure  preuve  de  leur  utilité  et  des  services 
qu'elles  rendent  à  l'industrie.  Par  les  mesures  de  protection 
qu'elles  ont  étudiées  et  fait  appliquer  dans  les  usines  de  leurs  adhé- 
rents, et  dont  elles  ont  vulgarisé  remploi  dans  l'industrie,  elles 
ont  réduit  dans  une  proportion  considérable  le  nombre  des  acci- 
dents dus  à  l'outillage  mécanique.  On  peut  certainement  estimer 
^ntre  40  et  50  0/0  l'importance  de  cette  réduction.  M.  Engel- 
Gros,  au  Congrès  international  de  Berne,  estimait  que  le  chiffre 
de  50  0/0  était  plutôt  au-dessous  de  la  vérité. 

Le  moyen  le  plus  efficace  par  lequel  ces  Associations  exercent 
leur  action  est  la  visite  des  ateliers  ou  des  usines  des  adhérents 
par  les  Ingénieurs  de  l'Association,  visite  dans  laquelle  ceux-ci 
donnent  aux  industriels  tous  les  avis,  conseils,  renseignements  qui 
sont  de  nature  à  assurer  la  sécurité  du  travail  et  l'hygiène  de  l'ate- 
lier. Les  mesures  conseillées  revêtent,  d'ailleurs,  un  caractère 
essentiellement  pratique,  c'est-à-dire  qu'elles  ne  gênent  pas  le 
travail  et  sont  le  moins  onéreuses  possible. 

L'œuvre,  commencée  par  les  inspections,  est  complétée  par 
d'autres  moyens.  Nous  citerons,  comme  exemple,  ceux  qui  sont 
employés  par  l'Association  des  Industriels  de  France. 

Ce  sont  d'abord  des  publications  diverses,  bulletins  annuels, 
brochures  spéciales  à  une  industrie  ou  à  une  catégorie  de  ma- 
chines-outils, circulaires,  etc.,  qui  donnent  un  ensemble  de  ren- 
seignements techniques,  administratifs,  législatifs,  judiciaires, 
statistiques. 

Ce  sont  aussi  des  affiches  d'atelier,  imprimées  en  caractères 
assez  forts,  destinées  à  être  placardées  dans  les  ateliers  et  à  mettre 
constamment  ainsi  sous  les  yeux  des  contremaîtres  et  des  ou- 
vriers ce  qu'il  leur  est  recommandé  et  ce  qu'il  leur  est  défendu 
de  faire. 

L'Association  des  Industriels  de  France  a  déjà  ouvert  six  con- 
cours publics  pour  la  création  ou  l'amélioration  d'appareils  de 
sécurité  ou  d'hygiène.  Ces  concours  avaient  pour  objet  les  lu- 
nettes d'ateli&r,  les  masques  respirateurs  contre  les  poussières, 
les  appareils  de  cabinets  d'aisance  pour  usines  et  ateliers,  les 
chapeaux  de  sûreté  pour  scies  circulaires,  les  monte -courroie 
portatifs,  la  protection  des  toupies. 


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I 


—  9i2  — 

Lorsque  ces  concours  n'ont  pas  résolu  complètement  le  pro- 
blème posé,  ils  ont  au  moins  déterminé  un  sérieux  progrès. 

Enfin,  des  récompenses,  sous  forme  de  médailles  et  de  diplô- 
mes, sont  décernées  aux  contremaîtres  et  ouvriers  qui  se  font 
remarquer  par  leur  bonne  volonté  et  leur  initiative  dans  l'ob- 
servation, l'application  et  la  recherche  des  mesures  protectrices. 
Cette  énumération  des  œuvres  d'initiative  privée,  créées  en  vue 
de  la  prévention  des  accidents  du  travail,  serait  incomplète  si 
nous  passions  sous  silence  les  musées  d'hygiène  industrielle, 
qui  rendent  également  de  très  réels  services. 

L'Association  des  Industriels  de  France  avait  réuni  les  pre- 
miers éléments  d'un  musée  de  ce  genre.  Elle  les  a  offerts  au 
Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  qui  les  a  acceptés  et  a  installé 
ce  petit  musée  dans  une  de  ses  nouvelles  galeries. 

En  Suisse,  les  inspecteurs  fédéraux  ont  constitué  le  noyau  d'un 
musée  des  accidents  du  travail.  Il  a  figuré  quelque  temps  au 
Musée  industriel  de  Wintherthur,  puis  a  été  transporté  au  Poly- 
technicum  de  Zurich,  où  il  se  trouve  actuellement. 

Une  des  plus  belles  créations  de  ce  genre,  dues  à  l'initiative 
privée,  est  celle  du  Musée  d'hygiène  industrielle  de  Vienne,  en 
1890.  Elle  est  due  entièrement  à  l'active  et  énergique  volonté 
du  docteur  F.  Migerka,  inspecteur  central  du  travail  en  Autriche. 
Grâce  à  ses  efforts,  ce  très  intéressant  musée  compte,  aujourd'hui, 
plus  de  400  modèles  et  se  trouve  assuré  d'un  revenu  annuel  de 
12  000/*  environ. 

Une  amélioration  a  encore  été  réalisée  dans  le  musée  créé  à 
Amsterdam  en  1892.  Là,  ce  ne  sont  plus  seulement  des  modèles, 
mais  des  machines  en  mouvement,  telles  qu'elles  fonctionneraient 
dans  un  atelier  industriel,  qui  sont  mises  sous  les  yeux  des  visi- 
teurs. M.  l'ingénieui*  von  Etten,  chargé  de  l'organisation  et  de 
l'installation  de  ce-  musée,  s'y  est  consacré  avec  un  dévouement 
des  plus  méritoires  et  a  su  lui  imprimer  une  vive  impulsion. 

Comme  vous  le  voyez,  Messieurs,  par  ce  rapide  exposé,  l'ini- 
tiative privée  a  déjà  fait  beaucoup  pour  la  prévention  des  acci- 
dents du  travail,  et  son  action,  loin  de  se  ralentir,  se  développe 
de  plus  en  plus.  Elle  apporte  à  l'action  de  l'État  un  précieux  et 
puissant  concours,  grâce  auquel  le  but  poursuivi  en  commun 
sera  plus  facilement  et  plus  rapidement  atteint.  Aussi  faut-il 
souhaiter  que  l'État  encourage  et  favorise  ces  libres  initiatives, 
qui  n'ont  en  vue  qu'un  seul  objectif:  assurer  le  mieux  possible 
la  sécurité  du  travail  et  l'hygiène  de  l'atelier. 


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NOTICE  NÉCROLOGIQUE 

SUR 

ALEXANDRE  DE  BORODINE 


PAR 


La  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France  a  fait,  dans  le  cou- 
rant de  cette  année,  une  perte  très  sensible  dans  la  personne 
d'un  de  ses  Membres  étrangers  les  plus  distingués,  Alexandre  de 
Borodine,  décédé  le  26  mars  1898.    . 

Les  relations  que  nous  avions  entretenues  d'une  manière  non 
interrompue  avec  ce  regretté  Collègue  depuis  vingt  années  et  la 
collaboration  qu'il  avait  bien  voulu  nous  demander  dans  plu- 
sieurs occasions  nous  ont  paru  un  titre  suffisant  pour  revendiquer 
l'honneur  de  rédiger  pour  nos  Bulletins  une  notice  destinée  à 
faire  connaître  la  carrière  si  bien  remplie  de  Borodine  et  à  rap- 
peler ses  principaux  travaux,  tandis  que,  d'autre  part,  les  sen- 
timents d'estime,  d'afiFection  et  de  reconnaissance  que  nous  lui 
avions  voués  nous  faisaient  considérer  l'accomplissement  de  cette 
tâche  comme  un  devoir. 

Nous  nous  proposons  donc  d'abord  de  tracer  les  grandes  lignes 
de  la  vie  du  défunt,  puis  de  passer  en  revue  les  travaux  accom- 
plis par  lui  en  insistant  sur  ceux  qui  ont  le  plus  contribué  à  lui 
faire  acquérir  une  grande  et  légitime  réputation  dans  le  monde 
des  Ingénieurs  et  surtout  dans  le  domaine  des  chemins  de  fer. 

Borodine  était  né  le  28  septembre  1848  (v.  s.);  il  appartenait 
à  une  famille  noble  du  Gouvernement  de  Saint-Pétersbourg.  Après 
de  brillantes  études  au  Gymnase,  il  passa  par  l'Institut  technolo- 
gique de  la  capitale  où  il  obtint  le  diplôme  d'Ingénieur  techno- 
logue  et  il  crut  devoir  compléter  son  instruction  à  l'Institut  des 
Voies  de  communication,  d'où  il  sortit  en  1872  avec  le  diplôme 
spécial  que  confère  cet  établissement  d'État. 

Placé  immédiatement  au  chemin  de  fer,  alors  en  construction, 
de  Riajk-Vlasma,  notre  Collègue  déploya  de  telles  capacités  que, 
dès  la  fin  de  1874,  lors  de  la  mise  en  exploitation  de  cette  ligne 

Bull.  7 


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-  94  — 

de  650  km,  il  en  fut  nommé  l'Ingénieur  en  chef  du  matériel  et 
de  la  traction  ;  il  avait  alors  vingt-six  ans. 

Au  commencement  de  1877,  Tinfluence  du  célèbre  J.  A.  Wis- 
chniegradski,  alors  Ministre  des  Finances  de  l'Empire  de  Russie, 
qui  avait  été  le  professeur  de  Borodine  à  l'Institut  des  Voies  de 
communication,  était  resté  en  relations  avec  lui  et  avait  pu  ap- 
précier sa  valeur,  le  fit  appeler  à  la  direction  du  chemin  de  Kiefi- 
Brest,  de  1 000  km  de  développement.  C'était  une  situation  con- 
sidérable par  elle-même,  mais  qui  acquit  à  ce  moment  une 
extrême  importance  par  suite  de  la  guerre  avec  la  Turquie  qui 
amena  un  développement  extraordinaire  des  transports  militaires. 
Borodine  s'acquitta  avec  la  plus  grande  distinction  de  cette  tache 
délicate  et,  lors  de  la  constitution  du  rédeau  du  Sud-Ouest  par  la 
réunion  des  lignes  d'Odessa,  de  Kiefif-Brest  et  de  BrestrGrajevo, 
on  lui  offrit  la  situation  éminente  et  eaviee  de  Président  de  l'Ad- 
ministration centrale  de  ce  réseau  de  plus  de  3000  km. 

Cette  offre  était  bien  séduisante  pour  un  homme  de  trente  aas 
à  peine,  et  cependant,  notre  Collègue  la  déclina.  Ses  goûts  le 
portaient  beaucoup  plus  vers  les  questions  du  domaine  de  riagé- 
nieur  que  vers  celles  de  l'ordre  administratif;  il  préféra  le  poste, 
plus  modeste,  d'Ingénieur  en  chef  du  Matériel  et  de  la  Traction 
où  il  pensait,  d'ailleurs,  pouvoir  rendre  plus  de  services. 

Nous  n'hésitons  pas  à  déclarer  que  ce  choix  fut  une  heureuse 
inspiration  de  sa  part.  En  effet,  de  cette  détermination  a  dépendu 
en  grande  partie  le  développement  rapide  d'un  des  progrès  les 
plus  importants  réalisés  dans  les  locomotives  et,  on  peut  ajouter, 
la  réputation  considérable  acquise  par  Borodine  non  seulement 
en  Russie,  mais  dans  le  monde  entier. 

Il  exerça  ces  fonctions  pendant  une  dizaine  d'années  et,  à  cette 
période  appartiennent  ses  travaux  les  plus  importants.  Bi  1887, 
il  dut  accepter  en  remplacement  de  M.  de  Witte,  appelé  à  la  di- 
rection générale  des  chemins  de  1er  et,  plus  tard,  au  Ministère 
des  Finances,  la  situation,  déclinée  précédemment  par  lui,  de 
Directeur  général  des  Chemins  de  fer  du  Sud-^uest  et  occuj»  ce 
poste  jusqu*au  rachat  du  réseau  par  l'État,  en  1895» 

En  1896,  Borodine  devint  Président  de  l'importante  ligne  de 
Moscou-Windau-Rybinsk  et  de  la  Société  des  usines  mécaniques 
de  Lugansk  ;  ces  nouvelles  fonctions  l'amenèrent  à  Saint-Péters- 
bourg, de  Kieff  où  il  avait  toujours  résidé  pendant  qu'il  était  au 
Kieff-Brest  et  au  Sud-Ouest. 

Ce  fut  peu  après  que  sa  santé  commença  à  s'altérer  sensible- 


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—  96  — 

ment  à  la  suite  d'une  attaque  d'influenza.  Peut-être  négligea-t-il 
de  prendre  les  précautions  nécessaires,  peu  compatibles,  d'ail- 
leurs, avec  son  ardeur  au  travail  et  son  incessante  activité.  Tou- 
jours est-il  qu'à  la  fin  de  1897,  son  état  devenant  de  plus  en  plus 
grave,  il  dut  aller  demander  au  climac  du  Midi  de  la  France  un 
soulagement  qu'il  n'y  trouva  malheureusement  pas,  et  ce  fut  au 
cours  de  son  retour  en  Russie,  pendant  son  séjour  à  Meran,  dans 
le  Tyrol,  que  notre  Collègue  termina,  avant  d'avoir  accompli  sa 
cinquantième  année,  une  carrière  trop  courte,  mais  brillamment 
remplie. 

Les  travaux  de  Borodine  appartiennent  à  trois  ordres  d'idées, 
nous  le  considérerons  donc  successivement  comme  administrateur, 
comme  ingénieur  et  comme  écrivain.  Si  nous  introduisons  cette 
classification  utile  pour  une  revue  méthodique,  c'est  sans  y  atta- 
cher une  importance  exagérée,  car  certaines  questions  appartien- 
nent à  la  fois. à  deux  de  ces  ordres  et  d'autres,  même,  à  tous  les 
trois  à  la  fois. 

Borodine,  technicien  hors  ligne,  fut  également  un  administra- 
teur de  premier  ordre,  il  signala  son  passage  dans  tous  les  postes 
qu'il  occupa  successivement  par  des  améliorations  et  des  réformes 
considérables. 

Nous  citerons,  en  première  ligne,  l'introduction  systénfatique  au 
chemin  de  fer  du  Sud-Ouest  des  primes  d'économie  au  personnel. 

Partant  de  ce  principe  que,  pour  réduire  les  dépenses  dans  la 
plus  large  mesure,  on  doit  intéresser  à  l'économie  les  agents  dont 
elle  dépend  directement,  Borodine  avait  généralisé  le  système 
des  primes  dans  le  service  du  matériel  et  de  la  traction.  Il  avait 
établi  ces  primes  sur  la  consommation  de  combustible,  sur  la 
consommation  des  matières  grasses,  sur  l'éclairage  des  locomo- 
tives, les  dépenses  courantes  des  dépôts,  la  peinture  des  voitures 
à  voyageurs,  la  fabrication  des  pièces  de  rechange  dans  les  ate- 
liers, le  chauffage  des  réservoirs  d'eau  des  stations,  etc. 

Cette  organisation  ne  s'établit  pas  sans  tâtonnements  et  sans 
difficultés,  mais  elle  réussit  et  donna  des  résultats  extraordinaires. 
On  peut  en  juger  par  les  quelques  chiffres  qui  suivent. 

En  1879,  la  dépense  de  combustible  des  locomotives  s'élevait 
à  245  pouds  par  10000  verstes  d'essieux,  ce  qui  correspond  à 
3  761  kg  par  10000  ftm  d'essieux,  et,  en  1887,  pour  la  même 
qualité  de  combustible,  elle  était  descendue  à  1S2  pouds  toujours 
par  10000  verstes  d'essieux,  soit  2333%  par  10  000  A^n  d'essieux, 
réduction  40  0/0.  La  consommation  de  matières  grasses  par  100 


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—  97  — 

verstes  de  parcours  de  locomotives  était  tombée,  entre  les  mêmes 
dates,  de  5,22  à  2,68  livres,  soit  à  la  moitié.  La  sécurité  de  Tex- 
ploîtation  n'était  nullement  affectée  par  les  diverses  économies 
réalisées,  car,  en  1881,  une  avarie  de  machine  survenue  en  cours 
de  route  correspondait  à  34  500  verstes  de  parcours  et,  en  1887, 
à  115150  verstes. 

C'est,  disait  notre  Collègue,  dans  l'application  du  système  des 
primes  d'économie  dans  son  sens  le  plus  large  qu'il  faut  chercher 
la  possibilité  d'améliorer  la  situation  financière  des  chemins  de 
fer  et,  ajoutait-il,  de  bien  d'autres  administrations.  Il  était  le 
premier  à  reconnaître,  d'ailleurs,  que  cette  application,  qu'il 
croyait  susceptible  d'extension  à  d'autres  services  qu'à  celui  du 
matériel  et  de  la  traction,  ne  devait  pas  être  faite  sans  précau- 
tions et,  pour  ainsi  dire,  au  hasard.  Au  cours  d'une  discussion 
sur  la  question  des  primes  d'économie  au  Congrès  des  chemins 
de  fer,  à  Paris,  dans  la  séance  plénière  du  23  septembre  1889, 
Borodine  employait,  pour  mieux  faire  comprendre  sa  pensée,  un 
argument  humoristique  qu'on  ne  trouvera  pas  mauvais  que  nous 
reproduisions  ici  :  «  Permettez-moi,  Messieurs,  une  comparaison 
peut-être  un  peu  légère.  Je  considère  le  système  des  primes 
comme  un  bel  instrument  de  musique  ;  l'ignorant  n'en  tire  que 
des  notes  fausses,  tandis  que  le  véritable  artiste  y  trouvera  des 
mélodies  exquises  ».  Voyant  que  ses  idées  sur  l'extension  des 
primes  d'économie  à  l'entretien  de  la  voie  ne  paraissaient  pas 
partagées  par  la  majorité  de  l'assistance,  il  ajoutait,  en  conti- 
nuant sa  comparaison  :  «  Eh  bien  I  si  l'artiste  dans  la  question  des 
primes  pour  l'entretien  de  la  voie  manque  pour  le  moment,  n'en 
attribuez  pas  la  faute  à  l'instrument  et,  par  des  conclusions  peut- 
être  un  peu  prématurées,  n'empêchez  pas  ceux  qui  vont  venir 
d'approcher  de  l'instrument  ». 

Le  système  des  primes,  employé  d'une  manière  générale  au 
Sud-Ouest,  a  grandement  contribué  à  amener  le  service  du  ma- 
tériel et  de  la  traction  à  une  perfection  qui  l'a  fait  considérer  en 
Russie  comme  un  modèle. 

Nous  citerons  ensuite  l'introduction  sur  le  même  réseau  du 
système  de  la  double  équipe  pour  les  locomotives  opérée  par 
Borodine  à  la  suite  d'un  voyage  aux  Etats-Unis  ;  ce  système  ne 
présente  pas  les  inconvénients  de  l'équipe  banale  dont  l'essai, 
fait  précédemment,  n'avait  pas  réussi,  et  il  parait  avoir  donné  des 
résultats  satisfaisants. 

Notre  Collègue  fit  une  œuvre  d'une  portée  considérable  dans 


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—  98  — 

la  réorganisation  des  ateliers  de  Kiefif  et  d'Odessa,  du  réseau  du 
Sud-Ouest,  ateliers  qu'il  avait  trouvés  dans  un  état  très  primitii 
et  qu'il  transforma  en  y  introduisant  des  améliorations  impor- 
tantes au  point  de  vue  tant  technique  qu'administratif,  de  ma- 
nière à  en  faire  des  éléments  essentiels  de  son  service.  Ces  ateliers 
furent  organisés  pour  pouvoir  non  seulement,  suffire  à  l'entre- 
tien du  matériel,  mais  encore  à  opérer  les  transformations  de 
machines,  opération  qui  se  fit  sur  une  large  échelle  comme  nous 
le  verrons  plus  loin,  et  même  à  construire  des  locomotives  de 
toutes  pièces. 

Borodine  était  partisan  d'une  large  décentralisation,  elle  pou- 
vait seule,  d'après  lui,  donner  à  un  service  l'élasticité  nécessaire 
si  précieuse  dans  l'exploitation  courante.  Il  appliqua  ses  idées  à 
cet  égard  dans  son  domaine.  Toujours  prêt  à  accepter  une  respon- 
sabilité, il  aimait  à  laisser  à  chacun  la  sienne  en  donnant  une 
large  part  d'initiative  à  ceux  de  ses  collaborateurs  qui  avaient 
su  acquérir  sa  confiance.  C'est  ainsi  qu'il  avait  réussi  à  s'entourer 
d'un  état-major  capable  et  dévoué. 

Une  des  questions  sur  lesquelles  notre  Collègue  a  exercé  une 
heureuse  influence  est  l'accroissement  de  la  vitesse  de  marche 
des  trains.  Il  était  admis,  en  Russie,  que  l'exploitation  devait  se 
faire  au  moyen  de  trains  peu  fréquents,  très  chargés  et  à  marche 
lente.  Des  esprits  distingués,  Wischnegradski,  par  exemple,  ad- 
mettaient parfaitement  que  des.  vitesses  de  30  à  35  fcm  à  l'heure 
pour  les  trains  de  voyageurs  et  de  18  à  20  kîn  pour  les  trains  de 
marchandises,  étaient  tout  ce  qu'on  pouvait  demander.  Borodine 
établit  d'une  façon  péremptoire  que  ce  système  était  déplorable, 
et,  que  c'était  dans  un  tout  autre  ordre  d'idées  qu'on  devait  cher- 
'  cher  à  améliorer  l'exploitation.  Ses  efforts  ne  furent  pas  inutiles 
et  si  les  vitesses  de  marche  n'ont  pas  encore  atteint  en  Russie 
des  taux  bien  élevés,  des  progrès  très  sensibles  ont  cependant 
été  réalisés  dans  cet  ordre  d'idées  et  une  part  importante  en  est 
due  à  notre  Collègue. 

Nous  ne  saurions  passer  sous  silence  la  question  des  pensions 
de  retraite  et  les  installations  pour  l'amélioration  du  sort  du  per- 
sonnel dont  Borodine  s'est  toujours  occupé  avec  la  plus  vive  sol- 
licitude, bibliothèques,  écoles,  sociétés  coopératives,  salles  d'at- 
tente pour  les  employés,  etc.  On  peut  mentionner  également 
qu'il  introduisit  en  Russie  l'usage  des  laboratoires  de  mécanique 
et  de  chimie  pour  l'analyse,  l'étude  et  les  essais  des  matières 
employées  dans  les  divers  services  des  chemins  de  fer. 


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—  99  — 


On  nous  pardonnera  de  traiter  avec  de  plus  grands  dévçlop- 
pements  les  travaux  techniques  de  Borodine  ;  ce  sont,  en  effet, 
ceux  qui  ont  le  plus  contribué  à  sa  réputation,  ceux  aussi  par 
lesquels  il  s'est  fait  connaître  dans  notre  Société. et  enfin,  d'autre 
part,  ceux  qui  nous  ont  mis  en  relations  constantes  avec  lui. 

Nous  commencerons  par  Tapplication  du  système  compound 
aux  locomotives  des  chemins  de  fer  du  Sud^uest. 

Ce  fut  en  1878,  après  l'Exposition  Universelle  de  Paris,  que 


FlG.   1. 


nous  entrâmes  en  relations  avec  notre  Collègue  par  l'intermé- 
diaire du  Creusot.  Il  nous  exposa  que,  depuis  plusieurs  années, 
il  se  préoccupait  de  l'avantage  qu'on  devait  retirer  de  l'emploi  de 


Fie.  2. 


l'expansion  multiple  sur  les  locomotives  et  qu'à  ce  titre,  il  avait 
lu  avec  attention  nos  diverses  publications  sur  la  question  et 
notamment  le  mémoire  inséré  au  Bulletin  de  novembre-décembre 


/ 


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—  100  — 

1877  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils.  Il  avait  aussi  examine 
avec  intérêt  la  locomotive  compound  exposée  au  Champ-de-Mars 
fet  avait  été  très  frappé  de  la  simplicité  de  la  solution  que  nous 
avions  réalisée.  Il  conclut  en  exprimant  l'intention  de  faire  bien- 
tôt un  essai  sur  la  grande  ligne  dont  il  dirigeait  le  service  du 
matériel  et  de  la  traction  et  en  nous  assurant  que,  si  cet  essai 
avait  lieu,  il  serait  fait  d'une  manière  sérieuse,  avec  tous  les 
soins  nécessaires  pour  que  le  système  pût  mettre  complètement 
en  lumière  ses  qualités  et  dans  les  conditions  constituant  un  fair 
ptay,  comme  disent  les  Anglais,  expression  dont  se  servit  Bo- 
rodine. 

Cette  promesse  fut  tenue  et,  l'année  suivante,  en  septembre 
1879,  nous  fûmes  chargés  oflBciellement  de  préparer  les  dessins 
nécessaires  pour  la  transformation  en  compound  d'une  machine 
du  Sud-Ouest,  cette  transformation  comprenant  les  deux  cylindres 
qui  devaient  être  munis  d'enveloppes  de  vapeur  tant  aux  fonds 
qu'à  la  partie  circulaire  (fig.  4  et  2j,  le  tuyautage,  l'appareil  de 

démarrage  (fig.  3)y  donnant  à 
la  machine  la  faculté  de  fonc- 
tionner, à  la  volonté  du  mé- 
canicien, soit  comme  machine 
compound,  soit  comme  ma- 
chine ordinaire,  et  le  change- 
ment de  marche  (fig.  4J,  avec 
dispositif  pour  donner  à  vo- 
lonté aux  deux  cylindres  des 
Fig.  3.  admissions  différentes,  le  tout 

(sauf  les  enveloppes  de  cy- 
lindres), conforme  aux  dispositions  employées  sur  la  locomotive 
de  l'Exposition. 

On  nous  envoya  pour  l'exécution  de  ce  travail  les  dessins  cor- 
respondants des  machines  mixtes  fournies  en  1867  au  chemin  de 
fer  de  Kieff-Balta,  par  la  Société  Cail.  Deux  machines  de  cette 
série  devaient  servir  aux  expériences,  l'une  transformée  en  com- 
pound, l'autre  munie  seulement  de  cylindres  à  enveloppes  de 
vapeur  du  même  diamètre  que  les  cylindres  primitifs. 

Les  dessins  de  transformation  furent  faits  dans  la  première 
moitié  de  1880  et  les  cylindres  fondus  dans  les  ateliers  d'Odessa 
en  août  de  la  même  année;  le  montage  s'effectua  au  commen- 
cement de  1881  et  la  machine  compound  entra  en  service  régu- 
lier les  13/27  mars  suivants.  Elle  fit  environ  20  000  km  de  par- 


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—  101  — 

cours  jusqu'au  moment  où  elle  fut  envoyée  à  l'Exposition  de 
Moscou  en  1882. 

Nous  n'entrerons  dans  aucun  détail  sur  les  expériences  aux- 
quelles cette  machine  et  la  machine  ordinaire  munie  d'enve- 
loppes furent  soumises  ;  nous  nous  bornerons  à  rappeler  que  ces 
expériences  comprennent  des  essais  de  consommation  d'eau  et 
de  combustible  sur  les  machines  fonctionnant  comme  machines 
fixes,  des  essais  calorimétriques  d'après  la  méthode  de  Hirn  ef- 


flG.    4. 

fectués  dans  les  mêmes  conditions  et  des  essais  de  consommation 
en  service  courant  sur  la  voie. 

Ce  que  nous  tenons  surtout  à  rappeler,  ce  sont  les  soins  mi- 
nutieux qui  ont  présidé  à  ces  expériences,  lesquelles  ont  duré 
plusieurs  années,. occupé  un  nombreux  personnel  et  occasionné 
des  dépenses  considérables. 

Rien  n'a  été  négligé  pour  que  les  résultats  fussent  impossibles 
à  contester,  et  ces  expériences  peuvent  être  considérées  comme 
un  véritable  modèle.  Elles  contiennent  de  plus  le  seul  exemple, 
croyons-nous,  d'essai  calorimétrique  effectué  jusqu'ici  sur  des 
locomotives. 

Borodine  prit  une  part  active  à  ces  expériences  auxquelles  jl 
attachait  la  plus  grande  importance  ;  il  ne  se  contentait  pas  de  les 


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—  102  — 

surveiller  de  haut  et  de  loin;  il  les  suivait,  au  contraire,  de  près 
et  mettait,  comme  on  dit,  la  main  à  la  pâte.  Notre  Collègue, 
M.  L.  Loevy,  Ingénieur  des  chemins  de  fer  Sud-Ouest,  qui  eut 
un  rôle  très  important  dans  ces  essais,  nous  racontait  que  sou- 
vent son  Ingénieur  en  chef  monté  sur  le  tablier  de  la  machine 
manœuvrait  lui-même  de  ses  doigts  transis  par  un  froid  de  13° 
les  robinets  des  indicateurs  ou  remplaçait  les  papiers  où  se  tra- 
çaient les  diagrammes.  La  figure  (A)  montre  le  personnel  groupé 
sur  le  tablier  de  la  machine  A  7  au  cours  de  ces  essais  et  en  temps 


de  neige.  Borodine  est  le  personnage  placé  devant  le  couvre- 
roues  d'arrière  et  s'appuyant  contre  Tabri  de  la  machine. 

Une  lettre  de  notre  Collègue,  en  date  du  2o  mai  1881,  nous 
faisait  part  des  premiers  résultats  obtenus  ou,  pour  mieux  dire, 
de  ses  premières  impressions. 

Pour  un  parcours  de  900  km  environ,  disait-il,  la  machine  A-7 
a  brûlé  4,88  pouds  de  bois  par  100  verstes  d'essieux,  contre 
5,52  pour  une  machine  de  la  même  série  travaillant  dans  des 
conditions  aussi  identiques  que  possible.  «  Mais,  se  hàtait-il  d'a- 
jouter, malgré  les  soins  apportés  à  ces  expériences,  je  ne  croîs 
pas  avoir  encore  le  droit  de  tirer  des  conclusions,  vu  qiie  les 
consommations  différaient  beaucoup  d'un  jour  à  l'autre,  suivant 
l'influence  du  temps,  du  vent  et  d'autres  causes.  » 

Plus  tard,  il  devenait  plus  affirmatif  :  «  Votre  machine  don- 


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-  103  — 

nera,  je  crois,  une  économie  de  20  0/0,  mais  ce  n'est  encore 

.qu'une  supposition,  les  calculs  n'étant  pas  encore  terminés.  S'ils 
démontrent  que  les  méthodes  que  j'ai  suivies  donnent  réellement 
des  résultats  concluants  et  exacts,  comme  je  l'espère,  je  pourrai 

.peut-être  faire  à  votre  Société  (i)  une  communication  sur  cette 
question  à  laquelle  tant  déjeunes  expérimentateurs  ont  travaillé 
(Lettre  des  10/22  avril  1882)  >. 

Si  nous  avons  reproduit  ces  passages  de  lettres,  c'est  pour  faire 
voir  avec  quelle  prudence,  quel  calme  et  quelle  méthode  opérait 
Borodine.  Il  n'admettait  une  chose  que  lorsqu'elle  était  mise  hors 

.  de  doute,  mais  ses  convictions,  une  fois  laborieusement  acquises, 
devenaient  inébranlables.  C'est  pour  cette  raison  que  ses  opi- 
nions ont  toujours  eu  un  grand  poids. 

Un  premier  aperçu  des  résultats  obtenus  dans  les  essais  dont 
nous  venons  de  parler  fut  donné  par  nous  à  la  Société  des  Ingé- 
nieurs Civils,  dans  la  séance  du  2  février  1883,  et  les  résultats 
définitifs  et  complets  furent  exposés  par  Borodine  lui-même  dans 
le  mémoire  inséré  au  Bulletin  de  septembre  1886,  mémoire  au- 
quel la  Société  décerna  le  prix  Nozo  en  1888. 

On  nous  permettra  de  rappeler  ici  les  conclusions  très  nettes 
par  lesquelles  se  termine  ce  mémoire. 

€  Le  système  compound  a  donné  indubitablement  une  écono- 
mie sur  la  consommation  de  vapeur  et  de  combustible;  la  valeur 
de  cette  économie  varie  sensiblement  suivant  les  conditions  de 
travail  de  la  machine  et,  en  service  ordinaire  des  machines,  peut 
^tre  admise  dans  les  limites  de  15  à  20  0/0.  » 

€  Vu  que  la  locomotive  compound  consomme,  pour  le  même 
travail  développé,  moins  de  combustible,  elle  demandera,  par 
suite,  un  tirage  moins  fort  et  aura  plus  rarement  besoin  d'un  ser- 
rage nuisible  de  l'échappement;  de  là  la  possibilité  d'une  meil- 
leure utilisation  du  combustible  pour  la  chaudière  de  la  machine 
compound.  D'un  autre  côté,  la  moindre  consommation  de  vapeur 

-dans  les  locomotives  compound  permet,  dans  le  cas  d'un  excès 

.  de  force  de  traction  et  d'adhérence,  d'augmenter  la  composition 
des  trains  conduits  par  ces  locomotives.  C'est  un  des  sérieux 
avantages  de  la  locomotive  compound  qu'on  ne  doit  pas  omettre 

.  en  appréciant  l'utilité  de  ce  système.  » 

«  Prenant  en  considération  que  la  locomotive  compound  expé- 

•  rimentée  ne  présente  presque  aucune  complication,  que  la  cons- 

.     (i)  La  Société  des  Ingéniecm  Civils  dont  Borodine  f<ii$ait  partie  depuis  18^0. 


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—  104  — 

truction  de  ces  locomotives  revient  à  peu  prés  au  même  prix 
que  celle  des  locomotives  ordinaires,  que  la  moindre  consom- 
mation entraîne  de  moindres  frais  de  réparations  des  chaudières, 
du  service  d'alimentation,  etc.,  on  peut  en  conclure  qu'il  y  a 
avantage  indubitable  à  construire  les  locomotives  d'après  le  sys- 
tème compound  ». 

Les  expériences  de  Borodine  eurent  un  grand  retentissement 
et  des  conséquences  importantes.  Dès  1883,  c'est-à-dire  avant 
leur  achèvement,  une  seconde  machine  avait  été  transformée  de 
la  même  manière  queia  première. 

C'était  une  locomotive  à  marchandises  à  six  roues  couplées  cons- 
truite, en  1871,  par  Schwartzkopf,  à  Berlin;  elle  est  représentée 
en  B.  Les  résultats  furent  aussi  favorables.  La  transformation 


13 


fut  successivement  étendue  à  d'autres  machines,  tant  à  deux 
qu'à  trois  essieux  accouplés,  et  plus  tard  à  des  locomotives  à 
huit  roues  couplées.  Les  dispositions  primitives  furent  conser- 
vées (sauf,  bien  entendu,  les  enveloppes  qui  n'avaient  été  appli- 
quées à  la  première  machine  que  pour  les  expériences)  avec 
quelques  modifications  de  détail;  par  exemple,  le  tiroir  de  dé- 
marrage fut  fait  cylindrique  pour  tenir  moins  de  place  et  n'a- 
voir pas  la  pression  de  la  vapeur,  le  changement  de  marche 
double  fut  fait  avec  deux  vis  placées  dans  le  même  axe  en  pro- 
longement Tune  de  l'autre,  disposition  ingénieuse  due  à  notre 
Collègue  ^I.  Lœvy  et  appliquée  actuellement  aux  locomotives 


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—  105  — 

compound  à  quatre  cylindres  de  quelques-unes  des  grandes  Com- 
pagnies françaises. 

D'autres  Ingénieurs  russes  suivirent  l'exemple  du  Sud-Ouest, 
notamment  M.  Th.  Urquhart,  du  chemin  de  fer  de  Griazi-Tsarit- 
sine.  On  ne  tarda  pas  à  construire  des  machines  neuves  dans  le 
même  système  et,  en  1889,  le  chemin  de  fer  de  Wladicaucase 
commandait  aux  ateliers  de  Kolomna,  30  locomotives  compound 
à  deux  cylindres  et  quatre  essieux  accouplés  pesant  50  t  en  ser- 
vice, soit  le  poids  maximum  qu'on  pouvait  atteindre  avec  les 
charges  alors  admises  sur  les  chemins  de  fer  russes.  Le  système 
compound  trouva  ainsi  en  Russie,  comme  en  Allemagne,  un  dé- 
veloppement rapide  qui  ne  s'est  point  ralenti  depuis. 

En  présence  de  faits  aussi  caractéristiques,  il  est  permis  de 
s'étonner  de  voir  certains  adversaires  déclarés  du  système  révenir 
perpétuellement  sur  la  médiocrité  des  résultats  donnés  par  les 
premières  locomotives  compound  à  deux  cylindres  à  pressions 
égales  ou  inférieures  à  10  kg. 

Les  locomotives  d'essai  du  Sud-Ouest  étant  timbrées  à  10  atm^ 
et  ayant  presque  toujours  dans  les  expériences  fonctionné  à  des 
pressions  notablement  moindres,  on  voit  combien  ces  allégations 
sont  contredites  par  les  faits. 

A  propos  de  cette  question  des  pressions,  il  nous  parait  utile 
de  relever  quelques  erreurs  qu'on  rencontre  au  cours  d'appré- 
ciations sur  les  expériences  de  Borodine. 

Ainsi,  dans  un  article  de  la  Bévue  Générale  des  Chemins  de  fer 
paru  dans  le  numéro  de  juin  1894,  il  est  dit  page  294  :  «La 
comparaison  portait  sur  une  machine  du  système  ordinaire  et  sur 
une  machine  Mallet,  la  première  timbrée  à  10  %  et  la  seconde 
à  12.  »  Il  y  a  là  une  erreur  absolue  qui  serait  de  nature,  contre 
l'intention  de  l'auteur,  nous  en  sommes  bien  persuadé,  à  jeter 
le  discrédit  sur  la  correction  des  essais;  les  deux  machines  avaient 
le  même  timbre  10  atm;  elles  ne  différaient  que  par  l'application 
à  l'une  des  dispositions  relatives  à  la  double  expansion,  et  la 
pression  de  12  kg  indiquée  dans  l'article  auquel  nous  faisons  al- 
lusion n'était  pas  autorisée  en  Russie. 

M.  Demoulin,  dans  son  grand  ouvrage  :  Traité  pratique  de  la 
machine  locomotive^  est  tombé  dans  la  même  erreur,  ayant  proba- 
blement emprunté  le  renseignement  à  l'article  précédent  :  «  Ma- 
chine compound  Mallet  12  /cgf,  machine  ordinaire  10  Agf.  » 

Une  simple  réflexion  fait  voir  qu'il  était  tout  à  fait  inutile  de 
dépenser  du  temps,  de  l'argent  et  des  précautions  minutieuses 


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-  106  — 

pour  des  essais  dont  le  point  de  départ  se  serait  trouvé  radicale- 
ment vicié  par  une  différence  essentielle  entre  les  machines  mises 
en  comparaison. 

Après  avoir  constaté  le  succès  très  réel  obtenu  par  la  locomo- 
tive à  deux  cylindres  inégaux,  nous  sommes  bien  à  l'aise  pour 
déclarer  que,  ni  Borodine  ni  nous,  n'avons  jamais  prétendu  que 
ce  type  constituait  la  forme  unique  et  définitive  (si  tant  est  qu'il 
yen  ait  jamais  une)  de  la  locomotive  compound,  mais  il  n'en  est 
pas  moins  vrai  que  cette  forme,  par  son  extrême  simplicité  et  le 
peu  de  changement  qu'elle  apportait  aux  idées  alors  admises  à 
peu  près  exclusivement,  a  singulièrement  facilité  la  première 
réalisation  de  l'expansion  multiple  sur  la  locomotive;  elle  a  été, 
qu'on  nous  pardonne  la  figure,  le  coin  qui  a  fait  pénétrer  le  prin- 
cipe dans  le  milieu,  très  réfractaire  alors,^  des  chemins  de  fer. 
Ce  rôle  lui  vaudra  toujours,  croyons-nous,  une  place  très  hono- 
rable dans  riiistoire  des  progrès  de  la  locomotive,  s'il  lui  a  valu, 
d'un  autre  côté,  une  antipathie  toute  spéciale  de  la  part  des 
adversaires  du  système  compound,  antipathie  dont  les  séances  de 
notre  Société  ont  entendu  encore  tout  récemment  l'expression  (1). 

Dès  1888,  Borodine  nous  entretint  de  son  désir  de  construire 
une  machine  compound  à  grande  vitesse  pour  le  chemin  de  fer 

(1)  On  peat  ea  jager  par  le  passage  suivant  des  observations  présentées  par  M.  A. 
Lencauchez  dans  la  séance  du  7  octobre  dernier  de  notre  Société  :  <  H  est  permis  de  dire 
que  les  locomotives  compound  à  deux  cylindres  et  à  moyenne  pression  iront  biéntdt  re- 
joindre dans  r<mbli  les  locomotives  à  cylindres  oscillants.  Bien  certainement  on  ne  trou- 
verait aujourd*hui  ni  en  France  ni  en  Angleterre  un  ingénieur  en  cbef  pour  adopter  une 
locomotive  compound  àdenx  cylindres,  preuve  évidente  delà  médiocrité  du  système,  etc.». 

Notre  collègue  nous  permettra  de  lui  faire  remarquer  que  ce  rapprochement  entre  une 
machine  qui  compte  actuellement  plusieurs  milliers  d'exemplaires  et  une  autre  qui,  pro- 
posée il  y  a  fort  longtemps,  n'a  jamais  été  réalisée  que  sur  le  papier,  manque  peut-être  au- 
tant de  goût  que  de  justesse.  En  présence  du  nombre  très  oonsidérable  de  locomotives  com- 
pound à  deux  cylindres  actuellement  en  construction  en  Allemagne,  ea  Autriche,  en 
Uussie,  en  Suisse,  aux  Ëtats-L'nis,  etc.,  on  peui  supposer  que  le  bientôt  de  notre  collègue 
ne  veut  pas  encore  dire  demain. 

Le  second  argument  de  M.  Lencauchez  ne  nous  paraît  pas  avoir  plus  de  valeur.  Od 
conçoit  que  nous  n'insistions  pas  sur  un  point  délicat,  mais  nous  pouvons  cependant  rap- 
peler qu'il  y  a  vingt  ans  on  n*aurait  pas  trouvé,  en  France,  une  locomotive  à  bogie  et 
quMl  y  a  dix  ans  il  y  en  avait  très  peu.  On  ne  saurait  évidemment  attribuer  ce  (ait  à  la 
médiocrilé  du  systétne,  puisque  toutes  les  oom|)agnie8  françaises,  ou  à  peu  près,  remploient 
aujourd'hui.  Ajoutons  que  ai  ces  compagnies  ne  possèdent  pas  de  locomotives  compoand 
à  deux  cylindres,  des  machines  de  ce  genre  n'en  font  pas  moins  un  service  régulier  et  jour- 
nalier sur  le  territoire  français,  par  exemple  les  machines  du  Jura-Simplon  sur  le  P.-L.-M., 
de  Pontarlier  à  la  frontière  Suisse,  et  sur  TEst,  de  Délie  à  la  même  frontière. 

Enfin  l'antipathie,  attribuée  par  If.  Lencauchez  aux  ingénieurs  anglais  pour  un  système 
dont  ils  n'ont  fait  l'essai  que  dans  des  conditions  très  défavorables,  nous  parait  un  argu- 
ment bien  dangereux  à  employer  de  la  part  de  notre  oollègQe.  Croit-il  que  ces  ingénieurs 
seraient  plus  disposés  à  accueillir  avec  empressement  c  les  distributions  eompliquées 
qu'on  appelle  à  tort  distributions  perfectionnées  »  selon  Texpression  de  Borodine  7  11  n'a 
qu'à  en  faire  Texpérienoe. 


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— 107  — 

du  Sud-Ouest;  la  nécessité  d'avoir  des  roues  d'environ  2m  de  dia- 
mètre conduisait,  avec  deux  cylindres  seulement,  à  des  dimen- 
sions inadmissibles  pour  les  grands,  il  fallait  donc  quatre  cylin- 
dres, la  machine  devant  conserver  le  plus  possible  de  simplicité; 
la  disposition  tandem  ,dont  nous  nous  étions  déjà  entretenus  pré- 
cédemment le  séduisait,  et  il  avait  étudié  un  projet  dans  ce  sens, 
n  nous  demandait  de  tàter  les  constructeurs  français  pour  la 
construction  d'une  machine  de  ce  modèle.  Nos  démarches  ne 
réussirent  pas.  L'exécution  d'une  machine  nouvelle,  à  un  seul^ 
exemplaire,  n'était  guère  tentante,  et  la  disposition  projetée  sou- 
leva beaucoup  de  critiques.  L'affaire  n'eut  pas  de  suite  à  ce  mo- 
ment. 

En  1890,  notre  Collègue,  reprenant  la  question,  nous  deman- 
dait de  vouloir  bien  accepter  la  mission  de  surveiller  les  études 
de  détail  et  l'exécution  de  cette  machine  qu'il  avait  commandée 
en  Angleterre.  Nous  lui  répondîmes  que  nous  accepterions  vo- 
lontiers si  la  machine  pouvait  être  faite  en  France.  Heureusement, 
des  difficultés  relatives  à  la  forme  du  contrat,  soulevées  par  les 
constructeurs,  permirent  de  résilier  le  marché  et  de  passer  la 
commande  à  la  Société  Alsacienne  de  construction  mécanique 
])Our  «es  ateliers  de  Belfort.  L'ordre  fut  donné  à  la  fin  de  1890, 


et  la  machine  terminée  en  septembre  1891.  Pendant  les  études, 
la  confiance  de  Borodine  nous  permit  dejfaire  prévaloir  nos  idées 
sur  quelques  points  importants,  d'accord,  d'ailleurs,  avec  M.  de 
Glehn,  Téminent  Ingénieur,  administrateur-directeur  de  la  Société 
Alsacienne,  et  nous  croyons  qu'on  n'a  pas  eu  à  le  regretter. 

La  machine  est  une  locomotive  tandem  à  reoeiver  et  nullement 
à  transvasement  direct  ou  machine  Woolf;  elle  est  à  commande 
unique  de  distribution  pour  les  deux  groupes  de  cylindres.  La 
disposition  d'ensemble  est  représentée  dans  la  photogravure  G. 


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_  108  — 

On  trouvera  des  détails  sur  l'arrangement  des  cylindres  dans 
la  planche  77,  annexée  au  BuUetin  de  notre  Société  d'oc- 
tobre 1892. 

Cette  locomotive  fut  assez  critiquée  dans  certains  milieux,  très 
probablement  parce  que  les  auteurs  des  critiques  ne  se  rendaient 
pas  compte  des  conditions  qui  avaient  présidé  à  son  étude.  La 
disposition  devait  être  aussi  simple  que  le  permettait  l'emploi 
de  quatre  cylindres,  et  le  taux  assez  faible  des  charges  par  essieu, 
admises  par  l'administration,  rendait  parfaitement  suJEsants  l'em- 
ploi d'une  seule  paire  de  mécanismes  et  l'attaque  directe  d'un 
seul  essieu. 

Nous  avons  à  relever  les  mêmes  erreurs  que  dans  la  première 
machine  au  sujet  de  la  pression  à  la  chaudière  ;  dans  l'article  pré- 
cité de  la  Revue  générale  des  chemins  de  fer^  cette  pression  est  in- 
diquée comme  étant  de  14  kg,  alors  qu'elle  est,  en  réalité,  de 
11  (Utriy  pression  maximum  alors  autorisée  en  Russie  (1).  Il  en  est 
de  même  dans  l'ouvrage  de  M.  Demoulin, 

Nous  n'insisterons  pas  au  sujet  de  cette  locomotive  qui  a  fait 
l'objet  d'un  rapport  de  Borodine  lui-même,  rapport  inséré  au 
BuUetin  d'octobre  1892  de  la  Société.  Nous  ajouterons,  toutefois, 
que  cette  machine  a  été  reproduite  à  un  assez  grand  nombre 
d'exemplaires,  dont  quelques-uns  ont  été  construits  par  les  ate- 
liers de  Kieff  des  chemins  de  fer  du  Sud-Ouest.  En  ce  moment, 
les  établissements  de  Belfort  de  la  Société  Alsacienne  construi- 
sent, pour  le  chemin  de  fer  de  Moscou- Windau-Rybinsk,  des 
locomotives  compound  tandem  à  quatre  essieux  accouplés  et  un 
essieu  moteur  à  l'avant,  commandées  par  Borodine  au  commen- 
cement de  cette  année.  Il  est  intéressant  de  faire  remarquer  que 
ces  machines  feront  le  service  simultanément  avec  des  machines 
Vauclain,  construites  par  Baldwin,  et  avec  des  machines  com- 
pound articulées,  de  notre  système,  également  en  construction 
à  Belfdrt. 

Dans  un  ordre  un  peu  différent,  nous  signalerons  des  expé- 
riences très  minutieuses  exécutées,  sous  la  direction  de  notre 
Collègue,  sur  le  fonctionnement  des  appareils  de  divers  sys- 
tèmes employés  pour  l'alimentation  des  réservoirs  d'eau  des 
gares.  Les  résultats  de  ces  expériences,  très  complètes,  ont  été 
donnés  dans  les  Bulletins  de  mai  et  juin  1894  de  notre  Société. 

(1)  Nous  tenons  à  ces  rectifications  surtout  à  cause  de  la  thèse,  trop  absolue  selon  nous, 
soutenue  par  Téminent  auteur  de  Tarticle  :  «  L'efficacité  du  système  compound  semble 
comporter  comme  condition  d'un  emploi  réellement  avantageux  une  pression  de  régime 
élevée,  12  à  14  kg. 


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—  109  — 

Ils  ont  fait  voir  combien  était  extravagante  la  consommation  de 
vapeur  de  quelques-uns  de  ces  appareils,  consommation  qui, 
pour  certaines  pompes,  dépasse  300  kg  par  cheval  et  par  heure, 
et  l'intérêt  qu'il  y  a  à  améliorer  le  rendement  de  ces  tnachines 
en  général  trop  négligées. 

Nous  avons  indiqué  plus  haut  les  améliorations  apportées  par 
Borodine  aux  ateliers  de  son  réseau.  Il  se  préoccupait  constam- 
ment d'avoir  ce  qu'il  y  avait  de  plus  nouveau  et  de  plus  per- 
fectionné en  fait  d'outillage,  d'instruments  de  mesure,  etc.  Il 
commandait  en  France  le  plus  qu'il  pouvait  et  pendant  de  nom- 
breuses années,  nous  fûmes  chargés  de  la  surveillance  et  de  la 
réception  de  ces  commandes.  Nous  citerons,  au  hasard  de  la 
plume  :  des  machines- outils  pour  le  travail  des  métaux  et  pour 
le  travail  du  bois,  des  machines  à  forger  les  écrous  et  les  rivets, 
des  machines  à  essayer  les  métaux  et  les  tissus,  des  appareils  de 
mesurage  pour  l'électricité,  pour  le  degré  d'humidité  de  la  va- 
peur, des  appareils  calorimétriques,  thermométrîques,  d'éclai- 
rage électrique,  etc.  Mention  particulière  doit  être  faite  d'un 
grand  dynamomètre  de  traction  destiné  à  être  installé  dans  un 
wagon  et  construit  par  notre  Collègue,  M.  Dïgeoii.  En  général, 
dès  que  Borodine  entendait  parler  d'un  appareil  nouveau,  il  nous 
chargeait  de  suite  de  lui  fournir  des  renseignements  et  souvent 
même  de  lui  faire  expédier  l'objet. 

Enfin,  notre  Collègue  étudia  un  type  normal  de  wagon  à  mar- 
chandises, qui  fut  construit  en  1882  et  qui  est  devenu  d'un  em- 
ploi général  en  Russie.  Les  dessins  complets  de  ce  wagon,  qui 
présente  des  dispositions  intéressantes,  sont  à  la  bibliothèque 
de  notre  Société. 

On  peut  s'étonner  qu'avec  des  occupations  si  absorbantes 
Borodine  ait  encore  trouvé  le  temps  d'écrire.  Or,  il  a  écrit  beau- 
coup et,  ce  qui  est  plus  rare,  toujours  utilement.  Il  prêchait,  on 
peut  dire,  avec  l'exemple,  la  parole  et  la  plume.  C'est  surtout 
dans  la  revue  technique  V Ingénieur  publiée  à  Kiew  qu'ont  paru  ses 
travaux  les  plus  importants. 

Cette  revue  a  été  fondée  à  la  fin  de  1881  par  quelques  Ingé- 
nieurs résidant  à  Kieff  et  a  commencé  à  paraître  avec  l'année 
1882.  Borodine  était  chargé  de  la  rédaction  de  la  partie  concer- 
nant la  mécanique  et  ses  applications.  Le  premier  numéro  con- 
tenait un  article  de  lui  sur  le  rôle  des  ateliers  des  chemins  de  fer, 
article  dans  lequel  il  attribuait  les  frais  énormes  d'entretien  du 
matériel  roulant  au  défaut  d'organisation  des  ateliers,  et  concluait 

Bull.  8 


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-  no  — 

à  la  nécessité  de  remédier  au  plus  vite  à  cet  état  de  choses  en 
indiquant  les  moyens  d'y  arriver. 

Notre  Collègue  traita  également,  avec  de  grands  développe- 
ments, la  grosse  question  du  rachat  des  chemins  de  fer.  Il  était 
adversaire  déterminé  de  l'exploitation  par  l'État.  L'État,  disait- 
il,  est  fait  pour  administrer  et  non  pas  pour  faire  du  commerce  ; 
or,  l'exploitation  des  chemins  de  fer  n'est  pas  autre  chose  qu'un 
commerce  de  transport. 

Des  articles  importants  ont  été  consacrés  par  notre  Collègue  à 
démontrer  l'utilité,  même  la  nécessité,  de  créer  des  ateliers  spé- 
ciaux ou  laboratoires  pour  l'essai  des  locomotives  dans  des  condi- 
tions beaucoup  plus  favorables  et  commodes  que  celles  qu'on 
trouve  dans  les  essais  en  service  courant.  II  réalisa  partiellement 
une  installation  de  ce  genre  dans  les  expériences  dont  nous  avons 
parlé,  mais  il  rêvait  beaucoup  mieux  et  s'occupa  de  faire  établir 
ce  genre  d'atelier  par  une  action  commune  des  diverses  Compa- 
gnies de  chemins  de  fer  en  Russie  ;  il  ne  réussit  pas  dans  cette 
tentative  qui  était  un  peu  prém.aturée.  Ces  installations  ont,  conmie 
on  sait,  été  réalisées  depuis  quelques  années  aux  États-Unis,  non 
comme  on  pourrait  le  croire  par  les  chemins  de  fer,  mais  par 
des  institutions  particulières  d'enseignement  technique  et  rendent 
de  très  grands  services.  On  nous  pardonnera  de  rappeler  ici  que 
nous  avions  exposé  l'utilité  qu'auraient  des  installations  de  ce 
genre  pour  élucider  les  questions  relatives  au  fonctionnement 
des  locomotives  comme  moteurs  à  vapeur,  dès  1877  à  la  page  929 
de  notre  mémoire  inséré  dans  le  Bulletin  de  novembre-décembre, 
de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils. 

Tous  les  points  que  nous  avons  signalés  à  propos  du  r61e  de 
Borodine  comme  administrateur,  ont  fait  l'objet  de  sa  part  dans 
V Ingénieur  d'articles  des  plus  remarquables;  il  est  donc  inutile 
d'insister  à  ce  sujet.  Ses  nombreux  voyages  (il  avait  été  trois  fois 
aux  États-Unis)  furent  également  le  sujet  de  comptes  rendus  inté- 
ressants dans  le  même  recueil. 

En  1885,  après  le  départ  de  Kieff  d^  M.  Demtchinsky,  rédacteur 
en  chef  de  Vlngénieur^  Borodine  accepta  de  le  remplacer  et  rem- 
plit ces  fonctions  jusqu'à  sa  mort. 

.  Notre  Collègue  a  donné  de  nombreux  articles  à  VOrgan^  la 
grande  revue  allemande  pour  les  questions  de*  chemins  de  fer;  U 
a-fait  plusieurs  communications  à  VInstittUion  of  Mechanical  Engi- 
neers;  nous  avons  mentionné  déjà  celles  qu'il  a  faites  à  notre  So- 
ciété dont  il  avait  été  nommé  correspondant  en  1889. 


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—  m  — 

Chez  Borodine .  les  qualités  prhrées  ne  le  cédaient  en  rien  à 
celles  de  l'Ingénieur  et  de  Tadministrateur.  C'était  un  homme  de 
bien  dans  toute  la  force  du  terme  ;  aussi  étaitril  aimé,  estimé  et 
respecté  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu,  dans  les  sphères  les  plus 
modestes  comme  les  plus  élevées.  Dans  les  questions  d'affaires, 
on  rencontrait  chez  lui,  nous  ne  dirons  pas  la  correction  et  la 
loyauté  qui  doivent  être  des  qualités  pour  ainsi  dire  normales  et 
naturelles,  mais  une  délicatesse  de  procédés  qui  est  beaucoup 
moins  commune.  Nous  pouvons  en  parler  sciemment  à  cause  des 
rapports  que  nous  avons  eus  si  longtemps  avec  lui,  et  nous  pour- 
rions en  citer  des  exemples  frappants.  Sa  bonté  et  sa  générosité 
étaient  bien  connues;  il  suÉBtde  rappeler  qu'en  quittant  le  Sud- 
Ouest,  il  ût  abandon  de  la  pension  à  laquelle  il  avait  droit  à 
l'œuvre  des  bibliothèques  créées  par  lui  pour  le  personneL 

  toutes  ces  qualités  il  joignait  une  modestie  et  une  simj>licité 
qu'on  ne  rencontre  pas  toujours  chez  des  hommes  arrivés  à  des 
positions  aussi  élevées. 

La  perte  du  Collègue  auquel  nous  avons  consacré  ces  lignes 
sera  vivement  ressentie,  non  seulement  en  Russie,  mais  par  les 
Ingénieurs  de  tous  les  pays. 

Puisse  cette  pensée  contribuer  à  adoucir  dans  quelque  mesure 
la  douleur  de  Madame  de  Borodine  et  de  ses  enfanta  auxquels 
nous  nous  croyons  autorisé  à  adresaer  en  cette  circonstance  l'ex- 
pression de  la  profonde  sympathie  de  la  Société  des  Ingénieurs 
Civils  de  France. 

Nous  ne  saurions  terminer  sans  rappeler  ici  que  nous  avons  été 
grandement  aidé  dans  la  rédaction  de  ce  travail  par  les  rensei- 
gnements que  nous  avons  trouvés  dans  des  notices  et  discours  de 
nos  Collègues  MM,  d'Abramson  et  L.  Lœvy  et  de  M.  Philonenko, 
rédacteur  en  chef  de  VIngénieurj  auquel  nous  adressons  particu- 
lièrement nos  remerciements  pour  l'envoi  du  portrait  qui  figure 
dans  cette  note  et  qu'il  a  bien  voulu  nous  autoriser  à  reproduire. 
Notre  Collègue  M.  Wigoura  a  bien  voulu  également  mettre  à  notre 
disposition  des  documents  qui  nous  ont  été  très  utiles  et  nous 
faire  profiter  de  sa  connaissance  de^  langues  russe  et  française. 


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NOTICE     NÉCROLOGIQUE 

SUR 

M.  Pascal  GARNIER 


Pascal  Garnier  débuta  dans  la  carrière  des  voyages  en  1894; 
il  avait  vingt-deux  ans  et  s'était  préparé  par  Tétude  des  langues,  de 
la  géologie,  des  ^ssais  de  laboratoire  ;  il  alla  au  Gap  de  Bonne  Es- 
pérance, remonta  jusqu'au  Transvaal  et  revint  par  la  côte  Orientale 
d'Afrique  ;  il  avait  pour  mission  principale  d'étudier  les  filons 
aurifères  du  Transvaal  et  leurs  prolongements  probables;  il  résu- 
ma ses  observations  sur  le  pays  dans  une  série  d'articles  du 
Temps  et  du  Petit  Temps  de  1896  que  nombre  de  journaux 
reproduisirent  à  l'époque.  A  son  retour  à  Paris,  il  fournit  à 
son  père,  M.  Jules  Garnier,  les  principaux  éléments  du  mémoire: 
L'Or  et  le  Diamant  au  Transvaal  et  au  Cap,  qui  fit  d'abord  l'objet 
d'une  conférence  à  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France, 
puis  fut  traduit  en  anglais  par  les  soins  de  la  Société  Géologique 
de  l'Afrique  du  Sud  et  valut  à  M.  Jules  Garnier  le  titre  de  Membre 
d'Honneur  de  cette  Société. 

Peu  après  sa  rentrée  en  France,  Pascal'  Garnier  se  dirigea,  par 
l'Amérique  et  l'Océan  Pacifique,  vers  la  Nouvelle-Zélande,  où  il 
séjourna  une  année;  il  passa  ensuite  en  Australie  Occidentale  et 
pénétra  dans  ce  désert  jusqu'à  600  km. 

De  retour  en  France,  à  la  fin  de  1897,  il  faisait,  en  janvier  1898, 
une  communication  sur  la  Géologie  et  les  Mines  de  la  Nouvelle- 
Zélande,  à  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France,  et  y  annon- 
(}ait  son  départ  prochain  pour  l'Australie  Occidentale,  dont  il 
n'avait  fait  qu'entrevoir  la  géologie  ;  mais,  cette  fois,  en  compa- 
gnie de  M.  Jules  Garnier  :  cesdeux  voyageurspartirenten  efifet,  en 
Février,  de  Marseille,  mais  Pascal  Garnier  ne  devait  pas  revenir  : 
l'existence  pénible  dans  ces  contrées  désertiques,  son  mépris  pour 
les  dangers  de  ces  climats  torrides,  la  mauvaise  nourriture,  l'excès 
de  travail  eurent  raison  de  sa  forte  nature  :  pris  à  la  fois  par  la 
dysenterie  et  les  fièvres,  il  expirait,  après  quelques  jours  de 
maladie,  à  Coolgardie,  le  23  juin  1898. 


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CHRONIQUES 

N''  224  et  225. 


Sommaire.  — >  Le  chemin  de  fer  de  Barsi.  ^  Moteurs  à  triple  expansion  pour  éclairage 
électrique.  ~  Manœuvre  électrique  des  portes  de  la  nouvelle  écluse  d'Ymuiden.  — 
Charles  £.  Emery.  —  Les  caractéristiques  d'une  locomotive.  —  Moteurs  pour  voitures 
automobiles.  —  Anciens  moteurs  à  gaz.  —  Mécanismes  des  anciens  moulins  à  vent.  — 
Emploi  de  Toxygène  dans  les  mines.  —  Une  roue  hydraulique  de  grandes  dimensions. 

Ije  dteinlii  de  fer  de  Barsi.  —  Nous  avons  décrit  dans  la 
chronique  d'octobre  1887,  page  319,  un  intéressant  chemin  de  fer  à  voie 
étroite  construit  aux  Indes  anglaises,  la  ligne  de  Silliguri  à  Darjeeling, 
à  Técartement  de  0,01  m,  qui  se  dévdoppe  sur  les  contreforts  de  i*Hin?a- 
laya  en  franchissant,  sur  une  longueur  de  80  fcm,  une  différence  de 
niveau  de  près  de  2  000  m. 

L'écartement  étroit  généralement  employé  dans  l'Inde  est  celui  de 
1  m  ;  néanmoins,  il  a  été  ouvert  récemment  une  ligne  à  la  voie  de 
0,76  m,  soit  2  pieds  1/2,  également  très  intéressante,  celle  qui  relie  la 
station  de  Barsi,  du  Great  Indian  Peninsidar  Raihvay^  à  la  ville  du  même 
nom,  située  à  une  distance  de  32900  m. 

La  voie  est  posée  sur  l'accotement  de  la  route  qui  relie  la  ville  et  la 
station  ;  la  largeur  occupée  est  de  1 ,91  m  lorsque  les  rails  sont  posés  sur  la 
route  même  et  de  2,75  m  quand  la  voie  est  sur  un  remblai  destiné  à  adoucir 
les  inclinaisons  aux  abords  des  ponts;  la  largeur  minimum  laissée  pour 
la  circulation  des  voitures  est  de  3,80  m.  Sur  les  ponts,  une  clôture  sépare 
la  voie  ferrée  du  reste  de  la  chaussée.  Le  rayon  minimum  des  courbes 
est  de  45  m  et  la  déclivité  maximum  de  1  â  88,  soit  11,4  0/00;  la  plus 
longue  rampe  de  cette  valeur  est  de  800  m. 

La  voie  est  établie  en  rails  d'acier  à  patins,  de  17,5  kg  le  mètre  cou- 
rant et  d'une  longueur  normale  de  7,32  m.  Ces  rails  ont  58  mm  de  hau- 
teur, 48  mm  de  largeur  au  champignon  et  73  mm  de  largeur  au  patin. 
Ils  sont  reliés  par  des  éclisses  pesant  o,66  kg  la  paire  et  de  0,40  m  de 
longueur,  serrées  par  4  boulons  de  12,5  mm  de  diamètre,  avec  interpo- 
sition de  rondelles  Grover  sous  les  écrous. 

La  voie  est  posée  sur  traverses  en  acier,  sauf  sur  les  ponts.  Ces  tra- 
verses ont  1,525  m  de  longueur,  0,15  m  de  largeur  et  0,09  m  de  hauteur, 
n  y  en  a  10  par  rail  de  7,32  m,  ce  qui  fait  2200  par  mille  ou  1 366  par 
kilomètre  ;  elles  pèsent  22,65  kg  chacune.  Il  y  en  a  deux  types  ;  l'un  A 
est  employé  dans  les  alignements  droits  :  le  rail  y  est  fixé  par  deux 
crochets  en  acier  ;  l'autre  B  sert  dans  les  courbes  et  le  rail  y  est  fixé 
par  quatre  crochets.  Dans  les  courbes,  le  surëcartement  est  de  12,5  mm. 

Sur  les  ponts,  les  rails  sont  posés  sur  des  traverses  en  bois  de  teck  de 
1,525  m  de  longueur,  0,20  m  de  largeur  et  0,125  m  de  hauteur,  expacées 
de  0,61  m  d'axe  en  axe  ;  des  traverses  semblables,  mais  un  peu  plus 


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—  1 1  i  — 

larges,  sont  employées  dans  les  croisements.  Sur  ces  traverses  les  rail» 
sont  flLxés  par  deux  crampons,  et  les  traverses  elles-mêmes  sont  fixées* 
une  sur  trois,  sur  les  poutrelles  des  ponts  par  des  boulons  à  crochet. 

Le  ballast  est  formé,  en  général,  de  pierres  cassées  ;  son  volume  est, 
au  minimum,  de  2/3  de  mètre  cube  par  mètre  courant  de  voie. 

Les  ponts  sont  en  acier,  du  type  employé  pour  les  lignes  à  voie 
de  1  m. 

Les  locomotives  sont  des  machines-tenders  à  8  roues  accouplées  et  un 
bogie  à  4  roues  à  l'arrière.  Leur  poids  total  est  de  29  830  kg  en  service 
et  le  poids  adhérent  de  20  000  kg,  ce  qui  fait  5  t  par  essieu.  L'essieu 
moteur  est  le  troisième  à  partir  du  cylindre  ;  ses  bandages  n'ont  pas  de 
boudins. 

La  surface  de  grille  est  de  0,91  m",  la  surface  de  chauflEe  directe  de 
4,09  VI*  et  la  surface  des  tubes  de  45  m"  ;  total  :  49,09  m*.  Il  y  a  ilO  tubes 
de  44  mm  de  diamètre  extérieur. 

Les  roues  motrices  ont  0,76  m  de  diamètre  et  les  cylindres  0,330  m 
de  diamètre  et  0,457  m  de  course.  Les  caisses  à  eau,  placées  latérale- 
ment à  la  chaudière,  contiennent  3  200  /  d'eau,  et  la  soute  à  charbon, 
à  l'arrière,  a  une  capacité  de  2,2  m*. 

La  boîte  à  fumée,  prolongée  à  l'avant,  porte  une  énorme  lanterne  à 
l'américaine  et  la  machine  est  munie  de  chasse-bœufis  à  ses  deux  ex- 
trémités. Toutes  les  roues,  même  celles  du  bogie,  ont  des  sabots  mus  par 
tn  frein  à  vapeur  et  un  frein  à  main.  Ces  locomotives  ont  été  cons- 
truites aux  ateliers  Kitson,  à  Leeds. 

Elles  peuvent  remorquer  les  charges  suivantes  sur  les  àiSéreni^ 
profils  : 

,  Sur  palier i  036  ^ 

—  1  â  100  et  courbe  de  180  wi 276 

-^  iâ   98  —  180  m 245 

-^  là    57  -  75m 151 

—  là    50  —  73m 136 

Comme  on  a  vu  plus  haut,  les  inclinaisons  du  profil  ne  dépassent  pa* 
1  à  88;  dans  ces  conditions,  la  charge  admise  est  de  260  t  et,  si  la 
vitesse  est  faible,  de  300  /.  Un  train  de  marchandises  de  260  t  repré- 
JBente  12  wagons  chargés  et  une  voiture-fourgon  contenant  38  voya- 
jgeurs.  Un  train  de  voyageurs  du  même  poids  serait  composé  d'une 
voiture  de  classe  supérieure,  de  11  voitures  de  classe  inférieure  et  d'un 
fourgon,  le  tout  contenant  30  voyageurs  de  classe  supérieure  et  736  de 
classe  inférieure. 

te  train  normal  comporte  1  voiture  de  classe  inférieure,  1  voiture- 
fourgon  et  9  wagons  de  marchandises  chargés,  ce  qui  représente  un 
poids  de  210/. 

:  On  dépense  environ  85 1  d'eau  et  12  A^  de  combustible  par  kilomètre. 
•  Le  matériel  de  transport  comprend  quatre  types  de  véhicules  :  1**  wa- 
gons-salons ;  2®  voitures  pour  classes  supérieures  ;  3®  voitures-fourgons 
4®  voitures  pour  classes  inférieures. 

Tous  ces  véhicules  ont  12  m  de  longueur  de  caisse  et  2,30  m  de  lar* 
geur  ;  Us  sont  m^ontés  sur  bogies  à  deux  essieux  ;  les  châssis  de  ces  bogies 


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—  115  — 

sont  en  acier  embouti,  système  Fox;  les  voitures  sont  munies  d'atte- 
lages articulés  pouvant  faire  un  angle  de  36*  qui  permet  le  passage 
dans  les  cou]i)es  de  45  m  ;  elles  portent  des  appareils  d'éclairage  au  gaz 
Pintscà, 

Les  wagons-salons  peuvent  recevoir  8  voyageurs;  ils  comportent  un 
vestibule,  un  salon,  un  fumoir,  une  toilette,  une  cuisine  et  un  comparti- 
ment pour  les  domestiques  ;  ils  sont  à  intercommunication  par  couloir 
et  munis  d'installations  de  lits. 

Les  voitures-fourgons  comprennent  un  compartiment  pour  6  voya- 
geurs de  classe  supérieure,  avec  lits  et  toilette,  un  pour  32  voyageurs 
de  classe  inférieure,  un  pour  le  garde-frein  et  un  pour  les  bagages. 

Les  voitures  de  classe  inférieure  ont  huit  compartiments  ccmteaant 
chacun  8  voyageurs;  elles  sont  munies  de  glaces  mobiles,  stores,  doubles 
pavillons,  etc.,  selon  les  exigences  du  climat. 

Les  wagons  à  marchandises  sont  aussi  à  bogies;  les  caisses  ont  1,60 m 
de  longueur;  les  bogies  ont  S  m  d'écartement  d'axe  en  axe  et  les  essieux 
de  chacun  sont  distants  de  1,30  m.  Tous  ces  wagons  portent  des  freins 
à  main.  Ils  appartiennent  à  trois  types  :  wagons  à  bords  bas,  wagons  à 
bords  hauts  et  wagons  couverts. 

Les  premiers  ont  une  lare  de  4160  kg  et  peuvent  porter  15800  kg,  ce 
qui  £ait  un  poids  de  ^0  t  en  charge. 

Les  wagons  à  bords  hauts  peuvent  recevoir  des  canons  ;  ils  pèsent, 
à  vide,  5400  kg  et  20  /  en  charge,  ce  qui  permet  de  porter  14  600  kg  ; 
leur  capacité  est  de  14  m». 

Les  wagons  couverts  ont  une  tare  de  6  000  kg  et  un  port  de  14  000  kg, 
ce  qui  donne  encore  20  t  pour  le  véhicule  chargé;  la  capacité  est  de 
2  9m'.  Ils  servent  au  transport  des  chevaux  et  peuvent  en  recevoir  6  avec 
le  fourrage  et  9  en  les  serrant. 

Le  matériel  roulant  construit  en  Angleterre  a  coûté  les  prix  suivants, 
rendu  à  Bombay,  en  comptant  la  roupie  au  change  de  1  sh.  3  d.,  soit 

1,35/: 

Machines 32 160  roupies  ou  49  830/* 

Yoiture-saion 19420  —  30100 

Voiture-fourgon 17480  —  27100 

Voiture  pour  classe  inférieure.  .  15380  —  2380n 

Wagon  à  bords  bas 2040  —         3160 

Wagon  à  bords  hauts 2680  ~         4150 

Wagon  couvert 2640  —         4100 

Les  renseignements  qui  précèdent  sont  extraits  d'un  rapport  publié  par 
la  section  technique  de  la  Direction  de  la  construction  des  chemins  de  fer' 
à  Simla  et  reproduit  par  l'indian  Engineenng. 

Moteurs  à  triple  expansloit  pour  eclairafr^  ëlectri^ue. 

—  A  la  réunion,  à  Londres,  le  8  juin  dernier,  de  la  Municipal  Eleclrioal 
AmociaHon^  M.  A.  Jeckell,  ingénieur-électricien  de  la  ville  de  South- 
Shields,  a  présenté  un  mémoire  sur  les  moteurs  à  vapeur  employés 
pour  la  production  d'électricité,  mémoire  dans  lequel  siont  rapportées 
des  expériences  d'un  grand  intérêt.  ' 


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—  H6  — 

L'auteur  range  ces  moteurs  dans  quatre  catégories  :  l**  les  moteurs 
verticaux  à  grande  vilesse  du  type  enclos  ;  2®  les  moteurs  du  même  type 
à  vitesse  modérée  ;  3®  les  moteurs  horizontaux  ordinaires  à  vitesse  mo- 
dérée et  4»  les  moteurs  verticaux  ordinaires  à  vitesse  modérée.  C'est 
sur  ces  derniers  qu'il  s'étend  particulièrement. 

11  parait  que  leur  emploi  pour  l'éclairage  électrique  est  relativement 
récent  en  Angleterre  et  l'application  en  aurait  été  faite  pour  la  première 
fois  à  Oxford.  Ce  sont,  en  général,  des  machines  du  type  marin,  à  pilon, 
souvent  à  triple  expansion,  avec  les  pompes  nécessaires  au  service  de  la 
machine  commandées  par  elle.  On  entend  souvent  dire  que  les  ma- 
chines à  expansion  multiple  et  particulièrement  à  triple  expansion  ne 
sont  économiques  que  lorsqu'elles  fonctionnent  à  pleine  charge.  M.  Jec- 
kell  considère  que  ce  n'est  pas  nécessairement  le  cas  et  que,  lorsque  les 
machines  sont  établies  avec  les  précautions  nécessaires,  elles  donnent 
des  consommations  font  peu  différentes  avec  des  charges  très  variables. 
C'est  ce  que  montrent  les  résultats  des  expériences  suivantes. 

La  première  est  relative  à  la  machine  n®  580,  construite  par  J.-H.  Mac 
Laren,  à  Leeds,  pour  commander  directement  un  alternateur  de  100  ki- 
lowatts. Le  cahier  des  charges  portait  que  la  machine  devait  fonctionner 
économiquement  à  pleine  charge,  à  trois  quarts  et  à  demi-charge. 

C'est  un  moteur  à  triple  expansion,  du  type  à  pilon,  dont  les  cylindres 
ont  respectivement  0,231  vi,  0,362  m  et  0,312  m  de  diamètre  et  0,610  m 
de  course,  ce  qui  donne  des  volumes  successifs  de  1,  2,4S  et  6,12.  Les 
cylindres  à  haute  pression  et  le  cylindre  intermédiaire  ont  des  enve- 
loppes de  vapeur  à  la  partie  circulaire  et  aux  fond  et  plateau  ;  le  cy- 
lindre à  basse  pression  n'en  a  pas.  Le  condenseur  fait  partie  de  la  ma- 
chine et  le  piston  de  la  pompe  à  air  est  mû,  au  moyen  d'un  balancier, 
par  la  tète  de  la  tige  du  piston  du  cylindre  intermédiaire. 

Cette  machine  a  été  essayée  à  l'atelier  le  24  février  1896;  elle  rece- 
vait la  vapeur  d'une  chaudière  type  locomotive;  sur  l'arbre  coudé  était 
montée  une  poulie  de  3,09  m  de  diamètre  portant  le  frein  avec  une  dis- 
position de  circulation  d'eau.  Six  indicateurs  Crossby  étaient  montés 
sur  les  cylindres  un  à  chaque  extrémité  de  chacun.  L'eau  condensée 
dans  les  enveloppes  était  recueillie  et  elle  est  comprise  dans  la  dépense 
d'eau  par  cheval. 

Le  tableau  A  résume  les  données  et  résultats  des  trois  essais  faits  sur 
cette  machine. 

On  voit  par  les  chiffres  de  ce  tableau  que,  pour  des  puissances  to- 
tales mesurées  au  frein  sur  l'arbre  moteur,  c'est-â-dire  directement  uti- 
lisables, de  1,  0,66  et  0,30,  les  dépenses  d'eau  d'alimentation  par 
cheval  au  frein  et  par  heure  ont  été  respectivement  de  1,  1  et  0,92, 
c'est-à-dire  sensiblement  constantes. 

Voici  une  série  d'expériences  faites  dans  des  conditions  encore  plus 
larges  de  variation  de  puissance.  Ces  expériences  ont  été  effectuées  sur 
une  machine  du  même  système  et  du  même  constructeur  établie  à  la 
station  centrale  d'électricité  de  Sheflield,  les  13  et  16  février  1898,  c'est- 
à-dire  tout  récemment. 

Les  cylindres  de  cette  machine  ont  des  diamètres  de  0,247  m  0,373  m 
et  0,383  m  et  une  course  commune  do  0,610  m. 


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—  117  — 
Tableau  A. 


Dorée  de  Tassai 

Pression     l  Cjrlindre  HP 

effective  à  <  Cylindre  intermédiaire  . 
rentrée  du  (  Cylindre  BP  .  .  .   .   ^   . 

Vide  au  condenseur 

Nombre  de  tours  moyen  par  minute.  . 

Pression    (  Cylindre  HP 

moyenne  <  Cylindre  intermédiaire  . 
effecliye  au  (  Cylindre^  BP 

Travail     (  Cylindre  HP 

.   j.     ,      1  Cylindre  intermédiaire  . 

'°'*"l"*     J  Cylindre  BP 

en  chevaux  f  j^^j 

Travail  au  frein 

Rendement  organique 

Dépense  de  vapeur  par  cheval  indiqué. 
Dépense  de  vapeur  par  cheval  au  frein 


CHARGE 

ENTIÈRE 


122  min. 

11,86  ftp 

4,58ftflr 

OybZkg 

0,683  m 

123,4 

3,17  kg 

2,11  kg 

0,79  kg 

41,84  c/i 

69,56  c/i 

66,12  c/i 

177,52  c/t 

165,73  kg 

0,935  ftp 

6,30  kg 

0,1b  kg 


3/4 
DE  CHARGE 


120  min. 

11,52  ftp 

2,75  ftp 

0,11  kg 

0,709  m 

128 

2,58  kg 

1,29  ftp 

0,49  ftp 

35,34  ch 

44,06  c;/ 

42,74  ch 

122,14  c/j 

108,74  kg 

0,890  kg 

6,00  ftp 

6,75  kg 


1/2  CHARGE 


123  min. 

11,43  ftp 

l,72ftflf 

0,63  ftp 

0,732  m 

122,2 

2,ktkg 

0,96  kg 

0,36  ftp 

31,63  c/i 

31,30  c/i 

29,86  ch 

92,79  c/i 

84,67  ftp 

0,913  ftp 

5,69  ftp 

6,23  ftp 


On  trouve  dans  le  tableau  B  les  données  et  les  résultats  de  cette  série 
d'expériences  effectuées  à  charge  entière,  trois-quarts,  demi  et  quart  de 
charge. 

Tableau  B. 


Durée  de  Tessai 

CHARGE 

ENTIKRE 

3/4 
DE  CIUItGK 

1  î   CHARGE 

V4 
DE  CBAROB 

» 

10,65  ftp 

0,66  m 

149,9 

4«,il  c/i 

78,i4  c/i 

107,02  r/i 

231,4*!  ch 

6,27  ftp 

10,65  ftp 
0,66  m 
149,9 

45.57  ch 
57,82  c/i 

70.58  ch 
173,97  ch 

6,21  Ap 

10,65  kg 
0,66  m 
150,3 
43,75  ch 
46,48  di 
49,11  ch 
139,34  ch 
6,24  ftp 

10,65  ftp 
0,66  m 
149,8 
32,59  ch 
33,56  c^ 
34,25  c/i 
100,40  c^ 
6,11  kg 

Pression  à  la  chaudière 

Yide  au  condenseur 

Nombre  de  tours  par  minute .... 

/  Cylindre  HP 

Travail  \  Cylindre  intermédiaire.   . 

indiqué/ Cylindre  BP 

^      \  Total 

Dépense  de  vapeur  par  cheval  indiqua 

On  voit  par  les  chiffres  du  tableau  que,  pour  des  puissances  indi- 
quées de  1,  0,75,  0,60  et  0,42,  la  dépense  de  vapeur  par  cheval  indiqué 
et  par  heure  a  encore  été  presque  rigoureusement  la  même,  la  diffé- 
rence de  dépense  entre  les  puissances  extrêmes  n'atteint  pas  3  0/0. 

On  n'a  relevé  que  les  puissances  indiquées  correspondant  aux  puissances 
au  frein  qui  se  rapprochaient  le  plus  des  charges  mentionnées  en  tète 
des  colonnes  du  tableau,  à  cause  de  la  réduction  de  rendement  organique. 


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—  118  — 

Les  différences  de  consommatiQii  seraient  un  peu  plus  appréciables,  mais 
sans  être  encore  importantes,  comme  on  Ta  vu  sur  le  tableau  A. 

Voici  encore  les  résultats  obtenus  en  1892  avec  une  machine  de  même 
type,  provenant  du  même  constructeur.  Cette  machine  avait  des  cylin- 
dres de  0,228  m  0,362  m  et  0,572  m  de  diamètre,  avec  0,610  m  de  course. 

La  vapeur  était  produite  par  une  chaudière,  type  locomotive,  ayant 
une  grille  de  2,40  m"  de  surface,  réduite  à  moitié,  soit  1,20  m»,  pendant 
les  essais,  une  surface  directe  de  10,80  m"  et  une  surface  tubulaire  de 
71  m*,  soit  en  tout  81,80  m*,  dette  chaudière  contenait  106  tubes  de 
37  mm  de  diamètre  extérieur  et  3,38  m  de  longueur,  présentant  une  sec- 
tion de  passage  de  0,272  m\  La  cheminée  avait  0,61  m  de  diamètre  et 
7  m  de  hauteur. 

Il  a  été  fait  deux  essais  à  des  puissances  différentes,  les  données  el 
résultats  de  ces  essais  sont  consignés  dans  le  tableau  G. 

Tableau  CL 


n 


Durée  de  l'essai 

Pression  à  la  chaudière   .  • 

Vide  dans  la  botte  à  fiimée. 

Vide  au  coademeur.  •  .  . 

Nombre  de  tours  par  minute 

(  Cylindre  HP  .   .   . 
Travail 


indiqué 


Cylindre  intermédiaire 

Cylindre  BP 

Total 

Travail  au  frein 

Rendement  organique 

Dépense  de  vapeur  par  cheval  indiqué  .  .  . 
Dépense  de  vapeur  par  cheval  au  frein  .  .  . 
Poids  de  vapeur  par  kilogramme  de  charbon 
Dépense  de  charbon  par  cheval  au  frein  .  . 
Nature  du  charbon 


N"»  \ 


245  min. 

11,20^^ 

3,3  mm  d'eau 

0,700  m 

127,6 

50,27  ch 

50,04  cA 

44,90  ch 

145,21  cA 

112,80  ch 

89,67  0/0 

6,20  kg 

6,90  kg 

10,16  *flf 

0,670  kg 

Ebbw  Vale 


w  s 


245  min. 

11,20  fcg 

2,5  mm  d'eau 

0,710  m 

121,6 

40,55  cft 

42,60  ck 

39,40  ch 

122,55  eA 

106,35  ch 

87,35  0/0 

6,12  kg 

10,21  kg 

0,690  Icgr 

EbbwVale 


On  voit  par  les  chiffres  donnés  dans  ce  tableau  que  les  consomma- 
tions de  combustible  par  cheval  ont  été  rigoureusement  identiques  dans 
les  deux  essais.  La  variation  de  puissance  est  très  faible,  aussi  ne 
donne-t-on  pas  ces  expériences  à  ce  point  de  vue,  mais  seulement  pour 
compléter  les  précédentes  sous  le  rapport  de  la  production  de  la  vapeu 
et  de  la  consommation  de  combustible. 

Dans  la  discussion  qui  a  suivi  cette  communication,  le  constructeur 
des  machines  dont  il  a  été  question,  M,  Mac  Laren,  a  présenté  d'intéres- 
santes observations  pour  compléter  ce  qui  a  été  dit  précédemment. 

On  peut  parfaitement  obtenir  avec  des  machines  à  triple  expansion 
des  consommations  qui,  pour  des  charges  de  1,  3/4,  1/î  el  t/4 
seront  identiques  pratiquement.  Il  a  constaté  les  dépenses  suivantes  de 


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I 


—  H9  — 

vapeur  par  cheval  indiqué  :  6,2o  kg,  G,21  /;r/,  0,:2l  kg  et  6,11  A;^,  la  diffé- 
rence des  deux  consommations  extrêmes  n'est  que  de  20/0. 

Le8  précautions  â  prendre  pour  réaliser  ces  résultats  consistent  à 
établir  les  dimensions  des  cylindres  de  manière  que  la  machine  se 
trouTe  un  peu  forcée  à  pteiae  charge  et  à  avoir  des  enveloppes  de 
vapeur  à  circulation  assurée,  à  la  partie  cylindrique  et  aux  fonds,  tout 
au  moins  aux  deux  premiers  cylindres.  On  doit  porter  la  plus  grande 
attention  au  vide;  à  cet  effet,  le  conduit  entre  le  dernier  cylindre  et  le 
condenseur  doit  être  aussi  court  et  aussi  direct  que  possible.  La  perfec- 
tion du  vide  a  une  importance  capitale  sur  la  consommation  de  vapeur, 
une  différence  de  3  ou  4cm  de  mercure  suffit  pour  changer  complètement 
les  résultats  donnés  par  une  machine  (1).  Il  faut  éviter  les  condenseurs 
avec  pompe  â  air  mue  par  un  moteur  indépendant.  Les  consommations 
des  machines  accessoires  sont  très  élevées.  Le  journal  Electrical  Review 
citait  une  installation  existant  à  Chicago  où  les  machines  principales 
dépensaient  8,20  kg  de  vapeur  par  cheval- heure;  la  machine  de  Técono- 
miseuren  dépensait  17,  celle  du  chauffage  mécanique  16,  les  autres  dans 
la  même  proportion,  ce  qui  faisait  pour  les  machines  accessoires  un  total 
représentant  plus  de  20  0/0  de  la  dépense  de  la  machine  principale. 

HanœuTre  ^^l^ctri^vie  ^te«  paries  de  ta  iKi«welle  éel««« 
d^Ymalden.  —  Le  Giomale  det  Genio  Civile  contient  un  mémoire  de 
l'ingénieur  du  Génie  Civil  Edmondo  Borgettî  sur  la  visite  faite  par  lui 
aux  travaux  d'installation  des  appareils  pour  la  commande  électrique 
des  portes  de  la  nouvelle  écluse  établie  à  l'entrée  du  canal  qui  réunit 
directement  Amsterdam  à  la  mer  du  Nord. 

Ce  canal  a  24  Am  de  longueur,  27  m  de  largeur  au  plafond  et  avait  été 
creusé  de  manière  à  avoir  7,20  w  de  profondeur  d'eau  au-dessous  du 
zéro  d'Amsterdam  (Amsterdamsh  Peil,  en  abrégé  A.  P.). 

Cette  profondeur  ne  suffisait  plus  pour  les  grands  transatlantiques 
dont  les  dimensions  vont  toujours  en .  augmentant  et  le  gouvernement 
hollandais  se  décida  en  1890  â  approfondir  le  canal  de  manière  à  porter 
le  tirant  d'eau  à  dm  au-dessous  de  A.  P. 

On  fut  conduit  à  établir,  au  moyen  d'une  déviation  du  canal,  une 
nouvelle  écluse  (2)  â  Ymuiden  à  côté  de  Técluse  actuelle  et  à  lui  donner 
des  dimensions  propres  à  recevoir  des  navires  de  225  m  de  longueur  et 
de  9  m  de  tirant  d'eau.  Cette  écluse  a  été  composée  de  deux  comparti- 
ments qu'on  peut  réunir  à  volonté.  Voici  ses  dimensions  : 

Longueur  totale  de  l'ouvrage 282  m 

Longueur  libre  du  petit  compartiiin.'iii 70 

Longueur  libre  du  grand  compartiment 144 

'Il  On  peut  juger  d'après  ce  fait  du  peu  d'iotérêt  que  pn'sente  une  comparaison  entre 
les  coosommHtiooB  de  machines  de  divers  systèmes  dont  on  n'indique  pas  les  conditions 
de  fonctionnement.  Ces  rcmparaisons  ont  à  peu  près  autant  de  valeur  que  celles  qu'on 
fait  entre  des  consommations  de  combustible  comptées  avec  plusieurs  décimales  et  dans 
lesquelles  on  ne  spécifie  pas  les  différentes  natures  de  combustibles. 

(2)  Cette  écluse  était  déjà  en  construction  lors  du  voyage  de  la  Société  en  Hollande  et 
les  travaux  en  ont  été  visitée  par  oeux  de  nos  collègues  qui  ont  pris  part  à  ce  voyage. 
(Voir  Bulletin  de  janvier  189i,  page  67). 


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—  120  — 

Longueur  totale m.  2i8 

Largeur  intérieure 25 

Profondeur  du  canal  au-dessous  de  A.  P 10 

Niveau  du  terre-plein  côté  de  la  mer  au-dessus  de  A.  P.        5 
—  —       côté  d'Amsterdam  au-dessus  de  A.  P.       3,60 

Dans  les  deux  bajoyers  de  Técluse  on  a  ménagé  un  canal  de  3,20m 
de  hauteur  et  2  »i  de  largeur  pour  économiser  la  maçonnerie  et  pour  fa- 
ciliter rétablissement  du  même  niveau  entre  rintérieur  de  l'écluse  et 
la  mer  d'une  part  et  le  canal  de  l'autre;  ces  conduits  communiquent 
avec  l'écluse  par  des  ouvertures  munies  de  vannes. 

L'écluse  a  six  paires  de  portes  métalliques  dont  les  plus  grandes  ont 
15  m  de  hauteur  et  14,50  m  de  largeur  et  les  plus  petites  13  m  de  hauteur 
et  la  même  largeur.  Chaque  grande  porte  pèse  140^  et  chacune  des 
petites  121 .  Pour  réduire  la  charge  sur  les  pivots,  on  a  établi  ces  portes 
dans  le  système  des  bateaux  portes  des  bassins  de  carénage,  c'est-à-dire 
qu'on  les  a  fait  creuses  avec  des  compartiments  étanches  dans  lesquels 
on  peut  introduire  de  l'eau  qui  concourt  avec  un  lest  fixe  en  fonte  à 
donner  juste  la  charge  nécessaire  sur  les  pivots. 

La  manœuvre  de  portes  d'aussi  grandes  dimensions  serait  très  difficile 
et  lente  si  on  n'avait  recours  à  des  dispositions  mécaniques. 

Aussi  le  gouvernement  hollandais  a-t-il,  à  la  fin  de  1893,  ouvert  un 
concours  pour  des  projets  d'installations  mécaniques  pour  la  commande 
des  portes  de  la  nouvelle  écluse  d'Ymuiden.  Parmi  les  constructeur  qui 
ont  pris  part  au  concours,  se  trouvent  la  maison  Hopp,  de  Berlin,  et 
la  maison  Armstrong,  de  Newcastle,  qui  proposèrent  des  appareils  hy- 
drauliques comme  ceux  qu'on  emploie  dans  les  docks  anglais,  la  maison 
Figée,  de  Haarlem,  en  participation  avec  Schuckert,  de  Nuremberg,  et 
la  Société  Siemens  et  Halske  qui  présentèrent  des  projets  d'appareils 
mis  en  mouvement  par  l'électricité.  Il  est  même  des  constructeurs  qui 
proposèrent  des  installations  basées  sur  l'emploi  de  l'air  comprimé. 

Le  gouvernement,  pour  avoir  toute  liberté,  acheta  les  meilleurs  pro- 
jets et  considérant  que  les  dispositions  hydrauliques  étaient  peu  conve- 
nable pour  le  climat  des  Pays-Bas  où  il  va  de  fortes  gelées  pendant 
l'hiver,  invita  les  maisons  Figée  et  Schuckert  à  faire  quelques  essais 
relatifs  à  l'emploi  des  appareils  à  commande  électrique. 

Ces  essais  furent  faits  en  1894  et,  en  présence  des  résultats  favorables 
obtenus,  le  gouvernement  décida  de  faire  exécuter  les  installations  pour 
deux  portes,  deux  vannes  et  deux  cabestans. 
.  On  ne  doit  pas  ^'étonner  des  précautions  minutieuses  prises  par  l'ad- 

t  ministration,  si  on  considère  quelles  conséquences  incalculables  un 

échec  aurait  eues  pour  le  port  d'Amsterdam  et  combien  il  était  nécessaire 
d'assurer  le  succès  de  l'installation. 

Voici  les  principales  conditions  imposées  :  le  cahier  des  charges  exi- 
geait que  les  portes  pussent  être  ouvertes  dans  la  durée  de  90  secondes 
avec  une  différence  de  niveau  de  10  m  entre  les  niveaux  d'amont  et  d'aval 
*[  et  que  les  vannes  pussent  s'ouvrir  en  60  secondes  avec  une  différence 

de  niveau  de  2  m  et  se  former  dans  le  même  temps  avec  une  vitesse  de 
4  m  par  seconde  pour  l'eau  dans  les  canaux  pratiqués  dans  les  bajoyers 


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—  121  — 

de  l'éduse.  Il  était  prescrit  également  que  la  manœuvre  des  deux  portes 
et  celle  des  deux  vannes  placées  symétriquement,  Tuned^un  côté  et  l'au- 
tre de  Tautie  de  l'écluse,  se  fasse  simultanément  au  moyen  d'une  com- 
mande unique  contrôlée  par  un  seul  homme  placé  à  un  point  de  l'écluse; 
enfin,  les  terre-pleins  autour  de  celle-ci  devaient  être  autant  que  pos- 
sible libres  de  tout  obstacle  et  les  appareils  de  manœuvre  devaient  être 
disposés  dans  des  chambres  pratiquées  dans  les  bajoyers  de  l'écluse. 
Celle-ci  devait  être  munie  de  douze  cabestans  dont  deux  électriques  doa- 
nant  5  OOO  kg  chacun  avec  vitesse  à  la  circonférence  de  0,20  m  par  se- 
conde et  les  autres  10  000  A;^'  avec  vitesse  à  la  circonférence  de  0,10  m  par 
seconde. 

L'appareil  de  manœuvre  de  chaque  porte  se  compose  d'un  chariot  rou- 
lant sur  rails  et  reUé  par  une  double  charnière  à  une  forte  barre  horizon- 
tale en  fer  dont  l'autre  extrémité  s'articule  à  la  partie  supérieure  de  la 
porte  du  côté  opposé  aux  charnières  de  celle-ci.  Le  chariot  et  la  voie  sur 
laquelle  il  roule  sont  disposés  dans  une  chambre  située  en  contre-bas 
du  terre-plein  de  l'écluse  et  au-dessus  du  niveau  de  l'eau.  On  conçoit 
que  le  déplacement  du  chariot  dans  un  sens  ou  dans  l'autre  amènera 
l'ouverture  ou  la  fermeture  de  la  porte.  Ce  déplacement  est  opéré  par  un 
moteur  électrique  placé  à  l'extrémité  de  la  chambre  et  qui,  par  une 
transmission  à  chaîne  sans  fin,  conduit  le  chariot  dans  un  sens  ou  dans 
l'autre  au  moyen  de  quatre  chaînes  de  traction. 

Le  chariot  peut  aussi  être  mis  en  mouvement  par  un  treuil  électrique 
placé  dans  une  chambre  latérale. 

Sur  le  terre-plein  de  l'écluse  et  en  relation  avec  le  treuil  électrique 

'  auquel  on  peut  l'accoupler,  est  le  cabestan  à  double  puissance  (5  et  10  0) 

qu'on  peut  également  mouvoir  à  bras  d'hommes  et  qui  sert  à  haler  les 

navires  dans  l'écluse  et,  éventuellement,  à  manœuvrer  les  portes  au  cas 

où  le  chariot  serait  mis  hors  de  service. 

Les  conducteurs  électriques  passent  sous  l'écluse  pour  aller  de  l'autre 
côté  mettre  en  mouvement  les  commandes  des  portes  et  des  vannes,  de 
sorte  que  les  appareils  des  deux  côtés  de  l'écluse  fonctionnent  simulta- 
nément, comme  il  était  prescrit  au  cahier  des  charges. 

Les  portes  peuvent  donc  être  manœuvrées  avec  le  moteur  direct,  avec 
le  treuil  électrique,  avec  le  cabestan  électrique  ou  encore  à  bras  en  cas 
de  besoin,  mais  dans  ce  cas,  naturellement,  avec  plus  de  lenteui*.  On  a 
ainsi  paré  à  toutes  les  éventualités  qui  pourraient  se  produire. 

Les  vannes  sont  manœuvrées  par  des  chaînes  de  Galle  passant  sur  un 
arbre  commandé  par  un  moteur  électrique  au  moyen  d'une  transmission 
à  vis  sans  fin.  Pour  chaque  vanne,  le  moteur  électrique  a  une  force  de 
17  ch  ;  pour  le  treuil  électrique  qui  actionne  chaque  cabestan,  le  mo- 
teur est  de  21  ch. 

Pour  qu'on  puisse  confier  la  commande  des  mécanismes  divers  à  de 
simples  manœuvres,  on  a  dû  installer  des  résistances  qui  sont  intro- 
duites au  départ  dans  le  circuit  par  un  système  automatique  actionné 
par  un  petit  électro-moteur.  Ces  résistances  et  le  tableau  de  distribution 
sont  placés  dans  un  compartiment  de  la  chambre  souterraine  dont  il  a 
été  question. 

Lorsque  les  portes  et  les  vannes  sont  arrivées  à  l'extrémité  de  leur 


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—  122  — 

eoarse,  soit  à  rouverture.  soit  à  la  fermeture,  le  courant  qui  fait  agir  le 
mécanisme  est  intercepté  automatiquement.  Sauf  lea  cabestan^^,  riea  ne 
parait  sur  les  terre- pleins  de  l'écluse  que  six  petits  pilastres  portant  les 
commutateurs  qui  servent  pour  les  diverses  manœuvres. 

Tous  ces  mécanismes  fonctionnent  bien  et  remplissent  le  but  qu'on 
avait  recherché,  mais  il  ne  faut  pas  se  dissimmler  qu'ils  présentent  une 
certaine  complication  et  on  s'est  attaché  à  les  simplifier  pour  la  comr 
mande  des  autres  portes  et  vannes. 

La  station  centrale  pour  la  production  du  courant  électrique  est  ins- 
tallée actuellement  dans  un  hangar  en  bois  contenant  une  chaudière  de 
Cornouailles  et  deux  machines  à  vapeur  horizontales.  Une  d'elles,  de 
^  ehy  actionne  une  dynamo  servant  pour  le»  manœuvres  des  portes, 
vannes  et  cabestans  ;  l'autre,  de  50  ch,  sert  pour  l'éclairage  électrique. 
La  première  parait  un  peu  faible. 

Dans  la  station  définitive,  il  y  aura  deux  groupes  de  machines  de 
16&  ch  chacun,  avec  une  grande  batterie  d'accumulateurs. 

L'éclairage  électrique  comporte  actuellement  SOO  lampes  à  incandes- 
cence qui  servent  à  divers  usages,  pour  l'éclairage  des  chambres  souter- 
raines et  pour  signaux,  et  12  lampes  à  afc  de  10  ampères  pour  l'éelaiTdge 
extérieur  de  l'écluse. 

A  l'entrée  du  canal  de  déviation  qui  aboutit  à  la  nouvelle  écluse,  soit 
du  côté  de  la  mer,  soit  du  côté  d'Amsterdam,  sont  disposés  des  mâts 
portant  chacun  un  fanal  formé  de  5  lampes  à  incandescence.  Un  mou- 
vement d'horlogerie  placé  à  la  station  centrale  interrompt  périodique- 
ment le  courant  dans  ces  lampes,  de  manière  à  donner  des  périodes  de 
8  secondes  de  lumière  et  2  secondes  d'obscurité.  D'autres  fanaux  avec 
verres  de  couleur  placés  sur  les  supports  des  lampes  à  arc  indiquent  si 
Féclu«e  est  libre. 

Les  câbles  conducteurs  hors  du  sol  sont  recouverts  d'une  chemise  de 
plomb  ;  ceux  qui  passent  sous  l'écluse  sont  en  fils  de  bronza  phospho- 
reux recouverts  d'une  enveloppe  isolante,  puis  d'une  chemise  de  plomb 
et,  enfin,  de  rubans  de  fer  enroulés  autour.  Comme  il  est  à  peu  pnès  im 
possible  de  réparer  ces  câbles,  on  en  a  placé  quelques-uns  de  réserve.  Le 
inode  de  pose  de  ces  conducteurs  sous  l'écluse  est  très  intéressant,  mais 
sa  description  ne  saurait  trouver  place  ici. 

CliarlMi  B.  mwm0rr*  —  On  annonce  la  mort  d'un  ingénieur  ^ui 
s'était  acquit  une  grande  réputation  aux  États-Unis  et  aussi  en  Europe 
par  des  travaux  importants  sur  l'emploi  de  la  vapeur  et  dont  nous  avons 
eu  plusieurs  fois  l'occasion  de  mentionner  le  nom  dans  ces  Chroniques. 

Charles  B.  Emery  était  né  le  29  mars  1838  à  Aurora,  dans  l'État  de 
New  Jersey.  Il  fit  ses  études  à  l'Université  de  Canandaigua,  dans  le 
même  État  et  montra  de  bonne  heure  pour  la  mécanique  des  dispositions 
qu'il  entretint  par  une  lecture  assidue  des  ouvrages  relatifs  â  ces  ques- 
tions et  notamment,  du  livre  aloi*s  tout  nouveau  de  D.  K.  Clark  : 
Baiiway  Machmery.  Le  jeune  ét?udiant  occupait  se»  loisirs  âr  la  coasCruc- 
tion  de  modèles  de  mad<û3ies  et  chaudières  à  vapeur. 

A  sa  sortie  de  l'Université,  Émery  passa  quelque  temps  dans  un  bu- 
reau de  dessin  de  chemin  de  fer  et  dans  celui  d'un  atelier  de  oonstruc- 


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I 


—  123  — 

ticm  avec  fonderie,  puis  il  étudia,  le  droit  pendant  deux  années  dans  le 
but  de  suivre  la  carrière  d'ag^it  de  brevets.  Mais,  en  1861,  la  guerre  de 
Sécession  éclata  et  changea  ses  idées  ;  il  relevait  d'une  grave  maladie 
01,  dès  qu'il  eut  refuris  ses  forces,  il  entra  dans  la  marine  fédérale  c(»Bme 
aide-mécani£ien.  Embarqué  sur  le  Richnumd,  il  prit  part  à  un  certain 
ncoubre  d'actions  i  l'engagement  avec  le  fort  Pickers^  l'attaque  de  Yicks- 
burg  et  de  Port-Hudsou  et  la  prise  de  la  Nouvelle-Orléans  par  Tamiral 
Farragut. 

Après  la  guerre,  il  fut  attaché  à  un  service  d'essais  sous  les  ordres  de 
l'Ingénieur  en  chef  B.  Isherwood  ;  ces  essais  furent  faits  en  grande  partie 
aux  ateliers  dits  Novelty  Iron  Works^  à  New-York. 

En  quittant  la  marine,  en  1869,.  il  resta  attaché  à  ces  ateliers  pour  des 
essais  relatifs  à  un  type  de  machines  fixes  que  la  maûson  se  proposait 
de  construire*  Les  résultats  en  ont  été  publiés  par  le  professeur 
W.-P.  Trowbridge,  dans  un  ouvrage  intitulé  :  Machinée  à  vapeya-  avec  et 
«Ofw  condensation. 

Emery  fut  en  même  temps  directeur  d'une  Société  qui  pojrtait  le  titre 
A' American  InslUuie  Pair  y  Société  qui  eut  une  certaine  réputation  dajis 
le  monde  industriel  et  dont  l'objet  spécial  était  de  faire  des  essais  de 
machines  et  chaudières.  Emery  s'occupait  personnellement  de  ces  opé- 
rations. 

A  la  môme  époque,  il  fut  choisi  comme  iogénieur^conseil  par  le  ser- 
vice hydrographique  et  par  l'administration  des  Douanes  des  Ëtat-Uois;. 
Il  fit  les  plans  et  surveilla  la  con&tructioQ  du  croiseur  de  la  Douane 
leHa^sler  et  de  vingt  machines  marinea  pour  le  même  service  et  étudia 
les  modifications  à  apporter  au  matériel  naval  de  ce  service,  auquel  il 
resta  attaché  jusqu'en  1891.  Ce  fut  pendant  cette  période  quil  exécuta 
des  expériences  qui  lui  valurent  une  grande  réputation  et  qui  condui- 
sirent à  reconnaître  la  supériorité  des  machines  compound  dont  l'usagi' 
fut  inunédiatement  généralisé  pour  les  navires  de  la  Douane.  Ces  expé- 
riences, faites  sur  les  croiseurs  BcLchey  Dallas^  Dexter  et  Ru^y  avec  la 
collaboration  de  llngénieur  en  chef  de  la  marine  des  Etats-Unis^ 
Ch.-H.  Loring,  remontent  à  1874. 

Emery  fit  partie  du  jury  de  l'Exposition  centennale  de  Philadelphie 
en  1876  et  participa  largement  à  la  rédaction  du  rapport  du  groupe  XX 
qui  comprend  les  essais  de  chaudières  faits  sous  sa  direction^  essais  qui 
constituent  une  contribution  des  plus  importantes  à  la  littérature  con- 
cernant les  générateurs  de  vapeur.  Tous  ces  travaux  assurèrent  immé- 
diatement une  grande  notoriété  à  Emery. 

En  1881,  il  fut  nommé  ingénieur  en  chef  et  ensuite  directeur  de  la 
Neto-York  Steam  Company^  établie  pour  la  distribution  de  la  vapeur 
d'une  station  centrale  par  des  conduites  placées  sous  les  rues.  En  cette 
qualité  il  étudia  et  fit  exécuter  toute  l'installation  comprenant  qiMtre 
étages  de  chaudières  d'une  force  collective  de  16.000  câ,  et  une  canali- 
sation rayonnant  jusqu'à  1.600  m  autour  de  la  station  et  établie  en 
tuyaux  de  0,17  m,  0,^  m  et  0,24  m  de  diamètre.  Cette  installation 
nécessita  une  étude  très  soignée  des  détails. 

Emery  appliqua  notamment  un  système  de  joint  à  dilatation  par 
diaphragme  flexible  en  cuivre  ne  nécessitant  ni  surveillance  ni  entretien. 


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—  124  — 

En  1887,  quand  Emery  quitta  cette  Compagnie,  le  chififre  des  travaux 
d'établissement  exécutés  sous  sa  direction  s'élevait  à  SO  millions  de 
francs. 

Les  dix  dernières  années  de  la  carrière  d'Emery  furent  consacrées  à 
des  études  très  variées  :  expertises  relatives  à  des  accidents,  à  des  procès 
de  patentes,  aux  questions  hydrauliques.  Il  était  inspecteur  de  la  ville 
de  Fall  River  et  eut  à  faire  un  rapport  sur  une  très  grosse  question  qui 
divisait  la  ville  et  les  usiniei-s  relativement  à  l'usage  des  eaux  pour 
forces  hydrauliques. 

Emery  faisait  partie  des  quatre  Sociétés  dites  nationales  :  Ingénieurs 
civils,  des  mines,  mécaniciens  et  électriciens,  de  l'Institution  of  Civil 
Engineers,  dont  il  avait  reçu  les  médailles  de  Watt  et  de  Telford  pour 
des  mémoires  relatifs  à  remploi  de  la  vapeur.  Il  était  en  outre  docteur 
en  philosophie  de  l'Université  de  New^-York,  ce  qui  lui  permettait  de 
mettre  le  titre  de  docteur  avant  son  nom,  privilège  très  apprécié  chez 
les  Américains,  les  Anglais,  les  Allemands  et  probablement  dans  bien 
d'autres  nations. 

En  1884,  Emery  avait  été  choisi  pour  faire  partie  d'une  commission 
instituée  par  l'American  Society  of  Mechanical  Engineers  pour  élaborer 
un  règlement  sur  les  essais  de  chaudières  et  en  1894  il  fut  nommé  pré- 
sident d'une  commission  instituée  pour  reviser  le  règlement  de  1884. 

Emery  est  mort  le  1**^  juin  dernier,  à  Brooklyn,  des  suites  d'une  affec- 
tion du  cœur  dont  il  souffrait  depuis  plusieurs  années. 

Nous  avons  signalé  dans  la  Chronique  de  décembre  1896,  page  801  ^ 
les  très  intéressantes  expériences  faites  par  Emery  en  1866  aux  Novelty 
Iron  Works  sur  des  cylindres  en  fonte  nue  ou  recouverte  de  verre  et 
d'émail  pour  apprécier  l'influence  de  la  nature  des  parois  sur  la  conden- 
sation initiale  aux  cylindres.  C'est  par  suite  d'un  oubli  que  nous 
regrettons  vivement  que  le  nom  d'Emery  ne  figure  pas  parmi  ceux  des 
savants  et.  des  Ingénieurs  cités  comme  ayant  contribué  aux  progrès  de 
la  machine  à  vapeur  dans  la  partie  relative  à.  cette  machine  des  publi- 
cations faites  à  l'occasion  du  Cinquantenaire  de  notre  Société. 

liCs  earactërlstlques  d^ane  locDiiiDtlve.  —  Notre  collègue, 
M.  6.-R.  Henderson,  dont  nous  avons  eu  déjà  plusieurs  fois  l'occasion 
de  signaler  les  travaux  dans  les  questions  relatives  au  matériel  de 
traction  des  chemins  de  fer,  vient  de  publier  dans  VAmerican  Engineer 
and  Railroad  Journal^  une  note  intitulée  :  Les  caractéristiques  d'une 
locomotive,  qui  contient  des  aperçus  très  intéressants  sur  un  sujet  tout 
d'actualité. 

Dans  Tétat  présent  du  développement  des  chemins  de  fer,  lorsque  les 
efforts  sont  appliqués  à.  l'établissement  et  à  l'emploi  économique  du 
matériel,  la  locomotive  a  naturellement  été  l'objet  d'études  toutes  spé- 
ciales et  on  s'est  largement  occupé  d'accroître  sa  puissance  et  son 
efficacité.  Par  l'expression  de  travail  économique,  on  ne  veut  pas 
nécessairement  dire  qu'on  cherche  à  faire  beaucoup  de  travail  avec 
peu  de  combustible,  mais  plus  généi*alement  qu'on  fera  beaucoup 
de  travail  avec  un  nombre  relativement  faible  de  machines,  ce  qui 
signifie  que  l'accroissement  de  la  quantité  de  travail  que  peut  faire  une 


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—  125  — 

locomotive  présente  plus  d'intérêt  que  la  réduction  de  la  consommation 
de  combustible  pour  la  même  machine. 

L'auteur  se  propose  de  déterminer  les  conditions  dans  lesquelles  on 
peut  obtenir  d'une  locomotive  donnée  le  maximum  de  travail,  la  ques- 
tion de  la  dépense  de  combustible  étant  laissée  de  côté  pour  le  moment. 

L'examen  des  diagrammes  d'indicateur  relevés  sur  les  locomotives 
fait  voir  que  le  travail  en  chevaux  le  plus  élevé  qu'on  puisse  réaliser 
correspond  aux  plus  grandes  vitesses  ;  on  devra  donc  d'abord  recher- 
cher les  relations  qui  existent  entre  le  travail  et  la  vitesse.  Il  ne  faut 
pas  perdre  de  vue  que  la  puissance  d'une  locomotive  réside  dans  la 
chaudière  et  que  celle-ci  a  une  production  de  vapeur  limitée. 

On  établira  d'abord  une  relation  entre  la  quantité  de  vapeur  produite 
par  la  chaudière  et  celle  qui  est  employée  par  les  cylindres  (1). 

Appelons  v  le  volume  en  mètres  cubes  des  deux  cylindres  (dans  le  cas 
des  locomotives  ordinaires),  b  le  rapport  de  la  surface  de  grille,  en 
mètres  carrés,  au  volume  v  des  cylindres  exprimé  en  mètres  cubes,  c  la 
quantité  maximum  de  combustible  brûlé  par  mètre  carré  de  surface  de 
grille  et  par  heure,  d  la  quantité  d'eau  à  100°  transformée,  par  kilo- 
gramme de  combustible,  en  vapeur  à  100®. 

La  quantité  maximum  de  vapeur  à  100°  que  la  chaudière  pourra  pro- 
duire par  heure  sera  :  v  X  ^  X  c  X  <'• 

Les  valeurs  numériques  de  ces  différents  facteurs  ont  été  données 
dans  le  rapport  présenté  à  l'Association  des  Master  Mechanics'  par  une 
Commission  dont  faisait  partie  M.  G.  R.  Henderson  et  dont  nous  avons 
donné  un  résumé  dans  nos  Chroniques  d'août,  septembre  et  octobre  1898. 

Si  nous  appelons  x  le  taux  d'admission  aux  cylindres,  y  le  nombre  de 
tours  des  roues  par  minute,  a  le  poids  en  kilogrammes  d'un  mètre  cube 
de  vapeur  à  la  pression  à  la  fermeture  de  l'admission  ;  si,  de  plus,  on 
admet  un  coefficient  de  1,2  pour  tenir  compte  de  la  différence  entre  la 
pression  de  marche  et  la  pression  atmosphérique  (parce  qu'on  a  compté 
la  vaporisation  à  la  température  de  100°)  et  une  augmentation  de  2o  0/0 
pour  tenir  compte  de  la  condensation  dans  les  cylindres,  on  aura,  pour 
le  poids  de  vapeur  consommé  par  heure  : 

i;XaîX2XyXaXl,2X  1,23  X  60  =:  v  X  6  X  c  X  cf. 

En  faisant  disparaître  v  on  trouve  : 

^XyX2XaXl,2Xl,25x60  =  6XcXrf, 

d'où: 

bcd 

^■~2aXl,2Xl,25Xt)0' 

ce  qui  est  l'équation  d'une  hyperbole. 

En  remplaçant  les  lettres  par  leurs  valeurs  établies  comfiie  nous 

(1)  Tout  le  raisonnement  qui  suit  repose  sur  Thypotlièse  de  la  constance  de  la  produc- 
tion de  Tapeur  d'une  chaudière  de  locomotive;  si  on  admet,  comme  beaucoup  d'Ingénieurs, 
que  cette  production  croit,  dans  certaines  limites  au  moins  avec  la  vitesse,  les  choses  se 
passeront  différemment  et  la  question  devient  notablement,  plus  compliquée.  A  M. 

Bull.  9 


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—  126  — 

Tavons  indiqué  tout  à  l'heure,  on  établit  la  courbe  AA  représentée  sur 
la  figure,  par  laquelle  on  voit  quelles  sont  les  admissions  maxima  qui 
correspondent  aux  différentes  vitesses  avec  la  production  de  la  chau- 
dière (celle-ci  étant  supposée  constante). 

Nous  allons  maintenant  construire  une  courbe  donnant  la  pression 
moyenne  effective  maxima  sur  les  pistons  pouvant  être  obtenue  aux 


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Vitesses  en-kiloniétTes  à  l'heure 

dijfférentes  vitesses,  en  faisant  observer  que  cette  pression  moyenne  est 
la  pression  nette  sur  les  pistons  après  déduction  de  ce  qui  correspond  à 
la  résistance  du  mécanisme. 

Dans  le  rapport  auquel  il  a  été  fait  allusion  précédemment  (voir 
Chronique  de  septembre  1897,  page  395),  on  a  donné  les  rapports  de  la 
pression  moyenne  effective  sur  les  pistons  à  la  pression  initiale  ;  si  on 
tient  compte  d'une  chute  de  pression  de  5  0/0  entre  la  pression  à  la 
chaudière  et  la  pression  initiale  au  cylindre  et  de  8  0/0  pour  les  résis- 
tances intérieures  de  la  machine  (mécanisme),  les  chiffres  donnés  par 
les  diagrammes  devront  être  réduits  à  0,93  X  0,92  =  0,88  et  on  aura 
les  éléments  pour  construire  la  courbe  BB  qui  donne  les  pressions 
moyennes  maxima  qu'on  pourra  obtenir  aux  différentes  vitesses. 

Pour  être  tout  à  fait  rigoureux,  on  devrait  abaisser  légèrement  la 
courbe  AA  à  son  extrémité  gauche,  parce  qu'aux  faibles  vitesses  la 
pression  à  l'admission  et  le  poids  de  vapeur  correspondant  seraient  plus 
considérables  mais^  d'une  manière  générale,  l'hyperbole  est  suffisam- 
ment exacte. 

li'effort  de  traction  de  la  locomotive  est  représenté  par  l'expresaûXL 


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—  127  — 

pdH 

<~,  dans  laquelle  p  est  la  pression  moyenne  effective  sur  les  pistons, 

d  le  diamètre  des  cylindres,  D  celui  des  roues  motrices  et /la  course  des 
pistons.  L'effort  de  traction  sera  donc  fonction  des  ordonnées  de  la 
courbe  BB  et  variera  avec  ces  ordonnées  qui  sont  les  valeurs  de  p  cor- 
respondant aux  différentes  vitesses-  On  voit  immédiatement  que  Teffort 
maximum  de  traction  correspond  aux  faibles  vitesses. 

Le  travail  développé  par  la  locomotive  est  le  produit  de  l'effort  de 
traction  et  de  la  vitesse  et,  comme  on  vient  de  voir  çfue  l'effort  de  trar^ 
tion  est  proportionnel  aux  ordonnées  de  la  courbe  AÂ,  on  trouvera  que 
le  travail  est  proportionnel  au  produit  des  ordonnées  et  des  abscisses  de 
la  courbe  BB.  Ce  produit  est  représenté  par  la  courbe  CC  ;  c'est  cette 
courbe  qui  constitue  ce  que  Fauteur  appelle  les  caractéristiques  de  la 
locomotive. 

On  remarquera  que  cette  courbe  monte  rapidement  jusqu'au  moment 
où  la  capacité  de  production  de  la  chaudière  commence  à  être  atteinte; 
elle  se  rapproche  alors  de  l'horizontale,  sauf  à  l'extrémité  où  elle  a  une 
tendance  à  se  relever,  ce  qu'on  peut  attribuer  à  une  moindre  dépense 
de  vapeur  aux  grandes  vitesses.  La  ligne  GG  représente  la  variation  du 
travail  mesuré  à  la  jante  des  roues  motrices. 

Le  point  intéressant  pour  le  service  de  la  traction  est  l'effort  au  cro- 
chet d'attelage  du  tender,  c'est-à-dire  après  déduction  de  l'effort  néces- 
saire au  roulement  de  la  machine  et  du  tender. 

La  courbe  CD  correspond  à  l'effort  au  crochet  du  tender.  On  l'établit 
en  déduisant,  comme  on  vient  de  le  dire,  de  l'effort  correspondant  à  la 
courbe  GG  la  résistance  de  la  machine  ou  du  tender  calculée  ainsi  qu'il 
a  été  indiqué  dans  le  rapport  à  l'Association  des  Master  Mechanics' 
(voir  Chronique  d'août  1897,  page  313). 

On  peut  aller  plus  loin  et  tracer  les  courbes  donnant  les  efforts  de 
traction  exercés  au  crochet  d'attelage  du  tender,  non  plus  en  palier, 
mais  sur  diverses  inclinaisons.  Ainsi  lacom'be  CE  correspond  au  même 
effort  exercé  sur  rampe  de  1  0/0. 

Les  courbes  ainsi  tracées  s'appliquent  à  une  locomotive  déterminée 
dont  elles  sont  la  caractéristique.  Cette  locomotive  a  des  cylindres  de 
0,508  m  de  diamètre  et  0,610  m  de  course,  des  roues  motrices  de  1,270  »i 
et  pèse  environ  90000  kg  avec  le  tender,  en  ordre  de  marche. 

De  l'examen  des  courbes  qui  viennent  d'être  établies,  on  peut  con- 
clure que  : 

1°  Le  travail  développé  à  la  jante  des  roues  motrices  croit  avec  la 
vitesse  jusqu'à  une  certaine  limite  voisine  de  200  tours  par  minute,  où 
il  ne  varie  plus  sensiblement  ; 

2*"  Le  travail  au  crochet  d'attelage  derrière  le  tender  atteint  son 
maximum  à  une  vitesse  d'environ  32  Ém  à  l'heure,  correspondant  à 
135  tours  par  minute,  et  reste  ensuite  constant  si  la  machine  fonctionne 
sur  un  palier  ; 

3«  Le  travail  au  crochet  derrière  le  tender  atteint  son  maximum  à 
la  vitesse  d'environ  28  à  30  km  sur  une  rampe  de  1  0/0  ; 

4°  Le  même  travail  atteint  son  maximum  à  la  vitesse  d'environ 
24  km  sur  une  rampe  de  2  0/0  ; 


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—  128  — 

5^  Si'  on  laisse  de  côté  la  question  de  vitesse  et,  par  suite,  de  puis- 
sance, on  trouve  que  l'effort  de  traction  maximum  est  exercé  aux 
faibles  vitesses,  18  km  à  Theure  et  même  moins. 

Il  doit  être  entendu,-Gomme  nous  l'avons  rappelé  déjà,  que  ces  résul- 
tats ne  s'appliquent  qu'à  une  machine  déterminée  et  que  chaque, type 
de  locomotive  a  ses  caractéristiques  propres.  L'auteur,  pour  le  faire  voir 
d'une  manière  très  nette,  a  construit  les  mêmes  courbes  pour  une  ma- 
chine ayant  des  proportions  un  peu  différentes,  par  exemple  un  rapport 
de  4  au  lieu  de  3  entre  la  surface  de  la  grille  et  le  volume  total  des  cy- 
lindres, avec  un  rapport  convenable  de  la  surface  de  chauffe,  mais  avec 
le  même  poids  pour  la  machine  et  le  tender.  L'hyperbole  A  A  différera 
notablement  de  la  précédente  et  il  en  sera  de  même  pour  les  courbes 
ce,  CD,  etc.  Ainsi,  par  exemple,  le  travail  maximum  au  crochet  d'atte- 
lage correspondra  sur  niveau  à  une  vitesse  de  48  km  à  l'heure,  alors  qu'il 
ne  correspondait  pour  la  machine  précédente  qu'à  32,  sur  rampe  de  1 0/0 
à  40  km  au  lieu  de  30  et  sur  rampe  de  2  0/0  à  32  km  au  lieu  de  24.  C'est 
la  conséquence  à  prévoir  facilement,  d'ailleurs,  de  la  plus  grande  capa- 
cité de  la  chaudière. 

L'auteur  pense  que  l'emploi  de  ces  courbes  caractéristiques  qui  peu- 
vent être  tracées  avant  même  la  construction  d'un  type  de  locomotive 
dès  qu'on  a  arrêté  les  dimensions  essentielles  de  celui-ci,  peut  rendre  de 
réels  services  dans  les  questions  qui  concernent  la  traction  sur  les  che- 
mins de  fer.  Nous  ajouterons  que  si,  dans  l'établissement  de  ces  cour- 
bes, on  s'est  servi  des  méthodes  américaines  développées  dans  le  rapport 
à  l'Association  des  Master  Mechanics',  on  peut  employer  toute  autre  mé- 
thode conduisant  au  calcul  de  l'effort  de  traction  et  de  la  production  de 
vapeur  de  la  chaudière  et,  par  suite,  à  celui  du  travail  maximum  réali- 
sable par  la  locomotive. 

Moteurs  pour  voitures  automobiles.  —  Nous  avons  trouvé 
dans  IdiRetmebritannîqiœ  de  mars  1830,  dans  un  article  intitulé  :  «  Routes 
à  rainures  (rails)  et  machines  locomotrices  »,  le  passage  suivant  qu'il 
nous  paraît  intéressant  de  reproduire  à  titre  de  contribution  à  l'histoire 
des  voitures  automobiles. 

En  ce  moment,  on  s'occupe  aussi,  dans  la  Grande-Bretagne,  de  deux 
machines  locomotrices  que  l'on  pourrait  substituer  à  la  machine  à  va- 
peur. Elles  sont  fondées  également  sur  le  même  principe,  l'élasticité  des 
corps  gazeux.  L'une  a  été  nommée  par  son  inventeur  machine  locomo- 
trice pneumatique  ;  l'autre  aurait  pour  agent  l'acide  carbonique. 

C'est  la  force  élastique  de  l'air  comprimé  qui  ferait  manœuvrer  la  pre- 
mière. La  plus  grande  difficulté  était  que  l'action  de  l'air  ne  fût  pas  dé- 
croissante à  mesure  qu'il  se  dégagerait.  C'est  ce  problème  qu'un  ingé- 
nieur anglais  prétend  avoir  résolu  en  compensant  la  diminution  successive 
de  l'air  que  chaque  coup  de  piston  introduira  dans  ses  cylindres  par 
l'accroissement  proportionnel  de  son  volume.  Les.  récipients  ou  maga- 
sins d'air  de  l'appareil  seront  des  vases  légers  en  fer  ou  en  fonte.  L'air 
s'y  trouvera  dans  un  état  de  condensation  trente  ou  quarante  fois  plus 
considérable  que  dans  l'atmosphère.  Il  suffira,  sur  une  bonne  route, 
d'une  force  égale  au  quarantième  du  poids  d'une  voiture  pour  entretenir 


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le  mouvement  qui  lui  aura  été  communiqué.  Lorsque  les  routes  seront 
en  mauvais  état,  cette  force  devra  être  d'un  treizième.  Il  faudra  l'aug- 
menter également  quand  l'appareil  aura  des  côtes  à  gravir,  mais  les 
descentes  fourniront  une  compensation  pour  cette  dépense  extraordi- 
naire de  force.  La  voiture  présentera  en  raccourci  l'apparence  d'un  ba- 
teau à  vapeur  dont  on  aurait  enlevé  la  cheminée.  Les  récipients  où  Tair 
aura  été  condensé  pourront  n'être  renouvelés  qu'à  chaque  distance  de 
10  milles  qui  est  la  distance  ordinaire  des  relais  de  poste.  On  les  rem- 
plira au  moyen  de  la  machine  à  vapeur  ou  de  la  force  hydraulique.  Une 
machine  à  vapeur  de  la  force  de  10  ch  suffirait,  assure-t-on,  avec  un 
boisseau  de  houille  pour  fournir  en  une  heure  la  quantité  d'air  com- 
primé qui  serait  nécessaire  pour  faire  faire  douze  milles  à  l'heure  à  la 
malle-poste  sur  une  route  en  bon  état. 

La  seconde  machine  aurait  pour  moteur,  comme  nous  l'avons  déjà 
dit,  le  gaz  acide  carbonique.  On  assure  que  sir  Humphrey  Davy  s'occu- 
pait de  résoudre  les  difficultés  que  présente  la  construction  de  cet  appa- 
reil quand  une  mort  prématurée  est  venue  malheureusement  le  sur- 
prendre. La  solution  de  ces  difficultés  eût  été  sans  contredit  une  des 
plus  belles  applications  de  la  chimie  ;  elle  eût  encore  réfléchi  un  nouvel 
éclat  sur  le  nom  de  l'illustre  auteur  de  la  lampe  de  sûreté  et  de  tant 
d'autres  découvertes. 

Au  surplus,  il  faut  espérer  que  nous  ne  tarderons  pas  à  voir  quelque 
heureux  continuateur  des  travaux  qu'il  avait  entrepris  pour  faire  servir 
à  nos  besoins  la  puissance  de  l'acide  carbonique. 

Les  journaux  annonçaient  dernièrement  que  M.  Gurney  avait  décou- 
vert un  nouvel  agent  qu'il  voulait  substituer  à  la  vapeur  ;  ils  n'en  font 
pas  connaître  la  nature,  mais  il  est  possible  que  cet  agent  soit  le  même 
que  celui  dont  nous  parlons  en  ce  moment. 

Trois  opérations  distinctes  devront  se  faire  dans  les  appareils  dont 
l'acide  carbonique  sera  le  moteur.  Dans  la  première,  on  obtiendra  ce 
gaz  en  le  séparant  des  autres  corps  avec  lesquels  il  sera  combiné  ;  dans 
la  seconde,  on  l'amènera  à  l'état  liquide  et,  dans  la  troisième,  on  lui 
rendra  sa  forme  gazeuse,  car  c'est  seulement  quand  il  reprend  cette 
forme  qu'il  développe  sa  puissance.  Les  deux  premières  opérations  ne 
présentent  aucune  difficulté  et  s'exécutent  journellement  dans  les  labo- 
ratoires. Il  suffira,  pour  avoir  du  gaz  acide  carbonique,  de  mettre  dans 
un  vase  de  la  craie  ou  du  marbre  qui  en  contiennent  une  grande  quan- 
tité et  d'y  introduire  également  de  l'acide  sulfurique  ou  de  l'acide  chlo- 
rhydrique  qui,  s'emparant  de  la  chaux,  du  marbre  ou  de  la  craie,  déga- 
gera l'acide  carbonique  ;  il  sera  ensuite  facile  de  faire  passer  ce  gaz  à 
l'état  liquide  par  l'influence  combinée  de  la  compression  et  du  refroi- 
dissement, en  entourant  le  vase  où  il  sera  contenu  de  glace  mêlée  à 
du  sel  marin.  Une  chose  moins  aisée,  ce  sera  de  profiter  de  sa  force  quand 
il  reprendra  sa  forme  gazeuse.  La  cessation  de  la  compression  ou  l'élé- 
vation de  la  température  suffira  pour  la  lui  rendre.  Mais  si  toute  la 
masse  de  l'acide  carbonique  contenu  dans  le  vase  cessait  à  la  fois  d'être 
comprimée  ou  éprouvait  un  accroissement  subit  de  chaleur,  la  force 
prodigieuse  qu'il  développerait  aussitôt  briserait  en  éclats  tout  l'appareil 
et  pourrait  tuer  ou  blesser  gravement  ceux  qui  s'en  trouveraient  ràp- 


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—  130  — 

proches.  On  raconte  qu'une  personne  qui  avait  fait  beaucoup  d'expè- 
riences  sur  ce  gaz  vint  un  jour  trouver,  pour  lui  en  rendre  compte,  un 
des  hommes  qui,  parmi  nous,  a  le  plus  contribué  aux  progrès  des  sciences 
chimiques.  II  lui  annonça,  en  entrant,  qu'il  avait  dans  sa  poche  une 
bouteille  d'acide  earbonique  liquéfié.  Le  savant,  calculant  qu'une  simple 
élévation  dans  la  température  de  la  flole  suflirait  pour  déterminer  une 
explosion  effiroyable,  frémit  en  entendant  cette  communication  et  se 
hâta  de  congédier  cet  incommode  visiteur.  Mais  ces  périls,  la  science 
parviendra  sans  doute  à  les  conjurer.  Tous  les  jours,  nous  employons 
des  agents  qui  ne  sont  guère  moins  dangereux.  Que  le  feu,  par  exemple, 
qui  échauffe  nos  foyers,  glisse  de  quelques  pouces,  et  il  va  incendier  nos 
habitations.  Pour  en  revenir  à  l'acide  carbonique,  tout  le  problème  est 
de  construire  un  appareil  qui  permette  de  ne  développer  que  successi- 
vement la  force  redoutable  qu'il  acquiert  en  reprenant  sa  forme  habi- 
tuelle. Il  faudra  que  cette  transition  d'un  état  à  l'autre  se  fasse  avec  une 
extrême  lenteur  et,  pour  ainsi  dire,  goutte  à  goutîte.  Certains  robinets 
dont  on  fait  usage  dans  les  arts  pourraient,  ce  nous  semble,  être  em- 
ployés avec  succès  dans  cet  appareil. 

Si  on  parvient  à  l'exécuter,  il  aura  sans  contredit  de  très  grands  avan- 
tages sur  la  voiture  à  vapeur  et  d'abord  sous  le  rapport  de  l'économie. 
Si  la  craie  qu'il  consomme  a  un  peu  plus  de  valeur  que  l'eau,  d'un  autre 
côté,  l'acide  avec  lequel  On  le  traitera  est  bien  moins  cher  que  le  com- 
bustible nécessaire  pour  convertir  l'eau  en  vapeur.  En  second  lieu,  cet 
appareil  aura  des  dimensions  plus  restreintes  et  sera  beaucoup  moins 
lourd,  car,  sous  un  volume  donné,  la  craie  contiendra  une  force  bien 
autrement  considérable  que  l'eau.  On  n'aura  pas  besoin  non  plus  d'une 
cheminée,  d'un  vaste  emplacement  pour  le  charbon,  etc. 

Aussi  est-il  probable  que  la  voiture  à  acide  carbonique  pourra  se 
passer  du  secours  si  dispendieux  des  rainures  enfer  des  nouvelles  routes. 
En  effei,  on  croit  que  ce  n'est  pas,  comme  on  le  suppose  communément, 
la  difficulté  de  diriger  les  voitures  à  vapeur  qui  empêche  de  s'en  servir 
sur  les  routes  sans  rainures,  mais  la  lourdeur  de  l'appareil.  Le  construc- 
teur de  ces  voitures  se  trouve  placé  dans  un  cercle  vicieux  ;  s'il  veut  en 
diminuer  les  dimensions,  il  en  réduit  en  même  temps  la  puissance; 
quand,  au  contraire,  il  veut  accroître  cette  puissance,  pour  triompher 
de  tous  les  obstacles  des  routes  ordinaires,  il  en  crée  lui-même  de  nou- 
veaux en  ajoutant  à  la  pesanteur  de  la  machine.  Il  est  inutile  de  dire 
que  la  force  de  l'acide  carbonique  peut  également,  et  avec  le  même  avan- 
tage, être  employée  dans  les  fabriques  et  la  navigation. 

Anriens  moteurs  à  ffasE.  —  Dans  le  même  recueil,  pour  l'année 
1832,  nous  trouvons  des  détails  curieux  sur  la  machine  à  vide  et  à  gaz, 
inventée  par  Brown  et  qui  paraissait,  d'après  les  expériences  faites 
alors,  pouvoir  être  avantageusement  sulDstituée  à  la  machine  à  vapeur. 

Le  27  juillet  1832,  M.  Brown  a  fait  fonctionner  à  Old  Brompton,  de- 
vant une  réunion  de  savants  et  d'industriels,  trois  de  ses  nouveaux  mo- 
teurs ayant  chacun  un  degré  de  puissance  différent.  L'ensemble  de  ce 
nouvel  appareil  diffère  peu  de  celui  des  machines  à  vapeur  ordinaires  ;  ' 
on  a  seulement  remplacé  la  chaudière  par  un  cylindre  dans  lequel  on 


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—  131  — 

introduit  avec  compression  du  gaz  hydrogène,  très  facile  et  surtout  peu 
coûteux  à  obtenir.  Le  gaz  soulève,  en  s'échappaiit  du  cylindre,  un.pis-* 
ton  adhérent  à  une  manivelle  et,  quand  le  piston  est  arrivé  au  point 
convenable,  l'hydrogène  s'enflamme,  de  même  que  la  vapeur  se  con- 
dense dans  les  machines  à  feu  actuelles.  Aussitôt  que  le  vide  est  opéré, 
le  piston  retombe,  chassé  par  la  pression  atmosphérique  et  se  relève  en- 
suite par  YefSet  d'un  nouveau  courant  de  gaz,  de  manière  à  produire  le 
mouvement  alternatif  de  va-et-vient. 

La  différence  entre  la  machine  de  Brown  et  la  machine  à  vapeur  con 
siste  dans  la  substitution  du  gaz  à  la  vapeur.  Dans  le  nouveau  système, 
le  vide  s'opère  par  la  combustion  du  gaz,  tandis  que,  dans  le  second,  il 
s'effectue  par  la  condensation  de  la  vapeur.    - 

Une  des  pompes  qui  a  fonctionné  à  Eagle-Lodge  avait  quatre  pieds 
huit  pouces  et  demi  de  diamètre.  Les  effets  en  sont  surprenants;  le  pis- 
ton montait  cinq  à  six  fois  par  minute,  et  chaque  fois  il  élevait  avec 
une  force  inouïe  750  gallons  d'eau  (3373  /).  En  sorte  qu'une  citerne  de 
la  capacité  de  120  hl  environ  fut  remplie  en  trois  quarts  de  minute. 

La  pompe,  qui,  pendant  les  huit  derniers  mois,  a  fonctionné  sur  le 
canal  de  Croydon  pour  opérer  l'épuisement  des  eaux,  avait  22  pieds  de 
haut  et  son  cylindre  6  pouces  de  diamètre.  On  a  constaté  qu'eUe  four- 
nissait 16000  /  d'eau  par  minute.  Pendant  les  huit  mois  qu'elle  a  fono- 
tionné,  elle  a  consommé  417  chaldrons  de  houille  (5423  hl)  qui  ont 
produit  592  chaldrons  (7  702  hl)  de  coke  et  4800  gaillons  (21 600  /)  de 
goudron.  L'emploi  de  cette  machine  a  occasionné  une  dépense  totale  de 
666  liv.  st.  (16650  /),  mais  on  a  retiré  de  la  vente  du  coke  et  du  gou- 
dron 769  liv.  st.  (19250  l),  en  sorte  que  le  bénéfice  a  été  de  103  liv.  st. 
(2  573  f),  non  compris  la  valeur  de  l'ouvrage  exécuté  par  la  machine. 

On  voit  donc  que  sa  mise  en  activité,  loin  d'entraîner  à  des  dépenses, 
procure  un  profit  assez  considérable.  Si,  à  ces  avantages,  Ton  ajoute 
que  l'emploi  de  cette  nouvelle  machine  permettra  de  supprimer  les 
chaudières  et  les  provisions  d'eau  si  lourdes  et  si  coûteuses,  on  concevra 
facilement  le  succès  que  doit  obtenir  la  nouvelle  invention  de  M.  Brown. 
La  simplicité  de  son  mécanisme,  la  rapidité  avec  laquelle  on  peut  la 
mettre  en  action  et  la  sécurité  qu'elle  présente  (la  machine  à  vide  et  à 
gaz  n'est  pas  sujette  aux  explosions),  lui  donnent,  en  outre,  une  supério- 
rité incontestable  sur  la  machine  à  vapeur. 

Il  y  a  quelques  années,  l'Ingénieur  Braithwaite  eut  l'idée  de  faire 
fonctionner,  au  moyen  de  la  vapeur,  les  pompes  à  incendie;  cette  appli- 
cation eut  les  plus  heureux  résultats.  Mais  le  temps  qu'il  fallait  pour 
engendrer  la  vapeur,  la  pesanteur  de  la  machine  et  les  frais  considé- 
rables d'entretien  ont  bientôt  fait  abandonner  ce  procédé.  La  machine 
de  Brown  étant,  au  contraire,  alimentée  par  le  gaz,  substance  que  l'on 
peut  se  procurer  aisément  dans  les  rues  de  Londres  et  à  chaque  instant 
du  jour  et  de  la  nuit,  et  pouvant  en  outre,  fonctionner  à  la  minute, 
pourra  être  employée  efficacement  à  arrêter  les  progrès  des  incendies 
malheureusement  trop  fréquents  dans  cette  capitale.  Il  a  été  constaté 
qu'en  1831  il  y  avait  eu  342  incendies  à  Londres. 


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—  132  — 

jHëcanismes  4e«  anciens  moulins  à  vent.  —  Les  mécanis- 
mes des  anciens  moulins  à  vent,  d'une  construction  primitive  et  gi-os- 
sière,  étaient  néanmoins  susceptibles  d'uiie  grande  résistance  et  d'une 
durée  remarquable.  Une  communication  de  C.  W.  Hunt  à  Y  American 
Society  of  Mechanical  Engineers  donne  de  curieux  détails  sur  ce  sujet. 

Un  vieux  moulin  à  vent,  construit  en  1746,  existe  encore  actuelle- 
ment à  Nantucket.  Il  a  fonctionné  sans  interruption  jusqu'à  il  y  a  une 
vingtaine  d'années,  c'est-à-dire  pendant  au  moins  cent  trente  ans.  Il  est 
en  bon  état  de  conservation  et  l'usure  qu'on  remarque  sur  les  dentures 
provient  surtout  de  ce  que,  dans  ces  derniers  temps,  on  le  faisait  tourner 
de  temps  en  temps  pour  l'amusement  des  visiteurs  et  cela  sans  grais- 
sage ni  précautions.. 

La  grande  roue  a  2,54  m  de  diamètre  avec  6  bras  et  62  dents  en  bois, 
le  pignon  à  lanterne  a  0,584  m  de  diamètre  avec  12  fuseaux  en  bois  de 
73  mm  de  diamètre.  Ces  derniers  sont  dans  un  état  remarquable  de  con- 
servation. 

M.  Hunt  a  visité,  en  1889,  en  Hollande,  un  moulin  à  vent  de  cons- 
truction analogue,  établi  soixante  ans  auparavant.  Les  dents  de  la  grande 
roue  avaient  été  remplacées  il  y  avait  trente  ans  et  on  les  remplaçait 
encore  à  l'époque  de  la  visite  de  l'autour,  on  peut  donc  estimer  à  cette 
période  la  durée  moyenne  de  cette  denture .  Le  moulin  servant  à  moudre 
du  grain  fonctionnait  nuit  et  jour,  soit  probablement  de  18  à  20  heures 
par  jour. 

M.  Hunt  attribue  la  grande  durée  de  ces  dentures  à  l'élasticité  que 
-présentent  ces  mécanismes  en  bois.  Les  longs  fuseaux  des  pignons  à 
lanterne  fléchissent  légèrement  sous  la  pression  et  empêchent  le  frotte- 
ment de  se  produire  dans  certaines  périodes  de  l'engrènement  lorsque 
les  pressions  sont  considérables;  il  n'a  lieu  qu'au  commencement  et  à 
la  fin  du  contact  des  dents,  lorsque  les  pressions  sont  faibles;  c'est  ce 
qui  explique  l'usure  relativement  très  minime  de  ces  dentures  réellement 
élastiques. 

Emploi  €le  l^oxys^n^  dans  les  mines.  —  Dans  plusieurs 
grandes  fabriques  de  produits  chimiques  de  l'Angleterre  et  du  Pays  de 
iSalles,  on  a  en  réserve  des  réservoirs  d'oxygène  comprimé  munis  de 
délendeurs  et  d'embouchures  pour  combattre  les  cas  d'empoisonnement 
*y  par  des  gaz  vénéneux.  Le  rapport  pour  18D7  de  l'Inspecteur  en  chef  des 

fabriques  d'alcalis  établit  que  plusieurs  ouvriers  ont  été  sauvés  par  des 
inhalations  d'oxygène.  On  dit  que  la  première  application  en  a  été 
faite  en  avril  1888  à  Sainte-Hélène  (Lancashire)  dans  la  verrerie  de 
MM.  Pilkington. 

L'oxygène  pourrait  également  rendre  de  grands  services  dans  les  tra- 
vaux souterrains  où  les  ouvriers  sont  exposés  à  respirer  de  l'air  vicié  ou 
des  gaz  nuisibles.  Dans  le  Klondike,  par  exemple,  des  mineurs  des- 
cendent fréquemment  dans  les  puits  ou  galeries  avant  que  l'acide  carbo- 
nique, produit  par  la  combustion  du  bois  avec  lequel  on  fait  dégeler  le 
terrain,  soit  dissipé,  et  y  sont  asphyxiés.  L'oxygène  comprimé,  qui  est 
aujourd'hui  un  objet  àe  fabrication  commerciale,  rendrait  de  grands 
services  dans  ces  circonstances. 


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—  133  — 

Une  roue  Hydraulique  de  si'c^nde  dimension.  —  Dans  la 
Chronique  de  juin  dernier,  page  H53,  nous  indiquions  comme  la  plus 
grande  roue  Pelton  construite  jusqu'ici  une  roue  de  6,71  m  de  diamètre 
fonctionnant  dans  l'Alaska.  D'après  Y  Engineering  and  Mining  Journal  on 
a  fait  récemment  pour  la  mine  North  Star,  dans  le  Nevada,  une  roue 
de  30  pieds  (9,15  m)  de  diamètre.  Cette  roue  pèse  seulement  6800  Arj^. 
Les  augets  sont  du  système  Risdon  et  présentent  des  perfectionnements 
importants  sur  le  type  de  Pelton.  La  jante  est  reliée  au  moyeu  par  des 
tirants  tangentiels  à  celui-ci,  lesquels  résistent  exclusivement  à  la  trac- 
tion. La  jante  est  en  quatre  morceaux  pour  faciliter  le  transport. 

La  roue  tourne  normalement  à  63  tours  par  minute,  ce  qui  représente 
une  vitesse  à  la  circonférence  de  3 1,12  m  par  seconde.  On  a  calculé 
qu'elle  pourrait  tourner  avec  sécurité  à  une  vitesse  de  100  m  par  seconde 
soit  360  km  à  l'heure.  A  la  vitesse  do  31  m,  elle  transmet  330  ch  avec  un 
injecteur  et  1  000  ch  avec  deux,  le  diamèire  de  ces  injecteurs  étant  de 
tëmm  et  la  charge  d'eau  de  2â0  m.  L'axe  de  la  roue  actionne  deux  com- 
presseurs d'air  à  simple  effet. 


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COMPTES  RENDUS 


SOCIÉTÉ  D'ENCOURAGEMENT  POUR  L'INDUSTRIE  NATIONALE 


Juin  1898. 

Rapport  de  M.  Barbet  sur  la  scie  dianmiitëe  pour  pie» ■  es 
de  eoii9tPuetlon  de  M.  Fromholt. 

Le  Bulletin  d'août  189i  de  la  Société  d'encouragement  (voir  comptes 
rendus  de  novembre  1894,  4)age  7î50)  contient  un  rapport  de  A.  Tresca 
sur  ce  sujet.  Le  présent  rapport  décrit  de  nouvelles  applications  de  la 
scie  diamantée.  La  lame  employée  pour  les  pierres  dures  a  2,20  m  de 
diamètre  ;  elle  porte  200  diamants  dont  40  de  champ,  80  sur  les  arêtes 
et  80  sur  les  faces.  La  vitesse  tangentielle  est  de  35  m  par  seconde.  Pour 
les  pierres  tendres,  le  diamètre  est  le  même,  les  diamants  sont  moins 
nombreux  et  la  vitesse  ne  dépasse  pas  1,40  w  par  seconde;  l'avancement 
est  de  0,30  à  0,35  m  par  minute  ;  le  prix  de  revient  d'un  mètre  carré  de 
trait  est  de  l,2o  /*.  La  machine  absorbe  10  à  12  ch  pour  sa  marche. 

Ce  rapport  est  suivi  d'une  notice  historique  sur  les  applications  du 
diamant  au  travail  des  pierres,  dans  laquelle  est  rappelée  la  part  qui  est 
due  à  6.  Hermann  et  à  R.  Leschot,  ancien  élève  de  l'École  Centrale, 
qui  a  construit  une  perforatrice  à  diamant  qui  a  fonctionné  pratique- 
ment pour  le  percement  des  tunnels. 

TraïauiK  de  la  eommlsslon  des  alliaf^es.  —  Étude  sur 
les  alllaires  blanes  dits  antifrietion,  par  M.  G.  Charpy. 

L'auteur  a  cherché  dans  cette  étude  à  appliquer  aux  alliages  pour 
pièces  frottantes  les  idées  théoriques  qui  se  déduisent  des  expériences 
sur  la  fusibilité  et  les  autres  propriétés  des  alliages  ainsi  que  de  leur 
étude  microscopique.  On  peut  obtenir  ainsi  un  classement  méthodique 
qui  simplifie  la  recherche  de  l'alliage  à  employer  dans  chaque  cas  par- 
ticulier en  faisant  une  première  élimination  au  moyen  de  considéra- 
tions générales. 

De  cette  étude,  M.  Charpy  tire  des  conclusions  très  caractéristiques. 
Les  alliages  employés  comme  antifriction  présentent  tous  le  même  ca- 
ractère général  ;  ils  sont  constitués  par  des  grains  durs  englobés  dans 
un  alliage  plastique.  La  portée  se  fait  sur  les  grains  durs  qui  ont  un 
coefficient  de  frottement  peu  élevé  et  sur  lesquels  le  grippement  ne  se 
produit  que  difficilement  ;  la  plasticité  du  ciment  permet  au  coussinet 
de  se  mouler  sur  Tarbre  et  d'éviter  les  surpressions  locales  qui  amènent 
les  échauffements  et  les  grippements. 

Cette  constitution  peut  se  réaliser  par  des  mélanges  binaires  ou  ter- 
naires. Les  essais  à  faire  sont  principalement  des  essais  microgra- 
phiques pour  vérifier  si  l'alliage  présente  bien  la  constitution  indiquée 
plus  haut  et  des  essais  de  compression  pour  constater  que  l'alliage  n'est 
ni  trop  dur  ni  trop  mou,  qu'il  s'écrase  régulièrement  et  ne  se  brise  pas 
en  morceaux  sous  la  pression. 


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—  135  — 

Ces  considérations  permettent  un  premier  classement  des  alliages  uti- 
lisables ;  celles  qui  interviennent  pour  amener  un  choix  définitif  sont 
d'un  autre  ordre  d'idées  et  sont  relatives  principalement  au  prix  de 
revient,  aux  facilités  de  travail  et  d'emploi,  etc. 

lia  classification  mëtltoillqiie  dëclmale.  —  Conférence 
faite  le  27  mai  1898  à  la  Société  d'Encouragement,  par  M.  Ed.  Sauvage. 

La  multiplication  excessive  des  livres  donne  une  grande  importance 
à  la  question  de  la  bonne  organisation  des  bibliothèques  et,  avant 
tout,  aux  moyens  de  classer  les  livres.  Une  bonne  classification  est  très 
difficile  à  effectuer  parce  que,  lorsque  l'on  veut  subdiviser  un  sujet  un 
peu  vaste,  de  nouveaux  noms  deviennent  nécessaires  et  ces  noms  mul- 
tipliés conduisent  à  une  très  grande  complication.  On  est  amené  à 
désigner  les  divers  groupes  par  des  lettres  ou  des  chiffres.  L'emploi  de 
ces  derniers  a  été  très  heureusement  amélioré  par  l'introduction  de  la 
classification  décimale  de  Melvil-Dewey,  qui  a  reçu  de  nombreuses 
applications  en  Amérique  et  commence  à  se  répandre  en  Europe. 

Le  principe  de  la  classification  décimale  est  la  division  de  l'ensemble 
des  matières  en  dix  classes  désignées  chacune  par  un  des  dix  chiffres, 
en  commençant  par  zéro;  puis  chaque  division  est  subdivisée  en  dix  par 
l'addition  des  dix  chiffres  0, 1,  2,  ...,  9.  On  obtient  ainsi  cent  divisions 
qui  peuvent  elles-mêmes  être  subdivisées  en  dix  par  l'addition  de  nou- 
veaux chiffres,  etc. 

Le  conférencier  donne  d'intéressants  exemples  des  applications  de  ce 
principe  ainsi  que  de  la  confection  des  fiches  servant  à  l'établissement 
des  catalogues. 

Note  sur  la  dëteriiAlnatlon  de  l'itevire  du  passade  du  so- 
leil dans  un  plan  lertlcal,  par  M.  Ed.  Colugnon. 

li^lrleitraniatine,  par  M.  Ch«  Henry. 

L'auteur  a  donné  le  nom  d'irichromatine  à  des  dissolutions  de  téré- 
benthénes  dont  il  répand  des  gouttes  à  la  surface  de  l'eau  d'un  bassin; 
il  se  forme  une  pellicule  très  mince  dont  la  couleur  peut  être  modifiée 
à  volonté  en  agissant  sur  l'épaisseur  par  traction  ou  par  des  vibrations 
sonores.  Cette  pellicule  se  dépose  sur  un  subjectif  quelconque  immergé 
au  fond  du  bassin  ou  sur  une  bande  sans  fin.  Ces  pellicules  sont  très 
résistantes  et  sans  fissures  et  se  fixent  très  solidement  sur  le  papier. 

Les  applications  sont  intéressantes.  On  peut  employer  l'irichromatine 
pour  remplacer  l'huile  dans  le  filage  en  mer,  pour  la  zincographie  à  la 
place  du  bitume  de  Judée,  ce  qui  diminue  considérablement  le  temps 
de  pose,  pour  diverses  méthodes  de  mesures,  etc. 

Sur  le«   limites  d'inllaïuniabllltë  des]  vapeurs  eenibus- 

tibles,  par  MM.  H.  Le  Chatelier  et  0.  Boddouard  (Comptes  rendus  de 
r  Académie). 

Nouveaux  saz  de  Fatr  atntospltë-rl^ue,  par  MM.  Ramsay  et 
Tbavers  (Comptes  rendus  de  V Académie). 


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—  136  — 

.    Prëparation   dvi    ealelum   crisialllsë,  par  M.   H.   Moissan 

(Comptes  rendus  de  V Académie). 

Sur  la  ri^sistance  électrique  des  aeleini,  par  M.  H.  LeCha- 

TELiER  (Comptes  rendus  de  V Académie). 

Tiuttm  de  mécanique.  —  Nous  signalerons  parmi  ces  noies  la 
description  de  la  halle  de  coulée  du  système  Baker,  dont  les  disposi- 
tions ont  pour  objet  d'économiser  la  main-d'œuvre  et  d'accélérer  les 
opérations  ;  celles  du  pont  roulant  de  fonderie  de  Morgan,  de  Tarrct  pour 
machines  à  vapeur  de  Wright,  dans  lequel  un  manchon  reliant  la  tige 
du  régulateur  avec  la  distribution,  arrête  celle-ci  quand  la  machine 
vient  à  s'emporter  accidentellement.  On  trouve  également  des  notes  sur 
l'injecteur  Gamble,"  le  stuflûng  box  à  garniture  métallique  Longstreth, 
la  perforatrice  à  air  comprimé  de  Hancock  et  sur  la  détermination  des 
courbes  terminales  des  spiraux,  par  MM.  Guillaume  et  Pettavel. 

Juillet  1898. 

Sëanee  s^nërale  du  ^4  Joln  t909.  —  Discours  du  Prési- 
dent, distribution  des  récompenses  et  rapports  sur  l'état  financier  de  la 
Société. 

Recherches  de  M.  Aimé  Girard,  sur  len  laits  de  eaouteliovie. 

Le  lait  de  caoutchouc  est  le  liquide  qui  coule  des  incisions  faites  à  Té- 
corce  des  végétaux  susceptibles  de  produire  le  caoutchouc;  il  est  opa- 
que et  offre  à  la  vue  une  grande  analogie  avec  le  lait  des  animaux. 

La  note  donne  des  détails  sur  la  densité  de  ces  laits,  le  diamètre  des 
globules  de  caoutchouc,  la  composition,  la  teneur  en  caoutchouc,  la 
coagulation,  etc.  L'analogie  signalée  plus  haut  avec  le  lait  des  animaux 
a  engagé  M.  Aimé  Girard  à  proposer  le  barattage  pour  la  séparation  du 
caoutchouc;  des  essais  faits  au  Conservatoire  ont  donné  d'excellents  ré- 
sultats. 

lia  eonstltutlon  de«  elnients  hydrauliques,  par  MM.  S.  B. 

Newberry  et  W.  B.  Newberry  (Journal  of  the  Society  of  Chemical  In- 
dustry). 

Ii*lndu8irle  du  napltte  en  Oalllele,  par  M.  Konimdjy  (Extrait 
des  Zapisky), 

Les  premières  sources  de  naphte  de  la  Gallicie  ont  été  découvertes  en 
1860  et  cette  industrie  s'est  développée  rapidement;  en  1886,  l'extraction 
représentait  un  total  de  42500  t;  en  1893,  elle  atteignait  120000  t  et,  en 
1896,  a  iO  000, 

Pour  sa  teneur  en  naphtènes,  ce  produit  jirend  place  entre  le  naphte 
américain  et  le  naphte  russe.  La  production  de  la  paraffine  est  une  des 
branches  les  plus  importantes  de  cette  industrie.  La  note  décrit  les  pro- 
cédés et  les  appareils  employés.  . 


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—  137  — 

Sur  la   raïUatlon  deé  mancltoiiB   à   ineanilesceiiee,  par 

MM.  H.  Le  Chatbuer  et  0.  Boudoua^rd  (Comptes  rendus  de  V Académie). 

De  leurs  recherches  les  auteurs  arrivent  à  tirer  l'explication  suivante 
du.  fonctionnement  du  bec  Auer.  Le  manchon  est  formé  d'une  matière 
dont  le  pouvoir  émissif,  à  la  température  de  fonctionnement,  est  diffé- 
rent pour  les  différentes  radiations  et  son  rendement  avantageux  pro- 
vient de  ce  que  son  pouvoir  émissif  très  grand,  voisin  de  Tunitè  pour 
les  radiations  bleue,  verte  et  jaune,  est  moindre  pour  le  rouge  et  sans 
doute  beaucoup  plus  faible  encore  dans  l'infra-rouge.  La  proportion  d'é- 
nergie rayonnée  sous  forme  de  radiations  visibles  est,  par  suite*,  très 
grande;  cependant  la  valeur  absolue  de  Ténergie  ainsi  rayonnée  sous  forme 
lumineuse  est  moindre  que  celle  qui  serait  émise  par  un  corps  noir  pris  à 
la  même  température.  Mais  un  corps,noir  semblable,  placé  dans  les  mêmes 
conditions  de  chauffage  et  avec  une  même  étendue  de  surface  rayon- 
nante, prendrait  seulement  une  température  beaucoup  plus  basse  et 
n'aurait  alors  qu'un  rendement  lumineux  très  faible. 

Absorption  deti  liquides  par  les  textiles,  par  M.  LoÉ  Yigno 
(Comptes  rendus  de  V Académie), 

Les  textiles  ont,  pour  chaque  liquide,  des  pouvoirs  absorbants  spéci- 
fiques; la  soie  à  le  pouvoir  absorbant  le  plus  élevé,  après  vient  la  laine, 
puis  le  coton.  Physiquement  les  textiles  peuvent  être  considérés  comme 
des  corps  poreux;  leur  pouvoir  absorbant  pour  l'eau  est  à  peu  près  égal 
à  celui  d'une  éponge  grossière;  de  plus,  ces  corps  poreux  sont  doués  de 
fonctions  chimiques  déterminées.  Cette  observation  est  utile  pour  l'élude 
des  phénomènes  de  teinture  et  d'impression, 

Prëparatian  et  propriétés  de  l^ltydrore  de  ealeluni,  par 

M.  H.  Mois  SAN  (Comptes  rendus  de  V  Académie). 

L'hydrure  de  calcium  s'obtient  par  le  passage  d'hydrogène  sec  sur  du 
calcium  porté  au  rouge  sombre.  C'est  une  matière  blanche  à  cassure 
cristalline  qui  est  stable  à  haute  température  et  constitue  un  réducteur 
énergique. 

Terres  bleus  à  base  de  ebroine,  par  M.  k^D'R.tDyjhom (Comptes 
rendus  de  l* Académie). 

Produetlon  d'un  bleu  de  tuns^téne  provenant  de  la  réduc- 
tion des  tungstates  au  feu  de  cuisson  de  la  porcelaine.  —  Note  de 
M.  Albert  Oranger  (Comptes  rendus  de  V Académie). 

Résultats  des  réeents  sondages  pour  la  reeberelte  de  la 
boulUe  dans  le  Nord  de  la  France.  —  Note  de  M.  J.  Gosseley 
{Comptes  rendus  de  V Académie), 

Un  certain  nombre  de  sondages  ont  été  faits  dans  le  département  du 
Nord  et  dans  celui  du  Pas-de-Calais,  dans  le  but  de  retrouver  en  France 
le  prolongement  du  bassin  houiller  de  Douvres.  Les  résultats  n'ont  pas 
été  heureux.  Les  rares  couches  de  houille  rencontrées  étaient  dans  des 


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—  138  — 

conditions  telles  que  leur  exploitation  n'eût  pas  été  réiaunératrice  et  la 
rencontre  du  terrain  silurien  doit  faire  perdre  tout  espoir  d'y  trouver  de 
la  houille  autrement  qu'en  lambeaux  provenant  probablement  de  trans- 
ports. 

nrotes  de  méeanliiiie.  —  On  trouve  dans  ces  notes  la  description 
de  la  sertisseuse  Leavitt,  d'une  machine  à  courber  les  tubes  de  R.  Clarke, 
de  divers  appareils  de  levage  américains,  destinés  surtout  à  la  manu- 
tention des  minerais  et  des  charbons  et  enfin  de  divers  brûleurs  à  pé- 
trole.   

ANNALES  DES  PONTS  ET  CaiAUSSÉES 


Premier  trimestre  de  1898  (suite). 

Notes  sur  la    eonstmctlan    du    pont   Aleiiandre  III,  par 

MM.  Resal,  Ingénieur  en  chef,  et  Alby,  Ingénieur  des  Ponts  et  Qiaussées. 

Nos. Collègues  n'ont  certainement  pas  oublié  que,  lors  des  fêtes  du 
Cinquantenaire  de  notre  Société,  l'un  des  auteurs  du  présent  mémoire 
a  bien  voulu  traiter  très  complètement  cette  question. devant  nous.  Tout 
ce  que  nous  dirions  à  ce  sujet  serait  donc  à  peu  près  inutile. 

Nous  signalerons,  toutefois,  des  renseignements  très  intéressants  sur 
le  pont  suspendu  édifié  sous  la  Restauration  dans  l'axe  de  l'avenue  des 
Invalides  et  qui  n'a  jamais  été  mis  en  service.  Ce  pont  projeté  par  Na- 
vier  avait  une  seule  travée;  il  a  été  remplacé  par  un  pont  suspendu  à 
deux  travées  établi  en  1829,  auquel  a  été  substitué  en  1834  le  pont  ac- 
tuel des  Invalides.  Il  est  à  remarquer  que  pour  le  pont  Alexandre  III  on 
est  revenu  à  l'idée  primitive  de  Navier  d'un  pont  à  une  seule  arche. 

Le  mémoire  de  MM.  Alby  et  Resal  donne  la  description  sommaire  du 
nouvel  ouvrage  qui,  comme  on  sait,  sera  constitué  par  un  arc  de  107,80  m 
d'ouverture  à  triple  articulation  en  acier  moulé  ;  la  largeur  du  pont  est 
de  40  m  entre  garde-corps  ;  on  trouve  ensuite  des  considérations  sur  la 
stabilité  générale  de  l'ouvrage,  la  nature  du  sol,  les  fondations  et  la 
marche  du  fonçage  des  caissons. 

Notes  sur  la  construction  du  viaduc  du  Vlanr  (ligne  de  Car- 
maux  à  Rodez),  par  M.  de  Volontat,  Ingénieur  en  chef,  et  M.  Thery, 
Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Cet  ouvrage,  adjugé  à  la  Société  des  Batignolles,  se  compose  d'un 
arc  à  trois  articulations  de  220  m  d'ouverture,  en  partie  équilibré  par 
des  encorbellements  et  réuni  aux  culées  en  maçonnerie  par  de  petites 
travées  indépendantes. 

n  y  a  deux  fermes  principales  supportant  la  voie  â  la  partie  supé- 
rieure et  butant  à  leur  partie  inférieure  par  des  articulations  contre  des 
culées  en  maçonnerie  encastrées  dans  le  rocher.  Les  pièces  principales 
sont  en  acier  laminé.  Cet  ouvrage  coûtera  environ  2  1/2  millions  de 
francs.  L'étude  en  a  été  faite  par  notre  Collègue  M.  Bodin,  Ingéoieor 
de  la  Société  des  Batigiiollefi. 


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De  remploi  des  b^alons  à  eltamlépe  peur  BUnintMAlr 

les  obturateurs  amovibles  de  certains  récipients  de  vapeur,  par 
MM.  Ë.  PoLONCEAu  et  G.  Walgkenaer,  Membres  de  la  Commission  cen- 
trale des  machines  à  yapeur. 

Ce  mémoire  a  déjà  paru  dans  les  Annales  des  Mines  et  nous  en  avons 
rendu  compte  dans  le  Bulletin  de  janvier  1898,  page  ^27. 


Bulletin  des  amidMBits  li^appajreHo  à  vapeur  survenus  pen- 
dant Tannée  1896. 

Ce  bulletin  a  déjà  paru  dans  les  Annales  des  Mines  et  nous  nous  en 
sommes  occupés  dans  les  comptes  rendus  de  mars  1898,  page  400. 

Consolidation  du  pertuls  de  Resiîy,  sur  la  Cure,  par  injec- 
tions de  ciment,  par  M.  Breuillé,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Cet  ouvrage,  établi  il  y  a  une  cinquantaine  d'années,  est  en  maçon- 
nerie et  fondé  en  partie  sur  du  gros  gravier  au  dessous  duquel  on  trouve 
<lu  gravier  fissuré  et  en  partie  sur  le  calcaire  lui-même.  En  1890,  Tétat 
de  ce  barrage  faisait  craindre  un  accident  ;  le  mortier  avait  été  presque 
entièrement  entraîné  par  les  eaux  et  il  ne  restait  plus  qu'une  maçon- 
nerie en  pierres  sèches.  On  a  opéré  la  consolidation  par  des  injections 
d'un  mortier  liquide  composé  de  4/5  de  ciment  de  Portland  et  1/5  de 
sable  fin.  Le  succès  a  été  complet  ;  la  dépense  n'a  été  que  de  1 928  f  et 
le  travail  a  duré  trois  jours.  La  reconstruction  d'un  pertuis  semblable 
avait  coûté  29000 /•. 

Note  sur  le  dëiplaoement  de  la  porte  monumentale  de  la 
Prëfeeture  maritime  de  Roeltefért,  par  M.  Mazirollb,  Ingé- 
nieur des  Ponts  et  Chaussées. 

.La  reconstruction  après  incendie  de  la  Préfecture  maritime  de  Roche- 
fort  nécessitait  la  démolition  et  la  réédification  de  l'aile  sud  à  cause  de 
son  alignement  défectueux  ;  il  devenait  nécessaire  de  déplacer  la  porte 
dont  le  caractère  monumental  faisait  désirer  la  conservation. 

Cette  porte  mesure  10,36  m  de  hauteur  sur  0,94  m  seulement  d'épais- 
seur ;  le  poids  peut  être  évalué  à  70  ^  On  l'a  enclavée  dans  une  char- 
pente en  bois  avec  des  contreflches  obliques  en  avant  et  en  arrière,  l'en- 
semble glissant  sur  des  couettes  suiffées  fortement  calées  sur  le  sol.  La 
translation  s'est  opérée  au  moyen  de  deux  cabestans  manœuvres  cha- 
cun par  18  hommes.  Le  déplacement  était  de  2,78  m  dans  un  sens  et  de 
2,42  m  dans  l'autre.  Le  coefiGlcient  normal  de  glissement  parait  avoir 
été  de  0,20.  La  dépense  s'est  élevée  à  1 9o0  f.  Ce  chiffre  ne  comprend 
que  la  main-d'œuvre  et  les  bois,  tous  les  apparaux  de  force  ayant  été 
fournis  par  la  marine. 


Note  sur  le  papaye  en  bois  du  pont  suopondn  d^Avisnon, 

par  M.  ÂRMAMD,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Le  pont  suspendu  d'Avignon,  établi  en  1843  par  les  frères  Seguin,  a 
été  reconstruit  de  1887  à  1889  par  notre  Collègue  M.  Arnodin.  On  a 
dense  alors  à  remplacer  l'ancien  platelage  qui  était  constamment  en  ré- 


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^  140  — 

paration  à  cause  de  la  circulation  très  active  et  de  la  sécheresse  du  cli- 
mat, par  un  pavage  en  bois  debout. 

On  a  posé  sur  )es  poutrelles,  parallèlement  à  Taxe  du  pont,  des  fers 
Zorès,  les  intervalles  étant  bouchés  par  des  feuillards  de  2  mw  d'épais- 
seur sur  lesquels  on  a  coulé  du  béton  de  ciment.  Le  pavage  en  bois  a 
été  posé  sur  ce  béton. 

Ce  pavage  a  donné  des  signes  de  dégradation  au  bout  de  quelques  an- 
nées et  on  a  dû  en  opérer  la  réfection  partielle  ;  mais,  actuellement,  il 
semble  devoir  durer  longtemps.  Cette  disposition  a  augmenté  notable- 
ment la  rigidité  du  pont,  à  ce  point  qu'on  a  pu  autoriser  la  marche  au 
trot  des  voitures  suspendues  à  2  chevaux  au  plus  ;  de  plus,  l'entretien 
du  pavage  donnera  lieu  à  une  économie  annuelle  de  plus  de  1  900  /. 


ANNALES  DES  MINES 


5®  livraison  de  1898. 

Guide  pratique  pour  la  recherclte  et  l^eiiploitatlon  de  l^or 

à  la  Guyane  franf  aise,  par  M.  LevaTj  Ingénieur  civil  des  Mines 
(suite  et  fin). 

Cette  dernière  partie  du  mémoire  de  M.  Levât  étudie  d'abord  la  ques- 
tion si  importante  de  la  main-d'œuvre;  l'auteur  y  développe  des  consi- 
dérations sur  les  conditions  que  doit  remplir  la  main-d'œuvre  pour  les 
mines,  la  réglementation  du  travail,  les  contrats  de  louage  et  d'engage- 
ment, l'immigration,  la  main-d'œuvre  pénale,  etc. 

Vient  ensuite  la  question  des  moyens  de  transport,  étude  des  voies 
ferrées,  trafic  à  prévoir,  concession,  etc.  Le  mémoire  se  termine  par 
l'étude  de  la  législation  minière. 

Dans  des  conclusions  brièvement  formulées,  l'auteur  insiste  sur  l'es- 
sor très  rapide  que  détermineraient  dans  l'exploitation  de  l'or  à  la  Guyane 
l'emploi  d'appareils  mécaniques  pour  le  traitement  des  alluvions  auri- 
fères et  l'exécution  de  voies  ferrées  reliant  Cayenne  aux  placers.  11  ne 
faut  pas  oublier  à  ce  sujet  qu'on  dispose  en  Guyane  d'une  main-d'œuvre 
pénitentiaire  qui  constituera,  pour  un  travail  de  ce  genre,  un  précieux 
auxiliaire,  en  même  temps  qu'il  permettra  do  donner  à  cette  main- 
d'œuvre  un  emploi  pratique  et  rationnel  qui  n'a,  jusqu'ici,  que  trop  fait 
défaut  dans  la  colonie. 

6^  livraison  de  1898, 

Notice  sur  le  sëleeteiir  Paul  David,  par  M.  P.-L.  Burthe,  In- 
génieur civil  des  Mines. 

Ce  sélecteur  est  un  convertisseur  perfectionné  pour  la  métallurgie  du 
cuivre.  Le  point  de  départ  est  celui-ci.  Les  impuretés  du  cuivre  ne  peu- 
vent pas  être  totalement  éliminées  même  par  l'affluage  et,  lorsque  le 
cuivre  doit  être  soumis  à  l'électrolyse,  la  présence  de  ces  impuretés  est 


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—  141  — 

extrêmement  gênante  pour  les  opérations  ultérieures.  Pour  y  remédier, 
on  a  pensé  à  adopter  le  procédé  que  les  usines  du  Pays  de  Galles  em 
ploient  pour  le  traitement  des  minerais  impurs  au  four  à  réverbère  et 
qui  consiste  à  réunir  les  impuretés  de  la  matte  dans  un  culot  de  cuivre 
métallique  (en  anglais  boUom),  qu'on  traite  ensuite  séparément  au  four 
à  réverbère. 

Le  sélecteur  de  M.  David,  directeur  de  l'usine  d'Équilles  de  la  Société 
des  Cuivres  de  France  obtient,  d'un  seul  coup,  dans  le  même  appareil, 
d'une  part  le  bottom,  de  l'autre  le  cuivre  purifié  à  Tétat  métallique. 
C'est  un  convertisseur  d'une  forme  spéciale  dans  lequel  la  matte  est 
coulée  d'abord  ;  on  le  redresse  et  on  donne  le  vent  de  manière  à  scori- 
fier  le  fer  de  la  matte  ;  puis  commence  la  seconde  phase  de  l'opération 
qui  a  pour  but  la  formation  du  bottom,  qu'après  un  soufflage  suffisant 
on  fait  écouler  dans  une  poche  communiquant  avec  la  cornue  par  un 
canal  ;  cette  poche  est  placée  latéralement  et  l'écoulement  s'y  fait  lors- 
qu'on donne  à  l'appareil  une  inclinaison  convenable.  Une  fois  le  bottom 
séparé,  on  continue  la  réduction  de  la  matte  purifiée  et  on  coule  le  cuivre 
par  une  autre  inclinaison  de  l'appareil. 

Nous  ne  pouvons  donner  ici  que  le  principe  de  ce  procédé.  Nous 
renverrons  au  mémoire  pour  les  détails;  on  y  trouvera  également  des 
renseignements  très  complets  sur  les  résultats  obtenus,  prix  de 
revient,  etc.  Cet  appareil  paraît  destiné  à  prendre  une  place  importante 
dans  la  métallurgie  du  cuivre,  surtout  si  cette  méthode  est  combinée 
avec  l'électrolyse. 

Commission  des  sobsiMices  explosives.  —  Rapport  sur 
les  expërlenees  de  Blaiizy  du  7  août  1897. 

Ces  expériences  avaient  pour  objet  de  vérifier  les  atténuations  que  l'on 
pouvait  espérer  dans  les  effets  extérieurs  soit  par  l'augmentation  de 
l'épaisseur  des  terres,  soit  par  l'allongement  des  charges,  les  expériences 
faites  précédemment  sur  les  dynamitières  n'ayant  pu  porter  que  sur  des 
charges  relativement  faibles,  32A:^au  plus. 

Les  nouvelles  expériences  ont  été  portées  jusqu'à  500  kg  de  dynamite 
n**  1  à  750/0  de  nitroglycérine.  Ces  essais  dont  nous  ne  pouvons  repro- 
duire les  détails,  ont  montré  les  avantages  certains  qu'offrent,  au  point 
de  vue  de  la  sécurité  du  voisinage,  les  dynamitières  souterraines  sur 
les  magasins  actuels  construits  à  la  surface  du  sol.  Il  suffit  d'une  épais- 
seur de  terre  relativement  faible  pour  supprimer  d'une  façon  absolue, 
tout  ébranlement  dangereux  et  limiter  dans  une  zone  très  restreinte  la 
masse  des  projections  extérieures.  La  suppression  des  magasins  à  l'air 
libre  et  leur  remplacement .  par  des  magasins  enterrés,  établis  confor- 
mément aux  règles  décrites  dans  le  rapport,  constitueraient  une  amélio- 
ration indiscutable. 

Note  sur  les  slsemenis  de  manganèse  de  Teliiatour 
(Cauease),  par  M.  A.  Pourcel,  Ingénieur  des  Mines. 

Ces  gisements  ont  une  étendue  approximative  de  60  verstes  carrées 
sur  une  épaisseur  de  1,50  m  à  2  m,  ce  qui  représente  une  centaine  de 
millions  de  tonnes  de  minerai.  L'exploitation  est  très  divisée  et  s'opère 
Bull.  10 


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par  des  moyens  rudimentaires.  Il  serait  très  facile  dé  raméliorer.  Ce^ 
minerai  revient  actuellement  rendu  à  Marseille  à  43  /  la  tonne  ;  il 
renferme  59  0/0  de  manganèse.  La  production  a  été  pour  l'année  1896 
de  200.000 1. 


SOCIÉTÉ  DE  LINDUSTRIE  MINÉRALE 


Juin  1898 

Réunions  de  Saint-Etienne 

Séance  du  4  juillet  ^898. 

Communication  de  M.  Clermont  sur  la  télégraphie  «lans  ftl. 

Le  principe  de  la  télégraphie  sans  fil  repose  sur  la  production  d'ondes 
électriques  au  moyen  d'un  courant  de  haute  fréquence  traversant  une 
bobine  de  Rhumkorff  et  venant  actionner  un  résonnateur  de  Hertz,  c'est- 
à-dire  un  système  de  quatre  boules  en  cuivre  que  parcourt  l'électricité. 
Sur  le  passage  du  courant,  on  établit  un  tube  Branly,  formé  d'un  tube 
dans  lequel  sont  logées  deux  masses  polaires,  écartées  bout  à  bout  l'une 
de  l'autre  de  1/2  à  imm  et  dont  l'intervalle  vide  est  rempli  de  fine  li- 
maille de  nickel  et  d'argent  avec  des  traces  de  mercure.  Les  deux  boule» 
du  milieu,  dont  le  diamètre  est  quadruple  de  celui  des  premières,  sont 
espacées  par  un  intervalle  de  1/2  mm  et  renfermées  dans  une  capacité 
pleine  de  vaseline.  Du  milieu  de  ces  boules  part  un  fil  qui  s'enroule 
autour  d'un  màt  surmonté  d'une  plaque.  Les  vibrations  de  l'éther  sont 
ainsi  transportées  à  une  certaine  hauteur  et  se  répandent  dans  l'atmos- 
phère. 

On  les  recueille  par  un  résonnateur  qui  se  met  à  l'unisson  pour  les 
transmettre  à  l'appareil  télégraphique  ou  téléphonique. 

Pour  détruire  la  cohérence  qui  se  produit  dans  le  tube  de  Branly 
après  le  passage  de  chaque  fraction  du  courant  nécessaire,  un  petit 
moteur  mû  par  un  électro-aimant  recevant  le  courant  de  la  ligne  vient 
frapper  le  tube. 

Si  le  télégraphe  sans  fil  n'a  pas  encore  donné  des  résultats  bien  pra- 
tiques, il  n'est  pas  douteux  que  cette  nouvelle  forme  de  l'utilisation  de 
l'électricité  n'ait  dans  l'aventr  des  conséquences  heureuses  pour  la  télé- 
graphie et  même  pour  le  transport  de  l'énergie. 

Communication  de  M.  Gastellan  sur  le  traosport  aérien  diea 
mines  du  Plat-de-Cîier. 

Ce  transport  destiné  à  l'entassement  et  au  détassement  d'agglomérés 
en  forme  de  boulets  a  lieu  par  des  toiles  transporteuses  au  nombre  de 
deux  dont  la  première  a  46  m  de  longueur  développée  et  0,60 w  de  lar- 
geur et  l'autre  220  m  de  longueur  développée  et  0,40  m  de  largeur. 

Ces  toiles  sont  supportées  par  des  rouleaux  en  bois  placés  à  2,30  m  les. 
uns  des  autres,  La  vitesse  est  de  1  m  par  seconde.  La  charpente  ae  com- 


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pose  de  à&ax  longrines  en  bois  suspendues  sur  des  chevalets.  Cette  ins- 
tallation a  coûté  8.000  f;  elle  donne  une  grande  économie  dans  les  frais 
de  manutention  et  supprime  divers  inconvénients.  La  toile  est  en  fil 
d'acier  recuit  en  mailles  de  10mm;  elle  est  foite  avec  des  maillons  en 
forme  d'hélice. 

Communication  de  M.  Pékillox  sur  l^aiipect  —igippsfaylfci^ne 

L'auteur  décrit  Tinstallation  du  laboratoire  d'essais  micrographiques 
de  la  Société  des  aciériesdeSaint-Étienneet  présente  un  certain  nombre 
d'échantillons. 

District  de  Paris. 

Séance  du  30  juin  1898. 

Communication  de  M.  Le  Verrier  sur  les  proi^rès  de  la  ntétal- 
lursie  du  .enivre. 

L'auteur  examine  successivement  les  deux  phases  principales  de  la 
métallurgie  du  cuivre:  la  fabrication  de  la  matte  et  sa  transformation 
en  cuivre  brut,  et  indigue  les  perfectionnements  et  modifications  qui 
ont  été  apportés  dans  ces  derniers  temps  à  ces  opérations.  Il  traite  éga- 
lement les  questions  de  l'affinage  du  cuivre  brut  au  four  ordinaire  et 
au  four  électrique.  Avec  ce  dernier  procédé,  les  Américains  sont  arrivés 
à  produire  le  cuivre  électrique  à  un  prix  presque  égal  à  celui  du  cuivre 
européen. 


Communication  de  M.  Zyromski  sur  les  maeiiiiies  en  osai^e 
dans  la  sidëmrsle. 

Cette  communication  traite  des  machines  soufflantes  pour  hauts 
fourneaux  et  pour  aciéries  et  des  machines  de  forges  comprenant,  les  ma- 
chines actionnant  les  laminoirs  pour  transformation  de  gros  lingots  en 
blooms,  billettes,  etc.,  et  les  machines  actionnant  les  laminoirs  pour 
transformation  des  lingots  courants  d'aciéries  Bessemer  ou  Thomas. 

Jotllet  1898. 

Réunion   de   Saiwt-Étibnke. 

Séance  du  2  juillet  4898. 

VisKe  aux  avinés  de  Raelte-la-Malière. 

Les  objets  les  plus  intéressants  examinés  dans  cette  visite  sont  :  le 
puits  Combes,  ainsi  nommé  en  mémoire  du  célèbre  savant  et  ingé- 
nieur; ce  puits,  de  4,20  m  de  diamètre,  est  guidé  par  des  rails  Vignole 
en  acier;  l'extraction  s'opère  au  moyen  d'une  machine  verticale  à  deux 
cylindres  de  0,800  à  2  m  ;  les  câbles  sont  en  aioés  et  le  chevalement 
est  entièrement  métallique  avec  21,30  m  de  hauteur;  un  atelier  de  cri- 
blage, un  ventilateur  soufflant  du  type  Mortier,  de  2  m  de  diamètre  et 
4,20  m  de  largeur  actionné  par  une  machine  à  vapeur  horizontale  à 
q^lindre  de  0,3S  X  0,^0  m,  enfin  un  épuisement  par  des  cuves  de  30  hl 
de  capacité  à  vidange  automatique. 


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—  144  — 

ProdactloiA  lioulllère  du  Pas-de-Calais  et  du  Mord  pour 
le  premier  semestre  de  1898. 

Le  bassin  du  Pas-de-Calais  a  produit,  dans  le  premier  semestre  de 
i898,  6560000  t  soit  409500  de  plus  que  pendant  le  premier  semestre 
de  1897.  Les  mines  de  Lens  figurent  pour  1  318000  de  tonnes  en  aug- 
mentation de  84500  sur  le  semestre  correspondant  de  i89". 

Le  Nord  a  produit  2  785000  ^  soit  101  700  t  de  plus  que  le  semestre 
correspondant  de  Tannée  précédente.  Les  mines  d'Anzin  figurent  dans 
ce  total  pour  1  457  000  t,  soit  2770  /  seulement  de  plus  qu'en  1897. 

Lçs  deux  bassins  réunis  ont  produit  9345000  /,  soit  511  200  /  de  plus 
que  dans  le  premier  semestre  de  Tannée  précédente. 


SOCIÉTÉ  INDUSTRIELLE  DE  MULHOUSE 


Bulletin  d'Avr[l-Mai  1898. 

Rapport  général  sur  la  marclie  de  rAssoeiailon  alsaeieiiiie 
des  propriëiaires  d^appMreils  à  vapeur  pendant  son  trentième 
exercice,  clos  le  31  décembre  1897,  présenté  par  M.  Ernest  Zuber,  Pré- 
aident du  Conseil  d'administration. 

Rapport  de  M.  Walther-Meu.nier,  Ingénieur  en  chef  de  l'Association 
sur  les  travaux  exëeutéii  ftous  «a  dlreetlon  pendant  l'exercice 
1897.  . 

Nous  citerons  dans  ce  rapport  une  note  sur  le  procédé  de  vidange 
des  chaudières  de  M.  Savreux  sur  l'amélioration  du  partage  des  bouil- 
leurs dans  les  chaudières  pourvues  de  surchauffeurs  Schwœrer.  Dans 
ces  dernières,  Tinstallation  du  surchauffeur  à  la  place  de  la  sole  du  car- 
neau  des  bouilleurs  ne  permet  pas  de  placer  les  supports  arrière  de 
ceux-ci  sur  une  voûte  comme  d'habitude.  On  est  donc  obligé  de  les  pla- 
cer sur  des  traverses  métalliques  que  l'action  du  feu  fait  fléchir. 

On  y  a  remédié  en  garnissant  ces  traverses  d'un  revêtement  réfrac- 
taire.  On  trouve  aussi  des  expériences  intéressantes  sur  l'Economètre 
Arndt  faites  dans  le  but  de  contrôler  les  indications  de  cet  instrument 
(destiné  à  indiquer  la  proportion  d'acide  carbonique  dans  les  gaz  de  la 
combustion)  par  des  analyses  de  gaz  complètes. 

De  ces  expériences,  notre  Collègue  M.  Walther-Meunier  conclut  que 
l'économètrc  donne  des  résultats  assez  satisfaisants  pendant  l'allure  nor- 
male des  feux,  mais  la  concordance  avec  les  indications  de  l'appareil 
Orsat  diminue  avec  l'allure  forcée  où  il  indique  beaucoup  plus  d'acide 
carbonique  que  l'analyse  directe  n'en  montre.  Il  peut  donc  rendre  sur- 
tout des  services  dans  des  installations  à  production  de  vapeur  cons- 
tante et  fonctionnant  à  allure  modérée. 

Le  rapport  dont  nous  nous  occupons  signale,  comme  d'habitude,  un 
certain  nombre  d'accidents,  rupture  de  bouilleurs,  explosion  d'une  chau- 


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—  148  — 

dière  à  bouilleurs  attribuable  au  manque  d'eau,  diverses  avaries  dues  à 
la  même  cause,  dont  une  amenée  par  la  présence  de  corps  gras  dans  la 
chaudière,  des  avaries  de  surcliauffeurs  et  enfin  une  rupture  de  conduite 
de  vapeur  amenée  par  le  choc  de  Teau  condensée  à  la  mise  en  marche, 
le  purgeur  ne  fonctionnant  pas. 

Note  sur  la  vie  et  les  travaux  de  IL.  dlourdain^  par  M.  B. 

LOMBART. 

Aetlon  de  la  lumière  sur  les  couleurs.  —  Moyens  de  mesure, 
par  M.  Albert  Scheurer. 

Teinture  des  matières  eolorantes  et  des  colorants  immédiats, 
par  MM.  Albert  Scheurer  et  A.  Brylinski. 

Bulletin  de  Juin-Juillbt  1898. 

Notes  sur  la  siiuatiou  des  ^leux  ouvriers 9  propositions  du 
comité  d'utilité  publique  en  vue  d'une  solution  pratique  de  la  question 
des  retraites  par  M.  Ernest  Zuber. 

Le  Comité  à  étudié  très  sérieusement  la  question-  des  meilleures  me- 
sures à  prendre  à  Tégard  des  ouvriers  atteints  par  Tàge  et  le  point  de 
départ  de  la  discussion  a  été  le  passage  suivant  de  la  note  sur  les  ins- 
titutions d'Arien  créées  par  Ch.  Ten  Brinck.  «  Les  ouvriers  âgés  ne  sont 
jamais  pensionnés  et  reçoivent  leur  ancien  salaire  aussi  longtemps  qu'ils 
peuvent  paraître  à  l'usine  »,  puis  «  Lorsqu'un  ouvrier,  travaillant  en- 
core, reçoit  de  l'État  la  rente  de  vieillesse,  nous  en  défalquons  toujours 
le  montant  de  son  salaire,  de  sorte  qu'aucun  d'eux  ne  reçoit  plus  qu'a- 
vant d'avoir  obtenu  la  rente  —  ce  serait  un  cumul  exorbitant,  d 

Ce  système  a  prévalu  jusqu'ici  dans  la  généralité  des  établissements 
*de  la  région  alsacienne,  mais  il  est  permis  de  se  demander  si,  en  dehors 
de  divers  inconvénients  très  réels  qu'il  présente,  il  est  compatible  avec 
la  législation  nouvelle  qui  assure  une  pension  de  retraite  à  tout  ouvrier 
atteignant  l'âge  de  70  ans.  Il  est  vrai  que  cette  pension  est  insuffisante 
et  doit  être  complétée  par  un  supplément,  de  sorte  que  la  question  n'est 
pas  résolue. 

Le  comité  a  donc  été  amené  à  étudier  diverses  solutions  de  cet  im- 
portant problème  et  cite,  à  titre  d'exemple,  celles  qui  ont  été  adoptées  à 
la  maison  DoUfus-Mieg  et  O^  et  à  la  Société  Alsacienne  de  Construction 
Mécanique. 

La  conclusion  est  qu'on  pourrait  avantageusement  utiliser  pour  cen- 
traliser à  Mulhouse  le  service  des  pensions  ouvrières  la  Société  d'Encou- 
ragement â  l'Épargne  qui  existe  actuellement  et  a  déjà  pris  un  dévelop- 
pement important.  Chaque  maison  faisant  partie  de  la  Société  pourrait 
lui  verser  annuellement  une  cotisation  représentant,  par  exemple,  de 
un  à  deux  pour  mille  de  la  main-d'œuvre  payée.  Ces  sommes  seraient 
attribuées  à  payer  des  pensions  aux  ouvriers  ayant  atteint  un  certain 
âge,  etc. 


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—  146  — 

lA^m  ëffeots  de  la  ville  4e  MollMwtc»  —  Gonfépence  faite  le 
24  novembre  1897,  par  M.  H.  Gruksr. 

Le  projet  a  été  établi  sur  les  bases  suivantes  : 

1**  Evacuer,  au  moyen  d'un  réseau  d'égouts  répartis  sur  toute  la  ville  : 
toutes  les  eaux  ménagères,  Veau  de  pluie,  les  eaux  industrielles  partiel- 
lement et  en&n  les  matières  fécales  ; 

2®  Combler  tous  les  cours  d'eau  traversant  la  ville,  soit  à  ciel  ouvert, 
soit  dans  des  canaux  voûtés  ainsi  que  la  plupart  des  égouts  existants. 

La  note  donne  les  bases  qui  ont  servi  au  calcul  des  dimensions  des 
égouts,  des  déversoirs,  chasses  d'eau,  etc.,  et  décrit  les  travaux  exécutés, 
.avec  l'aide  de  nombreuses  photographies.  La  surface  desservie  est  d'en- 
viron 1 000  Aa  et  on  a  prévu  une  population  de  200  000  habitants,  chiifre 
qui  sera  atteint  dans  une  quarantaine  d'années.  Le  montant  total  des 
travaux  atteint  9  200  000  f.  On  a  procédé  à  l'adjudication  et  on  va  pro- 
céder à  l'exécution  de  la  première  partie  estimée  à  1  800  000  /*.  Les  eaux 
à  évacuer  doivent  être  utilisées  par  l'État  à  l'irrigation  de  la  Hardt. 

Rapports  divers  relatifs  à  de«  obtentions  #e  prix. 

Sur  la  teinture  de  la  laine  et  la  constitution  de  cette  fibre,  par 

M.  M.  Prud'homme* 


INSTITUT  ROYAL  DES  INGÉNIEURS  NÉERLANDAIS  (1) 


Livraison  du  9  juin  1898. 
Séance  du  29  mars  1898. 

Communication  de  M»Baert  sur  le  système  Diatto  pour  traction  élec- 
trique. 

Communication  de  M«  Yan  Hemert  sur  les  tensionà  dans  les  ponts 
métalliques  de  chemins  de  fer. 

Livraison  du  20  août  1898. 

.    Séance  du  44  juin  4898  ^ 

Communication  de  M.  Wenckebach  sur  les  appareils  hydrauliques 
en  usage  pour  la  manœuvre  des  ponts  de  chemins  de  fer. 

Livraison  du  29  septebibbe  1898. 

Mémoire  de  M.  Elink  Sterk  sur  les  quantités  d'eau  de  provenances 
diverses  à  évacuer  d'un  polder. 

L'auteur  qui  est  l'ingénieur  du  dessèchement  du  lac  de  Harlem  déduit 
de  ses  observations,  avec  une  compétence  indéniable,  des  résultats  très 

(1)  Résumé  commiinioiié  par  M,  J»  de  Koning. 


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—  In- 
intéressante relativement  aux  quantités  d'eau  de  pluie  et  d'infiltration 
qu'on  rencontre  dans  les  polders. 

Mémoire  de  M.  Ortt  sur  l'influence  du  vent  et  de  la  pression  atmos^ 
phérique  sur  le  niveau  de  la  mer  au  Helder, 

Mémoire  de  M.  Pierson  sur  une  digue' à  pierres  perdues  établie  à 
Java. 


SOCIÉTÉ  DES  INGÉNIEURS  AXLEMANDS 


N-  27.  —  2  juillet  4898. 

Installations  mécaniques  des  entrepôts  de  la  msuson  Â.  Wertheim  à 
Berlin. 

Aperçu  sur  la  théorie  des  charpentes  de  coupoles,  par  R.  Kohfal  (fin). 
Nouveaux  chemins  de  fer  â  crémaillère^  par  E»  Brùckmann  (mite). 

Groupe  (TAlmce-Lorraine.  —  Perforatrice  à  commande  électrique  de 
Siemens  et  Halske. 

Groupe  de  Cologne.  —  Emploi  de  l'acier  Thomas  pour  les  rails. 

Groupe  du  Palatinat'Saarbruck.  —  Chemins  de  fer  électriques  à  accu- 
mulateurs. 

Bibliographie.  —  Élasticité  et  résistance,  par  C.  Bach. 

Variétéb.  —  Histoire  du  développement  de  la  machine  à  vapeur  en 
Amérique. 

lii^  ^%.  —  9  juillet  4898. 

Appareils  de  levage  de  Brown,  par  A»  Sahlin. 

Installations  mécaniques  des  entrepôts  de  la  maison  A.  Wertheim,  à 
Berlin  (fin). 

Capacité  calorifique  et  proportion  d'humidité  des  lignites,  par  L«-C, 
Wolff. 

Groupe  d* Aix-la-Chapelle.  —  Principes  de  la  construction  des  régula- 
teurs à  force  centrifuge.  —  Moteurs  thermiques  à  haute  pression. 

Réunion  générale  à  Baden-Baden  des  délégués  et  ingénieurs  des  asso- 
ciations internationales  de  surveillance  des  appareils  à  vapeur. 

Bibliographie.  —  Loi  russe  du  20  mai  1896  sur  les  brevets  d'invention, 
avec  les  règlements  accessoires  et  les  formulaires,  par  J.  Koslow. 

N»  29.  —  46juiaet  4898. 

La  théorie  de  l'élasticité  et  la  nécessité  d'un  enseignement  de  la  résis- 
tance, par  Kirsch. 

Installations  électriques  de  force  et  de  lumière  dans  l'imprimerie  de 
Hudolf  Mosse,  à  Berlin,  par  B.  Stein. 

Machine  compound  de  1 500  cA,  construite  par  les  ateliers  de  Gôrlitz. 


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—  148  — 

Groupe  de  Wurtemberg.  —  La  chaudière  à  eau  dans  les  tubes  et  par 
ticulièrement  la  chaudière  SteinmûUer,  —  Expériences  de  vaporisation . 
à  effet  utile  élevé. 

Bibliographie.  —  Traité  élémentaire  de  Mécanique  chimique  fondée 
sur  la  Thermodynamique,  par  P.  Dahem. 

"^^Z^^.  — 28  juillet  4898. 

Grue  à  commande  électrique,  par  Gh.  Eberle. 

Diagramme  thermique  des  gaz  et  leur  cycle,  par  M.  Ancona. 

Groupe  de  Brème.  —  Régulateurs  pour  machines  marines. 

Groupe  de  Poméranie.  —  Nouveaux  procédés  de  désinfection.  —  Équi- 
libre des  masses  en  mouvement  dans  les  machines  marines. 

Groupe  de  Wurtemberg.  —  Dépenses  d'exploitation  et  établissement 
des  tarifs  de  chemins  de  fer,  notamment  au  point  de  vue  du  trafic  des 
voyageurs. 

"ti'^ii.— 30  juillet  1898. 

Rapports  de  l'industrie  textile  avec  la  technique  générale,  par 
G.  Rohn. 

Progrès  dans  la  question  du  froid  artificiel,  par  H.  Lorenz. 

Lois  de  la  déformation  élastique  des  corps  prismatiques  sous  les  efforts 
de  traction  et  de  compression,  par  W.  Schùle. 

Toitures  à  double  dent  de  scie,  par  G.  Lentz. 

Groupe  d Aix-la-Chapelle.  —  Le  service  téléphonique  en  Scandinavie 
et  particulièrement  les  lignes  souterraines  de  Christiania. 

Groupe  de  Francfort.  —  Critique  du  moteur  Diesel. 

Variétés.  —  Efïet  utile  des  machines  agricoles.  —  Assemblée  générale 
des  ingénieurs  de  chauffage  et  ventilation. 

N^  32.  —  6  août  1898. 

Calcul  des  efforts  sur  les  parois  planes  par  Holzmûller. 
Nouveaux  chemins  de  fer  à  crémaillère,  par  E.  Brûckmann  (suite). 
Tracé  du  rivetage  des  chaudières,  par  H.  Dieckhoff. 
Machine  à  river  électrique,  système  Kodolitsch. 

Groupe  de  Siegen.  —  Presses  à  forger  et  autres  construites  par  les 
ateliers  L.  W.  Breuer,  Schumacher  et  C*®  à  Kalk,  près  Cologne. 

N<>  33.  —  /5  août  4898. 

Théorie  des  moteurs  thermiques,  patj).  Banki. 

Moments  de  résistance  et  représentation  des  lois  de  la  déformation, 
par  Fr.  Engesser. 

Expériences  de  Taylor  sur  l'équilibrage  des  machines  marines,  par 
C.  Frânzel. 

Groupe  de  Hambourg.  —  Soupapes  de  prise  de  vapeur  et  appareils  de 
graissage. 


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—  149  — 

N»  34.  —  20  août  1898. 

Élévateur  pneumatique  pour  les  grains,  par  M.  Buhle. 
Moments  de  résistance  et  représentation  des  lois  de  la  déformation, 
par  Fr.  Engesser  (fin). 

Groupe  de  Hanovre.  —  Construction  des  soupapes  de  prise  de  vapeur 
et  des  purgeurs. 

Variétés.  —  École  municipale  de  contre  maîtres  mécaniciens  à  Berlin. 
—  Répartition  des  moteurs  dans  l'Empire  allemand  d'après  le  recense- 
ment de  juin  1898. 

N«  33.  —  27  août  4898. 

Élévateurs  pneumatiques  pour  les  grains,  par  M.  Buhle  (fin). 
Nouveaux  chemins  de  fer  à  crémaillère,  par  E.  Brùckmann  (fin). 

Groupe  de  Hanovre.  —  Humidification  de  l'air  dans  les  filatures  et 
tissages. 

N«  36.  —  3  septembre  4898. 

Élévateur  hydraulique  à  air  comprimé,  par  E.  Josse. 
Machine  à  vapeur  de  SOO  ch  à  distribution  par  soupapes  de  Zvonicek, 
construite  par  la  Bôhmish-Mahrisch  Maschinenfabrik,  à  Prague. 

Groupe  de  Franconie  et  du  Haut-Palatinat.  —  L'éclairage  électrique  des 
rues  et  le  service  électrique  municipal  â  Nuremberg. 

Variétés.  —  Exposition  industrielle  à  Dusseldorf  en  1902. 

Pour  la  Chronique  et  les  Comptes  rendus  : 
A.  Mallet. 


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BIBLIOGRAPHIE 


Tël^i^rapliie  pratique,  par  M«  Montillot»  Inspecteur  des  Postes 
et  des  Télégraphes(l)« 

Le  nouvel  ouvrage  que  M.  Monlillot  vient  de  faire  paraître  est  fort 
bien  fait,  et  tous  ceux  de  nos  Collègues  qui  s'intéressent  aux  questions 
de  la  télégraphie  le  consulteront  certainement  avec  fruit. 

Dans  les  deux  premiers  chapitres,  Tauteur  examine  les  divers  systèmes 
télégraphiques  ainsi  que  les  appareils  accessoires  des  postes. 

Le  III®  chapitre  est  consacré  à  Tétude  des  sources  d'électricité. 

Le  télégraphe  à  cadran  et  l'appareil  Morse  font  l'objet  de  monographies 
très  complètes.  Les  divers  modes  d'installation  des  postes  avec  les  appa- 
reils Morse  et  à  cadran  sont  complètement  examinés  dans  les  chapitres 
VI  et  VIL 

Les  appareils  Hughes  et  Baudot  sont  étudiés  avec  beaucoup  de  détails 
dans  les  chapitres  Vni  et  IX. 

Le  chapitre  X  contient  la  description  des  divers  appareils  utilisés  en 
France  pour  l'exploitation  des  lignes  sous-marines. 

La  construction,  l'entretien  et  la  réparation  des  lignes  aériennes,  sou- 
terraines et  sous-marines,  font  l'objet  des  chapitres  XI,  XII  et  XIII. 

Le  XIV  chapitre  est  consacré  aux  essais  électriques  et  mesures 
usuelles  et  le  XV^  aux  perturbations  et  dérangements  qui  peuvent  affec- 
ter les  lignes  et  les  installations  intérieures. 

En  résumé,  ce  traité  de  télégraphie  est  très  complet  et  à  la  portée  de 
tous;  comme  son  titre  l'indique,  il  est  réellement  fait  dans  un  esprit 
pratique. 

G.  Baignères. 


liCS  bandages  pneumatiques  et  la  rësistanee  au  roule- 
ment.— Étude  théorique  et  pratique,  parle  baron  Mauni(2). 

Le  livre  que  vient  de  publier  M.  de  Mauni  dans  la  bibliothèque  des 
actualités  scientifiques  et  industrielles  appelle  la  réflexion  du  lecteur 
attentif.  L'auteur  a  entrepris,  en  effet,  de  réfuter  la  théorie  actuelle  de 
la  résistance  au  roulement  et  d'apporter  dans  celte  question  l'appoint  de 
ses  idées  personnel  les.  Il  rappelle  d'abord  la  loi  dite  de  Coulomb  et  cite 
l'interprétation  suivante  de  cette  loi,  donnée  par  M.  Delaunay  dans  son 
cours  de  mécanique  appliquée,  édition  de  188o  : 

«  Il  résulte  des  expériences  de  Coulomb  que  la  force  capable  de  vaincre 
la  résistance  au  roulement,  force  que  nous  supposerons  agir  toujours 
sur  un  même  bras  de  levier,  est  :  1°  proportionnelle  à  la  pression,  2®  in- 

(l)'Un  volume  grand  in-8«  de  624  pages  avec  356 figures.—  Prixcarlonné:  25  francs.— 
Paris,  Veuve  Ch.  Dunod,  éditeur. 

(2)  Un  volume  in-18  de  138  pages.  —  Prix  broché  :  2  francs. —Paris,  Veuve  Ch.  Dunod, 
1898. 


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—  454  — 

dépendante  du  diamètre  du  rouleau.  Il  est  bien  évident  que,  si  cette  force, 
au  lieu  d'agir  toujours  sur  un  même  bras  de  levier,  était  dans  tous  les 
cas,  appliquée  horizontalement  ail  centre  du  rouleau,  ou  bien  à  Textré- 
mité  supérieure  de  son  diamètre  vertical,  elle  serait  inversement  pro- 
portionnelle à  ce  diamètre.  # 

M.  de  Mauni  met  sur  le  compte  d'une  inadvertance  et  non  pas  d'une 
en*eur  de  Coulomb  la  loi  formulée  ainsi  d'une  manière  générale.  D'après 
hii,  ce  que  l'on  a  nommé  la  loi  de  Q)ulomb  sur  la  résistance  au  roule- 
ment n'existe  pas  en  réalité,  ce  physicien  s'étant  abstenu  de  traiter  ce 
sujet  à  fond  et  ayant,  par  pure  inadvertance,*traduit  en  une  formule 
générale,  les  résultats  d'expériences  faites  dans  un  but  très  différent.  Ce 
but  était  la  recherche  de  la  roideur  des  cordes  et  celle  du  travail  passif 
causé  par  cette  raideur  dans  l'emploi  des  poulies  et  des  palans. 

M.  de  Mauni  rappelle  que,  en  4837,  l'ingénieur  Dupuit  dirigea  de  sé- 
rieuses attaques  contre  la  théorie  admise  et  eut  à  ce  sujet,  avec  Morin, 
devenu  plus  tard  général  et  directeur  du  (Conservatoire  des  Arts  et  Mé- 
tiers, une  vive  polémique. 

Dupuit,  dans  ses  Notes  et  Mémoires,  dit  que  les  résultats  qui  lui  ont 
été  donnés  par  les  surfaces  unies,  c'est-à-dire  par  les  chaussées  empier- 
rées, sont  fort  différents  de  ceux  qui  lui  ont  été  donnés  par  les  surfaces 
dures  et  raboteuses^  c'est-à-dire  par  les  chaussées  pavées.  Ainsi,  sur  les 
surfaces  unies,  la  vitesse,  selon  Dupuit,  n'influence  en  rien  le  tirage, 
tandis  que,  sur  les  pavés,  le  tirage  est  augmenté  par  la  vitesse.  En  outre, 
sur  les  chaussées  unies,  le  tirage  paraît  à  Dupuit  être  indépendant  de 
la  largeur  des  bandes  et  de  la  suspensioh  du  véhicule  sur  des  ressorts, 
tandis  que  sur  les  routes  pavées,  la  largeur  plus  grande  des  bandes  et 
la  suspension  des  voitures,  lui  donnent  une  diminution  de  la  résistance 
au  roulement.  Sur  les  chaussées  unies  comme  sur  les  chaussées  pavées 
ou  raboteuses,  Dupuit  prononce  que  :  4®  la  résistance  au  roulement  est 
la  même  en  montant  qu'en  descendant  ;  2°  elle  est  indépendante  de  la 
pente  du  terrain  ;  3<*  elle  est  proportionnelle  à  la  pression  ;  4®  elle  est  en 
raison  inverse  de  la  racine  carrée  du  diamètre  de  la  roue. 

M.  de  Mauni  déclare  que  les  expériences  et  les  calculs  de  Dupuit  ont 
été  trouvés  par  lui  généralement  justes  quant  aux  résultats  et  aux  con- 
clusions tirées,  sauf  quelques  erreurs,  et  malgré  le  vice  des  bases  pre- 
mières sur  lesquelles  repose  sa  théorie.  Réciproquement,  les  expériences 
et  les  calculs  contraires,  fournis  par  Morin,  ont  été  reconnus  et  démon- 
trés faux  dans  presque  toutes  leurs  parties. 

Pendant  soixante  ans  succède  à  la  polémique  de  Dupuit  et  de  Morin 
l'indifférence  la  plus  complète.  La-  victoire  récente  de  la  bicyclette  sur 
le  grand  bicycle,  inexplicable  si  on  admet  la  loi  de  Coulomb,  imposait 
la  nécessité  de  reprendre  la  question,  et  c'est  pourquoi  M.  de  Mauni 
s'est  proposé  de  discuter  les  résultats  obtenus  autrefois  par  Dupuit  et 
de  faire  des  recherches  personnelles.  Il  expose  ces  recherches  dans  le 
chapitre  III  de  son  livre,  où  il  dit  tout  d'abord  que  ses  expériences  lui 
ont  montré  que  la  résistance  au  roulement  apparaît  avec  la  rugosité  de 
la  surface  et  que  l'influence  du  diamètre  est  minime  au  début.  Cette  in- 
fluence du  diamètre  va  en  croissant  et  la  loi  de  Dupuit  est  sensible- 
ment vraie  dans  les  limites  de  la  pratique  usuelle. 


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^  152  — 


^ 


M.  de  Mauni  montre  ensuite  que  la  résistance  au  roulement  est  es- 
sentiellement une  manifestation  de  la  pesanteur.  Le  travail  consiste  â 
faire  franchir  successivement  à  la  roue  une  série  d'obstacles  qui  sont  les 
aspérités  du  chemin.  A  chaque  obstacle,  la  roue  monte  avec  dépense  de 
force,  puis  redescend  avec  un  profit  toujours  bien  moindre  que  la  dé- 
pense, pour  remonter  Tinstant  d'après.  Cette  conception  est  analogue  â 
celle  que  Ton  trouve  dans  ma  note  parue  dans  le  Bulletin  de  juillet  1896 
de  notre  Société  et  où  je  traite  du  frottement  des  fluides  contre  les  sur- 
faces solides.  Mais  je  reviens  de  suite  au  travail  de  M.  de  Mauni.  Celui- 
ci  dit  que  pour  que  la  roue,  après  chaque  obstacle  franchi,  éprouve  Tefifet 
entier  de  la  pesanteur,  il  faut  qu'elle  ait  le  temps  de  tomber.  Si  elle  n'a 
pas  le  temps  de  tomber,  c'est-à-dire  si  la  vitesse  est  assez  grande  pour 
cela,  le  travail  total  diminuera.  A  un  certain  moment,  ce  bénéfice  com- 
pensera la  dépense  résultant  du  nombre  plus  grand  d'obstacles  à 
franchir  dans  le  même  temps  ;  théoriquement,  il  pourra  la  dépasser 
et  y  parviendrait  en  réalité,  n'était  l'intervention  de  la  résistance  de 
l'air. 

M.  de  Mauni  trouve  par  cette  considération  que  la  résistance  au  rou- 
lement ou  tirage  est  proportionnelle  au  sinus  verse  de  la  moitié  de  l'arc 
de  contact  entre  le  chemin  et  la  roue,  celle-ci  étant  supportée  par  une 
aspérité  de  chemin,  à  chaque  extrémité  de  l'arc  de  contact.  Pour  une 
surface  donnée,  plus  la  roue  qui  roulera  dessus  sera  grande,  moins  elle 
s'enfoncera  entre  les  aspérités  et  moins  elle  aura  de  travail  à  faire  pour 
vaincre  â  chaque  instant  la  pesanteur.  Si  la  surface  de  roulement  est 
très  unie  et  si  les  aspérités  sont,  par  conséquent,  très  petites  et  rappro- 
chées, les  sinus  verses,  pour  des  roues  grandes  ou  petites,  auront  des 
valeurs  presque  identiques,  tandis  que,  sur  une  surface  raboteuse  telle 
qu'un  empierrement  sur  lequel  le  rouleau  n'a  passé  qu'une  fois,  les 
mêmes  sinus  verses  différent  à  peu  près  comme  les  racines  carrées  des 
rayons.  Sur  un  mauvais  pavé  et  avec  des  roues  de  camions,  l'écart  des 
sinus  verses  devient  plus  considérable.  La  loi  de  Dupuit  donne  donc 
une  approximation  assez  exacte  pour  qu'on  puisse  l'adopter. 

M.  de  Mauni  conclut  aussi  que  la  surface  de  contact  doit  être  longue 
et  étroite  pour  diminuer  la  résistance  au  roulement,  longue  pour  dimi- 
nuer le  sinus  verse,  étroite  pour  frayer  plus  aisément  entre  les  cailloux 
et  les  petits  obstacles  mobiles,  pourvu  que  le  tréfonds  soit  résistant.  Al- 
longer, sans  l'élargir,  la  surface  de  contact,  tel  est  l'objet  premier  des 
effbrts  â  faire.  La  roue  élastique  seule  peut  y  parvenir.  L'élasticité  que 
peut  donner  le  bandage  en  caoutchouc  plein  est  localisée.  Avec  un  ban- 
dage en  caoutchouc  plein  auquel  on  adjoint  une  tringle  d'acier  exté- 
rieure, on  a  une  élasticité  généralisée.  Le  premier  est  préférable  pour 
des  aspérités  petites  et  moyennes,  le  second  a  l'avantage  sur  les  pavés 
et  chemins  très  rugueux.  Mais  le  pneumatique  a  une  élasticité  à  la  fois 
locale  et  générale  parce  que  le  véhicule  de  cette  élasticité  est  une  masse 
d'air  sous  pression,  dont  les  actions  et  réactions  moléculaires  se  propa- 
gent instantanément  et  sans  travail  sensible.  Le  grave  défaut  du  pneu- 
matique est  qu'il  s'étale  en  largeur  en  même  temps  qu'en  longueur. 
L'étalage  en  longueur  diminue  le  tirage,  mais  l'étalage  en  largeur  l'aug- 
mente. Aussi  comprend-on  pourquoi,  lorsque  la  route  est  passable,  le 


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153 


coureur  et  même  le  touriste  gonflent  à  fond,  sauf  à  souffrir  des  cahots 
dès  qu'un  espace  pavé  se  présente. 

M.  de  Mauni  a  certainement,  par  son  effort,  déterminé  mieux  qu'au- 
paravant les  données  du  problème  et,  grâce  à  lui,  les  forces  inventives 
-qui  abondent  de  toutes  parts,  pourront  se  concentrer  dans  la  direction 
où  elles  peuvent  se  déployer  utilement. 

*    F.  Chaudy. 


Hiiipofiififs    réeewktm    de    dragues     à    grande    puiiisaiiee 

(VIP Congrès  international  de  navigation.  Bruxelles  4898.  Troisième 
section.  Quatrième  question).  —  Rapport  de  M.  J.  Massalski  (1). 

Les  prix  des  dragages  ayant  considérablement  diminué  depuis  quel- 
ques années,  à  la  suite  de  la  construction  d*engins  très  puissants,  les  dra- 
gues sont  employées,  pour  ainsi  dire,  dans  tous,  les  ports,  pour  leur 
entretien,  leur  approfondissement  et  le  creusement  de  passes  nouvelles. 

La  brochure  de  M.  Massalski  est  tout  à  fait  d*actualité. 

L'auteur  s'occupe,  dans  l'exposé,  des  données  essentielles  à  connaître 
pour  le  choix  du  matériel  de  dragage  à  adopter,  telles  que  la  nature  du 
terrain,  sa  situation  et  celle  du  lieu  de  dépôt. 

Il  passe  ensuite  à  la  construction  des  dragues,  indiquant  les  amélio- 
rations apportées  à  la  forme  des  coques,  à  la  disposition  des  treuils  de 
papillonnage,  â  la  forme  des  tourteaux  supérieur  et  inférieur,  appuyant 
particulièrement  sur  l'utilité  qu'il  y  a  à  donner  à  ce  dernier  un  nombre 
de  pans  beaucoup  plus  grand  que  celui  généralement  adopté,  à  la  forme 
et  à  la  nature  des  matières  employées  pour  les  maillons,  boulons  et 
bagues  de  la  chaîne  à  godets,  aux  pompes  â  déblais,  dont  le  rôle  est  si 
important  dans  les  outils  modernes. 

M.  Massalski  parle  ensuite  du  choix  qu'il  y  a  à  faire  entre  la  drague 
à  godets  et  la  drague  aspiratrice,  et  conseille  d'employer  la  dernière 
partout  où  cela  est  possible,  le  prix  de  revient  étant  de  beaucoup  infé- 
rieur à  celui  du  travail  de  la  première. 

Une  comparaison  des  prix  des  dragages  exécutés  à  Bilbao  par  une 
drague  à  godets  et  par  une  drague  à  succion,  qui  sont  respectivement 
de  l,n  et  0,299  pesetas,  appuie  cette  préférence. 

Les  dragues  à  godets  employées  au  port  de  Sfax,  celles  videuses  de 
chalands  par  aspiration  et  refouleuses,  les  dragues  marines  refouleuses 
employées  au  canal  de  Kœnigsberg,  celle  de  Heyst  déchargeant  ses 
puits  par  aspiration  et  refoulant  les  déblais,  la  drague  aspiratrice  du 
port  de  Huelva,  celle  destinée  au  service  des  Ponts  et  Chaussées,  à 
Rouen,  chargeant  un  chaland  en  10  minutes  et  le  déchargeant  en  lo  mi- 
nutes, sont  successivement  passées  en  revue;  des  indications  de  prix  de 
revient,  de  force  en  chevaux,  de  dépense  de  charbon,  sont  données  pour 
plusieurs  d'entre  elles;  différents  croquis  en  indiquent  les  formes  et  les 
dimensions  principales. 

L'auteur  termine  sa  brochure  par  l'exposé  d'un  mode  ingénieux  d'ap- 

(1)  Brochure  in-8«  de  24  pages  avec  5  planches.  —  Bruxelles,  J.  Goemaere,  1898. 


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—  154  — 

plication  du  salaire,  avec  primes  à  la  production,  mis  en  pratique  par 
M.  Belleville,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées  au  service  des 
dragages  du  port  de  Bayonne. 

L'ouvrage  de  M.  Massalski  est  intéressant  à  consuher  ;  les  Ingénieurs^ 
les  constructeurs  et  les  entrepreneurs  y  trouveront  des  données  utiles. 

La  situation  de  Tauteur,  représentant  d'importants  chantiers  de  cons- 
truction. Ta  mis  à  même  de  juger  de  la  valeur  des  outils  et  des  progrès 
apportés  à  la  construction  ;  ce  titre  suffit  pour  recommander  sa  brochure 
à  l'attention  des  intéressés. 

L.  COISEAU. 


lies  JHinefS  de  rAfriqae  du  ^Sud.  —   Transwanl.  —  Rlt«- 
dtfflle,  etc.,  par  Albert  Bordeaux,  Ingénieur  Civil  des  Mines  (1). 

L'ouvrage  que  publie  M.  A.  Bordeaux  sur  les  Mines  de  F  Afrique  du 
Sud  est  une  mise  à  jour  des  notes  de  voyage  et  des  observations  recueil- 
lies par  cet  Ingénieur  durant  un  séjour  de  trois  années  au  Transvaal, 

Les  lecteurs  «le  la  Revue  universelle  des  Mines  et  des  Annales  des  Mines 
y  retrouveront  réunies  en  un  seul  volume  les  intéressantes  études  que 
Tau teur  a  fait  paraître  dans  ces  publications,  en  1897,  sur  la  géologie 
du  Transvaal,  ainsi  que  les  descriptions  qu'il  a  données  du  Rand  et  des 
districts  miniers  de  Klertsdorp,  de  Kaap,  de  Lydenburg,  ainsi  que  du 
vaste  territoire  de  la  Rodésia. 

M-  Bordeaux  a  complété  les  monographies  de  ces  régions  minières 
en  y  ajoutant  des  additions  ayant  trait  aux  champs  aurifères  du  Mar- 
chison  Range  et  aux  gites  diamantifères  de  Kimberley.  Le  lecteur  trou- 
vera, en  outre,  dans  cet  ouvrage,  un  exposé  des  méthodes  d'exploitation 
et  des  procédés  de  traitement  des  minerais  appliqués  au  Transvaal,  ainsi 
qu'un  résumé  de  la  législation  minière  du  Charterland. 

Précédée  de  considérations  économiques  sur  les  réformes  réclamées, 
depuis  longtemps  déjà,  par  les  exploitants  des  mines  du  Transvaal  en 
vue  d'accroitre  la  prospérité  des  entreprises  qui  réalisent  des  bénéfices 
et  de  permettre  aux  autres  d'exploiter  avantageusement  des  gisements 
qui  ne  seraient  pas  rémunérateurs  dans  les  conditions  actuelles,  cette 
publication  constitue  un  ensemble  très  comjjlet  et  une  analyse  fidèle  de 
l'état  actuel  de  l'industrie  des  mines  dans  l'État  du  Transvaal,  elle  sera 
donc  consultée  avec  fruit  par  les  Ingénieurs  qui  veulent  s'initier  aux 
conditions  de  gisement,  d'exploitation  et  de  traitement  des  richesses  de 
cette  importante  région  minière,  dont  la  production  annuelle  atteindra 
sans  doute  SOO  millions  de  francs  d'ici  la  fin  du  siècle,  et  elle  sera  lue 
avec  profit  par  ceux,  nombreux  en  France,  qui  s'intéressent  au  dévelop- 
pement et  à  la  prospérité  des  gites  aurifères  de  la  République  Sud- Afri- 
caine. 

H.  COURÎOT. 

(l)  Un  volume  grand  in-8*  de  viii-211  pages  avec  8  planches.  —  Prix  broché:  9  francs. 
—  Paris,  Veuve  Ch.  Dunod. 


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—  158  — 

Traite  d'exptoliati^ii  dM  miites  de  houille,  par  M»  Gh.  De- 

MANET,  revu  par  M.  A.  Dufrane-Demanet  (1). 

L'industrie  des  mines  est  de  celles  qui  modifient  et  rajeunissent  con- 
tinuellement leurs  procédés,  leurs  méthodes  et  leurs  règlements. 

La  première  édition  de  Texcellent  Traité  cCexphitation  des  mines  de 
houille,  par  M.  Ch.  Demanet,  qui  a  eu  les  honneurs  de  la  traduction  en 
langue  étrangère,  datait  de  1878:  depuis  lors,  de  grands  progrès  ont  été 
apportés  dans  les  exploitations  houillères,  il  convenait  d'en  tenir  compte, 
et  c'est  là  la  cause  de  la  revision  de  cette  édition  et  de  sa  mise  à  jour 
par  M.  A.  Dufrane-Demanet. 

Des  développements  importants  et  intéressants  ont  été  donnés  aux 
chapitres  relatifs  aux  gisements,  au  sondage,  au  fonçage  des  puits,  aux 
revêtements  métalliques  des  galeries,  à  l'emploi  des  explosifs  et  à  la  per- 
foration mécanique. 

Le  chapitre  concernant  la  marche  générale  d*une  exploitation  a  été 
remanié  de  façon  à  répondre  à  la  préoccupation  qu'ont  les  exploitants 
d'obtenir  des  productions  intensives,  quand  le  gisement  est  suffisam- 
ment riche  pour  les  permettre. 

Les  transports  souterrains  ont  été  l'objet  de  notables  additions;  l'aé- 
rage  et  l'éclairage  ont  été  mis  en  harmonie  avec  les  théories  modernes 
et  avec  les  règlements  propres  aux  mines  à  grisou. 

Un  dernier  volume,  encore  sous  presse,  devra  renfermer  les  chapitres 
concernant  les  méthodes  d'exploitation,  l'extraction,  l'épuisement,  la 
préparation  mécanique  et  les  services  divers  des  exploitations  houillères  ; 
nul  doute  qu'il  ne  complète  très  heureusement  les  deux  premiers  volu- 
mes déjà  parus. 

H.  COUIUOT. 


MuMwl  d'ëieetroeiiimie  et  d'ëieetrvmétallupirie,  par  M.  H« 

Beckbr,  ancien  Directeur  de  l'Usine  d'aluminium  de  Saint-Michel  (2)« 

L'auteur  s'est  proposé  de  faire  un  manuel  à  la  portée  de  tous  ceux 
qui  s'intéressent  à  l'électrochimie  et  à  Télectrométallurgie.  C'est  pour- 
quoi l'une  des  trois  parties  que  comprend  l'ouvrage  est  consacrée  à  des 
généralités  sur  les  dynamos,  la  chimie,  les  piles,  les  accumulateurs,  etc. 

Les  données  pratiques  recueillies  par  l'auteur  sur  les  différentes  dy- 
namos employées  en  électrochimie,  sont  bien  à  leur  place  dans  un 
manuel,  et  il  est  commode  de  trouver  réunis  une  série  de  renseigne- 
ments provenant  des  différents  constructeurs. 

Dans  la  seconde  partie  sont  exposés  les  effets  chimiques  du  courant 
et  leurs  applications  à  l'électrométallurgie,  —  dont  le  domaine  est  déjà 
très  étendu,  —  et  à  la  fabrication  —  encore  naissante,  mais  qui  semble 
devoir  grandir  très  rapidement  —  des  produits  chimiques. 

(!)  Deuï  premiers  volumes  in-8«  de  404  et  492  pages,  avec  521  figures.  —  Prix  relié  : 
Sft  francs.  —  Bruxelles,  Société  Belge  d'édition,  et  à  Paris,  Baudry. 

(i)  Un  volume  de  522  pages  avec  140  figures  et  2  planches.  —Prix  cartonné  :  11  francs. 
—  Paris,  J.  Fritsçh. 


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—  156  — 

La  troisième  partie  se  rapporte  à  Tutilisatioii  des  effets  thermiques 
du  courant  pour  la  fonte  et  la  soudure  des  métaux  et  pour  les  divers 
traitements  au  four  électrique. 

Ces  deux  parties  renferment  une  série  de  documents  dont  l'ensemble 
rendra  des  services  à  tous  ceux  qu'intéressent  ces  questions  nouvelles. 
Mais  pourquoi  certains  travaux  sont-ils  laissés  de  côté?  Ce  n'est  pas  sans 
étonnement  que  nous  avons  constaté  l'absence  de  plusieurs  noms,  tels 
que  celui  de  Becquerel,  à  propos  de  Télectrolyse  par  voie  humide,  et 
celui  de  M.  Moissan  dans  les  chapitres  relatifs  à  Télectrothermie. 

P.  Jannettaz. 


Montase  des  machines  marines,  par  M.  Moritz  (1). 

Le  montage  d'une  machine  à  vapeur  puissante  est  toujours  une  opé- 
ration délicate  qui  ei^ige  les  plus  grands  soins,  mais  quand  il  s'agit  d'une 
machine  marine,  les  difficultés  sont  considérablement  augmentées  à 
cause  de  la  nature  des  appuis  sur  lesquels  elle  repose,  sans  compter 
nombre  d'autres  complications,  bien  connues  des  constructeurs. 

La  charpente  d'un  navire,  ne  présente  pas,  en  effet,  l'exactitude 
presque  mathématique  d'un  massif  de  fondation  établi  sur  la  terre 
ferme  ;  d'autre  part,  la  flèche  qui  se  produit  dans  l'armature  après  le 
lancement,  les  dilatations  dues  aux  variations  de  température,  inégales 
dans  les  diverses  parties  du  bâtiment,  sont  autant  de  causes  qui  peuvent 
donner  lieu  à  des  mécomptes  sérieux,  et,  comme  l'installation  comprend 
un  ou  plusieurs  arbres  d'une  grande  longueur,  soumis  à  des  efforts 
considérables,  la  moindre  erreur  dans  la  ligne  d'axe  peut  avoir  les  plus 
graves  conséquences. 

Aussi  est-il  indispensable  de  faire  tout  d'abord  le  montage  de  la  ma- 
chine â  l'atelier,  pour  s'assurer  que  ses  organes  se  présentent  dans  des 
conditions  aussi  parfaites  que  possible.  Ce  n'est  qu'après  cette  vérification 
que  l'on  peut  entreprendre  le  montage  â  bord  en  s'atlachant  à  repro- 
duire pour  l'assiette  de  la  machine,  les  conditions  déjà  réalisées  à  terre; 
on  établira  également,  avec  la  plus  grande  exactitude,  les  axes  des  lignes 
d'arbres  et  l'âlisage  des  supports  par  les  procédés  des  fils  et  des  voyants. 

Mais,  s'il  est  vrai  qu'un  homme  averti  en  vaut  deux,  il  ne  suffit  pas 
d'indiquer  simplement  au  monteur  les  méthodes  qu  il  doit  suivre,  il 
faut  lui  faire  connaître  quelles  sont  les  conséquences  plus  ou  moins 
graves  de  telle  ou  telle  défectuosité. 

^  Ce  sont  ces  méthodes  et  ces  conséquences  que  M.  Moritz  expose  avec 
beaucoup  de  clarté  dans  son  ouvrage  et  nul  doute  que  les  intéressés  y 
puiseront  des  renseignements  pratiques  qui  leur  assureront  le  succès 
dans  ces  opérations. 

M.  Moritz  étudie  successivement  dans  quatre  chapitres  le  montage 
à  l'atelier  des  machines  horizontales,  ou  â  peu  près,  puis  celui  des 

(1)  1  vol.  grand  in-^*,  de  111  pages,  avec  94  figures  et  2  planches.  —  Extrait  du  Bul- 
letin de  l'Association  technique  marilime,  n»  8,  session  de  1897).  —  Prix  broché  :  5  francs. 
—  Paris,  Ed.  Bernard  et  C",  1898. 


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—  487  — 

machines  dites  à  pilon,  ensuite,  le  montage  à  bord  et  enfin,  chose  fort 
intéressante,  la  vérification  à  bord  d'une  machine  déjà  montée,  sans 
être  obligé  de  la  transporter  à  l'atelier. 

Un  appendice  est  consacré  à  l'étude  des  appareils  de  vérification  em- 
ployés pendant  le  montage. 

Le  tout  présenté  avec  beaucoup  de  sobriété,  sous  une  forme  essentiel- 
lement pratique,  qui  n'exclut  pas  quelques  éléments  théoriques  qui 
révèlent  un  habile  calculateur,  constitue  un  ouvrage  qui  ne  peut  man- 
quer d'intéresser  les  Ingénieurs  appelés  à  monter  des  machines  marines 
et...  les  autres  aussi. 

À.  Lavezzari. 


Aot^ntoUlea  «nr  rail,  par  M.  6.  Dumont  (1). 

Notre  distingué  vice-président,  M.  G.  Dumont,  débute  dans  cet  ouvrage 
par  faire  ressortir  l'intérêt  de  la  question  qu'il  y  traite  et  qui  emprunte 
une  grande  partie  de  son  importance  à  l'insuffisance  notoire  des  tram- 
ways à  chevaux  pour  une  circulation  un  peu  importante  ;  dans  les 
grandes  villes,  il  est  indispensable  de  recourir  à  la  traction  mécanique. 
Celle-ci  doit  remplir  certaines  conditions  qui  font  l'objet  d'un  exposé 
critique,  suivi  d'un  aperçu  historique  sur  les  diverses  solutions  propo- 
sées pour  résoudre  le  problème  et  dont  les  premières  remontent  déjà 
assez  loin. 

L'auteur  passe  ensuite  en  revue  avec  détails  les  divers  systèmes  de 
traction. 

1*  Les  systèmes  à  vapeur,  voitures  Rowran,  SerpoUet,  Qt  tramways  à 
moteurs  rotatifs,  voiture  Pinguely,  systèmes  à  eau  chaude  de  Francq  et 
d'Honigmann. 

2*>  Les  tramways  à  air  comprimé,  systèmes  Mekarski  et  Popp-Couti. 

3®  Les  tramways  à  gaz,  à  pétrole  et  à  essence,  qui  présentent  des  va- 
riétés presque  infinies. 

4^  Les  tramways  à  acide  carbonique  et  à  ammoniaque,  qui,  proposés 
à  plusieurs  reprises,  ne  paraissent  pas  avoir  encore  eu  d'applications 
pratiques. 

5^  Les  tramways  funiculaires,  qui  ont  une  grande  capacité  de  travail, 
mais  dont  l'emploi  semble  être  réservé  à  certains  cas  spéciaux. 

6^  Les  tramways  électriques,  qui  se  classent,  suivant  la  manière  dont 
le  courant  est  amené  aux  véhicules  de  la  source  de  production,  en  sys- 
tèmes à  conducteur  aérien,  à  conducteur  souterrain,  à  conducteur  inter- 
rompu au  niveau  du  sol,  à  accumulateurs,  et  enfin  à  conducteur  aérien 
et  à  accumulateurs. 

Tous  ces  systèmes  ont  leurs  avantages  et  leurs  inconvénients.  La 
question  des  prix  de  la  traction  a  une  grande  importance  au  point  de 
vue  du  choix  à  faire  entre  les  divers  systèmes;  or,  il  est  très  difficile 
d'avoir  des  renseignements  exacts  sur  les  prix  de  revient  réels.  M.  Du- 
mont a  pensé  que  le  mieux  était  de  s'en  rapporter  à  cet  égard  aux 

(1)  Bncyclopédie  tdenUfique  des  Aide- Mémoire  paUliée  sous  la  direction  de  M.  Leauté.  — 
Paris,  Gauthier-ViUars  et  lils  et  Masson  et  0%  éditeurs. 

Bull.  H 


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^ 


—  188  — 


chiffres  donnés  par  notre  Collègue,  M.  R.  Godfernaux,  dans  son  excellent 
ouvrage  sur  la  traction  mécanique  des  tramways,  ouvrage  dont  nous 
avons  rendu  compte  ici-même  il  y  a  environ  un  an. 

Le  livre  dont  nous  nous  occupons  est  accompagné  de  plusieurs 
annexes  d'un  certain  intérêt  ;  ce  sont  des  programmes  dressés  par  la 
Compagnie  Générale  des  Omnibus  pour  des  moteurs  à  vapeur  et  à  gaz 
et  d'autres  pièces  relatives  à  la  même  question. 

Cet  ouvrage  très  bien  fait  et  contenant  beaucoup  de  documents  sous 
une  forme  très  condensée  sera  entre  les  mains  de  toutes  les  personnes 
qui  s'intéressent  à  la  question  des  automobiles  pour  tramways  et  che- 
mins de  fer. 

Â.  Mallbt. 


A-atontoMleii  sur  roate«,  par  M.  L.  Périsse  (1). 

Cet  ouvrage,  qui  fait  partie  de  la  même  collection  que  le  précédent, 
traite,  comme  le  titre  l'indique,  d'une  question  toute  d'actualité.'  Il  dé- 
bute par  un  historique  très  développé  commençant  à  Cugnot  et  allant 
jusqu'à  l'époque  actuelle;  on  y  trouve  des  faits  très  intéressants;  nous 
serions  toutefois  tenté  de  faire  en  passant  un  léger  reproche  à  l'auteur, 
celui  de  s'en  être  rapporté  trop  facilement,  dans  une  ou  deux  occasions, 
à  des  sources  manquant  d'autorité  et  d'avoir  contribué  par  là  à  accré- 
diter des  légendes  sans  base  sérieuse.  Cela  ne  touche  en  rien,  bien  en- 
tendu, à  la  valeur  de  l'ouvrage. 

La  première  partie  du  livre  de  M.  Périsse  traite  des  mécanismes  des 
voitures  automobiles,  savoir  :  les  moteurs,  les  transmissions  et  les  mé- 
canismes accessoires.  Les  moteurs  sont  la  vapeur,  l'air  carburé  et  l'élec- 
tricité. Cette  partie  est  très  développée,  les  divers  systèmes  sont  décrits 
en  détail  avec  l'aide  souvent  de  figures.  Les  moteurs  à  pétrole  occupent 
la  plus  grande  place,  car  ce  sont  les  plus  répandus  actuellement;  on 
trouve  dans  cette  partie  un  tableau  très  intéressant  donnant  la  classifi- 
cation des  moteurs  de  ce  genre. 

La  seconde  partie  est  consacrée  à  la  description  des  véhicules  divisés 
en  :  voitures  de  tourisme  ou  de  promenade  —  véhicules  pour  le  trans- 
port en  commun  des  voyageurs,  et  véhicules  pour  le  transport  des  mar- 
chandises, chacune  de  ces  classes  comprenant  d'ailleurs  des  véhicules 
à  vapeur,  à  air  carburé  ou  électriques. 

Cette  partie  est  traitée  également  avec  grand  soin  ;  les  descriptions 
sont  claires  et  accompagnées  de  figures  lorsque  c'est  nécessaire. 

L'auteur  présente,  sous  forme  de  conclusions,  un  exposé  des  avan- 
tages et  des  inconvénients  des  divers  systèmes  et  examine  les  cas  où 
chacun  d'eux  peut  trouver  sa  meilleure  utilisation  pratique. 

Cet  ouvrage  est  très  bien  fait,  très  complet  et  très  documenté,  il  donne 
une  idée  parfaitement  exacte  de  la  situation  et  est  appelé  à  rendre  des 
services  réels  à  ceux  qui  s'intéressent  à  cette  question  tout  à  fait  à  l'ordre 
du  jour  actuellement. 

Â.  Mallbt. 

(1)  Un  volume  petit  in-8"  de 207  pages.  (Bncydopédie  sdenti/ique  des  Aide-Mémoire).'- 
Paris,  Gauthier-YUlaro  et  fils,  et  G.  HaiaoD. 


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—  189  — 

Traite  de  nëtallar^to  du  fer,  par  M.  Léon  Gages,  capitaine 
d'artillerie,  ex-prof^sseur  à  TÉcole  d'application  de  l'Artillerie  et  du 
Génie  (i). 

Ce  remarquable  ouvrage,  qu'on  ne  saurait  trop  recommander  aux 
ingénieurs  qui  s'occupent  de  métallurgie,  n'a  pas  pour  objet  d'enseigner 
la  pratique  de  la  fabrication  du  fer,  ni  d'entrer  dans  le  détail  des  opéra- 
tions spéciales  à  chacune  des  usines  qui  s'y  livrent;  son  but  est  de  fixer 
les  principes  sur  lesquels  reposent  les  méthodes  générales  de  travail 
actuellement  en  usage»  et  il  rend  compte  de  l'évolution  qui  s'est  produite 
depuis  que  l'élaboration  des  métaux  ferreux  est  devenue  un  art  chimique 
ayant  bénéficié  largement  des  progrés  de  la  science.  Les  théories,  les 
descriptions  de  procédés^  qu'on  trouve  dans  cet  ouvrage,  sont  donc  mar- 
quées du  plus  grand  caractère  de  généralité. 

L'auteur,  dans  un  grand  esprit  de  méthode,  suit  une  classification 
qui  rend  cet  ouvrage  très  facile  à  consulter  par  les  ingénieurs  comme  par 
les  industriels. 

Voici  la  division  générale  du  tome  I  qui  porte  le  tïtTe  Élaboration  des 
Métaux  : 

Notions  préliminaires,  —  Définition,  historique,  agents  métallurgiques. 

Le  haut  fourneau,  —  Fabrication  de  la  fonte. 

Le  four  à  Puddler.  —  Fabrication  des  fers  et  aciers  pudlés. 

Le  procédé  Bessemer.  —  Fabrication  des  fers  et  aciers  fondus  (au  con- 
vertisseur). 

Le  procédé  Martin  Siemens.  —  Fabrication  des  fers  et  aciers  fondus 
(sur  sole). 

Le  procédé  de  cémentation.  —  Aciers  corroyés,  aciers  fondus  au 
creuset. 

On  voit,  en  lisant  cet  ouvrage  très  documenté,  que  le  savant  écrivain 
s'est  renseigné  à  bonne  source,  et  s'il  n'entre  pas  dans  le  détail  des  pro- 
cédés spéciaux,  il  les  connaît  et  les  a  étudiés  â  fond  pour  en  tirer  tout  ce 
qu'ils  contiennent  de  principes  généraux.  La  lecture  et  l'étude  doivent  en 
être  recommandées  aux  élèves  ingénieurs  des  écoles,  comme  aussi  aux 
praticiens;  ils  y  trouveront  de  précieux  renseignements  à  glaner.  Je  ne 
citerai  que  ceux  qui  ont  trait  aux  ferro-manganèse,  ferro-chrome,  ferro- 
silicium  et  siliciures  de  fer;  aux  aciers  spéciaux  au  chrome,  nickel,  etc.  ; 
l'étude  théorique  de  la  marche  du  Cubilot  RoUet  ;  la  fabrication  de  l'acier 
par  fusion  électrique,  etc. 

n  nous  reste  à  souhaiter  que  l'auteur  complète  cet  ouvrage  si  intéres- 
sant par  la  publication  du  deuxième  volume,  qui  traitera  du  travail 
des  métaux  et  complétera  ainsi  son  étude  de  la  métallurgie  des  temps 
présents. 

G.  DR  Rm. 

(1)  Un  ▼olome  grand  in-8*  de  404  pages  a^ec  1S7  figores.  —  Prix  broché  :  40  francs  les 
deux  volumes.  *  Paris,  J.  Fritsch,  rue  Jaec^. 


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—  160  — 

Paliers  et  acceaplemcitts  liydrodynantont^trifiaet»  peur 
traiisiiils«ioii«  de  ntonireiiieiit,  par  M.  H.  Bouron,  Ingénieur 
à  Nantes. 

M.  Bouron  a  récemment  envoyé,  sous  ce  titre,  pour  la  bibliothèque 
de  notre  Société»  une  brochure  autographiée  renfermant  la  description 
de  quelques  appareils  de  son  système. 

Le  principe  de  tous  ces  appareils  consiste  à  transmettre  la  puissance 
à  mesurer  par  Tintermédiaire  de  balances  ou  pesons  hydrauliques  cons- 
titués par  un  piston  recevant  l'impulsion  motrice — celle  d'un  croisillon 
d'accouplement,  par  exemple,  —  et  la  transmettant  par  l'intermédiaire 
de  cylindres  remplis  d'eau  fixés,  dans  ce  cas,  au  second  croisillon  de 
l'accouplement.  On  conçoit  que  si  l'on  fait  communiquer  Teau  de  ces 
pesons  avec  un  cylindi*e  d'indicateur  dont  le  tambour  serait  mù  soit 
par  la  transmission  même  dont  on  veut  mesurer  le  travail,  soit  par  un 
mouvement  d'horlogerie,  cet  indicateur  tracera  sur  son  papier  le  dia- 
gramme soit  du  travail,  soit  des  impressions  de  la  transmission. 

L'application  de  ce  principe  a  été  souvent  soit  proposée,  soit  réalisée, 
en  France  et  à  l^étranger,  sous  la  forme  de  dynamomètres  de  traction,  de 
poussée  ou  de  rotation,  mais  ce  qui  distingue  les  appareils  de  M.  Bouron, 
c'est  le  soin  avec  lequel  il  les  a  étudiés  dans  tous  leurs  détails,  et 
ainsi  qu'il  emploie  comme  obturateurs  de  ses  pesons  des  membranes 
ou  diaphragmes  d'acier  très  flexibles,  reposant  sur  une  couche  d'eau 
extrêmement  mince,  semblables  à  celles  employées  avec  tant  de  suc- 
cès dans  tous  les  dynamomètres  d'Emery.  Ces  membranes  fonction- 
nent sans  frottement,  avec  des  déplacements  extrêmement  petits  (un 
deux-centième  de  millimètre),  et  leur  réglage  peut  s'opérer  facile- 
ment au  moyen  d'un  petit  piston,  également  à  membrane,  que  l'on 
déplace  dans  un  petit  cylindre  en  prolongement  de  celui  de  la  mem- 
brane principale.  Ce  sont  là  des  conditions  essentielles  à  la  précision 
des  diagrammes;  mais  il  faudrait,  pour  réaliser  cetle  précision,  que  les 
indicateurs  de  ces  pesons  fussent  eux-mêmes  extrêmement  précis,  faciles 
à  rectifier  :  on  y  arrive,  entre  autres  moyens,  en  les  construisant,  comme 
Ta  fait  Emery,  d'après  ce  même  principe  des  membranes  à  déplace- 
ments infinitésimaux. 

La  plupart  des  appareils  de  M.  Bouron  ne  sont  qu'esquissés  dans  sa 
brochure  ;  l'étude  de  l'application  de  leur  principe  à  l'enregistrement  de 
la  poussée  des  hélices  de  navire  sur  les  paliers  de  butée  est  seule  traitée 
avec  assez  de  détails  pour  apprécier  toute  l'ingéniosité  de  son  inventeur; 
elle  mérite  d'être  signalée  à  l'attention  des  Ingénieurs  de  la  marine 
pour  les  services  qu'elle  leur  rendrait  dans  l'étude  de  la  marche  continue 
des  machines  et  de  la  résistance  du  navire. 

6.  Richard. 


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--  161  — 

lia  Dynamo,  modèle  démontable  en  carton  avec  description,  par 
Christophe  Volkert  (1). 

Il  ne  s'agit  pas,  à  vrai  dire,  d'un  modèle  démontable,  mais  de  cinq 
planches,  lavées  en  couleurs,  et  disposées  de  façon  à  bien  montrer  les 
détails  d'une  dynamo  Siemens  et  Halske  à  courant  continu. 

Qu'on  imagine  une  feuille  de  carton  pliée  en  trois  parties  qui  se  ra- 
battent les  unes  sur  les  autres,  comme  dans  les  glaces  dites  trois-faces. 
Sur  le  recto  et  le  verso  du  feuillet  gauche  sont  dessinées  dos  à  dos  les 
élévations  I  et  II,  et,  sur  le  feuillet  droit,  les  élévations  III  et  IV;  l'élé- 
vation V  est  sur  le  recto  du  feuillet  central.  Ces  planches  sont  disposées 
de  telle  sorte  qu'on  peut  apercevoir  sur  l'une  les  pièces  qui  n'y  sont  pas 
dessinées,  mais  qui  figurent  sur  le  feuillet  du  dessous;  de  plus,  chaque 
élévation  diffère  surtout  de  la  précédente  par  l'enlèvement  d'un  organe 
extérieur,  de  façon  que  Ton  plonge  progressivement,  pour  ainsi  dire, 
dans  l'intérieur  de  la  dynamo  :  ainsi  I  représente  la  machine  termi- 
née, n  la  montre  dépouillée  du  grillage  en  fils  et  de  la  cage  des  induc- 
teurs, III  la  fait  voir  après  enlèvement  des  touches  du  commutateur  et 
de  la  poulie  de  commande.  Les  planches  IV  et  Y  sont  particulièrement 
originales,  en  ce  sens  que  les  organes  compliqués  y  sont  représentés 
par  plusieurs  cartons  superposés;  en  les  feuilletant  ou  les  dépliant,  on 
pénètre  peu  à  peu  dans  la  construction  intime  de  ces  organes  :  ainsi, 
sur  la  planche  Y,  on  distingue  successivement  les  rainures  longitudi- 
nales de  l'induit,  son  noyau  avec  disques  en  tôle  mince  isolés  par  des 
feuilles  de  papier,  puis  l'arbre  de  l'induit  avec  ses  clavettes  et  son 
mode  de  calage,  enfin,  après  l'enlèvement  de  l'induit,  les  inducteurs 
dans  leur  cage  octogonale,  avec  leurs  bobines  et  leurs  pièces  polaires. 
L'examen  de  ces  planches  est  d'ailleurs  facilité  par  un  texte  explicatif. 

Un  historique  très  concis  de  la  dynamo  sert  d'introduction  à  cet  atlas, 
qui  permet  de  se  rendre  compte  rapidement  des  principaux  détails.  Il 
peut  être  avantageusement  utilisé  dans  l'enseignement. 

Au  point  de  vue  «  ingénieur  »,  il  serait  intéressant  que  les  construc- 
teurs établissent  de  semblables  atlas,  tout  au  moins  pour  leurs  princi- 
paux types;  et  nous  aimerions  à  voir  les  maisons  françaises  suivre 
l'exemple  donné  sur  une  machine  Siemens  et  Halske. 

R.  SOREAU. 

(1)  Une  brochure  (format  240  X  350,  de  30  pages,  avec  44  figures  intercalées  dans  le 
texte  et  40  détails  d'organes  en  couleurs).  —  Paris,  E.  Bernard  et  G'*,  1898. 


Le  Gérant,  Secrétaire  admiamtraiif, 
À.  DE  Dax. 


iiffRiiiMaB  aiAix,  KOI  uméu,  10»  PAsn.  —  SISM-lt-M.  — 


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jl^^^lP^I       I  .   141  ^V 


MÉMOIRES 

BT 

COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 

DK  LÀ 

SOCIÉTÉ  DES   INGÉNIEURS   CIVILS   DE   FRANGE 


BULLETIN 

DE     . 

NOVEMBRE  1898 


X«    11 


Sommaire  des  procès -verbaux  contenus  dans  le  bulletin  de  novembre 
1898  : 

1*»  Carènes  et  les  variations  du  niveau  de  Veau  à  Varinère  des  bateaux  (Sur 
la  forme  des),  par  M.  F.  Chaudy,  et  observations  de  MM.  L.  de  Chas-  ' 
seloup-Laubat,  R.  Soreau,  A.  de  Bovet,  A.  de  Bruignac  (Séance  du 
18  novembre),  page  185; 

2°  Cinquantenaire  de  la  Société  des  Ingénieurs  de  Boston  (Invitation  faite 
à  la  Société,  au  sujet  du)  M.  H.  D.  Woods,  délégué  de  la  Société 
(Séance  du  4  novembre),  page  177; 

3®  Concours  pour  la  création  d'un  coffre  avec  prise  de  courant  universelle 
pour  le  ravitaillement  des  automobiles  électriques  (Séance  du  18  no- 
vembre), page  185; 

4^  Congrès  de  navigation  de  Bruxelles  (Compte  rendu  du),  par  M.  J.  Fleury 
(Séance  du  4  novembre),  page  179  ; 

5**  Congrès  de  runiflcation  des  filetages  (Rapport  sur  le),  par  M.  F.  Kreutz- 
berger  (Séance  du  18  novembre;,  page  193; 

t)°  Décès  de  3£adaine  Léon  Molinos  (Séance  du  4  novembre),  page  175  ; 

7«  Décès  de  MM.  A.  de  Méritens,  N.  Raffard,  L.-G.-J.  Berger,  E.  Deli- 
gny,  A.-E.-A.  Lamarlé,  A.-A.  MondoUot,  F.  Pauv^ells,  J.-M.  Prudou, 
P.  Sazerac  (Séances  des  4  et  18  novembre),  pages  175  et  184; 

8«  Décoration  (Séance  du  18  novembre),  page  183; 

Bull.  12 


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—  166  — 

9®  Dofi  de  36  f,  fait  à  la  Société  par  M.  P.  Boutain  (Séance  du  4  novembre), 
page  176^; 

10*^  École  spéciale  d' Architecture  (Ouverture  de  T).  Lettre  de  M.  Emile 
Trélat  (Séance  du  4  novembre),  page  177; 

H®  Exposition  intematiotude  industrielle  et  minière  à  Coolgardie  (Australie 
Occidentale)  en  mars  1899  (Séance  du  4  novembre),  page  176; 

12°  Géologie  appliquée  (Conférence  sur  la).  Lettre  de  la  Société  Géologi- 
que de  France  (Séance  du  4  novembre),  page  176; 

13°  Installation  hydro-électrique  au  Mont-Dore  (Nouvelle),  par  M.  A.  La- 
vezzari  et  observations  de  M.  A.  Lencauchez  (Séance  du  4  novembre), 
page  177; 

14°  Nominations  : 

De  M.  Eugène  Schneider,  comme  membre  de  la  Commission .  su- 
périeure de  TExposition  universelle  de  1900  (Séance  du  4  no- 
vembre), page  176; 

De  M.  L.  Périsse,  comme  membre  des  Comités  spéciaux  chargés  de 
l'étude  des  questions  relatives  aux  demandes  et  à  l'organisation 
des  Congrès  internationaux  en  1900  (Séance  du  4  novembre), 
page  176; 

De  M.  A.  de  Madrid  Davila,  comme  Président  et  do  M.  Serrât  y 
Bonastre,  comme  Vice-Président  de  l'Association  des  Ingénieurs 
Industriels  de  Barcelone  (Séance  du  18  novembre),  page  18S; 

io""  Ouvrages  reçus  et  présentation  d'ouvrages  (Séances  des  4  et  18  no- 
vembre), page  167; 

16"  Photographies  des  Membres  de  la  Société  (Création  d'un  album  de). 
OnVe  de  M.  Courrt't,  photographe  (Séance  du  18 novembre),  page  185; 

17°  Pli  cacheté  remis  à  la  Société  le  22  novembre  1898,  par  M.  R.-ll,  Bran- 
don (Séance  du  4  novembre),  page  176; 

IS""  Réception  du  Bureau  et  du  Comité  de  la  Société  par  M.  le  Ministre  des 
Travaux  Publics  (Séance  du  18  novembre),  page  18o; 

19''  Vapeur  comme  puissance  motrice  (Emploi  de  la)  (Voir  Bul'etin  d'oc- 
tobre, pages  47,  o9,  62,  63).  Lettre  de  M.  A.  Lencauchez  et  observa- 
tions de  MM.  F.  Barbier  et  A.  Lencauchez  (Séances  des  4  et  18  novem- 
bre;, pagcb  173  et  1»2; 

Mémoires  contenus  dans  le  bulletin  de  novembre  1898  : 

20"  Concours  des  voilures  de  place  Automobiles  organisé  par  V Automobile-' 

Club  de  France,  Paris,  1898.   Rapport  du  Jury,  par  M.  G.  Forestier 

(Extrait  du  CMénie  Civil),  page  199; 
21°  Carénés  et  les  variations  du  niveau  de  l'eau  à  V arrière  des  bateaux  (Sur 

la  forme  dos),  par  M.  F.  Chaudy,  page333; 
22'^  Co/ifjrès  pour  F  unification  des  filetages  (A  propos  du),  par  M.  F.  Kreutz- 

berizer,  page  342; 


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—  167  — 

îï»  Chemins  de  fer  construits  en  Italie  de  4885  à  4897  (Les),  par  M.  L.  de 
Longraire,  page  3SS; 

24"  NoticenécrologiquesurM,  E.Deligny,  parM.L.-L.  Vauthier,  page  418; 

2S"  Notice  nécrologique  sur  M.  N.  Raffard,  par  M.  E.  Simon,  page  421  ; 

260  Chroniques  n«  226  et  227,  par  M.  A.  Mallet,  page  429; 

21^  Comptes  rendus,  —  page  450;     • 

28**  Bibliographie  : 

Les  Compteurs  d'électricité j  de  M.  Ernest  Coustet,  par  M»  X.  Gosselia, 
page  464; 

29"  Planche  n»  212. 

Pendant  le  mois  de  novembre  1898,  la  Société  a  reçu  : 

38 W9  —  De  M.  E.  Barbet  (M.  de  la  S.)-  Les  appareils  de  distillation  et  de 
rectification.  Élude  comparative  de  leur  consommation  de  vapeur 
et  des  résultats  obtenus  comme  purification  de  l'alcool.  Théorie  de 
la  rectification.  Épuration  des  eaux-de-viCy  tafias,  genièvres,  etc, 
par  Emile  Barbet  (grand  in-8®  de  204  p.).  Paris,  G.  Masson, 
1890. 

38470  —  Dito.  La  rectification  et  les  colonnes  rectificatrices  en  distillerie,  par 

E.  Barbet  (ia-8°de  206  p.  avec  19  ûg.).  Paris,  E.  Bernard,  189o. 

38471  —  De  M.  G.  Hardy  (M,  de  la  S.).  Autriche,  Loi  du  11  janvier  4897 

relative  à  la  ptvtection  des  inventions  (loi  de  brevets).  Présenté  par 
Paget,  Moeller  et  Hardy  fin-8"  de  42  p.).  Vienne,  R.  v.  Wald- 
heim,  1898. 

38472  —  Société  de  secours  des  Amis  des  sciences.  Compte  rendu  du  trente- 

huitième  exercice.  Séance  publique  annuelle  tenue  le  2  avril  4898 
dans  le  grand  amphithéâtre  de  la  Sorbonne  (in -8**  de  232  p.). 
Paris,  Gauthier- Villars,  1898. 

38473  —  De  M.  A.  Duroy  de  Bruignac  (M.  de  la  S.).  Calcul  du  travail 

des  hélices  et  carènes.  Recherche  de  principes  et  formules,  pir  A. 
Duroy  de  BruignSic  (in-8°  de  133  p.).  Paris,  II.  Bécus,  1898. 

38474  —  De  M"*  V*^  Ch.  Dunod,   éditeur.   Électricité.  Première  partie. 

Théorie  et  production,  par  Edouard  Dacremont  (Bibliothèque  du 
Conducteur  de  travaux  publics)  (in-16  de  XI-494  p.  avec 
276  fig.).  Paris,  Y^-^  Ch.  Dunod,  1898. 

38475  —  Dito.  Fumisterie.  Chauffage  et  ventilation,  par  E,  Aucamus,  (Bi- 

bliothèque du  Conducteur  de  travaux  publics)  (in-16  de  X- 
290  p.  avec  213  fig.).  Paris,  V^«  Ch.  Dunod,  1898. 

38476  —  Dito.  Les  bandages  pneumatiques  et  la  résistance  au  roulement. 

Etude  théorique  et  pratique,  par  le  baron  de  Mauni,  (Actualités 
scientifiques  et  industrielles;  (in-18  de  138  p.).  Paris,  N"^  Ch. 
Dunod,  1898. 

38477  —  Dito.  Les  mines  de  l'Afrique  du  Sud  :  Tramvaal,  Rhodésle,  etc, 

par  Albert  Bordeaux  (grand  in-8^  de  VIII-211  p.  avec  8  pi.). 
Paris,  V^«  Ch.  Dunod,  1898. 


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—  168  — 

38478  —  Dito.  Rapport  à  M.  le  Ministre  de  V Instruction  publique  sur  Vex- 
ploiiation  de  Vor  en  Guyane,  Guide  pratique  pour  la  recherche 
et  r exploitation  de  l'or  en  Guyane  française,  par  M.  E.-D.  Levât 
(Extrait  des  Annales  des  Mines,  livraisons  de  mars,  avril  et 
mai  1898),  avec  une  annexe  donnant  le  texte  des  décrets  qui 
régissent  les  placers  dans  la  colonie  (grand  in-8<^  de  243  p.  avec 

.  6  pL).  Paris,  V^«  Ch.  Dunod,  1898. 

38479  —  De  M.  Ch.  Baudry  (M.  de  la  S.).  Chauffage  des  trains  par  la 
vapeur  sur  le  réseau  Paris-Lyon-Méditerranée,  par  M.  Moltet 
(Extrait  de  la  Revue  générale  des  Chemins  de  fer  et  des  tram- 
ways, numéro  d'avril  1898)  (in-4**  de  12  p.  avec  4  pi.).  Paris, 
V^«  Ch.  Dunod,  1898. 

38480  —  Dito.  Locomotives  compound  à  quatre  essieux  couplés  et  à  quatre 
cylindres  agissant  sur  le  même  essieu,  de  la  Compagnie  Paris- 
Lyon- Méditerranée,  par  M,  Vallancien  (Extrait  de  la  Revue 
générale  des  chemins  de  fer  et  des  tramways,  numéro  de 
septembre  1898)  (in-4°  de  16  p.  avec  4  pi.).  Paris,  V«  Ch.  Du- 
nod, 1898. 

38481  —  Transactions  of  the  North-East  Coast  Institution  of  Engineers  and 
Shipbuilders,  Volume  XIV,  Fourteenth  session,  4897-98  (grand 
in-8®  de  260  p.  avec  33  pi.).  London,  Newcastle-upon-Tyne, 
Andrew  Reid  and  Company,  1898. 

38482  —  De  M.  P.  Coulet.  Commentaire  et  explication  pratique  de  la  Loi 
concernant  les  responsabilités  des  accidents  dont  les  ouvriers  sont 
victime  dans  leur  travail  (Loi  du  40  avril  4898),  par  Paul 
Coulet  (in-8*^  de  115  p.).  Paris,  A.Chevalier-Marescq  et  G%  1898. 

['  38483  —  Ministère  des  Travaux  publics.  Direction  des  Routes,  de  la  Naviga- 

^  et  38484      lion  et  des  Mines.  Division  de  la  Navigation,  Statistique  de  la 

navigation  intérieure.  Relevé  général  du  tonnage  des  marchan- 
dises.  Année  4897,  Premier  volume  (petit  in-4®  de  313  p.  avec 

1  carte).  Deuxième  volume  (petit  in-4®  de  29S  p.  avec  1  carte). 
Paris,  Imprimerie  nationale,  1898. 

38485  —  Guide  et  catalogua  de  V Exposition  ^architecture  et  de  Travaux  du 
Génie  civil  accompagnée  d'une  Exposition  de  petits  moteurs,  de 
machines  auxiliaires,  d'appareils  et  d'outils  pour  la  petite  indus- 
trie  et  les  métiers,  Prague,  4898.  Edité  par  le  Comité  exécutif  de 
l'Exposition,  Arrangé  et  traduit  par  le  professeur  Antoine  de 
Bionnens  (in-8^ de  156  p.  avec  1  pi.).  Prague,  Ed.  Grégra.,  1898. 

38486  —  De  M.  E.  de  Churruca.  Junta  de  Obras  del  Puerto  de  Bilbao,  Me- 
moria  que  manifiesta  el  estado  y  progreso  de  las  obras  de  Majora 
de  la  Ria  de  Bilbao  y  cuenta  de  ingresos  y  gastos  durante  el  afio 
econômico  de  4897  à  4898  (petit  in-4°  de  81  p.  avec  3  pi.  et 

2  phot.).  Bilbao,  Juan  E.  Delmas,  1898. 

38487  —  De  M.  R.  H.  Thurston  (M.  de  la  S.).  Educational  Problems.  Elec- 
trical  Engineering  as  a  Profession,  by  R,-H.  Thurston  (Reprin- 
ted  from  the  N.  Y.  Evening  Post.  Sept,  10,  1898)  (in-8^  de 
8  p.). 


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—  169  — 

38483  —  Dito.  Graphie  Diagrams  and  Glyptic  Models,  hy  R.  H.  Thurslon 
(To  be  presented  at  the  Niagara  Falls  meeting  (June  1898)  of 
Ihe  American  Society  of  Mechanical  Engineers,  and  forming 
part  of  vol.  XIX  of  the  Transactions)  (in-8°  de  37  p.  avec 

n  fig.). 

38489  —  De  M.  E.  Pontzen.  (M.  de  la  S.)-  Canaux.  Comtruction  et  exploi- 

tation, par  Ernest  Pontsen  (Extrait  des  Mémoires  de  la  Société 
des  Ingénieurs  Civils  de  France.  Bulletin  de  juillet  1898) 
rin-8«  de  12  p.).  Paris,  19,  rue  Blanche,  1898. 

38490  —  La  Grande  Encyclopédie.  Inventaire  raisonné  des  scienceSy  des 

lettres  et  des  arts,  par  une  Société  de  savants  et  de  gens  de  lettres. 
Tome  XXIIL  Mao-Moisson  (grand  in-8'^  de  1 199  p.  â  2  col.  avec 
7  cartes).  Paris,  Société  anonyme  de  la  Grande  Encyclopédie. 

38491  —  Bulletin  de  l'Association  Normande  pour  prévenir  les  accidents  du 

travail.  Année  4897.  A***  48  (grand  in-8'*  de  58  p.).  Paris,  au 
siège  de  la  Société,  1897. 

38492  —  De  MM.  Berger-LevrauU  et  C'%  éditeurs.  Rapport  relatif  à  Fan- 

née  4897  remis  au  Gouvernement  de  la  République  Sud-Africaine, 
par  V Ingénieur  des  Mines  de  VEtat,  Traduit  du  hollandais.  Nou- 
velle édition  autorisée  d'après  le  texte  français  de  r  Imprimerie 
nationale  de  la  République  Sud-Africaine  à  Pretoria  (in-4®  de 
86  p.).  Paris,  Nancy,  Berger-Levrault  et  G%  1898. 

38493  —  De  M.  H.  Bouron.  Paliers  et  accouplements  hydro-dynamcmélri- 

ques  pour  transmissions  de  mouvement,  par  H.  Bouron  (in-4°  de 
11  p.  avec  4  pi.  autog.).  Paris,  A.  Gentil. 

38494  —  De  M.  L.  Périsse  (M.  de  la  S.),  de  la  part  de  la  Société  ther- 
à  mique  Vaisse,  Périsse  et  G'*.  Docimasie.  Traité  d'analyse  des 

38497  substances  minéi-ales,  par  M.  L.-E.  Rivot  (4  vol.  grand  in-8*^). 
Paris,  Dunod,  1861,  1862, 1864,  1866. 

38498  —  Dito.  Traité  de  cristallographie  géométrique  et  physique,  par  M.  Er- 
et  nest  Mallard  (2  vol.  in-8®)  (Manque  Tatlas  du  tome  1«0-  Paris, 

38499  Dunod,  1879,  1884. 

33500  —  Dito.  A  Treatise  on  the  Stability  of  Ships,  by  Sir  Edward  J.  Reed 
(grand  in-8®  de  369  p.  avec  225  fig.  et  6  tables),  London, 
Charles  Griffin  and  Company,  1883. 

38501  —  The  Cometl  University  Registrer  4897-98  (petit  in-8°  de  340  p.). 

Ithaca.  N.  Y. 

38502  —  De  M.  L.  Mardi  (M.  de  la  S.).  Quelques  exemples  de  distribution 

des  salaires,  par  Lucien  March  (Extrait  du  Journal  de  statis- 
tique de  Paris,  n°*  de  juin  et  de  juillet  1898)  (grand  in-8®  de 
23  p.).  Nancy,  Berger-Levrault  et  G'%  1898. 

38503  —  De  MM.  Georges  Carré  et  C.  Naud,  éditeurs.  Torpilles  et  Tor- 

pilleurs,  par  //.  Brillié  (Bibliothèque  de  la  Revue  générale  des 
sciences)  (in-8°  de  204  p.  avec  58  fig.).  Paris,  Georges  Carré 
et  C.  Naud,  1898. 


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— 170  — 

38504  —  De  M.  W.  C.  Ralston  (M.  de  la  S-).  Cost  of  Tunnellmg  at  the 

Uelones  MinCy  in  Calaveras  Cov/niy,  Califomiaj  m  4898,  wiih^ 
Comparison  of  Cost  of  TurmeUing  at  the  Uogsbach  Mine,  in 
placer  Courity^  Califomia,  in  4888,  by  W.  C.  Ralston  (grand 
in-8°  de  H  p.). 

38505  —  De  MM.  Gauthier-Villars,  éditeurs.   Statistique  graphique  des 
et  systèmes  triangulés,  L  Exposés  théoriques,  par  T.  Seyrig  (petit 

38506  in-8<»  de  141  p.  avec  31  pi.).  —  //.  Exemptes  d'application,  par 
T.  Seyrig  (petit  in-8^  de  148  p.)-  (Encyclopédie  scientifique 
des  aide-mémoire).  Paris,  Gauthier-Villars,  Masson  et  G'*, 
1898. 

38507  —  Bulletin  de  la  Société  internationale  des  Électriciens.  Tomes  I  à  F. 
à  Années  4884  à  4888  (5  volumes  grand  in-8<>).  Paris,  Gauthier- 

38511  Villars  et  fils,  1884  à  1888. 

38612  —De  M.  le  comte  de  Chambrun  (M.  de  la  S.).  Wagner  à  Carlsruhe. 
L'artiste  du  siècle,  par  le  comte  de  Chambrun  (in-8*^  de  27  p. 
avec  4  phot.).  Paris,  Galmann  Lévy,  1898. 

38513  —  De  MM.  E.  Bernard  et  0%  éditeurs.  Procédés  de  forgeage  dans 
et  rindustrie,  par  C,   Codron,  Deuxième  partie,  Deuocième  volume 

38514  (in-8®  de  424  p.  avec  atlas  môme  format  de  50  pi.)  (Extraits 
des  Bulletins  technologiques  de  la  Société  des  anciens  élèves 
des  Écoles  nationales  d'Arts  et  Métiers,  1897-1898).  Paris, 
E.  Bernard  et  0%  1899, 

38515  —  Du  Ministère  des  Travaux  publics.  École  nationale  des  Ponts  et 
et  Chaussées,  Cours  de  Travaux  maritimes,  par  le  baron  Quinette 

38516  de  Rochemont  et  Heni^  Desprez.  2*  Partie  (grand  in-4''  de  564  p. 
autog.).  —  5«  Partie  (grand  in-4**  de  211  p.  avec  9  pi.  autog.). 
1897,  1898. 

38517  —  De  MM.  Aulanier  et  C'S  éditeurs  (M.  de  la  S.).  La  Construction 

moderne.  Directeur,  P.  Planât.  Table  générale  des  matières^ 
4'Uérie,  4886-4895  {gmnd  in- 8^  de  13o  p.).  Paris,  Aulanier 
et  CK 

38518  —  Du  Ministère  de  Travaux  publics.  Ministère  des  Travau^x publics. 

Ports  maritimes  de  la  France.  Tome  VIL  /'«  partie,  de  Banyuls  à 
Carri'le-Royft  (grand  in-8®  de  772  p.).  Paris,  Imprimerie 
Nationale,  1897. 

38519  —  De  M.  Gauthier-Villars,  éditeur.  Histoire  de  l'architecture,  par 
et  Auguste  Choisy,  Tomes  I  et  II  (2  volumes  grand  m-%^  de  642  p. 

38520  et  de  800  p.).  Paris,  Gauthier-Villars,  1899. 

38521  —  Transactions  of  the  Institution  ofEngineers  and  Shipbuilder^s  in  Scol- 

land.  Volume  XLl.  Fortyfîrst  session  4897-98  (in-8*>  de  427  p. 
avec  18  pi.).  Glasgov^,  1898. 

38522  —  De  MM.  E.  Bernard  et  C*®,  éditeurs.  Traité  théorique  et  pratique 

des  moteurs  à  gaz  et  à  pétrole  et  des  voitures  automobiles,  par 
Aimé  WUz.  Tome  III  (grand  in-8^  de  600  p.  avec  214  fig.). 
Paris,  E.  Bernard  et  G%  1899. 


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—  171  — 


38523  —  De  M.  L.  Otto  (M.  de  la  S.).  Tables  de  rédv4ition  directe  à  Vhori- 

moniale  des  distances  eues  à  la  stadia  sur  une  mire  verticale,  par 
L  Otto  (iû'S^  de  229  p.).  Saint-Raphael,  V.  Chailan,  1898. 

38524  —  De  TAsociacioa  nacional  de  Ingenieros  industriales.  Dispost- 

eûmes  ofieiales  referefites  al  impuesto  especiale  sobre  et  akohol  y 
al  impuesto  sobre  los  petroleos,  aceites  minérales^  carburo  de  cal- 
eio,  y  el  alumbrado  per  et  gas  y  la  electricitad  (Publicadas  per  la 
Asooiadon  nacional  de  Ingenieros  industriales)  (m-8®  de  48  p.). 
Madrid,  4898. 

38525  —  De  M.  le  comte  de  Chambrun  (M.  de  la  S.).  Le  Musée  social.  Les 

lauréats  du  travail  agricole,  20  octobre  1898  (ia-4®  de  71  p.). 
Paris,  Calmann-Lévy,  1896. 
38596  —  D.  M.  F.  Barbier  (M.  de  la  &,).  Expériences  faites  en  service  cour- 
rant  sur  la  locomotive  compound  à  grande  vitesse  2158  du  che- 
min de  fer  du  Nord,  par  F.  Barbier  (Extrait  de  la  Revue  géné- 
rale des  chemins  de  fer  et  des  tramways,  n®»  de  mars,  juin  et 
juillet  1898)  (in-4°  de  8o  p.  avec  11  pi.).  Paris,  V^^  Gh.  Dunod, 
1898. 

Les  Membres  nouvellement  admis  pendant  le  mois  de  mai  1898, 
sont  :' 


Cîomme  Membres  sociétaires,  MM.  : 
A.  AuBERT,  présenté  par  MM. 


.E.-J 


E 


B. 

H. 

A. 

H. 

-T. 

A. 

L. 

J. 

E. 

J. 

G. 
M.-P. 

A. 
L.-E. 

P. 

L. 

A. 

G. 
W. 

J. 


Bardolle, 

Blouin, 

bonabeau, 

boughayer, 

Gagniant, 

GOUROUX, 

guvillier, 
Déjardin, 
Delage, 
Desmarest, 

DUPRAT, 

François, 

FiGUEREDO, 

Gaumont, 

Georgeon, 

Georgeot, 

GiLLET, 

Howard, 
Lachlan, 
Laforest, 


*G.-E.-J.  Lefèvre-Albaret,     — 
E.  Lkqcin,  — 


Cavelier  de  Mocomble,  Guyenet, 

Lencauchez. 
Garel.  Riche,  Vigreux. 
Dumont,  Mesureur,  Leprince. 
Anquetin,  Balme,  Denis  Poulot. 
Berges,  Hillairet,  Lavezzari. 
Gasevitz,  Demmler,  Michel. 
Bail,  Bouvard,  Imbert. 
Buquet,  Guérin,  Gallois. 
Brûlé,  Goutelier,  Fremont, 
Lippmann,  Dumont,  Guérin. 
de  Banville,  Lescasse,  Roulleau. 
A.  Duprat,  Festa,  Spencer. 
Audebert,  Gornesse,  Goureau. 
Badois,  A.  Belin,  E.  BeUn. 
Loreau,  Garpentier,  Parent. 
Brûlé,  Gentner,  Foucart. 
Jolibois,  Loubat,  Vicq. 
Brault,  Teisset.  N.  Vuillaume. 
Ghapman,  Powell,  Vaslin. 
A.  Duprat,  Festa,  Spencer. 
Doat,  de  La  Vallée  Poussin,  Vau- 

telet. 
Loreau,  Laussedat,  Mesureur. 
E.  Lippmann,    H.-L.   Dumont, 

Guérin. 


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—  172 

Â.  Marchand,  présenté  par  MM. 
E.  Marchandikr,  — 

L.  Massor,  — 

H.  PONNIKR,  — 

J.  Praxedes,  — 

H.-A.  DK  Thermeau,  — 

L.  DE  SOLMS,  — 

A.  Yanderpol, 

Comme  MemJjres  associés  MM.  : 
R.  Barret-Massin,  présenté  par  MM. 

J.-E.  Vicomte  Chalanqui-Beuret, 

A.  Dreux,  — 

E.  GlLIARDy  — 

A.  Pjlleaud,  — 

A.  Pjnglé,  — 


Fouché,  Riche,  Rouquier. 

Bertaux,  Garez,  MarioUe. 

Laussedat,  Trélat,  Tresca,  Aug. 
Moreau. 

Loreau,  Esnault-Peiterie,  Vin- 
cent. 

Badois,  A.  Belin,  E.  Belin. 

Loreau,  Liébaut,  G.  Meyer. 

Beliard,  de  Chasseloup-Laubat, 
Goignet. 

Léger,  Desforges,  Pozzy. 


Loreau,    Esnault-Peiterie,    Du- 

mont. 
de  Ghasseloup-Laubat,  Delaper- 

rière,  Sosnovsky. 
Buquet,  Jordan,  Lévi. 
Ghardon,  Lanseigne,  Lavezzari. 
de  Banville,  Moineau,  Rance- 

lant. 
Loreau,    Esnault-Peiterie,    Du- 

mont. 


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1 


l 


RESUME 

DES 

PROCÈS -VERBAUX  DES  SÉANCES 

DU  MOIS  DE  NOVEMBRE   1898 


PROCEStVERBAL 

DE  LA 

SJÉ3ANOE    r>U    4    NOVEcMBFtE     180S 


Présidence,  de  M.  A  Loreau,  Président. 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  demie. 

Ajx  sujet  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  M.  Lencauchez 
doniife  communication  d'une  note  qu*il  a  rédigée  pour  compléter  sa  ré- 
ponse aux  lettres  de  MM.  Bellens  et  Barbier  : 

«  Monsieur  le  Président» 

»  La  lecture  du  procès- verbal  de  notre  séance  du  21  octobre  écoulé 
»  me  conduit  à  ajouter  quelques  mots  aux  réponses  que  j'ai  faites  en 
0  séance. 

»  1**  En  ce  qui  concerne  la  lettre  que  vous  a  adressée  M,  Ch.  Bellens, 
»  je  dois  faire  remarquer  que  ma  chaudière  d'essai  de  1862-1863  pos- 
»  sédait  un  sécheur  de  vapeur,  qu'à  cette  époque,  j'avais  appelé  bien  à 
»  tort  un  surchauffeur,  c'était  un  appareil  d'une  grande  précision  que 
»  feu  M.  Bandérali  appelait  un  calorimètre  industriel;  son  enveloppe 
»  calorifuge,  feutre  et  bois  croisé,  avec  chemise  en  tôle  vernie*,  ne 
»  laissait  pas  perdre  de  calorique,  puisque  l'on  pouvait  mettre  la  main 
»  sur  l'enveloppe  sans  pouvoir  sentir  la  moindre  perte  de  chaleur.  Cette 
ô  chaudière-calorimètre  avait  un  effet  utile.de  76,70  0/0. 

))  Voici,  du  reste,  comment  le  calorique  était  utilisé,  perdu  ou  dis- 
»  perse  par  cet  appareil  (pL  209,  Bulletin  de  juin  4898). 

»  1**  Utilisation  en  production  de  vapeur  sèche  surchauffée  au  maxi- 

»  mum  de  5»» 76,70  0/0 

»  2°  Perte  par  la  cheminée 12,89  0/0 

»  3«  Perte  par  escarbilles. 2,30  0/0 

»  4°  Calorique  dispersé  par  rayonnement  et  diverses  causes.       7 ,01  0/0 


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—  174  — 

ù  Dans  la  première  boîte  à  fumée,  nous  avions  la  fusion  du  plomb, 
»  mais  pas  celle  du  zinc,  et  dans  la  seconde  boite  à  fumée,  nous  n'avions 
»  pas  la  fusion  du  plomb,  mais  nous  avions  celle  de  Tétain  ;  en  suppo- 
»  sant,  avec  M.  Ch.  Bellens,  que  nos  déterminations  de  température  par 
»  fusion  du  zinc,  du  plomb  et  de  Tétain,  comme  avec  nos  thermomètres 
»  à  mercure,  eussent  laissé  à  désirer  (en  1863),  un  fait  s'est  bien  dégagé 
»  de  nos  essais  et  expériences;  c'est  qu'avec  28  0/0  de  surface  de  sur- 
it chauffeur,  nous  avons  séché  la  vapeur  à  +3**  et  5**  (voyez  pi.  209,flg.  3 
»  et  4).  Un  robinet  d'épreuve  était  placé  sous  la  cloison  divisant  le  sé- 
»  cheur-surchauffeur  en  deux  caissons,  pour  donner  la  surchauffe  gra- 
t>  duelle  et  méthodique  ;  ce  robinet  a  toujours  fourni  de  Veau  de  purge. 

»  Si  nous  avons  évalué  à  5  0/0  le  crachement,  c'est  que  nous  avions 
»  constaté  une  économie  de  5  0/0  dans  la  dépense  de  la  machine  (1), 
»  mais  il  est  permis  d'admettre  que  notre  chaudière  primait  de  7,  11  ou 
»  15  0/0,  puisque  nous  n'avons  pas  fait  la  détermination  du  crache- 
»  ment.  En  tout  cas,  l'examen  des  figures  1  à  10  de  la  planche  209  (2) 
»  fait  voir  que  l'on  est  en  présence  d'un  appareil  parfait,  véritable 
»  calorimètre  industriel,  très  coûteux  d'établissement,  mais  n'ayant  pra- 
»  tiquement  donné  rien  de  bon  au  point  de  vue  économique.  Et  moi 
»  qui  en  suis  l'auteur,  je  m'empresse  de  le  faire  savoir  à  tous  nos  Col- 
»  lègues,  afin  de  leur  éviter  la  déception,  qui  fut  la  mienne  en  1863  (3). 
»  Je  remarqué  que,  dans  sa  lettre,  M.  Ch.  Bellens  ne  donne  aucun  ré- 
»  sultat  et  pas  un  seul  chiffre  :  aux  tableaux  2,  page  1042  et  3,  page  1050, 
»  de  mon  mémoire,  j'ai  donné  les  chiffres  des  auteurs  les  plus  autorisés 
»  qui,  en  1893, 1896  et  1897,  n'ont  pas  été  plus  heureux  que  mol  en  1863. 
»  Si  M.  Ch.  Bellens  peut  faire  le  cheval  indiqué  heure,  avec  une  dé- 
»  pense  inférieure  à  3300  calories  (4),  nous  serions  très  heureux  de  le 
»  savoir  et  il  y  a  lieu  d'être  très  étonné  de  ne  trouver  aucun  chiffre  de 
»  consommation  dans  sa  lettre  du  18  octobre  1898. 

»  2®  Au  sujet  de  la  lettre  de  M.  F.-L.  Barbier,  je  dois  faire  remarquer  en- 
»  core  une  fois  que,  dans  mon  mémoire,  je  n'ai  jamais  dit  que  les  machines 
»  compound  sont  très  mauvaises  partout  et  pour  tous  les  emplois  ;  car, 
»  au  contraire,  le  paragraphe  26  dudit  mémoire,  pages  1106  à  1109,  in- 
»  dique  les  cas  où  le  compoundage  peut  recevoir  de  très  heureuses  appl- 
»  cations  sans  toutefois  que  le  nombre  de  ces  cas  soit  aussi  grand  que 
»  beaucoup  de  personnes  sont,  à  première  vue,  disposées  à  le  croire,  par 
t>  suite  de  l'engouement  général  dont  il  est  encore  l'objet,  du  moins  en 
»  France.  De  même  si  les  Anglais  ont  complètement  abandonné  la  vraie 
ï>  compound  à  deux  cylindres  seulement  pour  les  locomotives,  je  n'ai 
»  pas  dit  que  les  locomotives  à  quatre  cylindres  sont  mauvaises  pour  les 
»  très  grandes  puissances,  au  contraire;  j'ai  fait  remarquer  qu'en  An- 

(1)  Si,  au  repos,  la  purge  de  Tenveloppe  de  la  machine  donnait  de  la  vapeur  bien 
sèche,  en  marche,  on  constatait  une  forte  condensation  avec  la  détente  au  dixième,  de  la 
marche  moyenne  ordinaire. 

(2)  BuUelin  de  juin  1898  de  la  Société. 

^3)  De  i861  à  1862,  feu  Jules  Petlet  avait  fait  construire  au  chemin  de  fer  du  Nord 
50  locomotives  de  trois  types  différents  ayant  des  gécheurs  semblables  au  mien,  qui  n'ont 
pas  donné  de  meilleurs  résultats. 

(4)  Mène  BtUletin,  page  1050,  Ubleau  5. 


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—  175  — 

>8  gleterre,  il  y  a  aujourd'hui  deux  courants,  Tun  pour  les  machines  à 
»  quatare  cylindres  à  simple  expansion,  à  deux  essieux  libres,  sans  accou- 
»  plement,  et  l'autre  pour  les  machines  à  deux  groupes  Woolf,  sur  le 
»  même  essieu  et  avec  accouplement;  mais,  dans  un  cas  comme  dans 
-ù^  l'autre,  ces  deux  différents  types  de  locomotives  ne  sont  pas  compound; 
»  â  mon  humble  avis,  les  Anglais  ont  raison  et  je  crois  l'avoir  bien 
»  démontré  dans  mon  Mémoire. 

)f  Dans  sa  lettre,  M.  Barbier  déclare  que  le  laminage  d'étranglement 
»  ou  chute  de  pression,  pour  marche  à  puissance  réduite,  est  un  moyen 
»  de  bien  sécher  la  vapeur,  et  que  c'est  une  bonne  chose  :  d'où  il  suit 
»  que  la  chute  de  pression  de  15  kg  à  10  kg  est  très  recommandable.  Si 
»  on  poussait  à  l'extrême  ce  raisonnement,  on  dirait  que  pour  bien 
»  marcher  à  15  kg,  il  faudrait  timbrer  les  chaudières  à  20,  25  ou  30  kg. 

»  Comme  il  me  semble  que  le  laminage  fait  perdre  tout  le  travail 
1^  de  la  détente  de  15  à  10  kg  ou  8  kg  (voyez  le  diagramme  de  la 
»  page  1058)  ;  il  ne  saurait  jamais  être  économique,  loin  de  là  :  car  si 
»  on  examine  ce  que  ledit  laminage  peut  donner,  on  voit  ceci  : 

Chaleur  latente    Chaleur  totale 
Pression  eo    Température      d'ua  kilogr.        d'un  kilogr. 
kilogr.        de  la  vapeur.        de  vapeur.  de  vapeur. 


16^^ 
10 


201» 

184 


465  cal. 
480 


668  cal. 
662 


Différence  . 


5%       +17*^  —15  cal.      +6  cal. 


»  Les  17<»  avec   16  0/0    de  crachement  donnent  : 

n  cal.  X  0,15  ==21/2  cal.; 

»  La  chaleur  latente  en  absorbe  15,  et  la  chaleur  totale  en  met  6  en 
»  liberté  :  la  perte  est  donc  de  : 

—  15  cal.  +  (2,1/2  cal.  +  6  cal.)  =  —  7,1/2  cal.,  sur  668  cal.  ; 

»  Soit  une  perte  d'un  peu  plus  de  1  0/0  :  ce  qui  prouve  bien  que  le 
f  laminage  ne  peut  être  un  moyen  de  sécher  la  vapeur  humide. 
»  Veuillez  agréer,  etc. 


Le  procès- verbal  est  ensuite- adopté. 


»  A.  Lencàughez.  » 


M.  LE  Président  a  le  vif  regret  d'annoncer  que  notre  ancien  Président 
M.  Molinos  vient  d'avoir  la  douleur  de  perdre  sa  femme,  prématuré- 
ment arrachée  à  l'affection  de  sa  famille  ;  il  est  certain  d'être  l'interprète 
de  tous  ses  Collègues  en  adressant  â  M.  Molinos  l'expression  de  nos  sen- 
timents de  condoléance  et  de  profonde  sympathie. 

Un  deuil  tout  particulièremeijt  pénible  vient  de  frapper  la  Société 
dans  la  personne  de  notre  Collègue  Auguste  de  Méritens,  Membre  de  la 
Société  depuis  1881,  qui  vient  de  mourir  dans  les  circonstances  pénibles 
que  chacun  sait. 

Tout  le  monde  connaît  les  travaux  de  Méritens  qui  a  fait  réaliser  de 
grands  progrès  à  l'industrie  des  machines  électriques.  Nous  ne  pouvons 
•qu'exprimer  nos  regrets  de  cette  mort,  d'autant  plus  inattendue  que 


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—  176  — 

de  Méritens  s'était  depuis  plusieurs  années  éloigné  de  nos  réunions,  et 
qu'aucun  d'entre  nous  ne  soupçonnait  sa  situation;  si  la  Société  en 
avait  été  informée,  elle  se  serait  fait  un  devoir  de  s'y  intéresser,  et 
aurait  sans  aucun  doute  pu  éviter  un  pareil  malheur. 

Nous  avons  encore  perdu  un  autre  Collègue  dont  la  carrière  est  éga- 
lement bien  remplie  :  Raffard,  Nicolas,  Membre  de  la  Société  depuis 
1879,  lauréat  de  TAcadémie  des  Sciences,  Membre  du  Conseil  de  la  So- 
ciété d'Encouragement  pour  l'Industrie  nationale,  Membre  honoraire  de 
l'Institut  égyptien;  Membre  du  Comité  technique  des  Machines  â  l'Ex- 
position de  1889,  Membre  du  Comité  de  la  Société  Internationale  des 
Électriciens,  Ingénieur  de  la  maison  Bréguet,  décoré  de  plusieurs  ordres. 

M.  LE  Pbésidknt  a  le  plaisir  d'annoncer  que  M.  Eugène  Schneider  a 
été  nommé  Membre  de  la  Commission  supérieure  de  l'Exposition  Uni- 
verselle de  1900. 

M.  L.  Périsse  a  été  nommé  Membre  des  Comités  spéciaux  chargés  de 
l'étude  des  questions  relatives  aux  demandes  et  à  l'organisation  des 
Congrès  internationaux  en  1900. 

M.  LE  Président  dépose  sur  le  Bureau  la  liste  des  ouvrages  reçus  de- 
puis la  dernière  séance. 

M.  le  Président  signale  avec  plaisir  un  don  de  36  f  fait  par  notre 
Collègue  M.  P.  Boutain,  avec  affectation  au  fonds  de  secours. 

M.  LE  Président  annonce  qu'il  a  reçu  du  Ministère  du  Commerce,  de 
l'Industrie  et  des  Postes  et  des  Télégraphes  une  lettre  l'informant  qu'une 
Exposition  internationale  industrielle  et  minière  aura  lieu  à  Coolgardie 
au  mois  de  mars  1899,  sous  le  patronage  du  gouvernement  de  la  colo- 
nie de  l'Australie  occidentale. 

Ceux  de  nos  Collègues  que  cette  question  intéresse  trouveront  des 
renseignements  plus  complets  au  Secrétariat  de  la  Société. 

M.  LE  Président  fait  part  qu'un  pli  cacheté  a  été  remis  â  la  Société, 
le  22  octobre  1898,  par  M.  R.-H.  Brandon.  Ce  pli  sera,  suivant  l'usage, 
conservé  aux  archives. 

La  Société  Géologique  de  France  vient  d'adresser  également  â  notre 
Président  la  lettre  suivante  dont  il  est  donné  lecture  : 

«  2  novembre  1898. 
»  Monsieur  le  Président, 

»  J'ai  l'honneur  de  vous  informer  que  le  Conseil  de  la  Société  Géolo- 
i>  giqve  de  France  a  décidé  que,  dans  une  des  deux  séances  que  cette 
»  Société  tient  chaque  mois,  il  serait  traité,  en  conférence,  une  ques- 
»  tion  de  géologie  susceptible  d'application. 

»  Je  vous  prie  de  vouloir  bien  porter  cette  décision  à  la  connaissance 
»  des  Membres  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  en  les  prévenant 
»  qu'ils  seront  admis  à  assister  â  ces  conférences,  sur  la  présentation 
»  de  leur  carte  de  membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils. 

»  La  première  conférence  aura  lieu  le  lundi  21  novembre,  à  8  heures 
»  et  demie  du  soir,  au  siège  de  la  Société  Géologique,  ",  rue  des  Grands- 
»  Augustins.  M.  Gosselet,  correspondant  rie  l'Institut,  doyen  de  la 
»  Faculté  des  Sciences  de  Lille,  y  traitera  le  sujet  suivant  :  Alimenta- 
»  tion  en  eau  des  villes  et  des  industries  du  Nord  de  la  France. 


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L 


—  177  — 

»  Le  programme  des  autres  conférenœs  n'est  pas  encore  définitive- 
»  ment  arrêté;  j'aurai  l'honneur  de  vous  informer  des  jours,  des  heures 
»  et  des  sujets  de  ces  conférences,  lorsque  le  Conseil  de  la  Société  Géo- 
D  logique  se  sera  décidé. 
0  Veuillez  agréer,  etc. 

t)  J.  Bergeron, 
»  Président  de  la  Société  Géologique  de  France^ 
»  Membre  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils.  » 

M.  LE  Président  se  fait  un  plaisir  de  transmettre  cet  avis  à  ses  Col- 
lègues, dont  quelques-uns  suivront  certainement  avec  intérêt  les  séances 
auxquelles  nous  sommes  invités;  il  remercie  en  leur  nom  le  Président 
de  la  Société  Géologique  de  France  et  son  Comité  de  leur  aimable 
invitation. 

La  Société  des  Ingénieurs  de  Boston,  qui  va  fêter  son  cinquantenaire, 
nous  a  invités,  par  l'intermédiaire  de  son  Président,  M.  Carson,  à  nous 
faire  représenter  à  cette  solennité  qui  doit  avoir  lieu  le  U  novembre 
prochain. 

M.  H.  D.  Woods,  Membre  correspondant  de  la  Société,  à  Boston,  a 
été  délégué  à  cet  effet. 

Enfin  notre  ancien  Président,  M.  Emile  Trélat,  Directeur  de  l'École 
spéciale  d'Architecture,  nous  fait  part  de  l'ouverture  de  cette  école,  le 
12  novembre  prochain,  et  invite  notre  Président  à  assister  â  cette 
réunion . 

La  parole  est  à  M.  A.  Lavezzari  pour  sa  communication  sur  une  nou- 
velle installation  hydroélectrique  au  Mont-Dore. 

M.  A.  Lavezzari  expose  d'abord  la  situation  du  lac  de  Guéry  qui  sert 
de  réservoir  pour  l'alimentation  de  l'usine  qui  va  être  décrite.  Ce  lac 
se  trouve  sur  la  route  de  Clermont-Ferrand  au  Mont-Dore,  à  10  km  de 
celte  ville  d'eaux  ;  à  la  cote  1230,  il  est  alimenté  par  un  bassin  de  plus 
de  1 000  ha  de  superficie,  sur  lequel  tombe  une  couche  d'eau  annuelle  de 
1,50  m  mesurée  au  pluviomètre  ;  aussi  déverse-t-il  des  quantités  d'eau 
considérables  dans  le  ruisseau  de  l'Enfer  qui  lui  sert  de  déversoir. 

La  retenue  est  constituée  par  un  mur  de  barrage  qui  a  relevé  le  ni- 
veau du  lac  de  5  w  en  lui  donnant  une  superficie  de  26  ha. 

L'usine  est  située  sur  la  Dordogne  et  sa  prise  d'eau  est  juste  en  face 
du  confluent  du  ruisseau  de  l'Enfer  avec  cette  rivière. 

La  canalisation,  en  tôle  d'acier  de  4  mm  d'épaisseur  pour  un  diamètre 
de  0,60  m,  a  une  longueur  de  860  m,  qui  permet  d'obtenir  une  chute 
totale  de  40  m. 

On  dispose  donc  d'une  force  de  2S0  ch  environ.  La  conduite  longe  la 
rive  gauche  de  la  Dordogne,  emprunte,  sur  une  longueur  de  240  ni,  le 
talus  du  chemin  de  fer  pour  traverser  la  Dordogne  au  moyen  d'un 
aqueduc  de  16  m  d'ouverture,  placé  à4  7/i  au-dessus  du  niveau  de  l'eau, 
et  soutenu  par  une  charpente  en  forme  de  ferme. 

Il  arrive  enfin  à  l'usine,  où  trois  raccords  conduisent  l'eau  à  trois  tur- 
bines directement  accouplées  à  trois  dynamos. 

Celles-ci  fournissent  un  courant  continu  à  la  tension  de  530  volts,  qui 


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—  178  — 

est  conduit  jusqu'au  Mont- Dore  par  une  double  canalisation  de  3400  m- 
de  longueur  établie  sur  les  hauteurs  du  plateau  du  Rigolet. 

Au  Mont-Dore  le  courant  est  reçu  par  des  compensatrices  qui  distri- 
buent le  courant  en  quatre  ponts  à  la  tension  de  H3  volts. 

M.  Lavezzari  donne  des  détails  sur  chacune  des  parties  de  cette  ins- 
tallation; pour  la  prise  d'eau,  il  indique  les  moyens  employés  pour 
arrêter  ou  rejeter  les  corps  flottants  ou  non  entrainés  par  le  cours  d'eau; 
pour  la  conduite,  il  décrit  les  travaux  de  pose,  notamment  le  lancement 
de  Taqueduc  effectué  par  six  hommes,  avec  des  moyens  très  restreints, 
en  seize  heures,  malgré  une  pluie  continuelle;  il  explique  que  les  tuyaux 
ne  sont  en  aucun  point  scellés  à  leurs  supports,  mais  simplement  posés 
pour  assurer  la  libre  dilatation. 

Il  donne  ensuite  quelques  détails  sur  la  construction  des  turbines 
hydropneumalisées  et  sur  les  dynamos  à  compoundage  ascendant. 

Enfin  il  termine  en  donnant  quelques  chiffres  relatifs  aux  travaux  : 

L'ensemble  de  l'installation  a  coûté  150000  /"avec  lesquels  on  a  créé 
une  usine  et  un  transport  de  force  de  240  ch . 

La  durée  totale  des  travaux  a  été  de  120  jours,  sur  lesquels  il  y  a  eu 
plus  de  80  jours  de  pluie  ou  de  neige.  L'installation,  terminée  le  29  juin 
au  matin,  a  commencé  son  service  le  soir  même  et  ne  l'a  plus  inter- 
rompu depuis. 

C'est  un  résultat  qui  fait  le  plus  grand  honneur  aux  constructeurs 
qui  sont,  pour  la  conduite,  la  maison  Bouchayer  et  Viallet,  de  Grenoble  ; 
pour  les  turbines,  MM.  Brenier,  Neyret  et  C'%  également  de  Grenoble, 
et  pour  la  partie  électrique,  MM.  llillairet-Huguet. 

Au  cours  de  sa  description,  M.  Lavezzari  remercie  les  Ingénieurs 
des  Ponts  et  Chaussées,  auprès  desquels  il  a  trouvé  le  plus  bienveil- 
lant concours  pour  la  solution  de  difficultés  suscitées  par  l'Administra- 
tion locale  ;  il  rend  aussi  hommage  à  la  persévérance  d'un  petit  groupe 
de  propriétaires  du  Mont-Dore  qui,  pendant  six  ans,  ont  lutté  contre  la 
mauvaise  volonté  la  plus  obstinée,  pour  doter  leur  pays  des  avantages 
que  doivent  procurer  les  progrès  réalisés  par  les  industries  électriques. 

Enfin,  il  espère  que  les  renseignements  qu'il  vient  de  fournir  et  qui 
touchent  aux  problèmes  les  plus  divers  qu'une  installation  de  ce  genre 
peut  présenter,  seront  utiles  à  ses  Collègues  dans  des  cas  semblables. 

Cette  communication  est  accompagnée  d'un  certain  nombre  de  des- 
sins et  de  projections  qui  aident  à  comprendre  les  explications  que  donne 
l'auteur. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Lavezzari  de  sa  communication  qu'il  a 
exposée  avec  beaucoup  de  détails,  et  le  félicite  des  résultats  qu'il  a  obte- 
nus; il  lui  fait  aussi  compliment  d'avoir  décidé  à  entrer  dans  la  Société 
ceux  de  ses  entrepreneurs  qui  n'en  faisaient  pas  encore  partie. 

M.  Lkncauchez  demande  si  l'usine  fait  un  service  d'hiver  et  si  l'on  ne 
craint  pas  la  gelée  surtout  dans  ce  pays  uù  les  froids  de  vingt  degrés 
au-dessous  de  zéro  sont  assez  fréquents. 

M.  Lavezzari  répond  qu'il  n'y  aura  en  hiver  qu'un  service  intermit- 
tent, dont  le  but  est  surtout  de  ne  pas  laisser  les  machines  trop  long- 
temps inactives;  en  ce  qui  concerne  la  gelée,  on  a  disposé,  sur  la  plaque- 


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—  179  —        , 

de  fond  de  la  conduite  à  son  extrémité  inférieure,  un  robinet  de  6  cm  de 
diamètre  qui  restera  ouvert  de  manière  â  assurer  un  courant  suffisant 
pour  empêcher  la  congélation. 

D'ailleurs  les  très  grands  froids  ne  sont  pas  aussi  sensibles  qu'on  pour- 
rait le  supposer  â  cause  de  l'épaisse  couche  de  neige  qui  recouvre  la 
conduite  et  la  protège  contre  l'action  atmosphérique. 

En  tout  cas,  dans  les  installations  semblables  établies  dans  les  Alpes 
depuis  un  certain  nombre  d'années,  cette  précaution  a  toujours  été  suf- 
fisante. 

La  parole  est  à  M.  J.  Fleury  pour  son  compte  rendu  du  Congrès  de 
navigation  de  Bruxelles^  dont  nous  donaons  ici  un  résumé. 

M.  J.  Fleury  rappelle  l'origine  des  Congrès  de  navigation;  le  premier 
fut  institué  à  Bruxelles  par  l'initiative  des  défenseurs  d'un  projet  de 
Bruxelles  port  de  mer.  Ce  fut  l'origine  des  Congrès  de  navigation  inté- 
rieure, pendant  qu'en  France  s'organisait  un  Congrès  des  travaux  ma- 
ritimes. Ces  deux  institutions  fusionnèrent  à  La  Haye  en  1894,  pour 
donner  le  jour  au  Congrès  de  navigation  qui  comprend  maintenant  deux 
sections  consacrées  aux  travaux  de  navigation  intérieure  et  deux  sec- 
tions consacrées  aux  travaux  maritimes  ;  une  cinquième  section  dite  sec- 
tion économique,  traite  des  questions  de  tarifs,  taxe,  péage,  etc. 

La  question  de  la  concurrence  entre  Chemins  de  fer  et  canaux, 
qui  avait  donné  lieu  à  de  vifs  débats  en  1892,  â  Paris,  n'a  pas  été 
traitée  cette  année  à  Bruxelles,  mais  elle  ne  pourra  manquer  d'apparaître 
dans  un  prochain  Congrès. 

Les  progrès  réalisés  dans  les  transports  par  voie  ferrée  n'ont  pas  eu 
leur  équivalent  dans  les  transports  par  eau  qui  sont  restés,  en  France 
comme  ailleurs,  sous  l'effet  de  la  loi  de  1894;  cette  loi  assigne  aux 
écluses  des  profondeurs,  des  largeurs  et  des  dimensions  aujourd'hui  fort 
insuffisantes. 

Pour  augmenter  la  profondeur,  deux  solutions  se  présentent  :  ou  relever 
le  plan  d'eau,  ou  approfondir  le  canal.  M.  RolofF,  en  Allemagne,  a  indi- 
qué les  moyens  par  lesquels  il  avait  relevé  de  0,40  m  le  niveau  de  la 
Sprée.  M.  Fendius  a  donné  également  quelques  solutions  adoptées  en 
Belgique,  Enfin  M.  Pavie  a  décrit  les  procédés  par  lesquels  il  avait  re- 
levé de  0,00  m  les  barrages  de  l'Yonne  et  de  la  Haute-Seine.  En  somme, 
on  n'a  pu  conclure  à  une  règle  générale. 

Seul,  M.  Marten,  Ingénieur  de  la  Severn,  a  recommandé  le  creuse- 
ment par  dragues,  qui  a  si  bien  réussi  dans  difTérents  cas  dans  la 
Grande-Bretagne. 

Cette  question  conduit  tout  naturellement,  quelle  que  soit  la  solution 
adoptée,  à  l'étude  de  la  consolidation  du  radier;  M.  Fendius  indique 
la  méthode  qu'il  a  employée  dans  les  environs  de  Liège  et  qui  consiste 
à  chasser  du  ciment  sous  les  radiers  actuels,  à  l'aide  d'une  sorte  de 
trompe.  M.  Pavie  a  refait  complètement  les  radiers  par  petites  sections 
isolées  au  moyen  de  batardeaux,  pour  ne  pas  entraver  la  navigation. 

On  s'est  occupé  de  l'utilisation  des  chutes  aux  barrages  à  la  produc- 
tion de  réleclricité  ;  M.  Fleury  ne  croit  pas  qu'on  puisse  encore  en  tirer 
un  grand  parti,  il  est  difficile,  en  effet,  de  leur  demander  une  régula- 


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—  180  — 

rité  suffisante  pour  assurer  un  service  quelconque,  ainsi  que  Ta  dé- 
montré M.  Hirsch. 

En  ce  qui  concerne  la  résistance  au  mouvement  des  bateaux,  les  ré- 
sultats apportés  avec  chiffres  à  l'appui  par  M.  Flamm,  qui  a  fait  des 
expériences  sur  les  canaux  allemands,  et  par  M.  Suppan,  surintendant 
de  la  Grande  Compagnie  de  navigation  du  Danube,  semblent  prou- 
ver que  la  longueur  du  bateau  a  une  influence  réelle  sur  cette  résis- 
tance, contrairement  aux  conclusions  des  travaux  de  M.  de  Mas,  que 
M.  Fleury  avait  exposés  à  la  Société  il  y  a  quelques  années. 

Dans  la  deuxième  section,  on  s'est  occupé  de  la  traction  mécanique 
sur  les  canaux.  Ces  procédés  ont  déjà  été  étudiés  ici,  notamment  la 
traction  électrique  imaginée  par  M.  de  Bovet.  Malheureusement  cette 
question,  si  séduisante  à  première  vue,  semble  perdre  beaucoup  de  sa  va- 
leur économique,  quand  on  la  met  en  pratique.  M.  Maurice  Lévy  nous  a 
montré  le  procédé,  si  séduisant  en  apparence,  de  la  traction  funiculaire 
qui  n*a  pu  être  appliqué  parce  qu'on  n'a  pu  empêcher  le  vrillage  du  câble. 

M.  Grœhe,  Ingénieur  allemand,  nous  a  proposé  à  ce  sujet  une  solu- 
tion élégante  qui  consisterait  à  employer  un  câble  de  section  carrée. 
Ce  câble  donne,  parait-il,  d'heureux  résultats  sur  le  caoal  de  Dortmund  à 
l'Elms  sur  uncî  longueur  de  30  km. 

Quant  à  la  solution  électrique  de  M.  de  Bovet,  si  elle  se  présente  avec 
certaines  chances  de  succès,  elle  offre  incontestablement  l'inconvé- 
nient de  confier  des  appareils  relativement  délicats  à  des  bateliers  peu 
aptes  à  ce  genre  de  travail. 

M.  Deromme,  Ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées,  lui  a  opposé 
la  traction  par  chevaux,  organisée  avec  beaucoup  de  méthode  et  d'écono- 
mie entre  Paris,  Saint-Quentin  et  la  frontière  belge;  il  semble,  en  effet, 
difficile  de  descendre  au-dessous  des  prix  qu'il  a  indiqués. 

On  a  également  parlé  des  portes  d'écluses  à  un  seul  vantail  qui  pré- 
sentent une  grande  facilité  de  manœuvre. 

Les  pertes  d'eau  par  imbibition,  si  importantes  dans  les  canaux,  ont 
donné  lieu  à  des  débats  intéressants.  Les  mêmes  solutions  sont  toujours 
offertes  :  colmatages,  corrois,  bétonnages,  tous  procédés  très  coûteux  et 
peu  efficaces.  Et  cependant  les  procédés  usuels  d'alimentation,  les  bar- 
rages, les,  réservoirs  et  l'élévation  mécanique  des.  eaux  des  biefs  infé- 
rieurs constituent  des  moyens  onéreux,  qui  ne  sont  pas  toujours  exempts 
de  dangers. 

Dans  les  sections  maritimes  on  a  parlé  des  estuaires  et  des  ports. 

La  question  des  estuaires,  qui  a  donné  lieu  â  d'importantes  discussions 
au  sein  de  notre  Société,  est  des  plus  complexes  et  n'admet  pas  de  règle 
générale  :  on  peut  dire  que  chaque  cas  particulier  entraîne  sa  solution 
spéciale.  Le  congrès  de  Bruxelles  aura  eu  le  mérite  d'ouvrir  sur  ce  sujet 
une  vaste  enquête,  et  d'établir  un  formulaire  uniforme  des  éléments  à 
recueillir;  on  peut  espérer  que  le  prochain  congrès  apportera  les  réponses 
et  qu'il  sera  dès  lors  possible  d'établir  quelques  principes  généraux. 

Un  autre  problème  moins  confus,  mais  aussi  difficile,  est  celui  de  la 
conservation  des  berges;  il  résulte  de  la  discussion  qui  a  eu  lieu  sur 
ce  sujet  qu'en  somme  aucun  canal  n'est  bien  protégé,  et  il  n'y  a  rien  de 
surprenant  à  cela  quand  on  songe  que  la  section  immergée  des  bateaux 


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—  181  — 

qui  les  parcourent  atteint  souvent  le  tiers  de  la  section  du  canal;  on 
'comprend  dès  lors  aisément  la  puissance  du  déplacement  de  Teau  qui 
s'effectue  au  passage  des  bateaux  dans  de  telles  conditions.  La  seule 
solution  efficace,  mais  forcément  coûteuse,  est  l'élargissement  des  canaux 
partout  où  le  prix  du  terrain  le  permet. 

M.  Fleury  présente  quelques  projections  à  Tappui  de  cette  thèse. 

Les  dernières  questions  qui  ont  encore  été  traitées  au  congrès  sont 
celles  des  entrepôts  et  hangars.  Cette  solution  est  aussi  très  complexe  et 
comporte  moins  que  toute  autre,  une  solution  générale.  La  hauteur  ou 
rétendue  des  magasins  dépendent  du  terrain  dont  on  dispose  et  de  son 
prix. 

Les  ports  francs  et  la  liberté  de  l'industrie  navale  ont  été  aussi  exa- 
minés. Hambourg  est  un  exemple  très  intéressant  de  port  franc  où 
l'absence  de  douanes  a  considérablememt  contribué  à  développer  le 
trafic.  En  particulier,  M.  Fieury  attribue  à  l'exemption  des  droits  de 
douane  et  au  libéralisme  de  la  réglementation  le  développement  de  la 
marine  de  commerce  allemande. 

L'unification  des  taxes  fiscales,  des  taxes  de.  navigation  et  surtout  des 
taxes  de  jaugeage  ont  été  également  examinées. 

L'unification  de  jaugeage  des  bateaux  de  navigation  fluviale  n'avait 
pas  encore  pu  se  faire.  Elle  a  été  réalisée  en  1897,  elle  existe  depuis 
1872  pour  la  navigation  maritime;  l'unité  adoptée,  la  tonne,  est  de 
2,800  w'  ou  cent  pieds  cubes  anglais  du  volume  géométrique  de  la  ca- 
pacité du  navire. 

M.  Fieury  fait  ensuite  passer  sous  les  yeux  de  l'Assemblée  un  grand 
nombre  de  projections  d'appareils,  d'installations  et  de  ports  qui  ont 
été  visités  par  les  congressistes  et  sur  lesquels  il  donne  des  renseigne- 
ments nombreux. 

Il  rappelle  que  les  importants  travaux  d'Anvers  ont  été  faits  par  nos 
Collègues  et  Compatriotes  MM.  Hersent  et  Couvreux,  et  ceux  du  port  de 
Bruges  par  M.  Coiseau,  en  collaboration  avec  un  ingénieur  belge, 
M.  Cousin. 

Au  sujet  de  ce  dernier  port,  M.  Fieury  expose  la  différence  qui  doit 
exister  dans  l'aménagement  des  ports,  suivant  qu'ils  servent  pour  ainsi 
dire  de  points  terminus  aux  longs  voyages  ou  de  points  de  passage  à 
court  séjour  pour  prendre  et  laisser  des  quantités  relativement  faibles 
de  marchandises;  ce  qu'on  appelle  la  cueillette. 

M.  Fieury  termine  en  signalant  les  services  que  peuvent  rendre  de 
pareils  congrès  qui  resserrent  les  liens  de  sympathie  entre  les  ingénieurs 
des  différentes  nationalités.  Il  exprime  sa  reconnaissance  et  celle  de  ses 
Collègues  pour  l'accueil  si  amical  qui  leur  a  été  fait  en  Belgique.  Il 
remercie  tout  particulièrement  le  Président  du  Congrès,  l'émment 
M.  Helleputte,  et  son  dévoué  et  sympathique  Secrétaire  général,  M.  Du- 
fourny. 

M.  LE  Président  remercie  M.  J.  Fieury,  qui  a  fait  avec  son  ch.irme 
habituel  un  exposé  très  complet  et  très  instructif  du  Congrès  de 
Bruxelles. 

Il  propose  en  raison  de  Theure  avancée  de  remettre  à  la  séanc*^  sui- 
ante  la  communication  de  M.  Chaudy. 

Bull.  13 


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—  182  — 

Il  est  donné  lecture  en  première  présentation  des  demandes  d'admis- 
sion de  MM.  A.  Aubert,  E.-J.-B.  Bardolle,  E.-T.  Cagniant,  M.-P.  Fran- 
çois, L.-E.  Gaumont,  î*.  Georgeot,  G.-Et.-J.  Lefebvre-Albaret,  Ed.  Le- 
quin,  H.  Ponnier,  H  -A.  de  Thermeau,  A.  Vanderpol  corome'membres 
sociétaires  et  de  MM.  R.  Barbet-Massin  et  A.  Pinglé  comme  membres 
associés.  ' 

MM.  H.  Blouin,  A.  Bonabeau,  H.  Bouchayer,  A.  Couroux,  L.  Cuvil- 
lier,  J.  Déjardin,  E.  Delage,  J.  Desmarest,  G.  Duprat,  A.  Figueredo, 
P.  Georgeon,  A.  Gillet,  G.  Howard,  W.  Lachland,  J.  Laforest,  A.  Mar- 
chand, E.  Marchandier,  L.  Masson,  J.  Praxedes,  L.  de  Solms  sont  reçus 
membres  sociétaires  et  MM.  le  vicomte  J.-E.  Chalanqui-Beuret,  A.  Dreux, 
E.  Giliard,  A.  Pilleaud  membres  associés. 

La  séance  est  levée  à  11  heures  un  quart. 

Le  Secrétaire, 
A.  Lavezzari. 


rROCÈS-VERBAL 

DE   LA 


Présidence  de  M.  A.  Loreau,  Président. 

La  séance  est  ouverte  à  huit  heures  et  demie. 

M.  F.  Barbier  demande  la  parole  pour  présenter  quelques  observa- 
tions à  la  note  lue  par  M.  A.  Lencauchez  dans  la  dernière  séance  et 
dont  une  partie  répond  à  une  lettre  qu'il  avait  lui-même  adressée  à 
M.  le  Président. 

M.  A.Xencauchez  fait,  dans  cette  note,  une  comparaison  entre  les 
machines  compound  à  quatre  cylindres  et  les  machines  anglaises  éga- 
lement à  quatre  cylindres  à  simple  expansion  ou  du  type  Woolf;  tout 
en  notant  que  cette  préférence  n'est  pas  partagée  par  la  majorité  des 
Ingénieurs  des  chemins  de  fer  français,  M.  Barbier  fait  remarquer  qu'il 
n'avait,  dans  sa  lettre,  fait  aucune  comparaison  entre  ces  divers  types 
de  machines  et  que,  par  conséquent,  la  réponse  de  M.  Lencauchez  était 
inopportune  sur  ce  point. 

M.  F.  Barbier,  en  second  lieu,  dit  que  notre  Collègue  a  mal  inter- 
prété sa  pensée,  lorsqu'il  lui  fait  écrire  :  «  que  le  laminage  d'étrangle- 
ment ou  chute  de  pression,  pour  marche  â  puissance  réduite,  est  un 
moyen  de  bien  sécher  la  vapeur  et  que  c'est  une  bonne  chose  :  d'où  il 
suit  que  la  chute  de  pression  de  15  kg  à  10  A^  est  très  recommandable.  » 
Or,  il  s'est  exprimé  de  la  façon  suivante  :  a  II  n'est  pas  absolument  dé- 
montré, ainsi  que  l'a  avancé  notre  Collègue,  que  la  marche  avec  régula- 
teur étranglé  —  dans  des  limites  raisonnables,  bien  entendu  —  soit  an- 
îiéconomique.  »  Et  il  citait,  à  l'appui  de  cette  assertion,  des  résultats 
d'expériences  faites  au  chemin  de  fer  du  Nord,  sur  une  locomotive  com- 


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—  183  — 

pound  à  grande  vitesse.  Il  en  ressortait  que,  à  égalité  de  tr  vail  déve- 
loppé  par  une  locomotive,  il  était  plus  avantageux  de  faire  usage  d'un 
étranglement  modéré  au  régulateur,  concurremment  avec  des  admis- 
sions plus  prolongées  dans  les  cylindres,  plutôt  que  d'ouvrir  le  régula- 
teur en  grand,  tout  en  réduisant  le  degré  d'introduction. 

M.  F.  Barbier  n'a  pas  dit  non  plus  que  la  chute  de  pression  de  lo 
à  10  kg  était  recommandable  :  il  n'a  fixé  aucun  chiffre  au  sujet  de 
cette  perte  de  charge.  En  pratique,  on  n*arrive  jamais  à  produire  une 
telle  différence  de  pression  entre  la  chaudière  et  la  boite  à  vapeur. 
Ainsi,  en  supposant,  pour  une  locomotive  compound  à  grande  vitesse 
dû  Nord,  le  régulateur  ouvert  aux  3/5  de  sa  course  angulaire  sur  le  sec- 
teur —  ce  qu'il  considère  comme  une  position  moyenne  rationnelle 
lorsqu'il  s'agit  de  remorquer  les  trains  rapides  de  la  Compagnie  du  Nord 
—  la  chute  de  pression  n'atteint,  dans  ces  conditions,  que  1  A^  à  la  vitesse 
ie  10  km  et  2  kg  à,  celle  de  100  km.  Il  y  a  donc  loin  des  S  kg  hypothéti- 
ques de  la  note  de  M.  Lencauchez. 

Parmi  les  avantages  qui  sont  attachés  à  l'étranglement  modéré  du 
régulateur  et  que  M.  F.  Barbier  a  rappelés  dans  sa  lettre  précédente,  il 
«n  est  un  qui  a  été  critiqué  par  notre  Collègue  :  c'est  c^lui  du  séchage 
partiel  de  la  vapeur.  Cependant,  les  mécaniciens  savent  que  lorsqu'ils 
ouvrent  le  régulateur  en  grand,  particulièrement  aux  vitesses  élevées, 
les  entraînements  d'eau  sont  plus  considérables;  il  en  résulte  aussi,  de 
ce  fait,  une  perte  du  calorique  emporté  par  l'eau  vésiculaire  qui  se  rend, 
pour  la  plus  grande  partie,  dans  l'échappement,  après  avoir  traversé  les 
cylindres  sans  produire  aucun  travail  utile.  Au  contraire,  si  l'on  réduit 
un  peu  la  section  d'ouverture  du  régulateur,  la  proportion  d'eau  en- 
traînée est  moindre  et  la  vapeur  est  relativement  plus  sèche.  C'est  éga- 
lement ce  qu'enseigne  la  théorie. 

M.  F.  Barbier  rappelle,  en  terminant,  que,  dans  les  expériences  aux- 
quelles il  a  fait  allusion,  la  dépense  de  vapeur,  par  cheval  utile,  a  été 
trouvée  plus  faible  lorsque,  par  exemple,  le  régulateur  était  ouvert 
aux  3/S,  i-elativement  à  la  consommation  spécifique  correspondant  à 
l'ouverture  en  grand.  Ce  résultat  économique  a  été  également  corroboré 
par  la  comparaison,  dans  l'une  et  dans  l'autre  hypothèse,  de  l'aire  tota- 
lisée des  deux  diagrammes  de  haute  et  de  basse  pression,  à  Taire  théo- 
rique. Ce  rapport,  qui  peut  aussi  être  regardé  comme  un  critérium  de 
la  bonne  utilisation  de  la  vapeur,  a  toujours  été  plus  élevé  dans  le  cas 
du  régulateur  modérément  ouvert,  concurremment  avec  une  augmen- 
tation du  degré  d'admission.  C'est,  d'ailleurs,  ce  dernier  mode  de  marche 
qu'adoptent  intuitivement  presque  tous  les  mécaniciens  de  la  Compa- 
gnie du  Nord  qui  sont  appelés  â  conduire  des  locomotives  compound  à 
grande  vitesse.  Ces  agents  sont  les  premiers  intéressés  à  réaliser  des 
économies  de  combustible,  pour  lesquelles  il  leur  est  alloué  des  primes. 

M.  F.  Barbier  espère  que  ces  indications  seront  sufiisantes  pour  mon- 
trer à  M.  Lencauchez  que  l'opinion  qu'il  a  émise  est  basée  sur  la  cons- 
tatation de  résultats  expérimentaux,  dont  il  sera,  d'ailleurs,  loisible  à 
notre  Collègue  de  prendre  connaissance  en  détail,  les  expériences  dont 
il  s'agît  ayant  été  publiées,  il  y  a  peu  de  temps,  dans  la  Revue  des  clie- 
mins  de  fer. 


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—  184  — 

M.  A.  Lencauchez,  en  réponse  à  M.  Barbier,  dit  qu'il  regrette  l'insis- 
tance qui  est  mise  à  reparler  de  son  Mémoire;  car,  dans  ce  Mémoire, 
on  trouve  tout  ce  qui  peut  être  dit,  pour  et  contre  le  compoundage,  avec 
la  plus  grande  impartialité. 

En  ce  qui  concerne  le  laminage  (perte  de  charge  ou  de  pression), 
M.  Lencauchez  croit  avoir  bien  démontré  qu'il  ne  peut  être  un  moyen 
de  sécher  la  vapeur  humide;  loin  de  là.  Mais  que  ce  laminage,  anti- 
économique, peut  diminuer  le  crachement  (primage)  des  chaudières, 
qui  manquent  de  surface  de  plan  d*eau  d'évaporation  et  qui  manquent 
de  hauteur  de  dôme  de  prise  de  vapeur,  ou  de  volume,  ou  encore  quand 
ce  dôme  est  mal  placé  :  alors  l'artifice  du  laminage  diminue  les  entraî- 
nements d'eau;  mais  cet  artifice  est  inutile  avec  les  chaudières  qui  ne 
crachent  pas. 

D'un  autre  côté,  M.  Lencauchez  fait  remarquer,  pour  une  seconde 
fois  que,  si  une  machine  peut  produire  800  ch  à  15  kg  de  pression 
et  à  grande  détente,  force  est  bien  de  faire  tomber  la  pression  de  15  à 
10  et  même  à  8  kg,  pour  marcher  à  grande  introduction  quand  on  n'a 
qu'à  lui  demander  350  ch  et  que,  dans  ce  cas,  la  marche  à  é^kg  d'une 
puissaîUe  machine  n*est  pas  beaucoup  plus  mauvaise  qu£  celle  d'une  ma- 
chine  dont  la  chaudière  ne  serait  timbrée  quà  40  kg,  mais  ayant  de  plus 
petits  cylindres  moteurs. 

M.  LE  Président  déclare  que  mention  sera  faite  de  ces  observations  au 
procès-verbal  et  que  le  débat  de  cette  question  est  définitivement  clos. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  séance  est  ensuite  adopté. 

M.  le  Président  a  le  regret  d'annoncer  le  décès  de  plusieurs  Collègues  : 

M.  L.-G.-J.  Berger,  Membre  de  la  Société  depuis  1864,  tilateur  et 
constructeur  de  machines,  maire  de  Vieux-Thann  ; 

M.  E.  Deligny,  Membre  de  la  Société  depuis  1848,  donateur  et  ancien 
Membre  du  Comité.  M.  L.  Vauthier  a  écrit,  sur  ce  regretté  Collègue^ 
une  notice  nécrologique  que  l'on  trouvera  au  Bulletin  ; 

M.  A.-E.-A.  Lamarle,  Membre  de  la  Société  depuis  1897,  ancien 
capitaine  du  génie,  ancien  sous-préfet  de  la  Défense  nationale,  directeur 
de  la  Compagnie  des  eaux  minérales  de  la  Bourboule  ; 

M.  A.-A.  MondoUot,  Membre  de  la  Société  depuis  1878,  Ingénieur^ 
constructeur  d'appareils  pour  la  fabrication  des  eaux  gazeuses  ; 

M.  F.  Pauwells,  Membre  de  la  Société  depuis  1884,  Ingénieur  civil, 
expert-juré  près  le  Conseil  de  préfecture  de  la  Seine; 

M.  J.-M.  Prudon,  Membre  de  la  Société  depuis  1865,  administrateur- 
directeur  des  ateliers  de  construction  de  la  Société  anonyme  des  ponts 
et  travaux  en  fer  â  Montataire; 

M.  P.  Sazerac,  Membre  de  la  Société  depuis  1880,  Ingénieur-gérant 
de  la  Société  des  produits  céramiques  de  Roumazières  et  de  la  Roche- 
foucauld, membre  de  la  Chambre  de  commerce  d'Angoulème,  membre 
du  Conseil  du  réseau  des  chemins  de  fer  de  l'État. 

On  trouvera  également  au  Bulletin  une  notice  nécrologique  de 
M.  Edouard  Simon  sur  Nicolas-Jules  Rafi'ard,  dont  le  décès  a  été  an- 
noncé dans  la  dernière  séance. 


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—  185  — 

M.  LE  Président  est  heureux  d'annoncer  que  notre  Collègue,  M.  L. 
Chevallier,  a  été  nommé  officier  de  Tordre  de  TOsmanié. 

D'autre  part,  nous  sommes  avisés  que  M.  A.  de  Madrid-Davila  a  été 
nommé  Président  de  l'Association  des  Ingénieurs  industriels  de  Barce- 
lone, et  M.  Serrât  y  Bonastre,  Vice-Président  de  cette  Société.  Nous  ne 
pouvons  que  nous  féliciter  de  voir  ces  importantes  fonctions  occupées 
par  nos  Collègues  auxquels  M.  le  Président  adresse  ses  compliments. 

M.  LE  Président  dépose  sur  le  bureau  la  liste  des  ouvrages  reçus  de- 
puis la  dernière  séance  et  dont  la  liste,  qui  comprend  des  travaux  fort 
intéressants,  figurera  au  procès- verbal. 

M.  LE  Président  donne  connaissance  d'une  lettre  par  laquelle  le  Pré- 
sident du  Syndicat  Professionnel  des  Industries  Électriques  l'informe 
qu'une  Commission  constituée  par  ce  Syndicat,  l'Association  Amicale 
des  Ingénieurs  Électriciens,  l' Automobile-Club  et  le  Syndicat  des  13 haines 
d'Électricité,  met  au  concours  un  coffre  avec  prise  de  courant  universelle 
pour  le  ravitaillement  des  automobiles  électriques. 

Nos  Collègues  trouveront  au  Secrétariat  le  programme  de  ce  concours 
dont  l'intérêt  et  l'importance  n'échapperont  à  personne. 

M.  LE  Président  annonce  que  le  Bureau  et  le  Comité  de  la  Société 
ont  été  reçus  le  mercredi  46  novembre  par  M.  le  Ministre  des  Travaux 
Publics  qui  a  fait  à  cette  délégation  le  plus  aimable  accueil. 

Le  Président  ayant  assuré  M.  le  Ministre  du  concours  des  Ingénieurs 
Civils  qui  sont  les  volontaires  de  la  grande  armée  des  travaux  publics, 
celui-ci  lui  a  répondu  que  les  volontaires  avaient  toujours  eu  dans  les 
armées  de  la  République  un  beau  rôle,  auquel  il  sait  que  ne  failliront 
pas  ceux  de  cette  armée  pacifique. 

M.  le  Président  a  le  plaisir  de  faire  une  autre  communication  d'un 
ordre  plus  intime.  M.  Courret,  photographe,  successeur  de  la  maison 
Van  Bosch,  10,  boulevard  Montmartre,  a  offert,  pour  faciliter  la  création 
d'un  album  réunissant  les  portraits  du  plus  grand  nombre  possible  de 
nos  Collègues,  de  faire  gratuitement  le  portrait  de  chacim  des  membres; 
une  épreuve  sera  remise  à  l'intéressé  et  une  autre  à  la  Société. 

M.  le  Président  exprime  l'espoir  qu'un  grand  nombre  de  Collègues 
voudront  bien  se  rendre  à  cette  invitation  et  permettre  ainsi  la  création 
d'un  album  qui  sera  un  nouveau  souvenir  du  cinquantenaire, 

La  parole  est  à  M.  F.  Chaudy  pour  sa  communication  sur  la  forme  des 
carènes  et  les  variations  du  niveau  de  l'eau  à  l'arrière  des  bateaux. 

M.  Chaudy  rappelle  sommairement  sa  communication  de  juin  dernier 
sur  la  résistance  des  bateaux  à  la  traction.  La  théorie  qu'il  a  exposée 
fait,  ressortir  les  points  suivants  que  la  pratique  avait  mis  déjà  en  évi- 
dence, mais  sans  qu'il  eût  été  donné  d'explications  suffisantes  : 

1®  Le  frottement  du  liquide  contre  les  parois  d'un  bateau  est  d'autant 
plus  considérable,  à  déplacement  d'eau  constant,  que  les  pointes  de 
proue  et  de  poupe  sont  plus  allongées  ; 

2*^  La  part  de  résistance  due  à  l'augmentation  de  pression  à  l'avant  et 
à  la  diminution  Je  pression  à  l'arrière  est  d'autant  plus  grande,  à  dépla- 


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-  186  — 

cernent  d*eau  constant  et  à  même  vitesse,  que  les  pointes  de  proue  et 
de  poupe  sont  moins  allongées  ; 

3^  Selon  la  vitesse  maximum  à  laquelle  on  fera  marcher  un  bateau 
que  Ton  projette  de  construire,  il  faut  donner  —  cela  résulte  des  deux 
points  ci-dessus  —  des  formes  obtuses  ou  fines  à  Tavant  et  à  l'arrière  : 
obtuses  si  le  bateau  doit  marcher  à  une  faible  vitesse,  fines  si  au  con- 
traire la  vitesse  doit  être  grande. 

Ce  troisième  point  est  bien  connu,  et  ce  que  M.  Chaudy  afait  dans  son 
mémoire  de  juin,  c'est  Texposé  des  raisons  pour  lesquelles  il  faut  donner 
à  un  bateau  telle  finesse  qui  convient  selon  la  vitesse  de  marche. 

M.  Chaudy  a  établi  des  formules  de  résistance  à  Tavancement  en  mon- 
trant bien  Tinfluence  du  tirant  d'eau,  ce  que  ne  montrent  pas,  dit-il,  les 
formules  actuelles  avec  lesquelles  on  trouve  même  résistance  pour  deux 
bateaux  de  même  section  immergée,  de  même  vitesse,  mais  de  tirants 
d'eau  différents,  ce  qui  est  manifestement  faux. 

M.  Chaudy  a  pris  pour  faire  son  étude  un  bateau  théorique  de  forme 
simple,  de  forme  moyenne  en  quelque  sorte,  dans  lequel  les  surfaces 
sont  remplacées  par  des  plans  moyens.  C'est  le  procédé  en  usage  dans 
toutes  les  sciences  appliquées  pour  lesquelles  il  ne  faut  pas  chercher  de 
comparaison  avec  les  sciences  exactes. 

Pour  compléter  sa  communication  de  juin.  M,  Chaudy  présente  une 
nouvelle  note  à  la  Société  dans  laquelle  il  fait  ressortir  les  nouveaux 
points  suivants  : 

1®  A  une  vitesse  déterminée  correspond  une  finesse  de  poupe  pour 
laquelle  Teaa  s'abaisse  à  l'arrière  comme  il  est  dit  dans  le  mémoire  de 
juin; 

^  Si,  le  bateau  restant  le  même,  la  vitesse  est  plus  petite,  le  vide  à 
l'arrière  devient  moins  important  et  le  travail  résistant  est  moins  impor- 
tant aussi.  En  calculant  ce  travail  suivant  la  théorie  de  juin,  on  a  donc 
un  maximum,  et  c'est  ce  qu'il  importe  d'avoir  ; 

3°  Si,  le  bateau  restant  le  même,  la  vitesse  est  plus  grande,  l'eau 
s'élève  à  l'arrière  et  c'est  une  perte  de  force; 

4®  Conclusion  :  les  bateaux  qui,  en  s'avançant,  soulèvent  l'eau  à  l'ar- 
rière sont  des  bateaux  à  poupe  insuffisamment  fine,  et  comme  ce  soulè- 
vement de  l'eau  est  une  perte  de  force,  c'est  une  faute  de  ne  pas  avoir 
donné  à  ces  bateaux  la  finesse  qui  convenait,  eu  égard  à  la  vitesse  de 
marche  projetée. 

Sa  théorie  de  juin  vient  donc  de  permettre  à  M.  Chaudy  d'éclairer 
une  question  très  importante.  Les  Ingénieurs,  en  projetant  un  bateau, 
devront  avoir  grand  soin  de  rechercher,  avec  la  plus  grande  approxima- 
tion possible,  quelle  est  la  finesse  qu'ils  doivent  donner  à  la  poupe 
pour  que  l'eau  ne  soit  pas  soulevée  à  l'arrière  lorsque  la  vitesse  maximum 
de  marche  sera  atteinte.  M.  Chaudy  montre  comment  il  faut  faire  cette 
recherche. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Chaudy  de  son  intéressante  communi- 
cation qui  va  sans  doute  soulever  un  débat  important,  et  demande  si 
quelqu'un  a  des  observations  à  présenter. 

Obligé  de  se  retirer,  il  prie  M.  G.  Dumont,  vice -président,  de  vouloir 
bien  prendre  le  fauteuil  présidentiel. 


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—  187  — 

M.L.  DE  CHASSELOUP-LAUBAxdemandelapermissiond'exposer  quelques 
brèves  observations  sur  le  nouveau  mémoire  de  M.  Chaudy. 

M.  de  Chasseloup-Laubat  est  surpris  des  conclusions  du  nouveau  tra- 
vail de  scn  distingué  collègue  :  en  juin  dernier,  M.  Chaudy  afi&rmait 
qu'il  y  avait  toujours  une  dépression  à  rarrière  ;  lorsque  M.  de  Chasseloup- 
Laubat,  sans  contester  que  cette  dépression  put  se  produire,  affirmait 
qu'il  ne  l'avait  pas  constatée  personnellement,  mais  que,  par  contre,  il 
avait  lui-même  vu  des  élévations  souvent  considérables  d'eau,  à  Tarrière 
des  bateaux  remorqués,  M.  Chaudy  répondait  en  contestant  l'exactitude 
de  cette  observation,  estimant  qu'on  ne  pouvait  juger  de  ce  qui  se  pro- 
duit, si  l'on  est  à  bord  du  bateau. 

Aujourd'hui,  M.  Chaudy  conclut,  au  contraire,  qu'il  y  a  une  vitesse 
au-dessus  de  laquelle  une  montée  à  l'arrière  doit  se  produire. 

M.  de  Chasseloup-Laubat  conteste  absolument  les  conclusions  nou- 
velles de  M.  Chaudy,  à  savoir  que  pour  des  formes  déterminées,  même 
fort  simples,  il  y  a  une  dépression  à  l'arrière,  au-dessous  d'une  certaine 
vitesse  et  une  montée  pour  les  vitesses  supérieures. 

De  nombreuses  expériences  prouvent  le  contraire. 

Les  dénivellations  à  l'avant  et  à  l'arriére  d'un  navire  en  marche 
obéissent  évidemment  à  des  lois.  Ces  lois  n'ont  pu,  jusqu'à  présent,  être 
formulées  exactement.  Mais  ce  que  l'expérience  prouve  de  la  façon  la 
plus  claire  et  la  plus  nette,  c'est  que  ces  dénivellations  — dépressions  ou 
montées  —  ne  suivent  point  les  lois  simples  qu'indique  M.  Chaudy. 

M.  de  Chasseloup-Laubat  pourrait  développer  ce  qu'il  avance;  mais 
il  ne  veut  pas  abuser  de  la  patience  de  ses  collègues,  en  leur  rappelant 
des  faits  acquis  depuis  déjà  longtemps. 

Au  point  de  vue  pratique,  M.  de  Chasseloup-Laubat  estime  que  les 
conclusions  de  M.  Chaudy,  alors  même  qu'elles  seraient  exactes  pour  les 
formes  simples  étudiées,  — cequ'il  conteste —  ne  sauraient  donner  aucime 
indication  utile  pour  les  formes  usuelles  de  carènes. 

En  pratique,  à  quoi  donc  correspondrait  l'angle  de  pointe  de  la  pioue 
et  de  la  poupe  du  solide  étudié  par  M.  Chaudy? 

M.  de  Chasseloup-Laubat  montre,  comme  exemple  de  la  complication 
du  problème,  que  deux  carènes,  dont  les  parties  à  l'avant  du  maître, 
seraient  identiques,  et  qui  auraient  même  longueur,  même  largeur, 
même  tirant  d'eau  au  maître,  même  déplacement  total,  mais  dont  les 
parties  arrière  seraient  établies,  pour  la  première,  suivant  le  système  du 
remplacement  vertical,  et  pour  la  seconde,  suivant  le  système  du  rem- 
placement horizontal,  devraient  se  comporter,  à  tous  égards,  d'une  façon 
très  diftérente. 

M.  de  Chasseloup-Laubat  termine  en  disant  qu'il  paraît  y  avoir  le 
plus  souvent  antinomie,  entre  la  simplicité  des  formes  et  la  simplicité 
des  perturbations  observées. 

M.  R.  SoREAU  commence  par  résumer  les  diverses  opinions  émises 
sur  les  déformations  de  la  ligne  de  flottaison  :  la  première  théorie  de 
M.  Chaudy  était  basée  sur  une  dépression  à  l'arrière,  ayant  même 
volume  que  la  surélévation  produite  à  l'avant  ;  M.  de  Chasseloup-Lau- 
l>at  y  opposa  des  observations  personnelles  où  il  avait  maintes  fois 


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—  183  — 

nstaté  une  surélévation  à  Tarrière  ;  M.  Pérignou  fit  part  d'observa- 
»ns  où  le  navire  était  en  quelque  sorte  soulevé  à  ses  extrémités  par 
ux  collines  d'eau  séparées  par  une  vallée  plus  ou  moins  profonde  ; 
.  Soreau  exposa  que  les  intumescences  suivaient  des  lois  complexes, 
que  la  dénivellation  à  l'arrière  ne  pouvait  être  considérée  comme  un 
it  général  ;  enfin,  M.  Chaudy  admet  aujourd'hui  qu'il  peut  y  avoir 
rélévation  à  l'arrière,  mais  dans  des  conditions  qui  ne  correspondent 
s  à  l'étude  expérimentale  du  phénomène. 

C'est  celte  étude  expérimentale  que  M.  Soreau  se  propose  d'esquisser. 
1  dehors  de  son  intérêt  propre,  elle  mérite  de  retenir  quelques  instants 
.ttention  d'hommes  pratiques,  car  l'énergie  absorbée  par  les  déforma- 
ms  de  la  surface  de  l'eau  peut  dépasser  la  moitié  de  la  puissance 
otrico. 


Notre  Collègue  montre  ces  déformations  sur  la  figure  1 ,  qui  est  la 
présentation  schématique  des  observations  de  W.  Froude  sur  un  mo- 
le en  grand  du  Greyhound,  Ce  bateau,  comme  son  nom  l'indique,  était 
formes  effilées.  La  figure  s'applique  à  la  vitesse  de  18  nœuds  :  les  clairs 
rrespondent  aux  crêtes,  et  les  parties  foncées  aux  creux.  A  l'avant, 
ux  ondulations  divergentes  propagent  leur  ébranlement  suivant  des 
ides  de  plus  en  plus  éloignées  de  la  coque  et  de  plus  en  plus  étreintes: 
L  leur  a  donné  le  nom  caractéristique  d'échos.  A  l'arrière,  phénomène 
alogue.  Enfin,  ta  ce  double  système  d'ondulations  divergentes  se  su- 
rposent des  ondes  transversales  qui  commencent  toujours  par  une 
He  à  rétrave,  tandis  qu'à  l'étambot  il  y  a,  suivant  les  circonstances, 
rélévation  ou  dépression  plus  ou  moins  accusées.  Ces  diverses  dénivel- 
ions cheminent  avec  le  navire  et  demeurent  permanentes  en  trajec- 
re  rectiligne  à  vitesse  constante:  elles  constituent  donc  un  équipage, 
ivant  la  pittoresque  expression  des  Anglais. 

I^^Les  deux  systèmes  d'ondulations  divergentes  semblent  suivre  des  lois 
ïêrentes  :  c'est  ainsi  que  des  observations  faites  sur  le  Fauco?i  ont 


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—  189  — 

montré  que  l'angle  de  divergence  à  Tavant  gardait  la  valeur  de  21  °30* 
entre  les  vitesses  de  1,50  et  de  2  wA,  tandis  que  Tangle  à  Tarrière  variait 
nettement  avec  la  vitesse.  Pour  les  formes  usitées  dans  les  navires  de 
guerre,  l'angle  d'avant  a  toujours,  aux  vitesses  normales,  une  valeur 
voisine  de  20  à  ^2^. 

2**  M.  Soreau  examine  ensuite  les  ondes  transversales,  sur  lesquelles  il 
s'étend  davantage,  parce  qu'elles  règlent  les  déformations  de  la  ligne  de 
flottaison,  principal  objet  de  la  discussion  actuelle.  Pour  en  faire  com- 
prendre le  mécanisme,  il  cite  les  expériences  de  Scott  Russell  et  de 
M.  Bazin  sur  l'onde  solitaire.  A  l'extrémité  gauche,  par  exemple,  d'un 
canal  de  longueur  indéfinie  vers  la  droite,  on  plonge  une  vanne  jusqu'au 
fond,  on  élève  l'eau  dans  le  bief,  puis  on  soulève  plus  ou  moins  la  vanne  : 
il  se  produit,  au-dessus  de  l'eau,  une  onde  qui  chemine  dans  le*canal  en 
s' usant  peu  à  peu  en  hauteur  par  suite  du  frottement.  Si  l'on  enlève  de 
l'eau  dans  le  bief  au  lieu  d'en  ajouter,  on  obtient  une  onde  analogue, 
mais  en  creux. 

Quelles  conséquences  en  découlent  pour  le  navire?  A  l'époque  t,  du 
fait  de  la  marche,  l'eau  se  soulève  à  la  proue  :  il  doit  donc  se  produire 
une  vague  solitaire  positive  cheminant  le  long  de  la  coque  ;  de  même, 
la  fuite  de  la  poupe  devant  l'eau  doit  produire  une  vague  négative.  Mais, 
à  r^époque  t  +  d/,  le  môme  phénomène  se  répète  :  cette  continuité  dans 
la  production  substitue  aux  deux  vagues  solitaires  deux  systèmes  per- 
manents d'ondulations  transversales.  Telle  est,  dans  ses  lignes  essen- 
tielles, la  théorie  de  M.  Boussinesq,  théorie  qu'il  a  développée  dans  une 
élude  analytique  magistrale  :  M.  Soreau  renvoie  à  cette  source,  notam- 
ment pour  certains  cas  particuliers,  tels  que  le  déferlement  des  vagues 
soulevées,  etc.. 

La  théorie  de  M.  Boussinesq  est,  notre  Collègue  insiste  sur  ce  point, 
la  synthèse  de  faits  expérimentaux,  synthèse  qui  se  vérifie  elle-même 
par  l'observation  directe.  En  effet,  W.  Froude  imagina  des  modèles  de 
navires  ayant  une  maitresse  partie  suffisamment  longue  pour  que  les 
ondulations  de  proue. fussent  éteintes  avant  d'atteindre  les  ondulations 
de  poupe  :  les  deux  systèmes  apparurent  nettement  et  leurs  lois  furent 
vérifiées.  La  longueur  L  entre  deux  crêtes  successives  est  constante,  pro- 
portionnelle à  V*,  et  la  môme  pour  l'un  et  l'autre  système*;  les  dimen- 
sions de  la  vague  d'étrave  ne  dépendent  que  de  la  forme  de  proue,  pour 
une  vitesse  donnée  ;  de  môme,  les  dimensions  de  la  vague  d'étambol  ne 
dépendent  que  de  la  forme  de  poupe;  les  deux  systèmes  sont  donc  indé- 
pendants. 

Dans  une  série  d'expériences,  W.  Froude  diminua  progressivement 
la  maitresse  partie,  tout  en  maintenant  même  vitesse,  môme  forme 
de  proue  et  de  poupe.  Soit  D  la  distance  entré  la  crête  de  la  vague 
d'étrave   et   le   creux  de   la  vague  d'étambot  ;    quand   D  était   un 

multiple  pair  de  —,  les  crêtes  du  système  de  proue  avaient  mômes  ordon- 
.A 

nées  que  les  creux  du  système  de  poupe,  et  les  ondulations  résultantes 

étaient  maxima  ;  elles  devenaient  minima  quand  D  était  un  multiple 

impair  de  •^.  On  obtenait  toute  une  gamme  d'ondulations  possibles. 


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—  190  — 


21  aoeuHs 


18  nœuds 


ISncouds 


12  noouds 


9  nœuds 


Fig  2. 


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-  191  — 

L'étude  de  ces  ondulations  est  s^nalogue  à  celle  des  interférences  en  op- 
tique, mais  plus  complexe.  Quoi  qu'il  en  soit  de  leur  théorie,  elles  ont 
une  influence  pratique  qui  n'est  pas  négligeable,  comme  l'ont  prouvé  de& 
mesures  faites  avec  le  plus  grand  soin.  Ainsi,  un  navire  ayant  donné,  à 
la  vitesse  de  14,3  nœuds,  une  résistance  de  22  t,  ne  donnait  plus  à  la 
même  vitesse  qu'une  résistance  de  20  tj  lorsqu'on  portait  sa  maîtresse 
partie  de  20  â  10  m;  ce  résultat  paradoxal  montre  le  rôle  important  des 
ondulations,  qui  étaient  maxima  dans  le  premier  cas  et  minima  dans 
le  second  ;  leur  diminution  fut  plus  que  suffisante  pour  contre-balancer 
la  résistance  de  frottement  due  à  un  accroissement  de  longueur  de  50  m! 

Dans  une  autre  série  d'expériences,  W.  Froude  fit,  au  contraire, 
varier  les  vitesses  sans  changer  les  formes;  le  modèle  qui  lui  servit  était 
une  réduction  au  1/4  de  son  premier  modèle  du  Greyhound,  D  est  sensi- 
blement indépendant  de  la  vitesse,  attendu  que  la  crête  de  la  vague 
d'étrave  et  le  creux  de  la  vague  d'étambot  reculent  légèrement  l'une  et 
l'autre  quand  V  augmente;  mais  L  est  proportionnel  à  V*  :  leur 
quotient  donne  donc  encore  toute  une  gamme  d'ondulations.  C'est 
ce  qu'indique  la  figure  2,  qui  est  la  représentation  schématique  de  cette 
série  d'observations.  A  la  vitesse  de  9  nœuds,  on  trouve  le  cas  signalé 
par  M.  Pérignon  ;  à  12  nœuds,  le  cas  admis  dans  la  première  étude  de 
M.  Chaudy  ;  au-dessus  de  lo  nœuds,  les  observations  de  M.  de  Chasse- 
loup-Laubat.  Il  est  à  remarquer  que  la  figure  correspondant  à  9  nœuds 
est  identique  à  la  figure  1  correspondant  à  18  nœuds  pour  un  modèle 
quatre  fois  plus  long  :  ainsi  l'emploi  de  petits  modèles  suivant  les  prin- 
cipes généraux  de  la  similitude  mécanique,  emploi  qu'on  a  pu  juste- 
ment critiquer  pour  certaines  études  d'hydrodynamique,  est  expérimen- 
talement justifié  pour  la  déformation  de  l'eau,  tout  au  moins  en  ce  qui 
concerne  l'allure  générale  du  phénomène. 

De  ces  résultats  divers,  dus  à  des  expérimentateurs  habiles  et  à  des 
notabilités  dans  l'art  de  la  construction  navale,  M.  Soreau  conclut  que 
la  première  étude  de  M.  Chaudy  est  basée  sur  une  hypothèse  qui  ne  se 
réalise  qu'accidentellement,  et  que  sa  seconde  étude  s'appuie  sur  une 
autre  hypothèse  contraire  aux  faits  :  la  dépendance  entre  les  déforma- 
tions à  l'avant  et  les  déformations  à  l'arrière.  Par  contre,  la  déforma- 
tion arrière  dépend,  entre  autres  données,  de  la  longueur  du  navire,  ce 
que  M.  Chaudy  n'a  pas  montré. 

Sans  vouloir  entrer  plus  avant  dans  l'étude  des  ondulations,  M.  So- 
reau tient  à  ajouter  que  les  ondes  divergentes  et  les  ondes  transversales 
lui  paraissent  d'essence  différente.  Suivant  lui,  les  premières  seraient 
la  manifestation  particulière  d'un  phénomène  général  qui  a  lieu  toutes 
les  fois  qu'un  mobile  se  meut  dans  un  fluide  avec  une  vitesse  suffisante: 
elles  se  produisent  aussi  bien  au  sein  d'un  fluide  qu'à  la  surface  de  l'eau, 
et  il  rappelle  qu'il  a  eu  déjà  l'occasion,  dans  une  étude  d'aérodynamique 
couronnée  par  la  Société,  de  parler  des  si  curieuses  photographies- 
d'ondes  analogues  qui  se  forment  autour  d'obus  animés  de  grandes 
vitesses.  Au  contraire,  les  ondes  transversales  ne  sont  pas  des  ondes 
d'ébranlement,  mais  des  ondes  de  remplacement  et  de  déplacement, 
ayant  des  lois  tout  autres.  Il  ne  faut  pas  établir,  comme  le  fait  M.  Chaudy, . 
une  confusion  entre  les  ondulations  et  les  remous  :  tandis  qu'on  peut 


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—  192  — 

arriver,  par  l'emploi  de  formes  convenables,  à  supprimer  presque  com- 
plètement ces  derniers,  on  ne  peut  pas  plus  détruire  les  premières  en 
hydrodynamique  que  dans  les  phénomènes  sonores  ou  optiques. 

Passant  à  un  autre  ordre  d'idées,  M.  Soreau  afBrme  que  la  théorie  de 
M.  Chaudy,  fût-elle  exacte,  ne  saurait  être  appliquée  aux  formes  en 
usage.  A  cet  égard,  il  partage  sans  réserve  les  observations  qu'a  pré- 
sentées M.  de  Chasseloup-Laubat.  Tous  ceux  qui  sont  au  courant  des 
difficultés  qu'on  rencontre  dans  Tétude  d'un  navire  savent  en  particu- 
lier quelles  légitimes  inquiétudes  éprouvent  ingénieurs  et  constructeurs 
à  passer  d'une  forme  connue  à  une  forme  nouvelle,  même  si  elle  en  est 
voisine.  Par  exemple,  pour  s'en  tenir  au  phénomène  étudié,  qui  n'est 
cependant  qu'un  phénomène  d'ordre  généralement  secondaire,  augmen- 
ter la  maîtresse  partie  en  conservant  les  formes  de  proue  et  de  poupe, 
c'est  modifier  sensiblement  la  résistance,  comme  le  prouvent  à  l'évi- 
dence les  chiffres  cités  plus  haut;  modifier  les  dimensions  suivant 
une  loi  de  similitude  donnée,  c'est  encore  changer  la  loi  de  la  résistance. 
Aussi  ne  se  risque-t-on  guère  à  adopter  des  formes  nouvelles  que  pour 
des  navires  de  dimensions  inusitées,  et  on  ne  le  fait  qu'avec  une  extrême 
circonspection:  encore,  les  essais  sont-ils  parfois  malheureux.  Ceux  qui 
savent  sont  indulgents  à  ces  erreurs  fatales,  dont  on  est  victime  dans 
tous  les  arsenaux  du  monde,  en  Angleterre  comme  en  France  ;  mais  on 
les  ébruite  beaucoup  plus  de  ce  c^té-ci  de  la  Manche.  Si  l'on  hésite  tant 
à  modifier  légèrement  les  formes,  comment  concevoir  qu'il  soit  possible 
de  passer  de  la  forme  imaginée  par  M.  Chaudy  aux  formes  si  différentes 
usitées  dans  la  pratique? 

M.  Soreau  estime  que,  loin  d'être  simple,  cette  forme  est  au  contraire 
éminemment  complexe  :  en  effet,  aux  ondulations  viennent  s'ajouter 
des  remous  violents,  qui  troublent  profondément  un  phénomène  déjà 
compliqué.  A  la  conception  mathématique  de  M.  Chaudy,  il  oppose  les 
études  expérimentales  qu'il  a  citées,  et  qui  ont  été  faites  suivant  la  véri- 
table méthode  scientifique  :  on  a  cherché  à  séparer  les  phénomènes  su- 
perposés, d'abord  en  éliminant  les  remous,  par  des  formes  continues, 
puis  en  dégageant  les  ondulations  avant  et  les  ondulations  arrière. 

A  un  autre  point  de  vue,  M.  Soreau  rappelle  qu'il  a  déjà  expliqué 
pourquoi  les  principes  généralement  admis  en  mécanique  appliquée, 
sous  des  réserves  qu'on  devrait  toujours  spécifier  nettement,  ne  s'éten- 
dent pas  à  certains  problèmes  d'hydro  et  d'aérodynamique.  Il  ne  re- 
viendra pas  sur  ces  explications,  et  se  contente  de  lire  le  jugement  que 
MM.  Poilard  et  Dudebout  (qui  ne  sont  pas  seulement  des  théoriciens, 
mais  des  Ingénieurs  ayant  construit  des  navires),  ont  porté  sur  la  subs- 
titution de  formes  géométriques  aux  formes  usuelles,  dans  les  études  de 
résistance  :  «  Il  se  trouve  justement  que  cette  manière  d'opérer,  qui  est 
logique  au  point  de  vue  géométrique,  ne  l'est  plus  au  point  de  vue  de  la 
mécanique  des  fluides,  car  s'élever  du  simple  au  composé,  en  ce  qui 
touche  à  la  forme  de  la  surlace  de  carène,  c'est  s'abaisser  du  composé  au 
simple,  en  ce  qui  touche  à  la  forme  des  filets  liquides  et  à  la  complexité 
du  mouvement  communiqué  aux  molécules  du  milieu  ambiant.  Dans  la 
marche  du  plan  mince  (ou  du  type  imaginé  par  M.  Chaudy),  les  mou- 
vements du  liquide  environnant  sont  beaucoup  plus  complexes  que 


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—  193  — 

dans  celle  d'un  navire  à  lignes  d'eau  très  fines  et  très  régulières  ;  en 
passant  de  l'un  à  l'autre,  les  causes  de  résistances  ne  sont  plus  identi- 
quement les  mômes,  et  il  est  par  suite  peu  rationnel  de  conclure 
d'un  CAS  à  l'autre  »  (1). 

M.  Soreau  termine  en  faisant  remarquer  que,  contrairement  à  ce  que 
pense  M.  Chaudy,  les  formules  en  usage  tiennent  compte  du  tirant 
d'eau,  SOUS  une  forme  plus  ou  moins  explicite,  telle  que  le  rapport  entre 
le  maitre-couple  et  la  surface  mouillée  ;  pour  cette  dernière,  notre  Col- 
lègue, M.  Normand,  en  particulier,  a  donné  une  formule  d'une  grande 
approximation. 

M.  A.  DE  BovET  ne  veut  ajouter  aucune  considération  théorique  à  ce 
qui  vient  d'être  dit,  il  recherchera  seulement  si  les  conclusions  de 
M.  Chaudy  sont  d'accord  avec  les  faits;  or,  deux  au  moins  d'entre  elles 
ne  présentent  pas  cet  accord. 

M.  Chaudy,  si  l'expression  n'a  pas  trahi  sa  pensée,  a  indiqué  que  sa 
théorie  s'applique  aussi  bien  à  un  bateau  automoteur  qu'à  un  bateau 
remorqué,  et  il  a  dit  qu'il  y  a  dépression  à  l'arrière  quand  la  poupe  est 
suffisamment  fine  et  intumescence  dans  le  cas  contraire;  M.  de  Bovet 
constate  qu'avec  certains  bateaux  de  formes  très  fines,  il  se  produit  à 
l'arrière,  pendant  la  marche,  une  intumescence  telle  que  l'eau  vient 
presque  sur  le  pont,  le  fait  est  facile  à  constater  â  Paris,  sur  les  bateaux 
dits  express. 

M.  Chaudy  a  dit  encore  que  la  résistance  est  d'autant  plus  faible  â 
petite  vitesse  que  langle  de  proue  est  plus  obtus;  or,  dans  les  péniches 
dont  il  a  une  expérience  journalière,  cet  angle  atteint  son  maximum 
et  cependant,  ce  sont  les  bateaux  les  plus  lourds  à  remorquer. 

M.  A.  DE  Broignac  regrette  que  M.  Chaudy  n'ait  pas  observé  les  ba- 
teaux davantage,  car  cela  aurait  certainement  modifié  plusieurs  points 
de  son  étude  ;  cette  observation  est  facile  à  Paris,  où  les  bateaux  pari- 
siens, les  remorqueurs  et  les  péniches,  trois  types  distincts,  passent  et 
repassent  constamment.  M.  de  Bruignac  croit  pouvoir  avancer  les  pro- 
positions suivantes  comme  résultant  des  observations  qu'il  a  faites  : 

Il  y  a  toujours  un  remous  à  l'avant.  Sa  hauteur  dépend  de  la  vitesse 
et  de  l'angle  ;  sa  forme  dépend  de  celle  de  la  proue.  Ainsi,  les  «  express  » 
ont  une  seule  houle  de  tête,  les  «  mouches  »  en  ont  deux. 

Lorsque  les  lignes  de  l'arrière  sont  fines  et  continues,  il  y  a  un  remous 
à  l'arrière  sans  aucune  dépression.  Lorsque  les  lignes  sont  anguleuses, 
il  y  a  un  remous  à  l'angle,  puis  dépression.  Ainsi,  dans  les  péniches,  il 
y  a  un  petit  remous  près  de  l'angle  arrière,  puis  dépression  le  long  de 
la  poupe  carrée.  Il  paraît  n'y  avoir  jamais  de  dépression  sans  qu'un  re- 
mous la  précède. 

Autant  que  l'œil  peut  en  juger,  le  remous  d'arrière  a  toujours  la  hau- 

teur  ^ ,  V  étant  la  vitesse  du  bateau. 
Les  remous  d'avant  et  d'arrière  sont  indépendants  l'un  de  l'autre. 

(1)  Théorie  du  Navire,  tome  III,  p.  291  (Les  figures  1  et  2  sont  empruntées  à  cet  ouvrage 
considérable,  couronné  par  TAcadémie  des  Sciences). 


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—  194  — 

Lorsque,  dans  les  bateaux  courts,  ils  se  rencontrent,  cela  ne  modifie  pas 
la  condition  initiale  de  chacun. 

Il  faut  une  certaine  vitesse  pour  que  ces  divers  remous  soient  sen- 
sibles. 

La  remarque  suivante,  suggérée  par  l'observation,  est  complétée  par 
d'autres  considérations  :  c'est  que  le  remous  d'arrière  est  entièrement  à 
la  charge  de  la  pesanteur  et  ne  grève  pas  le  moteur  du  bateau.  Ces  ob- 
servations sont,  du  reste,  développées  dans  une  publication  récente  que 
M.  de  Bruignac  a  remise  à  la  Société. 

M.  F.  Chaudy  répond  d'abord  que  si  quelques-uns  de  ses  contradic- 
teurs avaient  bien  saisi  sa  pensée,  ils  auraient  retenu  : 

1®  Qu'il  a  laissé  de  côté  l'effet  d'une  hélice  sur  le  soulèvement  de  Teau 
à  l'arrière,  et  que  cette  question  en  est  une  tout  autre  que  celle  qui  fait 
l'objet  de  la  discussion  ; 

2®  Que  les  remous  et  les  ondulations  autres  que  celles  des  deux  extré- 
mités du  bateau  dont  nous  a  parlé  tout  particulièrement  M.  Soreau  ne 
sont  pas  en  question  non  plus,  et  que  l'évaluation  du  travail  perdu 
de  ce  fait  se  fera  expérimentalement.  Les  formes  auxquelles  il  est  con- 
duit se  marient  parfaitement,  d'ailleurs,  avec  celles  qui  donnent  le 
minimum  de  remous  ; 

3**  Que  les  points  de  science  appliquée  qu'il  a  mis  en  évidence  sont 
tous  conformes  à  la  pratique  saine. et  normale  avec  le  degré  d'approxi- 
mation que  l'on  rencontre  dans  toutes  les  théories  des  Ingénieurs  ; 

4"  Qu'il  n'y  a  aucun  rapport  entre  la  marche  du  plan  mince  isolé  et 
celle  du  bateau  théorique  de  M.  Chaudy,  contrairement  à  ce  qu'a  dit 
M.  Soreau; 

5°  Enfin  que  les  ondulations  transversales  s'expliquent  très  bien  avec 
la  théorie  de  M.  Chaudy  qui  montre  à  quelle  vitesse  on  a  le  meilleur  rende- 
ment pour  une  forme  donnée  de  bateau, 

M.  Chaudy  estime  que,  dans  cette  séance,  on  n'a  pas  discuté  du  tout 
la  conclusion  qu'il  a  apportée;  M.  Soreau  a  développé  une  longue  cri- 
tique, mais  il  regrette  de  ne  pas  le  voir  conclure  ou  plutôt  conclure  qu'il 
n'y  a  rien  à  faire  parce  que  la  question  est  trop  diflicile.  M.  Chaudy  ne 
partage  pas  cette  opinion,  il  croit  l'avoir  montré  suflisamment  et  espère 
qu'il  a  fait  comprendre  son  sentiment  à  ses  Collègues. 

M.  R.  Soreau  répond  qu'il  vaut  encore  mieux  ne  pas  conclure  que 
donner  des  conclusions  erronées.  Il  n'a  pas  dit  qu'il  n'y  avait  rien  à 
faire,  mais  a  voulu  opposer  des  faits  aux  hypothèses  de  M.  Chaudy  sur 
les  dénivellations.  Il  espère  avoir  éclairé  sur  ce  sujet  intéressant  ceux 
de  nos  Collègues  qui  n'ont  pas  eu  l'occasion  de  l'étudier. 

M.  LE  Président  remercie  les  Collègues  qui  ont  pris  part  à  l'intéres- 
sante discussion  que  l'on  vient  d'entendre  et  qui  se  trouve  close  par  les 
observations  qui  ont  été  faites. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  communication  de  M.  Aug.  Moreau  sur 
l'ouvrage  de  M.  J.  Martin,  mais,  en  raison  de  l'heure  avancée  qui  ne 
permettra  pas  d'aborder  toutes  les  communications  inscrites,  M.  Moreau 
déclare  céder  son  tour  à  M.  Kreutzberger  qui  n'habite  pas  Paris  et  s'est 
dérangé  tout  spécialement  ce  soir. 


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—  195  - 

M.  LB  Président  remercie  M.  Moreau  et  donne  la  parole  à  M.  Kreutz- 
l)erger  pour  sa  communication  â  propos  du  Congrès  pour  runification  des 
filetages. 

M.  F.  Kreutzberger  remercie  la  Société  de  la  confiance  qu'elle  lui  a 
témoignée  en  le  déléguant  à  ce  Congrès,  bien  qu'il  n'ait  pas  eu  l'occa- 
sion de  présenter  antérieurement  ses  idées  sur  ce  sujet. 

La  nécessité  d'un  système  d'unification  est  reconnue  depuis  longtemps, 
des  tentatives  avaient  déjà  été  faites  par  Whiteworth,  en  Angleterre,  en 
1841  et  par  Sellers,  en  Amérique,  en  1864. 

Le  premier  a  des  filets  arrondis,  robustes  et  maniables,  mais  difficiles 
à  reproduire  d'une  façon  rigoureusement  constante.  Sellers  y  remédie 
par  la  troncature  droite.  La  forme  du  filet  de  ce  dernier  est  constituée 
en  section  par  un  triangle  équilatéral  tronqué  au  huitième  de  sa  hau- 
teur par  une  face  droite.  C'est  le  type  adopté  par  la  Société  d'encourage- 
ment dans  ses  premières  études  (1894)»  diverses  tentatives  antérieures, 
en  France,  ont  été  infructueuses. 

Un  système  n'est  jamais  parfait  :  la  forme  Sellers  use  un  peu  plus  les 
tarauds  finisseurs  que  la  forme  Whitworth.  Une  bonne  gradation  de 
pas  et  de  diamètres  est  encore  plus  difficile  à  établir.  En  Amérique,  on 
a  dû  multiplier  les  pas  et  en  attribuer  plusieurs,  —  au  choix,  —  à  un 
même  diamètre.  En  réalité,  à  mesure  que  l'on  avauce  dans  l'étude  de 
cette  question,  les  prescriptions  absolues  semblent  trop  rigides  pour  se 
plier  à  la  variété  des  cas. 

Le  Congrès  a  été  provoqué  par /'f/wïo/ï  Suisse  des  industriels-mécaniciens, 
qui  avait  entrepris  la  même  tâche  que  la  Société  d'Encouragement,  mais 
à  laquelle  l'heureuse  situation  de  la  Suisse  a  permis  des  vues  plus 
hautes.  Un  programme  de  discussion  adopté  par  une  réunion  prépara- 
toire n'a  pas  été  suivi  et,  â  vrai  dire,  il  n'y  pas  eu  de  discussion  d'ensem- 
ble. Une  Commission  nommée  pour  fixer  les  détails  a  rédigé  les 
résolutions  (page  4  de  l'imprimé). 

Ce  sont  celles  qui  vont  être  examinées. 

Forme  du  filet.  —  Il  est  un  principe  général,  en  construction  mécani- 
que, que  les  formes  devant  être  ajustées,  doi- 
vent  être  parfaitement  définies,  pour  que  les  9  ^        i 

jeux  de  fonctionnement  et  les  tolérances  de  j 

fabrication  puissent  être  fixés  avec  assurance 
(fig,  ï).  Ce  princfpe  avait  toujours  été  appli- 
qué aux  filetages  pour  toutes  leurs  parties, 
jusqu'en  ces  derniers  temps,  où  on  est  con- 
venu que  le  fond  du  filet  devait  être  arrondi       g 
en  moins,  tant  pour  la  vis  que  pour  l'écrou,       b 
de  telle  sorte  que  le  profil  théorique,  à  tron-      ^ 
catures  droites,  reste  une  limite  supérieure 
pour  le  mâle  et  inférieure  pour  la  femelle. 

La  raison  invoquée  à  l'appui  de  cette  mo- 
dification, est  la  moindre  usure  des  outils 
finisseurs.  En  principe,  c'est  vrai  ;  au  point 
de  vue  économique,  cela  n'a  pas  d'importance,  puisque,  une  fois  usés 


^ 

r 

^ 


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—  196  — 

au  point  d'atteindre  la  tolérance,  ils  peuvent  être,  employés  au  dégros- 
sissage. D'ailleurs,  Tujsure  dépend  surtout  des  conditions  accessoires ^  ré- 
sultant de  détails  de  construction. 

A  un  autre  point  de  vue,  on  remarquera  que  : 

1*»  La  vis  est  affaiblie  par  cet  arrondi  ; 

1^  L'amplitude  de  la  translation  possible  de  la  vis,  perpendiculaire- 
ment à  son  axe,  est  égale  au  double  du  jeu  de  fonctionnement; 

3<*  Les  tarauds  et  les  vis,  ne  soi^t  plus  comparables  non  plus  que  les 
tarauds-mères  et  peignes,  destinés  à  la  fabrication  des  deux  premiers. 

Mais  ce  n'est  là  qu'une  gêne  de  fonctionnement,  ou  une  complication 
d'outillage.  Le  vrai  danger  consiste  en  ce  que  le  point  de  raccordement  T 

1 
de  la  courbe  quelconque  de  flèche  /*<  j^  du  pas  avec  le  flanc  droit  TT' 

du  profil  ne  peut  pas  être  déterminé  exactement.  Leurs  dimensions  sont 
très  faibles  et  doivent  être  cependant  très  exac- 
Fiq.2.  t^s,  car  une  erreur  sur  leur  forme  peut  produire 

un  filet  gras  ou  maigre  (fig.  2). 

On  peut,  sans  sortir  du  règlement  du  Congrès, 
remplacer    l'arrondi 
par  une  seconde  tron-  -piq  .3. 

cature  au  1/16  de  la  "    ' 

hauteur,  mais  cela 
laisse  subsister  les 
trois  premiers  incon- 
vénients relatifs  au 
fonctionnement  et  à 
l'outillage  (fig.  3). 

Cette    proposition  - 
de  détail,  qui  man- 
que absolument    de 
la  précision  nécessaire,  avancée  par  la  Société   des  Ingénieurs  alle- 
mands doit  donc  être  rejetée.  Il  ne  faudrait  pas  croire  l'opinion  unanime 
sur  ce   point,  de  l'autre  côté  du  Rhin:  M.  Springmann,  organe  de 
l'Union  des  Constructeurs  allemands,  la  condamne  et  réclame  l'adop- 
tion de  la  forme  française  qu'il  juge  plus  pratique. 

Un  appareil  pour  déterminer  la  mesure  exacte  des  troncatures  créé 
par  M.  Coullery,  Ingénieur  Directeur  de  l'Ecole  d'Horlogerie  de  La 
Chaux-de-Fonds,  est  décrit  et  fait  voir  l'excellence  du  procédé. 

Diamètres  et  pas,  —  Dans  la  brochure  de  M.  Ed.  Sauvage,  publiée  par 
la  Société  d'Encouragement,  on  lit  (page  4,  paragraphe  3)  :  «  Le  tableau 
»  des  diamètres  normaux  admis  est  celui  qui  a  été  proposé  par  le  Co- 
»  mité  d'action  suisse  » — puis,  un  peu  plus  loin  :  a  Entre  les  diamètres 
»  normaux  indiqués  au  tableau,  on  peut  intercaler,  par  exception,  d'au- 
»  très  diamètres  ;  le  pas  reste  alors  celui  de  la  vis  normale  immédiate- 
»  ment  inférieure.  » 

Celte  dernière  prescription  est  prise  sur  l'exemple  de  la  Société  d'En- 
couragement —  mais  là  s'arrête  la  ressemblance.  En  effet,  cette  Société 
avait  choisi  ses  diamètres  principaux,  seulement  parmi  des  nombres 


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—  197  — 

pairs,  et  le  Système  lûternational  compte,  entre  autres,  les  diamètres  : 
24,27,30,33,36,39,42,45. 

Deux  inconvénients  se  présentent  à  leur  adoption  :  une  certaine  diffi- 
culté de  dessin  et  la  difficulté  de  choisir  un  intermédiaire  convenable 
—  par  exemple  entre  33  et  36  on  peut  choisir  entre  34  ;  34,5  ;  35.  Si  on 
reHisc  les  fractions  de  millimètre,  on  ne  sait  lequel  prendre  entre  34  et 
33,  ce  qui  peut  créer  des  confusions  se  traduisant  par  des  pertes  d'ou- 
tillages. 

Les  Américains,  en  espaçant  leurs  diamètres  de  1/16  de  pouce  —  la- 
quelle valeur  est  encore  divisible  en  quatre  parties  —  ont  mieux  agi. 
Pour  les  fortes  valeurs,  des  pas  ne  sont  pas  attribués  individuellement 
à  tous  les  diamètres,  mais  ils  peuvent  Tètre  au  besoin. 

La  gradation  de  la  Société  d'Encouragement,  de  2  en  2  mm  semblait 
plus  logique  que  le  Système  International. 

En  ce  qui  concerne  le  pas  considéré  comme  fonction  du  diamètre,  le 
Congrès  a  sans  doute  essayé  de  régulariser  un  peu  le  système  de  la 
Société  d'Encouragement  qui  était  défectueux  à  ce  point  de  vue  :  entre 
6  et  10  et  entre  10  et  15  il  a  intercalé  les  diamètres  do  8  et  12  aux  pas 
intermédiaires  de  1,25  et  1,75  au  lieu  de  leur  laisser  les  pas  précédents 
de  1  et  1,5  qui  étaient  disproportionnés. 

Néanmoins,  ce  système  des  échelons,  c'est-à-dire  de  l'attribution  d'un 
même  pas  à  plusieurs  diamètres  consécutifs,  largement  appliqué  au  sys- 
tème, lui  donne  une  gradation,  à  ressauts  brusques  qui  est  contraire  à 
la  loi  de  décroissance  de  la  rampe.  Cette  loi,  évidente  en  théorie  et  confir- 
mée par  la  pratique,  prescrit  de  donner  à  la  rampe  —  ou  l'inclinaison 
du  filet  sur  un  plan  perpendiculaire  à  Taxe  —  une  valeur  qui  diminue 
quand  le  diamètre  augmente. 

Pour  appuyer  cette  proposition  des  échelons,  on  a  allégué  une  simpli- 
fication d'outillage,  mais  il  n'en  est  rien  :  les  tarauds  et  filières  fermées, 
dépendant  du  diamètre,  seront  toujours  en  aussi  grand  nombre;  quant 
aux  peignes  et  filières  ouvertes,  il  faut  se  garder  d'en  étendre  Tusage 
par  trop  largement  à  d'autres  diamètres  que  ceux  auxquels  ils  sont  des- 
tinés spécialement.  Pour  les  facilités  de  réparation,  elles  sont  égale- 
ment moins  grandes  qu'on  ne  pourrait  croire. 

Les  échelons  sont  donc  difliciles  à  justifier,  et  contraires  aux  principes 
fondamentaux  des  filetages.  Il  semblerait  donc  qu'on  dût  généraliser 
la  mesure  qu'on  a  prise  pour  les  diamètres  de  8  et  12. 

Conclusion,  —  Malgré  les  critiques  auxquelles  donne  lieu  le  système, 
il  faut  se  féliciter  d'en  avoir  un  à  mesure  métrique,  l'avenir  en  jugera. 

Le  paragraphe  relatif  à  l'ouverture  des  clefs  n'a.  pas  été  abordé  et  son 
examen  est  remis  aux  soins  des  Sociétés  allemandes  et  suisse  et  de  la 
Société  d'Encouragement.  Une  prompte  solution  est  désirable. 

M.  LK  Président  est  l'interprète  de  la  Société  en  remerciant  notre 
savant  Collègue,  M.  Kreutzberger,  de  l'exposé  qu'il  vient  de  faire  avec 
tant  de  clarté,  et  surtout  de  l'autorité  avec  laquelle  il  l'a  représentée  au 
Congrès. 

Ses  remarquables  observations,  jointes  à  celles  de  la  Société  d'Encou- 
ragjement,  ont  largement  contribué  au  succès  des  travaux  de  ce  Congrès. 
Bull.  14 


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—  198  — 

Il  est  donné  lecture  en  première  présentation  des  demandes  d'admis- 
sion de  MM.  B.  Archambault,  G.  Bahr,  L.  Basse,  H.  Bisson,  L.  Borne, 
L.-E.  Breton,  F.  Brocq,  L.-A.  Brousse,  J.-P.-E.  Charpentier,  P.  Daw- 
son.  A.  Detrois,  H.  Echenoz,  A.  Engelfred,  P.  A.  Fatio,  J.-J.  Glaizot, 
G.-E.-A.  Hallam  de  Nittis,  J.  Hermary,  E.  Jacquin,  V.-E.  Lemaire, 
B.-O.  Levilly,  Ch.  Mayne,  H-  Prouteaux,  M.-Ch.-H.  Raabe,  N.  de  Ri- 
chemond,  L.-G.  Roman,  A--A.  Rouzet,  P.  Samary,  F.  Stolz,  H.  Thomas, 
P.  Trystram,  L.  Vinot  Préfontaine,  comme  membres  sociétaires,  et  de 
MM.  E.-E.  Hardelay,  A.  Lainey,  Ch.  F.  Mativet,  A.  van  Minden  et  Ch. 
Ouachée  comme  membres  associés. 

MM.  A.  Aubert,  E.-J.-B.  BardoUe,  E.  Cagniant,  M.-P.  François,  L.-E. 
Gaumont,  L.  Georgeot,  G.  Lefebvre-Albaret,  Ed.  Lequin,  h!  Ponnier, 
H.-A.  de  Thermeau,  A.  Vanderpol,  sont  reçus  membres  sociétaires  et 
MM.  R.  Barbet-Massin,  A.  Pinglé,  sont  reçus  membres  associés. 

Le  Secrétaire^ 
A.  Lavbzzari. 

La  séance  est  levée  à  minuit  moins  le  quart. 


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CONCOURS 

DES 

VOITURES  DE  PLACE  AlITOMOBILES 

Organisfi  par  rintomoliile-Clnli  de  France 

(Paris,   1898) 


RAPPORT  DU  JURY 


(1) 


Commaniqaé  par  1.  6.  FORESTIER,  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaas- 
sées,  Président  du  Jnry,  à  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France, 
dans  la  séance  da  !«>'  jnillet  1898. 


PROGRAIHE  DU  CONCOURS  DES  VOITURES  DE  PLACE  AUTOHODILES 

(1^'  au  12  Juin  1898) 

Article  premier.  —  Sous  le  patronage  et  la  direction  de  I'Auto- 
hobile-Club  de  France,  un  concours  international  est  organisé  entre 
les  véhicules  à  moteurs  mécaniques,  établis  en  vue  du  service  de  place 
dans  les  villes. 

(1)  MEMBRES  DE  LA  COMMISSION 

Président:  M.  Forestier  (G.),  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Secrétaire:  M.  Chasseloup-Laulxat  (comte  G.  de). 

Membre$:  MM.  Baillif  (A.),  Barbet  (L.),  Bixio  (J.),  Boupdil(F.),  Brault(C.), 
Broca  (G.),  Collin  (Georges»,  Dion  (comte de),  Eschwège  (Paul),  Giffard  (Pierre), 
Hérard,  Hospitalier,  Jeantiaud  (Ch.),  La  Valette  (comte  de),  Leh  i  deux -Verni  m- 
men  (A.),  Lemoine  (Louis),  Menier  (Henri),  Michelin  (André),  Monmergué,. 
Prévost  (6.),  Récopé  (Ed.),  Rives  (G.),  Solignac  (Louis),  Talansier  (Ch.i,  Thé- 
nard  (baron),  Zuylen  de  Nyevelt  (baron  de). 

JURY  DU  CONCOURS 

Membres  nommés  par  les  Concurrents:  MM.  Dion  (comte  de),  Forestier  (G), 
Hospitalier,  Monmerqué,  Solignac  {L.\  Zuylen  de  Nyevelt  (baron  dei. 

ÈÊembres  nommés  par  la  Commission:  3! M.  Bixio,  Bourdil,  Eschwège  (P.), 
Hérard,  La  Valette  (comte  de),  Talansier  iCh.  i. 

Commissaire  adjoint  au  Président  pour  le  chronométrage  des  heures  d'arrivée 
et  de  départ  au  {/orage  de  V avenue  de  Saint-Mandè:  M.  Bourdil  (F.),  Ingénieur 
des  Arts  et  Manufactures. 

COMMISSAIRES  A  BORD  DES  VÉHICULES 

MM.  Amiot;  —  Andry  Bourgeois;—  Arnoux;  —  AuçélD.);  —  Bardy;  — 
Berland;  —  Boucherot  ;  —  Boyer-Guillon  ;  —  Brunet  ;  -^  Brunswick  ;  —  Col- 
lardeaa  ;  —  CoUins  ;  —  Courant  ;  —  (k)urlois  ;  —  David  ;  —  Debicve  ;  —  Du- 
casse  ;  —  Essards  (comte  des)  ;  —  Fayot  ;  —  Feray  ;  —  (iasnier;  —  Gastine  ;  — 
Ganmv  ;  —  Gautier  ;  —  Gay  ;  —  Guidet  ;  —  Hamm  :  —  Isarabert  ;  —  Ucarrière  ; 
—  Lafargue  ;  —  Lamy  :  —  Léger  ;  —  Loppé  ;  —  Marco  Mendosa  ;  —  Martin  ;  — 
Miet  ;  —  Paumier  ;  —  Planchon  •  —  Planzol  ;  —  Rameau  ;  —  Robert  ;  —  Sou- 
lier ;  —  Tainturier  ;  —  Thourouae  ;  —  Vallet;  —  Vigneron  ;  —  Vinot- Préfon- 
taine. 


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~  200  — 

Art.  â.  —  Le  concours  aura  lieu  à  Paris,  le  l**"  juin  et  jour» 
suivants. 

Art.  3.  —  Le  concours  portera  : 

a)  Sur  le  prix  de  revient  de  la  journée  d'un  fiacre  automobile  en 
service  usuel  dans  Paris,  accomplissant  un  parcours  varié  de  60  kilom. 
au  minimum  dans  une  durée  de  seize  heures. 

Pour  faciliter  l'exécution  de  Tépreuve,  les  60  kilom.  seront  accomplis 
d*une  seule  traite,  suivant  la  feuille  de  route.  A  la  consommation 
faite  pendant  ce  trajet,  on  ajoutera  la  consommation  faite  au  dépôt 
pendant  la  durée  complémentaire  de  la  journée. 

b)  Sur  le  confort  et  la  maniabilité  de  la  voiture. 

c)  Sur  la  fréquence  du  ravitaillement,  Timportance  et  la  facilité  des 
réparations. 

Art.  4.  —  Seront  admis  au  concours,  tous  les  véhicules  munis  d'un 
moteur  mécanique,  quel  qu'en  soit  le  système;  ils  seront  classés  en 
diverses  catégories  : 

I     -  a;  Les  voitures  à  deax  places  fermées. 

bj  Les  voitures  à  deux  places  découvertes,  avec  capote. 
c)  Les  voitures  mixtes  à  deux  places  pouvant  se  fermer  ou  m 
découvrir  instantanément. 
IL  —  a)  Les  voitures  à  quatre  places  fermées,  avec  galerie  pour 
bagages  (30  kilogr.  par  voyageur). 
,  b)  Les  voitures  à  quatre  places  découvertes  avec  capote. 

ILl.    -  Les  voitures  à  six  places  fermées  avec  galerie  pour  bagages 

(30  kilogr.  par  voyageur). 
AuT.  5,  —  Les  véhicules  devront  être  construits  de  façon  que  le 
nombre  de  voyageurs  indiqué  puisse  y  être  confortablement  installé; 
ils  devront  être  munis  d'un  compteur  kilométrique  et  de  deux  freins  : 
l'un  progressif  et  l'autre  instantané. 
Ils  auront  une  marche  arrière. 

la  position  du  conducteur  sera  telle  qu'ayant  sa  direction  et  ses 
leviers  sous  la  main,  il  puisse  voir  convenablement  la  route  à  Tavant 
de  l<i  voiture. 

Art.  g.  —  Le  nombre  des  véhicules  n*est  pas  limité;  un  construc- 
teur ne  pourra  pas  présenter  plusieurs  véhicules  du  môme  type  et  de 
dimensions  similaires. 

Art.  7.  —  Pour  chaque  véhicule  engagé,  il  sera  payé  une  entrée 
de  deux  cents  francs  jusqu'au  30  avril  1898  et  une  entrée  double  à 
partir  de  cette  date. . 

La  liste  des  engagements  sera  close  le  20  mai  1898,  à  minuit. 


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—  201  — 

Toute  demande  d'inscription  devra  être  accompagnée  du  droit  d'en- 
trée, qui,  en  tout  cas,  restera  acquis  à  la  caisse  de  I'Autohobile-Club 
DE  France. 

Art.  8.  —  Au  moins  trois  jours  avant  le  concours,  chaque  construc- 
teur fera  parvenir  à  la  Commission  une  note  accompagnée  : 

lo  Du  schéma  du  véhicule  et  de  son  moteur; 

^  De  la  répartition  du  poids  sur  les  essieux  ; 

Z^  D  une  spéciflcation  de  l'agent  d'énergie  actionnant  le  moteur  et 
de  la  quantité  nécessaire  pour  la  marche  pendant  une  journée;  indi- 
quer en  outre  si  l'approvisionnement  de  la  voiture  devra  être  renou- 
velé dans  le  service  qui  comprendra  10  heures. 

Art.  9.  —  Les  concurrents  feront  parvenir  en  temps  utile,  dans  les 
locaux  désignés  parla  Commission,  les  approvisionnements  nécessaires 
pour  effectuer  la  totalité  des  épreuves  du  concours. 

Sous  la  direction  du  Comité,  il  sera  délivré  à  chaque  conducteur  : 

1^  Un  livre  à  souche  imprimé; 

2^  Une  feuille  de  service  journalier. 

Sur  une  des  feuilles  du  livre  à  souche,  le  conducteur  donnera  un 
reçu  de  l'huile,  du  combustible  ou  de  l'agent  d'énergie  qui  lui  sera 
délivré  au  départ  du  dépôt  ou  dans  le  courant  du  service,  s'il  a  besoin 
de  renouveler  son  approvisionnement. 

Les  quantités  d'eau  nécessaire  au  fonctionnement  des  moteurs  seront 
mentionnées  sur  le  livret  à  souche  sous  la  surveillance  du  commis- 
saire ou  des  pgents  du  contrôle;  si  cette  eau  doit  être  renouvelée  en 
cours  de  route,  elle  sera  également  inscrite  sur  ce  livre. 

La  feuille  de  service  sera  rendue  le  soir  au  contrôle,  revêtue  de  la 
signature  d'un  des  commissaires  ou  de  lagent  du  contrôle  qui  auront 
accompagné  la  voiture  dans  la  journée.  Elle  relaiera  les  incidents  de 
service,  s'il  s'en  est  produit.  Le  reste  de  l'approvisionnement  sera 
déduit  chaque  soir  de  la  consommation  de  la  journée. 

Art.  10.  —  L'épreuve  du  concours  fce  composera  d'un  service  de 
12  jours  consécutifs. 

Douze  itinéraires  différents  seront  établis  et  chacun  des  véhicules 
engagés  devra  accomplir  ces  itioéraires  dans  Tordre  qui  lui  .>era  indi- 
qué sur  sa  feuille  de  service  journalier. 

Les  feuilles  de  service  seront  dressées  suivant  celles  des  fiacres 
attelés,  de  façon  à  se  rapprocher  le  plus  possible  de  la  pratique 
journalière. 

La  vitesse  dans  Paris  ne  devra  pas  dépasser  20  kilom.  à  l'heure. 


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—  202  — 

La  vitesse  sur  certaines  rampes  indiquées  sur  la  feuille  de  service 
sera  chronométrée. 

Des  commissaires  choisis  parmi  la  Commission  accompagneront 
chacune  des  voitures  pendant  le  temps  de  ces  expériences. 

Les  véhicules  devront  accomplir  le  nombre  de  voyages  et  transporter 
lo  poids  de  bagages  indiqué  ou  le  poids  correspondant  (soit  70  kilogr. 
par  voyageur  et  30  kilogr.  de  bagages)  en  poids  mort. 

Art.  11.  —  Dans  les  locaux  spéciaux  loués  par  l' Automobile-Club 
et  où  toutes  les  voitures  devront  être  remisées,  il  sera  établi  un 
contrôle  dirigé  par  des  agents  commissionnés. 

Ces  agents  délivreront  les  approvisionnements  aux  cx)ncurrents  ;  ils 
feront  parvenir  tous  les  jours  à  la  Commission  les  feuilles  de  service 
de  la  veille  et  les  reçus  des  conducteurs. 

Ils  surveilleront  les  réparations  qui  pourraient  être  faites  aux  voi- 
tures ou  aux  moteurs  et  en  indiqueront  l'importance.  Elles  devront 
être  exécutées  au  remisage. 

Ces  réparations  seront  mentionnées  sur  le  livre  à  souche. 

Art.  12.  —  La  recharge  des  accumulateurs  des  voitures  électriques 
se  fera  sous  la  surveillance  des  agents  du  contrôle,  mais  sous  la  res- 
ponsabilité du  représentant  du  concurrent  qui  devra  y  assister. 

Le  courant  sera  fourni  soit  au  moyen  d'une  installation  spéciale, 
soit  par  le  secteur  le  plus  proche. 

Un  compteur  électrique  spécial  d'un  modèle  agréé  par  la  Commission 
pour  chaque  voiture  indiquera  la  quantité  d'électricité  absorbée  et  la 
durée  de  chaque  recharge  ;  le  conducteur  en  donnera  un  reçu  à 
l'agent  du  contrôle. 

Les  frais  afférents  à  Tinstallation  électrique  seront  supportés  com- 
plètement par  les  concurrents  dans  la  proportion  de  l'énergie  qui  leur 
aura  été  fournie. 

Art.  13.  —  Un  jury  composé  de  douze  membres  pris  parmi  les 
membres  de  I'Altomobile-Club  de  France  sera  élu  pour  six  membres 
par  la  Commission  et  pour  six  membres  par  les  concurrents. 

Les  concurrents  ne  pourront  i)as  faire  partie  du  jury. 

Ce  jury  sera  chargé  de  dresser  un  rapport  indiquant  le  prix  de 
revient  journalier  de  la  traction  de  chaque  voiture  et  la  régularité  du 
service. 

Il  devra  donner  son  appréciation  sur  l'élégance  d'aspect,  le  bruit  du 
véhicule  et  la  commodité  des  voyageurs. 

Ce  rapport  sera  communiqué  à  la  Société  des  Ingénieurs  civils  de 
France  et  à  diverses  Sociétés,  et  un  extrait  en  sei-a  adressé  à  tous  les 
maires  des  chefs-lieux  de  département  et  d'arrondissement. 


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—  203  — 

Art.  14.  —  Il  sera  accordé  des  médailles  et  diplômes  aux  véhicules 
qui  seront  reconnus  présenter  les  conditions  requises  pour  le  service 
des  voitures  de  place  dans  la  ville  et  rentrant  dans  Tune  des  catégories 
ci-dessus. 

Si  les  prix  sont  offerts  pour  le  concours,  les  conditions  d*acceptation 
seront  réglées  par  la  Commission  et  l'attribution  en  sera  faite  par  le 
jury. 

Art.  15.  —  Les  concurrents  devront  se  conformer  aux  décisions 
ultérieures  de  la  Commission  du  concours,  particulièrement  en  ce  qui 
concerne  les  détails  dé  Torçanisation  de  l'épreuve* 

Art.  16.  —  Les  responsabilités  civiles  et  pénales  resteront  â  la 
charge  des  concurrents  à  qui  elles  incomberont,  étant  bien  entendu 
que  TAotomobile-Club  db  France  décline  toute  responsabilité  de 
quelque  nature  qu'elle  soit. 

Les  concurrents  devront  se  conformer  à  tous  les  arrêtés  et  règlements 
de  police  qui  régissent  la  circulation  des  voitures  de  place  et  des  auto- 
mobiles. 


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CONCOURS 


DSS 


VOITURES  DE  PLACE  AUTOIBILES 

Organisé  par  rAutomobile-Clob  de  FraDce 


Paris,  1898 


RAPPORT    DU    JURY 


CONSIDÉRATIONS  GÉNÉRALES 

Dans  sa  séance  du  16  février  1897,  le  Comité  de  rAutomobile- 
Club  de  France  a  décidé  d'appeler  à  un  Concours  international  tous 
les  constructeurs  de  voitures  à  traction  mécanique  susceptibles  de 
faire  le  service  de  place  dans  Paris. 

Ainsi  que  pour  le  Concours  des  Poids  lourds,  le  Comité  a  en- 
tendu laisser  aux  constructeurs  le  soin  de  choisir  le  moteur  le  plus 
propre  à  ce  genre  de  service. 

De  même,  il  comptait  faire  le  public  seul  juge  du  véhicule  répon- 
dant le  mieux  à  ses  besoins  ou  à  son  goût. 

La  Commission  nommée  par  le  Comité  avait  dès  lors  pour  seule  mis- 
sion d*établir  et  d'appliquer  un  programme  lui  permettant  de  recueil- 
lir et  publier  tous  renseignements  utiles  à  la  détermination  du  prix 
de  revient  de  la  journée  des  voitures  de  place  automobiles  présentées 
au  Concours,  en  tenant  compte  de  leurs  facilités  de  ravitaillement,  de 
la  fréquence  et  de  l'importance  de  leurs  réparations,  de  la  rapidité 
aussi  bien  que  de  la  régularité  de  leur  marche,  et  surtout  de  la  sûreté 
de  manœuvre  de.  leur  appareil  de  direction,  sans  oublier  l'eflicacité 


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—  206  — 

de  leurs  moyens  de  freinage,  deux  conditions  indispensables  à  des 
voitures  appelées  à  circuler  à  grande  allure  dans  des  rues  encombrées. 
Le  programme  a  été  étudié  et  préparé  dans  ces  conditions. 

Tout  d'abord  on  a  dû  se  préoccuper  de  la  longueur  et  de  la  durée 
des  trajets  journaliers  à  imposer  aux  concurrents. 

D'après  les  renseignements  obligeamment  fournis  à  la  Commission 
par  un  de  ses  membres,  M.  Bixio,  il  semble  que  le  parcours  journa- 
lier d'un  fiacre  est  d'environ  65  kilom.,  sur  lesquels  i5  kilom.  sont 
seuls  consacrés  à  un  travail  utile  réparti  entre  6  chargements  à 
l'heure  et  4  chargements  à  la  course.  Le  restant,  20  kilom.,  corres- 
pond au  chemin  soit  parcouru  pour  aller  du  dépôt  au  lieu  de  travail, 
et  vice  versa,  soit  consacré  à  aller  du  point  où  on  a  laissé  un  voyageur 
à  une  station,  ou  aux  allées  et  venues,  le  long  des  rues  fréquentées, 
à  la  recherche  de  clients. 

Quant  à  la  durée  du  séjour  sur  la  voie  publique,  c'est-à-dire  au 
temps  qui  s'écoule  entre  la  sortie  le  matin  et  la  rentrée  le  soir  au 
dépôt,  on  compte  IG  heures:  de 8 heures  à  minuit. 

Si  on  pouvait  facilement  demander  aux  concurrents  un  parcours 
journalier  de  60  kilom.,  on  ne  pouvait  songer  à  imposer,  surtout  pen- 
dant neuf  jours  consécutifs,  une  durée  de  16  heures  de  présence,  aux 
Commissaires  qui  voudraient  bien  se  charger  ^e  faire  les  constata- 
tions nécessaires.  Dès  lors,  on  a  dû  consentir  à  ce  que  les  60  kilom. 
fussent  parcourus  à  l'allure  correspondant  au  travail  à  la  course. 

L'article  3  du  programme  a  donc  été  ainsi  rédigé  : 

Art.  3.  —  Le  Concours  portera  : 

a)  Sur  le  prix  de  revient  d'un  fiacre  automobile  en  service  usuel  dans  Paris, 
accomplissant  un  parcours  varié  de  60  kilom.  au  minimum  dans  une  durée  de 
16  heures. 

Pour  faciliter  Texécution  de  Tépreuve,  les  60  kilom.  seront  accomplis  d'une 
seul  traite,  suivant  la  feuille  de  route.  A  la  consommation  faite  pendant  ce 
trajet,  on  ajoutera  la  consommation  faite  au  dépôt  pendant  la  durée  complé- 
mentaire de  la  journée. 

On  a  seulement  coupé  le  parcours  en  trois  étapes,  séparées  :  les 
deux  premières  par  une  halle  d'une  demi-heure,  et  les  deux  der- 
nières par  un  repos  d'une  heure  consacrée  au  déjeuner  (fig.  1). 

En  ce  qui  concerne  les  itinéraires  à  suivre  pour  effectuer  les 
60  kilom.,  le  programme  avait  prévu  qu'on  devrait  s'inspirer,  autant 
que  possible,  de  ce  que  font  les  fiacres  actuels.  De  là  l'article  10, 
ainsi  conçu  : 


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Art.  10.  —  L'épreuve  du  Concours  se  composera  d'un  service  de  12  jours 
consécutifs. 

Douze  itinéraires  différents  seront  établis  et  chacun  des  véhicules  engagés 
devra  accomplir  ces  itinéraires  dans  Tordre  qui  lui  sera  indiqué  sur  sa  feuille 
de  service  journalière. 

Les  feuilles  de  service  seront  dressées  suivant  celles  des  fiacres  attelés^  de 
façon  à  se  rapprocher  le  plus  possible  de  la  pratique  journalière. 

La  vitesse  dans  Paris  ne  devra  pas  dépasser  20  kilom.  La  vitesse  dans  cer- 
taines rampes  indiquées  sur  la  feuille  de  service,  sera  chronométrée. 

Des  Commissaires,  choisis  parmi  les  membres  de  TÂutomobile  non  concur- 
rentSy  accompagneront  chacune  des  voitures  pendant  le  temps  de  ces  expé- 
riences. 

Les  véhicules  devront  accomplir  le  nombre  de  voyages  et  transporter  le 
nombre  de  voyageurs  (avec  ou  sans  bagages)  indiqué  sur  Tacte  d'engagement 
ou  le  poids  correspondant,  c'est-à-dire  70  kilogr.  par  voyageur  et  30  kilogr.  de 


Par  suite  des  fêtes  de  la  Pentecôte  et  de  la  datç  d'ouverture  de  TEx- 
positioQ  internationale  des  Automobiles,  le  nombre  des  itinéraires  a 
été  réduit  à  neuf. 

D'un  autre  côté,  quelques-uns  des  conducteurs  des  véhicules  con- 
currents n'étaient  pas  très  versés  dans  la  connaissance  des  rues  de 
Paris.  Il  a  fallu,  par  suite,  renoncer  aux  itinéraires  tracés  confor- 
mément à  la  pratique  courante  des  fiacres  que  M.  Bixio  avait  eu 
l'obligeance  de  préparer.  Ils  comprenaient,  en  eflFet,  des  séries  de  rues 
trop  courtes  pour  qu'un  conducteur  inexpérimenté  pût  y  prendre  une 
vitesse  normale. 

M.  le  comte  de  Chasseloup-Laubat,  que  la  maladie  retenait  malheureu- 
sement chez  lui,  mais  sans  toutefois  pouvoir  l'empêcher  de  prendre  une 
part  active  aux  travaux  préparatoires  de  la  Commission,  a  bien  voulu 
étudier  trois  itinéraires  de  60  kilom.  empruntant  les  artères  les  plus 
longues  de  Paris  (pi.  XIX)  (*). 

Pour  être  plus  aisés  à  suivre  par  les  conducteurs,  ces  itinéraires 
n'en  étaient  pas  plus  commodes  pour  les  véhicules.  Les  rampes  des 
rues  Raynouard  (itinéraire  A),  de  Magdebourg  (itinéraire  B)  et  Lepic 
(itinéraire  C),  la  descente  de  la  rue  Ménilmontant,  les  pavés  du  bou-  ^ 
levard  Sérurier,  qui  resteront  légendaires  parmi  les  concurrents  et 
les  commissaires,  etc.,  montrent  que  l'auteur  des  itinéraires  du  Gon- 


(1)  Nous  devons  les  profils  en  long  de  ces  itinéraires  à  l'obligeance  de  M.  befrance, 
directeur  administratif  des  travaux  de  la  voie,  des  eaux  et  des  égouls  de  la  ville  de  Paris! 
Ils  ont  été  obtenus  par  réduction  des  profils  en  long  à  Téchelle  décuple  dressés  par 
M.  Lambert,  conducteur  principal  du  bureau  de  H.  Flngénieur  en  chef  Boreux. 


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cours  des  Poids  lourds  est  resté  fidèle  â  son  idée  si  juste  de  donner 
à  nos  épreuves  la  sanction  de  difficultés  même  plus  dures  que  celles 
qu'on  rencontre  dans  la  pratique. 

Les  encombrements  de  certaines  voies  réparties  entre  les  divers 
itinéraires,  comme  la  rue  Lafayette,  la  ruede  Rivoli,  la  rue  de  Turbigo, 
les  grands  boulevards,  la  rue  d*Aboukir,  la  rue  des  Petits-Champs,  etc., 
rendaient  inutile  d'imposer  aux  voitures  des  arrêts  et  des  démarrages, 
soit  Ûxés  à  Tavance,  soit  à  faire  au  commandement. 

Les  incidents  de  la  circulation  devaient  suffire  aux  Commissaires 
pour  apprécier  la  puissance  du  moteur  dans  les  démarrages,  aussi 
bien  que  pour  constater  Tefficacité  des  freins  et  la  sûreté  de  l'appareil 
de  direction. 

D'ailleurs,  il  eût  été  imprudent  de  lancer  dans  Paris  un  grand 
nombre  de  voitures  automobiles  à  une  allure  relativement  rapide 
sans  avoir  été  fixé  sur  les  deux  derniers  points. 

Le  premier  jour  du  Concours  a  donc  été  consacré  à  fessai  des 
moyens  de  freinage  de  chaque  voiture  à  la  montée  et  à  la  descente  de 
la  côte  de  la  Tuilerie,  d'une  déclivité  moyenne  de  t>  Vo^  ainsi  qu'à 
l'épreuve  de  la  puissance  du  moteur  en  faisant  gravir  à  tous  les  véhi- 
cules la  côte  du  Mont-Valérien  qui,  sur  600  mètres  de  longueur,  a 
une  déclivité  moyenne  de  8,2  Vo,  atteignant  à  un  certain  point  8,8. 

Pour  juger  de  l'effet  que  les  trépidations  d'une  course  de  560  kiiom. 
sur  des  chaussées  de  toute  nature  avaient  pu  exercer  sur  les  divers 
organes  des  véhicules,  ces  épreuves  ont  été  recommencées  avec  plus  de 
soin  encore  le  il  juin  (Ûg.  2). 

On  a  profité  de  ces  essais  pour  relever  minutieusement  la  consom- 
mation d'énergie  des  véhicules  à  moteur  électrique,  à  différentes 
allures  :  en  palier  sur  un  excellent  macadam  récemment  cylindre  le 
long  de  la  Seine,  et  en  rampe  sur  l'empierrement  assez  défectueux  de 
la  côte  du  Mont-Valérien. 

Ouant  à  la  facilité  et  à  la  sûreté  de  manœuvre  de  l'appareil  de  di- 
rection, aucun  essai  spécial  n'a  paru  nécessaire  car,  pour  entrer  dans 
le  grand  hall  de  la  nouvelle  usine  de  Levallois  (fig.  3),  si  obligeamment 
mis  à  la  disposition  de  rAutomobiie-Club  de  France  par  M.  Clément, 
les  voitures  avaient  brusquement  à  tourner  deux  fois  à  angle  droit. 

Pour  en  finir  avec  forganisation  du  Concours,  nous  croyons  devoir 
dire  un  mot  des  raisons  qui  nous  ont  conduit  à  adopter  un  lieu  de 
remisage  dont  féloignement  du  centre  de  Paris  a  été  quelque  peu 
critiqué. 


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—  212  — 

26  voitures  avaient  été  engagées,  dont  14  avec  moteur  électrique 
et  12  avec  moteur  à  essence.  Il  nous  fallait  pouvoir  disposer  d'une 
surface  couverte  d'au  moins 

26  X  3  X  4  =  312'»*. 

De  plus,  il  ne  nous  sufiisait  pas,  comme  pour  le  Concours  des  Poids 
lourds,  d'avoir  un  remisage  clos  quelconque  pour  mettre  les  voitures 
à  Tabri  des  dégradations  et  des  intempéries  ;  il  fallait,  pour  les  voi- 
tures électriques,  que  ce  parc  fût  voisin  d'une  usine  électrique  pou- 
vant leur  restituer  tous  les  soirs  l'énergie  consommée  dans  la  journée 
afin  de  les  mettre  en  état  d'effectuer  l'itinéraire  du  lendemain. 

Les  secteurs  auprès  desquels  nous  aurions  pu  trouver  des  remisages 
suffisants,  ne  disposaient  pas  de  Ténergie  nécessaire,  c'est-à-dire  d'en- 
viron 150  kilowatts-heure,  aux  heures  où  les  véhicules  devaient 
charger  leurs  accumulateurs,  c'est-é-dire  de  4  heures  du  soir  à  mi- 
nuit. Au  contraire,  près  des  secteurs,  comme  celui  de  Saint-Ouen,  où 
nous  aurions  eu  à  notre  disposition  toute  l'énergie  que  nous  pouvions 
désirer^  c'est  le  local  couvert  qui  nous  manquait. 

Bref,  obligés  de  tabler  sur  26  voitures,  dont  14  électriques,  nous 
avons  été  trop  heureux  d'accepter  l'offre  de  M.  Clément  et  nous  avons 
adopté  pour  remisage  le  hall  de  l'immense  et  splendide  usine  en 
construction  sur  le  quai  Michelet,  à  Levallois-Perret. 

Nous  avions  à  y  faire  fonctionner  une  usine  électrique  provisoire. 

Grâce  aux  bons  soins  de  nos  collègues  MM.  Hospitalier  et  Camille 
Brault,  nous  avons  pu,  en  quelques  jours,  faire  installer  par  MM. 
Beau  et  Bertrand-Taillet,  dans  des  dépendances  voisines  du  hall  de 
remisage,  une  usine  composée  de  trois  locomobiles  d'une  puissance  de 
100  chevaux  actionnant  trois  dynamos  (6g.  4). 

Elle  nous  a  permis  de  produire  aisément,  à  la  tension  de  110  volts, 
ae  trois  heures  de  l'après-midi  à  minuit,  les  115  kilowatts-heure  dont 
les  concurrents  ont  eu  besoin,  en  moyenne,  chaque  jour. 

La  constatation  des  quantités  fournies  aux  divers  concurrents  (fig.  5) 
a  été  effectuée  sous  la  direction  de  M.  Hospitalier,  par  M.  Paul  Girault, 
Ingénieur  électricien. 

La  charge  régulière  des  accumulateurs  Fulmen  a  été  tout  spéciale- 
ment surveillée  et  dirigée  par  notre  collègue  M.  Camille  Brault  et  par 
l'Ingénieur  de  la  Compagnie,  M.  Bertifort,  qui  ont  assisté  toutes  les 
nuits  à  cette  opération  délicate.  Bien  que  concurrents  et  principaux 
intéressés,  leur  zèle  et  leur  dévouement  n'en  méritent  pas  moins  d'être 


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-  tu  - 

Felevés  et  signalés  car  ils  ont  été  les  principaux  facteurs  de  la  réussite 
du  Concours. 


Le  Concours  de  fiacres  de  1898  n'a  pas  eu  un  succès  moins  grand 
que  le  Concours  des  Poids  lourds  de  Versailles  en  1897. 

Les  étrangers  qui  ont  suivi  nos  opérations  avec  soin  ont  été  nom- 
breux. Des  Ingénieurs  français,  délégués  par  diverses  Compagnies  ou 
Sociétés  de  transports,  ont  tenu  à  circuler  dans  tous  les  véhicules  pour 
se  rendre  compte  des  avantages  et  des  inconvénients  de  chaque  sys- 
tème. La  presse  spéciale  avait  de  nombreux  représentants.  Comme 
pour  Versailles,  nous  ne  saurions  trop  les  remercier  des  articles  qu'ils 
ont  publiés  au  fur  et  à  mesure  des  opérations  du  Concours;  nous  leur 
devons  le  vif  intérêt  avec  lequel  le  public  parisien  les  a  suivies.  Si  Té- 
loignement  et  l'heure  matinale  du  départ  des  voitures  ont  écarté  du 
quai  Michelet  quelques  curieux,  un  grand  nombre  étaient  postés  aux 
passages  intéressants  que  la  presse  leur  avait  signalés. 

Coyime  preuve  de  l'intérêt  général  qu'ont  suscité  les  voitures  de 
place  à  traction  électrique,  nous  rappellerons  que  la  Société  des  Ingé- 
nieurs civils  de  France  a  bien  voulu  associer  la  Commission  du  Con- 
cours au  grand  honneur  que  lui  a  fait  le  Président  de  la  République 
en  assistant  à  sa  séance  du  11  juin,  à  l'occasion  de  la  célébration  de  son 
cinquantenaire.  Parmi  les  sujets  traités  devant  le  Président  de  la 
République,  a  figuré  le  compte  rendu  sommaire  des  résultats  mer- 
veilleux obtenus  par  les  voitures  électriques. 

Du  reste,  le  lundi  13  juin,  au  sortir  du  déjeuner  offert  aux  délé- 
gués étrangers  par  M.  Loreau,  président  de  la  Société  des  Ingénieurs 
civils  de  France,  les  concurrents  leur  ont,  à  fort  belle  allure,  fait  re- 
monter la  rue  de  Magdebourg  dans  leurs  voitures. 

Le  succès  des  fiacres  électriques  est  consacré,  pour  les  étrangers, 
par  cette  manifestation.  Il  la  été,  pour  le  public  parisien,  par  l'as- 
cension de  la  rue  Lepic  :  c'est  au  sommet  de  la  Butte  que  l'accumula* 
teur  électrique  à  grande  capacité  spécifique  a  pris  possession  de  la 
circulation  dans  Paris. 

Toutefois,  nous  ne  voudrions  pas  qu'on  pût  croire  que,  dans  notre 
pensée,  le  moteur  à  essence  le  cède,  au  point  de  vue  mécanique,  au 
nouveau  venu,  le  moteur  électrique.  Le  coupé  Peugeot,  qui  a  si  bien 
soiftenu  dans  le  Concours  l'honneur  du  moteur  à  essence,  s'est,  en 
effet,  montré  digne  de  la  réputation  de  la  maison  qui  Ta  construit. 


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—  215  — 

Si  le  programme  du  Concours  ne  nous  interdisait  pas  dans  ce  rap- 
port tout  rapprochement,  toutes  comparaisons  entre  les  divers  concur- 
rents, nous  expliquerions  avec  preuves  à  Tappui  que,  si  la  vmtur© 
électrique  satisfait  mieux  aux  exigences  des  grandes  sociétés  ainsi 
qu'aux  préventions  du  public  et  de  Fadministration,  le  fiacre  à  mo- 
teur à  essence  est  le  seul  qui  peut  permettre  au  conducteur  isolé  de 
se  lancer  dans  Tarène  parisienne. 

C'est  donc  avec  regret  que  nous  avons  à  relever  Tabstention  en  masse 
des  voitures  de  place  automobiles  à  moteur  à  essence  qui,  après  s'être 
fait  inscrire  au  nombre  de  douze,  n'ont  été  finalement  représentées 
que  par  le  coupé  Peugeot. 


Classification  des  véhicales.  —  Des  vingt  et  un  véhicules  engagés, 
quatorze  seulement  se  sont  présentés  plus  ou  moins  tard  au  Concours 
ou  en  ont  rempli  les  diverses  obligations  d'une  manière  plus  ou  moins 
intermittente  ;  sept  seulement  ont  accompli  Tintégralité  des  épreuves 
et  en  ont  surmonté  victorieusement  les  difficultés. 

Nous  ne  parlerons  que  des  vainqueurs  pour  ne  pas  avoir  à  allonger 
notre  rapport  par  des  explications  sur  les  causes,  le  plus  souvent  saos 
importance,  des  accidents  qui,  en  entravant  la  marche  des  autres 
véhicules,  les  ont  empêchés  de  satisfaire  à  toutes  les  prescriptions  du 
Concours. 

L'article  4  du  programme  classe  les  véhicules  en  diverses  catégo- 
ries : 

I.  Voitures  a  deux  places. 

a)  Pennées. 

b)  Déconvertes  avec  capote. 

c)  Pouvant  se  fermer  et  se  décoanir  instantanément. 

II.  Voitures  a  quatre  places. 

a)  Fermées  avec  galerie  pour  bagages. 

b)  Découvertes  avec  capote. 

III.  VorruREs  a  six  places. 
Fermées  avec  galerie  pour  bagages  (600  kilogrammes). 

A  prendre  à  la  lettre  ces  prescriptions  du  programme,  nous  devrions 
rendre  compte  des  constatations  des  comoiissaires  et  donner  le  résul- 
tat des  calculs  du  Jury  pour  les  divers  véhicules  dans  l'ordre  suivant  : 


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-  2J6  — 
!■*  Catégorie.  —  Voiture*  à  deux  plaça  fermées . 

2^  Catégorie.  —  Voitures  miastes  à  deux  places  pouvant  se  découvrir 
et  se  fermer  instantanément  : 

h]  Électricité.  —  Landaulet  n*"  23. 

Z^  Catégorie.  —  Voitures  à  quatre  places  fermées  et  à  galerie  : 

c)  Électricité.  —  Coapé  n»  16. 

4"  Catégorie.  —  Voitures  à  quatre  places  découvertes  : 

d)  Électricité.  —  Victoria  n»  3.  • 

Hors  catégorie.  —  Voitures  à  trois  ou  quatreplaces  fermées^  sans  galerie  : 

e)  Essence.  —  Coupé  n»  12. 

f)  Électricité.  —  Coupé  n«  1. 

Cependant,  la  construction  de  toutes  ces  voitures  est  telle  que 
sauf  pour  le  cab  n<*  25,  la  caisse  montée  sur  le  châssis  peut  facilement 
s'enlever  et  être  remplacée  par  une  autre  d'un  type  différent.  11  semble 
donc  préférable  de  grouper  ensemble  toutes  les  voitures  d'un  même 
constructeur. 

D'un  autre  côté,  chacun  des  concurrents  a  un  système  d'utilisation 
du  moteur  qui  nous  parait  justifier  un  groupement  plus  métho- 
dique et  partant  plus  intéressant  des  divers  types. 

Dans  ces  conditions,  nous  adopterons  pour  les  diverses  voitures  du 
Concours  l'ordre  suivant  : 

1'"  Catégorie.  —  Voitures  à  moteur  unique  ou  le  mouwment  est 
transmis  aux  roues  motrices  par  C  intermédiaire  :  d'un  équipage  d^en- 
grenages  permettant  d'obtenir  la  variation  mécanique  de  la  vitesse^ 
d'un  différentiel  et  de  chaînes  : 

Essence.  —  Coupé  n°  12  (Peugeot). 
Électricité.  —  'Coupé  n"  13  (Jenatzy). 

2*  Catégorie.  —  Voitures  à  moteur  unique  où  le  mouvejnent  est 
transmis  aux  roues  motrices  par  l'intermédiaire  :  d'un  équipage  d'en- 
grenages invariable^  d'un  différentiel  et  de  chaînes,  et  oit  la  variation 
de  vitesse  des  roues  motiices  est  obtenue  par  une  variation  corres- 
pondante de  vitesse  du  moteur  : 

,  ,    \  Landaulet  n"  23.  |  , ,      ,     ^ . 

Electricité,  j  q,^  j^.  jk  j  (J^^^ntaudj. 


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—  217  — 

3*  Catégorie.  —  Voitures  d  deux  mpteurSj  un  pour  chaque  roue 
motrice,  avec  le  moyeu  de  laquéUe  Vaœe  moteur  e$t  en  relation  directe 
par  un  jeu  d'engrenages  invariable  et  où  la  tMiriation  de  vitesse  de 
chaque  roue  motrice  est  obtenue  par  une  variation  correspondante  de 
la  vitesse  du  moteur  : 

i  Goapô  nM.  ) 

Électricité.  <  Victoria  n»  3.  >   (Kriéger), 

[  Govpô  A  galerie  n«  16.  ] 

Quelques  Commissaires  ont  exprimé  le  regret  d*avoir  à  constater  que 
certains  concurrents  avaient  négligé  le  type  de  la  voiture  légère,  à 
deux  places,  indispensable  cependant  à  l'homme  d'affaires  qui,  dans 
sa  matinée,  a  besoin  de  visiter  beaucoup  d'industriels,  de  construc- 
teurs dont  les  usines  se  trouvent  fréquemment  en  des  points  opposés 
de  la  périphérie  de  Paris. 

Surtout  pour  la  voiture  électrique,  obligée  de  porter  un  poids  rela- 
tivement considérable  d'accumulateurs,  il  leur  semblait  désirable  que 
l'on  cherchât  à  réduire  autant  que  possible  la  charge  à  transporter  au 
lieu  de  l'accroître  en  vue  de  satisfaire  à  des  besoins  moins  probables» 

Il  faut  évidemment  disaient-ils,  des  fiacres  à  quatre  places  et  à  ga- 
lerie pouvant  porter  400  kilogr.,  mais  il  est  non  moins  indispensable 
d'en  avoir  à  deux  places,  ne  transportant  que  140  kilogr.  au  plus  de 
chai^  utile. 

En  tout  cas,  la  voiture  fermée  à  quatre  places,  sans  galerie,  leur 
paraissait  un  type  défectueux. 

lis  aimaient  à  rappeler  que  le  coupé  à  deux  places  de  la  Compagnie 
Générale  des  voitures  pèse,  avec  son  cocher,  529  kilogr.,  et  le  mylord 
500  kilogr.  dans  les  mêmes  conditions. 

En  regard,  ils  plaçaient  les  poids  relativement  considérables  des 
accumulateurs  que  tous  les  concurrents  avaient  cru  devoir  adopter  : 

Poids 


dehTDiUra  4«  la  UUl  fe  la  lelarhaive 

des  aaea-  es  ardre  eturf  e  Toilore  utile 

■ulateora.  démarche.  atife.  charge.  aapeids  t»lal. 

N«  25  .   Kilogr.            404           1270  140  1410  10,00  V. 

N-  23 457           1 450  210  1 660  12,60  •/« 

N»    1 457           1360  280  1640  17,00  V. 

N-  16 457           1 370  400  1 770  18,00  •/. 

KM3 465  1662  140  1802  7,76  •/• 


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—  218  — 

Alors  que  même  pour  le  Coupé  n<>  i2,  à  moteur  à  essence,  les  poids 
étaient  encore  : 

Poids 

iei  de  la  voitaro  de  la  tola]  de  la  de  la  charge 

approri-  en  ordre  charge  Toilore  atile 

sioDoeneiiU.       de  marehe.  utile.  chargée.  ai  poldi  tetal. 

NM2.Kilogr.  64  4  080  210  1290  16,00  V. 

Aussi  faisaient-ils  remarquer  que  le  cheval  du  coupé  ou  du  mylordde 
la  Compagnie  générale  n'exerce  qu'un  effort  de  traction  moyen  de  21 
ou  26  kilogr.,  suivant  que  la  voiture  est  à  vide  ou  en  charge,  tandis 
que  dans  les  constatations  du  Concours  on  relevait,  pour  certaines 
voitures,  des  chiffres  de  traction  notablement  plus  élevés. 

A  l'objection  que  le  cheval  qui  traîne  ces  voitures  légères  pèse  en- 
viron  400  kilogr.,  ils  répondaient,  qu'en  tout  cas,  le  poids  total  (voya- 
geurs, cocher,  véhicule  et  cheval)  ne  s'élève  qu'à  929  kilogrammes. 

Cependant  une  voiture  électrique  légère  figurait  au  Concours;  c*est 
la  Drowski,  de  M.  Jeantaud  : 

Poids 


^ 

de  la  Teitttre 

delà 

teUldela 

■appori 
de  la  charge 

deeaccB- 

en  ordre 

charge 

Toitare 

ntile 

mnlaletit. 

démarche. 

utile. 

chargée. 

aepeids  tetal 

N«26.    Kilogr.  352  950  140  1090  12,84  'A 

Nous  regrettons  vivement  que  des  accidents  dus  à  l'appareil  de  di- 
rection, et  peut-être  aussi  au  conducteur,  n'aient  pas  permis  à  cette 
voiture  d'effectuer  tous  les  parcours. 


Prix  de  roTient.  —  Nature  et  durée  du  travail.  —  Le  pro- 
gramme porte  que  les  voitures  devront  pouvoir  effectuer  chaque  jour 
60  kilom.  en  16  heures,  mais  que  pour  la  commodité  des  Commis- 
saires, cette  distance  sera  parcourue  aussi  rapidement  que  possible. 

En  fait,  le  parcours  a  été  effectué  en  trois  étapes  d'à  peu  près  20  kilom. 
chacune,  séparées  :  les  deux  premières,  par  un  repos  d'une  demi-heure, 
les  deux  dernières,  par  une  halte  d'une  heure  consacrée  au  déjeuner. 

Les  consommations  constatées  pendant  le  Concours  ne  correspondent 
donc  pas  à  la  réalité  du  service  des  fiacres. 

Ceux-ci,  en  effet,  ne  travaillent  que  quelques  heures  effectives  sur 
les  16  heures  qu'ils  passent  sur  la  voie  publique. 


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—  219  — 

D'après  les  renseignements  recueillis  aux  sources  les  plus  auto- 
risées : 

La  durée  de  sortie  de  la  voiture  est  de 16  heures. 

Le  nombre  de  kilomètres  parcourus  est  de 65  kilom. 

Le  travail  s'effectue  en v 10  chargements. 

La  durée  moyenne  d'un  chargement  à  la  course  est  de  .  .  .  20  minutes. 

—  --  —  à  rheure  est  de  .  .  .  1  h.  10  m. 

Les  10  chargements  par  jour  se  divisent  en  : 

4  à  la  course  ; 

6  à  l'heure.  ^ 

Les  16  heures  de  travail  se  répartissent  en  : 

1  h.  20  m.  pour 4 chargements  à  la  course  de  20  minutes  en  moyenne; 

7  heures  pour  6  —        k  l'heure  de  1  h.  10  — 

5  h.  10  m.  en  maraude  ; 

2  h.  30  m.  pour  repas. 

La  vitesse  du  travail  est,  à  la  course,  de  4  m.  p.  1  kilom.,  soit  15  kilom.  à  Tiieure. 
—  —        à  l'heure,  de6m.  —  10  — 

—       en  maraude,  de  15  m.  —  4  — 

Le  parcours  en  kilomètres  est,  en  nombre  rond,  de 65  kilom. ainsi  répartis: 
20  kilom,  pour  4  chargements  à  la  course  ; 
25  kilom.  pour  6  —  à  l'heure  ; 

20  kilom.  en  maraude. 

Au  point  de  vue  de  la  vitesse,  le  travail  a  lieu  de   la  manière  suivante  : 
20  kilom.  à  la  vitesse  de  15  kilom.  à  l'heure  ; 
25  kilom.  —  10  kilom.         — 

20  kilom.  —  4  kilom.  — 

Le  travail  à  15  kilom.  à  l'heure  représente    30,76  Vo  du  travail  total. 

—  10  kilom.  —  37,53  «A  — 

—  4  kilom.  ■    —  31,69  V»  — 

Un  des  plus  grands  avantages  que  la  traction  mécanique  offrira  aux 
Sociétés  de  voitures  de  place  sera  certainement  de  leur  permettre  de 
reporter  leurs  remisages  ou  dépôts,  on  dehors  de  Tenceinte  de  Paris 
où  les  terrains  sont  beaucoup  moins  chers  et  où  les  droits  d*octroi  sont 
moins  élevés. 

Dès  lors,  les  courses  improductives  paraîtraient  devoir  être  augmen- 
tées de  â'^^S  le  matin  et  de  S"*"» 5  le  soir;  mais  le  relayage  sera  sup- 
primé :  dès  lors  le  trajet  total  restera  probablement  le  même. 

D'un  autre  côté,  avec  le  système  des  petites  courses  à  0  fr.  60  et 
0fr.80,ily  a  lieu  d'espérer  que  le  temps  des  voitures  automobiles  s^a 
mieux  utilisé,  c'est-à-dire  que  leur  conducteur  aura  moins  d'allées  et 
Tenues  à  faire  qu'à  la  recherche  du  client  à  1  fr,  oO. 


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Nous  admettrons  donc  que  le  >travail  se  répartira  de  la  manière 
suivante  : 

45  kilom.  à  Tallure  de  service  ou  de  15  kilom.  à  Theare  en  moyenne  ; 
5  kilom.  —  10  kilom.  — 

15  kilom.  —      de  maraude  on  de  6  kilom.  (*)  — 

Pour  les  moteurs  électriques,  cette  hypothèse  suffit  pour  déterminer 
leur  consommation  d'énergie,  puisque  cette  consommation  est  nulle 
pendant  les  arrêts. 

Pour  les  moteurs  à  essence,  il  faut  encore  faire  une  autre  supposition. 

En  e£fet,  s'il  est  certain  que  les  brûleurs  ne  devront  jamais  être 
éteints,  sauf  pendant  la  durée  des  repas,  on  est  moins  fixé  sur  ce  qui 
se  passera  en  pratique  pour  le  moteur.  Devrat-il  marcher  à  vide,  ou 
pourra-t-il  être  arrêté  lorsque  le  fiacre  sera  en  station  ? 

Avec  les  habitudes  actuelles  des  fiacres,  il  faudra  toujours  que  la 
voiture  avance  en  même  temps  que  celle  qui  la  précède.  S'il  veut  évi- 
ter les  récriminations  des  centres  cochers  peu  bienveillants  pour  Tau- 
tomobile,  le  conducteur  d'un  pareil  fiacre  devra  ou  conserver  son  mo- 
teur en  marche  lorsqu'il  sera  en  station,  ou  se  résigner  à  pousser  sa 
voiture  à  bras. 

Par  suite,  nous  pensons  que  pour  calculer  le  prix  de  revient  de  la 
journée  d'un  fiacre  automobile  à  euence,  à  inflammation  par  tubes 
incandescents,  il  faut  admettre  : 

l*'  Que  les  brûleurs  resteront  allumés  ('),  sinon  pendant  les  16  heures 
de  présence  sur  la  voie  publique,  de  8  heures  du  matin  à  minuit,  au 
moins  pendant  43  heures  V2»  c'est-à-dire  déduction  faite  des  repas 
du  conducteur; 

29  Que  le  moteur  marchera  à  vide  au  moins  la  moitié  du  temps 
qu'il  restera  en  station,  et  que  sa  consommation  en  maraude  (*),  au 

(1)  Nous  expliquerons  plus  loin  pourquoi  nous  augmentons  la  vitesse  de  la 
maraude. 

(2)  Pour  le  fiacre  à  essence,  Tallumage  électrique  semble  devoir  s'imposer. 

(3)  Maraude,  —  On  trouvera  peut-être  étonnant  que,  dans  nos  calculs,,  nous 
donnions  une  estampille  en  quelque  sorte  officielle  à  la  «  maraude  ».  Toul 
le  monde,  en  effet,  proteste  généralement  contre  elle.  Il  est  vrai  que  c'est  lors- 
qu*il  fait  beau  ;  car,  de  même  que,  bien  portant.  Ton  se  rit  des  médecins, 
qu'on  s'empresse  d'envoyer  chercher  dès  qu'on  se  croit  malade,  dç  même 
lorsqu'une  pluie  d'orage  le  force  à  se  réfugier  sous  une  porte  cochère,  le  plus 
acerbe  contempteur  de  la  maraude  est  bien  heureux  de  penser  que  tous  les 
fiacres  ne  se  sont  pas  rabattus  sur  une  station  lointaine,  et  qu'il  pourra  héler 
un  «  maraudeur  >  au  passage. 

La  maraude  ne  disparaîtra  pas,  quelles  que  soient  les  plaintes  des  piétons  et 


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—  221  — 

pas,  sera  sensiblement  la  même  que  marchant  à  vide,  soit  pendant 
6  heures  ; 

2p  Qu'il  sera  éteint  2  heures  V„  pendant  le  déjeuner  et  le  dîner 
du  conducteur; 

40  Que  le  moteur  marchera  à  pleine  consommation  durant  8  h.  40  m. 
c'est-à-dire  pendant  le  temps  nécessaire  à  effectuer  : 

45  kilom.  à  Tallure  de  15  kilom.  à  Theure,  en  4  courses  de  20  minutes  en 
moyeiinei  et  en  7  heures  utilisées  par  des  clients  pour  faire  des  visites  d'af- 
faires on  de  société  avec  arrêts  plus  ou  moins  prolongés,  soit  pendant  8  h. 
20  minutes  ; 

5  kilom.  pour  se  rendre  du  dépôt  au  lieu  de  travail  et  vice  versa,  soit  pen- 
dant 20  minutes. 

De  même,  pour  calculer  le  prix  de  revient  de  la  journée  d*un 
fîacre  électrique^  nous  admettrons  : 

i<^  Que  le  moteur  marchera  à  pleine  consommation  pendant  le  temps 
nécessaire  à  effectuer  45  kilom.«  en  4  courses  de  20  minutes  en  moyenne 
et  en  7  heures  de  chargements,  soit  pendant  8  h.  20  minutes; 

des  automobilistes,  parce  qu'elle  est  aussi  nécessaire  au  public  qu'utile  aux 
cochers. 

Autrefois,  les  voitures  de  place  étant  eiploitées  en  régie,  les  cochers  devaient, 
pour  permettre  le  contrôle  des  propriétaires  des  fiacres,  se  rabattre  sur  une 
station  dès  qu'ils  ne  travaillaient  plus.  Ceux  qui,  entre  deux  chargements 
dûment  enregistrés  par  les  surveillants  des  stations,  pouvaient  effectuer  une 
course  dont  ils  empochaient  le  prix,  commettaient  un  délit.  De  là  le  nom  de 
<  maraudeur  »  donnée  celui  qui,  au  lieu  de  rabattre  sur  la  station  la  plus 
proche,  cherchait  à  racoler  un  client  au  passage. 

Aujourd'hui,  le  cocher  paie  sa  voiture  tant  la  journée  et  travaille  pour  son 
compte.  Il  commence  et  finit  son  travail  comme  bon  lui  semble;  il  l'exécute 
sans  surveillance.  Par  suite,  il  dépend  de  son  activité  à  rechercher  le  client 
que  son  travail  soit  plus  ou  moins  fructueux. 

Il  tombe  sous  le  sens  que  l'on  ne  peut  astreindre  à  une  même  réglementation 
le  cocher  qui,  payé  à  la  journée,  se  résigne  facilement  à  attendre  nonchalam- 
ment que  le  client  vienne  le  réclamer,  par  hasard,  à  une  station  plus  ou 
moins  déserte,  et  le  cocher  actif  et  vigilant  qui,  fermier  de  sa  voiture,  désire, 
comme  tout  bon  commerçant,  pouvoir  aller  offrir  sa  marchandise  là  où  il  es- 
père rencontrer  le  client. 

Cependant,  si  la  maraude  est  licite  et  même  nécessaire,  il  faut  bien  toute- 
fois reconnaître  qu'elle  est  une  des  causes  les  plus  sérieuses  d'encombrement 
des  voies  fréquentées  de  l'intérieur  de  Paris. 

A  cet  égard,  il  y  a  lieu  de  se  demander  s'il  ne  serait  pas  possible  d'arriver  à 
la  supprimer  sur  les  voies  où,  comme  sur  les  grands  boulevards,  les  stations 
sont  assez  rapprochées  pour  enlever  toute  utilité  aux  fiacres  en  quête  de  clients. 

n  semble,  en  tou  cas,  qu'il  devrait  être  interdit  aux  fiacres  en  maraude  de 
marcher  deux  ou  trois  de  front  à  une  allure  qui  entrave  la  circulation  des 
voitures  allant  dans  le  même  sens  ;  il  conviendrait  surtout  de  les  empêcher  de 
tourbillonner  dans  les  carrefours,  où  leurs  crochets  imprévus  constituent  le 
plus  grand  danger  pour  les  piétons  aussi  bien  que  pour  les  autres  véhicules. 


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—  22a  — 

^  Que  le  moteur  marchera  à  la  consommation  correspondant  à  la 
vitesse  de  6  kilom.,  en  faisant  15  kilom.,  à  la  recherche  des  clients, 
dans  les  endroits  firéquentés; 

3^  Que  le  moteur  marchera  à  la  vitesse  de  10  kilom.  pour  se  rendre 
du  dépôt  au  centre  de  ses  opérations  le  matin  et  vice  versa  le  soir,  en 
effectuant  5  kilomètres; 

4o  Que  le  moteur  restera  inutilisé  le  reste  du  temps. 

Nous  avions  d'abord  pensé  n'avoir  à  nous  occuper  que  du  prix  de 
revient  de  la  journée  de  fiacre,  puisque  actuellement  le  plus  grand 
nombre  des  voitures  sont  louées  à  la  journée  par  leurs  cochers  et  que 
le  tarif,  c'est-à-dire  la  recette,  reste  le  même  quel  que  soit  le  nombre 
des  voyageurs  dans  certaines  limites. 

Cependant,  comme  on  nous  a  fait  remarquer  qu'il  est  de  plus  en 
plus  question  des  petites  courses  au-dessous  du  tarif,  il  nous  a  paru 
bon  de  calculer  le  prix  de  revient  de  la  voiture-kilomètre. 

Du  reste,  ce  prix  se  déduira  facilement  du  précédent  en  le  divisant  par 
le  nombre  de  kilomètres  (45)  supposés  devoir  être  effectivement  utilisés. 

Nous  ferons  également  ressortir  le  prix  de  revient  du  kilomètre  en 
sus,  c'est-à-dire  du  kilomètre  pour  lequel,  admettant  que  tous  les  fitiis 
généraux  sont  payés  par  les  chargements  déjà  effectués,  on  n'a  plus  à 
compter  que  la  dépense  afférente  à  l'énergie  consommée. 

Consommation  d'énergie.  —  Les  éléments  nécessaires  au  calcul  de 
la  consommation  réelle  de  l'énergie  dans  les  conditions  pratiques  que 
nous  venons  de  faire  connaître,  résultent  des  constatations  suivantes, 
faites  pendant  le  Concours  : 

i^  Essence.  -—  Le  matin,  avant  le  départ  du  Coupé  n^  12,  on  cons- 
tatait le  niveau  de  l'essence  dans  le  réservoir  placé  sous  le  siège  du 
conducteur. 

A  la  rentrée  à  l'usine,  le  Commissaire  notait  la  quantité  d'essence 
qu'il  fallait  verser  dans  le  réservoir  pour  obtenir  le  niveau  constaté  avant 
le  départ.  On  avait  ainsi  la  consommation  du  moteur  pendant  le  ser- 
vice en  pleine  vitesse,  car,  pendant  les  deux  haltes,  le  moteur  était  éteint. 

Pour  déterminer  la  quantité  d'essence  consommée  par  les  brûleurs, 
dont  le  réservoir  était  distinct,  on  a,  le  8  juin,  procédé  à  un  essai  de 
deux  heures  à  l'usine.  On  a  ainsi  constaté  ce  que  les  brûleurs  consom- 
maient en  une  heure. 

En  même  temps,  on  a  fait  marcher  le  moteur  à  vide.  Sa  consom^ 
mation,  soigneusement  réglée  par  le  représentant  de  M.  Peugeot  et 


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—  223  — 

notée  par  M.  le  commissaire  Bardy,  a  permis  de  constater  ce  qu'il 
ûiudrait  compter  pour  la  dépense  de  la  marche  à  Tide  en  station. 

2®  Électricité,  —  Outre  les  relevés  fort  intéressants  de  Ténergie  con- 
sommée pendant  les  essais  des  l**"  et  il  juin,  à  différentes  vitesses  en 
palier  et  en  rampe,  par  la  lecture  des  ampèremètres  et  des  voltmètres 
dont  chaque  voiture  du  concours  était  munie,  il  a  été  tenu  tous  les 
jours  à  l'usine  un  compte  très  exact  de  l'énergie  électrique  fournie 
aux  bornes  des  batteries  d'accumulateurs  de  chaque  voiture  pour 
compenser  ce  qu'elle  avait  dépensé  dans  la  journée. 

Évidemment  ces  consommations  journalières  prises  isolément  n'ont 
pas  une  signification  bien  précise. 

En  effet,  on  ne  connaissait  pas  la  quantité  totale  d'énergie  électrique 
contenue  dans  les  accumulateurs  de  chaque  voiture  à  son  arrivée  au 
Concours. 

D'un  autre  côté,  diverses  causes  ont  empêché,  à  certains  jours, 
quelques  concurrents  de  restituer  exactement  chaque  soir  aux  accu- 
mulateurs la  quantité  d'énergie  consommée. 

Seule  la  somme  de  toutes  les  quantités  fournies  peut  donner  un 
renseignement  sérieux  ;  mais  à  la  condition  cependant  que  chaque 
journée  ait  été  consacrée  à  des  épreuves  à  peu  près  identiques.  Or,  il 
n'en  a  pas  été  ainsi  tous  les  jours. 

Les  !«*■  et  il  juin,  les  parcours  n'ont  en  rien  ressemblé  à  ceux  des 
jours  intermédiaires.  D'un  autre  côté,  le  10  juin,  certains  véhicules  ont 
procédé  à  des  expériences  dites  d'épuisement,  pour  établir  le  nombre  to- 
tal de  kilomètres  que  Ténei^e  totale  emmagasinée  dans  leurs  accumu- 
lateurs permettrait  d'effectuer  à  la  rigueur.  Quelques-uns  sont  rentrés 
tellement  tard  à  l'usine  qu'ils  n'ont  pu  certainement  restituer  entière- 
ment à  leurs  accumulateurs  toute  l'énergie  consommée  dans  ces  expé- 
riences (*). 

Dans  ces  conditions,  nous  estimons  que  pour  retirer  des  consta- 
tations faites  à  l'usine,  une  notion  précise  de  la  consommation  en 
énergie  électrique  des  divers  véhicules,  il  ne  faut  considérer  que  les 
quantités  d'énergie  fournie  les  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8  et  9  juin. 

(1)  Ces  expériences  ont  été  trouvées  très  intéressantes  par  les  personnes  qui 
attachent  surtout  de  l'importance  à  la  voiture  électrique  pour  châtelains  ou 
touristes.  Quant  à  nous,  nous  les  considérons  comme  une  des  meilleures 
preuves  que  les  concurrents  avaient  quelque  peu  perdu  de  vue  le  but  du  Con- 
cours, c'est-i-dire  les  exigences  spéciales  du  service  des  voitures  de  place  au- 
tomobiles dans  Paris. 


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—  224  — 

Elles  nous  permettront  de  déterminer  la  consommation  moyenne 
de  chaque  voiture-kilomètre  correspondant  à  la  vitesse  de  service;  de 
même  la  consommation  de  la  voiture-kilomètre  en  sus.  Les  éléments 
nécessaires  au  calcul  de  la  consommation  d'énergie  pendant  la  ma- 
raude et  pendant  les  allées  et  venues  du  dépôt  au  centre  de  travail  et 
vice  versa,  devront  élre  déduites  des  constatations  faites  par  les  Com- 
missaires pendant  les  essais  à  différentes  vitesses  en  palier. 

Toutefois  le  calcul  de  la  consommation  d'énergie  correspondant  à 
ces  particularités  du  service  des  ûacres  comporte  uoe  certaine  hypo- 
thèse. 

Nous  avons  :  d'une  part,  la  quantité  d'énergie  électrique  fournie  à 
l'usine  par  voiture- kilomètre;  de  l'autre,  la  quantité  d'énergie  électri- 
que consommée  en  palier  par  voiture-kilomètre  d'après  les  relevés 
des  ampèremètres  et  voltmètres  par  les  Commissaires  pendant  les 
essais. 

Nous  remarquerons  de  suitequ'il  existe  entre  ces  deux  quantités  un 
rapport  qui  est  variable  pour  chaque  voiture.  Il  dépend  évidemment 
du  rendement  des  accumulateurs  (^)  et  de  celui  du  moteur,  mais  aussi 
de  la  manière  dont  le  conducteur  a  su  manœuvrer  son  combinateur 
et  utiliser  ses  divers  moyens  de  freinage,  de  façon  à  éviter  des  arrêts 
et,  par  suite,  des  démarrages  inutiles,  ou  imprimer  à  son  véhicule  la 
vitesse  qui  correspondait  au  maximum  de  rendement  d'après  les  dé- 
clivités. 

Pour  déduire  des  consommations  constatées  aux  différentes 
vitesses,  pendant  les  essais  en  palier,  la  fourniture  d'énergie  élec- 
trique correspondant  à  ces  mêmes  vitesses  en  service,  nous  avons 
multiplié  les  premières  par  le  rapport  trouvé  ci -dessus. 

Pour  une  éval^iation  approximative  de  la  dépense  d'énergie  en  ma- 
raude et  à  l'allure  lente  de  la  voiture  regagnant  son  dépôt,  nous 
croyons  que  cette  manière  de  faire  est  admissible. 

Entretien.  —  La  consommation  d'énergie  et  la  conduite  de  la  voi- 
ture automobile  ne  sont  pas  les  seules  dépenses  dont  nous  avons  à 
tenir  compte.  Le  prix  de  revient  de  la  journée  comprend  aussi  l'entre- 

(1)  Gomme  tons  les  accumulateurs  provenaient  de  la  môme  maison,  nous 
avons  éliminé  cette  cause  de  variation  en  admettant  un  même  rendement 
(75  V«)ponr  toutes  les  voitures  et  alors  nous  avons  obtenu  de  nouveaux 
rapports  entre  Ténergie  consommée  par  chaque  voiture-kilomètre  en  service 
et  en  essai. 


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—  228  — 

tien  du  moteur  et  des  accumulateurs,  des  pneumatiques  et  du  véhi- 
cule proprement  dit. 

Les  pneumatiques  nous  paraissent  indispensables  à  la  voiture  au- 
tomobile,  que  son  moteur  soit  à  essence  ou  électrique,  non  pour  le  con- 
fortable du  voyageur(^),  mais  pour  le  bon  fonctionnement  et  la  conser- 
vation du  moteur  et  des  accumulateurs. 

Dans  l'état  actuel,  on  ne  peut  guère  compter  moins  de  2  francs  par 
jour  de  service  pour  leur  entretien  (*). 

Pour  les  moteurs,  il  y  a  lieu  de  distinguer  entre  ceux  à  essence, 
c'est-à-dire  à  mouvement  alternatif  par  explosion,  et  ceux  électriques, 
c'est-à-dire  à  mouvement  rotatif  à  peu  près  uniforme. 

Dans  les  premiers,  tous  les  organes  fatiguent  évidemment  beaucoup 
plus  que  dans  les  seconds. 

Pour  tous,  les  renseignements  précis  manquent  au  sujet  des  dépenses 
journalières  qu'entraîne  leur  entretien  normal,  c'est-à-dire  le  rempla- 
cement des  pièces  usées  par  le  jeu  régulier  des  organes. 

A  prendre  à  la  lettre  les  chiffres  indiqués  dans  le  compte  rendu 
des  essais  des  voitures  de  livraison,  à  essence,  des  grands  magasins  du 
Louvre  et  du  Printemps,  ces  dépenses  seraient  très  élevées;  mais  si  on 
remarque  qu'elles  comprennent  des  transformations  exigées  par  le 
Service  des  Mines,  on  arrive  à  espérer  qu'après  quelque  temps  de 
service,  elles  ne  dépasseront  pas  3  francs  par  jour. 

Pour  les  moteurs  électriques,  nous  ne  croyons  pas  que  la  dépense 
puisse  s'élever  au. tiers  de  la  précédente,  soit  1  franc  par  jour.  Voici 
pourquoi  : 

On  connaît  aujourd'hui,  avec  assez  d'approximation,  la  dépense 
annuelle  d'enlt»etien  des  moteurs  électriques  pour  tramways.  Elle  est 
d'environ  20  %  de  leur  prix  d'achat. 

Or,  le  moteur  électrique  d'un  fiacre,  avec  toutes  ses  transmissions, 
ne  coûtera  pas  1  000  francs  lorsqu'on  le  construira  industriellement 
par  centaines  à  la  fois. 

(1)  Autrement  nous  devrions  en  faire  intervenir  la  dépense  d'entretien  dans 
le  prix  de  revient  de  la  journée  du  iiacre  à  traction  animale. 

(2)  Peut-être  pourrait-on  diminuer  cette  dépense  en  n'adoptant  des  pneus 
que  pour  les  roues  motrices  et  en  employant  des  pleins  pour  les  autres  roues. 
Un  concurrent  avait  adopté  cette  solution  pour  une  de  ses  voitures.  Les  in- 
quiétudes que,  pendant  un  jour  pluvieux,  il  manifestait  au  sujet  des  déra- 
pages possibles  de  cette  voiture,  suilisent  pour  nous  empêcher  de  conseiller 
cette  économie. 


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La  dépense  d'entretien  ^  d'après  la  proportion  des  tramways,  serait 
donc  de  200  francs  par  an. 

Nous  la  porterons  cependant  à  365  francs,  pour  tenir  compte  de  ce 
que,  malgré  les  pneus,  les  trépidations  seront  toujours  plus  fortes  sur 
les  fiacres,  et  aussi  de  ce  que,  pendant  au  moins  les  premiers  temps, 
le  moteur  coûtera  certainement  plus  de  1 000  francs. 

Pour  les  fiacres  à  moteur  électrique,  il  faut  en  outre  tenir  compte 
de  l'entretien  des  accumulateurs,  qui  comprend  le  renouvellement 
progressif  des  plaques  fatiguées.  Il  varie  avec  leur  mode  de  cons- 
truction et  les  variations  du  r^ime  de  décharge  en  service. 

L'expérience  des  tramways  électriques  qui,  dans  l'intérieur  de  Paris 
où  le  conducteur  aérien  est  interdit,  sont  obligés  d'utiliser  les  accu- 
mulateurs, est  aujourd'hui  assez  longue  pour  qu'on  soit  à  peu  près 
fixé  sur  le  prix  de  leur  entretien  ;  mais  ces  accumulateurs  à  base  de 
plomb  ont  paru  jusqu'ici  trop  lourds  pour  être  adoptés  sur  les  fiacres. 

Pour  ceux-ci,  où  la  rapidité  de  charge  n'est  pas  indispensable,  il  faut 
des  accumulateurs  à  grande  capacité,  sous  un  poids  relativement  faible. 
Jusqu'à  ce  jour,  les  accumulateurs  à  oxyde  rapporté  semblent  avoir  été 
préférés. 

L'expérience  ne  s'est  pas  encore  prononcée,  et  nul  ne  peut  dire 
exactement  ce  que  coûtei^  l'entretien  de  pareils  accumulateurs,  en 
service  sur  des  voitures  de  place,  dans  une  ville  comme  Paris. 

On  a  cité  le  prix  de  2  fr.  50  alloué  pour  l'entretien  des  accumu- 
lateurs des  fiacres  électriques  à  Londres;  mais,  outre  que  ces  accu- 
mulateurs sont  un  peu  lourds  et  ne  semblent  pas  avoir  une  capacité 
suffisante,  on  prétend  que  la  Compagnie  contractante  est  loin  de 
trouver  ce  prix  rénumérateur  pour  elle. 

Nous  basant  sur  des  propositions  sérieuses  faites  à  divers  concur- 
rents, nous  compterons  4  francs  par  charge  et  pour  un  poids  d'accumu- 
lateurs (genre  Fulmen)  de  450  kilogrammes. 

DÉPENSES  DIVERSES.  —  Évidemment,  toutes  ces  dépenses  ne  repré- 
sentent pas  les  charges  journalières  d'un  fiacre  en  service  dans  Paris. 

Pour  s'en  convaincre,  il  n'y  a  qu'à  se  reporter  au  rapport  que 
chaque  année  le  Conseil  d'administration  de  la  Compagnie  Générale 
des  Voitures  à  Paris  remet  à  ses  actionnaires. 

On  y  voit  qu'actuellement  le  prix  de  revient  de  la  journée  d'an 
fiacre  à  traction  animale  peut,  après  modification  de  certains  chiffres 
à  raison  des  conditions  spéciales  à  cette  Compagnie,  être  fixé  à  : 


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L 


—  2Zi   — 

Dépenses  d'administration  et  diverses Fr.  0,82 

Accidents  et  avaries 0,34 

Loyer  des  dépôts  et  entretien  des  bâtiments 1,02 

Personnel  :  palefreniers,  laveurs,  etc 0,94 

Cochers 5,37 

Taxes  et  impôts 2,42 

Cavalerie .  5,68 

Matériel 2,67 

Total  .  .  .   .  Fr.    19,26 

Les  dépenses  d'administration  et  diverses  ne  semblent  pas  pouvoir 
varier  avec  la  transformation  de  la  traction. 

De  môme  pour  les  accidents  et  avaries,  malgré  ce  que  quelques 
personnes  peuvent  appréhender  d'après  tout  le  bruit  fait  en  ce  moment 
au' sujet  des  prétendus  dangers  de  l'automobilisme. 

Au  contraire,  le  loyer  des  dépôts  0  fr.  89  et  TenU^etien  des  bâti- 
ments 0  û*.  13,  soit  en  tout  1  fr.  û@,  subiront  une  certaine  diminution. 

Non  seulement,  même  en  y  comprenant  Tusine  électrique  et  les 
halls  de  charge  des  accumulateurs,  la  voiture  automobile  occupera 
beaucoup  moins  de  place  que  la  voiture  à  traction  animale,  avec  ses 
3  chevaux  et  demi  et  les  approvisionnements  correspondants,  mais, 
de  plus,  les  dépôts  pourront  être  reportés  en  dehors  de  Paris,  où  les 
terrains  ont  une  valeur  bien  moindre. 

On  ne  saurait  non  plus  comparer  l'entretien  d'une  écurie  et  de 
ses  annexes  â  celui  de  simples  halls  de  remisage  des  voitures  et  de 
charge  des  accumulateurs. 

Nous  compterons,  de  ce  chef,  une  économie  de  0  fr.  51. 

Les  frais  de  personnel  semblent  devoir  diminuer,  car  les  0  tr.  94 
comprennent  0  fr.  42  pour  les  palefreniers  et  0  fr.  34  pour  les  la- 
veurs (*). 

Pour  les  taxes  et  impôts,  il  y  a  lieu  d'espérer  une  diminution  tout 
au  moins  sur  les  droits  d'octroi,  qui  entrent  pour  lfr.07  dans  le  total 
de  2  fr.  42.  On  peut  craindre,  il  est  vrai,  que  la  Ville  de  Paris  n'augmente 
le  droit  de  stationnement  pour  rattraper  ce  qu'elle  perdra  sur  Toc- 

(1)  Avec  des  accumulateurs  facilement  amovibles,  le  lavage  d'un  fiacre 
automobile  ne  semble  pas  devoir  être  plus  coûteux  que  celui  du  fiaere 
actueL 

Quant  aux  palefreniers,  ils  disparaîtront  et  seront  remplacés  par  des  ouvriers 
préposés  à  la  charge  ou  à  l'entretien  das  accumulateurs.  Leur  salaire  rentrera 
dès  lors  dans  le  prix  de  revient  de  Ténergie  consommée. 


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—  228  — 

troi;  bien  que  la  traction  mécaniqae  doive  certainement  diminuer  les 
frais  d*entretien  de  ses  chaussées,  les  frais  de  balayage  des  stations,  etc. 

Les  5  fr.  68  (*)  de  cavalerie,  correspondant  à  3  chevaux  Va  par  numéro 
de  fiacre,  disparaissent,  mais  ils  sont  remplacés  par  la  consommation 
d'énergie  et  l'entretien  des  accumulateurs.  • 

Les  2  fr.  67  du  matériel  seront  notablement  augmentés,  car,  à  Ten- 
tretien  de  la  caisse  et  des  roues,  compte  2  francs,  viendront  s'ajouter 
l'entretien  des  pneumatiques,  soit  2  francs,  et  celui  du  moteur  et 
de  ses  transmissions,  pour  lesquels  nous  compterons  :  3  francs  avec  le 
moteur  à  essence  et  4  franc  avec  le  moteur  électrique  {*). 

Calcul  du  prix  de  revient.  —  En  résumé,  nous  estimons  qu'on  peut 
établir  comme  suit,  le  prix  de  revient  d'un  ûacre  à  traction  méca- 
nique (essence  et  électricité)  comparativement  avec  celui  d'un  fiacre 
à  traction  animale  : 


Dépenses  d'administratioD  et  diverses  .  . 

Accidents  et  avaries 

Taxes  cl  impôts 

Loyer  des  dépôts.  Entretien  des  bâtiments. 

cochers 

Palefreniers,  laveurs.  .  .  . 

Î  Véhicule 
Pneus  
Moteur  et  Transmission    .  . 


Personnel. 


Entretien  de^  accumulateurs. 
Énergie  motrice 


Fr. 

0,82  \ 
0,34  V 
2,42  ) 
1,02  I 
3,37  i 
0,94  ) 
2,67   1 


Fr. 

3,58 

1,02 
6,81 

2,67 


13,58 

l     5,68 
5,68  S 


19, i6 


Fr. 
0,82 
0,24 
2,00 
0.30 
5,37 
0,34 
2,00 
2,00 
3,00 


»(* 


3,16 

0,30 
5,71 

7.00 


16,38 


BLBCTRiaTÎ 


0,82 
0,34' 

2. ce 

0.51 

5,37 
0,44 
2,00 
2,00 
1,00 


»(•) 


Fr. 

3,16 

0,51 
5,81 

5,00 


14.48 
4,00 


{*)  A  déterminer  d'après  les  résultais  du  Concours. 


(1)  La  dépense  réelle  est  de  5  fr.  79,  mais  il  y  a  lieu  d'en  déduire  la  recelte 
de  0  fr.  11  provenant  de  la  vente  des  fumiers. 

(î)  Peut-être  eiU-ii  été  plus  rationnel  de  mettre  l'entretien  du  moteur  et  de 
la  transmission  avec  la  dépense  d'énergie  et  Tentretien  des  accamulateurs  en 
regard  de  la  dépense  de  la  cavalerie. 


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—  229.— 

Si  les  constatations  du  Goncoars  nous  permettent  de  déterminer, 
au  moins  approximativement,  la  quantité  d'énergie  électrique  con- 
sommée par  journée  de  voiture  ou  par  voiture-kilomètre,  les  con- 
ditions toutes  spéciales  dans  lesquelles  a  fonctionné  l'usine  provisoire, 
ne  peuvent  nous  fournir  aucun  renseignement  sur  le  prix  de  revient 
de  cette  énergie. 

Heureusement  à  cet  égard,  les  documents  abondent. 

Nous  adopterons  le  prix  de  0  fr.  12  pour  le  kilov^att-heure  fourni  aux 
bornes  des  accumulateurs  que  la  Compagnie  générale  des  Voitures  à 
Paris  espère  obtenir  dans  Tusine  qu'elle  va  établir  pour  la  mise  en 
service  de  1000  fiacres  électriques  (*). 

Ce  prix  de  revient,  notablement  inférieur  à  celui  auquel  les  divers 
secteurs  livrent  l'électricité,  même  aux  tramways,  ne  pourra  être 
obtenu  que  si  chaque  voiture  dispose  d'assez  de  batteries  d'accumu- 
lateurs pour  que  Tune  soit  en  service,  pendant  que  les  autres  seront 
disponibles  pour  être  chargées  dans  les  conditions  de  constance  et  dé 
continuité  de  production  d'énergie  électrique  qui  seules  assureront  Id 
marche  économique  de  l'usine. 

Cette  dernière  considération  corrobore  donc  ce  que  nous  avons  dit 
sur  Tabsolue  nécesssité  d'avoir,  au  point  de  vue  du  lavage  de  la  voi- 
ture, des  accumulateurs  facilement  et  économiquement  amovibles. 

(1)  Nous  avons  sous  les  yeax  le  tarif  proposé  à  la  ville  de  firlve  pour  la  four- 
niture d'énergie  électrique  motrice.  Il  est  vrai  que  Tusine  sera  pourvue  d^an 
moteur  hydraulique  ;  mais  les  prix  en  sont  quelque  peu  inférieurs  à  celui  sur 
lequel  nous  tablons. 


Bur  L. 


16 


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—  238  — 


COMPTE  RENDU  DES  CONSTATATIONS  DU  CONCOUBS 


l**  CATÉGORIE 

Voiiurei  à  moteur  unique  où  le  mouvement  est  transmis  aux  roues  mo- 
trices par  ^intermédiaire  :  d*un  équipage  d'engrenages  permettant  d^ob. 
tenir  la  variation  mécanique  de  la  vitesse^  cf  uo  différentiel  et  de  chaînes^ 

1.  —  Essence, 
Goapé  Peugeot  (n»  12). 

Cette  voiture,  qui  était  inscrite  sous  le  d9  i2,  a  été  construite  et 
présentée  par  la  Société  des  automobiles  Peugeot  (*). 

But,  Charge  utile.  —  Ce  coupé  a  été  établi  en  vue  du  transport  de 
trois  voyageurs,  sans  bagages,  c'est-à-dire  pour  une  chaîne  utile  de 
210  kilogrammes. 

Description  sommaire,  —  Gomme  on  le  voit  sur  les  figures  6  i  9 
ci-aprèe,  le  véhicule  se  compose  d'une  caisse  fermée,  renfermaint 


FiG.  6.  —  Coupé  Peugeot  à  essence. 

deux  banquettes  assez  larges  pour  que  quatre  voyageurs  puissent  y 
(OAudincourt  (Doubs). 


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—  231  — 

.  junndre  place,  ainsi  que  cek  est  arrivé  fréquemmant  pondant  le 
Concours. 
Le  mécanicien  conducteur  a  son  siège  au-dessus  de  i'avant-train 


^Kf--^ 


& 


y~:%..::~"!^r^^ 


FiG.  7.  ~  Élévation  et  plan  du  ch&ssis  du  Gonpé  Peugeot. 

Il  a  à  sa  disposition  le  guidon  de  direction,  le  levier  de  changement 
de  vitesse,  la  pédale  de  débrayage,  qui  actionne  en  même  temps  le 
frein  du  différentiel,  le  levier  dès  freins  agissant  sur  les  moyeux  des 
roues  arrière,  etc. 
Attaché  à  Tavant,  se  trouve  le  réservoir  à  essence  des  brûleurs. 

Le  moteur  est  placé  à  l'arrière.  Au-dessus  se  trouve,  accolé  à  la 
caisse,  un  petit  coffre  pour  les  accessoires. 

Le  réservoir  à  essence,  de  35  litres  de  capacité,  est  dans  le  cofifredu 
siège  du  conducteur.  Le  réservoir  à  eau,  de  38  litres,  est  sous  la 
voiture. 

Sur  le  châssis  (fig.  7),  sont  placés  les  divers  arbres  et  organes  de  la 
transmission. 


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—  232  — 

BépartUion  des  poids.  —  Le  tableau  ci-dessous  indique  la  répartiti< 
de  la  charge  sur  les  essieux  : 


Poids  à  vide kilonr.  937,5 

-«rS^.  ::;.::::.! 

««•«»,^    )  conducteur.  ...    lo   \ 
™''^^®-  (  Outils,  huiles,  etc.    io 
Charge  utile  ........  .kilogr. 

Poids  total,  .kilogr. 

POIDS 

ROUES  AVANT 

ROUES  ARRIÈRE 

>       1080 
210 

616 
70 

464 
140 

1S90 

686 

604 

1 

Le  rapport  de  la  charge  utile  au  poids  mort,  en  ordre  de  marche,  est 

iL  =  .lll  =  020 
Pm      1080      "'''"• 

Le  rapport  de  la  charge  utile  au  poids  total  est  de  : 

£_  210  _-.. 


Roues.  —  Voici  les  principales  indications  concernant  les  roues  : 

Diamètre  des  fusées 

ROUES  AVANT 

ROUES  ARRIÈRE 

0*35  — 0-25 

0-75     . 
0,04 

0-38  —  0-28 

1-00 
0,033 

Diamètre  extérieur,    y  compris    des   bandages 
(pneus)  de  O"  065 

Rapport  i  = 

La  distance  entre  les  deux  essieux  (empattement)  est  de  1"  90. 

La  largeur  de  la  voie,  d'axe  en  axe  des  bandages,  est  de  i^  35. 

Les  roues  sont  en  métal,  avec  rayons  normaux  réglés  par  des 
parties  filetées.  Elles  sont  munies  de  bandages  pneumatiques  du  sys- 
tème Michelin.  Les  moyeux  sont  à  billes. 

Encombrement.  —  La  largeur  de  la  voiture,  toutes  saillies  comprises, 
est  de  1™  60,  et  sa  longueur  totale  de  2™  80. 

Moteur.  —  Le  moteur  est  à  essence,  du  système  Peugeot,  avec  allu- 
mage par  tubes  incandescents.  Il  pèse  105  kilogr.,  avec  son  volant  et 
le  plateau  d'embrayage.  Sa  puissance  est  de  six  chevaux. 

Les  cylindres,  au  nombre  de  deux,  sont  placés  horizontalement. 


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--  233  — 

Leur  diamètre  est  de  96  millimètres.  La  longueur  de  course  est  de 
32  millimètres.  Le  nombre  normal  de  tours  est  de  680  par  minute. 

Les  cylindres  sont  refroidis  par  la  circulation  de  Teau,  qu'une 
pompe  puise  dans  le  réservoir  placé  sous  la  voiture  et  refoule  autour 
des  cylindres,  d*où  elle  revient  dans  le  réservoir  en  passant  par  les 
tubes  des  châssis  où  elle  se  refroidit. 


FiG.  8.  —  Coupé  Peugeot  (n*  12)  \  Vue  prise  eu  ordre 
de  marche. 

Les  bielles  des  deux  cylindres  attaquent  le  vilebrequin  sur  le  môme 
coude  ;  elles  ont  des  mouvements  concomitants.  Il  y  a  donc  une  ex- 
plosion par  tour  du  moteur  qui  est  à  quatre  temps. 

Quand  TefiTort  demandé  au  moteur  vient  à  diminuer,  un  régula- 
teur Tempéche  de  dépasser  sa  vitesse  normale,  en  agissant  sur  la  sou- 
pape à  l'échappement. 

Le  moteur,  les  bielles  et  l'arbre  vilebrequin  sont  enfermés  dans  un 
carter  clos,  fixé  par  quelques  boulons  au  châssis  qui  sert  de  bâtigéné- 


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—  284  — 

nd.  0  y  introduit  de  temps  en  temps- de  lliuile  pour  aamui'  le 
graissage  des  paliers,  des  bielles  et  des  pistons^ 

La  visite  des  soupapes  se  fait  facilement. 

Trtmtmisnon.  —  I/arbre  moteur  est  horizcmtal  ei  pam^lMe*  aux 
essieux.  Il  est  relié  à  Tarbre  portant  le  différentiel  par  un  embrayage 
à  friction  placé  sur  le  côté  droit  de  la  voiture.  Des  jeux  d'engrenages 
permettent  d'obtenir  quatre  vitesses  avant,  de  6,  10,  lo  et  20  kilom., 
et  une  vitesse  arrière  de  6  kilomètres. 

Les  tiges  de  commande  des  freins  sont  combinées  de  telle  sorte  que 
le  moteur  est  forcément  débrayé  quand  on  les  serre. 

L'arbre  du  différentiel  agit  su?  les  roues  motrices  par  des  chaînes 
qui  se  prêtent  au  jeu  des  ressorts. 

Ces  chaînes  s'enroulent  sur  des  roues  dmtéeah  calées  directement 
sur  le  moyeu  de  chaque  roue  arrière,  les  rais  en  fil  de  fer  ne  per- 
mettant pas  d'y  fixer  la  couronne  dentée  comme  sur  les  roues  en  bois. 

Avec  ce  dispositif,  il  semblerait  rationnel  que  les  rais  fussent  tan- 
gents pour  n'avoir  à  résister  qu'à  des  efforts  de  traction.  Le  construc- 
teur déclare  néanmoins  n'avoir  jamais  éprouvé  d'inconvénients  du  fait 
des  rais  normaux  aux  jantes. 

Appareils  de  conduite.  —  L'essieu  avant  est  du  type  dit  «  essieu  à 
pivots  D.  Le  braquage  des  roues  avant  est  obtenu  par  une  bielle  et 
une  chaîne  passant  sur  deux  pignons. 

Le  guidon  est  du  type  ordinaire  des  voitures  Peugeot. 

La  bielle  commandant  le  mouvement  des  roues  est  à  peu  près  hori- 
zontale, quand  le. véhicule  est  en  charge  ;  les  oscillations  des  ressorts, 
dues  aux  cahots,  ne  font  pour  ainsi  dire  pas  varier  les  distances  rela- 
tives des  pièces  que  cette  bielle  réunit. 

Freinage.  —  Un  frein  à  ruban,  garni  d'une  courroie  en  poils  de 
chameau,  agit  sur  la  boite  du  différentiel,  par  l'intermédiaire  d'une 
pédale. 

Pour  le  cas  où  ce  frein,  le  seul  normalement  employé,  ne  pourrait 
plus  servir,  par  suite  de  la  rupture  ou  de  la  chute  des  chaînes,  un 
levier  à  main  actionne  deux  freins  à  torons  métalliques,  agissant  sur 
des  couronnes  calées  sur  les  moyeux  des  roues  motrices. 

Un  rochet,  placé  sur  la  boîte  du  différentiel,  s'oppose  au  recul  sur 
une  rampe.  En  cas  de  rupture  de  l'une  des  chaînes,  rien  avec  ce  dis- 
positif ne  peut  empêcher  le  recul,  car  le  frein  des  moyeux  des  roues 
ne  serre  qu'en  avant. 


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—  233  — 


FiG.  9.  —  Coupé  Peugeot  (n*  12)  ;  Vue  arrière, 
le  coffre  ouvert. 


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Constatations  des  Gonunlssalres. 

I.  —  Vitesses. 

l'*  Vitesses  pendant  les  estais  : 

„        ,.       (    1-juin 22^-500 

Rampe  daMont-yalériea(soo  mètres  avec  déclivité  de  8<  s  VO    •  •      6>'"000 
2*  Vitesses  en  fwn/ice  dans  Paris  : 


(Ooapé  ■•  la)  Itinéraire  A 

Distances  :  21"^-  018  +  19"^-  760  +  20''-  801 ,8  =  61'»-  579,8 . 


Uiioe  .  . 
Halte  .  . 

Déjeuer. 
Usine  .  . 


.  Dép. 

^  Ait. 

/  Dép. 

\  Arr. 

/  Dép. 

.  Arr. 


S  JUIN 


h.  m. 

8  15 

9  25 


h.  m. 
1  10 


11  8| 

12  6, 
1     9 


3 
1     3 


3  26 


TilMM 


kilom. 
18,00 

16«S4 

19,81 


17,93 


5  JUIN 


Maares 


h.  m 
7  59 
»  16 
9^ 
10  50) 
12     1 
1  19 


h.  m. 
1   17 


10 
1   18 


3  45 


TiloM 


kilom. 
16,37 

'  16,93 

16,00 


16,12 


8  JUIN 


B«IIRI 


h.  m. 
7  59 
9  16 
9  45 
10  59 
12  2 
1   12 


h.  m. 
1  17 

1  U 

1  10 


3  41 


kilom 
16,37 

16,02 

17,83 


16,71 


Itinéraire  B 

Distances  :  20»- 662  +  18»-  658  +  22'^- 897,5  r^  62^-217. 


Usioe  .  . 
HalU  .  . 

D^eoaer . 
Usiae  .  . 


Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 


8  U 

9  51 

10  Sli 

11  36' 

12  56| 
2  20 


3  JUIN 

1  37 
1  15 
1  24 


4  16 


12,78 
14,92 
16,35 


14,58 


I 

8  24i 

9  42 
9  45 

10  58 

11  58 
•    1  30 


6  JUIN 

1  18 
1  13 
1  32 


4    3 


15,89 
15,33 
14.93 


15,40 


9  JUIN 


8  6 

9  32 

10  2 

11  21 

12  38 
l     2     3 


1  19 


1   25 


4  10 


14,41 
15,18 
16,16 


14,93 


Itinéraire  G 
Distances  :  21  k-  267  +  20*-  879  +  19»-  897  =  62*-  044. 


UslBS 


D^eoaer.  . 
I  Usios  .  .  . 


Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 


4  JUIN 


8  Si 

9  42 


1   80 


''  'H  1   24 
11  26\ 

""    1     6 
1  39 


14,17 
14,91 
18,08 


15,51 


7  JUIN 


8  6i 

9  35 

10  5 

11  19i 

12  37i 
1  42 


1  29 


1     5 


348 


14,33 
16,92 
18,36 


16,32 


10  JUIN 


8  24 
10  58 

10  28i 

11  Ui[ 

12  42i 
1  43 


1  34 
1  14 
1     1 


349 


13,57 
16,92 
19,57 


1«,25 


Incidents  divers  : 

8  juin.  ^  Arrêt  de  4  minutes  par  suite  du  dérangement  d'un  ressort  de  culbuteur. 

4  juin.  —  Arrêt  de  18  minutes  pour  changer  un  tube  de  platine  fissuré  et  un  brû- 
1  eur  cassé  dans  le  démontage. 

9  juin.  —  Par  suite  d*une  forte  secousse,  due  à  un  caniveau,  le  ressort  d*un  culbu- 
teur se  décroche.  Arrêt  du  moteur.  L'arrêt  dure  3  minutes.  —  Quelques  minutes  après» 
le  ressort  du  culbuteur  est  perdu  ;  on  le  remplace  par  un  bout  de  ressort  et  l'on  repart. 
Arrêt  3  minutes.  —  A  la  halte  du  déjeuner,  on  remet  un  ressort  neuf  an  culhotenr. 


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—  237  — 

Si  on  tient  compte  des  incidents  en  cours  de  route  ci-dessus,  les 
vitesses  moyennes  (*)  deviennent  : 


(Gonpé  no  12) 

ITINÉRAIRE  A 

ITINÉRAIRE  B 

ITINÉRAIRE  C 

Dates 

YitotMt  moyeuet 

S    JUIN 

5   JLIN 

8   JUIN 

3    JUIN 

6  JUIN 

9    JUIN 

4   JUIN 

7   JUIN 

10 JUIN 

en  kilomètres.  . 

17,93 

16,42 

16.11 

14,81 

16,40 

16,30 

16,76 

16,32 

16,26 

Nombre  de  person- 

nés  (conducteur 

compris)  .... 

4 

4 

i 

5 

4 

4 

4 

3 

3 

Lest  .  .  .   kilogr. 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

0 

Vitesse  moyeoae  générale 19^»  21 

IL  —  Essais  de  freinage. 
(Sur  la  côte  de  la  Tuilerie  :  décUuilé  5  V*  J 
1*  Freinage  en  descente  : 
Temps  employé  pour  parcourir  66  mètres  avaat  le  point 

de  freinage 18"    5 

Vitesse  correspondante lî**" 

Longueur  parcourue  une  fois  les  freins  serrés 1 1*  80 

î»  Freinage  en  rampe  : 
A  la  vitesse  de  6  kilomètres  à  T^eure,  arrêt  net  sur  place  et  sans  recul. 

III.  —  Essais  de  consommation. 

1*  Consommation  en  essence,  —  En  deux  heures,  les  brûleurs  ont 

consommé 0"»400 

Soit,  pour  une  heure 0"*200 

En  deux  heures,  le  moteur  marchant  à  vide  a  consommé 2"^  900 

Soit,  pour  une  heure li*^450 

Le  9  juin,  pour  faire  ritinéraire  B  de  6i^2l7,  le  moteur  ayant  été 
éteint  pendant  la  halte  et  le  déjeuner,  la  consommation  du  moteur  a 
été  de i6»'»250 


Soit  par  voiture-kilomètre,  à  la  vitesse  moyenne  de  Ib^"*  3,  une  con- 
sommation de 0"'261 

S*  Consommation  en  huile  pour  graissage  ...   * 0^  500 

en  moyenne  par  60  kilomètres. 

(1)  Entre  les  résultats  du  Concoors  donnés  à  la  séance  du  i*>-  juillet  de  la  Société 
des  Ingénieurs  civils,  où  le  rapport  du  Jury  a  été  lu,  et  ceux  consignés  ici,  il  existe 
de  légères  différences.  Elles  sont  dues  à  ce  que  les  distances  admises  par  la  Commission, 
pour  les  trois  itinéraires,  étaient  inférieures  aux  distances  portées  sur  les  profils  en  long 
officiels. 


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—  2»  — 

Calculs  du  Jury. 
Prix  de  retient  de  la  journée  de  voiture  de  place  a  bsseucz. 
ConêomnuUion  en  estence  : 

Moteur  et  bfùleur *|  j  50^- X  0«»  261  =  13»*  005 

Brûleur  seul  pendant  5  heares  ....  5    X0'''200=  1"'000 

Moteur  à   vide  pendant  2  heares  et 
demie 2,5    Xl"'450=  3«»625 


'  Total 17"*l 

Dépense  dans  Paris  : 

Essence Fr.  17"»630  X  0,57  =  10,05 

Huile  de  graissage 0^  600  X  0,00  =    0,54 

Total.  ......  Fr.  10,59 


Prix  de  revient  de  la  journée  : 

Frais  autres  que  la  consommation Fr.  16,38  (*) 

Consommation 10,59 

Total Fr.  26,97 


Prix  de  revient  du  kilomètre  utile  : 
26,97 


0,599 


45 
Prix  de  revient  du  kilomètre  en  sus  : 

Insignifiant  ('). 


M)  Voir  page  2s:. 

•(S)  Puisqu'il  faudra  substituer  la  consommatioD  en  service  à  la  consommatioD  à  vide  s 
la  itatioD. 


# 
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—  239^  — 


li.  -^  ÉLBCmiClTÂ. 

Qoupé  Jénatzy  (n^  i3^ 

Cette  voiture,  qui  était  inscrite  sous  le  numéro  13,  a  été  construite 
d'après  le  système  Jenatzy,  et  présentée  par  la  Société  Générale  des 
transports  automobiles  (*). 


FiG.  10.  —  Coupé  Jenatzy  (n»  13). 

But,  charge  utUe, —  Ce  coupé  a  été  établi  en  vue  du  transport  de 
deux  voyageurs,  c'estrà-dire  pour  une  charge  utile  de  140  kilogrammes. 

Description  sommaire.  —  Gomme  on  le  voit  sur  les  figures  10  et  11, 
ce  véhicule  se  compose  d'une  ancienne  caisse  de  fiacre  à  une  banquette 
avec  un  petit  strapontin.  Pendant  le  Concours,  il  n'a  jamais  transporté 
que  deux  voyageurs,  car  le  strapontin  servait  de  support  aux  appareils 
de  mesure  mis  à  la  disposition  du  Commissaire. 

Le  conducteur  électricien  a  son  siège  au-dessus  de  l'avant-train.  Il 

(1)  Paris,  S6,  rae  de  la  Victoire. 


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—  240  — 

a  à  sa  disposition  :  la  barre  de  direction»  le  combinateur  permettant  de 
faire  yarier  les  yitesses  et  môme  de  freiner;  à  gauche,  un  levier  de 
changement  de  "vitesse  ;  à  droite,  sous  le  pied,  une  pédale  agissant 
sur  les  freins  à  frottement  et  à  rochet  des  extrémités  de  Tarbre  du 
dififérentiel. 


FiG.  11.  —  Élévation  et  plan  du  Conpé  Jenatzy. 

£n  cas  de  rupture  des  chaînes  de  transmission,  un  frein  à  vis  per- 
met de  bloquer  les  roues  arrière  avec  des  sabots. 

Le  moteur  est  placé  dans  le  coffre,  sous  la  banquette  de  l'intérieur 
du  coupé. 


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—  241  — 

Répartition  des  poids.  ^  Le  tableau  ci-dessous  indique  la  répartition 
de  la  charge  sur  les  essieux  : 


GoDducteur 70 

Accumulateon 565 

Charge  uUIa. Kilogr. 

Poids  total  .  .    Kilogr. 

POIDS 

ROUES  AVANT 

ROUES  ARRIÈRE 

1668 
140 

«03 

40 

859 
100 

180S 

843 

059 

Le  rapport  de  la  charge  utile  au  poidt  mort,  en  ordre  de  marche,  est  : 

U-^^  -00842 
Le  rapport  de  la  charge  tMe  au  poids  (ota/  est  : 

Roues.  —  Les  indications  concernant  les  roues  sont  résumées  dans 
le  tableau  suivant  : 


Diamètre  moyen  des  fasées 

Diamètre  extérieur,   y   compris  des   bandages 

(pneus)  de  0*  090 

f_ 


Rapport  • 


ROUES  AVANT 


0*040 

0*800 
0,050 


ROUES  ARRIÈRE 
(MOTRICES) 


0-048 

1-000 
0,048 


La  distance  entre  les  deux  essieux  (empattement)  est  de  1°*  90. 

La  distance  des  roues,  de  milieu  en  milieu  des  bandages  (voie),  est 
de  l"46  (*),  à  l'avant  comme  à  Tarrière. 

Les  roues  sont  en  bois,  avec  moyeu  métallique.  Les  rais  ont  très  peu 
de  carrossage. 

Les  pneumatiques  sont  du  système  Michelin. 

Encombrement.  —  La  longueur  de  la  voiture,  toutes  saillies  com- 
prises est  de  2"  80,  et  sa  largeur  de  1"80. 
La  hauteur  maximum  au-dessus  du  sol  est  do  4"»  00. 

(1)  Cette  largeur  de  voie  permet  à  ce  Kacre  d'utiliser  les  rails  de  tramways,  comme  fl 
Ta  fait  souvent  pendant  le  Concours  (voir  la  figure  44,  page  327). 


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—  242  — 

Moteur.  ~  Le  moteur  est  ouvert,  non  blindé  ;  aussi  pour  le  mettre 
à  l'abri  de  la  poussière,  Ta-t-on  placé  dans  le  coffre  de  la  voiture, 
ainsi  que  les  engrenages  de  réduction  de  vitesse  et  le  différentiel. 

Les  extrémités  de  Tarbre  du  différentiel  portant  les  pignons  sortent 
seules  de  la  caisse. 

Le  moteur  excité  en  série,  d*une  force  normale  de  4  à  5  chevaux, 
peut,  sans  inconvénient,  d'après  son  constructeur,  développer  jusque 
10  et  12  chevaux  effectifs. 

Les  diverses  positions  du  combinateur  permettent  deux  vitesses  : 
6  et  12  kilom.  à  l'heure.  Pour  la  première  vitesse,  les  deux  batteries 
sont  groupées  en  quantité,  et  pour  la  seconde,  elles  sont  groupées  en 
iéria. 

Les  extrémités  de  l'arbre  du  différentiel  portent  des  pignons  de 
6  dents  ;  une  chaîne  à  maillons  relie  chacun  de  ceux-ci  à  une  cou- 
ronne dentée  de  36  dents,  ffxée  aux  rais  de  la  roue  motrice  coEres- 
pondante. 

Pour  passer  de  6  à  9  kilom.  et  de  %2  à  18  kilom.,  on  utilise  le  dis- 
positif mécanique  suivant  : 

Un  arbre  intermédiaire  placé  dans  le  prolongement  de  l'axe  de  l'in- 
duit est  relié  à  celui-ci  par  un  joint  à  la  Cardan. 

Cet  arbre  porte  deux  pignons  fous  correspondant  à  deux  roues  à 
engrenages  hélicoïdaux,  placées  sur  l'arbre  du  différentiel. 

Un  dispositif  d'embrayage,  placé  entre  les  deux  pignons  fous,  per- 
met d'attaquer  l'arbre  du  différentiel  par  l'un  ou  par  l'autre  des 
équipages  d'engrenages  et  de  faire  varier  la  vitesse  dans  le  rapport  de 
lài,5. 

Les  vitesses  intermédiaires  peuvent  s'obtenir  en  introduisant  des 
résistances. 

Pour  obtenir  un  combinateur  aussi  simple  que  possible,  le  cons- 
tructeur a,  de  parti  pris,  supprimé  toute  récupération  (^). 

Accumulateurs, —  Les  accumulateurs,  du  type  Fulmen  B21,  forment 
deux  batteries  de  22  éléments  qui  sont  renfermées  chacune  dans  une 
caisse  et  placées,  l'une  dans  un  coffre  situé  sous  le  siège  du  conducteur, 
l'autre  dans  un  coffre  à  Tarrière  de  la  voiture.  Ces  deux  coffres  s'ou- 
vrent par  une  paroi  mobile  de  haut  en  bas  qui  permet  la  manutention 
facile  de  la  caisse  de  batterie. 

(1)  Nous  aurions  désiré  pouvoir  donner  pour  le  fiacre  n*  i3,  comme  pour  les  aulros 
concurrents,  le  schéma  de  son  combinateur.  Malgré  nos  inslances,  M.  Jenatzy  n'a  pas 
pu  nous  fournir  les  moyens  de  le  faire. 


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—  243  — 

ApparmU  de  eondaite*  -r  L*eaBieu  avant  est  du  type  connn,  dit 
essieu  à  pivots.  Le  braquage  des  roues  avant  est  obtenu  par.  une  bielle 
articulée  directement  d'une  part  avec  un  assez  long  bras  de  la  roue 
directrice  gauche,  et  de  l'autre  avec  un  renvoi  de  sonnette  monté  à  la 
partie  inférieure  d'une  tige  verticale  fixée  verticalement  à  Tavant-train 
à  droite  du  conducteur.  La  tige  verticale  se  termine  à  la  partie  supé- 
rieure par  une  barre  franche.  Les  bras  des  deux  roues  sont  reliés  par 
une  bielle  horizontale. 

La  bielle  articulée  avec  le  bras  de  gauche  est  très  sensiblement 
horizontale  lorsque  la  voiture  est  chargée. 

Pnmage.  —  Une  seule  et  môme  pédale  actionne  deux  freins  à  enrou- 


FiG.  12.  —  Freins  du  Coapè  Jeaatzy. 
lement  (fig.  12)  agissant  chacun  sur  une  des  couronnes  placées  aux 
extrémités  de  Tarbre  du  différentiel. 

Ces  freins  sont  disposés  de  manière  à  serrer  aussi  bien  dans  la 
marche  arrière  que  dans  la  marche  avant. 

Des  freins  à  sabots,  mus  par  un  levier  placé  à  gauche  de  l'avant- 
train,  agissent  sur  les  bandages  et  peuvent  servir  à  les  bloquer  si  une 
rupture  des  chaînes  mettait  hors  d'usage  les  freins  agissant  sur  les 
extrémités  de  Tarbre  du  différentiel. 

Du  reste  le  moteur  électrique  sert  à  freiner,  sans  pouvoir  permettre 
d'obtenir  Farrét  complet  puisque  le  moteur  cesse  d'agir  dès  que  la 
vitesse  devient  trop  faible. 


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Constatations  des  Gommissairos. 

L  —  Vitesses. 
1*  Vitesses  pendant  les  essais  du  4 4  juin: 

y      J  Batteries  en  quantité 8^-500. 

^  '  ^  I  Batteries  en  série  (piu  iiui*  BiiUpiiMtin  <«  b  ritont)  :  lÔi^S  (n  Un  <•  I8  k.tModfMi). 

'  Rampe  da  Hont-Valérien  (        Batteries  en  série 

(Ml  BètiM  im  déeUitté  d*  8« I  «/•)•/  (plu  p«Uto  MltirllMUM  4i  la  ritme)    7^"  90  (u  Um 4«  I  k.  thé«r.) 

2^  Vitetses  en  service  dam  Paris: 


En 


(Ooapé  n»  13)  Itinéraire  A 

Distances:  ÎI'-OIS  +  19^-760  +  20''- 801,8  =  61''- 579,8. 


Déjraarr. 
UsiBO  .  . 


Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 


h.  m. 

10  46 

11  16| 
ia  48' 

1  48 
3  83 


h.  m. 
1  48 

1  38 

1  35 


440 


kilom. 
18,38 

18,88 

I 

13,13 


12,78 


5  JUIH 


h.  m. 

8  1 

9  31 

10  1| 

11  31  < 
18  88| 

1   51 


h.  m. 
1  30 

1  30 

1  83 


TitNU 


kilom. 
14,01 

13,17 

15,08 


14,05 


8  JOIM 


h.  m. 

8  11 

9  35 

10  » 

11  86' 
18  25 

1  47 


h.  m. 
1  84 

1  20 

1   88 


4  12 


TKmm 


kilom. 
15,01 

13,78 

15,82 


14,66 


Itinéraire  B 
Distances  :  20^-  662  +  18"-  658  +  22"-  897,5  =  62"-  217. 


Utiae  ....  Dép. 
J  Arr. 
•  •  •  j  Dép. 
Arr. 
Dép. 
Utile  ....  Arr. 


HalU 


Déjenoer . 


8  86 

10  16 

10  46| 

18    8 

1  15| 

8  46 


3  JUIN 

1  50 
1  22 
1   31 


4  43 


11,27 
13,53 
15, OU 


I 


8  6, 

0  80 
I  9  55, 
i    11  13 

12  ISJ 

1  42) 


13,19 


6  JUIN 

1  24 
1  18 
1   27 


4    9 


14,75 


9  JDIN 


I 


8    7 


12  40 


15,79 


15,00 


2    8 


1  28 


4  21 


14,08 
13,17 

15,61 


14,30 


Itinéraire  G 
Distances  :  21'«  267  +  20''-  879  -f  19''-  897  =  60''-  041. 


Usine  .  . 
Halte  .  . 

D^enner . 
UsiBC  .  . 


Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 


I 

8  5 

9  45 

10  15 

11  50 

12  59 
8  19 


4  JUIN 

1  40 
1  35 
1  20 


4  35 


12,76 
13,18 
14,92 


13,54 


I 


8  5 

9  37 

10  7 

11  33 

12  35 
1  47 


7  JUIK 

1  32 
1  26 
1   12 


4  10 


13,87 
14,55 
16.58 


14,89 


10  JUIN 

10 

11  28 

12  28 
1   43 


1   20 
1   15 


4    8 


13,72 
15,65 
15,91 


15,01 


Incidents  divers  : 
$juin.  —  La  voiture  arrêtée  est  touchée  par  une  charrette  qui  crève  un  pneu  arrière. 
8  juin.  —  One  roue  avant  chaufle  ;  arrêt  de  19  minutes  pour  regraisser. 
2  juin.  —  Au  parc  :  On  remplace  la  chambre  du  pneu  arrière  gauche. 
8  juin.  —  Au  parc:  Démontage  des  deux  roues  arrière  pour  nettoyer  et  graisser  les 
fusées,  chaînes  et  pignons. 
ejiàn.  —  Au  parc:  On  touche  au  frein  gauche. 


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n  ^r^' 


-248  — 

Si  on  tient  compte  des  incidents  en  cours  de  route  ci-dessus,  les 
vitesses  moyennes  deviennent  : 


(Itoipéa'lS) 

ITINÉRAIRB  A 

ITINÉRAIRE  B 

ITINÉRAIRE  C 

Dates 

YiUtMi  BOTtaiM 

en  kilomètres.  . 

Nombre  de  person- 
nes (conducteur 
compris)  .... 

Lest 

S  JOUI 

S   JUIN 

8  JUIIl 

3   JUIN 

6  JUIN 

9  JUll 

4   JCIH 

7   JCIB 

10JU1H 

12,93 

3 

0 

14,06 

3 

0 

14,66 

3 

0 

14.06 

3 
0 

16,00 

3 
0 

14,03 

3 
0 

13,64 

3 
0 

14,09 

3 
0 

16,00 

3 
0 

ViUtta  BoysaM  gi 
GktfffS  ■tilo  nùrmm 

taérals 

It 

14>»a4 

II 

Ces  vitesses  moyennes  générales  ne  permettant  guère  de  se  faire 
une  idée  exacte  de  la  véritable  allure  en  service,  nous  allons  donner 
les  vitesses  moyennes  du  Coupé  n9  13  sur  certaines  parties  caractéris- 
tiques des  divers  itinéraires  :  rues  accidentées,  rues  encombrées  ou 
voies  désertes  : 


ITINÉRAIRES 

VITESSE 

(Longueurs  et  Déclivités) 

DATES 

DURÉE 

MOTINNI 

à  l'heure 

A 

minutes 

kilom. 

Longueur:  3 890 mètres.                                          / 

S  juin. 

30 

11,67 

/    moyenne  en  rampe:  faible.                 J 

>     5  juin. 

18 

12,96 

^"^•*^-         extrêmes.     '''''^'                             ' 
(     ®'"*°'«'*  }  0,030. 

B 

8juin. 

17 

13,72 

3  juin. 

10 

11,71 

Longueur  :  1 95S  mètres. 

iwçrliviiéa      i    moyenne  en  rampe  :  insignifiante. 
i    extrêmes:  0,030. 

>      6  juin. 
1      9  juin. 

8 
10 

14,64 
11,71 

Rue  de»  TuiUriee,  Faub.  SairU-Honoré,  PL  de»  Terne».  ' 

\     3  juin. 

17 

10,31 

Longueur  :  3  928  mètres. 

Déclivités.    1    moyenne:  assez  faible.                        j 
l    extrêmes:  0,028 sur 483-. 

f 

y     6  juin. 

1      9  juin. 

15 
19 

11,71 
9,24 

De  la  rue  de  Strasbourg  à  la  place  Vendâme.                 < 

\ 

Longueur  :  2  568  mètres.                                              i 

}      3  juin. 

14 

11,00 

f    moyenne  en  rampe  :  insignifiante.        ' 

>     ôjuin. 

12 

12.84 

^"^^^-         exUêmes.      ^,006  sur  200-.                 { 
(                     }  0,030  sur  w. 

1      9  juin. 

12 

12,84 

Bull. 


17 


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""^^^^H 


246- 


ITINÉRAIRES 
(Longueurs  et  Décli viles) 


Du  cùmmencement  de  la  rue  Blanche  au  Sacré-Cœur. 
Longueur  :  1 861  mètres. 

f    moyenne  :   0,049. 

Déclivités.         extrêmes    \  ®'""' 

(    extrêmes,  j  ,,<jg^s„r„.. 

De  la  place  de  la  Trinité  à  la  place  de  la  République, 
Longueur  :  »  879  mètres. 

S    moyen  ne  :  insignifiante. 

DelapLdelaRépubliqueau  Pont-Neuf  par  lar.  Turbigo. 
Longueur  :  2S43  mètres. 

(    moyenne  :  insignifiante. 
Déclivités.    J    extrêmes  :  0,014. 


DATÉS 


A  juin. 

7  juin. 

10  juin. 

4  juin. 

7  juin. 

lOjuin. 

4juin. 

7  juin. 

10  juin. 


WKtE 


MOTBIfRI 

àrheure 


minutes 


16 
13 


14 
13 
14 


kilom. 


6,98 
8,50 


11,34 
li,00 
1S,34 

S2,43 
19,S1 
14,99 


Les  trajets  parcourus  le  plus   fréquemment  en   grande  vitesse 
sur  des  voies  désertes  ont  été  : 


Dates 


De  la  Porte-Maillot  à 

l'usine  Clément. 
Longueur  3  îOC". 

i  moy.:  iMi9B.\  TlUtie 
•  }  extr.:  0,007 


Pente  . 


De  l'Étoile  à  la  place 

de  la  Concorde  (•) 
Longueur  2  384* 

raoy.  :  0,004\  T"««* 
0,027 


Pente 


j  raoy.: 
\  extr.  : 


De  la  place  de  la  Con 

corde  à  l'Étoile.        /  huée 

Longueur  2  384*. 

l  mov.;0.004\ï"»»« 
Rampes 


cxlr.  :  0,027 


13' 
14^77 


8' 
17k  88 


ir 

47k  45 


10' 
14^30 


i7k8S 


4  JVM 


13' 
14^77 


Mk43 


11' 
17k  41 


10' 
14k  30 


IJ.D11I 


10' 
19k  1 


5' 

SSki 


9' 
15k  89 


11' 
17k  45 


8' 

17k  88 


11' 
17k  45 


9' 
15k  89 


9J1in 


11' 
17k  45 


7' 
i0k43 


9' 
15k  89 


lojon 


12' 
16k- 


8' 
17k  88 


(1)  On  sétonnera  peut-être  de  nous  voir  ranger  l'avenue  des  Champs-Elysées  parmi 
les  voies  désertes;  mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  le  trajet  à  la  descente  a  eu 
lieu  le  matin. 


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—  24T  — 

II.  —  Essais  de  freinage  du  11  juin. 
(Sur  la  côU  de  la  TuUeriê  :  déclivité  6  ^/o.) 

\P  En  mofntant  : 
Temps  employé  pour  parcourir  25  mètres  avant  le  drapeau 

de  signal  du  serrage  du  frein,  en  secondes 9^ 

Vitesse  moyenne  en  kilomètres  à  Thenre 10^0 

Longueur  parcourue  entre  le  signal  de  serrage  du  frein  et 

l'arrêt  complet,  en  mètres 2*35 

Recul  après  Tarrét,  en  mètres 0"12 

^  En  descendant  : 
Temps  employé  pour  parcourir  66  mètres  avant  le  drapeau 

de  signal  du  serrage  du  frein,  en  secondes 16'^  6 

Vitesse  moyenne  en  kilomètres  à  rheure 14^"  3 

Longueur  parcourue  entre  le  signal  du  serrage  du  frein  et 

Tarrét  complet,  en  mètres 4*30 

III.  —  Consommations. 

i^  Consommation  en  huile  de  graissage û'^vlOO 

2»  Consommation  en  énergie  électrique  (fournie  par  l'usine)  : 


Dates 


Kilomètres  parcou- 
rus   , 

Kilowatts-heure 
fournis  aux  bornes 
Im  accumulateurs. 


2   JUIN 


13,52 


3    JUIN 


62,217 


13,91 


62,044 


13,91 


5  JUIN 


61,579 


13,18 


6   JUIN 


62,217 


12,61 


7  JUIN 


13,11 


8    JUIN 


61,579 


13,18 


62,217 


12,69 


lK,m 


106,11 


Kilowatts-heure  fournis  en  moyenne  par  jour 13,26 

Watts-heure  fournis  en  moyenne  par  voiture-kilomètre  chargée.  .    214,15 


Le  Coupé  n^  13  a  été  conduit  par  son  constructeur  très  expert  en 
utilisation  de  son  moteur  électrique.  On  ne  voit  pas  en  effet  de  diiTé* 
rence  bien  sensible  entre  les  consommations  correspondantes  à  un 
même  itinéraire.  Cependant  il  y  a  une  tendance  à  diminution,  en 
même  temps  que  la  vitesse  moyenne  a  sensiblement  augmenté  : 


Dates 

Fouroilures    d'élec- 
tricité en  iciiow.-h. 
Vitesses  en  kilom.  . 

2    JUIN 

ŒRAiR 

5    JUIN 

SA 

8  JUIN 

ITiP 
3   JCIN 

ŒRAIR] 

6    JUIN 

Z  B 
9   JUIN 

mi 

4    JUIN 

«ÉRAIR 

7    JUIN 

E  C 
10JU1N 

13,52 
12,78 

13,18 
14,05 

13,18 
14,66 

13,91 
14,06 

12,61 
13,00 

12,69 
14,01 

13,91 
13,54 

13,11 
14,89 

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—  248  - 
30  Contommaticn  pendant  let  estai»  du  44  juin  : 


En  palier 
En  rampe. 

VITESSE 

en 

KILOMBTRBS 

par  heure 

tirrUisa 
de 

POTENTIEL 

en  volts 

INTENSITÉ 
en 

PUISSANCE 
en 

WATTS 

ÉNERGIE 
SPàcinQDB 

consommée 

en 

watls-beure 

par  voiture- 

kilom. 

chargée. 

8,S0 
16,80 
7,90 

45,0 
87,5 
80,0 

25,4 
25,5 
74,2 

1143 
2  230 

5  940 

_        . 

134,5  («) 
132,7  {«) 
752,0 

(1)  Le  rapprochement  de  ces  deux  chiffres  porte  à  penser  que  le  rendement  du  mo- 
teur est  moins  bon  en  palier  à  petite  vitesse  avec  accumulateurs  en  quantité  qu'à 
la  grande  vitesse  avec  accumulateurs  en  série,  car  la  résistance  totale  à  la  vitesse  de 
16>«  8  est  certainement  plus  forte  qu'à  la  vitesse  8>«  3  où  la  résistance  de  Tair  est 
presque  négligeable. 

GaloulB  du  Jury. 
I.  —  Consommations. 

Le  nombre  de  watts-heure  fournis  en  moyenne  à  Tusine  par  voiture- 
kilomètre  a  été  de  214,15. 

Si  Ton  admet  que  le  rendement  en  énergie  des  accumulateurs  est  de 
75  Vo  on  aura  : 

Watts-heure  consommés  en  service  par  voiture-kilomètre  .  .    160,61 
Watts-heure  consommés  en  essais  sur  palier    par  voiture- 
kilomètre 13î,70 

Rapport 1,21 

Ce  rapport,  qui  est  variable  pour  chaque  véhicule,  tient,  d'une  part, 
aux  sujétions  du  parcours  dans  Paris  et,  de  l'autre,  à  la  manière  dont 
chaque  conducteur  utilise  le  moteur  dans  les  ralentissements  de  ma- 
nière à  éviter  des  arrêts  et,  par  suite,  des  démarrages  inutiles. 

IL  —  Prix  de  revient. 

Consommation  d'énergie  spécifiqae  par  voiture-kilomètre  : 

En  service  courant,  à  la  vitesse  moyenne  de  14,24  ki-  vatu-heire. 

loraètres  à  l'heure 160,61 

En  allant,  à  la  vitesse  de  9  kilom.  à  Fheare,  du  dé- 
pôt au  lieu  de  travail  et  tnce  versa  134,5X1,^1  =  162,74 

En  maraude 134,5X1,21  =  162,74 


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—  249  — 
Fùumiiwre  d^énergie  spéd/ipiê  par  voUure-kUomèire  : 

YltU- 

En  service  ooarant 21^ 

Du  dépôt  an  liea  de  travail  et  vice  verzi ^  *   ■  =    211 

0,75 

En  maraude — —  =    211 

U|75 

FouffiUure  d'énergie  pour  une  voiture-journée  du  type  n*  1S  : 

vitU-hMre.  kUtwitU 

En  service  courant 45X214,15  =  9636  \ 

Dn  dépôt  au  lieu  de  travail  et  vice  l  i^a 

versa 5X217,00  =  1085  C  "^ 

En  maraude 15X217,00  =  3255/ 

La  dépense  correspondante  sera  de  : 

Énergie  électrique 13,976X0,12  =  1,1 

Huile 0,100X0,90  =  0,1 

Total 1, 

Prix  de  revient  de  la  journée  : 

Frais  généraux  et  faux  frais Fr.  14,^ 

Accumulateurs  (entretien) 4 

Graissage 0,< 

Énergie  électrique  . 1,< 

Total Fr.    20,! 

Prix  de  revient  dn  kilomètre  utile  : 

45  ' 

Prix  de  revient  du  kilomètre  en  sus  : 

0,214  X  0,12  =  0,0256. 

(<)  voir  p.  M7. 


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—  250  — 

2«  CATÉGORIE 

Voitures  à  moteur  unique  où  le  mouvement  est  transmis  aux  roues  mo- 
trices par  intermédiaire  d'un  équipage  d^engrenages  invariable,  d'un 
différentiel  et  de  chaînes,  et  où  la  variation  de  vitesse  des  roues  motrices 
est  obtenue  par  une  variation  correspondante  de  vitesse  du  moteur. 

ÉLECTRICITÉ. 

Gab  Jeantaud  (n»  25). 

Cette  voiture,  qui  était  inscrite  sous  le  numéro  25,  a  été  construite 
et  présentée  par  M.  Jeantaud,  Ingénieur  à  Paris  (*). 


FiG.  13.  —  Cab  Jeantaud  (d*>  25);  Vuo  prise  en  ordre  de  marche. 

But,  charge  utUe,  prix.  —  Ce  cab  a  été  établi  en  vue  du  transport  de 
deux  voyageurs,  c'est-à-dire  pour  une  charge  utile  de  140  kilogrammes. 
Il  peut  être  livré  au  prix  de  14  000  francs. 

(1)  51,  rue  dePonthieu. 


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^p^"''^^""^ 


—  251  — 

Description  sommaire.  —  Comme  on  le  voit  sur  les  figures  13, 14  et  15, 
ce  véhicule  se  compose  d'un  cab  à  quatre  roues  dont  Tavant-traiD 
supporte  un  coffre  renfermant  les  accumulateurs. 

Placé  sur  un  siège  fixé  en  haut  et  en  arrière  de  la  caisse,  le  con- 
ducteur a  à  sa  disposition:  le  volant  de  direction;  le  combinateur; 
une  pédale  servant  au  démarrage  et  au  freinage  électrique  ;  un  levier 
actionnant  deux  freins  à  enroulement  direct  sur  couronnes  fixées  aux 
rais  en  bois  des  roues  motrices. 


FiG.  14.  —  Cab  Jeantaud  (n*  25);  Vue  arrière. 

Le  moteur  et  le  différentiel  sont  renfermés  dans  un  carter. 

R^partitùm  des  poids.  —  Le  tableau  ci-dessous  indique  la  répartition 
de  la  charge  sur  les  essieux  : 


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—  «a  — 


Poids  à  vide Rilogr.      soo 

Conducteur 70 

Accumulateurs aoo 

POIDS 

ROUKS  AVANT 

ROUES  ARRIÈRE 

(MOTSICSS) 

1270 
140 

605 

40 

665 
100 

Charge  uUle Kilogr. 

Poids  TOTAL.  .  .  Kilogr. 

1410 

645 

765 

Le  rapport  de  la  charge  utile  au  poids  mort,  en  ordre  de  marche,  est: 

P„~"1270~"'"* 
Le  rapport  de  la  dtarge  utile  au  poids  Mal  est  : 

p.-ilîô-®'*®- 


Direction 


Fio.  15.  —  Élévation  du  Cab  Jeaataud. 

Roues.  —  Les  indications  concernant  les  roues  sont  résumées  dans 
le  tableau  suivant  : 


Diamètre  moyeu  des  fusées 

Diamètre  extérieur,  v  compris  des  bandages  de 
6"  065 


Rapport 


i^ 


ROUES  AVANT 


o^oao 

0-860 
0,041 


ROUES  ARRIÈRE 

(MOTRICBS) 


0-036 
1"050 
0,034 


Les  roues  avant  dépassent  un  peu  la  caisse  des  accumulateurs. 


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—  253  — 

La  distance  entre  les  deux  essieux  (empattement)  est  de  1»  900. 
La  largeur  de  la  voie  avant  est  de  i"^300  et  celle  de  la  voie  arrière 
de  1»  350. 
Les  roues  sont  en  bois,  avec  moyeu  métallique. 
Les  pneumatiques  sont  du  type  Michelin. 

Encombrement,  —  La  longueur  du  cab,  toutes  saillies  comprises, 
est  de  2B95,  et  sa  largeur  de  i<n55. 

Moteur.  —  Le  moteur  et  Tarbre  du  différentiel  sont  placés  dans  un 
carter  clos  d*où  ne  sortent  que  les  extrémités  de  l'arbre  du  différentiel 
portant  les  pignons  des  chaînes. 

Ce  moteur  pose,  avec  sa  transmission,  450  kilogr.  Il  est  d'une  puis- 
sance normale  de  3,5  à  4  chevaux. 

Le  moteur,  induit  en  tambour  et  à  deux  pôles,  porte  deux  enrou- 
lements inducteurs  :  l'un  en  série,  l'autre  shunt. 

Les  diverses  variations  d'excitation  et  les  couplages  des  batteries  per- 
mettent les  vitesses  suivantes  : 

1**  vitesse  :    7  kilom.  à  Tboare,  par  ooaplage  des  batteries  en  quantité  ; 


f 

— 

12 

3* 



15 

4* 

— 

1& 

Les  vitesses  intermédiaires  s'obtiennent  par  des  résistances  momen* 
tanées  introduites  par  la  pédale  du  freinage  électrique. 

Le  tableau  ci-dessous  et  les  schémas  ci-après  (fig.  16)  permettent 
de  se  rendre  compte  du  couplage  des  batteries  et  des  modes  d'exdla- 
tion  de  l'inducteur  suivant  les  diverses  positions  du  combinateur  : 


îf 

ROLES 

ACCUMULA- 
TEURS 

EXCITATION 

SBRIB 

EXCrfATION 

SHOHT 

INDUIT 

RHÉOSTAT 

—  1 

lime  arrièn. 

En  quantité. 

En  circuit. 

En  circuit. 

En  circuit. 

En  Circuit. 

0 

ioM-trcteft. 

En  tension 
ouverts. 

En  circuit 
et  sur  induit 

Hors  circuit. 

En  circuit 
et  inversé. 

En  circuit 
PMr  fireinage. 

1 

NUteittMM. 

En  quantité. 

En  circuit. 

En  circuit. 

En  circuit 

Encircuit(<). 

s 

TlkMMJMM. 

En  tension. 

En  circuit 

skuUf  rar 

texréiiiUMN. 

— 

— 

Hors  circuit 

8 

riloM  McMréc. 

— 

— 

— 

En  circuit 

- 

4 

finiÙTtlBM. 

ikuMtur 

— 

._ 

IMriliilUM. 

(1)  Un  bloqnage  mécanique  ne  permet  pas  an  combinateur  de  passer  de  la  position 
1  à  la  position  s  sans  que  Ton  ait,  au  pièalabie,  intercalé  dans  le  circuit  larttistance 
de  démarrage  commandée  par  une  pédale  placée  sous  le  pied  droit  du  conducteur. 

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254 


4i  Umn^ 


m  Inm 


"nrr) 


tu 1_ 


2    T 


^  X 


Fig.  16.  —  Combinaleur  du  Cab  Jeantaud  (n*  25). 

(Ces  schémas  ont  été  dressés  d'apiès  les  indications  du  constructeur,  minutieusement 
vérifiées  par;M.  Hospitalier). 

AccumulatewB.  —  Les  accumulateurs,  renfermés  dans  deux  caisses 
placées  dans  le  coffre  de  Tavant,  sont  du  type  Fulmen  fi  15.  Ils  sont 
au  nombre  de  44  et  pèsent  en  tout  404  kilogrammes. 

Tratumission,  —  Chacune  des  extrémités  de  Tarbre  du  différentiel. 


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I 


—  255  — 

porte  un  pignon  qu'une  chaîne  à  rouleaux  relie  à  une  couronne 
dentée  fixée  aux  rais  en  bois  de  la  roue  motrice  correspondante. 

Appareil  de  direction,  —  Un  volant  permet  de  faire  tourner  une  tige 
verticale  qui  porte  un  bras  à  sa  partie  inférieure.  Ce  bras  agit  sur 
une  barre  horizontale  qui,  par  des  renvois  de  sonnette,  déplace  les 
fusées  à  pivots  des  roues  directrices. 

Les  deux  bras  des  fusées  à  pivots  des  roues  sont  reliés  par  une  barre 
horizontale. 

Un  tour  du  volant  suffit  pour  braquer  complètement  les  roues,  c'est- 
à-dire  pour  leur  faire  faire  un  angle  de  35<>  avec  le  plan  médian  de  la 
voiture. 


Elévation 


A.  —  Pivot  portant  la  biellelte  de  ti- 
rage L. 

G.  —  Attaches  excentrées  des  deux 
freins. 

L.  —  Biellette  de  tirage  réunie  à  la 
pédale  actionnant  les  deux  freins. 

P.  —  Attaches  communes  aux  deux 
freins. 

R.  —  Roue. 

S.  —  Douille  soutenant  le  pivot  A. 

T.  -^  Tambour  d'enroulement. 

FiG.  17.  —  Frein  à  enroalement  agissant  en  avant  ou  en  arrière. 

Freinage.  —  Un  levier  permet  au  conducteur  d'agir  sur  deux  freins 
à  enroulement  direct  sur  les  couronnes  fixées  aux  rais  des  roues 
motricies. 

Geé  freins  à  double  enroulement  (fig.  17)  servent  aussi  bien  dans  la 
marche  arrière  que  dans  la  marche  avant.  Il  y  a  aussi  un  frein  à  vis 
à  sabots  agissant  sur  les  bandages  des  roues. 

Enfin  le  moteur  permet  d'obtenir  un  freinage  électrique. 


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GonBtatatlonB  des  Goxiiinias«lr«8. 

L  —  Vitesses. 

l^'  Vitesêes  pendant  les  essaie  du  44  juin  : 

En  palier batterios  en  quantité 7^82 

—      batteries  en  série 16»'"95 

^^''XwJ'S:^.''".^  I  tatteries  en  série »-90 

2<»  Vitesses  en  service  dans  Paris  : 


(OakB-U)                                            iTINJblAIRB  ▲ 

Distances  :  21^-  018  -f  19^"  760  +  20^  801 ,8  =  6λ'- 579,«. 

S  JUIN 

5  JUIN 

.      8  JUIH 

Smm      Nrie 

Titme 

Ëmm 

8u4i 

THmm 

levw 

mie 

TUmm 

h.  m.    h.  m. 

kilom. 

h.  m. 

h.  m. 

kilom. 

h.  m. 

h.  m. 

kilom. 

Utile  ....  Dép. 

■•**•••}  Dép. 

"^•^'^  •  }  Dép. 
Utiit  ....  Arr. 

9i6 
iiiZ 

0,03 

8  20 
0  51 

1  82 

15,37 

8    5 
0  28 

1  83 

15,10 

12    5 
i  34 

A  16 

1  80 
1  30 

13,38 
18,60 

10  81 

11  40 
18  47 

a  6 

110 
110 

«.0. 
15,80 

0  55 

11  18 

12  40 
2     2 

1  23 
1  22 

14,28 
15,22 

5  15 

11,73 

4    0 

15,39 

4    8 

14,89 

Itin^airb  B 

Distances  :  20^  662  +  18^-  658  +  22^-  897  =  62^  217. 

8  JUIN 

6  JUIH 

0  JUIH 

UtiM  ....  Dép. 

■*»•■    S; 

Utile  ....  Arr. 

,:,îi-' 

18,68 

*  *'    1  88 
0  43 

15,11 

8  13 
0  35 

1  22 

15,11 

11     7 

is  to 

1  90 
8  11 

1  88 

1  41 

13,65 
13,60 

10  18 

11  80 
18  34 

8    5 

1  18 
1  31 

...» 

10  5 

11  22 

12  30 
2  11 

1  17 
1  32 

14,54 
14.03 

4  34 

13,62 

4  11 

14,87 

4  11 

14,87 

Itinéraire  G 

Distances  :  21^-267  +  20^-879  +  19^-897  ~  62^-044. 

4  JUIH 

7  JUIH 

- — "^r — ■ — r* — - 

10  JUIH 

Utile  ....  Dép. 
■"*••••  j  Dép. 

UtiM  ....  Arr. 

8  44 
10  83 

1  80 

18,88 

8  10 
0  37 

1  27 

14,66 

.%:- 

13,72 

10  54 

18  10 

1  33 

8  81 

1  85 
1  58 

«.73 

10,11 

10  7 

11  26 

12  41 
1  57 

1  10 
1  16 

15,85 
15,70 

10  0 

11  34 
18  38 

S    > 

1  25 
1  82 

14,73 
14,55 

5    2 

12,32 

4    2 

15,38 

«20 

14,32 

Incidents  divers: 

f /tan.  —  Un  frein  serre  un  peu  seul  et  chauffe.  On  le  règle  à  la  halta  des  to  kilom. 

a  juin.  -^  Arrêt  de  4  minutes  pour  réglage  du  frein. 

4  juin,  — 19  minutes  pour  régler  et  changer  une  touche  du  comhinateur. 

7  juin.  —  A  la  halte  du  déjeuner  on  arrange  le  frein  arrière. 

ilttiNirc.  — Néant. 

Il — — 

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—  287  — 

En  tenant  compte  des  incidents  en  cours  de  route  ci-dessus,  les 
vitesses  moyennes  deviennent  : 


(OabB*25) 

Dates 

ViUtMt  ■•ytUM 

en  kilomètres.  . 

Nombre  de  person- 
nes (conducteur 
compris)  .... 

Lest 

rrii 
a  JUIN 

«ÉBAIR 

5   JUIN 

E  A 
8    JCIN 

ITINéRAIRE  B 
3  JUIN  6   JUIN  9    JUIN 

ITINÉRAIHE  C 
A   JUIN   7   JUIN   10  JUIN 

11,73 

3 
0 

15,39 

3 
0 

U,t9 

3 
0 

3 
0 

UJ7 

3 
0 

U,t7 

3 
0 

I3>I5 

3 
0 

I5,3t 

3 

0 

U.S2 

3 
0 

VitetM  ■•ytua  géi 
Oharg 0  utile  voniAia 

irala 

.      14k-  S4 

1 

Ces  vitesses  moyennes  générales  ne  permettant  guère  de  se  faire  une 
idée  exacte  de  la  véritable  allure  en  service,  nous  allons  donner  les 
vitesses  moyennes  sur  certaines  parties  caractéristiques  des  divers 
itinéraires  : 


ITINÉRAIRES 

VITESSE 

(Longueurs  et  Déclivités) 

DATES 

DURÉE 

MOTBNNB 

▲ 

minutes 

kilom. 

De  SairU'Augmtin  à  la  fin  de  la  ruê  Lafayette. 

Longueur  :  3  890  mètres.                                            | 

2juln. 

20 

11,66 

movenne  en  rampe  :  faible.                ' 

^     Sjuin. 

16 

U,58 

Déclivités.           ^,.,.„^,.       0,005. 
(     '*''^'°''-  1  0,030. 

8juin. 

il 

13,72 

Delà  fin  du  b^  des  Ilalien*  à  la  place  de  la  République. 

3juin. 

8. 

14,64 

Longueur  :  1  952  mètres. 

Dfclîvité»      i    moyenne  en  rampe  :  insigniOante. 
uecimies.     j    extrêmes  :  0,0i0. 

l     6juln. 

.7 

16,73 

)     9juin. 

9 

13,01 

RuedeeTidlerw  —  Faub.  S^-Bonoré — Place  de»  Ternes. 

Longueur  :  s  928  mètres. 

)      3  juin. 

13 

11,71 

n^iîvii^a      l    moyenne  en  rampe  :  assez  faible. 
Déclivités,    j    extrêmes:  0,028 sur 483-. 

^      ejuin. 

16 

10,98 

)      9juln. 

15 

11,71 

De  la  rue  de  Strasbourg  à  la  place  Vendôme. 

Longueur  :  2  568  mètres. 

/      3juin. 

16 

9,63 

f    moyenne  en  rampe  :  insignifiante. 

>      ejuin. 

13 

11,85 

'^"^'^•-         extrêmes:     «'«O»  «ur  200-. 
(                       l  0,030  sur  66-. 

\     ojuin. 

12 

12,84 

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—  288  — 


ITINÉRAIRES 

VITESSE 

(Lo^lMUt  et  déclivités) 

DATES 

DURÉE 

MOTBNirE 

G 

minutes 

kilom. 

Longueur  :  1  861  mètres.                                              | 

•4  juin. 

13 

8,59 

moyennç  :   0,0*9.                              ] 

^     Tiuin. 

10 

11,16 

'^*'^^'^'         extrêmes:  i  ^'^^*-                              ' 
l  0,090  sur  78-. 

lOjuia^ 

9 

1S,40 

De  la  place  de  la  Trinité  à  la  place  de  la  République, 

Longueur  :  s  879  mètres.                                            | 

Ajuin. 

18 

i0,80 

moyenne  :  insignifiante.                      ^ 

>     7  juin. 

14 

ia,34 

»»*<="-'*»•        extrêmes:     •'•«• 

0,021 . 

\    lOjuin. 

14 

1i,34 

1     4  juin. 

10 

13,45 

Longueur  :  1 843  mètres. 

«X  1-  -.x           moyenne  :  insignifiante. 

Déclivités.                   ^Jlxr^^        AAJ. 

(    extrêmes  :  o,OU. 

*      7  juin. 
)    lOjuln. 

1 

8 
11 

16. 8S 
1S,23 

Les  trajets  parcourus  le  plus  souvent  en  grande  vitesse  sur  des  voies 
désertes  ont  été: 


Dates 

liUiR 
12' 

» 
» 

8' 

mu 

sjms 

11' 

m» 

7' 
toi' 43 

10' 

14k»  J 

4jnR 

11' 
17^45 

» 

9 

» 

S  JUIN 

uns 

um 

am 

liOIK 

lojon 

De  la  Porte-Maillot  à  \ 

l'usine  Clément.       1  »vte 
Longueur  3100".         > 
_     ,        l  moy.  :  Iniifii.V  T'*''" 

11' 
17^45 

» 
» 

9' 

ISk» 

11' 

17^45 

7' 
Mk49 

8' 

11' 

17k  4S 

10' 

l»k-l 

9' 
18k  M 

11' 

17k  4S 

6' 
Ukg4 

9' 

ISkgl 

11' 

17k  45 
» 

De  FÉtoUe  à  la  place\ 

de  la  Concorde  («).    /  iMirée 
Longueur  2  884".        > 
Pente      J  «"^i- M04\î't«« 
"^^"^  •  jextr.:  0,027 

De  la  place  de  la  ConA 

cordeàVÉtoiU,       /  Hrte 
Longueur  2  384-.        ? 
B»Tnn«.!  ï«oy.:0,004\r.te*« 
'^''"'P^iextr.:  0,027/ 

(1)  On  s'étonnera  peut-être  de  nous  voir  ranger  l'avenue  des  Champs-Elysées  parmi 
les  voies  désertes;  mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  le  trajet  à  la  descente  a  eu 
Heu  le  matin. 

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—  289  — 

IL  —  Essais  de  freinage  du  11  juin. 
(Sur  le  macadam  de  la  côte  de  la  Tuilerie  :  déclivité  6  o/oj- 

1<>  En  montant  : 

Temps  employé  pour  parcoarir  25  mètres  avant  le  drapeaa 

de  signal  de  serrage  du  frein,  en  secondes S''  7 

Vitesse  moyenne  correspondante,  en  kilomètres  à  Theure .  .  10^*3 

Longueur  parcourue  entre  le  signal  de  serrage  du  frein  et 

Tarrèt  complet,  en  mètres 2-5 

Recul  après  l'arrêt nul 

^  En  descendant  : 

Temps  employé  pour  parcourir  66  mètres  avant  le  drapeau 

de  signal  du  serrage  du  frein,  en  secondes ll'^  8 

Vitesse  moyenne  en  kilomètres  à  Fheure 20^*1 

Longueur  parcourue  entre  le  signal  du  serrage  du  frein  et 
Farrêt  complet,  en  mètres 10"  5  (*) 

III.  —  Consommations. 

i^  Consommation  en  huile  de  gfaisaage O'^cr  100 

2^  Consommation  en  énergie  électrique  (fournie  par  Vusine)  : 


Dates 


Kilomètres   parcou 
ro8 

Kilowatts-heure 
fournis  aux  bornes 
dei  accumulateurs. 


61,579 


3  JUIN 


62,217 


H,67 


62,044 


61,570 


9,25 


6  JUIN 


62,217 


10,13 


7  JUIN 


62,044 


9,60 


8  JUIK 


61,579 


9, Ci 


9  JUIN 


62,217 


9,70 


niioi 


Kilowatts-heure  fournis  en  moyenne  par  jour 10,07 

Watts-heure  fournis  en  moyenne  par  voiture-kilomètre 162,47 


Bien  que  le  Cab  n^  25  fut  conduit  par  son  constructeur  qui  a  une 
grande  habitude  des  moteurs  électriques,  on  remarquera  que  la 
consommation  d'énergie  a  diminué  en  même  temps  que  la  vitesse 
moyenne  augmentait  avec  la  connaissance  des  itinéraires: 

(1)  Outre  que  le  commencement  du  serrage  des  freins  n'a  peut-être  pas  coïncidé  exac- 
tement avec  le  signal  d'arrêt,  la  crainte  de  déchirer  les  pneus  par  un  bloquage  sur  place 
a  dû  pousser  le  propriétaire  du  cab  à  ne  s'arrêter  qae  progressivement. 


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-260  — 


Dates 

Fourniture  d'électrl- 

cilô  en  kilow.-h. 

Vitesse  moyenne  .  . 

ITINÉRJIIRE  A 
2   JUIN  5    JU1K  8   JUIN 

ITINÉRAIRE  B 
3  JUIN  6  JUIM  9  JUIH 

mNÉBAIRE  C 
4   JUIN   7   JCIH  10JU1R 

10.65 
il,  93 

9,  M 
U,05 

9,01 
U,66 

11,67 
U,06 

10,13 
15,00 

9,70 
14,03 

10,58 
13,54 

9,60 
14,89 

» 

39  Consommation  pendant  les  essais 

du  44  juin 

<Oab  B«  26) 

VITESSE 
en 

•ntinci 

de  ' 

INTENSITÉ 

PUISSANCE 

ÉNERGIE 
spâapiQDR 

KILOXàTRES 

POTBHTIBL 

en 

en 

consommée 

En  palier.  . 

par  heure 

en  Tolts 

AMPBRBS 

WATTS 

watts-heure 

7,82 
16,95 

44 
88 

12,36 
16,58 

544 
1460 

69,7 
86,2 

En  rampe  (•) 

9,90 

82 

57,20 

4  680 

475 

(a)  En  montant  une  longueur  de  500  mètres  d'une  décll 

vile  moyenne  de  8,2  •/••        | 

Calculs  du  Jury. 

(En  discutant  les  constatations  des  Commissaires  pendant  les  essais 
en  palier  du  Cab,  le  Jury  a  reconnu  que  par  suite  de  remplacement 
de  l'ampèremètre  sur  lequel  avaient  été  faites  les  lectures,  son  circuit 
de  shunt  avait  été  modifié  et  que  dès  lors  les  intensités  étaient  erronées.) 

I.  —  Consommations. 

Le  nombre  de  watts-heure  fournis  en  moyenne  à  l'usine  par  voiture- 
kilomètre  (poids  total),  a  été  de  162,47. 

Si  l'on  admet  que  le  rendement  en  énergie  des  accumulateurs  est 
de  75  o/o,  on  aura  : 

Watts-heure  consommés  en  moyenne  en  senice  par  voiture- 
kilomètre 121,85 

Watts-heure  consommés  en  essais  sur  palier  par  voiture-kilo- 
mètre       86,Î0 

Rapport 1,41 

Ce  rapport  est  pour  le  cab,  conduit  cependant  par  son  constructeur, 
très  expert  en  utilisation  de  moteurs  électriques,  beaucoup  plus  élevé 
que  pour  les  autres  voitures. 


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—  261  — 

Pour  nous  rendre  compte  de  Tinfluence  da  défaut  de  connaissance 
du  moteur,  qui  avait  été  livré  seulement  à  5  heures  du  malin,  le  jour 
même  de  l'ouverture  du  Concours,  rapprochons,  dans  le  tableau  ci- 
dessous;  les  trois  parcours  de  Titinéraire  A  : 


DATES 

%  JCIlf 

5  JOIK 

8  JUilf 

Kilowatls-heure  fournis  par  jour   .  .  . 

WaU»-heure  fournis  en  moyenne  par 

Toiture-kilomètre 

10,65 
172,9 
1S9,67 

86,20 

1.604 

9,25 

150,21 

112,65 

86,20 

1,308  0) 

9,01 

146,15 

109,71 

86,20 

1,272 

Watts-heuTe  consommés  en  service  par 
voiture-kilomètre 

Watts-heure  consommés  par  voiture- 
kilom.  en  palier  àla  vitesse  15  kilom. 

par  Toitare-kUomètra,  en  ganric«  dans 
Paru  et  ea  paliar  lors  des  essais  .  . 

(1)  C'est  le  rapport  moyen  1,306  que  nous  prendrons  pour  effectuer  nos  calculs. 

Ce  rapport  1,272,  du  8  juin,  ne  dépasse  plus  guère  le  rapport 
correspondant  du  véhicule  n^l3,  qui  est  1,21. 

Rapprochée  de  ce  fait  que  l'ampèremètre  et  le  voltmètre  n'étaient  pas 
placés  sous  les  yeux  du  Commissaire,  celte  augmentation  du  rapport 
entre  les  consommations  en  service  et  en  essai,  avait  porté  quelques 
commissaires  à  penser  que  les  intensités  pendant  les  essais  en  palier 
n'avaient  pas  été  relevées  avec  assez  d'exactitude.  - 

D'autres  opposaient  à  cette  manière  de  voir  les  essais  du  i«'  juin,  où 
un  ampèremètre  était  sous  les  yeux  du  Commissaire.  Le  tableau 
de  la  page  suivante  montre  en  effet  que,  si  on  tient  compte  des 
vitesses  moyennes  différentes  et  de  l'amélioration  du  moteur  par 
quelques  jours  de  service,  les  constatations  du  l^'  juin  concordent 
suffisamment  avec  les  observations  critiquées  du  11  juin. 

lis  préféraient  chercher  l'explication  du  rapport  moyen  1,41  dans 
la  trop  grande  quantité  d'énergie  inutilement  prise  à  l'usine,  les 
premiers  jours,  par  un  constructeur  quelque  peu  inquiet  du  faible 
poids  de  ses  accumulateurs.  D'ailleurs,  la  surveillance  des  batteries 
était  des  plus  difficiles,  vu  l'exiguïté  du  vide  ménagé  entre  elles  et  le 
dessus  du  coffre  qui  n'était  pas  amovible  dans  le  cab  du  Concours. 

De  son  côté,  le  constructeur  admettait  que  la  difficulté  de  voir  bien 
Bull.  18 


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—  »82  — 

exactement  la  position  de  l'aiguille,  résultant  des  cahots,  avait  pu 
entraîner  un«  erreur  de  7  à  8  Vo  en  moins. 

Gomme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  la  véritable  explication  du  rap- 
port 1,41  se  trouve  dans  Terreur  de  lecture  due  à  la  modification  du 
circuit  de  shunt  de  Tampèremètre  relevée  par  le  Jury. 

On  trouvera  peut-être  que  nous  donnons  trop  d'importance  à  un 


Dates  des  essais.  . 
Vitesses  moyennes. 
Volts . 


VCDl  . 


Ampères  moyens 


11  JUIN 

U 

Ampères  lus 

par 
le  conducteur 


u 
1S 

12  < 
12 
1S 
12 
11 
11 
Néant 


12 


1"  JUIN 

12^-850 
»     (») 

Ampères  lus 

par  le 
commissaire 


13 
11 
13 
13 
13 
11 
12 
12 
Arrière 


15 
15 
17 
16 
15 
17 
14 
11} 
Debout 


1»  JUIN 

»     (*) 

Ampères  lus 

par  le 
commissaire 


13 
14 
13 
12 
14 
14 
12 
16 

Arrière 


17 
18 
17 
17 
16 
20 
20 
18 
Debout 


Assez  fort. 
12,25   I     15,6        13,5  |       18 


13,97 


16,7 


H    JUIN 

le'^gs 


Ampèies  lus 

par 
le  conducteur 


16,1 


point  en  apparence  de  détail.  Si  nous  avons  tant  insisté,  c'est  pour 
appeler  l'attention,  tout  à  la  fois  de  la  Commission  et  des  concurrents, 
sur  Tabsolue  nécessité  de  mettre  à  la  disposition  des  Commissaires  les 
appareils  de  mesure  nécessaires,  convenablement  étalonnés. 

Faute  de  n'avoir  pas,  comme  président  de  la  Commission,  tenu  la 
main  à  une  prescription  du  programme,  nous  ne  pouvons,  comme 
rapporteur,  faire  état  d'une  consommation  par  voiture-kilomètre  en 
polier,  qui  d'après  la  fourniture  d'énei^ie  à  l'usine,  eût  peut-être  été  le 
plus  précieux  renseignement  fourni  par  le  Concours. 

<i)  Lo  CoitimiMMl^  tuAKiue  M'rolU  ap)^ttttltaatli«iù«iit. 


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—  263  — 

II.  —  Prix  de  revient. 

Consommation  d'énergie  spécifique  par  voiture-kilomètre  : 

vitU-keua. 

En  service  courant,  à  la  vitesse  moyenne  de 
14,34  kilomètres  à  l'heure 121,85 

Du  dépôt  au  lieu  de  travail  et  vice  versa,  à  la 
vitesse  moyenne  de  10  kilomètres  à  rheure .   .    70,50X1,306=    90,88 

En  maraude 69,51X1,306=    90,07 

Fourniture  d'énergie  électrique  par  voilure-kilomètre  :  nus-hetra. 


En  service  courant 

Du  dépOt  au  lieu  de  travail  et  vice  versa . 


162,47 


92,07 


En  maraude. 


0,75 

90,88 


0,75 


=  122,70 
=  111,10 


Fourniture  d'énergie  pour  une  journée  de  voiture  du  type  n*  i5  : 

latb-kain.        Ul«viUs-h«re. 


En  service  courant 45X162,47  =  7311        \ 

Du  dépôt  au  lien  de  travail  e€  vice  I 

versa 5X122,7  =    613,5 

En 


ersa 5X122,7  =    ()13,5    i 

maraade 15X121,1   =1816,5    ) 


9,741 


La  dépense  correspondante  sera  de  : 

Énergie  électrique kilowatts-heure.    9,74  X  0,12  =  1,16 

Graissage 0,100X0,90  =  0,09 

Total 1,25 

Prix  de  revient  de  la  journée  : 

Frais  généraux  et  faux  frais Fr.  14,48;(') 

Accumulateurs '. 4    > 

Huile  et  graissage 0,09 

Énergie  électrique 1,16 

Total Fr.    19,73 

Prix  de  revient  du  kilomètre  utile  : 

15:^=0  44. 

45        "'•*' 
Prix  de  revient  du  kilomètre  en  sus  : 

0,16217X0,12  =  0,0195. 


(f  )  vohr  page  m. 


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—  264  — 

Landaulet  Jeantaud  (n^  23). 

Cette  voiture,  qui  était  inscrite  sous  le  numéro  23,  a  été,  comme 
la  précédente,  construite  et  présentée  par  M.  Jeantaud,  Ingénieur  à 
Paris. 

But,  charge  utile,  prix.  —  Le  landaulet  a  été  établi  en  vue  du  trans- 
port de  deux  voyageurs,  c'est-à-dire  pour  une  charçe  utile  de  140  kilo- 
grammes. 

Il  peut  être  livré  au  prix  de  14  000  francs. 


FiG.  18.  ^  Landaulet  Jeantaud  (n*  23)  ;  fermé. 

Description  sommaire.  —  Comme  on  le  voit  sur  les  figures  18  à  21,  ce 
véhicule  se  compose  d'une  caisse  de  petit  landau  dont  le  mode  de 
fermeture  est  très  ingénieux.  La  glace  de  Tavant  peut  se  baisser 
dans  la  double  paroi  intérieure. 

Le  siège  du  conducteur  est  placé  au-dessus  de  Tavant-train  directeur. 
Le  conducteur  a  à  sa  disposition  :  le  volant  de  direction,  le  combinateur 
et  deux  pédales.  Une  des  pédales  sert  au  démarrage  et  au  freinage  élec- 
trique ;  l'autre  actionne  deux  freins  à  enroulement  sur  des  couronnes 
fixées  aux  rais  en  bois  des  roues  motrices.  Ces  freins,  à  double  enroule- 


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1 

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■p  > ..  1 1  II  ^ 


—  265  — 

ment,  servent  aussi  bien  dans  la  marche  en  arrière  que  dans  la  marche 
en  avant. 

En  avant  et  à  droite  du  siège  est  placée  la  manivelle  d'un  frein 
à  sabots. 

Un  carter  fixé  au  ch&ssis  sous  la  caisse  renferme  le  ^loteur  ainsi 
que  le  difi'érenliel. 

Les  accumulateurs  sont  installés,  quelques-uns  dans  le  coffre  du 
siège  du  conducteur,  les  autres  dans  un  coffre  qui  ouvre  à  Farrière  du 
véhicule. 


FiG.  19.  —  Landaulet  Jeantaud  (n*  23)  ;  découvert. 

Répartition  des  poids,  —  Le  tableau  ci-dessous  indique  la  réparti- 
tion de  la  charge  sur  les  essieux  : 


Poids  à  vide  .....  Kllogr.    i  000 

Conducteur 70 

Accumulateurs *50 

Charge  utile Kllogr. 

Poids  total.  .  Kilogr. 

POIDS 

ROUES  AVANT 

ROUES  ARRIÈRE 

(MOTRICBS) 

1520 
140 

765 
40 

755 
100 

1660 

805 

855 

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—  266  — 
Le  rapport  de  la  diarge  utile  au  pouls  mort,  en  ordre  de  marche,  est 

Le^rapport  de  la  charge  utile  au  poids  totcU  est  : 

îl-ii^  =  0084 
P,  — 1660      "'"^• 


FiG.  ao.  —  Elévation  du  Uodanlet 

il  eues.  —  Les  indications  concernant  les  roues  sont  résumées  dans 
le  tableau  suivant  : 


Diamètre  moyen  des  fusées 

Diamètre  extérienr,  y  compris  des  bandages  (pneus) 
de  0-065 


Rapport  -  = 


ROUES  AVANT 


O-OSS 
0-950 
0,040 


ROUES  arrière! 
(MOTRICES) 


0-038 
1-150 
0.033 


La  distance  entre  les  deux  essieux  (empattement)  est  de  2  mètres. 
La  lai|;eur  de  la  voie  est  de  1°*  350  pour  les  roues  avant  et  les  roues 
arrière. 

Les  roues  sont  en  l)ois,  avec  moyeux  métalliques. 
Les  pneumatiques  sont  du  système  Michelin. 


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- —  «Oi   -^ 

Encom^ement.  —  La  loogueur  du  landaulet,  toutes  saillies  com- 
prises, est  de  3  môtres  et  sa  largeur  do  1"  65. 

Moteur.  —  Le  moteur  est  à  deux  pôles  et  à  deux  enroulements  in- 
ducteurs :  l'un  en  série,  Tautre  shunt. 

n  est  installé,  ainsi  que  le  différentiel  et  les  pignons  qui  les  relient, 
dans  un  carter  clos  placé  sous  la  caisse  de  la  voiture,  en  avant  de  Fes- 
sieu  arrière. 

Ce  moteur  pèse,  avec  sa  transmission,  190  kilogrammes. 

Sa  puissance  normale  est  de  5  cbevaux. 


FiG.  21.  —  Plan  du  châssis  du  Landaulet. 

Les  diverses  variations  d'excitation  et  les  coupkiges  des  batteries  per* 
mettent  les  vitesses  suivantes  : 

l'*  vitesse  :    7  kilom.  à  l'heure,  avec  couplage  des  batteries  en  quantité; 
t»       —      ît  —  —  en  série  ; 

3»        —      15  —  (normale)       —  — 

4«       —      18  —      (grande  vitesse)       —  — 

Les  vitesses  intermédiaires  s'obtiennent  par  des  résistances  momen- 
tanées, introduites  par  la  pédale  de  démarrage  et  de  freinage  élec- 
trique. 


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—  268  — 

Accumulateurs.  —  Les  accumulateurs  sont  du  type  Fulmen  B  17. 
Ils  sont  au  nombre  de  44  et  pèsent  chacun  lO'^siOO.  Leur  poids  total, 
sans  les  connexions,  est  donc  de  457"^  60. 

Transmission.  —  Le  système  de  transmission  est  le  même  que  dans 
le  cab  du  même  constructeur. 

Appareil  de  direction.  —  Un  volant  horizontal  est  calé  sur  une  tige 
verticale,  à  la  partie  inférieure  de  laquelle  est  un  pignon  agissant 
sur  une  crémaillère  horizontale.  A  l'autre  extrémité  de  cette  crémaiU 


Elévation 


lnr«tion 


FiG.  22.  —  Mode  de  suspension 

du  Landaulet  sur  Tessieu  avant 

et  direction. 


1ère  est  articulée  une  bielle  coudée  et  inclinée  ;  cette  bielle  donne  le 
mouvement  â  la  tige  qui,  réunissant  les  bras  des  fusées  à  pivots,  rend 
leurs  mouvements  solidaires. 

Il  faut  faire  un  tour  du  volant  pour  braquer  complètement  les 
roues  dont  le  plan  fait  alors  un  angle  de  35^  avec  le  plan  médian  du 
véhicule. 


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Constatations  des  Commissaires. 

I.  —  Vitesses. 
1®  Vitesses  pendant  les  essais  du  44  juin  : 

!  En  palier batteries  en  série  :  ll^- 75;  15''- 15;  16»- 25. 
Rampe  du  Mont-Valérien  (  v  **    •  x  *     o  i  -i 

(déclivité  de  8-  2  V.).         i  ^^^^  ««»  s^«  ••  »  J^'loin- 

2®  Vitesses  en  service  dans  Paris  : 


(LaiicBlat  a*  83)  Itinbràirb  A 

Distances  :  21^-018  +  19^-  760  +  20^-801,8  =  61»- 579,8. 


6arag«. 


Garage.  . 


Dép. 
Ait. 
Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 


9  17j 


h.  m.    h.  m. 

12    r 
2  39 


4  30' 


1   51 


533 


kilom 
10,17 

12,09 

11,24 


11,09 


5  Jcm 


h.  m. 

8  30 

11  30 

Il  30| 

1  1' 

2  si 

3  42* 


h.  m. 
3     » 

1   81 

1  34 


6    5 


kilom. 
7,00 

13,03 

I 
13,27 


10,12 


8   JOIR 


h.  m. 
8  36 
10  20 
10  25 
12  39 
1  40 
3  15 


h.  m. 

1  44 

2  14 


533 


Titeiu 


kilom 
12,12 

8,84 

13,14 


11,09 


Itinéraire  B 

Distances  :  20^-  662  +  18^-  658  +  22^-  897,5  =  62^-  217. 


6arag«.  . 
Halte  .  . 

Déjeimer. 
Garage.  . 


Dép. 
AIT. 
Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 


9  12 

10  54 

11  26 

1  2» 

2  7 

3  58 


3  JCIW 

1  42 
1  34 
1   51 


5    7 


6   JDIN 


12,37 


1     ») 


1   44 


2  44^ 
12,16  4  48 


13,47 
12,16 
13,21 


12,96 


8  15 

10    4 

10  38i 

12    S[ 

1  18' 

3     4 


1  30 


1  40 


5    5 


11,37 
13,32 
12,96 


12,24 


Itinéraire  G 
Distances  :  21'-167  +  20''- 879  +  19^-897  =  62''-044. 


Garage.  . 
HalU  .  . 

D^enier. 
Garage.  . 


Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 
Dép. 
Arr. 


8  38 

11  27 

12  15 

1  54 

2  40 
4  20 


2  49 

1   39 
1   31 


559 


7,55 

I 
12,65 

I 

13,11 


10,36 


8  11 

9  53 

10  23 

11  58 

12  58 
2  20 


7    JUIN 

1  42 
1  35 
1  22 


439 


12,51 
13,18 
14,55 


13,34 


8     8/ 

»  «1  '  " 


10  18 

11  55 

12  55 
2  15 


1   37 
1  20 


4  37 


12,76 
12,91 
14,92 


13,U 


Incidents  divers  : 

s  juin.  ~  Arrêt  de  5  minâtes  pour  un  frein  qui  chauffe.  —  Le  voltage  tombe  à  la  fin 
du  parcours. 
8  juin.  —  L'ampèremètre  est  avarié. 

4  juin,  —  Un  écrou  du  porte-balai  se  desserre  et  un  plomb  fond  (27  minutes  d'arrêt). 
—  On  s'arrête  28  minutes  pour  visiter  le  combinateur.  —  Pendant  la  halte  on  démonte 
le  porte-balai  ;  la  halte,  de  ce  fait,  dure  18  minutes  de  plus  que  le  temps  normal. 

5  juin.  -^  Arrêt  de  i  heure  pour  réglage  d'un  balai.  Un  plomb  fondu. 

8  juin.  —  L'ampèremètre  est  avarié. 

9  juin.  —  Par  suite  d'un  dérapage,  heurt  avec  une  voiture  à  bras.  Pas  d'avaries. 
40  juin.  —  5  minutes  pour  régler  un  balai. 

7  juin.  -^  Au  parc  :  Une  boite  d'accumulateurs  se  carbonise  et  doit  être  changée. 


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—  270  — 

Si  on  tient  compte  des  diTers  incidents  en  cours  de  route  ci-dessus 
les  vitesses  moyennes  deviennent  : 


(LodaBlat  b*  23) 

ITINÉRAIRE   A 

ITINÉRAIRE  B 

niNÉIUlRE  C 

Dates 

Vitesses    moyamiss 

S  JUnf 

S   JUIW 

8    JUIH 

3    JUIN 

6    JDIll 

9   JUIH 

4    JUIH 

7    JUIH 

10  JUIH 

en  kilomètres  .  . 

\\A9 

IMl 

ll>09 

12  J6 

12,96 

I2,U 

12,24 

13,34 

13,69 

Nombre  de  person- 

nes   (conducteur 

compris) 

3 

3 

4 

3 

3 

3 

3 

3 

3 

Lest 

0(a) 

0(fc) 

0 
Mit  71  kg 
raplu 

0 

0 

0 

0(C) 

0 

0 

(a)  Un  voyageur  en  surcharge  pendant  6  kilomètres. 
(6)  Un  voyageur  en  moins  pendant  ao  kilomètres, 
(c)  lin  voyageur  quitte  le  véhicule  au  kilomètre  48. 

Vltesss  moysus  généri 

Je 

12k.  34 

110  kUtttfnanM. 

" 

Il 

II.  —  Essais  de  freinage  du  il  juin. 
(Sur  la  côte  de  la  Tuilerie  :  déclivité  6  Voj. 

lo  En  montant  : 

Temps  employé  pour  parcourir  25  mètres  avant  le  drapeau 

de  signal  de  serrage  du  frein,  en  secondes 9"  % 

Vitesse  moyenne  en  kilomètres  à  rheure 9>»  8 

Longueur  parcourue  après  le  serrage  du  frein 2"  41 

Recul  après  Tarrèt nul 

^  En  descendant  : 

Temps  employé  pour  parcourir  66  mètres  avant  le  drapeau 

du  signal  de  serrage  du  frein,  en  secondes 17^  6 

Vitesse  moyenne  en  kilomètres  à  Fheure 13^  5 

Longueur  parcourue  après  le  signal  de  serrage  du  frein  avant 
l'arrêt  complet,  en  mètres 12»01(*) 


(1  )  Outre  que  le  commencement  du  freinage  n*a  peutr-étre  pas  coïncidé  exactement  avec 
le  signal  d'arrêt»  le  conducteur  a  pu  reculer  devant  le  danger  de  crever  ses  pneumatiques 
sur  les  aspérités  de  la  chaussée  en  bloquant  trop  brusquement  ses  roues. 


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—  271  — 

m.  —  CONSOHHAnONS. 

io  Consommation  en  huUe  pour  graissage 0^^  100 

2»  Consommation  en  énergie  électrique  (fournie  par  Vuetne)  : 


Dates 


Kilomètres  parcou- 
rus   

Kilowatts-heure 
fournis    aux  po- 
teaux de  charge 


2    JUIN 


I1,S79.S 


14,53 


62,044 


13,37 


5   JOIlf 


ll,S79.8 


12,21 


10,98 


7   JOIK 


62,044 


10,49 


11,171.8 


11,60 


02,  M7 


11,22 


495,48 


97,32 


Kilowatts- henre  fournis  en  moyenne  par  jour 12,16 

Watts-heure  fournis  en  moyenne  par  voiture-kilomètre 196,40 


Le  landaulet  (n®  23)  avait  pour  conducteur  un  excellent  mécanicien 
de  voiture  Peugeot  qui,  avant  le  Concours,  n'avait  reçu  que  quelques 
leçons  de  conduite  de  voiture  électrique. 

Si  on  rapproche  les  vitesses  moyennes  des  trois  parcours  sur  l'itiné- 
raire A,  par  exemple,  et  les  consommations  correspondantes  d'énergie  : 


DATES 

2    JUIN 

5  JUIN 

8  JCIH 

Kilomètres  oarcourus 

61  579,8 

5,28 

11,26 

14,53 

61  579,8 

5,5 

12,11 

12,21 

61  579,8 

5,33 

11,09 

11,60 

Temps  réel  du  parcours.    ...    h.  m. 

Vitesses  moyennes km. 

Kilowatts-heure  fournis  aux  bornes  des 
accumulateurs 

on  voit  avec  quelle  rapidité  on  peut,  d'un  homme  intelligent,  prudent 
et  soigneux,  faire  un  excellent  conducteur  de  voiture  électrique. 


3*»  Consommation  pendant  les  essais 

du  44  juin 

• 

(LodiBlat 

«•28). 

VITESSE 
en 

KILOMÈTRES 

Difrtuia 
de 

POTENTIEL 

im-ENSITÉ 
en 

PUISSANCE 
en 

ÉNERGIE 

SPÉCIFIOUE 

consommée 

par  heure 

en  volts 

AMPÈRES 

WATTS 

en 
watts-heure 

11,75 
15,15 
16,45 

88 

21  » 

1850 

157,4 

En  palier. 

87 

24  > 

2  090 

187,9 

87 

26  » 

2  260 

137,3 

En  rampe. 

8,00 

85 

68,7 

5  840 

730,0 

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—  272  — 


Calculs  du  Jury. 


I. 


Consommations. 


Le  nombre  de  watt&-heure  fournis  en  moyenne  à  l'usine  par  voiture- 
kilomètre,  a  été  de  196,4. 

Si  on  admet  que  le  rendement  en  énergie  des  accumulateurs  a  été  de 
75  Vo,  on  en  déduit  : 

Watts-heure  consommés  en  moyenne  en  service  par  voiture- 
kilomètre 147,300 

Watts-heure  consommés  en  essais  sur  palier  par  voilure-ki- 
lomètre   137,9 

Rapport 1,06 


Ce  rapport,  différent  pour  chaque  voiture,  ti(mt,  d'une  part,  aux  su  - 
jetions  du  parcours  dans  Paris  et,  de  l'autre,  à  la  manière  d'utiliser 
le  moteur  propre  à  chaque  conducteur.  A  cet  égard,  il  est  intéressant 
de  rapprocher  les  trois  parcours  de  l'itinéraire  A  : 


DATES 

2    JUIN 

S    JUIN 

8    JUIN 

Kilowatts-heure  fournis  par  jour  .  .  . 

Watts-heure  fournis  en  moyenne  par 

voiture-kilomètre 

14,53 
236,28 
177, 2< 
137,90 

l>285 

13,21 
198,28 
1*8,71 
137,90 

1,078  0) 

11,60 
188,3 
141,22 
137,90 

1,024 

Watts-heure  consommés  par  voilure  ki- 
lomètre   

Watts-heure  consommés  par  voiture-ki- 
lom.  en  palier  à  la  vitesse  is  kilom. . 

Rapport  6Btre  les  énergies  ceuomiBées, 
par  Toitnre  kUomètre,  •>  service  dans 
Paris  et  en  nalier 

(1)  Nous  adopterons  ce  rapport  moyen  1,078  qui  est  presque  identique  k  oèlm  \M 
du  Coupé  à  galerie  n<»  1 6. 

II.  —  Prix  de  revient. 

ConsommcUion  d'énergie  spécifique  par  voiture-kilomètre  : 

En  service  courant,  à  la  vitesse  moyenne  de  lî,34  ki- 
lomètres à  Thenre 147,30 

Du  dépôt  au  lieu  de  travail  et  vice  versa,  à  la  vi- 
tesse moyenne  de  10  kilomètres  à  Theure  157,4  Xl|078  =  169,67 

En  maraude 157,4X1.078  =  169,67 


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—  273  — 

Foumilure  iTénergie  spécifique  par  voiture-jimmée  : 

Yi(tt-h0u«. 

En  serTice  courant 196,4 

Du  dépôt  au  lieu  de  travail  et  vice  versa.  ,  .  .  ■  ^  '     =    226,î 

0,75 

En  maraude ■     *     =    226,î 

0,75 

Fùwnihgre  cTénergiê  pour  une  journée  de  voiture  du  type  n*>  ^3  : 

TitU-heart.    kilowittirbnic. 


En  service  courant 45X196,4:^8838,0 

Du  dépôt  au  Heu  de  travail  et  vice  . 

versa 5  X  *«6,2  =  1 13t,0 

En  maraude 15x226,2  =  3393,0 


13,36 


La  dépense  correspondante  cmx  consommations  journalières  sera  donc  : 

Énergie  électrique kilov^atts-heure .    13,36x0,12  =  1,60 

Graissage 0,100x0,90  =  0,09 

Total 1,69 

Prix  de  revient  de  la  journée  : 

Frais  généraux  et  faux  frais Fr.  14  48  (*) 

Accumulateurs 4    > 

Huile  et  graissage 0  09 

Énergie  électrique 1  60 


Total Fr.    20  17 


Prix^de  revient  du  kilomètre  utile 

20,21 


«  -'•**" 


Prix  de  revient  du  kilomètre  en  sus  : 

0,1964  X  0,12  =  0,0235. 


ii)  Voir  page  2J7. 


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—  874  — 

3"  CATÉGORIE 

Voitures  à  deux  moteursy  un  pour  chaque  roue  motrice  avec  le  moyeu  de 
laqueUe  l'axe  du  moteur  est  en  relation  directe  par  un  jeu  ^engre- 
nages invariables  et  où  la  variation  de  vitesse  de  chaqye  roue  motrice 
est  obtenue  par  une  variation  correspondante  de  la  vitesse  du  moteur. 

Électricité. 
Voitures  Kriéger  (nP^  1,  3  et  16). 

La  figure  ci-jointe  (fig.  23)  montre  comment,  sur  un  même  châs- 
sis, on  peut  facilement  substituer  une  caisse  quelconque  à  celle 
qui  y  est  fixée.  Dès  lors,  il  nous  paraît  sufiQsant  de  consacrer  une 


Fig.  23.  —  Schéma  montrant  Tinterchangeabilité  des  caisses  des  Toitures  Kriéger. 

seule  et  môme  monographie  aux  trois  voitures  Kriéger  du  Concours, 
en  nous  bornant  à  relever  les  particularités  de  chacune  d'elles. 

Ces  trois  véhicules,  qui  étaient  inscrits  sous  les  n®*  1,  3  et  46,  ont 
été  construits  et  présentés  par  M.  Kriéger  (*). 

J  (i)  Paris,  80,  rue  Taitbout. 


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—  275  — 

But,  charge  utUe,  prix,  —  Le  Coupé  n®  1  et  la  Victoria  d9  3  sont  établis 
en  vue  du  transport  de  trois  et  môme  quatre  voyageurs  sans  bagages.  La 
charge  utile  est  donc  de  210  kilogr.  ;  cependant  en  concours  ils  ont  le 
plus  souvent  porté  quatre  voyageurs,  c'est-à-dire  280  kilogrammes. 

Le  Coupé  à  galerie  n®  16  a  été  établi  en  vue  du  transport  de  quatre 
voyageurs  avec  bagages,  soit  pour  une  charge  utile  de  400  kilo- 
grammes. 

Ces  divers  véhicules  peuvent  être  livrés  pour  le  prix  de  12000  francs. 

Description  sommaire.  —  Comme  on  le  voit  sur  les  figares  ci-aprèâ 
(ûg.  24  à  29),  ces  voitures  ont  la  forme  soit  d'un  coupé  a  trois- 
quarts  »  soit  d'une  Victoria  à  deux  banquettes. 


FiG.  24.  —  Coupé  Kriéger  (n«  1). 

Le  siège  du  conducteur  est  placé  au-dessus  de  l'avant-train.  Le  conduc- 
teur a  à  sa  disposition  :  un  volant  agissant  sur  la  direction,  une  pédale 
mettant  en  action  deux  freins  à  enroulement,  et  un  combinateur  per- 
mettant de  régler  la  marche  du  moteur  électrique  ou  de  le  feire  servir 
au  franage.  Un  ampèremèire  et  un  voltmètre  aj^iodiqaes  sont 
placés  devant  ses  yeux,  au-dessus  du  combinateur. 


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—  276  — 

Les  accamulateurs  sont  installés  dans  deax  coffres  situés  l'un  au- 
dessous  du  siège  du  conducteur,  l'autre  en  arrière  de  la  caisse  du 
coupé.  Ces  coffres  s'ouvrent  par  une  paroi  mobile  qui  démasque 
entièrement  les  bottes  renfermant  les  accumulateurs  qu'il  est  facile 
d'enlever  et  de  replacer. 

U  y  a  deux  moteurs,  un  pour  chacune  des  roues  d'avant,  qui  sont 
à  la  fois  motrices  et  directrices. 

Ces  moteurs  sont  placés  directement  sur  les  pivots  verticaux  autour 
desquels  peuvent  se  mouvoir  les  fusées  des  roues. 

Répartitùm  des  poids.  —  Le  tableau  ci-dessous  donne  la  répartition 
de  la  charge  sur  les  deux  essieux,  pour  chacun  des  trois  véhicules: 


Poids  à  vide,  .kilogr.      883 
Accumulateurs.  .  .  .      457 

Coupé  n»  1  {  conducteur 70- 

Charge  ullle kilogr. 


I 


Poids  total,  .kilogr. 


POIDS 


i  360 
2%0 


1640 


ftOCIS  ATiMT 
(■obkcs^inelr.) 


866 
100 


966 


ions  UIlilE 
(tollM) 


494 
180 


674 


Victoria 

N«  3 


Poids  à  vide,  .kilogr.     683 
Accumulateurs.  ...      457 

'  Conducteur 70, 

'  Charge  ulile kilogr. 

Poids  total,  .kilogr. 


1  310 
280 


844 
104 


466 
176 


1590 


948 


642 


Coupé 
a  galerib 

NO  16 


J_ 


Poids  à  vide  .  .kilogr.      843 
.  Accumulateurs.  ...      457 

*  Conducteur 70 

\  Charge  utile kilogr. 

POIDS  TOTAL,  .kilogr. 


1370 
400 


866 
158 


504 
S48 


1770 


10S4 


746 


Les  rapports  de  la  charge  utile  au  poids  mort  y  en  ordre  de  marche,  et 
de  la  charge  utile  au  poids  total  sont  : 


u 

'     U 

COUPÉ  N»  1 

VICTORIA  N«  3 

COUPÉ  A  GALERIE  N*  16 

î^-." 
r^--"' 

^-'- 
î^-'- 

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—  277  — 

Roues.  —  Les  indications  concernant  les  roues  sont  résumées  dans 
le  tableau  suivant  : 


Diamètre  moyen  des  fusées 

ROUES  AYANT 

(Mtriea,  diraclrim) 

ROUES   ARRIÈRE 

(toUei) 

0-,042 

0-,860 
0,05 

0-,04« 

1-,060 
0,04 

Diamètre   extérieur,   y   compris   des   bandages 
(pneus)  de  0-065 

Rapport  -  i= 

Ia  distance  entre  les  deux  essieux  (empattement)  est  de  1°»  70. 
La  largeur  de  la  voie  est  de  1™  45. 


FiG.  25.  —  Victoria  Kriéger  (n«  3). 

Les  roues  en  bois,  avec  moyeu  métallique  sont  fortement  inclinées 
vers  Taxe  de  la  voiture  dans  le  haut  ;  les  rais  ont  un  carrossage  assez 
prononcé. 

Les  pneumatiques  sont  du  système  Michelin,  à  toutes  les  roues  sur. 
le  coupé  n®  1,  et  seulement  aux  roues  avant  sur  les  voitures  n9  3  et 
no  16  dont  les  roues  arrière  sont  munies  de  caoutchoucs  pleins  dits 
«  compound  v. 

Bull.  19 


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—  278  — 

Encombrement.  —  La  largeur  de  chacune  des  trois  voitures  est  de 
1">75,  toutes  saillies  comprises. 

La  longueur  est  de  2™  96  pour  le  n»  1  et  le  n®  3,  et  de  3»  30 
pour  le  n^  16. 

La  hauteur  totale  de  la  voiture  au-dessus  du  sol  est  de  2  mètres 
pour  les  trois  voitures. 

La  hauteur  du  plancher  de  la  caisse  au-dessus  du  sol  est  de  O^^CS. 

Les  batteries  d'accumulateurs  Fulmen,  chacune  de  22  éléments  type 
B  17,  sont  logées  dans  deux  caisses  de  0»  610  x  0"  690  X  0»  300. 

Moteurs  et  transmimon.  —  Les  moteurs  électriques,  construits  par 
la  maison  Postel-Vinay,  sur  le  type  Kriéger,  ont  chacun  une  puis- 
sanoe  nominale  de  trois  chevaux  et  pèsent  environ  65  kilogr.  Chacun 
d'eux  est  monté  directement  sur  le  pivot  vertical  d'une  roue  avant. 

Chaque  moteur  est  à  quatre  pôles  bobinés.  Les  enroulements  sont 
différents  pour  chaque  groupe  de  pôles  :  l'un  est  à  gros  û\,  pour  les 
électros  montés  en  série  ;  l'autre  est  a  fil  fin,  pour  les  électros  shunt  ou 
montés  en  dérivation. 

Les  extrémités  des  enroulements  des  électros  sont  réunies  à  un 
combinateur  qui  permet  en  même  temps  de  faire  varier  le  couplage 
des  deux  batteries  d'accumulateurs. 

L'axe  de  Tinduit  porte,  du  côté  extérieur,  un  pignon  engrenant 
directement  sur  une  couronne  fixée  au  moyeu  de  la  roue  (fig.  12). 

Le  rapport  entre  les  engrenages  hélicoïdaux  des  pignons  et  de  k 

couronne  est  de  -t^-=-  . 
lb,5 

Quoique  les  rais  en  bois  de  la  roue  eussent  pu  permettre  d*y  fixer 
la  couronne  dentée,  le  constructeur  a  préféré  la  caler  sur  le  moyeu 
bien  qu'il  en  doive  résulter  un  plus  grand  couple  de  flexion  des  rais. 

Il  a  adopté  ce  dispositif  comme  procurant  plus  de  facilités  pour  le 
centrage  rigoureux  de  la  couronne  :  ce  qui  le  dispense  de  réunir 
Taxe  de  l'induit  à  l'axe  du  pignon  par  un  joint  à  la  cardan. 

L'expérience  des  560  kilom.  parcourus  pendant  le  Concours  semble 
prouver  que  l'élasticité  des  bandages,  en  caoutchouc  gonflés  suffit, 
môme  sur  les  horribles  pavés  du  boulevard  Sérurier,  pour  mettre 
les  moteurs  à  l'abri  de  trépidations  contraires  à  leur  bon  fonction- 
nement. 

Les  deux  moteurs  sont  normalement  montés  en  série,  de  telle  sorte 


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—  279  — 

que  chaque  induit  peut  prendre»  dans  les  limites  de  vitesse  du 
Concours,  la  vitesse  de  rotation  qui  convient  à  la  résistance  ren- 
contrée par  chaque  roue. 

Grâce  à  la  souplesse  du  moteur  électrique,  cette  condition  se  trouve 
encore  à  peu  près  remplie  lorsque  les  moteurs  sont  montés  en  paral> 
lèle  comme  dans  les  5®  et  6^  vitesses. 

Le  différentiel,  organe  essentiel  des  voitures  automobiles  à  un  seul 
moteur,  est  donc  inutile  ici. 

Toutefois,  lorsque  les  moteurs  sont  montés  en  parallèle,  leur  vitesse 
n'est  pas  rigoureusement  conforme  à  celle  qu'ils  devraient  prendre  à 


FiG.  26.  —  Coupé  à  galerie  Kriéger  (a*  16). 

certains  moments,  et  il  faut  que,  par  la  direction,  le  conducteur  con*ige 
la  tendance  des  roues  à  dévier  de  la  ligne  droite. 

Dans  la  voiture  à  pétrole,  un  organe  non  moins  utile  que  le  diffé- 
rentiel est  le  cône  d'embrayage  à  friction  qui  permet  d'obtenir,  par 
le  moyen  d'une  pédale,  toutes  les  vitesses  intermédiaires  que  récla- 
ment les  nécessités  de  la  circulation  dans  les  rues  encombrées. 


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FiG.  27.  —  Élévation  et  plan  de  Tavant^train  Kriéger. 


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—  281 


FiG.  28.  —  Elévation  latérale  de  ravant-train  Kriégcr. 

Dans  les  voitures  Kriéger,  les  vitesses  iatermédi aires  sont  obtenues 
en  profitant  de  ce  qu'an  commencement  de  sa  course,  la  pédale 
coupe  le  circuit. 

Le  résultat  est  le  môme,  mais  sans  consommation  inutile  d'é- 
nergie. 

Le  combinateur  permet  d'obtenir  les  vitesses  suivantes  : 

Ir*  VITESSE  ':  5  à  6  kilom.  —  La  batterie  est  ea  deux  groupes  en  quantité 
et  le  courant  passe  dans  les  quatre  bobines  inductrices.  —  L'induit  fait  alors 
600  tours. 

2*  VITESSE  :  8  à  10  kilom,  —  La  batterie  est  comme  précédemment,  mais 
les  deux  bobines  Shunt  sont  hors  circuit.  —  L'induit  fait  900  tours. 

3*  VITESSE  :  44  à  42  kilom.  —  Tous  les  éléments  sont  en  série  et  le  cou- 
rant passe  dans  les  quatre  bobines.  —  L'induit  fait  1 200  tours. 

4*  VITESSE  :  46  à  47  kUom,  —  La  batterie  est  comme  dans  le  cas  précé- 
dent, mais  les  deux  électros  Shunt  sont  hors  circuit.  -~  L'induit  faitl  600  tours. 


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—  282  — 

00  i  É  TmnmnrôlO]  ^  ^ 


Ulfl   M] 


^  =f      WnnfTT^  <^m\  m 


L 


^      mmnfï 


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■f      mrrm 


Wi  m 


FiG.  29.  —  Combinateur  des  Voitures  Kriéger. 

(Ce3  schémas  ont  été  dressés  d'après  les  indications  du  constructeur,  minutieusement 
vérifiées  par  M.  Hospitalier.) 


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Google  j 


—  283  — 

5*  YITBS8B  :  iO  kUom,  —  Dans  toutes  les  positions  précédentes,  les  indnhs 
étaient  en  série.  Pour  obtenir  la  vitesse  de  20  kilom.  correspondant  à 
3050  tours  de  Tinduit,  on  met  les  induits  en  parallèle  en  laissant  la  batterie 
dans  le  même  état  que  pour  la  4*  et  en  employant  les  quatre  électros. 

6«viTBS8E  :  25  kilom.  —  Cette  vitesse,  correspondant  à  2550  tours  de 
rinduit,  8*obtient  en  sapprimant  les  deux  électros  Sbunt. 

Le  tableau  ci-dessous  et  les  schémas  ci-contre  (flg.  29)  montrent 
quels  sont  les  groupages  des  batteries  et  les  divers  modes  d'excitation 
correspondant  à  ces  voitures. 


POSITIONS 

DUCOMBINATEUR 

ROLE 

DEUX 

EXaTATIONS 

DEUX  INDUITS 

—  i 

Marche  arrière. 

En  dérivation. 

Shunt  et  série. 

En  tension 
et  inversés. 

00 

Freinage  sans 
récupération. 

- 

Shunt. 

En 
court-circuit. 

Arrêt. 

En  tension. 

Ouvertes. 

Ouverts. 

Démarrage. 

En  dérivation. 

Shunt  et  série. 

En  tension. 

2*  vitesse. 

— 

Série. 

— 

3*     — 

En  tension. 

shunt  et  série. 

— 

A*     — 

— 

[Série. 

— 

5 

5«       — 

— 

Shunt  et  série. 

En  dérivation. 

6 

6«      — 

— 

Série. 

- 

FiG.  30.  —  Vue  de  face  de  Tavant-train  moteur  directeur  Kriéger. 

Appareil  de  direction.  —  Un  volant  horizontal,  monté  sur  une  tige 
verticale,  placée  au  milieu  et  en  avant  du  siège,  permet,  au  moyen 
d'un  renvoi  par  chaîne  passant  sur  deux  pignons  dentés,  de  faire  pi- 


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~  284  — 

voter  une  tige  verticale  fixée  latéralement  à  l'avant-train  etdesœndaot 
au-dessous  des  ressorts. 

Cette  tige  porte  à  sa  partie  inférieure  un  pignon  denté,  sur  lequel 
s'enroule  une  chaîne  passant  également  sur  un  autre  pignon  symétrique 
de  l'autre  côté  de  l'avant-train  ;  mais  cette  chaîne,  au  lieu  d'être 
fermée,  est  prolongée  aux  deux  extrémités  par  des  tiges  croisées, 
attachées  aux  hras  qui  donnent  aux  roues  directrices  Torientation  né- 
cessaire. Ces  deux  bras  sont  d'ailleurs  reliés  entre  eux  par  une  tige  ho- 
rizontale rendant  solidaires  les  déplacements  des  deux  roues. 

Freinage.  —  Un  frein  à  enroulement,  mû  par  une  pédale,  agit  sur 
la  couronne  métallique  fixée  aux  rais  des  roues  arrière.  Cette  cou- 
ronne a  0"^  40  de  diamètre.  Les  rais  sont  donc  soumis  à  un  couple  de 
flexion  assez  notable. 

Le  moteur  est  normalement  utilisé  comme  frein,  en  plaçant  conve- 
nablement le  combinateur. 

Pour  peu  que  la  pente  soit  assez  longue,  la  récupération  est  sensible. 

Comme  le  frein  à  enroulement  ne  sert  pas  avec  la  vitesse  arrière, 
on  est  obligé  de  recourir  au  moteur  pour  s'opposer  à  un  recul  intem- 
pestif dans  une  rampe.  On  le  met  alternativement  sur  vitesse  0  et  sur 
vitesse  1. 

Renseignements  généraux,  —  D'après  la  manière  dont  la  caisse  do 
coupé  est  fixée  au  châssis,  on  peut  facilement  l'enlever  et  la  remplacer 
par  une  Victoria  ou  tout  autre  modèle  de  véhicule. 

Le  moteur  et  la  roue  motrice  directrice  forment  un  tout  facile  à 
enlever  et  à  remplacer  si  une  avarie  se  présente,  Loit  à  la  roue  mo- 
trice, soit  au  moteur.  Il  suffit  donc,  pour  un  certain  nombre  de 
voitures  (système  Kriéger),  de  disposer  d'un  ou  deux  moteurs  inter- 
changeables. 

Comme  le  prouve  Texpérience  du  Concours,  ce  dispositif  dispense 
en  cas  d'avarie  du  moteur  d'avoir  recours  à  des  réparations  hâtives 
qui,  faites  sur  place,  par  un  conducteur  inexpérimenté  peuvent  être 
très  dommageables.  Après  avoir,  au  contraire,  rapidement  remplacé  le 
moteur  avarié  on  peut  le  porter  à  l'atelier  où  le  plus  souvent  le  mal 
est  facile  à  réparer  par  un  ouvrier  exercé. 


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Gonstatatlonfl  des  Goxniulflflairefl. 
1)  I.  —  Vitesses. 

10  Vitesses  pendant  les  essais  du  44  juin  : 
EnpaUer batteries  en  série:  10^-7;  16^-45; 21^-9;  26*- 4. 

2^  Vitesses  en  service  dans  Paris  : 


Itinéraire  A 

Distances  :  21^-018  +  19^760  +  20^-801,8  =  61  "m  579,8. 

2  JUIN 

5  JUIN 

8  JUIN 

Imtm      Dirév 

TilMM 

Ifltm 

tarie 

TltesM 

Wmm 

taré! 

TilaM 

h.  m.    h.  m. 

kilom. 

h.  m. 

h.  m. 

kilom. 

h.  m. 

h.  m. 

kilom. 

fiiraft.  .  .  .  Dép. 

■^   •       •  f  Dép. 

î  Dép. 
fiarift.  ...  Arr. 

15,56 

8  17 

9  47 

1  30 

14,01 

8  8 

9  34 

1  26 

14,66 

11  8 

12  15 
1  45 
3  18 

1  17 
1  33 

17,69 
18,42 

10  18 

11  46 

12  49 

1  28 
1     0 

13,47 
18,09 

9  59 

11  28 

12  28 
1  43 

1  29 
1  15 

13,32 
16,64 

4    1 

15,33 

4    7 

14,95 

4  10 

"1 

iTmÉHAIRE  B 

Distances  :20k- 662  +  18^-658  +  22»- 897,5  =  62^-217. 

3  JUIN 

6  JUIN 

9  JUIN 

6araf«.  .  .  .  Dép. 
Giriff.  .  .  .  Arr. 

r:- 

14,76 

9%:-^ 

14,76 

10  45     ^  ^ 

13,82 

13,82 
14,02 

"  ^^    1  26 
1  56    ^  ** 

13,99 
15,97 

13,17 
9,98 

423 

14,19 

4  10 

14,93 

5  12 

11,96 

iTINéRAIRB  G 

Distances  :  21^-267  +  20^-879  +  i9''-8Ô7  =  62'«-044. 

4  JUIN 

7  JUIN 

10  JUIN 

fiaraft.  .  .  .  Dép. 
HalU            i  ^"• 

i:^" 

12,38 

8  17 

9  50 

1  33 

13,72 

8  14| 

9  47 

1  33 

13,72 

■"*•••!  Dép. 
fiaraga.  .  .  .  Arr. 

436 

13,40 
14,73 

ïO  17 

11  87 

12  54 
2     1 

1  20 
1     7 

15,66 
17,82 

10  17 

11  42 

12  44 
2     1 

1  25 
1   17 

14,74 
15,50 

13,48 

4    0 

15,50 

4  15 

14,59 

Incidents  divers: 

4  juin.  —  Le  voltmètre  ne  fonctionne  pas. 

S  juin.  —  lA  voiture  se  heurte  à  un  fiacre.  Pas  d'avaries. 

9  juin.  -^  63  minutes  d'arrêt  pour  rechercher  une  mauvaise  connexion  aux  accumu- 
lateurs. —  Un  pignon  de  moteur  saute  ;  on  le  retrouve  et  le  remonte  (2S  minutes). 

4  juin.  —  Au  pare  :  On  change  le  moteur  à  droite,  la  fusée  ayant  été  faussée  le 
1«r  juin  dans  la  collision  de  la  pente  des  Tuileries. 

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(Tiotorta  ■«  3) 


I.  —  Vitesses. 


■^T**"*™ 


i^  VUesses  pendant  les  essais  du  44  juin  : 

En  palier batterieg  en  quantité  ....      5*^9. 

—      batteries  en  série 11''- 8;  20*'- 4. 

Rampe  du  Moni-Valérien    (    h«ff««^- ««  .^,^1.  til-aa 

(dédivitédege,./.).         \    battenes  en  série 7'-40. 

2^  Vitesse-n  en  service  dans  Paris  : 


iTmteAIRE  A 

Distances  :  îl^(M8  +  19^760  +  20»-8(M,8  =  61^579,8. 


D4J«u«r. 
6araf«.  . 


.  Dép. 

\   ATT. 

;  Dép. 

\  Arr. 
'(  Dép. 
.  Arr. 


%  iUIH 


h.i 
8  49 

10  30 

11  5 
1S  34  i 

1  35i 
8     5 


h.  m. 
1  41 

1  S9 

1  30 


iiO 


Titane 


kilom. 
12,48 

13,30 

13,86 


13,19 


leini 


h.  m. 

8  4» 

10  15 

10  44 

12    S 

1  le; 

s  89 


h.  m. 
1  80 

;  1  19 

1  13 


4    2 


TitMM 


kilom. 
14,01 

15,00 

I 

17,09 


15,26 


h.  m 

8  12 

9  50 
10  23 

(12    9! 

1  1«j 

2  15 


h.  m. 
1  38 

1  46 


3  24 


TitMM 


kilom, 
12,8I| 

11,18 


12,00 

(a) 


Itinéraire  B 
Distances  :  20^662  +  18^658  +  22^S»7 


62^217 


SariKe.  . 

Halt«  .  . 

Déjfuer. 
Garafe.  . 


.  Dép. 

8  35 

AIT. 

10     7 

Dép. 

10  86 

\   ATT. 

11  59 

)  Dép. 

1     6 

.  Arr. 

2  44 

3  JCIN 


1  32 


433 


13,47 
13,48 
14,02 


13,6': 


6  JUIR 


8  13 

9  37 

10  7 

11  21 

12  30 
3     5 


1  14 


5  13 


14,75 

15,12 

8,86 


11,92 


9  JUIN 


9  44 
11  17 

11  23 

12  36 
1  40 
3  28 


1   13 


1  48 


434 


13,33 
15,33 
12,72 


13,62 


Itinéraire  G 
Distances  :  21^-267  -f-  20^-879  +  19^-897  =  62^-044. 


Siragi.  . 

HalU   .  . 

Détoner. 
fiarafa.  . 


.  Dép. 
\  Arr. 
{  Dép. 
\  Arr. 
)  Dép. 
.  Arr. 


8  9i 

9  46| 

10  is) 

11  56) 

1  5j 

2  23( 


1   37 


1   18 


433 


13,15 


7  JUIN 


9  41 


1  33 


-'"!  :î  ;:i  ^  - 


15,30 


13,63 


12  44 
2     6 


an 


10  JUIN 


14,55Ï     l  ^1[  1   23 
/     3     0 


14,54 


13,43 

8,52 
14,38 


1U45 


Incidents  divers  : 
4  juin,  —  Rupture  d'une  tige  tenant  le  frein  gauche  arrière  (ti^e  qui  réunit  le  collier 
au  marchepied..  —  Le  même  jour,  le  ressort  du  frein  à  droite  se  détache;  on  le 
remet  (2  minutes;. 

6  juin.  —  Rupture  d'un  pneu.  On  répare  l'enveloppe  (cela  dure  1  heurel. 
8  juin.  —  On  remet  une  goupille  à  un  frein. 

(a)  Dérapage  sur  sol  gras.  Une  roue  ayant  buté  contre  un  trottoir,  y  est  fanssée. 
La  voiture  rentre  directement  à  l'asine  à  petite  vitesse.  Bile  avait  fait  les  50  400  pre- 
miers kilomètres  de  l'itinéraire  ;  son  parcours  total  a  été  de  58^  1 79. 

40  juin.  —  On  retend  un  ressort  de  frein  (i  minute). 

4  juin.  —  Au  parc  :  On  démonte  le  frein  gauche  pour  réparer  la  tige  brisée. 

ejuin.  —      Id.        Remplacement  d'un  pneu. 

7  juin.  —      Id.       Vérification  des  billes  du  moteur  de  droite. 


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j 


(0«Bpé  à  ffalerif  ■•  10)  I.  —  YlTBSSES. 

i^  Vitesses  pendant  les  essais  du  44  juin  : 

ÎEnpaiier batteries  ea  série  ...    8''- 8;  lO'^^O;  25''"  7. 
Rampe  du  Mont-Valérien  (  v„..^ -^  ^„  „*  .^  «t-  aa 

(dédivité  de  8«  s  •/.).        1  ^^^^  ^"^  8én«  •  •  •    6""  M- 

2<>  Vitesses  en  service  dans  Paris  : 


Itinéraire  A 
Distances  :  21^-018  +  l»^-760  +  20^-801,8  =  61^579,8. 


Giraft.  . 
Halte  .  . 

Déjeuar. 
fiariff.  . 


.  Dép. 

^  Arr. 

/  Dép. 

\  Arr. 

'(  Dép. 

.  Arr. 


h.  m. 

8  27 

10  a 

18  41, 

18   a 

1  so 

2  25 


b.m. 
1  u 

1  21 

1     5 


4  10 


TiteiM 


kilom. 
12,12 

14,63 

.19,20 


14,77 


Itinérairb  B 

Distances  :  20»'- 662  +  18^-658  4   22»'- 897,5  =  62^-217. 


fiarage. 


D^auar. 
fiaraft.  . 


.  Dép. 
j  Arr. 
i  Dép. 

Arr. 

Dép. 
.  Arr. 


8  19 

9  50 

10  20 

11  38 

12  51 
2  19 


1  18 


4  17 


13,62 

14,35 

I 

15,61 


U 


6  JUIN 


8  20/ 

9  38| 

10  8) 

11  22\ 

12  32) 
3    6 


1  18 


1  14 


5    6 


8,92 


12,20 


9  JUIN 

8  25 

!■■ 

10  21 

10  36 

11  49 

1   13 

1  18 

2  48 

1  30 

445 

10,16 
15,33 
15,26 


13,09 


Itinéraire  G 
Distances  :  21i«-267  +  20''- 879  -f-  19''- 897  =  62^-044. 


Parafa.  . 

HalU  .  . 

Déjauiar. 
Garage.  . 


.  Dép. 
\  Arr. 
/  Dép. 
\  Arr. 
f  Dép. 
.  Arr. 


2  37 

4  20 


13,15 
15,27 
14,73 


14,31 


8  18 
10  3 
10  33 
12     2 

s    9 


7  JUIN 

1  45 
1  29 
1     5 


4  19 


11  6l 

12  36| 


18,36 


f     2  59 


14,37 


1  58 
1  30 
1  33 


5    1 


10,88 
13,91 
12,8S 


12,37 


Incidents  divers  : 

8  juin.  —  Un  pneu  avant  droite  crevé.  La  réparation  dure  28  minutes. 
40  juin,  —  Heurt  contre  un  fiacre  par  suite  d'un  dérapage  (arrêt  de  5  minutes). 
8  juin,  —  Au  pare  :  Remplacement  d'un  moteur,  une  frette  de  Tinduit  d'un  moteur 
ayant  sauté. 

6  juin.  —  Au  parc  :  Nettoyage  de  la  fusée  gauche  avant. 

7  juin.  —      Id.       Remplacé  une  bille  brisée  au  moteur  de  droite.  —  Réparé  le 

marchepied  droit. 


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—  288  — 

Si  on  tient  compte  des  incidents  en  cours  de  route  ci-dessus,  od 
obtient  les  vitesses  moyennes  suivantes  : 


(TfitwM  Kriéffr) 


ITINÉRAIRE  A 

S    JUIN   5    JUIN  18    JUIN 


ITINÉRAIRE  B 

3    JUIN  6   JUIN   9  JUIN 


ITINÉRAIRE  C 
4  JUIN   7   JUIN   10JU1V 


16,33 

14,95 

i4>78 

14,19 

14,93 

16,50 

13,48 

16,50 

4 

5  fa; 

5 

4 

4 

5 

4 

5 

70 

0(b) 

0 

70 

70 

0 

70 

70 

Coupé  ■•  1. 
Charge  utile  normale  :  4  voyageurs  =  S80  kilogrammes. 

Titaiseï    mojeuM 

en  kilomètres  .  . 

Nombre  de  person- 
nes (conducteur 
compris) 

Lest.  .  .  •  kilogr. 

Victoria  ■»  3. 
Charge  utile  normale  :  4  voyageurs  =  S80  kilogrammes. 

Titstsst    moysust 

en  kilomètres  .  . 

Nombre  de  person- 
nes (  conducteur 
compris) 

Lest.  .  .  .  kilogr. 

Oonpé  à  galerie  n*  U.* 
Clu^umnormaU:  \  t^^""  ï  **î  ""T  |  *00  kilogramme». 

ViUissi    moyennsi 

en  kilomètres  < 

Nombre  de  person- 
nes (  conducteur 
compris) 

Lest.  .  .  .  kilogr. 


13,19 

15,26 

12,90 

(c) 

13,67 

14,75 

13,67 

13,73 

14,64 

5 

4 

5 

5 

4 

5 

^(d) 

5 

0 

70 

0 

0 

70 

0 

0 

0 

11,96 

14,77 

16,00 

14,52 

12,20 

13.09 

14,31 

14,37 

6 

6 

6 

6 

6 

6 

6 

5 

50 

50 

50 

50 

50 

50 

0(e} 

50  r/"; 

14,69 


1 

170  r^j 


11,49 


12,67 


6 
50 


(a)  Quatre  personnes  seulement  pendant  6  kilomètres. 
(6)  Il  aurait  fallu  2io  kilogr.  pour  compléter  le  pords. 

(c)  Vitesse  moyenne  avant  l'accident  parœurs  :  50*""  400. 

(d)  On  a  pris  un  cinquième  voyageur  pendant  les  20  derniers  kilomètres. 
(6)  Il  manque  50  kilogr.  de  lest. 

(f)  11  manque  70  kilogr.  de  lest. 


COUPÉ  «•  I    i  ^*'""  moyenne  géiérale 14^-80 

'  }  Charge  ntilo  normale aso  UlograwBoi. 

Vitesse  moyenne  générale 13^*  68 

Charge  utile  nonnale 280  kilogrammot. 

Titeise  moyenne  générale IZ^^  75 

Charge  ntili  normale 400  kilogranunet. 


VICTORIA  N*  3. 


PÊ  «•   16.    j 


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I  ^.WMIIl   I  L  L    ■ 


Ces  vitesses  moyeaues  générales  ne  permettant  pas  de  se  faire  une 
idée  exacte  de  la  véritable  allure  en  service,  nous  donnerons  ici  les 
vitesses  moyennes  réalisées  par  le  Coupé  à  galerie  n^  16  sur  certaines 
parties  caractéristiques  des  divers  itinéraires  :  rues  accidentées,  rues 
encombrées  ou  voies  désertes  : 


(C«apé  a*  16)        ITINÉRAIRES 

(Longueurs  et  Déclivités) 


De  Saint-Augustin  à  la  fin  de  la  rue  Lafayetle. 
Longueur  :  3  890  mètres. 

moyenne  en  rampe  :  faible. 

Dédivités.     l    ^_._^ i  0,005. 

}  0,030. 


extrêmes: 


De  la  fin  du  houl.  de»  Italiens  à  la  pi.  de  la  République. 

Longueur  :  1  932  mètres. 

D^  r  -t^       i    "^oy®^'*®  ®°  rampe  :  insignifiante. 

}    extrêmes  :  0,020. 
Rv€  des  Tuilênes,  Faah.  St.-Honoré,  PL  des  Ternes. 
Longueur  :  2  928  mètres. 
Déclivité.!    !    nioyenne:  as*»  faible. 

/    extrêmes  :  0,028  sur  ASS". 
Ds  la  rue  de  Strasbourg  à  la  place  Vendôme. 
Longueur  :  2  568  mètres. 

/    moyenne  en  rampe  :  insignifiante. 

Déclivités.         extrêmes:  i«'^°«'^"'^*^'"^ 
(  /  0,030  sur  66-. 

G 
Du  commenfxment  de  la  rue  Blanche  au  Sacré-Cœur. 
Longueur  :  i  861  mètres. 

!    moyenne  :  0,049. 
l  0,032. 
extrêmes:  \    '^ 
(  0,090  sur  78-. 

De  la  place  de  la  Trinité  à  la  place  de  la  République. 
Longueur  :  2  879  mètres.  I 

!    moyen  ne  :  insignifiante, 
extrêmes:  \  "'••»• 
/  0,021. 

De  la  pi.  de  la  République  au  Pont-Neuf  par  la  r.  Turbigo. 
Longueur  :  2  243  mètres. 

,       (    moyenne:  insignifiante. 
)    extrêmes  :  0,014. 


D.VTES 


Déclivités. 


2juin. 

.  5  juin. 

Hjuin. 


3jnin. 
6  juin. 
9juin. 
3juin. 
6juin. 
9juin. 
3juin. 
Ojuin. 
9ju!n. 


4jain. 
7juln. 
lOjuin. 

4juin. 

7jain. 

^lOjuin. 

4juln. 

7  juin. 

lOjuin. 


DURES 


minutes 

28 

» 
18 


15 
14 
15 
13 
16 
15 


15 
14 
15 

11 
14 
17 

7 
8 


VITESSE 

MOTBMNI 


kiiom. 

8,38 
»(1) 
13,00 


11,71 
14,64 
13,01 
11,71 
12,54 
11,71 
11,85 
9,63 
10,27 


7,44 
7,97 
7,44 

15,70 
12,34 
10,16 

19,22 
10,82 

«(1) 


(1)  Le  temps  noté  est  trop  incertain. 


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—  290  — 


Les  trajets  effectués  le  plus  soayent  à  grande  vitesse  par  ce  même 
Tébkole  (Coupé  n^  16)  sur  les  voies  désertes  ont  été  : 


Dettes ». 

im 

3JDM 

4  JDIH 

T 
llk*4 

S  /VIR 
8' 

8' 
t4^» 

6' 
13^84 

47>«8« 

nm 

t4km« 

7' 
201^43 

sion 

•  iDn 

iijcn 

De  la  PorU'Maillot  à\ 

l'Mtiwi  Clément.^         Bure 
Longueur  3  200*. 
Pente.    5  n»oy.:I«ig..   Viiem 
*^*'""'      7  extr.:  0,007 

»' 

r 

20^43 

8' 
24*- • 

6' 
#14 

Y 

t|k4) 

tï*-4 

De  fÉUÀU  à  la  place 

de  la  Concorde  (>j.       Barre 
Longueur  %  384".        > 
Pente            moy.:0,004\  Vitesse 

6' 
SSk84 

10' 

8' 

9' 

H' 

De  la  place  de  laConA 

corde  à  l'Étoile.        f  tart^ 
Longueur  2^84".         > 

*^       /  exlr.:  0,027) 

(1)  On  s'étonnera  peut-être  de  nous  voir  ranger  Tav.  des  Champs-Elysées  parmi  les  voies 
désertes  ;  mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  le  trajet  à  la  descente  a  eu  lieu  le  matin. 

IL  —  Essais  de  freinage  du  11  juin 
sur  le  macadam  de  la  côte  de  la  Tuilerie  :  Déclivité  6  "/oj . 


COUPÉ  N'  1      TICTOUi  KO  3     C  OUPÉN»  16 


4*  En  montant. 

Temps  employé  à  parcourir  25  mètres  avant 

le  signal  du  serrage  du  frein,  en  secondes  .         1 2''8 
Vitesse  moyenne  correspondante,  en  kilomètres 

à  l'heure 7^0 

Longueur  parcourue  entre  le  signal  de  serrage 

du  frein  et  l'arrêt  complet,  en  mètres  .  .  .         1-02 

Recul  après  l'arrêt TrénMloiBriei-i 

^  En  descendant. 
Temps  employé  à  parcourir  66  mètres  avant  le 

signal  du  serrage  du  frein,  en  secondes.  .         21  "O 
Vitesse  moyenne  correspondante,  en  kilomètres 

à  l'heure n''-3 


Longueur  en  mètres  parcourue  entre  le  signal 
de  serrage  des  freins  et  l'arrêt  complet .  .  . 


3-85 


7k«4 

1-92 
continu 

16"2 
Uk-7 

13-45  (•) 


7^9 


2-92 
Trtetlosorl«l-l 


19"î 
12^-1 
5»38 


Nota.  •—  Les  voitures  Kriéger  n'ayant  pas  de  freins  agissant  dans  la  marche  arrière 
pour  les  maintenir  arrêtées  sur  une  rampe,  il  faut  alternativement  mettre  le  moteur 
en  marche  et  l'arrêter. 

(*)  Outre  que  le  commencement  de  serrage  du  frein  n'a  peut-être  pas  coïncidé  avec 
le  signal,  la  crainte  de  faire  déchirer  les  pneus  par  le  glissement  sur  un  macadam 
couvert  d'aspérités,  a  pu  empêcher  le  conducteur  de  les  «aler  trop  brusquement. 


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m.  —  Consommations. 

4^  Consommation  en  huUe  de  graissage O^s  100 

2^  Consommation  en  énergie  éiecirique  (fournie  par  Vusine)  : 


DATES 


2juin 
8  — 
A  — 

5  — 

6  — 

7  — 

8  — 
g  __ 


ITINÉRAIRES 

(longueurs  en  kilom.) 


A.  . 

B.  . 

C.  . 

A.  . 

B.  . 

C.  . 

A.  . 

B.  . 

Totaux. 


(61,579) 

(62,0M) 

(61,579) 

(6J,247) 

(62,044) 

(64,579)  ^a; 

(62,217) 


(485,979) 


COUPÉ  N*l 

POUM  TOTAL   : 

1 640  kilogr. 


fil 


11,49 
13,71 
13,02 
14,58 
14,11 
U,97 
i4,61 
9,69 


Kilowatts-heure  en  moyenne  par  jour  . 
Watts-heure  par  voiture-kilomètre  .  . 


il; 


9,87 
9>73 
10,M 
10,18 
11,00 
9,00 
18,40 
10,53 

84,62 


10,57 
170,7 


VOITURE  N«  3 

NIDS  total: 

1 590  kilogr. 


jii 


12,83 
13,20 
13,16 
14,85 
11,51 
14,03 
14,86^<i 
13,16 


s  ^  e 


10,42 
10,26 
11,08 
10,54 
10,75 
11,51 
15,50 
10,48 

90,49 


11,31 
184,3 


OMFiAfiiiaill*!!) 
POIDS  total: 

1  770  kilogr. 


Ml 


11,61 
10,26 
18,83 
14,36 
11,78 
13,86 
13,86 
12,65 


10,70 
12,50 
11,00 
10,56 
10,77 
10,71 
11,70 
11,51 

S9,25 


11,15 
180,1 


(a)  Pour  la  Victoria  n«  3  le  trajet  n'a  été  que  de  58^*  179  le  8  juin  et  la  longueur 
totale  des  itinéraires  de  491^*00. 


3^  Consommation  de  la  Victoria  n^  3 
pendant  i^ ascension  de  la  rue  Lepic,  ie  10  juin. 


DBTIXCES 

CUMiéM 

nattni 

REPÈRES 

eu 
mHm 

NlttlMi 

n 

BilUm. 

leara 

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Titetu 
■oymM 
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iBtmllé 

nwjeme 

•ifiérence 

it 
Kteolid 

eBTOltl 

PilmiM 

BMJtBlC 

M 
TltU 

B.  a. 

m.  s. 

8217,76 

AxeruedeClichy.  . 

4 

263,20 

62 

1  43 

2,50 

41 

83 

3  485 

8  480,96 

1«<-tournan\àgauche 

S  45 

173,10 

37 

1   25 

2,03 

34,5 

85 

2  930 

8653,96 

RueDurantin.  .  .  . 

7  10 

37,50 

90 

20 

1,87 

50 

85 

4  250 

8691,46 

Rue  de  l'Orient.  .  . 

7  30 

172,53 

79 

1  10 

2,46 

48 

85 

4  080 

8864,01 

Rue  Tholoxé .... 

8  40 

78,15 

90 

40 

1,95 

50 

85 

4  250 

8942,16 

RueGérardoQ  .  .  . 

9  20 

183.50 

75 

1   15 

2,44 

46 

85 

8  910 

9125,66 

AxeruedeNorvins. 

10  35 

147,70 

39 

50 

2,95 

32 

85 

2  720 

9247,56 

Sommet 

11  25 

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—  292  - 
4f>  Consommation  fendant  le»  essai»  du  41  juin  ; 


!•  En  palier. 

œupÉ  w  1 

VICTORIA  N«  3 

COUPÉ 

i  fiUIUI  H*  il 

Poids  total  :  i  640  kg. 

Poids  total  :  i  590  kg. 

Poids  total  :  1  770  kg. 

Vitesse  en  kilomètres 

r 

à  l'heure 

10,7 

15,45 

21,9 

5,9 

11,8 

26,4 

8,8 

20,4 

25,7 

Différence  de  poten- 

tiel en  volts  .  .  . 

88 

88 

.87 

46 

88 

86 

48 

88 

87 

Intensité  en  ampères 

15 

88 

36 

14 

16,5 

U 

20,7 

29 

38,15 

Puissance  en  watts 

13S0 

2  0S4 

3132 

664 

1450 

3  784 

1000 

2  552 

34d0 

Énergie  en  watts-h. 

i%Z,i 

131 

143 

109 

122,8 

143,2 

114 

125,4 

138,4 

2''  En  rampe  iur  la  côte  du  Mont-Valérien. 

(500  mètres  avec  déclivité  de  8,2  •/•)• 

Vitesse  en  kilomètres 

à  l'heure 

> 

6,55 

7,10 

» 

7,40 

9 

» 

6 

» 

Différence  de  poten- 

tiel en  volls  .  .  . 

» 

85 

85 

» 

85 

9 

» 

87 

9 

Intensité  en  ampères 

> 

52,85 

59.8 

» 

53,6 

» 

> 

60,7 

9 

Puissance  en  watts 

» 

4  490 

5  080 

» 

4  560 

» 

9 

5  280 

9 

Énergie  dépensée.  . 

» 

688 

716 

» 

615 

> 

9 

880 

9 

Galouls  du  Jury. 
I.  —  Consommations. 

Si  Ton  rapproche  le  nombre  de  watts-heure  fournis  en  moyenne  à 
Tusine  par  voiture-kilomètre  sur  les  itinéraires,  du  nombre  de 
watts-heure  consommés  par  voiture-kilomètre  durant  les  essais  en 
palier,  on  a  : 


GOïïPi  S»  1 

1 

T1CT0!II1H»8 

COUPÉ  HMI 

Watts-heiire  fournis  en  moyenne  aux  bornes  des  accu- 
mulateurs par  voiture-kilomètre  sur  les  itinéraires  à 
la  vitesse  moyenne  de  13  à  15  kilomètres 

Watts-heure  consommés  en  service  en  admettant  un 

170,7 
128,0 

123,4 

184,3 
138,2 

122,8 

180,1 
135,0 

125,4 

Watts-heure  consommés  par  voiture-kilomètre  pen- 
dant les  essais  en  palier  à  une  vitesse  aussi  rapprochée 
que  possible  de  la  vitesse  moyenne  sur  les  itinéraires. 

Rapport  entre  les  watts -heure  consommés  en  service 
et  les  watts-heure  consommés  dans  l'essai  en  palier. 

1,04 

i,« 

1,08 

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293  — 


11^  —  Prix  de  revient. 
Consommation  d'énergie  par  voiture-kilomètre 


COUPÉ  N»  1 

VICTORIA  N»  a 

COUPÉ  N«  16 

Imi 

CMflet 

Smin 

bal 

GMOe» 

Saniee 

bni 

GMOe* 

SerriM 

walU-h. 

vaUf-k. 

viUs-h. 

witts-h. 

TtUl-k. 

watti<h. 

En  service  courant  . 

I» 

A 

170,7 

» 

» 

184,3 

> 

» 

180,1 

Du  dépôt  an  lieu  de 

travail  et  vtMtwrsa 

123,4 

1,04 

128,33 

12X,8 

1.12 

137,53 

114 

1,08 

123,12 

En  maraude  .... 

\n,k 

1,04 

128,33 

109,0 

1,12 

122,08 

114 

1,08 

123,12 

Consommation  cTénergie  électrique  par  voiture-journée  : 


COUPÉ  N«  1 


watts-heure. 

?^JÎL!;^"®  'i,      ^.  **  X  170,7  =7  781,5 
Du  dépôt  au  lieu  de    ^  3  ,«„\«      -..  ' 
travSilel wc«îwr«a5  »  X  128,33  =  641,65 

En  maraude.  .  .  .|l5X  128,33  =1924,0 


GonsoMMATioN  TOTALE  par  voiture- 
journée  10348,1 


Coefficient 

Fourniture  totale    par  voilure- 
journée  en  kilowatts-heure.  . 
Prix  du  kilowatt-heure 


13,79 
0,12 


DÊPEHSB  JOORNAUBRB  : 

Fourniture  d'énergie  électrique 
Graissage 


TOTAL. 


1/ 

0,09 


VICTORIA  N*  3  COUPÉ  N«  16 


watts- heure. 

45X184,3    =8293,5 

5X137,53=    687,6 

15X122,08  =  1831,2 


watts-heure. 

45X180,1  =8104,5 
5X123,1=  615,6 
15X123,1  =1846,8 


10812,3 


14,41 
0,12 


1,72 
0,09 

1,81 


10566,9 


14,09 

o,is| 

1, 

0,09 
1,78 


Prii  i%  rtTitit  à%  It  jovriét. 

Faux  frais  et  frais  généraux Fr. 

Entretien  des  accumulateurs 

Graissage 

Énergie  électrique 

Total Fr. 


Prix  U  reritat  du  kilomètre  vUlt.  ) 

(Coefficient  Vu)-  ) 


20,22 
0,449 
Prix  de  Ttrieit  dn  kilomètre  •■  tôt. 


COUPÉ 
»•  1 


14,48 
4,00 
0,09 
1,65 


VICTORIA 
«•3 


14,48 
4,00 
0,09 
1,72 


Énergie  fournie  en  kilowatts-heure 

Prix  du  kilovvattrheure Fr. 


Prix  db  revient  . 


Fr. 


0,1707 
0,12 


0,0205 


20,29 
0,4S5 


0,1843 
0,12 


COUPÉ 
K»16 


14,48 
4,00 
0,09 
1,69 


0,0221 


20,26 
D,4U 


0,1801 
0,12 


0,0210 


Bull. 


20 


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—  294  — 

ACCUMULATEURS  FULMEN 

Le  compte  rendu  des  constatations  du  Concours  ne  serait  pas  com- 
plet si  nous  ne  disions  quelques  mots  des  accumulateurs  Fulmen. 

Tout  le  monde  connaît  le  principe  des  accumulateurs,  ou  piles  secon- 
daires, fondé  sur  ce  fait,  mis  en  lumière  yers  1860  par  Planté,  dans 
ses  expériences  sur  la  réversibilité  des  phénomènes  électro-chimiques. 

Si,  entre  deux  lames  de  plomb  plongées  dans  de  Teau  renfermant 
10  Vo  environ  d'adde  sulfurique,  on  fait  passer  un  courant  électrique, 
chacune  d'elles  éprouve,  au  bout  d'un  certain  temps,  une  altération 
plus  ou  moins  profonde,  caractéristique  de  l'électrode  qu'elle  constitue 
dans  le  bain  acidulé. 

Interrompt-on  alors  le  courant,  on  constate  au  galvanomètre  un 
contre  «courant  en  sens  inverse  dans  le  circuit  reliant  les  deux  plaques. 
Ce  contre-courant,  dû  à  des  réactions  chimiques  inverses  des  altéra- 
tions produites  par  le  courant,  dure  jusqu'à  ce  que  les  plaques  soient 
revenues  à  leur  état  primitif. 

La  durée  et  l'intensité  du  contre-courant  sont  d'autant  plus  grandes 
que  les  passages  des  courants  inverses,  convenablement  prolongés,  ont 
été  plus  multipliés. 

Toutefois,  après  un  certain  nombre  de  charges  et  de  décharges,  on 
n'obtient  plus  d'amélioifdtion  :  la  <c  formation  »  est  terminée. 

Sur  la  plaque  positive  on  trouve  principalement  du  biozyde  de 
plomb  ;  sur  la  plaque  négative  le  plomb  est  resté  à  peu  près  pur,  mais 
il  semble  être  devenu  spongieux. 

On  constate  cependant  que  les  plaques  n'ont  été  transformées  que 
sur  une  épaisseur  très  minime,  épaisseur  qui  ne  peut  être  sensible- 
ment augmentée  par  une  formation  plus  prolongée. 

C'est  sur  cette  expérience  fondamentale  (^)  que  sont  basés  les  divers 
systèmes  d'accumulateurs  dits  «  à  formation  Planté  »,  dont  le  carac- 
tère commun  est  le  suivant  :  la  couche  toujours  très  mince  de  ma- 
tière active  qui  recouvre  les  plaques  est  formée  électrolytiquement  aux 
dépens  de  ces  plaques. 

Bien  des  procédés  ont  été  essayés  pour  rendre  la  formation  plus 
rapide.  Un  des  plus  efficaces,  indiqué  dès  l'origine  par  Planté,  consiste 

(1)  Cette  réversibilité  des  réactions  électro-chimiques  o*est  pas  spéciale  au  plomb. 
L'avantage  de  ce  mêt&l  c'est  que  les  phénomènes  inverses  ne  se  produisent  pas  sensible- 
ment tant  que  les  plaques  sont  hors  circuit.  Il  peut  donc,  sans  déperdition  sensiblc- 
s'écouler  un  certain  temps  entre  la  charge  et  la  décharge. 


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I 
I 

Google         j 


—  295  — 

à  décaper  an  préalable  les  lames  de  ploùib  dans  Tacide  azotique.  On 
abrège  ainsi  la  dnrée  de  la  formation^  mais  sans  rendre  la  couche 
active  plus  épaisse. 

Ck^mme  l'énergie  électrique  fournie  par  l'accumulateur  n'est  due 
qu'à  une  transformation  des  calories  produites  par  les  combinaisons  chi- 
miques dont  la  matière  active  est  le  sié^,  on  ccmçoit  qu'une  plaque  de 
snrfibce  donnée  ne  pourra  emmagasiner  qu'une  quantité  d'électricité 
d'autant  plus  faible  qu'elle  sera  recouverte  d'une  couche  plus  mince 
de  matière  active*  Dans  les  ^tccumulateurs  genre  Planté,  la  quantité 
d'électricité  emmagasinée,  autrement  dit  c  la  capacité  »^  rapportée  à  la 
surface  des  plaques,  est  donc  toujours  relativement  &ible. 

On  a  dû  naturellement  chercher  à  obtenir  des  plaques  présentant  le 
maximum  de  surface  pour  un  poids  donné*  C'est  vers  ce  but  que 
tendent  les  efforts  des  constructeurs  qui  ont  imaginé  des  plaques  rai- 
nées, striées»  gaufrées,  feuilletées,  etc. 

Malgré  Vingéniosité  de  ces  dispositions,  tous  les  systèmes  d'accu- 
mulateurs basés  sur  ce  principe  ne  peuvent  emmagasiner  qu'une 
kàble  quantité  d'électricité  par  kilogramme  de  plaques,  c'est-à-dire 
n'oQil  qu'une  faible  c  capacité  spécifique  d. 

Par  QQutre,  ils  présentent  l'avantage  de  pouvoir  fournir  un  débit 
spécifique  assez  élevé. 

On  a  constaté,  en  effet,  que  la  capacité  d'un  accumulateur  dépen- 
dait de  la  densité  du  courant  de  décharge,  c'est-à-dire  de  son  intensité 
par  unité  de  sur&ce  active  ;  mais  plus  cette  densité  de  courant  est 
élevée,  plus  la  quantité  totale  d'électricité  fournie  par  l'accumulateur 
est  faible. 

On  a  donc  intérêt,  pour  ne  pas  trop  diminuer  la  capacité  utilisable, 
à.  ne  pas  dépasser  une  certaine  densité  de  courant.  Si  la  surface  active 
de  l'accumulateur  est  restreinte,  cette  densité  correspond  à  une  faible 
intensité  de  courant.  Au  contraire,  dans  le  cas  d'un  accumulateur  à 
grande  surface  active,  cette  [même  densité  permet  une  intensité  de 
courant  élevée. 

Une  autre  propriété  de  ces  accumulateurs,  fort  utile  dans  certains 
cas,  est  de  pouvoir  se  <;harger  rapidement,  c'est-à-dire  avec  un  cou- 
rant intense. 

Ceci  résulte  naturellement  de  ce  que  : 

1^  Les  accumulateurs  ayant  une  faible  capacité  spécifique,  la  quan- 
tité d'électricité  à  leur  restituer  par  kilogramme  de  plaques  est  faible; 


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—  296  — 

2p  Les  accumulateurs  ayant  une  grande  surface,  llatenjaité  du  cou-, 
rant  de  charge  peut  être  élevée,  sans  dépasser  la  densité  admise. 

D'une  manière  générale,  on  peut  donc  dire  que  les  accumulateurs 
à  formation  PlaAté  sont  des  accumulateurs  lourds,  é.  charge  rapide. 

Tout  autres  sont  les  accumulateurs  dits  «  à.  oxydes  rapportés  a  dont> 
M.  Faure  semble  avoir  eu  le  premier  l'idée  vers  1880. 

Ce»  accumulateurs,  sont  constitués,  en  principe,  par  de  Toxydede 
plomb  ajouté  aux  lames-support  :  il  peut  être  soit  étendu  à  la  surfiice 
de  rélectrode,  soit  serti  dahs  les  alvéoles  d'un  support  ajouré,  soit 
compris  entre  deux  lames  perforées  ou  treiUagées  formant  l'électrode. 

Cet  oxyde,  après  un  petit  nombre  de  charges  et  de  décharges,  est 
complètement  transformé  en  peroxyde  sur  l'électrode  positive  et  en 
plomb  spongieux  sur  la  négative. 

La  matière  active  provient  donc  ici  de  la  transformation  de  l'oxyde 
ajouté  au  support  et  non  plus,  comme  dans  les  accumulateurs  à 
formation  Planté,  de  la  transformation  du  support  ;  l'épaisseur  de  la 
couche  de  matière  active  n'est  plus  aussi  limitée,  et  la  proportion  de  cette 
matière  active  par  rapport  au  poids  total  peut  être  beaucoup  plus  grande 
que  dans  les  accumulateurs- Planté;  aussi  les  accumulateurs  à  oxydes 
rapportés  ont-ils  une  capacité  spécifique  beaucoup  plus  élevée.  Toute- 
fois il  y  a  une  limite,  car  la  trop  grande  épaisseur  de  l'oxyde  rapporté 
augmenterait  tout  à  la  fois  la  résistance  intérieure  de  la  pile  et  la  ten- 
dance à  la  polarisation  des  électrodes. 

En  ce  qui  concerne  la  puissance  ou,  oe  qui  revient  au  même,  le 
débit,  tandis  que,  dans  les  accumulateurs  genre  Planté,  une  densité 
de  courant  exagérée  n'a  d'autre  effet  qu'une  diminution  de  la  capacité 
utilisable,  dans  les  accumulateurs  à  oxydes  rapportés  elle  peut  avoir, 
en  outre,  l'inconvénient  de  hâter  la  désagrégation  des  plaques  positives. 

Un  courant  de  charge  trop  intense  peut  avoir  les  mêmes  effets 
nuisibles. 

Aussi  les  constructeurs  de  tous  les  accumulateurs  à  oxydes  rappor- 
tés, imposent-ils  généralement  pour  la  décharge,  et  surtout  pour  la 
charge,  des  limites  d'intensité  qu'on  ne  doit  pas  dépasser.  Ces  limites 
varient  d'ailleurs  dans  d'assez  fortes  proportions,  suivant  les  systèmes. 

On  peut  donc  dire  que  les  accumulateurs  à  oxydes  rapportés  sont  des 
accumulateurs  relativement  légers  et  à  charge  lente. 

Suivant  les  cas,  on  devra  donner  la  préférence  à  l'un  ou  à  l'autre 
système. 


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—  297  — 

La  propriété  des  accumulateurs  à  formation  Planté  de  pouvoir  se 
charger  rapidement  les  rend  précieux  pour  leé  tramways  dans  lés 
villes  où  les  conducteurs  aériens  sont  interdits,  soit  qu'entre  deuk 
courses  on  restitue  à  un  poteau  de  oharg»  une  partie  de  l'énergie  con- 
sommée, comme  pour  le  tramway  de  la  Madeleine  à  Levallois-Perret, 
soit  que  pendant  le  trajet  hors  de  Paris,  où  le  moteur  du  tramway 
est  actionné  par  trolley,  les  accumulateurs  puisent  dans  le  conducteur 
aérien  l'énergie  nécessaire  pour  effectuer  le  parcours  dans  Paris, 
comme  pour  le  tramway  de  la  place  de  la  République  à  Aubenrilliers. 

D'un  autre  cà\é,  les  accumulateurs  à  formation  Planté  se  prêtent  mer- 
veilleusement à  la  récupération,  c'est-à-dire  à  l'emmagasinement  de 
l'électricité  produite  par  le  moteur  agissant  comme  frein  dans  les  pentes. 

Sur  les  tramways  à  profil  accidenté,  la  récupération  est  loin  d'être 
négligeable. 

Ainsi,  le  tramway  de  Saint-Denis  à  la  Madeleine,  pour  le  voyage 
aller  qui  dure  56  minutes,  dépense  44,51  ampères-heure  et  récupère 
7,77  ampères-heure.  Dans  le  voyage  de  retour  qui  dure  55  minutes,  il 
dépense  42,13  ampères-heure  et  récupère  9,03  ampères-heure. 

On  peut  donc  avoir  avantage  à  utiliser,  sur  les  tramways,  des  accu- 
mulateurs dont  la  capacité  n'est  que  de  6,5  à  8  ampères-heure  par 
kilogramme  d'électrode  au  régime  de  1  ampère  au  kilogramme,  et 
même  de  3  à  4  ampères-heure  au  régime  de  6  ampères  au  kilogramme, 
ce  qui  correspond  —  si  l'on  considère,  au  lieu  du  poids  d'électrodes 
seules,  le  poids  total  comprenant  électrodes,  liquide  et  récipients  --à 
une  capacité  spécifique  de  4,5  à  5,5  ampères-heure  par  kilogramme  au 
régime  de  1  ampère,  et  de  2  à  3  ampères-heure  au  régime  de  6  ampères. 

Pour  ces  voitures  sur  rails,  le  poids  des  accumulateurs  ne  présente 
pas  en  effet  d'inconvénients  trop  graves. 

Au  contraire,  pour  les  voitures  à  moteur  électrique  devant  circuler 
sur  les  chaussées  ordinaires,  la  question  de  poids  devient  prépondé- 
rante, la  durée  de  la  charge  a  moins  d'ijdtérét  et  la  capacité  spécifique 
des  accumultaeurs  a  une  importance  capitale. 

Les  voitures  qui  ont  constitué  le  grand  intérêt  de  notre  Concours 
ne  sont  devenues  pratiques  que  le  jour  où  l'industrie  électrique  a  pu 
mettre  à  leur  disposition  des  accumulateurs  dont  la  capacité  atteint 
14  à  15  ampères-heure  par  kilogramme  de  poids  total  au  régime  de 
3  ampères  par  kilogramme»  c'est-à-dire  dont  il  ne  faut  que  37''»  5  pour 
fournir  un  kilowatt-heure  utile,  ou  27  kilogr»  pour  sdimenter  1  che* 
val-vapeur-heure. 


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Avec  ces  accumulateurs,  la  récupération  est  encore  possible,  mais 
elle  exige  certaines  précautions  pour  éviter  que  l'intensité  du  courant 
de  charge  ainsi  produit  ne  dépasse  pas  la  limite  admise. 


Fio.  31.  —  Coupes  ^rticales  et 
plan  de  Taccumulateur  Pulmen 
B,|,  avec  bacs  à  ébonite)  à  rebords. 

(NOTA  :  L'écartement  normal  des 
prises  de  courant  est  de  AO  milli- 
mètres.) 


L'accumulateur  Fulmen  (fig.  31),  dont  étaient  exclusivement  pourvues 
les  voitures  qui  ont  accompli  toutes  les  épreuves  du  Concours,  est  un 
accumulateur  à  oxydes  rapportés. 


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l 


L'oxyde  est  sous  forme  de  pastilles  serties  dans  24  alvéoles,  à  section 
en  qaeue  d'aronde»  qni  sont  formées  par  Tapplication  Tune  contre 
Tautre  de  deux  plaques  en  plomb  antimonié  fondu,  composées  d*une 
série  de  barreaux  parallèles  et  normaux  à  section  triangulaire. 

L'épaisseur  de  ces  plaques  n'est  que  de  4  millimètres;  d'autre  part, 
la  densité  de  la  matière  active  est  faible.  Cet  accumulateur  présente 
donc  une  grande  surface  active  par  kilogramme. 

Sa  limite  de  débit  spécifique  est  par  suite  élevée.  Toutefois,  de  même 
que  dans  tous  les  systèmes  d'accumulateurs  à  oxydes  rapportés,  cette 
limite  ne  doit  pas  être  dépassée,  sans  quoi  on  risque  de  hâter  la  désa- 
grégation des  pastilles.  Elle  est  due,  en  effet,  non  pas,  comme  on  pourrait 
le  croire,  aux  trépidations  provenant  du  roulement  des  roues  sur  des 
chaussées  plus  ou  moins  raboteuses,  mais  bien  aux  dilatations  et 
contractions  brusques  de  la  matière  active  résultant  de  l'éactions 
chimiques  trop  vives,  causées  par  des  régimes  de  décharge  ou  de  charge 
exagérés  comme  des  conducteurs  inexpérimentés  peuvent  en  produire 
dans  certains  coups  de  collier  ou  en  récupérant  trop  brutsdement. 

Aussi  la  Société  des  accumulateurs  Fulmen  recommande-t-elle 
comme  régime  normal  de  décharge  une  densité  de  courant  de  1  am- 
père par  décimètre  carré  de  plaque  pour  une  décharge  continue  en 
cinq  heures. 

A  ce  régime,  1  kilogramme  de  plaques  peut  fournir  ; 

Un  débit  spécifique  de  3  ampères  ; 

Une  puissance  spécifique  de  5,3  walts; 

Une  capacité  spécifique  de  14,6  ampéres-lieare  ; 

Une  énergie  utile  spécifique  de  16  watts-heure. 

Par  suite  pour  alimenter  un  cheval-vapeur-heure,  correspondant  à 
736  watts-heure,  il  suffit  de  28  kilogrammes^ 

Gomme  pour  tous  les  accumulateurs,  on  peut  augmenter  considéra- 
blement le  débit  des  accumulateurs  Fulmen,  mais  au  détriment  de 
leur  capacité. 

Par  exemple,  si  on  double  le  régime  de  décharge  spécifique  continu, 
l'énergie  spécifique  s'abaisse  à  20  watts-heure  par  kilogramme,  c'est- 
à-dire  que,  pour  alimenter  un  cheval-heure  à  ce  régime,  il  faudra 
36  kilogr.  d'accumulateurs. 

La  Société  Fulmen  recommande  d'ailleurs  de  ne  pas  dépasser  en 
décharge  continue  le  débit  spécifique  de  4  ampères,  bien  que  ce  débit 
puisse  être  facilement  doublé  pour  des  coups  de  collier  ne  durant 


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—  300-- 

que  quelques  instants,  tels  que  ceux  qui  se  produisent  aux  démar- 
rages. 

Au  contraire,  si  on  réduit  de  moitié  le  régime  spécifique  de  dé- 
charge continu,  Ténergie  spécifique  disponible  augmente  et  atteint 
30  watts-heure  par  kilogramme,  c'est-à-dire  que  pour  alimenter  un 
cheval-vapeur-heure,  il  suffit  de  24^s5  d'accumulateurs. 

En  ce  qui  concerne  la  charge,  la  densité  de  courant  admise  dépend, 
dans  une  forte  mesure,  de  l'état  de  charge  des  accumulateurs.  Lorsque 
l'accumulateur  est  complètement  déchargé,  la  densité  peut  atteindre, 
sans  inconvénient,  1,3  ampère  par  décimètre  carré  (soit  4  ampères 
par  kilogramme  de  poids  total).  Vers  la  fin  de  la  charge,  lorsque  l'ac- 
cumulateur approche  de  la  saturation,  la  densité  ne  doit  pas  dépasser 
0,5  ampère  par  décimètre  carré  (1,5  ampère  par  kilogramme). 

Aussi  la  Société  Fulmen  recommande-t-elle  la  charge  à  potentiel 
constant  (110  volts  pour  44  éléments)  qui  dure  environ  7  heures. 

Dans  ces  conditions,  l'intensité  diminue  progressivement  d'elle- 
même,  par  suite  de  l'élévation  de  la  force  contre-électromotrice  des 
accumulateurs,  au  fur  et  à  mesure  de  l'avancement  de  la  charge. 
Celle-ci  est  terminée  lorsque  l'intensité  du  courant  a  atteint  la  limite 
inférieure  ci-dessus  indiquée. 

Quant  à  la  récupération,  tout  en  en  reconnaissant  l'utilité,  sinon 
peut-être  comme  quantité  d'électricité  à  recueillir,  mais  tout  au  moins 
comme  moyen  des  plus  efficaces,  de  remonter,  par  dépolarisation, 
la  force  électromotrice,  qui  tend  à  baisser  après  quelque  temps  d'un 
régime  de  décharge  trop  intense,  la  Société  Fulmen  a  dû  appeler 
l'attention  des  concurrents  sur  les  sérieux  inconvénients  que  pourrait 
avoir  son  intervention  dans  des  coups  de  freinage  trop  brusques. 

Sur  les  trois  concurrents,  un,  du  reste,  M.  Jenatzy,  a  rendu,  de  parti 
pris,  la  récupération  impossible  dans  le  véhicule  n^  13  sous  couleur 
de  simplifier  le  combinateur;  un  autre,  M.  Jeantaud,  sans  la  prohiber 
d'une  manière  aussi  absolue,  a  conseillé  à  ses  conducteurs  de  ne  pas 
user  de  la  possibilité  d'en  faire  que  donne  son  combinateur;  enfin, si  le 
troisième,  M.  Kriéger,  usait  fréquemment  de  la  récupération,  tout  au 
moins  un  de  ses  conducteurs,  celui  du  n^*  16,  en  était  peu  partisan. 

Au  Concours,  les  différents  types  des  accumulateurs  Fulmen  employés 
ont  été  B,„  B^5,  B,:,  B,i. 

Les  renseignements  caractéristiques  de  ces  divers  types  sont  résu- 
més dans  le  tableau  suivant  : 


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Renseignements  caractéristiques  relatifs 
aux  différents  types  éT accumulateurs  Fulmen  employés  au  Concours. 


VOITURES 

SnR  LESQUELLES  ILS  OKT  ÉTÉ  EMPLOYAS 


deplaqaesB.  ....  » 
de  plaques  positives  •  . 
Lon^ear  extérieure  .  . 
Largeur  extérieure  »...         -* 
Hauteur  extérieure  ....         ~ 

Largeur  ...» -^ 

Hauteur — 

Surface  (S  faces) d«eln.  einti. 

Surface  positive  totale  d'un    ' 

élément — 

Plaques  d'on  élément kilogr. 

Plaques,  liquide,  récipient,  d'un  ' 

élément — 

'  Plaques,  liquide,  récipient  (44 

éléments) — 

Au  régime  de  décharge  en 

Par  décimètre  carré  de  surface  positi 
Par  plaque  positive  d'un  élément 
Par  kilogramme  d'élément  .  .  . 

Par  élément 

Différence  de  potentiel  par  élément,  en  volts. 

ipar  kilogr.  de  plaque 
par  kilogr.  d'élément 
par  élément  .... 
pour  44  éléments.  . 


Plaques 


Poids 


Débit  nor- 
mal en 
ampères 

(■•) 


2 

(IriJier) 

26 

(JeiBtnd) 


13 
6 
12,0 
H,3 
29,0 
10,0 
18,0 

3,6 

ii,6 
5,600 

8,000 


24 

(Jeaitiii) 


25 


16 

210 
22  ! 
23 


-»» 
15 

7 
13.$ 
11,3 
20,0 
10,0 
18,0 
3,6 

:   2S,2 
6,450 

9,200 


352         404,8 

cinq  heures. 


Capacité  en  ampères- 
heure  , 


par  kilogr.  de  plaque 
par  kilogr.  d'élément 
par  élément  .... 
par  kilogr.  de  plaque 
par  kilogr.  d'élément 


nergie  en  watts- 
heure  . ]  par  élément 

pour  44  éléments 

Énergie  totale  en  che-  /  ..^       . 

__      _     .  >  pour  44  éléments, 

vaux-vap.-heure  .  .  ) 

en  plaques.  .  . 

en  éléments  .  .  . 

!en  plaques .  .  . 

en  éléments  .  . 

Poids  par  cheval- va-  l  en  plaques.  .  . 

peur-heure  (•*•)  .  .  (  en  éléments  .  . 


Poids  par  k.-w.  (*••)  , 
Poids  par  k.-w.-h.(* 


1 

3,6 
2,7 

21,6 
1.9 
7,2 
5,1 
41 

1804 

18.5 
13 
104 
36 
25 
200 

8  80C 

11,05 

140 

200 

28 

40 

20.6 

29,4 


1 

3,6 
2,7 

25,2 
1,9 
7,2 
5.1 
47 

2068 

18,5 
13 

119,6 

36 

25 

230 

10120 

13,75 

140 

200 

28 

40 

20,6 

29,4 


17 

8 
15,0 
11,3 
29,0 
10,0 
18.0 
3,6 

28,8 
7,300 

10,400 

457,6 

1 

3,6 

2,7 

28,80 

1,9 

7,2 

5,1 

54 

2376 

18,5 

13 

134,2 

36 

25 

260 

11  144 

15,14 

140 

200 

28 

40 

20,6 

29,4 


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(Janliy) 


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10 
18,0 
11,3 
29,0 
10,0 
18,0 
3,6 

36,0 
9,000 

12,800 

563,2 

1 

3,6 
2,7 

36,0 
1,9 
7,2 
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68 

2992 

18,5 
13 

166.4 

36 

25 

320 

14  080 

19,13 

140 

200 

28 

40 

20,6 

29,4 


(*)  La  voiture  21  avait  50  élémenU  Bn.  Toutes  les  autres  avaient  44  éléments. 

(**)  Les  chiffres  approximatifs  de  ces  débits  et  puissances  peuvent  être  multipliés 
par  4  pour  les  démarrages  et  les  courtes  rampes. 

(***)  Ces  chiffe  approximatifs  peuvent  être  divisés  par  4  pour  les  démarrages 
et  les  courtes  rampes. 

En  pratique,  pendant  le  Concours,  ces  conditions  ont  été  souvent  dépassées. 


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—  302  - 

Pendant  le  Concours,  la  charge  s'est  faite  à  la  tension  constante  de 
110  volts,  avec  toutes  les  précautions  recommandées  par  la  Société  Fui- 
men,  car  TAdministrateur-délégué,  M.  Brault,  et  Tlngénieur,  M.  Ber- 
tifort,  en  ont  surveillé  personnellement  les  diverses  phases. 

Au  contraire,  pour  la  décharge  qui  a  eu  lieu  dans  des  temps  totaux 
comprise  entre  Âf^S  et  5  heures,  les  variations  de  régime  ont  été 
assez  considérables  pour  certains  véhicules  comme  le  montrent  les 
graphiques  ci-après  (fig.  32  à  36). 

Dans  l'ascension  de  la  Butte  qui,  depuis  la  rue  Blanche,  a  duré 
ll'4(r,  on  a  relevé,  sur  la  voiture  n»  3  pourvue  d'accumulateurs 
Fulmen  B17,  dont  le  tiébit  normal  était  de  28  ampères,  les  intensités 
moyennes  suivantes  : 

41*  0  pendant  V  45''  50*  0  pendant  »  40^ 

34*5     -       raS"  46*0       -      VXh^ 

50-0     —       »  20"  3î*0       —      »  50'' 

48*0      —       l'IO'^ 
* 
A  un  démarrage  on  a  eu  70  ampères. 

En  outre,  dans  la  journée  du  10  juin,  certaines  voitures  ont  circulé 
jusqu'à  épuisement  à  peu  près  complet  de  leurs  accumulateurs. 

Le  véhicule  n<>  13,entre  autres, qui  avait563i^2  d'accumulateurs  B^i, 
a  effectué  107  kilomètres.  Le  rapport  du  poids  total  des  accumulateurs 
au  poids  total  de  cette  voiture  était  de  0,31. 

Ce  rapport  était  de  0,26  dans  le  n<»  16  qui,  le  même  jour,  a  pu 
effectuer  en  tout  102^<»5. 

Cependant,  en  moyenne,  les  quantités  d'énergie  spécifique  consom- 
mées d'après  les  quantités  fournies  à  l'usine  ont  été  de  : 

9>'*'''945  pour  les  44  éléments  B»  du  Fiacre  n«  13,  dont  l'énergie  totale  était 
de  14^'*080,  soit  70  «Ade  la  capacité  annoncée  par  le  foarnissear; 

8^^>'370  ponr  les  44  éléments  B„  du  Fiacre  n*  16,  dont  Téneigie  totale  était 
de  11*'^^144,  soit  75  */•  de  la  capacité  annoncée  par  le  fournissenr; 

8^085  pour  les  44  éléments  B^s  da  Fiacre  n«  25,  dont  Ténergie  totale  était 
de  10^^^  120,  soit  79  */•  de  la  capacité  annoncée  par  le  fonmissenr. 

11  eût  été  intéressant  de  connaître  l'influence  que  de  telles  variations 
de  régime  ont  pu  exercer  sur  la  constitution  intime  des  accumulateurs. 
La  durée  du  Concours  a  été  trop  foible  pour  fournir  des  renseignements 
à  cet  égard. 

Aucune  des  batteries  d'accumulateurs  Fulmen  n'a  éprouvé  de  défail- 
lance. C'est  tout  ce  qu'on  peut  dire. 


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CONCLUSIONS 

Les  constatations  recueillies  par  la  Commission  du  Concours  et  les 
résultats  qjae  le  Jury  en  a  déduits  peuvent  se  résumer  comme  suit, 
pour  les  trois  véhicules  à  moteur  électrique  cat'actéristiques  des  trois 
bonstructeurs  dont  les  véhicules  ont  accompli  tous  les  itinéraires  : 


Poids  de  la  voilure  en  ordre  de  marche  : 

Caisse,  roue,  châssis  et  transmissions 

Moteur \  .  . 

Accumulateurs  (poids  brut) 

Conducteur 

Charge  utile 

Poids  total 

Charge  ntile 
Poids  total 

Accumulateur»  : 

Type  d'accumulateurs 

Nombre  d'éléments 

Poids  utile  des  plaqties  d'un  élément    .  .  kil. 
Poids  brut  de  chaque  élément,  y  compris  bacs, 

cloisons  et  liquide kil. 

utile  .  .  kil. 
brut   .  .  kil. 


847 

110  I 

565  I 

70 


Poids  total  des  accumulateurs 


Rapport  au  poids 
total  du  véhicule 


1*  du  poids  utile  des  ac- 
cumulateurs ..... 

S**  du  poids  total  des  ac- 
cumulateurs ... 


Vitesset  obtenues  dans  les  essais . 

Vitesses  en  palier 

Vitesse  en  rampe  de  88  millimètres   .  . 


Vitesses  en  service  dans  Paris  : 

Vitesse  moyenne  générale 

Rues  encombrées  .  .  . 

Rues  accidentées  .  .  . 

Vitesses  extrémes.<  /  Pente 

Rués  désertes.  <  Palier 

f  Rampe 


Ooopé  ■•  13 

(Jenat»y) 


1668>« 


UO"»» 


713 
130 

457  I 
70 


1  %0%^* 
8,4  «A 

Fulmen  B  si 
44 
9,00 

12,80 
396,00 
565,20 

22  •/• 

31  •/• 

8"'-5  — 16^-8 
7k-  900 

14^-24 
11^700 

7^-33 
21 ''■66 
17^-22 
17''-10 


€«opé  ■•  10 

(Kriéger) 


1  370k» 


400k* 


696 

100  I 

404  \ 

70 


1  770k» 
18,4  •/• 

Fulmen  B  17 
44 
7,30 

10,40 
321,00 
457,60 

18  •/• 

25  Vo 


8,8-19,9-25,7 
6k-  000 


18k- 75 
11k- 980 
7k- 62 
23k»  84 
24k-  25 
17k- 11 


Oab  1*25 

(Jeantaud) 


1  270k« 


140k« 


1  410k« 
10  •/. 

Fulmen  B15 
44 
6,45 

9,20 
283,80 
404,18 

20  •/• 

28  •/• 


7,82—16,95 
9k-  900 


14k- 34 
12k- 100 
10k-  7^ 
21k- 56 
17k- 45 
46k-  30 


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r 


—  309  — 


Fourniture  et  Consommatum  d'énergie 

Fourniture  réelle  d'énergie  électrique  aux 
bornes  des  batteries  d'accumulateurs  à 
Tusine  : 

Par  voiture-journée  . 
Par  voiture-kilomètre, 
Consommation   hypothétique,  à  raison  d'un 
rendement  de  75  <*/«  des  accumulateurs,  par 
voilure-kilomètre 
Consommation  pendant  les  essais,  par  voiture- 
kilomètre  : 

,       Vitesse. 
En  rampe  de  SS*** 


En  palier . 


Vitesse..  . 
CoBWBnaUm , 
I      l  Vitesse 


OoHpé  B«  13 

(Jenatzy) 


Rapport  entre  la  consommation  en  /  \m 
service  Cm  à  la  vitesse  moyenne  Vm  et  \  \p 
la  consommation  Cp  à  la  vitesse  Vp  1  Cm 
pendant  les  essais  en  palier \  Cp 

Dépense*  joumalièret  : 

Faux  frais  et  frais  généraux,  entrelien  des 

accumulateurs  et  graissage 

Énergie  spécifique 


Total. 


Dêpease  par  kilomètre  utile.  . 
Dépease  par  kUomètre  ea  lai. 


i60'''*61 

l»"*  900 
752''''*0 
8»»-  500 

lei^-soo 

138*'' 80 

la"""  770 
lÔ""*  800 


18  fr.  57 
1  fr.  67 


20  fir.  24 


Ooapé  n*  10 

(Kriéger) 


Of^.45 
Ofir.0256 


11'""'15 
180^*1 


e»"*  000 

880'"'»  00 

8^"  800 
1U*''40 
15"»- 000 
125"'»  4 

13^-75 
15k-  000 

1,08 


18  fr.  57 
1   fr.  69 


aofr.aô 


Oab  ■•25 

(JeanUxud) 


Ofir.45 
0  fir.  0210 


10""'»' 07 
162^*  47 

121""»  85 

9^"  900 
473-»»  00  (») 

7^-  820 
69"'»  70  0) 
16»"»  950 

se^i'isO) 

13^"  370 
16^-950 

1,41(«) 


18  tr.  57 
1  fr.  16 


lOfr.  73 


Ofir.44 
0  tr.  0195 


(1)  Voir  l'observation  du  Jury  sur  ces  consommations  (pages  64  et  66). 


Un  des  résultats  les  plus  frappants  du  Concours  du  mois  de  juin  est 
ceiHainement  la  mise  en  évidence  de  l'influence  prépondérante  des 
frais  d'entretien  des  accumulateurs,  voire  même  des  bandages  pneu- 
matiques, sur  la  dépense  journalière  des  voitures  automobiles  élec- 
triques. 

La  faible  quantité  d'énergie  électrique  fournie  à  Tusine  pour  un 
parcours  total  de  560  kilom.  dans  les  rues  les  plus  accidentées  ou 
Bull.  21 


I 

L 


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^mm 


-  310 


encombrées  de  Paris  et  surtout  le  minime  prix  de  revient  probable  de 
cette  consommation  ont  constitué  une  des  surprises  de  ce  Concours. 

Cette  dépense  est  si  faible  qu'elle  semble  rendre  inutile,  en  pratique^ 
la  recherche  du  meilleur  mode  d'utilisation  du  moteur  électrique  et 
de  son  appropriation  la  plus  rationnelle  aux  différentes  circonstances 
du  service  des  voitures  de  place. 

Cependant,  si  la  réduction  à  espérer  de  la.coosommation  d'énergie 
ne  paraît  pas  devoir  influer  d'une  manière  considérable  sur  la  dépense 
journalière^  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  qu'avec  les  frais  généraux 
énormes  pesant  sur  les  fiacres  actuels,  le  bénéfice  des  actionnaires 
résulte  en  somme  d'une  différence  de  quelques  centimes  entre  les 
prix  de  revient  et  de  location  aux  cochers  de  la  journée  de  voiture. 

D'un  autre  côté,  le  peu  que  nous  avons  dit  sur  les  précautions  à 
prendre  dans  l'emploi  des  accumulateurs  à  grande  capacité  spécifique, 
porte  à  penser  que  leur  dépense  d'entretien, qui,  pour  le  moment,  cons- 
titue la  seule  sujétion  trop  onéreuse  des  voitures  électriques,  pourra  être 
notablement  diminuée  si  le  moteur  électrique  est  construit  de  manière 
à  réduire  au  minimum  la  consommation  d'énergie  dans  les  rues  à 
forte  déclivité  et  si  le  combinateur  est  établi  de  manière  à  empêcher 
un  conducteur  novice  d'imprimer  au  moteur  des  à-coups  désastreux 
pour  les  accumulateurs. 

Ces  espérances  sont  justifiées  par  les  rapprochements  que  nous 
avons  fait  ressortir  plus  haut  entre  les  consommations  successives 
sur  un  même  itinéraire  pour  les  conducteurs  du  Cab  n^'  25  et  du 
Landaulet  n^  23. 

La  réduction  de  la  consommation  d'énergie  par  une  appropriation 
convenable  du  moteur  aux  diverses  circonstances  du  service  d'une 
voiture  de  place  dans  Paris,  doit  surtout  avoir  pour  résultat  de  main- 
tenir le  régime  de  décharge  des  accumulateurs  dans  des  limites  assez 
peu  éloignées  de  leur  régime  normal;  ce  qui,  tout  en  diminuant  leurs 
chances  d'avaries  et  leurs  frais  d'entretien,  augmentera  leur  capacité, 
permettra  sans  doute  de  réduire  leur  poids  et,  par  suite,  la  charge  par 
centimètre  carré  sur  les  pneumatiques,  dont  les  chances  d'avarie  et  les 
dépenses  d'entretien  seront  dès  lors  moindres. 


Peut-être  les  résultats  des  expériences  dites  d'épuisement  du  10  juin 
porteront-ils  quelques-uns  de  nos  lecteurs  à  penser  qu'on  peut  dès 
aujourd'hui  considérer  comme  exagéré  pour  des  voitures  de  place  le 


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—  3U  — 

poids  des  accumulateurs  porté  par  des  voitures  n'ayant  4  faire  que 
60  kilomètres? 

En  effet,  ce  jour-là,  après  avoir  accompli  l'itinéraire  C  de  62^™  00 
comportant  l'ascension  de  la  Butte-Montmartre,  les  voitures  n9^i,Z  et  16 
(Kriéger),  n*>  13  (Jenatzy),  n®  25  (cab  Jeantaud),  ont  effectué  en  allées 
et  venues,  sur  les  quais,  aux  abords  de  l'usine  Clément,  des  parcours 
s'élevant  au  total  : 

NM 30^500 

N*3 SÎ^'-ÔOO 

NM6 40^-500 

NM3 45^-000 

N«25 âei'-SOO 

Ces  différentes  voitures  ont  donc  pu  : 

[  N"i  (poids  total  1 640>'S)  pareonrir  en  toit  92^000  aree  no  poids  brat  d'ieconolatean  d«  457^^ 

Kriéger  ]n«3  —  1590^»  —  94'-500  —  —  457''« 

(NM6  —  1770^»  —  lOîi-BOO  —  —  457^» 

Jenatzy      N'13  —  1880^^  —  107'-000  —  —  565^» 

Jeantaud  N^ÎS  —  1340>'«  —  aS'^-ôOO  —  —  404''k 

Nous  ne  saurions  partager  cette  manière  de  voir. 

Outre  qu'il  importe  qu'une  voiture,  qu'elle  soit  destinée  au  service 
de  place  ou  au  tourisme,  dispose  d'assez  d'énergie  pour  pouvoir  faire 
quelques  kilomètres  en  plus  qu'il  n'est  prévu,  il  est  non  moins  essentiel 
que  la  différence  de  potentiel  des  accumulateurs  ne  descende  pas  au- 
dessous  d'un  nombre  déterminé  de  volts,  sans  quoi  la  faiblesse  de  cer- 
tains éléments  peut  avoir  une  influence  désastreuse  sur  la  différence  de 
potentiel  de  la  batterie  et,  par  suite,  sur  sa  capacité  en  énergie. 

De  plus,  cette  conséquence  fâcheuse  ne  pourrait  qu'aller  en  s'ag- 
gravant  si  on  persévérait,  plusieurs  jours  de  suite,  dans  un  mode 
d'emploi  des  accumulateurs  aussi  défectueux,puisque  l'élément  dont  la 
force  électromotrice  serait  devenue  presque  nulle,  sinon  même  néga- 
tive, ne  pourrait,  sauf  des  précautions  spéciales  incompatibles  avec  une 
opération  effectua  industriellement,  recevoir  une  quantité  d'énergie 
suffisante  pour  le  remettre  au  niveau  des  éléments  avec  lesquels  il  est 
en  connexion. 

D'un  autre  côté,  le  peu  que  nous  avons  dit  sur  l'impérieuse  nécessité 
de  ne  pas  dépasser  une  certaine  limite  pour  le  débit  normal,  montre 
que  ce  n'est  pas  seulement  la  longueur  du  parcours,  mais  surtout 
la  puissance  normale  du  moteur,  qui  doit  servir  à  déterminer  le  poids 
des  accumulateurs. 


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—  312  — 

Galoul  approximatif  et  rapide  de  la  résistanoe 
d'un  véhicule  automobile. 

Pour  obtenir  rapidement  la  résistance  du  véhicule  dans  les  multiples  condi- 
tions de  vitesse,  de  déclivité  et  de  viabilité  des  chaussées  rencontrées  pendant 
le  Concours,  nous  nous  sommes  servis  du  graphique  reproduit  en  partie  ci-après 
(Gg.  37  et  38). 

Avant  d'indiquer  comment  nous  a  vous  tracé  les  diverses  lignes  dont  il  est  formé, 
nous  croyons  devoir  rappeler  en  quelques  mots  de  quoi  se  compose  Teffort  résis- 
tant total  que  doit  vaincre  le  moteur  d'une  voiture  automobile.  Il  résulte  des 
facteurs  suivants  : 

l*"  Le  frottement  de  glissement  des  fusées  d'essieu  sur  leurs  boîtes  de  moyeu; 

2*  L'effort  de  translation  sur  la  chaussée; 

3*  La  pression  de  l'air; 

4*  Les  pertes  de  force  vive  résultant  des  trépidations  des  diverses  parties  du 
véhicule,  occasionnées  par  la  chaussée  ou  les  mouvements  du  moteur; 

6*  Les  pertes  de  force  vive  dues  aux  variations  de  vitesse  des  diverses  parties 
du  mécanisme. 

Les  deax  premiers  facteurs  sont  proportionnels  au  poids  du  véhicule  et  leurs 
coefficients  sont  sensiblement  constants  dans  les  limites  de  vitesse  des  voitures 
de  place. 

Le  troisième  est  proportionnel  au  carré  de  la  vitesse,  à  la  surface  de  la  pro^ 
jection  de  toutes  les  parties  du  véhicule  sur  un  plan  normal  à  la  direction  du 
mouvement,  mais  il  y  entre  un  coefficient  numérique  variable  avec  la  forme 
etfle  recouvrement  plus  ou  moins  partiel  des  diverses  parties  du  véhicule. 

Le  quatrième  est  fonction  de  la  vitesse,  de  la  flexibilité  des  ressorts  et  de 
l'élasticité  de  certaines  parties  comme  les  garde-crottes,  les  marche- pieds,  les 
lanternes,  etc. 

Le  cinquième  est  aussi  fonction  de  la  vitesse,  mais  surtout  du  travail  déve- 
loppé par  les  moteurs. 

Le  calcul  de  l'effort  résistant  total  d'une  voiture  automobile  présente  une 
incertitude  assez  grande,  car  on  n'a  pas  encore  effectué  des  expériences  suffi- 
santes pour  déterminer  les  coefficients  nécessaires. 

Ceci  dit,  nous  allons  successivement  indiquer  comment  on  peut  calculer 
les  valeurs  des  cinq  facteurs  ci-dessus  pour  une  voiture  automobile  de  place, 
de  une  tonne  et  demie  de  poids  totaly  ayant  deux  mètres  carrés  de  surface  de 
projection  verticale,  parallèlement  aux  essieux,  et  des  roues  d'un  diamètre 
usuel. 

1<*  Frottement  de  gtissement  des  fusées  dans  les  boites  des  moyeux,  —  Il  est 
donné  par  la  formule  ^ 

dans  laquelle  F  est  le  diamètre  moyen  de  la  fusée, 
D  le  diamètre  extérieur  de  la  roue, 
p  la  charge  supportée  par  les  fusées,  en  tonne, 
ç  un  coefficient  exprimé  en  kilogr.,  par  tonne,  variable  avec  le 

mode  de  graissage  de  la  fusée  et  la  nature  des  surfaces 

frottantes. 


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—  313 


Fasées  de  tombereau  simplement  graissées    ?  =  100  kilogr» 

Fusées  «  patent  » f=io     — 

Roalemenls  à  billes ?=     5     — 

Par  suite,  pour  un  âacre  automobile  de  l^&OO,  à  fusées  patent,  pour  lequel 


p  =  0*686 


-^  =  0,050  avant, 


—  =  0,042  arrière, 


p'=z  0*834 

le  premier  facteur  a  une  valeur  de 

T,  =  [0^686  X  0,05  +  0»834  X  0,042]  10  kilogr.  =  0''«693, 
2«  L'effort  de  translation  est  donné  par  la  formule 
Tr  =  (r=b  i)  P 

dans  laquelle    P    est  le  poids  total  du  véhicule  en  tonne, 
t     la  déclivité  exprimée  en  millièmes, 

/    un  coefficient  exprimé  en  kilogr.,  variable  avec  la  nature  de 
la  chaussée  et  le  diamètre  des  roues. 
3*  Pression  de  tair,  —  Théoriquement,  cette  pression  est  donnée  par  la 
formule 

Ta  =  KSV» 

dans  laquelle  S    est  la  surface  de  la  projection  de  toutes  les  parties  ^u  véhicule 
sur  un  plan  normal  à  la  direction  du  déplacement,  c'est-à- 
dire  ici  sur  un  plan  vertical  parallèle  aux  essieux, 
y*,  le  carré  de  la  vitesse  exprimé  en  mètres  à  la  seconde, 
K,  un  coefficient  numérique  variable  dans  de  très  grandes  limites 
avec  la  fordne  et  le  degré  dé  recouvrement  ou  la  distance 
des  parties  projetées.  • 
Faute  d'expériences  spéciales  aux  voitures  automobiles,  nous  admettrons 
pour  K  le  coefficient  0,0288.  De  même  pour  S  nous  adopterons  2  mètres  carrés. 
Le  terme  Ta  prend  alors,  d'après  les  vitesses  du  véhicule,  les  valeurs  sui- 
vantes : 


S      en  kilom.  à  Theure  .  .  . 
.^  1  en  mètres  à  la  seconde.  . 

Carrés  des  vitesses  exprimées 
en  mètres  à  la  seconde  .  .  . 

Coefficient 

6 
1,66 

8 
2,22 

10 
2,77 

12 
8,33 

15 
4,16 

20 
5,55 

25 
6,94 

30 
8,33 

69,39 
0,0268 

36 
10 

2,75 
0,0289 

4,93 
0,0288 

7,67 
0,0288 

11 
0,0288 

17,30 
0,0288 

30,80 
0,0288 

48,02 
0,0288 

100 
0,0288 

Produit 

Surface  de  projection  en  mè- 
tres carrés ...» 

0,07» 
2 

0,142 
2 

0,221 
2 

0,9168 
2 

0,4» 
2 

0,887 
2 

1,387 
2 

1,998 
2 

2,W 
2 

Pression  de  Tair  exprimée  en 
kilos 

0,158 

0,284 

0,442 

0,6336 

0,996 

4,774 

2,774 

3,996 

5,76 

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—  314  — 

i^  Perte  dfi  force  vive  due  aux  vibration»  du  véhicule.  —  La  perte  de  force 
vive  due  aux  vibrations  du  v^bicule,  occasionnées  par  la  trépidation  des  roues 
sur  la  chaussée  est  fonction  da  la  vitesse,  de  la  flexibilité  des  ressorts  et  de  Té- 
lasticité  des  autres  parties  vibjrantee  du  véhicule.  v 

Le  coefficient  dont  ce  facteur  est  affecté  est  donc  tellement  variable  qu'il  est 
bien  difficile  d'en  tenir  un  compte  exact  dans  les  calculs.  Heureusement  que 
les  voitures  dont  nous  avons  à  nous  occuper  sont  et  doivent  être  pourvues  de 
bandages  pneumatiques. 

Grâce  à  Texistence  de  ces  bandages,  nous  pouvons,  comme  M.  Bourlet  pour 
la  bicyclette,  faire  abstraction  du  terme  fonction  de  la  vitesse  et  nous  contenter 
d^augmenter  un  peu  le  coefficient  du  terme  précédent  (*). 

En  nous  basant  sur  les  expériences  de  traction  faites  par  la  Compagnie 
générale  des  Omnibus,  citées  dans  Touvrage  «  le  Cheval  »,  de  M.  Lavalard,  et 
sur  les  expériences  qu'avec  le  concours  de  M.  Tlngénieur  Desdouits,  nous  avons 
faites  sur  une  voiture  à  essence  Panhard  et  Levassor  appartenant  à  M.  le  ba- 
ron Thénard,  nous. admettrons  qu'avec  les  diamètres  des  roues  usuels  ('). 

f—  15  kilogr.  par  tonne  sur  un  bon  macadam  convenablement  sec. 

f  =  iS     —  *—      sur  un  macadam  un  peu  défectueux  convenablement  sec. 

;  =  so     —  —      sur  un  bon  macadam  amolli  par. la  pluie. 

/*=  32     —  —      sur  un  macadam  un  peu  défectueux  amolli  par  la  pluie. 

/*  =  25     —  -~      sur  un  macadam  détrempé. 

Dans  ces  conditions,  la  valeur  de  Tensemble  des  2*  et  4*  termes  de  Teffort 
résistant  prendra  les  valeurs  suivantes  pour  le  véhicule  de  1*  500  : 

Bon  macadam,  convenablement  sec Kilogr.  ss,s 

Macadam  un  peu  défectueux,  convenablement  sec  .  .  * 27 

Bon  macadam  amolli 30 

Macadam  un  peu  défectueux,  amolli 33 

Macadam  détrempé 37,5 

Effort  tupplémèntaire  dû  à  la  déclivité  : 


rh 

0           Palier. 

± 

60 

t  =  40  millièmes 

± 

7,5 

i  =    5  millièmes. 

± 

75 

t  =  50          - 

± 

15 

i  =  10 

— 

dz 

00 

f  =  60          - 

dz 

22,5 

i  =  15 

— 

=b 

105 

t  =  70          — 

± 

30 

i  =  20 

— 

± 

120 

t  =  80          - 

± 

37,5 

t  =  25 

— 

± 

135 

i  =  90          — 

± 

45 

t  =  30 

— 

Perte  de  force  vive  due  aux  variations  de  viteise  des  diverses  parties  du 
9tiécanisme  moteur.  —  Tout  ce  qu'on  sait  c'est  que  probablement,  de  même 
que  dans  la  circulation  sur  rails,  la  locomotive  remorqueuse  a  un  coefficient 
de  translation  spécifique  (c'est-à-dire  rapporté  à  la  tonne)  bien  supérieur  an 
coefficient  de  traction  spécifique  des  wagons  remorqués,  de  même  la  voiture 

(1)  Telle  est  la  cause  pour  laquelle,  dans  leurs  expériences  classiques,  Dupuit  et  Morin 
ont  trouvé  que  les  coefficients  de  roulement  afférents  aux  voilures  suspendues  étaient 
supérieurs  à  ceux  des  charrettes  sur  les  pavases  et  que  cette  majoration  ^tajii  encore  plus 
forte  pour  les  voitures  de  luxe  que  pour  les  diligences. 

(2)  Les  expérimentateurs  ne  sont  pas  d'accord  en  ce  qui  concerne  Vinfliience  du  rayon 
de  la  roue  sur  Teffort  tangentiel  qui  s'oppose  à  leur  roulement.  D'après  Dupuit  cet  effort 
serait  inversement  proportionnel  à  la  racine  carrée  du  rayon.  Au  contraire,  Morin  pré- 
tend qu'il  est  inversement  proportionnel  au  rayon.  D'autres  pensent  qu'indépendant 
du  rayon  pour  un  certain  aegié  de  poli  des  surfaces  en  contact,  cet  effort  est  conforme 
à  ce  que  dit  Dupuit  Jusqu'à  une  certaine  importance  relative  des  aspérités,  pour  satiS' 
fairea  la  relation  de  Morin  lorsque  les  aspérités  dépassent  cette  limite. 


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—  315  — 

automobile  sur  routes  doit  avoir  ua  coefficient  de  translation  supérieur  au 
coefficient  de  traction  d'une  voiture  de  même  poids. 

Toutefois,  aucune  expérience  méthodique  n'a  été  faite. 

Nous  avons  donc  laissé  ce  terme  de  côté  en  nous  réservant  de  le  déduire  de 
la  comparaison  des  résistances  calculées  avec  les  qaatre  premiers  termes  et  des 
puissances  développées  par  le  moteur  qui  ont  été  relevées  dans  le  Concours. 

Ayant  ainsi  obtenu  les  valeurs  des  divers  facteurs  de  Teffort  résistant  total,  11 
n'y  a  plus  qu'à  ajouter  celles  qui  correspondent  à  la  vitesse,  à  la  déclivité  et 
à  la  nature  de  la  chaussée  considérées. 

C'est  pour  faciliter  ce  dernier  calcul,  et  aussi  pour  faire  mieux  saisir  l'im- 
portance relative  des  difTérents  termes  que  nous  avons  dressé  le  graphique 
ci-joint  (fig.  37  et  38),  établi  de  la  manière  suivante  : 

Soient  deux  axes  rectangulaires,  l'un  vertical  oy,  l'autre  horizontal  ox. 

Snrof/,  portons  au-dessus  de  ox  une  longueur  proportionnelle  à  la  valeur 
0,693  du  frottement  de  glissement  des  fusées,  et  au-dessous  des  longueurs 
proportionnelles  aux  différentes  pressions  de  l'air,  correspondant  aux  diverses 
vitesses. 

Par  les  points  ainsi  obtenus,  menons  des  parallèles  à  l'axe  horizontal. 

A  partir  de  o,  portons  sur  ox  des  longueurs  proportionnelles  aux  déclivités 
5,  10, 15,  20,  25  millièmes,  etc. 

Par  chacun  de  ces  points,  menons  des  parallèles  à  l'axe  vertical.  Sur  cha- 
cune de  ces  parallèles,  portons,  à  ia  même  échelle  que  les  longueurs  menées 
précédemment  sur  Taxe  vertical,  des  longueurs  proportionnelles  à  7,5  à  15, 
22,50,  etc.,  valeurs  des  efforts  supplémentaires  dus  à  la  déclivité. 

Nous  obtiendrons  une  série  de  points  situés  sur  une  même  droite  oblique 
passant  par  l'origine  ;  il  suffira  donc  de  porter  une  seule  de  ces  longueurs,  la 
plus  grande,  par  exemple,  et  de  tracer  la  droite  oa  joignant  à  l'origine  o  le 
point  ainsi  obtenu. 

Pour  les  déclivités  descendantes,  la  droite  oblique  oa^  sera  symétrique  et 
dirigée  vers  le  bas. 

Enfin,  sur  oy,  portons  à  la  même  échelle,  à  partir  de  l'origine,  des  longueurs 
proportionnelles  aux  diverses  valeurs  du  frottement  de  roulement,  d'après 
l'état  de  Ui  chaussée,  c'est-à-dire  à  22,50,  27,  30,  33  et  37,50,  Par  ces  points, 
menons  des  séries  de  parallèles  aux  deux  lignes  obliques  oa  et  oa'  sur  les- 
quelles sont  situés  les  points  correspondant  aux  valeurs  de  traction  positives 
ou  négatives  résultant  de  la  déclivité* 

On  remarquera  que,  malgré  la  grandeur  de  l'échelle  de  notre  graphique, 
les  efforts  dus  à  la  pression  de  l'air  sont  sensiblement  négligeables  jusqu'à 
V  =  12  kilom.  à  l'heure. 

Le  graphique  montre  au  premier  coup  d'œil  que,  suivant  l'état  de  la  chaussée 
et  la  vitesse,  la  pente  sur  laquelle  le  véhicule  a  besoin  d'être  freiné  varie  de 
15  à  27  millimètres. 

Pour  obtenir,  avec  ce  graphique,  l'effort  total  résultant  de  tous  les  termes 
dont  nous  avons  tenu  compte,  il  suffira  de  prendre,  à  partir  du  point  de  croi- 
sement de  l'horizontale  correspondant  à  la  vitesse  considérée  avec  la  verticale 
de  la  déclivité  admise,  la  distance  existant  jusqu'à  l'oblique  correspondant  à 
l'état  de  la  chaussée. 


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^  Eobelles  des  résistances 


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FiG.  37.  —  Échelles  servant  à  la  détermination  rapide  de  la  résistance  totale 
d'un  véhicule  au  moyen  du  graphique  ci-contre  (fig.  38). 


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A  (37^  50)  A'  :  Macadam  détrempé, 
B  (33^00)  B'  :  Macadam  défectueux  amolli. 
C  (30^00)  C  :  Bon  macadam  amolli. 
D  (271»  00)  D'  :  Macadam  défectueux  sec. 
E  (22^50)  E'  :  Bon  macadam  sec. 


FiG.  38.  —  Graphique  permettant  la  détermination  rapide  de  reflfort  résistant         ^  '•  3' 
total  d*an  véhicule  automobile.  ^ 

(Les  échelles  correspondantes  sont  indiquées  sur  la  figure  37  ci-contre.) 


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—  318  — 

La  longueur  ainsi  obtenue  représentera  à  l'échelle  reffort  total. 

Ainsi,  si  la  voiture  considérée  marche  à  la  vitesse  de  3^  kilom.  sur  une 
rampe  de  15  millièmes  dans  une  rue  où  le  macadam  est  bon,  mais  amolli 
parla  pluie, nous  placerons  une  bande  de  papier  sur  la  verticale  15  millièmes; 
nous  marquerons  au  crayon  le  point  m  correspondant  à  l'horizontale  30  kilom. 
et  un  autre  point  n  à  la  rencontre  de  Toblique  correspondant  au  bon  maca- 
dam amolli. 

En  reportant  notre  bande  de  papier  sur  l'échelle  des  efforts,  nous  voyons 
que  mn  correspond  à  un  effort  total  d'environ  58  kilogrammes. 

Ce  graphique  ne  donne  que  Teffort  résistant  total  ;  pour  en  déduire  la  résis* 
tance,  il  faut  le  multiplier  par  la  vitesse. 

Afin  d'obtenir  rapidement  la  résistance  avec  une  approximation  suffisante 
pour  la  comparaison  des  résistances  du  véhicule  et  des  puissances  développées 
par  le  moteur,  nous  avons  divisé  chacune  des  horizontales  correspondant  aux 
vitesses  en  parties  inversement  proportionnelles  à  ces  vitesses.  En  portant,  à 
partir  de  Torigine,  sur  ces  horizontales  la  longueur  même  trouvée  pour 
Feffort  total,  nous  lisons  de  suite  la  valeur  de  la  puissance  cherchée. 

Ainsi,  dans  le  cas  de  l'exemple  précédent,  la  longueur  mm  portée  sur  Téchelle 
des  résistances  correspondant  à  30  kilom.,  donne  environ  490  kilogram mètres. 


Quelques-uns  des  véhicules  qui  ont  concouru  ont  plus  ou  moins 
affecté  la  forme  de  ûacres,  mais,  eu  réalité,  ne  semblent  pas  avoir  été 
étudiés  spécialement  pour  le  service  de  voiture  de  place.  Nous  ne 
faisons  pas  allusion  au  confortable  trop  luxueux  de  leurs  intérieurs 
capitonnés  ni  à  la  couleur  trop  agréable  de  leurs  caisses  ;  quelques 
mois  d'usage  public  auraient  bientôt  ramené  les  choses  au  point 
Nous  entendons  parler  surtout  de  remplacement  peu  accessible  de 
quelques  batteries,  de  la  gamme  trop  variée  des  vitesses  que  certains 
combinateurs  permettaient  d'obtenir,  ainsi  que  du  défaut  d'appropria- 
tion aux  circonstances  spéciales  du  service  public  dans  Paris. 

En  ce  qui  concerne  les  vitesses,  dans  le  ressort  d'une  Préfecture  de 
Police  où  la  vitesse  autorisée  sur  les  voies,  môme  extra-muros,  est 
au  maximum  de  20  kilom.»  à  quoi  servira  la  possibilité  d'obtenir 
26  kilom.,  sinon  à  récolter  des  procès-verbaux?  Au  contraire,  alors  que 
la  maraude,  qui  constitue  les  30  ou  32  %  du  travail  total,  se  fait  à  la 
vitesse  de  4  kilom.  (*),  pourquoi  n'avoir  que  8  à  9  kilom.  de  vitesse 
minimum? 

D'un  autre  côté,  le  même  moteur  interchangeable  était  appliqué  à 
des  voitures  construites  pour  une  charge  utile  de  400  kilogr.  ou  de 
140  kilogrammes. 

(1  )  Nous  demandoos  cependant  qu'elle  soit  obligée  de  se  faire  à  la  vitesse  de  6  kilométras. 


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—  319  — 

Aussi  avons-nous  constaté  que  certains  moteurs  consomment  par 
voiture-kilomètre  plus  d'énerg^ie  spécifique  aux  faibles  puissances, 
c*est-à-dire  à  une  faible  vitesns  en  palier,  qu'aux  grandes  puissances, 
c'est-à-dire  en  raqipe  ou  à  grande  vitesse  en  palier. 

Si  quelques  voitures  ont  tenu  à  remonter,  aux  vitesses  de  9, 12  et 
14  kilomètres,  la  côte  de  la  rue  Lepic  où  la  déclivité  est  de  0,075  sur 
183™  50,  de  0,079  sur  172»»55  et  même  de  0,090  sur  78»  15,  c'est  pro- 
bablement que  leur  constructeur. avait  perdu  de  vue  le  bjit  du  Con- 
cours, hypnotisé  qu'il  était  par  les  voitures  de  course.  , 

Le  plus  précieux  avantage  du  moteur  électriqiœ  est,  en  efifet,  de 
pouvoir,  encore  plus  que  la  machine  à  vapeur^  donner  un  coup  de 
collier  permettant,  dans  une  course,  de  prendre  en  rampe  sur  des 
concurrents  une  avance  qui  dispense  de  recourir  en  pente  à  une  vi- 
tesse de  casse-cou. 

Plus  modeste  en  ses  desseins  doit  être  le  constructeur  du  fiacre, 
qui  n*a  pas  besoin  d'effectuer  de  pareils  tours  de  force. 

On  nous  objectera  peut-être  que,  dans  certains  cas,  un  client  pressé 
pourra,  par  un  pourboire  alléchant,  inciter  son  conducteur  à  gravir 
une  forte  côte  à  la  plus  grande  vitesse  possible  et  que,  dès  lors,  il 
convient  que  le  moteur  soit  assez  puissant  pour  subir  cette  allure 
sans  inconvénient. 

Outre  qu'il  nous  paraît  peu  logique  de  faire,  en  vue  d'un  événement 
aussi  hypothétique,  supporter  à  un  fiacre  toutes  les  surcharges  ma- 
térielles et  pécuniaires  d'un  moteur  ainsi  calculé,  nous  croyons  que 
les  accumulateurs  ne  résisteraient  pas  longtemps  à  l'influence  désas- 
treuse d'un  semblable  régime  (^). 

Seule  la  manifestation  du  13  juin,  où  les  concurrents  ont  fait  gravir 
à  grande  allure  le  raidillon  (rampe  de  145  millimètres -sur  40  mètres) 
de  la  rue  de  Magdebourg  aux  Ingénieurs  étrangers  (fig.  39  à  42),  nous 
paraît  comporter  de  pareilles  vitesses. 

Par  suite,  nous  aimons  à  espérer  que  tous  les  concurrents, 
éclairés  par  les  résultats  du  Concours  du  mois  de  juin  1898,  présen- 
teront, au  Concours  de  l'année  prochaine,  non  plus  des  voitures  de 
maître  destinées  au  tourisme,  mais  de  véritables  fiacres  pourvus  d'un 
moteur  construit  de  manière  à  avoir  une  aussi  faible  consommation 
d'énergie  que  possible  aux  différentes  allures  suivantes  : 

(1)  Du  reste,  il  sera  nécessaire  de  dresser  les  conducteurs  avant  de  leur  confier  des  vol- 
.  tures  trop  perfectionnées;  pour  ce  faire,  il  sera  facile  d'avoir  quelques  véhicules  pourvus 
de  moteurs  plus  résistanlset  surtout  d'accumulateurs  plus  lourds,  pouvant,  sans  incon- 
vénient, subir  des  à-coups  intempestifs. 


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FiG.  39  et  40.  —  Voitures  du  Concours  gravissant  le  raidillon 
,    de  la  rue  de  Magdebourg  (13  juin  1898). 


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FiG.  41  et  42.  —  Voitures  du  Concours  gravissant  le  raidillon 
de  la  rue  de  Magdebourg  (13  juin  1898). 


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—  322  — 

6  kilom.  à  Theure  pour  la  maraude  ; 

8  kilom.  à  l'heure  ea  remontant  les  rampes  supérieures  àS*/*»  qui  sont 
Texception  dans  Paris  ; 

12  kilom.  à  Theure  en  remontant  les  rampes  comprises  entre  2,5  et  5  */•, 
ou  pour  aller  du  dépôt  au  lieu  de  travail  ; 

15  kilom.  à  rheure,  en  moyenne,  dans  les  rues  ordinaires; 

2(1  kilom.  à  Theure  dans  les  rues  larges  et  peu  fréquentées. 

En  ce  moment,  le  règlement  de  la  Préfecture  de  Police  ne  permet . 
au  maximum  que  12  kilom.  dans  les  rues  et  20  kilom.  sur  les  routes 
extra-muros. 

Les  résultats  du  Concours,  pendant  lequel  le  parcours  total  des 
voitures  automobiles  a  été,  en  neuf  jours,  de  6000  kilom.-voiture,  à  la 
vitesse  moyenne  générale  d'environ  14  à  15  kilom.,  nous  permeltent 
d'affirmer  que  Ton  peut  autoriser  la  vitesse  de  20  kilom.  sans  avoir 
à  craindre  que  la  vitesse  moyenne  dépasse  notablement  12  kilom. 
dans  les  rues  encombrées. 

Mais  alors,  à  quoi  bon,  dira-t-on,  autoriser  une  vitesse  qui  effraiera 
le  public? 

D'abord,  pour  mettre  les  automobiles  sur  le  même  pied  que  les  voi- 
tures à  traction  animale. 

Le  fiacre  lui-même,  qui,  chargé  à  l'heure,  ne  marche  qu'à  10  kilom., 
ayant  à  faire  une  course,  reffectue  à  la  vitesse  moyenne  de  15  kilom. 
à  l'heure. 

La  voiture  de  maître,  et  surtout  la  voiture  de  grande  remise,  au 
mois  ou  à  la  journée,  font  fréquemment  21  kilom.  à  l'heure. 

Ces  voitures  évitent  bien  des  arrêts  en  imprimant,  par  un  coup  de 
fouet,  à  leur  attelage  une  vitesse  suffisante  pour  profiter,  avant  qu'il 
ne  soit  obstrué,  d'un  vide  entre  deux  voitures  venant  en  sens  inverse 
l'une  de  l'autre. 

Ce  qu'a  le  droit  de  faire  aujourd'hui  une  voiture  à  traction  ani- 
male, dont  l'encombrement,  cheval  compris,  est  relativement  très 
grand,  pourquoi  l'interdire  à  une  voiture  automobile  qui,  plus  courte, 
plus  docile  à  là  main  de  son  conducteur,  l'efTectuera  encore  beaucoup 
plus  sûrement  et  plus  rapidement  ?  En  outre,  grâce  aux  moyens  de 
débrayage  et  de  freinage  qu'elle  est  tenue  d'avoir,  elle  peut  s'arrêter 
aussi  brusquement  ou  aussi  graduellement  que  l'exigent  les  nécessités 
de  la  circulation. 

Outre  l'augmentation  de  la  capacité  de  circulation  des  rues  fréquen- 
tées, qu*on  obtiendra  en  autorisant  une  vitesse  convenable,  on  diminuera 
leur  chance  d'obstruction  si  on  permet  aux  voitures  automobiles 


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—  323  — 

d'atteindre  20  kilom.,  car  alors,  pour  pouvoir  profiler  de  cette  allure 
elles  auront  soin  d'éviter  les  rues  encombrées  ;  elles  useront  des  voies 
les  plus  larges,  dut-il  en  résulter  un  allongement  du  parcours,  car  la 
durée  en  sera  moindre.  Elles  n'effectueront  dans  les  rues  étroites  que 
juste  le  trajet  nécessaire  à  leur  arrivée  à  destination. 

Gomme  les  pr<^v^ntions  à  rencontre  des  automobiles  pourraient  peut- 
être  encore  quelque  temps  arrêter  la  Préfecture  de  Police,  obligée  de 
tenir  compte  des  appréhensions  même  injustifiées  d'un  public  aussi 
nerveux  que  le  public  parisien,  nous  croyons  devoir  insister  sur  ce 
point  essentiel  pour  l'avenir  de  la  voiture  de  place  automobile. 

Elle  iera  rapide  ou  elle  ne  iera  pas. 

Pendant  neuf  jours,  nous  avons  suivi  les  (^rations  du  Concours, 
non  seulement  avec  l'attention  qu'y  devait  apporter  un  Président  de  la 
Commission  chargée  de  recueillir  les  résultats  à  publier  et  avec  l'in- 
térêt d'un  membre  de  la  Commission  chargée  de  la  rédaction  du  projet 
de  r^lement,  pour  la  France  entière,  de  la  circulation  des  voitures 
aatoDK^iiles,  mais  aussi  avec  Témotion  de  quelqu'un  qui  avait  cru 
devoir  prendre  envers  la  Préfecture  de  Police  la  responsabilité  des 
accidents  que  pourrait  occasionner  la  circulation,  à  grande  allure, 
dans  toutes  les  rues  de  Paris,  de  14  voitures  automobiles. 

Voici  pourquoi  : 

Le  Concours  a  eu  lieu  au  moment  où  l'opinion  publique  était  surex- 
citée contre  les  automobiles  par  l'incident  Hugues  Le  Roux  (^). 

Devions-nous  nous  incliner  et  accepter  la  vitesse  maximum  de 
12  kilomètres  ?  C'était  l'échec  certain  de  nos  justes  revendications. 

Devions-nous,  au  contraire,  après  nous  être  assuré  de  la  puissance 
des  moyens  de  freinage  des  voitures  et  de  la  prudente  habileté  des 
conducteurs,  afironter  la  responsabilité  des  incidents  possibles,  avec 
une  vitesse  moyenne  de  15  kilom.  et  maximum  de  20  kilomètres  ? 

C'est  à  ce  dernier  parti  que  nous  nous  sommes  arrêté,  convaincu 
par  les  arguments  développés  par  M.  le  comte  de  Chasseloup-Laubat, 
délégué  de  l' Automobile-Club  de  France,  devant  la  Commission  du  rè- 
glement pour  la  France  entière  de  la  circulation  des  automobiles,  argu- 
ments qui,  appuyés  de  la  haute  autorité  technique  et  administrative  de 
M.  Michel  Lévy,  hvaient  décidé  cette  Commission  à  proposer  d'accepter 

(1)  Ce  publicîsle,  cheminant  en  lisant  oa  en  réfléchissant,  avait  été  brusauement  arra- 
ché à  ses  pensées  par  le  bruit  strident  qu*un  conducteur  d'automobile,  peut-être  narquois, 
avait  Uré  de  sa  trompe  en  le  dépassant  à  toute  vitesse.  Il  avait,  ab  trato,  dans  un  jour- 
nal à  grand  tirage,  prévenu  le  Préfet  de  Police  qu'il  userait  de  son  revolver  contre  le 
premier  automobiliste  qui  lui  paraîtrait  constituer  un  danger  pour  lu!  on  autrui. 


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—  324  — 

les  vitesses  de  30  kilom.  en  rase  campagne  et 20  kilom.  dans  les  villes. 
Non  content  d'avoir  sollicité  et  obtena  de  M.  le  Préfet  de  Police  les  vi- 
tesses nécessaires  au  bon  fonctionnement  rationnel  des  voitures  de  place 
automobiles,  nous  avons  profité  des  nombreuses  courses  que  nous 
avions  à  foire  en  voiture  automobile  à  essence  (fig.  43),  à  travers  Paris, 
pendant  les  neuf  jours  du  Concours,  pour  nous  rendre  compte,  m  anima 
tn/t,  des  conséquences  d'une  pareille  allure. 


Fig.  43.  —  Voiture  du  Président  du  Jury,  pendant  le  Concoure  des  Fiacres. 

Le  résultat  de  cette  expérience  est  entièrement  conforme  à  celui  du 
Concours. 

Malgré  notre  vitesse  de  18  kilom.  à  Theure,  nous  avons  rencontré 
des  voitures  de  maître  qui  nous  dépassaient  dans  les  Cbamps-Élysées 
et  sur  les  boulevards  Haussmann  et  Malesberbes. 

Tout  en  maintenant  l'embrayage  à  i8  kilom.  à  l'heure,  nous  n'avons 
pu,  sur  les  grands  boulevards,  à  1  heure  et  demie  de  l'après-midi, 
atteindre  plus  de  12  kilom.  en  moyenne,  malgré  la  facilité  que  notre 
vitesse  nous  donnait  de  profiter  d'un  vide  pour  passer  avant  qu'il  ne  fût 
obstrué. 

A  cette  allure,  même  avec  les  quelques  dérapages  occasionnés  par 
des  chaussées  trop  grasses,  nous  n'avons  éprouvé  et  nous  n'avons 


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-  325  — 

occasionné  aucun  accident.  Eu  revanche,  par  certains  jours  trop  hu- 
mides, nous  avons  pu  voir  bien  des  pauvres  chevaux  de  fiacre,  impuis- 
sants à  retenir  des  véhicules  sans  frein  (^),  glisser,  littéralement  assis, 
sur  certaines  parties  en  pente  des  boulevards. 

Les  observations  que  nous  avons  faites  pendant  le  Concours  nous 
ont  donné  une  autre  conviction. 

L'horreur  pour  Tautomobilisme  manifestée  par  Je  public,  vient 
uniquement  de  l'impression  nerveuse  et  désagréable  que  lui  produit  le 
hruU  de  la  trompe  imposée  par  le  règlement.  Cette  assertion  peut  paraître 
tellement  paradoxale  que  nous  aurions  hésité  à  la  formuler  si  nous 
ne  croyions  pouvoir  la  justifier  facilement. 

Pour  le  piéton,  un  pareil  signal  implique  Tordre  de  se  ranger  au 
plus  vite  soit  pour  laisser  la  voie  libre  à  quelqu'un  de  pressé,  soit 
pour  se  garer  d'un  autre  véhicule  dont  le  conducteur  est  impuissant 
à  empêcher  un  accident. 

L'ordre  de  laisser  la  voie  libre,  le  piéton  ne  l'admet  tout  au  plus 
que  de  la  part  d'un  service  public  :  la  pompe  à  incendie  ou  un  tram- 
way ;  et  encore,  dans  ce  dernier  cas,  ne  Faccepte-t-il  que  parce  qu'il 
sait  n'avoir  que  bien  peu  à  faire  :  s'écarter  de  la  voie  ferrée. 

Au  contraire,  de  tout  autre,  il  n'entend  recevoir  aucun  ordre. 

Encore  moins  admet-il  qu'il  ait  à  se  garer  pour  éviter  un  accident. 

Quand  un  piéton  traverse  ou  longe  une  chaussée  ordinaire,  il  compte 
sur  la  Préfecture  de  Police,  chargée  de  veiller  à  sa  sécurité,  pour  im- 
poser aux  autres  usagers  de  la  voie  publique  des  prescriptions  telles 
que  voitures,  cyclistes  et  camionneurs  ne  l'atteindront  pas.  Au  fond 
a-t-il  bien  tort? 

Tout  ce  qu'on  peut  exiger  de  lui  comme  de  tout  autre  usager  de 
la  voie  publique,  c'est  qu'il  suive,  sans  crochets  imprévus,  une  direc- 
tion bien  nette  et  laisse  le  plus  possible  la  place  libre  à  sa  gauche. 
Ceux  qui  le  croisent  ou  le  dépassent  n'ont  qu'à  prendre  leurs  mesures 
pour  passer  à  sa  gauche  («),  quitte  à  ralentir  pour  s'arrêter  à  temps  si 
un  obstacle  imprévu  leur  ferme  la  route. 

Pour  ce  faire,  il  doit  prêter  l'oreille  aux  bruits  qui  le  renseignent 
sur  l'approche  de  ce  qui  arrive  derrière  lui. 

(1)  Il  est  à  noter,  en  effet,  que  les  fiacres  ne  sont  pourvus  d'aucun  moyen  de  freinage. 
Pourquoi  ? 

(2)  D'ordinaire  on  formule  la  règle  autrement  :  on  dit  qu'on  doit  prendre  m  droite; 
mais  elle  n'est  alors  applicable  que  pour  le  croisement  d'une  voiture  venant  en  sens 
inverse.  Il  faut  la  modifier  pour  dépasser  quelqu'un  allant  dans  le  même  sens. 

Bull.  22 


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-  326  — 

La  clochette  des  cheraux  des  voitures  à  pneumatiques  est  exeeUeate; 
sou  tiatement  périodique,  assez  faible  pour  ne  pas  être  assourdissant, 
quelque  nombreux  que  soient  les  véhicules  astreints  à  s'en  servir,  suf- 
fisant pour  indiquer  par  l'augmentation  de  soa  intensité  l'approche 
du  véhicule,  doit  servir  de  type  à  tous  les  signaux  sonores  à  imposer 
aux  usagers  trop  silencieux  de  la  voie  publique. 

Un  signal  bruyant  comme  la  trompe  peut  cependant,  être  utile, 
mais  uniquement  dans  les  cas  exceptionnels  où  il  est  nécessaire  non 
pas  de  prévenir  un  piéton  ou  une  voiture  qu'on  aperçoit,  mais,  d'a- 
vertir aux  abords  d'une  rue  transversale,  un  piéton  et  surtout  une  voi- 
ture qui  peut  inopinément  déboucher  à  grande  vitesse  dans  une 
rue  trop  étroite.  C'est  là  le  vrai  danger;  aussi  bien,  du  reste,  pour  les 
voitures  ordinaires  que  pour  les  automobiles. 

Dans  une  voie  large  comme  les  Champs-Elysées,  le  boulevard  Saint- 
Germain  ou  l'avenue  de  l'Opéra,  nous  le  répétons,  Tautomobile  à 
grande  allure  ne  présente  pas  autant  de  chance  d'accident  qu'une  voi- 
ture de  maître,  toutes  choses  égales  d'ailleurs  en  ce  qui  concerne  la 
prudence  et  l'habileté  de  leurs  conducteurs  respectifs. 

Nous  admettrons  donc  que  la  voiture  automobile  devra  et  pourra 
être  autorisée  à  avoir  les  cinq  vitesses  indiquées  ci-dessus. 


Il  nous  reste  encore,  pour  résumer  les  résultats  du  Concours  du  mois 
de  juin,  à  indiquer  les  autres  conditions  que  la  voiture  de  place  auto- 
mobile devra  réaliser  pour  le  prochain  Concours. 

Tout  d'abord,  le  plus  grand  inconvénient  d'une  grande  vitesse  pour 
la  voiture  automobile,  de  place  ou  de  maître,  est  le  dérapage  poussé 
jusqu'au  tête-à-queue  les  jours  où  le  gras  de  certaines  chaussées  dimi- 
nue par  trop  le  coefficient  de  frottement  de  glissement. 

Pendant  le  Concours,  le  fiacre  n*'  13  a  évité  les  dérapages  si  fréquents 
même  pour  les  voitures  à  traction  animale  dont  une  des  roues  arrière 
vient  en  contact  avec  les  rails  d'un  tramway.  Profitant  de  sa  largeur 
de  voie  et  de  la  grosseur  de  ses  pneus  de  90°**",  il  roulait  sur  les  deux 
rails  comme  le  montre  la  figure  44  ci-contre. 

Pour  se  mettre  à  l'abri  de  cet  inconvénient  des  plus  graves,  deux  des 
concurrents  ont  présenté  des  voitures  avec  avant-train  moteur  directeur. 

Certes,  leurs  dérapages  ont  été  moins  accentués  que  pour  les  autres 
voitures;  cependant,  un  des  véhicules  à  avant-train  moteur  directeur 
a  fait  un  téte-à-queue  complet  de  d60<*. 


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—  327  - 

Outre  que  le  freiDgalage  des  voitures  à  traction  animale  est  un  phé- 
nomène de  même  nature,  bien  qu*il  n'atteigne  jamais  une  pareille 
amplitude»  rien  ne  permet  d'espérer  que  le  dérapage  puisse  être  em- 
pêché par  l'aTant-train  moteur. 

De  tels  mouTements  tiennent,  en  effet»  à  ce  que,  au  moment  où 
les  roues  de  l'avant-train  rencontrent  une  résistance  qui  ralentit  leur 
mouvement  en  avant,  les  roues  arrière,  placées  généralement  plus 
ou  moins  obliquement  par  rapport  aux  premières,  se  trouvent  sur  un 


FiG.  44.  —  Vue  du  ûacre  u*  13  utilisant  les  rails  d'un  tramway. 

terrain  où  le  frottement  de  glissement  est  trop  faible  pour  s'opposer 
à  la  translation  de  rarrière-train. 

Nous  croyons  que  Ton  n'aura  quelque  chance  d'éviter  ce  phénomène 
dangereux  qu'en  augmentant  le  poids  portant  sur  l'avant-train,  en  dé- 
chargeant d'autant  l'arrière-train,  de  manière  que  la  force  vive  des 
roues  avant  soit  assez  grande  pour  surmonter  les  résistances  momen- 
tanées sans  faire  descendre  leur  vitesse  sensiblement  au-dessous  de 
celle  des  roues  arrière. 


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Dans  ces  conditions,  les  roues  avant  devant  être  de  plus  grand  dia- 
mètre, faudra-t-il  avoir  les  roues  arrière  directrices  ? 

Cette  disposition  ne  nous  parait  pas  pouvoir  être  adoptée  pour  des 
ûacres  obligés  de  former  aux  stations  une  ille  serrée  dont,  avec  les 
roues  directrices  à  Tarrière,  il  leur  serait  peut-être  assez  difficile  de 
sortir  rapidement. 


Ce  que  nous  avons  dit  de  l'avantage  que  les  fiacres  automobiles, 
autorisés  à  circuler  à  20  kilom.  à  l'heure,  auront  de  pouvoir  se  glis- 
ser comme  une  flèche  dans  un  vide  avant  qu'il  ne  se  referme,  im- 
plique que  le  conducteur  disposera  d'un  appareil  de  direction  à  action 
rapide.  D'un  autre  côté,  la  vitesse  toujours  relativement  faible  qui 
sera  autorisée,  ne  semble  pas  rendre  absolument  nécessaire  que  la 
main  du  conducteur  soit  mise  à  l'abri  des  secousses  que  lui  imprime 
rait  une  barre  de  direction  en  relation  trop  immédiate  avec  les 
roues  directrices  comme  si  le  véhicule  était  animé  d'une  vitesse  de 
course  ou  même  de  30  kilom.  en  rase  campagne. 

Cependant,  ni  les  commissaires,  ni  les  concurrents  ne  sont  d'accord 
sur  ce  point.  Les  uns  trouvent  parfaite  la  barre  franche  agissant 
presque  sans  intermédiaire  sur  les  roues  directrices.  Les  autres  préfè- 
rent le  volant,  que  de  nombreuses  réductions  de  déplacement  relient 
aux  bras  des  pivots  directeurs. 

Si  la  plupart  des  concurrents  avaient  adopté  l'avant-train  à  pivots 
permettant  à  chaque  roue  directrice  de  se  déplacer,  un  d'eux  avait 
préféré  l'avant-train  mobile  en  entier  autour  d'une  cheville  ouvrière. 
Tenant  compte  de  la  propriété  des  moteurs  électriques  appliqués  à  cha> 
cune  des  roues  motrices  directrices,  soit  montés  en  série,  soit  même 
montés  en  parallèle,  de  pouvoir  prendre  des  vitesses  appropriées  aux 
résistances  ou  aux  directions  de  ces  roues,  quelques  commissaires 
n'étaient  pas  éloignés  de  penser  que  le  dispositif  de  l'avant-train  mo- 
bile pourrait  être  avantageusement  substitué,  pour  les  voitures  Kriéger,  ' 
à  l'essieu  à  pivots.  D'auti^s,  tout  en  reconnaissant  que,  pour  des  chan- 
gements de  direction,  l'avant-train  mobile  à  moteur  électrique  distinct 
pour  chaque  roue  pouvait  peut-être  présenter  quelques  avantages, 
repoussaient  ce  dispositif  comme  trop  dangereux  dans  le  cas  d'un 
ralentissement  brusque  d'une  des  roues. 

L'expérience  semble  donner  raison  à  ces  derniers. 


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—  329  — 

En  effet,  la  transmission  du  mouvement  du  volant  à  Tavant- train  mo- 
bile se  faisait  par  une  vis  à  pas  non  réversible,  pour  mettre  le  conducteur 
àTabri  d'une  secousse  trop  violente  provenant  de  Tarrôt  brusque  d'une 
des  roues  par  un  obstacle  iaopiné  comme  une  pierre  plate  ou  un 
objet  analogue  ;  dans  un  des  itinéraires,  la  vis  s'est  brisée  et  la  direc- 
tion a  été  faussée. 

Les  moyens  d'assurer  la  rapidité  et  la  sûreté  de  manœuvre  de  l'ap- 
pareil de  direction,  conditions  essentielles  de  Tautomobilisme,  ne  cons- 
tituent pas  une  question  entièrement  résolue.  Les  théoriciens  peuvent 
encore  y  trouver  matière  à  discussion  comme  les  inventeurs  occasion 
ulmaginer  de  nouveaux  dispositifs. 


La  question  du  freinage  est  plus  près  d'être  résolue. 

Les  concurrents  semblent  d'accord  aujourd'hui  sur  Tabsolue  néces- 
sité : 

1<* D'utiliser  le  moteur  électrique  pour  obtenir  un  freinage  graduel; 

2®  D'avoir  pour  le  service  normal  un  frein  désembrayant  au  préa- 
lable le  moteur  et  agissant  sur  la  boite  du  différentiel  aussi  bien  en 
arrière  qu'en  avant; 

30  De  posséder  lo  moyen  de  freiner  directement  les  roues  arrière 
dans  le  cas  de  rupture  de  la  liaison  du  différentiel  et  des  roues  motrices 
à  l'arrière. 


Les  bandages  élastiques  sont  une  nécessité  de  la  voiture  automobile. 
Doivent-ils  être  pleins  ou  pneumatiques  ? 

Les  premiers  coûtent  peut-être  moins  cher  d'entretien,  mais  on  les 
accuse  de  moins  s'opposer  aux  dérapages. 


Les  roues  doivent-elles  continuer  à  être  construites  en  bois  avec 
moyeu  métallique  ?  Vaut-il  mieux  adopter  des  rais  et  des  jantes  mé- 
talliques ?  Dans  ce  cas,  les  rais  doivent-ils  être  tangents  ou  radiaux  ? 

Sur  tous  ces  points,  ni  la  théorie  ni  Texpérience  ne  permettent  en- 
core d'être  affirmatif. 


Avec   le  moteur  électrique  convient-il  d'adopter  le  même  mode  de 


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—  330  - 

transmisâion  que  sur  les  véhicules  à  moteur  à  vapeur  on  à  essence  ? 

Le  plus  grand  nombre  des  concurrents  l'a  pensé;  un  seul  a  fran- 
chement adopté  une  transmission  directe. 

Les  résultats  du  Concours  semblent  donner  raison  aux  premiers  ou 
tout  au  moins  à  une  des  voitures  électriques  à  transmission  pareille 
à  celle  des  voitures  à  essence.  Sa  consommation  d'énergie  spécifique 
par  voiture-kilomètre  a  été  notablement  plus  faible  que  celle  de  ses 
rivales.  Cet  avantage  ne  tiendrait-il  pas,  plutôt  qu*au  système  de  trans- 
mission, à  une  meilleure  appropriation  du  moteur,  voire  méme]à  une 
moindre  résistance  de  l'air  aux  grandes  vitesses? 


Convient-il  de  profiter  de  la  souplesse  du  moteur  électrique  pour 
se  débarrasser  de  tous  les  ennuis  des  changements  de  vitesse  méca- 
niques ?  La  majorité  des  concurrents  Ta  pensé  et  se  loue  de  ne  plus 
avoir  d'embrayages  multiples.  Cependant  est-il  bien  certain  que  sur 
les  déclivités  exceptionnelles,  on  n'aurait  pas  intérêt  pour  obtenir  un 
meilleur  rendement  électrique  à  pouvoir  réduire  la  vitesse  du  véhicule 
sans  diminuer  par  trop  la  vitesse  angulaire  du  moteur. 


Dans  toutes  les  voitures  du  Concours,  l'axe  de  Tinduit  était  paral- 
lèle aux  essieux.  Cette  disposition  permet  de  conserver  entre  ceux-ci 
et  les  axes  des  pignons  de  commande  une  constante  d'intervalle  avan- 
tageuse aux  transmissions. 

Toutefois,  on  peut  se  demander  si,  avec  les  trépidations  que  les  as- 
pérités des  chaussées  ordinaires  impriment  à  l'induit,  trépidations 
toujours  plus  violentes  malgré  les  pneus  que  celles  résultant  du  rou- 
lement sur  les  rails,  il  n'y  aurait  pas  avantage  à  adopter,  pour  le  mo- 
teur électrique  des  voitures  de  place  automobiles,  une  position  nor- 
male aux  essieux  comme  on  l'a  fait  pour  certains  moteurs  de  tramways 
électriques  en  vue  de  diminuer  les  à-coups  résultant  de  l'inertie  de 
l'induit. 

En  tout  cas,  quelle  que  soit  sa  position,  le  moteur  de  la  voiture  de 
place  semble  devoir  être  rapidement  amovible  afin  qu'en  cas  d'accident 
on  puisse  le  remplacer  par  un  moteur  identique  et  le  porter  à  l'ate- 
lier, au  lied  d'avoir  à  effectuer  sur  place  des  réparations  de  fortune. 


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—  331  — 


Pour  les  accumulateurs,  qui  étaient  du  type  Fulmen,  Texpérience 
du  Concours  a  montré  qu'il  fidlait,  de  toute  nécessité,  renoncer  aux 
bacs  en  celluloïd,  trop  susceptibles  de  se  carboniser  en  émettant  des 
fumées  asphyxiantes  au  contart  du  plomb  des  connexions  fondu  par 
les  courts  circuits,  ou  même  sous  des  influences  bien  obscures. 

Il  parait  bien  nettement  établi  que  les  éléments  de  chaque  batterie 
d'accumulateurs  doivent  être  renfermés  dans  une  caisse  qui,  placée 
dans  une  partie  de  la  voiture  facilement  accessible,  sera  économique- 
ment amovible,  tant  pour  faciliter  le  lavage  de  toutes  les  parties  exté- 
rieures de  la  caisse  que  pour  permettre  la  surveillance  facile  de  la 
charge  des  accumulateurs  et  la  production  économique  de  l'énergie 
électrique. 

Au  Concours,  dans  certaine  voiture,  on  avait  obtenu  le  même  résultat 
en  suspendant  les  caisses  d'accumulateurs  sous  le  véhicule  au  moyen 
de  ressorts  et  de  chaînes. 

Rien  en  apparence  ne  paraît  plus  commode  pour  enlever  et  remettre 
les  accumulateurs;  certains  cependant  préfèrent  les  caisses  déplaçables 
par  translation  horizontale  sur  des  quais  de  charge  auxquels  on  accos- 
tera les  voitures.  Les  partisans  des  quais  de  chaige  appréhendent,  pour 
les  accumulateurs  à  oxyde  rapporté,  les  chocs  à  peu  près  inévitables 
avec  des  déplacements  verticaux  par  chaînes. 

•  • 

Si,  pour  aucun  des  organes  des  voitures  automobiles,  les  constatations 
du  Concours  ne  permettent  de  formuler  des  conclusions  précises,  à 
plus  forte  raison  en  est-il  de  même  pour  la  question,  capitale  cepen- 
dant, de  l'entretien  et  de  la  durée  des  accumulateurs  à  grande  capa- 
cité spécifique  :  un  seul  type  a  figuré  sur  les  voitures  qui  ont  accom- 
pli toutes  les  épreuves  du  Concours  ;  d'un  autre  côté,  les  essais  n'ont 
pas  pu  durer  assez  longtemps  pour  permettre  d'apprécier  l'influence 
des  causes  de  désagrégation  des  pastilles  d'oxyde  rapporté. 

Pour  pouvoir  faire  des  essais  assez  prolongés  pour  fournir  à  ce  sujet 
des  renseignements  suffisants,  il  faut  renoncer  à  étudier  les  accumu- 
lateurs en  service  sur  des  voitures,  et  se  résigner  à  les  essayer  dans 
un  laboratoire.  A  condition,  du  reste,  de  les  soumettre  aux  mêmes 
variations  de  régime  de  décharge  que  celles  constatées  pendant  le 
Concours,  les  résultats  de  ces  essais  semblent  pouvoir  être  suffisam- 
ment comparables  à  ceux  de  la  pratique. 


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"'     '  ■  '^ 


—  332 


Dans  ces  conditions,  le  Concours  international  d'accumulateurs  que 
la  Commission  de  TAutomobile-Club  a  décidé  d'organiser,  paraîtrait 
devoir  se  faire  assez  facilement  dans  les  conditions  suivantes  : 

Chaque  constructeur  présenterait  un  nombre  déterminé  d'éléments  d'une 
même  capacité. 

Un  appareil  automatique  établi  de  manière  à  répéter  exactement  les  varia- 
tions de  différences  de  potentiel  et  d'intensité  relevées  pendant  le  Concours, 
comme  résultant  du  service  de  voiture  de  place  dans  Paris,  soumettrait  chaque 
jour  pendant  cinq  heures  les  éléments  de  tous  les  concurrents  aux  mêmes 
variations  du  régime  de  décharge  et  de  récupération. 

Les  concurrents  assisteraient  à  ces  essais  effectués,  sous  la  direction  d'une 
Commission  de  l'Automobile-Club,  par  des  Ingénieurs  électriciens  compétents 
pour  effectuer  toutes  les  vérifications  et  mesures  nécessaires. 

La  charge  des  divers  éléments  serait  effectuée  par  les  soins  des  concurrents 
ou  de  leurs  représentants  dûment  accrédités  sous  la  surveillance  des  Ingé- 
nieurs électriciens  da  la  Commission  chargés  de  constater  tous  les  incidents 
utiles  à  connaître. 

Le  Concours  ainsi  réduit  au  strict  nécessaire  pourra  probablement 
sans  trop  grandes  sujétions  ni  dépenses,  durer  aussi  longtemps  qu'il 
le  faudra  pour  mettre  hors  de  service  les  plaques  positives  des  accu- 
mulateurs. 

Évidemment  ce  programme  sommaire  est  celui  d'un  concours 
purement  industriel  ;  mais  tel  a  été  et  paraît  devoir  être  le  caractère 
des  concours  institués  par  TAutomobiJe-Club  de  France. 

D'ailleurs,  cet  avant-projet  de  programme  n'est  donné  ici  qu'à  titre 
d'indication,  dans  le  but  de  susciter  les  observations  et  propositions 
des  futurs  concurrents  et  commissaires. 

Paris,  le  l^*"  juillet  1898. 

Le  Président  de  la  Commission^ 
Rapporteur  du  Jury, 

G.  Forestier, 


Ce  Rapport  a  été  adopté  à  runanimité  des  voix  des  neuf  membres  du 
Jury  du  Concours  présents  à  la  lecture,  moins  celle  de  M.  Hospitalier. 

11  a  été  communiqué  par  M.  G.  Forestier  à  la  Société  des  Ingénieurs 
civils  de  France,  dans  la  séance  de  cette  Société  du  1"  juillet  1898. 

Le  texte  et  les  gravures  nous  ont  été  gracieusement  prêtés  par  le  Génie 
Civil. 


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SUR  LA 

FORME    DES  CARÈNES 

et  les  variations 
du  nivean  de  l'eau  à  l'arrière  des  bateaux  *' 


PAR 


Je  rappellerai  que  dans  ma  note  sur  la  résistance  des  bateaux 
à  la  traction  (2)  —  note  que  le  lecteur  voudra  bien  se  remettre 
sous  les  yeux  —  j'ai  exposé  une  théorie  de  cette  résistance  dont 
quelques-uns  de  nos  collègues  se  sont  occupés,  en  apportant  ici 
cette  critique  que  le  niveau  de  l'eau  ne  s'abaissait  pas  à  l'ar- 
rière du  bateau,  mais  s'élevait  au  contraire  lorsque  celui-ci 
avançait. 

Il  m'a  semblé  nécessaire  de  revenir  sur  la  question  dans  une 
nouvelle  note,  afin  de  préciser  ce  point  spécial  du  relèvement  du 
niveau  de  Teau  à  l'arrière,  de  montrer  (jue  ce  relèvement  cons- 
titue un  remous  qu'on  doit  chercher  à  supprimer  comme  les 
remous  d'une  autre  nature  et,  surtout,  de  faire  mieux  ressortir 
la  conclusion  suivante  qui  ne  se  dégage  de  ma  première  étude 
qu'implicitement  :  les  bateaux  qui ^  en  s*avançant,  soulèDeni  le  niveau 
de  l'eau  du  côté  de  la  poupe^  sont  des  bateaux  à  carène  de  forme  insuffi- 
samment fine  à  l arrière  pour  la  vitesse  maximum  à  laquelle  on  les  fait 
marcher. 

Dans  ma  formule  du  travail  résistant,  je  ne  tiens  pas  compte 
des  remous,  ce  qui  ne  signifie  pas  qu'il  faut  absolument  laisser 
ceux-ci  de  côté  et  ne  pas  chercher  à  les  apprécier.  Mais  cette 
évaluation  du  travail  perdu  par  suite  des  remous  sera  expéri- 
mentale complètement. 

En  ce  qui  concerne  les  bateaux  routeurs,  il  est  évident  que  si, 
dans  les  expériences  qui  ont  été  faites,  Teau  s'élevait  à  l'arrière 
des  roues,  c'est-  que  celles-ci  tournaient  plus  vite  qu'il  ne  con- 

(1)  Voir  la  discussion  de  celte  communication  dans  le  procès-verbal  de  la  séance  du 
18  novembre  1898,  pages  187  et  suivantes  du  HnUetin. 

(2)  Voir  le  Bulletin  de  juin  1898. 


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—  334  — 

venait.  J'ai  montré  d'ailleurs  que  les  bateaux  rouleurs  ne  pour- 
ront donner  de  bons  résultats  que  lorsqu'ils  voudront  lutter  seu- 
lement avec  les  chalands,  c'est-à-dire  avec  des  bateaux  à  marche 
peu  accentuée.  Dans  ces  conditions,  les  roues  tourneront  à  une 
faible  vitesse  et  il  n'y  aura  pas,  certainement,  cette  surélévation 
du  niveau  de  Feau  à  l'arrière  dont  je  parle  plus  haut. 

Je  ne  dirai  qu'un  mot,  car  il  n'en  faut  pas  davantage,  de  la 
dififérence  qui  existe  eptre  ma  formule  du  travail  des  pressions 
et  les  formules  actuellement  en  usage  pour  évaluer  seulement 
ce  travail.  Ces  dernières  donnent  le  même  ti^avail  pour  deux  ba- 
teaux de  même  surface  transversale  immergée  et  de  même  vi- 
tesse, mais  de  tirants  d'eau  différents.  Ma  formule,  au  contraire, 
montre  l'influence  de  ce  tirant  d'eau,  et  c'est  ce  que  je  regarde 
comme  un  progrès,  car  il  est  certain  que  les  travaux  ne  peuvent 
être  les  mêmes  lorsque  les  tirants  d'eau  ne  sont  pas  égaux. 


De  la  condition  à  remplir  pour  que  le  soulèvement 
de  Feau  à  l'arrière  ne  se  produise  pas. 

On  comprend  facilement  que  toute  élévation  d'eau,  quelle 
qu'elle  soit,  produite  à  l'arrière  par  une  carène  de  navire  repré- 
sente une  perte  de  travail.  En  y  regardant  de  près,  on  se  rendra 
compte  que  le  travail  nécessaire  pour  élever  l'eau  au-dessus 
du  plan  de  flottaison  est  récupéré  en  partie  par  ce  fait  que  les 
pressions  exercées  par  le  liquide  sur  l'arrière  sont  augmentées. 
La  récupération  n'est  pas  totale,  et  c'est  pour  cela  qu'il  est  néces- 
saire de  prendre  une  disposition  propre  à  supprimer  tout  renfle- 
ment d'eau  du  côté  de  la  poupe. 

Déjà,  pour  diminuer  certains  remous,  on  doit,  passant  à  la 
pratique,  arrondir  les  parties  A,  B,  G,  D,  du  bateau  théorique 
qui  m'a  servi  à  établir  la  formule  du  travail  résistant  (fig,  4).  Je 
n'ai  pas  besoin  d'insister  sur  ces  choses,  tant  elles  sont  élémen- 
taires. 

Ce  sera,  d'autre  part,  en  donnant  à  l'angle  a  de  poupe  une  va- 
leur convenable,  d'autant  plus  faible  que  la  vitesse  maximum  à 
laquelle  on  fera  marcher  le  bateau  sera  plus  grande,  qu'on  évi- 
tera la  surélévation  de  l'eau  à  l'arrière,  ainsi  que  je  vais  le 
montrer. 

Le  phénomène  qui  se  produit  dans  la  marche  en  avant  d'un 
bateau  remonjué  consiste  dans  le  passage  d'un  volume  d'eau  Xhv 


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—  335  — 

par  seconde,  de  l'avant  à  Tarrièfe.  Pour  que  le  niveau  de  l'eau 
ne  s'élève  pas  du  côté  de  la  poupe,  il  faut  et  il  suffit  que  le  liquide, 


Fig.lPlan 


soumis  de  ce  roté,  en  un  point  quelconque,  à  une  charge  d'eau  y 
(fig.  2)  et  à  une  contrei)ression  y'  représentant  la  réaction  de  la 


Fig.2iilévauan 


bTiveau       pirrritif <te    .  l'CffU 


paroi  solide,  s'écoule  sous  l'effort  y  —  y   de  manière  à  produire 
un  débit  par  seconde  égal  à  Ihv.  J'ai  montré  que  y'  avait  pour 

expression  :  

,/^  (V^%  —  ^  sin  g)' 
^9 


y 


La  vitesse  d'écoulement  de  Teau,  normalement  aux  parois  de 
poupe,  est  donc  représentée,  en  un  point  quelconque,  par  : 


\/ig{y—y)  =  s/'îv  sin  a  \l^gy—v^  sin^  a. 

Le  débit  à  Tarrière,  dans  l'hypothèse,  bien  entendu,  que  le 
niveau  primitif  de  l'eau  ne  s'élève  pas,  mais  s'abaisse  de  a  comme 
je  l'ai  montré,  est  donc  : 


Jh 


^    -;: —  v^^'  s^^  *  V^%î/  —  ^  si"*  a.dy. 


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—  336  — 

Par  suite,  la  condition  à  remplir  pour  que  le  niveau  de  l'eau 
à  l'arrière  du  bateau  ne  s'élève  pas  est  celle-ci  : 

/    -: v/2d  sin  a  yj^gy  —  t;^  sin'-^  a.dy  >  X/w?, 

-: V'2  sin  a  v'Sgfj/  —  t;  sin^  0L.dy>  h  \lv, 

sin  a 

Supposons  qu'on  donne  pour  v  une  certaine  valeur  e;,  qu'on 
ne  dépassera  pas.  C'est  l'égalité  : 

[  inn;  V^sinav'aj/y  — v,  sin^a.dj/zrftv^v^,        [1] 

qui  déterminera  la  valeur  à  donner  à  l'angle  a  de  poupe. 

Pour  toutes  les  valeurs  de  v  inférieures  à  r,,  l'angle  a  restant 
constant,  puisque  le  bateau,  une  fois  construit,  ne  cbange  pas 
de  forme,  le  premier  membre  de  cette  égalité  augmentera,  car 
chacun  des  termes  de  la  somme  que  ce  premier  membre  repré- 
sente va  en  augmentant,  et  on  peut  sensiblement  regarder  le 
nombre  des  termes  de  cette  somme  comme  constant;  cela  revient 
à  regarder  la  surface  mouillée  de  poupe  comme  constante,  c'est- 
à-dire  à  négliger,  à  côté  de  A,  les  variations  de  a  lorsque  v  varie. 
Le  second  membre  de  l'égalité,  au  contraire,  va  en  diminuant 
avec  V.  Dans  ces  conditions,  pour  v  <  t?,,  on  a  : 


X 


—  V'2  sin  a  yj^gy  — •  t?  sin^  oL.dy  >  h\!v^ 


sm  a 


et  on  peut  être  certain  que  le  niveau  primitif  de  l'eau  ne  s'élè- 
vera pas  lorsque  la  vitesse  du  bateau,  u  sera  inférieure  ou 
égale  à  v,. 

D'ailleurs,  pour  toutes  ces  valeurs  de  r,  le  travail  sera  plus 
petit  que  celui  qui  correspond  à  la  vitesse  i?,.  Or,  c'est  le  travail 
résistant  le  plus  grand  qu'il  importe  seul  de  connaître.  C'est 
donc  dans  l'hypothèse  de  l'égalité  [1],  c'est-à-dire  dans  l'hypo- 
thèse de  ma  théorie  parue  dans  le  Bulletin  de  juin  qu'il  faut  cal- 
culer le  travail. 

Lorsqu'on  pousse  la  vitesse  au  delà  de  e,,  le  signe  d'inégalité 
change  de  sens.  L'écoulement  à  l'arrière  ne  peut  plus  alors  cor- 
respondre à  l'évacuation  produite  à  l'avant  que  si  y  —  y  aug- 
mente, c'est-à-dire  si  y  augmente,  c'est-à-dire  encore  si  le  niveau 
primitif  de  l'eau  s'élève  d'une  certaine  quantités,  de  telle  sorte 
que  y  se  change  en  j/  +  s.   Cette  sunHévation  à  l'arrière  est 


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j 


—  337  — 

mauvaise  ;  elle  est  anormale.  Quelle  que  soit  la  vitesse  maximum 
v^  à  laquelle  on  désire  avancer,  il  existe  un  angle  a,  donné  par 
réquation  [1]  qui  annule  complètement  «.  Une  théorie  rationnelle 
de  la  résistance  d'un  navire  à  Tavancement,  ne  doit  donc  pas 
supposer  que  Teau  s'élève  à  l'arrière.  La  condition  à  remplir 
pour  que  s  soit  nul  peut  s'écrire  : 


iV: 


sm  a  ^  --     ï 


[2] 


Sous  cette  forme,  on  voit  bien  que  plus  on  désire  donner  à  v 
(vitesse  maximum  de  marche)  une  grande  valeur,  plus  il  est 
nécessaire  de  donner  à  a  une  petite  valeur. 

En  résume,  je  pose  comme  principe  qu*une  carène  de  forme  normale  ne 
doit  pas  soulever  l'eau  à  V  arrière.  Comme  conséquence,  une  théorie  nor^ 
maie  de  la  résistance  à  F  avancement  n^a  pas  à  tenir  compte  d'une  surélé^ 
vation  de  ce  genre. 

Remarque  I.  —  Il  n'est  peut-être  pas  inutile  que  je  montre  com- 
ment on  se  rendra  compte,  dans  la  pratique,  que  l'inégalité  [2] 
ci-dessus  sera  satisfaite.  Pour  cela,  il  suffit  que  je  fasse  une  ap- 
plication numérique  (*). 

Prenons,  par  exemple  : 

V  (vitesse  maximum  de  marche;  =  10  m. 
On  a,  comme  on  sait  déjà  : 


a  rr 


2ff 


Nous  nous  donnerons,  à  priori,  la  valeur  de  l'angle  a  et  nous 
procéderons  à  une  vérification  de  cette  valeur.  Soit  a  =  15'*.  Il 
résulte  de  là: 


a  = 


10*  X  0,259' 


=  0,34  m. 


2X9,81 

Pour  une  dénivellation  semblable,  il  faut  un  tirant  d  eau  pro- 
portionné que  nous  prendrons  de  3,40  m,  soit  10  a, 

A  l'arrière,  la  partie  mouillée  de  poupe  a  une  hauteur  de 
3,06  m  que  nous  divisons  en  un  nombre  de  partieé  égales  d'au- 
tant plus  grand  que  nous  voulons  une  approximation  plus  grande. 
Prenons  dix  divisions,  par  exemple.  Pour  ces  divisions,  en  com- 

(1)  Inapplication  sera  faile  en  pratique  en  Yue  de  se  rendre  compte  de  la  finesse  qa'il 
faudra  donner  à  la  poupe  du  bateau  projeté.  Celui-ci,  bien  entendu,  aura  ses  parois 
arrondies  et  non  plus  planes  comme  nous  Tadmettons  pour  simplifier  la  recherche  des 
indications  utiles  au  constructeur. 


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—  338  — 

mençant  par  le  bas,  les  valeurs  de  y  et  de  \/y  sont  respecti- 

Fig  .^Elévation  dcpupe 


vement 


y 

^/i 

3,247 

1,80 

2,941 

1,71 

2,638 

1,62 

2,329 

1,S2 

2,023 

1,42 

1,717 

1,31 

1,411 

1,19 

1,105 

1,05 

0,799 

0,89 

0,493 

0,70 

t 

1 

1 

1 

I?.» 

-. ^_ — 

r 

1 
1 

^= 

;» 

^ 

1 

•-r---|- —  ^^^ 

. 

1 

'• 

r 

i 

V      "■    ' 

Le  premier  membre  de  l'inégalité  [2j  a  pour  valeur  : 

S  0,300  V' 34,2  v^y  —  t^. 
On  trouve  ce  résultat  dans  la  troisième  colonne  du  tableau 
€i-dessous  : 


34,2  ^/5_  10 

V'34,2  y/y  -  10 

0,306V'34,2v/y—  10 

51,56 

7,18 

48,48 

6,96 

45,40 

6,74 

41,98 

6,48 

38,56 
34.80 

6,21 
5,90 

0,306X58,35 
—  17  86 

30,70 

5,54 

25,91 

6,09 

20,44 

4,52 

13,94 

3,73 

58,35 

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—  339  — 

D'autre  part,  (m^hy/v=  3,40  X  VÎÔ  =  10,73.  La  condition  [2] 
est  donc  satisfaite,  et  on  peut  être  assuré  qu'il  ne  se  produira 
aucun  renflement  d'eau  à  l'arrière.  On  pourrait  même  augmenter 
la  valeur  de  x  sans  que  cette  condition  [2]  cesse  d'être  satisfaite. 
On  voit  ainsi  qu'il  ^convient  de  faire  quelques  tâtonnements  avant 
d'arriver  à  une  valeur  de  a,  telle  que  dans  la  condition  [2]  les 
deux  membres  n'aient  pas  des  valeurs  trop  éloignées  l'une  de 
l'autre.  Il  est  nécessaire,  en  effet,  de  ne  pas  aller  trop  au-dessous 
de  la  valeur  qui  convient  à  a  pour  empêcher  tout  renflement 
d'eau  à  l'arrière,  car  on  sait  que,  plus  les  pointes  d'un  bateau  sont 
fines,  plus  le  frottement  du  liquide  est  grand,  toutes  choses 
égales  d'ailleurs, 

Rrmahqdb  il  —  H  ne  faudrait  pas  croire  que  lorsque  j'écris 
qu'il  ne  doit  pas  se  produire  de  renflement  d'eau  à  l'arrièçe, 
j'entends  qu'on  peut  aller  jusqu'à  annuler  a  du  côté  de  la  poupe. 
Si  l'angle  a  était  plus  fort  que  celui  qui  satisfait  à  la  condition  [2] 
précédente,  il  pourrait  être  tel,  cet  angle,  que  a  soit  nul  à  l'ar- 
rière (fig.  i).  Mais,  dans  ce  cas,  on  aurait  à  l'avant  une  suréleva- 


ot. 


Arrière 


Pig.4-.  Elévation 


Avant 


y*^ 


f 


1/ 


^ 


lion  égale,  non  plus  k  a  seulement,  mais  à  2  a,  et  la  résistance 
à  l'avancement  serait  augmentée  de  ce  fait,  quoique  à  l'arrière 
il  y  ait  pression  sur  toute  la  hauteur  h. 

BEMAaouE  III.  —  J'appelle  toute  l'attention  du  lecteur  sur  la 
dernière  remarque  suivante.  Lorsque  l'angle  a  satisfait  à  la  con- 
dition [2]  avec  le  signe  d'égalité,  le  vide  à  l'arrière  se  produit 
réellement  avec  la  profondeur  a.  Si  l'angle  a  satisfait  à  la  condi- 
tion [2]  avec  le  signe  >,  c'est  que  cet  angle  est  plus  petit  qu'il  ne 
conviendrait  pour  satisfaire  à  la  même  condition,  mais  avec  le 
signe  d'égalité.  Dans  ce  cas,  l'eau  d'arrière,  sous  sa  propre  charge, 
s'écoule  en  produisant  un  débit  snpérieur  au  volume  d'eau  dé- 
placé par  le  bateau,  c'est-à-dire  supérieur  à  \hv.  Il  arrive  alors 


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—  340  — 

que  l'excès  de  détit  vient  combler  plus  ou  moins  le  vide  a  à  l'ar- 
rière; l'eau  en  excès  monte  de  bas  en  haut  suivant  la  flèche  f 
(/Jg.  4).  Ce  qu'il  faut  comprendre,  c'est  que  cette  eau,  arrivant 
dans  la  partie  a^vî  avec  une  vitesse  dirigée  de  bas  en  haut,  ne 
presse  pas,  dans  cette  partie,  la  paroi  de  poupe.  Quoique  le  vide  a 
n'existe  plus  qu'en  partie,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'aucune 
pression  ne  se  produit  sur  la  poupe  sur  toute  la  partie  agyS. 

Ce  n'est  pas  du  tout  la  même  chose  qui  se  produit  lorsque  — 
comme  cela  est  supposé  dans  la  remarque  II  ci-dessus  —  l'angle  a 
ne  remplit  plus  la  condition  [2]  et  fait  changer  le  signe  >  en 
signe  <.  Dans  ce  cas,  en  effet,  l'eau  vient  combler  plus  ou  moins 
l'espace  agyB  et  même  s'élève  au-dessus  de  ag,  mais  cette  eau 
arrive,  non  plus  dans  le  sens  de  la  flèche  /*,  mais  dans  le  sens 
de  la  flèche  /*,  ce  qui  fait  qu'elle  presse  effectivement  sur  la 
poupe.  L'eau  arrive  suivant  la  flèche  p  parce  qu'elle  est  poussée 
indirectement  par  l'avant  du  bateau,  tandis  que  quand  elle  arrive 
suivant  /*,  c'est  seulement  un  effet  de  la  pesanteur  du  liquide 
d'arrière. 


Résumé. 

En  résumé,  il  existe  un  angle  de  poupe,  et  un  seul,  qui  est  la 
racine  de  l'équation  : 


IV; 


\/Sgy 
sin  a 


V  .  dy  =:  h\/v. 


Dans  la  pratique,  c'est  v  qui  est  la  donnée  du  problème  et 
c'est  a  qui  est  l'inconnue. 

Soit  a,  la  racine  de  l'équation  ci-dessus.  Le  bateau  est  supposé 
construit  avec  cet  angle  de  poupe  a,,  correspondant  à  la  vitesse 
maximum  v.  Trois  cas  peuvent  se  présenter  : 

1**  Le  bateau  marche  à  sa  vitesse  maximum  prévue  v.  Dans  ce 
cas,  il  se  produit  à  l'arrière  une  dénivellation  a,  comme  il  est 
indiqué  dans  ma  théorie  de  la  résistance  des  bateaux  à  la  trac- 
tion, et  les  deux  termes  principaux  de  cette  résistance  se  cal- 
culent avec  mes  formules; 

2**  Le  bateau  marche  à  une  vitesse  inférieure  à  v.  Dans  ce 
cas,  l'abaissement  du  niveau  de  Teau  à  l'arrière,  calculé  avec 
ma  formule  : 

v^  sin^  a 


2» 


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—  341  - 

est  plus  fort  que  celui  qui  se  produit  en  réalité.  De  même,  les 
travaux  de  résistance  à  l'avancement,  calculés  avec  mes  for- 
mules, sont  plus  forts  que  ceux  qui  ont  lieu  réellement.  On  se 
trouve  donc  placé,  en  appliquant  ma  théorie,  dans  de  bonnes 
conditions.  On  peut  être  d'autant  plus  tranquille  que  le  calcul 
des  résistances,  dans  le  deuxième  cas  que  nous  considérons,  n'est 
que  secondaire  ;  c'est,  en  effet,  le  calcul  fait  dans  le  premier  cas 
qui  donne  les  indications  nécessaires  sur  la  force  maximum  à 
employer  pour  faire  avancer  le  bateau  et  c'est  cette  force  maxi- 
mum qu'il  importe  surtout  de  connaître  ; 

3"*  Enfin,  il  peut  arriver  qu'on  fasse  avancer  le  bateau  à  une 
vitesse  supérieure  à  v.  Ce  sera  là  une  faute,  car  en  agissant  ainsi, 
on  soulèvera  l'eau  à  l'arrière  du  bateau  et  on  augmentera,  par 
conséquent,  la  résistance  d'une  façon  absolument  anormale.  Ce 
qui  se  dégage  de  ma  présente  étude,  c'est  qu'à  un  angle  de 
poupe  déterminé  correspond  une  vitesse  maximum  normale  dé- 
terminée. Tout  bateau  marchant  à  une  vitesse  supérieure  à  cette 
vitesse  maximum  normale  doit  être  regardé  comme  mal  étudié, 
parce  que  sa  poupe  n'est  pas  suffisamment  affinée  et  que  ce 
manque  de  finesse  produit  à  l'arrière  le  soulèvement  de  Teau, 
c'est-à-dire  a  un  effet  nuisible.  C'est  dans  ce  cas,  lorsque  l'eau 
s'élève  à  l'arrière  d'une  certaine  hauteur  a?,  qu'elle  s'élève  à 
l'avant  d'une  hauteur  a;  +  2a  et  que,  nécessairement,  elle  s'a- 

Fig.5 


baisse  entre  ces  deux  régions  extrêmes  (fig.  S).  Je  répète  que 
lorsque  l'eau  s'élève  à  l'arrière,  cela  tient  à  ce  que  la  vitesse 
avec  laquelle  on  fait  avancer  le  bateau  est  trop  forte,  eu  égard 
à  la  finesse  insuffisante  de  la  poupe.  C'est  cette  élévation  anor- 
male qu'il  faut  chercher  à  supprimer  et  dont  une  théorie  ra- 
tionnelle n'a  pas  à  s'occuper. 


Bull. 


23 


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A  PROPOS  DU  CONGRÈS 


SUR 


L'UNIFICATION  DES  FILETAGES 


PAR 


m:.    F.    KFt£:unrZB£2I10£2R 


Monsieur  le  Président,  Messieurs, 

Avant  de  vous  entretenir  du  Congrès  pour  l'unification  des 
filetages  qui  a  eu  lieu  à  Zurich  du  2  au  4  octobre  dernier  et  au- 
quel j'ai  assisté  en  qualité  de  délégué  de  notre  Société,  je  dois 
exprimer  à  M.  le  Président  et  au  Comité  ma  sincère  gratitude 
pour  la  confiance  particulière  qui  m'a  été  accordée  en  cette  cir^ 
constance. 

Le  programme  des  communications  étant,  en  effet,  très  chargé 
avant  les  dernières  vacances,  il  a  été  impossible  que  je  vous 
fisse  connaître  les  idées  qu'il  me  semblait  propre  de  soumettre 
à  ce  Congrès,  de  telle  sorte  que,  ne  pouvant  me  prévaloir  de  la 
qualité  d'organe  de  votre  opinion,  j'ai  dû,  tout  en  me  réservant 
un  peu,  avancer  certaines  opinions  qui  m'étaient  seulement  per- 
sonnelles. 

La  thèse  de  l'utilité  d'un  système  d'unification  des  filetages  est 
considérée  aujourd'hui  comme  un  lieu  commun.  C'est  sans  doute 
à  bon  droit,  car  si  chaque  industrie  peut  avoir  des  besoins  spé- 
ciaux et  quelquefois  difiîciles  à  concilier  avec  la  rigueur  d'une 
loi  unique,  il  est  de  tout  point  certain  aussi,  qu'une  grande  ma- 
jorité de  cas  usuels  peuvent  se  plier  à  une  réglementation  sévère, 
mais,  d'autre  part,  féconde  au  point  de  vue  de  l'économie,  de  la 
précision  et  de  la  commodité. 

Une  question  de  cet  intérêt  devait  avoir  attiré  l'attention  de 
plus  d'un  Ingénieur  et  nous  voyons,  en  effet,  dès  1841,  Whit- 
worth  proposer  et  faire  admettre  un  système  à  peu  près  complet 


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—  343  — 

d'unification,  des  plus  en  faveur  encore  aujourd'hui,  et  à  juste 
titre. 

Le  but  de  l'éminent  mécanicien  fut  de  substituer  aux  filets 
triangulaires  aigus  alor^  en  usage,  cassants  et  peu  maniables^  dif- 
ficiles à  mesurer  et  à  exécuter,  un  profil  aux  angles  extérieurs  et 
intérieurs  arrondis,  plus  robuste  et  plus  doux  au  toucher.  S'il  ne 
subsistait  certaines  incertitudes  sur  la  fidélité  des  types  et  des 
tarauds  mères,  d'une  reproduction  délicate  en  vue  de  l'interchan- 
geabilité, on  se  trouverait  en  présence  d'une  forme  impeccable. 
Remanié  et  étendu  depuis  sa  création,  ce  système  est  encore  ac- 
tuellement employé  en  Angleterre  et  fort  apprécié  dans  le  monde 
entier  ;  il  durera  sans  doute  autant  que  la  mesure  duodécimale 
elle-même. 

Sellers  à  Philadelphie,  en  1864,  reprit  le  problème  et,  conser- 
vant certains  avantages  de  gradations  de  diamètres  et  pas  établis 
par  Whitworth,  se  délivra,  par  l'emploi  de  la  troncature  droite, 
des  difficultés  de  construction  inhérentes  à  la  création  de  son 
confrère  anglais.  On  peut  dire  aujourd'hui  encore,  que  la  forme 
Sellers  :  triangle  équilatéral  tronqué  au  sommet  et  au  fond  au 
huitième  de  sa  hauteur,  est  la  forme-type,  la  seule  dont  la  me- 
sure et  l'exécution  soient  aisées  et  méthodiques.  Ce  sont  là  des 
qualités  nécessaires  à  un  système  d'unification  qui  doit  réaliser 
l'interchangeabilité . 

C'est  cette  forme  qui  devint  la  base  du  système  français,  étudié 
par  le  Comité  des  Arts  mécaniques  de  la  Société  d'encourage- 
ment et  particulièrement  par  M.  Sauvage.  Édicté  en  1894,  il  fut 
adopté  par  la  Marine,  partiellement  par  la  Guerre,  par  les  admi- 
nistrations des  chemins  de  fer  et  bon  nombre  d'établissements 
importants. 

Ce  n'était  pas  la  première  tentative  d'unification  qui  ait  été 
faite  en  France  :  Armengaud  aîné  (le  père),  Ducommun  et  Stein- 
len, Denis  Poulot,  Polonceau,  etc.,  présentèrent  des  projets  dif- 
férents, M.  Casalonga  fit  en  1878,  au  Congrès  du  Génie  civil,  une 
importante  communication  sur  ce  sujet  et  le  traita  de  la  manière 
la  plus  large. 

Les  systèmes  ne  nous  manquaient  donc  pas,  mais  quelque  chose 
devait  manquer  à  chacun  d'eux  puisque  aucun  n'a  pu  s'imposer 
comme  il  advint  pour  ceux  de  WhitworUi  et  Sellers. 

Il  ne  faudrait  pas  croire  cependant  qu'un  système  soit  absolu- 
ment bon  parce  qu'il  satisfait  à  certains  principes  fixés  a  priori  ou 
consacrés  par  le  succès.  Nous  avons  vu,  par  exemple,  qu'on  re- 


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—  344  — 

proche  à  Whitworth  certaines  difficultés  de  construction  qui  ont 
été  éludées  par  Sellers,  il  est  vrai  —  mais  seulement  au  prix  de 
l'emploi  des  troncatures  droites  qui  donnent  lieu  à  des  angles 
vifs  s'usant  plus  rapidement  que  les  arrondis  de  Whitworth. 

Pour  la  gradation  des  diamètres  et  des  pas,  la  vérité  est  encore 
plus  difficile  à  dégager.  On  est  d'accord  que  les  systèmes  anglais  et 
américain  initial  sont  imparfaits  à  ce  point  de  vue.  Nous  voyons, 
d'autre  part,  la  Société  d'Encouragement  faire  différents  essais  et 
les  remanier  avant  d'arriver  au  système  actuel,  quoiqu'elle  ait 
eu,  pour  se  guider,  les  nombreux  exemples  des  tentatives  précé- 
dentes. 

A  mesure  que  l'on  avance  dans  l'étude  de  cette  entreprise  né- 
cessaire et  délicate,  il  semble,  en  effet,  que  les  prescriptions 
absolues  deviennent  trop  rigides  pour  s'appliquer  à  l'extrême 
variété  des  besoins  et  des  circonstanc.es  pratiques. 

Un  exemple  fera  mieux  saisir  ma  pensée. 

Après  l'adoption  du  système  Sellers  par  les  Américains,  en 
1864,  on  établit  le  Standard  American  Screw  Thread  (c'est-à-dire 
les  mesures  Étalon)  ;  il  comptait,  entre  les  limites  de  1/4  à  3',  22 
diamètres  auxquels  étaient  attribués  17  pas  différents.  Aujour- 
**  d'hui  on  emploie,  entre  ces  mêmes  limites,  Bl  diamètres  aux- 
quels sont  affectés  54  pas.  La  vis  de  1/4'  ou  6,38  mm  qui,  dans 
l'origine,  était  construite  seulement  au  pas  unique  de  1/20',  se 
fait  aujourd'hui  avec  quatre  pas  différents  :  1/18',  1/20',  1/22'  et 
1/24' en  mesures  métriques  au  pas  de  1,41  mm^  1,27, 1,15  et  1,06. 
C'est  ainsi  que  les  uns  ayant  trouvé  plus  simple  de  réduire  le 
nombre  de  pas  au  minimum,  en  appliquant  chacun  d'eux  à  plu- 
sieurs diamètres,  leurs  successeurs  ont  dû  renverser  les  termes 
du  principe  et  doter  quantité  de  diamètres  de  plusieurs  pas. 
Et  ceci  n'est  pas  une  opinion  ni  une  théorie,  c'est  un  résultat  na- 
turel de  la  force  des  choses,  c'est  un  fait  —  dont  il  faut  savoir 
tenir  compte  dans  l'établissement  d'un  nouveau  système  —  sur- 
tout d'un  système  international.  Une  raison  de  ce  changement  si 
radical  que  tous  les  constructeurs  admettront  sans  peine,  est  la 
diversité  des  matières  à  travailler  :  il  est  clair  que,  pour  les  fai- 
bles diamètres,  la  fonte  exige  d'autres  filetages  que  l'acier.  Ceci 
est  un  simple  exemple  des  exigences  auxquelles  il  s'agit  de  satis- 
faire. A  mon  avis,  le  meilleur  système  serait  celui  qui  convînt 
pleinement  à  la  moyenne  des  besoins  actuels  connus,  tout  en 
prévoyant  des  écarts  réglementés  et  s'adaptant  aux  cas  spéciaux. 
J'en  parlerai  plus  loin. 


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—  345  — 

Si  je  n'ai  pas  hésite,  Messieurs,  à  vous  exposer  tout  d'abord 
quelques  idées  d'ensemble  sur  mon  sujet  avant  d'y  pénétrer  plus 
à  fond,  c'est  que  j'ai  pensé  qu'elles  étaient  utiles  pour  en  préci- 
ser certaines  parties  un  peu  sujettes  à  controverses. 


Vous  savez  déjà,  Messieurs,  qu'à  côté  de  la  Société  d'Encoura- 
gement, l'Union  Suisse  des  Industriels  mécaniciens  a  poursuivi 
la  même  tâche  qu'elle.  Néanmoins,  l'heureuse  situation  que  ce 
pays  occupe  au  milieu  de  ses  voisins  a  permis  à  l'initiative  des 
membres  de  cette  Société  des  desseins  plus  larges^  et  elle  a  pu 
convier  tous  les  intéressés,  nationaux  et  étrangers,  dans  le  but  de 
discuter  et  de  définir  un  système  international  d'unification  des 
filetages. 

Dans  une  réunion  préparatoire  à  laquelle  assistaient,  outre  les 
délégués  des  différentes  Sociétés  suisses,  les  délégués  des  Ingé- 
nieurs allemands  et  ceux  de  la  Société  d'Encouragement,  on  dé- 
termina le  programme  de  discussion  suivant  : 

a/ Profil  de  filetage  (angle,  troncature,  arrondi); 

b)  Gradation  des  diamètres  et  pas  ; 

c)  Manière  de  mesurer  le  diamètre  (idéal  ou  réel)  ; 

d)  Ouverture  des  clefs. 

Néanmoins,  au  Congrès  lui-même,  cet  ordre  ne  fut  pas  suivi 
textuellement  et,  à  vrai  dire,  il  n'y  eut  pas  discussion  complète 
par  paragraphe,  mais  seulement  discussion  générale  à  laquelle 
prirent  part  quelques  représentants  des  diverses  Sociétés.  Je  ne 
suis  pas  en  mesure  de  vous  faire  un  compte  rendu  exact  des  tra- 
vaux de  ce  Congrès  qui  furent  plutôt  l'œuvre  du  Comité  d'action 
suisse  ëi  d'une  Commission  désignée  pendant  le  Congrès  pour 
élaborer  les  détails. 

Je  porterai  donc  seulement  à  votre  connaissance  les  résolu- 
tions qui  ont  été  prises  à  l'unanimité. 


Résolutions  du  Congrès. 

«  Le  Congrès  a  entrepris  la  tâche  d'unifier  les  filetages  des  vis 
tiécaniques;  il  recommande  à  tous  ceux  qui  veulent  adopter  un 


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—  346  — 

système  de  filetage  à  base  métrique  de  se  servir  du  système  qu'il 
propose. 

»  Ce  système  est  celui  qui  est  établi  par  la  Société  d'Encoura- 
gement pour  l'Industrie  nationale,  avec  les  modifications  qui  sui- 
vent, adoptées  par  le  Congrès  : 

»  1**  Le  jeu,  au  fond  des  sommets  creux,  ne  doit  pas  dépasser 
le  seizième  de  la  hauteur  du  triangle  primitif.  La  forme  de  l'ap- 
profondissement qui  en  résulte  est  laissée  à  Tappréciation  des 
constructeurs.  Le  Congrès  recommande,  toutefois,  d'adopter  un 
profil  arrondi  pour  cet  approfondissement; 

»  2®  La  série  des  vis  envisagées  s'étend  du  diamètre  de  6  mm  à 
celui  de  80  mm; 

»  3^  Le  tableau  des  diamètres  normaux  admis  est  celui  qui  a 
été  proposé  par  le  Comité  d'action  Suisse  (1);  on  y  remarquera 
spécialement  que  le  pas  de  1,25  mm  est  adopté  pour  le  diamètre 
de  8  mm,  et  le  pas  de  1,75  mm  pour  le  diamètre  de  12  mm. 

»  Entre  les  diamètres  normaux  indiqués  au  tableau,  on  peut 
intercaler,  par  exception,  d'autres  diamètres;  le  pas  reste  alors 
celui  de  la  vis  normale  de  diamètre  immédiatement  inférieur. 

3)  Les  règles,  adoptées  à  l'unanimité  des  membres  du  Congrès, 
seront  rédigées  par  les  soins  de  l'Union  Suisse  des  Industriels 
mécaniciens,  de  rAssociation  des  Ingénieurs  allemands  et  de  la 
Société  d'Encouragement  pour  l'Industrie  nationale, 

»  Le  système  sera  désigné  sous  le  nom  de  Système  interna- 
tional (S.  L). 

j>  La  question  des  ouvertures  de  clefs  sera  l'objet  d'études  qui 
seront  soumises  à  l'Union  des  Industriels  suisses.) 

»  Le  Congrès  adresse  ses  remerciements  à  tous  ceux  qui  se 
sont  occupés  de  la  question,  et  tout  spécialement  à  l'Union  Suisse 
des  Industriels  et  à  son  Comité  d'action,  »  "* 


Tableau  du  filetage  proposé  par  le  Comité 
d'action  Suisse. 

Angle  du  filet  :  60^  Troncature  :  1/8. 

L'angle  rentrant  du  boulon  et  de  l'écrou  sera  arrondi  au  moyen 
d'un  arc  de  60°  (2). 

(1)  Ce  tableau  est  donné  ci-après. 

(2)  U  est  bon  de  remarquer  que  cette  proposition  de  définir  avec  précision  le  profil  de 
rapprofondiseement  des  sommets  creux  n'a  pas  été  adoptée. 


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J 


—  347  — 

Diamètre.  Pas  Diamètre.  Pas. 

Millimètres.  Millimètres.  Millimètres.  Millimètres. 

6 '1,0  33 3,5 

7 >>  36 4,0 

8 1,-2d  39 

9 »  42.    ...    .  4,3 

10 1,5  45 » 

H »  48 5,0 

12 1,75  52 

14 2,0  56 5,5 

16 »  60 » 

18 2,5  64 6,0 

20 »  68 » 

22 »  72 6,5 

24 3,0  76 

27.   ...  »  80 7,0 

30 3,5 

Les  résolutions  prises  par  le  Congrès  ne  font  pas  mention  du 
paragraphe  G  du  programme  :  «  Manière  de  mesurer  les  diamè- 
tres (idéal  ou  réel).  »  Je  laisserai  donc  l'idéal  de  côté  et  me 
tiendrai  un  peu  plus  au  réeU 

Ce  sont  ces  résolutions  que  je  désire  examiner  devant  vous, 
dans  leur  essence  et  dans  leurs  conséquences  pratiques.  Nous 
allons  commencer  par  ce  qui  a  rapport  à  la  forme  du  filet. 

Il  est  un  principe  absolu  en  constructions  mécaniques,  c'est 
que  la  forme  d'une  pièce  soit  parfaitement  définie,  ainsi  que  ses 
dimensions.  La  fixation  des  tolérances  de  fabrication  et  celle  des 
jeux  de  fonctionnement,  qui  permettent  de  légères  variations, 
ne  sont  pas  contradictoires  avec  ce  principe,  elles  exigent,  au 
contraire,  des  éléments  géométriques  parfaitement  définis  pour  y 
pouvoir  être  appliquées  sûrement.  Quant  à  la  valeur  absolue  de 
ces  tolérances  et  de  ces  jeux,  elle  dépend  de  mille  circonstances 
étrangères  qui  souvent  varient  et  qui  doivent  être  jugées  saine- 
ment suivant  les  cas.  On  considère  généralement  les  trois  formes 
d'ajustages  suivantes  : 

Frottement  libre  ; 
Frottement  doux; 
Frottement  dur. 

Les  filetages  s'exécutent,  généralement,  entre  le  frottement 
libre  et  le  frottement  doux,  on  a  rarement  recours  au  frottement 


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—  348  — 

dur.  Mais  toujours,  jusqu'en  ces  derniers  temps,  on  avait  jugé, 
en  vue  de  la  juxtaposition  des  formes,  que  le  jeu  et  la  tolérance 
devaient  rester  constants  pour  toutes  parties  du  filetage.  Ainsi 
ont  fait  Whitworth  et  Sellers  et  même  la  Société  d'Encourage- 
ment dans  ses  premières  études.  Ce  n'est  que  récemment  qu'il 
a  été  convenu  que  le  fond  du  filet  devait  être  arrondi,  tant  pour 
la  vis  que  pour  l'écrou,  de  telle  sorte  que  le  profil  théorique 
restât  une  limite  supérieure  pour  le  mâle  et  inférieure  pour  la 
femelle. 

La  raison  invoquée  à  l'appui  de  cette  modification,  et  qui  Ta 
fait  prévaloir  au  Congrès  de  Zurich,  est  la  moindre  usure  des 
outils  finisseurs,  garantie  de  l'interchangeabilité. 

En  principe,  cela  n'est  pas  à  contester,  à  cause  de  leur  pointe 
arrondie,  mais  quelles  seront  les  conséquences  économiques  de 
cette  usure?  elles  se  réduisent  à  peu  de  chose  en  vérité  :  un  taraud 
finisseur,  usé  au  point  d'atteindre  la  tolérance,  ne  .sera  pas  mis  en 
rebut  pour  cela  :  réaffûté,  il  servira  à  faire  la  seconde  passe,  puis  la 
première.  En  admettant  donc  qu'il  faille  renouveler  un  peu  plus 
souvent  les  tarauds  finisseurs,  l'organisation  de  l'outillage  seule 
sera  un  peu  différente  sur  ce  point  très  spécial,  mais  la  dépense 
n'en  sera  pas  sensiblement  affectée,  ce  qui  serait  facile  à  prouver. 

Il  est  bon  aussi  de  remarquer  que  l'usure  des  tarauds  dépend, 
plutôt  que  (le  leur  profit,  d'un  certain  nombre  de  conditions  ac- 
cessoires et  cependant  très  importantes.  On  observe,  en  effet,  que 
des  tarauds  faisant  le  même  travail  chauffent  ou  restent  froids  sui- 
vant les  cas.  Certains  tarauds,  surtout  ceux  employés  au  tarau- 
tage  des  trous  borgnes,  cassent  à  la  pointe  et  sont  souvent  mis 
au  rebut  pour  cette  cause  et  non  pas  pour  usure  et  perte  de  forme 
ou  de  dimension. 

Il  nous  paraît  donc,  a  priori^  dangereux  de  manquer  gravement 
à  un  principe  toujours  suivi  jusqu'à  présent  par  les  maîtres,  et 
parfaitement  juste,  pour  rechercher  un  avantage  plus  que  pro- 
blématique. 

Examinons  maintenant  la  question  à  d'autres  points  de  vue. 

1°  L'arrondi  en  excès,  au  fond  de  lavis,  constitue  pour  celle-ci 
un  réel  affaiblissement.  Ainsi  la  diminution  sera  pour  : 

Vis  de .   .   •       6  mm  Pas .   . 

—  .    .     14  — .    . 

—  .    .     24  — .    . 

et  ainsi  de  suite  ; 


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1  mm 

de.  0,216  mm 

2 

0,432 

3 

0,649 

J 


—  349  — 

2®  Le  jeu  latéral  ou  l'amplitude  du  déplacement  possible  de  la 
vis  perpendiculairement  à  l'axe  du  filetage  deviendra  le  double 
du  jeu  propre  de  l'ajustage  ;  ^ 

3**  Les  tarauds  ordinaires  et  les  vis  ne  sont  plus  comparables, 
ni  en  forme  ni  en  dimension,  puisque  les  uns  ont  l'arrondi  au 
sommet  extérieur  du  filet  et  les  autres  au  fond.  Ces  comparaisons, 
effectuées  avant  la  mise  en  service  d'un  outil  sont  de  pratique 
constante  et  sont  de  la  plus  haute  importance  pour  la  garantie 
du  service  qu'ils  doivent  faire  ; 

4**  Il  faudra  deux  sortes  de  tarauds  mères  et  deux  sortes  de 
peignes,  les  uns  pour  arrondis  au  sommet,  les  autres  pour  arron- 
dis au  fond.  Enfin,  le  taraud  pour  filière  fermée  aura  une  tron- 
cature à  la  pointe,  taudis  que  le  taraud  ordinaire  sera  arrondi. 

Bref,  toutes  les  bases  courantes  de  formes,  de  mesures  et 
des  vérifications  de  l'industrie  des  filetages  sont  absolument 
modifiées.  A  tous  ces  inconvénients,  néanmoins,  on  peut  porter 
remède,  en  s'attachant  à  une  réglementation  rigoiireuse  des  opé- 
rations, à  une  complication  des  tableaux  de  construction  et  en 
consentant  à  un  inévitable  surcroît  et  à  une  coûteuse  complica- 
tion dans  l'outillage. 

Aussi  bien,  Messieurs,  le  véritable  danger  n'est-il  pas  là;  il  ré-  < 
side  dans  la  détermination  a  priori,  soit  exacte,  soit  facultative, 

Pic|  .l.ExécuUons  fâcoltaUvjos  du  Système  interoatiionâ] 


A  TroncaUire  drofitc  ScQcrs  au  Va  awecjuxtaposttionparfailo 

B  Troncauzres  âroites  au  V«  et  au  Vi»  avec  jeu  de  Vis 

C  AiTondi-miiumuin  avec  raccardemem.  au  Vs 

D  Arrondi  maxiinxnn  unqent  âJaUconcature  au  -.^ 

des  arrondis  :  si  on  les  veut  exactes,  de  très  grandes  difiîcultés 
de  constructions  se  présentent,  ce  sont  les  mêmes  dont  Sellers  a 
su  s'affranchir  en  1864  sur  Whitworth;  si  on  les  laisse  facultatifs, 
il  en  résultera  une  incertitude  très  grave  dans  la  confection  de 
l'outillage  des  tarauds  et  des  filières,  et  l'interchangeabilité  pour- 
rait devenir  douteuse. 


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—  350  — 

Le  Congrès,  comme  vous  avez  vu,  s'est  décidé  pour  Tarrondi 
facultatif  plus  ou  moins  prononcé  ;  nous  allons  donc  seulement 
'  examineç  ce  cas. 

Dans  un  tel  système  de  filetage,  il  y  a  pour  le  mâle  et  la  femelle 
deux  profils  distincts,  le  profil  de  la  vis  et  celui  du  taraud,  com- 
posés chacun  d'un  arrondi  ayant  une  flèche  au  plus  égale  au 
1/16  du  pas  et  d'une  troncature  rectiligne,  reliées  par  une  droite 
inclinée  à  60»  représentant  le  flanc. 

L'angle  des  deux  flancs  est  relativement  facile  à  produire  avec 
un  outil  convenable  et,  par  suite,  donne,  sous  ce  rapport,  des 
garanties  de  constance  dans  la  fabrication.  Mais  la  fixation  du 
point  de  contact  de  l'arc  de  courbe  quelconque  avec  les  flancs 
droits  est  pratiquement  impossible.  Il  faut  songer  que  ces  arron- 
dis sur  les  tarauds  sont  faits  à  l'aide  d'outils  au  même  profil,  et 
que  celui  afférent  à  la  vis  de  6  mm  de  diamètre  au  pas  de  4  mm, 
sera  façonné  avec  une  lime  ronde  de  14/100*  de  millimètre  de 
diamètre.  Pour  la  plus  grosse  vis  du  système,  celle  de  80  mm,  au 
pas  de  7  mm,  l'arrondi  demande  une  lime  de  1  mm  de  diamètre 
environ  ;  mais  il  ne  faudrait  pas  croire  que  l'exiguïté  même  de 
ces  dimensions  permette  une  tolérance;  les  outils  de  premier 
»  établissement  surtout  doivent  être  aussi  exacts  que  les  moyens 
de  mesures  industriels  permettent  de  le  constater,  car  les  tolé- 
rances devront  être  minimes  pour  assurer  aux  flancs,  partie  es- 
sentielle d'un  filetage,  l'exactitude  nécessaire. 
•  Un  arrondi  un  peu  trop  petit  produira,  en  effet,  un  filet  gras, 
et  un  arrondi  un  peu  trop  grand,  un  filet  maigre  ;  il  ne  faut  ni 
de  l'un  ni  de  l'autre. 

Pour  présenter  la  question  d'une  façon  complète,  j'ajouterai 
qu'à  l'arrondi  dont  il  vient  d'être  question  et  qui  est  spécialement 
recommandé,  on  peut,  à  volonté,  substituer  une  troncature  droite 
au  1/16  au  plus,  ce  qui,  tout  en  atténuant  le  grand  danger  de 
l'inconstance  des  formes,  laisse  subsister  tous  ceux  que  nous 
avons  énumérés  auparavant  relatifs  au  jeu,  à  l'outillage  double 
et  à  l'organisation  du  travail. 

Je  n'hésiterai  donc  pas  à  dire  que  cette  proposition  spéciale, 
avancée  par  l'Association  des  Ingénieurs  allemands  est,  à  mon 
avis,  dangereuse,  coûteuse,  inutile,  et  devrait  être  rejetée. 


Il  ne  faudrait  pas  croire,  cependant,  que  l'opinion  soit  una- 
nime sur  ce  point.  Dans  les  milieux  industriels  au  delà  du  Rhin, 


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—  Sol  — 


rUnion  des  Constructeurs  allemands,  par  l'organe  très  autorisé 
de  M.  Springmann,  directeur  et  copropriétaire  de  la  plus  grande 
visserie  d'Allemagne,  à  Hagen  (Westphalie),  occupant  1 200  ou- 
vriers, condamne  absolument  ces  arrondis  au  fond  des  filets, 
qu'il  déclare  impraticables,  et  demande  textuellement  au  Congrès, 
dans  une  brochure  publiée  à  cet  effet,  «  de  passer  l'éponge  là- 
dessus  et  de  conserver  la  pratique  forme  française  »  (je  traduis 
textuellement)  :  Also  Schwamm  driiher,  und  lassen  Sie  uns  die  durch- 
aus  praktischen  franzosischen  Vorschriften  beibehalten. 

C'est-à-dire  la  troncature  avec  juxtaposition  des  formes. 

Un  autre  Ingénieur,  praticien  distingué,  M.  Coullery,  direc- 
teur de  l'École  d'horlogerie,  à  la  Chaux-de-Fonds,  se  trouve  être 
du  même  avis  que  M.  Springmann  et  a  même  combiné  un  appa- 
reil des  plus  intéressants  pour  contrôler  la  mesure  précise  des 
troncatures. 

Je  vais  décrire  sommairement  cet  appareil  pour  montrer  quelle 
importance  il  faut  rattacher  à  la  rigoureuse  exactitude  de  cette 
petite  troncature. 

A  est  une  petite  rondelle  en  zinc  qui,  avant  d'être  placée  sur 
Tappareil,  a  été  frottée  par 

sa   tranche  sur   la    pointe  Fig.2. Appareil  Couller;^ 

tronquée  de  l'outil  de  file- 
tage, qu'il  s'agit  de  vérifier, 
une  petite  entaille  dont 
la  forme  est  juste  celle  de 
l'outil  s'est  donc  formée  sur 
le  bord  de  la  rondelle,  cela 
a  constitué  une  sorte  de 
calibre  de  l'outil  qu'il  s'agit 
de  comparer  avec  un  éta- 
lon. La  rondelle  est  ensuite 
placée  sur  un  petit  axe  C 
et  approché  d'un  disque 
étalon  B  biseauté  à  droite 
et  à  gauche  suivant  deux 

surfaces  de  vis  convergente,  une  troncature  est  donc  réservée 
sur  le  pourtour  qui  va  en  diminuant.  Quand  les  deux  biseaux  se 
rejoignent,  la  troncature  se  réduit  à  0.  C'est  le  point  de  départ 
d'une  gradation  placée  à  côté  du  biseau  très  exacte  et  dont  chaque 
division  correspond  à  un  filetage  donné.  Un  petit  microscope  est 
placé  en  face  du  point  où  la  coïncidence  doit  se  produire.  Si  le 


DifrétcntKpKiuoDS 
dDSTondellaAdbB 


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—  352  — 


jour  avivé  par  un  réflecteur  D  se  montre  en  haut  ou  sur  les 
côtés,  on  retouche  l'outil,  on  continue  ainsi  jusqu'à  ce  qu'il  y  ait 
coïncidence  exacte  entre  l'entaille  du  disque  en  zinc  et  la  tron- 
cature déterminée  par  la  gradation  du  disque. étalon  biseauté. 

La  lecture  des  divisions  se  fait,  au  moyen  du  microscope,  sur 
un  petit  miroir  E  convenablement  orienté. 
Les  Américains  ont  des  instruments  plus  simples  appliqués  aux 

,    mêmes  usages.  Ce  sont  des 
3  disques  en   acier   (fig.    3) 

d'environ  60  mm  de  .lia- 
mètre,  qui  portent  sur  le 
pourtour  une  série  d'en- 
tailles donnant  l'inclinaison 
des  flancs  et  les  troncatures 
de  tout  le  système.  Ces  ins- 
truments, malgré  leur  ri- 
goureuse exactitude,  sont 
très  bon  marché,  ils  sont 
fabriqués  mécaniquement 
et  par  quantités  etaii  moyen 
de  fraises  indéformables. 
Leur  prix  est  de  10  ^ 
Tous  ces  procédés  de  vé- 
rification et  de  calibres  précis  sont  la  conséquence  de  l'unité  de 
forme  et  de  dimension.  Si  on  adopte  la^  troncature  ou  l'arrondi 
quelconque,  on  ne  saurait  arriver  à  la  précision  qu'ils  assurent 
actuellement. 

Qu'une  tolérance  soit  nécessaire,  qu'un  certain  jeu  sur  les  tron- 
catures au  fond  des  filets  puisse  devenir  désirable,  personne  ne 
le  conteste,  mais  pour  y  pourvoir  suivant  les  besoins  de  chacun, 
il  n'était  pas  nécessaire  d'abandonner  la  règle  de  la  forme  définie 
et  des  mesures  précises,  il  suffisait  de  donner  le  jeu  désiré  sur 
le  diamètre  de  la  vis  et  de  faire  de  même  pour  le  trou  du  loge- 
ment de  la  vis  avant  le  taraudage.  Ainsi,  le  but  était  atteint  sans 
changement  ni  complication  dans  les  mesures  et  sans  double 
outillage  à  forme  inverse  et  mesure  différentes,  sans  complica- 
tions des  tableaux  de  filetages  des  ateliers  qui  devraient  toujours 
être  l'expression  de  la  plus  grande  simplicité. 

La  forme  du  filet  comprend  encore  la  définition  du  triangle 
formant  les  flancs  des  filetages.  La  forme  est  celle  du.  triangle 
équilatéral  déjà  choisi  par  Sellers  et  la  Société  d'Encourage- 


CaHbre  améncaxQ 


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» 


—  353  - 

ment,  c'est  le  plus  pratique  parce  que  son  exécution  précise  peut 
être  obtenue  sans  l'aide  d'un  rapporteur  d'angle. 


Diamètres  et  pas. 

Les  résolutions  du  Congrès  portent  page  4,  paragraphe  3  :  «  Le 
tableau  des  diamètres  normaux  admis  est  celui  qui  a  été  pro- 
posé par  le  Comité  d'action  suisse  ».  A  l'alinéa  suivant,  on  dit  : 
<  Entre  les  diamètres  normaux  indiqués  au  tableau,  on  peut 
»  intercaler,  par  exception,  d'autres  diamètres,  le  pas  reste  alors 
»  celui  de  la  vis  normale  immédiatement  inférieure.  » 

Ceci  est,  en  somme,  pris  sur  l'exemple  de  la  Société  d'Encou- 
ragement qui,  elle  aussi,  avait  conclu  que  des  diamètres  nor- 
maux devaient  être  préférés  aux  autres.  Il  est  à  craindre  que 
celte  distinction  ne  soit  pas  admise  en  pratique,  au  moins  pour 
une  certaine  étendue  du  tableau,  et  que  chacun  y  puise  suivant 
ses  besoins.  Mais  à  ce  point,  les  tendances  des  deux  proposi- 
tions divergent.  Les  nombres  pairs  parmi  lesquels  sont  choisis 
exclusivement  ses  diamètres  principaux  et  même  ses  diamètres 
intercalaires,  sont  favorisés  spécialement  par  la  Société  d'En- 
couragement, tandis  que  le  Comité  d'action  Suisse  espace  de  3 
en  3  mm  un  certain  nombre  de  diamètres  principaux  (de  24  à  48). 
Cette  partie  se  trouve  alors  composée  de  nombres  pairs  et  im- 
pairs comme  suit  : 

24,  27,  30,  33,  36,  39,  42,  45,  48. 

Deux  inconvénients  se  présentent  dans  cette  gradation  mixte. 
Le  premier  est  une  certaine  incommodité  dans  le  dessin,  le  se- 
cond consiste  dans  l'incertitude  de  faire  un  choix  convenable.  Il 
en  résulte  que  si,  sur  deux  diamètres  normaux  consécutifs,  on 
trouve  l'un  trop  faible,  l'autre  trop  fort,  on  ne  peut  pas  prendre 
la  moyenne  des  deux  sans  tomber  dans  le  demi-millimètre.  Ainsi 
on  trouve  le  diamètre  de  30  mm  trop  faible,  celui  de  33  trop 
fort,  on  ne  peut  couper  l'intervalle  en  deux,  à  moins  d'admettre 
le  diamètre  de  31,5,  ce  que  peu  de  personnes  aimeront  à  faire. 
Il  est  également  difficile  de  se  décider  pour  31  ou  32,  sans  créer 
de  fâcheuses  inégalités  dans  routillage,pu  isque  les  outils,  dans 
cet  espacement,  seront  tantôt  de  1  mm  et  tantôt  de  2  mm,  ce 
qui  est  évidemment  faire  bon  marché  de  toute  réglementation. 

La  Société  d'Encourag€aaiient  a  bien  prévu  la  difficulté,  et  pour 


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—  354  — 

la  tourner,  elle  a  fait  une  gradation,  où  tous  les  nombres  pairs 
ont  leur  place,  c'était  logique  et  ce  fut  généralement  approuvé. 

Pour  donner  une  idée  de  la  façon  dont  on  a  envisagé  la  grada- 
tion des  diamètres  en  Amérique  (je  cite  toujours  ce  pays  parce 
que  ses  réglementations  méritent  une  étude  sérieuse),  on  trouve 
que  les  diamètres  de  construction  sont  gradués  de  1/16'  de  pouce 
c'est-à-dire  de  1,6  mm  sur  une  étendue  de  1/4'  à  4'  ou  6,33  à 
101,6mm,  ce  qui  produit  61  mesures  également  et  convenable- 
ment étagées  et  pour  lesquelles  on  trouve  l'outillage  complet  en 
stock.  Même  les  subdivisions  sont  fort  aisées. 

Aussi  bien,  en  Amérique,  est-on  parti  d'une  autre  conception 
que  la  nôtre  :  Au  lieu  de  créer  des  diamètres  normaux  afin  de 
restreindre  les  applications,  on  a,  du  coup,  largement  facilité 
les  besoins  de  l'ajustage. 

Sans  doute  à  tous  ces  61  diamètres  on  n'a  pas  affecté  des  file- 
tages, mais  on  les  a  gradués  de  telle  sorte  qu'il  pourrait  en  être 
ainsi  et  que  tous  se  complètent  de  la  manière  la  plus  satisfai- 
sante. 

La  Société  d'Encouragement  avait  bien  commencé  la  chose  en 
ce  qui  concerne  les  diamètres  gradués  de  2  eii  2  wm,  il  était 
donné  satisfaction  à  tous  les  besoins. 

Il  est  fâcheux  que  le  Congrès  ait  disloqué  une  gradation  aussi 
parfaite,  car  les  constructeurs  se  trouveront  acculés  non  seule- 
ment à  des  diamètres  normaux  impairs,  mais  encore  à  des  dia- 
mètres intercalaires  impairs  dont  j'ai  signalé  les  inconvénients. 
Gela  constitue  un  état  de  choses  qui,  en  vérité  sera  regretté 
dans  la  suite. 

En  ce  qui  concerne  les  pas  considérés  comme  fonction  du  dia- 
mètre, le  Congrès  a  cherché  à  remédier  à  certains  défauts  de 
gradation  qui  ont  été  légitimement  critiqués,  dans  le  système 
que  la  Société  d'Encouragement  avait  établi  primitivement. 

Non  que  les  pas  principaux  affectés  aux  diamètres  normaux 
donnassent  lieu  à  ces  critiques,  au  contraire.  II  faut  reconnaître 
que  la  liaison  entre  ces  éléments,  résultant  d'une  courbe  de  gra- 
dation savamment  calculée,  a  été  hautement  appréciée.  Mais  le 
défaut  s'est  trouvé  dans  la  constitution  des  intervalles  entre  les 
points  de  cette  courbe  correspondant  à  des  diamètres  et  des  pas 
principaux. 

Ainsi  la  Société  d'Encouragement  avait  admis  un  pas  unique 
de  1  mm  pour  l'étagement  de  6  à  10  mm,  tous  les  diamètres  in- 
tercalaires 7,  8  et  9,  devaient  avoir  ce  même  pas  de  1  mm.  Il  est 


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J 


—  355  — 

clair  qu'une  pareille  réglementation  ne  pouvait  pas  être  accueil- 
lie favorablement,  car  les  défauts  en  étaient  par  trop  évidents.  Le 
Congrès  a  timidement  rectifié  certains  points.  Au  lieu  de  laisser 
subsister  Tétagement  de  0,5  mm  qui  existait  entre  le  diamètre 
de  6  et  celui  de  40  mm^  il  a  départagé  cet  intervalle  et  il  a  affecté 
au  diamètre  de  8  mm  un  pas  de  1 ,25  mm,  moyenne  de  ceux 
affectés  de  6  à  10  mm.  Il  a  fait  de  même  pour  le  diamètre  de 
12  mm  qui  était  au  pas  du  diamètre  précédent,  et  au  lieu  de  1,5  mm 
lui  a  affecté  un  pas  de  1,75  mm. 

Dans  la  circonstance,  on  ne  pouvait  mieux  faire. 

Cependant  nous  sommes  encore  loin  d'une  gradation  idéale 
pour  le  restant  du  système.  En  effet,  je  vous  ai  déjà  entretenus 
des  mesures  qu'ont  prises  les  Américains  en  affectant  plusieurs  pas 
à  un  diamètre  unique,  en  créant,  à  côté  des  pas  standart,  des  pas 
intercalaires,  que  je  désigne  sous  le  nom  de  pas  satellites.  Pour 
donner  à  ces  exigences  pratiques  une  satisfaction  convenable,  il 
fallait  évidemment  avoir  à  sa  disposition  un  système  de  grada- 
-tion  de  pas  à  faible  espacement,  élastiques  pour  ainsi  dire,  afin 
de  répondre  aux  besoins  si  variés  des  multiples  industries  d'au- 
jourd'hui. Et  cela  s'est  fait,  de  la  manière  la  plus  simple,  car 
tous  les  pas  satellites  employés  sont  ceux  de  leur  réglemen- 
tation . 

Une  gradation  de  pas  de  5/10  en  5/10  dans  toute  l'étendue  du 
système  est  par  trop  espacée  pour  se  prêter  aisément  à  une  sub- 
division pareille  ;  elle  oblige  à  passer  par  le  système  des  échelons 
c'est-à-dire  à  grouper  plusieurs  diamètres  sous  un  seul  pas,  ce  qui 
me  paraît  être  la  négation  de  la  loi  des  rampes  (1),  et  une  gène 
pour  l'établissement  de  pas  supplémentaires,  ou  satellites,  là 
où  le  besoin  s'en  fera  sentir.  Notre  système  décimal,  permettait, 
assurément,  de  mieux  faire  sous  ce  rapport,  eu  égard  à  ses  quali- 
tés de  divisibilité. 

On  a  aUégué  que,  par  la  simplification  des  pas,  on  réaliserait 
de  notables  économies  dans  l'outillage  et  que  l'on  faciliterait  les 
réparations. 

En  regardant  les  choses  de  près  il  n'en  est  rien  ou  pas  assez 
pour  que  l'on  en  tienne  compte. 

Il  est  certain  qu'un  taraud  d'un  diamètre  donné  ne  peut  tarau- 
der que  le  diamètre  pour  lequel  il  a  été  confectionné.  Quant 

(1)  La  loi  des  rampes  exprime  ce  fait  que,  le  diamètre  d'une  vis  augmentant,  la  rampe 
de  rbélice  da  filet  doit  diminuer  dans  une  proportion  définie  par  la  nature  des  pièces  en 
contact,  mais  difficilement  traduisible  autrement  que  par  empirisme,  en  suivant  les  don- 
nées ordinairement  adoptées  pour  les  filetages  d'usage  général. 


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—  356  — 

aux  filières  fermées,  si  largement  employées  aujourd'hui,  il  en  est 
de  même.  Pour  les  filières  brisées  ou  à  coussinets,  dans  l'emploi 
de  la  machine  ou  de  la  filière  à  la  main,  on  peut  sans  doute  faire 
varier  un  peu  le  diamètre,  mais  il  ne  faudrait  pas  prétendre  à 
pouvoir  parcourir  toute  l'étendue  d'un  étagement  avec  une  seule 
et  même  filière,  l'hélice  et  les  surfaces  de  révolution  inscrites 
et  circonscrites  laisseraient  fortement  à  désirer.  Ce  n'est  pas  l'a 
peu  près  qu'il  faut  viser,  dans  une  organisation,  mais  la  préci- 
sion. Ma  longue  carrière  m'a  démontré  maintes  fois  que  cette 
dernière  est  en  fin  de  compte  la  plus  économique. 

En  ce  qui  ôoncerne  les  réparations,  il  en  est  de  même.  Admet- 
tons qu'une  vis  ait  pris  un  jeu  de  deux  à  trois  dixièmes  et  qu'il 
faille  la  remplacer,  suivant  les  partisans  des  échelons,  par  une 
autre  de  1  à  2  mm  plus  fort  suivant  la  gradation  admise  ;  cela 
n'ira  pas  toujours  sans  détruire  les  proportions  des  organes.  Mais 
l'opération  elle-même  ne  pourra  être  faite  avec  les  tarauds  ordi- 
naires, il  faudra  des  tarauds  spéciaux  qui  permettent  d'embe- 
queter  au  filetage  primitif,  toute  une  série  de  tarauds  sera  donc 
nécessaire  pour  atteindre  le  diamètre  au-dessus. 

Si  on  voulait  employer  les  tarauds  du  diamètre  supérieur,  il 
faudrait  préalablement  agrandir  le  logement  à  réparer  et  enlever 
une  partie  du  filetage,  alors  une  nouvelle  diflBculté  se  présente, 
car,  la  coïncidence  avec  l'ancien  filetage  ne  pouvant  être  assu- 
rée, il  ne  manquera  pas  d'arriver  qu'une  deuxième  hélice  se 
forme  à  côté  de  la  première,  ce  qui  donnera  finalement  un  file- 
tage mutilé. 

Les  réparations  accidentelles  échappent  à  une  réglementation 
préalable,  et  là  ou  elles  sont  générales,  uniformes,  il  convient 
mieux  de  s'outiller  spécialement  suivant  les  besoins  du  service. 

L'on  voit  donc  que  les  échelons  sont  difficiles  à  justifier  sous 
les  points  de  vue  allégués  ;  on  peut  donc  dire  que  leur  existence 
si  prépondérante  dans  un  système  est  plutôt  gênante  qu'utile. 

Il  ne  m'appartient  pas  d'indiquer  les  modifications  à  introduire, 
afin  d'atténuer  leur  effet,  mais  telles  que  les  choses  sont  établies 
en  ce  moment,  je  ne  crois  pas  qu'on  en  sorte,  à  moins  de  réduire 
l'espacement  de  0,5  mm  à  la  moitié,  c'est-à-(Jire,  à  0,2o  mm  et 
d'affecter  les  nouveaux  pas  intercalaires,  ne  varietur^  à  des  dia- 
mètres déterminés.  Les  échelons  ne  disparaîtront  pas  entière- 
ment, mais  ce  sera  déjà  un  soulagement  de  pouvoir  les  diminuer 
de  moitié  et  de  restituer  à  la  loi  des  rampes  un  peu  de  ce  qui 
lui  est  dû. 


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—  357  — 

La  répartition  sera  peut-être  un  peu  bizarre,  mais  si  elle  ne 
flatte  pas  l'œil  en  tant  que  chifiFré,  elle  donnera,  à  coup  sûr,  plus 
de  satisfaction  au  point  de  vue  pratique  ;  elle  aura  aussi  l'avan- 
tage de  préparer  l'avènement  des  pas  satellites  qui  forcément  et 
avant  peu  de  temps  prendront  place  dans  le  système  interna- 
tional. 

L'importance  de  cette  question  de  réduire  l'étagement  des  pas 
ne  m'échappe  en  aucune  façon  ;  plus  elle  sera  retardée,  plus  elle 
deviendra  grave  et  coûteuse,  car  l'outillage  existera  alors,  et 
on  ne  pourra  plus  compléter  sans  annuler  ce  qui  a  été  fait 
comme  diamètres  intercalaires. 

La  perte  sera  autrement  grande  que  celle  qui  est  résultée  de 
la  .transformation  des  pas  pour  les  vis  de  8  et  12  mm  que  le  Con- 
grès a  jugé  convenable  de  faire. 

Malgré  les  critiques  que  je  viens  de  formuler,  il  faut  néan- 
moins se  féliciter  qu'un  système  d'unification  de  filetage  métrique 
soit  né.  Quand  un  demi-siècle  aura  passé  sur  ce  premier  essai,  il 
se  trouvera  épuré  de  lui-même,  comme  les  autres  l'ont  été.  On  ne 
pourra  se  prononcer  sur  sa  valeur  qu'alors  seulement  qu'il  aura 
remplacé  les  systèmes  duodécimaux,  qui  forcément  disparaîtront 
un  jour. 


Le  paragraphe  relatif  à  l'ouverture  des  clefs  n'a  pas  été  abordé 
par  le  Congrès.  La  solution  en  a  été  laissée  aux  soins  de  l'Union 
des  Industriels  mécaniciens  suisses,  de  l'Association  des  Ingé- 
nieurs allemands  et  de  la  Société  d'Encouragement. 

Il  serait  fort  désirable  que  cette  question  pût  recevoir  une 
solution  au  moment  même  où  le  système  international  des  file- 
tages prendra  pied  dans  les  ateliers,  car  si  les  nouveaux  file- 
tages apparaissent,  il  faudra  les  manœuvrer;  sera-ce  avec  les  an- 
ciens moyens  et  mesures  de  clefs  ou  avec  d'autres?  Il  serait 
fâcheux  que  la  solution  de  cette  question  fût  retardée,  car  l'anar- 
chie qui  règne  sous  ce  rapport  est  certainement  ruineuse.  Le 
moment  pour  y  mettre  un  terme  est  des  mieux  choisis  et  je  me 
borne  à  exprimer  mes  vœux  pour  la  solution  prochaine  de  cette 
question. 


Bull.  24 

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ETUDES  &  TRAVAUX 

EXÉCUTÉS  DE  1885  A  1897 

PAR   LA 

mm  ITÀIIEIE  DI  CHEMIN  DE  FER  DE  U  HEDITERRâME 


COMPTE    RENDU 

PAB 

U.    DE   tiONOR,A.IR.E 


INTRODUCTION 

1,  —  Notre  Collègue  M.  Crugnola,  a- offert  à  notre  Société  une 
Relation  sur  les  études  et  travaux  exécutés  de  488S  à  4891  par  la  Société 
Italienne  des  chemins  de  fer  de  la  Méditerranée  (jRelazione  sugli  studi  e 
lavori  eseguiti  dal  4885  al  4891)^  avec  un  album  de  71  planches. 

Cette  Relation  a  été  rédigée  par  le  service  des  constructions  de 
cette  Société,  et  elle  a  figuré  à  l'Exposition  Industrielle  de  Turin 
qui  a  eu  lieu  cette  année. 

L'intérêt  très  grand  qu'il  convient  d'attacher  aux  travaux  im- 
portants exécutés  à  l'étranger,  nous  a  fait  penser  qu'on  accueil- 
lerait volontiers  un  compte  rendu  de  cette  relation. 

2.  —  Réseaux  actuels  des  chemins  de  fer  italiens.  —  Expliquons 
tout  d'abord  que  le  Gouvernement  italien,  après  avoir  procédé 
au  rachat  des  diverses  Compagnies  qui  exploitaient  les  chemins 
de  fer,  répartit  ces  derniers  en  deux  réseaux  (loi  d'avril  1885), 
l'un  dit  méditerranéen,  l'autre  adriatique;  mais  leurs  limites  ne 
correspondent  pas  à  la  ligne  de  partage  des  eaux  entre  les  deux 
mers,  le  réseau  méditerranéen  ayant,  par  exemple,  une  bonne 
partie  du  bassin  du  Pô. 

Ces  limites  sont  définies  par  les  villes  où  les  deux  réseaux  ont 
une  station  commune  ou  deux  stations  voisines,  et  qui  sont  les 
suivantes  : 

Côme,  Milan,  Pavie,  Plaisance,  Parme,  Lucques,  Florence, 
Chiusi,  Yiterbe,.  Rome,  Isernia,  Caserte,  Bénévent,  Rocchetta 
Santa  Venere,  Potenza  et  Tarente,  avec  la  ligne  de  Tarente  à 
Brindisi. 


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—  389  — 

Il  faut  ajouter  que  le  réseau  adriatique  possède  la  ligne  de 
Lucques  à  Pise,  et  que  celle  de  Pise  à  Livourne  est  commune 
aux  deux  réseaux;  en  outre,  ce  même  réseau  adriatique  a  aussi 


Hgl. 


LicarUiT 


la  ligne  de  Gaserte  à  Naples,  de  sorte  qu'il  a  deux  accès  sur  la 
Méditerranée,  l'un  à  Livourne,  l'autre  à  Naples,  tandis  que  le 


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—  360  — 

réseau  méditerranéen  n'arrive  qu'à  un  seul  port  de  l'Adriatique, 
qui  est  Brindisi. 

Disons  enfin  que  les  lignes  communes  aux  deux  réseaux,  en 
outre  de  celle  déjà  indiquée,  Pise-Livourne,  sont  celles  de  Côme 
à  Milan  et  de  Plaisance  à  Parme. 

La  carte  ci-jointe  n®  /  indique  la  répartition  des  deux  réseaux  au 
moyen  d'une  ligne  pointillée. 

3.  —  Matièrest  raitées  dans  la  relation,  —  Cette  relation  est  un  vo- 
lume du  format  dit  quart-jésus  (38  X  28),  contenant  152  pages 
à  deux  colonnes  :  c'est  dire  que  les  renseignements  y  sont  nom- 
breux. 

La  Société  méditerranéenne,  entre  autres  obligations  de  sa 
concession,  devait  faire  en  sorte  qu'une  vive  impulsion  fût  don- 
née à  l'établissement  des  chemins  de  fer  dits  complémentaires. 
Aussi,  en  août  1886,  outre  la  Direction  du  service  des  Travaux 
résidant  à  Rome,  fonctionnaient  huit  bureaux  d'arrondissement 
et  trois  bureaux  d'études  avec  cinquante-neuf  bureaux  de  sec- 
tion dispersés  sur  toute  la  longueur  du  réseau  depuis  Guneo  en 
Piémont  jusqu'à  Reggio  en  Calabre,  le  tout  composé  de  883  agents, 
tant  Ingénieurs  que  personnel  sous  leurs  ordres,  lesquels  de- 
vaient s'occuper  de  1  570  km  de  lignes  à  étudier  et  de  257  km  en 
cours  d'exécution. 

Le  chapitre  I"  de  la  Relation  est  une  sorte  de  compte  moral, 
destiné  à  montrer,  au  moyen  des  faits  les  plus  probants,  la 
grande  activité  mise  par  la  Société  à  l'accomplissement  de  ses 
obligations.  Mais  les  questions  débattues  sont  le  plus  souvent 
d'ordre  administratif  et  dès  lors,  échappent  à  notre  appré- 
ciation. 

Ces  études  aboutirent,  en  1888,  à  des  concessions  de  nouvelles 
lignes  à  la  Société,  et  leur  exécution  fait  le  sujet  des  chapitres  II 
et  III  de  la  Relation.  Nous  donnerons  seulement  des  indications 
générales  sur  ces  lignes,  et  ensuite  nous  résumerons  aussi  suc- 
cinctement que  possible  les  renseignements  techniques  qu'il  sera 
utile  de  signaler.  Nous  avertirons  cependant  le  lecteur  qu'on  ne 
trouve  dans  la  Relation  aucune  indication  de  dépense  ou  de  prix 
de  revient.  Nous  ne  faisons  que  constater  maintenant  cette  la- 
cune, nous  réservant  d'en  reparler  dans  nos  conclusions. 

4.  —  Division  du  présent  compte  rendu.  —  Nous  avons  adopté 
pour  ce  compte  rendu  la  division  suivante  : 


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-  361  ~ 

Chapitre  P'  :  Indications  générales  sur  les  lignes  exécutées. 

Chapitre  II  :  Renseignements  sur  les  Travaux  décrits  dans  la 
Relation. 

A.  Ouvrages  d'art  ordinaires  (d'une  ouverture  moindre  de 
10  m). 

B.  Ponts  et  viaducs  en  maçonnerie. 

C.  Tabliers  en  fer  et  en  acier. 

D.  Souterrains. 

E.  Travaux  d'assainissement  et  de  consolidation. 

F.  Stations  et  Divers. 

Chapitre  III  :  Conclusions. 

CHAPITRE  PREMIER 
Indications  générales  sur  les  lignes  exécutées. 

5.  —  Classification  des  chemins  de  fer  en  Italie,  — Les  lignes  décrites 
dans  la  relation,  et  que  nous  allons  étudier,  ont  été  classées  et 
définies  par  le  Gouvernement  italien  au  moyen  de  cinq  éléments 
que  allons  examiner  successivement. 

1®  Le  nombre  de  voies,  c'est-à-dire  les  lignes  à  deux  ou  bien  à 
une  voie. 

2®  La  pente  maxima.  Le  maximum  maanmorum,  est  de  33  0/00. 

3°  Le  rayon  minimum  des  courbes.  La  limite  inférieure  de  ces 
rayons  est  de  200  m. 

4®  La  largeur  de  la  plate-forme  au  niveau  inférieur  du  ballast. 

La  planche  7  de  l'album  nous  indique  ces  largeurs. 

Pour  les  lignes  à  deux  voies,  l'intervalle  entre  les  axes  des  deux 
voies  est  ainsi  composé  : 

L'intervalle  compris  entre  les  axes  des  deux  voies,  soit  deux 

demi-largeurs  de  0,7225  m 1,445 

et  la  largeur  d'entre- voie 2,12 

Ensemble.   .   .    .     3,565 
Il  faut  y  ajouter  les  deux  intervalles  entre  l'axe  de  cha- 
que voie,  et  la  crête  du  talus,  soit 2  X  2,75  =    5,50 

D'où  largeur  totale.    .   .     9,065 

Les  lignes  à  une  voie  les  plus  importantes  ont  une  largeur  de 
plate-forme  de  5,50  m  avec  une  épaisseur  de  ballast  de  0,50  m, 


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n 


Tableau  n^"  1  des  Ugnal 

d'ordre. 

DÉSIGNATION  DES  LIGNES 

des 
ua^ES 

ÉLÉMEN 

Kombri 

de 
voies. 

TS  DE  CLASSIFICATION  DES  LIGNES 

^ 

Penle 
mailna 

tatoi 

niiiiBva 
dei  cMfks. 

Urgwr 
pUt»4«fair. 

4n  nii 

Z 

1 

Ligne  de  Rome-Trastevere  et  rac- 
cordements autour  de  Rome  (1).   .  . 
(Province  de  Rome.) 

m 
5  380 

47  245 

87  561 
7  773 

79  546 

59  290 

» 

118  728 

14  035 
97  880 

32  931 
14  521 

» 

s 

m 

9 

m 

9 

k9 

M 

â 

2 

Rome  Tcrmini  -  Segni.    Ligne   de 
Rome  à  Naoles 

2 

10 

1000 

9,065 

36 

' 

(Province  de  Rome.) 

3 

Rome  Trastevere-Viterbe 

Embranchement  sur  Ronciglione. 
(Province  de  Rome.) 

1 

15 

300 

5    »     t      36 

i 

1 

4 

Velletri-Terracina 

(Province  de  Rome.) 

1 

25 

250 

4,40     !      30 

1 

\ 

% 

i 

5 

Snaranise-Gaète 

1 

1 

25 

•3 

250 
^0 

4,40 
5,50 

30 
36 

Partie  commune  avec  la  ligne  du 
littoral  Rome-Naples  sur  15945  m.  . 
(Province  de  Caserte.) 

6 

Avellino-RocchetU  Santa  Venere.  . 
(Province  d'Avellino.) 

1 

2ô 

250 

5     » 

.% 

7 

Campiglia  Marittima-Piombino .  . 
(Province  de  Livourne.) 

1 

17,5 

250 

5  ■» 

:30 

1 

* 

8 

Génes-Ovada-Àcqui-Asti 

Pour  la  partie  de  Mêle  à  Campo- 

Ligure    (tunnel    de    Turchino)    sur 

6  969  m 

1 
2 

16 
12 

450 

> 

5     » 
9,065 

36 

> 

(Provinces  de  Gènes  et  d'Alexandrie.) 

9 

Cuneo-Saluzzo.          

1 

18 

250 

5    > 

30 

\ 

(Province  de  Cuneo.) 

10 

Va rese- Porto  Ceresio  (5) 

(Province  de  Côme.) 

1 

20 

300 

5    B 

36 

i 

Longueur  totale  

564.990 

(H)  Voir  le  paragrai)he  7. 

(2)  Le  relard  de  trois  mois  provint  des  difficulté 

^  rencoDlré 

es  dans  1 

n  tunnel  du  Janicule.  Voir  i  9. 

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DyGo 

ogle 

j 

construites  de  1885  à  1897. 


contnumiMOMU 


pme  Tennini . 
Idestrioa   .  . 

m 


^meTrastevere. 
lirbarano  .   . 
[ilerbe.  .  .  . 


felletri.  . 
kerracioa. 


Nte. 


bellij 
bolû 

b 


;lia. 
Dbino. 


ation . 
Dpo-Ligure. 


i-Belcolle 

i-Monf»« 

lardino. 


tfODO.   .    .    . 
kto-Ceresio. 


59 
33£,50 
203,86 


20,15 
456  30 
340,40 


290,33 
6,90 


61,90 

202,52 
13,40 


301,61 
461,68 
263,60 
671,90 

217,77 


7,37 
18,40 


27,96 
355,32 
161,38 
241,96 
138,75 
181,50 
117,24 


500,10 
347,78 


381,84 
390,65 
274,50 


DATES 

D  'approbation 

aiinislérielle] 

et 
d'ouverture. 


App.  mai  89 
OuY.  mai  92 


App.  oct.  90 

et  janv.  92 

Ouv.  avril  93 


App.  mai  89 
Ouv.  mai  92 


App.  mai  89 
Ouv.  mai  92 


App.  mars  89 
0aT.Ean92(3) 
App.  oct.  89 
Ouv.  oct.  93 
Ouv.  oct.  95 


App.  avril  89 
Ouv.  avril  92 


Voir  le  §  13 


App.  avril  et 
sept.  89 
Ouv.  juin  92 


App.  déc.  91 
Ouv.juia9i 


RETARDS 
ou 

AVANCES 


Retarà 
3  mois 

(2) 


Avance 
2  ans 

(4) 


Voir  le 
§13. 

Avances 
1  an 

et  3  ans. 


Avance 
5  mois. 


TERRAINS  TRAVERSES 

LEUR  NATCRB  ET  LEUR  STABILITE 


Terrain  volcanique  :  lapilli,  pouzzolanes, 
laves  et  tufs.  Stabilité  des  meilleures. 


Près  de  Rome,  couches  d'argiles  marneuses  : 
ensuite  terrain  volcanique,  tuf,  trachyte  décom- 
posé ou  cristallin.  Ponszolane.  Stabilité  bonne. 


D*abord  volcans  du  Latium;  ensuite  roches 
calcaires.  Stabilité  excellente. 


Terrain  partie  volcanique,  lave,  tuf,  lapilli; 
partie  calcaire  et  argileux.  Stabilité  bonne. 


Versant  méditerranéen  :  argile  schisteuse  et 
écailleuse.  Calcaire  secondaire  et  éocène.  Cal- 
caire marneux.  Grès.  Versant  adriatique  :  ai^ 
gile  bleue.  Conglomérat  coquiliier.  Broche  cal- 
caire. Dans  la  vallée  de  TOfanto  :  alluvions. 
Stabilité  des  plus  mauvaises.  Voir  §  65. 


Alluvions'  calcaires.  Grès  éocène.  Stabilité 
bonne. 


De  la  bifurcation  à  Ovada  :  terrain  serpen- 
tineux  et  schisteux.  Après  Ovada  :  serpentine, 
marne,  conglomérat  et  argile. 

Stabilité  assez  bonne  dans  les  schistes  et 
les  serpentines,  mauvaise  dans  les  marnes  et 
argiles.  Voir  §  64. 


AUuvion  de  sable  et  gravier  avec  quelques 
couches  c|*argile  compacte.  Stabilité  très  bonne. 


Alluvions  avec  moraines,  devenant  parfois 
conglomérat  compact  et  se  soutenant  alors 
presque  verticalement.  Stabilité  excellente. 


H— 

I)  la  partie  ouverte  en  1892  est  celle  de  Monleverde  à  Rocchelta  a  h  km). 

p  L'avance  de  deux  ans  est  relative  à  la  partie  Sant'Angelo-Conza  de  16  At».  Voir  i  70. 

p  Porto  Ceresio  est  situé  sur  ïe  lac  de  Lugano.  Voir  le  carlon  supérieur  de  la  carte  n»  i. 


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"""•""^^^M 


—  364  — 

la  largeur  entre  les  crêtes  du  ballast  étant  de  3,40  m.  Dans  les 
tranchées  avec  murettes,  la  largeur  totale  des  déblais  au  niveau 
des  rails  est  de  5,10  m,  et  la  largeur  entre  les  crêtes  des  murettes 
de  4  m. 

Il  y  a  ensuite  un  type  de  5  m  de  largeur  de  plate-forme  sans 
murettes,  avec  épaisseur  de  ballast  de  0,50  m. 

Enfin  le  profil  le  plus  réduit,  destiné  aux  voies  secondaires  n'a 
que  4,40  m  avec  une  épaisseur  de  ballast  de  0,40  m. 

5**  Le  poids  des  raik  par  mètre  linéaire.  Il  est  fixé  à  SQkg  pour  les 
lignes  importantes  et  30  kg  pour  celles  secondaires. 

6.  —  Lignes  exécutées.  —  Les  lignes  dont  nous  allons  nous  oc- 
cuper et,  qui  sont  indiquées  par  deux  traits  dans  la  carte  n**  1, 
font  l'objet  du  tableau  ci -joint  où  sont  résumées  les  données  prin- 
cipales qui  les  concernent. 

On  y  trouve  les  cinq  éléments- qui  servent  à  classer  les  lignes  : 
le  nombre  des  stations  y  est  indiqué,  en  omettant  celles  déjà  exis- 
tantes, bien  qu'il  ait  fallu  les  remanier  et  les  compléter.  Les  cotes 
de  la  plate-forme  ont  été  choisies,  de  manière  à  donner  un  aperçu 
du  relief  du  terrain,  et  des  faites  qu'il  a  été  nécessaire  de  fran- 
chir: ces  cotes  se  rapportent  toujours  à  une  des  stations  de  la 
ligne  considérée. 

Nous  ferons  suivre  ce  tableau  de  remarques  diverses,  mais  pour 
les  lignes  seules  qui  l'exigent. 

7.  —  Ligne  San  Paolo-Traslevere  et  Raccordements  autour  de  Rome. 
—  En  1885,  la  station  centrale  de  Rome,  dite  Termini,  desservait 
seule  les  cinq  lignes  aboutissant  à  cette  capitale,  savoir  :  celles  de 
Pise,  Naples,  Gastelli  Romani,  Solmona  et  Florence. 

Dès  1886,  la  Société  construisit  une  nouvelle  ligne  de  2  075  m 
partant  d'une  halte  située  sur  la  ligne  de  Pise  et  dénommée  Rome- 
San  Paolopour  arriver  près  du  Tibreàlastationqui  pritlenomde 
Rome-Trastevere;  la  halte  San  Paolo  fut  transformée  en  station. 

Cette  troisième  station  du  Trastevere  est  en  cul-de-sac,  mais  dis- 
posée de  manière  à  pouvoir  se  raccorder  directement  à  la  station 
centrale  Termini.  La  petite  ligne  fut  ouverte  au  public  en  juil- 
let 1889. 

En  décembre  1888,  la  Société  de  la  Méditerranée  avait  été  char- 
gée des  travaux  suivants  : 

Une  quatrième  gare,  dite  Tuscolana  entre  les  stations  San  Paolo 
et  Termini,  pour  le  triage  du  matériel  roulant. 


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—  365  — 

Un  raccordement  de  la  ligne  de  Florence  à  la  gare  Tuscolana, 
à  partir  d'une  cinquième  station  appelée  Portonaccio,  destinée  à 
devenir  plus  tard  gare  de  triage  pour  lereséau  adriatique  :  lon- 
gueur 1072,32  m. 

Un  raccordement  de  la  ligne  de  Solmona,  aux  deux  stations  Porto- 
naccio  et  Tuscolana,  à  partir  de  la  sixième  gare  Prenestina,  ouverte 
seulement  aux  marchandises.  Longueur  1  221,26  m. 

Fig.2- 


Un  raccordement  de  la  ligne  de  Naples  avec  Tuscolana.  Lon- 
gueur 4  HO  m. 

Ces  trois  derniers  raccordements  forment  une  longueur  totale 
de  3305  m  qui,  ajoutée  à  la  longueur  de  la  petite  ligne  du  Tras- 
tevere,  donne  les  5380  m  du  tableau. 

La  station  de  Trastevere  devint,  en  1894,  la  tête  de  ligne  du 
chemin  de  fer  de  Rome  à  Viterbe,  et  sur  ce  chemin  fut  établie 
la  station  dite  Rome-San  Pietro,  qui  est  la  septième  gare  autour 
de  Rome. 


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—  366  — 

La  carte  ci -jointe,  n°  2,  donne  le  détail  de  ces  raccordements 
et  stations,  et  montre  qu'une  ligne  de  ceinture  est  amorcée  entre 
les  stations  jPorfonaccio  et  5an  Pietro,  sauf  le  rebroussement  momen- 
tané du  Trastevere.  Une  grande  lacune  subsiste  entre  San  Pietro 
et  la  ligne  de  Florence,  où  se  trouvent  les  Prati  di  Gastello  et  le 
Ponte  Molle. 

8.  —  Ligne  Rome  Termini-Segni.  —  L'ancienne  ligne  de  Rome  à 
Naples,  dont  la  partie  voisine  de  Rome  se  tient  au  sud  des  lacs 
d'Albano  et  de  Nemi,se  dirige  sur  Velletri  et  remonte  ensuite  sur 
Segni.  Il  y  a  sur  ce  tronçon  des  courbes  de  400m  de  rayon,  et 
des  pentes  de  25,2  0/00,  quoique  la  différence  de  niveau  entre  la 
station  centrale  Termini  et  celle  de  Segni,  ne  soit  que  de  •I4f5m 
pour  une  distance  de  53  589  m,  ce  qui  correspond  à  une  pente 
moyenne  de  3  0/00. 

La  ligne  n**  2  du  tableau  est  la  rectification  de  ce  tronçon,  ob- 
tenue en  passant  au  nord  des  lacs  ci-dessus  nommés  et  renon- 
çant à  passer  par  Yelletri,  avec  les  grands  avantages  résultant  des 
indications  du  tableau,  soit  pente  de  10  et  rayon  de  1000  m. 

9.  — Ligne  Rome  Trastevere-Viterbe. — Celte  ligne  est  la  seule  du 
tableau  dont  l'ouverture  ait  subi  un  retard  de  trois  mois,  sur 
l'époque  fixée  par  la  loi  de  concession.  En  voici  la  raison. 

Cette  ligne  traverse  le  mont  Janicule,  une  des  sept  collines  d^ 
Rome,  au  moyen  d'un  souterraindel  216,62  7?i  dont  le  percement  a 
présenté  des  difficultés  particulières  dans  les  premiers  300  m  du 
côté  du  Trastevere.  Le  terrain  y  est  formé  de  matières  désagrégées 
où  domine  le  sable,  avec  d'abondantes  infiltrations  d'eau.  Delà 
des  glissements  et  des  éboulements.  Ces  eaux  avaient  été,  dans 
les  temps  passés,  réunies  et  recueillies  dans  des  conduits  spé- 
ciaux dont  on  a  retrouvé  les  traces  ;  mais,  avec  les  siècles,  ils 
s'étaient  rompus,  et  les  eaux  se  perdaient  dans  le  terrain  :  main- 
tenant on  les  a  de  nouveau  recueillies.  La  rencontre  des  avan- 
cements provenant  des  deux  tètes  a  eu  lieu  à  260  m  seulement 
de  la  tète,  vers  le  Trastevere,  de  sorte  que  le  tunnel  a  été  percé 
sur  79  0/0  de  sa  longueur  par  la  tête  vers  San  Pietro. 

Ce  retard  de  trois  mois,  le  seul  qui  figure  sur  le  tableau,  pro- 
vient donc  d'un  véritable  cas  de  force  majeure. 

10.  — Ligne  Velletri 'Teiracina,  —  Cetteligne  contourne  lesfameux 
marais  Pontins,  qui  rendent  malsaine  et  inhabitable  une  étendue 
de  20  000  hectares;  lamal'aria  s'y  fait  sentir,  aussi  les  maisons  de 


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—  367  — 

garde  ont  un  type  spécial.  Le  rez-de-chaussée  est  élevé  pour  le 
rendre  plus  sec  et  pour  que  les  chambres  du  premier  étage  soient  à 
une  certaine  hauteur,  car  Ton  sait  que  l'air  est  meilleur  à  quel- 
ques mètres  au-dessus  du  sol.  Autant  que  possible,  les  maisons 
regardent  la  montagne,  pour  éviter  de  recevoir  directement  l'air 
des  Maremmes. 

«  Le  territoire  traversé,  dit  la  Relation  page  32,  à  propos  de 
cette  ligne,  est  intéressant  par  les  vestiges  fréquents  qu'il  con- 
serve des  anciennes  civilisations.  Ainsi  les  murs  deCori  montrent 
superposés,  les  travaux  de  cinq  époques  différentes,  commençant 
par  les  masses  cyclopéennes  et  se  terminant  aux  constructions 
sarrasines  ;  la  ville  de  Ninfa,  sur  les  bords  d'un  lac  pittoresque, 
contient  des  ruines  qui  l'ont  fait  appeler  par  Gregorovinus,/aPom- 
péi  du  moyen  dge;  on  trouve  (hms  les  villes  de  (lori,  Norma,  Ter- 
racina,  etc.,  des  restes  de  monuments  romains.  Quant  à  Terracina, 
on  ne  peut  passer  sous  silence,  dans  une  publication  technique, 
la  remarquable  portion  de  l'ancienne  Via  Appia,  pour  le  passage 
de  laquelle  la  roche  fut  taillée  à  pic  sur  une  hauteur  de  iOm  et 
travaillée  partout  au  ciseau  ;  des  entailles  portant  des  chiffres  ro- 
mains, indiquent  les  différentes  hauteurs  en  pieds  à  des  intervalles 
égaux.  » 

11.  —  Ligne dAvellino  à  Hocchetta Santa  Venere.  —  Sur  les  119  /cm 
de  ce  chemin  de  fer,  il  y  a,  non  compris  les  stations  extrêmes, 
vingt-cinq  stations  ou  haltes,  espacées,  par  suite,  de  4  km  en 
moyenne,  et  avec  toutes  les  installations  qu'elles  comportent, 

«  II  ne  manque  donc  sur  cette  nouvelle  ligne,  dit  la  Relation, 
page  70,  ni  les  stations  ni  les  appareils  correspondants.  Ce  qui, 
au  contraire,  fait  défaut,  ce  sont  les  éléments  du  trafic  et  les 
voies  de  communication  entre  les  stations  et  les  localités.  Bien 
étrange  est  ce  phénomène  par  lequel  les  populations  s'agitent 
tant  pour  avoir  ce  puissant  instrument  de  civilisation  qu'est  un 
chemin  de  fer;  puis,  quand  elles  le  possèdent  et  que  l'État  y  a 
consacré  des  millions,  on  constate  que  ces  populations  n'ont 
cure  de  se  mettre  en  état  d'en  tirer  parti  comme  elles  le  devraient, 
en  ne  dépensant  même  pas  quelques  milliers  de  francs  pour 
établir  un  chemin  d'accès  aux  stations.  » 

Bien  des  Ingénieurs  se  rappelleront,  à  propos  de  ces  réflexions, 
les  difficultés  qu'ils  ont  eues  avec  les  communes  à  propos  des 
chemins  d'accès  aux  stations,  soit  pour  leur  établissement,  soit 
pour  leur  entretien. 


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—  368  — 

12.  —  Ligne  Genes-Ovada-Acqui-Asti.  Antécédenls.  —  Pendant  as- 
sez longtemps,  le  port  de  Gênes  n'eut  qu'un  chemin  de  fer,  ce- 
lui de  Gênes  à  Novi,  qui  le  reliait  à  Alexandrie,  puis  à  Turin  et 
à  Milan,  et  qui  avait  été  construit  par  l'Ingénieur  belge  Maus. 

Il  y  eut  ensuite  les  chemins  de  fer  Ligures,  c'est-à-dire  celui 
de  la  Rivière  du  Ponent  qui  va  à  Menton  et  rejoint  la  ligne  de 
Nice,  —  et  celui  de  la  rivière  du  Levant,  qui  atteint  Spezia  et  se 
relie  à  la  ligne  de  Pise  à  Rome. 

La  ligne  de  Gênes  à  Novi,  avant  d'atteindre  le  faîte  des  Apen- 
nins, passe  par  les  localités  de  Sampierdarena,  Rivarolo,  Bolza- 
neto  et  Ponte  Decimo  :  elle  est  presque  toujours  sur  la  rive 
gauche  du  torrent  Polcevera. 

Elle  traverse  le  faîteau  moyen  du  Tunnel  des  Giovi,  et  débouche 
à  Busalla  dans  le  bassin  de  la  Scrivia,  affluent  du  Pô.  Elle  passe 
ensuite  par  les  localités  de  Ronco,  Isola  del  Gantone,  Arquata, 
Serravalle-Scrivia  et  arrive  enfin  à  Novi. 

L'exploitation  de  la  partie  entre  Sampierdarena  et  Busalla  était 
difficile  et  onéreuse,  car  il  y  avait  des  pentes  allant  jusqu'à 
3S  0/00,  et  celle  du  souterrain  des  Giovi  était  de  28,7  0/00.  En 
outre,  dans  ce  souterrain,  les  maçonneries  avaient  subi  des  dé- 
tériorations qui  avaient  nécessité  des  réfections  gênantes.  On  fut 
ainsi  conduit  à  exécuter  une  ligne  supplémentaire,  partant  de 
Sampierdarena,  se  tenant  sur  la  rive  droite  de  la  Polcevera  pa- 
rallèlement à  l'ancienne  et  traversant  sur  le  versant  méditerra- 
néen les  localités  de  S.  Quirico  et  de  Mignanego,  puis  franchis- 
sant le  faîte  au  moyen  d'un  tunnel  placé  à  l'ouest  du  précédent  et 
gagnant  directement  Ronco,  où  la  nouvelle  ligne  se  raccorde  à 
l'ancienne.  De  làj  les  noms  de  Ligne  succursale  et  de  Tunnel  de  Ronco. 

Le  trafic  de  cette  ligne  allait  en  augmentant  au  fur  et  à  me- 
sure que  s'accroissait  le  commerce  du  port  de  Gênes;  aussi  le 
Parlement  italien,  préoccupé  de  cette  situation,  prescrivit  parla 
loi  du  5  juillet  1882  qu'une  nouvelle  ligne  serait  construite  dès 
que  le  produit  brut  kilométrique  du  tronçon  de  Gênes  à  Novi 
atteindrait  150000  lires. 

Ce  chiffre  ayant  été  constaté,  la  Société  de  la  Méditerranée 
obtint  le  11  juin  1888,  la  concession  d'un  nouveau  chemin  de  fer 
dirigé  vers  l'ouest  et  dans  la  direction  de  Turin,  en  passant 
par  Ovada  et  par  Acqui,  où  se  trouve  une  ligne  qui  rejoint 
Alexandrie,  et  se  poursuivant  par  Nizza-Monferrato  jusqu'à  Asti, 
situé  sur  la  ligne  de  Turin  à  Alexandrie,  comme  il  résulte  de  la 
carte  n°  1  et  du  carton  inférieur  qui  s'y  trouve. 


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—  369  — 

13.  — Ligne  Gênes-Ovada-Acqui' Asti,  (suite).  Tracé  et  divers.  —  Les 
quatre  lignes  partant  de  Gênes  vers  Touest  ont  une  partie  com- 
mune de  Gênes  à  Sampierdarena  :  la  ligne  du  littoral  ligure 
traverse  la  Polcevera  à  son  embouchure  ;  celle  de  Novi  par  Bu- 
salla  longe  laPolcevena  sur  sa  rive  gauche  sans  la  traverser  jus- 
qu'à Ponte-Decimo;  la  succursale  de  Ronco  la  franchit  au  con- 
traire près  de  Rivarolo  sur  un  pont  spécial  pour  se  jeter  sur  la 
rive  droite  :  la  nouvelle  ligne  vers  Asti  se  bifurque  de  la  suc- 
cursale de  Ronco  à  la  sortie  de  ce  même  pont. 

A  partir  de  cette  origine  située  à  5  775  m  de  la  statioii  de  Gênes, 
dite  Piazza  Principe,  la  ligne  nouvelle  est  divisée  en  quatre 
tronçons  dont  les  projets  complets  ont  été  approuvés  par  le  gou- 
vernement italien  en  juin  1889. 

Premier  tronçon  de  46  618  m.  —  De  la  bifurcation,  le  tracé  suit 
à  peu  près  la  direction  du  littoral,  mais  en  s'en  écartant  pro- 
gressivement jusqu'en  face  de  Voltri,  et  s'élevant  d'une  manière 
continue  avec  des  rampes  de  16  0/00  jusqu'à  la  station  de  Mêle  : 
il  traverse  tous  les  torrents  qui  descendent  de  l'Apennin  (1)  dans 
des  gorges  souvent  profondes,  et  la  ligne  est,  pour  ainsi  dire, 
formée  d'une  succession  de  viaducs  et  de  tunnels.  La  concession 
fixait  un  délai  de  sept  ans  pour  terminer  ce  tronçon,  soit  juin 
1896;  malgré  les  nombreux  travaux  qu'il  a  exigés,  la  Compagnie 
a  pu  l'achever  en  juin  1893,  avec  une  avance  d'wne  année  entière, 

Seamd  tronçon  de  6979  m.  —  Il  est  compris  entre  la  station  de 
Mêle  et  de  Campo-Ligure,  et  correspond  au  souterrain  de  faite  du 
Turchino;  d'après  la  concession,  ce  tronçon  devait  être  exécuté 
à  deux  voies  avec  une  pente  de  12  0/00  et  la  longueur  du  sou- 
teiTain  comprise  entre  5,5  et  7  km.  En  exécution,  cette  longueur 
a  été  de  6477,64  m  se  rapprochant  du  maximum  de  7  km  :  la 
Société  chercha  surtout  à  concilier  les  intérêts  des  territoires  tra- 
versés avec  les  exigences  d'une  ligne  destinée  à  un  trafic  intense. 
Huit  ans  étaient  accordés  (juin  1897)  pour  terminer  ce  tronçon. 

(1)  La  plupart  des  géographes  font  aboutir  les  Alpes  Ligures  (portion  des  A^pes  Mariti- 
mes) et  commencer  TApennia  Ligure  au  col  de  Cadibona,  presque  vis-à-vis  Savone,  parce 
que  ce  col  est  à  la  cote  de  495  m,  et,  par  suite,  offre  la  plus  grande  dépression  des  mon- 
tagnes dans  cette  région.  D'autres  mettent  cette  division  des  deux  chaînes  au  col  de  Tende 
ou.  même  au  col  des  Giovi  en  face  de  Gènes.  11  semble  que  les  géographes  devraient  se 
déclarer  incompétents  à  Tégard  de  cette  question.  Le  soulèvement  des  Alpes  et  celui  des 
Apennins  ont  eu  lieu  à  des  époques  différentes;  c'est  donc  aux  géologues  à  la  trancher. 
La  solution  ne  paraît  pas  d'ailleurs  des  plus  faciles.  Provisoirement,  nous  adoptons  pour 
limite  le  col  de  Cadtbona,  et  le  premier  tronçon  dont  nous  parlonsi  comme  le  suivant,  se 
trouvent  ainsi  compris  dans  TApennin  Ligure. 


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—  370  — 

Nous  verrons  plus  loin  comment  il  a  pu  être  inauguré  avec  une 
avance  de  trois  années  ! 

Troisième  tronçon  de  43  970  m.  —  Il  s'étend  de  la  station  de 
Gampo-Ligure  à  celle  d'Ovada  :  la  ligne  suit  constamment  la 
vallée  du  torrent  Stura. 

Quatrièmp.  tronçon  de  60323  m  d'Ocada  à  Asti.  —  Après  Ovada, 
le  chemin  de  fer,  pour  réjoindre  Acqui,  doit  passer  dans  un  nou- 
veau bassin,  celui  de  la  Bormida,  ce  qui  nécessite  le  souterrain  de 
Cremolino  dont  nous  parlerions  dans  les  paragraphes  55  et  sui- 
vants. Un  nouveau  faite  est  franchi  pour  arriver  à  NizzonMon- 
ferrato  et  un  autre  encore  afin  d'atteindre  le  bassin  du  Tanaro  et 
la  station  d'Asti. 

.    Ces  deux  derniers  tronçons  ont  été  terminés  dans  le  délai  de 
quatre  ans  (juin  1893)  fixé  par  la  concession. 

CHAPITRE  II 

Reuseignexnents  sur  les  travaux  décrits 
dans  la  Relation. 

14.  —  Tableau  des  ouvrages  d'art.  —  Nous  nous  occuperons 
d'abord  des  ouvrages  d'art  :  nous  avons  réuni  pour  cela  dans  le 
tableau  n""  2,  ci-après,  les  indications  qu'on  trouve  dans  la  Rela- 
tion pour  chaque  ligne  et  souvent  dans  des  tableaux  étendus. 
Nous  parlerons  ensuite  de  chaque  genre  des  travaux. 

A.  —  Ouvrages  d'art  ordinaires  d'une  ouverture  moindre 

DE  10  m-. 

15.  —  lypes  de  ces  ouvrages.  —  Deux  planches  donnent  les 
types  d'ouvrages  d'art  ordinaires  en  maçonnerie  ou  avec  tablier 
en  fer:  ce  sont  des  types  courants  dont  les  dispositions  ne  présen- 
tent rien  de  particulier,  mais  qui  donnent  lieu  aux  observations 
suivantes  : 

Pour  les  ouvrages  inférieurs  à  la  voie,  la  largeur  libre  entre 
parapets  est  fixée  au  chifl're  habituel  de  4,S!)  m. 

Quant  aux  passages  supérieurs  au  chemin  de  fer,  leur  section 
libre  présente  les  dimensions  suivantes  : 

Largeur  au  niveau  des  rails  :  5,80  m  ; 

Piédroits  verticaux  de  2,90  m  ; 


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—  372  — 

Voûte  en  plein  cintre  de  2,40  m  de  rayon,  ce  qui  correspond  à 
5,30  m  sous  clé.  Le  dessin  contient  l'indication  que  la  hauteur 
minima  au-dessus  du  rail  est  de  4,70  m,  ce  qui  est  une  déro- 
gation au  chifiFre  habituel  de  4,80  m. 

Il  y  a  aussi  un  type  de  passage  supérieur  à  culées  perdues, 
avec  la  même  hauteur  sous  clé  de  5,30  m  que  dans  le  type  pré- 
cédent, et  un  rayon  de  voûte  de  5,43  m. 

B.  —  Ouvrages  d'art  spéciaux  en  maçonnerie  d'une  ouverture 
DE  10  m  ET  au-dessus. 

16.  —  Ponts  et  viaducs.  —  Ces  ouvrages  sont,  pour  les  10  lignes 
considérées,  au  nombre  de  85  et  se  divisent  en  ponts  et  viaducs. 

Rien  n'est  à  remarquer  pour  les  ponts. 

Quant  aux  viaducs,  l'ouverture  de  leurs  arches  varie  de  10  m 
à  18,50  m:  elle  est  généralement  voisine  de  la  moitié  de  la  hau- 
teur du  viaduc,  comptée  à  partir  du  terrain  naturel. 

Le  fruit  transversal  des  maçonneries,  depuis  le  couronne- 
ment jusqu'à  la  base  est  de  0,05  m  pour  les  arches  de  11  m  d'ou- 
verture :  le  fruit  des  piles  dans  le  sens  de  l'axe  est  de  0,03  m. 

Pour  18,50  m,  ces  fruits  sont  de  0,05  m  depuis  le  couronne- 
ment jusqu'aux  naissances  des  voûtes  et  de  0,07  m  en  dessous, 
tout  en  restant  de  0,03  m  dans  le  sens  de  l'axe. 

Onze  planches  de  l'Album  sont  consacrées  à  ces  viaducs. 

G.  —  Tabliers  métalliques. 

17.  —  Données  générales.  —  Le  tableau  des  ouvrages  d'art  nous 
montre  qu'il  y  a  51  tabliers  métalliques  dont  28  en  fer,  d'une 
ouverture  totale  de  677,40  m  (moyenne  :  24  m)  et  23  en  acier,  de 
1  659,30  m  (moyenne  :  72  m).  L'acier  a  donc  été  adopté  surtout 
pour  les  grandes  ouvertures. 

Ces  ouvrages  sont  très  intéressants,  parce  qu'ils  présentent  des 
dispositions  qui  sortent  de  l'ordinaire  pour  les  grandes  ouvertures. 

Sur  ces  51  tabliers,  il  y  en  a  30  sur  la  ligne  d'Avellino  et  10 
sur  celle  Gênes-Asti  :  en  outre,  ces  deux  lignes,  avec  celle  Spa- 
ranise-Gaète,-  sont  les  seules  qui  aient  des  ponts  en  acier.  Nous 
nous  occuperons  donc  seulement  des  ponts  de  ces  trois  lignes,  à 
l'exclusion  des  autres. 

La  relation  contient  des  indications  sur  les  dispositions  des 


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—  373  — 


tabliers,  et  ralbum  a  onze  planches  concernant  neuf  d'entre  eux, 
mais  on  ne  nous  parle  pas  : 

4**  des  conditions  de  résistance  de  l'acier; 

2**  des  méthodes  de  calcul  ; 

3^  des  poids  de  fer  ou  d'acier. 

Nous  pouvons  combler  les  deux  premières  lacunes  pour  quatre 
des  ponts  en  acier  sur  les  vingt-trois  exécutés,  en  utilisant  un 
mémoire  paru,  sans  nom  d'auteur,  dans  le  Giomak  del  Genio  Civile 
(Journal  du  Génie  Civil,  imprimé  à  Rome)  de  1892,  et  intitulé  : 
/  yrimi  ponti  dacciajo  œstrutti  sulle  strade  ferraie  del  Mediterraneo 
(Les  premiers  ponts  en  acier  CQnstruits  sur  les  chemins  de  fer  de 
la  Méditerranée)  :  mais  ce  mémoire. ne  contient  rien  sur  les  poids 
des  métaux  au  sujet  desquels  nous  restons  privés  de  tout  ren- 
seignement. 

D'après  ce  mémoire,  les  conditions  imposées  aux  fournitures 
d'acier  pour  les  tabliers  sont  les  suivantes  :  acier  doux  ou  fer 
homogène,  fabriqué  par  le  procédé  Siemens-Martin.  Épreuve  à 
froid  d'une  barrette  ayant  subi  la  trempe  :  on  la  ploiera  de 
telle  sorte  que  les  deux  faces  ployées,  devenues  parallèles,  arri- 
vent à  une  distance  d'une  fois  et  demie  l'épaisseur  de  l'échan- 
tillon sans  présenter  trace  de  rupture. 

Limite  de  résistance  dans  le  sens  longitudinal: 

Résistance  à  la  rupture  de  42  à  50  kg  par  millimètre  carré  ; 

Allongement  de  25  à  18  0/0; 

Limite  d'élasticité  non  moindre  de  20  kg  par  millimètre  carré. 

18,  —  Tabliers  de  la  ligne  d'Avellino-Rocchetta  5*  V.  —  Deux  tabliers 
seulement  appellent  notre  attention.  Le  premier  se  trouve  au 
viaduc  du  torrent  Calore,  de  trois  ouvertures  de  95,40  m  entre 
les  maçonneries,  ayant  reçu  p.     ^ 

trois  travées  indépendantes  "  * 

de  97,20  m  entre  les  axes 
des  appuis.  La  hauteur 
maximum  entre  le  fond  de 
la  vallée  et  le  niveau  du 
rail  est  de  37  m.  On  a  donc 
toute  la  hauteur  disponible 
qu'on  peut  désirer  :  aussi 
le  niveau  du  rail  est  à  5  m  du  dessous  des  poutres,  lesquelles  ont 
10,60  m  de  hauteur  avec  une  paroi  formée  d'un  treillis  multiple, 
comme  l'indique  le  schéma  ci-joint. 

Bull.  25 


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—  374  ~ 


Ce  tablier  constitue  un  véritable  prisme  quadrangulaire  formé 
par  les  poutres  principales  et  par  les  contreventements  inférieur 
et  supérieur;  car  ces  derniers  sont  deux  véritables  parois  hori- 
zontales, composées  de  pièces  transversales  de  0,400  m  de  hau- 
teur au  moins  et  de  croix  de  Saint- André.  La  voie  est  donc  à  peu 
près  au  milieu  de  ce  prisme  :  les  entretoises  qui  la  supportent 
ont  leurs  abouts  reliés  aux  poutres  principales  par  les  petits 
montants  verticaux  indiqués  sur  le  schéma,  entre  les  intersec- 
tions des  barres  des  treillis  au  tiers  et  aux  deux  tiers  de  la  paroi. 
Ces  entretoises  sont,  en  outre,  soutenues  en  leur  milieu  par  deux 
fers  inclinés  allant  s'attacher  au  bas  des. poutres  principales  et 
formant  des  triangles  qui  viennent  concourir  à  la  rigidité  de  l'en- 
semble :  la  charge  mobile  se  répartit  donc  à  la  fois  sur  deux  in- 
tersections du  treillis  dont  nous  venons  de  parler  et  sur  le  bas- 
des  poutres. 

La  vingt- deuxième  et  dernière  traversée  de  l'Ofanto,  avant 
Rocchetta,  a  reçu  le  second  tablier,  qui  est  décrit  dans  le  mémoire 

cité  plus  haut.  Pont  biais- 
^^^'^  de  31^^;  ouverture  56  m 

entre  culées  ;  longueur 
totale  des  poutres,  58,48- 
m  ;  distance  entre  les 
axes  des  appuis,  57,78  m. 
Voir  pour  le  schéma  la 
ligure  4* 

La  hauteur  des  poutres  est  de  7,07  m,  soit  moins  du  huitième 
de  Fouverture.  La  hauteur  disponible  jusqu'au  rail  est  de  1  m: 
il  reste  une  distance  verticale  libre  dt».  (),07  m  jusqu'à  la  partie 
supérieure  des  poutres.  Les  entretoises  sont  placées  à  la  ren- 
contre" de  deux  croix  de  Saint-André  et  en  leur  milieu  :  remar- 
quer le  demi-montant  vertical  reliant  Tentretoise  médiane  avec 
l'intersection  des  bras  de  la  croix. 

Largeur  des  plates-bandes  de  la  poutre,  0,500  m.  Espacement 
des  fers  verticaux,  0,300  Tw.  Les  barres  des  treillis  sont  des  pris- 
mes quadrangulaires,  et  cet  espacement  de  0,300  7n  forme  une  de 
leurs  dimensions  constantes,  l'autre  étant  variable  avec  l'effort  et 
la  section  de  la  barre.  Les  parois  de  ces  j)rismes  sont  pleines  ou 
faites  de  croix  de  Saint-André  en  fer  plat  selon  les  efforts  à  sup- 
porter. 

S'il  n'y  a  pas  de  montants  verticaux  aux  poutres  principales, 
il  existe,  par  contre,  un  contreventement  supérieur  qui  est  une 


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—  375  — 

véritable  paroi  horizontale  formée  de  croix  de  Saint- André  pris- 
matiques de  384  X  300,  avec  parois  de  petits  fers.  Un  contre- 
ventement  inférieur,  se  conbinant  avec  les  entretoises,  complète 
cet  ensemble  et  assure  sa  rigidité. 

Les  entretoises  de  0,700  m  de  hauteur  sont  espacées  de  3,21  m, 
et  les  longerons  ont  une  âme  de  0,400m. 

19.  —  Tabliers  de  la  ligne  Gênes-Ovada-Asti,  Pont  sur  le  Tanaro.  — 
Il  se  trouve  sur  cette  ligne  un  tablier  sur  lequel  il  convient  de 
s'arrêter  :  celui  du  pont  du  Tanaro,  près  d'Asti.  Ses  dispositions 
sont  originales;  de  plus,  il  en  est  question  dans  le  mémoire  du 
Journal  du  Génie  Civil  dont  nous  avons  parlé,  ce  qui  nous  permet 
de  faire  connaître  les  calculs  auxquels  il  a  donné  lieu. 

Ce  pont  est  droit  et  présente  une  longueur  de  157,50  m  entre 
les  axes  des  appuis  extrêmes,  longueur  partagée  au  moyen  de 
deux  piles,  en  deux  travées  extrêmes  de  48,75  m  et  une  centrale 
de  GO  m.  Il  a  été  fondé  dans  la  marne  bleue  et  compacte  avec  des 
caissons  pneumatiques  à  une  profondeur  maximum  de  10,50  m 

Fij.S 


au-dessous  du  sol.  Les  dispositions  de  ses  poutres  résultent  du 
schéma  (fig.  5). 

Les  maîtresses  poutres  sont  continues  et  formées  de  croix  de 
Saint- André  encadrées  dans  des  montants  verticaux.  Il  y  a  treize 
]ianneaux  de  3,75  m  de  largeur  dans  les  travées  extrêmes  et  seize 
dans  celle  du  milieu.  Les  cinq  premiers  panneaux,  à  partir  des  cu- 
lées, ont  une  hauteur  constante,  tandis  que  dans  les  huit  autres, 
cette  hauteur  varie  et  donne  à  la  partie  supérieure  la  forme  d'une 
parabole,  tow^nant  sa  convexité  vers  lavoie^  et  dont  l'axe  se  trouverait 
précisément  à  l'origine  des  huit  panneaux.  La  partie  centrale, 
composée  de  seize  panneaux,  a  sa  partie  supérieure  tracée  sui* 
vaut  la  même  parabole,  dont  l'axe  se  confond  avec  celui  de  la 
travée. 

La  moindre  hauteur  des  poutres  est  de  3,34  m  et  la  plus  grande 
de  6,85  m  :  aussi  n'y  a-t-il  de  contreventement  supérieur  que 
dans  l'intervalle  des  deux  panneaux  voisins  des  piles. 


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—  376  — 

Cette  disposition  rappelle  les  cantileversy  sans  présenter  cepen- 
dant l'encorbellement  symétrique  et  libre  posé  sur  les  piles,  et  qui 
caractérise  les  ponts  ainsi  dénommés. 

Les  plates-bandes  horizontales  ont0,4S0m  de  largeur.  Les  croix 
de  Saint-André  sont  formées,  pour  la  plupart,  de  deux  couples 
de  cornières  espacées  de  0,210  m  et  reliées  entre  elles  par  des 
petits  fers  formant  triangle. 

La  hauteur  disponible  du  dessous  des  poutres  au  niveau  du 
rail  est  de  0,780  m  :  les  entretoises  ont  0,600  m  de  hauteur  et  les 
longerons  0,390  m. 

Ce  pont  avec  ses  poutres,  dont  la  hauteur  varie  du  simple  au 
double,  ne  peut  être  calculé  au  moyen  du  théorème  des  trois  mo- 
ments, lequel  est  basé  sur  une  constance  —  plus  ou  moins  ap- 
prochée d'ailleurs,  —  du  moment  d'inertie  des  poutres. 

L'auteur  du  mémoire  expose  comment  il  a  vaincu  cette  diffi- 
culté, au  moyen  des  ressources  de  la  statique  graphique. 

Il  a  supposé  la  travée  posée  seulement  sur  ses  deux  extrémi- 
tés, et  il  l'a  soumise  à  une  force  prise  égale  à  1,  placée  au  droit 
de  l'un  des  appuis  :  il  a  tracé  la  courbe  élastique  prise  par  la 
plate-bande  inférieure,  en  supposant  que  les  se'ctions  des  plates- 
bandes  soient  toutes  égales,  et  que  leurs  moments  d'inertie  va- 
rient par  l'effet  seul  du  changement  de  hauteur. 

Cette  courbe  déterminée,  il  a  chargé  successivement  les  diffé- 
rents nœuds  de  la  première  travée,  puis  ceux  de  la  deuxième, 
du  poids  résultant  de  la  surcharge,  et  il  a  mesuré  sur  la  courbe 
les  flèches  aux  points  correspondants  et  aux  points  d'appui  dans 
ces  deux  hypothèses.. 

Grâce  au  théorème  de  Maxwell  sur  la  réciprocité,  il  déduit  les 
quantités  dont  s'abaisse  le  point  d'appui  correspondant  à  la 
deuxième  pile  dans  les  deux  hypothèses.  La  symétrie  de  la  poutre 
permet  de  raisonner  de  même  pour  obtenir  les  quantités  dont 
s'abaissera  le  point  d'appui  correspondant  à  la  première  pile. 

Cela  posé,  on  peut  immédiatement  écrire  les  deux  couples 
d'équations  qui  donnent  les  deux  réactions  des  piles  :  les  dépla- 
cements des  points  d'appui  étant  nuls,  puisque  ces  points  sont 
fixes,  il  suffit  d'égaler  à  zéro  les  expressions  donnant  ces  dépla- 
cements. Une  fois  les  réactions  connues,  tout  le  reste  s'ensuit 
en  utilisant  les  méthodes  ordinaires  de  la  statique  graphique. 

Le  mémoire  contient  des  diagrammes  relatifs  :  1**  à  la  recher- 
che des  réactions  des  appuis,  dans  les  diverses  hypothèses  de 
chaire  avec  tableau  des  résultats  numériques;  2<*  aux  moments 


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—  377  — 

fléchissants  et  aux  effets  tranchants  maxima  ;  3°  aux  moments  ré- 
sistants, et  4*"  au  contreventement  inférieur. 

«  Le  coefficient  maximum  de  résistance  admis  en  général  pour 
l'acier,  dit  le  mémoire,  a  été  de  10%  par  mm^  de  section,  excepté 
pour  les  treillis  et  lès  montants  d'appui,  où  il  a  été  limité  à  8 
et  5  kg.  Dans  les  sections  des  barres  tendues  on  a  déduit  les  trous 
des  rivets,  et  pour  celles  comprimées  ayant  une  longueur  nota- 
ble par  rapport  aux  moindres  dimensions  de  leur  section  trans- 
versale, on  les  a  considérées  comme  des  colonnes  encastrées  aux 
deux  extrémités,  en  les  calculant  au  moyen  de  la  formule  de 
Rankine.  Les  rivets  sont  de  fer  ordinaire  et  calculés  avec  un 
coefficient  de  5  kg,  » 

Nous  terminerons  ce  qui  concerne  les  tabliers  de  la  ligne 
de  Génes-Acqui-Asti,  en  ajoutant  quelques  mots  sur  celui  en 
fer  du  Pont  sur  rOrba,de  deux  travées  continues  (39,28  m  entre 
les  appuis  pour  chacune).  On  a  une  hauteur  disponible  de  4,78  m 
entre  le  dessous  des  poutres  et  les  rails  :  les  poutres  ont  4,50  m 
de  hauteur,  distantes  de  3,50  w  d'axe  en  axe,  et  inférieures  aux 
rails.  Le  treillis  est  triple,  comme  celui  du  Calore,sans  montants 
verticaux,  mais  avec  un  contreventement  inférieur  et  un  autre 
transversal  à  la  voie. 

Ajoutons  enfin  que  sur  les  dix  tabliers  de  cette  ligne,  il  y  en  a 
trois  à  deux  ou  trois  ouvertures,  (les  deux  précédents  et  un  au- 
tre de  trois  travées  sur  le  Belbo)  qui  ont  donc  reçu  des  poutres 
continues,  tandis  que  sur  la  ligne  d'Avellino,  on  rencontre 
trois  tabliers  de  trois  ouvertures,  lesquels  sont  tous  à  travées 
indépendantes.  La  relation  ne  donne  pas  les  raisons  du  choix  en- 
tre les  deux  systèmes. 

20.  —  Tabliers  de  la  ligne  Sparanise-Gaète,  —  Il  existe  sur  cette 
ligne  deux  tabliers  en  acier,  d'un  type  différent  de  tous  les  pré- 
cédents :  l'un  d'eux  surtout  a  deux  travées  indépendantes  de 
46,40  m  entre  les  axes  des  appuis,  et  présente  cette  particularité 
d'être  dans  une  courbe  de  500  m  de  rayon,  et  placé  comme  l'in- 
dique le  schéma  ci-joint,  figure  n*  6. 

La  locomotive,  en  entrant  sur  le  pont,  est  hors  d'axe  vers  le  cen- 
tre de  la  courbe  de  0,532  m  ;  arrivée  au  milieu  du  tablier,  elle  a 
dépassél'axe  de  0,182  m:  aussi  l'intervalle  libre  entre  les  maîtresses 
poutres  n'est  plus  de  4,50  m,  mais  de  5,50  m  :  les  plates-blandes 
ont  0,50  m  de  largeur,  de  sorte  que  les  axes  des  poutres  sont 
distants  de  6,00  m. 


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—  378 


Fig.6 


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La  disposition  des  poutres  principales  est  donnée  dans  le  schéma 

n«7. 

Les  poutres  sont  paraboliques, 
de  6  m  de  hauteur  à  l'entrée  et 
de  7,070  m  au  point  le  plus  élevé. 
La  hauteur  entre  le  dessous  des 
poutres  et  le  rail  non  surhaus- 
sé est  de  1  m.  Il  reste  encore 
5  m  disponibles  ;  mais  il  y  a  un  contreventement  supérieur  en 
croix  de  Saint- André  fermé  de  barres  prismatiques,  qui  réduisent 
cette  hauteur  à  4,66  m.  La  voie  est  posée  sur  traverses  qui  ont 
l'inclinaison  corresiiondante  au  dévers* 

Le  deuxième  tablier  en  acier,  sur  le  Garigliano,  a  une  travée 
de  61,60  m  entre  les  appuis.  Les  poutres  principales  sont  dispo- 
sées comme  dans  la  figure  7.  La  hauteur  du  premier  montant 
vertical  est  de  5,98  m,  et  celle  du  milieu  de  8,38  m.  La  hauteur 
entre  le  dessous  des  poutres  et  le  rail,  est  de  0,800  m.  Le  contre- 


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—  379  — 

lentement  supérieur  en  croix  de  Saint-André  quadrangulaires 
laisse  une  hauteur  libre  de  4,78  m. 

Le  mémoire  du  Journal  du  Génie  Civil  qui  décrit  ces  deux 
tabliers  ainsi  que  celui  de  TOfanto  (ligne  dWvellino)  nous  dit 
qu'ils  ont  été  calculés  avec  les  méthodes  de  la  statique  graphique, 
et  il  nous  donne  :  1"^  un  tableau  relatif  aux  plates-bandes  des 
poutres  indiquant  l'effort  maximum  pour  charpie  portion  à  con- 
sidérer, sa  section  et  l'effort  résistant  pour  R  =  10  kg  par  mm^; 
2"*  un  autre  tableau  pour  le  calcul  des  barres  du  treillis  ;  3**  les 
données  concernant  les  entretoises  et  les  longerons. 

Tout  ce  qui  a  été  dit  pour  la  réception  de  l'acier,  à  propos  du 
pont  du  Tanaro,  s'applique  aussi  aux  trois  tabliers  précédents. 

21.  —  Flèches  des  tabliers.  — Le  mémoire  contient  enfin  un  tableau 
des  flèches  des  poutres  principales,  constatées  pendant  les  épreu- 
ves statiques  et  dynamiques,  auxquelles  le  pont  du  Tanaro  et  les 
trois  précédents  ont  été  soumis.  Les  flèches  théoriques,  calculées 
avec  un  coefficient  d'élacticité,  E  =  18  X  10",  varient  entre 
1  :  750  et  1  :  1  3S0.  Les  flèches  constatées  sont  moindres  et  com- 
prises entre  1  : 1  000  et  1  :  1  800. 

Nous  remarquons,  comme  d'habitude,  (jue  les  deux  poutres 
d'une  même  travée  ont  parfois  des  flèches  différentes  dont  les 
écarts  arrivent  jusqu'à  20  0/0. 

Nous  avons  montré,  par  la  figure  6,  dans  quelles  conditions  se 
trouve  chacune  des  travées  des  fours  à  chaux  de  Formia,  c'est- 
à-dire  dans  une  courbe  de  500  m  de  rayon,  avec  un  déplacement 
de  la  charge  deO,532m.Celaproduitévidemmentdes  effortsinégaux 
dans  les  deux  poutres  j)rincipales,  et  il  est  naturel  de  se  deman- 
der si,  pendant  les  épreuves,  il  n'y  aura  pas  eu  des  différences 
pour  chacune  d'elles,  atteignant  le  maximun  des  écarts.  Pour  les 
épreuves  statiques  faites  avec  un  train  de  machines  stationnant 
une  demi-heure,  la  différence  a  été  nulle  ou  négligeable  ;  avec 
les  épreuves  dynamiques  faites  avec  le  même  train  à  la  vitesse 
de  45  kg  à  l'heure,  on  a  eu  des  flèches  de  26  et  28  mm,  soit  une 
différence  de  8  0/0,  moindre  (jue  pour  d'autres  travées,  avec  la 
voie  en  ligne  droite. 

Les  inconvénients  qu'on  aurait  pu  craindre  a  priori^  en  raison 
de  la  courbure  de  la  voie,  ne  se  sont  donc  pas  réalisés. 


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—  380  — 

D.  —  Souterrains. 

22.  —  Données  générales.  —  Les  souterrains  sont  au  nombre  de 
69  et  d'une  longueur  totale  de  40780  m  :  ils  ont,  par  suite,  une 
réelle  importance.  Les  renseignements  donnés  à  leur  sujet  dans 
la  Relation  sont  très  intéressants  et  plus  étendus  que  pour  les 
autres  ouvrages.  En  outre,  les  deux  plus  longs  ont  nécessité 
l'emploi  de  perforatrices,  ce  qui  donne  aux  informations  qui  les 
concernent  un  caractère  de  haute  utilité.  Des  détails  sur  le  plus 
important  des  deux  seront  certainement  bien  accueillis  ;  un  ré- 
sumé suffira  pour  les  résultats  obtenus  dans  l'exécution  du 
second. 

Nous  y  ajouterons  quelques  indications  sur  les  difficultés  ren- 
contrées dans  divers  souterrains  de  la  ligne  d'Avellino-Rocchetta, 
et  causées  par  des  argiles  de  mauvaise  nature. 

La  Relation  s'occupe  aussi  de  l'achèvement  du  tunnel  de  Ronco 
sur  la  ligne  Succursale  de  Gènes  à  Ronco  :  nous  mentionnons 
seulement  ce  travail,  parce  que  nous  voudrions  en  faire  l'objet 
d'une  note  spéciale  en  y  joignant  des  données  sur  toute  la  suc- 
cursale de  Sampierdarena  à  Ronco,  et  aussi  sur  la  ligne  de  Cuneo 
à  Vintimille  avec  son  tunnel  de  faîte  au  col  de  Tende  ;  nous  ne 
pourrons  cependant  réaliser  notre  projet  que  si  nous  parvenons 
à  compléter  les  renseignements  que  nous  possédons  déjà.  Ce  sont 
deux  lignes  intéressantes,  et  leurs  souterrains  de  faite  ont  pré- 
senté des  difficultés  très  grandes  qu'il  serait  très  utile  de  faire 
connaître. 

23.  —  Types  divers  de  souterrains,  —  L'album  contient  les  types 
adoptés  pour  les  souterrains  à  une  et  deux  voies. 

Fig8 


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—  381  — 

Ces  types  présentent  des  ■  piédroits  toujours  courbes  et  une 
voûte  qui,  pour  les  tunnels  à  deux  voies,  est  en  plein  cintre  et 
qui  a  cinq  centres  pour  ceux  à  une  voie. 

Leur  schéma  répond  aux  deux  sections  de  la  figure  8  et  peut 
être  défini  par  les  quatre  dimensions  marquées  a,  6,c,  d. 

Le  tableau  suivant,  n**  3,  contient  ces  quatre  dimensions  ainsi 
que  les  surfaces  du  vide  intérieur  jusqu'au  rail  et  du  vide  com- 
plet jusqu'à  la  plate-forme,  y  compris  l'aqueduc. 

Dans  la  colonne  des  observations,  les  dimensions  de  l'aqueduc 
sont  données  par  deux  chiffres,  le  premier  correspond  à  la  lar- 
geur, le  second  à  la  hauteur,  y  compris  l'épaisseur  de  la  dalle  et 
dont  la  surface  supérieure  est  au  niveau  du  rail 

Les  types  des  souterrains  pour  une  voie  sont  tout  à  fait  analogues 
à  ceux  qui  ont  été  adoptés  vers  1860  sur  la  proposition  de 
M.  Protche,  Ingénieur  français  des  Ponts  et  Chaussées  et  Ingé- 
nieur en  chef  des  lignes  qui  formaient  alors  le  réseau  de  l'Italie 
Centrale,  dont  le  centre  était  à  Bologne. 

Ces  types,  sauf  peu  de  changements,  ont  été  adoptés  ensuite 
par  la  Société  des  chemins  de  fer  Calabro-Siciiles,  et  par  la  So- 
ciété constructrice  du  chemin  de  fer  du  Littoral  Ligure. 

Nous  avons  été  un  des  collaborateurs  de  M.  Protche  :  nous 
voyons  donc  avec  satisfaction  ces  types  consacrés  désormais  par 
l'usage  dans  la  construction  des  tunnels  en  Italie.  Nous  hasarde- 
rons cependant  la  crainte  que  la  largeur  a  de  4,20  m  pour  les 
tunnels  des  lignes  de  deuxième  catégorie  ou  secondaires  ne  s'éloi- 
gne un  peu  trop  de  celle  de  4,50  m,  exigée  pour  tous  les  ou- 
vrages d'art  de  toutes  les  lignes,  quelle  que  soit  leur  catégorie. 

24.  —  Partie  dite  artificielle  des  souterrains  exécutée  à  ciel  ouvert.  — 
En  Italie,  dans  la  longueur  totale  des  souterrains,  on  distingue 
toujours  la  partie  dite  artificielle  et  celle  souterraine.  Il  arrive 
souvent,  en  effet,  que  les  positions  des  têtes  sont  avancées  dans 
la  tranchée  d'approche  par  suite  de  diverses  circonstances  ;  la 
partie  correspondante  est  alors  excavée  et  maçonnée  à  ciel  ou- 
vert et,  par  suite,  payée  aux  prix  de  la  série  des  travaux  ordi- 
naires ;  elle  ne  fait  donc  pas  partie  de  ceux  dits  souterrains,  et 
prend  le  nom  de  partie  artificielle. 


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—  382  — 


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—  983  —       ' 

Souterrain  du  Turghino. 

25.  —  Données  généi*ales,  —  Le  projet  de  ce  eouterrain  fut  ap- 
prouvé par  le  Ministère  des  Travaux  publies  le  17  juin  1889, 
date  servant  de  point  de  départ  au  délai  de  huit  ans,  fixé  par  la 
concession  pour  l'achèvement  du  tronçon  où  se  trouve  ce  sou- 
terrain. 

Ce  tunnel  a  une  longueur  totale  de  6447,64  m.  Il  est  en  courbe 
sur  une  longueur  insignifiante  de  61,69  m  à  la  tête  sud,  avec  un 
rayon  de  1 000  m  :  il  est  en  rampe  continue  de  12  pour  1  000  du 
sud  vers  le  nord.  Les  cotes  extrêmes  sont  317,54  et  3o4,82. 

Les  parties  arUficielles  sont  de  10  m  à  la  tète  sud  et  de  10,04  m 
k  la  tête  nord  :  la  partie  souterraine  proprement  dite  est  donc 
de  6427,60  m. 

Les  huit  années  accordées  pour  l'exécution  de  cet  important 
ouvrage  correspondent  en  nombre  rond  à  2900  journées  ;  si  on 
les  réduit  à:2500  pour  études,  préparatifs  ou  autres  causes,  il 
aurait  suffi,  en  travaillant  seulement  à  partir  des  deux  têtes,  de 
faire  0,65  m  par  jour  à  chacune  d'elles. 

On  crut  cependant  convenable  d'accélérer  le  travail  en  fonçant 
un  puits  de  72,40m  distant  de  3738,74  m  de  la  tête  sud;  il  de- 
vait être  fort  utile,  d'ailleurs,  pour  la  ventilation  du  tunnel  pen- 
dant l'exploitation. 

26.  —  Nature  du  terrain.  —  Lorsque  la  Société  dressait  le  pro- 
jet de  ce  souterrain,  elle  demanda,  en  octobre  1888,  à  M.Torquato 
Taramelli,  Professeur  de  géologie  à  l'Université  de  Pavie,  de  faire 
une  étude  du  terrain  sur  le  tracé  projeté,  et  d'exposer  dans  un 
rapport  la  nature  probable  des  terrains  traversés,  Tinclinaison  et 
l'épaisseur  dés  diverses  couches  et  leur  degré  de  dureté. 

M.  Taramelli,  au  moyen  des  observations  qu'il  fit  sur  les  lieux 
et  en  s'aîdant  des  études  géologiques  parues  sur  l'Apennin  Ligure, 
put  remettre  à  la  Société,  en  dt'cembre  1888,  le  rapport  qui  est 
joint  m  extenso  à  la  Relation  dont  nous  parlons,  ainsi  (ju'un  plan 
et  un  profil  géologiques  reproduits  dans  la  planche  fio. 

On  voit,  dans  ce  rapport,  (pie  les  terrains  travers('\^  sont  formée 
de  roches  cristallines  et  azoïqu(*s  telles  qut;  :  schistes  argilo-tal- 
queux  (piartzifères,  roches  serj)entineuses  et  amphiboliques, 
schistes  calcaires  tal([ueux.  Les  géologues  sont  encore  divisés 
quant  à  l'origine  et  la  classification  de  ces  diverses  roches. 


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—  384  — 


27.  —  Eaux.  —  M.  Taramelli  devait  aussi  s'occuper  des  eaux 
d'infiltrations.  Il  se  borne  à  rappeler  que  des  formations  schis- 
teuses semblables  ont  été  traversées  au  tunnel  du  Saint-Gothard, 
vers  Airolo,  et  qu'elles  ont  donné  un  maximum  de  348  l  d'eau 
par  seconde,  soit  1  2S0  m'  à  l'heure.  Cela  était  peu  rassurant. 

28.  —  Température.  —  Il  n'y  avait,  par  contre,  aucune  inquié- 
tude à  avoir  relativement  à  la  température,  vu  la  faible  épaisseur 
du  terrain  entre  la  voie  et  la  surface  du  sol. 

M.  Taramelli  rappelle  qu'au  Mont-Genis,  on  a  constaté  une 
température  maxima  de  29**  et  une  augmentation  de  température 
de  1®  G  pour  51,50  m  d'épaisseur  de  terrain,  ce  dernier  chiffre 
représentant  ce  qu'on  appelle  le  degré  géothermique. 

Au  Saint-Gothard,  la  température  maxima  de  la  roche  a  été 
de  30®  5,  avec  un  degré  géothermique  correspondant  de  62,30  m. 

Mais  la  moindre  altitude  de  la  région,  le  manque  de  neiges 
perpétuelles  et  de  glaciers,  la  température  plus  élevée  des  eaux 
souterraines  et  aussi  la  proximité  des  sources  chaudes  d'Acqui, 
d'Acquasanta  et  de  Voltaggio  formaient  un  ensemble  de  cir- 
constances qui  fit  adopter  à  M.  Taramelli  le  degré  géothermique 
réduit  de  40  mm  avec  une  température  moyenne  de  12<>  G  pour 
Gampo  Ligure,  localité  voisine  du  souterrain. 

De  là  le  tableau  suivant,  extrait  du  Rapport  indiqué  ci-dessus, 
qui  donne  également  les  épaisseurs  de  terrain  au-dessus  de  la 
plate-forme. 

Tableau  n^  4. 
Températures  probables. 


DISTANCE 

COTE 

ÉPAISSEUR 
entre 

TEMPÉRATURE 

PROBABLE 

delà 

du 

LE    TERRAIN 

'  de  la  roche 

OBSEVRATIONS 

TÊTE     SUD 

TERRAIN 

et 

LA  VOIE 

dans 
le  tunnel. 

m 

m 

m 

degrés  c. 

500 

451 

169 

15,7 

1425 

681 

390 

21,2 

Point  de  partage  des  eaux. 

2300 

500 

200 

16,5 

3450 

467 

156 

15.4 

3800 

390 

76 

13,4 

4800 

610 

287 

18,7 

5430 

450 

110 

14,3 

5800 

380 

46 

12 

6250 

450 

111 

14,3 

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—  385  — 

29.  —  Insiallations  mécaniques.  —  Elles  sont  indiquées  dans  le 
tableau  suivant,  n®  5. 

Les  chiffres  de  ce  tableau  correspondent  à  la  période  la  plus 
active  du  travail  ;  car  il  va  de  soi  qu'on  a  commencé  partout 
avec  les  moyens  les  plus  élémentaires  et  que  les  machines  et  ap- 
pareils ne  furent  installés  qu'au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 

On  n'a  pu  utiliser  les  eaux  de  la  surface,  comme  puissance  mo- 
trice, qiie  dans  la  première  installation  de  la  tète  sud,  et  pour 
un  chiffre  assez  faible  de  70  ch. 

La  troisième  installation  de  la  tête  sud  faite  en  janvier  1893, 
a  servi  de  réserve  et  n'a  travaillé  que  dans  le  cas  de  réparations 
aux  autres  moteurs. 

Au  puits,  la  puissance  en  réserve  était  de  HO  ch,  et  à  la  tète 
nord  de  60  c/i,  ce  qui  forme  un  ensemble  de  270  ch  de  réserve. 

Les  perforatrices,  au  nombre  de  35,  et  dont  le  nombre  a  été 
mis  entre  parenthèses,  provenaient  du  souterrain  de  Cremolino 
(voir  §  59  et  suivants)  ;  les  sept  Mac  Kean  Seguin  n'ont  pas  été 
utilisées. 

Chantier  de  la  tête  sud. 

30.  —  Travail  à  la  main.  —  L'entrée  en  galerie  d'avancement 
a  lieu  le  27  octobre  1889  avec  les  moyens  ordinaires  et  le  sys- 
tème belge  (avancement  en  Calotte).  On  continue  jusqu'au  4  juil- 
let 1890  (250  jours)  avec  un  avancement  de  166,o0  m  (0,666  m 
par  jour). 

Le  travail  est  alors  suspendu  jusqu'au  16  octobre  1890  (104 
jours)  pour  réorganiser  le  chantier,  de  manière  à  installer  la  per- 
foration mécanique,  en  mettant  la  galerie  d'avancement  au  ni- 
veau de  la  plate-forme  :  on  en  profite  pour  exécuter  le  revête- 
ment complet  sur  80  m  environ  à  partir  de  la  tête. 

Les  perforatrices  sont  installées  à  164  m  de  la  tête  sud.  Si  l'on 
compte  les  104  jours  perdus  et  l'avancement  sur  les  164  premiers 
mètres,  on  n'a  plus  que  0,463  m  par  jour  écoulé. 

31.  —  Perforation  mécanique.  —  La  galerie  d'avancement  était, 
comme  nous  venons  de  le  dire,  au  niveau  de  la  plate-forme.  On 
pratiquait  à  chaque  intervalle  de  40  m  une  cheminée  au  moyen 
de  laquelle  on  perçait  ensuite  à  droite  et  à  gauche,  la  galerie  en 
calotte;  puis,  les  autres  travaux  se  suivaient  dans  l'ordre  in- 


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—  386  — 


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—  387  — 

diqué  par  les  divers  numéros  de  la  figure  9.  La  cheminée  la  plus 
voisine  du  front  d'attaque  inférieur  en  était  distante  de  4f)  m 
environ.  La  voûte  était  exécutée 
avant  les  piédroits^  Hg.&- 

Les  perforatrices  étaient  appli- 
quées seulement  à  l'avancement 
inférieur,  qui  avait  une  section 
transversale  de  7  à  7,50  m^.  L'af- 
fût portait  quatre  perforatrices  à 
air  comprimé  du  système  Blan- 
chod  ou  Segala. 

Lorsqu'elles  opéraient,  on  fai- 
sait agir  quatre  compresseurs  d'air 
faisant  60  tours  à  la  minute  et 
donnant  une  pression  de  5  atm  dans  le  réservoir  (6  absolues). 
Le  calcul  montre  que  le  travail  fait  correspondait  à  un  chiffre 
maximum  de  256  ch. 

Pendant  l'enlèvement  des  déblais,  l'air  comprimé  ne  servait 
que  pour  la  ventilation  :  deux  compresseurs  seulement  étaient 
en  mouvement,  avec  une  pression  de  2  atm  effectives  et  un  tra- 
vail de  73  ch. 

La  conduite  d'air  pour  les  deux  premiers  kilomètres  avait 
0,12  m  de  diamètre  et  0,10  pour  les  suivants. 

Les  ouvriers  de  la  perforation  mécanique  étaient  organisés 
en  deux  escouades  pour  chaque  opération  : 

1"  escouade  de  9  mécaniciens  pour  la  perforation: 

1  chef; 

4  ouvriers  aux  perforatrices  ; 

2  —      aux  robinets  de  l'affût  ; 
1        —      aux  fleurets  ; 

1  garçon. 

2®  Escouade  de  18  ouvriers  pour  Tenlèvement  des  déblais  : 

1  chef; 

1  ouvrier  pour  mettre  le  feu  aux  mines  ; 

1  porte -dynamite; 

2  manœuvres  pour  les  corbeilles  ; 
8  —  sur  les  wagonets  ; 

4         —  avec  des  masses  : 

1  garçon. 


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1 


—  388  — 

Il  y  avait  généralement  trois  postes  d'ouvriers  par  24  heures  ; 
l'excavation  prenait  9  heures  et  Tenlèvement  des  déblais  occu- 
p  ait  les  quinze  autres. 

La  galerie  d'avancement  a  toujours  été  boisée  ;  si  le  boisage 
devait  être  fait  aussitôt  après  le  déblai,  les  escouades  de  la  per- 
foration s'en  chargeaient  ;  s'il  se  faisait  ensuite,  il  était  exécuté 
par  les  ouvriers  occupés  à  l'entretien  de  la  galerie  d'avancement. 

Le  nombre  mensuel  des  journées  d'ouvriers  qui  travaillaient 
dans  le  souterrain  au  chantier  tête  sud  a  varié  pendant  la  per- 
foration mécanique  de  4426  à  3o  327. 

32.  —  Trous  de  mines,  fleurets  et  dynamite  consommée.  —  Le 
nombre  des  trous  de  mine  pratiqués  à  l'avancement  avec  les 
perforatrices,  dépendait  de  la  nature  de  la  roche.  La  figure  10  in- 
dique la  disposition  généralement  adoptée  pour  ces  trous,  dont  le 
nombre  minimum  fut  de  10  et  le  maximum  de  30. 


Rochfi  tendre 


1%  trous 

de  1*W  ae  profondeur 

Bendcmcni  150 


Fig.lO 

Roche  de  dureté  moyenne 


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Rendement  de  1.lOà  1 ZO 


Roche  dupe 


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Rendement  1.10 


La  graduation  des  fleurets  pour  exécuter  un  même  trou,  avec 
les  perforatrices,  était  la  suivante  : 

Longueur:  0,70  —  diamètre:  35  mm  —  Biseau:  50  mtw. 


— 

1,00 

— 

32 

— 

42 

— 

1,50 

— 

28 

— 

38 

— 

4,20 

— 

23 

— 

35 

La  dynamite  consommée  a  été  en  moyenne,  par  mètre  cube  : 

de  1,40  kg  pour  la  roche  tendre  ; 
2,30  kg  —  dure  : 

3,00  kg  —  très  dure. 


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—  389  — 

33.  —  Avancements.  —  \^oici  les  avancements  maxima  cons- 
tatés: le  10  janvier  1892,  on  a  fait  5,20  m  ;  le  11  on  arrive  à 
6,50  m  et  le  lendemain  à  4,20  ;  soit  5,30  m  en  moyenne  dans  les 
trois  jours,  avec  des  trous  de  1,30  m  de  profondeur.  Mais,  le 
30  septembre  1892,  on  a  obtenu  l'avancement  maximum  de  5,55 
m,  dans  des  schistes  calcaires  de  moyenne  dureté  ;  on  fit  sur  la 
section  de  7,50  m*,  cinq  perforations  en  29  heures,  correspondant 
à  20  trous  de  1 ,20  m  et  un  rendement  de  1,34  m,  soit  un  avance- 
ment de  6,70  m  qui,  réduit  à  24  heures,  donne  5.55  m.  La  durée 
moyenne  de  chaque  période  de  travail,  fut  de  5  h.  48  m.,  dont 
2  h.  48  m.  pour  l'excavation  et  3  heures  pour  l'enlèvement  des 
déblais. 

Quant  aux  avancements  mensuels,  ils  résultent  d'un  tableau 
très  coipplet,  inséré  à  la  page  144  de  la  Relation  :  le  maximum 
a  été  de  185  m  dans  les  deux  derniers  mois  d'octobre  et  de  no- 
vembre 1893. 

34.  —  Organisation  des  divers  travaux  du  souterrain.  —  La  plan- 
che 31  de  l'Album  contient  un  diagramme  des  plus  intéressants, 
ayant  pour  abscisses  les  longueurs  du  souterrain  et  pour  ordon- 
nées le  temps  écoulé.  Cinq  lignes  y  sont  tracées,  correspon- 
dant aux  travaux  suivants  : 

Avancement  inférieur  ; 
—  supérieur; 

Voûte  ; 
Stross  ; 
Piédroits. 

On  peut  donc  se  rendre  un  compte  détaillé  de  l'allure  de 
chacun  des  travaux,  c'est-à-dire  de  la  distance  à  laquelle  ils  se 
trouvaient  les  uns  des  autres,  et  du  temps  qui  s'écoulait  pour 
passer  de  l'un  à  l'autre. 

En  se  reportant  à  cette  planche,  on  voit  que,  le  9  juillet  1891, 
la  voûte  était  distante  de  l'avancement  de  450  m  environ  et  les 
piédroits,  c'est-à-dire  la  maçonnerie  terminée,  de  600  m.  On 
n'hésita  pas  à  faire  cesser  une  telle  situation,  qui  paraissait  dan- 
gereuse: l'avancement  inférieur  fut  suspendu  pendant  83  jours 
(du  9  juillet  au  1"  octobre  1891)  jusqu'à  ce  que  la  voûte  fût 
rapprochée  à  240  m  et  les  piédroits  à  350  m. 

M.  J.  Ladame  a  publié,  en  1889,  un  ouvrage  intitulé  :  Chemin 
de  fer  de  Calais  à  Milan  :  les  grands  tunnels  des  Alpes  et  du  Jura. 
Bull.  26 


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—  •390  — 

Oa.y.  trouve  des  rônsaigaenaen tS' sur  plus. da  5ô0jtunnel&. exé- 
cuiés^ en  France, .  en .  Angleterre,  en  Bapagne,  en.  Suisse  ei.  ^i 
Italie.  On  y  voit,  p.,  101,  qu'au  tunnel  du  Gothard,  lesouvriere 
étaieat  disséminés  sur  une  éaorme  longueur  de 5.000  m^. ce- qni 
fut  une  des  causes  de«  difficultés  qui  retardèrent  l'exécution  de 
ce  souterrain.  Par  contre,. le  même  ouvrage  indique,  pa^  IM, 
qu'à  l'Arlberg  (10260.w»  de  long),  le  cahier  des  charges:  imjM)sait 
aux.  entrepreneurs  une  distance  maximum  de  600  m-  entr»  Tex- 
Irénûté  du  tunnel  complètement  achevé  et  le  frorU  de  taiUe  ;  mais 
cette  distance  parait  n'avoir  pas  dépassé  500  m  dans  l'exécutian, 
d'après  un  renseignement  donné  àtla:  page  101  du  mên»  ou- 
vrage. 

Au  tunnel  du  Turchino,  le  diagramme  montre  que,  pour  les 
travaux  de  la  tête  sud,  la  distance  dont  nous,  parlons  était  en 
moyenne  de  400  m,  ce  qui  correspond  à  une  bonne  organîsatiMi 
des  chantiers, 

35.  —  Transports,  —  Ils  se  sont  effectués  d'abord  à  bras, 
puis  avec  12.  chevaux.  En  novembre  1891^  à  1  100  m  de  la  tête, 
on  a  employé  de  petites  locomotives  Kraus  de  75.  cA»  chacune. 
Une  seule,  des  trois  existant  sur  le  chantier,  était  en  service  — 
rarement  deux  étaient  nécessaires.  Un  train  se  composait  le 
plus  souvent  de  60  wagonets  —  chargés  ou  vides. 

36.  —  Rencontre  at^ec  le  chantier  suivant  venant  du  puits.  —  Cette 
rencontre  eut  lieu  le  30  novembre  1893,  soit  après  1 141  jours 
et  à  3  340  94  m  de  la  tête.  On  a  donc  fait  3,476  34m,  soit  2,78  m 
d'avancement  par  jour;  mais,  si  on  tient  torapte  des  83  jours  de 
suspension  de  travail,  l'avancement  a  été,  en  réalité,  de  3  m  par 
jour. 

37.  —  Eaux.  —  Les  eaux  avaient  leur  écoulement  naturel, 
par  suite  de  la  pente  du  souterrain. 

Il  est  toutefois  intéressant  de  savoir  que  le  débit  à  la  tête  com- 
mença par  être  de  30  m^  à  l'heure,  pour  augmenter  progressive- 
ment jusqu'au-dessus  de  100  m^  avec  un  maximum  de  185  m?  en 
octobre  1893. 


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—  391  — 

CHAlQfrteR  DU  PVYtff. 

3Bù  —  Fonçage  du  puii&.  —  Le  puits  a  une  profondeur  de 
"72,40  m,  accrue  de  2,69  m  au-dessous  de  la  plate-forme  pour 
former  puisard.  La  section  est  elliptique  avec  des  diamètres  de 
5,70  et  3,20  nk 

Il  est  distant  de  3  758,74  m  de  la  tête  sud,  et  son  axe  est  placé 
à  12  m  de  celui  du  chemin  de  fer. 

Son  exécution,  commencée  le  12  septembre  1889,  fut  terminée 
le  30  septembre  1890;  ce  qui  correspond  à  un  avancement  de 
0; 20' par  jour.  Ce  feiblechifte  a  été  causé  par  des  infiltrations 
abondiantes.  Dès  novembre  1889;  on-  avait  24^  m^  à  l'heure;  en 
mars  1890,  il  fallut  épuiser  45  m*. 

La  galerie  de  raccordement  avec  Taxe  de  la  voie  de  V^  m  de 
longueur,  et  3,60  m  de  largeur  environ  a  été  exécutée  du  21  oc- 
tobre au  tt3  décembre  1890  (53  jours). 

39.  —  Avancement  au  sud  du  puits.  —  La  galerie  d'avancement 
Ters  le  sud  du  puits  fut  faite  avec  les  moyens  ordinaires,  c'est- 
à-dire  à  la  main. 

Le  percement  fut  assez  lent  ;  la  roche  était  compacte  ;  il  n'y 
avait  que  80  ou  100  m  de  distance  entre  le  revêtement  complet 
et  le  front  d'attaque  :  du  13  décembre  1890  au  30  novembre  1893, 
époque  de  la  rencontre  avec  la  chantier  de  la  tête  sud,  on  ne 
fit  que  408,30  m;  soit  0,39  par  jour.  Il  ne  fut  constaté,  lors  de 
•cette  rendlntre,  aucune  erreur  de  direction.  Les  eaux  augmen- 
tèrent progressivement  de  2  à  25  m^  à  l'heure  dans  le  dernier 
mois. 

Notons  ici  que  les  deux  petits  compresseurs  de  0,25  m  de  dia- 
mètre et  de  0,50  m  de  course,  inscrits  au  tableau  des  installations, 
furent  enpioyés  à  mettre  en  action  deux  pompes  placés  à  l'avan- 
cement et  consommant  24  ch^  afin  d'envoyer  l'eau  dans  le  puisard 
pour  y  être  reprise  par  les  grandes  pompes. 

40.  —  Avancement  au  nord  du  puits,  —  L'avancement  vers  le 
nord,  en  rampe  favorable  au  travail,  fut  commencé  à  la  main  le 
13  décembre  1890,  et  continué  jusqu'au  30  mars  1892  (473  jours) 
on  exécuta  440  m,  soit  0,93  7/1  par  jour.  La  roche  étant  alors  très 
compacte,  on  appliqua  la  perforation  mécanique  du  30  mars  au 
19  juin  1892  (81  jours),  on  exécuta  ainsi  135  m,  soit  l,6i  m  par 
jour;  une  augmentation  des  eaux  obligea  d'y  renoncer,  et  de  con- 
sacrer à  l'épuisement  toute  la  puissance  disponible.   On  reprit 


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—  392  — 

donc  le  travail  à  la  main  du  19  juin  1892  au  31  octobre  1893 
(499  jours)  sur  443,14;  m  (0,89  m  par  jour). 

Le  revêtement  complet  suivit  l'avancement  à  la  brève  distance 
de  100  m  environ. 

Cet  avancement  et  le  puits  ont  donné  40  m^  d'eau  à  l'heure 
dès  le  commencement  de  ce  travail,  puis  les  eaux  augmentèrent 
en  se  maintenant  à  100  m^  pour  s'éle\er,lors  de  la  rencontre  des 
avancements,  au  chiffre  maximum  de  150  m^  à  l'heure. 

41.  —  Organisation  des  chantiers  des  deux  avancements  sud  et  nord 
du  puits.  —  «  Le  travail  de  ces  deux  avancements,  dit  la  Relation, 
page  53,  a  été  organisé,  comme  à  la  tête  sud,  avec  la  galerie  in- 
férieure, mais  réduite  à  une  section  de  o,80  m^  Trois  couples  de 
mineurs  y  travaillaient  généralement  par  chaque  poste,  mettant 
en  moyenne  deux  heures  pour  un  trou  de  0,65  m  ;  on  avait  par 
poste  et  par  avancement  douze  trous,  avec  avancement  réel  de 
0,35  m.  Chaque  mine  était  chargée  de  0,28  kg  de  dynamite.  La 
consommation  par  mètre  linéaire  d'avancement,  était  d'environ 
10  kg  de  dynamite  et  de  1,70  Agf  environ  par  m^  d'excavation.  » 

42.  —  Épuisements  totaux  par  le  puits.  —  Les  épuisements  des 
eaux  provenant  des  deux  chantiers  nord  et  sud  du  puits,  ont 
atteint  assez  rapidement  170  m^  à  l'heure  avec  un  maximum  de 
475  m^.  Le  tableau  n**  2  montre  qu'on  a  dû  installer  cinq  pompes 
(système  Tangyes),  d'un  débit  total  de  193  m^,  ce  qui  eut  lieu 
au  fur  et  à  mesure  des  besoins;  elles  étaient  placées  au'- dessus  du 
puisard  et  dans  le  souterrain  :  il  y  avait  en  outre  d'autres  petites 
pompes. 

43.  —  Puissance  motrice.  —  «  Quoiqu'il  soit  dîificile,  dit  la 
Relation,  page  53,  de  faire  une  répartition  du  travail  employé 
dans  les  divers  services  de  ce  puits,  on  peut  toutefois  admettre 
que  la  machine  d'extraction,  prenait  30  cA  et  les  épuisements  165 
dans  la  période  de  la  plus  grande  activité.  La  puissance  totale 
disponible  sur  le  chantier  était  de  410  ch  (comme  il  résulte  du 
tableau  n"*  2),  dont  300  ch  en  activité  de  service,  et  le  reste  en 
réserve  ;  une  proportion  aussi  notable  de  puissance  disponible, 
ne  peut  être  considérée  comme  excessive,  si  l'on  réfléchit  à 
l'énorme  dommage  que  Ton  aurait  éprouvé,  dans  le  cas  où  les 
épuisements  auraient  été  insuffisants.  » 

Il  faut  aussi  tenir  compte  des  pronostics  inquiétants  déduits 
de  ce  qui  s'était  passé  au  Saint-Gothard. 


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—  393  — 

Chantier  de  la  tête  nord. 

44.  —  Travail  à  la  main,  —  L'attaque  de  la  galerie  d'avance- 
ment se  fit  tout  de  suite  au  niveau  de  la  plate-forme  et  com- 
mença le  27  octobre  1889;  elle  fut  continuée  avec  le  travail  à 
la  main  jusqu'au  20  février  1893  (1212  jours),  sur  une  longueur 
de  1048,40  m,  avec  une  suspension  du  19  janvier  1890  au  2  sep- 
tembre 1890  (226  jours),  pendant  laquelle  on  exécuta  les  revête- 
ments de  presque  toute  cette  portion,  où  se  trouvaient  de  mau- 
vais terrains. 

Si  l'on  déduit  la  suspension  de  travail,  on  a  un  avancement 
de  1,06  m,  qui  s'abaisse  à  0,86S  m,  en  comptant  la  totalité  de 
1212  jours. 

La  distance  entre  le  revêtement  complet  et  le  front  d'attaque, 
fut  de  120  m  seulement  en  moyenne. 

Il  faut  noter  que  la  planche  33  de  l'album  indique  pour  la 
ventilation  de  ce  chantier^  un  puits  incliné  à  45**  de  12,70  m,  sui- 
vant la  pente,  et  placé  à  93,30  m  de  l'origine  de  la  galerie  d'avan- 
cement. 

45.  —  Perforation  mécanique.  —  A  partir  du  20  février  1893,  la 
la  perforation  mécanique  fut  appliquée  sur  une  échelle  modeste  ; 
on  exécuta  602,22  m,  jusqu'à  la  rencontre  avec  le  chantier  nord 
du  puits,  rencontre  survenue  sans  aucune  erreur  de  direction,  le 
31  octobre  1893  (253  jours  de  travail),  soit  un  avancement  jour- 
nalier de,  2,38  m.  .  . 

On  faisait  en  moyenne  deux  perforations  par  jour,  avec  un 
minimum  de  14  trous,  et  un  maximum  de  28,  selon  la  roche, 
La  pression  de  l'air  était  de  3  alm^  tant  à  l'affût  qu'aux  pompes; 
La  perte  de  pression  entre  les  réservoirs  et  l'affût,  variait  de  1/2 
à  1/4  d'atmosphère. 

Lorsque  les  perforatrices  furent  installées,  le  revêtement 
total  était  exactement  à  100  m  de  l'avancement.  Cette  distance 
s'accrut  pour  arriver  à  350  m  lors  de  la  rencontre. 

46.  —  Épuisements,  —  La  quantité  d'eau  à  épuiser  fut  d'abord 
de  10  m^  à  l'heure  et  augmenta  assez  rapidement  jusqu'à  un 
maximum  de  65  m^,  puis  les  eaux  diminuèrent,  et  il  n'y  avait  plus 
que  40  m%  lors  de  la  rencontre  avec  le  chantier  nord  du  puits. 

On  commença  par  épuiser  avec  quatre  pompes  à  bras,  puis  an 
installa  des  pompes  à  vapeur  dans  le  souterrain  même.  Les  gra- 
ves inconvénients  causés  p.ar  la  fumée  et  la  chaleur,  firent  renon- 


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—  3©4  — 

cer  à  ce  système,  et  adopter  l'air  comprimé  comme  agent  de 
transmission  de  travail.  De  là  les  compresseurs  qui  figurent 
dans  le  tableau  n*'  2. 

47.  — Puissance moêrice  et  iransporis.  —-La  perfor^ation  mécani- 
que a  exigé  l'installation  d'une  deuxième  machine  de  100  ch  en 
février  1893.  Cette  perforation,  avec  la  ventilation  et  les  épuise- 
meints,  exigeaient  194  eh,  qui  se  réduisaient  à  iM  di  pendant 
l'enlèvement  des  déblais. 

Rappelons  qu'il  restait  en  réserve  60  cft. 
Les  transports  furent  faits  d'abord  avec  des  chevaux,  puis  en- 
suite avec  deux  locomotives,  l'une  de  20,  l'autre  de  40  cA. 

DoNNéES  GÉNÉRALES  SUR   LE  P£RCBII|BT(T  DU  SOUTERRAIN. 

48.  —  Avanaements  des  divers  chantiers,  —  Nous  venons  de  voir 
que  l'avancement  de  la  tète  nord  et  celui  de  la  galerie  nord  du 
puits  s'étaient  rencontrés  le  31  octobre  1893,  puis  que,  le  30  no- 
vembre suivant,  avait  lieu  la  deuxième  rencontre  de  la  tête  sud, 
avec  la  galerie  sud  du  puits,  de  sorte  que  le  percement  du  sou- 
terrain entier  a  été  exécuté  du  27  octobre  1889  au  30  novem- 
bre 1893,  soit  en  1  495  jours. 

Le  tableau  suivant  résume  tout  ce  qui  concerne  les  divers 
avancements. 

On  voit  que  le  travail  à  la  main  a  eu  lieu  sur  390/0  de  la  lon- 
gueur totale,  celui  à  la  machine  sur  61  0/0. 

Après  le  30  novembre  1893,  jour  du  percement  complet  de  la 
galerie  d'avancement,  les  travaux  progressèrent  comme  suit  en 
1894  : 

16  janvier.  —  Rencontre  en  calotte, 
n  mars.  —  Fermeture  du  dernier  anneau. 
28  avril.  —  Achèvement  des  piédroits. 
13  mai.  —  Achèvement  de  l'aqueduc  et  du  tunnel  entier, 
5  mois  et  13  jours  après  la  rencontre  à  l'avancement. 

16  juin.  —  Achèvement  du  ballastage  et  de  la  pose  de  la  voie. 

17  juin.  —  Passage  du  train  d'inauguration  6  mois  et  17  jours 
après  la  rencontre  à  l'avancement,  et  5  ans  exactement  après 
l'approbation  ministérielle,  avec  une  avance  de  trois  années  sur 
le#délai  fixé  par  la  concession. 

Cette  avance  est  un  véritable  succès,  que  les  détails  donnés 
ci-dessus  expliquent  d'ailleurs,  d'une  fagon  complète. 


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—  393- 


Relativement  au  temps  écoulé  entre  la  rencontre  des  avance- 
ments et  l'achèvement  des  maçonneries  ou  bien  l'inauguration 
du  tunnel,  il  est  intéressant  de  relever  les  indications  suivantes 
dans  l'ouvrage  déjà  cité  .de  M.  J.  Ladame. 

•  Au  Mont-Genis  (page  47),  la  galerie  a  été  percée  le  25  décembre 
1870.  L'inauguration  a  eu  lieu  le  17  septembre  1871,  soit  8  mois 
et  23  jours. 

Au  Saint-Gothard  (page  107),  le  percement  a  été  achevé  le 
29  février  1880;  les  travaux  ont  été  terminés  le  31  décembre  1881, 
soit  22  mois  d'intervalle  ! 

A  l'Arlberg  (page  122),  le  tunnel  a  été  percé  le  13  novembre 
1883  et  achevé  le  31  mai  1884,  après  6  mois  et  17  jours. 

Notons  enfin  que  l'album  contient  6  planches  du  plus  grand 
intérêt  sur  tout  ce  qui  concerne  ce  tunnel. 

40.  —  Déblais,  Dynamite^  Voûte,  Radier  et  Aqueduc.  —  Le  cube 
total  des  déblais  représente  60  m^  par  mètre  linéaire. 

On  employa  198  tonnes  de  dynamite,  soit  0,52  kg  par  mètre 
cube. 

L'épaisseur  moyenne  de  la  voûte  est  de  0,80  m  avec  un  mini- 
mum de  0,54  m  et  un  maximum  de  1,54  m. 

Le  radier  a  été  exécuté  sur  1  520  m  environ,  avec  un  minimum 
de  0,40  m  et  un  maximum  de  0,67  m;  mais  il  avait  généralement 
0,54  m. 

Dans  les  parties  du  tunuel  sans  radier,  il  y  avait  un  aqueduc 
à  chaque  piédroit,  d'une  largeur  de  0,30  m  et  d'une  profondeur 
de  1,20  m.  Lorsqu'il  y  avait  *un  radier,  l'aqueduc  était  au  milieu 

du  souterrain  :  il  avait  1  m  de 
ï^igll-  largeur,  des  piédroits  de  0,15 

m  et  une  voûte  en  plein  cintre 
de  1  m  de  diamètre. 

60.  —  Refuges.  —  Il  y  a  trois 
sortes  de  refuges:  l**de  simples 
niches  de  1,80  m  de  largeur, 
1,80  m  de  piédroits  et  de  1  m 
de  profondeur;  2®  les  cham- 
bres de  refuge,  de  4  m  de  lar- 
geur, 2  m  de  piédroits  et  4  m 
de  profondeur,  avec  cloison  et  porte  placées  à  1  m  du  parement  du 
tunnel  ;  3°  les  chambres  de  dépôt,  de  20  m  de  longueur,  2,50  m  de 
profondeur  et  présentant  la  section  du  croquis  ci-dessus  n*>  11. 


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—  397  — 

205  niches  sont  distantes  de  30  m  d'axe  en  axe  et  alternées 
dans  les  deux  piédroits. 

Il  y  a  6  chambres  de  refuge  le  long  du  piédroit  gauche  et 
5  chambres  de  dépôt  à  droite. 

51.  —  Machines  fer f oratrices.  —  A  la  tète  sud,  on  a  employé  des 
perforatrices  Blanchod  et  Segala,  et  à  la  tête  nord,  celles  de  Fer- 
roux,  qui  avaient  servi  au  souterrain  de  Cremolino,  dont  nous 
parlerons  plus  loin. 

La  Relation  donne  des  détails  sur  ces  systèmes,  et  l'album  con- 
tient les  dessins  de  l'affût  et  des  machines. 

On  peut  se  rendre  compte  de  la  résistance  du  mécanisme  par 
la  durée  du  travail  en  galerie  sans  réparation,  et  par  la  dépense 
journalière  qui  s'ensuit.  On  a  constaté  les  chiffres  suivants  : 

Perforatrice  Blanchod,    7  jours.  Dépense  journalière    21,70/* 

—  Ferroux,    15    —  —  —  18,78/- 

—  Segala,       51     —  —  —  9,40/ 

Les  perforatrices  Blanchod  ont  été  trouvées  défectueuses  pour 
diverses  autres  raisons  ;  on  put  cependant  y  remédier  ;  elles 
exigent  une  pression  de -4  1/2  atm  et  une  quantité  d'air  de 
0,594  m^  par  minute. 

Les  machines  Segala  sont  très  simples,  légères,  et  par  suite  très 
maniables  :  une  pression  de  3  atm  leur  suffit  avec  0,414  w?  d'air 
à  la  minute.  La  percussion  même  travaillant  avec  détente  dans 
la  marche  en  avant,  est  supérieure  à  celle  des  autres  perfora- 
trices, parce  qu'il  n'y  a  aucun  choc  dans  le  mouvement  de  la 
distribution. 

Les  machines  Ferroux  donnèrent,  sans  aucun  doute,  le  meilleur 
résultat  de  toutes,  sauf  les  nombreuses  réparations  qu'elles  ont 
exigées.  Elles  demandent  une  pression  de  3  a(m  et  0,552  m^  d'air  à 
la  minute. 

Les  machines  Mac  Kean-Séguin  ont  servi  au  souterrain  du  Gre- 
monino  et.  n'ont  pas  été  utilisées  à  celui  du  Turchino.  Elles  ont 
donné  des  effets  à  peu  près  identiques  à  ceux  des  Ferroux,  excepté 
dans  les  coups  percés  en  montant,  où  il  fallait  plus  de  temps. 
Leurs  réparations,  quand  elles  sont  bien  construites,  sont  un  peu 
moindres  que  pour  les  Ferroux  ;  on  a  trouvé  utile  d'y  introduire 
quelques  améliorations.  Il  leur  faut  3  1/2  alm  et  0,523  w?  d'air  à 
la  mimate. 


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CE, —  Nature  du  terrain.  —  M.  Taramelli,  après  avoir 'fait -son 
rapport  sur  les  terrains  qu'il  prévoyait  devoir  être  -pencontréB, 
en  fit  un  deuxième,  où  il  pafle  des  ofeservations  reventes  de  divers 
géologues  sur  la  région  traversée  parla  ligne  Gênee-Ovada-ftLTîqui. 
Il  y  mentionne  le  fait  fort  intéressant  qu'on  venait  de  trouver 
des  fossiles -secondaires  dans  des  schistes  caloaires  de  la  vallée 
de^Grana,  en  Piémont,  ce  qui  rend  impossible  la  liaison  admise 
entre  les  roches  serpentineuses  alpines  ou  apefnnines  et  les  ter- 
rains azoïques,  c'est-à-dire  dénués  de  toute  traoe  d'être  organisé. 

Les  Ingénieurs  du  souterrain  ayant  conservé  des  échanftillons 
des  roches  traversées,  M.  Taramelli  les  examina  attentivement, 
étudia  de  nouveau  les  lieux  et  consigna  ses  observations  dans  un 
troisième  rapport  (joint  comme  le  deuxième  à  la  Relation),  accom- 
pagné d'une  section  longitudinale  du  souterrain,  d'un  plan  et  de 
diverses  sections  transversales  (pL  67  de  l'Album),  Les  terrains 
rencontrés  sont,  pour  presque  toute  la  longueur,  des  schistes 
calcaires  et  talqueux  ;  on  constate  pourtant  3  petites  couches 
d'euphotide  et  quelques  couches  de  roches  amphiboliques  et  de 
serpentine. 

L'Album  contient  en  outre  un  -carte  géologique  de  la  T-égion 
comprise  entre  Pegli  et  Rossiglione,  dressée  par  M.  le  docteur 
Rovereto  en  1896  et  1897. 

Enfin,  une  note  de  M.  Riva  contient  une  étude  pétrographSque 
des  rochers  du  tunnel,  avec  des  photographies  micro-litholo- 
giques reproduites  dans  la  planclie  70. 

Les  questions  géologiques  relatives  à  ce  souterrain  sont  donctrai- 
tées  avec  un  soin  et  une  ampleur  qu'il  convient  d'autant  plus  de 
signaler  avec  éloge  que  l'on  manque  de  renseignements  sem- 
blables pour  divers  tunnels. 

53.  —  Eaux.  —  M.  Taramelli  ne  s'est  pas  contenté  de  l'étude 
purement  géologique,  il  a  cherché  à  se  rendre  compte  de  l'hydro- 
logie  souterraine  le  long  du  tunnel.  Le  tableau  des  avancements 
mensuels  du  percement,  joint  à  ses  rapports,  contient  aussi  le 
débit  moyen  des  eaux  en  mètres  cubes  et  par  heure  pendant  le 
mois.  Il  a  ei>  outre  indicjué  sur  un  plan  et  un  profil  spécial  (pi. 
68),  l'allure  probable  de  ces  mêmes  eaux  souterraines. 

Nous  avons  donné  pour  chaque  chantier  dès  indications  som- 
maires sur  les  eaux  d'infiltration  et  sur  leur  débit  en  mètres 
cubes  et  par  heure  pendant  les  mois  d'octobre  et  de  novembre 
1893  avant  la  rencontre  des  avancements. 


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-  390  — 

Il  s'écoulait  aloïs  des  4  chantiers  (t8B+2^4->lgO  +^0)=  AOOm^ 

En  décembre,  après  le  percement  complet,  on  eut    385  m^ 

En  août  189.4,                  —                     '  —  314  m^ 

En  mai  1893,                  —                      —  348  m^ 

.En  novembre  1897,        —                      —  ^70  m^ 

Ces  Chiffres  sont  considérables  ;  le  premier  (400)  ri'eôt  cepen- 
dant pas  même  le  tiers  de  celui  de  1 280  m^  à  l'heure,  constaté 
dans  les  terrains  schisteux  du  Saint-Gothard. 

:Ô4.  —  Tempémêure.  —  Il  résulte  d'une  note  du  premier  rap- 
port de  M.  Tammelli=(p.  120),  que  la  température,  lors  des  tra- 
vaux du  tunnel,  fut  observée  approximativement. 

Elle  varia  de  13  à  17®.  A  une  profondeur  de  .287  m  sous  le  sol, 
on  eut  17®,  et,  sous  le  massif  le  plus  élevé  (390  m),  on  nota  encore 
16  à  17®,  au  lieu  des  21®,2  prévus  dans  le  tableau  n®  4.   * 

M.  Taramelli  avait  donc  adopté,  dans  ses  prévisions,  un  degré 
géothermique  trop  faible  (40  m)  :  il  attribue  ces  faibles  tempéra- 
tures à  la  circulation  abondante  des  eaux. 

La  question  des  degrés  géothermiques  n'est  pas  encore  assez 
avancée  pour  qu'on  puisse  s'étonner  des  différences  constatées 
entre  les  prévisions  et  les  réalités. 

Souterrain  de  Cremolino  ektre  Ovada  et  Acqui. 

55.  —  Données  générales.  —  Longueur  :  3  408, 1 6  m  dont  3  399,46  m 
exécutés  en  souterrain  et  8,70  m  à  ciel  ouvert. 
Prolil  en  long  en  allant  de  Gênes  à  Asti  : 

Rampe  de  2,80  pour  1000.   .    .  906    »  (213,93) 

Palier 188  26  (216,46) 

Pente  de  12,5  pour  1000  ..    .  2300    »  (187,74) 

Pente  de  16  pour  1000  ...    .  13  90  (t87,49) 

3  i08  16 


Vers  1 200  w  de  la  tête  sud,  le  terrain  atteint  sa  plus  grande 
hauteur  (410  ni),  soit  une  profondeur  jusqu'au  rail  de  194  m  en- 
viron. Puis  le  terrain  s'abaisse  jusqu'au  puits,  profond  de  66  m,  et 
se  relève  à  la  cote  3r>8  (profondeur  approchée  jusqu'à  la  plate- 
forme, 103  m),  à  une  distance  de  600  m  environ  de  la  tête 
vers  Asti. 


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—  400  — 

Ce  tunnel  devait  être  terminé  en  quatre  ans,  soit  en  juin  1893, 
époque  fixée  pour  Touverture  de  la  partie  Ovada-Acqui-Asti. 

M.  Taramelli,  dans  un  rapport  joint  à  la  Relation,  avait  indi- 
qué que  la  partie  vers  Gènes  du  souterrain  traverserait  de  la 
marne  sur  900  m  environ,  et  qu'on  rencontrerait  ensuite  des 
roches  serpentineuses  sur  les  2  1/2  km  restants.  Il  convenait, 
par  conséquent,  d'employer  les  moyens  ordinaires  à  partir  de  la 
tète  sud  vers  Gènes,  en  appliquant  la  perforation  mécanique  à 
.la  tête  nord  vers  Asti. 

Un  puits  de  66,04  m,  placé  à  une  distance  de  1 840  m  de  la  tète 
vers  Gênes,  fut  exécuté  pour  accélérer  le  percement  et  surtout 
pour  la  ventilation  du  souterrain  après  la  mise  en  exploitation. 

56.  —  Instailatiùns  mécaniques,  —  Le  tableau  n**  7  donne  les  ins- 
tallations mécaniques  nécessitées  par  le  percement  du  sou- 
terrain. 

Après  l'achèvement  du  tunnel,  4  machines  d'une  puissance 
totale  de  340  ch  furent  envoyées  aux  chantiers  du  souterrain  du 
Turchino  pour  y  compléter  les  1  009  ch  du  tableau  n**  8  :  il  a  donc 
fallu,  pour  les  deux  souterrains  :  1 009  -f  425  —  340  =  1 094  ch. 


67. 


Chantier  de  la  tête  sud  vers  Gênes,  —  Le  tableau  n**  8 


Tableau  n^  8. 
Terrains  à  la  tête  vers  Gènes  (Travail  à  la  main). 


TERRALNS  TRAVERSÉS 

SURFACE 
du 

FRONT  D'ATTAttUE 

LONGUEUR  PERCÉE 

AVANCEMENT 

MOYEN   PAR  JOOR 

Roches  marneuses  compactes.  . 
Roches  arénacées,  conglomérats  à 

ciments  marneux 

Serpentines  désagrégées  .... 
Serpentines  très  compactés.  .   . 

7,10 

5,60 
5,50 
8,40 

m 
396,20 

362,76 

354,58 

m 
1,3Î 

0,97 
1,09 
0,76 

Total  et  moyenne  g 

ÉNÉRALE     .    .    .    . 



1 113,54 

0,99 

donne  les  avancements  exécutés  à  partir  de  cette  tète  ainsi  que 
les  sections  des  fronts  d'attaque  et  l'avancement  journalier. 


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—  401  — 


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—  402.— 

Les^  conglomérats  étaient' oonstlttiés^ de  blaes^Tolunrineux  en- 
veloppés de  matières- très  tendres  et  flue8ltes^:  le^  tout  exerçait 
d'énormes  pressions  snr  les  boisagesj  il  y  avait  aussi  des  sources 
abondantes. 

Dans  la  serpentine  de  moyenne  dureté,  on  consommait  0,77  kg 
de  dynamite  par  mètre  cube  et  jusqu'à  2,45  %,  soit  plus  du  triple 
dans  la  serpentine  très  compacte. 

On  adopta,  dans  ce  chantier,  le  système  belge  :  l'allure  des  di- 
vers travaux  a  été  très  régulière  ;  l'achèvement  des  maçonneries 
a  très  rarement  dépassé  une  distance  de  100  m  du  front  d'at- 
taque. 

L'épaisseur  de  la  voûte  est  de  0,40  à  0,67' m  dans  les  marnes 
et  les  serpentines,  et  de  0,34  a  1,16  m  dans  les  conglomérats.  Il 
y  a  un  radier  sur  la  longueur  des  marnes  et  des  conglomérats, 

La  ventilation  fut  CQmplètement  assurée  jusqu'à  la  rencontre 
des  avancements,  par  un  puits  établi  dans  l'axe  du  souterrain, 
à  124,80  m  de  la  tête  vers  Gènes  (hauteur  :  23  m  ;  diamètre  :  1 ,59  m)  : 
une  petite  voûte  pratiquée  dans  la  calotte  communiquait  avec 
lui;  elle  y  conduisait  l'air  vicié  provenant  des  chantiers  de 
travail. 

68.  —  Chantier  du  Puits.  —  Le  puits  de  66,04  m  de  profondeur 
est  placé  à  1  840  m  de  la  tête  vers  Gênes.  Son  diamètre  intérieur 
est  de  3,50  m  ;  il  est  distant  de  12  m  de  l'axe  du  chemiu  de  fer. 

Son  fonçage  a  été  fort  difficile  ;  il  a  été  fait  à  la  mine  et  il  fal- 
lait néanmoins  le  boiser.  A  23  m  du  sol,  l'eau  apparut  ;  on  eut 
d'abord  8  m^  à  l'heure,  puis  un  maximum  de  30  m*.  Lorsqu'on 
commença  la  galerie  d'avancement,  toute  cette  eau  disparut.  Le 
travail  commencé  le  30  janvier  1890  fut  terminé  le  31  janvier 
1891,  ce  qui  correspondit  à  un  avancement  de  0,18  par  jour. 

Pour  la  partie  percée  vers  Gênes,  en  pente  vers  le  puits,  on 
adopta  le  système  belge  ;  mais  pour  celle  vers  Asti,  on  mit  la  ga- 
lerie d'avancement  à  la  partie  inférieure  en  lui  donnant  une 
contre-pente,  de  manière  à  faire  écouler  les  eaux  vers  le  puits, 
sans  les  y  envoyer  avec  des  pompes. 

59.  —  Chantier  de  la  tête  nord  vers  Asti.  —  On  commença  par 
faire  l'avancement  à  la  main,  en  appliquant  le  système  belge  ; 
quand  les  installations  mécaniques  furent  prêtes,  on  eut  deux 
avancements  :  l'un  à  la  plate-forme  et  l'autre  en  calotte,  tous  deux 
avec  machines  jjerforatrices  :  la  construction  de  la  voûte  précédait 


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oûlle:  dâSipiédioitSu  L!avancem6iit  supérieur  a^  été- aidé  w^ec  des 
cheaninéa» eft  desaitaqueft-^àda  main^  mais  mnement,,  à  oause^du 
temps  énorme  (20  à  35  jours),  et  de  la  dépense  que-  cesj  ohemi- 
nées  occasionnaient. 

Ee  terrain  rencontré  dans  le  chantier  de  la  têtfe  nord,  vers  Asti, 
f&t  gerpentineux  et  s'ëptendit*  sur  2*646'm'de  la  même  tête  :  tantôt 
ir  était*  massif  et*  serré,  tantôt  désagrégé  avec  dfescbuches*  d^ar- 
gilé- interposées,  ainsi  que  dfes  fontîs  et  cavernes  exigeant  des 
boisages  spécriaux  :  aussi  la  quantité  de  dynamite  employée  par 
mètre  cube  a  varié  de  Vk  4,60  kg  ;  la  durée  des  perforations  va- 
riait* également'  de  2' à  e'heures^. 

A  1 108  m  de  la  tête  Asti,  il  y  eut  un  ébonlfement  important 
avec  36  m^  d'eau  à  l'heure  ;  il  fut  traversé  avec  difficulté. 

Le  front  d'attaque  avait  une  surface  de  6,50  à  7  m^.  On  y  pra- 
tiquait, selon  la.  dureté  de  la  roche,  de  18  à  24  trous  d'une  lon- 
'  gueur  moyenne  de  1,20  m  avec  un  rendement  de  1,10  m. 

Dans  une  journée  de  24  heures,  on  peut  admettre  que  14  étaient 
employées  à  là  perforation  et  10  à  l'enlèvement  des  déblais. 

La  puissance  développée  et  le  volume  d'air  consommé  pendant 
la  perforation  et  l'enlèvement  des  déblais  sont  donnés  dans  le 
tableau  n°  9. 

Tableau  n<^  9. 

SamtBOBTBàn  dei^QtwBiiidiiio*  —  PiiiiwftTMi  motiioe.'^  et  Tnslliiiie  cHair 
pour  la  perloratioiL<.et  Taérage: 


TRAVAUX  EXÉCUTÉS 


Bandant  la  perfèrationd^ine 
I     attaque  

Pendant  renlèvementdes  dé- 
blais   

Pendant  la  perforation  à  deax 
I     attaques •  .   . 


90 
53 
160 


œMPRESSEURS 


NOMBRE 


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2 

4 


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de 

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40 
46 


PRESSION 
DE  l'air 


aux  ré- 
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4,75 

3,25 

6 


à  l'affût 


atm 

4 

» 
4,75 


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des 


VOUiUB 

d^airaux 
affût» 
.  par 
minute 


1700 


2500 


m» 
4,15 
3,53 
5,55 


Le  diagramme  des  avancements  montre  que,  tout  d'abord,  les 
divers  travaux  étaient  concentrés  sur  une  distance  de  SO  à  100  m. 
Lors  de  la  perforation  mécanique,  cette  distance  augmenta  jus- 
qa'à  plus  de  000  m,  pour  se  maintenir  ensuite  entre  200  et  400  m. 


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—  404  — 

L'épaisseur  de  la  voûte  a  été  de  0,40  m  à  0,67  m,  excepté  dans 
réboulement,  où  il  a  fallu  l'augmenter  de  0,67  m  à  1,42  m.  Il  n'y 
a  pas  de  radier. 

60.  —  Consommation  d'acier  pour  les  fleurets.  —  Après  chaque 
perforation,  on  envoyait  de  SO  à  140  fleurets  en  réparation.  En 
moyenne,  l'acier  effectivement  consommé  a  été  de  2  %  pour 
chaque  perforation.  De  plus,  pour  fleurets  mis  hors  d'usage  et 
employés  de  diverses  manières,  ou  encore  perdus,  letc.,  il  y  a  eu, 
pour  chaque  perforation,  une  autre  quantité  de  2,50  kg  d'acier 
employé  :  en  somme,  on  a  eu  une  dépense  moyenne  de  4,70  lires 
pour  l'acier  de  chaque  perforation. 

61.  —  Avancement  des  d%vef*s  chantiers,  voûte,  niches  et  refuges.  — 
Les  avancements  sont  donnés  dans  le  tableau  ci-après  n*  10. 

Le  souterrain  fut  complètement  achevé  le  24  février  1893,  soit 
trois  mois  et  vingt  jours  après  la  rencontre  des  attaques,  et  de 
manière  à  assurer  largement  l'ouverture  à  l'exploitation  du  tron- 
çon Ovada-Acqui  à  l'époque  fixée,  c'est-à-dire  au  mois  de  juin 
suivant,  et,  d'une  manière  précise,  dans  le  délai  de  quatre  ans 
accordé  par  la  concession. 

L'épaisseur  moyenne  de  la  voûte^  pour  tout  le  souterrain,  a  été 
de  0,56  m.  Les  niches  sont  distantes  de  30  m  d'axe  en  axe  et  al- 
ternées dans  les  deux  piédroits.  Il  y  a  trois  chambres  de  refuge  et 
deux  de  dépôt,  toutes  du  même  côté. 

Notons  enfin  que  l'album  contient  cinq  planches  intéressantes 
concernant  ce  tunnel. 

62.  —  Nature  du  terrain^  Eaux  et  Température.  —  M.  Taramelli 
fut  tenu  au  courant  des  particularités  du  percement  du  tunnel, 
telles  que  terrains  rencontrés  avec  échantillons,  inclinaison  des 
couches,  eaux  d'infiltrations,  etc.  Il  a  consigné  toutes  ces  obser- 
vations dans  un  rapport  reproduit  dans  la  Relation  et  accompa- 

'gné  d'un  profil  géologique  avec  diagramme  hydrologique.  Il  a  ' 
reconnu  que  la  structure  réelle  des  formations  géologiques  telle 
que  l'a  révélée  l'excavation  des  tunnels  ou  tranchées,  a  été  beau- 
coup plus  compliquée  que  ne  pouvait  le  faire  prévoir  l'examen 
rapide  des  affleurements.  Car  si  l'on  rencontra  d'abord  dans  le 
tunnel  des  marnes  compactes,  il  y  eut  ensuite  des  conglomérats 
sur  une  plus  grande  longueur  qu'on  ne  l'avait  prévu  et,  chose 
inattendue,  deux  éperons  de  roche  serpentineuse  ancienne  inter- 
'  calés  entre  ces  conglomérats  tertiaires.  A  760  m  de  la  tète  sud. 


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—  406  — 

on  eut  des  roches  serpentineuses  et  amphiboliques  dont  la  grande 
généralité  est  dénommée  par  M.  Taramelli,  euphotide  amphibolisée. 

Quant  aux  eatix,  à  la  tête  sud  .vers  Gènes,  et  dans  les  marnes 
et  conglomérats,  on  n'en  eut  pas  sur  450  m.  Puis  survinrent  de 
5  à  20  m^  à  l'heure,  qui  disparurent  à  une  distance  de  680  m. 
Après  le  percement,  en  janvier  et  février  1893,  il  sortait  de  la 
tête  sud  3  à  4  m^  à  Theure. 

On  a  vu  que,  dans  le  fonçage  du  puits,  on  eut  de  Teau  qui 
disparut  avec  l'ouverture  des  galeries  d'avancement.  Le  chantier 
vers  Asti  donna  pourtant  une  vingtaine  de  mètres  cubes. 

A  la  tête  nord,  vers  Asti,  dans  les  serpentines  et  roches  am- 
phiboliques, il  n'y  eut  pas  d'eau  sur  750  m  :  ensuite  il  parut  sur 
380  m,  de  10  à  30  m^.  Alors,  sur  une  distance  de  160  m  (1  290  m  de 
la  tète)  l'eau  s'accrut  de  30  à  400  m^  de  septembre  1891  à  janvier 
1892.  Ce  chiffre  se  maintint  sur  les  170  m  restant  à  excaver  jus- 
qu'à la  rencontre  avec  le  chantier  nord  du  puits,  le  1®""  avril  1892, 
à  1  460  m  de  la  tête  nord. 

L'eau  continue  ainsi  jusqu'en  mai  1892  :  alors  elle  diminue 
graduellement  et  l'on  a  les  débits  suivants  à  la  tête  nord  : 

Octobre  1892 mK       75 

Décembre  1892  à  février  1893  ......     150 

Juillet  1893 47 

Cette  grande  quantité  d'eau  de  400  m^  à  l'heure,  pendant  le 
percement  et  sur  une  longueur  relativement  faible  est  certaine- 
ment un  phénomène  hydrologique  des  plus  intéressants  et  M.  Ta- 
ramelli ne  manque  pas  de  l'examiner  longuement. 

La  température  a  varié  de  11  à  13°  G.  En  certains  points,  elle  est 

ij-  arrivée  à  16  ou  17°,  mais  cela  sembla  provenir  de  circonstances 

[  accidentelles  dues  aux  travaux  et  non  point  de  la  roche  elle-même. 

r  Nouvelle  incertitude  quant  au  degré  géothermique. 

pr  63.  —  Souterrains  de  la  ligne  Avellino-Rocchetta  S""  V,  —  La  ligne 

f  d'Avellino,  qui  passe  du  bassin  de  la  Méditerranée,  dans  celui  de 

ï-  l'Adriatique,  a  nécessité  17  souterrains  d'une  longueur  totale  de 

'  9294,65  m, 

i  Dans  plusieurs  d'entre  eux,  on  a  rencontré  de  l'argile  écailleuse 

i  (argilla  scagliosa)  avec  infiltration  d'eau,  et  qui  se  gonflait  à  l'air, 

en  occasionnant  de  grandes  difficultés. 

On  cite  dans  de  telles  conditions,  1°  le  souterrain  de  Gelsa,  le 

de:uxième  à  partir  d'Avellino,  entre  les  km  3  et  4  —  d'une  lon- 


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—  407  — 

geur  de  372  m  ;  2*  le  souterrain  de  Parolise,  le  troisième  à  par- 
tir d'Avellino,  entre  les  kml  et 9,  d'une  longueur  de  1224m;  3*^  celui 
de  Nusco,  le  treizième  de  la  ligne,  entre  les  km  53  et  54,  long  de 
362  m.  Leurs  voûtes  en  brique  ont  une  épaisseur  maxima  com- 
prise entre  4,07  et  1,50.  Ils  ont  un  radier  en  briques  ou  en  béton 
sur  toute  leur  longueur  ;  les  piédroits,  dans  le  tunnel  de  Nusco, 
ont  été  poussés  jusqu'à  1,60  m  au-dessous  du  rail. 

Pour  donner  une  idée  de  ce  qui  se  passait,  nous  reproduisons, 
dans  la  figure  12,  un  profil  relevé  à  139,50  m  de  la  tête  vers  Avel- 
lino  dans  le  souterrain  de  Parolise.  Les  chiJBfres  1  indiquent  la 
galerie  d'avancement,  et  les  chiffres  2  le  déblai  d'élargisse- 
ment pour  la  calotte,  qui  se  déforma  suivant  la  ligne  marquée  3. 
On  dut  enlever  de  nouveau  toute  la  partie  hachée  jusqu'à  la  li- 
gne 4  et  maçonner  la  voûte  sans  aucun  retard. 

Fig.l2. 


Ces  trois  tunnels  ont  été  exécutés  avec  le  système  belge,  en 
ayant  soin  de  prendre  les  précautions  suivantes,  que  nous  tradui- 
sons textuellement  (p.  68  de  la  Relation)  et  dont  la  planche  48  de 
l'Album  donne  la  réalisation  : 

«  Tenir  la  galerie  d'avancement  en  calotte  plus  haute  que  l'ex- 
trados (à  Parolise  elle  le  dépassait  de  1  m)  ;  adopter  de  très  robustes 
boisages  tant  pour  les  cadres  de  la  galerie  que  pour  l'élargisse- 
ment en  éventail,  en  en  fixant  la  base  sur  de  fortes  semelles. 

»  Faire  reposer  les  naissances  de  la  voûte  sur  des  pièces  de 
chêne  avec  des  madriers  superposés  pour  mieux  en  garantir  la 
stabilité* 


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—  408  — 

»  Tenir  la  voûte  sur  cintres  avec  des  entraits  de  30  à  40  cm 
de  diamètre,  pendant  tout  le  temps  de  la  construction  du  reste 
du  revêtement. 

»  Boiser  et  étrésillonner  la  cuvette  du  stross  en  plaçant  à  sa  base 
des  semelles  transversales  de  0,35  m  de  diamètre,  lesquelles  ser- 
vaient ensuite  d'appui  aux  pièces  de  butée  destinées  à  soutenir 
la  voûte  etle  profil  du  déblai,  pendant  la  construction  du  piédroit; 
ces  pièces  de  butée  ayant  un  diamètre  de  0,3o  m  et  un  espace- 
ment de  0,80  à  1  m. 

»  Tenir  les  chantiers  du  travail  très  voisins  les  uns  des  autres, 
construire  de  courts  anneaux  de  4  ?n  et  même  indépendants  com- 
me dans  le  souterrain  de  Nusco,  afin  de  les  achever  plus  rapi- 
dement, l'idée  fondamentale  étant  de  laisser  le  moins  de  temps 
possible  la  roche  exposée  à  l'action  des  agents  atmosphériques.  » 

E.  —  Travaux  d'assainissement. 

64.  —  Ligne  de  GêneS'Ovada'Acqiù'Asti,  —  Dans  le  premier  tron- 
çon, sur  le  versant  méditerranéen,  entre  la  Polcevera  et  Mêle, 
il  y  eut  un  seul  éboulement  qui  fut  arrêté  par  d'importants  épe- 
rons maçonnés. 

Le  second  tronçon  comprenant  le  souterrain  de  Turchino, 
nous  passons  au  troisième  de  Campo-Ligure  à  Ovada,  où  se  ter- 
minent les  schistes  et  les  serpentines  pour  laisser  la  place  aux 
marnes  et  conglomérats. 

Dans  trois  tranchées,  il  a  fallu  des  murs  de  soutènement,  et 
dans  deux  autres  des  travaux  de  soutènement  et  d'assainissement. 
Dans  l'une  de  ces  deux  dernières,  on  a  exécuté  à  sec  un  gros  mur 
longitudinal  au  pied  du  talus,  posé  sur  un  massif  de  béton  des- 
cendu jusqu'au  terrain  soKde,  et  déplus  un  système  de  drainages 
pratiqués  dans  le  talus  et  transversalement  sous  la  plate-forme 
afin  de  recueillir  et  d'assurer  l'écoulement  des  eaux  souterrai- 
nes, le  tout  complété  par  un  autre  système  de  canaux  extérieurs 
pour  se  débarrasser  des  eaux  superficielles.  Ces  travaux  réussi- 
rent complètement. 

Le  quatrième  tronçon  s'étend  d'Ovada  à  Asti,  en  passant  par 
Acqui.  Dans  la  partie  jusqu'à  Acqui,  aucun  travail  ne  fut  néces- 
saire.. 

«  Entre  Acqui  et  Asti,  les  terrains  traversés,  dit  la  Relation, 
page  42,  sont  de  nature  argileuse  à  la  surface,  tandis  que  l'ossa- 
ture des  divers  contreforts  et  des  collines  est  formée  de  marne. 


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—  409  — 

Par  suite,  lorsque  la  ligne  se  développe  dans  les  vallées  ou  bien 
à  une  faible  profondeur,  on  rencontre  l'argile  :  mais  si,  au  con- 
traire, on  passe  en  souterrain,  ou  bien  si  on  est  en  tranchée  pro- 
fonde, alors  on  finit  par  trouver  la  marne.  Dans  le  souterrain 
d'Alice  BelcoUe,  on  trouva  même  le  gypse  au-dessous  de  la 
marne.  » 

«  Étant  donnée  la  constitution  de  ces  terrains  composés  en  gé- 
néral de  deux  couches  bien  distinctes,  celle  inférieure  absolu- 
ment imperméable,  on  comprend  qu'il  a  été  nécessaire  de  pré- 
venir ou  d'arrêter  la  formation  d'importants  éboulements  au 
moyen  de  travaux  d'assainissement.  » 

«  On  peut  citer  comme  exemple  celui  exécuté  à  la  tranchée 
de  Malerba,  dans  laquelle  un  mouvement  de  la  colline  amont 
s'est  étendu  jusqu'à  500  m  de  l'axe  du  chemin  de  fer  ;  ce  mou- 
vement a  été  complètement  arrêté,  et  le  terrain  régularisé  moyen- 
nant deux  systèmes  de  drainage,  l'un  contournant  la  partie  où 
avait  commencé  le  mouvement,  l'autre  à  30  m  amont  du  chemin 
de  fer.  On  a,  en  outre,  exécuté  un  remplissage  à  sec,  dans  des 
encoffrements,  jusqu'à  3  m  de  profondeur  §ou3  la  plate-forme,  avec 
des  éperons  se  prolongeant  en  amont.  Les  détails  de  ce  travail 
sont  donnés  dans  la  planche  30.  » 

«  On  peut  citer  aussi  le  remblai  de  Vignale  (à  66,7  km),  où, 
moyennant  un  drainage  amont  parallèle  au  chemin  de  fer,  on  a 
pu  arrêter  complètement  un  mouvement  de  l'escarpement  voi- 
sin. A  la  tête  vers  Gênes  du  tunnel  d'Alice  BelcoUe,  un  radier 
en  béton  sous  la  plate-forme  a  servi  d'appui  à  des  murs  de  pied 
de  chaque  côté  de  la  voie,  derrière  lesquelles  on  a  mis  des  rem- 
plissages à  sec  et  des  éperons  faisant  drainage. 

»...  Pour  consolider  les  talus  des  tranchées  on  a  préféré  aux 
revêtements  à  sec  ou  avec  mortier,  des  fossés  maçonnés  pour  le 
prompt  écoulement  des  eaux,  ou  bien  des  murs  de  soutènement 
au  pied  des  talus  où  les  eaux  d'infiltration  faisaient  craindre  la 
formation  d'éboulements  si  elles  n'en  avaient  pas  provoqué.  Der- 
rière ces  murs,  on  a  toujours  placé  une  certaine  épaisseur  de 
maçonnerie  à  sec  pour  favoriser  la  sortie  des  eaux  :  dans  les  par- 
ties où  elles  étaient  abondantes,  on  exécuta  de  véritables  drai- 
nages, ou  bien  des  éperons  remplis  de  maçonnerie  à  sec  s'éten- 
dant  sur  des  profondeurs  notables  derrière  les  murs  de  pied.  Ces 
éperons  avaient  pour  but  d'assécher  la  masse  comprise  entre  eux; 
ils  ont  donné  de  bons  résultats.  Les  eaux  provenant  de  ces  épe- 
rons étaient  recueillies  et  dirigées  au  dehors.  En  résumé,  on  a 


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—  410  — 

toujours  eu  la  pensée  de  recueillir  et  de  faire  écouler  les  eaux 
portout  où  elles  se  manifestaient.  » 

66.  —  Ligne  d'Avellino  à  Rocchetta  Santa  Venere.  —  Nous  avons 
vu  les  étranges  déformations  survenues  dans  l'élargissement  en 
calotte  pratiqué  au  souterrain  de  Parolise  et  les  précautions  qu'il 
a  fallu  prendre  dans  l'exécution  de  trois  des  souterrains  de  cette 
ligne.  Ces  déformations  étaient  causées  par  l'action  de  l'air  sur 
l'argile  mise  en  contact  avec  lui,  pendant  un  délai  assez  court. 
La  question  de  savoir  comment  se  sont  comportées  les  tranchées 
ouvertes  dans  cette  argile  se  pose  naturellement  à  l'esprit.  Voici 
la  réponse  que  donne  la  Relation,  page  68  : 

«  Une  catégorie  de  travaux  qui  prend  une  importance  spé- 
ciale à  cause  de  la  nature  généralement  argileuse  des  terrains, 
est  celle  des  ouvrages  de  consolidation  et 'd'assainissement  des 
tranchées  et  des  remblais,  qui  sont  très  fréquents  le  long  de  la 
ligne  :  on  peut  même  dire  que  les  tranchées  qui  n'en  portent 
point  de  trace  sont  rares.  Les  remblais  eux-mêmes  en  exigèrent 
d'importants,  soit  pour  assainir  les  terrains  inclinés  sur  lesquels 
ils  reposaient,  soit  pour  les  soutenir  à  leur  pied  avec  des  murs, 
des  banquettes  de  gravier,  etc. 

5>  Les  dispositions  habituelles  suffisaient  pour  ces  travaux  d'as- 
sainissement, qui  parfois  s'étendaient  à  des  déclivités  assez  éten- 
dues. Nous  n'en  dirons  pas  plus  long,  parce  que  nous  avons  parlé 
de  travaux  semblables  à  propos  de  la  ligne  Gènes-Asti  (voir  ci- 
dessus). 

-»  Des  travaux  importants  d'assainissement  furent  exécutés  dans 
la  partie  de  la  ligne  comprise  entre  Paternopoli  et  Monte  Mara- 
no  ;  l'un  d'eux  se  rapportant  à  la  tranchée  Memossete  est  repro- 
duit dans  la  planche  52  de  l'Album;  l'idée  fondamentale  qui 
présida  à  son  exécution  fut  d'arriver  à  soustraire  le  talus  amomt 
à  l'action  des  agents  atmosphériques  au  moyen  d'un  revêtement 
de  matières  graveleuses  soutenues  par  un  mur  de  pied,  tout  en 
recueillant  et  donnant  écoulement  aux  eaux  qui  venaient  sourdre 
à  la  surface  au  moyen  de  drains  et  de  cuvettes  maçonnées* 

»  Des  dispositions  semblables  ont  été  adoptées  pour  la  tranchée 
dite  Rossa  (29,6  km)  :  le  mur  de  pied  a  été  consolidé  par  des 
murs  transversaux  s'étendant  sur  toute  la  largeur  de  la  plate- 
forme, et  dont  les  intervalles  étaientremplis  de  maçonnerie  à«ec  : 
un  aqueduc  construit  inférieuTement  et  dans  l'axe  du  chemin  de 
fer  donnait  écoulement  aux  eaux  recueillies  par  des  drains.  » 


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—  411  — 

Tout  cela  rappelle  le  système  préconisé  par  Sazilly  :  son  ap- 
plication semble  d'autant  plus  logique  qu'il  ne  s'agit  dans  les 
tranchées  dont  il  \ient  d'être  question,  que  d'actions  superficielles 
provenant  des  agents  atmosphériques,  se  combinant  avec  celles 
des  eaux. 

F.  Stations  et  divers. 

*  66.  — ■  Stations f  Voie  et  bâtiments.  —  La  Relation  contient  les  plans 
des  voies  pour  les  diverses  classes  de  stations,  ainsi  que  des  détails 
sur  le  matériel  de  la  voie.  Elle  donne  aussi  les  dessins  des  bâti- 
ments pour  les  voyageurs. 

Signalons,  à  ce  sujet,  les  bâtiments  delà  ligne  deVarese  à  Porto 
Ceresio,  tant  pour  les  voyageurs  que  pour  les  marchandises  et  les 
maisons  de  garde,  où  l'on  a  cherché  à  rappeler  l'architecture  des 
chalets  alpestres  de  la  Suisse.  On  y  est  arrivé  en  munissant  les  pa- 
rois extérieures  de  bandeaux  et  pilastres,  en  peignant  les  diverses 
parties  de  ces  parois  avec  des  teintes  diverses,  en  mettant  aux 
portes  et  fenêtres  des  encadrements  à  fortes  saillies,  et  en  ornant 
les  chêneaux  de  lambrequins  en  sapin. 

67.  —  Appontements  à  la  station  de  Porto  Ceresio.  — 11  convient  de 
signaler  sur  la  ligne  de  Varese-Porto  Ceresio,  l'installation  d'ap- 
pontements  en  fer  sur  le  lac  de  Lugano,  pour  le  débarquement 
et  le  débarquement  des  voyageurs  et  des  marchandises  de  la  sta- 
tion de  Porto  Ceresio  ;  ils  sont  formés  de  poutres  en  treillis  sou- 
tenues par  des  pieux  en  fer  creux,  armés  de  sabots  à  vis  en  fonte  : 
l'appontement  des  voyageurs  a  3,50  m  de  large;  celui  des  mar- 
chandises, de  4,70  m  de  large,  est  muni  d'une  voie  reliée  à  celle 
de  la  station  :  tous  les  deux  s'avancent  de  30  m  dans  le  lac. 

68.  —  Matéiiaiix  de  œnstrudion.  —  Pour  toutes  les  lignes  dé- 
crites on  a  donné  des  détails  sur  les  matériaux  employés  dans 
les  ouvrages.  Là  où  il  n'y  avait  pas  de  carrières  de  ces  belles  pierres 
qui  ont  servi  pour  lesmonuments si  nombreux  en  Italie,  on  a  eu 
d'excellentes  briques,  et  parfois  on  a  installé  des  fours  du  sys- 
tème Hoffmann  ou  autres. 

69.  —  Chaux  et  mortiers.  —  Dans  les  alentours  de  Rome,  il  y  a 
beaucoup  de  terrains  volcaniques  et,  par  suite,  de  la  pouzzolane 
donnant  d'excellents  mortiers,  même  avec  de  la  chaux  peu  ou 
point  hydraulique. 


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n 


—  412  — 


Dans  une  partie  de  la  ligne  d'Avellino  à  Rôcchetla,  on  n'avait 
pas  de  pouzzolanes  ;  on  installa  des  fours  à  chaux  à  VaUone  Os- 
curo^  en  utilisant  des  bancs  de  calcaire  marneux (Albarose),  avec 
lequel  on  eut  de  la  chaux  hydraulique,  et  même  du  ciment  à  prise 
très  rapide.  Tous  les  détails  sur  l'installation  de  ces  fours  sont 
donnés  dans  la  Relation  et  dans  l'Album,  avec  l'analyse  des  cal- 
caires, etc. 

70.  —  Chemins  de  service.  —  Dans  cette  même  ligne  Avellino  - 
Rocchetta,  où  le  chemin  de  fer  suit  la  vallée  del'Ofanto,  qui  se  jette 
dans  l'Adriatique,  il  y  avait  une  partie  de  cette  vallée,  depuis 
Rocchetta  jusque  vers  Lioni,  localités  distantes  d'une  cinquantaine 
de  kilomètres,  où  il  n'existait  aucun  chemin  d'accès  à  la  ligne  à 
construire.  On  exécuta,  sur  une  longueur  qui  n'est  pas  indiquée, 
mais  qui  à  dû  être  notable,  un  petit  chemin  de  fer  de  0,75  d'écar- 
tement  qui  fut  exploité  régulièrement  avec  locomotives.  Son  uti- 
lité a  été  très  grande  ;  il  a  permis  d'ouvrir  le  tronçon  de  16  km 
entre  Sant-Angelo  et  Gonza,  deiuc  ans  avant  l'époque  fixée  pour 
son  achèvement,  soit  le  28  octobre  1895,  tandis  que  la  concession 
accordait  jusqu'au  27  octobre  1897. 


CHAPITRE  III 
Conclusions. 

71.  —  Lacune  concernant  les  dépenses.  —  Nous  terminons  ici  l'ex- 
posé des  renseignements  que  nous  avons  puisés  dans  la  Relation 
de  la  Société  de  la  Méditerranée  et  que  nous  avons  cherché  à 
réduire  autant  que  possible,  au  moyen  de  tableaux  ou  d'une 
rédaction  succincte.  Nous  ferons  observer,  à  ce  propos,  que  cette 
Relation  n'est  pas  dans  le  commerce  et  qu'elle  est  écrite  dans 
une  langue  étrangère  :  il  nous  a  donc  paru  fort  utile  que 
les  informations  qui  s'y  trouvent,  comme  par  exemple  celles  sur 
les  souterrains,  figurent  dans  nos  bulletins. 

Dans  notre  exposé,  nous  n'avons  ajouté  généralement  aucun 
commentaire,  laissant  aux  faits  toute  leur  éloquence  :  le  moment 
est  venu  d'émettre  une  opinion  sur  l'ensemble  de  ces  travaux. 
Nous  devons  reconnaître  l'esprit  d'organisation  qui  a  présidé  à 
leur  exécution  :  les  difficultés  les  plus  variées  ont  été  magistra- 
lement vaincues,  et  le  résultat  final  a  été  l'achèvement  des  lignes 


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—  413  — 

dans  les  délais  prescrits  ou  même  avec  des  avances  très  notables, 
arrivant  à  deux  et  même  trois  ans,  sur  une  période  de  huit  ans  ; 
mais  il  est  malheureusement  impossible  d'apprécier  la  valeur 
des  solutions  adoptées  pour  les  divers  ouvrages  existant  sur  ces 
lignes  si  brillamment  terminées. 

Ainsi,  aucun  poids  de  fer  et  d'acier  n'est  donné  pour  les  ta- 
bliers métalliques,  sur  lesquels  nous  avons  attiré  l'attention  du 
lecteur.  Pourtant  ces  tabliers  sont  conçus  d'une  manière  tout  à 
fait  remarquable.  La  hauteur  très  grande  donnée  aux  parois  ver- 
ticales et  dépassant  souvent  un  huitième  de  l'ouverture  —  le 
soin  avec  lequel  le  nombre  des  pièces  composant  ces  parois  a  été 
réduit, — l'attention  mise  à  calculer  chacune  des  parties  des  pou- 
tres principales,  y  compris  chaque  pièce  des  parois  —  la  con- 
naissance approfondie  et  l'utilisation  de  tous  les  théorèmes  de  la 
statique  graphique  et  de  la  résistance  des  matériaux,  pour  la  dé- 
termination des  efforts  et  celle  des  sections  correspondantes, 
la  méthode  ingénieuse  adoptée  pour  calculer  les  ponts  à  plusieurs 
travées,  dont  les  poutres  ont  des  hauteurs  variables,  toutes  ces 
circonstances  démontrent  la  grande  habileté  de  celui  qui  a  pro- 
jeté ces  tabliers. 

Le  mémoire  du  Giomaie  del  Gmio  Civile  que  nous  avons  analysé 
termine  en  disant  que  les  résultats  complètement  satisfaisants 
obtenus  pour  les  quatre  ponts  en  acier  qui  s'y  trouvent  décrits, 
démontre  l'opportunité  d'employer  l'acier  pour  les  tabliers  mé  - 
talliques.  Pour  que  cette  démonstration  soit  faite,  des  épreuves 
supportées  avec  succès  ne  suflSsent  pas  :  il  faut  la  comparaison 
du  poids  des  fers  et  de  ceux  de  l'acier  pour  des  ouvertures  sem- 
blables et  les  prix  correspondants  ;  nous  sommes  laissés  à  cet 
égard  dans  une  ignorance  complète. 

L'auteur  possède  évidemment  une  connaissance  approfondie 
de  son  sujet  ;  on  se  demande  quelle  considération  l'a  empêché 
d'ajouter  ce  qui  était  indispensable  pour  faire  de  son  mémoire 
une  œuvre  complète  et  digne  d'être  classée  parmi  les  plus  utiles. 

Pour  les  souterrains,  il  n'y  a  aucune  indication  de  dépense. 
Nous  possédons  divers  livres  indiquant  les  prix  des  souterrains 
exécutés  :  nous  avons  cité  celui  de  M.  J.  Ladame  qui  nous  les  donne 
pour  plus  de  cinq  cents  d'entre  eux.  Quelle  ne  serait  pas  l'utilité 
de  connaître  les  prix  des  soixante -neuf  tunnels  exécutés  et  qui 
ont  ensemble  une  longueur  de  40781  m? 

On  pourrait  étudier  l'influence  qu'a  eue  la  longueur  du  tun- 
nel sur  la  dépense  totale  et  celle  de  l'exécution  des  puits.  On 


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—  414  — 

admet  généralement  que  la  dépense  en  main-d'œuvre  et  dyna- 
mite est  la  même  pour  la  perforation  mécanique  et  Texcavation 
à  la  main  ;  nous  ignorons  s'il  en  a  été  ainsi  pour  les  tunnels  du 
Turchino  et  de  Gremonino  et  si  l'augmentation  de  dépense  due 
à  la  perforation  mécanique  correspond  uniquement  aux  instal- 
lations mécanioues  destinées  à  produire  et  transmettre  la  puis- 
sance nécessaire  à  la  perforation  des  trous  de  mines,  tout  en  as- 
surant l'aérage. 

La  Relation  n'explique  pas  ces  lacunes  motivées  dit-on,  par  ce 
fait  que  la  Société  n'avait  pas  encore  terminé  ses  comptes. 

Dans  ce  cas,  nous  n'avons  qu'à  nous  incliner:  qu'il  nous  soit 
permis  d'espérer  que,  les  comptes  une  fois  achevés,  la  Société 
de  la  Méditerranée  consentira  à  satisfaire  notre  curiosité  si  légi- 
time, ce  dont  tous  les  Ingénieurs  et  Constructeurs  de  chemins 
de  fer  lui  seront  reconnaissants. 

78.  —  Personnel  des  Travaux.  —  Une  seconde  lacune  existe  :  la 
Relation  ne  contient  aucun  nom  relatif  au  personnel  qui  a  été 
chargé  des  travaux.  Nous  sommes  là  en  présence  d'une  habitude 
assez  générale  en  Italie,  où  l'anonymat  est  pratiqué  dans  la  plu- 
part des  administrations  privées.  Il  faut  reconnaître  ce  qu'il  y  a 
d'élevé  dans  cette  manière  de  faire.  On  se  trouve  en  présence 
d'une  sorte  de  corps  moral  où  la  solidarité  est  complète:  les  per- 
sonnalités vaniteuses  ne  peuvent  s'attribuer  un  mérite  qui  re- 
vient à  d'autres. 

Chaque  peuple  a  sa  façon  d'agir  à  cet  égard.  Prenons  un  exem- 
ple en  Angleterre,  et  choisissons  le  pont  duForth.  Sa  description 
publiée  en  1890,  par  M.  Westhofen,  dans  le  journal  VEngineering, 
comprend,  après  les  renseignements  techniques,  un  long  article 
sur  les  Ingénieurs  et  les  Entrepreneurs,  avec  des  détails  biogra- 
phiques et  même  de^  portraits  qu'on  est  certainement  satisfait 
d'y  trouver,  à  cause  de  l'intérêt  qui  s'attache  à  tout  ce  qui  con- 
cerne ce  gigantesque  ouvrage. 

En  France,  on  ne  va  pas  si  loin  :  les  comptes  rendus  statistiques 
de  M.  W.  de  Nordling  sur  les  travaux  qu'il  a  exécutés  pour  la 
Compagnie  d'Orléans,  sont  toujours  considérés  comme  de  vérita- 
bles modèles  à  consulter  ou  à  suivre.  Il  y  a  un  chapitre  intitulé: 
Personnel  et  Entreprises^  contenant  les  noms  des  ingénieurs  et  des 
Entrepreneurs. 

Le  xrx®  siècle  aura  vu  le  commencement  des  conquêtes  du 
Génie  Civil  moderne.  A  ces  dernières  sera  liée  d'une  façon  in- 


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—  415  — 

dissoluble  son  histoire  industrielle  et  même  aussi  son  histoire 
politique.  Que  seraient  ces  histoires  sans  noms  propres? 

La  Société  de  la  Méditerranée  avait,  paraît-il  recruté,  pour 
les  travaux  dont  nous  venons  de  rendre  compte,  un  personnel 
supplémentaire  qui  fut  licencié  aussitôt  après  leur  achèvement. 
Elle  a  cru  devoir  garder  le  silence  sur  ceux  qui  le  composaient  : 
nous  respecterons  les  motifs  de  cette  décision,  mais  en  ajoutant 
la  réflexion  suivante  :  les  faits  relatés  dans  les  pages  qui  précèdent 
démontrent  amplement  que  ce  personnel  s'est  trouvé,  dans  le 
cours  de  sa  mission,  en  présence  de  difficultés  considérables, 
qu'il  a  su  vaincre  avec  un  talent  et  un  succès,  auxquels  il  est 
juste  de  rendre  hommage. 


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TABLE  DES  MATIÈRES 


INTRODUCTION 

I  fm»' 

1.  ProvenaDce  de  la  Relation 358 

2.  Réseaux  actuels  des  chemins  de  fer  en  Italie 358 

3.  Matières  traitées  dans  la  Relation 360 

4.  Divisions  du  présent  compte  rendu 360 

CHAPITRE  PREMIER 
Indications  généralas  sur  las  lignes  axécutées. 

5.  Classification  des  lignes  en  Italie 361 

6.  Lignes  exécutées 364 

7.  Ligne  Rome  San  Paolo-Rome  Trastevere  et  raccordements  autour  de  Rome  .  .  364 
|8.     —    Rome  Termini-Segni 366 

9.     —    Rome  Trastevere- Viterbe 366 

10.  —    Vellelri-Terracina  . 366 

11.  —    Avellino-Rocchetta  Santa  Venere 367 

12.  —    Gènes-Ovada-Acqui-Asti.  Antécédents 368 

13.  —             —             —           Tracé  et  divers 369 

CHAPITRE  II 
Ranseignaments  sur  las  travaux  décrits  dans  la  Ralation. 

14.  Tableau  des  ouvrages  d'art 370 

A.  —  Ouvrages  d'art  obdinairbs. 

15.  Types  de  ces  ouvrages • 370 

B.  —  Ouvrages  d'art  spéciaux  em  MAçomiEBiE. 

16.  Ponts  et  viaducs 37Î 

C.  —  Tabliers  métalliques. 

17.  Données  générales 372 

18.  Tabliers  de  la  ligne  d' Avellino-Rocchetta  Santa  Venere 373 

19.  —          —        deGénes-Ovada-Asti.  Pont  sur  leTanaro 375 

20.  —-          —        de  Sparanise  à  Gaete 377 

21.  Flèches  des  tabliera  .  • 379 

D,  —  Souterrains. 

22.  Données  générales  .  • 380 

23.  Types  divers  de  souterrains 380 

24.  Partie  artificielle  des  souterrains Zii 

Souterrain  du  Turchino. 

25.  Données  générales 383 

26.  Nature  du  terrain 383 

27.  Eaux 384 

28.  Température 384 

29.  Installations  mécaniques 385 


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—  417  — 

f  ra|M. 

Su.  Chantier  de  la  tète  sud.  Travail  à  la  main 385 

31 .  —  Perforation  mécanique 385 

32.  —  Trous  démines.  Flenrets  et  dynamite  consommée  .  388 

3).  —  Avancements 389 

34.  —  Organisation  des  divers  travaux 389 

:<5.  —  Transporte    . 390 

36.  —  Rencontre  avec  le  chantier  suivant 390 

37.  —  Eaux 390 

38.  Chantier  du  puits,  Fonçage  du  puits 391 

39.  —  Avancement  sud 391 

40.  —  Avancement  nord 3dl 

41.  —  Organisation  des  chantiers 392 

42.  —  Épuisements 392 

43.  —  Puissance  motrice 392 

44.  Chantier  de  la  tête  nord.  Travail  à  la  main 393 

45.  ~  Perforation  mécanique 393 

46.  —  Épuisements 393 

47.  —  Puissance  motrice  et  transports 394 

48.  Données  générales  sur  le  percement  du  tunnel.  Avancements  des  divers  chan- 

tiers   • 394\ 

49.  Déblais,  dynamite,  voûte,  radier  et  aqueduc 396 

50.  Refuges 396 

51.  Machines  perforatrices 397 

52.  Nature  du  terrain 398 

53.  Eaux 398 

Jbi.  Température 399 

Souterrain  de  CrenioUno. 

55.  Données  générales 399 

56.  Installations  mécaniques 400 

57.  Chantier  tête  sud  vers  Gènes 400 

58.  —       du  puits 402 

59.  —       tête  nord  vers  Asti 402 

60.  Consommation  d'acier  pour  les  fleurets 404 

61.  Avancements  des  divers  chantiers  :  voûtes,  niches,  refug& 404 

62.  Nature  du  terrain.  Eaux.  Température 404 

63.  Souterrains  de  la  ligne  AveUino-Rochetta  Santa  Vtnere 406 

E.  —  Travaux  d'assainissement. 

64.  Travaux  d'assainissement  de  la  ligne  Gênes-Ovada-Asti 408 

65.  —  —  de  la  ligne  Avellino-Rochetta  ban  la  Venere   ....  410 

F.  —  Stations  et  divers. 

66.  Stations,  voie  et  bâtiments 411 

67.  Appontements  de  Porto  Ceresio 411 

68.  Matériaux  de  construction 411 

69.  Chaux  et  ciments 411 

70.  Chemins  de  service 412 

CHAPITRE  in 
Conclusions. 

71.  Lacune  concernant  les  dépenses 412 

72.  Personnel  des  travaux 414 


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NOTICE  NÉCROLOGIQUE 

SUK 

M.  Ernest  DELIGN Y 

PAR 


La  Société  des  Ingénieurs  Civils  vient  de  perdre  l'un  de  ses 
membres  fondateurs,  dont  il  reste  aujourd'hui  un  si  petit  nombre. 

Ernest  Deligny,  élève  de  l'École  Centrale,  membre  de  la  So- 
ciété depuis  1848,  l'un  de  ses  donateurs,  et  qui  fut  membre  de 
son  Comité  en  1850  et  1851,  est  mort,  le  8  novembre,  au  Château 
(le  l'Arc,  près  de  Saint-Denis  de  Pile  (Gironde),  dans  sa 
79^  année. 

Dès  sa  sortie  de  l'école,  en  1842,  Deligny  était  attaché  aux 
études  et  à  la  construction  des  chemins  de  fer  de  Dijon  à  Mul- 
house et  de  Dijon  à  Chalon;  et.  Tannée  suivante,  en  1843,  il 
entrait,  sous  les  ordres  de  Flachat,  au  service  des  chemins  de 
fer  de  Saint-Germaîn  et  de  Versailles  (rive  droite),  où  il  collabo- 
rait tant  aux  travaux  du  chemin  de  fer  atmosphérique,  du  Pecq 
à  Saint- Germain  qu'à  l'érection  de  l'ancienne  charpente  en  fer 
de  la  gare  Saint-Lazare,  l'une  des  premières  de  ce  genre  cons- 
truite en  France. 

En  1848,  Deligny,  Ingénieur  des  travaux  et  de  Tentretien  des 
deux  lignes,  eut  l'occasion  de  donner  une  preuve  de  sa  remar- 
quable rapidité  de  décision  et  de  coup  d'oeil.  Chargé  du  rétablis- 
sement du  grand  pont  à  trois  voies  d'Asnières  que,  le  2  mars,  les 
mariniers  de  la  Seine  avaient  incendié,  ainsi  que  quelques  autres 
moins  importants,  Deligny  avait,  en  deux  jours,  dressé  les  pro- 
jets, trouvé  les  matériaux  du  nouvel  ouvrage.  Le  4  mars  les  tra- 
vaux commen^*aient,  et,  quinze  jours  après,  la  circulation  pouvait 
reprendre.  Ce  fut  à  l'époque  un  grand  succès. 

En  1850,  la  Compagnie  de  Versailles  n'ayant  pas  obtenu  la 
concession  de  la  ligne  de  l'Ouest,  Deligny  porta  son  activité  à 
rétranger,  où  le  retinrent,  plus  tard,  les  événements  de  1851 . 
Après  avoir,  en  Espagne,  dans  les  Asturies,  établi  le  chemin  de 


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—  419  — 

fer  houiller  des  charbonnages  de  Langreo,  il  retrouva,  en  Anda- 
lousie, dans  la  province  de  Huelva,  les  traces  de  grands  gise- 
ments minéraux  exploités  par  les  Romains,  abandonnés  à  la  suite 
des  invasions  barbares,  et  qu^on  jugeait  épuisés. 

Deligny  fonda  là,  et  dans  la  province  voisine  de  Tralos  montes, 
en  Portugal,  une  des  plus  belles  exploitations  de  cuivre  du  monde 
entier,  qui  a  porté  à  un  haut  degré  la  prospérité  de  la  province 
de  Huelva,  jusque  là  peu  peuplée,  sans  ressources,  et  qui  est 
aujourd'hui  une  des  plus  riches  de  l'Espagne.  La  valeur  annuelle 
des  produits  des  mines  y  a  dépassé  80  millions  de  francs.  Quatre 
chemins  de  fer  ont  été  construits  pour  les  desservir,  et  le  port 
de  Huelva,  où  n'abordait  jamais  un  navire  et  que  fréquentaient  à 
peine  quelques  barques  de  pêcheurs,  est  devenu,  commerciale- 
ment, l'un  des  plus  importants  de  l'Espagne. 

Rentré  en  France  en  1860,  Deligny  s'y  consacra,  dans  la 
Gironde,  à  des  travaux  de  viticulture  sans  oublier  son  devoir  de 
citoyen.  En  1870,  il  posî^dait  et  dirigeait  à  Bordeaux  le  journal 
«  La  Tribune  »  qui  a  rendu  les  plus  grands  services  à  la  défense 
nationale,  et  il  venait  enfin,  en  1873,  se  fixer  à  Paris,  où  les 
électeurs  du  quartier  de  la  porte  Dauphine  l'envoyaient  bientôt 
siéger  au  Conseil  municipal  de  Paris  et  au  Conseil  général  de  la 
Seine,  mission  qu'il  a  acceptée  et  remplie  pendant  vingt  ans. 

Dans  les  deux  assemblées,  Deligny  s'était  consacré  à  la  fois 
aux  questions  intéressant  les  moyens  de  circulation  de  tous 
ordres,  l'assainissement  et  le  service  des  eaux  potables  pour 
la  Ville  et  le  Département.  En  ces  matières,  ses  travaux  sont 
innombrables,  et,  dans  toutes,  sa  parole  avait  une  autorité  déci- 
sive. Il  est  un  de  ceux  qui  ont  le  plus  contribué,  grâce  au  con- 
cours prêté  par  le  Département  et  la  Ville,  à  assurer  à  la  Seine 
fluviale  un  tirant  d'eau  de  3  m,  et  à  étendre  ce  mouillage  à  la 
traversée  de  Paris.  Nul  plus  que  lui  n'a  travaillé  au  développe- 
ment des  tramways.  Et,  quant  aux  questions  hygiéniques,  à  l'ex- 
pulsion des  eaux  d'égout,  à  leur  épandage  au  dehors  et  à  l'ad- 
duction de  nouvelles  eaux  potables,  il  était  sans  cesse  sur  la 
brèche,  et  ses  rapports  sur  tous  les  projets  y  relatifs  forme- 
raient une  bibliothèque  complète  des  plus  instructives  et  des  plus 
riches. 

Ces  diverses  spécialités  avaient  fait  appeler  Deligny  dans  une 
commission  gouvernementale,  instituée  par  le  Ministre  de  la 
Guerre  pour  l'étude  des  conditions  de  l'alimentation,  en  cas  de 
guerre,  du  camp  retranché  de  Paris.  Il  en  était  un  des  membres 


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-  420  ~ 

les  plus  actifs  et  les  plus  influents,  et  y  a  rendu  les  plus  énii- 
nents  services.  Les  nombreux  travaux  qu'il  y  a  produits  en 
font  foi. 

Dans  ces  dernières  années,  suivant  une  conception  des  plus 
rationnelles  répondant  à  la  fois  à  l'ensemble,  logiquement  sérié, 
des  besoins  réels  de  la  circulation  urbaine,  et  aux  nécessités 
d'une  exécution  économique  n'impliquant  que  dans  la  mesure 
la  plus  étroite  des  dépenses  d'expropriation,  il  s'était  attaché  à 
la  création  de  ce  chemin  de  fer  intérieur  de  Paris  que  le  vocable 
«  Métropolitain  »  désigne  pour  tous  aujourd'hui.  Il  s'agissait 
d'une  affaire  honnête  et  rationnelle.  La  pensée  n'a  pas  été  com- 
prise. Les  concours  ne  sont  pas  venus.  D'autres  projets  ont  été 
adoptés.  On  le  regrettera  peut-être  plus  tard.  Cet  échec  n'a 
peut-être  pas  été  sans  influence  sur  l'affaiblissement  d'une  santé 
jusque-là  des  plus  robustes. 

Ajoutons  un  dernier  trait.  Des  services  rendus  à  l'Espagne, 
surtout  à  la  province  de  Huelva,  Deligny  avait  rapporté,  comme 
récompense  nationale  honorifique,  un  titre  nobiliaire  élevé  et 
des  décorations  dont  il  ne  faisait  jamais  montre.  Combien  de 
personnes  de  son  intimité  n'en  ont  jamais  rien  su. 

D'une  bonté  parfaite,  d'une  obligeance  sans  bornes,  Deligny 
n'avait  que  des  amis. 

Esprit  clair,  méthodique,  allant  droit  au  but,  il  avait  au  plus 
haut  degré  les  facultés  pratiques  de  l'organisateur.  Son  jugement 
était  droit,  précis  et  il  était  doué  d'une  énorme  puissance  de 
travail.  Il  a  servi  son  pays,  Paris  surtout,  sa  ville  natale. 

Ernest  Deligny  a  honoré  la  France.  C'est  un  de  ses  mem- 
bres les  plus  distingués  que  vient  de  perdre  en  lui  la  Société 
des  Ingénieurs  Civils  de  France. 


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NOTICE  NÉCROLOGIQUE 


SUR 


Nicolas-Jules  RAFFARD 


PAR 

:Édovi.a]?d.   SIMION 

MEMBRE  DU  COMITÉ. 


Ancien  élève  de  l'École  des  Arts  et  Métiers  d'x\ngers,  Membre 
de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France,  du  Conseil  de  la 
Société  d'encouragement  pour  l'industrie  nationale,  du  Comité 
technique  des  machines  à  l'Exposition  Universelle  de  1889,  du 
Comité  de  la  Société  Internationale  des  électriciens,  Membre  ho- 
noraire de  l'Institut  égyptien,  lauréat  de  l'Institut  de  France, 
notre  regretté  Collègue  a  consacré  sa  longue  carrière  à  la  solu- 
tion de  nombreux  problèmes  de  mécanique  et  d'électricité.  La 
direction  d'importants  ateliers,  un  séjour  prolongé  dans  les  colo- 
nies anglaises,  particulièrement  dans  les  exploitations  minières 
de  l'Australie,  avaient  développé  chez  Raffard  un  remarquable 
esprit  d'observation  et  de  méthode,  la  rectitude  d'un  jugement 
très  pondéré,  le  dédain  des  utopies.  Les  communications  dont 
cet  Ingénieur  a  enrichi  le  Bulletin  technologique  de  la  Société 
des  Anciens  Élèves  des  Écoles  nationales  d'Arts  et  Métiers,  et 
dont. on  trouvera  la  liste  instructive  à  la  suite  de  cette  notice,  té- 
moignent aussi  d'une  rare  modestie,  d'une  probité  scientifique 
absolue,  soit  qu'il  s'agisse  de  choses  vues  au  cours  de  lointains 
voyages  et  utiles  à  faire  connaître,  soit  que  l'auteur  décrive  ses 
propres  inventions. 

Parmi  les  dernières,  la  balance  dynamométrique,  ou  frein  équilibré^ 
fut  signalée  avec  éloge  à  la  «  Société  d'Encouragement  pour  l'in- 
dustrie nationale  y>,  par  l'un  de  ses  secrétaires,  M.  CoUignon  ;  le 
Comité  des  arts  mécaniijues  de  la  même  Société  lit  également 
grand  cas  des  divers  organes  de  tra7ismissions  de  mouvement  ima- 
ginés par  Raffard  et,  entre  autres,  du  plateau  d'accouplement  à  bagues 
Bull.  28 


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de  caoutchouc,  aujourd'hui  classique  et  universellement  appliqué 
pour  substituer  des  liens  élastiques  à  la  rigidité  d'assemblage  de 
deux  arbres  situés  en  prolongement  l'un  de  l'autre. 

Les  régulateurs  à  force  centrifuge  furent,  de  la  part  de  notre  Col- 
lègue, l'objet  d'études  et  de  transformations  dont  les  galeries  du 
Conservatoire  des  Arts  et  Métiers  possèdent  d'intéressants  mo- 
dèles. 

Dans  le  même  ordre  d'idées,  une  application  des  ^mouveînents 
louvoyants  montre,  en  même  temps  que  Tesprit  curieux  et  pra- 
tique de  ce  chercheur,  la  modestie  scrupuleuse  à  laquelle  nous 
faisions  allusion  plus  haut.  Rafifard  avait  constaté  que  tous  les 
organes  (papillons,  obturateurs,  détentes  variables),  servant  à 
modifier  l'admission  de  la  vapeur  dans  le  cylindre  opposaient 
toujours  une  certaine  résistance  aux  mouvements  du  manchon 
du  régulateur,  résistance  qui,  pour  être  surmontée,  nécessitait 
une  accélération  proportionnelle  de  la  vitesse.  «  Il  en  résulte, 
»  remarquait  Raffard  (1),  que,  de  part  et  d'autre  de  l'allure  du 
»  régime,  il  y  a  un  certain  écart  de  vitesse  que  le  régulateur  ne 
»  peut  corriger  et  poui  lequel  il  'est  fatalement  paralysé  et  par 
»  conséquent  impuissant... 

»  L'appareil  imaginé  pour  obvier  à  cet  inconvénient  repose, 
»  ajoute  l'auteur,  sur  le  principe  des  mouvements  louvoyants  mis 
»  en  lumière  par  M.  Haton  de  la  Goupillière  dans  son  Timté  des 
»  mécanismes^  p.  391.  D'après  ce  principe,  toute  force  trop  petite 
»  pour  vaincre  la  résistance  d'un  organe  donné,  peut  cependant 
»  entrer  en  jeu  et  produire  l'efTet  voulu,  si  on  la  compose  avec 
y  une  autre  force  perpendiculaire,  ou  inclinée  sur  la  première, 
»  mais  capable  de  mouvoir  l'organe  considéré.  » 

Et  ayant  ainsi  rendu  hommage  au  savant  qui  l'a  inspiré,  l'in- 
venteur décrit,  avec  sa  clarté  habituelle,  Vobturateur  à  mouvemmi 
louvoyant  qu'il  a  imaginé. 

L'esprit  toujours  en  éveil,  toujours  prêt  à  l'étude  des  ques- 
tions d'intérêt  général,  notre  Collègue,  à  la  nouvelle  du  terrible 
incendie  qui  désola  de  port  de  Bordeaux  en  septembre  1869  et 
qui  débuta  par  Texplosion  d'une  gabare  chargée  de  pétrole,  con- 
çut le  projet  d'un  barrage  flottant  articulé  ;  il  en  fit  part  à  plu- 
sieurs Ingénieurs  qui  lui  conseillèrent  d'envoyer  son  projet  au 
ministre  de  la  Marine.  Deux  jours  après  le  manuscrit  était  expé- 
dié et,  le  11  novembre  suivant,  une  lettre  de  Tamiral  Rigault 

(1)  Bulletin  technologique  de  la  Société  des  Anciens  Elèves  des  Écoles  dWrts  et  Métiers, 
1888,  p.  1197. 


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—  423  — 

•de  Genouilly  inforinaii  M.  Raffard  que  sou  travail  avait  été  sou- 
mis à  Texamen  d'une  Commission  du  Bureau  des  Constructions 
navales,  et  que  l'avis  de  cette  Commission  était...  qu'il  n'y  avait 
pas  lieu  d'appliquer  le  système  proposé  dans  la  marine  impé- 
riale. Quelques  mois  plus  tard,  cependant,  des  Ingénieurs  de  la 
marine  firent  à  Marseille  des  expériences  qui  démontrèrent 
l'utilité  du  barrage  flottant.  Dix-huit  ans  après,  au  cours  d'une 
excursion  au  Havre,  M.  Raffard  eut  la  satisfaction  de  constater 
•que  l'idée  avait  fait  son  chemin  et  que  le  bassin  de  la  Floride 
était  pourvu  d'un  barrage  flottant  articulé,  dont  les  éléments 
avaient  été  étudiés  et  construits  par  un  autre  de  nos  éminents 
Collègues,  M,  Normand. 

Dans  la  communication  où  il  rappelait  le  fait,  Raffard  ajoutait 
avec  sa  philosophie  accoutumée  : 

«  En  présentant  mon  projet,  je  n'avais  d'autre  but  que  de  venir 
»  en  aide  à  mes  concitoyens.  Certaines  inventions  sont  dans  Tair 
»  et  forcément  doivent  éclore  un  jour  ou  Tautre;  nous  savons 
»  tous  que  souvent  plusieurs  personnes  arrivent  en  même  temps 
»  pour  déposer  leur  demande  de  brevet  pour  une  seule  et  même 
9  chose;  il  s'ensuit  que  si  l'un  des  inventeurs  n'existait  pas, 
D  l'humanité  n'y  perdrait  rien.  Aussi  n'est-ce  qu'au  point  de  vue 
y>  historique  que  je  donne  la  date  de  cette  invention  (1).  » 

Raffard  avait  imaginé  un  extincteur  automatique  d'incendie  sous  le 
nom  de  chaîne  à  maillons  fusibles.  Cette  invention  date  de  1878, 
elle  est  donc  antérieure  aux  appareils  qui  nous  reviennent  au- 
jourd'hui d'Amérique,  avec  la  faveur  généralement  accordée 
aux  produits  'exotiques. 

Rappelons  encore,  que  notre  Collègue  fut  l'importateur,  en 
France,  du  rabot  à  lame  de  caoutchouc,  qu'il  avait  vu  employer  à 
bord  d'un  navire  pour  le  lavage  du  pont,  et  qu'il  eut  le  mérite 
de  faire  adopter  par  la  Ville  de  Paris  pour  le  nettoyage  des  chaus- 
sées macadamisées  et  des  trottoirs,  à  force  de  démarches  persé- 
vérantes et  sans  rechercher  aucun  profit  personnel. 

Il  serait  impossible  de  mentionner,  au  cours  d'une  notice  for- 
cément limitée,  toutes  les  conceptions  originales  de  Raiïard  visant 
la  meilleure  utilisation  de  la  vapeur  dans  les  machines  motrices, 
des  applications  spéci  aies  dudynamomètre,  la  construction  des 
machines  dynamos,  l'outillage  des  mines,  etc.,  etc.;  il  importe, 
toutefois,  d'insister  sur  deux  inventions  qui  constituent,  pour 

(1)  Bulletin  technologique  de  la  Société  des  Anciens  Élèves  des  hcoles  d'Arts  et 
Métiers,  1890. 


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—  424  — 

notre  pays  non  moins  que  pour  Raffard,  des  antériorités  incontes- 
tables dans  l'application  de  la  traction  électrique  aux  tramways  et 
aux  chemins  de  fer. 

Au  mois  de  mai  4884^  notre  Collègue  installait,  sur  un  tram  de 
la  «  Compagnie  générale  des  Omnibus  de  Paris  »,  une  batterie 
(P accumulateurs  qui  permit  à  ladite  voiture  le  trajet  des  ateliers 
de  Montreuil  au  cours  de  Vincennes,  puis  de  la  place  de  la  Nation 
à  Versailles,  et  retour. 

En  4883,  la  premièi-e  locomotive  électrique  était  également  due  à 
Raffard.  En  France,  par  suite  de  convention  avec  le  cessionnaire, 
le  brevet  pour  cette  locomotive  fut  pris  sous  un  autre  nom, 
mais,  aux  États-Unis,  la  loi  américaine  exigeant  la  désignation 
sous  serment  de  l'inventeur  réel,  la  patente  fut  délivrée  person- 
nellement à  Raffard,  qui  la  rétrocéda  à  la  «  Thomson  Houston 
Electric  Company  »  du  Connecticut.  Cette  glorieuse  priorité  mé- 
rite d'être  consignée  ici. 

Ingénieur-Conseil  de  la  maison  Bréguet  depuis  longues  années, 
Raffard,  dont  les  premières  inventions  figuraient  à  l'Exposition 
de  1849,  participa,  en  qualité  de  collaborateur,  à  l'Exposition 
universelle  de  Bruxelles  en  1897  ;  il  reçut  à  ce  titrr  et  pour  l'en- 
semble de  ses  travaux  un  diplôme  d'honneur  et,  bient(')t  après, 
fut  promu  Chevalier  de  l'ordre  de  Léopold. 

Si  nous  ajoutons  que  Raffard  se  montra  toujours  empressé  à 
rendre  service,  soucieux  d'améliorer  le  sort  des  ouvriers,  d'en- 
courager les  jeunes,  de  les  aider  de  ses  conseils  et  de  son  expé- 
rience, on  comprendra  les  regrets  unanimes  de  ceux  ({ui  ont 
connu  cet  homme  de  bien,  cet  Ingénieur  éminent. 


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TABLE 


DES 


TRAVAUX  DE  N.-J.  RAFFARD  PARUS  DE  1870  A  1896 

dans  les  publications 
de  la  Société  des  anciens  élèves  des  Écoles  d'Arts  et  Métiers. 


La  lettre  A  désigne  V Annuaire, 
la  lettre  T  le  Jiuiletin  technologique  et  h  signe  (*)  les  inventions  de  l'auteur. 


Ancienne  machine  arabe  servant  à  paiser  Teau  à  Àïn-Sefra,  Algérie 

Aperçu  sur  les  mines  de  Bendigo.  Australie 

Appareil  de  ventilation  eh  iisàge  sur  les  mines  d'Australie.   . 

*  Appareil  de  sûreté  contre  Texcès  de  tension  de  la  vapeur  et  l'excès 

ou  le  manque  d'eau  dans  la  chaudière 

'Avertisseur  de  réchauffement  des  tourillons 

*  Balance  dynamométrique  ou  frein  équilibré 

'Balance  dynamométrique  (grande) '.!!!.... 

'Barrage  flottant  articulé  pour  limiter  et  circonscrire  dans  les  ports 

les  incendies  alimentés  par  les  huiles  minérales  .   .   .' 

Berceau  chinois  pour  le  lavage  des  sables  aurifères 

Bocard  à  grille  pour  les  quartz  aurifères 

Chemin  de  fer  domestique  aérien  .   .   .  '. 

Chemin  de  fer  de  Calais  à  Calcutta.  ,  . 

Chemin  de  fer  transcaspien  (Grande  ligne  de) 

Compensateur  d'Amos  .'.'....*.'." 

'Compensateur  électrique  pour  freins  dynamométriques 

'Compensateur  pour  les  tran^tmissions  par  câbles  multiples.   .   .   . 
'Compteur  totalisateur  à  deux  roulettes  et  à  mouvement  différentiel. 

.'Compteur  totalisateur  à  deux  roulettes  et  deux  cônes 

Considérations  sur  les  imperfections  inhérentes  au  Régulateur 
DE  Watt  ou  à  ses  modiQoations  et  tendant  à  montrer  que  Ton 
ne  peut  régler  la  vitesse  des  machines  avec  les  régulateurs  pa- 
raboliques ou  isochrones 

Considérations  sur  les  phénomènes  du  frottement  dans  les  ma- 
chines    .   .'  ; 

Courroie  enduite  d'émeri  pour  le  polissage 

'Coupe-circuit  de  sûreté  à  soudure  fusible.       

Courroies  et  cordes  à  boyaux  pour  transmissions 

'Débrayage  pour  les  poulies  à  gorges 

'Démontage  presque  instantané  et  sans  allération  des  surfaces  en 
contact  de  toutes  les   pièces  de  mécanique  montées  à  chaud, 

telles  que  frettes,  bandages,  roues,  manivelles,  etc 

'Dissymétrie  de  têtes  de  bielles  ..;::::.: 

*  Dynamo  rustique  Raffahd  à  anneau  de  Pacinotti 

Dynamo  à  tambour  d*HEFNER  AltbnIecr.'   ',   ', 

'Dynamomètre  à  engrenages  pour  les  petites  vitesses.  .   . 

*  Dynamomètre  funiculaire.  .....'. 


T 

ANNÂB 

PAG. 

609 

1894 

T 

1890 

337 

A 

1871-1872 

168 

T 

1889 

377 

T 

1888 

519 

T 

1880 

438 

T 

1889 

283 

T 

1887 

636 

T 

1890 

344 

ï 

189J 

337 

T 

1891 

62Î 

T 

1873 

339 

T 

1884 

1210 

T 

1882 

308 

T 

1882 

467 

T 

1890 

317 

T 

1889 

747 

T 

1890 

201 

A 

1871-1872 

329 

T 

1895 

646 

T 

1891 

626 

T 

1888 

040 

T 

1884 

n2 

T 

1879 

543 

T 

1894 

161 

T 

1895 

50 

T 

1890 

191 

T 

1891 

252 

T 

1882 

110 

T 

1«82- 

186 

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—  426  — 


Dynamomètre  de  Hefner  AtTENECR 

*  Dynamomètre  de  transmission  pour  les  grandes  vitesses 

♦Dynamomètre  totalisateur  à  courroie  élastique 

Dynamomètre  de  Wliite 

Dynamomètre  de  William  Tatbam 

Eau  fraîclie  (Moyen  employé  en  Australie  pour  avoir  de  1')  .   .   . 

Effets  nuisibles  des  mouvements  louvoyants 

•Equen-e  axiale  pour  percer  les  trous  au  cliquet  ou  au  vilebrequin. 

Essai  de  mécanique  chimique  par  Berthelot 

Étude  sur  les  transmissions  par  câbles  multiples 

Expériences  sur  le  frottement  des  courroies 

•Extincteur  automatique  des  incendies 

•Fermeture  magnétique  de  sûreté  pour  les  lampes  des  mines  .  •   . 

Filons  aurifères 

Fontaines  illuminées  des  expositions  de  Londres  et  de  Manchester. 

Forme  à  donner  aux  manivelles  des  machines  à  vapeur 

Frein  à  couple  de  M.  Hillairet  comparé  au  frein  de  de  Prôny  .  . 
•Frein  dynamométrique  à  compensateur  électrique  et  réglage  au- 
tomatique    •   • 

Freins  dynamométriques  équilibrés  à  réglage  automatique  et  à 
sangle  métallique ' 

Frein  funiculaire  de  M.  Carpentier 

Fiein  de  M.  Marcel  Deprez 

Frein  de  de  Prôny  (équilibré) " 

Frein  de  de  Prôny  à  réglage  automatique  partiel 

Frein  Raffard,  dispositif  de  M.  René  Arnoux 

•Frein  dv  roulis 

Frein  dynamométrique  de  la  Royal  Agriculiural  Society 

Frottement  des  courroies  ^Expériences  sur  le) 

Frottement  des  coussinets  —  expériences  de  M.  Beauchamp  Tower. 
•Gréement  destiné  à  augmenter  la  vitesse  des  navires  à  voiles.  .  . 

Historique  de  Tapplicalion  de  la  vapeur  surchauffée  aux  machines 
fixes  et  aux  locomotives 

Indicateur  optique  de  John  Perry 

Influence  de  la  détente  variable  par  le  régulateur  sur  la  régula- 
rité du  mouvement  et  l'économie  de  la  vapeur  dans  les  ma- 
chines Compound 

•Inverseur  automatique  du  courant 

L'arbre,  la  manivelle,  la  bielle  et  le  volant 

La  sécurité  de  la  navigation,  cloisons  étanches  obligatoires.  .  .  . 
•Locomotive  électrique  à  grande  vitesse 

Locomotive  électrique  de  1.200  chevaux 

Locomotives  et  tramcars  électriques  .   * 

Lumières  et  conduits  de  cylindres  à  vapeur 

•^lachines  à  vapeur  oscillantes  à  distribution   indépendante  du 

mouvement  du  cylindre 

•Machine  à  vapeur  rotative  (Turbine) 

•Manière  de  réduire  ou  d'annuler  le  fix^ttement  dû  au  poids  du  vo- 
lant, dans  les  machines  à  vapeur 

Manivelles  des  machines  à  vapeur  (De  la  meilleure  forme  à  donner 

aux) 

•Mécanisme  de  mise  en  marclie  des  moteurs 


AN?(KE 

PAG. 

1882 

369 

1890 

33 

1884 

150 

1882 

183 

1882 

fâ9 

1873 

57 

1884 

494 

1890 

489 

1880 

204 

1890 

310 

1880 

671 

1888 

516 

1889 

604 

1890 

338 

1887 

917 

1884 

498 

1890 

320 

1882 

467 

1889 

286 

1880 

283 

1880 

^ 

1890 

325 

1880 

289 

1889 

292 

1872 

557 

1882 

306 

1880 

671 

1884 

584 

1872 

471 

1892 

1171 

1891 

642 

1878 

413 

1890 

107 

1890 

18 

1^93 

69 

1892 

1242 

1895 

346 

1892 

639 

1871-1872 

171 

1871-1872 

173 

1878 

227 

1884 

628 

1884 

498 

1894 

783 

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—  427  — 


Moyen  employé  par  les  mineurs  australiens  pour  descendre  et 

monter  dans  les  puits 

Mouvement  louvoyant 

•Mouvement  louvoyant  comme  moyen  de  vérification  prompte  et 
parfaite  de  Têquilibre  des  arbres,  roues,  balanciers,  etc.   .   .   . 

«  Navires  à  voiles  pour  la  navigation  de  plaisance 

*Nonveaa  mécanisme  pour  produire  la  rotation  dans  le  tour  à 

pédale 

•Nouveau  système  de  machine  à  vapeur 

•Obturateur  à  mouvement  louvoyant 

*Pédale  équilibrée  et  dispositif  sans   points-morts  produisant  la 

rotation  dans  le  sens  voulu 

•Plateau  d'accouplement  à  bagues  de  caoatchooc 

Pompe  à  sable 

•Qainquet-graisseur,  {^^raissage  automatique,  machine  à  vapeur  et 
dynamo-rustique  pour  Téclairage  des    Bateaux-Expresa  de  la 

Seine 

Rabot  à  lame  de  cioutcliouc  pour  le  nettoyage  des  chaussées  bitu- 
mées, des  iMmts  des  navires,  etc 

Régularisation  du  mouvement  des  machines  au  mo\en  de  Taccou- 

plement  élastique  RatTard 

Régulateur  de  Watt  (sans  stabilité,  pas  de  régulateur) 

•Régulateur  à  double  action  (centrifuge  et  tangentielle) 

Régularisation  du  niom^ement  dans  les  appareils  à  simple  effet.  . 

•Self  acting  godille  ou  paracalme 

•Serrage  automatique  et  réglage  électrique  des  freins  dynamomé- 

triques.  Frein  de  la  Royal  Agricultural  Society 

Surprenant  effet  de  frottement .'  .   . 

Symétrie  des  têtes  de  bielles  dans  les  machines  à  vapeur  .... 
•Système  de  gréement  destiné  à  augmenter  la  vitesse  des  navires  à 

voiles 

•Table  magnétique  pour  les  lampes  de  sûreté  des  mines 

Tachomètre  de  Campbell  et  Golden 

•Tambour  d'accouplement  à  bagues  de  caontch<mc 

•Thermo-régulateur  à  ébullition 

•Totalisateur  à  deux  roulettes 

•Traction  électrique  automobile  fonctionnant  au  moyen  d'accumu- 
lateurs    

Traction  électrique  au  mo>en  des  accumulateurs 

Traité  élémentaire  de  la  pile  électrique  par  Niaudet 

Tramcars  électriciues  de  Bruxelles  et  de  Paris 

•Transmission  écjuilibrée  par  corde  sans  fin  et  pédale  équilibrée 

actionnant  une  petite  magnéto-électrique  de  laboratoire  .... 

Transmission  du   mouvement  d'un   arbre  à  un  autre  arbre  situé 

dans  son  pi-olongcment 

Travail  de  la  vapeur 

•Vapeur  sèche  à  de  grandes  distances  de  la  chaudièi*e 

Vitesse  des  transatlantiques 

•Volant  isochrone 

Yachts  de  course;  leur  construction  et  leur  gréement 


A 

ANNÉE 

PAG. 

163 

1871-1872 

T 

1884 

494 

T 

1894 

931 

T 

1890 

348 

T 

1875 

363 

T 

1875 

127 

T 

1885 

1197 

T 

1895 

593 

T 

1886 

428 

T 

1890 

334 

T 

1886 

114 

T 

1888 

1205 

T 

1892 

134 

A 

1871-1872 

329 

T 

1872 

645 

T 

1890 

31 

T 

1872 

559 

T 

1882 

467 

T 

1891 

647 

T 

1878 

351 

T 

1872 

471 

T 

1889 

604 

T 

1884 

720 

T 

1889 

547 

T 

1879 

274 

T 

1889 

747 

T 

1883 

723 

T 

1887 

794 

T 

1881 

580 

T 

1890 

367 

T 

1879 

650 

T 

1888 

417 

T 

1881 

195 

T 

1889 

577 

T 

1890 

349 

T 

1891 

197 

T 

1890 

94 

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—  428  — 


Brevets  pris  par  M.  IT.-J.  RAPPAB-D,  de  1850  à  1896 


SvarrM 
In   brevets 

11184 


93561 


108567 

146638 

14684S 
147805 
156187 

157466 


158681 

166990 

16P337 
179158 

180003 
180052 
180747 
186411 

192329 
194013 
202199 
205572 


30  janvier  1851.  —  Dispositions  et  perfectionnements  apportés  aux  machines  à 
vapeur  oscillantes.  Séchage  de  la  vapeur  détendue  par  son  passage  dans  un 
tube  traversant. la  chaudière. 

13  décembre  1871.  —  Régulateur  ft  inertie  et  à  force  centrifuge  (régulateur  à 
double  action  centrifuge  et  langentiellej. 

30  décembre  1871.  -^  Moteur  à  vapeur  inexplosible,  à  colonne  d'eau  eld** 
vapeur. 

19  juin  1875.  —  Régulateur  de  surchauffe  des  gaz  et  des  vapeurs  (thermo- 
régulateur à  ébuUition). 

31  décembre  1881.  —  Un  ensemble  de  moyens  propres  à  supprimer  le  point 
mort  dans  les  arbres  à  manivelle. 

14  janvier  1882.  —  Frein  dynamoniétrique  électrique. 

9  mars  1882.  —  Un  dynamomètre  de  transmission. 

8  juin  1883.  —  Système  de  traction  électrique  pour  tramway  (au  moyen  d'ar- 
cumulateurs). 

(527.126)  Electric  Locomotive.  Nicolas-Jules  Raffard,  Paris,  France,  assi^^nor 
to  the  Thomson-Houston  Electric  Company,  of  Connccticut.  Filed  july  23, 
1891.  Renewed  Apr.  13,  1894.  Sériai n* 507. 460 (no model)  Patented  inFraoce 
sept.  10, 1883,  n»  157.466. 

20  noveotibre  1883.  —  Perfectionnements  aux  machines  dynamo-électriqnos  et 
électro-dynamiques  (dynamo-roittique  en  deux  piècx^s). 

12  février  1885.  —  Perfectionnements  aux  machines  à  vapeur  à  grande  vitesse 

(graissage  automatique,  qainquet  graisseur). 
4  juin  1885.  —  Plateau  d'atx^oupleraent  et  tambour  d\nccouplenient. 

21  octobre  1886.  —  Pour  l'application  du  vide  à  la  dessic^tion  parfaite  des 
enveloppes  et  des  enduits  qui  recx)uvrent  les  conducteurs  électriques  et 
servent  à  les  isoler. 

30  novembre  1886.  —  Perfectionnements  apportés  aux  machines  magnéto  ou 

dynamo-électriques,  génératrices  ou  réceptrices. 
3  décembre  1886.  —  Perfectionnements  apportés  aux  machines  magnéto  eX 

dynamo-électriques,  génératrices  ou  réceptrices. 
7  janvier  1887.  —  Perfectionnements  apportés  à  la  construction  des  machines 

dynamo- électriques. 

15  octobre  1887.  —  Système  d'engrenage  ou  train  épicycloïdal  destiné  à  trans- 
mettre, dans  un  rapport  quelconque  de  vitesse,  le  mouvement  de  rotation  à 
deux  arbres  situés  daps  le  prolongement  l'un  de  l'autre. 

10  août  1888.  —  Perfectionnements  apportés  aux  machines  a  vapeur  et  autres 
(obturateur  à  mouvement  louvo>aut). 

10  novembre  1888.  —  Dispositifs  automatiques  de  sûreté  pour  la  commande 

des  dynamos  génératrices  ou  réceptrices. 
26  novembre  1889.  —  Mécanisme  compensateur  égalisant  le  travail  des  câbles 

dans  les  transmissions  par  poulies  ou  tambours  à  gorges. 

9  mai  1890.  —  Volant  isochrone. 


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CHRONIQUES 

N^'  226  et  227. 

Sommaire.  —  Température  des  mines  profondes.  —  Emploi  de  la  vapear  pour  remplacer 
les  eiplosifs  dans  les  mines  de  charbon.  —  Les  salines  de  Wieliczka.  —  Le  tunnel  du 
Slmplon.  —  Le  matériel  de  la  batellerie.  —  Économie  à  réaliser  dans  le  transport  des 
minerais.  —  Efficacité  des  pressions  élevées  dans  les  locomotives.  —  Accroissement  de 
la  pression  ou  accroissement  de  la  capacité  dans  les  chaudières  de  locomotives?  — 
Réglage  des  tiroii*s  de  locomotives.  —  Nouveau  procédé  pour  obtenir  de  hantes  tempé- 
ratures. —  La  pression  du  vent. 

Tempëratare  des  mlitev  profondes.  —  Un  mémoire  de 
de  M.  JamcsStirling,  présenté  kVAustralian  TnstitutionofMiningEtigineers, 
traite  de  la  question  de  la  température  dans  les  mines  profondes,  ques- 
tion qui  a  un  rapport  immédiat  avec  l'avenir  de  l'exploitation  des  mines. 

L'auteur  a  été  amené  depuis  longtenps  à  douter  de  la  rigueur  des 
formules  employées  par  les  physiciens  pour  déterminer  l'accroissement 
delà  température  avec  la  profondeur,  et  les  observations  réunies  sur  plu- 
sieurs points  du  globe  peuvent  servir  à  modifier  avantageusement  ces 
formules. 

Voici  d'abord  quelques  considérations  préliminaires  basées  sur  l'ob 
sefvation  et  qui  présentent  de  l'intérêt  pour  les  Ingénieurs  des  mines. 

Température  de  V air.  — La  variation  de  la  température  à  la  surface 
ou  près  de  la  surface,  est  trop  grande  d'un  jour  à  l'autre  ou  encore  aux 
différentes  heures  d'un  même  jour,  pour  qu'il  y  ait  quelque  utilité  k 
tracer  une  courbe  moyenne  des  températures.  sSi  on  essaye  de  le  faire, 
comme  l'auteur  en  donne  un  spécimen,  on  voit  que  les  courbes  sont 
très  ir régulières;  cela  tient  en  grande  partie  à  l'influence  des  courants. 

On  observe  toutefois  qu'il  y  a  un  accroissement  graduel  de  tempéra- 
ture à  une  plus  grande  profondeur,  et  cet  accroissement  est  notablement 
supérieur  â  l'accroissement  correspondant  pour  la  roche. 

Voici  des  chiffres  relatifs  à  l'accroissement  de  la  température  de  l'air 
avec  la  profondeur,  d'après  des  observations  faites  aux  mines  de  Ben- 
digo,  en  Australie. 
Mine  180  profondeur ....     138  m  accroissement  de  1^  C.  pour  66  5  m 

—  de  383  à  534  —  —  62,7 

—  534  824  -.  _  36.8 

—  824  883  —  -  38,5 

—  883  948  —  —  37,4 
•    —  de  la  surface  948  --  —  94,0 

Mines  Shenandoah  ....      878  —  -^  63,^ 

Victoria  Quartz 857  —  —  110,0 

Shamrock 753  —  —  45,1 

Great  Extended  Hustlers.  .701  —  —  40,7 

Princess  Dagmar 1597  —  —  29,7 

UnitedHustlersetRedan(l)      442  —  —  20,9 

(1)  Le  chiffre  élevé  de  la  mine  United  Hustlers  peut  proYenir  d'une  ventilation  im- 
parfaite. 


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—  430  — 

Des  observations  faites  réce aiment  à  grande  profondeur  dans  diverses 
contrées,  ont  donné  les  chiffres  ci-dessous  : 

A  Schladebach  .   .  profondeur  de  1  716  m.  la  température  était  de56**6G 
A  Whecling  ...  —  1 361  —  43,8 

A  NorthTamarach  —  1 3«7  —  28,9 

A  Calumet  et  Hecla         —  1397  —  26,1 

ABendigo.   ...  —  991  -  36,1 

Accroissement  de  la  température  de  la  roche,  —  Si  on  suppose  la  tempé- 
rature moyenne  (annuelle)  â  la  surface  à  Bendigo  de  20**  G.,  et  si  on 
admet  que  la  température  de  la  roche  au-dessous  de  la  ligne,  ou  zone 
de  température  constante  (environ  30  m  de  la  surface),  est  la  même  pen- 
dant toute  Tannée,  on  a  trouvé  les  résultats  suivants  à  la  mine  Lansell 
180,  à  Bendigo, 

Du  sol  à  la  profondeur  de  138  w  accroissement  de  1«  C.  par  550  w 
_  —  383  —  —  100,1 

_  _  534  _  _  93,2 

.    ,  _  824  —  -  -83,6 

—  -  883  —  -  64,4 
_  _  948  _  _  55,6 

—  —  99t  —  —  61,3 

Si  on  prend  pour  accroissement  moyen  de  la  température  avec  la  pro- 
fondeur la  moyenne  des  résultats  précédents,  on  trouve  les  chiffres  sui- 
vants pour  les  profondeurs  correspondant  à  un  accroissement  de  un 
degré  ctiutigrade,  cette  valeur  étant  de  75,5  m  dans .  le  terrain  silurien 
de  Bendigo . 

Profondeur 

Calumet  et  Hecla.  —  États-Unis.        Accroissemenl  de  i°  G.  par  123,6  m  1 437  m 

Mine  180  Lansell.  —  Bendigo.  — 

Houillère  de  Dunkenfield.  —  Angleterre.  — 

Sondage  Royal  Victoria.  —  Transvaal. 

Tunnel  du  Gothard.  — 

Sondage  de  Port  Jackson.  — Australie.  — 

Mendart.  —  Luxembourg.  — 

Puits  à  huile  de  Wheeling.  —  États-Unis.  — 

Sondage  de  Schladebach.  —  Prusse.  — 

Sondage  de  Paruschowitz.  —  Haute-Silésie.  — 

Westphalie.  — 

Vafiation  diurne  de  la  température  et  de  la  pression  de  Vair.  —  Si  on 
compare  les  observations  faites  sur  la  température  et  la  pression,  le  ma- 
tin et  Taprès-midi,  on  trouve  les  différences  suivantes  : 

29  Novembre.  2  Décembre.  3  Décembre. 

10  h.  M.    4  h.  S.  10  h.  M.    31  h'.  S.         10.  M.    4h.a 

Profondeur  Temp.  C.  29,4      29,4         30,0      28,9         25,S      28,9 
948  m.     Barom.         0,821     0,819        0,805    0,807        0,797  . 0,810 


178,7 

991 

48,8 

627 

45,1 

762 

33,0 

— 

44,0 

894 

31,4 

732 

39,5 

— 

33,7 

1749 

34,2 

2003 

29,7 

618 

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—  431  — 

Ainsi,  le  3  décembre,  la  différence  de  température  i  la  profondeur  de 
948  m  était  de  3.4^  G.  et  la  différence  de  pression  de  43  mm  du  matin  au 
soir,  mais  une  partie  de  ces  différences  peut  être  attribuée  à  la  direction 
du  vent  à  la  surface. 

Température  des  lignes  de  faille.  —  Pour  reconnaître  s'il  existe  quelque 
différence  entre  U^s  températures  de  la  roche  près  des  lignes  de  faille, 
on  a  fait  des  observations  au  niveau  de  S23  m  et  on  a  trouvé  une  diffé- 
rence de  1  degré  G.  environ  entre  les  couches  adjacentes,  ce  qui  ferait 
supposer  que  la  température  de  la  roche  s'élève  le  long  des  lignes  de 
faille. 

G'est  un  fait  à  peu  près  hors  de  doute  que  les  eaux  pluviales,  lors- 
qu'elles circulent  près  des  lignes  de  perturbation  ou  qu'elles  s'infiltrent 
le  long  de  couches  plus  poreuses,  causent  une  élévation  de  tempéra- 
ture, par  l'action  chimique  de  la  décomposition  des  sulfates  ou  d'autres 
substances  minérales. 

Les  irrégularités  dans  la  température  de  l'air  constatées  au  même 
niveau  à  des  dates  différentes  ou  à  différents  niveaux,  peuvent  être  attri- 
buées dans  une  certaine  mesure,  à  ladistribution  de  l'air  dans  les  diver- 
ses galeries  ou  à  la  présence  d'eau  courante  â  certaines  places  et  aussi  à 
la  différence  de  conductibilité  des  roches,  bi^m  que  les  écarts  qu'on 
constat(î  entre  la  température  des  schistes,  des  grès,  du  quartz  et  de  la 
Limburgite  soient  à  peine  appréciables.  On  a  déjà  signalé  que  d'après 
certaines  observations,  une  partie  de  la  variation  dans  l'accroissement  de 
la  chaleur  est  due  au  plus  ou  moins  de  conductibilité  de  la  roche  à  la 
surface.  Gelle  du  quartz  blanc  opaque  étant  de  H4,  celle  du  basalte  est 
de  273,  Il  y  a  plus  de  résistance  à  la  transmission  du  calorique  dans 
le  sens  perpendiculaire  que  dans  le  sens  parallèle  à  la  stratification. 

On  a  aussi  observé  que  dans  les  parties  où  se  trouvent  des  anciennes 
formations  qui  n'ont  pas  été  soumises  à  l'action  des  roches  éruptives, 
l'accroissement  de  température  avec  la  profondeur  est  moindre,  que  dans 
les  parties  où  les  roches  volcaniques  dominent.  D'après  les  observations 
•faites  à  Bendigo,  le  taux  d'accroissement  de  la  température  avec  la 
profondeur  (*st  plus  grand  pour  l'air  que  pour  la  masse  rocheuse, 

Composition  de  l'air,  —  D'après  certaines  autorités,  l'air  des  mines 
doit  être  considéré  comme  impropre  à  la  respiration  dès  qu'il  contient 
0,1  0/0  d'acide  carbonique.  Les  recherches  de  M.  Grelaufindiqpientque 
même  à  des  proportions  trop  faibles  pour  nuire  â  la  respiration,  l'acide 
carbonique  a  une  influence  insalubre  sur  les  hommes  qui  travaillent 
huit  heures  dans  des  travaux  souterrains. 

C'est  dans  les  fronts  do  taille  que  l'air  irrespirable  s'accumule  le  plus 
facilement,  et  les  hommes  qui  travaillent  dans  ces  parties  sont  les  plus 
exposés.  L'air  contenant  plus  de  0,35  0/0  d'acide  carbonique  est  nuisible 
à  respirer  môme  pendant  peu  de  temps.  Un  homme  qui  travaille  dans 
un  front  de  taille,  produit  par  sa  respiration  59  /  d'acide  carbonique  par 
heure,  sa  lampe  en  pmduit  70  /  dans  le  même  temps,  de  sorte  que  pour 
amener  ce  volume  d'acide  carbonique  â  la  proportion  d(^  0,35  0/0,  il 
faut  le  diluer  dans  une  masse  de  36900  /  d'air  pur.  Mais,  de  plus,  il  faut 
tenir 'compte  des  miasmes  provenant  du  corps,  pour  lesquels  il  faut  pré- 


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—  432  — 

voir  eau  moins  3  400  /.  Quant  à  l'effet  des  explosifs  avec  la  poudre,  on 
doit  admettre  que  1  kg  de  poudre  produit  160  /  d'acide  carbonique,  plus 
une  certaine  proportion  d'hydrogène  carburé  et  d'hydrogène  sulfuré. 

Lorsqu'on  met  en  contact  deux  fluides  qui  n'ont  point  d'action  chi- 
mique l'un  sur  l'autre,  ils  se  mélangent  spontanément,  et  la  rapidité  de 
la  diffusion  dépend  des  conditions  de  l'opération.  Avec  les  gaz,  le  mélange 
a  lieu  plus  rapidement  qu'avec  les  liquides. 

La  différence  de  densité  joue  un  rôle  important,  les  gaz  les  plus  denses 
se  diffusant  plus  diflOLcilement  ;  ainsi  l'hydrogène  se  diffuse  de  haut  en 
bas  cinq  fois  plus  vite  que  l'acide  carbonique  de  bas  en  haut.  L'acide 
carbonique  expiré  du  poumon  se  diffuse  rapidement  dans  la  masse  de 
l'air  amené  par  la  ventilation,  bien  que  tout  d'abord  ce  gaz  tende  à 
descendre  vers  le  sol.  La  diffusion  d'un  gaz  stagnant  dans  une  masse 
gazeuse  en  mouvement  se  fait  lentement  et  d'autant  plus  que  la  vitesse 
de  cette  dernière  est  plus  grande. 

On  ce  doit  pas  perdre  de  vue  que  l'eau  possède  la  propriété  d'absor- 
ber les  gaz,  la  quantité  absorbée  variant  avec  la  nature  des  gaz,  avec 
la  température  et  avec  la  pression.  Ainsi,  à  60°  F.  (lo'^S'  G.),  à  la 
pression  atmosphérique,  l'eau  dissout  0,02S  de  son  volume  d'azote  et 
0,046  d'oxygène  et  un  volume  égal  au  sien  d'acide  carbonique.  De 
grandes  proportions  de  gaz  sont  absorbées  par  les  eaux  d'infiltration 
dans  les  travaux  souterrains. 

On  a  fait,  à  Bendigo,  des  recherches  pour  constater  la  proportion 
d'acide  carbonique  dans  l'air  des  mines.  M.  Stone,  chimiste  du  Gouver- 
nement, a  recueilli  des  échantillons  à  diverses  places  et  leur  analyse  a 
donné  les  résultats  suivants  : 

Bnrom.  CO*  Profond' 

Mine  180  Lansell  ....    0,824       0.390/0     1095w    galerie. 

—       .*  .'  .   .'  0,818 

Shamrock 0,818 

Princess  Dagmar  ....  0,798 

United  Hustlers  et  Rodan.  0 ,  783 

Great  Extended  Hustlers .  0 , 803 

Nous  avons  trouvé  cet  article  dan^  Ylron  and  Coal  Tradeslieview,  numéro 
du  28  octobre  dernier,  d'où  nous  l'avons  résumé  et  traduit. 

Emploi  de  la  vapeur  pour  remplaeer  les  explosifs  dans 
les  mines  de  eiiarlion.  —  Nous  trouvons  dans  le  même  périodique 
le  résumé  d'un  mémoire  lu  à  la  récente  réunion,  à  Birmingham,  de 
Vlmtitution  of  Mining  Engineers,  par  M.  H.  Schaw,  major-général  (en 
retraite)  au  corps  desRoyalEngineeî'Syet  traitant  de  l'emploi  de  la  vapeur 
pour  remplacer  les  explosifs  dans  les  mines  de  charbon. 

Bien  qu'il  ne  s'agisse  que  d'une  simple  proposition  qui  n'a  pas  encore 
été  soumise  à  l'expérience,  nous  avons  pensé  intéressant  d'en  donner  con- 
naissance à  nos  Collègues. 

Une  explosion  désastreuse  survenue  à  la  houillère  de  Brunnerton,  dans 


0,33 

1093  m    puils. 

0,23 

943  m    galerie. 

0,23 

823  m    fond  de  puits. 

0,09 

6ol>»          — 

0,71 

—              — 

0,17 

701  m  galerie. 

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—  433  — 

la  Nouvelle-Zélande,  en  1897,  explosion  gui  a  fait  un  grand  nombre  de 
victimes,  a  été  produite  par  un  coup  de  mine  chargé  avec  de  la  poudre, 
lequel  a  enflammé  des  poussières  de  charbon  ;  Fauteur  a  été  amené,  à 
la  suite  de  cette  catastrophe,  à  examiner  l'emploi  de  la  vapeur  à  haute 
pression  pour  remplacer  les  explosifs  dans  les  mines  à  grisou  ou  à  pous- 
sières. 

Le  point  de  départ  serait  qu'une  cartouche  remplie  d'eau  et  placée 
dans  un  trou  de  mine,  serait  transformée  en  vapeur  à  la  pression  d'en- 
viron. 10  à  41  Aj^  par  centimètre  carré,  par  l'effet  d'un  courant  électrique 
à  basse  tension,  la  résistance  de  Tenveloppe  était  calculée  pour  que 
celle-ci  se  brise  à  la  pression  indiquée  et  que  l'expansion  de  la  vapeur 
produise  l'abatage  de  la  houille. 

L'auteur  a  fait  quelques  expériences  à  l'effet  de  reconnaître  s'il  était 
possible  d'amener  de  l'eau  à  l'ébuUition  par  la  chaleur  développée  par 
un  courant  électrique  traversant  un  fil  de  platine  semblable  â  ceux  dont 
on  se  sert  pour  faire  détoner  des  mines  sous  l'eau  et  les  expériences 
ont  réussi.  Il  a  constaté  qu'il  sufilsait  d'employer  un  fil  simple  formant 
une  §eule  boucle;  l'usage  d'un  fll  enroulé  en  serpentin  n'est  pas  à  recom- 
mander, d'abord  parce  que  le  courant  peut  passer  d'une  spire  à  l'autre, 
et  ensuite  parce  que  la  présence  du  serpentin  gène  la  circulation  de  l'eau 
à  mesure  qu'elle  s'échauffe. 

L'auteur  n'a  pas  pu  trouver  â  la  Nouvelle-Zélande  les  moyens  d'expé- 
rimenter ce  procédé  d'une  manière  pratique  :  par  conséquent,  il  ne  sait 
pas  si  l'eau  convertie  en  vapeur  sous  pression  absorbera  la  chaleur  du 
fil  assez  rapidement  pour  empêcher  celui-ci  d'entrer  en  fusion.  Il  croit 
toutefois  qu'il  en  sera  ainsi,  et  qu'au  moment  où  la  cartouche  fera  explo- 
sion, le  fil  se  fondra,  le  courant  sera  interrompu  et  qu'il  n'y  aura  aucun 
risque  de  voir  le  fil  incandescent  mettre  le  feu  au  grisou  ou  aux  pous- 
sières. 

En  supposant  que  les  choses  se  passent  comme  il  vient  d'être  dit,  la 
force  développée  sera-t-elle  suffisante  pour  briser  la  masse  de  charbon  ? 
Cette  force  sera  évidemment  bien  inférieure  à  celle  de  la  poudre  ou  des 
autres  explosifs.  C'est  une  première  question  à  trancher  avant  d'aller 
plus  loin.  Si  elle  était  résolue  affirmativement,  il  est  probable  qu'on  ne 
rencontrerait  pas  de  difficultés  pratiques  sérieuses  pour  l'application  du 
procédé  et  qu'il  donnerait  uue  sécurité  absolue  ;  ce  serait  même  son  seul 
avantage,  car  il  serait  certainement  plus  coûteux  et  plus  compliqué  que 
les  méthodes  actuelles,  mais  cet  avantage  est  assez  important  pour  faire 
passer  sur  le  reste. 

Comme  calcul  approximatif  on  peut  admettre  qu'une  cartouche  de 
44  mm  de  diamètre  et  89  mm  de  longueur  contenant  environ  16,o  cw' 
d'eau  pourra  servir  pour  un  trou  de  mine  de  50  mm  de  diamètre. 

La  conversion  de  l'eau  en  vapeur  â  haute  pression  demandera  environ 
une  minute  et  demie  avec  le  courant  qu'on  emploierait,  et  l'effort  exercé 
à  la  rupture  de  la  cartouche  atteindrait  1 300  â  1  400  kg. 

On  se  servirait  comme  source  d'électricité  d'un  dynamo  donnant  à 
800  tours  par  minute  un  courant  de  160  ampères  à  la  tension  de  60  volts. 
La  résistance  intérieure  étant  de  0,375  ohms,  le  travail  nécessaire  pour 
le  fonctionnement  de  la  dynamo  serait  de  25  ch.  Avec  un  .courant  à 


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—  434  — 

basse  tension  comme  celui-ci,  il  n'y  aurait  aucun  danger  de  production 
d'étincelles  en  dehors  du  contact  des  conducteurs. 

Le  calorique  nécessaire  pour  vaporiser  l'eau  serait  produit  par  réchauf- 
fement d'un  fil  de  platine  de  0,1S  m  de  longueur  et  de  i/3  de  milli- 
mètre de  diamètre,  pesant  2,o  g  le  mètre  courant,  sa  résistance  sera  de 
1  ohm. 

Le  courant  devra  mettre  le  fil  en  fusion  au  moment  où  la  cartouche 
sera  brisée  par  la  pression  de  la  vapeur  ;  le  courant  sera  alors  inter- 
rompu. Pour  plus  de  sécurité,  on  pourrait  interposer  un  interrupteur 
automatique  agissant  électriquement  pour  arrêter  le  courant  au  moment 
de  l'explosion. 

Un  appendice  au  mémoire  donne  le  détail  des  calculs  et  les  dessins  de 
la  cartouche  proposée  par  l'auteur.  Cet  appendice  ne  se  trouve  pas  dans 
le  journal  anglais  duquel  nous  avons  traduit  ce  qui  précède. 

lies  salines  de  ^H^leliezka.  —  Ces  salines  si  connues  ont  fait 
tout  récemment  l'objet  d'une  intéressante  communication  de  M.  Alexan- 
drowicz,  à  l'Association  des  Ingénieurs  sortis  de  l'Ecole  de  Liège.  On 
nous  saura  gré,  pensons- nous,  de  la  reproduire  ici. 

IXapiés  la  légende  du  pays,  le  dépôt  de  sel  de  Wieliczka,  aurait  été 
découvert  au  xiii^  siècle  par  sainte  Guuégonde,  reine  de  Pologne;  mais 
des  manuscrits  trouvés  dans  la  bibliothèque  du  Vatican,  établissent  que, 
dèô  le  xi**  siècle,  des  couvents  situés  à  proximité  deCracovie  recevaient 
du  sel  gemme  que  leur  fournissaient  gratuitement  les  rois  de  Pologne. 

L'exploitation,  momentanément  abandonnée  â  la  suite  de  l'invasiou 
des  Tartares,  aurait  été  reprise  au  xiii^  siècle,  sous  le  règne  de  Boleslas, 
roi  de  Pologne,  époux  de  sainte  Cunégonde. 

L'exploitation  de  sel  gemme  de  Wieliczka  était  déjà  soumise  à  cer- 
taines règles  sous  Casimir  le  Grand  au  xiv^  siècle  ;  mais  ce  n'est  que, 
sous  le  règne  du  roi  Auguste  (xvin*^  siècle)  qu'on  s'est  mis  à  exploiter 
les  mines  suivant  les  procédés  techniques. 

Depuis  le  partago  de  la  Pologne,  les  mines  de  Wieliczka  appartien- 
nent au  gouvernement  autrichien  qui  les  exploite  pour  son  propre 
compte  ;  l'exploitation,  ainsi  que  la  vente  de  sel  de  cuisine,  constitue 
un  monopole  du  gouvernement  austro-hongrois. . 

A  deux  reprises  différentes,  un  incendie  a  éclaté  dans  l'intérieur  des 
mines.  Il  s'y  est  aussi  produit  des  explosions  de  certains  gaz  détonants. 
Mais  le  plus  grand  désastre  a  été  occasionné  par  l'invasion  des  eaux  de 
la  Vistule  en  1869,  ce  qui  a  failli  faire  cesser  complètement  les  travaux. 

La  formation  du  «  Salmare  i>  (Na  Cl),  dans  la  région  des  Garpathes 
n'est  pas  sédimentaire  ;  le  sel  gemme  y  forme  une  rocfie  adventive,  ame- 
née à  l'époque  tertiaire  par  voie  geysérienne  dans  le  terrain  secondaire 
préexistant. 

La  preuve  en  est  dans  la  grande  pureté  du  sel  de  Wieliczka  qui  ne 
contient  que  1  0/0  de  matières  étrangères,  tandis  que  le  résidu  de  l'eau 
-de  mer  en  contient  10  0/0. 

Le  peu  d'étendue  de  l'amas  qui  ne  mesure  que  3  600  m  de  longueur 
.sur  800  m  de  largeur  et  sur  150  m  de  puissance  maximum,  ainsi  que 


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—  435  — 

le  manque  de  débris  organiques  de  l'époque  tertiaire,  prouve  suffisam- 
ment que  cette  roche  n'est  pas  d'origine  marine. 
On  distingue  dans  cet  amas  trois  qualités  de  sel  : 

1®  La  couche  supérieure,  mélangée  à  de  Targile  ; 
2®  La  couche  moyenne,  complètement  pure  ; 

3°  La  couche  inférieure,  formée  de  sel,  contenant  des  grains  de 
quartz. 

Cette  dernière  qualité  ne  peut  convenir  qu'à  l'industrie  chimique, 
notamment  à  la  fabrication  du  sel  de  soude. 

La  plus  grande  puissance  d'une  de  ces  couches  de  sel,  sans  interpo- 
sition de  roche,  est  de  20  m.  L'exploitation  se  fait  par  puits  et  galeries  ; 
les  puits  principaux  sont  au  nombre  de  six,  dont  le  plus  profond  mesure 
24o  m  ;  un  puits  intermédiaire  qui  ne  commence  pas  au  joar,  descend, 
jusqu'à  286  m. 

Il  y  a  sept  étages,  c'est-à-dire  sept  galeries  principales,  auxquelles  se 
relient  perpendiculairement  d'autres  nombreuses  galeries. 

Ces  galeries  ont  en  moyenne  3  m  de  longueur  et  de  3  à  5  m  de  hau- 
teur. Leur  développement  linéaire  mesure  environ  80  km. 

On  y  travaille  à  Taise,  malgré  la  haute  température  qui  atteint  iO^  C. 
Les  mineurs  sont  d'ailleurs  vêtus  en  con^quence.  Le  sel  gemme  est  dé- 
taché par  blocs  d'environ  S  m  de  largeur,  sur  toute  la  hauteur  de  la 
galerie,  et  sur  une  profondeur  d'environ  0,43  m. 

L'arrachement  se  fait,  soît  par  deé  coins  en  bois,  soit  par  des  coup» 
de  mine  au  moyen  de  poudre  ou  de  dynamite.  Le  bloc  ainsi  eak^é  de 
la  masse  est  découpé  en  cubes  de  0,40  m  de  côté  environ* 

A  certains  étages,  les  vides  sont  consolidés  par  lesrcjches  encaissantes. 
Dans  les  couches  inférieures  où  le  sel  a  moiitf  de  valeur,  le  soutène- 
ment se  fait  par  des  blocs  perdus.  Enfin,  dans  les  couches  supérieures, 
on  doit  recourir  au  boisage. 

Mille  ouvriers  environ  sont  oecupés  dans  les  mines  de  Wieliczka. 
Leur  salaire  annuel  ne  dépaise  pas  en  moyenne  450  f  par  an.  Ils  pro- 
duisent par  tête  90  à  100 1  de  sel,  tandis  que  l'ouvrier  belge,  d'après  le 
remarquable  rapport  de  M.  Ilarzé,  produit,  dans  des  conditions  au- 
trement difficile»,  173  t  de  houille  par  an  ;  il  est  vrai  qu'il  gagne,  en 
moyenne,  plus  de  1  000  f  annuellement. 

M.  Alexândrowicz  fait  ici  un  parallèle  entre  le  système  du  monopole 
appliqué  en  Autriôhe  et  celui  de  la  libre  concurrence  en  usage  en 
Belgique. 

Le  prix  courant  d'une  tonne  de  sel  est  de  10,40  /^à  la  fosse.  Le  gou- 
vernement autrichien  le  vend  à  trois  prix  différents,  suivant  la  qualité. 
Le  sel  industriel  est  vendu  i04  /la  tonne,  le  sel  mélangé  d'argile,  117  f 
et  le  sel  pur  208  f  la  tonne. 

En  Belgique,  le  sel  de  cuisine  vendu  en  gros  ne  coûte  que  33  à  40/" 
la  tonne.  Le  sel  qui  vient  d'Angleterre  ne  dépasse  même  pas  le  prix 
de  58 /"la  tonne. 

En  prenant  le  chiffre  moyen  de  illfla,  tonne,  pour  une  production 
annuelle  de  100  000  t ,  on  voit  que  les  salines  de  Wieliczka  rapportent 
au  gouvernement  autrichien  un  bénéfice  net  de  16  millions  de  francs. 


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—  436  — 

Comme  rextraclion  et  la  vente  du  sel  constituent  un  monopole,  l'État 
austro-hongrois  n'y  regarde  pas  de  très  près.  Ainsi  les  eaux  d'épuise- 
ment, quoique  saturées  de  sel,  au  lieu  d'être  recueillies  et  évaporées, 
sont  tout  simplement  déversées  dans  un  petit  cours  d'eau  affluent  de  la 
Vistule.  On  perd  ainsi  annuellement  3  700  t  de  sel  environ,  ce  qui,  au 
pnx  de  vente  moyen  donné  ci-dessus,  représente  une  perte  de  oQiOOOf. 

Les  mines  de  Wieliczka  renferment  d,es  excavations  que  Ton  a  trans- 
formées en  salles  de  fête  et  en  chapelles,  où  les  statues  et  les  colonnes 
sont  sculptées  dans  le  sel.  Il  existe  aussi  à  l'intérieur  un  lac  d'eau  douce 
sur  lequel  on  organise  de  temps  à  autre  des  fêtes  vénitiennes. 

Un  journal  de  mines  paraissant  en  Autriche,  le  Berg-undHuttenmanniS' 
cheJahrbuch,  publie  également  sur  les  salines  de  Wieliczka  un  article  où 
nous  trouvons  quelques  détails  intéressants  qui  ne  figurent  pas  dans  la 
communication  précédente.  Ainsi  le  premier  plan  de  la  mine  a  été 
dressé  en  1638  par  Martin  German,  un  Suédois  qui  s'était  fait  une  spé- 
cialité de  ce  genre  de  travaux.  L'excavalion  pratiquée  de  1772  à  1892 
pour  l'exploitation  du  sel,  dépasse  le  volume  de  2  2o0  000  m^.  On  se 
sert  de  perforatrices,  si:^rtout  des  systèmes  Ulrich,  Elliot  et  Ratchet. 

On  emploie  exclusivement  des  cartouches  de  poudre  comprimée  ;  on 
dépense  85  g  de  poudre  par  tonne  de  sel  ou  800  g  par  mètre  courant  de 
galerie.  On  rencontre  quelquefois  des  gaz  explosifs.  Ce  fut  la  cause  d  un 
grave  accident  survenu  en  1797,  et  en  18^8  on  rencontra  une  source  de 
gaz,  qui  brûla  pendant  plusieurs  semaines.  Du  reste,  les  salines  de  Wie- 
liczka ont  été  très  fréquemment  décrites,  car  l'ariicle  que  nous  men- 
tionnons se  termine  par  une  bibliographie  donnant  les  titres  de  150  ou- 
vrages sur  le  sujet,  rangés  par  ordre  chronologique. 

lie  tunnel  du  Mmplon.  —  La  Gazette  de  Lausanne  a  donné  récem- 
ment un  intéressant  article  sur  l'organisation  de  l'entreprise  du  tunnel 
du  Simplon.  Nous  résumons  ci-aprés  les  parties  les  plus  importantes  de 
cet  article. 

La  Société  d'entreprise  du  tunnel  du  Simplon,  constituée  sous  la  raison 
sociale  Brandt,  Brandau  et  C'®,  est  formée  par  le  groupement  des  mai- 
sons Gh.  Brandt  et  Brandau,  à  Hambourg,  Locher  et  C''^,  à  Zurich, 
Suizer  et  C'%  à  Winterthur,  et  la  Banque  de  Winterthur. 

M.  Alfred  Braudt  est  connu  par  l'invention  de  la  perforatrice  hydrau- 
lique qui  porte  son  nom.  Il  a  travaillé  au  tunnel  de  TArlbergeten 
Hongrie  ;  tant  pour  son  compte  que  pour  celui  d'une  Société  allemande, 
il  exploite  des  mines  dans  la  Sierra  Morena,  en  Espagne.  En  outre,  il 
a  dirigé  des  travaux  d'assèchement  de  mines  situées  dans  la  province 
d'Alméria.  Son  associé,  M.  Brandau,  s'est  fait  une  réputation  par  le  per- 
cement du  tunnel  de  Suram,  dans  le  Caucase. 

Quant  à  M.  Ed.  Locher,  ancien  colonel  du  génie,  il  est  le  constructeur 
du  chemin  de  fer  du  Pilate,  œuvré  qui  suffit  à  assurer  sa  réputation  ;  il 
a  aussi  travaillé  au  tunnel  du  Gothard. 

La  maison  Suizer  et  C'^' ligure  dans  le  syndicat  surtout  parce  que  c'est 
elle  qui  fabrique  la  perforatrice  Brandt.  D'une  manière  générale  elle 
fournira  à  Tentrçprise  son  outillage,  mais  nous  savons  déjà  que  son 
apport  le  plus  précieux  consiste  dans,  l'idée  qu'elle  a  eue  d'un  tunnel 


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—  437  — 

double  à  seconde  voie  différée.  C*est  cette  combinaison  qui  a  permis  à  la 
Compagnie  du  Jura-Simplon  d'établir  sa  justification  financière. 

L'idée  elle-môme  de  deux  tunnels  parallèles  à  simple  voie  n'était  pas 
inédite,  mais  l'entreprise  se  propose  d'en  faire  un  usage  tout  à  fait  neuf 
et  ingénieux,  qui  résoudra  les  pires  difllcultés  rencontrées  jusqu'à  pré- 
sent dans  le  percement  des  grands  tunnels.  Pour  saisir  l'avantage  de  co 
système,  il  faut  se  rappeler  qu'on  percera  simultanément,  sur  chaque 
côté  de  la  montagne,  deux  galeries  parallèles  à  une  dislance  de  17  m 
d'axe  en  axe.  La  galerie  destinée  à  deyp.nir  le  tunnel  I  sera  agrandie  de 
manière  à  permettre  la  pose  d'une  voie  simple  pour  le  passage  des  trains, 
tandis  que  le  tunnel  II  ne  sera  achevé  que  si  le  développement  du  trafic 
exige  une  double  voie  continue  au  lieu  du  simple  évitement  prévu  au 
centre  du  tunnel.  Tous  les  280  m,  les  avancements  sont  reliés  par  des 
galeries  transversales  inclinées  sur  l'axe  du  tunnel.  Cette  disposition 
permettra  aux  wagons  d'entrer  dans  la  galerie  II  et  de  ressortir  par  le 
tunnel  I  après  avoir  pris  leur  chargement  de  déblais.  La  circulation 
facile  des  transports  est  ainsi  assurée» 

Le  courant  d'air  de  la  ventilation  artificielle  cheminera  dans  le  même 
sens  que  les  ti'ains.  A  cet  effet,  toutes  les  galeries  transversales,  à  l'ex- 
ception des  plus  rapprochées  de  l'avancement,  seront  fermées  par  des 
portes. 

La  galerie  II  sera  affectée  à  l'écoulement  des  eaux.  On  y  posera  aussi 
la  conduite  d'eau  fraiche  d'un  diamètre  de  2o0  nim  environ  qui  servira 
^u  rafraichissement  de  l'air  et  au  mminage. 

L'enlèvement  des  déblais  (marinage)  se  fera  en  effet  au  Simplon  par 
une  méthode  nouvelle  dont  on  espère  de  grands  résultats.  Aussitôt  après 
l'explosion  de  la  mine,  on  rejettera  en  arrière  les  décombres  au  moyen 
d'un  puissant-jet  d'eau, qui,  en  une  minute  ou  deux,  déblaiera  un  espace 
suf&sant  pour  la  mise  en  batterie  immédiate  des  perforatrices.  Celles-ci 
peuvent  donc  reprendre  le  forage  après  un  îirrèt  réduit  au  minimum  et 
l'enlèvement  des  déblais  a  lieu  pendant  leur  ti*avail.  Si  ce  procédé 
tient  ce  qu'on  en  attend,  la  durée  du  percement  du  Simplon  pourra 
^tre  réduite  à  quatre  ans,  alors  que  le  contrat  de  l'entreprise  lui  accorde 
cinq  ans  et  demi  pour  ce  travail. 

-  Le  percement  du  Simplon  décidera  définitivement  de  la  supériorité 
que  la  pei'foratrice  Brandt  prétend  posséder  sur  les  perforatrices  em- 
ployées au  Gothard.  Notons  que  M.Jean  Meyer  (1),  l'Ingénieur  émérite 
qui  a  dirigé  les  études  du  projet  de  1882,  était  partisan  de  la  perfora- 
trice Brandt.  Celle-ci  a  d'ailleui-s  à  son  actif  des  résultats  sérieux,  car 
•elle  a  été  employée  du  côté  ouest  du  tunnel  de  l'Arlberg  où  elle  a  percé 
en  moyenne  o,60m  par  24  heures.  Au  tunnel  de  Suram,  dans  le  Caucase, 
l'avancement  moyen  a  été  de  5,90  m  par  jour. 

Le  gneiss  étant  la  roche  qui  se  rencontrera  le  plus  souvent  au  Sim- 
plon, la  perforatrice  Brandt  a  été  essayée  en  1891,  à  Winterthur,  sur  un 
bloc  de  gneiss  dur  d'Antigoria.  Elle  y  peraiit  le  trou  de  1  m  de  pit)- 
fondeur  et  de  70  mm  de  diamètre  en  12  à  14  minutes  et  en  usant  un 

(1)  M.  J.  Meyer,  mort  prématurément  en  1891,  avait  fait  à  notre  Société  diverses  com- 
munications, entre  autres  en  1883,  une  très  remarquable  sur  le  tunnel  du  Simplon. 

Bull.  âO 


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—  438  — 

ou  deux  fleurets.  Dans  le  tunnel  en  hélice  de  Pfàffensprung,  au  Gothard, 
le  gneiss  granitique  compact  usait  neuf  fleurets  par  mètre  de  forage  ; 
avec  la  perfomtrice  Brandt,  on  compte  que  la  perforation  d'une  attaque 
dans  le  gneiss  dur  ne  dépassera  pas  deux  heures  et  demie,  bien  qu'elle 
comporte  quatre  trous  de  1,25  m  de  profondeur.  Dans  les  schistes  du 
versant  nord  de  la  montagne,  l'avancement  sera  naturellement  plus 
rapide. 

La  perforatrice  Brandt  ne  frappe  pas  la  roche,  elle  la  creuse  en  tour- 
nant le  fleuret  à  la  manière  d'une  vrille.  Elle  est  actionnée  par  l'eau 
sous  pression.  Dans  le  gneiss,  la  pression  devra  être  portée  à  100  atm; 
dans  les  i-oches  moins  dures,  70  atm  suffiront. 

Le  délai  de  cinq  ans  et  demi  court  dès  le  commencement  de  la  perfo- 
ration mécanique,  laquelle  doit  être  précédée  d'une  période  de  per- 
foration à  la  main  évaluée  à  deux  mois.  Pour  chaque  jour  de  retard, 
l'entreprise  paiera  une  somme  de  5  000  /*.  En  revanche,  elle  recevra  une 
prime  de  5000  f  par  jour  gagné.  Sont  réservés  les  cas  de  force  majeure 
et  celui  où  le  travail  serait  interdit  les  dimanches  et  jours  de  fête.  Pour 
ne  pas  encourir  de  pénalité,  l'entreprise  devra  percer  au  moins  5,85  m 
par  jour  durant  la  période  de  pleine  exploitation  qui  ne  saurait  excéder 
49  mois. 

L'eau  consommée  par  le  marinage  et  le  travail  des  perforatrices  ser- 
vira aussi  au  rafraîchissement  de  l'air  et  de  la  roche  et  complétera 
ainsi  l'effet  d'une  ventilation  énergique.  La  température  qu'il  s'agit 
d'affronter  pourra  en  effet  s'élever  jusqu'à40^C.,  tandis  que  le  maximum 
thermométrique  du  Gothard  était  de  SS""  8.  La  prévision  d'un  maximum 
de  40°  est  fondée  sur  l'observation  faite  au  Gothard  où  la  température 
monta  d'un  degré  par  44  m  de  profondeur.  Or  l'épaisseur  maxima  de  la 
montagne  au-dessus  du  tunnel  sera  de  2 133  m  à  l'endroit  où  le  souter- 
rain passera  sous  la  frontière  italo-suisse,  au  kilomètre  9,100  de  la  tête 
nord,  entre  le  Wasenhorn  (3  235  m)  et  le  Furggenbaumhorn  (2  991  m). 

Au  Gothard,  le  maximum  d'épaisseur  était  de  1 706  w,  au  Mont-Cenis 
1 654  et  à  l'Arlberg  720  m.  Les  moyens  efficaces  de  ventilation  dont  on 
dispose  aujourd'hui  permettent  une  notable  réduction  de  la  température» 
et  le  cahier  des  charges  de  l'entreprise  prévoit  son  maintien  à  23^  cen- 
tigrades. 

La  chaleur  ne  constituant  plus  un  obstacle,  le  tunnel  est  tracé  direc- 
tement entre  ses  deux  têtes,  et  il  ne  sera  pas  fait  usage  des  variantes  à 
axe  brisé  qui  ont  été  étudiées.  Le  tunnel  mesurera  donc  19  731  m.  Sa 
tète  nord,  placée  aussi  bas  que  le  permettent  les  hautes  eaux  du  Rhône, 
est  à  l'altitude  de  687  m  ;  sa  tète  sud  à  celle  de  683,  c'est-à-dire  à  la 
limite  climatérique  où  cesse,  près  dlsella,  la  circulation  des  traîneaux  en 
hiver.  Le  point  culminant  du  souterrain  est  marqué  par  la  cote  705  et 
se  trouve  dans  Tintérieur  de  la  montagne,  disposition  qui  facilite  l'écou- 
lement des  eaux.  La  pente  du  tunnel  est  de  20/00  dans  la  direction  du 
nord  et  de  7  0/00  sur  le  versant  sud.  Le  tableau  suivant  montre  que 
oes  conditions  sont  en  général  plus  favorables  que  celles  des  autres  tunnels 
des  Alpes. 


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-439  — 

Mont-Cenis     Gothard     Arlberg      Simplon 

Longueur  en  mètres 12849       14984      10240      19731 

Altitude  du  point  culminant.  .   .      1 294         1 154        1 310  705 

Déclivité  maxima  dans  le  tunnel*  22  8,82  *5  7 

Les  entrepreneurs  du  Simplon  bénéficient  naturellement  des  progrès 
réalisés  dans  Tart  de  l'Ingénieur  durant  la  longue  attente  qui  leur  a  été 
imposée  et,  s'ils  arrivent»  comme  c'est  à  espérer,  à  réduire  notablement 
la  période  improductive  de  la  construction,  la  Compagnie  du  Jura-Sim- 
plon  sera  la  première  à  s'en  réjouir.  Elle  compte  bien  d'ailleurs  que, 
dans  les  quelques  années  qui  nous  séparent  de  l'inauguration  du  Sim- 
plon, la  traction  électrique  aura  été  assez  perfectionnée  pour  pouvoir 
être  employée  seule  dans  le  grand  tunnel. 

Nous  croyons  intéressant  d'ajouter  à  l'article  qui  précède  quelques 
renseignements  sur  Tétat  actuel  des  travaux  qui  nous  ont  été  fournis  à  la 
suite  d'une  visite  faite  le  19  novembre. 

On  commence  une  galerie  dont  on  a  excavé  100  m  â  la  main,  les  pre- 
mières perforatrices  venant  seulement  d'arriver  ;  on  les  a  essayées,  il  y 
a  quelques  jours,  sur  des  roches  diverses  :  granit,  gneiss  et  calcaires  de 
différentes  natures  ;  mais  il  était  difficile  de  se  rendre  compte  de  l'effet 
parce  qu'on  ne  disposait  que  d'une  charge  d'eau  assez  faible,  les  ins- 
tallations de  force  motrice  n'étant  pas  encore  faites. 

Il  n'y  a  pour  le  moment  que  400  ouvriers  environ  dont  les  trois  quarts 
sont  employés  à  l'établissement  de  la  voie  provisoire  qui  amène  les  ma- 
tériaux et  les  machines  et  â  la  construction  des  bâtiments,  provisoires 
aussi,  nécessaires  aux  divers  services,  et  de  trente  à  quarante  maisons 
pour  loger  le  personnel.  Ces  logements  sont  de  l'autre  côté  du  Rhône, 
près  du  village  de  Matters.  On  a  construit  un  pont  spécial  pour  les  com- 
munications. Près  de  l'extrémité  de  ce  pont  est  établi  l'observatoire  qui 
sert  à  vérifier  la  direction  du  tunnel  par  son  alignement  avec  un  signal 
placé  sur  le  sommet  de  la  montagne,  lequel  correspond  avec  un  autre 
situé  à  Isella,  sur  le  versant  italien.  En  même  temps  que  cette  galerie 
qui  sera  pour  ainsi  dire  l'embryon  du  futur tuunel,  sauf  que  celui-ci 
aura  son  entrée  ailleurs,  on  perce  une  seconde  galerie  qui  va  rejoindre 
la  première  à  une  certaine  distance  et  servira,  comme  il  a  été  expliqué 
plus  haut,  tant  à  l'aération  qu'à  l'évacuation  des  déblais. 

Ces  galeries  n'ont  provisoirement  que  3  m  environ  de  longueur  sur 
2m  de  hauteur.  On  les  revêt  intérieurement  d'un  brique tage  de  ciment 
comprimé  rendu  indispensable  par  la  nature  de  la  roche  qui  est  un  schiste 
extrêmement  friable.  Partout  on  trouve  de  l'eau  en  abondance.  Au  fond, 
où  les  ouvriers  percent  les  trous  de  mine,  c'est  une  vraie  pluie  qui 
tombe  du  toit  et  forme  une  rivière  qui  s'écoule  dans  un  canal  en  ma- 
çonnerie. 

M.  Meyer,  dans  son  mémoire  de  1883  (Vol.  I)  indiquait  page  796  que 
le  premier  chaînon  parallèle  au  Rhône  était  presque  entièrement  cons- 
titué par  des  schistes  lustrés  ou  schistes  gris  qui  sont  très  avantageux  pour 
la  perforation  au  point  de  vue  de  la  rapidité  de  l'avancement  et  de  la 
solidité.  De  plus,  les  géologues  observent  qu'ils  sont  secs  et  qu'on  peut 
s'attendre  à  n'y  rencontrer  que  des  infiltrations  insignifiantes.  Il  est 


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—  440  — 

possible  que  les  sources  d'eau  dont  nous  venons  de  parler  ne  se  produi- 
sent que  superficiellement  et  disparaissent  plus  loin. 

La  bénédiction  solennelle  des  travaux  a"  été  laite  le  dimanche  o  dé- 
cembre, à  Brigue,  par  Tévêque  de  Sion  et,  à  Isella,  par  l'évêque  de 
Domos  d'Ossola. 

Les  journaux  du  Valais  donnent  des  renseignements  intéressants  sur 
la  cérémonie  opérée  du  côté  suisse,  renseignements  parmi  lesquels  on 
peut  signaler  des  détails  pittoresques. 

Les  invités  ont  franchi  l'entrée,  du  tunnel,  décorée  de  branchages 
e4;  de  drapeaux  et  ornée  de  deux  fresques  représentant,  runeTHelvétie, 
l'autre  un  mineur  vêtu  de  gris  et  le  pic  sur  l'épaule  ;  au-dessous  deux 
marteaux  croisés. 

Revêtue  provisoirement  de  iriques,  la  voûte  était  sur  sa  première 
partie  entièrement  sèche.  Mais  les  assistants  ont  été  fort  surpris  de  voir 
se  répéter  le  miracle  des  noces  de  Gana.  En  effet,  au  lieu  de  l'eau  ruis- 
selante de  la  voûte,  deux  robinets  dans  le  rocher  versaient  à  discrétion 
le  vin  rouge  et  blanc. 

Après  eut  lieu  un  banquet  avec  l'accompagnement  obligé  de  toasts  et 
discours  dans  lesquels  a  été  émis  Tespoir  que  le  tunnel  du  Simplon  rie 
servirait  qu'à  des  œuvres  de  paix  et  non  à  des  expéditions  militaires, 
par  des  transports  de  troupes  et  de  matériel  de  guerre. 

Hatërlel  de  1»  batellerie.  —  On  connaît  les  expériences  faites 
en  France  par  M.  l'ingénieur  en  chef  B.  de  Mas  pour  apprécier  la  résis- 
tance à  la  traction  des  bateaux  de  rivières  et  de  canaux.  Nous  trouvons, 
dans  les  Annales  des  Travaux  Publics  de  Belgique,  le  résumé  d'expé- 
riences analogues  entreprises  en  189S  par  la  société  L  R.  P.  de  Navi- 
gation sur  le  Danube  en  vue  de  déterminer  la  résistance  propre  des  divers 
éléments  constituant  son  matériel  flottant  (1).  A  raison  de  l'intérêt  que 
présentent  ces  expériences,  il  parait  utile  d'en  signaler  les  principaux 
résultats. 

La  section  du  Danube  choisie  pour  les  recherches  est  située  en  amont 
de  Budapest.  Sur  une  longueur  de  5  km  y  elle  offre  un  cours  sensible- 
ment rectiligne  et  une  section  transversale  à  peu  près  uniforme.  De  nom- 
breux voyages  d'essai  ont  été  faits  avec  29  bateaux  de  types  différents. 

Les  instruments  employés  sont  identiques  à  ceux  dont  s'est  servi 
M.  de  Mas  et  dont  la  description  a  été  donnée  dans  son  ouvrage. 

Il  résulte  des  essais  faits  sur  le  Danube  que  la  résistance  à  la  trac- 
tion d'un  bateau  peut  s'exprimer  en  fonction  de  la  vitesse  par  l'équa- 
tion suivante  : 

r  =  ^  V" . 

V  est  la  vitesse  relative  du  bateau  et  de  l'eau  en  kilomètres  par  heure, 
n  un  exposant  à  déterminer  d  après  l'ensemble  des  expériences,  r  la  ré- 

(I)  Le  compte  rendu  de  ces  expériences  figure  dans  la  dernière  partie  de  la  brochure 
publiée  par  l'Union  Allemande- Autrichienne-Hongroise  pour  la  Navigation  intérieure, 
sous  le  titre  :  MiUJieilungen  iiber  die  dertteilùje  und  angestrebte  Schiffbarkeit  der  Haupt- 
strôme  und  ihrer  Nebenfliisse  —1  Heft— Schiffbarkeit  der  Donaa,  und  ihrer  Nebenfliisse, 
Berlin,  1897,  Siemenroth  et  Trosçhel. 


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—  441  — 

1 

sistance  â  la  traction  en  kilogrammes,^  un  coefficient  variable  avec  le 

type  et  l'enfoncement  du  bateau. 

La  valeur  la  plus  probable  de  Texposant  n  semble  être  2,23.  Dans  le 
compte  rendu  on  ne  trouve  pas  les  chiffres  directement  relevés  qui  per- 
mettraient de  se  faire  une  idée  de  l'approximation  obtenue. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  ressort  clairement  des  expériences  que  la  forme 
des  péniches  flamandes  qui  constituent  le  type  le  plus  répandu  sur  les 
voies  navigables  de  France  est  extrêmement  défectueuse  au  point  de  vue 
dé  la  résistance  à  la  traction.  C'est  également. la  conclusion  à  laquelle 
est  arrivé  M.  de  Mas. 

Cette  résistance  varie  d'ailleurs  avec  l'état  et  la  nature  des  surfaces. 
C'est  ainsi  que  pour  des  enfoncements  de  1,40,  0,95  et  1,45,  la  résis- 
tance d'un  bateau  en  service  depuis  cinq  années  a  été  trouvée  supé- 
rieure de  14  — 12,2  et  6,1  0/0  à  celle  d'un  bateau  identique  sorti  depuis 
peu  de  temps  du  chantier  ;  que  la  résistance  d'un  bateau  en  bois  a  été 
supérieure  de  33  h  39  0/0  à  celle  d'un  chaland  en  fer. 

De  même  que  les  expériences  de  M.  de  Mas,  celles  faites  par  la  So- 
ciété de  Navigation  sur  le  Danube  montrent  que  de  légères  modifica- 
tions dans  les  formes  produiraient  des  réductions  appréciables  dans  la 
résistance  à  la  traction. 

Les  bateaux  du  Danube  dont  les  formes  sont  généralement  très  fines, 
présentent,  à  égalité  de  surface  mouillée,  une  résistance  notablement 
inférieure  à  celle  des  chalands  du  Rhin  et  de  l'Oder. 

Il  résulte  de  l'ensemble  des  expériences  que  le  type  considéré  comme 
le  meilleur  dans  le  matériel  flottant  de  la  Société  de  Navigation  du  Da- 
nube est  un  bateau  à  coque  métallique,  construit  avec  des  lignes  très 
fines  ayant  58  m  de  longueur,  7,97  m  de  largeur  et  2,60  m  de  hauteur  de 
hord.  Ce  bateau  offre  un  coefficient  de  déplacement  de  0,69  à  vide  et  de 
0,80  à  pleine  charge^  Il  tire  0,40  m  d'eau  à  vide  ;  aux  enfoncements  de 
im  —  1,40  w  —  1,80  771  et  2,10/71  au  (maximum),  il  peut  porter  respec- 
tivement 219  —  373  —  530  et  650  tonnes  de  marchandises. 

Le  Congrès  international  de  Navigation  intérieure,  tenu  ti  Paris  en 
1892,  avait  exprimé  le  vœu  que  tout  bateau  fût,  le  plus  tôt  possible, 
pourvu  d'un  document  officiel  faisant  connaître,  pour  les  différentes  vi- 
tesses relatives,  sa  résistance  à  la  traction.  L'objet  de  ce  vœu  était  plus 
spécialement  de.  fournir,  pour  l'application  des  tarifs  de  remorquage  en 
rivière,  une  base  rationnelle  qui  fait  aujourd'hui  complètement  défaut. 

La  connaissance  de  la  résistance  propre  des  bateaux  est,  on  peut  dire, 
la  condition  indispensable  d'une  exploitation  rationnelle.  C'est  en  vue 
de  ce  résultat  que  les  ingénieursdelaSociétédeNavigationsurleDanube 
ont  déduit  de  leurs  expériences  une  relation  entre  la  résistance  propre 
du  bateau  et  le  chargement.  Cette  relation,  d'une  forme  très  simple,  est 
la  suivante  : 

r  =  c{X  +  b  L). 

L  étant  le  chargement  du  bateau  en  tonnes  de  1  000  kg^  r  la  résis- 
tance du  bateau  en  kilogrammes,  b  un  coefficient  et  A]un  poids  entonnes 
de  1  000  kg,  qui  dépendent  de  l'espèce  et  de  la  forme  du  bateau,  c  un 
coefficient  dépendant  de  la  vitesse  relative  du  bateau  et  de  l'eau. 


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—  442  — 

On  sait  que  le  Danube  présente  sur  certaines  sections,  un  courant 
très  rapide.  C'est  pourquoi  ces  vitesses  relatives,  qui  peuvent  être  con- 
sidérées comme  des  vitesses-types  et  qui  devaient  nécessairement  être 
réalisées  dans  les  expériences,  ont  été  respectivement  de  9,  13  et  18  Ai» 
à  rheure,  suivant  les  sections.  Le  coefficient  c  a  été  déterminé  pour  ces 
trois  vitesses-types. 

Le  compte  rendu  des  expériences  dont  nous  venons  de  parler  constate 
que  les  résistances  calculées  d'après  la  formule  ci-dessus  concordent 
d'une  manière  satisfaisante  avec  les  résultats  de  l'observalion  directe. 

Économies  à  réaliser  dans  le  transport  des  minerais. 

—  Le  transport  des  minerais  de  fer  des  régions  des  Lacs  à  Pittsbmrgh, 
aux  États-Unis,  roule  sur  des  chififres  très  considérables,  trois  millions 
de  tonnes  par  an  ;  aussi  toute  économie  opérée  sur  les  frais  de  transport 
est-elle  intéressante.  On  s'est  avisé  que,  ces  minerais  contenant  une  cer- 
taine proportion  d'eau,  on  pourrait  les  sécher  au  moins  partiellement. 

Des  expériences  faites  à  cet  effet  ont  montré  qu'où  pouvait  enlever 
pratiquement  40  0/0  d'eau  sur  le  poids  du  minerai  tel  qu'il  est  extrait, 
et  que  la  quantité  de  combustible  nécessaire  pour  l'évaporation  de  cette 
quantité  d'eau  était  de  22  kg  en  moyenne  par  tonne,  ce  qui  ne  repré- 
sente que  4,5  kg  d'eau  par  kilogramme  de  charbon. 

La  balance  de  l'opération  se  présente  comme  suit  :  le  charbon  coûte 
rendu  aux  mines  de  Mesabi  15  /"  la  tonne  ;  pour  3  millions  de  tonnes 
de  minerai,  il  faudra  66  000  t  de  charbon,  coûtant  990  000  /".  Le  prix 
du  transport  du  minerai  des  mines  de  Mesabi  àPittsburgh  est  de  12,50/" 
par  tonne  ;  la  diminution  du  dixième  sur  le  poids  transporté,  représen- 
tera donc  une  économie  de  1,25 /"par  tonne,  soit  de  3  750  000 /"sur 
3  millions  de  tonnes.  En  défalquant  le  prix  du  charbon,  il  restera 
2  385  000  f.  Il  est  probable  que  même  après  prélèvement  des  dépenses 
de  main-d'œuvre,  d'entretien  et  d'amortissement  des  appareils  de  sé- 
chage, il  restera  encore  une  économie  très  importante. 

Pour  réaliser  les  opérations  d'une  manière  pratique  sur  une  pareille 
échelle,  traiter  10000  tonnesà  peu  près  par  jour,  ily  aura  desdifficullés 
sérieuses,  mais  les  Ingénieurs  américains  ne  les  considèrent  pas  comnft 
insurmontables.  Ce  n'est  du  reste  guère  qu'aux  États-Unis  que  cette 
question  présente  de  l'intérêt,  car  dans  les  autres  pays,  les  distances 
sont  trop  faibles  pour  qu'une  économie  du  genre  de  celle-ci  présente  de 
l'importance. 

Ef  lleaeitë  des  pressions  ëlevëes  dans   les  loeo motives 

—  Une  Commission  de  l'ilmmcan  Railway  Master  Mechanics' Association  à 
été  chargée  de  faire  un  rapport  sur  l'efficacité  des  pressions  élevées  dans 
les  locomotives,  et  a  donné  connaissance- de  ce  travail,  dans  la  réunion 
tenue  à  Saratoga  au  mois  de  juin  dernier. 

Nous  donnons  très  brièvement  les  points  essentiels  de  ce  rapport  qui 
a  déjà  été  reproduit  dans  plusieurs  publications  françaises,  parce  que  la 
note  que  nous  donnons  plus  loin  serait  moins  facile  à  apprécier  si  on 
n'avait  pas  connaissance  de  ce  premier  document. 

On  convient  dans  le  rapport  d'appeler  pressions  élevées  celles  qui 
sont  supérieures  à  11  A:^  par  exemple. 


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—  443  — 

Les  avantages  à  attendre  de  leur  emploi  seraient  les  suivants  : 

1°  Possibilité  d'employer  des  cylindres  plus  petits  et  des  pièces  à  mouve- 
ment alternatif  plus  légères  (1)  ; 

2*>  Réduction  de  la  largeur  de  la  machine  à  Textérieur  des  cylindres  ; 

3°  Le  coût  de  la  machine  est  moindre  ; 

4^  La  résistance  de  la  machine  est  moindre  à  cause  de  la  réduction 
du  poids; 

o**  Il  peut  y  avoir  une  augmentation  de  l'effet  utile,  le  même  travail 
pouvant  être  obtenu  avec  une  moindre  dépense  de  vapeur  et  de 
combustible. 

Par  contre  les  inconvénients  sont  : 

1®  Augmentation  du  poids  de  la  chaudière  ; 

2*  Coût  plus  élevé  de  cette  chaudière  ; 

3^  Résistance  plus  grande  de  la  locomotive  par  suite  de  l'augmenta- 
tion de  poids  ; 

4^  Augmentation  probable  des  pertes  accessoires,  rayonnement, 
fuites,  etc. 

Les  expériences  relatives  à  Taccroissement  possible  de  l'effet  utile  ont 
été  faites  sur  les  locomotives  1  et  2  du  laboratoire  spécial  de  l'Univer- 
sité de  Purdne.  L'admission  était  de  32  0/0. 

Avec  la  première  locomotive  on  a  trouvé  que  lorsqu'on  passe  de  la 
pression  de  6,d  kg  à  celle  de  8,2  kg,  soit  un  accroissement  de  27  0/0,  le 
travail  est  augmenté  de  4S  0/0  et  le  poids  de  vapeur  par  cheval  diminue 
de  9  0/0. 

Si  on  passe  de  8,2  kg  à  9,73  kg,  soit  une  augmentation  de  22  0/0,  le 
travail  est  accru  de  20  0/0  et  la  dépense  de  vapeur  par  cheval  réduite 
de  5  0/0. 

La  dernière  pression  employée  était  trop  peu  élevée,  pour  qu'on  pût 
tirer  des  conclusions  sérieuses  de  ces  premiers  essais;  on  opéra  donc  en- 
suite avec  la  seconde  locomotive,  avec  laquelle  on  put  pousser  la  pres^ 
sion  jusqu'à  il, H  kg. 

On  a  fait  six  séries  de  chacune  trois  essais  avec  les  pressions  de 
.6,4  —  8,5  —  10,6 —  12,8 —  15  et  17  kg  à  la  chaudière.  Les  trois  essais 
avaient  lieu  à  des  admissions  respectives  de  25  —  33  et  400/0.  Le  ré- 
gulateur était  toujours  entièrement  ouvert,  et  la  charge  était  réglée  pour 
correspondre  à  une  vitesse  de  65  km  à  l'heure  environ. 

On  a  constaté  qu'avec  ces  admissions,  le  travail  développé  par  la  ma- 
chine était  beaucoup  plus  grand  qu'on  ne  l'avait  prévu  et  que,  dès  qu'on 
dépassait  la  pression  de  12,8  kg,  la  chaudière  n'avait  pas  assez  de  puis- 
sance pour  alimenter  les  cylindres.  On  dut,  dans  ce  cas,  réduire  la  lon- 
gueur de  l'admission. 

Les  résultats,  qui  concordent  d'ailleurs  très  bien  entre  eux,  n'ont  pas 

(i)  n  nous  parait  y  çivoir  là  uoe  confusion.  L'effort  sur  les  pièces  du  mécanisme,  bielles 
et  tiges  de  piston  doit  ôtre  le  même,  et 'par  conséquent  le  poids  de  ces  pièces.  Si  la  sur- 
face  du  piston  est  moindre,  la  pression  par  nnité  de  surface  est  plus  élevée,  ce  qui  ne 
change  pas  le  produit  de  ces  deux  facteurs. 


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_  444  — 

donné  ce  qu'on  en  attendait  ;  on  a  bien  constaté  que  la  dépense  de  va- 
peur par  cheva*  diminuait  avec  Taugmenlation  de  la  pression  ;  mais  on 
a  reconnu  aussi  que  la  plus  faible  dépense  obtenue  avec  la  locomotive 
n**  2  â  pression  élevée,  était  très  notablement  plus  élevée  que  la  plus 
faible  dépense  obtenue  avec  la  locomotive  n^  1  à  pression  modérée. 

Gela  tient,  au  moins  en  très  grande  partie,  à  des  différences  dans  les 
proportions  des  cylindres. 

Ainsi,  les  cylindres  de  la  machine  n**  2  avaient  été  faits  avec  un  dia- 
mètre intérieur  de  0,508  m  et  les  lumières  en  proportion;  on  a  réduit 
le  diamètre  à  0,406  m  par  l'insertion  d'un  manchon  ;  on  a  ainsi  des  es- 
paces neutres  de  plus  grançl  volume  et  de  plus  grande  surface  que  la 
proportion  normale.  On  peut  aussi  admettre  que  les  tiroirs  n'étaient  pas 
absolument  exempts  de  fuite. 

Quellesquesoient  d'ailleurs  les  causesdecetteaugmentationde  dépense 
de  vapeur,  on  ne  saurait,  d'après  ces  résultats,  considérer  l'accroisse- 
ment des  pressions  comme  devantamener,  par  lui-même,  une  augmen- 
tation de  l'effet  utile.  Cette  augmentation  serait  en  effet  assez  faible 
pour  être  complètement  neutralisée  par  de  légers  défauts  dans  les  pro- 
portions des  cylindres,  ou  leur  état  d'entretien. 

'Ac^roissenieiit  de  la  pression  ou  aeeroissenient  de  In 
eapaeitë  dans  les  eliaudlères  de  loeoinotlves  ?  —  Un  rap- 
port de  M.  William  Forsyth,  Ingénieur  mécanicien  au  Chicago-Bur- 
linj^'ton  and  Quincy  R.  R.,  présenté  â  la  dernière  réunion  de  la  Masier 
Mechanics' Association,  constitue  un  document  intéressant,  relativement 
i\  une  question  d'actualité,  l'augmentation  de  la  pression  dans  les  loco- 
motives dont  nous  venons  de  parler. 

L'effet  utile  d'une  locomotive  peut  être  augmenté,  soit  par  Tacci-ois- 
sement  de  la  pression,  soit  par  celui  de  la  capacité  de  la  chaudière. 
Dans  le  premier  cas,  on  gagne  par  l'augmentation  de  l'effet  utile  de  la 
machine  proprement  dite  ;  dans  le  second  on  bénéficie  par  l'accroisse- 
ment du  travail  effectué.  Dans  les  deux  cas.  on  est  conduit  à  avoir  une 
chaudière  plus  lourde  et,  comme  le  coût  de  l'appareil  est  dans  une  cer- 
taine mesure  proportionnel  à  son  poids,  la  question  peut  se  poser  fina- 
lement de  la  manière  suivante  :  Doit-on  employer  le  poids  additionnel 
qu'exigera  la  chaudière  à  augmenter  sa  résistance  pour  la  mettre  à 
môme  de  supporter  une  pression  plus  éle  vée,'ou  à  accroitresa  capacité  pour 
lui  faire  produire  plus  de  puissance,  ou  inversement  pour  lui  faire  pro- 
duire sa  puissance  normale  dans  des  conditions  plus  favorables? 

Pour  étudier  cette  question,  l'auteur  commence  par  dresser  le  tableau 
A  donnant  dans  la  seconde  colonne  les  poids  d'une  chaudière  dont  le 
corps  cylindrique  aurait  1  oi4  m  de  diamètre  pour  les  différentes  pres- 
sions marquées  dans  la  première  colonne.  Ces  poids  ont  été  fournis  par 
les  ateliers  Baldwin.  Dans  la  troisième  colonne  sont  inscrits  les  poids 
des  chaudières  des  locomotives  d'essais  n***  1  et  2  du  laboratoire  de  mé- 
canique de  l'Université  de  Purdue,  lesquelles  chaudières  sont  en  tous 
points  semblables,  à  cette  différence  près  que  l'une  est  faite  pour  la  pres- 
sion de  140  livres  et  l'autre  pour  celle  de  ±oO.  Le  diamètre  du  corps  est 
de  1,82  m. 


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443  — 

• 

Tableau  A. 

Pression 

Poids  de 

livres. 

k'j. 

1,524  m. 

140 

<»,9 

» 

loO 

lO.fi 

lîîOOO 

180 

12,7 

15970 

210 

14,9 

17  450 

240 

17,0 

17  6ÎK) 

1,32  m. 
9î«0 


230  17,7  »  11680 

On  voit  que  raugmenlation  de  pression  de  150  à  240  livres  par  pouce 
carré  (10,6  c^  17  kg  par  centimètre  carré),  dans  une  chaudière  de  l,52im 
de  diamètre,  exige  une  augmentation  de  poids  de  2  627  kg,  soit  18  0/0. 
tandis  qu'un  accroissement  de  la  pression  de  140  à  230  livres,  pour  une 
chaudière  de  1,32  m  de  diamètre,  correspond  à  un  accroissement  de 
poids  de  2  120  kg  ou  22  0/0.  Il  sera  donc  suffisamment  exact  pour  le  but 
qu'on  se  propose  d'admettre  que  l'accroissement  de  pression  de  150  à 
240  livres,  soit  00  ou  6,4  kg,  exigera  une  augmentation  d'environ 
20  0/0  dans  le  poids  d'une  chaudière  de  locomotive. 

Le  bénéfice  à  retirer  de  cette  augmentation  de  pression  a  été  examiné 
dans  d'autres  parties  du  rapport  lu  â  la  môme  réunion  (Voir  précédem- 
ment). On  va  maintenant  rechercher  quel  effet  aura  cette  augmentation 
de  poids  de  20  0/(^  si  elle  est  employée  à  accroître  la  capacité  de  la  chau- 
dière. 

L'effet  utile  d'un  générateur  de  locomotive  dépend  du  taux  de  vapori- 
sation auquel  on  le  fait  fonctionner.  Le  rapport  entre  l'effet  utile  et  la 
production  a  été  mis  en  évidence  par  une  série  d'essais  effectués  à  l'Uni- 
versité de  Purdue  sur  la  chaudière  de  la  locomotive  n°  1  de  cet  établis- 
sement. Il  suffira  d'indiquer  que,  si  la  chaudière  est  conduite  de  façon  à 
vaporiser  3  livres  par  pied  carré  dé  surface  de  chauffe  et  par  heure,  soit 
24,3  kg  par  mètre  carré,  chaque  kilogramme  de  combustible  produit 
8,3  kg  de  vapeur,  tandis  que  si  on  produit  13  livres  par  pied  carré,  ou 
78  kg  par  mètre  carré  de  surface  de  chauffe,  la  vaporisation  n'est  plus 
que  de  3,3  kg  par  kilogramme  de  combustible. 

Au  point  de  vue  strict,  les  rapports  trouvés  dans  les  expériences  dont 
nous  parlons  doivent  varier  pour  chaque  chaudière  selon  les  proportions 
des  divers  cléments,  mais  on  peut  cependant  admettre  que  la  loi  est  sen- 
siblement la  même  pour  toutes  les  chaudières  établies  avec  les  propor- 
tions usuelles  et  correspond  aux  chiffres  du  tableau  B  ;  la  courbe  qui 
donne  le  rapport  des  vaporisations  par  kilogramme  de  combustible  aux 
vaporisations  par  unité  de  surface  de  chauffe  est  une  ligne  droite. 


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—  446  — 


Tablkad  B. 

. 

Production  de 

vapeur  par  unité 

de  surface  de  chauffe. 

^^ — ^ 

Vapeur  par  unité 

livres  par 

kilogr.  par 

de  poids 

pied  carré. 

mètre  carré. 

de  combustible. 

8,0 

39.0 

5",0 

7,3 

86,5 

8,0 

1,0 

34,1 

10,0 

6,5 

31,7 

11,5 

6,0 

29.2 

13,0 

5,5 

26,8 

13,0 

Ceci  posé,  si  oa  demande  la  même  production  de  vapeur  à  la  chau- 
dière normale  et  à  une  chaudière  plus  puissante  que  celle-ci,  il  est  évi- 
dent que  cette  quantité  de  vapeur  sera  produite  par  moins  de  combus- 
tible dans  le  second  cas.  L'accroissement  d'effet  utile  de  la  chaudiëre 
dépendra  d'abord  de  celui  de  la  surface  de  chauffe  dans  la  nouvelle 
chaudière  et  aussi  du  taux  de  vaporisation  auquel  fonctionnerait  la 
chaudière  normale. 

Le  tableau  G  donne  des  chiffres  montrant  cet  accroissement  d'effet 
utile.  On  a  admis,  pour  le  dresser,  que  l'augmentation  de  la  surface  de 
chauffe  est  proportionnelle  à  l'augmentation  de  poids  de  la  chaudière. 

Tableau  C. 

Vaporisation  par  Économie  de  combustible  réalisée  en  employant  une 

mètre  carré  de  surface  chaudière  dont  la  capacité  est  plus  grande  de 

de  chauffe  de  la        . ,. -~ ,  . 

cbaadière  normale.  5  0/0              10  0/0              15  0/0            30  0/0 


24,3 
29,2 
U,i 

39.0 
4;i,8 
.W,7 
•o3,6 

o8,4 
63,3 
r)8,2 
73,0 


0,8 
1.0 
1,2 
1,3 

1,8 
2,0 
2,3 
2.7 
3.0 
3,4 
3,8 


1,3 
1,9 
2,3 
2,9 
3,4 
3;9 
4.3 
3,1 
3,7 
6.4 
7,4 


2,8 
3,4 
4,1 
4,8 
3,3 
6,4 
7,4 
8,4 
9,4 
10,«) 


9  Q 
— »" 

3.7 

4,5 

5,3 

6,1 

7,1 

8,2 

9,4 

10,7 

12,0 

13,6 


On  voit  par  l'inspection  de  ce  tableau  que  l'économie  résultant  de 
l'accroissement  de  la  capacité  de  la  chaudi('>re  est  d'autant  plus  grande 
que  la  production  est  plus  élevée.  Ainsi,  un  accroissement  de  20  0/0 
dans  la  surface  de  chauffe  n'augmente  l'effet  utile  que  de  2,9  0/0  pour 
une  production  de  vapeur  de  o  livres  parpied  carré  de  surface  de  chauffe, 
tandis  que  le  même  accroissement  correspond  à  une  augmentation  d'effet 
utile  de  13,60/0  lorsque  le  taux  de  vaporisation  est  trois  fois  plus  grand. 


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—  Ul  — 

Ces  chiffres  semblent  indiquer  que  Tavanlage  à  retirer  de  l'augmen- 
tation des  dimensions  de  la  chaudière  est  bien  supérieur  â  celui  qu'on 
obtiendrait  du  seul  accroissement  de  la  pression,  lequel,  au  moins  quant 
à  présent,  est  assez  indéterminé,  comme  on  Ta  vu  dans  la  note  précé- 
dente, tandis  que  le  premier  est  positif  et  hors  de  doute. 

R^sIas^  des  tlrolr«  de  loeomotivea.  —  Dans  les  ateliers,  le 
réglage  de  la  distribution  des  locomotives  exige  le  déplacement  de  la 
machine  à  la  pince  pour  que,  pendant  la  rotation  de  Tessieu  moteur,  les 
tiroirs  occupent  successivement  leurs  diverses  positions  et  qu*on  puisse 
observer  si  les  phases  différentes  de  l'ouverture  et  de  la  fermeture  des 
lumières  se  produisent  convenablement.  C'est  une  opération  assez  longue 
et  délicate. 

Aux  ateliers  de  Springfleldç  du  Wabash  R.  R.,  l'Ingénieur  en  chef, 
M.  J.  R.  Barnes.  a  fait  ime  installation  très  commode  pour  cet  objet 
sur  une  fosse  de  montage. 

Les  rails  de  cette  fosse  sont  interrompus  à  un  endroit  et  deux  galets 
dont  le  bord  supérieur  affleure  le  niveau  du  rail  sont  placés  dans  chaque 
intervalle.  La  machine  à  régler  est  disposée  de  manière  que  ses  roues 
motrices  portent  sur  ces  galets,  les  autres  roues  étant  découplées.  A 
côté  de  la  fosse  est  placée  une  petite  machine  verticale  à  changement  de 
marche  dont  l'arbre  commande  les  galets  par  une  transmission  de  mou- 
vement réduisant  la  vitesse  dans  le  rapport  de  1  ^  16.  Cette  machine  est 
actionnée  par  l'air  comprimé  et  on  peut  ainsi  donner  â  l'essieu  moteur 
des  locomotives  à  régler  les  plus  petits  déplacements  dans  un  sens  ou 
dans  l'autre.  Les  cylindres  de  ce  petit  moteur  ont  de  0,102  m  de  dia- 
mètre et  0,132  m  de  course  et  sont  placés  à  0,10  m  d'axe  en  axe.  Avec 
l'aide  de  cette  disposition  très  simple,  on  gagne  beaucoup  de  temps  dans 
le  réglage  des  locomotives. 

Mouvean  proeëdë  pour  obtenir  de  liaates  tempërataren. 

—  Le  Stahl  und  Eisen  reproduit  une  communication  faite  par  le  docteur 
Hans  Goldschmitt,  d'Essen-sur-Ruhr,  à  la  réunion  de  la  Société  alle- 
mande d'Electro-Chimie,  â  Leipzig,  le  14  avril  dernier,  communication 
dans  laquelle  l'auteur  a  exposé  un  nouveau  moyen  pour  obtenir  de  très 
hautes  températures. 

Ce  procédé  est  basé  sur  l'action  de  réduction  exercée  par  l'aluminium 
sur  les  oxydes  métalliques,  action  bien  connue  d'ailleurs.  Si  on  mêle 
intimement  l'oxyde  et  l'aluminium,  tous  les  deux  étant  préalablement 
réduits  à  l'état  de  poudre  très  fine,  la  chaleur  développée  par  la  réaction 
est  assez  grande  pour  produire  une  température  comparable  à  celle  du 
four  électrique  ;  par  l'addition  convenable  de  substances  inertes,  on 
pourra  régler  cette  température  comme  on  voudra,  de  manière  â  faire 
servir  le  procédé  au  brasage,  au  soudage,  ou  même  au  chauffage  des 
rivets.  Ainsi,  par  exemple,  pour  chauffer  fortement  un  morceau  de 
métal,  on  l'enveloppe  d'un  mélange  intime  d'aluminium  en  poudre, 
d'oxyde  de  fer  et  de  sable  ;  on  détermine  la  réaction,  par  un  allumage 
opéré  par  un  mélange  d'aluminium  en  poudre  avec  une  base  facilement 
décomposable,  telle  que  la  soude  ou  la  baryte,  qu'on  enflamme  avec  un 
fll  de  magnésium. 


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-  448  — 

La  masse  est  enfouie  dans  un  tas  de  sable  pour  empêcher  le  rayonne- 
ment de  la"  chaleur  et  au  bout  de  quelques  minutes  on  trouve  le  morceau 
de  métal  porté  uniformément  au  rouge  blanc.  On  peut,  par  ce  procédé, 
braser  des  tubes  en  fer  avec  une  dépense  d'aluminium  de  100  ^r  environ 
par  brasure  ;  ou  n'a  pas  besoin  d'employer  de  l'aluminium  pur,  car  la 
présence  des  matières  étrangères  telles  que  le  sélénium,  le  fer,  etc.,  n'a 
aucun  inconvénient. 

Mais,  si  on  se  propose  la  réduction  des  métaux,  il  faut,  au  contraire, 
de  l'aluminium  pur. 

Une  des  applications  les  plus  intéressantes  de  l'action  réductrice  de 
l'aluminium  est  la  production  de  chromium  qu'on  peut  obtenir  en 
masses  d'une  vingtaine  de  kilogrammes  et  qui,  à  l'encontre  de  celui 
qu'on  obtient  au  four  électrique,  ne  contient  pas  de  carbone. 

On  mélange  intimement  l'aluminium  et  l'oxyde  de  chrome,  tous  les 
deux  réduits  en  poudre,  puis  on  place  le  mélange  dans  un  creuset  revêtu 
intérieurement  de  magnésie  ;  on  commence  avec  une  petite  quantité  et 
on  en  rajoute  à  mesure  que  la  réaction  se  produit  jusqu'à  ce  que  le  creu- 
set soit  plein.  La  chaleur  développée  est  très  considérable,  mais  elle  est 
absorbée  presque  complètement  pat  le  travail  de  la  réduction,  puisque  le 
creuset  reste  presque  froid  extérieurement  jusqu'à  ce  que  la  réaction  soit 
achevée.  On  le  laisse  alors  se  refroidir  pendant  24  heures,  on  le  casse 
et  on  y  trouve  un  culot  .de  chrome  recouvert  d'une  scorie  formée  d'alu- 
mine. Cette  dernière  ressemble  à  tous  égards  à  du  corindon  cristaflisé  et 
peut  être  employée  comme  de  Témeri.  Le  môme  procédé  peut  servir  à 
la  production- du  manganèse,  du  fer,  du  titane,  du  bore,  du  tungstène, 
du  molybdène,  du  nickel,  du  cobalt,  du  vanadium,  etc.,  à  l'état  métal- 
lique. 

Dans  le  môme  journal  M.  L.  Franck  a  donné  le  résultat  de  ses 
recherches  sur  Taction  de  Taluminium  très  divisé  sur  les  carbonates  et 
phosphates,  et  exposé  une  méthode  pour  obtenir  le  phosphore  à  une  tem- 
pérature relativement  basse  en  employant  du  métaphosphate  de  soude 
qui,  par  l'action  de  l'aluminium,  perd  la  moitié  de  son  phosphore  lequel 
est  mis  en  liberté,  l'autre  moitié  restant  à  l'état  de  phosphate  d'alumine. 

L'auteur  considère  que  l'avenir  de  l'aluminium  est  beaucoup  plus 
dans  son  emploi  en  chimie  et  en  métallurgie  que  dans  ses  applications 
diverses  à  la  construction. 

lia  presfiioii  da  vent.  —  A  la  récente  session  tenue  à  Bristol  par 
l'Association  Britannique  pour  l'avancement  des  Sciences,  Sir  J.  Wolfe 
Barry,  qui  présidait  la  section  de  mécanique,  a,  au  cours  de  son  discours 
d'ouverture,  présenté  sur  la  pression  du  vent  quelques  considérations 
qui  méritent  d'être  reproduites  parce  qu'elles  expriment  des  idées  nota- 
blement différentes  de  celles  qui  sont  généralement  admises. 

On  peut  citer  comme  exemple  d'une  généralisation  excessive,  dit  rérai- 
nent Ingénieur,  ce  qui  se  passe  pour  l'importante  question  de  la  pression 
du  vent. 

Tredgold,  qui  a  été  un  des  Ingénieurs  les  plus  sérieux  qui  aient 
existé,  a  posé  en  principe,  en  18i0,  qu'on  devait  calculer  les  constructions 
pour  une  pression  de  la  part  du  vent  de  40  livres  par  pied  carré,  ce  qui 


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—  449  — 

fait  â  très  peu  près  200  kg  par  mètre  carré,  et  cela  parce  que  c'était  la 
pression  maxima  qu'on  eût  constatée  jusqu'alors  en  Angleterre  sur  une 
planchette  d'épreuve  mesurant  un  pied  carré  ou  même  moins.  Il  con- 
cluait que  la  pression  était  proportionnelle  à  l'étendue  des  surfaces.  On 
calculait  donc  les  toitures,  les  ponts,  et,  d'une  manière  générale,  toutes 
les  constructions  soumises  à  l'effort  du  vent  pour  une  pression  de  200  kg 
par  mètre  carré  de  la  part  de  celui-ci. 

Lors  de  l'alarme  amenée  par  la  chute  du  pont  du  Tay,  en  1879,  dont 
les  piles  n'étaient  probablenient  pas  établies  de  manière  à  résister  à  un 
effort  bien  inférieur  aux  taux  qui  vient  d'être  indiqué,  les  chemins  de 
fer  du  Royaume-Uni  reçurent  du  Boardof  Trade,  qui  avait  évidemment 
pris  l'avis  de  gens  compétents,  l'invitation  de  calculer  à  l'avenir  les 
ouvrages  pour  une  pression  de  vent  de  36  livres  par  pied  carré,  soit 
275  kg  par  mètre  carré,  et  c'est  ce  qui  se  fait  encore  actuellement. 
Cette  pression  élémentaire  est  appliquée  sur  toute  la  surface  exposée  au 
vent  avec  les  coefficients  ordinaires  de  sécurité  pour  les  matériaux  em- 
ployés, cet  effort  exercé  horizontalement  étant  assimilé  à  une  charge 
effective. 

On  avait,  longtemps  déjà  avant  l'apparition  de  cette  décision  du  gou- 
vernement, soupçonné  que  ces  expériences  sur  des  surfaces  très  réduites 
ne  méritaient  pas  une  grande  confiance  et  des  observations  faites  récem- 
ment au  pont  du  Forth  et  comparativement  avec  des  appareils  d'épreuve, 
l'un  de  28m*  et  l'autre  de  0.14  m*  de  surface,  soit  un  rapport  de  200  à 
1,  ont  montré  que  l'intensité  de  la  pression  par  unité  de  surface  dimi- 
nuait, dans  une  large  mesure,  à  mesure  que  l'étendue  de  la  surface 
s'accroissait.  Ainsi,  dans  des  conditions  identiques,  le  premier  appareil 
donnait  une  pression  moyenne,  par  mètre  carré,  de  39  0/0  plus  faible 
que  le  second. 

Sir  J.  Wolfe  Barry  a  pu  faire,  au  Tower  Bridge,  quelques  observations 
sur  les  travées  à  bascule  du  port.  Tandis  que  de  petits  anémomètres  placés 
sur  ces  travées  indiquaient  des  pressions  de  30  â  43  kg  par  mètre  carré, 
l'effet  sur  les  travées  qui  présentaient  une  surface  de  oOO  m*  ne  dépas- 
sait pas  un  taux  de  6  â  7,5  A*^  par  mètre  carré. 

Il  est  difficile  d'imaginer  quelle  énorme  quantité  d'argent  a  été  gas- 
pillée grâce  â  cette  prescription  tout  à  fait  inutile  de  calculer  les  ouvrages 
pour  des  pressions  qui. ne  peuvent  pas  se  produire  de  la  part  du  vent  et 
cela  parce  qu'on  a  conclu  du  petit  au  grand  et  généralisé  le  résultat 
d'observations  insuffisantes. 

L'auteur  sait  ce  que  ces  prescriptions  basées  sur  un  effort  de  273  kg 
par  mètre  carré  ont  conté  au  Tower  Bridge  et  ne  voudrait  pas  citer  Je 
chiffre  ;  il  est  vrai  que  si  on  avait  proposé  publiquement  de  ne  pas  tenir 
compte,  dans  la  construction  de  cet  ouvrage,  de  l'avis,  évidemment  peu 
réfléchi,  des  experts  consultés  en  1880  par  le  Board  of  Trade,  on  aurait 
à  l'avance  perdu  toute  confiance  dans  la  sécurité  de  cet  ouvrage  et  aucune 
autorité  publique  n'aurait  accepté  le  projet. 


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COMPTES  RENDUS 


SOCIÉTÉ  D'ENCOURAGEMENT  POUR  LINDUSTRIE  NATIONALE 


Août  1898. 

Hotlee  nëcrolos^qae  sur  M.  Antliony  Polloek,  membre  cor* 
respondant  de  la  Société  d'Encouragement,  par  M.  L.  Appert. 

Notre  ancien  président,  M.  Appert  a,  dans  la  séance  du  22  juillet  der- 
nier de  notre  Société,  traité  le  même  sujet  en  rendant  hommage  à  ce 
regretté  collègue,  victime  de  la  catastrophe  de  la  Bourgogne. 

Rapport  de  M.  L.  Appert  sur  un  appareil  porte-fleitrs,  présenté 
par  M.  Ch.  Paris,  au  Bourget. 

Le  principe  de  cet  appareil  consiste  dans  l'emploi  de  deux  grillages  en 
fil  de  fer  galvanisé  placés  à  quelque  distance  l'un  de  l'autre,  dans  les  vases 
destinés  à  contenir  les  fleurs  coupées,  et  dans  lesquels  s'engagent  les 
tiges  des  fleurs,  lesquelles  ne  peuvent  plus  se  déplacer. 

lies  i^rands  paquebots,  conférence  faite  par  M.  L.  deChasseloup- 
Laubat,  le  28  janvier  1898. 

Notre  sympathique  Collègue,  M.  de  Chasseloup-Laubat,  s'est  proposé  de 
passer  en  revue  le  développement  des  grands  paquebots  dont  la  construc- 
tion, comme  il  le  dit  fort  bien,  exige  la  connaissance  plus  ou  moins 
approfondie  de  la  plupart  des  branches  des  sciences  appliquées  d'aujour- 
d'hui. 

Nous  ne  le  suivrons  pas  dans  cette  revue  qui  commence  au  Savannah 
construit  en  1818  et  qui  est  le  premier  navire  à  vapeur  qui  ait  fait  la 
traversée  de  l'Atlantique  et  finit  à  l'époque  actuelle.  Notre  Collègue  parle 
successivement  des  lignes  de  navigation  américaines,  anglaises,  alle- 
mandes et  françaises,  avec  tous  les  développements  suffisants  et  beau- 
coup de  figures  et  de  chiffres  et  de  tableaux.  Nous  nous  permettrons  une 
petite  correction  à  propos  d'un  fait  qui  est  à  notre  connaissance  person- 
nelle; il  est  dit,  page  930,  que  le  steamer  AdîHaticîat  vendu  en  1858 pour 
servir  de  ponton  dans  l'Ouest-Afriôain.  Le  célèbre  vapeur  fut  transfor- 
mé en  voilier  sous  le  nom  de  Tliree-Brothers  et  nous  avons  eu  le  plaisir 
de  le  faire  remarquer  à  nos  collègues  dans  les  bassins  d'Anvers,  hors 
de  la  visite  de  la  Société  en  Belgique  en  1885,  ainsi  qu'il  est  indiqué 
dans  la  note  de  notre  excelleut  collègue,  M.  Jules  Gaudry  sur  la  marine 
à  TExposition  d'Anvers,  note  insérée  dansle  Bulletin  de  novembre  1885. 

Nous  signalerons  également  page  1041  une  inexactitude  de  très  mi- 
nime importance,  l'auteur  cite,  â  propos  du  service  entre  Calais  et  Douvres 
les  bateaux  le  Rob-Roy  et  le  Henri  IV;  ces  deux  paquebots  n'en  font 
qu'un,  qui,  acheté  par  le  gouvernement  français,  avait  reçu  un  autre  nom, 


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—  451  — 

ainsi  que  nous  Tavons  indiqué  dans  la  Chronique  d'août  1897»  page327. 
Ces  petites  observations  ne  touchent  en  rien  à  l'intérêt  et  au  mérite  de  la 
conférence  de  M.  de  Ghasseloup-Laubat;  elles  lui  montreront  seulement 
que  nous  avons  lu  son  travail  avec  attention. 

Étude  «l^ëmanx  à  toutes  «lllatation«  pour  fonte  ou  fer,  par 

M.  Saguo. 

Il  estintéressant  d'avoir  pour  le  revêtement  des  métaux  des  émaux  ayant 
une  dilatation  comparable  à  celle  de  ces  métaux.  Les  recherches  dont  il 
s'agit  ci  ont  été  entreprises  pour  élucider  la  question.  Elles  ont  indiqué 
une  série  d'émaux  remplissant  ces  conditions,  notammentdes  émaux  con^ 
tenant  de  la  cryolite,  du  spath-fluor  et  un  peu  de  rutile,  dont  les  dila- 
tations sont  très  élevées.  Il  semble  résulter  de  l'ensemble  des  essais  que 
le  problème  d'émaillage  des  fontes  et  tôles  par  des  émaux  calcaires  non 
plombifères,  parfaitement  hygiéniques,  est  possible  lorsqu'on  se  sert 
d'acide  borique.  Il  existe  même  une  gamme  d'émaux  de  dilatations 
croissantes,  de  fusibilités  variables,  entre  lesquels  on  peut  choisir  et 
dont  quelques-uns  sont  très  peu  solubles  dans  les  acides.  La  présence 
de  la  chaux  ne  paraît  nuire  en  rien  aux  qualités  des  émaux.  Le  borate 
de  chaux  peut  être  substitué  avec  économie  au  borate  de  soude  aujour- 
d'hui presque  seul  usité. 

Publication  do  rëpertoiros  bibliographiques  des  sciences 
pures  et  appliquées,  établis  conformément  à  la  classification  décimale. 

Nous  avons  parlé  dans  les  compte  rendus  d'octobre  dernier,  page  13S 
de  la  classification  décimale  au  sujet  d'une  conférence  faite  par  M.  Sau- 
vage à  la  Société  d'encouragement. 

Il  s'est  créé  à  Paris  un  bureau  bibliographique  qui  se  propose  d'apporter 
son  concours  à  la  publication  de  l'édition  en  langue  française  du  Réper-- 
toire  bibliographiqu^e  universel  dont  le  plan  a  été  élaboré  par  l'Institut 
international  de  Bibliographie.  Ce  bureau  fait,  dés  maintenant,  appela 
la  coopération  des  Sociétés  savantes  et  industrielles  de  France  pour  as- 
surer l'impression  prochaine  des  branches  de  ce  répertoire  qui  concer- 
nent les  sciences  pures  et  appliquées  (sections  5,  6  et  7)  de  la  classifi- 
cation décimale. 

La  Société  d'encouragement  a  décidé,  pour  répondre  à  cette  demande, 
de  publier  à  titre  d'essai,  dans  chacun  des  numéros  de  son  Bulletin,  le 
sommaire  des  articles  parus  dans  le  numéro  précédent. 

Ces  sommaires  seront  établis  sur  le  type  préconisé  par  le  Bureau  bi- 
bliographique avec  indication  des  numéros  correspondants  de  la  Classi- 
fication bihliographique  décimale.  Ils  seront  imprimés  sur  le  recto 
seulement  des  feuilles,  de  façon  â  pouvoir  être  découpés  et  collés  sur 
fiches  du  format  adopté  pour  la  publication  du  Répertoire  bibliogra- 
phique universel.  Le  Bureau  bibliographique  a  son  siège  à  l'Hôtel  des 
Sociétés  savantes  (rue  Serpente). 

On  trouvera  à  la  suite  de  cette  note  le  tableau  de  la  division  projetée 
par  branches  de  sciences  et  d'industries. 


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—  4o2  — 

llëterminatioii  de  rarsenic  dans  l'an ti moine  et  les  métaux. 
Note  de  M.  O.  Dacru.  {Comptes  rendus  de  V Académie.) 

Cette  détermination,  qui  présente  des  difficultés  et  des  causes  d'er- 
reurs avec  les  méthodes  actuellement  en  usage,  peut  se  faire  d'une  ma- 
nière très  facile  et  très  précise,  en  appliquant  à  Fantimoine  une  méthode 
dite  par  distillation  ou  au  chlorure  ferrique,  employée  dans  les  labo- 
ratoires de  certaines  usines  pour  doser  l'arsenic  dans  le  cuivre  métal- 
lique. 

IVotes  de  Mécanique.  —  On  trouve  dans  ces  notes,  la  théorie  des 
roues  cà  impulsion  genre  Pelton,  d'après  M.  Kingsford,  la  description  de 
la  nouvelle  machine  à  vapeur  rapide  de  Brotherhood,  celle  du  régulateur 
Lentz  du  type  direct  à  force  centrifuge  et  inertie  placé  dans  le  volant  et 
celle  de  la  table  de  laminoir  Huber. 

Septembre  1898. 

lie  Tibre,  par  M.  A.  Ronna. 

Cet  important  travail  examine  d'abord  l'Hydrographie  et  l'Hydrologie 
du  Tibre,  ses  affluents,  puis,  le  régime  des  crues  ;  il  passe  ensuite  aune 
étude  très  détaillée  du  Tibre,  dans  l'antiquité,  sous  les  papes  etàl'époque 
actuelle.  On  y  trouve  des  détails  très  complets  sur  les  ponts,  les  quais, 
etc.  avec  de  nombreuses  figures. 

Revue  des  ppoi^rès  rëeents  de  la  mëtallori^ie  du  fer,  par 

MM.  E.  de  Billy  et  Marillier. 

Cette  revue  examine  successivement  le  haut  fourneau  avec  ses  acces- 
soires, souffleries,  appareils  de  chauffage  de  l'air, etc., emploi  des  gaz  des 
hauts  fourneaux  à  la  production  directe  de  la  force,  au  moyen  de  moteurs 
cà  gaz  pauvre,  ensuite  la  production  de  l'acier  dans. laquelle  les  progrés 
récents  consistent  surtout  dans  les  nouvelles  dispositions  des  aciéries 
avec  les  cornues  placées  en  ligne  et  desservies  par  une  poche  montée  sur 
rails  qui  conduit  l'acier  à  une  fosse  de  coulée  unique,  placée  à  une  extré- 
mité de  la  halle.  On  peut  signaler  aussi  le  procédé  Bertrand-Thiel  pour 
traiter  des  fontes  phosphoreuses  et  trop  pauvres  en  phosphore  pour  être 
traitées  au  convertisseur. 

Les  perfectionnements  de  détail  apportés  aux  divers  organes  du  four 
Martin  ont  été,  dans  ces  derniers  temps,  nombreuses  et  considérables.  On 
peut  voiraussi  des  innovations  intéressantes  en  ce  qui  concerne  le  chauf- 
fage des  lingots  et  le  laminage. 

Composition  de  poreelaine  allant  au  fea.  — C'est  une  com- 
position, employée  en  Prusse,  qui  donne  une  porcelaine  dure  et  opaque 
pour  la  confection  d'objets  allant  au  feu  ;  il  n'entre  pas  de  quartz  dans 
la  composition  de  la  pâte. 

IVouvelle  pâte  eëraniiqae.  —  Cette  pâte,  due  à  MM.  Schiren  et 
Lessing,  se  compose  do  matière  dégraissante,  de  matière  fondante  et  de 
plâtre,  elle  ne  prend  aucun  retraita  la  cuisson  et  convient  très  bien  pour 


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—  453  — 

les  moulages  dits  à  cire  perdue.  Elle  a,  par  contre,  Tinconvénient  de  ne 
pas  être  très  dure,  d'être  très  poreuse  et  altérable  à  l'eau,  en  raison  de  la 
solubilité  du  sulfate  de  chaux. 

PaTës  en  briques  aux  État«-lJiils.  —  L'emploi  des  pavés  en 
briques  a  pris  une  grande  extension  aux  États-Unis,  où  cette  industrie 
occupe  cent  soixante-quinze  usines.  Les  argiles,  employées  à  cette  fabri- 
cation, doivent  avoir  une  certaine  fusibilité  ;  la  cuisson  est  poussée 
jusqu'au  point  où  la  porosité  est  encore  telle  que  la  brique  puisse  ab- 
sorber de  3  à  6  0/0  d'eau.  Si  la  cuisson  était  poussée  trop  loin,  la  brique 
deviendrait  trop  fragile. 

Caraetères  «les  briques  de  bonne  qualité.  —  Les  briques  de 
bonne  qualité  pour  divers  usages,  divisés  eu  trois  classes,  intérieur,  ex- 
térieur et  pavage,  doivent  présenter  certains  caractères  appréciables  par 
la  proportion  d'eau  qu'elles  peuvent  absorber,  la  densité,  la  résistance  à 
l'écrasement,  la  résistance  à  la  traction  et  la  dureté  à  des  degrés  indiqués 
dans  un  tableau. 

Mates  de  mëeanique. 

Nous  signalerons  dans  ces  notes,  la  description  de  la  machine  Allen 
pour  la  fabrication  des  rais  de  vélocipèdes,  le  régulateur  de  turbines  de 
Woodward,  la  perforatrice  à  bras  de  Jones,  une  note  sur  le  rendement 
des  bicyclettes,  le  transporteur  de  Kenfield  et  un  four  à  gaz  pour  la  trempe 
des  billes. 


ANNALES  DES  PONTS  ET  CHAUSSÉES 


2^  Trimestre  de  4898. 

Paroles  prononcées  sur  la  tombe  de  M.  Tb.  Baeswildwald,  Ins- 
pecteur général  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées,  par  M.  Brosselin 
Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Notice  sur  M.  Ed.  Bollaert,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaus- 
sées, agent  général  de  la  Société  des  Mines  de  Lens,par  M.  F.  Bollakrt, 
Ingénieur  civil  des  Mines. 

Mémoire  sur  le  pant-eanal  de  Briare,  par  M.  Màzoyer,  Ingénieur 
en  chef  des  Ponts  et  Chaussées  (1). 

La  jonction  de  la  Seine  et  de  la  Saône  par  une  ligne  de  canaux  reliant 
Paris  et  Lyon  exécutée  de  1827  à  1832  a  exigé  le  passage  sur  la 
Loire   à   Djgoin  et  le  passage  sur  l'Allier   au  Guétin.  Ces   ponts- 

(1)  Ce  compte  rendu  était  à  Timpression  lorsque  notre  ancien  Président.  M.  F.  Reymond, 
a  fait,  d'une  manière  beaucoup  plus  autorisée  quo.  nous  n'avions  pu  le  faire,  Tanalysc  du 
mémoire  de  M.  Mazoyer  dans  la  séance  du  2  décembre  dernier.  « 


Bull.  30 

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—  454  — 

canaux  étaient  en  maçonnerie.  Dans  l'impossibilité  de  construire  à  l'épo- 
que un  pont  analogue  sur  la  Loire  près  deBriare  où  la  longueur  de  l'ou- 
vrage eût  dû  atteindre  600  m  au  moins,  on  a  opéré  le  passage  par  la  ri- 
vière même  à  Châtillon-sur-Loire.  Cette  solution  était  très  coûteuse  d'ex- 
ploitation et  formait  un  contraste  complet  et  fâcheux  avec  les  excellentes 
conditions  de  navigabilité  de  la  ligne  du  Bourbonnais.  Aussi  quand  on  a 
pu  compter  sur  les  ressources  procurées  par  l'emploi  du  métal,  a-t-on  re- 
pris le  projet  du  pont-canal  et  ce  projet  a  été  réalisédèslemilieude  1896. 

Le  pont-canal  de  Briare  se  compose  d'une  cuvette  métallique  de 
602,80m  de  longueur  totale  de7,2Sw  de  largeur  intérieure,  et  de  3,40  m 
de  hauteur  totale,  portée  sur  deux  culées  et  14  piles  en  maçonnerie,  for- 
mant 13  travées  de  40  m  d'ouverture  d'axe  en  axe  des  piles.  La  cuvette 
peut  recevoir  des  bateaux  de  8  m  de  largeur  et  2  w  de  tirant  d'eau.  De 
chaque  côté,  il  y  a  un  trottoir  de  2,50  m  de  largeur. 

Les  travaux  ont  exigé  cinq  campagnes  de  1890  à  1894  ;  les  dépenses 
totales  pour  Touvrageetses  abords  immédiats  se  sont  élevées  à  2.864.255  f 
soit  4.321 /"par  mètre  courant.  Le  pont  proprement  dit  a  coûté  2.666.260/" 
soit  4.022 /"par  mètre  courant,  soit  1.615  /pour  les  fondations  et  1.797/" 
pour  la  partie  métallique.  Les  piles  ont  toutes  été  fondées  à  l'air  com- 
primé avec  des  caissons  métalliques.  En  dehors  du  pont,  il  a  fallu  exécuter, 
sur  la  rive  droite,  une  déviation  de  2.573  m  et  sur  la  rive  gauche  une  dé- 
viation delO/cm  et  unedigue.  La  dépense  totale  de  l'ouvrage  s'est  ainsi  éle- 
véeà  8.335.000  /"et  il  a  falluhuit  campagnes  pour  exécuterlestravaux.  Le 
résultat  a  été  l'indépendance  conquise  par  le  réseau  navigable,  par  rap- 
port, soit  au  manque  d*eau,  soit  aux  terribles  crues  de  la  Loire  par  la 
suppression  de  la  traversée  à  niveau  de  cette  rivière  qui  constituait  un 
obstacle  souvent  infranchissable  et  toujours  long,  difficile  et  dangereux 
séparant  les  voies  navigables  du  centre  de  celles  du  Nord  et  de  l'Est  ainsi 
que  de  Paris. 

BxpërieneeB  nouTelles  «nr  l^ëconlemeiit  en  dëversAlr. 

—  (6®  article)  par  M.  Bazin,  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Dans  cette  partie,  l'auteur  s'occupe  des  déversoirs  dans  lesquels  les 
parois  d'amont  et  d'aval,  au  lieu  d'être  verticales,  sont  établies  suivant 
un  talus  plus  ou  moins  incliné,  ce  qui  modifie  grandement  les  conditions 
de  l'écoulement. 

Les  nombreuses  expériences  exécutées  se  divisent  en  cinq  séries,  sui- 
vant l'inclinaison  et  la  forme  des  talus  des  parois. 

Cette  note  très  développée,  dans  le  détail  de  laquelle  nous  ne  saurions 
entrer,  est  accompagnée  de  nombreux  tableaux,  reproduisant  les  données 
et  les  résultats  des  expériences. 

Note  sur  le  calcul  des  barrai^es  de  rëservelrii  en  utaf on- 

nerie,  par  M.  Barbet,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées. 

L'auteur  expose  que  l'application  des  méthodes  développées  dans  une 
étude  de  M.  l'Inspecteur  général  Maurice  Lévy,  intitulée  :  «  Quelques 
considérations  sur  la  construction  des  grands  barrages  j)  lui  a  suggéré, 
certaines  considérations  d'ordre,  à  la  fois  théorique  et  pratique,  qui  font 
l'objet  de  cette  étude. 


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—  485  — 

Nous  citerons,  par  exemple,  les  moyens  d'empêcher  l'eau  de  rester 
sous  pression  à  l'intérieur  des  barrages,  l'application  de  la  loi  du  tra- 
pèze aux  barrages,  l'application  de  cette  théorie  à  la  détermination  du 
profil  d'un  barrage  en  maçonnerie,  l'application  de  la  loi  du  trapèze  à 
une  section  horizontale  évidée,  l'expression  approchée  des  forces  élas- 
tiques sur  les  éléments  horizontaux  et  verticaux,  etc. 

Expériences  sur  un  Joint  flexible  pour  eltarpentes  mëtal- 

liqaeo,  par  M.  Mesnager,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 

Dans  une  étude  précédente  (Voir  Comptes  rendus  de  mars  1897,  p. 
337),  l'auteur  avait  indiqué  une  disposition  d'assemblage  propre  à  ré- 
duire à  une  valeur  négligeable  les  efforts  secondaires  qui  se  produi- 
sent dans  les  treillis  à  attaches  rivées.  Cette  disposition  consistait  dans 
l'emploi  d'une  tôle  flexible.  Il  était  nécessaire  de  vérifier,  par  l'expé- 
rience, si  un  semblable  joint  pouvait  supporter  des  compressions  no- 
tables. 

On  s'est  servi  d'un  panneau  métallique  de  2,90  m  de  hauteur  sur 
3,S4  m  de  longueur,  ce  qui  correspond  à  peu  près  à  un  élément  de  pou- 
tre d'un  pont  de  25  m  de  portée  et  on  l'a  soumis  â  une  série  d'essais 
poussés  jusqu'à  rupture. 

Les  expériences  ont  été  faites  au  laboratoire  de  l'École  des  Ponts  et 
Chaussées,  avec  la  machine  à  essayer  les  métaux.  Les  choses  étaient 
disposées  de  façon  qu'on  put  faire  agir  sur  le  panneau,  des  efforts  de 
compression  assez  excentrés  par  rapport  aux  montants,  pour  que  la 
flexion  des  membrures  donnât  lieu,  dans  les  assemblages,  à  des  défor- 
mations au  moins  égales  à  celles  que  la  charge  et  la  surcharge  déter- 
minent dans  les  ponts  métalliques. 

Ces  essais  ont  donné  des  indications  utiles  et  M.  le  Ministre  des  Tra- 
vaux publics  vient  d'approuver,  pour  la  ligne  à  voie  de  1  m  de  Saint- Ai- 
gnan  à  Blois,  un  projet  de  pont  de  40  m  d'ouverture,  comportant  des 
joints  flexibles  de  ce  genre,  pour  l'assemblage  des  barres  de  treillis. 

Notes  sur   la  eenstrnetion    dn  pont  Alexandre  III,  par 

MM.  Resal,  Ingénieur  en  chef  et  Alby,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaus- 
sées. —  Première  partie  (mite). 

Il  est  question  ici  de  l'exécution  des  maçonneries  au-dessus  du  niveau 
des  massifs  de  fondation  ;  murs  de  fond,  murs  de  .quai,  disposition  gé- 
nérale des  massifs  de  soubassement  des  grands  motifs  décoratifs,  murs 
à  arcades  et  mur  du  bas-port.  A  cette  partie  est  annexée  une  note  don- 
nant les  calculs  de  stabilité  du  caisson,  dont  le  poids  est,  pour  la  partie 
métallique  seule,  de  330  t  et  qui  pèse,  avec  les  accessoires,  le  plancher  et 
le  matériel,  S90  t. 

(A  suivre). 


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—  456  — 
ANNALES  DES  MINES 


7°*^  livraison  de  1898. 

lie  bassin  crëtaeë  de  Fu^reaii  et  le  bassin  houiller  du  Nord,  par 
M.  Marcel  Bertrand,  Ingénieur  en  chef  des  Mines,  membre  de  Tlns- 
titut. 

Des  recherches  entreprises  par  Fauteur,  à  propos  de  la  galerie  de  la 
mer  des  Charbonnages  des  Bouches-du-Rhône,  lui  ont  fait  constater 
que  le  bassin  crétacé  de  Fuveau  présentait,  sur  une  partie,  une  struc- 
ture presque  identique  à  celle  du  bassin  houiller  du  Nord.  Cette  ana- 
logie, poursuivie  jusque  dans  les  détails,  n'est  que  la  conséquence  na- 
turelle du  grand  phénomène  de  charriage  qui,  aux  époques  les  plus 
anciennes  comme  aux  plus  récentes,  a  accompagné  et  probablement  pré- 
cédé la  formation  des  grandes  chaînes  européennes.  Ces  deux  exemples 
montrent  que  le  fait  doit  être  assez  général  et  ils  tentent  à  mettre  en 
lumière  Tinvariabilité  du  mécanisme  auquel  sont  dues  les  chaînes  de 
montagnes. 

Commission  du  srisoa.  —  Note  sur  le  «»ole  de  l'oxyde  de 

earbone  dans  les  conséquences  des  explosions  dé  grisou  ;  d'après  le 
D*"  J.  Haldane,  professeur  de  physiologie  à  l'Université  d'Oxford,  par 
M.  G.  Ghesneau,  Ingénieur  en  chef  des  Mines,  secrétaire  de  la  Commis- 
sion de  grisou. 

Le  D'^  Haldane  a  fait  de  nombreuses  recherches  sur  les  cadavres  de 
victimes  d'explosions  de  mines  et  surtout  des  analyses  de  sang  et  ses  ob- 
servations mettent  hors  de  doute  que  Tinfluence  de  l'oxyde  de  carbone 
a  été  la  cause  unique  de  la  mort  de  90  0/0  des  victimes,  dans  les  catas- 
trophes dont  il  a  étudié  les  suites.  Bien  qu'on  ne  puisse  pas  encore  gé- 
néraliser cette  conclusion,  il  est,  en  tout  cas,  prudent  de  tenir  compte 
de  ces  faits  dans  les  mesures  à  prendre,  tant  pour  l'organisation  du 
sauvetage,  que  pour  la  préservation  des  ouvriers  surpris  par  l'ex- 
plosion. Il  est  à  désirer  également  que  des  recherches  de  ce  genï« 
soient  poursuivies  dans  les  houillères. 

Le  JHarelilsoii. Range  et  ses  champs  aurifères,  par  M.  À.  Bor- 
deaux, Ingénieur  civil  des  Mines. 

Les  champs  aurifères  de  Murchison  Range,  sont  situés  au  N.-E.  du 
Transvaal,  dans  le  Zoutpansberg  :  ce  district  fait  partie  du  bas  pays 
(low  country)  qui  est  en  général,  malsain  et  fiévreux,  habité  par  le  gros 
gibier  et  infesté  par  la  mouche  tsetsé,  dont  la  piqûre  est  mortelle  aux 
bestiaux.  La  culture  et  un  drainage  méthodique  sont  indispensables 
pour  rendre  ces  régions  habitables. 

L'auteur  examine  successivement  la  géologie,  les  champs  aurifères  et 
les  divers  minéraux  qu'on  y  trouve,  antimoine,  cuivre,  mercure  et 
étain  et  décrit  quelques  mines  de  la  région.  Depuis  1889,  la  production 


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—  457  — 

totale  de  Tor  a  été  de  63711  onces,  valant  242 100  livres  sterling,  dont 
o  602  onces  pour  1896,  alors  que  1894  avait  donné  10  611,  soit  le  double. 
Cet  appauvrissement  rapide  â  faible  profondeur  ne  semble  pas  encou- 
rageant. Le  cuivre  gagnerait  peut-être  à  être  mieux  étudié. 

8^  Livraison  de  1898. 

Sur  dé  noairelles  mëtliodes  d^analyse  minérale  par  M.  âd. 

Carnot,  Inspecteur  général  des  Mines,  membre  de  l'Institut. 

L'auteur  s'est  proposé  de  réunir  ici,  dans  une  publication  d'ensemble, 
divers  procédés  analytiques  qui  ont  fait  l'objet  de  notes  présentées  à 
l'Académie  des  Sciences,  à  l'époque  même  où  l'étude  venait  d'en  être 
faite.  Ce  mémoire,  quel  que  soit  l'intérêt  qu'il  présente,  n'est  donc  guère 
susceptible  d'analyse. 

Emploi  des  sels  euivriques  pour  l'analyse  des  fontes  et  des 
aciers,  par  MM.  Ad.  Carnot  et  Goutal. 

L'emploi  des  sels  de  cuivre  pour  dissoudre  le  fer  et  laisser  le  par- 
bone  insoluble  paraît  dû -à Berzéli us;  d'autres  chimistes  ont  perfectionné 
cette  méthode.  Blair,  entre  autres,  conseilla  de  se  servir  de  chlorure 
double  de  cuivre  et  de  potassium,  avec  addition  d'acide  chlorhydrique 
pour  empêcher  tout  dépôt  de  matière  organique  étrangère  à  l'acier  et 
obtenir  une  attaque  plus  rapide  sans  perte  de  carbone;  il  admettait  en 
effet  que  la  liqueur  neutre,  devenant  un  peu  alcaline  à  un  moment, 
dissout  une  quantité  appréciable  du  carbone  de  la  fonte  ou  de  l'acier. 

Les  auteurs  ont  pensé  utile  de  vérifier  l'exactitude  des  résultats  de 
ces  essais  et  de  rechercher  si  la  présence  d'un  excès  d'acide  ne  peut  en- 
traîner une  perte  sensible  de  carbone. 

Ces  recherches  leur  ont  fait  constater  que  la  présence  d'un  excès  d'acide 
est  favorable  au-dessous  de  70®,  parce  qu'elle  accélère  l'attaque  sans  pro- 
duire de  pertes  sensibles,  mais  qu'au  delà  de  70**,  elle  entraîne  des  per- 
tes qui  croissent  avec  la  température. 

La  note  examine  ensuite  l'emploi  des  sels  cuivriques  pour  le  dosage 
du  soufre,  du  phosphore,  du  chrome,  du  tungstène  et  du  titane  conte- 
nus dans  les  fontes  ou  aciers. 

9^  livraison  de  1898. 

Étude  sur  certains  aciers  spëeiauiL,  par  M.  A.  Abraham, 
Ingénieur  de  la  Marine. 

Ce  mémoire  très  important  a  été  inspiré  par  des  études  faites  aux  For- 
ges nationales  de  la  Chaussade,  par  ordre  de  l'Administration  de  la 
Marine,  sur  les  aciers  spéciaux  au  nickel  et  au  chrome,  et  les  aciers  au 
silicium  de  l'usine  d'Imphy. 

Il  contient  dans  sa  première  partie  des  généralités  sur  l'emploi  du 
nickel  et  du  chrome  dans  les  aciers.  Les  trois  parties  suivantes  consti- 
tuent en  quelque  sorte  des  monographies  des  trois  aciers  au  nickel  que 
l'auteur  a  particulièrement  étudiés,  et  la  dernière  est  relative  à  l'acier 
au  silicium. 


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—  468  — 


"'î'^'^T^'^^H 


Les  conclusions  générales  du  mémoire  sont  que  les  aciers  au  nickel 
et  au  chrome  donnent  des  résultats  remarquables  et  présentent  desqua- 
lités qui  les  rendent  précieux  pour  la  construction  et  paraissent,  par  suite, 
destinés  à  recevoir  un  emploi  très  développé;  au  .contraire,  l'acier  au 
silicium,  malgré  son  prix  peu  élevé  et  les  propriétés  très  remarquables 
qu'on  peut  lui  faire  acquérir  parla  trempe  et  le  recuit,  au  moins  sur  des 
pièces  de  faible  échantillon,  ne  paraît  susceptible,  pour  le  moment, 
d'aucune  application  pratique.  Cela  tient  surtout  aux  difficultés  que 
présente  la  coulée  de  gros  lingots  parfaitement  sains,  aux  aléas  qu'offre 
la  trempe  en  présence  de  la  dureté  du  métal  et  surtout  à  la  presque  im- 
possibilité d'opérer,  dans  de  bonnes  conditions,  sur  des  pièces  de  grandes 
dimensions,  le  recuit  nécessaire  pour  développer  les  qualités  du  métal. 


SOCIÉTÉ  DE  L'INDUSTRIE  MINÉRALE 


Août  et  Septembre  1898. 

Réunion  de  Saint  -  Etienne. 

Séance  du  6  Août  4898. 

ITlsite  aux  aelëries  de  Saint-Etienne. 

Après  avoir  mentionné  la  halle  des  marteaux-pilons  où  se  forgent  les 
pièces  de  toute  dimension  et  de  toute  forme,  la  halle  ancienne  du  blin- 
bage  et  de  la  tôlerie,  les  arcs  en  acier  coulé  du  pont  Alexandre  HT,  les 
installations  pour  la  trempe  des  canons  comprenant  un  pont  roulant  de 
20  ^  à  20  m  de  hauteur,  un  four  à  chauffer  de  17  m  de  hauteur  et  une 
bâche  à  eau  de  3  m  de  diamètre  et  18  m  de  profondeur,  la  note  décrit 
très  en  détail  la  distribution  d'énergie  électrique,  pour  éclairage  et  trans- 

Îort  de  force  combinée  par  courants  continus  avec  transmission  par  trois 
Is. 

Cette  installation,  commencée  en  1893,  comprend  : 

1°  Deux  groupes  de  génératrices,  dont  Tun  suffit  pour  le  moment  aux 
besoins  de  l'usine,  le  second  servant  de  rechange,  mais  ils  sont  destinés 
à  être  un  jour  groupés  en  quantité  et  môme  l'un  d'eux  pourra  être  dou- 
blé par  l'adjonction  d'un  second  cylindre  â  vapeur; 

2®  Un  réseau  de  conduites  aériennes  apportant  l'énergie  aux  différents 
ateliers  sous  forme  de  courant  continu,  pour  la  force  à  la  tension  de 
220  volts  et  pour  l'éclairage  à  celle  de  110  volts. 

3""  Les  lampes  à  arc  ou  à  incandescence  nécessaires  pour  l'éclairage  de 
l'usine  et  un  assez  grand  nombre  de  réceptrices  appliquées  comme  mo- 
teurs pour  divers  outils. 

Il  est  question  ensuite  du  laboratoire  et  des  appareils  employés,  soit 
pour  la  mesure  à  distance  de  la  température  d'un  four  désigné,  à  tel 
moment  qu'on  veut,  soit  pour  le  jaugeage  de  la  perméabilité  au  magné- 
tisme des  aciers  à  réserver  à  la  fabrication  des  dynamos,  soit  pour  l'étude 
de  la  structure  intime  des  aciers  au  microscope  sur  des  plaques  polies. 


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Inllaenee  des  moaTeiiieiits  de  rëeoree  terrestre  sur 
les  Tarlatlons  des  dësaff^ments  de  s>^isoa  dans  les  mi- 
nes de  iHiaille^ 

Il  s'agit  du  résumé  d'une  communication  faite  à  la  Société  belge  de  géo- 
logie par  M.  E.  Van  den  Broek  et  dans  laquelle  l'auteur  fait  ressortir  le 
caractère  précurseur  de  l'activité  microsismique  dans  ses  rapports  avec 
l'accroissement  du  dégagement  du  grisou.  Il  cite  un  grand  nombre  d'ob- 
servations à  l'appui  de  ce  fait.  Les  moyens  actuellement  mis  en  œuvre 
pour  prévenir  les  exploitants  de  mines  des  dangers  que  peuvent  faire 
naître  les  dégagements  anormaux  de  grisou,  sont  tout  à  fait  insuffisants 
et  il  serait  à  désirer  que  la  Société  de  géologie  apporte  son  concours  aux 
services  publics  compétents  en  dirigeant  les  études  dans  une  voie  qui 
n'a  pas  encore  été  explorée  en  Belgique  et  qui  semble  devoir  conduire  à 
des  résultats  d'un  haut  intérêt. 

Après  une  discussion  où  la  corrélation  immédiate  entre  les  orages 
souterrains  et  les  dégagements  de  grisou  a  été  mis  en  doute  par  quel- 
ques membres,  notamment  par  M.  Harzé,  directeur  général  des  mines, 
il  a  été  dressé  un  programme  d'étude  dans  ce  sens.  Le  Comité  de  la  sec- 
tion a  été  chargé  de  grouper  les  intéressés  et,  aidé  de  leurs  conseils,  de 
rédiger  le  programme  détaillé  des  observations  que  l'on  jugera  néces- 
saire de  recueillir,  de  déterminer  la  nature  des  instruments  pour  ces 
buts  précis,  de  désigner  des  personnes  chargées  de  visiter  périodique- 
ment les  postes  d'observation,  et  de  s'assurer  du  fonctionnement  régu- 
lier des  appareils,  de  grouper  et  de  publier  les  observations.  Les 
dispositions  de  détail  à  employer  sont  décrites. 

Octobre  1898. 

District  du  Centre. 

Séance  terme  à  Montluçon  le  i 9  juin  1898.. 

Communication  de  M.  Bonnet  sur  le  fonctionnement  du  pyroniètre 
aetlnemëtrlqae* 

Ce  pyromètre  dû  à  M.  Latarche  est  une  application  de  l'actinomètre  ; 
on  sait  que  si  on  expose  à  une  même  source  de  chaleur  lumineuse  et 
dans  des  conditions  d'ailleurs  identiques,  deux  thermomètres  dont  l'un 
ait  sa  boule  noircie,  celui-ci  montera  plus  que  l'autre  et  que  Técart  sera 
d'autant  plus  grand  que  la  température  sera  plus  élevée. 

Le  pyromètre  actinométrique  se  compose  essentiellement  d'un  ther- 
momètre coudé.  Le  .réservoir  noirci  et  la  branche  horizontale  sont  fixés 
dans  un  tube  terminé,  du  côté  du  four,  par  un  diaphragme  destiné  à 
laisser  arriver  à  l'appareil  un  cône  déterminé  de  chaleur  lumineuse  par 
une  ouverture  ménagée  dans  la  paroi  du  four,  de  manière  à  ne  pas 
intercepter  le  rayonnement.  La  branche  verticale  apparente  porte  la  gra- 
duation. Mais  la  température  absolue  du  thermomètre  pourrait  varier 
et  c'est  un  écart  de  température  qu'il  faut  mesurer.  Le  tube  traverse  une 
boite  en  fonte  remplie  d'eau  que  la  chaleur  du  four  porte  à  TébulUtion 
et  la  température  du  four  est  mesurée  par  Técart  entre  la  température 
indiquée  par  le  thermomètre  et  le  point  d'ébullition  de  l'eau. 


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—  460  — 

Cet  appareil  est  peu  volumineux,  exige  quelques  soins,  mais  pas  de 
calculs  et  donne  des  résultats  intéressants  par  leur  concordance  et  sa 
sensibilité  ;  il  a  une  valeur  pratique  éprouvée  par  plusieurs  mois  d'expé- 
rience. 

Communication  de  M.  de  Lachapellï  sur  une  disposition  spéciale  pour 
un  plan  incline  à  i^rande  production. 

Ce  plan  incliné,  tout  en  charbon,  et  suivant  à  peu  près  Tinclinaison 
de  la  couche,  a  100  m  de  longueur,  son  inclinaison  est  de  20®  au  som- 
met et  au  pied  et  de  13**  à  la  partie  médiane.  La  voie  en  rails  Vignoles 
de  19  kg  a  1,05  m  d'axe  en  axe.  Les  chariots  porteurs,  à  deux  bennes, 
présentent  la  particularité  que  l'encageage  et  le  décageage  s'y  font  par 
bout,  de  sorte  que  les  deux  bennes  que  Ton  y  place  se  suivent  au  lieu 
d'être  placées  côte  à  côte.  Avec  ce  dispositif,  la  rapidité  des  manœuvres 
est  considérablement  augmentée.  Le  débit  à  la  descente  est  de  150  bennes 
par  heure  et  on  peut  môme  arriver  à  180. 

Nous  ne  pouvons  pas  entrer  dans  les  détails  de  cette  installation  qui 
est  décrite  au  moyeu  de  plusieurs  planches.  Un  second  plan  incliné  a 
été  installé,  comme  le  premier,  à  Saint-Eloyet  les  deux  appareils  donnent 
toute  satisfaction. 

District  de  Bourgogne 
Réunion  à  Étang  le  26  juin  4898. 

Communication  de  M.  Bonnottb  sur  les  terrains  itoaillers  de 
Saint-Berain* 

Cette  étude  suggérée  à  Tauteur  par  les  nombreuses  observations  qu'il 
a  faites  sur  le  terrain  houiller  de  Saint-Berain  et,  en  dernier  lieu,  par 
la  formation  des  schistes  arti&ciels  dans  les  essais  d'épuration  des  eaux 
de  lavage,  comporte  des  considérations  générales  sur  le  dépôt  des  diffé- 
rentes strates  et  les  conclusions  qu*on  devra  en  tirer  pour  la  détermina- 
tion des  parties  riches  du  bassin. 

•  Communication  de  M.  Bonnotte  sur  i^^puration  des  eaniK  de 
laTaae* 

Ces  eaux  passent  d  abord  dans  trois  caisses  pointues  où  elles  déposent 
la  plus  grande  partie  de  leurs  schlamms,  puis  elles  s'écoulent  dans  un 
bassin  où  elles  finissent  de  se  débarrasser  des  boues  argileuses,  mais  elles 
en  sortaient  encore  un  peu  troubles  et  salissaient  la  rigole  du  canal. 

Sur  les  réclamations  de  Tadministration  du  Canal  du  Centre,  on  dut 
chercher  autre  chose.  On  arriva  à  remonter  les  eaux  boueuses  du  bassin 
au  moyen  d'une  pompe  et  â  les  filtrer  à  travers  un  grand  crassier  où 
on  verse  les  rochers  et  cendres  de  chaudières.  Ce  procédé  a  complètement 
réussi  et  les  eaux  sortent  du  crassier  avec  une  limpidité  suffisante. 

Un  fait  intéressant  est  que,  si  on  établit,  sur  le  crassier,  àans  un  endroit 
convenable,  des  bassins  avec  des  digues  formées  de  crasses  de  chaudières 
et  qu'on  y  envoie  successivement  les  eaux  boueuses,  on  arrive  à  repro- 
duire la  formation  de  schistes  plus  ou  moins  charbonneux.  En  introdui- 
sant des  sables  dans  le  courant,  on  arriverait  même  à  refaire  artificielle- 


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—  461  — 

ment  tous  les  terrains.  On  voit  les  schistes  se  stratifier  avec  des  lignes 
de  retrait  dans  tous  les  sens  qui  représentent  les  coupes  des  schistes 
naturels.  A  rair,  la  dessiccation  est  assez  rapide  et  on  obtient,  au  bout 
de  quelques  jours,  une  compacité  et  une  dureté  remarquables. 

  la  suite  decettecommunication,  un  Membre  a  fait  observer  qu'il  ne 
fallait  pas  se  fier  à  l'apparence  seule  de  la  clarté  des  eaux  filtrées  sur 
les  crassiers.  Ces  eaux  y  prennent  beaucoup  de  sels  et  il  serait  notam- 
ment très  dangereux  de  les  employer  pour  l'alimentation  des  chaudières 
qui  seraient  promptement  mises  hors  de  service. 

Communication  de  Ifiuf .  Levet  sur  le  transporteur  à  eanal  ofl^eil- 
lanty  système  Ureiss. 

Ce  transporteur  se  compose  en  principe  d'un  couloir  en  tôle  monté 
sur  des  ressorts  en  bois  inclinés  et  animé  d'un  mouvement  alternatif 
très  rapide.  Le  principe  même  du  mouvement  de  cet  appareil  semble 
devoir  en  exclure  l'emploi  pour  les  transports  à  grande  distance  à  cause 
des  efforts  d'inei-tie. 

On  peut  arriver  à  équilibrer  complètement  ces  efforts  en  divisant  la 
longueur  du  couloir  en  un  nombre  pair  de  sections  égales,  les  sections 
consécutives  ayant  un  mouvement  opposé  donné  par  des  manivelles  en 
bois  à  180''  l'une  de  l'autre.  On  donne  par  exemple  aux  sections  40  m, 
ce  qui  fait  80  m  de  distance  entre  deux  arbres  coudés  consécutifs.  On  a 
réalisé  ainsi  un  transporteur  de  176  m  de  longueur  qui,  avec  un  couloir 
de  0,300  m  de  largeur  et  0,125  m  de  profondeur,  débite  4  à  S  /  de  charbon 
à  l'heure. 


SOCIÉTÉ  DES  INGÉNIEURS  ALLEMANDS 


N*  31.  —  40  septembre  1898. 

Chauffage  de  l'air  pour  les  hauts  fourneaux,  par  F.  Braune. 
Nouveau  procédé  pour  l'extraction  des  métaux  et  pour  la  production 
des  hautes  températures,  par  H.  Goldschmidt. 
Largeur  des  lumières  de  cylindres  et  excentricité,  par  A.  Ehrlich. 
Correspondance.  —  L'Acétylène  et  son  emploi  dans  l'éclairage. 

N*»  38.  —  17  septembre  1898. 

Le  cycle  des  moteurs  à  gaz,  par  A.  Stodola. 

Bases  de  la  décision  du  Tribunal  de  l'Empire  dans  le  cas  de  la  patente 
allemande  n®  80  974  pour  équilibrage  des  machines  marines  â  plusieurs 
cylindres. 

Groupe  (^Aix-la-Chapelle.  —  Agrandissement  de  la  distribution  d'eau 
d'Aix-la-Chapelle. 

Bibliographie.  —  Principe  de  la  technique  des  courants  alternatifs, 
par  R.  ROhlmann. 

N«  39.  —  24  septembre  1898. 
•  Manœuvre  électrique  de  l'écluse  d'Ymuiden  du  canal  de  la  Mer  du 
Nord  à  Amsterdam,  par  F.  Tischendôrfer. 

Buix.  31 


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—  462  — 

Le  cycle  des  moteurs  à  gaz,  par  A.  Stodola  (firi). 

L'Université  et  TÉcole  technique  supérieure,  par  F.  Klein. 

Le  VIP  Congrès  international  de  navigation  à  Bruxelles. 

Variétés.  —  Nouveaux  bâtiments  de  l'École  technique  de  Carlsnihe.  — 
Assemblée  générale  de  la  Société  des  Ingénieurs  et  Architectes  allemands 
â  Fribourg  (Bade). 

N°  40.  —  /«'  octobre  1898. 

Le  pont  en  arc  sur  la  chute  du  Niagara,  par  G.  Barkhausen. 

Résistance  à  la  rupture  des  colonnes  en  fonte  et  charges  qu'on  peut 
leur  faire  supporter,  par  Fr.  v.  Emperger. 

Groupe  de  Hanovre.  —  Installations  électriques  â  haute  tension  en 
Suisse.  —  Fabrication  électrolytique  du  cuivre  en  Amérique. 

Groupe  de  Cologne.  —  Un  voyage  dans  la  République  Argentine. 

Variétés.  —  Explosions  de  chaudières  dans  TEmpire  allemand  pendant 
l'année  1897  f/îw;. 

NMi.  —  8  octobre  1898. 

La  gare  de  Dresde,  par  Kôpcke. 

Nouveautés  dans  la  question  dos  machines  pour  l'industrie  textile, 
par  G.  Rohn. 

Étude  sur  les  axes  élastiques  des  turbines  Laval  au  sujet  de  leur  em- 
ploi sur  les  navires,  par  A.  Bôttcher. 

Bibliographie.  —  Tables  pour  faciliter  le  calcul  des  pièces  des  construc- 
tions métalliques,  par  J.  Kôlzow.  — Annuaire  d'Électro-chimie,  par  W. 
Nerst  et  W.  Borchers. 

Correspondance.  —  Théorie  des  moteurs  thermiques. 

N<>  42.  —  1S  octobre  1898. 

Machine  soufflante  compound  de  la  Société  Hongroise  pour  l'indus- 
trie du  fer,  à  Krompach,  par  A.  v.  Ihering. 

Expériences  sur  les  transmissions  à  vis  sans  fin,  par  R.  Stribeck. 

Calcul  des  ressorts  des  soupapes  pour  machines  à  vapeur  et  compres- 
seurs, par  W.  Trinks. 

Groupe  de  Berlin.  —  Nouveau  régulateur  de  pression  et  appareil  de 
sûreté. 

Bil)liographie.  —  Manuel  de  résistance  des  matériaux,  par  A.  Martens. 

Variétés.  —  Importation  et  Exportation  des  machines  et  matériel  de 
chemins  de  fer  pour  l'Union  douanière  allemande  dans  l'année  1897. 

N°  43.  —  22  octobre  18^. 

Machine  horizontale  pour  percer  et  fraiser,  construite  par  Droop  et 
Rein. 

Les  dragues  du  Mississipi,  par  G.  Welr. 

Expériences  avec  les  locomotives  â  quatre  cylindres,  par  P.  van  Engel- 
meyer. 

Le  personnel  technique  des  ateliers  de  construction  de  machines. 

N°  44.  —  29  octobre  1898. 

Aperçu  sur  la  théorie  des  charpentes  de  dômes  et  de  coupoles,  par  H. 
Muller-Breslau. 


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—  463  — 

Nouvelle  brasserie  des  frères  GastiUo,  à  Guatemala,  par  G.-W. 
Schùtz. 

Appareils  contre  les  incendies  à  la  XV®  Exposition  de  la  Société  alle- 
mande de  protection  contre  les  incendies  â  Charlottenburg,  par  W. 
Gentsch. 

Groupe  (T Aix-la-Chapelle.  —  État  actuel  des  travaux  de  transport  de 
force  de  Rheinfelden  et  projet  d'une  installation  avec  barrage  à  Heim- 
bach.  -^  Coût  du  transport  électrique  poiy^  de  grandes  puissances.  — 
Production  de  hautes  températures  par  les  procédés  chimiques  et  élec- 
triques. 

NO  4S.  —  5  novembre  1898. 

Aperçu  sur  la  théorie  des  charpentes  de  dômes  et  de  coupoles,  par  H. 
Muller-Breslau  (fin). 

Grande  machine  à  percer- radiale,  construite  par  les  ateliers  de  cons- 
truction de  Ernst,  Schiess,  à  Dusseldorf. 

Pompes  à  air  horizontales  pour  condensation,  par  G.  Schwarz. 

Le  VII«  Congrès  international  de  navigation,  à  Bruxelles. 

Groupe  de  Franconie  et  du  Haut-Palalinat.  —  Éclairage  des  ateliers  et 
bureaux  au  moyen  de  lampes  â  arc. 

N»  46.  —  12  novembre  1898. 

Nouveau  procédé  pour  percer  et  fraiser  les  pièces  de  machine  au  moyen 
de  calibres  par  E.  Capitaine. 

Appareils  contre  les  incendies  à  la  XV®  Exposition  de  la  Société  alle- 
mande de  protection  contre  les  incendies,  à  Charlottenburg,  par  W. 
Gentsch  (fin). 

Question  de  l'éducation  des  Ingénieurs,  par  W.  Dyck. 

Expériences  pour  reconnaître  si  la  présence  de  rainures  longitudinales 
dans  des  arbres  soumis  â  la  compression  les  fait  courber  avec  la  conca- 
vité du  côté  de  la  rainure,  par  C.  Bach. 

Soupapp  automatique  pour  prise  de  vapeur,  de  Schamann  et  G®,  à 
Leipzig-Plagwitz. 

Bibliographie.  —  Théorie  et  pratique  de  la  filature  rationnelle,  par 
H.  Brûggemann.  —  Précis  élémentaire  de  la  théorie  des  fonctions  ellip- 
tiques, par  L.  Levy. 

N«  47.  —  19  mvembre  1898. 

Le  pont  du  Kornhaus,  à  Berne. 

Recherches  sur  la  réduction  du  frottement  par  l'emploi  des  alliages 
métalliques. 

Assemblée  générale  des  Maîtres  de  forges  allemands  â  Dusseldorf,  le 
23  octobre  1898. 

Pour  la  Chronique  et  les  Comptes  rendus  : 
A.  Mallet. 


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BIBLIOGRAPHIE 


làem  Compteurs  d^ëleetricitë,  par  M.  Emest  CIoustet  (1). 

L'ouvrage  de  M.  E.  Goustet  donne  une  revue  détaillée  des  principaux 
compteurs  actuellement  dans  le  commerce;  il  en  expose  le  mauiement 
pratique,  l'installation,  le  relevé  des  consommations,  les  moyens  de 
vérification,  l'entretien,  etc. 

L'auteur  classe  les  compteurs,  suivant  l'usage,  en  compteurs  de  temps, 
compteurs  d'intensité,  —  volt-heure- mètres  et  watt-heu"  -mètres. 

On  pourrait  s'étonner  que  des  appareils  surannés  et  qu'  n'ont  jamais 
reçu  la  sanction  de  la  pratique  aient  été  décrits  en  détail,  tandis  que 
d'autres  plus  modernes  ont  été  omis.  Mais  les  compteurs  classiques  sont 
étudiés  avec  soin  et  leur  mécanisme  est  exposé  avec  clarté.  Les  comp* 
teurs  à  paiement  préalable  font  l'objet  d'un  chapitre  spécial.  L'auteur 
dit  quelques  mots  des  divers  modes  de  tarification  de  Ténergie  et  signale 
à  ce  sujet  l'emploi  de  l'indicateur  de  Wright  et  autres  appareils  ana- 
logues. 

Les  conseils  sur  l'installation  çt  l'entretien  des  compteurs  sont  des 
plus  pratiques,  et  l'ouvrage  parait  appelé  à  rendre  service  aux  consom- 
mateurs d'électricité  et  en  général  au  public  non  technique  qui  désire 
acquérir  des  notions  élémentaires  précises  et  exactes  sur  les  compteurs 
d'électricité. 

X.   GOSSSLIN. 

(1)  Un  volume  in-16,  de  128  pages  avec  56  Ogures.  —Prix:  3fr.  50.  —  Paris,  Bernard 
Tignol. 


Le  Gérant,  Secrétaire  Administratifs 
A.  DE  Dax. 


IMPRIMKRIB  CHA1X,  RUS  BËRCKRK,   20,  PARIS.  —  261 90*1  S-98.  —  (Ucn  LodUcn^. 


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MÉMOIRES 


ET 


COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 

DK    LA 

SOCIÉTÉ  DES  INGÉNIEURS  CIVILS  DE  FRANGE 


BULLETIN 

BE 

DÉCEMBRE   1898 


]ir«  i!9 


Sommaire  des  séances  du  mois  de  décembre  1898  : 

1**  Banquet  de  la  Chambre  Syndicale  des  constructeurs-mécaniciens,  cliau- 
dronniers  et  fondeur^s  (Séance  du  2  décembre),  page  470; 

2**  Chemin  de  fer  de  S  fax  à  Gafsa  (Construction  du),  par  M.  L.  Rey 
(Séance  du  2  décembce),  page  476; 

3**  Cinquantenaire  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  Boston  (Délégué 
de  la  Société  :  M.  H.-D.  Woods)  (Séance  du  2  décembre),  page  471; 

4**  Congrès  national  des  Sociétés  françaises  de  Géographie  à  Alger,  pendant 
les  vacances  de  Pâques  de  /S99  (Séance  du  2  décembre),  page  471; 

5**  Décès  :  de  MM.  P.  Berthot,  A.  Ghatard,  A.  Decaux,  X.-A.  Dujour, 
H.  Scellier  (Séance  du  2  décembre),  page  470; 

^'^  Décollations  (Séance  du  2  décembre),  page  470; 

7®  Don  fait,  par  M"""  P*  Joyant,  de  la  collection  des  bulletins  de  la  Société 
depuis  1864  jusquà  1891  (Séance  du  2.  décembre),  page  471  ; 

8^  Election  des  Membres  du  Bureau  et  du  Comité  pour  rexercice   1899 
(Séance  du  16  décembre),  page  484  ; 

9*^  Inleî'j^pteurs  de  courant  primaire  des  transformateurs  Wydts-Bochefort, 
par  M.  O.  Rochefort  (Séance  du  2  décembre),  page  "47o; 

BOLL.  31 


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—  466  — 

10°  Nominations  : 

De  MM.  A.  Liébaut,  L.  Parent,  F,  Reymond,  Th.  Villard,  ont  été 
nommés  membres  du  Conseil  supérieur  du  Travail  (Séance  du 
2  décembre),  page  471  ; 

De  M.  Dybowski,  comme  membre  de  la  Commission  chargée  d'étu- 
dier toutes  les  questions  relatives  au  jardin  d'essai,  à  créer,  soit 
dans  la  Métropole,  soit  dans  les  colonies  (Séance  du  2  décembre), 
page  471  ; 

11°  Pont-canal  de  Briare  et  les  travaux  aux  abords  (Analyse  de  l'ouvrage 
de  M.  Mazoyer  sur  le),  par  M.  F.  Reymond  (Séance  du  2  décembre), 
page  471; 

12°  Situation  financière  de  la  Société  (Compte  rendu  de  la),  par  M.  L.  de 
Chasseloup-Laubat  (Séance  du  16  décembre),  page  479; 

13*  Voie  nonnale  et  la  voie  de  1  m  (Analyse  de  l'ouvrage  de  M.  Joseph 
Martin,  Étude  comparative  entre  la),  par  M.  Auguste  Moreau  (séance 
du  2  décembre),  page  473  ; 

Mémoires  contenus  dans  le  bulletin  de  Décembre  1898  : 
14°  Notes  sur  la  constructi&n  du  chetnin  de  fer  de  S  fax  à  Gafsa,  par  M.  L. 
Rey,  page  485; 

18"  Interrupteurs  électriques  des  iransformaXeurs  à  haute  tension  pour 

courants  continuas,  par  M.  O.  Rochefort,  page  496  ; 
16®  Appareils  nouveaux  pour  l'essai  des  métaux  employés  dans  les  travaux 

publics,  par  Ch.  Fremont,  page  506; 
17°  Étude  comparative  entre  la  voie  normale  et  la  voie  d'un  mètre ^  par  M. 

J.  Martin.  Analyse  par  M.  Auguste  Moreau,  page  525; 

18°  £6  Pont-canal'  de  Briare  et  les  travaux  aux  abords.  Analyse  de  l'ou- 
vrage de  M.  J.  Mazoyer,  par  M.  F.  Reymond,  page  ô38; 

19®  Notice  nécrologique  sur  Louis  Gonin^  par  M.  A.  Mallet,  page  5S1; 

20®  Notice  nécrologique  sur  Pierre  Berthot,  par  M.  Aug.  Moreau,  page  oSt)  ; 

21°  Chronique  n®  228^  par  M*  A.  Mallet,  page  560  ; 

22°  Comptes  rendus^  —  page  571  ; 

23°  Bibliographie  : 

Théorie  mécanique  de  la  chaleur^  de  M,  R,  Clausius,  par  M.  F.  Chaudy, 

page  582; 
Traité  de  la  construction,  de  la  conduite  et  de  Ventretien  des  voitures 
automobiles,  publié  sous  fa  direction  de  M.  Ch.  VigreuXy  de  MM,  Ch, 
MUandre  et  R.-P.  Bouquet,  par  M.  R.  Soreau,  page  5o4  ; 

24°  Table  des  matières  contetmes  dans  la  chronique  du  deuxième  semestre 

tfc/é^rw,  page  o86; 
25°  Table  des  matières  traitées  dans  le  deuxième  semestre  du  bulletin  de 

1898,  page  589; 
26®  Table  alphabétique,  par  noms  d'auteurs,  des  mémoires  insérés  dans  le 

deuxième  semestre,  année  1898,  page  597; 


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—  467  — 

Pendant  le  mois  de  décembre  1898,  la  Société  a  reçu  : 

38527  —  De  MM.  E.  Bernard  et  C%  éditeurs.  PeiUe  Ericyclopédie  pratique 
et  du  bâtiment,  publiée  sous  la  direction  de  L.-A.  Bâfré.  iV®  7.  Ser- 

38528  rurerie  et  menuiserie  en  fer,  N^  8.  Peinture^  vitrerie,  pavage, * 
carrelage,  etc.  (2  vol.  in-16  de  160  p.).  Paris,  E.  Bernard 
et  a%  1898. 

38529  —  Encyclopédie  chimique  publiée  sous  la  direction  de  M.  Fremy  (8  vo- 
à  38536       lûmes  grand  in-8«).  Paris,  V^«  Ch.  Dunod,  1883  à  1899. 

38537  —  De  M.  Gh.  Béer  (M.  de  la  S.).  Accouplement  élastique  de  sûreté  à 

déclenchement  automatique  de  M.  Vivier  (petit  in-4®de  5  p.  avec 
12  flg.).  Liège,  J.  Daschelet,  1898. 

38538  —  De  M.  J.  Henrivaux  (M.  de  la  S.).  Les  ressources  nouvelles  de  Var- 

chitecture.  Une  maison  de  verre,  par  Jules  Henrivaux  (Extrait  de 
la  Revue  des  Deux  Mondes  du  l*""  novembre  1898)  (grand 
.  in-8*de  32  p.).  Paris,  Bureaux  de  la  Revue  des  Deux  Mondes, 
1898. 

3te39  —  De  M.  le  D'  G.  Danilewsky.  Un  ballon  dirigeable.  Exposé  lu  par 
M.  le  D' Constantin  Danilewsky,  dans  la  sous-section  d* aérostation 
du  P  Congrès  de  naturalistes  et  médecins.  Kieff,  27  août  4898 
(1  br.  165  X  2-20  de  10  p.  avec  6  phot.).  Karikove,  1998. 

38540  —  De  MM.   Gauthier- Villars  et  flls^  éditeurs.  Déculassement  des 

bouches  à  feu,  par  P.  Laurent  (Encyclopédie  scientifique  des 
aide-mémoire)  (petit  in-8^  de  1S7  p.).  Paris,  Gauthier- Villars 
et  fils,  Masson  et  G>%  1898. 

38541  —  De  M.  F.  E.  Nipher.  A  Method  of  measuring  the  pressure  at  any 

point  on  a  structure  due  to  unnd  blowing  against  that  structure, 
by  Francis  E.  Nipher  (Transactions  of  the  Academy  of  Science 
of  St.  Louis.  Vol.  VIU.  N«  1.  Issued  January  14, 1898)  (grand 
in-8<>  de  24  p.  avec  2  pL).  4898. 

38542  —  De  M.  L.  Périsssé  (M.  de  la  S.).  VUle  de  Paris.  Monographies 
et  municipales.  L'enseignement  professionnel  à  Paris.  Premier  t?o- 

38543  lume  de  1874  à  4886.  Deuxième  volume  de  4887  à  4894.  Recueil 
annoté  par  Louis  Lambeau  (2  vol.  in-8^de  1823  p.  et  de  2096  p.). 
Paris,  Imprimerie  Municipale,  1898. 

38544  —  Dito.  C.  S.  Departtnent  of  the  Interior.  Bureau  of  Education.  John 
et  Eaton  Commissioner.  Art  and  Industry.  Education  in  the  Indus- 

38545  trial  and  fine  Arts  in  the  United  States,  by  Isaac  Edwards  Clarke. 
Part.  1.  Drawing  in  Public  Schools.  IL  Industrial  and  Manual 
Training  in  Public  Schools  (î2  vol.  in-8°  de  842  p.  et  de  1338  p.). 
Washington,  Government  Printing  Office,  1883  et  i892. 

38546  —  Dito.  Catalogue  of  the  Mies  Tool  Woî*ks.  Manufacturers  of  Iron  and 

Steel  Working  Machinery,  Railway.  Car  Boiter  and  Machine 
Shop  Equipments,  189f  (grand  in-8**  de  244  p.  avec  illust.). 
Hamilton,  Ohio,  U.  S.  A.  1891. 


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—  468  — 

38547  —  Anniuihx  des  Agents  Voyers,  1898^  54^  Edition,  Personnel  {KrmzXes 
des  chemins  vicinaux.  53^  année.  N^  iO.  Octobre  1898  (in-8*» 
de  civ  p.).  Paris,  Paul  Dupont,  1898. 

.38548  —  Bulletin  de  l* Inspection  du  Travail.  Table  analytique  des  awiées 
1893  à  1897  inclus  (Ministère  du  Commerce,  de  llndustrie, 
des  Postes  et  des  Télégraphes.  Direction  du  Travail  et  de  Tln- 
dustrie)  (in-8**  de  107  p.).  Paris,  Imprimerie  Nationale,  4898. 

33549  —  Conseil  supérieur  du  travail.  Septièîne  session.  Déceinbre  1897 
(Ministère  du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes  et  des 
Télégraphes)  (in-4°  de  299  p.).  Imprimerie  Nationale,  1898. 

38550  —  De  M.  A.  Lencauchez  (M.  de  la  S.).  Note:  /°  sur  le  traitement 

des  eaux  d'égouts;  2^  sur  l  évacuation  des  vidanges;  5®  sur  la  dis- 
tillation de  ces  vidanges  pour  la  production  du  sulfate  d^ammo- 
niaque,  etc.,  et  celle  de  lapoudreltej  dite phospho-guano artificiel^ 
et  4^  sur  le  traiterne^it  des  immondices  ramassées  dans  les  rues 
par  le  service  du  balayage,  applicables  à  la  yUle  de  Par^s  en  par  - 
ticulier  (in-4*»  de  64  p.  autog.).  Paris,  janvier  188o. 

38551  —  Vereeninging  van  Burgerlijke  Ingeîiieu7's.  Registrer  van  de  «  Itige- 

nieur  »  over  1886-1895  (grand  in-4®  de  78  p.).  S'Gravenhage . 

38552  —  Minutes  of  Proceedings  of  the  InstiliUion  of  Civil  Engineers.  VoL 
et  CXXXIV  1897-98. Part.  IV  (in.8«  de  516  p.  avec  7  pi.).  Brief 

38553  Subject  Index  Vols  CXIX  to  CXXXIV.  Sessions  1894-95  to  1897-98 
(in-8«  de  68  p.).  London,  1898. 

38554  —  Charter,  Supplemental  Charters,  by  Laws,  and  Lût  of  MemJbers  of 

the  Institution  of  Civil  Engineers  (in-8®  de  223  p.).  London, 
1898. 

38555  —  De  M.  F.  Reymond  (M.  de  la  S.)  de  la  part  de  M.  Mazôyer, 

Mémoire  sur  le  pont-canal  de  Briare,  par  M.  Mazoyer  (Extrait 
des  Annales  des  Ponts  et  Chaussées,  "t  trimestre  1898)  (in-8*» 
150  p.,  avec  9  pi.).  Paris,  V^^  Ch.  Dunod,  1898. 

38556  —  Dito.  Canal  laié^'al  àlaLoii^e.  Travaux  d' amélioration  entre  Digoin 
à  38564        et  Maimbray  (9  dessins  d'exécution,  format  210  X  310). 

38565  —  Dito.  Renseignements  statistiques  sur  la  ligne  navigable  de  Paris 
à  38570        à  Lyon,  par  le  Bourbonnais  (6  pièces,  format  210  X  310). 

38570  bis  —  De  MM.  E.  Bernard  et  O^,  Éditeurs,  Chemins  de  fer  secondaires^ 
Étude  comparative  entre  la  voie  normale  et  la  voie  de  1  métre^ 
par  Joseph  Martin  (Extrait  de  la  Revue  technique)  (grand  in-8*» 
de  106  p.,  avec  10  pL),  Paris,  E.  Bernard  et  C'%  1897. 
Prix  4  francs. 


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r' 


—  469  — 

Les  Membres  nouvellement  admis  pendant  le  mois  de  décembre  1898, 
sont  : 


Comme  Membres  Sociétaires  MM  : 

B.  Archambault,  prcscnlé  par  MM. 

G.  Bahr,  — 

L.  Basse,  — 

H.  BissoN,  — 

L.  BÔRXE,  — 

L.-E.  Breton,  — 

F.  Brocu,  — 

L.-A.  Brousse,  — 

J.-P.-E.  Charpentier,  — 

P.  Dawson,  — 

P.  Detrois,  — 

H.  ECHENOZ,  — 

A.  Engelfred,  — 

P.-A.  Fatio,  — 

J.-J.  GUVIZOT,  — 

G.-E.  Hallam  de  Nïttis,    — 

.T.  Hermary,  — 

E.  Jacouin,  — 
V.-E.  Lemaire,  ,  — - 
E.-O.  Levilly,  — 

Ch.  Mayne,  — 

H.  Prouteaux,  — 

M.-Ch.-H.  Raade,  — 

N.  DE  RiCHEMONT,  — 

L,'iy.  Roman,  — 

A. -A.  Rouzet,  — 

P.  Samary,  — 

F.  Stolz,  — 
H.  Thomas,  — 
P.  Trystram,  — 
L.  ViNOT  Préfontaine,  — 

Comme  Membres  Associés  MM  : 


Loreau,  Dumont,  Baignères.- 
Loreau,  du  Bousquet,  Canet. 
Jannettaz,    Marboutin,    Gold- 

berg, 
Loreau,  Dumont,  Baignères. 
Loreau,  Dumont,  Baignères. 
Loreau,  Casevitz,  Jannettaz. 
Krieg,  Maglin,  Bort. 
Bert,  Krieg,  Zivy. 
Krieg,  Maglin,  Bert. 
Chapman,  Oughterson,  Vaslin. 
Couriot,  Bobet,  Moreau. 
AU'aire,  Ferré,  Jannettaz. 
Pontzen,  J.  Pillet,  Rautlin  de 

la  Roy. 
Loreau,  Mallet,  Potterat. 
Loreau,  Canet,  Robineau. 
Buquet,  du  Bousquet,  Deharme. 
Loreau,  Canet,  Robineau. 
Loreau,  Dumont,  Moreau. 
Badois,  Berthier,  Litschfousse. 
Barbier,  Demerliaç,  Mardelet. 
ChoUot,  Badois,  de  Chasseloup- 

Laubat. 
Loreau,  Dumont,  Baignères. 
Loreau,  Molinos,  Raabe. 
Loreau,  Jordan,  Lencauchez. 
deClhasseloup-Laubat,  Manaut, 

Jannettaz. 
Couriot,  Mesureur,  Salomon. 
Gallois,  Moreau,  Neveu. 
Loreau,  Moreau,  Roger. 
Jannettaz,  Marboutin,  OUer. 
Dehaître,  Boeringer,  Jannettaz. 
Loreau,  Pérignon,  Rolland. 


E.-E.  Hardelay,  présenté  par  MM.  Anceau,  Pommier,   Delaporte. 

A.  Lainey,  —        •  Loreau,  Dumont,  Rey. 

Ch.-F.  Mativet,  —  Centner,  Brûlé,  Fremont. 

A.  van  Minden,  —  BrùU,  Porte,  Moyse. 

Ch.  Ouachée,  —  Loreau,  Mesureur,  Garnier. 


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--'— î'^^l™ 


RÉSUMÉ 


DES 


PROCÈS-VERBAUX  DES   SÉANCES 

DU  MOIS  DE  DÉCEMBRE  J898 


PROCES-VERBAL 

DE  LA^ 


Présidence  de  M.  L.  Rey,  Vice-Pbésidknt. 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  demie. 

M.  LE  Président,  avant  de  passer  aux  questions  à  Tordre  du  jour  de  la 
séance,  présente  les  excuses  de  M.  Loreau,  qui  assiste,  en  ce  moment, 
au  banquet  de  la  Chambre  syndicale  des  constructeurs  mécaniciens, 
chaudronniers  et  fondeurs.  Notre  Président  a  cru  devoir  accepter  cette 
invitation,  bien  qu'elle  tombât  un  jour  de  séance,  pour  remercier  le  Pré- 
sident de  la  Chambre  Syndicale,  qui  a  bien  voulu  assister  aux  fêtes  du 
Cinquantenaire  et  a  prononcé  des  paroles  dont  nous  avons  tous  conservé 
le  souvenir. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

M.  LE  Président  a  le  regret  d'annoncer  le  décès  de  plusieurs  de  nos 
collègues  : 

M.  P.  Berthot,  Membre  de  la  Société  depuis  1887;  a  été  Ingénieur  en 
chef  de  l'Exposition  française  de  Moscou  en  1891,  a  installé  le  Palais 
de  Glace  des  Champs-Elysées,  a  obtenu  le  prix  annuel  de  la  Société  en 
1896; 

M.  A.  Chatard,  Membre  de  la  Société  depuis  1873  ;  a  été  Administra- 
teur de  la  Compagnie  continentale  Edison,  Président  du  Conseil  d'ad- 
ministration de  la  Compagnie  générale  des  Lampes  à  incandescence, 
Membre  du  Comité  technique  de  l'Électricité  à  l'Exposition  de  1889; 

M.  A.  Decaux,  Membre  de  la  Société  depuis  1852;  ancien  Membre  du 
Conseil  Municipal  de  Paris,  ancien  Directeur  des  Teintures  des  Manufac- 
tures nationales  des  Gobelins  et  de  Beauvais,  Chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  ; 

M.  N.-A.  Dujour,  Membre  de  la  Société  depuis  1864;  a  été  Ingénieur 
du  matériel  fixe  aux  Chemins  de  fer  Paris-Lyon-Méditerranée,  Chevalier 
de  la*  Légion  d'honneur  ; 
■  M.  Scellier,  Membre  de  la  Société  depuis  1853;  a  été  fondeur. 

M.  LE  Président  a  le  plaisir  de  faire  connaître  que  : 

M.  Grelley  a  été  nommé  Officier  de  la  Légion  d'honneur; 


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—  471  — 

M«  Canet  a  été  nommé  Grand  officier  du  Lion  et  du  Soleil  de  Perse; 

MM.  A.  Liébaut,  L.  Parent,  F.Reymondet  Tk.  Villard,  ont  été  nom- 
més Membres  du  Conseil  supérieur  du  Travail  ; 

M.  Dybowski,  a  été  nommé  Membre  de  la  Commission  chargée  d'étu- 
dier toutes  les  questions  relatives  aux  jardins  d'essai  à  créer,  soit  dans  la 
métropole,  soit  dans  les  colonies. 

M.  LE  Président  est  heureux  de  signaler  le  don  fait  par  M"®  V^"' Joyant 
de  la  collection  des  Bulletins  de  la  Société,  depuis  1864  jusqu'à  1891. 
Des  remerciements  ont  été  adressés  à  M"«  Joyant. 

M.  LE  Président  dit  que  nous  avons  reçu  de  la  Société  des  Ingénieur* 
Civils  de  Boston,  une  lettre  remerciant  d'avoir  envoyé  un  délégué  au 
Cinquantenaire  de  cette  Société,  et  une  autre  lettre  de  notre  délégué, 
M.  H.'D.  Woods,  qui  a  été  très  flatté  de  nous  représenter  auprès  de  nos 
sympathiques  collègues  d'Amérique. 

M.  LE  Président  donne  avis  que  le  prochain  Congrès  national  des 
Sociétés  françaises  de  Géographie  se  tiendra  à  Alger  pendant  les  vacances 
de  Pâques.  Ceux  de  nos  collègues  qui  désireraient  s'y  rendre  sont  priésde 
donner  leurs  noms  au  Secrétariat. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  présentation  et  l'analyse  par  M.  F.  Reymond 
d'im  ouvrage  de  M.  Mazoyer  sur  le  Pont-canal  de  Briare  et  les  travaux 
aux  abords  (1). 

M.  F.  Reymond  dit  que  notre  Président  lui  a  laissé  le  soin  de  présen- 
ter à  la  Société  et  d'analyser  un  mémoire  extrait  des  annales  des  Ponts 
et  Chaussées,  dont  M.  Mazoyer,  Ingénieur  en  chef,  chargé  du  service  de 
la  navigation  a  Nevers,  vient  de  faire  hommage  à  la  Société. 

C'est  un  exposé  très  documenté,  très  clair  et  très  complet  des  impor- 
tants travaux  exécutés  depuis  dix  ans  sous  ses  ordres  et  qui  ont  eu  pour 
résultat  considérable  de  permettre  aux  bateaux  de  300  t  de  circuler 
désormais,  sans  rompre  charge,  entre  le  Nord  et  l'Est  de  la  France,  et 
de  rejoindre  d'une  part  la  Saône  à  Chaion,  ayant  ainsi  accès  à  la  Médi- 
terranée par  Lyon  et  le  Rhône,  et  d'autre  part,  la  Loire  à  Roanne 
pour  accéder  à  la  Méditerranée,  avec  un  raccourci  de  100  A;m,  le  jour 
où  sera  exécuté  le  canal  de  Roanne  à  Givors,  actuellement  à  l'étude. 
C'est  un  pas  considérable  dans  la  voie  de  l'achèvement  du  réseau 
national.  Il  importe  de  le  marquer. 

Le  mémoire  de  M.  Mazoyer  se  recommande  à  divers  points  de  vue  à 
la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France;  tout  d'abord  il  intéresse  ceux 
de  ses  Membres  qui  se  sont  voués  à  l'étude  de  notre  réseau  de  naviga- 
tion, encore  bien  incomplet,  et  qui  s'en  préoccupent  surtout  au  point 
de  vue  des  avantages  économiques  que  le  pays  est  appelé  à  en  retirer» 
Il  sera  lu  avec  profit  par  les  spécialistes  des  travaux  d'études  préala- 
bles sur  le  terrain,  qui  apprécieront  la  valeur  des  éléments  de  la  discus- 
sion du  projet  et  l'élégance  de  la  solution  adoptée  pour  le  tracé  de  la 
rectification  du  canal  sur  les  deux  rives  de  la  Loire. 

Il  rappellera  enfin  aux  constructeurs  des  grands  ouvxages  les  oondi** 

<1)  Voir  liste  des  ou<n«ges  reçus  s-  38565  i  3857i,  fiog»  468. 


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—  472  — 

tions  à  rechercher  et  à  remplir  pour  arriver  à  un  succès  d'exécution,  qu* 
dans  l'espèce,  aussi  bien  pour  les  fondations  à  air  comprimé  et  les  piles 
en  maçonnerie,  que  pour  la  bâche  métallique  étanche,  a  été  complet, 
tant  au  point  vue  de  la  bonne  exécution  et  de  la  solidité  de  chacune  des 
parties,  qu'au  point  de  vue  de  l'effet  architectural  produit  par  l'ensemble 
du  pont-canal  de  Briare. 

M.  Reymond  rappelle  ensuite  Tordre  dans  lequel  depuis  le  xvii« siècle 
furent  constituées  les  diversesartèresdu  réseau  navigable  dans  le  centre  de 
laFrance,  et  il  cite  les  documents  officiels  dont  M.  Mazoyer  fait  hommage 
à  la  Société,  comme  pièces  annexes  de  son  mémoire,  notamment  la  pièce 
très  intéressante  intitulée  Profils  en  long  comparatifs  de  la  voie  navigable 
de  Paris  à  Lyon,  qui  explique  la  préférence  de  la  batellerie  pour  la  voie 
navigable  du  Bourbonnais,  malgré  l'obligation  toujourscoûteuse  et  par- 
fois dangereuse  du  passage  en  Loire  à  Chàtillon. 

Le  livre  de  M.  Mazoyer  fournit  d'intéressants  renseignements  sur 
les  conditions  dans  lesquelles  s'opérait  le  remorquage  en  Loire,  dont 
les  frais  atteignaient  annuellement  253  000  francs,  ce  qui  représente  à 
3  0/0  un  capital  de  8433  333  francs,  sensiblement  égal  à  celui  qui  a  été 
appliqué  à  l'ensemble  de  l'œuvre  en  question. 

Si  l'on  a  dû  attendre  aussi  longtemps  pour  adopter  un  remède  si  écono- 
miquement efficace,  c'est  qu'il  était  impossible,  au  milieu  du  siècle,  de 
construire  à  Briare  un  pont-canal  en  maçonnerie  semblable  à  ceux  exis- 
tant à  Digoin  sur  la  Loire  et  au  Guétin  sur  l'Allier.  Il  ne  s'agissait  pas 
seulement  d'une  question  de  dépense,  il  fallait  tenir  compte  de  deux 
autres  éléments  :  «  la  multiplicité  et  les  dimensions  des  points  d'appui 
nécessaires,  la  hauteur  disponible  ». 

Quand  la  loi  de  1879  eut  modifié  les  conditions  de  navigabilité  et  que 
le  mouillage  notamment  fut  porté  de  1,60  m  à  2,20  m  entre  la  Seine  et 
la  Loire  à  Briare  et  la  Saône  et  la  Loire  à  Digoin,  on  dut  se  préoccuper 
de  réaliser  le  même  progrès  sur  les  193  km  qui  séparent  Briare  dé 
Digoin.  Deux  projets  furent  étudiés,  franchissant  la  Loire  l'un  â  Chà- 
tillon,  l'autre  à  Briare  ;  c'est  ce  dernier  qui  fut  adopté.  Les  raisons  en 
sont  exposées  par  M.  Mazoyer  dans  son  mémoire  avec  tous  les  argu- 
ments techniques  nécessaires. 

•  L'exécution  de  ce  projet  nécessita  de  nombreux  ouvrages  d'art  et  de 
terrassement,  pour  lesquels  on  s'est  entouré  de  toutes  les  garanties  de 
sécurité. 

Quant  au  pont-canal  sur  la  Loire,  il  devait  nécessairement  être  â 
bâche  métallique.  La  discussion  des  dimensions  principales  montre 
comment  on  est  arrivé  à  les  adopter  ;  l'étude  de  la  partie  métallique 
mérite  une  mention  toute  spéciale.  L'auteur  y  a  rappelé  combien  les 
travaux  des  Ingénieurs  civils  et  les  discussions  de  notre  Société  avaient 
mis  en  lumière  les  progrès  de  la  fabrication  de  l'acier. 

Le  poids  d'un  pont  de  chemin  de  fer  à  deux  voies  de  78  m  d'ouver- 
ture, avec  ses  surcharges  roulantes,  n'atteint  que  les  deux  tiers  du  poids 
d'un  pont-canal  à  une  voie  de  40  m  d'ouverture.  Ceci  suffit  à  faire  con- 
cevoir quels  soins  furent  nécessaires  pour  ce  dernier.  La  preuve  que  rien 
n'a  été  négligé  se  retrouve  â  chacune  des  pages  où  M.  Mazoyer  a  exposé 
les  études  théoriques  et  pratiques  auxquelles  il  s'est  livré. 


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—  473  — 

M.  Reymond  donne  ensuite  la  description  du  pont-canal.  Avant  de  ter- 
miner, il  recommande  la  lecture  attentive  du  mémoire  de  M.  Mazoyer  et 
ensuite  la  visite  des  grands  travaux  qui  y  sont  décrits.  Il  émet  le  vœu 
que  notre  sympathique  Président  inspire  à  son  successeur  Tidée  d'orga- 
niser, Tété  prochain,  une  tournée  de  la  Société  dans  le  Bourbonnais. 
M.  Loreau  sait  mieux  que  personne  l'accueil  qui  serait  fait  aux  touristes 
à  Briare,  et  M.  Reymond  se  porte  garant  de  la  façon  dont  ils  seront 
reçus  par  M.  Mazoyer  sur  toute  la  partie  du  réseau  navigable  dont  il  a 
la  haute  direction. 

M.  LE  Président  remercie  notre  sympathique  ancien  Président  M.  Rey- 
mond, de  l'intéressante  analyse  qu'il  vient  de  faire  du  très  important 
ouvrage  de  M.  Mazoyer. 

Il  remercie  également  M.  Mazoyer  d'avoir  pensé  à  faire  hommage  à 
la  Société  de  son  ouvrage.  Celui-ci  sera  consulté  par  nos  Collègues  avec 
intérêt  et  avec  fruit. 

Il  donne  la  parole  à  M.  Aug.  Moreau  pour  son  analyse  de  l'ouvrage 
de  M.  Joseph  Martin  sur  une  Étude  compaiative  entre  la  voie  no7*maleet  la 
voiede  é  m{l),  . 

M.  Aug.  Moreau  dit  que  le  Bureau  a  bien  voulu  lui  confier  l'analyse- 
du  travail  de  M.  Joseph  Martin  sur  une  Étude  comparative  entre  la  voie 
normale  et  la  voie  étroite.  Il  pensait  faire  une  véritable  communication 
sur  ce  sujet  qui  n'a  pas  été  traité  depuis  longtemps  à  la  Société.  Cepen- 
dant, quand  il  a  vu  l'ordre  du  jour  chargé  de  communications  savantes 
et  intéressantes,  comme  celle  qui  viendra  tout  à  l'heure  sur  la  Tunisie, 
il  a  eu  un  scrupule  et  il  s'est  imposé  d'être  bref.  Le  sujet  pourra  être 
repris  plus  tard  par  une  discussion  de  fond  qui  n'aurait,  d'ailleurs,  pu 
avoir  lieu  ce  soir  en  l'absence  de  l'auteur  du  travail. 

On  se  rappelle,  sans  doute,  le  grand  tournoi  qui  s'est  livré,  il  y  a 
quelques  années,  à  la  Société,  entre  les  partisans  de  la  voie  étroite  et 
ceux  de  la  voie  normale;  la  voie  étroite  faisait  alors  ses  premières  armes  ; 
la  voie  normale,  dite  économique,  prétendait  réaliser  tous  les  avantages 
de  sa  rivale  si  l'on  savait  la  manier  adroitement  ;  si,  avec  quelques  mo- 
difications bien  comprises,  on  ramenait  aux  besoins  d'utilité  immédiate 
la  construction  d'un  chemin  de  fer  secondaire.  M.  Moreau  ne  reviendra 
pas  sur  la  discussion  qui  a  eu  lieu  à  cette  époque  et  à  laquelle  il  a  eu 
l'honneur  de  prendre  part;  il  croit  que  le  problème  est  aujourd'hui  com- 
plètement résolu  et  que  les  anciennes  discussions  ne  pourraient  plus 
renaître  ;  mais  on  doit  dire,  qu'à  l'époque  dont  il  parle,  on  discutait 
plutôt  les  choses  avec  une  certaine  prescience  qu'avec  des  documents 
bien  établis,  car  si  quelques  chemins  de  fer  à  voie  étroite  constituaient 
des  exemples  topiques,  probants,  ils  étaient  encore  rares.  Les  exemples 
de  chemins  de  fer  à  voie  large  économiques  n'étaient  pas  non  plus  très 
nombreux,  et  ce  qu'on  en  disait  était  peu  convaincant.  Le  mieux  était 
d'avoir  des  documents,  et  ceux-ci  sont  nombreux  aujourd'hui,  puisqu'on 
a  construit  de  tous  côtés  de  ces  chemins  de  fer;  il  en  ressort  bien  nette- 
ment, pour  les  hommes  du  métier,  que  la  voie  large  économique  a  dû 

(1)  Voir  liste  des  ouvrages  reçus  n<>  38570  bis,  page  468. 


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•—474  — 

battre  complètement  en  retraite.  La  voie  étroite  arait  besoin,  elle  aussi, 
de  fournir  des  matériaux  d'étude  bien  probants  ;  ce  sont  ces  matériaux 
que  M.  Joseph  Martin  a  voulu  réunir  dans  l'ouvrage  présenté  ce  soir; 
cet  ouvrage  n'est  pas  très  volumineux,  il  représente  néanmoins  des  an- 
nées de  travail,  car  Fauteur  a  passé  sa  carrière  tout  entière  dans 
la  construction  des  chemins  de  fer,  en  France  et  à  l'étranger.  De  plus, 
il  a  compulsé  tous  les  documents,  tous  les  renseignements  qui  pouvaient 
mettre  au  point  la  question  et  donner  très  impartialement  les  ai^uments 
qui  manquaient  jadis. 

M.  Joseph  Martin  a  pris  tout  d'abord  pour  base  de  ses  comparaisons, 
—  et  cette  base  doit  être  signalée,  —  deux  lignes  fictives  qui  auraient 
môme  profil  et  même  tracé,  ce  qui  ne  donne  qu'une  faible  partie  de 
l'économie  réalisée  par  l'emploi  de  la  voie  étroite,  ou  économie  princi- 
pale sur  laquelle  il  revient  plus  tard;  puis  il  a  examiné  chacun  des  titres 
se  rapportant  à  trois  plates-formes  ayant  respectivement  S  m,  ce  qui  est 
im  minimum  pour  la  voie  large  économique,  4,30  m  et  3,60  m  pour  les 
voies  étroites. 

M.  Joseph  Martin  fournit  des  renseignements  sur  la  situation  des  voies 
étrcfites  dans  les  différents  pays  du  monde  :  en  général,  elles  ont  des 
locomotives  à  trois  essieux  couplés,  avec  roues  de  1,10  à  1,1S  m.  Lors- 
qu'il y  a  plus  de  puissance  â  donner,  on  allonge  les  chaudières,  on 
multiplie  les  cylindres  et  l'on  fait  usage  de  trucks  porteurs;  M.  Mallet 
en  a  donné  des  exemples  nombreux.  La  vitesse  est  rarement  de  plus  de 
40  Am  à  l'heure  en  pleine  marche,  ce  qui  fait  30  km  en  moyenne.  C'est 
à  peu  près  le  maximum  usité,  et  très  suffisant,  pour  ces  petits  chemins 
de  fer.  Les  véhicules  sont  quelquefois  du  système  ordinaire  anglais, 
et  maintenant  le  plus  souvent  à  couloir,  soit  intérieur,  soit  latéraL 
Pour  les  wagons  à  marchandises,  une  circulaire  ministérielle,  de  dé- 
cembre 1897,  oblige  les  Compagnies  à  avoir  des  véhicules  permettant 
des  chargements  de  10  ^  On  aurait  été  surpris,  il  y  a  quelques  années, 
si  l'on  avait  annoncé  sur  la  voie  réduite  des  wagons  de  10  t.  Aujourd'hui, 
c'est  obligatoire. 

L'économie  sur  le  matériel  roulant  est  en  effet  une  de  celles  dont  il  ne 
faut  pas  abuser,  parce  que,  plus  tard,  elle  se  paie  sous  forme  de  supplé* 
ment  d'entretien  et  d'exploitation.  Le  poids  mort,  en  général,  peut  être 
considéré  comme  ayant  diminué  de  20  0/0,  même  en  tenant  compte  de  ce 
fiiit  qu'il  est  plus  fort  qu'il  ne  devrait  être. 

M.  Moreau  aborde  la  question  du  transbordement,  le  grand  argument 
des  adversaires  de  la  voie  étroite;  il  constate  que  c'est  une  objection 
nulle.  D'ailleurs,  le  Congrès  de  Bruxelles,  succédant  au  Congrès  de 
Paris  de  1889,  avait  tiré  la  même  conclusion. 

Tous  les  chapitres  sont  ainsi  particulièrement  fouillés,  et  montrent 
avec  quel  amour  de  la  vérité  et  quelle  préoccupation  d'être  utile  M.  Joseph 
Martin  a  fait  son  travail. 

Lorsqu'il  a  comparé  tous  les  éléments  et  donné  des  chiffres  bien  éta* 
blis  concernant  les  deux  voies,  M.  Joseph  Martin  fait  une  apidlication  & 
une  ligne  de  80  km,  dans  laquelle  il  donne  le  procédé  pour  passer  immé- 
diatement d'une  voie  à  l'autre.  Lorsqu'on  hésitera  et  que,  dans  ime 
circonstance  déterminée,  on  voudra  savoir  quel  est  le  System»  é.  adopter 


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—  475  — 

de  préférence,  on  aura  des  éléments  précis  pour  faire  rapidement  le 
travail  préparatoire  ;  cela  peut  rendre  de  grands  services. 

M.  Moreau  appelle  encore  l'attention  sur  un  autre  chapitre  intitulé 
«  annexes  »,  très  utile  pour  les  praticiens,  et  qui  fera  de  Touvrage  le  vé- 
ritable vade  mecym  de  toutes  les  personnes  chargées  des  projets  de  lignes 
secondaires. 

Il  ajoute  que  le  BiUletin  de  l'Association  pour  l'avancement  des  che- 
mins de  fer  secondaires,  en  Autriche,  a  commencé,  dans  le  bulletin 
d'août,  la  publication  de  ce  travail,  qui  sera  inséré  entier  ;  c'est  une 
véritable  consécration  du  mérite  de  l'auteur. 

Il  termine  en  disant  que  M.  Joseph  Martin  est  certainement,  daus 
la  plus  complète  acception  du  mot,  un  consciencieux.  C'est  à  ce  titre 
surtout  que  son  ouvrage  peut  rendre  des  services,  à  tous  ceux  qui,  de  près 
ou  de  loin,  —  et  c'est  à  peu  près  tous  les  Ingénieurs,  -  -  s'intéressent  à 
la  question  des  chemins  de  fer  secondaires. 

M.  LE  Président  remercie  M.  Moreau  de  l'analyse  qu'il  a  bien  voulu 
nous  donner  et  qui  fait  suite  aux  nombreuses  communications  qu'il 
nous  a  déjà  présentées;  il  espère  que  la  bonne  volonté  de  notre  Collègue 
n'est  pas  épuisée,  et  qu'il  voudra  bien  nous  tenir  au  courant  des  faits 
importants  qui  pourront  se  produire  relativement  aux  chemins  de  fer  à 
voie  étroite. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  communication  de  M.  Rochefort  sur  les 
Interrupteurs  de  courant  primaire  des  transformateurs  Wydts-Rochefort. 

M.  O.  Rochefort  explique  le  rôle  de  ces  interrupteurs  et  les  condi- 
tions qu'ils  doivent  remplir;  il  présente  â  la  société  trois  interrupteurs 
différents  construits  par  lui  ; 

1°  Un  interrupteur  rotatif.  Une  tige  de  cuivre  animée  d'un  mouvement 
vertical  par  bielle  et  manivelle  commandés  au  moyen  d'un  petit  moteur 
électrique  entre  et  sort  d'une  couche  de  mercure  surmontée  de  pétrole. 
Le  godet  porte-mercure  peut  être  monté  ou  descendu  pendant  la  marche. 

La  vitesse  varie  de  100  à  1  400  tours  par  le  moyen  d'un  rhéostat.  Les 
parties  en  mouvement  sont  en  aluminium.  Le  moteur  est  bas  et  stable; 
il  consomme  0,8  ampère,  sous  6  volts; 

2°  Un  interrupteur  cuivre  sur  cuivre  dans  du  pétrole. 

Le  moteur  est  le  même  que  le  précédemt  et  est  muni  du  même  rhéos- 
tat. Un  contact  en  cuivre  rouge  est  vissé  â  l'extrémité  d'une  tige  d'acier 
verticale  ;  un  ressort  à  boudin  fait  efifort  au  repos  pour  donner  le  contact; 
la  tige  est  guidée  par  deux  glissières  fixes;  un  canon  mobile  commandé 
par  la  bielle  du  moteur  glisse  le  long  de  la  tige  et  vient  rencontrer  un 
arrêt  circulaire  fixé  à  cette  tige. 

La  durée  du  contact  pendant  le  temps  d'une  rotation  est  réglée  à 
volonté,  en  faisant  monter  le  godet  qui  supporte  la  plaque  de  cuivre 
rouge  sur  laquelle  pose  l'exti-èmité  de  la  tige  portant  le  contact; 

3«  Un  interrupteur  à  mouvement  rectiligne  platine-mercure.  Cet  in- 
-^t^rrupteur  du  genre  Foucault,  permet  d'obtenir,  avec  une  course 
dépassant  1,5  cwi  des  interruptions  extrêmement  rapides. 

Le  mouvement  de  la  tige  dans  le  liquide  (mercure  surmonté  de  pe- 
rde) est  un  mouvement  vertical,  et  la  tige,  reliée  par  une  transmission 


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flexible  au  fléau  oscillant,  est  guidée  par  le  liquide  lui-même,  ce  qui 
empêche  les  projections. 

La  partie  motrice  se  compose  d'un  électro-aimant  vertical,  au-dessus 
duquel  une  armature  de  ter  doux  peut  osciller.  Le  mouvement,  com- 
mandé par  un  contact  platine  sur  platine,  est  réglable  â  volonté  en 
marche. 

Cet  interrupteur  dépense  2  à  3  dixièmes  d'ampère  sous  6  volts;  il 
peut  se  mettre  sur  un  secteur,  en  prenant  son  courant  en  dérivation  sur 
un  rhéostat. 

M.  Rochefort  fait  fonctionner  un  type  puissant  des  transformateurs 
qu'il  a  présentés  â  la  Société  le  5  novembre  1897.  Il  obtient  0,80  m  d'étin- 
celle avec  12  volts  et  6  ampères. 

Il  rend  compte  des  propriétés  des  transformateurs  dissymétriques 
qu'il  construit  et  qui  peuvent  avoir  leur  pôle  à  faible  tension  mis  à  la 
terre  sans  diminuer  la  longueur  d'étincelle  et  termine  en  montrant  les 
accouplements  des  primaires  et  des  secondaires  de  ces  transformateurs, 
en  quantité  et  en  tension 

M.  LE  Président  félicite  M.  Rochefort  des  perfectionnements  qu'il  a 
apportés  aux  transformateurs  pour  permettre  de  régulariser  les  inter- 
ruptions et  de  produire  des  étincelles  beaucoup  plus  puissantes  que  celles 
qui  étaient  habituellement  obtenues  jusqu'ici. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  communication  de  M.  L.  Rey  sur  la  Cons- 
truction du  chemin  de  fer  de  Sfax  à  Gafsa, 

(M.  Rey  cède  le  fauteuil  présidentiel  à  M.  G.  Dumont,  vice-président). 

M.  Rey  dit  que,  lorsqu'il  a  été  appelé  en  octobre  dernier  par  des 
devoirs  professionnels  en  Tunisie,  et  principalement  dans  le  Sud  de  la 
Régence,  notre  sympathique  Président  lui  a  demandé  de  rapporter  quel- 
ques renseignements  sur  un  pays  encore  peu  connu  des  ingénieurs  ;  il 
va  donc  parler  de  ce  qu'il  a  étudié  comme  ingénieur  et  un  peu  de  ce 
qu'il  a  vu  comme  touriste  dans  les  oasis  du  Djérid,  les  gorges  du  Seldja 
et  les  massifs  montagneux  dans  lesquels  se  trouvent  les  gisements  de 
phosphate  de  chaux. 

L'exploitation  de  ces  derniers  a  nécessité  la  construction  d'une  ligne 
de  chemin  de  fer  allant  de  Sfax  au  Metlaoui,  en  passant  par  Gafsa.  C'est 
sur  cette  ligne  que  M.  Rey  va  principalement  insister;  elle  a,  en  eflet, 
nécessité  des  travaux  dont  îes  conditions  d'exécution  sont  peu  ordi- 
naires. 

Cette  communication  aura,  pense-t-il,  d'autant  plus  d'intérêt  pour  les 
Membres  de  la  Société  qu'elle  se  rapporte  à  des  travaux  auxquels  pren- 
nent part  un  grand  nombre  de  nos  Collègues. 

Les  gisements  de  phosphates  d'Algérie  se  poursuivent  beaucoup  à  l'est 
de  Tebessa  ;  la  richesse  des  couches  y  est,  en  certains  points,  compa- 
rable à  celle  des  meilleurs  gisements  algériens  ;  c'est  ce  qui  arrive  no- 
tamment dans  le  massif  tunisien  comprenant  les  Djebel,  Zitoun,  Zimra, 
Alima,  Seldja,  Metlaoui  et  Stah,  où  se  trouvent  des  couches  d'une  ex- 
ploitation fapile  dont  la  concession  a  été  donnée  à  une  Compagnie  fran- 
çaise en  même  temps  que  celle  d'un  chemin  de  fer  devant  permettre 
d'amener  ses  produits  à  un  port  de  mer  ;  c'est  la  Compagnie  des  Phos- 


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phates  et  du  chemin  de  fer  de  Gafsa;  elle  s*est,  dès  sa  constitution  en 
1897,  proposé  de  pousser  les  travaux  aussi  rapidement  que  possible. 

On  a  adopté  Ja  voie  de  1  »i.  ;  Sfax  a  été  choisi  comme  tète  de  ligne, 
parce  qu'on  y  construit  un  port  permettant  aux  gros  navires  de  venir  à 
quai.  Les  rampes  ne  dépassent  pas  8  mm  dans  le  sens  du  trafic,  c'est-à- 
dire  des  mines  à  Sfax,  et  sont  de  15  mm  au  maximum  dans  l'autre  sens. 
Les  courbes  ont  un  rayon  minimum  de  200  w. 

Ces  conditions  sont  favorables  pour  l'exploitation  d'une  ligne  dont  le 
seul  trafic  important  doit  consister  dans  le  transport  des  phosphates,  le 
pays  traversé  ne  produisant  presque  rien  ej  n'ayant  que  deux  centres 
d'importance  médiocre  :  Maharès  et  Gafsa. 

M.  Rey  passe  successivement  en  revue  :  le  tracé  de  la  ligne,  le  sys- 
tème hydrologique  des^ oueds,  la  nature  du  terrain  traversé  qui  est,  sur 
presque  toute  la  longueur  de  la  ligne,  argilo-sablonneux,  les  dispositions 
adoptées  pour  les  talus  et  pour  les  tranchées  ;  enfin,  les  travaux  d'art 
dont  on  a  cherché  à  diminuer  le  nombre,  même  au  prix  d'un  certain 
allongement  du  tracé  ;  le  seul  ouvrage  important  est  le  pont  sur  l'Oued 
Balech,  près  Gafsa,  dont  la  longueur  entre  les  culées  est  de  319,73  m. 

M.  Rey  décrit  ensuite  les  moyens  d'exécution  employés.  Un  point 
est  spécial,  celui  de  la  rareté  de  l'eau,  qui  devient  un  des  éléments  im- 
portants dans  le  prix  de  revient  des  maçonneries.  On  a  adopté  le  rail  à 
patin,  de  25  kg  le  mètre  courant,  et  des  traverses  métalliques  ;  celles-ci 
fournissent  une  économie  sérieuse  à  cause  delà  rapide  détérioration  que 
subirait  le  bois. 

Le  manque  de  routes  et  la  rareté  de  l'eau  ont  empêché  d'avoir  plu- 
sieurs chantiers  de  pose  à  la  fois  :  il  a  fallu  procéder  par  cheminement 
en  partant  de  Sfax.  Ce  mode  d'opérer  a  été  rendu  rapide  grâce  aux 
moyens  mécaniques  employés  pour  la  pose  de  la  voie.  M.  Rey  explique 
ceux-ci  et  montre  des  photographies  des  trains  amenant  des  travées  de 
voie  toutes  montées  jusqu'au  wagon  poseur  qui  reste  toujours  à  l'avan- 
cement. 

On  est  arrivé,  grâce  à  ce  système,  à  poser  facilement  800  m  de  voie 
par  journée  de  travail,  et  certains  jours  on  est  allé  jusqu'à  1  600  m  et 
même  1 800  m. 

L'avancement  n'a  pu  être  constant  pour  différentes  causes,  néan- 
moins l'avancement  mensuel  moyen  est  de  20  km, 

M.  Rey  montre  ensuite  comment  ont  été  mis  en  place  les  30  tabliers 
métalliques  composant  le  pont  du  Baiech.  Il  signale  les  difficultés  qui 
se  sont  présentées,  notamment  celle  provenant  du  manque  de  commu- 
nications avec  les  chantiers  situés  parfois  à  plus  de  1 00  km  du  dernier 
poste  téléphonique  posé. 

•.  Une  des  grandes  difficultés  pour  l'exploitation  de  la  ligne  est  la  pénurie 
d'eau  et  sa  mauvaise  qualité.  Cette  dernière  a  pu  être  beaucoup  amé- 
liorée à  la  suite  des  études  faites,  et  grâce  au  concours  de  notre  Collègue 
M.  Derennes,  Chef  du  service  du  laboratoire  à  la  Compagnie  du  Nord. 

Dans  le  mois  courant,  la  pose  de  la  ligne  sera  arrivée  au  Metlaoui, 
point  terminus  où  commencera  l'embranchement  pénétrant  dans  la.mine. 
On  aura  donc  mis  sensiblement  un  an  pour  poser  243  km  de  voie  et 


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n 


moins  de  23  mois  pour  étudier  et  construire  la  ligne  de  chemin  de  fer, 
malgré  les  circonstances  particulières  du  climat  et  les  difficultés  d'ap- 
prOTisionnement. 

Ce  résultat  remarquable  n'a  pu  être  obtenu  que  grâce  au  bienveillant 
concours  de  l'Administration  supérieure  du  Protectorat.  Quand  il  n'était 
pas  possible  de  les  supprimer  entièrement,  les  formalités  toujours  longues 
et  bien  souvent  inutiles  auxquelles  sont  soumises  dans  d'autres  pays  des 
entreprises  analogues,  ont  été  réduites  à  leur  minimum. 

M.  Rey  fait  ensuite  projeter  une  série  de  photographies  prises  sur  les 
travaux  et  de  vues  remarquables  de  monuments  anciens  ou  de  beautés 
naturelles  de  premier  ordre. 

Il  parle  enfin  d'un  important  ouvrage  construit  tout  récemment  par 
notre  Collègue  M.  Amodin.  C'est  le  magnifique  pont  transbordeur  qui 
traverse  le  canal  du  port  de  Bizerte. 

M.  LE  Président  dit  que  M.  Rey  vient  de  faire  une  communication 
des  plus  intéressantes  :  d'abord,  au  point  de  vue  technique;  ensuite, 
parce  que  beaucoup  de  nos  Collègues  ont  participé  à  ces  travaux  remar- 
quables ;  enfin,  parce  que  M.  Rey  a  donné  des  renseignements  curieux 
sur  le  pays  lui-même,  en  ne  manquant  pas  de  nous  faire  profiter  de  ses 
impressions  de  touriste. 

Nous  avons  deux  choses  à  retenir:  le  procédé  ingénieux  employé 
pour  poser  les  rails  d'une  façon  rapide  dans  un  pays  ingrat,  qui  peut 
être  très  utile  pour  tous  ceux  ayant  à  s'occuper  de  chemins  de  fer  dans 
des  pays  de  colonisation  ;  puis  les  procédés  nouveaux  d'épuration  d'eaux 
insalubres;  la  connaissance  de  leurs  résultats  définitifs  intéresserait, 
sans  aucun  doute,  vivement  la  Société.  M.  le  Président  remercie  notre 
Collègue  de  nous  avoir  fait  parcourir  avec  autant  d'intérêt  un  pays 
que  tous  seraient  heureux  d'aller  visiter. 

L'ordre  du  jour  appelant  encore  une  communication  importante  :  celle 
de  M.  N.  de  'Tédeflco  sur  les  derniers  progrès  accomplis  dans  les  construc- 
tions en  ciment  armé  par  la  Société  de  construction  en  ciment  arméj  M.  le 
PRÉsmENT  consulte  l'Assemblée  pour  savoir  s'il  y  a  lieu  de  la  remettre 
I  à  une  prochaine  séance.  Adopté. 

I  II  est  donné  lecture  en  première  présentation  des  demandes  d'admisr 

!  sion  de  MM.  E.-N.  Gommelin,  Ch.  Lambert,  R,  Liébaut,  A.-L.-F.  Lotz, 

G.  Marteau,  A.-E.-H.  Martin,  A.  Meyret,  M.-S.-A.Michaud,M.  Mintz, 
A.  Palaz,  A.  de  Traz,  E.-A.  Wittmann,  comme  membres  sociétaires  et 
I  de  MM.  H.-R.  BunzU,  A.  Chaix,  A.  Dufrène,  L.-E.  Gaveau,  G.  Meyer, 

I  N.  Roser,  E.-G.  Sohier  comme  membres  associés. 

I  MM.  B.  Archambault,  G.  Bahr,  L.  Basse,  H.  Bisson,  L.  Borne,  L.-E. 

I  Breton,   F.  Brocq,  L.-A.  Brousse,  J.-P.-E.  Charpentier,  P.  Dawson, 

i  P.  Detrois,  H.  Echenoz,  A.  Engelfred,  P. -A.  Fatio,  J.-J.  Glaizot,  G.-E. 
Hallam  de  Nittis,  J.  Hermary,  E.  Jacquin,  V.-E.  Lemaire,  E.-O.  Le- 

;  villy,  Ch.  Mayne,  H.  Prouteaux,  M.-Ch.-H.  Raabe,  N,  de  Richement, 

I'  L.-G.  Roman,  A.-A.  Rouzet,  P.  Samary,  F.  Stolz,  H.  Thomas,  P.  Trys- 

!  tram,  L.  Vinot-Préfontaine  sont  reçus  membres  Sociétaires  et  MM.  B.- 


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B.  Hardelay,  A.  Lainey,  Ch.-F.  Mativet,  Â.  Tan  Minden,  Ch.  Ouachée, 
Bont  reçus  membres  associés. 

La  séance  est  levée  à  11  heures  un  quart. 

Le  Secrétaire^ 
P.  Jannettaz. 


PROCÉS-VERBAL 

DE  LA 


ASSEMBLÉE   GÉNÉRALE 


Présidence  de  M.  A.  Loreau,  Président. 
La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  demie. 

La  Société  étant  réunie  en  Assemblée  générale,  conformément  à  l'ar- 
ticle n  des  Statuts,  M.  L.  de  Chasseloup-Laubat,  Trésorier,  a  la 
parole  pour  la  lecture  de  son  rapport  annuel  sur  la  situation  financière. 
Il  s'exprime  ainsi  : 

SITUATION  AU  30  NOVEMBRE  1898 
Messieurs, 

Le  !•'  décembre  1897,  les  Membres  de  la  Société  étaient  au 
nombre  de 3  054 

Du  !•'  décembre  1897  au  30  novembre  1898,  les  admissions 
ont  été  de 324 

formant  un  total  de 3  378 

Pendant  le  même  laps  de  temps  la  Société  a  perdu,  par  suite 
de  décès,  démissions  et  radiations 96 

Le  total  des  membres  de  la  Société  au  30  novembre  1898 
est  ainsi  de 3  282 

Par  conséquent,  le  nombre  des  membres  de  la  Société  des  Ingénieurs 
Civils  de  France  a  augmenté  de  228  pendant  Tannée  entière. 

Ce  chififre,  bien  que  légèrement  inférieur  à  celui  de  Tannée  précédente, 
est  supérieur  à  la  moyenne  des  dix  dernières  années,  et  montre  bien 
que  le  recrutement  peut  facilement  s'effectuer  à  condition  que  Ton  s'en 
occupe. 

L'augmentation  annuelle  du  nombre  de  nos  membres  est  un  facteur 
des  plus  importants  i>our  la  prospérité  de  notre  Société.  Je  ne  saurais 


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donc  trop  remercier  ici  notre  Président  du  dévouement  avec  lequel  il  a, 
par  lui-môme  et  en  excitant  le  zèle  de  nos  Collègues,  contribué  à  l'ac- 
croissement de  notre  effectif. 

Le  bilan  au  30  novembre  1898  se  présente  comme  suit  : 
L'Actif  comprend  : 

!«>  Le  fonds  inaliénable Fr.  86  868,30 

2®  Les  espèces  en  caisse 6  572,80 

3^  Les  débiteurs  divers 72  752,33 

i*»  La  souscription  Flachat  (compte  d'ordre) 11479,20 

5®  L'amortissement  de  l'emprunt. 500     » 

6°  La  bibliothèque 10  000    » 

1®  Le  mobilier  ancien 6  500     i 

8®  Les  frais  de  premier  établissement 15  269,18 

9^  L'immeuble  nouveau 1  063  964,23 

Total Fr.  1  273  906,04 

Le  Passif  se  compose  de  : 

1®  Les  créditeurs  divers Fr.  74  910,71 

2«  Les  prix  divers  1898  et  suivants 7  986,95 

3®  Le  monument  Flachat  (compte  d'ordre) 10  5^2,70 

4«  L'emprunt 600  000     • 

60  Les  coupons 17  998,81 

6^  Le  fonds  de  secours 334,60 

70  Immeuble  nouveau  et  travaux  en  cours  sur  ledit.  .   .  1:2  637,05 

8®  Souscription  Cinquantenaire  (réserve  spéciale)    ...  10  000    • 

734  390,82 
Avoir  de  la  Société. 539  515,22 

Total Fr.  1  273  906,04 

Nous  allons  maintenant,  comme  nous  le  faisons  pour  chaque  exercice, 
passer  très  rapidement  en  revue  les  divers  chapitres  du  bilan. 

1®  Actif  : 

Le  compte  Fonds  inaliénable  s'est  augmenté  de  873,50  f,  somme  qui 
représente  le  solde,  après  paiement  des  frais,  des  1000/*  que  nous  avait 
légués  notre  regretté  Collègue,  M.  Ed.  Roy.   .    . 

Les  comptes  Caisse,  Débiteurs  divers.  Emprunt  et  BMiothèque  ne  pré- 
sentent aucun  changement  important  ;  nous  ne  nous  y  arrêterons  donc 
point. 

Le  compte  Frais  de  premier  établissement j  au  contraire,  mérite  quelques 
explications. 
Il  figure  encore  cette  année  pour  une  somme  de  16269,18  f 
Nous  vous  rappellerons  que,  il  y  a  un  an,  nous  avons  dit  à  ce  sujet  : 
«  La  dépense  que  représente  ce  compte  n'ayant  donné  lieu  à  aucune 
augmentation  réelle  d'actif,  nous  avons  cru  devoir  les  porter,  non  point 


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au  compte  de  Timmeuble  nouveau,  mais  bien  au  compte  de  premier 
établissement.  Nous  estimons  ainsi,  d'une  part,  respecter  l'esprit  de  la 
décision,  —  fort  sage  à  notre  avis,  —  des  deux  Comités  réunis,  et, 
d'autre  part,  laisser  en  évidence  une  somme  que  la  prudence  nous  invite 
à  amortir  le  plus  tôt  possible,  o 

Aujourd'hui,  nos  ressources  nous  permettent  d'amortir  intégralement 
ce  compte  ;  nous  vous  demandons  de  bien  vouloir  nous  autoriser  à 
prendre  cette  importante  mesure,  grâce  à  laquelle  notre  actif  ne  com- 
prendra désormais  que  des  sommes  représentant  des  choses  pour  ainsi 
dire  tangibles. 

Le  compte  Monument  Flachat  —  simple  compte  d'ordre,  ne  l'oublions 
pas, — a  diminué  au  fur  et  à  mesure  des  paiements  effectués  sur  demandes 
régulières  à  nous  adressées  par  le  Président  du  Comité  du  monument 

Enfin,  le  compte  Immeuble  nouveau  présente  un  accroissement  de 
19512,64/*  correspondant  à  des  augmentations  réelles  de  notre  actif, 
nous  pourrions  dire  à  des  augmentations  de  la  valeur  commerciale  de 
notre  immeuble. 

Cette  somme  a,  en  effet,  été  dépensée  pour  installer  d'une  façon  plus 
complète  la  grande  salle  dont  la  location  constitue  une  source  impor- 
tante de  nos  revenus,  et  pour  mettre  notre  immeuble  à  la  hauteur  des 
desiderata  modernes,  tant  au  point  de  vue  de  la  sécurité  que  du  confort. 

2^  Passif  : 

Les  comptes  Impressions  et  Travaux  en  cours  n'offrent  rien  de  spécial. 

Le  compte  Créditeurs  divers  est  supérieur  à  celui  de  l'année  dernière. 
Nous  avons  pu,  en  effet,  réunir  en  une  seule  créance  non  immédiate- 
ment exigible,  consolider  pour  ainsi  dire,  les  diverses  créances  restant 
encore  à  solder  pour  les  travaux  de  construction  de  l'Hôtel. 

Il  en  résulte  que  ce  reliquat  du  passé  se  traduit  aujourd'hui  par  une 
augmentation  du  compte  Créditeurs  divers  et  une  diminution  corres- 
pondante du  compte  Travaux  de  construction  de  (Hôtel. 

Les  comptes  Prix  divers^  Coupons^  Fonds  de  secours^  ne  comportent 
aucun  point  à  signaler. 

Le  compte  Monument  Flachat  a  diminué,  comme  nous  l'avons  déjà  dit; 
la  différence  entre  l'actif  et  le  passif  provient  uniquement  d'une  légère 
avance  momentanée  faite  par  la  caisse  de  la  Société. 

Le  compte  Frais  de  premier  établissement  a  disparu  entièrement,  vu 
que  nous  avons  pu  le  solder  complètement  pendant  ce  dernier  exercice. 

Le  compte  Immeuble  nouveau  ne  figure  plus  que  pour  12  637,05  f, 
somme  que  nous  devons  encore  sur  les  divers  travaux  en  cours. 

Quant  au  compte  Cinquantenaire  qui  parait  pour  la  première  ibis  sur 
nos  bilans,  il  s'élève  à  10000/*.  C'est  ce  qui  nous  reste  de  la  souscrip- 
tion du  Cinquantenaire  après  avoir  payé  toutes  les  dépenses  de  ce&  belles 
fêtes.  Nous  croyons  que  ce  solde  doit  constituer  un  fonds  spécial  dispo- 
nible. 

Ainsi,  ce  bilan  montre  que  l'actif  de  la  Société  qui,  au  30  novembre 

i897,  était  de 5tSei4,79/' 

s'élève  aujourd'iiui  à 5398!5,22/^ 

il  a  donc  augmenté  de 23900,43/" 


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—  483  — 

D'un  antre  côté,  nous  avons  payé  24  000  f  de  coupons. 

L'augmentation  réelle  est  donc  de  23900,43  jr+  24000/",  soit  47  000,43/: 

Telle  est,  Messieurs,  la  situation  financière  de  notre  cinquantième 
année  d'existence  :  comme  le  montrent  ces  chiffres,  elle  est  bonne. 

Nous  pouvons  actuellement  amortir,  non  seulement,  les  15  269,  i  8  / 
des  frais  de  premier  établissement,  mais  encore  une  vingtaine  de  mille 
francs  de  la  créance  de  notre  immeuble. 

Ces  résultats  cadrent  heureusement  avec  Téclat  des  solennités  de  cette 
année.  Ils  nous  permettent  d'envisager  l'avenir  avec  confiance  si  la 
Société  continue  son  accroissement  normal. 

J'adresse  donc  ici  tous  mes  remerclments  à  notre  distingué  Président, 
M.  Loreau  gui,  par  son  exemple  généreux,  a  donné  à  la  souscription  du 
Cinquantenaire  une  impulsion  assez  vigoureuse  pour  permettre  la  cons- 
titution du  fonds  spécial  dont  je  vous  ai  parlé.  Nous  devons  aussi 
exprimer  notre  gratitude  aux  généreux  collègues,  MM.  Thirion,  Gros- 
didier,  Gadot,  Darracq,  Bélélubski,  Chevalier,  Fiévé  et  Boutain,  qui, 
dans  le  cours  de  cette  année  nous  ont,  à  différents  titres,  fait  don  de 
diverses  sommes  s'élevant  au  total  à  48o,60  f.  Je  remercie  également 
notre  personnel  appointé  et  en  particulier  notre  dévoué  Secrétaire  ad- 
ministratif, M.  de  Dax,  du  zèle  qu'ils  ont  apporté  dans  leurs  fonctions. 

Et,  pour  terminer  cet  exposé,  je  me  permettrai  de  faire  un  pressant 
appel  au  Président  et  au  Comité  que  vous  allez  élire  tout  à  l'heure  :  je 
leur  demanderai  d'apporter  tous  leurs  soins  au  recrutement.  C'est  ainsi 
que  nous  pourrons  assurer  la  haute  situation  dont  nous  avons  besoin 
afin  de  jouer  un  rôle  digne  de  nous  dans  la  dernière  grande  Exposition 
de  ce  xix*^  siècle  durant  lequel  est  née  et  a  grandi  la  Société  des  Ingé- 
nieurs civils  de  France. 

M.  LE  Président  met  aux  voix  les  deux  résolutions  suivantes  : 

1**  Le  compte  frais  de  premier  établissement  s'élevant  au  30  novem- 
bre 1898  à  15269,18  /",  sera  immédiatement  amorti. 

2°  Les  comptes  arrêtés  au  30  novembre  1898  et  dont  il  vient  d'être 
donné  connaissance  sont  approuvés. 

Ces  résolutions  sont  adoptées  à  l'unanimité. 

M.  LE  Président  est  certain  d'être  l'interprète  de  tous,  en .  adressant 
de  vifs  remerciements  à  M .  de  Chasseloup-Laubat.  Il  est  heureux  de 
constater  que  la  situation  financière  de  la  Société  est  bonne,  puisqu'elle 
a  pu  décider  l'amortissement  qui  vient  d'être  voté,  et  que  d'autre  part, 
elle  peut  rembourser  20  000  f,  sur  l'emprunt  de  50  000  f,  fait  cette 
année,  afin  de  consolider,  pour  ainsi  dire,  les  diverses  créances  non 
encore  soldées,  pour  les  travaux  de  construction  de  l'hôtel. 

Il  signale  l'ouverture  d'un  compte  nouveau  présentant  un  intérêt 
particulier.  De  la  souscription  faite  â  propos  du  Cinquantenaire,  il 
reste  une  somme  de  10000/.  Le  Comité  a  décidé  que  celle-ci  serait 
attribuée  au  compte  spécial,  qu'il  y  aura  lieu  d'ouvrir  pour  l'Exposition 
de  1900. 

Enfin,  M.  le  Président  adresse  des  remerciements  à  ceux  qui  ont  pris 


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—  484  — 

part  à  la  souscription  du  Cinquantenaire,  et  à  tous  ceux  dont  le  dévoue- 
ment contribue  à  augmenter  la  force  de  la  Société,  et  d'une  façon  toute 
spéciale  à  notre  sympathique  Trésorier. 

Des  remerciements  à  M.  L.  de  Ghasseloup-Laubat,  sont  votés  par 
acclamation. 

M.  LE  Président  signale  à  Tattention  de  l'Assemblée,  une  question 
relative  aux  élections  desMembres  du  Comité.  Il  rappelle  que  l'article  9 
des  statuts  a  très  sagement  prévu  que  deux  Membres  associés  peuvent 
faire  partie  du  Comité.  Au  moment  où  la  Société  se  préoccupe  d'étendre  le 
nombre  de  ses  Membres  associés  et  d'appeler  à  elle  les  grands  industriels, 
dont.Flachat  déjà  souhaitait  la  venue  à  la  Société,  M.  le  Président  pense 
qu'il  avait  le  droit,  et  même  le  devoir  de  rappeler  un  article  des  statuts 
qui  n'avait  pas  actuellement  d'application. 

Il  est  ensuite  procédé  aux  élections  desMembres  du  Bureau  et  du  Co- 
mité pour  l'Exercice  1899,  qui  donnent  les  résultats  suivants  : 


BUREAU 

Président  :  M.  Dumont,  G. 


Vice^Prmdents  : 
MM.  Canet^  g. 
Badois,  fi. 
Baudry,  Ch. 
Mesureur,  J. 

Trésorier . 


Secrétaires , 
MM.  Jannettaz,  p. 

SOREAU, R. 

Courtois,  G, 
Périsse,  L. 

M.  DE  Chasseloup-Laubat,  L. 


COMITÉ 


MM.  Roger,  P. 

COURIOT,  H. 

Honoré,   F. 
Mallet,  a. 
Bougenaux,  E. 
RiCHOU,  G. 

HiLLAIRET,   A. 

Salomon,  L. 

MOREAU,    Aug. 

Fremont,  Ch. 
coiseau,  l. 
Reynaud,  g. 


MM.  Biver,  a. 

Langlois,  M.-L. 
Petit,  G. 
Arbel<  p. 
Baignères,  g. 
Bert,  ë. 
Lavezzari,  a. 
Pérignon,  E, 
Simon,  E. 
Sartiaux,  e. 
Chevalier,  H. 
Gassaud,  p. 


La  séance  est  levée  à  11  heures  et  demie. 


Le  Secrétaire, 
P.  Jannettaz. 


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NOTES 

SUR  LA 


CONSTRUCTION  DU  CHEMIN  DE  FER 

DE  SFAX  A  GAFSA 


PAR 
M.   lu.   TtEir 


On  exploite  depuis  longtemps  des  phosphates  de  chaux  en 
Algérie,  dans  le  département  de  Constantine,  près  de  la  frontière 
de  la  Tunisie.  Les  exploitations  sont  concentrées  près  de  Tébessa, 
mais  les  gisements  se  poursuivent  bien  au  delà  du  côté  de  l'Est 
et  on  les  retrouve  sur  presque  toute  la  surface  de  la  Régence. 

En  certains  points  la  richesse  des  couches  est  comparable  à 
celle  des  meilleurs  gisements  algériens;  c'est  ce  qui  arrive 
notamment  dans  le  massif  tunisien  comprenant  les  Djebel  Zitoun, 
Zimra,  Alima,  Seldja,  Metlaoui  et  Stah,  où  se  trouvent  des  cou- 
ches d'une  exploitation  facile  dont  la  concession  a  été  donnée  à 
une  Compagnie  Française  en  même  temps  que  celle  d'un  chemin 
de  fer  devant  permettre  d'amener  ses  produits  à  un  port  de  mer. 

La  Société  s'est  constituée  sous  la  dénomination  de  Compagnie 
des  Phosphates  et  du  Chemin  de  fer  de  Gafsa  en  février  1897. 
Elle  s'est  mise  immédiatement  à  l'œuvre  avec  l'intention  de 
pousser  les  travaux  aussi  rapidement  que  possible  de  façon  à 
diminuer  la  période  pendant  laquelle  un  capital  relativement 
considérable  devait  rester  improductif  et  à  permettre  à  la  mine 
d'entrer  en  activité  à  bref  délai. 

Le  choix  de  la  tète  de  ligne  sur  le  littofal  avait  donné  lieu, 
avant  la  concession,  à  quelques  hésitations.  Gabès,  la  Skira  et 
Sfax  présentaient  chacun  des  avantages  ;  mais  les  deux  premiers 
points  n'ayant  que  des  ports  où  les  navires  d'un  faible  tonnage 
avaient  seuls  accès,  tandis  qu'à  Sfax  on  en  construisait  un  pou- 
vant permettre  aux  gros  navires  de  venir  à  quai,  le  choix  de 
cette  dernière  ville  s'imposait,  bien  que  le  tracé  du  chemin  de 


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—  486 


fer  dût  être  un  peu  plus  long  que  si  on  avait  choisi  l'un  des  deux 
autres  ports. 
Le  point  de  départ,  les  gisements  à  exploiter,  et  le  point  d'ar- 


rivée, le  port  de  Sfax,  étant  fixés,  il  fallait  déterminer  le  tracé  de 
la  ligne  ferrée  qui  devait  les  réunir. 
Un  voyage  de  reconnaissance,  en  1895,  avait  permis  de  déter- 


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—  487  — 

miner  la  direction  générale  à  suivre,  et  un  avantrprojet  du  tracé 
fait  en  adoptant  une  largeur  de  voie  d'un  mètre  avait  démontré 
la  possibilité  de  réaliser  un  profil  satisfaisant  dont  les  rampes 
dans  le  sens  du  trafic,  Mine-Sfax,  ne  dépasseraient  pas  8  mm^  les 
rampes  dans  l'autre  sens  atteignant  15  mm  au  maximum. 

Les  courbes  pouvaient  être  exécutées  avec  un  rayon  minimum 
de  200  m. 

Ces  conditions  étaient  favorables  pour  l'exploitatioji  d'une 
ligne  dont  le  seul  trafic  important  doit  consister  dans  le  trans- 
port des  phosphates  de  la  mine  à  la  mer,  le  pays  traversé  ne 
produisant  presque  rien  et  aucun  centre  de  population  ne  se 
trouvant  sur  le  parcours  en  dehors  de  Maharès  et  de  Gafsa,  dont 
l'importance  est  d'ailleurs  assez  faible. 

Le  tracé  adopté  part  du  quai  nord  de  Sfax,  contourne  la  ville 
sur  près  de  deux  tiers  de  sa  circonférence  en  traversant  le  cime- 
tière musulman,  qui  s'étend  sur  une  assez  grande  largeur  en 
dehors  des  murailles,  puis  il  suit  la  même  direction  que  la  route 
de  Maharès  jusqu'aux  abords  de  ce  village  en  restant  très 
rapproché  de  la  mer,  mais  en  se  tenant  cependant  partout  à  une 
distance  de  plus  de  5  fcm  des  fonds  de  mer  de  10  m  pour  satisfaire 
aux  exigences  du  Ministère  de  la  Guerre. 

A  p.artîr  de  Maharès  la  ligne  s'enfonce  dans  les  terres  en  mon- 
tant faiblement  jusqu'au  kilomètre  83  où  la  cote  d'altitude  est  de 
56  m  environ  ;  puis  les  rampes  s'accentuent,  et  au  kilomètre  156 
on  arrive  à  un  plateau  ayant  17  km  de  longueur  environ  et  sur 
lequel  les  altitudes  varient  de  400  à  420  m. 

De  ce  plateau  la  ligne  descend  jusqu'à  l'Oued  Mélah,  au  kilo- 
mètre 232  et  à  l'altitude  de  150  m,  en  passant  près  de  l'oasis  de 
Gafsa  (kilomètre  207,  altitude  300  m)  pour  remonter  ensuite  jus- 
qu'à l'Oued  Metlaouî  (kilomètre  242,  altitude,  195  m)  où  commence 
l'embranchement  qui  pénètre  dan^  la  mine. 

Sur  tout  le  parcours  de  la  ligne,  à  l'exception  des  abords  de 
Sfax,  de  Maharès  et  de  Gafsa,  le  pays  traversé  est  absolument 
dénué  de  végétation  arborescente;  on  ne  rencontre  que  des 
touffes  de  tamarins  et  de  jujubiers  qui  trouvent  le  moyen  de 
vivre  sur  ces  terrains  arides,  grâce  à  un  système  de  racines  très 
puissant  et  très  développé  qui  va  chercher  dans  le  sol  à  de 
grandes  distances  et  à  de  grandes  profondeurs  le  peu  d'eau  qu'il 
contient. 

Le  système  hydrologique  du  pays  est  des  plus  simples.  D'assez 
nombreux  cours  d'eau,  des  oueds,  coupent  le  pays,  mais  ils  sont 


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~  488  — 

constamment  à  sec  ;  l'eau  n'y  coule  que  pendant  quelques 
heures  à  la  suite  d'orages  peu  fréquents,  mais  assez  violents,  dispa- 
raît en  humectant  la  couche  perméable  qui  se  trouve  au-dessus 
d'un  banc  d'argile  existant  à  une  profondeur  variable  sur  presque 
toute  rétendue  du  pays^es  pluies  ordinaires  sont  directement 
absorbées  par  cette  coache.  Il  résulte  de  cette  constitution  géo- 
logique qu'on  peut,  en  creusant  des  puits,  obtenir  assez  souvent 
de  Feay,  mais  la  quantité  est  presque  toujours  faible  et  la 
qualité  détestable,  à  cause  de  la  nature  des  matières  solubles 
contenues  dans  les  couches  traversées. 

Sur  presque  toute  la  longueur  de  la  ligne  le  terrain  est  argilo- 
sablonneux  ;  sur  une  faible  partie  on  rencontre  du  sable  formant 
des  dunes  à  peu  près  fixées  et  très  exceptionnellement  on  trouve 
du  rocher,  Dans  la  terre  argilo-sableuse  les  talus  se  tiennent 
.  assez  bien  tant  que  le  temps  est  sec  ;  mais  la  moindre  ipkme 
occasionne  des  érosions  et  produit  des  ravinements  qui  mena- 
ceraient la  sécurité  de  la  voie  sur  les  remblais  si  on  n^y  remé- 
diait promptement  par  le  rétablissement  du  profil  transversal. 

Dans  les  parties  sablonneuses,  c'est  pendant  les  périodes  de 
vent  qu'on  a  le  désagrément  de  voir  les  cuvettes  rapidement 
comblées  et  la  voie  envahie  par  le  sable  fin  que  soulève  le 
moindre  courant  d'air  et  qui  s'accumule  contre  tout  obstacle 
qu'il  rentre,  les  rails  par  exemple. 

Dans  ces  conditions  il  fallait  limiter,  autant  que  possible,  la 
hauteur  des  remblais  ainsi  que  la  profondeur  des  tranchées  et 
dans  les  études  définitives  on  s'est  attaché  à  obtenir  ce  résultat. 

Les  nombreuses  dépressions  de  terrains  rencontrées  par  le 
tracé  ainsi  que  les  oueds  à  traverser  devaient  nécessiter  la 
construction  d'un  assez  grand  nombre  de  travaux  d'art. 

On  en  a  diminué  l'importance  en  passant  les  oueds  dans  les 
endroits  où  les  érosions  étaient  le  moins  à  craindre  même  au 
prix  d'un  certain  allongement  du  tracé. 

Le  seul  ouvrage  important  est  le  pont  sur  l'oued  Baïech,  près 
de  Gafsa,  dont  la  longueur  etitre  lés  culées  atteint  319,75  m. 

Après  avoir  donné  une  description  succincte  de  la  ligne  pro- 
jetée, je  vais  donner  quelques  indications  sur  les  moyens 
d'exécution  employés.- 

Les  terrassements  ont  été  effectués  par  des  ouvriers  indigènes 
auxquels  sont  venus  se  joindre,  en  assez  grand  nombre,  des 
ouvriers  étrangers,  tant  Européens  qu'Africains,  et,  parmi  ces 
derniers,  beaucoup  de  nègres  de  l'intérieur. 


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—  489  — 

Les  terrains  traversés  par  la  ligne  ayant  en  général  une  très     ' 
faible  valeur,   on   a  pu  exécuter  la  plupart  des  remblais  au 
moyen  de  chambres  d'emprunt,  et  pour  les  tranchées  on  a  mis* 
les  terres  en  cavalier  afin  de  diminuer  autant  que  possible  la 
distance  des  transports. 

Les  ouvrages  d'art  ont  été  faits,  dans  la  majorité  des  cas,  avec 
tabliers  métalliques  afin  de  réduire  au  minimum  le  cube  des 
maçonneries  à  exécuter,  le  manque  d'eau  étant  un  des  grands 
obstacles  qu'on  rencontre  dans  les  régions  traversées. 

On  a  dû  assez  souvent  aller  chercher  de  l'eau  à  plusieurs 
kilomètres  de  distance  pour  pouvoir  faire  les  mortiers,  et  cet 
élément,  dont  on  néglige  la  valeur  dans  presque  tous  les  pays, 
entre  pour  une  part  assez  grande  dans  le  prix  de  revient  des 
maçonneries  faites  sur  la  ligne  en  question. 

Pour  la  même  raison,  on  a  étendu,  autant  que  possible,  l'usage 
des  buses  en  ciment  qui  étaient  fabriquées  à  Sfax  et  qu'on  trans- 
portait à  pied  d'œuvre  aussitôt  que  l'avancement  de  la  pose  de 
la  voie  le  permettait. 

La  constitution  de  la  voie  proprement  dite  a  été  l'objet  d'une 
étude  approfondie.  Il  s'agissait,  en  effet,  d'avoir  une  voie  solide 
pouvant  supporter  le  passage  de  trains  lourdement  chargés  sur 
tout  le  parcours  et  descendant  les  pentes  assez  accentuées  avec 
des  vitesses  un  peu  grandes. 

On  a  adopté  le  rail  à  patins  de  26  kg,  le  mètre  courant  posé 
sur  des  traverses  métalliques. 

Les  rails  en  acier  ont  10  m  de  longueur,  et  ils  reposent  sur 
12  traverses  dont  le   plus  grand  espacement  est  de  0,896  w,  j 

l'écartement  des  traverses  de  joint  étant  de  0,500  m.  1 

Les  éclisses  ont  une  longueur  telle  que  les  talons  dont  elles  f 

sont  munies  viennent  buter  sur  les  crapauds  des  traverses  de  1 

joint.  Le  cheminement  des  rails  est  ainsi  empêché  par  la  résis- 
tance qu'opposent  ces  traverses,  à  tout  mouvement  longitudinal  \ 
de  la  voie.  ^ 

Les  traverses  métalliques  ont  une  section  trapézoïdale  ;  elles 
^pèsent  36  kg,  chacune  et  ont  une  longueur  de  1,730  m. 

Leurs  extrémités  sont  fermées  par  un  aplatissement  des  bouts 
qui  produit  une  surlargeur  sensible  augmentant  la  surface  de 
conta,ct  avec  le  ballast;  elles  présentent  une  grande  résistance 
tant  au  déplacement  longitudinal,  qu'au  déplacement  transversal 
et  avec  un  ballast  convenable  la  voie  est  d'une  très  grande 
.stabilité. 


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—  490  — 

L6S  traverses  métalliques  ont  été  adoptées  bien  que  leur  prix 
d*acquisition  soit  très  sensiblement  supérieur  à  celui  des  traverses 
en  bois;  mais  si  on  tient  compte  de  la  durée  respective  des  deux 
natures  de  matériaux,  on  trouve  une  économie  sérieuse  dans 
l'emploi  du  métal  étant  donnée  la  rapide  détérioration  des  bois 
dans  les  pays  comme  ceux  traversés  par  la  ligne  de  Sfax  à  Gu&a, 
où  la  température  à  l'ombre  dépasse  souvent  45*. 

Les  bois  soumis  à  ces  hautes  températures  se  fendillent,  se 
déforment;  ils  perdent  rapidement  leur  résistance  et  deviennent 
très  combustibles.  On  voit  alors  des  traverses  s'enflammer  au 
contact  des  escarbilles  tombant  de  la  grille  de  la  locomotive,  ou 
bien  se  consumer  sans  flammes,  comme  de  l'amadou,  en  se  creu- 
sant à  de  grandes  distances  du  point  d'origine  de  Tignition. 

Dans  ces  conditions,  la  surveillance  de  la  voie  est  difficile  et 
l'entretien  coûteux;  encore  n'est-on  jamais  bien,  sûr  que  toutes 
les  traverses  défectueuses  ont  été  changées  en  temps  utile,  ce  qui 
amène  une  tendance  à  faire  des  remplacements  prématurés, 
partant  onéreux. 

L'adoption  du  métal  était  donc  tout  indiqué  dans  le  cas  qui 
nous  occupe. 

Les  rails  sont  fixés  sur  les  traverses  au  moyen  de  crapauds 
et  de  boulons  du  genre  de  ceux  employés  au  chemin  de  fer  du 
Saint-Gothard  ;  des  rondelles  Grever  sont  placées  sous  tous  les 
écrous. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  la  Compagnie  concessionnaire 
avait  décidé  de  conduire  les  travaux  de  façon  à  obtenir  une 
construction  de  la  ligne  aussi  rapide  que  possible. 

Le  problème  était  plus  facile  à  poser  qu'à  résoudre  dans  une 
région  dépourvue  de  toutes  ressources,  tant  au  point  de  vue  des 
moyens  de  transport  qu'à  celui  de  l'alimentation  des  nombreux 
agents  et  ouvriers  à  employer.  En  effet,  en  dehors  de  la  partie 
de  la  route  de  Tunis  à  Gabès  comprise  entre  Sfax  et  Maharès,  il 
n'existe  sur  tout  le  parcours  que  des  pistes  pour  caravanes,  et, 
d'autre  part,  l'eau,  à  peu  près  potable,  ne  se  trouve  qu'en  un 
très  petit  nombre  de  points,  très  éloignés  du  tracé.  Partout  ail- 
leurs, quand  il  y  en  a,  elle  est  tellement  saumâtre  que  les  ani- 
maux eux-mêmes  refusent  de  la  boire. 

Dans  ces  conditions  il  était  impossible  d'ouvrir  plusieurs  chan- 
tiers de  pose  à  la  fois  et  il  fallait  absolument  procéder  par  che- 
minement en  partant  de  Sfax,  où  se  concentraient  facilement 
tous  les  approvisionnements  et  en  marchant  toujours  devant  soL 


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—  492  — 

Mais  ce  mode  d'opérer  ne  pouvait  être  rapide  qu'à  la  condi- 
tion d'employer  des  moyens  mécaniques  pour  la  pose  de  la  Toie. 

C'est  ce  qu'a  fait  l'Entreprise  générale  des  travaux  de  la  ma- 
nière que  je  vais  indiquer. 

Les  travaux  de»  terrassements  étant  tenus  toujours  en  avance 
de  quelques  kilomètres,  on  amène  à  l'extrémité  de  la  voie,  déjà 
posée,  derrière  un  appareil  spécial  appelé  wagon  poseur,  un 
train  composé  de  wagons  portant  des  travées  de  voie  reposant 
sur  des  galets  dont  sont  munis  les  planchers  de  ces  w^agons. 

Ces  travées  sont  formées  de  deux  rails  et  des  12  traverses 
fixées  à  leur  place  respective.  Elles  sont  préparées  dans  un 
chantier  au  point  d'origine  de  la  voie,  à  Sfax. 

Le  wagon  poseur,  qui  reste  constamment  à  l'avancement,  porte 
des  galets  sur  son  plancher  comme  les  autres  wagons  amenant 
les  travées  de  voie.  Il  est  surmonté  d'un  chemin  de  roulement 
sur  lequel  circule  un  chariot  portant  un  fléau  suspendu  à  une 
chaîne  dont  l'autre  extrémité  aboutit  à  un  treuil  manœuvré  par 
des  hommes  placés  dans  une  guérite  à  l'extrémité  du  chemin  de 
roulement  côté  Sfax. 

L'autre  extrémité  est  en  porte-à-faux  sur  le  wagon  d'un  peu 
plus  d'une  demi-longueur  de  travée  de  voie,  soit  6  m  environ. 

Lorsque  le  train  arrivant  de  Sfax  est  refoulé  sur  le  wagon 
poseur,  on  fait  passer  sur  ce  dernier,  au  moyen  d'un  treuil  dont 
il  est  muni,  le  chargement  du  premier  wagon  de  transport  ;  à 
l'aide  du  chariot  roulant,  la  première  travée  de  voie  supérieure 
est  soulevée,  puis  transportée  dans  le  sens  de  la  voie  jusqu'à 
l'extrémité  du  chemin  de  roulement  et  descendue  presque  au 
niveau  de  la  plate-forme. 

A  ce  moment,  des  manœuvres  saisissent  l'extrémité  de  la 
travée,  la  font  coïncider  avec  celle  de  la  partie  de  la  voie  sur 
laquelle  se  trouve  le  wagon  poseur  pendant  que  d'autres  guident, 
dans  la  direction  qu'elle  doit  occuper,  la  travée  que  le  wagon 
poseur  descend  définitivement  sur  la  plate-forme. 

Pendant  qu'on  la  décroche  et  que  le  chariot  revient  à  sa  place 
primitive  pour  recommencer  les  mêmes  opérations  avec  la 
seconde  travée,  on  place  les  éclisses  qui  relient  la  première  avec 
la  voie  antérieurement  posée  et  on  fait  avancer  d'une  longueur 
de  rail,  soit  10  m,  le  wagon  poseur  ainsi  que  tout  le  train  qui 
le  suit.  Quand  le  wagon  poseur  a  épuisé  le  nombre  de  travées  de  . 
voie  qui  lui  avait  été  amené,  on  fait  arriver  par  une  seconde 
manœuvre  de  treuil  le  chargement  du  deuxième  wagon  de  trans- 


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—  493  — 

port,  et  l'opération  se  continue  ainsi  jusqu'à  ce  que  le  charge- 
ment du  dernier  wagon  du  train  d'approvisionnement  soit  mis 
en  place. 

Ce  dernier  se  retire  alors  laissant  le  wagon  poseur  à  l'avance- 
ment et  un  autre  train  d'approvisionnement  vient  remplacer  le 
précédent. 

Avec  ce  système  on  est  arrivé  à  poser  facilement  800  m  de 
voie  dans  une  journée  de  travail  et,  on  est  allé,  certains  jours, 
jusqu'à  1  600  m  et  même  jusqu'à  1  800  m. 

L'avancement  n'a  pas  été  constant,  parce  que  différentes  causes 
ont  empêché  de  conserver  l'allure  normale  ;  la  mise  en  place  des 
tabliers  métalliques  des  ponts,  notamment,  arrêtait  la  pose  de  la 
voie  assez  fréquemment. 

Grâce  à  l'emploi  de  ce  sytème  ingénieux,  la  pose  de  la  voie, 
qui  a  été  commencée  le  7  décembre  1897,  dans  les  conditions 
de  climat  et  de  milieu  peu  favorables  que  je  vous  ai  indiquées, 
se  trouvait  au  kilomètre  205,  le  19  septembre  1898. 

Cela  fait  donc  un  avancement  mensuel  moyen  de  20  km  et,  en 
comptant  vingt-cinq  jours  de  travail  utile  par  mois,  un  avance- 
cément  journalier  moyen  de  800  m,  chiffre  cité  plus  haut. 

Au  kilomètre  205,  se  trouve  le  grand  pont  sur  l'Oued  Baïech, 
dont  il  a  fallu  mettre  en  place  les  tabliers  métalliques  avant  de 
poursuivre  la  pose  de  la  voie. 

Cet  ouvrage  se  compose  de  vingt-quatre  travées  de  8  m  et  de 
de  six  travées  de  15  m,  la  distance  entre  le  nu  des  culées  étant 
de  319,75  m. 

Pour  la  mise  en  place  rapide  de  ce  grand  nombre  de 
tabliers  métalliques,  on  a  fait  un  remblai  transversal  au  lit  de 
l'oued  et  tout  contre  les  piles,  du  côté  aval,  en  relevant  simple- 
ment les  sables  du  lit. 

Sur  ce  remblai,  on  a  posé  une  voie  provisoire  raccordée  à  la 
voie  générale  du  côté  de  Sfax,  à  une  hauteur  telle  qu'il  n'y 
avait  plus  qu'à  riper  les  tabliers  amenés  par  wagons  sur  les  piles 
correspondantes  au  droit  desquelles  les  wagons  avaient  été  arrêtés. 

Les  tabliers  métalliques  ayant  été  assemblés  et  montés  sur  le 
chantier  de  Sfax,  il  n'y  avait  plus  qu'à  les  fixer  sur  leurs  appuis. 

La  mise  en  place  des  trente  tabliers  métalliques  composant  le 
pont  du  Baïech  n'a  nécessité  qu'un  petit  nombre  de  jours,  et  la 
dépense  a  été  peu  considérable,  la  faible  hauteur  des  piles  ayant 
réduit  à  peu  de  chose  celle  du  remblai  de  la  voie  provisoire  et 
les  terres  nécessaires  s'étant  trouvées  à  pied  d'oeuvre. 


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Les  travaux,  dont  je  viens  de  vous  donner  une  description  très 
sommaire,  étaient  d'autant  plus  difficiles  à  conduire  que  les  diffé- 
rents chantiers,  et  notamment,  celui  de  la  pose  de  la  voie  n'étaient 
en  communication  avec  Sfax,  point  de  départ  unique  et  centre 
de  tous  les  approvisionnements,  qu'au  moyen  des  trains  de  tra- 
vaux sur  la  partie  où  la  voie  était  posée  et  de  cavaliers-estafettes 
sur  la  partie  au  delà. 

La  pose  de  la  ligne  téléphonique  destinée  à  l'exploitation  du 
chemin  de  fer  n'a  pu,  en  effet,  suivre  les  travaux,  et  on  s'est 
trouvé,  à  un  moment  donné,  avec  des  chantiers  situés  à  plus  de 
100  km  de  distance  du  dernier  poste  téléphonique  posé. 

Il  est  résulté  de  ces  conditions  défavorables  des  pertes  de  temps 
sérieuses,  et  des  difficultés  qui  auraient  pu  être  atténuées,  dans 
une  large  mesure,  si  l'Administration  des  Postes  et  Télégraphes, 
qui  a  le  monopole  de  la  pose  des  lignes  télégraphiques  et  télé- 
phoniques dans  la  Régence,  comme  en  France,  n'avait  pas  pris  un 
souci  peut-être  exagéré  du  bien-être  de  son  personnel,  qu'elle  n'a 
pas  voulu  exposer  aux  effets  des  fortes  chaleurs  de  l'été,  alors 
que  la  Compagnie  et  l'Entreprise  générale  des  travaux  avaient 
près  d'un  millier  d'agents  et  d'ouvriers  sur  le  terrain. 

Gomme  il  a  été  dit  plus  haut,  une  des  grandes  difficultés,  non 
seulement  pour  la  construction  de  la  ligne  mais  pour  son  exploi- 
tation, était  la  pénurie,  on  pourrait  même  dire  l'absence,  d'eau 
convenable  pour  l'alimentation  du  personnel  et  celle  des  loco- 
tives. 

Les  eaux  rencontrées  sur  le  tracé,  de  la  ligne,  et  dans  une  zone 
très  étendue  à  droite  et  à  gauche,  sont  toutes  de  mauvaise  qua- 
lité, à  quelques  rares  exceptions  près. 

Elles  contiennent  à  la  fois  des  carbonates,  des  sulfates  et  des 
chlorures  de  chaux,  de  magnésie  et  de  sodium,  en  quantités  telles, 
que  le  résidu  sec  a  atteint,  dans  quelques  analyses  préparatoires 
qui  ont  été  faites,  jusqu'à  14  grammes  par  litre. 

Il  a  donc  fallu  faire  des  transports  d'eau  potable  très  importants, 
pendant  toute  la  durée  des  travaux,  pour  l'alimentation  des  chan- 
tiers, et  pour  celle  des  locomotives. 

•  Avec  de  telles  eaux,  il  était  impossible  d'alimenter  les  chau- 
dières des  locomotives  devant  faire  le  service  d'exploitation,  sans 
s'exposer  à  de  graves  inconvénients,  et  à  des  dépenses  d'entretien 
excessivement  onéreuses. 

L'épuration  préalable  était  donc  une  chose  très  désirable,  mais 
les  moyens  connus  jusqu'à  présent  pour  l'obtenir,  soit  qu'il  aient 


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été  mal  déterminés,  soit  qu'ils  aient  été  mal  employés,  n'ont  pas 
don^né  de  bons  résultats  avec  la  qualité  des  eaux  rencontrées. 

Sans  se  laisser  décourager  par  ces  résultats  peu  satisfaisants, 
la  Compagnie  a  remis  la  question  à  l'étude,  et,  grâce  au  concours 
précieux  de  notre  collègue  M.  Uerennes,  chef  du  service  du  labo- 
ratoire à  la  Compagnie  du  Nord,  on  est  arrivé  à  améliorer  con- 
dérablement  la  qualité  des  eaux  dont  on  pouvait  disposer.  Si 
l'expérience  en  grand  confirme,  comme  on  l'espère,  les  résultats 
que  quelques  mois  seulement  d'application  partielle  ont  donnés, 
une  des  plus  grandes  difiîcultés  prévues  pour  l'exploitation  aura 
disparu.  Au  point  de  vue  delà  quantité,  le  problème  a  été  résolu 
soit  en  creusant  sur  les  bords  de  certains  oueds,  des  puits  avec 
galeries  pour  en  augmenter  le  débit,  soit  en  allant  chercher  l'eau 
à  des  distances  atteignant  7  000  et  8  000  m. 

Dans  le  mois  courant,,  la  pose  de  la  voie  sera  arrivée  au  point 
terminus,  Metlaoui,  où  on  commencera  Tembranchement  péné- 
trant dans  la  mine. 

On  aura  donc  mis  sensiblement  un  an,  pour  poser  243  km  de 
voie,  et  moins  de  23  mois  pour  étudier  et  pour  construire  le 
chemin  de  fer,  puisque  la  constitution  de  la  Société  date  du 
8  février  1897. 

C'est  là  un  résultat  remarquable,  étant  données  sur  tout  les  cir- 
constances particulières  de  climat  et  de  difficultés  d'approvision- 
nement dans  lesquelles  on  se  trouvait. 

Il  u'a  pu  être  obtenu  que  grâce  au  bienveillant  concours  de 
l'Administration  supérieure  du  Protectorat,  et  notamment  de  la 
Direction  générale  des  Travaux  Publics,  qui  a  toujours  facilité  la 
tâche  de  la  Compagnie,  en  réduisant  au  minimum,  quand  il  n'était 
pas  possible  de  les  supprimer  entièrement,  les  formalités  tou- 
jours longues  et  bien  souvent  inutiles  auxquelles  sont  soumises, 
dans  d'autres  pays,  des  entreprises  analogues  à  celle  que  je  viens 
de  décrire. 


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INTERRUPTEURS  ÉLECTRIQUES 

DES 

TRANSFORMATEURS  A  HAUTE  TENSION 

POUR  COURANTS  CONTINUS 

PAR 

m:.     O.    ROOHEF^OFtT 


Les  transformateurs  électriques  à  haute  tension,  qui  marchent 
sur  courant  continu,  sont  basés  sur  les  phénomènes  de  l'induc- 
tion. Ils  sont  formés  d'un  noyau  de  fer  doux,  entouré  d'un  gros 
fil  de  cuivre  conducteur,  dont  les  spires  sont  isolées.  Cette  bo- 
bine à  âme  de  fer  est  allongée,  elle  forme  l'inducteur  ou  le  pri- 
maire, et  à  chaque  passage  du  courant  le  faisceau  de  fer  doux  est 
aimanté.  On  entoure  l'inducteur  tout  entier  d'une  gaine  isolante 
et  on  enfile  dans  la  région  milieu,  une  ou  plusieurs  galettes  de 
fil  très  fin,  de  10/100  à  20/100  de  millimètres  de  diamètre,  dont 
les  spires  sont  isolées  les  unes  des  autres. 

Ces  galettes  forment  l'induit  ou  le  secondaire.  J'ai  donné  ici, 
le  5  novembre  1897,  la  description  de  notre  transformateur. 

L'interruption  brusque  d'un  courant  qui  passe  dans  le  primaire, 
développe,  dans  le  secondaire,  un  courant  de  même  sens  qu'on 
recueille  ;  le  voltage  ou  tension  du  secondaire  est  fonction  du 
nombre  de  spires  qu'il  possède,  et  croit  avec  ce  nombre  de 
spires  ;  la  quantité  en  ampérage  du  courant  secondaire  est  très 
faible. 

Par  exemple,  un  de  nos  transformateurs  demandera  18  volts 
et  4  ampères  au  primaire  et  l'étincelle  de  0,50  m,  produite 
au  secondaire,  représente  500000  volts  au  moins  (on  compte 
1 000  volts  par  centimètre  d'étincelle),  avec  un  ampérage  infime 
non  mesurable  dans  l'état  actuel  de  la  science. 

C'est  pour  produire  les  interruptions  brusques  de  ce  courant 
primaire,  que  des  interrupteurs  spéciaux  ont  été  combinés.  Il  en 
existe  bien  des  modèles. 

Le  problème  est  en  somme  difiicile  à  résoudre.  La  rupture 


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brusque  du  contact,  s'accompagne  d'une  forte  étincelle,  due  a  un 
effet  électrique  du  courant  parcourant  les  spires  du  primaire, 
effet  connu  sous  le  nom  de  self-induction.  Pour  diminuer  cette 
étincelle,  on  place  un  condensateur  à  cheval  sur  l'interrupteur. 
Il  se  compose  de  deux  feuilles  métalliques,  isolées  Tune  de  l'au- 
tre et  très  voisines,  qui  forment  comme  un  épanouissement  des 
pointes  et  emmagasinent,  comme  une  bouteille  de  Leyde,  une 
charge  qu'elles  rendent  au  primaire  au  contact  suivant  ;  elles 
forment  une  sorte  de  bélier  électrique.  Les  feuilles  repliées  dans 
une  boite,  ont  une  surface  totale  de  plusieurs  mètres  carrés. 

Le  contact  lui-même  peut  être  à  l'air  ou  dans  un  isolant 
liquide.  A  l'air  libre,  il  n'y  a  guère  que  la  platine  qui  se  volatilise 
assez  peu,  à  la  haute  température  de  l'étincelle,  pour  pouvoir 
durer  un  certain  temps. 

Les  interrupteurs  platine  sur  platine,  servent  pour  les  faibles 
intensités.  Ils  emploient  l'alimentation  du  faisceau  primaire  lui- 
même  comme  moteur.  Rhumkorff  a  employé  le  premier  ces 
interrupteurs. 

Les  contacts  métalliques  dans  un  isolant  liquide  peuvent  être  : 

1**  Cuivre  rouge,  nickel  ou  fer,  plongeant  dans  du  mercure; 
on  surmonte  le  mercure  de  pétrole  ;  eau  distillée  ;  mélange  d'eau 
distillée  et  d'alcool;  alcool;  eau  et  alcool;  eau  et  glycérine  ;  alcool, 
eau  et  glycérine. 

2®  Métal  solide  sur  métal  solide,  en  général,'  cuivre  sur  cui- 
vre dans  du  pétrole.    . 

Pour  les  interrupteurs  à  tige  plongeant  dans  du  mercure,  les 
conditions  à  remplir  sont  les  suivantes  : 

1^  Mouvement  de  la  tige  pouvant  se  régler  de  W)0  à  i  200  plon- 
gées à  la  minute,  le  nombre  de  lâOO  pouvant  aller  avec  avantage 
jusqu'à  3  000. 

2®  Permettre  de  régler  l'amplitude  du  mouvement.  Les  gran- 
des tensions  exigeant  une  hauteur  plus  grande  pour  couper  l'arc. 

3^  Règlement  en  marche  de  la  profondeur  de  la  plongée  de  la 
tige  dans  le  mercure.  —  C'est  le  règlement  de  profondeur  de  la 
plongée  qui  permet  au  courant  de  s'établir  plus  ou  moins  dans 
la  durée  d'une  oscillation  ;  ainsi  se  gradue  le  nombre  d'ampères 
qui  passe  au  primaire  et  par  suite  la  puissance  du  secondaire 
pour  un  voltage  donné. 

4^  Il  faut  que  la  tige  se  meuve  d'un  mouvement  rectiligne  pour 
pouvoir  obtenir  de  grandes  vitesses.  Le  trembleur  à  mercure  de 
Foucault  qui  utilisait  un  moteur  analogue  à  celui  des  sonnettes 

Bull.  33 


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électriques,  ne  remplissait  pas  cette  dernière  condition,  aussi 
sa  vitesse  était  fort  limitée.  La  tige  plongeante  se  mouvait  sur 
un  arc  de  cercle  dont  elle  avait  la  forme,  le  centre  de  rotation 
était  à  peu  près  sur  le  plan  supérieur  du  mercure. 

La  tige  plongeante  entrait  et  sortait  normalement  à  cette 
surface;  malgré  cela  la  tige  avait  un  mouvement  de  pelle  et  lan- 
çait le  mercure  aux  grandes  vitesses,  ainsi  que  le  liquide  iso- 
lant surmontant. 

5**  Faible  consommation  électrique.  —  Les  deux  interrupteurs 
à  mercure  que  je  construis  remplissent  ces  cinq  conditions. 

l""  Interrupteur  rotatif  à  mercure 

Dans  cet  interrupteur,  le  mouvement  vertical  de  la  tige  est 
obtenu  au  moyen  d'un  petit  moteur  électrique,  bas  et  stable. 
Une  bielle  en  aluminium  commandée  par  le  plateau  manivelle 
ou  moteur,  attaque  une  traverse  en  aluminium.  A  l'extrémité  de 
cette  traverse  la  tige  en  cuivre  est  fixée  par  une  vis  molettée  de- 
pression. 


JNTERRUPTEUR  OSCILLANT  A  MOUVEMENT    RECTILIGNE, 
PAR  GUIDE    LIQUIDE 

Système  Tl^dts-Rocliefifft  Breveté  S  &.D.G. 

Un  rhéostat  à  plots  et  manette  fixé  sur  le  socle  en  ardoise  et 
dont  les  résistances  sont  en  dessous,  permet  de  régler  en  marche 


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—  499  — 

la  vitesse  de  rotation  du  moteur  et  par  suite  le  nombre  de  plon- 
gées par  minute,  qui  peut  varier  de  100  à  14.000.* 

Le  plateau-manivelle  porte  des  trous  filetés  permettant  de 
visser  plus  ou  moins  près  du  centre  le  bouton -manivelle  et  faire 
ainsi  varier  la  course  de  1  cm  à  2,5  cm. 

Le  godet  contienant  le  mercure  surmonté  de  pétrole  est  muni 
d'une  crémaillère  commandée  par  un  bouton  isolé.  On  peut,  en 
marche,  çn  faisant  monter  ce  godet  plus  ou  moins,  faire  passer 
plus  ou  moins  de  courant  dans  le  primaire. 

Le  mouvement  de  la  tige  est  parallèle  aux  glissières  et,  comn^ 
elles,  rigoureusement  vertical  et  rectiligne. 

La  consommation  est  d'environ  0  ampère  8,  sous  6  volts. 

2""  Interrupteur  à  mouvement  rectiligne 
par  guide  liquide 

Cet  interrupteur  est  du  genre  Foucault,  il  permet  d'obtenir 
avec  une  course  dépassant  1,50  cm,  des  interruptions  qui  peuvent 
aller  jusqu'à  1  500  par  minute. 


Le  mouvement  de  la  tige  dans  le  liquide  (mercure  surmonté 
de  pétrole),  est  un  mouvement  vertical,  et  la  tige  étant  guidée 
par  le  liquide  lui-même,  ne  donne  pas  d'à-coups  à  ce  liquide,  ce 
qui  empêche  des  projections  qui  se  produiraient  toujours,  si  une 


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—  500  — 

tige  guidée  extérieurement  montait  et  descendait  dans  un  liquide 
à  ces  vitesses.  . 

Le  trembleur  se  compose  de  deux  parties  : 

La  partie  motrice  et  la  partie  utilisant  les  mouvements  pour 
les  interruptions  et  passage  du  courant  primaire. 

La  partie  motrice  se  compose  d'un  électro-aimant  vertical, 
au-dessus  duquel  une  armature  de  fer  doux  peut  osciller  ;  elle 
est  reliée  à  une  colonne  verticale  par  un  ressort  plat.  ' 

Au-dessus  de  l'arÈQature  est  fixé  un  support  en  cuivre,  qui 
forme,  à  gauche  de  la  figure,  une  pince  avec  une  lame  de  ressort 
fixé  au-dessous  par  l'intermédiaire  d'un  isolant. 

La  pince  serre  l'un  contre  l'autre  deux  contacts  en  platine.  A 
la  partie  supérieure  d'une  petite  colonne,  est  une  vis  molettée 
en  cuivre  à  grande  hauteur  de  filets,  au-dessous  de  la  tête  de 
laquelle  le  ressort  de  la  pince  vient  buter  ;  l'extrémité  de  la 
partie  en  cuivre  peut  passer  devant  le  bouton  molette  sans  le  . 
toucher.  * 

Les  connexions  pour  le  moteur  sont  les  suivantes  : 

Le  courant  passe  par  la  colonne  centrale,  puis  par  le  support, 
les  deux  contacts  en  platine  et  enfin  par  le  ressort  de  la  pince  et 
un  conducteur,  il  se  rend  à  l'électro-aimant  et  à  la  source. 

Si  on  fait  passer  le  courant,  l'attraction  fait  baisser  l'armature, 
mais  à  cette  position  basse  le  ressort  inférieur  de  la  pince  ren- 
contre le  bouton  molette,  la  pince  s'ouvre  et  le  courant  ne 
passant  plus,  l'armature  se  relève  (sous  l'action  du  ressort  qui 
la  supporte),  le  contact  s'établit  de  nouveau  à  la  pince,  le 
courant  passe  et  ainsi  de  suite. 

Comme  l'amplitude  des  mouvements  de  l'armature  est  pro- 
portionnelle à  l'intensité  d'attraction  des  aimants  qui  dépend 
du  temps  pendant  lequel  on  laisse  le  courant  s'établir  et  que 
ce  temps  dépend  de  la  durée  de  contact  des  platines,  on  com- 
prend qu'en  réglant  en  marche  la  hauteur  du  bouton  molette, 
on  puisse  à  volonté  faire  varier  l'amplitude  de  cette  oscillation. 

Pour  faire  varier  la  vitesse,  il  suffit  de  faire  varier  sur  la  tige 
ronde  fixée  au-dessus  de  l'armature  la  position  du  poids  qui 
glisse  sur  elle.  En  enlevant  ce  poids,  les  oscillations  deviennent 
extrêmement  rapides  (27  par  seconde). 

Nous  pourrons  donc  régler  le  nombre  des  oscillations  et  régler 
en  marche  l'amplitude  de  ces  oscillations. 

Dans  les  Foucault,  où.  la  tige  oscillante  recourbée,  pénètre  et 


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n 


—  501  — 

sort  alternativement  du  mercure,  il  se  produit,  même  si  l'on  a 
soin  de  placer  le  niveau  du  mercure  sur  le  rayon  médian  de 
Tare  d'oscillation,  un  mouvement  de  pelle  qui  fait  sauter  le 
liquide  et  les  empêche  d'aller  à  grandes  vitesses. 

Le  problème  cherché  est  en  somme  le  problème  de  Watt 
(transformation  d'un  mouvement  sur  un  arc  circulaire  en  un 
mouvement  rigoureusement  rectiligne). 

Ce  problème  a  été  résolu  très  simplement  par  la  découverte 
d'une  propriété  nouvelle  de  l'inertie  d'une  tige,  légèrement 
aplatie,  plongée  dans  un  liquide.  Si,  en  effet,  on  réunit  l'extré- 
mité supérieure  d'une  telle  tige,  à  l'extrémité  de  la  tige  oscil- 
lante, au  moyen  d'un  flexible  (formé  de  plusieurs  feuilles  de 
clinquant  par  exemple),  et  que  la  tige  oscillante  soit  animée 
d'une  certaine  rapidité,  la  tige  guidée  par  le  liquide,  se  dépla- 
cera rigoureusement  dans  le  plan  qui  passera  par  le  milieu  de 
la  flèche  de  l'arc  d'oscillation. 

Le  flexible  prendra  des  formes  appropriées  pour  permettre  ce 
mouvement,  et  certains  de  ces  points  décrivent  la  Lemniscate  de 
Watt.  La  tige  oscillante  se  fixe  à  l'extrémité  et  dans  le  prolon- 
gement de  l'armature  dont  nous  venons  de  parler  tout  à  l'heure. 

Le  godet  dans  lequel  se  trouve  le  mercure  et  le  pétrole,  est 
muni  à  la  partie  inférieure  d'une  crémaillère  qui  permet  de  le 
lever  en  marche  pour  laisser  au  courant  primaire  le  temps 
d'établissement  désiré. 

Les  feuilles  de  clinquant  sont  tenues  par  deux  petites  pinces, 
ces  feuilles  de  clinquant  n'éprouvent  aucune  usure  dans  ces 
mouvements  de  torsion  qui  sont  de  très  faible  amplitude. 

La  tige  plongeante,  légèrement  aplatie,  est  en  cuivre  rouge. 

Le  mouvement  de  la  tige  dans  son  guide  liquide  est  extrême- 
ment doux,  et  aucune  projection  ne  se  produit,  si  rapides  que 
soient  les  oscillations,  par  le  fait  même  de  ces  oscillations. 

Le  trembleur  ainsi  construit  ne  dépense  pour  sa  marche  que 
3/10  d'ampère  sous  6  volts. 

Cet  interrupteur  peut  se  placer  sur  le  secteur,  au  moyen  d'une 
disposition  imaginée  par  le  constructeur  et  qui  consiste  à  pren- 
dre des  dérivations  sur  le  rhéostat  du  primaire  —  dérivations 
qu'on  peut  changer  pendant  la  marche  —  ce  qui  donne  un  règle- 
ment en  marche  de  la  vitesse  du  trembleur. 

Il  peut  fonctionner  avec  n'importe  quel  voltage,  par  suite  de 
la  possibilité  de  réduire  à  volonté  le  temps  du  passage  du  cou- 
rant dans  les  bobines  de  1  electro. 


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—  302  — 


Interrupteur  rotatif  à  contact  métallique. 
Cuivre  sur  cuivre. 

Le  moteur  est  le  même  que  précédemment  et  est  muni  du 
même  rhéostat.  Un  contact  en  cuivre  rouge  est  vissé  à  l'extré- 
mité d'une  tige  d'acier  verticale.  Un  ressort  à  boudin  fait  effort 
au  repos  pour  donner  le  contact.  La  tige  est  guidée  par  deux 
glissières  fixes.  Un  canon  mobile  commandé  par  la  bielle  du 
moteur  glisse  le  long  de  la  tige  et  vient  rencontrer  uïi  arrêt  cir- 
culaire fixé  à  cette  tige. 

La  durée  du  contact  pendant  le  temps  d'une  rotation  est  réglée 
à  volonté  en  faisant  monter  le  godet  qui  porte  la  plaque  de  cui- 
vre rouge  sur  laquelle  pose  l'extrémité  de  la  tige.  On  comprend 
que  plus  le  godet  sera  levé,  plus  l'arrêt  circulaire  sera  haut  et 
l'élévation  de  la  tige  par  le  canon  mobile  sera  faible.  » 

La  plaque  contact  du  godet  peut  se  déplacer,  ce  qui  permet 
d'employer  successivement  toute  sa  surface  et  de  la  changer 
après  l'usure. 

Le  contact  de  la  tige  se  remplace  de  même  très  facilement  en 
le  dévissant. 


TRANSFORMATEURS 

J'ai  présenté  à  la  Société  dés  Ingénieurs  Civils,  le  5  novembre 
1897,  un  nouveau  transformateur  ;  j'en  ai  con^ruit  un  type  plus 
puissant  que  je  vais  faire  fonctionner  devant  vous,  donnant  50  cm 
d'étincelle  avec  12  volts,  6  ampères.  De  plus,  j'ai  trouvé  que 
nos  transformateurs  à  un  seul  enroulement  ou  à  plusieurs  enrou- 
lements, montés  en  quantité,  jouissent  de  propriétés  particulières. 

Pour  faciliter  le  langage,  nous  appellerons  tension  positive  ou 
tension  négative,  la  tension  aux  bornes  donnant  un  flux  corres- 
pondant, et  nous  supposerons  cette  tension  mesurée  par  la  lon- 
gueur de  l'étincelle  tirée  par  l'opérateur  à  la  terre. 

1®  Si  un  observateur  relié  à  la  terre  tire  des  étincelles  succes- 
sivement des  deux  pôles,  le  pôle  correspondant  au  point  de 
départ  de  l'enroulement  voisin  du  primaire  donne  une  étincelle 
qui  a  environ  le  dixième  de  la  longueur  de  l'étincelle  qu'il 
obtient  à  l'autre  pôle  secondaire. 

2"*  La  grande  tension  est  positive  ou  négative  à  volonté,  sui- 


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—  503  — 

^ant  le  sens  de  l'arrivée  du  courant  du  primaire  du  transfor- 
mateur. La  différence  des  tensions  est  un  peu  plus  grande  si  la 
-grande  tension  est  positive. 

3**  Si  on  relie  la  petite  tension  à  la  terre,  la  tension  à  l'autre 
pôle  augmente,  et  l'étincelle  produite  entre  les  deux  pôles 
secondaires  a  la  même  longueur  que  si  la  réunion  à  la  terre 
n'avait  pas  eu  lieu.  Cette  étincelle  paraît  même  gagner  en  inten- 
sité. Nous  disons  dans  ce  cas  que  le  transformateur  fonctionne 
unipolaire. 

4®  Dans  un  transformateur  unipolaire,  le  primaire  (aux  environs 
du  godet  à  mercure,  par  exemple),  peut  donner  de  petites  étin- 
celles gênantes;  pour  les  faire  cesser,  il  suflBt  de  réunir  le  pri- 
maire lui-même  à  la  terre,  la  borne  à  réunir  à  la  terre  est 
indifférente. 

S°  Si  on  place  un  tube  de  Crookes  sur  un  transformateur  uni- 
polaire, il  fonctionnera  avec  un  de  ses  pôles  à  la  terre,  et  l'autre 
au  pôle  à  tension  du  transformateur. 

Ceci  permet  Yendodiascopie  avec  ce  genre  de  transformateur. 

Un  tube  de  Crookes  trop  dur  devient  plus  mou  et  donne  des 
rayons  X  si  on  rend  le  transformateur  unipolaire.  Il  semble  qu'il 
conviendrait  d'étudier  un  genre  de  tubes  particuliers  pour  les. 
unipolaires  ;  le  renforcement  de  l'étincelle  visible  ne  donne  pas 
une  amélioration  sensible  dans  la  production  des  rayons  X  d'un 
tube  normal. 

Pour  les  unipolaires,  le  rendement  est  meilleur  si  on  emploie 
des  tubes  à  anode  simple. 

Il  semble  indifférent  que  ce  soit  l'anode  ou  la  cathode  qui  soit 
à  tension  nulle  au  point  de  vue  de  la  production  des  rayons  X. 

6**  Le  transformateur  rendu  unipolaire  donne  avec  le  résonna- 
teur  Oudin,  des  effluves  plus  courtes  et  plus  puissantes  que  dans 
le  cas  de  la  non-réunion  à  la  terre. 

7^  Si  on  relie  le  pôle  à  tension  de  l'unipolaire  à  une  plaque 
métallique  posée  sur  un  tabouret  isolant,  on  obtiendra  sur  cette 
plaque  les  mêmes  effets  que  si  elle  était  reliée  à  une  machine 
statique  munie  d'un  condensateur. 

8*"  Les  transformateurs  dissymétriques  peuvent  s'accoupler  : 
les  primaires  en  tension  ou  quantité,  et  les  secondaires  en  tension 
ou  quantité.  Nous  n'avons  encore  fait  ces  essais  que  sur  des 
accouplements  de  deux  transformateurs  et  tout  ce  qui  suit  se 
rapporte  à  eux  jusqu'à  présent. 


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—  504  — 

Les  primaires  en  quantité  donne  les  mêmes  résultats  qu'accou- 
plés en  tension  ;  ce  dernier  genre  d'accouplement  est  plus  simple 
et  nous  Tadoptei^ons. 

Le  condensateur  qui  convient  pour  primaire  à  self-induction 
maximum  convient  pour  l'ensemble  des  deux,  accouplés  en 
tension. 

Un  seul  trembleur  est  nécessaire,  il  peut  être  placé  indiffé- 
remment, avant,  ou  après,  ou  entre  les  deux  primaires. 

En  gardant  le  même  ampérage,  il  convient  d'avoir  le  voltage, 
somme  des  voltages  nécessaires  à  la  bonne  marche  de  chaque 
transformateur. 

Pour  relier  en  tension  les  deux  secondaires  il  faut  accoupler  les 
primaires  de  telle  façon  que  les  deuxpôles  à  grande  tension  soient 
de  noms  différents.  Ceci  fait,  on  reliera  les  deux  pôles  à  petite 
tension  et  on  obtiendra,  entre  les  deux  autres  pôles,  une  étin- 
celle sensiblement  de  longueur  double  de  celle  donnée  par 
chaque  transformateur  (un  peu  moindre  que  le  double  cepen- 
dant, les  huit  dixièmes  environ). 

Si  les  deux  transformateurs  sont  rigoureusement  semblables, 
la  tension  (tension  telle  que  nous  l'avons  définie  plus  haut)  est 
nulle  aux  pôles  à  petite  tension  reliés;  si  on  relie  ces  pôles  à 
petite  tension  à  la  terre,  rien  n'est  changé  dans  la  marche  des 
transformateurs. 

Si  les  transformateurs  sont  différents,  les  pôles  réunis  gardent 
une  tension,  dont  le  nom  est  celui  du  pôle  à  grande  tension  du 
plus  faible  des  deux  transformateurs,  il  semble  que  le  point  0 
soit  en  un  point  du  circuit  intérieur  du  transformateur  le  plus 
puissant. 

Cette  constatation,  au  point  de  vue  pratique,  montre  qu'il  n'y  a 
aucun  danger  de  crevaison  de  deux  transformateurs  dissymé- 
triques égaux  accouplés  en  tension. 

La  tension  du  secondaire  aux  environs  du'  primaire  est  prati- 
quement nulle  et,  ni  étincelles  ni  effluves  n'ont  tendance  à  se 
produire  entre  ces  deux  pôles. 

On  pourrait  croire  que  la  tension  0  observée  aux  pôles  à 
petite  tension  réunis  est  due  à  ce  que  les  pôles  sont  près  des 
primaires  et  ainsi  pratiquement  à  la  terre  ;  or,  il  n'en  est  rien. 

En  effet,  si  nous  accouplons  de  la  même  manière  deux  trans- 
formateurs égaux,  mais  portant  chacun  deux  bobines  en  tension, 
ce  qui  leur  donne  l'égalité  de  tension  aux  deux  pôles  et  que 
nous  fassions  prudemment  les  mêmes  essais,  une  étincelle  sera 


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—  505  — 

produite  entre  les  deux  pôles  libres,  la  tension  aux  deux  pôles 
réunis  sera  nulle  comme  précédemment. 

Dans  ce  cas  pourtant,  les  deux  pôles  réunis  portent  des  spires 
aussi  éloignées  que  les  deux  pôles  libres.  Ceci  montre  qu'il  y 
aurait  danger  à  accoupler  en  tension  des  transformateurs  symé- 
triques, une  tension  dangereuse  se  produisant  certainement  entre 
le  primaire  et  le  secondaire,  au  point  milieu  de  l'enroulement  de 
chaque  transformateur,  point  qui  est  justement  le  plus  près 
du  primaire. 

Si  nous  voulons  accoupler  des  secondaires  en  quantité,  il 
suffit  d'accoupler  les  primaires  entre  eux  de  façon  que  les 
transformateurs  aient  le  même  nom  aux  pôles  à  basse  et  haute 
tension  et  réunir  ces  pôles  de  même  nom  deux  à  deux,  l'étin- 
celle produite  entre  deux  pôles  de  nom  contraire,  est  puissante, 
blanche,  ramifiée  et  d'un  aspect  particulier.  On  peut  réunir  les 
pôles  à  basse  tension  à  la  terre. 


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APPAREILS    NOUVEAUX 

POUR 

L'ESSAI  DES  MÉTAUX 

EMPLOYÉS  DANS  LES  TRAVAUX  PUBLICS 


PAR 
on.    FUEIMONT 


L'emploi  des  métaux  utilisés  dans  les  travaux  publics  néces- 
site la  connaissance  de  leur  résistance  et  des  propriétés  connexes  ; 
limite  d'élasticité,  résistance  maximum,  résistance  à  la  rupture, 
allongement  permanent,  allongement  de  striction  etc.,  pour 
permettre  à  l'ingénieur  de  choisir  parmi  les  nombreuses  produc- 
tions métallurgiques,  celles  qui  conviennent  le  mieux  pour 
atteindre  le  but  proposé. 

Ces  divers  renseignements  sont  donnés  par  le  diagramme  du 
travail  obtenu  dans  l'essai  de  traction. 

L'essai  à  la  traction  des  échantillons  divers  des  métaux, 
permet  d'en  effectuer  la  classification,  mais,  contrairement  à 
l'opinion  générale,  il  ne  donne  pas  la  mesure  intégrale  de  la 
qualité  d'un  métal. 

Aussi  quand  un  ingénieur,  étudiant  un  projet  de  construction, 
.  a  choisi  dans  cette  classification  le  métal  qui  répond  aux  condi- 
tions nécessaires  pour  atteindre  le  but  qu'il  se  propose,  il  indique, 
en  outre,  dans  le  cahier  des  charges,  des  essais  complémen- 
taires pour  la  recette,  afin  de  s'assurer  de  la  qualité  du  métal. 

Or,  actuellement  les  ingénieurs  sont  très  embarrassés  pour 
déterminer  ces  essais  complémentaires  et  même  les  conditions 
de  traction  ;  il  suffît  de  compulser  la  plupart  des  cahiers  des 
charges  pour  s'en  convaincre. 

Et  comme  le  faisait  judicieusement  remarquer  un  ingénieur 
distingué  américain,  M.  Hunt,  au  congrès  des  Ingénieurs  à  Chi- 
cago en  1893,  les  méthodes  d'essais  en  usage  ont  de  nombreux 
inconvénients  :  «  Le  temps  nécessaire  et  la  dépense  pour  les 


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—  507  — 

effectuer  sont  si  considérables,  que  Ton  fait  les  essais  par  traction, 
les  analyses  chimiques,  et  souvent  les  essais  au  choc  en  trop 
petit  nombre  pour  découvrir  le  manque  d'homogénéité  du  métal 
et  y  remédier.  En  outre,  les  différences  des  résultats  peuvent 
être  considérables,  lorsqu'on  prélève  des  éprouvettes  en  diffé- 
rents points  du  lingot,  ou  de  toute  autre  pièce  qu'il  s'agit  d'essayer, 
ou  encore,  dans  le  cas  spécial  des  essais  par  traction,  lorsqu'on 
modifie  la  vitesse,  la  grandeur  de  l'effort,  ou  le  mode  d'applica- 
tion des  eflorts,  ou  lorsque  ceux-ci  ne  sont  pas  dans  Taxe  de 
réprouvette. 

Il  y  a  un  autre  inconvénient  grave;  il  n'est  pas  inhérent  aux 
procédés,  il  est  vrai,  mais  il  crée  des  ennuis  sérieux,  lorsqu'il 
s'agittl'élaborer  et  d'interpréter  les  spécifications  relatives  à  l'acier 
pour  constructions  :  on  resserre  tellement  les  limites  dans  les- 
quelles doivent  rester  les  résultats,  qu'on  arrive  à  une  exclusion 
excessive,  et  qu'il  devient  très  difiRcile  de  trouver  de  l'acier 
convenant  aux  constructions. 

Cet  état  de  choses  n'est  pas  seulement  préjudiciable  aux 
établissements  métallurgiques,  il  mécontente  les  ateliers  et  les 
constructeurs.  Souvent,  des  retards  onéreux  résultent  du  refus 
d'une  livraison  que  le  fabricant  avait  expédié  avec  confiance  dans 
le  délai  stipulé,  parce  que  le  métal  est  un  peu  en  dehors  des  limites 
étroites  de  la  spécification,  et  cependant,  dans  bien  des  cas,  l'ins- 
pecteur, l'établissement  métallurgique,  ou  l'industriel  chargé  de 
fabriquer  les  pièces  finies,  n'ont  pas  le  moindre  doute  que 
l'acier  rebuté  aurait  rendu  les  mêmes  services  pour  l'usage 
auquel  il  était  destiné,  qu'une  grande  partie  des  pièces  acceptées 
et  ayant  donné  des  résultats  d'essais  répondant  aux  spécifications 

Cette  situation  nuit  beaucoup  aux  intérêts  de  l'Ingénieur 
qui  élabore  le  cahier  des  charges,  et,  quelquefois  aussi,  à  la 
qualité  du  métal  qu'il  emploie,  car  elle  tend  à  faire  douter  les 
agents  subalternes  et  les  praticiens  des  usines  et  des  ateliers,  de 
l'utilité  des  spécifications  et  de  la  nécessité  de  s'y  conformer 
loyalement,  et  à  leur  faire  croire  que  l'ingénieur  qui  a  rédigé  le 
cahier  des  charges  ne  sait  pas  quel  métal  il  lui  faut  en  réalité. 
De  plus,  non  seulement  le  métal  rebuté  coûte  de  l'argent,  mais 
les  pertes  résultant  des  retards  causés  par  les  refus  finissent  par 
figurer  dans  les  frais  généraux  de  fabrication,  et  s'ajoutent  aux 
«estimations  sur  lesquelles  on  base  les  soumissions  pour  com- 
mandes ultérieures.  Enfin,  les  essais  de  flexion,  d'élargissement, 
ou  autres  épreuves  de  ductilité,  ne  donnent  pas  de  résultats 


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—  308  — 

numériques  assez  certains  pour  permettre  la  comparaison  ni  la 
rédaction  exacte  des  clauses  des  spécifications  ». 

Les  essais  de  recette  sont  généralement  effectués  à  la  forge, 
pour  éviter  le  temps  perdu  et  les  frais  de  transports  inutiles  en 
cas  de  refus,  mais  ils  ne  le  sont  qu'à  titre  provisoire,  car  on  sait 
que  ces  essais,  exécutés  rapidement  et  avec  une  grande 
habileté  par  les  agents  de  la  forge,  n'ont  pas  la  valeur  qu'on 
voudrait  leur  attribuer. 

Un  refus  pour  mauvaise  qualité  du  métal  peut  être  déclaré 
pendant  le  cours  de  la  fabrication  chez  le  constructeur,  et  cela 
se  voit  assez  souvent. 

Enfin  si  un  accident  survient  quand  le  travail  est  terminé, 
même  après  réception  définitive,  la  responsabilité  en  inéombe 
encore  au  constructeur,  la  cause  fût-elle  uniquement  due  à  la 
qualité  du  métal  ;  la  forge  n'est  tenue  qu'à  remplacer  la  barre 
ou  la  feuille  rompue,  ou  à  en  rembourser  la  valeur  ;  la  doctrine 
et  la  jurisprudence  étant,  parait-il,  unanimes  à  cet  égard  (Mar- 
cadé,  Bédarride,  etc.). 

Il  est  donc  indispensable  que  le  constructeur  puisse  exécuter 
dans  son  atelier  tous  les  essais  nécessaires  pour  contrôler  ceux 
qui  ont  été  effectués  dans  les  forges  et  aussi  pour  répéter  ces 
essais  sur  toutes  les  pièces  suspectes  ou  devant  travailler  dans 
des  conditions  spéciales.  C'est  pour  répondre  à  ces  besoins  que 
j'ai  étudié  diverses  machines  : 

1°  Une  machine  pour  essayer  à  la  traction,  les  éprouvettes 
habituelles,  et  possédant  divers  avantages  sur  celles  qui  sont 
actuellement  usitées  ; 

2®  Des  machines  spéciales  pour  essayer  sur  des  éprouvettes 
de  dimensions  réduites,  par  cisaillement,  pliage  et  choc. 

Machine  à  essayer  à  la  traction,  —  Toute  machine  à  essayer  à  la 
traction,  d'une  puissance  un  peu  élevée,  comporte  nécessaire- 
ment deux  organes  distincts  :  un  organe  de  traction,  un  organe 
de  mesure. 

Dans  la  machine  à  essayer  que  j'ai  conçue  (fig.  4)  je  me  suis 
attaché  à  réduire  les  frottements  dans  le  travail  pour  permettre 
d'effectuer  la  traction  nécessaire  sans  fatigue  excessive  pour 
l'ouvrier  et  dans  un  laps  de  temps  relativement  court. 

Pour  atteindre  ce  but,  j'ai  du  abandonner  le  système  hydrau- 
lique, lequel  d'ailleurs  n'a  été  en  général  utilisé  dans,  les  ma- 


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—  509  — 

chines  à  essayer  que  pour  permettre  de  mesurer  par  un  mano- 
mètre l'effort  produit,  procédé  défectueux. 

Le  mouvement  est  communiqué  du  volant  à  Técrou  de  la  vis 
qui  opère  la  traction  par  des  engrenages  sans  intermédiaire  de 
vis  sans  fin  ou  autres  organes  à  faible  rendement  ;  —  pour  dimi- 
nuer le  frottement  de  Técrou  sur  sa  surface  d'appui  j'ai  utilisé  le 
roulement  sur  billes. 

Le  résultat  est  très  satisfaisant,  car  un  seul  manœuvre  rompt 


FiG.  1.  —  Photographie  de  la  machine  à  essayer  à  la  traction,  d'une  puissance 
de  25  tonnes,  munie  de  son  enregistreur. 

sans  peine,  en  une  ou  deux  minutes,  une  éprouvette  de  sectioji 
et  de  résistance  moyennes. 

Les  mordaches  sont  montées  chacune  sur  deux  articulations 
à  90**  pour  opérer. la  traction  de  l'éprouvette  suivant  une  ligne 
droite. 

Un  petit  volant  à  main,  placé  sur  le  devant  de  la  machine, 
permet  l'approche  rapide  de  la  vis  de  traction. 


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—  510  — 

L'organe  de  mesure  est  constitué  par  une  balance  romaine, 
instrument  dont  l'exactitude  de  l'indication  est  le  plus  exact. 

Par  contre,  la  romaine,  telle  qu'elle  est  généralement  utilisée, 
exige  une  certaine  habileté  de  main  de  l'opérateur,  pour  main- 
tenir le  levier  constamment  en  équilibre  et  indique  un  poids 
inexact  si,  intentionnellement  ou  non,  cet  équilibre  n'est  pas 
maintenu. 

La  romaine  n'indique  pas  non  plus  l'effort  lorsque  celui-ci  va 
en  diminuant,  quand  la  striction  est  proche  de  la  rupture. 

Il  est  bien  évident  que  les  diagrammes  des  appareils  enre- 
gistreurs actionnés  par  le  curseur  de  la  romaine  sont  entachés, 
des  mêmes  causes  d'inexactitude. 

Pour  éviter  ces  graves  reproches  j'ai  imaginé  un  nouveau 
système  d'enregistreur  dans  lequel  les  efforts  transcrits  en 
ordonnées  sur  le  diagramme  sont  obtenus  par  le  mouvement 
élastique  du  bâti  de  la  machine,  l'effort  de  traction  faisant  en 
effet  plier  ce  bâti  d'une  quantité  appréciable  ;  un  système  de 
leviers  amplifiant  ce  mouvement,  j'obtiens  une  ordonnée  exacte- 
ment  proportionnelle  à  l'effort  et  d'environ  un  centimètre 
pour  2  tonnes  dans  la  machine  de  23  tonnes. 

La  romaine  ne  sert  plus  qu'au  tarage  de  la  machine,  tarage 
qui  peut  être  réitéré  aussi  souvent  qu'on  le  désire,  en  serrant 
entre  les  mordaches  une  éprouvette  de  grande  résistance  et  en 
opérant  la  traction  le  curseur  placé  à  la  graduation  de  1  f  par 
exemple,  lorsque  l'équilibre  est  établi,  on  marqiie  la  place  au 
crayon  sur  le  diagramme,  et  on  fait  de  même  pour  2  f,  3  f,  etc., 
on  constate  ainsi  la  proportionnalité  des  efforts  à  la  hauteur  de 
l'ordonnée,  et  on  en  mesure  exactement  la  valeur. 

En  pratique,  une  fois  cette  mesure  effectuée,  il  suffit  d'opérer 
la  traction  sur  l'éprouvette  sans  s'inquiéter  de  la  romaine,  le 
diagramme  est  tracé  exactement  pour  toute  l'étendue  de  l'opéra- 
tion jusques  et  y  compris  la  rupture. 

L'avancement  du  plateau  portant  le  papier,  c'est-à-dire  ce  qui 
marque  les  abscisses,  est  obtenu  par  l'écartement  des  deux  mâ- 
choires ou  mordaches;  à  cet  effet,  deux  fourchettes  mobiles, 
dansleur  support,  suivent  exactement  cet  écartement,  résultat  de 
l'allongement  de  l'éprouvette  jusqu'à  la  rupture,  le  choc  final 
n'ayant  aucune  action  perturbatrice  sur  le  système. 

Quand  la  forme  de  l'éprouvette  peut  laisser  des  craintes  d'allon- 
gement des  têtes  ou  des  parties  extérieures  aux  repères,  on 
place  sur  les  coups  de  pointeaux  de  ces  repères  deux  griffes- 


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—  511  — 

élastiques  et  les  fourchettes  mobiles  viennent  alors  prendre  leur 
appui  sur  les  faces  internes  de  ces  griffes. 

L'abscisse  du  diagramme  a  ainsi  une  longueur  exactement  égale 
à  l'allongement  de  l'éprouvette  pendant  toute  la  traction* 

Dans  des  cas  spéciaux,  notamment  pour  la  mesure,  avec 
grande  précision,  de  la  limite  élastique,  il  est  facile  d'amplifier 
par  exemple  les  deux  premiers  millimètres  de  course  ;  la  valeur 
de  l'allongement  possible  ayant  une  plus,  grande  importance 
dans  la  période  dite  élastique  que  pendant  la  période  des  allon- 
gements permanents. 

La  figure  2  montre  le  tracé,  en  vraie  grandeur,  d'un  diagramme 
obtenu  dans  la  traction  d'une 
éprouvette  en  fer. 

Cette  machine,  d'une  cons- 
truction très  simple  et  très 
rustique,  permet  donc  d'obte- 
nir d'une  manière  beaucoup 
plus  exacte  et  plus  pratique, 
le  diagramme  d'un  essai  de 
traction,  que  les  machines 
similaires  les  plus  perfection- 
nées que  nous  voyons  chez 
les  constructeurs   étrangers. 

Néanmoins,  elle  ne  donne 
que  la  mesure  de  la  traction, 
et  elle  exige  la  confection 
des  éprouvettes  habituelles  ; 
comme  nous  l'avons  vu,  l'es- 
sai de  traction  est  insuffisant 

pour  renseigner  sur  la  qualité       ^l^.  î.  —  Diagramme  d'un  essai  de  traction, 
j  '.    1      j        1         1  1  (Fer  écroui  de  6 cm»  de  section.  Rupture 

du  métal  ;  de  plus,  le  volume        ^^.g^^  .. 
du  métal  employé  à  la  confec- 
tion des  éprouvettes,  empêche  de  faire  porter  les  essais  sur  une 
région  quelconque  du  métal  après  sa  mise  en  œuvre  et  le  prix 
de  chaque  essai  empêche  de  les  multiplier  comme  il  conviendrait. 

L'importance  des  constructions  métalliques  dans  les  travaux 
publics,  appelle  de  nouvelles  méthodes  d'essai  répondant  aux  trois 
conditions  suivantes  : 

l'^.Exiger  un  petit  volume  de  métal  pour  chaque  essai  ; 

2**  Nécessiter  une  forme  simple  pour  permettre  de  préparer 
facilement  et  économiquement  les  éprouvettes  ; 


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—  512  — 

3*^  Renseigner  exactement  sur  la  qualité  du  métal  et  no- 
tamment sur  sa  fragilité,  défaut  le  plusd  angereux  de  tous. 

Pour  satisfaire  à  ces  trois  conditions,  j'ai  dû  imaginer  une 
méthode  complète  et  des  machines  spéciales  pour  effectuer  les 
essais. . 

J'ai  choisi,  pour  la  forme  de  l'éprouvette,  celle  du  prisme,  dont 
la  préparation  inclustrielle  est  des  plus  commodes:  un  simple 
sciage  suflBt  pour  opérer  l'ajustage  qui  peut,  dès  lors,  être  confié 
à  des  manœuvres,  voire  même  à  des  enfants. 

Les  dimensions  de  ce  prisme  sont  constantes  pour  permettre 
d'obtenir  des  résultats  comparables  ;  la  longueur  est  de  25  mm, 
la  largeur  de  10  mm  et  l'épaisseur  de  8  mm^  ce  qui  correspond  à 
un  volume  de  2  cm^  et  à  un  poids  jle  métal  d'une  quinzaine  de 
grammes. 

Dans  un  morceau  du  métal  à  essayer,  je  détache  un  prisme 
de  volume  suffisant  pour  produire  deux  éprouvettes  destinées. 
Tune  à  un  essai  de  cisaillement  et  de  pliage  pour  connaître  la 
résistance  et  la  ductilité,  et  l'autre  à  un  essai  de  choc  pour  con- 
naître le  coefficient  de  fragilité.  Ce  prisme  a  une  longueur  de 
25  mmy  une  largeur  d'environ  21  mm  et  une  épaisseur  de  8  mm, 
•  Par  le  travers  de  ce  prisme,  sur  la  face  du  21  mm,  je  donne 
un  coup  de  scie,  normal  aux  arêtes,  de  1  mm  de  largeur  et  de 
1  mm  de  profondeur,  cette  entaille  étant  destinée  à  localiser  la 
rupture  et  à  la  produire  sûrement,  même  dans  des  métaux  très 
ductiles  ;  puis,  j'opère  la  séparation  des  deux  éprouvettes,  par  un 
sciage  longitudinal;  de  cette  façon,  j'ai  deux  éprouvettes  aussi 
semblables  que  possible,  les  deux  entailles  étant  bien  pareilles  et 
de  même  profondeur. 

Pour  opérer  le  cisaillement  et  le  pliage  tout  en  relevant  les 
diagrammes  de  ces  opérations,  j'ai  dû  imaginer  une  machine 
spéciale.  La  figure  3  est  la  photographie  de  cette  petite  machine. 

La  figure  4  est  la  photographie  montrant  les  dispositions  des 
deux  outils. 

Sur  un  même  porte-outils  sont  fixés  le  poinçon  de  pliage  et  la 
lame  supérieure  de  la  cisaille  ;  oe  porte-outils  entre  à  frottement 
doux  dans  le  porte-lame  inférieur  ;  la  matrice  nécessaire  au 
pliage  se  place  latéralement.  A  coté  du  porte-outils,  on  voit  un 
poinçon  déposé  momentanément  pour  en  montrer  la  forme. 

La  machine  a  l'aspect  des  cisailles-poinçonneuses  habituelles, 
l'effort  est  produit,  à  la  main,  sur  un  petit  volant  qui  actionne, 
par  un  pignon  et  un  engrenage,  une  came  destinée  à  soulever 


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r 


a. 
co 

e 


J 


BOLL.  3^ 


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FiG.  4.  —  Disposition  da  porte-outils. 


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—  515  — 

une  extrémité  du  levier  qui  opère  la  pression  sur  le  porte-outils. 

L'éprouvette  entaillée  étant  placée  sur  la  matrice,  Tentaille  en 
dessous  et  dans  le  plan  du  poinçon,  on  opère  le  pliage  en  action- 
nant le  volant  de  commande. 

Sous  l'effort  de  la  pression,  le  bâti  de  la  machine  cède  propor- 
tionnellement et  récartement  qui  en  résulte,  amplifié  50  fois, 
est  transcrit  sur  le  plateau  de  Tenregistreur,  situé  à  droite  de 
la  machine,  en  même  temps,  le  mouvement  de  descente  du 
porte-outils,  amplifié  10  fois,  est  transmis  au  chariot;  on  obtient 
de  la  sorte  un  diagramme,  par  un  procédé  analogue  à  celui  que 
j'ai  employé  pour  tracer  le  diagramme  avec  la  machine  à  essayer 
à  la  traction.  Les  ordonnées  mesurent  l'effort  et  les  abscisses  la 
course  de  Toutil. 

L'éprouvette  ayant  été  pliée  jusqu'à  rupture  et  le  diagramme 
•du  travail  ainsi  tracé,  on  opère  le  cisaillement  d'un  des-fragments 
<le  cette  éprouvette  rompue,  en  le  portant  entre  les  lames  de  la 
cisaille  et  en  le  maintenant  solidement  à  l'aide  d'une  presse 
actionnée  par  une  vis  à  tête  de  violon,  visible  sur  la  gauche  de 
la  figure  4. 

Pendant  le  cisaillement,  l'enregistreur  inscrit  un  second  dia- 
gramme à  côté  du  premier. 

Les  formes  spéciales  de  chacune  des  deux  courbes  obtenues 
empêchent  la  confusion. 

On  peut  effectuer  plusieurs  cisaillements  consécutifs,  sur  les 


?;sage 


Lisa-j.jemeni, 


Pliage  CxaillemcnL 

FiG.  5.  —  Diagrammes  de  pliages  et  de  cisaillements  d'acier  doux  et  de  fer. 


deux  fragments  provenant  de  l'éprouvette  rompue  au  pliage,  et 
les  diagrammes  de  ces  cisaillements  doivent  se  superposer  très 
exactement  si  le  métal  est  suffisamment  homogène. 
La  figure  5  montre  les  diagrammes  d'essais,  au  pliage  et  au  ci- 


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FiG.  6.  —  Mouton  pour  essayer  aa  choc. 


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—  M7  — 

saillement,  ejffectués  sur  des  éprouvettes  de  métaux  et  de  qualités 
dififérentes. 

La  seconde  éprouvette  entaillée  est  alors  essayée  au  choc  avec 
un  mouton  représenté  par  la  figure  6. 

Ce  mouton  a  une  chute  de  4  m  ;  le  poids  du  marteau  est  de 
iO  kg.  ' 

A  la  partie  inférieure  du  marteau,  et  bien  au  milieu,  est  logé 
un  poinçon  absolument  semblable  â  celui  qui  a  servi  au  pliage  ; 
de  même  la  matrice  placée  sur  l'enclume  du  mouton  est  sem- 
blable à  celle  qui  a  servi  au  pliage. 

L'enclume  fixée  solidement  par  des  coins  sur  la  chabotte,  est 
constituée  par  un  bloc  de  fonte,  portant,  à  droite  et  à  gauche  de 
l'emplacement  de  la  matrice,  deux  trous  verticaux  servant  de 
logement  à  deux  ressorts  à  boudin,  en  fil  d'acier  de  10  mm  de 
diamètre,  ayant  une  hauteur  totale  de  150  m^n  et  un  diamètre  exté- 
rieur dé  50  mm. 

Essayés  à  une  compression  lente,  chacun  de  ces  ressorts  fléchit 
de  1  mm  par  charge  de  20  kg.  Ces  ressorts  reçoivent  le  choc  du 
mouton,  et  se  compriment  d'autant  plus  que  le  mouton  a  une 
chute  plus  grande. 

Pour  connaître  la  compression  des  ressorts  résultant  d'une 
hauteur  de  chute  donnée,  un  trou  a  été  percé  dans  l'enclume, 
pour  recevoir  un  boulon  qui  glisse  à  frottement  et  le  marteau  en 
tombant  rencontre  une  plaque  d'acier  posée  sur  les  ressorts  :  cette 
plaque  suit  le  mouvement  d'affaissement  momentané  des  ressorts 
et  pousse  le  boulon  qui  reste  dans  sa  dernière  position  ;  il  suffit 
de  mesurer  après  coup  la  distance  dont  il  est  descendu  pour 
connaître  la  compression  subie  par  les  ressorts. 

La  figure  7  montre,  à  titre  d'exemple,  le  diagramme  de  là 


Chute  0"ÏS  C50  0.15  Irnéire  1^50 

FiG.  7.  —  Diagramme  de  la  compression  au  choc,  des  deax  ressorts  de  mouton. 

compression  obtenue  par  des  chutes  jusqu'à  1,50  m;  la  courbe 
mesure  en  ordonnée  la  compression  relevée  sous  une  chute 
indiquée  par  l'abscisse  correspondante.  A  l'aide  de  cette  courbe 
tracée  expérimentalement,  connaissant  la  compression  subie  par 
les  ressorts,  on  en  déduit  la  hauteur  de  chute  du  mouton. 


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—  518  — 

Or,  dans  les  essais  au  choc  sur  éprouvettes  entaillées  et  aux 
dimensions  indiquées,  le  marteau  de  10  kg  tombant  de  4  tw  de 
hauteur,  rompra  toutes  les  éprouvettes,  même  celles  de  la  meil- 
leure qualité  de  métal,  et  comprimera  ensuite  les  ressorts  d'au- 
tant plus  qu'il  aura  fallu  moins  de  travail  pour  effectuer  la  rup- 
ture ;  on  peut  donc  ainsi  mesurer  exactement,  par  différence,  la 
quantité  de  travail  nécessaire  pour  'effectuer  la  rupture  dans  le 
pliage  par  choc  et,  comme,  d'un  autre  côté,  on  connaît  exacte- 
ment le  travail  dépensé  dans  la  rupture  analogue,  mais  par  com- 
pression lente,  il  suffit  de  faire  le  rapport  de  ces  mesures,  pour 
connaître  ce  que  j'appelle  le  coefficient  de  fragilité  du  métal  essayé. 

Je  ne  dis  pas  que  ce  rapport  est  la  mesure  absolue  de  la  fra- 
gilité, au  sens  rigoureusement  scientifique;  car  il  est  évident  qu'il 
suffit  de  faire  varier  :  les  dimensions  de  section  de  Téprouvette, 
ou  celles  de  son  entaille,  de  la  hauteur  de  chute  ou  le  poids  du 
marteau,  de  la  force  des  ressorts,  etc.,  pour  trouver  sur  un 
même  métal  des  résultats  différents;  mais  en  se  plaçant  toujours 
dans  les  mêmes  conditions  on  obtiendra  des  résultats  compa- 
rables, ce  qui  donnera  satisfaction  aux  besoins  de  la  pratique 
industrielle. 

J'attache  la  plus  grande  importance  à  cette  mesure  de  la  fragi- 
lité, car,  chaque,  jour  je  constate  que  des  métaux  ayant  donné 
de  très  bons  résultats  dans  des  essais  de  traction,  de  flexion, 
etc.,  se  sont  mal  comportés  dans  la  pratique,  il  me  suffira  de 
rappeler  l'exemple  cité  par  un  savant  Ingénieur,  M.  Considère  : 
Une  cornière  d'acier  de  13  mm  d'épaisseur,  qui  avait  subi  avec 
plein  succès  les  essais  habituels  de  réception,  s'était  brisée  en 
tombant  à  terre  ;  ces  essais  avaient  donné  les  résultats  suivants  : 

Résistance  à  la  rupture .  80,5  kg 

Limite  pratique  d'élasticité . 33,9  kg 

Allongement  de  rupture  sur  iOOmm  de  long.  27  0/0 

Contraction  de  la  section  de  rupture  ...  53  0/0 

La  pratique  quotidienne  des  essais  des  métaux  m'a  conduit  à 
imaginer  quelques  appareils  d'importance  secondaire,  mais  don- 
nant néanmoins  satisfaction  à  des  conditions  d'exécution  plus 
commode  des  travaux  de  laboratoire;  je  crois  donc  utile  de  don- 
ner la  description  succincte  de  ces  nouveaux  appareils. 

Machine  à  diviser.  —  Pour  évaluer  la  répartition  des  allonge - 
gements  proportionnels  et  de  striction,  pendant  le  pliage,  des 


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—  519  — 

éprouvettes  à  dimensions  réduites,  je  trace  des  divisions  paral- 
lèles et  régulièrement  espacées  sur  la  face  latérale  de  chaque 
éprouvette.  Pour  effectuer  facilement  et  exactement  ces  divi- 
sions, je  me  sers  du  petit  appareil  représenté  figure  8.  Cet  ins- 
trument comporte  deux  organes  distincts  montés  sur  le  même 
support  :  un  chariot  maintenant  la  pièce  à  graver,  l'éprouvette, 


I 
I 


FiG.  8.  —  Appareil  à  graver  les  divisions  servant  à  mesurer  les  allongemeats 
résultant  du  pliage. 

par  une  vis  de  serrage,  en  avançant  régulièrement,  à  Taidë  d'une 
vis  micrométrique,  conduite  par  un  cercle  divisé  au  centième, 
mù  à  la  main. 

A  chaque  nouvelle  révolution,  le  second  organe:  le  burin, 
poussé  par  un  ressort  et  incliné  par  l'opérateur,  grave  un  trait 
fin,  espacé  du  trait  précédent,  exactement  d'un  millimètre,  ou  de 
telle  fraction  voulue. 


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—  520  — 

Appareil  photographique.  —  Quand  l'éprouveite  gravée  a  subi  le 
pliage,  les  traits  régulièrement  espacés  se  déforment  et,  sous 
l'effet  de  l'allongement  du  métal,  s'écartent  irrégulièrement; 
pour  mesurer  exactement  ces  déformations  inégales,  le  plus 
simjile  est  de  présenter  l'éprouvette  devant  un  appareil  photo- 
graphique et  d'en  relever  les  déformations  sur  la  glace  dépolie, 
ou  mieux  d'en  prendre  une  épreuve  photographique.  Pour  la 
commodité  de  la  mesure,  j'ai  choisi  l'amplification  uniforme  de 
dix  diamètres. 

L'objectif  devant  nécessairement  avoir  un  court  foyer,  la  face 
verticale  de  nos  appareils  photographiques  habituels  cache  la 


FiG.  9. —Appareil  photographique  spécial  pour  ragrandissement  à  5  et  à  10  diamètres. 

lumière  à  l'éprouvette  placée  à  quelques  centimètres,  la  mise 
au  point  est  presque  impossible,  et  la  pose  fort  longue. 

J'ai  tourné  la  difficulté  en  construisant  un  appareil  en  forme 
de  tronc  de  pyramide  (fig.  9). 

L'avant  de  l'appareil  est  de  dimension  réduite,  juste  ce  qui 
est  nécessaire  pour  le  montage  de  l'objectif,  de  la  sorte,  l'éprou- 
vette peut  recevoir  le  maximum  de  lumière. 

La  chambre  noire  est  composée  de  deux  corps,  le  premier  en 
forme.de  tronc  de  pyramide,  construit  pour  donner  un  grossis- 
sement exact  de  cinq  diamètres,  suffisant  pour  certains  grandîs- 
sements,  tels  les  cassures  des  métaux,  et  d'un  second  corps 
s'ajustant  sur  le  premier,  pour  porter  le  grandissement  à  dix 
diamètres,  la  mesure  décimale  étant  plus  commode. 

Microscope.  —  Pour  les  observations  à  un  plus  grand  diamètre 
il  faut  avoir  recours  au  microscope. 


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—  521  — 

Mais  les  microscopes  habituels  ne  sont  pas  pratiques  pour  l'é- 
tude des  métaux,  ils  donnent  la  lumière  ofc/tgtiemen^,  ne  permettent 
pas  l'observation  de  pièces  opaques  d'une  certaine  hauteur  et  se 
mettent  au  point  par  le  déplacement  de  l'objectif. 

Pour  éviter  de  mettre  au  point  par  le  déplacement  de  l'objectif, 
ce  qui  entraîne  le  déplacement  de  l'éclairage  par  prisme  réflec- 
teur, et  pour  permettre  d'examiner  des  pièces  d'une  épaisseur 
plus  importante,  j'ai  construit  un  pied  spécial  applicable  aux 
corps  des  microscopes  habituels  (fig,  40). 

Ce   pied    admet   une   course   de  plus   de  20  cm  à  la  pla- 


FiG.  10.  —  Microscope  spécial  ^'g.  11.  —  Microscope  avec  éclairemeot 

pour  les  corps  opaques.  spécial  pour  l'étude  des  métaux. 

tine  porte-objet  ;  sur  cette  platine,  un  chariot  à  déplacement 
dans  les  deux  sens,  actionné  par  deux»  petits  leviers,  permet  la 
recherche  facile  et  le  repérage  des  points  d'observation. 


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—  822  — 

La  mise  au  point  se  fait  par  le  mouvement  de  crémaillère  et 
de  vis  micrométrique  de  la  platine,  de  façon  à  ne  pas  déplacer 
l'objectif,  ni  l'axe  du  faisceau  lumineux. 

J'ai  indiqué,  antérieurement,  mon  système  d'éclairage  ver- 


FiG.  12.  --  Schéma  montrant  la  disposition  de  l'éclairement  vertical. 

tical  (1),  je  me  borne  cette  fois,  à  en  rappeler  les  dessins  (fig,  4i 
et  72;. 

La  longueur  de  ce  microscope  nécessite  une  assise  assez  basse 
pour  laisser  l'oculaire  à  la  hauteur  de  l'œil  de  l'observateur. 

J'ai  imaginé  un  meuble  simple,  permettant  de  renfermer  toute 
l'installation  photomicrographique  et  de  la  tenir  sous  clé,  à  l'abri 
de  la  poussière  et  de  toute  indiscrétion.  —  La  figure  13  est  la 
photographie  de  cette  nouvelle  disposition  ;  l'éclairage  se  fait 
extérieurement  pour  ne  pas  gêner  l'opérateur,  la  lumière  pénètre 
jusqu'au  microscope  par  une  petite  fenêtre  à  verre  dépoli,  ou  de 
couleur,  l'appareil  photographique  suspendu  sur  la  paroi  verti- 


• 

(1)  Bulletin  de  janvier  1890,  page  101. 


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'  Cburùc 


FiG.  13.  —  Installation  photo-micrograpbique  pour  corps  opaques. 


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—  524  — 

cale  du  meuble  monte  ou  descend  à  volonté  et  se  fixe  par  un 
boulon. 

Sur  les  côtés,  des  planchettes  reçoivent  les  réactifs  et  les  acces- 
soires ;  l'opérateur  a  ainsi  sous  la  main  tout  ce  dont  il  a  besoin, 
et  observe  facilement  sans  être  gêné  par  les  supports  habituels 
de  l'appareil  photographique. 

Tous  ces  appareils  nouveaux  ont  la  sanction  de  la  pratique, 
ils  me  servent  couramment  dans  mon  laboratoire  de  mécanique. 

L'Artillerie  et  la  Marine  française  les  utilisent;  la  Russie  s'en 
sert  dans  ses  grandes  entreprises  de  travaux  publics,  notamment 
aux  chemins  de  fer  de  la  Sibérie  et  au  pont  Troïtsky,  construit 
sur  la  Neva  par  la  Société  française  des  BatignoUes. 


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I 

gle        J 


ÉTUDE  COMPARATIVE 

ENTRE  U  ÏOIE  NOMAIE  ET  U  YOiE  M  «ETRE 


PAR 

M.    J.    MARTIN 


PAR 

m:.    Ausixste    Ai:ori£2AU 


INTRODUCTION 

Notre  Collègue  M.  J.  Martin,  qui  a  consacré  une  grande  partie 
de  sa  longue  carrière  à  la  construction  des  chemins  de  fer  de 
toutes  largeurs  de  voie,  a  pu  accumuler  un  certain  nombre 
de  documents,  qu'il  présente  au  public  sous  la  forme  d'une 
étude  d'ensemble,  dont  le  principal  mérite  est  d'apporter  comme 
appoint  à  la  solution  de  la  question  du  choix  d'une  voie,  un  grand 
nombre  de  faits  pratiques. 

Lorsqu'il  y  a  une  vingtaine  d'années,  en  efTet,  s'ouvrit  le  grand 
tournoi  pour  ou  contre  la  voie  étroite,  les  arguments  étaient, 
plutôt  spéculatifs  ;  on  manquait  le  plus  souvent  de  faits  précis, 
venant  à  l'appui  des  conclusions;  les  exemples  de  lignes  à  voie 
étroite  n'étaient  pas  assez  nombreux  pour  être  indiscutables,  et 
les  ingénieurs  qui  avaient  résolument  pris  position  en  faveur 
de  cette  dernière,  se  voyaient  combattus  par  des  contradicteurs 
passionnés  en  faveur  de  la  voie  normale  à  tout  prix,  sans  qu'ils 
aient  souvent  pour  riposter,  autre  chose  que  des  exemples 
isolés,  insuffisamment  nombreux  pour  faire  la  conviction  des 
spectateurs  de  cette  lutte  technique.  Le  raisonnement  et  la  meil- 
leure argumentation  ne  réussissaient  pas  toujours  à  convaincre 
les  personnes  appelées  à  faire  un  choix. 

Nous  devons  ajouter,  que  peu  à  peu,  les  exemples  devinrent 
de  plus  en  plus  nombreux  et  de  plus  en  plus  topiques,  et  com- 
me chacun  sait,  la  voie  étroite  l'emporta  de  haute  lutte,  pour  la 


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—  526  — 

(construction  des  lignes  secondaires.  Néanmoins,  il  n'était  pas 
sans  intérêt,  aujourd'hui  que  les  avantages  de  la  voie  réduite  ne 
sont  plus  contestés  par  personne,  de  voir  confirmer  par  les  faits 
ce  que  tant  de  spécialistes  avaient  avancé  sur  une  expérience, 
encore  faible,  et  où  la  prescience  des  choses  jouait  un  rôle 
plus  important  que  la  réelle  pratique. 

C'est  ce  que  vient  de  faire  M.  Martin  :  son  ouvrage,  rédigé 
sans  aucun  parti  pris,  est  une  confirmation  de  ce  qu'ont  tou- 
jours affirmé  les  défenseurs  de  la  voie  étroite,  mais  une  confir- 
mation appuyée  sur  des  chififres  tirés  des  nombreux  exemples 
que  les  techniciens  ont  aujourd'hui  à  leur  disposition.  L'auteur 
a  pu  faire  ainsi  une  comparaison  rationnelle  entre  tous  les  élé- 
ments des  deux  voies,  depuis  l'infrastructure  jusqu'au  train  en 
marche. 

La  caractéristique  de  son  travail,  c'est  qu'il  s'est  attaché  à  faire 
la  comparaison  entre  la  voie  normale, et  la  voie  d'un  mètre  pour 
tous  les  éléments  de  détail  de  la  construction,  aussi  bien  que 
pour  l'ensemble  de  la  superstructure  ou  de  l'infrastructure; 
chacun  peut  donc  faire  l'application  de  ces  chiffres  au  cas  par- 
ticulier qui  l'intéresse;  et  c'est  en  cela  surtout  que  cet  ouvrage 
peut  rendre  de  réels  services. 

La  conclusion  de  M.  Martin,  que  la  A-oie  large  est  indiquée 
pour  les  lignes  à  trafic  important  ou  appelées  à  se  développer,  et 
la  voie  étroite,  aux  lignes  à  trafic  réduit  et  en  pays  peu  peuplé, 
est  déjà  connue  et  admise  aujourd'hui  à  peu  près  par  tout  le 
monde.  Nous  croyons  cependant,  contrairement  à  l'auteur,  que 
l'exploitation  comprenant  :  l'entretien,  le  renouvellement  et  l'ex- 
ploitation proprement  dite  elle-même,  bénéficie  également  de 
la  réduction  de  la  voie  quoique  dans  une  proportion  moindre 
que  la  construction.  * 

Pour  terminer  ce  préambule  nous  devons  ajouter  que  M.  Mar- 
tin se  borne  à  considérer  la  voie  de  1  m  entre  rails  et  pose  ce 
principe  que  les  voies  plus  étroites  ne  doivent  être  employées 
que  dans  des  cas  tout  à  fait  particuliers.  G^ést  également  l'avis 
de  tous  les  ingénieurs  compétents  en  ces  matières. 


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—  527  — 

CHAPITRE  PREMIER 
État  actuel  d'une  voie  secondaire  économique. 

L'auteur  réédite  ce  qui  a  été  souvent  afifirmé,  à  savoir  que  pour 
les  lignes  secondaires  cantonnales,  la  voie  normale  ne  peut  reve-^ 
nir  en  terrain  facile  à  moins  de  80000  f  le  kilomètre,  non  com- 
pris le  matériel  roulant,  ce  qui  entraine  un  intérêt,  un  amortisse- 
ment et  des  frais  d'exploitation  disproportionnés  avec  les  recettes 
effectuées.  La  voie  d'un  mètre,  au  contraire,  qui  coûte  en  moyenne 
dans  nos  pays  de  60000/*  à  65000  f  le  kilomètre  tout  compris, 
doit  être  adoptée  sans  hésitation.  Gela  confirme  notre  ancienne  con- 
clusion à  savoir  que  l'économie  est  représentée  au  minimum  par 
la  réduction  de  la  largeur  de  la  voie. 

Quant  aux  trains  ils  sont,  le  plus  souvent,  mixtes,  composés  de 
4  à  7  véhicules  et  le  tonnage  des  wagons  de  marchandises,  qui 
varie  de  o  à  10  tonnes,  tend  à  se  rapprocher  de  plus  en  plus  de 
ce  dernier  chiffre. 

Les  locomotives  doivent  présenter  une  forte  adhérence,  et  des 
roues  de  diamètre  réduit,  afin  de  passer  facilement  dans  les  cour- 
bes de  petit  rayon.  On  les  fait  généralement  à  trois  essieux  cou- 
plés, avec  roues  de  1  ma  4,10  m  présentant  un  empâtement  de 
de  2,20  m  à  2,40  m.  D'un  autre  côté,  la  réduction  du  diamètre 
des  roues,  entraine  à  faire  un  nombre  de  tours  plus  grand  par 
minute,  si  l'on  veut  conserver  une  vitesse  suffisante;  il  y  a  lieu 
là,  de  concilier  les  conditions  de  conservation  du  mécanisme  : 
piston,  coulisses,  organes  de  distribution,  etc.,  avec  le  nombre  de 
tours  nécessitéspar  cette  réduction  du  diamètre  des  roues.  Pour  cela, 
il  ne  faut  pas  dépasser  200  tours  par  minute,  ce  qui,  avec  des  roues 
de  1,1  S  m  de  diamètre  permet  la  vitesse  de  43  km  4  à  l'heure,  en 
palier  et  en  ligne  droite;  cela  représente  une  vitesse  moyenne  de 
SO&m  à  l'heure,  ordinairement  inutile  à  dépasser  sur  leslignesse- 
condaires.  La  puissance  de  vaporisation  est  généralement  sufli- 
sante  avec  les  chaudières  correspondant  aux  trois  essieux  couplés 
vus  plus  haut  ;  en  cas  de  besoin  on  allonge  les  tubes,  en  ajoutant 
un  train  articulé  uniquement  porteur  et  faiblement  chargé. 

On  obtient  ainsi,  en  résumé,  des  locomotives  ayant  la  même 
puissance  de  traction  que  les  machines  à  deux  essieux  couples 
employées  sur  les  embranchements  des  grandes  lignes  et  les  lignes 


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—  528  — 

secondaires  à  voie  normale;  seules  les  vitesses  seraient  différen- 
tes le  cas  échéant. 

Quant  aux  véhicules  à  voyageurs,  ils  affectent  la  forme  du  ma- 
tériel anglais  à  compartiments  et  plus  souvent,  celle  à  couloir 
central  etquelquefois  latéral.  Parmi  ces  derniers,  on  en  rencontre 
qui  sont  portés  par  deux  bogies,  comme  les  voitures  américaines 
telles  sont  celles. des  Chemins  de  fer  économiques,  et  du  Sud 
delà  France.  Les  voyageurs  trouvent  dans  ces  voitures,  tout  le 
confortable  nécessaire  à  des  lignes  de  courts  trajets. 

Pour  les  wagons  à  marchandises,  une  circulaire  ministérielle  du 
f^  décembre  4881^  oblige  les  Compagnies  à  voie  étroite,  à  posséder 
un  certain  nombre  de  ces  véhicules  permettant  un  chargement 
de  10  tonnes. 

Poids  mort.  ' —  En  considérant  que  la  plupart  des  trains  de  la 
voie  de  1  m,  sont  des  trains  mixtes,  on  arrive  avec  cette  voie 
à  une  réduction  de  poids  mort  comprise  entre  16  à  25  0/0,  soit 
en  moyenne  20  0/0,  réduction  encore  augmentée  par  la  meil- 
leure utilisation  du  matériel,  dans  l'exploitation  d'une  petite 
ligne. 

Transbordement,  —  Le  Congrès  des  chemins  de  fer  tenu  à  Paris 
en  1889,  disait  nettement  :  «  L'expérience  des  quatre  dernières 
années,  confirme  pleinement  l'opinion  émise  par  le  Congrès  de 
Bruxelles,  que  le  transbordement  n'est  nullement  un  obstacle  au 
développement  des  lignes  à  petites  sections,  et  aux  grands  services 
qu'elles  peuvent  rendre  ». 

M.  Martin  tire  d'un  grand  nombre  d'exemples  également  cette 
conclusion,  que  letransbordement  est  un  inconvénient  à  peu  près 
nul,  en  pratique,  pour  les  lignes  à  voie  étroite. 

L'auteur  passe  ensuite  à  l'examen  comparatifde  l'économie  réa- 
lisée par  l'adoption  de  cette  voie,  dans  les  différents  chapitres  de 
son  installation  ;  nous  ne  pouvons  naturellement  pas  le  suivre  dan« 
tous  les  détails  qu'il  résume  dans  ses  sept  chapitres;  nous  nous 
bornerons  à  montrer  la  manière  dont  il  procède  dans  l'un  d'eux, 
celui  de  l'infrastructure,  nous  contentant  de  résumer  les  autres. 


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—  529  — 

CHAPITRE  II 
Infrastructure. 

Largeurs  des  plates-formes  types,  —  La  voie  large  économique 
ne  peut  guère  avoir  en  plate -forme  une  largeur  inférieure  à  5  m  ; 
quant  à  la  voie  étroite,  suivant  la  largeur  du  matériel  roulant, 
elle  peut  avoir  deux  dimensions  extrêmes  :  3,60  m  pour  les 
lignes  de  dernière  catégorie,  et  4,30  m  pour  celles  qui  ont  un  trafic 
sérieux  et  nécessitent  des  wagons  un  peu  plus  larges.  C'est,  en 
effet,  la  largeur  du  matériel  roulant  qui,  en  France,  commande 
la  largeur  de  la  plate -forme,  le  cahier  des  charges  type  de 
1881  exigeant  simplement  une  cote  de  0,90  m,  à  partir  de  la  saillie 
extrême  du  matériel  roulant.  Et  cela  est  assez  rationnel,  car,  de 
la  sorte,  un  homme  sur  la  voie  peut  toujours  se  garer  d'un  train 
en  marche.  En  Allemagne,  la  largeur  en  crête,  au  niveau  des 
rails,  est  toujours  prise  égale  à  deux  fois  et  demie  la  largeur  de 
la  voie  ;  cela  est  moins  rationnel  au  point  de  vue  que  nous 
venons  de  signaler,  mais  plus  avantageux  sous  le  rapport  de  la 
réduction  de  l'emprise. 

Économies  Jans  Vinfrastructure.  —  L'économie  réalisée  par  la  voie 
étroite  tient  à  trois  causes  : 

1**  La  diminution  de  l'emprise  ; 

2**  La  flexibilité  en  plan  permettant  l'emploi  de  courbes  à  faible 
rayon  ; 

3**  La  flexibilité  dans  le  profil  en  long  permettant  l'emploi  de 
déclivités  plus  fortes. 

La  seconde  de  ces  économies  est  de  beaucoup  la  plus  impor- 
tante. 

L'auteur,. pour  simplifier,  admet  d'abord  un  tracé  fictif  som- 
maire, c'est-à-dire  que  les  profils  en  long  sont  les  mêmes  sur 
la  ligne  à  voie  large  et  la  ligne  à  voie  étroite  et  examine  les 
économies  réalisées  sur  les  autres  chefs. 

Sur  les  études,  il  n'en  voit  pas  :  elles  se  retrouveront  quand 
on  tiendra  compte  de  la  flexibilité  :  cependant,  à  notre  avis, 
la  facilité  d'épouser  les  courbes  de  niveau  rendra  le  travail 
d'étude  beaucoup  moins  pénible  au  bureau,  et  même  sur  le 
terrain,  d'où  une  économie  évidente  à  ne  pas  négliger,  si  l'on 
veut  tenir  compte  de  tout. 

Bull.  35 


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—  830  — 

Acquisitions  detetrains  et  terrassemetits.  —  En  appelant  h  la  hau- 
teur sur  Taxe  du  remblai  ou  du  déblai  et  en  supposant  une  pente 
transversale  assez  faible  du  terrain  naturel,  R  les  rapports  des 
surfaces  des  profils  de  même  hauteur  en  voie  étroite  et  en  voie 
normale,  D  la  différence  en  centimètres  des  surfaces  dont  le 
rapport  est  R,  on  obtient  pour  les  hauteurs  ft,  variant  de  0,60  m 
à  5  m,  les  valeurs  suivantes  : 

Plate-forme  de  3,60  m,  R  =  0,73  m  à  0,87  m,  D  ==  0,27  m  h  0,13 m. 
y>  4,30  m,  R  =11  0,86  m  à  0,93  m,  D  =0,14  w  à  0,07 m. 

Ces  valeurs  seraient  beaucoup  plus  considérables  pour  des  profils 
mixtes  :  D  peut  atteindre  1/3  en  plate -forme  de  3,60  m  et  1/4 
en  plate-forme  de  4,30  m.  Nous  passerons  sous  silence  ces  cas 
particuliers. 

En  pratique,  la  hauteur  moyenne  d'une  voie  normale  écono- 
mique varie  entre  1,30  m  et  4  m;  les  chiffres  en  dehors  de  ceux- 
là  sont  des  exceptions. 

Sur  la  voie  étroite  cette  hauteur  moyenne  ne  dépasse  pas  1  m 
à  2,50  m.  Il  en  résultera  donc  une  économie  de  terrassement  de  : 

.22  à  15  0/0  pour  la  plate-forme  de  3,60  m. 
11  à    8  0/0      —  —  4,30^1. 

et  cela  sans  compter  les  diminutions  inévitables  dans  les  dis- 
tances de  transport,  que  l'auteur  suppose  les  mêmes. 

Quant  aux  acquisitions  de  terrains,  en  supposant  la  suppression 
des  clôtures  et  des  francs-bords  aussi  bien  pour  la  voie  large 
que  pour  la  voie  étroite,  on  a  dans  les  mêmes  conditions  que 
plus  haut,  pour  les  différences  d'emprise  D  : 

15  à  9  0/0  pour  la  plate-forme  de  3,60  m. 
8  à  5  0/0      —  —  4,30  m. 

avec  les  francs-bords  et  les  clôtures  souvent  exigés  sur  les 
lignes  à  voie  large,  ces  difi'érences  augmenteraient  notablement- 
Dans  les  stations,  le  bénéfice  est  d'au  moins  20  0/0,  à  cause 
de  la  diminution  des  entre-voies,  de  la  réduction  du  rayon 
des  courbes  et  du  raccordement  dans  les  branchements.  On  peut 
citer  des  exemples  où  cette  réduction  atteint  50  0/0,  et  c'est 
encore  un  facteur  important  d'économie  pour  la  voie  réduite, 
car  sur  les  chemins  où  on  l'emploie,  les  stations  sont  générale- 
ment assez  rapprochées. 


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—  531  — 

Ouvrages  d'art.  —  La  comparaison  des  ouvrages  d'art  se  fait  en 
-suivant  la  même  méthode  que  pour  les  terrassements,  eu  com- 
parant les  ouvrages  de  môme  espèce,   pour  plates-formes  de 
3,60  m,  de  4,30  m  et  5,00  w,  et  pour  des  hauteurs  communes  de 
remblai,  variant  entre  les  limites  courantes.  La  comparaison  est 
seulement  ici  un  peu  plus  difficile  à  établir,  car  certaines  dimen- 
sions de  l'ouvrage,  dépendent  d'autres  données  que  la  cote  rouge  h 
du  terrassement,  remblai  ou  déblai.  Telles  sont  :  le  régime  des 
eaux,  l'intensité  des  crues,  la  nature  des  fondations,  les  matériaux 
dont  on  dispose,  etc.  De  plus,  pour  une  ligne  donnée, la  moyenne 
de  hauteur  h   de  terrassement,  au-dessus  des  ouvrages  d'art, 
diffère  absolument  de  la  même  hauteur  moyenne,  considérée 
uniquement  au  point  de  vue  du  remblai.  Il  y  a  donc  une  .autre 
méthode  de  comparaison  à  prendre. 

En  ce  qui  concerne  les  ouvrages  d'art  courants,  l'auteur,  avant 
d'établir  des  rapports,  spécifie  bien  qu'il  ne  considère  que  des  ou- 
vrages de  forme  simple,  des  types  avec  les  dimensions  réduites 
au  strict  nécessaire,  avec  parements  en  moellons  bruts  ou  semillés, 
pour  lesquels  l'emploi  de  la  pierre  de  taille  serait  restreint  le  plus 
possible.  Pour  les  aqueducs  dallés,  il  établit  que  la  plupart  de  ces  ou- 
vrages, sont  sous  des  remblais  de  0,50  m  à3  m  de  hauteur,  et  dresse 
les  tableaux  des  rapports  et  des  différences.  Pour  les  aqueducs  voû- 
tés, l'auteur  démontre  par  des  exemples,  choisis  dans  des  lignes 
normales  de  218  à  600  Am,  que  les  aqueducs  au-dessous  de  4  m 
d'ouverture,  et  dans  des  remblais  inférieurs  à  6  m  de  hauteur,  sont 
les  plus  nombreux.  Ensuite  il  dalcule  les  rapportspour  ces  ouvrages 
de4  m  d'ouverture,  et  au-dessous,  dans  des  remblais  de  5  m  de  hau- 
teur au  plus.  Il  admet  d'ailleurs  que  l'économie  diminue  sen- 
siblement, pour  de  plus  grandes  ouvertures  et  de  plus  grandes 
hauteurs  de  remblai. 

A  propos  des  aqueducs  ouverts,  il  commence  par  un  intéres- 
sant parallèle  entre  la  législation  française  et  les  prescriptions 
de  l'union  des  chemins  de  fer  allemands.  Il  détermine  les  pro- 
fils du  ballast,  et  Ja  plus  grande  largeur  du  matériel  roulant, 
pour  les  trois  plates-formes  types  en  comparaison.  Il  en  déduit  les 
largeurs  frontales  des  ouvrages,  et  il  dresse  le  tableau  des  ra[)- 
ports  pour  aqueducs  ouverts  de  2  à  8  m  d'ouverture.  En  finis- 
sant l'étude  comparative  des  ouvrages  courants,  et  pour  justifier 
l'opportunité  de  leur  considération,  l'auteur  fait  voir  par  des 
exemples,  que  la  dépense  par  kilomètre  pour  l'ensemble  de  res 
petits  ouvrages,  n'est  pas  négligeable.  En  voici  quelques-uns  : 


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—  53-2  — 

Aqueducs  dallés.  —  Supposons,  par  exemple,  les  petits  aqueducs 
élémentaires  vulgairement  appelés  dalots.  Si  R  est  le  rapport  des 
cubes  de  ces  ouvrages  en  remblai  de  hauteur  h  en  voie  étroite 
et  en  voie  normale,  et  D  la  différence  en  centièmes  des  cubes 
dont  le  rapport  est  R,  il  faut,  poilr  déduire  les  limites  de  D  avec 
une  approximation  suffisante,  avoir  recours  à  certaines  données 
de  construction,  ainsi  : 

1°  Il  peut  être  impossible  d'établir  un  dalot  sous  un  remblai 
dont  la  hauteur  h  est  inférieure  à  1  m. 

2"*  Le  dalot  n'est  plus  possible  quand  la  hauteur  h  dépasse  3  m, 
l\  cause  de  la  difficulté  de  curage  d'un  dalot  un  peu  long  et  de 
la  supériorité  de  solidité  d'un  aqueduc  voûté. 

Cela  posé,  en  admettant  que  les  dalots  aient  de  0,60  à  0,80  m 
d'ouverture,  0,30  à  0,30  m  de  profondeur  de  fossé  et  0,70  à 
1,30  m  de  hauteur  libre,  les  économies  sont  les  suivantes  : 

R  =  0,81  à  0,89  pour  la  plate-forme  de  3,60 
D  =  0,19  à  0,04  — 

et  R  =  0,90  à  0,95    '  —  4,30 

D  =z  0,10  à  0,05  — 

Gomme  cela  était  facile  à  prévoir,  ce  n'est  pas  sur  les  dalots 
que  se  rencontre  la  plus  forte  économie. 

Aqueducs  voûtés.  —  L'auteur  considère  les  aqueducs  de  0,80  w 
1  m,  1,5  m,  2  m,  3  m  à  4  m  d'ouverture.  Au  delà  de  4  m  il  admet 
que  le  prix  sera  le  même  quelle  que  soit  la  largeur  de  la  voie. 
Cela  nous  parait  encore  un  -peu  excessif.  Heureusement  leur 
nombre  est  généralement  peu  important. 

En  admettant  les  mêmes  observations  que  plus  haut,  en  ce  qui 
concerne  la  hauteur  h  au-dessus  de  l'ouvrage,  on  voit  que  pour 
les  aqueducs  de  0,8  m  à  2  m,  on  peut  supposer  h  variant  de  2  m 
à  5  m  et  pour  ceux  qui  ont  de  3  à  4  wi,  h  =  3,50  m  à  6  m.  Dans- 
ces  conditions,  les  économies  sont  les  suivantes  : 

V'  cas  :  Plate-forme  de  3,60  R  =  85  à  92  Vo  D  =  16  à  8  «,  o 

—  4,30  R  -irr  91  à  96  Vo  D  =    9  à  4  Vo 

2*^  cas  :  Plate-forme  de  3,60  R  =3  86  à  92  Vo  D  =  14  à  8  «  ,. 

3,60  R  =  94  à  96  Vo  D  =    7  à  4  ^/\, 

'Nous  nous  arrêterons  là  dans  cette  comparaison  détaillée  qui 


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—  533  — 

nous  entraînerait  à  reproduire  le  volume  à  peu  près  en  entier, 
et  nous  résumerons  le  travail  de  Fauteur  dans  les  chapitres  qui 
suivent. 

Ouvrages  spéciaux,  —  Dans  les  ouvrages  spéciaux,  M.  Martin 
comprend  les  ponts  à  une  ou  plusieurs  travées  de  15  à  35  m 
d'ouverture,  les  grands  viaducs  et  les  tunnels.  Pour  les  pre- 
miers, il  fait  l'hypothèse  de  types  simples.  Il  envisage  des 
ouvrages,  pour  lesquels  la  hauteur  au-dessus  des  fondations, 
serait  de  5,  6  et  7  m.  Il  établit  des  formules  donnant  approxima- 
tivement les  rapports,  entre  le  coût  des  piles  et  culées  pour  la 
voie  normale,  et  pour  la  voie  de  un  mètre. 

Pour  les  viaducs  en  maçonnerie,  il  considère  des  ouvrages 
avec  arches  en  plein  cintre  de  10  m  et  de  15  m  d'ouverture,  ayant 
sept  arches,  et  des  piles  de  hauteur  comprise  entre  11  et  27  ?n, 
les  deux  ouvrages  en  voie  normale,  et  en  voie  d'un  mètre, 
ouvrages  exécutés.  Il  établit  les  rapports  et  les  différences 
de  la  dépense  et,  généralisant,  il  donne  des  coefficients  approxi- 
matifs d'économie,  pour  viaducs  avec  arches  de  8  à  17  m. 

Les  tabliers  métalliques  sont  examinés  dans  un  paragraphe 
spécial.  Le  premier  tableau  donne  les  poids  en  tonnes  et  les  rap- 
ports des  poids  des  tabliers  pour  aqueducs  ouverts  de  2  à  ^  m 
d'ouverture.  Les  tableaux  suivants  donnent  les  poids  et  les 
rapports  pour  tabliers  d'ouvrages  à  travées  de  15  â  35  m  d'ouver- 
ture. Les  poids  marqués  sont  ceux  d'ouvrages  exécutés  en  France 
et  à  l'étranger. 

L'étude  des  tunnels  commence  également  par  un  parallèle 
entre  la  législation  française  et  les  règlements  de  l'union  alle- 
mande sur  ces  ouvrages,  parallèle  suivi  de  la  détermination  des 
profils  types  de  tunnels  pour  voies  dans  le  système  des  plates- 
formes  de  3,60m,  4,30  m  et  5  m,  dans  les  différents  cas  de  tunnels 
sans  revêtement,  avec  revêtement  de  la  calotte,  avec  revêtement 
complet,  avec  radier.  C'est  pour  ces  types  que  sont  calculés  les 
rapports  et  les  différences. 

Les  considérations  développées  sur  les  travaux  d'art,  sont 
toutes  basées  sur  des  ouvrages  exécutés.  On  rencontre  aux 
annexes  les  conditions  d'établissement  de  ces  ouvrages.  Filles 
sont  réunies  dans  des  tableaux  où  l'on  trouve  toutes  les  dimen- 
sions principales  des  ouvrages  considérés,  permettant  d'en 
établir  rapidement  les  projets.  Nous  reviendrons  d'ailleurs  sur 
ces  annexes. 


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—  540  — 


Kilomètres.    Éduses 


Report 413       163 

goin  et  Briare,  étant  l'un  et  l'autre  sur  la  rive  droite. 
Il  nécessite  la  construction  de  trois  ouvrages  impor- 
tants :  le  Pont-Canal  sur  la  Loire  à  Digoin,  le 
Pont- Canal  sur  l'Allier  au  Guétin  et  le  Pont-Canal 
de  Briare  objet  principal  du  Mémoire  de  M.  Ma- 
zoyer. 

Il  se  justifie  toutefois  très  facilement  et  M.  Ma- 
zoyer  démontre  que  le  choix  de  la  rive  gauche 
s'imposait,  non  seulement  parce  qu'on  avait  alors 
pour  pbjectifs  Nantes  et  l'Atlantique,  aussi  bien  que 
Paris  et  la  Manche,  mais  parce  que  sur  la  rive 
droite  de  la  Loire,  les  villes  de  Nevers,  la  Charité  et 
Cosne  qui  s'étagent  au  flanc  des  coteaux  depuis  les 
bords  mêmes  du  fleuve  jusque  sur  le  plateau,  ne 
laissent  aucune  place  pour  le  passage  d'un  Canal 
latéral  entre  k  ville  et  le  fleuve.  Quoi  qu'il  en  soit, 
si  on  ajoute  aux  chiffres  précédents  ceux  qui  cor- 
respondent à  la  navigation  sur  la  Seine  entre  Paris 

et  Saint-Mammès  .    .   i 87 

et  sur  la  Saône  entre  Chalons  et  Lyon 13f> 

on  possédait,  tl  y  a-  quelques  années,  une  voie  navi- 
gable, permettant  la  circulation  par  le  Bourbonnais, 

entre  Paris  et  Lyoïi  sur  une  longueur  de    ...   .     635' 

à  peu  près  égale  à  celle  de  la  voie  navigable  par 
la  Bourgogne  (638  /cm),    mais    avec   un   nombre 

d'écluses  de  (1) HS 

bien  inférieur  à  celui  de  228  existant  sur  le  Canal  de  Bourgogne 
ainsi  qu'il  ressort  de  la  pièce  très  intéressante  :  Profils  en  longs 
comparatifs  de  la  voie  navigable  de  Paris  à  Lyon  —  portant  le  n^  3 
des  cinq  documents  oflBciels  dont  M.  Mazoyer  fait  hommage  à  la 
Société  comme  pièces  annexes  de  sa  brochure. 

Cette  différence  des  profils  peut  suffire  à  expliquer  la  préfé- 
rence donnée,  par  la  batellerie  au  Canal  du  Bourbonnais  par  rap- 
port au  Canal  de  Bourgogne,  préférence  très  marquée,  ainsi  que 


10 
S 


(1)  Ce  nombre  d'éclases  a  été  réduit  à  171  par  le  fait  de  la  suppression  aux  abords  du 
pont  de  Briare,  de^  sept  Cluses  dont  il  est  parlé  plus  loin. 


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—  541  — 

le  démontrent  les  deux  diagrammes  des  tonnages  des  voies 
navigables  en  1889  et  1897  (pièces  annexes  2  et  2  bis)  qui  de 
Laroche  à  Saint-Jean-de-Losne  par  Dijon  donnent  un  tonnage  (1) 

de:  203  700  en  1889 

et  197  737  en  1897 

tandis  qu'entre  Briare  et  Digoin  le  tonnage  s'élève 

de:  518800  en  1889 

à  646  807  en  1897. 

La  préférence  que  n'a  cessé  de  manifester  la  batellerie  pour  la 
voie  navigable  du  Bourbonnais,  est  d'autant  plus  caractéristique 
et  digne  d'attention,  qu'elle  a  pu  résister  aux  nombreuses  difiB- 
cultés,  résultant  de  la  solution  de  continuité  entre  le  Canal 
Latéral  et  celui  de  Briare,  et  à  l'obligation  toujours  coûteuse  et 
parfois  dangereuse  du  passage  en  Loire  à  Ghâtillon.  Ce  passage 
compris  entre  l'écluse  de  Chàtillon  (rive  gauche),  et  l'écluse  des 
Combes  (rive  droite,  5  km  en  amont  de  Briare),  est  constitué  par 
un  chenal  de  1 020  m  de  longueur  sur  55  m  de  largeur  dirigé 
obliquement  au  cours  du  fleuve,  entre  deux  digues  arasées, 
celle  de  Ousson  à  0,50  /n,  celle  de  Châtillon  à  1,20  m  au-dessus 
de  l'étiage. 

Pendant  plus  d'un  demi-siècle,  ce  chenal  a  permis  aux  deux 
types  de  bateaux  existant  en  nombre  à  peu  près  égal,  les 
«  Grands  bateaux  »  de  30  m  sur  5  m,  et  les  «  Berrichons  »  de 
30  m  sur  2,50  m  de  passer  à  pleine  charge,  chaque  fois  qu'il  leur 
offrait  un  mouillage  égal  à  celui  des  écluses  du  réseau,  c'est-à- 
dire  1,60  m;  mais  ce  mouillage  était  loin  de  correspondre  à  un 
état  normal  de  la  rivière  et,  en  fait,  on  peut  citer  des  cas  où  il 
n'a  été  obtenu  que  pendant  moins  d'un  tiers  de  l'année,  et,  par 
exemple  : 

en  1895  pendant  120  jours; 
—  1894       —       104    — 

(1  )  Nous  nMndJquons  que  pour  mémoire  la  part  prise  dans  le  mouvement  de  la  navi- 
gation du  centre  de  la  France  par  le  Canal  du  Nivernais  qui,  d\4uxerre  à  Decize  oscille 
entre  945U0  t,  en  1889,  et  87  921  t,  en  1-897.  Cette  voie  navigable  entreprise  à  la  fin  du. 
XVIII*  siècle  s'explique  surtout  par  l'incertitude  où  on  était  alors  d'arriver  à  l'achèvement 
complet  de  la  ligne  de  Bourgogne.  Le  succès  du  souterrain  de  Pouilly  qui  coupe  le  faîte 
de  Pouilly  sur  une  longueur  de  6  hm  avec  un  tunnel  de  3,300  m  et  l'ouverture  de  la 
ligne  de  Bourgogne  ont  nolablement  diminué  son  importance  qui  n'est  plus  que  celle 
d'une  ligne  de  secours  en  cas  d'insuffisance  d'alimentation  en  eau  de  la  ligne  du  Bour- 
bonnais, ou  d'accidents  sur  les' ponts-canaux  ou  les  grands  et  nombreux  remblais  éche- 
lonnés entre  Briare  et  Ne  vers. 


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—  542  — 

d'où  la  nécessité  d'alléger  les  bateaux,  et  de  se  livrer  dans  cha- 
cune des  écluses  de  tête  à  des  déchargements  et  des  recharge- 
ments onéreux. 

En  temps  de  crue,  les  susdites  difficultés  se  transformaient, 
comme  on  doit  facilement  le  comprendre,  en  impossibilité  abso- 
lue. 

On  trouvera  dans  la  brochure  d'intéressants  détails  sur  le  re- 
morquage des  9  200  bateaux  qui,  moitié  à  la  remonte,  et  moitié 
à  la  descente,  franchissaient  annuellement  la  Loire,  soit  à  l'aide 
d'un  bateau  toueur,  soit  à  l'aide  de  pilotes  spéciaux,  désignés 
dans  la  région  sous  le  nom  de  «  billeurs  ».  On  y  trouvera  égale- 
ment le  détail  des. frais  occasionnés,  soit  directement  par  ces 
remorquages,  soit  indirectement  par  les  allégements,  les  retards 
et  les  détériorations  du  matériel.  Nous  ne  retiendrons  que  le 
chififre  total  de  ces  frais  qui  s'élevaient  annuellement  à 

253000/" 

représentant  à  3  0/0  un  capital  de 

8433333/* 

.sensiblement  égal  à  celui  qui  a  été  appliqué  à  l'ensemble  de 
l'œuvre  dont  nous  nous  occupons. 

A  ceux  qui  pourraient  s'étonner  qu'on  ait  attendu  si  longtemps 
pour  apporter  à  un  mal  aussi  grand,  un  remède  aussi  facile  et  aussi 
économiquement  efficace,  la  lecture  de  la  brochure  de  M.  Mazoyer 
permettra  de  reconnaître  l'impossibilité  où  on  se  trouvait,  en  1838, 
de  traverser  la  Loire  par  un  port-canal  qui  ne  pouvait  évidemment 
être,  à  cette  époque,  qu'un  pont  en  maçonnerie. 

Sur  trois  ouvrages  de  cette  nature  existant  alors  en  France, 
deux  venaient  d'être  construits  sur  le  Canal  Latéral  : 

Celui  de  Digoin  sur  la  Loire,  longueur  200  m; 
—     du  Guétin  sur  l'Allier,        —       400  m. 

Or,  par  le  fait  de  l'apport  des  principaux  affluents  de  la  Loire 
entre  Digoin  et  Ghâtillon  : 

L'Arroux  à  Digoin, 

La  Bèbre  près  de  Dampierre, 

L'Aron  à  Décize, 

La  Nièvre  à  Nevers, 

L'Allier  au  Guétin, 

le  pont  à  construire  à  Chûtillon  ou  à  Briare  ne  pouvait  pas  avoir 
moins  de  600  m. 


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—  543  — 

Il  ne  s'agissait  plus  seulement  d'une  question  de  dépenses;  il 
fallait  tenir  compte  aussi  de  deiix  autres  éléments  :  «  la  multi- 
plicité et  les  dimensions  des  points  d'appui  nécessaires;  la  hau- 
teur disponible  ». 

Adopter  des  ouvertures  de  16  m,  comme  à  Digoin  et  au  Gué- 
tin,  avec  des  largeurs  de  piles  de  3  m,  c'était  encombrer  le  lit 
du  fleuve  d'une  trentaine  de  piles,  en  un  point  où  les  crues  sont  le 
plus  redoutables,  et  les  remous  importants,  il  n'y  fallait  pas  songer  ; 
et,  d'autre  part,  les  ouvertures  de  40  m  avec  piles  de  4  m, 
n'étaient  pas  d'une  application  assez  courante  en  1838,  même 
sur  les  routes,  pour  qu'on  osât  s'arrêter  aune  telle  solution  pour 
un  pont-canal.  On  avait  à  craindre  ces  crevasses,  qu'on  n'arrive 
pas  toujours  à  éviter  avec  des  arches  courantes  de  16  à 
20  m;  on  avait  à  craindre  surtout  des  poussées  excessives  sur  les 
culées  de  l'ouvrage,  même  en  ne  surbaissant  les  arches  qu'au 
1/3  ou  au  1/4,  ce  qui,  il  faut  le  remarquer,  représente  des  différen- 
ces de  niveau  de  13,33  m  et  de  10  m  entre  les  naissances  et  la 
clef  de  voûte,  et  aurait  conduit  à  une  hauteur  beaucoup  trop 
considérable,  au  point  de  vue  du  raccordetment  de  la  cuvette 
maçonnée  avec  les  canaux  existants. 

On  dut  donc  se  résigner  en  1838,  et  longtemps  après,  à  la 
solution  du  passage  en  Loire,  malgré  les  graves  et  nombreux 
inconvénients  que  ce  passage  présentait. 

Mais  en  1880,  la  situation  avait  changé.  La  loi  de  1879  modifie, 
en  effet,  les  conditions  de  navigabilité  comme  suit  ; 

Dimenaiitt 

ayaot  1879    depuis  1879 

Longueur  des  écluses 30,00  m    38,50  m 

Largeur  —  5,20         5,20 

Mouillage  normal 1,60        .2,20 

Hauteur  libre  sous  les.  ponts 3,00  -  3,70 

Cette  loi  devait  avoir  pour  conséquence,  si  elle  était  appliquée 
—  et  on  entreprit  de  l'appliquer  sans  retard  —  en  même  temps 
que  la  transformation  des  écluses,  celle  de  la  batellerie.  Les 
«  grands  bateaux  »  de  30  m  de  long  sur  5  m  de  large  avec 
1,60  m  de  tirant  d'eau  étaient  tout  naturellement  remplacés,  au  fia* 
et  à  mesure  de  l'ouverture  à  la  batellerie  des  sections  transfor- 
mées, par  la  péniche  du  Nord  de  300  L  Comment  obtenir 
au  passage  en  Loire,  pour  ce  nouveau  type,  le  mouillage  de 
2,20  m  qui  lui  est  nécessaire  ? 


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—  544- 

Dès  que  Teau  atteint  une  hauteur  de  1,80  m  à  2  w  dans  le 
chenal,  le  fleuve  est  en  crue  et  la  navigation  présente  "déjà 
quelques  dangers.  A  la  tenue  de  2,50  m  dans  le  fleuve,  la  navi- 
gation devient  radicalement  impossible. 

Le  passage  en  Loire  déjà  difficile  et  coûteux,  ainsi  qu'on  vient 
de  le  voir,  pour  les  bateaux  calant  1,40  m  (mouillage  1,60  m),  ne 
pouvait  doiic  plus  être  utilisé  pour  les  péniches  calant  1,80  m 
(mouillage  2,20  m). 

Et  cependant,  on  s'organisait  partout  ailleurs  pour  leur  donner 
passage. 

Pour  ne  parler  que  de  la  région  qui  nous  occupe,  la  transfor- 
mation des  écluses  était  déclarée  d'utilité  publique, 
le  18  septembre  1880  pour  le  canal  du  Loing 
le  20  juin  1881  —  du  Centre 

le    7  juillet         1881  —  de  Briare 

Cette  transformation  immédiatement  entreprise  devait  être  et 
a  été,  en  réalité,  terminée  en  1893. 

Le  mouillage  de  2,20  m  entre  la  Seine  et  la  Loire  à  Briare,  et 
entre  la  Saône  et  la  Loire  à  Digoin  étant  réalisé,  pouvait-on 
songer  à  laisser  en  dehors  des  conditions  légales  de  navigabilité 
des  canaux,  les  193  km  du  Canal  Latéral  qui  séparent  Briare  de 
Digoin  ? 

Évidemment  non  I  et  on  reprit  l'étude  du  problème  que  l'em- 
ploi désormais  possible  du  métal  simplifiait  beaucoup.  Deux  pro- 
jets furent  étudiés,  franchissant  la  Loire,  l'un  à  Châtillon,  l'autre 
à  Briare. 

On  lira  avec  intérêt  la  discussion  des  arguments  techniques 
avec  cartes  et  profils  à  l'appui  (planche  13  du  Mémoire),  qui 
firent  pencher  la  balance  en  faveur  du  tracé  par  Briare  et  que 
nous  nous  bornons  à  indiquer  sommairement  : 

Et,  tout  d'abord,  la  Loire  ayant  Sur  ce*  point  une  pente 
moyenne  de  0,50  m  par  kilomètre  et  Briare  étant  situé  àSÂ-m  en 
aval  de  Châtillon,  la  cote  de  Tétiage  est  2,50  m  plus  bas  à  Briare 
qu'à  Châtillon,  ce  qui  permet  d'abaisser  d'autant  le  niveau  du 
plan  d'eau  du  Canal  (1). 

(1)  La  différence  entre  les  niveaux  de  l'étiage  du  fleuve  et  du  plan  d'eau  du  Canal  ne  peut 
être  inférieure  à  11,40  m  et  rétablit  comme  suit  : 

Hauteur  des  plus  hautes  eaux  au-dessus  de  Tétiage 6,90  m 

(  pour  les  vagues ' 0,50  m    ) 

»         à  ajouter  <  pour  la  saillie  des  corps  flottants 0,50        \      1,50 

(  pour  revanche  de  sécurité 0,50       ) 

Ossature  mélallique  au-dessous  de  l'eau  de  la  bikhe 0,80 

Hauteur  de  Teau  dans  la  bâche 2,20 

Total li,40m 


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—  545  — 

En  outre,  au  déboucaé  du  Pont-Canal  sur  la  rive  droite,  le 
tracé  par  Ghàtillon  donne  lieu  à  une  brusque  descente  de  H  m 
et  à  l'obligation  de  racheter  cette  différence  de  niveau  sur  un 
parcours  de  quelques  centaines  de  mètres,  à  l'aide  d'écluses 
accolées  ou  tout  au  moins  séparées  par  des  biefs  très  courts  pour 
regagner  le  bief  des  Combles,  solution  peu  satisfaisante  car  le 
bief  existant  des  Combles  est  mal  défendu  contre  les  hautes  crues 
de  la  Loire  qu'il  côtoie  sur  5  km  jusqu'à  Briare,  et  de  plus,  le 
nouveau  Canal  aurait  ainsi,  à  l'aide  des  anciennes  écluses  trans- 
formées, à  gravir  depuis  Briare  sur  un  parcours  d'environ  4  km 
une  hauteur  de  11  m  pour  atteindre  au  bief  de  Venon,  la  même 
cote  que  celle  adoptée  sur  le  Pont-Canal. 

Le  tracé  par  Briare  ne  présente  aucun  de  ces  inconvénients.  Il 
a,  au  contraire,  le  très  sérieux  avantage  de  réunir,  —  par  un  seul 
bief  de  près  de  20  km,  dont  13  km  de  canal  neuf,  comprenant  le 
Pont-Canal,  —  les  deux  biefs  existants,  situés  à  peu  près  au 
même  niveau  sur  les  deux  rives  de  la  Loire  ;  et  par  ainsi  de  sup- 
. primer  sept  écluses,  trois  sur  la  rive  gauche  et  quatre  sur  la  rive 
droite  de  la  Loire. 

L'inconvénient  du  projet  par  Briare  est  d'entraîner  l'exécution 
de  grands  remblais  sur  la  branche  neuve,  et  notamment  en  deux 
points  où  une  rupture  de  digue  donnerait  lieu,  par  le  fait  du 
voisinage  des  centres  habités,  aux  plus  grands  désastres.  Aussi, 
sans  entrer  dans  les  détails  de  construction  —  fort  intéressants, 
du  reste,  —  des  nombreux  ouvrages  d'art  échelonnés  sur  la 
branche  neuve,  de  chaque  côté  du  grand  Pont-Canal,  à  savoir, 
4  ponts-canaux  maçonnés  (voir  pL  2/  et  22),  22  aqueducs  sous 
cuvette,  16  passages  supérieurs  pour  deux  voies  de  bateaux, 
c'est-à-dire  ayant,  au  moins,  20  m  d'ouverture,  nous  croyons 
devoir  insister  plus  spécialement  sur  l'importance  des  deux  prin- 
cipaux ou\  rages  de  terrassement  et  sur  les  précautions  prises, 
tant  pour  éviter,  par  les  soins  apportés  à  leur  exécution,  toute 
chance  d'accident,  que  pour  atténuer  le  mal  et  en  limiter  l'éten- 
due si,  contre  toute  attente,  une  rupture  se  produisait  en  un  point 
quelconque. 

Aussi  bien  pour  les  grands  remblais  qui  traversent  sur  une 
longueur  de  1  200  m  la  vallée  de  Chàtillon  et  ses  abords  que  pour 
celui  de  845  m  de  longueur  qui  contourne  en  le  dominant  le  vil- 
lage de  Saint-Firmin,  avec  une  hauteur  moyenne  de  5,80  m  et 
une  hauteur  maxima  de  6,89  m  sous  cuvette,  on  ne  s'est  pas 
contenté  des  pilonnages  minutieux  par  couches  de  20  cm  usités 
Bull.  36 


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—  546  — 

en  pareil  cas,  d'un  bétonnage  de  0,15  m,  0,20  m  et,  parfois, 
0,25  m  recouvert  d'une  chape  en  ciment  et  d'un  corroi  en  terre 
au  fond  de  la  cuvette,  du  perreyage  à  mortier  de  ciment  des  talus 
intérieurs;  on  a  porté,  sur  certains  points,  les  largeurs  en  cou- 
ronne de  ces  remblais  à  11  m  et  au  delà,  avec  talus  extérieurs 
inclinés  à  3  m  de  base  et  1  m  de  hauteur,  complétés  et  consolidés 
par  des  risbernes,  plates-formes  et  glacis  de  raccordement  au  sol 
naturel  qui  arrivent  à  porter  la  demi -largeur  d'emprise,  à  partir 
de  l'axe  à  50  mètres,  ainsi  qu'on  peut  le  constater  sur  un  dçs 
huit  types  de  profils  en  travers  de  la  planche  23. 

Ces  grands  remblais, -auxquels  il  faut  ajouter  ceux  de  la  digue 
de  protection  de  Saint-Firmin  qui  se  développe  sur  1381,45  w 
de  longueur  avec  une  hauteur  de  8,50  m  au-dessus  de  l'étiage, 
représentent  les  deux  tiers  environ  du  cube  total  de  1 800  000  m^ 
-  en  chiffres  ronds,  provenant  soit  des  tranchées,  soit  de  l'accrois- 
sement de  débouché  sur  220  m  de  largeur  et  3,50  m  de  profon- 
deur du  lit  mineur  de  la  Loire  vis-à-vis  du  Pont-Canal. 

Et,  malgré  cet  ensemble  de  précautions  et  ces  multiples  garan- 
ties de  sécurité  que  nous  ne  citons  pas  toutes,  car  il  faudrait 
entrer  dans  le  détail  des  travaux  d'assainissement,  de  drainage, 
de  raccordement  avec  les  ouvrages  d'art,  on  a  voulu  prévoir 
même  l'impossible,  et  dix  portes  de  garde,  judicieusement  dis- 
tribuées sur  divers  travaux  en  maçonnerie,  permettent  d'isoler 
des  sections  réduites  du  canal,  non  seulement  en  vue  de  répara- 
tions courantes,  mais  aussi  pour  parer,  dans  le  cas  peu  probable 
d'une  rupture  de  digue,  à  l'irruption  par  la  brèche  des  4  ou 
500  000  m^  contenus  dans  le  bief. 

Enfin,  par  un  excès  de  prudence  devant  lequel  on  ne  peut  que 
s'incliner,  alors  que  la  vie  humaine  est  enjeu,  ce  n'est  qu'à  la  suite 
de  nombreux  essais  et  de  l'élévation  graduelle  et  progressive  du 
mouillage  que  l'ensemble  du  bief,  d'abord  livré  à  la  circulation 
le  16  septembre  1896,  —  avec  une  tenue  d'eau  de  1,80  m,  por- 
tée ensuite  à  2  m,  —  fut  définitivement  ouvert  à  titre  officiel, 
avec  son  mouillage  normal  de  2,20  m,  le  i-""  octobre  1897,  et  il 
ne  peut  plus  subsister  désormais  aucun  doute  sur  la  stabilité  de 
la  cuvette  en  remblai. 

Quant  au  Pont-Canal  sur  la  Loire  qui,  pour  assurer  un  débou- 
ché suffisant  aux  grandes  crues  du  fleuve,  avec  un  minimum  de 
hauteur,  devait  être  nécessairement  un  pont  à  bâche  métallique, 
on  trouvera  dans  le  mémoire  de  M.  Mazoyer  la  discussion  com- 


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—  547  — 

plète  des  données,  d'après  lesquelles  furent  arrêtées  les  dimen- 
sions principales  de  l'ouvrage.  On  y  verra  très  clairement  : 

Pourquoi,  en  dehors  même  de  la  question  d'économie,  il  y  avait 
avantage  à  remplacer  le  pont  d'inondation,  traversant  sur  1200  m 
le  lit  majeur  de  la  Loire,  par  un  pont  n'excédant  pas  les  dimen- 
sions du  lit  mineur  élargi  à  600  m  et  approfondi  à  3,50  m; 

Pourquoi  une  bâche  à  une  seule  voie  de  bateaux  était  (à  condi- 
tion toutefois  de  n'avoir  pas  plus  de  634  m  de  longueur)  suffisante 
pour  assurer  le  passage  de  tous  les  bateaux  qui  fréquentent  le 
canal,  et  ont  par  conséquent  à  traverser  le  pont  du  Guétin  et  les 
deux  écluses  accolées; 

Pourquoi  enfin,  on  avait  adopté  pour  la  traversée  de  600  m  du  lit 
mineur,  le  type  de  15  travées  de  40  m  et  piles  de  3  m  qui,  avec  un  dé- 
bouché net  de  556  7n  et  un  débouché  superficiel  de  3732  m  assure 
l'écoulement  de  9000  m  débités  par  la  Loire,  à  Briare,  dans  ses  plus 
grandes  crues.  De  même,  en  ce  qui  touche  aux  fondations  des  piles 
en  maçonnerie  et  des  culées,  le  mémoire  contient  de  la  page  42  à 
la  page  47,  toutes  les  indications  sur  les  maçonneries  de  fonda- 
*  tion,  leur  cube  et  leur  prix,  le  mode  d'enfoncement  des  caissons 
métalliques,  la  nature  des  terrains  traversés,  avant  d'arriver  au 
tuf  calcaire  très  apte  à  supporter  la  pression  de  4,26  kg  par  cen- 
timètre carré,  que  le  Pont-Canal  terminé  et  mis  en  eau,  exerce 
sur  la  fondation. 

De  même  enfin,  en  ce  qui  touche  aux  maçonneries  des  piles  et 
des  culées,  dont  la  structure  robuste  n'exclut  pas  l'élégance  dans 
la  forme. 

L'étude  de  la  partie  métallique  de  l'ouvrage  mérite  uneatten- 
tion  toute  spéciale. 

M.  Mazoyer  indique  que,  dès  1881,  le  service  de  la  navigation 
entreprit  un  projet  de  pont  en  fer;  mais,  étant  données  les  condi- 
tions à  remplir  pour  un  Pont-Canal  avec  bâche  métallique,  assu- 
rant un  mouillage  de  2,20  m  à  un  bateau  de  5  m  de  largeur, 
l'emploi  du  fer  travaillant  à  la  limite  maximum  de  6  kg,  condui- 
sait à  des  rivures  de  0,10  m  à  0,14  m  d'épaisseur  ([ui,  même  avec 
l'emploi  de  rivets  de  22  à  25  mm  de  diamètre,  ne  présente  de 
sécurité  ni  au  point  de  vue  du  serrage  des  tôles,  ni  au  point  de 
vue  de  la  résistance  aux  efforts  de  glissement  longitudinal. 

Au  contraire,  un  métal  travaillant  a  Ta  "Hexion,  et  avec  une 
limite  de  travail  de  10%,  permettant  de  réduire  le^  épaisseurs 
à  river  à  6  ou  8  cm,  couvre-joints  compris,  l'acier  doux,  en  mn 


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—  348  — 

mot,  dont  les  propriétés  commençaient  à  être  connues  et  appré- 
ciées en  1885,  venait  apporter  enfin  le  moyen  pratique  de  résou- 
dre le  problème,  dans  les  meilleures  conditions  d'économie  et 
de  solidité. 

Et  M.  Mazoyer,  par  qui  nous  avons  entendu  rappeler  bien  sou- 
vent de  vive  voix,  et  dans  les  termes  les  plus  flatteurs  pour 
notre  Société,  le  parti  qu'il  avait  tiré,  dans  l'étude  de  son  projet, 
des  travaux  des  Ingénieurs  civils  et  de  leurs  discussions  relatives 
aux  progrès  de  l'industrie  métallurgique,  a  tenu  à  en  apporter 
dans  son  mémoire  le  témoignage  officiel.  On  lit,  en  eflfet,  page  53: 

«...  En  1884,  M.  Périsse,  Ingénieur  civil,  résumait  dans  sa 
»  brochure  sur  l'emploi  de  l'acier,  les  plus  récents  progrès  réalî- 
»  ses  à  cette  époque  par  la  métallurgie.  » 

Et  il  ajoute  : 

«  L'industrie  métallurgique  était  en  mesure  de  fournir,  dès 
»  cette  époque,  des  lingots  d'acier  fondu  provenant  du  conver- 
»  tisseur  Bessemer  ou  d'autres  procédés  analogues,  parfaitement 
»  homogènes,  donnant  des  tôles  très  douces,  présentant  une 
»  résistance  notablement  supérieure  à  celle  du  fer  (42  kg,,  par 
»  millimètre  carré  de  section  au  lieu  de  30  kg),  et  cependant 
»  offrant  des  propriétés  remarqua  blés  d'élasticité  (22  kg  par  mil- 
»  limètre  carré  de  section  au  lieu  de  15  kg  pour  le  fer)  et  d'ex- 
»  tension  avant  rupture  (24  0/0).  Ce  métal  mis  en  œuvre  était 
»  livré  presque  au  même  prix  que  le  fer.  » 

Rien  ne  donne  mieux  l'idée  de  ce  qu'on  avait  à  attendre Jà 
Briare  des  qualités  de  ce  métal  que  la  comparaison  entre  les  poids, 
surcharge  comprise,  du  Pont-Canal  à  une  voie  de  bateaux  avec 
travées  de  40  m  et  le  poids  des  ponts  de  chemin  de  fer  à  deux 
voies  avec  les  ouvertures  usuelles  de  75  m. 

D'une  part,  le  poids  par  mètre  courant  du  pont  de  Briare  qui 
se  compose  des 

5  t         de  son  ossature, 

2  200  t  de  béton  maigre,  asphalte  et  empier- 
rement des  trottoirs, 
et  15  600  t  d'eau, 

fonne  un  total  de  22  800  t  à  charge  normale 
et  de  24  400  t  avec  surcharge. 


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-  549  — 

Tandis  que,  d'autre  part,   pour  un  pont  de  chemin  de  fer  à 
deux  voies  avec  travée  de  75  m,  le  poids  total  se  compose  de  : 
6  t  de  métal 
10  t  de  surcharge  roulante.  ^ 

Tot^l  .   .    îël 

Ce  qui  revient  à  dire  que  le  poids  d'un  pont  de  chemin  de  fer 
à  deux  voies  avec  ses  surcharges  roulantes  n'atteint  que  les  deux 
tiers  du  poids  du  Pont-Canal  à  une  voie  de  bateaux. 

En  dehors  de  cette  comparaison,  et  pour  nous  en  tenir  aux 
chiffres  d'ensemble,  nous  citerons  les  deux  suivants  : 

Poids  de  l'ossature  métallique ■•   .      SOQOt 

Poids  du  pont  en  charge  reposant  sur  ses  appuis.     14 600 < 

On  comprend  le  soin  qu'il  était  nécessaire  d'apporter,  autant 
dans  les  calculs  que  dans  l'examen  des  dispositions  d^ensemble 
et  de  détail  d'un  pareil  ouvrage.  La  preuve  que  rien  n'a  été 
négligé  à  cet  égard  se  retrouve  à  chacune  des  40  pages  que 
M.  Mazoyer  a  consacrées  à  la  mise  en  lumière  des  études  théo- 
riques et  pratiques  auxquelles  il  s'est  livré. 

Nous  nous  bornerons  à  décrire  sommairement  le  type  dont  ce 
long  et  minutieux  travail  préparatoire  a  amené  l'adoption  défi- 
nitive. 

La  bâche  à  une  voie  de  bateaux  du  pont  de  Briare  se  compose 
de  deux  poutres  maîtresses  en  I  à  âmes  pleines,  hautes  de  3,40  m 
entre  les  semelles,  distantes  horizontalement  de  7,259  m  d'axe 
en  axe  et  reliées  à  leur  partie  inférieure  par  une  série  de  pièces 
de  pont  de  0,70  m  de  hauteur,  espacées  de  1,45  m,  suivant  l'axe 
du  canal. 

Ces  pièces  soutiennent  une  tôle  qui  vient,  en  se  recourbant 
sur  chaque  côté,  se  raccorder  avec  l'àine  des  poutres  maîtresses 
et  constitue  ainsi  la  cuvette. 

Au-dessus  de  chacune  des  poutres,  un  chemin  de  halage  de 
2,50  m  de  largeur  repose  sur  les  semelles  et  sur  une  série  de 
consoles  formant  encorbellement  à  l'extérieur  de  la  cuvette,  et 
espacées  de  1,45  m  comme  les  pièces  du  pont  auxquelles  elles 
correspondent. 

Une  autre  série  de  petites  consoles  supportent,  de  chaque- 
côté,  à  l'intérieur  de  la  bâche  et  au  niveau  du  plan  d'eau,  les 
longrines  en  bois  destinées  à  amortir  le  choc  des  bateaux. 

La  solidité  des  fondations  permettant  de  ne  redouter  aucune 
différence  dans  l'horizontalité  des  appuis,  on  a  adopté  le  système 


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—  550  — 

à  travées  continues  qui,  pour  un  Pont-Canal,  présente,  sur  les 
tr^yées  discontinues,  un  avantage  considérable. 

Au  lieu  d'avoir,  en  effet,  à  établir  pour  chaque  travée  et  sur 
chaque  ^le  des  joints  à  la  fois  mobiles  et  étanches  aussi  diffi- 
ciles à  surveiller  qu'à  réparer,  on  peut  avec  les  travées  conti- 
nues concentrer  toutes  les  difi&cultés  sur  les  supports  extrêmes, 
où  on  est  arrivé  en  fait  à  les  résoudre  très  simplement  et  très 
heureusement.  Sept  travées  lancées  de  la  rive  droite  et  huit  de 
la  rive  gauche  à  Taide  des  méthodes  bien  connues,  jusque  sur 
l'axe  de  la  pile  n°  8,  y  ont  été  réunies  et  ancrées  pour  former 
une  poutre  continue  de  600  m  dont  la  dilatation  calculée  pour 
des  limites  de  températurede  —  20**  et  -f- 50**,  s'opère  sur  chaque 
culée  dans  une  bâche  fixe  de  faible  longueur. 

La  bâche:  mobile  y  plonge  comme  un  piston  et  forme  un  joint 
dont  un  système  ingénieux  d'étoupes  comprimées;  et  de  caout- 
chouc assure  l'étanchéité  absolue. 

Le  service  du  Pont-Canal* devant,  pour  répondre  aux  besoins 
de  la  navigation,  être  assuré  de  trois  heures  du  matin  à  neuf 
heures  du  soir,  on  a  dû  organiser  l'éclairage  électrique  du  Pont 
et  de  ses  abords  pendant  les  heures  de  nuit,  et  on  a  utilisé  à 
cet  effet  la  hauteur  de  chute  de  7,94  m  dont  on  dispose  et  un 
volume  d'eau  dîe  380  l  par  seconde  qu'on  emprunte  au  canal. 

Une  des  deux  turbines  travaillant  avec  la  moitié  de  la  quan- 
tité d'eau  susdite,  actionne  directement  une  dynamo  qui  peut 
assurer  un  régime  de  9  800  watts  supérieur  dé  plus  de  2000  watts 
à  ce  qu'exige  la  marche  régulière  des  122  lampes  de  16  bougies 
réparties  sur  le  Pont-Ganal  et  ses  abords. 

Nous  aurions  terminé  cet  exposé  dpnt  les  trop  longs  dévelop- 
pements ont  pour  excuse  l'importance  de  l'œuvre  de  M.  Mazoyer, 
si,  après  avoir  recommandé  la  lecture  attentive  de  son  mémoire, 
nous  n'avions  à  recommander  aussi  à  tous  ceux  qu'il  aura  inté- 
ressés, la  visite  des  grands  travaux  qui  y  sont  décrits. 

Nous  serions  heureux  que  notre  sympathique  président  Loreau 
voulût  bien  inspirer  à  son  successeur  l'idée  d'organiser,  l'été 
prochain,  une  tournée  de  la  Société  dans  le  Bourbonnais. 

Mieux  que  personne,  il  sait  l'accueil  qui  sera  fait  aux  tou- 
ristes à  Briare.  Je  suis,  quant  à  moi,  tout  prêt  à  me  porter 
garant,  avec  lui,  de  l'accueil  qu'ils  recevront  de  M.  Mazoyer  sur 
toute  la  partie  du  réseau  navigable  dont  il  a  la  haute  direction. 


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NOTICE  NÉCROLOGIQUE 


SUR 


Louis  GONIN 

PAR 
IML.    A.    M:AUI-iBX 


Nous  croyons  devoir  consacrer  ici  quelques  lignes  à  la  mémoire 
d'un  Collègue  qui,  entré  tardivement  dans  notre  Société,  n*a 
malheureusement  pas  figuré  longtemps  sur  ses  listes,  mais  qui 
était  connu  d'un  grand  nombre  d'entre  nous  ;  il  appartenait 
d'ailleurs  à  une  spécialité  peu  représentée  dans  nos  rangs  et  dans 
laquelle  il  s'était  acquis  une  réputation  très  méritée. 

Louis-Albert  Gonin  était  né  à  Lausanne,  le  27  décembre  1827; 
il  entra  en  1849  à  l'École  Centrale  où  l'influence  de  Perdonnet 
et  de  quelques  anciens  élèves  attirait  alors  beaucoup  de  jeunes 
gens  de  la  Suisse  romande.  Gonin  en  sortit  en  1852  avec  le 
diplôme  d'Ingénieur  dans  la  spécialité  des  constructeurs. 

Nous  pouvons  dire  en  passant  que  cette  promotion  de  1852  a 
donné  un  grand  nombre  d'Ingénieurs  distingués;  elle  figure  bril- 
lamment sur  les  listes  de  notre  Société,  à  laquelle  elle  a  fourni 
2  Présidents,  Jousselin  et  Reymond,  2  vice-Présidents,  Courras 
et  H.  Peligot,  un  Secrétaire,  Tronquoy,  2  Membres  du  Comité, 
Dupuy  et  Gallois,  et  un  certain  nombre  de  Membres,  parmi 
lesquels  le  regretté  A.  PoUok,  mort  cette  année  dans  la  catas- 
trophe de  la  Bourgogne, 

Gonin  passa  d'abord  quelque  temps  sur  les  chantiers  du  chemin 
de  Metz  à  Thionville,  mais  l'ère  de  l'établissement  des  voies  fer- 
rées venait  de  s'ouvrir  en  Suisse  et  le  jeune  Ingénieur  rentra  dans 
son  pays  natal  où  il  pensait  trouver  facilement  à  occuper  son 
activité.  Il  fut  employé  à  la  construction  du  chemin  de  fer  de 
Morges  à  Yverdon,  le  premier  exécuté  sur  le  territoire  vaudois. 
Cette  ligne,  de  45  km  environ,  avait  été  concédée  en  1852  ;  elle 
fut  englobée  dans  le  réseau  de  l'Ouest  suisse,  devenu  depuis 
Suisse  Occidentale  et  actuellement  Jura-Simplon. 


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—  îif>2  — 

Mais,  dès  1854,  les  circonstances  firent  entrer  Gonin  au  service 
des  travaux  publics  du  canton  de  Vaud,  service  qu'il  ne  devait 
plus  quitter  jusqu'à  sa  mort  et  où  s'est  accomplie  toute  sa  carrière. 
Il  fut  "nommé  en  tSGl  Ingénieur  cantonal,  poste  qu'il  devait 
occuper  pendant  trente-sept  ans  (1). 

Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  faire  remarquer  ici  que,  depuis 
l'organisation  du  service  des  travaux  publics  dans  le  canton  de 
Vaud,  organisation  qui  remonte  à  1811,  les  fonctions  d'Ingénieur 
cantonal  qui  équivalent  à  celle  d'Ingénieur  en  chef  des  Ponts 
et  Chaussées  dont  Gonin  avait  le  titre,  n'ont  été  remplies  que  par 
six  titulaires  dont  4  ont  occupé  le  poste  pendant  une  période  de 
quatre  à  huit  ans,  un,  le  célèbre  Pichard  mort  en  1841  et  qui  était 
Ingénieur  en  chef  honoraire  des  Ponts  et  Chaussées  de  France,  pen- 
dant vingt-trois  ans  et  le  dernier,  Gonin,  pendant  trente-sept  ans. 

Si  la  carrière  de  notre  Collègue  n'a  pas  été  variée,  elle  n'en  a 
pas  été  moins  bien  remplie  et,  si  le  territoire  sur  lequel  avait  à 
s'exercer  son  activité  n'était  pas  très  étendu,  3300  km^  environ, 
les  travaux  à  exécuter  étaient  nombreux. 

Le  service  comprenait  tout  d'abord  l'entretien  et  la  construc- 
tion des  routes.  Dans  un  travail  sur  lequel  nous  reviendrons 
tout  à  l'heure,  Gonin  faisait  remarquer  avec  raison  que,  contrai- 
rement à  l'opinion  assez  répandue  que  l'introduction  des  voies 
ferrées  aurait  pour  conséquence  de  ralentir  ou  même  de  faire 
cesser  la  construction  des  routes,  plus  la  circulation  se  trouve 
stimulée  par  la  locomotion  rapide  et  économique,  plus  aussi  la 
nécessité  d'améliorer  les  routes  et  d'en  ouvrir  de  nouvelles  s'est 
fait  sentir  d'une  manière  impérieuse.  Le  réseau  des  routes  du 
canton  de  Vaud  compte  environ  1  800  km  et  certaines  de  ces 
routes,  établies  dans  les  districts  montagneux,  constituent  des 
ouvrages  d'art  très  remarquables. 

Viennent  ensuite  la  conservation  des  rivages  des  nombreux 
cours  d'eau  et  des  trois  lacs,  Léman,  de  Neuchâtel  et  de  Morat, 
les  corrections  fluviales,  les  chemins  de  fer,  le  service  des  mines 
et  le  service  topographique. 

Nous  citerons  parmi  les  travaux  les  plus  importants  exécutés 
sous  la  direction  de  Gonin,  l'eridiguement  de  la  rive  vaudoise  du 
Rhône  et  l'assainissement  de  la  plaine  qui  borde  ce  fleuve,  la 
correction  de  la  Gryonne  et  surtout  les  travaux    d'assainisse- 

(1)  L'Ecole  Centrale  a  fourni  à  la  Suisse  un  cerlain  nombre  d'ingénieurs  cantonaux;  nous  citerons 
parmi  les  noms  qui  nous  reviennent  à  la  mémoire  en  dehors  de  Gonin,  ceux  de  :  Graffenried  à  Berne, 
Grand  à  Neuchâtel,  Zettcr  à  Soleure,  Wurth  à  Genève,il  y  en  a  probablement  encore  plusieurs  i:ulres. 


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—  853  — 

ment  de  la  plaine  de  l'Orbe  qui,  commencés  en  1875,  doivent 
durer  encore  plusieurs  années  et  dont  la  dépense  totale  dépassera 
4  millions  de  francs,  somme  qui,  même  en  tenant  compte  des 
subventions  de  la  Confédération,  est  fort  élevée  pour  le  budget 
d'un  petit  pays. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  ce  qui  concerne  ces  questions  ;  on 
le  trouvera  exposé  avec  des  détails  complets  dans  l'ouvrage  inti- 
tulé :  Mémorial  des  travatix  publics  du  canton  de  Vaud,  rédigé  sous 
la  direction  de  Gonin  et  en  partie  par  lui-même,  ouvrage  écrit 
à  l'occasion  de  l'Exposition  nationale  suisse  de  4896  et  dont  nous 
avons  donné  une  analyse  dans  le  Bulletin  de  janvier  1897.  En 
Appréciant  cet  ouvrage,  nous  avons  dû  rappeler  la  part  considé- 
rable qu'avait  eue  dans  les  travaux  qui  y  sont  relatés  notre  Col- 
lègue, dont  la  modestie  bien  connue  tendait  toujours  à  agrandir 
le  rôle  de  ses  collaborateurs  aux  dépens  du  sien. 

Les  rares  loisirs  que  lui  laissait  un  service  très  absorbant 
étaient  consacrés  par  Gonin  à  des  études  relatives  à  l'art  de  l'In- 
génieur. Une  des  plus  remarquables  est  celle  qu'il  fit  d'un  appareil 
de  propulsion  connu  sous  le  nom  de  «  Tube  Gonin  »  et  qu'il  des- 
tinait à  diverses  applications,  telles  que  chemins  de  fer  à  fortes 
rampes,  ascenseurs,  extraction  dans  les  mines,  plans  inclinés  pour 
remplacer  les  écluses,  etc. 

Le  principe  de  ce  système  était  l'emploi  d'un  tube  métallique 
fendu,  avec  une  soupape  longitudinale  laissant  passer  une  lame 
attachée  à  un  piston  pouvant  se  déplacer  dans  le  tube.  Ce  tube 
ressemblait  à  l'organe  analogue  des  chemins  de  fer  atmosphé- 
riques, mais  il  fonctionnait  par  pression  intérieure  et  non  par  le 
vide. 

Gonin  fît  en  1879,  à  Genève,  avec  le  concours  de  notre  émi- 
nent  Collègue,  M.  Th.  Turrettini,  des  expériences  avec  un  tube 
d'essai  dans  le  but  de  se  rendre  compte  des  résistances  passives 
de  cet  appareil.  Le  piston  actionné  par  l'air  comprimé  agissait 
sur  un  dynamomètre  également  à  air  comprimé  de  sorte  que  le 
rapport  des  pressions  indiquées  par  les  deux  manomètres,  rap- 
portées à  des  surfaces  égales  de  pistons,  donnait  le  rendement 
de  l'appareil.  Ce  rendement  fut  trouvé  en  moyenne  de  0,949, 
c'est-à-dire  que  les  frottements  du  piston  et  de  ses  accessoires 
n'absorbaient  que  51  millièmes  de  l'effort  moteur. 

Gonin  fît  quelques  applications  à  peu  près  insignifiantes  de  son 
appareil,  à  des  ascenseurs  par  exemple,  mais  il  le  croyait  apte  à 
rendre  des  services  pour  des  ouvrages  importants,  et  il  fit  avec 


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—  554  — 

la  collaboration  de  M.  Huc-Mazelet,  Ingénieur  à  Lausanne,  l'étude 
très  complète  d'un  ascenseur  poux  bateaux  destiné  à  remplacer 
les  sept  écluses  du  bief  de  partage  du  Canal  du  Centre. 

Cette  installation  devait  comporter  un  tube  propulseur  de 
0,45  m  de  diamètre  et  180  m  de  longueur,  incliné  à  10  0/0,  de 
manière  à  racheter  une  différence  de  niveau  de  18  m.  Le  piston, 
actionné  par  l'eau  sous  pression,  fournie  par  un  ensemble  d'accu- 
mulateurs, déplaçait,  roulant  sur  4  files  de  rails  et  porté  sur 
58  essieux,  un  bac  métallique  rectangulaire  de  45  m  de  longueur, 
5,20  m  de  largeur  et  2,50  m  de  hauteur,  pouvant  contenir  à 
flot  un  bateau  de  300  (.  Le  poids  à  déplacer  était  de  700 1.  Nous 
n'insisterons  pas  sur  cette  étude  très  bien  faite  dont  nous  avons 
donné  un  compte  rendu  détaillé  dans  le  Génie  CivU^  du  29  août 
1891. 

Nous  rappellerons  seulement  que  ce  projet  fut  l'objet  d'un  rap- 
.  port  flatteur  de  MM.  Fontaine,  Ingénieur  en  chef  et  Desmur,  In- 
génieur ordinaire  des  Ponts  et.  Chaussées.  Ce  rapport,  qui  remonte 
à  1886,  concluait  à  la  prise  en  considération  du  projet  et  proposait, 
sous  réserve  de  l'approbation  de  la  Commission  des  Inventions, 
de  faire  allouer  par  le  Ministère  un  crédit  de  105000  /"destiné  à 
exécuter  sur  le  système  quelques  expériences  préliminaires  dans, 
des  conditions  plus  larges  que  celles  qui  avaient  été  faites  à  Genève, 
Le  rapport  se  terminait  en  exprimant  le  vœu,  qu'en  tout  cas,  M.  le 
Ministre  accordât,  aux  savants  auteurs  du  projet,  des  éloges  très 
mérités  et  de  très  sérieux  encouragements,  en  attendant  qu'une 
application  de  leur  système  devint  possible  sur  quelque  point 
des  nouveaux  canaux  français,  en  construction  ou  en  projet.  Ce 
rapport  parait  n'avoir  eu  aucune  suite  et  nous  croyons  savoir  que 
les  «  savants  auteurs  du  projet  »  n'ont  Jamais  reçu  ni  le  moindre 
éloge,  ni  le  moindre  témoignage  officiel  de  satisfaction,  monnaie 
pourtant  courante  et  peu  coûteuse,  dont  les  administrations 
publiques  ne  se  montrent  généralement  pas  avares. 

Gonin  a  écrit  de  nombreuses  notes,  surtout  des  comptes  rendus 
de  visites  techniques  ou  de  congrès  auxquels  il  avait  assisté  ; 
presque  tous  ces  articles  ont  paru  dans  les  Bulletins  de  la  So- 
ciété  Vaudoise  des  Ingénieurs  et  Architectes,  dont  il  avait  été 
un  des  fondateurs  en  1875  et  dont  il  avait  été  nommé  Président 
d'honneur,  après  avoir  en  été  treize  ans  Président  eflfectif. 

A  un  âge  déjà  avancé,  notre  Collègue  avait  conservé  toute  son 
activité,  nous  pouvons  même  ajouter  tout  l'entrain  de  la  jeu- 
nesse, comme  nous  avons  pu  le  constater  une  fois  de  plus  en  nous 


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—  55o  — 

trouvant  avec  lui  à  l'inauguration  du  tramway  électrique  de  Bex, 
au  mois  de  septembre  dernier.  Nous  avions  reçu,  il  y  peu  de 
jours,  une  lettre  de  lui  nous  apportant  la  demande  d'admission 
de  l'éminent  Ingénieur-Électricien,  M.  Palaz,  que  noua  l'avions 
prié  de  vouloir  bien  recruter  pour  notre  Société,  lorsque  nous 
avons  eu  la  douleur  d'apprendre  sa  mort  survenue  subitement 
à  Lausanne,  le  18  décembre. 

Ingénieur  et  administrateur  distingué,  camarade  et  collègue 
dévoué  et  obligeant,  caractère  élevé,  de  relations  agréables  et 
sûres,  Gonin  laisse  les  meilleurs  souvenirs  à  tous  ceux  qui  l'ont 
connu. 


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NOTICE  NÉCROLOGIQUE 

SUR 

Pierre    BERTHOT 

PAR 

1^.   Au&uste   MIOFIKAU. 


Le  monde  savant  et  le  monde  technique  viennent  de  faire  une 
grande  perte  en  la  personne  de  Pierre  Berthot,  Ingénieur  des 
Arts  et  Manufactures  et  membre  de  notre  Société  depuis  1857, 
décédé  le  20  novembre  dernier,  à  Paris,  à  l'âge  de  65  ans. 

Né  à  Paris  le  3  septembre  1833,  Berthot,  après  de  solides  études 
au  collège  Bourbon  (aujourd'hui  lycée  Gondorcet),  entrait,  en  1852, 
dans  un  très  bon  rang,  à  l'École  Centrale,  et  en  sortait  le  premier 
de  sa  promotion,  en  1856. 

Il  fut  depuis  successivement  :  Ingénieur  au  Creusol,  où  il  fit 
connaissance  de  M.  Janssen,  le  célèbre  astronome,  qui  resta  son 
ami  jusqu'à  son  dernier  jour  :  Ingénieur  des  Travaux  Publics  de 
la  province  de  Bahia  au  Brésil  ;  Ingénieur  des  papeteries  du 
Marais,  de  la  maison  de  constructions  métalliques  Eiffel  et  C^*,  de 
l'usine  de  platine  Ghapuis.  Entre  temps,  il  était  Ingénieur  de 
classe  aux  Expositions  universelles  de  Paris  de  1878,  1889,  et 
Ingénieur  en  chef  de  l'Exposition  de  Moscou,  en  1891,  à  la  suite 
de  laquelle  il  obtenait  la  croix  de  commandeur  de  Tordre  de  Saint- 
Stanislas  de  Russie.  Tout  récemment  encore,  il  était  nommé  In- 
génieur du  Service  mécanique  de  l'Exposition  de  1900,  fonctions 
qu'il  dut  abandonner,  faute  de  temps,  pour  se  livrer  tout  entier 
à  ses  occupations  courantes  à  la  Compagnie  du  nouveau  canal  de 
Panama. 

Berthot  consacrait  encore  au  travail  le  temps  que  beaucoup 
d'autres  passent  à  se  reposer  où  à  se  distraire.  Le  soir,  à  ses 
moments  perdus,  il  écrivait  des  ouvrages  estimés  comme  le  Traité 
de  rélévation  des  eaux  (Baudry,  éd.).  Les  PorUs^  Routes  et  Canaux 
(Fanchon,  éd.),  etc.  ;  il  s'abandonnait  là  entièrement  à  sa  nature 
spéculative  et  à  son  amour  inné  des  mathématiques  supé- 
rieures :  ainsi  il  envoyait  à  l'Académie  des  Sciences  de  Paris  et 


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—  357  — 

aux  Académies  de  Bruxelles  et  de  Suède,  des  études  mécaniques 
très  appréciées. 

Nos  collègues  se  rappellent  qu'en  1886,  il  obtenait  la  médaille 
d'or  annuelle  de  notre  Société,  précisément  pour  un  très  remar- 
quable mémoire  sur  les  forces  mutuelles. 

Berthota,  en*  réalité,  manqué  sa  vocation  :  il  était  trop  déta- 
ché des  préoccupations  matérielles,  trop  peu  doué  du  seiis  pra- 
tique de  la  vie,  pour  se  livrer  à  l'industrie  ;  il  ne  se  plaisait 
qu'aux  abstractions,  il  n'était  heureux  que  lorsqu'il  pouvait  se 
livrer  à  la  science  pure  et  exposer  à  quelque  ami  affectionné  ses 
dernières  découvertes.  Il  était  né  pour  être  professeur  de  Faculté, 
et  il  est  impossible  de  s'expliquer  comment  l'École  Centrale,  dont 
il  était  sorti  le  premier,  a  pu  négliger  de  s'attacher  un  sujet 
aussi  distingué,  une  nature  d'élite  comme  la  sienne,  qui  aurait 
brillamment  tenu  sa  place  dans  l'aréopage  des  maîtres  de  cette 
savante  maison. 

En  dehors  de  ses  qualités  de  travailleur  et  de  savant,  Berthot 
était  un  grand  cœur  se  donnant  tout  entier  à  ceux  qu'il  aimait  ; 
il  était  particulièrement  affectueux  avec  ceux  qui  n'avaient  pas 
son  âge  et  auxquels  il  prodiguait  ses  excellents  conseils  et  ses 
meilleures  marques  d'amitié  dans  les  plus  mauvais  moments. 
Nous  pouvons  en  parler  en  connaissance  de  cause  pour  en  avoir 
nous-méme  très  souvent  fait  l'expérience.  Il  laisse  derrière  lui 
le  souvenir  d'un  homme  de  bien,  dans  la  plus  large  acception 
du  mot  ;  tous  ceux  qui  l'ont  approché  se  rappelleront  toujours  son 
extrême  bienveillance,  son  inaltérable  bonté,  son  empresseme  nt 
à  rendre  service.  Ceux  qui  ont  eu,  plus  particulièrement,  le. bon- 
heur d'être  comptés  parmi  ses  intimes,  ne  verront  jamais  se 
combler  le  vide  immense  produit  par  sa  disparition. 

Aux  obsèques,  qui  eurent  lieu  le  23  décembre  dernier,  en 
l'église  Notre-Dame-des-Champs,  une  foule  nombreuse  de  savants, 
d'Ingénieurs,  d'amis,  se  pressait  derrière  le  corbillard  chargé  de 
fleurs  et  de  couronnes:  nous  citerons,  en  particulier,  MM.  Haton 
de  la  Goupillière  et  Janssen,  de  l'Institut. 

Au  cimetière  Montmartre,  où  eut  lieu  l'inhumation,  dans  un 
caveau  de  famille,  M.  Janssen  prononça  le  discours  suivant  : 

Messieurs, 

«  C'est  avec  une  émotion  bien  profonde  que  je  viens  dire  un 
dernier  adieu  à  un  vieil  ami  de  cinquante  ans,  enlevé  si  soudai  - 
nement  et  si  cruellement  à  ma  profonde  et  douce  affection. 


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—  588  — 

»  C'est,  Messieurs,  que  le  caractère  de  Berthot  était  aussi  bon, 
aussi  afiFectueux,  aussi  charmant,  que  sa  science  était  étendue 
et  élevée, 

•*  Bertiiot  a  été  un  des  Ingénieurs  les  plus  distingués  de  l'École 
Centrale.  Il  y  était  entré  dans  un  bon  rang,  et  sorti  le  premier. 
Il  y  avait  contracté  des  amitiés  qui  ont  duré  autant  que  sa  vie. 
Parmi  ces  amitiés  nous  distinguons  surtout  celles  qu'il  lia  avec 
les  plus  grands  Ingénieurs  de  notre  temps,  avec  celui  dont  les 
grands  travaux,  à  l'étranger  et  en  France,  ont  illustré  le  Génie 
Civil  français  :  j'ai  nommé  M.  Eiffel. 

»  Berthot,  indépendamment  de  sa  science  d'Ingénieur,  avait 
un  goût  tout  particulier  pour  l'analyse  mathématique  et  ses  appli- 
cations les  plus  élevées  aux  sciences  physiques.  Les  questions  de 
mécanique  moléculaire,  dans  leurs  parties  les  plus  délicates,  le 
préoccupaient  sans  cesse. 

»  Dans  ces  dernières  années,  il  m'avait  entretenu  d'une  théorie 
qui  tendait  à  comprendre  dans  une  même  formule,  la  gravitation 
Newtonnienne  et  les  forces  qui  régissent  les  actions  moléculaires. 
Je  fus  assez  heureux  pour  obtenir  de  l'Académie  de  Bruxelles, 
qu'elle  insérât  cet  intéressant  travail  dans  le  recueil  de  ses  Mé- 
moires. Quel  que  soit  l'avenir  réservé  à  cette  théorie,  on  la  con- 
sultera toujours  avec  intérêt  et  avec  fruit. 

»  Si  l'on  considère  l'étendue  des  connaissances  de  Berthot,  son 
goût  si  vif  pour  la  théorie,  son  talent  d'exposition,  on  sera  amené 
à  regretter  qiTîl  n'ait  pas  dirigé  sa  carrière  vers  le  professorat. 
Sorti  le  premier  de  l'École  Centrale,  il  était  en  quelque  sorte 
désigné  pour  y  devenir  professeur,  et,  certainement,  il  en  eut 
été  un  des  maîtres  les  plus  aimés'  et  les  plus  distingués.  C'était 
bien  là  l'atmosphère  calme  et  sereine  qui  convenait  à  sa  nature 
spéculative.  C'est  ce  goût  inné  et  impérieux  des  hautes  études  qui 
ont  rendu  Berthot  trop  oublieux  de  la  conduite  de  sa  carrière 
et  trop  peu  soucieux  de  ses  intérêts.  Mais,  dans  cette  âme  toute 
éprise  de  beautés  intellectuelles  et  qui  y  trouvait  toute  satisfac- 
tion, il  n'y  eut  jamais  place  pour  le  moindre  sentiment  d'amer- 
tume ou  de  jalousie. 

»  C'est  là.  Messieurs,  ce  qui  lui  méritait,  de  notre  part,  une  si 
haute  estime  et  une  profonde  sympathie  ;  c'est  là,  encore,  ce  qui 
assurera  à  sa  mémoire  un  souvenir  ému  et  durable. 

»  Adieu,  Berthot,  adieu  mon  cher  et  vieil  ami  ;  tu  ne  seras  pas 
remplacé  dans  mon  affection,  p 


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—  5r>9  — 

M.  Auguste  Moreau  parla  ensuite  en  ces  termes  : 

«  Au  nom  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils  de  France  et  de 
l'École  Centrale  des  Arts  et  manufactures,  dont  il  était  un  des 
plus  brillants  sujets,  je  viens  à  mon  tour  adresser  quelques 
paroles  d'adieu  à  notre  pauvre  ami  Pierre  Berthot,  qui  est  là, 
dans  ce  cercueil,  endormi  pour  jamais  I 

»  Berthot  avait  une  vive  affection  pour  ces  deux  institutions 
qu'il  ne  séparait  jamais  l'une  de  l'autre;  en  outre,  profond 
patriote,  c'était  avec  une  vive  satisfaction  qu'il  aimait  à  rappeler 
ses  travaux  techniques  à  l'étranger,  au  Brésil,  en  Portugal,  à 
Moscou  ;  cela  lui  avait,  en  effet,  permis  de  porter  haut  et  ferme 
le  drapeau  du  Génie  Civil  et  celui  de  la  France,  et  il  en  éprou- 
vait une  légitime  fierté. 

»  Il  a  d'ailleurs  grandement  honoré  son  pays  et  notre  corpora- 
tion par  sa  haute  honorabilité  de  même  que  par  ses  travaux  de 
premier  ordre  qui  lui  ont  valu  la  croix  de  Saint- Stanislas  de 
Russie,  et  la  médaille  d'or  de  la  Société  des  Ingénieurs  Civils. 
Mais,  comme  on  vient  de  le  dire  si  éloquemment,  son  inclination 
naturelle  le  disposait  vers  la  science  pure  et  il  eut  à  plusieurs  re- 
prises les  honneurs  de  l'insertion  dans  les  Bulletins  des  acadé- 
mies françaises  et  étrangères. 

D  Nous  oublierions  le  plus  important  si  nous  ne  rappelions  l'ami 
exquis  qu'était  Berthot,  la  nature  exceptionnellement  bonne  qu'il 
possédait.  "Vous  toiis,  qui  nous  entourez  et  qui  l'avez  connu,  vous 
savez  aussi  bien  que  nous  les  trésors  d'affection  qu'il  avait  en 
réserve  pour  ceux  qu'il  aimait,  et  l'extrême  bienveillance  qu'il 
professait  à  l'égard  de  tous  :  indices  certains  d'un  homme  abso- 
lument supérieur. 

»  Eh  bien  I  voilà  celui  qui  vient  de  nous  être  enlevé  d'une 
manière  si  subite  et  si  inattendue  !  Voilà  celui  que  cette  grande 
et  inepte  faucheuse,  la  mort,  vient  de  coucher  dans  son  linceul 
pour  l'éternité  I 

»  Adieu  !  mon  cher  Berthot,  adieu  au  nom  de  tous  nos  Collè- 
gues, (le  tous  nos  Camarades,  de  tous  nos  amis.  Aussi  bien  vous 
n'êtes  point  mort  pour  nous,  car  ceux  qui  laissent  derrière  eux 
de  pareils  souvenirs,  ne  disparaissent  pas  complètement  I  Et  je 
suis  l'interprète  de  tous  ceux  qui  vous  ont  connu,  de  tous  ceux 
qui  m'entourent,  en  ce  moment,  en  un  mot  de  tous  ceux  qui 
vous  ont  aimé,  en  affirmant  que  vôtre  souvenir  restera  toujours- 
grave  au  plus  profond  de  nos  cœiïfs.  > 


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CHRONIQUE 

N'  228 

Sommaire.  —  Emploi  dans  le?  machines  à  vapeur  de  la  condcosation  avec  refroidisse- 
ment de  Tean.  —  Le  pont  Victoria  sur  le  Saint-Laurent.  —  Les  chemins  de  fer  minus- 
cules en  Angleterre.  —  Trains  monstres  aux  Etats-Unis.  —  Abonnements  généraux  sur 
les  chemins  de  fer  suisses.  —  Sir  John  Fowler.  —  Production  de  minerais  de  fer  en 
Espagne.  —  Le  moteur  Keely. 

Emploi  dans  les  macliliies  à  %apeur  de  la  eondeiifia- 
tton  avee  refroldl«fleineiit  de  l^eau.  —  On  a  trouvé  dans  bien 
des  cas  avantage  à  employer  la  condensation  dans  les  moteurs  à  vapeur 
avec  refroidissement  de  Teau,  lorsqu'on  ne  dispose  pas  d  une  quantité 
suffisante  d'eau.  Nous  croyons  intéressant  de  donner  l'exemple  suivant, 
parce  qu'il  contient  des  chiffres  qui  permettent  d'apprécier  les  avantages 
réalisés  par  la  substitution  d'une  machine  à. condensation  à  un  moteur 
à  échappement  libre.  Nous  le  trouvons  dans  une  communication  toute 
récente  de  M.  J.  H.  Vail  à  l'American  Society  of  Mechanical  Engineers. 

Il  s'agit  d'une  station  centrale  d'éclairage  électrique  contenant  vingt- 
sept  chaudières,  chacune  de  1,22  m  de  diamètre,  6,10  m  de  longueur, 
contenant  22  tubes  de  0,127  m  de  diamètre.  Ces  chaudières  étaient 
posées  deux  à  deux  dans  un  foyer  dont  la  grille  avait  1,52  in  de  largeur 
sur  2,55  m  de  longueur  ;  la  dernière  chaudière  avait  son  foyers  pécial. 

Dans  l'état  primitif,  la  charge  de  la  station  nécessitait  l'emploi  de  la 
puissance  évaporatcire  des  générateurs  à  son  extrême  limite.  Après,  un 
examen  préalable,  l'auteur  recommanda  l'adoption  de  la  condensation  et 
celle  d'une  tour  de  refroidissement  pour  l'eau,  ce  qui  permettrait  de  ne 
pas  toucher  aux  chaudières  et  d'éviter  les  dépenses  considérables  résul- 
tant de  l'installation  de  générateurs  supplémentaires  et  de  constructions 
pour  les  recevoir  ;  de  plus,  on  obtiendrait  une  notable  économie  de 
combustible  et  on  pourrait  accroître  la  puissance  de  la  station. 

On  fit  d'abord  deux  essais  de  vaporisation. avec  de  la  houille  de 
Shenandoah  sur  une  paire  de  chaudières  ;  on  constata  qu'avec  Talimen- 
lation  à  97°  C,  chaque  chaudière  vaporisait  à  100**  avec  de  l'eau 
à  100",  1  940  /,  avec  une  production  de  8,24  kg  par  kilogramme  de  com- 
bustible. En  même  temps,  on  trouvait  que  le  moteur  Buckeye  à  cylin- 
dre de  0,469  m  X  0,761  m,  marchant  à  échappement  libre,  dépensait 
21,2  kg  de  vapeur  par  cheval-heure. 

M.  J.  H.  Vail  proposa  de  transformer  le  moteur  simple  Buckeye  en 
machine  compound-tandem  à  cylindres  de  363  et  635  mm  de  diamètre, 
avec  course  commune  de  0,761  m,  de  monter  une  autre  machine  com- 
pound-tandem de  750  chevaux,  de  faire  une  installation  de  condensa- 
tion avec  pompes  à,  air  indépendantes  et  d'établir  une  tour  pour  le 
refroidissement  continu  de  l'eau  de  condensation. 

On  devait  également  augmenter  un  peu  la  pression  de  marche  aux 
chaudières,  sans  rien  modifier  â  leur  installation. 

L'appareil  de  refroidissement  se  compose  de  deux  tours  à  section 
rectangulaire  ayant  à  l'intérieur  3,67  m  X8,40  m  avec  une  hauteur  de 
9  m  environ.  Chacune  reçoit  un  fort  courant  d'air  fourni  par  deux 


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i 


—  561  — 


ventilateurs.  L'eau  chaude  venant  du  condenseur  par  un  tuyau 
en  fer  de  0,264  m  de  diamètre  se  distribue  également  dans  une  série  de 
96  tuyaux  placés  transversalement  et  perforés  de  trous  par  lesquels  tombe 
Teau  qui  rencontre  très  divisée  le  courant  d'air  et  se  refroidit  par  Téva- 
poration  partielle.  On  a  prévu  des  moyens  de  nettoyer  ces  tuyaux  dont 
les  trous  se  bouchent  facilement  par  les  matières  grasses  provenant  des 
cylindres. 

L'eau  tombe  sur  des  toiles  métalliques  en  âls  d'acier  galvanisés  ;  ces 
toiles  sont  suspendues  à  des  crochets  et  sont  faciles  à  enlever  pour  le 
.nettoyage  et  les  réparations.  Les  toiles  ont  chacune  3,60  m  X 4,68  wet 
présentent  une  surface  totale  de  730  m». 

Les  ventilateurs  qui  produisent  le  couinant  d'air  ont  2,44  m  de  dia- 
mètre et,  à  la  vitesse  de  150  tours  par  minute,  les  quatre  débitent  un 
volume  collectif  de  10  000  ?»'  par  minute. 

Chaque  moitié  de  l'installation  de  refroidissement  est  calculée  pour 
ramener  de  55,5**  C.  â  26.6**,  différence  29°  environ,  la  quantité  d'eau 
nécessaire  pour  condenser  5  660  kg  de  vapeur  sortant  de  la  machine, 
lorsque  la  température  de  l'atmosphère  ne  dépasse  pas  22**  G.  et  le  degré 
hygrométrique  0,b5. 

La  hauteur  tolale  d'élévation  de  Teau  depuis  le  condenseur  jusqu'au 
point  où  elle  se  décharge,  en  haut  de  la  tour,  est  de  17,507??  ;  il  en  résulte 
un  travail  considérable  pour  la  pompe  de  circulation,  mais  il  était 
impossible  de  faire  autrement.  Le  condenseur  est  un  condenseur 
ordinaire  à  injection  et  la  pompe  à  air  est  verticale  à  double  corps,  du 
système  Blake. 

Comme  il  était  très  important  de  pouvoir  varier  la  vitesse  de  rotation 
des  ventilateurs,  ceux-ci  sont  actionnés  par  une  petite  machine  à  vapeur 
verticale  qui  attaque  directement  Taxe  de  chaque  paire. 

Le  tableau  suivant  donne  les  résultats  obtenus  pour  le  refroidisse- 
ment, aux  diverses  époques  de  l'-année,  c'est-à-dire  avec  des  tempéra- 
tures différentes  de  l'air  extérieur. 


Dates  et  heures 

Température  de  Tair  extérieur,  degrés. 
—  de  Teau  sortant  du  con- 
denseur  

Température  de  l'eau  refroidie 

Différence  ou  refroidissement 

Nombre  de  tours  des  ventilateuri  par 
minute 

Vide  au  condenseur m 

Nombre  de  tours  de  la  pompe  à  air  .    . 

Pression  aux  chaudières kg 

Température  de  Talimentation .  degrés, 


1808 


M  JuTicr 


9h.m. 
—  1«C 

43,3"  C 

18,3 

25 

36 

0,648 

30 

7,80 

100*  C 


8  h.  m. 

2,2 

43,3 
28,9 
14,4 

0 
0,660 

30 
7,80 

100 


tijiii 


8h.m. 
25,3 

48,8 

28,8 

20 

145 
0,636 

37 
8,50 

99 


Jniltet 


8h.m. 
35,2 

54,4 
33,9 
20,5 

162 
0,622 

44 
8,50 

100 


Il  MM 


Sh.m. 
29,6 

47,7 
31,1 
16,6 

150 
0,648 

43 
8,50 

101 


5  h.  s. 
14,9 

48,3 
27,8 
20,5 

148 
0,636 

28 
8,00 

101 


Bull. 


37 


.^i^ 


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—  862  — 

Âpres  la  modi&catBon  de  la  machûiâ  Buckeye,  opérée  par  la  pose  de 
nouveaux  cy liodi^s  disposés  eu  taudem  sur  les  anciens  bâtis  et  quelques 
arcangemeats  relatifs  à  la  distribution,  on  obtint  les  résultats  suivants: 
avec  137  tours  par  minute,  de  la  vapeur  à  la  pression  elDEectiye  de  8  A^ 
par  ceatimètre  carré  et  un  vide  de  0,661  m,  le  travail  développé  dans  le 
cylindre  à  haute  pression  a  été  trouvé  de  163,4  ch  ;  celui  du  cylindre  à 
basse  pression  de  168,5,  total  331,9  ch.,  dont  90,5  obtenus  par  le  vide 
partiel  ou  dépression  au-dessous  de  la  ligne  atmosphérique.  On  remar- 
quera que  le  travail  est  diviâé  en  parties  presque  égales  entre  les  deux 
cylindres. 

Ce  moteur  comporte  un  réservoir  intermédiaire  avec  réchaufliage  de 
la  vapeur  entre  les  deux  cylindres  ;  il  a  été  lait  pinceurs  essais  pour 
permettre  d'apprécier  la  valeur  de  ce  réchauffage  ;  on  a  constaté  une 
consommation  excessive  de  vapeur  pour  le  supplément  de  traivail  obtenu 
dans  le  cylindre  à  basse  pression,  28  %  de  vapeur  pour  chaque  cheval, 
et  on  en  a  abandonné  l'emploi. 

On  avait  installé,  en  plus  de  la  machine  modifiée  dont  nous  Tenons 
de  parler,  une  machine  Gompound  a  condensation  à  cylindres  de  0,508 
et  0,  915  m  de  diamètre  et  1,067  m  de  course,  marchante  120  tours  par 
minute.  Ce  moteur,  du  type  Gorliss,  a  été  construit  par  la  Pennsylvania 
lipon  Works  et  actionne  directement  une  génératrice  Stanlay  à  courant 
biphasé  de  500  kiloviratts. 

L'installation  de  condensation  et  de  refroidissement  fonctionne  dans 
des  limites  très  variables,  de  7  à  17  heures  par  jour.  Voici  un  tableau 
donnant  le  travail  maximum  obtenu  dans  un  cas  remarquable,  le  2  août 
1898,  comparé  aTec  le  travail  minimum  établi  d'après  les  relevés  jour- 
naliers : 

Maximum     Minimam 

Température  de  l'air  extérieur  .   .   .   . 39^,5         28*»,3 

—  de  l'eau  à  la  sortie  des  condenseurs  .      53",3         41<',0 

—  —  à  la  sortie  du  réfrigérant  .  .  36^,6  29,^3 
Différence  de  température  ou  refroidissement.  .  .  16®,7  18%5 
Nombre  de  tours  des  ventilateurs  par  minute ...  160  140 

Vide  au  condenseur m       0,661         0,508 

Nombre  de  tours  de  la  pompe  à  air 50  38 

Pression  aux  chaudières ky       8,6Q  7,10 

Température  de  l'eau  d'alimentation 100®  93° 

Travail  développé  en  chevaux 900  400 

On  voit  qu'un  travail  considérable  a  été  développé  pendant  17  heures 
consécutives,  non  pas  en  expériences,  mais  en  service  journalier  cou- 
rant. On  a  relevé  le  travail  indiqué  absorbé  par  les  ventilateurs  et  la 
pompe  et  on  a  trouvé  les  chiffres  respectifs  de  13,5  et  13,75  ch.  Si  on 
les  déduit  du  travail  dû  à  l'emploi  de  la  condensation  dans  le  moteur, 
soit  185,1  c/i,  on  trouve  pour  gain  net  de  cet  emploi  157,85  ch. 

L'installation  comporte  encore  deux  réçhauffeurs  d'eau  d'alimentation  ; 
le  premier  emploie  la  chaleur  de  la  vapeur  d'échappement  dans  son  pas  - 
sage  des  cylindres  à  basse  pression  au  condenseur;  le  second  utilise  le 


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—  863  — 

•calorique  de  la  vapeur  des  machmei;  des  pompes  à  air,  des  machines 
d'alimentatioa  et  d'autres  moteurs  auxiliaires. 

En  résumé,  l'économie  résultant  de  l'opération  effectuée  se  traduit  par 
ce  fait  que  les  mêmes  chaudières  qui,  primitivement,  suffisaient  à  peine 
4  elles  toutes  au  service  de  la  station,  se  prêtent  actuellement  si  facile- 
ment à  un  service  plus  considérable  qu'on  n'est  pas  obligé  de  les  em- 
ployer toutes  et  qu'on  peut  en  laisser  plusieurs  en  réserve. 

MàB  p«nt  Jfîmtmwla  sur  le  Salnt-I^awreiit.  —  Le  pont  Vic- 
toria sur  le  Saint-Laurent,  qui  relie  près  de  Montréal  l'État -américain 
du  Maine  au  Canada  et  donne  passage  au  grand  Trunk  Railroad,  a  été 
construit  par  Robert  Stephenson  après  le  pont  Britannia  et  sur  le  même 
type.  Cet  ouvrage  a  été  commencé  en  1854  et  terminé  en  1859.  C'était, 
â  l'époque  où  il  a  été  fait,  le  plus  long  pont  du  monde  et  c'est  encore 
actuellement  un  des  plus  grands  ouvrages  de  ce  genre. 

Il  se  compose  de  24  travées  de  17,90  m  de  portée  et  d'une  pour  la  navi- 
gation de  106  m,  ce  qui  donne,  avec  les  approches,  une  longueur  totale  de 
2010  m.  Il  est  constitué  par  un  tube  rectangulaire  de  4,88  m  de  largeur 
et  de  5,50  m  de  hauteur,  dont  la  partie  inférieure  est  à  18  m  au-dessus 
des  plus  hautes  eaux  du  fleuve.  Le  poids  total  du  métal  entrant  dans  la 
construction  est  d'environ  10  000  t  et  le  cube  des  maçonneries  des  piles 
et  culées,  de  100  000  w».  L'ouvrage  a  coûté  35  000  000  /*,  somme  qui  ne 
paraîtra  pas  excessive  si  on  considère  qu'il  y  a  cinquante  ans  on  ne 
.possédait  pas  les  ressources  et  les  moyens  dont  on  dispose  aujourd'hui 
■et  que  les  matériaux  étaient  beaucoup  plus  chers. 

Le  pont  Victoria  servait  dans  les  derniers  temps  au  trafic  de  plusieurs 
lignes  de  chemins  de  fer  outre  le  Grand  Trunk  Ry,  et,  comme  il  était 
à  voie  uni£[ue,  il  était  devenu  tout  à  fait  insuffisant;  de  plus,  il  avait 
l'inconvénient  grave  de  ne  pouvoir  servir  au  passage  des  piétons,  des 
charrois,  des  tramways,  etc.  On  avait  souvent  proposé  d'établir  un 
autre  pont  â  quelque  distance  (1),  mais  on  reculait  devant  la  dépense. 
On  s'est  décidé  à  remplacer  simplement  le  tablier  par  un  nouveau 
tablier  à  deux  voies,  et  pour  pouvoir  faire  cette  modification  sans  inter- 
rompre la  circulation,  on  a  eu  l'idée  ingénieuse  d'établir  un  pont  amé- 
ricain à  treiUis  articulé  autour  du  tube  actuel  qui  servait  ainsi  d'écha- 
faudage pour  le  montage. 

La  nouvelle  superstructure  se  compose  de  deux  poutres  à  triangles  à 
grandes  mailles  et  à  montants  verticaux  assemblés  â.  articula.tion  avec 
les  voies  à  la  partie  inférieure  ;  les  poutrelles  qui  supportent  ces  voies  se 
prolongent  au  delà  des  poutres  pour  porter  des  trottoirs  latéraux  servant 
à  la  circulation  des  piétons,  des  voitures  et  des  tramways;  la  largeur 
totale  du  pont  est  ainsi  portée  à  20,15  m. 

Al  la  partie  supérieure  du  tube  qui  forme  la  superstructure  primitive, 
ont  été  installés  des  rails  sur  lesquels  roule  l'échafaudage  qui  sert  au 
montage  des  nouvelles  poutres,  échafaudage  qui  peut  être  déplacé  par 
le  moyen  de  palans  et  de  treuils  actionnés  par  une  machine  à  vapeur 
fixe.  Le  temps  nécessaire  pour  amener  l'échafaudage  d'une  extrémité  à 
l'autre  d'une  travée  ne  dépasse  pas  six  minutes. 


(1) 


Voir  Chronique  de  jaiUet  1890,  page  176. 


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—  564  — 

La  reconslruclion  de  la  première  travée  a  été  commencée  le  8  dé- 
cembre 1891  et  a  été  terminée  le  2S  du  même  mois.  On  a  dû  alors  sus- 
pendre les  travaux  à  cause  du  froid  jusqu'au  S3  mars  1898,  époque  à 
laquelle  on  a  commencé  la  reconstruction  de  la  deuxième  travée  et  pour- 
suivi le  travail  successivement  sur  toutes  sans  interruption;  la  totalité 
de  Touvrage  était  achevée  le  19  août,  sans  que,  pendant  ces  cinq  mois, 
la  circulation  ait  été  interrompue  plus  de  25  heures  en  totalité. 

La  nouvelle  superstructure  étant  faite  il  restait  un  travail  extrême- 
ment fastidieux  à  exécuter,  l'enlèvement  du  pont  tubulaire  primitif; 
pour  ne  pas  interrompre  le  trafic  cet  enlèvement  doit  se  faire  pièces  par 
pièces.  On  coupe  les  rivets  et  on  enlève  les  tôles  et  fers  par  portions. 
C'est  une  opération  lente  et  coûteuse  qui  se  poursuit  en  ce  moment.  Ce 
remarquable  travail  a  été  fait  sous  la  direction  de  l'Ingénieur  en  chef  du 
Grand  Trunk  Ry,  M.  Joseph  Hobson.  On  doit  le  signaler  tant  à  cause 
de  la  hardiesse  du  projet  que  pour  l'importance  exceptionnelle  de  l'ou- 
vrage. 

I«es  eltemiiis  de  fer  niinaneales  en   Ang^leierra.   —  Un 

correspondant  anonyme  nous  a  adressé  un  fragment  du  journal  anglais 
Tit-BUs  qui  contient,  sous  le  titre  :  «  Facts  about  tiny  railways  »,  l'inté- 
ressant article  que  nous  reproduisons  ci-après.  Nous  remercions  ici 
l'auteur  inconnu  de  cet  envoi  en  exprimant  le  désir  que  cet  exemple 
soit  fréquemment  suivi. 

Beaucoup  de  personnes  sont  portées  à  penser  qu'un  chemin  de  fer  ne 
peut  pas  être  exploité  pratiquement  avec  une  locomotive  unique  ;  or,  il 
n'y  a  pas  dans  la  Grande-Bretagne  moins  de  dix  Compagnies  d^  chemins 
de  fer  faisant  tant  bien  que  mal  leur  service  avec  un  seul  coursier  de 
fer.  Quatorze  autres  possèdent  deux  locomotives  et  enfin 'huit,  plus 
fortunées,  arrivent  au  chiff're  imposant  de  trois. 

Une  des  plus  intéressantes  de  ces  lignes  minuscules  est  ce  qu'on 
appelle  le  Ravenglass  and  Eskdale  Ry,  qui  se  trouve  près  de  White- 
haven,  dans  le  Cumberland,  et  va  de  Ravenglass  à  Boot,  localités  dis- 
tantes d'un  peu  plus  de  11  km.  Le  personnel  de  cette  ligne  ne  se  compose 
que  de  cinq  personnes  :  deux  poseurs  de  voie,  un  mécanicien,  un  chauf- 
feur et  ce  qu'on  pourrait  appeler  un  employé  à  tout  faire.* 

Entre  les  stations,  la  machine  cherche,  à  loccasion,  à  atteindre  une 
vitesse  de  10  km  à  l'heure,  mais  l'obligeant  mécanicien  est  toujours 
disposé  à  arrêter  le  train  pour  permettre  à  quelqu'un  de  monter  ou  de 
descendre  en  dehors  des  arrêts  réguliers.  A  chaque  station  le  conducteur 
descend  et  ouvre  la  porte  du  bureau  où  il  remplit  l'office  de  distribu- 
teur et  de  collecteur  des  billets  ;  il  referme  ensuite  le  bureau,  s'occupe 
des  bagages  s'il  y  en  a  et  donne  au  mécanicien  le  signal  du  départ. 

La  ligne  de  Lynton  à  Barnstaplo  est  la  plus  récente  addition  à  cette 
intéressante  collection  de  chemins  de  fer  en  miniature  et  elle  promet 
de  devenir  bientôt  une  des  meilleures  affaires  financières  de  ce  genre. 
La  longueur  totale  n'est  que  de  32  Am,  et  il  y  a  cinq  trains  par  jour 
dans  chaque  sens.  Le  tracé  traverse  la  plus  riante  partie  du  Devonshire 
et,  pour  permettre  aux  voyageurs  de  ne  rien  perdre  de  cequ'ily  aâvoir, 
le  train  comporte  un  observation  car,  de  dimensions  naturellement 


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—  365  — 

réduites,  établi  dans  le  style  américain  le  plus  récent.  Les  locomotives  (1  ) 
à  la  voie  de  1,22  m  sont  très  puissantes  pour  leur  poids  et  peuvent 
remorquer  50  t  sur  une  inclinaison  de  20  0/00  à  la  vitesse  de  30  km 
à  l'heure. 

Le  chemin  de  fer  du  Festiniog,  ouvert  en  1836,  est  un  des  plus 
anciens  parmi  les  petits  chemins  de  fer  ;  il  a  22,5  km  de  longueur  et 
possède  actuellement  neuf  locomotives  ;  mais  le  chemin  de  fer  d'Ea- 
singwold  est  probablement  le  plus  petit  qu'il  y  ait  en  Angleterre.  Il  n'a 
que  3  km  de  longueur  et  son  matériel  roulant  se  compose  simplement 
d'une  petite  locomotive  et  de  deux  voitures  à  voyageurs. 

Le  chemin  de  fer  du  Lambourne- Valley,  ouvert  au  service  des 
voyageurs  le  4  avril  de  cette  année,  a  eu  une  carrière  très  accidentée 
depuis  que  sa  construction  a  été  commencée.  Le  tracé  va  de  la  station 
de  Great  Western  à  Newbury  jusqu'à  Lambourne,  sur  une  distance 
de  âO  km.  Les  travaux  ont  été  commencés  en  1883,  mais,  par  suite  de 
difficultés  financières,  l'œuvre  ne  put  être  poursuivie  et  ce  ne  fut 
qu'après  plusieurs  tentatives  inutiles  que  la  ligne  finit  par  être  achevée 
cette  année  avec  l'aide  de  la  Compagnie  du  Great  Western. 

Le  matériel  roulant  se  compose  d'une  unique  locomotive,  de  deux 
voitures  à  voyageurs  et  de  dix-huit  wagons  à  marchandises,  ces  der- 
niers loués  au  Great  Western. 

Le  Hundred  of  Manhood  and  Selsey  Tramway  est  une  des  lignes 
légères  les  plus  récemment  ouvertes  et  relie  la  ville  de  Chichester  à  un 
promontoire  du  nom  de  Selsey-Hill  qui  s'avance  dans  la  Manche.  Cette 
ligne  est  à  la  voie  normale  de  1,44  m  pour  permettre  au'  matériel  du 
London,  Brighton  and  South  Coast  de  circuler  sur  ses  rails. 

Ce  singulier  petit  chemin  de  fer  n'a  que  deux  files  de  rails  et  aucune 
espèce  de  signaux.  Les  rares  aiguilles  qu'on  y  trouve  sont  manœuvrées 
par  des  leviers  que  déplace  le  mécanicien  ou  le  chauffeur  lorsque  c'est 
nécessaire,  fia  Compagnie  ne  possède  que  deux  locomotives  appelées 
Selsey  et  Chichester,  la  première  servant  pour  les  trains  de  voyageurs  et 
l'autre  pour  les  marchandises. 

A  un  endroit  la  ligne  franchit  le  canal  de  Chichester  au  moyen  d'un 
pont  mobile  de  construction  assez  frêle,  qu'on  manœuvre  pour  laisser 
passer  les  bateaux.  Les  premiers  temps  de  l'ouverture  de  la  ligne  on 
avait,  paraît- il,  la  précaution  de  faire  stationner  un  bateau  sous  le  pont 
pour  que,  si  celui-ci  venait  à  manquer,  le  train  ne  tombât  pas  dans  le 
canal. 

Dans  une  occasion,  après  avoir  été  ouvert,  ce  pont  malencontreux 
refusa  de  se  laisser  refermer.  Pour  faire  passer  la  machine  de  l'autre 
côté  du  canal,  on  dut  la  faire  traîner  sur  la  route  voisine  par  une 
locomotive  routière.  Par  suite  de  cette  circonstance,  le  trafic  fut  sus- 
pendu pendant  trois  jours. 

Trains  moiistres  aux  États-Unis.  —  Les  journaux  américains 

(1)  Ces  locomotives,  du  type  double  ender^  fournies  par  la  fabrique  Baldwin,  de 
Philadelphie,  sont,  dit-on,  les  premières  locomotives  américaines  fournies  en  Angleterre 
depuis  soixante  ans. 


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—  566  — 

ont  beaucoup  parlé  de  trains  d'un  poids  énorme  mis  en  circulation^ 
exoeptionneltem«nt,  il  est  vrai,  sar  les  chemins  de  fer  des  États-Unis. 

Ainsi,  vers  le  milieu  d'octobre  dernier,  un  train,  formé  de  81  wagons 
chargés  de  80  000  bushels  de  grain,  pesant  environ  2  000  ^  soit  un  poids 
total  de  3  478  /,  a  été  mis  en  circulation  sur  le  New- York  Central  and 
Hudson  River  R.  R,  de  De  Witt,  prés  Syracuse,  à  West  Albany, 
distance  de  22S  km^  et  a  mis  12  h.  35  m.  pour  faire  le  trajet,  ce  qui 
donne  une  vitesse  moyenne  de  17,1  km  ûl  Theure.  Ce  train  était 
remorqué  par  une  seule  locomotive,  du  type  MoguL^  ayaat  une  charge 
de  55  700  kg  sur  les  essieux  moteurs,  ce  qui  représente  un  poids  moyen 
de  18  500  kg  par  essieu,  des  cylindres  de  0,508  m  X  0,711  m  et  des  roues 
de  l,iS  m  de  diamètre. 

Le  %  août  dernier,  sur  le  PénnsylvaniaR.R.,  il  a  circulé  entre  Altoona 
et  Golumbia,  distance  359  Atm,  un  train  composé  de  cent  trente  wagons 
portant  3692  /  de  charbon  et  pesant  5212  ^  sans  la  locomotive  et  le 
tender.  La  longueur  de  œ  train  était  de  \  185  m. 

Le  profil  de  la  ligne  comporte  des  déclivités  de  12  pieds  par  mille,  ce 
qui  correspond  à  2,3  0/00.  Ce  train  était  remorqué  par  une  locomo- 
tive Consolidatùm  ayant  une  charge  de  84  300  kg  y  sur  les  roues  motrices, 
soit  21 0<K)  kg  par  essieu.  Elle  appartient  au  nouveau  type,  «dit  GeaM^ 
que  les  Américains  prétendent,  à  tort  d'ailleurs,  être  le  plus  puissant 
qui  ait  été  réalisé  jusqu'ici.  Les  cylindres  ont  0,596  m  X  0,711  m  et  les 
roues  1,422  m  de  diamètre.  Le  poids  total  est  de  107  000  kg. 

On  peut  citer  également  comme  extraordinaire,  un  train  spécial 
expédié  le  30  septembre  dernier  de  Chicago  pour  Omaha,  par  la  ligne  de 
Burlington,  à  l'occasion  d'une  exposition  qui  avait  lieu  à  Omaha.  Ce 
train  se  composait  presque  entièrement  de  voitures  PuUmann  ;  il  com- 
prenait 17  de  ces  véhicules,  plus  une  voiture-salon  particulière  et  un 
fourgon  et  était  remorqué  par  deux  locomotives.  La  longueur  était  de 
420  m,  c'est-à-dire,  beaucoup  plus  que  la  halle  de  la  gare  de  l'Union,  à 
Chicago, d'où  il  est  parti,  et  qui  n'a  que  335  m.  Le  poids  était  de  1 145 1. 
La  distance  de  Chicago  à  Omaha,  qui  est  de  800  km  en  nombre  rond,  a 
été  franchie  à  une  vitesse  moyenne  de  64,4  km  à  l'heure.  Les  deux 
machines  ont  consommé  pour  ce  trajet  45  f  de  charbon  et  200  m* 
d'eau. 

Les  journaux  anglais  considèrent  cette  consommation  comme  exces- 
sive ;  elle  correspond  à  25,5  kg  par  kilomètre  pour  une  charge  de  572,5 1 
par  machine.  C'est  plus  du  double  que  ce  que  dépensent  les  locomotives 
compound  du  London  and  North  Western,  pour  une  charge  supérieure 
à  la  moitié  de  celle-ci.  On  peut  dire,  il  est  vrai,  que  la  résistance  d'un 
train  de  si  graiidë  longueur  doit  être  très  considérable  dans  les  courbes 
et  nécessite  un  e£fort  de  traction  moyen  élevé. 

A  la  suite  de  la  publication  des  renseignements  qui  précèdent,  le 
Bulletin  de  Y  American  Iron  and  Steel  Association^  qui  parait  à  Philadel- 
phie, a  rappelé,  dans  son  numéro  du  1*^  novembre  dernier,  que  l'em- 
ploi accidentel  de  trains  monstres  n'avait  rien  de  nouveau  aux  États- 
Unis  et,  à  l'appui  de  son  dire,  il  a  cité  les  faits  suivants  : 

En  1878,  sur  le  Pennsyivania  R.  R.  il  y  a  eu  un  train  composé  de 
cent  quatre-vingt-cinq  wagons  vides,  un  chargé,  deux  fourgons  et  une 


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—  S67  — 

machrae  froide^  remorqué  par  la  mac^ôœ  n*  41,  de  Clark'ft  Ferry  h 
Sonbury,  sor  une  distance  de  63  km,  le  profil  compôrtaul;  une  déelirvîté 
maxima  de  2  0/00.  Le  train  aTaût  2064  m  de  longuew*.  Le  poids  n'est 
pas  indiqué.  H  provenait  de  la  réunion  en  un  seul  de  deux  tiadnB,  à  la 
suite  de  la  mise  hors  de  senrice  de  la  machine  de  Tun  d'eux. 

Sur  lé  Sazoo  and  Missisaipi  WaUey  R.  R.,  A  une  époqiie  non  indiquée, 
mais  antérieure  de  quelques  années  à  racquâsition  du  Louisville,  New-- 
Orleans  and  T^as  R.R.,  pair  le  Sitzoo  aaad  Mississipi  R.R.,  il  y  a  eu  un 
train  composé  de  cent  cinquante-deux  wagons  chaiigés,  remoniaé  par 
une  seule  locomotiTe,  entre  Wilson,  La,  et  New-Orleana,  distance, 
193  km.  Les  wagons  étaient  chargés  et  presque  tous  de  coton.  Le  traôsi 
pesait  2  721  t  et  avait  1  638  m  de  longueur. 

Nous  ferons  remarquer  que,  dans  tout  ce  qui  précède,  il  s'agit  proba- 
blement de  tonnes  de  ^  000  livres,  soit  906  kg. 


»iits  ^iméwwÊmiL  ««r  les  dieiMlMS  d»  Wew 

—  A  la  suile  d'une  entente  entre  un  certain  nombre  de  Compar 
gnies  de  chemins  de  fer  et  de  sociétés  de  navigation  suisses,  il  est  délivré 
depuis  le  4®*^  juin  1898,  sous  la  dénomination  d'abonnements  généraux, 
des  cartes  d'abonnement  donnant  le  droit  d'effectuer  sur  le  parcours 
total,  nn  nombre  de  courses  illimité.  Ce  parcours  comprend  à  peu  près 
tout  le  réseau  ferré  de  la  Suisse,  à  l'exception  des  lignes  de  tCMoiristes  à 
tarifs  exceptionnels  et  de  quelques  autres  d'importance  secxsndaire  ; 
il  représente  près  de  3  000  km. 

Ces  abonnements  généraux  sont  émis  aux  prix  suivants  : 
(a)  pour  une  personne. 

Durée  de  vslictiité  !'•  classe  1^  olam*  >*  classe 

de  15  jours mf  h±f  3&  f 

—  30  — 100        70        50 

—  3  mois 240  170  120 

—  6    - 380  270  190 

—  12    — 600  420  300 

(6)  pour  deux  personnes  àe  la  même  maison, 

Durée  (loiiilUIité  l-*  classe  2**  classe  3**  dasse 

de  12  mois SOQ  f  560/  400/* 

Ces  cartes  d'abonnement  doivent  être  commandées  aux  guichets  à 
voyageurs  des  gares  principales,  au  moins  deux  heures,  et,  dans  les  autres 
gai^s,  au  moins  vingt-quatre  heures  à  l'avance. 

Il  doit  être  joint  à  la  commande  la  photographie,  ressemblante  et  du 
focmat  prescrit,  de  la  personne  au  nom  de  laquelle  la  caurte  doit  être 
libellée.  Cette  photographie  doit  être  de  format  carte  die  visite,  la  hau- 
teur de  la  tête  étant  d'au  moins  1  cm.  La  photographie  ne  doit  ni  être 
collée  sur  carton,  ni  avoir  déjà  servi  à  un  usage  analogue  ;  eUe  doit 
rester  fixée  à  la  carte. 

Un  dépôt  de  5  /*doit  être  effectué  à  la  remise  de  ia  carte  d'abonne- 
ment ;  le  dépôt  est  remboursé,  â  la  carte  est  restituée,  au  plus  tard  le 


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—  568  — 

lendemain  de  la  date  d'expiration  de  l'abonnement,  avant  midi,  au 
guichet  à  voyageurs  d'une  gare  quelconque  des  chemins  de  fer  inté- 
ressés. La  restitution  à  l'un  de  ces  guichets  peut  également  être  effectuée 
par  la  poste,  à  condition  que  l'envoi  soit  remis  à  cette  dernière,  dans  le 
délai  âxé. 

Le  dépôt  reste  acquis  à  l'Administration  qui  a  émis 'l'abonnement,  si 
la  carte  n'est  pas  restituée  ou  est  restituée  tardivement. 

Ces  abonnements  ont  obtenu  un  énorme  succès.  Du  l*'  juin  au 
30  novembre  1898,1a  Compagnie  du  Nord-Est,  à  elle  seule,  a  émis  à  ses 
guichets  vingt-deux  mille  cartes  d'abonnement.  Ces  cartes  sont  en  effet 
très  avantageuses  pour  les  touristes  et  pour  les  voyageurs  de  commerce. 

Prenons,  en  effet,  la  carte  de  2^  classe  de  quinze  jours,  coûtant  42  /, 
ce  qui  représente  2,80  /"par  jour.  Au  tarif  normal  de  0,075  f  par  kilo- 
mètre, cela  correspond  à.  un  parcours  journalier  de  38  km  environ. 
Comme  on  peut  faire  facilement,  pendant  quinze  jours,  100  ou  i^km  et 
même  plus  par  jour,  ce  qui  ne  fait  que  deux,  trois  ou  quatre  heures, 
suivant  la  nature  dès  trains,  le  prix  du  kilomètre  parcouru  descend  à 
0,028  ou  0,0^3  f  ou  même  moins. 

En  troisième,  ce  prix  tomberait  à  0,015  /*. 

Str  ^oKn  Foivler.  —  Sir  John  Fowler,  un  des  Ingénieurs  qui  ont 
le  plus  honoré  la  profession  et  qui  laisse  une  réputation  universelle,  est 
mort  le  20  novembre  dernier.  Il  était  né  en  1817  à  Waldsley-Hall,  près 
de  Sheffleld.  Après  avoir  reçu  une  bonne  instruction  générale,  il  entra, 
à  l'âge  de  dix-sept  ans,  comme  pv/pU  dans  les  bureaux  de  M.  Leister,  Ingé- 
nieur distingué,  qui  s'occupait  spécialement  de  distributions  d'eau  et 
avait  établi  presque  toutes  celles  du  Yorkshire  et  des  environs  et  s'y 
initia  à  la  pratique  et  à  la  théorie  des  travaux  hydrauliques. 

En  quittant  M.  Leister,  son  apprentissage  d'ingénieur  terminé,  Fowler 
dirigea  ses  idées,  comme  tout  le  monde  à  l'époque,  vers  les  chemins  de 
fer,  et  entra  chez  le  célèbre  ingénieur  Rastrick,  qui  l'employa  à  la  cons- 
truction de  la  ligne  de  Londres  à  Brighton  ;  il  passa  ensuite  à  celle  de 
Stockton  à  Hartlepool,  à  l'achèvement  de  laquelle  il  en  devint  Ingénieur 
et  chef  d'exploitation  ;  il  avait  alors  vingt-six  ans. 

Il  se  consacra  dès  lors  exclusivement  à  cette  branche  et  construisit  une 
foule  de  chemins  de  fer  dont  la  nomenclature  seule  formerait  une  liste 
interminable.  Ceux  qui  ont  le  plus  contribué  à  sa  réputation  sont  incon- 
testablement le  Metropolitan,  le  District  et  le  Saint-John's  Wood  Rail- 
way,  à  Londres. 

Le  point  de  départ  du  Metropolitan  a  été,  en  1853,  la  .demande  en 
concession  d'une  ligne  de  3  kilomètres  entre  Edgware  Road  et  King's 
Cross,  à  laquelle,  pendant  Tenquète,  on  ajouta  deux  prolongements  : 
l'un  vers  Paddington,  l'autre  vers  la  Cité.  Il  y  eut  une  très  forte  oppo- 
sition et,  les  formalités  terminées,  on  eut  de  grandes  difficultés  pour  réa- 
liser le  capital  nécessaire  ;  ce  n'est  qu'en  1860  que  les  travaux  purent 
être  commencés.  Cet  ouvrage  fait  le  plus  grand  honneur  aux  Ingénieurs 
qui  l'ont  exécuté  et  notamment  à  Fowler,  qui  fut  élevé  à  la  dignité  de 
chevalier  lors  de  son  achèvement. 

Un  autre  de  ses  titres  principaux  est  la  construction  dupontduForth. 


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—  569  — 

Un  premier  projet  pour  rexécution  d'un  ouvrage  franchissant  ce  bras 
de  mer  avait  été  fait  par  Sir  Thomas  Bouch,  mais  la  catastrophe  du 
pont  de  la  Tay,  construit  par  cet  Ingénieur,  fit  modifier  les  plans  du 
tout  au  tout,  et  l'exécution  du  pont  du  Forth  fut  confiée  à  Sir  John  Fowler 
et  à  M'  (depuis  Sir  BenjamiD)  Baker.  Le  premier  fut,  à  l'occasion  de 
Tinauguration  de  ce  grand  ouvrage  (4  mars  1890),  élevé  à  la  dignité  de 
baronnet.  Ce  fut  son  dernier  travail.  Depuis,  il  se  borna  à  remplir  les 
fonctions  dlngénieur-conseil  de  très  nombreuses  sociétés  et  entreprises. 
Marié  en  18S0,  il  laisse  un  fils  né  en  1834,  M*^  John  Arthur  Fowler. 
Comme  beaucoup  d'Anglais,  Sir  John  aimait  à  se  délasser  de  ses  travaux 
professionnels  par  la  pratique  du  sport.  C'était  un  amateur  passionné  de 
la  chasse  et  du  yachting.  Il  avait  été  Président  de  V Institution  of  Civil 
Engineers,  On  peut  exprimer  le  regret  qu'il  n'ait  pas,  comme  l'ont  fait 
plusieurs  de  ses  collègues,  figuré,  au  moins  comme  membre  honoraire, 
sur  les  listes  de  notre  Société. 

PreduetioM  de  miiieraiii  de  fer  en  Espanme.  —  En  189*7, 
la  production  de  minerais  de  fer  s'est  élevée  en  Espagne  au  chiffre  de 
7  468  000  f,  contre  6  762*000  pour  1896.  Sur  ce  total,  les  mines  de  Biscaye 
(Bilbao)  ont  donnéSnOOOO  ^  soit  700/0;  le  reste  est  fourni  par  les 
provinces  de  Santander,  800  000  ^  de  Murcie,  470000,  de  Séville,  330000 
et  d'Alméria,  300  000. 

Quant  aux  débouchés,  on  trouve  que  S  millions  de  tonnes,  ou  67  0/0, 
c'est-à-dire  les  deux  tiers,  sont  allées  en  Angleterre,  1 000  000  en  Alle- 
magne, 500  600  en  France,  200000  en  Belgique  et  enfin  60000  /  aux 
États-Unis. 

L'Espagne  a  absorbé  la  différence,  soit  environ  700  000 1,  avec  les- 
quelles elle  a  produit  297  000  /  de  lingots,  630000  t  d'acier  Siemens  et 
134000  t  de  fers  laminés. 

lie  moiear  Keely.  —  John  W.  Keely,  dont  le  nom  avait  acquis 
une  très  grande  notoriété  aux  États-Unis  à  cause  du  moteur  qu'il  disait 
avoir  inventé,  vient  de  mourir  à  Philadelphie  à  l'âge  de  soixante  et  onze 
ans.  On  sait  peu  de  chose  de  la  première  partie  de  sa  carrière  ;  il  paraît 
avoir  exercé  beaucoup  de  professions  :  on  le  trouve  tantôt  tapissier, 
tantôt  employé  chez  un  droguiste,  puis  chef  d'orchesti-e.  Il  disait  que 
c'est  dans  l'exercice  de  ces  dernières  fonctions,  au  milieu  des  vibrations 
sonores,  que  l'idée  lui  vint  de  son  moteur,  basé  sur  les  vibrations  de 
l'éther. 

En  1874,  Keely  exposa  un  appareil  mû  par  de  la  vapeur  qui,  disait-il, 
n'était  produite  ni  par  la  chaleur,  ni  par  l'électricité,  ni  par  des  actions 
chimiques.  Malgré  le  secret  absolu  dont  il  entourait  ses  combinaisons 
(il  n'y  eut  jamais  de  brevet  pour  ce  moteur),  il  trouva  des  enthousiastes 
qui  le  secondèrent  de  confiance,  à  ce  point  qu'on  forma  une  Société,  dite 
du^moteur  Keely,  au  capital  de  S  millions  de  dollars,  capital  qui  fut 
immédiatement  souscrit  sans  qu'il  eût  été  besoin  de  faire  appel  au  public. 
Des  personnes  engagèrent  dans  l'affaire  la  totalité  de  leur  fortune. 

Le  plus  curieux  est  qu'on  prétend  que  cette  somme  énorme  fut  à  peu 
près  entièrement  absorbée  par  les  frais  des  expériences  et  des  essais,  et 


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—  570  — 

que  Keely  vécut  toujours  de  la  manière  la  plus  simple  et  la  phis  mo- 
deste ;  râtelier  où  U  travaillait  était  du  caractère  )e  plus  primitif.  D 
semble  y  avoir  quelque  contradiction  entre  ce  damier  fart  et  le  montaoct 
énorme  des  frais  d'essais. 

En  somme,  il  ne  parait  pas  y  avoir  jamais  eu  vn  moteizr  proprement 
dit,  mais  l'inventeur  exposait  fréquemment  des  appareils  divers  mis  eu 
mouvement  d'une  manière  qu'il  était  impossible  de  reconnaître  et  qu'il 
attribuait  à  des  forces  d'une  nature  mystérieuse. 

On  s'est  posé  souvent  la  question  de  savoir  si  l'affaire  Keely  était  une 
mystification  colossale,  remarquable  surtout  par  sa  durée,  ou  si  Tautear 
était  un  illuminé  de  bonne  foi.  Dans  le  premier  cas,  c'eût  été  un  presls- 
digitateur  de  génie,  car  il  a  toujours  été  impossible  de  découvrir  ses 
trucs,  et  de  l'autre  côté,  on  ne  comprend  pas  dans  quel  but  il  a  toujouis 
conservé  le  secret  le.  plus  absolu  et  n'a  jamais  rien  communiqué  sur  la 
nature  des  forces  mystérieuses  qu'il  prétendait  avoir  asservies. 

Si  nous  avons  cru  utile  de  dire  quelques  mots  de  cette  affaire,  dont  il 
ne  sera  vraisemblablement  plus  jamais  question,  c'est  surtout  parce  que 
dans  notre  première  Chronique,  janvier  1880,  nqus  avions  reproduit  un 
discours  de  M'*  Thomas  C.  Clarke,  président  dn  Club  des  Ingénieurs  de 
Philadelphie,  où  se  trouvait  cette  phrase  significative,  qui  forme  la  véri- 
table conclusion  de  la  chose  :  «  Si  les  Ingénieurs  américains  étadent^ 
en  général,  plus  forts  sur  les  questions  de  ce  genre  (théories  méca- 
niques), on  ne  verrait  pas  des  exploitations^  comme  l'afEaire  Keely. 
(BuUetin  de  janvier  1880,  page  453). 


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COMPTES   RENDUS 


SOCIÉTÉ  D'ENCOURAGEMENT  POUR  L'INDUSTRIE  NATIONALE 


OCTOBRR  1898. 


à  Zurich,  du  2  au  4  octobre  1898. 

Le  Congrès  a  adopté  le  système  de  filetages  établi  par  la  Société 
d'Encouragement  avec  quelques  modifications  portant  sur  l'importance 
du  jeu  au  fond  des  sommets  creux,  la  série  des  diamètres,  etc.  Le  sys- 
tème sera  désigné  sous  le  nom  de  Système  international  (S.  I.  j. 

Comme  les  règles  adoptées  doivent  être  données  avec  une  grande 
précision  dans  un  document  unique,  la  préparation  de  ce  travail  a  été 
confiée  à  TUnion  suisse  des  industriels  mécaniciens  avec  le  concours  de 
l'Association  des  Ingénieurs  Allemands  et  de  la  Société  d'Encouragement 
pour  l'industrie  nationale. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  cette  question  que  M.  Kreuzberger,  l'un 
des  délégués  de  notre  Société  au  Congrès  de  Zurich,  a  traitée  dans  la 
séance  du  18  novembre  dernier. 

Etude  sur  la  lUlAtottoM  des  pâtes  eëraiiiH|iie«,  par  M.  Coc- 

PBAu,  ingénieur  civil  des  mines. 

La  première  partie  du  mémoire  expose  la  méthode  expérimentale 
suivie  et  décrit  Içs  appareils  employés,  et  la  seconde  donne  les  résultats 
obtenus  sur  les  couvertes,  les  verres  et  les  pâtes  industrielles.  L'intérêt 
de  ces  recherches  s'explique  aisément  si  on  considère  que,  les  objets 
céramiques  se  composant  d'une  pâte  et  d'une  couverte,  les  différences  de 
dilatation  entre  les  deux  éléments  déterminent  nécessairement  des  tres- 
saillures  ou  des  écaillages. 

Retrait  des  pâtes  eëramlqiies,  par  Hecht  (extrait  du  Thon- 
industrie-ZeUung). 

Aeeord  des  pâtes  et  eonvertes  eëramiqnes  (même  auteur 
et  même  recueil). 

Terife  reaye  (extrait  du  Sprechsali). 

9t>«l4oe«  verres  et  eowertes  eëramiqnes  (même  recueil) « 

Quelques  moalles  e^ntlnns,  par  Rud-Geith  (même  recueil). 

Coloration  des  éwmBmjL  de  i^rand  fe«  de  poreelaine,  par 

MM.  Le  Chatelier  et  P.  Chapu  v  (Comptes  rendus  de  l* Académie  des  Sdenoex). 


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—  S72  — 

Étude  sur  riBllaeiiee  de  Varseniesnrlcs  propriété  a^éma- 

niques  fie  riieler,par  M.  J.  Marghal. 

L'auteur  a  opéré  sur  Tacier  Martin.  Il  a  constaté  que  la  présence  de 
Tarsenic  influe  défavorablement  sur  la  soudabilité  et  Tempèche  com- 
plètement à  la  proportion  de  %1S  0/0.  L'acier  se  comporte  alors  à  la 
forge  comme  de  la  fonte. 

L'arsenic  augmente  la  résistance  à  la  traction  et  diminue  l'allonge- 
ment ;  il  est  probable  que,  comme  l'aluminium,  il  met  une  partie  de 
carbone  en  liberté  sous  forme  de  graphite. 

La  fragilité  croit  assez  vite  à  mesure  que  la  proportion  de  l'arsenic 
augmente,  mais  sans  cependant  atteindre  le  degré  qui  a  été  indiqué  par 
certains  expérimentateurs. 

En  somme,  l'arsenic,  dans  la  proportion  assez  faible  où  on  le  ren- 
contre généralement  dans  les  minerais,  n'empêche  pas  le  travail 
métallurgique  du  fer,  surtout  si  le  produit  est  obtenu  par  fusion. 

Mesure  des  vapiatlons  anomalefii  de  la  loni^iieiir  et  de  la 
température  de«  fer«  et  aeiers  pendant  la  recalescence,  d'après 
SvEDELius  {Philosophical  Magazine). 

Reehereheii  sur  les  lampes  ëleetrlques  à  Ineandeseenee, 

chargées  d'un  mélange  de  grisou  et  d'air  au  maximum  d'explosivité, 
par  MM.  Couriot  et  Meunier  (Comptes  rendus  de  V Académie  des  Sciences). 

Parun  procédé tréssimpleetingéaieux,  les  auteurs sonlarrivésàpouvoir 
charger  des  lampes  à  incandescence  d'un  mélange  grisouteux  préparé 
d'avance  et  titré.  Ils  ont  opéré  avec  des  lampes  d*intensité  différente  et 
à  diverses  tensions.  Dans  aucun  cas  les  lampes  dont  le  filament  n'était 
pas  brisé  préalablement  n'ont  donné  d'explosion  avec  le  mélange  le 
plus  explosif.  Il  se  produit  une  combustion  saub  flamme  du  grisou. 

Avec  une  lampe  dont  le  filament  était  brisé  au  point  de  la  soudure 
avec  le  porte-filament  de  platine  et  avec  un  courant  à  la  tension  de 
110  volts,  on  a  déterminé  une  explosion  qui  a  brisé  le'verre  en  menus 
fragments.  Dans  ce  cas,  ce  sont  les  étincelles  qui  se  sont  produites  qui 
ont  amené  l'explosion.  Les  auteurs  avaient  établi,  dans  une  précédente 
communication  à  l'Académie,  que  les  fils  métalliques  incandescents  sont 
impuissants  à  déterminer  l'explosion  des  mélanges  même  les  plus 
explosifs. 

STotes  de  iiiëcanlque. 

Nous  signalerons  dans  ces  notes  l'unification  des  essais  de  machines 
à  vapeur  d'après  des  règles  proposées  par  V Institution  of  Civil  Engineers, 
la  description  du  dynamomètre  de  Dalby,  de  Tinjecteur  compound  de 
Pack  et  Williston  et  une  note  sur  le  transport  des  bois  par  radeaux  aux 
Etats-Unis.  A  propos  de  celte  note  très  intéressante  extraite  de  VEngi- 
neering  Magazine  et  où  on  indique  le  flottage  en  radeaux  des  bois  de 
rOregon  et  du  Washington  à  San- Francisco  sur  des  parcours  atteignant 
jusqu'à  1000  kilomètres,  il  est  utile  de  rappeler,  ce  qui  parait  tout  à  fait 
ignoré  ou  oublié  aujourd'hui  qu'en  1860  et  1861  on  fit  venir  des  Pro- 
vinces Danubiennes  à  Port-Saïd  pour  les  travaux  du  canal  de  Suez,  plu- 


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—  573  — 

sieurs  radeaux  de  bois  de  très  grande  capacité  qui  n'arrivèrent  pas  tous 
d'ailleurs  à  destination.  IjB  parcours  effectué  n'était  pas  de  1 000,  mais 
bien  de  près  de  2800  kilomètres  en  suivant  le  Danube,  la  Mer  Noire, 
la  Mer  de  Marmara,  l'Archipel  et  la  Méditerranée. 

Novembre  1898. 
nrotlee  nëeroloslqiie  sur  M.   N.  Raffard,  par  M.  HAXOiN  de  la 

GOUPILLIÈRE. 

On  lira  avec  intérêt  cette  notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  notre 
regretté  collègue  M.  Raffard,  que  l'auteur  déclare  un  des  hommes  les  meil- 
leurs et  les  mieux  doués  qu'il  lui  ait  été  donné  de  connaître.  Nous  nous 
associons  pleinement  à  cette  appréciation. 

Rapport  de  M.  Edouard  Simon  sur  le  mëtier  brodeur  automa- 
tique de  MM.  A.  et  J.-B.  Bastie,  à  Panissières  (Loire). 

lies  travaux  du  Tibre,  par  M.  Â.  Ronna.  Deuxième  partie. 

Cette  seconde  partie  concerne  Rome  et  les  travaux  exécutés  depuis  <  870. 
Le  nouveau  régime  débuta  par  une  inondation  survenue  à  la  fin  de 
décembre  1870,  la  plus  considérable  qu'on  ait  subie  depuis  1637,  et 
une  commission  fut  immédiatement  nommée  pour  étudier  les  causes 
des  inondations  et  les  travaux  à  exécuter  pour  les  prévenir.  Divers 
projets  furent  présentés  dont  un  fut  adopté  en  18"î4.  Les  travaux  furent 
divisés  en  quatre  séries  dont  la  dernière,  n'est  pas  encore  terminée  ;  la 
dépense  totale  atteindra  environ  lUO  millions.  Le  mémoire  entre  dans 
de  grands  détails  sur  ces  divers  travaux  et  leur  exécution. 

Applleation  à  l^^quarrissase  du  procédé  à  Tacide  sulfurique, 
proposé  par  Aimé  Girard.  Noie  de  M.  Lindet. 

Ce  procédé  consiste  â  détruire  les  cadavres  d'animaux  ou  les  débris 
impropres  à  la  consommation  par  l'acide  sulfurique  à  froid,  et  l'utilisation 
du  produit  pour  la  fabrication  des  superphosphates.  Il  est  actuellement 
employé  dans  plusieurs  clos  d'équarrissage  et  fabriques  d'engrais. 

Note  sur  la  vie  et  les  travau^iL  d'Ainië  Qirard,  par  M.  Lindet. 

Fusibilité  des  verres,  par  M.  L.  Grenet. 

Gomme  suite  à  ses  recherches  sur  la  dilatation  des  verres  en  fonction 
de  leur  composition  chimique,  l'auteur  a  étudié  la  fusibilité  de  ces 
matières  sur  les  échantillons  qui  lui  avaient  servi  à  la  mesure  des 
dilatations. 

L'étude  dont  il  s'agit  a  porté  sur  la  détermination  de  trois  tempé- 
ratures : 

i°  Température  d'affaissement  sous  leur  propre  poids  de  prismes  de 
verre  de  grandeur  donnée  ; 

2<^  Température  de  recuit  rapide  d'un  verre  trempé,  et 

3°  Température  à  partir  de  laquelle  le  verre  refroidi  brusquement 
cesse  de  se  tremper. 


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—  574  — 

Ces  tempéraUirefi,  au  point  de  vue  industriel,  se  rapportent  au  travail 
4u  verre  et  non  à  sa  fabrication,  qui  demande  des  températures  bien 
supérieures.  La  note  donne  de  nombreux  tableaux  contetuant  les  résul- 
tats obtenus  avec  différents  verres  dont  la  composition  est  indiquée. 

Sur  l^fissai    k   ehaud    de*  predutta    hydraoU^nes,    par 

M.  L.  Le  Chatelier. 

On  sait  que  la  présence  des  expansifs,  c'est-à-dire  de  chaux  et  de 
magnésie  non  éteintes,  est  un  des  défauts  les  plus  graves  que  puissent 
présenter  les  produits  hydrauliques.  L'emploi  de  la  chaleur  qui  accélère 
et  augmente  considérablement  le  gonflement  amené  par  l'extinction  des 
expansifs,  présente  un  intérêt  considérable  pour  les  essais.  La  note 
décrit  les  divers  procédés  proposés  pour  les  essais  à  chaud. 

FabpteatioM  des  earreaum  mosal^iaee  amërtealms  (Extrait 
du  Sprechsaal), 

On  emploie  pour  fabriquer  ces  carreaux  des  moules  formés  par  tine 
série  de  cellules  séparées  par  des  lames  de  plomb  et  dans  lesquelles  on 
met  chaque  couleur.  Pour  placer  ces  couleurs,  on  a  autant  de  patrons 
découpés  dans  une  lame  de  plomb  qu'il  y  a  de  couleurs.  On  en  applique 
un  sur  le  moule  et  on  verse  la  couleur  à  travers  les  ouvertures.  Oi 
emploie  aussi  un  procédé  un  peu  différent  dans  lequel  le  patron  prin- 
cipal est  un  quadrillage  et  les  patrons  sont  en  papier  p^foré  à  la 
machine. 

HToiee  de  Mtëeaiii^iie. 

La  plus  importante  de  ces  notes  est  le  résumé  d'une  communication 
de  M.  W.-P.  Marshall  à  VInslitvtion  of  Civil  Engineers,  sur  l'évolution 
de  la  locomotive. 

On  y  trouve  rappelées  les  étapes  successives  franchies  par  la  locomo- 
tive depuis  son  origine  jusqu'à  nos  jours  et  les  progrés  réalisés  dans  ses 
diverses  parties.  Cet  historique  est  fait  à  peu  près  exclusivement  au 
point  de  vue  anglais  et  américain,  et  les  quelques  renseignements 
donnés,  exceptionnellement,  sur  la  pratique  continentale,  ne  sont  pas 
toujours  exacts. 

On  trouve  aussi  dans  ces  notes  la  description  du  caissier  automatique 
deParney,  employé  d'une  manière  générale  aux  Etats-Unis,  et  qui 
<îommence  à  se  répandre  en  France. 


ANNALES  DES  PONTS  ET   CHAUSSÉES 


^«  trimestre  de  ^898  (suite) 

Notes  sur  la  Constpnetion  du  vtadae  d«i  Tiaiir  (ligne  de 
Carmaux  à  Rodez),  par  M.  de  Volontat,  Ingénieur  en  chef,  et  M.  Théry, 
Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées  (suite). 

Cette  partie  du   mémoire  continue  l'examen  de  l'exécution  et  de 


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—  575  — 

ra^ancement  des  travaux,  orgaisifiatioa  des  cliaatiers  :  maçoiuieriec  et 
charpentes. 

Notice  sur  Lmi  ^B^mmém  ponts  dhi  ehemiii  de  fer  ^TWÊimmol 
m  te  fk>eM«ière  de  Chine. 

Les  travaux  relatifs  à  ces  ponts  consistent  d'abord  dans  la  mise  en 
étaX  pour  recevoir  une  voie  de  1  m  des  anciens  tabliers  métalliques  du 
tronçon  Phu-Lang-Thuong-Lang-Son,  établi  primitivement  à  la  voie 
de  0,60  m,  puis  dans  la  construction  de  quatre  grands  ponts.  La  partie 
métallique  de  ces  ouvrages  a  été  adjugée  à  Tusine  du  Creusot. 

Tous  ces  ponts  sont  construits  pour  une  seule  voie  et  formés  de 
travées  indépendantes  en  acier.  Les  trois  premiers  comportent,  en  outre, 
chacun  une  travée  tournante  mue  à  bras  d'hommes  et  destinée  à  per- 
mettre la  navigation  fluviale.  Au  mois  d'avril  1898  les  maçonneries  de 
ces  ponts  étaient  à  divers  degrés  d'avancement  ;  quant  aux  superstruc- 
tures, une  était  au  montage,  d'autres  à  pied  d'œuvre,  et  la  dernière,  en 
route  vers  le  Tonkin. 

5"«  trimeitre  de  4898 

STotiee  nëeroloi^lqne  sur  M.,  naoulx.  Inspecteur  général  des 
Ponts  et  Chaussées,  par  M.  Zurcher,  Ingénieur  en  chef  des  Ponts  et 
Chaussées. 


Notes  sur  deux  formules  relatives  à  l^ëeenlement  permaneni 
et  uniforme  des  liquides,  par  M.  Y.  Fournie,  Inspecteur  général 
des  Ponts  et  Chaussées. 

Ces  formules  sont  relatives,  l'une  à  l'écoulement  par  un  tuyau  cylin- 
drique à  section  circulaire,  l'autre  â  l'écoulement  par  un  canal  décou- 
vert. L'auteur  y  tient  compte  de  la  température  qui,  d'après  lui,  joue 
un  rôle  qui  n'est  pas  négligeable. 


Etude  du   rësinte   de  la  marëe  dans  le  eanal  de 

par  M.  BouRDELLEs,  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées. 

Des  observatipns  prolongées  sur  le  niveau,  d'une  part,  et  sur  le  sens 
et  la  vitesse  des  courants,  de  l'autre,  faites  dans  le  canal  de  Suez  et  ses 
abords  dans  la  mer  Rouge,  mettent  nettement  en  évidence  l'influence 
considérable  qu'exerce'sur  le  régime  de  la  marée  le  niveau  à  peu  près 
constant  des  lacs  amers  et  les  conditions  hydrauliques  qui  en  sont  la 
conséquence.  Ainsi,  les  hauteurs  de  la  marée  et  la  vitesse  du  courant 
diminuent  progressivement  de  la  mer  vers  les  lacs  où  elles  s'annulent  ; 
toutefois,  les  vitesses  comme  aussi  les  célérités  de  la  propagation  de  la 
marée  sont  supérieures  à  celles  que  déterminerait  le  mouvement  ondu- 
latoire agissant  seul.  La  différence  pourrait  peut-être  être  attribuée  à 
un  écoulement  résultant  de  l'influence  du  niveau  constant  des  lacs  et 
réglé  par  la  pente  superflcielle  de  l'eau  et  dont  la  vitesse  s'ajouterait  à 
celle  qui  correspond  au  mouvement  ondulatoire  ainsi  qu'à  sa  célérité. 
C'est  une  hypoUièse  qu'il  serait  nécessaire  de  vérifler. 


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—  576  — 

Ponts  en  ntaf  onnerle  artieulëe  »nx  n«l«0»nees  e^  m  In 
elef,  par  M.  Bourdellbs,  Inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées. 

L'idée  de  la  triple  articulation  des  arcs  a  été  d'abord  appliquée  aux 
ponts  métalliques,  et  ce  n'est  qu'assez  récemment  qu'on  l'a  réalisée  pour 
les  ponts  en  maçonnerie.  Cette  disposition  a  pour  principal  objet  de 
déterminer  exactement  la  position  de  la  courba  de  pression  qui  doit 
nécessairement  passer  par  les  trois  points  représentés  par  les  articula- 
tions. 

Le  mémoire  compare  d'abord  les  ponts  à  triple  articulation  aux  ponts 
encastrés  aux  naissances  et  montre  la  réelle  supériorité  des  premiers, 
notamment  au  point  de  vue  de  l'influence  de  la  température. 

On  trouve  ensuite  les  détails  de  construction  des  voûtes  ainsi  établies, 
exécution  des  maçonneries,  disposition  des  articulations. 

En  résumé,  la  triple  articulation,  mise  en  œuvre  dans  les  conditions 
définies  dans  le  mémoire,  réalise,  mieux  que  tout  autre  système,  les 
qualités  essentielles  à  donner  à  une  voûte  en  maçonnerie,  c'estr-à-dire 
la  sécurité  de  l'exécution  et  la  légèreté  de  la  construction.  Son  emploi 
permettra  d'atteindre  avec  les  ponts  en  maçonnerie  les  très  grandes 
portées  dont  Perronnet  parlait  déjà  il  y  a  un  siècle. 

(A  suivre,) 

ANNALES   DES    MINES 


/(;•"«  livraison  de  48V8 

Thëorle   niailiëmatique   de   la   machine   à   wapenr,  par 

M.  J.  Nadal,  Ingénieur  des  Mines  {suite). 

La  première  partie  de  cette  étude  a  paru  dans  les  Annales  des  Mines, 
gine  livraison  de  1897.  (Voir  compte  rendu  de  novembre  1897,  page  732.) 

Le  mémoire  passe  successivement  en  revue  dans  cette  seconde  partie 
la  question  de  la  température  fixe  et  du  pouvoir  absorbant  des  parois, 
des  cycles  de  température  des  parois,  et  la  théorie  des  échanges  de 
chaleur. 

Un  fait,  d'une  extrême  importance  pour  la  théorie  de  l'action  des 
parois,  fait  démontré  expérimentalement  pour  la  première  fois  par 
M.  Bryau-Donkin,  est  que  la  température  de  la  partie  des  parois  sous- 
traite aux  fluctuations  de  température  de  la  vapeur  est  fixe  et  plus 
élevée  que  la  température  moyenne  de  cette  vapeur.  Il  en  résulte  que 
la  vapeur  n'agit  pas  à  chaque  instant  de  la  même  façon  sur  la  paroi  et 
que  le  coefficient  qui  mesure  la  perméabilité  de  la  surface  de  cette  paroi 
et  le  pouvoir  absorbant  est  variable  d'un  instant  à  l'autre;  il  est  plus 
élevé  quand  la  vapeur  est  chaude  que  quand  elle  estfroide,  et  atteint  sa 
valeur  minima  vers  la  fin  de  l'échappement  ;  il  varie  aussi  avec  le  degré 
de  l'humidité  déposée  et  augmente  avec  ce  degré.  Il  y  a  une  relation 
étroite  entre  la  valeur  du  pouvoir  absorbant  et  cette  humidité  et  on  est 
amené  à  croire  que  la  variation  du  pouvoir  absorbant  dépend  de  la 
quantité  d'humidité.  On  peut  faire  immédiatement  l'objection  que,  dans 


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—  577  — 

ce  cas,  c'est  Teau  qui  agit  beaucoup  plus  que  le  métal,  argument  en 
faveur  des  théories  de  Zeuner,  Anspach,  etc.  L'auteur  croit  que  ces 
hypothèses  sont  contredites  par  le  fait  que  la  température  fiie  de  la 
paroi  est  supérieure  à  la  température  moyenne  de  la  vapeur,  comme  Ta 
démontré  M.  Br^^an-Donkin. 

Le  mémoire  établit  ensuite  la  formule  théorique  des  échanges  de 
chaleur,  développe  des  considérations  intéressantes  sur  les  condensa- 
tions en  traitant  spécialement  de  l'influence  de  la  vitesse  et  de  celle  de 
la  compression.  L'auteur  diffère  d'opinion  avec  notre  collègue, 
M.  Dvirelshauvers-Dery,  en  ce  qu'il  reconnaît  un  certain  avantage  à 
une  compression  limitée  ;  toutefois,  il  considère  l'espace  dit  nuisible 
comme  réellement  nuisible,  et  il  faut  chercher  à  le  restreindre  le  plus 
possible  en  ne  faisant  en  même  temps  que  très  peu  de  compression  pour 
réaliser  la  marche  la  plus  économique. 

Le  dernier  chapitre  est  consacfé  â  la  théorie  des  enveloppes  de  vapeur 
dont  M.  Nadal  se  propose  d'établir  d'une  manière  précise  le  véritable 
fonctionnement  qui,  d'après  lui,  n'a  jamais  été  bien  ei^pliqué  jusqu'ici. 
Les  enveloppes  n'ont  une  action  économique  que  parce  qu'elles  modi- 
fient les  conditions  physiques  des  échanges  de  chaleur  par  la  face  inté- 
rieure des  parois;  leur  effet  avantageux  n'existe  que  si  le  pouvoir 
absorbant  de  la  surface  intérieure  des  parois  est  variable  d'un  point  à 
l'autre  d'une  révolution.  En  résumé,  leur  rôle  présente  une  certaine 
analogie  avec  celui  du  revêtement  intérieur  des  cylindres  par  des 
matières  de  faible  capacité  et  conductibilité  calorifique.'  Du  reste,  c'est 
dans  l'emploi  de  ces  revêtements  que  l'auteur  voit  le  dernier  et  non  le 
moins  important  perfectionnement  des  machines  à  vapeur,  comme, 
d'ailleurs,  notre  collègue  le  professeur  Thurston.  Malheureusement  le 
peu  de  succès  obtenu  jusqu'ici  dans  cette  voie  ne  semble  pas  indiquer 
que  cette  solution  soit  bien  prochaine. 


SOCIÉTÉ  DE  L'INDUSTRIE  MINÉRALE 


Novembre  1898. 

Réunions  de  Saint -Etienne. 

Séance  du  S  novembre  1898, 

Communication  de  M.  Denogent  sur  divers  types  d-enreirls- 
trears  de  wttesse  et  de  preseloii. 

L'enregistreur  de  pressions  se  compose  d'une  boite  à  soufflet  dont  la 
déformation  amplifiée  par  un  système  de  leviers  s'accuse  par  un  style 
traceur  sur  un  papier  enroulé  sur  un  tambour  animé  d'un  mouvement 
de  rotation  uniforme.  L'appareil  se  règle  par  comparaison  avec  un  ma- 
nomètre à  eau. 

L'enregistreur  do  vitesse  est  basé  sur  le  principe  de  l'emploi  de  deux 

Bull.  38 


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* 


—  K78  — 

plateaux  circulaires  tournant  en  sens  inverse;  ils  communiquent  leur 
mouvement  à  une  roulette  placée  entre  deux  et  éloignée  de  leur  centre 
d'une  quantité  proportionnelle  au  nombre  de  tours  de  la  machine.  Cet 
éloignement  est  obtenu  au  moyen  d'une  roue  hélicoïdale  et  d'une  vis 
sans  fln. 

Il  nous  suffira  d'indiquer  que  la  roulette  se  trouve  soumise  à  un 
double  mouvement  ;  l*'  elle  est  entraînée  vers  la  périphérie  des  plateaux 
proportionnellement  au  nombre  de  tours  de  la  machine  par  l'action  de  la 
roue  hélicoïdale  et  2^  elle  est  ramenée  au  centre  des  plateaux  propor- 
tionnellement 'au  temps,  ceux-ci  étant  animés  d'un  mouvement  de  rota- 
tion uniforme. 

I^a  position  de  la  roulette  est  traduite  à  l'œil  par  le  déplacement  d'une 
aiguille  sur  un  cadran  et  est  en  outre  enregistrée  sur  un  papier  porté 
par  un  tambour  tournant. 

A  la  suite  de  cette  communication,  M.  Petit  décrit  deux  autres  appa- 
reils imaginés  par  M.  Villiers  :  un  appareil  enregistreur  des  dépressions 
composé  d'un  manomètre  à  eau  avec  un  flotteur  dont  le  déplacement 
vertical  est  enregistré  sur'  une  bande  de  papier  et  un  enregistreur  de 
vitesse  dans  lequel  une  hélice  animée  d'un  mouvement  de  rotation  pro- 
portionnel à  celui  qu'il  s'agit  de  mesurer  refoule  de  l'eau  dans  un  réser- 
voir cylindrique  â  une  hauteur  qui  sert  de  moyen  d'appréciation  du 
nombre  de  tours. 

District  du  Sud-Est 

Séance  du  20  novembre  4898. 

Observations  de  M.  Chalmeton  sur  le«  eliarboMS  fra»çai«  dana 
la  nftarlMe. 

L'auteur  appelle  l'attention  sur  le  vœu  exprimé  par  le  Conseil  géné- 
ral du  Gard  pour  demander  que  les  pouvoirs  publics  assurent  aux 
charbons  français  une  protection  douanière  suffisante,  de  manière  à 
permettre  au  bassin  houiller  du  Gard  d'approvisionner  de  charbons 
français  les  principaux  ports  de  la  Méditerranée  et  de  mers  plus  loin- 
taines. 

Résultats  obtenus  à  l^avancement  de  la  ipalerle  de  la  mer 

de  la  Société  des  charbonnages  des  Bouches-du-Rhône. 

On  emploie  la  perforatrice  électrique  Bornet,  à  laquelle  le  courant  est 
fourni  par  une  génératrice  actionnée  par  une  turbine  mue  elle-même 
par  une  venue  d'eau  rencontrée  dans  le  percement. 

Le  front  de  taille  était  en  juin  1898  à  3500  m  environ  de  l'entrée  de 
la  galerie.  L'avancement  moyen  en  juin,  est  de  o,68m  par  vingt-quatre 
heures  et  l'avancement  maximum  de  6,70  m.  Ces  avancements  sont 
remarquables. 

Les  153  volées  de  juin  ont  nécessité  la  perforation  de  1  791  trous  de 
1  828  m  de  longueur  collective,  ce  qui  donne  une  longueur  moyenne 
de  1,021  m  par  trou.  On  a  usé  S32  mèches,  soit  3  1/2  environ  par 
volée* 


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—  579  — 
SOCIÉTÉ  INDUSTRIELLE  DE  MULHOUSE 


BlJLLBTIN  d'aOUT-SKPTBMBHB,    OCTOBffK,    NOVEMBRE   1868. 

Tli^ori«  du  cha«iin»«e  an  s^a  et  son  application^  par  M.  G. 
Kern. 

L'auteur  indique  Torigine  du  chauffage  au  gaz,  qui  remonte  à  Le  Boa, 
et  ses  premières  applications,  puis  en  expose  la  théorie  en  partant  de  la 
composition  et  l'application  de  cette  théorie  à  la  construction  des 
poêles  dont  il  donne  un  certain  nombre  d'exemples.  Le  mémoire  se 
termine  par  une  étude  comparative  des  frais  de  chauffage  par  le  gaz,  le 
bois,  la  houille  et  le  coke.  L'auteur  considère  que  le  chauffage  au  gaz 
doit  être  encouragé,  surtout  au  point  de  vue  hygiénique,  si  on  consi- 
dère l'infection  de  Tair  des  villes  par  les  produits  de  la  combustion  sor- 
tant les  cheminées  des  maisons.  On  doit  doit  se  préoccuper  d'avoir  le 
gaz  à  bon  marché.  C'est  le  chauffage  de  l'avenir. 

Ksmai  de»  c:iLtrait(i   de  «ampéeliie,   par  MM,  J.  Zubblkn  et 

Th.  Stricker. 

Actian  de  la  lumière  sur  les  couleurs.  Moyens  de  mesure,  par 
MM.  Albert  Scheurer  et  A.  Brylinskï. 

Flambage  des  ilsTOH.  Utilisation  totale  des  flammes  au  moyen 
de  l'aspiration,  par  M.  F.  Binder. 

Le  principe  de  l'aspiration  des  gaz  à  travers  les  mailles  du  tissu  pour 
le  flambage  est  dû  à  Samuel  Hall,  qui  l'appliqua  dès  1816.  On  a,  depuis, 
abandonné  ce  principe  et,  si  on  l'a  repris  depuis  quelque&années,  aucun 
des  nouveaux  appareils  proposés  n'a  été  consacré  par  l'usage. 

Des  expériences  faites  par  l'auteur  lui  ont  permis  de  reconnaître  que 
ce  procédé  ne  peut  réussir  qu'à  la  condition  de  prévenir  réchauffement 
de  l'appareil,  aussi  a-t-il  fait  construire,  à  titre  d'essai,  un  appareil  muni 
de  parois  creuses  susceptibles  de  donner  passage  à  un  courant  d'eau 
froide.  Le  succès  a  été  complet  et  l'appareil  fonctionne  régulièrement 
depuis  un  an. 

Résniiié  dea  observattana  mëtëaralasiqnes  faites  à  la  So- 
ciété industrielle  et  à  ses  diverses  stations  pendant  l'année  1897,  par 
M.  Ad.  Sack. 


SOCIÉTÉ  DES  INGÉNIEURS  ALLEMANDS 


N«  48.  —  26  novembre  1898.      • 

La  législation  allemande  sur  les  patentes  d'invention  et  les  questions 
scientifiques  dans  les  brevets,  par  A.  Riedler. 


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—  580  — 

Résistance  des  matériaux.  Unification  des  méthodes  d'essais  pour 
la  fonte,  par  Â.  Martens. 

Recherches  sur  la  réduction  du  frottement  par  l'emploi  des  alliages 
métalliques  (suite). 

Réunion  générale  de  TAssociation  des  Maîtres  de  Forges  Allemands 
à  Dusseldorf,  le  23  octobre  1898  (fin). 

Variétés.  —  Prescriptions  pour  la  fabrication,  les  essais  et  la  réception 
des  matières  destinées  à  entrer  dans  les  coques  et  les  machines  de  la 
marine  impériale.  —  Ordonnances  de  police  relatives  à  l'établissement 
et  à  l'emploi  des  récipients  de  vapeur. 

N«  49.  —  3  décembre  4898. 

Commimde  électrique  d'une  machine  d'épuisement  aux  mines  c  Ver 
Maria,  Anna  et  Steinbank  »  â  Hôntrop,  près  Bochum,  par  O.  Lasche. 

Résistance  des  matériaux.  Unification  des  méthodes  d'essai  pour  la 
fonte,  par  A.  Martens  (fin). 

Recherches  sur  la  réduction  du  frottement  par  l'emploi  des  alliages 
métalliques  (fin). 

Groupe  de  Hambourg.  —  Production  de  l'acétylène.   . 

Groupe  de  Cologne.  —  Voitures  automobiles. 

Bibliographie.  —  Transformation  de  courants  pour  chemins  de  fer 
électriques,  par  Louis  Bell. 

N°  50.  —  10  décembre  4898. 

Navigation  sur  la  partie  régularisée  du  Danube,  entre  Stenka  et  les 
Portes  de  fef ,  par  H.  Arnolcî. 

Nouveautés  dans  les  machines  de  l'industrie  textile,  par  6.  Rohn 
(suite). 

Aperçu  sur  la  mesure  de  la  résistance  par  frottement  des  coques  de 
navires,  par  R.  Rothe. 

Groupe  de  Franconie  et  du  Haut-Palatinat.  —  Mesure  des  courants 
électriques. 

N«  51.  —  /7  décembre  4898. 

Machines  élévatoires  de  la  distribution  d'eau  de  Berlin,  au  Maggelsee, 
construites  par  la  fabrique  de  machines  Cyclop,  MohJis  et  Behrens,  à 
Berlin. 

Expériences  sur  des  locomotives  à  quatre  cylindres,  par  F.  Leitzmann 
(suite). 

Aperçu  sur  la  théorie  des  charpentes  de  dômes  et  de  coupoles,  par 
R.  Kohfahl. 

Groupe  de  Berlin.  —  Travail  technique  et  domestique. 

Bibliographie.  —  Qoût  de  la  production  de  la  force  motrice,  par  Ch. 
Eberlé.  —  Derrière  la  charrue  et  à  côté  du  pressoir,  par  M.  Eyth. 

Correspondance.  —  Recherches  sur  la  réduction  du  frottement  par 
l'emploi  des  alliages  métalliques. 


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—  581 


N«  52.  —  24  décembre  1898. 

Les  installations  électriques  des  houillères  et  fours  à  coke  de  Gottes- 
berg,  en  Silésie,  par  M.  Schmidt. 

Recherches  graphiques  sur  la  résistance  à  la  flexion  des  barres  droites, 
par  L.  Vianello. 

Le  VIP  Congrès  international  de  la  navigation  à  Bruxelles. 

Groupe  de  Wurtemberg.  —  Installation  de  refroidissement  d'eau  de  Roh- 
leder.  —  Structure  des  cristaux. 

Variétés.  —  Prix  proposés  par  l'Association  suisse  pour  l'industrie 
chimique. 

N«  53.  —31  décembf^e  1898. 

Machine  à  raboter  les  plaques  de  blindage,  construite  par  la  Société 
russe  pour  la  construction  de  locomotives  et  de  machines,  à  Charkow, 
par  L.  M.  Schechter. 

Moteurs  à  pétrole,  par  E.  Capitaine. 

Résistances  excentrique  et  axiale  des  pièces  soumises  àlacompression, 
par  A.  Ostenfeld. 

Bibliographie.  —  Recueil  allemand  d'adresses  industrielles  et  commer- 
ciales. 


Pour  la  Chronique  et  les  Comptes  Rendus , 
A.  Mallbt. 


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'%  "•  ^ 


BIBLIOGRAPHIE 


1 


fli^orie  mëcmilqae  de  la  ehaleiu-,  par  R.  Glauslus.  Traduction  , 

française  par  MM*  F  Folie  et  E.  Ronkar  (1). 

MM.  F.  Folie  et  E.  Ronkar,  chargés  de  cours  à  l'Université  de  Liège, 
viennent  de  publier  en  deux  volumes,  parus  successivement,  l'un  en 
1897  et  l'autre  en  1898,  la  traduction  en  langue  française  de  la  théorie 
mécanique  de  la  chaleur,  de  M.  Glausius.  Cette  traduction  est  faite  sur 
la  troisième  édition  de  l'original  allemand.  Dans  le  premier  volume  se 
trouve  le  développement  des  formules  avec  différentes  applications  ;  le 
second  volume  traite  de  la  théorie  mécanique  de  l'électricité. 

Premier  volume.  —  M.  Glausius  commence  par  une  introduction  ma- 
thématique, afin  d'éviter  des  objections  ultérieures  t^ur  la  manièi^  de 
traiter  son  sujet  par  le  calcul,  manière  exigée  par  ses  vues  sur  la  nature 
de  la  chaleur,  et  qui  fut,  à  sa  première  apparition,  inexactement  inter-* 
prêtée  par  les  savants. 

Le  point  de  départ  de  l'analyse  qui  vient  ensuite  est  constitué  par 
cette  hypothèse  que  la  chaleur  consiste  dans  un  mouvement  des  plus 
petites  particules  des  corps  et  de  l'éther,  et  que  la  quantité  de  chaleur 
est  la  mesure  de  la  force  vive  de  ce  mouvement,  sur  la  nature  duquel  il 
n'est  fait  aucune  supposition  particulière  :  c'est  le  premier  principe  j 

fondamental  de  la  théorie.  j 

M.  Glausius  applique  ce  premier  principe  à  l'étude  des  gaz  parfaits. 
Il  rappelle  ensuite  le  deuxi('»me  principe  fondamental,  sous  la  forme 
d'une  équation  publiée  par  lui,  pour  la  première  fois,  en  1854.  La 
démonstration  de  ce  second  principe  repose  sur  cet  axiome  que  la 
chaleur  ne  peut  d'elle-même  (ou  sans  compensation)  passer  d'un  corps 
froid  à  un  corps  plus  chaud.  A  la  lin  du  premier  volume,  le  lecteur  trou- 
vera un  exposé  très  clair  et  suffisamment  complet  des  objections  diverses 
qui  ont  été  faites  à  propos  de  cet  axiome. 

M.  Glausius  applique  sa  théorie  aux  vapeurs  saturées,  à  la  fusion  et  à 
la  vaporisation  des  corps  solides  et  aux  corps  homogènes.  Il  consacre 
ensuite  un  chapitre  à  la  détermination  de  ce  qu'il  appelle  l'énergie  et 
rentix)pie  d'un  corps. 

Dans  le  chapitre  X,  il  recherche  jusqu'à  quel  point  les  résultats  qui 
se  rattachent  au  deuxième  principe  fondamental  se  modifient  lorsque 
les  phénomènes  ne  sont  pas  réversibles. 

Dans  le  chapitre  XI,  M.  Glausius  fait  l'application  de  sa  théorie  à  la 
machine  à  vapeur.  On  y  trouvera,  sous  sa  forme  la  plus  générale,  le 
système  d'équations  qui  sert  à  déterminer  le  travail  de  la  machine.  • 

(1)  2  vol.  in-8'  do.  479  ot  472  pages.  —  Prix  :  20  francs.  Bruxelles,  Société  Belge  d'édi- 
tions; Paris,  Baudrv,  1898. 


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—  883  - 

La  fin  du  premier  volume  est  consacrée  &  (îes  recherches  sur  la 
•concentration  aes  rayons  de  chaleur  et  de  luîniêï^,  él  sur  lès  limites  de 
son  effet. 

Beuœième  vohme.  —  L'application  de  la  théorie  mécanique  de  la 
chaleur  aux  phénomènes  électriques  prend  dans  ce  volume  une  place  si 
impartante  que  cette  application  peut  être  considérée  comme  formant 
une  théorie  mécanique  de  Télectricité,  indépendante  en  partie  de  la 
•théorie  de  la  chaleur. 

M.  Clausius  commence  par  définir  la  fonction  potentielle  et  par  donner 
TeKpression  de  cette  fonction,  sur  laquelle  il  eacpose  ensuite  quelques 
théorèmes  généraux.  Après  ces  considérations,  il  e^'amine  un  groupe 
d'appareils  très  importants  dans  la  théorie  de rélectircfté,  notamment 
le  condensateur,  le  carreau  de  Franklin  et  la  bouteille  de  Leyde. 

L'auteur  étudie  plus  loin  les  effets  du  mouvement  dans  un  cas  parti- 
culièrement simple  sous  un  certain  rapport.  Il  suppose,  en  effet,  que 
Tétat  initial  de  Télectricité,  atissi  bien  que  Tétat  final,  est  un  état  de 
repos. 

M.  Clausius  considère  d'autre  part,  au  contraire,  Télectricité  dans 
son  mouvement  même,  mais  en  faisant  d'autres  hypothèses  pour  sim- 
plifier la  recherche,  de  telle  sorte  que,  dans  le  cas  qu'il  considère, 
réchauffement  du  conducteur  est  le  seul  effet  produit  par  le  courant 
électrique. 

Dans  l'exposé  de  la  théorie  des  courants  thermo-électriques,  l'auteur 
émet  des  vues  personnelles  qu'il  discute  plus  loin  en  les  comparant  à 
celles  qu'ont  émises,  de  leur  côté,  W.  Thomson  et  F.  Kohlrausch. 

Il  arrive  enfin  à  la  détermination  des  forces  pondéromotrices  qu'exer- 
cent, l'un  sur  l'autre,  deux  éléments  de  conducteurs  parcourus  par  des 
courants  électriques,  ainsi  qu'à  celle  des  forces  électromotrices  qu'ils 
induisent  l'un  dans  l'autre  ;  il  recherche  le  travail  effectué  par  ces 
forces. 

Les  leçons  de  M.  Clausius  seront  certainement  accueillies  avec  faveur 
par  les  savants  français,  mais  nous  regrettons,  nous  Ingénieurs,  que 
les  conséquences  pratiques  de  la  théorie  ne  soient  pas  suffisamment 
mises  en  évidence  à  côté  de  développements  mathématiques  d'une  si 
grande  envergure.  Ceux-ci  demanderaient  à  être  éclairés  par  de  très 
nombreuses  applications  numériques  faites  en  traitant  des  sujets  indus- 
triels. Ces  applications  sont  assez  difficiles,  dans  bon  nombre  de  cas, 
pour  qu'un  maître  comme  M.  Clausius  ne  les  juge  pas  indignes  de 
son  talent  et,  s'il  nous  les  donnait,  s'il  se  rapprochait  ainsi  de  nous,  il 
rendrait  un  nouveau  service  à  la  science  en  faisant  mieux  comprendre 
son  utilité  constante  dans  la  pratique. 

F.  Chaudy. 


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—  584  — 

Traite  de  la  construction,  de  la  condaitc  et  do  rentre- 
tien  des  voitures  aatomoliileo,  publié  sous  la  direction  de 
M,  Ch.  Vigreux,  par  MM.  Ch.  Milandre  et  R.  P.  Bouquet (1). 

Les  rapides  progrès  de  la  locomotion  automobile  devaient  fatalement 
amener  l'éclosion  de  livres  nombreux  ;  mais  combien  ne  sont  que  la 
compilation,  à  peine  déguisée,  de  simples  prospectus,  sans  qu'on  se  soit 
toujours  donné  le  souci  d'y  supprimer  les  prix  et  les  conditions  de 
paiement  ! 

Le  traité  à  l'usage  des  constructeurs  était  encore  à  faire  :  c'est  lui 
qu'ont  voulu  écrire  M.  Ch.  Vigreux  et  ses  collaborateurs,  dans  une  série 
de  petits  ouvrages  dont  les  deux  premiers  ont  été  offerts  à  la  Société. 
Par  leur  rédaction  très  concise,  par  les  renseignements  techniques 
et  numériques  qu'ils  contiennent,  ils  constituent  de  véritables  aide- 
mémoire. 

Le  premier  volume  Iraite  de  la  Construction^  abstraction  faite  du  mo- 
teur. Après  un  historique  assez  court,  et  qui  du  reste  nous  semble  un 
hors-d*œuvre  dans  une  publication  de  ce  genre,  les  auteurs  indiquent 
quels  sont,  suivant  eux,  les  avantages  et  les  inconvénients  propres  à  la 
vapeur,  au  pétrole  ou  à  l'électricité  ;  puis  ils  comparent  les  résultats 
obtenas  avec  les  trois  systèmes.  L'ouvrage  prend  ensuite  nettement  son 
caractère  d'aide-mémoire,  dans  une  série  de  chapitres  dont  voici  le 
résumé  : 

Résistances  dues  au  roulement,  au  frottement  des  fusées  contre  les 
boites  des  roues,  à  l'air,  aux  rampes,  aux  courbes,  au  démarrage  ;  — 
Adhérence  ;  —  Résistance  des  mécanismes  ;  —  Variation  de  l'effort  mo- 
teur avec  l'accélération  de  la  vitesse  ; 

Renseignements  théoriques  et  pratiques  sur  les  essieux,  les  ressorts, 
les  roues,  les  freins,  le  châssis  et  la  caisse  ;  —  Montage,  entretien  et  répa- 
ration des  pneus  ; 

Transmission  ;  —  Embrayage  ;  —  Appareils  destinés  à  empêcher  le 
desserrage  des  écrous.  Nous-aurious  aimé  que  ces  deux  dernières  ques- 
tions fussent  traitées  avec  plus  de  développement,  car  nous  leur  attri- 
buons une  grande  importance,  et  nous  partageons  pleinement  à  cet  égard 
l'opinion  qu'exprimait  notre  Collègue  M.  Diligeon,  dans  sa  récente  com- 
munication à  la  Société. 

Tous  ces  chapitres  indiquent  les  principales  formules  à  employer  ; 
ils  fourmillent  de  renseignements  numériques,  d'après  les  travaux  d'in- 
génieurs et  de  constructeurs  tels  que  Morin,  Tresca,  Debauve,  Miche- 
lin, etc. 

Le  deuxième  volume  traite  des  Voitures  automobiles  à  vapeur  en  ce 

ui  'Concerne  leurs  organes  particuliers.  Après  un  court  préambule  qui 

rappelle  les  qualités  et  les  inconvénients  de  ces  voitures,  les  auteurs 

s'attachent  à  donner  des  renseignements  sur  le  choix,  l'établissement  et 

l'agencement  du  moteur.  Ces  renseignements  sont  les  suivants  : 

Description  des  principaux  types  de  chaudières  :  à  tubes  de  fumée,  à 
tubes  d'eau,  à  vaporisation  instantanée  ;  —  Construction  et  détermina- 

(i)  2  vol.  Jn-16  de  160  pages  avec  184  figures.  Paris,  E.  Bernard  et  C-,  1898. 


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—  585  — 

tion  des  divers  éléments;  —  Ck>nduite  et  entretien;  —  Emploi  du  pétrole 
comme  combustible  ; 

Description  des  principaux  moteurs:  à  simple  expansion  et  compound, 
rotatifs  et  à  mouvemment  alternatif;  —  Construction  et  détermination 
des  divers  éléments  ;  —  Conduite  et  entretien  ; 

Description  des  types  les  plus  usuels  de  voitures  à  vapeur  :  voitures 
légères  et  voitures  lourdes  ;  —  Renseignements  expérimentaux. 

Cette  courte  analyse  indique  assez  Tesprit  de  cet  excellent  ouvrage.  Il 
est  accueilli  avec  faveur  et  consulté  avec  fruit,  non  seulement  par  les 
constructeurs,  mais  encore  par  ceux  qu'intéresse  la  construction  des  auto- 
mobiles, c'esi-à-dire  par  tous  les  vrais  «  chauffeurs  »,  —  et  ils  sont  déjà 
légion. 

R.    SORBAD. 


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TABLE  DES  MATIEÏIES 


CONTENUES 


DANS  LA  CHRONIQUE  DU  2^  SEMESTRE  DE  1S96 


Alioiftiiemeiits  généraux  sur  les  chemins  de  fer  suisses.  Décembre,  567. 

Accroissement  de  lu  pression  ou  accroissement  de  la  capacité  dans  les 
chaudières  de  locomotives  ?  Novembre,  444. 

Automolilleii  (Moteurs  pour  voitures).  Octobre,  128. 

Bariil  (Le  chemin  de  ier  de)v  Octobre,  113. 

Batellerie  (Le  matériel  de  la).  Novembre,  440. 

Capacité  (Accroissement  de  la  pression  ou  accroissement  de  la),  daYis  les 
chaudières  de  locomotives?  Novembre,  444. 

Caractérlatlque»  d*une  locomotive.  Octobre,  124. 

Cliarlioii  (Emploi  de  la  vapeur  pour  remplacer  les  explosifs  dans  les  mines 
de).  Novembre,  432. 

Cliaudlères  (Accroissement  de  la  pression  ou  accroissement  de  la  capacité 
dans  les)  de  locomotives  ?  Novembre,  444. 

Cbemlift  de  Cer  (Le)  deBarsi.  Octobre,  113.  —  (Les)  minuscules.  Décembre, 
564.  —  (Abonnements  généraux  sur  les)  suisses.  Décembre,  567. 

Condenaatlon  (Emploi  de  la)  dans  les  machines  à  vapeur  avec  refroidisse- 
ment de  Teau.  Décembre,  560. 

£au  (Emploi  dans  Itîs  machines  à  vapeur  de  la  condensation  avec  refroidisse- 
ment de  1').  Décembre,  560. 

Éclairage  (Moteurs  à  triple  expansion  pour  T)  électrique.  Octobre,  115. 

Écluse  (Manœuvre  électrique  des  portes  de  la  nouvelle)  d'Ymuiden.  Octobre,  119. 

Economie  à  réaliser  dans  le  transport  des  minerais.  Novembre,  442. 

Efficacité  des  pressions  élevées  dans  les  locomotives.  Novembre,  442. 

Électriques  (Moteurs  à  triple  expansion  pour  Téclairage).  Octobre,  115.  — 
(Manœuvre)  des  portes  de  la  nouvelle  écluse  d'Ymuiden.  Octobre,  119. 

Emery  (Charles-E.).  Octobre,  122. 

Emploi  de  Toxygèue  dans  les  mines.  Octobre,  132;  —  de  la  vapeur  pour  rem- 
placer les  explosifs  dans  les  mines  de  charbon.  Novembre,  432;  —  dans  les 
machines  à  vapeur  de  la  condensation  avec  refroidissement  de  l'eau.  Dé- 
cembre, 560. 

Espa§nne  (Production  de  minerais  de  fer  en).  Décembre,  569. 

États-Unis  (Trains  monstres  aux).  Décembre,  565. 

Expamsion  (Moteurs  à  triple),  jwur  éclairage  électrique.  Octobre,  115. 


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—  587  — 

i:xploslfs  (Emploi  de  la  vapeur  pour  remplacer  les)  dans  les  mines  de  ciiar- 
bon.  Novembre,  432. 

Fer  (Production  de  minerais  de),  en  Espagne.  Décembre,  369. 

Fowler  (Sir  John).  Décembre,  568, 

€UM  (Anciens  moteurs  à).  Octobre,  130. 

MT^rmmÊÊmm^  (Une  roue)  de  grandes  dimensions  Octobre,  4S3. 

Meely  (Le  moteur).  Décembre,  569. 

Ij(»eoiitotiire  (Les  caractéristiques  cVune).  Octobre,  124.  —  (Efficacité  des  pres- 
sions élevées  dans  les).  Novembre,  442.  —  (Accroissement  de  la  pression  ou 
accroissement  de  la  capacité  dans  les  chaudières  de)?  Novembre,  444.  —  (Ré- 
glage des  tiroirs  de).  Novembre,  447. 

llaciiine»  (Emploi  dans  les)  à  vapeur  de  la  condensation  avec  refroidissement 
de  l'eau.  Décembre,  560. 

Manceuvre  électrique  des  portes  de  la  nouvelle  écluse  d'Ymniden.  Oc- 
tobre, 119. 

Matériel  (Le)  de  la  batellerie.  Novembre,  440. 

Mécanisme  des  anciens  moulins  à  vent.  Octobre,  132. 

Minerais  (Économie  à  réaliser  dans  le  transport  des).  Novembre,  427.  — 
(Production  des)  de  fer  en  Espagne.  Décembre,  569. 

Mimes  (Emploi  de  Toxygène  dans  les).  Octobre,  132.  —  (Tempérfiture  des)  pro- 
fondes. Novembre,  429.  —  (Emploi  de  la  vapeur  pour  remplacer  les  explosifs 
dans  les)  de  charbon.  Novembre,  432. 

Moteurs  à  triple  expansion  pour  réchiirage  éleclrique.  Octobre,  115;  —  pour 
•    voitures  automobiles.  Octobre,  128.  —  (Anciens)  à  gaz.  Octobre  130.  —  (Le) 
Keely.  Décembre.  569. 

Moulins  (Mécanisme  des  anciens)  à  vent.  Octobre,  132. 

Oxygène  (Emploi  de  V)  dans  les  mines.  Octobre,  132. 

Pont  (Le)  Victoria  sur  le  Saint-Laurent.  Décembre,  5G3. 

Portes  (Manœuvre  électrique  des)  de  la  nouvelle  écluse  d'Ymuiden.  Oc- 
tobre, 119. 

Pressions  (Eflîcacilé  des)  élevées  dans  les  locomotives.  Novembre.  442.  — 
(Accroissement  de  la)  ou  accroissement  de  la  capacité  dans  les  cbaudières  de 
locomotives?  Novembre,  444.  —  (La)  du  vent.  Novembre,  448. 

Proe<^dé  (Nouveau)  pour  obtenir  de  hautes  températures.  Novembre,  447. 

Production  de  minerais  de  fer  en  Espagne.  Décembre,  569. 

ftefroldlHsement  (Emploi  dans  les  machines  à  vapeur  de  la  condensation 
avec)  do  IVau.  Décembre.  560. 

Bé|jirla|l>e  des  tiroii*s  de  locomotives.  Novembre,  447. 

Boue  (Une)  hydraulique  de  grandes  dimensions.  Octobre,  133. 

Saint -Laurent  (Le  pont  Victoria  sur  le).  Décembre,  563. 

Salines  (Les)  de  Wieliczka.  Novembre,  434. 

Slmplon  (Le  tunnel  du).  Novembre,  43  . 

Suisses  (Abonnements  généraux  sur  les  chemins  de  fer).  Décembre,  567. 

^Températures  des  mines  profondes.  Novembre,  429.  —  (Nouveau  procédé 
pour  obtenir  de  hautes).  Novembrti,  447. 


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—  588  — 

Tiroirs  (Réglage  des)  de  locomotives.  Novembre 
Trains  monstres  aux  États-Unis.  Décembre,  56! 
Transport  (Économies  à  réaliser  dans  le)  des  ; 
Tunnel  (Le)  du  Simplon.  Novembre,  436. 
Vapeur  (Emploi  de  la)  pour  remplacer  les  explo! 

Novembre,  432.  —  (Emploi  dans  les  machines 

froidissement  de  l'eau.  Décembre,  560.  (Voir  ai 
Vent  (Mécanisme  des  anciens  moulins  à).  Octob 

Novembre,  448. 
Victoria  (Le  pont)  sur  le  Saint-Laurent.  Décer 
Voitures  (Moteurs  pour)  automobiles.  Octobre, 
lVlell<»l£a  (Les  salines  de).  Novembre,  434. 
Vntulden  (Manœuvre  électrique  des  portes  c 

tobre,  119. 


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TABLE  DES  MATIERES 

TRAITÉES  DANS  LE   2»«  SEMESTRE,  ANNÉE  1898 

(Bulletins) 


Les  matières  contenues  dans  les  bulletins  de  juillet,  août  et  septembre  ne 
font  pas  partie  de  la  présente  table.  —  Ces  buUetinSj  exclusivement  affectés 
au  Cinquantenaire,  forment  une  série  à  part  avec  table  spéciale. 


Pages. 
Accidents  de  travail  et  l'initiative  privée  (Prévention  des),  par 
M.  H.  Mamy  (séance  du  21  octobre).  Mémoire 67  et     87 

Accumulateurs  à  charge  rapide  (Traction  électrique  des  tramways 
par),  par  M.  F.  Drou in  (séance  du  22  juillet) 36 

Appareils  nouveaux  pour  l'essai  des  métaux  employés  dans 
les  travaux  publics,  par  M.  Ch.  Fremont 506 

Automobiles  CLe»J,  par  M.  E.  Diligeon  (séance  du  i'^'' juillet) 31 

Automobiles  (La  vapeur,  le  pétrole  et  Vélectrici'.è  dans  les),  par  M .  R.  So- 

reau  (séances  des  1^*^  et  22  juillet) 31  et     35 

Automobiles  électriques  (Concours  pour  la  création  d'un  coffre  avec 
prise  de  courant  unicerselie  pour  le  ravitaillement  des)  (séance  du  18  no- 
vembre)   185 

Automobiles  organisé  par  l'Automobile-Glub  de  France,  Paris, 
1898  (Concours  des  voitures  de  place).  Rapport  du  Jury,  par  M.  G.  Fores- 
tier (Extrait  du  Génie  CtviY)  (séance  du  1«"  juillet).  Mémoire.   .   .  31  et    199 

Banquet  de  la  Chambre  Syndicale  des  constructeurs-méba- 
niciens,  chaudronniers  et  fondeurs  (séance  du  2  décembre)  .  .     470 

Barre  de  Rio  Grande  do  Sul  (Amélioration  des  embouchures  de  rivières 
à  faible  marée  et  à  fond  mobile,  avec  application  à  la),  par  M.  Da  Cosla 
Couto  (séance  du  7  octobre) 41 

Bateaux  (Sur  la  forme  des  carènes  et  les  variations  du  niveau  de  reau  à 
Varrière  des),  par  M.  F.  Chaudy,  et  observations  de  MM.  L.  de  Chasseloup- 
Laubat,  R.  Soreau,  A.  de  Bovet,  A.  de  Bruignac  (séance  du  18  novembre). 
Mémoire 185  et    333 

Bibliographie  : 

I™  Section.  —  Travaux  publics,  Cliemins  de  fer,  Navigation,  etc. 

Dispositiis  récents  des  dragues  à  grande  puissance.  Rapport  de 
M.  J.  Massalski  au  VII^  Congrès  international  de  navigation.  Bruxelles, 
1898  (3«  section,  4°  question),  par  M.  L.  Coiseau \    jg^ 


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—  m)  - 

1I«  Section.  —  llécaniiq[»e  et  se»  apipHcatioRA»  liocomotlves» 
llacbines  à  irapeur»  elc« 

Automobiles  aur  rails,  de  M.  G.  Oumont,  par  M.  A.  Mallet«   ....    157 

Automobiles  sur  routes,  de  M.  L.  Périsse,  par  M.  A.  Mallet ....     158 

Bandages  pneumatiques  et  la  résistance  au  roulement.  Étude 
théorique  et  pratique,  du  bajron  Mauni,  par  M.  F.  Ghaudy 150 

Montage  des  machines  marines,  de  M.  Moritz,  Ingénieur  des  Forges 
et  Chaçtters  de  la  Méditerranée,  Ingénieur  des  constructions  navales,  par 
M.  A.  Lavezzari 15G 

Paliers    et    aocouplements    hydro-dsnaïamomètriqaas    peur  • 
transmissions  de  mouvement,  de  M.  H.  Bouron,  par  M.  G.  Ri- 
chard   160 

Traité  de  la  construction,  de  la  conduite  et  de  l'entretien 
des  voitures  automobiles.  Publié  sous  la  direction  de  Ch.  Vigreux, 
par  Ch.  Miiandre  et  R.-P.  Bouquet,  par  M.  R.  Soreau 584 

III"  Section.  —  Travaux  uréolonriquesy  Mines  et  métallarirtc» 
âikMftilasefi*  etc» 

Les  mines  de  l'Afrique  du  Sud.  Transvaal,  Rhodésie,  etc., 
de  M.  Albert  Bordeaux,  par  M.  11.  Couriot 154 

Traité  d'exploitation  des  mines  de  houille,  de  M.  Dufrane-De- 
manet,  par  M.  H.  Couriot 155 

Traité  de  métallurgie  du  fer.  Tome  I.  Élaboration  des  mé- 
taux, par  M.  G.  de  Retz ' 159 

IV^"  Section.  —  Pliysiqne.  ClUaiie  tndastrieUe»  Olvers,  etc. 

Manuel  d'électro-chimie,  de  M.  H.  Rccker,  par  M.  P.  Jannettaz    ...  155 

Théorie  mécanique  de  la  chaleur,  de  M.  R.  Clausius.  Tïnduction 
française  par  MM.  P.  Folie  et  E.  Ronkar,  par  M.  F.  Chaudy 582 

V«  Section.  —  ÉleeUrteité. 

Les  compteurs  d'électricité,  de  M.  Ernest  Coustet.  par  M.  X.  Gosselin.    464 

La  dynamo.  Modèle  démontable  en  carton  avec  desciipUon,  de  M.  Chris- 
tophe Vôlkert,  par  M.  R.  Soreau 161 

Télégraphie  pratique,  de  M.  Monlillot,  inspecteur  des  Postes  et  des 
Télégraphes,  par  M.  G.  Baignères 150 

Bibliothèque  et  les  bureaux  de  la  Société  seront  ouverts 
pendant  les  vacances,  de  9  heures  à  midi  et  de  1  heure  et 
demie  à  5  heures  (Avis  que  la)  (séance  du  '22  juillet) 35 

Bourgogne  (Catastrophe  de  la).  —  Observations  sur  la  construction  et  le 
compartimentage  des  coques  des  grands  navires  actuellement  en  service, 
par  M.  E.  Duchesne,  et  observations  de  M.  Bertin,  directeur  des  Cons- 
tructions navales,  chef  du  service  technique  au  Ministère  de  la  Marine 
(séance  du  22  juillet) *      35 

Canal  de  Tehuantépeo  à  la  frontière  du  Guatemala  (CreusemtfU 
d*un).  Communiqué  de  M.  le  Ministre  des  Travaux  publics  (séance  du 
1*'  juillet) 27 


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—  591  — 

Garènes  et  les  variations  du  niveau  de  Feau  4  l'arrière  dea 
bateavix  (Sur  la  forme  des),  par  M.  F.  Cbaudy,  et  observations  de  MM.  L, 
de  Cbasseloup-Laubat,  R.  Soreau,  A.  de  Bovet,  A.  de  Bruignac  (séance 
du  18  novembre).  Mémoire 185  et    33^ 

Catastrophe  de  la  Bourgogne  (Observation  sur  la  construction  et  le 
compartimentage  des  coques  des  grands  navires  actuellement  en  service),  par 
M.  Ë.  Duchesne>  et  observations  de  M.  Bertin,  directeur  des  Gonstrue^ 
tiens  navales,  chef  du  service  technique  au  Ministère  de  la  Marine 
(séance  du  22  juillet) 35 

Chemins  de  fer  oonstruits  en  Italie  de  1885  à  1807  (Les),  par 

M.  L.  de  Longraire  (séance  du  7  octobre).  Mémoire 45  et    358 

Chemins  de  1er  russes  (Les),  par  M.  le  Professeur  Belelubsky.  —  Rec- 
tification au  procès-verbal  du  17  juin  1898  (séance  du  7  octobre).   ...      39 

Chemin  de  fer  de  Sfax  à  Gafsa  (Construction  du),  par  M.  L.  Rey 
(séance  du  2  décembre).  Mémoire 476  et    48a 

Chroniques  n««  224  à  228,  par  M.  A.  Mallet 113,  429  et    560 

Cinquantenaire  de  la  Société  des  Ingénieurs  de  Boston  (Invi- 
tation faite  à  la  Société,  au  sujet  du),  M.  H.  D.  Woods,  délégué  de  la  So- 
ciété (séances  des  4  novembre  et  2  décembre^ 177  et    471 

Collection  d'instruments  de  mesure  pour  faciliter  les  re- 
cherches (Demande  de  M.  W,  Grosseteste,  qu'il  soit  établi  au  siège  de  la 
Soct^é  liwej  (séance  du  !««■  juillet) 27 

Comptes  rendus,  par  M.  A.  Mallet 134,  450  et    571 

Concours  : 

de  la  Société  Industrielle  du  Nord  de  la  France  en  1808 

fProz/ramTwe  rfuj  (séance  du  !«' juillet) 27 

pour  la  création  d'un  coffre  avec  prise  de  courant  uni- 
verselle pour  le  ravitaillement  des  automobiles  élec- 
triques (séance  du  18  novembre) 185 

des  voitures  de  place  Automobiles  organisé  par  l'Auto- 
mobile-Club  de  France,  Paris,  1898.  Rapport  du  Jury,  par  M.  G. 

Forestier  (Extrait  du  Génie  Civil)  (séance  <lu  1^^  juillet)  .   .     31  et    i99 

Congrès  : 

de  l'American  Instituts  of  Mining  Engineers,  à  Buffalo, 

du  18  au  21  octobre  1808  (séance  du  7  octobre) 41 

de  l'Association  française  pour  l'avancement  des  Sciences 

(Invitation  dr  M.  le  Président  des  3^  et  4^  sections  du)  (séance  du 

l*»- juiJlel) '27 

d'hydrologie,  de  climatologie  et  de  géologie,  à  Liège,  du 
25  septembre  au  3  octobre  1898  (séance  du  22  juillet)  .   .  .      34 

de  navigation  de  Bruxelles  (Compte  rendu  du),  par  M.  J.  Fleury 
(séance  du  4  novembre) ^ 179 

des  Sociétés  Savantes,  à,  Toulouse,  en  1899  (Programme  du). 
Communiqué  du  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- 
Arts.  Dél4ués  de  la  Société  :  MM.  P.  Gassaud,  A.  Girard,  A.-J. 
Roques  (séance  du  7  octobre) 41 

pour  l'unification  des  filetages  (A  propos  du),  par  M.  F.  Kreutz- 
berger  (séance  du  18  novembre).  Mémoire 195  et    342 


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—  S92  — 

national  des  Sociétés  françaises  de  géographie  à  Alger, 
pendant  les  vacances  de  Pâques,  en  1899  (séance  du  2  dé- 
cembre)    .     471 

Décès  : 

^^  De  MM.  F.  Bauer,  G.  Engelmann,  P.  Garnier,  E.  Schwartzweber,  A. 

V  PoUok,  A.  Bert,  E.-F.  Delaperrièro,  A.-P.  Doyen,  A.  Fernique,  Ch. 

Grébus,  E.-H.  Lacaille,  P.  Labouveric,  L.-A.  Lambert,  F.  Parent, 
E.-V.  Pierron,  J.-A.  Crouet,  A.-E.  Hardon,  A.  de  Méritens,  N.  Baf- 
fard,  L.-G.-J.  Berger,  E.  Deligny,  A.-E.-A.  Lamarle,  A.-A.  Mondol- 
lot,  F.  Pauwells,  J.-M.  Prudon,  P.  Sazerac,  P.  Berthot,  A.  Chatard, 
A.  Decaux,  N.-A.  Dujour,  H.  Scellier  (séances  des  i«'et  22  juillet,  7 
et  21  octobre,  4  et  18  novembre  et  2  décembre).  25,  32, 39, 58, 175, 

184  et    470 

Décès  de  Madame  Léon  Molinos  (séance  du  4  novembre) 175 

Décorations  françaises  : 

Officier  db  la  Légion  d'honneur  :  M.  Grelley. 

Chevaliers  de  la  Légion  d'honneur  :  MxM.  E.  Stein,  H.  Boucheron, 

H.  Desmons,  P.-E.  Ory,  P.  Vincey. 
Officiers  de  l'instruction  publique  :  MM.  A.  Droit,  Ch.  Labro,  A.Tresca, 

H.-A.  Legénisel,  G.  Darrieus. 
Officiers  d'académie  :  MM .  Fischer,  Morand,  de  Seprès,  E.  FalgairoUe, 

A.  Coze. 
Officier  du  Mérite  agricole  :  M.  A.-E.  Simon. 
Chevaliers  du  Mérite  agricole  :  MM.  J.  Carimantrand,  Ch.  Jablin- 

Gonnet,  A.  Philippe.  A.-Ch.  Thiré,  L.  Courtier. 

Décorations  étrangères  : 

Grand  officier  du  Lion  et  du  Soleil  de  Perse  :  M.  G.  CaneU 
Commandeur  de  Saint-Stanislas  de  Russie  :  M.  P.  Carpentier. 
Commandeur  du  Nicham  Iftikar  :  M.  F.  Arnodin. 
Officier  du  Cambodge  :  M.  J.-M.  Bel. 
Officier  de  l'Osmanié  :  M.  L.  Chevalier. 
(Séances  des  l^^et  22  juillet,  7 et 21  octobre,  18  novembre  et  2  décembre). 

25,  33,  40,  58,  185  et    470 
Dons  : 

de  50  ffait  à  la  Société  par  M.  Alfred  Chevalier  (séance  du  !«»•  juillet).  2(> 

de  10  f  fait  à  la  Société  par  M.  Fiévé  (séance  du  7  octobre) 40 

de  36  f  fait  à  la  Société  par  M,  P,  Boutain  (séance  du  4  novembre)    .  17f) 
de  la  collection  des  bulletins  de  la  Société  depuis  1864 

jusqu'à  1891  fait  par  M"«  Veuve  Joyant  (séance  du  2  décembre).  471 

Dynamométrique  (Le  Tendeur),  de  M.  Louis  Simon,  par  M.  A.  Lavez- 
zari  (séance  du  21  octobre) 70 

Eaux  de  Rio  (Projet  de  réorganisation  da  service  des),  Communiqué  de 
M.  le  Ministre  du  Commerce,  des  Postes  et  des  Télégraphes  (séance  du 
7  octobre) 40 

École  industrielle  dans  la  République  Argentine  f  A  t;û  de  tocor»- 

truction  d'une).  Communiqué  du  Ministère  du  Commerce,  de  l'Industrie, 

des  Postes  et  des  Télégraphes  (séance  du  21  octobre) 58 


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—  593  — 

École  spéciale  d'Architecture  (Ouverture  de  r).  Lettre  de  M.  Emile 
Trélat  (séance  du  4  novembre) J77 

Élection  des  Membres  du  Bureau  et  du  Comité  pour  l'exercice 
1809  (séance  du  16  décembre) 484 

Électricité,  la  vapeur,  le  pétrole  dans  les  automobiles  (L),  par 
M.  R.  Sureau  (séances  des  i^r  et  22  juillet) 31  et      3o 

Embouchures  de  rivières  à  faible  marée  et  à  fond  mobile, 
avec  application  à  la  barre  de  Rio  Grande  do  Sul  (Améliora- 
tion des),  par  M.  Da  Costa  Couto  (séance  du  7  octobre) il 

EssGd  des  métaux  employés  dans  les  travaux  publics  (xippareils 
nouveaux  pour  l')  par  Cli.  Fremont 506 

Études  et  travaux  exéccutés  de  1885  à  1897  par  la  Société 
Italienne  des  chemins  de  ter  delà  Méditerranée.  Analyse  par 
M,  L,  de  Lonyraire  (séance  du  7  octobre).   Mémoire 45  et    358 

Exposition  internationale  industrielle  et  minière  à  Goolgardie 

(Australie  occidentale)  en  mars  4 ii99  (sédnœ  dix  ^  nowembve).   .....     176 

Exposition  à  la  Haye,  le  9  juillet  1898  (séance  du  l^""^  juillet).   .   .      27 

Fiacres  automobiles  (Rapport  sur  le  concours  des),  par  M.  l'Inspecteur 
général  des  Ponts  et  Chaudes  G.  Forestier  (séance  du  l'^'^  juillet).  Mé- 
moire  • 31  et    199 

Filetages  (A  propos  du  Congrès  pour  l'unification  des),  par  M.  F.  Kreutz- 
berger  (séance  du  18  novembre).  Mémoire.  .   .   , 193  et    342 

Géologie  appliquée  (Conférence  sur  la).  Lettre  de  la  Société  Géologique 
de  France  (séance  du  4  novembre) 176 

Honunage  à  M.  le  Président  A.  Loreau  (Médaille  d'or).  —  Allocu- 
tion de  M.  le  Sénateur  F.  Reymond.  —  Réponse  de  M.  le  Président  A. 
Loreau  (séance  du  !«'  juillet) 27  et     29 

Hydro-électrique  au  Mont-Dore  (Nouvelle  installation),  par  M.  A. 
Lavezzari  et  observations  de  M.  A.  Lencauchez  (séance  du  4  novembre). 
Mémoire 72  et    177 

Installation  hydro-électrique  au  Mont- Dore  (Nouvelle),  par  M.  A. 
Lavezzari  et  observations  de  M.  A.  Lencauchez  (séance  du  4  novembre). 
Mémoire 72  et    177 

Instruments  de  mesure  pour  faciliter  les  recherches  (Collec- 
tion d'j.  (Demande  de  M.  W.  GrossetosLo  qu'il  soit  établi,  au  siè^o  de 
la  Société,  une)  (séance  du  b'' juillet) 27 

Interrupteur  de  courant  primaire  des  transformateurs 
Wydts-Roohefort,  par  M.  0.  Rocheibrt  (séance  du  2  déccinbic). 
Mémoire 475  et    40lj 

Lettre  de  M.  Léon  Appert  au  sujet  du  décès  de  M.  A.  Pollok 
(séance  du  22  juillet^ 32 

Lettre  de  M.  P.-M.  JuUien  rappelant  le  nom  de  son  pero  qui  a  elc  omis 
au  chapitre  de  la  métallurgie  dans  le  volume  du  Cin'iuante nuire  (séance 
du  21  octobre) 58 

Marée  et  à  fond  mobile,  avec  application  à  la  barre  de  Rio 
Grande  do  Sul  (Amélioration  des  embouchures  de  rivière  à  faible),  par 
M.  Da  Costa  Couto  (séance  du  7  octobre) 41 

Bull.  «  39 


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—  fJ94  — 

Médfidlle  d'or.  —  Hommage  à  M,  le  Président  A,  Loreau.  —  Discourt  de 
M.  le  Sénateur  F,  Reym^md.  —  Réponse  de  M.  le  Président  A.  Loreau 
(séance  du  1«  juillet) 27 

Médaille  d'or  décernée  à  M.  M.-L.  Langlois,  par  la  Société 
des  Anciens  élèves  des  Écoles  d'Arts  et  Métiers  (séance  du 
7  octobre) 40 

Membres  nouvellement  admis  (séances  des  1^^  et  22  juillet,  7  et  21 

octobre,  4  et  18  novembre  et  2  décembre 22,  23,  31 

38,  57,  71,  171,  182,  i98,  469,  478  et    481 
MontrDore  (Nouvelle  installation  hydro-électrique) ^  par  M.  A.  Lavezzari  et 
observations  de  M.  A.  Lencauchez  (séance  du  4  novembre).  Mémoires. 

72  et    177 
Nominations  : 

De  MM.  J.  Bocquin,  C.  Cavallier,  A.  Droit,  A.  Egrot,  Cb.  Lorilleux, 
P.  Maunoury,  E.  Turbot,  comme  conseillers  du  commerce  extérieur 
(séances  des  l^r  et  22  juillet) 25  et      33 

De  MM.  H.  Couriot,  P.  Decauville,  F.  Delmas,  F.  Rcymond,  comme 
membres  du  Conseil  supérieur  de  TEnseignement  technique  (séance 
du  1"  juillet) 25 

De  MM.  A.  Simon  (Cl.  49),  J.  Bocquin  (Cl.  55),  Dorémieux  (Q.  63), 
Fourchette  (Cl.  75),  J.  Coignet  (Cl.  87),  comme  membres  des  Comités 
d'admission  de  l'Exposition  de  1900  (séance  du  l^''' juillet) 26 

De  Membres  des  Comités  spéciaux  chargés  de  Tétude  des  questions 
relatives  aux  demandes  et  &  Torganisalion  des.  Congrès  internatio- 
naux de  1900  (séances  des  i^^  juillet,  21  octobre,  4  novembre). 

26,  58  et    176 

De  MM.  A.  Poirrier,  comme  Vice-Président  du  Comité  supérieur  de 
revision  de  TExposition  de  1900  (séance  du  1«' juillet) 26 

De  M.  L.  de  Chasseloup-Laubat  comme  rapporteur  de  la  Commission 
supérieure  des  Congrès  internationaux  de  l'Exposition  de  1900 
(séance  du  1«' juillet) 26 

De  M.  J.  Fleury,  comme  membre  de  la  Commission  instituée  en  vue 
de  l'examen  des  demandes  de  concessions  territoriales  dans  les  pos- 
sessions d'outre-mer  (séance  du  22  juillet) 33 

De  M.  Th.  Villard,  comme  membre  du  Conseil  supérieur  de  l'Agricul- 
ture (séance  du  7  octobre) 40 

De  MM.  E.  Lahaye  et  F.  Reymond,  comme  membres  de  la  section  per- 
manente du  Comité  consultatif  des  chemins  de  fer  pour  1898-1899 
(séance  du  7  octobre) 40 

De  MM.  H.  Fayol,  E.  Gruner,  E.  Lahaye,  Ch.  Prevet,  F.  Reymond, 
X.  Rogé,  comme  membres  du  Comité  consultatif  des  chemins  de 
1er  (séance  du  7  octobre) 40 

De  MM.  A.  Liébaul,  L.  Parent,  F.  Reymond,  Th.  Villard,  comme 
membres  du  Conseil  supérieur  du  travail  (séance  du  2  décembre).    471 

De  M,  Dybowski,  comme  membre  de  la  Commission  chargée  d'étudier 
toutes  les  questions  relatives  aux  jardins  d'essai  à  créer,  soit  dans 
la  métropole  soit  dans  les  colonies  (séance  du  2  décembre) 471 

De  M.  Eugène  Schneider,  comme  membre  de  la  Commission  supérieure 
de  l'Exposition  universelle  de  1900  (séance  du  4  novembre) ....    176 

De  M.  A.  de  Madrid  Davilla,  comme  Président,  et  de  M.  Serrât  y  Bo- 
nastre  comme  Vice-Président  de  l'Association  des  Ingénieurs  Indus- 
triels de  Barcelone  (séance  du  18  novembre) 185 


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—  0%   - 

Notice  nécrologique  sur  : 

M.  Pierre  Berthot,  par  M.  Aug.  Moreau ♦ 586 

M.  A.  de  Borodine,  par  M.  A.  Maliet 93 

M.  E.  Deligny,  par  M.  L.-L.  Vauthier 418 

M.  Pascal  Garnier 112 

M.  Louis  Gonin,  par  M.  A.  Maliet ^1 

M.  N.  Raifard,  par  M.  E.  Simon 421 

Obligations  au  porteur,  n'»  767  à  772  de  la  Spciété,  à  vendre 

au  pair  (séance  du  22  juillet) 34 

Ouvrages  reçus  et  présentation  d'ouvrages  (séances  des  1'^  et 
22  juillet,  7  et  21  octobre,  4  et  18  novembre,  et  2  décembre)  5,  10,  26, 

33,  40,  58,  167,  176,  185  et    467 

Pétrole,  l'électricité,  la  vapeur  dans  les  automobiles  (Le),  par 

par  M.  R.  Soreau  (séances  des  1"  et  22  juillet) 31,      35 

Photographie  (Divers  moyens  d'augmenter  la  latitude  du  temps  de  pose  en), 
par  M.  P.  Mercier  et  observations  de  M.  0.  Rochefort  (séance  du  21  oc- 
tobre)        64 

Photographie  des  Membres  de  la  QooiéXé(CréaX%(m  d'un  album  de). 
Offre  de  M.  Courret,  photographe  (séance  du  18  novembre) 185 

Planches  n»»  211  et  212. 

Plis  c'achetés  déposés  à  la  Société  : 

Par  M.  R.-H.  Brandon  (séance  du  4  novembre) 176 

Par  M.  J.  Deschamps  (séance  du  7  octobre) 40 

Pont-Ganal  de  Briare  et  les  travaux  aux  abords  (Analyse  de 
Vouvrage  de  M,  Mazoyer  sur  le),  par  M.  F.  Reymond  (séance  du  2  décem- 
bre). Mémoire 471  et    538 

Port  d'Alexandrie  (Travaux  à  exécuter  au).  Communiqué  du  Ministère 
du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes  et  des  Télégraphes  (séance  du 
22  juillet) 34 

Port  de  Buenos-Ayres  et  le  règlement  dudit  port  (Notice  sur  le) 
avec  27  vues  photographiques  données  à  la  Société  par  M.  G.  Duclout 
(séance  du  22  juillet) 33 

Port  de  Montevideo  (Projet  d'établissement  d'un).  Communiqué  de 
M.  le  Ministre  du  Commerce,  de  l'Industrie,  des  Postes  et  des  Télégra- 
phes (séance  du  7  octobre) 40 

Prise  de  courant  universelle  pour  le  ravitaillement  des  auto- 
mobiles électriques  (Concours  pour  la  création  d'un  coffre  avec) 
(séance  du  18  novembre) 185 

Puissance  motrice  (Emploi  de  la  vapeur  comme),  par  M.  Ch.  Baudry,  et 
observations  de  M.  A.  Lencauchez,  et  lettres  de  MM.  Ch.  Bellens, 
F.-L.  Barbier  et  G.  du  Bousquet  (séances  des  7  et  21  octobre)  47,  59,  62  et     63 

Puissance  motrice  (Emploi  de  la  vapeur  comme)  (Voir  Bulletin  d'octo- 
bre, pages  47,  51),  02,  63).  Lettre  de  M.  A.  Lencauchez,  et  observations 
de  MM.  F.  Barbier  et  A.  Lencauchez  (séances  des  4  et  18  novembre)  173  et    182 

Réception  des  Membres  du  Bureau  par  le  Ministre  des 
Travaux  Publics  (séances  des  22  juillet  et  18  novembre) .  .  .  35  et    185 


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—  596  — 

Rectification  au  procès- verbal  de  la  séeince  du  15  avril,  au 

sujet  de   l'admission  à  la  Société,  de  M.  A.  Drion,  comme  membre 
associé  au  lieu  démembre  sociétaire  (séance  du  7  octobre) 40 

Rivières  à  faible  marée  et  à  fond  mobile,  avec  application  à 
la  barre  de  Rio  Grande  do  Sul  (Amélioration  des  embouchures  de), 
par  M.  Da  Costa  Couto  (séance  du  7  octobre) 41 

Situation  financière  de  la  Société  (Compte  rendu  de  la),  par 
M.  L.  de  Chasseloup-Laubat,  trésorier  (séance  du  16  décembre)  ....    479 

Tendeur  dynamométrique  (Le),  de  M.  Louis  Simon,  par  M.  A.  Lavez- 
zari  (séance  du  21  octobre) 70 

Traction  électrique  des  tramvrays  par  accumulateurs  à 
charge  rapide,  par  M.  F.  Drouin  (séance  du  22  juillet) 36 

Tram-ways  par  accumulateurs  à  charge  rapide  (Traction  élec- 
trique des),  par  M.  F."  Drouin  (séance  du  22  juillet) 36 

Transformateurs  Wydts-Rochefort  (Interrupteurs  de  courant  pri- 
maire des),  par  M.  O.Rochefort  (séance  du  2  décembre).  Mémoire.   475  et    496 

Travail  et  Tinitiative  privée  (Prévention  des  accidents  de),  par 
M.  H.  Mamy  (séance  du  21  octobre).  Mémoire 67  et      87 

Travaux  publics  à  exécuter  à  l'étranger.  Communiqués  du  Minis- 
tère des  Travaux  publics  (séances  des  i^*^  et  22  juillet,  7  et  21  octo- 
bre)  27,  34,  40  et      58 

Travaux  publicB.( Appareils  nouveaux  pour  l'essai  des  métaux  employés 
dans  les),  par  M.  Cli.  Fremont *.     506 

Vapeur  comme  puissance  motrice  (Emploi  de  la),  par  M.  Ch.  Baudry, 
et  observations  de  M.  A.  Lencauchez,  et  lettres  de  M.  Ch.  Bellens, 
F.-L.  Barbier  et  G.  du  Bousquet  (séances  des  7  et  21  octobre)  47,  59, 62  et     63 

Vapeur  comme  puissance  motrice  (Emploi  de  la)  (Voir  Bulletin 
d'octobre,  pages  47,  59,  62,  G3)  Lettre  de  M.  A.  Lencauchez  et  observa- 
tions de  MM.  F.  Barbier  et  A.  Lencauchez  (séances  des  4  et  18  novem- 
bre)   173  et    18-2 

Vapeur,  le  pétrole  et  l'électricité  dans  les  automobiles  (La), 

par  M.  R.  Soreau  (séances  des  i^'»"  et  22  juillet) 31  et      35 

Voie  normale  et  la  voie  d'un  mètre  (Analyse  de  l'outrage  de  M. 
J.  Martin  sur  la),  par  M.  Auguste  Moreau  (séance  du  2  décembre). 
Mémoire 473  et    525 

Voitures  de  place  automobiles  organisé  par  l'Automobile- 
Glub  de  France,  Paris  1898  (Concours  des).  Rapport  du  Jury,  par 
M.  G.  Forestier.  (Extrait  du  Génie  Civil)  (séance  du  i*^»"  juillet). Mémoire. 

31  et    199 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE 

PAR 
NOMS  D'AUTEURS 

DES  MÉMOIRES  INSÉRÉS  DANS  LE  2*  SEMESTRE,  ANNÉE  1898. 


Pages 
Baignôres  (G.)-  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  Montiliot,  Inspec- 
teur des  Postes  et  des  Télégraphes,  sur  la  télégraphie  pratique  (bulletin 
d'octobre) 150 

Ghaudy  (F.)-  —  Bibliographie  de  l'élude  théorique  et  pratique  de  M.  le 
baron  de  Manni  sur  les  bandages  pneumatiques  et  la  résistance  au  rou- 
lement (bulletin  d'octobre) 150 

Ghaudy  (F.),  —  Sur  la  forme  des  carènes  et  les  variations  du  niveau  de 
Teau  à  Tarrière  des  bateaux  (bulletin  de  novembre) 333 

Ghaudy  (F.).  —  Bibliographie  de  la  traduction  française,  par  MM.  F. 
Folie  et  E.  Ronkar,  de  l'ouvrage  de  M.  R.  Clausius  sur  la  théorie  méca- 
nique de  la  chaleur  (bulletin  de  décembre) 582 

Golseau  (L.).  —  Bibliographie  du  rapport  de  M.  J.  Massalski  au  VII®  Con- 
grès international  de  navigation,  Bruxelles,  1898  (3^  section,  A^  question), 
sur  les  dispositifs  récents  de  dragues  à  grande  puissance  (bulletin  d'oc- 
tobre)  153 

Gouriot  (H.).  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  Albert  Bordeaux  sur 
les  mines  de  l'Afrique  du  Sud,  Transvaal,  Rhodésie,  etc.  (bulletin  d'oc- 
tobre)   154 

Gouriot  (H.)-  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M  Dufrane-Demanet, 
traité  d'exploitation  des  mines  de  houille  (bulletin  d'octobre) 155 

Forefttier  (G.).  —  Concours  des  voitures  de  place  automobiles  organisé 
par  l'Automobile-Club  de  France,  Paris,  1898.  Rapport  du  Jury  (extrait 
du  Génie  Civil  (bulletin  de  novembre) • 199 

Frémont  (Gh.).  —  Appareils  nouveaux  pour  l'essai  des  métaux  employés 
dans  les  travaux  publics  (bulletin  de  décembre) 506 

Garnier  (J.).  —  Notice  nécrologique  sur  M.  Pascal  Garnier  (bulletin 
d'octobre) 112 

Gosselin  (X.).  —  Biblio^aphie  de  l'ouvrage  de  M.  Ernest  Coustet  sur 
les  compteurs  d'électricité  (bulletin  de  novembre) 464 

Jaxmettaz  (P.).  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  H.  Becker  sur  le 
manyel  d'électrochimie  (bulletin  d'octobre) .155 

Kreutzberger  (F.).  —  A  propos  du  Congrès  pour  l'unification  des  file- 
tages (bulletin  de  novembi'e) 34i 

Lavezzari  (A.)-  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  Moritz,  Ingénieur 
de  la  Société  des  Forges  et  Chantiers  de  la  Méditerranée,  Ingénieur  des 
Constructions  navales,  sur  le  montage  des  machines  marines  (bulletin 
d'octobre) 156 


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—  598  — 

Lavezzari  (A.)>  —  Nouvelle  installation  hydro-électrique  du  Mont-Dore 
(bulletin  d'octobre) 72 

LongraJre  (L.  de).  —  Les  chemins  de  fer  construits  en  Italie  de  1885 
à  i897  (bulletin  de  novembre) ^88 

Mallet  (A.)-  —Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  G.  Dumontsur  les  auto- 
mobiles sur  rails  (bulletin  d'octobre) 157 

Mallet  (A  ).  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  L.  Périsse  sur  les  auto- 
mobiles sur  routes  (bulletin  d'octobre) 158 

Mallet  (A.).  —  Notice  nécrologique  sur  M.  A.  de  Borodine  (bulletin 
d'octobre) 93 

Mallet  (A.)-  —  Notice  nécrologique  sur  M.  Louis  Gonin  (bulletin  de 
décembre) 551 

Mallet  (A.).  —  Chroniques  n««  224  à  228 '.    H3,  4i9  et    560 

Mallet  (A.).  —  Comptes  rendus 134,  430  et    571 

Mamy  (H.).  —  La  prévention  des  accidents  du  travail  et  l'initiative  pri- 
vée (bulletin  d'octobre) 87 

Moreau  (Auguste).  —  Analyse  de  l'ouvrage  de  M.  J.  Martin  sur  l'étude 
comparative  entre  la  voie  normale  et  la  voie  d'un  mètre  (bulletin  de 
décembre) 52o 

Moreau  (Auguste).  —  Notice  nécrologique  sur  M.  Pierre  Berthot  (bul- 
letin de  décembre) 5o6 

Retz  (G.  de).  —  Bibliographie  du  tome  1  de  l'ouvrage  de  M.  Léon  Gages, 
traité  de  métallurgie  du  fer  (bulletin  d'octobre) 159 

Rey  (L.).  —  Notes  sur  la  construction  du  chemin  de  fer  de  Sfax  à  Gafsa 
(bulletin  de  décembre) 485 

Raymond  (F,).  —  Analyse  de  Touvrage  de  M.  Mazoyer,  le  pont-canal  de 
Briare  et  les  travaux  aux  abords  (bulletin  de  décembre) 538 

Richard  (G.).  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  H.  Bouron  sur  les  pa- 
liers et  accouplements  hydro-dynamométriques  pour  transmissions  de 
mouvement  (bulletin  d'octobre) 160 

Rochefort  (O.).  —  Interrupteurs  électriques  des  transformateurs  à  haut^ 
tension  ou  pour  courants  continus  (bulletin  de  décembre) 40G 

Simon  (Edouard).  —  Notice  nécrologique  sur  M.  N.  Raffard  (bulletin  de 
novembre) 421 

Soreau  (R.).  —  Bibliographie  de  l'ouvrage  de  M.  Christophe  Volkert  sur 
la  dynamo,  modèle  démontable  en  carton,  avec  description  (bulletin 
d'octobre) 161 

Soreau  (R.).  —  Bibliographie  du  traité  de  la  construction,  de  la  con- 
duite et  de  l'entretien  des  voitures  automobiles,  publié  sous  la  direction 
de  M.  Ch.  Vigreux  par  MM.  Ch.  Milandre  et  R.-P.Bouquet  (bulletin  de 
décembre) 584 

Vauthier  (L.-L.),  —  Notice  nécrologique  sur  M.  E.  Deligny  (bulletin 
de  novembre) 418 

Le  Gérant,  Secrétaire  Administratif', 
A.  DE  Dax. 

IMPRIMERIE  CHAix,  RUE  BBRGÈRB,  20,  PARIS.  —  34-1-99.   —  (Bncn  LorUleai}. 


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