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Full text of "Mémoires et rapports sur les matières grasses [par Emile Baillaud et al]"

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Mémoires  et  Rapports 

sur  les 

Matières  grasses 


À-Af 


EXPOSITION      COI_ONIAL.E      DE       M  A  R  S  E  I  L.  U  E 

ooisra-i^Ês  ooLOiTi^^xTiK 

Président  Générai  :  M.  Adrien  ARTAUD 

Député  des  Bouches-du-Rhone,  Commissaire  Général  de  l'Exposition 


Congrès  de  la  Production  Coloniale 

26-30  Juin  1922 


Président  :  M.  F.  BOHN 

Président  de  l'Institut  Colonial 
et  de  la  Compagnie  Française  de  l'Afrique  Occidentale 

Secrétaire  Général  :  M.  Emile  BAILLAUD 

Secrétaire  Général  de  l'Institut  Colonial 


SECTION  DES  MATIÈRES  GRASSES 

Président  :  M.  F.  de  ROUX 

Industriel  à  Marseille,  Membre  du  Conseil  Supérieur  des  Colonies 

Rapporteur  Général  :  M.  A.  STIELTJES 

Directeur  des  Services  Techniques  de  l'Institut  Colonial 


Mémoires  et  Rapports 

sur  les 

Matières  grasses 


EXPOSITION      COI-ONIAL.E      DE       M  A  R  S  E  I  l- l_  E 

Président  Général  :  M.  Adrien  ARTAUD 

Député  des  Bouchos-du-Rhône,  ("omniissaire  Général  de  l'Exposition 


Congrès  de  la  Production  Coloniale 

26-30  Juin  1922 


Président  :  M.  F.  BOHN 

Président  de  l'Institut  Colonial 
et  de  la  Compagnie  Française  de  l'Africfue  Occidentale 

Secrétaire  Général  :  M.  Emile  BAILLAUD 

Secrétaire  Général  de  l'Institut  Colonial 


SECTION  DES  MATIÈRES  GRASSES 

Président  :  M    F.  de  ROUX 

Industriel  à  Marseille,  Membre  du  Conseil  Supérieur  des  Colonies 

Rapporteur  Générai  :  M.  A.  STIELTJES 

Directeur  des  Services  Techniques  de  l'Institut  Colonial 


INSTITUT  COLONIAL  DE  MARSEILLE 


CONGRÈS  DE  LA  PRODUCTION  COLONIALE 

de 

L  EXPOSITION  COLONIALE  de  MARSEILLE 

mil 


Mémoires  et  Rapports 

sur  les 

Matières  Grasses 


g s>. 


OM 


La  Production   des  Colonies  françaises  en  Oléagineux 

L'Olivier  -  Le  Lin  -  Le  Cocotier  -  L'Arachide  -  Le  Sésame 

Le    Ricin    -    Le   Soja    -    Produits  et  Graines  diverses 

Bibliographie  des  Matières  Grasses 


MARSEILLB 

iisrsTi'rxjT   cor.o2;Ti.A.i-. 

5    rue  Noailies,   5 
1S22 


INSTITUT  COLONIAL  DE  MARSEILLE 


CONGRES  DE  LA  PRODUCTION  COLONIALE 

de 

L'EXPOSITION  COLONIALE  <lo  MARSEILLE 


Mémoires  et  Rapports 

sur  les 

Matières  Grasses 


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OM 


La  Production  des  Colonies  françaises  en  Oléagineux 

L^Olivier  -  Le  Lin  -  Le  Cocotier  -  L'Arachide  -  Le  Sésame 

Le    Ricin    -    Le    Soja    -    Produits  et  Graines  diverses 

Bibliographie  des  Matières  Grasses 


MARSEILLE 

XISrSTITXJT     COLOI-Tiy^L, 

5    rue  Noailles,   5 

1922 


TP 

470 

t.i. 


M.  A.  Artaud,  Commissaire  Général  de  V Exposition  Coloniale  de  Mar- 
seille, Député  des  Bouches-du-Rhàne,  a  bien  voidu  confier  à  l'Institut  Colo- 
nial de  Marseille  le  soin  de  préparer  et  d'organiser  le  Congrès  de  la  Produc- 
tion Coloniale,  wi  des  quatre  Congrès  Officiels  que  l'Exposition  Coloniale, 
a  consacré  à  Vétude  de  l'œuvre  coloniale  de  la  France. 

Il  nous  a  paru  intéressant  de  réunir,  à  cette  occasion,  en  une  même 
pubicalion  les  rapports  et  études  sur  les  matières  grasses  présentée  au 
Congrès  par  les  négociants,  colons,  industriels,  planteurs  et  techniciens' q^ii 
ont  bien  voulu  tj  prendre  part  et  les  principaux  travaux  que  l'Institut  Colo- 
nial a  fait  paraître  précédemment  dans  son  Bulletin  des  Matières  Grasses 
sur  la  jyroduction  des  matières  premières  oléagineuses  d'origine  coloniale. 

Un  des  deux  volumes  que  nous  publions  ainsi  est  entièrement  consacré 
au  Palmier  à  Huile  en  raison  de  l'importance  de  la  documentation  que  noïis 
avons  réîtnie  sur  ce  sujet. 


Marseille,  le  l"  septembre  1922. 


Emile  BAILLAUD 

Secrétaire  Général  de  l'institiit  Colonial 
et  du  Congrès  de  la  Production  Coloniale. 


Rapports     Généraux 


RAPPORT 

A     LA 

SECTION  DES  MATIÈRES  GRASSES 

DU  CONSEIL  SUPÉRIEUR 

DES  COLONIES 

Sm/'  les  mesures  à  prendre  en  vue  de  l' amélioration  de  la  production 

des  Matières  Grasses  et  plus  pai'ticuliàrement  sur  la  création 
de  stations  expérimentales  consacrées  à  l'arachide  et  au  palmier  à  huile 

Par  M.  Emile  BAILLAUD 

Secrétaire  Général  de  l'Institut  Colonial  de  Marseille 
Membre  du   Conseil  Supérieur  des  Colonies 


Messieurs, 


M.  le  Ministre  des  Colonies  Albert  Sarraut,  en  vous  priant  de  cons- 
tituer la  Section  des  Matières  Grasses  du  Conseil  Supérieur  des  Colonies, 
vous  a  demandé  de  faire  porter  plus  particulièrement  vos  investigations 
sur  les  conditions  actuelles  de  la  production  des  oléagineux  dans  nos  Colo- 
nies et  de  lui  donner  votre  avis  sur  les  mesures  à  prendre  pour  la  déve- 
lopper le  plus  rapidement  possible. 

Vous  avez  bien  voulu  me  confier  la  tâche  ardue  de  vous  présenter,  en 
un  rapport  le  plus  succinct  possible,  l'état  de  la  question  et,  en  m'inspirant 
des  directives  que  vous  avez  exprimées  dans  votre  première  séance,  de 
dresser  le  programme  des  mesures  dont  vous  examinerez  l'application 
dans  votre  prochaine  session  afin  de  déterminer  celles  que  vous  recomman- 
derez finalement  à  l'attention  de  M.  le  Ministre  des  Colonies. 

J'ai  tout  d'abord  pensé  que  pour  répondre  utilement  et  pleinement 
à  votre  désir,  je  devais  commencer  par  établir  un  tableau  ti'ès  détaillé 
de  la  production  des  matières  grasses  dans  le  monde,  rechercher  la  part 
que  prennent  nos  colonies  dans  cette  production  et  enfin  passer  en  revue 
dans  le  détail  la  situation  de  chacune  de  nos  colonies  à  cet  égard. 

M.  le  Ministre  Sarraut,  qui  a  bien  voulu  me  permettre  de  prendre 
son  avis  à  ce  sujet,  m'a  fait  très  justement  remarquer  que  ce  n'était  pas 
une  œuvre  didactique  qu'il  demandait  au  Conseil  Supérieur  des  Colonies 
d'accomplir. 

Les  travaux  de  cette  Assemblée  doivent  {X'rmetire  d'arriver  peu  à  peu 
à  une  connaissance  très  exacte  et  très  détaillée  de  la  production  coloniale, 
des  conditions  dans  lesquelles  elle  évolue  et  des  possibilités  d'amélioration 
progressive  mais  l'essentiel  est  de  commencer  par  déterminer  le  plus  rapi- 
dement possible  les  points  sur  lesquels  les  efforts  doivent  être  concentrés 
pour  arriver  à  une  augment<ition  sensible  de  cette  production. 

En  outre,  le  Conseil  Supérieur  des  Colonies  a  pour  premier  objet  de 
guider  l'Administration  dçins  la  détermination  des  mesures  qu'elle  doit  en- 
visager et  dans  les  décisions  qu'elle  doit  prendre. 

C'est  en  m'inspirant  de  cette  idée  directive  qu'à  bien  voulu  me  donner 
M.  le  Ministre  Sarraut  et  de  son  désir  nettoment  exprimé  que  j'ai  pensé 
devoir  donner  à  ce  premier  rapport  que  j'ai  l'honneur  de  vous  soumettre 
un  sujet  très  précis  limité  aux  deux  soui-ces  de  matières  grasses  qui  repré- 
sentent la  presque  totalité  de  la  production  en  oléagineux  de  nos  colonies, 
les  arachides  et  le  palmier  à  huile. 


Mais  en  même  temps  il  m'est  appam  que  cet  examen  devait  avoir 
IX)ur  base  les  projets  mêmes  établis  par  rAdmiuistration  pour  augmenter 
celte  production. 


Afin  de  jwuvoir  nous  rendre  compte  de  la  place  prise  par  les  colonies 
françaises  dans  la  production  nationale  des  matières  grasses  et  dans 
l'approvisionnement  de  la  Métropole,  nous  avons  dressé  les  tableaux  ci- 
après  dans  lesquels  nous  avons  réuni  et  résumé- les  chiffres  se  rapportant 
à  l'année  qui  a  précédé  la  guerre,  la  situation  n'étant  pas  encore  redeve- 
nuo  normale. 

Pour  pouvoir  comparer  ces  chiffres  les  uns  avec  les  autres  nous  avons 
calculé  la  teneur  en  huile  des  diverses  graines  oléagineuses  et  avons  donné 
ainsi  l'équivalent  en  huile  des  quantités  produites  ou  importées.  Le  pre- 
mier tableau  se  rapjwrte  à  la  production  et  aux  importations  des  matières 
grasses  dans  les  principaux  pays  producteurs  ou  consommateurs.  Le  se- 
cond tableau  nous  montre  que  la  France  importait  normalement  avant 
la  guerre  une  quantité  totale  de  matières  grasses  correspondant  à 
470.000  tonnes  d'huiles  ou  de  graisses. 

Le  troisième  tableau  indique  que  les  quantités  totales  exportées  des 
colonies  françaises  sont  d'environ  140.000  tonnes  sur  lesquelles  100.000  ton- 
nes vont  dans  la  Métropole. 

Si  l'on  considère  que  sur  la  quantité  totale  de  matières  grasses  calcu- 
lée en  équivalent  en  huile  il  n'y  a  guère  plus  de  50  à  70.000  tonnes  qui 
soient  réexportées  sous  forme  d'huiles,  de  savons,  de  bougies,  (et  il  y  a 
lieu  de  tenir  compte  du  fait  que  la  majeure  partie  est  absorbée  par  l'Algé- 
rie et  la  Tunisie)  on  s'aperçoit  que  nos  colonies  ne  peuvent  nous  donner 
guère  plus  du  tiers  des  matières  grasses  qui  sont  nécessaires  aux  besoins 
de  la  France. 

D'autre  part,  si  nous  ne  considérons  que  les  colonies  proprement  dites 
et  ne  tenons  pas  compte  par  conséquent  de  la  production  des  oliviers  de 
l'Afrique  du  Nord,  nous  voyons  que  la  quantité  des  matières  grasses  colo- 
niales autres  que  celles  qui  proviennent  de  l'arachide  et  du  palmier  à  huile 
sont  pour  le  moment  insignifiantes.  Le  cocotier  est  en  effet  surtout  cultivé 
en  Océanie,  en  ce  qui  concerne  nos  colonies  et  le  fret  de  ces  pays  est  trop 
onéreux  pour  qu'on  puisse  considérer  ces  colonies  océaniennes  comme  ali- 
mentant normalement  la  France.  L'Indochine  est  intéressante  et  il  se  peut 
que  dans  quelques  années  la  production  en  coprah  de  ce  pays  puisse 
atteindre  un  chiffre  important  mais  dans  le  rapport  que  j'ai  l'honneur  de 
vous  soumettre  nous  ne  considérons  pas  que  nous  devons  nous  préoccuper 
immédiatement  des  mesures  à  prendre  pour  augmenter  cette  production 
car  il  est  peu  probable  que  ces  mesures  puissent  dépendre  en  quelque  ma- 
nière des  décisions  prises  par  votre  Ck)nseil. 

De  même,  l'exploitation  des  autres  plantes  oléagineuses,  qui  comme  le 
karité,  contribuent  faiblement  à  l'exportation  coloniale,  est  liée  au  dévelop- 
pement général  de  la  mise  en  valeur  de  nos  colonies  et  en  particulier  du 
réseau  ferré  et  nous  devons  attendre  encore  quelque  temps  pour  que  quel- 
que chose  puisse  être  fait  utilement  à  cet  égard. 

Ainsi  que  nous  vous  l'avons  indiqué,  nous  sommes  donc  amenés  à 
nous  en  tenir  dans  ce  premier  rapport  à  l'arachide  et  au  palmier  à  huile. 


D'autre  part,  puisque  votre  section  a  pour  mission  principale  d'émet- 
tre des  avis  sur  les  mesures  que  doit  prendre  l'Administration  coloniale, 
pour  développer  la  production  des  matières  grasses,  nous  consacrerons  ce 
premier  rapiwrt  à  l'examen  des  projets  mêmes,  établis  par  le  gouverne- 
ment général  de  l'Afrique  Occidentale  dont  la  production  représente  la 
presque  totalité  des  arachides  et  des  amandes  et  de  l'huile  de  palme 
qu'exportent  nos  colonies. 

Cet  examen  s'impose  d'autant  plus  à  notre  attention  que,  M.  le  Gouver- 
neur Général  Merlin  compte  placer  les  institutions,  dont  il  propose  de 
doter  son  groupe  de  colonies  sous  la  surveillance,  et  le  contrôle  des  entre- 
prises commerciales  et  industrielles  qui  traitent  et  qui  utilisent  ces  pro- 
duits, entreprises  que  vous  avez  justement  pour  mission  de  représenter 
auprès  du  Gouvernement. 

M.  le  Gouverneur  Général  Merlin  a,  en  effet,  exposé  dans  les  termes 
suivants  son  projet  au  cours  des  discours  qu'il  a  prononcés  à  Dakar  le 
19  décembre  1921,  à  l'occasion  de  l'ouverture  de  la  Session  du  Conseil  du 
Gouvernement  de  l'A.  0.  F.  : 

«  Assurer,  dans  les  circonstances  difficiles  actuelles,  la  contimt-alion 
des  travaux  publics  en  cours,  préparer  l'exécution  de  ceux  qui  sont  en  pro- 
)et  pour  le  77ioment  où  la  colonie  disposera  des  moyens  financiers  utiles 
n'est  pas  toute  la  tâche  du  Gouverneur  Général.  Si  la  mise  en  valeur  des 
pays  neufs  est  surtout  uji  problème  de  circulation,  c'est  aussi  un  problème, 
de  production.  Il  importe  de  procurer  ati-x  instruments  de  transport  nou- 
veaux qu'on  organise,  le  maximum  de  produits  à  écouler.  .Aussi  bien  dans 
nos  possessioris  d'outre-mer  qu'en  France,  labourage  et  pâturage  sont, 
pour  reprendre  un  vieux  mot,  les  mamelles  d'où  découle  la  richesse  du 
pays.  Trop  longtemps  dans  l'.Afrique  Occidentale,  on  s'est  attardé  à  la  for- 
mule que  j'appelle  du  comptoir;  trop  longtemps  on  s'est  borné  à  acheter 
aux  indigènes  le  produit  de  leur  cueillette  ou  de  leurs  cultures  rudimen- 
taires.  Il  faut  aujourd'hui  modifier  ces  méthodes.  Il  faut  dans  un  pays  à 
population  clairsemée,  arriver  à  faire  rendre  au  sol  plus  à  l'hectare  avec 
un  travail  vioindre.  On  n'y  parvieyidra  qu'à  l'aide  de  procédés  de  culture 
plus  scientifiques  et  par  la  substitution  des  moyens  mécaniques  au  tra- 
vail humain  dans  la  plus  large  mesure  possible. 

«  Imbu  de  ces  idées,  je  me  suis  attaché  à  réorganiser  les  services  d'agri- 
culture d'après  des  règles  très  différentes  de  celles  adoptées  dans  le  passé. 
J'estime  ([ue  notre  effort  doit  surtout  se  porter,  dans  chaque  colonie,  sur 
les  produits  à  grand  rendement  :  arachides  au  Sénégal,  palmistes  à  la  Côte 
d'Ivoire  et  au  DaIiomey>  coton  au  Soudan.  A  cet  effet,  trois  stations  ont 
été  créées,  Vune  à  Niénébalé,  sur  les  bords  du  Niger,  dans  la  région  qu'à 
étudiée  M.  l'ingéniexir  Bélime  et  qui  s'occupera  de  la  culture  du  coton, 
une  autre  s'organise  sur  la  Mé,  dans  la  Côte  d'Ivoire,  une  troisième  à  Pobr 
au  Daliomey;  ces  deux  dernières,  chargées  de  poursuivre  la  création  de 
grandes  plantations  de  palmiers  à  huile  dans  les  deux  colonies.  Enfin,  un 
établissement,  consacré  exclusivement  à  l'arachide,  est  installé  à  Bam- 
bcy,  au  Sénégal. 

«  Grâce  à  mie  Jicureuse  circonstance  ces  stations  ont  pu  être  dotées,  tout 
de  suite,  d'un  capital  de  premier  établissement  important  prélevé  sur  les 
bénéfices  réalisés  pendant  la  guerre,  d'une  part,  par  le  consortit/m  du  co- 
ton, d'autre  part,  par  le  consortium  des  oléagineux.  3.500.000  francs  sont 
attribués  à  la  station  cotonnière  du  Niger,  ,1  millions  de  francs  à  la  station 
du  palmier  à  huile  de  la  Côte  d'Ivoire,  3  millions  de  francs  à  celle  de  l'ara- 


—  7  — 

chide  du  Sénégal,  2.500.000  francs  sont  demandés  pour  la  slaiion  des  pal- 
miers à  huile  au  Dahomey.  Par  ailleurs,  il  a  déjà  été  précu  au  budget  gé- 
néral, en  faveur  de  ces  stations,  des  sommes  importantes;  pour  la  station 
de  Ménebalé,  35.000  francs  en  1921  et  150.000  francs  en  192-2;  pour  celle 
de  la  Mé,  106.000  francs  en  1921  et  150.000  francs  en  1922;  pour  celle  de 
Pobé,  53.000  francs  en  1921  et  256.000  francs  en  1V22  enfin,  pour  celle  de 
Bambey,  6. 835  francs  en  192 1  et  150.000  francs  en  1922. 

«  Par  une  innovation  heureuse  et  destinée,  je  présume  à  avoir  les  meil- 
leurs effets,  ces  établissements  jouiront  d'une  pleine  autonomie.  Ils  auront 
leur  budget  propre  dont  sera  ordonnateur  et  responsable  le  directeur 
même  de  la  station.  Bien  qu'ayant  un  objet  scientifique,  qui  est  Uaviéliora- 
tion  rationnelle  de  la  cuiture  d'un  produit  spécial,  ils  seront  gérés  commer- 
cialement, afin,  qu'à  tout  moment,  le  directeur  pirisse  se  rendre  compte  du 
prix  de  revient  des  produits  et  des  bénéfices  que  l'exploitation  de  celui-ci 
permet  de  réaliser.  Afin  d'éviter  ([ue  ces  établissements  ne  s'enferment 
dans  les  formules  administratives,  toujours  un  peu  spéculatives,  ils  seront 
placés  sous  le  contrôle  d'un  comité  de  perfectionnement,  fonctionnant  en 
France  et  où  siégeront,  à  côté  des  éléments  administratifs  et  techniques, 
des  éléments  industriels  et  commerçants  s'intéressant  au  produit.  Chaque 
année,  le  plan  de  campagne,  le  programme  des  travaux,  les  résultats  obte- 
nus l'année  précédente,  seront  soitmis  à  l'examen  de  ce  comité  dont  les 
suggestions,  les  observations  et  les  critiques  seront  infiniment  précieuses 
au  directeur.  Par  le  rnoycn  de  ce  co7inté,  j'espère  en  outre  arriver  à  inté- 
resser, d'une  façon  plus  effective  et  même  pécuniaire,  au  produit  dont  ils 
vivent)  les  industriels  et  les  commerçants  français  qui  ont,  jusqu'à  présent, 
vraiment  trop  négligé  de  faire  œuvre  créatrice  dans  nos  possessions  d'ou- 
tre-mer. 

«  Débarrassés  de  ces  œuvres  d'études,  mes  services  locaux  d'agricul- 
ture devront  s'attacher  plus  diligemment  qiûils  ne  Vont  fait  par  le  passé, 
à  l'atnélioration  de  la  culture  indig'ene.  J'ai  prévu  la  création  d'agents  ré- 
gionaux qui,  dans  une  aire  déterminée  qu'ils  ne  cesseront  de  parcourir, 
s'attacheront  à  guider  colons  et  indigènes  dans  les  cultures  qu'ils  entre- 
prennent. A  procéder  de  la  sorte,  l'expérience  locale  de  ces  agents  s'enri- 
chira rapidement  de  ce  qu'ils  sont  appelés  à  voir  et  à  discuter  avec  les  uns 
et  les  autres  :  leur  action  s'affirmera  avec  les  années  auprès  des  indigènes 
qu'ils  connaîtront  mieux  et  dont  ils  seront  mieux  connus.  Il  est  à  présumer 
qu'ils  arriveront  ainsi  à  faire  pénétrer  chez  les  populations  indigènes  des 
procédés  de  culture  améliorés  et  l'usage  des  moyens  mécaniques  employés 
par  nos  propres  paysans  de  France  ». 

La  création  des  stations  d'études  de  l'arachide  et  du  palmier  à  huile 
qu'annonce  ainsi  M.  le  Gouverneur  Général  Merlin  a  été  dirigée  par 
M.  l'Inspecteur  général  d'Agriculture  de  l'Afrique  Occidentale,  Y.  Henry 
qui  a  précisé  les  caractères  que  devaient  avoir  ces  stations  et  le  plan  sui- 
vant lequel  elles  devaient  être  établies. 

La  station  de  l'arachide  a  été  étudiée  par  M.  Denis.  M.  Houard,  dont 
on  connaît  la  compétence  toute  particulière  au  point  de  vue  du  palmier  à 
huile  a,  de  son  côté,  déterminé  l'emplacement  des  deux  stations  à  consa- 
crer à  cet  arbre,  l'une  à  la  Côte  d'Ivoire,  l'autre  au  Dahomey. 

Ces  études  ont  fait  l'objet  d'une  série  de  rapports  que  M.  le  Gouver- 
neur Général  Merlin  a  bien  voulu  nous  communiquer.  Ce  sont  ces  docu- 
ments que  nous  soumettons  à  votre  examen  et  à  vos  conclusions. 

Nous  devons  cependant  indiquer  immédiatement  qu'en  dehors  de  la 


—  8  — 

production  même  des  oléagineux  il  serait  fort  utile,  pour  améliorer  la  pan 
de  la  France  dans  leur  réception,  en  améliorant  simultanément  le  rende- 
ment effectif  des  produits  à  l'origine,  de  rendre  meilleures  et  plus  économi- 
ques les  conditions  de  réception  des  graines  oléagineuses  dans  les  ports 
français  et  particulièrement  de  celui  d'entre  eux  qui  s'en  est  fait  une  spé- 
cialité. 

De  même,  il  serait  nécessaire  que  l'ensemble  de  l'œuvre  entreprise 
dispose  du  concours  de  laboratoires  métropolitains  destinés  à  guider  la 
production  coloniale  vers  les  types  et  les  méthodes  les  plus  convenables 
pour  l'industrie  métropolitaine,  pour  lui  permettre  d'absorber  à  des  prix 
de  plus  en  plus  rémunérateurs  pour  les  colonies,  la  production  de  celles-ci 
en  oléagineux. 

Par  un  heureux  coup  de  fortune  ce  programme  d'ensemble  est  rendu 
possible  par  la  liquidation  du  Consortium  de  l'Huilerie,  dont  les  créateurs, 
sous  l'active  et  éclairée  présidence  de  M.  E.  Rocca,  avaient  d'ailleurs  prévu 
ces  divers  emplois  et  inséré  des  prévisions  à  leur  sujet  dans  la  convention 
qu'ils  ont  passée  avec  l'Etat. 

Nous  vous  rappelons  que  les  propositions  d'utilisation  des  fonds  dis- 
ponibles sur  lesquelles  les  divers  groupements  intéressés  se  sont  mis 
d'accord,  sont  les  suivantes  : 

9/16  à  l'amélioration  des  conditions  de  réception  dans  les  ports  fran- 
çais; 

2/16  à  l'amélioration  d'une  organisation  technique  à  la  Métropole 
à  la  disposition  des  Colonies,  de  l'industrie  et  du  commerce  des  Matières 
Grasses; 

5/16  à  l'amélioration  do  la  production  des  oléagineux  aux  colonies. 

En  ce  qui  concerne  le  premier  de  ces  emplois  nous  ne  sommes  pas 
particulièrement  qualifiés  pour  entrer  dans  les  détails.  Nous  nous  bornons 
à  faire  remarquer  qu'il  s'agit  en  somme,  là  aussi,  d'une  utilisation  colo- 
niale. Chaque  économie  sur  la  réception  des  graines  devant  se  transformer 
par  le  jeu  normal  de  la  concurrence  et  du  commerce  à  l'origine  et  se  trans- 
former en  prime  à  la  production.  Nous  reviendrons  sur  ce  point  dans  nos 
conclusions. 

Sur  la  seconde  de  ces  affectations  nous  ne  ferons  qu'insister  en  pas- 
sant pour  demander  que  cette  attribution  ne  soit  pas  employée  à  des  cons- 
tructions ou  des  créations  nouvelles  qui  absorberaient  inutilement  des  fonds 
et  des  efforts,  mais  qu'elle  soit  employée  à  renforcer  l'organisation  des  ins- 
titutions qui  existent  déjà  et  qui  devront  bien  entendu  en  contre-partie  et 
d'après  une  charte  précise,  être  à  la  disposition  non  seulement  de  l'ensem- 
ble du  commerce  et  de  l'industrie  des  Matières  Grasses,  mais  plus  particu- 
lièrement de  l'organisme  d'encouragement  à  la  culture  des  oléagineux  dont 
nous  parlons  plus  loin. 

Le  troisième  point  est  plus  particulièrement  celui  que  nous  allons 
étudier. 

Le  montant  sur  lequel  nous  pouvons  tabler  de  ce  chef  est,  selon  les 
renseignements  qui  nous  sont  fournis,  de  5  millions.  Il  pourrait  être  éven- 
tuellement augmenté  si  certaines  éventualités  viennent  augmenter  le  total 
des  sommes  disponibles  et,  par  conséquent,  la  somme  correspondant  aux 
5/16  qui  ont  été  prévus  à  cet  effet  dans  la  convention  constitutive  du  Consor- 
tium. 


IMPORTATION    DES    MATIERES    GRASSES    EN    FRANCE 

iCOMMERCE   SPECIAL  EN   1913) 


PRODIITS 

POIDS 
do  graiafs 

T.\UX 

d  vqairalcnce 

en  huile 

POIDS 
en  équivalent 
en    huile 

Graines  et  fruits  oléagineux  : 

235.513 

237.734 

1.869 

17  670 

251.020 

20  586 

32.821 

8.948 

820 

112.640 

2  986 

119 

61.173 

> 
9 

» 

.30 
40 

.      40 
18 
30 
30 
33 
40 
30 
63 
43 
43 
30 

„ 
c 

76.714 

93  102 

748 

3  181 

75.309 

6.176 

18  487 

3  579 

246 

73  216 

1.344 

34 

18.332 

17.153 

3.a56 

227 

2.303 

3.130 
4.122 

33 
19 
13 
27 
198 
7 

46 
9 
15.741 
66 
63 
1  923 

16  308 

3.322 

3  374 

34 

412 

23 

5.627 

283 
1  309 
1  749 
3  373 

1 
463  687 

»      sésame    

moutarde  (y  compris  le  colza  des  Indes). 

.■\mandes  de  palme 

Graines  de  touloucouma,   mowra,   illipé 

.'autres   graines 

Huiles,  graisses  et  cires  : 
Huile   de  palme 

»         coco,   touloucouma,    illipé  et  palmiste. 
»         ricin,    pulghère 

lin    

coton    (savonnerie   et   graisses  alimen- 

sésaine  (savonnerie  et  graisses  alimen- 

•         arachides  (savonnerie) 

»         colza    

»         soja   (savonnerie) 

»         mais  (savonnerie) 

Huile   d'olive .. 

.autres  huiles 

Graisses  végétales  al'mentaires 

Graisses  ,  saindoux   

Margarine,    etc 

Cire  brute 

Cire  blanche 

Beurre   salé 

Huile  de  morue 

.\utres  huiles  de  poisscns 

TOTAL 

—  10 


Exportation  des  matières  grasses  d'origine  végétale  et  animale  des  Colonies  Françaises  -1913 


QUANTITÉS 
exportées 


Ql  A>TnTiï 
totales 


TAIX 

aV-quivale-c 

en  Iniilc 


EXPOBI«TI0«S 

totale» 

réJuito.  e„ 

huile 


Huile    d'olive. 


Grnincs  de  lin 

Autres   graines 

Huile    d'olive 

Huile  de  grlgnons  d'olives 

Autres  huiles,  cire,  graisses  etc. 


Graines  de  lin. 


TUNISIE 

1.736   I         1.771 


SENEGAL 


Arachides    en   coques..... 1     IGj.973  |    229  962  1 

.\rnandes   de   palme "3  760 

Autres   graines I  'M  I  iJ9  I 

HAUT-SENEGAL-NIGER 


Arachides   en  coques. 

Karité    

Autres    graines 

Cire    


Arachides  en  coques 

.\mandes   de    palme 

Sésame  

Huiles  de  palme  et  de  coco. 


.\mandes   de    palme. 

Huile   de   palme 

Cire    


8.o7 


3.374 
40 
646 


Amandes   de  palme. 

Coprah    

Graines  de  coton 

Huile   de    palme 

Beurre  de  karité 


COTE   DM 

1  l.Mlo 


2  iy7 

2;î6 

139 


8.577 
475 
62 


I        3.541 

5,172 

762 

VOIRE 

I        6.040 


26.371 
2.36 

280 


.^mandes   de   palme. 
Huile   de   palme 


GABON 


MADAGASCAR 


Suif    

.Saindoux 
Cire    


Coprah    

Sésame    

Autres   graines 

Graisse  de  poisson 

Huile  de  ricin  et  de  pulghère. 

Autres  huiles  et  graisses 

Cire    


INDOCHINE 

5.595 
61 
240 


5 .  645 
1  246 
1.164 


NOUVELLE-CALEDONIE 

Coprali     I        2.730   I        2.«'.o|        65 

OCEANIE 

Coprah     |        2  OO.".   |        8  ,si2   |        6.'i 

SAINT-PIERRE   ET   MIQUELON 

Graisse  de  poisson |         "        |         "I         " 

Total  des  matières  grasses  exportiies  des  Colonies  françaises 


521 

1 

7.123 

1.S27 
37 


13  067 

2  504 

173 


40.792 

08  989 

33 

342 

18 

18 

2.573 

2.. 573 

100 

190 

19 

19 

4 

4 

1  012 

1.062 

18 

2  327 

194 

229 

3 

167 

817 

3.127 

5.638 

6.014 

2 

2 

971 

Il  867 

153 

1.53 

2,'i 

50 

6.103 

7  971 

92 

170 

20 

259 

44 

119 

277 

303 

1.105 

2  006 

loi; 

502 

3  fi;i7 

3.669 

18 

374 

74 

349 

3.364 

3.432 

17 

610 

o 

348 

2 

9 

1.924 

5.747 

69 


L'ARACHIDE 


I.  —  Progr.wime  de  la  station  de  M'Bambey. 

L'inspection  Générale  de  l'Agriculture  de  l'A.  0.  F.  a  pensé  que  le  plus 
simple  serait  de  consacrer  à  l'étude  de  l'arachide  la  station  agricole  de 
M'Bambey  qui  avait  déjà  été  établie  au  Sénégal  dans  ce  but. 

Cette  station  a  été  confiée  à  M.  Denis  qui  a  fait  au  préalable  une  prospec- 
tion des  terrains  cultivés  en  arachide  au  Sénégal,  à  la  suite  d'une  mission 
aux  Etats-Unis,  dont  l'a  chargé  l'Union  des  Fabricants  d'Huile,  en  compa- 
gnie de  M.  Amman,  en  vue  de  l'étude  de  la  culture  de  l'arachide  dans 
ce  pays. 

M.  Denis  a  fait  des  prélèvements  de  terre  dans  les  différents  terrains 
caractéristiques  et  ces  terres  doivent  être  analysées  par  les  soins  de  l'Ins- 
pection générale  de  l'Agriculture  qui  a  envoyé  en  France  un  de  ses  chi- 
mistes (M.  Lavergne). 

Cette  analyse  permettra  de  comparer  les  résultats  obtenus  à  M'Bam- 
bey avec  les  cultures  faites  dans  les  autres  régions  du  Sénégal. 

Le  programme  tracé  par  M.  Denis  comprend  deux  stades  :  la  sélection 
des  semences  et  la  propagation  des  semences  sélectionnées.  Il  s'exprime 
ainsi  à  ce  sujet  : 

«  Les  travaux  devront  porter  en  premier  Heu  sur  l'étude  des  types  d'ara- 
chides existants,  puis  sur  la  recherche  de  lignées  qui  conduiront  au  main- 
tien de  quelques  formes  pures  d'où  partira  la  sélection. 

«  On  étudiera  ensuite  leur  adaptation  aux  divers  sols  et  modes  de  cul- 
ture. L'influence  des  fumures,  des  amendements,  des  engrais,  de  la  végéta- 
tion forestière,  des  assolements.  Enfin  on  recherchera  les  maladies  et  les 
insectes  qui  attaquent  la  plante  et  les  moyens  de  les  combattre. 

«  Ces  études  demandent  l'installation  d'une  section  de  génétique  et 
l'aménagement  d'un  terrain  d'expérimentation.  La  surface  à  réserver  pour 
ces  expériences  doit  comprendre  au  moins  les  deux  grandes  variétés  de  sols 
propres  à  la  culture  de  l'arachide,  c'est-à-dire  des  terres  sablonneuses  et 
des  terres  silico-argileuses.  Sur  la  partie  ouest  de  la  station  actuelle,  qui 
est  déjà  en  partie  aménagée  on  réser\'era  100  hectares  (50  hectares  de  terres 
sablonneuses  et  50  hectares  de  terres  silico-argileuses)  pour  l'établissement 
de  ces  champs  d'essais. 

«  C'est  seulement  lorsqu'une  expérimentation  sérieuse  aura  déterminée 
les  conditions  favorables  de  culture  qu'il  s'agira  de  produire  de  grandes 
quantités  de  semences  à  un  prix  marchand. 

«  Les  quelques  expériences  déjà  faites  ont  montré  que  l'arachide  est  trè^ 
sensible  à  la  sélection,  on  peut  donc  espérer  que  dans  un  délai  de  4  à  5  ans. 


—  12  ~ 

on  aura  obtenu  des  résultats  suffisants  pour  passer  à  la  phase  d'exploita- 
tion. Du  reste  l'expérimentation  poursuivant  ses  travaux  indiquera  sans 
cesse  des  perfectionnements. 

«  Arrivée  à  son  dévelopement,  il  faut  que  la  station  produise  une  assez 
grande  quantité  de  semences  pour  en  pourvoir  largement  les  indigènes  pro- 
ducteurs de  semences  ». 

M.  Denis  prévoit,  pour  la  multiplication  des  semences  sélectionnées, 
la  culture  d'une  superficie  de  400  hectares. 

Cette  culture  se  ferait  à  l'aide  de  machines  mues  à  la  fois  par  des  ani- 
maux de  trait  et  par  des  tracteurs. 

L'alimentation  de  ces  animaux  exigera  la  création  d'environ  500  hec- 
tares de  prairie,  mais  M.  Denis  ne  paraît  pas  prévoir  de  dépenses  spécia- 
les dans  ce  but. 

Il  estime  que  la  mise  en  état  des  500  hectares  consacrés  à  l'arachide 
(100  H.  pour  la  sélection.  400  H.  pour  la  reproduction)  exigera  le  -défriche- 
ment de  370  H.,  (le  reste  du  terrain  étant  déjà  aménagé)  au  prix  de 
1.000  francs  par  hectare  soit  une  dépense  de  360.000  francs. 

Le  matériel  de  culture  comprendrait  : 

6  tracteurs  ou  2  locomobiles 180.000  frs. 

6  charrues  polysocs  ou  une  charrue  balance 28.000    » 

3  charrues  à  siège  à  traction  animale 4.500    » 

6  cultivateurs ■  ■  13.800    » 

6  herses 8.400    » 

6  pulvérisateurs   . .  •  • 14.400    » 

10  semoirs   •  •  3.500  » 

10  weders   •  • 2.800  »  . 

10  houes   6.000  » 

2  arracheurs 8.000  » 

4  faucheuses 8.000  » 

4  râteaux  à  cheval 4.000  » 

1  batteuse  et  son  moteur 25.000  >- 

1  (lécortiqueur  à   bras 10.000  » 

10  charrettes 20.000    » 

10  tomberemix 20.000    » 

1  camion  automobile 40.000    » 

ToTAi 396.400     » 

A  ce  chiffre,  il  faut  ajouter  une  sonmie  d'environ  300.000  francs  pour 
l'acquisition  du  harnachement  (150.000  francs),  de  l'outillage  des  ateliers 
de  réparations  (50.000),  du  petit  matériel  de  ferme  et  des  instruments  pour 
les  essais  de  culture  indigène  améliorée  (100.000), 

Soit  au  total  pour  l'outillage  700.000  francs  (ces  prix  sont  ceux  des  ins- 
truments rendus  à  la  colonie). 

Le  nombre  et  le  choix  des  appareils  pourra  ôtre  profondément  modi- 
fié par  la  suite;  elle  n'a  été  établie  que  pour  fixer  le  montant  approximatif 
des  dépenses  à  engager  pour  l'outillage. 

De  plus  beaucoup  de  ces  instruments  n'existent  qu'aux  Etats-Unis  et 
les  prix  sont  donnés  en  dollars.  Les  cours  du  change  peuvent  donc  modifier 
ces  prévisions. 


—  13  — 

Les  animaux  à  entretenir  sur  la  station  seraient  de  deux  sortes  :  ani- 
maux de  trait,  animaux  destinés  à  produire  du  fumier  et  à  assurer  en 
même  t«mps  l'alimentation  du  personnel. 

M.  Denis  les  énumère  ainsi  : 

«  Les  animaux  réservés  pour  les  travaux  d'entretien  devront  être  en 
nombre  assez  grand  car  les  façons  à  donner  sont  nombreuses  et  le  temps 
limité.  Comme  d'autre  part  il  parait  intéressant  de  créer  un  mulet  qui, 
plus  résistant  que  le  cheval,  plus  fort  que  l'àne  et  plus  rapide  que  le  bœuf, 
rendrait  très  certainement  des  services,  on  peut  estimer  que  la  présence 
de  30  chevaux  et  juments  serait  nécessaire  :  dix  chevaux  pour  les  besoins 
intérieurs  de  la  ferme  et  20  juments  mulassières.  Ces  dernières  seraient 
utilisées  pour  les  travaux  pendant  les  périodes  de  gestation. 

«  Prix  d'achat  :  500  francs  l'un;  total  :  15.000  francs. 

«  En  attendant  qu'un  effectif  suffisant  de  mulets  (soit  environ  40  d'après 
l'énumération  des  instruments)  puisse  assurer  le  travail,  on  pourra  em- 
ployer des  bœufs. 

«  Pour  utiliser  les  ressources  fourragères  et  produire  le  fumier  néces- 
saire aux  cultures  la  constitution  d'un  cheptel  important  est  à  prévoir. 

«  La  production  du  porc  paraît  être  une  opération  fructueuse;  cet  ani- 
mal se  développe  bien  dans  le  pays  et  peut  être  entretenu  à  peu  de  frais, 
pendant  quelques  mois,  avec  les  rebuts  provenant  du  triage  des  arachides 
et  en  lâchant  les  animaux  dans  les  champs  après  la  récolte. 

«  On  pourrait  avoir  recours  au  bétail  existant  sur  l'exploitation  ac- 
tuelle de  M'Bambey.  Le  troupeau  se  développera  parallèlement  à  la  sta- 
tion et  arrivé  à  son  maximum  il  comprendra  100  bœufs  et  vaches  et  120 
porcs. 

«  Ce  chiffre  de  100  bœufs  et  vaches  peut  paraître  très  faible  étant 
donné  la  surface  de  l'exploitation  mais  les  épizooties  très  fréquentes  dans 
le  pays  font  de  tels  ravages  parmi  ces  animaux  qu'il  paraît  préférable  de 
ne  pas  les  multiplier  sur  la  station.  Si  l'expérience  montre  l'utilité  du  mu- 
let il  sera  plus  intéressant  de  se  livrer  à  cette  production. 

«  Les  races  indigènes  bien  adaptées  au  milieu  restent  rustiques  et  leur 
amélioration  est  très  possible.  La  sélection  seule  tout  en  demandant  beau- 
coup de  temps  n'arriverait  pas  au  résultat  cherché  et  l'introduction  de  re- 
producteurs mâles  pris  dans  nos  races  m.étropolitaines  doit  retenir  l'atten- 
tion. Le  troupeau  de  M'Bambey  est  estimé  environ  18.000  francs.  Un  crédit 
de  50.000  francs  permettrait  de  réaliser  les  améliorations  indiquées,  soit  au 
total  environ  80.000  ». 

Le  personnel  comprendrait  : 

Un  directeur; 

Un  directeur  adjoint  chargé  de  la  partie  expérimentale  de  la  station 
et  de  la  section  de  génétique!  Il  remplacera  le  directeur  pendant  les  congés; 

Deux  chefs  de  culture  chargés  de  l'exécution  des  travaux  de  culture 
proprement  dits  :  labours,  ensemencements,  entretien,  récolte,  de  la  sur- 
veillance et  de  l'entretien  du  bétail  ; 

Des  conducteurs  de  tracteurs  ou  de  locomobiles,  des  ouvriers  spécia- 
listes, forgerons  et  menuisiers  pour  assurer  les  réparations. 

Un  mécanicien  qui  assurera  l'entretien  de  tous  les  moteurs,  trac- 
tei.rs,  du  matériel  de  travail  et  de  transports  et  dirigera  les  ateliers  de 
réparations. 

Comme  personnel  indigène  : 


—  14  — 

Des  ouvriers  agricoles,  autant  que  possible  groupés  par  équipes  sous 
la  conduit-e  d'un  contre-maître. 

Un  minimum  de  dix  ouvriers  par  100  hectares  semble  nécessaire. 

Les  bâtiments  édifiés  seraient  les  suivants  : 

Logement  du  personnel  européen 440.000 

—  —  indigène 80.000 

Logement  des  animaux 380.000 

—  des  instruments  et  des  récoltes 275.000 

Ecole 350.000 

i. 525.000 

auxquels  doit  être  ajouté  un  pénitencier  agricole 40.000  frs. 

L'aménagement  des  eaux  (puits  canalisation  entraîne- 
rait une  dépense  de 150.000 

Bien  que  la  station  de  M'Bambey  doive  avoir  comme  but  essentiel  la 
sélection,  M.  Denis  prévoit  aussi  la  création  d'une  section  de  génétique  qui 
entraînera  des  frais  :  achat  d'intruments,  constructions  et  installation  d'un 
laboratoire  spécial,  l'envoi  d'un  agent  en  France  ou  en  Belgique  pour  y 
accomplir  un  stage.  Pour  ces  dépenses,  il  demande  un  crédit  de  200.000  fr. 
En  résumé  le  devis  approximatif  d'établissement  de  la  station  expéri- 
mentale de  l'arachide  se  traduit  de  la  façon  suivante  : 

Aménagement  des  terres  370.000 

Achat  d'animaux   80.000 

Matériel  de  culture  et  outillage  700.000 

Bâtiments   1.525.000 

Aménagement  des  eaux  150.000 

Pénitencier  agricole    40.000 

Section  de  génétique  200.000 

Sous  estimation.  ■ —  Imprévu  435.000 


3.500.000 

M.  Denis  résume  ainsi  le  programme  de  mise  en  exploitation  de  toute 
la  station  : 

«  On  a  vu  que  l'exploitation  ne  serait  en  mesure  de  fonctionner  que 
lorsque  l'expérimentation  lui  aurait  indiqué  ses  voies.  D'un  autre  côté 
l'aménagement  des  terres  demandera  sensiblement  le  même  laps  de  temps. 
C'est  donc  sur  une  période  de  cinq  années  qu'il  faut  compter  pour  réaliser 
le  programme.  Cependant  au  fur  et  à  mesure  de  l'aménagement  du  sol  il 
<audra  qu'il  soit  mis  en  culture,  tout  au  moins  travaillé,  pour  entretenir 
les  animaux  et  pour  ne  pas  revenir  à  l'état  primitif. 

«  Les  premières  installations  à  réaliser  sont  celles  qui  permettront  la 
mise  sur  pied  de  la  partie  expérimentale.  C'est  l'aménagement  do  la  sur- 
face réservée  aux  expériences.  (Ceci  entraîne  le  déplacement  du  péniten- 
cier), l'achat  du  petit  matériel  de  culture  nécessaire  à  la  préparation  et 
à  l'entretien  des  champs  d'essais,  l'achat  des  animaux  de  trait  et  la  mise 
en  culture  d'une  surfac-e  suffisante  pour  les  entretenir.  Au  début  le  chep- 
tel existant  à  M'Bambey  et  les  locaux  l'abritant  seraient  suffisants. 

«  L'aménagement  des  terres  poursuivant  progressivement,  la  surface 
cultivable  sera  trop  grande  pour  être  entièrement  travaillée  par  les  ani- 
maux, l'achat  du  matériel  de  traction  mécanique  s'imposera  (les  locomo- 


—  15  — 

biles  rendraient  de  plus  de  grands  services  pour  le  désouchage)  ainsi  que 
celui  des  instruments  qui  l'accompagne. 

«  Cela  entraîne  l'édification  des  hangars  pour  abriter  ce  matériel  et 
l'installation  de  l'atelier  de  réparations.  Au  cours  de  la  troisième  année 
les  ressources  en  fourrages  seront  déjà  grandes  et  il  sera  possible  d'aug- 
menter le  bétail;  on  achètera  quelques  animaux  reproducteurs  et  on  cons- 
truira les  bâtiments  pour  loger  le  cheptel  et  les  fourrages.  Enfin  pendant 
les  4°  et  5°  années,  l'aménagement  des  terres,  le  matériel  seront  complé- 
tés ainsi  que  les  logements  du  personnel  européen  et  indigène. 

«  L'aménagement  des  eaux  se  fera  par  échelons  pendant  les  trois  pre- 
mières années. 

«  De  la  sorte  la  station  à  la  fin  de  la  cinquième  année  sera  poui-vue  de 
son  installation  complète  et  prête,  avec  un  personnel  déjà  exercé  et  un  ma- 
tériel connu,  à  entrer  dans  la  production  intensive  des  semences  sélection- 
nées. 

«  Ultérieurement  l'édification  de  l'école  achèvera  la  réalisation  du  pro- 
greimme  ». 

Devis  d'exploitation  de  la  Station  de  M'Bambey 


1"  MIÉE 

2-  «IIÉE 

3-  tHÉE 

4-  IIIEE 

5-  im^E 

TOTIUX 

75.000 
30.000 
100.000 

50.000 
200.000 

50.000 
40  000 
200.000 
100  000 

75.000 

300.000 
50.000 

120.000 
40.000 

110.000 
50.000 

100.000 

75.000 
25.000 

50.000 

380.000 
165.000 
50.000 

100.000 

75,000 
25.000 

50.000 
120.000 

70.000 

70.000 

50.000 
50.000 

40.000 

» 
65.000 

370.000 

Animaux 

Petit  matériel  de  culture...  

Matériel  agricole  et  outillage  fhar- 

80.000 
100.000 

150.000 

Matériel  de  culture  lourd 

petit  outillage  de  réception 

t    Logement  pour  européens. 
Ë     \    Logements  pour  indigènes, 
g     1    Logements  pour  animaux. 

400.000 
50.000 

440.000 
80.000 

380.000 

275  000 

Aménagement  des  eaux 

150.000 
40  000 

200  000 

435  000 

Totaux 

845.000 

845.000 

845.000 

340.000 

275.000 

3.150.000 
350  000 

3.600.000 

Nous  ferons  remarquer  que  M.  Denis  ne  prévoit  dans  cette  somme  au- 
cune dépense  pour  le  personnel  européen,  et  ne  prévoit  de  crédits  pour  la 
main-d'œuvre  indigène  que  pour  l'aménagement  des  terrains  et  non  pour 
la  culture. 

L'énumération  du  personnel  européen  qu'il  donne  correspond  à  une 
somme  de  100.000  francs  par  an.  celle  des  ouvriers  d'art  de  50.000  francs 
et  celle  des  ouvriers  agricoles  d'au  moins  50.000  francs  soit  200.000  francs 
par  an  qu'il  faut  ajouter  à  c«  devis,  soit  i  million  de  francs  pour  les  cinq 
ans.' 


—  16  — 

Parallèlement  à  l'action  exercée  par  la  station  de  M'Bambey,  M.  De- 
nis prévoit  un  plan  de  campagne  pour  le  triage  de  semences  à  faire  exé- 
cuter par  les  sociétés  de  prévoyance  et  par  des  champs  de  multiplication 
de  semences  sélectionnées  qui  dépendront  des  mêmes  organismes,  mais  il 
n'entre  pas  dans  le  détail  et  nous  devons  en  conclure  que  c'est  là  une  œu- 
vre qui  dans  son  esprit  dépendra  des  budgets  locaux  et  fonctionnera  en 
dehors  du  programme  de  la  station. 


II.  —  Observations  suggérées  par  ce  pkogra.\ime. 


Le  programme  que  nous  venons  de  résumer  ne  correspond  point  à  une 
initiative  nouvelle  du  gouvernement  général  de  l'Afrique  Occidentale. 
Voici  de  longues  années  qu'une  étude  approfondie  a  été  faite  de  la  situation 
de  la  culture  de  l'arachide  au  Sénégal,  des  causes  qui  en  limitent  le  ren- 
dement et  des  mesures  à  prendre  pour  remédier  à  une  situation  de  plus  en 
plus  grave. 

Quelques  années  avant  la  guerre,  le  commerce  africain  et  l'industrie 
métropolitaine  ont  été  gravement  émus  par  la  dégénérescence  des  ai'achi- 
des  de  l'Afrique  Occidentale  et  par  la  diminution  de  leur  rendement  en 
huile. 

L'Institut  Colonial  de  Marseille,  après  une  enquête  préliminaire,  dont 
les  résultats  ont  été  publiés  dans  son  Bulletin  «  l'Expansion  Coloniale  »,  a 
insisté  auprès  du  Gouvernement  Général  de  l'A.  0.  F.  pour  que  cette  ques- 
tion soit  examinée  par  des  spécialistes  particulièrement  compétents. 
M.  A.  Chevalier,  chef  de  la  mission  permanente  d'agriculture  coloniale 
consacra  à  cet  examen  un  de  ses  voyages  et  sur  sa  demande  M.  E.  Roubaud, 
chef  de  service  à  l'Institut  Pasteur,  reçut  la  mission  d'examiner  les  mesu- 
res à  prendre  pour  lutter  contre  les  insectes  attaquant  les  arachides. 

Les  rapports  de  ces  deux  savants  ne  furent  publiés  par  l'Administra- 
tion, que  longtemps  après  leur  rédaction  et  jusqu'ici  aucune  suite  n'a  en- 
core été  donnée  à  leurs  conclusions. 

On  ne  saurait  trop  déplorer  de  ne  trouver  aucune  allusion  à  ces  remar- 
quables travaux  dans  le  nouveau  programmé  que  viennent  de  rédiger  les 
services  de  l'agriculture  de  l'A.  0.  F.  alors  qu'en  réalité  ce  programme  n'est 
conçu  qu'en  exécution  de  leurs  conclusions. 

MM.  A.  Chevalier  et  E.  Roubaud  ont  posé  d'une  manière  remarqua- 
ble les  données  du  problème,  l'un  en  le  considérant  au  point  de  vue  agro- 
nomique générale,  l'autre,  en  recherchant  comment  il  est  possible  de  lutter 
contre  les  maladies  et  les  insectes,  lutte  qui  constitue  malheureuement  une 
part  de  plus  en  plus  importante  de  l'agriculture  moderne. 

Et  cependant  que  penser  devant  la  simple  énumération  suivante  des 
travaux  consacrés  à  l'arachide  par  les  services  agricoles  d'une  colonie  dont 
cette  plante  constitue  la  seule  richesse  :  «  des  tentatives  sérieuses  de  cul- 
ture à  la  charrue  furent  entreprises  pendant  les  deux  années  1808  et  1899. 
La  fièvre  jaune  de  1900  les  arrêta.  En  1905  et  1906,  des  essais  d'ensemence- 
ment d'arachides  exotiques  provenant  d'Egypte,  de  Mozambique  et  de  Java 


—  17  — 

furent  tentés.  Ayant  été  faits  dans  des  conditions  défecteuses,  ils  ont  donné 
des  résultats  plus  que  médiocres  desquels  on  ne  peut  tirer  aucune  conclu- 
sion. Dès  1907,  ces  recherches  furent  interrompues  (1)  ». 

A  la  suite  de  l'insistance  des  maisons  de  commerce  africaines,  pour 
que  ces  travaux  fussent  repris  en  exécution  des  conclusions  des  missions 
Koubaud  et  Chevalier,  la  station  de  M'Bambey  fut  affectée  vers  1912  à  cette 
étude,  mais  les  services  de  l'agriculture  de  l'A.  0.  F.  s'expriment  eux-mê- 
mes à  ce  sujet  de  la  manière  suivante  : 

«  On  a  perdu  complètement  de  vue  à  M'Bambey  le  rùle  de  la  station. 
La  superficie  cultivée  en  arachides  portée  rapidement  à  30  hectares  et  qui 
devait  être  accrue  est  tombée  à  6,  7  hectares.  Les  sélections  n'y  répondent 
plus  à  rien  ou  ont  été  abandonnées.  Il  est  nécessaire  de  reprendre  ce  qui 
peut  être  repris  du  travail  primitif  et  d'avoir  le  contrôle  de  la  station  »  (2). 

M.  Chevalier  avait  résumé  ainsi  dans  son  rapport  de  mission  le  pro- 
gramme dont  il  recommandait  l'application. 

«  L'arachide,  comme  toutes  les  plantes  cultivées,  présente  un  grand 
nombre  de  variétés.  On  cherchera  à  se  procurer  un  nombre  aussi  grand 
que  possible  de  variétés  locales  et  de  variétés  exotiques.  Les  variétés  intro- 
duites, tant  qu'elles  n'auront  pas  été  longtemps  éprouvées,  seront  conser- 
vées exclusivement  à  la  station  et  pour  aucun  motif  les  semences  ne  de- 
vront être  mises  à  la  disposition  des  indigènes,  car  elles  pourraient  ame- 
ner la  dégénérescence  des  variétés  locales.  Toutes  ces  dejnières  seront 
éprouvées  avec  celles  que  l'on  introduit,  et  dans  les  conditions  les  plus 
diverses. 

«  Chaque  variété  introduite  sera  étudiée  pendant  une  assez  longue  sé- 
rie d'années  :  1°  en  renouvelant  chaque  année  la  semence  dans  le  pays 
d'origine;  2°  en  suivant  la  descendance  de  la  variété  à  partir  de  l'introduc- 
tion; 3"  en  hybridant  cette  variété  avec  les  variétés  locales  meilleures,  de 
manière  à  chercher  à  obtenir  des  races  nouvelles  améliorées  suivant  l'ap- 
plication de  la  loi  de  Mendel.  Pour  les  variétés  exotiques,  il  ne  serait  pas 
inutile  d'introduire  des  sacs  de  terre  provenant  des  sols  oii  elles  sont  cul- 
tivées depuis  longtemps,  on  sait,  en  effet,  que  les  racines  des  légumineuses 
vivent  en  symbiose  avec  des  microbes  parfois  différents  pour  chaque  race. 

«  Pour  chaque  variété,  on  étudiera  l'influence  des  divers  sols  de  la 
colonie  (il  faut  pour  cela  que  la  station  soit  installée  dans  une  région  où 
existent  des  terrains  variés),  l'action  des  divers  engrais;  on  fera  des  semis 
échelonnés  pour  déterminer  l'époque  de  culture  la  plus  favorable  pour  cha- 
que variété.  On  déterminera  les  espacements  à  adopter  entre  chaque  plant 
et  la  profondeur  à  laquelle  il  faut  enterrer  les  graines.  On  recherchera  s'il 
y  a  intérêt  à  placer  une  graine  par  poquet  ou  plusieurs.  On  étudiera  les 
façons  culturales  qui  conviennent  le  mieux  en  essayant  comparativement 
les  outils  indigènes  et  les  machines  perfectionnées  et  en  faisant  des  labours 
à  des  profondeurs  variables.  On  recherchera  s'il  a  intérêt  à  faire  des  cul- 
tures intercalaires.  On  cherchera  aussi  si  les  pratiques  du  dryfarming  sont 
applicables  à  l'arachide  :  labours  à  la  fin  de  la  saison  des  pluies  en  enfouis- 


(I)   A.  Chevalier.  —  Rapport  de  mission. 
(3)  Rapport  Y.  Henry. 


—  18  — 

sanl  les  herbes  des  jachères  comme  le  font  déjà  certains  indigènes  Sérères, 
jachères  cultivées,  sarclages  répétés  et  binages  après  les  pluies  avec  les 
outils  du  pays  et  avec  des  outils  d'Europe. 

«  On  étudiera  le  rôle  des  assolements.  On  recherchera  des  machines  pra- 
tiques pour  faire  l'arrachage  et  le  buttage  des  plants;  on  déterniinera  le 
temps  pendant  lequel  on  peut  laisser  les  grames  en  terre  après  maturité 
sans  qu'elles  s'avarient  et  sans  qu'elles  soient  attaquées  par  les  insectes.  En- 
fin, on  étudiera  tous  les  animaux  et  les  plantes,  qui  attaquent  l'arachide 
en  cherchant  à  les  combattre  et  on  essaiera  de  sélectionner  des  variétés  plus 
résistantes. 

«  On  étudiera  aussi  les  conditions  économiques  de  la  production,  prix 
de  revient  de  l'hectare  depuis  le  défrichement  et  le  semis  jusqu'à  la  récolte. 
Rendement  de  la  récolte  en  fruits  et  en  paille.  Teneur  en  huile  et  valeur 
de  graines  des  diverses  variétés.  Valeur  fourragère  de  la  paille. 

«  En  résumé,  on  fera  une  étude  rigoureuse  de  tout  ce  qui  peut  être  amé- 
lioré :  semence,  instruments,  méthodes  de  culture.  » 

De  son  coté  M.  Roubaud  après  avoir  étudié  sur  place  d'un  manière 
approfondie  les  causes  de  dégénérescence  des  arachides  a  considéré  ce  per- 
fectionnement des  méthodes  culturales  et  de  la  sélection  comme  le  meil- 
leur moyen  de  lutter  contre  les  insectes  et  les  maladies. 

L'éminent  collaborateur  de  l'Institut  Pasteur  a  déterminé  avec  le  plus 
grand  soin  la  nature  des  parasites  attaquant  l'arachide  au  Sénégal"  et  con- 
tribuant à  sa  dégénérescence  ainsi  qu'à  la  diminution  des  rendements. 

Ce  sont  les  mêmes  perfectionnements  culturaux  que  ceux  envisagés 
par  M.  A.  Chevalier,  qu'il  a  préconisés  comme  meilleur  moyen  de  lutter 
contre  ces  parasites. 

Cette  techique  nouvelle  doit  avoir  pour  but  principal  selon  lui  d'atté- 
nuer les  effets  de  la  sécheresse  qui  depuis  de  nombreuses  années  devient  de 
plus  en  plus  intense  en  Afrique  Occidentale  et  qui  favorise  la  multiplica- 
tion de  ces  parasites,  notamment  des  termites. 

«  Puisque,  dit-il,  les  dégâts  du  termite  sont  en  proportion  de  la  séche- 
resse, il  est  rationnel  de  chercher  à  les  limiter  en  conservant,  jusqu'à  la 
fin  de  la  période  de  végétation,  la  plus  grande  quantité  d'humidité  possi- 
ble. Cela  revient,  en  somme,  à  faire  bénéficier  la  culture  indigène  des  ara- 
chides du  principe  bien  connu  de  l'ameublissement  superficiel,  principe 
qui  constitue  la  base  essentielle  de  la  méthode  de  culture  en  terre  sèche 
modernisée  et  rendue  célèbre  sous  le  nom  de  dry-farming  par  les  améri- 
cains du  nord  ». 

La  sélection  constitue  également  un  puissant  moyen  de  lutte.  M.  Rou- 
baud conseille  de  développer  le  plus  possible,  dans  les  régions  les  plus 
arides  du  Sénégal,  la  culture  des  arachides  précoces.  Les  arachides  de  ces 
pays  se  différencient,  en  effet,  en  plusieurs  races  distinctes.  Bien  que  les 
arachides  commerciales  courantes,  cataloguées  sous  le  nom  de  graines  du 
Gayor-Rufisque,  puissent  être  considérées  déjà  comme  des  variétés  à  végé- 
tation rapide,  puisqu'elles  pai-viennent  à  maturité  complète  en  trois  mois, 
il  existe  des  variétés  locales  à  développement  plus  bref  encore.  Parmi  ces 
variétés,  la  petite  graine  désignée  par  les  Ouolofs,  sous  le  nom  d'arachide 
Volète,  mérite  un  intérêt  tout  particulier. 

«  Jusqu'ici,  la  médiocre  apparence  et  la  faible  productivité  de  l'ara- 
chide Font  fait  écarter  du  marché  européen;  elle  ne  sert  guère  qu'à  l'ali- 
mentation des  indigènes.  Mais  il  est  vraisemblable  que,  en  culture  ration- 
nelle, son  rendement  en  huile  plus  élevé  compenserait  les  désavantages 


~  19  — 

cités  plus  haut.  On  peut  espérer  aussi  que  les  hybridations  avec  les  varié- 
lés  courantes  donneraient  des  plans  très  heureusement  avantagés  à  tous 
égards,  à  la  fois  au  point  de  vue  de  la  rapidité  cullurale  et  do  la  densité 
des  graines  en  huile.  Il  serait  à  souhaiter  très  vivement  à  ce  sujet  que  des 
expériences  soigneusement  conduites  et  de  longues  haleine,  fussent  insti- 
tuées dans  les  stations  expérimentales  de  la  colonie,  en  vue  de  la  sélection 
des  semences  et  du  choix  des  races  locales  les  mieux  appropriées  aux  dif- 
férentes conditions  de  climat  et  du  sol  ». 

Le  programme  primitif  qui  avait  été  adopté  par  les  services  de  l'agri- 
culture do  l'Afrique  Occidentale  pour  la  station  de  M'Bambey  n'a  pas  paru 
à  M.  Koubaud  correspondre  au  but  à  atteindre. 

11  s'exprime  ainsi  à  ce  sujet  :  «  Le  service  d'agriculture  local  s'est 
préoccupé,  depuis  longtemps  déjà,  d'une  amélioration  des  procédés  cultu- 
raux  indigènes  par  l'emploi  d'instruments  attelés  et  d'engrais.  Une  série 
d'expériences  poursuivies  dans  les  différentes  stations  de  la  colonie  et  en 
particulier  dcuis  la  station  expérimentale  de  M'Bambey,  qui  est  consacrée 
presque  entièrement  à  l'étude  de  l'arachide,  ont  fait  ressortir  les  avanta- 
ges réels,  au  point  de  vue  du  rendement  des  cultures,  que  présenterait 
l'adoption  des  méthodes  d'agriculture  européenne.)  Mais  il  n'échappera 
à  personne  que,  conçue  de  cette  manière,  la  question  n'est  susceptible  que 
d'une  solution  bien  lointaine.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  les  conditions  de 
vie  et  les  habitudes  actuelles  des  cultivateurs  du  Sénégal  ne  leur  permet- 
tent que  des  procédés  de  culture  extrêmement  simples.  Les  cultures  à 
forme  européenne  sont  inacceptables  actuellement  pour  la  très  grande  ma- 
jorité des  noirs,  qui  n'ont  ni  les  moyens  matériels  ni  l'éducation  nécessaire 
pour  en  tirer  parti. 

«  L'adoption  des  animaux  tracteurs,  indispensables  dans  les  cultures 
de  celte  forme,  pourrait  d'ailleurs  susciter  de  graves  mécomptes  dans  les 
régions  si  nombreuses  où  existent  les  mouches  tsétsés,  vectrices  de  mala- 
dies à  trypanosomes.  Ces  maladies,  même  si  elles  épargnent  les  troupeaux 
inactifs,  ne  permettent  pas  le  travail  du  bétail. 

«  Aussi  bien  n'est-ce  pas  de  ce  côté,  croyons-nous,  que  pour  le  moment 
doivent  porter  les  efforts.  Bornons-nous  à  souhaiter,  sous  le  rapport  du 
perfectionnement  des  procédés  culturaux,  l'adoption  progressive  par  les 
noirs  du  principe  de  l'ameublissement  superficiel  dans  les  limites  et  dans 
les  formes  où  nous  l'avons  défini  plus  haut. 

«  Pour  résumer  les  notions  essentielles  de  cette  étude,  nous  dirons  que 
si  l'arachide  constitue  pour  notre  colonie  sénégalaise  une  fortune  inappré- 
ciable et  dont  l'avenir  ne  nous  apparaît  pas  comme  sérieusement  menacé, 
il  importe  cependant  d'étudier  tous  les  moyens  capables  d'accroître  encore 
cette  production. 

«  L'adoption  par  les  indigènes  de  pratiques  culturales  en  rapport  avec 
la  nécessité  de  conserver  au  sol  la  plus  grande  partie  des  faibles  quantites 
d'eau  qu'il  reçoit,  l'intensification  de  la  culture  dans  les  nombreuses  ré- 
gions où  elle  n'a  point  encore  donné  un  rendement  suffisant,  et  le  choix  des 
meilleures  variétés  locales,  doivent  tout  d'abord  retenir  l'attention.  Ce  sont 
là  les  facteurs  d'avenir  sur  lesquels  il  y  a  lieu  de  fonder  le  plus  sérieux 
espoir.  En  même  temps,  la  lutte  dirigée  rationnellement  contre  les  insec- 
tes dévastateurs  permettra,  à  brève  échéance,  d'éviter  au  commerce  des 
perles  sensibles,  dont  la  charç-e  ne  pevit  que  peser  dans  l'avenir  d'un  poids 
de  plus  en  plus  lourd.  Elle  contribuera  également  pour  une  forte  part  au 
relèvement  de  la  qualité  de  l'huile.  Il  est  tout  à  fait  à  souhaiter  pour  la 


—  20  — 

prospérité  de  cet  important  trafic,  que  cultivateurs,  commerçants  et  in- 
dustriels intéressés  soient  instruits  des  perfectionnements  possibles  de  leurs 
méthodes  et  s'organisent  en  conséquence.  Pour  terminer,  nous  émettrons 
le  vœu  qu'une  station  expérimentale  soit  consacrée  exclusivement  à  l'étude 
de  toutes  les  questions  biologiques  qui  concerne  l'arachide  et  que  les  re- 
cherches y  soient  poursuivies,  avec  continuité  et  méthode,  dans  une  direc- 
tion à  la  fois  vraiment  scientifique  et  vraiment  pratique  ». 

Le  projet  actuel  de  l'Inspection  Générale  de  l'Agriculture  de  l'A.  0. 
F.  a  pour  but  de  répondre,  avec  un  retard  de  10  ans  à  ces  sages  conseils. 

Nous  craignons  fort  cependant  que  ce  soit  moins  sa  réalisation  ration- 
nelle qui  soit  en  réalité  envisagée  que  l'édification  de  quelque  gros  orga- 
nisme dont  les  frais  de  mise  en  œuvre  absorberaient  à  la  fois  toutes  les 
ressources  qui  y  seraient  affectées  et  toute  l'activité  de  ceux  qui  en  auraient 
la  direction. 

La  principale  critique  que  nous  faisons,  en  effet,  au  programme  établi 
pour  la  station  de  M'Bambey  c'est  que  les  préoccupations  d'ordre  scienti- 
fiques et  agronomiques  semblent  être  placées  au  second  plan,  l'édification 
de  nombreux  bâtiments  et  la  mise  en  culture  de  grandes  étendues  par  les 
procédés  mécaniques  les  plus  perfectionnés  paraissant  surtout  envisagées 
par  ses  auteurs. 


LE  PALMIER  A  HUILE 


Projet  de  création  de  stations  a  la  Cote  d'Ivoire  et  au  Dahomey 


I. 


Projet  de  la  Mé  [Côte  d'Ivoire) 


L'Inspection  générale  de  l'agriculture  de  l'A.  0.  F.  a  chargé  M.  Houard 
le  très  distingué  agronome  qui  a  dirigé  depuis  de  longues  années  les  ser- 
vices de  l'agriculture  au  Dahomey,  de  procéder  à  la  prospection  du  Bas- 
Dahomey,  du  Bas-Congo  et  de  la  zone  forestière  de  la  Côte  d'Ivoire  en  vue 
de  déterminer  l'emplacement  des  points  d'expérimentation  des  palmiers 
à  huile  et  d'établir  un  avant  projet  pour  la  création  et  le  fonctionnement 
des  stations  qui  doivent  être  affectées  spécialement  à  cette  étude. 

M.  Houard  a  arrêté  son  choix  sur  deux  emplacements  :  l'un  à  la  Côte 
d'Ivoire  sur  la  lacune  Aguien  près  de  l'embouchure  de  la  Mé  dans  une  ré- 
gion de  grande  forêt  à  27  kilomètres  d'Abidjean  et  à  5  kilomètres  de  Bin- 
gerville  de  l'autre  côté  de  la  lagune. 

Au  Dahomey  M.  Houard  a  retenu  un  terrain  à  Pobé,  dans  la  zone 
d'extension  de  cultures  de  Porto-Novo  et  le  long  de  la  voie  ferrée. 

Le  choix  de  l'emplacement  de  la  Mé  s'est  heurté  à  l'opposition  de 
M.  Antonetti,  Lieutenant-Gouverneur  de  la  Côt«  d'Ivoire  qui  aurait  préféré 
voir  la  station  établie  à  Bingerville,  de  m.anière  à  pouvoir  utiliser  les  lo- 
caux occupés  actuellement  par  les  palais  du  Gouvernement  destinés  à  être 
déplacés.  Cette  station  aurait  utilisé  la  sUition  actuelle  de  Bingerville,  mais 
M.  Houard  a  pensé  que  cette  station  de  Binger\-ille  était  d'une  étendue 
beaucoup  trop  restreinte  pour  l'établissement  de  la  plantation  dont  vous 
préconisez  la  création. 

M.  l'Inspecteur  Général  Y.  Henry  a  indiqué  en  ces  termes,  dans  son 
rapport  du  2't  juillet  1921,  dans  lequel  il  a  recommandé  à  l'approbation  de 
M.  le  Gouverneur  Général  les  projets  de  M.  Houard,  quel  serait  le  rôle 
de  ces  deux  stations  : 

«  Nous  sommes  coriduits  pour  les  deux  colonies  intéressées  Côte 
d'Ivoire  et  Dahomey-Togo,  à  un  programme  en  deux  parties  :  une  partie 
expérimentale  et  une  partie  d'application  qui  sont  étroitement  liées,  mais 
qui  seront  réalisées  par  des  organes  différents. 

«  La  partie  d'application  comportera  :  à  la  Côte  d'Ivoire,  l'aménage- 
ment des  palmeraies  exploitées  ou  visitées  par  leurs  propriétaires  ou  usa- 
gers S021S  la  surveillance  d'agents  techniques;  l'introduction  de  la  machine 
dans  le  traitement  des  fruits  sous  les  deux  formes  indiquées;  la  prospection 
forestière  en  vue  de  la  création  de  plantations  européennes;  la  viobilisation 
progressive  de  palmeraies  inexploitées. 


—  22  — 

«  Au  Dahomey,  ses  objets  seront  :  industrialisation  du.  traitement  des 
fruits;  vulgarisation  des  forrnes  sélectionnées,  mobilisation  des  palmeraies 
inexploitées,  etc.,  dans  une  certaine  mesure  aménagement  des  palmeraies. 

«  Son  exécution  est  subordonnée  dans  les  deux  colonies  à  une  refonte 
du  service  de  l'agriculture  orienté  vers  des  objets  déterminés  et  pourvu  du 
personnel  adéquat  à  la  création  de  régions  agricoles  et  à  la  dotation  de  cré- 
dits correspo72dants  ». 

Le  projet  de  l'Inspection  Générale  de  l'Agriculture  de  l'Afrique  Occi- 
dentale Française  correspond,  en  fait,  non  point  à  la  création  de  stations 
d'études  mais  à  la  constitution  de  véritables  plantations  constituées  à  l'aide 
d'une  première  mise  de  fonds  et  devant,  au  bout  de  quelques  années,  vivre 
par  leurs  propres  moyens. 

M.  Houard  prévoit,  en  ce  qui  concerne  la  station  de  la  Côte  d'Ivoire 
que  celle-ci  devra  envisager  deux  stades  de  sélection.  Le  premier,  sélection 
primaire,  portera  sur  les  sujets  provenant  du  peuplement  naturel  de  la  co- 
lonie ou  des  colonies  voisines,  le  second,  sélection  secondaire,  ne  débutera 
qu'une  dizaine  d'années  après  le  premier  et  portera  sur  les  sujets  obtenus 
dans  la  plantation  par  sélection  primaire. 

Pour  chacun  de  ces  stades  M.  Houard  prévoit  qu'une  cinquantaine 
d'hectares  seront  nécessaires. 

En  outre  il  admet  qu'il  faut  prévoir  400  hectares  pour  la  création  d'une 
plantation  de  palmiers  provenant  de  la  première  pépiniçre  de  sélection  et 
un  second  lot  de  400  hectares  pour  les  palmiers  de  la  sélection  secondaire, 
en  d'autres  termes  il  entrevoit  la  plantation  périodique  de  400  hectares  tous 
les  12  ans  environ. 

Une  superficie  de  400  hectares  lui  paraît  nécessaire  en  outre  pour  les 
cultures  vivrières  destinées  à  l'alimentation  des  manœuvres  et  enfin  50  hec- 
tares devront  ser\nr  aux  cultures  pures  de  cacaoyers,  caféiers. 

Les  palmiers  mis  en  place  devront  être  tous  le  résultat  de  sélection 
primaire  ou  secondaire.  M.  Houard,  prévoit  la  nécessité  pour  éviter  les  hy- 
bridations naturelles  qui  viendraient  fausser  les  observations  et  d'entourer 
les  peuplements  provenant  de  chaque  type  d'un  abri  forestier  important 
formant  écran  imperméable.  On  devra  par  conséquent  défricher  la  forêt 
en  damier  de  façon  à  constituer  une  série  de  cases  protégées  qui  seront 
plantées  au  fur  et  à  mesure  de  la  sélection. 

Des  plantations  intercalaires  temporaires  de  cacaos  et  de  cafés  seront 
en  outre  effectuées  et  50  hectares  seront  également  consacrés  aux  pépiniè- 
res nécessaires  pour  ces  arbres. 

La  plantation  s'établirait  donc  de  la  manière  suivante  : 

1°  Stade  de  sélection,  primaire. 

Palmiers  de  sélection  400  h . 

Abris  forestiers    300  h . 

Cultures  vivrières  pour  les  manœuvres  400  h. 

1.100  h. 
2°  Stade  de  sélection  secondaire. 

Palmiers  de  sélection  secondaire   400  h. 

Abris  forestiers 200  h . 

Palmiers  d'introduction  50  h . 

Cultures  pures  de  cacaoyers,  caféiers 50  h. 

700  h. 


—  23  — 

La  main-d'œuvre  nécessaire  paraît  devoir  atteindre  pendant  la  période 
la  plus  active  d'installation  400  hommes  environ  fournis  principalement 
par  des  Mossis. 

Le  programme  d'exploitation  est  établi  de  la  manière  suivante  : 

La  mise  on  valeur  de  la  station  pour  aboutir  à  la  plantation  de  400  hec- 
tares de  palmiers  sélectionnés  sera  progressive  et  directement  dépendante 
de  la  rapidité  de  la  sélection  du  peuplement  naturel.  Cependant  le  défri- 
chement peut  être  poursuivi  régulièrement  ainsi  que  l'amorce  des  cultu- 
res intercalaires  de  cacoyers  et  de  caféiers  en  attendant  la  mise  en  plac€  des 
Elaeis  qui  est  appelée  à  s'échelonner  sur  plusieurs  années. 

Dans  les  conditions  les  plus  favorables  on  peut  admettre  l'utilisation 
suivante  des  400  hectares  de  terrain  à  mettre  en  valeur  : 


ai(Es 

SUPERFICIE  DU  DÉFRICHEKEIIT 

PUNTITIOIIS  ET  «SE  DE  CES  PLtHTtTIDKS 

1922 

50  hectares 

1923 
1924 

150  hectares 
200  hectares 

50  hectares  de  cacaoyers  de  l'année 
50        —                   —          de  1  an 
150        —                   —          de  l'année 
150  hectares  d'Elaeis                   — 

50  hectares  de  cacaoyers  de  2  ans 

Période 

\ 

150        —                   —          de  I  an 

de  la 

iqaS 

( 

200        —                  —          de  l'année 
100  hectares  d'Elaeis  de  i  an 

création 

[ 

250        —              —      de  l'année 

1922-1926 

50  hectares  de  cacaoyers  de  3  ans 

( 

150        —                   —          de  2  ans 

1926 

\ 

■ 

200         —                   —          de  1  an 
150  hectares  d'Elaeis  de  2  ans 
250        —              —      de  I  an 

A  ce  moment  les  remplacements  des  manquants  ayant  été  efïectués 
toute  la  superficie  est  couverte  par  les  plantations  régulières,  mais  aucune 
d'elles  n'est  encore  en  rapport.  C'est  la  fin  de  période  de  création  propre- 
ment dite. 

Les  années  1927  et  1928  seront  des  années  de  simple  entretien. 

A  partir  de  1929  les  différents  lots,  étages  d'âge  vont  entrer  successive- 
ment en  production  et  donner  de  recettes  croissantes  jusqu'au  jour  oîi  il 
faudra  procéder  à  l'enlèvement  des  cacaoyers  dont  la  présence  pourrait  en- 
traver le  développement  des  Elaeis.  On  peut  prévoir  que  cet  éclaircisse- 
ment du  peuplement  devra  être  pratiqué  quand  les  cacaoyers  auront  atteint 
leur  dixième  année.  De  1929  à  1935  les  plantations  mixtes  traverseront 
donc  une  période  de  rapport  croissant. 

A  partir  de  1923  on  commencera  l'enlèvement  des  cacaoyers  pour  per- 
mettre le  libre  développement  des  Elaeis  auxquels  ils  sont  associés  . 

En  1935,  les  derniers  cacaoyers  sont  enlevés  et  seuls  les  palmiers  à 
huile  constituent  la  plantation. 

Une  seconde  période  commence  et  'de  nouvelles  plantations  sont  entre- 
prises en  suivant  la  marche  de  la  première  série,  mais  en  utilisant  les  sé- 
lections secondaires  et  en  alimentant  les  dépenses  à  l'aide  des  recettes  fai- 
tes par  l'exploitation  des  400  premiers  hectares. 


—  24  — 

Les  frais  de  cultures  de  cette  première  plantation  de  400  hectares  s'éta- 
bliraient de  la  manière  suivante  : 

1°  Défrichement. 

Les  frais  de  défrichement  se  rapportant  à  la  main-d'œuvre  humaine 
peuvent  être  calculés  sur  la  base  de  1.700  francs  à  l'hectare  car  il  s'agit  de 
grandes  forêts  compactes  et  homogènes. 

Soit  une  dépense  de  400  hectares  de  400x1.700  =  680.000  francs. 

2°  Plantations. 

La  plantation  complète  Elaeis  et  cacaoyers  ou  caféiers  reviendra  à  en- 
viron 300  francs  l'hectare. 

Soit  une  dépense  pour  400  hectares  de  400x300  =  120.000  francs. 

3°  Entretien  des  plantations. 

L'entretien  des  plantations  sera  assumé,  en  dehors  des  façons  expéri- 
mentales données  mécaniquement  par  des  bineuses  et  des  pulvérisateurs, 
par  des  ouvriers  à  la  tâche.  Mr.  Brevet  obtient  à  Bingerville  dans  sa  pal- 
meraie de  bons  résultats  en  confiant  l'entretien  continu  de  7  à  8  hectares 
à  un  homme,  soit  7  ha.  5  en  moyenne  pour  un  salaire  annuel  de  750  frs. 
correspondant  à  100  francs  de  frais  à  l'hectare. 

Le  devis  d'entretien  des  plantations  s'établit  donc  ainsi  : 

1923  50  ha.  à  100  frs.  =      5.000  frs. 

1924   200  ha.  à  100  frs.  =     20.000    >. 

1925    400  ha.  à  100  frs.   =     40.000     » 

1926   400  ha.  à  100  frs.  =     40.000    » 


105.000  frs. 

Soit  une  dépense  globale  d'entretien  des  plantations  pendant  la  période 
de  création  de  105.000  francs. 

Les  frais  de  culture  atteindront  donc  au  total  pendant  la  période  de 
création  :  680.000x105.000  =  905.000  francs. 

En  1927  toutes  les  plantations  sont  créées  il  n'y  a  plus  qu'à  pourvoir 
à  leur  entretien  et  à  prévoir  les  dépenses  annuelles  de  fonctionnement 
normal  de  la  station. 

Pendant  cette  période  les  frais  de  la  main-d'œuvre  nécessaires  à  l'entre- 
tien de  la  plantation  et  des  pépinières  seraient  de  45.000  francs  par  an. 

A  côté  des  frais  de  main-d'œuvre  indigène,  M.  Houard  établit  le 
compte  du  personnel  européen  de  direction  et  du  personnel  indigène  de 
surveillance  ou  ouvriers  d'arts. 

Nous  devons  donner  ces  chiffres  dans  tous  leurs  détails  parce  qu'ils 
montrent  le  mode  suivant  lequel  ces  stations  sont  conçues. 

1°  Personnel  européen. 

Le  personnel  européen  strictement  nécessaire  pour  assurer  le  fonction- 
nement normal  de  la  station  de  la  Mé  comprendra  : 

1°  Un  directeur  chargé  de  la  direction  générale  de  la  station  de  la  Côto 
d'Ivoire  et  de  la  station  du  Dahomey, 

2°  Un  sous-directeur  chargé  de  la  direction  effective  de  la  station  de 
laMé. 

3°  Un  chef  de  culture, 

4°  Un  comptable, 

.5°  Un  directeur  de  laboratoire, 


—  25  — 

6°  Un  mécanicien, 
7°  Un  fonctionnaire  de  relève, 
8°  Dans  quelques  années  un  directeur  de  l'huilerie. 

Les  soldes  et  indemnités  de  ce  personnel  peuvent  être  prévues  appro- 
ximativement à  : 

1/2  solde  et  indemnité  de  directeur   18.000  frs. 

Solde  et  indemnité  de  sous-directeur  25.000    " 

—  —  de  chef  de  culture  20.000    » 

—  —  de  comptable   18.000    » 

—  —  du  Directeur  de  laboratoire 20.000    » 

—  —  du  mécanicien 18.000    » 

—  —  du  fonctionnaire  de  relève 12.000    » 

131.000    .. 
Frais  et  indemnités  de  déplacement  environ 9.000    » 

140.000    » 
Le  personnel  européen  ne  pourra  être  constitué  que  progressivement 
pendant  les  permières  années,  on  peut  prévoir  une  diminution  de  10  % 
sur  le  total  des  5  années  de  la  période  de  création.  Il  entraînera  donc  pen- 
dant cett«  période  une  dépense  de  : 

140.000   X   5  =  700.000  frs. 
10  %   =     70.000     >. 


630.000     .. 
2°  Personnel  indigène. 

a)  Surveillance  de  travaux. 
La  surveillance  des  travaux  nécessite  la  présence  de  5  surveillants  à 
la  solde  mensuelle  moyenne  de  200  francs  soit  une  dépense  pour  la  période 
de  création  de  : 

2.400   X   5  =   12.000   X    5  =  60.000  francs. 

b]  Ouvriers  spéciaux. 

1  dactylographe  à  la  solde  2.400  frs. 

4  chauffeurs  à  2.400 9.600  frs. 

2  charpentiers  2.400   4.800  frs. 

1  forgeron   1.200  frs. 

8  piroguiers  à  2.50  par  jour  6.000  frs. 

6  hamacaires  à  800  l'an 4.800  frs. 

1  infirmier   2.000  frs. 

Annuellement  environ 31.000  frs. 

Soit  une  dépense  totale  pour  la  période  de  création  de  : 
31.000   X   5  =  155.000  francs. 
c]  Personnel  indigène  du  laboratoii-e. 

1  garçon  de  laboratoire  à  la  solde  de  2.400  frs. 

2  manœuvres  à  2.50  par  jour  1.500  frs. 

Annuellement  environ    4.000  frs. 

Soit  pour  la  période  de  création  tout  entière  : 

4.000   X   5  =     20.000  frs. 


—  26  — 

Le  personnel  européen  et  indigène  qui  devra  plus  tard  assurer  le  fonc- 
tionnement de  l'huilerie  ne  figure  pas  ici;  il  est  prévu  dans  le  devis  des 
frais  de  fabrication  pour  le  traitement  d'une  tonne  de  fruits. 

Soit  au  total  une  dépense  totale  de  personnel  pour  la  période  de  créa- 
tion de  i922  à  1926  inclus  do  : 

Personnel   européen    630.000 

Personnel  indigène  : 

surveillants   60.000 

ouvriers  spéciaux    155.000 

Personnel  du  laboratoire    20.000 


235.000  235.000 


865.000 


Ce  qui  donne  une  dépense  annuelle  de  216.000  francs  pour  le  seul  per- 
sonnel de  surveillance  et  de  direction. 

Les  habitations  et  autres  bâtiments  représenteraient  les  déi^enses  sui- 
vantes : 

Une  maison  en  bois  provisoire  en  attendant  les  bâti- 
ments définitifs    60.000  frs. 

Une  maison  pour  le  logement  de  la  direction 250.000     » 

Une  maison  pour  les  bureaux   200.000    » 

Une  maison  pour  les  archives  et  réserves  de  maté- 
riel avec  au  premier  étage  un  logement  du  sous-directeur    150.000    » 
La  bâtisse  du  laboratoire  servant  de  logement  pour 

le  directeur  du  laboratoire  200.000    » 

Cases  pour  les  surveillants  indigènes 40.000    » 

Atelier  technologique    60.000    » 

Salle  de  fermentation  et  séchoir  pour  le  café  et  le 
cacao  40.000    » 

Soit  au  total  1.000.000  qui  en  prévoyant  la  baisse  sur  les  matériaux 
pouvant  se  produire  pendant  la  période  de  construction  peut  être  ramené 
à  846.000  francs. 

Le  matériel  d'exploitation  comprendra  des  tracés  de  routes,  des  voies 
Decauville  et  des  appontemonts  pour  un  total  de  112.000  francs. 

Une  chaloupe  à  vapeur  60.000  frs. 

Un   tracteur  45.000     » 

Des  scies  tronçonneuses 30.000    « 

Des  mineuses    35.000     •> 

Camionnette   automobile   25.000    » 

TOTAI 195.000     .. 

Petits  outillages  70.000  frs. 

Matériel  de  laboratoire  et  technologique  150.000    » 

Matériel  do  bureaux   25.000    » 

Frais  d'entretien  du  matériel  pendant  quatre  ans  ....  144.000    » 

Dépenses  totales  du  matériel    584.000    >- 


—  27  — 

A  partir  de  1927  les  dépenses  annuelles  s'établissent  de  la  maiiicro 
suivante  ; 

Personnel  européen    140.000  frs. 

—  indigène   47.000    » 

187.000  »   187.000  frs. 

Entretien  des  plantations 40.000    » 

—  des   pépinières    5.000    » 

45.000     »         45.000     .. 

Entretien  de  la  machinerie   30.000    » 

—  de  l'outillage 7.000    » 

37.000     »         37.000     » 

Entretien  des  bâtiments    3.000    » 

—  des  routes   3.000    » 

6.000     »  6.000     » 

Entretien  du  laboratoire  15.000    » 

—  de  l'atelier  technologique...      30.000    » 

45.000     >•         45.000     » 

Frais  de  bureau  et  bibliothèque 4.000    »  4.000    » 

Entretien  des  moyens  de  transports  2.000    » 

325.000  frs. 

Cette  somme  de  325.000  francs  peut  être  maintenue  comme  prévisions 
pendant  la  période  d'exploitation,  les  frais  de  récolte  venant  en  diminution 
des  recettes. 

Finalement  le  devis  d'exploitation  s'établit  de  la  manière  suivante  : 

DEVIS  d'établissement  et  situation  économique  de  la  Station  de  la  Mé  (Côte  d'Ivoire) 


PÉRIODES 


DÉPEUES 

hrutcs 


KCETTES 

brûles 


Dépei 


Recello» 


Période 
de   création 
1022  à  1926 


Délimitation-Immatriculation 

b)  Personnel 

c)  Habitations  et  bâtiments 

(il  Voies,  Decauv.,  routes  appontements.. 

e)  .Matériel  d'exploitation 

y)  Frais  de  culture 

g)  Installation  d'une  huilerie 

h)  Installation  provisoire  du  laboratoire 


9.000 
865.000 
846.000 
112.000 

584.000 
905.000 
300.000 
100.000 


9.000 
865.000 
846.000 
112.000 
5S4.000 
905-000 
300.000 
100.000 


A  reporter 3.721.000 


—  28  — 

A  reporter. 


Période 
d'entretien 

«927 
1928 

325.000 
325.000 

38.000 

325.000 
287.000 

1927 ■ 1928 

612.000 

1929 

325.000 

177  000 

147,400 

iq3o 

325.000 

393.400 

68.400 

Période 

1931 

325.000 

461.450 

136.450 

de  rapports 

1932 

325.000 

573,650 

248.650 

croissants 

1933 

325.000 

702  100 

377.100 

1929  à  tgSS 

1934 

325  000 

811.300 

486.300 

1935 

325.000 

096.500 

371.500 

1.688.400 

Période  de 
rapport  fixe 

iq:<6 
et  suivantes 

1936 
Idem,  pour  les  annnées  suivantes 

325.000 
iJ. 

476.000 
id 

151.000 
id. 

4.480.400 

STATION  DE  poBE    Dahoiiiey) 

Le  programme  de  la  station  de  Pobé  est  tracé  suivant  les  mêmes  prin- 
cipes que  celui  de  la  station  de  la  Mé. 

La  première  série  des  plantations  occupera  les  superficies  suivantes  : 

Palmiers  de  sélection   , 400  ha. 

Abris iOO  lia. 

Terrains  de  cultures  vivrières  200  ha. 


700  ha. 

Nous  remarquons  qu'aucune  pépinière  n'est  prévue. 

Une  superficie  équivalente  sera  nécessaire  pour  la  crép.tion  de  la  plan- 
tation provenant  des  sélections  secondaires. 

M.  Houard  s'exprime  ainsi  au  sujet  de  la  marche  de  l'exploitation. 

«  La  mise  en  valeur  de  la  station  pour  aboutir  à  la  plantation  de 
400  hectares  de  palmiers  sélectionnés  sera  plus  rapide  que  sur  la  station  de 
Mé  car  les  travaux  de  défrichement  sont  beaucoup  moindres.  Elle  dépen- 
dra cependant  aussi  des  résultats  obtenus  par  la  sélection  du  peuplement 
naturel  qui  doit  jouer  dès  que  possible  mais  qui  est  suceptible  de  donner 
en  peu  de  temps  les  semences  nécessaires  en  raison  de  la  proximité  de  la 
meilleure  palmeraie  du  Dahomey  et  de  la  connaissance  parfaite  que  les 
indigènes  ont  de  leurs  Elaeis. 

«  Dans  les  conditions  les  plus  favorables  ont  peut  admettre  l'utilisation 
suivante  des  400  hectares  de  terrain  h  mettre  en  valeur  ». 


—  29  — 


mia 

SUPERFICIE  DU  OtFUCHEIIEir 

i 

PLlITtriOIS  ET  «GE  DE  C':S  PUIflIIOIS 

jy:!L' 

luO  liectaros 

1923 
1924 

200  hectares 

100  hectares        ! 

100  hectares  de  cacaoyers 

100  hectares  de  cacaoyers  de  1  an 
200  hectares  de  cacaoyers  de  l'annie 
200  hectares  d'Elaeis  de  Tannée 

Période 
de 

/ 

100  hectares  de  cacoyers  de  2  ans               1 

création 

200  hectares  de  cacaoyers  de  1  an               ' 

lyliS 

100  hectares  de  cacaoyers  de  l'année 
200  hectares  d'Elaeis  de  1  an 
200  hectares  d'Elaeis  de  l'année 

En  1926,  les  manquants  sont  remplacés  et  on  a  ensuite  deux  ans  d'en- 
tretien (1927-1928). 

A  partir  de  19'29  les  différents  lots,  étages  d'âge,  vont  entrer  successi- 
vement en  production  et  donner  des  recettes  croissantes  jusqu'au  jour  où 
l'enlèvement  des  cacaoyers  deviendra  nécessaire  c'est-à-dire  quand  ils  au- 
ront atteint  leur  10^  année.  Cette  période  de  rapports  croissants  donnera  les 
recettes  suivantes  : 


PUITAriOIS  ET  IGE  DES  PLIITITIOIS 

RAPPORT  «IIIIIIEL 

di  chacuns 
dss  Plantations 

REOEITES  TOTJIES 
annuelles 

1929 

100  hectares  de  cacaoyers  de  6  ans 

200        -                  -                 5    -   

100         —                      —                     4    —    

200    hectares    d'Elaeis     de      5  ans 

200          -                      -                    4    -    

76.200 
152.400 

33.600 

202.200 

262.200 

1930 

100  hectares  de  cacaoyers  de  7  ans 

200        —                  —                 6    —   

98.000 
152.400 

100        —                  —                 5    —   

76.200 

Période 

200    hectares     d'Elaeis    de      6  ans 

47.600 

200        —                   —                  5    —    

33.600 

407.800 

de 

407.800 

rapports 

1931 

100  hectares  de  cacaoyers  de  8  ans 

98.000 

200        —                  —                 7    —   

196.000 

croissants 

100        —                  —             •    6    —   

76  200 

200    hectares    d'Elaeis     de     Vans 

71.400 

1929-1932 

200        —                  —                 6   —   

47.600 

489.200 

489.200 

1932 

100  hectares  de  cacaoyers  de  9  ans 

200        —                  —                 8   —  

100        —                  —                 7   —  

200    hectares     d'Elaeis    de     8  ans 

140.000 
196.000 
98.000 
95.200 

200         —                      —                    7    —    

71.400 

600.600 

600.600 

30 


PLHHTIOIS  ET  IBE  DE  CES  PUlUtlOIS 


iq33     100  hectares  de  cacaoyers  de  10  ans 

200        —  —  9    —   . 

100         —  —  8    —    . 

200    hectares     d'Elaeis     de  9  ans . 

200         —  —  8    —    . 


RIPP08I   IIIUEI 

dt  chacuna 
dii  Plantatioiii 


140.000 
280  000 

98.000 
U2.800 

95.200 


756.000 


RECETTES  TOTIIES 

annuillts 


Les  premiers  cacoyers  plantés  sur  100  hectares  ont  atteint 
leur  dixième  année,  ils  sont  arrachés  pour  permettre  le  libre 
développement  des  elaeis  auxquels  ils  sont  associés. 


1934 


200  hectares  de  cacaoyers  de  10  ans. 
100        -  -  9    -   ■ 

200    hectares     d'Elaeis    de     10  ans . 
200         —  —  9    —    • 


280.000 
140.000 


On  procédera  après  la  récolte  à  l'enlèvement  des  cacaoyers 
sur  une  superficie  de  200  hectares. 


Période 

de- 
rapports 
croissants 
I9:<3-1935 


1935  100  hectares  de  cacaoyers  de  10  ans 
200  hectares  d'Elaeis  de  11  ans 
200        --  —  10    —   . 


140.000 
238.000 
190.000 


568.400 


Les  derniers  cacaoyers  sont  enlevés  après  récolte. 
C'est  la  fin  de  la  période  des  rapports  croissants. 
La  palmeraie  entière  est  pure  et  son  rendement  restera 
désormais  sensiblement  uniforme. 


1936     200    hectares     d'Elaeis    de 


12  ans 
11    — 


238.000 
238.000 


S-" 


Période 
de  rapport 
fixe  iq36 
années 
ivantes 


A  partir  de  1936  le  rendement  de  la  palmeraie,  constitué  par  des  pieds 
tous  adultes,  deviendra  uniforme  jusque  vers  la  25  à  la  35"  année.  La  sta- 
tion peut  donc  compter  sur  une  recette  annuelle  globale  régulière  de 
476.000  francs,  dépassant  très  notablement  le  montant  des  dépenses. 


FRAIS    d'exploitation 

1°  Personnel  exiropéen. 

Les  soldes  et  indemnités  de  ce  personnel  peuvent  être  évalués  approxi- 
mativement de  la  manière  suivante  : 

1/2  solde  et  indemnité  du  directeur 18.000  frs. 

Solde  et  indemnité  du   Sous-Directeur   25.000    » 

43.000  frs. 


1 


—  31  — 

Report   'i:i  .000  frs. 

_                  _               chef  de  culture 20.000     » 

—                  —               directeur  de  laboratoire  ....  20.000     « 

_                  —               du   compUble   18.000    » 

Frais  et  indemnité  de  déplacement  9.000    » 


110.000  frs. 


Il  n'est  pas  prévu  de  fonctionnaire  de  relève,  les  moniteurs  agricoles 
du  Dahomey  qui  seront  pris  à  la  station  ayant  une  valeur  suffisante  pour 
remplacer  temporairement  le  chef  de  cultures;  en  l'absence  du  directeur 
du  laboratoire  les  travaux  de  cet  établissement  pourront  être  jwursuivis 
par  le  sous-directeur. 

Le  personnel  européen  ne  pourra  cependant  être  constitué  que  progres- 
sivement pendant  les  premières  années  et  on  peut  en  conséquence  prévoir 
une  diminution  de  10  %  sur  le  total  des  cinq  années  de  création.  Il  entraî- 
nera donc  pendant  celte  période  une  dépense  de  : 
110.000   X   5  =  550.000  frs. 
10  %   =     55.000     .. 


495.000  frs. 
2°  Personnel  indigène  : 

a)  Surveillants  de  travaux. 
La  surveillance  des  travaux  sera  assurée  par  : 

2  moniteurs  pris  au  service  de  l'agriculture  du  Dahomey  dont  la  solde 
s'élèvera  à   8.600  frs. 

3  contre-maîtres  à  1.800  frs.  l'an  5.400  frs. 

soit  en  5  ans  :  14.000  x  5 .■ 70.000  frs. 

b)  Ouvriers  spéciaux. 

1  dactylographe    2 .  400  frs. 

1  Infirmier   2.400    » 

6  Hamacaires  à  3   =   900  5.400    » 

2  Chauffeurs  à  1.800 3.600    » 

2  Charpentiers  2.000 4.000  frs. 


17.800  frs. 


Soit  une  dépense  totale  pour  les  5  ans  de  création  de 
17.800x5  =  89.000  francs. 

c)  Personnel  indigène  du  laboratoire. 

1  garçon  de  laboratoire 2 .  400  frs. 

1  manœuvre    800    » 

3.200  frs. 

Soit  en  5  ans  16.000 

Le  personnel  européen  indigène  qui  devra  plus  tard  assurer  le  fonc- 
tionnement de  l'huilerie  ne  figure  pas  ici;  il  est  prévu  dans  le  devis  des 
frais  de  fabrication  pour  le  traitement  d'une  tonne  de  fruits. 


—  32  — 

Soit  au  total,  une  dépense  globale  de  personnel  pour  la  période  de 
création  1922-1926  inclus  de  : 

495.000  +  70.000  +  89.000+16.000  =  670.000  frs. 

c)  Habitations  et  bâtiments. 

Les  habitations  et  bâtiments  doivent  comporter  : 

1"  La  direction  consistant  en  une  habitation  à  un  étage  comportant 
5  pièces  au  rez-de-chaussée  à  destination  de  bureaux,  archives  et  salles  de 
collection  et  3  pièces  au  premier  étage  pour  le  logement  du  directeur  et  des 
visiteurs  de  passage  à  la  station. 

On  peut  évaluer  à  500  francs,  le  prix  de  revient  du  mètre  carré  d'une 
maison  à  un  étage  dans  le  genre  de  celles  qu'on  construit  d'ordinaire  à  la 
colonie. 

La  maison  ayant  31  m.  sur  12  m.  soit  372  mètres  carrés  représente  donc 
une  dépense  de  186.000  francs,  soit  avec  les  dépendances  200.000  francs. 

2°  Une  maison  à  un  étage  comportant  4  pièces  au  rez-de-chaussée  pour 
les  bureaux  et  magasins  du  chef  de  culture  et  du  comptable.  Le  premier 
étage  sera  aménagé  en  2  logements  de  3  pièces  pour  ces  fonctionnaires. 

Elle  aura  26  m.  sur  12  soit  312  mètres  carrés  représentant  donc  une  dé- 
pense de  156.000  francs,  soit  avec  les  dépendances  170.000  francs. 

3°  Le  laboratoire  comportant  4  pièces  au  rez-de-chaussée  pour  les  sal- 
les d'opération  et  le  bureau.  Le  premier  étage  sera  aménagé  en  2  logements 
de  3  pièces  pour  le  sous-directeur  et  le  directeur  du  laboratoire. 

Il  aura  26  m.  sur  12  m.  soit  312  mètres  carrés  repré- 
sentant une  dépense  de  156.000  francs,  soit  avec  les  dé- 
pendances       170.000  frs. 

4°  Les  magasins  de  remise  et  les  cases  des  moniteurs 
peuvent  être  évaluées  à  30 .  000  frs. 

5°  La  construction  d'une  salle  de  fermentation  et  de 
séchoirs  pour  le  cacao  ou  le  café  exigera  une  dépense 
d'environ  30.000  frs. 

6°  L'entretien  de  ces  bâtiments  pendant  la  période  de 
création  peut  être  évalué  à  2.000  francs  pendant  2  années 
soit   4.000  frs. 

L'ensemble  des  bâtiments  à  édifier  pendant  la  période  de  création 
(1922-1926)  répondrait  donc  à  une  dépense  globale  de  : 

200.000+170.000  +  170.000  +  30.000  +  30.000  +  4.000^604.000    franco. 

d)  Voies  Decauville.  —  Routes. 

La  station  devra  à  son  début  disposer  d'au  moins  6  k.  500  de  voie  de- 
cauville et  aura  à  procéder  à  l'établissement  de  quelques  chemins  d'exploi- 
tation. Une  dépense  de  30.000  francs  doit  être  prévue  dans  ce  but  ainsi  que 
2.000  francs  d'entretien  aimuél  pendant  4  ans. 

Soit  une  dépense  globale  de 38.000  frs. 

e)  Matériel  d'exploitation. 
a)  Gros  matériel  agricole  et  de  transport  : 
1°  Un  tracteur  pour  l'établissement  des  routes,  le  nivellement  du  sol 

et  l'abattage  des  arbres  :  environ   35.000  frs. 

2'  Une  tronçonneuse  pour  débiter  les  arbres  abattus      15.000    » 

50.000 


—  33  — 

Report    50.000  frs. 

3°  2  bineuses  ou  pulvériseurs  pour  les  travaux  super- 
ficiels    32.000    .. 

4°  Une  camionnette  et  remorque 25.000    » 

5»  Puits,  moulins  à  vent  et  pompes 30.000    » 

Soit    140.000    » 

b)  Outillage  agricole. 

1°  Petit  outillage  agricole  proprement  dit 20.000  îvs. 

2°  Mobilier  des  maisons  et  des  bureaux  20.000    » 

3«  Outillage  de  forge 3.000    » 

4"  Outillage  de  menuiserie  5.000    » 

48.000  frs. 

c)  Matériel  de  laboratoire  : 

Les  frais  de  premier  établissement  en  matériel  et  en  produits  du  labo- 
ratoire s'élèveront  à   50.000  frs. 

d)  Matériel  de  bureaux  : 

Matériel  courant,    fourniture    de   bureaux,   abonne- 
ment et  bibliothèque  20.000  frs. 

Soit  dans  l'ensemble  une  dépense  globale  de  création  de  : 
140.000-»- 48.000 -(-50.000+20.000  =  258.000  francs. 
A  laquelle  il  faut  ajouter  les  frais  d'entretien  du  laboratoire,  des  mo- 
teurs, du  matériel  agricole  et  des  travaux  pendant  4  ans  : 

Moteurs   20.000  frs. 

Matériel  6.000    » 

Laboratoire   14 .  000    » 

40.000  frs.  par  an. 
Soit  en  4  ans 160.000  frs. 

La  dépense  totale  imputable  au  matériel  pendant  la  période  de  créa- 
tion s'élève  donc  à  : 

258.000 -H60.000  =  418.000  francs. 

/)  Frais  de  culture. 

1°  Défrichement  :  Les  frais  de  défrichement  seront  très  réduits  par 
rapport  à  ceux  de  la  Mé  une  grande  partie  de  la  superficie  ayant  déjà  été 
mise  en  culture  par  les  indigènes.  On  peut  compter  sur  une  dépense 
moyenne  de  800  francs  à  l'hectare. 

Soit  400x800  =  320.00  francs. 

2°  Plantation  :  l'évaluation  est  la  même  que  pour  la  Mé  soit  300  francs 
l'hectare  correspondant  à  une  dépense  totale  de  : 
400x300=120.000  francs. 

3°  Entretien  des  plantations  :  Le  taux  de  100  francs  à  l'hectare  adopté 
pour  la  Mé  peut  être  maintenu  pour  Pobé  pendant  la  première  période  il 
sera  abaissé  à  80  francs  pour  les  périodes  suivantes.  Le  devis  d'entretien  est 
donc  : 


—  34  — 

1923 100  ha.  à  100  frs.  =  10.000 

1924 300  ha.  à  100  frs.   =  30.000 

1925 400  ha.  à  100  frs.  =  40.000 

1926   400  ha.   à  100  frs.   =  40.000 


120.000     » 
Les  frais  de  culture  atteindront  donc  au  total  pendant  la  période  de 
création  : 

320.000+120.000+120.000  =  560.000  francs. 

g)  Installation  d'une  huilerie. 

Bien  que  l'huilerie  ne  doive  commencer  à  travailler  qu'en  1929  il  y  a 
lieu  de  prévoir  à  l'avance  son  installation  et  à  la  comprendre  dans  le  devis 
de  la  période  de  création. 

Elle  aura  la  même  capacité  de  traitement  que  celle  de  la  M'^  soit  en 
moyenne  10  tonnes  de  fruits  par  jour,  et  coûtera  vraisemblablement 
300.000  francs. 

2°  Période  d'entretien. 

En  1927  toutes  les  plantations  sont  créées.  :1  n'y  a  plus  qu'à  pourvoir 
à  leur  entretien  et  à  prévoir  les  dépenses  de  fonctionnement  normal  Je  la 
station. 

DÉPENSES   ANNUELLES  DE  LA   STATION 

Personnel  européen  110.000  frs. 

—  indigène  35.000    » 

145.000  »   145.000  frs. 

Entretien  des  plantations   32.000     » 

—  des  pépinières   5.000    » 

37.000     »         37.000     » 


Entretien  de  la  machinerie  20.000 

—  de  l'outillage 6.000 

—  du  laboratoire   14.000 


40.000    »  40.000 

Entretien  des  bâtiments 2.000    » 

—       des  roues  1 . 000    » 

3.000    »  3.000 

Frais  de  bureau  et  bibliothèque 3.000 

Entretien  des  moyens  de  transport  2.000 


230.000    .. 
Soit  les  dépenses  suivantes  : 
En  1927  :  230.000  francs; 

En  1928  :  230.000  francs  —  76.000  francs  de  recettes  apportées  par  la 
première  production  des  cacaoyers  =   154.000  francs. 


ik 


—  as- 
soit une  dépense  globale  pour  la  période  d'entretien  (1927-1928)  de  : 
384.000  francs. 

3°  Période  de  rapports  croissants. 

Les  frais  de  fonctionnement  de  la  station  peuvent  être  considérés 
comme  constants  et  égaux  à  ceux  de  la  période  précédente.  Il  n'y  a  pas 
lieu  en  effet  de  faire  figurer  les  frais  de  récolte  et  d'usinage  dont  il  a  été 
déjà  tenu  compte  dans  l'établissement  des  recettes  par  hectare  de  planta- 
tion d'Elaeis  et  de  cacaoyers. 

La  balance  des  différentes  années  de  cette  période  s'établit  ainsi  : 

Receltes 
AouiVi  globales 

1929    262.200  frs. 

1930    407.800     .. 

1931    489.200  » 

1932   600.600  » 

1933    756.000  » 

1934   753.200  » 

1935    568.400  » 


néant       2.227.400    » 

A  partir  de  1929  la  station  peut  donc  marcher  par  ses  propres  moyens 
et  réaliser  des  bénéfices  qui  lui  permettront  une  extension  rapide.  Elle 
pourra  au  cours  de  cette  période  renouveler  progressivement  son  matériel, 
faire  de  nouveaux  défrichements  et  les  plantations  de  sélection  secondaire, 
employer  des  engrais  dont  l'époque  d'essais  sera  arrivée,  organiser  un  ré- 
seau complet  de  Décauville  et  cela  dans  des  conditions  très  favorables  car 
les  nouveaux  peuplements  ne  seront  pas  grevés  des  lourdes  charges  d'éta 
blissement  qui  ont  pesé  sur  la  première  installation,  mais  il  faudra  pré' 
voir  l'extention  superficielle  de  la  station  par  de  nouvelles  emprises  de 
terrain. 

4°  Période  de  rapport  fixe. 

A  partir  de  1936  les  plantations  intercalaires  ont  disparu  et  n'appor- 
tent plus  l'appoint  de  leurs  produits.  La  station  ne  reçoit  plus  que  les  recet- 
tes des  cultures  pures  d'Eloeis  et  son  bilan  annuel  s'établit  ainsi  : 

Recettes  globales  476.000  frs. 

Dépenses  230.000 


globales 

Bilan 
en  dépenses 

annuel 

en  recettes 

230.000 

frs. 

„ 

32.200  frs. 

230.000 

» 

., 

177.800    » 

230.000 

» 

259.200     .. 

230.000 

» 

370.600     .. 

230.000 

» 

526.000     .. 

230.000 

» 

523.200     .. 

230.000 

» 

338.400     » 

246.000     » 

C'est  donc  annuellement  246.00  francs  nets  qui  viendront  contribuer  à 
l'extension  de  la  station  et  à  la  création  d'annexés  dans  les  points  intéres- 
sants du  Dahomey  ou  du  Togo  pour  l'étude  plus  particulière  de  certaines 
régions. 


36  — 


DEVIS  d'établissement  et  situation  économique  de  la  Station  de  Pobé  (Dahome)) 


Le  devis  d'établissement  et  la  situation  économique  de  la  station  de 
Pobé  peuvent  donc  se  résumer  dans  le  tableau  suivant  : 


PÉRIODES 

OÉPEISES 

brûles 

RECETTES 

Lrulcs 

D.VLANCE 

Dépenses        Hecettea 
nettes             nettes 

a]  Indemnités  pour  les  terres  immatric. 
*)  Personnel 

40.000 

670  000 
604.000 
38  000 
413.000 
bOO.OOO 
300.000 

2,630.000 

1922- 1926 

2.630.000 

Période 

d'entretien 
1927-1928 

1927 
1928 

230.000 
230.000 

76.000 

230.000 
154.000 

Période 
de  rapports 
croissants 
1929-  1935 

1929 
1930 
1931 
1932 
1933 
1934 
1935 

230.000 
230.000 
230.000 
230.000 
230.000 
230.000 
230.000 

262.200 
407  800 
489.200 
600.600 
756.000 
753.200 
568.400 

32.000 
177  800 
259.200 
370.600 
526.000 
523  200 
338.400 

Période  de 
rapports  fixes 

iq36 
et  suivantes 

1936 

230.000 
id. 

476.000 
id. 

246.000 
id. 

Total  des  frais  d'établisseme 

nt 

3.014.000 

II 


POSITION    DU    PnODLEME   A    RESOUDRE 


Pas  plus  que  pour  l'arachide,  votre  rapporteur  n'a  à  indiquer  aux 
membres  de  la  section  des  matières  grasses  du  Conseil  Supérieur  des  Co- 
lonies quelles  sont  les  conditions  actuelle  d'exportation  du  palmier  à  huile, 
quelle  sont  les  raisons  qui  limitent  à  des  chiffres  qui  n'ont  presque  pas 
augmenté  depuis  quinze  ans  des  quantités  d'amandes  et  d'huile  de  palme 
exportées  et  quelles  sont  les  données  du  problème  à  résoudre  pour  amélio- 
rer cette  production. 

Nous  nous  permettrons  du  reste  de  citer  à  cet  égard  la  série  d'études 
qui  ont  été  publiées  dans  le  Bulletin  des  Matières  Grasses  de  l'Institut  Co- 
lonial de  Marseille. 

Nous  rappellerons  cependant  que  ce  problème  a  deux  aspects  :  l'exploi- 
tation par  les  noirs,  l'exploitation  par  les  blancs  et  l'on  a  perdu  un  temps 


—  37  — 

précieux  jusqu'ici  et  de  gros  capitaux  parce  que  l'on  a  cru  que  les  entre- 
prises européennes  pouvaient  intervenir  utilement  en  appliquant  pour  la 
plus  grande  partie  les  procédés  des  indigènes. 

Jusqu'à  aujourd'hui,  toute  la  production  des  amandes  et  huile  de 
palme  retirées  de  l'Elaeis,  exploité  uniquement  en  Afrique  Occidentale  et 
Equatoriale,  a  dépendu  entièrement  de  l'initiative  des  indigènes  qui  ne 
sont  incités  à  exploiter  les  palmiers  que  par  les  offres  d'achat  que  leur 
font  les  négociants  et  sans  être  guidés  en  quoi  que  ce  soit  pour  la  culture 
ou  la  préparation  des  fruits  par  les  blancs  dont  quelques  rares  plantations 
ne  donnent  encore  que  des  quantités  absolument  insignifiantes. 

Cet  état  de  choses  a  pour  conséquence  que  la  production  des  amandes 
de  palme  est  limitée  à  la  faculté  de  production  des  indigènes  et,  qu'en  ce 
qui  concerne  l'huile,  elle  n'est  guère  exportée  que  sous  la  forme  d'un  pro- 
duit inférieur  et  de  qualité  très  ir,égale. 

M.  Auguste  Chevalier,  l'éminent  naturaliste  à  qui  on  doit  la  première 
détermination  qui  ait  été  faite  des  diverses  variétés  du  palmier  à  huile,  a 
calculé  qu'un  indigène  travaillant  300  jours  par  an  n'arrive  à  produire  an- 
nuellement que  390  kilos  d'amandes  et  un  autre,  traitant  la  pulpe,  n'obtient 
pendant  le  même  temps  que  657  kilos  d'huile,  la  production  journalière 
d'amandes  concassées  ne  dépassant  pas  un  kilo  300  en  moyenne  et  celle  de 
l'huile  2  k.  190. 

Le  temps  ainsi  absorbé  par  la  préparation  du  fruit  limite  celui  que  les 
indigènes  peuvent  consacrer  aux  soins  à  donner  aux  palmiers;  or,  les  ar- 
bres non  nettoyés  produisent  fort  peu  et,  dans  certaines  régions,  il  reste 
une  quantité  considérable  de  fruits  qui  ne  sont  pas  traités  faute  de  temps. 

Il  est  résulté  de  tout  c«ci  que  les  moyens  mécaniques  n'ont  pas,  jus- 
qu'à présent,  donné  de  meilleurs  résultats  pour  les  européens  que  pour  les 
indigènes  partout  où  l'on  a  cru  qu'il  suffirait  d'acheter  des  fruits  aux  noirs 
sans  intervenir  davantage  en  ce  qui  concerne  les  palmiers. 

De  quelle  manière  doit-on  donc  agir  dans  ce  sens  ? 

On  a  d'abord  cru  que  le  plus  simple  était  de  partir  de  la  forêt  de  pal- 
miers, en  organisant  peu  à  peu  son  exploitation  rationnelle  par  aménage- 
ments. 

L'Institut  Colonial  de  Marseille  a  prié  un  de  ses  collaborateurs  particu- 
lièrement au  courant  de  la  technique  des  cultures  tropicales  dans  les  ré- 
gions du  monde  où  elles  ont  atteint  le  plus  haut  degré  de  perfectionnement, 
M.  Van  Pelt  d'examiner  quelles  étaient,  à  son  avis,  les  mesures  à  prendre 
pour  améliorer  la  production  du  palmier  à  huile  en  Afrique  Occidentale. 

Nous  avons  publié  dans  notre  bulletin  des  Matières  Grasses  le  résultat 
de  l'enquête  qu'il  a  effectuée  en  Afrique  Occidentale  et  nous  rappellerons 
qu'il  a,  en  particulier,  examiné  avec  soin  ce  que  l'on  peut  attendre  du  sim- 
ple aménagement  et  qu'il  a  conclu  d'une  manière  très  catégorique  que  cet 
aménagement  serait  finalement  plus  coûteux  que  la  plantation  pour  arri- 
ver finalement  à  des  conditions  d'exploitation  difficile  et  très  onéreuse. 

On  a  cru  d'une  manière  générale  que  le  moyen  d'augmenter  la  produc- 
tion des  amandes  et  d'améliorer  la  qualité  de  l'huile  consisterait  simple- 
ment à  introduire  des  procédés  mécaniques  qui  suppléeraient  à  l'imperfec- 
tion du  travail  des  indigènes. 

Cela  est  exact  en  principe,  mais  l'erreur  a  été  de  croire  que  les  entre- 
prises européennes  pourraient  avec  avantage  inter\'enir  pour  installer  des 
usines  au  milieu  des  peuplements  de  palmiers  à  huile  et  que  la  cueillette 
des  fruits  faite  par  les  indigènes  suffirait  pour  alimenter  ces  usines. 


—  38  — 

De  nombreux  essais  qui  ont  été  faits  dans  ce  sens  et  sur  lesquels  nous 
n'avons  pas  à  revenir  ici  se  sont  heurtés  à  la  même  difficulté  :  celle  d'avoir 
une  quantité  de  fruits  assez  importante,  et  cela  régulièrement,  pour  ali- 
menter l'usine  centrale. 

Le  problème  en  effet  n'est  pas  aussi  simple  qu'il  paraît  à  première  vue. 

Si  l'usine  n'est  pas  placée  au  centre  d'une  plantation  elle  ne  peut  se 
procurer  les  fruits  qu'elle  désire  traiter  que  de  deux  manières  : 

Soit  en  les  faisant  cueillir  dans  les  peuplements  naturels  de  palmiers 
par  des  travailleurs  payés  par  elle  pour  effectuer  celte  récolte; 

Soit  en  achetant  les  fruits  aux  indigènes. 

Les  peuplements  d'Elaeis  suffisamment  denses  pour  donner  sans  soins 
spéciaux  d'abondantes  récoltes  paraissent  bien  être  un  de  ces  mythes  dont 
la  poursuite  aura  donné  le  plus  de  déboires  en  Afrique  Occidentale  et  Equa- 
toriale,  et  les  usines  qui  se  sont  créées  à  la  Côte  d'Ivoire,  au  Togo  ou  au 
Congo  se  sont  vite  aperçues  que  les  palmiers  qui  se  trouvaient  sur  leurs 
possessions  étaient  insuffisants  à  alimenter  leur  usines. 

Il  faut  donc  s'adresser  aux  palmiers  possédés  par  les  indigènes  de  la 
région,  si  toutefois  on  se  trouve  dans  un  pays  suffisamment  peuplé. 

Mais  on  s'aperçoit  alors  que  les  indigènes  ne  sont  guère  attirés  par  le 
fait  qu'on  leur  achète  les  fruits  entiers. 

S'ils  n'ont  pas  à  les  dépulper  et  à  concasser  les  noyaux,  ils  ont  à  trans- 
porter une  grande  quantité  de  matières  sans  valeur;  pour  cent  kilos  de  ré- 
gime, il  y  a  en  moyenne  soixante  kilos  de  fruits  contenant  seulement  en- 
viron douze  kilos  d'huile  de  palme  et  dix  kilos  d'amandes. 

Il  est  vrai  que  le  traitement  industriel  permet  d'obtenir  presque  toute 
l'huile  de  palme,  tandis  que  les  indigènes  en  laissent  une  notable  quan- 
tité dans  les  fibres  qui  contiennent  la  pulpe. 

Les  indigènes  peuvent  donc  espérer  obtenir  une  plus-value  mais  c'est  ; 
aussi  sur  ce  supplément  que  compte  l'usine  pour  payer  ses  frais  et  réaliser  ; 
ses  bénéfices,  de  sorte  qu'il  n'y  a  pas  trop  lieu  d'en  tenir  compte  pour  les  | 
indigènes. 

Si  les  fruits  sont  séparés  du  régime,  il  y  a  moins  de  matières  inutiles  '■ 
à  transporter,  mais  ces  fruits  s'abîment  et  il  devient  impossible  d'obtenir  \ 
une  huile  de  palme  à  faible  acidité  qui  est  un  des  objets  que  doivent J 
s'efforcer  d'atteindre  les  usines  centrales. 

Nous  en  arrivons  donc  à  cette  conclusion  que  l'aménagement  ne  doit 
être  envisagé  que  comme  procédé  tout  à  fait  exceptionnel  pour  les  entrepri- 
ses européennes  et  que  la  sagesse  est  de  commencer  dès  le  début  par  la  cons- 
titution de  plantations  régulières. 

Nous  devons  ajouter,  cependant,  que  cet  avis  n'est  pas  partagé  d'une 
manière  absolument  générale  et  que  des  personnes  connaissant  très  bien 
les  régions  où  pousse  l'Elaeis  continuent  à  préconiser  la  méthode  d'exploi- 
tation directe. 

C'est  en  particulier  l'opinion  de  M.  le  Gouverneur  de  la  Côte  d'Ivoire 
Antonetti  (1). 

Il  est  incontestable  du  reste  qu'il  y  a  une  question  machine  et  que 
l'on  n'est  pas  arrivé  encore  à  une  solution  définitive  de  ce  côté. 


Voir  Bulletin  des  Matières  Grasses  de  l'Institut  Colonial  1921,  n"  :<  et  4. 


—  39  — 

Il  est  possible  que  du  côté  des  indigènes  eux-mêmes,  une  amélioration 
sensible  puisse  être  réalisée  par  l'introduction  du  traitement  mécanique. 

11  semble  bien  à  ce  point  de  vue,  cependant,  qu'il  faille  une  certaine 
intervention  européenne. 

Dans  l'état  actuel  de  leur  civilisation,  les  noirs  de  l'Afrique  Occiden- 
tale et  Equatoriale  sont  incapables  d'entretenir  des  machines,  aussi  sim- 
ples soienl-elles,  et  à  la  moindre  avarie  celles-ci  sont  hors  d'usage.  Il  faut 
donc,  si  l'on  veut  qu'ils  puissent  les  utiliser,  organiser  leur  entretien. 

D'autre  part  à  moins  de  réaliser  des  outils  extrêmement  simples,  il 
leur  est  difficile,  sinon  impossible,  de  les  payer. 

Puisque  les  blancs  doivent  intervenir,  ne  devront-ils  pas  le  faire  de 
la  manière  la  plus  complète,  en  dotant  il'appareils  à  moteurs  les  villages 
exploitant  les  palmeraies  ? 

L'introduction  des  automobiles  en  Afrique  Occidentale  a  montré  qu'il 
n'y  avait  rien  d'impossible.  Les  grandes  maisons  de  commerce  qui,  à  la 
Gold  Coast  ont  organisé  les  transports  par  camions  n'ont  pas  un  européen 
sur  chaque  voiture  et  cependant  celles-ci  rendent  les  senàces  les  plus  uti- 
les. 

Le  système  de  surveillance  et  de  répartition  employé  là  ne  pourait-il 
pas  être  appliqué  pour  les  machines  confiées  aiix  indigènes  ? 

Il  restera  à  trouver  la  formule  de  paiement  et  de  rémunération. 

Il  est  possible  que  dans  le  début  il  soit  plus  difficile  pour  les  entre- 
prises qui  se  consacreront  à  ces  opérations,  d'exploiter  elles-mêmes  ces 
petites  installations  que  de  chercher  à  les  fournir  aux  communautés  indi- 
gènes. 

L'expérience  seule  indiquera  le  meilleur  système  à  appliquer. 

Pour  commencer,  il  nous  paraît  que  l'on  devra  se  préoccuper  d'abord 
du  concassage  des  amandes. 

L'extraction  de  l'huile  et  le  dépulpage,  sont  des  opérations  plus  com- 
pliquées et  peut  être  à  ce  point  de  vue,  le  plus  simple  serait-il  de  perfec- 
tionner tout  d'abord  simplement  les  méthodes  des  indigènes  en  fournis- 
sant à  ceux-ci,  par  exemple,  les  récipients  dans  lesquels  ils  font  bouillir 
ou  décanter  l'huile. 

En  ce  qui  concerne  les  usines  centrales  exploitées  directement  par  les 
blancs,  il  nous  paraît  qu'il  y  a  encore  un  essai  à  faire  avant  de  conclure 
qu'elles  ne  peuvent  fonctionner  qu'au  centre  des  plantations. 

Jusqu'ici,  en  effet,  les  diverses  tentatives  qui  ont  été  faites  ne  l'ont 
point  été  dans  les  régions  où  l'exploitation  du  palmier  à  huile  par  les 
indigènes  est  la  plus  intense  et  où  leurs  palmeraies  sont  desservies  par  des 
cours  d'eau  ou  des  chemins  de  fer. 

Il  paraît  difficile  de  penser  qu'une  usine  installé  au  Dahomey  sur  le 
Mono,  par  exemple,  ou  sur  le  chemin  de  fer  de  Sakété  ne  trouverait  pas 
suffisamment  de  fruits  pour  s'alimenter. 

En  somme,  au  point  de  vue  du  traitement  mécanique  des  fruits  du 
palmier  à  huile  on  en  est  encore  dans  la  phase  expérimentale. 

Nous  en  conclurons  que  dans  le  plan  d'études  que  nous  envisageons, 
une  ou  plusieurs  stations  doivent  être  consacrées  aux  essais  de  divers 
appareils  inventés  et  à  leur  mise  au  point. 

Seulement,  il  ne  faut  pas  recommencer  l'erreur  faite  à  plusieurs  repri- 
ses, et  il  est  évident  que  l'on  devrait  placer  une  telle  station  là  où  l'exploi- 
tation des  palmeraies  par  les  indigènes  est  la  plus  intense,  c'est-à-dire  dans 
'■es  régions  du  Dahomey  dont  nous  venons  de  parler 


—  40  — 

Les  investigations  qui  devront  être  faites  dans  un  atelier  de  ce  genre 
ne  devront  pas  porter  seulement  sur  des  procédés  d'extraction  mécanique, 
mais  encore  ils  devront  rechercher  ce  que  l'on  peut  attendre  des  procédés 
d'extraction  par  dissolvant  qui  jusqu'ici  n'ont  pas  encore  été  expérimentés 
à  la  Côte  d'Afrique  en  raison  des  difficultés  spéciales  de  récupération  et 
de  transport  des  dissolvants. 

Parallèlement  aux  recherches  qui  devront  être  faites  au  point  de  vue 
du  traitement  mécanique  du  fruit  du  palmier  à  huile,  des  efforts  spéciaux 
devront  être  consacrés  à  l'étude  des  questions  relatives  à  l'amélioration 
de  l'huile  de  palme  telle  qu'elle  est  préparée  actuellement  par  les  indigè- 
nes. 

Les  essais  qui  ont  été  faits  par  tous  ceux  qui  se  sont  préoccupés  en 
Afrique  Occidentale  du  palmier  à  huile  ont  démontré  déjà  avant  la  guerre 
que  la  haute  teneur  en  acides  gras  de  l'huile  de  palme  acquise  par  les 
maisons  de  commerce  provenait  de  ce  qu'elle  était  produite  avec  des  fruits 
cueillis  depuis  longtemps  avant  leur  traitement  et  souvent  fermentes. 

Quelques  heures  suffisent  pour  le  développement  des  «  enzymes  »  qui 
occasionnent  la  rancidité. 

D'autre  part,  les  conditions  dans  lesquelles  sont  transportées  et  con- 
servées les  huiles  de  palme  sont  déplorable  et  ne  peuvent  qu'augmenter 
cette  acidité. 

Comme  il  est  démontré  que  l'huile  de  palme  neutre  constitue  une  des 
matières  premières  les  plus  avantageuses  pour  fa  préparation  des  beurres 
végétaux  et  pour  la  margarinerie,  on  doit  tendre  évidemment  à  obtenir 
cette  huile  avec  le  plus  faible  degré  d'acidité. 

Nous  en  sommes  amenés  à  nous  demander  s'il  n'y  aurait  pas  lieu  de 
rechercher  s'il  ne  serait  pas  avantageux  de  procéder  en  Afrique  même  à  la 
neutralisation  des  huiles  de  palme  apportées  aux  maisons  de  commerce  par 
les  indigènes. 

Cela  permettrait  d'éviter  le  développement  de  la  rancidité  de  ces  hui- 
les et  un  prix  plus  élevé  pourrait,  peut-être,  être  obtenu  en  exportant  à 
part  les  acides  gras  et  l'huile  neutre. 

Cette  étude  de  l'introduction  des  procédés  mécaniques  dans  l'exploita- 
tion de  l'Elaeis  doit  être  cependant  considérée  seulement  comme  un  des 
côtés  de  la  question. 

Peut-être,  permettra-t-elle  d'augmenter  sensiblement  la  production  de 
l'indigène.  Elle  est  nécessaire  également  pour  les  entreprises  européennes, 
mais  en  même  temps  doit  être  poursuivie  l'expérimentation  agricole. 

Ceci  montre  que  nous  approuvons  entièrement  M.  Houard  d'avoir  posé 
en  principe  que  cette  expérimentation  devait  avoir  lieu  par  voie  cullurale 
et  non  point  être  basée  sur  l'aménagement  des  palmeraies  existant-es. 

Nous  regrettons  toutefois  de  ne  pouvoir  vous  recommander  pure- 
ment et  simplement  l'adoption  de  la  formule  préconisée  par  ce  très  distin- 
gué agronome,  suivant  le  plan  tracé  par  l'Inspection  générale  de  l'Agricul- 
ture de  l'A.  0.  P. 


III 

EXAMEN  DES  PROJETS  DE  L'aDMINISTR.\TION 

Nous  devons  constater  d'abord  que  les  projets  que  nous  venons  de  résu- 
mer correspondent  non  à  la  création  d'un  centre  d'études,  mais  d'une  véri- 
table plantation  établie  comme  si  toutes  les  données  du  problème  que  ce 
centre  a  justement  pour  but  de  déterminer  étaient  déjà  connues. 


—  41  — 

Le  projet  de  l'Inspection  Générale  de  l'Agriculture  de  l'A.  0.  F., 
tend  bien  à  la  détermination  des  conditions  suivant  lesquelles  les  planta- 
tions de  palmiers  à  huile  devraient  être  constituées  dans  la  pratique  et  son 
exécution  permettrait  de  se  rendre  compte  des  possibilités  culturales  au 
point  de  vue  de  la  main-d'œuvre  et  des  machines,  mais  nous  sommes  en 
droit  de  nous  demander  s'il  est  nécessaire  de  concevoir  un  si  vaste  pro- 
gramme dans  ce  but  et  si  la  mise  en  valeur  immédiate  de  400  hectares 
est  nécessaire. 

En  outre,  et  c'est  le  plus  grave,  ce  programme  admet  que  le  mode  sui- 
vant lequel  devra  être  effectué  la  sélection  est  dès  m-aintenant  déterminé, 
or,  à  notre  sens,  cette  détermination  devait  être  l'objet  principal  de  cette 
station. 

Pour  le  palmier  à  huile,  une  question  primordiale  se  pose,  indépen- 
damment de  la  productivité  en  fruits  :  doit-on  chercher  à  produire  des 
fruits  à  petite  amande  à  grasse  pulpe  ou  au  contraire,  doit-on  tendre  à 
un  gros  noyau  et  peu  de  pulpe. 

Dans  lequel  de  ces  deux  cas  le  rendement  total  en  huile  sera-t-il  le 
meilleur,  le  traitement  du  fruit  plus  aisé  et,  au  point  de  vue  industriel,  que 
vaut^il  mieux  avoir  finalement  des  amandes  de  palme  ou  de  l'huile  de 
palme  ? 

Personne  ne  nous  contredira  si  nous  affirmons  que  l'on  ne  possède 
pas  de  données  suffisantes  pour  savoir  dès  maintenant  dans  quel  sens  on 
doit  à  cet  égard  diriger  la  sélection.  Le  traitement  mécanique  du  fruit 
pour  séparation  du  noyau  et  extraction  de  la  pulpe  n'est  pas  d'autre  oart 
encore  assez  perfectionné  pour  que  l'on  puisse  actuellement  dire  quel  i:erre 
de  fruit  il  vaudrait  )e  mi°ux  avoir  pour  pouvoir  précéder  économiquemoii» 
à  cette  séparation. 

Enfin,  au  point  de  vue  cultural,  sait-on  d'une  manière  certaine  com- 
ment cette  sélection  doit  être  conduite  pour  pouvoir  le  plus  sûrement  con- 
server purs  les  types  obtenus  ?  Seront-ce  les  fruits  à  gros  noyau  et  faible 
pulpe  ou  ceux  à  petit  noyau  et  pulpe  développée  qui  se  maintiendront 
fixes,  sans  que  l'on  ait  à  craindre  de  dégénérescence  ? 

Si  l'on  s'engage  dans  une  voie  qui  n'est  pas  la  bonne  quelle  conduite 
devra-t-on  tenir  devant  une  plantation  dont  la  création  aura  absorbé  tou- 
tes les  ressources  disponibles  et  qui  ne  donnera  pas  les  rendements  sur 
lesquels  on  avait  compté  pour  l'entretenir  et  l'exploiter  ? 

On  n'aura  pas,  d'autre  part,  réalisé  le  programme  qui  aurait  dû  être 
celui  d'une  telle  station,  car  dans  les  conditions  difficiles  actuelles  de  l'agri- 
culture en  Afrique  tropicale,  les  agronomes  qui  auront  la  lourde  charge  de 
créer  une  telle  plantation  et  de  l'entretenir  ne  pourront  pas  en  même  temps 
effectuer  ces  recherches  qui  devraient  être  leur  unique  préoccupation. 

Nous  rappellerons  comment  notre  collaborateur  Van  Pelt,  après  avoir 
examiné  l'état  de  l'agriculture  en  Afrique  Occidentale,  a  conclu  à  la  néces- 
sité d'introduire  dans  ce  pays  les  méthodes  expérimentales  scientifiques  sur 
lesquelles  repose  l'agriculture  si  perfectionnée  des  Indes  Néerlandaises. 

Ce  qui  presse  le  plus  selon  lui,  pour  le  palmier  à  huile,  c'est  de  com- 
mencer par  créer  de  véritables  jardins  de  sélection  établis  dans  des  condi- 
tions telles  qu'il  soit  possible  d'obtenir,  par  des  éliminations  successives, 
des  porte-graines  réunissant  le  maximum  de  qualités  nécessaires  à  l'ex- 
ploitation la  plus  économique  possible. 

Mais  une  étude  préliminaire  s'impose  dans  ce  but. 


—  42  — 

«  Il  n'est  pas  permis,  écrit  M.  Van  Pelt,  de  prévoir  que  dans  ce  tra- 
vail de  sélection  nous  isolerons  et  fixerons  une  variété  cataloguée  d'Elaeis, 
puisque  actuellement  encore  on  ne  sait  pas  si  les  caractères  d'une  variété 
donnée  sont  permanents,  c'est-à-dire  s'ils  se  transmettent  intégralement 
par  hérédité. 

«  L'importance  capitale  de  ce  problème  n'a  pu  échapper  à  personne 
et,  depuis  bientôt  quinze  ans,  les  botanistes  attirent  l'attention  sur  les  va- 
riations constatées  dans  la  composition  des  fruits  des  différentes  variétés  et 
sur  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à  fixer  un  ou  plusieurs  types  à  grand  rendement. 

«  Ne  faut-il  pas  avouer  franchement  qu'il  est  regrettable  de  constater 
qu'en  quinze  ans,  on  ne  soit  pas  parvenu  à  constituer  en  Afrique,  pays 
d'origine  de  l'élaeis,  un  vaste  champ  d'expérience  oîi  on  aurait  pu  entre- 
prendre l'étude  systématique  de  chacune  des  variétés  ou  formes  de  pal- 
mier à  huile? 

«  C'est  un  travail  de  longue  haleine  évidemment,  mais  <'Onmîe  l'ont 
piouvé  les  premiers  essais  de  cultures  aux  Indes  un  palmier  mis  dans  de 
bonnes  conditions  peut  do.nn^r  une  première  fructification  dans  sa  troi- 
sième année. 

«  En  ne  prenant  même  pour  les  expériences  que  les  fruits  de  la  cin- 
quième année,  quinze  ans  auraient  pu  permettre  des  observations  sur  trois 
générations  et  sans  aucun  doute  nous  aurions  pu  en  tirer  actuellement  des 
conclusions  des  plus  utiles. 

«  La  question  de  permanence  de  caractères  aurait  été  déjà  en  partie 
vérifiée. 

«  Pourrons-nous  par  le  simple  examen  du  poids  relatif  de  pulpe, 
coque  et  amande,  et  du  rendement  en  huile  des  fruits  d'un  palmier  donné, 
conclure  à  sa  plus  ou  moins  grande  valeur  industrielle  ?  Non;  bien  d'au- 
tres facteurs  restent  à  considérer  et  c'est  précisément  l'étude  complète  de 
tous  ces  fadeurs  qui  composera  le  problème  à  résoudre. 

«  Les  déterminations  du  rendement  des  fruits  des  nombreuses  variétés 
de  palmier  ont  été  effectuées  par  plusieurs  savants.  Ces  déterminations 
nous  ont  appris  dans  quelles  limites  ces  rendement  peuvent  varier  d'après 
les  variétés. 

«  La  comparaison  des  pourcentages  d'huiles  par  rapport  aux  poids  des 
fruits  est,  certes,  une  donnée  intéressante  à  connaître,  mais  au  point  de  vue 
économique,  la  meilleure  variété  sera  celle  qui.  pour  une  surface  de  plan- 
tation déterminée,  donnera  un  maximum  d'huile  de  la  meilleure  qualité 
et  à  un  prix  de  revient  minimum. 

«  Ainsi,  comparons,  par  exemple,  deux  variétés,  la  première  à  pulpo 
épaisse,  riche  en  huile,  donnant  dix  régimes  par  an;  la  .seconde  à  pulpe 
mince,  pauvre  en  huile,  mais  donnant  quinze  régimes  d'un  poids  moyen 
égal  à  celui  des  régimes  de  la  premère  variété.  Si  la  quantité  totale  annuelle 
d'huile  fournie  par  les  deux  variétés  peut  être  sensiblement  la  mémo  grâce 
à  la  quantité  supérieure  de  fruits  fournie  par  la  deuxième  variété,  il  y  aura 
cependant  un  avantage  marqué  à  exploiter  la  première.  Le  prix  de  revient 
de  l'huile  sera,  en  effet,  d'autant  plus  bas  que  le  nombre  de  fruits  à  mani- 
puler pour  obtenir  une  quantité  donnée  d'huile  sera  moindre  ». 

En  s'inspirant  de  ces  considérations,  M.  Van  Pelt  a  posé  les  bases  sur 
lesquelles  devrait  à  son  avis  être  établi  ce  travail  de  sélection  et  avec  le  con- 
cours éclairé  de  MM.  Teissonnier,  Directeur  de  l'agriculture  de  la  Côte 
d'Ivoire  et  M.  Arioli,  Directeur  de  la  station  d'essai  de  Bingerville;  il  a  com- 


—  43  — 

inencé  l'organisation  d'une  pépinière  établie  sur  ces  principes,  aux  envi- 
rons de  Bingerville. 

Nous  lui  avions,  en  effet,  donné  comme  instructions  do  faire  son  pos- 
sible pendant  son  séjour  à  la  Côto  d'Ivoire  pour  préparer  la  tâche  des  plan- 
teurs, qui  au  moment  de  la  fin  de  la  guerre  paraissaient  devoir  s'établir 
nombreux  dans  ce  pays. 

M.  Van  Pelt  a  indiqué  dans  son  rapport  de  mission  les  principes  qu'il 
a  appliqués  pour  cette  sélection.  Nous  nous  bornons  à  renvoyer  à  cet  égard 
à  ce  document. 

Il  admet  que  ce  travail  devra  être  réparti  sur  un  très  grand  nombre 
d'années. 

Il  s'exprime  dans  son  rapport  à  ce  sujet  de  la  manière  suivante  : 

«  Dans  le  but  de  pouvoir  procéder  ultérieurement  à  une  élimination 
méthodique  des  individus  accusant  la  réapparition  de  caractères  ances- 
traux  non  désirables  et  de  pouvoir  observer  isolément  la  descendance  de 
chaque  porte-graine  numéroté,  voici  comment  seront  disposés  les  jardins 
de  sélection  projetés  :  dans  la  forêt,  on  défrichera  de  petites  superficies 
(un  hectare  par  exemple)  isolées  les  unes  des  autres  par  des  bandes  de  la 
végétation  primitive  qu'on  laissera  en  place.  Ces  parties  défrichées  seront 
également  isolées  de  la  plantation  proprement  dite  par  une  bande  de  forêt. 
Chacune  des  surfaces  ainsi  isolées  recevra  de  jeunes  plants,  issus  des  grai- 
nes d'un  palmier  donné  (identifié  et  numéroté  à  Bingerville).  La  féconda- 
tion se  faisant  dans  l'élaeis,  uniquement  ou  surtout  par  l'intermédiaire 
d'insectes,  nous  nous  mettons,  en  disposant  les  jardins  comme  nous  venons 
de  l'exposer,  dans  des  conditions  favorables  pour  que  seuls  les  individus 
nés  d'une  même  plante-mère  se  fécondent  entre  eux. 

«  Toutes  les  observations  qui  seront  faites  sur  chacune  des  surfaces 
seront  rigoureusement  comparables  entre  elles,  les  conditions  de  terrain  et 
de  climat  étant  identiques  pour  toutes. 

«  A  la  première  fructification,  chaque  palmier  sera  examiné  et  on  mar- 
quera ceux  dont  les  fruits  ont  reproduit  intégralement  les  caractères  des 
fruits  ayant  servi  de  semences. 

«  Afin  de  réunir  sur  le  rendement  de  chaque  jardin  des  données  aussi 
complètes  que  possibles,  on  procédera  aux  deux  séries  d'observations  pa- 
rallèles suivantes  : 

«  Série  A.  —  1°  On  examinera  individuellement  la  proportion  de 
pulpe,  coque,  amande  et  la  quantité  d'huile  de  palme  d'un  certain  nombre 
de  palmiers  de  chaque  jardin  en  ayant  soin  d'introduire  dans  le  nombre 
des  palmiers  examinés  des  exemplaires  ayant  reproduit  les  caractères  de 
la  semence  initiale  et  d'autres  qui  ne  les  ont  pas  reproduits; 

«  2°  Pour  chaque  palmier,  on  notera  le  nombre  de  régimes  et  le  poids 
total  des  fruits.  Cette  première  série  nous  donner^  des  renseignements  sur 
chaque  palmier  individuellement. 

<<  Série  B.  —  Cette  série  a  pour  but  de  nous  renseigner  sur  le  rende- 
ment total  de  chaque  jardin.  La  récolte  de  chacun  d'eux  sera  traitée  indus- 
triellement et  on  notera  : 

i°  Le  nombre  et  le  poids  total  des  régimes  traités; 

2°  Le  poids  total  des  fruits  traités; 

3°  Le  poids  de  pulpe  obtenu; 

4°  Le  poids  des  graines; 

5°  Le  poids  des  amandes  et  par  différence  celui  des  coques; 

6°  La  quantité  d'huile  de  palme. 


—  44  — 

«  Ce  travail  de  simple  observation  sera  en  mesure  de  nous  faire  con- 
naître à  la  cinquième  année,  époque  à  laquelle  nous  commencerons  la  sé- 
lection proprement  dite,  si  les  individus  donnant  des  fruits  différents  de 
ceux  de  la  plante-mère,  sont  toujours  les  mêmes  et  si  réellement  leur 
rendement  est  inférieur.  Dans  ce  cas,  ces  palmiers  démontrés  de  valeur  in- 
dustrielle moindre,  seront  éliminés  des  jardins  de  sélection,  de  sorte  que, 
dans  la  première  pollinisation  suivante,  ils  ne  puissent  plus  intervenir.  Les 
graines  provenant  de  la  fructification  successive  à  cette  élimination, 
provenant  par  conséquent,  des  individus  reconnus  meilleurs  pro- 
ducteurs, seront,  à  leur  tour,  semées  dans  des  jardins  identiques  aux  pre- 
miers. 

«  Je  sais  qu'on  me  fera  ici  une  objection;  il  est  de  règle  de  ne  prélever 
pour  la  reproduction  d'une  plante  que  des  semences  sur  des  individus 
adultes.  Les  fruits  d'un  Elaeis  de  cinq  ans  donneront-ils  naissance  à  des  in- 
dividus robustes.  L'expérience  n'en  a  jamais  été  faite  pour  l'Elaeis  à  ma 
connaisance,  mais  je  n'hésiterai  pas  à  l'entreprendre  étant  donné  surtout 
que  les  soins  culturaux  et  les  apports  d'engrais  appropriés  prévus  pour  les 
jardins  de  sélection  auront  fait  des  palmiers  de  ces  jardins  des  individus 
particulièrement  robustes  et  précoces. 

«  Les  travaux  que  nous  aurons  pu  exécuter  pendant  les  cinq  premières 
années  ne  seront  évidemment  pas  suffisants  pour  produire  une  réelle  fixa- 
tion de  variétés  ou  une  amélioration  définitive.  Cependant,  grâce  à  la  petite 
Euperficie  des  jardins  de  sélection,  nous  possédons  sur  les  individus  qui  y 
sont  soumis  à  une  observation  méticuleuse  des  données  beaucoup  plus 
exactes  et  complète  que  sur  les  palmiers  de  la  plantation  proprement  dite 
ou  de  toute  autre  plantation  ou  palmeraie  étrangère. 

«  A  chaque  fructification  suivante  des  palmiers  des  jardins  de  sélection, 
des  graines  choisies  seront  semées  en  vue  de  la  continuation  du  travail 
d'amélioration.  Ceci  nous  permettra  en  même  temps  de  comparer  entre 
eux  les  individus  nés  de  graines  provenant  d'arbres  d'âges  croissants. 

«  En  prenant  la  cinquième  année  comme  époque  du  premier  prélève- 
ment de  graines,  nous  aurons  : 

«  La  cinquième  année  un  semis  donnant  lui-même  des  graines  de  la 
10°  année. 

«  La  sixième  année  un  semis  donnant  lui-même  des  graines  la 
11°  année. 

«  La  septième  année  un  semis  donnant  lui-même  des  graines  la  12°  an- 
née et  ainsi  de  suite. 

«  La  cinquième  année,  il  nous  serait  par  conséquent  possible  de  réunir 
des  observations  portant  sur  trois  générations,  issues  d'un  même  palmier. 

«  Je  ne  veux  pas  entrer  dans  tous  les  détails  des  essais  qui,  à  côté  des 
recherches  sur  le  rendement  quantitatif,  seront  faits  au  laboratoire  de  la 
plantation  pour  étudier  comparativement  la  qualité  de  huiles  fournies  par 
les  différentes  variétés. 

«  Il  y  a  là  cependant  une  question  d'un  très  grand  intérêt.  Nous  sa- 
vons, en  effet,  que  les  indigènes  d'Afrique  emploient  de  préférence,  pour  la 
préparation  de  leur  huile  alimentaire,  les  fruits  de  certaines  variétés 
d'Elaeis.  Il  sera  d'une  grande  utilité  de  rechercher  de  quelles  propriétés 
spéciales  du  fruit  dépendent  les  qualités  excepiionnclles  qu'on  attribue  h 
l'huile  qui  peut  en  être  extraite,  et  si  ces  propriétés  sont  réellement  parti- 
culières c\  une  variété  donnée. 


—  45  — 

«  Toutes  les  données  quantitatives  et  qualitatives  réunies  pourront 
mettre  en  évidence  l'existence  de  certains  caractères  avantageux  plus  spé- 
cialement développés  dans  certaines  variétés  ou  certains  types.  Dès  lors,  on 
parviendra  peut  être,  par  des  travaux  de  fécondation  artificielle,  à  grou- 
per dans  un  même  individu  un  maximum  de  qualités  utiles  ». 

On  le  voit,  M.  Van  Pelt  établit  sa  sélection  en  prenant  les  mêmes  pré- 
cautions que  M.  Houard  au  point  de  vue  des  hybridations.  C'est-à-dire  en 
établissant  les  pépinières  de  chaque  variété  ou  type  dans  de  petits  îlots  sé- 
parés les  uns  des  autres  par  la  forêt  primitive  mais  il-  ne  fait  porter  ses 
effoi-ts  que  sur  des  -superficies  bien  moindre. 

Nous  en  revenons  ainsi  toujours  à  la  môme  conclusion. 

L'Inspection  Générale  de  l'Agriculture  de  l'A.  0.  F.  considère  que  le 
but  à  atteindre  en  créant  des  stations  uniquement  consacrées  à  l'arachide 
ou  au  palmier  à  huile  est  de  constituer  de  véritables  plantations  destinées 
en  peu  d'années  à  se  suffire  paa*  elles-mêmes  au  point  de  vue  budgétaire. 

Nous  prétendons  que  la  tâche  à  remplir  est  autre  et  que  la  poursuite 
des  recherches  nécessaires  pour  guider  les  plantations  suffit  très  largement 
à  l'activité  de  ces  stations. 

Le  programme  tracé  plus  pai'ticulièrement  pour  la  station  de  la  Côte 
d'Ivoire  nous  paraît  appeler  une  autre  critique. 

MM.  Henry  et  Houard  disent  : 

a  L'essentiel  c'est  de  réaliser  et  la  meilleure  démonstration  que  l'on 
puisse  donner  de  l'intérêt  que  présente  la  culture  du  palmier  à  huile  c'est 
de  créer  une  belle  plantation  qui  rapporte  en  sept  ans  de  beaux  bénéfi- 
ces ». 

Et  pour  cela  faire  ils  prennent  un  coin  de  grande  forêt  et  en  entrepren- 
nent le  défrichement. 

Or  il  se  peut  très  bien  que  les  prévisions  qu'ils  ont  faites  pour  les  frais 
de  défrichement  soient  très  largement  dépassées  dans  les  circonstances  ac- 
tuelles étant  données  les  hauts  prix  de  la  main-d'œuvre. 

S'il  en  est  ainsi  la  démonstration  cherchée  sera  arrêtée"  et  l'on  aura 
sacrifié  au  désir  d'aller  vite  la  détermination  des  données  scientifiques  in- 
dispensables à  la  fois  pour  la  création  des  plantations  envisagée  rationnel- 
les et  à  l'amélioration  des  cultures  indigènes. 

On  n'aura  point  examiné  d'autre  part  si  des  plantations  faites  en 
terr'  in  moins  coûteux  à  mettre  en  valeur  n'auraient  pu  être  entreprises 
avec  chance  de  succès.  Nous  voulons  parler  de  la  culture  des  terrains  sur 
lesquels  la  grande  forêt  a  disparue. 

Nous  nous  excusons  d'avoir  à  rappeler  de  nouveau  l'intervention  de 
l'Institut  Colonial  de  Marseille,  mais  il  nous  est  permis  de  penser  que  les 
efforts  faits  par  cet  organisme  depuis  plusieurs  années  ont  permis  d'obte- 
nir certaines  précisions  dont  il  y  a  lieu  de  tenir  compte. 

Nous  avons  indiqué  comment  notre  collaborateur  M.  G.  Van  Pelt,  a 
prêté  son  concours  à  M.  Teissonnier  pour  créer  à  Bingerville,.à  côté  de  la 
station  d'essai,  une  pépinière  qui  devait  servir,  à  notre  avis,  à  faciliter  la 
création  des  plantations  dont  les  projets  étaient  à  l'étude. 

Il  nous  a  paru  cependant  qu'une  enquête  supplémentaire  s'imposait 
avant  de  pouvoir  recommander  la  création  de  ces  plantations. 

MM.  Teissonnier  et  Van  Pelt  ont  en  effet  pensé  qu'il  y  avait  lieu  de 
se  demander  s'il  ne  serait  pas  possible  d'utiliser  certaines  parties  de  la 
Côte  d'Ivoire  qui  sont  actuellement  dépouillées  de  la  grande  forêt  :  en  par- 
ticulier la  partie  connue  sous  le  nom  de  plaine  de  Dabou. 


—  46  — 

On  éviterait  ainsi  des  frais  de  défriciiement  considérables. 

Dans  ce  but,  et  en  vue  de  poursuivre  l'étude  des  nombreuses  questions 
que  pose  l'exploitation  du  pdmier  à  hiiilâ,  i  ous  avons  eu  la  satisfaction  de 
grouper  les  entreprises  suivantes  qui  ont  bien  voulu  nous  apporter  leur 
concours  pécuniaire  en  vue  d'effectuer  ce  supplément  d'enquête  : 

Compagnie  Française  de  l'Afrique  Occidentale,  Société  Commerciale 
de  l'Ouest  Africain,  Compagnie  Générale  des  Colonies,  Société  des  Huile- 
ries Africaines,  Société  Commerciale  et  Industrielle  des  Palmeraies  Africai- 
nes, Société  Forestière  Sangha-Oubangui,  Compagnie  Française  de  Kong, 
Stéarinerie  L.-F.  Fournier  et  Cie,  Société  Commerciale  et  Industrielle  de 
la  Côte  d'Afrique,  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux. 

M.  le  Gouverneur  Général  Merlin  et  M.  Antonetti,  lieutenant-gou- 
verneur de  la  Côte  d'Ivoire,  ont  biién  voulu,  sur  notre  demande,  autoriser 
M.  Teissonnier  à  nous  prêter  son  concours  à  cet  égard. 

Nous  avons  publié  dans  notre  Bulletin  des  Matières  Grasses  1921, 
n°'  9  et  10  le  compte  rendu  que  nous  a  adressé  M.  Teissonnier  sur  l'examen 
auquel  il  a  procédé  ainsi.  Ses  conclusions  et  l'analyse  que  nous  avons 
faite  dans  nos  laboratoires  des  échantillons  de  terre  qu'il  nous  a  adressés 
montrent  qu'il  n'y  a  pas  de  raisons  décisives  de  penser  que  la  plaine  dç 
Dabou  ne  pourrait  être,  pour  la  plus  grande  partie,  transformée  en  palme- 
raies. 

Dans  ces  conditions,  ne  serait-il  pas  prématuré  d'engager  de  très  gran- 
des dépenses  en  pleine  forêt  suivant  le  plan  proposé  pour  la  Mé  ? 


J 


Il[ 


SOLUTION   PROPOSÉE 


COORDLNATIOiN  NECESSAIRE  DE  L  INITUTIVE  PRIVEE   ET  DE 
L'L\ITIATI\'E    ADMINISTRATIVE 

Après  avoir  examiné  les  projets  de  stations  que  l'Inspection  Générale 
de  l'Agriculture  de  l'A.  0.  F.  ent«nd  consacrer  à  l'arachide  et  au  palmier 
à  huile,  nous  avons  formulé  les  objections  que  ces  projets  nous  suggèrent. 

Il  nous  reste  maintenant  à  vous  soumettre  nos  vues  sur  le  contrôle 
grâce  auquel  M.  le  Gouverneur  Général  Merlin  pense  pouvoir  assurer 
à  ces  stations  la  permanence  indispensable  en  même  temps,  que  la  bonne 
exécution  du  programme  envisagé. 

Nous  ne  saurions  trop  féliciter  l'esprit  profondément  averti  des  néces- 
sités coloniales  qu'est  M.  le  Gouverneur  Général  Merlin  d'avoir  voulu  con- 
fier cette  direction  à  un  organisme  qui  serait  indépendant  de  l'Administra- 
tion et  qui  serait  constitué  par  la  réunion  des  personnalités  commerciales, 
industrielles  et  savantes  les  plus  désignées  pour  donner  à  ces  œuvres  le 
véritable  caractère  qu'elles  doivent  avoir. 

Nous  nous  permettrons  cependant,  de  lui  faire  très  respectueusement 
remarquer  que  la  mise  en  exécution  du  programme  conçu  par  son  Inspec- 
tion Générale  de  l'Agriculture  ne  laisserait  que  peu  de  place  à  cette  direc- 
tion, puisque  c'est  le  principe  même  de  ce  programme  qu'il  est  nécessaire 
de  poser  tout  d'abord,  et  nous  avons  vu  combien  il  nous  est  difficile  de 
l'approuver  même  dans  ces  grandes  lignes. 

Nous  dirons  plus  : 

Puisque  M.  le  Gouverneur  Général  de  l'A.  0.  F.  désire  très  justement 
adopter  une  formule  nouvelle  pour  sortir  du  piétinement  qui  maintient 
depuis  plus  de  vingt  ans  l'expérimentation  scientifique  dans  ce  grand  pays 
à  l'écart  de  toutes  réalisations  sérieuses,  nous  avons  toutes  raisons  de  pen- 
ser qu'il  ne  nous  désapprouvera  pas,  si  nous  disons  qu'il  faut  trouver  cette 
formule  dans  l'indépendance  véritable  de  cette  direction  qu'il  envisage  jus- 
tement d'organiser. 

M.  Merlin  prévoit  bien  qu'un  Conseil  indépendant  de  l'Administra- 
tion assumera  la  direction  générale  de  ces  études,  mais  une  formule  doit 
être  t'ouvé  pour  que  cette  direction  soit  elïective  et  pour  cela  il  faut  aller 
plus  loin  qu'un  simple  Conseil.  Celui-ci,  en  effet,  risquerait  d'être  en  con- 
flit continuel  avec  l'Inspection  Générale  de  l'Agriculture  de  l'A.  0.  F.  qui, 
de  son  côté,  entendrait  diriger  ses  agents. 


—  48  — 

Du  reste,  il  n'y  a  pas  de  raison  pour  que  cette  expérimentation  et  ces 
études  soient,  en  principe,  organisées  de  telle  manière,  qu'elles  soient  ré- 
servées à  l'Afrique  Occidentale. 

Tout  ceci  se  rattache  d'ailleurs  à  la  situation  dans  laquelle  se  débat 
l'expérimentation  agricole  coloniale  depuis  plus  de  25  ans  et  si  nous  ne 
voulons  pas  continuer  à  nous  heurter  aux  mêmes  causes  qui  ont  jusqu'ici 
annihilé  tant  d'efforts,  il  faut  innover. 

Nous  ne  referons  pas  le  procès  de  l'organisation  scientifique  de  l'agri- 
culture dans  nos  colonies.  11  a  été  souvent  plaidé  et  il  est  inutile  de  revenir 
sur  ce  qui  a  été  dit  avec  tant  de  justesse  depuis  bien  des  années  à  ce  sujet  : 

Ces  critiques  rappelées,  nous  devons  faire  une  constatation  : 

L'Administration  a  été  seule  jusqu'ici  à  s'occuper  dans  nos  colonies 
d'expérimentations  agricoles. 

Les  rares  planteurs  qui  se  sont  consacrés  à  la  culture  du  sol  à  côté  des 
indigènes,  sont  restés  isolés  les  uns  des  autres  et  n'ont  point  cherché, 
ainsi  que  l'on  fait  leurs  collègues  hollandais,  anglais  et  américains,  à  se 
grouper  pour  étudier  en  commun  un  problème  déterminé. 

Bien  plus,  il  n'ont  jamais  insisté  auprès  de  l'Administration  pour 
qu'elle  modifie  le  caractère  de  ces  stations  d'essais  ou  qu'elle  leur  prête 
un  concours  scientifique  qui  puisse  leur  servir  de  guide  pour  la  conduite 
de  leurs  plantations  et  la  recherche  des  méthodes  à  appliquer  pour  am.élio- 
rer  leurs  cultures,  utiliser  les  engrais  et  lutter  contre  les  maladies. 

L'histoire  de  nos  anciennes  colonies  est  particulièrement  lamentable 
à  ce  point  de  vue.  II  est  bien  certain  que  l'Administration  ne  peut  être 
seule  rendue  responsable  de  la  stagnation  lamentable  dans  laquelle  est 
restée  la  culture  sucrière  dans  nos  Antilles  et  à  la  Réunion  puisque  toutes 
les  fois  qu'elle  a  proposé  de  créer  des  stations  d'études  bien  organisées,  elle 
s'est  heurtée  à  l'opposition  des  Conseils  Généraux  qui  estiment  que  le  bud- 
get de  l'agriculture  n'a  d'autre  but  que  d'alimenter  des  primes  qui  sont  en 
réalité  de  simples  subsides  électoraux. 

En  Indochine,  nos  planteurs  de  caoutchoucs  ont  bien  formé  un  Syndi- 
cat très  agissant,  mais  seulement  au  point  de  vue  commercial  et  fiscal.  Il 
n'a  pas  su  jusqu'ici  suivre  l'exemple  des  groupements  analogues  hollan- 
dais ou  anglais  pour  l'étude  en  commun  des  questions  agricoles  et  techni- 
ques. Il  n'a  pas  su  non  plus  intervenir  d'une  manière  efficace  pour  que  ces 
études  soient  faites  d'une  manière  méthodique  par  un  des  organismes  scien- 
tifiques de  l'Indochine  et  nous  voyons  l'Institut  Scientifique  de  Saïgon, 
l'Institut  Pasteur  et  les  services  proprement  dits  de  l'agriculture  s'en  occu- 
per, sans  disposer  aucun  des  crédits  suffisants,  parce  que  les  planteurs,  à 
quelques  rares  exceptions,  s'en  désintéressent  en  réalité. 

A  Madagascar,  nous  nous  trouvons  également  devant  l'absence  d'orga- 
nisations communes  scientifiques  des  planteurs. 

En  Afrique  Occidentale,  la  question  ne  s'est  pas  posée,  les  plantations 
européennes  n'existant  pas. 

En  Afrique  Equatoriale  les  quelques  belles  plantations  qui  se  sont 
créées  au  prix  d'efforts  surhumains  ont  été  tellement  livrées  à  elles-mêmes 
par  l'Administration  qu'il  leur  a  été  réellement  bien  difficile  de  faire  plus 
que  leur  propre  expérimentation.  On  sait  quelle  a  été  la  politique  pure- 
ment commerciale  des  grandes  Sociétés  concessionnaires  et  que  penser  d'une 
Administration  qui  dans  ces  dix  dernières  années  n'a  eu  comme  personnel 
agricole  qu'un  seul  technicien,  M.  Bories,  qui  s'épuise  à  la  tâche  7 


—  49  — 

En  Afrique  du  Nord  même,  où  les  services  agricoles  officiels  ont  fait  de 
si  bonne  besogne,  que  peut-on  citer  comme  efforts  collectifs  scientifiques 
des  colons  ? 

Il  n'est  donc  pas  étonnant  que,  n'étant  pas  guidé  par  les  besoins  de  la 
réalisation  immédiate  qui  seule  mtéresse  les  agriculteurs,  les  services 
officiels  se  soient  attachés  avant  tout  à  une  sorte  d'inventaire  des  pays  dont 
1  avenir  leur  incombait  et  n'aient  pas  dirigé  leurs  efïorts  d'une  manière 
obstinée  vers  des  améliorations  d'ordre  pratique. 

Du  reste,  le  fait  que  la  culture  perfectionnée  ne  peut  que  jouer  un  rôle 
infime  dans  ces  pays  de  population  indigène  (en  dehors  de  l'Afrique  du 
Nord)  s'ajouta  à  l'opinion  généralement  acquise  qu'il  est  pratiquement  im- 
possible d'obtenir  de  ces  indigènes  qu'ils  modifient  leurs  méthodes  et  de- 
vait aboutir  fatalement  à  ce  caractère  tout  théorique  qui  a  caractérisé 
jusqu'ici  l'action  des  services  agricoles  dans  nos  colonies. 

Nous  en  arrivons  donc  à  la  même  conclusion  que  celle  à  laquelle  ont 
abouti  tous  ceux  qui  ont  recherché  par  quel  moyen  on  pouvait  sortir  de  la 
situation  qui  a  maintenue  nos  colonies  au  niveau  des  pays  les  moins  avan- 
cés au  point  de  vue  de  la  technique  agricole  une  coordination  très  intime 
doit  être  établie  entre  les  travaux  des  planteurs  et  les  recherches  des  servi- 
ces scientifiques  officiels. 


CRÉATION  d'un  GROUPEMENT  D'INTÉRÊT  GÉNÉR.\L  A  FORME  DE  SOaÉTÉ  PRIVÉE  EN 

VUE  DE  L'AMÉUORATION  DE  LA  PRODUCTION  DES  MATIÈRES  GRASSES 

DANS  LES  POSSESSIONS  FRANÇAISES 

Si  nous  admettons,  ainsi  que  nous  venons  de  l'exposer,  que  l'œuvre  à 
accomplir  doit  être  réalisée  par  la  combinaison  des  efforts  privés  et  admi- 
nistratifs, nous  arriverons  assez  facilement  à  la  conception  d'un  système 
mlxt«  dont  la  réalisation  peut  être  envisagée  de  la  manière  suivante  : 

L'intervention  privée  serait  assurée  par  l'action  de  l'Association  dont 
l'Union  des  Fabricants  d'huile  a  proposé  la  création  et  qui  serait  constituée 
sous  la  forme  d'une  Association  déclarée  régie  par  la  loi  de  1901  et  pour 
laquelle  on  demanderait  la  reconnaissance  d'utilité  publique  pour  lui  assu- 
rer son  caractère  d'intérêt  général  et  la  placer  sous  la  surveillance  du  gou- 
vernement. 

Elle  aurait  pour  membres  les  diverses  entreprises  ou  groupements  in- 
téressés à  la  production,  au  commerce,  au  transport  et  au  traitement  des 
matières  grasses  et  de  leurs  dérivés. 

Elle  serait  gérée  par  un  conseil  composé  des  représentants  des  groupes 
intéressés  et  il  y  aurait  lieu  de  prévoir  que  l'Administration  coloniale  y 
aurait  sa  place  puisqu'elle  fournirait  une  partie  des  ressources  composant 
son  budget  annuel. 

Cette  Association,  que  pour  simplifier  nous  pourrions  désigner  par 
exemple  sous  le  nom  d'Association  pour  l'Encouragement  de  la  Production 
des  Matières  Grasses  dans  les  Colonies  Françaises,  devrait  être  dotée  statu- 
tairement d'un  capital  important. 


—  50  — 

Ceci  est  indispensable  pour  ne  pas  laisser  l'existence  de  cet  organismo 
à  la  merci  de  l'irrégularité  forcée  de  ressources  annuelles  proA^enanl  soit 
de  subventions  administratives,  soit  de  contributions  volontaires  privées. 

En  outre,  on  prête  volontiers  aux  riches  et  ces  subventions  ou  contri- 
butions seront  plus  faciles  à  obtenir  si  les  donateurs  savent  que  la  marchr 
de  l'entreprise  est  assurée  et  que  leur  participation  ne  sera  pas  absorbée 
uniquement  en  frais  généraux. 

Nous  n'avons  pas  à  entrer  ici  dans  de  longs  détails  pour  indiquer  com- 
ment la  répartition  des  fonds  de  liquidation  du  Consortium  de  l'Huilerie 
est  toute  indiquée  pour  fournir  ce  capital. 

Les  membres  de  ce  Consortium  ont  manifesté  eux-mêmes  cet  avis  et 
l'opinion  exprimée  par  M.  le  Gouverneur  Général  Merlin  que  ces  fonds 
devraient  servir  au  fonctionnement  des  stations  d'essais  dont  il  envi.sage 
la  création  n'est  pas  incompatible  avec  cette  affectation. 

La  détermination  du  capital  à  affecter  à  cette  société  et  des  sommes  qui 
lui  seront  nécessaires  annuellement  pour  son  fonctionnement  dépend  de 
la  nature  du  programme  qu'elle  aura  à  remplir. 

Nous  avons  vu  que  les  projets  de  l'Inspection  Générale  de  l'Agriculture 
de  l'A.  0.  F.  consistent  à  réaliser  de  véritables  plantations  dont  la  création 
absorbera  un  capital  se  montant  de  10  à  12  millions  sans  compter  les  som- 
mes qui  seront  prises  annuellement  sur  les  budgets  locaux  de  chacune 
des  colonies  du  groupe.  Une  fois  les  plantations  créées,  ce  qui  aura 
absorbé  le  capital,  les  stations  fonctionneront  à  l'aide  du  revenu  de  ces 
plantations. 

Nous  avons  dit  que  ceci  nous  paraissait  sortir  du  cadre  des  institutions 
à  réaliser.  La  création  des  stations  expérimentales  et  d'études  qui  s'impose 
tout  d'abord  doit  exiger  des  dépenses  de  premier  établissement  beaucoup 
moindre. 

Le  capital  de  5  millions  environ  provenant  du  Consortium  doit  suffire 
si  l'on  y  ajoute  les  ressources  annuelles  provenant  d'autres  sources. 

L'action  du  groupement  dont  nous  préconisons  la  création  doit  avoir 
en  effet,  pour  premier  résultat  d'augmenter  la  production  des  oléagineux 
dans  les  colonies  et  par  conséquent  la  richesse  de  celles-ci.  Cette  augmen- 
tation se  traduira  par  un  accroissement  correspondant  des  recettes  bud- 
gétaires des  colonies  qui  sont  en  fonction  directe  du  chiffre  des  exporta- 
lions. 

Il  est  donc  normal  de  prévoir  qu'une  part  du  budget  annuel  de  l'Asso- 
ciation sera  alimenté  par  un  versement  des  colonies  principalement  inté- 
ressées. 

Les  entreprises  privées  qui  reposent  d'une  manière  fondamentale  sur 
la  production,  le  commerce  ou  le  traitement  industriel  des  matières  grasses 
doivent  être  appelées  également  à  y  participer. 

Enfin  il  serait  naturel  de  prévoir  que  les  dépenses  qui  seront  occasion- 
nées par  Fétude  de  l'emploi  de  machines  agricoles  ou  des  engrais  par 
exemple  seront  compensées,  en  partie,  par  des  versements  des  construc- 
teurs ou  fabricants  ou  de  leurs  groupements. 

Nous  ajouterons  cependant  qu'il  sera  impossible  dans  ces  conditions 
de  réaliser  le  programme  de  construction  de  bâtiments  qu'envisage  l'Ins- 
pection Générale  de  r.\griculture. 

Ce  programnîe  est  tellement  important  que  l'on  nous  assure  qu'il  a 
paru  que  l'Inspection  Générale  des  Travaux  Publics  du  Ministère  des  Colo- 


—  51  — 

nies  devait  être  appelée  à  donner  son  avis  sur  l'établissement  du  pro- 
gramme des  stations  d'études  des  matières  grasses  dont  la  création  est  en- 
visagée, ce  dont  on  peut  s'étonner  au  premier  abord. 

Les  chiffres  que  nous  avons  reproduits  montrent  que  sur  un  engage- 
ment total  de  dépenses  de  3.500.000  francs  consacrés  à  la  création  d'une 
station  sur  l'étude  de  l'arachide,  l'Inspecteur  Général  de  l'Agriculture  pré- 
voit en  bâtiments  une  dépense  de  près  de  2  millions,  tandis  que  pour  les 
stations  du  palmier  à  huile  sur  un  chiffre  total  d'environ  7.500.000  francs 
il  y  a  près  de  2  millions  de  bâtiments. 

Nous  sommes  en  droit  de  penser  que  si  des  sommes  de  cette  importance 
sont  dépensées  dans  un  but  d'intérêt  général,  elles  contribueront  à  aug- 
menter le  capital  immobilier  de  l'Afrique  Occidentale  et  il  est  naturel  dans 
ce  cas  de  prévoir  que  ces  dépenses  seront  faites  au  compte  du  Budget  Géné- 
ral, soit  ordinaire,  soit  extraordinaire. 

Vouloir  d'ailleurs  faire  supporter  par  le  budget  de  stations  d'essais, 
des  dépenses  de  cette  importemce  et  de  cette  natiire  conduit  à  subordonner 
le  choix  d'un  emplacement  purement  agricole  à  des  considérations  de  bâti- 
ments existants  tels  que  ceux  de  Bingerville. 

En  résumé,  nous  pensons  qu'il  faut  dabord  bien  préciser  le  pro- 
gramme à  remplir  et  l'on  ven-a  ensuite  de  quelle  manière  on  peut  y  satis- 
faire. 

Nous  craignons  que  l'Inspection  Générale  de  l'Agriculture  de  l'A.  0. 
F.  n'ait  procédé  d'une  manière  inverse  et  ait  pris  comme  point  de  départ  le 
désir  de  trouver  un  emploi  immédiat  à  une  très  grosse  somme  prélevée  sur 
le  fonds  de  liquidation  du  Consortium  de  l'Huilerie. 

Ceci  posé,  voyons  comment  l'on  peut  entrevoir  le  programme  qu'il  y 
aura  lieu  de  tracer  à  l'organisme  dont  nous  nous  proposons  la  constitution. 

III 

PROGRAMME  D'ÉTUDES  PROPOSÉ 

Il  nous  semble  que  l'intei-vention  de  la  Société  dont  nous  préconisons 
la  création  pourrait  être  envisagée  de  la  manière  suivante  : 

Elle  devra  avant  tout  s'efforcer  d'effectuer  cette  coordination  que  les 
ser\'ices  officiels  sont  impuissants  à  récdiser. 

Ses  études  et  ses  travaux  seront  effectués  : 

1°  Dans  des  stations  dépendant  uniquement  d'elle; 

2°  Dans  des  stations  du  gouvernement  placées  sous  sa  surveillance 
directe; 

Et  3°  dans  les  plantations  ou  stations  dépendant  d'entreprises  pai'ti- 
culières  ou  d'autres  organismes  similaires  qui  s'occupent  d'oléagineux  ou 
d'autres  cultures. 
En  pratique  ses  efforts  répondront  à  des  ordres  d'idées  différents  : 

1°  L'amélioration  de  la  culture  de  l'arachide  et  du  palmier  à  huile 
qui  constitue  la  base  du  programme  envisagé  par  le  Gouvernement  Géné- 
ral de  l'Afrique  Occidentale; 

2°  Le  développement  de  ces  cultures  dans  d'autres  colonies  et  l'aug- 
mentation de  la  production  des  autres  plantes  oléagineuses. 

Voyons  donc  tout  d'abord  ce  qu'il  y  aurait  lieu  d'envisager  pour  fara- 
chide  et  le  palmier  à  huile. 


—  52 


I.  —  Arachides 


Il  nous  paraît,  sauf  plus  ample  informé,  que  la  station  de  M'Bam- 
bey  peut  très  probablement  être  choisie  comme  siège  de  la  station  expé- 
rimentale de  l'arachide  sur  de  toutes  autres  bases  que  celles  approuvées 
par  l'Inspection  Générale  de  TAgriculture  de  l'A.  O.  F. 

Ce  pi'ogramme,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  ne  s'attache  pas  suffisam- 
ment aux  questions  scientifiques,  il  s'encombre  de  toute  une  partie  cultu- 
rale  qui  doit  à  notre  sens  être  envisagée  ailleurs. 

L'exécution  du  programme  de  sélection  et  d'amélioration  envisagée  par 
MM.  Chevalier  et  Roubaud  nous  paraît  pouvoir  être  réalisé  avec  des  frais 
d'installation,  de  matériel  et  de  personnel  beaucoup  plus  modeste  que  ceux 
demandés  par  l'Inspection  Générale. 

Un  spécialiste  de  la  sélection  auquel  serait  adjoint  un  agent  de  culture 
paraît  très  suffisant  dans  les  premières  années  pour  faire  d'excellente  be- 
sogne et  l'ensemble  de  bâtisses  prévues  leur  serait  inutile. 

Au  point  de  vue  du  matériel,  il  faut  surtout  leur  donner  la  main-d'œu- 
vre indigène  en  quantité  suffisante. 

Un  matériel  simple  de  motoculture  complétera  cette  main-d'œuvre  et 
il  ne  sera  pas  nécessaire  de  s'encombrer  de  la  question  des  animaux  de 
trait. 

Tandis  que  ces  recherches  qui  porteront  avant  tout  sur  la  sélection 
et  l'aménagement  du  sol,  s'effectueront,  la  société  examinera  ce  qu'il  con- 
vient de  faire  au  point  de  vue  de  la  motoculture  et  de  l'emploi  des  instru- 
ments mus  par  des  animaux. 

Si  les  entreprises  privées  qui  s'adonnent  dès  maintenant  au  Sénégal 
et  au  Soudan  à  la  culture  de  l'arachide  et  des  plantes  textiles  (coton,  aga- 
ves, etc.),  continuent  leurs  travaux,  la  société  pourra  s'entendre  avec  elles 
pour  que  leur  expérience  puisse  profiter  à  tous.  Elle  leur  prêtera  son  con- 
cours et  son  intervention  continuera  à  assurer  la  continuité  de  ces  tentati- 
ves privées  si  intéressantes. 

Il  y  aura  lieu  ensuite  de  rechercher  comment  la  multiplication  des  se- 
mences améliorées  qui  auront  été  obtenues  par  la  station  pourra  être  assu- 
rée et  comment  les  indigènes  pourront  être  amenés  à  appliquer  les  nouvel- 
les méthodes  culturales.  La  Société  d'Encouragement  agira  dans  ce  but  d'ac- 
cord avec  les  services  agricoles  officiels  et  avec  les  entreprises  privées. 

La  création  de  plantations  de  multiplication  des  semences  améliorées 
pourra  alors  être  faite  en  toute  connaissance  de  cause  et  les  dépenses  d'ou- 
tillage de  motoculture  ne  seront  engagées  que  pour  des  résultats  certains 
et  non  d'après  un  procédé  qui  consiste  à  acheter  du  premier  coup  toutes 
sortes  d'appareils  très  coûteux  sans  savoir  s'ils  pourront  être  utilisés. 

Du  reste  un  calcul  très  simple  montre  que  ces  stations  de  multiplica- 
tion ne  pourront  servir  qu'à  alimenter  les  cultures  faites  dans  le  même  but 
par  des  indigènes  choisis.  Si  l'on  admet  qu'un  hectare  rapporte  en 
moyenne  une  tonne  d'arachides  en  coque  ot  si  l'on  compte  50  kilos  par  hec- 
tare pour  la  semence,  ce  qui  est  peu  en  raison  des  remplacements  qui  s'im- 
posent par  suite  des  dégtâts  des  oiseaux  et  des  rodants  on  constate  que  pour 
obtenir  une  récolte  de  300.000  tonnes  il  faudrait  15.000  tonnes  de  semences 
c'est-à-dire  consacrer  15.000  hectares  à  leur  production. 


—  53  — 

Les  graines  sélectionnées  ne  pourront  donc  servir  qu'à  améliorer  peu  à 
peu  les  cultures  indigènes. 

L'introduction  de  semences  étrangères  devra  être  également  un  des  su- 
jets de  préoccupation  de  la  société  d'encouragement  mais  cette  introduc- 
tion devra  être  faite  avec  le  plus  grand  soin  au  point  de  vue  Qe  la  prophy- 
laxie et  seulement  après  expérimentation  par  les  stations  d'essais. 

IL  —  Palmier  a  huile 

Si  le  champ  d'investigation  qui  s'offre  aux  études  scientifiques  agrico- 
les aux  colonies  n'était  si  vaste  et  si  l'on  ne  devait  perdre  de  vue  la  néces- 
sité de  répartir  les  crédits  et  surtout  le  personnel  compétent  disponible  en- 
tre les  diverses  stations  à  créer  ou  à  développer,  on  pourrait  approuver  la 
création  de  deux  nouvelles  stations  consacrées  au  palmier  à  huile  l'une  à 
la  Côte  d'Ivoire,  l'autre  au  Dahomey  qu'envisage  l'Inspection  Générale  de 
l'Agriculture  de  l'A.  0.  F. 

Il  nous  semble  cependant  qu'il  y  aurait  lieu  de  répartir  tout  différem- 
ment cette  expérimentation  : 

Est-il  absolument  nécessaire  d'avoir,  dans  le  début  tout  au  moins  deux 
stations,  en  somme  assez  voisines  et  situées  dans  des  climats  analogues 
pour  résoudre  ce  problème  primordial  de  la  culture  du  palmier  à  huile  : 
la  sélection  ? 

Il  ne  faut  pas  oublier,  en  effet,  qu'en  dehors  de  ces*  stations  centrales 
qui  font  l'objet  du  programme  actuel  du  Gouvernement  Général  de  l'A. 
0.  F.  il  y  a  les  stations  des  services  locaux  dont  il  n'y  a  pas  lieu  de  décider 
la  suppression  et  les  plantations  privées  créées  ou  qui  doivent  se  créer 
sous  peu  dont  il  y  a  à  tenir  compte. 

Si  nous  distinguons,  ainsi  que  cela  nous  paraît  essentiel,  les  études 
qui  ont  un  caractère  nettement  scientifique  (sélection,  engrais,  lutte  contre 
les  maladies,  et  celles  qui  se  rattachent  à  la  création  de  plantation,  il  nous 
semble  que  l'on  pourrait  préconiser  l'organisation  suivante  : 

Une  station  centrale  serait  consacrée  aux  recherches  d'ordre  scientifi- 
que :  c'est  à  celte  station  que  serait  rattaché  le  personnel  supérieur  ou  plus 
particulièrement  spécialisé. 

Il  nous  semble  qu'elle  serait  placée  avec  avantage  au  Dahomey  plutôt 
qu'à  la  Côte  d'Ivoire  étant  donné  l'état  plus  avancé  de  la  culture  du  pal- 
mier à  huile  dans  cette  dernière  colonie  et  l'influence  plus  rapide  qu'elle 
pourra  exercer  sur  la  production  indigène. 

A  cette  station  serait  rattaché  également  le  centre  d'études  du  traite- 
ment mécanique  des  fruits. 

Les  stations  locales  de  la  Guinée  et  de  la  Côte  d'Ivoire  dépendant  des 
Services  agricoles  locaux  participeraient  au  programme  de  recherches  et 
aux  sélections. 

Il  y  a  lieu  d'autre  part  de  tenir  compte  de  ce  qui  existe  déjà  au  Togo, 
au  Cameroun  et  au  Gabon. 

Dans  les  deux  anciennes  colonies  allemandes  ont  été  créés  depuis  long- 
temps d'importantes  plantations  d'Elaeis  qui  malgré  l'abandon  oiî  elles  ont 
été  laissées  pendant  la  guerre  constituent  des  éléments  précieux  d'études. 

Le  Gabon  est  la  seule  des  colonies  de  l'.Afrique  Occidentale  et  Equa- 
toriale  où  des  efforts  très  sérieux  aient  été  faits  pour  la  création  de  planta- 
tions de  palmiers  à  huile  par  des  entreprises  privées. 


—  54  — 

Les  résultats  obtenus  sont  des  plus  intéressants  sinon  dès  maintenant 
au  point  de  vue  pécuniaire,  du  moins  au  point  de  vue  des  enseignements 
à  en  tirer. 

Au  lieu  d'engager  des  sommes  considérables  d'une  manière  adminis- 
trative pour  créer  de  grandes  plantations  à  la  Côte  d'Ivoire  et  au  Dahomey 
ne  serait-il  pas  plus  rationnel  de  prendre  les  mesures  nécessaires  pour  rat- 
tacher tout  au  moins  une  de  ces  plantations  du  Gabon  à  l'ensemble  expé- 
rimental d'études  du  palmier  à  huile  ? 

La  remise  en  culture  des  plantations  du  Togo  et  du  Cameroun  appor- 
terait également  sa  part  au  programme  à  réaliser. 

Enfin  nous  mettrons  presque  en  première  ligne  la  nécessité  de  pour- 
suivre ces  recherches  en  liaison  avec  les  travaux  effectués  à  l'étranger,  tant 
aux  Indes  Anglaises  et  Néerlandaises  qu'en  Afrique  Occidentale  anglaise 
et  au  Congo  Belge. 


IV 


CONSIDÉRATIONS    D'ORDRE 
GÉNÉRAL 


Dans  les  pages  qui  précèdent,  nous  nous  sommes  appliqués  à  recher- 
cher de  quelle  manière  devait  être  enfin  organisée  rexpérimentation  agri- 
cole scientifique  qui  doit  permettre  d'obtenir  la  production  indigène  la 
plus  grande  possible  en  proportion  de  la  situation  générale  de  la  mise  en 
valeur  de  nos  colonies  et  linterA-ention  d'entreprises  dirigées  par  des  blancs. 

Il  nous  paraît  que  ce  n'est  pas  sortir  du  cadre  précis  que  nous  avons 
cru  devoir  donner  à  ce  premier  rapport,  que  de  dire  quelques  mots  des 
mesures  complémentaires  qui  s'imposent  dans  la  métropole  pour  que  cel- 
les-ci puissent  bénéficier  directement  de  cet  effort  fait  dans  ces  colonies  en 
vue  d'augmenter  leur  production  en  matières  grasses. 

Tout  d'abord,  nous  rappellerons  la  nécessité  dont  tous  les  membres  de 
la  Section  des  Matières  Grasses  du  Conseil  Supérieur  des  Colonies  sont  en- 
tièrement convaincus,  d'organiser  la  réception  de  cette  matière  première 
dans  les  conditions  les  plus  économiques  possibles. 

Dans  les  circonstances  normales,  l'industrie  des  matières  grasses, 
comme  toutes  les  industries  dans  lesquelles  la  matière  première  subit  peu 
de  manipulation,  est  une  industrie  qui  ne  peut  lutter  contre  la  concurrence 
étrangère  que  sur  une  marge  de  bénéfices  très  limités. 

L'enquête  à  laquelle  a  procédé  pendant  la  guerre  en  Angleterre  un  co- 
mité composé  des  personnes  les  plus  compétentes  et  dont  l'Institut  Colonial 
de  Marseille  a  dépouillé  les  travaux,  a  montré  combien  était  faible  la 
marge  qui  avait  permis  aux  Allemands  de  monopoliser  en  quelque  sorte 
l'industrie  des  amandes  de  palme. 

M.  C.  C.  Knoues,  un  des  Administrateurs  de  Lever  Br.  a  déclai'é  au 
Comité  qu'à  son  avis  cet  avantage  était  seulement  de  .o  à  10  sh.  par  tonne. 

M.  J.  Watson,  le  grand  fabricant  d'huile  a  été  du  même  avis  et  a  dé- 
claré :  «  Il  nous  est  impossible  de  concurrencer  les  Allemands  pour  les 
amandes  de  palme  s'il  y  a  5  sh.  contre  nous.  Nous  serions  heureux  de  tra- 
vailler avec  une  marge  de  5  s.  en  temps  normal,  mais  si  ce  sont  les  Alle- 
mands qui  ont  cette  marge,  nous  ne  pouvons  nous  en  occuper  en  aucune 
manière  ». 

Cet  écart  était  expliqué  pour  une  partie  par  l'avantage  qu'offre  aux 
importateurs  un  marché  bien  organisé  et  sur  lequel  ils  peuvent  trouver  à 
écouler  sans  difficultés  les  quantités  qu'ils  importent.  Pour  une  autre  part 
les  frais  de  port  étaient  moins  élevés  à  Hambourg  qu'à  Liverpool  d'environ 
2  s.  6  d.  par  tonne.  Les  frais  de  transport  par  chalands  du  port  aux  usines 
de  la  région  ne  dépassaient  pas  6  à  9  d.  en  Allemagne,  tandis  que  de  Hull  à 
Selby  oii  sont  les  usines  à  huile  ils  atteignaient  1  s.  3  d.  Le  fait  de  pouvoir 


—  56  — 

être  débarqué  dans  un  port  outillé  pour  manutentionner  des  graines  en 
vrac  représente  une  économie  de  1  s.  par  tonne  par  rapport  à  l'obligation 
de  mettre  en  sacs  les  graines  pour  pouvoir  les  décharger  et  les  transporter 
aux  usines. 

Ces  chiffes  paraissent  peu  importants  et  cependant  additionnés,  ils  re- 
présenteraient l'écart  grâce  auquel  les  Allemands  s'étaient  assurés  le  mono- 
pole. 

On  sait  combien  nos  ports  sont  actuellement  dans  une  situation  infé- 
rieure tant  au  point  de  vue  de  cet  outillage  nécessaire,  que  de  la  situation 
des  usines  qu'ils  desservent. 

Si  donc,  l'on  veut  que  nos  industriels  puissent  offrir  aux  producteurs 
coloniaux  un  prix  avantageux  par  rapport  à  leurs  concurrents  étrangers,  il 
faut  remédier  à  cette  situation. 

Des  travaux  importants  doivent  être  effectués  dans  ce  but  et  nous  rap- 
pellerons simplement  à  cet  égard  que  l'affectation  d'une  partie  des  fonds 
laissés  disponibles  par  le  Consortium  de  l'Huilerie  à  ces  travaux  a  été  pré- 
vue dans  la  convention  constitutive  de  ce  consortium. 

Le  perfectionement  de  l'industrie  est  également  une  cause  qui  influe 
directement  sur  les  prix  de  revient  des  produits  fabriqués  et  par  consé- 
quent sur  les  possibilités  des  prix  d'achat  de  la  matière  première. 

L'enquête  anglaise  à  laquelle  nous  venons  de  faire  allusion  a  estimé 
aux  chiffres  de  5  à  10  s.  par  tonne  d'amandes  de  palme  le  prix  supplé- 
mentaire que  pouvaient  payer  les  Allemands  du  fait  de  la  supériorité  de 
leur  outillage  et  de  leur  technique. 

Là  encore  des  dépenses  d'intérêt  général  doivent  permettre  l'améliora- 
tion de  notre  industrie,  notamment  grâce  à  l'organisation  des  centres  d'étu- 
des, d'enseignements  spéciaux  et  de  recherches. 

Une  somme  a  été  prévue  également  dans  ce  but  sur  la  liquidation  des 
fonds  du  Consortium  de  l'Huilerie. 

La  solution  que  nous  préconisons  doit  permettre  de  satisfaire  à  ces  di- 
verses préoccupations,  les  sommes  à  prélever  sur  les  soldes  du  Consortium 
de  l'Huilerie  pour  les  études  à  faire  aux  colonies  devant  laisser  disponible 
les  sommes  nécessaires  pour  les  dépenses  à  faire  en  France. 


CONCLUSIONS 


Nous  pourons  résumer  en  peu  de  mots  ce  long  rapport. 

Il  n'est  pas  exact  de  dire  que  les  Colonies  Françaises  peuvent  fournir 
très  facilement  à  la  métropole  les  matières  grasses  dont  elle  a  besoin. 

L'augm.entation  de  production  qu'il  est  nécessaire  de  réaliser,  sera 
évidemment  proportionnelle  au  développement  des  moyens  ùe  transport 
et  à  l'augmentation  de  la  population,  mais  c'est  là  une  proposition  qu'il 
suffit  d'énoncer  et  la  Section  des  Matières  Grasses  du  Conseil  Supérieur 
(les  Colonies  ne  pourra  qu'approuver  les  conclusions  auxquelles  parvien- 
dront les  sections  de  ce  Conseil  de  qui  ces  questions  relèvent  plus  particu- 
lièrement. Elle  doit  cependant  signaler  la  nécessité  impérieuse  de  terminer 
le  chemin  de  fer  qui  relie  les  ports  du  Sénégal  au  Niger  et  de  doter  ce  ré- 
seau du  matériel  nécessadre. 

Votre  Section  doit  plus  particulièrement  se  préoccuper  de  la  réalisation 
îa  plus  rapide  possible  du  projet  qu'a  si  magistralement  établi  M.  le  Gou- 
verneur Général  Merlin  en  faveur  de  la  réorganisation  des  études  scien- 
tifiques relatives  à  la  culture  de  l'arachide  et  du  palmier  à  huile. 

Le  projet  tracé  dans  ce  but  par  son  Inspection  Générale  de  l'Agricul- 
ture ne  correspondant  pas  cependant  au  but  qu'il  convient  réellement  d'at- 
teindre, en  ce  sens  que  les  très  grosses  dépenses  sur  lequel  il  est  établi 
n'ont  pas  pour  objet  principal  de  permettre  d'effectuer  des  recherches  et 
des  études,  mais  bien  de  créer  de  grandes  plantations  dont  l'exécution, 
pour  être  couronnée  de  succès,  suppose  connu  justement  tout  ce  qu'il  est 
nécessaire  d'étudier. 

Pour  l'arachide,  le  budget  delà  station  est  presque  entièrement  absorbé 
par  des  dépenses  de  bâtiments  et  de  matériel  de  culture  qui  atteignent  une 
somme  considérable.  C'est  une  station  d'essais  de  machines  qui  est  ainsi 
conçue  et  non  l'amélioration  culturale. 

Pour  le  palmier  à  huile,  le  budget  est  également  absorbé  par  la  cons- 
truction d'importants  bâtiments  et  par  des  frais  de  défrichements  de  su- 
perficies considérables. 

Notre  avis  est  qu'il  faut  établir  ces  stations  sur  des  bases  autres  et 
s'en  tenir  dans  les  débuts  tout  au  moins,  à  des  études  scientifiques  diffé- 
rentes de  la  conduite  ordinaire  d'une  plantation. 

M.  le  Gouverneur  Général  Merlin,  en  même  temps  qu'il  décidait  la 
création  de  ces  centres  d'études  que  ces  services  ont  transformé  en  centres 
de  plantations,  a  très  sagement  pensé  que  pour  éviter  que  ces  stations 
n'aient  le  sort  de  la  plupart  des  tentatives  qui  ont  été  faites  jusqu'ici  pour 
doter  nos  colonies  des  institutions  scientifiques  qui  leur  sont  nécessaires 
pour  le  développement  de  leur  agriculture,  il  convenait  de  les  placer  sous 
la  tutelle  d'un  ConseiLqui  assurerait  leur  direction. 


—  58  — 

Nous  nous  permettons  de  penser  que  pour  que  le  but  cherché  par 
M.  Merlin  soit  atteint,  il  faut  préciser  le  caractère  que  devra  avoir  ce  con- 
seil et  le  rendre,  dans  la  plus  large  mesure  possible,  indépendant  des  vicis- 
situdes administratives  qu'il  a  pour  but  de  neutraliser. 

Cette  direction  doit  pouvoir  être  assurée,  semble-t-il,  le  plus  sûrement 
par  un  organisme  d'intérêt  général  à  forme  de  groupement  privé  qui  dis- 
poserait des  ressources  nécessaires  et  qui  assurerait  le  programme  à  réa- 
liser. 

Cette  société  serait  composée  des  représentants  des  commerçants  et 
des  industriels  intéressés,  ainsi  que  de  l'Administration. 

Son  capital  lui  serait  fourni  à  l'aide  d'un  prélèvement  fait  pur  le  solde 
laissé  disponible  par  la  liquidation  du  Cimsortium  de  l'Huilerie  Française  et  • 
il  semble  bien  qu'une  somme  de  5  milliims  serait  suffisante  si  elle  est  com- 
plétée annuellement  par  des  subventions  des  budgets  des  colonies  et  prove- 
nant également  des  groupemens  privés  intéressés. 

Une  fois  cette  société  créée,  elle  déciderait  la  mesure  dans  laquelle  ello 
agirait  par  ses  propres  moyens  ou  ferait  appel  au  concours  des  stations 
créées  ou  à  créer  dans  les  diverses  colonies.  Elle  utiliserait  en  même  temps 
certaines  des  plantations  existantes,  par  exemple  au  Oabon,  au  Togo  ou  au 
Cameroun. 

Enfin,  elle  se  tiendrait  en  liaison  avec  les  statio?is  scientifiques  étran- 
gères et  assurerait  à  nos  colonie  le  bénéfice  des  découvertes  faites  à  l'étran- 
ger. 

La  formule  que  nous  proposons  nous  paraît  avoir  en  outre  l'avantage  d^ 
permettre  d'étendre  ces  investigations  et  cette  action  à  l'ensemble  des  di- 
verses contrées  formant  l'empire  colonial  français  et  non  point  seulement 
à  une  seule  d'entre  elles. 

En  même  temps,  des  mesures  devront  être  pri.^es  pour  améliorer  les 
conditions  de  débarquement  et  de  manutention  de  marchandises  dans  nos 
ports,  ainsi  que  pour  perfectionner  la  technique  industrielle  du  traitement 
des  matières  grasses. 

Ce  sont  ces  conclusions  que  nous  nous  permett')ns  de  soumettre  à  l'at- 
tion  de  la  Section  des  Matières  Grasses  du  Conseil  Supérieur  des  Colonies  : 

Nous  aurons  réalisé  ainsi  une  œuvre  d'autant  plus  belle  qu'elle  porte 
en  elle  tous  les  gages  de  réussite  et  de  survie;  la  ccord'nation  des  efforts  ot 
des  résultats,  l'augmentation  simultanée  de  la  technique  de  la  production, 
des  moyens  de  transport  et  de  la  technique  de  l'utilisati'jn,  et  je  crois  pou- 
voir dire  que,  sur  l'ensemble  du  programme  ainsi  réalisé  pour  l'emploi 
des  fonds  de  liquidation  du  Consortium  de  l'Huilerie,  l'ensemble  des  grou- 
pements intéressés  se  déclare  d'accord,  donnant  ainsi  fl  la  répartition  que 
j'ai  rappelé  plus  haut  l'autorité  qui  vient  de  l'avis  commun  de  compétences 
aussi  variées  qu'indiscutables. 

Marseille,  le  10  avril  1922. 


J 


LA    CULTURE   DES    OLEAGINEUX 
AU  MAROC 

Rapport  de 

M.  ETESSE 

Chef  du  service  de  VAgncullure  et  des  Améliorations  agricoles  du  Maroc 


Olivier 


Le  Maroc  comme  tous  les  pays  musulmans  est  un  grand  consomma- 
teur de  matières  grasses  présentement.  Pour  faire  face  à  ses  besoins  il  est 
dans  la  nécessité  de  recourir  à  l'importation,  alors  que  l'olivier,  essence 
oléagineuse  par  excellence,  trouve  dans  la  méseta  et  dans  les  contreforts 
du  Grand  et  Moyen  Atlas  d'excellentes  conditions  de  réussite,  ainsi  qu'en 
attestent  les  bouquets  d'oliviers  existant  dans  ces  diverses  régions.  Cepen- 
dant, et  bien  que  la  multiplication  et  l'exploitation  des  oliviers  soient  con- 
nues des  indigènes  depuis  les  époques  les  plus  reculées;  qu'ils  extraient 
l'huile  d'olive  et  la  consomment;  qu'ils  se  servent  pour  leur  nourriture 
d'une  partie  des  fruits  de  cet  arbre,  les  surfaces  plantées  semblent  s'être 
peu  développées. 

Importance  de  l'importation  d'hicile.  —  Les  huiles  d'olives  importées 
au  Maroc,  proviennent,  pour  la  majeure  partie  d'Espagne,  la  France  vient 
au  second  rang.  Les  importations  totales  de  1915  à  1919  sont  les  suiva.ntes  : 

1915  688.369  kilos 

1916  276.645    — 

1917   1.273.876    — 

1918  175.089    — 

1919  ; 1.189.381    — 

En  1917  et  en  1919  sur  le  chiffre  total  indiqué,  l'importation  d'ori- 
gine espagnole  représentait  : 

1917  1 .  103.879  kilos 

1919  1.163.200    — 

Tandis  que  la  part  de  la  France  à  cette  même  époque  était  : 

1917 162.298  kilos 

1919 26.149    — 

Ces  chiffres  sont  éloquents  et  montrent  que  la  culture  de  l'olivier  peut 
être  très  étendue  au  Maroc,  avant  de  faire  face  à  ses  propres  besoins. 


—  60  — 

Régions  de  culture  et  superficies  complantées.  —  Bien  qu'il  existe 
quelques  arbres  dans  la  zone  côlière,  les  plantations  d'oliviers  sont  plus 
importantes  à  l'intérieur  et,  pour  la  zone  française,  les  régions  les  plus 
favorisées  à  ce  point  de  vue  sont  celles  de  Fez,  Marrakech  et  Meknès.  Des 
statistiques  assez  précises  sur  le  nombre  de  pieds  d'oliviers  en  rapport 
existant  dans  ces  contrées,  sont  fournies  par  le  Tertib,  qui  est  un  impôt 
frappant  chaque  arbre  en  production.  Les  chiffres  donnés  sont  les  suivants 
pour  l'année  1921  : 

Maroc  oriental 29.690 

Taza    182.567 

Fez    897.812 

Ouezzan 4 .  491 

Gharb   9.316 

Rabat   . . . .' 347 

Chaouia   i-218 

Doukkala  852 

Abda  3.978 

Haha  Chiadma 159.573 

Marrakech    579.831 

Tadla   34.509 

Meknès   262.953 

Ces  arbres  se  répartissent  entre  les  colons  européens  et  les  indigènes, 
mais  les  premiers  ne  les  possèdent  pour  la  presque  totalité,  que  par  voie 
d'acquisition,  peu  d'arbres  plantés  par  ceux-là  étant  déjà  en  rapport,  s'il  y 
en  a.  Cette  répartition  se  fait  ainsi  : 

Nombre  de  pieds  d'oliviers 

Maroc  oriental 14.695  14.995 

Taza   78  182.489 

Meknès  19.293  878.519 

Fez  39.204  223.749 

Ouezzan   »  4.991 

Gharb    260      >  9.056 

Rabat   ; .  310  37 

Casablanca   153  1 .065 

Doukkala  »  852 

Abda  201  3.777 

Haha   Chiadma 35  159.538 

Marrakech   101.773  478.058 

Tadla 94  34.415 

Le  nombre  total  d'arbres  recensés  atteint  2.167.637. 

On  remarquera  que  dans  ces  chiffres  ne  figure  pas  la  région  située 
au  fond  de  l'Ailas,  notamment  le  Sous  qui  possède  également  d'impor- 
tants peuplements  qui  viendront  grossir  les  chiffres  précédents  quand  la 
région  sera  complètement  pacifiée. 

Mesures  prises  pour  la  conservation  et  Verlension  des  plantations.  —  A 
une  certaine  éqoque,  les  indigènes  tenaient  peu  compte  des  plant^itions 
d'oliviers  dont  ils  trouvaient  la  production  pou  rémunératrice.  Ils  les  abat- 


—  61  — 

talent  même,  pour  se  livrer  à  des  cultures  qu'ils  estimaient  plus  profita- 
bles. Une  réglementation  mit  fin  à  ces  abus  et  même  pour  encourager  la 
plantation,  il  fut  décidé  qu'aucun  impôt  ne  serait  payé  pendant  les  20  pre- 
mières années  de  la  plantation.  Les  conditions-  économiques  s'étant  trans- 
formées, la  valeur  des  produits  de  l'olivier  a  toujours  été  en  croissant  et 
l    discrédit  a  complètement  dispétru. 

L'importance  qu'il  y  a  à  favoriser  l'extension  des  plantations  d'oliviers 
a  conduit  l'Administration  du  Protectorat  à  stimuler  l'initiative  des  agri- 
culteurs dans  cette  voie.  Elle  a  eu  le  souci  d'aider  au  développement  de 
cette  richesse  nationale  et  considérant  que  même  dans  des  conditions  de 
milieu  et  de  réussite  les  plus  favorables  les  plantations  de  cette  essence 
comportaient  l'investissement  de  capitaux  dont  la  rémunération,  subor- 
donnée à  la  mise  à  fniit  normale  des  arbres  ne  saurait  être  envisagée  avant 
la  12°  ou  la  15'  année,  elle  a  jugé  utile,  profitant  en  cela  de  l'expérience 
acquise  en  Algérie,  d'accorder  des  primes  à  la  plantation  et  au  greffage  de 
cet  arbre. 

Un  arrêté  tout  récent,  accorde  après  la  reprise,  une  prime  de  3  francs 
par  olivier  planté  ou  greffé,  à  raison  de  50  arbres  à  l'hectare  et  pour  cha- 
que particulier,  un  maximum  annuel  de  plantation  de  10  hectares.  Cette 
mesure  qui  a  été  appliquée  au  début  de  l'année  en  cours  semble  devoir 
donner  de  très  heureux  résultats.  Il  a  été,  en  effet,  déclaré  dans  les  trois 
mois  d'hiver  36.875  arbres  nouvellement  plantés,  se  répartissant  comme 
il  suit  : 

ilégions  Surfaces  Arbres  plantés 

Oudjda  60 

Fez 148  ha.  15  17.643 

Meknès 65  ha.  4. 153 

Kenitra  76  ha.  49  3.509 

ftabat   32  ha.  1 .318 

Casablanca   754 

Mazagan    450 

Safl    1  ha.  50  70 

Marrakech 106  ha.  8.918 


36.875 


Il  faut  remarquer  que,  notamment  dans  la  région  de  Fez,  toutes  ces 
plantations  sont  effectuées  par  des  indigènes  et  qu'il  y  a  là  un  indicé  tout 
à  fait  encourageant. 

Rendement  et  état  actuel  des  cultures.  —  Il  faut,  au  point  de  vue  du 
rendement  des  oliviers,  distinguer  entre  les  plantations  du  Maroc,  en 
général,  et  celles  de  Marrakech.  Ces  dernières  sont,  en  effet,  effectuées  en 
terrains  irrigués  et  les  arbres  fournissent,  dans  ces  conditions,  un  rende- 
ment plus  élevé.  On  estime,  d'une  façon  générale  que,  dans  les  régions 
non  irriguées,  le  rendement  d'un  olivier  en  bonne  production  est,  en 
moyenne  de  12  kilos  à  15  kilos  d'olives  dans  les  régions  du  nord.  Dans  la 
région  de  Marrakech,  la  moyenne  est  d'environ  20  kilos.  D'après  les  indi- 
gènes, un  bon  arbre  moyen  rapporterait  20  kilos  de  fruits  et  en  grosse 
production  40  kilos  dans  cette  dernière  région. 


—  62  — 

L'état  actuel  des  cultures  est  loin  de  permettre  aux  arbres  de  donner 
tous  les  fruits  qu'ils  seraient  susceptibles  de  produire. 

La  majeure  partie  des  plantations,  sont  faites  sans  méthode;  en  géné- 
ral, les  pieds  sont  beaucoup  trop  près  les  uns  des  autres  (3  m.  50  au  lieu 
de  '  10  qui  seraient  nécessaires),  à  tel  point  que,  parfois,  les  ramures 
se  touchent  et  qu'il  est  impossible  à  la  lumière  et  à  l'air  de  pénétrer  entre 
les  feuillages.  Cette  disposition  permet  à  la  fumagine  de  se  développer 
à  son  aise'et  de  compromettre  gravement  récolte  et  plantation. 

La  taille  est  également  à  peu  près  ignorée  des  indigènes.  Les  arbres 
se  développent  normalement  en  hauteur,  si  bien  que  la  cueillette  ne  peut 
se  faire  ni  à  la  main,  ni  au  peigne  dalmate.  On  est  obligé  d'avoir  recours 
au  gaulage. 

Ce  procédé  a  le  grave  inconvénient  de  briser  une  grande  quantité  de 
rameaux  qui  pourraient  donner  des  fruits  l'année  suivante.  En  même 
temps  l'arbre  s'épuise  à  réparer  les  cicatrices  produites. 

Les  indigènes  défendent  leur  système  en  prétendant  que  le  gaulage 
nettoie  les  arbres  et  les  débarrassant  des  branches  sèches,  oe  qui  évite 
de  recourir  à  la  taille  qui  s'imposerait  autrement  tous  les  3  ans. 

La  vérité  est  que  les  arbres  restent  cependant  trop  touffus,  pleins  de 
brindilles  et  de  branches  inutiles,  et  qu'une  taille  raisonnée  est  indispen- 
sable pour  obtenir  un  meilleur  rendement. 

L'irrigation  laisse  aussi  quelque  peu  à  désirer.  Dans  les  régions  où 
elle  est  facile,  elle  est  assez  suivie  :  2  ou  3  irrigations  en  hiver,  4  et  5  en 
été,  en  dehors  de  la  période  de  floraison  et  des  deux  mois  qui  suivent. 
Mais,  parfois,  il  en  est  fait  abus,  d'où  il  résulte  un  trop  grand  développe- 
ment du  bois  et  une  suralx)ndance  d'eau  de  végétation  dans  les  fruits. 
Dans  les  contrées  où  l'eau  est  assez  rare,  il  faut  se  contenter  de  creuser 
autour  de  l'arbre  et  sur  la  demi  conférence  seulement  de  celui-ci,  une 
cuvette  qui  recueille  les  eaux  de  ruissellement. 

Les  indigèns  emploient  peu  la  fumure.  Celle-ci  est  cependant  assez 
aisée  à  se  procurer,  puisqu'en  général  les  marocains  éleveurs  la  donnent 
gratuitement  à  qui  veut  se  charger  de  l'enlever. 

La  régénération  est  faite,  soit  par  bouturage,  soit  par  marcottage, 
mais  toujours  de  façon  trop  peu  soignée  pour  donner  de  bons  résultats. 

Enfin,  trop  souvent  le  sol  occupé  par  les  oliveraies  est  laissé  en  friche, 
alors  que  là  où  des  pieds  sont  suffisamment  loin  les  uns  des  autres,  la  cul- 
ture intercalaire  d'orge,  de  fèves  et  la  culture  maraîchère  pourraient  don- 
ner des  produits  dont  la  vente  serait  rémunératrice  et  paierait,  au  moins 
une  partie  des  frais  de  la  culture  des  olives. 

La  Direction  générale  de  l'Agriculture,  du  Commerce  et  de  la  Colo- 
nisation s'efforce  d'amener  les  indigènes  marocains  à  adopter  nos  procé- 
dés culturaux.  A  cette  fin,  elle  se  livre  à  des- démonstrations  prouvant  la 
supériorité  de  nos  méthodes.  Des  moniteurs  sont  dressés  à  la  taille,  qui 
auront  pour  mission  d'exécuter  les  divers  soins  culturaux  envisagés,  en 
opérant,  par  groupes,  sous  la  surveillance  de  l'Inspecteur  régional  d'Agri- 
culture. 

Les  indigènes  ont  attendu  les  résultats  de  nos  façons  de  procéder  sur 
les  oliviers  des  biens  maghzen  ou  habous,  pour  entreprendre  la  taille  do 
leurs  arbres.  En  1921,  un  premier  résultat  a  été  obtenu  h  c«t  égard  dans  la 
région  de  Meknès  où  l'Inspecteur  d'Agriculture  a  été  sollicité  par  les  popu- 
lations du  Zerhoun  pour  effectuer  la  taille  sur  les  oliviers  appartenant 


—  63  - 

aux  indigènes  de  cette  région.  C'est  que  les  travaux  de  régénération  déjà 
effectués  depuis  plusieurs  années  sur  des  oliviers  appartenant  à  l'Ktat  ont 
fait  ressortir  des  résultats  probants,  la  récolte  des  oliviers  taillés  a  été 
doublée  dès  la  troisième  année  qui  suivit  la  taille. 

Régime  de  la  propriété  (1).  —  Il  est  à  signaler  que  fréquemment  les 
arbres  d'une  même  oliveraie  sont  à  plusieurs  propriétaires  et  même  le 
propriétaire  des  oliviers  n'est  pas  toujours  le  même  que  celui  du  sol.  Une 
grande  partie  des  oliveraies  est  propriété  habous  et  propriété  Maghzen. 

Récolte  des  olives,  réglementation.  —  La  récolte  des  olives  s'effectue 
vers  le  mois  de  novembre.  D'une  façon  générale,  les  indigènes  retardent 
la  récolte  pour  attendre  que  les  olives  soient  bien  mûres  et  se  détachent 
facilement  par  le  gaulage.  C'est  ce  procédé  qui  est,  en  effet,  employé  pour 
effectuer  la  récolte.  Cette  façon  de  procéder  a  l'inconvénient  de  briser  une 
certaine  quantité  de  jeunes  rameaux  et  de  diminuer  ainsi  la  productivité 
de  l'arbre  pour  les  années  suivantes. 

Il  existe,  suivant  les  régions,  une  réglementation  concernant  la  récolte 
des  olives. 

Dans  la  région  de  Fez,  en  vue  de  faciliter  la  surveillance  efficace  des 
olivettes  et  d'empêcher  le  vol  d'olives,  des  arrêtés  émanant  des  autorités 
régionales  ou  des  autorités  locales  indigènes,  interdisent  la  cueillette  ou  le 
colpoilage  des  olives  avant  une  date  fixée  à  chaque  époque.  Il  y  a  le  ban 
des  olives.  Dans  le  cercle  de  Fez-Banlieue,  l'arrêté  est  pris  par  l'autorité 
régionale,  à  Sefrou,  c'est  un  arrêté  du  pacha,  dans  les  autres  cercles  de 
cette  région,  la  date  de  la  cueillette  est  fixée  par  les  caïds  et  portée  à  la 
connaissance  de  la  |X)pulat.ion  par  des  annexes  verbales  sur  les  princi- 
paux souks  des  tribus. 

Dans  certaines  tribus  du  nord  où  il  existe  plusieurs  variétés  d'oliviers 
les  indigènes  jwussent  la  minutie  jusqu'à  établir  les  dates  de  cueillette 
différente  pour  chaque  variété  suivant  sa  précocité  relative. 

LfOrque  des  pluies  ou  des  bourrasques  ont  provoqué  la  chute  des  olives 
avant  la  date  de  cueillette,  les  autorités  locales  en  autorisent  le  rammas- 
sage,  mais  les  indigènes  doivent  les  conserver,  ils  ne  peuvent  les  entrer  en 
ville  ni  les  vendre  sur  les  souks. 

Dans  la  région  de  Meknès,  personne  ne  peut  ramasser  avant  que 
les  Habous,  qui  sont  gros  propriétaires  d'olivetfes  n'aient  commencé  leur 
vente.  La  cueillette  se  fait  par  zone  et  au  même  moment  le  transport  est 
interdit  des  autres  zones  sur  les  marchés. 

Dans  la  région  de  Marrakech,  aucune  mesure  n'est  prise  pour  empê- 
cher le  vol  des  fruits  au  moment  de  la  récolte  et  il  n'existe  pas  de  régle- 
mentation en  vigueur  pour  le  colportage.  Chaque  propriétaire  de  planta- 
tion défend  son  bien  par  ses  propres  moyens.  Pour  limiter  le  délit  de 
maraudage,  très  souvent  pratiqué,  les  cultures  sont  gardées  par  des  indi- 
gènes armés.  La  clôture  des  olivettes  par  des  murs  en  pisé  rend  la  sur- 
veillance plus  facile. 


(I)  Monographie  du  sen-ice  du  commerce. 


—  64  — 

Variétés  cultivées.  —  Les  principales  variétés  d'olives  cultivées  au 
Maroc  sont  les  suivantes  : 

La  grosse  olive  de  Tlemcen, 
L'olive  de  Séville, 
L'olive  Verdale, 
L'olive  Meslala, 
L'olive  Berri. 

Mode  d'achat  des  olives,  —  Le  plus  souvent,  la  récolte  d'olive  est 
achetée  pendante  par  les  fabricants  d'huile;  mais  aussi  par  des  revendeurs. 
Ceux-ci  connaissent,  en  général,  la  valeur  des  olivettes,  leur  rendement, 
les  espèces  d'olives  produites,  et  ils  peuvent  passer  des  marchés  en  cou- 
rant le  minimum  de  risques. 

Cette  opération  sur  les  récoltes  pendantes  est  de  nature  très  spécula- 
tive, car  non  seulement  il  est  difficile  d'évaluer  exactement  la  quantité 
d'olives  à  récolter,  mais  aussi  la  teneur  en  huile  des  olives. 

Plus  rarement  les  olives  sont  vendues  par  unité  de  mesure  après  la 
récolte. 

Les  achats  d'olives  pendantes  se  font,  en  général,  vers  le  mois  d'août, 
pour  livraison  à  l'olivette  à  l'époque  de  la  récolte.  Mais  le  prix  d'achat 
est  versé  immédiatement  au  vendeur.  Ce  prix  est  établi  par  des  courtiers 
suivant  le  système  d'enchères  privées. 

Unités  des  mesures.  —  L'unité  de  mesure  des  olives  est  le  moud,  qui, 
suivant  les  régions,  vaut,  pour  les  olives,  16  à  20  kilos.  Le  multiple  du 
moud  est  le  kédib  (pour  Meknès)  qui  vaut  36  mouds  et  la  kharouba  (pour 
Marrakech)  qui  contient,  en  moyenne,  175  kilos  l'olives.  La  kharouba  est 
une  unité  de  volume  correspondant  à  254  litres. 

Prix  des  olives.  —  Le  prix  de  l'olive  varie  considérablement  d'une 
année  à  l'autre,  et  même  durant  une  campagne,  suivant  la  qualité  et  la 
provenance.  Les  olives  gaulées  en  fin  de  campagne,  contenant  plus  d'huile 
que  celles  gaulées  en  octobre  se  vendent  beaucoup  plus  cher. 

Teneur  en  huile  des  olives.  —  La  contenance  en  huile  des  olives  est 
extrêmement  variable  suivant  les  espèces,  l'époque  de  la  cueillette,  l'irri- 
gation subie  par  les  oliviers  et  la  durée  de  la  conservation  en  silo. 

En  ce  qui  concerne  ce  dernier  facteur,  l'observation  a  appris  aux  indi- 
gènes que  des  olives  conservées  en  silo  pendant  6  mois  perdraient  1/:^ 
de  leur  eau  de  végétation  et,  par  conséquent,  le  poids  de  l'huile  obtenue 
était  plus  élevé  par  rapport  au  poids  d'olives. 

A  titre  d'indication,  le  pourcentage  d'huile  fourni  par  certaines  olives 
de  la  région  de  Marrakech,  pressées  dans  les  moulins  arabes,  varie  do 
12  à  22  %  suivant  la  provenance.  A  Fez,  ce  rendement  oscille  entre  9  et 
20  %.  Mais  il  faut  noter  qu'un  meilleur  parti  peut  être  tiré  des  olives,  par 
l'utilisation  d'un  outillage  moins  rudimentaire. 

Prix  des  olivettes.  —  Le  prix  des  olivettes  se  calcule  par  arbre  et  sui- 
vant le  rendement.  En  raison  du  régime  de  propriété  indiqué  plus  haut, 
il  est  bon  de  conseiller  à  une  personne  désirant  acheter  une  plantation, 
de  prendre  des  précautions  sérieuses  en  vue  de  faire  établir  les  titres  de 
propriété  définitifs. 


i 


—  65  — 

Prix  des  terrains  à  planter.  —  Ces  prix  sont  extrêmement  variables 
suivant  la  région  el  la  nature  du  sol.  Un  voyage  d'études  peut  seul  don- 
ner à  ce  sujet  des  renseignements  précis. 

HUILERIES  INDIGÈNES 

De  tout  temps,  il  y  a  eu  au  Maroc  une  grande  quantité  d'huileries 
indigènes.  Depuis  un  certain  temps,  quelques  huileries  européennes  sont 
venues  s'installer,  apportant  avec  leur  outillage  moderne  la  possibilité  de 
tirer  un  meilleur  parti  des  fruits  récoltés,  mais  n'épuisant  pas  toutefois, 
les  ressources  entières  du  pays. 

Nombre  et  régime  des  huileries  indigènes.  —  Les  industries  indigènes 
sont  excessivement  nombreuses.  Marrakech  en  compte  17,  dans  ses  murs; 
Meknès  et  sa  région  en  possèdent  75  (dont  23  à  Moulay  Idriss);  Fez  en  a  une 
vingtaine  environ;  dans  le  Maroc  Oriental,  on  estime  à  30  le  nombre  d  hui- 
leries installées  dans  le  cercle  de  Debdou. 

Il  y  a,  en  outre,  dans  la  plupart  des  olivettes,  des  moulins  a  olives 
et  des  presses,  installés  en  plein  vent,  ne  travaillant  qu'en  hiver,  sur  des 
olives  fraîches. 

Les  installations  industrielles  sont  ou  publiques  ou  particulières. 

Les  mstallations  particulières  sont  rarement  la  propriété  d'une  seule 
personne.  Mais  les  propriétaires  indivis  d'un  moulin  ne  peuvent  s'opposer 
à  la  location  du  pressoir,  nul  ne  peut  les  contraindre,  non  plus,  à  sortir  de 
l'indivision. 

Epoque  de  travail.  —  Les  moulins  indigènes  travaillent  à  plein  de 
novembre  à  mars,  dans  la  région  de  Marrakech,  de  mars  à  juillet  dans  la 
région  de  Meknès,  en  dehors  de  cette  période,  le  travail  est  irrégulier  et 
suit  la  demande. 

Frais  de  fabrication.  —  Le  prix  de  la  location  à  Marrakech  d'une  hui- 
lerie comprenant  deux  pressoirs  pouvant  traiter  en  un  mois  20.000  kilos 
d'olives,  varie  aux  environs  de  300  francs  par  mois,  suivant  l'état  du 
matériel  et"  suivant  la  demande. 

Les  frais  mensuels  peuvent  être  calculés  comme  suit  : 

Gages  des  ouvriers 175  à  200  frs. 

Nourriture  de  l'animal  moteur 100  frs. 

Redevance  au  propriétaire 10  frs. 

A  Meknès,  les  différents  frais  sont  calculés  par  rapport  à  la  quantité 
d'olives  que  l'on  peut  presser  pendant  deux  jours  :  75  mouds  de  25  kilos; 
pour  ce  travail,  les  4  ouvriers  employés  par  huilerie  reçoivent,  à  eux 
quatre,  17  fr.  50  plus  1/4  de  kolla  d'huile  (kolla  do  18  litres). 

Le  propriétaire  de  l'huilerie,  qui  fournit  également  l'animal  moteur, 
reçoit,  par  75  mouds  pressés,  10  francs  pour  l'animal  et  10  francs  pour 
l'huilerie. 

A  Fez,  la  location  d'une  huilerie  pouvant  traiter  126  mouds  d'olives 
par  pressoir,  en  10  jours  (1  moud  :  10  kgs),  se  paie  : 

Peur  2  pressoirs 3.500  frs. 

—    3       —         5.000  — 

La  location  dure  deux  ans. 


—  C6 


Gage  des  ouvriers.  —  20  francs  par  jour  3  ouvriers,  nourriture  de 
l'animal  moteur  :  2  fr.  50;  redevance  au  propriétaire  :  120  francs  pour 
125  mouds,  plus  2  kollas  (kolla  10  litres)  d'huile. 

Un  système  très  fréquemment  employé  consiste  à  payer  le  proprié- 
taire par  pressées  de  12  kharoubas  par  exemple.  Dans  ce  cas,  la  rémuné- 
ration se  fait  partie  en  huile.  Les  ouvriers  sont  également  payés  en  nature. 
L'animal  moteur  étant  fourni  par  le  propriétaire  et  locataire  donne  une 
charge  de  paille  et  1/4  de  kharouba  de  fèves  (Marrakech). 

Pour  900  kilos  d'olives  pressées,  fournissant  224  litres  d'huile,  le 
propriétaire  de  l'huile  abandonne  au  propriétaire  du  pressoir  :  7  litres,  au 
propriétaire  de  l'animal  :  7  litres,  aux  aides  :  7  litres. 


Caractéristiques  des  huiles  indigènes. 
leries  indigènes  sont  les  suivantes  : 


Les  caractéristiques  des  hui- 


MARRAKECH 


Indice  de  saponification 

Acides  libres  % 

Densité  à  15° 

Indice  de  \  huiles 

Réfaction  }  acides  gras  fluides.... 

Indice  î   huiles 

d'iode  ^   acides  gras  fluides 

,  (fluides 

Glycendes  { 

(  concrets 

Oléaréfractomètre  \  Amagat  et  Jean 


0.9177.5 

3.94 
190.4 

1.4608 

1  4GII0 
87.20 
97  53 
93.7 

G. 3 

6.4 


0.91.")8 

3.97 
190.00 

1.4670 

1.459.5 
84.74 
93.05 
95.1 

4.9 

1.5 


0.9149 

4 .  38 
189.7 

I .4620 

1.4398 
83.80 
91.39 
96.0 

4 

1.2 


Coutumes  du  commerce  indigène.  —  En  principe,  toutes  les  transac- 
tions effectuées  en  huile,  doivent  se  passer  au  marché  de  l'huile,  qui  est 
contrôlé  par  un  Amin.  Toute  l'huile  vendue  est  mesurée  par  des  mesu- 
reurs officiels  dépendant  de  l'Amin.  Un  titre  authentique  est  alors  établi 
et  constate  l'importance  de  chaque  transaction.  Le  mesurage  donne  lieu 
à  la  perception  d'une  taxe,  qui,  à  Fez  et  Marrakech  est  de  0  fr.  50  par 
kolla  de  10  litres  et,  à  Meknès,  de  0  fr.  10  par  kolla  de  18  litres. 

En  pratique,  il  n'y  a  guère  que  l'huile  venue  de  l'extérieur  de  la  \ille 
qui  passe  au  marché  des  huiles.  Lorsque  la  livraison  a  lieu  au  moulin, 
l'Amin  envoie  un  mesureur  qui  perçoit  les  0  fr.  06  par  kolla  livrée.  Ces 
frais  sont  à  la  charge  du  vendeur. 


Moyens  financiers  des  indigènes.  —  Les  acheteurs  de  récoltes  possè- 
dent rarement  les  capitaux  suffisants  pour  tirer  tout  le  profit  qui  résulte- 
rait de  la  fabrication  et  de  la  mise  en  stock  de  l'huile,  jusqu'au  moment 
opportun  pour  la  vendre  à  la  consommation.  Il  s'est  donc  créé  un  système 
d'opérations  qui,  tout  en  mettant  à  la  disposition  des  industriels  les 
moyens  financiers  dont  ils  ont  besoin,  entraîne  un  partage  de  bénéfice  avec 
les  capitalistes  ou  commerçants  qui  prêtent  le  concours  de  leurs  fonds. 


—  67  — 

C'est  quelquefois  à  partir  de  juillet  quand  la  spéculation  est  active, 
mais  surtout  vers  le  mois  de  septembre-octobre  que  se  traitent  ces  affaires; 
alors  qu'il  est  devenu  jwssible  de  se  rendre  compte  des  promesses  de  là 
récolte  pendante.    - 

Comme  la  fabrication  durera  longtemps,  il  ne  peut  convenir  aux  ache- 
teurs d'olives  d'attendre  des  mois  pour  vendre  leur  huile.  Ils  la  vendent, 
donc  contre  paiement  immétliat,  mais  pour  livraison  future,  de  février  à 
mai  par  exemple. 

Gela  permet  aux  fabricants  de  se  procurer  les  fonds  dont  ils  ont 
besoin  pour  leur  industrie  et  notamment  pour  payer  les  olives. 

Le  capitaliste  ou  commerçant  achète  donc  l'huile  sur  l'éloigné,  mais  à 
un  prix  inférieur  au  cours  du  marché  au  jour  du  contrat,  puisque  le 
débours  est  immédiat  et  que  l'acheteur  endosse  les  aléas  de  variations  de 
cours. 


INDUSTRIES  EUROPÉENNES 

Industries  existantes.  —  Les  industries  européennes  sont  encore  peu 
nombreuses  au  Maroc. 

On  compte  :  Dans  la  région  de  Meknès,  à  Moulay-Idriss,  l'huileriq 
moderne  du  Zerhoun,  appartenant  à  la  Société  des  Scieries  de  l'Alas  traite 
à  peu  près  la  totalité  des  olives  de  la  région. 

A  Meknès,  une  petite  huilerie  moderne  fournit  400  à  500  hectolitres 
d'huile  par  an. 

A  Fez,  l'huilerie  Nataf  et  Compagnie  (2  presses  hydrauliques, 
i  broyeur)  traite  1  à  2  tonnes  d'olives  par  jour  et  voit  toute  sa  production 
d'huile  absorbée  par  la  ville. 

La  Société  industrielle  de  l'Oranie,  au  Maroc,  a  commencé  à  la  Ville 
nouvelle  sa  fabrication  d'huiles.  Elle  produit  mensuellement  450  quintaux 
d'huile  surfine  et  150  quintaux  d'huile  de  deuxième  qualité. 

.4  Marrakech.  —  La  Société  des  huileries  et  savonneries  chérifîennes 
peut  presser  9.000  kilos  d'olives  et  produire  1.500  kilos  d'huile  par  24  heu- 
res. Mais  elle  est  actuellement  très  gênée  par  des  difficultés  d'approvi- 
sionnement en  olives. 

L'huilerie  de  l'Atlas  peut  presser  3.000  kilos  d'olives  par  24  heures. 
Cette  usine  possède,  en  outre,  le  matériel  nécessaire  à  la  fabrication  du 
savon  dur  dit  «  de  Marseille  ». 

La  Société  lyonnaise  de  Commerce  et  d'Industrie  (huilerie  de  Tames- 
laouet)  peut  presser  9  à  10.000  kilos  d'olives  par  jour. 

Enfin  la  firme  allemande  Mannesmann,  avait  importé  \xu  petit  maté- 
riel et  procédait  à  des  essais  au  moment  de  la  guerre.  Le  séquestre  des 
biens  allemands  a  loué  ce  matériel  au  pacha  de  Marrakech.  Cette  huilerie 
n'aurait  pas  encore  fonctionné. 


LES  GRIGNONS 

Contenance  en  huile.  —  Les  grignons  de  la  fabrication  indigène  con- 
tiennent de  11  à  15  %  d'huile.  Ceux  sortant  des  presses  européennes  ne 
contiennent  que  7  à  9  %  de  matières  grasses. 


—  68  — 

Emploi  des  grignons.  —  Ces  résidus  de  l'industrie  des  huiles,  ne  sont 
pas  traités  au  Maroc.  Ils  sont  vendus  par  le  propriétaire  des  olives  aux 
boulangers,  aux  hammam,  aux  fabricants  de  briques,  qui  les  utilisent 
comme  combustibles  dans  leurs  fours. 

Il  y  a  une  grande  demande  pour  ces  grignons,  demande  devenant 
beaucoup  plus  forte  en  hiver,  quand  le  ravitaillement  en  bois  est  particu- 
lièrement difficile  et  diminuant  un  peu  en  été. 

Prix.  —  La  rareté  des  autres  combustibles  a  donc  fait  atteindre  aux 
grignons  des  prix  élevés  qui  s'élèveront  encore  si  la  demande  devient  plus 
forte.  Les  cours  varient  entre  25  à  80  francs  la  tonne,  pris  au  moulin. 

Industrie  des  grignons.  —  Aucune  industrie  d'extraction  de  l'huile  des 
grignons  ne  fonctionnant,  actuellement,  il  est  difficile  de  donner  des  rensei- 
gnements à  ce  sujet.  Toutefois,  il  semble  peu  probable  qu'une  usine  trai- 
tant uniquement  les  grignons  puisse  avoir  des  chances  de  réussite.  Nulle 
part,  il  ne  se  trouve  de  matière  première  en  assez  grande  quantité  ix>ur 
assurer  un  fonctionnement  continu  avantageux  de  cette  industrie. 

La  nécessité  d'avoir  beaucoup  d'eau,  ne  permettrait  d'envisager  une 
telle  installation  qu'à  Fez.  Or,  cette  ville  a  l'inconvénient  d'être  distante 
de  218  km.  du  port  de  Kénitra  qui  la  dessert. 

D'autre  part,  les  boulangers  n'ayant  pas  d'autre  combustible  pour  ali- 
menter leur  four,  disputeront  les  résidus  de  la  fabrication  des  huiles  a  prix 
d'or.  L'élévation  du  prix  diminuera  l'intérêt  qu'il  y  a  à  traiter  les  gri- 
gnons. 

Le  Lin 

Parmi  les  plantes  oléagineuses  autres  que  l'olivier,  le  lin  est  celle  dont 
la  culture  est  la  plus  répandue  au  Maroc.  Les  hauts  prix  atteints  par 
cette  graine,  dans  ces  dernières  années,  avaient  poussé  au  développement 
de  la  culture  de  cette  plante. 

Quoiqu'on  la  rencontre  dans  presque  tout  le  Maroc  Occidental,  c'est 
surtout  dans  les  Doukkala  et  les  Chaouia  que  cette  culture  est  importante 
ainsi  que  l'indique  le  tableau  suivant  : 

1918  1919  1920  1921 


Chaouia   :       12.116  hect.  17.866  23.523  9.540 

Doukkala    :      3.226  hect.  9.375  13.625  6.040 

La  teneur  en  huile  des  graines  de  lin  au  Maroc  est  de  32  à  38  %, 
c'est-à-dire  qu'elles  sont  aussi  riches  que  les  graines  de  Russie,  sauf  dans 
la  région  d'Odessa. 

L'exportation  en  fut  interdite,  pendant  une  certaine  période,  au 
moment  de  la  guerre.  Depuis  qu'elle  a  été  permise,  les  chiffres  ont  été  les 
suivants  : 

Tonnage  Valeur 


1919  16.591.123  k.  21 .044.162  frs. 

1920  17.911.773  k.  24.944.227  frs. 


I 


—  69  — 

La  France  vient  au  premier  rang  pour  ces  exportations  suivie  par 
l'Angleterre  et  l'Espagne.  Les  quantités  exportées,  en  1920,  à  destination 
de  ces  diverses  puissances  sont  les  suivantes  : 

France  9.621.789 

Angleterre  5.781.928 

Espagne    2 .  282 . 743 

La  valeur  moyenne  du  quintal  était  de  140  francs,  en  1920.  La  chute 
du  prix  entraîna,  en  1921,  une  régression  des  surfaces  ensemencées,  la 
valeur  actuelle  du  quintd  est  de  97  francs  et  les  transactions  sont  ralenties. 

Les  semis  do  lin  se  font  dans  le  courant  de  l'automne  et  jusque  dans 
les  premiers  joure  de  février.  Les  lins  à  courte  végétation  donnent  moins 
de  graines. 

La  presque  totalité  des  surfaces  ensemencées  en  lin,  au  Maroc,  vise 
à  la  production  de  la  graine. 

La  quantité  de  semences  employée  est  d'environ  70  litres  par  hectare. 
Le  rendement  très  variable  suivant  les  localités  et  les  années  était,  en 
moyenne,  de  6  quintaux  à  l'hectare. 

L'utilisation  des  tiges  de  lin  à  graine  n'a  pas  été  entreprise,  au  Maroc, 
bien  que  des  industriels  se  fussent  proposés  à  la  fin  de  la  guerre  de  traiter 
ces  tiges  par  un  procédé  spécial  pour  en  fabriquer  une  étoupe  hydrophile. 
Ces  tiges  pourraient  être  employées,  le  cas  échéant,  ix>ur  la  fabrication 
de  la  pâle  à  papier. 


Amandes  et  Noix 

Les  amandes  et  les  noix  font  l'objet  d'un  commerce  assez  important 
dans  les  ports  du  sud.  Il  était  exporté  du  Maroc  en  1920  : 

Amandes   2. 192.357  k. 

Noix   9.543  k. 

La  destination  de  la  plus  grande  partie  de  ces  denrées  est  l'Angleterre 
qui,  sur  le  tonnage  précédent,  absorbait  : 

Amandes   1.675  k. 

Noix 1.764  k. 

Viennent  ensuite  :  la  France,  pour  les  amandes,  avec  437.191  kilos  et, 
pour  les  noix,  le  Portugal  avec  7.150  kilos. 

La  culture  du  noyer  ne  prendra  de  l'importance  que  lorsque  des  ver- 
gers s'installeront  sur  les  pentes  de  l'Atlas,  celle  de  l'amandier  est  suscep- 
tible de  prendre,  au  Maroc,  un  grand  développement. 


Arganier 

Le  produit  de  l'arganier  est  utilisé  pour  la  consommation  locale.  Les 
peuplements  sont  limités  et  ne  présentent  qu'une  ressource  peu  impor- 
tante. 


—  70  — 
Ricin 

Le  ricin  existe  presque  dans  toutes  les  régions  du  Maroc  à  l'état  siX)n- 
tané.  Il  n'est  cultivé  nulle  part  en  vue  de    la  production    de    la   graine. 

Cependant,  le  commerce  signale  de  petites  exportations  en  1918-19  et 
20.  Elles  étaient  les  suivantes  : 

1918 3.957  kilos 

1919 35.708    — 

1920 7.447    — 

Sur  les  dunes  de  Mogador,  une  plantation  très  sérieuse  fut  faite  en 
vue  de  la  fixation  des  sables;  1.250  hectares  sont  actuellement  recouverts 
de  ricin.  Les  peuplements  de  belle  venue  peuvent  fournir  10  quintaux  do 
graines  par  hectare  et  par  an.  Sur  les  peuplements  mal  venus,  le  rende- 
ment est,  en  moyenne,  de  1  à  3  quintaux. 

Deux  adjudications  de  graines  de  ricin  ont  eu  lieu  à  Mogador,  l'une, 
en  1920,  portant  sur  200  quintaux,  l'autre,  en  1921,  sur  682  quintaux.  Une 
troisième  aura  lieu  cette  année  et  portera  sur  800  à  1.000  quintaux. 

Les  résultats  de  ces  essais  font  ressortir  que  les  rendements  du  ricin 
dans  les  dunes  sont  très  variables  et  que  les  résultats  financiers  de  cette 
culture  sont  beaucoup  trop  incertains  pour  qu'elle  puisse  être  indus- 
trialisée. 

Rabat,  le  23  mai  1922. 


LA  REGRESSION 

DES 

OLÉAGINEUX  A  MADAGASCAR 

Rapport  de 

M.  Paul  DESLOY, 

Ingénieur  agronome,  jilanleur  à  Mahebo  (Amb/lobé),  Madagascar 


En  l'état  de  déséquilibre  général  oii  se  trouvent  en  fait  depuis  1914 
les  rapports  entre  la  production  et  la  consommation,  il  pourrait  sembler 
téméraire  de  faire  autre  chose,  dans  un  examen  de  la  situation,  qu'un 
exposé  d'ensemble  des  fluctuations  par  lesquelles  sont  passés  ces  rapiwrts, 
en  ce  qui  concerne  les  matières  grasses  coloniales. 

Des  pronostics  sur  l'avenir  des  entreprises  agricoles  ou  industrielles 
qui  en  dépendent,  voire  même  de  simples  prévisions  semblent  impossi- 
bles. On  ne  peut  guère,  en  effet,  se  baser  que  sur  des  apparences  ou  des 
états  de  fait  momentanés  extrêmement  sensibles  à  des  causes  que  l'on 
pourrait  croire  lointaines  et  qui,  pourtant,  les  influencent  irrésistiblement. 

Dans  ces  conditions,  l'évolution  des  grandes  cultures  coloniales, 
depuis  le  début  de  la  guerre  mondiale,  est  une  chose  difficile  à  suivre, 
parce  que  la  valeur  des  produits  qu'elles  répandent  dans  le  monde  et  qui 
est  la  mesure  de  leur  extension  a  été  soumise  à  des  variations  qu'il  n'était 
donné  à  personne  de  prévoir. 

Dans  toutes  les  régions  coloniales  où  l'agriculture  ne  s'est  pas,  de 
longue  date,  nettement  pécialisée,  on  peut  noter  ou  on  pourrait  noter  une 
certaine  indécision  et  comme  un  flottement  en  ce  qui  concerne  la  voie  à 
suivre  de  façon  définitive  :  nul  doute,  par  exemple,  que  la  côte  nord-ouest 
de  Madagascar  ne  fut  devenue  un  pays  riche  en  plantations  de  cocotiers 
si,  aux  difficultés  nées  de  la  guerre,  n'étaient  venues  s'ajouter  les  varia- 
tions désordonnées  des  cours  du  coprah,  rendant  sans  attrait  toute  entre- 
prise spéculative  à  longue  échéance.  Il  sera  facile  d'arguer  de  certains 
échecs  l'éloignement  actuel  des  planteurs  pour  cette  culture,  il  n'en  reste 
pas  moins  que  l'intérêt  bien  compris  des  sociétés  qui  se  consacrent 
actuellement  aux  cultures  vivrières,  leur  conseillait  de  se  constituer  des 
réserves  sous  forme  de  coooteraies  dans  la  zone  immédiatement  voisine  des 
palétuviers,  peu  utilisable  pour  d'autres  cultures  :  deux  canaux  servant  à  la 
fois  au  drainage  et  à  l'irrigation,  comme  cela  se  fait  en  Cochinchine, 
auraient,  sans  grands  frais,  assuré  le  succès  de  telles  plantations. 

C'est,  par  conséquent,  un  signe  irréfutable  de  voir  aussi  bien  les 
colons  travaillant  individuellement  que  les  sociétés  à  moyens  d'action  plus 


—  72  — 

puissants  laisser  nettement  de  côté  ce  qui  fut,  naguère,  fobjet  de  tant 
d'enthousiasme,  ce  cocotier,  dont  les  plantations  méritèrent  des  auteurs 
anglais  le  nom  de  «  Consolides  de  l'Orient  »  et  suscitèrent  des  booms  finan- 
ciers analogues  à  ceux  du  Para! 

Qui  donc,  en  effet,  aujourd'hui  accepterait  de  faire  les  longs  sacrifices 
que  demande  une  telle  culture  pour  n'en  tirer  qu'un  revenu  dont  la 
valeur  nette  atteint  à  peine  celle  d'avant-guerre  et  dont  l'avenir  est  d'une 
incertitude  à  laquelle  on  n'eut  jamais  pu  songer  avant  1914  ?  A  cette  épo- 
que, déjà  si  lointaine,  les  esprits  avertis  signalaient  l'effort  qui  se  dessi- 
nait vers  l'élaeis,  les  plantations  faites  de  ce  palmier,  mais  n'imaginaient 
pas  comme  possible  qu'une  surproduction  des  matières  grasses  coloniales 
fut  jamais  à  craindre  et  la  guerre  elle-même  consonmmatrice  de  tous  les 
stocks  semblait  une  cause  pour  laquelle  l'extension  des  cultures  devenait 
souhaitable. 

Le  mouvement  qui  avait  provoqué  la  création  des  palmeraies  d'élaeis 
s'était  étendu  d'ailleurs  à  mainte  autre  matière  grasse.  L'arachide,  notam- 
ment avait  vu  ses  produits  être  l'objet  d'une  demande  telle  que  son  airse 
d'expansion  s'était  notablement  étendue,  cependant,  pour  une  culture 
annuelle  de  ce  genre,  il  est  difficile  de  déceler  si  la  grande  baisse  de 
valeur  qui  a  frappé  ses  produits  doit  amener  pour  elle  une  défaveur  aussi 
nette  de  la  part  des  agriculteurs,  car  ici  intervient  soit  la  question  d'assole- 
ment, soit  la  question  de  culture  exclusivement  spécialisée  en  sols  sableux. 
De  plus,  il  s'agit  là,  comme  on  peut  aussi  le  noter  pour  le  sésame,  de  cul- 
ture pratiquée  surtout  par  les  indigènes,  lesquels  subissent  plus  passive- 
ment les  variations  de  prix. 

Quoiqu'il  en  soit,  il  est  permis  de  penser  que,  sauf  dans  les  régions 
absolument  spécialisées,  l'effort  a  une  tendance  a  être  moindre  en  ce  qui 
concerne  les  nouvelles  plantations  ayant  pour  but  les  matières  grasses  colo- 
niales, non  pas  qu'une  diminution  sensible  de  production  puisse  être 
d'ores  et  déjà  à  redouter,  mais  une  désaffection  certaine  de  toutes  les 
entreprises  vis-à-vis  de  ce  genre  de  culture  peut  être  observée  dès  mainte- 
nant. Ces  fluctuations  d'engouement,  cette  mode,  pourrait-on  dire,  pour 
tel  ou  tel  genre  de  plantation  sont  extrêmement  faciles  à  observer  pour  les 
plantes  à  production  suffisamment  rapide,  c'est  ainsi  que  l'extension  des 
vanilleries  suit  un  rythme  bien  marqué  et  nettement  observable. 

Il  en  est  autrement  pour  les  grandes  cultures  à  longue  échéance,  de 
sorte  qu'il  serait  peut-être  imprudent  d'affirmer  que  les  surfaces  destinées 
dans  le  moment  présent  à  de  nouvellles  plantations  de  cototiers  ou  d'élaeis 
sont  moindres  que  naguère,  mais  c'est  une  probabilité  qui  touche  à  la  cer- 
titude. En  tout  cas,  pour  les  régions  de  Madagascar  oîi,  il  y  a  peu  de  temps, 
le  cocotier  se  trouvait  en  si  grande  faveur,  il  est  tout  à  fait  visible  qu'il  est 
actuellement  en  voie  de  régression,  non  pas  du  fait  de  la  disparition  de 
plantations  âgées  ou  mal  situées,  mais  uniquement  pour  des  raisons  éco- 
nomiques rendant  peu  attrayante  une  telle  spéculation,  plus  particulière- 
ment quand  il  s'agit  de  la  mise  en  valeur  de  riches  alluvions  de  plaine, 
dont  le  rendement  en  produits  alimentaires  est  singulièrement  plus  élevé 
et  plus  certain. 

Il  est  remarquable  que  les  efforts  de  Gnlliéni,  il  y  a  20  ans,  en  vue  de 
faire  de  Madagascar  un  pays  grand  exportateur  de  coprah,  n'ont  abouti 
qu'à  des  résultats  tout  à  fait  isolés,  non  pas  que  les  éléments  matériels 
eussent  manqué  pour  une  réussite,  mais  parce  que,  dès  le  début,  il  fut 


—  73  — 

constaté  que  les  terrains  de  choix  ont  un  revenu  plus  avantagreux  par 
d'autres  cultures,  et  que,  pour  ce  qui  est  des  terrains  de  qualité  moindre, 
nul  ne  s'est,  à  ce  jour,  soucié  d'y  faire  grande  mise  de  fonds  ix)ur  un 
revenu  lointain,  et  qui,  pour  le  cocotier,  semble  devenir  désormais  insuf- 
fisamment rémunérateur. 

Les  conditions  ayant  changé  au  point  de  vue  économique,  le  problème 
se  pose  bien  différemment  et  sa  solution  n'est  plus  aussi  intéressante.  Voàlà 
le  fait  brutal.  Quant  à  penser  qu'un  renouve<au  de  plantation  puisse  se 
produire  si  le  coprah  venait  à  reprendre  une  place  normale  dans  les 
«  Index  Numbers  »  ce  serait  sans  doute  une  erreur,  en  ce  sens,  que  la 
marche  en  avant  des  autres  cultures  ne  laissera  bientôt  plus  au  cocotiers 
assez  de  place  pour  être  autre  chose  qu'un  accessoire.  Il  en  serait  de  même 
des  autres  cultures  de  matières  grasses,  s'il  en  existait  à  Madagascar, 
comme  cela  eut  été  possible,  nul  pays  n'étant  plus  favorable  à  cette  pro- 
duction que  la  Grande  Ile.  Mais  n'avons-nous  pas  vu  les  essais  plus  ou 
moins  administratifs  de  ricin  aboutir  à  un  résultat  végétatif  remarqua- 
ble et...  à  un  fiasco  économique,  des  surfaces  plantées  en  sésame  arriver  à 
promettre  de  beaux  résultats,  mais  non  poursuivis  et  tôt  abandonnés,  voire 
des  étendues  alignées  de  pignons  d'Inde  dont  la  résistance  à  tout  aléa  sem- 
blait assurer  une  réussite  complète,  mais  dont  l'initiateur  ne  fit  même  pas 
la  récolte  ? 

Nul  doute  que  dans  des  pays  tropicaux  à  moyens  plus  puissants  ou  à 
population  plus  dense,  de  tels  essais  eussent  été  couronnés  d'un  plein  suc- 
cès. Pour  Madagascar,  au  contraire,  ils  sont  restés  bien  souvent  presque 
au  point  de  départ  pour  la  raison  que  les  directives  économiques  générales 
de  la  colonie  ont  changé  plusieurs  fois  de  but  en  un  court  laps  de  temps, 
ce  qui  est  dû  aux  possibilités  si  nombreuses  qu'elle  présente  et  qui  l'empê- 
cheront au  doute  de  jamais  se  spécialiser  largement  dans  telle  ou  telle 
branche  de  production. 

Pour  ce  qui  est  de  matières  grasses,  on  avait  escompté  que  Madagascar 
deviendrait  assez  rapidement  grande  exportatrice  de  coprah,  alors  qu'il 
ne  semble  pas  qu'elle  doive  parvenir  à  en  fournir  beaucoup  plus  de  mille 
tonnes,  chiffre  infime,  en  égard  aux  besoins  de  la  Métropole. 

On  pourrait  commenter  avec  un  peu  de  tristesse  ironique  les  illusions 
d'une  administration  bien  intentionnée  distribuant,  jadis,  dans  toute  une 
région  de  l'île  des  noix  de  semences  à  de  nombreux  villages  indigènes  avec 
l'idée  que  ces  premiers  encouragements  seraient  la  base  de  peuple- 
ments étendus  de  cocotiers;  l'idée  eut  été  bonne  si  elle  n'eut  été  à  rencontre 
de  la  mentalité  indisrène,  mais  l'échec  complet  qu'elle  a  subi  n'implique 
nullement  que,  certain  jour,  l'essai  ne  soit  pas  renouvelé  sur  nouveaux 
frais  et  avec  les  mêmes  résultats,  puisque  l'on  est  témoin  de  l'encourage- 
ment, encore  actuellement  donné  à  la  plantation  de  groupes  épars  de  quel- 
ques cocotiers  par  les  indigènes,  groupes,  qui,  mal  entretenus  sont  des 
foyers  de  tous  parasites  et  maladies. 

Pour  ce  qui  est  des  autres  matières  grasses  végétales,  l'avenir  de  la 
production  de  Madagascar  semble  en  être  également  très  limité,  non  seu- 
lement parce  que  l'efïort  de  la  colonisation  européenne  ne  semble  pas  de 
longtemps  devoir  y  être  attirée  par  des  bénéfices  culturaux  intéressants 
mais  aussi,  parce  que  nulle  part  l'indigène  ne  s'est,  dans  telle  ou  telle 
région  de  l'île,  spécialisé  dans  la  plantation  d'oléagineux,  comme  cela  se 
voit,  par  exemple  au  Sénégal,  pour  l'arachide. 


—  74  — 

Celte  dernière,  le  sésame,  le  ricin  et  nombre  d'autres  graines  à  huile 
font  partie  de  ces  possibilités  dont  nous  pourrions  dire  qu'ti  Madagascar 
leur  trop  grand  nombre  est  peut  être  un  obstacle  à  une  vision  précise  d'un 
clair  avenir.  Une  entreprise  qui  y  consacrerait,  dans  des  conditions  bien 
choisies  —  et  elles  abondent  —  efforts  intelligents  et  capitaux  suffisants 
serait  assurée  d'y  réussir  brillamment,  sans  que  cela  n'implique  nullement 
qu'il  n'y  aurait  pas  pour  elle  un  plus  grand  avenir  dans  d'autres  spécula- 
tions. De  celles-ci,  les  unes  ont  déjà  fait  leurs  preuves  et  donné  un  remar- 
quable essor  à  certaines  régions,  les  autres,  favorisées  par  les  besoins  mon- 
diaux actuels,  méritent  vivement  de  retenir  toute  l'attention  de  coloniaux, 
en  admettant  même  de  courir  certains  risques  d'essais  et  de  demi-échecs 
préliminaires  et  précurseurs  d'un  succès  dont  le  retentissement  serait  con- 
sidérable . 

C'est  un  fait  d'évidence  que  manioc  et  canne  à  sucre  ont,  d'ores  et 
déjà,  fait  la  preuve  que,  dans  d'immenses  plaines  de  Madagascar  leur  cul- 
ture était,  en  ce  pays  neuf  à  main-d'œuvre  momentanément  encore  assez 
facile,  une  des  entreprises  les  plus  rémunératrices. 

Il  est,  d'autre  part,  fort  probable  que  les  besoins  mondiaux  actuels 
vont  faire  reprendre  vers  le  coton  des  tentatives  autrefois  ébauchées  et  dont 
la  conclusion  ne  fut  pas  nette,  ou  fut  trop  hâtivement  interprétée  comme 
négative. 

Sans  préjuger  de  l'avenir  cotonnier  de  notre  colonie,  on  doit  souhaiter 
qu'il  devienne  brillant  pour  fournir  à  la  Métropole,  non  seulement  la  fîhro 
dont  elle  a  un  si  impérieux  besoin,  mais  aussi  le  produit  accessoire  oléa- 
gineux de  la  graine  dont  l'exportation,  étant  donné  les  surfaces  considéra- 
bles convenant  à  la  culture  cotonnière  dans  le  nord  de  l'île,  pourrait  deve- 
nir des  plus  im]X)rtantes  et  compenser  le  déficit  probable  que  marqueront 
les  autres  oléagineux  de  la  colonie. 


LES  OLÉAGINEUX 
EN  AFRIQUE  ÉQUATORIALE 


I 


Rapport  de 

M.  THOMANN, 

Lieutenant-Gouverneur  du  Moyen-Congo 

«  Le  peu  de  temps  qui  m'est  laissé  pour  l'établissement  de  ce  rapport  ne 
m'a  pas  permis,  comme  cela  a  été  fait  en  1918,  d'ouvrir  une  enquête  dans  les 
circonscriptions,  enquête  qui  eût  servi  à  mettre  au  point  l'étude  de  cette 
question.  La  présente  lettre  ne  contient  donc  que  les  renseignements  déjà 
réunis  au  chef-lieu,  lesquels  ne  peuvent  d'ailleurs  qu'être  peu  nombreux, 
après  le  compte-rendu  complet  qui  a  été  fait  voici  quatre  ans  pour  le  Con- 
grès d'Agriculture  Coloniale  organisé  pour  l'Union  Coloniale. 

«  Les  principaux  produits  oléagineux  exploités  dans  la  colonie  sont 
toujours  c«ux  du  palmier  à  huile  :  amandes  de  palme  et  huile  de  palme. 

«  L'exploitation  de  certains  autres  produits,  tel  que  le  pentachletra 
macrophyllia  (graines  d'owala)  et  le  ricin,  a  été  également  tentée,  mais, 
comme  nous  le  veri-ons  par  la  suite,  ces  tentatives  ont  été  à  peu  près  infruc- 
tueuses. 


PALMIER  A   HUILE 

«  Jusqu'en  1917,  les  firmes  européennes  installées  dans  la  colonie 
avaient  négligé  les  oléagineux  pour  le  commerce  de  l'ivoire  et  du  caout- 
chouc qui,  malgré  des  fluctuations  diverses,  leur  assurait  d'importants 
bénéfices. 

«  En  1917,  le  Gouvernement  français  ayant  fait  connaître  qu'il  se  ren- 
dait acquéreur  de  la  totalité  de  la  production  de  l'A.  E.  F.  sans  limitation 
de  quantités,  en  payant  600  francs  la  tonne  d'amandes,  1.100  francs  la 
tonne  d'huile  franco  Brazzaville  et  en  prenant  à  sa  charge  le  fret,  l'assu- 
rance et  les  déchets,  les  transactions  sur  les  palmistes  et  l'huile  de  palme 
prirent  brusquement  un  développement  considérable. 

«  Dès  que  les  prix  ci-dessus  furent  connus  dans  le  pays,  les  indigènes 
et  les  colons,  secondés  par  les  Administrateurs  rivalisèrent  d'activité  pour 
intensifier  la  production. 


—  76  — 

«  Cette  activité  exceptionnelle  dura  toute  l'année  1918.  Elle  commença 
à  tomber  dans  les  premiers  mois  de  1919  lorsque  la  guerre  étant  terminée, 
l'on  apprit  que  le  contrat  passé  par  l'-Etat  n'était  pas  renouvelé.  Depuis 
cette  épque,  les  exportations  n'ont  fait  que  diminuer. 

«  Le  commerce  des  palmistes  et  de  l'huile  de  palme  fut,  en  effet,  par 
la  suite,  loin  d'être  aussi  rémunérateur  que  durant  les  hostilités. 

«  Ne  pouvant  plus  vendre  leurs  produits  à  Brazzaville,  les  exporta- 
teurs durent  d'abord  tenir  compte  du  manque  de  régularité  existant  dans 
les  services  maritimes  désorganisés  par  la  guerre. 

«  Par  ailleurs,  la  production  du  Congo  étant  entièrement  évacuée  par 
le  chemin  de  fer  belge  Kinshasa-Matadi,  cette  vie  se  trouvait  et  se  trouve 
encore  souvent  encombrée.  De  ce  fait,  les  commerçants  devaient,  naturel- 
lement, être  amenés  à  expédier  de  préférence  les  produits  dont  l'écoule- 
ment était  le  plus  avantageux,  ce  qui  excluait  les  palmistes  et  l'huile  de 
palme  comme  nous  le  verrons  plus  loin. 

«  D'autre  part,  les  prix  de  transport  ne  cessaient  d'augmenter  ainsi 
que  le  démontre  le  tableau  ci-dessous  : 


Compagnie  des  Messageries  fluviales  du  Congo  Oitesso-Brazzaville 

1916  Frs.     100  la  tonne 

1918  100   >> 

1919  100    » 

1920  150    » 

Chemin  de  fer  Kinshasa-Matadi 

1914  Fhs  17,55  la  tonne 

1917  33,54   » 

1918  50,70   » 

1920  78,20    .. 

Fret  Matadi-Bordeaux  (Compagnie  des  Chargeurs  Réunis) 

1915  Frs.      78  la  tonne 

1916  97    .. 

1919  140   >. 

1920  330  .. 

«  Enfin,  tandis  que  les  prix  de  transport  marquaient  cette  ascension, 
la  valeur  marchande  sur  les  marchés  d'Europe  était  constamment  réduite. 
Sur  la  baisse  des  cours  des  oléngineux,  l'Institut  Colonial  do  Marseille 
est  mieux  que  quiconque,  en  mesure  de  fournir  une  documentation  com- 
plète. Il  me  suffira  donc  de  dire  ici  que,  par  suite  de  cette  baisse,  le  prix 
du  kilogramme  de  palmistes  qui,  dans  certaines  régions  souveraines  du 
Congo  s'était  élevé  jusqu'à  0  fr.  .55  en  1918,  n'atteignait  pas  0  fr.  15  en  1921. 
Aussi  la  diminution  des  exportations  signaéo  plus  haut  n'a-t-elle  rien  qui 
puisse  surprendre.  Ci-dessous,  les  chiffres  expriment  l'évolution  qui  s'est 
produite  à  cet  égard  depuis  1913. 


—  77  — 

Exportations 

Amandes  de  palme  Huile  de  palme 

kgs.  kgs. 

1906  "  9.546 

1907  •'  14.258 

1908  »  13.G80 

1909  »  14.900 

1910 5.530  18.787 

1911 6.119  22.892 

1912  »  26.310 

1913  20  21.290 

1914  148.032  6.030 

1915 543.350  43.446 

1916 2.068.573  61.821 

1917 5.352.00C  200.000 

1918 15.926.000  359.000 

1919  7.605.900  216.000 

1920 4.623.996  231.708 

1921  3.757.476  250.000 

«  Le  rapport  établi  en  1918  et  auquel  il  a  déjà  été  fait  allusion,  indi- 
quait les  mesures  prises  jusqu'alors  par  l'Administration  pour  assurer  le 
développement  du  commerce  des  palmistes  et  de  l'huile  de  palme.  Ces 
mesures  avaient  consisté,  notamment,  à  faire  créer  des  plantations  d'élaeis 
par  les  indigènes  et  à  aménager  les  peuplements  existants. 

«  Par  suite  des  difficultés  rencontrées  dans  l'écoulement  des  produits, 
il  n'a  pas  été  possible  de  demander  aux  autochtones  de  continuer  le  même 
effort  dans  les  deux  sens. 

«  Cependant,  l'autorité  locale  ayant  foi  dans  l'avenir  du  commerce 
des  oléagineux,  a  encore  fait  créer  quelques  nouvelles  plantations  et  déve- 
lopper celles  existantes.  A  l'heure  actuelle  même,  des  milliers  de  pieds 
sont  mis  en  terre  chaque  mois,  dans  les  régions  les  plus  favorables  à  la 
culture  de  l'élaeis. 

«  Une  société  concessionnaire,  la  Compagnie  française  du  Haut  Congo, 
continue  aussi  à  planter  le  palmier  à  huile  et  à  aménager  les  palmeraies 
existant  sur  son  territoire. 

«  Ajoutons,  en  ce  qui  concerne  spécialement  le  commerce  de  l'huile 
de  palme,  que  les  firmes  européennes  n'ayant  pas  toujours  les  récipients 
nécessaires,  l'Administration  a  fait  fabriquer,  pour  en  assurer  le  logement 
et,  par  suite,  en  faciliter  le  transpart,  des  tonnelets  creusés  dans  le  tronc 
des  arbres  et  fermés  à  leur  extrémité  libre  par  une  peau  d'antilope  ou  un 
couvercle  en  bois.  Quant  aux  produits  du  palmier  raphia,  au  sujet  des- 
quels je  n'ai  rien  à  ajouter  aux  renseignements  fournis  en  1918,  ils  ont 
subi  les  mêmes  vicissitudes  que  ceux  du  palmier  à  huile. 


Pentachletra  macrophylla  (Graines  d'Owala) 

«  C'est  en  1916  qu'ont  eu  lieu  les  premières  exportations  de  pentach- 
letra. Elles  ont  été  de  117  tonnes  :  50  tonnes  pour  la  France,  67  pour  l'étran- 


—  78  — 

ger.  De  celles-ci  une  partie  aurait  été  utilisée  en  Espagne  à  remplacer  le 
chocolat  de  qualité  secondaire. 

«  1918,  les  exportations  s'élevèrent  à  187  tonnes.  Cette  augmentation  fut 
causée  par  les  achats  du  Ministère  du  Ravitaillement,  mais  ces  achats 
ayant  cessé  au  commencement  de  1918,  le  commerce  de  ce  produit  fut 
complètement  délaissé. 

«  La  valeur  marchande,  dans  la  colonie,  n'a  jamais  dépassé  15  centi- 
mes le  kilogramme. 

«  Des  échantillons  de  graines  d'Ov^ala  ont  été  envoyés  à  l'Institut  Colo- 
nial de  Marseille  et  à  l'Office  Colonial  à  Paris  qui  devaient  en  faire  l'ana- 
lyse. 

* 


«  Le  ricin  existe,  au  Moyen  Congo,  à  l'état  spontané.  La  culture  en  fut 
entreprise  en  1918  à  la  suite  de  la  réquisition  des  oléagineux  par  le  Gou- 
vernement. 

«  Les  graines  furent  distribuées  aux  indigènes  dans  plusieurs  régions. 

«  D'avril  à  mai  1918,  des  plantations  d'essai  ont  été  établies  et  en  ont 
fourni  deux  tonnes,  dont  1.500  kilog.  ont  servi  à  créer  des  plantations  nou- 
velles. 

«  Les  superficies  ensemencées  comprenaient,  globalement,  un  millier 
d'hectares  au  commencement  de  1919. 

«  C'est  alors  qu'on  constata  les  difficultés  auxquelles  se  heurtait  la 
vente  de  ce  produit  dont  l'écoulement  avait  paru  primitivement  assuré. 
Une  ou  deux  firmes  consentirent,  cependant,  à  acheter  la  production  à  un 
prix  qui  ne  dépassa  jamais  0  fr.  20  le  kilog.  Or,  le  seul  décorticage  d'un 
kilogramme  demandant  une  journée  de  travail  à  un  indigène,  on  voit  com- 
bien l'exploitation  de  ce  produit  est  peu  rémunératrice. 

«  L'Administration  n'a  pu,  il  va  sans  dire,  continuer  à  pousst^'  les 
autochtones  à  l'extension  de^cette  culture. 

«  Cependant,  celle-ci  n'a  pas  été  entièrement  abandonnée  et  de  petites 
plantations  sont  encore  entretenues  autour  des  villages. 

«  Il  ressort  de  cet  exposé  que  la  population  indigène,  dirigée  par 
l'Administration,  a  fait  des  efforts  très  appréciables  pour  répondre  aux 
demandes  du  commerce  en  oléagineux.  Mais,  trop  souvent,  il  lui  est  arrivé 
de  se  voir  refuser  ses  produits  après  que,  suivant  les  indications  qui  lui 
avaient  été  données,  elle  avait  longtemps  travaillé  à  en  accroître  les  quan- 
tités exportables.  Inutile  d'ajouter  que  ces  refus,  provoqués  par  la  baisse 
des  cours  qu'elle  ne  comprend  pas,  ont  produit  chez  elle  une  très  pénible 
impression. 

'«  Quoiqu'il  en  soit,  la  colonie  reste  toujours  riche  en  oléagineux,  mais 
ce  commerce  ne  pourra  prendre  la  place  à  laquelle  il  aura  droit,  que  lors- 
que les  cours  seront  sensiblement  relevés  en  Europe  et  que  les  frais 
de  transport  auront  notablement  diminué.  La  construction  du  chemin  de 
fer  Brazzaville-Océan  contribuera  à  aplanir  les  difficultés  que  fait  surgir  la 
question  des  transjwrts.  Quant  à  l'élévation  des  prix  d'achat,  elle  est  sulx>r- 
donnée  aux  besoins  mondiaux  et  aux  mesures  qui  seront  prises  dans  la 
Métropole. 

«  Brazzavile,  le  27  mai  1922  ». 


—  79  — 


II 


Rapport  de 

M.  LAMBLIN, 

Lieutenant-GouLcrneur  de  l'Oubangui-Chari 

Seule,  sera  traitée  dans  ce  rapport  la  question  des  matières  grasses 
d'origine  végétale.  Il  n'existe  pas,  en  effet,  dans  la  colonie,  de  matières 
grasses  d'origine  animale,  et  la  question  de  l'utilisation  des  sous-produits 
oléagineux  ne  se  pose  pas  dans  l'Oubangui-Chari  où  n'existe  ni  l'élevage 
du  gros  bétail  ni  culture  intensive  capables  d'utiliser  ces  sous-produits 
pour  la  nourriture  du  bétail  ou  pour  l'engrais. 


Les  oléagineux  produits  dans  l'Oubangui-Chari  sont  la  noix  palmiste, 
l'arachide,  le  sésame,  le  karicé,  le  ricin. 

NOIX  PALMISTE 

La  noix  palmiste  n'est  récoltée  que  dans  la  zone  fluviale  bordant 
l'Oubangui,  du  seuil  de  Zinga  au  confluent  M'Bomou-Ouellé.  Les  peuple- 
ments d'Eleis  Guinéensis  qui  la  fournissent  existent  principalement  dans 
la  région  Mobaye-Ouanga  et  dans  la  région  immédiatement  en  aval  de 
Bangui.  Ailleurs,  on  ne  les  rencontre  guère  qu'en  bosquets  isolés  sur  le 
cours  inférieur  des  rivières  qui  affluent  à  l'Oubangui.  Ils  disparaissent  à 
peu  près  complètement  au  nord  du  5°  degrés  30'. 

Ces  palmeraies  naturelles  ont  été,  de  tout  temps,  exploitées  par  les 
indigènes  pour  l'obtention  de  l'huile  et  du  vin  de  palme.  Avant  1915,  le 
commerce  local  ne  s'était  jamais  occupé  des  noix  palmistes,  non  plus  que 
d'aucun  autre  oléagineux;  les  cours  pratiqués  en  Europe  étaient,  en  effet, 
insuffisants  pour  permettre  à  ces  produits  de  supporter  les  frais  de  trans- 
poiis.  En  1915  et  surtout  en  1918-1919,  se  développa,  en  raison  des  hauts 
prLx  offerts  pour  les  matières  grasses  de  toute  nature,  un  actif  commerce 
de  noix  palmistes  (achetées  600  francs  la  tonne  par  le  Ministère  du  Ravi- 
taillement aux  exportateurs;  la  baisse  sensible,  survenue  ensuite,  amena 
un  ralentissement  notable  de  la  production  :  l'indigène  comprenait  mal 
qu'un  produit  qui  lui  avait  été  payé  jusqu'à  0  fr.  50  le  kilog.  pût  tomber 
a  un  cours  voisin  de  0  fr.  10.  Actuellement,  les  prix  se  sont  relevés  et 
atteignent  au  minimum  0  fr.  15  dans  la  région  Mobaye-Ouango  qui  fournit 
a  elle  seule  les  2/3  de  la  production  totale  de  la  colonie  kquelle  peut 
atteindre  800  à  900  tonnes  dans  les  circonstances  les  plus  favorables. 

L'augmentation  de  cette  production  au  delà  de  ce  chiffre  ne  peut  guère 
être  prochainement  escomptée  :  les  conditions  de  sol  et  de  climat  ne  per- 
mettent pas  l'extension  des  palmeraies  au  nord  du  5°  degré  30',  et,  dans  la 
zone  même  où  prospère  cet  arbre,  la  population,  dont  les  besoins  sont 
extrêmement  limités  et  dont  l'effort  a  besoin  pour  s'exercer  de  la  perspec- 
tive d  un  profit  immédiat,  ne  se  préoccupe  pas  d'étendre  ses  palmeraies 
ou  mem..  d'aménager  celles  existantes  pour  en  obtenir  un  rendement 
meilleur.  Pour  arriver  à  ces  deux  résultats  l'inten^enlion  administrative  est 
nécessaire  et  des  instructions  dans  ce  sens  ont  été  données  dès  1917  aux 


—  80  — 


administrateurs  de  la  zone  fluviale.  La  lenteur  de  la  croissance  du  paJ- 
mier  à  huile  ne  permet  pas  de  se  rendre  compte,  dès  à  présent,  des  effets 
que  ces  mesures  auront  sur  la  production. 

Aucune  plantation  européenne  de  palmiers  n'existe  dans  la  colonie,  la 
rareté  l'instabilité  et  la  mauvaise  qualité  de  la  main-d'œuvre  indigène, 
indépendamment  d'autres  considérations  (longue  immobilisation  du  capi- 
tal, possibilités  de  baisse  des  palmistes  en  Europe),  ne  permettent  d'ailleurs 
pas  d'envisager  ce  mode  d'exploitation. 

L'exploitation  indigène  du  palmier  à  huile  sera,  au  contraire,  toujours 
à  encourager,  en  raison  du  commerce,  d'ailleurs  tout  local,  auquel  donne 
lieu  Vhuile  de  palme,  très  recherchée  des  consommateurs  indigènes.  Le 
commerce  européen  ne  s'y  est  pas  encore  intéressé,  il  est  peu  probable  qu'il 
le  fasse  en  raison  du  coût  de  la  production  (faite  par  l'indigène  sans  ouUl- 
lage  d'aucune  sorte)  et  des  pertes  à  craindre  au  cours  du  transport  qui 
nécessite  de  nombreuses  manutentions  (trajets  Mobaye-Bangui  et  Bangui- 
Kinshassa,  par  voie  fluviale,  Kinshassa-Matadi,  par  voie  ferrée,  embar- 
quement à  Matadi). 

Toutes  les  probabilités  sont  donc  pour  que,  seules,  les  noix  palmistes 
continuent  à  faire  l'objet  d'une  exportation;  leur  expédition  se  fait  en 
paniers  confectionnés  avec  la  fibre  du  palmier-bambou;  cet  emballage  ne 
donnant  pas  toute  satisfaction,  il  serait  aisé  de  le  remplacer  par  des  sacs 
extrêmement  solides  fabriqués  dans  le  pays  avec  la  fibre  de  l'agave  et 
d'autres  textiles  indigènes. 


L'arachide  peut  prospérer  dans  toute  l'étendue  de  la  colonie,  mais 
jusqu'en  1920,  elle  n'a  guère  été  cultivée  par  les  indigènes  que  pour  leurs 
besoins  personnels  et  avec  un  travail  très  sommaire  (débroussement  d'un 
sol  léger,  semis  serrés,  sarclage  rudimentaire,  arrachage  des  tiges  ;ni  bout 
de  cinq  mois  environ  et  récolte  des  fruits  qu'on  déterre  à  la  houe).  En 
quelques  régions,  à  l'instigation  de  l'Administration,  l'exploitation  est 
devenue  un  peu  plus  rationnelle  :  semis  sur  billons,  poquets  espacés,  etc... 
Mais,  nulle  part,  il  ne  peut  être  encore  question,  pour  les  indigènes,  de 
labours  à  la  charrue,  de  hersage  ou  d'arrachage  mécanique,  faute  d'ani- 
maux de  trait;  seule,  une  entreprise  européenne  pourrait  introduire  ces 
perfectionnements;  malheureusement,  le  commerce  local,  soucieux  avant 
tout  de  gros  profits  immédiats,  ne  s'intéresse  guère  qu'aux  achats  et  non 
aux  conditions  do  production.  D'autre  part,  la  colonie,  ne  possédant  pas 
de  services  agricoles,  n'est  pas  en  mesure  de  former  à  des  méthodes  nou- 
velles les  cultivateurs  indigènes  :  les  améliorations  réalisées  dans  quelques 
régions  sont  dues,  surtout,  aux  efforts  personnels  de  fonctionnaires  et 
d'agents  joignant  à  leur  connaissance  du  pays  quelque  compétence  dans 
les  choses  agricoles. 

Quoiqu'il  en  soit,  la  production  d'arachides  est,  depuis  1920,  achetée, 
dans  la  circonscription  de  la  Onaka,  par  une  Société  commerciale,  la 
Compagnie  du  Kouango  français,  qui  a  installé  au  poste  de  Kouango  sur 
rOubangui,  une  petite   huilerie   destinée   à   alimenter   la  consommation 


—  dl 


locale.  Los  prix  payes  aux  indigènes  oscillent  autour  de  170  francs  la 
tonne  pour  les  ai-acmues  décortiquées;  les  producteurs  ne  s'en  estiment  pas 
très  sausiails,  car  ils  detont  aiseiaunt,  au  détail,  de  leur  reculie  à  U  Ir.  20 
le  kiiog.;  il  y  a  lieu,  cependant,  d'indiquer  que  l'extension  de  cette  culture 
ayant  ete  ordonnée  dans  les  régions  voisines  de  la  Ouaka,  la  production 
aeviondra  bientôt  telle  que  le  prtx  s'abaissera  et  que  le  chiflre  de  170  francs 
sera  accepté  sans  difficultés. 

La  variété  d'ai-achides  généralement  cultivée  appartient  au  type  «  afri- 
cain ..a  fruits  moyens,  à  deux  ou  trois  giames  par  gousse;  le  rendement 
normal  est  de  12  à  13  graines  pour  une  de  semence.  On  signale  égale- 
ment 1  introduction  récente  d  autres  variétés,  l'une  dite  «  arachide  de 
Ngaoundere  «  importée  du  Cameroun,  plus  hative  et  donnant  deux  récoltes 
par  an,  1  autre  dite  «  arachide  rouge  «  dont  les  cosses  contiennent  3  à 
4  graines  et  peuvent  donner  jusqua  trois  récoltes.  11  a  été  recommandé 
de  propager  œs  deux  variétés. 

Les  sous-produiis  de  l'arachide  (foin  et  tourteaux]  sont  totalement 
négliges  par  les  indigènes  qui  ne  loossedent  que  ûu  petit  bétail  (caevres  et 

œmplèl  '°''''  "'"''''■'  '^''^''"^''   ^'"'''  '°"^''^"''  "'  ^  ""^  insouciance 
Ln  résumé,  larachide  na,  actuellement  dans  la  colonie,  dautre  utili- 
sation (en  dehors  de  la  consommation  du  fruit  bouilli  ou  grillé  par  l'indi- 
g  ne)  que  la  fabrication  de  l'huile.  Pour  qu'il  en  soit  auti-emen"^  (élevage 

dara  Sder.w'^r  f  '"'""^^  ''  ^''  *""^^^^"-^'  ^^'^"-"^  ^u  beurre 
d  arachide  ,  il  faudrait  que  aes  entreprises  européennes  de  colonisation    et 

aeja  citée,  en  a  manifestée  1  intention. 


hTm  ï  L  rnT      n'^^T-  ^^"^^  ^^  •'^^^^^  °^^^^^  (circonscriptions  de  rOu- 

0  fT  %t  kao^T-A^'-'^ï  !'  ;'''"'■  '^  ^"  °^^'"^  ^"  ^^^  de  0  fr.  10  à 
u  tr.  1     le  kilog.  L  Administration  cherche  à  répandre  l'usa-e    nour  la 

dSr  t  ?""''''  ''""^  P"^"  '"^^'^"^  P™P-  à  ^^-  empfeyée'par  I  : 

qutn°trracttT™''''  ^'  ''"^^''^  ""'  '''''^'  ''''  J^^^^''^'^  tout  local; 
quant  a  lâchât  des  graines,  en  vue  de  l'exportation,  il  pourrait  intéresser 
de    maisons  de  commerce  qui  posséderaient  un  moyen  de  transpor  Ta 

dS  hé  s'oS    V-^^'T  ""1  '^"^""^  ^"  ^'^^^-^^«"  ^'  1^  «>'onie;  si  ce 

-s:^^n  •S;i:.:;^ïïi^errt:::i^^™^  --'^'  --  - 


RICIN 

mdi.téitutiHlft"'"'''""''  ^""'  '''''''''''  P^^*^«  du  pays,  mais  les 

asseffo   e  ^t  ïésSn'l""!'""  ^"'-  "  ^'  ^^P^^^ant.  été  produit  en 

quantité,  dans  le.  dernières  années  de  la  guerre  j^our  réi3ondre 


—  82  — 


aux  demandes  du  Ravitaillement.  Sa  culture  en  grand  a  à  peu  près  cessé 
aux  ^^"l^f  ,^",,i^^^,hés  S'il  s'en  ouvrait  à  nouveau,  nul  doute  quelle 
depuis,  faute  de  deboucnes.  ^  production  se  tient  dans  les 

Z^Z^eS:::^^^^^-  S-ice  Automobile  de  la  cl. 
nS  qui  utut  ce  lubrifiant,  acheté  k  raison  de  200  francs  la  tonne  de 

^'''nT'ics  tourteaux  de  sésame  ni  ceux  de  ricin  ne  sor>t  employés  par  les 
indigènes  comme  aliment  du  bétail  ou  comme  engrais. 


KARITE 

Le  karité  ne  se  rencontre,  dune  façon  fréquente  que  dans  les  territoires 
situés  au  r^Trd  du  7"  degré.  Les  indigènes  n'utilisent  guère  sa  graisse  que 
comme  Uniment  ou  pommade.  Comme  cet  arbre  est  surtout  abondan  dans 
enôTd  ouest  du  pays,  son  exploiUition  I-"-/\  ^^^^^^rtr^nTa  Uons 
sésame  Son  produit  n'ayant  fait,  jusqu'ici,  1  objet  que  de  transactions 
entrïïncUgèncs,  sous  forme  de  beurre,  il  n'est  pas  possible  de  dire,  quant  a 
préseùria  valeur  commerciale  des  graines  achetées  en  gros  en  vue  de 

'"Cex'ste  pas.  dai.s  l'Oubangui-Chari,  d'oléagineux  d'origine  ^Jét^e 
utilisables  autres  que  ceux  que  nous  venons  de  passer  en  revue  Le  gra  - 
nés  du  palmier-raphia,  du  pentchletra  macrophylla,  de  valeur  extierne 
ment  faible,  ne  pourraient,  en  eiïet,  vu  le  coût  des  transp^Hs,  faire  o^e 
d'un  commerce  d'exportation  et,  d'autre  part,  elles  ne  sont  pa.  utilisées 
par  l'indigène.  En  résumé,  seule  la  noix  palmiste  est,  des  mamtenanl^  un 
élément  appréciable  de  trafic;  l'arachide  commence  à  alimenter  une  pet.!^ 
ndustrie^i^ale,  le  sésame,  le  ricin  et  accessoirement,  le  kanté  i^uv  nt 
du  jour  où  le  commerce  s'y  intéressera,  fournir  d'assez  notables  quantité, 
de  produits,  soit  à  traiter  sur  place,  soit  à  exporter  vers  1  Europe. 

Bangui,  le  22  mai  1922. 


laW 


LE   COMMERCE    ET   L'INDUSTRIE 
DES  MATIÈRES   GRASSES 


Rapport 

préieuté  au  nom  de 

la  Société  pour  la  Défense  du  Comnierce  et  de  l  Industrie  de  Marseille 

par 
M.  Emile  REGIS, 
Fabricant  d'huile 


A\ant  d  aborder  cette  étude,  nous  tenons  à  préciser  que,  pour  ne  pas 
1  allonger  exagérément,  nous  avons  volontairement  laissé  de  côté  beaucouD 
de  questions  fort  intéressantes,  mais  l'abondance  du  sujet  exigerai  un 
volume  pour  qu^d  soit  entièrement  traité.  Nous  avons  tenu  à  ne  p' s  abuser 
de  a  patience  de  nos  auditeurs  et  avons  préféré  extraire  d  un  sujet  tr  s 
vaste  les  parties  capitales,  plutôt  que  d'en  aborder  tous  les  alentours 

EXPORTATIONS   MONDIALES   DES    OLÉAGINEUX 

1913  1918  1919 

Quintaux         Quintaux         Quintaux 

Graines  de  coton    11.250.000               ~                     ~~ 

Graines  de  lin  24 .  039. 150 

Graines  de  chanvre  302'900 

Graines  de  colza    4.8G-4.9/i8 

Graines  de  navette  62.073 

Graines  de  moutarde   123.428 

Graines  de  pavot  ou   ctillette  782  053 

Graines  de  soya   6.393.63f3 

Arachides   n,  goe  701 

Graines  de  sésame  2  584  705 

Graines  de  ricin   1.503.'741 

Noix  de  coco   .... 

?p''^h :;:;■;   5.955.899 

Amandes  de  palme  3.601.062 

Grames   et    fruils    oléagineux 

non  spécifiés 1  ns^,  no^  -o  ^a- 

i-uao.U'Jo  <2.G07  C3.487 


5.962.000 

7.377.121 

6.930.300 

12.571.300 

2.745 

24.589 

1.226.905 

1.786.293 

4.137 

56.181 

33.838 

97.247 

25.411 

81.755 

5.348.817 

10.022.232 

3.042.4H-J 

5.393.832 

191.632 

2.315.672 

890.004 

333.613 

2.717.026 

5.279.885 

3.305.215 

1.604.596 

—  8-i  — 

l<ji3  19i«  i9i9 

Quintaux        Quintaux  Quintaux 


Huile  de  coton    i-^^j^-^O^ 

Huile  de  im  'l^-^ 

Huile  de  colza  i^O-093 

Huile  de  navette  ^^-^^ 

Huile  de  pavot  ou  OilHette  . . .  D.yJ<i 

Huile  darachides   ^'^l'Zl 

Huile  de  maïs  f-^^ 

Huile  de  sésame  io.'±i-'j 

Huile  de  soya   ^f-^JS 

Huile  de  ncm 24d.50/ 

Huile  d'olive   912.914 

Huile  de  coco  99J-J26 

Huile  de  palme  2.014.^^4 

Huiles  végétales  n.  spécif 403.582 


676.566 

1.220. 859 

170.342 

1.107.368 

136.449 

77.454 

32.844 

192.121 

17 

42 

422.377 

856.682 

866 

35.346 

21.914 

60.741 

1.434.732 

1.712.136 

172.045 

69.691 

500.327 

1.516.684 

2.309.976 

3.392.644 

1.160.330 

717.395 

138.179 

202.718 

La  comparaison  dea  divers  chUïres  ci-dessus  montre  une  dma,iulion 
,e.i;l  air.  mo........  ..onu^ai  Uc.ponauou  <^oleay.neu..  Ceci  est 

Z^^ou  et  au  ld.t  que  iuiuusu-ie  naissante  a  conlnuue  a  ueveiupper  dans 
:::;:Ïs1  Pr^dulou  une  .ar^e  con.ouunaUon  ue  »aueres  gi.sse.  ^n 
ettet  i  indi Jne  iaunquau  auueiois  par  des  moyens  priinil  1.  de  lamle. 
ouantit^s  dîuUe  uont  la  quaiiie  était  uuatease,  alors  que  1  industrie  uisial- 
iTe  su    piao   -  permet  ae  trouver  en  abondai.ce  de  bonnes  qualités  d  hu^ 

tVd  s'pnx  av^itageux.  Nous  citerons  plus  P-^'-^-^-"  f  ruTdust^ 
leVindes  iNeerlandai^es  où  au  cours  des  dix  dernières  amiees,  1  ndustne 
u  i  luLl  es  consideraulement  développée.  Les  maisons  hollandaises 
:,;  laliÏÏes  dans  la  construction  du  matériel  d  hudene  ont  P".  -  -^  /^ 
L  dernières  amiees.  alimenter  leur  fabrication  en  majeure  V^^H^J^ 
"  éat.ou  a  nuueries  a  Java  et  a  Sumatra.  Les  timides  essais  qui  ont  ete  l^te 
s^grand  succès,  au  benegai  par  rindu.trie  française  ne  --  P-m^t  en^ 
pas  de  nous  faire  une  idée  du  degré  de  perfectionnement  appoite  dans  la 
-  construction  et  fe  matériel  des  huileries  des  Indes  Néerlaïada-ses.  Mais  ce 
rveîopprent  a  été  peut-être  trop  hàtif  et  U  faut  constater  que  la  situation 
de  certaines  de  ces  alîaires  est  actuellement  peu  brillante. 

La  Chine  et  surtout  les  Indes,  qui  produisent  aussi  des  quantités  con- 
sidérables  de  graines  oléagineuses,  conservent  maintenant  aussi  pour  leur 
nouvelle  naustne  locale  une  partie  des  grames  qui  étaient  autrefois  expor- 
tes sur  le  marché  mondial.  Les  fabricants  français  constatent,  depuis  un 
certain  nombr^o  d'années,  combien  les  offres  de  sésames  des  nJ<^^  ^m 
avaient  TutTefois  un  marché  très  abondant  sur  notre  place,  se  sont  raréfiées. 
"  1  esttrtain  q-ue,  depuis  un  temps,  le  développement  des  huileries  en 
Angleterre  et  en  Alle.oiagne  a  contribué  à  diminuer  1  importance  des  olTre 
de  graines  des  Indes  anglaises  sur  le  marché  de  Marseille,  mais  on  cons  a  o 
ati^Ique  malgré  raugme..talion  certaine  de  la  production  do  graines  oka- 
g  n^ùses  dans  les  Indel  il  y  a^  néanmoins  un  ralentissement  dans  les  expor- 
SSons  des  Indes,  ralentissement  qui  doit  être  attribué  au  développement 
de  l'industrie  et  de  la  consomm.v'tion  locales. 


—  85  — 

Nous  remarquons  aussi  l'extension  du  marché  des  soi/as.  Les  graines 
de  soya,  dont  l'exportation,  en  1918,  était  de  534.800  tonnes  atteignent,  en 
1919,  un  million  de  tonnes,  chiffre  très  largement  dépassé  depuis.  L'expor- 
tation des  huiles  de  soya  a  suivi  la  même  gradation,  passant  de  44.800  ton- 
nes, en  1918,  h  170.000  tonnes,  en  1919,  et  il  est  pénible  de  constater  que 
l'industrie  française  est  totalement  étrangère  à  ce  marché,  en  raison  sur- 
tout, du  droit  de  douane  de  2  fr.  50  qui  frappe  ces  graines  à  leur  entrée 
en  France.  Il  y  aurait  pourtant  un  intérêt  général  très  grand  à  ce  aue 
l'industrie  française  pût  prendre  sa  part  comme  r.\neleterre  au  dévelop- 
pement du  marché  des  soyas.  En  effet,  l'huilerie  française  a,  au  cours  d° 
ces  dernières  années,  augmenté  d'une  façon  très  sensible  le  nombre  de  ses 
presses.  D'autre  riart,  le  marché  étrauEr^r  ferme  d''  plu?  "n  nlus  ses  port^»' 
à  l'accès  de  nos  huiles,  et  il  faut  envisager  aussi  rru"  l'bvUorîa  appelé'^ 
peut-être  bientôt,  à  moderniser  son  outillaee  de  presses  rr'ars'^i!li'=p"^  rï^qv^ 
de  se  trouver  pourvue  d'un  matériel  très  supérieur  à  son  débit.  Or,  un 
remède,  partiel  mais  efficace,  à  ce  mal  serait  la  possibilité  pour  l'huilerie 
française  de  s'ntéresser  aux  graines  de  soya  qui,  produisant  seulement  15  à 
17  °A  d'huile,  alimenteraient  les  usines  sans  encombrer  le  marché  des 
huiles. 

Par  contre  l'agriculture  ne  pourrait  accueillir  que  d'une  façon  très 
favorable  l'accès  en  France  d'une  sraine  oléagineuse  qui  lui  donnerait 
73  °o  environ  de  son  produit  en  excellent  tourteau. 

Telles  sont,  sans  entrer  dans  le  détail,  les  considérations  principales 
qui  découlent  de  l'examen  du  marché  s'énéral  des  oléasrineux  et  nous  pas- 
sons maintenant  à  la  seconde  partie  :  Quelle  est  la  part  prisp  par  l^s  Colo- 
nies françaises  dans  l'exportation  des  srraines  oléae-ineuses  ef  de<ï  huilas  ? 
Nous  présentons  ci-dessous  les  tableaux  par  catégorie  de  marchandises, 
par  année  et  par  colonie,  des  exportations  de  produits  oléagineux  de  nos 
colonies. 


EXPORT.\TIO\   DES    OLÉAGINEUX   DE  NOS  COLONIES 

(en  quintaux  métriques) 

Arachides  ': 

1913  1919  1920 

Afrique  du  Nord  (en  coques) 1 .  171  190. 

Afrique  Occidentale  fen  coquesl 2.420.798  1.735.75'?    2.388.720 

Afrique  Occidentale  (décortiquées)...  39  754.129        575.070 

Afrique  Orientale  (Madag.)  (en  coques)  1.349  2.924  32 

Asie  (Indochine)  (en  coques) 6.429 

Sésame  .- 

Afrique  Occidentale 8.317  4.831  4.440 

Asie  (Indochine)    12.463 

Lin  : 

Afrique  du  Nord 41.090          15.441  9.089 

Afrique  Occidentale 4.630  5.360 

—      Orientale  (Madagascar) 3.740  7.091 89 

Asie 1.380 


—  86  — 

1913  1919  1020 

Graines  et  fruits  oléagineux  non 
spécifiés  : 
Afrique  du  Nord 78  1.049  60 

Ricin  : 

—  Occidentale   4 

—  Equatoriale   192 

—  Orientale   2.085 

Asie  3.826 

Colon  : 

Afrique  Occidentale 2.799  6.350  3.900 

Asie  20 

Océanio   2.885 

Coprah  : 
Afrique  Occidentale 2.380  990  1.030 

—  Orientale   12.355  6.798 

Asie    56.453 

'Noix  de  coco  : 

Antilles  françaises 43 

Afrique  Orientale 1,21  89,90 

Asie    18.000 

Océanie  1.112.930 

Antilles  françaises   106 

Amendes  de  palme  : 

Afrique  Occidentale 475.337    1.112.765        491.600 

—    Equatoriale  5.751 

Huile  de  ricin  : 

Afrique  Occidentale  2.432 

Asie  (Indochine)   0. 100 

Antiles  françaises  2 

Ilnile  de  palme  : 
Afrique  Occid(?htHle 153.210        347.609        203.940 

—  Equatoriale   1.399 

Huile  de  coco  : 

Asie  (Indochine)  1 .  175 

Huile  d'olive  : 

Afrique  du  Nord 147.070        223. 07G  5.271(1) 

Asie  (Indochine)  41 


fil  Interdiction   Signalons  qu'en  tc;2i,  lixporiation  des  huiles  d'olives  de  l'Afrljue  du 
Nord  s'est  élevée  û  333.184  q.  m. 


—  87  — 

Il  résulte  des  chiffres  qui  précèdent  que  les  colonies  qui  produisent 
principalement  des  graines  oléagineuses  sont  l'Afrique  Occidentale  pour 
l'arachide,  l'huile  de  palme  et  les  graines  de  palmistes,  et  l'Afrique  du  Nord 
pour  l'huile  d'olive.  L'Afrique  Occidentale  a  exporté,  en  1920,  un  tonnage 
approximatif  de  420.000  tonnes,  dont  17/20  sont  constitués  par  des  oléagi- 
neux, 2,20  par  des  bois,  et  1/20  par  des  produits  divers. 

L'arachide  est  cultivé  particulièrement  au  Sénégal,  pays  de  14  millions 
d'hectares.  La  Guinée  et  le  Soudan  commencent  aussi  à  exporter  cette 
graine,  mais  la  grande  colonie  productrice  restera  le  Sénégal,  tant  que  de 
plus  grandes  facilités  d'évacuation  de  produits  ne  seront  pas  données  au 
Soudan  pour  le  développement  de  sa  production  d'arachides. 

Nous  sortirions  du  cadre  de  notre  rapport  en  abordant  oans  le  fond 
l'étude  des  moyens  de  développer  la  production  de  nos  colonies,  mais  nous 
ne  saurions  passer  entièrement  sous  silence  cette  question  car,  au  cours  des 
travaux  présentés  à  l'occasion  de  ce  Congrès,  il  faut,  malheureusement, 
constater  que,  pour  toutes  les  catégories  de  matières  premières  d'importa- 
tion, il  est  signalé  que  nos  colonies  sont  insuffisamment  exploitées.  Or, 
parmi  les  divers  moyens  préconisés  pour  développer  l'essor  de  nos  colonies, 
il  y  a  lieu  de  remarquer,  pour  ce  qui  concerne  particulièrement  le  Sénégal, 
que  l'éducation  de  l'indigène  en  vue  du  perfectionnement  des  méthodes  de 
culture  et  surtout  le  développement  des  réseaux  ferrés,  suffiraient  à  eux 
seuls  à  augmenter  considérablement  la  production  des  graines  d'arachides. 

C'est  le  chemin  de  fer  qui  est  le  seul  moyen  de  pénétration  susceptible 
d'assurer  à  un  prix  de  revient  bon  marché  la  sortie  des  graines  du  Sénégal. 
Les  sommes  employées  au  développement  du  réseau  ferré  seraient  vite  et 
largement  compensées  par  l'exploitation  des  richesses  que  nous  pouvons 
tirer  de  cette  belle  colonie  africaine  qui  fournit  à  la  Métropole  son  princi- 
pal aliment  en  huile  comestible.  Quand  la  première  locomotive  apparut  en 
Nigeria,  en  1912,  l'exportation  des  graines  d'arachides  passa,  l'année  sui- 
vante, de  2.500  tonnes  à  20.000  tonnes.  On  peut  juger  par  ces  chiffres  de 
Hntérêt  que  présenterait  l'achèvement  du  chemin  de  fer  Thiès-Kayes  sur 
les  200  kilomètres  environ  qui  séparent  les  deux  tronçons  de  la  ligne.  Cette 
voie  ferrée  permettrait  d'évacuer  facilement  et  en  toute  saison  la  récolte 
du  Haut-Sénégal. 

Si  l'arachide  a  fait  la  richesse  du  Sénégal  et  peut  devenir,  pour  cette 
colonie  et  la  région  du  Soudan,  une  source  de  revenus  plus  importants 
encore,  le  palmier  à  huile  remplit  ce  même  rôle  pour  les  colonies  du  sud, 
Dahomey  et  Côte  d'Ivoire.  On  le  rencontre  également  en  Casamance,  en  Gui- 
née Française  et  en  Afrique  Equatoriale. 

On  sait  que  le  q^lmier  à  huile  produit  un  fruit  dont  la  pulpe  fournit 
une  huile  rouge  extraite  sur  place  par  les  indigènes,  par  pétrissage  après 
immersion  dans  l'eau  bouillante  et  dont  le  noj-au,  ou  palmiste,  contient 
une  amande  productrice  d'huile  blanche.  La  savonnerie  et  la  stéarinerie 
utilisent  surtout  Vhitile  de  palme  après  décoloration,  tandis  que  l'huile  de 
palmiste,  tirée  de  l'amande,  est  utilisée  par  la  savonnerie  et  surtout  par  les 
fabricants  de  beurres  végétaux. 

Avant  la  guerre,  c'est  à  Harnbourg  que  fonctionnait  le  principal  mar- 
ché des  palmistes.  On  peut  en  juger  par  les  chiffres  suivants  :  l'Europe 
importait  environ  300.000  tonnes  de  palmistes,  sur  lesquelles  l'Allemagne 
absorbait  de  225  à  250.000  tonnes,  le  reste  se  divisant  notamment  entre 
l'Angleterre  et  la  France.  Depuis  la  guerre,  l'Angleterre  a  nettement  pris 


—  88  — 

la  place  de  l'Allemagne;  en  effet,  l'Angleterre  a  importé  36.000  tonnes  de 
palmistes  en  1913,  76.000  tonnes  en  1914,  237.000  tonnes  en  1915  Oo  tire 
actuejlement  toutes  ses  quantités  de  ses  colonies  et  des  anciennes  colonies 
allemandes  de  l'Afrique  Occidentale. 

Devant  l'effort  réalisé  par  l'étranger,  nous  devons  nous  efforcer,  nous 
aussi,  de  développer  les  ressources  de  nos  colonies  en  huile  de  palme  et 
amandes  de  palme.  Ces  efforts  sont  de  deux  ordres  :  le  premier  dans  le 
domaine  technique,  a  été  réalisé  par  l'importante  stéarinerie  Foumier  de 
notre  place  qui  a  fait  breveter  une  presse  dont  le  fonctionnement  est  très 
simple  et  fort  ingénieux  et  dont  l'introduction  dans  nos  colonies  permettrait 
d'augmenter  d'une  façon  considérable  l'exportation  des  huiles  de  palme.  Si 
l'indigène  se  familiarisait  avec  cette  presse,  il  apprécierait  rapidement  les 
avantages  d'un  travail  plus  facile  et  donnant  un  meilleur  rendement.  Mais, 
un  autre  effort  doit  être  réalisé  par  l'Administration  et  c'est  encore  et  tou- 
jours celui  du  développement  de  nos  réseaux  ferrés.  Les  rapports  de  la 
colonie  déclarent  qu'en  forêt  et  sans  entretien  les  palmiers  à  huile  ne  finic- 
tifient  pas;  que,  mal  entretenus  ils  donnent  à  peine  1  ou  2  régimes  par  an, 
tandis  qu'on  peut  porter  leur  production  annuelle  à  10  ou  12  régimes  avec 
des  soins  appropriés  dont  dépend,  en  outre,  la  grosseur  des  fruits.  Cette 
mise  en  exploitation  ne  peut  être  utilement  réalisée  qu'à  proximité  d'une 
voie  d'évacuation  et,  sauf  que  les  cours  d'eau  ne  soient  utilisables,  seule  la 
voie  ferrée  est  susceptible  d'augmenter  considérablement  le  rendement  de 
nos  colonies. 

Enfin,  pour  parler  d'un  autre  fruit  oléagineux  dont  l'huilerie  française 
consomme  de  grandes  quantités,  et  est  pour  cela  surtout  tributaire  de 
l'étranger,  nous  devons  citer  le  coprah.  Notre  source  d'approvisionnement 
dans  nos  colonies  est  très  limitée,  environ  18.000  hectares,  dont  12.000  en 
Océanie  et  4.000  en  Indochine.  Et  encore,  en  raison  de  la  rareté  des  com- 
munications avec  la  Métropole,  la  plus  grande  partie  de  la  production  de 
nos  colonies  d'Océanie  est  dirigée  vers  les  Etats-Unis.  Pourtant,  le  cocotier 
existe  dans  toutes  nos  colonies  et  sa  culture  pourrait  être  développée  en 
Dahomey,  sur  la  Côte  d'Ivoire  et  particulièrement  en  Cochinchine  ofi  la 
culture  y  serait  très  favorable  et  où  les  surfaces  disponibles  présentent  de 
grandes  possibilités  d'expansion. 

L'Algérie,  le  Maroc  et  la  Tunisie  sont  des  pavs  producteurs  (Vlnnle 
d'olire.  En  Alqêrie  l'olive  est  spécialement  cultivée  dans  la  région  du  litto- 
ral et  dans  quelques  régions  un  peu  plus  élevées.  Des  usines  sont  organi- 
sées, notamment  dans  la  grande  Kabylie,  et  la  moyenne  des  quantités 
exportées  par  l'Algérie  avant  la  guerre  était  de  5.600  tonnes:  mais,  depuis 
laîruerre,  la  con.=!ommation  d'huile  sur  place  a  augmenté;  l'.Algérie  nb'sorbe 
maintenant  presoue  toute  sa  production  et  importe,  en  outre  de  la  Métro- 
pole, de  l'huile  d'arachide. 

Au  Maroc,  la  culture  de  l'olivier  pout  se  pratiouer  sur  toute  l'étendue 
du  territoire,' à  l'exception  des  hautes  altitudes  du  Grand  Atlas,  mais  toute 
la  production  d'huile  est  utilisée  sur  place,  et  le  Maroc  importe  aussi 
d'assez  grandes  quantités  d'huile. 

I.a  Tviusic  est  donc  seule  en  étal  d'exporter  une  partie  des  huiles 
qr'elle  produit.  Des  18.000  tonnes  d'huile  d'olive  importées  par  la  Métro- 
pole en  1921,  la  principale  quantité  provient  de  la  Tunisie.  On  compte 
nctuellement,  en  Tunisie,  12  millions  d'oliviers,  dont  7.500.000  en  plein  rap- 
port et  3.500.000  de  jeunes  plants,  le  reste  étant  constittié  par  les  olivier» 


—  89  — 

sauvages.  D'autre  part,  un  rapport  de  la  Clianibre  (rAgrieuKuro  de  Sousso 
précise  que  d'ici  peu  de  temjjs,  les  oliveraies  du  Sahcl  prendront  un  grand 
développement  :  300.000  hectares  sont  plantés  dans  cette  région  et  un  mil- 
lion d'hectares  pourront  être  employés  à  cette  culture. 

En  Algérie,  on  estime  à  320.000  hectares  les  forêts  et  broussailles  qui 
pourraient  être  plantées  en  oliviers,  d'autant  plus  aisément  que  la  végéta- 
tion arbustive  dominante  de  ces  surfaces  est  constituée  par  l'olivier  sauvage. 
On  peut  juger,  d'après  ces  chiffres,  des  résultats  obtenus  dans  notre  beau 
domaine  de  l'Afrique  du  Nord  et  du  vaste  champ  de  développement  qui  est 
ouvert  à  une  culture  plus  abondante  encore  de  l'olivier. 

Parallèlement  au  développement  de  la  culture  il  y  a  lieu  de  souhaiter 
lo  perfectionnement  de  l'industrie  locale  pour  la  fabrication  des  huiles 
d'olive.  En  1910,  le  nombre  des  moulins  s'élevait  en  Algérie  à  4.229  dont 
308  moulins  européens.  On  a  déjà  signalé  maintes  fois  que  l'Administration 
ferait  œuvre  utile  en  fournissant  à  l'indigène  l'idée  et  les  moyens  de  perfec- 
tionner son  outillage  par  des  installations  plus  modernes,  afin  d'éviter  les 
déchets  et  de  tirer  de  la  matière  première  le  maximum  de  rendement. 


IMPORTATION  FR.\NÇAISE  DES  OLEAGINEUX 

Nous  constatons,  d'après  les  statistiques,  que  la  somme  annuelle  d'im- 
portation de  graines  oléagineuses  dans  la  Métropole  est  représentée  par  les 
chiffres  suivants  : 

1913 1.019.000  tonnes 

1918 198.000      — 

1919 544.800      — 

1920 652.000      — 

1921 511.000      — 

Dans  l'industrie  des  matières  grasses,  comme  dans  toutes  autres  indus- 
tries, la  fabrication  est  encore  loin  d'atteindre  les  chiffres  d'avant-guerre. 
Outre  le  marasme  général  des  affaires,  situation  à  laquelle  n'échappe  pas 
notre  industrie  de  matières  grasses,  il  faut  signaler  divers  autres  facteurs 
qui  concourent  au  ralentissement  de  nos  industries  : 

1°  Marseille  était  autrefois  le  principal  centre  de  fabrication  des  matiè- 
res grasses.  Actuellement,  tous  les  pays  ont  organisé  et  développé  d'impor- 
tantes huileries  et  savonneries  et  ont  dressé  des  barrières  douanières  qui 
limitent  considérablement  le  rayon  de  nos  exportations.  Sauf  pour  quel- 
ques produits  de  marque,  les  exportations  de  l'huilerie  française  sont  pres- 
que nulles  et  son  champ  d'action  est  à  peu  près  limité  à  la  Métropole  et  à 
l'Algérie; 

2°  Depuis  la  guerre,  Vagricvllvre  n  svffisamvrent  pesé  siir  les  décisions 
du  Gouverveynent  pour  arriver  à  svvvrimeT  mi  limiter  Ve.rportation  des 
tourteaKx.  Cette  situation  met  l'huilerie  française  en  considérable  état  d'infé- 
riorité sur  l'étranger.  En  effet,  comme  l'Union  des  Fabricants  d'huile  l'a 
fait  ressortir  en  maintes  occasions,  il  existe  un  marché  mondial  de  srraines 
oléagineuses.  Nous  ne  les  achetons  ni  plus  cher  ni  meilleur  marché  que 
nos  confrères  étrangers,  mais  nous  sommes  en  état  d'infériorité  sur  nos 


—  90  — 

confrères  du  Nord  de  l'Europe  qui,  habitant  des  pays  plus  froids  dont  la 
production  agricole  est  insufTisanto  par  rapport  à  leur  élevage  intensif,  trou- 
vent sur  place  un  marché  de  tourteaux  alimentaires  meilleur  qu'en  France. 
C'est  ainsi  que  le  cours  des  tourteaux  de  Rufisqueen  Angleterre  est  fréquem- 
ment de  15  à  20  francs  par  cent  kilos  plus  élevé  qu'en  France  et  que  ce 
même  cours  dans  les  pays  Scandinaves  nous  permettrait  de  supporter  des 
frais  de  manutention  et  de  fret  pour  expédier  et  vendre  nos  propres  tour- 
teaux en  Suède  et  en  Norvège.  Cet  état  de  choses  favorable  aux  pays  du 
Nord  leur  permet  de  se  porter  acquéreurs  dans  de  meilleures  conditions 
que  nous  dans  nos  propres  colonies.  Nous  le  rappelons  plus  loin  à  l'occasion 
des  palmistes,  mais  nous  pouvons  citer  aussi  qu'en  1913,  tandis  que  la 
France  importait  du  Sénégal  166.000  tonnes  de  graines  d'arachides,  les  pays 
du  Nord  de  l'Europe  en  importaient  64.000  tonnes.  L'étranger  puisait  donc 
dans  nos  colonies  du  Sénégal  plus  d'un  tiers  des  quantités  que  nous  impor- 
tions nous-mêmes  dans  la  Méropole.  Cette  situation  d'infériorité  daas 
laquelle  se  trouve  la  France  est  encore  aggravée  par  la  réglementation  du 
marché  des  tourteaux  que  nous  subissons  en  France.  Nous  n'avons  même 
pas  la  possibilité  de  compenser  cette  différence  de  prix  surles  tourteaux  par 
une  élévation  du  prix  de  l'huile,  car  les  faibles  droits  de  douane  qui  frap- 
pent les  huiles  étrangères  à  leur  entrée  en  France  seraient  très  largement 
dépassés,  si  les  fabricants  d'huile  français  essayaient  de  retrouver  sur  le 
prix  de  l'huile  le  handicap  qu'ils  éprouvent  dans  le  placement  de  leurs 
tourteaux. 

Ne  pourrait-on  supprimer  le  droit  de  douane  qui  frappe  les  graines  de 
soya  et,  de  ce  fait,  comme  nous  l'indiquions  précédemment,  la  fabrication 
des  tourteaux  en  France  serait  suffisamment  augmentée  par  l'apport  sur  le 
marché  français  d'une  graine  qui  rend  73  %  de  tourteau.  Ce  résultat  serait 
susceptible  de  donner  apaisement  à  la  majorité  agricole  de  notre  pays  qui 
oppresse  en  toute  occasion  l'industrie  et  le  commerce  français; 

3°  Nous  indiquions  précédemment  e/neUe  part  rédvi/c  ont  nos  colonies 
dans  l'importation  en  France  des  coprahs.  Celte  situation  serait  extrême- 
ment dangereuse  pour  notre  industrie  de  graisses  végétales  qui  a  pris  une 
si  remarquable  extension,  si  les  Etats-Unis,  l'.Xngleterre  et  la  Hollande 
résen'aient  h  leurs  usines  la  priorité  des  matières  premières  de  leurs  colo- 
nies. Or,  cette  crainte,  qui  a  été  déjà  exprimée,  était  très  justement  fondée 
S!  l'on  en  juge  par  la  situation  des  palmistes,  graines  dont  le  produit  se 
rapproche  beaucoup  de  celui  du  coprah.  Nous  avons  fait  ressortir  dans  le 
chapitre  précédent  la  place  prépondérante  qu'avait  su  prendre  r,\ngleterre 
sur  le  marché  des  palmistes.  Gr^co  à  une  association  d'efforts  auxquels 
nous  devons  rendre  hommage  et  grîlce  aussi  au  concours  de  professeurs 
d'agriculture,  l'Angleterre  a  réussi  fi  développer  rapidement  et  considéra- 
blement la  trituration  des  graines  oéagineuses  en  développant  la  vente  de 
l'huile  de  palmiste  dans  l'industrie  de  la  savonnerie,  en  même  temps  que 
dans  la  marganerie.  La  margarine  qui,  on  effet,  était  importée  en  quantités 
considérables  en  Angleterre,  des  pays  du  Nord  de  l'Europe,  et  notamment 
de  la  Hollande,  se  développe  maintenant  sur  une  large  bas*  en  Angleterre 
et  devient  une  industrie  nationale.  Jusque  là,  nous  ne  pouvons  qu'admirer 
les  résultats  que  l'Angleterre  a  obtenus  dans  cette  voie  et  nous  efforcer  d'en 
faire  autant  chez  nous.  Nous  devons,  du  reste,  reconnaître  les  efforts  qui  ont 
été  faits  en  Frnnc-e  dans  le  même  but;  nous  devons  rendre  hommage  h  l'Ins- 
titut Colonial  do  Marseille  pour  sa  campagne  relative  au  développement  do 
la  consommation  des  tourteaux  et  aussi  à  un  certain  nombre  de  professeur 


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d'agriculture,. particulièrement  à  M.  Dechanibre,  professeur  à  l'Ecole  vété- 
rinaire d'Alfort.  Nous  avons  la  satisfaction  de  voir  M.  Dechambre  présider 
une  section  du  Congrès  de  la  production,  celle  relative  à  l'alimentation  des 
animaux  et  nous  savons  que  M.  Dechambre  a  bien  voulu  accepter  de  conti- 
nuer à  s'intéresser  d'une  façon  toute  spéciale  à  la  vulgarisation  des  tour- 
teaux de  graines  oléagineuses.  Mais,  où  la  situation  devient  dangereuse 
pour  le  marché  français,  c'est  quand  VAngleterre  établit  îin  droit  d'exporta- 
tion sur  toutes  les  amandes  de  palme  parlant  de  ses  colonies  africaines  sauf, 
bien  entendu,  pour  les  quantités  importées  dans  le  Royaume-Uni.  Si  l'on 
ajoute  à  cela  que  l'industrie  anglaise  est  favorisée  par  le  prix  des  tourteaux 
qui  est  plus  élevé  en  Angleterre  qu'en  France,  et  que,  par  contre,  l'industrie 
française  ne  peut  même  pas  exporter  librement  ses  tourteaux,  nous  en  arri- 
vons à  cette  conclusion  que,  non  seulement  l'Angleterre  reçoit  la  totalité  do 
ses  propres  amandes  de  palme  coloniales,  mais  encore,  qu'elle  nous  enlève 
la  plus  grande  partie  de  la  production  de  nos  colonies  d'Afrique,  notam- 
ment du  Dahomey.  Nous  espérons  que  les  Pouvoirs  publics  sauront  obtenir 
de  l'Angleterre  la  suppression  de  cette  taxe  à  l'exportation  des  graines  de 
ses  colonies,  sinon  nous  serions  obligés  de  réclamer  une  mesure  de  réci- 
procité (1); 

4°  Nous  devons  en  France  moderniser  nos  méthodes  et  notre  outillage. 
Le  Français  est,  par  nature,  plutôt  commerçant  qu'industriel.  Un  visiteur 
étranger,  qui  connaît  l'importance  de  Marseille  dans  le  domaine  des  corps 
gras,  est  toujours  très  défavorablement  impressionné  lorsqu'il  visite  nos 
industries,  pour  la  plupart  mal  placées,  loin  des  gares  et  des  quais;  leur 
outillage  est  vieux  et  le  laboratoire  n'y  joue  qu'un  rôle  de  troisième  plan. 

A  l'étranger,  oîi  les  industries  de  l'huilerie  et  de  la  savonnerie  sont 
moins  anciennes  qu'à  Marseille,  les  progrès  sont  plus  rapides  et,  sans  entrer 
dans  les  détails  de  fabrication,  il  faut  constater  en  cette  matière  que  nos 
voisins  font  de  l'industrie  d'une  façon  plus  scientifique  que  nous. 

Des  questions,  même  d'intérêt  général  de  l'huilerie,  demeurent  sans 
solution.  Au  début  de  la  guerre,  îine  convention  passée  entre  TEtat  et  le 
Consortium  des  Fabricants  d'Hidle  avait  fixé  quel  emploi  serait  fait  des 
réserves  que  réaliserait  ce  Consortium.  Or,  depuis  trois  ans  et  demi,  cett« 
solution,  qui  était  pourtant  arrêtée  d'avance  n'est  encore  pas  réalisée.  Une 
partie  de  ces  fonds  devait  être  attribuée  à  l'amélioration  des  conditions  de 
réception  des  graines  oléagineuses  dans  les  ports  français.  Or,  ceux  qui 
veulent  bien  venir  sur  les  quais  du  port  de  Marseille  se  rendre  compte  des 
moyens  de  débarquement  et  de  réception  des  graines  d'arachides  en  coques 
du  Sénégal  peuvent  se  croire  ramenés  à  une  époque  très  reculée  de  l'His- 
toire. Des  essais  de  méthodes  plus  modernes  ont  été  entrepris  par  certains 
fabricants  qui  y  trouvent  un  avantage  très  important,  environ  8  francs  par 
tonne  et  c'est  pourtant  encore  loin  d'être  parfait.  Une  partie  des  fonds  du 
Consortium  trouverait  im  emploi  qui  devient  absolument  indispensable 
dans  l'installation  de  magasins  à  proximité  des  quais  où  la  graine  serait 
criblée,  pesée  et  livrée  en  sacs  ou  en  vrac  au  camiormage. 

Toutes  ces  tentatives  pour  améliorer  et  perfectionner  nos  méthodes 
peuvent  être  adoptées  sans  crainte  car,  malgré  tout,  Marseille  conserve 
encore  une  grande  place  s^ir  le  marché  mondial  des  corps  gras  et  une  place 


(I)  Cette  taxe  a  été  supprimée  le  lo  juillet  1022. 


—  92  — 

prépondérante  sur  le  marrhé  français,  si   l'on  en  juge  par  les  chiffres 
suivants  : 

L'huilerie  marseillaise  triture  le  72  %  des  graines  oléagineuses  impor- 
tées en  France.  Elle  est  représentée  par  49  usines  occupant  environ 
7.000  ouvriers.  Elle  triturait  avant-guerre  600.000  tonnes  de  graines.  Les 
chiffres  des  trois  dernières  années  sont  les  suivants  : 

1919 430.000  tonnes 

1920 376.000   — 

1921 423.000   — 

Son  chiffre  d'affaires  a  été,  en  1922,  de  600.000.000  de  francs  environ. 
Les  capitaux  investis  dans  l'huilerie  marseillaise,  comprenant  la  valeur 
des  usines  et  les  fonds  de  roulement  indispensables,  sont  de  240  millions 
environ. 

A  côté  d'elle,  l'industrie  de  la  savonnerie  à  Marseille  est  représentée  par 
50  usines,  occupant  environ  3.000  ouvriers.  Elle  fabriquait,  avant-guerre, 
180.000  tonnes  de  savon.  Le  chiffre  des  trois  dernières  années  est  le  suivant  : 

1919  et  1920,  environ  122.000  tonnes  pour  chacune  des  deux  années; 

1921  —  140.000  tonnes  représentant  pour  1921  un  chiffre  d'affaires  de 
275  millions  de  francs.  Le  chiffre  des  capitaux  investis  dans  la  savonnerie 
marseillaise,  comprenant  la  valeur  des  usines  et  les  fonds  de  roulement 
indispensables,  peut  être  évalué  à  100  millions  environ. 

A  ces  deux  industries,  nous  devons  ajouter  la  stéarinerie,  la  margari- 
nerie  et  le  nombre  très  important  de  petites  industries  qui  vivent  de  l'hui- 
lerie, la  savonnerie  et  la  stéarinerie,  sulfuration,  traitement  des  sous-pro- 
duits, fabrication  des  scourtins,  tissus  filtrants,  etc.. 

On  peut  juger  par  là  de  l'intérêt  qu'a  l'Industrie  marseillaise  des  corps 
gras  à  s'unir  aux  vœux  que  nous  présentons  pour  le  développement  de 
notre  production  coloniale  de  graines  et  fruits  oléagineux,  car  ce  sont  les 
fruits  de  nos  colonies  que  nous  sommes  certains  de  pouvoir  importer  de  la 
façon  la  plus  libre  et  la  plus  profitable  aux  intérêts  de  notre  pays. 

Notre  production  coloniale  doit  être  augmentée  dans  toute  la  mesure 
du  possible  en  graines  et  fruits  oléagineux. 

La  Métropole  doit  être  a  même  de  recevoir  la  plus  grande  partie  pos- 
sible des  graines  oléagineuses  produites  par  les  colonies  françaises,  et 
notamment  les  graines  d'arachides  et  de  palmistes  de  nos  possessions  de 
l'Ouest  .Africain,  à  la  fois  dans  l'intérêt  de  nos  colonies,  de  notre  industrie 
métropolitaine  et  de  l'alimentation  du  pays  en  matières  grasses  et  en  tour- 
teaux alimentaires,  indispensables  à  la  reconstitution  de  notre  cheptel 
national. 

Le  développement  considérable  de  l'industrie  anglaise,  développement 
puissamment  soutenu  et  protégé  par  le  Gouvernement  angais,  exige  qu'un 
effort  parallèle  snit  fait  en  France  afin  que,  étant  donnée  notre  impossibilité 
actuelle  d'exporter  des  huiles,  nous  ne  soyons  pas  envahis  sur  le  marché 
français  par  les  produits  fabriqués  à  l'étranger. 

Nous  préconisons  dans  ce  but  les  cinq  vœux  suivants  : 

VrnmpT  x^crii.  —  0"e,  devant  l'effort  réalisé  par  les  autres  pavs.  notam- 
ment par  l'Ancrleterre,  en  faveur  de  leur  industrie  et  de  leus  colonies,  nos 
Pouvoirs  publics  observent  les  nouvelles  rédementations  et  projets  doua- 
niers de  l'étranspr.  afin  do  rétablir  autant  aue  posible,  dans  une  situation 
d'égalité  avec  l'étranser,  notre  industrie  nationale  aduellement  menacée; 


—  93  — 

Deuxième  vœu.  —  Que  la  liberté  complète  soit  rendue  sans  délai  au 
commerce  et  à  l'exportation  dos  tourteaux.  La  situation  actuelle  est  rui- 
neuse pour  l'industrie  francjaise  de  l'huilerie  et,  par  réciprocité,  est  à 
rencontre  de  l'intérêt  de  nos  producteurs  coloniaux  qui  doivent  trouver  sur 
la  Métropole  un  facile  écoulement  de  leurs  produits; 

Troisième  vœu.  —  Que  soient  développés,  dans  toute  la  mesure  du  pos- 
sible, les  réseaux  ferrés  de  nos  colonies,  le  chemin  de  fer  étant,  avec  les 
rivières,  le  seul  moyen  d'évacuation  à  bon  marché  des  produits  agricoles 
de  nos  colonies; 

Quatrième  vœu.  —  Que  soit  supprimé  le  droit  de  douane  sur  les  graines 
de  soya,  afin  de  permettre  à  la  France  do  prendre  sa  place  sur  le  marché 
mondial  de  cette  graine,  et  afin  de  donner  à  l'agriculture  l'aliment  d'un 
excellent  tourteau  qui  représenterait  le  73  %  environ  de  la  graine  importée; 

Cinquième  vœu.  —  Que  les  fonds  du  consortium  de  l'huilerie  soient 
employés,  dans  le  plus  bref  délai  possible,  conformément  aux  accords 
pris  avec  le  Gouvernement  à  l'occasion  de  la  création  dudit  consortium  et 
que  Marseille  soit  dotée,  pour  le  débarquement  des  graines  oléagineuses  et 
particulièrement  des  arachides  en  coques  du  Sénégal,  d'une  organisation 
digne  du  tonnage  considérable  qu'elle  importe,  cette  mesure  pouvant  lui 
permettre,  par  une  diminution  notable  des  frais  généraux,  d'importer  une 
plus  grande  quantité  de  graines  oléagineuses  de  ses  colonies. 


LES  GRAINES  OLÉAGINEUSES 
DANS  LA  MÉDITERRANÉE 


Rapport  de 
M.  H.  GIRAUD, 

{des  Fils  de  Giraud  Frères) 
Négociant-I?nportateur 


Marseille,  Reine  de  l'Huilerie,  devrait  être  le  débouché  naturel  des 
graines  oléagineuses  qui  se  récoltent  dans  les  pays  baignés  par  la  Méditer- 
ranée et  autrefois  c'était  elle,  en  effet,  qui  recevait  la  majeure  partie  de  ces 
oléagineux;  mais,  depuis  une  vingtaine  d'années,  ce  courant  d'importations 
s'est  peu  à  peu  détourné  de  notre  place  et  actuellement  insignifiantes  sont 
devenues  les  quantités  que  nous  fournissent  les  pays  du  Levant,  qui,  par 
notre  influence  séculaire,  font  un  peu  partie  de  notre  domaine  colonial, 
comme  demeurent  insignifiants  les  apports  de  l'Algérie,  de  la  Tunisie  et  du 
Maroc. 

Cependant,  il  peut  être  intéressant  pour  notre  industrie  locale  de  ne  pas 
perdre  contact  avec  ces  petits  clients  d'autrefois.  Si  leurs  envois  manquaient 
d'intérêt  lorsque  l'acheteur  était  le  maître  et  qu'affluaient  les  offres  en  grai- 
nes de  tous  les  pays  du  monde,  qui  sait  s'ils  ne  pourront  pas  rendre  encore 
des  services  à  notre  huilerie  lorsque  son  développement  continu  l'obligera 
à  trouver  des  matières  premières  en  rapport  avec  ses  capacités  nouvelles 
d  absorption,  tandis  que  s'accentuera  la  tendance  actuelle  qui  pousse  d'une 
part  les  producteurs  à  utiliser  sur  place  les  fruits  de  leur  récolte  et  d'autre 
part  les  consommateurs  étrangers  à  fabriquer  eux-mêmes  les  huiles  dont 
ils  ont  besoin. 

A  ce  moment,  nous  serons  peut-être  heureux  de  retrouver  nos  anciens 
fournisseurs  du  proche-Orient  et  qui  sait  si  les  noms  presque  oubliés  de 
sésames  de  Jaffa  ou  de  pavots  de  Smyrne  ne  sonneront  pas  de  n^juveau 
agréablement  à  nos  oreilles  ? 

A  l'heure  présente,  il  est  vrai  que  le  tonnage  que  ces  régions  peuvent 
nous  offrir,  ne  compte  guère  en  présence  de  nos  besoins;  mais  ce  sont  tous 
des  pays  en  voie  de  développement,  dont  la  production  doit  forcément 
augmenter  d'une  façon  très  sensible  à  mesure  que  la  sécurité  régnera  là  où 


-  95  — 

elle  fait  encore  défaut,  que  des  méthodes  nouvelles  de  culture  seront  appli- 
quées et  que  la  terre  y  retrouvera,  par  le  retour  aux  irrigations,  sa  grande 
fertilité  do  jadis. 

Il  n'est  donc  peut  ôtro  pas  inutile  do  passer  rapidement  en  revue  ce 
que  nous  pouvons  aujourd'hui  demander  à  ces  vendeurs  si  proches  do 
nous  et  quelles  sont  les  espérances  que  l'on  peut  fonder  sur  leur  capacité 
de  production  dans  un  avenir  plus  ou  moins  lointain. 


Au  Maroc,  la  graine  de  lin,  cultivée  de  tout  temps,  n'est  semée  en 
vue  de  l'exportation  que  depuis  quelques  années  et  paraît  y  donner  de  bons 
résultats.  Ou  estime  sa  recule  a  lO.UOO  tonnes  et  son  exportation  totale  a 
été  de  1.740  tonnes  en  1913.  Sur  ce  chiffre,  Marseille  reçoit  environ  1.000  ton- 
nes dont  la  moitié  seulement  va  à  l'huilerie,  le  reste  étant  utilisé  par  la 
droguerie,  qui  apprécie  ces  graines  grosses  et  claires. 

L'Algérie  a  exporté,  en  iU13,  environ  5.000  tonnes  et  la  Tunisie  1.700 
tonnes  sur  lesquelles  notre  place  ne  doit  guère  avoir  plus  de  1.000  tonnes 
qui  sont  allées  surtout  à  la  droguerie.  La  qualité  est  à  peu  près  la  même  que 
celle  du  Maroc^ 

Passons  à  l'Egypte,  pays  du  colon;  il  y  a  là  abondance  de  graines  — 
200  mille  tonnes  peut-être  —  et  l'huilerie  Darier  de  Roufio  en  écrasait  à 
elle  seule  jusqu'à  20  mille  tonnes  par  an.  Aujourd'hui,  on  ne  fait  plus 
l'huile  de  coton  chez  nous  à  cause  du  faible  rendement  de  cette  graine  et 
de  l'avantage  qu'ont  sur  nous  les  grands  pays  consommateui's  de  tourteaux; 
mais  le  Nil  n'en  continuera  pas  moins  à  fertiliser  1«,  vieille  terre  des  Pha- 
raons et  nos  fabricants  pourront  aller  puiser  dans  ce  grenier  d'abondance, 
le  jour  où  des  conditions  diflérenles  leur  permettront  à  eux  aussi  de  ne 
pas  travailler  que  pour  l'huile. 

Le  Soudan,  prolongement  de  l'Egypte,  produit  encore  des  sésames  et 
des  arachides,  dont  la  qualité  et  le  rendement  ne  donnent  pas  toute  satis- 
faction et  que  l'on  traite  ici  d'une  façon  irrégulière  et  sans  grand  enthou- 
siasme. Il  n'est  pas  interdit  d'espérer  avec  le  temps  une  amélioration  à  ces 
deux  points  de  vue  et  il  faut  entretenir  avec  ce  pays  nouveau  un  courant  de 
transaction  qui  sauvegarde  l'avenir. 

Les  doyens  de  nos  commissionnaires  se  souviennent  encore  du  temps 
oîi  les  sésames  de  Jaffa-Caifîa  et  de  Caramanie  venaient  régulièrement  ici 
et  fournissaient  en  moyenne  de  20  à  25  mille  tonnes  par  an  d'excellente 
graine.  L'Anatolie  avait  à  peu  près  la  même  exportation  et  de  ces  40  à 
5C'  mille  tonnes,  nous  ne  voyons  plus  venir  un  seul  sac  depuis  plusieurs 
années.  Même  avant  la  guerre  ces  affaires  s'étaient  détournées  de  Marseille. 
Les  autres  pays  d'Orient,  grands  amateurs  d'huile  de  sésames  au  goût 
d'amande,  se  sont  mis  peu  à  peu  à  accaparer  ces  graines  pour  leur  con- 
sommation. Elles  servent  aussi  à  la  fabrication  de  certaines  confiseries, 
entre  autres  le  «  halwa  »,  dont  nous  avons  à  Marseille  même  une  fabrique, 
celle  de  M  .Léon  Gabriel,  qui  utilise  pour  cette  douceur  environ  50  tonnes 
de  sésames  par  an.  Les  sésames  du  Levant  sont  aussi  achetés  par  la  Grèce, 
l'Italie  et  avant  la  guerre  la  Russie  en  prenait  des  quantités  importantes. 

La  Syrie  produit  aussi  les  graines  de  pavots,  de  lins,  de  ricins  en  quan- 
tités réduites;  mais  la  Cilicie,  dont  la  récolte  pourrait  être  décuplée,  exporte 


—  9G  — 

45  à  50  mille  tonnes  de  graines  de  coton  auxquelles  il  y  a  lieu  d'ajouter 
celles  de  la  province  de  baiyrne.  Alalneureusement,  comme  pour  les  cotons 
d  Egypte,  toutes  ces  graines  vont  en  Angleterre. 

Un  peut  prévoir,  pour  un  avenir  peut-être  un  peu  lointain,  une  pro- 
duction importante  de  cette  même  graine  en  Mésopotamie,  car  le  jour  où 
ces  immenses  terrains  pourront  être  irrigués,  comme  ils  l'étaient  du  temps 
de  Babylone,  c'est  une  nouvelle  Egypte  qui  entrera  en  scène  et  qui  devien- 
dra un  des  grands  fournisseui-s  de  coton. 

Mentionnons  encore  pour  mémoire,  les  graines  de  pavots  de  Macédoine 
et  d'Asie  Mineure,  pays  producteur  d'opium. 

Si  nous  sortions  de  la  Méditerranée,  nous  pourrions  parler  des  colzas, 
des  navettes  et  des  moutardes  du  Danube  et  de  toutes  les  graines  qu'expor- 
tait autrefois  la  malheureuse  Russie;  mais  cela  n'entre  pas  dans  le  cadre 
de  ce  rapide  exposé  qui  n'a  pour  but  que  de  rappeler  à  nos  fabricants  qu'il 
existe  près  d'eux  de  petits  pays  producteurs  de  graines  qui  n'ont  connu 
que  Marseille  autrefois,  qui  l'ignorent  presque  mainteneuit  et  dont  ils  inj 
doivent  pas  se  désintéresser  entièrement. 


Ils  n'ont  actuellement  que  peu  de  choses  à  leur  offrir;  mais,  ils  sont 
susceptibles  d'un  développement  régulier  et  ils  pourront  peut-être  redeve- 
nir plus  tard  les  greniers  d'abondance  qu'ils  ont  été  dans  l'antiquité.  Il  con- 
viendrait donc  de  les  maintenir  dans  le  cadre  de  notre  clientèle  et  de  leur 
faciliter  les  affaires  sur  notre  place. 

Il  faudrait  donc  aider  à  l'importation  de  ces  graines  par  la  fréquence  et 
le  bon  marché  des  frets,  par  la  modération  des  frais  de  ptace.  Il  faudrait 
surtout  tâcher  de  ne  pas  éloigner  ces  affaires  par  des  lois  fiscales  qui,  mal 
conçues  et  plus  mal  appliquées  encore,  créent  de  continuelles  surprises, 
hérissent  notre  barrière  douanière  de  difficultés  que  nos  concurrents  exagè- 
rent à  plaisir  et  dont  ils  se  font  une  arme  contre  nous. 

Il  faudrait  aussi  que  nos  huiliers  se  montrent  plus  conciliants  à  l'égard 
de  cette  petite  clientèle  et  tiennent  compte  des  conditions  peu  favorables 
dans  lesquelles  le  morcellement  des  affaires  et  l'irrégularité  des  qualités 
l'obligent  à  travailler. 

Ce  sont  évidemment  les  cours  plus  ou  moins  avantageux  qui  attirent 
les  marchandises  sur  un  marché  ou  qui  les  en  éloignent  et,  à  ce  point  de 
vue,  vendeurs  et  acheteurs  ne  peuvent  envisager  que  leurs  prix  de  revient. 
Mais,  à  côté  de  la  question  chiffre,  qui  n'a  pas  été  favorable,  depuis  un 
certain  temps  à  nos  importations  du  Levant,  il  y  a  la  question  forme  qui 
joue  un  rôle  dans  la  vie  des  peuples  et  qui  a  son  importance  même  dans  les 
relations  d'affaires. 

Notre  Huilerie,  riche,  puissante,  ayant  de  tout  temps  fait  la  loi  dans  U 
monde  des  graioes  oléagineuses,  a  raison  de  défendre  ses  droits  et  d'impo- 
ser ses  conditions  quand  elle  le  peut;  mais  sa  fière  attitude  vis-à-vis  de  ses 
grands  fournisseurs  étrangers,  doit  se  vêtir  de  bienveillance  quand  il  s'agit 
des  faibles,  de  cette  petite  clientcMe  qui  n'est  pas  en  état  de  lutter  avec  elle 
à  armes  égales.  Et  c'est  ici  le  cas.  Les  expéditeurs  du  Levant  ne  sont  pas  en 
mesure  de  livrer  des  quantités  importantes,  de  fournir  des  qualités  iden- 
tiques et  régulières;  ils  ne  sont  pas  toujours  bien  au  courant  des  usages  do 


—  97  — 

Marseille  et  se  trouvent,  de  ce  fait,  exposés  à  des  surprises  parfois  coû- 
teuses. 

Il  faut  donc  leur  faciliter  les  affaires  avec  la  bienveillance  que  l'on  doit 
à  d'anciens  clients,  accepter  de  petits  lots  quand  ils  ne  peuvent  pas  offrir 
des  quantités  importantes,  ne  pas  Ctre  trop  stricts  avec  eux  sur  les  condi- 
tions des  contrats  et  môme  ne  pas  aller  jusqu'au  bout  de  ses  tiroits  lorsque 
l'équité  le  demande. 

N'oublions  pas  que  la  Méditerranée  doit  être  un  lac  français  et  que  tous 
ceux  qui  commercent  sur  ses  bords  heureux  devraient  être  les  clients  de 
Marseille.  Si  les  circonstances  les  détournent  de  leur  débouché  naturel,  n'en 
prenons  pas  trop  facilement  notre  parti,  défendons  énergiquement  notre 
patrimoine  et  faisons  le  possible  pour  maintenir  sur  ces  terres  amies,  non 
seulement  notre  influence  politique  et  intellectuelle,  mais  aussi  notre  pré- 
pondérance commerciale  et  industrielle. 


L'Olivier 


LA  CULTURE  DE  L'OLIVIER 


ET  LA 


FABRICATION  D'HUILE  D'OLIVE 

Rapport  de 

M.  J.  BONNET 

Directeur  de  la  Chaire  Régionale  d'OléiculluTe 


CULTURE,  EXPLOITATION,  TRAITEMENT  DES  MALADIES 

Je  remercie  le  Comité  d'organisation  des  Congrès  Coloniaux  et 
-Monsieur  de  Roux,  Président  de  la  Section  des  Matières  Grasses  d'avoir 
bien  voulu  que  l'olivier  ne  soit  pas  oublié  dans  une  question  qui  intéresse 
au  plus  haut  point  le  bassin  méditerranéen  et,  leur  initiative  est  un  encou- 
ragement pour  tous  ceux  qui  ont  pris  la  défense  de  cette  production. 

Les  états  oléicoles  qui  entourent  le  premier  marché  du  monde  qu'est  le 
,  bassin  de  la  Méditerranée,  n'auraient  pas  compris  que  dans  un  Congrès 
!  Colonial,  il  ne  soit  par  parlé  de  l'olivier,  car  cet  arbre  est  un  végétal  colo- 
I  nisateur  et  mieux  que  cela,  il  a  sa  place  marquée  dans  les  étapes  de  la  civi- 
I  lisation. 

I         A  mesure  que  le  génie  civilisateur  des  peuples  européens  et  de  la 

j  France  en  particulier  se  développe  en  Afrique,  c'est  l'olivier  qui  suit  les 

étapes  de  nos  grands  soldats,  c'est  lui  qui  a  eu  la  faveur  de  nos  colons,  en 

Tunisie,  c'est  lui  qui,  bientôt  au  Maroc,  couvrira  de  vastes  surfaces  encore 

incultes. 

Mais  notre  rôle  ici,  n'est  pas  de  rechercher  l'influence  morale  d'une 
production.  Après  la  guerre  que  nous  avons  dii  subir,  nous  ne  devons  plus 
nous  contenter  de  chanter  l'arbre  de  la  paix,  nous  devons,  à  l'exemple  de 
certains  peuples  moins  gens  de  sentiments  que  nous,  être  plus  pratiques  et 
seul,  le  côté  économique  de  toute  question,  doit  être  examiné. 
j  Notre  devoir,  en  ce  qui  concerne  l'olivier,  est  d'examiner  ce  qu'à  été  cette 
I  culture,  ce  qu'elle  est,  ce  qu'elle  devrait  ?tre. 

Notre  rôle  est  de  mentionner  nos  essais,  nos  résultats  et  donner  des 
conclusions  précises. 


Lorsque  l'on  parcourt  les  oliveraies,  l'on  peut  s'étonner  à  la  vue  de 
véritables  travaux  de  géants;  ce  que  firent  nos  pères,  il  a  quelques  centai- 
nes d'années,  dépasse  comme  labeur  tout  ce  que  l'on  peut  imaginer. 


—  102  — 

Sur  dos  lorrains  incrrats,  rocheux,  en  pente,  ils  transformèrent  des 
coteaux  en  terrasses;  des  murs  de  soutènement,  d'une  solidité  dont  les 
années  n  ont  pas  détruit  la  valeur,  permirent,  sur  des  surfaces  souvent  res- 
treintes, de  planter  un  ou  plusieurs  arbres  et,  doués  d'une  patience  et  dune 
prévoyance  dont  l'importance  ne  peut  être  appréciée  aujourd'tiui  à  une 
juste  valeur,  ils  attendaient  en  cultivant  sous  ces  oliviers  leurs  productions 
de  première  nécessité,  que  l'arbre  justement  vénéré  vint  récompenser  leurs 

efforts. 

Ils  auraient,  certes,  préféré  avoir  à  leur  disposition  des  terres  en  plai- 
nes, mais,  celles-ci  n'étaient  pas  à  eux  (n'oublions  pas  que  cela  se  passait 
avant  la  Révolution)  elles  appartenaient  aux  seigneurs  et  les  paysans 
n'avaient  que  les  sols  de  valeur  secondaire. 

Ils  étaient  nés  dans  ces  milieux,  ils  devaient  y  vivre,  car  le  progrès  et 
les  facilités  de  locomotion  n'avaient  pas  encore  fait  développer  l'exode 
rural  et  l'exploitation  des  maigre?  terrains  leur  appartenant  était  une  néces- 
sité vitale  pour  eux. 

A  ce  moment,  l'arbre  étant  jeune  et  possédant  une  rusticité  sans  égale, 
donnait  des  récoltes  régulières. 

Ce  n'était  pas  que  les  soins  fussent  plus  rationnels  qu'aujourd'hui,  mais 
ils  étaient  plus  nombreux,  ils  étaienti  constants;  la  terre  ét.ait  remuée,  le 
sol  était  fumé,  l'arbre  était  soigné  et,  bon  an  mal  an,  il  donnait  toujours 
des  récoltes;  celles-ci  assuraient  la  vie  des  ruraux. 

Mais  vint,  ensuite,  la  crise  phylloxérique  et  les  meilleures  terres  en  oli- 
viers, servirent  à  remplacer  les  vignobles,  souffreteux;  les  vergers  sacrifiés 
furent  perdus  pour  Toléiculture  et,  de  1860  à  1020,  30.000  hectares  d'olive- 
raies ont  disparu. 

La  viticulture  modifia  la  situation  oléicole  à  un  point  td,  qu'à  un 
moment  donné,  la  production  d'huile  fut  déficitaire  par  rapport  aux 
besoins  et,  comme  tous  les  faits  sont  solidaires  les  uns  des  autres,  la  pénu- 
rie d'huile  d'olive  permit  à  l'industrie  de  l'huile  de  graines  de  prendre  de 
l'extension. 

En  môme  temps  que  cette  transformation  se  produisait  dans  le  Midi, 
le  Nord  changeait,  lui  aussi,  son  mode  de  rotation  de  cultures;  les  céréales, 
la  betterave  à  sucre,  les  cultures  fourragères  prirent  la  place  du  colza,  de 
J.i  navette,  etc.,  etc.,  et  ce  marché  qui  aurait  pu  être  ouvert  aux  huiles 
d'olives,  devint  celui  des  oléagineux  étrangers. 

Mais,  si  le  Nord  ne  souffrit  pas  de  cette  transformation,  toute  avanta- 
geuse pour  lui,  il  n'en  fut  pas  de  même  pour  le  Midi  car  contrairement  aux 
prévisions  d'alors,  l'industrie  dos  huiles  de  graines  prit  une  extension  con- 
sidérable et  absorba  le  marché. 

Si,  .'i  ce  moment,  l'industrie  rurale  de  l'huile  d'olive  avait  été  a^  qu'elle 
devient  aujourd'hui,  elle  aurait  obtenu  des  débouchés;  malheureusement 
ollf  était  à  l'état  primitif,  on  ne  savait  pas  conserver  les  olives  on  faisait 
m.'d  les  huiles,  leur  degré  d'acidité  souvent  trop  élevé  était  un  obstacle  h. 
leur  consoinmj.lion  dans  le  Nord  et  une  industrie  profita  de  cette  circons- 
tance pour  faire  et  vendre  des  huiles  d'olive  neutralisées;  elle  dut  même 
faire  appel,  pour  Eatisfairo  sa  clientèle,  aux  huiks  d'olive  étrangères  plus 
ou  moins  bien  fabriquées  :  l'oiéicullure  française  avait  alors,  désormais, 
contre  elle  deux  concurrents  radoutabl\s. 

Commfi  conclusion  h  en  qui  pré.'èdc  et  en  vue  d'aidor  l'Oléiculture  fran- 
çaise, uno  règle  dfi  conduite  doit  ôtrc  adoptée  et  elle  peut  ôtre  précisée 
ainsi  :  la  rulturo  do  l'olivier  doit  être  intensifiée  afin  que  l'augmentation 


—  103  — 

de  production  diminue  le  prix  de  revient  de  l'huile;  il  faut  que  de  toutes 
nos  forces  nous  combattions  Tabatage  des  oliviers  en  vue  de  la  création  de 
nouveaux  vignobles  afin  de  retarder  l'avilissement  des  prix  des  vins;  il  faut 
viser  à  l'obtention  d'huile  d'olive  supérieure  par  une  fabrication  plus 
rationnelle  afin  qu'au-dessus  de  toutes  les  huiles  c«lle  provenant  de  l'oli- 
vier, soit  «  l'huile  do  cru  »,  qu'elle  soit  aux  huiles  de  graines  ce  que  le 
Champagne  est  aux  vins  ordinaires. 

Il  faut  que  le  commerçant  collabore  étroitement  avec  le  producteur  qui 
fabrique  bien,  qu'il  soit  le  premier  ;\  classer  plus  haut,  au-dessus  de  toutes 
les  huiles,  celle  provenant  do  l'olivier  car  il  ne  doit  jamais  perdre  de  vue 
que  l'olivier  est  le  pavillon  qui  couvre  son  titre  de  «  négociant  en  huiles  ». 

Les  résultats  obtenus  dans  nos  essais  culturaux,  depuis  de  nombreuses 
années,  la  réorganisation  rationnelle  de  nombreux  moulins  à  huile,  nous 
permettent  d'espérer  que  le  cultivateur  ne  restera  pas  en  arrière  pour  la 
sauvegarde  de  ses  intérêts. 


I.  —  STATISTIQUE  OLÉICOLE 

La  surface  cultivée  en  oliviers  s'élève,  en  France,  à  120.000  hectares; 
140.000  familles  sont  intéressées  à  cette  exploitation. 

Elle  est  de  1.600.000  hectares,  en  Espagne;  2.100.000  hectares,  en  Italie; 
150.000  hectares,  en  Algérie.  En  Tunisie,  12.000.000  d'oliviers  sont  greffés 
et  en  état  de  culture;  au  Maroc,  2.000.000  de  pieds. 

Les  superficies  en  oliviers  sont  partout  en  progression,  sauf  en  France. 

La  production  d'huile  d'olive  dans  le  monde  est  assez  variable. 

Récolte  1920 

(année  de  bonne 
production^ 

Espagne    325.000  tonnes 

Italie   210.000      » 

Grèce  50.000 

Portugal   35.000       » 

Tunisie   70.000 

Algérie  15.000 

Maroc   12.000      » 

France    10.000 

Autres   pays 80.000 

La  production  a  dcnc  varié,  entre  ces  2  cnnésa,  de  3  à  1. 

En  France,  la  production  nqrmale  se  rapproche  de  80.000  tonnes;  çUe 
représente  une  valeur  de  103. 000. 000  de  francs. 

La  consommation  nalioimle  pouvant  êtrg  évalués  à  i£00QO  tonnes 
(4  litres  par  habitant  et  par  an),  il  y  a  don:  un  déficit  considérable;  celui-ci 
est  comblé  par  les  huiles  d'olive  d'iîPportaticn  (Tunisie,  Espagne,  etc.,  çtc], 
environ  2Q.0QQ  tonnes,  puis  par  les  huiles  de  graines,  goit  120,000  tonnçs, 

L'huIlQ  d'oUv©  produite  en  Fr&nçe  est,  en  grande  partie,  conscmméç 
sur  les  lieu^ç  de  produoticn;  un  quart  environ  de  colle-ei  cet  utilisé  ps?  iç? 
oléiculteurs.. 


Récolte  1921 

(tnnie  de  mauvaise  rCcolte, 

sauf  en  France) 

250.000  tonnes 

110.000 

n 

20.000 

n 

20.000 

a 

50.000 

II 

10.000 

>• 

6.000 

11 

20.000 

1) 

24.000 

II 

—  104  — 

Causes  de  Vahamlon  de  l'olivier  en  France 

En  plus  des  causes  citées  plus  haut  :  concurrence  des  produits  oléagi- 
neux, extension  des  cultures  à  grands  revenus  sur  les  terrains  des  olive- 
raies (vignes,  plantes  à  parfums,  etc.),  le  rural  a  été  aussi,  par  sa  routine  et 
son  imprévoyance,  un  peu  la  cause  de  l'abandon  de  l'olivier. 

Il  a  délaissé  celui-ci  parce  que  ses  récoltes  diminuaient,  sans  songer 
qu'il  était  l'auteur  de  cette  dégénérescence. 

Alors  qu'il  remplace  ses  vignes  et  ses  arbres  fruitiers  lorsqu'ils  faiblis- 
sent, alors  qu'il  change  ses  semences,  qu'il  se  procure  de  meilleurs  repro- 
ducteurs lorsque  ses  animaux  vieillissent,  il  n'a  rien  fait  de  pareil  pour  ses 
oliviers. 

Pour  le  seul  arbre  capable  de  se  régénérer  hiimême,  sa7is  avoir  besoin 
de  le  remplacer,  le  niral  n'a  rien  fait  et  Von  ne  peut  comprendre  pourquoi 
on  n'a  pas  mieux  montré,  dans  le  passé,  aux  oléiculteurs,  qu'il  fallait,  dès 
qu'un  arbre  faiblit,  le  rajeunir,  en  utilisant  la  prodigieuse  facilité  qu'ont 
ses  racines  d'émettre  des  rejetons  toujours  vigoureux. 

Nos  oliveraies  ne  devraient  être  composées  que  d'arbres  jeunes  et  adul- 
tes, productifs,  alors  susceptibles,  par  leur  rendement  régulier,  de  dimi- 
nuer le  coût  du  prix  de  revient  de  l'huile.  Si,  au  fur  et  à  mesure  que  les 
oliviers  faiblissent  on  les  avait  rajeunis,  toutes  nos  oliveraies  seraient  pro- 
ductives et  jamais  on  ne  les  aurait  abandonnées. 


II.  —  MISE  EN  ÉTAT  DE  NOS  OLIVERAIES 

Régénération  des  oliviers 

Les  oliveraies  présentent  deux  sortes  d'arbres  :  ceux  qui  ont  leur  tronc 
et  leurs  tiges  saines,  ceux  chez  lesquels  la  carie  du  bois  a  détruit,  en  partie 
ou  en  totalité,  les  tissus  ligneux;  dans  ce  dernier  cas,  l'arbre  ne  vit  que  par 
son  écorce;  il  doit  être  transformé  sans  retard.  Si  une  branche  est  seulement 
atteinte,  sa  suppression  s'impose  et  la  charpente  de  l'arbre  sera  reprise  sur 
une  pousse  nouvelle;  si  c'est  le  tronc  qui  est  contaminé,  l'on  doit  favoriser 
l'émission  des  rejetons  autour  de  la  souche  et  arriver,  par  la  sélection,  en  2 
ou  trois  ans,  à  posséder  une  tige  ou  2  de  remplacement;  la  vieille  tige  sera 
supprimée  lorsque  celles  de  remplacement  auront  pris  figure  d'arbre. 

Si  la  vétusté  de  l'arbre  est  complète,  il  faut,  sans  hésit<ition,  le  rabattre 
au  niveau  du  sol,  sans  crainte  même  de  supprimer  la  partie  de  la  souche 
atteinte  de  pourriture;  on  laissera  pousser  tous  les  rejetons  qui  se  montre- 
ront, car  tous  seront  nécessaires  pour  donner  une  issue  à  la  sève. 

Les  meilleurs  rejetons  sont  ceux  qui  se  forment  sur  les  grosses  racines, 
à  20,  25  cent,  de  l'ancienne  souche  et  la  vigueur  de  ces  rameaux  montrera 
toujours  que  la  vitalité  de  l'olivier  n'a  rien  perdu  avec  l'âge;  on  les  sélec- 
tionne petit  i\  petit  de  façon  h  n'en  conserver  que  1,  2  ou  3  au  bout  de  2  ans. 

Ces  nouveaux  oliviers  donneront  des  fruits  identiques  ;\  ceux  que  pro- 
duisait le  pied-mère  si  celui-ci  était  franc  do  pied,  mais  leur  greffage 
s'imposerait  si  l'on  tenait  à  multiplier  une  variété  d'olive  spéciale. 

Nous  avons  eu  beaucoup  de  peine  h  faire  adopter  cotte  méthode,  ma'S 
l'on  y  vient  petit  h  petit;  on  y  vient  cependant  trop  lentement  h  notre  avis, 
car,  sans  exagérer,  nous  pouvons  dire  que  le  quart  de  nos  plantations  aurait 


i 


—  105  — 


besoin  d'être  régénéré.  Si  les  oléiculteurs  voulaient  y  procéder  par  éche- 
lons, ils  ne  s'apercevraient  pas  de  la  diminution  de  leurs  productions  et, 
ils  auraient  l'espoir  d'obtenir,  dans  un  avenir  plus  ou  moins  éloigné, 
des  oliveraies  ayant  la  valeur  des  jeunes  plantations. 


SOINS  A  DONNER  AUX  OLIVERAIES 

Toutes  les  plantes  ont  besoin  d'air,  d'humidité  et  de  maiières  alimen- 
taires, mais  l'olivier  semble  moins  exigeant  que  les  autres  végétaux,  car 
l'habitude  de  le  voir  vivre  sur  des  sols  ingrats  fait  supposer  qu'il  s'accom- 
mode des  plus  mauvaises  situations. 

La  culture  de  Volivier  doit  être  iiitensive  ou  ne  pas  être,  et  c'est  pour 
cette  raison  que  nous  avons  multiplié  les  essais  démonstratifs  dans  tout  le 
Midi  et  en  Corse,  afin  de  montrer  que  la  voie  suivie  par  de  nombreux  oléi- 
culteurs était  fausse,  que  l'oiivier  sait  tirer  parti  de  tous  les  soins  qu'on  lui 
donne,  et  qu'il  récompense  généreusement  ceux  qui  s'occupent  de  lui. 

Cultures  sons  les  oliviers.  —  Nous  condamnons  cette  fâcheuse  coutume; 
Elle  indique  une  infériorité  culturale,  car  l'obtention  de  plusieurs  récoltes 
sur  un  même  terrain  ne  compense  pas  les  pertes  que  l'on  fait  sul5ir  à  la 
production  principale. 

Si  les  oliviers  étaient  plantés  à  une  grande  distance,  l'inconvénient 
d'associer  à  ces  arbres  des  vignes,  des  cultures  de  primeurs,  etc.,  serait 
secondaire  à  condition  toutefois  que  ces  cultures  dérobées  reçoivent  les 
engrais  nécessaires  à  leur  existence;  mais,  ce  qui  est  déplorable  c'est  que 
dans  les  vergers  à  densité  normale,  là  où  les  vides  ne  permettent  pas  de  dire 
que  le  sol  est  libre,  on  fasse  des  céréales. 

Ces  plantes  sont  un  obstacle  pendant  l'hiver  à  l'aération  du  sol,  elles 
l'assèchent  et  empêchent  les  façons  culturales  qui  s'opposeraient  à  l'évapo- 
ration  de  l'humidité  de  la  terre  pendant  l'été. 

L'olivier  souffre  alors  de  la  soif;  ses  brindilles  restent  rachitiques,  ses 
fruits  ne  produisent  pas  un  rendement  rémunérateur. 

Cette  pratique  est  mauvaise  et  il  serait  préférable,  si  l'on  désire  récolter 
un  peu  de  blé  ou  d'avoine  et  si  l'on  ne  possède  pas  suffisamment  de  terre, 
d'abattre  quelques  oliviers  afin  que  chaque  culture  jouisse  en  propre  d'une 
parcelle  de  terrain. 

Les  labours.  —  Si  on  labourait  seulement  les  terrains  pour  détruire  les 
herbes  nuisibles,  beaucoup  d'oliveraies  pourraient  se  passer  de  façons  cul- 
turales car  les  sols  sur  lesquels  se  trouvent  placées  ces  cultures  arbustives 
ne  permettent  pas  aux  mauvaises  herbes,  comme  dans  les  terres  laboura- 
bles, de  prendre  une  végétation  luxuriante:  mais  le  sol  a  besoin  d'être  aéré. 
II  doit  être  divisé,  pour  permettre  à  l'eau  des  pluies  d'hiver  de  pénétrer  au 
niveau  des  couches  profondes  du  sous-sol,  il  doit  recevoir  au  cours  de 
l'été  des  façons  culturales  légères,  afin  d'empêcher  l'évaporation  de  l'eau. 

L'aération  du  sol  est  nécessaire  pour  faciliter  la  respiration  des  raci- 
nes, pour  permettre  aux  éléments  nutritifs  du  sol  de  subir  les  transforma- 
tions qui  les  rendront  assimilables:  il  est  donc  indispensable  de  donner  un 
bon  labour  avant  l'hiver,  car  en  m.ême  temps  que  nous  détruirons  les  plan- 
tes adventives,  nous  aérerons  le  terrain,  nous  l'ouvrirons  jusqu'au  sous-sol, 
ce  qui  permettra  la  pénétration  des  eaux  de  pluies. 


—  106  — 

L'olivier,  c'est  entendu,  a  un  système  radicuUaire  très  puissant  qui  lui 
permet  d'aller  chercher  dans  les  couches  profondes  du  sol  la  fraîcheur  qui 
s'y  trouve,  mais,  que  l'on  n'oublie  pas  cependant  que  le  sol  des  oliveraies 
est  toujours  perméable,  siliceux  ou  calcaire,  souvent  en  pente  et  qu'après 
quelques  semaines  de  grosses  chaleurs,  le  sol  perd  rapidement  son  humi- 
dité si  l'on  ne  fait  rien  pour  la  retenir. 

Que  font  à  cet  effet  les  oléiculteurs  ?  Le  plus  grand  nombre,  rien;  quel- 
ques-uns seulement,  un  labour  de  printemps. 

Dix  années  d'expériences  nous  ont  montré  que  la  méthode  en  usage  des 
bons  oléiculteurs,  de  ceux  qui  font  2  labours  devait  être  modifiée,  car  il  y 
a  possibilité  de  mieux  faire.  A  la  suite  des  grandes  chaleurs,  il  se  forme 
sur  le  sol  une  croiite,  remplie  d'une  infinité  de  petits  vides,  qui  sont  les 
aboutissants  de  véritables  canaux  par  où  s'échappe,  lorsque  la  surface  du 
sol  est  échauffée  par  les  rayons  du  soleil,  toute  l'humidité. 

Par  phénomène  de  capillarité,  l'eau  monte  à  la  partie  superficielle  et 
elle  s'évapore;  l'appel  d'humidité  s'opère  tant  que  l'on  brise  pas  cette  croûte. 

Il  faut  donc  pratiquer  les  façons  culturales  afin  d'emmagasiner  l'eau 
l'hiver,  et  empêcher  l'été  son  évaporation. 

Nous  conseillons  un  bon  labour  d'hiver  à  0  m.  20  de  profondeur  avant 
la  saison  des  pluies  et  durant  l'été  2  à  3  opérations  superficielles  avec  la 
herse  ou  le  canadien;  ces  façons  d'été  ne  prendront  pas  plus  de  temps  qu'un 
labour  et  elles  auront  une  influence  bien  plus  considérable. 

Fumure  des  oliviers.  —  L'olivier  profite  autant  que  toute  autre  culture 
des  engrais  que  l'on  veut  bien  lui  donner  et,  toujours  il  paie  largement  les 
dépenses  nécessitées  par  les  fumures. 

Principes  généraux  des  fumures.  —  La  fumure  d'un  végétal  est  basée 
sur  les  principes  suivants  :  1"  exigence  de  la  plante;  2°  la  nature  des 
engrais;  3"  constitution  du  sol. 

Il  est  certain  que  si  nous  connaissions  d'une  façon  précise  les  besoins 
des  oliviers,  nous  aurions  une  grande  facilité  pour  établir  des  fumures 
rationnelles;  mais  si  tout  le  monde  est  d'accord  pour  reconnaître  l'heureuse 
influence  des  engrais  sur  la  production,  personne  ne  connaît  exactement 
quelle  est  la  quantité  d'éléments  nutritifs  que  les  récoltes  enlèvent  au  sol. 
II  faut  avouer  que  ce  serait  difficile  de  connaître  d'une  façon  certaine  ces 
renseignements,  car  trop  de  circonstances  culturales  ont  ici  une  influence; 
le  nombre  d'arbres  à  l'hectare  intor\'ient,  la  périodicité  des  failles,  la  nature 
du  sol  et  surtout  sa  profondeur,  etc.,  etc.. 

Le  problème  est  donc  complexe,  plus  compliqué  que  pour  toute  autre 
culture,  et  c'est  justement  pour  cotte  raison  que  nous  avons  multiplié  un 
peu  partout  nos  essais  afin  de  rechercher  quels  étaient  les  meilleurs  engrais 
et  les  meilleures  doses  d'engrais  l\  employer  p?.r  arbre  et  par  hectare. 

Tous  les  cultivateurs  ou  presque  tous  connaissont,  aujourd'hui,  les 
matières  qui  sont  nécessaires  aux  plantes;  ils  sont  familiarisés  avec  les 
expressions  :  azote,  potasse,  acide  phosphorique.  Lorsque  nous  parlons 
orgrais,  nous  n'envisageons  que  l'incorporrition  au  sol  dos  matières  qui 
contiennent  ces  éléments  ot,  soit  le  fumier,  soit  les  engrais  minéraux,  n'ont 
de  la  valeur  que  par  leur  richesse  en  ces  principes. 

On  estime  qvi'une  récolte  moyenne  (12  à  15  kilog.  d'olives  par  arbre], 
enlève  au  .sol,  par  hectare  :  22  à  25  kilog.'d'azote,  autant  do  potasse  et  12  il 
15  kilog.  d'acide  phosphoiique.  Il  faut  donc  que  nos  engrais  inoorporenl 


—  107  — 

au  sol  au  moins  l'intégralité  de  ces  matières.  Dans  les  régions  où  la  densité 
des  arbres  à  l'hectare  est  considérable  ou  lorsqu'il  s'agit  d'oliviers  à  grande 
envergure,  la  dose  d'éléments  nutritifs  absorbés  est  plus  considérable. 

nési/!fats  des  centres  d'expérimentations  oléicoles 

Essais  avec  engrais  complets  sur  des  parcelles  de  20  ares.  Récoltes  par 
arbre  en  1921-1922. 


ENonvis 

ENGRAIS         FIMIKR 

vert. 

iiiincraux 
o  L.  8oa  de 

FUMIERS 

irf.ït)iiiTioi( 

iL(';jumine»iso3 

Oo  Lilos 

«ulf.  d'«inmo- 

^ 

CENTRES 

TÉ.M01NS 

cl  pnfouies 

à  la 

V" 

1.1  a  que 

I  k.  lU'  Biippr- 

phnspliatc 

des 

entre  les 

o.  l.  ioode 

c.rrc!  3  et  i 

1 

1 
2            i             3 

Mitr.  potasse 

4 

s 

Villeneuve  \iA.). 

1                       t 

Gk  400  IGk.  850  17  k.  fiOO 

1                1 

18  k.  200 

19  k.  500 

13  k.  100 

LaFare(B.-ili-R.).. 

1  k.  100 

Ik  460    4  k. 

3  k.  650 

6  k.  220 

5  k.  120 

Ledenon  (Gard). . 

15  k.  200 

20  k.  500  27  k.  500  24  k.  60o|30  k.  660 

15  k.  460 

Le  Luc(Var) 

21  k.  960  39  k.  500 '36  k.  7C0  32  k.        |38  k. 

16  k.  040 

A'O/a.  —  Tous  les  essais  ont  commencé  en  janvier  1920. 

Essais  de  Villeneuve  :  Oliveraie  négligée  pendant  la  guerre;  première 
récolte  en  1921. 

Essais  de  La  Fare  :  Arbres  taillés  en  janvier  1921;  ils  ont  donné  cette 
année  de  bonnes  pousses. 

Essais  de  Ledenon  :  Oliveraie  mise  en  état  après  deux  ans  de  soins. 

Essais  (le  Le  Luc  :  Sol  frais  sur  lequel  les  engrais  verts  ont  donné  une 
forte  végétation.  Dans  tous  les  cas,  l'augmentation  de  récolte  due  aux 
engrais,  a  donné  un  bénéfice  important. 


III. 


RÉSrLT.\TS  DES   CE.NTRES   D'EXPÉRIMENTATIONS  OLÉICOLES 


Essais  avec  engrais  simples  sur  des  parcelles  de  20  ares.  Récoltes  par 
arbre  en  1921-1922. 


CENTRES 

SULFATE 

imiKi 

SLT-F.VTE 

d'atnmonia- 
iTue  et 

SLLFATE 

d'à  m  mon  ia- 
qiic  et 

SUPlRfBOSPim 
et  sulfate 

ENGRAIS 

TÉJIOtSS 

d'jtio!l»f:i 

tuperpho£-       sulfate  do    !   ^^  ^^^^^  . 
phate              poUs:,e      | 

complet 

I  Villeneuve  . . 

17  k.  b80 

17  k.  jSO     17  k.  aSO    17  k.  330    14  k.  700  '  18  k.  100  j  11  k.  700 

La  Fare  — 

î  !..  303 

3k.200'    3  k.  200      3  k.  330      3k.40ûj    4  k.  4Cû      Ik.OaO 

Ledenon  

k  630 

7  k.  500     10  k.  600     12  k.  480      3  k  340    23  k.  430      4  k.  370 

Le  Luc 

13  k  589 

13  k.  410    13  k.  230    13  k.  0;i0    14  k.  230    16  k.  170    12  k  700 

—  108  — 

Augmentations  de  récoltes  entre  les  parcelles  avec  engrais  complets  et 
celles  témoins  : 

Villeneuve G  k.  400      La  Fare 2  k.  810 

Ledénon 19  k.  060      Le  Luc 3  k.  470 

Remarques  :  Essai  de  Villeneuve    :    Oliveraie    négligée    pendant   la 
guerre. 

—  La  Fare  :  Oliviers  taillés  en  janvier  1921. 

—  Ledenon  :  Oliviers  ayant  reçu  une  demi  taille  (éla- 

gage  annuel. 

—  Le  Luc  :  Oliviers  ayant  reçu  une  demi  taille  (élagage 

annuel. 

Fumure  des  oliveraies.  —  i"  Le  fumier,  quoique  peu  abondant,  ne  fait 
pas  défaut;  son  transport  est  possible  sur  le  terrain  : 

Par  arbre  et  tous  les  2  ans  :  50  à  80  kilog.  de  fumier;  0  k.  800  de  sulfate 
d'ammoniaque,  1  kilog.  de  superphosphate  ou  de  scories,  0  k.  400  de  sul- 
fate de  potasse  ou  de  chlorure  de  potassium. 

2°  Le  fumier  est  rare  ou  son  emploi  est  assez  difficile.  —  Première 
année  et  par  arbre  :  50  à  80  kilog.  de  fumier,  0  k.  800  de  sulfate  d'ammo- 
niaque, i  kilog.  de  superphosphate  ou  de  scories,  0  k.  400  de  sulfate  de 
potasse  ou  de  chlorure  de  potassium; 

Deuxième  année  :  aucun  engrais; 

Troisième  année  :  engrais  vert  avec  400  kilog.  de  superphosphate  ou  de 
scories  et  150  kilog.  de  sulfate  ou  de  chlorure  de  potassium  par  hectare; 

Quatrième  année  :  aucun  engrais; 

Cinquième  année  :  recommencer  la  fumure  comme  la  première  année. 

3*  Le  fumier  ne  peut  être  transporté  économiquement  sur  la  propriété 
mais  la  pratique  des  engrais  verts  est  possible.  —  Première  année  :  engrais 
vert  avec  400  kilog.  do  superphosphate  ou  de  scories  et  150  kilog.  de  sul- 
fate de  potasse  ou  de  chlorure  de  potassium,  par  hectare; 

Deuxième  année  :  aucun  engrais; 

Troisième  année  :  par  arbre,  0  k.  800  de  sulfate  d'ammoniaque,  1  kilog. 
de  superphosphate,  0  k.  400  de  sulfate  de  potasse  ou  de  chlorure  de  potas- 
sium; 

Quatrième  année  :  engrais  vert  comme  la  première  année  et  ainsi  de 
suite. 

4°  La  culture  des  enqrais  verts  n^est  pas  possible  dans  la  propriété,  le 
fumier  fait  défaut.  —  Tous  les  2  ans  et  par  arbre,  6  kilog.  de  tourteaux  con- 
tenant 5  à  7  %  d'azote,  2  kilog.  de  superjDhosphate,  0  k.  800  de  sulfate  de 
potasse  ou  de  chlorure  de  potassium. 

Toutes  ces  fumures  incorporent  au  sol,  environ  :  28  à  30  kilog.  d'azote, 
15  à  20  kilog.  d'acide  phasphorique,  30  h  40  kilog.  de  potasse. 

Toutes  ces  formules  d'engrais  sont  compri.^s  pour  des  plantations 
d'oliviers  comprenant  150  h  180  arbres  k  l'hcciare,  mais  si  les  plantations 
étaient  moins  denses  ou  si  l'envergure  dos  arbres  était  très  grande,  les  doses 
d'engrais  devraient  être  augmentées  en  raison  inverse  de  la  densité  de  la 
plantation. 


Ml 


—  109  — 

Lu  taille  de  i'uUvicr.  —  La  question  la  plus  disculpe,  en  oléicuilure,  est 
cei"taniement  la  taille,  et  toutes  les  lois  que  nous  nous  rendons  dans  une 
commune  pour  donner  des  leçons  pratiques  à  ce  sujet,  nous  voyons  bien 
que  celle  question  passionne  les  praticiens. 

La  végélalion  de  lulioier.  —  Ha  fructificaUon  est-elle  /orcémenl  bisan- 
nuelle t  —  L  olivier  est  un  arbre  qui  irucuiie  sur  le  Dois  ue  2  ans;  les 
rameaux  qui  oui  irucLnie  ne  doiinenl  jamais  plus  de  Iruils;  les  rameaux  de 
remplacement  se  lormem  naïuieiiemenl  et  il  est  toujours  possible  alors,  de 
rdccourcir  xes  Uriiiuuies  qui  ont  iruciiue  et  qui  s  aiioiigeiu  trop,  au-uessus 
U  une  uriiiuale  nouvelle. 

Ce  mode  de  vegelaiion  a  pu  faire  croii-e  dans  un  temps,  et  l'idée  a  fait 
son  cnemin,  que  i  arure  ne  uoxuiaiil  des  fruits  que  sur  le  bois  de  2  ans,  la 
produoiiou  était  lorcemeut  bisannuelle. 

G  est  la  une  erreur,  car  on  uevrait  admellit  que  l'arbre  ne  produit  pas 
de  fruits  lorsqu  il  uunne  du  bois  et  vice  versa;  en  théorie,  c  est  laux;  Uans  la 
pratique  raisonnee,  cest  encore  faux;  mais,  dans  la  pratique  coiu'ante,  c'est 
presque  vrai,  lit  pourquoi  ?  Parce  que,  jusqua  ce  jour,  lolivier  a  été  si 
mal  couuuii,  si  néglige,  si  peu  fume  que,  lorsque  i  aiore  prouuit  des  fruits, 
il  est  SI  épuisé  qu  il  ne  donne  pas  de  bois  d'où  retard  d  une  année.  Ge  bois 
se  formera  l'année  suivante,  celte  année,  la  récolte  sera  nulle  car  le  végé- 
tal ne  porte  pas  de  brindilles  de  deux  ans. 

La  méthode  que  nous  conseillons  et  qui  nous  est  indiquée  par  les  bons 
effets  qu'elle  nous  donne,  là  où  nous  la  faisons  pratiquer,  est  la  suivante  ; 
élagages  annuels  légers,  tailles  plus  sévères  tous  les  5  à  6  ans;  on  ne  se  pri- 
vera ainsi  volontairement  de  récolte  que  tous  les  5  à  6  ans. 

On  dira  que  dans  certaines  régions,  dans  le  Var,  les  Alpes-Maritimes, 
on  fait  un  peu  cela  car,  tous  les  5,  6  ou  7  ans,  on  taille  les  oliviers  pour  ne 
plus  y  revenir  que  longtemps  après;  mais  ici,  ce  n'est  plus  une  taille  que 
l'on  fait,  c'est  un  massacre  de  tous  les  rameaux.  On  ne  taille  donc  plus  : 
on  déshabille  à  fond  l'olivier,  on  ne  lui  laisse  que  quelques  rares  brindilles, 
des  «  lire-sève  »  si  l'on  veut,  c'est  la  taille  de  la  faim,  semblerait-il  pour 
éviter  l'emploi  du  fumier. 

L'air  et  la  lumière  sont  indispensables  à  l'olivier.  —  L'olivier  est 
l'arbre  des  pays  ensoleillés,  il  exige  de  l'air  et  de  la  lumière  à  profusion  et 
sa  végétation  croît  en  proportion  de  la  somme  de  chaleur  et  de  lumière 
qu'il  peut  recevoir. 

Si  ces  éléments  font  défaut,  l'arbre  s'anémie,  il  devient  alors  la  proie 
des  parasites,  le  noir  ou  fumagine  s'acharne  après  lui,  et  l'olivier  ne  pou- 
vant pas  se  défendre  ne  végète  plus  et  devient  improductif. 

Dans  la  taille  nous  envisageons  2  cas  :  1°  la  taille  de  restauration  pour 
les  arbres  négligés  ou  qui  n'ont  pas  subi  cette  opération  depuis  plusieurs 
années;  cette  opération  doitrètre  établie  sur  les  bases  suivantes  : 

1°  Equilibrer  la  sève  dans  toutes  les  parties  de  l'arbre,  rabattre  les 
branches  trop  longues,  au  niveau  de  celles  de  force  moj-enne;  laisser  toute 
leur  longueur  aux  branches  moins  fortes; 

2"  Laisser,  sur  toutes  les  branches  de  charpente,  les  rameaux  fructi- 
fères bien  placés; 

3°  Rendre  l'arbre  clair  de  branches  et  de  feuillage; 

4»  Laisser  des  ramifications  pour  garnir  les  vides  existants  entre 
les  branches  charpentières; 


—  110  — 

5"  Supprimer  les  rameaux  épuisés,  cariés,  attaqués  par  les  parasites 
divers,  etc.; 

C  Evider  l'arbre  à  la  partie  intérieure  et  lui  donner  la  furnic  d'une 
rloche  renversée;  ainsi  traités,  les  oliviers  seront  formés  de  deux  surfaces 
concentriques,  une  extérieure,  mie  intérieure;  le  soleil  et  l'air  ix>urn>nt 
ainsi  pénétrer  dans  toutes  les  parties  du  végétal; 

7"  Tenir  compte  de  la  variété  et  du  climat  pour  ai'rèter  la  hauteur  des 
branches  principales;  approximativement,  les  coupes  doivent  être  faites  à 
une  hauteur-  du  sol  égale  à  celle  du  plus  grand  diamètre  de  l'arbre; 

a,"  Les  grosses  plaies  devront  être  très  nettes,  jamais  horizontales,  mais 
toujours  en  pente  très  prononcée. 

Dans  les  régions  où  les  arbres  atteignent  une  grande  dimension,  où 
des  élagages  annuels  sont  alors  impossibles  et  oîi  la  taille,  ne  peut  être 
pratiquée  qu'à  des  intervalles  plus  ou  moins  éloignés,  les  principes  énumé- 
rés  ci-dessus  ne  doivent  jamais  être  perdus  de  vue.  Une  fois  que  l'arbre 
aura  été  taillé  une  première  fois,  il  faudra  lui  éviter  dans  l'avenir,  les 
grosses  plaies,  les  amputations  inutiles,  mais  avoir  soin,  dès  qu'une  branche 
charpentière  s'emporte  ou  qu'une  ramification  tend  à  prendre  une  position 
qui  deviendrait  une  gêne  dans  l'avenir,  de  supprimer  les  rameaux  inutiles 
avant  qu'ils  aient  atteint  un  gros  diamètre. 

2°  Taille  de  production.  —  Ici,  notre  but  sera  de  ramener,  sur  une 
ramification  de  remplacement,  les  brindilles  épuisées,  celles  qui  so  sont 
trop  allongées;  cet  élagage  sera  presque  nul  après  les  années  de  petites  pro- 
ductions, il  sera  plus  énergique  après  les  grosses  récoltes.  Cet  élagage 
annuel  est  pratiquement  possible  dans  toutes  les  oliveraies  de  la  France, 
exception  peut  être  faite  pour  les  oliviers  des  Alpes-Maritimes  et  de  la 
Corse. 

Partout  où  nous  avons  fait  mettre  en  pratique  cette  méthode  et  que 

.nous  avons  combiné  les  élagages  annuels  avec  des  fumures  copieuses,  les 

récoltes  sont  devenues  annuelles.  L'olivier  peut  donc,  si  on  le  nourrit  et  si 

on  ne  lui  laisse  que  les  rameaux  nécessaires,  former  tous  les  ans  et  comme 

Its  autres  végétaux,  des  fruits  et  des  rameaux. 


IV.  —  CRÉATION  DES  OLIVERAIES,  PLjVNTATION,  VARIÉTÉS 

Le  rural  ne  doit  pas  envisager  l'obtention  dos  sujets  nécessaires  ix)ur 
ses  plantations  nouvelles,  il  a  la  possibilité,  c'est  entendu,  s'il  s'agit  de 
rcmplacor  un  manquant,  de  prendre  un  pied  en  surnombre  dans  un  verger 
car  l'olivier,  même  si  les  sujets  sont  déjà  âgés  et  ix>ssèdent  un  diamètre  de 
10  à  15  cent.,  reprend  très  bien  possession  du  terrain  lors  de  la  replanta- 
tion, mais  s'il  s'agit  de  la  création  d'un  verger,  il  y  a  intérêt  à  prendre  des 
sujets  jeunes,  issus  de  semis,  lx)uturage  ou  marcottage. 

Sans  entrer  dans  des  considérations  Iroj)  complexes  qui,  pourtant,  ne 
seraient  pas  superflues,  il  est  utile  de  dire  que  les  plants  issus  de  semis 
sont,  k  notre  avis,  les  meilleurs. 

La  multiplication  de  l'olivier  par  semis  est  certainement  un  procédé 
très  lent  et  le  début  d'une  pépinière  pourrait  décourager  les  plus  patients; 
il  faut  attendre  4  à  5  ans  avant  de  voir  des  tigelles  prendre  figure  de 
rameaux;  à  partir  de  cette  époque  on  ne  regretterait  plus  l'adenle  subie. 


—  ill  — 

car,  li'un  seul  coup  en  aura  ubluiiu  un  iioiiibrc  do  sujets  considérable.  Lo 
succès  du  semis  i^ut  èUc  assuré  si  l'on  prend  des  olives  saines,  bien  mûres, 
à  gros  noyaux,  que  l'on  dépulpera  et  que  l'on  fera  sécher  au  soloii  d'abord, 
puis,  dans  un  four  dont  la  température  aura  été  portée  à  ôù-GU"  pendant 
une  heure.  50  kilog.  d'olives  peuvent  donner  12.UU0  à  18.000  noyaux;  la 
levée  en  pleine  terre  pourra  s'élever  à  15  %. 

On  emploie  parfois  encore  pour  multiplier  l'olivier,  les  souquets  ou 
protubérances,  portant  des  yeux  que  l'on  peut  prélever  sur  les  souches;  ici 
encore,  la  mise  en  pépinière  de  ces  boutures  s'impose,  car  les  oliviers  no 
doivent  être  mis  en  place  définitive  que  lorsque  les  tiges  ont  acquis  un  cer- 
tain diamètre. 

C'est  en  pépinière  que  les  arbres  doivent  être  grelTés,  nous  donnons  la 
préférence  à  la  grehe  en  écussoa  pratiquée  en  mai  à  la  base  de  la  tige. 

Nous  recommandons  la  multiplication  des  oUves  de  confiserie  et  nous 
engageons  les  oléiculteurs  dans  cette  voie,  car  la  production  des  olives  ver- 
tes est  très  rémunératrice,  plus  rémunératrice  que  la  vente  des  huiles;  leurs 
propriétaires  auront  d'ailleurs  la  faculté  de  les  vendre  vertes  ou  de  les  poi'- 
ter  aux  moulins  lors  de  leur  maturité. 

Nous  allons  même  plus  loin  et  nous  conseillons  la  transformation  par 
lu  greffage,  en  vaiûétés  de  confiserie,  des  arbres  de  qualité  inférieure;  ici, 
c'est  le  greffage  en  écusson  par  placage  sur  les  branches  à  écorce  lisse  du 
deuxième  ou  troisième  étage,  qu'il  faudra  effectuer.  Parmi  les  variétés 
d'olives  de  conserve,  nous  plaçons  on  ligne  de  mérite,  la  lucque,  la  piohe- 
line,  l'amellaou,  la  verdale;  la  Drùine  fournit  l'olive  noire  ou  tanche  de 
Nyons.  Les  variétés  d'olive  d'huilerie  qui  existent  en  Provence  proviennent 
d'une  sélection  datant  de  plusieurs  siècles,  les  principales  sont  les  suivair- 
tés  ;  l'aglandaou,  la  salonenque,  1©  cayon,  le  cailletier,  etc.,  etc. 

Lors  des  nouvelles  plantations,  les  ai'bres  doivent  être  placés  à  un  écar- 
tement  calculé,  de  façon  que  lorsque  ils  seront  adultes,  la  distance  qui 
les  séparera  soit  égale  à  environ  le  double  de  leur  diamètre;  à  cette  distance, 
il  n'arriveront  jamais  à  mélanger  leurs  feuillages  et  ils  ne  souffriront 
jamais  du  manque  d'air  et  de  lumière. 


V.  —  LES  MALADIES  DE  L'OLIVŒR 

Ces  maladies  seront  examinées  au  simple  point  de  vue  pratique,  car 
ce  qui  intéresse  le  producteur,  c'est  surtout  la  connaissance  des  moyens 
susceptibles  d'enrayer  le  dépérissement  de  l'olivier  ou  la  destruction  des 
récoltes  qu'il  porte. 

Comme  tous  les  êtres  vivants,  l'olivier  est  sujet  à  de  nombreuses  mala- 
dies et  il  peut  être  attaqué  par  de  nombreux  parasites,  mais  disons  tout  de 
suite,  que  lorsque  sa  vigueur  est  normale  et  qu'il  reçoit  quelques  soins,  il 
se  défend  mieux  que  la  plupart  des  autres  végétaux  cultivés. 

Pour  simplifier  l'étude  de  cette  question,  au  cours  de  laquelle  ne  seront 
mentionnées  que  les  maladies  principales,  nous  établirons  la  classification 
suivante  : 

1°  Maladies  accidentelles  :  gelées,  coulure; 

Maladies  dues  à  des  champignons  :  Pourridié  des  racines,  carie  de  la 
fige,  tumeurs  bactériennes,  cycloconium  des  feuilles. 


—  112  — 

3°  Insectes  nuisibles  :  calégoric  a).  —  Parasites  pouvant  être  assez  faci- 
lement combattus  :  la  cochenille  (lumagine),  le  phlœolribus  (neiroun), 
l'hy lésine,  le  trips  ou  barban,  l'otiorliynque  ou  chaplun; 

Calégoric  b).  —  Parasites  contre  lesquels  nous  sommes  presque  désar- 
més :  mouche  de  l'olive  (dacus  ou  keiroun),  chenille  mineuse,  psyile  (blan- 
quet).  Cette  classification  est  loin  d'être  scientifique,  mais  elle  est  rurale  et 
c'est  la  seule  qui  convienne,  à  notre  avis,  dans  un  congrès  de  production. 


MALADIES  ACCIDENTELLES 

Gelées.  —  Les  fleurs  ne  soutirent  jamais  des  gelées  car  elles  se  mon- 
trent tai'divement,  mais  à  une  température  de  5°  à  8°  au-dessous  de  zéro 
si  le  temps  est  humide,  et  sûrement  à  12"  ou  13°  au-dessous  du  zéro,  les 
rameaux  peuvent  plus  ou  moins  souffrir  du  froid;  on  ne  peut  éviter  cet 
accident  et  il  faut,  lorsqu'il  se  produit,  rabattre  l'arbre  sur  les  parties  sai- 
nes; si  la  gelée  a  intéressé  le  tronc,  la  régénération  de  l'arbre  s'imposera. 

Coulure.  —  La  coulure  que  nous  constatons  presque  toutes  les  années 
est  souvent  d'ordre  physiologique;  les  oliviers  ne  nouent  pas  leurs  fleurs, 
car  ils  manquent  de  vigueur;  les  fumures,  les  soins  annuels  porteraient 
sûrement  remède  à  cet  accident  et  si  l'on  facilitait  l'aération  de  l'arbre  par 
une  taille  bien  comprise,  la  fécondation  des  fleurs  serait  plus  régulière. 
Ces  fleurs  sont  cependant  très  délicates  et  le  moindre  brouillard  a  raison 
d'elles. 

Tous  les  produits  essayés  pour  favoriser  la  floraison,  poussière  des  rou- 
tes, soufre,  chaux,  etc.,  ne  nous  ont  jamais  donné  de  résultats  et,  si  lea 
arbres  poussiéreux  situés  le  long  des  chemins  ou  isolés  au  milieu  de  cul- 
tures diverses  sont  toujours  plus  fructifères  que  les  autres,  c'est  qu'ils  sont 
mieux  aérés.  Une  taille  rationnelle,  favorise  donc  la  floraison. 


MALADIES  DUES  A  DES   CHAMPIGNONS 

1"  Pourridié  OU  blanc  des  racines.  —  Ce  champignon  s'attaque  aux  raci- 
nes et  les  détruit  rapidement,  mais  son  action  ne  s'exerce  que  si  le  terrain 
est  marneux,  froid,  humide,  imperméable  et  nous  constatons  cette  maladie, 
que  dans  les  régions  où  la  création  de  nouveaux  canaux  d'irrigation  donne 
une  humidité  constante  aux  terrains;  les  racines  se  couvrent  d'un  duvet 
blanchâtre,  bientôt  les  radicelles  sont  détruites  et  le  végétal  dépérit  rapi- 
dement. 

L'assainissement  du  sol  s'impose  toutes  les  fois  que  l'humidité  peut 
faire  craindre  ce  parasite,  si  l'on  recule  devant  celte  opération,  les  cultu- 
res herbacées  doivent  remplacer  les  oliviers.  Le  procédé  est  radical,  mais 
i!  est  rationnel. 

2°  Carie  de  la  tige.  —  Pourriture  du  bois.  —  Maladie  rare  dans  les 
oliveraies  bien  tenues,  mais  elle  est  fréquente  là  où  l'on  fait  de  grosses 
plaies  aux  arbres  et  surtout,  lorsque  ces  plaies  ont  une  surface  horizontale, 
au  lieu  de  présenter  une  pente  prononcée. 

Les  eaux  de  pluies  pénétrant  dans  le  bois  le  décomposent  petit  à  petit 
et  favorisent  le  (lévcliipijoiiiont  d'un  cli,unpi,i;non  (pnlyporus);  la  carie  gapno 


—  113  — 

la  tige  et  produit  do  largos  brèchos  qui  se  dénudent  d  ecorce;  lorsque  la 
carie  attaque  la  souche  l'arbre  doit  être  régénéré. 

En  évitant  les  grosses  plaies  de  taille,  on  donnant  à  celles-ci,  lorsqu'elles 
ne  peuvent  être  évitées,  une  pente  prononcée  afin  de  favoriser  l'écoule- 
ment des  eaux,  en  ayant  soin  de  goudronner  les  plaies,  la  carie  des  tissus 
ligneux  serait  très  rare. 

3°  Tumeurs  bactériennes.  —  Ne  se  produisent  que  sur  les  arbres  affai- 
blis. Ces  tumeurs  sont  irrégulières,  ligneuses,  crevassées  et  peuvent  attein- 
dre la  grosseur  d'une  noix.  Elles  occasionnent  la  destruction  des  rameaux. 

On  doit  supprimer  tous  les  rameaux  atteints  et  avoir  soin  de  les  brûler 
immédiatement. 

4°  Cyclùconiuin  ou  œil  de  paon.  —  Ce  champignon  forme  sur  les  feuil- 
les adultes  des  tâches  rondes,  brunes,  jaunâtres  ou  noires,  de  coloration 
différente  de  la  périphérie  au  centre;  elles  présentent  une  dimension  do 
5  à  10  ■"/"  et  sont  en  nombre  variable  sur  toutes  les  parties  de  la  feuille. 

On  rencontre  le  cyciononmm  sur  le  pédoncule  des  feuilles,  plus  rare- 
ment sur  le  fruit,  jamais  sur  les  jeunes  feuilles.  II  peut,  dans  certains  cas, 
occasionner  un  effeuillage  inquiétant  et  il  y  a  lieu  alors,  dans  les  régions 
où  cette  maladie  sévit  avec  intensité  de  traiter  préventivement  les  oliviers. 

On  emploie  ici  les  sels  de  cuivre,  la  bouillie  bordelaise  à  2  %  pulvérisée 
courant  mai  et  courant  juillet;  si  l'année  est  très  pluvieuse  un  troisième 
traitement  en  septembre  n'est  pas  inutile.  Ordinairement,  deux  traitements 
sont  suffisants.  Cette  pratique  est  faite  couramment  dans  certaines  régions 
(Drôme). 

VI.  —  INSECTES  NUISIBLES  A  L'OLIVIER 

Parasites  pouvant  être  facilement  combattvs 

1°  Cochenille.  —  Se  reconnaît  à  des  galles  de  coloration  brun  noirâtre, 
rugueuses,  que  l'on  rencontre  sur  les  jeunes  rameaux  et  sur  les  feuilles. 

Ces  galles  présentent  une  saillie  dorsale  et  deux  transversales;  elles 
proviennent  de  la  carapace  desséchée  des  cochenilles  adultes  qui  meurent 
de  suite  après  la  ponte;  elles  recouvrent  les  œufs  du  parasite. 

En  mai  l'éclosion  commence  et  si  l'on  souève  une  galle,  on  aperçoit 
une  infinité  de  petits  insectes  gris,  parfois  bruns,  qui  viendront  s'implanter 
sur  les  rameaux,  sur  les  feuilles,  suceront  la  sève,  grossiront  rapidement  et 
donneront  naissance  à  de  nouvelles  galles  et  à  de  nouveaux  parasites;  on  a 
observé  ainsi  des  éclosions  de  mai  en  août. 

Ces  cochenilles  sécrètent  un  liquide  sucré  et  celui-ci  permet  le  déve- 
loppement d'un  champignon  qui  produit  la  fumagine;  ce  développement 
est  d'autant  plus  rapide  que  les  arbres  sont  touffus  et  peu  aérés.  Par  consé- 
quent, si  on  combat  la  cochenille  on  évite  la  fumagine  ou  noir.  Les  jeunes 
insectes  sont  sensibles  aux  traitements,  à  condition  toutefois,  de  bien  choi- 
sir le  moment  des  éclosions. 

Le  traitement  de  cette  maladie  doit  se  faire  ainsi  :  1°  taille  énergique 
et  destruction  par  le  feu  de  tous  les  rameaux;  2°  en  mai,  avant  la  floraison, 
autant  que  possible  lorsque  l'on  commence  à  ai^ercevoir  sur  les  rameaux  de 
tous  petits  insectes  ou  lorsque  l'on  constate  sous  les  galles  l'éclosion  des 
œufs,  faire  une  pulvérisation  avec  une  solution  composée  de  4  kilog.  de 


-  114  — 


pa„.. .  Kilo.,  de  rTz:^:,::'^.:^^^:';:^^'^'^ 

""  ";f"°  ':ZJ:^CZ^:  ■'-  Cissout  .-abord  le  savon  dans  »n  peu 
r  '^';,  „uS  .u.t  0  1  y ajoul«  le  péfolc  en  ayanl  soin  dagller  ,>6ou. 
r„«",  "i'u.ir.;'sul.au.  ie  cuiv.  d,s..us  dans  qn^l^ues  Ulres  deau, 
on  complète  le  volume  à  iOO  litres. 

..o  Je,  ronacurs  du  bois  :  phlœotnbus  ou  neiroun.  -  Petit  coléoptère 

Tr^nfP^  In'.  Dartie^  de  l'arbre  attaquées  doivent  cire  taillées  et  brûlées 

2S£i^Xdr^^:^^2:^-^:rr^= 

on  Deut  aussi  se  débarrasser  de  ces  insectes  en  opérant  ainsi  :  laisser 
On  pt.ut  auss   su  ub  .r.  .  ,.  jours   afin  d'y  attirer  les  parasites 

de  taille  et  de  les  brûler  après  un  séjour  de  3  a  4  semaine,  sur  le  tenam. 

■^o  uvlésine  -  Ce  parasite  occasionne  les  mêmes  dégâts,  mais  avec 
moins  de  gravité  que  le  précédent;  on  le  combat  de  la  même  façon. 

40  Pklœotrips  ou  tnps  [oer  noir  ou  harlan).  _  ^fl^^'l^^^l.^^ 

aux  jeunes  ix)usse3  de  l'année,  les  cnble  de  piqûres  et  les  fait  périr. 

Dans  certaines  régions,  en  Italie  par  exemple,  ^^^^^^'^. 
rtP  ETt-ands  dé-âts-  on  l'a  combattu  avec  succès  en  opérant  dcb  tailles  sève 
r:sf  en  détrSstl  les  rameaux  de  taille  et  en  Pulvér.ant  sur  le  tronc  des 
oliviers  une  solution  de  chaux,  ou  mieux,  de  sulfate  de  fer. 

'"  5-  Otiorhynche  ou  chaplun.  -  Charançon  de  7  à  8  ^",  de  couleur 

si  r  vers  les  9  à  10  heures,  et  sous  les  oliviers  un  drap  ^l'^<^'''^^']^' ' .^'^' 
opémiion  serait  faite  avec  précaution  et.  au  moindre  choc  produit  sur 
l'arbre   on  recueillerait  beaucoup  de  parasites. 

Sa  larve  s'attaque  aux  racines,  on  peut  en  avoir  raison  P^r  'nFcbon 
dans  le  sol,  de  sulfure  de  carbone  à  la  dose  de  25  grammes  par  melre 
carré  • 


il: 


Inseclcs  contre  lesquels  iiuus  suiniucs  presque  dcsanaés 

1"  Mvuc/ic  de  l'ulive  \^daeus  ou  keiroun).  —  C'est  ici  le  terrible  parasite 
celui  qui  occasionne  des  perles  nicalculables  et  contre  lequel,  en  France 
tout  au  moins,  nous  sonnnes  impuissants.  La  mouche  passe  l'hiver,  suit 
à  l'état  parfait,  soit  à  l'état  de  puli>e  dans  le  tronc  des  arbres,  dans  le  sol, 
elle  se  rencontre  en  quantité  dans  les  moulins,  les  tas  de  grignons  abandon- 
nés, et  à  juste  raison  on  a  pu  comparer  les  moulins  à  de  véritables  couveu- 
ges  à  dacus. 

Ce  parasite  a  en  France  3  génératioiis  el  chaque  fois  les  fethelles  pon- 
dent 5U  à  300  œufs,  la  progression  mininmm  s'établit  alors  ainsi  par  indi- 
vidu :  U),  2.500.125.000. 

Chaque  fruit  peut  recevoir  2  à  3  œufs,  les  lirves  qui  eh  provieimcnt 
rongent  la  pulpe  et,  si  l'olive  ne  tombe  pas,  celles  recueillies  donnent  une 
huile  détestable. 

Un  procédé  de  défense  existe  et  son  efhcacilé  est  certaine,  il  est  dû  aux 
travaux  de  divers  agronomes  qui  mirent  à  profil  l'avidité  du  dacus  pour 
les  substances  sucrées. 

M.  le  D'  de  Gillis  et  M.  le  Professeur  Berlèse  perfectionnèrent  le  pro- 
cédé et  conseillèrent  l'emploi  de  la  mélasse  arsenicale. 

La  mouche  vivant  de  12  à  14  jours,  depuis  sa  naissance  au  moment  de 
sa  ponte  et  se  nourrissant  de  matières  sucrées,  ces  savants  firent  pulvériser 
sur  les  oliviers  une  solution  nommée  dachicide,  composée  de  ifiélasse,  de 
glycérine,  de  miel  et  d'arsénite  de  soude.  Les  résultats  furent  des  plus 
intéressants. 

Des  essais  opérés  en  France,  par  nos  prédécesseurs  aii  Service  de  l'Oléi- 
culture, MM.  Chapelle  et  Ruby,  donnèrent  aussi  les  meilleurs  résultats. 

D'année  en  année,  la  composition  de  la  solution  fut  modifiée  et  la  der- 
nière formule  établie  par  le  Professeur  Berlèse,  de  Florence  est  la  suivante  : 
ëâu  i  litre,  mélasse  100  grammes,  arsénite  de  soude  2  grammes.  Cette  solu- 
tion à  la  dose  de  2  pour  1.000  d'arsénite  de  .soude  n'a  pas  trompé  l'attente 
des  expérimentateurs;  elle  peut  être  employée  presque  sans  danger  et  ne 
laisse  jamais  de  trace  d'arsenic  darts  les  huiles. 

Une  preinière  pulvérisation  doit  être  faite  commehceilieht  juillet,  une 
deuxième  un  mois  après,  une  troisième,  dans  les  ré^iohs  à  révolte  tardive, 
VEf-s  le  15  septembre;  le  succès  ne  peut  être  assuré  que  si  l'on  opèfe  sur  de 
graniles  surfaces. 

Dans  un  pays  de  petites  propriétés  comme  en  France,  c'est  là  un 
sérieux  inconvénient,  et  puis  il  en  existe  un  deuxième  autrement  grave  : 
«  l'emploi  des  solutions  arsenicales  ri'esl  pas  libre  en  France.  Nous  n'avons 
pas  à  discuter  ici  pourquoi  et,  c'est  pour  cette  raison  que  nous  avons  essayé 
«SOhtre  ce  parasite,  tous  les  insecticides  connus,  déjà  employés  ou  non,  en 
solutions  très  diverses  mais  sans  le  moindre  résultat.  Les  essais  se  conti- 
fiuent  dans  toutes  nos  oliveraies  d'expériences. 

Tant  que  l'emploi  des  sels  arsenicaux  ne  sera  pas  libre,  nous  conseil- 
lons, les  années  où  les  traces  de  dacus  sont  nombreuses  sur  les  olives,  de 
faire  des  récoltes  hâtives,  mais  surtout  nous  demandons  que  l'on  arrive  le 
plus  rapidement  possible  à  un  meilleur  entretien  des  moulins  à  huile. 

Si  ces  usines  étaient  mieux  tenues,  si,  en  fin  de  campagne  on  laVait  le 
Èol,  les  récipient?,  les  greniers  à  olives  avec  un  lessif  bouillant,  si  on  brûlait 
tous  les  débris,  tous  les  grignons  non  utilisés,  si  oh  désinfectait  avec  une 


—  116 


r:;:i:LV:rAr;u  u"aut  a.,  ava..  de  songer  aux  puivénsaUon. 

2°  Chenille  viinease  ou  leigne.  -  Quoique  moins  apparents,  les  dega  s 

r^^plnarasite  sont  presque  aussi  considérables  que  ceux  produits 

''""?.'  d^us  maï  omn     on  ainbue  à  des  causes  diverses  (vents,  seche- 

'e"  e   da"  s   eS  ceux  causes  par  ce  petit  papillon,  on  ne  le  considère  pas 

La  te^^^e  l'olive  a  3  générations  par  an.  Les  larves  d'automne  vivent 
dans  1  intSur  des  feuUies?  elles  y  creusent  des  galeries  et  les  leuUles  pré- 
..P.iipnt  des  taches  transpai-entes  très  caractéristiques. 

Au  Drmtemps  les  arves  sortent,  elles  s'attaquent  aux  jeunes  bour- 
geonfet'co^uent  Lrs  dégâts  jusqu'à  l'époque  de  leur  transformation  en 

^^^  Ceïe-ci  co-incide  avec  la  floraison  et  les  femelles  viennent  déposerleurs 
œufs  sur  1  s  boulons  fl,,aux.  Les  larves  détruisent  des  centaines  de  fleurs 
Ton  rïïontaït  bfen  ces  organes  détruits  à  leur  fora^^J^^^^^ 

rs;^r^s;;:s::::siars--s^^^^^ 

Les  pap  nons  de  la  deuxième  génération  apparaissent  fin  juin  et  dépo- 
sent ir^rf^uf  s  sur  les  jeunes  fruits  ou  -rlj^JeuiUes^les  larve,  péne^ent 
dans  le  fruit   arrivent  dans  le  noyau  et  vivent  de  1  amande. 

Les  olwes  attaquées  tombent  en  août  et  septembre  et  on  reconnaît  bien 
que  tSe  rute  es?due  à  la  teigne,  à  un  petit  trou  qui  se  trouve  au  niveau 

'^  ^L'mjroi  deM' i^lasse  arsémcale,  quelques  jours  avant  la  floraison  a 

-ré^n^strr^^^ 

terrible  parasite. 

30  Psulle  ou  blanquet  .-  Contrairement  à  la  teigne,  ce  parasite  est 
bien  apparent,  n  se  reconnaît  à  un  duvet  blanchâtre,  cotonneux,  gluant  qui 
pntnnr*^  la  fleur  et  qui,  bien  entendu,  la  fait  avorter. 
"     L     dégït    cfuispar  ce  parasite  sont  secondaires  P-.-PP^^^^^^^ 
occasionnés  par  les  insectes  précédents,  mais,  dans  certains  miheux,  ils 

""\r^n^i:tt  ;iï1rtrS;ment  pratique  contre  ce  parasite  si  c.  n'est 
remploi  des  solutions  arsenicales  avant  la  floraison. 

CONCLUSIONS 

Les  cultivateurs  ne  doivent  jamais  perdre  de  vue  que  l'olivier  peut  seul 
utiliser  les  teiies  ingrates,  les  terrains  en  pente  où  les  autres  producUona 
ne  inn  raitrque  des  déceptions;  Us  doivent  songer  que  le -mp^-ejnen 
do  l'Olivier  par  la  vigne  peut  faire  naître  une  crise  sans  exemple  et  que 
rabandon  des  oliveraies  ur  lesquelles  les  autres  productions  ne  peuv  nt 
pîospérer  augmenterait  la  surface  des  terres  incultes  et  contribuerait  à 
f  appauvrissement  de  toute  une  région.  Mais  toute  culture  doit  être  rému- 
nératrice et  l'olivier  peut,  si  on  le  veut,  donner  des  bénéfices. 

t  régénération  des  veux  arbres  s'impose  et  celte  transformation,  fa.te 
petit  à  petit  n'occasionnerait  aucune  diminution  notable  de  rendement;  K. 


—  117  — 

arbres  jeunes,  ceux  plus  âgés  mais  sains,  fumés,  taillés  et  cultivés  ration- 
nellement donneraient  sûrement  des  récoltes. 

On  les  obtient  partout  où  l'on  cultive  bien  et  nous  ne  voyons  pas  alors 
pourquoi,  on  continuerait  à  diHaisscr  les  oliveraies  alors  que  l'intensifica- 
tion de  la  production  selon  les  procédés  dont  les  résultats  sont  mis  en  évi- 
dence dans  des  centres  d'expérimentations,  permet  de  réaliser  de  sérieux 
bénéfices. 


II 


LA  FABRICATION  RATIONNELLE  DES  HUILES 


1°  Récolte  des  olives 

La  qualité  des  huiles  ne  dépend  pas  seulement  des  méthodes  de  fabri- 
cation mises  en  usage,  mais  aussi  de  la  qualité  des  fruits  et  de  leur  degré 
de  maturité;  il  nous  faut  donc  examiner  les  deux  points  suivants  :  l'A 
quel  moment  faut-il  cueillir  les  olives  ?  2°  quelles  sont  les  précautions  à 
prendre  pour  faire  une  bonne  cueillette  ? 

Il  est  difficile  de  préciser  le  moment  de  la  récolte,  car  il  faudrait  envi- 
sager les  variétés  les  unes  après  les  autres  et  ne  pas  oublier  encore  que 
cette  pratique  est  un  peu  commandée  par  la  stature  des  arbres,  car  s'il 
est  possible,  lorsque  la  cueillette  se  fait  à  la  main,  de  récolter  les  olives 
lorsqu'on  le  veut,  il  faut  forcément  attendre  que  les  fruits  soient  mûrs, 
si  l'on  se  voit  obligé  de  les  faire  tomber  par  le  gaulage. 

Lorsque  la  pulpe  prend  une  teinte  violacée,  vineuse,  qu'elle  se  détache 
plus  facilement  du  noyau,  le  moment  de  la  récolte  est  venu  car  c'est  à  cette 
époque  que  l'huile  formée  dans  le  fruit  semble  avoir  atteint  son  maximum; 
il  n'en  est  rien  cependant  et  les  olives  peuvent  au.srmenter  leur  richesse  en 
matières  grasses,  alors  que  la  pulpe  a  chansré  complètement  de  couleur. 

Mais,  en  supposant  que  la  formation  de  l'huile  ne  soit  pas  complète, 
il  n'y  a  pas  intérêt  à  retarder  l'époque  de  la  récolte,  les  années  de  grande 
abondance  surtout,  car  les  olives  mûres  cueillies  avant  leur  complète  matu- 
rité achèveront  facilement  de  mûrir  si  on  les  conserve  quelques  jours  dans 
de  bonnes  conditions. 

Des  expériences  nous  ont  montré,  que  des  olives  cueillies  avant  leur 
maturité,  mais  conservées  dans  un  milieu  sain  avaient  achevé  normale- 
ment leur  maturité  et  contenaient,  5  à  8  jours  plus  tard,  autant  d'huile  que 
les  olives  témoins  laissées  sur  les  mêmes  rameaux  où  avaient  été  cueillis 
les  premiers  fruits. 

Au  début  de  la  récolte,  les  olives  laisseront  plus  difficilement  échapner 
l'huile  qu'elles  contiennent,  celle-ci  sera  plus  fruitée  et  plus  verte,  à  la  fin 
au  contraire,  et  alors  que  les  olives  seront  plus  mûres,  la  fabrication  sera 
plus  facile,  les  huiles  seront  plus  neutres  et  plus  jaunes,  mais  dans  les  deux 
cas  il  ne  faut  pas  d'exas-ération,  il  ne  faut  pas  récoller  les  olives  nresque 
vertes  car  on  obtiendrait  des  huiles  acres,  fortes  et  en  petites  quantités,  ni 
ée»  ffBÎtâ  trop  m^r^  gav  c,n  îw  çsgr.sraii  paa  ck  q,y,-r'niHi  .li  ©n  iisréïôii  «> 


—  118  — 

qualité,  il  faut  un  ju?lc  milieu  et  c'est  au  praticien  à  choisir  le  lion  moment. 

Il  ne  faudra  pas  oublier  que  les  grands  froids  du  mois  de  janvier  peu- 
vent porter  atteinte  à  la  production  et  qu'alors  et  pour  peu  que  la  récolte 
est  importante,  il  y  a  intérêt  h  faire  la  cueillette  dès  que  la  maturité  c^es 
fruits  commence  à  se  dessiner. 

Les  fruits  récoltés  sont  ordinairement  logés  en  sacs,  mais  nous  préfé- 
rerions les  voir  placer  dans  des  caisses  ou  des  corbeilles,  car  on  éviterait 
ainsi  les  meurtrissures  qui  sont  toujours  la  cause  de  mauvaises  fermen- 
tations. 

Si  les  olives  sont  cueillies  à  la  main,  le  lavage  n'est  pas  nécessaire, 
mais  il  deviendrait  une  nécessité  si  les  fruits  avaient  été  ramassés  sur  le 
sol. 

2°  f.e  grenier  4  Qlives.  ed  la  çai]^erv(itiop.  (^es  alivçs  dçstivées,  à  Vhuilerie 

En  étudiant  la  question  «  Conservation  des  olives  »,  nous  nous  voyons 
obligés  de  commencer  à  parler  de  l'organisation  du  moulin  moderne  car 
c'est  ici,  que  les  olives  sont  qrdinairemeqt  conservées;  c'est,  en  etïet  tou- 
jours ou  presque  toujours  au-dessus  du  moulin,  de  la  salle  de  fabrication 
plutôt,  que  se  trouve  le  local  où  seront  reçus  nos  fruits. 

La  surface  de  cette  salle  est  ordinairement  égale  à  celle  occupée  par  la 
macliinerie  et  la  salle  de  conservation  des  huiles,  ni^is  il  ne  s'en  suit  pas 
pour  autant  que  cotte  surface  soit  toujours  suffisante  ou  insviffisanlc- 

Le  premier  point  qui  doit  nous  préoccuper  et  le  suivant  :  il  faut  qi^p 
la  surface  de  la  salle  de  réception  des  fruits  soit  suffisante  pour  contenlri 
dans  les  meilleures  conditions,  les  olives  recueillies  durant  5  à  Ç  jours, 
car  nous  estimons  que  les  olives  ne  doivent  pas  attendre  plus  longtemps 
leur  passage  sous  les  broyeurs. 

Si  nous  envisageons  un  moulin  pouvant  traiter  4-500  kilog.  d'olives 
par  jour,  le  grenier  devra  pouvoir  recevoir  25.000  à  80.000  kilog.  de  récolta 
environ  et  si  nous  admettons,  avant  d'aller  plus  loin,  que  l'épaisseur  des 
tas  de  fruits  ne  doit  pas  excéder  25  à  30  centimètres,  nous  trouverons 
qu'une  surface  de  130  à  140  métros  carrés  environ  est  nécessaire,  soit  12  m. 
sur  il  m.  Ces  dimensions  corresjxtndent  à  peu  près  à  celles  de  nos  usines 
modernes. 

La  salle  de  conservation  des  fruits  doit  toujours  être  saine  et  aérée;  le 
sol  sera  cimenté,  les  pavages  en  Iiois  ou  en  carreaux  seront  toujours  pros- 
crits car  il  faut  éviter  toutes  les  fentes,  tous  les  vides  où  les  parasites  des 
fruits  leurraient  se  réfugier.  Il  faut  d'autant  plus  éviter  ces  abris  qup, 
durant  leur  conservation,  les  olives  fermentent  et  que,  sous  l'influence  (le 
la  chaleur,  les  vers  quittent  les  olives  pour  se  réfugier  dans  toutes  tes  cavi- 
tés qui  se  trouvent  à  leur  portée. 

Si  les  olives  étaient  soumises  au  liroyage  le  lendemain  de  la  cueillette, 
fa  fabrication  de  l'huile  serait  difficile,  très  difficile  même  lorsque  les 
fruits  ne  sont  pas  encore  assez  mûrs,  lorsqu'ils  ont  été  cueillis  par  un 
temps  très  froid  ou  lorsqu'ils  appartiennent  à  des  variétés  qui  présentent 
une  résistaiice  très  , ;i!inde  au  broyage;  il  faut  ici  faire  :iubir  aux  fruits  une 
certaine  fermentation  qui  aura  pour  but  de  ramollir  lc3  parois  des  cellulos 
qui  renferment  la  matièro  grasse. 

En  2  ou  3  jours,  les  olives  mûivs,  on  las,  sont  prêtes  à  être  broyées,  5  à 
C  jour.?  sort  nécessaire?  peur  les  fr-uifs  cueillis  par  le  froid  ou  pour  cer- 
taiF.os  variétés;  on  jur-e,  en  général,  que  le  broyage  des  fruits  peut  ûtro 
opéré  lorsque  io  tas  commence  «  à  suer  »,  c'est-à-dire  que  les  olives,  sous 


—  110  — 

l'influence  d'un  commencement  de  fermentation,  perdent  leur  eau  de  végé- 
tation, mais  il  faut  s'élever  contre  la  méthode  qui  consiste  à  laisser  les  oli- 
ves en  tas  pendant  plusieurs  semaines. 

3»  Considérations  générales  sur  la  disposition  du  7noiilin  moderne 
Le  moulin  doit  pouvoir  contenir  facilement  tout  le  matériel  indispen- 
sable à  la  fabrication  des  huiles;  ses  dimensions  doivent  toujours  être 
envisagées  de  façon  qu'il  soit  possible  d'aujrmcntor  dans  l'avenir,  si  cela 
devient  nécessaire,  l'importance  des  appareils  utilisés.  Il  doit  être  adossé  et 
construit,  si  cela  se  peut,  contre  un  talus,  de  façon  que  le  grenier  à  olives 
se  trouve  au  niveau  du  sol;  mais  que  l'usine  soit  placée  contre  un  talus  ou 
sur  un  terrain  quelconque,  c«lui-ci  devra  présenter  une  pente  naturelle 
pour  permettre  l'évacuation  des  eaux  de  lavage  ou  de  végétation. 

La  construction  sera  solide,  les  murs  suffisamment  épais  pour  empê- 
cher les  grandes  variations  de  température,  car  il  ne  faut  pas  oublier  que 
si  les  températures  élevées  sont  nuisibles,  en  ce  sens  qu'elles  font  dévelop- 
per les  mauvaises  fermentations,  une  température  froide  est  contraire  à  la 
fabrication  rationnelle  et  rapide  des  huiles;  même  pendant  les  plus  grands 
froids  la  température  du  moulin  ne  doit  pas  être  inférieure  à  15". 

Les  ouvertures  devront  être  grandes,  garnies  de  vitrages,  de  contre- 
vents que  l'on  fermera  la  nuit  et  de  grillages  fins  pour  empêcher  la  sortie 
des  parasites;  il  faut  que  tous  les  insectes  qui  ont  pu  prendre  domicile  dans 
le  moulin  ne  puissent  en  sortir  et  soient  détruits  par  le  nettoyage  rigou- 
reux qu'il  ne  faudra  pas  manquer  de  faire  en  fin  de  campagne. 

Le  parquet  sera  cimenté  et  légèrement  en  pente  pour  permettre  aux 
rigoles  d'évacuer  facilement  les  eaux  de  lavage,  les  murs  seront  blanchis  à 
la  chaux,  enfin,  tous  les  angles  seront  arrondis,  ce  qui  rendra  le  nettoyage 
plus  facile. 

Si  la  salle  de  fabrication  doit  être  aménagée  de  façon  que  tous  les  appa- 
reils aient  toute  la  place  qui  leur  est  nécessaire,  nous  sommes  opposés  aux 
installations  qui  laissent  trop  de  vides  entre  les  presses  et  surtout  entre  là 
broyeur  st  les  presses;  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  tout  déplacement 
inutile  est  du  temps  perdu. 

Dans  cette  salle  les  appareils  suivants  seront  utilisés  :  un  concasseur, 
un  ou  plusieurs  broyeurs  à  meules,  des  presses  préparatoires,  finisseuses 
ef  d'épuisement  et  une  turbine  pour  la  décantation  des  huiles. 

Concasseur.  —  Il  n'y  a  pas  bien  longtemps  que  l'on  utilise  pour  le  tra- 
vail des  olives  les  concasseurs;  avant  on  se  contentait  des  broyeurs  à  meu- 
les et  sans  dire  que  le  broyage  était  mal  fait,  il  était  trop  lent. 

Nous  sommes  persuadés  que  le  concassage  des  olives  ne  peut  pas  rem- 
placer le  broyage  au  moyen  de  meules,  car  le  travail  spécial  de  ces  derniers 
appareils  permet,  mieux  que  fout  autre,  la  déchirure  des  parois  des  cellu- 
les qui  emprisonnent  la  matière  grasse,  niais  nous  estirnons  que  pour  faci- 
liter et  activer  le  travail  des  broyeurs  à  meules,  il  est  de  toute  nécessité 
d'associer  un  conçgsseur  au  broyeijr. 

Un  broyeur  à  meules  exige  environ  30  à  40  minutes  pour  traiter  120 
à  150  kilog.  d'olives,  avec  un  concasseur  on  réduit  considérablement  ce 
temp;  et,  dans  nos  moulins  coopératifs,  tous  les  quarts  d'he^ire,  toutes  les 
10  minutes  même,  nos  brqyeurs  à  meules  transfornipnt  ^i  une  pâte  par- 
fait<5,  les  olives  gui  ont  d'abord  passé. par  le  concasseur;  on  définitif,  i]  es{ 
po^ible  en  associant  un  concasseur  au  broyeur,  de  f^ire  3  à  4  fois  plus  dg 
travail. 


—  120  — 

Les  concasseurs  sont  des  appareils  composés  de  2  à  plusieurs  séries  de 
2  cylindres  cannelés  entre  lesquels  devront  passer  les  olives;  ils  sont  sur- 
montés d'une  trémie  qui  trouve  sa  place  dans  le  grenier  à  olives;  un  cou- 
loir en  bois  conduit  les  olives  concassées  dans  le  broyeur  à  meules. 

Les  broyeurs.  — Le  broyage  des  olives.  —  Ces  meules  doivent  être  cons- 
tituées par  un  bloc  plein,  en  granit  ou  pierre  volcanique,  rugueuse,  sans 
fissure;  elles  seront  toujours  cylindriques  et  non  tronconiques,  cette 
forme  les  obligera  à  un  mouvement  qui  ne  sera  pas  seulement  circulaire, 
mais  aussi  angulaire;  .'es  meules  seront  obligées  de  «  riper  »  sur  la  meule 
gisante  et  elles  déchireront  ainsi  les  parois  des  cellules  qui  contiennent 
l'huile.  La  quantité  d'olives  à  disposer  sous  les  meules  à  chaque  opération 
ne  doit  pas  êtrô  quelconque,  elle  doit  être  çn  rapport  avec  la  dimension 
du  broyeur  et  la  nature  des  presses.  On  est  trop  souvent  porté  de  mettre 
trop  de  fruits  dans  le  broyeur  et  c'est  là  une  errewr,  car  les  meules  ne  peu- 
vent pas  les  réduire  facilement  en  une  pâte  homogène;  celle-ci  contiendra 
toujours  des  fragments  de  pulpe  qui  ne  seront  pas  suffisamment  triturés, 
de  plus,  l'effort  demandé  à  l'appareil  sera  parfois  disproportionné  à  la  puis- 
sance du  moteur  et  des  arrêts  ennuyeux  pourront  se  produire.  Mais,  si  au 
contraire,  on  diminuait  au  delà  de  toute  mesure  la  quantité  d'olives,  les 
meules  tourneraient  à  vide,  elles  iraient  trop  vite,  la  pâte  s'échaufferait,  elle 
serait  rendue  en  une  masse  trop  fluide,  difficile  à  pressurer. 

Il  faut  mettre  une  épaisseur  de  8  à  10  cent  d'olives  dans  la  conque, 
soit  120  à  130  kilog.  (10  à  11  doubles  décalitres)  sous  un  broyeur  de  2  meu- 
les de  1  m.  20  sur  0  m.  30;  nous  précisons  et  nous  ajoutons  que  cette 
quantité  d'olives  doit  être  celle  qui  sera  nécessaire  }K)ur  une  presse  pré- 
paratoire; nous  expliquerons  pourquoi  lorsque  nous  étudierons  le  travail 
du  moulin.  La  vitesse  des  meules  doit  varier  de  8  à  10  tours  à  la  minute. 

Les  scourtins.  —  Il  est  certain  que  si  l'on  trouvait  un  procédé  quel- 
conque pour  extraire  l'huile  des  olives  sans  avoir  besoin  de  presses,  on  se 
passerait  de  scourtins  ou  cabas,  mais  jusqu'à  présent,  l'usage  des  presses 
est  le  seul  procédé  qui  permette  de  traiter  rationnellement  nos  olives  et 
l'emploi  des  scourtins  est  alors  indispensable. 

Jusqu'à  ces  dernières  années,  les  scourtins  affectaient  la  forme  d'un 
béret  et  étaient  fabriqués  au  moyen  de  denrées  très  diverses  :  alfa,  coco, 
chanvre,  crin,  aloès,  etc.,  etc.  Les  fibres  de  chanvre  sont  très  solides  mais 
s'imprègnent  rapidement  de  matières  grasses  et  peuvent  communiquer  à 
l'huile  un  mauvais  goût;  l'aloès  et  le  crin  ijennettent  d'obtenir  dos  scourtins 
très  résistants,  mais  le  coût  de  ceux-ci  est  trop  élevé,  dans  la  pluiiart  de  nos 
moulins,  pour  ne  pas  dire  dans  tous,  on  utilise  seulement  les  cabas  en  alfa 
ou  en  coco.  Les  fibres  de  coco  sont  plus  résistantes  que  colles  do  l'alfa,  mais 
elles  laissent  circuler  l'huile  ])lus  difficilement.  Los  fibres  d'alfa  présentent 
quelques  qualités  de  premier  ordre.  En  dehors  de  leur  prix  modique,  elles 
ne  communiquent  pas,  si  l'on  ]ircnd  quelques  soins  élémentaires,  de  mau- 
vais goût  aux  huiles,  leur  surface  étant  vernissée,,  elles  retiennent  peu  de 
matières  grasses,  enfin,  la  texture  do  ces  tiges  forme  les  meilleurs  drains 
que  l'on  puisse  obtenir  pour  l'évacuation  des  liquides  sortant  des  olives. 

On  reproche  à  l'alfa  son  pou  do  résistance  aux  fortes  pressions,  mais  ce 
qui  était  vrai  hier,  s'est  bien  amélioré  aujourd'hui,  et  les  scourtins  en  alfa 
tressé  à  disque  à  mailles  doubles,  avec  trames  on  cordages  résistants  :  chan- 
vre, coco,  crin,  etc.,  nous  donnent  toute  satisfaction  dans  nos  usines  coopé- 
ratives. 


SMl 


—  121  — 

Les  presses  et  le  pressurage  Je  la  pâte.  —  Le  concassage  et  le  broyage 
ne  suffisent  pas  pour  séparer  les  liquides  des  pulpes,  il  faut  faire  subir  à 
toute  la  niasse,  une  pression  à  travers  un  crible  élastique  et  résistant;  c'est 
pour  cette  raison  que  la  pâte  est  placée  dans  des  scourtins  que  l'on  dispose 
sur  les  plateaux  des  presses. 

Les  presses  utilisées  sont  de  modèles  très  différents;  ce  sont  les  presses 
hydrauliques  qui,  seules,  doivent  être  utilisées;  elles  occupent  peu  de  place 
et  produisent,  avec  un  minimum  de  personnel,  un  maximum  de  rende- 
ment. 

Nous  envisageons  trois  séries  de  presses  :  1°  les  presses  préparatoires, 
2°  les  presses  dites  finisseuses,  3°  les  presses  d'épuisement. 

Les  premières  auront  pour  but  de  faire  évacuer  le  liquide  qui  coule 
presque  naturellement  et  aussi  de  réduire  rapidement  le  volume  de  la 
masse;  les  presses  finisseuses  débarrasseront  les  grîgnons  de  tous  les  liqui- 
des qui  peuvent  en  sortir  sans  surpression;  ces  2  presses  fourniront  l'huile 
vierge;  le  pourcentage  atteindra  16  à  28  %  (2  à  3  litres  5,  par  double  décali- 
tre); les  presses  d'épuisement  traiteront  les  grignons  provenant  des  presses 
finisseuses  ou  ayant  subi  un  traitement  spécial. 

Le  pressurage  de  la  pâte  d'olive.  —  La  quantité  d'olives  (120  kilog.)  pla- 
cée dans  le  broyeur  étant  suffisamment  préparée,  on  ouvre  la  coulisse  du 
broyeur  et  la  pâte  tombe  sur  la  table  de  remplissage;  2  hommes  la  répartis- 
sent ensuite  sur  les  scourtins  à  raison  de  4  à  5  kilog.  par  chacun  d'eux  et  dis- 
posent ceux-ci  sur  la  presse  préparatoire;  c'est  l'affaire  de  10  minutes, 
pendant  lesquelles  le  concasseur  et  le  broyeur  auront  eu  le  temps  de  pré- 
parer une  nouvelle  charge  d'olives. 

La  pâte  doit  être  répartie  très  uniformément  sur  les  scourtins  et  ceux-ci 
sont  placés  avec  précaution  sur  le  plateau  (ou  sur  l'un  des  plateaux  si  nous 
utilisons  une  presse  jumelle)  de  la  presse  préparatoire;  au  cours  de  ces 
travaux  les  ouvriers  doivent  éviter  toute  néclisence;  ils  doivent  viser  à  éta- 
blir une  colonne  ou  pile  de  scourtins  aussi  verticale  que  possible  et  bien 
faire  attention  à  ce  que  tous  les  cabas  se  recouvrent  aussi  exactement  que 
possible. 

Tous  les  8  à  10  scourtins,  on  placera  sur  la  pile  un  plateau  de  tôle  de 
même  diamètre  que  les  scourtins;  ces  plaques  s'emboîtent  exactement  con- 
tre les  colonnes  des  presses;  ces  appareils  maintiendront  la  position  verti- 
cale de  la  pile;  ils  réçrulariseront  la  pression  en  faisant  obstacle  à  l'élas- 
ticité de  la  masse;  il  n'y  aura  aucun  inconvénient  à  augmenter,  si  on  le 
désire,  le  nombre  de  plateaux  euides. 

La  charee  d'olives  de  120  k'Iosr.  tiendra  dans  23  à  25  scourtins  qui  for- 
meront une  colonne  de  1  mètre  environ;  si  l'on  utilise  une  presse  jumelle 
à  un  seul  piston,  on  montera  les  2  piles  à  la  fois,  soit  240  kilog.  de  pâte. 

La  pression  doit  être  lente,  régulière  et  continue,  elle  oblige  au  début 
tous  les  liquides  à  évacuer  la  masse;  cette  évacuation  est  très  abondante, 
mais  elle  se  raréfie  au  fur  et  à  mesure  que  les  plateaux  se  rapprochent;  au 
bout  de  20  à  25  minutes,  la  presse  a  donné  toute  sa  puissance,  le  déclan- 
chement  s'opère  après  quelques  instants  de  pression  maximum.  Le  travail 
des  presses  préparatoires  doit  être  exécuté  sans  addition  d'eau  chaude  à  la 
pâte.  Si,  à  ce  moment,  on  prélève  des  échantillons  de  grignons,  on  voit 
que  ceux-ci  contiennent  encore  15  à  20  %  de  leur  matière  sèche  en  huile. 
Les  scourtins  de  2  presses  préparatoires  ou  presse  jumelle  prendront  place 


—  122  — 

ensuite  sur  une  presse  de  plus  forte  puissance  ou  presse  finisseuse;  après  le 
travail  de  ces  appareils,  qui  sera  toujours  exécuté  sans  emploi  d'eau 
chaude,  la  richesse  des  grignons  sera  tombée  à  10,  12  %  d'huile. 

Toute  riiuile  extraite  jusqu'à  ce  moment,  16  à  28  %,  sera  l'huile  vierge. 

Epuisement  des  grignons.  —  Nous  avons  commencé  à  faire  des  essais 
sur  l'épuisement  des  grignons  voici  quelques  années  déjà  et,  dans  tous  nos 
essais  nous  sommes  arrivés  à  faire  descendre  cette  richesse  à  6,.^  à  7  %, 
c'est-à-dire  que  nous  avons  pu  extraire  des  résidus  d'olive  encore  4  à  5  % 
d'huile  comestible. 

Cet  épuisement  peut  se  faire  de  2  façons  :  1°  si  la  récolte  est  abondante, 
s'il  faut  aller  vite,  ou  si  le  prix  de  la  main-d'œuvre  oblige  à  simplifier  les 
travaux;  passer  les  scourtins  des  presses  finisseuses  sur  les  grosses  pres- 
ses d'épuisement;  on  peut  retirer  ainsi,  par  cette  troisième  pression,  2  à 
3  %  d'huile  jusqu'à  4  %  dans  des  essais  cette  année;  2"  si  la  récolte  est 
secondaire  et  si  le  temps  ne  fait  pas  défaut  :  placer  dans  le  broyeur  120  à 
150  kilog.  de  grignons  avec  un  peu  d'eau  bouillante  et  refaire  une  pâte  que 
l'on  soumettra  à  l'action  des  presses  d'épuisement  nous  arriverons  à  retirer 
ainsi  de  nos  grignons  facilement  5  à  6  %  d'huile.  Il  est  entendu  que  ce  pour- 
centage diminue  d'autant  plus  que  les  presses  finisseuses  sont  puissantes. 
Si  régulièrement  elles  donnaient  une  pression  se  rapprochant  da 
180.000  kilo?,  l'épuisement  des  grignons  ne  serait  pas  intéressant  au  point 
de  vue  économique,  car  il  y  a  lieu  de  tenir  compte  ici  de  l'usure  rapide  des 
scourtins.  Si  les  grignons  doivent  passer  sur  le  broyeur,  il  faut  les  traiter 
de  suite,  au  plus  tard,  la  nuit  suivant  leur  passage  sur  les  presses  finis- 
seuses. 

La  décantation  des  Intiles.  —  Séparation  des  huiles  de  margines.  —  Le 
produit  qui  sort  des  presses  est  formé  par  un  mélange  de  doux  liquides 
de  densité  différente;  les  eaux  de  végétation  ou  margines  et  les  huiles. 

Après  quelques  instants  de  repos,  les  deux  liquides  se  séparent  naturel- 
lement et,  avec  une  casserole  ou  une  plaque  de  fer  blanc,  on  enlève  la 
matière  grasse. 

La  montée  de  l'huile  est  d'autant  plus  rapide  que  la  température  cht 
élevée,  au-dessous  de  15°  elle  devient  difficile,  elle  s'opère  au  contraire  rapi- 
dement si  le  milieu  est  chaud,  16°  à  20°)  et,  au  bout  de  2  heures  de  repos 
dans  ce  cas,  la  décantation  peut  être  entreprise. 

Dans  les  anciens  moulins  elle  s'opère,  soit  dans  des  récipients  en 
maçonnerie  revêtus  de  carreaux  vernissés,  soit  dans  des  cuviers  en  bois; 
elle  est  ce  que  l'ouvrier  qui  en  est  chargé  veut  qu'elle  soit  et,  pour  un  même 
produit,  provenant  d'une  fabrication  identique,  la  production  peut  varier 
largement. 

Dans  tous  les  ateliers  où  se  pratique  cette  opération,  il  faut  de  nom- 
breux récipients  pour  recevoir  les  produits  sortant  des  presses,  les  liquides 
à  décanter,  ceux  en  cours  de  décantation,  c'est  dire  alors  que  l'oncombrc- 
ment  est  do  règle  dans  les  moulins  et  que  les  soinj  do  nettoyage  exigent 
une  main-d'œuvre  considérable. 

D'autre  part,  les  huiles  obtenue?  par  cette  méthode  perdent  leur  valeur 
car  leur  contact  avec  les  margines  est  souvent  prolongé;  enfin,  l'usage  de 
l'eau  chaude,  ordinairement  utilisée  pour  favoriser  la  montée  de  l'iiuije, 
enlève  de  la  finesse  aux  produits. 

On  utilise  encore  des  riécanleurs  nulomatiques  do  divers  syslèipes, 
m^is  aucun  de  pes  appareils  ne  répond  à  ce  qu'on  leur  demancje. 


—  i23  — 

C'est  pour  toutes  ces  raisons  que  nous  avons  préconisé  et  vulgarisé, 
après  étude  complète,  la  décantation  des  produits  sortant  des  presses  par 
la  force  centrifuge. 

La  séparation  des  huiles  des  margines  par  la  force  centrifuge.  —  Le 
produit  qui  sort  des  presses  est  formé  par  un  mélange,  avons-nous  dit,  de 
(Jeux  liquides,  les  margines  dont  la  densité  varie  de  1.060  à  1.065  et  les 
huiles,  d'une  densité  de  0,915  environ.  Si  on  imprime  à  ce  mélange  un 
mouvement  de  rotation  très  rapide,  les  liquides  se  séparent  nettement  en 
deux  parties  :  contre  les  parois  du  récipient,  les  liquides  plus  denses,  c'est- 
à-dire  les  margines,  à  la  partie  intérieure  les  liquides  moins  denses,  les 
huiles;  c'est  sur  ce  principe  que  se  trouvent  établis  les  filtres  centrifuges. 

La  décantation  est  instantanée  et  complète,  elle  donne  des  huiles  débar- 
rassées de  toutes  sortes  d'impuretés,  de  conservation  plus  sûre,  par  con- 
séquent. 

Le  contact  des  huiles  avec  les  eaux  do  végétation  étant  réduit  à  uq 
minimum  de  ternps,  l'usage  de  l'eau  bouillante  n'étant  plus  nécessaire,  les 
huiles  gardent  leur  finesse. 

Si,  au  point  de  vue  de  la  qualité  des  produits  obtenus,  il  y  a  tout 
avantage  à  utiliser  dans  les  moulins  la  force  centrifuge,  les  avantages  ne 
sont  pas  moindres  pour  la  proportion  de  produits  obtenus  et  l'économie  de 
la  main-d'œuvre. 

Les  turbines  dispensent  de  bassins  de  décantation,  de  bassins  pour  les 
enfers,  d'une  infinité  de  récipients  dont  le  coût  est  très  élevé;  n'occupant 
qu'une  place  restreinte,  elles  laissent  un  emplacement  plus  considérable 
pour  les  autres  pièces  du  moulin. 

Le  matériel  nécessaire  dans  un  moulin  moderne.  —  Toutes  les  fois  qu'il 
s'agit  de  la  construction  ou  de  l'aménagement  d'un  moulin  moderne,  la 
question  suivante  se  pose  :  quel  est  le  matériel  qui  sera  nécessaire  ? 

Si  la  question  peut  être  spontanément  résolue,  en  ce  qui  concerne  les 
instruments  secondaires,  il  n'en  est  plus  ainsi  pour  le  choix  des  machines 
indiquées  précédemment. 

Elle  doit  être  examinée  sérieusement  car,  de  la  décision  qui  sera  prise, 
dépendra  l'avenir  de  l'installation  en  perspective;  il  faudra,  d'autre  part, 
ne  pas  oublier  que  la  production  peut  varier  dans  un  milieu  donné  du  sim- 
ple au  triple. 

Pour  résoudre  le  problème,  deux  données  sont  nécessaires  : 

1°  Connaître  la  quantité  d'olives  qui  peut  être  confiée  au  moulin  en 
année  normale; 

2°  Sayoir  quelle  est  la  durée  de  la  récolte. 

Ces  renseignements  sont  toujours  très  facilement  ponnus. 

Nous  avons  dit,  lors  de  l'élude  des  presses,  qu'une  presse  finisseuse 
devait  recevoir  les  produits  de  deux  presses  préparatoires,  soit  240  à 
250  hilog.  de  pâte  (de  laquelle  il  faut  déduire  l'huile  sortie  lors  du  passage 
sur  le?  presses  préparatoires),  qu'elle  opérait  son  travail  en  45  minutes;  mais 
avec  les  pertes  de  temps  il  faut  compter  une  heure,  ce  qui  porte  le  travail 
d'une  presse  finisseuse  à  2.000  kilog.  de  fruits  en  10  heures. 

C'est,  en  se  basant  sur  le  travail  de  cet  appareil,  que  l'installatioTi  des 
moulins  doit  être  envisagée. 


124  — 


Tableau  pour  servir  de  base  d'étude  povr  r organisation  d'un  moulin  à  huile 


PhODUCTION 
«  traiter 

DinÉE 

OLIVES 
à  traiter 

0L1\TS 
à  traiter 

PRESSES 
préparatoire. 

PRESSES 

en  année,  moyenne» 

du    travail 

par    jour 

par   heure 

à  :  plateaux 

Cnisicuse. 

100.000  k. 

50  jours 

2.000k. 

250  k. 

1 

1 

200.000  k. 

idem. 

4.000k. 

500  k. 

1 

2 

300.000  k 

idem 

G. 000k. 

750k. 

1 

3 

400.000  k. 

idem. 

8.000k. 

1.000  k. 

2 

4 

500.000  k. 

idem. 

10.000  k. 

1.250  k. 

2 

5 

600.000  k. 

idem. 

12.000 k. 

1.500  k. 

2 

6 

PRODICTION 

à  traiter 

g 

< 

g 

es    ' 
s    "s 

S    1 
o 

•  TURBINE 

YOLIME 

du  la^ln 

de  réception  des 

liquides 

Ql.\NTITÉ 

de  grîgnon. 

obtenus  par  jour 

PRESSES 
d'épuisement 

100.000  k. 

1 

1 

Une 

1.500  lit. 

800  k. 

1 

200.000  k. 

1 

idem. 

2.200  lit. 

1.600  k. 

1 

300. OUO  k. 

1 

idem. 

3.500  lit 

2.400  k. 

2 

400.000  k. 

2 

idem. 

4.500  lit. 

3.200  k. 

2 

500.000  k. 

2 

idem. 

6.00(1  lit. 

4.000  k. 

3 

COO.OOO  k. 

2 

idem. 

G. 500  lit. 

4.800k. 

3 

Force  approximative  absorbée  en  chevaux-vapeur  [H.  P.) 
par  la  machinerie  d'un  moulin  rnoderne 

Concasseur   1  HP  1/2 

Broyeur  à  2  meules 2  HP  1/2 

Presses.  —  La  force  nécessaire  n'est  pas  établie  par  presse,  mais  par 
corps  de  la  pompe  de  compression.  Une  pom>pc.  a  un  corps  e.xige  2  HP;  une 
pompe  à  deux  corps,  4  HP,  etc.,  etc. 

Turbine  au  démarrapre  2  à  3  HP;  turbine  en  marche  1  HP  1/2  à  2  HP. 

En  résumé,  un  moulin  possédant  un  concasseur,  un  broyeur  à  2  meu- 
les, 4  presses  activées  par  une  pompe  à  2  corps,  une  turbine,  exigerait  une 
force  de  10  à  12  HP. 


—  125  — 

Soins  à  du/iner  aux  /noulins  après  chaque  campagne.  —  Nous  sunimcs 
obligés  de  reconnaître  que,  même  dans  les  huileries  modernes,  les  soins 
de  propreté  kussenl  à  désirer  et  souvent  la  négligence  des  maitres  de  mou- 
lins est  la  cause  la  plus  directe  de  la  mauvaise  qualité  des  huiles;  la  mal- 
propreté des  moulins  favorise  aussi  la  multiplication  de  la  moucho  de 
l'olive. 

Ils  devraient  comprendre  que  beaucoup  de  larves  contenues  dans  les 
fruits  échappent  au  broyage;  elles  ont  évacuées  les  fruits  avant  le  passage 
de  ceux-ci  sous  les  meules  et,  sous  forme  de  pulpes  ou  d'insectes  parfaits, 
elles  hivernent  dans  les  moulins. 

Faute  d'olives,  l'année  suivante,  beaucoup  d'insectes  peuvent  périr, 
mais  un  certain  nombre  se  reproduisent  en  opérant  leurs  pontes  sur  les 
débris  de  l'olive,  sur  les  grignons,  dans  les  bassins,  rigoles  où  ont  séjourné 
les  produits  et  résidus  de  la  fabrication  et  grâce  à  leur  prodigieuse  multi- 
plication, ces  parasites  forment,  dans  les  greniers  à  olives,  dans  la  salle 
de  fabrication  et  aux  abords  de  l'usine  de  véritables  lieux  d'infection. 

Les  soins  à  donner  aux  moulins  présentent  alors  un  véritable  intérêt 
et  ils  doivent  viser  :  1°  à  l'entretien  du  matériel;  2°  à  éviter  les  mauvaises 
odeurs  et  la  fermentation  des  résidus;  3°  la  destruction  de  tous  les  para- 
sites qui  peuvent  séjourner  dans  l'usine. 

Le  matériel  coûte  assez  cher  pour  qu'on  le  nettoie  à  fond  après  la  fabri- 
cation; les  machines  seront  démontées,  nettoyées  et  graissées;  les  meules, 
les  broyeurs,  les  bassins,  les  rigoles  seront  nettoyés  et  lavés  avec  un  lessif 
bouillant  de  soude;  on  les  blanchira  ensuite  à  la  chaux. 

Le  parquet,  les  murs  seront  débarrassés  de  tous  les  débris  de  la  fabri- 
cation ;  on  passera  ensuite  un  lessif  bouillant  sur  les  parquets  de  toutes 
les  pièces  du  moulin. 

Tous  les  débris  seront  brûlés  et,  si  l'on  ajoute  à  ces  soins  la  désinfection 
des  rigoles,  on  détruira  une  quantité  considérable  de  parasites  de  l'olive. 

Notre  conclusion  à  ce  rapport  technique  est  la  suivante  :  pour  faire 
revivre  l'olivier  en  France,  il  faut  1°  faire  de  la  bonne  huile,  2"  épuiser 
autant  que  possible  les  olives.  On  arrivera  à  ces  résultats  par  la  propreté  du 
milieu,  la  conservation  rationnelle  des  olives,  leur  travail  sans  eau  chaude, 
leur  traitement  par  des  moyens  puissants  et  la  séparation  aussi  rapide  que 
possible  des  huiles  des  margines. 


III 


SOINS  A  DONNER  AUX  HUILES  D  OLIVE 

Les  résultats  des  essais  indiqués  ci-dessous  montreront  bien  quels  sont 
les  soins  que  réclame  l'huile. 

1°  Essai  sur  le  logement  des  huiles  d'olive 

De  l'huile  fut  placée  le,  4  mars  1918,  dans  2  bidons  en  fer  blanc  d'une 
contenance  de  3  litres,  2  bidons  en  fer  blanc  d'une  contenance  de  1  litre, 
2  pots  en  grès  vernissé  de  1  litre,  2  bocaux  en  verre  de  1  litre. 

Un  récipient  de  chaque  catégorie  fut  rempli  et  bouché  hermétique- 
ment, les  autres  ne  furent  remplis  qu'à  moitié  et  recouverts  seulement  par 


—  126  — 

2  bandes  de  tuile  séparées  par  une  mince  couche  de  coton.  A  ce  moment, 
celte  huile  dosait  0  gr.  65  d'acidité  seulement. 

Les  récipients  furent  déposés  sur  une  étagère  placée  en  plein  soleil  et 
durant  10  mois,  ils  furent  soumis  à  toutes  les  variations  de  température. 

Au  31  décembre  1918,  le  dosage  de  l'acidité  donna  les  résultats  sui- 
vants : 

_ ,  .   .     ,  Récipients 
V,  ,         .        ....                                    Récipients 

Nature  des  récipients                                        ,  .  en 

'                                               pleins  •  ,  . 

^  vidante 


Bidons  en  fer  blanc  de  3  litres     O.TO  1,20 

^  —      —  1—        0,70  0,95 

Pots  en  grès  1    —       0,65  0,70 

Bocaux  en  verre  ordinaire  1    —        0,70  0,75 

L'augmentation  de  l'acidité  indiquant  une  diminution  de  la  qualité  de 
l'huile,  les  conclusions  de  ce  premier  essai  sont  les  suivantes  : 

1°  Il  faut  préférer  à  tous  les  récipients  ceux  qui  isolent  le  mieux  les 
huiles  des  agents  atmosphériques;  dans  nos  essais  ce  sont  les  jarres  en  grès 
qui  ont  donné  à  l'huile  le  plus  de  stabilité. 

2°  Lorsque  les  huiles  sont  réunies  en  plus  grande  quantité  dans  un 
même  récipient,  elles  sont  plus  sensibles  aux  variations  de  température  et 
à  l'action  de  l'air; 

3°  Que  même  sous  un  petit  volume  les  huiles  ne  doivent  pas  être  con- 
servées dans  des  récipients  en  fer  blanc,  lorsque  le  local  où  sont  placés  les 
récipients,  est  trop  sujet  aux  variations  de  température; 

4°  Les  récipients  en  verre  sont  préférables  k  ceux  en  fer  blanc  lorsque 
les  liquides  doivent  rester  un  certain  temps  en  vidange; 

5°  Les  meilleurs  récipients  sont  encore  ceux  qui  offrent  une  surface  au 
contact  de  l'air  aussi  faible  que  possible. 

2°  Inftaence  de  Vacralion   de  l'huile 

Deux  bocaux  de 2  litres,  l'un  droit  présentant  un  diamètre  de  0  m.  12, 
l'autre  genre  bouteille  à  col  très  effilé  ayant  une  ouverture  de  0  m.  02  furent 
utilisés.  Les  deux  récipients  furent  remplis  d'huile  et  recouverts  par  deux 
toiles  séparées  par  une  mince  couche  de  coton.  Les  essais  furent  faits  à 
deux  reprises  :  1°  sur  des  produits  de  bonne  qualité  (récolte  1917),  2°  sur 
des  produits  de  mauvaise- qualité  (récolte  1920). 

Les  résultats  furent  les  suivants  : 

Epoques  des  dosages  Bocal  à  large    Bocal  à  petite 

de  l'acidité  ouverture  ouverture 

^   Le    4  mars  1918     0,65  0,65 

(  Le  31  décembre  1918     0,90  0,70 

Le  20  janvier  1921     3,5  3,5 

Le  31  mai  1921     4,5  4,00 

Conclusion  :  Les  récipients  qui  renferment  les  huiles  doivent  toujours 
être  à  col  rétréci  afin  de  soustraire  l'huile  au  contact  de  l'uir. 


127  — 


3°  Essais  sur  les  soins  à  dunncr  aux  /tuiles 

L'ii  lût  do  12  lilros  d'huile  de  la  récolte  \.\)^M  fut  logé  dans  7  bocaux  on 
verre  d'une  contenance  de  2  litres,  à  raison  de  un  litre  et  demi  environ  par 
récipient;  ceux-ci  furent  placés  sur  une  étagère,  dans  une  salle  très  aéréo 
et  très  éclairée;  l'huile  de  tous  ces  bocaux  fut  traitée  de  la  façon  suivante  : 

L'huile  du  bocal  n"  1  ne  reçut  aucun  soin, 

—  —    —  2  fut  soutirée  le  10  février, 

—  —    —  3  fut  soutirée  le  10  février  cl  commencement  octo- 

bre, 

—  —    —  4  fut  soutirée  le  10  février  fin  juillet  et  commence- 

ment octobre, 

—  —    —  5  fut  lavée  à  l'eau  froidi  ;  les  soutirages  furent  opé- 

rés le  10  février  et  commencement  octobre, 

—  —    —  6  fut  filtrée  en  même  temps  que  fut  opéré  le  rem- 

plissage des  bocaux;  les  soutirages  furent  opérés 
le  10  février  et  commencement  octobre, 

—  —    —  7  fut  lavée,   filtrée  ensuite  avant  le  remplissage 

des    bocaux,    les    soutirages    furent    oj^érés   le 
iO  février  et  commencement  octobre. 
Tous  les  bocaux  furent  remplis  avec  de  l'huile  sortant  des  presses  et 
n'ayant  subi  aucun  repos,  le  25  janvier. 


Résultats  des  essais 


DOCVl  \ 

ACIDITÉ 

des  huiles 

lor»  de  ia  mise 

en  Ixicaux 

Aprco  le  premîbr 
soulirage 

A.prcs  le  deuxième 

soutirage 

commencement 

septembre 

Après  le  troisième 

soutirage 

le  3i  dcceujbrc 

Au 
I"  avril  irj2l 

N^  1 

3,8 

4,0 

5,1 

0,  t 

5,9 

2 

3,8 

4,-2 

■5,2 

4,6 

4,8 

3 

3,8 

4, -2 

4,2 

4,3 

4,6 

4 

3,8 

4,1 

4,1 

4,1 

4,3 

5 

3,8 

3,8 

3.'J 

4 

4 

(i 

3,8 

3,8 

3,8 

3,9 

3,9 

7 

3,8 

3.8 

3,8 

3,9 

3,9 

Ces  essais  nous  montrent  la  grande  valeur  des  soutirages;  ils  indiquent 
encore  que  l'influence  des  lavages  de  l'huile  à  l'eau  froide  et  la  filtration, 
surtout  lorsque  la  qualité  des  huiles  laisse  à  désirer,  donnent  d'excellents 
résultats. 

S'ola.  —  Le  premier  soutirage  de  l'huile  devrait  toujours  être  fait  au 
cours  de  la  fabrication.  Cette  opération  permettrait  de  récupérer  dans  les 
boues  et  les  dépôts,  que  l'on  mélangerait  à  des  grignons  frais  et  que  l'on 
soumettrait  à  l'action  des  presses,  toute  l'huile  qui  s'y  trouve. 

Les  meilleurs  récipients  pour  loger  de  grandes  quantités  d'huile  sont 
ceux  en  ciment  armé,  à  col  rétréci,  revêtus  de  carieaux  en  verre  ou  de  car- 
reaux vernissés  ne  contenant  pas  de  traces  de  plomb. 


—  128  — 


IV 


TR.\1TEMENT  DES  CHIGNONS  DANS  LES  MOULINS 

La  fabrication  de  l'huile  laisse  un  résidu  dont  l'importance  n'est  pas 
à  dédaigner  et,  jusqu'à  ces  dernières  années,  les  maîtres  de  moulins  pou- 
vaient espérer  payer  avec  les  grignons  tous  les  frais  de  leur  fabrication. 

Mais  la  guerre,  en  faisant  renchérir  le  coût  de  la  main-d'œuvre  et  celui 
des  transport,  a  réduit  à  zéro  le  bénéfice  que  l'on  retirait  de  ces  sous-pro- 
duits. 

Ce  fait  avait  été  prévu  et,  dès  le  lendemain  de  la  guerre,  nous  avions 
songé  à  faire  épuiser  ces  résidus  aux  lieux  mêmes  de  la  production. 

Les  olives  laissant  3S  à  4U  %  de  leur  poids  sous  forme  de  grignons,  les 
moulins  traitant  en  moyenne  5.000  kilog.  d'olives  par  jour,  notre  but  était 
le  suivant  : 

1°  Traiter  les  grignons  dès  leur  sortie  des  presses,  obtenir  ainsi  des 
huiles  peu  acides  de  qualité  sui^érieure  alors  pour  l'industrie  des  corps 
gras; 

2°  Livrer  à  celle-ci  l'huile  au  lieu  des  grignons  et  faire  bénéficier  le 
rural  du  transport  élevé  qui  grève  cette  matière  encombrante; 

3°  Utiliser  les  grignons  déshuilés  comme  combustible;  essayer  de  pro- 
duire toute  la  force  motrice  du  moulin  et  la  vapeur  nécessaire  à  l'épuise- 
ment, par  l'utilisation  des  grignons; 

4°  Laisser  dans  les  centres  oléicoles  où  seulement  les  grignons  seraient 
utilisés  pour  la  production  de  vapeur  nécessaire  à  l'épuisement,  une  quan- 
tité notable  de  grignons  engrais  (environ  50  %  de  la  masse), 

5°  Contribuer  à  une  lutte  réellement  efficace  contre  le  dacus,  par  le 
passage  à  la  vapeur  de  tous  les  résidus  de  la  fabrication. 

Pour  arriver  à  ces  résultats,  les  questions  suivantes  devaient  être  réso- 
lues : 

1°  Etablir  un  dispositif  peu  coûteux,  nécessitant  1  ou  2  ouvriers  seule- 
ment et  pouvant  facilement  prendre  place  dans  les  moulins; 

2°  Utiliser  un  dissolvant  puissant  mais  sans  danger.  Après  de  mul- 
tiples essais  notre  choix  s'est  porté  sur  le  trichlorurc  d'éthylènc  ou  triélinei 

Jusqu'à  ces  derniers  temps,  c'était  le  dissolvant  qui  avait  été  le  prin- 
cipal obstacle  à  l'œuvre  entreprise,  car,  si  l'on  utilisait  le  sulfure  de  car- 
bone, la  benzine,  etc.,  etc.,  ou  le  tétrachlorure  de  carbone,  la  sécurité  du 
milieu  ou  des  appareils  était  loin  d'être  parfaite;  d'autre  part,  le  trichlo- 
rurc d'éthylène  était,  il  y  a  5  à  6  mois  à  peine,  encore  un  produit  de  labo- 
ratoire et  son  prix  le  rendait  inabordable  même  pour  les  petites  installa- 
tions. 

Heureusement,  et  nos  essais  de  Nîmes  y  sont  pour  quelque  chose,  ce 
dissolvant  a  vu  son  prix  baisser  de  50  %  et,  aujourd'hui,  les  plus  grands 
constructeurs,  même  ceux  opposés  à  nos  projets  il  y  a  quelques  années, 
arrivent  aux  pelites  installations. 

Ils  en  voient  l'importance,  car  ils  savent  que  de  ces  appareils  et  de  leur 
multiplication  dépend,  non  seulement  l'épuisement  des  grignons,  mais  de 
tous  les  sous-produits  contenant  de  l'huile.  Ici,  nous  plaçons  en  première 
ligne  les  pépins  de  raisins. 


—  129  — 

Les  pépins  de  raisins,  mémo  lavos  ou  distillés,  à  condition  qu'ils  no 
soient  pas  atteints  par  les  moisissures,  peuvent  fournir  10  à  14  %  d'huile 
dont  l'emploi  pour  diverses  industries  (savonnerie,  industrie  des  ver- 
nis, etc.,  etc.),  est  déjà  indiqué. 

Les  coopératives  viticoles,  les  distillateurs  peuvent  retirer  de  l'épui- 
sement des  pépins  de  raisins  des  bénéfices  très  importants. 

Caractères  du  tricJdorure  d'étliylène.  —  Ce  liquide  a  une  densité  de 
1,48  à  la  température  de  15",  c'est-à-dire  qu'un  litre  pèse  environ  un  kilog. 
ei  demi;  il  se  vaporise  à  85". 

Son  odeur  est  assez  forte,  mais  celle-ci  ne  st  rencontre  plus  dans  les 
nulles  et  les  tourteaux,  si  l'on  fait  agir  sur  ces  productions  la  vapeur 
d'eau.  ' 

bon  pouvoir  dissolvant  est  à  peu  près  le  même  que  celui  des  autres 
liquides  employés  à  cet  ettet  (sulfure  de  carbone,  tétrachlorure,  etc.,  etc.), 
mais  li  agit  un  peu  plus  vite;  il  peut  laisser,  dans  les  tourteaux  et  les 
graines  soumis  à  son  action,  un  demi  pour  cent  d'huile.  Ce  pouvoir  dissol- 
vant augmente  avec  la  température. 

La  triéline  épuise  tous  les  corps  gras,  même  humides,  mais  son  action 
étant  plus  rapide  si  ces  matières  sont  privées  de  leur  eau  de  constitution, 
un  séchoir  à  vapeur  doit  être  prévu  dans  toutes  les  installations. 

Son  action  vis-à-vis  des  métaux  est  secondaire;  elle  n'est  pas  supé- 
rieure à  celle  des  acides  gras  des  huiles;  son  emploi  ne  souffre  donc,  de  ce 
fait,  aucun  inconvénient  appréciable.  Les  pertes  de  dissolvant  que  l'on 
éprouve  au  cours  des  opérations  d'épuisement  sont  peu  importantes,  0,5  à 
0,8  pour  100  kilog.  de  matière  traitée. 

Ce  dissolvant  est  ininflammable,  incombustible,  inexplosible;  son 
emploi  n'offre  donc  aucun  danger;  c'est  bien  le  produit  désiré  pour  des  usi- 
nes rurales. 

Principe  du  procédé.  —  En  présence  d'une  matière  contenant  de 
l'huile  alors  que  cette  matière  ne  possède  presque  plus  d'humidité  et,  dans 
un  milieu  oii  la  température  est  assez  élevée,  la  triéline  absorbe  toute 
l'huile  que  le  produit  contient. 

Un  contact  de  2  à  3  heures  environ  est  nécessaire  pour  épuiser  la 
masse  de  grignons  ou  de  pépins  placée  dans  le  ou  les  extracteurs. 

Lorsque  ce  contact  est  jugé  suffisant,  le  mélange  d'huile  et  de  triéline 
est  envoyé  dans  un  appareil  appelé  «  distillateur  »,  dans  lequel  on  fait 
arriver  de  la  vapeur  d'eau,  sèche  et  surchauffée. 

Sous  l'influence  d'une  température  élevée,  la  trichlorure  d'éthylène  qui 
se  vaporise  à  85°  distille,  et  après  un  passage  dans  un  réfrigérant,  revient 
dans  le  récipient  qui  lui  est  propre  et  qui  se  trouve  à  côté  du  disix)sitif. 
Lorsque  l'huile  est  débarrassée  de  toute  trace  de  solvant,  ce  que  l'on  cons- 
tate à  l'o^îeur,  on  la  recueille  au  moyen  d'un  robinet  de  vidange. 

A  mesure  que  l'extracteur  (ou  les)  est  débarrassé  du  dissolvant,  on  fait 
agir  sur  la  matière  épuisée  qu'il  contient,  un  jet  de  vapeur;  celle-ci  entraîne 
1h  triéline  qui  imprègne  encore  la  masse  de  grignons  ou  de  pépins  dans  le 
réfrigérant,  ce  qui  permet  de  récupérer  intégralement  cette  matière. 

L'eau  de  la  vaiDeur  arrive  en  même  temps  dans  le  bac  à  dissolvant, 
mais  elle  monte  à  la  partie  supérieure  et,  lorsque  son  volume  devient  trop 
considérable,  elle  est  évacuée  par  un  tube  de  vidange  aboutissant  à  un 
caniveau. 


130  — 


RÉSULTATS  DES  ESS.\IS 


1»  Richesse  des  différents  produits  en  vue  d'essais  divers. 

Grignons  d'olives 10,6  11,4  12      13,1  14  % 

Pépins  de  raisins  de  diverses  provenances. ..    10,2  10,4  11     11,5  12  % 
Pulpes  de  ressence 21,4  23,6  25,1 


RÉSULTATS  DES  ESSAIS  INDUSTRIELS 

Pépins  de  raisins 

1°  Provenance  :  coopérative  de  distillation  de  Perpignan. 

Récolte  1.921  kilog.;  richesse  en  huile,  à  l'analyse,  11,5  k.  %;  quantité  de 
pépins  traités  1.964  kilog.;  huile  obtenue  219  kilog.;  .soit,  pour  100  kilog.  de 
pépins,  11  kilog. 

2°  Provenance  :  Salins  du  Midi  à  Aigucs-Mortes  (Gard). 

Récolte  1918.  Pépins  abandonnés  par  le  Service  du  Ravitaillement  en 
1918  et  se  trouvant  en  tas  depuis  4  ans. 

Richesse  'en  huile,  à  l'analyse,  10,3  %;  quantité  de  pépins  traités 
4.000  kilog.;  rendement  en  huile  380  kilog.,  soit,  pour  100  kilog.  de  pépins 
9,6. 

Grignons  d'olives 

1°  Provenance  :  Région  de  Nîmes. 

Récolte  d'olives  1921-1922  ayant  subi  3  pressions  à  60.000,  100.000  et 
200.000  kilog.  sur  des  presses  hydrauliques. 

Richesse  en  huile,  selon  les  différents  lots,  9,5  à  10  %;  qu.uiiité  de  gri- 
gnons traités,  95.935  kilog.  provenant  de  257.119  kilog.  d'olives;  quantité 
d'huile  obtenue,  8.801  kilog.,  soit  en  moyenne  9,3  %. 

2°  Provenance  :  Draguignan. 
Récolte  1921-1922. 

Quantité  traitée,  2.155  kilog.;  richesse  en  huile,  à  l'analyse,  9,2  à  9,3  %; 
rendement  en  huile,  197  kilog.,  soit  8,7  % 

3°  Grignons  de  la  récolte  1918.  Ces  grignons  avaient  été  abandonnés 
durant  3  ans. 

Quantité  de  grignons  traités,  902  kilog.;  richesse  en  huile,  à  l'analyse, 
10,3  %;  quantité  d'huile  obtenue,  88  k.  900;  soit,  pour  100  kilog.,  9,7. 

4°  Pulpes  de  ressence  RécoKe  1922. 

Quantité  traitée,  520  kilog.;  richesse  en  huile,  à  l'analyse,  20,6  %;  huile 
obtenue,  104  kilog.;  soit,  pour  100  kilog.,  20  kilog. 

L'épuisement  de  tous  les  corps  gras  se  produit  avec  une  perte  seule- 
ment de  un  demi  pour  ccnl  d'huile  environ;  c'est  donc  une  perte  insi- 
gnifiante. 

Les  grignons  cl  les  pépins  ne  perdent  pas  leur  huile  en  vieilli-ssant,  .\ 
condition  toutefois,  pour  les  pépins,  que  les  moisissures  ne  les  attaquent 


-  I3i  - 

pas,  mais  les  matières  à  épuiser  doivent  toujours  être  traitées  à  l'état  frais 
lies  grignons  dès  leurs  sortie  des  scourtinsj,  car  l'on  obtient  ainsi  des  huiles 
peu  acides  qui  seront  toujours  1res  recherchées  par  l'industrie  des  corps 
gras. 

La  quantité  de  dissolvant  utilisé  à  Niines  s'est  rapproché  de  l.OOU  kilog. 
pour  130.000  de  matières  grasses  traitées,  soit  0,7  à  0,6  %. 

En  marche  normale  et  avec  des  ouvriers  bien  au  courant  des  opéra- 
tions, les  pertes  de  dissolvant  n'excéderaient  pas  0  k.  600  par  100  k.  de 
matières  traitées. 

Les  constructeurs  doivent  fabriquer  des  appareils  pouvant  traiter 
3.500  à  4.000  kilog.  de  matières  par  jour,  ce  qui  représente  un  traitement 
journalier  de  10.000  kilog.  d'olives.  Si  l'appareil  est  plus  grand,  le  coût  do 
la  fabrication  diminue,  il  augmente  dans  le  cas  contraire. 

Avec  un  appareil  trait-ant  4.00Û  kilog.  de  matières  par  jour  et  en  suppo- 
sant avoir  des  grignons  provenant  d'un  moulin  moderne  on  peut  espérer 
recueillir  400  kilog.  d'huile  en  24  heures;  les  dépenses  journalières  (main- 
d'œuvre,  pertes  de  dissolvant,  amortissement  du  coût  de  l'installation,  inté- 
rêts du  capital  engagé,  etc.),  n'excéderaient  pas  200  à  220  francs. 

Si  l'on  traitait  des  grignons  de  moulins  où  l'on  utilise  encore  des  pres- 
ses de  puissance  secondaire  le  rendement  en  huile  et  le  bénéfice  seraient 
plus  considérables.  L'épuisement  des  grignons  par  dissolvant  pouvant  être 
entrepris  économiquement  dans  tous  les  moulins,  nous  ne  conseillerons 
plus,  dans  l'avenir,  l'épuisement  mécanique  des  grignons  par  les  presses 
dites  d'épuisement,  car  nous  estimons  que  les  bénéfices  réalisés  par  les 
maîtres  de  moulins  et  les  coopératives  seront  plus  élevés,  s'ils  agissent  sim- 
plement ainsi  :  passage  des  olives  sur  les  presses  préparatoires,  puis  sur 
des  presses  finisseuses  puissantes  (force  180.000  kilog.  environ),  enfin,  épui- 
sement par  les  dissolvants. 

Les  grignons  déshuilés  serviront  de  combustible,  mais  la  partie  non 
utilisée,  50  %  environ,  devra  servir  d'engrais  (par  1.000  kilog.  les  grignons 
contiennent  8  kiiogs  d'azote,  autant  de  potasse,  1  kilog.  d'acide  phospho- 
rique). 

Dans  un  milieu  où  un  appareil  traitant  3.500  à  4.000  kilog.  de  grignons 
ou  de  pépins  pourrait  fonctionner  régulièrement  plusieurs  années  consé- 
cutives, 2  mois  et  demi  à  3  mois  par-  an,  les  dépenses  seraient  amorties 
en  3  ou  4  ans. 


CONCLUSIONS 


Partout  dans  le  monde,  mais  particulièrement  dans  l'Afrique  du  Nord, 
l'oléiculture  prendre  de  l'importance;  en  France,  le  capital  oléicole  encore 
existant  doit  C-tre  dirigé  vers  une  culture  intensive. 

L'augmentation  de  production,  de  revenus  par  conséquent,  mis  en  évi- 
dence dans  tous  nos  essais,  l'augmentation  des  rendements,  en  quantités  et 
qualités,  dans  nos  moulins  modernes  doivent  faire  renaître  une  culture 
délaissée. 

Aucun  producteur  ne  doit  oublier  que  l'huile  d'olive  a  enrichi  jadis 
le  midi  de  la  France,  qu'elle  pourra,  peut-être  un  jour  qui  n'est  pas  éloigné' 
lui  procurer  son  plus  sûr  bénéfice  et,  si  comme  professeur  d'agriculture. 


—  132  — 

c'est  le  but  vers  lequel  tend  notre  action,  comme  responsable  moral  d'un 
«rvice,  nous  demandons  enfin  le  concours  des  commerçants. 

Nous  leur  demandons  de  porter  le  renom  de  l'huile  d'olive  vraie,  de 
l'huile  d'olive  pure  jusqu'aux  foyers  de  ceux  qui,  par  ignorance,  l'ont  cri- 
tiquée. 

Je  demande  à  tous,  d'associer  nos  efforts,  car  de  notre  Union,  peut  sortir 
la  renaissance  de  l'Oléiculture  française. 

Marseille,  mai  1<J22. 


L'OLIVIER  DANS  L'AFRIQUE  DU  NORD 

Rapport  do 

M.  Alfred  CORCELLE 

Docteur  ès-sciences, 

Directenr  de  la  Société  Industrielle  de  l'Afrique  du  Nord 


L'olivier  est  cultivé  dans  toute  l'Afrique  du  Nord  Française,  mais  il  ne 
se  trouve  en  quantité  notable  aue  sur  une  bande  de  terrain  de  80  kilomè- 
tres environ  de  profondeur  et  qui  longe  la  côte,  depuis  la  Syrte  jusqu'au 
sud  du  Maroc. 

Même  dans  cette  zone  de  80  kilomètres  de  profondeur,  l'olivier  est, 
en  général,  disséminé  et  il  n'y  a  que  quelques  régions,  en  général  monta- 
gneuses où  on  le  rencontre  en  agglomérations  d'une  certaine  importance. 
C'est  ainsi  qu'en  Tunisie  les  oliviers  constituent  de  véritables  forêts  autour 
de  Sfax,  de  Sousse  et  de  Monastir,  qu'en  Algérie  ils  sont  groupés  en  Kaby- 
lie,  aux  environs  de  Saint-Denis-du-Sieg,  et  aux  environs  de  Tlemcen  et, 
qu'au  Maroc,  les  régions  oléicoles  par  excellence  sont  Taza  et  Meknès. 

L'olivier  est  cultivé  dans  la  région  qui  nous  occupe,  depuis  la  plus 
haute  antiquité  et  il  est  même  certain  que  l'olivier  sauvage,  encore  si 
répandu  dans  les  montagnes  de  l'Afrique  du  Nord,  y  est  indigène. 

Au  cours  de  l'antiquité,  aussi  bien  que  des  temps  plus  récents,  les  habi- 
tants ont  cherché  à  améliorer  le  rendement  en  huile  des  fruits  de  l'olivier, 
ils  ont  donc  cultivé  cet  arbre  et  il  est  résulté  de  leurs  efforts  la  création 
d'une  foule  de  variétés,  qu'il  est  bien  difficile  d'énumérer. 

Cette  énumération  est  d'autant  plus  difficile  que,  souvent,  les  variétés 
obtenues  portent  des  noms  locaux  et  que  la  même  espèce  porte  des  noms 
différents  dans  les  diverses  localités. 


eieiub  uttus  les  aiverses  locames. 
A  Tlemcen,  les  variétés  les  plus  importantes  sont  : 

1°  L'olive  sauvage  (Zeboudj); 

2°  L'olive  petite  (Beksi); 

3°  L'olive  moyenne  (Teltsi); 

4°  L'olive  grosse  (Limi). 

En  Kabylie  : 

1*  L'olive  sauvage  (Zeboudj); 

2°  La  Bel  Khodja; 

3»  La  Adjeraz; 

4°  La  Chembal; 

5°  La  Azebli; 

8"  La  Tchamclal, 


—  134  — 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  continuer  une  telle  énumération  dont  le  plus  grand 
défaut  est  de  n'être  point  botanique.  Pour  être  fixé  sur  cette  question  il 
faudrait  demander  une  étude  à  des  botanistes  très  compétents. 

Les  soins  donnés  à  la  culture  de  l'olivier  varient  selon  les  régions  : 
on  peut  dire,  qu'en  général,  l'indigène  y  met  plus  de  soin,  j'allais  dire  plus 
d'amour  que  le  colon  européen,  ce  qui  provient  du  fait  que  l'attention  de 
Cf  dernier  est  tout  entière  portée  sur  d'autres  cultures  plus  rémunératrices 
telles  que  celles  de  la  vigne  et  des  céréales. 

Tout  d'abord,  il  faut  insister  sur  le  fait  qu'il  existe  dans  toute  l'Afri- 
que du  Nord,  des  quantités  d'oliviers  sauvages,  soit  disséminés  en  pays 
de  montagnes,  soit  groupés  en  forêts.  Ces  oliviers,  qui  poussent  en  géné- 
ral dans  des  terrains  qui  ne  se  prêteraient  à  aucune  autre  culture,  n'atten- 
dent que  d'être  greffés  pour  devenir  une  véritable  richesse. 

En  Kabylie,  depuis  des  siècles  déjà,  les  indigènes  ont  pratiqué  la  greffe 
de  l'olivier  et  il  est  presque  certain  que  la  plupart  des  arbres  en  produc- 
tion dans  cette  contrée,  sont  d'anciens  sujets  sauvages  greffés. 

Les  indigènes  des  autres  régions  ne  savent  pas  pratiquer  la  greffe,  il 
nous  paraît  qu'il  serait  intéressant  de  voir  nos  professeurs  d'agriculture 
départementaux  la  leur  enseigner. 

Des  essais  de  greffage,  de  sauvageons  poussés  en  montagne,  ont  été 
faits  au  Domaine  Dollfus  à  Tlemcen  et  ont  donné  de  bons  résultats. 

Presque  partout,  actuellement,  la  dissémination  de  l'olivier  se  fait  par 
boutures,  ce  qui  est  un  procédé  bien  lent. 

Il  faut,  toutefois,  signaler  que  l'on  a,  ces  dernières  années,  t^nté  le 
rajeunissement  des  plantations  par  rejets  récépés  au  ras  du  sol,  et  par 
dissémination  des  grosses  racines  des  vieux  oliviers  que  l'on  arrache.  Les 
résultats  ont,  parait-il,  été  magnifiques,  les  arbres  ainsi  rajeunis  produi- 
sent des  grosses  branches  et  des  fruits  en  trois  ou  quatre  ans. 


iT.KT  ACTUEL  DES  OLI\'ERAIES 

En  certains  endroits  (Tlemcen,  Bougie,  Kabylie)  on  a  conser\-è  des 
oliviers  plusieurs  fois  centenaires,  très  décoratifs,  certainement,  mais  qui 
sont  dévorés  par  la  fumagine  et  produisent  peu  de  fruits. 

En  d'autres  endroits,  les  oliviers  sont  plus  jeunes,  ont  été  plantés 
à  des  distances  convenables  les  uns  des  autres,  ils  sont  judicieusement  taillés 
en  gobelets,  leur  pied  est  labouré  et  on  les  abreuve  d'irrigations  logiques. 
Dans  les  oliveraies  modernes,  la  récolte  est  abondante  et  c'est  seulement 
dans  ces  endroits  que  la  production  de  l'olive  va  en  augmentant  chaque 
année. 

Enfin,  en  a  coutume,  dans  mainte  région,  de  planter  des  oliv"-  f  dfins 
les  vignes,  soit  en  bordures,  soit  en  lignes  espacées  (Tlemcen,  Bel  Abbès, 
la  Milidja);  certainement,  les  arbres  profitent  dans  une  certaine  mesure 
dei  laliOLirs  et  des  fumvires  que  l'on  octroie  aux  vignes,  mais  notre  expé- 
rience nous  force  à  dire,  que  les  olives  provenant  do  ces  arbres,  tout  en 
étant  assez  grosses,  sont  pou  liches  en  huile.  Elles  conviendraient  plutôt 
à  la  préparation  des  conserves  qu'à  la  fabrication  de  l'huile. 

Les  soins  donnés  à  l'olivier  se  bornent  à  la  taille,  souvent  faite  d'une 
façon  quelconque,  un  déchaussage  et  des  irrigations  modérées. 

Un  dicton  arabe  dit  que  pour  cultiver  avec  fruit  l'olivier,  il  faut  un 


—  135  — 

fou  à  la  tôte  et  un  sage  au  pied.  On  comprend  que  cela  signifie  qu'il  faut 
beaucoup  tailler,  mais  arroser  judicieusement. 

Comme  engrais  on  n'utilise  guère  que  du  fumier. 

PRODUCTION 

Presque  toujours,  en  Afrique  du  Nord,  la  récolte  d'olive  n'est  abon- 
dante que  tous  les  deux  ans,  l'année  intercalaire  est  marquée  par  une  pro- 
duction nulle  ou  presque. 

Certains  prétendent  qu'une  des  causes  de  ces  récoltes  irrégulières  est 
la  coutume  que  l'on  a  d'abattre  les  olives  à  la  gaule.  Par  ce  procédé  on  casse 
beaucoup  de  jeune  bois  qui  serait  porteur  de  fruits  l'année  suivante.  Et,  de 
ce  fait,  il  faut  constater  que  les  récoltes  sont  plus  régulières  dans  les 
endroits  où  l'on  cueille  les  olives  à  la  main. 

La  production  actuelle  de  l'Afrique  du  Nord  doit  être  : 

Pour  la  Tunisie 500.000  quintaux  d'huile 

Pour  l'Algérie 400.000      —  — 

Dont  260.000  qtiintaux  pour  le  département  de  Constantine 
100.000        —  —  —  d'Alger 

40.000       —  —  —  d'Oran 

Les  données  manquent  qui  permettraient  de  donner  un  chiffre  sérieux 
pour  le  Maroc,  mais  le  chiffre  ne  doit  pas  être  très  élevé,  ce  pays  étant 
importateur  d'huile  et  non  exportateur. 

La  production  des  oliveraies  est  en  augmentation,  en  Tunisie,  en  Kaby- 
lie  et  au  Sig  et  plutôt  en  régression  ailleurs;  parce  que  dans  la  région  de 
la  Mitidja,  de  Bel  Abbès  et  de  Tlemcen,  par  exemple,  la  culture  de  l'olivier 
est  détrônée  par  celle  plus  rémunératrice  de  la  vigne  et,  notamment,  par 
celle  de  la  vigne  américaine  qui,  exigeant  des  défoncements,  a  amené  les 
colons  à  arracher  leurs  oliviers. 

FABRICATION   DE   L'HUILE 

a)  Cueillette.  —  La  récolte  des  olives  a  lieu  de  novembre  à  fin  janvier. 
Il  est  à  noter  que  les  arabes,  pour  s'éviter  des  frais  de  garde,  ont  une  ten- 
dance à  récolter  les  olives  dès  qu'elles  changent  de  couleur.  Il  en  résulte  un 
défaut  de  rendement  en  huile  pouvant  aller  de  2  à  4  %. 

Il  nous  paraît  intéressant,  pour  éviter  ce  gaspillage,  de  voir  les  pou- 
voirs publics  réglementer  l'époque  de  la  récolte,  à  l'exception  des  années 
oij  le  sirocco  fait  tomber  prématurément  les  olives. 

Nous  avons  déjà  dit  que  la  récolte  se  fait  presque  partout  par  l'abomi- 
nable procédé  de  gaulage. 

Nulle  part  nous  n'avons  vu  utiliser  les  peignes  de  bois  qui  sont  en 
usage  en  Italie. 

b)  Emmagasinage  des  olives.  —  Les  indigènes  croient  qu'en  mettant 
les  olives  en  tas  pendant  quelque  temps  en  les  laissant  s'échauffer,  il3 
(tbtiennent  un  meilleur  rendement  en  huile.  Plusieurs  d'entre  eux  préten- 
dent même  avoir  vérifié  cette  croissance  en  pesant  et  pressurant  des  olives 
fraîches,  d'une  part,  et  des  olives  échauffées  de  l'autre;  ils  oublient  simple- 
ment de  tenir  compte  du  poids  des  «  margines  »  qui  ont  coulé  de  leur  tas 
d'olives  i>endant  la  période  d'échauffement. 


—  136  — 

En  tout  cas  le  résultat  le  plus  net  de  cet  emmagasinage  est  de  produire 
des  huiles  rancis,  dont  l'acidité  oléique  dépasse  souvent  7  à  8%.  Mais,  cela 
n'a  aucune  importance  pour  le  consommateur  arabe  qui  préfère  les  huiles 
fortes  aux  huiles  vierges.  Aussi,  dans  les  pays  qui  consomment  l'huile  pro- 
duite sur  place,  la  pratique  de  l'emmagasinage  est  constante. 

Il  n'y  a  que  dans  les  régions  à  exportations  que  l'on  cherche  à  fabri- 
quer des  huiles  fines  :  Tunisie  et  Kabylie,  Sig. 

c)  Rendement  des  olives.  —  On  trouve  dans  les  livres  des  choses  fan- 
tastiques au  sujet  du  rendement  des  olives  d'Algérie.  Certains  auteurs  par- 
lent de  25  à  30  %.  Il  en  faut  rabattre. 

Pour  mon  compte  personnel,  le  meilleur  rendement  industriel  que  j'ai 
vue  pour  des  olives  cueillies  en  janvier  et  à  peau  déjà  plissée,  a  été  de  22  %. 
Mais,  ce  n'est  point  là  la  moyenne,  qu'il  faut  situer  autour  de  16  %. 

En  général,  les  olives  cultivées  en  coteaux  sont  plus  riches  que  celles 
des  plaines  et  les  plus  pauvres  olives  sont  celles  récoltées  dans  les  vignes 
qui,  souvent,  ne  rendent  que  11  %  sous  la  presse  hydraulique. 

Enfin,  les  olives  sauvages,  Zeboudj  sont  les  olives  les  plus  pauvres  : 
5  %  d'huile. 

d)  Usines.  —  Les  anciens  moulins  indigènes,  si  semblables  à  ceux 
des  Romains,  ont  presque  complètement  disparu.  Il  n'en  reste  quelques  uns 
que  dans  les  villages  montagnards  éloignés  des  centres  et  au  Maroc.  Partout 
c'est  le  triomphe  du  matériel  hydraulique. 

Les  moulins  se  sont  multipliés,  à  tel  point,  dans  les  centres  oléicoles, 
qu'ils  manquent  actuellement  d'olives  en  quantité  suffisante  pour  s'alimen- 
ter tous,  les  usiniers  en  arrivent  à  se  faire  une  concurrence  acharnée 
qui  rend  tout  bénéfice  aléatoire. 

e)  Utilisation  des  grignons.  —  Il  y  a  quelques  années  beaucoup  de  g»"!- 
gnons  étaient  jetés  ou  brûlés.  Actuellement,  tous  sont  vendus  dans  des  ron- 
d'ticns  avantageuses  à  des  usines  d'extraction 

Ainsi-  ces  trois  dernières  années-  les  prix  qui  ont  été  pratiqués  en  Algé- 
rie pour  les  grignons  ont  été  ceux  de  la  place  de  Marseille. 

Les  usines  d'extraction  sont  naturellement  situées  dans  les  centres  les 
plus  importants  :  Sfax,  Monastir,  Sousse,  Bougie,  Mirabeau,  Roghim, 
Oran,  Tlemcen. 

IjC  Maroc  n'a  pas  d'usine  d'extraction,  parce  ([ue  les  grignons  s'y  ven- 
dent comme  combustible  à  un  prix  plus  élevé  que  celui  que  pourrait  payer 
les  usines  d'extraction. 

f)  Raffinage..  —  Il  existe  à  Rougic  et  à  Oran  des  usines  do  raffinage 
d'huile  qui  s'approvisionnent  assez  difficilement  en  lampantes. 

g)  Autres  sources  d'huile  que  rolivier  —  Il  n'y  a  pas,  en  Algérie, 
d'autres  plantes  oléagineuses  que  l'olivier,  exception  faite,  toutefois,  pour 
le  coton,  cultivé  à  Orléansville  et  dont  les  graines  sont  utilisées  dans  une 
huilerie  d'Oran.  Au  Maroc,  par  contre,  près  de  Marakech,  se  trouve,  dit- 
on,  une  immense  forêt  d'arganiers. 

Le  fruit  de  cet  arbre  ix)ssède  une  amande  très  oléagineuse,  dont  lea 
indigènes  extraient  l'huile  par  la  même  méthode  primitive  qui  est  utilisée 
par  les  nègres  de  Guinée  i^iur  l'extraction  de  l'huile  de  palme. 

Oran,  le  18  mai  1922- 


L'Oléiculture  en  Algérie 

Rapport  de  M.  DUBOULOZ 

Vice-Président  de  la  Section  Oléicole  au  Congrès  des  Colons 


L'oléiculture  algérienne  a  été  jusqu'à  présent  presque  entièrement  pra- 
tiquée par  les  indigènes  de  race  berbère.  L'Européen  ne  s'y  adonne  que 
depuis  une  vingtaine  d'années.  Il  l'a  fait  avec  intelligence  et  succès. 

L'olivier  a  pour  pays  d'élection  le  Tell  et  surtout  les  collines  du  litto- 
ral, les  montagnes  kabyles  et  quelques  îlots  de  terres  accidentées  du  sud 
du  territoire.  Cet  arbre  craint,  en  effet,  les  grandes  plaines  humides  et  à 
terres  fortes,  le  froid  et  le  vent.  Néanmoins,  les  Romains  l'avaient  accli- 
maté sur  les  Hauts-Plateaux  et  nous  en  trouvons  la  preuve  dans  le  nombre 
considérable  des  pierres  de  pressoirs  éparses  dans  les  ruines  d'exploitations 
agricoles  de  régions  où  l'on  ne  trouve  plus  actuellement  que  de  rares  sou- 
ches d'oliviers  sauvages. 

Cette  culture,  qui  comme  la  vigne,  peut  se-  contenter  de  terres  légères, 
pierreuses,  médiocres  et  sèches,  paraît  donc  pouvoir  être  étendue,  sans 
prendre  la  place  d'aucune  autre.  Elle  ne  procure  jamais  la  richesse  à  celui 
qui  s'y  adonne,  mais  elle  apporte  l'aisance,  elle  attache  au  sol  le  petit 
agriculteur  et  c'est  d'elle  surtout  que  nous  devons  attendre,  en  Algérie,  la 
constitution  d'une  classe  moyenne  qui,  dans  tous  les  temps  et  dans  tous 
les  pays,  a  été  la  réserve  des  forces  de  la  Patrie,  la  continuatrice  des  tra- 
ditions nationales  et,  dans  les  périodes  critiques,  comme  celle  que  nous 
venons  de  traverser,  le  foyer  de  la  résistance  à  l'étranger. 

L'olivier  demande  une  main-d'œuvre  abondante,  familiale,  qui  emploie 
tout  le  m.onde,  même  les  plus  faibles  enfants;  c'est  ce  qui  fait  que  sa  cul- 
ture restera  toujours  l'apanage  de  la  petite  propriété;  la  taille  et  la  cueil- 
lette sont  des  opérations  qu'on  ne  peut  faire  qu'à  la  main  et  le  gros  prc^- 
priétaire  d'un  trop  grand  nombre  d'oliviers  est  exposé,  ce  que  nous  voyons 
déjà,  à  perdre  sa  récolte,  faute  de  ramasseurs,  ou  bien  à  partager  ses  fruits 
avec  eux. 

C'est  donc  par  l'olivier  que  le  colon  algérien  deviendra  réellement  un 
paysan,  créera  une  race  à  jamais  fixée  dans  le  soi,  dure,  robuste,  laborieuse, 
tenace  comme  les  racines  de  ses  arbres;  par  lui,  elle  adhérera  au  sol;  c'est 
par  lui  que  s'est  maintenue  la  race  berbère,  c'est  par  lui  qu'elle  a  pu  tenir 
tête  à  ses  conquérants,  les  absorber,  comme  hélas  !  elle  nous  vaincra  et 
nous  absorbera  si  nous  ne  nous  fixons  pas  à  la  terre.  Et  c'est  aussi  par  lui 
que  les  Kabyles  sont  devenus  sédentaires,  que  leurs  démocraties  sont  plus 
près  de  nous  que  les  pasteurs  arabes,  et  que  la  perspective  de  l'union  des 
races  par  la  communauté  des  intérêts  n'est  pas  un  rêve  chimérique. 


—  138  — 

Il  convient  d'examiner  la  question  oléicole  sous  deux  faces  :  1"  conser- 
vation et  amélioration  des  cultures  actuelles;  2°  extension  des  surfaces 
plantées. 

Je  vais  d'abord  indiquer,  sommairement,  les  moyens  propres  au  déve- 
loppement de  la  production  de  l'huile  d'olive,  de  plus  en  plus  demandée 
par  l'alimentation,  la  machinerie  et  l'industrie  modernes. 

Les  oléiculteurs  souffrent,  comme  tous  les  agriculteurs,  de  la  main- 
d'œuvre,  mais  ils  en  souffriront  toujours  et  sans  remèdes  pratiques  :  les 
propriétaires  français  ont  greffé,  surtout  depuis  vingt  ans,  de  très  grandes 
quantités  d'oliviers  sauvages;  les  indigènes,  qui  possédaient  déjà  de  grands 
espaces  peuplés  d'oliviers,  ont  étendu  leurs  olivettes,  chaque  Kabyle  en  a 
maintenant  quelques  pieds  au  moins.  Au  moment  de  la  récolte,  les  ouvriers 
travaillent  d'abord  chez  eux,  puis,  surtout  si  le  fruit  est  abondant,  ne 
consentent  plus  à  faire  la  cueillette  qu'à  des  prix  exagérés. 

Ceci  vient  à  l'appui  de  ce  que  j'ai  dit  plus  haut  que  la  culture  de  l'oli- 
vier est  profitable  surtout  aux  familles  nombreuses,  possédant  de  faibles 
superficies  complantées.  Il  faut  se  garder  d'acquérir  de  trop  grandes  olivet- 
tes, sous  peine  de  ne  pouvoir  ramasser  à  temps  et  complètement  sa 
récolte. 

Cependant,  il  faut  signaler  que  le  régime  des  allocations  a  causé  de 
véritables  désastres  :  e^les  allaient  surtout  aux  parents  âgés,  aux  femmes, 
aux  grosses  familles  pauvres.  Ce  sont  elles  qui,  en  temps  normal,  assurent 
la  cueillette  et  lorsqu'on  faisait  appel  aux  ouvriers  et  ouvrières  qui,  depuis 
des  années  étaient  heureux  de  prêter  leur  concours,  ils  répondaient  avec 
un  sourire  moqueur  :  «  Non,  cette  année  je  suis  riche  sans  rien  faire  !  » 
C'est  par  centaines  de  mille  francs  que  peuvent  se  chiffrer  les  pertes  des 
années  de  guerre  —  1917  et  1918  surtout  —  dans  la  seule  vallée  de  la  Soum- 
mam.  > 

Il  eût  été  plus  équitable  de  décider  que  toute  personne  capable  de  faire 
le  travail  rémunérateur  qu'on  lui  offrait  soit  privée  d'allocation  en  cas  de 
refus.  Les  secours  de  l'Etat  ont  été  une  prime  à  la  fainéantise  :  il  eut  mieux 
valu  doubler  le  revenu  des  vieillards  et  des  infirmes  que  de  transformer 
des  gens  bien  portants  en  rentiers  de  l'Etat.  Lorsqu'on  leur  offrait  le  quart 
et  même  le  tiers  de  la  récolte,  part  qui  leur  permettait  de  gagner  jusqu'à 
vingt  francs  par  jour  et  par  couple,  ils  se  contentaient  de  ricaner. 
Espérons  que  ceci  n'est  qu'un  mal  passager. 

Les  oléiculteurs  réclament  surtout  une  protection  efficace  des  pouvoirs 
publics  contre  le  pâturage  illicite  dans  les  olivettes.  En  quelques  heures, 
un  petit  troupeau  de  chèvres  peut  anéantir  des  centaines  de  jeunes  gref- 
fes qui  dépérissent  dès  qu'elles  sont  lésées.  Le  Syndicat  agricole  de  Maillot 
propose  que  l'arrêté  en  vigueur  dans  la  commune  mixte  de  Deni-Mançour 
sur  la  circulation  des  chèvres  soit  appliqué  dans  toutes  les  communes  ou 
douars-communes  où  existent  des  oliviers  greffés  ou  susceptibles  de  l'être. 
Cet  arrêté,  d'abord  très  attaqué,  a  fait  la  prospérité  de  Maillot,  région 
jadis  deshéritée,  en  permettant  l'extension  et  la  consen-ation  des  jeunes 
olivettes.  En  substance,  il  interdit,  sauf  les  jours  de  marché,  et  sur  toutes 
les  voies  de  communication,  la  circulation  des  chèvres  non  muselées 
ou  tenues  en  laisse  ou  en  bricole. 

On  a  objecté  que  la  chèvre  était  la  vache  du  pauvre  et  que  sa  suppres- 
sion priverait  de  lait  les  familles  peu  aisées.  On  doit  pourtant  comprendre 
que  le  pauvre  n'a   jamais  de  troupeau;    il  a  une    ou    deux    chèvres   et 


—  130  — 

n'éprouve  aucune  difficulté  h  les  conduiro  en  laisse  au  pâturage  ou  à  lc3 
mettre  en  bricole.  En  revanclie,  le  possesseur  de  ces  troupeaux  de  cen- 
taines do  clièvrcs,  vivant  sur  le  commun  et  qui  l'enrichissait  de  la  ruino 
publique,  a  dû  renoncer  à  sa  spéculation.  On  ne  peut  museler  cinq  ou  six 
cents  chèvres  deu.\  fois  par  jour.  Les  troupeaux  des  riches,  derrière  les- 
quels, comme  derrière  Attila  ou  Guillaume  II,  l'herbe  ne  repoussait  plus, 
ont  dû  disparaître.  La  vallée,  jadis  pelée  et  rousse,  est  maintenant  couverte 
de  milliei-s  d'oliviers  dont  les  branches  plient  sous  le  poids  de  leurs  fruits 
innombrables.  Le  pauvre,  celui  dont  on  défendait  la  chèvre,  est  devenu  aisé 
par  un  travail  plus  facile,  mieux  payé  et  qui  lui  a  permis  d'économiser  et 
d'acquérir;  et  le  riche  même  est  devenu  plus  riche,  parce  qu'au  lieu  d'ali- 
menter un  troupeau  ravageur,  il  a  pu  greffer  ses  arbres  en  sécurité. 

Nous  désirerions  que  nos  olives,  qui  souvent  ne  peuvent  être  traitées  sur 
place,  soient  considérées  par  les  Compagnies.de  chemin  de  fer,  comme 
fruits  frais,  essentiellement  périssables,  et  donù  l'expédition  ne  doit  pas 
être  différée.  Il  est  de  la  plus  grande  importance  pour  la  qualité  de  l'huile 
que  le  fruit  soit  traité  rapidement;  en  permettant  à  nos  olives  d'arriver 
promptement  sous  les  presses,  on  améliorerait  grandement  la  qualité  des 
huiles  algériennes.  On  ne  pourrait  plus  leur  objecter  leur  goût  dit  de  fruit, 
mais  qui  est  surtout  un  goût  de  rance  et  qui  trop  souvent  les  fait  rejeter 
par  le  consommateur  français. 

Nous  demandons  à  l'Etat  de  vouloir  bien  provoquer  et  aider  financiè- 
rement, par  des  avances  remboursables  et  des  subventions,  la  création 
d'huileries  syndicales  ou  coopératives.  Les  Banques,  les  Sociétés  de  pré- 
voyance indigènes  devraient  être  incitées  par  de  larges  avances  à  petits 
intérêts,  même  aux  particuliers.  Le  producteur,  surtout  l'indigène,  peu 
économe  et  peu  prévoyant,  ne  serait  plus  à  la  merci  absolue,  comme 
aujourd'hui,  des  ententes  d'usiniers,  associés  aux  gros  spéculateurs.  Le 
prix  de  l'huile  diminuerait  et  celui  des  olives  serait  plus  rémunérateur 
pour  le  producteur,  puisqu'il  n'aurait  plus  besoin  de  passer  par  les  four- 
ches caudines  du  fabricant. 

Nous  protestons,  comme  nous,  avons  toujours  protesté,  sans  être 
entendu,  contre  l'arrêté  gouvernemental  du  20  août  1904  et  autres  sembla- 
bles mesures  draconiennes,  apportant  d'illégales  restrictions  à  nos  droits 
de  propriétaires.  Nous  ne  pouvons  plus  tailler  nos  arbres,  transporter  les 
produits  de  ce  travail,  même  chez  nous,  pour  entretenir  notre  feu;  il  faut, 
au  préalable,  adresser  une  demande  sur  papier  timbré  à  l'Administration 
communale,  subir  les  enquêtes  forestières,  obtenir  un  permis  particulier. 
Les  contraventions  sont  réprimées  par  l'arsenal  terrifiant  de  pénalités  dont 
dispose  le  service  forestier. 

Il  est  vrai  qu'on  répond  à  nos  plaintes  que  l'autorisation  de  taille  ne 
peut  être  refusée.  A  quoi  bon,  dans  c«  cas,  l'interdire  et  obliger  un  cultiva- 
teur à  des  démarches  oiseuses  ?  Qu'est-ce  qu'une  restriction  que  l'on  recon- 
naît ne  pouvoir  appliquer  ? 

Nous  demandons  donc  qu'il  soit  inséré  dans  l'arrêté  du  20  août  1904  la 
Btipulation  suivante  :  <c  La  taille  des  arbres  fruitiers  greffés,  de  toute  na- 
ture, oliviers,  figuiers,  abricotiers,  caroubiers,  etc.,  est  libre;  le  colportage 
des  produits  de  la  taille  également  ». 

11  est  peut  être  utile  de  surveiller  les  e?:porlalions  délictueuses  en  forêt; 
mais  il  est  facile  de  distinguer  la  branche  d'un  arbre  de  verger  d'avec  celle 
d'essence  non  cultivée.  Il  est  à  désirer  que  les  agents  forestiers  qui  ont,  il 


—  140  — 

faut  le  reconnaître,  toujours  montré  la  plus  grande  tolérance  dans  l'appli- 
cation des  prescriptions  de  l'arrêté  incriminé,  se  contentent  de  s'assurer, 
lorsqu'ils  rencontrent  une  charge  de  bois  de  taille,  qu'elle  provient  de 
l'exploitation  d©  vergers  et  non  de  forêts  domaniales. 

Nous  demandons  que  l'Administration  prenne  au  sérieux  la  lutte  con- 
tre les  parasites  et  les  maladies  des  oliviers,  qu'elle  étudie  les  moyens  à 
préconiser.  Il  faudrait,  en  particulier,  la  déclaration  obligatoire  de  la  ma- 
ladie, mal  connue,  dite  tuberculose  ou  chancre  des  oliviers;  que  les  pro- 
priétaires de  l'arbre  atteint  soient  contraints  del'ététer  à  fond,  de  brûler  sur 
place  le  bois  et  les  moindres  brindilles,  de  désinfecter  ses  instruments.  On 
évitera  ainsi  le  dépérissement  et  la  mort  des  plus  beaux  sujets,  comme 
cela  est  arrivé  à  Maillot,  car  la  maladie  attaque  de  préférence  les  arbres 
puissants  et  bien  cultivés. 

Il  est  nécessaire  que  la  fumagine  soit  combattue  par  les  mêmes 
moyens  et  qu'enfin  une  surveillance  pratique  soit  établie  pour  prévenir  les 
attaques  de  la  mouche  de  l'olivier,  le  terrible  Daciis  oleœ,  qui  a  anéanti 
des  récoltes  entières  en  Italie  pendant  un  certain  temps.  En  cas  d'invasion, 
que  les  mesures  de  destruction,  qui  consistent  en  l'emploi  de  pièges 
amorcés  avec  une  bouillie  sucrée  arsenicale,  soient  rendues  générales  et 
obligatoires.  Rien  ne  servirait  à  un  seul  propriétaire  de  se  défendre  si  son 
voisin  ne  fait  rien. 

Nous  désirons  que  le  ramassage  des  fruits  par  le  procédé  du  gaulage 
soit  interdit  —  réellement  et  formellement  —  dans  les  communaux.  Les 
cahiers  des  charges  le  proscrivent,  mais  le  locataire  ferme  les  yeux  sur  le 
vandalisme  de  ses  ouvriers  et  la  municipalité  se  bouche  les  siens  pour  ne 
rien  voir.  Il  en  résulte  que  les  ramasseurs  des  particuliers  imposent  aux 
propriétaires  le  gaulage  obligatoire.  Avant  de  s'engager  avec  lui  et  sous 
menace  de  grève,  ils  stipulent  qu'ils  travailleront  «  Kif  commune  »,  sui- 
vant le  néologisme  créé  pour  le  procédé.  Cette  pratique  est  désastreuse  : 
non  seulement  elle  compromet  l'avenir  en  battant  les  brindilles  à  fruits  de 
l'année  suivante,  mais  elle  est  une  cause,  par  les  meurtrissures  qu'elle 
inflige  aux  branches,  de  la  tuberculose  ou  chancre  de  l'olivier. 

Nous  réclamons  enfin  de  l'Administration  la  protection  de  nos  produits 
contre  la  concurrence  étrangère  par  des  droits  d'entrée  sur  les  huiles  et  les 
olives  salées;  l'insertion  de  clauses  dans  les  nouveaux  traités  actuellement 
en  gestation,  qui  les  défendront  sur  les  marchés  étrangers  en  imposant 
aux  pays  non  producteurs  —  l'Allemagne  par  exemple  —  d'accepter  nos 
huiles  sans  prohibition  réelle  ou  déguisée;  et  aussi,  et  surtout,  la  répression 
énergique  de  la  fraude  par  mélange  avec  les  huiles  de  graines,  moins  sai- 
nes et  moins  nourrissantes.  Il  est  nécessaire  de  prévoir  des  pénalités  plus 
sérieuses  que  celles  qui  permettent  aux  négociants  de  faire  fortune  aux 
dépens  du  public  pauvre,  quitte  à  payer  25  francs  d'amende. 

En  ce  qui  concerne  l'extension  des  olivettes  en  Algérie,  il  convient  : 
1"  de  demander  le  maintien  de  !a  prime  aux  plantations  en  stipulant  que 
le  tarif  de  0  fr.  50  par  arbre  planté  sera  payé  jusqu'à  un  maximum  annuel 
de  cinq  cents  pieds  psr  propriétaire,  au  lieu  de  trois  cents  comme  jusqu'à 
G©  jour; 

2°  De  généraliser  et  d'appliquer  dans  tous  les  pays  oléicoles  ou  en 
passe  de  le  devenir,  l'arrêté  communal  en  vigueur  dans  la  région  de  Mail- 
lot. Il  faut  se  décider  là  où  la  culture  de  l'olivier  est  possible,  à  choisir 
entre  l'arbre  et  la  chèvre; 


—  141  — 

3°  D'exempter  d'impùts  de  toute  nature  les  olivettes  plantées  pendant 
vingt-cinq  ans,  les  olivettes  greffées  pendant  quinze  uns.  Ce  n'est  qu'à  ces 
âges  que  l'olivier  commence  à  payer  la  main-d'œuvre  d'entretien  et  d'amor- 
tir le  coût  de  la  plantation.  Il  produit  plus  tôt,  mais  seulement  quelques 
poignées  d'olives  que  l'ouvrier  se  refuse  à  ramasser.  Que  l'on  favorise  par 
tous  les  moyens  le  planteur  d'oliviers;  il  ne  travaille  pas  pour  lui,  ni  pour 
ses  enfants,  à  peine  pour  ses  petits-enfants.  Il  faut  que  l'arbre  soit  cente- 
naire pour  êti'e  en  pleine  jeunesse  de  production  !  Le  planteur  d'olivier 
travaille  pour  la  race,  pour  l'avenir,  je  puis  presque  dire  pour  l'éternité. 
On  voit  des  murs  romains  appuyés  sur  les  monstrueuses  souches  d'oliviers 
dont  ils  épousent  la  forme.  Ces  arbres,  bi-millénaires,  donnent  de  nouveau 
leurs  fruits  aux  Latins  qui  ont  succédé  à  Rome  dans  la  domination  de 
l'Afrique  du  Nord.  Qu'ils  soient  multipliés  et  restent  sacrés  I 

4°  Edicter  que  tout  travailleur  peut,  après  entente  avec  le  propriétaire, 
greffer  ou  planter  des  oliviers  sur  les  terrains  communaux  ou  domaniaux 
reconnus  propices  à  cette  culture.  Ces  terrains  seraient  choisis  et  désignés  à 
l'avance  par  une  Commission  composée  par  moitié  do  fonctionnaires  inté- 
ressés et  d'oléiculteurs.  Les  lots  devront  être  de  très  petite  surface,  demeu- 
rer incessibles  hors  de  la  descendance  directe  du  planteur  et  n'être  remis 
qu'à  des  prolétaires  ou  à  des  propriétaires  de  moins  d'un  hectare  de  terre. 
Voilà  un  moyen  de  combattre  le  paupérisme,  de  faire  du  prolétaire  un 
possédant  et  de  fixer  une  famille  au  sol  ! 

Après  une  période  à  fixer,  les  terres  ainsi  vivifiées,  au  bout  de  vingt 
ans  par  exemple,  à  condition  qu'elles  soient  en  parfait  état  de  production, 
seraient  partagées  entre  le  propriétaire  du  sol  et  celui  que  j'appeierai  ie 
jière  des  arbres.  Les  parcelles  revenant  à  l'Etat  ou  aux  communes  seraient 
louées  de  préférence  au  planteur.  C'est  par  millions  que  l'Etat  pourrait 
ainsi  augmenter  ses  revenus  forestiers,  sans  bourse  délier,  et  attacher  à  la 
cause  de  l'ordre  une  population  de  prolétaires  et  de  pauvres,  faciles  à  en- 
traîner vers  les  utopies  du  communisme  et  du  partage  des  terres.  Toutes 
les  circulaires  gouvernementales  prescrivant  de  faire  greffer  les  oléastres 
domaniaux  sont  restées  à  peu  près  lettre  morte,  ou  bien  les  arbres,  après 
greffage,  abandonnés  sans  soin  par  les  agents  chargés  de  les  surveiller, 
sont  revenus  à  l'état  sauvage. 

Seul,  le  petit  cultivateur  peut  mener  à  bien  cette  entreprise  pour 
laquelle  il  faut  la  connaissance  de  l'olivier,  l'amour  de  l'arbre,  de  la  persé- 
vérance et  un  labeur  ininterrompu.  On  objecte,  il  est  vrai,  que  l'adoption 
de  cette  proposition  amènerait  le  déboisement  des  pentes  et  augmenterait 
les  dangers  d'incendie.  Mais  le  greffeur  ne  serait-il  pas  intéressé  à  multi- 
plier les  arbres  et  un  olivier  peut  maintenir  la  terre  aussi  bien  au  moins 
qu'un  stérile  lentisque.  Rien  n'empêche,  au  surplus,  de  ne  pas  allotir  les 
pentes  trop  déclives,  et  pourtant  qui  n'a  vu,  en  Kabylie,  les  arbres  pendre 
sur  les  ravines  entourés  de  murettes  de  pierres  sèches,  remblayés  pénible- 
ment avec  les  terres  qui  glissent.  Quelle  administration  pourrait  prendre 
pareils  soins  de  ses  biens  et  de  ses  œuvres?  Quant  au  danger  d'incendie 
créé  par  le  passage  quotidien  des  travailleurs,  qui  sera  plus  intéressé  à  le 
prévenir  et  à  le  combattre  que  celui  qui  aurait  employé  son  temps  et  sa 
peine  à  planter  les  arbres  menacés  ? 

Et,  somme  toute,  au  lieu  d'arracher  des  hectares  d'oliviers  sauvages 
pour  y  planter  des  pins  d'alep,  comme  par  exemple  dans  la  forêt  de  Muley 


-  142  - 

Isrnaël,  ne  vaudrailil  pas  mieux  arracher  le  pin  d'alep  pour  y  greffar  ou 
planter  l'olivier  ? 

5"  Que  l'Etal  ou  les  conununes  importent  d'Europe  des  espèces  meil- 
leures et  nouvelles  d'oliviers  et  en  créent  des  pépmièrus,  c'est  une  œuvre  da 
longue  haleine  qu'un  particolier  ne  peut  que  difficilement  tenter  de  réus- 
sir :  il  faut  du  temps,  do  l'argent,  sans  compensation  immédiate.  Nous 
nous  contenions  de  multiplier  les  e&pèces  locales,  bien  acclimatées,  robus- 
tes; mais  d'autres  peuvent  les  égaler  dans  leur  rusticité  et  produire  plus  et 
meilleur.  Les  espèces  de  conserve  sont  rares  et  de  qualité  généralement 
médiocre;  il  y  aurait  intérêt  à  en  obtenir  de  semblables  à  celles  qui  ont 
fait  la  fortune  de  Lucques,  de  Bari  et  de  Gênes.  Les  essais  faits  sur  quel- 
ques points  sont  encourageants. 

L'Etat  devrait,  même  à  grands  frais,  importer  de  Franco  et  d'ItoJie, 
planter  sur  ses  routes,  aux  abords  des  maisons  cantonnières,  des  arbres  de 
belles  qualités  qui  seraient  un  exemple  vivant  pour  les  oléiculteurs.  Ceux- 
ci,  voyant  la  beauté  des  fruits,  ne  manqueraient  pas  de  venir  dérober  des 
greffons  pour  multiplier  les  espèces  nouvelles.  Nous  verrions  ainsi  se  re- 
nouveler le  geste  de  Parmentier  laissant  voler  ses  pommes  de  terre  et  arri- 
vant ainsi  à  répandre  une  plante  que  l'on  méprisait  et  calomniait. 

6°  Que  la  taille  des  oliviers,  pratique  que  les  Kabyles  ignorent  ou  em- 
ploient sans  discernement,  soit  enseignée  aux  instituteurs  et  par  eux  aux 
enfants  des  écoles  en  pays  oléicoles  :  que  les  municipalités  fondent  des  prix 
pour  les  meilleurs  élèves.  La  taille  sévère,  proportionnée  à  la  vigueur  de 
l'arbre  et  à  la  nature  du  sol  est  importante,  plus  nécessaire  que  le  labour 
et  la  fumure  :  la  pratiquer  c'est  doubler  son  revenu; 

7°  Que  la  formule  de  beaucoup  de  Kanouns  kabyles  soit  préconisée  et 
môme  consacrée  par  une  loi  :  celui  qui  abattra  un  olivier  capable  de  pro- 
duction sera  tenu  d'en  planter  deux; 

8°  Si  l'on  veut  planter  des  oliviers,  là  où  n'existent  pas  de  sauvageons 
et  étendre  ainsi  la  culture,  il  est  nécessaire,  pour  obtenir  un  résultat  sûr, 
une  mise  en  production  rapide,  de  disposer  d'eaux  d'irrigation.  Bien 
mieux,  dans  les  vallées  extra-chaudes,  comme  celle  de  la  Soummam,  l'oli- 
vier n'est  véritablement  une  culture  rémunératrice  que  si  l'arbre  a,  l'hiver, 
les  pieds  dans  l'eau  et  reçoit  une  ou  deux  irrigations  d'été.  11  faut,  disent 
les  Kabyles,  que  l'olivier  sente  ses  pieds  gelés  au  printemps  pour  produire 
en  hiver.  Une  olive  d'arbre  irrigué  est  trois  fois  plus  grosse  et  plus  lourde 
qu'une  olive  récoltée  sur  un  pied  sec.  On  peut  se  rendre  compte  de  la 
prospérité  du  pays  qui  pourrait  avoir  l'eau  qui  s'écoule  sans  profit  vers  la 
mer. 

Depuis  des  années,  les  populations  de  la  vallée  de  la  Soummam  de 
mandent  la  construction  d'un  modeste  barrage  de  dérivation  qui  permet- 
trait, au  moins  l'hiver,  l'arrosage  de  leur  plaine,  d'El  Adjiba  à  Akbou.  Les 
colons  de  Maillot,  depuis  trente-cinq  ans,  réclament  la  dérivation  de 
l'Oued  el  Beurd  dans  le  même  but.  Jamais  l'Administration,  qui  a  fait  dos 
études  de  la  question,  à  plusieurs  reprises,  n'a  pu  les  fixer  sur  les  dépenses 
à  engager,  le  coût  des  travaux,  la  pai-ticipation  de  l'Etal.  Et  encore  aujour- 
d'hui où,  lassés  des  promesses  qu'on  leur  fait  en  période  électorale,  ils  se 
déclarent  prêts  à  prendre  le  projet  à  leur  compte,  à  faire  les  avances  néces- 
saires à  l'Etat  auquel  il  ne  serait  demandé  qu'une  subvention  restreinte  t-t 
amortissable,  il  leur  est  répondu  :  qu'il  n'y  a  pa^  de  projet.  A  quoi  donc 


—  i43  - 

ont  servi  neiite-eiiui  années  do  pétitions,  de  transports  dus  cunipélcnces, 
de  jaugeages  et  de  promesses-? 

A  l'exposé  de  tous  ces  desiderata,  j'ajouterai  que  les  oléiculteurs  souf- 
frent des  maux  communs  aux  agriculteurs.  Ils  souffrent  do  la  centralisa- 
tion et  de  la  réglementation  à  outrance,  de  rindiiïérence  ou  de  l'inutililé 
de  beaucoup  de  fonctionnaires,  de  l'art  que  ces  salariés  ont  de  se  dérober 
sans  cesse  aux  responsabilités  ou  pour  so  rejeter  les  uns  sur  les  autres.  Ils 
réclament  une  complète  autonomie  financière  pourrAlgcrie*la  réforme  des 
Délégations  financières  qui  se  peuplent  de  plus  en  plus  de  salariés  ou 
d'obligés  du  Gouvernement  dont  ils  ont  le  contrôle;  que  nul  ne  puisse 
être  délégué  colon  s'il  n'est  pas  propriétaire  résidant  et  exploitant  et  non 
un  citadin  qui  se  dit  colon  parce  qu'il  fait  un  placement  sur  des  terres. 

Ils  réclament  encore  l'autonomie  administrative,  puisqu'il  ne  peut  plus 
leur  être  fait  l'insulte  d'être  des  séparatistes.  Ils  tournent  leurs  regards  vers 
leur  More,  vers  la  France,  et  la  supplient  de  se  défendre  et  de  les  garder 
contre  l'application  des  théories  collectivistes,  contre  les  communismes  de 
toute  nature,  l'étatisation  des  forces  productives,  l'unification  des  salaires 
et  la  guerre  de  classes.  Petits  propriétaires,  souvent  ouvriers  qui  ont  con- 
quis leur  grade  de  «  bourgeois  »  par  le  travail  et  l'économie,  ils  veulent 
rester  maîtres  de  leur  lopin;  ils  savent  que  lorsque  la  terre  sera  à  tout  le 
monde,  elle  sera  stérile  et  mourra,  car  elle  ne  sera  plus  à  personne;  c'est 
une  mère  qui  ne  donne  ses  fruits  qu'à  ceux  qui  la  possèdent  avec  amour; 
ils  savent  aussi  que  si  la  terre  meurt,  la  Patrie  mourra  avec  elle. 

Ils  désirent  l'amélioration  du  sort  des  ouvriers  et  de  tous  les  prolé- 
taires; ils  voudraient  leur  donner  le  pain  moins  cher,  leur  faire  la  vie  plus 
douce,  réparer  les  injustices  du  passé.  Mais  pour  cela  qu'on  nous  laisse 
à  notre  labeur  quotidien,  à  notre  amour  du  sol  et  de  la  prospérité. 

C'est  pourquoi  nous  serons  avec  vous,  peu  nombreux,  peu  riches,  mais 
pleins  de  bonne  volonté,  dans  tout  ce  que  vous  entreprendrez  pour  donner 
à  tous,  ouvriers  ou  paysans  de  France  ou  d'Algérie,  la  liberté  par  le  travail, 
la  paix  et  l'union  des  classes  dans  la  possession  familiale  du  sol,  récom- 
pense suprême  de  nos  efforts. 


L'OLIVIER 
DANS   LA   RÉGION  DE   FEZ 

Note  de 
M.  le  Président  de  la  Chambre  de  Commerce 
■    d'Agriculture  et  d'Industrie  de  Fez 


A  côté  de  la  culture  des  céréales  et  de  l'élevage,  Folivier  est  une  des 
principales  richesses  agricoles  de  la  région  de  Fez. 

D'après  les  dernières  statistiques  du  tertib,  le  nombre  des  oliviers, 
dans  la  région,  serait  de  870.000  sur  un  total  d'environ  deux  millions  d'oli- 
viers que  compterait  l'ensemble  du  Maroc  français  occupé. 

Les  oliviers  se  répartissent  de  la  façon  suivante  entre  les  différents 
cercles  de  la  Région  : 


Cercles 

1 
Nombre  d'oliviers 

Fez  Banlieue 

Cheraga  

265.000 
248.000 
139.000 
160.000 
58*000 

TOT.\L    870.000 

Hayaina  

Ouergha  

Se'frt>u   

A  l'exception  de  quelques  belles  oliveraies,  aux  environs  de  Sefrou  et 
de  Bahlil,  c'est  surtout  dans  le  Nord  de  la  région  que  l'olivier  présente  une 
importance  considérable  (Lcmts  au  nord  du  Zalsgh,  Cercles  de  l'Ouergha, 
des  Hayaina,  Annexe  des  Choraga). 

La  culture  de  l'olivier  est  pratiquée  depuis  des  siècles  par  les  indigè- 
nes, mais  dans  des  conditions  presque  toujours  défectueuses,  qui  expli- 
quent l'état  de  dégénérescence  des  variétés  d'oliviers  cultivées. 


—  145  — 


Beaucoup  d'arbres  très  âgés,  à  tronc  creux,  sont  dans  un  état  d'énuiso 
ment  accentue.  Les  plantation-;  faiio^  ■■■■-.i,.,,!;-  \        .        ,  epuiso- 

serrées.  Aucune  taille  de    onn     on  '   ,"^°  ""^''"*^"^  f  "f.  ^'^  nénéral.  trop 

La  plupar   des  oliviers  adultes  portent  beaucoup  de  b.^nches  miSJ 
et  forment  un  fuu.lhs  où  l'air  et  le  soleil  pénètrent  difficilement  Les  ma  a 

ïr  ^^iisssr^'^"^  ^  '-'''''-  '---^  ^'  -  cbamp  t's  t  j;::;;;: 

Les  indigènes  réservent  en  général  Dourl'dlivipr  i^~(. 

vigne.  Cette  dernière  ainsi  plantée,  n  a  qu'une  durée  de  12  à  15  anr  n.H 
vier  commence  donc  à  produire  au  moment  où  l.  vigne  disparau" 

La  pépinière  est  inconnue  des  indigènes.  Toutes  leurs  plantations  nro 
viennent  de  boutures  de  dimensions  très  variables  mises  rectmnt  en 
place  dans  des  trous  de  50  x   50  environ  aireciement  en 

Les  soins  culturaux  sont  des  pfus  réduits.  Lorsque  cela  est  oossible 
des  arrosages  sont  donnés  pendant  les  premières  années  qui  u^venf  là 
plantation.  Par  suite,  des  ados  en  fer  à  cheval  sont  aménagés  au Ted  des 
arbres  pour  retenir  les  eaux  de  pluie.  °  ^       ^^ 

bléo°u'or'fceTcû?tn;"''"''  '^''T'^^-'^^  dans  les  oliveraies  surtout 

dtp^rvrL'i^^nTtîo?"  "^  ""^  ^^"^'^  ^""^^^^'  -"*P^"'^^  -«  --e 

Les  maladies  cryptogamiques  constatées  dans  la  région  de  Fez  ^ont  • 

a  fumagine,   très  répandue;  la  tuberculose  bactérienne,  le  pou    id      et 

rLtqurdVfTirdigar""'"""^^- ^-  ^--^  ^----  -^^^^-m 

t.,vn^''/"r''/''  ^''  P^"'  dangereux  sont  la  cochenille  très  abondante  et  la 
teigne  de  1  olivier  (Breys  Oléae).  Ce  microlopidoptère  semble  causer  d  s 
degats  importants,  dans  certaines  localités,  par  la  quantité  d'olives  au'? 
fait  tomber  avant  maturité.  La  mouche  de  l'olivier  n'a  pas  Picore  Lsijn: 

hrP  ^l  h'^'"'^!^  ,'^*^  "'^''^^  commence  la  dernière  semaine  de  novem- 
bre. La  date  de  la  cueillette  est  fixée  tous  les  ans,  pour  chaque  cerclpTr 
un  arrête  pris  par  les  autorités  locales  qui  divisent  la  totalisé  derot'etïs 

pou'r  b  1'  f  T  f  '^"^"'^  '^  '''''''''  ^'«'^'•^"*-'  Ces  dispositions  on 
pour  but  de  faciliter  la  surveillance  des  olivettes  et  d'empêcher  les  vol. 

bleà  la7nw?r'''r"^'^^''?  ^^'  ""  ^^^"'"°^  ^^^^^^^  «ï^^  ''^  très  préjudicia- 
oie  a  la  fructification  de  lannée  suivante 

annit  °J'''^'°"  P'""'^'"  '^^  TAgriculture  a  fait  procéder,  il  y  a  quelques 
années,  dans  certaines  olivettes  domaniales  des  environs  de  Fez    à  des 

tTXtZLT'  '''f'  "'^°""^'^  ^°"^  ^^^  ^"^^^^^"-  onf pu^i:t;^e" 
dÏnonsfrJfion  ^'  P''  ''  ''^''"''  abondantes  des  années  suivantes.  Ces 
1  S^oSnce  ,1'  demanderaient  à  être  répétées  fréquemment  pour  vaincre 
Hgnorance,  les  préjuges  et  la  routine  des  indigènes. 

rimemair7«rH'  "^'/^^'''f^'^  (inspection  de  l'agriculture,  ferme  expé- 
rimentale, jardms  d  essais  et  pépinières)  dirigent  leurs  eiïorts  dans  ce  sens. 

lacu^SreTel'Sivie'r  "''""  ''  ''""^  ''°"^"  '''''  "'^^'  ^^^^^''^"--^  ^- 

apparte^.'nr  ^  f '"=  ^l"?""!^"^  à  huile  indigènes  et  une  huilerie  moderne 
appartenant  a  la  Société  Industrielle  de  l'Oranie  au  Maroc.  Les  moulins 


—  146  — 

indigènes,  très  primitifs,  traitent  les  olives  conservées  très  longtemps  (sou- 
vent plus  d'une  année)  à  l'aide  d'une  simple  addition  de  sel,  dans  des  caves 
ou  de  petits  réduits  attenant  aux  huileries. 

L'huile  obtenue,  de  couleur  brunâtre,  et  à  goût  très  prononcé  (que  sem- 
blent apprécier  d'ailleurs  les  consommateurs  indigènes)  est  très  impropre 
a  la  consommation  européenne. 

L'huilerie  française  se  ravitaille  surtout  par  des  achats  d'olives  sur 
les  souks  locaux  et  plus  rarement  par  des  achats  d'olives  sur  pied.  L'usine 
comporte  notamment  un  broyeur  à  trois  meules  et  huit  presses  hydrauli- 
ques. 

Ces  produits  sont  d'excellente  qualité. 

Le  grignon  est  vendu  au  prix  moyen  de  10  francs  le  quintal  aux  bou- 
langers et  aux  chauffourniers  de  la  ville.  Ce  produit  renferme  encore  14  à 
15  %  de  matière  grasse  totale  qui  est  brûlée  dans  les  fours.  Il  n'existe  pas 
encore  à  Fez  d'usine  d'épuisement. 

Le  rendement  actuel  des  oliviers  est  très  variable  selon  les  localités,  la 
nature  du  terrain,  l'âge  des  plantations,  les  soins  donnés  et  aussi  selon 
les  années.  On  peut  donner,  comme  moyenne  très  approximative,  le  chiffre 
de  20  à  25  kilgr.  d'olives,  par  arbre. 

Des  analyses  d'olives  de  la  région  de  Fez  ont  révélé  une  teneur  en 
matière  grasse  de  24  à  25  %.  La  teneur  en  eau  de  végétation  variant  de  40 
à  55  %.  Le  rendement  industriel  d'olives  peut  être  évalué  en  moyenne  à 
15  litres  d'huile  par  100  kilogr.  d'olives  fraîches.  Ce  rendement  pourrait 
être  augmenté  par  l'emploi  d'un  matériel  perfectionné. 


Le   Lîn 


La  Culture  du  Lin  dans  TAfrique  du  Nord 

par  L.  DUCELLIER 

Professeur  à  l'école  d'Agriculture  de  Maison-Carrée 


M.  L.  Ducellier,  le  très  dislingtté  et  si  actif  agronome  algérien,  a  consa- 
cré à  la  culture  du  lin  un  des  volumes  de  la  Bibliothèque  du  Colon  du 
Nord  de  r Afrique  qu'il  publie  avec  quelques-uns  de  ses  collègues  et  qui  est 
appelée  à  rendre  les  plus  grands  services  à  nos  agriculteurs  africains, 

Au  moment  où  l'on  ne  saurait  trop  encouragera  celte  culture,  tant  pour\ 
tobtention  de  la  graine  qu'au  point  de  vue  textile,  cette  étude,  dont  nous 
sotimes  heureîiJC  de  pouvoir  reproduire  ici  la  partie  principale,  est  des  plus 
opportune  et  contribuera  à  donner  à  nos  colons,  un  nouvel  éléinent  d'asso- 
lement pour  leurs  terres,  dont  M.  Ducellier  montre  toute  la  nécessité. 

Nous  faisons  suivre  cette  étude  du  texte  d'une  conférence  de  propa- 
gande faite  par  la  Société  Tunisienne  des  Lineries  Feuillette  qui  a  entre- 
pris l'exploitation  d'icn  procédé  des  plus  intéressants  de  son  invention  pour 
la  préparation  de  la  filasse  de  lin. 

Dans  le  Nord  de  l'Afrique  on  ne  cultive  guère  qu'une  seule  variété  de 
lin  ordinaire  plus  ou  moins  pure,  semblable  au  /m  d'Italie.  Elle  se  distin- 
gue par  ses  tiges  courtes  et  surtout  par  ses  graines  grosses,  mesurant  6  ■"/■' 
sur  3  en  moyenne.  Les  tiges  de  cette  variété  sont  grosses  et  renferment  une 
filasse  abondante  mais  plus  grossière  que  celle  produite  par  le  lin  de  Riga. 
Cette  variété  ne  dégénère  pas  en  Algérie. 

Le  lin  de  Riga  se  distingue  principalement  par  ses  tiges  longues,  fines, 
peu  ramifiées,  fournissant  la  meilleure  filasse.  Cette  variété,  comme  son 
nom  l'indique  est  très  cultivée  en  Russie,  oii  elle  donne  lieu  à  un  commero» 
de  semences  important  avec  le  Nord  de  la  France.  Les  lins  que  l'on  obtient 
sur  les  semences  provenant  de  Riga,  dits  lins  après  tonne,  sont  excellents 
mais  les  graines  obtenues  ensuite  dégénèrent  en  France  et  ne  sont  plus  em- 
ployées. On  est  donc  obligé  pour  maintenir  la  qualité  de  la  fMasse  de  chan- 
ger les  semences  de  lin  et  d'avoir  recours  à  nouveau  aux  graines  produites 
en  Russie  sur  des  lins  cultivés  spécialement  pour  la  graine. 

Les  essais  de  culture  de  lin  de  Riga  effectués  à  différentes  époquos  en 
Algérie  semblent  indiquer  que  cette  variété  peut  être  cultivée  avec  profit, 
elle  y  mûrirait  même  plus  tôt  que  les  autres  variétés. 

Dans  un  rapport  sur  les  produits  de  l'Algérie  (mai  1859;  il  est  dit  que 
le  Im  de  Riga  cultivé  en  Algérie  consente  sans  altération  ses  précieuses 
dualités^ 


-  150  - 

Dans  VEnquête  de  1868,  d'après  la  déclaration  de  M.  Plaetevoit  «  les 
produits  filasses  des  lins  d'Algérie  sont  classés  parmi  la  première  catégorie 
des  filasses  d'Europe,  c'est-à-dire  avec  des  lins  de  Belgique,  ils  se  vendent 
sur  la  place  do  Lille,  25  francs  les  100  kilogs  après  rouissage  bien  réussi  ». 

Dans  l'Elat  de  iAgnculiure  algérienne  en  1878  nous  relevons  le  pas- 
sage suivant  se  rapportant  à  des  essais  de  culture  de  variétés  de  lin  : 

«  Les  colons  ont  introduit,  en  Algérie,  le  lin  de  Sicile  à  fleurs  blanches 
et  le  /m  de  lUya  à  fleurs  bleues;  le  premier  est  cultivé  pour  la  graine  et  le 
second  pour  la  filasse  textile.  La  filasse  du  lin  de  Riga  est  de  qualité  excep- 
tionnelle, et  cette  variété  réussit  aussi  bien  dans  la  circonscription  de  Phi- 
lippeville  que  dans  celle  de  Bone.  La  difficulté  d'application  des  procédés 
de  rouissage  et  le  prix  élevé  de  la  main-d'œuvre  ont  paralysé  jusqu'à  ce 
jour  les  efforts  faits  par  l'industrie,  en  vue  de  transformer  sur  place  la 
paille  de  lin  en  filasse.  Des  manufactures  établies  dans  ce  but,  ont  dû  fer- 
mer leurs  portes,  faute  de  capitaux  d'exploitation  suffisants  pour  parer  à 
de  fâcheuses  éventualités  ».  Ces  éventualités  ne  paraissent  plus  exister 
aujourd'hui,  en  ce  qui  concerne  les  capitaux. 

11  y  a  d'autres  variétés,  telles  que  :  le  lin  de  Zélande,  le  Un  de  Pskoff, 
le  lin  à  fleurs  blanches  (Amérique  du  Nord),  le  lin  à  graines  jaunes,  le  lin 
vivace  (Sibérie,  Suède),  etc.  Nous  avons  cultivé  la  plupart  de  ces  lins  dans 
le  champ  d'expériences  de  l'Ecole  d'Agriculture  de  Maison-Carrée;  ils  se 
sont  moins  bien  comportés  que  le  lin  de  Riga,  d'Italie  ou  d'Algérie.  , 

La  sélection  pedigree  sur  place  de  la  variété  de  lin  cultivée  dans  lo 
Nord  de  l'Afrique  pourra  être  suivie  de  bons  résultats,  notamment  pour  la 
production  de  la  graine  car  cette  variété  est  formée  de  plusieurs  sortes  pré- 
sentant les  caractères  que  nous  avons  indiqués  ci-dessus.  Ilya  Tau  de 
remarquer  que  le  lin  d'Algérie  est  une  variété  qui  présente  l'avantage  im- 
portant d'être  adaptée  au  climat  nwJ-Gfricain. 

Cette  méthode  de  sélection  appliquée  au  lin  de  Riga  est  à  notre  avis, 
très  recommandable  et  ne  peut  que  contribuer  à  la  réussite  de  la  culture 
du  lin  en  vue  de  la  production  de  la  filas.=e  dans  le  Nord  de  l'Afrique. 

J'imagine  toutefois  pour  les  lins  textiles  que  l'examen  microscopique 
do  la  couche  de  fibres  ne  sera  pas  inutile;  il  permettra  sans  doute  de  trou- 
ver des  caractères  corrélatifs  (inflorescence,  capsules,  tiges,  feuilles,  etc.) 
qui  seront  d'un  utile  secours  pour  la  recherche  dans  les  champs  de  lin  des 
individus  présentant  le  plus  de  fibres.  Il  semble,  en  effet,  y  avoir  des  diffé- 
rences assez  grandes  dans  la  continuité  et  l'épaisseur  de  la  couche  de  fibres 
entourant  la  tige,  d'après  les  quelques  coupes  de  tiges  de  lin  que  nous  avons 
pu  examiner. 

L'examen  pratique  industriel  devra,  bien  entendu,  confirmer  cet  exa- 
men anatomique. 


Le  lin  demande,  quoiqu'il  ne  paraisse  pas  très  exigeant  sur  la  qualité 
du  sol,  des  lorrcs*franches  de  moyenne  consistance  lorsque  l'on  veut  o'ole- 
nir  un©  fîlasse  fîuo  et  longue  ou  une  bonne  récolte  de  gVaines. 

Il  est  reconnu  que  dans  les  terres  argileuses,  froides  ou  calcHirc? 
sèches,  le  lin  donne  des  produits  pou  abondanfs,  manquant  de  ténacité  en 
général,  ainsi  que  dans  les  champs  o.mbrngés. 

Mous  donnons  h  litre  de  renseigncmcrts  q'îclquci  analyse:  pIiy?i.~i'C.s 


-  151  - 

de  terres  où  la  culture  du  lin  a  été  particulièrement  avantageuse,  d'après 
Kane  : 

Sil>l«  Argilo  Baau 

Terres  de  Heertest  (Ckjurtrai) 75,08        14,92        3,12 

—  d'Escanafles  (      —    ) 84,06         9,28       2.36 

—  d'IIamme  zog  (Anvers) 80,79         5,76        4,20 

—  de  la  Hollande  (    —  ) 60,91        17,08        5,84 

—  de  Crowle  (Lincolnshire) 80,70        17,08        5,32 

On  réservera  donc  au  lin  pour  graine  ou  filasse  les  sols  silicoargileux, 

frais  et  profonds.  Dans  k  Nord  de  l'Afrique  le  lin  se  comporte  bien  en  géné- 
ral dans  les  terres  silicieuses,  profondes,  des  plaines  du  littoral  :  Mitidja, 
ïiùne,  f.îcdjerda,  Chaouïa,  où  le  blé  tendre  se  développe  également  bien. 

En  raison  de  sa  végétation  assez  rapide  et  de  son  système  radiculaire 
peu  fourni,  le  lin  exige  des  principes  fertilisants  immédiatement  assimila- 
bles. 

D'après  A.  Miintz  et  .A.  Ch.  Girard,  la  composition  moyenne  du  lin  est 
la  suivante  : 

Acîdo  Arid. 

Atotfl  pliosph.         Potslie  Chaax  Magnésie         tulfar. 

Graines 3,2         1,3         1,04        0,27        0,42        0,04 

Tiges 0,48        0,43        1,00        0,83        0,23        0,20 

Ces  auteurs  admettent  pour  une  production  moyenne  de  4.000  kilos 
de  récolte  sèche  à  l'hectare,  qui  se  décomposerait,  d'après  de  Gasparin  en  : 

Tiges 3.480  kilogr. 

Graines 520  kilogr. 

une  exportation  des  principes  fertilisants  suivants  : 

Tigei  Griinei  Total 

Azote 16,7  16,6        33,3 

Acide  phosphorique 15,00  6,8        21,8 

Potasse 34,8  5,4       40,2 

Chaux 28,9  1,4        30,2 

Magnésie 8  2,2        10,2 

Il  n'est  pas  tenu  compte  dans  ces  chiffres  de  la  composition  chimique 
des  débris  de  capsules  qui  ne  contiennent  d'ailleurs  que  très  peu  de  princi- 
pes fertilisants. 

Ces  chiffres  paraissent  très  variables;  Garola  donne  pour  une  récolte  de 
e.o30  kilos  l'exportation  suivante  : 

Azote 180  kilogr. 

Acide  phosphorique 103      — 

Potasse 128      — 

Chaux 153      — 

Damseaux,  pour  6.000  kilog.  de  paille  et  de  graines  indique  seulement  : 

Azote 30  kilogr. 

Acide  phosphorique 45      — 

Potasse 67      — 

Chaux.  .   .  30      — 

Magnésie 18      — 

chifîi'C3  bien  inférieurs  aux  précédents. 


—  1Ô-2  - 

Des  observations  très  intéressantes  ont  été  faites  par  Garola  sur  l'ab- 
sorption des  principes  fertilisants  au  cours  de  la  végétation  du  lin.  Cette 
pjante  absorbe  au  début  surtout  de  l'azote  (23, 3G  %  du  total)  et  de  la  potasse 
(19,12  %  du  total);  puis  un  mois  après,  jusqu'à  la  floraison,  cet  auteur  a 
observé  une  forte  absorption  de  chaux  (82,64  %).  Pendant  cette  période  le 
lin  prend  l'azote  et  la  potasse  qui  lui  sont  nécessaires,  76,64  %  pour  la  pre- 
mière et  68,46  "/u'pouT  la  seconde.  Ensuite  de  la  floraison  jusqu'à  la  maturité 
c'est  l'acide  phosphorique  qui  est  absorbé  (27,43  %)  alors  qu'il  l'avait  été 
assez  lentement  pendant  les  deux  premières  périodes. 

Ces  observations  indiquent  neltement  les  exigences  du  lin  en  «  vieille 
force  »  à  laquelle  on  pourra  suppléer  dans  certains  cas,  par  l'apport  d'en- 
grais riches  en  principes  immédiatement  assimilables. 

Le  lin  passe  pour  être  une  plante  très  exigeante,  cependant  il  ne  semble 
l'être  guère  plus  que  les  céréales.  Mûntz  et  Girard  (1)  écrivent  que,  dans 
aucun  cas,  le  lin  ne  doit  être  regardé  comme  une  plante  très  épuisante. 

Nous  reproduisons,  à  ce  sujet,  le  passage  suivant  d'une  étude  sur  le  lin 
publiée  par  William  Saunders  (2)  qui  pose  la  question  suivante  : 

Le  lin  est-il  une  culture  parliculièTe7nent  épuisante  ? 

«  On  répond  en  général  à  cette  question  par  l'affirmative,  mais  cette 
opinion  ne  paraît  pas  être  justifiée  par  les  analyses  chimiques  qui  ont  été 
faites  de  cette  plante  et  qui  font  connaiire  les  principaux  éléments  de  ferti- 
lité enlevés  au  sol  pendant  la  période  de  végétation  du  lin.  On  peut  résumer 
comme  suit  les  résultats  obtenus  par  l'examen  chimique,  lesquels  repré- 
sentent approximativement  les  quantités  d'aliments  des  plantes  enlevés  au 
sol  par  le  lin,  le  blé  et  l'avoine.  » 

«  Un  acre  de  lin  produisant  15  boisseaux  de  graines  et  2.000  livres  de 
tiges  enlève  au  sol  : 


Graine,        840  Ib 26  14,80  9,28 

Paille,      2.000  1b 20  9,00  28,00 


Totaux 46  23,86  37,28 

«  Voici  maintenant  pour  comparaison  les  quantités  des  mêmes  élé- 
ments enlevés  au  sol  dans  un  acre  de  blé  produisant  25  boisseaux  de  grain 
cl  2.000  livres  de  tiges  : 

KcM» 
Arote  ph>^s|>hor-  Po'asat 

Bli  Ib.  Il>.  Ib 

Grain,  1.500  1b 28,50  12,68  8,54 

Paille,  2.200  Ib 12,03  4,96  20,57 

Totaux 40,53  17,64  29,11 

«  De  même  un  acre  d'avoine  produisant  50  boisseaux  de  grain  et 
2.200  livres  de  tige  tire  du  sol  les  quantités  suivantes  des  mêmes  consti- 
tuants : 


(1)  Muntz  et  Girard,  Les  KnoraU,  Parla. 

(2)  Le  Lin,  sa  culture  pour  traîne  et  n>ur  filasse.  Ottuwa,  1903. 


-  i:)3  — 

Acide 
A>ol«  |p|,a>nhsr.  FulaiK 

A»oln.  lu.  Ib.  Ib. 

Graine,     1.700  1b 32,13  10,48  8,05 

Paille,      2.200  1b 13,'JO  4,74  24,83 

Totau.x 46,03  15,22  32,88 

«  Dans  le  Nord-Ouest  on  brûle  en  général  la  plus  grande  partie  de  la 
paille  de  toutes  ces  récoltes  et  restitue  ainsi  au  sol,  sous  forme  de  cendres, 
les  ingrédients  minéraux  qui  lui  avaient  été  enlevés.  Dans  l'Est,  où  l'on  uti- 
lise principalement  la  paille  pour  la  litière  des  animaux,  les  constituants 
minéraux  enlevés  au  sol  lui  sont  restitués  dans  le  premier,  de  sorte  çu'il  y 
a  à  considérer  seulement  la  graine. 

«  On  verra  que  dans  le  cas  du  blé,  le  grain  prend  un  peu  plus  d'azoto 
et  un  peu  moins  d'acide  phosphorique  et  de  potcsse  que  ne  le  fait  la  graine 
de  lin  :  tandis  que  le  grain  de  l'avoine  prend  une  grande  quantité  d'azote, 
presque  un  tiers  de  moins  d'acide  phosphorique  et  environ  un  huitième  de 
moins  de  potasse.  La  différence  dans  l'effet  épuisant  de  ces  diverses  récoltes 
dans  un  sol  riche  serait  néanmoins  à  peine  sensible  et  ne  confirmerait  pas 
l'opinion  que  le  lin  est  une  récolte  très  épuisante.  Dans  quelques  expérien- 
ces faites  en  1895  à  la  ferme  expérimentale  de  Brandon  (Manitoba)  en 
semant  du  blé,  de  l'avoine  et  de  l'orge  après  du  lin,  les  résultats  obtenus 
conduisent  à  la  même  conclusion  ». 

De  Gasparin  dans  son  Cours  d'Agriculhire,  p.  342,  vol.  IV,  écrit  égale- 
ment que  le  lin  consomme  peu  d'engrais. 

L'expérienc«  a  démontré  néanmoins  que  ce  sont  les  terres  les  mieux 
fumées  qui  produisent  les  meilleurs  rendements  en  lin,  cela  tient  sans 
doute  en  grande  partie  au  système  radiculaire  peu  fourni  de  cette  plante. 

Il  est  donc  de  coutume,  dans  les  pays  liniers,  de  fumer  abondamment 
la  sole  du  lin  ou  la  sole  précédente.  On  emploie,  à  cet  effet,  les  engrais  les 
plus  div^s. 

Fumier  de  ferme,  30  à  40.000  kilogr.  dans  le  Nord  avec  purin  et  tour- 
teaux dans  certains  cas    ou  nitrate  de  soude  en  proportion  variable. 

Goémons  en  Bretagne,  10  à  20.000  kilogr.  complétés  parfois  par  des 
engrais  phosphatés. 

Tourteaux  dans  les  Flandres  à  la  dose  de  1.000  à  1.400  kilogr. 

Engrais  flamant,  2  à  3.000  kilogr. 

Superphosphates,  3  à  500  kilOgr.  sont  employés  dans  le  Nord  et  en  Nor- 
mandie, après  trèfle,  blé,  avoine. 

Scories  de  déphosphoration,  500  kilogr. 

Nitrate  de  soude,  100  à  300  kilogr.  Ce  dernier  engrais  doit  être  employé 
autant  que  possible  avec  l'engrais  suivant  et  avec  prudence. 

Sulfate  d'ammoniaque  à  dose  variable  si  on  l'emploie  ou  non  avec 
nitrate  de  soude. 

Sulfate  de  potasse  150  à  200  kilogr. 

Les  engrais  à  base  de  potasse  et  de  magnésie  ont  également  donné  de 
bons  résultats  en  ce  qui  concerne  la  qualité  de  la  filasse. 

Malpeaux  (1)  cite  un  engrais  emnloyé  dans  le  Pas-de-Calais,  en  sol  de 
limon  des  plateaux,  à  la  dose  de  1.000  kilogr.  à  l'hectare  dosant  4  à  5  "i 


U)  ti  culture  du  lin.  La  Vie  Aoricole  et  Rurale,  vol  1,  1912,  Pari». 


-  154 


d'azole  nitrique,  7  à  8  %  d'acide  phosphoriquc  soluble  au  citrate  d'ammo- 
niaque et  5  à  G  %  de  potasse,  comme  réussissant  bien. 

Les  expériences  faites  par  M.  Tribondeau,  professeur  d'agriculture  du 
Pas-de-Calais,  font  ressortir,  pour  cette  région,  l'importance  de  certains 
engrais  apliqués  à  la  culture  du  lin.  Voici  les  résultats  très  intéressants  de 
ces  expériences  que  nous  donnons  à  titre  d'indication  : 


Quantités  d'engrais 

Hauteur 

DES 

Rendement 
à  l'hectare 

Produit  arg 

ent 

BéniGce 

tiges 

Tiges 

Graines 

Ttges 

Graines 

TOTAL 

Témoin  sans  engrais. . . 

0.85 

6  om^ 

8hl 

720 

136 

856 

» 

Nitrate  seul  100  kil.,  Iiect. 

0.9Ô 

G.:i:io 

10.30 

823 

175 

998 

115 

Nitrate 100      — 

Superphos- 

0.95 

6.500 

11.00 

910 

177 

1.087 

179 

phate  ...  500      — 
Nitrate....  100      — 

>1.03 

\ 

Superphos- 
phate . . .  500      — 

G. 010 

12.00 

991 

204 

1.195 

259 

KaïDite....  400      — 

Nitrate....  100     — 

1.03 

Superphos- 
phate ...  500      — 

6.775 

12.75 

1.013 

226 

1.229 

277 

Sulfate  po- 

tasse.... 200      — 

L'emploi  des  engrais  concentrés  doit  être  fait  avec  prudence,  après 
essais  préalables,  car  ils  agissent  très  activement  parfois  sur  la  végétation 
du  lin,  qui  devient  alors  trop  abondante.  Cela  nuit  à  la  qualité  de  la  filasse, 
à  sa  finesse  notamment;  c'est  le  cas  des  engrais  azotés  en  excès. 

Quels  que  soient  les  engrais  employés,  il  ne  faut  pas  oublier  que  les 
terres  pourvues  de  vieille  force  donnent  les  produits  les  pl'^s  abondants  et 
les  meilleurs.  Les  engrais  doivent  donc  être  répandus  assez  longtemps  à 
l'avance  pour  qu'ils  soient  mélangés  le  plus  intimement  possible  avec  la 
terre. 

Lorsqu'on  emploiera  le  fumier  de  ferme  directement  sur  la  sole  du  lin, 
il  devra  donc  être  très  décomposé  ou,  dans  le  cas  contraire,  répandu  sur  la 
sole  précédente.  On  peut  craindre,  d'autre  part,  en  fumant  directement  le 
lin,  le  développement  exagéré  des  mauvaises  herbes  qui  sont,  comme  on  le 
sait,  fort  gênantes  dans  le  lin  en  raison  des  difficultés  que  l'on  éprouve 
pour  l'en  débarrasser  notamment  dans  les  jeunes  semis  qui  sont  très  déli- 
cats. 

On  admet  en  général  pour  le  lin  que  les  engrais  n'augmentent  pas  la 
proportion  de  filasse  par  rapport  au  poids  brut  de  la  récolte;  que  les  engrais 
phosphatés  et  potassiques  favorisent  la  production  de  la  filasse  qui  est, 
d'autre  part,  meilleure  et  plus  une. 

Les  engrais  dans  le  Nord  de  l'Afrique  n'ont  pas  toujours  donné  des  ré- 
sultats satisfaisants  et  d'une  interprétation  facile  par  suite  de  la  sécheresse 
de  l'action  des  parasites  ou  des  mauvaises  herbes,  dont  la  résultante  sur  les 
rendements  est  d'une  évaluation  compliquée.  En  année  sèche,  par  exemple 
^'-  superphosphates  agissent  très  peu  ou  pas,  il  est  ensuite  difficile  d'esti- 
mer sur  les  récoltes  subséquentes  l'action  de  ces  engrais. 

Dans  la  région  de  Bel-Abbès,  les  colons  se  U'ouvent  bien,  en  général,  de 


l'emploi  des  superphosphates  pour  leurs  cultures  de  céréales.  Certains  co- 
lons disent  même  que  l'usage  des  engrais  est  devenu  indispensable  pour 
maintenir  les  rendements  de  ces  dernières. 

Quoique  les  expériences  concernant  l'emploi  des  engrais  ne  soient  pas 
encore  bien  nombreuses,  il  n'y  a  pas  lieu,  à  notre  avis,  d'en  négliger 
l'usage.  Par  une  sage  pratique  on  arrivera  à  trouver  des  formules  de  fu- 
mure et  un  mode  d'emploi  appropriés,  permettant  d'augmenter  le  rende- 
ment dans  une  notable  proportion.  L'utilisation  des  engrais  doit  donc  se 
généraliser  dans  le  Nord  de  l'Afrique,  du  littoral  vers  les  Hauts-Plateaux. 

PnÉPARATIO.N  DU  SOL.  —  ASSOLEMENT 

La  préparation  du  sol  en  vue  de  la  culture  du  lin  doit  être  particulière- 
ment soignée  surtout  en  ce  qui  concerne  la  destruction  des  mauvaises  her- 
bes qui  sont  éminemment  préjudiciables  à  cet'e  culture. 

Cett«  préparation  dépend,  pour  la  plus  grande  part,  de  la  culture  pré- 
cédant celle  du  lin,  cette  dernière  peut  être  entreprise  sans  inconvénient 
après  celle  de  diverses  plantas,  telles  que  :  céréales,  plante-sarclées,  four- 
rages. Mais,  en  général,  le  lin  réussit  le  mieux  après  les  légumineuses,  le 
trèfle  notamment  ou  encore  après  une  céréale  suivant  ime  plante  sarclée 
qui  a  été  fumée  fortement  à  l'exception  de  l'orge  (1).  Après  les  défriche- 
ments de  vieilles  prairies  le  lin  donne  de  très  belles  récoltes. 

Dans  le  Nord  de  l'Afrique,  sa  place  paraît  indiquée  à  la  suite  du  Trèfle 
d'Alexandrie  dont  la  culture,  en  raison  de  l'excellent  fourrage  que  l'on  peut 
er  retirer,  doit  être  généralisée  partout  où  il  sera  possible  de  le  cultiver;  les 
Fèves,  les  Betteraves  fourragères  ou  autres  et  probablement  après  les  Ges- 
ses, les  Pois  cliiches  bien  fumés,  constituent  aussi  de  bonnes  cultures  pour 
la  préparation  des  terres  destinées  au  lin.  " 

On  a  remarqué,  depuis  longtemps,  que  le  lin  ne  peut  revenir  que  tous 
les  6  à  7  ans  (2)  pour  des  causes  encore  mal  connues,  sur  certaines  terres, 
notamment  le  lin  ramé,  qui  est  comme  on  le  sait  un  lin  obtenu  sur  semis 
très  épais,  350  kilogs  à  l'hectare  et  même  plus.  M.  Hitier,  dans  YEncyclo- 
fcdie  agricole  «  Plantes  industrielles  »,  citait  en  1905,  un  exemple  remar- 
quable se  rapportant  à  la  fatigue  des  terres  oîi  l'on  cultivait  le  lin  : 

«  Par  suite  de  la  réduction  des  emblavures  en  betteraves,  des  hauts 
prix  des  lins  d'autre  part,  les  cultivateurs,  des  régions  industrielles  du 
Nord  de  la  France  ont  été  amenés  à  semer  du  lin  en  assez  grande  queintité 
et  cela  dans  des  localités  oîi  cette  culture  avait  à  peu  près  complètement 
disparu.  Or,  malgré  les  engrais,  les  façons  aratoires  appropriées,  certaines 
terres  réputées  fatiguées  de  porter  du  lin  (il  y  a  20  ou  25  ans,  alors  que  l'on 
en  cultivait  beaucoup)  ont  encore  donné  après  ce  laps  de  temps  des  récoltes 
inférieures  lorsqu'on  a  voulu  y  semer  à  nouveau  cette  plante  ». 

Les  travaux  de  préparation  du  sol  doivent  être  effectués  à  temps  en  vue 
d'un  ameublissement  complet  et  de  la  conservation  de  l'humidité  particu- 
lièrement nécessaire  au  lin  dans  le  Nord  de  l'Afrique.  Les  principes  du 
Dry  Farming  apf)ropriés  à  cette  culture  auraient  comme  résultats,  une  aug- 
mentation des  rendements. 


(1)  H.  Rousse.  —  De  la  culture  du  Lin,  'Annales  de  la   colonisation  atgértenne, 
tome  XIV,  Paris,  1858. 

(2)  O.  Lecleic  Tliouin.  —  Du  Lin  et  sa  culture.  Maison  Rustique  du  xix»  siècle. 
Paris,  1841. 


—  156  - 

De  forts  labours  d'hiver,  on  n'oubliera  pas  que  la  racine  du  lin  est 
pivotante,  peu  chevelue,  assez  courte,  de  moins  d'un  mètre  de  longueur  en 
général,  suivis  des  façons  de  prmtemps  et  d'été,  scarifiages,  hersages, 
nécessaires  pour  ob'enir  un  bon  et  profond  ameublissement  ininterrompu, 
sont  de  rigueur  si  l'on  veut  tirer  le  maximum  de  résultats  de  cette  culture. 
Nous  conseillons  donc  de  faire  les  labours  en  hiver  plutôt  que  dans  le  cou- 
rant du  printemps,  d'entretenir  toujours  rompue  la  surface  du  sol  qui  sera 
maintenue  de  fa  sorte,  nette  de  mauvaises  herbes. 

Dans  le  Midi  de  la  France,  oii  l'on  semait  le  lin  sur  jachère  ou  après 
des  fourrages  verts  de  préférence,  on  donnait  jusqu'à  trois  ou  quatre  façons 
avant  le  semis  qui  s'y  effectuait  généralement  à  l'automne. 

En  Tunisie  (1)  M.  Minangoin  recommande  de  faire  succéder  le  lin  à 
une  culture  de  fèves  copieusement  fumée  ou  à  défaut  après  une  céréale 
faite  sur  labour  de  printemps  avec  également  une  forte  fumure,  la  sole  du 
lin  recevrait  les  façons  culturales  nécessaires  pour  obtenir  un  ameublisse- 
ment parfait  du  sol  et  une  destruction  complète  des  mauvaises  herbes.  Les 
engrais  pulvérulents,  superphosphates  ou  scories  seraient  répandus  à  l'épo- 
que du  labour  de  semailles. 

Il  faut,  quand  l'automne  arrive,  que  le  terrain  soit  pulvérisé  convena- 
blement à  la  surface  —  le  passage  du  rouleau  peut  être  nécessaire  pour 
arriver  à  ce  résultat  —  et  suffisamment  tassé  en  profondeur  de  manière  à 
rendre  aussi  régulière  que  possible  la  répartition  des  graines;  l'on  obtien- 
dra dans  ces  conditions  une  rapide  germination  et  un  bon  enracinement  des 
plantules  de  lin. 

MULTIPLICATION 


CHOIX  DES  SEME.NCES 

Le  lin  ordinaire  se  multiplie  seulement  par  ses  graines. 

Le  choix  des  semences  de  lin  présente  une  grande  importance,  en  parti- 
culier au  point  de  vue  de  la  production  de  la  filasse. 

Les  bonnes  graines  de  lin  se  reconnaissent  à  leur  couleur  uniforme  (les 
graines  incomplètement  mûres  sont  moins  teintées  ou  même  jaunâtres)  lui- 
santes, sans  aucune  odeur,  très  glissantes  lorsqu'on  les  manipule,  renflées 
et  riches  en  huile.  Les  vieilles  graines  sont  plus  ternes  et  souvent  poussié- 
reuses à  moins  qu'elles  aient  été  maquillées  pour  les  faire  paraître  de  ré- 
colle plus  récente. 

Indépendamment  de  ces  qualités,  le  liniculteur  devra  apporter  certai- 
nes précautions  dans  l'achat  de  ses  semences.  Il  devra  exiger,  comme  pour 
toutes  les  semences  d'ailleurs,  des  garanties  sur  facture  concernant  la  pro- 
venance, la  variété,  la  pureté,  la  faculté  germinative  et  l'absence  de  Cus- 
cute, dans  les  graines  de  lin,  bien  récoltées,  ne  conservent  une  bonne  fa- 
culté germinative  que  pendant  deux  ou  trois  ans. 

Une  bonne  graine  de  lin  marchande  doit  réunir  les  conditions  ci  après  : 

Purelé 98  % 

Faculté  germinative 85  % 

Valeur  culturale 83  % 


(11  La  Culture  du    Lin  en    Tunisie,    licvuc  Agricole    de    l'Afrique  du  Sord.  \l- 
BCr,  1919. 


—  i:.7  — 


Voici  à  titre  de  renseignements  les  chiffres  que  nous  avons  obtenus  en 
analysant  quelques  échantillons  de  graines  de  lin 
Analyses  de  semenc-os  de  lin  : 


N" 
des 
échantil- 
lons 

Semences 

pures 

•/. 

(Pureté) 

IMPU 

ln»tière> 
inertes 

KETÉ 

graine. 
<trin- 

Nombre  d« 
Im  germ,„ 

•prC.     lO 

jour.    •/. 

(F.cullé   ger- 

miu.tive) 

Cr.lne. 
eopabla.  de 
germer    •/, 
(Vtleur  cul- 

turale) 

OBSERV.'VTIONS 

1 

Lin  de 

Riga 

2 

98.55 

0.75 

0.70 

94 

92.03 

Les  graines  étrangè- 
res sont  piineipalenient 
conslituétîs  par  les  espè- 
ces ci-après  :  Henouée  et 
Ivraie  du  lin. 

Lin  d'Al- 
gérie 

3 

94.50 

■2.95 

2.55 

92 

8G.94 

Graines  étrangères  : 
Bajilh-re  [B.  prutiactum), 
Ray  grass  {l.oiiwm  mitlti- 
llnmtm),  Alpiste  (Ph. 
biachystachys  et  para- 
doia). 

Linde 

Naples 

4 

93.85 

2.75 

3.40 

82 

76.95 

Graines  étrangères  : 
Hélilot,  Haygrass,  Vesce, 
Lentilton. 

Lin  de 
Sicile 

92.95 

3.05 

4.00 

98 

91.09 

Graines  étrangères  : 
Ray  grass  et  Sutne. 

0 

Lin  du 
Maroc 

(Cnaouiaj 

6 

96 

2.10 

1.90 

96 

92.10 

Graines  étrangères  : 
(Ph.  cannriensis  ,  Ray- 
grass  (L.  multijloTtim), 
Krubera  (A',  lepiuphilla), 
Buplèvre  [Dup.  proirac- 
tuTti],  Muscari  [M.  como- 
sum). 

Lin  du 
Maroc 
(Abda) 

194.50 

3.00 

2.50 

97 

91. GC 

Graines  étrangères  : 
Alpiste,  Toritis,  T.  no- 
dosa).  Gaillet,  Chrysan- 
thème, Mauve,  etc. 

Comme  on  peut  s'en  rendre  compte  facilement  par  l'examen  des  chif- 
fres ci-dessus,  la  valeur  culturale  des  semences  de  lin  est  loin  d'être  régu- 
lière, elle  tombe  même  au-dessous  (analyse  n°  3)  du  chiffre  exigible  d'une 
bonne  semence  marchande.  Nous  avons  remarqué  que  les  graines  faisant 
l'objet  de  l'analyse  n"  3  avaient  été  obtenues  à  la  suite  d'un  battage  trop 
énergique,  quelques-unes  présentaient  en  effet  de  petites  fissures,  des  traces 
de  chocs  qui  avaient  fait  éclater  légèrement  l'enveloppe  des  graines.  La 
même  observation  a  été  faite  pour  certains  échantillons  récoltés  en  Algérie. 

On  remarquera  aussi  la  forte  proportion  d'impuretés  existant  dans  les 
graines  2,  3,  4  et  6  et  la  nature  des  mauvaises  herbes  que  l'on  peut  semer 
dans  ce  cas  en  même  temps  que  la  semence  de  lin.  Presque  toutes  ces  mau- 


—  I5â  — 

vaises  herbes  (Graminées,  Ombellifères),  sont  d'une  destruction  peu  facile, 
sinon  impossible,  en  raison  de  leur  exiguïté  lorsqu'on  exécute  le  premier 
sarclage  du  lin.  Cela  peut  donc  entraîner  à  faire  plusieurs  sarclages  qui 
augmentent,  dans  une  large  mesure  parfois,  le  prix  de  revient  de  la  récolte. 

11  semble  qu'il  y  ait,  d'autre  part,  grand  intérêt  dans  certains  cas,  lors- 
qu'on l'on  a  des  doutes  sur  la  valeur  de  la  graine  elle-même,  à  faire  procé- 
der à  son  analyse  avant  de  l'employer  :  graines  vieilles,  maquillées,  par 
exemple  (1).  11  faudra  dans  tous  les  cas  faire,  avant  de  procéder  aux  semail- 
les, un  essai  de  germination  sur  papier  buvard  ou  sur  un  linge  entretenus 
humides. 

C'est  une  bonne  précaution  qui  permettra  d'éviter  les  inconvénients 
résultant  d'une  levée  irrégulière;  les  semis  trop  clairsemés  ne  sont  ni  favo- 
rables à  la  production  de  la  filasse  ni  à  celle  de  la  graine. 

Il  est  bon  de  cribler  les  graines  de  lin  quand  elles  contiennent  de  la 
terre,  de  petits  débris  de  la  plante  ou  des  petites  semences  étrangères  qui 
peuvent  être  éliminées  en  proportions  assez  fortes;  M.  Gouston  indique  un 
déchet  au  crible  de  10  %  pour  les  graines  de  Riga. 

Au  Maroc  les  graines  sont  généralement  tararées,  préparées  dans  les 
ports  avant  d'être  expédiées;  celles  du  lin  laissent  un  déchet  allant  jusqu'à 
5-6  %  par  quintal.  On  tolère  actuellement  4  %  d'impuretés  pour  les  graines 
marchandes. 

Dans  les  pays  producteurs  de  filasse,  il  s'est  établi  depuis  longtemps 
une  préférence  pour  les  graines  provenant  de  Riga  principalement,  c'est 
un  fait  d'observation  courante  que  les  semences  de  lin  de  Riga  récoltées  en 
Belgique  et  dans  le  nord  de  la  France,  presque  toujours  avant  maturité 
complète,  dégénèrent  et  l'on  est  obligé  de  recourir  à  nouveau  aux  graines 
importées  directement  do  Riga.  On  a  essayé  maintes  fois,  dans  les  régions 
précitées,  de  produire  des  graines  en  semant  clair  et  laissant  miîrir  complè- 
tement, mais  sans  obtenir  des  résultats  aussi  bons  qu'avec  la  graine  d'ori- 
gino.  Peut-être  sera-t-on  obligé  dans  le  Nord  de  l'Afrique  à  procéder  ainsi, 
quoique  les  essais  effectués  paraissent  indiquer  que  la  variété  de  Riga  se 
maintient  sans  dégénérescences  apparentes  les  premières  années  quand  on 
laisse  mûrir  complètement  la  graine. 


En  Europe  on  sème  le  lin  au  printemps,  de  mars  à  mai.  Dans  certaines 
régions,  midi  et  ouest  de  la  France,  de  l'Italie,  de  la  Grèce,  on  sème  à  la 
fin  de  l'été  et  en  automne. 

Dans  le  nord  de  l'Afrique,  les  semis  se  font  dans  le  courant  de  l'au- 
tomne et  parfois  en  hiver  jusque  dans  les  premiers  jours  de  février,  les 
semis  tardifs  réussissant  moins  bien  en  général.  On  a  observé,  d'autre  part, 
que  les  lins  dont  la  végétation  était  de  courte  durée,  donnaient  moins  de 
filasse  et  moins  do  graines.  Il  est  donc  préférable  de  faire  les  semis  de  lin 
de  bonne  heure.  M.  Perrotlet  a  obtenu,  à  Ghebli  (Mitidja),  de  bons  rende- 
ments en  semant  en  décembre,  toutefois  des  semis  effectués  dans  les  pre- 
miers jours  do  février  lui  ont  parfois  donné  des  résultats  satisfaisants. 

Dans  les  terres  légères,  se  desséchant  vite  il  est  indisoensable  de  semer 


(1)  Ces  analyses  peuvent  être  effectuées  au  laboratoire  d'essais  de  semences  de 
l'Ecole  d'Agriculture  de  Maison-Carrée.  Les  échantillons  ù  analyser  doivent  Être 
adressés  au  Directeur  de  cet  établissement. 


—  159  — 

tôt,  de  façon  à  ce  que  le  lin  soit  très  développé  quand  arrivent  les  premières 
chaleurs  ou  les  premiers  sirocos  qui  so  manifestent  parfois  dès  avril,  en 
Algérie. 

La  quantité  de  semence  à  employer  varie  selon  le  but  poursuivi,  pro- 
duction de  la  filasse  ou  production  de  la  graine. 

Dans  le  nord  de  l'Afrique,  en  vue  de  la  production  do  la  graine,  on 
sème  do  50  à  70  kilogr.  à  l'hectare  suivant  la  qualité  de  la  graine  et  Icpo- 
que  du  semis;  en  Russie  50  à  57  kilogr.,  en  Argentine  30  à  36  kilogr.  Dans 
certaines  régions,  ces  quantités  sont  dépassées,  en  Tunisie  on  indique  do 
45  à  120  kilogr.  Au  Maroc,  la  quantité  de  semences  employée  varie  de  30  à 
75  kilogr.  dans  la  Chaouïa  où  nous  avons  vu  certaines  cultures  bien  clair- 
semées. 

Millot  indique,  dans  son  Traité  ■pratique  d  Agriculture  Algérienne  les 
quantités  de  semences  ci-après  : 

Production  de  la  filasse 100  à  110  kilogr. 

Production  de  la  graine  et  filasse 150  — 

Ces  quantités  ne  paraissent  plus  usitées  en  particulier  pour  ce  qui  con- 
cerne les  semis  en  vue  de  la  graine  qui  se  font  toujours  plus  clairs  que  les 
semis  effectués  dans  le  but  d'obtenir  de  la  filasse.  Le  premier  chiffre  devrait 
plutôt  se  rapporter  à  la  production  de  la  graine  quoiqu'il  apparaisse  un  pyu 
trop  élevé  en  égard  de  la  quantité  moyenne  employée  actuellement,  60  à 
65  kilogr. 

Nous  avons  constaté,  à  différentes  reprises  et  encore  cette  année,  que 
certains  semis  de  lin  étaient  trop  clairsemés,  ce  qui  prédispose  les  mau- 
vaises herbes  à  se  multiplier  au  détriment  du  lin  qui  semble  se  défendre 
très  mal  et,  dans  ces  conditions,  produit  à  peine  deux  ou  trois  fois  la  se- 
mence employée.  Une  densité  de  semis  trois  fois  plus  grande  aurait  été 
nécessaire  pour  que  la  surface  du  champ  soit  occupée  convenablement  par 
les  plantes  en  vue  d'obtenir  le  rendement  maximum. 

La  quantité  de  semences  employée  en  vue  de  la  production  des  fibres 
est  plus  considérable;  on  sème  selon  la  nature  des  terres,  l'époque  du  semis 
et  la  finesse  de  la  filasse  que  l'on  veut  obtenir,  de  140  à  350  kilogr.  de  grai- 
nes à  l'hectare.  En  Russie,  quand  on  veut  obtenir  des  graines  et  de  la  filasse 
les  semis  de  lin  sont  faits  à  la  dose  de  70  à  130  kilogr. 

La  Société  des  Lineries  Feuillette  qui  installe  une  usine  pour  le  rouis- 
sage du  lin  à  Tindja  (Tunisie)  préconise  de  semer  200  kilogr  de  graines  à 
l'hectare. 

Dans  les  expériences  faites  en  1897  par  le  Comice  Agricole  de  Bône,  les 
semis  exécutés  à  raison  de  100  kilogr.  à  l'hectare  avaient  produit  3.500  kilos, 
de  tiges,  mais  M.  Corcelet  propriétaire  à  Randon  indique  au  sujet  de  ces 
essais,  que  la  quantité  de  semences  employée  est  trop  faible,  que  l'on  pour- 
rait arriver  à  produire  5.000  kilos  de  tiges  de  lin  en  augmentant  la  quan- 
tité de  semences  a  l'hectare. 

Une  expérience  entre  autres  a  été  faite  au  Canada  (voir  rapports  dans 
«  Fermes  expérimentales  »)  sur  des  quantités  de  semences  variables  à 
l'acre;  les  résultats,  fort  intéressants,  sont  résumés  dans  le  tableau  ci-des- 
sous que  nous  donnons  à  titre  de  renseignements  car  d'autres  expériences 
faites  en  employant  les  mêmes  quantités  de  semences  sont  moins  proban- 
tes : 


IGO 


Quantité 

de  semences 

à 

l'acre 

Date 

du 

SemiS 

Date  Oc  la 
recolle 
(coupe. 

Durée 

de  la 

végéialion 

(jours» 

Longueur 

de  la 

paille 

(pouces) 

Poids  de 

la  paille 

par  acre 

(Ib.) 

Rend. 

par 

acre  ibois- 

.seaux) 

4u  Ib.        14   mai    7  sciilcnibre 
«U 

40             21   mai    7  seplembre 
80 

40             28  mai    7  s(,'i)lembre 
80 
Parcelle 
extra  00  Ib.     1!)  mai     G  septembre 

La  livre  anglaise  équivaul 

117 
117 

nu 

1  lu 
l(i;î 

103 

111 

1 

24                4.50 
24                 G70 
24              1.340 
2G             1.450 
2G             1.3.50 
24              1.G50 

2i             l.GÎ)0 

0  k.  4,53  gr 

0  ha.  40    5 

8      1 
13 

11 

10 

15 

22 

19 

! 
j 

Le 

u 

il.  35 
m.  025 

0 

Les  quantités  de  semences  employées  seraient  donc  à  peu  près  de  45  kil. 
et  de  90  kil  à  l'hectare.  Dans  tous  les  cas  les  semis  à  90  kil.  ont  produit  da- 
vantage, le  rendement  est  supérieur  de  5  à  7  boisseaux  par  acre,  cette 
différence  rapportée  à  l'hectare  est  loin  d'être  négligeable.  Nous  ne  voulons 
pas  dire  par  là  qu'il  faille  semer  partout  90  kilogr.  à  l'hectare,  mais  il  y 
aura  lieu  dans  certains  cas,  d'augmenter  la  quantité  de  semences. 

Des  essais  dans  ce  sens  sont  encore  à  faire  dans  la  plupart  des  régions 
du  nord  de  l'Afrique,  pour  différentes  cultures.  Il  apparaît  cependant  en 
constatant  la  densité  des  cultures  actuelles  de  lin  pour  graines  en  Algérie 
que  les  quantités  à  semer  pour  la  filasse  doivent  être  doublées  ou  triplées 
suivant  la  fertilité  du  sol,  aussi  suivant  l'état  d'humidité  du  terrain  au 
printemps,  sa  fraîcheur  autrement  dit. 

Lorsque  les  semis  sont  clairs,  les  plantes  se  développent  beaucoup  et 
les  tiges  se  ramifiant  trop  donnent  une  filasse  plus  grossière.  Dans  le  cas 
de  semis  trop  drus  la  filasse  peut  manquer  de  force  par  suite  de  l'étiolement 
des  tiges  privées  d'air  et  de  lumière  principalement  à  leur  base. 

Dans  un  semis  convenablement  effectué  en  vue  de  la  filasse,  les  plantes 
ne  sont  pas  ramifiées  et  ne  portent  pas  plus  de  2  ou  3  capsules  à  la  maturité. 

Le  lin  ne  se  sème  guère  qu'à  la  volée,  c'est  une  opération  délicate  en 
raison  de  la  largeur  et  de  la  légèreté  dos  graines  qui  sont  très  glissantes  h 
la  main.  Elles  subissent  donc  facilement  la  poussée  du  vent  ce  qui  peut 
rendre  le  semis  très  irrégulier  quand  le  vent  souffle  d'une  manière  înter- 
mittonte.  On  choisira  donc  autant  que  possible  pour  exécuter  le  semis  un 
temps  calme  et  on  opérera  soit  à  jets  croisés,  soit  en  croisant  les  voies  de 
manière  à  obtenir  une  régularité  aussi  parfaite  que  possible,  surtout  si 
l'on  veut  arriver  à  obtenir  une  filasse  très  homogène. 

Heuzé  recommande  de  semer  le  soir  et  de  ne  recouvrir  les  graines  que 
le  lendemain  matin  lorsqu'elles  sont  humectées  par  la  rosée. 

La  graine  de  lin  produisant  quand  elle  se  trouve  au  contact  de  l'eau 
une  sorte  de  gelée,  cotte  dernière  agglutine  facilement  les  particules  terreu- 
ses, ceci  fait  que  la  graine  se  trouve,  après  le  hersage,  tout  à  fait  imprcignée 
de  terre  mieux  qu'une  graine  lisse,  sèche.  Ces  conditions  doivent  vraisem- 
blablement favoriser  la  levée. 


—  IGl  — 

Pour  obvier  aux  difficultés  dos  semis  on  se  sert,  dans  les  grandes  ex- 
ploitations, de  semoirs  dont  les  extrémités  des  tubes  sont  munies  de  plan- 
chettes sur  lesquelles  tombent  les  graines  qui  s'éparpillent  sur  le  sol  très 
régulièrement.  On  peut  encore  employer  le  semoir  à  la  volée  qui  permet 
d'effectuer  très  rapidement  les  semailles,  comme  cela  se  pratique  en  Argen- 
tine où  l'on  arrive  à  semer  10  hectares  par  jour  (Hitler). 

On  pourrait  semer  le  lin  en  lignes  espacées  de  25  à  30  cent.,  ce  qui  faci- 
literait grandement  les  sarclages,  d'une  exécution  si  difficile  dans  les 
semis  effectués  à  la  volée.  Le  lin  produit  tout  autant  sinon  plus,  à  la  con- 
dition que  le  sol  soit  entretenu  net  do  mauvaises  herbes. 

La  graine  est  recouverte  ensuite  légèrement,  d'environ  2-3  centimètres 
do  terre  par  deux  liersages  croisés  suivis  d'un  léger  plombage,  le  lendemain 
ou  quelques  jours  après  le  semis,  si  le  temps  se  maintient  au  beau  et  si 
l'on  craint  la  formation  d'une  croûte  dure  gênan;  la  sortie  des  plantules. 

La  levée  s'effectue  en  8  à  15  jours,  suivant  la  température  du  sol;  il 
importe  pour  l'homogénéité  de  la  filasse  que  les  graines  lèvent  en  même 
temps  et  régulièrement. 

ENTRETIEN  DES  CULTURES  DE  LIN 

Dès  que  les  jeunes  plantes  atteignent  quelques  centimètres  de  hauteur, 
5  à  8  centimètres  en  général,  on  procède  au  premier  sarclage  qui  s'effectue 
à  la  main  par  beau  temps,  quand  la  terre  est  bien  ressuyée,  afin  de  ne  pas 
la  tasser.  Les  sarcleurs  ou  sarcleuses,  munis  d'une  petite  binette  pour 
briser  la  croûte  qui  s'est  formée  depuis  le  semis,  en  particulier  après 
ceux  qui  ont  été  suivis  d'un  léger  plombage,  opèrent  nu-pieds  et  contre  le 
vent,  qui  aide  au  redressement  des  tiges  courbées  pendant  le  travail. 

Ordinairement,  un  sarclage  bien  fait  suffit  pour  débarrasser  la  sole  de 
lin  des  mauvaises  herbes,  mais  si  cela  devient  nécessaire,  malgré  les  dif- 
ficultés et  le  prix  de  ce  travail  on  procédera  à  un  deuxième  sarclage.  Les 
mauvaises  herbes,  en  effet,  si  elles  sont  préjudiciables  au  dévelopisement 
normal  du  lin,  à  la  production  de  la  filasse  ou  de  la  graine  en  définitive, 
elles  font  également  baisser  la  valeur  marchande  des  tiges  auxquelles  elles 
sont  mêlées  si  l'on  n'a  pas  pu  en  débarrasser  ces  dernières  lors  de  l'arra- 
chage. Ce  dernier  travail  est  retardé  par  le  triage  deâ  mauvaises  herbes  et 
son  prix  augmente  en  conséquence. 

Le  sarclage  du  lin  exige  beaucoup  de  personnel,  car  il  doit  être  conduit 
rapidement.  Il  se  fait  heureusement  dans  le  Nord  de  l'Afrique  à  une  épo- 
que où  la  main-d'œuvre  est  assez  abondante. 

Si  l'humidité  du  sol  devient  trop  grande  en  hiver,  il  y  a  lieu  d'amé- 
nager des  rigoles  d'écoulement  pour  faire  disparaître  l'excès  d'eau  qui 
retarde  ou  arrête  le  développement  du  lin. 

Dans  le  cas  où  des  taches  de  «  Cuscute  »  apparaîtraient  il  y  aurait  lieu 
d'arracher,  dès  la  constatation,  très  soigneusement,  toutes  les  plantes  des 
parties  envahies,  de  les  incinérer  sur  place  avec  de  la  paille  et  arroser  avec 
une  solution  de  siilfale  de  fer  à  5  ou  10  %. 

Il  ne  faudra  pas  s'en  tenir  exactement  au  pourtour  de  la  tache  car  les 
tiges  filamenteuses  de  la  cuscute  sont  peu  visibles,  surtout  lorsqu'elles  ne 
sont  pas  porteuses  des  glomérules  floraux.  L'arrachage  devra  porter  immé- 
diatement en  dehors  de  la  tache  sur  une  zone  concentrique  d'au  moins  un 
mètre  de  largeur.  Eviter  de  laisser  fleurir  la  cuscute. 


—  i62  — 

Le  lin  est  attaqué  dans  le  Nord  do  l'Afrique  par  deux  cuscutes  :  Cuscata 
planifLora  assez  rarement  et  par  C.  epUinwn.  La  deuxième  signalée  au 
Maroc  occiaental  (Pitard)  est  bien  plus  redoutable  par  les  ravages  rapides 
qu'elle  occasionne  dans  les  cultures  do  lin  (1). 

Nous  avons  examiné  au  Maroc,  dans  les  ports  de  Saffl  et  de  Casa- 
blanca, pendant  la  campagne  d'achat  1917,  des  échantillons  de  graines  de 
lin  ne  contenant  pas  de  Cuscute  quoi  qu'assez  fortemenfchargés  en  semen- 
ces étrangères  de  faibles  dimensions.  Des  échantillons  qui  nous  furent  sou- 
mis comme  devant  contenir  des  graines  de  Cuscute,  n'en  présentaient  au- 
cune trace,  mais  on  remarquait  dans  ces  échantillons  des  semences  d'un 
Gaillet,  assez  nombreuses,  pouvant  donner  lieu  à  confusion  par  leur  aspect 
chagriné  et  leur  petite  taille. 

La  Cuscute  du  lin  n'est  donc  pas  très  répandue  au  Maroc,  néanmoins, 
les  colons  qui  se  livrent  à  cette  culture  devront  être  sévères  sur  la  qualité 
de  leurs  semences  de  manière  à  ne  pas  introduire  ce  parasite  dans  leurs 
fermes. 

En  raison  des  dommages  que  pourrait  occasionner  la  cuscute  du  lin 
si  elle  se  propageait  davantage  dans  le  nord  de  l'Afrique,  il  est  absolument 
indispensable  dCexiger  des  semences  garanlies  sans  ciiscide,  comme  nous 
l'avons  déjà  fait  remarquer  à  propos  de  l'achat  des  graines. 

Le  lin  est  encore  attaqué  par  les  Vers  blancs,  VAltise,  la  Brûlure,  difB- 
ciles  à  combattre  ou  à  prévenir. 

Le  lin  n'exige  pas  d'autres  soins  d'entretien  en  dehors  des  sarclages, 
pendant  sa  végétation;  on  l'arrose  quelquefois  (Chélif). 

RÉCOLTES  DES  TIGES  ET  DES  GRAINES 

La  maturité  du  lin  s'annonce  par  le  jaunissement  des  tiges,  la  chute 
des  feuilles  inférieures.  Les  graines  prennent  de  la  consistance  et  commen- 
cent à  se  colorer. 

Pour  l'obtention  d'une  bonne  filasse  on  n'attend  pas  que  ces  caractères 
s'accentuent,  on  récolte  dès  que  les  graines  sont  entièrement  développées 
dans  les  premières  capsules,  lorsqu'elles  commencent  à  changer  de  cou- 
leur. Dans  certaines  régions  on  arrache  les  plantes  dès  que  la  floraison  est 
terminée  et  le  plus  tôt  possible. 

Dans  le  Nord  de  l'Afrique,  la  maturité  et  la  récolte  se  font  pendant  le 
printemps,  en  mai,  juin,  quelquefois  en  avril,  suivant  l'époque  du  semis. 

La  récolte  doit  être  effectuée  rapidement  car  les  capsules  s'entr'ouvrant 
plus  ou  moins,  pourraient  laisser  échapper  une  partie  de  leurs  graines  pen- 
dant l'arrachage.  D'autre  part,  les  fourmis  moissonneuses  (2)  sont  très 
friandes  des  graines  die  lin,  ces  fourmis  déploient  une  activité  remarquable 
dans  les  champs  de  lin,  où  elles  ont  tôt  fait  de  ronger  les  capsules  pour 
en  extraire  les  graines,  de  couper  les  pédicelleset  même  emporter  des  fruits 
entiers  dans  leucs  terriers. 

La  récolte  s'opère  de  différentes  manières,  selon  la  destination  donnée 
au  lin.  On  arrache  les  tiges  à  la  main  ou  on  les  coupe  lorsqu'il  s'agit  de 
la  production  de  la  graine  ou  de  la  paille  pour  la  fabrication  da  papisr. 


(1)  Vfaftafion  de  la  Chnouîa.  E.xplorntion  scicntiflnue  du  Maroc.  Paris.  1913. 
(i)  Les  foiimiis  moissoanéuBes  en  Algérie,  Bévue  des  Colons  de  lAtnqu»  ac( 
Nord.  Alger,  1912. 


—  103 


Dans  ce  dernier  cas,  on  doit  couper  les  tiges,  les  usines  fabriquant  la 
pâte  à  pap.er  refusait  les  pailles  munies  de  leurs  racines.  Litres  ^iî 

^nT  Sécher  "'  "'  '""'^'^"""^  ^"  ^^''^^  "^^"'°-  ('^'^--)  ^-n"e"es 

Quand  le  lin  est  cultivé  pour  ses  fibres,  on  doit  prendre  davanta-e  de 
précautions;  l'arrachage  se  fait  également  à  la  main  «avantage  de 

Les  poignées  constituées  après  triage  aes  mauvaises  herbes  et  des  li<^es 
brisées  contenant  une  filasse  inférieure,  sont  secouées  pour  a  e  t^mtr 
la  terre  adhérant  aux  racines  et  étendues  sur  le  sol  ou  iSées,  avec  dTxou 
trois  tiges  de  Un,  en  petits  bottillons  ou  javelles  peu  se-rés  Ces  Tis.lZ 
après  un  fanage  de  12  à  24  heures,  sont  rLnies  en'lign^  ou  chaînes  d  2 
ou  3  mètres  de  longueur.  Il  convient  de  prendre  la  précaution  décarLr 

T1:]:TJJ:  nlt^T^'^'^r'  ^^^  '^'^  P--^irculerfacnemS 
aans  la  chaîne.  Il  est  indispensable  que  la  dessication  se  fasse  sans  fer 
menlation;  dans  ce  but,  U  est  parfois  nécessaire  de  retourner TesTavel  L 

grange  les  bottes,  en  ayant  soin  de  ne  pas  les  placer  graines  sur%raine. 
de  manière  a  ne  pas  emmêler  les  ramifications'  Les  meules  doivent  ê"re 

1  acttn"'^''  T  %  ""'T  ^'^'"'  ^'"  ''  ^^<=«-ertes  de  paillassons  ^urvl? 
actaon  des  brouillards  et  des  plu.es  qui  délériorent  les  ti.es.  Cerdern  è  es 

Se^nuân^"'  '  '""  '"^^^^  '  '''''  '''  '^^'^  '-^^"•^"-  "'-t  pas  la 
L'égrenage  se  fait  de  différentes  façons  :  tantôt  on  se  sert  de  bâtons   de 

a  baL  T  """'  ^  '•'''''•  ""'  '^*'^"^-  ^"'^^  -  ^"^P'oie  d  s  machines 
a  battre  ordinaires  munies  d'un  batteur  approprié.  On  dépique  aussi  au 
p.ed  des  animaux.  Cette  opération  s'effectue  Sans  certa  n  s  ré'ion  en 
deux  fois  :  les  capsules  sont  détachées  à  l'aide  d'égrugeo   s   sor    s  d"  ne, 

et  ecar  ees  de  15  a  2o  millimètres.  Les  poignées  de  lin.  dont  on  écartP  Ipc; 

ZZiuT^^lr'  ^"^^"'^  "  ^"^  ''^"'^^  '^^  -p-'-  "Lt  dét^  hé  " 

oï  de  batte  On  H^"  ensuite  sur  une  toile  au  moyen  de  fléaux  lé.ers 
leaux  1  n;.?"  "^'''''.'"^'■'  ^^^  ^^'•^"«'■'•^  mécaniques  formés  de  rou- 
eaux  tournant  en  sens  inverse  ou  composés  seulement  a'un  cylindre  rou- 
Iar>t  sur  une  table  à  claire-voie  sur  laquelle  le  lin  est  étendu  (Jgrenoîr  Le- 

le  d^/r^^Sr^r  ;j:i;:,r  ^-'^'^-^  '^  '-''''''  ^^  ^-— • 

.Voici  Je  poids  spécifique  de  quelques  variétés  donné  par  Heuzé  : 

^'"^^T^"" 60à72kilogr. 

-^^i^'Sa 64à66      _ 

—  a   fleurs  blanches 70  à  72      — 

—  à  graines  jaunes 70  à  72      — 

—  vivace  de  Sibéria .'.'.''  59  à  61      — 

^^  Le  lin  du  Nord  de  l'Afrique  pèse  en  moyenne  de  65  à  68  kilogr.  l'hectoli. 
^       La  graine  da  lin  est  d'une  conservation  délicate,  Il  importe  de  la  faire 


—  164  — 

sécher  complètement  pour  qu'elle  ne  germe  pas  ou  ne  moisisse  pas.  Elle 
devra  être  placée  dans  un  local  sec,  à  l'abri  des  rongeurs,  où  elle  sera  sou- 
mise aux  pelletages  nécessaires  avant  deire  ensachée. 

Les  tiges  séparées  de  leurs  capsules  sont  mises,  le  cas  échéant,  en  bal- 
les pour  être  livrées  aux  usines  fabriquant  de  la  pâte  à  papier  (Algérie- 
Tunisie)  ou  préparées  pour  le  rouissage  qui  se  fait  aussiîôl  (à  l'état  vert) 
ou  plus  tard  (à  l'état  sec).  Les  pailles  de  lin  ne  sont  pas  toujours  utilisées 
industriellement,  elles  peuvent  servir  à  faire  la  litière  des  animaux  ou 
bien  on  les  brûle  (Canada,  Argentine,  Etats-Unis). 

ROUISSAGE 

Le  rouissage  est  une  opération  bien  connue  qui  a  pour  but  de  rendre 
libres  les  fibres  qui  entourent  la  tige  du  lin.  Cette  opération  s'exécute  de 
différentes  façons  : 

A  la  rosée  ou  sereinage,  dans  certaines  parties  de  la  Belgique,  de  l'Au- 
triche, de  l'Allemagne  et  de  la  France.  Cette  méthode  consiste  à  exposer  le 
lin  en  couches  minces  uniformes,  sur  un  terrain  couvert  d'un  gazon  court 
de  préférence,  à  l'influence  des  agents  atmosphériques  jusqu'à  ce  que  les 
fibres  se  séparent  bien  de  la  tige. 

A  l'eau  stagnante  ou  dormante.  Ce  procédé  est  pratiqué  dans  des  bas- 
sins de  rouissage  aménagés  à  cet  effet  ou  dans  des  mares  dont  l'eau  est 
limpide.  Nous  n'insistons  pas  sur  la  qualité  de  l'eau  dont  l'importance,  en 
celte  matière,  est  unanimement  reconnue. 

l  Veau  coitrante.  Cette  façon  de  rouir  est  pratiquée  dans  les  rivières  ou 
rui-seaux.  On  n'ignore  pp.s  la  renommée  dont  jouissent,  pour  lo  rouissage, 
les  eaux  de  la  Lys,  de  la  Loire. 

Nous  ne  nous  étendrons  pas  davantage  sur  ces  procédés  qui  ne  peu- 
vent être  envisagés  dans  l'Afrique  du  Nord  que  dans  certaines  régions  pri- 
vilégiées. 

Le  rouissage  par  procédés  industriels,  semble  pouvoir  être  appliqué 
depuis  ces  dernières  années,  en  raison  des  perfectionnements  dont  ils  ont 
été  l'objet.  Les  systèmes  Feuillette,  Peufaillit  ont  donné,  dans  la  Métro- 
pole, d'intéressants  résultais.  Des  usines  de  rouissage,  appliquant  ces  pro- 
cédés, fonctionnent  actuellement  en  France  dans  les  centres  liniers. 

La  Société  des  Lineries  Feuillette  (1)  va  installer  des  usines  pour  le 
rouissage  du  lin  dans  le  Nord  de  l'Afrique. 

Le  rouissage  est  suivi  d'une  série  d'opérations  dont  le  but  est  de  sépa- 
rer la  filasse  de  la  tige  et  de  l'apprêter  en  partie  avant  de  la  livrer  à  la  fila- 
ture, tels  que  : 

Séchage. 
Broyage. 
Teillage. 
Affinage. 

Ces  opérations,  d'une  exécution  facile,  sont  bien  connues  et  décrites 
en  détail  dans  la  plupart  des  ouvrages  se  rapportant  aux  cultures  de  plan- 
tes industrielles. 


(1)  Bulletin  Agricole  de  VAlgcricTiinisirMaroc,  L'Industrie  du  Un  en   Tunisie, 
n*  7,  juillet  1919.  Alger. 


—  105  — 


RENDEMENTS.  —  FRAIS  DE  CULTURE 

Les  rendements  du  lin  en  graines  et  filasse  sont  très  variables.  Nous 
donnons,  à  titre  de  renseignements,  les  chiffres  indiqués  pour  la  France  : 
Produit  minimum 2.000  à  3.000  kilogr. 

—  moyen 4.000  à  5.000  kilogr. 

—  maximum 6.000  à  8.000  kilogr. 

La  filasse  produite  à  l'hectare  oscillerait  entre  200  et  900  kilogr.  et  la 
quantité  de  graines  entre  200  à  700  kilogr.  Celte  dernière  peut  arriver  à 
1.500  kilogr.,  dans  le  cas  de  lui  cultivé  pour  sa  graine  seulement. 

D'après  M.  Damseaux,  les  produits  tirés  d'un  hectare  de  bon  lin, 
6.000  kilogr.  seraient  les  suivants  : 

Lin  brut 4.500  kilogr.        73% 

Graines 600      —  10  — 

Capsules  et  menues  pailles 700      —  12  — 

Déchets  divers 200      —  5  — 

En  résumé,  100  kilogr.  de  lin  brut  donnent  (Heuzé)  : 

Lin  roui 72  kilogr. 

Semences 12    — 

Menue  paille 13    — 

Perte 3    — 

et  100  kilogr.  de  lin  roui  donnent  : 

Filasse  teillée 18  à  20  kilogr. 

Etoupe  de  brisage 5      — 

Etoupe  de  spatulage 10      — 

Chènevotte  et  perle 60      65      — 

Dans  le  Nord  die  l'Afrique,  la  production  du  lin  est  également  sujette  à 
des  variations  sensibles.  Dans  la  Mitidja,  dans  les  cultures  bien  conduites, 
en  terres  silico-argileuses,  on  a  obtenu  de  13  à  24  quintaux  de  graines.  La 
statistique  indique,  pour  les  années  1913  à  1917  les  chiffres  respectifs  de 
6-7,  5-6,  4-5,  2-3  quintaux  à  l'hectare. 

En  Tunisie,  on  espère,  d'après  les  expériences  faites  en  vue  de  la  cul- 
ture du  lin  pour  filasse,  arriver  à  des  rendements  aussi  considérables  que 
dans  le  Nord  de  la  France,  soit  au  maximum  7  à  8.000  kilogr.  de  produits 
bruts  à  l'hectare.  Ces  rendements  ne  pourront  évidemment  être  obtenus 
que  dans  les  très  Ixjnnes  terres  bien  cultivées  et  fumées. 

Millot  donne  les  chiffres  ci-après,  intéressants  par  les  quantités  de  ti- 
ges qui  peuvent  être  produites  en  Algérie. 

Lin  d'Italie  pour  graines  : 

Graines 12  qx  à  25  fr.  le  quintal    300  fr. 

Tiges 20  —  à    5  —  —         200  fr. 


Total 400  fr. 

Le  produit  brut  atteignant  3.200  kilogr.,  constitue  une  récolte  moyenna 
pour  le  Nord  de  l'Afrique. 

Lin  d'Italie,  culture  pour  graines  et  tiges  : 


—  1G6  — 

Graines 9  qx  à  25  fr.  le  quintal    225  fr. 

Tipes 30  —  à    5  —  —  150  — 


Total 375  fr. 

La  culture  pour  graines  seulement  paraît  dans  ce  cas  plus  avantageuse 
quoique  le  rendement  brut  soit  plus  élevé. 

Lin  de  Riga,  pour  graines  : 

Graines 10  qx  à  28  fr.  le  quintal    2S0  fr. 

Tiges 30  —  à  10  —  —         300  — 


Total 580  fr. 

Culture  mixte  : 

Graines 7  qx  à  28  fr.  le  quintal     196  — 

Tiges 40  —  à  10  —  —         400  — 

Total 596  fr. 

Ces  deux  exemples  constituent  de  bonnes  récolles,  qui  laisseraient  au- 
jourd'hui des  bénéfices  importants. 

Les  frais  de  culture  étaient  approximativement,  à  cette  époque  (1891), 
les  suivants  par  hectare  : 

1"  labour 35  à  40  fr. 

2^  labour 20  à  25  — 

1  hersage 4à    5  — 

1  binage 50  à  60  — 

1  sarclage 5à    6  — 

Frais  de  récolte,   battage 35  à  40  — 

Fumure,  fumier    de  ferme  15.000  kil. 

ou  tourteaux  800  kil 96  à  96  -^ 

Semences  (1) 28  à  42  — 

Loyer  du  sol 25  à  30  — 

La  dépense  variait  de  298  à  344  francs. 

Depuis  cette  époque,  les  frais  de  culture  ont  augmenté  dans  de  gran- 
des proportions;  cette  augmentation  a  été  peu  sensible  jusqu'en  1914,  mais 
par  suite  du  manque  de  main-d'œuvre  cl  dte  raréfaction  subséquente  des 
matières  premières,  les  prix  de  tout  travail,  de  touies  choses  ont  augmenté 
dans  des  proportions  considérables,  il  faut  ajouter  que  la  spéculation,  de- 
venue à  la  mode  pendant  la  guerre,  n'y  est  pas  étrangère  aans  bien  des 
cas.  Ces  frais  de  culture  ont  haussé  pour  ceriaines  parties  dans  des  propor- 
tions allant  du  double  au  quintuple.  Les  semences  de  lin,  par  exemple, 
estimées  par  Millot,  en  1891,  à  25-28  francs  les  100  kilogr.  ont  valu,  au 
cours  des  années  précédant  la  guerre,  une  moyenne  de  30  à  45  francs,  elles 
valent  aujourd'hui  150  francs  le  quintal. 

Les  engrais  ont  subi  également  une  hausse  extraordinaire,  ils  étaient 
livrés  : 


(1}  En  se  basant  sur  les  quantités  de  semences  indiquées  par  MUIot. 


—  167  — 

JqÎd  I9U  Août  ISI9  AugmeaUtioa 

Nitrate  de  soude,  15  % 30  fr.  85  à  90  (r.  3  fois 

Sulfate  d'ammon.,  21  %  az 37  à  38  fr.        110  à  113  fr.  3    — 

Superphosphate  16/18 6  à  7  fr.  2:>  à  23  fr.  3    — 

Soories  Thomas,  l'unité 0  fr.  ÎO       1  fr.  35  à  1  fr.  40      3  1/2 

Sulfate  de  potasse 27  fr.  93  à  95  fr.  3  1/2 

Ces  chiffres  se  passent  de  commentaires. 

Il  est  bien  difficile,  dans  de  telles  conditions  :  incessantes  fluctuations 
des  prix  de  la  main-d'œuvre,  des  engrais,  des  animaux  domestiques,  d'éta- 
blir, avec  quelque  exactitude,  le  montant  des  frais  de  culture  du  lin;  néan- 
moins, aux  prix  que  l'on  paie  actuellement  le  quintal  de  graines,  140  à 
150  francs,  la  culture  du  lin  oans  le  Nord  de  l'Afrique  laisse  des  bénéfices 
appréciables. 

En  ne  produisant  seulement  que  7  à  8  quintaux  de  graines  à  l'hectare, 
on  arrive  à  une  valeur  brute  de  1.050  à  1.200  francs  dont  il  faudrait  (îéduire 
en  moyenne  700  à  900  francs  de  frais  pour  une  culture  faite  convenable- 
ment, en  employant  les  engrais  (1). 

La  Société  des  Lineries  Feuillette  évalue  les  frais  de  culture  en  Tuni- 
sie à  un  taux  moins  élevé.  Cette  Société  oblige  les  colons  qui  voudraient 
produire  de  la  filasse  à  faire  la  culture  du  lin  dans  certaines  conditions 
qui  se  résument  ainsi  :  les  semis  devront  être  effectués  sur  labour  de  prin- 
temps suivi  de  jachère  d'été  à  raison  de  200  kilogr.  de  graine  à  l'hectare. 
Le  lin  sera  arraché  avant  la  maturation  de  la  graine  à  époque  convenable 
pour  la  filasse. 

La  société  s'engage  à  faire  l'avance  du  superphosphate,  des  semences 
et  à  acheter  la  récolte  rendue  à  l'usine  de  Tindja  au  prix  de  25  francs  les 
100  kil.  de  tiges  et  graines  comprises. 

On  compte  assurer  aux  agriculteurs,  d'après  les  expériences  faites  dans 
les  conditions  de  culture  prescrites,  pour  des  r  jcoltes  de  70  à  80  quintaux  à 
l'hectare,  1.750  à  2.000  francs  brut.  La  société  garantit  un  minimum  d'en- 
viron 700  francs  à  l'hectare,  ce  qui  laisserait,  déduction  faite,  des  frais 
d'achat  d'engrais,  de  semences,  de  culture  et  transport,  un  revenu  de  380  à 
l'hectare. 

La  culture  du  lin  paraît,  en  définitive,  plus  avantageuse,  dans  le  Nord 
de  l'Afrique,  que  celle  des  céréales  surtout  dans  les  régions  où  il  sera  pos- 
sible de  produire  régulièrement  une  bonne  filasse. 

CONCLUSIO.NS 

La  culture  du  lin  sera  d'autant  plus  rémunératrice  qu'elle  sera  faite 
avec  plus  de  soins,  en  raison  de  rendements  élevés  que  le  lin  est  suscep- 
tible de  donner. 


(1)  Ces  frais  se  répartiraient,  en  .Algérie,  de  la  manière  suivante  : 

1"  labour 80  à  90  francs. 

2"  labour 40  45      — 

2  hersages,  roulage 20  25     — 

1  binage;  sarclage 90  100     — 

Récolte,   battage.  7.^  80     — 

Fumure,  fumier  ou  engrais 180  200     — 

Semences.    100  zm     — 

Loyer  du  sol 75  90     — 

6C0  à  930  francs. 
auTfinels  I!  faudrait  ajouter  le  prix  des  transports. 


—  168  — 

Nous  attirons  l'attention  du  cultivateur,  principalement  sur  le  choix 
de  la  variété  et  des  semences,  ainsi  que  sur  la  préparation  du  terrain  des- 
tiné au  lin. 

L'exploitation  du  lin  est,  d'autre  part,  facilitée  au  possible  par  le  per- 
fectionnement du   rouissage   industriel. 

Le  colon  livrant  les  tiges  battues  à  l'usine  de  rouissage,  n'aura  pas  à 
effectuer  les  différentes  opérations  concernant  la  préparation  de  la  filasse 
qui  sont  longues  et  dispendieuses  dans  une  ferme. 

Cette  culture,  ainsi  débarrassée  du  rouissage,  présente,  dans  ces  con- 
ditions, beaucoup  d'analogie  avec  celle  des  céréales. 

Il  faut  retenir,  en  définitive,  pour  le  lin,  qu'une  culture  bien  comprise 
permettra  aux  colons  de  parer  aux  fluctuations  des  cours. 

En  raison  des  débouchés  que  trouvent  sur  le  marché  les  produits  tirés 
du  lin  :  filasse,  huile,  tourteaux,  pâtes  à  papier,  qui  sont  actuellement  illi- 
mités, la  culture  de  cette  plante  textile  doit  être,  pour  les  colons  du  Nord 
de  l'Afrique,  dont  les  terres  conviennent  au  lin,  une  source  importante  de 
revenus. 

Les  chances  de  succès  paraissent  d'autant  plus  certaines  que  les  débou- 
chés seront  illimités  encore  pendant  longtemps. 

Maison-Carrée,  5  septembre  1919. 


La  Culture  du  Lîn  en  Tunisie 

par  le  Commandant  TRIOL 
Agent  général  de  culture  de  la  Société  Tunisienne  des  Lineries  Feuillette  (1) 


Messieurs, 

Vous  n'êtes  pas,  dès  maintenant,  sans  connaître  le  but  que  nous  pour 
suivons  et  que  vous  me  permettrez  de  vous  rappeler. 

Nous  avons  créé  une  Société  pour  traiter  industriellement  par  les  pro- 
cédés et  machines  brevetées  Feuillette,  le  lin  textile  dont  la  culture  est  pos- 
sible comme  l'ont  montré  les  résultats  dès  maintenant  acquis  en  Tunisie  et 
au  Maroc. 

Dans  ce  but,  en  1919,  nous  avons  cherché  à  nous  assurer  la  production 
nécessaire  à  la  marche  d'une  usine  et  nous  avons  obtenu  le  concours  des 
agriculteurs  pour  une  superficie  de  500  hectares. 

Le  côté  industriel  ne  nous  donnait  aucune  inquiétude,  restait  le  côté 
cultural. 

Nous  avons  alors  présenté  aux  colons  des  prix  qui,  sur  la  base  du 
cours  du  blé  à  l'époque,  répondaient  à  une  rémunération  supérieure  à  celle 
d'une  bonne  récolte  de  blé  pour  un  rendement  à  l'hectare  lin  basé  sur  nos 
expériences  antérieures. 

Ces  prix  n'ont  pas  répondu  à  la  hausse  du  blé  qui  est  survenue  depuis, 
mais  ils  constituaient  une  expérience  rémunératrice  qui  devait  permettre 
aux  agriculteurs  de  voir  si  les  résultats  culturaux  obtenus  pouvaient  faire 
espérer  que  cette  culture  deviendrait  intéressante  pour  la  Tunisie. 

Je  vous  exposerai  plus  loin  les  résultats  obtenus  et  les  espérances  pos- 
sibles. 

Mais,  dès  maintenant,  je  dois  vous  dire  que  le  but  de  cette  conférence 
est  de  venir  vous  exposer  les  améliorations  que  nous  sommes  décidés  à  ap- 
porter à  nos  prix  en  faveur  des  agriculteurs  et  en  tenant  compte,  tant  des 
résultats  obtenus,  que  la  hausse  des  produits  du  sol. 

Je  diviserai  donc  mon  exposé  en  paragraphes  : 

1°  Résultats  de  cette  année  telle  qu'elle  s'est  présentée  défavorablement 
par  suite  de  la  sécheresse  de  l'hiver  1919-1920. 

2"  Espérances  possibles  eu  égard  à  certains  résultais  obtenus  cette 
année-ci. 

3°  Bases  générales  de  nos  anciens  contrats. 


(11  Conférence  faite  en  juillet  dernier  dans  les  centres  agricoles  de  Materu,  Med- 
jez-el-Bab,  Béja,  Souk-el-Kemis. 


—  170  — 

■4°  Modifications  apportées  h  nos  contrats  nouveaux  et  prix  futurs  amé- 
liorés dès  maintenant. 

5°  Indications  sur  la  culture  linièro  telle  qu'elle  résulte  des  observa- 
tion? faites  cette  annic-ci  sur  500  hectares. 

RÉCOITE  1920.  —  RÉSULT.\TS 

Sur  les  500  hectares  ensemencés  par  nos  contractants,  les  résultats  ont 
été  loin  d'être  identiques  partout. 

Quelles  que  soient  les  raisons  ils  ont  varié  de  12  quintaux  à  l'hectare  à 
70  quintaux  pour  d'autres. 

Même  en  faisant  entrer  dans  le  calcul  de  notre  moyenne  tous  les  résul- 
tats notoirement  dérisoires,  nous  obtenons  une  moyenne  de  40  quintaux  à 
l'hectare. 

Nous  laissons  à  votre  appréciation  le  soin  de  conclure,  étant  donnée 
l'année,  nettement  défavorable  cette  année-ci  pour  toutes  les  cultures. 

Nous  laissons  de  même  à  votre  appréciation  le  soin  de  conclure  sur  les 
résultats  possibles,  étant  donnés  ceux  obtenus  variant  de  50  à  70  quintaux  à 
l'hectare  sur  de  nombreux  points  dans  cette  année  scche. 

Toutefois,  dès  maintenant,  nous  tenons  à  vous  dire  que  dans  la  fixation 
des  prix  futurs  nous  ne  tiendrons  compte  que  de  notre  moyenne  inférieure 
de  cette  année,  soit  40  quintaux  à  l'hectare,  de  telle  sorte  que  l'agriculteur 
peut  être  certain  sur  cette  base  d'une  rémunération  intéressante  ainsi  que 
vous  l'apprécierez  plus  loin. 

En  ce  qui  concerne  la  longueur,  qui  est  intéressante  pour  nous  au  point 
de  vue  industriel,  elle  ressort  à  50  cm.  minimum. 

Or  partout,  sauf  de  très  rares  exceptions  dues  à  des  conditions  toutes 
particulières,  le  lin  livré  a  eu  au  moins  65  à  70  cm.  de  longueur  et  plusieurs 
sont  allés  jusqu'à  l^OO  et  l^SO  pour  des  surfaces  assez  importantes. 

Des  ensemencements  plus  précoces  que  ceux  que  les  circonstances  nous 
avaient  imposés  amélioreront  encore  ces  longueurs  et  nous  sommes  con- 
vaincus que  les  longueurs  de  1™00  seront  la  règle  pour  des  années  normales 
et  pour  des  ensemencements  précoces. 

BASES  GÉNÉRALES  DE  NOS  ANCIENS  CONTRATS 

Elles  étaient  : 

1°  Faire  aux  agriculteurs  les  avances  de  graines  et  supers  que  nous  es- 
timons nécessaires  sur  renseignements  déjà  éprouvés  tant  pour  le  rende- 
ment que  pour  la  qualité  à  obtenir. 

2"  Donner  aux  agriculteurs  un  prix  tel  que  le  rendement  de  leur  cul- 
ture de  lin  soit  toujours  supérieurs  à  celle  du  blé  comme  rendement  pécu- 
niaire. 

3°  Dégager  les  agriculteurs  de  tous  soins  de  livraison  en  prenant  nous- 
mêmes  le  lin  à  la  ferme. 

Faisons  remarquer  en  passant  que  la  récolte  du  lin,  telle  que  nous  la 
désirons  arrive  à  un  moment  oîi  elle  ne  s'enchevêtre  pas  avec  traulros  cul- 
tures de  la  ferme  et  les  précède.  Cela  est  vrai  en  général  à  quelques  excep- 
tions près. 

La  rémunération  que  l'on  pouvait  espérer  avec  nos  prix  fixés  on  1919  et 
avec  les  rendements  possibles  découlant  des  expériences  des  années  précé- 


—  171  — 

dentés  était  telle  au  moment  de  la  passation  de  nos  permiers  contrats  que 
personne  n'y  trouvait  à  redire. 

Nous  insistons  à  nouveau  sur  l'année  très  défavorable  que  nous  avons 
tous  subie;  mais  nous  passerons  sur  les  fautes  de  culture  inhérentes  à  une 
njuveauté. 

ARRACHAGE 

Nous  avons  constaté  que,  ainsi  que  nous  le  disions,  l'arrachage  a  per- 
mis aux  agriculteurs  de  récupérer  un  cinquième  de  matière  qu'ils  auraient 
laissée  sur  le  sol  par  le  fauchage. 

Tout  milite  en  faveur  de  l'arrachage  et  si  nous  avons  constaté  les  diffi- 
cultés de  main-d'œuvre  et  par  suite  le  mauvais  arrachage  qui  a  pu  être  fait 
sur  certains  points,  nous  avons  de  suite  fait  étudier  l'introduction  en  Tuni- 
sie de  l'arracheuse  brevetée  Feuillette  et  avons  même  fait  dresser  les  pro- 
jets d'une  arracheuse  toute  particulière  qui,  toutes  deux,  pourront  proba- 
blement diminuer  et  résoudre  totalement  ce  côté  délicat  et  coûteux  de  notre 
culture. 

AMÉLIORATION  DES  PRIX 

Ainsi  que  nous  l'avons  expliqué  plus  haut,  nos  premiers  prix  avaient 
été  basés  sur  le  cours  du  blé  au  moment  de  la  passation  de  nos  premiers 
contrats. 

C'est  toujours  ce  cours  du  blé  (la  grande  culture  concurrente)  qui  nous 
servira  de  base  pour  l'établissement  de  nos  prix  futurs. 

Mais  quel  doit  être  le  cours  envisagé  ? 

Sera-ce  celui  du  jour  où  nous  passons  nos  contrats  ou  bien  celui  du 
jour  où  la  récolte  est  faite  et  livrée  ? 

Dans  le  premier  cas,  l'agriculteur  et  nous-mêmes,  nous  nous  expose- 
rions comme  cette  année-ci  à  des  surprises  désagréables  selon  la  hausse  ou 
la  baisse  du  cours  du  blé  au  moment  de  la  récolte  1921. 

Au  cas  d'un  cours  supérieur  à  celui  de  cette  année-ci,  l'agriculteur 
constaterait  qu'il  aurait  été  préférable  pour  lui  de  cultiver  du  blé  au  lieu 
de  lin. 

Dans  le  cas  d'un  cours  inférieur  à  celui  de  cette  année-ci,  nous  nous 
exposerions  à  un  préjudice  considérable  qui  pourrait  influencer  l'avenir  in- 
dustriel de  l'affaire. 

Après  avoir  pris  auprès  de  nombreux  agriculteurs  leur  avis,  et  d'après 
la  grande  majorité  de  ces  avis,  nous  avons  décidé  que  nous  baserions  nos 
prix  futurs  sur  le  prix  du  blé  à  la  récolte  correspondante  du  lin. 

Mais  ce  cours  est  inconnu  au  moment  de  la  passation  des  contrats,  il 
est  donc  nécessaire  d'établir  à  l'avance  une  formule  qui  établisse  ce  prin- 
cipe d'une  façon  formelle. 

Telle  est  la  formule  que  nous  allons  vous  exposer.  Nos  améliorations 
fortement  majorées  nous  ont  obligés  à  prendre  cependant  certaines  garan- 
ties en  vue  d'une  bonne  culture  répondant  à  ce  que  nous  recherchons. 

C'est  donc  sous  la  forme  de  prime  que  nos  bonifications  de  prix  sont 
accordées, 

tf)  Les  lins  de  moins  de  0,50  sont  inutilisables  pour  nous. 


—  172  — 

b)  A  partir  de  0.60  ils  deviennent  intéressants  au  point  de  vue  indus- 
"triel. 

Par  suit«  : 

1°  Nous  nous  engageons  à  ne  prendre  que  les  lins  ayant  au  moins  0.50 
de  longueur  comptée  à  partir  du  collet  de  la  racine  pour  les  lins  arrachés 
ou  de  la  coupe  pour  les  lins  fauchés. 

2°  Les  lins  ayant  au  moins  la  longueur  de  0,50  comptée  comme  ci-des- 
sus seront  pris  au  prix  forfaitaire  de  25  francs  le  quintal  rendus  sur  vagons 
ou  de  23  fr.  50  pris  par  nous  à  la  propriété  à  moins  de  10  kilomètres  de  la 
gare. 

3°  A  partir  de  0,60  de  longueur  nous  donnerons  aux  lins  livrés,  une 
prime  calculée  d'après  la  formule  : 
P  20  :  40  soit  25  francs. 

P  étant  le  prix  du  blé  à  Tunis  au  30  août  1921. 

20  un  coefficient  correspondant  au  nombre  de  quintaux  d'une  très 
bonne  récolte  de  blé  en  Tunisie. 

4°  Le  nombre  de  quintaux  de  lin  récoltés  en  moyenne  en  1920,  année 
très  sèche,  sur  des  terres  bien  préparées. 

Ces  prix  s'entendent  pour  marchandise  propre  livrée  à  l'Usine. 

Exemple  : 

Le  prix  du  blé  étant  fixé  en  août  1921  à  80  francs  le  quintal  on  aurait  : 
80x20  :  40  —  25  francs  soit  15  francs. 

C'est-à-dire  que  chaque  quintal  ayant  droit  à  la  prime  par  ses  qualités 
sera  payé  25  plus  15  soit  40  francs  pour  un  cours  du  blé  à  80  francs  le  quin- 
tal et  augmentera  avec  ce  cours. 

Or  les  résultats  de  cette  année-ci  très  sèche  ressortissant  en  moyenne  à 
40  quintaux  à  l'hectare  (en  ayant  fait  entrer  dans  cette  moyenne  les  gros  dé- 
ficits de  certains  points),  les  agriculteurs  sont  assurés  d'obtenir  en  culture 
normale  cette  production. 

En  outre  il  serait  injuste  qu'une  mauvaise  culture  obtienne  les  niftmes 
avantages  qu'une  bonne  et  sur  ce  point  notre  obligation  de  fournir  des  lins 
ayant  au  moins  0,60  pour  obtenir  la  prime  ne  met  pas  sur  le  même  pied 
bonne  et  mauvaise  culture  comme  prix. 

Tous  les  lins  de  cette  année-ci  cultivés  par  nos  contractants  en  graines 
de  Riga,  et  selon  nos  procédés  ont,  sauf  de  très  petites  exceptions,  atteint 
0,65  à  0,70,  par  suite  toute  culture  moyennement  normale  donnera  cette 
longueur  minima  de  0,60  que  nous  exigeons  pour  l'obtention  de  la  prime. 

Nous  devons  ôtre  reconnaissants  à  nos  premiers  adhérents  de  nous 
avoir  apporté  l'aide  du  début  et  nous  laissons  subsister  pour  eux  toutes  nos 
obligations  vis-à-vis  d'eux  tout  en  améliorant  nos  prix  selon  les  indications 
données  ci-dessus;  c'est-à-dire  que  nous  leur  accordons  les  mêmes  bonifica- 
tions au-dessus  de  0.60  de  longueur. 

INDICATIONS  CULTUR.\LES 

Avant  d'aborder  ce  côté  de  la  question,  nous  devons  vous  indiquer  qu'il 
est  très  important  que  la  superficie  pour  laquelle  vous  prévoyez  des  ense- 
mencements en  lin  nous  soit  indiquée  exactement  pour  livrer  la  quantité 
exact*  (le  supers  ot  graines  de  semences  nécessaires  et  proportionnées  à  ces 
purfaces, 

Il  serait,  en  effet,  très  nuisible  (ainsi  que  cela  est  arrivé  par  endroits 


—  173  — 

cette  année-ci)  que  les  semences  ou  supers  soient  répartis  sur  une  superficie 
supérieure  à  celle  prévue. 

Il  est  au  contraire  préférable,  surtout  pour  les  graines,  que  les  ense- 
mencements soient  au-dessus  de  la  densité  prévue  plutôt  qu'au-dessous,  en 
vue  des  résultats  à  obtenir,  tant  comme  qualité  que  comme  rendement. 

Nous  comprenons  que  quel  que  soit  le  contrat  passé,  l'agriculteur  ne 
peut  doser  au  millimètre  sa  surface  engagée,  mais  l'écart  qui  peut  exister 
ne  doit  pas  être  trop  grand  et  doit  se  trouver  plutôt  en  dessous  qu'en  dessus 
des  graines  et  supers  prévus. 

Les  cultures  de  lin  de  1920  ont  montré  par  les  résultats  divers  obtenus 
sur  les  500  hectares  cultivés,  les  points  principaux  sur  lesquels  il  convient 
d'attirer  l'attention  des  cultivateurs  tunisiens. 

ÉPOQUE  DES  SEMAnXES 

Il  avait  été  conseillé  de  semer  dès  que  les  pluies  le  permettraient,  soit 
dès  le  mois  d'octobre;  plusieurs  agriculteurs  ont  cru  bien  faire  en  attendant 
jusqu'à  fin  décembre,  sous  prétexte  de  détruire  les  mauvaises  herbes  qui 
auraient  pu  lever  en  octobre  et  novembre. 

L'expérience  montre  qu'il  y  a  tout  intérêt  à  semer  le  lin  sur  des  terres 
déjà  en  bon  état  de  culture  et  à  le  semer  le  plus  tôt  possible. 

La  variété  de  Riga  est  plus  frileuse  que  le  lin  de  pays;  semée  tardive- 
ment elle  reste  faible  tout  l'hiver  et  ne  se  développe  qu'autant  que  la  cha- 
leur arrive. 

Mais  si  son  développement  a  été  ralenti  par  le  froid,  elle  ne  dépasse 
guère  0,30  à  0,40,  tandis  que  semée  de  bonne  heure  elle  dépasse  0,70  et  a 
même  atteint  dans  plusieurs  propriétés  1  mètre  et  1  mètre  20. 


Les  engrais  phosphatés  doivent  être  répandus  de  bonne  heure,  le  ter- 
rain hersé  de  façon  à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  de  mottes  et  plombé  une  première 
fois  avant  le  semis,  soit  avec  le  rouleau  à  disques,  le  croskill  ou  la  herse  à 
étoiles  (à  étoiles  tournantes). 

Le  semis  étant  effectué  aussi  régulier  que  possible  de  préférence  au  se- 
moir à  la  volée,  il  faut  donner  un  léger  coup  de  herse  et  rouler  une 
deuxième  fois  au  rouleau  plombeur  ou  à  la  planche,  pour  tasser  le  sol  et 
faire  disparaître  toutes  mottes. 

L'ensemble  de  ces  façons  a  pour  but  d'empêcher  l'enterrement  trop 
profond  de  la  graine  et  de  faire  remonter  l'humidité  qui  favorise  la  germi- 
nation. 

La  graine  de  lin  doit  être  enterrée  à  un  ou  deux  centimètres;  cette  der- 
nière profondeur  étant  un  maximum. 


La  poussée  exceptionnelle  de  mauvaises  herbes,  notamment  de  sanves 
et  autres  crucifères  en  1920,  surtout  sur  des  terres  phosphatées,  montre  que 
pendant  longtemps  encore  dans  les  terres  réputées  propres  il  sera  néces- 
saire de  sarcler  quelques  parties  envahies  par  les  ma\ivaises  herbes. 


—  174  — 

Ces  sarclages  doivenl  être  faits  avant  que  le  lin  n'ait  atteint  0,10  cm  au 
maximum. 


L'arrachage  est  la  procédé  qui  assure  la  plus  forte  récolte  à  l'agricul- 
leur,  il  doit  donc  se  préoccuper  d'avoir  la  main-d'œuvre  suffisante  pour  les 
étendues  qu'il  a  semées,  et  pour  pouvoir  pratiquer  l'arrachage  dans  un  dé- 
lai d'une  quinzaine  environ. 

Cette  opération  devant  être  suivie  de  fanage  et  du  liage  il  faut  égale- 
ment un  supplément  de  main-d'œuvre. 

Pour  répondre  aux  demandes  déjà  adressées,  la  Société  se  préoccupe 
de  faire  venir  pour  la  prochaine  récolte  des  arracheuses  Feuillette. 

F.WAGE  ET  BOTTELAGE 

Le  fanage  doit  être  complet  avant  la  mise  en  bottes;  les  tiges  réunies 
parallèlement  entre  elles  sont  couchées  sur  le  sol  en  faible  épaisseur,  il  est 
bon  de  les  retourner  une  fois  ou  deux  suivant  le  temps,  pluie  ou  rosée, 
pour  éviter  les  fermentations  et  faciliter  le  fanage. 

Dès  que  celui-ci  est  complet  dans  toute  l'épaisseur  des  bandes  on  peut 
procéder  à  la  mise  en  bottes. 

Le  meilleur  lien  est  constitué  par  les  ficelles  de  moissonneuses  lieuses; 
les  bottes  doivent  être  moins  grosses  que  les  gerbes  de  blé. 

Une  fois  attachées,  il  est  conseillé  de  les  mettre  en  meulons,  les  tètes  à 
l'intérieur  du  tas  pour  éviter  la  dessication  trop  rapide  et  la  déprédation 
des  graines. 


La  Culture  du  Lin  en  Australie 


Le  gouvernemenl  fédéral  australien  fait  les  plus  grands  efforts  pour  lo 
développement  des  cultures  textiles  et  l'installation  de  tissages  et  filatures 
en  Australie. 

Des  enquêtes  sur  les  chances  de  succès  de  ces  dernières  ont  été  deman- 
dées au  «  Bureau  du  commerce  et  de  l'industrie  »  de  Melbourne,  ainsi 
qu'aux  experts  du  mmistèro  de  l'agriculture  de  Victoria.  L'étude  ci-jointe 
communiquée  par  le  Consul  suppléant  de  France  à  Melbourne,  a  été  faite 
d'après  la  documentation  fournie  par  les  deux  organisations  précitées,  no- 
tamment d'après  le  «  Journal  du  Ministère  de  l'Agriculture  de  Victoria  », 
du  15  mai  1920. 

Les  premiers  essais  de  culture  du  lin  en  Australie  datent  d'un  peu  plus 
de  vingt  ans.  Produit  tout  d'abord  en  Victoria,  ce  textile  a  été  cultivé 
dans  quelques-uns  des  autres  états  sans  grand  succès,  en  raison  du  prix 
de  vente  insuffisamment  rémunérateur  de  la  fibre. 

Afin  de  stimuler  la  production,  le  gouvernement  fédéral,  par  l'acte  dit 
des  primes  de  1907,  décida  d'accorder  aux  producteurs  une  bonification 
de  10  %  sur  le  prbc  de  ventô  de  la  tonne  de  fibre  ou  de  graine,  rendue  au 
marché.  Il  ne  semble  pas  que  cette  mesure  ait  donné  des  résultats  appré- 
ciables, car  les  dispositions  de  l'acte  cessèrent  d'être  appliquées  en  1917, 
époque  à  laquelle  la  surface  réservée  à  la  culture  du  lin  ne  dépassait  pas 
400  acres  en  Victoria.  (L'acre  ou  arpent  anglais  égale  40  ares  4671). 

Les  profondes  modifications  économiques  apportées  par  la  guerre  dans 
le  monde  entier  ont  eu  pour  conséquence  d'attirer  à  nouveau  l'attention 
du  Commonwealth  sur  la  reprise  d'une  culture  surtout  étendue  en  Russie. 

Le  gouvernement  australien,  en  vue  d'aider  la  Grande-Bretagne,  à  court 
d'un  produit  remarquable  par  les  multiples  applications  auxquelles  il  donne 
lieu  pour  les  besoins  de  paix  ou  de  guerre,  résolut  de  revenir  à  l'acte  de  1907 
et  de  garantir,  en  1918,  aux  fermiers,  une  prime  de  £  5  par  tonne  de  lin 
livrée  sur  le  marché.  L'ensemencement  passa  aussitôt  de  400  à  1.400  acres 
anglaises.  La  prime  fut  portée  à  £  6  pour  la  saison  de  1919,  tandis  que  la 
surface  cultivée  atteignait  cette  même  année  2.200  acres.  La  manipulation 
de  la  fibre  postérieure  à  la  récolte  de  1918  était  à  peu  près  achevée  au 
15  mai  1920.  Les  producteurs  viennent  de  toucher  une  gratification  provi- 
soire de  £  2  additionnelle  aux  £  5  qu'ils  ont  déjà  reçues.  Des  primes  sup- 
plémentaires seront  distribuées  dès  que  le  bilan  de  la  récolte  générale  sera 
arrêté. 

Le  gouvernement  fédéral  a  compris  que  le  moment  était  propice  de  déci- 
der les  fermiers  à  se  mettre  définitivement  à  la  culture  du  lin.  Il  a,  en 


(1)  Feuille  d'information  du  Ministère  de  IWgriculture,  17  août  1020, 


—  176  — 

bloc,  garanti  le  prix  de  la  récolte  des  trois  prochaines  années.  Mesure  qui 
aura  pour  conséquence  d'augmenter  les  surfaces  d'ensemencement  et  peut- 
être  de  développer,  —  ce  qui  sera  moins  aisé,  —  le  nombre  des  manufactu- 
res et  filatures  locales.  Quant  à  la  prime,  elle  sera  encore  de  £  6  par  tonne 
pour  1020  et  de  £  5  pour  les  deux  campagnes  suivantes. 

L'Australie  importe  chaque  année  pour  £  1.800.000  de  produits  manu- 
facturés du  lin;  or,  ce  textile  paitît  s'acclimater  dans  presque  tous  les  en- 
droits cultivables  du  continent  australien,  c'est  pourquoi  le  ministère  de 
l'agriculture  de  Victoria  s'est  mis  à  la  tête  de  la  propagande  de  la  nouvelle 
culture. 

Jusqu'à  présent,  les  districts  qui  paraissent  le  mieux  s'accommoder 
d'une  culture  en  lin  sont  en  majorité  en  Victoria.  C'est  le  Gippsland,  aux 
environs  de  Brouin,  Waragul,  Traralgon  et  Morwell.  Ce  sont  les  terres  fer- 
tiles et  légères  de  Sale,  Koo-Wcerup,  Landefield  où  le  printemps  est  frais 
et  humide;  Romsey,  Kyneton,  Ballarat,  Colac,  oîi  le  sol  est  à  la  fois  pro- 
fond et  peu  consistant,  sol  de  terre  noire  et  sous-sol  d'argile. 

L'époque  d'ensemencement,  en  Victoria,  s'étend  de  la  mi-avril  à  la  mi- 
mai. Pour  la  culture  fibre,  la  graine  est  semée  à  raison  de  60-70  livres 
(anglaises  de  453  grammes)  par  acre,  tantôt  au  semoir  mécanique,  tantôt 
à  la  main.  Les  sillons  sont  peu  profonds. 

La  graine  généralement  semée  est  la  «  fleur  bleue  de  Riga  »,  qui  provient 
d'une  consignations  importée  il  y  a  quelques  années.  La  culture  est  géné- 
ralement spécialisée,  c'est-à-dire  pour  la  fibre  ou  pour  la  graine.  Dans  le 
Gippsland,  des  essais  de  culture  pour  fibre  et  pour  graine  ont  réussi.  A 
cet  effet,  on  commence  à  récolter,  dès  la  floraison  de  la  plante,  lorsque  la 
graine  est  juste  au-dessous  de  son  point  de  maturité,  c'est-à-dire  quand 
elle  vient  de  passer  du  vert  au  brun.  Les  tiges  sont,  à  ce  moment,  jaune 
d'or  et  la  partie  inférieure  du  feuillage  pendante. 

Une  conception  fausse  et  qui  a  retardé  le  développement  de  la  culture 
était  que  certains  fermiers  s'imaginaient  qu'elle  épuisait  le  sol.  L'analyse 
chimique  a  démontré  le  contraire,  ainsi  que  les  expérionces  des  cultiva- 
teurs de  la  région  de  Drouin  qui  ont  pu,  en  rotation,  faire  du  lin  pendant 
quinze  ans  avec  d'autres  cultures,  et  ce,  sans  effet  nocif  pour  la  fertilité 
du  sol.  De  récentes  analyses  par  les  laboratoires  officiels  d'agriculture  aux 
Etats-Unis  et  aux  Canada  ont  également  montré  qu'une  tenure  en  lin  ab- 
sorbe moins  de  substansces  nutritives  diu  sol  qu'une  en  blé  ou  en  avoine. 
Un  mode  de  rotation  assez  fréquemment  pratiqué  en  Victoria  est  le  sui- 
vant :  lin,  avoine  ou  pommes  de  terre,  colza. 

En  Europe,  on  ne  coupe  pas  le  lin,  on  le  déracine  à  la  main.  Cette  mé- 
thode permet  d'obtenir  la  plus  grande  longueur  de  la  fibre,  évite  toute 
moisissure  lors  do  la  mise  en  gerlîe  et  facilite  la  macération  dans  l'eau.  La 
rareté  et  le  prix  élevé  de  la  main-d'œuvre  en  Australie  rend  le  déracinage 
peu  pratique.  Le  lin  est  coupé  à  la  moissonneuse,    bottelé  à  la  lieuse. 

Les  chiffres  suivants  représentent  le  prix  de  revient  moyen  d'un  acre 
de  culture,  tels  qu'ils  ont  été  établis  dans  la  région  de  Drouin  : 

Main-d'œuvre  pour  labourage,  hersage,  etc. .     £  10  0 

Graines  pour  ensemencement 1    00 

Engrais 10  0 

Coupage,  liage,  mise  en  gerbe 15  0 

Transport  de  la  récolle 5  0 

Fermage de£    là  1    50 

Total  de £    4  10  0  à  4  15  0 


—  177  — 

Dans  cette  région  de  Drouin,  une  récolle  do  deux  tonnes  n'est  pas  rare, 
la  moyenne  est  une  tonne  trois  quarts  à  l'acre,  ce  qui,  au  prix  de  vente 
garanti  de  £  6  par  tonne,  donne  un  bénéfice  brut  de  £  10. 10.0  à  l'acre  et 
net  de  JC  b.ib.O  à  £  6,  à  l'exclusion  de  toutes  bonifications,  de  liquidation 
après  bilan  de  la  récolle  générale.  Ces  bonifications,  si  l'on  on  juge  i^ar 
le  taux  élevé  des  prix,  sont  loin  d'être  négligeables,  à  l'heure  actuelle. 

D'autres  conditions  que  les  nécessités  naturelles  d'ensemencement  et 
de  la  récolte  règlent  le  développement  de  la  culture  du  lin.  La  manipula- 
lion  de  la  fibre,  après  la  récolle,  fut  d'alx)rd  pratiquée  inuividuellement 
par  les  producteurs  australiens,  chacun  traitant  dans  sa  ferme  le  produit 
de  sa  récolte.  Méthode  peu  économique  en  raison  :  1"  du  prix  des  appa- 
reils nécessaires  aux  divers  stades  du  traitement  :  peignage  (breakage), 
rouissage  (retting),  leillage  ou  séparation  des  fibres  d'avec  la  tige  (scur- 
ching),  et  2°  des  connaissances  techniques  que  toute  c«tte  manipulation  as- 
sez délicate  exige. 

Un  meilleur  traitement  est  1«  traitement  industriel.  Il  n'existe  que  deux 
grandes  fabriques  en  Australie,  l'une  à  Dalmare,  l'autre  à  Buln-Buln.  Le 
gouvernement  fédéral,  par  l'intermédiaire  du  Comité  fédéral  du  lin,  a 
proposé  d'avancer  toutes  sommes,  et  à  un  faible  taux  d'intérêt,  à  tous  fer- 
miers désireux  d'installer  par  régions  des  usines  coopératives.  La  législa- 
tion de  l'état  de  Victoria  a  pris  des  dispositions  identiques  et  a  tout  récem- 
ment contribué  à  l'établissement  do  plusieurs  petites  fabriques  à  Brouin. 
Longwarry  South  et  Sale.  Il  faut  de  300  à  500  acres  de  terres  à  lin  pour 
justifier  la  création  d'une  usine  dont  les  frais  d'installation  ne  dépasse- 
raient pas  700  £. 

Lo  mode  de  rouissage  employé  en  Australie  est  le  rouissage  dit  «  à  la 
rosée  »  «  dew-retting  ».  Il  consiste  à  étendre  en  longues  rangées  sur  le  sol 
la  fibre  bien  battue  et  dépouillée  de  sa  graine  sur  un  terrain  généralement 
de  gazon  ou  de  chaume;  la  fermentation  s'opère  sous  la  triple  influence  de 
la  rosée,  de  la  pluie  et  du  soleil.  La  fibre  reste  ainsi  exposée  de  cinq  à  six 
semaines.  On  la  retourne  une  ou  deux  fois.  Dès  qu'elle  est  rouie,  elle  est 
ramassée  et  bottelée. 

Certains  producteurs,  principalement  dans  la  région  de  ^ale,  —  se 
sont  récemment  mis  à  la  méthode  du  rouissage  à  l'eau  courante.  C'est  le 
procédé  du  nord  de  la  France  et  de  la  région  d'Ypres. 

Pour  le  teillage,  les  Australiens  emploient  des  machines.  La  fibre  ob- 
tenue est  ensuite  pressée,  mise  en  balles  à  la  presse,  prête  à  livrer  aux 
manufactures. 

La  majeure  partie  de  la  fibre  australienne  est  exiwrtée  en  Grande-Bre- 
tagne. Il  n'existe  pas  de  filatures  et  de  tissages  dans  toute  l'étendue  du 
Commonweallh.  Le  gouvernement  fédéral  a  demandé  au  bureau  du  com- 
merce et  de  l'industrie  de  lui  fournir  un  rapport  sur  le  meilleur  moyen  de 
développer  l'industrie  textile,  capable  de  fournir  sur  place  les  toiles  gou- 
dronnées, les  bâches,  les  toiles  d'aéroplane,  etc.,  etc.,  dont  il  a  un  besoin 
pressant  pour  la  réorganisation  de  son  équipement  militaire. 

Les  experts  du*bureau  du  commerce  et  de  l'industrie  de  Melbourne 
ont  montré  que  le  fonctionnement  normal  d'une  filature  exige  1.000  ton- 
nes de  fibres  par  an,  nécessitant  elles-mêmes  la  mise  en  culture  de  12.000 
acres. 

L'état  actuel  de  l'ensemencement  est  loin  d'un  pareil  compte.  Le  mi- 
nistère de  l'as-riculture  de  Victoria  constate  avec  regret  que  la  culture 


—  178  — 

du  lin  en  recul  en  Europe,  étant  donné  que  certaines  nations  en  bordure 
du  Pacifique  se  livrent  en  grand  à  la  culture  du  précieux  textile  depuis  la 
guerre,  et  que  la  majorité  de  la  toile  importée  en  Australie  provient  mainte- 
nant du  Japon. 

Les  fermiers  australiens  ne  se  sont  pour  ainsi  dire  jusqu'à  présent 
consacrés  qu'à  la  culture  du  lin  pour  sa  fibre.  Ils  considèrent  la  graine 
comme  un  sous-produit  d'intérêt  secondaire.  Ils  sont  à  ce  point  de  vue  lar- 
gement dislancés  par  les  Etats-Unis  où  une  surface  d'ensemencement  de 
près  do  200.000  acres  est  consacrée  à  la  culture  de  la  graine,  dont  les  pro- 
priétés siccatives  sont  si  largement  utilisées  dans  toutes  les  industries  des 
couleurs,  vernis,  etc.  La  culture  de  la  graine  est  également  très  poussée  au 
Canada,  en  Italie,  en  Argentine.  L'Australie  importe  annuellement  près  de 
£  500.000  do  graines  de  lin  alors  que  sa  production  reste  pour  ainsi  dire 
nulle.  La  graine  vaut  sur  le  marché  de  Melbourne  23  shillings  6  pence  le 
boisseau.  Rien  n'indique  une  baisse  prochaine  et  il  est  peu  vraisemblable 
qu'avant  la  fin  de  l'année  le  prix  du  boisseau  descende  à  15  shillings. 
Comme  une  récolte  de  S  à  10  boisseaux  par  acre  est  normale,  il  semble  que 
la  culture-graine  devi'ait  être  une  tentative  séduisante  en  Australie. 

Le  lin  n'est  guère  cultivé  en  Nouvelle-Galles  du  Sud.  Les  conditions 
géologiques  et  climatériques  n'y  sont  pas  aussi  favorables  qu'en  Victoria.  Il 
faut  attendre  que  la  plante  ait  trois  ans  avant  de  la  couper.  Dans  les  condi- 
tions les  plus  favorables,  l'acre  produit  de  800  à  1,200  livres  de  fibre. 

Il  existe  en  Nouvelle-Zélande  une  qualité  inférieure  de  lin  qui  pousse 
librement  et  dont  la  fibre  grossière  est  litilisée  pour  la  confection  des  lias- 
ses à  gerber  et  de  gros  cordages.  Il  ne  saurait  être  quesiion  d'acclimater 
cette  plante  sur  les  bonnes  terres  agricoles  de  Victoria;  elle  donnerait  un 
profit  commercial  insuffisant. 


Le   Cocotier 


UN  ESSAI  DE  CULTURE  DU  COCOTIER 
EN   COCHINCHINE 

Rapport  de 

M.  MEZIN-CUETAN 

Administrateur  Délégué  de  la  Société  Ayricole  du  Thi-Doi  à  Cantho, 

Cochinchine 


Notre  Société  étant  la  seule  à  avoir  fait  des  essais  dans  la  région  de 
rOilest  Cochinchinois,  et  mes  moyens  d'investigation  ne  m'ayant  pas  per- 
mis d'étudier  de  près  les  autres  plantations  entreprises  dans  les  régions 
du  centre  et  de  l'est,  j'essaierai  seulement,  d'esquisser  un  résumé  des 
dépenses  que  nous  avons  engagées  pour  cette  culture  ainsi  que  les  résul- 
tats obtenus. 

En  1916,  notre  Société  fit  l'acquisition  d'un  terrain  de  1.900  hectares, 
situé  dans  la  province  de  Rachgia,  limité  à  l'ouest  par  le  fleuve  Cailon,  à 
l'est  par  un  de  ses  affluents  appelé  Nuoctrong  et  dont  la  superficie,  totale- 
ment  en  friche,  était  recouverte  de  forêts  réparties  en  deux  zones  bien 
distinctes  :  la  première,  partant  des  berges  du  fleuves  à  une  profondeur  de 
4  à  500  mètres  peuplée  de  palétuviers  et  l)ois  non  classés,  le  tout  enchevêtré 
de  lianes  rendant  l'accès  presque  impossible  au  delà;  la  deuxième  peuplée 
de  bois  classés,  dits  tram,  mais  d'une  valeur  minime  et  ne  pouvant  être 
utilisés  que  pour  pieux  et  bois  de  chauffage. 

En  octobre  de  la  même  année,  j'eus  la  visite  de  M.  Tanti,  venu  en  mis- 
sion en  Cochinchine  pour  étudier  la  culture  des  cocotiers  et  les  moyens 
nécessaires  pour  la  création  de  grandes  plantations.  Nous  parcourûmes 
ensemble  les  deux  rives  du  fleuve  Cailon  et  fîmes  des  prélèvements  de  terre 
pour  les  faire  analyser  à  Saïgon,  lesquels  ont  donné  les  résultats  ci-des- 
sous : 

ANALYSES 

Composition  de  1.000  parties  de  terre  brute  séchée  à  100" 

Analyse  physique 1  2  3 

Gravier  siliceux Néant  Néant  Néant 

Sable  330,60  528,40  251,20 

Argile   635,27  455,94  731,21 

Carbonate  de  chaux 0,33  1,66  0,99 

Débris  organiques 28,00  13,40  13,20 

Humus   , 5,80  0,60  3,40 


1000,00   1000,00   1000,00 


1,323 

1,543 

1,041, 

0,235 

2,373 

1,797 

0,932 

0,756 

0,761 

0,102 

—  182  — 

Analyse  chimique 1 

Azote   2,029 

Acide  phosphorique 0,543 

Potasse 3,401 

Chaux    0,185 

Magnésie   0,048 

(I)  Terre  de  surface  du  Cailon.  Terre  argilo-siliceuse,  riche  en  azote  et  en  potasse 
manquant  d'acide  phusphoriciue  et  de  cliaux. 

(31  Terre  prise  ù  2  m.  5o  de  profondeur,  rég:ion  du  canal  de  Caitram-Ouest  :  Terre, 
franche  bien  pourvue  en  azote,  en  acide  phosphorique  et  en  potasse,  mais  manquant  de 
chaux. 

{'^)  Hchantillon  sans  désignation  spéciale.  Terre  arpilo-siliceuse  iiien  pourvue  d'azote 
et  de  potasse,  mais  manquant  '/acide  phosphorique  et  de  chaux. 

Saïgon,  le  18  novembre  lOlfi. 
Le  chimiste  principal 
du  Laboratoire, 
signé  :  Bussy. 

Vu  :  Le  Directeur.des  Services  Agricoles  et  Commerciaux  de  la  Cocliin- 
chine,  signé  :  Morange. 

C'est  ainsi  que,  persuadé  de  voir  apporter  des  capitaux  français  en 
Cochinchine  et  après  avoir  constaté  que  les  éléments  contenus  dans  ce  sol 
étaient  propices  à  la  culture  du  cocotier,  je  décidai  alors  de  commencer 
la  création  d'une  cocoteraie,  espérant  trouver  en  France  les  capitaux  néces- 
saires pour  mener  à  bien  celte  entreprise.  Mais,  quelque  temps  après,  la 
piastre  ayant  atteint  un  taux  d'achat  impossible,  cet  espoir  ne  put  se  réa- 
liser et  nous  fûmes  réduits  à  nos  propres  ressources  tout  ;\  fait  insuffisantes 
pour  une  grande  plantation. 


PRÉPARATION  DU  SOL 

Dès  le  début  de  l'année  1917,  nous  fîmes  procéder  au  premier  tra- 
vail de  pénétration  consistant  h  faire  une  tranchée  et  à  creuser  au  centre 
de  la  forêt  un  petit  canal  de  5  mètres  de  largeur  sut  5  kilomètres  de  lon- 
gueur. Le  canal,  une  fois  terminé,  des  coolies  avec  leur  famille  furent  ins- 
tallés de  distance  en  distance  afin  de  faciliter  le  travail  individuel.  Fin  de 
1917,  150  hectares  de  forêts  étaient  abattus  et  les  bois  agglomérés  en  tas, 
prêts  à  être  incendiés  pendant  la  période  do  la  saison  sèche. 

Au  cours  du  premier  semestre  de  1918,  une  fois  le  sol  nettoyé,  8  kilo- 
mètres de  fossés  d'irrigation  furent  creusés  sur  2  mètres  de  largeur  et  un 
mètre  de  profondeur  et  les  déblais  employés  à  la  confection  de  plates-ban- 
des mesurant  4  mètres  de  largeur,  de  sorte  que  les  rangées  de  cocotiers 
placées  au  milieu  de  ces  plates-bandes,  aient,  entre  elles,  8  mètres  de  dis- 
lance, dont  un  fossé  d'irrigation  avec  prise  d'eau,  d'une  part,  sur  le  canal 
central  et,  d'autre  part,  sur  le  fleuve  Cailon,  de  façon  à  permettre  le 
renouvellement  de  l'eau  h  chaque  marée. 

An  début  de  1918,  une  première  pépinière  de  deux  mille  plants  avait 
été  créée  avec  des  noix  do  choix  appelées  «  Dualua  »  (traduisez  :  coco  cou- 
leur de  feu),  variété  supposée  être  une  des  meilleures  en  Cochinchine  pour 
le  rendement  en  coprah. 


—  183  — 
PLANTATION 

La  miso  on  place  des  deux  mille  premiers  plants  fut  faite  en  septembre 
de  la  même  année  et  accuse  exactement  4  ans  3  mois,  y  compris  le  délai 
de  germination  en  pépinière. 

Par  la  suite,  n'ayant  pas  les  moyens  pécuniaires  suffisants,  je  n'ai  pu 
faire  planter  que  2.000  pieds  en  1910,  2.000  en  1920  et  4.000  en  1921. 

Cet  état  de  choses  est  bien  regrettable,  car  nos  10.000  arbres  plantés  on 
1918,  1910,  1920,  1921  sont  très  florissants  et  permettent  tous  les  espoirs. 
Ceux  ayant  atteint  la  quatrième  année  ont  une  hauteur  de  tronc  variant 
de  0  m.  40  à  0  m.  80  sur  une  circonférence  de  1  m.  60  à  2  m.  Les  plus  beaux 
ayant  produit  une  centaine  de  fruits,  cette  année,  il  est  permis  d'espérer  un 
rendement  moyen  de  50  noix  à  la  sixième  année  et  100  à  la  huitième,  épo- 
que à  laquelle  ces  arbres  auront  atteint  la  période  de  plein  rendement. 

ÉTAT  DES  DÉPENSES  FAITES  POUR  LA  PLANT.\TION 

DESIGNATIONS  DES  TRAVAIX  DEPENSES  NOMBRE  PRIX 

totales  pour  d'hectares  tra-  àe  revient  à 
l'ensemble  de            vaiiii^s  Tnectare 

l'exploitation  ^^lucs  ^^  cocoteraie 

Achat  de  terrain 20.000  1980  10,101 

En  participation  pour  les  loge- 
ments de  coolies 3.383.50  1000  3.383 

En  participation  pour  le  creuse- 
ment des  canaux 5.062,20  1000  5,062 

En  participation  pour  l'abatage  de 

la  forêt - 2.598  1000  2,598 

En  participation  pour  l'impôt  fonc.  6.637,18  1980  3,336 

Nettoyage  du  sol,  déchaussage, 
creusement  des  fossés  et  con- 
fection des  plates-bandes 11.752,29  64  183,629 

Frais  généraux 5.222,59  1000  5.222 

TOT.\L    54.655,75  213,331 

Le  tableau  des  dépenses  ci-dessus  est  absolument  conforme  à  nos 
comptabilités. 

Toutefois,  comme  les  travaux  ont  été  menés  parallèlement  à  ceux 
nécessités  par  la  mise  en  culture  des  rizières  pour  le  surplus  du  terrain 
défriché,  il  en  résulte  que  le  pourcentage  des  frais  généraux  a  pu  être 
réduit  assez  sensiblement,  de  sorte  que  pour  la  création  des  grandes 
plantations,  il  sera  prudent  de  prévoir  une  augmentation  sur  ces  prix  et 
tabler  sur  environ  250  par  hectare. 


CONDITIONS  GÉNÉRALES 


Pour  ce  qui  est  de  possibilité  de  créer  de  grandes  plantations  en 
Cochinchine,  je  vous  prie  de  reporter  à  mon  rapport  de  1918.  La  situation, 
au  point  de  vue  acquisition  de  terrains  dans  les  provinces  de  Caclieu  et 
Hachgia  restent  los  mêmes.  Les  chefs  d'Administration  de  ces  provinces  se 
sont  contentés  de  classer  purement  et  simplement  les  demandes  de  conoes- 


-^  IS'i  — 

sions  et  c'est  ainsi  que  plus  de  (i.OOO  demandes  attendent  poui-  être  étudiées, 
qu'on  veuille  bien  les  retirer  de  leur  oubliette.  La  plupart  des  dei^andeurs 
n'osent  entreprendre  les  travaux  de  culture  sur  des  terrains  qu'ils  ne  sont 
pas  certains  de  pouvoir  obtenir,  d'où  il  résulte  que  plus  du  tiers  de  la 
superficie  de  ces  provinces  est  encore  en  friche. 

Sur  tout  le  littoral  du  Siam,  la  nature  du  sol  et  les  facilités  d'irrigation 
sont,  à  quelque  chose  près,  les  mêmes  que  ix>ur  le  terrain  ayant  servi  à 
nos  essais  et  je  puis  confirmer,  en  toute  certitude,  que  plus  de  100.000  hec- 
tares de  terre  situés  dans  l'Ouest  Cochinchinois  sont  encore  accessibles  pour 
la  culture  des  cocotiers. 

Dans  ces  conditions,  il  ne  manque  que  quelques  hommes  d'action  et 
des  capitaux  pour  transformer  en  cuUvu-e  de  cocotiers  toute  une  vaste 
région  encore  en  friche. 

C'est  vers  les  capitalistes  que  doivent  se  ix)rter  tous  les  efforts  du 
Congrès  pour  arriver  à.  les  convaincre  et  les  amener  à  faire  leurs  place- 
ments en  Cochinchine. 

Cantho,  le  10  mai  1923. 


à 


LE  COCOTIER  EN  INDOCHINE 

Rapport  de 

M.  TANTI, 

De  la  Maiso/i  Rocca,  Tassy  et  de  Rovx 


La  production  coloniale  a  du  modifier  ses  procédés  et  passer  du  régime 
de  la  cueillette  des  produits  spontanés  à  celui  de  la  grande  culture  métho- 
dique, afin  de  répondre  à  l'appel  de  plus  en  plus  actif  de  la  consommation. 

Pour  certaines  matières  premières,  destinées  à  des  fins  purement 
industrielles,  l'évolution  a  été  extrêmement  rapide  et,  sans  étape  intermé- 
diaire, la  grande  plantation  a  imposé  ses  produits  sur  le  marché;  c'est, 
notamment,  le  cas  du  caoutchouc. 

Pour  d'autres  productions  coloniales  de  grande  consommation,  l'exploi- 
tation moderne  est  devenue  la  règle,  laissant  à  peine,  dans  certaines 
régions,  subsister  à  côté  de  la  grande  plantation,  la  petite  culture  indigène. 

Cette  transformation  marque  un  véritable  progrès,  car  elle  seule  a  per- 
mis l'amélioration  de  la  qualité  des  produits,  l'abaissement  des  revients 
et  la  régularisation  des  marchés.  C'est  donc  fatalement  vers  cette  transfor- 
mation que  tendra  de  plus  en  plus,  dans  l'avenir,  la  production  coloniale. 

L'évolution  si  nette,  si  accentuée  avec  le  caoutchouc,  le  coton,  la  canne 
à  sucre,  le  café  est  loin  d'apparaître  aussi  sensible  en  ce  qui  concerne  le 
plus  important  peut-être  des  produits  coloniaux  :  les  oléagineux  qui  en  sont 
encore  au  stade  de  la  production  spontanée  ou  semi  six)ntanée  (elaeis),  ou 
à  celui  de  la  plantation  indigène  (cocotier)  lequel,  cependant,  au  cours  de 
ces  dernières  années,  a  suscité  quelques  grandes  entreprises  en  colonies 
étrangères. 

Du  fait  que  le  cocotier  n'ait  par  tenté  les  capitaux  au  même  degré  que 
l'hévéa  ou  la  canne  à  sucre,  faut-il  conclure  que  son  rendement  ne  corres- 
lX)nd  pas  à  l'importance  du  capital  à  investir  et  qu'il  faut,  par  suite,  le 
classer  parmi  les  cultures  réservées  à  l'indigène.  ? 

Il  faudrait  véritablement  isnorer  tout  du  cocotier,  du  revient  de  sa  cul- 
ture comme  de  sa  productivité,  pour  s'arrêter  à  une  pareille  conclusion. 

Cet  état  de  chose  tire  son  origine  du  rendement  à  longue  échéance  du 
c'~cotier,  ce  qui  intimide  les  capitaux,  mais,  peut-être  plus  encore,  d'une 
estimation  inexacte  du  revient  réel  du  coprah. 

La  durée  d'attente  de  la  production,  qui  a  été  le  plus  souvent  fort  exa- 
géré, ne  dépasse  que  de  peu,  dans  les  conditions  normales,  celle  de  l'hévéa. 

Si  étrange  que  puisse  apparaître  la  seconde  raison,  elle  repose  sur  le 
fait  que  le  consommateur  n'ayant  jamais  pris  contact  personnel  avec  lea 


—  186  — 

pays  producteurs,  est  tenté  de  faire  une  analogie  entre  les  méthodes  com- 
merciales qu'il  suit  par  ses  propres  ventes  et  celles  qui  régissent  le  marché 
du  coprah  à  l'origine. 

Il  sait  combien  il  est  tenu  par  la  concurrence  de  serrer  ses  revients  et 
de  limiter  ses  bénéfices  et,  dès  lors,  surtout  pour  un  produit  comme  le 
coprah  dont  le  mouvement  d'affaires  porte  annuellement  sur  700.000  ton- 
nes, il  est  amené  à  croire  que  le  prix  auquel  il  l'achète  représente  bien  le 
revient  approximatif  et  un  bénéfice  raisonnable.  Ce  raisonnement  le  con- 
duit nécessairement  à  amplifier  les  frais  de  plantation  et  d'exploitation  et 
à  réduire  à  peu  de  choses  la  rémunération  du  capital,  d'où  son  peu  d'em- 
pressement à  s'intéresser  à  l'exploitation  du  cocotier. 

Or,  entre  le  prix  du  coprah,  à  son  arrivée  sur  le  marché  européen  et  sa 
valeur  chez  le  producteur  indigène,  il  y  a  un  écart  qui  représenterait  avant 
guerre  trois  fois  sa  valeur  primitive. 

En  1896,  le  coprah  des  Indes  Néerlandaises,  des  Straits  et  des  Philip- 
pines cotait  en  Europe  300  francs  la  tonne  et,  à  ce  prix,  laissait  encore  un 
bénéfice  à  l'agriculteur  et  à  l'intermédiaire  chinois.  En  1913,  ce  même 
coprah  valait  800  à  850  francs  sans  que  le  coiit  de  la  production  m  les  frets 
aienf  augmenté  d'un  cent. 

Cette  marge  s'explique  par  le  fait  que  dans  les  pays  asiatiques,  grands 
producteurs  de  coprah,  toutes  les  tractations  dont  ce  produit  est  l'objet  sont 
basées  sur  le  troc  et  le  crédit  à  long  terme  et  à  gros  intérêts. 

On  peut  imaginer  quelle  charge  peut  être  pour  la  marchandise  le  cré- 
dit en  Extrême-Orient  quand  on  sait  que  les  lois  respectent  les  contrais  qui 
fixent  l'intérêt  à  36  pour  cent. 

D'autre  part,  en  raison  de  la  dispersion  et  de  la  grande  division  des 
cocoteraies  indigènes,  il  n'est  pas  possible  à  l'Européen  d'atteindre  l'agri- 
culteur sans  le  concours  du  chinois. 

Aussi  les  grandes  maisons  d'exportation  qui  sont  également,  par  la 
force  des  choses,  importatrices,  livrent-elles  à  terme  au  Chinois,  des  mar- 
chandises d'Europe  qui  constituent,  entre  les  mains  de  ce  dernier,  la  contre 
valeur  du  coprah  qu'il  achète. 

L'intérêt  évident  de  l'intermédiaire  est  de  surpayer  le  coprah,  sans 
s'inquiéter  de  sa  qualité,  pour  réaliser  le  bénéfice  maximum  sur  les  mar- 
chandises qu'il  échange,  puisqu'aussi  bien,  il  est  assuré  du  placement  du 
coprah  chez  le  commerçant  européen,  celui-ci  ne  peut  que  l'accepter  et 
c'est  son  seul  moyen  de  se  couvrir  des  avances  faites  et  de  lutter  contre  la 
concurrence. 

Il  est  facile,  dès  lors,  de  se  rendre  compte  à  quel  point  de  semblables 
procédés  peuvent  influencer  le  prix  et  quelle  marge  bénéficiaire  peut  lais- 
ser la  plantation  moderne,  tout  en  assurant  un  produit  de  qualité  très  supé- 
rieure, permettant  une  économie  sensible  dans  le  rafl'inage  des  huiles. 

Quelques  industriels  étrangers,  ayant  pu  se  convaincre  de  l'intérêt 
qu'ils  avaient  à  s'affranchir  de  ce  marché,  ont  créé  des  plantations,  s'assu- 
rant  amsi  un  produit  de  qualité  cf  la  marge  des  bénéfices  prélevée  par 
l'intermédiaire  chinois.  Ces  exploitations  ont  été  établies  par  les  colonies 
étrangères  d'Extrême-Orient. 

Quand  ces  plantations  seront  en  plein  rapport  et  sufflsammpnt  éten 
dues  pour  couvrir  les  besoins  des  usines  dont  elles  dépendent,  notre  indus- 
trie aura  fi  faire  face  h  une  concurrence  redoulnbk\  qui  aura  pour  elle  >m 
produit  do  qualiW  U  revient  bien  inférieur  aux  cours  du  marché 


—  187  — 

Comme  conséquence,  on  peut  dire  que  l'avenir  do  l'industrie  française 
des  graisses  alimentaires  est  lié  h  l'établissement  des  plantations,  le  ren- 
dant indépendant.  Cet  avenir  d'ailleurs  se  confond  avec  l'intérêt  naturel 
qui  commande  de  maintenir  prospère  une  industrie  qui  est  née  et  s'est 
développée  en  France. 

Cet  intérêt  est  d'autant  plus  marqué  que  Tcxploitation  rationnelle  du 
cocotier  pourrait  se  faire  dans  nos  colonies  et  laisser  dans  des  mains  fran- 
çaises les  millions  que  nous  versons  cà  l'étranger  pour  payer  les  120  à 
150.000  tonnes  de  coprah  que  nos  usines  doivent  utiliser  annuellement. 

Presque  toutes  nos  colonies  se  trouvant  situées  dans  l'aire  do  disper- 
sion du  cocotier,  offrent  des  conditions  favorables  h  son  développement. 

Si,  au  point  de  vue  de  la  situation  géographique  et  du  climat,  la  plu- 
part de  nos  colonies  peuvent  être  placées  sur  le  même  rang  que  la  Cochin- 
chine,  celle-ci  partage  seulement  avec  les  îles  du  Pacifique  où  le  cocotier 
prospère  sans  soins,  l'avantage  d'avoir  des  terres  basses,  sans  aucun  pli  de 
terrain  barrant  l'horizon. 

Il  faut  attribuer  à  cette  disposition  un  intérêt  de  premier  ordre,  car 
il  n'est  probablement  pas  d'arbre  qui  marque  autant  que  le  cocotier  un 
héliotropisme  aussi  accentué  et  un  liesoin  aussi  interne  d'aération.  On  peut 
affirmer,  sans  crainte  d'être  contredit  par  les  faits,  que  l'action  solaire  et  la 
circulation  d'air  constituent  deux  des  éléments  les  plus  importants  de  la 
vitalité  productive  de  l'arbre. 

Des  observations  multipliées  ont  prouvé  que,  même  en  terrains 
riches,  le  cocotier  se  développe  lentement  et  fructifie  mal  quand  l'air  et  la 
lumière  lui  font  défaut. 

Dans  les  vallées  encaissées  de  Ceylan-  oij  l'on  a  planté  le  cocotier  pour 
lui  assurer  des  terres  plus  profondes  et  plus  riches,  la  production  ne 
dépasse  guère  la  moyenne  de  trente  noix  à  l'arbre  et  de  ce  faible  rendement 
on  doit  incriminer  l'écran  de  montagnes  qui  limite  la  durée  de  l'action 
solaire  et  s'oppose  à  l'aération. 

Pour  se  convaincre  de  l'importance  de  l'aération,  il  suffit  d'observer 
sur  les  plages  avoisinant  Colomlx),  l'inclinaison  des  fûts  de  cocotier  vers 
la  mer  dans  la  direction  de  l'ouest,  alors  qu'ils  sont  parfaitement  droits  du 
côté  de  la  terre  et  que  de  l'ouest  viennent  précisément  les  vents  violents 
de  la  mousson. 

En  Cochinchine,  l'arbre  est  baigné  de  lumière  du  lever  au  coucher  du 
soleil  et  l'air  ne  rencontre  aucuns  barrière  qui  l'empêche  de  circuler  et 
'"'est  à  cette  situation  qu'il  faut,  en  partie,  attribuer  la  grande  productivité 
du  cocotier  dans  notre  colonie. 

Une  autre  cause  importante  de  cette  productivité  réside  dans  la  consti- 
tution des  terres  de  la  Basse-Cochinchine. 

On  sait  que  la  presque  totalité  des  cocotiers  dans  le  monde  se  rencon- 
tre le  long  des  voies  d'eau  et  aux  embouchures  des  fleuves  parce  qu'ils 
trouvent  dans  ces  terres  alluvionnaires,  une  heureuse  proportion  de  sable 
et  d'argile  qui  en  font  des  sols  à  la  fois  humides  et  perméables. 

Or,  la  Basse-Cochinchine  est  toute  entière  de  formation  delta'ique,  par- 
courue par  les  bras  du  Mékong  et  par  de  nombreux  arroyos,  soumis  à  des 
crues  périodiques. 

I/humus  et  les  débris  organiques  entrent,  pour  une  part  de  2  à  14  %, 
dans  la  constitution  de  ces  terres,  les  classant  dans  la  catégorie  des  terres 
riches,  sans  que  cette  proportion  soit  nulle  part  exagérée  comme  dans 


—  188  — 

les  Etals  Malais  où  la  masse  humifère  esl  si  puissante  qu'elle  a  formé  de 
véritables  tourbières,  impropres  à  la  culture,  qu'il  faut  probablement 
assainir  à  grands  frais  par  des  chaulages  abondants  et  répétés. 

Enfin,  on  peut  noter  que  l'on  ne  rencontre  ni  gravier,  ni  cailloux  qui, 
si  souvent,  constituent  une  gêne  pour  le  développement  radiculaire  du  coco- 
tier. 

La  crue  périodique  des  cours  d'eau  en  Cochinchinc  ajoute  un  avantage 
appréciable  parce  qu'elle  agit  à  la  fois  sur  le  développement  végétatif  de 
l'arbre,  sur  son  rendement  et  sur  le  revient  d'établissement  et  d'entretien. 

C'est  un  fait  incontesté  que  partout  on  reconnaît  la  nécessité  d'appli- 
quer aux  cultures  rationnellement  conduites  des  engrais  complémentaires, 
particulièrement  la  chaux  et  la  potasse  qui,  d'une  manière  générale,  accu- 
sent un  très  faible  pourcentage  dans  les  terres  tropicales  ou  équatoriales. 

Or  cette  adjonction,  dans  notre  colonie,  est  réalisée,  en  grande  partie, 
sinon  en  totalité,  par  l'apport  considérable  de  matières  fertilisantes  quo 
chaque  année  la  crue  des  fleuves  dépose  sur  les  berges. 

Cette  adjonction  est  automatique  d'où  réduction  importante  du  revient' 
si  on  applique,  dès  la  constitution  de  la  cocoteraie,  une  méthode  de  plan- 
tation bien  particulière  à  la  Cochinchine. 

C'est  la  méthode  du  talus.  Dans  ces  terres  alluvionnaires,  faciles  à 
travailler,  les  noix  germées  sont  placées  sur  des  cônes  de  terre  bien  alignés 
et  suffisamment  surélevés  pour  que  le  collet  de  l'arbre,  quand  celui-ci  aura 
atteint  son  plein  développement,  dépasse  toujours  le  niveau  des  eaux  aux 
plus  hautes  crues. 

Par  le  rechargement  périodique  du  pied,  à  l'aide  des  dépôts  limoneux 
abandonnés  par  les  rivières,  on  augmente  graduellement  le  cube  de  terre 
qui  enveloppe  les  racines.  Ainsi,  parallèlement  à  la  croissance  des  planta- 
tions, il  y  a  accroissement  des  masses  de  terres  jusqu'au  moment  où  les 
cônes  primitifs  se  rejoignent  pour  former  des  plates-bandes  régulières, 
laissant  entre  elles  des  canaux  de  longueur  suffisante  dont  le  curage  pério^ 
dique  permet  l'apport  continuel  des  matières  nutritives. 

Cette  disposition  permet,  en  outre,  l'irrigation  automatique  grâce  à 
l'installation  des  vannes  au  débouché  des  canaux  collecteurs  sur  les  riviè- 
res, et  cela  sans  frais,  comme  on  s'en  rendra  compte  plus  loin. 

Un  vieux  proverbe  indou  qui  fait  dire  au  cocotier  :  «  Arrose-moi  pen- 
dant ma  jeunesse  et  j'étencherai  ta  soif  toute  ma  vie  »,  i>eut  indiquer  les 
résultats  d'une  observation  millénaire  et,  par  ailleurs,  l'étude  scientifique 
de  la  végétation  du  cocotier  confirme  ses  exigences  considérables  sous  le 
rapport  de  l'humidité. 

On  a  évalué  à  136  litres  par  jour  l'eau  évaporée  par  le  cocotier  et  ainsi 
la  légende  et  la  science  sont  d'accord  pour  affirmer  les  bienfaits  d'une  irri- 
gation puissante  ?i  défaut  do  laquelle  l'arbre  se  défend  en  suspendant  sa 
production. 

La  méthode  adoptée  en  Cochinchinc  et  les  conditions  de  tViilieu,  consti- 
tuent une  véritable  assurance  contre  ce  risque. 

Mais  si  l'arrosage  h  l'eau  douce  favorise  la  végétation  du  cocotier  et 
intensifie  sa  production,  l'eau  saumâtre  lui  plaît  bien  davantasre  et,  de  plus, 
If  prémunit  contre  les  maladies  des  racines,  inconnue?  dans  la  Rasse- 
Cochinchine. 

Ijcs  indigènes  de  notre  colonie,  comme  ceux  des  Indes,  ont  parfaite- 
ment reconnu  ce  goût  du  cocotier  puisque,  dans  Tintérieur  des  terres,  ils 


—  189  — 

ont  l'habituile  donrouir  dans  le  liou  qui  va  icccvuir  le  jeune  plant,  lienlu 
à  trente-cinq  litres  de  sel. 

D'ailleurs  la  valeur  de  l'apport  de  sel  est  bien  marquée  par  les  ana- 
lyses répétées  qui  ont  démontré  que  la  récolte  de  cent  cocotiers  enlevait  à 
la  terre  plus  de  81  kilog.  de  chlorure  de  sodium,  tandis  qu'elle  n'exportait, 
dans  le  même  temps,  que  31  kilog.  d'azote,  9  kilog.  d'acide  plîosphorique  et 
8  kilog.  de  chaux. 

Cette  irrigation  à  l'eau  saumàti-e  est,  d'ailleurs,  la  seule  praticable  dans 
le  delta  de  Gochinchine  où  par  le  fait  de  la  pente  nulle  des  cours  d'eau, 
l'action  de  la  marée,  fait  senta-  à  plus  de  cent  kilomètres  à  l'intérieur.  La 
mer  mêle  son  flot  aux  eaux  des  fleuves  et,  par  mtumescence,  élève  le  niveau 
des  eaux  deux  fois  par  jour  dans  des  proportions  variables  suivant  la  proxi- 
mité plus  ou  moins  grande  de  l'océan. 

Par  la  disposition  de  vannes  automatiques  au  débouché  des  canaux 
dt»  plantation,  un  arrosage  bi-quotfùien  est  aussi  donné,  sans  autre  dépense 
que  celle  de  l'achat  et  de  la  mise  en  place  des  vannes. 

En  dehors  des  conditions  physiques  appropriées  qui  viennent  d'être 
exposées,  il  est  d'autres  éléments  qui  concourent  au  succès  d'une  entre- 
prise comme  la  création  de  coooteraies. 

Mcùs,  avant  d'examiner  dans  quelle  mesure  la  Gochinchine  peut  ajou- 
ter à  ses  avantages  physiques,  il  paraît  utile  de  signaler  qu'il  y  existe  250 
à  300.000  hectares  de  terres  disponibles,  admirablement  adaptées  à  la  cul- 
ture du  cocotier  et  permettant  l'établissement  de  plantations  de  grande 
envergure  d'un  seul  tenant,  en  surface  nivelée,  ce  qui  est  d'une  rare  impor- 
tance au  point  de  vue  de  l'économie  agricole. 

C'est  dire  ainsi  que  la  Cochinchine  pouvant  assurer  la  plantation  de 
30  millions  de  cocotiers,  pourrait  servir  l'intérêt  national  en  même  temps 
qu'elle  s'enrichirait  de  la  mise  en  valeur  des  terres  presque  exclusivement 
exploitables  par  le  cocotier. 

11  reste  à  considérer  parmi  les  facteurs  de  la  prospérité  d'une  entre- 
prise agricole  en  général,  mais  plus  particulièrement  d'une  cocoteraie,  en 
raison  de  son  étendue,  de  la  manutention  de  ses  lourdes  récoltes,  de  la 
nécessité  de  les  acheminer  d'abord  sur  l'usine  locale  de  préparation,  puis, 
après  séchage,  sur  les  usines  de  traitement  en  Europe,  il  reste  à  considérer 
les  disponibilités  de  main-d'œuvre  qu'offre  le  pays,  les  facilités  de  commu- 
nication dans  la  zone  d'exploitation  et  la  régularité  des  relations  avec  les 
pays  consommateurs  du  produit. 

Dans  le  delta  de  Cochinchine,  d'une  manière  générale,  la  main-d'œuvre 
est  abondante  et  sur  place,  évitant  ainsi  aux  entreprises  le  recrutement  de 
travailleurs  utiles. 

Ce  recrutement  pèse  dans  d'autres  pays,  sur  le  revient  à  cause  des  frais 
de  transport  qu'il  occasionne,  des  primes  d'engagement  qu'il  impose,  des 
dépenses  d'installation  des  coolies  pour  qui  des  villages  doivent  être  créés, 
sans  compter  que  cette  main-d'œuvre  déracinée  est  d'un  rendement  le  plus 
souvent  médiocre. 

De  plus,  pour  l'Annamite,  la  culture  du  cocotier  est  une  culture  pour 
ainsi  dire  familiale,  qu'il  aime,  à  laquelle  il  travaille  avec  plaisir,  et  de  ce 
fait,  on  peut  prévoir  de  sa  part  un  rendement  optimum. 

La  disposition  des  terrains  exposée  plus  haut  montre  combien  elle  faci- 
lite la  communication  dans  la  zone  de  plantation,  grâce  aux  canaux  qui 
peuvent  être  orientés  pour  utiliser  le  jeu  des  marées  et  assurer  par  le  seul 
mouvement  des  eaux  le  transjwrt  des  noix  à  l'usine  de  séchage. 


—  l'JU  — 

Le  nivelleraenl  de  la  plantation  diminue  les  dépenses  en  facilitant 
l'exploitation,  les  dénivellations  de  sol  obligeant  à  la  construction  des  rou- 
les et  à  dos  charrois  qui  entraînent  des  charges  fort  onéreuses. 

Au  point  de  vue  des  relations  extérieures,  tout  le  monde  sait  que  la 
Cochinchine  est  dotée  d'un  admirable  réseau  de  voies  fluviales  et  de  canaux 
à  grandes  ouvertures  qui  convergent  vers  le  port  d'embarquement,  Saigon, 
bien  desservi  par  les  lignes  de  navigation  qui  les  mettent  en  relations  régu- 
lières avec  l'Europe. 

Ce  tableau  des  avantages  que  présente  la  Ck)chinchine,  au  point  de  vue 
de  la  culture  du  cocotier,  serait  encore  incomplet  sans  une  indication  con- 
cernant la  durée  d'attente  de  la  production  et  le  rendement  moyen  des 
arbres. 

Le  temps  nécessaire  au  cocotier  pour  donner  des  récoltes  a  été  géné- 
ralement évalué  à  dix  ans  et  celte  échéance  éloignée  n'a  pas  peu  influencé 
les  capitaux  qui  auraient  été  portés  vers  cette  nature  d'entreprises. 

Il  y  a  là  un  véritable  préjugé  qui  tire  son  origine  de  constatations  fai- 
tes à  Ceylan,  mais  en  cultures  indigènes  où  les  rendements  s'échelonnent 
de  la  septième  à  la  dixième  année,  10  %  des  arbres  donnant  des  fruits  la 
septième  année  environ,  40  %  la  huitième,  50  %  la  neuvième  et  la  totalité 
au  cours  de  la  dixième  année. 

Ces  observations  ont  été  faites  sur  des  plantations  indigènes  et,  par 
suite,  on  peut  i^enser  que  cet  échelonnement  de  l'entrée  en  production  peut- 
être  attribué  à  des  causes  auxquelles  on  peut  porter  remède.  On  a  vu  plus 
haut  combien  le  manque  d'aération  et  de  soleil  peuvent  nuire  au  cocotier 
et  c'est  souvent  le  cas  à  Ceylan. 

En  Cochinchine,  même  en  plantation  indigène,  à  4  et  5  mètres  d'écar- 
tement  la  première  production  apparaît  à  la  sixième  année  et  le  plein  ren- 
dement à  la  dixième.  Dans  le  Straits,  le  Directeur  de  FAgriculture  estime 
qu'on  i>eut  être  assuré  de  la  première  récolte  à  la  sixième  année. 

Et  l'Administration  elle-même  consacre  cette  estimation  puisqu'on 
Cochinchine  les  concessions  plantées  en  cocoteraies  ne  paient  aucun  impôt 
pendant  les  six  premières  années  de  l'exploitation. 

Au  ïxjint  de  vue  du  rendement  de  noix,  les  renseignements  indigènes 
s'accordent  pour  le  fixer,  suivant  les  soins  accordés  à  l'arbre,  entre  80  et 
200  noix  par  an. 

Dans  un  rappoit  de  1918,  M.  I\/lorange,  Directeur  des  terres  agricoles 
estimait  le  rendement  en  coprah  d'un  hectare,  en  Cochinchine,  à  2.500  kilos 
rendement  qu'il  estimait  pouvoir  être  porté  à  2.000  kilos  en  bonne  culture. 
Ce  qui  revient  à  fixer  la  production  de  noix,  par  arbre,  entre  90  et  120  noix. 

Comme  confirmation  on  peut  citer  le  rapport  d'un  Gouverneur  en 
Cocliinchine,  en  1860,  indiquant  qu'une  culture  indigène  :  «  Un  hectare  con- 
tenant 667  cocotiers  produit  annuellement  80  fruits  par  arbre  »  et  dans  ce 
cas  les  arbies  étaient  à  quatre  mètres. 

Enfin,  il  a  lieu  de  mentionner  en  faveur  de  notre  colonie  d'Asie,  d'après 
les  analyses  faites  par  des  spécialistes  français  et  allemands,  le  poids  très 
supérieur  du  coco  de  Cochinchine,  la  différence  portant  surtout  sur 
l'ainande,  496  grammes  au  lieu  de  396  à  Ceylan,  et  sur  le  poids  du  coir 
IcMiucl  peut  donner  lieu  à  une  industrie  accessoire. 

Il  faut  signaler  également  que  l'arbre  reste  en  pleine  frudillcalion  jus- 
(pi'à  la  soixante-dixième  année. 

Il  semble  (ju'il  y  ait  dans  les  multiples  factures  de  succès  qu'offre  la 


—  191 


Gochinchine  aux  entreprises  ayant  jjour  but  la  constitutiua  de  cocoteraies 
matière  à  intéresser  les  capitaux  en  permettant  à  l'industrie  française  dé 
I.itter  contre  Imdustno  étr^gère  avec  avantage,  car  en  aucune  autre 
région  il  n  est  possible  de  rencontrer  un  ensemble  de  conditions  aussi  par- 
faites de  production.  ' 


LE  COCOTIER  AU  DAHOMEY 

SA  SITUATION  ACTUELLE  -  SON  AVENIR 


Rapport  de 

M.  HOUARD 

Inspecteur  de  V Agriculture 

en  Afrique  Occidenlale  Française 


Le  cocotier  est  un  arbre  d'introduction  au  Dahomey;  il  fut  vraisembla- 
blement apporté  il  y  a  fort  longtemps  par  les  Portugais.  A  son  début  il  joua 
surtout  Le  rôle  d'arbre  fruitier  et  se  répandit  peu,  restant  localisé  dans  les 
villages  de  la  zone  littorale  oîz  il  trouve  les  conditions  les  plus  favorables 
à  sa  végétation  et  à  sa  fructification.  Placés  à  proximité  des  cases  et  bénéfi- 
ciant ainsi  de  la  fumure  ménagère,  les  premiers  palmiers  prirent  im  rapide 
essor  et  les  indigènes  commencèrent  à  constituer  quelques  petits  groupe- 
ments irréguliers  aux  abords  des  villages  mais,  dans  l'ensemble,  les  peu- 
plements demeurèrent  peu  importants,  et  leur  production  servit  simple- 
ment à  la  consommation  ou  à  la  vente  sur  place  des  noix  vertes.  Des  noix 
furent  emportées  dans  presque  tous  les  villages  du  Bas-Dahomey  oii  on 
rencontre  quelques  beaux  exemplaires  près  des  cases,  dans  des  endroits 
passants  d'oîi  les  termites  sont  éloignées. 

Ce  n'est  que  depuis  dix  à  quinze  ans  que  l'expansion  du  cocotier  en 
plantations  régulières  s'est  manifestée,  d'abord  faiblement  et  dans  de  mau- 
vaises conditions  culturales,  puis  plus  rapidement  et  selon  des  règles  préci- 
ses (lès  que  l'intervention  administrative  a  fait  ressentir  son  effet.  La  vul- 
garisation du  cocotiier  au  Dahomey  est  maintenant  assurée,  mais  cepen- 
dant elle  est  appelée  à  se  faire  assez  lentement,  car  les  terrains  propices 
sont  peu  étendus  et  doivent,  en  partie,  être  conservés  pour  les  cultures 
vivrières,  parce  que  la  main-d'œuvre  devient  de  plus  en  plus  rare  et  de 
plus  en  plus  irrégulière  et  aussi  parce  que  la  création  d'une  cocoteraie 
demande  des  avances  de  fonds  assez  élevées,  auxquelles  le  planteur  ne  fera 
aisément  face  que  lorsque  ces  plantations  plus  âgées  enti-eront  en  rapport. 


PEUPLE.MENÏ  .\CTrEr. 

Le  cocotier  est  répandu  dans  toute  la  zone  littorale  du  Dahomey,  dans 
les  Cercles  de  Porl^-Novo,  Cotonou,  OuidaJi  et  Grand-Popo,  oi'i  on  le  ren- 


—  193  — 

contre  par  sujets  isolés  âgés  dans  presque  tous  les  villages  et  en  peuple- 
nienLs  réguliùrement  constitués.  Il  diminue  en  quantité  quand  on  s'élève 
vtrs  lo  Nord  et  ne  se  trouve  plus  qu'en  petits  bouquets  dans  les  villages. 
Dans  tout  le  Bas-Dahunioy,  il  manifeste  une  belle  vigueur,  mais  toutes  les 
tentatives  de  création  de  peuplement,  faites  en  particulier  dans  le  Cercle 
d'AUada,  ont  échoué  devant  les  attaques  des  termites  qui  délruisont  les  jeu- 
nes plants.  On  pourrait  cependant  entrevoir,  dans  l'avenir,  l'utilisation  des 
terrains  les  plus  légers  de  la  région  Tchanou-Athiémé,  oîi  se  trouvent  de 
superbes  exemplaires  et  les  sols  sablonneux  des  rives  du  lac  Ahémé.  Au 
nord  de  la  Lama  et  dans  tout  le  Moyen-Dahomey,  le  cocotier  végète,  mais 
beaucoup  moins  vigoureusement  et  ne  mérite  plus  d'être  considéré  que 
comme  une  plante  destinée  à  une  légère  consommation  locale. 

La  seule  zone  intéressante  au  point  de  vue  de  l'avenir  du  cocotier  est 
donc  la  zone  littorale  où  il  existe  déjà  un  peuplement  notable.  Elle  est,  dans 
son  ensemble,  constituée  par  un  sol  sablonneux,  sain,  souvent  très  humi- 
fère,  grâce  à  la  présence  d'une  brousse  rampante  et  arbustive  très  dense. 

Depuis  plusieurs  années,  l'Administration  s'est  très  vivement  préoc- 
cupée de  diriger  les  planteurs  indigènes  vers  l'expansion  du  cocotier  en 
attribuant  des  concessions,  en  distribuant  des  noix  de  semence  et  des  pri- 
mes en  argent  et  en  donnant  tous  les  rc/nseignements  techniques  utiles  pour 
réaliser  les  améliorations  indispensables  &  une  meilleure  pratique  culturalc 
que  celle  qui  avait  été  suivie  dans  les  anciennes  plantations. 

Le  service  de  l'Agriculture  s'est  soucié,  au  cours  de  ces  tournées  de 
propagande,  de  suivre  pas  à  pas  l'extension  des  cocoteraies  et  de  faire  le 
dénombrement  aussi  exact  que  possible  des  palmiers  de  plantation  récente 
en  exceptant  les  groupements  épars  dans  les  villages,  déjà  âgés  et  en  pro- 
duction dont  on  peut  approximativement  juger  de  l'importance  par  la 
valeur  d'exportation  du  coprah. 

La  répartition  du  peuplement  jeune  actuel  dont  la  production  est 
encore  très  minime,  mais  qui  participera  progressivement  et  régulièrement 
à  l'exportation  est  la  suivante  : 

Cercle  de  Grand-Popo 

Le  cercle  de  Grand-Popo  est  actuellement  le  gros  centre  de  plantation 
du  cocotier.  La  bande  sablonneuse  comprise  entre  l'Océan  et  la  lagune  était 
autrefois  entièrement  couverte  de  petite  brousse  arbustive  demi-rampante 
qui  a  fortement  enrichi  le  sol  en  humus;  cette  région  est,  de  tout  le  Bas- 
Dahomey,  la  plus  propice  au  cocotier.  Toutes  les  plantations  sont  très  voi- 
sines de  la  mer  et  sont  généralement  à  cheval  sur  la  route  de  Grand-Popo 
à  Petit-Popo,  mais  elles  sont  encore  distantes  de  la  lagune  et  laissent  une 
superficie  notable,  surtout  dans  la  région  de  Nikouécondji,  où  elles  pour- 
ront s'étendre  en  se  substituant  progressivement  aux  cultures  vivrières, 
qui  peuvent,  sans  inconvénient,  être  reportées  plus  au  nord.  '  ] 

C  est  surtout  la  région  d'Agoué  et  en  particulier  toute  la  partie  com- 
prise entre  Agoué  et  l'ancienne  frontière  qui  se  montre  prospère  et  se  cou- 
vre avec  la  plus  grande  rapidité;  les  cocoteraies  y  sont  régulièrement  cons- 
tituées, bien  entretenues  et  minutieusement  visitées;  la  croissance  est 
rapide,  les  pertes  sont  insignifiantes.  Le  dernier  recensement,  fait  en 
février  1919,  accuse  les  quantités  suivantes  pour  les  plantations  récentes  : 


—  194  — 

Cocolicrs  Açés  (7  à  12  ans) 16.-100 

—  de  1914 5.900 

—  —1915 16.800 

—  —  lyiG 9.200 

—  —1917 12.800 

_         —1918 12.900 


74.000 
L'accroissement  eût  été  plus  régulier  et  plus  grand  si  les  difficultés  pro- 
voquées par  l'état  de  guerre  n'r.vaient  rendu  les  travaux  plus  lents  et  plus 
onéreux,  par  suite  de  la  raréfaction  de  la  main-d'œuvre. 

Cercle  de  Ouidah 

La  progression  est  moins  rapide  dans  le  Cercle  de  Ouidah,  car  les  ter- 
rains propices  sont  moins  groupés  et  se  trouvent  distants  des  principaux 
lieux  d'habitation. 

Sur  le  plateau  de  Zomaï,  en  terre  forte,  les  cocoteraies  ne  se  sont 
guère  accrues,  les  terrains  libres  ayant  été  attribués  en  concessions.  Du 
reste,  la  végétation  se  montre  moins  rapide  que  dans  les  sols  sablonneux 
voisins  du  rivage,  l'entretien  est  beaucoup  plus  considérable  par  suite  de 
l'abondance  de  1'  «  Imperata  excelsa  »  qui,  non  seulement  nuit  au  bon  déve- 
loppement du  cocotier  mais  peut  causer  des  dégâts  importants,  surtout  aux 
jeunes  plantations,  si  elle  brûle  en  saison  sèche. 

Le  mouvement  d'extension  se  porte  sur  le  littoral,  plus  favorable  à 
tous  points  de  vue,  et  pou  à  peu,  en  gagnant  de  proche  en  proche,  les  coco- 
teraies de  Ouidali  rejoindront  celles  qui  s'amorcent  vers  Cotonou.  Les  plan- 
teurs de  Ouidah,  qui  apportent  un  soin  tout  particulier  à  l'entretien  de 
leurs  peuplements,  dont  ils  connaissent  toute  la  valeur,  attendent  qu'ils 
aient  acquis  tout  leur  développement  et  retardent,  ou  tout  au  moins  res- 
treignent leurs  nouvelles  créations,  craignant  de  se  trouver  dans  l'obliga- 
tion de  négliger  de  trop  grandes  étendues;  ils  sont,  d'ailleurs,  limités  par 
la  rareté  de  la  main-d'œuvre. 

Dans  les  villages  de  pêcheurs,  la  progression  est  lente;  il  n'existe  pas, 
à  proprement  parler,  de  plantations  régulières  sur  une  langue  de  terre 
beaucoup  trop  étroite. 

Le  dernier  recensement  de  février  1919  donne  : 

Ck)Cotiers  âgés '. 7.300 

—  de  1914 3.750 

—  —   19J5 4.000 

—  —1916 4.450 

—  —1917 4.600 

—  —1918 9.100 


33.200 

Cercle  de  Cotonou 

Les  cocoteraies  commencent  à  se  répandre  on  bordure  immédiate  du 
littoral.  Une  concession  de  100  hectares  accordée  en  1918,  dans  les  envi- 
rons mêmes  de  CoLonuu,  a  déjà  été  mise  partiellement  en  valeur. 


—  195  — 

Les  plantations  des  principales  rues  de  Cotonou  représentent  une  jolie 
cocoteraic  en  plein  rapport. 
On  compte  actuellement  : 

Cocotiers  ûgés 800 

—  de  101-4 500 

—  —1915 1.000 

—  —1916 l.SOO 

—  —1917 1.000 

—  —  1918 4.000 


9.100 
Cercle  de  Porto-Novo 

La  progression  est  lente  d'ans  le  Cercle  de  Porto-Novo.  Les  villages  do 
l'Atlantique,  c'est-à-dire  toute  la  région  comprise  entre  l'Océan,  la  lagune 
et  le  lac  Nokoué,  qui  comportent  tous  un  peuplement  de  cocotiers  adultes, 
situé  soit  dans  le  village,  soit  aux  alwrds  immédiats,  se  refusent  à  faire 
de  nouveaux  peuplements  réguliers  et  se  contentent,  de  temps  à  autre,  de 
mettre  en  terre  quelques  jeunes  cocotiers,  sans  ordre  auprès  des  cases  ou 
le  long  des  chemins  d  accès. 

La  partie  Nord-Est  de  l'Atlantique  dont  le  sol  saljlonneux  est  mélangé 
d'une  petite  quantité  de  latérite  et  qui  porte  une  brousse  assez  dense  n'est 
pas  favorable  en  raison  de  l'abondance  des  termites.  Une  plantation  d'essai, 
qui  avait  été  tentée  à  Tohoué,  a  échoué  et  a  dû  être  abandonnée.  Deux  plan- 
tations régulières  a'assez  belle  venue  existent  à  Apapa  et  à  Semé. 

En  laissant  de  côté  les  cocotiers  adultes  très  nombreux  dans  le  Cercle, 
l'évaluation  des  jeunes  sujets  donne  : 

Cocotiers  âgés 4.000 

—  de  1914 1.000 

—  —1915 2.000 

—  —1916 1.500 

—  —1917 2.000 

—  -1918 3.000 

13.500 
Cercle  d'Allada 

Les  plantations  sont  très  rares,  une  seule  située  sur  la  route  de  Tori  à 
Savi  a  résisté  dans  son  jeune  âge  aux  attaques  des  termites.  Dans  la  valléa 
de  l'Ava,  un  essai  a  complètement  échoué;  à  Abomey-Calavi,  une  planta- 
tion récente  ne  compte  plus  que  quelques  centaines  de  pieds.  Les  bordu- 
res fraîches  des  lagunes  conviendraient  seules,  mais  elles  sont  réservées 
aux  colatiers.  Les  rives  du  lac  Ahémé  dépendant  du  Cercle  d'Allada  ne  sont 
pas  propices  de  Coffonou  à  Décamé;  par  contre,  il  existe  un  joli  bouquet  à 
Ouedjilo. 

Le  peuplement  jeune  compte  : 

Cocotiers  âgés 500 

—  de  1915 1.500 

—  de  1916 600 

2.500 


—  196  — 
Cercle  de  Mono 


de  la  rive  immédiate  du  lac  généralement  peu  ekiiUue.  ,     ,     ^^  . 

J  ^lev^  général  des  plantations  de  œœliers  ayant  moms  de  dou^  à 
Quinz!  a^s  s'établit  donc,  approximativement,  de  la  manière  suivante  . 

Cercle  Asès_    _19U      ^91^    ^1916_    _19n_    J^      Tota^ 

0^\'^"^ ^800  800       1.000       1.800       1.000      4.000        9.100 

^oriïovo.-;;       4.rO       1.1      .000       1.500      .000      3.000       13.500 

Allada 50^    _j._    ^^00    ^    _J> >'_      ^ 

^^œ     11.150    25.300     17.450    20.400    29.000     132.300 
Dans  ce  total  no  sont  pas  comptés  les  cocotiers  adultes  et  en  produc- 
tion qu^n  rencontre  dans  presque  k>us  les  villages  et  qui  assu^*^"*  ac^^^^^ 
ÎZenUa  consommation  locale  en  noix  vertes  et  en  huile  et  1  exportaUon 

^"^  "ïestcoliers  portés  comme  âgés  dans  le  tableau  précédent  sont  ceux 
•  •  !:^t  Zi\  i-  a^is  la  majorité  ne  sont  donc  pas  encore  en  production 
?riL  I^  Malactî^l  qii  doit  s  élever  à  environ  150.000  plants  en 
^mS  les  jeunes  plantations  qui  ont  échappé  au  recensement,  epré- 
Stnc  de  œcotiers  qui  vont  successivement  fournir  à  rex,x,rt^tion 
^uirque  la  consommation  locale  est  déjà  assurée  et  s'étendra  peu. 


RÉGIONS  PROPICES  A  L'EXTENSION  DE  LA  CULTURE  DU  COCOTIER 

I^  sols  les  plus  propices  à  la  culture  du  cocotier  sont  les  terrains 
sablo^ne'x  du  cSrdon'litloral  supportant  delà  brousse  arbustivedemi- 
ramnant^ dense  qui  se  trouvent  enrichis  en  humus  en  surface  par  le.  feuU- 
LsT^profondeur  par  les  radicelles  profondes  et  nombreuses  dans  ces 

terre^  sèches^  que  les  cocotiers  établis  sur  des  terrains  semblables 

au  point  de  vue  physUiue  mais  i^couverts  -f'^-^Z''\%TZl^T^r- 
rî^nniicnt  des  palmiers  à  croissance  lento  et  à  productivité  nulle  ou  près 
^e  nine  C  esflà  une  constatation  dont  l'explication  ne  peut  être  ournie 
nté'  ra^.en  par  la  moindre  proportion  d'humus,  mais  dont  le  planteur 
t ra^t  ir  le  plus  grand  compte;  et,  de  ce  ^-t.  -taines  r^^^^^^^^^^ 
nés  a=.scz  importantes,  comme  on  en  trouve  près  de  Lotonou,  d  Abomej 
Calavi  et  dans  l'Atlantique  doivent  être  exclues.  ,..  ,,„,p^.  ,„  ... 

Au  nord  dos  lagunes  qui  limitent  plus  ou  moins  régulièrement  le  cor- 
don littoral  le  sol  «institué  par  un  mélange  de  sable  et  de  terre  de  barre 
passe  raptlcmentà  la  terre  de  barre  pure.  Le  cocotier  s'accommoderait 
ïsémen/  de  ces  deux  terrains,  mais  il  échoue  généralement,  d^me  açon 
presque  certaine,  en  plantation  régulière,  par  suite  des  atUques  des  1er- 


—  19Î  — 

mites,  dès  la  premi(>re  année  de  mise  en  place.  On  pourrait,  il  est  vrai, 
n'employer,  lors  de  la  création  de  la  coc-oteraie,  que  des  plants  ûgés  de 
doux  ans  et  séparés  die  leur  noix,  mais  les  difficultés  de  manipulation  sont 
grandes,  la  reprise  moins  assurée  et  la  garantie  reste  insuffisante.  Ci-lte 
méthode  reste  trop  aléatoire  pour  que  le  planteur  ne  donne  pas  la  préfé- 
rence au  palmier  à  huile,  plus  rustique,  dont  la  réussite  est  plus  certaine. 

Les  termites  sont  donc  la  véritable  cause  de  la  localisation  des  coco- 
tiers auxquels  elles  ne  permettent  que  les  terrains  sablonneux  où  elles  sont 
rares  ou  toujours  peu  abondantes. 

Les  terrains  qui  restent  libres  pour  l'extension  de  la  culture  du  coco- 
tier, quoique  réduits  pour  la  cause  qui  vient  d'être  indiquée,  intéressent 
tous  les  cercles  du  littoral. 

1°  Cercle  de  Porto-Novo.  —  Toute  la  région  dénommée  Atlantique  est 
constituée  par  un  peuplement  die  petite  brousse  contenant  de  très  nom- 
breuses clairières  de  savane  herbeuse  et  des  îlots  de  palmier  à  huile.  Le  sol 
est  généralement  sablonneux  pur,  cei>endant  vers  le  Nord-Est  il  est  légère- 
ment mélangé  de  terre  de  barre  et  donne  asile  à  des  termites  assez  nom- 
breuses. On  pourrait  donc  trouver  quelques  emplacements  favorables  dans 
le  centre  et  l'ouest  de  l'Atlantique,  surtout  le  long  du  littoral,  en  appro- 
chant de  Cotonou,  mais  ils  ne  peuvent  être  qu'irréguliers  et  de  superficies 
restreintes  en  raison  de  l'abondance  des  dépressions  laguneuses  et  maréca- 
geuses, dont  le  réseau  s'étend  sur  toute  cette  région.  La  population  indigène 
se  désintéresse  de  l'extension  de  la  culture  du  cocotier,  se  contentant  de 
récolter  ceux  qui  existent  en  groupements  dans  les  villages,  se  livrant,  pour 
satisfaire  ses  besoins,  à  la  pêche,  à  la  récolte  du  palmier  à  huile,  à  la  vente 
du  bois  de  chauffage,  à  la  production  du  maïs  précoce  dans  les  lagunes 
ditisséchées  et  à  la  culture  du  manioc. 

2»  Cercles  de  Colonou  et  de  Ouidah.  —  Toute  la  bordure  sablonneuse 
comprise  entre  l'Océan  et  les  lagunes  est  propice  à  la  culture  du  cocotier 
et  porte  déjà  quelques  plantations  régulières  de  bonne  venue.  De  part  et 
d'autre  de  la  voie  ferrée  de  Ouidah  à  Segboroné,  et  plus  particulièrement  au 
nord,  le  sol  sablonneux,  peu  latéritique,  peut  convenir,  sans  crainte  de 
dégâts  appréciables  par  les  termites.  Il  faudra  éviter  les  zones  à  roniers 
qui  correspondent  à  d'anciennes  savanes  herbeuses. 

Les  rives  du  lac  Ahémé  sont  favorables,  tous  les  villages  de  pêcheurs 
possèdent  quelques  cocotiers,  mais  il  faut  renoncer  à  la  partie  Nord-Est  du 
lac  de  Décamé  à  Coffonou  et  l'embouchure  du  Couffo,  où  le  sous-sol  est 
souvent  tourbeux  et  où  les  inondations  en  années  de  grosses  crues  seraient 
à  redouter.  Sur  la  rive  Est  du  lac,  les  emplacements  sont  trop  restreints  en 
raison  de  l'élévation  brusque  du  terrain  pour  ne  pouvoir  envisager  que  de 
petits  groupements  appartenant  aux  indigènes.  La  région  lagunaire  des 
rives  de  la  rivière  Aho  est  de  nature  trop  tourbeuse  ou  trop  marécageuse 
pour  être  utilisée. 

3»  Cercle  de  Grand-Popo.  —  Le  long  de  la  lagune  de  Grand-Popo,  entre 
la  rivière  Aho  et  Grand-Popo,  tout  le  cordon  littoral  convient  bien  au  coco- 
tier, mais  il  est  de  trop  faible  épaisseur  et  est  déjà  occupé  par  de  nom- 
breux petits  villages  de  pêcheurs.  La  rive  Nord  de  la  lagune  est  tourbeuse 
et  inutilisable,  tout  au  moins  à  proximité. 


—  198  — 

La  région  intéressante  du  Cercle  de  Grand-Poi>o  est  celle  qui  est  com- 
prise entre  Grand-Popo  et  l'ancienne  fi-ontiore  du  Togro  et  entre  l'Océan  et 
la  lagune  qui  relie  Grand-Popo  à  Anecho.  Los  plantations  actuelles  de 
Grand-Popo  à  Agoué  sont  toutes  placées  près  de  l'Océan,  à  cheval  sur  la 
rout-e  de  Grand-Popo  à  Anécho,  et  couvrent  environ  la  moitié  de  la  super- 
ficie totale.  Mais  il  reste  disponible  toute  la  zone  comprise  entre  ces  peuple- 
ments et  la  lagune  d' Anécho,  actuellement  réservée  aux  cultures  vivrières 
de  la  région. 

D'Agoué  à  la  frontière  le  sol,  presque  en  entier,  est  recouvert  d'une  coco- 
teraie  ininterrompue. 

On  peut  estimer  que  la  cocoteraie  actuelle  de  Grand-Popo- Agoué  pourra 
«ncore  s'accroître  de  ^00.000  cocotiers,  mais  uniquement  par  petites  parcel- 
les, en  raison  de  la  disposition  des  plantations  existantes  et  à  la  condition 
que  les  villages  puissent  reporter  ailleurs  leurs  cultures  vivrières. 

En  résumé,  on  peut  admettre  comme  disponibles  dans  l'avenir  pour 
les  plantations  de  cocotiers  les  superficies  suivantes  : 

1°  Dans  la  bande  littorale  de  l'Atlantique  du  Cercle  de  Porto-Novo  et 
dans  les  îlots  d'Ablankantan  et  de  Djeva  une  surface  d'environ  15  kilomè- 
tres carrés; 

2°  Dans  les  cercles  de  Cotonou  et  Ouidah,  de  Cotonou  h  l'embouchure 
de  la  rivière  Aho,  une  bande  littorale  d'environ  20  kilomètres  carrés; 

3°  Dans  le  Cercle  de  Grand-Popo  une  bande  de  terrain  s'étendant  de 
Grand-Popo  à  Agoué  et  à  l'ancienne  frontière  du  Togo,  d'environ  20  kilo- 
mètres carrés,  dont  il  y  a  lieu  de  déduire  5  kilomètres  carrés  déjà  plantés, 
soit  un  reliquat  de  15  kilomètres  carrés. 

Ce  qui  représente  un  total  de  : 

15 -t- 20 -1-15  =  50  kilomètres  carrés. 

dont  il  y  a  lieu  de  déduire  i/5  pour  les  savanes  herlK>uses,  soit  une  super- 
ficie totale  de  40  kilomètres  carrés,  représentant  640.000  cocotiers  en  plan- 
tation régulière  à  8  m.  en  tout  sens,  venant  s'ajouter  au  peuplement  ac- 
tuel. 

Le  peuplement  théorique  total  possible  dans  l'avenir  au  Dahomey  com- 
porte donc  : 

1°  Environ  150.000  cocotiers  âgés,  en  pleine  produclion,  fournissant 
actuellement  à  la  consommation  locale  et  à  l'exporlalion. 

2"  150.000  cocotiers  jeunes  entrant  successivement  en  rapport; 

3°  640.000  cocotiers  à  implanter  sur  les  emplacements  libres  favora- 
bles. 

Soit  un  total  environ  1.000.000  do  cocotiers. 

Mais  il  est  de  la  plus  haute  importance  de  considérer  que  les  planta- 
tions nouvelles  ne  peuvent  être  faites,  dans  la  grande  majorité  des  cas, 
quo  par  les  naturels  du  pays  et  que  l'effort  annuel  ne  paraît  pas  pouvoir 
diépasser  celui  qui  a  été  fourni  dans  ces  dernières  années.  Dans  ces  condi- 
tions, on  ne  peut,  en  pratique,  compter,  par  an,  que  sur  un  accroissement 
des  cocoteraies  existantes  de  20  i\  30.000  plants.  Si  donc  aucune  interrup- 
tion no.se  produit  dans  l'expansion  du  cocotier,  c'est  une  période  de  30  ans 
qui  est  nécessaire  pour  porter  lo  peuplement  de  cocotiers  du  Dahomey  à 
son  maximum. 


—  199 


CULTURE  DU  COCOTIER 

Culture  ancienne.  —  La  culture  du  cocotier  laissait  autrefois  fortement 
à  désirer  et  certaines  cocoteraies  âgées  se  ressentent  de  la  défectuosité  de 
leur  établissement. 

Le  semis  en  place  était  encore  pratiqué,  il  y  a  quelques  années,  par 
certains  planteurs,  malgré  les  insuccès  successifs  qu'ils  ont  enregistrés.  Le 
terrain  n'était,  du  reste,  pas  toujours  préparé,  il  subissait  uniquement  un 
nettoiement  de  quelques  mètres  carrés  fait  au  coupe-coupe  à  l'emplace- 
ment de  chaque  pied.  Les  cocotiere  étaient  très  rarement  alignés  et  leur 
espacement  ridiculement  faible  tombait  parfois  à  2  m.  50,  3  m.  C'étaient 
là  des  conditions  culturales  déplorables  qui  ont  abouti  à  l'obtention  de 
cocotiers  malingres,  peu  productifs  et  peu  résistants. 

D'autres  planteurs,  plus  actifs  et  plus  éclairés,  apportaient  des  soins 
suffisants  à  la  création  de  leur  cocotcraie,  mais  ne  pouvaient  se  résoudre 
à  observer  un  espacement  convenable,  5  m.  d'alignement  leur  paraissait 
une  distance  suffisante,  or,  elle  est  notoirement  inférieure  dans  une  région 
oîi  le  cocotier  se  développe  vigoureusement. 

Cette  ignorance  ou  cette  incertitude  des  conditions  essentielles  de  créa- 
tion d'une  plantation  ont  certainement  arrêté,  pendant  longtemps,  certains 
indigènes  désireux  de  constituer  de  petites  cocoteraies. 

Culture  actuelle.  —  Le  service  de  l'agriculture  s'est  attaché  à  faire 
l'éducation  du  planteur  en  lui  signalant  les  défauts  des  peuplements  an- 
ciens, en  l'aidant  par  la  distribution  de  bonnes  semences  et  en  l'encoura- 
geant par  l'attribution  do  primes  en  argent.  Les  observations  faites  ont  porté 
fruit  avec  une  rapidité  remarquable;  à  part  de  très  rares  exceptions,  toutes 
les  nouvelles  cocoteraies  sont  fort  bien  établies  et  entretenues,  aussi  accu- 
sent-elles, dans  l'ensemble,  une  vitalité  de  bonne  augure. 

Le  terrain  destiné  à  être  planté  en  cocotiers  est  mis  en  culture  deux 
ans  auparavant  en  manioc  très  serré,  non  pas  tant  pour  chercher  à  obtenir 
un  maximum  de  récolte  que  pour  faire  disparaître  les  mauvaises  herbes 
et  en  particulier  1'  «  Imperata  ».  D'autres  fois,  le  manioc  est  remplacé  par 
une  cucurbitacée  dont  les  graines  servent  à  la  préparation  de  l'huile  de 
«  goussi  ». 

Sur  le  sol  propre,  le  piquetage  de  la  plantation  est  fait  en  observant 
un  espacement  de  7  à  8  m.  en  tout  sens,  toutes  les  cocoteraies  récentes  sont 
généralement  très  bien  tracées. 

Le  semis  en  place  est  abandonné,  chaque  planteur  entrotient  une  pépi- 
nière suffisante  pour  les  besoins  de  l'année  et  pour  les  remplacements  de 
l'année  précédente.  Les  meilleures  noix  sont  réservées  pour  la  constitution 
des  pépinières. 

La  mise  en  place  est  faite  au  début  de  la  saison  des  pluies  faisant  suite 
à  la  tronaison,  au  cours  de  laquelle  la  terre  de  surfac-e  a  été  amenée  en 
profondeur. 

La  culture  intercalaire  la  plus  fréquemment  faite  dans  le  jeune  âge  est 
celle  des  haricots  rampants. 

Les  soins  cuUuraux  pratiqués  visent  le  m.aintien  du  sol  en  bon  état  de 
propreté  et  l'ablation  des  feuilles  de  base  du  jeune  cocotier  au  fur  et  à 


—  200  — 

mesure  qu'elles  se  flétrissent  ainsi  que  la  chasse  aux  Oryctes  rhinocéros  que 
l'on  extirpe  de  leur  galerie  au  moyen  d'un  fil  de  fer.  . 

Certains  planteurs  de  la  région  d'Agoué  ont  pu  utiliser  de  vieilles  grai- 
nes dio  coton,  qui  leur  ont  été  cédées  par  l'usine  d'égrenage  de  Kpéiné\ 
comme  engrais,  en  les  enfouissant  dans  une  rigole  circulaire  tracée  à 
1  m.  50  environ  du  cocotier. 

On  peut  donc  conclure  que  la  culture  du  cocotier  est  actuellement  au 
point;  il  ne  restera  plus  qu'à  envisager  les  fumures  périodiques  aux  engrais 
chimiques,  qui  deviendront  nécessaires  pour  maintenir  une  fructification 
abondante  et  régulière. 


FRUCTIFICATION.  —  RENDEMENT.  —  PRODUCTION   DU   COPRAH 

L'origine  de  la  variété  de  cocotier  cultivée  au  Dahomey,  car  il  n'y  a 
^uère  qu'une  seule  variété,  est  inconnue,  tous  les  peuplements  provien- 
nent du  premier  lot  apporté  par  les  Portugais  qui  s'est  répandu  dans  toute 
la  colonie.  La  noix  est  belle,  de  forme  arrondie  ou  peu  allongée,  donnant 
une  quantité  de  coprah  généralement  supérieure  à  150  grammes. 

La  fructification  commence  vers  la  huitième  année,  mais  elle  est  très 
faible,  car  les  avortements  sont  nombreux;  elle  croît  ensuite  régulièrement 
pour  atteindre  sa  pleine  production  vers  12  à  15  ans.  Un  palmier  sain  et 
vigoureux  peut  donner,  en  moyenne,  60  à  80  noix  par  an.  On  compte  dans 
la  pratique  que  7  noix  produisent  1  kilog  de  coprah  séché  au  soleil. 

La  préparation  du  coprah  est  défectueuse  dans  tout  le  Dahomey  et  son 
amélioration  sera  difficile  à  obtenir  du  cultivateur.  La  récolte  des  noix 
est  toujours  prématurée,  surtout  aux  abords  des  villages  oii  les  vols  sont 
à  craindre;  elles  sont  abattues  un  peu  avant  maturité  et  ouvertes  de  suite 
en  deux  valves  qui  sont  posées  à  terre  au  soleil.  Cette  façon  d'opérer  est 
diéplorable,  la  cueillette  trop  hâtive  provoque  une  perte  sensible  de  coprali, 
la  dossication  à  terre  est  insuffisante,  d'autant  plus  que  les  rosées  nocturnes 
viennent  constamment  retarder  l'action  solaire,  alors  qu'elles  favorisent  le 
développement  des  moisissures;  en  outre,  le  coprah  se  charge  inévitable- 
ment de  sable  qui  le  déprécie.  Il  faudrait,  tout  au  moins,  en  attendant  que 
les  exploitations  soient  suffisantes  pour  construire  des  séchoirs  cimentés, 
effectuer  la  dessication  sur  des  claies  h  mailles  claires  surélevées  d'environ 
i  mètre,  pour  permettre  l'aération  et  pour  profiter  à  la  fois  de  l'action 
directe  du  soleil  et  de  la  réverbération;  le  soir,  le  coprah  devrait  être  soi- 
gneusement couvert  ou  rentré  dans  un  magasin  pour  éviter  les  condensa- 
tions d'humidité  pendant  la  nuit.  On  pourrait,  par  ce  procédé,  obtenir  un 
coprah  de  meilleure  qualité,  mais  il  semble  qu'il  soit  encore  nécessaire 
de  terminer  l'opération  de  la  dessication  par  un  passage  rapide  à  l'étuve, 
précédant  immédiatement  l'emballage  pour  éviter,  dans  la  plus  grandte 
mesure,  les  alleintcs  si  rapides  de  la  moisissure.  Il  faudrait  donc  im  outil- 
lage qui,  pour  le  moment,  n'est  pas  à  la  portée  de  la  plupart  des  planteurs. 

Toutes  les  recommandations  faites  dans  la  région  do  Porto-Nnvo  n'ont 
pas  abouti,  par  contre,  des  améliorations  sensibles  ont  été  réalisées  par 
certains  propriétaires  d'Agoaié.  l'it  cependant  la  question  est  d'importance, 
le  déchet  pour  manque  de  siceité  peut  varier,  en  cours  de  route,  de  3  à  20  %, 
c'est  donc  dire  tout  l'intérêt  que  présente  ht  réalisation  d'une  préparation 
parfaite,  tant  pour  le  commerçant  exportateur  que  pour  le  producteur. 


—  201  — 

Les  quantités  de  coprah  enregistrées  à  l'exportation  par  le  service  des 
douanes  sont  les  suivantes  : 

En  19US 248.889  kilog. 

—  1909 377.259  — 

_  1910 466.765  — 

—  1911.  550.273  — 

—  :912 300.752  — 

—  1913 236.071  — 

—  1914 199.237  — 

—  1915 213.728  — 

—  1916 225.128  — 

—  1917 

—  1918 123.105  — 

—  1919 

De  1908  à  1912,  le  service  des  Douanes  a  enregistré  à  la  sortie,  par  1« 
port  de  Cotonou,  la  production  de  l'importante  plantation  de  Topo,  appar- 
tenant à  la  Mission  catholique  française,  qui  est  située  dans  la  région  lagu- 
naire  de  la  Nigeria,  à  proximité  de  la  frontière.  Les  diminutions  constatées 
durant  ces  dernières  années  sont  imputables  à  cette  cause  et  aux  difficultés 
d'embarquement  créées  par  l'état  de  guerre  qui  ont  réduit,  dans  une  mesure 
notable,  la  fabrication  du  coprah,  matière  non  stockable  sous  le  climat  du 
Dahomey. 

Les  exportations  normales  oscillent  donc  actuellement  entre  200  à  300  ton- 
nes. Avant  10  ans,  la  venue  progressive  en  production  des  jeunes  planta- 
tions nouvellement  créées  portera  la  disponibilité  annuelle  à  1.200  à 
1.400  tonnes.  Avant  la  guerre,  le  coprah  était  acheté  sur  place  à  l'indigène 
par  le  commerce  local  à  des  prix  variant  entre  350  à  500  francs  la  tonne, 
valeur  dépendant  surtout  du  degré  de  siccité  et  de  la  propreté.  Un  séchage 
supplémentaire  sur  des  tôles  ou  sur  des  aires  cimentées  précédait  la  mise 
en  sacs  et  l'expédition  était  faite  le  plus  rapidement  possible,  de  façon  à 
réduire  au  minimum  la  dépréciation  pendant  la  traversée. 

La  consommation  locale  des  noix  vertes  est  importante  et  absorbe  une 
grande  quantité  de  la  production,  la  fabrication  de  l'huile  de  coco  est  très 
faible  II  n'est  pas  à  prévoir  que  ces  utilisations  s'accroissent  notablement, 
elles  n'influeront  donc  pas  sur  le  rendement  des  jeunes  plantations  qui  sera 
entièrement  acquis  à  l'exportation. 

Les  sous-produits  :  coir  et  fibres  de  coco  ne  sont  jamais  extraits;  les 
coques  sont  brûlées.  Les  exploitations  actuelles  sont  trop  restreintes  pour 
faire  l'achat  de  la  machinerie  nécessaire  pour  la  préparation  de  ces  sous- 
jjroduits  dont  la  valeur  est  inconnue  des  indigènes. 


COMMENT    DOIT-O.N   ENVISAGER  L'EXTENSION    DE  LA  CULTURE    DU  COCOTIER 

L'expansion  du  cocotier  au  Dahomey  ne  peut  être  l'œuvre  que  de  petits 
planteurs  et  surtout  de  planteurs  indigènes. 

La  répartition  des  zones  propices  à  la  culture  du  cocotier,  qui  a  été 
exposée  précédemment,  donne  l'indication  très  nette  de  l'impossibilité  de 
trouver  une  superficie  suffisante  pour  l'installation  d'une  grosse  exploita- 


—  202  — 

tion  européenne.  Celle-ci  ne  peut,  consentir,  en  effet,  à  morceler  démesuré- 
ment la  surface  qui  lui  est  nécessaire,  sous  peine  d'une  augmentation  dis- 
proportionnée des  frais  de  premier  établissement,  de  surveillance  et  de 
récolte.  Du  reste,  il  faut  remarquer  que  les  indigènes  ont  des  droits  de  pro- 
priété ou  d'usage  sur  le^  terrains  disponibles  et  qu'on  ne  saurait  les  en 
déposséder,  car  la  plupart  d'entre  eux  les  destinent,  dans  un  avenir  peut- 
être  éloigné,  il  est  vrai,  à  la  culture  du  cocotier.  Il  faut  tenir  compte,  en 
outre,  des  doléances  des  planteurs  qui  n'arrivent  que  difticilement  à  se  pro- 
curer la  main-d'œuvre  nécessaire  à  l'entretien  de  leurs  cocoteraies,  malgré 
les  relations  que  leur  confère  leur  qualité  de  naturels  du  pays;  les  zones 
à  cocotiers  sont  des  zones  do  pêcheurs  où  il  est  impossible  de  recruter  non 
seulement  de  la  main-d'œuvre  permanente,  mais  encore  de  simples  manœu- 
vres temporaires.  Il  faudrait  donc  courir  l'aléa  de  la  main-d'œuvre  importés 
du  Nordï,  problème  difficile  à  solutionner  pour  une  grande  exploitation  qui 
exigerait  un  personnel  nombreux. 

La  petite  exploitation  de  50  à  100  hectares  serait  plus  viable;  elle  ren- 
contrerait cependant,  elle  aussi,  des  difficultés  pour  l'obtention  du  terrain 
et  de  la  main-d'œuvre. 

Aussi  la  véritable  expansion  du  cocotier  ne  peut  être  envisagée  que  par 
les  naturels  du  pays,  propriétaires  ou  usagers  du  sol,  dont  certains  ont  des 
capitaux  suffisants  pour  agrandir  lentement  mais  régulièrement  leurs  pre- 
mières cocoteraies.  Ils  n'ont  pas  à  craindre  la  pénurie  de  la  main-d'œuvre, 
ils  pâtissent  seulement  de  sa  rareté  ou  de  son  irrégularité.  Les  relevés 
annuels  des  jeunes  plantations  faites  depuis  quelques  années  montrent 
que  la  culture  du  cocotier  faite  par  la  population  locale  est  en  Lionne  voie. 

Il  y  aurait  intérêt,  cependant,  à  voir  intervenir  l'influence  européenne 
dans  la  préparation  des  produits  et  des  sous-produits.  Peut-être  pourrait- 
on  envisager  une  Société  d'exploitation  pourvue  du  matériel  et  de 
l'outillage  nécessaires  pour  l'obtention  d:U  coprah,  du  coir  et  des  fibres  de 
cocos,  groupant  les  planteurs  volontaires  qui  n'auraient  plus  que  le  souci 
de  livrer  leurs  noix  à  maturité.  La  société  d'exploitation  ou  bien  achète- 
rait airectement  les  noix  au  producteur,  ou  bien  lui  ouvrirait  un  oompl« 
annuel  de  fourniture  qu'elle  lui  réglerait  lors  de  ses  répartitions.  Le  trans- 
port des  noix  à  l'usine  entraînerait  une  dépense  qui  n'existe  pas  dans  le 
mode  actuel  d'exploitation,  mais  il  faut  remarquer  que  le«  cocoteraies  sont 
toutes  ou  voisinage  de  lagunes  ou  die  routes  et  que  la  plus-value  due  à  la 
bonification  du  coprah  et  à  l'extraction  des  fibres  et  du  coïr  laisserait  un 
bénéfice  appréciable. 

Le  centre  d'.Agoué  où  se  trouve  déjà  le  groupement  le  plus  important 
pourrait,  lo  premier,  entrer  dans  cette  voie  par  la  simple  association  des 
planteurs  dès  que  la  production  généralisée  du  peuplement  commencera. 

De  toute  façon,  que  l'initiative  de  cette  société  ou  de  cette  association 
soit  le  fait  d'Européen?  ou  dé  naturels  du  pays,  il  en  résulterait  une  amé- 
lioration sensible  d)u  marché  du  coprah  du  Dahomey,  correspondant  à  une 
meilleure  qualité  et  la  récupération  de  produits  de  vente  courante  jusqu'ici 
abandonnés  faute  de  machinerie. 

Paris,  août  1920. 

L.  HOUARD, 

Chef  du  Service  de  l'Agriculture  du  Dahomey. 


203 


Une  Plantation  de  Cocotiers 
au  Mozambique 

par  H.  VALLENTIN 

Ancien  Élève  de  l'Enseignement  colonial  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Lyon 


Toutes  les  notes  qui  vont  suivre  ont  été  recueillies  dans  une  planta- 
tion se  trouvant  dans  le  district  de  Quélimane,  province  de  Mozambique. 
Cette  plantation  de  40.000  palmiers  s'étend  sur  la  côte  sur  une  profondeur 
de  1  kilomètre. 

Terraln.  —  La  plantation  est  faite  sur  une  dune  assez  accidentée,  dont 
l'altitude  moyenne  est  comprise  entre  2  et  5  mètres,  avec  la  partie  la  plus 
basse  à  0  m.  50  au-dessus  du  niveau  des  grandes  marée*.  Le  terrain  est 
riche  en  matières  minérales  d'origine  marine  et  pauvre  en  matières  orga- 
niques, principalement  dans  les  parties  élevées,  qui  sont  complètement  dé- 
lavées par  les  pluies  et  très  desséchées  durant  la  saison  hivernale. 

Les  parties  en  contre-bas  sont  plus  riches,  l'humidité  persistante  per- 
mettant à  différentes  plantes  de  s'y  développer,  qui  enrichiront  le  sol  en 
humus.  Le  terrain  est  composé,  dans  les  parties  élevées,  de  sable  à  peu 
près  pur  et,  par  suite,  très  pauvre;  dans  les  parties  en  contre-bas,  il  est 
recouvert  d'alluvions. 

L'épaisseur  du  sol  est  très  variable,  car  le  sous-sol  est  constitué  d'argile 
noire  qui  conserve  à  peu  près  partout  le  même  niveau. 

Cette  dune  a  été  formée  par  les  vents  marins,  et  elle  commence  à  être 
désagrégée  par  les  grandes  marées  dans  les  endroits  où  les  palétuviers  ont 
été  déjà  arrachés  par  les  vagues.  Sur  le  littoral  marin,  elle  est,  en  grande 
partie,  protégée  par  une  bande  de  terrain  constituée  par  des  affleurements 
du  sous-sol  argileux  sur  lesquels  poussent  différentes  espèces  de  palétu- 
viers. 

Les  dunes  sont  séparées,  entre  elles  par  des  parties  basses  et  argileuses 
de  même  aspect  que  vers  la  côte.  Dans  ces  dépressions  existe  presque  tou- 
jours une  petite  rivière,  qui  se  remplit  et  déborde  à  marée  montante  et  se 
vide  à  marée  basse. 

Climat.  —  Par  suit«  de  la  proximité  de  la  mer,  le  climat  est  assez 
régulier  et  plus  frais  en  été  que  dans  l'intérieur,  la  brise  soufflant  à  peu 
près  continuellement.  Il  est  très  rare  d'avoir  des  brouillards,  si  mauvais 
pour  la  santé  des  Européens.  Les  anophèles  n'existent  pas;  on  ne  trouve 


—  204  — 

qu'une  espèce  de  moustique  qui  est  sans  danger  pour  les  blancs.  La  tempé- 
rature varie  entre  21°  et  42%  moyenne  27°  à  28°. 

L'importance  et  la  répartition  des  pluies  sont  très  variables  durant  le 
cours  de  l'année.  Cependant,  il  existe  deux  saisons,  une  pluvieuse  de  dé- 
cembre à  juin,  et  l'autre  sèche  de  juin  à  décembre,  durant  laquelle  il  ne 
pleut  pas  ou  presque  pas,  à  part  la  pluie  du  «  cajir  »  en  octobre.  Cette 
année,  néanmoins,  cette  saison  a  été  très  pluvieuse. 

La  chute  d'eau  annuelle  varie  entre  1  m.  80  et  2  m. 15.  Ces  conditions 
sont  favorables  pour  la  réussite  du  cocotier. 

Travaux  d'exploitatio.\.  —  Défrichement.  —  La  plantation  ayant  été 
faite  sur  l'emplacement  de  propriétés  indigènes  était,  de  ce  fait,  plus  ou 
moins  défrichée.  Il  m'est  impossible  d'établir  un  prix  de  revient  très  juste 
sur  le  travail  de  défrichement.  Le  peu  que  j'ai  eu  l'occasion  de  faire  exécu- 
ter, soit  dans  des  parties  négligées  par  les  noirs,  soit  pour  agrandir  l'ex- 
ploitation, donne  à  peu  près  les  moyennes  suivantes  : 

Pour  le  dé'ooisement,  73  journées  à  l'hectare  coûtant  6  escudos  pour  le 
paiement  des  hommes  et  6  escudos  pour  la  nourriture; 

Pour  le  piochage,  avec  extraction  des  racines,  un  homme  ne  fait  guère 
que  25  mq.  par  jour,  ce  qui  fait  400  journées  par  hectare,  coûtant  33  escu- 
dos 5  pour  le  paiement  et  33  escudos  5,  valeur  représentant  la  nourriture. 

Ce  travail,  comme  tous  les  autres,  ne  s'exécute  que  manuellement',  ce 
qui  fait  que  son  prix  de  revient  est  élevé.  Les  noirs  ne  travaillent  que  7  à 
8  heures  par  jour;  ils  commencent  à  5  heures  du  matin  et  partent  entre  12 
et  13  heures.  Leur  paiement  est  de  0  escudo  50  et  6  litres  de  farine  par 
semaine. 

Parfois,  lo  manque  de  main-d'œuvre  nécessite  le  recours  à  des  volon- 
taires payés  à  un  taux  un  peu  plus  élevé;  ceux-ci  reçoivent  700  reis  et 
10  litres  de  farine  par  semaine  plus  une  gratification  après  2  ou  3  semaines 
de  service. 

L'emploi  des  machines  est  presque  inconnu  dans  toute  la  région,  sauf 
dans  certaines  plantations  où  se  trouvent  toujours  quelques  araires. 

Jusqu'à  présent,  la  main-d'œuvre  a  toujours  été  très  abondante  et  bon 
marché.  Il  y  a  deux  ou  trois  ans  les  salaires  étaient  les  suivants  :  un 
homme  ne  recevait  par  semaine  que  300  reis  et  sa  nourriture  ne  coûtait 
que  20  reis  le  litre  de  farine  au  lieu  de  90  comme  aujourd'hui  :  une  femme 
200  reis  par  semaine  au  lieu  de  300  et  les  jeunes  gens,  ne  payant  pas  en- 
core l'imnôt,  120  reis  par  semaine  au  lieu  de  250;  leur  ration  étant  toujours 
de  1/2  litre  do  farine  par  jour.  Le  surenchérissement  de  la  main-d'œuvre 
a  amené  les  directeurs  des  grandes  entreprises  à  étudier  la  question  des 
tracteurs,  et  je  crois  que,  d'ici  peu,  nous  allons  en  voir  apparaître  quel- 
ques-uns. Ceux  de  la  Société  où  je  travaille  seront  des  tanks  Renault,  petit 
modèle,   transformés  en  tracteurs,  faisant  corps  avec  la  charrue. 

Drain.\ge.  —  Cette  'opération  est  très  importante  et  réclame  beaucoup 
do  soine  dans  son  exécution,  car  si  le  cocotier  demande  à  avoir  ses  racines 
en  rapport  avec  la  nappe  aquifère,  il  redoute  énormément  les  inondations; 
et  si  l'eau  reste  stagnante  plus  d'une  semaine  au  pied  d'un  palmier,  il  y  a 
beaucoup  de  probabilités  pour  que  celui-ci  meure  et,  dans  tous  les  cas, 
qu'il  s'en  ressente  beaucoup  dans  son  développement,  sa  production  deve- 
nant presque  nulle. 


—  205  — 

Les  drains,  qui  sont  ici  à  ciel  ouvert,  duivcnt  ôtre  de  dimensions  telles 
qu'ils  éliminent  tout  lexcédent  d'eau  dans  le  minimum  de  temps.  Ici,  ils 
ont  tous  1  m.  20  de  large  sur  0  m.  80  de  profondeur,  excepté  le  grand  col- 
lecteur qui  a  des  dimensions  doubles. 

Les  drains  ne  se  font  que  lorsque  l'emplacement  des  lignes  de  coco- 
tiers est  marqué  par  des  piquets,  afin  d'éviter  que  le  canal  passe  sur  l'em- 
placement d'un  cocotier,  sauf  nécessité  due  à  la  configuration  du  terrain. 

Une  fois  l'emplacement  des  drains  marqués,  les  ouvriers  sont  mis  à 
l'ouvrage;  ils  doivent  tirer  et  niveler  sur  les  bords,  aussi  loin  que  possible, 
9  m.  cubes  de  terre,  ce  qui  représente  une  longueur  de  drain  de  125  par 
personne. 

Le  marquage  de  l'emplacement  des  drains  est  une  opération  assez  déli- 
cate, par  suite  de  la  faible  différence  de  niveau  entre  la  plantation  et  la 
pleine  marée.  Dans  certains  cas,  on  est  obligé  de  creuser  en  dessous  de  ce 
niveau;  de  cette  façon,  les  drains  se  vident  ou  se- remplissent  suivant  l'état 
de  la  marée.  Ceci  ne  présente  aucun  inconvénient,  au  contraire,  l'eau  de 
mer  amenant  avec  elle  des  sels  minéraux  que  le  palmier  utilise  à  son  pro- 
fit. J'ai  pu  observer  moi-même  que  des  palmiers,  dans  ces  conditions,  sont 
beaucoup  plus  développés  que  les  autres  du  même  âge  placés  plus  loin 
du  canal. 

Néanmoins,  les  drains  ne  doivent  pas  déboucher  directement  à  la 
plage,  car  la  force  de  la  marée  les  transformerait  vite  en  rivière  de  plus  en 
plus  envahissantes;  c'est  pour  cette  raison  que  cette  pratique  est  interdite 
par  la  police  maritime. 

Les  drains  débouchent  soit  dans  une  rivière  déjà  existante,  soit  dans 
les  palétuviers  qui  bordent  une  certaine  partie  de  la  côte  sur  une  assez 
grande  largeur. 

PÉPINIÈRE.  —  Pour  l'établissement  de  la  pépinière  l'on  choisit  un  ter- 
rain suffisamment  bas  et  qui  conserve  une  certaine  humidité  toute  l'an- 
née. On  l'établit  dans  la  plantation  même,  les  grands  cocotiers  fournissant 
une  ombre  légère  nécessaire  à  la  bonne  venue  des  jeunes  palmiers.  L'on 
défonce  à  50  centimètres  de  profondeur  et  le  terrain  est  nivelé  autant  que 
possible.  Ensuite,  l'on  trace  des  lignes  distantes  de  50  centimètres  et  l'on 
place  les  cocos  sur  ces  lignes  à  40  centimètres  les  uns  des  autres.  Les  noix 
ne  sont  pas  enterrées,  l'ouvrier  se  contente  de  faire  une  petite  excavation 
avec  la  houe,  juste  de  la  dimension  de  la  noix,  et  celle-ci  affleure  le  sol. 
Les  cocos  sont  placés  à  peu  près  horizontalement,  le  côté  du  pédoncule 
légèrement  relevé,  afin  de  faciliter  la  sortie  de  l'embryon. 

Les  cocos  destinés  à  être  mis  en  pépinière  sont  cueillis  et  triés  soigneu- 
sement sur  des  arbres  de  25  à  30  ans,  de  bonne  fructification  et  présentant 
le  type  recherché. 

Comme  notre  exploitation  ne  traite  que  le  coprah,  on  choisit  des  cocos 
ayant  l'albumen  très  développé,  chose  dont  on  se  rend  compte  en  en 
ouvrant  quelques-uns.  La  fibre  étant  délaissée,  l'on  ne  prend  que  des  cocos 
h  «  casque  »  ou  enveloppe  fibreuse  mince.  De  plus,  la  plus  grande  partie 
des  principes  fertilisants  puisés  dans  le  sol  par  l'arbre  se  trouve  concen- 
trée dans  cette  enveloppe,  de  sorte  que  plus  celle-ci  sera  mince,  moins  le 
terrain  sera  épuisé. 

La  sortie  des  tigelles  a  lieu  entre  4  et  6  mois;  les  cocos  qui,  après  cette 


—  206  — 

date  n'auraient  pas  encore  germé  doivent  être  rejetés,  car  les  palmiers  qui 
en  naîtront  ne  donneront  pas  de  bons  résultats  par  la  suite. 

Une  plantation  de  cocotiers  étant  une  exploitation  de  longue  haleine, 
l'on  doit  donc  éviter  toute  cause  pouvant  retarder  l'époque  des  premiers 
rendements. 

Par  suite  de  la  disposition  de  la  pépinière,  les  jeunes  cocotiers  ne  sont 
pas  replantes  dans  une  autre  pépinière  d'attente.  Ils  restent  à  la  môme 
place  jusqu'à  l'époque  de  la  plantation  définitive,  qui  a  lieu  à  l'âge  de 
12  à  15  mois,  quelquefois  plus,  selon  les  besoins. 

D'ailleurs,  jusqu'à  l'âge  de  3  ou  4  ans,  le  cocotier  se  transplante  très 
bien  et  reprend  avec  facilité.  Il  n'y  a  que  la  question  de  transport  qui  est 
plus  longue  et  revient  plus  cher. 

La  transplantation  des  cocotiers  est  parfois  nécessaire  pour  substituer 
des  palmiers  d'un  certain  âge  et  conserver  l'aspect  régulier  de  la  planta- 
tion. 

Pl.\ntation,  mise  en  place  des  jeunes  COCOTIERS;  —  La  plantation  se 
fait  en  carré,  les  arbres  espacés  de  9  m.  en  tous  sens,  distance  assurant 
l'aération  nécessaire  sans  perte  de  terrain,  et  fournissant  l'espace  utile  au 
bon  développement  des  racines. 

La  plantation  est  divisée  en  «  taillons  »  de  4.50  m.  de  longueur,  afin 
de  faciliter  les  travaux  et  la  surveillance. 

Les  jeunes  palmiers  à  transplanter  sont  choisis  parmi  les  plus  vigou- 
reux, de  belle  couleur  verte,  tout  sujet  présentant  des  symptômes  de 
chlorose  ou  de  faiblesse  étant  éliminé. 

Ces  jeunes  palmiers  sont  âgés  de  12  à  15  mois;  leur  transfert  est 
facile  et  la  reprise  est  assurée.  Ce  travail  a  lieu  en  février  et  mars,  épo- 
que où  les  pluies  sont  plus  abondantes.  Dans  de  bonnes  conditions,  la 
reprise  est  complète  au  bout  d'un  an. 

Les  jeunes  cocotiers  sont  extraits  de  la  pépinière  au  coucher  du  soleil; 
ils  sont  mis  en  place  le  lendemain  de  bonne  heure,  avant  8  heures,  à  moins 
que  le  temps  soit  couvert,  ou  encore  mieux  avec  la  pluie;  dans  ce  dernier 
cas,  l'on  peut  mettre  en  place  toute  la  journée. 

Dans  la  plantation  définitive,  les  trous  ont  été  creusés  quelques  mois 
avant.  La  mise  en  place  s'opère  de  la  façon  suivante  : 

Une  équipe  transporte  les  jeunes  cocotiers  le  plus  délicatement  possi- 
ble aux  trous  où  ils  devront  être  replantés;  on  coupe  les  racines  au  ras  de 
l'enveloppe  fibreuse,  l'on  remplit  le  trou  à  moitié  avec  de  la  terre  de  sur- 
face, le  sujet  est  ensuite  placé  bien  droit  et  dans  l'alignement;  ensuite  l'on 
jette  de  la  terre  dans  le  trou  en  la  lassant  fortement  contre  la  noix.  Les 
trous  ne  sont  pas  complètement  bouchés,  on  laisse  à  la  surface  une  petite 
cuvette  pour  retenir  les  eaux  de  pluie. 

Les  trous  ont  80  centim.  de  diamètre  sur  60  de  profondeur,  un  homme 
en  fait  25  dans  sa  journée;  dans  le  môme  temps,  un  homme  met  en  place 
25  cocotiers. 

Le  paiement  est  le  même  que  pour  les  travaux  ci-dossus  indiqués. 
Chaque  «  taillon  »  est  .séparé  par  une  allée,  constituée  par  un  interligne, 
et  utilisée  pour  le  service.  De  même,  dans  le  sens  de  la  longueur  d©  la 
plantation,  il  y  a  une  allée,  à  laquelle  les  autres  aboutissent  et  qui  contiant 
les  numéros  des  «  taillons  ». 


—  2U7  — 

Par  suite  de  la  pauvreté  relative  du  terrain,  les  cocotiers  ne  coininen- 
ccnt  guère  à  fruclinor  avant  l'ûge  de  10  à  15  ans. 

Soins  d'entretien.  —  Une  plantation  de  cocotiers,  comme  toute  autre 
culture,  demande  à  être  nettoyée  pour  fournir  de  bons  rendements.  Les 
façons  culturales  consistent  en  binages  et  piochages  exécutés  à  la  houe  à 
main. 

A  moins  que  ce  soit  pour  l'extirpation  du  chiendent,  le  cocotier  pré- 
fère des  façons  superficielles  aux  piochages  profonds.  A  propos  du  chien- 
dent, je  ferais  remarquer  que  c'est  un  des  plus  terribles  ennemis  du  coco- 
tier qui,  dans  un  sol  envahi  par  cette  graminée,  fructifie  très  mal. 

De  plus,  le  noir  piochant  à  25  ou  30  cm.  de  profondeur  ne  fait  guère 
que  27  mq.  par  jour  s'il  y  a  du  chiendent  et  50  à  60  mq.  s'il  n'y  en  a 
pas. 

En  façon  superficielle,  à  10  à  15  cm.,  le  noir  fait  de  100  à  110  mq.  par 
jour  et  peut  facilement  sarcler  300  mq.  dans  le  même  temps. 

Cultures  interc.\l.mres.  —  Durant  les  premières  années  de  la  plan- 
tation, les  racines  des  jeunes  cocotiers  ne  couvrent  pas  toute  la  surface 
mise  à  leur  disposition,  aussi  en  profite-t-on  pour  établir  des  cultures  in- 
tercalaires qui,  nécessitant  des  façons  culturales,  entretiennent  le  terrain 
en  bon  état  de  propreté.  De  plus,  elles  fournissent  la  nourriture  des  noirs 
tout  en  diminuant  les  frais  d'entretien.  Les  plantes  utilisées  pour  les  cultu- 
res intercalaires  sont  :  les  haricots  indigènes,  le  maïs,  le  sorgho,  le 
«  moha  n,  suivant  la  nature  et  l'humidité  du  terrain. 

Ces  travaux  sont  exécutés  par  des  enfants. 

Cueillette  des  cocos.  —  Ici,  l'on  fait  quatre  cueillettes  par  an.  Ce 
sont  des  jeunes  gens  qui  sont  employés  à  ce  service.  Ils  grimpent  en  s'ai- 
dant  des  mains  et  des  pieds,  ceux-ci  étant  maintenus  à  l'aide  d'une  corde; 
ils  montent  avec  rapidité  et  font  tomber  les  cocos  arrivés  à  maturité. 
Ceux-ci  sont  transportés  dans  les  allées  et  entassés  par  500  pour  en  facili- 
ter le  comptage. 

La  maturité  des  cocos  se  reconnaît  facilement,  soit  par  le  changement 
de  couleur  de  la  «  casque  »,  soit  par  le  bruit  fait  par  le  liquide  interne  en 
secouant  le  fruit,  soit  encore  à  l'aspect  fibreux  de  la  casque  entaillée  avec 
un  couteau. 

Chaque  noir  doit  cueillir  et  transporter  dans  l'allée  250  cocos  par  jour 
qui  sont  payés  à  raison  de  240  reis  le  mille,  ils  reçoivent  en  outre  person- 
nellement un  1/2  litre  de  farine  chacun. 

Insectes  et  Maladies.  —  Les  insectes  nuisibles  au  cocotier  sont  peu 
nombreux  et  le  plus  terrible  est  1'  «  Orycte  rhinocéros  »  qui  perfore  le  bour- 
geon terminal  de  l'arbre  et  occasionne  souvent  la  mort  «iu  cocotier.  Des 
bambins  sont  affectés  à  la  chasse  de  cet  insecte  et  reçoivent  20  reis  par 
5  oryctes  présentés  vivants. 

Parmi  les  maladies,  il  y  a  le  «  pourridié  »  des  racines  qui  est  conta- 
gieux; le  meilleur  et  unique  remède  consiste  à  arracher  complètement  les 
sujets  malades  et  à  les  brûler. 

Fabrication  du  Copuah.  —  Deux  semaines  après  la  cueillette,  les  cocos 


—  208  — 

sont  «  décasqués  >>  dans  la  plantation,  ce  qui  diminue  les  frais  de  trans- 
port et  restitue  au  sol  une  notable  partie  des  éléments  puisés  par  les  raci- 
nes et  qui  sont  concentrés  particulièrement  dans  cette  partie  du  fruit.  Cha- 
que homme  en  décasque  1.000  par  jour  qui  sont  payés  100  reis  et  1  litre 
de  farine.  Les  cocos  décasqués  sont  ensuite  transportés  à  dos  d'âne  au 
séchoir.  Là,  les  cocos  sont  partagés  et  l'amande  est  retirée  de  la  coquille 
et  expédiée  au  séchoir. 

La  production  moyenne  d'un  cocotier  est  de  30  noix  par  an,  6  noix 
donnant  un   kilo  de  coprah. 

Le  séchage  de  l'amande  a  lieu  à  l'air  chaud. 

Le  séchoir  est  ainsi  construit  :  une  bâtisse  en  briques  contenant  sur 
un  des  côtés  un  foyer,  des  tuyaux  de  fonte  allant  de  l'extérieur  à  l'inté- 
rieur de  la  bâtisse  traversent  le  foyer.  La  cheminée  du  foyer  située  sur 
r'autre  côté  fait  appel  d'air  avec  le  tuyau  et  celui-ci  est  chauffé  à  leur 
contact.  L'amande  est  disposée  sur  des  claies  mobiles  placées  les  une'  m- 
dessus  des  autres  sur  des  wagonnets  eux-mêmes  mobiles  et  se  déplaçant 
sur  rails,  ce  qui  permet  de  les  sortir  du  séchoir  pour  y  placer  l'amande  et 
en  retirer  le  coprah.  La  température  doit  se  maintenir  régulière  entre  60" 
et  65°.  Le  séchage  est  complet  en  24  heures. 

SuRRA  ou  ToDDY.  —  Ce  produit,  sans  avoir  la  valeur  commerciale  du 
coprah,  est  l'objet  d'un  important  commerce  local. 

La  «  surra  »  ou  «  toddy  »  est  l'équivalent  du  vin  de  palme  de  la  côte 
occidentale  d'Afrique. 

Pour  l'obtenir,  les  noirs  s'y  prennent  de  la  façon  suivante  :  l'inflores- 
cence devant  produire  la  surra  est  emmaillotée,  avant  que  les  fleurs  nouent. 
Ensuite,  tous  les  jours,  matin  et  soir,  pendant  une  semaine,  le  noir  la  fla- 
gelle vigoureusement  avec  un  bâton  gros  et  court.  Au  bout  do  ce  temps,  il 
coupe  une  tranche  mince  à  l'extrémité  de  l'inflorescence  et  il  s'en  écoule  un 
liquide  douçâfre  qui  ne  tarde  pas  à  fermenter.  Le  liquide  est  recueilli  dans 
des  coquilles  de  cocos.  Matin  et  soir,  l'indigène  récolte  le  prodvnt  écoulé 
et  en  même  temps  rafraîchit  l'incision.  On  traite  simultanément  deux  ou 
trois  inflorescences  par  arbre;  lorsque  celles-ci  sont  épuisées  on  en  prend 
d'autres,  car  il  se  forme  à  peine  une  inflorescence  par  mois.  Cette  exploita- 
tion dure  du  V  novembre  au  15  août. 

Cette  production  qui  paraît  fournir  de  beaux  bénéfices  est,  au  con- 
traire, une  opération  désastreuse  pour  une  plantation.  Le  cocotier  s'épuise 
très  vite  et,  mis  au  repos,  il  reste  près  de  deux  ans  sans  donner  de  cocos. 
Il  faut  aussi  signaler  les  vols  de  cocos  que  pratiquent  les  noirs  chargés  de 
ce  travail,  une  armée  de  gardes  ne  suffisant  pas  pour  les  surveiller. 

Tous  les  cocotiers  ne  peuvent  pas  produire  ce  liquide,  aussi  les  coco- 
tiers à  surra  sont-ils  très  disséminés,  ce  qui  en  rend  la  surveillance  diffi- 
cile. 

Chaque  homme  possède  10  arbres  et  paie  de  1.600  reis  à  2.800  reis  par 
semaine  suivant  l'époque. 

C'est  une  exploitation  à  interdire,  car  les  noirs  s'abrutissent  complè- 
tement avec  cette  boisson  et  sont  alors  incapables  de  tout  travail  sérieux. 

Toutes  les  parties  du  cocotier  sont  utilisées. 

Le  tronc  est  très  bon  pour  faire  des  pilotis  dans  les  rivières  à  eau  salée. 
Avec  l'épiderme  de  la  face  interne  de  la  feuille,  l'on  fait  des  cordes  très 
résistantes;  avec  les  coquilles  de  noix  l'on  fait  différents  objets  d'utilité 


—  209  — 

ou  de  luxe.  Le  bourgeon  terminal  constitue  un  excellent  «  pickle  ». 
L'écorcc  de  la  base  du  tronc  est  susceptible  d'un  beau  poli  et  utilisée  en 
marquetterie.  Les  feuilles  sont  employées  pour  faire  des  paniers,  etc.,  etc. 
Comme  autres  utilisations,  signalons  :  la  pommo  de  coco,  l'eau  de 
coco,  etc.,  etc. 

Arrivons  enfin  au  bilan  de  l'exploitation.  Quels  revenus  peut-on  tirer 
d'une  plantation  de  cocotiers? 

Le  tableau  ci-dessous  va  vous  le  montrer. 

LiGOGO  :  40.000  palmiers;  14.63G  en  production;  9.844  moyens;  15.520  pe- 
tits. 

Moyenne  journalière  :  25  hommes,  30  femmes,  30  enfants. 

PASSIF 

FRAIS  DURA.NT  L'aNNÉE  1918 

Compte  en  escudos 

Nettoyage 1.819  39 

Drainage 435  89 

Gardes 583  14 

Plantation 225  20 

Manipulation  coprah 598  37 

Cultures  diverses 780  72 

Bétail 39  15 

Construction 39  90 

Personnel 430  81 

Station  personnel 493  69 

Divers 490  80 

Pépinière 49  40 

Total 5.986  52 

ACTIF 

Coprah  :  56.085  k.  à  330  reis  le  k 18.508    " 

Haricots  :  15.622  k.  à  100  reis  le  k 1.562  20 

Maïs  :  5.611  k 561  16 

Surra 3.157    » 

TOTAt 23.788  36 

De  cela,  il  faut  retrancher  les  frais  généraux,  impôts,  appointements 
de  l'employé.  Cependant,  comme  l'on  peut  se  rendre  compte,  le  bénéfice 
est  des  plus  intéressants. 

Et  c'est  sur  l'impression  si  convaincante  de  ce  tableau  que  je  termine 
cette  étude  sur  le  cocotier  au  Mozambique,  en  faisant  remarquer  que  le  bé- 
néfice ci-dessus  pourrait  être  doublé  avec  une  bonne  organisation  et  un 
outillage  moderne. 

(Extrait  du  Lyon  Colonial). 


Le  Cocotier  Nain 
dans  les  Etats  Fédérés  Malais  '^ 

par  WiU  P.  HANDOVER 


L'augmentation  des  prix  du  coprah  ayant  donné  un  nouvel  intérêt  à  la 
plantation  des  cocotiers  en  Malaisie,  il  est  utile  de  fournir  quelques  rensei- 
gnements concernant  la  variété  naine  (Dwarf  coconut). 

Le  cocotier  nain,  connu  dans  le  pays  sous  le  nom  vernaculaire  de 
«  nyiur  gading  »  e?t  remarquable  par  sa  fructification  précoce;  c'est  un 
palmier  de  3  m.  de  haut  portant  en  abondance  des  fruits  qui  viennent  tou- 
cher le  sol.  Le  jeune  palmier  croissant  dans  de  bonnes  conditions  com- 
mence à  fleurir  dès  la  troisième  année.  Les  fruits  mûrissent  environ  neuf 
mois  après  l'apparition  des  fleurs.  Les  premiers  régimes  de  fleurs  sont 
formés  uniquement  de  fleurs  mâles,  mais  de  nouvelles  inflorescences  appa- 
raissent rapidement,  plus  grandes  et  renfermant  un  nombre  toujours  crois- 
sant de  fleurs  femelles.  Un  régime  produit  par  un  arbre  âgé  de  6  ans, 
contient  200  fleurs  femelles  et  donne  jusqu'à  55  noix  de  coco  miires. 

Le  cocotier  nain  est  généralement  d'une  couleur  jaune  et  Winsted, 
dans  le  Malayan  Folk  Lorc  parle  du  «  nyiur  gading  »  comme  le  cocotier 
doré  que  l'on  ne  trouve  que  dans  les  jardins  des  princes. 

Il  y  a,  en  outre,  une  variété  rouge  brique  et  une  autre  verte  avec  toute 
une  série  de  variétés  intermédiaires.  On  peut  ranger  les  variétés  comme 
suit  :  jaune  ivoire,  jaune  d'or,  orange,  rouge  brique,  vert  bronzé  et  vert 
sombre.  Les  inflorescences  et  les  feuilles  correspondent  comme  coloration 
au  fruit,  en  donnant  à  l'arbre  entier  un  bel  aspect.  II  y  a,  correspondant  à 
ces  différentes  couleurs,  des  arbres  demi-hauts  dont  la  production  est  plus 
tardive,  la  noix  légèrement  plus  grosse  et  qui  sont  moins  prolifiques  que 
la  vraie  forme  naine. 

La  variété  naine  jaune  est  la  plus  prolifique  et  la  meilleure  de  toutes 
ces  variétés,  qui  sont  évidemment  des  produits  de  croisement  ou  des  mu- 
tants. 

Les  différentes  variétés  sont  distinguées  par  les  noms  noalais  et  java- 
nais suivants  :  «  nyiur  (klapa)  gading  »,  «  k.  merah  »  (ou  rajah),  «  k.  ka- 
pak  »,  k.  pisang  «^  k.  puyok  >>,  k.  hahi  »,  k.  sepang  »  et  «  k.  nipah  ». 

Une  feuille  parfaitement  développée  de  «  nyiur  gading  »  mesure  seule- 
ment 3  m.  60  do  longueur;  la  noix  mesure,  en  moyenne,  56  x  60  cm.  de  cir- 
conférence et  le  tronc  60  cm.  de  tour;  la  noix  a  u<w  quantité  moyenne  de 
fibres,  une  coque  mince,  et,  par  rapport  aux  grosses  noix,   une  bonne 


(1)  AgrUuUural  BuUetin  of  the  Fe^craUd  Ualau  States,  vol.  VU.  u*  5. 


—  211  — 

épaisseur  de  coprah.  Ce  coprah  est,  paraît-il,  plus  riche  en  huile  et  d'un 
goût  plus  sucré  que  celui  des  grosses  noix  des  grands  cocotiers  et  il  est  trèe 
apprécié  pour  cela  des  Malais  pour  leurs  usages  domestiques. 

Malgré  de  diligentes  recherches,  je  n'ai  pu  établir  l'origine  exacte  du 
cocotier  nain,  mais  il  semble  être  le  résultat  d'une  mutation  qui  a  eu  lieu 
probablement  à  Java.' Des  arbres  âgés  de  30  ans  environ  existent  en  diver- 
ses parties  de  la  Péninsule  Malaise  et  beaucoup  d'entre  eux  produisent 
encore  abondamment. 

En  1912,  200  ha  furent  plantés  en  cocotiers  nains  dans  l'exploitation 
de  Sungei  Mipah,  sur  la  côte,  entre  Porl-Dikson  et  Sepang-Point,  et  c'est 
probablement  la  seule  plantation  de  cocotiers  nains  qui  existe  jusqu'ici 
dans  le  monde.  Les  graines-noix  de  ces  cocotiers  avaient  été  prises  sur  des 
arbres  d'une  douzaine  d'années  plantés  par  le&  Malais  sur  les  «  bendangs  », 
dans  le  district  du  riz  de  Krian;  on  raconte  que  ces  graines  originales  au- 
raient été  obtenues  au  prix  de  un  dollar  chaque,  des  navires  qui  arrivaient 
de  Penang,  probablement  de  Java. 

Par  des  rapports  di  ;nes  de  foi  reçus  de  l'Inde,  il  ressort  que  la  forme 
naine  est  pratiquement  inconnue  dans  le  Malabar,  la  Présidence  de  Ma- 
dras ou  à  Ceylan,  bien  que  l'on  trouve,  sans  dout«,  des  groupes  isolés 
comme  les  cocotiers  royaux  (king  coconuts)  du  Mont  Lavinia. 

On  trouve  bien  également  des  arbres  disséminés  à  travers  Java  et  Su- 
matra, mais  pas  en  grande  quantité,  les  graines-noi.x  pour  planter  ayant 
été  envoyées  dans  tous  les  endroits  indiqués,  ainsi  qu'à  Manille  et  dans  les 
Etats  du  nord  et  de  l'est  de  la  Péninsule  Malaise. 

Comme  tous  les  cocotiers,  cette  forme  naine  est  excessivement  robuste 
et  croît  bien,  tant  dans  les  argiles  blanches  que  dans  les  terres  tourbeuses; 
en  fait,  elle  semble  prospérer  dans  tous  les  lieux  oiî  l'eau  est  abondante, 
à  condition  toutefois  que  cette  eau  ne  soit  pas  stagnante.  Il  est  évident 
pourtant  que  ce  sont  les  terrains  d'alluvions  drainés  qui  lui  conviennent  le 
mieux.  Dans  un  tel  sol,  des  cocotiers  de  6  ans  ont  produit  234  noix  et  le 
rendement  moyen  des  arbres  est  80  noix. 

Les  seuls  chiffres  connus  sont  ceux  de  Sunghei  Nipah  où,  malheureu- 
sement les  jeunes  palmiers  âgés  de  trois  ans  ont  été  étouffés  par  le  lallang 
que  l'on  avait  négligé  d'enlever  les  premiers  jours  de  la  guerre  et  bien 
que  leur  développement  soit  devenu  magnifique  depuis  qu'ils  sont  entrete- 
nus avec  plus  de  soin,  cette  négligence,  à  une  période  aussi  critique,  aura 
sans  doute  une  répercussion  sur  la  vie  de  ces  arbres.  Les  iMalais  disent  : 
«  Nyiu  gadang  suka  perkawan  »  et  les  palmiers  près  des  habitations  mon- 
trent rapidement  qu'ils  sont  tout  prêts  à  rendre  les  bienfaits  d'un  bon 
entretien. 

La  première  année  de  production  à  Sungei  Nipah,  la  récolte  sur  90  ha 
fut  de  102.000  noix;  la  deuxième  année,  elle  fut  de  574.000  noix  et  pour  la 
troisième  année,  j'en  prévois  environ  i  million.  Je  considère  que  les  coco- 
tiers nains  pourront  donner  les  rendements  normaux  suivants  : 

A  la  fin  de  la  4"  année  =1'"  année  de  récolte  =   10  noix  par  arbre 
—  —     5'     —     =2»     —  —       =  30    —  — 


=  100 
=  120 


en  pleine  production. 


—  212  — 

Ces  chiffres  paraissent  modestes  en  comparaison  des  rendements  indi- 
viduels de  certains  arbres,  mais  beaucoup  de  facteurs  doivent  être  consi- 
dérés quand  on  évalue  des  rendements  moyens  et  je  ne  doute  pas  que, 
dans  de  parfaites  conditions,  une  bien  plus  haute  moyenne  pourrait  être 
obtenue. 

Les  noix  données  par  un  jeune  palmier  sont  plus  petites  que  celles  qui 
sont  produites  ensuite  et  leur  noyau  également  est  plus  petit;  d'autre  part, 
évidemment,  les  noix  fournies  par  un  cocotier  en  plein  rendement  sont  un 
peu  inférieures  à  la  moyenne  comme  grandeur,  mais  500  noix  pour  1  picul 
de  coprah  (833  pour  1  quintal)  sont  une  moyenne  générale  que  l'on  peut 
admettre. 

Etant  donné  la  longueur  de  3  m.  60  des  palmes,  on  a  considéré  comme 
convenable  la  plantation  sur  24  feet  x  20  f6et=  7  m.  20  x  6  m.  09,  qui  donne 
90  arbres  par  acre,  c'est-à-dire  225  par  ha,  nombre  presque  double  de  c-elui 
des  grands  cocotiers. 

Il  est  donc  évident  qu'avec  ce  système  de  plantations  on  pourra  obte- 
nir, la  cinquième  année  après  la  plantation  30x225  =  6.750  noix  par  ha, 
c'est-à-dire  13  piculs=810  kg  de  coprah  par  ha;  la  9°  année,  on  pourra 
obtenir  120x225=27.000  noix  par  ha,  c'est-à-dire  54  piculs  =  3.420  kg.  de 
coprah  par  ha. 

En  comparant  ces  résultats  avec  ceux  fournis  par  les  grands  cocotiers, 
qui  ne  produisent  qu'après  la  5"  année  et  qui  peuvent  être  estimés  comme 
fournissant,  la  9°  année,  40  noix  par  arbre  pour  45  arbres  par  acre= 1.800 
noix  par  acre  =  4.500  noix  par  ha,  c'est-à-dire  20  piculs  =  1.200  âg.  de 
coprah  par  ha  (étant  donné  que  220  noix  de  grands  cocotiers  donnent 
1  picul  de  coprah),  on  voit  que  les  cocotiers  nains  ont  un  rendement  inté- 
ressant. 

D'autre  part,  avec  la  forme  naine,  on  a  le  grand  avantage  de  pouvoir 
faire  la  récolte  aisément  et  vite,  et  de  pouvoir  effectuer  facilement  les  ins- 
pections sanitaires  de  la  plantation  au  point  de  vue  des  ennemis  et  des 
maladies,  bien  que,  d'un  autre  côté,  évidemment,  on  ait  à  manipuler  pour 
une  même  quantité  de  coprah,  un  nombre  de  noix  presque  2  fois  1/2  plus 
grand  que  dans  les  cas  des  noix  des  grands  cocotiers;  mais  ceci  n'est  pas 
d'une  grande  importance  et  l'on  emploie  les  méthodes  et  la  machinerie 
nouvelle  à  grands  rendements. 

Le  bénéfice  par  ha  fourni  par  les  cocotiers  nains  de  cinq  ans  peut 
actuellement  soutenir  la  comparaison  avec  celui  qui  est  rapporté  par  le 
caoutchouc,  et  celui  qui  plante  aujourd'hui  doit  considérer,  pour  la  prévi- 
sion de  ses  bénéfices,  qu'il  y  a  une  première  période  de  5  ans  où  la  planta- 
tion ne  rapporte  pas  et  que  son  gain  se  bcisera  sur  l'état  des  marchés  dans 
cinq  ans  et  au  delà. 


Le  Syslème  des  Racines  du  Cocotier 


(1) 


H.-C.  SAMPSON 

'Directeur  délégué  de  f  Agriculture  ^txsore_ 


Le  cocotier  étant  une  monocotyledone  n'a  pas  de  racine  pivotante  et 
les  racines  qui  partent  du  tronc  sont  toutes  à  peu  près  du  même  diamètre. 
Il  se  forme  constamment  de  nouvelles  racines  à  mesure  que  l'arbre  gran- 
dit et  pour  remplacer  les  vieilles  racines  mortes.  Ces  racines  changent  de 
couleur  en  vieillissant,  mais  jusqu'à  quel  point  cette  couleur  peut  être 
prise  comme  indication  de  Fâge  exact  de  l'arbre,  c'est  une  question  qui 
doit  encore  être  étudiée.  La  toute  jeune  racine  est  d'un  blanc  crème,  qui 
devient  tout  d'abord  orange  pâle,  puis,  avec  le  temps,  d'une  couleur  plus 
foncée,  jusqu'à  un  brun  rougeâtre  et,  finalement,  devient  presque  noire. 

Si  l'on  considère  une  racine  individuelle,  les  changements  de  couleur 
peuvent  être  observés  depuis  l'extrémité  de  la  racine  en  remontant  jusqu'au 
tronc,  quoique  les  racines  de  ce  genre  soient  trop  jeunes  pour  offrir  les 
teintes  les  plus  foncées. 

Dans  les  terrains  rouge  foncé  formés  de  terre  glaise  et  de  sable  qui 
constituent  le  sol  des  jardins  créés  pour  la  culture,  la  pratique  locale  est 
de  planter  les  jeunes  plants  au  fond  de  fosses  de  trois  à  quatre  pieds  de 
profondeur  et  même  davantage.  Ces  fosses  sont  remplies  lorsque  l'arbre 
s'est  formé.  En  examinant  ces  jeunes  arbres,  on  s'aperçoit  que  les  troncs 
se  développent  au-dessus  du  niveau  auquel  le  petit  plant  primitif  avait 
été  planté.  Mais  ceci  n'est  pas  général.  Par  exemple,  dans  les  endroits  où 
les  jeunes  plants  sont  plantés  sur  un  terrain  surélevé  comme  c'est  le  cas 
dans  la  région  des  lagunes,  il  est  probable  que  le  tronc  se  développe 
d'abord  de  haut  en  bas  afin  d'acquérir  une  assise  solide  par  les  racines.  En 
tous  cas,  il  est  intéressant  de  remarquer  que  sur  deux  arbres  qui  ont  été 
examinés,  on  ne  constata  aucune  racine  sur  un  espace  d'un  pied  à  partir 
de  la  surface  dans  l'un  des  cas,  et  sur  un  espace  d'un  pied  et  demi  à  partir 
de  la  surface  dans  l'autre  cas.  Cela  veut  donc  dire  que  la  tige  de  l'arbre 
est  enterrée  à  cette  profondeur  dans  les  deux  cas. 

Cependant,  dans  les  arbres  plantés  près  de  la  surface,  dans  les  terrains 
humides  des  lagunes,  les  racines  naissent  généralement  au-dessus  du  ri- 
veau  du  sol.'  Ce  fait  nous  permet  de  conclure  qu'il  y  a  une  surface  détermi- 
née à  la  base  du  tronc,  capable  normalement  d'émettre" des  racines.  Cette 
portion  du  tronc  dans  les  deux  arbres  examinés  mesurait  deux  pieds  et 
trois  pouces  et  deux  pieds  et  six  pouces  dans  les  deux  cas,  c'cst-à  dire  à  par- 


di {Journal  of  Mysore  Agric.  and  Expt.  Union,  vol.  I,  n*  2). 


—  214  — 

tir  du  point  oii  les  racines  commençaient  à  naître  au-dessous  du  sol  jus- 
qu'au point  extrême  sur  le  tronc.  Les  racines  émises  par  le  tronc  partout 
où  elles  arrivent  près  de  la  surface  du  sol,  se  ramifient  en  nombreuses 
radicelles  qui  forment  une  masse  compacte  sur  une  épaisseur  d'un  pied  du 
sol.  Ces  petites  racines  se  ramifient  en  un  nombre  infini  de  racines  secon- 
daires qui  absorbent  l'eau  du  sol.  Ces  petites  racines  n'ont  pas  de  région 
pilifère  et  l'absorption  se  fait  non  pas  par  les  poils  mais  par  la  surface 
tendre  de  ces  racines.  Au-dessous  d'un  pied  de  profondeur,  il  est  rare 
qu'on  trouve  des  radicelles  de  ce  genre,  quoique  les  racines  plus  profond.^s 
se  ramifient  aussi  dans  certains  cas,  par  exemple  lorsqu'il  arrive  un  acci- 
dent aux  radicelles;  il  peut  alors  se  former,  derrière  l'endroit  qui  a  été 
endommagé,  un  nouveau  point  d'où  partent  des  racines,  et  l'on  a  constaté 
deux  points  d'émission  de  racines  secondaires  sur  la  même  racine,  ce  qui, 
dans  ce  cas,  donne  deux  racines  secondaires.  L'opinion  générale  des  culti- 
vateurs sur  la  côte'  occidentale  est  que  les  petites  ramifications  des  racines 
qui  se  trouvent  près  de  la  surface  du  sol  ne  sont  d'aucune  utilité  à  la 
plante  et,  d'après  cette  présomption,  des  cultivateurs  expérimentés  ou- 
vrent le  sol  autour  de  la  bas©  de  l'arbre,  avant  le  commencement  de  la  sai- 
son des  pluies,  sur  un  rayon  d'environ  4  pieds  et  souvent  même  enlèvent 
ce  sol  complètement  jusqu'à  une  profondeur  de  6  à  9  pouces;  ils  ne  remet- 
tent la  terre  qu'après  la  mousson  du  Sud-Ouest.  Ce  qu'ils  font  est  appa- 
remment dans  le  but  d'élaguer  les  racines  et,  par  cela  même,  favoriser  le 
développement  des  nouvelles  radicelles.  Pendant  la  saison  des  pluies,  ces 
nouvelles  racines  peuvent  se  développer  dans  de  bonnes  conditions  et  à  la 
fin  de  la  saison  on  les  recouvre  de  terre.  De  cette  manière,  les  racines  sont 
protégées  contre  la  chaleur  du  soleil  et  la  sécheresse  de  la  surface  du  sol 
par  une  épaisse  litière  de  bonne  terre.  Le  but  des  cultivateurs  de  cocotiers 
est  apparemment  de  vouloir  protéger  ces  petites  racines  servante  la  nutri- 
tion de  la  plante  en  les  tenant  loin  de  la  surface  du  sol. 

On  n'a  pas  étudié  encore  assez  sérieusement  la  question  de  savoir  jus- 
qu'à quelle  distance  do  l'arbre  les  racines  peuvent  s'étendre  à  travers  le 
sol.  Il  est  évident  cependant,  d'après  les  observations  recueillies  jusqu'ici, 
qu'elles  s'étendent  à  des  distances  considérables.  La  plus  grande  partie  des 
racines  qui  naissent  du  tronc  ont  une  tendance  à  se  diriger  de  haut  en  bas 
et  un  grand  nombre  d'entre  elles  s'enfoncent  même  presque  verticale- 
ment. Mais  de  nombreux  exemples  montrent  cei>endant  que  quelques- 
unes  de  ces  racines,  sinon  toutes,  remontent  plus  tard  vers  la  surface,  où 
elles  commencent  à  se  ramifier  parfois  à  de  grandes  distances  de  l'arbre 
auquel  elles  appartiennent.  La  fonction  des  racines  principales  serait  donc 
apparemment  de  transmcllre  la  nourriture  liquide  de  la  plante  depuis  les 
dernières  ramifications  jusqu'à  l'arbre  même.  Les  extrémités  tendres  des 
racines  peuvent  également  absorber  l'eau,  sinon  ou  pourrait  difficilement 
expliquer  comment,  pendant  la  longue  période  de  sécheresse  qui  s'étend 
entre  les  mois  de  novembre  et  de  mai  et  pendant  laquelle  le  plus  grand 
nombre  des  noix  arrivent  à  maturité,  les  arbres  peuvent  vivre  et  prospé- 
rer. ,  « 


RAPPORT  SUR  UN  VOYAGE 

DANS  LES  RÉGIONS  A  COCOTIERS 

DE  L'ÉTAT  DE  TRAVANCORE 


en  Décembre  1918^^'* 
par  H.  C.  Sampson,  B.  S.  G. 
Sous-Directeur  d'Agriculture 


Je  suis  arrivé  à  Alleppey  le  5  au  soir  et  le  6  j'ai  passé  la  journée  dans 
la  plantation  de  M.  Baker  à  Kumarakum.  C'est  une  cocoteraie  située  sur 
les  rives  du  lac  de  Vembanaad.  Les  oiJérations  d'aménagement  consistent 
à  défricher  le  palétuvier  et  toute  la  végétation  sauvage  en  bordure  de  l'eau, 
à  creuser  dans  la  vase  des  fossés  de  drainage  et  à  disposer  entre  eux  la 
terre  ainsi  enlevée.  Ces  fossés  sont  tous  reliés  ensemble  de  telle  façon  que 
l'eau  du  sol  puisse  s'écouler.  La  largeur  des  fossés  et  l'intervalle  qui  les 
sépare  varient  dans  les  différentes  parties  de  la  plantation.  Dans  les  planta- 
tions les  plus  vieilles,  les  fossés  sont  très  rapprochés  les  uns  des  autres;  les 
arbres  plantés  au  milieu  de  la  bande  de  terre  sont  à  environ  22  à  24  pieds 
de  ceux  de  la  bande  voisine.  Dans  les  cocoteraies  plus  jeunes  les 
fossés  et  les  bandes  de  terre  sont  beaucoup  plus  larges  et  une 
double  rangée  d'arbres  a  été  plantée  sur  chaque  bande,  plus  ou  moins 
en  triangles.  Ce  dernier  système  semble  bien  préférable,  car  la  navigation 
dans  les  fossés  est  facilitée  (toute  la  récolte  est  faite  en  bateau),  la  culture 
du  sol  est  plus  aisée  et  il  est  plus  facile  de  garder  les  fossés  ouverts  ce  qui 
permet  un  meilleur  écoulement  de  l'eau.  Les  opérations  de  culture  et  de 
fumure  consistent  principalement  à  entretenir  le  sol  en  bon  état  d'ameu- 
blissement  et  à  enrichir  la  couche  dans  laquelle  les  racines  de  cocotier  se 
développent. 

En  saison  chaude,  l'eau  est  pompée  hors  des  fossés  qui  sont  curés  et  ap- 
profondis. La  boue  ainsi  retirée  est  utilisée  pour  recharger  «les  bandes  de 
terre  qui  naturellement  sont  ravinées  par  les  fortes  pluies  de  la  mousson. 
On  applique  aussi  de  la  chaux  vive  afin  de  combattre  l'acidité  de  ces 


(1)   Madras  AoTicultural  Department,   Year  Book,  1919. 


—  21G  — 

sols  qui  sont  naturellement  mal  drainés  et  très  riches  en  matières  organi- 
ques. La  surface  du  sol  est  retournée  aussi  chaque  année,  mais  les  effets  de 
cette  opération  ne  sont  pas  très  apparents,  car  l'herbe  se  développe  très 
rapidement  sous  ces  climats  humides  des  Tropiques. 

L'expérience  de  M.  B.akcr  dans  la  lutte  contre  les  insectes  nuisibles  est 
intéressante  et  mériterait  une  attention  spéciale.  Comme  préservatif  contre 
le  scarabée  rhinocéros,  M.  Baker  me  fit  connaître  qu'en  plaçant  un  petit 
morceau  de  tourteau  de  «  Marothi  »  ou  «  Maruwathi  »  à  l'aiselle  des  jeunes 
feuilles  on  empêchait  ce  scarabée  de  visiter  le  cocotier.  La  fourmi  rou^e 
dont  j'ai  déjà  parlé  dans  mon  rapport  d'octobre  est  très  sérieusement  nui- 
sible à  Travancore;  non  seulement  elle  élève  les  «  Mealy  bugs  >>  mais  elle 
s'attaque  à  l'homme  qui  récolte  les  noix.  M.  B.\ker  emploie  de  l'eau  à 
blanchir  (white  wash)  pour  les  jeunes  arbres.  Comme  il  asperge  le  som- 
met de  l'arbre,  je  conclus  que  le  «  mealy  bug  »  ne  se  développe  pas  aux 
endroits  touchés  et  que  les  fourmis  rouges  cherchent  à  établir  ailleurs  les 
colonies  de  ce  parasite. 

Le  7,  j'ai  passé  la  matinée  avec  M.  Davey,  de  la  Maison  Darragh,  Smail 
et  C°  qui  s'occupe  d'une  façon  fout  à  fait  spéciale  de  la  culture  du  cocotier. 
J'ai  visité  quelques-uns  de  ses  jardins,  situés  au  sud  d'Alleppey,  sur  un  ter- 
rain qui  semble  du  sable  blanc,  stérile,  très  analogue  aux  sols  sableux 
blancs  que  l'on  voit  sur  la  Côte  de  Malabar  et  qui  visiblement  manque  aussi 
de  drainage.  Je  n'ai  pas  besoin  de  décrire  davantage  l'état  de  ces  jardins  et 
leurs  arbres,  puisque  cela  a  déjà  été  fait  par  MM.  Anstead  et  M.  Rae  dans 
le  YearBook  de  l'année  dernière  (i).  L'effet  remarquable  du  drainage  sur  la 
santé  et  la  productivité  des  arbres  sautait  aux  yeux.  Il  est  étonnant  de  voir 
comment  ces  arbres  ont  bien  poussé,  alors  que  dans  certains  endroits  ils 
n'ont  pas  pu  étendre  leurs  racines  à  plus  de  2  pieds  de  profondeur.  Bien 
que  peu  de  différence  ait  été  notée  entre  le  développement  végétatif  de  tels 
arbres  et  celui  des  cocotiers  d'autres  parties  du  domaine  où  les  conditions 
de  drainage  sont  meilleures,  l'insuffisance  de  développement  des  organes 
reproducteurs  était  très  marquée  et  je  ne  vois  pas  comment,  avec  un 
volume  de  terre  s.i  limité  cet  état  de  choses  pourrait  être  amélioré,  à  moins 
que  le  niveau  de  l'eau  puisse  être  abaissé  de  façon  permanente.  Une  ques- 
tion qui  s'est  présentée  d'elle-même  à  moi  est  celle-ci  :  le  cocotier  lui-même 
ue  tend-il  pas  par  le  développement  des  racines  superficielles  à  rendre  le 
sol  acide  ?  Le  cultivateur  indigène  enlève  ces  racines  chaque  année.  Les  jar- 
dins sont  bêchés  profondément  et  la  terre  laissée  en  petits  tas  pendant  un 
mois  ou  deux,  après  quoi  le  sol  est  de  nouveau  nivelé.  Souvent  ces  racines 
superficielles  sont  rassemblées  et  brûlées  sur  le  terrain.  Certainement  de 
telles  racines  ne  peuvent  être  d'une  grande  utilité  pour  l'arbre  une  fois  la 
saison  pluvieuse  passée,  or,  c'est  pendant  les  mois  secs  que  la  fructifica- 
tion a  lieu.  Un  autre  point  qui  se  présente  de  lui-même  à  l'esprit  est  le 
système  de  fumure.  Jusqu'à  quel  point  le  jeune  arbre  diffère-t-il  dans  ses 
besoins  en  engrais  de  l'arbre  en  pleine  production  ? 

Dans  l'après-midi,  j'ai  visité  la  cocoteraie  du  Gouvernement  au  nord 
d'.Mleppoy  avec  le  D'  Kunjan  Pillai,  Directeur  d'.\gricult>ire.  C'est  une 
collection  des  variétés  réputées  de  cocotier  de  toutes  les  parties  du  Travar- 
core,  comprenant  aussi  quelques  variétés  de  Ceylan  ou  d'ailleurs.  L'appa- 


U)  Voir  Vullclin  des  Matières  Grasses.  1019.  N'  3. 


—  217  — 

rence  du  soi  est  ici  très  analogue  à  celle  décrite  au  sujet  do  ma  visite  aux 
jardins  de  M.  Davey,  mais  sans  couche  imperméable  maintenant  le  niveau 
de  l'eau.  La  pratique  agricole  adoptée  ici  est  basée  beaucoup  plus  sur  les 
méthodes  indigènes,  bien  que  celles-ci  aient  été  considérablement  perfec- 
tionnées; certainement  on  ne  pourrait  souhaiter  de  voir  un  meilleur  déve- 
loppement dans  une  jeune  plantation  que  celui  que  présentaient  ces  arbres. 
Il  est  impossible  de  comparer  leur  croissance  avec  celle  observée  dans  les 
jardins  de  M.  Davey,  les  conditions  de  drainage  et  de  sol  étant  trop  diffé- 
rentes. Le  niveau  de  l'eau  est  ici  aussi  élevé,  mais  l'absence  de  couche  im- 
perméable facilite  le  drainage.  La  principale  différence  entre  la  façon  dont 
est  cultivé  ce  jardin  et  la  pratique  indigène  réside  dans  la  méthode  de 
fumure.  L'engrais  est  appliqué  dans  un  large  rayon  de  quelques  6  à  8 
pieds  au  lieu  d'être  mis  juste  au  pied  du  tronc.  On  est  heureux  d'observer 
comme  cette  amélioration  a  été  largement  adoptée  dans  les  jardins  avoisi- 
nants  et  aussi  quelle  grande  attention  on  accorde  maintenant  à  la  question 
de  l'engrais.  De  là,  nous  allâmes  visiter  quelques  jardins  privés  plus  au 
jiord  de  la  ville,  oîi  les  propriétaires  ont  adopté  les  méthodes  de  culture 
^t  de  fumure  du  Département,  avec  des  résultats  des  plus  satisfaisants. 

Le  Département  joua  le  rôle  de  novateur  en  plantant  ces  sols  sableux, 
et  maintenant  l'on  peut  voir  de  très  grandes  surfaces  de  jardins  récents  très 
bien  cultivés.  Une  faute  fut  commise  cependant  :  ce  fut  d'espacer  les  arbres 
de  24  pieds  seulement.  Au  moment  de  la  plantation  on  n'aurait  jamais 
espéré  qu'un  développement  aussi  splendide  fut  possible  sur  ces  sols  sa- 
bleux. Je  ne  fais  pas  mention  de  cela  dans  un  esprit  de  critique  puisque  le 
D'  Kunjan  Pillai  lui-même  reconnut  son  erreur,  mais  je  le  note  parce  que 
trop  de  planteurs  de  cocotiers  sur  la  Côte  occidentale  trouvent  cette  dis- 
tance suffisante.  Elle  l'est  peut-être  pour  des  jardins  négligés  et  non  fu- 
més, mais  jamais  pour  des  propriétés  soignées  et  bien  fumées  :  qui  j'es- 
père, cesseront  d'être  l'exception. 

Dans  la  même  soirée,  je  partis  pour  Quilon  accompagné  de  M.  Anan- 
tarama  Ayyar,  un  des  Assistants  du  Département,  et  le  lendemain,  j'allai 
voir  un  jardin  qui  m'était  signalé  près  de  Paravur.  J'y  allai  parce  que  je 
désirai  voir  la  culture  du  paramba,  qui  a  une  si  grande  importance  à  Ma- 
labar, mais  je  fus  très  désappointé  car  le  jardin  avait  été  abandonné  et 
était  en  très  mauvais  état.  Ma  visite  fut  instructive  cependant,  en  me  mon- 
trant combien  des  soins  appropriés  et  la  surveillance  sont  essentiels  si  l'on 
veut  cultiver  les  cocotiers  avec  profit. 

Retournant  vers  le  Nord  en  quittant  Quilon,  je  m'arrêtai  le  même  soir 
à  Kayankulam  pour  visiter  quelques  jardins  à  Pallikal.  Les  noix  d'ici  sont 
connues  dans  tout  le  Travancore.  M.  Thomas,  un  des  principaux  résidents 
de  l'endroit,  qui  a  créé  un  commerce  de  pépiniériste  en  expédiant  des 
cocotiers  et  des  noix  de  semence,  accorde  une  grande  attention  à  la  sélec- 
tion des  graines.  Quelques-uns  des  arbres  donnent  de  très  grosses  noix  et 
il  a  obtenu  jusqu'à  1  Ib.  de  copra  par  noix.  Si  l'on  se  rappelle  qu'il  faut 
1.700  à  1.800  bonnes  noix  pour  un  candi  de  622  Ib.,  on  peut  avoir  quelque 
idée  de  la  taille  de"  ces  noix.  M.  Thomas  a  imaginé  une  jauge  très  simple 
pour  mesurer  l'épaisseur  de  l'enveloppe  quand  il  choisit  ses  graines  de 
semence,  et  il  m'en  a  montré  quelques-unes  qui  mesuraient  36  a  37  pouces 
de  circonférence  et  moins  d'un  pouce  d'épaisseur  de  coque. 

De  là  je  retournai  à  Kayankulam.  Autour  du  bungalow  40  %  des 
cocotiers  souffraient  de  maladies.  On  m'a  dit  que  c'était  la  maladie  que 


—  218  — 

Butler  a  décrite,  il  y  a  quelques  années,  mais  M.  Me  Rae  déclare,  d'après 
ma  description,  qu'il  s'agissait  probablement  de  la  maladie  de  la  feuille 
mentionnée  dans  son  article  du  dernier  «  Year  book  ».  A  Kayankulam,  j'ai 
remarqué  deux  choses  intéressantes.  La  première  est  la  charrue  locale 
pour  terres  humides,  qui  est  munie  d'une  pièce  démontable  en  bambou 
très  analogue  à  la  pointe  d'aune  charrue  anglaise.  J'ai  aussi  pu  observer 
le  cultivateur  des  terres  humides  se  servant  de  son  «  mammotie  ».  Cet  ins- 
trument a  un  long  manche  de  5  à  6  pieds  de  long  et  une  lame  courte  et 
forte  faisant  avec  lui  un  angle  de  60^  environ.  Plusieurs  hommes  se  tien- 
nent sur  une  même  ligne  et  tous  entrent  simultanément  le  mammotie 
dans  le  sol  en  s'élançant  en  avant.  La  terre  détachée  est  rejetée  en  arrière 
à  3  pieds  environ.  Après  qu'un©  bande  de  terre  a  été  ainsi  remuée  sur 
3  pieds,  ils  se  mettent  sur  une  ligne  perpendiculaire  à  leur  premier  travail 
et  reviennent  sur  le  même  terrain.  Cela  ressemble  beaucoup  plus  à  une 
danse  de  cérémonie  qu'à  un  travail  véritable,  mais  le  travail  effectué  est 
très  efficace. 

De  là  je  retournai  à  Alleppey  et  passai  une  soirée  à  visiter  quelques 
jardins  de  la  côte  avec  le  D""  Kunjan  Pillai.  Je  fus  surpris  de  voir  comment 
même  ici  où  les  débris  de  poisson  étaient,  l'on  aurait  pu  le  croire,  suffisam- 
ment abondants  pour  rendre  la  fumure  inutile,  les  arbres  étaient  soigneu- 
sement fumés  avec,  soit  des  cendres,  soit  des  débris  de  crevette  ou  de  la 
jardine. 

Je  quittai  Alleppey  le  11  au  soir  pour  retourner  à  la  direction,  regret- 
tant de  ne  pouvoir  rester  plus  longtemps,  car  j'aurais  désiré  voir  encore  de 
nombreuses  choses  et  avais  encore  beaucoup  à  apprendre.  Je  dois  beaucoup 
de  reconnaissance  au  Darbar  de  Travancore  et  au  D'  Kunjan  Pillai  pour 
l'aide  qu'ils  m'ont  accordée.  Un  trait  spécial  de  la  culture  du  cocotier  ici 
est  que  toute  la  plantation  est  faite  à  plat  au  lieu  d'être  effectuée  dans  des 
trous  comme  dans  de  nombreux  endroits  de  Malabar.  La  seule  fois  que  je 
vis  pratiquer  la  plantation  par  trous  —  et  encore  ceux-ci  étaient  peu  pro- 
fonds —  c'était  dans  la  zone  plus  sèche  au  sud  de  Quilon. 


L'Arachide 


L'Amélioration  de   la  Culture 
de  l'Arachide  au  Sénégal 


Nous  ne  pouvons  mieux  compléter  les  travaux  du  Congrès  de  la  Pro- 
duction Coloniale  sur  l'Arachide  qu'en  reproduisant  ici  les  études  de 
M.  Auguste  Chevauer,  Chef  de  la  Missioji  Permanente  d'Agriculture  Colo- 
niale et  de  M.  E.  Roubaud,  Chef  de  Service  à  Vlnslitut  Pasteur  de  Paris 
rédigées  à  la  suite  de  leurs  missions  au  Sénégal,  en  i9i2. 

Nous  y  joignons  une  note  intéressante  de  M.  Vuillet,  Inspecteur  de 
l'Agriculture  en   A.  O.  F.  sur  la  sélection  des  arachides. 


Rapport   de  Mission 
de  M.  Auguste   CHEVALIER 

Chef  de  la  Mission  Permanente  d'Agriculture  Coloniale 


L'arachide  constitue,  avec  le  caoutchouc,  la  plus  grande  richesse  de 
l'Afrique  Occidentale  qui  exporte  pour  environ  50  millions  de  francs  de 
graines  en  coques  chaque  année.  La  paille  qui  est  un  excellent  fourrage, 
donne  lieu  aussi  à  un  commerce  intérieur  très  important. 


—  222  — 

Le  commerce  de  cette  légumineuse  fait  vivre  presque  toute  la  colonie 
du  Sénégal,  qui  exporte  chaque  année  de  151.000  tonnes  (1907)  à  164.008  ton- 
nes (1911)  d'arachides  en  coques.  La  culture  s'étend  beaucoup  chaque  année 
spécialement  le  long  de  la  voie  ferrée  de  Thiès  à  Kayes.  Cependant,  l'ex- 
portation ne  s'accroît  pas  dans  les  mêmes  proportions. 

Jusqu'à  ces  derniers  temps,  chaque  fois  qu'une  année  était  déficitaire, 
on  en  attribuait  la  cause  aux  conditions  climatériques  défavorables.  Cepen- 
dant, dans  un  rapport  daté  du  16  mars  1910,  nous  signalions  que  «  quel- 
ques insectes  et  plusieurs  champignons  et  même  des  parasites  végétaux 
plus  élevés  s'attaquent  à  l'arachide.  Jusqu'à  ce  jour,  ajoutions-nous,  la 
plante  n'a  pas  eu  beaucoup  à  souffrir  de  ces  maladies,  mais  on  sait,  par 
d'autres  exemples,  que  les  plantes  cultivées  peuvent  brusquement  être 
dévastées  par  des  organismes  qui  paraissent  tout  d'abord  inofîensifs.  Il 
sera  donc  utile  de  veiller  à  ce  que  les  maladies  actuellement  connues  ne  se 
propagent  pas  ». 

Dès  l'année  suivante,  le  commerce  se  plaignait  de  la  qualité  des  ara- 
chides du  Sénégal  qui  allait  en  se  dépréciant  et  les  indigènes,  de  leur 
côté,   assuraient  que  les  rendements  diminuaient. 

Les  Chambres  de  Commerce  du  Sénégal  en  informèrent  l'Institut  colo- 
nial de  Marseille,  qui  voulut  bien  appeler  notre  attention  sur  l'intérêt  qu'il 
y  aurait  à  entreprendre  des  études  suivies  sur  ce  sujet.  Au  mois  d'avril  1912, 
la  Chambre  de  Commerce  de  Rufisque  revenait  sur  cette  question  en  signa- 
lant que,  spécialement  dans  le  Cayor,  une  notable  proporlion  des  arachi- 
des avaient  leurs  amandes  rongées  par  un  ver.  En  outre,  elle  exprimait 
le  désir  que  le  Gouvernement  local  du  Sénégal  profitât  de  la  présence  au 
Sénégal  du  chef  de  la  Mission  permanente  d'études  des  cultures  et  des 
jardins  d'essais  coloniaux  pour  lui  demander  de  chercher  un  remède  aux 
dégâts  ainsi  causés.  Le  Service  d'agriculture  du  Sénégal  était  lui-même 
saisi  de  la  question  et  nous  communiquait  les  renseignements  qu'il  avait 
recueillis.  D'après  M.  Adam,  directeur  de  ce  service,  le  rendement  des 
arachides  dans  les  régions  du  Cayor  cultivées  depuis  très  longtemps  dimi- 
nue considérablement,  non  seulement  par  suite  des  dégâts  causés  par  les 
insectes,  mais  aussi  pour  les  causes  suivantes  : 

1°  Epuisement  du  sol;  2°  diminution  des  pluies,  conséquence  du  déboi- 
sement; 3°  envahissement  des  sables  mobiles  dans  les  régions  Nord.  —  La 
région  de  Louga  ne  donne  plus  que  des  récoltes  très  médiocres;  les  graines 
sont  de  petite  taille  et  ne  remplissent  pas  les  coques. 

Le  vent  du  Nord-Est  apporte  aussi  des  sables  mobiles  qui  finissent  par 
recouvrir  le  sol  et  dans  lequel  les  plantes  ne  peuvent  plus  pousser  ou  sont 
enterrées. 

M.  Adam  pense  que  la  culture  des  arachides  telle  que  la  pratiquent  les 
indigènes  entraîne  la  stérilité  progressive  du  Sénégal  :  1°  parce  qu'ils 
suppriment  les  arbres;  2°  parce  qu'ils  appauvrissent  le  sol  sans  rien  lui 
restituer  comme  engrais  ou  amendements. 

Cependant,  aucune  culture  ne  convient  mieux  au  Sénégal  dont  le  cli- 
mat sec,  aride  et  très  chaud  pendant  plus  de  sept  mois  do  l'année,  ne  se 
prête  qu'aux  cultures  annuelles  à  évolution  très  rapide.  La  saison  des 
pluies,  qui  dure  environ  quatre  mois  et  pendant  laquelle  il  tombe,  dans  les 
régions  à  arachides,  de  25  centimètres  à  75  centimètres  d'eau  par  an,  suffit 
au  développement  de  l'arachide.  En  outre,  le  sol  sablonneux  ou  argilo- 
eablonneux,  très  fertile,  convient  admirablement  à  la  plante  en  question. 


—  223  — 

Comme  cotte  légumincuse  est  surtout  exploiléo  au  Sénégal,  dans  des 
régions  très  éloignées  tl©  tout  cours  d'eau  et  qui  ne  pourront  jamais  ôtre 
irriguées,  il  serait  difficile,  sinon  impossible,  de  trouver  une  grande  cul- 
ture de  rapport  pouvant  lui  être  substituée. 

L'arachide  constitue  donc  un  trésor  pour  le  Sénégal,  trésor  qu'il  faut 
surveiller  et  qu'on  doit  chercher  à  accroître,  ce  qui  est  très  possible,  puis- 
qu'il existe,  dans  cette  colonie,  dans  les  terrains  à  arachides,  des  millions 
d'hectares  encore  incultes,  et  une  partie  de  ces  terrains  sont  traversés  ou 
vont  l'être  prochainement  par  le  raihvay  de  Thiès  à  Kaycs. 

Il  est  donc  de  toute  nécessité  qu'on  s'applique  à  l'étude  de  cette  plante 
et  qu'on  reprenne  les  expériences  commencées  jadis  et  qu'une  cause  for- 
tuite obligea  à  suspendre. 

Des  tentatives  sérieuses  de  culture  à  la  charrue  furent  entreprises 
pendant  les  deux  années  1898  et  1899.  La  fièvre  jaune  de  1900  les  arrêta.  En 
1905  et  en  1906,  des  essais  d'ensemenc-ement  d'arachides  exotiques  prove- 
nant d'Egypte,  de  Mozambique  et  de  Java  furent  tentés.  Ayant  été  faits 
dans  des  conditions  défectueuses,  ils  ont  donné  des  résultats  plus  que 
médiocres  desquels  on  ne  peut  tirer  aucune  conclusion. 

Dès  WOl,  ces  recherches  étaient  interrompues  et,  depuis,  on  ne  s'est 
pour  ainsi  dire  plus  occupé  d'essais  agricoles  sur  l'arachide. 

Nous  devons,  pour  développer  cette  culture,  suivre  l'exemple  des 
principales  colonies  de  la  Malaisie  qui  consacrent  à  l'étude  des  végétaux 
(Constituant  leur  richesse  des  stations  expérimentales  spécialisées  pour 
l'étude  d'une  seule  plante  (canne  à  sucre,  tabac,  thé,  hevea,  etc.).  L'ara- 
chide a  assez  d'importance  en  Afrique  Occidentale  française  pour  que 
nous  lui  consacrions  au  Sénégal  une  station  analogue. 

M.  le  Gouverneur  Général  a  approuvé  le  principe  de  cette  création  : 
des  crédits  ont  été  prévus  par  le  Gouvernement  local  du  Sénégal  pour  son 
aménagement  et  son  entretien.   Il  ne  reste  plus  qu'à  l'organiser. 

Il  me  paraît  nécessaire  d'entrer  dans  quelques  détails  sur  la  manière 
dont  l'établissement  projeté  doit  être  constitué  et  sur  les  problèmes  que  la 
nation  devra  chercher  à  résoudre. 

Le  programme  de  la  station  expérimentale  de  l'arachide  doit  s'éten- 
dre à  trois  branches  principales  de  recherches  : 

I.  —  Etude  scientifiq'ue  de  l'arachide  au  point  de  vue  général  '' 

a)  L'arachide,  comme  foutes  les  plantes  cultivées,  présente  un  grand 
nombre  de  variétés.  On  cherchera  à  se  procurer  un  nombre  aussi  grand 
que  possible  de  variétés  locales  et  de  variétés  exotiques.  Les  variétés  intro- 
duites, tant  qu'elles  n'auront  pas  été  longtemps  éprouvées,  seront  conser- 
vées exclusivement  à  la  station  et  pour  aucun  motif  les  semences  ne 
devront  être  mises  à  la  disposition  des  indigènes,  car  elles  pourraient  ame- 
ner la  dégénérescence  des  variétés  locales.  Toutes  ces  dernièi'es  seront 
éprouvées  avec  celles  que  l'on  introduit,  et  dans  les  conditions  les  plus 
diverses.  * 

Chaque  variété  introduite  sera  étudiée  pendant  une  assez  longue  série 
d'années  :  1°  en  renouvelant  chaque  année  la  semence  dans  le  pays  d'ori- 
gine; 2°  en  suivant  la  descendance  de  la  variété  à  partir  de  l'introduction} 
3»  en  hybridant  cette  variété  avec  les  variétés  locales  meilleures,  de  ma- 
nière à  chercher  à  obtenir  des  races  nouvelles  améliorées  suivant  l'appli'^ 


—  224  — 

cation  de  la  lui  de  Mendel.  Pour  les  variétés  exotiques,  il  ne  serait  pas  inu- 
tile d'introduire  des  sacs  de  terre  provenant  des  sols  oii  elles  sont  cultivées 
depuis  longtemps;  on  sait,  en  effet,  que  les  racines  des  légumineuses 
vivent  en  symbiose  avec  des  microbes  parfois  différents  pour  chaque  race. 

Pour  chaque  variété,  on  étudiera  l'influence  des  divers  sols  de  la  colo- 
nie (il  faut  pour*ceIa  que  la  station  soit  installée  dans  une'région  où  exis- 
tent des  terrains  variés),  l'action  des  divers  engrais;  on  fera  des  semis 
échelonnés  pour  déterminer  l'époque  de  culture  la  plus  favorable  pour 
chaque  variété.  On  déterminera  les  espacements  à  adopter  entre  chaque 
plant  et  la  profondeur  à  laquelle  il  faut  enterrer  les  graines.  On  recher- 
chera s'il  y  a  intérêt  à  placer  une  graine  par  poquet  ou  plusieurs.  On  étu- 
diera les  façons  culturales  qui  conviennent  le  mieux  en  essayant  compara- 
tivement les  outils  indigènes  et  les  machines  perfectionnées  et  en  faisant 
des  labours  à  des  profondeurs  variables.  On  recherchera  s'il  y  a  intérêt 
à  faire  des  cultures  intercalaires.  On  cherchera  aussi  si  les  pratiques  du 
dry-farming  sont  applicables  à  l'arachide  :  labours  à  la  fin  de  la  saison 
des  pluies  en  enfouissant  les  herbes  des  jachères  comme  le  font  déjà  cer- 
tains indigènes  Sérères,  jachères  cultivées,  sarclage  répétés  et  binages 
après  les  pluies  avec  les  outils  du  pays  et  avec  des  outils  d'Europe. 

On  étudiera  le  rôle  des  assolements.  On  recherchera  des  machines  pra- 
tiques pour  faire  l'arrachage  et  le  buttage  des  plants;  on  déterminera  le 
temps  pendant  lequel  on  peut  laisser  les  graines  en  terre  après  maturité 
sans  qu'elles  s'avarient  et  sans  qu'elles  soient  attaquées  par  les  insectes. 
Enfin,  on  étudiera  tous  les  animaux  et  les  plantes,  qui  attaquent  l'arachide 
en  cherchant  à  les  combattre  et  on  essaiera  de  sélectionner  des  variétés 
plus  résistantes. 

On  étudiera  aussi  les  conditions  économiques  de  la  production  :  prix 
de  revient  de  l'hectare  depuis  le  défrichement  et  le  semis  jusqu'à  la  récolte. 
Rendement  de  la  récolte  en  fruits  et  en  paille.  Teneur  en  huile  et  valeur 
de  graines  des  diverses  variétés.  Valeur  fourragère  de  la  paille. 

En  résumé,  on  fera  une  étude  rigoureuse  de  tout  ce  qui  peut  être  amé- 
lioré  :  semences,    instruments,  méthodes  de  culture. 

II.  —  Elude  spéciale  de  l'arachide  au  point  de  vue 
de  la  culture  indigène 

On  sait  que  la  production  de  l'arachide  en  Afrique  est  due  entière- 
ment à  la  culture  indigène  et  il  y  a,  par  conséquent,  un  intérêt  considéra- 
ble à  l'améliorer.  Il  faut  faire  une  étude  rigoureuse  de  tout  ce  qui  peut 
être  amélioré  par  les  indigènes. 

a)  Ainélioration  des  semences.  —  Nous  avons  vu  précédemment  com- 
ment les  semences  pouvaient  être  améliorées  par  la  sélection  des  races 
indigènes  ou  exotiques.  Il  serait  très  utile  de  pouvoir  mettre  à  la  disposi- 
tion du  cultivateur  mdigène  ces  semences  supérieures.  En  outre  des  expé- 
riences scientifiques,  la  station  devrait  donc  faire  aussi  drs  plantations 
étendues  des  bonnes  variétés  pour  produire  des  semences.  Ce  serait,  si  l'on 
veut,  une  sorte  de  grande  ferme  opérant  d'abord  sur  quelques  dizaines 
d'hectares,  puis  étendant  progressivement  ses  cultures,  de  manière  à  pou- 
voir fournir,  à  la  longue,  quelques  centaines  de  tonnes  de  semence  chaque 
année,  en  s'cfforçant  naturellement  de  produire  ces  arachides  dans  les 
conditions  les  plus  économiques. 


—  225  — 

On  objectera  naturellement  qu'une  telle  station,  quels  que  «oient  ks 
moyens  puissants  dont  elle  dispose,  n'arrivera  à  produire  qu'une  quantité 
minime  de  la  semence  nécessaire  dans  loule  la  colonie.  Cela  n'est  pas  dou- 
teux. Aussi  nous  estimons  que  ces  arachides  améliorées  de  première  géné- 
ration ne  seraient  pas  livrées  à  tous  les  producteurs,  mais  seulement  dan.s 
chaque  région  aux  cultivateurs  indigènes  les  plus  intelligents.'  Les  récoltes 
de  ces  cultivateurs  permettraient  d'approvisionner  de  semences  tous  les 
greniers  de  prévoyance.  On  suivrait  ainsi  une  méthode  comparable  à  celle 
qui  a  été  adoptée  par  le  Syndicat  des  brasseiu-s  français  imposant  des 
semences  qu'il  fournit  aux  cultivateurs  pourvoyeurs  d'orges  de  brasserie. 
Les  champs  d'arachides  de  cultivateurs  approvisionnant  les  greniers  de 
réscr\'es,  seraient  fréquemment  inspectés  par  des  agents  du  Service  de 
l'Agriculture  au  courant  des  méthodes  dégagées  par  la  station  expérimen- 
tale. 

Enfin,  comme  les  plantes  améliorées  dégénèrent  vite,  la  station  devrait 
fournir  constamment  aux  cultivateurs  grainetiers  de  nouvelles  semences.  Il 
est  nécessaire,  du  reste,  que  les  graines  destinées  aux  greniers  coopératifs, 
soient  toujours  achetées  aussitôt  la  récolte  faite,  et  après  examen  d'une 
Commission  dans  laquelle  entreraient  les  cultivateurs  du  pays  les  plus 
expérimentés. 

Les  magasins  coopératifs  fournisseurs  de  semences  sont  un  des  plus 
puissants  moyens  d'amélioration  de  l'arachide,  à  condition  que  ces  maga- 
sins ne  livrent  que  des  semences  de  très  bonne  qualité,  appropriées  à  la 
région.  Il  existe  déjà  un  assez  grand  nombre  de  Sociétés  de  prévoyance 
ayant  ces  greniers.  Il  faut  les  multiplier  et  si  le  prêt  de  semences  est  rem- 
boursé en  nature  après  la  récolte,  on  vendra  au  commerce  d'exportation 
tous  les  lots  ainsi  livrés  qui  ne  seront  pas  de  qualité  supérieure.  Le  maga- 
sin coopératif  sera  tenu  d'acheter  pour  la  semence  les  récoltes  des  cultiva- 
teurs grainetiers  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

b)  Amélioration  des  instTumenls  de  culture.  —  La  houe  indigène  nom- 
mée «  hilaire  n  est  le  seul  instrument  agricole  employé  par  les  indigè- 
nes. C'est  un  outil  bien  primitif,  mais  il  est  remarquablement  approprié 
au  pays.  Il  serait  toutefois  absurde  de  prétendre  qu'on  ne  pourra  pas  lui 
substituer  progressivement  des  instruments  produisant  plus  de  travail.  Il 
faudra  agir  pour  ces  transformations  avec  une  extrême  prudence  et  s'ins- 
pirer de  ces  sages  conseils  du  docteur  Willis,  directeur  des  Jardins  Bota- 
niques de  Ceylan  :  «  L'outil  local  devra  être  étudié  soigneusement  et  com- 
paré à  d'autres  outils  analogues;  puis,  quand  le  principe  fondamental  sur 
lequel  la  forme  et  l'usage  de  ces  outils  reposent  aura  été  clairement 
reconnu,  on  procédera  à  une  modification  légère  de  l'outil  local  dans  le 
sens  désirable.  Cette  modification  devra  être  de  telle  nature  qu'elle  ne 
heurte  pas  le  préjugé  des  indigènes  et  qu'il  ne  s'y  rencontre  rien  qui  les 
empêche  de  comprendre  le  nouvel  instrument  et  de  le  réparer  quand  besoin 
est.  D'autre  part,  il  ne  faudra,  à  aucun  prix,  que  le  coût  eu  soit  augmenté, 
de  façon  à  gêner  le  cultivateur.  Toute  nouvelle  transformation  de  l'outil 
devra  être  essayée  en  comparaison  avec  l'ancien  outil  avant  qu'on  cherche 
à  l'introduire  ou  à  le  recommander  auprès  du  public  ». 

M.  Adam,  directeur  de  l'agriculture  au  Sénégal,  cherche  depuis  plu- 
sieurs années  à  fabriquer  une  sorte  de  déchaumeuse  formée  de  plusieurs 
fers  d'hilaire,  montés  sur  un  bâti  en  bois.  Cet  instrument  serait  traîné  par 
un  bœuf  muni  d'un  joug  de  garrot.  Il  y  a  le  plus  grand  intérêt  à  ce  que  cet 


—  226  — 

Outil  soit  expérimenté  le  plus  tôt  possible  et  introduit  dans  la  pratique 
s'il  y  a  lieu. 

On  ne  peut  espérer  que  IfS  outils  nouveaux  reconnus  pratiques  seront 
adoptés  de  suite  par  tous  les  cutivateurs.  On  cherchera  tout  d'abord  à  faire 
adopter  ces  méthodes  aux  cultivateurs  aisés  constituant  l'élite  de  la  société 
indigène,  c'est-à-dire  aux  chefs  de  village  et  aux  notables.  Seuls,  ils  dis- 
posent ordinairement  de  ressources  et  de  troupeaux  assez  nombreux  et 
sont  en  mesure  d'étendre  leurs  moyens  d'action. 

Quelques-uns  pourraient  même  se  procurer  des  charrues  légères  recon- 
nues appropriées  au  pays.  M.  Perrucliot  a  signalé,  en  i'j'JO,  comme  don- 
nant de  bons  résultats  au  Sénégal,  la  petite  charrue  Oliver  et  l'araire  Fon- 
deur, dans  les  sols  ayant  une  certaine  cohésioii,  enfin  les  scarificateurs 
pourvus  de  lames  vibratrices  seraient  excellents  pour  les  sols  meubles.  Il 
y  a  urgence  à  ce  que  ces  essais  soient  repris  et  poursuivis  avec  méthode  et 
esprit  de  suite.  Si  les  résultats  sont  vraiment  satisfaisants,  il  est  certain 
qu'il  sera  aisé  de  faire  adopter  les  instruments  en  question  à  l'élite  indigène 
du  pays  et  ce  serait  déjà  un  résultat  appréciable  dont  on  devrait  se  conten- 
ter. 

N'oublions  pas  qu'en  France  même,  les  améliorations  agricoles  décou- 
vertes par  la  science  au  dix-neuvième  siècle  sont  loin  d'avoir  été  adoptées 
par  la  masse  des  cultivateurs.  Seuls  les  plus  instruits  ou  les  plus  fortunés 
ont  pu  en  faire  l'application  immédiate  et  c'est  progressivement  que  ces 
méthodes  se  sont  répandues  à  travers  le  pays.  Aux  colonies,  les  progrès 
iront  encore  avec  plus  de  lenteur,  mais  ce  n'est  nullement  une  raison  pour 
ne  point  agir. 

c)  Amélioration  des  procédés  de  cvUure.  —  On  admet  généralement 
que  l'arachide  produit  au  Sénégal  en  moyenne  1.000  kilogr.  à  l'hectare,  et 
dans  les  terres  les  mieux  cultivées,  1.200  à  1.500  kilogr.  au  maximum. 
Nous  sommes  très  loin  des  rendements  obtenus  par  les  peuples  de  raco 
blanche  dans  d'autres  pays. 

A  Java  et  en  Floride,  par  exemple,  on  aurait  obtenu  jusqu'à  3.000  à 
4.000  kilogr.  à  l'hectare. 

Il  n'est  point  douteux  que  les  procédés  de  culture  indigène  peuvent 
être  l'objet  d'améliorations  innombrables,  mais  ces  améliorations  exigent 
aussi  des  études  rigoureuses.  L'expérience  de  nombreuses  générations  a 
déjà  appris  à  l'indigène  des  procédés  dont  l'utilité  peut  nous  échapper, 
mais  qui  ont  leur  raison  d'être.  Ce  n'est  qu'après  avoir  pratiqué  pendant 
plusieurs  années  à  la  station  et  non  chez  l'indigène  des  essais  scrupuleux 
et  obtenu  des  résultats  décisifs  qu'on  pourra  demander  aux  indigènes 
d'effectuer  des  modifications  dans  leurs  procédés  de  culture.  Les  questions 
relatives  aux  labours  profonds  ou  superficiels,  aux  jachères,  à  l'éco'  uage, 
aux  fumures,  aux  rotations  de  cultures,  aux  sarclages  et  aux  binages, 
devront  être  l'objet  de  recherches  incessantes. 

A  ce  propos,  il  convient  de  faire  remarquer  qu'il  serait  fâcheux  que  la 
station  s'occupât  exclusivement  de  l'arachide.  Elle  devra  acce.«soi rement 
faire  des  expériences  pour  toutes  les  cultures  appropriées  au  climat  et  au 
sol  du  Sénégal  et  qui  peuvent  être  combinées  avec  celle  de  l'arachide,  soit 
en  culture  rotative,  soit  en  culture  intercalaire  (plantes  à  fibre,  sésame, 
tabac,  sorgho). 

Elle  devra  rechercher  l'intérêt  qu'il  y  a  à  maintenir  et  même  à  planter 
quelques  arbres  à  trav.?rs  les  champs  d'arachides,  ainsi  que  le  pratiquent 


—  527  — 

les  noirs.  Elle  devra  rcchorch.-r  aussi  l'écarlement  qu'il  faut  donner  à  ces 
arbres  et  les  essences  qui  sunl  les  plus  utiles  et  les  plus  appropriées  au 
pays. 

Avant  de  vouloir  faire  pénétrer  chez  rindigenc  des  arbres  exotique?, 
on  cherchera  à  conserver  et  à  multiplier  des  arbres  répandus  dans  le  pays 
et  élevés  par  lc3  noirs  à  l'état  de  têtards  à  travers  les  champs,  soit  à  cause 
du  parti  qu'en  tire  l'indigène  pour  lui  (baobab,  rônier,. tamarinier,  arbres 
fruiliers,  tels  que  le  Bcrr,  arbres  à  fibres  tels  que  le  Dondol  à  kapok)  soit 
surtout  comme  producteurs  de  brindilles  fourragères,  utilisables  en  saison 
sèche  (divers  acacias  et  ficus  et  une  quinzaine  d'autres  essences  dont  l'énu- 
niération  serait  trop  longue).  Il  faudra  rechercher  aussi  les  végétaux  qui 
peuvent  être  utilisés  co.mme  brise-vents  ou  employés  pour  faire  des  haies 
vives  délimitant  les  champs  d'arachides  et  ks  autres  cultures.  Enfin,  la 
station  devra  s'occuper  d'élevage  pour  avoir  des  animaux  de  trait  et  'des 
producteurs  d'engrais,  et  le  troupeau  entraînera  nécessairement  l'étude 
expérimentale  de  la  question  si  importante  des  fourrages. 

Il  faudra  que  toutes  les  cultures  dont  nous  venons  de  parler  s'enchaî- 
nent et  se  subordonnent  en  quelque  sorte  à  la  culture  de  l'arachide.  On  ne 
perdra  jamais  de  vue  que  le  but  essentiel  que  l'on  poursuit  est  l'améliora- 
tion de  cette  légumineuse  et  l'extension  de  sa  culture,  aucune  autre  plante 
tropicale  ne  paraissant  plus  apte  pour  le  moment  à  former  la  base  de  l'agri- 
culture indigène  au   Sénégal. 

Tant  que  des  méthodes  plus  perfectionnées  et  plus  rémunératrices  que 
celles  employées  par  les  indigènes  n'auront  pas  été  dégagées  pour  une  cul- 
ture que  tous  les  Sénégalais  connaissent  déjà  parfaitement,  il  n'y  a  pas  lieu 
de  créer  près  de  la  station  une  école  professionnelle.  Cette  création  pourra 
toutefois  être  envisagée  plus  tard  lorsque  des  résultats  décisifs  auront  été 
obtenus. 

Cependant,  dès  son  début,  la  station  effectuant  des  cultures  sur  une 
grande  échelle  devra  employer  de  nombreux  manœuvres  qui  seront  recrutés 
dans  les  diverses  parties  de  la  colonie.  Ces  travailleurs  indigènes  seront 
initiés  à  la  connaissance  pratique  des  procédés  de  culture  introduits  par 
l'Européen  (et  notanxnent  aux  procédés  qui  permettent  de  lutter  contre  la 
6échere£se)et  au  maniement  des  instruments  agricoles,  à  l'élevage  et  à 
lulilisalion  des  animaux  domestiques,  à  l'emploi  des  fumures,  aux  moyens 
de  lutte  contre  les  maladies  et  les  animaux  nuisibles. 

Les  meilleurs  ouvriers  indigènes  pourront  devenir  de  bons  contremaî- 
tres et  certains  pourront  être  envoyés  dans  les  cercles  ou  même  dans  d'au- 
tres colonies  françaises  comme  moniteurs  pour  la  culture  de  l'arachide. 

Les  chefs  et  les  notables  des  villages  où  se  pratique  la  culture  de  l'ara- 
chide en  grand  pourront  être  invités  à  venir  visiter  à  certaines  périodes  les 
travaux  de  la  station.  Il  en  sera  de  même  pour  les  élèves  des  écoles  primai- 
res de  la  colonie. 

d)  Améliorations  d'ordre  administratif.  —  Nous  signalons    sous    ce 
titre  un  certain  nombre  d'améliorations  propres  à  développer  la  produc- 
tion de  l'arachide,  mais  qui  ne  sont  pas  du  ressort  de  la  future  station. 
Ces  améliorations  sont  les  suivantes  : 

1)  Création  de  la  petite  propriété  indigène  inaliénable  dans  la  mesure 
où  cela  est  possible  actuellement. 

2)  Creusement  de  puits  dans  les  régions  non  encore  culti^éc3  et  établis- 


—^28  — 

semenl  des  pistes  permettant  l'accès  de  ces  régions  aux  gares  les  plus  pro- 
ches. 

3)  Encouragements  aux  émigrants  indigènes  provenant  des  régions  sur- 
peuplées de  l'Afrique  Occidentale  française  comme  le  Mossi  et  le  Fouta- 
Djalon  et  venant  se  fixer  dans  les  régions  du  Sénégal  non  encore  peuplées. 

4)  Assurer  des  débouchés  aux  produits  autres  que  l'arachide  suscepti- 
bles d'être  fournis  par  les  mêmes  régions  (sorgho,  kapok,  i^roduits  de  l'éle- 
vage). 

5)  Extension  des  magasins  coopératifs  de  semences.  Création  de  socié- 
tés indigènes  de  créait  coopératif  ou  de  sociétés  pour  l'achat  en  commun 
d  animaux  de  trait,  de  chars  pour  le  transport  des  récoltes,  d'outils  agrico- 
les, etc. 

G)  Etablir  un  système  de  récompenses  pour  les  cultures  indigènes  les 
mieux  tenues,  en  veillant  que  les  récompenses  aillent  aux  véritables  bons 
cultivateurs  et  non  aux  chefs  et  notables  influents.  Les  jurys  compien- 
draient  une  majorité  de  notables  primés  les  années  précédentes. 

7)  On  a  voulu,  dans  ces  dernièr-e>s  années,  obliger  les  indigènes  à  faire 
la  récolte  des  arachides  à  une  cato  fixée  par  l'administration.  Une  telle 
mélhode  n'est  pas  applicable  au  pays,  en  raison  de  l'instabilité  des  pluies. 

L'indigène  est  obligé  de  faire,  souvent  dans  le  même  champ,  des 
semis  échelonnés  qui  mûrissent  à  des  dates  qui  peuvent  s'échelonner  aussi 
sur  une  durée  d'un  mois  au  moins  (du  15  octobre  au  15  novembre  dans  le 
Sirie-Salouni).  Ce  genre  de  semis  est  nécessaire  pendant  les  années  sèches 
pour  obtenir  une  récolte  moyenne. 

III.  —  Etude  spéciale  de  l'arachide  au  point  de  vue 
de  la  culture  par  les  Européens 

Les  essais  poursuivis  à  Dar-Salam,  près  Kayes,  par  la  Société  agricole 
et  industrielle  des  textiles  africains,  qui  possède  une  plantation  de  300  hec- 
tares de  sisal  et  qui  ensemence  tous  les  ans  depuis  plusieurs  années  des  ara- 
chides entre  les  rangs  de  sisal  comme  culture  intercalaire,  semblent 
démontrer  que  l'arachide  cultivée  rationnellement  par  des  Européens  expé- 
rimentés, employant  la  charrue  et  suivant  des  méthodes  inspirées  plus  ou 
moins  par  le  dry-farviing,  peut  donner  des  rendements  rémunérateurs.  Le 
directeur  de  la  plantation  couvre,  en  effet,  tous  les  frais  d'entretien  et  a'ex- 
tension  de  la  plantation  de  sisal  par  la  récolte  des  arachides. 

J'ai  pu  me  rendre  compte  moi-même  sur  place,  en  septembre  1910  et 
en  juin   1912,   des  résultats  remarquables  obtenus  à  Dar-Salam. 

Ce  qu'un  particulier  fait,  l'Administration  a  le  devoir  de  l'expérimenter 
pour  approfondir  cette  question  de  la  culture  de  l'arachide  par  l'Européen 
employant  des  méthodes  scientifiques. 

Il  existe,  dians  l'arrière  pays  du  Sénégal,  dos  millions  d'hectares  de 
terrains  vierges  favorables  à  la  culture  de  l'arachide,  mais,  pour  en  tirer 
profit,  il  est  nécessaire  que  l'Européen  emploie  des  méthodes  plus  perfec- 
tionnées que  l'indigène.  Il  faut,  par  exemple,  qu'il  supplée  à  la  pauvreté 
et  à  la  cherté  de  la  main-d'ccuvre  par  le  labourage  avec  des  animaux  ou 
môme  peut-être  par  des  charrues  à  moteur.  Le  binage,  l'arrachage  et  le  bat- 
tage devraient  aussi  être  faits  mécaniquement.  On  sait  que  de  toiles  mé- 
thodes sont  déjà  employées  avec  succès  pour  la  culture  des  arachides  dans 
certaines  régions  des  Etats-Unis.  Il  e.st  important  de  rechercher  si  d^  îels 


—  229  — 

procédés  peuvent  être  employés  au  Sénégal;  dans  l'affirmative,  il  pourrait 
en  résulter  un  grand  accroissement  de  la  production.  D'autre  part,  les 
entreprises  européennes,  en  incitant  l'indigène  à  ijerfectionner  lui-môme 
ses  méthodes,  ..raient  un  puissant  moyen  de  progrès  pour  l'agriculture 
locale. 

Mais,  avant  d'engager  les  colons  dans  cette  voie,  il  est  essentiel  que  la 
station  expérimentale  se  livre  à  des  essais  en  grand  et  les  poursuive  avec 
méthode,  pendant  plusieurs  années  successives,  en  employant  les  machines 
agricoles  et  les  outils  qui  paraîtront  se  prêter  le  mieux  au  pays  cA  économi- 
ser le  plus  de  main-d'œuvre.  Ce  qu'il  importe  surtout  de  connaître,  c'est  lo 
prix  de  revient  des  arachides  obtenues  par  ces  procédés.  Tous  les  efforts 
du  directeur  de  la  station  devront  tendre  à  abaisser  le  prix  de  revient  des 
produits  tout  en  augmentant  les  rendements.  Cette  question  est  d'une 
imjwrtance  primordiale  au  point  de  vue  de  la  colonisation.  Il  faudra  donc 
^tenir  une  comptabilité  détaillée  de  toutes  les  dépenses  et  recettes  pour  les 
essais  de  culture  européenne.  Celte  comptabilité  serait  portée  à  la  connais- 
sance du  public.  Il  en  serait  de  même  des  méthodes  de  culture.  Les  colons 
seraient  ainsi  mis  en  possession  de  documents  d'une  exactiiude  indiscuta- 
ble; ils  seraieni,  s,utorisés,  du  reste,  à  suivre  comme  stagiaires  les  travaux 
de  la  station. 

Cette  culture  en  grand  par  des  procédés  mécaniques  économisant  beau- 
coup de  main-d'œuvre  aurait  une  autre  utilité.  Elle  produirait  chaque 
année  une  quantité  élevée  de  semences  pures  aussi  améliorées  que  possi- 
ble, semences  qui  seraient  cédées  aux  cultivateurs  fournisseurs  des  greniers 
coopératifs  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Pour  montrer  l'intérêt  pratique  que  présentent  de  telles  recherches,  il 
est  bon  de  dire  que,  dans  les  régions  les  plus  favorisées  du  Sénégal,  le  cul- 
tivateur noir  obtient  les  bonnes  années  i.OOO  à  1.500  kilogr.  d'arachides  à 
l'hectare,  alors  qu'aux  Etats-Unis,  par  la  culture  intensive,  la  même  plante 
peut  rendre  3.500  à  4.500  kilogr.  de  gousses  dans  la  môme  surface. 

IV.  —  Les  maladies  et  les  ennemis  de  tarachide 

Il  y  a  peu  de  temps  encore,  l'arachide  était  considérée  comme  une 
plante  e.xempte  de  maladies.  Dans  ces  dernières  années,  on  a  constaté 
l'existence  de  plusieurs  parasites  végétaux  et  celle  d'insectes  attaquant  les 
diverses  parties  de  la  plante.  Les  dégâts  qui  en  résultent  au  Sénégal  s'élè- 
vent à  plusieurs  millions  de  francs  par  an. 

Au  Fouta-Djalon,  j'ai  constaté  l'envahissement  d'un  champ  d'arachides 
par  une  scrophulariée  à  fleurs  jawnes,  l'Alectra  arachidis  A.  Chev.,  qui  n'est 
probablement  qu'une  variété  de  l'A.  Senegalensis  et  vit  à  l'état  parasite  sur 
les  racines.  La  plante-support  est  atrophiée  et  produit  peu  de  graines. 

Une  autre  scrophulariée,  striga  orobranchoïdes,  que  nous  avons  ren- 
contrée dans  la  vallée  du  Moyen-Nieer  sur  le  dolique  de  Chine  qu'elle 
épuise,  pourrait  se  rencontrer  aussi  sur  l'arachide,  bien  que  nous  ne  l'y 
ayons  pas  observée. 

Au  Sénégal,  les  feuilles  de  l'arachide  sont  souvent  parasitées  par  un 
champignon  qui  forme  des  taches  noires  sur  les  folioles  qu'il  finit  par  faire 
tomber.  11  semble  devenir  plus  abondant  les  années  pluvieuses  et  c'est  alors 
seulement  que  la  plante  souffre.  Cette  maladie  n'a  pas  encore  été  l'objet 
d'études. 


—  230  — 

En  Afrique  Occidunlale  Française  l'arachide  a  surtout  à  souffrir  d»3 
insectes. 

En  1011,  ils  ont  causé  des  ravages  allant  jusqu'à  22  %  de  la  récolte  du 
Cayor.  II  est  donc  urgent  de  déterminer  d'une  manière  précise  les  cause.i 
de  ces  ravages  et  de  rechercher  les  moyens  de  les  arrêter.  En  avril  et  en 
novembre  1912,  nous  avons  examiné  cette  question  sur  place;  le  Service 
d'agriculture  du  Sénégal  s'en  est  occupé  de  son  côté  et  nous  consignons  ci- 
après  les  résultats  de  ses  investigations. 

a)  Insectes  attaquant  les  arachides  récoltée?.  —  Après  leur  récolte,  les 
arachides  sont  conservées  en  tas,  soit  à  l'air  libre,  soit  en  magasin.  Ce 
n'est  qu'au  moment  de  leur  expédition  en  Europe  qu'elles  sont  emballées 
dans  des  sacs. 

Durant  les  quelques  mois  qui  s'écoulent  entre  la  récolte  et  l'embarque- 
ment plusieurs  insectes  commettent  des  déprédations  plus  ou  moins  gran- 
des. En  quelques  centres  du  Sénégal,  à  Saint-Louis  principalement,  les  ma- 
gasins à  arachides  sont  env.ahis  par  une  espèce  de  Lépisme  connu  sous  le 
nom  vulgaire  de  ravet.  Cet  insecte  ne  se  nourrit  habituellement  que  de  cel- 
lulose. Il  est  donc  douteux  qu'il  attaque  la  graine,  mais  son  abondance  en 
certaines  vieilles  maisons  est  telle  qu'il  peut  envahir  les  magasins  et  les 
bureaux,  s'attaquant  aux  papiers,  aux  tissus,  et  causant  ainsi  de  très  sé- 
rieux préjudices. 

Avec  les  arachides  séchées,  on  trouve  aussi  généralement  deux  petits 
coléoptères  dont  nous  avons  confié  la  détermination  à  M.  Lesne,  assistant 
du  Laboratoire  d'entomologie  du  Muséum.  L'un  est  un  Ténébrionide,  le 
Trilobium  confusum  Desv.;  l'autre,  un  Cucujide,  le  Silvanus  merc.ator 
Fauv.  Tous  les  deux  sont  des  insectes  cosmopolites  vivant  dans  les  matiè- 
res végétales  sèches  des  régions  tropicales.  Ils  n'occasionnent  pas  de  dégâts 
appréciables. 

D'autre  part,  le  Service  d'Agriculture  du  Sénégal  a  attiré  l'attention  STir 
\\n  microlépidoptère,  le  Plodia  interpunctetla  (déterminé  par  M.  A.  Vu'î- 
let,  de  la  Station  entomologique  du  Ministère  de  l'agriculture,  à  Paris).  La 
chenille  vit  à  l'intérieur  des  gousses  dont  elle  dévore  les  graines.  On  pense 
qu'elle  ne  se  rencontre  que  dans  des  gousses  préalablement  endommagées 
ou  perforées  par  les  termites.  La  même  espèce  a  été  signalée  aux  Etats-Unis. 

Nous  avons  enfin  recueilli,  dans  la  région  de  Kaolack  (Sénégal),  une 
punaise  actuellement  à  l'étude  qui,  au  dire  des  indigènes,  cause  de  grands 
dégâts;  aussitôt  après  la  récolle,  elle  envahit  les  tas  d'arachides  et  avec  sa 
trompe  elle  aspirerait  l'huile  contenue  dans  l'amande.  M.  Roubaud,  chef 
de  service  à  l'Institut  Pasteur,  chargé  de  mission  en  Afrique  Occidentale 
française,  qui  s'est  occupé  de  la  question,  rattache  cette  punaise  au  genre 
Dysdercus. 

Pour  mettre  les  arachides  à  l'abri  des  ravages  de  ces  insocles,  im  pro- 
cédé efficace  consiste  à  conserver  les  graines,  en  attendant  leur  euibarque- 
n;enl,  dans  des  locaux  que  l'on  soumettrait  périodiquement  h  une  désin- 
fection, soit  par  le  gaz  Clayton,  soit  par  d'autres  gaz  toxiques,  tels  que  le 
sulfure  de  carbone  ou  les  vapeurs  d'acide  cyanhydrique. 

Il  serait  nécessaire  de  faire  des  expériences  préalables  pour  délerminer 
si  ces  gaz  n'altèrent  pas  la  qualité  des  arachides. 

Un  autre  procédé  consiste  à  rechercher  et  i\  répandre  les  insectes  para- 
sites qui  introduisent  leurs  neufs  dans  le  corps  des  insectes  n\iisible^  et 
dont  les  larves  vivent  à  l'intérieur  de  l'insecte  contaminé  et  le  détruisent, 


—  231  — 

Parmi  les  insectes  que  nous  avions  trouvés  en  1012  dans  l'in'^rieur  des 
coques  d'arachides  avariés,  M.  Lesne  a  précisément  reconnu  un  hyménop- 
tcre  cntomophage  actuellement  à  l'élude. 

Nous  ignorons  encore  si  cet  hyménoptère  est  parasite  de  la  chenille  de 
Plodia  ou  dun  autre  ennemi  de  l'arachide.  C'est  un  point  qui  sera  intéres- 
sant à  élucider. 

b)  Insectes  atlaqvant  les  arachides  au  cours  de  leur  régétalion.  —  C'est 
pendant  que  les  arachides  sont  encore  en  végétation  qu'elles  sont  surtout 
attaquées  par  des  insectes  causant  alors  de  très  grands  dégâts.  Nous'  avons 
examiné,  en  avril  1912,  des  arachides  de  la  récolte  1911  qui  avaient  20  à 
22  %  de  leurs  gousses  perforées  et  en  grande  partie  vides.  A  Kaolack,  en 
novembre  1912,  des  gousses  fraîchement  récoltées  avaient  10  %  de  leurs 
gousses  avariées. 

Il  n'a  pas  encore  été  possible  d'établir,  d'une  manière  certaine,  la  cause 
initiale  de  c-ette  déprédation.  Deux  espèces  de  termites  se  rencontrent  géné- 
ralement à  l'intérieur  des  gousses  ainsi  attaquées  et  y  causent  de  très  sé- 
rieux préjudices,  remplissant  la  gousse  de  terre  et  fréquemment  détrui- 
sant complètement  l'amande.  Mais  nous  ignorons  si  ces  termites  s'attaquent 
aux  plantes  saines  ou  s'ils  envahissent  seulement  les  gousses  dont  d'autres 
insectes  ont  déjà  commencé  l'attaque.  Quelques  cultivateurs  indigènes  du 
Sine-Saloum  nous  ont  assuré  que  cette  dernière  hypothèse  seule  répondait 
à  la  réalité. 

Dans  un  champ  d'arachides  situé  près  du  poste  de  Kaolack,  ils  nous 
ont  fait  recueillir  au  lever  du  jour  {car  dans  la  journée  ces  insectes  dispa- 
raissent en  s'enfouissant  dans  le  sol)  de  petits  coléoptères  au  corps  roux 
de  deux  à  trois  millimètres  de  long  à  peine.  M.  A.  Vuillet  les  a  reconnus 
comme  appartenant  au  genre  Scydmaenus.  Nous  avons  rencontré  ces  insec- 
tes adultes  à  l'intérieur  de  jeunes  coques  fraîches  perforées  depuis  peu  de 
temps;  nous  en  avons  observé  aussi  à  la  surface  d'une  gousse  non  encore 
perforée  mais  superficiellement  attaquée  dans  un  point;  deux  de  ces  insec- 
tes vivants  étaient  fixés  sur  la  gouttelette  de  sève  qui  exsudait  de  la  blessure. 
Dès  qu'on  déterre  les  arachides  sur  lesquelles  ils  vivent,  les  Scydmaenus 
s'enfuient  avec  une  grande  rapidité  à  travers  le  sol  sablonneux.  Les  indi- 
gènes affirment  que  ce  petit  insecte  vit  dans  le  sol  et  ne  cause  pas  de  dégâts 
lorsque  la  terre  est  humide, mais,  dès  que  sun'ienl  une  longue  période  de 
sécheresse,  il  s'enfonce  profondément  dans  le  sol,  et  sous  l'action  de  la  fraî- 
cheur de  la  nuit,  il  remonte  près  de  la  surface  et  s'attaque  aux  jeunes  ara- 
chides pour  en  faire  exhiber  une  gouttelette  d'eau.  La  blessure  qu'il  fait 
est  très  petite  et  par  elle-même  n'est  pas  nuisible  aux  arachides,  mais,  — 
toujours  aux  dires  des  indigènes,  —  les  termites  qui  pullulent  habituelle- 
ment dans  le  sol  inten-iennent  alors  et,  à  l'endroit  précis  où  est  la  blessure, 
ils  creusent  un  trou  de  2  milimètres  de  diamètre  par  lequel  ils  pénètrent  à 
l'intérieur  de  la  gousse. 

Le  rapport  du  Service  de  l'Agriculture  du  Sénégal,  auquel  nous  avons 
fait  allusion  plus  haut,  s'exprim.e  d'une  façon  précise  sur  l'aspect  des 
dégâts  : 

«  Le  trou  est  presque  constamment  situé  dans  la  dépression  que  sur- 
monte le  bec  de  la  gousse.  La  plupart  des  gousses  atteintes  ont  acquis 
leur  dimension  définitive.  Cependant  quelques-iines  sont  encore  en  pleine 
période  de  croissance  et,  dans  c€  cas,  la  prolification  cellulaire  détermine 
autour  de  la  perforation  la  formation  d'un  bourrelet  ». 


—  232  — 

A  rintérieur  de  la  gousse,  la  graine  sous-jacente  à  la  perforation  est 
parfois  creusée  d'un  commencement  de  galerie,  parfois  presque  entièrement 
dévorée  et  remplacée  par  un  large  alvéole;  parfois  enfin  les  graines  encore 
petites  ne  sont  pas  entamée?;  c'est  la  pulpe  remplissant  la  plus  grande  par- 
tie dj9  la  cavité  qui  a  sevde  disparu. 

A  l'intérieur  de  la  plupart  des  gousses  attaquées  et  perforées  on  trouve, 
surtout  pendant  la  nuit,  des  termites  vivants  environnés  de  terre  humide 
que  ces  insectes  ont  introduit  en  dedans  du  fruit  et  qui  remplit  toute  la 
cavité.  Parfois,  les  termites  se  remarquent  seulement  à  l'extérieur,  la  per- 
foration de  la  coque  n'étant  pas  complète. 

De  ces  observations,  M.  Azemard,  auteur  du  rapport  cité,  conclut  que 
les  perforations  sont  l'œuvre  exclusive  des  termites. 

Des  constatations  que  nous  avons  faites  à  Kaolack  ne  nous  permettent 
pas  d'être  aussi  affirmatifs.  Que  les  termites  soient  les  auteurs  des  dégâts, 
il  n'y  a  aucun  doute  à  cet  égard.  Que  les  perforations  des  arachides  atta- 
quées aient  été  faites  de  dehors  en  dedans,  cela  est  également  certain.  Mais 
il  me  paraît  très  probable  que  les  termites  n'interviennent  que  lorsqu'une 
lésion,  pWis  ou  moins  légère,  a  déjà  endommagé  la  surface  extérieure  de  la 
geusse.  Le  Scydmaenus  est-il  la  cause  et  la  cause  exclusive  de  ces  lésions 
qui  attirent  les  ternaitcs  ?  Des  recherches  attentives  permettront  seules 
d'élucider  ce  problème. 

Quant  aux  termites  attaquant  les  arachides,  nous  avons  constaté,  à 
Kaolack  qu'il  en  existait  deux  espèces. 

La  plus  commune  est  nommée  «  Makh  »  ou  «  Thiorokh  »  en  wolof. 
C'est  l'espèce  si  fréquente  dans  le  sol  de  toute  l'Afrique  Occidentale  et  s'at- 
taquant  à  la  plupart  des  plantes  présentant  des  lésions  ou  en  état  de  moin- 
dre résistance.  Les  indigènes  assurent  qu'il  y  a  des  sols  qui  en  sont  cons- 
tamment indemnes;  dans  les  autres  les  termites  font  surtout  des  dégâts 
pendant  les  années  pluvieuses.  Une  seconde  espèce  de  termites  obsers'ée  à 
Kaolack  a  le  corps  roussâtre,  beaucoup  plus  grêle;  elle  causerait  les  dégâts 
les  plus  élevés  et  s'attaquerait  spécialement  à  l'arachide. 

Dans  certaines  gousses  d'arachides  fraîchement  perforées,  nous  avons 
trouvé  une  petite  fourmi  noire  mais  nous  ignorons  si  elle  commet  des 
dégâts.  Par  la  perforation  que  nous  avons  signalée  il  s'établit  un  va-et- 
vient  des  fourmis  et  des  termites  vers  l'intérieur  eie  la  racine  dont  le  péri- 
carpe continue  souvent  à  s'accroître,  les  graines  demeurant  rudimenfairesou 
étant  en  partie  dévorées.  On  observe  parfois  des  cochenilles  sur  la  face  in- 
terne de  la  gousse  apportées  probablement  par  les  fourmis,  le  jilus  souvent, 
la  cavité  de  la  gousse  est  remplie  de  si  1  île  introduit  sûrement  par  les  ter- 
mites; enfin,  fréquen)ment,  on  observe  sur  la  paroi  interne  du  péricarpe  un 
fin  feutrage  velouté  qui  paraît  n'être  autre  chose  que  le  mycélium  de  cham- 
pignon qui  tapisse  l'intérieur  des  galeries  des  (ermites. 

Les  cas  que  nous  venons  de  citer  montrent  que  l'arachide  devient  par- 
fois nue  plante  mynnécophile,  mais  c'est  une  mvrmécophyle  spéciale, 
puisqu'elle  entraîne  la  stérilité  des  fruits  atteints.  I^es  itLsectes  sont  seuls 
à  profiter  de  celte  association. 

IjCs  fruits  de  l'arachide  no  sont  pas  les  seules  parties  de  la  plante  qui 
ont  à  subir  les  ravages  des  termites.  Dans  un  champ,  il  Kaolack,  nous  avons 
constaté  (;ue  un  pour  cent  des  plants  parvenus  au  dernier  stade  do  leur 
croissance,  mais  à  graines  non  encore  mûres,  se  desséchaient  brusouement 
Bur  place.  En  les  examinant,  nous  avons  constaté  que  les  racines  principales 


—  233  — 

et  parfois  aussi  les  bases  des  tijjes  élaionl  complùttMiieiit  évidéos  et  remplies 
à  l'intérieur  de  terre  et  de  termites. 

Dans  ce  cas  encore  on  peut  se  demander  si  les  termites  ont  été  la  cause 
initiale  des  dégâts  ou  si,  plutôt,  ils  ne  sont  survenus  qu'après  l'intervention 
d'autres  organismes. 

On  voit  combien  de  problèmes  complexes  soulève  la  question  des  mala- 
dies de  l'aracbide.  Un  entomologiste  seul  peut  les  résoudre  par  de  minu- 
tieuses recherches  sur  place.  La  détermination  spécifique  des  espèces  cau- 
sant des  dommages  a  peu  d'importance. 

Il  est,  au  contraire,  essentiel  d'étudier  la  biologie  de  ces  animaux  de 
manière  à  découvrir  le  moyen  de  les  combattre. 

Conclusions 

De  l'exposé  que  nous  venons  de  faire  des  méthodes  qui  pouri-aient 
être  employées  pour  développer  et  étendre  la  culture  de  l'arachide,  il  ré- 
sulte : 

1»  La  nécessité  de  créer  au  plus  vite  sur  un  emplacement  dont  le  choix 
aura  été  déterminé  par  une  prospection  minutieuse  préalable,  une  station 
expérimentale  de  l'arachide  qui  ne  devra,  pour  aucun  motif,  par  la  suite, 
ni  être  abandonnée,  ni  être  déplacée. 

Elle  étudiera  tous  les  problèmes  soulevés,  fera  ses  expériences  sur  une 
grande  échelle  et  tout  à  fait  en  dehors  des  plantations  des  indigènes,  ces 
derniers  ne  devant  être  renseignés  que  quand  nous  aurons  obtenu  des  résul- 
tats pratiques. 

Le  crédit  annuel  de  30.000  francs  prévu  au  budget  du  Sénégal  pour 
1913  devra  être  étendu  par  la  suite,  si  l'on  veut  produire  en  grand  les 
semences  améliorées.  On  ne  devra  pas  perdre  de  vue  que  l'étude  de  l'ara- 
chide sera  le  but  essentiel  de  la  station. 

Un  agent  du  cadre  du  Service  de  l'Agriculture  du  Sénégal  a  déjà  été 
chargé  de  s'occuper  exclusivement  de  l'arachide  en  1913.  Deux  agents  au 
moins  devront  être  attachés  à  cette  question,  de  manière  à  pouvoir  se  sup- 
pléer. Il  est  très  désirable  qu'ils  se  spécialisent  sur  l'arachide  et  que,  pen- 
dant toute  leur  carrière,  ils  restent  attachés  à  la  même  station,  y  obtienant 
de  l'avancement  d'après  les  résultats  auxquels  ils  seront  arrivés. 

Un  rapport  annuel  renseignera  le  département  sur  les  résultats  obte- 
nus pendant  l'année  précédente,  de  manière  que  les  expériences  puissent 
être  coordonnées.  Une  publicité  aussi  étendue  que  possible  sera  donnée  aux 
résultats  pratiques  et  l'administration  locale  s'attachera,  d'après  les  rensei- 
gnements fournis  par  la  station,  à  obtenir  des  indigènes  les  améliorations 
reconnues  réalisables. 

2°  Une  mission  technique  temporaire  doit  être  constituée  le  plus  vite 
possible  pour  aller  étudier  les  maladies  de  l'arachide  et  chercher  les  moyens 
d'arrêter  leur  extension. 

Pour  cette  mission,  un  crédit  de  6.000  francs  a  été  prévu,  croyons- 
nous,  au  budget  de  1913  du  Gouvernement  général  de  l'Afrique  Occidentale 
française. 

Cette  mission  serait  confiée  à  un  spécialiste  qualifié  de  l'entomologie 
coloniale  et,  comme  les  cadres  de  l'agriculture  coloniale,  ne  comprennent 
pas  encore  de  spécialistes  des  épiphyties,  il  serait  indispensable  de  faire 
appel  à  la  compétence  d'un  savant  de  la  métropole. 


—  234  — 

L'un  d'eux,  chef  de  service  à  l'Institut  Pasteur  a  déjj  été  pressenti 
et  il  est  nécessaire  que  la  mission  à  lui  confier  soit  constituée  dans  le  plus 
bref  délai,  afin  qu'il  soit  sur  place  pendant  les  mois  d'août,  septembre  et 
octobre  1913,  seule  époque  favorable  pour  ces  recherches.  Sinon,  ces  étu- 
des seraient  reculées  d'une  année  et  plus  on  attendra  pour  entreprendre 
cette  enquête,' plus  le  mal  peut  faire  des  progrès.  Un  rapport  préliminaire 
sera  remis  au  Gouverneur  général  de  l'Afrique  Occidentale  française  dès 
que  les  travaux  sur  place  auront  pris  fin.  Un  second  rapport  plus  étendu 
sera  rédigé  après  retour  de  ce  spécialiste  en  France  et  envoyé  au  Gouver- 
neur Général  de  l'Afrique  Occidentale  française  avant  la  période  d'ense- 
jncncement  191-i.  Les  duplicatas  de  ces  rapports  seront  remis  à  la  Mission 
permanente  d'agriculture  coloniale. 

Paris,  le  29  mars  1913. 

Le  Cltef  de  la  Mission  permanente, 

A.  Chevalier. 


La    Lutte 
Contre    les    Insectes    attaquant    les    Arachides  '*' 


par    Emile    RQ-U-BA-UT) 

Chargé  de  CMissioii 

Chef  (Je  Service  â  l'Institut  Pasteur 


L  —  Les  cultures.  —  Actions  des  insectes  et  de  la  sécheresse 

L'arachide  est  cultivée  comme  plante  vivrière  dans  la  majeure  partie 
du  Sénégal,  mais  la  véritable  zone  des  cultures  d'arachides  s'étend  princi- 
palement dans  la  région  côtière,  de  la  Gambie  à  l'embouchure  du  fleuve, 
sur  une  largeur  moyenne  d'une  centaine  de  kilomètres.  Le  parcours  de  la 
voie  ferrée  de  Dakar  à  Saint-Louis  jalonne  les  régions  de  grande  produc- 
tion, le  Cayor  et  le  Uiambour.  Vers  l'Est,  l'éloignement  de  la  voie  ferrée  et 
l'existence  de  la  zone  subdésertique  du  Ferlo  ont  limité  son  extension. 

Le  long  du  Sénégal,  de  I3;Uiel  à  Dagana,  la  culture  n'existe  encore  qu'en 
îlots  dans  les  cercles  de  Bakol  et  de  Malam.  Dans  le  Sud,  devenue  très  flo- 
rissante dans  les  provinces  du  Baol,  du  Sine  et  du  Saloum,  sous  l'impul- 
sion donnée  par  la  création  de  la  voie  du  Thiès-Kayes,  elle  est  restée  jus- 
qu'ici stationnaire  dans  les  provinces  plus  éloignées  qui  confinent  au  cours 
de  la  Gambie.  On  la  retrouve  enfin  sous  un  aspect  très  favorable  en  Casa- 
mance,  où  elle  est  en  voie  de  progrès  continu,  particulièrement  dans  l'ar- 
rièro-pays.  Les  graines  de  cette  provenance,  quoique  moins  estimées  que 
celles  du  Cayor  et  de  Rufisque,  sont  cependant  d'un  rendement  satisfaisant. 


(1)  E.\tralt  dos  Annales  de  Giooraphtc,  tome  XXVIl  1913. 


—  235 


Les  terrains  do  culhiro  des  arachides  sont,  en  iiuijoure  partie  de 
nature  sablonneuse  dans  la  zone  de  grande  production,  qui  s'étend  du  Sine 
et  du  Baol  au  Gandiolé.  Dans  les  provinces  du  Sud,  au  contraire  Targile 
domu.e.  Les  façons  aratoires  données  par  l'indigène,  fout  en  restant  natu- 
rellement toujours  des  plus  simples,  sont  appropriées  à  la  nature  du  ter- 
ram.  Dans  le  sable  pur  du  Cayor,  du  Diambour,  etc.,  l'instrument  de  cul- 
ture fondamental  (hilaire)  est  une  sorte  do  ràtissoire  en  fer  à  cheval  avec 
lecjuol  le  cultivateur  ameublit  légèrement  la  surface  du  sol.  Dans  les  terres 
argileuses,  une  sorte  de  pioche  (daba,  doukoto)  sert  à  préparer  le  terrain, 
à  le  façonner  parfois  en  sillons  ou  en  buttes,  comme  dans  les  cultures  eu- 
ropéennes. 

Mais  c'est  le  plus  souvent  après  un  travail  rudimentaire  du  sol  que  la 
graine  est  mise  en  terre  dès  les  premières  chutes  d'eau,  au  début  de  juil- 
let. Pour  la  majorité  des  zones  de  culture,  la  durée  de  l'hivernage  n'excède 
pas  trois  mois  (1),  de  juillet  à  octobre,  au  cours  desquels  il  tombe  de  "5 
a  50  centim.  d'eau  en  moyenne.  Cette  quantité  doit  suffire  h  la  plante  pour 
accomplir  intégralement  le  cycle  de  sa  végétation.  Au  bout  d'une  trentaine 
de  jours,  le^  fleurs  apparaissent,  mais  la  fructification  a  lieu  dans  le  sol 
ovaire  se  recourbant  et  pénétrant  dans  la  terre  après  la  fécondation.  Dans 
les  terrains  sablonneux  des  cultures  du  Nord,  déjà  en  fin  d'octobre  les 
gousses  sont  mûres  et  prêtes  à  la  récolte.  Les  indigènes  procèdent  alors  à 
1  arrachage  des  plants,  qui  sont  agencés  en  meules  pour  être  soumis  à  la 
d?s=iccation.  Puis,  par  le  battage,  les  gousses  sont  séparées  de  la  tige  et 
livrées  au  commerce,  tandis  que  la  paille  sert  à  Talimentation  du  bétail. 

Pendant  sa  courte  végétation,  dans  le  sable  surchauffé  où  la  tempéra- 
ture en  surface  dépas?e  50°  C,  la  plante  siibit  les  atteintes  d'insectes  rava- 
geurs variés.  Mais  sa  vigueur  naturelle,  si  les  conditions  climatiques  res- 
tent favorables,  lui  permet  de  résister  aux  dommages  et  de  compenser  le.<? 
degats  produits.  Les  graines  sénégalaises  sont,  en  effet,  des  graines  rusti- 
ques, douées  d'une  résistence  extrême  et  merveilleusement  adaptées  au 
climat  et  aux  conditions  de  culture  du  pays  (2). 

Parmi  les  ravageurs  d'arachides,  il  en  est  un,  cependant,  dont  les  dépré- 
dations, à  vrai  dire  peu  importantes  par  elles-mêmes  au  début,  peuvent 
avoir  toutefois  des  conséquences  redoutables  pour  la  conservation  des  ?rai- 
nes,  au  cours  de  l'emmasrasinage.  Il  s'agit  d'un  petit  termite,  ÏEvtermes 
Varvvlm,  Sjost.,  qui  est  très  répandu  dans  tous  les  terrains  de  culture 
sablonneux  de  l'Afrique  Occidentele.  Ce  termite  vit  en  profondeur,  sans 
édifier  de  termitières  apparentes;  mais  il  pousse  ses  colonnes  en  surface 
pour  faire  disparaître  les  débris  végétaux,  racines  ou  tiges  pourries,  dont 
il  se  nourrit. 

La  présence  des  termites  passe  à  peu  près  inaperçue  dans  les  lougans 
jusqua  ce  que  les  fruits  des  arachides  arrivent  à  l'époque  de  leur  matu- 
rité. A  ce  moment,  mais  avant  cependant  que  la  coque  des  gousses  ne  se 
soit  complètement  durcie  et  desséchée,  le  parasite  la  perfore  d'un  petit 
orifice  ovalaire,  de  1--  à  peine.  Par  cet  orifice,  constamment  situé  à  un 


rieure^àTroi^  mofs!"^""  "  "'"'''*  ^"  ^'"^^^"^^  e*  la  durée  de  rhivemage  est  supé- 

/iltl*i"i'^  cherché,  dans  ces  dernières  années,  à  importer  au  Sénégal  des  eralnes 

en  géS'  n'oift7r»"nMp''r  '''^""^'•'  (Birmanie;  ChinI,  Inde  "ta)." m^alscls"  sais 
eu  gênerai,  n  ont  fait  que  faire  ressortir  la  précieuse  qualité  des  graines  ladigènes. 


—  236  — 

point  de  moindres  résistance,  au  bec  de  la  gousse,  le  termite  atteint  l'amande 
et  en  détermine  le  flétrissement. 

Les  graines  ainsi  perforées  sont  loin  d'avoir  perdu  toute  valeur  com- 
merciale au  début;  mais  la  piqiire  est  redoutable,  non  seulement  en  raison 
de  la  dépréciation  qu'elle  imprime  aux  gousses  atteintes,  mais  surtout 
parce  qu'elle  ouvre  les  voies  à  nombre  de  ravageurs  étrangers.  En  effet,  la 
perforation  produite  par  le  termite  est  une  porte  ouverte  qui  permet  l'accès 
de  toute  une  série  de  parasites  pendant  le  temps  parfois  fort  long  où  les 
stocks  restent  entreposés  dans  les  magasins.  Les  dégâts  produits  par  le  ter- 
mite perceur  de  gousses  peuvent,  dans  certaines  cultures,  affecter  jusqu'à 
CO  à  80  %  des  gousses.  On  peut  constater  leur  présence  à  peu  près  dans  tou- 
tes les  terres  sablonneuses  productrices  d'arachides,  au  Sénégal;  mais  ce 
sont  surtout  les  cercles  du  nord  de  la  voie  ferrée  (région  de  Louga  princi- 
palement) qui  ont  le  plus  à  souffrir  du  parasite. 

Or,  des  observations  que  j'ai  pu  faire  il  résulte  que  le  termite  atta- 
que les  graines  exclusivement  pour  se  procurer  à  leurs  dépens  l'eau  qui 
lui  est  nécessaire;  les  dégâts  qu'il  commet,  en  effet,  sont  d'autant  plus  accu- 
sés que  la  sécheresse  an  sol  est  plus  grande.  Bien  qu'il  soit  répandu  dans  la 
plupart  des  terrains  de  culture  du  Sénégal,  l'insecte,  en  faits  n'exerce  de 
déprédations  appréciables  que  dans  les  régions  exposées  à  une  sécheresse 
précoce,  où  le  manque  d'eau  commence  à  se  faire  sentir  vers  la  fin  de 
septembre.  Lorsque  les  graines  parviennent  à  maturité  complète,  dans  un 
sol  qui  renferme  encore  à  la  fin  d'octobre  une  certaine  humidité,  le  termite 
ne  les  attaque  pas,  ou  bien  les  dégâts  produits  restent  insignifiants. 

La  maladie  provoquée  par  les  termites  n'est  certainement  pas  nouvelle 
au  Sénégal.  Dans  certaines  réglons  très  anciennement  cultivées  (N'Guick, 
Gandiolé,  etc.),  les  indigènes  sont  depuis  longtemps  fixés  sur  les  causes  des 
déprédations  constatées.  Mais,  d'autre  part,  tout  semble  indiquer  que  les 
graines  du  Sénégal  subissent,  depuis  une  dizaine  d'années,  une  diminution 
de  rendement  continue,  qui  marche  parallèlement  avec  une  baisse  progres- 
sive des  quantités  d'eau  tombées  pendant  le  cours  de  l'hivernage.  Ainsi,  les 
graines  du  Cayor-Rufisque  qui,  en  1908,  fournissaient  un  rendement  moyen 
de  31  à  32  %,  ne  donnent  plus,  en  1910,  respectivement  que  28,5  à  30,5  %  et 
en  1912,  26,9  à  30,1  %,  soit  une  diminution  d'un  dixième  à  quatre  ans  d'in- 
tervalle. 

D'autre  part,  en  ce  qui  concerne  les  quantités  d'eau  tombées  pendant  le 
même  temps,  les  statistiques  font  ressortir  également  une  baisse  continue 
depuis  1909.  En  prenant  la  moyenne  des  chiffres  fournis  pour  l'ensemble 
des  deux  localités  de  Dakar  et  de  Saint-Louis,  on  obtient,  en  effet,  les  don- 
nées suivantes  : 

1909 SGS-^^.S 

1910 395-"'",3 

1911 311"'"',3 

1912 552°"",9 

1913 229°'"',2 

Ainsi,  sauf  pour  19J2,  où  des  précipitations  atmosphériques  exception- 
nelles dans  le  Nord  ont  ramené  l'équilibre,  la  diminution  paraît  bien  cons- 
tnnto  (I). 


(l)  D'après  R   CinorAi',  6  années  d'observations  pour  Saint-Louis,  entre  1848  et  1859, 
ont  donné  519  ";  10  années  (1861-1870),  391  "";  21  années  (1892-1913).  3G1  ".  La  diminu- 


—  237  — 

Le  phéiioniOne,  d'ailleurs,  semble  être  d'onlre  général,  car  il  s'observe 
pour  d'autres  régions  du  Sénégal.  Sans  qu'il  soit  possible  d'en  apprécier 
exactement  les  causes,  il  est  manifeste  que  la  sécheresse  a  été  progressive 
dans  tout  le  pays  durant  les  dernières  années,  à  l'exception  de  l'année  1912. 
On  peut  admettre  comme  relativement  fondée,  au  moins  pour  ce  cycle 
d'années  récentes,-  l'opinion  courante  qui  voit  dans  le  Sénégal  un  pays  en 
voie  d'assèchement  temporaire. 

Les  dégâts  commis  par  VEuiermes  parvulus,  qui  coïncident  avec  la 
sécheresse  et  se  surajoutent  à  ses  effets  défavorables,  sont  probablement 
une  des  principales  causes  de  la  moins-value  des  graines  au  cours  de  ces 
dernières  années.  Jusqu'à  présent,  l'extension  des  ravages  du  termite  no 
parait  pas  inquiétante  pour  les  régions  de  culture  situées  au  Sutl  du  paral- 
lèle de  Dakar,  qui  sont  favorisées  par  des  pluies  suffisantes.  Mais  il  n'en  est 
pas  de  même  pour  les  grandes  régions  de  proùuction  situées  au  Nord  de  ce 
parallèle.  Les  dégâts  produits,  ainsi  qu'il  ressort  de  mes  observations,  ne 
deviennent  appréciables  que  lorsque  les  quantités  d'eau  reçues  sont  infé- 
rieures à  40  centim.  annuellement.  Il  y  a  donc  lieu  de  redouter  une  exten- 
sion progressive  de  ces  déprédatiofis,  marchant  de  pair  avec  la  sécheresse, 
dans  les  provinces  les  plus  anciennement  cultivées  et  les  plus  productives 
du  Sénégal  (Cayor,  Diambour,  etc.),  que  dessert  la  voie  ferrée  de  Saint- 
Louis. 

Fait  digne  de  considération,  dans  certaines  parties  de  l'Inde  anglaise, 
comme  le  nord  du  district  de  Gujrat,  la  culture  de  l'arachide  a  dû  être 
abandonnée  pour  les  mêmes  raisons  qui  menacent  actuellement  le  Séné- 
gal. Déjà,  d'ailleurs,  depuis  la  création  de  la  voie  ferrée  du  Thiès-Kayes, 
nombre  d'indigènes  du  Diambour,  du  N'Guick  et  du  Cayor  septentrional 
renoncent  à  leurs  cultures  locales  pour  aller  exploiter  les  terres  plus  fer- 
tiles et  plus  neuves  du  Baol  et  de  la  Gambie.  C'est  là  un  symptôme  nette- 
ment défavorable,  et  l'on  peut  légitimement  concevoir  des  inquiétudes  au 
sujet  de  la  productivité  des  plus  anciens  terrains  d'arachides  du  Sénégal. 

Est-il  possible  de  lutter  contre  le  fléau  et  peut-on  espérer  parvenir  à  en 
enrayer  les  effets  ?  C'est  ce  que  nous  allons  envisager.  Rappelons  avant  tout 
que  dans  les  conditions  actuelles  des  choses,  et  c'est  là  surtout  ce  qui  com- 
plique le  problème,  on  ne  peut  songer  qu'à  des  méthodes  essentiellement 
simples,  à  la  portée  immédiate  des  travailleurs  indigènes,  qui  ne  disposent 
que  de  moyens  d'action  rudimentaires. 

Il  est  tout  d'abord  possible  d'entraver  la  pullulation  excessive  des  ter- 
mites par  l'arrachage  systématique  des  débris  végétaux  épars  à  la  surface 
du  sol.  Ce  sont  particulièrement  les  tiges  de  mil  desséchées  qu'il  convient 
d'avoir  en  vue  à  ce  sujet.  Il  est  en  effet,  de  règle,  chez  les  indigènes  du 
Sénégal,  de  faire  succéder  la  culture  du  sorgho  ou  grand  mil  à  celle  des 
arachides,  par  une  rotation  régulière.  Après  la  récolte,  les  chaumes  de  mil 
sont  abandonnés  sur  place  et  constituent  le  principal  engrais  que  reçoit  le 
sol,  avant  l'entrée  en  ligne  des  arachides;  et  ce  sont  précisément  les  termi- 


tioii  est  des  plus  marquées,  mais,  il  est  probable  qu'il  s'agit  d'un  cycle,  et  que  le 
phénomène  n'offre  rien  d'absolu.  (R.  Chideai-,  Lr  climat  de  l'MriQiie  occidentale  et 
équaloriale,  dans  Annales  de  Gcogrphic,  XXV,  1916,  p.  455  et  suiv).  —  Voir  a"SRi  : 
Henry  Hubert,  Progression  du  desséckc.ment  dans  les  régions  sénégalaises  ,.bid., 
XXVI,  15  septembre  1917,  p.  333  et  suiv.). 

(1)  Voir  à  ce  sujet  :  V.  SAXE,  The  Ground-nvt  in  Gujrat  fAgric.  Joiirn.  of  India,  MU, 
Part  3,  1913,  p.  178-184). 


—  238  — 

tes,  en  majeure  partie,  qui  se  chargent  de  faire  disparaître  d'une  année  à 
l'autre  les  restes  de  la  précédente  culture.  Il  sera  donc  indiqué  d'amener 
l'indigène  à  pratiquer  le  sarclage  soigneux  des  tiges  de  mil  après  la  récolte, 
et  de  débarrasser  les  terrains  destinés  l'année  suivante  aux  arachides  de 
tous  les  débris  végétaux  susceptibles  d'alimenter  les  termites. 

Mais,  selon' nous,  la  meilleure  solution  du  problème,  la  plus  logique 
et  la  plus  effective  dans  la  lutte  qui  nous  occupe,  consisterait  dans  l'adop- 
tion d'une  méthode  de  culture  qui  permît  de  prévenir  la  dessiccation  exa- 
gérée du  sol.  Puiçque  les  dégâts  du  termite  sont  en  proportion  de  la  séche- 
resse, il  est  rationnel  de  chercher  à  les  limiior  en  conservant,  jusqu'à  la  fin 
de  la  période  de  végétation,  la  plus  grande  quantité  d'humidité  possible. 
Cela  revient,  en  somme,  à  faire  bénéficier  la  cidture  indigène  ('es  arachides 
du  principe  bien  connu  de  l'ameublissement  superficiel,  principe  qui  cons- 
titue la  base  essentielle  de  la  méthode  de  culture  en  terre  sèche  modernisée 
et  rendue  célèbre,  sous  le  nom  de  dry-farniing,  par  les  Américains  du 
Nord  (1). 

On  sait  que  celte  méthode  met  à  profit  la  conservation  de  l'eau  dans  le 
sol  par  un  ameublissement  rationnel  de  la  surface,  lequel  a  pour  effet 
d'entraver  une  évaporation  trop  rapide.  Dès  qu'une  terre  devient  compacte 
en  surface,  l'eau  des  couches  profondes  est  attirée  par  capillarilé  à  la  par- 
tie supérieure  de  la  croûte  formée  et,  sous  l'influence  de  la  chaleur  solaire, 
se  trouve  très  activement  vaporisée.  De  nouvelles  -quantités  d'eau  rempla- 
çant constamment  celles  qui  s'évaporent  dans  l'atmosphère,  il  se  produit 
ainsi  un  épuisement  accéléré  des  ressources  du  sol  en  eau.  Mais,  si  l'on  a 
soin,  au  contraire,  d'ameublir  la  croûte  superficielle,  le  phénomène,  qui 
est  tout  à  fait  comparable  à  la  montée  du  pétrole  dans  la  mèche  d'une 
lampe,  ne  peut  plus  se  produire  :  les  interstices  entre  les  particules  de 
sable  ne  sont  plus  assez  ténus  pour  permettre  l'ascension  du  liquide  par 
capillarité.  Dans  un  sol  ameubli  superficiellement,  l'eau  des  couches  pro- 
fondes se  trouve  ainsi  isolée  de  la  surface  et  protégée  contre  l'évaporation. 

Les  bons  effets  de  l'ameublissement  superficiel  du  terrain  ne  sont  pas 
absolument  méconnus  par  les  cultivateurs  indigènes  du  Sénégal.  Ils  prati- 
quent même  empiriquement,  dans  leurs  terrains  de  culture,  des  sarclages 
accompagnés  d'un  travail  rudimontaire  du  sol,  sortes  de  binages  qu'ils 
répètent  plusieurs  fois  au  début  de  la  culture.  Mais  cette  opération  n'est 
pas  poursuivie  rationnellement  pondant  toute  la  durée  de  la  végétation; 
elle  a  surtout  pour  objet  de  rendre  le  sol  plus  perméable  aux  racines  et 
aux  fruits  de  la  plante,  et  d'élaguer  les  mauvaises  herbes. 

Pour  avoir  leur  plein  effet  favorable,  dans  le  sens  que  nous  avons  indi- 
qué, ces  binages  devraient  être  poursuivis  jusqu'à  la  fin  de  la  végétation 
des  arachides,  et  particidièrement  après  chaque  pluie  isolée.  Dans  le  Nord 
du  Rénétral,  en  effet,  les  pluies  d'bivernace  sont  souvent  séparées  par  dos 
intervalles  d'une  semaine  et  plus.  Or,  le  principal  effet  d'une  pluie  solitaire, 
survenant  après  une  période  de  sécheresse,  ponsisfc  plutôt  en  un  tassement 
des  cnuches  superficielles  du  sol,  qui  a  pour  résultat  immédiat  d'accroître 
la  tendance  au  defséchemont  du  terrain.  De  telles  pluies,  qui  sont  presque 
la  règle,  surtout  vers  la  fin  de  l'hivernage,  ont,  par  suite,  un  effet  nuisible 


(1)  ^■^'i^  :  AiGUSTIN  BtnNARD,  T.e  «  (tni-farminn  »  et  sns  nvpllcalto}-!s  dans  VAIrIquc. 
'Jn  \'nrd  (Anvitla:  rlr  Crnitropliie.  \X,  m\.  p  411-'t30V  —  ri  VA'//"  DilliogruvMe  géo- 
graphique lois,  n*   214. 


—  239  — 

très  manifeste,  puisque  le  bénéfice  des  nouvelles  quantités  d'eau  reçues  est 
largement  compensé  par  l'activation  de  l'évaporatlon.  Il  n'en  serait  pas 
ainsi,  si,  après  chacune  de  ces  pluies,  le  terrain  était  sommairement  tra- 
vaillé en  surface,  de  façon  à  conserver  le  maximum  d'humidité.  Ce  travail 
pourrait  être  facilement  effectué  a  l'aide  d'une  sorte  de  rdtcau  court, 
actionné  entre  les  plants  espacés  à  inten-alle  suffisant,  et  de  préférence 
tenus  en  ligne. 

L'adoption,  par  les  cultivateurs  sénégalais,  des  pratiques  d'anieublisse- 
ment  superficiel  du  sol,  pendant  toute  la  durée  de  la  végétation,  aurait  un 
double  effet  utile,  en  raison  de  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut.  En  con- 
servant aux  cultures  les  quantités  d'eau  considérables,  normalement  per- 
dues par  une  évaporation  trop  rapide,  elle  leur  permettrait,  d'une  part, 
d'augmenter  les  rendements  de  leurs  plants  et,  d'autre  part,  de  les  protéger 
efficacement  contre  les  atteintes  des  termites  perforants.  Il  n'est  pas  exa- 
géré de  penser  que  si  l'indigène  protégeait  rationnellement  ses  cultures 
contre  l'évaporation,  il  pourrait  prolonger  d'un  mois  au  moins  la  période 
de  végétation  si  courte  des  arachides,  même  dans  les  sols  particulièrement 
ingrats  du  Cayor  et  du  Diambour,  et  accroître  ainsi  singulièrem.ent  la 
qualité  et  la  quantité  de  ses  récoltes.  En  même  temps,  un  autre  résultat 
non  moins  important  serait  de  permettre  aux  gousses  d'acquérir  leur  ma- 
turité définitive  avant  la  disparition  totale  de  l'humidité  du  sol  et,  par 
suite,  de  prévenir  ou  de  diminuer  notablement  les  atteintes  des  termites. 

Enfin,  il  existe  un  troisième  moyen  d'envisager  la  question  de  la  lutt« 
contre  les  termites.  Ce  moyen  consisterait  à  développer  le  plus  possible, 
dans  les  régions  les  plus  arides  du  Sénégal,  la  culture  des  arachides  pré- 
coc-es.  Les  arachides  de  ces  pays  se  différencient,  en  effet,  en  plusieurs 
races  distinctes.  Bien  que  les  arachides  commerciales  courantes,  catalo- 
guées sous  le  nom  de  graines  du  Cayor-Rufisque,  puissent  être  considérées 
déjà  comme  des  variétés  à  végétation  rapide,  puisqu'elles  parviennent  à 
maturité  complète  en  trois  mois,  il  existe  des  variétés  locales  à  développe- 
ment plus  bref  encore.  Parmi  ces  variétés,  la  petite  graine  désignée  par  les 
Ouolofs,  sous  le  nom  d'arachide  Volète,  mérite  un  intérêt  tout  particulier. 

Cette  variété,  peu  répandue,  apparaît  sur  le  marché  de  Saint-Louis 
plus  d'un  mois  avant  les  autres  :  elle  peut  mûrir  ses  gousses  en  deux  mois. 
Dans  la  région  de  la  Pelite-Cùte,  qui  comprend  le  littoral  au  sud  du  Cap 
Vert  jusqu'au  Saloum,  les  indigènes  obtiennent  jusqu'à  deux  récoltes  de 
cette  variété  pendant  le  même  hivernage.  Cette  plante  nous  paraît  des 
mieux  qualifiées  pour  échapper  aux  atteintes  des  termites  perceurs  de  gous- 
ses. 

Jusqu'ici,  la  médiocre  apparence  et  la  faible  productivité  de  l'ara- 
chide Volète  l'ont  fait  écarter  du  marché  européen;  elle  ne  sert  guère  qu'à 
l'alimentation  des  indigènes.  Mais  il  est  vraisembable  que,  en  culture  ra- 
tionnelle, son  rendement  en  huile  plus  élevé  compenserait  les  désavantages 
cités  plus  haut.  On  peut  espérer  aussi  que  des  hybridations  avec  les  variétés 
courante,^  donneraient  des  plants  très  heureusement  avantagés  à  tous 
égards,  à  la  fois  au  point  de  vue  de  la  rapidité  culturale  et  de  la  densité  des 
graines  en  huile.  Il  serait  à  souhaiter  très  vivement  à  ce  sujet  que  des 
expériences  soigneusement  conduites  et  de  longue  haleine,  fussent  insti- 
tuées dans  des  stations  expérimentales  de  la  colonie,  en  vue  de  la  sélection 
des  semences  et  du  choix  des  races  locales  les  mieux  appropriées  aux  diffé- 
rentes conditions  de  climat  et  de  sol.  La  Station  expérimentale  de  M'Bam- 


—  240  — 

bey,  instituée  récemment,  n'a  pas  encore  vu  ses  efforts  orientés  dune  façon 
scientifique  dans  cotte  importante  direction. 

II.  —  Les  ar.aciiides  après  la  culture.  —  Dommages  produits 

PAR    LES  INSECTES 

Nous  avons  vu  que,  après  la  récolte,  les  arachides  en  coques  achetées 
par  les  traitants  sont  accumulées  dans  des  enclos  sommaires  à  l'air  libre 
(seccos)  et  conservées  ainsi  plus  ou  moins  longtemps. 

Contrairement  ù  ce  qu'on  pourrait  croire,  pendant  ce  stationnement 
qui  dure  souvent  plusieurs  mois  en  plein  air,  les  graines,  protégées  par 
leur  coque,  ne  subissent  pas  habituellement  d'altérations  considérables. 
Cependant,  une  sorte  de  punaise  connue  des  Ouolols  sous  le  nom  de  ouang 
[Aphanus  sordidus)  couvre  parfois  de  ses  piqilres  les  gousses  superficielles 
et,  atteignant  l'amande  à  travers  la  coque,  en  diminue  la  teneur  en  huiie. 
Mais  les  principaux  dommages  s'accomplissent  à  l'intérieur  des  immen- 
ses magasins  clos,  cubant  des  milliers  de  mètres  cubes,  où  séjournent  ha- 
bituellement les  graines  dans  les  grands  centres  d'exportation.  Ces  maga- 
sins servent,  en  effet,  d'abris  permanents  à  toute  une  faune  d'insectes  rava- 
geurs qui  rongent  et  détruisent  toute  graine  dont  la  coque  est  altérée  (1). 
D'une  année  à  l'autre,  les  stocks  peuvent  perdre,  du  fait  de  ces  parasites, 
le  tiers  de  leur  poids  en  moyenne  :  les  dommages  varient  d'importance  sui- 
vant la  durée  du  séjour  dans  les  magasins,  mais  on  peut  estimer  à  5  ou 
6  million*  en  moyenne  les  valeurs  ainsi  soustraites,  durant  ces  dernières 
années,  au  chiffre  courant  de  la  traite.  De  plus,  la  présence  des  insectes 
communique  aux  graines  une  odeur  désagréable,  qui  déprécie  l'huile  pro- 
duite et  en  provoque  le  rancissement. 

Il  n'a  jamais  été  pour  ainsi  dire  rien  tenté  contre  ces  ravageurs,  sauf 
peut-être  les  mesures  de  fortune  prises  contre  la  pullulation  des  ravets. 
On  désigne  sous  ce  nom,  au  Sénégal,  un  Thysanoure  qui  se  développe  en 
quantités  énormes  dans  les  magasins  de  dépôt  d'arachides.  Cet  insecte 
[Thermobia  domestica  Pack.),  originaire  de  la  région  méditerranéenne,  est 
également  très  répandu  en  Hollande,  oii  il  infeste  les  boulangeries.  Il  y  a 
quelque  raison  de  supposer  que  ce  parasite  a  été  importé  à  la  côte  du  Séné- 
gal au  temps  des  relations  entre  la  Hollande  et  Corée,  que  les  Hollandais 
occupèrent  les  premiers  dès  1588.  Il  s'est  multiplié  avec  une  intensité 
extrême  et  se  rencontre  actuellement  par  milliards  dans  tous  les  magasins 
d'arachides. 

Le  ravet  ne  fait  pas  aux  graines  un  tort  considérable;  il  se  nourrit 
surtout  de  matières  cellulosiques.  Mais  sa  pullulation  extraordinaire  cons- 
titue pour  les  maisons  du  voisinage,  dans  lesquelles  il  se  répand  la  nuit, 
un  fléau  permanent,  contre  lequel  des  mesures  spéciales  ont  été  envisagées. 
Ain.si,  un  arrêté  municipal,  en  date  du  16  décembre  1903,  met  à  la  disposi- 


(1)  L'un  de  ces  parasites  la  Bruche  des  Arachides  (Pachumœrus  araciœh  paraît  ftre 
do  multiplication  toute  récente  dans  les  m  ';^asins  d'arachides.  Incomiu  en  1912  et  1913. 
Jors  do  mes  premières  investigations  sur  ce  sujet,  ce  païasile  s'est  développé  actuelle- 
ment en  abondanre  :  11  se  rencontre  couramment  dans  les  mapasius  de  Saint-Louis 
el  (U-  U.ik.ir.  11  mérite  une  attention  toute  .spéciale,  non  sculetnent  p^ir  l'iinporlance 
des  0  ■  ts  nu'jl  commet,  mais  aussi  par  la  faculté  rju'il  possède.  ;i  l'^NclusIon  de  tous 
les  Qii  .s,  de  perforer  les  uoiiues  saines  pour  iiarvenir  .'i  l'amande.  Sans  doute  fnudra- 
t-ll  compter  prooluilncmont  d'une  façon  toute  particulière  avec  ce  nouveau  parasite, 
puisque  (es  gminee  en  coque  ne  sont  pas  protégées  contre  lui. 


—  2'.1  — 

tion  des  maisons  de  commerce,  pour  combattre  l'envahissement  croissant 
des  ravets  dans  la  ville  de  Ilutisque,  «  la  pompe  à  incendie  de  la  ville  et 
tout  son  personnel  ».  Obligation  est  également  faite,  d'après  le  môme 
arrêté,  à  tous  les  propriétaires  de  magasins  d'arachides,  de  les  entt)urer 
de  rigoles  d'au  moins  vingt  centimètres,  en  métal  ou  en  maçonnerie.  Ces 
rigoles  seront  tenues  constamment  propres  et  pourvues  d'une  eau  qui  sera 
renouvelée  au  moins  deux  fois  par  jour  en  temps  ordinaire. 

Le  but  de  ces  rigoles  est  de  s'opposer  aux  migrations  des  ravets,  qui 
s'échappent  souvent  par  milliers  des  magasins  d'arachides.  Malheureuse- 
ment, ces  rigoles  nécessitent  une  surveillance  constante  :  il  faut  éviter, 
d'une  part,  que  des  corps  étrangers  ne  les  obstruent,  livrant  ensuite  pas- 
sage aux  ravets;  il  faut  aussi  qu'elles  ne  constituent  pas  un  lieu  de  déve- 
loppement pour  les  moustiques  transmetteurs  de  la  fièvre  jaune  (Stcgo- 
myia),  fléau  toujours  à  redouter  au  Sénégal. 

Les  mesures  prises  par  la  ville  de  Rufisque  contre  les  ravets,  ayant  été 
généralisées  à  tous  les  grands  centres  d'exportation  d'arachides,  il  en 
résulte  que  les  magasins  oii  sont  conservées  ces  graines  constituent,  dans 
une  certaine  mesure,  un  danger  public  permanent.  Pour  cette  raison,  et 
aussi  dans  l'intérêt  immédiat  de  la  conservation  des  stocks,  il  serait  infi- 
niment plus  rationnel  de  détruire  périodiquement  les  parasites  par  des 
désinfections  massives  des  magasins,  ce  qui  permettrait  de  combattre  le 
mal  à  sa  source  même.  Des  sulfurations  au  gaz  Clayton  effectuées  en  temps 
opportun,  c'est-à-dire  avant  le  commencement  de  la  traite,  auraient  pour 
résultat  de  débarrasser  les  locaux  où  seront  accumulées  les  graines  d'une 
infinité  d'insectes  destructeurs.  Le  simple  nettoyage  de  ces  locaux,  l'enlè- 
vement et  l'incinération  des  coques  vides  et  des  débris  de  toute  nature 
qu'on  y  rencontre  agiraient  aussi,  mais  plus  imparfaitement,  dans  le 
même  sens.  Ces  mesures  de  désinsectisation  deviendront  particulièrement 
nécessaires  si  les  considérations  de  fret  actuelles  amènent,  comme  il  est 
probable,  le  commerce  sénégalais  à  pratiquer  le  décorticage  des  arachides. 
Jusqu'à  présent,  en  effet,  les  graines  de  la  côte  occidentale  d'Afrique  ont 
été  exportées  en  Europe  à  l'état  brut,  en  coques,  ce  qui  nécessite  un  ton- 
nage considérable.  Le  décorticage  permettrait  d'augmenter  notablement  la 
densité  du  produit  transporté,  et  d'éliminer  un  très  grand  nombre  d'im- 
puretés (terres,  coques  vides,  corps  étrangers,  etc.,  glissées  dans  les  stocks 
et  qui  se  chiffrent,  à  chaque  chargement  de  navire,  par  plusieurs  milliers 
de  kilos. 

Cette  pratique,  qui  est  évidemment  à  conseiller  dans  l'intérêt  du  fret, 
serait  à  condamner  complètement  si  des  mesures  sérieuses  ne  sont  prises 
contre  les  atteintes  des  insectes  ravageurs.  Les  graines  dont  la  coque  est 
intacte  sont,  en  effet,  nous  l'avons  dit,  habituellement  protégées  contre  ces 
derniers,  à  l'exception  toutefois  de  la  Bruche  des  arachides.  Mais  toute 
altération  de  la  coque,  en  facilitant  l'accès  de  l'amande  aux  parasites,  est 
contraire  à  la  bonne  conservation  des  graines.  Sans  doute,  le  décorticage 
est  pratiqué  couramment  pour  les  arachides  de  l'Inde  et  de  la  côte  orien- 
tale d'Afriquet  mais  on  constate  aussi,  pour  les  graines  de  cette  provenance, 
une  baisse  regrettable  en  quantité  et  en  qualité,  qui  pourrait  être  réduite 
au  minimum,  grâce  à  des  mesures  de  désinsectisation  efficaces.  Pour  les 
graines  du  Sénégal,  sous  l'heureuse  impulsion  de  l'Institut  Colonial  de 
Marseille,  cette  question  vient  récemment  d'être  mise  à    l'étude,  et   nul 


^  242  — 

doute  qu'il  n'en  résulte,  à  brève  échéance,  une  êanélioration  notoire  des 
conditions  d'exportation  et  de  conservation  des  arachides  de  ce  pays. 

III.  —  L'intensification  de  la  culture  des  arachides  au  Sénégal 

Indépendamment  des  mesures  diverses  que  nous  venons  d'envisager, 
mesures  qui  visent  surtout  à  éviter  les  pertes  et,  par  suite,  à  intensifier  les 
rendements,  on  peut  légitimement  fonder  espoir  sur  l'accroissement  direct 
de  la  production  sénégalaise  en  arachides. 

Le  Service  d'Agriculture  local  s'est  préoccupé,  depuis  ongtemps  déjà, 
d'une  amélioration  des  procédés  culturaux  indigènes  par  l'emploi  d'ins- 
truments attelés  et  d'engrais.  Une  série  d'expériences  poursuivies  dans  les 
différentes  Stations  de  la  colonie,  et  en  particulier  dans  la  Station  expé- 
rimentale de  M'Bambey,  qui  est  consacrée  presque  entièrement  à  l'étude 
de  l'arachide,  ont  fait  ressortir  les  avantages  réels,  au  point  de  vue  du 
rendement  des  cultures,  que  présenterait  l'adoption  des  méthodes  d'agri- 
culture européennes  (1).  Mais  il  n'échappera  à  personne  que,  conçue  de 
cette  manière,  la  question  n'est  susceptible  que  d'une  solution  bien  loin- 
taine. Il  ne  faut  pas  oublier  que  les  conditions  de  vie  et  les  habitudes  ac- 
tuelles des  cultivateurs  du  Sénégal  ne  leur  permettent  que  des  procédés 
dre  culture  extrêmement  simples.  Les  cultures  à  forme  européenne  sont 
inacceptables  actuellentienl  pour  la  très  grande  majorité  des  noirs,  qui 
n'ont  ni  les  moyens  matériels  ni  l'éducation  nécessaires  pour  en  tirer  parti. 

L'adoption  des  animaux  tracteurs,  indispensables  dans  des  cultures 
de  cette  forme,  pourrait  d'ailleurs  susciter  de  graves  mécomptes  dans  les 
régions  si  nombreuses  où  existent  les  mouches  tsétsés,  vectriees  de  mala- 
dies à  trypanosomes.  Ces  maladies,  même  si  elles  épargnent  les  troupeaux 
inactifs,  ne  permettent  pas  le  travail  du  bétail. 

Aussi  bien  n'est-ce  pas  de  ce  côté,  croyons-nous,  que  pour  le  moment 
doivent  porter  les  efforts.  Bornons-nous  à  souhaiter,  sous  le  rapport  du 
perfectionnement  des  procédés  culturaux,  l'adoption  progressive  par  les 
noirs  du  principe  de  l'ameublissement  superficiel  dans  les  limites  et  dans 
les  formes  où  nous  l'avons  défini  plus  haut. 

Il  paraît  également  possible  de  réaliser  de?  à  présent  l'extension  nota- 
ble de  cette  culture.  Dans  la  moitié  peut-être  des  récions  cultivées  du 
Sénégal,  la  production  de  l'arachide  n'est  encore  restée  que  d'importance 
secondaire  et  n'intervient  guère  que  pour  l'alimentation  directe  des  indi- 
gènes. Il  en  est  ainsi  notamment  pour  les  régions  limitrophes  de  la  Gam- 
bie, nouvellement  offertes  au  trafic  du  Thiès-Kayes,  pour  celles  de  la 
Haute-Casamance,  de  la  Falémé,  du  fleuve  Sénégal  de  Bakel  à  Da- 
gana,  ef«  ,  dont  la  production  en  arachides  pourrait  être  largement  éten- 
due. L'intensification  de  la  culture  est  ici  fonction  des  efforts  dirigeants  de 
l'Administration  et  du  perfectionnement  des  voies  et  moyens  de  transport. 
Elle  devra  être  accompagnée  d'un  choix  judicieux  des  variétés  de  graines 
les  mieux  adaptées  aux  conditions  géographiques. 

Dans  la  plupart  des  cercles  se  sont  organisés,  sous  la  haute  direction 


(t)  YVES  Henry,  Contribution  a  l'Elude  de  l'Araehide  en  Afrique  Occidentale  Fran- 
eaUe.  (Extrait  cio  L'Aoronomle  Coloniale,  Juillet-octobre  1914).  Paris.  Emile  Larose, 
19U.  Iu-8,  20  p.;  1  fr.  50. 


administrative,  des  caisses  de  prévoyance,  des  magasins  coopératifs  do 
semences,  etc.,  destinés  à  parer  le  plus  possible  à  l'imprévoyance  des  indi- 
gènes et  à  la  disette.  Le  développement  de  ces  heureuses  institutions  aidera 
puissamment  à  stabiliser  la  production,  puis  à  l'intensifier,  en  fournissant 
sur  place  à  bon  compte  au  cultivateur  noir  les  semences  qui  lui  sont  néces- 
saires. 

Mais  il  ne  faudrait  pas,  d'autre  part,  que  cotte  production  intensive, 
qui  doit  être  le  mot  d'ordre  en  Afrique  Occidentale  Française,  allât  au 
détriment  des  intérêts  bien  compris  du  pays.  L'extension  irraisonnée  des 
cultures  entraînera  la  réduction  des  pâturages,  inconvénient  grave  pour 
l'élevage.  Elle  s'accompagnera  aussi  de  déboisements  regrettables  s'ils  ne 
sont  pas  judicieusement  effectués.  La  première  phase  de  la  préparation  des 
terrains  de  culture  par  les  noirs  est,  en  effet,  i'abatage  des  arbres  et  des 
arbustes;  toutes  les  fois  qu'il  le  peut,  l'indigène  installe  ses  lougans  aux 
dépens  des  zones  boisées  où  la  terre  est  plus  fertile.  Il  y  a  là  un  danger  réel 
pour  un  pays  qui,  comme  le  Sénégal,  est  déjà  peu  favorisé  par  le  régime 
des  pluies.  Une  sage  réglementation  devra  parer  à  ce  double  danger. 

La  création  de  la  petite  propriété  indigène  serait,  sans  doute,  le  re- 
mède le  plus  direct.  Dans  les  conditions  actuelles  des  choses,  en  effet,  libre 
de  défricher  et  d'entreprendre  ses  cultures  où  il  lui  plaît,  le  noir  ne  cher- 
che pas  à  développer  les  rendements  du  terrain.  Lorsque  l'épuisement  du 
sol  en  entrave  par  trop  la  production,  il  préfère  cultiver  en  un  autre  en- 
droit. On  conçoit  les  inconvénients  de  telles  pratiques  culturales,  pour  la 
mise  en  valeur  réelle  du  pays. 

Pour  résumer  les  notions  essentielles  de  cette  étude,  nous  dirons  que 
si  l'arachide  constitue  pour  noire  colonie  sénégalaise  une  fortune  inap- 
préciable et  dont  l'avenir  ne  nous  apparaît  pas  comme  sérieusement  me- 
nacé, il  importe  cependant  d'étudier  tous  les  moyens  capables  d'accroître 
encore  cette  production. 

L'adoption  par  les  indigènes  de  pratiques  culturales  en  rapport  avec  la 
nécessité  de  conserver  au  sol  la  plus  grande  partie  des  faibles  quantités 
d'eau  qu'il  reçoit,  l'intensification  de  la  culture  dans  les  nombreuses  ré- 
gions où  elle  n'a  point  encore  donné  un  rendement  suffisant,  et  le  choix  des 
meilleures  variétés  locales,  doivent  tout  d'abord  retenir  l'attention.  Ce 
sont  là  les  facteurs  d'avenir  sur  lesquels  il  y  a  lieu  de  fonder  le  plus  sérieux 
espoir.  En  même  temps,  la  lutte  dirigée  rationnellement  contre  les  insectes 
dévastateurs  permettra,  à  brève  échéance,  d'éviter  au  commerce  des  pertes 
sensibles,  dont  la  charge  ne  peut  que  peser  dans  l'avenir  d'un  poids 
de  plus  en  plus  lourd.  Elle  contribuera  également  pour  une  forte  part  au 
relèvement  de  la  qualité  de  l'huile.  Il  est  tout  à  fait  à  souhaiter,  pour  la 
prospérité  de  cet  important  trafic,  que  cultivateurs,  commerçants  et  indus- 
triels intéressés  soient  instruits  des  perfectionnements  possibles  de  leurs 
méthodes,  et  s'organisent  en  conséquence.  Pour  terminer,  nous  émettrons 
le  vœu  qu'une  Station  expérimentale  soit  consacrée  exclusivement  à  l'étude 
de  toutes  les  questions  biologiques  qui  concernent  l'arachide  et  que  les 
recherches  y  soient  poursuivies,  avec  continuité  et  méthode,  dans  une 
direction  à  la  fois  vraiment  scientifique  et  vraiment  pratique. 


Note  sur  la   Sélection  des  Arachides 


Même  si  nous  ne  considérons  que  le  Haut-Sénégal-Niger,  nous  croyons 
qu'il  ne  serait  pas  judicieux  de  centraliser  en  un  seul  point  la  pro- 
duction des  graines  de  semence  :  en  effet,  une  variété  d'arachides  doit 
être  bien  adaptée  au  climat  et  au  sol  de  la  région  où  elle  est  cultivée,  et  les 
variétés  soudanaises  diffèrent  notablement  les  unes  des  autres  par  leurs 
caractères  botaniques,  agricoles  et  industriels,  comme  je  me  propose  de 
l'établir  prochainement.  Une  variété  précoce,  qui  conviendra  pour  un  pays 
à  courte  saison  des  pluies,  donnera  dans  une  zone  pluvieuse  une  récolte 
moins  abondante  qu'une  variété  tardive,  et  présentera  une  plus  forte  pro- 
portion des  graines  avariées.  Un  type  à  port  étalé  donnera  un  meilleur  ren- 
dement dans  une  terre  sablonneuse,  mais  ne  vaudra  rien  dans  un  sol  com- 
pact ou  caillouteux,  où  la  récolte  des  gousses  offrirait  certaines  difficul- 
tés. Enfin,  telles  variétés  poussent  vigoureusement  dans  un  sol  humide  où 
telles  autres  dépérissent. 

J'ai  pu  constater,  d'autre  part,  que,  comme  pour  beaucoup  d'autres 
plantes  cultivées,  le  degré  de  productivité  n'est  pas  un  caractère  des  varié- 
lés,  mais  bien  des  lignées. 

En  conséquence,  les  travaux  préalables  à  poursuivre  sont  de  deux  or- 
dres : 

1°  Détermination  des  types  culturaux  les  mieux  adaptés  aux  condi- 
tions suivantes  : 
A.  Chute  de  pluie  inférieure  à  60  cm.  (  sol  bien  drainé  (  sol  meuble 


B.  Chute  de  pluie  comprise  entre  60  et  90  cm.  <     ,  ,       . ,  s  sol  compact 
^    ^,         ,      ,   .           ,  .          ,  .^«                      /sol  humide         f     ,     ...    . 

C.  Chute  de  pluie  supérieure  à  90  cm.  (,  (  sol  caïUouteui 

2°  Pour  chaque  type  particulièrement  bien  adapté  à  des  conditions  de 
cultures  naturelles,  déterminées,  sélection  de  lignées  pures  à  haut  rende- 
ment, répondant  bien  aux  exigences  de  l'industrie. 

Pratiquement,  on  pourra  sérier  les  efforts,  par  exemple,  en  n'envisa- 
geant d'abord  que  l'amélioration  du  produit  dans  les  zones  où  la  chute 
d'eau  annuelle  est  normalement  comprise  entre  60  et  90  ccntim.  (notam- 
ment régions  de  Kayes  et  de  Ségou  pour  le  Haut-Sénégal-Niger)  et  pour  les 
sols  bien  drainés.  Mais  l'on  courra  à  un  échec  certain  si  l'on  veut,  par  la 
suite,  propager  dans  la  vallée  du  Niger  entre  Kouroussa  et  Siguiré  les  types 
sélectionnés  pour  la  région  de  Kayes. 

Lorsque  l'on  possédera  une  lignée  à  haut  rendement  bien  adaptée  aux 
conditions  de  cultures  d'une  grande  région  naturelle  déterminée,  il  sera 
possible  d'amener  les  cultivateurs  d'un  centre  à  la  cultiver  exclusivement. 
La  valeur  de  la  lignée  sera  maintenue  en  sélectionnant  les  gousses  par  den- 
sité et  les  graines  par  grosseur,  le  centre  choisi  n'employant  que  des  semen- 
ces triées  selon  ce  double  procédé,  et  l'ensemble  de  la  production  de  ce 
centre  étant  mise  en  réserve  et  cédée  vers  l'époque  des  semailles,  au  prix  de 
revient  aux  cultivateurs  des  cantons  voisins. 

Koulouba,  le  15  octobre  1918. 

VULLET. 

Directeur  des  Services  de  F  Agriculture 
du  Haut-Sénégal-Niger. 


ESSAIS  DE  CULTURE  MÉGANIQUE 
DE  L'ARACHIDE  AU  SÉNÉGAL 

Effectués  par  la  Compagnie  Française  de  l'Afrique  Occidentale 


Note  de 

M.  R.  MAUNOURY 

Chef  de  Cultvre 


1™  planche  (I.OOO  mètres  x   30  mètres) 


29  mai  1921.  —  Fait  les  enrayures  de  chaque  côté  de  la  planche  en 
premières  vitesse  pour  s'assurer  qu'il  n'y  a  pas  d'obstacles  (racines,  sou- 
ches), se  rendre  compte  de  l'état  du  terrain,  régler  la  charrue  et  la  carbu- 
ration du  moteur  du  tracteur,  voir  comment  se  comporte  le  tracteur. 
Terrain  très  sec,  labour  à  0  m.  10,  la  charrue  s'enterre  bien  et  les  raies 
sont  bien  retournées,  terrain  absolument  nu,  le  tracteur  ne  patine  pas. 

31  mai.  —  Continuation  du  labour,  plusieurs  arrêts  dus  à  mauvais 
allumage,  bornes  des  bobines  desserrées,  environ  un  hectare  de  labour  fait. 

2  juin.  —  Difficulté  à  mettre  le  moteur  en  route,  tuyau  à  essence 
bouché;  après  démontage  et  nettoyage  le  moteur  est  bien  parti;  peu  de 
temps  pour  le  travail,  la  paye  des  manoeuvres  étant  à  faire  ce  jour. 

4  juin.  —  Employé  uniquement  deuxième  vitesse. 

6  juin.  —  Fini  labour  de  la  première  planche. 

27  juin.  —  Hersage  du  terrain,  6  herses  donnent  trop  de  tirage  pour 
être  traînées  par  un  tracteur  conduit  par  un  indigène  ne  comprenant  pas 
la  carburation  à  donner  en  conséquence.  Supprimé  deux  sections,  avec 
quatre  cela  va  bien  en  deuxième  vitesse,  allure  avantageuse. 


—  246  — 

29  juin.  —  Semis  d'arachides  avec  les  4  semoirs  à  1  rang  accrochés  h 
des  intervalles  de  0  m.  60  sur  palonnier  que  nous  avons  confectionné  avec 
des  tirants  de  herses  et  une  barre  de  bois.  Quantité  de  semence  15  kilogr.  à 
l'hectare.  Graines  triées  à  la  main  de  coques  à  tout  venant,  prises  aux 
seccos  de  la  Compagnie  à  Kaolack. 

6  juillet.—  La  levée  des  graines  commence. 

13  juillet.  —  1"  binage;  peu  d'herbe,  le  terrain  battu  par  les  premières 
pluies  forme  croûte  à  la  surface. 

21  juillet.  —  Beaucoup  de  semences  détruites  par  les  chacals,  tourte- 
relles, caUos,  merles. 

Les  chacals  déterrent  les  graines. 

Les  oiseau.x  s'attaquent  aux  cotylédons  et  aux  germes. 

21  juillet.  —  Semis  à  la  main  de  graines  de  remplacement.  Il  a  été  semé 
8  à  10  kilogr.  pour  la  1'*  planche. 

30  juillet.  —  Une  partie  des  graines  de  remplacement  ont  été  détrui- 
tes par  les  chacals. 

15  août.  —  Beaucoup  d'arachides  sont  en  fleurs. 

23  août.  —  La  2°  floraison  commence.  Commencé  2°  binage. 

26  août.  —  Fin  du  binage  retardé  par  les  pluies. 
19  octobre.  —  Commencé  l'arrachage. 

2"  planche  (surface  1.000  m.    x   30  m.). 

7  juin.  —  De  la  pluie  est  tombée  dans  la  nuit  du  6  au  7.  La  terre  est 
fraîche,  le  labour  est  parfait,  l'air  étant  propre,  pas  de  poussières. 

La  carburation  se  fait  bien,  le  tracteur  marche  à  merveille. 
Labouré  1  hectare  en  4  heures.  Profondeur  0  m.  10. 

8  juin.  —  La  fraîcheur  de  la  terre  a  disparu,  aussi  c'est  dans  un  nuage 
de  poussière  que  tracteur  et  charrue  évoluent.  Labouré  80  ares. 

9  juin.  —  Fini  labour  2"  planche  et  fait  enrayures  de  la  3*  planche. 

27  juin.  —  Hersage  du  terrain. 

30  juin.  —  Semis  d'arachides  15  k.  de  graines  par  hectare.  Théori- 
quement, la  quantité  de  semence  est  suffisante,  les  distributeurs  des 
semoirs  déposant  une  graine  tous  les  0  m.  45.  Craignant  un  semis  trop 
clair,  nous  augmenterons  la  quantité,  à  partir  de  la  2°  planche. 

La  i"  planche  semée  ne  peut  guère  nous  fixer  .11  y  a  eu  trop  de  grai- 
nes détruites  par  les  bêtes  de  brousse. 

Graines  écossées  à  la  main  de  coques  prises  à  tout  venant  aux  seccos 
de  la  Compagnie  à  Kaolack. 

6  juillet.  —  Les  graines  commencent  à  sortir. 

14  juillet.  —  Binage  à  la  main,  les  lignes  n'étant  pas  parallèles  pour 
utiliser  la  bineuse. 

21  juillet.  —  Beaucoup  de  graines  ont  été  détruites  et  sont  à  remplacer. 
Semé  ce  jour  graines  de  remplacement. 

30  juillet.  —  Une  partie  des  graines  de  remplacement  ont  été  détrui- 
tes par  les  chacals  et  les  oiseaux. 

15  août.  —  Les  arachides  sont  en  fleurs. 

27  août.  —  Ijfl  deuxième  floraison  commence.  La  première  floraison  & 
lieu  lorsque  les  rameaux  partant  du  pied  se  forment.  Nous  avons  remar^ 


—  247  — 

que  qu'elle  avait  de  îi  â  9  Heurs  en  moyenne,  a  la  deuxième  noraison  ce 
sont  les  rameaux  qui  portent  des  fleurs  en  quantité  plus  ou  moins  consi- 
dérable. 

30  août.  —  Fin  du  binage. 

Nota.  —  Ce  sont  les  deux  premières  planches  qui  portaient  les  pieds 
ayant  atteint  le  plus  grand  développement  et  comptant  le  plus  de  coques 
par  pieds,  ce  qui  semble  indiquer  qu'il  y  aurait  avantage  à  faire  le  semis 
relativement  clair.  La  distance  de  0  m.  40  à  0  m.  45  sur  la  ligne,  pour  des 
lignes  espacées  de  0  m.  60  paraît  la  meilleure.  Le  semis  plus  serré  n'est 
pas  à  recommander,  les  plantes  se  gênant  dans  leur  développement,  le 
nombre  de  coques  n'est  pas  proportionnel.  De  trois  pieds  pris  dans  la 
première  planche,  l'un  portait  308  coques,  le  deuxième  312,  et  le  troisième 
342  coques.  Ces  dernières  accusaient  un  poids  de  0  k.  420  grammes. 

19  octobre.  —  Nous  avons  constaté  que  plusieurs  coques  ayant  bel 
aspect  sont  vides  ou  ont  les  grains  flétris  et  petits.  Nous  attribuons  cette 
malformation  aux  pluies  de  la  dernière  saison  qtsi  ont  été  très  peu  abon- 
dantes à  l'époque  de  la  formation  de  ces  coques. 

3°  planche  (surface  1.000  m.  x  30  m.). 

10  juin.  —  Commencé  labour.  Fait  1  hectare  50.  Profondeur  0  m.  10. 

11  juin.  —  Fini  labour. 

1"  juillet.  —  Hersage  du  terrain. 

2  juillet.  —  Semis  des  arachides.  Quantité  employée  30  kilog.  à  1  hect. 
Graines  écossées  à  la  main  de  coques  choisies. 

9  juillet.  —  Les  arachides  lèvent  très  régulièrement,  la  semence  était 
belle. 

15  juillet.  —  l''  binage. 

22  juillet.  —  Semis  des  graines  de  remplacement  quelques  vides  seu- 
lement du  côté  de  l'est,  le  bout  de  la  planche  a  été  saccagé  par  les  singes. 

15  août.  —  La  végétation  est  magnifique  sur  cette  planche  où  quel- 
ques fleurs  apparaissent. 

26  août.  —  Sur  quelques  pieds,  la  2°  floraison  commence.  La  végéta- 
tion est  toujours  très  belle. 

31  août.  —  Commencé  2"  binage. 

3  septembre.  —  Fin  du  binage-. 

4°  planche  (surface  1.000  m.  x  30  m.). 

13  juin.  —  Commencé  labour.  (Pannes  de  bobines,  bornes  desserrées). 
Profondeur  0  m.  10. 

14  juin.  —  Continuation  du  labour. 

15  juin.  —  Fini  labour,  fait  suivre  par  un  conducteur  arrivé  hier  pour 
qu'il  apprenne  le  maniement  de  la  charrue  et  le  réglage  du  tracteur. 

4  juillet.  —  Semis  des  arachides.  Grafoes  écossées  à  la  rriain  de  coques 
choisies  à  trois  graines  pour  la  plus  grande  partie  et  de  belles  coques  à  2 
graines.  Le  hersage  précède  directement  le  semis. 

Les  graines  sont  fortes  et  très  belles. 


—  248  — 

Quantité  de  semence  15  kilogr. 

10  juillet.  — Levée  des  graines. 

11  juillet.  —  La  levée  continue  très  régulière. 
16  juillet.  —  i°'  binage. 

22  juillet.  —  Semé  graines  de  remplacement. 

30  juillet.  —  Le  binage  a  fait  beaucoup  de  bien,  la  végétation  eet 
belle. 

25  août.  —  La  végétation  est  forte  et  vigoureuse. 

3  septembre.  —  Commencé  2*  binage. 

5  septembre.  —  Fini  binage.  Le  temps  ayant  été  beau,  le  travail  a 
bien  marché. 


5*  planche  (surface  1.000  m.    x   30  m.). 

IG  juin.  —  Commencé  labour  (profondeur  :  0  m.  12)  avec  2  tracteurs, 
le  2°  tracteur  conduit  par  le  conducteur  arrivé  dernièrement.  11  a  vu  des 
tracteurs  mais  ne  connaît  rien  au  réglage  et  peu  à  la  conduite  il  faut 
mettre  sa  machine  en  route  et  ne  cesser  de  le  sun-eiller. 

17  juin.  ^  Fini  labour. 

4  juillet.  —  Hersage  du  terrain. 

5  juillet.  —  Semis  d'arachides  de  graines  choisies  de  coques  à  tout 
venant  prises  aux  seccos  écossées  à  la  main. 

Quantité  employée  :  97  kilos. 

12  juillet.  —  Levée  des  graines  favorisée  par  une  averse  tombée  dans 
la  nuit  du  11  au  12. 

18  juillet.  —  Binage,  peu  de  graines  manquantes  et  la  levée  a  été  bien 
régulière. 

22  juillet.  —  Remplacement  des  graines  manquantes. 

30  juillet.  —  La  végétation  est  belle.  Remarqué  sur  celte  planche  plus 
de  pieds  atteints  par  une  sorte  de  pourriture,  que  sur  les  autres  planches. 

25  août.  —  La  pourriture  des  pieds  remarquée  n'a  pas  fait  trop  de 
dégâts.  Les  pieds  atteints  ne  paraissent  pas  propager  le  champignon. 

5  septembre.  —  Commencé  2"  binage. 

8  septembre.  —  Fini  binage. 


6*  planche  (surface  1.000  m.  x  30  m.). 

17  juin.  —  Commencé  labour  (profondeur  0  m.  12).  Dû  employer  de 
l'essence,  le  pétrole  manquait. 

21  juin.  —  Continué  labour  avec  2  tracteurs.  Le  conducteur  indigène 
est  toujours  en  panne. 

25  juin.  —  Fini  labour. 
5  juillet.  —  Hersage. 

0  juillet.  —  Semis  des  graines  écossées  à  la  main  de  coques  à  tout 
venant.  Quantité  employée  102  kilos. 

13  juillet.  —  Les  graines  d'arachides  lèvent. 
10  juillet.  —  Binage. 

22  juillet.  —  Remplacement  des  graines  manquantes. 

30  juillet.  —  Quelques  pieds  déjà  forts  sont  atteints  par  le  champignon 
sicnalé  qui  fait  pourrir  les  pieds  au  dessous  du  collet. 


—  249  — 


25  août.  —  La  végétation  des  18  premiers  hectares  semés  qui  compren- 
nent  les  6  planches  déentes  jusqu'alors,  est  satisfaisante,  si  les  pluies  tom- 
bent  régulièrement,  il  y  aura  une  belle  récolle  à  espérer. 

8  septembre.  —  Commencé  2''  binage. 

10  septembre.  —  Fini  binage. 


7°  planche  (surface  1.000  m.  x  30  m.). 

7  juillet.  —  Commencé  labour  (profondeur  0  m.  12). 

Terrain  herbeux.  L'herbe  a  déjà  0  m.  06  de  hauteur  moyenne  La 
terre  est  fraîche,  le  labour  très  bon. 

8  juillet.  —  Continuation  du  labour. 

9  juillet.  —  Fin  du  labour.  Le  labour  a  été  exécuté  par  un  conducteur 
mdigène  (non  sans  peine).  La  conduite  au  pétrole  exige  une  grosse  atten- 
tion. 

14  juillet.  —  Semis  d'arachides.  Graines  décortiquées  à  l'aide  de  l'ap- 
pareil Gaudart.  Beaucoup  de  graines  brisées,  malgré  le  tri  à  la  main  qui  a 
été  fait. 

Quantité  de  semence  90  kilos.  Semoir  à  4  ranus  John-Deere.  Distri- 
bution par  disques  n°  12865  B.  Le  hersage  a  précédé  directement  le  semis. 

21  juillet.  —  Levée  irrégulière  des  graines,  beaucoup  de  places  vides. 

16  août.  —  1"  binage.  Le  binage  a  été  donné  longtemps  après  la  levée 
parce  qu'il  n'était  pas  pressant,  la  terre  étant  propre  et  tenue  en  bon  état 
de  fraîcheur  par  les  pluies  tombées.  Remplacement  de  graines. 

17  août.  —  Continuation  du  binage.  Les  graines  de  remplacement  ont 
été  en  grande  partie,  détruites  par  les  chacals. 

18  août.  —  Fini  binage  dans  la  matinée. 

25  août.  —  Les  effets  du  binage  se  font  sentir,  la  végétation  est  plus 
active. 

12  septembre.  —  Commencé  2»  binage  à  la  main,  les  arachides  étant 
trop  fortes  pour  y  passer  la  bineuse  qui  en  arracherait  beaucoup. 

8»  planche  (surface  1.000   x   30  m.). 

7  juillet.  —  Commencé  labour  (profondeur  0  m.  15). 

8  juillet.  —  Continué  labour. 

_  9  juillet.  —  Fin  du  labour.  Le  labour  a  été  exécuté  par  un  conducteur 
mdigène.  (Plusieurs  arrêts  causés  par  des  racines,  pannes  de  bobines,  bor- 
nes desserrées). 

Terrain  herbeux.  L'herbe  a  0  m.  OG,  terre  fraîche,  labour  très  bon. 

15  juillet.  —  Hersage  du  terrain. 

15  juillet.  —  Semis  d'arachides  d'un  hectare  en  bordure  de  la  7* 
planche,  de  graines  décortiquées  à  l'aide  de  l'appareil  Gaudart  et  triées  à 
la  main,  beaucoup  de  graines  ont  l'enveloppe  déahirée.  Q-antité  :  50  kilos. 
_  16  juillet.  —  Semis  des  2  hectares  restant  avec  des  graines  écossées 
a  la  main  de  coques  tout  venant.  Quantité  :  60  kilos. 

22  juillet.  —  Les  graines  décortiquées  à  la  main  lèvent  assez  réguliè- 
rement . 

_  22  juillet.  —  La  levée  des  graines  décortiquées  à  la  machine  est  très 
«rregulière,  malgré  la  forte  quantité  de  semence  employée.  Le  semis  a  été 


—  250  — 

exécuté  à  l'aide  du  semoir  John-Deere  à  4  rangs  avec  les  disques  n"  2865  B 
pour  le  1°'  hectare.  Les  deux  autres  hectares  ont  été  ensemencés  avec  le3 
disques  n"  Y  2946. 

Dans  le  premier  hectare,  la  chaîne  de  commande  a  été  placée  sur  le 
pignon  gauche  porté  par  un  essieu  et  sur  le  pignon  gauche  de  l'arbre  de 
commande  dos  disques  de  distribution  n"  Y  2865  b.  Dans  les  2  hectares 
semés  ensuite,  la  chaîne  de  commande  a  été  placée  sur  les  pignons  de 
droite  de  chaque  arbre.  Disques  n°  Y  2946.  Essieu  et  arbre  de  commande 
des  disques  des  trémies. 

18  août.  —  1°'  binage. 

19  août.  —  Binage. 

20  août.  —  Fini  binage,  quelques  herbes  sur  les  lignes. 
6  septembre.  —  Commencé  2*  binage. 


9'  planche  (surface  1.000  m.   x  30  m.). 

12  juillet.  —  Commencé  labour  (profondeur  0  m.  10). 

13  juillet.  —  Terminé  labour  à  midi;  2  tracteurs  ont  travaillé  sur  le 
terrain  et  ont  eu  peu  de  pannes. 

Terrain  herbeux.  L'herbe  a  0  m.  07  à  0  m.  08  de  hauteur  moyenne,  la 
terre  est  fraîche,  le  labour  bon.  Pannes  par  bougies  sales  et  par  carbura- 
teur qu'un  conducteur  a  touché  sans  rien  dire  et  qu'il  a  abîmé.  Nous  avons 
pH,  heureusement,  réparer  sur  place  et  remettre  en  route. 

15  juillet.  —  Hersage  du  terrain. 

16  juillet.  —  Semis  à  l'aide  du  semoir  à  4  rangs  John-Deere,  distri- 
bution par  disques  n"  Y  2940,  la  chaîne  de  commande  placée  sur  les  pi- 
gnons de  droite  de  chaque  arbre.  Semences  venant  de  coques  à  tout  ve- 
nant écossées  à  la  main.  Quantité  employée  95  kilos. 

22  juillet.  —  La  levée  des  graines  commence. 
29  juillet.  —  Semis  des  graines  dans  les  vides  sur  les  planches  7,  8,  9,  10. 
20  août.  —  Binage  des  arachides. 

22  août  —  Continuation  du  binage.  Peu  d'herbes  gênantes,  sauf  sur 
les  lignes  où  elles  se  développent  rapidement  depuis  quelques  jours. 

23  août.  —  Une  forte  averse  est  tombée  dans  la  nuit  du  22  et  ne 
pourra  que  faire  du  bien  aux  arachides  dont  le  binage  a  été  terminé  C9 
matin.  La  pluie  ayant  empêché  de  le  terminer  hier  dans  la  soirée. 

9  septembre.  —  Commencé  2*  binage. 


10»  planche  (surface  1.000  m.  x  30  m.). 

19  juillet.  —  Commencé  labour  (profondeur  0  ra.  12).  La  partie  ayanl 
été  couverte  de  brousse  très  dense,  et  pour  éviter  les  nombreux  afrfiti 
causés  par  accrochage  dans  les  racines,  ramené  la  profondeur  du  laboar  à 
0  m.  10. 

20  juillet.  —  Terminé  le  labour.  Terrain  herbeux,  l'herbe  a  0  m.  10 
à  0  m.  12. 

21  juillet.  —  Hersage  du  terrain. 

21  juillet.  —  Semis  d'arachides  venant  de  graines  écossées  k  la  main 
de  coques  tout  venant. 


—  251  — 

Quantité  employée  104  kilos.  Semis  par  semoir  à  4  rangs  John-Deere. 
Mômes  disques  et  mêmes  dispositifs  que  pour  la  9"  planche. 

26  juillet.  —  Les  graines  lèvent  péniblement  à  travers  la  croûte  for- 
mée en  surface  par  les  pluies. 

4  août.  —  Commencé  le  binage  ce  qui  va  faciliter  la  pousse  des  plan- 
tes. 

25  août.  —  Les  arachides  ont  rattrapé  leur  retard  subi  à  la  levée.  Elles 
sont,  à  cette  date  en  belle  végétation. 

14  septembre.  —  Commencé  2"  binage. 


Parcelle  (surface  100  m.   x   200  m.). 

13  juillet.  —  Commencé  labour  dans  Ta  soirée  (profondeur  0  m.  12). 

14  juillet.  —  Fini  le  labour  dans  la  matinée,  l'herbe  a  0  m.  12  à  0  m.  15 
de  haut. 

15  juillet.  —  Hersage  du  terrain  en  travers  des  raies. 

16  juillet.  —  Commencé  le  semis. 

18  juillet.  —  Terminé  le  semis.  Semis  fait  par  semoir  John-Deere. 
Mêmes  disques  et  mêmes  dispositifs  que  pour  les  9°  et  10*  planches.  Quan- 
tité de  semence  employée  80  kilos.  Graines  de  coques,  écossées  à  la  main. 
Très  belle  semence. 

24  juillet.  —  Quelques  graines  commencent  à  lever. 

2  août.  —  Commencé  le  binage.  Remplacement  des  graines  dans  les 
vides.  Les  graines  ont  surtout  été  détruites  par  les  tourterelles  et  les  cha- 
cals. 

3  août.  —  Les  chacals  ont  très  exactement  détruit  les  graines  semées 
hier  en  remplacement.  Fini  le  binage. 

5  août.  ^  Remplacement  de  graines  pour  la  2°  fois.  Ayant  trouvé  un 
fusil,  ai  passé  une  partie  de  la  nuit  à  l'affût,  quoique  ne  voyant  pas  les 
chacals  à  cause  de  l'obscurité.  Ai  lùré  quelques  coups  de  fusil,  ce  qui  a 
effrayé  les  bêtes.  Quelques  graines  cependant  ont  été  touchées. 

6  août.  —  Passé  encore  une  partie  de  la  nuit  à  l'affût. 

7  août.  —  Fait  2  rondes  la  nuit  et  tiré  coups  de  fusil,  pas  de  graines 
touchées. 

15  août.  —  La  végétation  est  très  belle,  terrain  presque  exempt  d'her- 
bes. 

25  août.  —  Dans  quelques  jours  on  ne  verra  plus  les  lignes,  les  plan- 
tes sont  réunies. 

12  septembre.  —  2'  binage. 


Cour  :  surface  environ  79  ares. 

Afin  de  ne  pas  perdre  de  terrain,  nous  avons  fait  ensemencer  ta  sur- 
face comprise  à  l'intérieur  de  la  tapade-haie  (qui  forme  clôture  autour  des 
bâtiments,  habitations,  hangars),  en  laissant  toutefois  l'espace  suffisant 
pour  circuler  librement,  autour  des  bâtiments. 

Vu  l'exiguité,  nous  avons  fait  préparer  le  terrain  à  la  mode  indigène. 

9  juillet.  —  Semis  direct  sur  le  terrain,  en  poquets  espacés  d'environ 
0,  50  sans  labour  ni  grattage,  il  a  été  utilisé  25  k.  de  semence,  2  graines 
par  poquets. 


—  252  — 

18  juillet.  —    1"  binage. 

i6  août.  —  2°  binage.  Quelques  herbes  traînantes  seulement.  Les 
arachides  sont  belles  et  la  plus  grande  partie  en  fleurs.  Les  coques  récol- 
tées sont  aussi  belles  que  celles  des  planches  nous  le  devons  sans  doute 
aux  binages  exécutés  à  temps.  Nous  sommes  persuadés  que,  si  les  indigè- 
nes donnaient  à  leurs  arachides  des  binages  fréquents  pour  maintenir  leurs 
cultures  propres  au  lieu  de  ne  les  nettoyer  que  lorsque  les  herbes  envahis- 
sent tout,  ils  auraient  de  plus  belles  récoltes,  et  un  plus  fort  rendement. 

Il  faudrait  aussi  qu'ils  changent  leurs  semences. 

Nous  pensons  que  la  grosseur  des  coques  récoltées  est  due  : 

1°  Au  choix  des  graines, 

2°  Parce  que  ces  graines  venaient  de  terrains  plus  compacts  des  envi- 
rons de  Kougueul,  Sinthiou  et  Koussanar.  Ayant  été  semées  dans  une  terre 
légère,  elles  s'y  sont  bien  développées,  aidées  par  les  labours. 

Maunoury. 


LETTRE  DE  M.   MALINOURY  A   L'iNSTITUÏ  COLONIAL 


«  Late-Mengué,  le  19  février  1922. 


«  Messieurs, 

«  Lorsque  je  suis  arrivé  à  Kaolack,  en  janvier  1921,  j'avais  peu  de 

renseignements  sur  le  pays,  point  sur  la  mentalité  indigène,  car  pour  la 
bien  connaître  ce  n'est  pas  dans  les  centres  qu'il  faut  l'étudier,  c'est  à  son 
contact,  isolé  comme  je  suis.  De  vieux  coloniaux  du  Sénégal  m'avaient  pré- 
dit que  si  j'arrivais  à  pouvoir  mettre  en  valeur  10  à  12  hectares  ce  serait 
beaucoup.  J'ai  réussi  à  en  faire  dessoucher  et  semer  32  hect-ares,  ce  n'est 
pas  sans  peine  car,  en  plus,  il  me  fallait  rassembler  les  matériaux  pour  la 
construction  d'une  habitation,  de  hangars,  faire  creuser  un  puits,  réunir 
et  monter  les  machines,  les  régler,  etc. 

«  Les  Serrères,  qui  composent  la  majorité  de  la  population  des  villages, 
ne  sont  point  les  cultivateurs  étonnants  que  certains  ont  vantés;  ce  sont,  en 
général,  des  paresseux,  abrutis  par  l'alcool,  leurs  villages  sont  mal  tenus 
et  crasseux;  les  gens  sont,  comme  ceux  des  autres  races  noires,  partisans  du 
moindre  effort  et  les  travaux  exécutés  pour  leurs  cultures  ne  sont  pas 
compliqués  et  ne  leur  demandent  pas  une  grosse  peine. 

«  Dès  le  début  de  mon  installation  parmi  eux  j'ai  entrepris  de  les  ame- 
ner à  se  mefire  au  travail,  de  façon  à  pouvoir  les  employer  de  préférence 
si  un  besoin  do  main-d'œuvre  pressé  se  fai.sait  sentir.  En  ce  moment,  je 
profite  de  ma  ténacité  h  les  convaincre.  Ce  sont,  la  plupart,  des  hommes 
des  villages  qui  débrousserit,  ils  n'ont  probablement  jamais  autant  travaillé, 
ni  ù  des  travaux  aussi  rudes,  de  façon  à  ce  que  leur  effort  soit  soutenu;  ils 
travaillent  h  la  tâche  et  il  m'a  fallu  dix  mois  do  conversation  pour  qu'ils  s* 


—  253  — 

décident.  J'ai  commencé  à  iiller  les  voir  le  diniaiiclie,  soigné  avec  succès 
de  légers  bobos,  les  ai  engagé  à  ne  pas  boire  d'alcool,  à  être  propres,  se 
laver;  aux  femmes  ;\  laver  leurs  enfants  et  à  se  laver  elles-mêmes.  Je  donne 
quelques  morceaux  de  sucre  et  de  kolas.  A  la  saison  des  cultures,  j'ai  visité 
leurs  champs  pour  les  engager  à  mieux  désherber  et  faire  davantage  de 
binages  et  à  semer  des  graines  choisies  parmi  les  plus  belles,  ce  qu'ils  ne 
font  pas.  Les  chefs  de  village  n'ont  aucune  autorité.  C'est  regrettable,  car 
C€  pourraient  être  de  précieux  intermédiaires  si  l'Administration  les  soute- 
nait; les  villages  seraient  moins  délabrés  et  mieux  tenus,  l'hygiène  y  gagne- 
rait. 

«  La  politique  et  le  cinéma.  Pour  ceux  qui  se  mêlent  de  la  première, 
c'était  bien  le  dernier  article  à  importer;  orgfmiser  sérieusement  le  travail 
et  même  les  y  contraindre  eiit  été  bien  plus  utile.  Quant  au  cinéma,  loin 
d'être  l'éducateur  précieux  qu'il  pourrait  être  avec  des  films  judicieusement 
choisis,  il  n'a  guère  pour  résultat  que  d'augmenter  le  nombre  des  voleurs, 
cambrioleurs  et  probablement  même,  dans  quelques  années,  le  nombre 
des  assassins.  Le  prestige  européen  ne  gagne  rien  à  tout  cela,  bien  au  con- 
traire. Je  n'en  finirais  pas  si  je  vous  disais  toutes  les  remarques  que  j'ai 
pu  faire  et  qui,  malheureusement,  paraissent  échapper  à  l'Administra- 
tion, qui  laisse  faire. 

«  Revenons  un  peu  aux  arachides. 

«  Les  labours,  semis  ont  été  exécutés  à  l'aide  des  tracteurs  remorquant 
charrues  et  semoirs.  Les  binages  ont  été  faits  à  la  main;  la  récolte  aussi, 
ainsi  que  le  battage.  Quoique  le  tarare  qui  existe  ici  et  avait  été  demandé  en 
vue  de  nettoyer  du  mil  ne  soit  pas  agencé  pour  nettoyer  les  arachides,  je 
les  ai  néanmoins  fait  passer  dans  cette  machine,  cela  a  permis  d'éliminer 
une  notable  quantité  de  paille  et  débris  légers.  Le  pesage  a  été  fait  ensuite, 
le  rendement  des  32  hectares  a  donné  48.449  kilos  de  graines. 

«  Les  tracteurs  Fordson  employés  fonctionnent  bien,  mais  pour  les  indi- 
gènes c'est  bien  compliqué  à  cause  du  départ  à  l'essence  et  ensuite  la  marche 
au  pétrole.  Ils  n'y  comprennent  rien  et  je  puis  vous  assurer  que  j'ai  eu  bien 
de  l'embarras  pour  faire  exécuter  un  peu  de  labour  et  de  hersage  par  des 
conducteurs  indigènes. 

«  J'ai  moi-même  labouré  16  hectares  pour  avancer  le  travail,  sans  quoi 
les  labours  n'auraient  pas  été  faits  en  temps  utile,  c'est  fatigant  pour  l'Eu- 
ropéen, à  cause  de  la  chaleur  du  soleil  à  laquelle  s'ajoute  celle  du  moteur. 
J'ai  eu  une  chance  insensée  de  n'avoir  pas  été  malade,  mais  je  sens  que 
cette  année  je  ne  pourrai  pas  recommencer.  Les  charrues  Oliver  à  deux 
socs  ont  également  donné  satisfaction.  Un  jour,  labourant  moi-même  dans 
une  zone  bien  dessouchée,  je  suis  arrivé  à  faire  un  hectare  en  quatre  heures. 

«  Les  herses  en  zig-zag  utilisées  donnent  de  bons  résultats  et  brisent 
bien  les  mottes,  l'ennui  est  que  les  conducteurs  indigènes  ne  peuvent  arriver 
à  en  faire  remorquer  six;  avec  quatre  lis  .s'en  tirent  à  peu  près. 

«  Les  semoirs  Avery  marque  MissDixie  fonctionnent  bien.  Le  semoir 
à  quatre  rangs  John  Deere  a  un  système  de  distribution  différent  qui  n'est 
pas  aussi  bien  que  celui  des  Avery,  à  un  rang.  La  bineuse  John  Deere  peut 
être  utilisée  pour  biner  les  interlignes  du  semoir  à  quatre  rangs  au  premier 
binage,  mais*- lorsque  les  plantes  s'élendent,  son  emploi  est  difficile.  Je 
pense  qu'avec  des  arachides  à  tiges  dressées,  tous  les  binages  pourraient 
être  faits  par  cette  machine.  Sur  les  interlignes  des  semoirs  à  un  rang,  on 
ne  peut  songer  à  utiliser  la  bineuse,  les  indigènes  ne  pouvant  arriver  à 
guider  leurs  semoirs  parallèlement  les  uns  aux  autres. 


—  254  — 

«  L'arrachage  a  été  aussi  une  cause  de  soucis,  les  manœuvres  travail- 
lant à  la  journée  ne  rendent  que  très  peu  de  travail,  les  gens  dos  villages 
étaient  occupés  dans  leurs  champs.  L'idée  de  faire  exécuter  le  travail  à  la 
lâche  m'est  alors  venue,  cela  a  permis  d'arriver  à  se  tirer  d'embarras. 

«  Le  battage  a  été  aussi  fait  à  la  tâche. 

«  Mais  il  est  de  toute  nécessité  de  pouvoir  arriver  à  faire  tous  les  tra- 
vaux mécaniquement,  car  depuis  la  récolte  c'est  une  manutention  insensée 
pour  arriver  à  ramasser  les  grains. 

«  Pour  arriver  à  faire  de  grandes  surfaces  d'arachiàjs,  il  faudrait  que 
le  décorlicage  et  tri  des  graines,  les  façons  de  culture  et  d'entretien,  la 
récolte,  battage  et  mise  en  sacs  fussent  faits  mécaniquement.  Tant  qu'il 
faudra  compter  sur  une  nombreuse  main-d'œuvre  pour  faire  un  seul  de 
ces  travaux,  ce  sera  peu  intéressant,  la  main-d'œuvre  est  par  trop  défec- 
tueuse; c'est  grand  dommage,  car  on  pourrait  faire  du  beau  travail  dans  ce 
pays;  il  y  a  une  grosse  éducation  à  faire  pour  tirer  les  gens  de  leur  torpeur 
et  leur  inculquer  l'amour  du  travail. 

«  Excusez-moi,  je  vous  prie,  de  ne  pas  vous  donner  plus  de  détails, 
mais  j'espère  bien  pouvoir  le  faire  une  autre  fois. 

«  Veuillez  agréer,  etc... 

«  Robert  Maunoury, 
«  Cie  F.  A.  0.,  Kaolack,  Sénégal.  » 


La 

Culture  des  Arachides 

aux  Etats-Unis 

par 

A.      ST-IEU.XJES 

Directeur  des  Services  Techniques  de  Vlnstitul  Cvlunial  de  Marseille. 


GÉNÉRALITÉS 


L'arachide  est  cultivée,  depuis  fort  longtemps,  dans  tous  les  Etats  du 
Sud-Est  des  Etats-Unis,  mais,  en  fait,  cette  culture  était  assez  restreinte  ei 
ne  servait  guère  qu'à  deux  fins  :  les  variétés  à  grosses  graines  étant  em- 
ployées pour  la  consommation  directe,  les  autres  ne  servant  guère  qu'à 
l'alimentation  des  porcs.  Pour  ces  dernières,  le  fermier  américain  ne  se 
donnait  généralement  même  pas  la  peine  de  faire  la  récolte,  se  bornant  à 
laisser  les  animaux  dans  les  champs.  Pour  les  premières,  la  vente  se  fai- 
sait dans  toutes  les  villes  par  l'intermédiaire  de  petits  marchands  ambu- 
lants, débitant  sur  la  voie  publique  les  arachides  grillées.  Jusqu'en  1915,  il 
n'a  jamais  été  fabriqué  d'huile  d'arachides  aux  Etats-Unis. 

La  guerre  européenne  a  bien  été  une  des  causes  qui  ont  favorisé  le 
développement  extraordinaire  de  la  culture  de  l'arachide  aux  Etats-Unis 
en  augmentant  les  besoins  mondiaux  en  matières  grasses,  mais  l'essor 
prodigieux  de  la  nouvelle  culture  est  dû  surtout  aux  ravages  causés  par  le 


—  256  — 

charançon  du  coton.  Cet  insecte  a  causé  de  tels  ravages  dans  certaines  ré- 
gions que  les  cultivateurs  ont  cherché  une  plante  à  rendement  phis  sûr, 
pendant  que  le?  fabricants  d'huile  de  coton,  ne  trouvant  plus  dans  les 
régions  infectées  des  matières  premières,  ont  dii  chercher  à  travailler  d'au- 
tres graines. 

L'arachide  a  donné  aux  agriculteurs  des  résultats  tellement  favorables 
qu'ils  lui  ont  consacré  des  superficies  considérables  et  l'industrie  de  l'hui- 
lerie a  eu  ainsi  à  sa  disposition  une  matière  première  très  avantageuse, 
laissant,  en  outre,  les  deux  sous-produits  de  grande  valeur  que  sont  la 
paille  et  le  tourteau. 

Pendant  ce  temps,  la  consommation  humaine  de  l'arachide,  déjà  con- 
sidérable aux  Etats-Unis,  s'est  également  développée  et  a  donné  naissance 
à  d'autres  industries,  notamment  la  préparation  des  arachides  salées  et  du 
beurre  d'arachides.  Ce  dernier  produit  est  devenu  un  article  de  consom- 
mation tout  à  fait  courante  que  l'on  trouve  dans  toutes  les  épiceries  des 
Etats-Unis.  Ces  usages  divers,  ainsi  que  les  variétés  de  sols  et  de  climats 
ont  conduit  à  la  culture  de  variétés  différentes. 

Pour  montrer  le  développement  de  la  culture  de  l'arachide  aux  Etais- 
Unis,  nous  indiquerons  les  superficies  cultivées  en  1909  et  en  1917  : 


Virginie 145.000  158.000 

Caroline  du  Nord 195.000  192.000 

Géorgie 160.000  560.000 

Floride 126.000  375.000 

Alabama 100.000  980.000 

Texas.    64.000  760.000 

Autres  Etats 80.000  131.000 


TOTAI 870.000  3.156.000 

La  récolte  totale  pour  1917  a  été  de  65.553.000  boisseaux,  soit  environ 
780.000  tonnes,  en  prenant  le  boisseau  (35  litres)  équivalant  à  12  kilos  d'ara- 
chides. Indiquons  comme  comparaison  que  les  exportations  annuelles 
d'arachides  du  Sénégal  oscillent  entre  150.000  et  200.000  tonnes. 

Le  rendement  moyen  a  donc  été,  en  1917,  de  26,7  boisseaux  à  l'acre, 
en  tenant  compte  des  superficies  qui  n'ont  pas  été  récoltées,  mais  laissées 
en  pâture  aux  porcs.  On  admet  que  le  rendement  moyen  normal  est 
de  35  boisseaux  à  l'acre. 

En  1918,  la  récolte  n'a  été  que  de  33.294.000  boisseaux  par  suite  des 
circonstances  climatériques  très  défavorables.  En  1919,  on  a  récolté  envi- 
ron 45  à  50  millions  de  boisseaux. 

VARIÉTÉS    CULTIVÉES 

On  trouve  aux  Etats-Unis  les  deux  variétés  d'arachides  connues, 
VArac/iis  Asiatica  à  tiges  dressées  et  VArachis  Africana  à  tiges  ram- 
pantes. 

Dans  le  premier  type,  les  variétés  que  l'on  différencie  aux  Etals- 
Unis  sont  les  suivantes  : 


M'Jiile  Spanish.  —  Cotte  variété  est  hàtivo,  à  feuillage  abondant.  Les 
gousses  poussent  en  grappes  au  bas  des  tiges  auxquelles  elles  adhèrent 
fortement.  La  couleur  de  l'amande  varie  du  rose  clair  au  crème.  Elle 
donne  environ  75  %  d'amandes  et  25  %  de  coques.  La  graine  (en  coque), 
renferme  environ  35,1  %  d'huile. 

Red  Spanish.  —  Cette  variété  pousse  presque  de  la  même  façon  que 
la  précédente.  Les  gousses  sont  un  peu  plus  grandes.  Elle  donne  72  % 
d'amandes  de  couleur  rouge  clair  et  28  %  de  coques.  La  teneur  en  huile  est 
d'environ  34,6  %. 

Valencia.  —  Les  gousses  poussent  très  près  des  racines  et  offrent  peu 
de  résistance  à  l'arrachage.  Les  amandes,  petites  et  de  couleur  rouge,  for- 
ment environ  60  %  du  poids  de  la  gousse.  Il  y  a  donc  40  %  de  coque.  La 
teneur  en  huile  est  de  28,6  %. 

Virginia  Bunch.  —  C'est  une  variété  intermédiaire  entre  les  sortes 
rampantes  et  les  sortes  érectes.  Les  gousses  sont  groupées  au  bas  des  tiges, 
elles  sont  brillantes  et  presque  lisses.  Les  amandes,  de  couleur  rose  pâle, 
ne  forment  que  46  %  de  la  gousse.  La  teneur  en  huile  est  de  21,2  %. 

Tennessee  Red.  —  Cette  variété  ressemble  aux  variétés  «  Spanish  ». 
Elle  est  de  précocité  moyenne,  les  gousses  adhérant  fortement  aux  tiges. 
Les  amandes  sont  rouges.  Les  gousses  donnent  56  %  d'amandes  et  44  %  de 
coques.  La  teneur  en  huile  est  de  26,4  %. 

Parmi  les  arachides  à  tiges  rampantes,  on  différencie  les  deux  varié- 
tés suivantes  : 

NoTth  Carolina.  —  Les  gousses  sont -petites  et  se  détachent  facilement 
des  tiges.  C'est  une  variété  assez  tardive  qui  donne  de  petites  amandes 
rougeâtres.  Le  pourcentage  des  amandes  est  de  66  %  et  la  teneur  en  huile 
de  26,2  %. 

Virginia  Runner.  —  Cette  variété  ressemble  à  la  North  Carolina,  mais 
avec  des  graines  plus  grosses.  Les  gousses  et  les  amandes  sont  tout  à  fait 
semblables  aux  gousses  et  amandes  de  la  variété  Virginia  Bunch.  Le  pour- 
centage d'amandes  est  de  53,1  %  et  la  teneur  en  huile  de  24,7  %. 

Outre  ces  variétés  de  grande  culture,  on  cultive  aussi  aux  Etats-Unis 
les  arachides  dites  Jumbo,  qui  sont  des  sélections  des  variétés  Virginia 
Bunch  et  Virginia  Runner;  elles  se  distinguent  par  leur  taille  particulière- 
ment grande,  puisqu'il  n'en  faut  que  276  pour  faire  une  livre.  Elle  ne 
renferment  que  41  %   d'amandes  et  18  %   d'huile. 

Ce  sont  des  graines  de  luxe,  exclusivement  cultivées  en  vue  de  la 
consommation  à  la  main. 

On  cultive  de  préférence  aux  Etats-Unis  les  variétés  à  tiges  dressées 
à  cause  des  plus  grandes  facilités  qu'elles  donnent  pour  les  soins  cultu- 
raux  et  la  récolte,  les  graines  étant  rassemblées  autour  du  collet  de  la 
plante.  Les  variétés  Spanish  sont  de  beaucoup  les  plus  répandues,  car  ce 
sont  elles  qui  onf  la  plus  forte  teneur  en  huile  et  donnent  les  plus  hauts 
rendements;  on  apprécie  également  leur  résistance  à  la  sécheresse.  Elles 
mûrissent  parfois  en  90  jours,  mais  on  compte,  en  moyenne,  110  jours. 

Pour  la  consommation  humaine,  on  cultive  surtout  les  deux  variétés 
jVirginia. 


—  258  — 

PRÉPARATION    DU    SOL  -  ENGRAIS 

On  considère  généralement,  aux  Etats-Unis,  que  rarachide  demande 
un  sol  léger  et  sablonneux.  Les  sols  de  couleur  foncée  contenant  une  assez 
forte  proportion  d'argile  peuvent  donner  de  bonnes  récoltes,  mais  ils  né- 
cessitent une  préparation  plus  complète  et  des  labours-plus  profonds;  en 
outre,  ils  donnent  des  graines  de  couleur  foncée,  ce  qui  réduit  leur  valeur 
marchande. 

Tous  les  essais  ont  montré  que  l'arachide  ne  prospère  pas  dans  les 
sols  humides  ou  acides  et  que  l'élément  essentiel  est  le  calcaire.  Le  cal- 
caire est  tellement  nécessaire  à  l'arachide  que  même  les  sols  marneux  bé- 
néficient souvent  de  l'application  de  chaux. 

Le  mieux  est  d'appliquer  deux  à  trois  tonnes  de  calcaire  broyé  par  acre 
à  l'automne.  Si  les  conditions  de  culture  ne  le  permettent  pas,  l'Université 
de  Floride  recommande  d'employer  800  livres  de  chaux  éteinte  juste  avcint 
les  semis.  La  chaux  doit  être  répandue  à  la  volée  et  soigneusement  enter- 
rée par  un  hersage. 

La  seconde  «  dominante  »  de  l'arachide  est  l'acide  phosphorique;  on 
estime  suffisante  une  application  de  2  à  300  livres  de  superphosphate  à 
16  %  par  acre.  Dans  les  sols  sablmmeux  on  fait  une  légère  application  (30 
à  40  livres)  de  nitrate  de  soude  pour  assurer  un  bon  départ.  L'arachide 
étant  une  légumineuse  trouvera  ensuite  dans  l'atmosphère  la  plus  grande 
partie  de  l'azote  qui  lui  est  nécessaire. 

Au  sujet  du  fumier  de  fi^rme,  les  expériences  ont  montré  qu'il  n'y  a 
pas  d'avantages  à  l'appliquer  directement  à  l'arachide  parce  qu'il  a  ten- 
dance à  produire  trop  de  tiges  et  un  grand  pourcentage  de  gousses  vides. 
En  outre,  il  contient  généralement  beaucoup  de  mauvaises  graines,  ce  qui 
occasionne  ensuite  plus  de  travail  pour  le  sarclage. 

Pour  la  préparation  du  sol,  les  points  essentiels  sont  les  suivants  : 

Labour  assez  profond  (20  à  22  cent.). 

Amcublissement  parfait  avec  rouleau  brise-mottes,  herse,  cultiva- 
teur, etc. 

Enlèvement  de  toutes  pierres,  racines,  etc. 

En  terrain  argileux,  le  labour  doit  être  fait  à  l'automne  et  plus  profon- 
dément que  quand  le  terrain  est  sablonneux.  Dans  les  sols  légers,  la 
préparation  du  sol  peut  ne  commencer  qu'au  printemps. 

Il  vaut  mieux  cultiver  à  plat,  si  le  sol  est  suffisamment  perméable  et 
bien  drainé,  sinon  on  devra  cultiver  en  billons. 

On  peut  semer  à  partir  du  milieu  de  mars  pour  les  graines  en  coques; 
au  début  d'avril  pour  les  graines  décortiquées,  mais  on  peut  retarder  les 
semis  jusque  vers  le  milieu  de  juin.  Les  arachides  de  variété  hâtive  comme 
les  Spanish  plantées  décortiquées  au  début  d'avril  arrivent  h  maturité  vers 
le  milieu  de  juillet,  permettant  ainsi  la  production  d'une  seconde  récolte. 
Pour  cette  môme  variété,  la  quantité  de  semence  nécessaire  est  de  2  bois- 
seaux de  graines  en  coques  ou  un  demi-boisseau  de  graines  décortiquées 
pour  planter  un  acre. 

Sur  un  bon  terrain  on  recommande  de  rapprocher  les  lignes  autant  que 
possible,  tout  en  permettant  les  façons  culturalcs.  L'espacement  peut  être 
de  75  à  90  r«nlimùlros  pour  les  variétés  à  tige  droite,  de  90  à  110  pour  les 
variétés  à  lige  rampante. 

L'espacement  dans  les  raies  varie  de  15  à  30  cent.,  selon  les  variétés, 


—  2o9  — 

lc5  variétés  à  grosses  graines  demandant  naturellement  lecarloment  lo 
plus  grand. 

La  graine  doit  être  semée  a  une  profondeur  de  3  à  5  cent,  et  bien  recou- 
verte par  un   hersage. 

M.  Short,  professeur  d'agronomie  au  Collège  du  Tc.xa?,  après  plu- 
sieurs années  d'observations,  recommande  de  planter  d'autant  plus  serré 
que  la  chute  annuelle  de  pluie  est  plus  grande.  Les  meilleurs  résultats  cor- 
respondent aux  écartements  suivants  : 


Ckatea  uiaueHes  d«  pluït 

EcartemsDt  des  lignes 

Distxnco  Ats  graines  <!aoi  1 

.  I^gn, 

(iDches) 

llnchM) 

(Inches) 

20 

36 

30 

15 
18 

20  à  30 

36 
30 

12 
14 

30  à  40 

36 
30 

10 
12 

40  à  50 

36 

30 

8 
10 

50 

36 

30 

6 

8 

Pour  les  superficies  importantes,  on  plante  au  semoir.  Nous  donnons 
en  fin  d'article  les  noms  de  constructeurs  spéciaux  de  semoirs  et  de  culti- 
vateurs à  arachides. 

Pendant  toute  la  durée  de  la  végétation,  on  donne  avec  le  cultivateur 
toutes  les  façons  nécessaires  pour  maintenir  un  bon  ameublissement  du 
sol  et  en  passant  aussi  près  que  possible  des  plantes.  Si  cela  est  nécessaire, 
on  fait  également  un  ou  deux  sarclages. 

Tous  ces  soins  culturaux  ne  nécessitent  qu'une  main-d'œuvre  assez 
restreinte.  Ainsi,  avec  un  cultivateur  à  siège,  un  enfant  peut  travailler  fa- 
cilement 5  à  6  acres  par  jour. 

Nous  donnerons  deux  exemples  caractéristiques  de  cultures  d'arachi- 
des dans  des  conditions  complètement  différentes  citées  par  le  Peamtt 
Promoler, 

M.  Rich.  Lucas,  de  Mountain  View  (Montana)  cultive  de  grandes 
quantités  d'arachides.  Le  terrain  est  suffisamment  riche  en  calcaire,  mais 
très  pauvre  en  azote  et  en  humus.  On  fait,  dès  le  début  du  printemps,  un 
labour  relativement  profond,  puis  on  laisse  reposer  jusqu'à  l'époque  de  la 
plantation.  A  ce  moment,  on  applique  200  livres  de  superphosphate  à 
16  %  par  acre,  puis  on  herse  soigneusement  avec  une  herse  à  disques. 
Après  plusieurs  essais,  M.  Lucas  a  adopté  un  écartement  de  90  cent,  entre 
les  lignes  et  une  distance  de  30  cent,  sur  les  lignes.  Dès  que  les  plantes 
sont  sorties  de  terre,  il  donne  une  façon  profonde  aussi  près  que  possible 
des  plantes  et  applique  un  peu  de  nitrate  de  soude,  jusqu'à  100  livres  par 
acre,  pour  assurer  un  bon  départ. 

Pendant  la  durée  de  la  végétation,  il  donne  deux  ou  trois  façon?  super- 
ficielles pour  détruire  les  mauvaises  herbes  et  entretenir  le  sol  dans  un 
bon  état  d'ameublissement.  Quand  les  bourgeons  commencent  à  se  former, 
il  applique  encore  50  livres  de  nitrate. 

Sur  ce  terrain  très  pauvre  et  en  saison  assez  peu  favorable,  M.  Lucas 


—  260  — 

a  obtenu  un  rendement  moyen  de  31,9  boisseaux  à  l'acre,  tandis  qu'une 
parcelle  témoin  n'ayant  reçu  aucun  engrais  donnait  16,7  boisseaux  par 
acre. 

Pour  l'huile,  M.  Lucas  préfère  la  variété  Spanish;  pour  les  autres  usa- 
ges, il  plante  uniquement  la  variété  Valencia  qui  lui  a  toujours  donné  d'ex- 
cellents résultats,  quoique  plus  tardive  que  la  Spanish. 

M.  H. -P.  Pellon,  de  Gitronelle  (Alabama)  est  partisan  des  semis  tardifs 
(entre  le  20  mai  et  le  10  juin).  Ses  terres  sont  riches  et  il  n'emploie  pas 
d'engrais.  Il  laboure  au  printemps  et  seulement  à  12  centimètres,  puis  il 
herse  soigneusement.  L'écartement  entre  les  lignes  est  seulement  de  75  cent. 
Première  façon  immédiatement  après  le  semis,  deuxième  aussitôt  que  les 
plantes  sortent  de  terre,  troisième  quand  les  plantes  ont  environ  10  cent. 
de  hauteur;  deux  ou  trois  semaines  plus  tard,  un  binage.  Récolte  mini- 
mum 35  à  40  boisseaux,  maximum  75  à  80.  Paille  3/4  à  1  1/2  tonne  par 
acre.  La  récolte  en  paille  peut  être  largement  accrue  en  appliquant  100  livres 
de  nitrate  de  soude  au  moment  de  la  dernière  façon. 

Les  cultures  de  M.  Pelton  sont  un  exemple  intéressant  de  culture  inten- 
sive sans  engrais  et  avec  une  main-d'œuvre  réduite.  Le  rendement  de 
80  boisseaux  à  l'acre  en  saison  favorable,  qui  équivaut  à  2.400  kilos  à  l'hec- 
tare, paraît  tout  à  fait  satisfaisant. 

RÉCOLTE 

La  récolte  est  le  point  délicat  de  la  culture  de  l'arachide  dans  les  pays 
où  le  prix  de  la  main-d'œuvre  est  élevé. 

Les  graines  mûrissant  en  terre,  il  faut  arracher  la  plante  entière,  la 
laisser  sécher  en  meules,  puis  séparer  les  graines  des  tiges,  soit  à  la  main, 
soit  au  moyen  de  machines  spéciales. 

En  Virginie  où  la  culture  de  l'arachide  est  la  plus  ancienne,  on  se  sert 
encore  d'une  charrue  ordinaire  derrière  laquelle  marchent  trois  ou  quatre 
hommes.  Ceux-ci  secouent  la  terre  adhérant  à  la  plante  et  font  de  petites 
meules  autour  de  piquets  plantés  en  terre  tous  les  20  ou  30  mètres.  On 
reproche  surtout  à  cette  méthode  que  la  charrue  arrache  complètement 
les  racines,  enlevant  ainsi  au  sol  une  quantité  d'azote  dont  la  valeur  ferti- 
lisante est  estimée  de  3  à  8  dollars  par  acre. 

La  maison  William  Mill  Mfg.  C°  de  Texarkanat  (Texas)  fabrique  une 
machine  de  récolte  dont  la  partie  antérieure  est  analogue  à  la  charrue 
employée  pour  planter  les  pommes  de  terre.  Le  versoir,  de  forme  basse  et 
allongée,  est  suivi  d'un  grille  et  d'une  fourche  pour  le  nettoyage  des  tiges. 
La  grille,  perpendiculaire  à  la  direction  de  marche,  est  inclinée  d'environ 
45°  sur  l'horizontale. 

On  se  sert  parfois  d'arracheuses  de  pommes  de  terre  du  type  rotatif, 
mais  elles  doivent  détacher  des  tiges  une  proportion  élevée  de  gousses. 
Enfin,  on  obtient  d'excellents  résultats  avec  une  machine  très  simple  qui 
peut  Être  construite  par  les  forgerons  de  village.  Elle  consiste  en  une  sorte 
de  charrue  ayant  une  lame  tranchant*  en  U.  Celle-ci  passe' au -dessous  des 
plantes  et  découpe  à  une  profondeur  uniforme,  laissant  ainsi  en  terte  la 
plupart  des  racines. 

La  Maison  W.-F.  Covinglon  Mfg.  C°  de  Montgomery  (Alabama)  fabri- 
que une  machino  de  ce  genre  qui  coûte  seulement  12  dollars,  dite  «  Tom 
Woods  Peanut  Digger  ». 


—  261  — 

Dans  toutes  ces  machines,  il  faut  toujours  trois  ou  quatre  hommes 
pour  ra!i)a~si.'r  U's  [.'lanl.es,  les  îc-j^uior  et  le?  cietlre  en  meules,  mais  c'est 
un  Uvivail  qui  se  fait,  en  somme,  sm^Gz  rapidement. 

Il  existe  des  machines  spéciales  qui  arrachent  les  plantes,  les  nettoient 
et  les  mettent  en  tas.  Elles  possèdent  en  général  un  dispositif  de  réglage 
en  profondeur  jiermettant  de  ne  couper  les  parties  que  juste  au-dessous  des 
gousses.  Ces  nuichinôs  paraissent  n'ôtre  pas  tout  à  fait  au  point,  mais  il 
est  certain  qu'avant  peu  il  en  sera  mis  sur  le  marché  donnant  toute  satis- 
faction. 

Les  tiges  et  gousses  restent  pendant  quelque  temps  sur  les  champs  en 
petites  meules.  Quand  elles  sont  suffisamment  sèches,  ce  qui  demande  qua- 
tre à  cinq  semaines,  il  faut  séparer  les  graines  des  tiges.  Cette  séparation  a 
lieu  sur  le  champ.  Elle  est  faite  à  la  main  pour  les  récoltes  peu  importan- 
tes ainsi  que  pour  les  variétés  de  choix  destinées  à  la  consommation 
directe.  Pour  les  quantités  importantes,  on  se  sert,  soit  de  batteuses 
ordinaires  a  céréales  avec  dispositif  spécial  pour  les  arachides,  soit  de 
machines  spéciales  dites  «  Peanut  Pickers  >>.  Les  batteuses  sont  employées 
principalement  dans  les  régions  où  l'on  cultive  les  variétés  Spanish.  On  leur 
reproche  surtout  de  briser  ou  d'endommager  un  pourcentage  élevé  de 
graines.  Pourtant,  en  ne  donnant  au  cylindre  qu'un  mouvement  assez  lent, 
par  exemple  400  tours  à  la  minute  et  en  alimentant  la  machine  très  réguliè- 
rement, on  n'a  qu'un  très  faible  pourcentage  de  coques  brisées  et  de  grains 
avariés. 

Le  «  Peanut  Picker  »  fonctionne  d'après  un  principe  totalement  dif- 
férent. La  séparation  a  lieu  par  frottement  des  tiges  contre  une  toile  métal- 
lique horizontale;  en  même  temps,  des  brosses  agissent  à  la  partie  infé- 
rieure de  la  toile  métallique  pour  détacher  les  graines.  Ces  machines  ont 
une  capacité  de  250  à  500  boisseaux  par  jour  et  ne  demandent  qu'une  force 
assez  faible,  de  4  à  5  chevaux.  Elles  ont,  en  outre,  un  dispositif  d©  net- 
^yage  et  un  autre  pour  enlever  les  petits  bouts  de  tiges  qui  adhèrent  en- 
core aux  gousses. 

Nous  donnons  ci-après  les  photographies  et  descriptions  de  deux  ty- 
pes de  Peanut  Picker,  ainsi  que  d'une  batteuse  disposée  pour  traiter  les 
arachides  et  un  plantoir  spécial. 

Le  battage  des  arachides  est  souvent  effectué  par  des  entrepreneurs. 
En  Géorgie,  ils  ont  formé  une  association  qui  a  fixé  le  prix  du  battage  à 
17  cents  par  boisseau. 

ROTATION  DE  CULTURES  -  CULTURES  INTERCALAIRES 

L'arachide  est  parfois  plantée  avec  cultures  intercalaires  de  tomates. 
Lorsque  celles-ci  sont  enlevées,  on  donne  deux  ou  trois  façons  au  cultiva- 
teur et  à  la  houe. 

Une  autre  méthode  consiste  à  planter  une  ou  deux  rangées  d'arachides 
entre  deux  rangées  de  maïs,  mais  ces  méthodes  ne  sont  guère  employées 
qu'en  petite  culture. 

Dans  les  terres  notablement  argileuses,  on  recommande  de  planter 
l'arachide  après  le  maiis  en  appliquant  à  ce  dernier  tous  les  engrais  orga- 
niques disponibles  à  la  ferme.  On  obtient  ainsi  une  bonne  récolte  de  maïs 
et  l'arachide  bénéficie  largement  de  la  présence  d'humus  dans  la  terre.  On 
a  vu,  d'autre  part,  que  l'application  directe  du  fumier  à  l'arachide  n'est 


202 


pas  à  recommander.  Le  maïs  mûrissant  en  août  ou  au  début  de  septembre, 
(on  peut  parfois  avoir  avant  l'hiver  une  culture  dérobée.  En  tous  cas,  dans 
ce  terrain,  le  sol  doit  être  labouré,  pour  l'arachide,  avant  l'hiver. 

En  terrains  légers,  le  labour  pouvant  n'être  effectué  que  peu  de  temps 
avant  les  semis,  l'arachide  peut  être  plantée  après  l'avoine,  les  pommes  de 
terre  hâtives  et  les  tomates  hâtives. 

RENDEMENTS 

Les  rendements  moyens  de  l'arachide  aux  Etats-Unis  ne  paraissent  pas 
très  encourageants  au  premier  abord,  puisqu'ils  sont  estimés  entre  30  et 
35  boisseaux  à  l'acre  (900  à  1.000  kilos  à  l'hectare),  mais  il  ne  faut  pas 
oublier  que  la  culture  est  souvent  faite  avec  peu  de  soin  et  sur  des  terrains 
pauvres.  En  tous  cas,  les  agriculteurs  américains  apprécient  beaucoup  le 
fait  que  la  culture  de  l'arachide  nécessite  une  mise  de  fonds  très  faible  par 
rapport  à  celle  que  demande  le  coton.  Pour  ce  dernier,  elle  est  si  considé- 
rable que  les  ravages  du  charançon  (boll  weevil)  ont  occasionné  de  vérita- 
bles ruines. 

Au  contraire,  pour  l'arachide,  on  estime  que  la  paille,  à  elle  seule,  peut 
couvrir  les  frais  de  culture,  étant  donnée  sa  valeur  nutritive  qui  la  rap- 
proche du  foin  de  luzerne. 

Si  le  rendement  moyen  n'est  que  de  30  à  35  boisseaux  à  l'acre,  on  es- 
time qu'une  culture  à  peu  près  réussie  doit  donner  de  40  à  GO  boisseaux. 
En  culture  très  soignée,  les  rendements  de  75  à  100  boisseaux  ne  sont  pas 
rares  et  l'on  en  cite  atteignant  200  boisseaux  à  l'acre  (5  à  6.000  kilos  à  l'hec- 
tare). 

Voici,  par  exemple,  comment  s'établissait  le  compte  cultural  par  acre 
pour  un  terrain  de  54  acres  dans  la  Louisiane  du  Nord,  en  1915  : 


Intérêts  du  capital 8.00 

Labour,  préparation  du  sol,  graine,  ensemencement..  5.35 

Culture 2.35 

Moisson  et  bottelago 2.50 

Battage  et  transport 4.80 

Coupage  et  transport  des  piquets 1 .  37 

Sacs  et  ficelle 1 .  03 

Total 25.42       25.42 

recettes 

60  boisseaux  de  graines  à  1  dollar 60.00 

1  tonne  de  paille  à  12  dollars 12.00 

Total 7?. 00        72.00 

Bénéfice  net  par  acre 4G.53 

(fja  valeur  do  la  paille  a  été  estimée  à  un  prix  extrômemenl  bas). 


263  — 


USAGES 

Une  partie  des  récoltes  échappe  aux  statistiques,  c'est  celle  qui  est  con- 
sommée par  les  porcs  lâchés  dans  les  champs  d'arachides  dès  que  l'on  es- 
time les  gousses  suffisamment  mûres.  En  employant  un  système  do  barriè- 
res mobiles,  on  estime  que  l'on  peut  faire  ainsi  400  livres  de  viande  par 
acre.  Malgré  l'éèonomie  de  main-d'œuvre,  il  y  a  tendance  à" abandonner  de 
plus  en  plus  cette  méthode,  le  lard  ainsi  produit  manquant  de  fermeté  à 
cause  de  la  richesse  excessive  des  arachides  en  huile.  On  s'est  aperçu  qu'il 
y  avait  plus  d'intérêt  à  vendre  les  graines  aux  huileries  et  à  nourrir  les 
porcs  avec  les  tourteaux. 

Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  une  portion  très  importante  de  la 
récolte  est  employée  dans  l'alimentation  humaine  :  consommation  directe, 
cuisine  (soupe  d'arachides,  etc.),  pâtisserie  (biscuits  d'arachides,  etc.), 
beurre  d'arachides.  Pour  ces  usages,  la  teneur  en  huile  n'entrant  pas  en 
ligne  de  compte,  on  emploie  les  variétés  à  grosses  gousses  comme  la  Virgi- 
nia et  la  Valencia  et  aussi  les  variétés  géantes  dites  Jumbo.  Pour  l'huilerie, 
on  emploie  presque  exclusivement  les  variétés  Spanish  qui  ont  la  plus  forte 
teneur  en  huile  et  donnent  les  plus  hauts  rendements,  tout  en  résistsjit 
bien  à  la  sécheresse.  Ces  variétés  Spanish  sont  d'ailleurs  de  beaucoup  les 
plus  répandues,  surtout  dans  les  territoires  du  Sud. 

La  paille  d'arachide  est  employée  comme  aliment  du  bétail.  Quand  elle 
a  été  récollée  dans  de  bonnes  conditions  elle  a  une  autre  valeur  nutritive 
équivalente  à  celle  des  foins  de  trèfle  et  de  luzerne. 

Les  coques  servent  également,  après  broyage,  à  l'alimentation  du 
bétail.  On  a  proposé  de  les  employer  à  la  fabrication  du  papier.  Le  Forest 
Products  Laboratory  a  fait  des  essais  dans  ce  sens,  mais  les  résultats  n'ont 
pas  été  favorables  et  les  coques  d'arachides  ne  pourraient  guère  entrer  que 
dans  la  fabrication  d'un  carton  de  qualité  inférieure.  En  revanche,  elles 
pourraient  servir  comme  poudre  isolante  analogue  à  la  poudre  de  liège, 
mais  leur  pouvoir  isolant  est  de  30  %  inférieur    à  celui  du  liège. 

SITUATION    ÉCONOMIQUE 

Jusqu'en  1915,  l'arachide  a  été,  aux  Etats-Unis,  surtout  une  culture  de 
luxe  dont  la  récolte  se  vendait  un  prix  élevé  pour  la  consommation  hu- 
maine. Depuis  la  crise  provoquée  par  les  ravages  du  charançon  du  coton, 
l'arachide  est  devenue  de  plus  en  plus  une  grande  culture  dont  le  seul  aléa 
est  justement  la  récolte  cotonnière.  Quand  celte  dernière  est  bonne,  elle 
fait  baisser  les  prix  offerts  par  l'huilerie  pour  les  arachides. 

Aussi,  les  Américains  ont-ils  fait  de  grands  efforts  pour  développer  la 
consommation  humaine.  Us  ont  réussi  à  provoquer  une  demande  très 
importante  et  à  créer  une  industrie  nouvelle  pour  la  préparation  de  pro- 
duits spéciaux.  Grâce  à  cela,  les  prix  se  maintiennent  très  élevés  malgré  la 
concurrence  des  graines  importées  d'Orient. 

CONCLUSIONS 

Au  point  de  vue  français,  nous  devons  surtout  retenir  ce  fait  que,  mal- 
gré les  prix  élevés  de  la  main-d'œuvre  agricole  aux  Etats-Unis,  l'arachide 
est  devenue  dans  ce  pays  une  culture  à  gros  bénéfices,  grâce  à  l'emploi 


—  264  — 

d'une  machinerie  bien  appropriée  qui  permet  de  faire  des  cultures  soi- 
gnées avec  un  minimum  de  main-d'œuvre. 

L'introduction  de  ces  machines  dans  nos  colonies  françaises  permettrait 
de  consacrer  à  l'arachide  des  superficies  considérables  et  de  fournir  à  nos 
industries  métropolitaines  des  matières  premières  qu'elles  sont  malheureu- 
sement obligées  d'importer  en  grande  partie  de  l'étranger. 


MACHINES   POUR   LA    CULTURE   DE   L'ARACHIDE 


Les  maisons  suivantes  fabriquent  des  semoirs  spéciaux  pour  arachi- 
des : 

Avery  Company  of  Texas-Dallas  (Texas),  Cole  Manufacturing  G°  Box 
230,  Charlotte  (N.-C),  Emerson  Brantigham  Implements  C°,  Dallas  (Texas), 
Parlin  et  Orndorff  Implements  C",  Dallas  (Texas),  B.  F.  Avery  and  Sons, 
Louisville  (Kentucky). 

La  figure  I  représente  le  semoir  de  cette  dernière  maison,  semoir  qui 
offre  des  particularités  très  intéressantes. 

'Voici  les  points  principaux  qu'indiquent  les  constructeurs  : 

1°  L'appareil  plante  les  arachides  décortiquées  à  la  distance  que  l'on 
désire  et  les  manipule  si  délicatement  que  les  facultés  germinatives  ne  sont 
point  détériorées  le  moins  du  monde; 

2°  Pour  planter  les  arachides  en  coques  «  Spanish  »  on  adapte  à  l'ap- 
pareil une  trémie  à  extension  qui  fait  le  travail  à  la  perfection. 

3°  On  peut  planter  dans  la  même  ligne  du  mais  et  des  haricots  «  Vel- 
vet  »  ou  des  «  Cow  peas  »,  dans  toute  proportion  désirée.  Les  haricots  ou 
pois  peuvent  être  disposés  en  poquels  avec  les  grains  de  maïs  ou  bien  en 
alternant,  et  cela  à  la  distance  que  l'on  veut. 

4°  On  peut  planter  une  ou  plusieurs  raies  de  maïs  et  ensuite  une  raie 
de  haricots  sans  avoir  à  changer  les  semences  dans  la  trémie. 

Le  Duplex  Hopper  plante  de  deux  côtés  à  la  fois,  de  sorte  que  l'on  peut 
laisser  tomber  d'un  côté  les  graines  d'une  espèce  et  de  l'autre  les  graines  de 
l'autre  espèce. 

Les  alvéoles  qui  saisissent  la  graine  sont  à  la  partie  extérieure  de  la 
barre  à  bascule  et  sont  attachées  à  des  plateaux  circulaires.  Lorsque  le 
semoir  avance,  ces  plateux  tournent  et  les  alvéoles  saisissent  la  graine,  la 
portent  au  sommet  do  la  trémie  et  la  laissent  tomber  dans  l'ouverture  au- 
dessus  du  canal  conducteur.  La  graine  ne  passe  sous  aucun  angle  vif,  de 
sorte  qu'il  n'y  a  aucune  chance  d'écrasement  ou  de  détérioration.  L'ouvrier 
aperçoit  la  graine  lorsqu'elle  entre  dans  le  tuyau  de  distribution  et  égale- 
ment lorsqu'elle  en  sort  pour  tomber  à  terre. 

Supposons  qu'on  veuille  planter  deux  rangées  de  maïs,  puis  une  rangée 
de  haricots.  On  place  du  maïs  dans  un  des  côtés  de  la  trémie,  des  haricots 
dans  l'autre.  On  ferme  l'orifice  à  pivots  du  côté  des  haricots  et  l'on  avance, 
plantant  ainsi  les  deux  rangées  de  mais.  Ensuite,  on  dégage  l'ouverture  du 
côté  des  haricots  et  on  la  ferme  du  côté  du  maïs.  Il  y  a  là  un  simple  mou- 
vement de  bascule  à  effectuer  et  absolument  rien  à  dévisser. 

Chacun  des  plateaux  tournants  possède  un  nombre  de  trous  suffî.sants 
pour  attacher  un  nombre  quelconque,  do  1  à  12,  do  bras  pourvus  d'alvéo- 


—  265  — 

les.  Si  l'on  n'en  met  qu'un,  les  semences  sont  déposées  à  144  inches  do  dis- 
tance (3  m.  60),  avec  deux  à  72  inches,  avec  quatre  à  36  inches,  etc.  Par 
exemple,  en  plantant  du  maïs  et  des  haricots  dans  la  même  ligne,  si  l'on 
place  alternativement  de  chaque  côté  4  bras,  on  obtiendra  des  poquets  de 
maïs  et  de  haricots  alternant  à  18  inches  de  distance. 

Les  arbres  porteurs  d'alvéoles  à  graines  se  meuvent  lentement,  don- 
nant toute  sécurité  pour  que  la  graine  tombe  bien  à  terre,  les  parois  de  la 
trémie  sont  suffisamment  dressées  pour  que  l'on  puisse  planter  jusqu'à  la 
dernière  graine.  L'équipement  régulier  fourni  pour  le  Duplex  Hopper  com- 
prend 12  bras  à  alvéoles  pour  planter  le  maïs  et  24  pour  planter  les  ara- 
chides décortiquées,   les  haricots  et   les  pois. 

Pour  le  maïs,  les  arbres  ont  des  alvéoles  des  deux  côtés.  On  les  inverse 
en  adaptant  ces  arbres  de  la  partie  gauche  de  la  trémie  à  la  partie  droite 
et  inversement.  Un  des  côtés  plante  les  grains  de  maïs  gros  ou  moyens, 
l'autre  côté  le  maïs  à  petit  grain.  On  peut  fournir  les  dispositifs  pour  le 
sorgho  et  d'autres  graines. 

Pour  planter  les  arachides  Spanish  en  coques,  on  emploie  des  alvéoles 
spéciales  particulièrement  grandes  et  une  trémie  supplémentaire  que  l'on 
adapte  au-dessus  de  l'autre  au  moyen  d'écrous. 

CULTIVATEURS  POUR  ARACHIDES 

Les  maisons  suivantes  offrent  des  cultivateurs  spéciaux  pour  arachi- 
des : 

Avery  Company  of  Texas,  Dallas  (Texas);  Ferguson  Mfg  C,  Suffolk 
(Virginie);  Lyman  R.  Bros  C°,  Suffolk  (Virginie). 

On  emploie,  en  outre,  pour  les  soins  culturaux,  de  petites  machines  à 
moteurs  analogues  aux  bineuses  automobiles  dont  un  constructeur  français 
offre  des  modèles  bien  étudiés. 

MACHINES  DE  RÉCOLTE 

Les  maisons  suivantes  offrent  des  machines  pour  l'arrachage  et  le  net- 
toyage : 

The  William  Mill  Mfg  C,  Texarkanat  (Texas);  The  W.  F.  Covington 
Mfg  C°,  Montgomery  (Alabama). 

En  outre,  la  Maison  Lyman  R.  Brothers,  809,  Washington  Street,  Suf- 
folk (Virginie),  nous  signale  qu'elle  étudie  une  nouvelle  machine  pour 
arracher  et  nettoyer  les  arachides.  Cet  appareil,  qui  doit  comporter  des 
perfectionnements  notables,  sera  mis  bientôt  sur  le  marché. 

MACHINES   POUR   LE    BATTAGE 

L  Batteuses.  —  Les  maisons  suivantes  fabriquent  des  batteuses  avec 
dispo.-iitifs  spéciaux  pour  le  battage  des  arachides  : 

The  Texas  Harvester  C°,  Dallas  (Texas);  Emerson  Brantigham  Imple- 
ments  C",  Dallas  (Texas),  W.-H.  Stople,  Dallas  (Texas);  William  Mill 
Mfg.  G",  Texarkanat  (Texas):  Parlin  &  Orendorff  Implements  C\  Dallas 
(Texas);  Koger  Pea  &  Bean  Thresher  C,  Morristown  (Tenu). 

Notre  figure  2  représente  une  batteuse  (Thresher)  ordinaire  de  la  mai- 
son Koger,  pourvue  d'un  dispositif  spécial  pour  traiter  les  arachides.  Nous 


—  266  — 

n'avons  pas  de  ren=eigncments  particuliers  sur  cette  machine  qui  nécessita 
un  personnel  de  5  hommes,  dont  deux  pour  l'alimentation.  Elle  produirait 
environ  30  boisseaux  à  l'heure. 

II.  Peanut  Pickers,  —  Ces  appareils  servent,  comme  les  batteuses, 
à  séparer  les  graines  d'arachides  de  la  paille,  mais  ils  travaillent  d'après 
un  principe  entièrement  différent,  ainsi  que  nous  l'avons  expliqué  page  55. 
Parmi  les  maisons  construisant  ces  appareils,  nous  citerons  les  suivantes  : 

Salem  Iron  Works,  Winston-Salem  (Caroline  du  Nord);  Benthall  Ma- 
chine G",  Suffolk  (Virginie);  National  Machine  Corporation,  Suffolk  (Vir- 
ginie); Ferguson  Mfg.  C°,  Suffolk  (Virginie). 

Nous  donnerons  la  description  des  deux  premières  d'aprèg  les  rensei- 
gnements fournis  par  les  constructeurs 

La  figure  3  représente  le  Hustler  Peanut  Picker  construit  par  les 
Salem  Iron  Works.  L'alimentation  se  fait  comme  dans  les  batteuses,  au 
moyen  d'un  tambour  muni  de  barres  d'acier  et  mis  en  mouvement  par  une 
chaîne  sans  fin.  La  paille  traverse  la  machine  sur  un  treillage  métallique  et 
est  soumise  à  une  série  de  ressorts  qui  séparent  les  graines  de  la  paille  sans 
endommager  la  coque.  I^es  graines  traversent  la  toile  métallique  et  sont 
transportées  à  un  «  Vibrating  Separator  »,  où  elle  est  également  soumise 
à  un  violent  courant  d'air  qui  enlève  les  débris  de  branches,  etc.,  pendant 
que  les  graines  tombent  dans  le  «  stemmer  »,  où  elles  sont  soumises  à  l'ac- 
tion de  petites  scies  qui  enlèvent  les  débris  de  racines  et  les  petits  mor- 
ceaux de  tiges  adhérant  à  la  graine. 

Les  graines  passent  alors  à  travers  un  tamis  et  sortent  de  la  machine 
prêtes  à  être  ensachées,  pendant  que  les  débris  de  racines  ou  de  tiges  sor- 
tent au  côté  opposé  de  la  machine.  Pendant  ce  temps,  la  paille  a  été  entraî- 
née à  l'extrémité  de  la  machine  et  soumise  à  une  forte  ventilation. 

Ces  machines  peuvent  être  aisément  mises  en  marche  par  un  moteur 
do  6  chevaux.  La  poulie  de  commande  doit  faire  liO/150  tours  par  minute; 
elle  est  munie  d'un  manchon  d'embrayage  qui  permet  le  départ  sans  aucun 
choc  qui  risquerait  de  briser  les  chaînes.  La  machine  peut  être  pourvue,  si 
on  le  désire,  d'un  ensacheur  et  d'un  élévateur  de  paille.  Son  rendement  est 
de  400  à  600  boisseaux  d'arachides  Spanish  par  journée  de  iO  heures.  Sa 
longueur  est  de  5  mètres  environ. 

La  figure  4  représente  le  Peanut  Picker  de  la  Benthall  Machine  G». 
Cette  machine  travaille  d'une  façon  tout  à  fait  semblable  à  la  précédente. 
Elle  est  construite  principalement  pour  les  arachides  des  variétés  Virginia, 
mais  elle  peut  traiter  également  les  arachides  d'autres  variétés  ainsi  que  les 
«  Cow  Peas  »,  etc.  La  Maison  construit  trois  types  de  machines  dont  un 
pour  être  actionné  avec  un  cheval.  La  poulie  de  commande  doit  faire 
150/160  tours  par  minute.  Elle  est  pourvue  d'un  embrayage  à  friction.  Le 
poids  de  la  machine  est  de  12  à  1.300  kilos. 


L* Arachide    aux    Etats-Unis 

Extrait  d'un  rapport  de  Mission  de 

MM.  AMMAN. 

Ingénieur- Agronome , 

Chargé  de  Missions  Permanentes  de  Recherches  Industrielles  en  A.  0.  F. 

et  DENIS, 

Ingénieur-Agronome. 

(Mission  subventionnée  par  l'Lnion  des  Fabricants  d'Huile  de  France) 


D'après  tous  les  renseignements  recueillis  et  de  l'avis  des  spécialistes, 
les  sols  les  plus  convenables  pour  la  culture  de  l'arachide  sont  les  terrains 
argilo-siliceux,  contenant  en  même  temps  une  assez  grande  proportion  de 
chaux,  avec  un  sous-sol  argileux  bien  drainé.  Une  terre  lourde  contenant 
une  assez  forte  proportion  d'argile  donnera  peut-être  une  rendement  plus 
élevé,  mais  une  pareille  terre  est  beaucoup  plus  difficile  à  travailler  et  si 
la  proportion  d'argile  arrive  à  être  telle  que  le  sol  puisse  devenir  compact 
au  moment  de  la  floraison,  les  fleurs  ne  pourront  plus  percer  la  surface  et 
la  fructification  ne  se  fera  pas. 

Il  est  à  remarquer,  d'autre  part,  que  devant  la  progression  de  la  cul- 
ture du  cotonnier,  l'arachide  se  trouve  reléguée  vers  les  terres  les  moins 
riches,  les  terrée  les  plus  légères. 


Larachide  demande,  pour  pouvoir  pousser,  une  longue  saison  sans 
gelées,  une  température  élevée,  une  insolation  abondante  et  une  chute  d'eau 
moyenne. 

Tandis  qu'au  Sénégal  la  culture  de  l'arachide  est  réglée  d'après  l'épo- 
que des  pluies  et  que  la  question  de  la  chaleur  n'intervient  pas,  aux  Etats- 
Unis,  au  contraire,  c'est  la  question  de  la  température  qui  domine.  L'ara- 
chide étant  sensible  aux  gelées,  on  ne  petit  la  semer,  même  dans  les  Etats 


—  268  — 

du  Sud,  que  lorsque  tout  crainte  de  gelée  a  complètement  disparu.  On  peut, 
d'après  cette  remarque,  semer  l'arachide  dans  toutes  les  régions  où  l'été 
est  suffisamment  long  pour  permettre  le  développement  de  la  plante  :  il 
faut  semer  les  grosses  variétés  (Virginie)  plus  longues  à  mûrir,  le  plus  rapi- 
dement {30ssible  lorsque  le  sol  s'est  bien  réchauffé;  mais  les  variétés  espa- 
gnoles, dont  l'évolution  est  très  rapide,  peuvent  être  semées  assez  tard  en  sai- 
son, pourvu  qu'il  y  ait  depuis  le  moment  du  semis  jusqu'à  la  récolte  (c'est- 
à-dire  les  premières  gelées)  une  période  de  iOO  à  120  jours  et  90  jours  au 
minimum,  dans  les  meilleures  conditions. 

L'arachide  ayant  besoin  d'une  quantité  d'eau  relativement  légère  pour 
sa  croissance,  la  question  des  pluies  n'a  pas  une  grande  importance  aux 
Etats-Unis  où  l'on  estime  que  la  quantité  d'eau  est  toujours  suffisante,  mais 
lorsque  les  semis  se  font  tard  en  saison,  on  préfère  semer  au  moment  d'une 
pluie,  de  façon  à  obtenir  une  germination  rapide. 


PREPARATION  DU  SOL 

La  terre  destinée  à  la  culture  de  l'arachide  n'est  pas  préparée  de  façon 
uniforme;  le  labour  n'est  pas  une  opération  aussi  régulière  que  dans  notre 
pays  et  bien  souvent  on  se  contente  d'une  simple  pulvérisation  du  sol  à 
l'aide  d'un  appareil  à  disques. 

Dans  la  préparation  du  terrain  fa'îe  de  la  façon  la  plus  complète,  or. 
commence  par  un  labour  et  l'époque  de  ce  labour  dépend  de  la  culture 
précédente.  Si  l'arachide  doit  suivre  un  maïs  dans  lequel  il  y  avait  une 
culture  améliorante,  le  labour  doit  être  fait  en  hiver,  mais  il  faut  avoir 
soin,  auparavant,  de  couper  en  morceaux  les  chaumes  de  maïs  de  façon  que 
ceux-ci  et  l'engrais  soient  parfaitement  enfouis  :  tout  débris  traînant  sur  le 
sol  serait,  en  effet,  très  gênant  pour  la  croissance  de  l'arachide.  Le  labour 
d'hiver  a  pour  but  de  donner  un  temps  suffisamment  long  aux  plantes  et 
chaumes  enfouis  pour  pourrir  avant  le  semis  de  la  graine.  Si  la  terre  était 
en  jachère,  le  labour  peut  n'être  exécuté  que  quelque  temps  avant  les  semail- 
les. La  profondeur  du  labour  est  naturellement  en  rapport  direct  avec 
l'épaisseur  de  la  couche  arable  et  seules  les.  conditions  de  lieu  peuvent 
fixer  la  profondeur  du  labour,  en  moyenne  de  12  à  20  centimètres. 

Quelques  jours  avant  le  semis,  la  terre  doit  être  hersée.  De  nouveau,  un 
coup  de  herse  quelques  heures  avant  le  semis  peut  empêcher  la  perle 
d'humidité  du  sol.  Quand  le  sol,  après  le  labour,  se  prend  en  mottes, 
l'emploi  du  pulvérisateur  à  disques  est  d'un  usage  courant  pour  rendre  le 
sol  pulvériilent. 

Les  labours  se  font  à  plat;  sauf  dans  les  terres  un  peu  humides  ou 
dans  les  régions  oîi  de  fortes  chutes  d'eau  sont  à  craindre.  Il  est  bon  alors 
do  faire  de  petits  billons  sur  le  sommet  desquels  on  sème  les  arachides. 

En  général,  il  nous  a  semblé  que  les  hersages  qui  suivent  les  labours 
sont  tout  à  fait  insuffisants,  l'abondance  des  mauvaises  herbes  le  démontre 
clairement  et  il  faudroit  pour  nettoyer  les  terres  des  façons  superficielles 
nombreuses  qui  détruiraient  ces  mauvaises  herbes  avant  leur  fructification. 

Lorsque  l'arachide  vient  en  deuxième  récolte  (culture  dérobée),  aprè-S 
une  avoine,  par  exemple,  on  se  contente  le  plus  souvent,  d'une  simple  pul- 
vérisation du  sol,  préparation  fout  à  fait  insuffisante. 

liOrsquo  1©  moment  du  semis  arrive,  presque  toujours  le  sol  est  trac-é 


—  269  — 

à  l'aide  d'un  martiueur  quelconque,  faisant  généralement  trois  rangs.  Co 
marqueur,  constitué  simplement  par  une  pièce  de  bois  sur  laquelle  on  peut 
déplacer  des  petits  socs  de  charrue  que  l'on  fixe  aux  intervalles  désirés, 
détermine  par  avances  les  rigoles  dans  lesquelles  seront  déposées  les  grai- 
nes d'arachide. 

CHAULAGE  ET  ENGUAIS 

Les  engrais  chimiques  et  la  chaux  no  sont  pas,  en  général,  comme  dans 
nos  campagnes,  répandus  sur  le  sol  puis  enfouis  par  le  labour  :  ils  sont 
déposés  dans  la  rigole  tracée  par  le  marqueur  et  justement  à  l'endroit  où 
les  graines  d'arachide  seront  semées.  Lorsque  le  sol  a  été  marqué,  on  fait 
passer  le  distributeur  d'engrais  constitué  d'une  simple  caisse  munie  à 
l'arrière  d'un  volet  qui  peut  se  soulever  plus  ou  moins  pour  assurer  la  dis- 
tribution de  l'engrais.  La  caisse  est  montée  sur  deux  roues  dont  l'axo 
engrène  un  hérisson  qui,  en  tournant  à  l'intérieur  de  la  caisse,  force 
l'engrais  à  sortir.  Ui;  système  d'attelage  complète  l'appareil  qui  est  extrê- 
mement simple  et  léger. 

Les  cultivateurb  que  nous  avons  vus  utilisent  généralement  les  engrais 
commerciaux,  dont  une  formule  communément  employée  est  la  suivante  : 

90  kilos  de  tourteau  de  coton, 

90  kilos  de  phosphate  de  chaux, 
170  kilos  de  kainite  . 

Cet  engrais  est  appliqué  à  la  dose  de  550  kilos  à  l'hectare.  Son  prix 
était  cette  année  de  60  dollars  la  tonne. 

Il  est  à  remarquer  que  ce  produit  renferme  une  quantité  assez  impor- 
tante d'azote  qui,  dans  la  plupart  des  cas,  est  inutile  et  même  souvent  nui- 
sible en  favorisant  le  développement  exagéré  du  feuillage  et  des  mauvaises 
herbes.  C'est  pour  cette  raison  qu'on  recommande  de  façon  très  vive  de  ne 
jamais  employer  de  fumier  de  ferme  sur  les  cultures  d'arachide.  Aussi,  les 
spécialistes  conseillent-ils  sutout  l'emploi  de  l'acide  phosphorique,  de  pré- 
férence sous  la  forme  de  superphosphate. 


FAÇONS  CULTURALES 

Certains  cultivateurs  et  spécialistes  dans  la  culture  de  l'arachide  con- 
seillent, pendant  les  dernières  cultures  de  rejeter  un  peu  de  terre  vers  le 
collet  des  plantes,  de  façon  que  les  jeunes  fleurs  d'arachide  trouvent  plus 
facilement  l'endroit  oîi  former  les  gousses;  mais  cette  pratique  est,  au  con- 
traire, condamnée  par  d'autres  praticiens.  M.  Rambo  dit  :  «  N'entassez  pas 
la  poussière  autour  des  plantes  car  vous  ne  le  ferez  qu'aux  dépens  de  la 
récolte;  les  plantes  commencent  à  fleurir  au  ras  du  sol  et  un  amas  de  terre 
autour  d'elles  est  cause  de  la  flétrissure  de  ces  fleurs  et  c'est  la  perle  de  la 
récolte  inférieure.  Nous  perdîmes  notre  première  récolte  en  entassant  de  la 
poussière  autour  des  plantes  et  en  essayant  B'épargner  un  coup  de  houe. 
Evitez  cette  erreur  par  tous  les  moyens  ». 

Les  arachides  ne  doivent  plus  être  dérangées  dès  qu'elles  commencent 
à  former  leurs  gousses.  Aussi  est-il  essentiel  d'avoir  bien  nettoyé  le  sol 
auparavant,  car  c'est  un  travail  extrêmement  pénible  que  de  récolter  des 
arachides  envahies  par  les  mauvaises  herbes. 


27U  — 


INSTRUMENTS 


La  culture  de  larachide  se  fait  toujours  gn  ligne  et  les  instruments  déjà 
utilisés  pour  la  culture  du  maïs  et  du  coton  peuvent  aussi  être  employés. 
Cependant,  pour  les  premières  cultures,  un  instrument  spécial  appelé 
«  weeder  »  a  été  imaginé.  Cet  appareil,  comme  silhouette  générale,  rappelle 
un  râteau  à  cheval,  mais  les  dents,  au  lieu  d'être  disposées  sur  une  seule 
rangée,  sont  fixées  en  chicane  sur  3  madriers  parallèles  de  bois  ou  3  fers  a 
cornières  et  de  telle  façon  que  les  dents  arrière  passent  dans  l'intervalle  des 
dents  précédentes  quand  l'instrument  est  en  travail. 

La  dent  est  constituée  par  une  lame  de  fer,  courbe  dans  sa  partie 
supérieure,  et  aplatie  pour  se  fixer  plus  facilement  au  bâti;  la  partie  infé- 
rieure est  cylindrique.  Lorsque  l'appareil  est  attelé,  en  position  de  marche, 
l'extrémité  inférieure  de  la  dent  se  trouve  verticale  et  de  façon  à  ne  péné- 
trer que  de  quelques  centimètres  dans  le  sol. 

Les  dents  (disposées  en  chicane)  tracent  sur  le  sol  des  raies  distantes 
d'environ  5  cm.  Sur  chaque  banc  il  y  a  12  dents.  La  largeur  du  travail  est  de 
1  m.  80. 

Deux  timons  légers  permettent  l'attelage  d'un  mulet  et  deux  manche- 
rons à  l'arrière  servent  à  la  direction  :  l'appareil  est  extrêmement  léger  et 
sa  conduite  très  facile. 

Le  coût  de  l'instrument  est  de  17  à  20  dollars  et  il  est  construit  par 
de  nombreuses  maisons.  Celui  qui  nous  a  été  recommandé  comme  le  meil- 
leur à  la  Station  Expérimentale  de  Florence,  est  le  Hallock  weeder  fabri- 
qué par  Avery  et  Sons,  à  LouisviUe,  Indiana. 

Avant  que  les  plantes  d'arachides  ne  percent  le  sol  ou  lorsqu'ils  sont 
encore  très  jeunes,  l'instrument  est  passé  une  première  fois  diagonalement, 
par  rapport  aux  lignes  d'arachides,  dans  le  champ;  les  dents  grattent  et 
arrachent  les  mauvaises  herbes  à  racines  superficielles  qui  tiennent  moins 
au  sol  que  les  arachides  à  racines  pivotantes;  5  ou  C  jours  après,  on  fait  do 
nouveau  passer  l'appareil  dans  une  direction  perpendiculaire  à  la  pre- 
mière. Les  arachides  ne  souffrent  aucunement  de  ces  façons  culturales  don- 
nées à  la  terre. 

Le  «  weeder  »  permet  non  seulement  de  lutter  contre  les  mauvaises 
herbes  qui  semblent  être  une  plaie  des  cultures  aux  Etals-Unis,  mais  il 
permet  aussi  de  maintenir  toute  la  surface  du  champ  pulvérulen  et  de  con- 
server dans  le  sol  toute  l'humidité  :  c'est  toujours,  en  somme,  la  formule 
du  «  dry  farming  »  et,  à  ce  titre,  ce  cultivateur  mérite  absolument  d'être 
introduit  au  Sénégal  où  il  nous  semble  appelé  à  rendre  de  grands  services. 
Il  faut  noter,  d'autre  part,  que  c'est  un  instrument  très  simple  et  facile  à 
confectionner  sur  place.  Cet  instrument  fait  un  travail  excellent,  mais  qu'il 
serait  bon  de  compléter  en  ramassant  les  mauvaises  herbes  ainsi  arrachées 
à  l'aide  d'un  râteau  à  dents  usées,  ainsi  que  le  conseille  M.  Rambo. 

Le  nettoyage  et  la  pulvérisation  du  sol  se  continuant  aussi  longtemps 
que  les  arachides  ne  couvrent  pas  le  sol  par  des  cviUures  faites  en  suivant 
les  espaces  compris  entre  les  rangées  :  tout  instrument  analogue  à  nos 
houes  peut  être  employé  dans  ce  but.  Très  généralement  en  Amérique,  on 
utilise  l'instrument  dénommé  sweep  et  constitué  par  un  fer  en  forme  de 
lance  très  large  monté  sur  un  nge  en  liois,  tiré  par  un  animal  et  guidé  à 
l'aide  de  mancherons. 

5  à  6  cultures  sont  quelquefois  nécessaires. 


—  2ri  — 

Enfin,  quelques  cultivateurs  font  passer  sur  les  plantes,  avant  la  der- 
nière culture,  un  léger  rouleau  qui,  en  les  couchant,  aurait  pour  But  de 
faciliter  la  formation  des  fruits  en  rapprochant  les  fleurs  du  sol,  mais  rien 
ne  justifie  ce  procédé  qui,  au  contraire,  favorise  le  dévLlopi)oinent  des  gous- 
ses vides. 


Le  semis  est  l'opération  la  plus  importante  do  la  culture;  do  bonnes 
graines  plantées  en  temps  opportun  et  dans  de  bonnes  conditions  culturales 
sont  seules  capables  d'assurer  une  bonne  récolte. 

Les  façons  culturales  qui  seront  données  au  cours  de  la  végétation  de 
U  plante,  pourront  certainement  influer  sur  le  rendement;  mais  ces  façons 
culturales  auraient  une  action  beaucoup  plus  restreinte  si  déjà  un  bon 
semis  n'avait  jiermis  d'obtenir  dans  le  champ,  des  plantes  saines  et  vigou- 
reuses, dans  les  meilleures  conditions  favorables  à  leur  développement. 

Le  premier  point  important  est  de  s'assurer  une  bonne  semence  dont 
on  connaisse,  autant  que  possible,  l'origine.  Les  Américains  ont,  du  reste, 
fort  bien  compris  Yinipvrtance  que  peut  avoir  le  choix  de  la  semence  et 
dans  toutes  leurs  cultures,  la  sélection  des  graines  joue  un  rôle  primordial; 
que  ce  soit  pour  le  blé,  le  tabac,  le  mais,  le  coton,  ils  sélectionnent  avec 
le  plus  grand  soin  et  de  façon  continue.  Notamment,  pour  ces  deux  derniè- 
res plantes  des  résultats  extrêmement  intéressants  ont  été  obtenus  (coton 
donnant  3  balles  à  l'acre,  1.678  kilos  à  l'hectare);  des  fermes  entières  sont 
attachées  à  la  sélection  des  graines  et  vivent  du  produit  de  la  vente  des 
graines. 

Les  méthodes  utilisées  par  les  Américains  pour  la  production  de  leurs 
graines  ont  été  appliquées  à  la  production  des  graines  d'arachide  et  leurs 
stations  expérimentales  travaillent  en  orientant  leurs  études  exclusivement 
du  côté  pratique.  A  la  Station  de  Pee  Dee  près  de  Florence,  par  exemple, 
on  cherche  à  obtenir  des  plantes  produisant  un  plus  grand  nombre  de 
gousses  par  pied  et  touTes  les  gousses  ayant  un  même  nombre  de  graines. 
Des  gousses  égales  sont,  en  effet,  très  importantes  au  point  de  vue  du  cali- 
brage des  machines. 

M.  Miller,  Directeur  de  cette  Station,  a  constaté  que  les  meilleurs  ren- 
dements pour  la  variété  espagnole  sont  obtenus  avec  les  arachides  à  deux 
pois,  et  que  ce  caractère  est  le  plus  constant,  les  gousses  à  une  et  trois  grai- 
nes ne  se  reproduisent  pas  très  régulièrement. 

Nous  n'avons  pas  eu  connaissance  de  fermes  se  livrant,  à  la  sélection 
de  l'arachide  et  le  produit  des  stations  expérimentales  est,  d'autre  part,  tout 
à  fait  insuffisant  par  rapport  à  l'importance  des  cultures.  Ce  sont  les  usi- 
nes de  nettoyage  et  d'écossage  ou  encore  les  huileries  (celle  de  Charleston, 
par  exemple),  qui  assurent  l'approvisionnement  en  graines  des  cultiva- 
teurs. Les  arachides  de  semences  sont  tirées  des  meilleurs  lots  de  graines, 
soigneusement  écossées  et  triées,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  les  usi- 
nes se  créent  ainsi  un  revenu  important,  car  ces  graines  sont  vendues  à  un 
prix  élevé,  20  cents  la  livre  (pound);  mais,  par  contre,  le  cultivateur  est 
certain  d'avoir  un  produit  de  bonne  qualité. 

Il  faut  que  les  arachides  destinées  à  être  ensemencées  soient  décos- 
sées  peu  de  temps  avant  la  plantation.  Cel  est  nettement  démontré  par  les 
expériences  effectuées  à  la  Station  de  Pee  Dee  par  M:  Miller  qui  ense- 


—  272  — 

mença  sur  des  planches  voisines  de  dimensions  égales,  le  même  jour,  des 
arachides  écossées  : 

La  veille  de  la  plantation; 
2  jours  avant  la  plantation; 
8  jours  avant  la  plantation; 

15  jours  avant  la  plantation; 
1  mois   avant  la  pUmtation; 

90  jours  avant  la  plantation; 

Les  premières  germèrent  parfailement,  celles  écossées  depuis  8  et 
15  jours  donnèrent  déjà  beaucoup  de  manquants,  celles  écossées  depuis  un 
mois  en  donnèrent  un  très  grand  nombre;  et  pour  les  arachides  écossées 
depuis  trois  mois,  la  germination  fut  à  peu  près  nulle. 

D'autre  part,  les  expériences  eflectuées  à  Pee  Dee  par  M.  Miller, 
ont  prouvé  que  l'arachide  est  très  sensible  à  la  sélection  et  que  l'on  peut, 
par  cette  opération,  augmenter  la  production.  Les  graines  doivent  être 
sélectionnées  de  plantes  mûres  produisant  le  plus  grand  nombre  de  gousses 
bien  mûres  et  toutes  de  mêmes  dimensions. 

Pendant  longtemps,  on  ne  planta  que  des  graines  écossées  et  ce  n'est 
que  depuis  quelques  aimées  et  seulement  dans  quelques  régions,  que  l'on 
sème  des  graines  en  coques.  Les  graines  de  semence  devraient  être  écos- 
sées à  la  main,  car  la  gommule  peut  être  abimée  par  les  machines,  et  c'est 
ainsi  que  l'on  fait  encore  en  Virginie  pour  les  variétés  Jumbo;  mais,  pour 
les  variétés  à  huile  (courantes  et  espagnoles)  l'écossage  est  fait  partout  à 
la  machine. 

Le  semis  de  la  graine  nue  présente  les  avantages  suivants  : 

1"  On  est  plus  certain  de  la  qualité  des  graines; 
2°  La  germination  est  un  peu  plus  hâtive; 
3°  On  évite  d'avoir  deux  ou  trois  plantes  au  même  point; 
4°  Les  semoirs  existant  actuellement  sont  seulement  disposés  pour  les 
graines  sans  coques. 

Mais  l'écossage  est  un  travail  long  et  coûteux  qui  augmente  beaucoup 
le  prix  de  la  graine.  Cependant  si  l'on  a  soin  de  prendre  des  gousses  bien 
conformées,  il  y  a  toute  chance  pour  que  la  graine  qui  se  trouve  à  l'inté- 
rieur de  c€s  gousses  soit  de  bonne  qualité. 

Mais,  d'un  autre  cùté,  si  par  suite  de  sécheresse,  la  germination  ne  se 
fait  pas;  la  graine  nue  s'abime  vite  dans  le  sol  et  il  peut  être  nécessaire  de 
recommencer  le  semis,  alors  que  la  graine  en  coque  se  conserve  très  long- 
temps. Quelques  constructeurs  offrent,  maintenant,  des  semoirs  capables 
de  semer  les  arachides  en  coques.  Aussi,  chaque  fois  qu'il  n'y  a  pas  d'incon- 
vénient à  avoir  deux  ou  trois  plantes  se  développant  au  même  point,  et 
c'est  le  cas  pour  la  variété  espagnole,  certains  cultivateurs  américains  esti- 
ment qu'il  peut  y  avoir  une  sérieuse  économie  à  utiliser  les  graines  en 
coques;  on  évite  aussi,  quand  on  n'est  pas  certain  de  la  provenance  des  grai- 
nes, le  risque  de  semer  des  arachides  depuis  longtemps  écossées  et  qui 
ont  perdu  une  partie  de  leur  faculté  germinative. 

Beaucoup  de  cultivateurs,  semant  la  variété  espagnole,  font  tremper 
la  graine  non  écossée,  pendant  quelques  heures.  Ce  trempage  hâte  la  ger- 
mination, mais  si,  pour  une  raison  quelconque,  le  semis  est  différé,  la 
graine  trempée  est  perdue  et  cette  pratique  n'est  à  conseiller  que  dans  les 
cas  extrêmes.       . 


—  ra  - 

Le  semis  se  tait,  aux  Etals-Unis,  au  prialenips,  dès  que  le  sol  est 
assez  chaud  pour  assurer  une  germination  rapide  :  c'est  là  une  condition 
que  les  Américains  considèrent  comme  indispensable. 

Dans  le  nord  (Virginie  et  Claroline  du  Nord),  où  l'on  cultive  les  variétés 
à  grosses  gousses  qui  demandent  environ  -i  mois  pour  fructiiier  et  mûrir  et 
où  les  froids  précoces  sont  à  craindre,  il  n'y  a  qu'une  époque  de  semis,  vers 
le  début  du  mois  de  mai. 

Dans  le  sud,  où  les  gelées  précoces  ne  sont  pas  à  redouter,  le  semis 
peut  être  échelonné  sur  une  plus  grande  période.  On  peut  semer  dès  que  lo 
sol  est  assez  chaud  pour  que  la  germination  soit  rapide,  de  faivon  que  la 
graine  ne  perde  pas  son  pouvoir  germinatif  et  puisse  prendi-e  possession 
du  sol  avant  les  mauvaises  herbes  dont  le  développement  dans  ces  régions 
est  absolument  extraordinaire. 

Ces  conditions  de  chaleur  et  d'humidité  sont  réunies  dans  les  Etats  du 
sud,  Floride  et  sud  de  la  Géorgie,  environ  à  partir  du  15  avril,  un  peu 
plus  tard  dans  les  Etats  situés  plus  au  nord.  Les  semis  commencent  alors  à 
cette  date  et  vont  jusqu'au  1"'  juillet,  mais  les  arachides  semées  vers  cette 
dernière  date  et  qui,  théoriquement,  pourraient  encore  donner  de  belles 
récoltes,  nous  ont  paru  donner  des  rendements  bien  inférieurs  à  ceux  obte- 
nus d'arachides  semées  au  commencement  de  la  saison. 

La  profondeur  d'enfouissement  de  la  graine  dépend  de  la  nature  du  soi 
et  de  son  état  d'humidité.  Dans  les  sols  lourds,  les  graines  seront  déposées 
presqu'en  surface  de  3/4  à  1  1/2  pouce  de  profondeur;  dans  les  sols  légers, 
il  faudra  les  recouvrir  de  deux  pouces  de  terre. 

De  même,  dans  un  sol  gardant  son  humidité,  il  faudra  planter  moins 
profond,  car  la  graine  enfouie  serait  sujette  à  pourrir. 

La  quantité  de  semence  nécessaire  pour  un  hectare  varie  naturelle- 
ment avec  les  distances  adoptées  pour  le  semis.  Pour  une  bonne  terre  et 
pour  la  variété  espagnole,  on  compte  30  pounds  de  noix  écossées  à  l'acre, 
soit  1/3  de  quintal  à  l'hectare. 

La  graine  valait  cette  année,  20  cents  le  pound,  ce  qui  porte  la  dépense 
à  15  dollars  par  hectare. 

Les  arachides  sont  toujours  semées  en  ligne;  très  souvent,  le  sol  est 
d'abord  marqué  avec  un  traceur  qui  couvre  le  champ  de  sillons  également 
espacés  à  la  distance  voulue,  puis,  dans  les  sillons  ainsi  creusés,  on  dépose 
l'engrais  et  l'on  fait  ensuite  passer  le  semoir  à  graines. 

Les  semoirs  employés  sont  toujours  de  petites  dimensions.  Ils  ne 
sèment  qu'une  ligne  à  la  fois,  rarement  deux,  et  se  rapportent  tous  à  peu 
près  à  un  même  modèle  qui  se  compose  : 

D'une  caisse  en  bois  dans  laquelle  on  met  la  graine.  Les  graines  sont 
puisées  dans  cette  caisse,  soit  par  un  plateau  perforé,  soit  par  une  chaîne  à 
godets  qui  verse  la  semence  dans  un  tube.  Ce  tube  déverse  les  graines  dans 
une  petite  rigole  ouverte,  dans  le  sillon  creusé  par  le  marqueur,  par  une 
lame  en  fer  de  lance  située  à  la  partie  inférieure  avant  de  l'appareil;  à 
l'arrière,  une  roue  en  fonte  ramène  la  terre  sur  la  graine  et  opère  un  léger 
tassement.  Deux  mancherons  facilitent  la  conduite  de  l'appareil. 

Ce  semoir  de  dimensions  réduites,  est  très  léger  et  très  facile  à  con- 
duire et -un  animal  même  faible,  peut  le  tirer  très  facilement. 

Il  faut  prendre  soin  de  ne  pas  avoir  un  semoir  mal  équilibré  et  ayant 
des  tendances  à  balancer;  pour  cela,  il  ne  faut  pas  agir  sur  les  mancherons 
soit  en  les  soulevant,  soit  en  les  appuyant  vers  le  sol,  car  alors  la  profon- 


—  274  — 

deur  d'enfouissement  des  graines  varie  et  la  germination  est  très  irrégu- 
lière. De  même,  si  le  sol  a  été  labouré  en  billons,  il  faut  semer  sur  le  som- 
met des  billons,  sinon  on  s'expose  à  enterrer  des  graines  trop  profondé- 
ment. 

A  l'aide  d'un  tel  semoir,  il  est  possible  de  semer  environ  un  hectare  et 
demi  par  jour. 

Le  semoir  qui  nous  a  été  recommandé  comme  le  meilleur  est  l'Appo- 
matox  Perfect  Peanut  Planter,  construit  à  Pétersburg  (Virginie).  Le  prix 
de  ces  appareils  est  d'environ  25  dollars. 


ARR.\CH.\GE 

Les  arachides  arrivées  à  maturité  doivent  être  retirées  du  sol.  L'arra- 
chage est  une  opération  assez  délicate,  car  il  faut  tout  d'abord  déterminer 
l'époque  la  plus  favorable,  celle  où  la  plus  grande  partie  des  gousses  est 
mûre,  puis  assurer  l'exécution  qui  demande  une  main-d'œuvre  considéra- 
ble par  suite  de  l'insuffisance  des  machines  de  récolte  employées  jusqu'à 
ce  jour. 

L'époque  de  récolte  ne  peut  être  déterminée  d'une  façon  précise  et  uni- 
forme par  suite  des  différences  de  climat,  des  différences  de  sol,  et  des 
diverses  variétés  cultivées  aux  Etats-Unis. 

Lorsqu'on  a  une  surface  assez  importante  d'arachides  à  récolter,  il  faut 
commencer  le  travail  assez  tôt  pour  que  toute  la  récolte  soit  terminée  avant 
que  le  mauvais  temps  n'arrive  ou  que  les  gousses  ne  soient  trop  mûres  et 
commencent  à  germer. 

Beaucoup  de  débutants  dans  la  culture  ont  une  tendance  à  arracher 
trop  tôt.  Toutefois,  cette  année,  dans  la  Caroline  du  Sud,  l'arrachage  a  dû 
être  exécuté  de  bonne  heure,  avant  même  que  la  maturation  ne  fut  arrivée 
à  son  degré  maximum,  à  cause  de  l'envahissement  des  mauvaises  herbes 
qui,  par  place,  menaçaient  d'anéantir  les  récoltes. 

Quand  les  arachides  approchent  de  leur  maturité,  le  feuillage  prend 
une  coloration  jaunâtre  qui  s'accentue  de  plus  en  plus,  puis  les  feuilles 
commencent  à  tomber.  Quand  on  secoue  les  gousses  mûres,  on  entend  la 
graine  remuer  et  l'intérieur  du  fruit  a  une  teinte  noirâtre,  tandis  que  la 
gousse  non  mûre  contient  une  matière  blanche  qui  recouvre  les  parois 
internes  et  empêche  la  graine  de  remuer. 

Quand  les  gousses  sont  récoltées  avant  maturité,  celte  matière  blanche 
se  dessèche  et  la  graine  insuffisamment  mûre  se  ratatine  et  la  perte  en 
poids  est  assez  forte. 

Dans  chaque  cas,  le  cultivateur  est  donc  seul  juge  pour  apprécier  le 
moment  où  les  conditions  de  maturation  sont  les  meilleures  et  où  la  récolte 
peut  être  arrachée. 

Une  méthode  un  ixni  particulière  d'arrachage,  intéressante  à  noter,  a 
été  employée  par  un  fermier  des  environs  de  Charleslon.  A  l'aide  d'une  fau- 
cheuse, il  a  coupé  la  partie  supérieure  des  plantes,  puis  a  traité  ce  fourrage 
comme  on  traite  une  luzerne  ordinaire.  Après  cette  opération,  à  l'aide  d'une 
charrue,  il  a  arraché  la  partie  inférieure  des  plantes  restées  en  terre  avec 
les  gousses  adhérentes;  les  racines  et  les  gousses  furent  laissées  quelques 
heures  au  soleil  pour  sécher,  puis  rassemlilées  avec  un  râteau  à  cheval  et 
mises  directement  en  grange.  Il  apparaît  très  nettement  que  cette  méthode 


est  la  plus  expédilivo  ol  la  moins  dispendieuse  et  celle  dcnmndanl  le  moins 
do  main-d'œuvre;  mais  il  faudrait  savoir  ce  que  vaudront  les  noix;  le  fer- 
mier ne  compte  imtlrc  que  l'année  prochaine  si  les  prix  de  vente  de  l'ara- 
chide se  relèvent.  Dana  le  cas  contraire,  gousses  et  racines  serviront  de 
fourrage  pour  les  animaux. 

«  CUBC<G  » 

Par  ce  ternie  de  «  curing  »,  il  faut  entendre  l'opération  que  l'on  fait, 
subir  aux  arachides  en  les  nietlaut  eu  petites  meules  aussitôt  après  l'arra- 
chage, pendant  au  moins  2  ou  4  semaines. 

Certains  agriculteurs  prétendent  que  cette  opération  a  pour  but  de  per- 
mettre la  maturation  de  tous  les  fruits  qui  n'étaient  pas  complètement 
mûrs  au  moment  de  l'arrachage  et  qui  continuent  à  mûrir  aux  dépens  de 
la  plante  qui  se  dessèche  lentement.  La  seule  raison  vraiment  apparente 
du  «  curing  »  est  que  les  noix  se  dessèchent  lentement  sans  se  rider  et  sans 
que  les  gousses  perdent  leur  couleur.  Mais  il  ne  semble  pas  que  ce  procédé 
ait  une  influence  sur  la  valeur  et  la  quantité  de  l'huile. 

La  mise  en  meules  est  un  travail  long  et  coûteux.  On  plante  dans  le 
champ,  à  l'aide  d'une  barre  spéciale  en  fer  ou  simplement  avec  une  barre 
de  mine,  des  pieux  d'environ  2  mètres  de  long  et  d'une  dizaine  de  centi- 
mètres de  diamètre.  Ces  pieux  sont  enfouis  de  30  à  40  centimètres  dans  le 
sol  qui  est  fortement  tassé  contre  les  pieus.  Au  pied  de  ces  poteaux  et  à 
environ  20  cm.  au-dessus  du  sol,  on  cloue  horizontalement  et  à  angle  droit 
deux  lattes  de  bois  de  40  cm.  de  long. 

Les  plantes,  après  l'arrachage,  sont  laissées  quelques  heures  sur  le  sol, 
environ  3  ou  4,  le  temps  de  leur  permettre  de  se  débarrasser  de  l'humidité 
ou  de  la  rosée.  Généralement,  les  plantes  arrachées  le  matin,  sont  mises 
en  meules  l'après-midi. 

Sur  les  lattes  disposées  au  pied  du  poteau,  on  pose  quelques  plantes  qui 
forment  le  plancher  de  la  meule;  au-dessus,  on  arrange  par  couches  les 
pieds  d'arachides  en  ayant  soin  de  mettre  les  noix  à  l'intérieur,  près  du 
pied  central.  Lorsque  la  meule  a  atteint  la  hauteur  voulue  (hauteur  a'un 
homme)  on  la  termine  en  pointe  et  on  la  couvre  de  foin  sec  :  il  faut  éviter 
de  mettre  une  couverture  trop  lourde  ou  imperméable  (telle  qu'une  bâche) 
ou  des  herbes  humides,  ce  qui  amènerait,  par  manque  de  circulation  d'air, 
la  fermentation  de  la  meule  et  sa  pourriture. 

Des  expériences  suivies,  qui,  du  reste,  sont  en  cours  à  la  Station  Expé- 
rimentale de  Pee  Dee,  sont  nécessaires  pour  déterminer  exactement  les  con- 
ditions d'emploi  du  «  curing  »  et  les  résultats  qu'il  fournit. 

Ces  r&ultats  seront  d'autant  plus  intéressants  à  connaître  que  le 
«  curing  »  demande  une  mise  de  fonds  considérable  tant  pour  les  pieux 
que  pour  la  main-d'œuvre  nécessaire  à  la  mise  en  meules  et  il  est  tout  à  fait 
intéressant  de  savoir  si  les  bénéfices  réalisés  sont  en  rapport  avec  les 
dépense.-  occasionnées  par  l'emploi  de  cette  pratique.  Du  reste,  dans  plu- 
sieurs fermes  que  nous  avons  visitées  le  «  curing  »  n'est  pas  employé. 


Depuis  une  dizaine  d'années,  des  machines  spéciales  pour  le  battage 
des  arachides  ont  été  imaginées.  L'une  d'elles,  la  Lilliston,  fabriquée  par  la 


—  216  — 

National  Machine  Corporation  de  Suffolk,  Va.,  pai'aîl  être  la  meilleure. 
Elle  nous  a  été  recommandée  de  façon  unanime  comme  étant  préférable  à 
toute  autre. 

Elle  a,  en  effet,  sur  les  autres  machines  similaires,  les  avantages  sui- 
vants : 

1"  Elle  ne  comporte  pas  de  plans  secoueurs,  par  conséquent,  la 
machine  est  moins  sujette  à  la  dislocation  causée  par  de  violentes  secousses; 

2°  Le  ventilateur  se  décharge  à  l'arrière  de  la  machine,  tandis  que  le 
foin  sort  en  avant  et  les  arachides  au  centre.  De  cette  façon,  les  deux  pro- 
duits importants,  foin  et  arachides,  ne  sont  pas  souillés  par  les  poussières 
provenant  du  battage. 

3°  L'appareil  de  nettoyage  des  arachides  et  l'appareil  qui  enlève  les 
petites  tiges  restant  fixées  aux  gousses,  font  partie  intégrante  de  la  machine 
tandis  que  dans  les  autres  systèmes,  c'est  un  mécanisme  séparé. 

La  machine  se  compose  : 

1°  D'une  table  d'alimentation,  T,  sur  laquelle  les  plants  d'arachides 
sont  jetés  à  la  fourche,  un  homme  les  étend  et  les  égrène  dans  la  machine; 

2°  D'un  hérisson,  A,  fixe,  formé  d'une  trentaine  de  pièces  de  bois  por- 
tant chacune  une  douzaine  de  dents  dont  la  partie  supérieure  est  roulée  en 
spire  pour  faire  ressort; 

3°  D'une  chaîne  sans  fin,  B,  portant  des  barres  métalliques  munies  de 
dents  pouvant  passer  entre  celles  du  hérisson.  Ces  barres  sont  disposées  sur 
la  chaîne  sans  fin,  tous  les  50  cm.  En  tournant,  la  chaîne  sans  fin  entraîne 
les  dents  qui  forcent  les  plantes  d'arachides  à  passer  dans  le  peigne  formé 
par  le  hérisson.  Les  gousses  sont  arrachées  et  tombent  sur  le  grillage,  C,  à 
larges  mailles,  tandis  que  le  foin  est  entraîné  vers  l'extrémité  de  l'appareil 
où  un  homme  muni  d'une  fourche  l'évacué.  On  jDeut  le  faire  passer  immé- 
diatement à  la  presse; 

4"  Du  grillage  métallique,  C,  qui  laisser  passer  les  noix; 

5°  D'une  toile  sans  fin  montée  sur  les  rouleaux,  0,  qui  se  déroule  en 
sens  inverse  de  la  chaîne  sans  fin,  B,  entraîne  les  gousses  et  les  déverse 
enE; 

6°  Les  gousses  tombent  sur  une  autre  toile,  E,  qui  les  emmène  au  ven- 
tilateur, F.  Sous  l'action  du  courant  d'air,  les  feuilles,  les  poussières  et  les 
tiges  sont  expulsées; 

7°  Les  arachides  suivant  leur  course,  tombent  dans  le  tambour  métalli- 
que, G,  tournant  de  gauche  à  droite  sur  un  axe  légèrement  incliné  sur 
l'horizontale;  ce  tambour  est  muni  de  petites  fenêtres  rectangulaires  qui 
laissent  tomber  les  poussières  et  les  cailloux  qui'  ont  échappé  à  ''action  du 
ventilateur; 

8°  Dans  le  tambour  en  tôle,  K,  tournant  de  droite  à  gauche,  les  gousses 
munies  de  tiges  sont  soumises  à  l'action  d'une  série  de  scies  circulaires.  S, 
tournant  en  sens  inverse  du  tambour  et  qui  sectionnent  les  tiges  encore 
adhérentes  au  gousses.  Los  débris  de  tiges  tomlient  à  travers  les  ouvertures 
verticales.  A  la  sortie  du  tambour,  les  arachides  sont  reçues  dans  des  sacs. 

Les  arachides  provenant  de  cette  machine  sont  relativement  propres 
et  peuvent  être  mises  ainsi  sur  le  marché. 

Le  travail  est  convenablement  exécuté,  le  pourcentage  de  noix  cassées 
est  faible;  le  seul  reproche  qu'on  puisse  faire  est  que  beaucoup  de  feuilles 
sont  arrachées  et  que,  par  suite,  le  foin  perd  de  sa  valeur. 


—  277  — 

Pour  actionner  la  batteuse,  un  moteur  de  6  à  7  HP  est  nécessaire 
(La  Maison  vend  avec  la  machine  un  moteur  de  4  HP,  mais  il  est  insuf- 
fisant). 

Pour  la  conduite  de  cette  machine,  il  faut  5  hommes  : 

1  au  moteur; 

1  pour  charjrer  les  arachides  sur  lo  tablier; 

1  pour  alimenter; 

i  pour  enlever  le  foin; 

1  pour  récolter  les  arachides. 

Le  rendement  est,  pour  une  journée  de  dix  heures  de  travail,  d'environ 
200  boisseaux  (72  hectolitres). 

Son  prix  est  actviellement  de  550  dollars. 

Tous  les  cultivateurs  ne  possèdent  pas  cette  machine  dont  le  prix  est 
élevé,  et  bien  souvent,  font  leur  battage  en  louant  un  appareil.  Le  prix  de 
la  location  varie  avec  le  coût  de  la  main-d'œuvre  dans  la  région.  Dans  la 
Caroline  du  Sud,  il  était  compris  entre  10  et  14  dollars  pour  la  machine 
seule. 


Après  le  battage,  le  travail  à  la  ferme  est  terminé  et  le  produit  est 
vendu  directement  par  le  fermier,  soit  aux  huileries,  soit  à  des  usines  qui 
donnent  un  nettoyage  complémentaire  ou  qui  écossent  les  arachides. 

Quelle  que  soit  leur  destination  ultérieure,  presque  toujours  les  ara- 
chides subissent  une  manipulation  qui  consiste  dans  un  nettoyage  complé- 
mentaire et  quelquefois,  un  écossage.  H  semble  que  l'on  veuille  tenir  secrè- 
tes les  pratiques  du  nettoyage  et  de  l'écossage;  aucune  brochure,  en  effet,  ne 
donne  de  détails  sur  les  appareils  employés  et  il  est  extrêmement  difficile 
de  pénétrer  dans  les  usines. 

Voici,  cependant,  le  dispositif  dont  nous  avons  pu  voir  les  lignes  géné- 
rales à  l'usine  de  Charleston  : 

Les  arachides  destinées  au  nettoyage  sont  vidées  sur  le  plancher  de 
l'usine  près  d'un  trou,  0.  Un  ouvrier  armé  d'une  pelle,  les  verse  dans  l'ori- 
fice où  elles  sont  happées  par  un  courant  d'air  violent  qui  les  entraîna  à 
travers  la  conduite  A,  et  déversées  dans  le  trémie  B.  Cette  trémie  alimente 
un  appareil  formé  d'un  cylindre  fixe  en  bois  d'environ  1  m.  50  de  long  et 
deOm.  80  de  diamètre,  à  l'intérieur  duquel  tourne  un  cylindre  formé  d'une 
toile  métallique  et  munie  de  petites  lames  ou  de  brosses  suivant  les  géné- 
ratrices. La  terre  restant  adhérente  aux  gousses  est  ainsi  enlevée  ainsi  que 
les  débris  de  tiges  qui  peuvent  encore  subsister.  A  la  sortie  du  cylindre,  les 
arachides  passent  dans  une  grande  chambre  E,  de  6  mètres  de  long  et  de 
2  mètres  de  côté,  munie  de  poches,  F  et  G,  dans  lesquelles  se  déposent  les 
saletés  (terre,  poussière,  cailloux,  débris  de  tiges). 

De  là,  les  gousses  passent  sur  un  appareil  secoueur  H,  de  5  à  6  mètres 
de  long  et  de  i  mètre  de  large,  formé  d'un  crible  métallique  au  travers 
duquel  peuvent  passer  les  débris  de  tiges.  Un  ouvrier  surveille  le  travail  et 
élimine  les  corps  étrangers  de  même  grosseur  que  les  gousses  ainsi  que  les 
noix  défectueuses. 

Arrivées  en  I,  les  arachides  destinées  à  la  vente  en  coque  sont  mises 
en  savjs.  Quelquefois,  elles  sont  passées  dans  un  autre  tambour  avec  de  la 
poussière  de  marbre  pour  les  polir. 


278  — 


PRIX  DE  REVIENT  DE  LA  CULTURE  DE  L'ARACHIDE 

Le  prix  de  revient  de  la  culture  de  l'arachide  aux  Etals-Unis,  semble 
extrtMnement  variable  d'une  région  à  l'autre  et,  dans  une  même  région,  on 
constate  des  différences  très  sensibles  entre  les  divers  cultivateurs. 

Il  est  à  remarquer,  du  reste,  que  relativement  peu  de  fermiers  ont  une 
nolion  nette  des  travaux  et  des  fumures  qui  sont  nécessaires  à  leurs  terres 
ou  propres  à  la  culture  entreprise;  d'une  année  à  l'autre,  le  prix  de  revient 
d'une  même  récolte  peut  être  fortement  influencé  par  l'emploi  de  procédés 
de  culture  différents  résultant  de  la  réclame  faite  en  faveur  de  tel  ou  tel 
nouveau  produit  ou  de  telle  nouvelle  méthode. 

En  prenant  toutefois  comme  type  une  culture  d'arachide  dont  le  semis 
a  été  effectué  au  printemps  (par  conséquent,  culture  principale),  les  frais 
peuvent  s'établir  de  la  façon  suivante  : 

1°  Prix  de  la  terre.  —  Dans  les  divers  Etats  du  Sud,  le  prix  de  location 
est  en  moyenne  de  10  à  12  dollars  l'acre,  certaines  terres,  de  toute  première 
qualité,  situées  près  d'une  localité,  peuvent  être  louées  à  des  prix  bien  supé- 
rieurs, jusqu'à  20  dollars.  Mais,  dans  ces  fermes,  on  ne  fait  pas  alors  d'ara- 
chides mais,  généralement,  de  la  culture  maraîchère.  Le  prix  de  10  à  12  dol- 
lors  s'entend  pour  la  terre  et  les  dépendances  de  la  ferme,  mais  la  maison 
d'habitation  n'est  jamais  comprise  dans  ce  loyer.  Ceci  tient  à  ce  que  cer- 
taines fermes  n'ont  pas  de  maison  d'habitation,  le  fermier  n'habitent  pas 
sur  sa  propriété  et  laissant  la  direction  de  la  culture  à  un  contre-maître  noir. 
S'il  existe  une  maison  d'habitation,  elle  fera  l'objet  d'une  location  s}>éciale; 

2°  Travaux  de  préparation  de  la  terre  :  labour  et  hersage.  —  Ces  tra- 
vaux effectués  ainsi  que  nous  l'avons  indiqué,  doivent  être  estimés  à  envi- 
ron 5  dollars  l'acre; 

3°  Engrais.  —  De  tous  les  renseignements  recueillis,  il  résulte  que  la 
dépense  moyenne  pour  l'acre  est  de  12  dollars,  le  chiffre  est  lui  aussi  très 
variable  puisqu'il  dépend  de  la  quantité  d'engrais  et  de  la  qualité  de  celui- 
ci;  les  doses  employées  sont  très  différentes  suivant  les  régions  et  les  fer- 
mes, allant  du  simple  au  double  (l'engrais  ét<ant  même  parfois  complète- 
ment supprimé)  :  d'autre  part,  si  on  effectue  un  chantage,  la  différence  est 
encore  plus  grande,  puisque  les  applications  de  calcaire  sont  de  l.OOO  à 
2.000  pounds  à  l'acre; 

4°  Semences.  — -  Il  faut  30  pounds  de  graine  à  20  cents  le  pound,  soit 
6  dollars; 

B"  Travaux  d'entretien.  —  En  comptant  2  passages  du  a  weeder  »  et 
4  passages  de  la  houe,  la  dépense  est  de  4  dollars; 

G"  Récolte.  —  Si  nous  prenons  l'exemple  de  l'arrachige  à  la  main,  vu 
dans  la  ferme  de  MM.  King  et  King,  le  prix  de  l'arrachage  est  environ  de 
1?  dollars,  mais  ce  chiffre  peut  être  sensiblement  baissé  lorsque  l'emploi 
de  la  charrue  est  possible  cl  l'on  peut  estimer  alors  que  l'arrachage  d'un 
acre  est  de  8  dollars; 

7°  nattage.  —  Il  coûte  5  dollars  (chiffre  résultant  du  prix  de  location 
de  la  machine  à  battre); 

8°  Sacs  et  ficelles.  —  3  dollars; 


—  279  — 

9°  Transports.  —  a)  des  meules  à  la  machine  à  battre;  b)  des  arachides 
aux  usines  :  environ  2  dollars.  Soit  : 

1»  Loyer  $  10 

2'  Préparation  do  la  terre 5 

3°  Engrais 12 

4"  Semences  6 

5"  Culture  4 

6"  Récolte   8 

7"  Battage  5 

8°  Sacs  et  ficelles 5 

9°  Transports    2 

Total  $    57 

Ce  chifïre  de  S  57  est  établi  en  prenant  les  moyennes  de  divers  ren- 
seignements recueillis;  quelques  chiffres  s'éloignent  un  peu  de  cette 
moyenne  ainsi  : 

Mr  Hancock  fixe  la  dépense  à  $  50  par  acre 

Mr  Varilla      —  —  $  40  sans  la  récolte 

Mr  King  _  _  $  50 

Mr  Miller        —  —  $  46,75. 

Si  on  compare  ces  prix  de  revient  à  ceux  donnés  par  les  publications 
datant  d'avant-guerre,  on  constate  une  augmentation  considérable  :  c'est 
que  l'Amérique  agricole  souffre  beaucoup  de  la  crise  de  la  main-d'œuvre  et 
que  les  salaires  des  ouvriers  ont  du  être  sans  cesse  augmentés  :  il  y  a  quel- 
ques années,  un  ouvrier  agricole  gagnait  de  50  à  75  cents;  aujourd'hui,  ce 
même  ouvrier  réclame  S  2  et  S  2,25;  et  malgré  ces  prix  élevés,  le  recrufe- 
ment  de  la  main-d'œuvre  est  de  plus  en  plus  difficile,  l'émigration  vers  les 
villes  est  incessante  car,  là  aussi,  le  manque  de  main-d'œuvre  est  très  sen» 
sible. 


SOINS  A  DONNER   AUX   ARACHIDES  APRES  LE  BATTAGE 

Il  est  à  remarquer  que  presque  toujours  au  moment  de  la  récolte,  les 
prix  ont  tendance  à  baisser  et  cette  baisse  est  d'autant  plus  forte  que  la 
quantité  de  marchandise  offerte  sur  le  marché  est  plus  grande;  la  sauve- 
garde du  fermier  se  trouve  donc  dans  son  habileté  à  garder  au  moins  une 
partie  de  sa  récolte  pendant  plusieurs  mois  pour  attendre  le  moment  où 
les  cours  se  relèvent.  Il  faut,  d'autre  part,  toujours  garder  les  arachides  de 
semence  pendant  un  temps  assez  long.  Pour  être  gardées  dans  un  endroit 
clos,  mais  parfaitement  aéré  et  surélevé  au-dessus  du  sol  pour  éviter 
l'humidité.  Toutes  les  ouvertures  doivent  être  munies  de  grillage  pour 
empêcher  l'entrée  des  rongeurs. 

Les  arachides  peuvent  être  gardées  en  vrac  ou  en  sacs;  mais  dans  ce 
dernier  cas,  les  piles  de  sacs  ne  doivent  pas  être  trop  hautes  pour  éviter 
l'écrasement  des  noix  inférieures. 

L'arachide  dont  la  coque  reste  intacte  craint  peu  les  attaques  des  insec- 
tes, mais  il  n'en  est  plus  de  même  pour  l'arachide  dont  la  coque  est  fen- 
due eu  pour  l'arachide  décortiquée-;  et  il  est  bon  alors  de  pouvoir  faire  des 
fumigations  au  gaz  sulfureux  pour  détruire  les  charançons. 


—  280  — 


l'RIX    DE    VENTE   DES    ARACHIDES 


La  concurrence  cliinoise  est  une  grosse  menace  pour  les  arachides  amé- 
ricaines. Les  Asiatiques  exportent,  en  effet,  à  des  prix  très  bas  et  ils  peuvent 
livrer  leurs  arachides,  rendues  en  Amérique  à  5  cents  le  pound  au  maxi- 
mum, soit  $  100  la  tonne.  Or,  il  semble  que,  pour  que  le  fermier  américain 
puisse  être  rémunéré  de  son  travail,  il  faut  qu'il  vende  la  tonne  d'arachides 
de  140  à  150  dollars.  Aussi  des  groupements  de  cultivateurs  d'arachides, 
dans  plusieurs  réunions  tenues  C€tte  année  à  Norfolk  et  dans  l'Alabama, 
ont  étudié  les  moyens  de  lutter  contre  l'importation  chinoise,  et  demandent 
au  gouvernement  un  droit  protecteur  de  2  cents  par  pound,  soit  40  dollars 
la  tonne,  ce  qui  amènerait  alors  le  prix  des  arachides  étrangères  à  un 
taux  auquel  l'arachide  américaine  pourrait  subsister  et  même  prospérer. 


.MALADIES   DE   l'ARACIUDE 

Jusqu'à  présent,  on  n'a  pas  constaté  aux  Etats-Unis  de  dégâts  sérieux 
causés  par  des  maladies  dans  les  cultures  d'arachides. 

En  1915,  une  flétrissure  des  plants  d'arachide  était  découverte  à  la  Sta- 
tion Expérimentale  de  Plantes  maraîchères,  à  Norfolk  (Virginie). 

L'organisme,  cause  de  la  maladie,  avait  été  probablement  introduit 
dans  les  planches  d'expérience,  en  1913,  par  un  apport  frais  de  graines  de 
Valencia,  importées  dans  l'année.  La  maladie  apparut  sur  les  plantes  âgées 
de  1  à  2  mois  et  continua  à  se  développer  pendant  toute  la  saison.  La  flé- 
trissure était  due  à  un  champignon  s'attaquant  aux  plantes  près  du  collet  et 
tuant  les  tissus  envahis.  Un  mycélium  blanc  et  des  sclérotes  brunâtres  se 
trouvaient  sur  les  plants  flétris,  ainsi  qu'à  l'extérieur  et  à  l'intérieur  des 
gousses  des  plantes  malades.  Le  champignon  cause  de  la  maladie  est  le 
sclerolium  rolfsii. 

Les  plantes  attaquées  dans  leur  jeune  âge,  ne  donnèrent  pas  de  graines; 
les  plantes  attaquées  un  peu  plus  tard,  ne  purent  mûrir  leurs  fruits.  Les 
expériences  de  rotations  de  cultures  prouvèrent  que  le  champignon  se  con- 
serve plus  de  trois  années  dans  le  sol,  car  le  nombre  de  pieds  malades  était 
le  même  dans  une  planche  soumise  à  un  assolement  triennal  et  dans  une 
planche  cultivée  continuellement  en  arachides.  Des  expériences  démontrè- 
rent aussi  que  la  variété  Valencia  est  très  peu  résistante  au  sclerotium 
rolfsii,  que  l'Espagnole,  le  Tennessee  rouge  et  la  Virginie  dressée  sont  res- 
pectivement résistantes  dans  l'ordre  où  elles  sont  cités,  que  la  Virginie 
courante.  L'Africaine  ot  le  Hog  Goober  (Worendzia  Subterranca)  sont  résis- 
tantes. 

AMÉLIORATION  DES  PROCÉDÉS  DE  CULTURE  AU   SÉNÉGAL 

La  culture  de  l'arachide  qui  occupe  de  si  grande?  surfaces  au  Sénégal, 
est  faite  par  les  indigènes  par  des  procédés  des  plus  primitifs.  L'indigène 
avec  ses  bras  et  son  hilaire,  cultive  ses  champs  comme  par  le  passé.  Or,  il 
<:st  évident  que  l'indigène,  avec  l'hilaire  comme  unique  instrument  de  cul- 
ture, est  mal  outillé  pour  donner  au  sol  les  nombreuses  façons  culturales 
(pie  réclnme  l'arnchide. 


—  281  — 

Comme  les  animaux  de  trait,  bœufs,  chevaux,  ânes,  sont  nombreux 
dans  la  plupart  des  régions  du  Sénégal,  on  peut  penser  à  utiliser  des  ins- 
truments attelés  pour  la  préparation  du  sol  ou  les  sarclages.  Dans  les  terres 
très  meubles,  un  simple  scarificiitcur;  dans  les  terres  plus  argileuses,  une 
charrue  légère,  iiermettraicnt  d'obtenir  un  sol  suffisamment  ameubli  et  faci- 
lement pénélrable  par  l'eau  de  pluie.  Les  animaux  de  trait  permettront 
aussi  de  donner  de  nombreux  binages,  de  passer  sur  les  champs  d'arachi- 
des le  «  weeder  »,  que  nous  considérons  comme  devant  rendre  de  très 
grands  services  au  Sénégal  :  ainsi  toute  végétation  étrangère  sera  suppri- 
mée, et  le  sol  maintenu  constamment  meuble  à  la  surface  :  c'est  l'applica- 
tion de  la  méthode  du  «  dry  farming  »  qui  permettra  de  réserver  aux  seules 
plantes  d'arachides  l'humidité  emmagasinée  dans  le  sol. 

Pour  rendre  faciles  et  rapides  les  binages,  il  faudra  planter  les  arachi- 
des en  lignes,  à  l'aide  du  petit  semoir  utilisé  aux  Etats-Unis.  Cet  appareil, 
très  léger,  sera  facilement  traîné  par  un  âne. 

Mais  l'amélioration  la  plus  simple  et  la  plus  facile  à  réaliser  est  incon- 
testablement la  sélection  des  graines  destinées  à  servir  de  semences  :  c'est 
l'amélioratrion  qui  permettrait  d'augmenter  rapidement  la  qualité  et  la 
quantité  d'arachides  produites  à  l'hectare.  Les  services  d'agriculture  du 
Sénégal  s'efforcent,  du  reste,  à  réaliser  cette  amélioration. 

Enfin,  la  recherche  de  cultures  pouvant  entrer  en  rotation  avec  l'ara- 
chide et  l'étude  des  conditions  dans  lesquelles  l'utilisation  des  engrais  serait 
utile  et  profitable,  sont  les  questions  générales  qu'il  y  aurait  lieu  d'étudier 
en  xue  de  l'amélioration  de  la  culture  de  l'arachide  au  Sénégal. 

Mail  il  resterait  encore  à  déterminer  les  conditions  dans  lesquelles  la 
culture  par  les  Européens  pourrait  remplacer  la  culture  indisrène. 


ÉTUDE   SUR   L'ARACHIDE 

Rapport  de 

M.  KOPP, 

Préparateur  au  Laboratoire  d'Agronomie  Coloniale 

de  l'Ecole  des  Hautes  Etudes 


Note  intrôductive  de 

M.   AUGUSTE  CHEVALIER 

Directeur  du  Laboratoire  d'Agriculture  Coloniale 


L'étude  d'une  plante  cultivée  en  vue  de  son  amélioration  comporte 
trois  genres  de  travaux  :  la  documentation,  la  recherche,  l'expérimenta- 
tion. Le  biologiste  qui  travaille  à  l'amélioration  des  espèces  végétales  n'est 
véritablement  en  possession  de  son  sujet  que  s'il  s'est  réellement  appliqué  à 
connaître  la  plante,  objet  de  ses  investigations,  en  recourant  tour  à  tour 
aux  trois  procédés  de  travail  que  nous  venons  d'indiquer. 

1°  Par  «  documentation  »,  nous  entendons  l'étude  des  documents 
essentiels  publiés  sur  le  sujet  auquel  on  s'intéresse.  C'est  un  examen  biblio- 
graphique de  tous  les  textes  connus,  ceux-ci  étant  passés  au  crible  de  la 
critique.  Aucun  auteur  n'est  infaillible  et,  en  agriculture  plus  que  partout 
ailleurs,  un  grand  nombre  d'erreurs  sont  répandues  et  reproduites  presque 
indéfiniment  parce  que  bien  des  hommes  ont  publié  hâtivement,  pour  ainsi 
dire,  sur  chaque  culture,  des  observations  incomplètes  ou  erronées  que  l'on 
ne  prend  pas  ensuite  la  peine  de  vérifier.  De  là  la  nécessité  absolue  de  faire 
une  sélection  dans  les  travaux  que  l'on  dépouille  et  de  soumettre  à  la  cri- 
tique les  faits  que  l'on  analyse  en  s'efforçant  toujours  de  les  estimer  k  leur 
juvte  valeur.  D'où  l'obligation  de  se  faire  une  opinion  sur  chaque  «  docu- 
ment »  passé  en  revue  en  reprenant  au  besoin  les  recherches  et  les  expé- 
riences faites  par  les  observateurs  qui  nous  ont  précédés; 

2°  La  deuxième  phase  do  l'étude  est  relative  aux  «  recherches  ■>.  Nous 
désignons  sous  cette  appellation  toutes  les  obsei-vations  que  le  biologiste 
peut  faire  sur  le  ten-ain  ou  dans  le  laboratoire,  à  l'aide,  dans  ce  cas,  des 
documents  recueillis  dans  la  nature.  C'est  au  domaine  des  recherches 
qu'appartient  l'étude  do  toutes  les  variétés  connues  d'arachides,  soit  qu'on 
les  observe  dans  les  terrains  de  culture,  soit  qu'on  les  étudie  au  laboratoire 
avec  des  matériaux  d'herbiers.  L'examen  du  sol,  des  facteurs  biologiques  et 
météorologiques,  l'étude  des  insectes  et  cryptogames  nuisibles,  les  nnalyiîos 
chimiques  relèvent  également  du  domaine  des  recherches; 


—  283  — 

3°  Enfin  «  l'expérimentation  »  est  un  moyen  d'études  d'une  grande  por- 
tée pour  l'amélioration  des  plantes.  On  cultivera  celles-ci  en  faisant  varitr 
les  conditions  qui  relèvent  du  sol  (édaphisme),  celles  qui  relèvent  l'ixi  cli- 
mat, enfin  les  différents  facteurs  biologiques.  On  cultivera  des  lif^n^e.? 
d'élite,  choisies  parmi  les  différentes  variétés  de  la  plante  et  on  cherchera  à 
çn  obtenir  de  nouvelles  par  les  fécondations  artificielles.  En  dernier  lieu, 
on  fera  varier  les  procédés  de  travail  du  sol,  les  amendements  et  les  fun>u- 
res  afin  de  déterminer  les  conditions  de  culture  optima  qui  conviennent  à 
la  plante  en  expérience  pour  ime  région  déterminée. 

En  se  spécialisant  dans  l'étude  d'un  groupe  de  plantes  cultivées  et  en 
recourant  alternativement  à  la  documentation,  à  la  recherche  et  à  l'expéri- 
mentation, il  n'est  pas  douteux  qu'on  arrivera  à  dégager  des  méthodes  de 
culture  donnant  des  rendements  plus  élevés  et  à  obtenir  des  sortes  produi- 
sant davantage  ou  plus  résistantes  aux  maladies.  Si  le  biologiste  ne  perd 
jamais  de  vue  le  but  qu'il  poursuit,  but  qui  se  résume  en  ces  quelques 
mots  :  obtenir  avec  le  minimum,  de  travail  et  de  dépense  la  récolte  maxi- 
mum, il  est  certain  que  sans  atteindre  la  perfection  qui  n'est  jamais  réalisée 
en  agriculture,  il  pourra,  néanmoins,  espérer  toujours  des  résultats  intéres- 
sants, s'il  suit  simultanément  les  trois  voies  que  nous  venons  d'indiquer. 

C'est  à  l'une  seulement  de  ces  voies,  la  documentation,  que  M.  Kopp  a 
en  recours  dans  l'étude  qu'il  vient  de  faire  sur  l'arachide.  Il  a  estimé  avec 
raison  qu'avant  d'entreprendre  des  recherches  et  des  expériences  sur  une 
plante  qui  a  déjà  été  l'objet  de  tant  d'investigations  dans  différentes  régions 
du  globe,  il  fallait  préalablement  passer  au  crible  de  la  critique  les  prin- 
cipales obsen'ations  faites  par  ses  prédécesseurs. 

L'étude  que  je  suis  heureux  de  présenter  au  public  est  à  ma  connais- 
sance le  premier  travail  d'ensemble  sur  l'arachide  qui  soit  accompagné  de 
sérieuses  références  bibliographiques.  Par  le  nombre  des  numéros  qui  com- 
posent l'index  de5  travaux  cités,  on  peut  juger  avec  quel  souci  de  la  vérité 
M.  Kopp  s'est  appliqué  à  dépouiller  les  documents  qu'il  avait  à  sa  disposi- 
tion. Son  titre  d'ancien  élève  de  l'Institut  agronomique  et  le  stage  qu'il 
accomplit  comme  préparateur  au  laboratoire  d'Agronomie  coloniale  de 
l'Ecole  des  HautesrEtudes  l'ont  particulièrement  bien  préparé  pour  les 
travaux  qu'il  entreprend  sur  l'agriculture  tropicale. 

(Paris,  mai  1922), 

A.  Chevalier. 


284  — 


SOMMAIRE 


I.   —  ÉTUDE  DE  l'arachide 

a)  Elude  botanique  de  l'espèce. 

b)  Description  des  principales  variétés. 

c)  Biologie  sommaire  de  la  plante. 

II.  —  l'arachide  dans  ses  rapports  avec  le  milieu 

a)  Exigeantes  climatériques  et  pédologiques. 

b)  Assolements, 
t)  Engrais. 

III.  —  culture  de  l'arachide 

a)  Façons  préparatoires. 

b)  Semis. 

c)  Façons  culturales,  dry  farming. 

d)  "Récolte. 

e)  Curing. 
/)  Battage. 

g)  Emmagasinage. 

h)  Objections  faites  à  la  culture  mécanique. 

IV.  —  maladies  de  l'arachide  et  insectes  î«:isibles 

a)  Maladies  physiologiques,  bactériennes  et  cryptogamiques. 

b)  Phanérogames. 

c)  Insectes  nuisibles. 

d)  Animaux  supérieurs  déprédateurs. 

V.   —  SÉLECTION  DE  L'aRACHIDE 

VI.  —  COMMERCE   DE  L'aRACHIDE. 

VII.  —  UTILISATION  DE  L'ARACHIDE 

a)  Fruits  à  l'état  naturel. 

b)  Huile. 

c)  Beurre  d'arachide. 

d)  Tourteau  pour  la  nourriture  du  bétail. 

—  dans  l'alimentation  humaine. 

e)  Nourriture  des  porcs  par  les  fruits. 
/)  Foin. 

VIII.  —   STATISTIQUES 

IX.  —  RÉSUMÉ 

X.  —  BIBLIOGRAPHIE 


—  28D  — 

Parmi  les  oléagineux  exotiques,  la  graine  iraracliide  a  prss  aujourd'hui 
une  place  de  première  importance.  Mais  alors  qu'elle  est  beaucoup  plus 
anciennement  connue  sur  les  marchés  métropolitains  que  la  noix  de  coco 
ou  le  fruit  de  l'élaéis,  sa  culture  est  restée  beaucoup  plus  traditionnelle.  Ce 
fait  est  peut-ôtre  du  à  ce  que,  jusqu'à  ces  dernières  années,  l'Européen 
s'est  contenté  d'achet<?r  la  récolte  de  l'indigène  sans  se  livrer  lui-même  à  la 
culture.  Le  besoin  croissant  en  oléagineux  a  appelé  l'attention  sur  cette 
plante  juste  au  moment  où  les  industriels  se  plaignaient  de  aa  qualités 
sans  cesse  décroissante.  Depuis  20  ans,  on  cherche  une  solution  à  cette 
question.  Les  notes  qui  suivent  essayent  de  résumer  l'état  actuel  de  la,  ou 
plus  exactement,  des  questions  de  l'arachide. 


CHAPITRE  I 

ETUUE  DE  L'.\RACIIIDE 

Uaraclùde  au  jioinl  de  vue  bulaniqrie 

Le  genre  arachis  dont  Linné  ne  connaissait  qu'une  espèce,  en  renferme 
aujourd'hui  dix  qui  sont  ;  .-1.  glabrata  Benth.,  .-1.  -prostratha  Benth., 
A.  margi  nata  Gardn.,  A.  pusilla  Benth.,  -4.  iuberosa  Benth.,  .4  villosa 
Benth.,  A.  hypogea  L.XXX  (=  A.  ajricana  Lour.^  A.  américana  Tenore, 
.1  asiatica  Lour.),  A.  hagenbeckii  Harms,  .-1.  guaranilica  Chod.,  A.  para- 
guariensis  Chod.,  toutes  originaires  de  l'Amérique  tropicale.  /• 

Les  caractères  de  Varacliis  hypogea  L.  sont  les  suivants  d'après  Ben- 
tham  et  Hooker  :  tube  du  calice  filiforme,  à  lobes  membraneux,  les  4  supé- 
rieurs réunis,  l'inférieur  étroit  et  distinct.  Les  pétales  et  les  étamines  insé- 
rés au  sommet  du  tube.  L'étendard  est  suborbiculé,  les  ailes  oblongues, 
libres,  la  carène  incurvée,  en  forme  de  bec.  Les  étamines  sont  soudées  en 
tube  fermé,  une  seule  libre;  les  anthères  tantôt  allongées  et  fLxées  à  la  base, 
tantôt  courtes  et  mobiles.  L'ovaire  est  sessile  à  la  base  du  tube  du  calice, 
à  2  ou  3  ovules.  Après  la  défloraison,  la  partie  qui  reste  est  allongée  et 
recourbée  en  forme  de  colonne  tronquée,  terminée  en  pointe  après  que  le 
style  est  tombé,  style  longuement  filiforme,  stigmates  petits  et  terminaux. 
Le  fruit,  souterrain  à  maturité  est  oblong,  épais,  réticulé,  indéhiscent,  non 
articulé  et  continu  à  l'intérieur.  1  à  2  graines  irrégulièrement  ovoïdes,  coty- 
lédons épais,  charnus,  radicule  très  courte  et  droite.  Herbes  souvent  cou- 
chées, petites,  feuilles  brusquement  pennées  à  2  folioles  simples  ou  plus 
rarement  3.  Stipules  naissant  à  la  base  du  pétiole,  fleurs  en  épis  épais, 
axial,  sessile,  rapproché  de  l'axe  des  feuilles,  bractées  sessiles,  avec  deux 
pointes  très  courtes  (hastiformes),  petites  bractées  '  néaires  au  calice. 
C.  J.  de  Cordemoy  (199)  a  ajouté  les  modifications  et  corrections  suivantes  à 
cette  description  : 

L'inflorescence  est  un  cyme  unipare,  à  deux  fleurs  fertiles;  la  préflorai- 
son du  calice  est  quinquonciale,  la  lèvre  antérieure  est  à  3  sépales  dont 
l'antérieur  superposé  à  la  bractée  axillante.  Dans  la  corolle,  le  tube  est 
soudé  à  celui  du  calice  sur  une  certaine  longueur  de  sorte  que  la  corolle 
semble  insérée  sur  la  gorge  du  calice,  la  préfloraison  est  carénale.  L'andro- 
cée  est  en  2  verlicilles,  l'intérieur  superposé  au  calice  et  l'autre  à  la  corolle, 
puis  soudées  en  un  faisceau;  l'étamine,  superposée  à  la  bractée  axillante,  est 
stérile.  Les  anthères  qui  sont  à  2  loges  sont  orbiculaires  pour  le  verticille 


—  266  — 

externe,  allongées  pour  l'autre,  l'insertion  est  adnée,  la  déhiscence  se  fait 
par  deux  fentes.  L'ovaire  naît  d'une  feuille  carpellaire  insérée  au-dessus  du 
vurticille  de  l'androcée,  à  la  partie  postérieure  de  la  fleur,  il  est  supère, 
lagénifornie,  se  prolongeant  en  un  style  très  long  se  terminant  ne  pointe 
pubescente  au  milieu  des  étamines,  le  stigmate  est  nul.  La  placentation  est 
pariétale,  postérieure  à  3  ou  4  ovules  vert  foncé,  semi  anatropes  descen- 
dants, le  raphé  touchant  le  placentaire,  le  micropyle  inférieur,  le  hile  supé- 
rieur. L'épanouissement  a  lieu  au  début  du  matin,  la  fleur  se  flétrit  dans  la 
journée.  La  graine  renferme  un  albumen  qui  disparaît  à  maturité;  la  gem- 
mule présente  plusieurs  bourgeons  feuilles;  la  préfolialion  est  très  nette. 

Certains  auteurs  (Loureiro)  ont  cru  que  les  deux  types  que  l'on  ren- 
contre dans  l'A.  hypogea  constituaient  deux  espèces  différentes.  Dubard  (47) 
ptnse  que  l'un  est  une  forme  améliorée  de  l'autre.  L'un  des  types  originaire 
du  Brésil  se  serait  répandu  dans  les  pays  entourant  l'Océan  Atlantique,  ce 
type  voisin  de  la  plante  originelle  serait  l'A.  africana  Lour.,  l'autre,  pro- 
venant du  Pérou,  se  serait  répemdu  le  long  des  cotes  de  FOcéan  Pacifique  et 
de  l'Océan  Indien,  ce  serait  l'A.  asiatica  Lour.  , 

L'.4.  africana  est  à  port  rampant,  à  rameaux  plutôt  glabres,  fructifi- 
cation disséminée  le  long  des  rameaux;  le  fruit  est  presque  toujours  à  deux 
graines,  avec  une  symétrie  bilatérale  peu  accentuée,  les  grames  sont  sépa- 
rées par  un  fort  étranglement;  la  gousse  est  droite,  sans  bec  opposé  au 
pédoncule  dont  l'insertion  se  fait  presque  sur  l'axe  de  l'akène.  La  gousse 
est  friable  et  se  brise  sous  la  pression  des  doigts,  le  tégument  des  graines 
est  rouge  pâle. 

L'A.  asiatica  est  dressée  avec  des  rameaux  et  des  feuilles  dont  le  des- 
sous est  plutôt  pubescent.  La  fructification  est  groupée  près  de  la  racine 
principale.  La  gousse  est  nettement  convexe  et  mai'quée  de  trois  bosses  cor- 
respondant aux  graines,  2  sont  du  côté  convexe  et  1  du  côté  concave;  la 
surface  est  très  réticulée  avec  des  côtes  saillantes,  le  tégument  est  rouge 
foncé. 

Toutes  les  variétés  connues  se  rapprochent  plus  ou  moins  de  ces  deux 
types,  mais  beaucoup  ont  des  caractères  des  deux  groujx's  mélangés.  11 
arrive  souvent  que  la  forme  de  la  gousse  les  ferait  ranger  dans  un  type 
alors  que  le  port,  la  sillosité  les  rattachent  à  l'autre  type. 

En  Afrique  Occidentale,  la  plupart  des  variétés,  qui  sont  très  nom- 
breuses et  qui  ne  présentent  pas  toujours  tous  les  caractères  des  sous-espè- 
ces, appartiennent  au  type  africana,  bien  que  les  gousses  ne  soient  pas  tou- 
jours à  2  graines  et  qu'on  en  rencontre  aussi  à  1  seule  ou  à  3  graines 
(Monsabo).  En  Casaniance,  il  existe  une  variété  où  les  gousses  sont  moins 
étranglées  et  d'un  tiers  plus  grosses  que  dans  la  variété  normale,  mais  res- 
tent à  2  graines  (saina  tiga)  (52).  Dans  le  Gandiolais,  il  signale  (51-121)  la 
variété  Voli-le  à  tige  dressée,  fructification  groupée,  plus  précoce  d'un  mois 
que  les  autres,  mais  peu  productive;  l'étranglement  médian  est  moins 
accusé  que  dans  les  autres  variétés  et  l'épiderme  est  de  couleur  chair. 
Dumas  (46)  signale  au  Niger  les  variétés  suivantes  :  loliga  ou  loséna,  à 
rameaux  nombreux,  dressées,  gousses  rassemblées  au  centre;  tigadia, 
rameaux  peu  nombreux,  rampants,  plaqués,  pousses  peu  nombreuses  au 
centre,  disséminées  le  long  des  rameaux,  port  très  étalé.  Ces  deux  variétés 
se  rencontrent  mélangées  dan.s  les  cliamps;  sngobaliga,  grosses  gousses  de 
3  c\  4  cm.  par  2  ou  3  à  l'aisselle  des  feuilles;  bcutiga  ba,  gousses  volumi- 
neuses, souvent  vides;  diongossi  ou  fila  tiga,  variété  productive  à  gousses 
très  petites.  En  Basse-Guinée,  Pobeguin  (42)  signale  en  outre  des  variétés 


—  287  — 

précédentes,  deux  sonso  kaitsi  ranipaiile  et  li  hansi  dressée.  On  cultive  aussi, 
au  Sénégal,  V arachide  éyyptieiine  qui  se  rattache  au  type  Sénégal.  Aux 
Etals-Unis,  un  certain  nombre  de  variétés,  telles  que  dUie  grand  (58),  tar- 
dive et  de  valeur  quelconque,  mal  adaptée  aux  clunats  tempérés,  clarmac 
yambec,  originaire  de  la  Floride,  à  coque  épaisse,  gousse  courte,  plus  lisso 
et  brillante  que  dans  la  Virginia,  pellicule  de  l'amande  jaune  paille  (56)  ont 
à  peu  près  disparu  devant  d'autres  variétés  mieux  adaptées  et  plus  pro- 
ductives. Aujourd'hui,  on  signale  d'abord  un  grand  groupe  dit  Spanish, 
très  apprécié,  mais  ayant  le  défaut  de  germer  beaucoup  trop  vite  lorsque  la 
maturité  est  atteuite.  Souvent,  certaines  gousses  d'un  pied  germent  avant 
que  les  autres  n'aient  achevé  leur  maturité  (Spencer  et  Brow)  (123).  Elles 
ont  de  commun  un  port  dressé,  la  fructification  groupée  à  la  base,  un  feuil- 
lage assez  dense,  des  graines  assez  riches  en  huile,  elles  sont  résistantes  à 
la  sécheresse.  Ce  groupe  comprend  les  variétés  Médium  Sjmnish  à  gousses 
petites,  adhérant  bien  aux  tiges,  deux  amandes  brun  très  clair,  riches  en 
huile,  Littlc  Spanish  (Espagnole  petite)  dont  les  fruits  qui  mûrissent  en 
f20  jours  sont  d'un  tiers  plus  petits  que  dans  la  variété  normale,  les  gous- 
ses sont  à  deux  graines,  parfois  une  seule,  brun  très  clair,  Improved  Spa- 
nish (Espagnole  améliorée)  qui  serait  un  groupe  d'hybrides  (Beattie)  (178) 
et  dont  les  fruits  sont  d'un  tiers  plus  gros  que  dans  la  variété  normale,  les 
rameaux  plus  épais,  plus  longs  et  la  plante  moins  dressée  (123),  While 
Spanish  (Espagnole  blanche)  à  feuillage  abondant,  gousses  adhérant  bien 
aux  tiges,  amandes  rose  clair  ou  crème,  hâtive,  Red  Spanish  (Espagnole 
rouge)  également  appelée  Georgia  red,  à  grosses  gousses  contenant  3  ou 
4  graines  rouge  clair  appréciées  pour  l'élevage  des  porcs.  D'après  le  Stan- 
dart,  les  variétés  Spanish  doivent  peser  26  à  30  livres  au  boisseau. 

Parmi  les  variétés  dressées,  il  existe  encore  Tennessee  red  et  Tennessee 
xvhite  différant  par  leur  couleur,  contenant  de  3  à  7  graines  serrées,  varié- 
tés appréciées  parce  qu'elles  peuvent  rester,  après  maturation,  longtemps 
dans  le  sol  sans  germer,  la  variété  Tennessee  red,  rouge  terne,  plus  cultivée 
est  moins  érigée,  moins  productive,  mais  plus  précoce.  On  a  introduit 
d'Espagne  la  Yalencia  à  fructification  groupée,  amandes  rose  chair  à  haute 
teneur  en  huile  d'excellente  qualité,  excellente  pour  Ihuilerie  et  la  fauri- ' 
cation  du  beurre  d'arachide,  mais  susceptible  aux  maladies  et  à  tiges  gros- 
sières, fournissant  un  mauvais  foin.  Elle  est  vigoureuse  et  évolue  en 
120  jours  en  Floride.  D'après  le  Standard,  elle  doit  peser  25  livres  au 
boisseau. 

On  cultive  sous  le  nom  de  jumbo  deux  variétés  distinctes  à  très  grosses 
graines  peu  oléifères,  consommées  comme  friandise,  après  une  légère  torré- 
faction en  coque.  Ce  sont  Virginia  bunch,  semi  érigée,  plutôt  basse,  feuil- 
lage léger,  fruits  gros  et  groupés,  gousses  nettes  et  luisantes  à  deux  aman- 
des jaune  ou  brun  clair  et  Virginia  runner  très  vigoureuse,  rampante, 
s'arrachant  mal,  à  feuillage  épais,  fruits  très  gros  à  deux  amandes,  variété 
cultivée  dans  le  nord  de  la  zone  à  arachides  oii  elle  évolue  en  120  jours  (178). 
Le  Standart  impose  22  livres  au  boisseau  pour  ces  variétés.  On  cultive  deux 
autres  variétés  rampantes  :  1°  North  Carolina  connu  également  sous  les 
noms  de  W/lniington,  Florida  runner  (123),  rampante,  à  gousses  de  taille 
moyenne  se  détachant  facilement,  disséminées,  amandes  petites  et  rougeâ- 
tres,  tiges  fines  donnant  un  excellent  foin;  variété  pouvant  rester  plusieurs 
mois  en  terre  après  maturité  sans  germer.  On  cultive  aussi  une  variété 
African  que  Handy  (5)  réunit  à  la  précédente  et  que  Béattie  (178)  en  détache. 


—  288  — 

Elle  est  à  évolution  lente,  très  oléifère  et  à  grand  rendemeal.  Le  Standari 
impose  25  ii  28  livres  au  boisseau. 

Aux  Indes,  selon  Watt  (52),  on  cultive  beaucoup  de  variétés  locales, 
généralement  très  bien  adaptées.  Elles  sont  à  végétation  lente,  mettant  près 
de  six  mois  pour  atteindre  leur  maturité,  exigeantes  en  eau  et  peu  produc- 
tives. Depuis  ces  dernières  années,  la  Mauntius  ou  Mozambique  a  tendu  à 
les  supplaiiler  (98),  elle  est  à  végétation  rampante,  grosses  gousses  de  4  a 
5  cm.  de  long,  à  3  ou  4  graines  plus  rougeàtres  que  dans  les  variétés  sénéga- 
laises. Le  bec  opposé  au  pédoncule  est  très  saillant  et  les  nervures  très  mar- 
quées. Depuis  un  certain  nombre  d'années,  on  recherche  des  variétés  inté- 
ressantes dont  quelques-unes  ont  donné  d'assez  bons  résultats  :  Tanjore, 
Dliarvar,  Sogatur,  Pondichcry,  Tunibu,  S  mail  japanese,  Poona,  llaibur, 
cette  dernière  résistante  aux  maladies  cryplogamiques. 

A  Java,  on  connaît  i^lusieurs  variétés  dont  il  nexisle  pas  de  descrip- 
tion bien  précise.  Une  est  analogue  à  la  Volète,  mais  à  gousse  moins 
étranglée,  elle  appartient  également  au  type  dressé,  mûrit  en  90  à  100  jours, 
elle  est  à  épidémie  rose  chair.  Il  existe  également  une  autre  variété  du  type 
péruvien  à  o  ou  4  graines  de  coloration  plus  foncée  (16«).  On  signale 
encore  les  variétés  Kaichuiig  tjina  et  Sœœk  holla  ou  s.  Waspada  (135)  dont 
la  première,  très  tardive,  mettrait  dix  mois  pour  arriver  à  maturité  et  la 
deuxième,  beaucoup  plus  précoce,  mûrirait  en  trois  mois.  On  la  sèmerait 
en  rizières  après  la  moisson  de  juillet-août.  On  a  encore  signalé  (168)  une 
variété  à  une  graine,  mûrissant  en  3  ou  4  mois,  peu  exigeante  sur  le  sol  et 
les  façons,  poussant  même  en  terres  argileuses  compactes  et  la  variété 
Sœœk  bencr  à  2,  3,  4  graines  mettant  6  à  7  mois  pour  mûrir. 

Aux  Antilles,  il  existe  une  variété  dite  Barbados  qui  a  donné  aux  Indes 
des  résultats  remarquables  avec  des  écartements  à  2  pieds.  En  Annam,  on 
cultive  une  variété  locale  mettant  près  de  9  mois  pour  arriver  à  maturité. 
Au  Costa  Rica,  on  connaît  (5)  une  variété  à  longues  gousses  n'ayant  pas 
d'étranglements  et  à  4  ou  5  graines.  En  République  Argentine,  il  existe  une 
variété  à  grand  développement  dont  l'épiderme  est  rouge  orangé  (5).  Au 
Brésil,  Zedneck  et  Gayer  (162)  ont  étudié,  en  outre  des  dVux  variétés  Gaye- 
rovo  et  Rasteiro  ordinairement  cultivées,  une  variété  provenant  des  indi- 
gènes riverains  du  Matto  Grosso,  à  graines  quatre  fois  plus  grosses  que 
dans  les  types  habituels.  Ce  fait  est  susceptible  d'apporter  des  éléments 
nouveaux  dans  la  question  de  l'origine  des  deux  types,  africain  et  asiatique. 
M.  Dubard  (47),  en  effet,  faisait  de  l'arachide  péruvienne  ou  asiatique,  une 
variété  dérivée  du  type  brésilien  à  deux  graines,  plus  petites,  donc  plus 
près  de  la  plante  originelle. 

Aux  Philippines,  on  distingue  plusieurs  variétés  d'origine  espagnol© 
et  américaine  :  Kinorale,  Biy  japan,  American,  Montalbaii,  Native  lemery, 
Clarmac  t/aiiibcc  (146). 

Au  Transvaal,  il  existe  une  variété  dite  Kaffir,  à  petites  gousses  cl  à 
petites  amandes,  fragiles,  se  récoltant  mal  (58). 

A  Formose,  il  existe  deux  variétés  dont  1  à  2  graines  do  taille  normale 
et  l'autre  à  gousses  très  minces  et  allongées  avec  de  fortes  réliculatures,  à 
2  ou  3  graines.  Elle  est  très  cultivée  dans  les  terres  légères  du  bord  de  la 
mer  (58). 

Au  Japon,  il  existe  une  variété  à  gousses  très  grandes  avec  réticulatures 
très  faibles  à  2  graines.  Il  est  à  remarquer  qu'on  n'a  jamais  cherché  k  étu- 
dier les  variétés  pouvant  exister  dans  les  régions  d'où  l'arachide  est  origi- 
naire,  c'csl-àdire   l'Amérique  tropicale. 


—  289  — 


blOLOGIE  DE  L  AUAClllUK 


L'arachide  âoinéc  décortiquée  yornie  ordinairement  au  bout  d'environ 
6  jours,  gagnant  doux  ou  trois  jours  sur  celle  semée  en  coque.  Dans  ce 
dernier  cas,  une  des  amandes  germe  d'abord  et  pousse  sa  radicelle  à  travers 
la  coque,  la  tigelle,  en  poussant  en  l'air,  entraîne  en  l'air  l'autre  amande 
qui  germe  à  son  tour.  La  croissance  de  la  plante  est  continue.  Les  fleurs  sté- 
riles, les  plus  visibles,  apparaissent  au  bout  d'un  mois.  Elles  sont  jaunes, 
parfois  striées  de  rouge  et  durent  jusqu'à  iU  jours,  les  fleurs  fertiles, 
cachées  dans  la  masse  foliaire  sont  jaunes  et  toutes  petites  et  se  succèdent 
pendant  toute  la  végétation.  Les  feuilles  ont  des  mouvements  nyctitropiqucs 
et  les  folioles  s'appliquent  l'une  contre  l'autre  si  la  chaleur  devient  trop 
forte. 

Andouard  (4)  a  étudié  à  In  Saleh  (Egypte)  les  transformations  subies 
par  les  divers  composés  ternaires  et  quaternaires  pendant  la  végétation. 
Dans  la  tige  et  la  racine  on  trouve  une  proirortion  de  plus  en  plus  forte  de 
matières  protéiques  à  mesure  que  l'on  se  rapproche  d'une  certaine  date  voi- 
sine du  62*  jour  dans  l'expérience,  il  y  a  ensuite  décroissance,  puis  nouvel 
accroissement.  Dans  les  feuilles,  ces  phénomènes  se  produisent  plus  tôt. 
D&ns  la  graine,  l'enrichissement  est  continu.  Les  matières  azotées  non  pro- 
téiques, se  comportent  d'une  manière  contraire,  lorsque  les  unes  disparais- 
sent, les  autres  apparaissent.  La  richesse  en  matières  grasses  va  sans  cesse 
en  augmentant  à  mesure  qu'on  se  rapproche  de  l'arrachage.  Pour  les 
hydrates  de  carbone,  on  ne  trouve  pas  trace  de  sucres  réducteurs  ni  do 
glycirrhizine.  L'amidon  est  diversement  disséminé,  très  fin,  régulièrement 
orbiculaire.  Le  hile  central  primitif  est  écJaté  jusqu'à  la  périphérie  du 
granule  ce  qui  donne  un  aspect  rayonné  au  grain.  C'est  vers  la  floraison 
qu'on  en  trouve  les  quantités  maxima.  La  cellulose  disparaît  de  la  graine 
pour  les  8/9  en  approchant  de  la  maturité,  la  vasculose  et  la  gomme  de 
paille  ont  été  trouvées  qualitativement.  Pour  les  éléments  minéraux,  l'acide 
phosphorique  passe  progressivement  des  organes  de  la  végétation  à  ceux  de 
la  reproduction.  La  potasse  se  trouve  restituée  au  sel  en  fin  de  végétation. 

CHAPITRE  II 
l'arachide  dans  ses  rapports  avec  le  milieu 

a)  Climat.  — :  L'arachide  est  cultivée  principalement  dans  la  zone  inter- 
tropicale,  mais  elle  s'avance  par  endroits  dans  la  zone  î.ublempérée;  c'est 
ainsi  qu'on  la  rencontre  dans  plusieurs  états  du  sud-est  des  Etats-Unis,  en 
Egypte,  en  Espagne,  en  Italie,  dans  l'Afrique  du  Sud. 

Au  Sénégal,  on  considère  que  les  conditions  optima  pour  la  culture 
sont  atteintes  lorsque  l'on  a  50  cm.  de  pluies  bien  réparties  pendant  les 
3  mois  et  demi  qui  précédent  la  maturation.  On  obtient  encore  des  résultats 
appréciables  quand  la  pluviosité  n'atteint  que  25  à  30  cm.  d'eau.  Dans  ce 
pays,  l'arachide  accomplit  toute  sa  croissance  pendant  la  saison  des  pluies 
et  termine  sa  maturation  au  début  de  la  saison  sèche  (51). 

Aux  Indes,  dans  la  province  de  Bombay,  l'arachide  est  une  culture  de 
la  saison  des  pluies,  mais  on  la  cultive  aussi  en  saison  sèche  sous  irriga- 
tions (62). 

Aux  Etats-Unis,  on  considère  qu'il  lui  fait  5  mois  sans  gelée,  mais  qu'il 


—  290  — 


p":r»ps  pSrs^ud'ët  Xu...  .^^<^m  .0..*,  pas  ^  «tou.  ^ 


^^  Q  1         I  'irachide  est  un  yeu  moins  accomodanle  sous  le  rapport    \ 
^    ^       "     tlni  ZcU mal    11  lui  faut  des  terres  suffisamment  meu-    •• 
du  sol  que  sous  ^^"^^^  ^^^^^^^^  s^^  et  pourvues  d'une  certame 

vigoureusement  grâce  à  cette  richesse  en  chaux.  Les  sols  siUco-calcaires 
cmler.nt Tffi  Jnment  d'humus  sont  aussi  d'excellents  sols  pour  lara- 
cl^e?  cl^sts  sX  alluvionnau-es  eue  pousse  vigoureusement  mais  donne 
fi.^«  nrnduits  de  oualité  inférieure  (51). 

Z  ndes  dans  la  province  de  Madras,  elle  est  cultivée  dans  les  sds 
rou4  en  limons  sablonneux  et  dans  les  sols  légers,  riches  en  chaux.  Dan. 
L  D^can  on  la  cultive  quelquefois  sur  les  terres  noires,  le  plus  souvent 
sur  Ss  sols  sabîeux  et  les  limons  sableux;  elle  s'accomode  bien  des  sols  â 
l'indigo,  mais  les  sols  salés  ne  lui  conviennent  pas  (o2). 

Aux  Etats-Unis,  on  recommande  les  limons  sableux  m  trop  secs  m  trop 
sableux,  mais  légers  et  poreux,  les  tems  argileuses  donnent  de  moins  bons 
résultats.  , 

6)  Engrais.  -  Engrais  organiques.  Les  engrais  organiques  azotes  sont 
à  employer  avec  certaines  précautions,  car  les  nodosités  des  racines  permet, 
tent  l'assimilation  directe  de  l'azote  atmosphérique.  Si  l'on  dépasse  une 
certaine  dose,  la  plante  se  trouve  poussée  à  la  végétation  herbacée  jusqu  à 
un  déséquilibre  qui  amène  des  accidents  de  fructification,  gousses  vides,  ck. 
Le  fumier  de  ferme  est  peu  conseillé,  au  moins  pour  être  directement  apph- 
qué  à  l'arachide,  parce  qu'il  contient  toujours  des  graines  de  mauvaises 
herbes  II  faut  employer  du  fumier  bien  décomposé  et  par  petites  quanti- 
tés à  la  fois  parce  que  le  fumier  trop  frais  serait  trop  brutal  et  par  sa  tex- 
lure  pailleuse  gênerait  l'enterrement  des  gousses  (123).  Il  serait  préférable 
d'employer  des  engrais  à  décomposition  plus  lente  :  tourteaux  ou  farine  de 
coton,  sang  séché,  etc.  Handy  (5)  conseille  300  à  185  livres  à  l'acre  de  ces 
deux  produits.  Aux  Philippines,  on  met  parfois  jusqu'à  70  kilog.  de  nilraw 
soude  (57),  en  Espagne,  également  on  emploie  cet  engrais  ainsi  que  plus 
rarement  le  sulfate  d'ammoniaque,  mais  ils  ont  parfois  donné  les  mécomp- 
tes qu'on  était  en  droit  de  craindre  (142).  On  a  remarqué  (146),  aux  Philip- 
pines, que  le  mélange  fumier  de  ferme  et  cendre  de  bois  augmentait  a 
teneur  en  huile.  Aux  Indes,  on  attribue  une  grande  valeur  aux  boues  de 
curage  des  canaux  qui  sont  souvent  riches  en  calcaire  (52). 

Engrais  minéraux.  —  La  chaux  joue  un  rôle  capital  dans  la  culture 
de  l'arachide  qui  donne  des  résultats  insignifiants  d^ms  les  terres  qui  en 
sont  dépourvues.  Aux  Etals-Unis,  les  terres  qui  paraissent  manquer  ae 
chaux  en  reçoivent  une  application  de  400  à  800  livres  par  acre.  La  chaux 


—  2'Jl  — 

doit  être  mise  10  juurs  avaiil  les  autres  engrais  et  en  suiface,  puis  enterrée 
par  un  hersage.  Si>enger  et  Brow  (1:23)  conseillent  d'aller  juscju'à  l.OUU  à 
1.200  livres  et  la  nieilleuro  date  serait  lautoinne.  Dans  les  suis  pauvres  en 
chaux,  on  en  mettra  tous  les  ans.  Le  sulfate  de  chaux  à  raison  de  300  ou 
400  livres  à  la  floraison  donne  les  mûmes  bons  résultats;  les  expériences 
faites  à  Ranchi  (Indes)  (130)  ont  confirmé  cette  action  du  plâtre.  Si  on 
emploie  de  la  marne,  Handy  conseille  de  lui  mélanger  1/3  à  1/5  de  chaux. 

Acide  phosphorique.  —  Comme  engrais  phosphaté,  on  conseille  plutôt 
les  scories  de  déphosphoration  qui  apportent  de  la  chaux  que  les  super- 
phosphates. Handy  (ô)  conseille  de  50  à  100  livres  de  superphosphates  par 
acre,  Spencer  et  Brow  de  30U  à  400  livres  et  Bcaltie  environ  200  livres  do 
superphosphate  à  16  %.  La  potasse  est  donnée  plutôt  sous  forme  de  kai- 
nite  à  raison  de  65  à  240  livres  par  acre.  A  Cuba,  les  phosphates  de  Floride 
ont  donné  de  meilleurs  résultats  que  le  guano  de  chauve-souris.  Enfin, 
R.  G.  Oses  (57),  indique  qu'aux  Philippines,  on  emploie  100  kilog.  de  sul- 
fate de  fer  à  l'acre.  D'après  H.\.\dy,  les  besoins  du  sol,  après  une  récolte  de 
60  boisseaux  à  l'hectare,  sont  :  84,71  kilog.  d'azote,  14,80  d'acide  phospho- 
rique, 32,30  de  potasse  et  46,30  de  chaux. 

d)  Assolements.  —  La  place  de  l'arachide  en  assolements  est  indiquée 
par  les  deux  faits  que  c'est  une  plante  fixatrice  d'azote  et  cultivée  en  cul- 
ture sarclée. 

Elle  est  encore  cultivée  en  culture  continue  dans  un  certain  nombre  de 
régions,  mais  cette  pratique  est  rendue  responsable,  en  beaucoup  d'endroitsi 
de  la  dimniution  de  rendements  constatée. 

En  Afrique  Occidentale,  bien  que  la  culture  ininterrompue  soit  très 
fréquente,  Adam  (51)  signale  les  assolements  suivants  :  dans  les  terres 
humifères  ou  silico-argileuses,  assolement  quadriennal  : 

1"  et  2°  année,  mil, 

3"  année,  arachide, 

4*  année,  jachère. 

Et,  dans  les  teres  sablonneuses,  moins  fertiles  : 

i"  année,  arachide, 

2"  année,  mil, 

3'  année,  jachère. 

Il   serait   préférable,   pour  les  bonnes  terres  nioyennes  du  Soudan, 
d'adopter  l'assolement  quinquennal  suivant  : 
1"  année,  arachide, 
2'  année,  mil, 
3'  année,  arachide, 
4«  année,  mil, 
5°  année,  manioc. 

Dans  les  cercles  plus  éloignés  des  voies  d'accès,  la  rotation  : 
1'°  année,  sésame, 
2^  année,  gros  ou  petit  mil, 
3"  année,  arachide  ou  manioc. 

Aux  Indes,  Walt  (52),  d'après  Sabba  Rao  (3)  rapporte  que  si,  dans  les 
bonnes  terres  on  cultive  parfois  l'arachide  de  façon  ininterrompue  pendant 
4  ou  5  ans  sans  repos,  on  fait  souvent  des  rotations  avec  Paspahim  suborbi- 
culalum,  F'ennisctuni  lijphoïdeutn  et  Sorghos.  En  culture  irriguée  elle  vient 
bien,  en  mélange  avec  Penniselwn  spicalum,  Eleusine  coracana,  Selaria 


—  292  — 

italica,  Phaseolus  mungo,  Panicum  miliaceum.  Enfin,  elle  vient  bien  après 
indigo,  mais  l'inverse  n'est  pas  exact.  Barber  (8)  indique  que  dans  les  meil- 
leurs sols  elle  est  cultivée  en  rotation  avec  la  canne  à  sucre  et  les  piments 
(chillies),  elle  est  souvent  aussi  cultivée  en  culture  potagère  avec  les  pom- 
mes de  terre  et  les  aubergines. 

Aux  Etats-Unis,  Spenger  et  Brow  (123)  recommandent  pour  la  Floride 
l'assolement  suivant  : 

1  coton  et  covercrop  d'hiver, 

2  mais  et  velvet  bean  [Slizolobium), 

3  arachide, 

4  avoine  et  cowpea. 
ou  : 

i"  année,  arachide, 

2*  année,  coton  et  covercrop, 

3°  année,  maïs,  et  'Velvet  bean,  puis  Avoine  d'hiver, 
ou  encore  : 

Arachide, 

Mais  et  Velvet  bean, 

Ma'is  et  Cowpea,  puis  Avoine  ou  Seigle  d'hiver. 

Il  est  à  signaler  que  l'arachide  entre  dans  ces  rotations  autant  comme 
fourrage  résistant  à  la  chaleur  que  pour  la  vente  des  gousses.  Il  arrive 
souvent  que  l'arachide  n'est  pas  récoltée.  On  se  contente  alors  de  faucher  ou 
de  faire  pâturer  par  les  bovins  les  parties  aériennes  de  la  plante  puis,  de 
mettre  les  porcs  dans  les  champs  afin  qu'ils  cherchent  les  gousses.  L* 
fumier  produit  restitue  au  champ  la  plupart  des  éléments  minéraux  et 
azotés  qui  seraient  exportés  par  une  récolte  complète  et  les  racines  garnies 
de  nodosités  restent  dans  le  sol. 

A  Java,  l'arachide  entre  en  rotation  avec  le  riz  et  surtout  la  canne  à 
sucre  dans  un  assolement  triennal  (168). 

En  Egypte,  Andouard  (4)  signale  les  plantes  suivantes  comme  entrant 
en  rotation  avec  l'arachide.  Hiver  :  orge  et  fenugrec;  été  :  arachide  et  maïs. 

L'arachide  peut  être  semée  seule  ou  en  mélange.  Au  Sénégal,  elle  est 
souvent  semée  en  mélange  avec  le  mil,  aux  Etats-Unis  avec  le  maïs  (128  et 
178).  Enfin,  signalons  que  l'arachide  peut  être  cultivée  en  culture  interca- 
laire au  milieu  des  cacaoyers  (35),  de  cocoteraies  (77),  ou  d'orangeraies  (142), 
de  cotonniers  (178),  etc. 

CHAPITRE  III 

CULTURE  DE   L'.\RACHIDE 

La  culture  de  l'arachide  est  dominée  par  les  deux  nécessités  suivantes  : 
éviter  les  mauvaises  herbes  qui  empocheraient  les  fleurs  de  s'ent«rrer  et 
conserver  au  sol  une  humidité  suffisante  pendant  la  saison  sèche.  Il  en 
résulte  une  grande  uniformité  dans  les  méthodes  en  usage  dans  les  divers 
pays  oij  cette  plante  est  cultivée. 

Les  opérations  qui  se  retrouvent  dans  toutes  les  régions  sont  :  des 
façons  préparatoires  aux  semis,  ayant  pour  but  d'aérer  le  sol  et  lui  permet 
tre  d'emmagasiner  une  humidité  suffisante  lors  des  pluies;  puis,  après»la 
levée,  des  façons  suix>rficielles  du  sol  destinées  à  ameublir  la  croûte  for- 
mée pour  diminuer  l'évaporation  et  supprimer  la  végétation  parasite. 


—  293  — 

a)  Façons  préparatoires.  —  On  préfère,  en  général,  les  labours  à  plat 
aux  labours  en  billons;  toutefois,  ceux-ci  sont  plus  recommandés  quan  '.  les 
terrains  sont  humides  ou  mal  drainés.  Les  cultivateurs  du  Sénégal  ne  p: 
vent  faire  de  labours  étant  donnés  leurs  instruments  primitifs;  ils  se  con- 
tentent, après  avoir  débroussé  et  déchaumé  tant  bien  que  mal,  de  gratter 
la  terre  sur  environ  5  cm.  à  l'aide  de  l'hilaire  ou  de  la  daba.  Aux  Etats- 
Unis,  on  fait  un  labour  de  12,  20  cm.  sur  déchaumage  et  au  moins  6  semai- 
nes avant  le  semis.  Il  est  suivi  de  hersages  fréquents  pour  retenir  l'humi- 
dité (123).  On  trace  le  chemin  du  semoir  à  l'aide  d'une  barre  garnie  de 
pointes  qui  est  trainée  derrière  la  herse  (178).  En  Espagne  (142),  on  donne 
au  plus  en  mars,  pour  semer  en  avril-mai,  un  labour  profond  qui  sert  en 
même  temps  à  l'enfouissement  du  fumier.  Ce  labour  est  suivi  d'un  travail 
au  cultivateur  à  disques;  enfin,  quelques  jours  avant  le  semis,  on  fait 
encore  un  labour  superficiel.  A  Java,  on  fait  3  labours  et  on  attache  une 
grande  importance  à  l'état  des  drains  si  on  cultive  en  terre  argileuse  (168). 

On  n'est  pas  bien  d'accord  sur  l'influence  des  labours  profonds.  Aux 
Etats-Unis,  ils  sont  la  règle.  Quin  (188)  les  recommande  aussi  en  Afrique  du 
Sud.  A  M'Bambey,  en  1914  (102),  on  a  trouvé  que  le  rendement  est  fonction 
de  la  profondeur  du  sol.  Le  rapport  entre  la  paille  et  le  fruit  varie  égale- 
ment entre  2  et  30  cm.,  le  rendement  en  paille  ne  s'accroît  que  de  50  %,  alors 
que  celui  des  fruits  triple.  Les  variétés  rampantes  tendent  à  prendre  un 
port  plus  dressé  et,  par  suite,  un  certain  nombre  de  fruits  peuvent  ne  pas 
s'enterrer.  La  plante  se  développe  plus  vite  et  la  durée  de  végétation,  sur- 
tout celle  de  maturation  s'allonge.  Les  fruits  sont  plus  gros.  A  Palur,  au 
contraire,  on  n'a  pas  constaté  (160)  que  «les  labours  apportent  une  amélio- 
ration de  la  production. 

Le  matériel  employé  dans  les  pays  de  culture  scientifique  n'est  pas 
spécial  à  l'arachide,  on  se  sert  à  cet  effet  des  mêmes  charrues,  cultivateurs, 
pulvérisateurs  que  pour  les  autres  cultures. 

b)  Semis.  —  Le  semis  se  fait  avec  des  arachides  en  coque  ou  décorti- 
quées. Ce  dernier  mode  présente  l'avantage  d'économiser  beaucoup  de 
semence,  d'avoir  une  levée  plus  précoce  d'environ  deux  jours,  plus  ré.?ulière 
et  de  n'avoir  qu'un  seul  pied  par  touffe.  Il  permet,  en  outre,  d'employer  les 
semoirs  ordinaires.  On  lui  reproche  de  laisser  les  graines  sans  défense 
contre  les  insectes  et  de  les  exposer  aux  attaques  des  pourritures  de  toute 
sorte  si  la  levée  est  différée  pour  une  rai?on  quelconque.  De  plus,  l'écossage 
ne  pouvant  se  faire  qu'à  la  main  pour  les  eraines  de  semence,  exia-e  une 
main-d'oeuvre  qui  réduit  le  bénéfice  di\  h  l'économie  de  semence.  En  beau- 
coup d'endroits,  on  se  contente  de  briser  en  deux  la  srousse  et  de  la  faire 
tremner  quelques  heures  dans  l'eau.  Le  trempage  qui  peut  être  indiqué 
pour  les  arachides  en  coque,  bien  qu'il  les  expose  à  la  pourriture  si  la  levée 
est  refardée,  est  absolument  déconseillé  ouand  il  s'agit  de  graines  nues 
dont  les  fésruments  éclateraient  sous  l'action  de  l'eau. 

•Aux  Indes  (136).  on  attache  une  certaine  importance  h  la  distance  dé 
plantation,  les  semis  trop  serrés  tendant  k  accroître  le  caractère  érieé  de 
la  végétation  (.58),  et  d'après  les  essais  de  Palur.  le  rendement  étant  très 
influence  par  l'espacement  des  pieds  (160).  En  Afrique  Occidentale,  l'indi- 
pène  sème  à  la  mais  après  avoir  arrossièrement  sélectionné  ses  eraines  de 
semence.  La  mise  en  terre  se  fait  en  petits  poauefs  de  3  à  5  cnj.  de  profon- 
*ur,  espacés  de  0  m.  40  à  0  m.  70  et  quand  le  sol  est  détrempé  par  deux 
ou  trois  pluies  successives.  En  Espasrne  (123),  on  sème  soit  les  pousses 
entières,  soit  la  graine  nue.  Si  les  fruits  sont  entiers,  on  les  brise  en  deux  la 


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veille  du  semis  et  on  les  fait  plonger  dans  l'eau  à  deux  ou  trois  reprises, 
pendant  quelques  instants  seulement,  on  laisse  ensuite  les  graines  bien  se 
ressuyer.  Dans  la  région  de  Valence,  on  sème  à  la  main,  grain  à  main  der- 
rière une  petite  charrue.  En  Amêi-ique,  on  sème  d'autant  plus  tôt  que  la 
variété  est  à  plus  gros  fruit  et  à  végétation  plus  longue.  Malgré  tout,  on 
attend  le  réchauffement  du  sol  et  dans  les  Etats  les  plus  septentrionaux, 
que  tout  danger  de  gelées  tardives  soit  écarté.  On  sème  d'autant  plus  pro- 
fondément que  le  sol  est  sec  et  perméable,  et  d'autant  plus  serré  que  le  sol 
est  pauvre  et  la  variété  érigée.  Les  semoirs  employés  sont  à  un  rang,  à 
godets  et  souvent  sèment  l'engrais  en  même  temps  que  la  graine.  Il  existe 
des  semoirs  semant  également  l'arachide  en  coque.  Il  serait  souhaitable 
d'employer  des  semoirs  à  avant-train  et  munis  d'une  roulette  en  fonte  tas- 
sant la  terre  sur  la  graine  (178).  Les  arachides  de  semence  font  l'objet  dé 
beaucoup  de  soin,  elles  sont  récoltées  à  pfM'faite  maturité,  restent  longtemps 
en  meules,  sont  écossées  et  nettoyées  à  la  main  une  quinzaine  de  jours 
avant  les  semailles.  On  a  au  moins  soin  de  les  briser  en  deux  et  de  les  lais- 
ser tremper  12  à  24  heures.  On  conseille  un  traitement  à  la  créosote  pour 
éloigner  les  rats  (178).  Le  semis  se  fait  après  marquage,  en  lignes  espacées 
de  0  m.  80  à  1  m.  05  et  à  12  à  30  cm.  sur  la  ligne,  à  une  profondeur  de 
2  à  5  cm.  (5-123-178). 

c)  Façons  cnltnrales  :  Dry  farming.  —  Partout  où  l'arachide  est  culti- 
vée, on  fait  des  sarclages,  soit  à  la  main,  soit  à  l'aide  d'instruments.  En 
Afi'ique,  les  indigènes  font  2,  3,  4  binages  à  la  main;  le  premier  a  lieu 
15  joUt*s  après  le  semis.  L'indigène  se  règle  sur  l'apparition  des  plantes 
adventices  pour  effectuer  ses  sarclages,  il  les  continue  encore  avec  précau- 
tion lors  de  l'enterrasre  des  gousses. 

Aux  Indes,  le  cultivateur  fait  2  ou  3  binages  dont  le  premier  im  mois 
apfès  le  semis,  puis  deux  pendant  la  période  des  Irrigations.  Dans  la  pro- 
vince de  Bombay,  les  champs  sont  sarclés  deux  fois  au  moins,  on  arrête 
quand  la  plante  couvre  le  sol  (52).  Aux  Etats-Unis,  on  recommande  de  faire 
passer  les  appareils  dès  la  levée  de  l'arachide  et  en  diagonale  à  travers  les 
champs;  l'arachide  résiste  et  les  mauvaises  berlues  sont  arrachées.  Dans 
les  binages  ultérieurs,  on  fait  passer  les  appareils  dans  le  sens  des  lignes. 

On  fait  enpore  un  binaee  quand  les  touffes  s'élargissent  et  on  arrête 
tout  travail  dès  que  les  gousses  s'enterrent  parce  que  les  appareils  employés 
sont  trop  brutaux  pour  circuler  dans  les  champs  h.  cette  époque.  On  estime 
qu'il  est  bon  de  faire  nu  moins  cina  façons  superficielles  pendant  le  cours 
de  la  végétation.  A  Florence  (Deattie)  (178),  on  considère  qu'avec  un  pas- 
sage du  cultivateur  par  semaine,  on  peut  éviter  les  sarclages  à  la  main. 

îinttaqp  et  rovlaqc  —  Aux  Etats-Unis,  Reattie  (178)  déconseille  le  but- 
tage  comme  abîmant  le  foin,  mais  il  conseille  un  lé£rer  roulasre  des  variétés 
très  dressées.  En  E=;pngnp,  au  contrnirc,  on  butte  quand  la  plante  atteint 
20  cm.  de  hauteur  (142).  A  Cuba,  l'écimafre  n'a  apporté  aucune  améliora- 
tion (201). 

Outils.  —  Aux  Etats-Unis,  on  emploie  aux  sarclages  deux  sortes 
d'outils  en  plus  des  houes  diverses.  L'un  appelé  woeder  est  semblable  à 
un  cultivateur  à  3  rangées  de  12  dents,  très  longues,  verticales,  de  section 
cylindrique.  Muni  de  brancards  assez  bas,  sa  largeur  de  travail  atteint 
1  m.  80  avec  5  cm.  d'écart  entre  les  traces.  Il  sert  aux  désherbagcs  et  aujfc 
façons  superficielles.  Le  sweep  est  une  sorte  de  houe  avec  un  fer  très  large, 
monté  sur  un  âge  guidé  par  des  mancherons.  On  lui  préfère  parfois  les  cul- 


—  295  — 

tivatours  h.  5  lames  de  2  1/2  à  3  pouces  de  large.  Aux  premières  façons,  on 
emploie  des  lames  de  1  pouce  1/4;  pour  les  dernières,  on  ajuste  les  dénis 
de  telle  façon  qu'elles  ne  pénètrent  pas  à  plus  de  5  cm.  (178). 

Irrigation.  —  On  signale  trois  pays  où  l'arachide  est  cultivée  en  cul- 
ture irriguée  :  les  Indes,  l'Egypte  et  l'Espagne.  Aux  Indes  (52),  dans  la 
région  de  Madras,  les  irrigations  se  font  deux  fois  par  semaine  pendant  les 
deux  derniers  mois;  dans  la  province  de  Madras,  on  donne  de  2  à  4  irriga- 
tions pendant  les  deux  derniers  mois.  En  Egypte  (31),  on  arrose  aussitôt 
après  que  l'arachide  commence  à  lever;  ensuite,  on  laisse  la  plante  pousser 
ses  racines  en  profondeur  pour  chercher  l'eau  et  on  bine.  Les  arrosages 
Bont  donnés  ensuite  tous  les  dix  jours,  tant  que  la  plante  ne  couvre  pas  le 
sol  puis,  tous  les  quinze  jours  jusqu'à  la  matu'-ation;  le  dernier  arrosage 
se  fait  le  jour  de  la  récolte  ou  la  veille  afin  de  faciliter  l'arrachage.  Si  la 
récolte  se  fait  tard,  on  ne  fait  pas  d'arrosage  au  moment  de  l'arrachage  de 
peur  de  faire  germer  les  gousses.  Le  nombre  total  des  irrigations  est  de 
12  à  24,  voire  même  de  26.  Elles  se  font  par  submersion  en  de  petits 
bassins  (31). 

d)  Récolte.  —  Les  fruits  de  l'arachide  mûrissant  successivement,  on 
récolte  quand  la  proportion  des  gousses  non  mûres  n'est  plus  que  de  5  à 
15  %;  si  on  récolte  trop  tôt,  les  amandes  se  ratatinent  et  se  flétrissent;  si  on 
récolte  trop  tard,  on  court  le  risque  de  voir  des  germinations  intempestives 
se  produire  à  la  suite  de  la  moindre  pluie.  En  général,  on  se  base  sur  la 
couleur  du  feuillage  pour  apprécier  l'époque  de  la  récolte. 

Au  Sénéeal,  on  attend  que  les  fanes  se  dessèchent;  à  cette  époque,  lé 
sol  est  encore  meuble  et  les  gousses  adhérent  Inen  aux  tiges;  sinon  il  vaut 
mieux  arracher  plus  tard,  un  jour  suffisamment  sec,  pour  que  les  gousses 
puissent  bien  se  ressuyer.  L'opération  se  fait  à  la  main,  en  passant  un 
outil  sous  les  touffes  et  en  tirant  (5).  A  Java,  dans  certains  districts,  on 
attend  que  les  feuilles  se  dessèchent;  dans  d'autres,  on  arrache  dès  que  les 
fruits  ont  atteint  leur  grosseur  normale,  sans  attendre  leur  maturité  com- 
plète flfiSl.  En  Espagne  (142),  on  juge  la  maturité  suffisante  quand  le  feuil- 
lage présente  une  couleur  tabac.  Aux  Etats-Unis  où  le  foin  d'arachide  est 
très  apprécié,  il  faut  opérer  avant  l'arrivée  des  premiers  froids  et  assez 
à  temps  pour  que  les  gousses  ne  germent  pas  (5).  D'autre  part,  on  attache 
ime  grosse  importance  au  bel  aspect  des  fruits  et  il  est  important' qu'ils 
ne  se  déprécient  pas  par  une  maturation  imparfaite.  Dans  les  Etats  du 
Sud  (139),  on  attend  que  le  feuillage  jaunisse  et  que  les  nervures  de  l'inté- 
rieur des  gousses  se  colorent  (178).  Enfin,  aux  Indes,  on  a  signalé  un  pro- 
cédé assez  curieux  employé  dans  les  districts  irrigués  (58).  On  fauche  les 
parties  aériennes  de  la  plante,  puis  on  retourne  le  sol  avec  une  charrue:  on 
rétablit  ensuite  l'eau,  les  gousses  viennent  flotter  à  la  surface  et  il  est  alors 
aisé  de  les  K'rouper  à  l'aide  d'un  râteau. 

Dans  la  plupart  des  pays,  l'arrachage  se  fait  à  la  main,  sur  la  touffe 
entière,  dans  d'autres  endroits,  on  fauche  d'abord  les  parties  aériennes 
afin  dp  garder  le  foin,  on  retourne  ensuite  le  sol  à  l'aide  d'une  charrue. 

Outils.  —  Aux  Etats-Unis,  on  emploie  à  cet  effet  les  arracheurs  à" 
pomme  de  terre.  L'un  d'eux,  qui  a  donné  de  bons  résultats  dans  le  cas  de 
vastes  surfaces  à  travailler,  se  compose  d'un  très  large  soc  triangulaire 
suivi  d'un  treillaee  métallique  sans  fin  tournant  sur  deux  tamlx)urs  per- 
pendiculaires à  la  direction  de  l'avancem.ent.  Cet  appareil,  as.sez  coûteux, 
ne  convenant  qu'aux  grandes  exploitations,  permet  d'éviter  les  équipes  de 


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femmes  qui  passent  derrière  les  charrues  pour  secouer  les  pieds  arrachés. 
Il  existe  aussi  des  appareils  plus  simples  dont  l'un  se  compose  d'une  forte 
lame  horizontale  perpendiculaire  à  la  direction  de  l'avancement  et  fixée 
par  deux  solides  montants  à  un  âge.  Cette  lame  coupe  les  racines  dans 
le  sol  et  facilite  le  travail  de  l'arrachage.  Ces  appareils  sont  assez  difficiles  à 
régler,  car  il  faui  que  les  socs  travaillent  juste  au-dessous  du  plan  de  fructi- 
fication. Ils  ont  l'avantage  de  laisser  dans  le  sol  les  racines  avec  leurs  nodo- 
sités. On  emploie  plus  souvent  une  simple  charrue  dont  le  versoir  est  réduit 
à  quelques  éléments  alîn  de  verser  tous  les  pieds  sur  le  même  côté  (178). 

e)  Curing.  —  En  Amérique,  la  récolte  est  terminée  par  une  opération 
à  laquelle  on  attache  une  grande  importance  et  qui  consiste  à  faire  sécher 
l'arachide  en  meules  pendant  plusieurs  semaines  afin  que  les  fruits  termi- 
nent leur  maturité  lentement,  sans  se  flétrir,  sans  danger  de  germinations 
intempestives.  On  croit  que  le  foin  obtenu  est  plus  délicat  mais  il  ne  semble 
pas  que  les  qualités  oléifères  soient  modifiées,  soit  pour  la  qualité,  soit  pour 
la  teneur  en  huile. 

Le  séchage  s'opère  sur  des  exsiceateurs  analogues  à  ceux  qui  ont  été 
recommandés  en  France  pour  la  luzerne.  Ce  sont  des  poteaux  de  2  mètres 
de  haut  sur  10  centimètres  de  diamètre  qui  portent,  cloués  perpendiculaire- 
ment, des  barreaux  de  45  centimètres  de  long,  dont  les  plus  bas  sont  à 
20  cm.  du  sol  environ,  afin  d'assurer  im  passage  3'air  continu.  Les  meules 
sont  construites  en  disposant  les  pieds  avec  les  gousses  à  l'extérieur.  La 
pente  ne  doit  pas  dépasser  30  cm.  du  centre  vers  la  périphérie  et  il  n*est 
pas  avantageux  de  dépasser  90  cm.  à  1  m.  de  diamètre.  Les  variétés  dres- 
sées sont  évidemment  plus  faciles  à  mettre  en  meules  que  les  variétés  ram- 
pantes. On  recommande  d'entourer  les  meules  ave  des  liens  et  de 
ne  couvrir  qu'avec  des  matériaux  susceptibles  de  laisser  la  circulation  de 
l'air  se  faire.  Il  faut  compter  40  meules  environ  à  l'hectare.  Afin  de  ne  pas 
être  obligé  de  démolir  les  meules  pour  les  transjDorter  aux  batteuses,  on  se 
sert  de  chariots  bas  à  2  ou  4  roues  portant  une  chèvre  qui  saisit  les  exsic- 
cateurs  par  un  crochet  au  sommet  ou  par  des  leviers  à  la  base. 

Les  arachides  restent  en  meules  environ  2  <\  4  semaines  quand  elles 
sont  destinées  à  la  consommation  animale,  6  semaines  quand  elles  sont 
destinées  à  la  consommation  humaine  et  2  mois  quand  elles  sont  destinées 
h.  sei-vir  de  semence  (178). 

f)  Battaqe.  —  Le  battage  de  l'arachide  ou  plus  exactement  sa  cueillette 
se  fait  en  beaucoup  d'endroits  à  la  main.  C'est  un  procédé  loncr,  sale  et 
fastidieux,  mais  qui  laisse  le  foin  absolument  intact.  Beaucoup  de  cultiva- 
teurs le  pratiquent  pour  utiliser  la  main-d'œuvre  quand  le  travail  aux 
champs  est  impossible,  sinon  ils  portent  l'arachide  sur  des  aires  et  la  bal- 
lont  avec  des  fléaux.  C'est  le  procédé  employé  au  Sénégal,  aux  Indes,  en 
Espagne,  etc.  Il  n'y  a  qu'aux  Etals-Unis  qii'on  emploie  des  machines  pour 
faire  ce  travail.  On  peut  employer  les  batteuses  à  céréales  poun-u  que  le 
batteur  et  le  contre-batteur  soient  convenablement  réglés  et  que  la  vitesse 
ne  dépasse  pas  400  tours  à  la  minute.  Malgré  tout,  ce  procédé  brise  beau- 
coup de  gousses  et  abime  le  foin,  le  vanage  se  fait  mal  et  il  reste  des  frag- 
ments de  tiges  adhérents.  Il  existe  une  machine  spécialement  conçue  pour 
la  cueillette  des  nrachides.  Elle  se  comjwse  d'une  toile  métallique  sans 
fin,  mobile,  sur  laquelle  sont  étendus  les  pieds  dont  les  gousses  pa.ssenl  au 
travers  des  mailles.  En  dessous  do  la  toile,  frotte  une  brosse  rotative  en 
caoulchouc  qui  détache  les  fruits  au  passage.  L'appareil  est  complété  par 


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un  vibrateur  séparateur  où  se  fait  le  vannage  et  un  «  slemmer  »  où  sont 
rognées  le  petites  portions  de  pétioles  restant  après  les  gousses.  Cette 
machine  qui  nécessite  un  moteur  de  G  chevaux  peut  cu^llir  400  à  600  bois- 
seaux par  jour  {139  et  178). 

g)  Emmagasinage.  —  L'arachide  battue  est  mise  en  sacs  qui  sont  enfer- 
més dans  des  greniers  ou  des  locaux  où  elle  est  tenu  à  l'abri  des  rongeurs 
et  des  insectes.  Au  Sénégal,  en  attendant  l'embarquement,  on  en  forme  de 
grands  tas  appelés  «  seccos  ».  Aux  Etats-lhiis,  il  existe  des  «  elevators  » 
analogues  à  ceux  qui  ont  été  conçus  pour  les  céréales  (139). 

La  décortication  de  l'arachide  avant  son  transport  est  une  opération 
assez  discutée  (136).  Il  est  certain  que  les  graines  décortiquées  voyagent 
avec  moins  de  sécurité  à  l'égard  des  ennemis  at  toutes  sortes.  L'arachide 
de  Coromandel  est  tenue,  par  les  frets  considérables  dont  elle  est  grevée, 
à  voyager  nue.  Pour  l'Afrique  Occidentale,  on  a  été  conduit  à  envisager 
cette  mesure  par  suite  de  la  rareté  du  matériel  roulant  sur  les  chemins 
dé  fer  du  Sénégal  et  de  l'élévation  du  fret.  Il  ne  semble  pas  qu'il  y  ait  lieu 
de  pratiquer  systématiquement  cette  opération. 

Il  existe  trois  sortes  de  décortiqueurs.  Les  uns  agissent  entre  un  cylin- 
dre et  un  sabot  (150),  d'autres,  comportent  un  cylindre  fixe,  creux,  perforé, 
décortiqueur  Martin  (30)  qui  comporte  deux  plateaux  verticaux  tournant 
à  l'intérieur  duquel  tourne  un  arbre  à  palettes  (150).  Le  troisième  est  le 
en  sens  inverse  l'un  en  face  de  l'autre  et  entre  lesquels  se  fait  la  décor- 
tication. Le  vannage  se  fait  par  sédimentation  au  sein  d'un  courant  d'air. 

h)  Objections  faites  à  la  culture  mêcnniqrie.  —  La  culture  mécanique 
de  l'arachide  se  heurte  à  un  certain  nombre  de  difficultés  qui  existent,  du 
reste,  pour  les  autres  cultures  coloniales,  mais  qui  interviennent  plus  parti- 
culièrement dans  ce  cas  particulier. 

1°  L'achat  du  matériel  nécessaire  représente  une  mise  de  fonds  impor- 
tante, difficile  pour  le  cultivateur  indigène; 

2°  Le  matériel  demande  à  être  conduit  par  un  personnel  expérimenté 
qu'il  faut  payer  plus  cher; 

I:°  Si  sinip!-?  que  soit  ce  m'.tériel,  il  exijo  '^t  ?  réparations  que  les 
artisans  locaux  ne  sont  pas  toujours  à  même  de  faire; 

4°  Il  faut  que  ces  engins  soient  adaptés  aux  mœurs  agricoles  et  aux 
procédés  de  culture  de  la  région.  C'est  ainsi  qu'au  Sénégal,  par  exemple, 
il  serait  imprudent  de  vouloir  généraliser  l'emploi  des  labours  profonds 
vu  la  faible  épaisseur  de  la  terre  végétale;  le  des.=«uchage  imparfait  .lu  sol 
gênerait  considérablement  le  passade  des  appareils  et  l'emploi  de  l'un  d'eux 
est  souvent  subordonné  à  l'emploi  des  autres.  C'est  ainsi  qu'il  est  unpos- 
sible  de  se  servir  de  cultivateurs  i  les  semis  n'ont  pas  et'  fi-its  avec  des 
H-moirs  en  ligne  ayant  la  même  voie  et  que  l'usage  de  ceu  :-C'  n'^X  possi- 
ble qu'avec  un  nivelage  parfait  du  sol; 

5°  Une  autre  difficulté  vient  de  la  traction.  On  sait  que  la  traction  ani- 
niale  est  presque  impossible  dans  certaines  régions  par  suite  des  épizooties. 
Aux  Etats-Unis,  ainsi  qu'en  Espagne,  on  emploie  beaucoup  de  mules; 
ailleurs,  on  a  surtout  recours  aux  buffles.  L'emploi  de  tracteurs  aux  colo- 
nies sort  du  cadre  de  cette  étude,  mais  signalons,  à  côté  des  objections  qui 
lui  sont  générales  quant  à  l'alimentation,  aux  réparations,  etc.,  que  pour 
beaucoup  de  pays  où  l'arachide  souffre  surtout  du  manque  d'engrais,  il 
tend  à  accentuer  cette  déficience. 


—  298  — 
CHAPITRE  IV 

MALADIES  DE  L'ARACHIDE  ET  INSECTES  NUISIBES 

Jusqu'à  CCS  dernières  années  on  s'était  assez  peu  préoccupé  des  enne- 
mis de  l'arachide.  La  diminution  des  rendements,  constatée  un  peu  partout, 
ayant  attiré  l'attention  sur  ce  qu'on  a  appelé  la  dégénérescence  de  cette 
plante,  a  pu  être  attribuée  dans  beaucoup  de  cas  à  l'influence  de  parasites 
divers  jusque  là  insoupçonnés.  Les  attaques  subies  par  les  cultures  d'ara- 
chide dans  les  pays  producteurs  n'ont  pas  encore  eu  de  gravité  semblable  à 
celle  qui  ont  dévasté  les  cultures  de  cotonnier  [Bail  V/eeivill),  de  pomme 
de  terre  {P/iylophtora),  de  vigne  [Phylloxéra).  Cette  demi-clémence  est  peut- 
être  due  à  l'échelle  restreinte  sur  laquelle  ont  été  faites  les  acclimatations 
jusqu'à  ce  jour. 

Quatre  sortes  d'ennemis  sont  à  craindre  :  des  bactéries,  des  cryptoga- 
mes, des  phanérogames  et  des  insectes. 

MALADIE  BACTÉRIENNE  DE  L'aRACIIIDE 

Nous  verrons  plus  loin  que  l'attaque  par  le  Sclerothim  Rolfsii  est  sou- 
vent associée  à  la  présence  d'une  bactérie.  Il  existe  également  (195)  une 
maladie  bactérienne  proprement  dite,  signalée  dès  1905  à  Cheribon  (Indes 
Orientales)  par  Breda  de  Han,  aux  Etats-Unis  et  surtout  dans  l'Archipel 
malais.  Cette  maladie  connue  sous  le  nom  de  Slime  disease,  SlijmziPkte, 
est  une  fanaison.  Dans  les  attaques  violentes,  la  fanaison  est  parfois  si 
rapide  que  les  feuilles  gardent  une  coulevir  vert  sombre  en  se  desséchant. 
Dans  les  attaques  plus  faibles,  dont  la  plante  peut  triompher,  la  fanaison 
n'atteint  qu'un  quartier  du  pied.  Un  grand  nombre  de  racines  meurent  et 
les  plus  anciennement  attaquées  prennent  une  couleur  sombre.  Une  partie 
des  fruits  restent  petits  et  l'épiderme  est  parfois  veiné  ou  brun  par  suite 
de  la  présence  de  la  bactérie  dans  l'appareil  vasculaire.  Les  plantes  atta- 
quées la  contiennent  toujours  ainsi  que  beaucoup  de  pieds  paraissant  sains. 
Des  fruits  paraissant  indemnes  la  recèlent  parfois  dans  le  funicule,  même 
dans  les  téguments,  mais  jamais  dans  l'embryon.  R.  T.  Palm  l'identifie 
avec  Bacterium  solana  ceariim  qui  Sévit  également  sur  le  tabac,  la  tomate, 
la  betterave,  le  Clienopodium  amhrosoïdes,  V Hibiscus  sahdariffa  (Roselle), 
le  lin,  la  carotte,  le  tournesol,  etc.,  plantes  susceptibles  d'entrer  en  rotation 
avec  l'arachide.  On  ne  sait  rien  de  certains  sur  l'influence  du  sol  :  on  a  seu- 
lement remarqué  qu'elle  était  plus  fréquente  dans  les  sols  argileux,  lourds, 
restant  humides.  On  n'a  pas  remarqué  de  différence  dans  les  cas  où  l'ara- 
chide succède  au  riz  de  montagne  plutôt  qu'au  riz  d'inondation.  Il  est  évi- 
dent que  la  culture  ininterrompue  développe  cette  maladie.  On  recom- 
mande de  planter  à  espacements  réduits,  d'arracher  et  de  brûler  les  pieds 
malades;  il  faudra  également  ne  pas  laisser  en  tas  sur  le  champ  les  fruits 
qui,  même  d'apparence  saine,  sont  suspects;  enfin,  on  fera  de  l'arachide 
une  culture  de  saison  sèche.  On  peut  espérer  trouver,  sinon  une  race  com- 
plètement indemne,  du  moins  des  races  suflisamment  ré.sistantes.  Des  essais 
ont  élé  entrepris  pour  une  telle  sélection  plusieurs  années  avant  la  guerre, 
à  Java. 


—  299  — 

Mosaïque  de  Varachide.  —  Nous  signalerons  pour  mémoire,  que 
M.  Clintock  a  trouvé  en  1915  un  pied  paraissant  atteint  d'une  maladie  ana- 
logue à  la  Mosaïque  (152).  Aucun  essai  d'inoculation  n'a  réussi  à  propager 
cette  anomalie  qui  ne  s'est  pas  non  plus  montrée  héréditaire. 


CRYPTOGA.MES 

Les  cryptogames  qui  ont  été  signalés  jusqu'ici  comme  nuisibles 
à  l'arachide  sont  :  Clielodiploala  arachidis  Maublanc,  Cercospora 
arachidis  Henn,  Cercospora  personata  (Burk.  et  Curt.)  Ellis,  Colleiotri- 
chium  nigntm,  Corticium  vagrrni  B.  et  C,  Piœcinia  arachidis  Spg.,  Sclero- 
tium  Rolfsii  Sacc,  Rhizoctonia  destruens,  Rhhoctonia  Soldii  Septoglâevm 
arachidis  Racib.,  Thielavia  basicolia  Zopf.,  Vredo  arachidis  Lagh.  Un  cer- 
tain nombre  d'entre  eux  sont  peut-être  rigoureusement  spécifiques  de  cet 
hôte;  la  presque  totalité  est  polyphage;  plusieurs  ont  été  signalés  très  rare- 
ment, quelques-uns  ont  pris  ces  dernières  années  une  grande  extension. 

Jusqu'ici,  par  bonheur,  nos  colonies  en  ont  été  indemnes,  mais  leur 
présence  aux  Etats-Unis  doit  rendre  très  circonspect  au  sujet  des  acclima- 
matations  hâtives  de  variétés  américaines. 

Colleto/richium  niqrum  est  une  espèce  assez  banale  qui  a  été  signalée 
sur  arachide  en  Guinée  anglaise,  en  Birmanie  et  aux  Indes.  Elle  a  été 
étudiée  sur  Capsicvm  anmim  dont  elle  cause  ime  anthracnose. 

Vromyces  arachidis  Henn.  a  été  signalé  à  Surinam  (Hedwigia,  1896) 
sur  les  feuilles  de  l'arachide.  Elle  cause  des  taches  jaunes  ou  noires  sur  le 
dessus  des  feuilles. 

Chetodiplodia  arachidis  Maublanc,  signalée  en  Amérique  Centrale,  se 
rencontre  sur  les  tiges.  On  a  constaté  dans  les  expériences  de  laboratoire, 
que  seuls  les  rameaux  morts  à  la  fin  de  la  végétation  portaient  des  fructi- 
fications et  l'on  n'est  pas  certain  du  parasitisme  vrai  de  cette  espèce. 

Ces  deux  dernières  maladies  ont  ét-é  très  rarament  signalées. 

On  sait  que  le  genre  Rhizoctonia  vit  sur  une  grande  quantité  de  plantes. 

/?.  destriiens  a  été  signalé  aux  Indes  (116)  par  Ajrekar  (L.  S.)  et  Shaw 
(F.  J.  P.).  Il  parasite  aussi  plusieurs  autres  plantes  parmi  lesquelles  la 
luzerne,  la  pomme  de  terre  et  Piper  Réelle.  C'est  au  collet  qu'apparaissent 
les  premières  plaques  de  mycélium,  l'appareil  radical  est  ensuite  nécrosé. 
Les  sclérot^s  sphéroïraux  sont  bruns  extérieurement  et  blancs  à  l'intérieur. 

R.  solda,  signalé  par  les  mêmes  auteurs  attaque  aussi  le  papayer,  la 
citrouille,  le  jut-e,  les  dnliques.  le  chan^Te,  le  coton,  la  luzerne,  la  tomate, 
le  mûrier,  le  tabac,  le  haricot  de  .lava,  le  sésame,  la  pomme  de  terre,  le  pois 
Munpo,  Viqna  Catjang,  CrotaJaria  jvncea,  etc. 

Corficinm  r^aqxim  B.  et  C.  crui  a  été  trouvé  sur  l'arachide,  la  pomme  de 
t^erre  Vigna  Catjang.  et^.,  touiours  d'nprès  les  mêmes  auteurs,  serait  la 
forme  parfaite  des  deux  champignons  précédents. 

Le  grand  nombre  de  plantes  susceptibles  d'être  attaquées  par  ces  para- 
sites montre  que  dans  ce  cas  on  ne  pourra  éviter  la  maladie  par  des  asso- 
lements judicieux  et  qu'il  y  aura  lieu  de  soupçonner  souvent  la  culpabilité 
de  cultures  associées  lors  de  l'apparition  d'un  foyer  de  maladie. 

Vredo  arachidis  Lagh  a  été  signalé  au  Surinam  (Guyane  hollandaise), 
à  Cuba  (201),  aux  Indes  Occidentales  (82-70).  Toutes  les  variétés  ne  sont 
pas  attaquées  avec  la  même  intensité  et  les  stations  où  est  apparu  ce  para- 


—  300  — 

site  ont  été  inégalement  éprouvées.  La  bouillie  bordelaise  s'est  montré  peu 
efficace.  D'après  Arthur  qui  a  examiné  des  échantillons  venant  des  Antil- 
les, on  serait  plutôt  en  présence  d'un  Puccinia  : 

Pucciiiia  arachidis  Spg.  Les  urédospores  seraient  seuls  connus.  La 
maladie  se  manifeste  par  la  présence  d'une  poudre  jaune  sur  les  feuilles.  Ce 
cryptogame  ayant  été  signalé  en  Argentine,  à  Surinam  (Weigeht),  aux 
Antilles,  à  la  Guadeloupe  (Durs),  à  Porto  Riso  (Arthur)  (176  et  181)  ainsi 
qu'autrefois  au  Paraguay  oîi  l'arachide  est  à  peu  près  spontanée,  il  serait 
intéressant  de  rechercher  s'il  n'existe  pas  dans  ce  pays  des  races  indemnes 
ou  tout  au  moins  peu  éprouvées.  Il  serait  également  très  important  de  con- 
naître la  plante  sur  laquelle  se  forme  le  cycle  de  ce  Puccinia. 

Ces  deux  espèces  que  plusieurs  auteurs  (100-144-145),  pensent  être  iden- 
tiques, appartiennent  à  des  genres  dont  les  espèces  ne  sont  pas  polyphages 
bien  qu'elles  évoluent  sur  des  végétaux  successifs.  Il  est  donc  po'ssible 
d'éviter  le  retour  de  ces  maladies  par  une  rotation  convenable,  d'autant 
plus  que  le  sol  n'est  pas  infesté  comme  dans  le  cas  des  parasites  suivants  : 

Thielavia  basicolia  Zopf,  signalé  depuis  1850,  s'attaque  surtout  aux 
légumineuses,  mais  aussi  à  d'autres  plantes  parmi  lesquelles  :  le  tabac,  le 
cotonnier,  etc.  Les  expériences  de  J.  Jonhson  (127)  à  la  Station  agrono- 
mique du  Wisconsin  et  à  Arlington  (Virginie)  montrent  que  ce  parasite,  jus- 
qu'ici non  signalé  comme  dangereux  pour  l'arachide  est  susceptible  de 
prendre  beaucoup  de  gravité  en  raison  de  sa  polyphagie  étendue.  On  sait 
que  ce  parasite  s'attaque  aux  racines,  il  est  en  particulier  l'agent  du  Root 
rot  des  violettes. 

Le  point  d'attaque  et  le  caractère  de  la  sporulation  varie  avec  les  hôtes 
«•e  qui  a  fait  longtemps  douter  du  parasitisme  vrai  et  général  de  ce  cham- 
pignon. Les  essais  d'inoculation  ont  montré  que  c'est  un  parasite  intracel- 
lulaire. 

Cercospora  personala  (Burk  et  Curt.)  Ellis  a  été  signalé  sur  l'arachide 
A  Canton  (Chine),  aux  Indes  et  aux  Philippines  par  Yatès,  Henry  (144), 
South  (70),  l'a  également  signalé  à  la  Barbade  et  à  la  Dominique,  et  M.  Cal- 
vino  à  Cuba  (201).Enfin,  A.  Chevalier  a  signalé  (93  et  100),  on  Afrique  Occi- 
dentale, une  maladie  analogue.  D'après  T.  A.  Wolf  qui  l'a  étudiée  aux 
Etats-Unis,  en  Alabama  (106  et  124),  les  grands  agents  de  transmission  sont 
les  insectes.  Parmi  ceux-ci,  les  coléoptères  Megilfa  mnc7ilata,  Epirmta  vit- 
rata,  Cfim/liof/notus,  la  larve  d'Heliotis  obsoleta  et  un  seul  hémiptère  ont 
été  trouvés  porteurs  de  spores.  Los  sauterelles  semblent  se  novtrrir  de  pré- 
férence des  parties  saines  des  pieds  qu'elles  attaquent,  mais  les  spores  peu- 
vent traverser  leur  tube  digestif  sans  être  altérées.  Les  genres  n'ont  du 
reste  pas  besoin  de  la  plante  hôto  pour  vivre  et  se  développer,  le  sol  peut 
leur  sufïire  an  début.  Les  conidies  sont  nombreuses  sur  les  feuilles  ayant 
passé  l'hiver  dehors,  on  en  a  même  trouvé  dans  l'eau  de  lavage  des  gous- 
ses. Il  y  en  a  toujours  dans  l'air  après  la  pluie.  On  recommande,  bien  que 
ces  mesures  ne  soient  pas  toujours  efficaces,  de  désinfecter  les  srraines  de 
semence  au  sulfate  do  cuivre  ou,  tout  au  moins,  de  les  écosser.  L'établis- 
sement de  rotations  cnnvenabres  peut  aussi  aider  à  la  lutte  contre  cette 
maladie  qui  réduit  parfois  do  35  %  la  surface  foliaire  et  de  5  à  20  «V,  les 
rendements.  D'après  A.  Chevalier  (93),  ce  champignon  serait  identinue  à 
Cflrcospnra  arachidis  et  Scp/oz/larinn  arac/iidis  Racib  qui  a  été  étudié  par 
Kelkar  (71)  aux  Indes  fDokkan  et  Madras)  où  elle  est  connue  sous  le 
nom  de  maladie  du  Tikka,  on  Afrique  du  Sud  par  Van  her  Rmj  (196), 
existe  aussi  dans  tout  l'Est  africain  anglais  et  allemand,  à  Java.  <à  Céylan 


—  301  — 

et  aux  Pliilippines  et  aux  Indes  Occidentales.  A  Chevalier  l'a  signalé  en 
Afrique  (d'à)  et  il  croit  que  c'est  le  inèiiie  champignon  que  Cercoapura  pcr- 
soiuua  et  Ccrcospura  aracliidis.  Vateser  Henry  partage  cette  opinion. 

Elle  se  caractérise  par  des  taches  noires,  circulaires,  ressortant 
comme  des  verrues,  irrégulièrement  disposées  sur  les  feuilles  et  la  tige. 
Les  folioles  malades  se  recroquevillent  sur  la  nei-vure  médiane  et  tombent. 
Le  mycélium  se  raanifie  entre  les  cellules  et  y  émet  des  suçoirs.  Les  fruc- 
tifications de  la  grosseur  d'une  tête  d'épingle,  plus  ou  moins  concentri- 
ques, sont  constituées  par  des  bouquets  de  ramifications.  On  les  rencontre 
surtout  sur  les  feuilles.  Le  seul  remède  consiste  à  brûler  la  récolte  ou  a 
l'enfouir  profondément. 

Sclerotium  Rolfsii  Sacc,  sévit  surtout  dans  le  Sud  des  Etats-Unis. 
L'agent  assez  polyphage,  s'attaque  également  à  la  tomate,  au  chou,  au 
coton,  etc.,  dans  les  terres  basses  et  mal  drainées  (126). 

La  période  d'incubation  est  de  2  à  4  jours.  Le  mycélium  qui  paraît 
difficilement  infecter  les  plantes  à  plus  de  5  pouces  de  profondeur  dans 
le  sol  ne  s'attaque  pas  aux  cellules  gorgées  d'amidon  (166).  L'infection 
débute  à  demi  à  un  pouce  au-dessous  du  sol;  il  faut  qu'il  y  ait  eu  lésion 
pour  que  le  parasite  puisse  s'établir  (166).  Au  début,  on  remarque  une 
légère  flétrissure  analogue  à  celle  produite  par  la  sécheresse,  puis  les 
lésions  sont  couvertes  d'un  mycélium  blanc  disposé  en  rayons,  l'épiderme 
et  le  cambium  sont  mous  ou  très  humides  avec  tendance  au  suintement 
et  émission  d'une  odeur  désagréable.  Ils  sont  séparés  des  zones  saines  par 
une  ligne.  Le  champignon  envahit  de  plus  en  plus  la  tige  principale  en 
descendant  vers  la  racine  et  les  radicelles  qui  sont  couvertes  d'un  tissu 
blanc  et  sont  d'autant  plus  atteintes  qu'elles  sont  proches  de  la  surface 
(166).  Les  sclérotes  sont  presque  sphériques,  de  la  taille  d'un  grain  de 
moutarde,  blancs  au  début,  puis  bruns,  tournant  au  noir  avec  une  surface 
dure  et  brillante.  Les  tissus  attaqués  finissent  par  se  désorganiser  par 
destruction  de  la  lame  médiane  des  cellules;  dans  les  régions  attaquées, 
on  trouve  une  bactérie  susceptible  de  reproduire  les  symptômes  internes 
et  qui  agit  peut-être  comme  une  levure  décomposant  les  tissus  (Harter) 
(126).  Les  essais  d'infection  n'ont  réussi  qu'en  présence  d'une  humidité 
suffisante.  Les  variétés  sont  inégalement  résistantes  et  l'ordre  d'immunité 
est  à  peu  près  le  suivant  :  Virginia  Runner,  African  (indemnes),  Spanish, 
Tennessee  Red,  Virginia  Bunch  (moyennement  attaquées),  Valenda  (très 
attaquée)  (166). 

En  dehors  de  ces  maladies  dont  les  agents  sont  bien  connus,  il  en 
existe  un  certain  nombre  dont  les  causes  sont  mal  ou  non  connues.  En 
Egypte,  M.  Huri  a  signalé  vers  1901  une  affection  caractérisée  par  un  jau- 
nissement des  feuilles  suivi  de  leur  épaississement.  Elles  deviennent  en 
même  temps  gluantes,  puis  se  dessèchent  et  meurent.  Cette  maladie  était 
rare  (14). 

En  Afrique  Occidentale,  Perruchot  a  signalé  une  maladie  se  tradui- 
sant fréquemment  par  des  gousses  noires,  Dumas  et  Adam  ont  parlé  d'une 
sorte  de  Pourridié;  Adam  a  signalé  une  maladie  des  feuilles.  Elles  sont 
attaquées  quand  elles  sont  jeunes,  plus  tard,  elles  se  couvrent  de  taches 
noires  conidiennes.  Les  gousses  atteintes  ont  des  taches  détrimées  et  noires 
bourrées  de  mycélium.  Le  point  de  départ  serait  peut-être  un  insecte. 
CooK  a  décrit  (200)  une  maladie  des  racines  existant  aux  Antilles.  Les 
racines  sont  entourées  d'un  mycélium  en  toile  d'araignée  qui  les  tue,  la 
maladie  gagne  ensuite  les  parties  aériennes.  On  ne  connaît  pas  des  formes 


—  302  — 

de  reproduction,  sauf  par  sclérotes  bruns  d'un  mm.  de  diamètre.  La  mala- 
die attaque  aussi  la  luzerne,  les  agrumes,  les  tanatcs,  etc.  On  recommande 
d'arracher  les  pieds  malades,  les  brûler  et  chauler  ensuite  le  terrain. 


P1I.4NER0GAMES 

Les  plianérogauies  peuvent  nuire  de  deux  façons  à  l'arachide  :  comme 
parasites  directs  ou  comme  mauvaises  herbes. 

Parmi  les  premiers,  on  peut  citer  deux  scrofulariacées  signalées  par 
A    Chevalier  (93  et  100)  en  Afrique  Occidentale,  ce  sont  : 

AlecLra  arachidis  A.  Chevalier,  variété  de  r.4.  sénégalensis  qui  para- 
site les  racines.  Les  fleurs  sont  jaunes.  L'arachide  s'atrophie  et  la  produc- 
tivité est  abaissée.  Se  rencontre  surtout  au  Fouta  Djalon. 

Stiiga  Orobranchuldes  qui  n'a  pas  été  signalée  sur  arachide,  mais 
sur  dolique  de  Chine.  On  la  rencontre  au  Moyen-Niger. 

Parmi  les  seconds,  on  peut  citer  deux  plantes  signalées  aux  Etats- 
Unis  (178)  comme  particulièrement  difficiles  à  extirper  des  champs.  Ce  sont 
Syniherisma  Ischàemum,  Digitaria  huniifusa,  Pers,  Panicum  glabritm 
gand,  S.  suinguinal,  S.  fi/i/ormis  L.  Nash.,  connus  dans  ce  pays  sous  le 
nom  de  «  crab  grass  »  et  Medicagi  hispida  ou  «  Bur  clover  ».  A  Cuba,  les 
lianes  de  Vlpomea  triloba  sont  aussi  très  préjudiciables  quand  elles  enva- 
hissent les  cultures  (201). 


En  Afrique  Occidentale,  l'arachide  a  surtout  à  souffrir  des  attaques 
d'insectes  divers.  Roubaud  (121)  signale  les  espèces  suivantes  : 

a)  Insectes  nuisibles  aux  parties  aériennes  de  la  plante. 

Toutes  les  espèces  Jjanales  d'orthoptères  s'attaquent  à  l'arachide.  On 
remarque  toutefois  que  chaque  espèce  ne  commence  ses  dégâts  qu'à  l'épo- 
que ou  le  mimétisme  est  le  plus  complet.  Il  se  produit,  par  suite,  un  vrai 
cycle  d'espèces  se  succédant  sur  la  plante.  Les  criquets  l'épargnent  un  peu, 
ils  sont  d'ailleurs  très  sensibles  au  virus  d'Herelle.  Parmi  ces  orthoptères 
successifs,  on  citera  Conipodia  calcarala  Sauss,  le  Phomes,  les  Trujcales, 
les  Locustes.  Parmi  les  coléoptères,  Anomurus  fuscus  01.  de  grande  taille, 
gris,  se  tenant  dans  la  journée  au  pied  des  plants,  immobile;  paraît  se 
nourrir  des  parties  vertes  et  ne  pas  s'attaquer  aux  graines.  On  ne  volt 
jamais  plus  do  deux  individus  par  pied. 

b)  Insectes  s'attaquant  aux  racines. 

La  chenille  d'une  noctuelle,  ver  gris  de  4  à  5  cm.  de  long,  gris  rosé, 
avec  trois  paires  de  taches  noires  arrondies  aux  premiers  segments  est  un 
ennemi  dangereux  des  racines.  Sa  croissance  dure  2  à  3  mois  pendant  les- 
quels elle  peut  sectionner  complètement  la  racine  principale,  surtout 
atteinte.  Vers  fin  septembre,  elle  s'enfonce  dans  le  sable,  s'y  filo  une  coque 
et  so  transforme  en  une  chrysalide  rougeâtre  dont  la  durée  d'évolution  est 
inconnue.  L'image  n'est  pas  connu.  Il  continue  sans  doute  son  évolution 
sur  d'autres  plantes  sauvages,  puisqu'on  ne  lui  connaît  pas  d'autre  hôte 
cultivé.  Il  est  possible  qu'il  ait  deux  cycles  annuels  dont  un  seul  dépend 
de  ruraclii(ic  (Hivernage).  Contre  cet  insecte  qui  sévit  surtout  le  long  de 


—  303  — 

la  ligne  Dakar-Saint-Louis,  la  lutte  par  pièges  lumineux  pourrait  être 
envisagée;  le  sulfure  de  carbone  donnerait  sans  doute  de  bous  résultats 
dans  ces  sols  sablonneux.  Oii  a  signale  aussi  des  larves  de  coléoptères  éla- 
térides  (Taupins)  et  celle  apode  et  dodue  d'un  curculionide.  Viennent 
ensuite  des  coléoptères  qui  attaquent  la  racine  principale  du  côté  du  collet 
sans  la  sectionner  complètement;  si  la  plante  est  vigoureuse  et  si  le  terrain 
n'est  pas  encore  trop  sec,  la  plante  pousse  des  racines  adventives  et  triom- 
phe, sinon  elle  meurt.  Dans  le  Cayor,  on  peut  accuser  6luzvnyclia  ajricana 
Lap.  du  Cast.,  Anomala  plcbcja  Curt,  Adorcsius  umbrosus  Fabr.,  Crator 
cuniculus  Burm.  Piinelia  angulosus  et  P.  senegaienais  Oliv.  On  incrimine 
des  mêmes  dégâts  deux  larves  de  diptères  non  identitiées  et  parmi  les 
névroptères  Euterines  parvulus  Sjost  dont  nous  aurons  l'occasion  de  repar- 
ler et  qui  ne  peut  guère  être  rendu  responsable  que  de  la  disparition  de 
quelques  pieds  souffreteux.  Un  myriapode  Iule  :  Peridontopyge  perplicata 
Silo  (Diaial  en  Ouolof)  se  chai'ge  parfois  du  même  résultat. 

c)  Insectes  s'attaquant  aux  fruits  dans  le  sol. 

Parmi  les  névroptères  viennent  en  premier  lieu  les  termites.  Les  ter- 
mites bâtisseurs  dé  grande  taille  paraissent  se  borner  à  ronger  extérieu- 
rement les  coques  en  respectant  les  nervures  qui  devierment  ainsi  saillan- 
tes. Cependant  Odantoiermes  vulgaris  Her.  qui  nidifie  dans  les  sols  argi- 
leux et  latéritiques  peut  attaquer  les  gousses;  ses  dégâts  sont  de  plus 
grandes  proportions  que  ceux  des  espèces  plus  petites,  mais  son  impor- 
tance économique  est  faible  parce  qu'il  vit  dans  des  terrains  où  Tarachide 
est  peu  cultivée. 

Les  termites  de  petite  taille  sont  beaucoup  plus  redoutables  par  suite 
de  leur  pullulement;  ils  ne  sont  pas  parasites  de  l'arachide  par  essence, 
mais  s'attaquent  à  elle  dans  certaines  circonstances.  Le  plus  commun  est 
Euterines  paroulus  Sjost  qui  infeste  toutes  les  régions  sablonneuses,  en 
particulier  dans  les  cercles  de  Thiès,  de  Saint-Louis,  dans  le  Diambour, 
le  N'GandioIe,  le  N'Guick,  mais  il  est  plus  rare  dans  le  sud.  Il  est  l'hôte 
des  vieux  chaumes  de  mil  et  des  vieilles  souches  pourries  qu'il  fait  dispa- 
raître. Petit  insecte  de  2  à  2,5  °'/'°  de  long,  nidifiant  à  1  m.  de  profondeur 
environ,  on  le  rencontre  de  bonne  heure  le  matin  et  jamais  pendant  la 
grosse  chaleur  du  jour  où  il  descend  dans  le  sol.  Il  ne  s'attaque  aux  gous- 
ses qu'à  partir  d'octobre  et  sans  doute  parce  qu'à  partir  de  cette  époque, 
le  sol  commence  à  être  sec  et  que  cet  insecte  qui  craint  particulièrement 
la  sécheresse  trouve  dans  ces  graines  une  source  d'humidité.  Il  attaque  les 
fruits  toujours  dans  la  dépression  coiffée  du  bec  crochu  opposé  au  pédon- 
cule; l'orifice  qui  n'a  pas  plus  de  i  "/■"  5  de  diamètre  est  légèrement  évasé 
vers  l'extérieur  avec  des  bords  comme  usés  et  amincis  à  la  lime,  la  coque 
est  légèrement  corrodée  intérieurement  et  la  pellicule  blanche  qui  la 
tapisse  est  dévorée.  Peut-être  l'insecte  recherche-t-il  la  pulpe  aqueuse  et 
sucrée  qui  remplit  à  ce  moment  les  fruits,  car  l'attaque  se  borne  là  et  c'est 
à  peine  si  les  graines  sont  légèrement  rongées  en  encoche  à  l'aplomb  du 
trou. 

On  a  parfois  pensé,  et  dans  certaines  régions  l'opinion  des  indigè- 
nes appuie  cette  manière  de  voir,  que  VEïtterme  serait  incapable  de  venir 
à  bout  des  gousses  si  un  autre  insecte  ne  lui  ouvrait  la  voie  et  l'on  a  accusé 
(93  et  100)  le  Scydmâenus  Cheialieri  Vuillet  (92),  petit  coléoptère  très 
agile,  de  2  à  3  "■/■".  Mais  sa  présence  n'a  pas  toujours  été  signalée  comme 
concordant  avec  les  dégâjis  d'Eutermes  (103).  Ce  Scydmâenus,  agirait, 
sous  l'empire  des  mêmes  besoins  que  YEutermes.  Bien  que  presque  négli- 


—  304  — 

geable  par  elle-même,  la  blessure  faite  par  VEulermes  ouvre  la  porte  à 
une  légion  d'ennemis  et  amène  le  flélrissement  de  la  graine  touchée.  La 
lutte  contre  c«s  insectes  se  résume  en  une  lutte  contre  le  dessèchement  du 
sol.  Les  méthodes  de  Dry  Farming,  le  dessouchement  des  champs,  l'adop- 
tion de  variétés  précoces,  mettant  en  présence  des  insectes  des  fruits 
beaucoup  plus  évolués  et  durs,  permettrait  certainement  de  réduire  les 
dégâts  de  ces  insectes  {Roubaud  (121). 

Des  Hyménoptères  s'attaquent  aussi  aux  arachides.  Les  fourmis  ont 
été  signalées  dans  les  gousses  déjà  fracturées  par  d  autres  ennemis  surtout 
les  Termites.  On  a  trouvé  notamment  Monomoriuiu  bicolor,  Dorylus  fui- 
vus,  Rhoginus  /usapennis  Em.  (93)  et  Euponnera  seiinaureims,  espèce 
carnassière,  remarquable  parce  qu'elle  pratique  une  sorte  de  transhu- 
mance des  cochenilles  quelle  élève,  les  ramenant  dans  leur  nid  a  la  fin 
de  la  végétation.  Cette  espèce  n'est  d'ailleurs  que  peu  nuisible  (123). 

d)  Insectes  attaquant  l'arachide  récoltée. 

L'arachide  récoltée  peut  être  attaquée  lorsqu'elle  est  en  seccos  ou  en 
magasins.  Il  existe  des  insectes  qui  ne  s'attaquent  qu'aux  gousses  déjà  bri- 
sées, d'autres  qui  s'attaquent  aux  fruits  intacts.  La  plupart  d'entre  eux 
sont,  en  temps  ordinaire,  des  hôtes  de  la  flore  spontanée. 

Parmi  ceux  qui  sont  nuisibles  aux  seccos  on  signale  des  coléoptères  : 
Pimelia  anguLosa  Oliv.,  P.  sénegalensis  Oliv.,  Homala  polita,  Zophosis 
elineata  Cl.  Ces  insectes  qui  s'attaquent  aux  gousses  déjà  brisées  sont 
moins  dangereux  que  AphanU'S  sordidus  Fabrz.  (Wang  des  Oualofs).  Cet 
hémiptère  Lygéide  est  une  grande  punaise  d'un  gris  noirâtre,  ailée,  de 
un  centimètre  de  long,  très  agile.  La  larve  est  aptère  et  de  couleur  plus 
claire  ainsi  que  la  nymphe.  Elle  pullule  surtout  en  avril-inaf.  Elle  per- 
fore les  gousses  à  l'aide  de  sa  trompe  qui  est  très  fine  et  absorbe  l'huile; 
mais  l'huile  absorbée  ne  lui  suffit  pas  et  il  lui  faut  chercher  de  l'eau  sur 
les  herbes,  dans  les  cellules  turgescentes.  Elle  pond  dans  le  sable,  très  peu 
d'œufs  à  la  fois.  Ils  sont  rougeâtres  et  volumineux.  La  durée  de  dévelop- 
pement est  de  deux  mois  environ.  Pendant  l'hivernage,  les  punaises  se  dis- 
persent. Le  dégât  de  chaque  punaise  est  minime  au  point  de  vue  de  la 
quantité  d'huile  dérobée,  mais  l'amande  se  flétrit.  On  peut  signaler  à  côté 
d'elle  Aphanus  apicalis  Dali.  (93)  qui  s'en  distingue  par  deux  taches  blan- 
ches aux  ailes.  Le  genre  Vysdercus  comprend  un  certain  nombre  de  repré- 
sentants nuisibles  à  l'arachide,  en  particulier  D.  superstiosus,  grande 
punaise  fauve  marquée  de  noir,  hôte  des  Eriodendron  et  des  Bombai. 
A.  Chevalier  a  trouvé  également  à  Kaolock  Dieuches  patniclès  Stal.  (93). 

Dans  les  hangars,  deux  Lépidoptères  et  des  Thysanoures  s'ajoutent 
aux  autres  ordres  de  parasites.  On  ne  connaît  qu'un  seul  insecte  qui  soU 
susceptible  do  s'attaquer  aux  gousses  intactes  :  c'est  un  coléoptère  Laride, 
Pachrjmâerus  acaciâe  Gill,  grand  charançon  brun  grisâtre  de  6  '"/"'  de  long 
avec  pattes  postérieures  à  fémurs  très  développés  et  renflés.  Sa  larve, 
en  sortant  de  l'œuf  ovalaire  blanchâtre,  transparent,  de  I  "/■"  de  long, 
pondu  à  la  surface  de  la  gousse,  la  perce  à  l'aplomb  de  l'œuf  et  ronge  les 
amandes.  Sa  présence  est  difficile  à  déceler  parce  que  le  trou  d'entrée  est 
très  petit.  Au  bout  de  deux  mois  environ,  elle  découpe  un  orifice  de  3  ■/■ 
de  diamètre,  paraissant  fait  à  rcmporlo-piècc  et  tisse  un  cocon  en  dedans 
do  la  gousse  ou  au  dehors.  Au  bout  de  3  ou  4  mois,  le  développement  est 
terminé;  la  femelle  pond  48  heures  après  son  édosion.  Les  dégâts  de  c«t 
insecte  sont  très  progressifs  et  seule  la  lenteur  de  son  évolution  l'empêche, 


—  305  — 

tMi  perniotlaiil  qu'il  soil  einpoilé  avec  les  arachides,  do  devenir  iiu  lléaii. 
l'aniii  les  autres  coléoptères,  il  y  a  lieu  de  noter  un  clavicorne  : 

Tcnebriuidcs  mauntanicus  ou  TroyrosUa  /naurilunica,  noir  brillant 
de  1  '°,'"  de  long,  venant  sans  doute  d'Europe  et  qui  ne  s'est  jamais  très 
répandu.  Les  larves  vermifornies,  blanc  sale  ou  grises,  à  trois  paires  de 
pattes,  deux  taches  noires  post-céphaliques  et  deux  cornes  mousses  à  la 
partie  terminale  de  leur  corps  dévorent  les  amandes.  Parmi  les  Cucujides 
on  trouve  SOvanus  Mercator,  espèce  voisine  do  5.  suTinaniensis.  Pour  cette 
espèce  encore,  ce  sont  les  larves  qui  commettent  les  dégâts.  Le  cycle  évo- 
lutif est  court  et  l'insecte  paraît  pouvoir  le  passer  sur  l'arachide  seule. 
Parmi  les  Tenebrionides,  on  trouvera  deux  Alphilobius  :  A.  diaperinus 
Panz  et  .4..  piceiis  01.  (iont  les  larves  sont  nuisibles  et  les  insectes  parfaits 
inoffensifs.  On  signale  aussi  deux  Tribolium  :  T.  confusum  Duval  (93  et 
121)  et  r.  ferrugiiieuin  F.  dont  les  insectes  parfaits  sont  également  nuisi- 
bles. Certains  orthoptères  sont  aussi  susceptibles  de  s'ajouter  à  ces  hôtes, 
mais  ils  ne  présentent  pas  de  spécificité  marquée  et  d'ailleurs,  ne  s'atta- 
quent qu'aux  gousses  déjà  brisées.  Parmi  les  Microlépidoptères,  on  peut 
en  citer  quatre  voisins  d'espèces  de  nos  pays,  Plodia  interpunctella,  égale- 
ment signalé  aux  Indes  et  aux  Etats-Unis  (76),  Epliestia  caulella  Walk., 
vcisin  û'Ephestia  Kuhnella  des  moulins  de  nos  pays  et  qui  s'eu  distingue 
par  ses  palpes  recourbées  vers  le  haut,  Epheslra  clutella  qui  attaque  les 
tourteaux  (99);  enfin,  Corcyra  cephalonica  Staint  dont  les  palpes  sont 
recourbées  vers  le  bas.  Cette  dernière  espèce  est  la  plus  abondante  et  la 
plus  banale.  Le  pavillon  gris  est  de  un  centimètre  de  long  au  repos.  Il  peut 
s'accoupler  et  pondre  dès  le  lendemain  de  l'.éclosion  et  meurt  au  bout  de 
quatre  jours.  S'il  ne  s'accouple  pas  dès  les  premières  journées,  il  peut 
vivre  plusieurs  semaines.  La  ponte  se  fait  par  petites  plaques  sur  les  gous- 
ses, l'éclosion  au  bout  de  4  ou  5  jours.  Les  chenilles  sont  petites,  pares- 
seuses, blanches  avec  la  tête  noire  et  quelques  poils  raides.  Elles  entrent 
dans  les  gousses  fracturées,  y  grossissent  et  s'y  entourent  d'un  feutrage  de 
plus  en  plus  épais.  L'évolution  larvaire  se  termine  en  un  mois  et  demi,  si 
la  température  ne  descend  pas  au-dessous  de  25°.  Elle  s'arrête  dès  que  la 
température  s'abaisse.  Il  est  probable  que,  sans  ce  fait,  l'Europe  serait 
infestée  de  ce  papillon.  La  durée  d'évolution  est  à  peu  près  la  même  pour 
VEphestia,  mais  la  ponte  se  fait  dès  le  lendemain  de  l'éclosion.  Un  Thy- 
sanoure,  d'ailleurs  très  banal,  originaire  d'Euroi>e,  infeste  les  magasins  où 
il  constitue  un  fléau  par  son  pullulement  :  c'est  le  Therrnobia  domestica 
ou  Ravet.  Il  est  bien  établi  qu'il  peut  s'attaquer  aux  graines  quoiqu'il  se 
nourrisse  surtout  de  matières  cellulosiques.  11  paraît  très  difficile  de  s'en 
débarrasser  car  il  infeste  aussi  bien  les  maisons  d'habitation  que  les  docks 
et  magasins.  Le  pullulement  de  tous  ces  insectes  est  tel  que  les  mesures  do 
lutte  doivent  prendre  un  caractère  de  généralité  et  de  simultanéité  très 
rigoureux  sous  peine  d'être  vouées  à  un  échec  complet. 

Il  existe  quelques  insectes  entomophages  pour  attaquer  tous  ces  para- 
sites, mais  leur  évolution  est  en  général  trop  lente  pour  enrayer  utilement 
les  dégâts.  On  peut  citer  parmi  eux  un  coléoptère  ténébrionide  :  Tenebrioï- 
des  mauritaniens  qui  s'attaque  parfois  aux  larves  de  ses  complices  les 
Triboinnn.  Un  hymenoptère  bracomide  :  Hadrobracon  hebetor  Say.,  para- 
site probablement  E.  Kuhnella  et  serait  peut-être  susceptible  de  s'attaquer 
à  E.  Kaulella.  Enfin,  un  hemiptère  cumicide,  un  Piezosthelus,  analogue  à 
P.  flaviceps^  petite  punaise  brune  de  1  "/"'  de  long,  parasite,  les  Silvamcs 
et  les  Tribolium. 


—  au(i  — 

Il  est  possible  que  dans  l'étude  des  hyperparasites  en  régions  tro- 
picales ou  à  saisons  assez  heurtées,  la  notion  de  durée  du  cycle  évolutif  ait, 
une  importance  très  grande  et  que  tel  insecte  adapté  à  vivre  aux  dépens 
d'un  autre  dans  un  pays  tempéré  soit  inapte  à  parasiter  en  Afrique  une 
espèce  voisine  de  son  hôte  habituel,  mais  a  cycle  biologique  abrégé. 

En  général,  les  divers  désinfectants  employés  ont  donné  des  résultats 
assez  voisins.  Le  gaz  Clayton  s'est  montré  sans  effet  nocif  sur  l'albumen 
oléagineux  de  l'arachide.  On  peut  craindre  que  le  décorticage  généralisé 
de  l'arachide  aux  points  de  production  n'amène  un  pullulement  d'ennemis 
dont  l'expansion  est  limitée  actuellement  par  ce  fait  qu'ils  sont  incapables 
do  nuire  aux  gousses  entières. 

Soit  que  la  question  ait  été  moins  étudiée,  soit  qu'il  existe  réellement 
moins  d'ennemis,  on  a  peu  signalé,  dans  le  reste  du  monde,  d'insectes 
nuisibles  à  l'arachide. 

En  Egypte,  Prodenla  lltiura,  parasite  du  cotonnier  s'attaque  aussi  â 
l'arachide. 

En  Nigeria,  Metisia  sierricolo  ivhiie  qui  mange  les  feuilles  et  Cero- 
nema  africana  Me.  Fie  existent  abondamment  sur  un  certain  nombre  de 
pieds  (104). 

Aux  Indes,  on  a  signalé  un  certain  nombre  d'insectes  nuisibles.  'Watt 
(52)  rapporte  que  les  founnis  rouges  qui  n'attaquent  pas  l'arachide,  ameu- 
blissent le  sol  à  l'endroit  où  les  gousses  doivent  s'enfoncer.  La  maladie 
dite  Surul  Puclii  paraît  devoir  être  attribuée  à  Anacampsis  Neriena  (58). 
Ce  lépidoptère,  de  mœurs  nocturnes  pond  à  la  surface  des  feuilles  quel- 
ques œufs  jaunâtres  d'oii  sortent  de  petites  chenilles  mineuses  de  la 
feuille.  Quand  celle-ci  est  flétrie  et  recroquevillée,  l'insecte  en  rapproche 
les  bords  par  une  toile  gris  sale  où  il  se  chrysalide.  Le  papillon  serait  gris 
foncé  avec  des  maculatures  blanches  au  bout  des  ailes.  Le  cycle  évolutif 
dure  environ  un  mois.  Cet  insecte  sévit  surtout  en  temps  de  sécheresse  et 
sur  les  pieds  affaiblis.  Aloa  laclinea,  autre  lépidoptère  nocturne  à  chenille 
velue  et  imago  aux  ailes  blanches  et  corps  rayé  de  rouge,  sévit  dans  les 
mêmes  cas  et  est  responsable  de  la  maladie  du  Kambli  Puchi  (159).  On  a 
également  signalé  des  attaques  de  Mealyburg  sur  Spanish  (60). 

Aux  Etats-Unis,  on  a  trouvé  en  outre  d'un  Aphis,  Diacrisia  virgi- 
nica  (161),  lépidoptère  nuisible  au  cotonnier,  au  mais,  à  la  luzerne  et  sus- 
ceptible de  passer  sur  l'arachide.  Il  a  pour  gîte  habituel  les  mauvaises 
herbes  et  ce  n'est  que  lorsqu'il  n'y  trouve  plus  son  existence  qu'il  passe 
sur  les  plantes  cultivées.  Il  est  parasite  par  Eremotylus  acctiae.  Des  pulvé- 
risations au  vert  de  Paris  et  à  la  chaux  se  sont  montrées  efficaces. 

Aux  Philippines,  on  a  trouvé  Peudococcus  virgalus  qui  est  aussi  un 
hôte  d'Anona  squaniosa,  Coffca  arabica,  Spojidias,  etc.  (135). 

Au  Quecnsland  (165),  on  trouve  aussi  un  Peudococcus  voisin  de  P.  tri- 
julii  Forbes  signalé  dans  l'Amérique  du  Sud  où  il  attaque  surtout  le  trèfle 
des  prés;  les  insectes  se  rencontrent  sur  les  racines  et  surtout  les  fruits 
qu'ils  couvrent  par  milliers  au  point  de  les  cacher  complètement  parfois; 
30  %  de  la  récolte  peuvent  être  détruits  par  cet  insecte.  Un  acridien,  Cyrta- 
canthris  sp.  et  Atractomorp/ia  crenaticeps  Blanch.,  un  coléoptère,  Isodon 
pnnclicolla  dont  des  adultes  furent  signalés  en  1015,  à  Sandgatc,  attaquant 
les  tiges  un  peu  au-dessous  du  sol,  ont  été  trouvés  sur  l'arachide.  Panni 
les  lépidoptères,  on  rencontre  Glyphodes  sp.,  dont  les  chenilles  réunissent 
les  feuilles  pour  se  nourrir  des  jeunes  bourgeons  et  des  feuilles  non 
déployées,  Lâclia  sp.  dont  les  chenilles  dévorent  le  feuillage,  Chloridea 


—  307  — 

assulta  Gn.  [Helilis  assulta),  noctuelle  s'altaquant  aux  jeunes  feuilles  et 
r.ux  parties  tendres  des  tiges,  C.  obsoleta  [B.  armigera)  dont  que'q'jes  che- 
Ti'lles  oit  été  trouvf;.  "^  sur  de  jeunes  feuilles.  Dais  les  iiiay.isms  on  a 
donnant  pour  se  chrysalidcr  au  sein  d'un  cocon  soyeux;  Tribolium  ferruyi- 
jteum  et  F.  confusum  déjà  signalés  en  Afrique  et  en  Amérique,  ont  été 
aussi  rencontrés  en  Australie.  Dans  des  fruits,  on  a  trouvé  Carpophilus  sp. 
Enfin,  les  animaux  supérieurs  s'attaquent  aussi  aux  chanqis  d'ara- 
chide :  les  singes,  les  chacals,  les  rats;  et  parmi  les  oiseaux,  les  cailles  ont 
été  signalées  comme  déprédateurs. 


CHAPITRE  V 

SÉLECTION  DE  L'.^RACHIDE 

Il  n'a  pas  été  fait  de  travaux  systématiques  de  longue  haleine  sur  la 
sélection  de  l'arachide;  on  s'est  surtout  contenté  d'essais  d'acclimatation  et. 
de  culture. 

En  Afrique  Occidentale,  il  a  été  créé,  jadis  à  M'Bambey,  une  station  de 
l'arachide,  qui  n'a  donné  jusqu'ici  aucun  résultat. 

Le  gouvernement  anglais  a  créé  aux  Indes,  à  Palur,  une  station  desti- 
née à  lutter  contre  la  diminution  des  rendements  dans  cette  culture.  En 
d'autres  endroits  de  l'Inde,  à  Poona,  Surat,  Dharwar,  Ranchi,  à  Peradenya, 
les  stations  expérimentales  se  sont  occupées,  à  certains  moments,  d'accli- 
matations et  d'essais  d'engrais,  mais,  nulle  part,  ces  essais  n'ont  été  pour- 
suivis plusieurs  années  de  suite.  De  même,  des  expériences  ont  été  faites 
aux  Antilles,  à  Tortola,  à  Montserrat.  Les  résultats  obtenus  en  tous  ces 
lieux  ont  été  assez  contradictoires,  les  expériences  ayant  été  faites  dans  des 
conditions  très  différentes. 

Dans  la  plupart  des  régions,  les  fermiers  ont  instinctivement  conservé 
pour  la  semence  les  gousses  les  plus  régulières.  Aux  Etats-Unis,  les  fer- 
miers achètent  souvent  leur  semence  aux  usines  de  décortication  qui  gar- 
dent pour  cet  usage  les  plus  belles  amandes. 

Il  n'y  a  guère  qu'à  Java,  que  des  essais  rriéthodiques  d'amélioration  de 
l'arachide,  en  se  basant  sur  les  méthodes  modernes  de  la  Génétique,  ont 
été  entrepris. 

Il  faut  se  souvenir  que  les  expériences  de  Génétique  sont  longues,  que 
les  différences  d'interprétation  des  expériences  y  sont  fréquentes  et  licites 
et  qu'il  est  indispensabe  de  s'en  tenir  à  une  méthode  invariable  fut-elle 
imparfaite.  Pour  entreprendre  un  tel  travail,  il  faut  du  temps,  une  grande 
continuité  de  méthode,  un  personnel  stable,  des  capitaux,  et  ne  pas  se  mon- 
trer avide  de  publier  trop  tôt  des  résultats  insuffisamment  contrôlés. 

Quelle  que  soit  la  méthode  employée,  le  rendement  d'une  plante  est 
lié  : 

1°  A  sa  «  race  »; 

2°  A  ses  rapports  avec  le  milieu  oii  elle  vit. 

a)  Personnalité  botanique  des  individus. 

Il  semble  que  l'homme  soit  impuissant  à  modifier  lui-même  un  être 
vivant  Les  caractères  d'un  individu  peuvent  être  masqués  momentané- 
ment par  les  conditions  de  vie,  mais  sitôt  effacée  la  cause  qui  les  a  sl«»- 


—  3US  — 

pendus,  ils  léappaiaissenl.  S  il  y  a  modification  liéndilaire.  il  y  a  appari- 
tion a  un  indiviuu  nouveau.  Un  sait  aujourd'hui  que  ces  individus  nou- 
veaux peuvent  apparaître  de  deux  manières  :  par  juxtaposition  et  soudure 
d'éléments  étrangers,  c'est-à-dire,  par  hybridation  lel  par  dissociation 
interne  des  éléments  constitutifs,  c'est-à-dire,  par  mutation. 

L'étude  des  lois  de  Meiiuel  a  enseigné  que  tout  descendant  hybride, 
même  paraissant  stable,  est  susceptible  de  se  révéler  hétérozygote  et  de 
faire  retour  au  type  original.  La  sélection  et  l'étude  des  variétés  apparues 
par  hybridation  ueniandera  des  surveillances  très  longues  et  le  danger  de 
réapparition  d  hétérozygotes  dans  la  descendance  ne  sera  jamais  complète- 
ment écarté. 

La  mutation  donne  des  résultats  que  l'on  peut  considérer  au  bout  de 
quelques  générations  comme  définitifs,  malheureusement,  on  est  réduit  à 
assister  à  son  travail,  ne  sachant  ni  la  faire  naître  ni  la  diriger.  On  tend 
aujourd'hui  à  la  considérer  comme  en  relation  avec  le  milieu.  On  n'y  voit 
plus  une  sorte  de  «  prédestination  végétale  »  janséniste  mais  une  «  nouvelle 
position  d'équilibre  »  correspondant  à  une  modification  de  la  nature  intime 
du  sujet. 

La  mutation  comme  l'hybridation,  pour  être  contrôlées,  doivent  porter 
sur  des  êtres  purs  et  constants.  Les  races  pures  présentent  des  caractères 
très  constants  et  il  est  toujours  utile  de  ne  cultiver  que  des  individus  rigou- 
reusement semblables  à  eux-mêmes,  au  moins  dans  le  temps. 

Avant  tout  travail  de  modification  des  races  existantes,  il  faudra  isoler 
un  matériel  présentant  des  garanties  de  fixité. 

Quant  on  aura  isolé  les  races  pures  primordiales,  on  pourra  les  com- 
biner rationnellement  entre  elles.  Souvent  les  races  se  révèlent  suffisam- 
ment intéressantes  pour  qu'il  y  ait  intérêt,  au  contraire,  à  les  conserver 
intactes.  Une  race  i>eut  avoir  des  caractères  remarquables  et  les  abandon- 
ner complètement  quand  elle  entre  en  combinaison. 

Pour  avoir  une  idée  d'ensemble  sur  cette  question,  il  sera  nécessaire 
de  constituer  des  collections  de  toutes  les  formes  connues  de  la  plante,  de 
les  rapprocher,  de  tirer  de  leurs  caractères  les  corrélations  qui  peuvent 
exister  entre  divers  caractères.  Cette  étude  d'ensemble  est  d'autant  plus 
importante  pour  l'arachide  qu'il  n'a  pas  été  fait  d'étude  des  variétés  con- 
nues et  qu'il  existe  certainement  une  grande  similitude  entre  ces  différentes 
«  variétés  ».  11  sera  utile  dans  les  essais  d'acclimatation  d'apporter,  en 
semant  la  graine,  un  peu  de  terre  du  pays  d'origine,  afin  d'être  sûr  d'appor- 
ter des  bactéries  bien  spécifiques  de  l'arachide  que  l'on  importe  (100  et 
121). 

b)  Rapports  avec  le  milieu. 

L'homme  ne  peut  rien  sur  le  climat,  très  peu  de  chose  sur  le  sol,  et 
n'a  guère  que  des  moyens  répressifs  contre  les  épiphyties.  Comme  il  ne 
peut  rien  sur  la  plante  elle-même,  il  lui  faut  se  contenter  de  choisir  l'espèce 
vivant  le  plus  facilement  dans  les  conditions  locales. 

L'être  qui  vit  avec  le  minimum  d'efforts  en  un  lieu  donné  sera  celui 
qui  profitera  le  plus  des  améliorations.  Si  la  variétés  choisie  ne  possède 
pas  un  rendement  très  avantageux,  il  sera  généralement  facile  de  l'aug- 1 
mentor  en  perfectionnant  la  culture.  Cette  élude  constituera  la  surveillance | 
agronomique  de  la  sélection.  Vuillel  pense  qu'il  y  aurait  intérêt  à  classer 
les   variétés  d'après  leur  résistance  à  la  sécheresse,   en  considérant  1' 
variétés  convenables  pour  les  climats  à  60  à  90  cm.  de  hauteur  de  pluies  < 
ceux  à  jikis  de  90  cm.  (172).  Il  y  aurait  aussi  intérêt  à  étudier  la  résistanco 


—  309  — 

aux  maladies.  Les  hauts  rendements  en  huile  sont  d'après  certains  auteurs 
une  question  de  climat;  suivant  d'autres,  une  question  de  fumure;  suivant 
d'autres  une  tendance  individuelle.  Vuillet  (172)  y  voit  un  caractère  de  rac- 
et  non  de  variété.  Il  est  probable  que  tous  ces  éléments  interviennent 
ensemble  et  sont  peut-être  subordonnés  à  l'acclimatation  de  l'individu  à 
l'endroit  où  il  végèt«. 

c)  Vulgarisation  des  résultats  obtenus. 

Cette  partie  des  essais  n'est  plus  du  ressort  des  stations  de  Génétique, 
mais  de  celui  des  stations  agronomiques.  Elle  comporte  des  essais  agro- 
nomiques, c'est-à-dire  l'étude  locale  de  la  meilleure  culture  à  employer, 
tant  au  point  de  vue  des  engrais,  que  des  façons  culturales,  etc.  Ces  sta- 
tions seules  pourront  toucher  les  praticiens  et  devront  tenir  au  courant  de 
leurs  observations  les  stations  de  Génétique.  Celles-ci  resteront  les  plus 
qualifiées  pour  donner  les  idées  directives  des  essais.  Ce  n'est  qu'à  ce  stade 
des  essais  qu'on  pourra  juger  de  la  valeur  économique  des  variétés 
adoptées. 

Aug.  Chevalier  (100)  indique  quatre  étapes  dans  l'amélioration  de 
cette  culture  en  Afrique  Occidentale.  Il  ne  faut  donner  à  cultiver  que  des 
variétés  bien  connues  et  se  rései'ver  d'étudier  les  autres  avant  de  les  répan- 
dre. Cette  étude  se  fera  : 

1°  En  renouvelant  chaque  année  les  semences  introduites,  en  les  fai- 
sant venir  de  leur  pays  d'origine  avec  quelques  sacs  de  terre  pris  dans  les 
champs  d'où  elles  sont  tirées; 

2°  Suivre  atttentivement  la  descendance  des  pieds  semés  au  point  de 
vue  de  la  stabilité  et  de  la  conservation  des  qualités; 

3°  Hybrider  les  meilleures  variétés  isolées; 

4"  Etudier  pour  chaque  variété  l'influence  de  toutes  les  conditions  cul- 
turales :  sols,  assoléhients,  engrais,  etc. 

Ces  données  sont  générales  à  toutes  les  expériences  de  Génétique  et  à 
tous  les  pays.  L'arachide,  cultivée  depuis  des  temps  très  reculés  et  dans 
toute  la  zone  intrpropicale,  présente  fatalement  une  multiplicité  de  formes 
dont  la  synonymie  sera  lonsue  a  connaître.  Il  y  a  donc  lieu  de  souhaiter 
que  dans  tous  les  pays  où  l'arachide  est  cultivée,  il  soit  créé  des  collections 
de  variétés,  afin  de  faciliter  l'étude  comparative  des  races  qui  est  à  la  base 
de  l'investigation  botanique. 


CHAPITRE  VI 


COMMERCE   DE  L'.\RACHIDE 

L'arachide  d'Afrique  est  cotée  suivant  sa  provenance.  Les  industriels 
et  les  chambres  de  commerce  se  plaignent  depuis  longtemps  de  l'irrégula- 
rité des  lots  et  de  leur  manque  d'homogénéité,  mais  les  mesures  proposées 
ont  été  jusqu'ici  inefficaces  (67-68-69). 

Il  a  été  établi  aux  Etats-Unis,  un  Standard  pour  les  arachides  destinées 
à  l'huilerie.  Il  comporte  quatre  catégories  :  White  Spanish,  Bunch,  Runner, 
Mixed,  pour  chacune  desquelles  il  existe  trois  qualités  dont  les  deux  extrê- 
mes diffèrent  de  7,5  %  en  valeur  du  type  moyen.  Les  qualités  sont  basées 
sur  le  pourcentage  de  gousses  saines  et  mûres.  La  qualité  supérieure  ne 
8  %  d'endommagées,  la  qualité  moyenne  doit  avoir  65  à  70  %  de  gouis«S 


—  ÔIO  — 

saines  et  mûres  et  pas  plus  de  3  %  d'endommagées,  la  qualité  inférieure 
doit  avoir  au  moins  60  à  65  %  de  gousses  saines  et  moins  de  3  %  d'endom- 
magées. Un  lot  est  disqualifié  et  classé  comme  mixed  s'il  contient  plus  de 
7  %  d'humidité,  plus  de  5  %  de  gousses  noires  ou  humides,  moins  de 
61)  %  de  saines  et  mûres,  plus  de  3  %  d'endommagées,  une  quantité  quel- 
conque de  gousses  rouges,  plus  de  2  %  de  variétés  étrangères,  plus  de  2  % 
de  gousses  écossées.  Une  pénalité  est  encourue  pour  les  lots  contenant  plus 
de  1  %  de  matières  étrangères  et  plus  de  7  %  d'humidité  On  appelle  gous- 
ses saines,  celles  qui  sont  claires;  mûres  et  marchandes;  endommagées, 
celles  qui  ne  sont  pas  fraîches  comme  odeur  ou  molles,  aigres,  rances  ou 
partiellement  décomposées. 

Les  arachides  vendues  pour  la  consommation  humaine  ou  la  beurrerie, 
sont  classées  en  trois  catégories,  la  première  contenant  les  amandes  par- 
faites, non  brisés;  la  seconde,  les  gousses  brisées  ou  fendues  et  la  troisième, 
les  gousses  très  brisées  ou  les  petites  graines  flétries  (178  et  179). 


CHAPITRE  VII 


UTILISATION   DE  L'ARACHIDE 

D'après  Thompson  et  Bailey  (122),  la  composition  moyenne  des  fruits 
d'arachide  est  la  suivante  pour  les  variétés  Spanish  et  Virginia  : 


Humidité 

Huile 

Cendres 

Protéines 

Fibres 

Virginia 

'i>l  % 

43,3  % 

2,7  % 

29,5  % 

2,30  % 

Spanish 

3,9  % 

52,5  % 

2,4  % 

32     % 

2,75  % 

Les  matières  protéiques  comportent  deux  globiilines  :  l'arachide  et  la 
conarachine,  plus  riches  en  protéines  que  les  graines  habituellement  con- 
sommées (143-151). 

En  Angleterre  et  aux  Etats-Unis,  on  consomme  de  grandes  quantités 
d'arachides  torréfiées  dans  leur  coque.  Cette  torréfaction  se  fait  aux  envi- 
rons de  200,  225°  c.  pendant  30  à  35  minutes  (140).  On  emploie  surtout,  pour 
cet  usage,  les  variétés  Virginia  (Jumix)).  On  consomme  également  les  ara- 
chides grillées,  après  décortication,  dépelliculage  et  salage.  Dans  ces  pays, 
on  les  utilise  en  pâtisserie,  en  substitution  des  noisettes  pour  faire  des  pra- 
lines, nougats,  confiseries  diverses.  En  Espagne,  elle  sert  à  la  fabrication 
d'un  chocolat  qui,  paraît-il,  serait  excellent  pour  les  nourrices  (57). 

La  plus  grande  partie  des  arachides  importées  en  Europe  sert  à  faire 
de  l'huile.  Aux  Etats-Unis,  on  emploie  surtout  à  cet  usage  les  variétés  Spa- 
nish. Les  tourteaux  qui,  en  France  ne  contiennent  guère  plus  de  6  %  d'huile, 
en  renferment  8  à  9  %  aux  Etats-Unis  quand  l'huile  est  extraite  à  l'aide 
des  presses  continues  ou  «  expellers  »  oîi  les  fruits  sont  pressés  en  coque. 
Une  tonne  de  Spanish  fournit  environ  750  livres  de  tourteau  (122).  D'après 
Jumelle  (190),  l'huile  confient  de  l'oléine,  linoléine,  palmitine,  stéarine  et 
arachidine.  Gossman  et  Shem  ont  signalé,  en  185'»,  le  glycéride  de  l'acide 
hypogéique  qui  n'existe  peut-être  que  dans  certaines  variétés.  L'huile  est 
peu  colorée,  inodore,  avec  un  léger  goût  de  haricots.  Ses  données  sont, 
d'après  Jumelle  :  poids  spécifique  à  15»,  0,017  à  0,925;  jxjint  de  solidification 
0    à  3°;  essai  de  Maumené  49  h  58;  indice  de  saponification  185  à  197;  indice 


—  311  — 

d'iode  84  à  105;  indice  de  Hehner  95,5;  insaponifiable  0,54  à  0,94;  indice  de 
Reichert  Meissel  0,00  à  1,60;  fusion  des  acides  gras  29  à  35,  solidification  de 
ces  acides  29  à  22;  déviation  ;\  roléoréfractomètre  3,5  à  7;  indice  thermi- 
que de  Fortelli  60;  acide  arachidique  4,31  à  5,20;  poids  moléculaire  moyen 
281,8.  On  peut  extraire  7  à  8  %  de  glycérine.  L'huile  est  surtout  employée 
comme  huile  de  table  où  elle  remplace  l'huile  d'olive  grâce  à  son  rancis- 
sement lent,  elle  est  employée  dans  la  fabrication  des  conserves  de  sardi- 
nes, dans  la  fabrication  des  fromages  de  Hollande,  dans  la  préparation  de 
la  margarine.  En  industrie,  elle  peut  servir  comme  lubrifiant,  comme  com- 
bustible dans  les  moteurs  Diesel  (169).  En  industrie  drapière,  elle  sert  à 
l'ensimage  des  draps.  Mais  son  principal  usage  industriel  est  la  savonnerie 
où  elle  entre  dans  la  fabrication  des  savons  durs,  rarement  employée  à 
froid. 

Beurre  d'arachides.  —  En  Amérique,  on  prépare  aujourd'hui  de  gros- 
ses quantités  de  ce  produit  dont  il  a  été  vendu  6  millions  de  livres,  en  1919. 
D'après  Thompson  (179),  sa  composition  serait  :  eau  2,1  %,  protéines  29,3  %, 
graisses  46,5  %,  hydrates  de  carbone  17,1  %,  cendres  5  %,  valeur  calorifi- 
que 2.825  calories  par  livre. 

On  emploie  pour  cette  industrie,  principalement  les  variétés  Virginia, 
seules  ou  en  mélange  avec  les  Spanish.  Les  manufactures  sont  installées  de 
préférence  dans  de  grands  bâtiments  à  quatre  étages.  Au  rez-de-chaussée, 
se  trouvent  les  torréfacteurs  où  les  arachides  subissent  une  température  de 
160°  c.  pendant  40  minutes  en  moyenne.  Le  chauffage  est  moins  intense  que 
pour  les  arachides  destinées  à  êti'e  consommées  grillées.  Il  est  important  de 
se  maintenir  à  la  bonne  température  parce  qu'un  excès  de  torréfaction 
donne  une  couleur  brune  qui  enlève  une  partie  de  sa  valeur  au  beurre  et 
qu'un  manque  de  grillage  ne  développe  pas  l'arôme  spécial  ni  la  couleur 
blonde  désirée.  Les  arachides  sont  plus  lentes  à  rôtir  au  début  de  la  saison. 
Après  qu'elles  sont  sorties  des  forréfacteurs,  elles  sont  mises  h  refroidir  sur 
des  toiles  métalliques  placées  dans  un  courant  d'air  froid.  On  enlève 
ensuite  la  pelliculle  qui  donnerait  un  goût  amer  et  le  germe  qui  ferait  ran- 
cir. Cette  opération  se  fait  sur  une  tôle  ondulée  où  frottent  des  brosses 
en  caoutchouc,  elle  est  accompagnée  d'un  nettoyage  et  triage  à  la  main. 
Avant  de  passer  au  broyeur,  les  pierres  sont  enlevées  par  sédimentation  au 
sein  d'un  courant  d'air.  Les  broyeurs  sont  refroidis  artificiellement  parce 
que  leur  température  s'élève  beaucoup  pendant  l'opération.  Si  le  broyage 
est  trop  poussé,  l'huile  surnage:  s'il  e?t  insuffisant,  le  beurre  a  une  texture 
granuleuse  qui  lui  enlève  de  sa  valeur.  Dans  les  grandes  manufactures,  on 
emploie  des  broyeurs  actionnés  par  des  moteurs  de  30  HP.  et  susceptibles 
de  fournir  20  livres  de  beurre  h  la  minute.  On  sale  en  même  temps  à  raison 
de  1,5  à  3  °/;  en  poids.  On  déconseille  les  gros  récipients  car  l'huile  tend  à 
surnager  au  bout  de  quelque  temps. 

Tourteau.  —  Le  toiirteau  d'arachide  est  surtout  employé  en  alimen- 
tetion  du  bétail.  Dechambre  (171)  donne  pour  composition  du  tourteau 
décortiqué  les  chiffres  moyens  suivants  :  eau  9  à  12  %:  matières  azotées  46 
à  48  %;  matières  grasses  6,2  à  7,2  ^::  matières  non  azotées  20  à  25  %,  cellu- 
lose 1,8  %  (cette  faible  teneur  explique  sa  grande  digestibilité);  cendres 
4  à  5  %.  C'est  le  tourteau  le  plus  riche  en  matières  albuminoïdes;  se  teneur 
moyenne  en  unités  nutritives  est  de  80.  D'après  Dunstan  (108),  il  représente 
en  équivalents  d'amidon  75  à  77  %  (coprah  76  %),  se  classant  ainsi  entre  • 
celui  de  coton  72  %  et  celui  de  palmiste  78,8  %.  Dechambre  conseille  les 
rations  suivantes  pour  l'alimentation  du  bétail  :  ration  de  croissance,  peaux 


—  312  — 

d'élevage  :  0  k  500  à  1  kilog.  par  jour  cl  par  kilogramme  de  poids  vif; 
animaux  d'engrais,  bœuf  :  2  à  2,5  kilog.  par  500  à  600  kilog.,  mouton  : 
250  à  500  grammes;  animaux  de  travail,  bœuf  :  1,5  kilog.  à  2  kilog.  plus 
deux  kilog.  de  paille.  On  considère  que  10  kilog.  de  foin  peuvent  être  rem- 
placés par  8  kilog.  de  paille  et  2  kilog.  de  tourteau,  pour  les  chevaux  : 

I  kilog.  de  tourteau  peut  remplacer  1  k.  350  davoine.  Les  vaches  laitières 
peuvent  en  recevoir  500  grammes  à  2  k.  500,  cet  aliment  ne  donnant  aucun 
mauvais  goiit  au  lait  et  constituant  un  excellent  adjuvant  des  rations  de 
navets.  D'après  Dunstan,  la  valeur  en  «  unités  laitières  »  de  Hamson 
(Suède)  est  de  87,2  soit  7  %  de  plus  que  celle  du  tourteau  de  coton  et  de 
coprah  et  12  %  de  plus  que  celui  de  palmiste  et  la  pomme  de  terre  séchée. 

Le  tourteau  peut  être  donné  aux  animaux,  soit  à  l'état  concassé  et  brut, 
soit  mélangé  à  d'autres  aliments  ou  en  pâtées,  soupes,  barbotages, 
buvées,  etc.,  mais  c'est  un  aliment  fade  et  il  est  bon,  pour  le  faire  accepter 
par  les  animaux,  de  lui  ajouter  du  sel  (171). 

Farine.  —  Le  tourteau  réduit  en  farine  peut  servir  d'aliment  humain. 

II  constitue  ce  qu'on  appelle  la  farine  d'arachide.  Cette  farine  mélangée  à 
celle  du  froment  augmente  la  teneur  en  matières  grasses  et  en  album inoT- 
des  du  pain,  mais  diminue  celle  en  hydrates  de  carbone  :  l'équivalent  calo- 
rifique augmente  et  le  pain  est  plus  digestible.  Mackenzie  Wallis  a  trouvé 
que  cette  farine  contenait  beaucoup  de  protéines,  l'acides  aminés,  de  sels 
minéraux  et  de  graisses,  mais  il  faut  l'additionner  de  farine  de  céréales. 
A  Madras,  on  a  fait  avec  de  la  farine  d'arachide,  du  lait  en  poudre  et  du 
bicarbonate  de  soude,  en  biscuit  de  soldat  possédant  des  propriétés  antis- 
corbitique  considérable  (170).  Aux  Philippines,  on  en  fait  un  pain  en  la 
mélangeant  avec  de  la  farine  de  cassave  (57).  A  Java,  on  en  fait  un  produit 
appelé  «  Ontjom  »  (168).  Il  se  prépare  en  faisant  tremper  la  farine  dans 
l'eau,  puis  en  la  lavant  et  la  faisant  cuire  à  la  vapeur.  La  masse  obtenue 
est  moulée,  puis  découpée  en  pains  cubiques  qu'on  ensemence  d'une  sorte 
de  moisissure.  Le  fromage  est  ensuite  porté  à  l'obscurité  quoique  l'exposi- 
tion à  la  lumière  ne  soit  pas  nuisible.  Au  bout  de  deux  jours  l'ensemence- 
ment est  complet  et  la  masse  se  présente  sous  la  forme  d'une  pâte  fermen- 
tée  et  traversée  de  trous.  Le  produit  se  consomme  lx)uilli,  cuit  au  four,  frit, 
voire  cru. 

Par  suite  de  sa  grande  valeur  nutritive,  le  tourteau  est  rarement 
employé  comme  engrais.  Cependant  à  Java  et  au  Indes  on  l'emploie  comme 
engrais  dans  les  plantations  de  taliac  et  de  canne  à  sucre  (98-169). 

Jusqu'à  ces  dernières  années,  l'arachide  n'était  cultivée  dans  le  sud  des 
Etats-Unis  que  pour  la  nourriture  et  l'engraissement  des  porcs.  On  peut 
considérer  qu'un  hectare  en  arachides  peut  donner  -450  kilog.  de  viande 
de  porc,  mais  on  reproche  à  cette  nourriture,  de  donner  une  chair  huileuse 
et  molle.  Le  fait  certain  est  que  la  viande  de  jwrc  engraissé  à  l'arachido 
perd  plus  de  poids  à  la  conservation  et  demande  des  procédés  de  salage 
ou  fumage  légèrement  modifiés,  bien  que  les  qualités  de  table  soient  con- 
servées. Il  sera  bon  de  nourrir  les  porcs  avec  im  mélange  de  maïs  et  d'ara- 
chide et  de  passer  progressivement  d'une  nourriture  à  l'aufre.  Quand  l'ara- 
chide est  cultivée  exclusivement  pour  les  jwrcs,  il  est  avantageux  de  ne  pas 
récoller  les  gousses  et  de  faucher  seulement  les  tiges  jxjur  laisser  les  porcs 
dans  les  champs  où  ils  s'oc<'npent  à  fouiller  le  sol  en  y  cherchant  les 
gousses  (5-123-178). 

Foin.  —  Le  foin  d'arachide  est  très  aprécié  aux  Etats-Unis.  D'après 
ïlandy  (5)  il  contient  en  moyenne,  fauché  à  maturité,  31  à  32  %  d'eau,  12  % 


—  313 


de  cendres,  10  %  de  protéines,  32  %  de  fibre,  40  %  d'hydrates  de  carbone, 
5  %  de  graisses  et  1,70  Vo  d'azote,  ce  qui  le  place  à  côté  du  foin  de  luzerne. 
On  recommande  de  ne  pas  le  donner  mouillé  ni  gelé,  car  il  occasionnerait 
des  coliques  et  de  les  placer  dans  des  râteliers  à  claire-voie  afin  que  les 
poussières  et  la  terre  puissent 'tomber. 

Enfin,  signalons  que  les  négresses  d'.Afriquc  attribuent  aux  plantules 
d'arachide  des  vertus  aphrodisiaques. 


CH.APITRE  VIII 


ST.\TISTIQUES 


L'arachide  entre  dans  les  statistiques  pour  environ  2  millions  de  ton- 
nes (Chine  non  comprises)  par  an. 

Le  Sénégal  qui  en  exportait  174.000  tonnes,  en  1910,  en  a  exporta 
305.000,  en  1920,  toutefois  ces  chiffres  sont  incertains  car  il  est  à  peu  près 
impossible  de  chiffrer  la  consommation  indigène  très  importante.  Le  Sou- 
dan français  a  exporté  10.000  tonnes,  en  1920.  Dans  ces  régions,  le  chiffre 
des  rendements  varie  beaucoup  avec  les  auteurs.  Perruchot  (13)  parle  de 
1.500  à  1.800  kilog.  d'arachides  en  coque  à  l'hectare  dans  les  bonnes  terres, 
Adam  (51),  réduit  ce  chiffre  à  1.000  kilog.,  Fleury  (9),  indique  3.000  à 
4.500  kilog.  dans  le  Baol  et  jusqu'à  11.000  dans  certaines  terres! 

Aux  Indes,  (191),  la  production  de  1919-20  a  été  de  898.200  tonnes  sur 
635.000  hectares.  La  province  de  Madras  cultive  à  elle  seule  les  trois  quarts 
des  surfaces  consacrées  à  l'arachide,  la  Birmanie  et  la  province  de  Bom- 
bay, cultivent  le  reste.  Les  rendements  moyens  dans  la  province  de  Madras 
sont  de  75  hectolitres  à  l'hectare,  en  culture  irriguée,  ils  sont  de  plus  de 
double,  mais  le  rendement  en  huile  n'augmente  pas  par  l'irrigation  et  le 
poids  de  la  coque  augmente  par  rapport  à  celui  de  l'amande  (98).  Dans  la 
province  de  Bombay,  le  rendement  moyen  reste  de  3.400  à  3.700  kilog.  à 
l'hectare.  A  Java,  d'après  Wijs  (1(38),  on  récolte  1.500  à  i.'iOO  kilog.  à 
l'hectare,  en  Egypte  (31),  2.100  kilog.  à  l'hectare. 

Aux  Etats-Unis,  la  production  a  été  de  386.097  tonnes  sur  494.000  hec- 
tares, en  1920,  ce  chiffre  est  h  peu  près  celui  de  1916.  Le  maximum  de  pro- 
duction a  été  atteint  en  1917  par  523.847  tonnes  sur  745.601  hectares.  Les 
rendements  sont  en  moyenne,  pour  la  Caroline  du  Nord,  Texas,  Floride, 
Géorsrie,  Virginie,  700  à  1.000  kiloe-.  à  l'hectare,  Caroline  du  Sud  1.200  kilog. 
I>es  autres  état?  :  Tennessee,  Alabama,  Mississippi,  n'atteienent  que  750  à 
900  kilog.  à  l'hectare.  Les  états  qui  consacrent  la  plus  grande  surface  à  cette 
culture  sont  dans  l'ordre  d'importance  :  Alabama,  Texas,  Géors-ie,  Virginie, 
Caroline  du  Nord  et  Floridp.  Dans  plusieurs  de  ces  états,  l'arachide  est 
cultivée  sur  de?  terres  assez  médiocres,  les  bonnes  terres  étant  réservées 
au  coton. 

Ajoutons  qu'en  .Afrique,  la  Gambie  anglaise,  dont  le  commerce  se  fait 
avec  la  France,  en  exporta  71 .397  tonnes  en  1919  et  la  Nigeria  58.477  tonnes. 

Nos  colonies  d'.Afrique  Occidentale,  par  leurs  terres  admirablement 
uésiffnées  pour  cette  culture  et  leur  proximité  du  marché  des  oléaeineux, 
sont  appelées  à  prendre  une  importance  chaque  jour  plus  grande.  C'est  par 
«ne  organisation  méthodique  des  richesses  naturelles  que,  dans  la  lutte 
actuelle  pour  la  conquête  des  marchés,  la  place  préiwndéranfe  qu'eHes  ont 
prises  pourra  être  conservée. 


—  314 


CHAPITRE  IX 


RÉSUMÉ 

La  production  de  l'arachide  est  susceplible  encore  de  nombreuses  amé- 
liorations qui  peuvent  ix>rter  principalement  sur  les  points  suivants  :  meil- 
leur choix  des  variétés  employées  et  amélioration  des  procédés  de  culture. 
Enfin,  une  meilleure  organisation  du  marché  aura  toujours  une  heureuse 
répercussion  sur  la  qualité  de  la  production. 

Trop  souvent  on  cultive  des  variétés  quelconques,  mal  connues,  peu 
stables  et  dont  les  produits,  de  valeur  peu  constante,  sont  dépréciés  sur  les 
marchés.  Il  importe  de  ne  cultiver  que  des  variétés  parfaitement  connues 
dont  les  produits  sont  bien  réguliers  et  répondent  à  un  besoin  du  marché. 
Cette  recherche  des  meilleures  variétés  peut  se  faire  de  quatre  manières 
différentes  :  1°  par  acclimatation  de  variétés  étrangères,  mais  il  n'est 
jamais  certain  qu'une  variété  introduite  conservera  ses  qualités  et  l'on  ris- 
que, en  outre,  l'introduction  de  parasites  jusque-là  inconnus;  2°  par  recher- 
che des  races  pures.  Les  races  pures  présentent  généralement  des  caractè- 
res bien  définis  et  qu'elles  ne  risquent  point  de  perdre.  Mais  cette  recher- 
che est  longue,  demande  un  personnel  de  techniciens  délicat  à  former  et  il 
est  diflScile  de  préserver  les  races  obtenus  de  l'abâtardissement  par  fécon- 
dations intempestives  provenant  des  champs  voisins;  3°  par  hybridation.  II 
est  tentant,  en  parlant  de  races  pures,  présentant  des  caractères  bien  défi- 
nis, de  vouloir  juxtaposer  ces  divers  caractères  par  hybridation.  Malheu- 
reusement on  n'est  jamais  sûr  que  les  individus  obtenus  sont  homozygotes 
et  ce  n'est  qu'au  bout  de  très  longues  périodes  de  5ur\'eillance  qu'on  peut 
être  suffisamment  certain  de  la  stabilité  des  races  obtenues;  4°  par  muta- 
tion. Ce  procédé  donne  des  races  immédiatement  stables,  malheureuse- 
ment, l'homme  ne  peut  rien  sur  l'apparition  et  la  conduite  de  ces  phéno- 
mènes. Il  n'en  a  du  reste  pas  signalé  pour  l'arachide. 

L'étude  et  la  recherche  des  variétés  convenables  est  longue,  elle  doit 
s'exercer  en  plusieurs  phases.  Lorsque  l'on  aura  obtenu  la  race  la  mieux 
adaptée  à  la  culture  en  un  lieu,  il  faudra  ensuite  la  faire  adopter  par  les 
cultivateurs  du  pays.  Cette  chose  est  parfois  assez  délicate  à  obtenir.  La 
nouvelle  variété  peut  modifier  les  procédés  traditionnels  de  la  culture,  être 
en  apparence  moins  productive.  Le  seul  fait  que  c'est  une  innovation  peut 
faire  retarder  son  adoption  de  plusieurs  campagnes. 

La  réforme  des  méthodes  culturales  varie  avec  les  pavs.  Il  ne  faut  pas 
condamner  ime  méthode  indieène  traditionnelle  avant  d'ôtre  sûr  d'en  avoir 
parfaitement  compris  les  mobiles.  Dans  chaque  pavs.  il  y  aura  lieu  d'étu- 
dier l'influence  des  labours  profonds,  sur  le  rendement  brut  et  la  propor- 
tion des  coques  aux  amandes;  2°  l'influence  de  l'espacement  des  semis  sur 
le  port  de  la  plante  et  les  modifications  que  le  rendement  en  subit;  3°  étu- 
dier l'influence  des  enerais  sur  les  rendements,  la  proportion  des  différents 
éléments  :  cellulose,  matières  gras.ses,  albuminoïdes,  matières  minérales, 
étudier  les  modifications  apportées  h  la  bioloeie  des  sujets;  4°  il  faudra 
étudier  l'influence  du  climat  :  température,  durée  d'insolation,  humidité 
de  l'air  et  du  sol,  etc.,  sur  la  teneur  en  huile.  Il  y  aura  lieu  d'étudier 
l'influence  du  huilage,  du  roulage,  de  l'écimage,  etc.  Mais  tous  ces  essais 


—  315  — 

n'auront  une  valeur  scientifique  que  s'ils  sont  faits  sur  un  matériel  impec- 
cable quant  à  la  stabilité  et  parfaitement  bien  défini. 

Le  matériel  de  culture  peut  être  aussi  bien  amélioré.  Les  machines 
construites  spécialement  en  .Amérique  sont  coûteuses  et  encore  assez  peu 
au  point.  Il  faudrait  des  appareils  qui  ne  soient  pas  uniquement  applica- 
bles à  l'arachide  mais  aussi  au.x  plantes  avec  lesquelles  l'arachide  est  sus- 
ceptible d'entrer  en  rotation.  Ces  appareils  devraient  être  très  simples  à 
conduire  et  faciles  à  réparer. 

L'emmagrasinage  des  arachides  peut  aussi  être  amélioré.  Il  existe  aux 
Etats-Unis  des  élévateurs  analogues  à  ceux  qui  sont  employés  pour  les  céréa- 
les. De  tels  établissements  où  les  récoltes  sont  nettoyées,  vannées,  triées 
classés,  estimées  peuvent  améliorer  grandement  la  culture  d'un  produit 
parce  que  les  récoltes  sont  expertisées  en  vue  des  prêts  sur  warrant  ce  qui 
renseigne  le  cultivateur  sur  la  vraie  valeur  de  ses  produits.  De  plus,  le 
cultivateur  souvent  pressé  d'argent  au  moment  de  la  récolte  n'est  plus  la 
proie  des  intermédiaires  et  n'est  plus  tenté  de  récolter  trop  tôt  un  produit 
mal  soigné. 

Enfin,  les  procédés  de  vente  peuvent  aussi  être  perfectionnés.  Nous 
avons  vu  que  les  arachides  destinées  à  l'huilerie  aux  Etats-Unis  se  ven- 
daient à  l'abri  d'un  standard.  Cette  méthode  qui  protège  à  la  fois  l'indus- 
triel et  le  cultivateur  est  en  tous  points  excellente.  Elle  oblige  les  culti- 
vateurs à  fournir  des  produits  uniformes  et  sincères  en  même  temps  qu'elle 
l'assure  de  recevoir  le  plus  juste  prix  de  sa  récolte.  Les  transactions  en 
prennent  un  caractère  inflexible  qui  rassure  et  maintient  les  partis  dans  la 
sincérité. 

Un  cultivateur  produira  des  produits  de  bonne  qualité  qui  lui  deman- 
deront un  effort  complémentaire  à  produire  quand  il  sera  certain  d'en 
être  récompensé,  sinon  il  se  décourage  et  cherche  à  produire  une  marchan- 
dise acceptable  avec  un  minimum  d'efforts. 

Ce  sont  là,  croyons-nous,  les  grandes  lignes  de  l'œuvre  qui  se  présente 
au  seuil  du  problème  de  l'arachide.  Il  n'est  plus  impossible  à  résoudre  que 
ne  l'était  celui  du  blé  ou  du  coton.  Il  suffit  pour  en  venir  à  bout  de  conti- 
nuité dans  l'effort,  de  ténacité  et  de  patience. 


CHAPITRE  X 

BIBLIOGR.\PIIIE   SOM.MAIRE  DE  L'.\R.\CHIDE 

Les  abréviations  suivantes  ont  été  adoptées  :  j.  d'A.  T.  =  Journal 
d'Agriculture  tropicale.  J.  A.  P.  P.  C.  =  Journal  d'Agriculture  pratique 
des  pays  chauds.  J.  of  Agr.  Res.  =  Journal  of  Agricultural  Research  (Etats- 
Unis).  B.  R.  =  Bulletin  des  renseignements  agricoles  et  des  Maladies  des 
plantes  de  l'Institut  International  d'Agriculture  de  Rome. 

La  bibliographie  étant  classée  par  années,  il  n'a  pas  été  indiqué  les 
années  de  parution.  Les  renvois  au  B.  R.  sont  faits  pour  les  numéros  des 
Analyses  bibliographiques. 

1808      (1)  SoNNiNi.  —  L'Arachide.  Paris. 
1860      (2)  BiECKRODE.  —  Katjanolie.  Rotterdam. 
1893      (3)  Sabba  Rao.  —  The  Ground  Nut  or  Peanut.  Madras  Agric. 
Dept.  Bull.  N"  28. 


—  316  — 

(4)  Andouard.  —  Culture  de  l'Arachide  en  Egypte.  Annales  de 
la  Science  agronomique.  T.  19. 
1896      (5)  Handy.  —  Peanut,  Culture  and  Uses.  U.  S.  A.  Dept.  of  Agrlc. 
Farmers'Bull.  25.  1  br.  1  8°  et  7.  d'A.  T.  1904.  Bibliogr.  609. 
1898      (6)  Bruijnlng.  —  Monographie  de  l'Arachide  au  point  de  vue 
chimique,   in  De  Indische  Mercuur  N"  58  et  J.   d'A.  T. 
N"  1902,  pp.  224  et  348,  1903,  pp.  224  et  318. 
(7)  Enfantin.  —  L'Arachide  au  Sénégal,  essais  de  culture.  Revue 
des  cultures  coloniales.  N°  9. 

1900  (8)  Barber.  —  The  Ground  nut  crops  near  Panruti.  Madras 

Agr.  Dept.  Bull.  38. 
(9)  Fleury.  —  L'Arachide,  principalement  celle  de  Sénégambie, 

Féret,  Bordeaux. 
(10)  Breaudat.  —  Fermentation  des  tourteaux  d'Arachide.  Bull. 

écon.  de  Vindochine. 
(U)  Anonyme.  —  L'Arachide  de  Java  en  Cochinchine.  Bull  écon. 

Indoc. 

1901  (12)  Anonyme.  —  Maladies  et  ennemis  de  l'Arachide.  J.  d'A.  T. 

N"  1,  pp.  16-17. 

(13)  Perruchoi  .  —  Moyens  d'augmenter  la  production  et  le  ren- 

dement de  l'Ar.  au  Sénégal.  J.  d'A.  T.  N°  3,  pp.  69-73. 

(14)  Hure.  —  A  propos  d'Arachides,  Maladies,  Arracheurs,  etc., 

J.  d\A.  T.  N°  3,  pp.  91-92. 

(15)  Poulain.  —  Essais  de  culture  de  l'.Arachide  de  différentes 

variétés  dans  l'Inde  méridionale  anglaise  (d'après  Madras 
Mail).  J.  d'A.  T.  N"  3,  pp.  92. 

(16)  Anonyme.  —  Lettre  d'un  abonné  en  réponse  à  M.  Perru- 

CHOT.  7.  d'A.  T.  N°  5.  pp.  141. 

(17)  Hure.    —   Expériences  d'un   cultivateur  d'Ar.   en  Egypte. 

J.  d'A.  T.  N"  5,  pp.  141-142. 

(18)  Anon\'Me.  —  Un  défaut  des  batteurs  d'Ar.  J.  d'A.  T.  K"  5, 

pp.  142. 
(19  Anonyme.   —   Ecosseur   pour  exportateurs   (d'après  Indian 

gardeninq  and  plantinq).  J.  d'.i.  T.  N"  5,  pp.  143. 
(20)  Anonyme.   —  Teneur  comparative  en   huile  de  TArac.   de 

Java  et  de  Cochinchine.  Bull  économ.  Indochine. 

1902  (21)  Anonyme.  —  L'arachide  de  Java,  essais  de  culture  en  Indo- 

chine. .7.  d'A.  T.  N"  15,  pp.  284. 

(22)  Bruiining  fRvS.  —  Sur  le  prétendu  rapport  entre  la  richesse 

des  arachides  en  huile  et  le  climat  (d'après  de  Indische 
Mercuur  N">  52  (fi)  et  7.  d'A.  T.  N"  13,  pp.  224  et  348. 

(23)  HuRi.  —  Les  machines  pour  la  récolte  et  le  battage  des 

Arachides.  7.  d'A.  T.  N"  15,  pp.  159. 

(24)  Couturier.   —  Sur   la  fumure   de  l'Arachide.   7.   d'A.   T. 

N"  8,  pp.  35-38. 
1904    (2,5)  Bruijning.  —  Existe  t-il   un   rapport  entre  la  richesse  des 
Arachides  ot  In  minceur  dos  coques  ?  7.  d'A.  T.  N°  25-26. 

^26)  —  La  proportion  dos  albumines  dans  les  .Ara- 

chides. 7.  d'A.  T.  N"  28,  p.  318. 

(27)  r.ARnozo  (A).  —  Un  nouveau  décortiqueur  pour  Arachidfis. 
J.  d'A.  T.  N"  10,  p.  26, 


317  — 


(28; 

1904  (29, 
(30 
(31 

(32 
(33 

(34; 

1905  (35; 
(36, 
(37 

(38; 
(39; 

(4o; 

1906  (41 
(42, 

(43; 

(44; 
(45; 

(46; 

(47; 

(48 

1907  (49 

(50 
(51 


Mais.    —    Moulin    pour    broyer    lî's   coques    d'Arachides. 

J.  d'A.  T.  N»  29,  p.  349. 
Fkeeman.n.  —  Diseases  of  ground  nut.  Madras,  Uoard  Rco. 

N°  615. 

E.  M.  —  Le  décortiqueur  d'Arachides  de  M.  Martin, 
j.  d'A.  T.  N°  33,  pp.  29-30. 

MossERi.  —  L'irrigation  des  Arachides  en  Egypte  (d'après 

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1  br.  2  T  pages  et  J.  d'A.  T.  N"  38,  00.239-241  et  N"  40, 

pp.  299-302. 
Wright.  —  Un  rapport  dans  Tropical  AgriciUt.  (Geylan). 

p.  228. 
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Anonyme.  —  Les  Arachides  au  Quang  Ngai.  Bull,  économ. 

Indochine. 
Anonyme.  —  L'Arachide  à  Java  (d'après  de  Brie  et  P.  Serre) 

J.  d'A.  T.  N"  51,  pp.  363-364. 
Anonyme.   —   Culture   de   l'Arachide  au  Cambodge.   Bîill. 

économ.  Indoch. 
Wright.  —  Sur  quelques  variétés  d'Arachides.  J.  d'A.  T. 

N"  52.  p.  317. 
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POBEGUiN.  —  Essai  sur  la  flore  de  la  Guinée  française.  Chal- 

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J.  d'A.  T.  N"  60.  pp.  187-188. 
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F.  M.  —  Polissage  des  Arachides  pour  le  marché  (d'après 
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DuBARD.  —  De  l'origine  de  l'Arachide.  Bull.  Muséum  Eist. 
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Savaruu.  —  L'Agriculture  au  Dahomey.  Challamel. 

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N"  2,  Memoir  i  et  J.  d'A.  T.  Bibli.  N"  1.377. 

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(d'après  41).  J.  d'A.  T.  N»  70,  p.  125. 

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—  318  — 

1908    (52)  Watt.  —  The  Commercial  products  of  India.  London  gd. 
in-8°.  1.189  p. 

(53)  Adam.  —  L'Arachide,  Culture,  Produits,  Coinmerce,  Amé- 

lioration, in-8°,  198  p.  Chaliamel  et  J.  d\\.  T.  1907,  N°  81. 

(54)  Sampson.    —   The    Cuit,    of    Ground    nut.    Dept.    of    Agr. 

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(55)  Haumont.  —  L'Arachide    aux    Etats-Unis.  J.  A.  P.  P.  C. 

N"  69,  pp.  417-422. 
19U9    (56)  R.  G.  Oses.  —  Cultive  del  Cacahuète  o  mani.  Agric.  expt. 
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(57)  R.  G.  Oses.  —  The  Cultivation  of  the  Peanut  plant.  Phi- 
llpp.  Agric.  Revieiv,  vol.  II,  N°  6,  pp.  329-346. 

1910  (58)  Anonyme.  —  The  cutivation;  préparation  and  utilisation  of 

the  ground   nut.   BiiU.   of  Impérial  InstUute,   vol.    VIII, 
N"  2,  pp.  153-172. 
(59)  Anonyme.  —  Ground  nut  experiments.  Trop/cal  AgriciUtw 
rist.  Oct.  et  B.  R.  1910,  N°  285.  a 

1911  (60)  Anonyme.  —  Ground  nuts  (d'après  Rept.  Botan.  St.  Gre- 

nada    1909-10,  p.  7.  Rept.  on    progress    of    Agricult.  in 
India  1909-10,  of  Imp.  Inst.  Vol.  IX,  N°  2,  p.  157. 

(61)  —  Les  Arachides  au  Mozambique.  Feui/lê  d'in- 
form.  du  Minist.  de  V Agriculture.  N"  35,  p.  4  (5  sept.) 
et  B.  R.  1911,  N"  2608. 

(62)  ■ —  The  Marseilles  Peanut  oil  Industry.  Jauni,  of 
the  Royal  Society  oj  Arts.  8  sept.,  N°  3068,  p.  985. 

(63)  —  Peanut  oil  and  the  fish  industry  of  the  Phi- 
lippines. Journ.  of  the  Rai.  socy.  of  Arts,  15  sept.  N"  3069 
et  B.  R.  1911.  N"  2889. 

(04)  MuNDY.  —  The  possibilitics  of  an  exporl  trade  in  oil  seeds 
from  Rhodesia,  Rliodesia  agric.  Journ.  N°  5,  pp.  684-691. 
et  B.  R.  1911,  N"  2618. 

(65)  Kerhal  a.  M.  —  Experiments  with  ground  nuts  in  the  Bom- 

bay présidency.   Agr.  journ.  of  India,   Vol.   VI,   p.   IIl^ 
pp.  298-299  et  B.  R.  1911,  N°  2607. 

(66)  F.   M.  —  Un   curieux   procédé   de   récolte   des   Arachides. 

J.  d\i.  T.  N°  117,  p.  94  (d'après  (58). 

(67)  Anonyme.  —  Procès-verbal  de  la  séance  du  1"  mars  de  la 

Chambre  de  Commerce  de  Dakar. 

(68)  —  Procès-verbal  des  30  mars  cl  5  mai  de  la 
Chambre  de  Commerce  de  Rufisque. 

(69)  —  Procès-verbal  do  la  Chambre  de  Conmierce 
de  Saint-Louis.  Séance  du  20  mai. 

(70)  South.   —  Fungous  diseases  of  Ground   nuts   in   the  W. 

indies.   West  Indian  Bull.  Vol.  IX,  N"  3  et  B.  R.  1911, 
N»  1542. 

(71)  Kelkar.  ^  Ground  nuls  in  the  Bombay  Deccan.  Dept.  of 

Agric.  Bombay.  Btdl.    41,    1    br.    17  p.    et    B.    R.  1911, 
N°  2982. 

(72)  Anonyme.  —  The  Virginia  peanut.  .American  Agriculturisl. 
Vol.  88,  N»  18,  pp.  417  et  B.  R.  1912,  N"  93. 


—  319  — 

(73)  Beattie.  —  Tlio  Peanut.  U.  S.  A.  Dept.  of  Agric.  Farmers 

Bull.  431,  1  br.,  30  p.  (réimpression),  U.  II.  lUll,  N"  174'J 
et  J.  d'A.  T.  iyi;i,  Bibli.  N"  2408. 

(74)  BEArriE.  —  The  piciiuig  and  handluig  of  Pcdimts.  U.  y.  A. 

Dept.  of  Agnc.  Bureau  of  Plant  induslry,  (Jircul.  88 
1  br.  7  p.  et  J.  d'A.  T.  1912,  Bibli.  N»  243U. 

(75)  Kr.\uss.  —  Peanut  in  Hawaii.  Hawaii  Agr.  Expt.  S.  l^rcss 

Bull.  N"  28,  i  br.,  11  p.  et  B.  li.  1911,  N"  1165. 

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(169)  Angoulv.ant.  —  Essai    sur   l'emploi    de   l'huile    d'.Ar.achidt? 

dans  les  moteurs  type  Diesel  et  dans  les  foyers  de  chau- 
dières à  vapeur.  Bull.  Mat.  grasses.  Inst.  col.  Marseille, 
N"  2,  pp.  59-63. 


—  324  — 

(170)  A.  S.  —  Emploi  des  tourteaux  d'Arachide  dans  ral'meiU. 

hum.  Bull  Mat.  grasses.  N"  6,  pp.  257-258. 

(171)  Dkchambre.   Les  tourteaux  oléagineux  dans  ralimcnlalion 

des  animaux;  1  br.  62  p.  Challamel. 

1920  (172)  VuiLLET.  —  Note  sur  la  sélection  des  Arachides.  Bull.  Mat. 
(/russes.  Inst.  col.  Marseille,  N°  2,  pp.  S4-85  el  B.  R.  1920, 
N"  870. 

(172  bis)    VuiLLET.  —  V'oir  (202). 

(173  HouBAUD.  —  La  lutte  contre  les  insectes  attaquant  les  Ara- 
chides. Bull.  Mat.  grasses.  Inst.  col.  Marseille,  N°  2, 
pp.  74-84  et  B.  R.  1920,  N"  870. 

(174)  Stieltjes.  — La  culture  des  Arachides  aux  Etats-Unis.  Bull. 

Mat.  grasses.  Inst.  col.  Marseille.  N°  2,  pp.  49-61. 

(175)  A.\ONYME.  —  Essais  de  culture  de  l'Arachide  en  Mésopota- 

mie. Journ.  of  the  Royal  Socy,  oj  Arts,  Vol.  68,  N°  3507, 
p.  194  et  B.  R.  1920,  N°  1106. 

(176)  Arthur.  —  Deux  dangereuses  rouilles  qui  menacent  d'en- 

vahir les  Etats-Unis.  Science  (Lancaster,  Pennsylv.)  N.  S., 
Vol.  51,  N»  1314,  pp.  246-247  et  B.  R.  19  0,  N"  813. 
(17G  bis)   M.  C.\LOMO.  —  Voir  (201). 

(177)  Launay.  ■ —  Le  transport  des  Arachides  sur  le  chemin  de 

fer  Thiès-Kayes  et  de  Dakar  à  Saint-Louis.  Btdl.  de  Mal. 
grasses.  Inst.  col.  Marseille.   N"  4,  pp.   189-194. 
(177  bis)  M.  Calomo.  (Voir  (201). 

(178)  Beattie.  —  Peanut  growing  for  profit.  U.  S.  A.  Dept.  of 

Agr.  Partners' Bull.  1127,   1  br.,  33  p. 

(179)  Thompson.  —  The  manufacture  and  uses  of  Peanut  butter. 

U.  S.  A.  Dept.  of  Agr.  Dept.  cire.  128,  1  br.,  15  p. 

(180)  Beille.  —  Les  Oléagineux,  l'Arachide.  Annales  de  l'Institut 

colonial  de  Bordeaux,  N"  1,  pp.  1-18. 

1921  (181)  Arthur.  —  Potato  rust.  Science  (Lancaster,  Pennsylv.)  N. 
S.  Vol.  53,  pp.  225-229. 

(182)  Maunoury.  —  Essais  de  culture  mécanique  de  l'Arachide 

au  Sénégal.  Bull,  des  Mat.  grasses.  Inst.  col.  Marseille, 
N»  11-12,  pp.  188-198. 

(183)  Anonyme.  —  Les  Arachides  et  Ihuile  d'.\rachidc  aux  Etals- 

Unis.  Bull,  des  Mat.  grasses,  Inst.  col.  Marseille.  N°  11- 
12,  p.  209. 

(184)  —  L'industrie  des  Arachides  en  Chine  (d'après 
Board  oJ  Trade  Journ.)  Bull,  des  Mat.  grasses.  Inst.  col. 
Marseille,  N°  3-4,  pp.  06-67. 

(185)  Y.  Henry.  —  Plantes  à  huile.  1  vol.  pt.  in-8°,  220  p.  A  Colin. 

(186)  Texier.  —  Essais  de  culture  de  l'Arachide  à  la  Station  de 

Tuyen-Quang.  Bull,  économ.  de  l'indoch.  N»  146,  pp.  112- 
113. 

(187)  LoHNis  et  Roy  Hansen.  —  Nodules  Baxteria  of  Lcguminous 

plants.  Joof  Agr.  Res.  Vol.  XV,  N"  7,  pp.  543-557. 

(188)  QiiiN.  —  The  peanut.  Journ.  of  the  Dept.  of  Agr.  (nion  of 

Sth.  Africa,  Vol  III,  N"  2,  pp.  160-164. 

(189)  Anonyme.  —  Improvement  of  Nigérian  crround  nul*.  Bull. 

of  Imp.  Insf.  Vol  XIX,   N-  2,  pp.    132  140. 


—  325  — 

(190).  Jr.MELLE.  —  Les  huiles  végétales.  1  vol.  in-S",  493  p.  Bail- 
lère. 

(191)  Anonyme  —  Prùduits  oléagineux  et  huiles  végétales.  Inst. 

Intern.  Rome.  1  vol.  in-S",  443  p. 

(192)  ZoLLA.  —  La  culture  des  Arachides  aux  Etats-Unis.  VAgro- 

nomie  coloniale,  N°  48,  pp.  177-181. 
1922  (193)  Maffei.  —  Cercospora  arachidis,  var.  macrospora  nuisible 
à  l'Arachide  en  Lonibardie.  Rioista  da  Palologia  vegetàTe, 
12»  Ann.  N»  1-2,  pp.  7-11  et  B.  I{.  1922,  N"  518. 

(194)  M.\Y.  —  The  Peanut.  A  staple  crop.  Porto  Rico  Agr.  Expt. 

St.  Cire.  44.  2  p. 

(195)  P..\LM.  —  Aantekeiiingen  ovcr  slijmziekte  in  Arachis  hypoga 

Dept.  van  Landbouw.  Nijverhcid  en  handel.  Medederlin 
gen  van  het  Instituut  voor  plant^nzziekten  N^  52,  !  br. 
41  p. 

(196)  Van  der  Bijl.  —  A  leaf  spot  of  the  Peanut.  Journ.  o/  ihe 

Dept.  of  Agr.  Union  of  Stfi.  Africa.  Vol.  1,  N"  6,  pp.  528- 
530. 
(196  bis)  Voir  (202). 

Omis  : 

(197)  Waldron.  —  The  peanut.   its  history,   histology,   physio- 

logy  and  utility.  Thesis  Univ.  of  Pennsylvania.  May  1918, 
pp.  301-338  et    Betantal  Alestraet  Vol  I,  N°  999. 

(198)  De  Sornay.  —  Les  plantes  tropicales.  1  vol.  in-8°,  Challa- 

mel.  1913. 

(199)  De  Cordemoy.  —  Note  sur  l'arachide  ou  la  pistache  de  terre. 

(200)  MELvnxE   Thurston   Cook.   —   The   diseases   of   Tropical 

plants.  1  vol.  in-S",  317  p.  Macmillan,  Londres,  1913. 

(201)  Mario  Calomo.  —  La  culture  de  l'Arachide  à  Cuba.  Revista 

de  Agr.   Comnicrcio  y   Trabajo.   Dec.   1920,   pp.   404-410, 
Vol.  I,  N"  999. 

(202)  Baillaitd.  —  Rapport  à  la  Section  des  Matières  grasses  du 

Conseil  supérieur  dos  Colonies.  Bull,  des  mat.  grasses. 
Institut  col.  Marseille,  1922,  N"  1-2,  pp.  2-18. 


ÉTUDE  DU   DÉPÉRISSEMENT 

DES  ARACHIDES 
DANS  LE  DOUAR   BRAPTIA, 

Rapport  de 

M.  J.  LEMMET 

Chef  dii  Service  Agricole  des  Territoires  du  Sud  de  l'Algérie 


Conformément  aux  instructions  qui  m'avaient  été  données  par  M.  le 
Directeur  des  Territoires  du  Sud,  à  la  demande  de  M.  Barris  du  Penher, 
délégué  financier,  je  me  suis  rendu  à  la  Galle  entre  les  23  et  29  mai  der- 
nier, en  compagnie  de  M.  Stotz,  inspecteur  de  la  Défense  des  cultures,  en 
vue  d'étudier  en  collaboration  avec  ce  technicien,  les  causes  du  dépérisse- 
ment des  arachides  du  douar  Rraptia  et  par  la  môme  occasion,  de  faire 
l'essai  des  arachides  variété  Sénégal,  au  moyen  d'un  lot  de  graines  choi- 
sies (50  kilogr.)  fournies  gracieusement  par  M.  François  de  Roux,  46,  rue 
Breleuil  à  Marseille. 

En  conséquence,  étant  accompagnés  d'autre  part,  de  MM.  Grech, 
administrateur  à  la  Galle  et  de  M.  Escoffier,  expert  principal  de  la  Défense 
des  cultures,  j'ai  examiné  sur  place  avec  M.  Stotz  les  conditions  particu- 
lières dans  lesquelles  la  maladie  a  enrayer  prenait  naissance  :  nature  du 
sol,  caractéristiques  climatériques  <le  la  région;  mode  de  culture  suivi,  cir- 
constance fâcheuses  diverses  incriminables;  ennemis  (insectes  ou  autres 
parasites),  susceptibles  de  ravager  ou  entraver  les  cultures. 

Les  observations  faites  ont  conduit  à  la  découverte  sur  la  racine  prin- 
cipale, un  peu  au-dessous  du  collet  des  plantes,  de  véritables  meurtrissu- 
res aussi  bien  sur  des  plantes  étrangères  (maïs  et  plantes  légumières  telles 
que  haricots)  que  sur  les  plants  d'arachides  eux-mêmes.  Ges  meurtrissu- 


—  327  ^ 

res  semblent  dues  aux  déprédations  d'insectes  ravageurs,  comme  les  cour- 
tillères  dont  il  a  été  reconnu  l'existence  en  grand  nombre,  à  l'état  adulte 
ou  lan-aire,  dans  le  champ  de  culture  inspecté  à  l'abri  des  palissades  for- 
mant l'entourage  d'une  paillette  établie  au  voisinage  d'un  ancien  tas  de 
fumier. 

Les  fouilles  faites  de  côté  et  d'autre  ont  mis,  en  outre,  nettement  en 
lumière,  qu'on  se  trouve  en  présence  dun  sol  essentiellement  siliceux,  par- 
ticulièrement pauvre  en  éléments  fertilisants,  voire  même  en  humus,  et 
il  semble  bien  qu'on  ait  là  un  cas  assez  typique  de  «  terre  fatiguée  »  pour 
employer  l'expression  consacrée,  c'est-à-dire,  d'un  sol  qui  se  refuse  à  pro- 
duire, soit  parce  qu'il  n'en  a  plus  les  moyens  essentiels,  soit  parce  qu'il 
est  entravé  dans  son  œuvre  créatrice  comme  si  des  toxines  ou  des  microor- 
ganismes étrangers  nuisibles  (protozoaires,  bactéries  dénitrifiantes  ou  sté- 
rilisantes) rendaient  directement  ou  indirectement  le  milieu  impropre  au 
développement  normal  régulier  et  vigoureux  des  racines,  organes  par  excel- 
lence de  l'alimentation  du  végétal.  En  particulier,  les  racines  d'arachides, 
encore  jeunes,  il  est  vrai,  n'offraient  pour  ainsi  dire  pas  de  nodosités  ce 
qui  fait  songer  immédiatement  à  une  alimentation  azotée  insuffisante. 

Un  plan  fut  alors  arrêté  qui  comportait  toute  une  série  d'expériences 
comparatives  avec  témoins  dont  l'exécution  fut  confiée  à  M.  EscofRer,  déjà 
cité,  et  dont  la  réalisation  fut  mise  presque  aussitôt  (soit  deux  jours  après) 
en  train. 

Ces  divers  essais  avaient  pour  but  essentiel  de  nous  fixer  sur  l'influence 
et  l'utilité  des  agents  désinfectants  (sulfure  de  carbone);  de  divers  amende- 
ments et  engrais  (chaux,  cendres  de  bois,  superphosphates),  comme  aussi 
sur  l'intérêt  de  l'acclimatation  d'une  variété  nouvelle  d'arachides  très 
riche  en  huile  (variété  sénégalaise). 

En  outre,  des  échantillons  de  terre  correspondant  aux  divers  carrés 
d'expériences  ont  été  prélevés  en  même  temps  par  M.  EscofRer,  et  envoyés 
à  l'Institut  Pasteur  d'Alger,  de  façon  à  être  renseigné  autant  que  possible 
sur  la  flore  biologique  initiale  et  ultérieure  du  sol  mis  en  culture  dans  les 
conditions  diverses  envisagées.  Les  données  relatives  à  cet  ordre  d'idées 
ne  pourront  être  que  très  utiles  pour  déterminer  la  véritable  voie  à  suivre. 

Nous  n'avons  pu,  M.  Stotz  et  moi,  comme  il  eut  été  désirable,  nous 
rendre  à  nouveau  en  temps  voulu,  sur  les  lieux  et  revoir  les  jardins  du 
douar  Braptia,  comme  aussi  ceux  des  autres  douars  encore  indemmes,  au 
cours  de  la  période  végétative  la  plus  intéressante  :  floraison  et  commen- 
cement de  la  fructification. 

Toutefois,  M.  Escofïier,  a  pu  faire  à  la  suite  des  essais  culturaux  en 
question,  des  observations  fondamentales  qui  permettent  de  tirer,  d'ores 
et  déjà,  quelques  conclusions  d'intérêt  pratique  et  constituant  une  indica- 
tion précieuse  pour  l'orientation  des  nouveaux  essais  à  entreprendre. 

Nous  les  résumons  ci-dessous  : 

Siir  les  deux  carrés  ensemencés  en  arachides  suivant  le  mode  cultural 
courant  du  pays  (semis  en  coques)  mais  en  faisant  varier  les  autres  condi- 
tions, sauf  pour  le  carré  témoin  proprement  dit  (n°  3),  deux  seulement, 
savoir  :  n°  1  et  1  bis,  désinfection  du  .sol  par  le  sulfure  de  carbone  avec 
variété  du  pays  et  variété  du  Sénégal,  ont  présenté  une  végétation  normale 
depuis  la  levée  (20-25  juin)  jusqu'au  5  juillet,  date  des  dernières  observa- 
tions reçues  à  ce  jour. 


—  328  — 

Dans  les  autres  carrés  la  germination  et  la  levée  ont  été  régulières 
(20-25  juin)  mais  le  1"  juillet  tous  les  plants  d'arachides  avaient  disparu. 

Ainsi  donc,  seul  le  traitement  au  sulfure  de  carbone  a  donné  un  résul- 
tat appréciable,  bien  qu'incomplet,  puisque  M.  Escoffier,  au  moment  où  il 
rédige  son  rapport  précité  (13  juillet),  se  montrait  très  sceptique  sur  l'ave- 
nir et  le  résultat  final,   (récolte). 

Aussi  il  semblerait  que  la  meilleure  mesure  économique  à  préconiser 
pour  le  moment  soit  celle-là  même  proposée  par  M.  Escoffier  dans  son  rap- 
port, savoir  :  remplacer  jusqu'à  nouvel  ordre  la  culture  de  l'arachide  par 
celle  du  tabac  qui  est  susceptible  de  donner  de  bons  résultats  et  dont  les 
produits  seraient  aisément  écoulés  sur  place  à  des  prix  rémunérateurs. 

Cela  ne  doit  point  nous  empêcher,  toutefois,  de  procéder  au  printemps 
prochain  sur  quelques  carrés  nouveaux  à  de  nouvelles  expériences  com- 
plémentaires visant  la  restauration  future  de  l'arachide  là  où  elle  a  cessé 
d'être  rémunératrice,  et  son  maintien  partxjut  où  cette  plante  continue  à 
évoluer  normalement  et  donne  encore  une  récolte  satisfaisante. 

Les  essais  à  envisager  pour  l'année  prochaine  seront  arrêtés  d"ac«ord 
avec  M.  Slotz  une  fois  que  tous  éléments  utiles  d'appréciation  auront  été 
réunis  (résultats  de  l'étude  biologique  du  sol  et  appréciations  concernant 
la  récolte  des  carrés  1  et  1  bis). 

Bien  que  la  variété  sénégalaise  se  soit  montrée  nettement  tardive  par 
rapport  à  la  variété  locale,  elle  sera  cultivée  à  nouveau  parallèlement  avec 
cette  dernière,  afin  d'être  bien  fixé  sur  sa  valeur  culturale  et  économique 
et  sur  l'intérêt  de  son  acclimatation. 

Alger,  le  20  octobre  1921. 


Sésame  —  Rîcîn  —  Soja 


LA 

CULTURE  DU  SÉSAME 

DANS 

LINDE  ET  EN  BIRMANIE'^ 


Note  de  M.  E.  CHINNASWAMI  PILLAI,  Instructeur  agricole, 
Northern  Province,  Jaiïna 

La  culture  du  sésame  est  peu  importante  à  Ceylan,  et  les  quantités 
de  graines  nécessaires  à  la  Colonie,  sont  principalement  importées  des 
Indes. 

Principaux  types  cultivés.  —  Bien  qu'il  y  ait  de  nombreux  types  decette 
plante,  ils  peuvent  tous  être  classés  en  trois  catégories  :  à  graine  noire, 
blanche  et  brune.  Chez  quelques-uns,  les  fleurs  sont  blanches,  les  feuilles 
grandes  et  irrégulièrement  lobées.  Chez  d'autres,  les  fleurs  sont  roses  ou 
rouge  foncé,  les  feuilles  longues,  étroites  et  presque  entières.  Quelques-uns 
mettent  3  mois  à  mûrir,  tandis  que  d'autres  en  mettent  4  et  même  plus 
(quelquefois  8  mois). 

Variété  à  graine  blanche.  —  Feuilles  plus  larges,  d'une  couleur  plus 
claire,  et  fleurs  plus  pâles  que  dans  la  variété  noire.  La  graine  est  blanc 
pur  ou  d'une  teinte  cendrée.  La  durée  de  croissance  est  très  courte.  Elle 
produit  une  huile  d'un  goût  douceâtre,  pas  aussi  douce  que  celle  de  la 
variété  noire  et,  par  suite,  est  considérée  comme  intermédiaire.  Cette  va- 
riété est  invariablement  semée  en  juin  et  récoltée  en  septembre. 

Variété  à  graine  noire.  —  Vient  plus  haut  que  la  blanche  et  est  cultivée 
en  de  plus  nombreux  endroits.  Elle  fournit  une  huile  de  qualité  supérieure, 
très  estimée  en  médecine  et  employée  pour  les  parfums  indiens.  Cette 
variété  est  semée  en  mars  ou  avril.  Elle  donne  le  pourcentage  d'huile  le 
plus  élevé. 

Variété  à  graine  brune.  —  Celle-ci  est  considérée  comme  inférieure  à 
tous  égards. 

Plus  de  200  types  de  cette  plante  furent  cultivées  à  Tatkong,  en  Bir- 
manie, par  le  Département  d'Agriculture,  et  une  sélecFion  de  24  types  a 
été  faite  pour  essai  sur  une  plus  grande  échelle  et  analyse  de  l'huile  pro- 
duite. 

Dans  les  Provinces  centrales,  aux  Indes,  une  variété  de  «  til  »  sélection- 
née il  y  a  quelques  années,  est  semée  maintenant  sur  500.000  acres,  et  a 

(1)  Extraits  de  Rapports  annuels  du  Service  de  l'Agriculture  de  rinde. 
uraduction  de  rinstitut  Colonial  de  Marseille). 


—  332  — 

pratiquement  remplacé  toutes  les  autres  sur  l'ensemble  de  la  surface  con- 
sacrée à  cette  plante  dans  l'Hosangabad.  Elle  fournit  un  pourcentage  élevé 
d'huile  de  qualité  supérieure. 

Le  sésame  est  cultivé  sur  5  millions  d'acres  aux  Indes,  et  la  production 
est  un  peu  inférieure  à  5  lakhs  de  tonnes  (500.000). 

En  iiirmanie,  on  peut  évaluer  assez  exactement  la  surface  ensemencée 
à  la  moitié  de  celle  cultivée  aux  Indes.  A  Ceylan  le  sésame  récolté  n'est  pas 
suffisant  pour  les  besoins  locaux  et  il  en  est  importé  des  Indes  des  quanti- 
tés importantes  pour  combler  le  déficit. 

Le  sésame  est  exporté  des  Indes  sur  une  vaste  échelle,  vers  la  France 
et  le  Royaume-Uni.  Pour  obtenir  ce  produit  à  Ceylan,  aux  Indes  et  en 
Birmanie,  on  peut  s'adresser  à  quelques-unes  des  plus  importantes  maisons 
de  Colombo,  Bombay,  Tuticorin,  Karikal,  Pondichéry,  Nagapatam,  Ma- 
dras, Cocanada,  Calcutta  et  Rangoon. 

Sol  et  saison.  —  Le  sésame  est  cultivé  sur  trois  types  de  terre  :  terres 
fraîches,  terres  sèches  et  terres  de  jardin.  Lorsqu'il  est  semé  en  terre  fraî- 
che, l'humidité  laissée  par  la  culture  précédente,  surtout  si  celle-ci  était 
une  culture  de  riz,  est  généralement  suffisante  pour  semer,  en  février  ou 
mars,  dès  l'enlèvement  de  la  récolte.  Les  légères  pluies  d'avril  et  mai  assu- 
rent la  maturation.  Dans  les  terres  sèches,  il  est  cultivé  à  deux  saisons;  il 
est  semé  en  avril  et  mai  ou  en  juillet,  pour  être  récolté  en  novembre.  Dans 
les  jardins,  il  est  semé  sous  irrigation  en  janvier  et  en  avril-mai. 

Le  sésame  est  une  culture  très  délicate.  L'été  est  la  meilleure  saison 
pour  la  récolte.  Les  fortes  pluies,  surtout  au  moment  de  la  floraison,  sont 
très  nuisibles.  Les  semis  doivent  donc  être  exécutés  à  un  moment  qui  per- 
mette de  procéder  à  la  récolte  en  saison  sèche.  Pour  éviter  les  risques 
d'échec  total,  il  est  préférable  de  semer  le  sésame  en  mélange  avec  une 
légumineuse,  telle  qu'un  haricot,  le  grcen-gram  ou  le  harse-gram,  ou  avec 
une  céréale,  telle  que  le  sorgho,  ou  une  culture  industrielle,  comme  l'in- 
digo. 

L'huile  est  largement  employée  pour  la  cuisine,  la  confection  de  pom- 
mades, la  médecine,  la  parfumerie  indienne,  la  préparation  des  cuirs  et 
peaux,  la  teinturerie  et  l'éclairage.  Elle  est  parfois  utilisée  comme  vernis 
pour  donner  au  bois  une  teinte  noirâtre. 

Le  tourteau  est  un  aliment  précieux  pour  les  vaches  laitières  et  les 
bêtes  de  somme.  Les  graines  sont  employées  dans  les  cérémonies  religieu- 
ses. Elles  sont  aussi  consommées  frites,  mélangées  à  du  sucre  ou  du  sirop, 
et  cette  friandise  est  très  appréciée  pour  ses  propriétés  nutritives  et  médici- 
nales. 


Note  de  M.  RAMANATHAN,  instructeur  agricole,  Marmar 

Deux  variétés  de  .S.  indiciim,  la  noire  et  la  blanche,  sont  cultivées  à 
Jaffna.  Seule,  la  variété  noire  est  cultivée  dans  les  terres  basses,  après  la 
récolte  de  riz.  C'est  une  culture  de  quatre  mois. 

Sol.  —  Des  alluvions  argileuses  et  des  sols  sableux  sont  utilisés  pour 
cette  culture. 

Saison.  —  Il  est  important  que  la  saison  choisie  soit  peu  pluvieuse,  1& 
moilleure  est  celle  qui  va  de  mars-avril  à  juin-juillet. 

Culture.  —  La  terre  reçoit  doux  labours  croisés  après  la  récolte  du  riz. 


—  333  — 

Aucun  engrais  n'est  appliqué,  cette  culture  suivant  immédiatement  celle 
du  riz.  La  graine  ost  semée  à  la  volée,  à  raison  de  deux  mesures  environ 
par  acre,  et  recouverte  par  un  labour.  Le  sol  ne  doit  pas  être  trop  humide 
au  moment  des  semailles.  Les  graines  germeront  une  semaine  plus  tard. 
Il  est  bon  qu'une  averse  survienne  quand  les  plantes  ont  un  mois.  Il  est 
aussi  utile  qu'une  ou  deux  pluies  tombent  une  fois  que  les  capsules  sont 
formées.  Pour  bien  faire,  il  ne  devrait  pas  y  avoir  de  pluie  au  moment 
des  semailles,  de  la  floraison  et  de  la  récolte. 

Récolte.  —  Les  plantes  sont  coupées  quand  les  capsules  du  sommet 
semblent  prêtes  à  éclater,  et  mises  en  tas.  On  les  laisse  couvertes  pendant 
six  jours.  Le  septième  elles  sont  étalées  sur  des  nattes  et  sont  laissées  ainsi 
au  soleil  pendant  deux  ou  trois  jours.  Quand  elles  sont  sèches,  elles  sont 
égrenées  par  battage  avec  une  baguette  et  les  graines  sont  séparées  par 
vannage. 

Extraction  de  r futile.  —  Il  y  a  deux  méthodes  d'extraction  de  l'huile  : 
par  les  presses  «  Chckku  »  et  par  les  presses  à  main  confectionnées  sur 
place. 

Traitement  de  la  graine  destinée  aux  huileries.  —  Les  graines  nettoyées 
sont  mises  dans  un  grand  seau  plein  d'eau  et  on  les  y  laisse  tremper  pen- 
dant deux  heures  environ.  L'eau  est  enlevée  quand  elle  devient  de  couleur 
foncée  et  est  changée  aussi  souvent  que  cela  paraît  nécessaire.  Puis  les 
graines  sont  écrasées  dans  le  seau  au  moyen  d'un  pilon  de  bois,  pour 
détacher  les  enveloppes.  Les  enveloppes,  qui  flottent  sur  l'eau,  sont  enle- 
vées avec  elle. 

Les  graines  sont  ensuite  étalées  sur  des  paillassons  et  mises  sécher 
au  soleil.  Après  avoir  séché  pendant  trois  jours  environ,  elles  sont  prêtes 
pour  l'huilerie.  Un  bushel  de  graines  donne  environ  1  gallon  1/2  d'huile. 

Presse  à  main  faite  sur  place.  —  Deux  poutres  de  bois  demi-arrondies 
do  dix  pouces  sur  7  pieds  environ,  sont  accouplées  à  une  extrémité  avec 
une  corde  lâche.  Cette  extrémité  est  attachée,  en  laissant  du  jeu,  à  un  po- 
teau, et  l'autre  bout  de  l'une  des  poutres  est  fixé  étroitement  à  un  autre 
poteau.  L'huile  est  exprimée  de  la  manière  suivante  :  les  graines  décorti- 
quées sont  écrasées  dans  un  mortier  de  bois,  avec  de  l'eau  bouillante,  jus- 
qu'à ce  qu'elles  soient  réduites  à  l'état  de  pulpe;  celle-ci  est  alors  versée  dans 
un  panier,  confectionné  spécialement  pour  cet  usage,  qui  est  placé  entre  les 
deux  poutres  de  bois,  et  en  appuyant  sur  le  bras  libre  on  extrait  l'huile.  On 
considère  que  l'huile  ainsi  exprimée  est  plus  abondante  et  de  meilleure 
qualité  que  celle  obtenue  en  pressant  au  Chekku.  Cette  méthode  d'extrac- 
tion est  employée  seulement  quand  on  a  à  extraire  l'huile  d'une  petite 
quantité  de  graines. 


Extrait  d'un  rapport  du  Département  d'Agriculture,  Birmanie 

L'importance  du  sésame,  en  Haute-Birmanie,  est  rarement  bien  com- 
prise. C'est  l'huile  comestible  qui  convient  le  mieux  au  goût  birman,  et 
1  million  1/4  d'acres  environ  sont  cultivés  en  sésame.  La  collection  de  va- 
riétés a  de  nouveau  été  mise  en  observation  et  73  ont  été  retenues.  Une  note 
sur  la  classification  a  été  lue  devant  VIndian  Science  Congrcss  et  publiée 
pATY.4siatic  Society  du  Bengale.  Des  essais  entrepris  pour  déterminer  les 


—  334  — 

rendements  des  variétés  qui  promettaient  les  meilleures  récolles  donnè- 
rent des  résultats  indiquant  qu'une  variété  très  productive  en  saison  nor- 
male peut,  si  les  pluies  sont  peu  abondantes,  se  montrer  nettement  infé- 
rieure à  une  race  sur  laquelle  on  comptait  moins.  Les  essais  sont  poursui- 
vis pour  obtenir  des  données  supplémentaires  sur  les  mérites  respectifs 
de  8  sortes. 

Les  semis  en  lignes  et  à  la  volée  ayant  été  essayés,  comparativement, 
les  résultats  indiquèrent  que  la  première  méthode  de  culture  est  préférable. 
La  terre  est  conservée  plus  propre,  probablement  à  moins  de  frais  et  les 
expériences  de  l'année  dernière  indiquèrent  une  augmentation  de  plus  do 
20  %  dans  la  récolte.  Le  rendement  moyen  d'un  champ  ensemencé  à  la 
volée  fut  de  219  Ib.  par  acre  et  avec  semis  en  lignes,  de  267  Ib.  Ces  expé- 
riences furent  poursuivies  avec  la  variété  rameuse,  —  dont  les  capsules  se 
forment  seulement  à  l'extrémité  des  rameaux,  à  moins  qu'elle  n'ait  beau- 
coup de  place  pour  s'étendre.  Les  plantes,  qui  non  seulement  avaient  été 
semées  en  lignes,,  mais  encore  étaient  à  un  pied  d'intervalle,  se  montrèrent 
néanmoins  productives. 

A  cause  des  pluies  torrentielles,  il  sera  nécessaire  de  semer  sur  lo 
billon,  et  non  dans  le  sillon;  si  on  sème  dans  le  sillon,  la  graine  est  lavée, 
noyée  et  une  faible  germination  s'ensuit,  s'il  survient  un  orage  soudain. 
Le  projet  de  construction  d'un  semoir  approprié  au  sésame  est  examiné 
avec  l'Ingénieur  Agricole. 

L'adoption  de  cette  méthode  de  culture  aura,  en  Birmanie,  un  résultat 
aussi  important  que  celui  qu'a  eu,  en  Angleterre,  au  commencement  du 
siècle  dernier,  la  substitution  pour  les  raves,  du  semis  en  lignes  au  semis 
à  la  volée. 


LA  CULTURE  DU  RICIN 

EN  MALAISIE  '" 


par  E.  Mathieu 


Jusqu'ici  le  ricin  semble  avoir  peu  attiré  l'attention  en  Malaisie,  ei 
cependant  sa  culture  paraît  offrir  d'assez  bonnes  perspectives  pour  le  petit 
planteur,  tandis  que  l'expression  mécanique  de  l'huile  permettrait  l'établis- 
sement d'huileries  modernes. 

Il  donne  des  résultats  rapides  et  sa  production,  en  graine,  en  huile  bu 
en  tourteau,  est  de  plus  en  plus  demandée  par  la  métropole,  à  des  prix 
qui  s'élèvent  constamment. 

D'après  le  «  Chemist  and  Druggisi  »  du  28  février  1920,  les  prix  côtés  par 
les  huileries  à  Hull  étaient  114  £  la  tonne  pour  l'huile  pharmaceutique, 
111  £  pour  celle  de  première  pression  et  109  £  pour  celle  de  deuxième 
pression.  Pour  l'huile  française  employée  en  médecine  le  prix  était  de 
120/  par  cvt  en  caisses. 

Le  prix  actuel  (1"  mai  1920)  de  l'huile  de  ricin  à  Singapore,  obligeam- 
ment communiqué  par  les  Secrétaires  de  la  Chambre  de  Commerce  est  50  £ 
par  caisse  de  74  à  75  catties  emballées  en  quatre  boîtes  de  fer  blanc  ou 
0.66  per  catty. 

Le  Livre  Bleu  fait  connaître  que  861.927  gallons  d'huile  valant 
1.036.943  $  furent  importés  dans  les  Etats  malais  en  1918. 

Nous  ne  pouvons  évaluer  pour  quelle  quantité  l'huile  de  ricin  entre 
dansée  total,  mais  nous  savons  qu'elle  occupe  une  grande  place  parmi  les 
lubrifiants  pour  machines,  surtout  pour  machines  à  mouvement  rapide. 

L'auteur  n'a  pas  sous  la  main  les  chifïres  relatifs  à  l'huile  de  ricin 
médicinale,  mais  ici  aussi  nous  savons  que  la  consommation  doit  être 
importante. 

Le  ricin,  dont  il  existe  de  petits  carrés  dans  les  Jardins  Economiques, 
réussit  très  bien  dans  les  alluvions  légères,  riches  en  matière  organique. 
Venus  de  graines  semées  dans  de  tels  sols,  le  5  novembre  1919,  plusieurs 
arbustes  à  l'heure  où  j'écris  (1"  mai  1920),  présentent  des  grappes  de  fruits 
bien  formésîUne  grappe  provenant  d'un  de  ces  arbustes  a  déjà  donné  120 
graines  mûres  et  le  restant  devra  être  récollé  dans  quelques  jours.  Ces 
arbustes  ont  de  4  à  5  pieds  de  haut. 


(1)  Tht  Gardens  Bulletin-Straits  Settlements,  vol.  II,  28  juin  1920,  n*  8. 
(Traduction  de  l'institut  Colonial  de  Marseille). 


—  336  — 

A  côté  de  ce  carré  en  est  un  autre  ensemence  le  10  janvier,  soit  depuis 
110  jours  exactement,  à  l'heure  où  j'écris,  d'une  variété  plus  petite,  dont 
les  plants  ont  atteint  une  hauteur  de  3  pieds  et  fleurissent  déjà  abondam- 
ment. Un  arbuste  porte  cinq  grappes  à  différents  stados  de  développe- 
ment. 

Dans  les  terrains'  sableux  ou  légèrement  argileux,  la  croissance  de  la 
plante  est  lente  et  sa  production  peu  élevée.  Cependant,  aux  Indes,  on  dit 
qu'elle  réussit  sur  les  sols  de  latérite  rouge,  au  pied  des  collines,  à  condi- 
tion qu'ils  ne  soient  pas  trop  compacts  et  qu'ils  conservent  bien  l'humi- 
dité, mais  s'ils  sont  pauvres  en  matière  organique  ils  doivent  recevoir  une 
application  de  fumier  de  vache,  bien  incorporé  à  la  terre  avant  le  semis. 

La  plante  s'enracine  profondément  et  le  sol  a  besoin  d'être  bêché  jus- 
qu'à huit  pouces  de  profondeur  au  moins. 

Il  existe  de  nombreuses  variétés  de  Ricinus  rommunis  qui  se  distin- 
guent par  des  caractères  variés,  tels  que  la  couleur  de  la  tige,  qui  peut 
être  presque  blanche,  d'un  vert  glauque  ou  rougeâtre,  avec  ou  sans  cérosie 
sur  les  tiges  et  les  branches.  Il  y  a  aussi,  d'une  variété  à  l'autre,  des  diffé- 
rences marquées  dans  la  forme  et  la  couleur  des  graines.  Quelques  graines 
de  forme  plate,  à  taches  gris  terne,  de  5/8  de  pouce  de  longueur  me  furent 
montrées  et  données  comme  provenant  de  l'Est-Africain.  D'autres  récoltées 
sur  un  arbre  poussant  à  l'état  sauvage  dans  les  «  Economie  Gardens  » 
n'ont  pas  tout  à  fait  1  pouce  de  long,  sont  de  forme  ovale,  de  contour 
arrondi  et  de  couleur  brun-rougeâtre  clair,  avec  des  veines  jaunâtres  bien 
marquées,  tandis  que  d'autres,  également  trouvées  à  l'état  sauvage  dans 
le  pays,  ont  juste  1/4  de  pouce  de  longueur  et  sont  d'un  brun  pourpre  avec 
des  marques  pâles. 

A  Madras,  les  graines  sont  classées  en  deux  types  principaux  : 

1*  Les  «  Coast  ant  Warangel  »,  qui  sont  petites; 

2*  Les  «  Salems  »,  qui  sont  grosses. 

La  graine  «  Coast  of  Cocanada  »  est  dite  la  meilleure  pour  l'huilerie. 

Quelques  variétés  sont  annuelles,  d'autres  sont  cultivées  en  planta- 
tions pérennantes.  Mukerji  mentionne  une  var-c'""^  du  Deccan  à  petite 
graine  qui  continue  à  produire  pendant  5  ans  de  suite  et  donne  une  huile 
de  qualité  supérieure  (Handbook  of  Indian  Agriculture). 

Les  graines  des  petites  variétés  annuelles  sont  sem.ées  à  3  pieds  d'inter- 
valle, ou  mieux  encore  (si  on  fait  une  culture  intercalaire  d'arachides),  à 
2  pieds  sur  des  lignes  à  4  pieds  d'intervalle.  En  semant  une  graine  par 
trou,  3  ou  4  Ib.  de  graines  suffiraient  pour  un  acre,  mais  il  convient  de 
s'assurer  contre  les  mauvaises  levées  en  plantant  2  ou  3  graines  à  4  pouces 
d'intervalle  à  chaque  trou  et  en  éclaircissant  un  mois  après  la  germination  : 
en  opérant  ainsi  7  Ibs.  sont  nécessaires  pour  un  acre. 

Ijes  races  de  ricin  se  conservent  bien,  les  cas  de  fertilisation  croisée 
étant  très  rares. 

Les  graines  de  variétés  pérennantes  sont,  généralement,  semées  à  6 
pieds  dans  chaque  sens,  mais  dans  le  cas  do  plantes  grandes  et  rameuses, 
il  est  à  conseiller  peut-être  d'espacer  davantage.  On  a  rappelé  que  dans  de 
telles  conditions  des'pl'iites  vigoureuses  avaient  produit  jusqu'à  20  Ihs.  de 
graines.  Un  écartoment  de  10  pieds  en  tout  sens  conviendrait,  sans  doute, 
donnant  400  plants  à  l'hectare,  el  no  demanderait  que  2  lb"s.  de  graines. 

Le  ricin  supporte  mal  la  transplantation,  les  graines  sont,  par  consé- 
quent, toujours  plantées  dircclemont  dans  les  champs.  Mais  l'auteur  a 
constaté  que,  pour  une  cause  qui  n'a  ]ias  oncnro  été  défcrininéo  (probable- 


J 


—  337  — 

ment  la  présence  d'anguillules  dans  le  sol)  une  proportion  s'élevant  jus- 
qu'à 10  %  des  plantes  mourut  le  second  mois.  Dos  sols  ainsi  injectés  ne 
doivent  pas  être  plantés  en  ricin,  mais  pour  le  cas  où  ils  le  seraient  re- 
connus trop  tard,  il  est  à  conseiller  d'avoir  un  certain  nombre  do  semis 
dans  des  paniers  de  bambou  pour  combler  les  vides  après  avoir  créosote 
la  terre. 

Bien  que  les  graines  de  ricin  conservent  très  longtemps  leur  pouvoir 
germinatif,  si  elles  sont  protégées  contre  les  attaques  des  insectes,  1-im- 
mersion  dans  l'eau  pendant  quelques  heures  n'est  pas  une  précaution  inutile 
car  elle  amollit  les  téguments  eu  facilite  la  germination.  Un  court  trem- 
page préliminaire  dans  une  solution  insecticide  telle  qu'une  solution  de 
sulfate  de  cuivre  juste  assez  forte  pour  que  l'eau  ait  une  légère  teinte 
bleuâtre,  ou  dans  une  macération  de  racines  de«  tuba  »,  peut  aussi  être  très 
utile. 

Les  graines  fraîches  de  plantes  saines,  soigneusement  triées,  n'ont 
pas  besoin  d'un  tel  traitement  :' elles  germent  très  rapidement,  à  condition 
que  le  sol  soit  maintenu  humide  par  les  pluies,  ou,  si  le  temps  est  sec,  par 
2  ou  3  arrosages  donnés  aprèt  les  semailles. 

Après  la  germination  aucun  arrosage  n'est  plus  nécessaire,  sauf  dans 
le  cas  de  sécheresse  véritable.  Aucun  soin  ultérieur  n'est  requis,  sauf  l'en- 
lèvement des  mauvaises  herbes  et  un  contrôle  sérieux  des  chenilles  qui, 
si  elles  ne  sont  pas  supprimées,  soit  à  la  main,  soit  par  des  pulvérisations 
insecticides  (émuision  de  savon  et  de  pétrole),  causeront  très  probablement 
de  grands  dommages  aux  feuilles  et,  dans  le  cas  du  Dichocrocis  pundife- 
ralis,  aux  inflorescences. 

Le  ricin  peut  être  cultivé  avantageusement  avec  d'autres  cultures 
annuelles.  Parmi  toutes  ces  cultures,  l'auteur  donnerait  la  préférence  à 
l'arachide  (Arachis  hypogea),  qui  non  seulement  est  une  culture  très  rému- 
nératrice, mais  a  aussi  l'avantage  de  rendre  au  sol  un  peu  de  l'azote  que 
le  ricin,  plante  épuisante,  lui  enlève. 

Le  ricin  vivace  atteint  souvent  une  hauteur  de  15  pieds,  mais  une 
telle  dimension  est  un  grand  inconvénient  et  augmente  beaucoup  le  coût 
de  la  récolte,  qui  peut  se  prolonger  deux  mois  en  cueillettes  hebdomadaires, 
les  graines  ne  mûrissant  que  successivement. 

Pour  enrayer  la  croissance  en  hauteur,  les  arbres  doivent  être  étêtés 
et  maintenus  à  une  hauteur  de  6  à  7  pieds.  Cette  taille  entraîne  la  forma- 
lion  de  branches  latérales  qui,  plus  tard,  émettront  des  infloresc-ences. 

Il  est,  généralement,  admis  que  le  ricin  est  une  plante  épuisante  et 
qu'il  ne  doit  revenir  sur  le  même  terrain  que  tous  les  deux  ans.  Quand  on 
cultive  des  variétés  annuelles,  il  est  par  conséquent  nécessaire  de  tD-.'ver 
un  assolement  comportant  une  série  de  cultures  à  croissance  rapide  pour 
occuper  l'intervalle  entre  deux  cultures  de  ricin. 

Un  tel  assolement  doit  comprendre  des  cultures  adaptées  aux  mêmes 
conditions  de  sol  mais  appartenant  à  des  espèces  différentes,  de  façon  à 
mettre  obstacle  au  développement  des  parasites  et  à  l'extension  des  mala- 
dies cryptogamiques. 

Le  ricin,  l'arachide,  le  sésame,  la  patate  ofïrent  cet  assolement.  LTno 
culture  intercalaire  d'arachides  a  déjà  été  suggérée  ci-dessus.  Dans  te  pays, 
c'est  une  culture  de  quatre  mois,  qui  s'accommode  bien  du  genre  de  sol 
convenant  au  ricin,  et  qui,  dans  les  conditions  moyennes,  spécialement  si 
la  terre  est  chaulée,  donnerait  de  2.000  à  2.500  Ibs.  de  gousses  par  acre. 
Ceci  équivaut,  en  comptant  65  %  de  leur  poids  en  amandes,  à  1.300-1625  Ibs. 

22 


—  338  — 

d'amandes  décortiquées,  et,  avec  un  rendement  en  huile  de  30  à  40  %,  soit 
35  %,  à  un  rendement  fm;J  de  450  à  560  Ibs.  d'huile  par  acre.  On  obtient 
en  outre  un  tourteau  de  valeur,  ([ui  peut  être  employé,  soit  pour  nourrir  le 
bétail,  soit  comme  engrais,  puisqu'il  contient  jusqu'à  8  %  d'azote. 

Bien  qu'il  soit  sonùralement  d'une  mauvaise  agriculture  de  cultiver  la 
même  plante  d^^ux  fuis  de  suite  sur  le  même  terrain,  cette  méthode  peut 
être  —  et  est  maintenant  —  largement  suivie  aux  Indes,*' sans  dommage 
dans  le  cas  de  l'arachide,  à  condition  que  la  terre  reçoive  entre  les  deux 
récoltes  une  légère  application  de  chaux  et  de  cendres.  Il  est,  par  consé- 
quent, très  possible  d'obtenir  deux  récolles  dans  le  cours  d'une  année,  ce 
qui  donne  une  production  de  2.600  à  3.250  Ibs.  d'amandes  par  acre,  ou  900 
à  1.120  Ibs.  d'huile  et  1.200  à  1.450  Ibs.  de  tourteau  sec. 

La  culture  d'arachide  étant  suivie  d'une  culture  de  sésame,  qui  réussit 
extrêmement  bien  après  elle,  on  obtiendra  une  récolte  supplémentaire  de 
graines  oléagineuses,  qui  pourra  être  traitée  avec  les  appareils  d'extraction 
employés  pour  l'huile  de  ricin. 

En  dernier  lieu,  une  culture  de  patates  peut  être  faite,  car  en  arrachant 
les  tubercules,  on  réalisera  un  ameublissement  du  sol  qui  facilitera  la 
préparation  du  champ  pour  une  nouvelle  culture  du  ricin. 

A  ce  moment,  une  fumure  sera  nécessaire.  Les  engrais  sont  rares  et 
chers,  mais  dans  notre  cas,  ils  n'occasionneront  pas  d'autres  frais  que  ceux 
d'épandage,  car  la  réserve  de  tourteau  de  sésame  et  d'arachide  suffira 
amplement  aux  besoins  de  la  terre  en  azote;  le  déficit  en  potasse  et  en  acide 
phosphorique  (dont  le  tourteau  d'arachide  contient  1.20  %)  étant  comblé 
par  une  addition  de  cendres  fournies  par  les  tiges  de  ricin  elles-mêmes, 
ainsi  que  par  d'autres  déchets  (enveloppes  et  coques)  et,  si  c'est  nécessaire, 
un  peu  de  poudre  d'os. 

On  ne  doit  pas  non  plus  perdre  de  vue  le  tourteau  de  ricin  conservé 
depuis  la  récolte  précédente.  Le  tourteau  de  ricin,  qui  contient  5  i/2  à  6  %' 
d'azote,  étant  un  des  meilleurs  engrais  végétaux  connus. 

En  février  19"I8  le  prix  du  tourteau  à  Londres  était  37  £  par  tonne,  soit 
près  de  6  d.  par  Ib.  Si  l'on  considère  que,  à  cause  du  principe  toxique  qu'il 
contient,  le  tourteau  de  ricin  ne  peut  pas  êt>re  donné  au  bétail,  ce  prix 
donne  une  idée  de  sa  haute  valeur  comme  engrais. 

RÉCOLTE  ET  RENDEMENT 

La  plantation  ayant  été  faite  en  novembre,  la  cueillette  commencera 
vers  avril  pour  les  variétés  précoces  et  en  mai-juin  pour  les  tardives.  Ce 
n'est  pas  im  travail  pénible,  et  il  peut  être  fait  par  des  femmes  et  des 
enfants  allant  aux  champs  une  fois  par  semaine  pour  cueillir  les  capsules 
quand  elles  passent  du  vert  au  brun  et  que  les  enveloppes  jaunes  devien- 
nent visibles.  Il  peut  falloir  plus  de  deux  mois  pour  la  terminer,  mais 
elle  se  prolonge  moins  si  un  temps  sec  et  chaud  active  la  maturation.  La 
récolte  est  faite  en  coupant  les  grappes,  mais,  quand  les  capsules  mûres 
sont  irrégulièrement  distribuées,  on  peut  avoir  recours,  au  début  de  la 
cueillette,  à  la  main  pour  éviter  la  perte  de  graines,  les  grappes  étant  cou- 
pées plus  tard  quand  les  capsules  présentent  un  degré  de  maturité  plus 
uniforme.  Une' méthode  moins  recommandable,  mais  que  le  manque  de 
main-d'œuvre  peut  excuser,  est  de  laisser  les  capsules  mûrir  sur  le  pied  et 
les  graines  tomber  sur  le  sol,  ofi  elles  sont  ramassées  quand  on  en  a  le 
temps.  On  ne  peut,  évidemment,  opérer  ainsi  que  là  oh  le  ricin  est  isolé- 
ment et  oh  le  sol  est  débarrassé  de  mauvaises  herbes. 


33'J 


Les  capsules  son    portées  au  magasin  et  jetées  en  tas  sur  une  airo 
propre.  Le  tas  est  entouré  de  planches  dressées  ou  de  tôles    jusqu'à  une 
hPuteur  de  3  pieds,  pour  empocher  la  dispersion  des  Trafne    quand    "s 
capsules  s'ouvrent.  Il  est  recouvert  avec  des  sacs  de  juteVndanTro.  ou 
quatre  jours,  et  quand  un  commencement  de  fermentation  avn    e  "110» 
les  capsules  se  sont  quelque  peu  amollies,  celles-ci  sont  étalées  au  sole  1  et 
remuées.  Au  bout.'de  cinq  ou  six  jours,  la  plupart  des  graines  seronUonf 
bées  des  enveloppes.  Des  femmes  sont  alors  employées  à  trier  à  a  maiiTs 
morceaux  brises  de  coques,  qui  sont  portés  au  tas  de  compost  ou  réservés 
pour  le  chauffage.  Les  capsules  restées  fermées  sont  baitues  iusou'à  ce 
qu'elles  soient  toutes  ouvertes.  Les  petits  débris  d'enveloppes  rSrnêl 
aux  grames  après  que  les  plus  gros  morceaux  ont  été  retirés  ■SntenTevé 
avec  le  ..rn,.  plnteau  triangulaire  fait    de  lanières  de    bambou    ou    au 
moyen  d'une  machine  à  main.  ua^uuu,  ou    au 

Les  graines,  si  elles  sont  pressées  à  la  ferme,  doivent  être  débarrassées 
de  leurs  enveloppes  propres  ou  coques.  A  cette  fin,  après  les  avo  r  expo  éj 
au  soled  pendan  deux  ou  trois  heures,  ce  qui  reni  les  coque  p'us  cas! 
santés,  on  les  fait  passer  entre  deux  rouleaux  horizontaux  p  ce  à  uno 
distance  juste  suffisante  pour  casser  les  coques  par  une  léire  priion 
ans  écraser  les  amandes.  On  assurera  un  concassage  supplémentSe  en 
faisant  passer  les  graines  entre  les  rouleaux  un  peu  plus  rapprochés  ElS 
pourront,  ensuite  être  passées  à  la  machine  à  vanner  ou  au  T  necru  , 
Quelques  morceaux  de  coques  peuvent  encore  adhérer  aux  amandes,  mais 
ceci  na  pas  d'importance  pour  les  opérations  ultérieures.  On  peu  men- 
tionner ICI  que  les  coques  ne  communiquent  ni  couleur,  ni  ^oût  à  l'huile 

pa^mTL^gr^ait;"^'^  ''  ""^'^^  "'^^^  '^'  ^^-^^^'  P-  '-^  P^^--! 
En  fait,  les  huileries  modernes  ayant  des  presses  bien  éouipées,  traitent 
ill5J'"f  ''"'  ^J"'"^''  ^^  P^'"^  de  les  décortiquer,  mais  comme  avec  les 
près  es  de  peu  de  puissance,  telles  que  celles  employées  sur  les  petites 
fnnrfl  f'  ''''^"''  retiendraient  une  proportion  indue  d'huile  dans  le 
tourteau,  les  graines  dans  notre  cas  doivent  être  décortiquées 
d.n,  irt^^r  '^^S^'.^i^'^""^  "'est  pas  colorée  par  les  coques,  leur  présence 
dans  le  tourteau  lui  donne  une  couleur  foncée,  et  lui  enlève  de  sa  valeur 
comme  engrais,  du  fait  que  les  coques  ne  contiennent  pas  d'azote 
r,«  .  A?^'  les  conditions  moyennes,  une  récolte  de  800  à  1.200  Ibs.  de  -raines 
peut  être  obtenue  sur  un  acre  en  une  campagne.  D'après  les  „  Industrial 
Arts  «de  Spon  1.400  Ibs.  de  .^raines  de  Calcutta  donnent  980  Ibs.  d'aman- 
des, dont  on  obtint  les  quantités  d'huile  suivantes  : 

1"  qualité    (    324  ( 

2»  qualité    ]    87  1  /2    )    4SS  Ibs.  d'huile 

3»   qualité     (    76  1/2     I 

».o  ?^  '^"i  y^^'^"'  ^'  '^'^^  ^"^^  '^^  amandes  décortiquées  donnent  presque 
TZ^fT  1.'"°"''''  ^^  '^'^''  P"'^'  d'^""«  et  que  100  Ibs.  de  graines  don- 
nent 70  Ibs.  d  amandes,  qui,  à  leur  tour,  donnent 

huile        35  Ibs. 

tourteau  35  Ibs.  le  poids  des  enveloppes  s'élevant 
à        30  Ibs. 

100  Ibs. 


—  3-iO  — 

Ces  chiffres  varient  siuvant  la  pression  exercée.  Une  série  puissante  et 
presses  peut  donner  5  à  10  %  d'huile  de  plus  que  des  presses  plus  faibles. 

D'autre  part,  quelques  variétés  fournissant  plus  d'huile  que  d'autres, 
et,  enfui,  certaines  ont  un  poids  de  coques  supérieur  aux  autres. 

L'auteur  a  trouvé  que  2G8  graines  pèsent  1  once  1/2,  et,  après  les  avoir 
décortiquées,  que, 

268  amandes  pèsent  1  once 
268  coques      pèsent    1/2  once. 
Ces  graines  étaient  d'une  petite  variété  dans  laquelle  la  proportion  de  la 
coque  à  l'amande  devait  être  vraisemblablement  plus  élevée  que  dans  les 
variétés  plus  grosses. 

Le  Bulletin  de  Vlmperial  Institule  indique  un  rendement  en  huile  de 
55.41  %  du  poids  des  amandes,  correspondant  à  41.76  %  du  poids  des 
graines  entières  consistant  en 

amandes  75.37  % 

coques  24.63  % 

EXTRACTION  DE  L'HUILE 

Quelques  constructeurs  de  machinerie  pour  huileries  construisent 
maintenant  des  huileries  à  main  qui  répondent  aux  besoins  des  produc- 
teurs ne  disposant  pas  de  force  motrice. 

La  maison  Rose,  Downs  et  Thompson  Ltd,  de  Hull  et  Shangaï  fournit 
une  machinerie  de  ce  genre,  cataloguée  sous  le  nom  de  «  The  Manual  Oil- 
Mill  n°  359  »  pour  broyer  56  Ibs.  de  graines  oléagineuses  à  l'heure,  en  n'em- 
ployant que  deux  hommes. 

«  L'huilerie  comprend  :  un  jeu  de  rouleaux  anglo-américains  de  trois 
pieds  de  haut,  6  pouces  de  diamètre  et  6  pouces  de  large,  conduit  à  la 
main  à  l'aide  d'un  lourd  volant;  un  chaudron  de  fer  forgé  pouvant  être 
placé  sur  un  foyer  en  briques  et  manœuvré  à  la  main;  un  jeu  de  pompes 
hydrauliques  doubles,  manœuvrées  à  la  main,  la  grande  pompe  étant  dis- 
posée pour  exercer  la  première  pression  rapidement  et  la  petite  pour  four- 
nir la  pression  finale  sans  un  redoublement  d'efforts  de  la  part  de  l'ouvrier; 
une  presse  hydraulique  pour  faire  cinq  petits  tourteaux  de  13  pouces  sur  6 
n  sur  5  »  avec  des  plaques  de  métal  portant  la  marque  désirée;  la  tuyaute- 
rie, un  approvisionnement  de  sacs  de  laine  pour  la  presse,  du  fil  à  raccom- 
moder et  autres  fournitures  nécessaires. 

Mais  môme  une  installation  aussi  simple  peut  être,  par  ces  temps  de 
vie  chère,  au-dessus  des  moyens  du  planteur,  et)  dans  ce  cas,  il  de\Ta 
retomber  sur  les  pis-aller  qu'il  trouvera  à  sa  portée. 

Nous  pouvons  maintenant  calculer  le  produit  d'un  acre  de  ricin  por- 
tant intercalairement  2  cultures  successives  d'arachides  la  même  année. 

On  considère  qu'une  récolte  moyenne  de  ricin  fournit  de  800  à  1.200  Ibs. 
de  graines,  soit  une  moyenne  de  1.000  Ibs.,  qui  donneront  350  Ibs.  d'huile 
et  350  Ibs.  de  tourteau,  produisant  un  revenu  brut  de  : 

350  Ibs.  d'huile  à  45  =   157.50     (     „  ,       „„ 

î     $  175.00 
350  Ibs.  de  tourteau    à    5  =     17.50    ( 

Le  produit  de  deux  recolles  d'arachides  a  été  donné  plus  haut  comme 
oscillant  entre  2.G00  et  3.250  Ibs.,  mettons  2.000  Ibs.  d'amandes  décorti- 
quées, produit  facile  à  vendre  au  taux  actuel  de  $  25  par  picul,  qui  laissera 


M 


—  341  — 

au  planteur  une  marge  suffisante  pour  couvrir,  non  seulement  les  frais  de 
culture  et  d'entretien,  mais  aussi  la  fumure  des  champs  pour  la  culture 
suivante  de  l'assolement. 

Etant  donné  une  terre  propre,  pouvant  être  préparée  pour  la  culture 
au  prix  de  20  $  par  acre,  par  exemple,  les  dépenses  d'une  première  campa- 
gne de  ricin  (en  ne  comptant  pas  les  constructions  et  l'outillage  général  de 
la  ferme,  les  charrues,  les  herses,  les  pulvérisateurs  et  les  instruments  pour 
exprimer  l'huile),  s'élèveraient  à  environ  100  $  par  acre,  comprenant  : 

Nettoyage,  drainage  et  culture $  50 

Semence,  plantation,  sarclage,  récolte,  insecticides $  30 

Extraction  de  l'huile  et  récipients $  20 

Les  deux  cultures  intercalaires  d'arachides  coûteront  par  acre  : 

100  Ibs.  de  semence  (2  semis)  à  25  cts $  25 

2  semis $  10 

2  récoltes  et  2  décorticages $  25 

Ensachage  et  transport  au  marché $  25 

Arachides.  Coût  des  deux  cultures $  85 

Au  total,  les  frais  pour  une  campagne  de  ricin  et  deux  cultures  d'ara- 
chides s'élèveront  à  $  185. 

Comme  il  a  déjà  été  dit,  le  revenu  brut  est  de  $  175  par  acre  de  ricin. 

D'après  les  chiffres,  obligeamment  fournis  par  le  Directeur  des  Singa- 
pore  Oil-Mills,  les  prix  actuels  de  l'arachide,  dont  le  marché  est  excellent, 
sont  les  suivants  : 

Qualité  1  en  coques  $  700  le  koyan  de  40  piculs 

—  2        —  S  650        —  — 

—  3        —  $  600        —  — 
Amandes  décortiquées  $  25  le  picul 
Tourteau  $  8.50  à  9  le  picul 

Le  rendement  total  des  deux  cultures  d'arachides,  soit  2.900  Ibs. 
(=  2.170  catties)  d'amandes  décortiquées  à  25  cts.  le  catty,  représente  une 
recette  brute  de  $  542.50. 

Ce  qui  fait  une  recette  totale  brute  de $  717.50 

Moins  les  frais $  185.00 

Laissant  un  profit  net  par  acre  de $  532.50 

Si  cependant,  tenant  compte  des  caprices  des  saisons,  des  possibilités 
de  multiplication  excessive  des  parasites  et  aussi  du  fait  que  l'arachide 
dans  notre  cas  n'est  qu'une  culture  intercalaire,  nous  diminuons  le  rende- 
ment de  cette  culture  d'un  quart  et  ramenons  le  montant  des  deux  récoltes 
à  1627.50  catties  de  noix  décortiquées,  le  produit  de  la  vente  des  arachides 
tombera  à  1627.50  x  0.25  =  $  406.85,  ce  qui,  ajouté  au  produit  de  l'huile 
de  ricin  175.00,  donnera  une  recette  brute  de  $  581.85  et  après  déduction 
de  toutes  les  dépenses  $  185.00,  nous  aurons  un  bénéfice  net  de  $  396.85  par 
acre. 

EMPLOIS  DE  L'HUn.E  DE  RICIN' 

Comme  on  îe  sait,  l'huile  de  ricin  est  employée  de  préférence  aux  au- 
tres huiles  pour  préparer  les  peaux  et  cuirs,  le  maroquin,  et,  en  général. 


—  342  — 

tous  les  genres  d'objets  en  cuir,  ceintures,  bottes,  harnais,  etc.,  parce  qu'elle 
rend  le  cuir  doux  et  souple. 

Elle  remplit  particulièrement  bien  le  rôle  de  lubrifiant,  car,  étant 
épaisse  et  très  visqueuse,  elle  forme  une  pellicule  entre  les  parties  mobiles 
des  machines  et  les  préserve  des  frottements.  Pour  cette  raison,  elle  est 
employée  de  préférence  aux  autres  huiles  dans  les  entreprises  —  planta- 
tions ou  mines  —  où  des  machines  à  combustion  interne  sont  utilisées. 

Mélansée  à  une  lessive  de  soude,  l'huile  de  ricin  a  la  propriété  de  don- 
ner de  la  transparence  au  savon,  et  elle  est  employée  dans  ce  but. 

Elle  entre  dans  la  composition  d'onguents  et  de  pommades  en  parfu- 
merie, aussi  bien  en  Europe  qu'aux  Indes.  En  Italie,  la  «  Ulio  di  Ricini  a 
ringlese  »  bien  connue  est,  ou  était,  d'un  emploi  courant. 

Parmi  les  usages  moins  connus  de  l'huile  de  ricin  est  celui  de  liaison 
pour  certains  composés  isolant  entrant  dans  la  composition  de  1'  «  Enamel 
Wire  »,  très  employé  pour  les  câbles.  La  Western  Electric  Company  de 
New-York  importe  pour  ses  propres  travaux  seulement  30.000  gallons 
d'huile  de  ricin  consommés  en  grande  partie  pour  cet  unique  usage. 

L'huile  de  ricin  donne  de  la  solidité  et  du  brillant  aux  teintures  utilisées 
pour  les  étoffes  de  laine  et  de  coton.  Elle  fournit  le  «  Turkey-Red  oil  »  après 
traitement  par  l'acide  sulfurique  concentré.  Elle  est  préférée  par  les  teintu- 
riers comme  agent  fixateur  des  couleurs  d'alizarine. 

L'huile  de  ricin  est  très  demandée  comme  lubrifiant  pour  les  moteurs 
d'aéroplanes,  à  cause  du  fait  qu'elle  n'est  pas  altérée  par  de  grands  écarts 
de  température. 

Des  cas  furent  constatés  pendant  la  guerre  oii,  au  cours  de  voyages  à 
de  hautes  altitudes,  l'huile  gelait  et  ne  coulait  plus  dans  les  tourillons  des 
machines,  qui  devenaient  alors  rouges,  et  des  accidents  funestes  lurent  at- 
tribués à  cette  cause,  mais  il  semblerait,  d'après  le  «  Chemist  and  Druggist  » 
du  20  février  1920,  que  des  procédés  ont  été  imaginés  depuis  pour  empê- 
cher l'huile  de  ricin  de  geler  tout  en  lui  conservant  ses  propriétés  lubrifian- 
tes. 

De  la  même  source,  nous  apprenons  que  de  la  caséine  combinée  à 
l'huile  de  ricin  est  maintenant  manufacturée  en  flocons,  qui,  mélangés 
à  l'eau,  produisent  une  émulsion  parfaite,  ayant  le  goût  du  lait. 

La  valeur  du  tourteau  de  ricin  comme  engrais  est  très  élevée  et  il 
existe  un  débouché  pour  toute  la  production. 

En  dernier  ressort,  le  tourteau  de  ricin  peut  être  employé  comme  les 
autres  tourteaux  d'oléagineux  pour  fournir  du  gaz  pour  éclairer  ou  pour 
actionner  les  machines.  Cette  conversion  du  tourteau  en  gaz  est  pratiquée 
dans  plusieurs  villes  de  l'Inde  et  Dudgeon  nous  donne  dans  «  Agricultural 
and  Forcsl  Products  of  West  Africa  »  un  exemple  de  tourteau  de  coton  em- 
ployé au  même  usage  dans  une  huilerie  d'Ibadan  (Nigeria  du  Sud),  oîi  l'on 
constata  que  6  hundreddiveight  de  tourteau  sont  suffisants  pour  fournir  du 
gaz  pour  faire  marcher  une  machine  de  30  HP.  pendant  9  heures  i/2. 

Avant  de  terminer  cet  article,  l'auteur  fera  remarquer  que  le  ricin  n'est 
pas  une  plante  pour  culture  extensive.  Une  des  raisons  en  est  qu'il  ne 
produit  des  récoltes  normales  que  dans  des  conditions  qui  lui  sont  absolu- 
ment spéciales,  et  une  de  ces  conditions  est  qu'il  soit  ombragé  pendant  au 
moins  une  partie  du  jour,  par  de  grands  arbres  plantés  à  l'Est  ou  à  l'Ouest 
du  champ. 

Un  planteur  ayant  une  très  grande  expérience  écrit,  dans  une  lettre 
adressée  à  l'auteur  :  «  Le  ricin  est  une  plante  particulière.  Je  l'ai  cultivée  en 


i 


—  343  — 


A  nque  A  1  état  sauvage,  elle  produit  bien,  en  plantaUons  c'est  à  peine  si 
elle  produit,  de  plus  l'huile  est  de  densité  inconstante  et  irrégulière 

Le  même  fait  s'obscr%'e  jusqu'à  un  certain  point  dans  les  «  Economie 
Gardens  »,  pour  les  plantes  poussant  en  plein  soleil;  leur  croissance  est  tar- 
dive, leur  floraison  pauvre,  tandis  que  les  arbres  qui  reçoivent,  soit  le  ma- 
tin, soit  1  après-midi,  l'ombre  de  grands  ai-bres  voisins,  portent  de  très 
bonnes  répoUfl»;  ^ 


LA  CULTURE   DU   SOJA 

par  M.  L.  Rouest 
Directeur  des  Fermes  Expérimentales  de  Néoculiure  de  France 


M.  Rouest,  gui  s'est  consacré  à  une  œuvre  des  plus  remarquables  d'ex- 
périmentalion  agricole  dans  le  Midi  de  la  France,  vient  de  publier,  sur  le 
soja,  l'ouvrage,  à  notre  connaissance,  le  plus  complet  qui  aii  paru  jusqu'ici. 
Ce  volume  n'est  point  une  simple  comjyilation,  comme  l'on  serait  tenté  de  le 
croire,  ausujet  d' une  plante  considérée  jusqu'ici  comme  exotique.  M.  Rouest 
a  étudié  de  la  manière  la  plus  approfondie,  non  seulement  S07i  acclimata- 
tion en  France,  et  les  Tnéthodes  culturales  qv.i  lui  conviennent,  mais  encore 
les  divers  problèmes  si  curieux  que  pose  son  utilisation  industrielle. 

Grâce  aux  efforts  de  ce  très  distingué  praticien,  l'introduction  du  soja 
en  Europe  a  fait  un  progrès  considérable  cl  on  peut,  dès  maintenant,  trou- 
ver dxins  ses  cultures  une  trentaine  de  variétés  acclimatées. 

Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  extraire  de  son  important  ouvrage 
quelques  pages  consacrées  à  ses  conclusions  culturales,  mais  nous  ne  sau- 
rions trop  recommander  la  lecture  du  livre  tout  entier  (1). 

VARIÉTÉS    DE   SOJA    ESSAYÉES  EN   FRANCE 

En  France,  on  ne  cultive  jusqu'à  présent,  et  cela  à  titre  de  curiosité, 
que  quelques  variétés  parmi  les  plus  précoces. 

1°  Soja  ordinaire  à  grains  jaunes  (nom  étranger,  américain  et  anglais  : 
Yellow  Soy,  ou  Soja  do  Chine)  :  Soja  Buhne  (Allemand). 

Plante  franchement  naine,  compacte,  formant  de  petites  touffes  do 
0  m.  30  à  0  m.  50  de  hauteur,  suivant  la  fertilité  du  sol  et  le  climat.  Feuil- 


(I)  te  So]a  et  son  lait  véoèlal.  par  L.  Rouest.  Directeur  dos  Fermes  Expérimen- 
tales de  Ni^ocultiire  de  Fi'ance,  1  vol.,  15G  p.  En  vente  chez  l'auteur,  h  Carcassonne 
(Aude),  f'rix  :  10  francs.  Sonim.iirc  :  Introduction.  Qu'est-ce  que  le  Soja  ?  —  Chn|ii- 
tre  1  :  Ilistoriiiue  de  la  proriapation  du  Soja.  —  Cliapitro  II  :  Culture  du  Soja.  — 
Ctiapitre  III   :  Composition  de  la  Plante  de  ;?oja.  —  Chapitre  IV  :  I.e  Snja  fourrage. 

—  Chapitre  V  :  Ilécolte  du  Grain  de  Soja.  —  Chapitre  \'I  :  Le  Soja  plante  oK'agineuse. 

—  Chnpilre  VII  :  Le  Laii  de  Soja.  —  Chapitre  VIII  ;  Le  Soja  dans  l'industrie.  --  Cha- 
pitre IX  :  Le  Soja  dans  l'Alimentalioii  humaine.  —  Chapitre  .\  :  Utilisation  du  Soja 
ou  Extrême-Orient.  —  Chapitre  XI  ;  Opinions  de  <|uoliiues  auteurs  sur  le  Soja.  — 
Conclusions,  —  Appendice.  —  Conseils  aux  expriin  ,^luat(Mlrs  iiour  l'acclimatation  du 
Soja  en  France.  —  Bibliographie  sur  le  Soja. 


—  34C 


lage  assez  ample,  vert  jaunâtre,  fuliolcs  très  grandes,  de  0  m.  13  à  0  m  16 
de  ongueur,  avec  0  m.  10  à  0  m.  12  do  large.  Fleurs  très  petites,  verdâtres. 
sou^ent  rosées,  gousses  velues  de  0  m.  4  à  0  m.  5  do  longueur  et  0  m.  012 
de  largeur,  un  peu  aplaties  et  légèrement  recourbées,  contenant  2  à  3  grai- 
nes ovales  sphériques.  de  0  m.  006.  de  couleur  jaune  pâle,  anneau  brun 
autour  de  lomb.hc.  Ce  Soja  a  la  grosseur  d'un  haricot  riz;  10  grammes 
contiennent  environ  80  grains.  Le  litre  pèse  700  grammes 

Cette  race  est  un  peu  tardive  pour  le  Nord  et  l'Est,  où  elle  n'arrive  à  fleu- 
rir que  fin  septembre.  Cette  variété  réussit  très  bien  dans  le  Nord  de  TAfri- 
que.  «^in 

La  sélection  sur  cette  variété  devra  porter  sur  la  précocité.  Comme  la 
plupart  des  plantes  tardives,  il  faudra  la  cultiver  progressivement  du  Midi 
dans  le  Contre.  Le  repiquage  systématique,  1  ebourgeonnement,  le  choix 
des  gousses  les  premières  mûres  à  l'exclusion  des  autres,  son  hybridation 
enfin  ave.  des  variétés  telles  que  l'Early  médium  green.  le  Mandchu.  le 
boja  brun  très  hûtif  amènera  cette  variété  à  la  précocité  voulue. 

2°  Soja  d'Elampes  (américain  :  Etampes  Soy). 

Race  vigoureuse  et  très  productive,  touffes  compactes  assez  élevées  de 
0  m.  60  a  0  m  70,  cosses  réunies  par  deux  ou  trois,  à  l'aisselle  de  presque 
toutes  les  feuilles  et  contenant  de  1  à  3  grains  jaunes,  ovoïdes,  un  peu 
oblongs,  de  0  m.  007  à  0  m.  009  de  longueur.  Dix  grammes  en  contiennent 
55.  Le  litre  pesé  environ  850  grammes. 

l«  .i^""'?  ^j'^mi-tardiye,  n'arrivant  à  mûrir  qu'une  pariie  de  ses  cosses  sous 
la  F™nœ  "'"       '"'''""^''  ^°"'  ^^  ^'"'''^'  ''  ^""^'^^^  ^*  Sud-Ouest  de 

Dans  les  relations  faites  par  la  Société  Nationale  d'Acclimatation  on 
peut  remarquer  que  cette  variété,  la  première  obtenue  par  M.  Blavet  depuis 
vingt-c.nq  ans,  n'a  plus  été  cultivée.  Mêmes  conseils  à  donner  que  pour  le 
Soja  ordinaire.  ^      i-  ui  io 

^'Soja  ordinaire  à  grains  noirs  (anglais  et  américain  Black  Soy). 

vi.nnrî  ''^"'^'  ^^  '"'''''  P'"'  ^^^'''^  ^"^  ^^  ^ellow  Soy.  C'est  une  race 
vgoureu^e  assez  élevée,  convenant  au  Midi  de  la  France.  Variété  fourra- 

Folioles  longues  de  0  m.  08  à  0  m.  10,  avec  0  m.  06  à  G  m.  07  de  large 
Cosses  légèrement  aplaties,  de  0  m.  05  de  longueur  contenant  2  à  3  grains 
Oblongs,  méplats,  d'un  noir  luisant,  avec  ombilic  grisâtre. 

4°  Soja  à  grain  noir  très  hâtif. 

Variété  assez. précoce,  tirée  par  sélection  du  Soja  Black  Soy  II  mûrit 
es  grains  en  100  à  110  jours.  Il  supporte  bien  la  sécheresse;  semé  après  le 

LZ?ïnT  ''°''"^  ^',  TF''  "^'^  J^'^'^*-  ^^"'"^  "°''-^  ^'^^  P<^tits,  plats, 
pesant  800  grammes  le  litre.  Dix  grammes  en  renferment  120  environ. 
Mûrira  dans  le  Centre  de  la  France. 

5°  Soja  Wi/son  Five,  grain  noir  amélioré 
Il  m^rf  !!'"",""''''?  sélectionnée  à  la  Ferme  Expérimentale  des  Barthes. 
SorM    ",'^"'^'7^"'  ^"  septembre.  Plusieurs  croisements  opérés  avec  le 

la?sLnt'p",n^'  ?  °^''  ^^''^  "'^'^""^  ^^^^"'  ^'  S°J^  Virginia,  donnent  et 
laissent  espérer  des  races  plus  hâtives. 

cité  ^r^'"^""  particulière  :  au  fur  et  à  mesure  de  leur  sélection  en  préco- 
v.riVL  f  ^"'^  ?  °"  deviennent  ronds  et  augmentent  de  volume.  Cette 
v.j.e.e  fournit  des  variations  à  grain  jaune  vert,  ombilic  noir,  ou  ventre 


—  346  — 

6°  Soja  erlra  hâtif  de  PodoUe.  —  Variété  de  provenance  russe,  elle  est 
plus  précoce  que  le  Soja  d'Etampes.  Hauteur  0  m.  70  à  0  m.  80,  vigoureuse, 
dressée,  feuilles  moyennes  vert  foncé.  Cosses  très  nombreuses,  faiblement 
recourbées,  contenant  2  ou  3  grains  un  peu  plus  gros  que  ceux  du  Soja 
d'Etampes. 

Résiste  très  bien  à  la  chaleur.  C'est  une  variété  à  cultiver  pour  four- 
rage, son  grain  noir  le  faisant  rejeter  pour  la  consommation  humaine.  Son 
grain  réduit  en  farine  est  excellent  pour  les  animaux. 

Cette  variété  n'existe  plus  dans  le  commerce  quoiqu'elle  ait  été  annon- 
cée sur  les  catalogues  des  marchands  grainiers  en  1913. 

1'  Soja  brun  très  hâtif.  —  C'est  la  race  la  plus  précoce,  capable  de 
mûrir  son  grain  dans  la  région  de  Paris.  Son  grain  est  de  la  même  gros- 
seur que  celui  d'Etampes,  forme  arrondie,  légèrement  méplat  et  de  couleur 
brune.  Dans  les  champs  d'expériences  de  Carignan  (Ardennes),  c'est  le  seul 
qui  soit  arrivé  à  un  degré  de  maturité  suffisant  pour  pouvoir  être  récolta 
en  soc. 

Un  Soja  brun  très  hâtif  provenant  d'un  grain  trouvé  dans  un  lot  de 
Soja  de  Chine  a  été  sélectionné  par  M.  Caries  de  Carbonnière  et  expéri- 
menté aux  Barthes  en  1920.  C'est  un  Soja  n'atteignant  que  0  m.  40  à  0  m.  50 
de  hauteur,  ses  gousses  sont  ramassées  au  pied,  ce  qui  est  un  inconvénient 
pour  le  fauchage,  il  est  à  améliorer  en  hauteur.  Sa  production  est  énorme. 
11  a  mûri  le  10-16  août  1920.  Etant  de  petite  taille  on  peut  le  planter  très 
serré  sur  la  ligne  à  0  m.  30. 

Ce  Soja  brun  très  hâtif  a  donné  deux  variations  intéressantes.  N*  1  : 
grain  jaune,  hile  brun,  amande  jaune.  N»  2  :  grain  jaune  veort,  amande 
jaune. 

En  France,  on  ignore  ce  qu'est  le  Soja.  Cependant,  écrit  le  D'  Jean  Le 
Goff,  dans  la  Gazette  des  Hôpitaux  des  18  et  20  novembre  1919,  j'ai  relevé 
dans  le  A'ew  York  Herald,  mai  1916,  le  nom  de  cette  graine  parmi  les  subs- 
tances que  les  Allemands  ont  octroyé  à  nos  malheureux  prisonniers.  Ce 
Soja  venait  de  France 

Voici,  en  effet,  ce  qu'on  lit  dans  le  Journal  de  Genève  du  jeudi 
10  août,  page  6,  1"  édition  : 

«  Exportation  des  fèves  de  Soja.  —  On  mande  de  Berne  : 
«  La  Nouvelle  Gazette  de  Zurich,  dans  son  n»  1.238,  a  publié  la  note 
suivante  :  «  M.  G.  Liechti,  à  Zurich,  que  nous  avons  dit  être  l'importateur 
«  de  France  de  2.000  wagons  de  fèves  de  Soja  (qui  furent  dans  la  suite 
«  réexportés  en  Allemagne)  nous  a  soumis  le  dossier  de  ce  cas  dont  la 
«  presse  s'est  tant  occupée...  » 

LE  SOJA  DANS  LES  FERMES  EXPÉRIMENTALES  DE  NÉOCULTUWt 

Tous  les  Sojas  de  provenance  américaine  cultivés  dans  les  Fermes 
Enjjérimentales,  ont  vu  leur  grain  amélioré  comme  grosseur,  certains  ont 
doublé  de  volume  et  leur  précocité  a  été  augmentée  de  façon  très  sensible. 
La  première  année  d'introduction,  la  récolte  n'a  pu  se  faire  qu'à  fin  octo- 
bre et  encore  on  a  été  obligé  de  la  faire  sécher  on  gousses  et  de  ne  la  battre 
qu'en  janvier. En  1920,  les  premiers  Sojas  arrivés  à  maturité  ont  été  récol- 
tés vers  le  15  août  et  les  derniers  en  octobre.  A  l'arrachage,  noua  avons 
isolé  un  nombre  assez  considérable  de  variations. 

Le  Soja  Mandchu  à  grain  jaune  a  donné  naissance  à  <Jc  OQUvellos  varifi 


—  347  — 

tés  :  rouge  brun;  grain  noir  mat;  grain  jaune  taches  brunes;  grain  jaune 
taches  noires. 

Le  Soja  VVilson  Five  à  grain  noir  et  plat  a  donné  naissance  à  des  grains 
ronds  et  de  bonne  grosseur,  à  un  type  à  grain  jaune  vert  à  ombilic  noir  et 
ventre  noir. 

Le  Soja  Haberlandt  à  grain  jaune  a  donné  naissance  h  :  Haberlandt 
grain  vert,  Haberlandt  brun,  Haberlandt  ombilic  brun  rouge. 

Le  Soja  Tokio  à  grain  vert  a  donné  naissance  à  :  Tokio  brun,  Tokio 
jaune  hile  brun  pâle. 

Le  Soja  Virginia  grain  brun  a  donné  naissance  à  :  Virginia  rouge  brun, 
Virginia  jaune  ombilic  noir  (3  sous-variétés  jauns),  Virginia  noir  et  jaune, 
Virginia  jaune,  Virginia  vert. 

Le  Soja  Hato  à  grain  vert  a  donné  naissance  à  :  Hato  noir  grain  rond, 
Hato  noir  et  Hato  brun  grain  plat,  Hato  jaune  grain  rond  ombilic  noir, 
Hato  rouge  brun. 

Le  Soja  Early  Médium  Green  à  grain  vert  a  donné  naissance  à  :  Early 
Médium  blanc,  amande  blanche. 

Cette  dernière  variété  donne  les  plus  belles  espérances.  Elle  a  mûri 
vers  le  iô  août  et  donné  un  gros  rendement,  quelques  centaines  de  graines 
nous  ayant  rapporté  34  kilos,  quoique  le  carré  d'essai  ait  été  en  partie 
dévasté  par  les  lapins,  qui  peuplent  la  propriété. 

On  s'étonnera  peut-être  de  la  mutabilité  des  premiers  Sojas  cultivés  en 
grand  en  France.  Cela  n'a  rien  d'étonnant  lorsque  l'on  sait  que  le  change- 
ment brusque  de  climat  en  est  la  cause.  C'est  un  peu  après  l'adaptation  des 
plantes  à  un  nouveau  milieu  qu'on  a  le  plus  de  chance  de  découvrir  des 
types  nouveaux,  lorsque  la  lignée  a  été  ébranlée. 

Je  n'ai  fait  qu'appliquer  en  cette  circonstance,  les  principes  des  géné- 

tistes  :  Hugo  de  Vries,  Blaringhem,  Bateson,  etc.,  qui  écrivent  : 

/.liJ  ^-'liybridation,  de  fréquentes  introductions  dans  des  pays  étrangers  sous  des 

S!i,»iv.^l-,A  ^'^"P'^w'*^*  fl  ébranler  les  lisnées  les  plus  stables  et  d'en  déterminer  la 
mutabilité.  Pour  aboutir  à  un  résultat  pratique,  il  n'est  pis  du  tout  néce^â"re  de 

l^nneVu  suffit' anl  1^"U'.'-  'r^'i';?!  ""■■en'  «n  '"'^ril  irZé^ïl  poufle  s  lel^ 
V°  "/<./;<>  .  •^'^'  2"®  ,'?*  individus  diffèrent  par  des  anomalies,  par  des  modes  de 
même  Ugnée.'t  P^^'^^^'^^rs  et  inattendus,  de  l'ensemble  des  autres  individîis  de  il 

Comme  on  peut  s'en  rendra  compte  par  cette  nomenclature,  les  variétés 
de  Soja  sont  très  nombreuses,  et  il  est  du  rôle  des  Stations  Agronomiques, 
des  Ecoles  d'agriculture,  des  Fermes  Expérimentales  et  même  des  Stations 
d  essais  de  Soja  à  créer  en  viie  de  la  propagation  de  cette  plante,  de  recher- 
cher les  variétés  s'adaptant  aux  différentes  régions. 


SEMIS  Dt;  soi\  ,  ' 

Les  semences  de  Soja  acclimatées  en  France  se  sont  montrées  supérieu- 
res en  poids,  en  volume  et  en  densité  à  celles  d'origine.  Je  n'explique  pas 
ie  fait,  je  le  constate.  Des  facteurs  très  complexes  peuvent  être  invoqués, 
mais  cela  indique  que  la  plante  s'adapte  parfaitement  et  qu'elle  est,  dès 
lors,  susceptible  d'amélioration  dans  le  sens  qu'on  voudra  lui  donner. 

D'après  M.  Lechartier,  le  Soja  d'Etampes  pèse  72  kilos  l'hectolitre  et  il 
rentre  7.400  grains  au  kilo,  pour  le  Soja  jaune  72  k.  500  et  8.500  grains, 
Soja  ncir  73  k.  5  et  12.200  grains.  Soja  noir  hâtif  de  Podolie,  74  k.  5  et 
7.400  grains  (M.  HosieJ,  pour  les  Sojas  de  Mandchourie  :  poids  de  l'hecto- 


—  348  — 

litre  50  à  62  k.  5  (Brenier),  jaune  du  Japon  75  kilos,  jaune  du  Tonkin,  72  S 
75  kilos. 

La  faculté  germinative  des  graines  récoltées  de  l'année  est  de  99  % 
et  ce  sont  celles-ci  qu'on  doit  semer.  Cependant  les  graines  de  2  ou  3  ans 
germent  encore  lorsqu'elles  ont  été  bien  récoltées  et  surtout  bien  conser- 
vées, mais  comme  pour  toutes  les  graines  oléagineuses,  il  est  prudent  de  ne 
pas  semer  de""  vieilles  graines.  En  général,  le  trempage  des  semences  n'est 
pas  à  recommander,  la  peau  se  ride  très  vivement,  se  détache  et  les  coty- 
lédons n'étant  plus  retonus  risquent  de  se  briser  au  moment  de  semis. 

Les  semences  les  plus  grosses  et  les  plus  lourdes  sont  les  meilleures,  et 
autant  que  possible,  si  ce  n'est  pour  se  mettre  en  race,  il  ne  faut  semer  que 
celles  qui  ont  été  triées  avec  soin.  L'expérience  faite  à  la  Station  du  Massa- 
chussett  le  démontre  :  semis  le  15  septembre  de  5  graines  pesant  ensemble 
1  gr.  010,  de  5  graines  pesant  ensemble  0  gr.  410.  Récolte  le  16  décembre, 
le  premier  lot  a  donné  une  récolte  de  86  gr.  10,  le  deuxième  lot  n'a  donné 
que  50  grammes  de  produits. 

Il  faut  semer  le  Soja  quelques  jours  avant  les  haricots  et  les  maïs, 
mais  pas  avant  que  tout  danger  de  forte  gelée  ne  soit  écarté,  comme  le 
haricot  le  Soja  ne  résiste  pas  à  — 2°  c.  Dans  certaines  localités  privilégiées 
on  a  remarqué  des  germinations  de  Soja  au  printemps,  de  graines  ayant 
passé  l'hiver  en  terre.  J'ai  relevé  pareil  fait  pour  les  haricots  dans  le  jardin 
potager  de  l'Ecole  d'agriculture  de  Saintes,  en  1917. 

Quelques  auteurs  préconisent  les  semis  tardifs  parce  qu'ils  facilitent 
la  préparation  des  terres  et  empêchent  la  croissance  nés  mauvaises  herbes, 
mais  les  semis  tardifs  diminuent  le  rendement  tout  en  retardant  la  matu- 
rité, car  l'élévation  de  la  température  fait  pousser  la  tige  au  détriment  des 
ramifications.  Celles-ci  se  mettent  à  fleurir  plus  tard  et  le  rendement  est 
diminué    : 

Diminution 

Variété  Mammoth  Yellow  17  juin      24,75  de  rendement 

28—  23,16  —  6,4% 

15  juillet  17,59  —  29     % 

Il  ne  faut  jamais  semer  le  Soja  dans  une  terre  froide  et  mouillée,  il 
vaut  mieux  attendre  quelques  jours  et  retarder  la  semaillc,  car  la  trop 
grande  humidité  fait  pourrir  la  graine.  La  date  cxaclo  du  semis  est  assez 
difficile  à  indiquer.  Pour  la  région  de  Paris,  on  devra  choisir  des  terrains 
légers  et  ne  semer  que  vers  le  15  mai.  Sur  des  terres  un  peu  argileuses,  on 
pourra  retarder  jusqu'au  30,  mais  pas  plus  tard.  Dans  l'est,  fin  mai.  Dans 
le  centre  et  dans  l'ouest,  suivant  les  endroits,  on  sèmera  dans  les  premiers 
jours  de  mai.  Dans  le  Midi  de  la  France,  on  sèmera  du  15  avril  au  15  mai. 
En  tous  cas,  comme  pour  le  maïs,  il  faut  attendre  que  la  température  ait 
atteint  12°  au  minimum.  Lorsqu'on  possédera  très  peu  de  graines,  ou  de 
grains  rares,  et  que  c'est  la  première  fois  qu'on  cultive  le  Soja  dans  une 
région,  je  conseille  de  semer  sous  châssis  vers  le  15  mars  et  de  faire  deux 
transplantations.  La  première  sous  un  châssis  froid  reco\ivort  d'un  paillas- 
son pour  la  nuit,  la  deuxième  en  pleine  terre  vers  le  15  mai-La  transplan- 
tation devra  se  faire  en  motte  pour  la  pleine  terre.  Les  Sojas  repiqués  deux 
fois,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  produisent  moins  de  feuilles  et  fructi- 
fient plus  vite  et  plus  abondaumient  que  ceux  qui  sont  semés  en  pots  ou  en 
pleine  terre.  C'est  un  excellent  moyen  de  premier  acclimatement.  Ce  qu'il 
faut  obtenir,  c'est  une  floraison  qui  permette  au  grain  de  mûrir  au  moment 


4 


—  349  — 


où  la  température  est  la  plus  élevée.  Dès  que  le  grain  commence  â  se  for- 
mer dans  sa  gousse,  c  est  à  ce  moment  que  la  plante  s'adapte  à  son  nouveau 

,^,'i'!";-r  ''"'  ^''^.'•^^■*î'•'^^^'^  ^-^'^^^^"^'^  se  développent  et  se  transmettent 
aux  générations  suivantes.  En  flonculturo,  c'est  ainsi  que  beaucoup  de  plan- 

leur^  graines  sous  notre  climat.  On  peut  procéder  de  même, à  l'aide  de 

En  Italie,  on  sème  de  mars  à  avril,  car  les  gelées  sont  moins  à  crain- 

deTgdées    "'  ''  '°"  "^'^'^  ^■"^'î"'^"  ^^■^''-^'-  P-^  ^--t« 

En  Algérie,  on  sème  en  mars,  au  début  du  printemps.  D'après  M   Tra- 
but,  on  peut  faire  des  cultures  dérobées. 

En  Amérique   suivant  les  régions,  de  mai  à  juin 
En  Cochinchine,  on  sème  en  octobre-novembre 
Dans  l'Inde,  de  juin  à  septembre. 
Dans  la  Nouvelle-Galle  du  Sud,  en  octobre. 

DEGRÉ  THERXUQUE  DE  LA  GERMLV.\TION  DU  SOJA 

I  •«hi;!?^^^"Tf  ,""^  température  plus  basse  que  le  haricot  commun 
k  3  maison  li'  ^«?^^^'^*'-  --'ante  :  semis  de  Sojas  vert,  jaunes 
la  radicu  P  dnTn  ?f"''  f'"'"'  ^  '^^'  ^^  ^^^"'^«^^  "^'"s-  ^e  10  mai 
Lnnflfr^  J    ?*  '^'J^  ^°"°"'  ^'""  demi-centimètre,  le  haricot  es 

gonfle,  mais  sa  radicule  n'est  pas  encore  sortie. 

En  d'autres  termes,  le  Soja  a  végété  et  le  haricot  n'a  pas  végété  Cela  «, 
comprend.  Le  haricot  ne  végète  franchement  que  par  plSs Too'c  en^^o^ 
Or,  du  4  mai  au  10  inclus,  la  température  périodique  n'a  été  oue T"  ^s" 

eriaTest  aue' tt -^^"^  'r^''  ^"  ^'^''^^'^^  '^  ^^i-  ^a  conclujS 
oe^œ  fait  est  que  le  Soja  végète  a  une  température  plus  basse  que  le  hari- 

Or  donc,  à  quelle  thermique  végète  le  haricot  Soja,  quel  est  l'initial 

r7$    ù  X   ,.    -"^  •  ^""^  '"'^'^^  "^"'  ^^"^^^^  ^^  rapprocher  de  l'initial  végéta- 
tif du  blé.  Voici  pourquoi,  le  haricot  gèle  à  0»,  c'est-à-dire  a  l'âme  absolu- 
ment tropicale.  Le  Soja,  au  contraire,  résiste  à  un  certain  degré  de  gel 
cest-à-dire  a  une  âme  tempérée,  comme  le  blé.  Il  suit  de  ce  qui  précède 

TJwy?r  ">  u^"'  ^^  "^*"'''  ^'  '°"  â"^^'  d^"s  so"  animaUon,  aucune 
possibilité  métaphysique  pour  devenir  une  plante  du  Septentrion  c'est-à- 
tZi^T,  '■"'^r''''  'considérablement  son  cycle  végétatif.  Or,  quoique 
Ivrlp?/  ,T.  thermique  beaucoup  plus  élevée  que  le  Soja,  le  haricot  &  un 
a  snhnf  ^  ^'^""T^'  P^"s  '^«"rt  que  le  Soja.  Cela  prouve  que  le  haricot 
a  subi  le  changement  quune  génétique  plus  ou  moins  inconsciente,  mais 
en  tous  cas  fort  intelligente,  lui  a  fait  subir,  tandis  que  le  Soja  est  une 
Plante  quon  peut  considérer  sans  trop  d'erreur  comme  vierge  de  génétisa- 

ti.u^l*;'^  K,^'^"  ^^  '•accourcissement  du  temps  de  la  végétation  que  le  géné- 
la  Ïon.;l  ;•'  ''  r^'  1'  P^"^  rapidement  possible  chez  le  Soja  parce  que 
cultnrfr'"^  '^  '  ^*  justement  l'inconvénient  principal  empêchant  la 
Na^P  rn  ^^-^'  "°"  seulement  aux  hautes  altitudes  comme  l'altitude  de 
de7ra;^r  T'^^f  '''''  '""'''^''  moyemies,  mais  encore  aux  basses  altitu- 
de So^p^'^PT'  ^^st^aise,  M.  Caries  de  Carbonnières,  un  cultivateur 
oe  boja  emente,  se  heurte  souvent  à  une  longueur  de  végétation  ou  de  cycle 


—  350  — 

qui  va  jusqu'à  empêcher  la  maturité  de  beaucoup  de  variétés  essayées.  Ce 
qui  arrive  parfois  à  M.  Caries  de  Carbonnièrcs  nous  est  arrivé  encore  plu3 
radicalement  à  Nages.  Il  y  a  environ  dix  ans,  nous  reçûmes  de  Tchang- 
tin-fou,  dans  le  Pétchili,  en  Chine,  une  douzaine  de  variétés  de  Soja  de 
toutes  couleurs.  Semées  côte  à  côte  avec  nos  premières  variétés  de  haricots 
obtenus  à  l'Institut  de  Génétique  de  Nages,  ces  variétés  d'importation 
directe  fleurirent  au  mois  d'octobre  seulement,  alors  que  les  haricots  étaient 
mûrs  depuis  longtemps.  Cela  nous  dégoûta  de  continuer  nos  études  pour 
obtenir  le  Soja  à  800  mètres  d'altitude.  Et  nous  envoyâmes  le  Soja  en  com- 
pagnie du  mais  du  Cuzco  dans  des  climats  plus  fortunés  en  centignides. 
Cependant,  cet  échec  ne  nous  découragea  pas.  Nous  avons  déjà  fait  mûrir 
des  Sojas  à  Nages.  Et  nous  sommes  sûrs  que  les  pédigrages  de  M.  Caries 
de  Carbonnières  nous  donneront  les  têtes  de  ligne  pour  créer  le  Soja  du 
Septentrion.  Encore  une  fois,  M.  Caries  a  bien  mérité  de  la  Génétique.  Que 
sa  modestie  veuille  nous  pardonner  ces  remerciements  publics. 

Le  18  mai,  levée  de  deux  pieds  de  Soja,  la  levée  ayant  été  retardée  par 
la  sécheresse  du  sol,  lequel,  depuis  le  10,  n'a  reçu  que  5  mm.  5/10  de  pluie, 
la  levée  a  donc  demandé  16  jours  pleins  et  158°  C.  53. 

Les  2  millimètres  de  pluie  du  18  au  soir  ont  suffi  pour  déclancher  la 
levée  du  Soja.  De-ci,  de-là,  un  certain  nombre  de  pieds  montrent  leur  tête 
encapuchonnée  de  deux  cotylédons,  chaque  pédigrage  sur  le  cotylédon  la 
couleur  de  la  peau  du  grain. 

Etant  donné  que  le  Soja  végète  de  5°  à  10°  C,  il  peut  et  doit  être  semé 
dès  que  le  média  se  tient  au-dessus  de  5°,  c'est-à-dire  dès  la  première  quin- 
zaine d'avril.  Nous  disons  peut,  parce  que  le  Soja  résistant  à  la  gelée  sera 
insensible  aux  dernières  morsures  du  froid  expirant.  Nous  disons  doit, 
parce  que  le  Soja  ayant  une  bonne  végétation,  il  faut,  dès  que  cela  est  pos- 
sible, confier  la  graine  au  sol,  afin  de  ne  pas  perdre  un  temps  non  seule- 
ment précieux,  mais  même  nécessaire.  Le  semis  précoce  est  donc  le  vrai 
moyen  pour  faire  mûrir  le  Soja  à  800  mètres  d'altitude. 

IMPORTANCE  DE  L'ESPACEMENT  DES  PLANTS 

La  question  de  l'espacement  des  plants  de  Soja  est  de  la  plus  haute 
importance,  car  sa  méconnaissance  a  été  la  cause  prmcipale  des  échecs, 
lors  de  son  introduction  en  France.  Au  début,  ne  connaissant  pas  du  toul 
la  végétation  de  la  plante  on  a  semé  des  Sojas,  qui  étaient  déjà  trop  tardifs 
de  par  leur  origine,  comme  le  haricot,  quelquefois  même  plus  serrés  en- 
core. De  plus,  fallait-il  semer  le  Soja  grain  par  grain  ou  semer  en  poquet 
comme  on  le  fait  pour  les  haricots  ?  Pour  résoudre  la  question,  il  faut  savoir 
que  le  Soja  est  d'autant  plus  vigoureux  qu'il  habite  une  terre  riche  et  hu- 
mide, on  doit  donc  le  planter  à  un  écartement  raisonnable  pour  qu'il  puisse 
fructifier  et  mûrir. 

Il  fallait  connaître  également  la  variété  et  son  origine  :  un  Soja  d0 
Mandchourie  planté  le  même  jour  qu'un  Soja  du  Japon  mûrira  alors  que 
le  deuxième  no*mûrira  pas,  c'est  donc  là  une  question  de  variété.  Mais  si 
l'on  prend  des  Sojas  de  Mandchourie,  et  qu'on  les  plante'^trop  serrés,  ils 
ne  mûrissent  pas  non  plus.  Il  faut  se  rappeler  également  que  le  Soja  a  un 
défaut,  celui  d'avoir  une  végétation  trop  soutenue,  on  exagère  ce  défaut  ea 
plantant  trop  serré.  Un  pied  isolé  mûrira  plus  vite  que  plusieurs  grains  en 
poquet.  J'ai  eu  un  voisin  qui  expérimenta  les  mômes  Sojas  que  moi  et 


-  351  - 

qui  m'apporta,  en  novembre,  des  liges  do  Soja  Mandchu  mesurant  doux 
mètres  de  hauteur  garnies  de  cosses.  C'était  un  beau  fourrage.  Il  avait 
commis  trois  fautes  :  semé  dans  une  terre  de  jardin  trop  riche,  semé  à 
1  ombre  des  grands  arbres  et  avait  mis  4  à  5  graines  par  poquet.  11  n'en  na 
pas  fallu  plus  pour  1  entendre  dire  :  «  Chez  moi,  le  Soja  ne  mûrit  pas,  il  est 
donc  mu  lie  d  insister  ...  Cet  accident  est  arrivé  à  la  plupart  des  expérimen- 
tateurs, Il  n  en  a  pas  fallu  plus  pour  qu'on  abandonne  la  culture  du  Soja 

Lorsqu'on  introduit  un  Soja  quelconque  dans  une  région,  après  avoir 
pris  les  précautions  relatives  à  la  nature  de  la  terre,  à  la  quantité  de  lu- 
mière, on  ne  le  sèmera  que  grain  par  grain,  deux  grains  au  maximum  pour 
la  première  année.  Lorsqu'on  connaîtra  la  variété  et  qu'on  aura  récolté  des 
graines  on  sera  à  peu  près  fixé.  L'espacement  doit  donc  varier  avec  • 

1»  La  récolte  qu'on  veut  obtenir  :  l'écartemeat  sera  plus  grand  pour 
les  cultures  de  graines  que  pour  les  cultures  fourragères,  car  les  plants  ser- 
rés mûrissent  leurs  graines  plus  tardivement  ou  ne  mûrissent  pas  du  tout 

2  Le  chmat  :  l'écartement  doit  diminuer  au  fur  et  à  mesure  que  le 
climat  devient  plus  rigoureux.  Ainsi  dans  le  Midi  de  la  France  on  pourra 
adopter  0  m.  7,5  en  tous  sens  et  dans  la  région  de  Paris  0  m.  50  à  0  m  GO 
en  tous  sens  seulement. 

3°  Le  terrain  :  l'écartement  sera  augmenté  dans  les  terres  fortes  et  dimi- 
nué dans  les  terres  légères.  Il  sera  plus  grand  dans  les  sols  riches  que  dans 
les  sols  pauvres. 

mJ'  t'^  ''"?//'  •  ^?  ^^''''^'  *^'^'^^'  ''^"^  toujours  à  grand  développe- 
ment, les  variétés  ordinaires  à  feuillage  comme  le  Soja  Early  médium 
green  devront  avoir  un  écartement  plus  grand  que  le  Soja  brun  très  hâtif 
qui  a  le  feuillage  très  petit. 

Il  faudra  rechercher,  pour  chaque  exploitation,  l'écartement  optimum. 
En  tout  cas  il  vaut  mieux  exagérer  l'écartement,  chose  qui  sera  facile  à  cor- 
ngerl  année  suivante.  Il  est  vrai  que  ce  qui  peut  réussir  une  année  peut 
très  bien  ne  pas  réussir  une  autre.  Au  Canada  et  aux  Etats-Unis  des  expé- 
riences faites  à  ce  sujet  ont  donné  les  résultats  suivants  : 

Espacement 
1899  1900  1901 

Province  maritime 0,70       0  53 

Colombie  anglaise 0,88       0  71  0  71 

?*awa 0,71  0,71 

^^^"''oba 0,88  0,53 

Territoires  du  N.-0 0,88  0,79 

Les  différences  de  rendement  ont  été  peu  sensibles. 

Aux  Etats-Unis  :  Kansas,  0,75  x  0,65;  Caroline  du  Nord,  0,90  x  0  65- 
Indiana,  0,91  x  0,65. 

Pour  les  autres  pays  on  indique  les  espacements  suivants  : 

Nouvelles-Galles  du  Sud,  0,90  x  0,15;  Indes  anglaises,  0,25  x  0,25: 
France  midi,  0,55  x  0,30;  Bretagne,  0,40  x  0,15;  Paris,  0,75  x  0,25;  Autri- 
che-Hongrie, 0  m.  48. 

On  ne  peut  discuter  la  valeur  de  ces  données,  car  l'écartement  des 
lignes  sera  subordonné  aux  binages,  or,  un  binage  pour  le  Soja  ne  peut  se 
laire  à  1  aide  d'un  cheval  si  les  lignes  ne  sont  pas  écartées  de  0  m.  60  au 
minimum  Suivant  la  richesse  du  terrain,  il  faut  adopter  0  m.  70.  C'est 
a  ailleurs  la  distance  que  j'ai  adoptée  pour  faciliter  le  travail.  J'adopte 


—  35-2  - 

l'espacement  de  0  m.  70  x  0  m.  30  à  0,40  suivant  la  variété  et  je  m'en 
trouve  bien,  le  Soja  en  interligne  est  également  à  recommander. 

En  Kxtrômc-Orient,  on  cultive  le  Soja  en  interligne  du  maïs.  Les  cul- 
tures intorcalaircsdu  Soja  dans  le  maïs  m'ont  donné  d'excellents  résultats, 
tant  dans  les  lignes  que  sur  les  lignes;  les  maïs  sont  semés  d'abord  en  lignes 
à  1  m.  20  de  distance,  puis  les  Sojas  sont  semés  également  à  1  m.  20.  Entre 
chaque  pied  de  maïs  semé  sur  la  ligne  on  peut  mettre  un  pied  de  Soja  (maïs 
à  0  m.  50  sur  la  ligne).  Le  maïs  ne  gêne  pas  le  Soja,  la  lumière  et  la  cha- 
leur nécessaires  à  ces  deux  plantes  arrivent  de  tous  côtés.  Par  sa  végétation 
le  Soja  étouffe  les  mauvaises  herbes  qui  pourraient  se  développer  et  il  suffit 
de  légers  binages,  surtout  lorsqu'on  a  planté  le  K;aïs  au  fond  d'un  sillon, 
méthode  que  je  décrirai  dans  un  autre  travail. 

Maïs  Soja  Maïs  Soja  Maïs 

°  *  °  2  o 

1         O.CO  *  0,G0  i         0,60         t  0,60  1 


Maïs  1,20 


Soja  1,20 


On  peut  remplacer  le  maïs  par  du  sorgho  à  balai  ou  du  tournesol. 

La  graine  de  Soja  doit  être  enterrée  à  3  à  4  centimètres  pour  les  varié- 
tés à  grains  ronds  (Mandchu,  Tukio,  Haberlandt,  etc.),  à  5  centimètres  au 
maximum  pour  les  Sojas  plats  et  de  grosse  taille,  comme  le  Soja  Hato.  Les 
Sojas  fourragers  à  grains  plats  tels  que  VVilson  et  Virginia  do  2  à  4  centi- 
mètres, suivant  la  fraîcheur  de  la  terre. 

QUANTITÉ  DE   SEMENCE  NÉCESSAIRE  PAR   HECTARE 

La  quantité  de  semence  sera  déterminée  par  la  faculté  germinative, 
par  l'usage  que  l'on  fera  de  la  récolte  et  par  le  mode  de  semis.  Je  n'insiste- 
rai pas  sur  la  faculté  germinative,  on  devra  employer  de  bonnes  graines. 

D'après  les  expériences  faites  en  Amérique^,  il  faudrait  répandre  : 

Au  semoir  en  lignes  pour  l'obtention  du  grain,  de  20  à  ^  litres. 

Au  semoir  en  lignes,  pour  le  fourrage,  de  44  à  65  litres. 

Dans  l'indiana,  on  sème  au  semoir  en  lignes,  pour  grains  35  litres,  à  la 
volée  pour  fourrage,  130  litres. 

En  France,  on  conseille  de  semer  :  en  lignes,  pour  grains  35  kilos,  à  la 
volée  pour  fourrage,  200  kilos. 
En  Algérie,  M.  Trabut  con.seille  pour  fourrage  de  40  à  60  kilos. 

Lorsqu'on  ne  dispose  pas  de  beaucoup  de  semence  et  qu'on  est  encore 
à  la  période  d'acclimatiemcnt  et  d'essai,  je  conseille  de  semer  dans  des  sil- 
lons ouverts  préalablement,  grain  par  grain.  Si  le  semis  a  été  fait  dans  de 
bonnes  conditions  et  avec  soin  il  ne  manque  pas  beaucouif  de  plants. 

On  peut  m'^tlro2  à  3  graines  par  poquot,  mais  c'est  un  maximum.  Par 
ce  procédé,  20  kilos  à  l'hectare  sont  suffisants,  et  il  reste  encore  de  la  graine 
si  le  semis  venait  à  manquer.  Dans  celle  culture  comme  dans  beaucoup 
d'autres,  il  faudra  en  arriver  à  créer  des  semoirs  à  cuillers  réglables  pour, 
ne  mettre  que  les  2  ou  3  graines  nécessaires  par  poquet. 


—  353  — 


LE  SOJA   l'KNPANT   SA   X'ÉCÉTATION 

La  germination  du  Soja  se  fait  très  vite  lorsque  les  conditions  de  cha- 
eur  et  d  humid.  ton  ét^  favorables  et  que  la  couche  de  terre  de  la  surface 
n  été  bien  ameubhe.  Une  terre  battante,  croùteuse,  retarde  la  levée  Sn  ne 
peut  remed.er  a^cet  état  de  chose  en  hersant  comme  on  lo  fait  pour  beûu 
coup  d  autres  plantas,  les  cotylédons,  à  leur  sortie  de  terre,  étant  top  fra- 
giles pour  supporter  cette  opération.  En  circonstances  favorables,  laLrtîe 
de^t^erre  a  heu  en  7  a  8  jours.  En  terre  sèche,  la  sortie  est  parfois  irSgû 

La  plante  se  développe  d'abord  lentement,  surtout  en  terre  pauvre  en 
azote,  les  bactéries  ne  sont  pas  encore  entrées  en  fonction  et  la  plante  est 
ob l.gee  de  se  suffire  a  elle-même.  Une  petite  dose  de  nitrate  de  soude  (sS  k 
les)  mélangée  a  des  scories  ou  avec  de  la  terre  préparée  avec  des  cultures 
nucrob.ennes  de  Rhiszobium  Beyerincku  donne  toujours  un  bon  rïsu  tat 
Lente  au  début,  la  végétation  se  fait  ensuite  très  vite.  Dans  quelques  S  ons 
à  d.mat  très  favorable  on  fait  deux  récoltes  par  an  (certaines  provin  e  d^ 
a  Ch.ne,  de  la  Carohn^u  Nord).  En  Tunisie,  dans  les  endroits  où  on  peu? 
irriguer  on  peut  faire  succéder  le  Soja  à  une  autre  récolte 

La  durée  de  la  végétation  est  très  variable,  elle  est  fonction  du  climat 
de    époque  du  semis,  de  l'emploi  des  engrais,  mais  surtout  des  va   S' 

îtl  ^V"f ''''''"'•  ^"'''  ^^"*  P^'-^^'-  t°"^  ^os  eiïorts,  sousTe ine 
d  échec,  ou  de  retard  dans  la  propagation  de  la  culture  du  Sc^ja  La  créa 
Uon  de  variétés  de  plus  en  plus  précoces  est  à  la  base  de  toute  tentaUve 
d  acclimatation  du  Soja.  C'est  là  une  question  de  génétique  et  ait  lat 
ention  des  savants  et  des  génétistes  sur  ce  point.  Lorsque  les  hybddeurs 
es  sélectionneurs  auront  travaillé  cette  question  comme  pour  les  piis   S 

C'est°a^nîi^^f%^'^^"''^^^^"'■^'  ™°^'""'  P^"*  ^^''  déduite  de  moitié. 
troT,  r    ^,       l^  '"  °"  '^'°'**^  '"  ^°j^  ^'^"^  "^«is  après  le  semis,  en  Chine 

IX  rclutl^enfr m'oi'.^^"^  '''^''''  '^''''  "^«*^-  ^"  ^-"-'  '^  ^-» 

semeïcTsTe  iV^l"'^'  ''  "'*  t  *'"*'  "^'^^^^^^  ^^  sélectionner  toutes  nos 
semences  de  Soja  pour  arriver  à  une  maturité  en  4  à  5  mois 

de  prS'^'  '"""*'''"''  '^""^^^"*  ^"  ^'"é'-i^"^  ^'^^^  s»it  (par  ordi^ 

Yellfwt  so'ffïï'";''''' ^l  '■'  ^■'"'■''  ''"  ^'"^  ^^  ''  '  ^29  jours;  Médium 
Ea  Iv  V.iin    ^^;^■'°"'•^;  ^^^y^'  110  jours;  N»  12.399  en  130  jours;  Médium 

en  162  joirs  ^°"'''  '''"^"^°^'  ''^"^^'  '''  ^  *««  J^^^^i  Michigan  green 

ViCÉTAnON  COMPARÉE  DU  SOJA  ET  DU  HARICOT  AUX  HAUTES  ALTITUDES 
(StaU^tfqut  I^si'uTma""  "  ^^"^P^^'^"  '^  ««^^  «'  '^  haricot,  écrit 
somme=ctnvaiic,r/^"'i''""7'"*  ^''"  ^''''  '^  '-^^'^^  rapidement.  Nous 
iwme  espoir  que  ceite  campagne  nous  fournira  les  têtes  de  ligne  de 


—  354  — 

Vari!,Lo3  de  fcjoja  qui  pcruicllronl  de  cuUivcr  celle  nouvelle  et  précieuse  légU- 
mincusc  à  800  mètres  d'altitude. 

2°  Nous  avons  une  sécheresse  persistante  car  il  n'a  pas  plu  sérieuse- 
ment depuis  le  10.  Et  cependant  le  Soja,  non  seulement  a  résisté  à  la  séche- 
resse, mais  a  même  continué  à  végéter,  dans  un  sol  qui  n'a  pas  do  corps 
parce  que  dépourvu  d'argile.  Effectivement,  le  Soja  a  été  semé  dans  un 
sable  granitique.  Aussi,  au  31  mai,  la  première  feuille  postcotylédonaire  est 
fabriquée  et  va  s'étaler,  tandis  que  le  haricot  semé  au  même  moment  à  côté 
de  lui  ne  végète  guère  et  n'a  pas  encore  sa  feuille  postcotylédonaire.  Donc, 
le  Soja,  tout  en  résistant  à  la  gelée  et  en  végétant  à  une  plus  basse  thermi- 
que, résiste  mieux  que  le  haricot  à  la  sécheresse,  c'est  un  point  important 
en  sa  faveur.  Car  nous  avons  juin,  juillet,  août  et  septembre  pour  opérer 
cette  maturité  ». 


nOi:i.ACE   DES   SEMIS   ET  F.\Ç0.\3  D'ENTRETIEN 

Dès  que  le  semis  est  terminé,  on  roule  aussitôt.  Cette  opération  est  très 
importante  parce  qu'elle  provocjue  la  capillarité  qui  a  été  rompue  par  le 
passage  des  socs  du  tube  du  semoir  et  qu'elle  tasse  la  terre  contre  la  graine. 
Le  roulage  favorise  donc  une  germination  qui  peut  s'échelonner,  ce  qu'il 
faut  éviter  à  tout  prix.  Sur  une  plantation  non  roulée,  j'ai  remarqué  une 
levée  très  échelonnée,  les  grains  les  premiers  levés  avaient  une  avanc-e  de 
huit  à  dix  jours  sur  les  derniers.  Or,  à  la  maturité,  ce  sont  les  premières 
graines  levées  qui  mûrissent  les  premières,  celles  qui  n'avaient  pas  levé  en 
'même  temps  étaient  plus  tardives.  Il  fallait  arracher  en  deux  fois.  Ces 
mêmes  pieds  avaient  une  tendance  marquée  à  continuer  leur  végétation. 
Cette  observation  peut  paraître  puérile,  mais  je  lui  attache  une  grande 
importance.  En  Chine,  on  roule  après  le  semis  et  on  donne  trois  binages, 
le  premier  a  lieu  une  quinzaine  de  jours  après  la  levée,  le  deuxième  un 
moi»  après  le  premier,  le  troisième  un  mois  après  le  second.  Dans  les  semis 
aux  semoirs  en  lignes  il  faut  opérer  le  démariage,  c'est-à-diro  la  mise  en 
place  sur  la  ligne,  avant  que  de  donner  le  premier  binage  dans  les  lignes. 

liOrsquc  les  terres  sont  très  sales,  un  excellent  moyen  d'empêcher  l'en- 
vahissement des  lignes  par  les  mauvaises  herbes,  c'est  d'opérer  le  binage  à 
l'aveugle.  Pour  cela,  on  mélange  au  Soja  une  petite  quantité  de  moutarde 
blanche,  do  millet,  d'alpiste,  de  colza  ou  tout  autre  graine  à  germination 
rapide.  Quelques  jours  après  le  semis  on  distingue  facilement  les  lignes. 
Aussitôt  on  donne  un  binage  en  ne  donnant  pas  trop  de  largeur  à  la  houe, 
cela  pour  ne  pas  rejeter  la  terre  sur  les  Sojas.  Dès  qu'ils  ont  bien  levé,  on 
opère  le  démnriage.  Ce  binage  au  début  de  la  végétation  a  une  influence 
heureuse  sur  toute  la  durée  végétative,  elle  raccourcit  le  temps  que  met  le 
Soja  à  fournir  ses  branches  charpentières.  Celles-ci  lorsqu'elles  sont  nées 
de  bonne  heure  émettent  aussitôt  une  quantité  de  fleurs  qui  ne  tardent  pas 
à  nouer.  Les  deux  autres  binages  se  donnent  jusqu'après  la  floraison.  J'ai 
fait  quelques  expériences  pour  savoir  quel  était  l'influence  d'un  binage  dès 
que  les  gousses  se  forment,  j'ai  remarqué  que  les  Sojas  binés  à  ce  moment 
avaient  leurs  gousses  mieux  remplies  et  que  la  maturité  définitive  étair 
avancée  de  quelques  jours. 

Ce  qui  est  à  craindre  dans  celte  culture,  c'est  que  les  pluies  arrivent 
au  moment  où  les  feuilles  jaunissent  et  les  gousses  commencent  à  noircir 
ou  brunir,  signe  de  maturité   définitive.  Un  second  ou  troisième   binage 


—  355  ~ 


donné  quand  les  fcuus.cs  sont  plein.,  et  ci.coro  varies  et  au  moa.cnt  où  la 
chaleur  est  très  gra.,de  me  paraît  favorable.  Ces  expériences  seront  à  re 
?S tnS!"'  ''""""^  ""'^^"  '""^  ^"'-  i^"-''^  -*S-  ce  binage  en 
En  Indo-Chine  on  bntte  les  pieds  avec  une  sorte  de  houe  La  ouestion 
du  buttage  sera.t  également  à  expérimenter  d'une  manlv^prir  u'" 

;  é  rs^;x^  'n^^'^  t,  '''''  ^^"^  p^"--^  -  ^on:j:^zj:z 

prêt  s   bn  tout  cas,  U  s  agirait  de  savoir  à  quelle  période  végétative  il  fau 
cira^^le  donner.  Je  crois  qu'il  faut  le  donner  au  iSoment  oùlef  got^'es t 

L'irrigation  est,  d'après  M.  Trabut,  très  favorable  à  la  production 
nue  di7f?ctT;  T  "^'T^'  ^^^^  ^^'--^  ^-  ^^  maturation       "deve- 

u?qu  r^t  d^;  r^atrt?o:""'^^^  '''''  ''  ^°™^^'°"  ^-  ^--'  - 


CROrSSA\CE  DU  SOJA.   ACCLIMATEMENT 


En  général    il  faut  compler  60  à  70  jours  entre  la  Iwée  cl  la  fioraiw,,, 
.solecs.  ,  arnve  q„e  certains  pieds  n'arriïenl  pas  l  plus  d    L  30  eUu'u 

pfri°d.t":^;,i:.„iir,:"i!ite:ru"sj:i'!r;rces"i?- 

npnf  r  T  '^  ?  '"  "^^^^'^^  °^  ^^  "^«t""'é  commence. 

seur  d^nitive  r  °      '''  **"  ^^^'  '°"*  "''"^^^^^  rapidement  à  leur  gros- 

n^enfefseotmhre  r^'f  \^''.  ""''''''  "'^"""^«^  '^"^  ^'û  -"-r  définitive- 
d-alt  tude  ifdoc  ur  Va'lettV'f-  ""■"'  ''  "^-tagne^Noire  (Aude),  à  600  m. 
les  a  réeoùfes  fin  septembre'     '"  ^  "  ''"''  '^^  ^^""^^  '^^  '"^'^  '■^'^"^^'^"' 

rait  mùr'r  que  dans  L;"'  ''  "^Tr  ^"''  ''  P°'"'  ^^  ^"'^'  ^'^  ^oja  ne  pour- 

latitude  No?d  et  n   ï  TT    "  '?""''''  ''  ''■  "^-""'  ^*  ^"  "^«ï^-  ^  ^0°  de 
iNord  et  13°  55  de  température,  mais  certaines  variétés  on  races  de 


—  356  — 

Soja  sont  microlhcnTics,  c'est  attire  quLiles  nrùris-int  à  un  degré  calori- 
fique moindre,  ce  qui  rend  la  culture  possible  à  des  altitudes  ou  des  lati- 
tudes plus  froides. 

L'observation  attentive  permet  de  reconnaître  des  pitis  isolés  dont  on 
choisit  les  graines  qui  ont  une  hérédité  de  pieds  précoces,  à  évolution  con- 
tractée et  rapide  et  résistant  au  froid.  Par  ce  procédé  et  par  bien  d'autres, 
on  nrrive  à  créer  des  races  pedigrees  qui  sont  moins  exigeantes  au  point  de 
vue  calorifique.  La  culture  du  Soja  pourra  s'étendre  au  delà  de  la  zone 
habituelle  de  la  plante  considérée. 

Quelques  plantes  déjà  cultivées  en  France  présentent  ces  caractères  : 

intégrales  de  température 

Minima  Ma^!ma 

Chanvre 2.600  2.900 

Tournesol 2.600  2.850 

Soja 2.500  3.000 

Sorgho 2.500  3.000 

Mais 2.370  3.000 

Betterave  porte-graines 3.900  4.500 

Haricot 2.400  3.000 

Betterave 2.400  2.700 

'*       Tabac 3.000  3.600 

Le  chanvre  mûrit  dans  la  Mayenne  ainsi  que  dans  le  Piémont,  et  pré- 
sente un  minimum  supérieur  à  celui  de  la  plupart  des  végétaux  usuels, 
même  du  Soja.  Le  tournesol  mûrit  dans  les  environs  de  Paris  et  il  exige 
cependant  2.600°.  La  betterave  porte-graines  demande  3.900  à  4.500°;  cette 
culture  est  cependant  pratiquée  dans  certaines  régions  relativement  froi- 
des. Enfin,  pourquoi  l'aire  géographique  du  haricot  est-elle  si  considérable? 
Ne  voyons-nous  pas  des  départements  tels  que  le  Pas-de-Calais  ensemencer 
1.285  hectares  de  haricots  et  produire  23  quintaux  à  l'hectare,  le  départe- 
ment du  Nord  en  ensemencer  3. 118  et  récoller  56  quintaux  à  l'hectare.  Les 
Basses-Pyrénées  cultivent  35.000  hectares  de  haricots  et  les  variétés  culti- 
vées dérivent  cependant  toutes  du  haricot  Soissons  nain,  du  sabre  nain,  etc. 
Ces  mêmes  variétés  sont  cultivées  dans  le  centre  de  la  France,  les  environs 
de  Paris  et  jusque  dans  le  Nord.  Il  s'est  fait  une  adaptation  lente  qui  se  fera 
certainement  pour  le  Soja.  Dans  les  vignes  du  Bordelais  on  cultive  princi- 
palement le  haricot  flageolet  jaune,  etc.  Toutes  les  variétés  de  haricot  n'ont 
pas  été  importées  d'Amérique,  celles  que  nous  cultivons  actuellement  se 
sont  créées  au  fur  et  à  mesure  de  leur  propagation.  Il  n'y  a  pas  de  raisons 
plausibles  pour  qu'il  n'en  soit  pas  de  même  pour  le  Soja  et  ses  nombreuses 
variétés. 

Le  Soja  se  féconde  directement  sans  l'aide  des  insectes.  Jamais  je  n'ai 
vu  de  mouches,  d'insectes  voltigeant  autour  des  fleurs  de  Soja  et  les  buti- 
nant. Cela  tient  sans  dout«  à  leur  disposition,  à  leur  couleur  et  surtout  à 
leur  petitesse  :  les  fleurs  de  Soja  n'attirent  pas  les  insectcsr  II  faut  donc  que 
la  fécondation  s'opère  en  elle-même.  Chez  les  Sojas  il  y  a  ordinairement 
autofécondation,  celle-ci  ayant  lieu  avant  que  les  fleurs  ne  soient  complète- 
ment épanouies,  toutefois  les  croisements  spontanés  sont  assez  nombreux, 
les  agents  de  la  pollinisation  étant  plutôt  le  vent  que  les  insect^js.  J'ai  pu 
remarquer,  dans  notre  école  de  Sojas,  l'influence  incontestable  d'une  va- 


—  357  — 

riété  des  plus  distinctes  et  des  plus  rnnnues  :  le  Soja  noir  Wilson.  Il  en  est 
de  même  du  Soja  Virginia,  et  peut-être  en  existe-t-il  d'autres  encore.  Ce  qui 
est  certain,  c'est  que  la  présence  de  Sojas  à  couleur  foncée  dans  des  Sojas 
à  couleur  claire  donne  presque  toujours  des  variations.  Le  Soja  est  comme 
le  haricot  très  sujet  à  varier.  Dans  le  lot  le  plus  pur,  il  est  toujours  possible 
de  rencontrer  une  proportion  plus  ou  moins  grande  de  vagabonds,  c'est-à- 
dire  d'individus  différant  d'une  façon  plus  ou  moins  accentuée  du  type. 
J'ai  même  remarqué  assez  souvent  qu'il  n'y  a  pas  uniformité  de  cosses  ou 
de  grains  sur  le  même  individu,  et  il  m'a  été  donné  d'observer  sur  le  même 
pied  et  parfois  dans  la  même  gousse  des  grains  de  forme  ou  de  couleur  bien 
différente.  C'est  ainsi  que  j'ai  pu  isoler  des  Mandchu  noirs,  des  Virginia 
blancs,  des  Hato  noirs  ou  bruns,  des  Tokio  noirs  ou  jaunes,  etc. 

Cependant,  les  diverses  races  de  Sojas  ne  sont  pas  toutes  aussi  sujettes 
à  varier  les  unes  que  les  autres.  Il  en  existe  qui  sont  beaucoup  plus  stables, 
qui  varient  peu  et  présentent  des  caractères  assez  constants  quoique  non 
absolus.  Ce  sont  les  variétés  tardives  qui  varient  le  moins  souvent. 

Le  Soja  est  une  légumineuse  à  gousses  déhiscentes,  mais  elles  ne  le 
sont  heureusement  pas  toutes  au  même  degré  :  la  gousse  s'ouvre  sous  les 
alternatives  de  froid  et  de  chaleur,  elle  se  tord  et  laisse  échapper  la  graine. 
Certaines  variétés  nuires  sont  presque  indéhiscentes,  d'autres,  le  Guelph,  la 
variété  brunâtre  de  Podolie,  laissent  échapper  facilement  les  graines.  Il  faut 
donc  faire  la  récolte  de  ces  variétés  avant  que  leurs  gousses  ne  soient  com- 
plètement sèches.  Une  des  variétés  les  moins  déhiscentes  est  la  variété  Hato. 
Les  Sojas  à  grains  ronds  sont  plus  déhiscents  que  les  Sojas  à  grains  plats. 

Quelques  variétés  telles  que  le  Médium  Early  Yellow  ne  mûrissent 
qu'après  de  fortes  gelées,  mais  sans  que  les  graines  soient  altérées.  D'ail- 
leurs, il  suffît  d'ouvrir  une  gousse  de  Soja  pour  remarquer  qu'une  espèce 
de  gomme  existe  sur  toute  sa  surface  et  forme  un  abri  protecteur  très  effi- 
cace. De  plus,  l'extérieur  de  la  gousse  est  couvert  de  poils  très  serrés  et  cela 
protège  la  plante  contre  la  trop  grande  chaleur  et  contre  le  froid. 

LES  ENNEMIS  DU  SOJA 

Si  le  Soja  est  exempt  jusqu'à  présent  de  maladies  cryptogamiques,  il 
n'échappe  malheureusement  pas  aux  attaques  de  quelques  insectes,  fort 
rares  heureusement.  Parmi  les  insectes  il  faut  citer  le  ver  fil  de  fer  (Agrio- 
tes  Segetes),  la  chenille  de  la  Vanessa  Cardui  (Belle  Dame)  dévore  quelque- 
fois les  jeunes  feuilles.  D'autres  insectes  :  cétoine  dorée,  perce-oreille,  taupe 
grillon,  ciron  tisserand,  ver  blanc  du  hanneton,  s'attaquent  au  Soja,  mais 
assez  rarement. 

En  1920,  les  plantations  de  Soja,  de  dolique  lablab,  de  Vigna  Sinensis 
(pois  à  vache),  de  haricots  communs,  ont  été  dévastées  très  sérieusement 
par  des  larves  vertes  d'un  centimètre  do  long,  par  des  larves  un  peu  plus 
petites,  vertes,  violettes  et  des  larves  blanches  très  petites.  Les  gousses  por- 
taient un  ou  plusieurs  trous  de  la  grosseur  d'une  tête  d'épingle  et  dans  les 
gousses  on  trouvait  le  grain  rongé  jusqu'au  cœur. 

Les  lièvres,  les  lapins  attaquent  le  feuillage  des  plantations  de  Soja. 

A  la  récolte,  on  trouve  des  grains  rongés  à  la  surface  du  sol;  ce  sonl 
des  mulots.  Le  Hamster,  rare  dans  nos  contrées  du  Midi,  ronge  et  emporte 
les  grains  de  Soja. 


Produits  Oléagineux 
Divers 


Bi 


< 


LES  RÉSIDUS  DU  TRAITEMENT 
DU  RIZ  ET  L'HUILE  DE  RIZ 

par 

M.  A.  STIELTJES. 

Directeur  des  Services  Techniques  de  l'Institut  Colonial  de  Marseille 


Le  traitement  industriel  du  riz  donne  lieu  à  un  certain  nombre  de  sous- 
produits  qui  peuvent  différer  dans  de  grandes  proportions  selon  la  façon 
dont  les  opérations  sont  conduites. 

A  côté  de  produits  de  peu  de  valeur,  comme  les  balles  provenant  de 
la  décortication  du  riz,  on  obtient  différents  produits  résultant  du  polissage 
nt  du  blanchiment,  produits  qui  présentent  un  réel  intérêt.  Ces  sous-pro- 
duits sont  généralement  mélangés  et  se  trouvent  dans  le  commerce  sous 
le  nom  de  son  ou  farine  basse  de  riz. 

Les  quantités  disponibles  annuellement  sont  très  importantes  puisque 
08  déchet  représente  environ  13  %  du  paddy  traité,  soit  16  %  du  riz  décor- 
tiqué et  que  l'Inde  anglaise  par  exemple  produit  environ  34  millions  de 
tonnes  de  riz  par  an  (dont  2  millions  1/2  sont  exportés)  et  l'Indochine 
3  millions  1/2  à  4  millions  dont  un  million  1/2  sont  exportés. 


COMPOSITION  CHIMIQUE 

La  composition  chimique  des  sons  de  riz  varie  entre  des  limites  assez 
étendues,  ses  variations  provenant  de  la  qualité  du  riz  et  du  mode  de 
traitement. 

La  proportion  de  cellulose  est  une  indication  de  la  quantité  de  balles 
présentes.  Celles-ci  influencent  également  Ta  proportion  de  matières  azo- 
tées et  grasses,  car  plus  il  y  a  de  balles,  moins  est  élevée  la  proportion  de 
protéines  et  de  graisses. 

Le  son  de  riz  contient  également  une  certaine  quantité  de  brisures  ou 
de  farine  de  riz  qui  peut  atteindre  10  à  15  %.  Ces  matières  ont  pour  effet 
ie  diminuer  la  proportion  de  protéines,  de  graisses  et  de  matières  miné- 
rales, mais  n'accroissent  pas  le  taux  de  la  cellulose. 


—  362  — 

Exemples  de  compositions  chimiqnes  de  sons  de  riz 

Américains  Italiens    Indochinois 

%  %               % 

Eau    9.78  11.15  10.8 

Matières  azotées  13.63  14.87  11.4 

—  grasses   14.78  12.71  15.4 

—  amylacées   40.14  41.41  50.2 

Cellulose   11.69  ?                4.8 

Matières  minérales    9.98  7.9 

Le  son  de  riz  est  employé  généralement  à  l'alimentation  du  bétail  et 
■•a  composition  chimique  montre  qu'il  possède  une  valeur  nutritive  très 
<^levée.  Envisagé  comme  engrais,  c'est  une  matière  pauvre  qui  n'a  que  peu 
d'intérêt. 

Les  sons  de  riz  italiens  ne  sont  guère  consommés  dans  le  pays  d'ori- 
<ine  mais  sont  exportés  principalement  en  Suisse  et  en  Allemagne  où  ils 
sont  vendus  d'après  leur  «  titre  »  (matières  grasses  +  matières  azotées).  Les 
meilleures  qualités  ont  un  titre  de  24-26  %,  les  qualités  inférieures  15  à  16. 

La  conservation  du  son  de  riz  est  toujours  difficile.  C'est  une  mar- 
chandise encombrante,  poreuse,  qui  présente  une  grande  surface  à  l'action 
de  l'air  et  en  conséquence  fermente  facilement  et  a  de  grandes  tendances  à 
rancir  sous  l'action  des  quantités  relativement  importantes  des  matières 
grasses  qu'elle  contient. 

Cette  teneur  élevée  en  matières  grasses  présente  un  autre  inconvénient 
d'empêcher  de  donner  cet  aliment  au  bétail  par  grandes  quantités.  On  est 
obligé  de  ne  l'introduire  que  très  graduellement  dans  les  rations  et  en 
mélange  avec  d'autres  matières  pauvres  en  matières  grasses  (paille,  foin 
de  trèfle,  etc.). 


DESIITJILAGE  DU   SON  DE   RIZ 


\ 


Si  l'on  vient  à  enlever  tout  ou  partie  des  matières  grasses  qu'il  con- 
tient, le  son  de  riz  constituera  un  aliment  plus  favorable  malgré  la  dimi- 
nution de  sa  valeur  alimentaire  car  il  sera  devenu  plus  sain,  de  meilleure 
conservation  et  de  transport  facile. 

Une  question  intéressante  à  étudier  serait  de  voir  s'il  est  plus  intéres- 
fiant  d'enlever  toute  l'huile  ou  si  l'on  pourrait  se  contenter  de  n'en  extraire 
qu'une  partie. 

Dans  le  second  cas,  on  pourrait  se  servir  de  presses  hydrauliques  et  des 
essais  ont  été  tentés  en  Italie  dans  cette  voie.  Avec  les  sons  d'une  teneur 
moyenne  de  15  %  de  matières  grasses,  on  a  obtenu  environ  G  1/2  %  d'huile 
au  moyen  de  presses  travaillant  à  trois  cents  atmosphères.  On  laisse  donc 
8  à  9  %  d'huile  dans  le  tourteau  résiduel.  Ce  dernier  présentait  la  com- 
position suivant*   : 

Eau    14,60  % 

Protéine  brute    17,06  % 

Matières  grasses 8,68  % 

Ce  tourteau  de  compression  constitue  donc  encore  un  aliment  <li 
valeur  nutritive  suffîs;uitc.  Etant  donnée  sa  teneur  moindre  en  matièri 
grasses,  il  a  moins  de  tentiance  à  rancir  que  la   farine  primitive,  mais 


~  363  — 


urlout  par  suae  de  la  compression  U  a  acquis  une  compacité  qui  en  rend 

a  conservation  b.en  mo.lleure  et  facilite  beaucoup  le  iransport  pour  Tes 

ransac  ions   commerciales.    Sa  valeur  vénale  a    plutôt   augmenté   dans 

trSment        "'  '''  °'  '''""^  ^^^^^""^  '^^'^"^  largemeni^s  "lirais  1 

Un  autre  moyen  d'améliorer  la  conservation  du  son  de  riz  consiste  a 

enlever  toute,  ou  a  peu  près,  l'huile  qu'il  contient;  pour  cela  on  est  ôbl  gé 

d  opérer  par  extraction  au  moyen  de  dissolvants.   Deux  cas  peuven    2 

présenter.  S.    'on  adopte  le  dissolvant  qui,  en  France  est  cle  beaToup    e 

meilleur  marché,  c'est-à-dire  le  sulfure  de  carbone,  les  frais  de  traitenLnt 

r"où;tl  au'il  n"'"""'  ""^  ''  ""  ''^^"^'^  --  P-  une'deuT: 
un  goût  tel.  qu  U  ne  sera  pas  accepté  comme  aliment  et  ne  pourra  servir 
que  comme  engrais.  Le  sulfure  de  carbone  ne  pourra  donc  ê  r  aSe 
comme  moyen  d'extraction  que  si  le  prix  des  huiles  est  élevé  et  en  même 
temps  les  aliments  pour  le  bétail  sont  abondants  et  bon  marché 

Dans  la  majorité  des  cas.  il  y  aura  avantage  à  consen^er  pour  l'alimen 
atjon  des  animaux  ce  produit  en  somme  très  intéressan.t  et  dan  c  ca^" 
.1  faudra  avoir  recours,  pour  l'e.xtraction,  à  des  dissolvants  autres  lete 
^Ifure  de  carbone,  par  exemple  la  benzine  ou  le  trich  oréthy  è^  La 
^nzine  est  en  France,  d'un  prix  plus  élevé  que  le  sufure  .t  p  sen  "  pour 
les  msfallalions,  comme  le  sulfure  de  carbone  d'ailleurs  de  <^raves  Ll"' 
ci  incendie.  Il  faut  donc  compter  que  de  fortes  primée  daïurScevfeT 
nent  grever  le  coût  de  son  emploi.  «i^-urdnce  vien- 

rlp  Hn"  '^"--î"*^"^'  1^  P"^  de  la  benzine  est,  par  suite  d'absence  de  droits 

dilsolvant^d^^^^^^^  ^"'  f  P^'^"^  ^'^"^P'°i  ^  peu  près  exclusif  de 

d  ssohan    dans   es  usines  anglaises  d'extraction  d'huile. 

l'huile  de  riz 
L'huile  de  riz  est  généralement  très  acide  car  elle  contient  un  enzyme 

^^^rs  xsz^r.::^^^;- --  5^- rs 

Huile  de  riz  fextraite  immédiatement  après  mouture)...      fi  9  % 
Hm  e  de  son  frais  (6  heures  après  mouture). ...  12  5  -z 

iïu,  e  de  son  vieux  (un  mois  après  mouture). Jo  ^ 

Huiie  son  vieux  fl  mois  après  mont,  mais  chauffée  à  tno°)    24*0  % 
mois^'Sn'n'  i\T  «■^"^'■^'«'"^"t  e.xtraite  de  sons  travaillés  depuis  plusieurs 

'•izeries  cnZll-        T  ^™"'  ''"'^'^  '""  ^^°"s  d'Indochine  fournis  par  les 

&n  d'aciditM^r  r  "°"'  '™"^  ^^"^^"'•^  «^^^""  d^^  huiles  titrant  70  à 
/-.  a  acidité  (extraction  au  trichloréthvlène) 

f     oe     stéarine  ».  L  huile  acide  présente  toujours  une  forte  colora- 


—  364  — 

tion  allant  du  vert  sale  au  brun  foncé.  Au  contraire,  l'huile  extraite  de 

son  frais  est  jaune  verdâtre  et  liquide. 

Voici  les  caractéristiques  d'une  huile  extraite  de  son  très  frais.  Nous 

empruntons  ces  chiffres  à  un  article  publié  par  M.  F.  Garelli,  dans  la 

Revue  «  Il  Giornale  di  Risicollura  •>,  30  septembre  1919  : 

Acidité  (acide  oléique)  7         % 

Densité    0.918  % 

Indice  de  saponification 179,4 

Indice  de  Hehner 94,3 

Glycérine   9,03    % 

Insaponifiables   0,7      % 

Au  contraire,  une  huile  extraite  d'tin  son  plus  ancien  a  donné  lea 
caractéristiques  suivants  : 

Densité   0,913 

Acidité  (acide  oléique)  51,4      % 

Indice  de  saponification  189,7 

Indice  de  Hehner 95,00 

Glycérine   4,82    % 

Insaponifiables   0,9      % 

L'huile  obtenue  industriellement  aux  Etats-Unis  et  en  Angleterre  ne 
trouve  un  emploi  qu'en  savonnerie  étant  donnée  sa  forte  acidité.  Toutefois, 
il  j  aurait  lieu  d'étudier  si,  en  traitant  des  sons  frais  sur  les  lieux  de  pro- 
duction, l'on  ne  pourrait  pas  obtenir  une  huile  alimentaire.  Les  huiles 
ordinaires,  outre  leur  grande  acidité  présentent  une  odeur  particulière  de 
moisi,  forte  et  difficile  à  enlever. 


EXTRACTION  PAR  DISSOLVANTS 

Nous  avons  installé  dans  nos  laboratoires  de  l'Institut  Colonial  do 
Marseille,  avec  le  concours  de  la  Société  française  des  Carbures,  un  appa- 
reil d'extraction  par  le  trichloréthylène  (système  René  Fabre).  Cet  appareil 
semi-industriel  nous  permet  de  traiter  500  kilog.  à  la  fois. 

Nos  essais  sur  les  sons  de  riz  ont  porté  sur  plusieurs  tonnes  et  nous 
avons  obtenu  une  extraction  satisfaisante  puisque  nous  avons  laissé  moins 
de  1  %  de  matières  grasses  dans  le  résidu. 

Dans  l'extraction  par  dissolvants  on  se  heurte  à  deux  difficultés  prin- 
cipales : 

1°  La  manière  à  traiter  étant  très  pulvérulente,  le  dissolvant  forme 
avec  elle  un  gâteau  compact  qui  rend  très  difficile  l'enlèvement  par  la 
vapeur  des  dernières  traces  du  dissolvant  d'où  perte  de  dissolvant  (et  par 
conséquent  prix  do  traitement  prohibitif)  ou  bien  consommation  considé- 
rable de  vapeur  et  durée  très  longue  de  l'opération; 

2°  Le  son  de  riz  contient  environ  50  %  de  matière  amylacée  qui  est 
soumise  à  une  véritable  cuisson  par  le  contact  avec  la  vapeur. 

Pour  éliminer  la  première  difficulté,  nous  avons  été  oblisés  de  mélan- 
ger les  sons  traités  avec  différents  diviseurs.  Nous  avons  obtenu  des  résul- 
tats à  peu  près  satisfaisants  avec  des  sons  de  riz  cargo,  autre  sous-produit 
du  travail  du  riz,  ces  sons  riz  cargo  contiennent  à  peu  près  5  %  d'huile  et 
une   proportion    relativement  élevée  de  cellulose.  Malheureusement,  en 


—  365  — 

mélangoanl  la  matière  à  traiter  avec  un  diviseur  moins  riche  o»  huile,  on 
augmente  la  quantité  de  dissolvant  perdu  par  kilog.  d'huile  extraite. 

Il  est  probable  que  l'on  arriverait  à  îles  résultats  convenables  sans 
adjonction  d'un  diviseur  dans  un  appareil  pourvu  d'agitation  mécanique. 

En  ce  qui  concerne  la  deuxième  difficulté,  il  faudrait,  pour  éviter  de 
cuire  les  matières  amylacées,  distiller  le  dissolvant  à  une  température  plus 
basse,  c'est-à-dire  dans  le  vide.  L'opération  peut  se  faire  aisément  dans 
l'industrie,  mais  notre  appareil  n'a  pas  permis  de  faire  des  essais  dans  ce 
sens. 

UTIUS.\TION  DU  SON  DE  RIZ  APBÈS  L'EXTRACTION  DE  L'HUILE 

L'extraction  de  l'huile  par  pression  laissant  une  proportion  élevée  de 
matières  grasses  dans  le  tourteau  ne  se  fera  que  dans  le  but  d'employer  ce 
dernier  dans  l'alimentation  des  animaux.  On  peut  se  demander  s'il  y  a 
avanlas^e,  économiquement  iKuiauL,  a  traiter  parles  presses  une  matière  qui 
ne  contient  que  15  %  d'huile.  Pourtant,  nous  avons  l'exemple  du  soja  qui 
ne  contient  pas  une  proportion  d'huile  beaucoup  plus  forte.  De  plus, 
l'extraction  d'une  partie  de  l'huile  aura,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  pour 
résultat  d'augmenter  plutôt  la  valeur  du  résidu  en  le  rendant  plus  sain  et 
de  meilleure  conservation. 

L'extraction  de  l'huile  par  les  dissolvants  laisse  une  matière  à  peu 
près  complètement  déshuilée,  c'est-à-dire  de  conservation  excellente.  Cette 
meilleure  conservation  compensera  dans  de  grandes  proportions  la  dimi- 
nution de  la  valeur  alimentaire  du  sous-produit. 

On  peut  également  envisager  l'utilisation  de  ce  dernier  pour  la  fabri- 
cation de  l'alcool,  sa  teneur  en  amidon  étant  de  50  à  55  %,  le  rendement 
en  alcool  serait  d'environ  20  litres  par  cent  kilogs,  mais  après  ce  traitement 
le  résidu  n'aurait  pas  grande  valeur  alimentaire. 

En  résumé,  le  son  de  riz  est  une  marchandise  qui  peut  donner  lieu  à 
des  transactions  commerciales  fort  importantes  à  condition  d'en  améliorer 
la  conservation.  L'extraction  de  l'huile  par  pression  pourra  rendre  des 
services  dans  les  pays  producteurs  pas  trop  éloignés  des  centres  importants 
d'utilisation  du  tourteau,  c'est-à-dire  l'Italie,  l'Espagne  et  les  Etats-Unis. 

Partout  ailleurs,  il  y  aura  intérêt  à  déshuiler  à  peu  près  complète- 
ment. En  nous  plaçant  au  point  de  vue  plus  particulier  de  l'Indochine, 
examinons  rapidement  s'il  y  a  avantage  à  extraire  l'huile  sur  place  ou 
bien  s'il  vaut  mieux  expédier  le  son  tel  quel  en  Europe  pour  y  être  traité. 
Le  prix  du  dissolvant  à  la  colonie  est  grevé  des  frais  de  transport  aux- 
quels il  faut  ajouter  des  primes  d'assurance  très  élevées,  lorsqu'il  s'agit 
de  dissolvants  combustibles  (sulfure  de  carbone,  benzine,  etc.).  Par  con- 
tre, on  aurait  l'avantage  de  frais  de  main-d'œuvre  bien  moindre  et  du 
combustible  gratuit  que  constituent  les  balles  de  riz.  Cette  dernière  cir- 
constance permet  d'affirmer  à  coup  sûr  qu'il  y  aura  intérêt  à  traiter  le  son 
^  la  colonie  s'il  y  a  sur  place  un  débouché  pour  l'huile  (dont  les  frais 
d'emballage  pour  l'Europe  seraient  prohibitifs  )et  si  l'on  veut  fabriquer  de 
1  alcool  avec  le  résidu.  L'avantage  existerait  encore,  mais  à  un  degré  moin- 
dre, si  le  son  déshuilé  doit  être  embarqué  pour  l'Europe  pour  y  être 
employé  à  la  nourriture  des  animaux. 

S'il  n'y  a  pas  de  débouché  pour  l'huile  à  la  colonie,  l'avantage  sera 
probablement  d'expédier  le  son  en  Europe  malgré  la  perte  qui  pourra 
résulter  des  fermentations  en  cours  de  route. 


—  366  — 

Actuellement,  le  plus  gros  client  pour  les  sons  de  riz  Indochinois,  est 
constitué  par  une  grande  fabrique  d'huile  anglaise  de  Hull.  Là,  il  est 
déshuilé  et  le  résidu  entre  dans  la  composition  de  tourteaux  composés 
constitués  par  l'amalgamation  de  différents  produits  alimentaires. 

Une  industrie  semblable  pourrait  facilement  s'établir  en  France  à 
condition  d'arriver  à  persuader  aux  éleveurs  que  la  farine  de  riz  déshuilé 
est  un  bon  aliment  dont  la  valeur  est  à  peine  inférieure  à  celle  du  son  de 
blé  avec,  sur  ce  dernier,  l'avantage  d'une  consen^ation  presque  indéfinie. 

Les  sons  de  riz  déshuilés  constituent  une  matière  première  très  inté- 
ressante pour  la  fabrication  des  aliments  mélasses  pour  le  bétail,  aliments 
qui  sont  actuellement  très  appréciés  à  juste  titre. 


LES  GRAINES  DE  CUCURBITACÉES 
OLÉAGINEUSES 


Rapport  de 

M.  A.  BAUDOxN, 

Administrateur  des  Colonies 


On  a  demandé  bien  souvent,  et  certains  demandent  encore,  qu'il  soit 
procédé  à  un  inventaire  complet  des  ressources  de  nos  Colonies  afin  d'en 
tirer  le  maximum  de  produits;  or,  on  peut  dire  qu'à  l'heure  actuelle  le 
travail  est  fait  au  point  de  vue  pratique,  sinon  à  celui  scientifique,  car 
à  peu  près  tout  ce  qui  présente  un  intérêt  quelconque  a  été  examiné  et 
essayé.  Il  ne  s'ensuit  pas  que  des  produits  actuellement  sans  intérêt  ne 
trouveront  pas  un  débouché  dans  un  avenir  plus  ou  moins  éloigné,  mais 
cela  sera  dû  uniquement  à  des  conditions  d'exploitation  meilleures  et  au 
développement  des  moyens  de  transport.  La  guerre  aura  eu,  au  point  de 
vue  utilisation  des  produits  coloniaux  en  Europe  et  sur  place,  le  plus 
heureux  effet.  Rationnés  par  suite  des  difficultés  du  ravitaillement,  on  a 
du  partout  tirer  parti  de  ce  qui  existait  sur  place  et  on  s'est  rendu  compte 
ainsi  qu'on  achetait  au  prix  fort  ce  qu'on  aurait  pu  avoir  sur  place  et  à 
bon  compte  en  les  produisant  soi-même.  Dans  la  Métropole,  on  a  pu  se 
convaincre  que  nos  colonies  avaient  des  richesses  nombreuses  et  variées 
de  nature  à  nous  affranchir,  dans  une  large  mesure,  du  tribut  que  nous 
payons  à  l'étranger.  Mais,  parmi  les  produits  nombreux  et  variés  que  l'on 
trouve  dans  les  différents  pays  placés  sous  notre  pavillon,  il  en  est  dont 
l'exploitation  n'est  pas  possible  à  l'état  brut,  parce  qu'ils  ne  peuvent  sup- 
porter des  frais  de  transport  élevés.  Il  faut  pour  eux  renoncer  à  nos  erre- 
ments anciens  qui  n'admettaient  pas  qu'on  les  travaille  sur  place.  Il  est 
nécessaire,  indispensable  même,  au  contraire  de  développer  l'industrie 
coloniale  qui  disposant  d'une  main-d'œuvre  bon  marché,  peut  seule  nous 
permettre  d'utiliser,  dans  de  bonnes  conditions  des  matières  premières  qui, 
sans  cela,  ne  pourraient  l'être.  Pour  d'autres  qu'il  faut  momentanément 
peut-être  renoncer  à  introduire  sur  nos  marchés,  on  doit  s'efforcer  de  les 
utiliser  sur  place,  en  remplacement  de  produits  similaires  importés  à 
gros  frais.  Ce  préliminaire  était  nécessaire  avant  de  parler  des  graines  de 
certaines  cucurbitacées  africaines  qui  donnent  une  excellente  huile  dp 
table,  peu  connues  malgré  l'intérêt  qu'elles  présentent. 


—  308  — 

Les  indigènes  des  régions  ijiacéoi  en  dehors  de  la  graine  forêt  équato- 
riale,  là  où  les  graminées,  mil,  sorgho,  eleusine  et  mamtenant  de  plus  en 
plus  le  maniuc,  remplacent  lu  hanaiie,  les  cultures  compurteni  presque 
partout  comme  complément  celle  de  cucurbilacées  destmées  à  fournir  une 
matière  grasse  alnnentaire. 

i^n  enel,  lorsqu  on  quuie  la  zone  humide  de  la  grande  forêt,  les  élaéis 
deviennent  ae  pius  en  plus  rares,  le  karité  qui  le  remplace  plus  au  nord 
est  encore  rare,  aussi  les  populations  ne  disposent-elles  que  de  quantités 
minimes  d'oléagineux  et  aoiveni-elles  avoir  recours  à  tout  pour  s'en  pro- 
curer. C'est  dans  ces  régions  où  Ion  utilise  i  huile  ae  ricin,  la  graisse 
de  termites,  IhuUe  de  Dipterocarpus  dans  ralimentation.  Aussi  lorsqu'ils 
font  leurs  semis,  ont-ils  1  habitude  de  mettre  en  terra  entre  les  rangées  de 
plantes  cultivées,  des  graines  de  cucurbitacés  qui  croissent  en  rampant 
dans  les  intervalles,  utilisant  au  mieux  le  terrain,  tout  en  empecnaiu 
le  développement  des  mauvaises  herbes,  bans  soins  spéciaux,  sans  enorts, 
ils  arrivent  a  recoller  ainsi  ues  fruits  qui,  mis  à  macérer  dans  1  eau,  puis 
triturés  pour  se  débarrasser  de  la  pulpe,  laissent  des  graines  qui  sont 
plus  ou  moins  oléagineuses  suivant  les  espèces.  Les  espèces  les  plus  culti- 
vées sont  diverses  variétés  de  Citrullus  vulgans  Schrad.  —  Cucumeropsia 
Mannii  Naud.  —  Cladoscyios  edulis  Hook.  —  Ces  deux  dernières  espèces 
réunies  en  une  seule  par  certains  botanistes,  bien  que  différentes.  Elles 
sont  trop  connues  pour  qu'il  soit  nécessaire  de  les  décrire.  La  durée  de 
végétation  de  ces  plantes  est  de  120  à  140  jours.  Le  rendement  qui  n'a 
jamais  été  déterminé  d'une  façon  précise,  puisque  jusqu'à  ce  jour  elles 
n'ont  pas  été  cultivées  isolément,  doit  être  d'environ  mille  kilogs  par 
hectare. 

Lorsque  les  plantes  ont  arrivées  à  maturité,  la  tige  se  dessèche  et  les 
fruits  de  10  à  15  cm.  de  diamètre  pour  Citrullus,  de  4  à  5  pour  les  autres 
restent  sur  le  sol  jusqu'à  ce  que  les  indigènes  se  décident  à  les  récolter. 
Ils  sont  alors  placés  dans  une  mare  ou  un  petit  ruisseau  dans  lequel  ils 
restent  à  macérer  jusqu'à  désagrégation  complète  de  la  pulpe;  à  ce 
moment  les  femmes  les  triturent  dans  un  panier  pour  recueillir  les  graines 
qui  sont  ensuite  mises  au  soleil  pour  sécher.  Pour  s'en  servir,  les  graines 
sont  grillés  légèrement  dans  une  marmite  en  terre  sur  un  feu  vif,  puis  elles 
sont  pilées  au  mortier  pour  les  réduire  en  une  farine  dont  l'huile  est 
extraite  par  pression  à  la  main.  Bien  souvent,  les  femmes  pilent  les  grai- 
nes au  fur  et  à  mesure  de  leurs  besoins  et  utilisent  directement  la  farine 
au  lieu  d'en  extraire  l'huile. 

D'après  Pieracrts  de  Bruxelles  qui  a  étudié  les  huiles  de  Citrullus  du 
Congo  Belge,  100  graines  pèseraient  12  grammes  et  elles  se  composeraient 
de  78  %  du  poids  d'amandes  et  22  %  de  coque.  Le  rendement  en  huile 
serait  de  37,5  %  du  poids  de  la  graine  et  de  50,46  %  de  l'amande  décor- 
tiquée. 

Ces  huiles,  lorsqu'elles  sont  préparées  convenablement  par  les  indi- 
gènes, ont  une  belle  couleur  jaune  d'or,  sont  s^ms  odeur,  d'une  saveur 
douce  et  agréable,  elles  ne  rancissent  pas,  aussi  sont-elles  considérées  par 
les  Européens  qui  ont  eu  l'occasion  de  les  utiliser,  comme  d'excellente 
qualité.  Elles  pourraient  servir  en  savonnerie,  seraient  intéressantes  lunir 
la  production  de  la  glycérine  mais  sans  emploi  en  stéarinerie,  à  caus*^"  de 
leur  faible  teneur  on  acides  gras  solides. 

Actuellement,  les  graines  de  cucurbilacées  sont  sans  intérêt  pour  notre 
industrie  des  matières  grasses,  mais  il  )ioul  ne  pas  en  être  de  même  dans 


—  369  — 


nos  culomes  d  A  nque  qui  sont  obligées  de  faire  venir  d'Europe  les  liuiks 
a.mesl.bles  quelles  consonunent.  C'est  une  hérésie  ou  plutùi  c'était  uno 
heres.e,  car  les  choses  sont  en  voie  de  changement,  de  voir  l'Afrique  Occi- 
dentale, le  grand  pays  producteur  des  arachides,  faire  venir  de  Marseille 
Bordeaux  ou  ailleurs,  les  huiles  d'araclndes  servant  à  la  consommation'. 
Pour  des  régions  éloignées  comme  l'Afrique  Equatoriale,  il  y  aurait  un 
réel  intérêt  a  traiter  sur  place,  pour  l'exportation  ou  la  consommation,  les 
T"^lTr  TT  fT''''  ^"'  "«^  peuvent  supporter  à  l'état  brut  les 
frais  de  transport  dont  elles  seraient  grevées,  cela  pour  le  plus  grand  bien 
de  tous  II  pourrait  en  résulter  une  réduction  sur  les  importations  d'huile 
Z^„•f  r  T'"  ?  !'r''*  ^^^'"P*^"^ée  par  une  augmentation  sur  un  autre 
produit^  Cest  par  1  utilisation  maximum  sur  place  des  ressources,  que 
nous  développerons  notre  commerce  car  là  plus  facilement  qu'ailieurs 
nous  poumons  éliminer  la  concurrence. 


L'extractian  de  la  cire  de  Carnauba  est  une  branche  importante  de  l'ac- 
tivité industrielle  des  Etats  de  Céara,  Rio  Grande  do  Norte  et  Piauhy,  el 
d'autres  étals,  tels  que  Rio  de  Janeiro  Pernambuco  et  Para  contribuent 
aussi  à  la  production  totale  de  la  cire  au  Brésil. 

Les  intéressants  renseignements  suivants  au  sujet  de  cette  industrie 
ont  été  fournis  à  «  IWLmanach  Covunercial  Brazileiro  »,  par  Sir  Dyonisio 
Torres,  de  Forteléza. 

«  La  cire  de  Carnauba  «  est  extraite,  soit  des  vieilles  feuilles  vertes, 
soit  des  jeunes  feuilles  jaunes;  les  deux  qualités  appelées  respectivement 
«  Palha  »  et  «  Olho  »,  ne  sont  jamais  mélangées,  à  cause  de  leur  différence 
de  valeur. 

«  La  cire  Palha  »  peut  être  «  sableuse  »  (sandy)  ou  «  grasse  »  (fatty),  la 
cire  «  sandy  »  étant  semblable  au  produit  «  fatty  »  mais  contenant  de  12  à 
14  %  d'eau.  On  ne  peut  expliquer  pourquoi  la  cire  «  sandy  »  est  évaluée,  à 
la  fois  au  Brésil  et  ailleurs,  à  un  prix  parfois  supérieur  de  2/  par  arroba  (2), 
à  celui  de  la  qualité  «  fatty  »,  surtout  si  l'on  considère  que  la  cire  «  sandy  » 
est  plus  cassante  que  le  produit  «  fatty  ».  A  ce  sujet,  on  peut  dire  que  le» 
usines  de  cirages  américaines  donnent  une  préférence  absolue  à  la  cire 
«  fatty  »  parce  qu'elles  perdraient  évidemment  les  14  %  d'eau  déjà  mention- 
nés en  employant  le  produit  «  sandy  »  et  accroîtraient  d'autant  leurs  frais. 
La  cire  «  sandy  »  est  plus  claire  que  la  cire  «  fatty  »  et  semble,  par  consé- 
quent, plus  pure.  11  est  possible  que  la  dépréciation  de  la  cire  «  fatty  »  soit 
une  conséquence  de  la  production  plus  importante  de  celle-ci.  Dans  l'Etat 
de  Péanky  et  la  zone  s'étendant  au  nord  du  Céara,  la  production  consiste 
exclusivement  en  cire  «  fatty  »  et  entraîne  une  baisse  sur  le  marché  par 
suite  des  offres  excessives. 

«  La  cire  Olho  »  est  divisée  en  trois  types  ou  qualités  :  moyenne,  meil- 
leure, fleur.  La  plus  grande  partie  de  la  qualité  «  meilleure  »  est  produite 
dans  l'Etat  de  Céara.  Il  n'est  produit,  dans  aucun  autre  district  de  cire 
jaune  de  plus  grande  valeur. 

Les  méthodes  actuelles  d'extraction  sont  très  surannées  en  même 
temps  que  les  propriétaires  ne  prennent  que  peu  de  soin  des  arbres. 

La  cire  de  Carnauba  est  un  des  produits  primitifs  du  Brésil  et  aucun 
nutre  pays  n'a  encore  pu  la  remplacer  malgré  des  recherches  et  des  études 
constantes.  Des  essais  furent  faits  pour  cultiver  l'arbre  à  Carnauba  (3)  aux 


(1)  Brislish  Chambcr  nf  Commerce  of  Sao-Paulo  and  Southern  Brazil,  Report  Où 
Braztl's  'l'rade  et  Industrie. 

(2)  ArroLia.  15  kilos. 
Palmier  à  cire  du  Brésil  {Copcrnicia  cerifera  Mart). 


^\ 


—  371  — 

Indes  et  au  Japon,  de  même  que  dans  d'caUros  districts  du  Brésil    nnis  ils 
n  ont  pas  reusai.  uilmi,  mais  ils 

Pour  cette  raison,  la  production  annuelle  du  Carnauba  utilisé  dans 
un  erand  nombre  d'industries,  est  rapidement  vendue,  au  d^hu  "  dans 
les  districts  industriels  du  Brésil  "«-nuit,  l-i  aans 

«é  lersu?vS:"°™  "'■  '"■'  "'  <^"°""'"'  '>™^'""  «^  ""-'-  .""«s  on. 

1913.    . 

1914  3.8G7  £        440.000 

1915 "^-^'G  ii  343.000 

1916 ^•**^''^~  ■£  493.000 

1917 '''•l(j"'  X  304.000 

1913 3. 660  £  441.000 

'^-215  JS  1.098.000 

En  1918  la  moyenne  du  prix  do  la  cire  fut  plus  que  doublée  comme  on 
peut  le  voir  dans  le  tableau  ci-dessous. 

1915 


1916. 
1917. 
1918. 


£      83.     11.0 
£      94.       9.0 


£     120.       3.0 

£    260.     11.0 

Los  exportations  de  1918  furent  ainsi  réparties  entre  les  différents  pays. 

^^'^;Unis ^.s^rsoo  "ilssrS 

Grande-Bretagne 800.046  3.?04  !  264 

f,^"^^ 504.063  2.027   •  522 

?P^^;!^ 25.977  133;  37! 

t'^^'^l' 12.313  79:07 

n^nr;  •.:.::: .    --  --33 

Ports  bntanmques  à  ordre 6.006  30  ■  030 

Norvège n    r^r  .        ' 

TT        ° 2.5a4  15  :  324 

S"'.';-.:.; '•^»  f-^. 

300  1  :  150 


Total 4.214.523 


20.432  :  956 


L'ARGANIER  ET  SES  PRODUITS 


Rapport  de 
M.  J.  MAURIN 

Industriel  à  Mogador 


L'arganier  est  dénommé  olivetier-arganier  par  le  Comité  technique 
des  douanes  françaises;  son  huile,  «  huile  de  glans  ».  Il  classe  son  bois  dans 
celui  d'ébénisterie. 

L'appellation  d'olivetier-arganier  est  tout  aussi  impropre  que  celle  de 
l'huile  extraite  des  amandes  des  noyaux  de  son  fruit.. 

Il  n'y  a  rien  dans  l'arbre  ni  dans  le  fruit  qui  rappelle  l'olivier;  le  noyau, 
que  le  Comité  de  Paris  a  dû  avoir  seul  en  mains,  a  une  petite  ressemblance 
de  forme  avec  le  gland  du  chène-tauzin,  mais  ce  noyau  n'est  qu'ime  partie 
d'un  fruit  alors  que  le  gland  du  chéne-tauzin  est  un  fruit  complet.  De 
plus,  la  nature  des  composants  de  ces  fruits  est  très  différente. 

Des  publications  ont  appelé  Targanier  «  faux  olivier  »,  fort  probable- 
ment sans  avoir  vu  ce  dernier.  C'est  encore  une  appellation  impropre, 
car  le  «  faux  olivier  »  qui  pousse  dans  la  même  aire  est  bien  différent  de 
l'arganier.  Lui  alors  rappelle  l'olivier  comme  port,  feuillage  et  fi'uit;  ce 
dernier  comme  l'olive,  contient  de  l'huile,  mais  elle  est  amère;  il  est  peu 
charnu. 

Comme  on  le  verra  plus  loin,  «  l'arganier  n'est  pas  une  plante  oléi- 
fère »,  contrairement  aux  idées  admises;  c'est  même  l'une  des  plus  pauvres 
en  huile  parmi  celles  dont  on  peut  en  extraire. 

Une  grande  quantité  de  graines,  noyaux  et  pépins  de  diverses  sortes 
contenant  5,6  et  10  fois  plus  d'huile  ne  sont  pas  utilisées  en  Europe. 

Ils  y  sont  abandonnés  aux  oiseaux,  aux  animaux  ou  à  la  destruction. 

L'arganier  est  une  plante  épineuse  qui  pousse  en  buisson  ou  en  ar- 
buste dans  les  lieux  qui  ne  lui  plaisent  pas  et  en  arbre  seulement  dans 
son  aire  de  prédilection. 

Il  atteint  la  taille  du  chêne-rouvre  et  a  un  aspect  très  tourmenté. 

Sa  croissance  est  extrêmement  lente  :  il  n'y  a  pas  d'indications  préci- 
ses sur  le  temps  qui  s'écoule  depuis  la  mise  en  terr©  du  noyau  jusqu'à  la 
première  fructification  de  l'arbre;  pas  plus  que  sur  l'âge  où   il  donne  I 
son  plein  rendement. 

L'arganier  affectionne  particulièrement  les  terrains  à  calcaire  tendn 
Sa  phis  grande  qualité  est  irriccoiilor  les  pontes  abruptes,  infertiles,  t-l  K- 


—  373  — 

rochers;  toute  fissure,  faille  ou  olivage  sert  de  support  à  sa  graine.  Une 
racine  principale  prolongeant  le  tronc  descend  verticalement  en  tire-bou- 
chon ;\  de  grandes  profondeurs,  souvent  au-dessous  du  calcaire. 

Les  fissures,  failles  ou  olivages  de  la  roche  s'agrandissent  progressi- 
vement par  le  grossissement  de  la  racine  et  du  tronc;  la  partie  dure  se 
trouve  lentement  soulevée  et  écarté  en  occasionnant  ainsi  d'autres  cas- 
sures. 

Dans  toutes  ces  cassures  la  dépouille  annuelle  de  l'arbre,  en  s'y  décom- 
posant, y  crée  de  la  terre  végétale  à  laquelle  vient  s'ajouter  celle  qui  est 
entraînée  des  parties  plus  élevées  par  le  ruissellement  des  eaux. 
C'est  donc  un  agent  géologique  utile  aux  hommes. 
On  trouve  l'arganier  depuis  la  rive  gauche  de  l'Oued  Tensift  jusqu'aux 
approches  de  la  rive  droite  de  l'Oued  Noum,  qu'il  n'atteint  pas.  On  ne  le 
trouve  pas,  dit-on,  sur  le  dernier  versant  de  l'.Atlas  qui  fait  face  au  Sahara 
On  ne  le  trouve  pas  sur  le  plateau  de  M'Touga,  pas  plus  qu'à  moins  de 
8  à  10  kilomètres  de  Mogador.  Ici,  c'est  peut-être  les  besoins  de  la  ville 
en  charbon  qui  l'ont  éloigné.  On  pourrait  croire  qu'il  ne  vient  que  dans  les 
terrains  calcaires  de  la  zone  maritime,  si  on  n'en  trouvait  pas  des  peuple- 
ments importants  dans  le  Haut-Sous,  au  Ras  et  Oued. 

Son  bois,  très  dur,  a  une  densité  de  1000  à  1050  (mort  et  sec).  Il  n'est 
donc  pas  flottable.  Sa  couleur  est  un  peu  jaunâtre,  avec  tendance  au  rouge 
dans  les  marbrures  et  veiné.  Il  est  donc  marbré  et  veiné.  Il  peut  se  polii'. 
En  agissant  sur  les  résines  interposées  entre  les  fibres  on  peut  lui  don- 
ner de  belles  teintes,  par  des  réactifs  dont  -quelques-uns  prolongeraient 
sa  durée  et  le  mettraient  aussi  à  l'abri  de  certaines  larves. 
C'est  donc  un  très  beau  bois  d'ébénislerie. 

Pour  le  moment,  on  n'en  obtient  qu'un  très  lx)n  charbon  :  brillant 
comme  de  la  houille,  sonore  et  lourd,  de  0,575  à  0,580  de  densité. 

Dans  les  conditions  actuelles  d'existence  des  Chleuhs  il  constitue  pour 
eux  une  plante  des  plus  utiles,  non  seulement  parce  qu'il  accepte  les  par- 
ties stériles  et  inutilisables,  mais  aussi  par  les  produits  qu'ils  en  tirent  :  le 
chameau  s'accommode  de  ses  brindilles,  la  chèvre  de  ses  feuilles  et  de  son 
fruit,  le  mouton  de  son  fruit  et  la  vache  est  très  friande  de  son  fruit  séché, 
amsi  que  du  tourteau  provenant  de  l'extraction  de  l'huile  des  amandes; 
elle  accepta  la  feuille  comme  fourrage  quand  le  chaume  et  la  paille  font 
défaut. 

L'écorce  de  l'arganier  ainsi  que  le  fruit  contiennent  des  quantités  Im- 
portantes d'acides  gallique,  gallo-tannique  et  homologues  accompagnés  de 
diverses  résines  et  gommes. 

Son  fruit  est  indihiscent  et  sans  pédoncule;  mûr,  il  a  une  légère  odeur 
ne  fruit;  il  est  jaune  et  ressemble  un  peu  à  la  nèfle  du  Japon. 

Il  se  compose  d'une  enveloppe  mince,  contenant  du  jus,  dans  laquelle 
se  trouvent  des  fibres  qui  la  relient  à  une  deuxième  qui  enveloppe  le  noyau; 
ces  fibres  forment  faisceaux  en  face  des  sutures  qui  divisent  le  noyau  en 
2  ou  3  .parties.  Dans  les  3  '4  des  fruits  environ,  il  n'y  a  que  deux  parties, 
IP  reste  en  a  trois.  Ces  noyaux  contiennent,  en  général,  deux  amandes 
minuscules.  Ceux  à  trois  parties  n'en  ont  qu'une  tout  aussi  petite.  Cepen- 
dant, on  en  trouve  quelquefois  qui  en  ont  deux,  comme  ceriains  noyaux 
a  deux  parties  n'ont  quelquefois  qu'une  seule  amande. 

La  drupe  juteuse  du  fruit  mûr  a  un  goût  sucré,  fortement  astringent 
et  amer,  avec  un  arrière-goût  un  peu  écœurant  et  nauséabond. 


—  374  — 

L'amande  est  amère. 

De  la  drupe  on  peut  €n  extraire,  par  pression  lente  et  énergique,  envi- 
ron 56  %  du  poids  total  du  fruit  d'un  jus  jaune  très  sucré  pesant  14",  avec 
quantité  appréciable  d'amylodextrines  non  saccharifiées. 

Ce  jus  contient  des  quantités  importantes  d'acides  galliques,  gallo- 
tanniques  et  homologues;  remis  avec  une  partie  de  sa  pulpe  il  fermente 
dès  2'i  heures  à  une  température  moyenne. 

Sous  l'action  des  alcalis  ce  jus  passe  au  rouge  foncé;  certains  sels  de 
fer  le  virent  au  violet  noir;  l'acide  chlorydrique  le  décolore.  Même  avec  du 
jus  fortement  dilué,  un  sel  de  soude  caustique  fait  à  ce  moment  prendre 
^'ensemble  en  gélatine  ou  empois  sans  consistance,  mais  cela  en  présence 
de  sels  de  fer.  Il  n'y  a  pas  d'amidon. 

Le  résidu  de  la  première  pression  divisé  et  malaxé  dans  l'eau  tiède 
donne  encore  par  pression  lente  et  forte,  après  12  heures  de  macération, 
la  même  quantité  d'un  jus  jaune  pesant  4°  1/2. 

Ce  nouveau  résidu  remalaxé,  broyé,  donne  encore  une  quantité  sem- 
blable de  jus  à  un  degré  après  12  heures  de  macération. 

Le  résidu,  à  ce  moment,  n'est  plus  que  8,8  %  du  poids  total  des  fruits 
et  11,58  %  du  poids  total  de  la  drupe  employée. 

L'odeur  écœurante  et  nauséabonde  s'accentue  dans  le  résidu  dès  la 
première  pression. 

En  soumettant  ce  résidu  épuisé  par  l'eau  à  l'action  des  lessives  causti- 
ques, potassiques  froides,  on  trouve  qu'il  abandonne  15  %  de  son  poids  de 
résines.  Le  liquide  qui  en  provient  par  pression  lente  et  forte  est  rouge 
intense  et  opaque. 

Il  n'y  a  plus  d'odeur  nauséabonde  dans  le  résidu  non  dissous. 

Les  acides  minéraux  forts  décolorent  la  solution  noire  en  décomposant 
les  savons  de  résines  formés,  puisque  la  lessive  avait  baissé  de  titre  d'une 
quantité  équivalente  au  poids  dissous;  il  y  avait  eu  saponification. 

La  solution  acidifiée  jusqu'à  décoloration  se  dédouble;  des  résines 
flottent  en  grumeaux,  d'autres  se  déposicnt  sous  la  même  forme. 

Le  résidu  de  celte  opération  traité  à  chaud  jusqu'à  l'ébullition  dans  la 
lessive  potassique  forte  abandonne  encore  47  %  de  son  poids. 

Le  liquide  exprimé  par  pression  est  fortement  coloré  en  rouge  noir. 

Le  résidu  divisé  et  malaxé  dans  la  même  lessive  dédoublée  au  1/3 
de  son  titre,  maintenu  à  l'ébullition  jusqu'à  évaporation  des  2/3  du  liquide, 
est  abandonné  12  heures  au  repos. 

Passé  ce  temps,  on  retire  par  pression  un  liquide  très  foncé  qui  a 
absorbé  25  %  du  résidu  traité. 

A  chaque  extraction  la  quantité  d'acide  nécessaire  à  la  décoloratoin  a 
augmenté;  la  seconde  en  demande  le  double  de  la  première  et  la  troisième 
le  quadruple. 

Dès  la  première  opération  par  les  lessives  potassiques  la  matière  agglu- 
tinante et  poisseuse  qui  se  trouve  immédiatement  sous  la  jieau  du  fruit  et 
dans  la  drvipe  apparaît  sur  les  bords  du  gâteau  on  quantités  appréciables, 
8  à  10  %  du  poids  primitif  soumis.  Elle  est,  à  ce  moment,  incolore,  trans- 
parente, non  agglutinante,  filante.  Elle  peut  s'étirer  en  fils  très  ténus  et 
très  longs  sans  se  rompre.  Elle  est  fluide.  On  peut  la  solidifier  en  une  masse 
l)lanchâtro  d'une  élasticité  semblable  au  caoutchouc,  au  moyen  de  réactions 
appropriées. 


—  375  — 

Toutes  les  extractions  qui  précèdent  contiennent  divers  acides  galli- 
ques  et  homologues  que  tos  sels  de  fer  révèlent. 

Après  cette  extraction,  le  résidu  représente  20  "„  du  poids  primitif, 
finement  divisé,  mis  dans  du  benzène,  fortement  agité  et  macéré  à  froid 
pendant  12  heures,  il  abandonne  75  à  80  %  de  son  poids  de  gomme  qui  colo- 
rent le  liquide  en  jaune  de  chrome.  La  lessive  potassique  fait  passer  ce 
jaune  au  rouge. 

En  évaporant  le  benzène  on  obtient  :  d'un  côté  une  poix  rouge  foncé 
fortement  agglutinante,  résistante  aux  savons  et  aux  alcalis;  de  l'autre, 
20  à  25  %  de  résidu  cotonneux  et  poussiéreux,  un  peu  coloré  par  des  tra- 
ces de  la  matière  colorante. 

La  solution  benzénique  jaune  soumise  aux  acides  minéraux  ne  change 
pas  de  couleur.  L'acide  chlorydrique  lui-même  n'a  plus  d'action. 

Le  résidu  débarrassé  du  benzène  soumis  à  l'action  d'une  lessive  potas- 
sique la  colore  en  rouge  intense  que  les  acides  forts  (azotique  fumant  et 
sulfurique)  ne  peuvent  ramener  qu'au  jaune  de  chrome. 

L'acide  chlorydrique  lui-même  qui  décolorait  la  plupart  des  solu- 
tions précédentes  n'a  plus  d'action  sur  celte  liqueur. 

Les  sels  de  fer  la  rendent  seulement  opaque  sans  lui  faire  perdre  la 
couleur  jaune. 

Seuls  les  sels  de  plomb  décolorent  la  liqueur  alcaline  étendue  d'eau. 
Ils  donnent  un  précipité  abondant. 

Repris  encore  par  de  la  lessive  potassique,  le  résidu  qui  ne  repré- 
sente plus  que  10  %  de  son  poids  primitif  la  colore  encore  en  rouge  in- 
tense. 

De  tout  cela  il  résulte  que  les  fruits  de  l'arganier,  mûrs  mais  non 
sèches,  contiennent  dans  leur  drupe  : 

1°  Des  composés  tanniques  en  grande  quantité  engagés  dans  de  com- 
plexes combinaisons  avec  des  glucoses,  des  résines,  etc.; 

2°  Des  composés  colorants  résistant  aux  alcalis; 

3°  Des  composés  colorants  résistant  aux  alcalis  et  aux  acfdes; 

4"  Une  poix  transformable  en  matière  élastique; 

5°  Des  quantités  fort  importantes  de  glucoses  et  autres  sucres,  capa- 
bles de  fermenter  et  de  donner  de  l'alcool. 

Les  expériences  suivantes  faites  sur  la  drupe  des  fruits  séchés  ont  aussi 
donné  des  indications  intéressantes. 

D'abord  la  drupe  du  fruit  séché  représente  à  peu  près  16  1/2  %  du 
poids  des  fruits  complets  à  maturité.  Elle  est  rouge  foncé  et  presque  trans- 
parente dans  ceux  de  maturité  complète;  elle  a  un  goût  sucré,  mais  plus 
astringent  et  amer  que  celui  des  fruits  mûrs  verts;  de  plus,  la  pellicule 
qu'on  ne  peut  détacher  des  noyaux  des  fruits  mûrs  suit  la  drupe  au  dé- 
noyautage des  fruits  séchés. 

Les  épreuves  ci-dessous  ont  porté  sur  une  quantité  de  drupe  de  fruits 
Bêchés  à  peu  près  équivalente  à  celle  que  donneraient  les  fruits  non  séchés 
soumis  aux  expériences  précédentes. 

Cette  quantité  de  drupe  sèche  divisée  en  petits  fragments  dans  de  l'eau 
tiède  a  été  abandonnée  au  repos  pendant  12  heures;  l'eau  ajoutée  représen- 
tant à  peu  près  celle  que  les  fruits  avaient  perdu  au  séchage. 

Au  premier  malaxage,  l'ensemble  prend  une  odeur  agréable  de  pom- 
mes cuites,  de  goût  toujours  astringent  et  amer,  mais  pas  nauséalwnd. 

Passé  12  heures,  en  soumettant  le  mélange  à  une  pression  lente,  mais 


—  376  — 

énergique,  on  en  extrait  116  %  de  jus  rouge  foncé  titrant  11°  3;  la  drupe 
perd  1/3  de  son  poids  et  l'odeur  nauséabonde  réapparaît  dans  le  résidu 
tout  aussi  écœurante  que  dans  celui  des  drupes  vertes. 

Le  résidu  représentant  les  2  3  finement  divisé  mis  dans  3  fois  son  ix)id3 
d'eau  chauffée  jusqu'à  l'ébullitiion  lui  abandonne,  après  malaxage  et  douze 
heures  de  macération,  22  1/2%  de  son  poids.  L'ensemble,  soumis  à  une 
pression  lente  et  énergique  donne  un  jus  coloré  et  pesant  1°  1  '2. 

L'odeur  nauséalx>nde  persiste  dans  le  résidu  et  la  matière  filante  appa- 
raît sur  les  lx)rds  du  gâteau  où  elle  a  été  poussée  par  la  pression. 

Ce  gâteau,  émietté  et  mis  à  macérer  à  froid  donne  dans  5  fois  son 
pids  de  lessive  pptassique  forte,  lui  abandonne,  après  malaxage  et  12  heu- 
res de  repos,  environ  15  %  de  résines. 

La  solution  exprimée  par  pression  lente  et  forte  est  rouge-noir  très 
foncé. 

Le  nouveau  résiidu  finement  divisé  est  chauffé  jusqu'à  l'ébullition  dans 
6  fois  son  poids  de  lessive  semblable.  Après  malaxage  et  repos  de  douze 
heures,  il  abandonne  53  %  de  résines;  le  liquide  obtenu  par  pression  lente 
et  forte  est  très  foncé  en  couleur,  comme  le  précédent. 

Ce  dernier  résidu  bien  divisé  est  jeté  dans  une  lessive  dédoublée  au 
1/3.  Après  malaxage,  en  soumettant  le  tout  à  l'ébullition  jusqu'au  retour 
de  la  lessive  au  titre  primitif,  ce  résidu  abandonne,  par  pression,  encore 
33  %  de  résines. 

La  solution  exprimée  est  très  foncée.  De  même  que  dans  les  expérien- 
ces sur  la  drupe  des  fruits  non  séchés,  l'odeur  nauséalionde  a  disparu  à  la 
première  action  des  lessives. 

Les  acides  forts,  en  décolorant  également  les  solutions  par  précipita- 
tion des  résines.  Mais  il  convient  de  faire  remarquer  que  les  liqueurs 
provenant  de  la  drupe  des  fruits  séchés  en  exigent  le  double  de  la  qiiantité 
nécessaire  à  la  décoloration  des  liqueurs  semblables  provenant  de  fruits 
non  séchés.  Il  y  a  donc  eu  résinification  pendant  la  dessication  et  diminu- 
tion des  glucoses  et  matières  sucrées. 

Le  dernier  résidu  finement  divisé  et  agité  à  froid  dans  7  fois  son  poids 
de  benzène  le  colore  en  un  beau  jaune  de  chrome  en  lui  abandonnant 
70  %  de  son  poids. 

Cette  solution  benzénique  jaune  chrome  ne  se  décolore  pas  par  l'action 
des  acides  minéraux  mixtes  qui  atteignent  le  Iwnzène,  pas  plus  que  par 
l'acide  chlorydrique. 

La  lessive  potassique  ramène  la  couleur  au  rouge;  les  sels  de  fer  ren- 
dent opaque  la  solution.  Seuls  les  sels  de  plomb  agissent. 

La  poix  rouge  foncé  qui  reste  après  expulsion  du  benzène  agglutine 
fortement;  à  un  feu  modéré,  eile  se  lx)ursoufle  et  se  décomjjoso  en  donnant 
d'abondantes  fumées  blanches  lourdes. 

Le  résidu  non  dissous  représente  2  1/2  %. 

Il  est  cotonneux  et  poussiéreux  avec  traces  de  la  pellicule  du  noyau; 
l'évaporation  du  benzène  éclaircit  la  teinte. 

Ce  résidu  cotonneux  repris  avec  de  la  lessive  caustique  de  ix)tasse  la 
colore  encore  en  rouge.  Mais  aucun  dos  acides  forts  précédents  ne  peut 
produire  sa  couleur  au  delà  du  jaune  de  chrome.  Cette  solution  est  insen- 
sible aux  sels  de  fer,  mais  est  décolorée  par  ceux  de  plomb. 

On  se  trouve  donc,  dans  tx>utes  ces  expériences,  en  présence  des  dérivés 
boiizéniques  dépassant  les  phénols  et  homologues. 


—  377  — 

Le  jus  sucré  extrait  par  l'eau  de  la  drupe  séchée,  mis  à  macérer  avec 
une  partie  a  commencé  à  fermenter  en  24  heures  à  une  température  con- 
venable. 

Ces  expériences  comparatives  démontrent  que  la  teneur  en  sucro  du 
fruit  a  diminué  pendant  le  séchage  malgré  la  saccharification,  qui  s'est 
opérée  pendant  ce  temps,  des  traces  d'amylo-dextrines. 

On  n'en  retrouve  pas,  en  effet,  dans  le  jus  extrait  des  fruits  séchés. 

La  teneur  en  acides  tanniques,  gallo-tanniques  et  homologues  a  aug- 
menté, de  même  que  celles  des  résines  et  des  principes  colorants  qui  en 
dérivent.  Seule,  la  gomme  agglutinante  n'a  pas  varié. 

Passant  maintenant  aux  amandes  minuscules  que  contiennent  les 
noyaux  des  fruits,  on  constate  qu'elles  sont  composées  de  diverses  albumi- 
nes d'un  goût  très  amer  et  astringent.  Ce  goût  persiste  dans  le  tourteau 
après  extraction  de  l'huile  de  ces  amandes. 

Il  s'atténue  par  lavages  dans  le  résidu  qui  se  dissout  dans  l'eau  qu'il 
émultionne  en  lui  donnant  une  apparence  laiteuse. 

Il  en  absorbe  des  quantités  importantes  que  des  pressions  énergiques 
ne  peuvent  lui  faire  rendre.  Son  émulsion  fortement  diluée  est  décompo- 
sée par  la  lumière  qui  occasionne  une  précipitation  des  molécules  d'albu- 
mines en  colorant  les  surfaces  en  rouge,  même  à  l'abri  de  l'air.  Le  centre 
restant  blanc. 

Les  molécules  blanches  étendues  à  l'air  se  colorent  en  rouge  clair  à  la 
lumière  diffuse  de  la  nuit;  la  lumière  du  jour  les  fait  passer  au  rou"-e 
noir.  ° 

Il  y  a  donc  un  composé  henzénique  dans  les  albumines  complexes  de 
l'amande  du  noyau  de  l'arganier. 

L'arganier,  en  peuplements  sous  forme  de  bosquets,  ne  donne  guère 
plus  de  50  à  60  kilogr.  de  fruits  mûrs  par  pied,  dont  on  ne  peut  extraire 
guère  plus  de  1/2  à  6  10  de  kilogr.  d'huile  des  amandes  du  novau.  Ce  n'est 
donc  pas  du  tout  une  plante  oléifère. 

L'arganier  isolé  donne  évidemment  une  fructification  un  peu  pilus 
abondante. 

La  production  est  bisannuelle,  mais  concorde  généralement  avec  les 
années  sans  pluies,  de  grandes  sécheresses.  Les  terribles  famines  qui  ac- 
compagnaient encore  dernièrement  ces  mauvaise  années  sont  peut  être  la 
cause  initiale  de  l'utilisation  de  l'amande  du  noyau  pour  l'extraction  de 
l'huile.  Il  permet  aux  hommes  et  aux  ruminanfs,  pendant  ces  périodes, 
de  ne  pas  périr  d'inanition. 

Cent  kilogrammes  de  fruits  mûrs  donnent  de  46  à  46  14  %  de  fruits 
secs,  16  à  16  12%  de  drupe  sèche,  24  1/2  à  24  3  4  %  de  noyaux,  2,70  à 
2  3/4%  d'amandes. 

Les  femmes  chleuhs  extraient  en  huile  1,04  à  1,10%  du  poids  non 
séché;  soit  2  1  4  à  2  1/2  %  du  jwids  en  sec;  4,18  à  4  1/2  %  du  poids  des 
noyaux  et  amandes. 

Elles  laissent  dans  le  tourteau  1  à  1  1;2  %  du  poids  des  amandes  traitées 
en  huile,  soit  1  5000  (un  cinq  millième)  du  poids  en  noyaux.  On  ne  fait  pas 
mieux  industriellement. 

Le  tourteau  représente  7  1/4  à  7  1/2  %  du  poids  vert,  v  compris  le  ?• 
de  son  poids  d'eau  qu'il  a  absorbé. 

Il  se  réduit  ainsi  réellement  à  6  14,  6  1/2  %. 

Le  dépulpage  de  100  kilogr.  de  fruits  secs,  le  concassage  des  noyaux 


—  378  — 

qui  en  proviennent  ainsi  que  le  triage  des  amandes  exigent  de  14  à  16  heu- 
res, malgré  la  dextérité  de  la  femme  chleuh.  Le  broyage  des  amandes, 
l'extraction  de  l'huile  et  la  formation  du  tourteau  en  demandent  encore 
6  ou  7. 

Cette  extraction  est  faite  par  des  méthodes  empiriques  qui  sont  fort 
rationnelles  puisqu'elles  se  basent  sur  des  réactions  que  les  expériences 
confirment. 

La  femme  chleuh  extrait  l'huile  sans  presse  et  la  plus  forte  pression 
ne  peut  en  retirer  du  tourteau  quelle  abandonne. 

Ces  expériences  ont  été  faites  sur  des  fruits  tout  venant  des  arganiera 
des  environs  de  Mogador.  Mais  d'autres  faites  antérieurement  sur  des 
fruits  provenant  des  Ida  ou  Guelloul  avaient  indiqué  1,50  à  1,60  %  du 
poids  vert  comme  teneur  en  huile.  INlais  il  devait  s'agir  là  de  fruits  choisis 
et  triés  par  l'indigène  qui  les  avait  apportés. 

Cette  huile  d'argan  ne  plaît  guère  qu'aux  chleuhs;  ils  la  préfèrent  à 
l'huile  d'olive  de  leur  fabrication. 

Il  est  vrai  qu'ils  la  préparent  très  mal.  Le  goût  des  Européens  ne  s'en 
accommode  pas  plus,  du  reste,  que  de  son  huile  d'argan  à  cause  de  son 
odeur  acre  et  empyreumatique. 

Cette  odeur  provient  d'un  principe  volatil  qui  s'évapore  avec  le  temps. 
Mais,  à  ce  moment,  l'huile  est  rance.  Du  reste,  elle  rancit  très  vite  si  on 
ne  prend  pas  certaines  précautions. 

La  désodorisation  de  l'huile  d'argan  est  très  facile;  elle  est  alors  comes- 
tible, presque  sans  autre  goût  que  celui  de  graisse  si  on  a  trop  chauffé. 

Mais  ainsi  traitée  à  chaud,  elle  rancit  encore  plus  vite;  on  ne  doit 
donc  la  désodoriser  par  ce  procédé  qu'au  moment  de  l'emploi. 

Elle  est  saponifiable.  Les  expériences  qui  précèdent  explique  pourquoi 
la  belle  couleur  rouge  persiste  dans  le  savon  ix)tassique. 

Les  fruits  séchés  peuvent  se  conserver  longtemps  dans  un  endroit  sec. 
Avec  le  tourteau,  ils  constituent  une  nourriture  excellente  pour  les  rumi- 
nants qu'ils  font  engraisser  très  vite. 

Ce  qui  s'explique  par  le  fait  que  les  sucs  pancréatiques  des  animaux 
ont  la  même  action  que  les  enzymes  sur  les  composants  de  la  drupe  et  du 
tourteau.  Pourtant,  certain  composé  benzénique  qui  se  trouve  dans  ces 
aliments  doit  résister  et  s'évacuer  par  les  voies  anales. 

Les  contrées  qui  produisent  de  l'huile  d'argan  en  quantité  excédant 
leurs  besoins  sont  :  en  venant  du  Sud,  les  Aïtdba  Amiran,  les  Ait  Ouadrin, 
les  Ait  Baha,  Illeln,  les  Mentaga  dans  le  Ras  el  Oued  (Haut  Sous),  les 
Messguina,  les  Ida  ou  Zemzem,  les  Ida  ou  Zelten,  les  Kenafa,  Ida  ou 
Issarn  et  l'Héroula;  le  Drâ,  El  Hanchen  et  El  Hadj  en  vendent  un  peu, 
l'olivier  complétant  leur  besoin  en  huile. 

Comme  les  ruminants  absorbent  les  fruits  même  verts,  et  transportent 
de  ce  fait  une  grande  quantité  de  noyaux  à  la  ferme  ou  au  douar,  des 
règles  fort  précises  régissent  la  fructification  de  l'arganier  et  sa  récolle;  au 
commencement  d'avril  les  caïds  donnent  l'ordre  aux  particuliers  d'enclore 
les  bosquets  d'arganier  qui  leur  appartiennent.  Ceux-ci  effectuent  ce  travail 
en  utilisant  les  branches  de  l'arbre  qui  sont  fort  épineuses. 

Ces  enclos  sont  appelés  «  .Agoudels  »  par  les  Chleubs;  le  propriétaire, 
seul,  a  le  droit  d'y  parquer  ses  bestiaux. 

Les  Ixisqucis  d'arganiers  des  biens  collectifs  de  la  tribu  ou  de  U 
fraction  restent  ouverts  au  parcours.  «  Moucha  »  est  leur  nom  cheulh 


i 


—  379  — 


L'ouverture  des  «  A"t>iiHpIc  „  m,  i;i,„, 
/caïds  que  couvan\vu}MT  Parcours  n'est  autorisée  par  les 

s'approvisionne  à  ce  ks  au  ?nr  ^t  '         '"  ''*  "'"=  ^^  ^"""^^  ''heulh 

.^^  et  aus:.rrs:;x:  rpe^:x;:t^"^  -  '-^^  --  ^ 

champ  """"''  *"^*  ^^^"^  ^^  ^'•^"^'-'•t  ^^  l'éP-da,e  du  crottin  au 

rP.fp^nl  ^'^'f"^  "^^  prévoyance  de  la  femme  chleuh.  Elle  n'est  nas  ^âtée 

vemfnr  """■'"  "'  '"""""  "  "  *'™"'  '  "^'"^  inlassablement  ces  nxou- 

150.000  kilogr.,  non  compris  les  quantités  qui  sont  livrées  vers  Te  lud 

pourrrcT^^Llntl^vr  '''''  V'''''  ^^^^^^  -^-^""^  -'^is 
charlj.   ^  *'''"'''  """  '"^'"^"^^  utilisation  que  la  fabrication  du 


SUR  LA  COMPOSITION  CHIMIQUE 

DE  DEUX  GRAINES  DE  PALMIERS 

DE  MADAGASCAR 

par  M.  G.  Glot  (1). 


Les  deux  palmiers  dont  nous  avons  analysé  les  graines  appartiennent 
à  l'Ouest  de  Madagascar. 

L'un,  le  Stranamira,  est  VHyphaene  Shatan,  qui  se  trouve  dans  tout  le 
bassin  sédimentaire,  ne  disparaissant  que  vers  l'extrême  Sud.  L'autre,  le 
Dimaka,  est  le  Borassus  madagascariensis,  commun  surtout  dans  les  plai- 
nes alluvionnaires  et  fertiles  des  bords  des  rivières. 

L'échantillon  de  Diniaka  que  nous  avons  étudié  se  présentait  sous 
forme  de  fragments  de  graines  à  cassure  blanche  et  à  arêtes  vives.  La 
dureté  de  l'albumen  rappelle  celle  du  corozo. 

Les  graines  de  satranamira,  de  dimensions  plus  petites  que  celles  de 
dimaka,  joignent  à  la  dureté  de  l'ivoire  végétal  une  élasticité  très  grande, 
qui  leur  permet  de  subir  l'action  d'un  choc  violent  sans  se  briser. 

Il  était  intéressant,  dans  l'analyse  de  ces  graines  à  albumen  corné,  de 
déterminer  la  teneur  en  matières  grasses,  et,  d'autre  part,  d'étudier  les 
produits  d'hydrolyse  des  «  celluloses  ». 

Au  sujet  de  ces  «  celluloses  »,  rappelons  que  MM.  Bourquelot  et  Hb- 
nissEY  ont  démontré  que  les  hydrates  de  carbone  de  réscrs'o  des  graines  à 
albumen  corné  n'ont  généralement  pas  la  constitution  de  la  cellulose,  mais 
sont  plutôt  des  produits  de  condensation,  avec  perte  d'eau,  du  mannose  OU 
du  galactose. 

Toutefois,  alors  que,  pour  certaines  graines  à  albumen  corné,  il  est 
passible  d'extraire  la  «  cellulose  »  et  de  la  purifier  avant  hydrolyse,  ou  bien 
encore  d'hydrolyser  quantitativement  la  «  cellulose  »  brute  obtenue  à 
partir  de  la  graine,  il  n'a  pas  été  do  même  dans  le  cas  actuel,  où  l'insolu- 
bilité des  hydrates  de  carbone  dans  les  réactifs  empêchait  leur  purification, 


U)  iUciie  Aoricole  cl   Vclrrinaiic  de  Mndr.oasrar  et  Dôpfndancrs. 


—  381  — 


on  même  temps  quo  leur  Irùs  grande  résistance  h  l'action  des  acides  ne 
perniellail  pas  un<3  solubilisatian  complète.  Nous  avons  donc  été  amenés  à 
opérer  par  un  moyen  détourné.  "'"«-ueb  a 

Dans  une  preinière  série  d'expériences,  nous  avons  soumis  les  ccllu- 
oses  brutes  a  1  hydrolyse  dans  des  conditions  diverses,  en  cherchant  à  dé- 
termmer  le  mode  opératoire  le  meilleur  pour  obtenir  une  transformation 

ropéraïon  '^"'  '"""^°"  ''''^"''  "^^  '^'^"''"'^  ^''  P''"^"'''  '"'^^""^"^  ^^ 
Dans  une  deuxième  série,  nous  avons  soumis  un  poids  déterminé  de 
cellulose  a  1  hydrolyse,  en  recueillant  et  analysant  la  liqueur  des  sucres 
On  recommence  o  traitement  sur  le  résidu  de  la  première  opération,  et  si 
ion  trouve  dans  la  liqueur  les  mêmes  corps  dans  le  même  rapport,  on  pkit 
en  conclure  que  la  cellulose  étudiée  est  homogène.  Le  rapport  des  produits 
contenus  dans  les  solutions  représente  bien  alors  celui  des  constituants 

Lest  ainsi  que  l'on  constate  que  la  cellulose  de  borassus  donne' du 
mannose  et  du  glucose  dans  le  rapport  de  1  molécule  de  mannose  pour 
0,2o  molécule  de  glucose,  et  celle  d^/r>,pkœne  les  mêmes  corps  dans  un  rap- 
port différent  de  1  molécule  de  mannose  pour  0.39  molécule  de  glucose 
Voici  maintenant  l'exposé  et  les  résultats  de  nos  expériences. 
Préparaiion  des  échantillons.  -  Seule,  l'action  de  la  râpe,  qui  trans- 
forme les  albumens  en  longues  frisures  translucides  et  élastiques,  de  1  à 
.  mm.  d  épaisseur,  permet  d'obtenir  un  échantillon  propre  à  l'analyse. 

Analyse.  -  Le  dosage  des  matières  grasses  s'effectue  par  traitement  à 
lé^er  dune  forte  prise  d'essai,  ceci  aussi  bien  pour  obtenir  une  précision 
suffisante  que  pour  se  procurer  assez  d'huile  à  analyser.  Le  résidu  de  l'eac- 
traction  séché  dans  l'étuve  à  vide  représente  la  prise  primitive,  moins  l'hu- 
niidite  et  l'huile.  On  obtient  ainsi  l'humidité  par  différence  sans  avoir  à 
chauffer  longuement  la  graine,  ce  qui,  dans  certains  cas,  peut  modifier  la 
composition  du  produit.  Par  évaporation,  l'éther  abandonne  l'huile 

Sur  le  résidu  dégraissé  sec,  on  détermine  par  calcination  les  cendres 
solubles  et  insolubles  dans  l'eau. 

t.-  ,^f  ,!"''^'^''^^  ^°*^^^  ^°"*  déterminées  par  dosage  de  l'azote  (méthode 
Kjeldhal)  contenu  dans  l'échantillon  primitif  et  multipliant  par  6  25 

Nous  nous  sommes  assuré  d'autre  part  qu'un  dosage  d'azote  effectué 
sur  a  portion  dégraissée  sèche  donnait  les  mêmes  résultats,  c'est-à-dire 
que  1  huile  ne  contenait  pas  de  matières  azotées  et  n'était  pas  souillée  par 
des  albuminoïdes. 

L'échantillon  ne  contenant  pas  de  principe  solubles  à  l'eau,  la  difïé- 
lence  a  100  est  considérée  comme  cellulose. 

Nous  avons  ainsi  obtenu  pour  nos  deux  graines,  pour  100  • 

Borassus  Hypheene 


Humidité 10,25 

Matières  grasses o,5i 

Matières  azotées 4^84 

Cendres  solubles i  ,20 

Cendres  insolubles 0,54 

Cellulose 82,66 

Total 100,00 


12,10 
8,08 
5,95 
1,01 
1,38 
71,48 

100,00 


—  382  — 

UuUcs.  —  Oii  remarqueru  iuiméciiatement  la  grande  dificreiico  que- 
présentent  les  deux  graines  au  point  de  vue  de  leur  teneur  en  huilu.  La 
faible  quantité  do'  matières  grasses  (0,514  %)  abandoiuiée  par  l'extrait 
éthéré  du  Uorasaus  se  présente  suus  forme  d'une  pellicule  élastique  colorée 
en  rouge  et  d'aspect  homogène. 

L'extrait  à:hyijka:iie,  au  contraire,  laisse  une  huilef.plus  abondante 
(S,0'/51  /o),  jaune  pâle,  qui  est  tout  d'abord  liquide,  mais,  après  quelque 
temps  à  20"  ne  tarde  pas  à  se  solidifier  en  partie  pour  donner  un  mélange 
de  consistance  butyreuse  dont  l'odeur  rappelle  celle  de  l'huile  de  palme. 

Cette  huile  a  pour  indice  d'iode  21,9  et  pour  indice  de  saponification 
245,3.  Ces  valeurs  se  rapprochent  aiîsez,  pour  l'indice  d'iode,  des  huiles  de 
palmiste  (13  à  14  et  davantage)  et  de  coco  (8  à  9). 

Pour  l'indice  de  saponification,  la  concordance  est  encore  plus  grande  : 
palmiste  242  à  250  et  coco  246  à  260. 

Celluloses.  —  Nous  avons  cherché  à  déterminer  quels  sont  les  sucres 
que  ces  produits  donnent  par  l'hydrolyse.  Nos  expériences  ont  porte  sur 
la  poudre  de  graines  dégraissée  à  l'éther  et  séchée. 

Dans  toutes  les  opérations,  un  poids  déterminé  de  poudre  est  traité  à 
l'autoclave  pendant  un  temps  connu,  avec  un  volume  de  solution  d'acide 
suifunque  dilué.  Après  refroidissement,  le  mélange  traité  est  filtré  pour 
séparer  la  cellulose  qui  n'a  pas  réagi,  puis,  on  neutralise  l'acide  sulfurique 
par  du  carbonate  de  calcium  à  l'ébuUition,  on  décolore  au  noir  animal  et 
on  filtre  la  liqueur.  On  lave  à  l'eau  chaude  le  précipité  de  sulfate  de  chaux 
avec  l'excès  de  calcaire  et  le  noir,  et  on  ajoute  l'eau  de  lavage  à  la  liqueur 
filtrée.  Les  filtrats  rassemblés  sont  conctMitrés  au  bain-marie,  puis  traités 
par  l'alcool,  qui  précipite  une  petite  quantité  de  sulfate  de  chaux;  on  filtre, 
on  évapore  l'alcool  et  on  porte  à  un  volume  déterminé. 

Il  ne  reste'  plus  qu'à  analyser  cette  liqueur. 

Dans  une  première  série  d'expériences  dont  nous  ne  retenons  que  les 
conclusions,  nous  avons  hydrolyse  la  cellulose  de  borassus  par  l'acide  sul- 
furique dilué,  en  faisant  varier  la  concentration  et  le  volume  de  l'acide,  la 
durée  et  la  température  de  chauffage.  Les  conditions  les  meilleures  sont 
celles  pour  lesquelles  la  solution  présente  le  moins  de  coloration  et  de  car- 
bonisation :  acide  normal  ou  double  normal,  chauffage  pendant  une  à  deux 
heures  à  liO  ou  120°. 

Pour  des  concentrations  plus  grandes  ou  une  température  plus  élevée, 
on  trouve  dans  la  solution  des  sucres  une  assez  grande  quantité  de  matières 
organiques  ne  titrant  pas  comme  glucose. 

Pour  l'analyse  des  solutions  de  sucre,  après  avoir  constaté  la  présence 
du  mannose  (d'après  la  mannosehydrazone),  celle  du  glucose  par  transfor- 
mation en  acide  saccharique,  et  l'absence  de  lévulose  ou  de  galactose,  nous 
avons  essayé  d'une  séparation  par  la  méthode  de  Tanret. 

Celle-ci,  dans  les  conditions  présentes,  ne  donne  pas  de  résultats  cer- 
tains :  il  est  difficile  de  séparer  les  hydrazones  solubles  "de  la  masse  de 
mannosehydrazone  précipitée;  et  la  solution  de  glucose  que  l'on  obtient 
donne  fortement  la  réaction  de  Scliwanoff,  caractéristique  de  la  présence 
du  lévulose.  Il  y  a  donc  eu,  ainsi  que  l'avait  déjà  remarqué  Tanret,  isomé- 
risation  d'une  certaine  quantité  de  sucre  sous  l'action  de  la  phenylhy- 
drazine. 

Le  précipité  do  mannosehydrazone  donne  par  chauffage  prolongé  un 


383 


précipité  de  phenylglucosazono  caraclérisé  par  sa  forme  cristalline  et  son 
point  de  fusion  au  bloc  (224°  au  lieu  de  230°). 

La  liqueur  filtrée  de  mannosehydrazone  recristallisé  dans  l'eau  bouil- 
lante donne  comme  point  de  fusion  198°  —  199°. 

D'autre  part,  les  solutions  sucrées  ont  une  coloration  telle  que,  vu  leur 
faible  concentration,  la  détermination  du  pouvoir  rotatoire  ne  donne  pas 
de  résultats  acceptables. 

Nous  avons  seulement  dosé  les  sucres  totaux  par  la  méthode  G.  Ber- 
trand, et  le  mannose,  par  précipitation  du  mannose  hydrazone  en  liqueur 
acétique,  le  précipité  étant  recueilli  sur  creuset  de  Gooch. 

Le  glucose  est  déterminé  par  différence. 

Nous  avons  ainsi  trouvé  : 

Pour  la  «  cellulose  »  de  graine  de  Dorassus  : 


Poids  de  la  prise 30  gr. 

Sucres  totaux 13,550 

Mannose 10,91 

Glucose 2,64 

Mannose 

Rapport 4,13 

Glucose 
Pour  la  «  cellulose  »  de  graine  d'Hyphasne 

Poids  de  la  prise 10  gr. 

Sucres  totaux 3,435 

Mannose 2,470 

Glucose 0,965 

Mannose  „   „ 

Rapport 2,56 

Glucose 


Résidu 

Résidu 

3,14 

2,355 

2,539 

1,832 

0,601 

0,523 

4,20 


Résidu 
2,450 
1,762 
0,688 

2.58 


3,50 


Quant  à  la  teneur  en  matières  azotées  des  graines  de  ces  deux  espèces, 
elle  est  nécessairement  faible,  comme  le  montrent,  en  efïet,  les  analyses 
reproduites  plus  haut,  étant  donné  l'énorme  proportion  des  hydrates  de 
carbone.  Et  elle  est  sensiblement  la  même  dans  les  albumens  de  Borassibs 
et  â'Hyphœne,  qui,  en  définitive,  diffèrent  surtout  par  la-plus  grande  ri- 
chesse de  la  graine  d'Hyphsene  Shatan  en  substance  grasse,  et,  en  ce  qui 
concerne  la  «  cellulose  «,  par  une  plus  forte  prédominance  des  prodyils  de 
condensation  du  mannose  sur  ceux  du  glucose  dans  la  graine  de  Borassujs 
madagascariensis. 


L.E     'COCORICO" 

Par  J.   PIERAERTS 

conservateur  du  Musée  du  Congo  belge,  à  Tervueren  (Delgique) 


Sous  le  nom  de  «  Cocorico  »,  on  désigne,  au  Congo  belge  une 
variété  (ou  peut-être  même  des  variétés  distinctes)  de  Cilrullus  vulgaris, 
autrement  dit  pastèque  ou  melon  d'eau. 

Plusieurs  cucurbitacées  à  graines  grasses  sont  abondamment  répan- 
dues en  diverses  régions  du  Congo  belge.  L'extension  qu'y  prend  d'année 
en  année  leur  culture  est  attribuable  non  seulement  au  peu  d'exigence  de 
ces  plantes  sous  le  rapport  de  la  qualité  du  sol,  mais,  en  outre  et  surtout 
(car  l'indigène  est  chaud  partisan  de  la  théorie  du  moindre  effort  !)  parce 
que  leur  culture  ne  réclame  pas  de  travaux  d'entretien.  La  végétation  de 
ces  plantes  est,  en  effet,  tellement  rapide  et  vigoureuse  qu'elle  empêche  les 
mauvaises  herbes  de   l'envahir. 

En  son  intéressant  mémoire  sur  l'agriculture  indigène  dans  la  pro- 
vince orientale  du  Congo  belge,  M.  Tharin  (1)  relate  qu'en  octobre  1914  on 
comptait  plus  de  200  hectares  de  cucurbitacées  à  graines  oléagineuses 
parmi  les  seules  plantations  situées  le  long  de  la  route  de  Lokandu-Schuka. 

Il  importe  de  faire  remarquer  qu'au  Congo  belge  le  terme  «  Cocorico  » 
ne  possède  pas  une  signification  botanique  des  plus  précises.  C'est  ainsi 
que  dans  le  Haut-Ituri  (2)  on  réserve  le  nom  de  «  Cocorico  »  aux  graines 
d'une  variété  de  courge  ou  melon  appelée  «  maboke  »  ou  encore  «  N'du  » 
en  langue  Kilendu,  alors  que  dans  la  province  orientale  (3)  on  désigne 
sous  le  nom  de  «  Cocorico  »  une  variété  distincte  du  «  Maboke  »,  plus  lente 
à  mûrir  et  moins  oléagineuse  que  celle-ci. 

L'huile  sur  laquelle  ont  porté  nos  investigations  fut  préparée,  le 
25  avril  1914,  à  Yangambi  (district  de  Stanleyville)  au  moyen  de  la  mé- 
thode dite  arabisée,  qui  n'est,  somme  toute,  qu'une  variante  du  procédé 
indigène  décrit,  à  propos  de  l'huile  de  «  Sele  »  (4).  La  seule  différence  à 
mentionner  chez  les  deux  modus  operandi,  c'est  que,  dans  la  méthode 
arabisée  (du  moins  d'après  l'exposé  que  nous  en  reçilmes),  la  torréfaction 
suit  la  décortication. 

Tout  comme  l'huile  de  «  Sele  »,  au  moment  de  son  arrivée  au  labora- 
toire (février  1916),' l'huile  de   Cocorico  était  très  trouble   et  accusait  un 


(1)  BulIfiHn  agricole  du  Congo  belge,  t.  VI,  1915,  p.  147. 

(21  De  c.rpfif.  L'agriculture  inriiKèni'  dans  la  TL^gion  du   Haut-Iturl.  dans  le  Bulle- 
tin, miriiiile  (lu  Congo  belge,  t.  Vil,  1916,  p.  3. 
(3)  Loc.  cit. 
W  Voir  UiiH.,  février  1919. 


—  385  — 

abondant  dépôt.  Après  un  séjour  de  six  jours,  dans  un  local  dont  la  tempé- 
rature resta  voisine  de  10»,  la  quasi-totalité  du  magma  solide  repassa  en 
dissolution;  l'insoluble  restant  fut  alors  séparé  par  filtration.  L'huile  filtréo 
présentait  une  couleur  d'un  jaune  d'or  d'une  teinte  moins  accentuée   toute- 
fois que  celle  de  l'huile  d'olive  vierge.  Sa  saveur  était  douce  et  agréable 
quoique  à  arrière-goût  de  brûlé.  L'odeur  sut  generis,  très  peu  marquée' 
rappelait  celle  que  donne  l'herbe  fraîche,  quand  on   la  froisse 
Voici  le  résumé  de  nos  opérations   : 
A.  —  Huile. 

1°   Constantes  physiques  : 
Poids  spécifique   ISVlô" ..„,, 

Œ^^'i^f^^lr  f  ^l;?--"-  clansi^aùiooi-aKsolu-U)  ^V^V 

1.4710 

2*  Constantes  chimiques   : 
Indice  d'acide  (soit  en  acide  oléiiiue  1,50  %)  ,  nn 

Indice   de   saponiflcatiou.    ...  ,,i-V" 

Indice  d'iode '■'"•■^ 

Indice  Reictiert-Meissl.   .   .....'. ^'•^•■^ 

Glycérine i'3 

Acides   gras   insolubles+insaVoiVifiabiè.'.'.' ^/'/tof 

Insaponifiable ^■*;**  % 

Indice  de   saponincation  de   i'iiuiiè'  acétyiéè". '.'.'. Vmf 

Indice  réel  d'acétyle   (selon  Lewkowitsch)     :..::::.:::::;::;;  13'5 

3°  Essais  qualitatifs  : 

Essai  de  l'élaïdine ,, 

Masse  butyreuse 

d'un  jaune   orangé, 
Essai  de  rtiexabroniure  légèrement     brunâtre. 

Réaction    de    Baudouiv,        •" Négatif. 

Réaction   d'Halphen.    .         Négative. 

Réaction   de   Milliau-Beech'i ta  ^'^egative. 

Légère    réduction, 

coloratioa 
i'   Essai  de  siccativité  :  '^'""   '^''""   noirâtre. 

Ni  augmentation  de  poids,  ni  changement  de  consistance  ou  d'aspect 
après  un  mois  d  exposition  à  l'air,  en  couche  mince,  sur  lame  de  verre. 

B.    —  ACÏDtS    GRAS    INSOLUBLES    MÉLANGÉS. 

Point  de  fusion o-»-   ,„> 

Point  de  .solidiflcatiou   (li     ^^  ^   (2)    a  3G"7   (3) 

Réaction  de  Baudoin      ■ 33'2 

Réaction   d'Kalphen       Négative. 

Réaction  de  Milliau-Becciii ,^    Négative. 

Légère  réduction, 

coloration 

Essai  de  l'hexabromure  '^'""    '"'""    noirâtre. 

Indice  de  neutralisation.      Négatif. 

Imîtl  "î^'écul-^ire    moyen    correspondant.'  ■.■■■.':; B'^ 

indice  de  saponification                                     ^^'" 

ZtXaT''^'':'  "^oyen-corréspoiiàani.-:':;::::::::::::::         ^^ 

ProMorHon  aPPro-^imaVive  'd'acides'  'l'i'q'ui'dës:  ':••.:.':■: Vl'à 

InZ/riJ"  /PProj'^ative  d'acides  solides f ^  ^ 

ina  ce   de   saponification    des  acides    arptv:^^    *"  * 

Indice  réel  d'acétyle  (Lewifowusci!)    .....:.':.':;:::.';:::  ^i^'i 

C.  —  Acides  gras  liquides. 

Indice  de  réfraction  à  20'. 

Indice  d'iodé  .  1.4663 

125,8 

scellé'  ^"'  ^  ^°'"'"*=  '^''^"^'^  ^'  2  volumes  d'alcool  absolu;  opération  faite  en  tube 

(3    TpmS^^'^î"'''^  5^  r-'^'^"  commençante, 
i    r^niperature  de  fusion  complète. 
W  ha  tube  capillaire;  je  ne  dis  donc  pas  «  titre  • 


—  386  — 

En  appliquant  aux  acides  liquides  de  l'huile  de  «  Cocorico  »  les  procé- 
dés de  caractérisation  détaillés  lors  de  l'étude  de  l'huile  de  «  Sele  »,  nous 
avons  constaté  que  le  mélange  de  ces  acides  liquides  se  résumait  aux  seuls 
acides  oléique  et  linoléiquo  qui  existent  en  des  proportions  sensiblement 
les  mêmes  que  celles  indiquées  pour  l'huile  de  «  Sele  ». 

D.  —  Acides  cius  solides. 
Les  sels  insolubles  fournis  par  la  méthode  «  plomb-élher  »,  décomposés 
par  l'acido  chlorhydrique  laissèrent  des  acides  qui  furent  cristallisés  par 
deux  fois  dans  de  l'alcool  à  95°.  Ils  affectaient  une  masse  blanche,  cristal- 
line, formée  d'aiguilles  enchevêtrées. 

Leurs  constantes  étaient  les  suivantes  : 

Point  de  fusion  (tube  capillaii-e) 58'7  à  59* 

Point  de  solidification  (tube  capillaire) 57*4  à  57'1 

Indice  d'Iode 2.06 

Indice  de  saponification 230.4 

Faute  de  matière  première,  il  ne  nous  fut  point  possible  de  pousser 
plus  loin  la  caractérisation  des  acides  solides  contenus  dans  l'huile  de  «  Co- 
corico ».  Les  résultats  acquis  font  supposer  que  ces  acides  sont  les  mêmes 
que  ceux  décelés  dans  l'huile  de  «  Sele  ».  Nous  reviendrons  d'ailleurs  sur 
cette  question  dès  que  l'occasion  s'en  présentera. 

Il  ressort  à  l'évidence  de  l'étude  que  nous  venons  de  détailler  que  l'huile 
de  «  Cocorico  »  constitue  une  denrée  de  valeur,  qui  jouit  de  toutes  les  pré- 
cieuses qualités  de  l'huile  décrite  en  la  précédente  communication. 

Nous  avons  examiné  également  les  graines  de  «  Cocorico  »  provenant 
du  môme  lot  que  celles  d'où  fut  extraite  l'huile,  dont  la  composition  a  été 
décrite  dans  les  pages  précédentes. 

.,„„,■  ,     .  (   7S  %  d'amaude 

100  gr.  de  gramcs  comportent \  ZZ  %  de  coque  (spermoderme). 

Poids  de  100  graines  saines 12  gr.  20 

Poids    minimum    d'une    praine    saine 0  pr.  0H9 

Poids  iiHixiinum  d'une  graine  saine 0  gr.  1854 

Poids  (l'un    spécimen    exceptionnel   (1) 0  gr.  2274 

Longueur  (2)  ininima  d'une  graine 12     millimètres. 

Longueur   inaximu   d'une   graine 17,5  millimètres. 

Largeur  (3)  ininima 7.0  millimètres. 

Largeur  maxlma  d'une  graine 9,5  millimètres. 

La  graine  de  «  Cocorico  »  contient  37,50  %  de  matière  grasse,  qui,  rap- 
portée à  l'amande,  s'élève  à  un  taux  de  50,46  %  sur  matière  sèche. 

L'huile  extraite  à  l'éther  anhydre  présentait  les  caractères  suivants  : 

Indice   de  rétraction   à   20" 1,4738 

Température  critique  de  dissolution  dans  l'alcool  absolu 80*6 

Indice  d'acidité   (soit  en  acide  oléique  0,70  %) 1,40 

Indice  de  saponification 194.2 

Indice  d'iode 111,7 

Qlycérine 10,32% 

Acides  gras  in.solubles-Hnsaponiflable 95,00% 

Insaponiflable 0,87% 

Essai  de  l'iiexabromure Négatif. 

Héactlon  d'Halphen Négative. 

Réaction   de  Baudouin Négative, 

Réaction  de  Milliau-Becchi Douteuse. 


(1)  Unique  spécimen  d'un  lot  de  300  graines. 

(2)  Longueur  :  dimension  sulviint  le  grand  axe. 

(3)  Largeur  :  diamètre  perpendiculaire  à  la  précédente,  prise  au  point  d6  son 
plus  grand  développement. 


[  Point  de 
\  Indice  (Je 
)  iiKl.ce    de 


—  387 


fusion .,,.,  .   „ 

ueulralisaij.i    .    .  '■  "*■*,".  •j''' 6 


ISS^   --^^oir-^"-^-  ■  •  •  ■■■■■■■■■■■■       %'^ 

mélangés  .    I  pr^poriion  d'acidos   solides.-  ' .' ,n  <«  '"'■  ' 

V  Proportion  d'acides  liquide.^  t\S  ^"viron. 

'U  %  environ. 

Il  résulte  de  ces  chiffres  que  l'huile  d'extraction  à  l'élher  représente  la 
môme  composition  que  l'huile  préparée  par  la  méthode  arabisée. 
Le  tourteau  de  l'amande  laissé  par  l'extraction  nous  donna  : 

Humidité    (à   100')    

Matières  sèciies '••      i.'2  % 

95,28  % 

Matières  minérales ^v<<  c.,,.  nm  i^ 

Azote   total    .    .  ■^•^■J  sui  103  de  matière  sèche. 

Pâuiosanes '__['_' °'t^     ~        —       —  — 

Matière  aniyiacée.    .        . v'-  irT"       —  — 

Alcalinité  en  K'COs  eu  p.  iw'cie's  cuiciiCs!!!!;!;.;;..  "'"        ^  ™^'''^''^ '^^"^'l^- 

Ce  tourteau  est  donc  riche  en  azote;  il  constituerait  évidemment  un 
excellent  engrais  azoté.  Sous  réserve  d'existence  de  substances  nuisibles  ou 
oxiques  (ce  qui  est  peu  probable),  le  tourteau  d'amande  de  «  Cocorico  » 
formerait  également  une  bonne  denrée  alimentaire  pour  le  bétail  et  la  vo- 
laille, spécialement  si  on  y  incorporait  des  matières  riches  en  matière 
amylacée  ou  en  sucres.  La  coque  (spermoderme)  de  la  graine  de  Cocorico 
contient  une  dose  d'azote  appréciable;  convenablement  traitée,  elle  pourrait 
concourir  a  la  préparation  d'excellents  composés. 

100  parties  de  matière  sèche  de  ladite  coque  renferment  notamment  : 

Matières   minérales "  ,  ._ 

Azote  total i.**' 

Pentosaues.    .    .  l''''' 

La  teneur  en  humidité  (à  ïoj'/  était 'de. ■.'.■.■.■.;. ■.■.■.'.■.■. ■.".".■.■.■.■.■.■.■.;.■. ■;;;;;.  1,69% 

Malgré  son  incontestable  valeur,  à  titre  de  matière  oléagineuse  rien 
actuellement  ne  fait  prévoir  que  le  Cocorico  soit  susceptible  d'un  sérieux 
commerce  d'exportation,  et  cela  quand  bien  même  le  procédé  d'extraction 
serait  modernise  et  fournirait  un  rendement  plus  élevé  en  substance  utile. 

Le  faible  rendement  du  «  Cocorico  »  à  l'hectare  (1)  et  la  décortication 
lente  et  pénible  de  sa  graine  rendent  impossible,  à  mon  avis,  semblable 
commerce. 

En  revanche,  il  y  aurait  opportunité  à  stimuler  et  à  favoriser  au 
Longo  belge  le  commerce  intérieur,  local  ou  interrégional  de  l'huile  de 
«  Loconco  ..  et  d'autres  cucurbitacées  similaires,  spécialement  au  voisinage 
nlfl^i  f  ^*f^!  ='-,^"ds  postes  où  les  colons  européens,  qui  d'ores  et  déjà 
préfèrent  cette  huile  a  toutes  celles  importées,  lui  assureraient  une  vente 
certaine  et  très  rémunératrice. 

La  première  initiative  à  prendre  dans  cette  voie  consisterait  à  faire 
nrp  r  r,  *'-^''?""3"^  ^^  l'indigène  et  à  le  familiariser  avec  l'emploi  de  la 
inn^f  .  u  t^P""^'^'^^  modernes  de  filtration.  L'industrie  fournit  de  nos 
nnrt  if"  fait  d  appareils  de  l'espèce,  des  modèles  réduits,  aisément  trans- 
rpvli  '■'  .  ';'^^'-eant  aucune  fondation.  L'indigène, "malgré  qu'on  le  dit 
recaicitran  et  revêche  à  tout  progrès,  ne  bouderait  pas  longtemps  un  outil- 
lage dont  11  apprécierait  bien  vite  (car  il  est  très  fin  observateur)  l'indénia- 

mes'de^gwfnel\^  rhectiy°"''°*^  ^  ^"'""  ^'■''*'"  donnent  à  peine  SÙO  kilogram- 


—  388  — 

blo  utilité,  surtout  si  on  lui  en  laissait,  au  début,  le  libre  usage,  sous  la 
surveillance  d'un  agent  blanc. 

Après  que  le  mode  de  préparation  prôné  aura  été  mis  résolument  en 
pratique,  il  serait  sage  de  procéder,  sans  trop  tarder,  à  un  essai  d'extrac- 
tion d'huile  «  par  pression  »  sur  graine  entière,  non  décortiquée,  mais 
préalablement  broyée  ou  moulue.  11  resterait  enfin  à  vérifier  si,  obtenue 
de  la  sorte,  l'huile  de  «  Cocorico  »  aurait- conservé  ses  précieuses  qualités. 

{Revue  d'Histoire  'Naturelle  appliquée,  publiée  par  la  Société  Nationale 
d'Acclimatation  de  France,  février  1920). 


LES  HUILES  DE  BALEINE 
AU  GABON 

Rapport  de 
M.  A.   BAUDON 

AdministralniT  des  Colonies 


En  cette  période  de  crise  économique  aiguë  dont  les  causes  sont  si 
complexes,  tous  ceux  qui  s'intéressent  au  relèvement  de  la  France  recher- 
chent les  moyens  d'améliorer  cette  situation  dont  la  gravité  n'échappe  à 
personne.  Pour  arriver  à  ce  but,  nous  devons  viser  à  l'exploitation  ration- 
nelle de  nos  ressources  coloniales  et  au  développement  de  notre  production 
qui,  en  nous  permettant  de  nous  suffire,  auraient  comme  conséquence 
d'influer  heureusement  sur  le  change  si  défavorable  du  franc,  déprécié 
tout  autant  par  nos  achats  à  l'extérieur  que  par  la  spéculation.  Nos  colo- 
nies, on  l'a  dit  et  répété  bien  souvent,  peuvent,  à  l'heure  actuelle,  nous 
rendre  les  plus  grands  services  en  fournissant  au  commerce  et  à  l'indus- 
tris  tout  ce  dont  ils  ont  besoin;  nous  avons  donc  le  devoir  impérieux  d'en 
retirer  tout  ce  qu'elles  peuvent  nous  donner. 

Il  n'est  pas  sans  intérêt,  par  suite,  de  faire  connaître  une  industrie 
relativement  nouvelle  qui  s'est  organisée  au  Gabon,  industrie  qui  pourra 
nous  fournir  une  matière  première  que  jusqu'à  ce  jour  nous  achetions  à 
l'étranger,  c'est  celle  de  la  pêche  à  la  baleine.  C'est  dans  les  régions  polai- 
res qu'on  a  toujours  chassé  ces  énormes  cétacés  qui  produisent  l'huile,  les 
fanons,  le  spermaeeti  et  ce  sont  des  Basques  qui,  les  premiers,  au  XIV"  et 
XV«  siècle,  armèrent  des  bateaux  dans  ce  but.  Malgré  les  risques  et  les 
difficultés  que  présente  cette  chasse,  les  bénéfices  qu'elle  donne  incitèrent 
tous  les  peuples  du  Nord  à  s'y  livrer,  et  Anglais,  Hollandais,  Norvégiens 
et  Américains  armèrent  des  bateaux  en  grand  nombre.  La  conséquence 
de  cette  activité  fut  qu'au  début  du  xx"  siècle,  baleines  et  baleinoptères 
devinrent  tellement  rares  que  bien  souvent  les  campagnes  de  pêche  se  ter- 
minèrent par  des  pertes  sérieuses.  Les  Français  qui  avaient  été  les  pre- 
miers à  poursuivre  les  baleines  au  large  de  leurs  côtes,  s'en  désintéressè- 
rent à  peu  près  complètement  et  à  l'heure  actuelle,  nous  ne  sommes  pour 
ainsi  dire  plus  à  même  d'armer  des  bateaux  chasseurs,  faute  de  spécia- 
listes. 


—  390  — 

La  présence  de  cétacés  sur  les  côtes  d'Afrique  était  connue  depuis 
longtemps  et  on  savait  qu'à  certaines  époques  de  l'année,  ils  remontaient 
et  passaient  à  proximité  des  terres.  En  1910-1911,  à  la  suite  du  voyage 
d'études  de  M  .le  Professeur  Gruwel,  l'attention  fut  attirée  à  nouveau 
sur  ce  fait  et,  comme  conséquence,  des  Sociétés  Norvégiennes  qui  étaient 
outillées  pour  cette  chasse  et  qui  n'obtenaient  que  des  résultats  médiocres 
dans  les  mers  polaires  vinrent  travailler  sur  les  côtes  du  Galion.  Les  pre- 
miers résultats  ayant  été  satisfaisants,  en  1914,  six  Sociétés,  chacune  avec 
bateaux,  usine  et  chasseurs,  opéraient  déjà  dans  la  région  de  Port  Gentil 
(Cap  Lopez).  A  cette  époque,  en  présence  des  hécatombes  qui  avaient  été 
faites,  on  se  préoccupa  de  réglementer  la  chasse,  mais  avant  que  la  régle- 
mentation ne  fut  appliquée,  la  guerre  survint  qui  eut  pour  résultat  son 
arrêt  complet,  les  sociétés  intéressées  n'ayant  plus  pu  armer  leurs  bateaux. 
Durant  cette  période,  de  plus  de  quatre  années,  pendant  laquelle  belligé- 
rants et  neutres  furent  éprouvés,  une  partie  des  bateaux  qui  étaient  uti- 
lisés antérieurement  furent  ou  transformés,  ou  coulés,  de  telle  sorte  qu'en 
ÎÔ19,  il  fallut  se  préoccuper  de  réorganiser  tout.  Une  campagne  fructueuse 
dans  les  régions  polaires,  puis  des  grèves,  empêchèrent  les  Norvégiens  de 
revenir  au  Gabon  et  ce  n'est  que  cette  année,  pour  la  première  fois  que 
deux  Sociétés  Franco-Norvégiennes  opèrent  à  nouveau  sur  les  côtes  de 
notre  Afrique  Equatoriale.  La  réglementation  qui  a  été  élaborée  tenant 
compte  de  ce  qu'on  ne  pouvait  éliminer  dans  les  sociétés  de  pêche  les  élé- 
ments étrangers  puisque  nous  manquons  de  personnel  et  aussi  de  capi- 
taux, leur  a  donné  une  pari  qui,  dans  l'avenir,  pourra  être  réduite  puisque 
le  privilège  qui  leur  est  accordé  a  ime  durée  limitée.  Alors  qu'autrefois 
2.000.000  de  couronnes  suffisaient  pour  armer  une  expédition  de  pêche,  il 
en  faut,  à  l'heure  actuelle,  15  à  20  et  cela  a  contribué  à  la  réduction  du 
nombre  des  armements  sur  la  côle  d'Afrique.  Le  décret,  dans  un  but 
essentiellement  pratique  et  conserva l'eur,  oblige  les  concessionnaires  à  uti- 
liser entièrement  les  animaux  capturés,  cela  aura  comme  conséquence  d^ 
réduire  le  nombre  de  ceux  qui  y  sont  tués  chaque  année.  Sans  entrer  dan? 
de  longs  détails  sur  l'organisation  de  ces  sociétés,  nous  indiquerons  simple 
ment  les  données  générales  se  rapportant  à  chacune  d'elles.  La  Société 
Franco-Norvégienne  «  Congo  «  dont  le  siège  est  à  la  Raie  du  Prinoe,  au 
Gabon,  à  proximité  de  Fort  Gentil,  à  l'embouchure  de  l'Ougoué,  a  comme 
matériel  d'exploitation  un  bateau  usine  à  vapeur  «  Le  Professeur  Gruvel  » 
do  4.R00  tonnes  de  portée  en  lourd,  d'une  capacité  de  3.21fi  tonnes  brut  et 
2.040  net,  lequel  peut  prendi-e  19.000  fûts  d'huile  dont  1.5.000  en  réservoir 
(fûts  pétroliens  de  170  kilogs  net),  deux  bateaux  chasseurs  de  105  et  115  ton- 
nes sont  attachés  à  cette  usine  et  doivent  l'alimenter.  La  Société  compte 
aussi  s'oecTiper  de  la  pêche  des  poissons  ordinaires.  La  deuxième  Société 
qui  est  placée  sous  le  contrôle  des  mômes  capitalistes  est  la  «  Société  Franco- 
Norvégiennne  Gabon  ».  Elle  a,  comme  l'autre,  son  siège  h  la  Raie  du 
Prince  où  se  trouve  toute  son  installation  :  chaudières,  bom'lloires,  séchoirs 
moulins,  etc.,  qui  sont  nécessaires  à  l'extraction  de  l'huile  de  baleine  et  h  la 
fabrication  du  guano.  Deux  bateaux  chasseurs  de  105  tonnes  de  jauge 
brute  sont  attachés  au  service  de  cette  usine  qui  doit,  en  outre,  s'occuper 
de  pêche  et  de  conserve  do  poissons  ymur  assurer  le  ravitnillenient  des  tra- 
vaillem-s  du  chemin  de  fer  et  des  colo'ns  de  la  résrion. 

L'ençprnble  do  ces  installations  doit  permettre  aux  Sociétés  de  pro- 
duire de  20  à  25.000  fûts  d'huile,  autant  de  sacs  de  100  kilogs  de  guano  et 
no. 000  liilops  âc'   fanons  do  baleines,   sans  parler  du   poisson   ordinnirc. 


—  391  — 

Comme  on  le  voit,  il  s'agit  d'une  production  d'une  valeur  considérable  si 
,.n  t.ent  compte  du  prix  do  ces  produits.  II  n'est  pas  sans  intérêt  do  dire 
que  la  dernière  campagne  mondiale  de  ctiasso  à  la  baleine  a  donne 
50.000  tonnes  d'huile  dont  seulement  7.000  tonnes  ne  sont  pas  vendues  et 
que  le  tau.x  actuel  de  celles  de  bonne  qualité  est  de  32  à  34  livres  la  tonne 
Si,  par  suite,  on  table  pour  le  Gabon  sur  une  production  de  20  000  fûts 
d'huile  de  170  kilogs  pour  la  campagne  en  cours,  laquelle  d'après  nos  ren- 
seignements personnels,  s'annonce  très  bonne,  ce  qui  s'explique  par  l'arrôt 
de  la  chasse  pendant  plusieurs  années.  Cela  représente  3.400  tonnes  qui  au 
prix  moyen  de  3.000  francs,  ont  une  valeur  de  10.000.000  de  francs  en 
chiffres  ronds.  On  peut  juger  par  ce  chiffre  de  l'importance  que  présente 
ce  genre  d'entreprise  qui  rendra  au  bas  mot  50.000.000  par  an. 

Il  est  inutile  de  rentrer  ici  dans  des  détails  sur  les  conditions  dans  les- 
quelles se  fait  la  chasse,  nous  nous  bornerons  à  dire  que  chasseurs  et  usi- 
nes sont  installées  d'après  les  procédés  modernes.  Le  canon  lance  harpon 
a  remplace  la  main  humaine  de  telle  sorte  que  tout  animal  atteint  peut  être 
considéré  comme  capturé,  cela  avec  le  minimum  de  risques.  De  même  rien 
n'est  perdu  dans  l'immense  masse  d'un  poids  atteignant  50  tonnes,  consti- 
tué par  une  baleine  telle  que  celle  qu'on  rencontre  couramment'  l'huile 
est  extraite  en  totalité,  la  chair,  les  muscles,  les  os  sont  transformés  en 
guano,  lequel  contribuera  à  assurer  la  prospérité  des  plantations  de  nos 
colonies  de  l'Ouest  Africain. 

Nous  nous  bornerons  à  énumérer  brièvement  d'après,  M.  le  Profes- 
seur Gruvel,  les  différentes  espèces  de  cétacés  qu'on  rencontre  le  plus 
communément  et  qui  longent  la  côte  du  cap  de  Bonne  Espérance  aux  Cana- 
ries, ce  sont  : 

Balaena  Australis  Desm.  Baleine  franche  du  Sud,  elle  peut  atteindre 
^j  mètres  de  long  et  donne  un  rendement  considérable,  aussi  est-elle  très 
recherchée. 

Megaptera  longimani  Rud.  qui  se  rencontre  en  bandes  nombreuses  et 
se  laisse  facilement  approcher.  Leur  taille  arrivant  à  15  mètres,  ils  sont 
recherchés. 

Dalaenoptera  musculus  L.  qui  se  rencontre  avec  les  Mésapfères-  cette 
espèce  atteint  20  à  25  mètres  pour  un  poids  de  70  à  75.00o"  kilogrammes. 

Balaena  borealis  Lesson,  moins  commune  que  la  précédente  et  n'attei- 
gnant que  12  à  15  mètres. 

Globicephalus  Mêlas  Teraill,  de  4  à  5  mètres  seulement  de  longueur 
très  cosmopolite,  n'offre  qu'un  intérêt  secondaire. 

Plus  au  nord,  sur  la  côte  occidentale,  se  trouve  encore  Phvseter  Macro- 
cephalus  L.  qui  atteint  18  à  20  mètres  et  fournit  le  Spermace'ti. 

La  période  la  plus  favorable  pour  la  pêche,  va  de  mai-juin  à  novembre- 
décembre. 

Les  animaux  capturés  sont  remorqués  par  les  bateaux  chasseurs,  soit 
au  bateau  usine,  soit  à  l'usine  de  terre  où  il?  sont  dépecés,  opération  rela- 
tivement longue  et  malodorante  qui  se  fait  sans  arrêt  de  jour  et  de  nuit. 

Ure  baleine  de  faille  moyenne  donne  35  à  40  fûts  de  170  kilogs  net 
d'huile,  laquelle  est  classée  en  quatre  catégories  se  répartissant  au  point  de 
vue  qualité  de  la  façon  suivante  : 

55  à  60  %  d'huile  n"  1 

10  %  n»  2 

20  à  15  %  n"  3 

5  a  10  %  n"  4 


—  392  — 

L'huile  la  plus  pure,  celle  n°  1,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  précédem- 
ment, vaut  de  32  à  34  livres  la  tonne,  celle  n"  4,  de  qualité  tout  à  fait  infé- 
rieure, ne  valant  qu'une  dizaine  de  livres.  Elles  sont  surtout  utilisées  en 
Angleterre,  en  Allemagne,  Autriche,  par  les  stéarineries,  savonneries,  tan- 
neries. Elles  sont  susceptibles  d'être  employées  au  même  titre  que  les  hui- 
les lourdes  pour  les  moteurs  type  Diesel,  enfin,  par  des  procédés  d'hydro- 
génation spéciaux,  on  arrive  à  en  extraire  une  graisse  alimentaire,  ce  qui 
contribuera  à  maintenir  ces  huiles  à  un  prix  élevé. 

La  viande  de  baleine  fraîche,  convenablement  traitée,  peut  fournir  une 
poudre  de  viande  pour  l'alimentation  du  bétail.  Dans  le  cas  contraire,  elle 
sert  à  la  fabrication  de  guano,  les  os  eux,  donnant  de  la  poudre  d'os  et  le 
mélange  de  ces  produits  constituant  un  excellent  engrais  riche  en  azote 
et  en  acide  phoshporique.  Le  rendement  d'une  baleine  moyenne  est  de 
4.000  kilos  de  ce  guano.  Enfin,  les  baleines  donnent  encore,  suivant  les  espè. 
ces,  de  150  à  400  kilogs  de  fanons,  d'un  prix  très  élevé. 

L'armement  pour  la  pêche  à  la  baleine  est  onéreux,  moins  pourtant 
lorsqu'il  s'agit  d'une  campagne  sur  la  côte  d'Afrique  que  pour  les  mers 
polaires,  mais  le  rendement  est  avantageux  puisque  les  sociétés  qui  s'y 
livrent  arrivent  à  distribuer,  suivant  les  années,  des  dividendes  de  25  à  100 
pour  cent  et  même  davantage. 

Ces  données  sommaires  sur  une  industrie  nouvelle  pour  nos  colonies 
montrent  tout  l'intérêt  que  nous  avons  à  nous  y  intéresser.  Il  s'agit,  en 
effet,  de  millions  que  gagnent  des  étrangers  à  notre  détriment,  car  nous 
sommes  tributaires  des  pays  du  nord  tant  pour  les  huiles,  que  pour  les 
fanons  et  nous  payons,  par  suite  du  change  défavorable,  un  prix  élevé  des 
matières  premières  qu'en  réalité  nous  devrions  avoir  à  bon  compte.  Il  doit 
être  possible  d'arriver  à  faire  diriger  sur  un  de  nos  ports  métropolitains, 
Marseille,  par  exemple,  ces  importantes  quantités  d'huile  que  nos  indus- 
triels utiliseront  certainement  le  jour  où  leur  prix  de  vente  sera  abordable. 
Il  y  a  là  un  effort  à  faire,  espérons  que  cette  communication  suscitera  des 
initiatives  qui  aboutiront  certainement  à  de  bons  résultats. 

Juin.   1922. 


Les   Possibilités   de   Production 

de   Glycérine 

dans  FAfrique  du  Sud 

par  M.  J.  A.  CAMPBELL 

Chimisu  en  Chef  de  la  'Britis/t  Soutii  AJncan  Explosives  C- 

et   L.    PRYCE 

Ingénieur  de  Li  City  -Tieep  C 


_  Les  besoins  croissants  des  Alliés  en  olycérine  pendant  la  guerre  ont 
tncité  le  Gouvernement  de  l'Afrique  du  Sud  à  étudier  tous  les  moyens  sus- 
ceptibles d  aaymealer  rapidement  la  prùduclion  de  glycérine  dans  les  Etats 
de  l  U7Uon  Sud- Africaine.  Dans  ce  but,  le  Ministère  des  Mines  et  Indus- 
tries  a  chargé,  en  novembre  i9i7,  MM.  Campbell  et  Pryce  de  faire  une 
enquête  sur  ce  sujet. 

Ces  distingués  spécialistes  ont  publié,  en  janvier  1918,  un  rapport  des 
plus  intéressants  dont  nous  donnons  ici  la  traduction.  La  fin  heureuse  de 
la  guerre  enlève  à  ce  rapport  son  intérêt  d-actualité,  mais  il  n'en  donne  pas- 
m^ins  des  indications  précieuses  sur  les  possibilités  de  l'Afrique  du  Sud 
en  ce  qui  concerne  les  industries  de  l'Huilerie,  de  la  Savonnerie  et  de  là 
fabrication  des  explosifs. 

Un  rapport  préliminaire  a  montré  qu'un  important  accroissement  de 
la  production  de  glycérine  ne  peut  pas  être  obtenu  en  fabriquant  et  emma- 
gasmant  le  savon.  Il  reste  à  considérer  l'autre  méthode  possible  le  dédou- 
blement des  graisses  et  des  huiles  et  le  magasinage  des  acides  gras  qu'on  ne 
peut  utiliser  ou  exporter  immédiatement.  Cependant,  comme  le  détail  des 
machines  et  du  matériel  dépend  de  la  variété  d'huile  à  traiter  il  est  préfé- 
rable d  aborder  la  question  de  la  matière  première  avant  de  donner  aucune 
estimation  du   matériel  nécessaire. 

i"  Matières  premières  utilisables.  -  Si  possible,  les  matières  choisies 
doivent  remplir  les  conditions  suivantes   : 

1.  Le  pourcentage  de  glycérine  qu'elles  contiennent  doit  être  élevé 

2.  Leur  prix  doit  être  bas. 

3.  On  doit  pouvoir  se  les  procurer  en  grandes  quantités  à  proximité  de 
J  union   Sud-Africaine. 

4.  Elles  doivent  être  bien  connues  des  fabricants  de  savon,  de  ma- 
mere  â  ce  que  les  acides  gras  produits  soient  utilisables  après  la  guerre. 

n.   ""■,  ^.  ^^'^"^^  ^'■^^  doivent  être  solides  aux    températures  ordinaires 
pour  faciliter  le  magasinage. 

(Traduction  de  rinstiliit  Col  onial  de  Marseille). 


—  394  — 

6.  Tout  tourteau  produit  doit  être  vendable  dans  les  pays  de  l'Union  et 

susceptible  d'être  emmagasiné  sans  se  détériorer. 

Les  matières  premières  qu'on  trouve  dans  les  pays  de  l'Union  ou  à 

proximité  sont  : 

Les  graines  de  coton,  Les  amandes  de  palme, 

Les  graisses  animales,  L'huile  de  palme, 

L'huile  de  baleine,  Les  graines  d'arachides, 

Le  coprah,  Les  noix  de  mafourère. 

2°  Graines  de  coton.  —  Sur  la  récolte  de  1918,  on  pourra  se  procurer 
de  petites  quantités,  environ  1.000  tonnes,  mais  actuellement  il  n'y  a  pas 
de  matériel  pour  en  enlever  la  bourre  et  permettre  ainsi  de  les  traiter. 

3°  Graisses  animales.  —  La  quantité  de  suit  qu'on  trouve  dans  l'Union 
n'est  pas  suffisante  pour  faire  face  aux  demandes  des  fabricants  de  savon; 
elle  a  été  complétée  par  des  importations  d'Australie. 

4°  Huile  de  baleine.  —  Les  fabricants  de  savon  emploieraient  de  gran- 
des quantités  de  cette  huile  si  on  la  trouvait  à  des  prix  raisonnables.  Le 
rendement  en  glycérine  de  la  bonne  huile  (qualités  n°  0  et  n"  1)  est  d'en- 
viron 8  %.  L'huile  de  baleine  ne  se  prête  pas  aussi  bien  que  certaines  hui- 
les végétales  à  la  séparation  des  acides  gras  et  à  leur  magasinage.  Si  les 
savonniers  utilisaient  c€tte  huile  cela  libérerait  une  quantité  équivalente 
d'huiles  végétales  dont  on  pourrait  plus  facilement  eTnmagasiner  les  aci- 
des gras. 

5°  Coprah.  —  Le  coprah  est  une  matière  première  très  appréciable  vu 
son  fort  rendement  en  huile  et  le  rendement  en  glycérine  de  cette  huile. 

Le  coprah  donne  facilement  60  %  d'huile  lorsqu'il  est  traité  avec  une 
presse  moderne,  et  l'huile  10  %  de  glycérine.  Son  usage  est  restreint  par  le 
fait  qu'une  partie  de  son  coût  initial,  relativement  élevé,  doit  être  rattrapé 
par  la  vente  du  tourteau  pour  le  bétail,  vente  qui  est  peu  développée  sur 
le  marché  de  l'Afrique  du  Sud.  Il  est  probable  que  le  climat  de  l'Afrique 
du  Sud  ne  permettrait  pas,  sans  risque,  d'emmagasiner  le  tourteau  pour 
une  période  de  longue  durée. 

Pour  l'instant,  il  est  impossible  d'installer  des  presses  supplémentai- 
res et  il  est  peu  probable  qu'un  matériel  d'extraction  par  dissolvants 
adapté  aux  graines  oléagineuses  donnerait  des  résultats  entièrement  satis- 
faisants avec  le  coprah  de  la  côte  orientale. 

6°  Amandes  de  palme.  —  Les  amandes  de  palme  donnent  à  l'extrac- 
tion environ  45  %  d'huile,  et  l'huile  devrait  donner  de  8  à  9  %  de  glycé- 
rine. La  côte  d'Afrique  Occidentale  fournit  ces  amandes  en  grandes  quan- 
tités. En  1916,  on  en  a  importé  du  Congo  belge  25.000  tonnes  métriques. 
Leur  prix  à  Bonia,  indiqués  par  le  Directeur  des  travaux  publics  (Congo 
belge)  était  d'environ  £,  4,3  s.  la  «  shert  ton  ».  Le  point  de  fusion  des  acides 
gras  des  amandes  de  palme  est  assez  bas.  Cette  matière  première  est  géné- 
ralement traitée  par  les  presses,  elle  donne  un  tourteau  comestible,  mais 
elle  est  aussi  susceptible  d'être  traitée  par  extraction.  Si  on  la  traite  par 
extraction,  la  farine  qui  reste  contient  environ  3  %  d'azote. 

7»  Huile  de  palme.  —  La  côte  occidentale  de  l'Afrique  Centrale  produit 
cette  huile  en  grande  quantité.  En  1916,  on  en  a  exporta  de  Bonia  4.200  ton- 
nes métriques.  L'huile  de  palme  doit  donner  environ  8  %  de  glycérine.  Son 


—  305  — 


prix  à  nonia  était,  en  1916,  d'environ  £  8,  6  s.  la  «  short  ton  »  On  peut 
aisémrnt  emmagasiner  les  acides  gras  de  cette  huile  et  ceux-ci  trouvent  un 
débouché  facile  chez  les  savonniers.  Actuellement,  les  acheteurs  auraient 
probablement  à  fournir  eux-mêmes  des  fûts  ou  des  tonneaux. 

S*  Graines  daracfndes.  —  L'huile  d'arachides  a  un  rendement  en  frlv- 
cénne  qui  varie  entre  7  et  S  %.  Quand  les  graines  sont  traitées  par  extrac- 
tion, elles  ont  un  rendement  de  45  %  d'huile.  Le  prix  en'est  comparative- 
ment bas  et  l'on  peut  s'en  procurer  de  grandes  quantités  en  Afrique  orien- 
taie  portugaise.  On  est  en  train  de  faire  une  évaluation  de  la  récolte  an- 
nuelle qui  sera  indiquée  plus  tard.  En  réalité,  la  récolte  se  fait  toute  l'an- 
née les  graines  mûrissant  à  différentes  époques  dans  les  différentes  ré-ions 
La  farine  qui  reste  après  l'extraction  est  riche  en  azote  (elle  en  contient 
environ  8  %)  et  peut  être  utilisée  aussi  bien  comme  aliment  pour  les  bes- 
tiaux que  comme  engrais.  Le  seul  défaut  de  cette  matière  première  est  que 
ses  acides  gras  sont  mous  et  un  peu  plus  difficiles  à  conserver  que  ceux 
des  graisses  plus  dures. 

9°  MafouTère  [Trichilis  Melica).  —  L'huile  de  mafourère  donoe  7  à 
8  %  de  glycérine.  Les  graines  nettoyées  contiennent  47  à  48  %  d'huile  et 
cette  huile  peut  pratiquem.ent  être  entièrement  récupérée  avec  un  matériel 
d'extraction.  On  en  trouve  de  grandes  quantités  à  l'état  sauvage  dans  l'Afri- 
que portugaise  (surtout  dans  la  région  de  Zavalla,  Afrique  Orientale  por- 
tugaise). Le  principal  port  exportateur  est  Inhambane,  mais  Chai-Chai  en 
expédie  aussi  une  certaine  quajitité.  La  saison  prochaine,  ces  deux  ports 
en  fourniront  au  moins  20.000  tonnes.  De  toutes  les  graines,  celles-ci  appa- 
raissent comme  étant  les  meilleur  marché  puisqu'elles  ne  demandent  pas 
à  être  cultivées,  mais  simplement  à  être  récoltées.  Leur  valeur  d'avant- 
guerre,  communiquée  par  le  Gouvernement  portugais,  était  de  £  2  19  s  la 
«  short  ton  .,  rendue  à  la  côte.  Les  acides  gras  qu'elles  donnent  s'ont  .«soli- 
des et  utilisables  pour  la  fabrication  du  savon.  On  a  examiné  des  échantil- 
lons de  savon  fabriqués  avec  des  huiles  qui  contenaient  97  %  d'huile  de 
mafourère.  La  farine,  résidu  de  l'extraction,  est  légèrement  toxique  et  ne 
peut  être  employée  à  cause  de  cela  que  comme  engrais;  elle  est,  de  ce  fait 
meilleur  marché  que  les  tourteaux  com.estibles. 

D'après  le  compte  rendu  précédent,  on  voit  donc  qu'une  grande  quan- 
tité de  matières  premières  contenant  de  l'huile  se  trouve  à  proximité  des 
ports  de  l'Union.  La  matière  première  la  plus  appropriée  semble  être  les 
graines  de  mafourère,  mais  si  plus  de  20.000  tonnes  étaient  nécessaires  par 
an,  il  faudrait  se  procurer  d'autres  matières.  Ce  sont  les  arachides  qui 
apparaissent  comme  devant  être  la  matière  auxiliaire  la  plus  facile  à  se 
procurer.  Il  faut  se  souvenir  que  pour  le  m.afourère  les  graines  mûrissent 
en  janvier  et  février  et  que  ce  dont  on  a  besoin  doit  être  ramassé  avant 
que  la  graine  n'ait  séjourné  trop  longtemps  sur  le  sol.  On  peut  aussi  avoir 
recours  aux  amandes  de  palme  et  à  l'huile  de  pslme  deUa  côte  occiden- 
tale; l'huile  de  palme  ayant  l'avantage  de  pouvoir  être  traitée  immédiate- 
ment sans  aucune  extraction  préliminaire  et  le  désavantage  de  demander 
des  fûts  ou  des  tonneaux  pour  le  transport. 

Les  renseignements  sur  les  matière?  premières  provenant  do  Madagas- 
car et  susceptibles  d'être  utilisées  pour  la  fabrication  dû  l'huile,  ne  sont  "pas 
arrivés  à  temps  pour  être  publiés  dans  ce   rapport,  mais  il  est  probable 


—  396  — 

qu'on  doit  y  trouver  des  quantités  importantes  de  graines  telles  que  le  pi- 
gnon d'Inde,  qu'on  exportait  autrefois  à  Marseille. 

Mais  on  ne  poun'a  rien  faire,  même  des  ports  portugais,  si  l'on  n'établit 
pas  de  moyens  de  transports  convenables.  Un  vapeur  d'environ  1.000  ton- 
nes de  charge  utile  serait  suffisant  pour  le  transport  des  quantités  néces- 
saires. 

10°  Descriplion  du  matériel  d'extraction  et  de  déglycérinalion.  —  Le 
seul  matériel  qu'il  soit  possible  d'installer  pour  qu'il  soit  prêt  en  temps 
voulu  est  le  type  de  matériel  traitant  les  huiles  par  extraction  au  moyen 
de  dissolvants  tels  que  la  benzine  ou  le  sulfure  de  carbone.  La  perte  de  dis- 
solvant n'est  que  de  0,5  à  1  %  du  dissolvant  employé.  Dans  la  catégorie 
de  matériel  en  vue,  cinq  broyeurs  écraseront  suffisamment  les  graines 
qui  seront  alors  chargées  dans  des  cuves  d'extraction  cylindriques  dune 
capacité  de  15  tonnes.  Ces  cuves  communiquent  avec  des  réservoirs  d'éva- 
poration  pour  le  dissolvant,  et  des  condenseurs  pour  faire  de  nouveau  pas- 
ser le  dissolvant  à  travers  la  matière  broyée,  ou  encore  pour  envoyer  le 
dissolvant  dans  un  réservoir  spécial.  A  la  fin  de  l'opération,  on  fait  passer 
de  la  vapeur  à  travers  la  masse  traitée,  la  débarrassant  ainsi  de  dissol- 
vant et  le  dissolvant  récupéré  est  séparé  de  la  vapeur  condensée.  La 
graisse,  après  s'être  reposée,  est  envoyée  dans  des  réservoirs  de  magasi- 
nage ou  dans  des  cuves  Twitchell  pour  la  séparation  de  la  glycérine.  Les 
cuves  Twitchell  sont  des  citernes  carrées  d'acier  doublé  de  plomb  (ou  de 
bois,  dans  l'intérieur  desquelles  on  peut  envoyer  de  la  vapeur  par  des 
tuyaux  de  cuivre  (ou  de  plomb).  On  ajoute  du  réactif  Twitchell  à  raison  de 
0,5%  de  la  graisse,  en  même  temps  que  de  l'eau  pure  et  on  poursuit  le 
chauffage  et  l'agitation  du  mélange  jusqu'à  ce  que  la  décomposition  soit  à 
peu  près  complète.  Généralement,  un  traitement  avec  une  petite  quantité 
d'acide  sulfurique  dilué  est  aussi  nécessaire.  L'eau  glycérinée  est  alors  neu- 
tralisée et  évaporée  dans  une  cuve  d'acier  ouverte  oij  sont  disposés  des  ser- 
pentins de  vapeur  et  les  acides  gras  sont  envoyés  dans  les  réservoirs  d'em- 
magasinage. 

11°  Estimation  du  coût  d'un  matériel  pour  extraire  l'huile  des  grai- 
nes, la  déglycériner,  récupérer  la  glycérine  brute  et  magasiner  les  acides 
gras.  —  Quantités  basées  sur  100  tonnes  (2.000  Ibs)  :  glyeérire  brute  à  80  % 
par  mois,  sur  un  rendem.ent  d'extraction  d'huile  égal  à  45  %  do  la  graisse 
traitée  et  sur  une  récupération  de  glycérine  brute  égale  à  9  %  do  l'huile'. 

Graines 2.470  tonnes  par  mois. 

Huile 1.111    —       —      — 

Acides  gras 1.000    —       —      — 

Tourteau 741    —       —      — 

Coût   du   matériel. 

Matériel  de  broyage  et  hangars  de  magasinage £   5.000 

Matériel  pour  l'extraction  de  l'huile i'fjO.OOO 

Matériel  Twitchell  et  bacs  ouverts  pour  concentrer 
la  glycérine £  îO.OOO 

£95.000 
N.  B.  —  Ces  chiffres  ne  sont  qu'approximatifs  et  sont  estimés  d'après 
des  devis  récents  pour  de  petites  unités,  en  tenant  compte  de  l'économie 


J 


-     397  — 
qui  résulterait  de  l'installation  d'unités  plus  importantes  dans  io  cas  envi- 


sa.sre. 


12°  Conservation  des  acides  gras.  —  Le  poids  spécifique  étant  de  0,9,  le 
volume  à  emmagasiner  est  de  35.700  pieds  cubes  par  mois,  ce  qui  nécessi- 
terait un  réservoir  de  54  pieds  x  54x12  de  profondeur,  donnant  lieu  à  des 
frais  de  terrassement  do  £  100. 

Les  parois  du  réservoir  ayant  une  inclinaison  de  60  degrés,  la  super- 
ficie des  murs  et  du  fond  serait  de  592,  disons  600  sq.  yds.  et  la  surface 
d'une  cloison  de  fermeture  qui  pourrait  être  nécessaire  serait  de  400  sq.  yds. 

13°  Coût  estimé  du  réservoir. 

Réservoir  doublé  de  4  pouces  de  béton  avec  toiture  inclinée 
en  tôle  galvanisée £  q~q 

Réservoir  doublé  de  4  1/2  pouces  de  brique  avec  cou- 
verture en  toile £  330 

14°  Emplois  des  différents  •produits.  —  La  farine  de  mafourère  ne 
peut  être  utilisée  que  comme  engrais.  La  moyenne  de  l'analyse  montre 
qu'elle  contient  : 

Azote 2,86  % 

Acide  phosphorique   (P?0-') 0,7'8% 

Potasse  (K-0) 2  55  % 

Cependant,  ces  analyses  ont  été  faites  sur  du  tourteau  de  la  «  Mozam- 
bique Soap  and  Oil  C°  Ltd  »  qui  contenait  environ  11  %  d'huile.  La  farine 
d'extraction  serait  légèrement  plus  riche  en  matières  fertilisantes  et  ne 
contiendrait  pas  d'huile,  c'est  la  présence  de  l'huile  qui  restreint  actuelle- 
ment la  vente  de  ce  tourteau.  Le  Directeur  de  la  Société  dont  nous  venons 
de  parler  a  reçu  une  offre  de  £  6  par  tonne  pour  du  tourteau  de  mafou- 
rère, pourvu  que  ce  tourteau  puisse  être  fourni  débarrassé  d'huile. 

En  ce  moment,  le  tourteau  d'arachides  est  mis  sur  le  marché  comme 
aliment  pour  le  bétail.  La  farine  d'extraction  par  dissolvants  n'aura  pas  la 
même  valeur  pour  cet  emploi,  bien  que  la  teneur  exceptionnellement  éle- 
vée en  protéine  de  la  farine  d'arachides  puisse  attirer  quelques  acheteurs. 

Le  tourteau  de  qualité  mférieure  était  autrefois  utilisé  en  France 
comme  engrais  et  la  grande  quantité  d'azote  (environ  8  %)  que  contient  la 
farine  d'extraction  par  dissolvants  la  rend  très  précieuse  comme  engrais. 

Les  amandes  de  palme,  lorsqu'elles  sont  pressées,  donnent  un  tour- 
teau comestible,  mais  on  ne  peut  espérer  vendre  leur  farine  d'extraction 
par  dissolvants  en  Afrique  du   Sud. 

Les  tourteaux  de  pression  actuellement  sur  le  marché  contiennent  une 
quantité  moyenne  dhuile  et  suffiront  probablement  à  la  demande  de  ma- 
tières alimentaires,  ne  laissant  ouvert  aux  farines  d'extraction  que  le  mar- 
ché des  engrais.  Il  est  toujours  loisible  de  mélanger  de  l'huile  ou  des 
amandes  de  palme  non  traitées  à  la  farine  d'extraction,  si  le  marché  jus- 
tifie un  tel  procédé;  mais  il  est  probable  que  la  farine  n'atteindrait  guère 
que  le  même  prix  que  la  farine  de  mafourère  utilisée  en  tant  qu'engrais.  La 
quantité  d'azote  qu'elle  contient  est  environ  la  même  que  celle  de  la  farine 
de  mafourère. 

Le  procédé  Twitchell  donne  des  acides  gras  de  couleur  jaune  au  del?i 
d'une  proportion  de  15  %  sans  les  décolorer.  Lorsqu'on  les  redistille  on  les 
décolore;  n'importe  quelle  proportion  d'acides  gras  de  mafourère  peut  être 


—  308  — 

employée  jusqu'à  97  %.  On  peut  aussi  se  servir  de  grandes  quantités  d'huile 
de  palme. 

Les  acides  plus  mous  des  huiles  d'arachides  et  d'amandes  de  palmu 
ne  peuvent  être  employés  que  jusqu'à  50  %,  mélangés  avec  des  matières 
plus  dures.  Les  savons  pour  textiles  en  demanderaient  d'importantes  quan- 
tités, mais  il  n'y  a  "pas  de  demande  locale  pour  ce  genre  de  savons.  Ac- 
tuellement, les  acides  gras  atteignent  des  prix  élevés  à  Marseille  (environ 
£  au  la  tonne  métrique).  Il  semble  très  probable  que  ces  acides  se  ven- 
dront bien  après  la  guerre.  Le  fret  de  la  baie  de  Delagoa  à  Marseille  est 
actuellement  de  £  35  environ  la  tonne.  Pour  les  fabricants  de  stéarine 
pour  l'industrie  des  bougies,  les  acides  gras  durs  sont  seuls  utilisables.  Le 
procédé  habituel  consiste  à  distiller  dans  des  appareils  en  cuivre,  à  re- 
cueillir les  différentes  fractions  séparément  et  à  séparer  par  cri.stallisatioii 
les  acides  les  plus  durs.  On  en  retire  ensuite  par  pressage  la  portion  liquide, 
composée  surtout  d'acide  oléique.  Tandis  qu'une  partie  de  la  production 
pourrait  être  utilisée  de  cette  façon  en  se  servant  du  matériel  de  distilla- 
tion de  l'usine  Jacob,  il  ne  serait  cependant  pas  judicieux  de  pousser  ce 
procédé  jusqu'au  moment  oià  les  résidus  seraient  moins  appropriés  à  l'in- 
dustrie du  savon. 

Toute  la  production  de  glycérine  équivalant  à  500  tonnes  de  glycé- 
rine à  dynamite  par  mois  peut  être  facilement  raffinée  à  la  fabrique  d'ex- 
plosifs du  «  Cap  Explosives  Works  »  de  Somerset  West.  Actuellement, 
le  matériel  est  loin  de  marcher  à  plein. 

Les  directeurs  et  fonctionnaires  des  diverses  usines  visitées  ont  gran- 
dement aidé  à  nos  recherches  par  les  informations  qu'ils  ont  bien  voulu 
fournir  sur  les  matières  premières  et  le  matériel. 


Comparaisun  des  diverses  7)iatières  premières  utilisables 


Prix   des   graisses  rendues   à 

l'usine,  (20,000  Ibs) 

Huile  extraite 

lloudement  deglycériuc  à  80"/o 
])rovenant  de  l'huile 

Point  de  solidificatiou  des  aci- 
des gras 

Quantités  nécessuiies  pour  100 
tonnes  do  glycérine  80  %. . . . 

Coût 

Dépenses  [jour  le  traileimut. . 


Produits  : 

Glycérine  80  % 

Acides  gras 

Farine 

Perte  sur  les  graines  . 


MAFOURÈRE 


£  7.10/ 

45»/° 


40-45  degrés 

2.470 
£  18.325 
£  300 


£  19.023 


100 

1.111 

741 

25"/» 


£  13.10/ 

43  "/o 

9Vo 

28.1-32  deg, 

2.470 
£  33.345 
£  3U0 


£  33  8i3 


100 
1,111 
1.035 

12,1/2°/. 


AMANDES 
DE  PALME 


£  12 

45  »/<, 

10  ",  o 

20-25.5  de». 

2.222 
£26  0C4 
£  426 


£27  090 


iOlT 

1)00 

945 

12,1/2  "/o 


HUILE 
DE    PALME 


£   23 

10»/. 

35.8-45.5Jeg.C, 

1.000  Um 

£  2:.1.000 

£  250 


£    23.250 


100  touues 
900       )> 


—  399  — 


Prix  des  produits  selon  la  inalière  première  utilisée 

MAFOURÈRE 

Frais  de  fabrication £  19  023 

A  ajouter   pour   linlérêt   du  capital,    coul   du  iiialé- 

riel,  elc ^-q 

A^-^   •         ,        ^    ,      ,     -  •  ~ £19,193 

A  déduire  valeur  de  la  glycérine  à  f  60  la  tonne i  6,000 

A  déduire  valeur  de  la  farine,  741  tonnes  à  £  2  1^482 

7,482 

Prix  de  1.111  tonnes  d'acides  gras  (équivalant  à  £  10   11  s  0  d 

la  tonne) ' £11,713 

ARACHIDES 

Frais  de  fabrication £  33  3^5 

A  ajouter  comme  ci-dessus '170 

,,,_,.  ,  £34  015 

A   déduire   valeur  de  la  glycérine £    6,000 

A  déduire  valeur  de  la  farine,  1.055  tonnes  à  £  5. . . .  5,275 

11,275 

Prix  de  1.111  tonnes  d'acides  gras  (correspondant  à  £  20,  9  s.  0  d. 

la  tonne) £22,740 

AMANDES  DE  PALME 

Frais  de  fabrication £  27  090 

A  ajouter  comme  ci-dessus '  170 

jg  27  260 

A  déduire  valeur  de  la  glycérine 6,000 

A  déduire  valeur  de  la  farine  (945  tonnes  à  £  2) 1*850 

7,8.50 

Pfix  de  900  tonnes  d'acides  gras  (correspondant  à  £  21,  11  s  0  d 

la  tonne) £19,410 

HUILE  DE  PALME 

Frais  de  fabrication £  25  270 

A  ajouter  comme  ci-dessus 170 

A  ^..   ■  —    ^  25,440 

A  déduire,  valeur  de  la  glycérine 6,000 

Prix  de  900  tonnes  d'acides  gras  (correspondant  à  £  21,  11  s.  0  d. 

la  tonne) £19,440 


LES   SGOURTÏNS 

Rapport  présenté 

Au  nom  de  la  Société  poïir  la  Défense  du  Commerce  el  de  l'Industrie 

de  Marseille, 

par  M.  Henri  GUITTON. 
Adjuimstrateur  Déléfjué  des  Stéarineries  F.  Fournier  et  Cie 


L'importance  de  1  industrie  des  corps  gras  (Huileries,  Stéarineries, 
Graisses  alimentaires),  a,  dès  longtemps,  fait  de  Marseille  le  siège  d'une 
fabrication  considérable  de  «  scourtins  »,  ces  sortes  de  sacs  où  l'on  place 
les  graines  et  les  matières  grasses  destinées  à  être  pressées. 

Ce  mot  «  scourtins  »  n'a  sans  doute  pas  eu  encore  les  honneurs  de 
l'Académie  et  n'est  probablement  qu'une  forme  provençale  de  «  scouffin  » 
qu'on  trouve  dans  quelques  dictionnaires.  Certains  même,  peut-être  à 
cause  de  son  air  méridional,  ne  l'emploient  pas  et  lui  préfèrent  le  vocable 
plus  français  de  «  serviette  »;  à  chacun  son  goût! 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  fabrique  beaucoup  de  scourtins  à  Marseille  et 
cette  branche  de  l'industrie  textile  dans  notre  ville  mérite,  croyons-nous, 
quelques  lignes  dans  l'étude  générale  de  la  production  coloniale,  nos  colo- 
nies fournissant  une  certaine  quantité  des  matières  qu'elle  emploie. 

C'est,  du  reste,  dans  notre  ville,  que  se  trouve  le  plus  grand  établisse- 
ment de  ce  genre  qui  existe  en  France,  la  maison  M.  Massias  et  Cie. 
D'autres  fabriques  existent  aussi  dans  la  Gironde  et  dans  le  Nord,  et  nous 
connaissons,  en  outre,  une  très  importante  Société  qui  fabrique  elle-même 
ses  scourtins. 

Suivant  l'usage  auquel  ils  sont  destinés,  les  scourtins  sont  faits  de 
matières  premières  diverses  :  cheveux,  poils  de  chèvre,  crin  de  cheval 
aloès,  laine. 

Si  nous  nous  en  rapportons  aux  renseignements  que  nous  avons  pu 
nous  procurer  à  des  sources  autorisées,  les  cheveux  entrent  pour  la  plus 
grande  part  dans  la  fabrication  des  scourtins.  On  n'exagérerait  sans  doute 
pas  en  évaluant  à  un  million  de  kilogs  le  poids  dés  cheveux  employés  dnns 
cette  industrie  en  France  et,  sur  ce  chiffre,  environ  80  %  viendraient  de 
Chine  et  20  %  du  Tonkin.  Une  petite  quantité  vient  également  d'Italie. 

Au  point  de  vue  de  la  production  coloniale  française,  il  y  aurait  donc 
peut-être  lieu  d'intensifier  ce  genre  de  commerce  avec  notre  colonie  d'Indo- 
chine. 


—  401  — 

Les  poils  de  chèvres  occupent  le  second  plan  comnio  importance  dans 
la  fabrication  des  scourtins.  On  en  emploie  environ  500.000  kilos,  dont  les 
4,5°  de  belle  qualité,  ciselés  sur  les  bètes  vivantes,  proviennent  particuliè- 
rement de  la  Corse,  de  l'Algérie  et  de  Constantinoplc;  le  reste,  tombé  a 
la  chaux  et  par  conséquent  de  qualité  secondaire,  est  fourni  surtout  par  la 
Tunisie  et  le  Maroc.  Celte  dernière  catégorie,  en  réalité,  sert  moins  à  la 
fabrication  des  scourtins  proprement  dits,  qu'à  celle  des  isolants  très 
appréciés  pour  les  tuyaux  de  vapeur. 

Gomme  on  vient  de  le  voir,  nos  colonies  ou  pays  de  protectorats  suffi- 
sent à  peu  près  exclusivement  à  nous  fournir  ce  genre  de  matières  pre- 
mières. 

On  emploie  aussi,  en  mélange,  du  crin  de  cheval  qui  provient  de  la 
République  Argentine.  Mais  lutilisation  de  ce  crin  tend  de  plus  en  plus  à 
disparaître,  à  cause  des  accidents  dont  il  est  quelquefois  l'occasion,  sa 
rigidité  provoquant  des  piqûres  douloureuses  et  non  sans  danger'  au 
moment  de  l'enlèvement  du  tourteau  resté  dans  le  scourtin  après  la  pres- 
sion. 

La  fibre  d'aloès  est  également  employée  comme  trame  dans  la  fabrica- 
tion des  scourtins,  particulièrement  des  scourtins  destinés  à  la  pression  des 
graines  dont  les  tourteaux  sei-\-ent  a  l'alimentation  du  bétail.  L'utilisation  de 
la  fibre  d'aloès  évite  l'entraînement  dans  les  tourteaux  des  cheveux  et  des 
poils  qui  peuvent  être  préjudiciables  à  la  santé  des  animaux. 

La  seule  maison  Massias  à  Marseille,  emploie  annuellement  300  tonnes 
de  fibres  d'aloès  qu'elle  tire  de  la  Réunion  et  de  l'Ile  Maurice.  La  pre- 
mière provenance  fournit  des  fibres  d'une  qualité  supérieure  à  celle  de 
la  seconde. 

Enfin,  pour  certains  usages  plus  délicats,  par  exemple  la  fabru-ati  'n 
des  beurres,  des  graisses  alimentaires,  on  utilise  des  scourtins  de  laine  pour 
le  tissage  desquels  on  emploie  des  laines  peignées  d'Angleterre  et  du  Nord 
de  la  France.  Les  quantités  employées  s'élèvent  à  une  cinquantaine  de 
mille  kilogs. 

Si  nous  récapitulons  les  divers  chiffres  énoncés  dans  les  quelques 
lignes  qui  précèdent,  nous  trouvons  que  la  totalité  des  matières  textiles 
employées  en  France  à  la  fabrication  des  scourtins  doit  être  évaluée  à  envi- 
ron 2  millions  de  kilogs.  dont  1  million  de  kilogs.  de  cheveux.  Il  n'entre 
pas  dans  notre  rôle  de  rechercher  combien  cela  peut  faire  de  têtes  rasées 
ou  simplement  soulagées.  Nous  savons  du  moins  que  notre  colonie  d'Indo- 
chine entre  dans  ce  chiffre  pour  environ  20  %  et,  par  conséquent,  au  cours 
actuel  des  cheveux  pour  près  de  2  millions  de  francs. 

Les  poils  de  chèvres  viennent  surtout  de  Corse,  d'Algérie,  de  Tunisie 
et  du  Maroc;  l'aloès  nous  est  fourni  particulièrement  par  la  Réunion. 

La  production  coloniale  française  participe  donc  largement  à  l'indus- 
trie de  la  fabrication  des  scourtins  et  il  était  juste  de  le  signaler  dans  un 
rapport  établi  à  propos  de  l'Exposition  Coloniale  de  Marseille. 

On  dit  bien  que  cette  industrie  est  menacée  par  la  mise  en  œuvre 
prochaine  de  plaques  spéciales  de  presses  qui  supprimeraient  le  scour- 
tin. Tous  les  perfectionnements  sont  désirables  et  nous  faisons  des  vœux 
pour  que  les  justes  espoirs  entrevus  se  réalisent;  mais  une  pareille  nou- 
velle a  couru  déjà  bien  des  fois  et  le  scourtin  est  encore  là,  continuant  son 
œuvre  utile! 


Essai   d'une 

Bibliographie  récente  de  la  Production 

des    Matières   grasses 

d'après  la  Documentation  de  l'Institut  Colonial  de  Marseille 

par 

Mlle  D.  MONTEL 
Bibliothécaire  de  VInstitut  Colonial  de  Marseille 


Liste  des  principales  Abréviations 

Agric.  Bid.  F.  M.  S.  :  Agricultural  Bulletin  of  the  Federated  Malay  States, 
Kuala  Lumpur. 

Agr.  Gaz.  N.  South  Wales  :  Agricultural  Gazette  of  New  South  Wales, 
Sydney. 

Agric.  News  :  Agricultural  News. 

Agric.  Prai.  Pays  Chauds  :  Agriculture  Pratique  des  Pays  Chauds,  Paris. 

Agron.  Col.  :  Agronomie  Coloniale,  Paris. 

'  Alg.  Landb.  Weekbl.   N.  I.  :  Algemecn  Landbouw    Weekblad    Neder- 
landsche  Indie. 

Amer.  Food  J.  :  American  Food  Journal. 

Amer.  J.  Pharm.  :  American  Journal  of  Pharmacy. 

Amst.  for  das  Schvtz.  Kamerun  :  Amstblalt  for  das  Schutzgebiet  Kame- 
run. 

Ann.  Chim.  Anal.  :  Annales  de  Chimie  Analytique,  Paris. 

Ann.  Fin.  Ind.  :  Annales  Financières  et  Industrielles. 

Ann.  Inst.  Col.  Bordeaux  :  Annales  de  l'Institut  Colonial  de  Bordeaux. 

Ann,  Musée  Col.  Marseille  ;  Annales  du  Musée  Colonial  de  Marseille, 


—  406  — 

Ann.  Rep.  Dir.  Bvr.  Se.  Philippines  Is.  :  Annual  Report  of  the  Direclor 
of  Ihe  Bureau  of  Sciences,  Philippines  Islands.  Manilla. 

Arch.  Méd.  Nav,  :  Archives  de  Médecine  Navale. 

BoanI  of  the  Tr.  J.  :  Board  of  Trade  Journal,  Londres. 

Bol.  A(jr.  Gualeinala  :  Boletin  de  Agricultura,   Guatemala. 

British  Tr.  J.  :  British  Trade  Journal. 

Bull.  Agr.  Algérie-Timisie-MaToc  :  Bulletin  Agricole  de  l'Algérie-Tunisie- 
Maroc. 

Bill.  Agiic.  Congo  belge  :  Bulletin  Agr.  du  Congo  belge,  Bruxelles. 

Bul.  Agr.  Inst.  Scient.  Saigon  :  Bulletin  Agricole  de  l'Institut  Scientifique 
de  Saïgon.  Saigon. 

Bul.  Ass.  Plant.  Caoïit.  :  Bulletin  de  l'Association  des  Planteurs  de  Caout- 
chouc, Anvers. 

Bul.  Dpt.  Agr,  Trinidad  (fc  Tobago  :  Bulletin  of  the  Department  of  Agri- 
culture, Trinidad  &  Tobago. 

Bull.  Econ.  Indochine  :  Bulletin  Economique  de  l'Indochine,  Hanoï. 

Bid.  Econ.  Madagascar  :  Bulletin  Economique  de  Madagascar,  Tananarive. 

B.  Imp.  Inst.  :  Bulletin  of  the  Impérial  Institute,  of  the  United  Kingdom, 
Col.  &  India,  Londres. 

Bul.  Mat.  Gras.  :  Bulletin  des  Matières  Grasses  de  l'Institut  Colonial  de 
Marseille. 

Bul.  Mise.  Inf.  Kew.  :  Bulletin  of  Miscellanous  Information  K.  R.  Bota- 
nic  Gardens  Kew,  Londres. 

Bul.  Mus.  Hist.  Nal.  :  Bulletin  du  Muséum  d'Histoire  Naturelle,  Paris. 

Bul.  liens.  Agr.  Rome  :  Bulletin  des  Renseignements  Agricoles  et  des  Mala- 
dies des  Plantes  de  l'Institut  International  d'Agriculture,  Rome. 

Bîil.  Roure-Bertrand  :  Bulletin  Scientifique  et  Industriel  de  la  Maison 
Roure-Bertrand  Fils,  de  Grasse. 

Bul.  Se.  Pharm.  :  Bulletin  des  Sciences  Pharmacologiques,  Paris. 

Bul.  Soc.  Nat.  d'Acclim.  :  Bulletin  de  la  Société  Nationale  d'Acclimato- 
tion,  Paris. 

Bul.  Soc.  Chiw.  France  :  Bulletin  de  la  Société  Chimique  dd  France, 
Paris. 

Bid.  Tech.  Ass.  Ing.  sortis  Ec.  Poh/.  Bruxelles  :  Bulletin  Teclmique  de 
l'Association  dos  Ingénieurs  sortis  de  l'Ecole  Polytechnique  de  Bruxel- 
les. 

Cacao  Ber.  :  Cacao  Berichte. 

Cheu).  Ah.'it.  :  Chemical  Abstracfs,  Easlon  Pa. 

Chem.  (i-  Druq.  :  Chouiist  K'  DruggistS' 


—  407  — 

Chetn.  Ind,  :  Chemische  Industrie. 

Chem.  Vmschau  :  Chemische  Umschau. 

Chem.  Weekbl.  : 

Chem.  Ztg.  :  Chemiker  Zeilung,  Cothen. 

Dpt.  Agr.  Kvafa  Ltimpur  F.  M.  S.  :  Department  of   Agricullure   Kuala 
Lumpur,  Federetad  Malay  States. 

Dpt.  .Xgr.  Maurilius  :  Department  of  Agriculture,  Mauritius. 

Dpi.  .igr.  Madras  :  Department  of  Agriculture  of  the  Presidency  of  Madras. 

Dpt.  of  Agr.  Manilla  :  Department  of  Agriculture  of  the  Philippines  Is- 
lands,  Manilla. 

D.  Kolonialbl.  :  Deutsches  Kolonialblatt. 

Exp.  Station  Rec.  :  Experiment  Station  Record,  Washington. 

Exp.  Franc.  :  Exportateur  Français,  Paris. 

Gardens'  Bid.  St.  Settl.   :  Gardens'  Bulletin,   Straits  Settlements,  Singa- 
pore. 

Eandelsber  :  Handelsberichten,  La  Haye. 

Imp.  Dpt.  Agr.  Barbados  :  Impérial  Department  of  Agriculture,  Barba- 
dos. 

înd.  Chem.  :  L'Industrie  Chimique,  Paris. 

Jaarb.  Dept.  L.  \.  H.  :  Jaarboek  van  het  Department  van  Laiidbouw,  Nij- 
verheid  en  Handel,  Buitenzorg. 

Jahrber.  Ver.  Angeiv.  Bot.  :  Jahresbericht    der    Vereinigung    fur    ange- 
wandte  Botanik,  Berlin. 

Joern.  Landb.  Z.  Afr.  :  Joemaal  voor  den  Landbouw  in  Zuid  Afrika. 

].  Agr.  Brilish  Guiaim  :  Journal  of  the  Board  of  Agriculture  of  Brilish 
Gulana,  Georgetown. 

/.  Agric.  Prat.  :  Journal  d'Agriculture  Pratique,  Paris. 

J.  Agric.  Research  :  Journal  of  Agricultural  Research,  Washington. 

/.  Agric.  Trop.  :  Journal  d'Agriculture  Tropicale,  Paris. 

/.  Amer.  Chem.  Soc.  :  Journal  of  the  American  Chemical  Society,  Easton. 

/.  Chem.  Biol.  :  Journal  of  Chemical  Biology. 

J.  Chem.  Soc.  :  Journal  of  the  Chemical  Society,  Londres. 

J.  Dpt.  Agr.  South  A  frira  :  Journal  of  the  Department  of  Agriculture  of 
Routh  Afriea.  Pretoria- 


—  408  — 

].  Dpt.  Agr.  South  Austral/a  :  Journal  of  the  Department  of  Agriculture, 
South  Australia,  Adélaïde. 

J.  Ind.  Eng.  Chem.  :  Journal  of  the  Industrial  and  Engineering  Chemis- 
try,  Easton. 

J.  Jamaica    Agr.    Soc.  :  Journal  of    thv.     lamaica    Agricultural    Society, 
Kinsgton. 

/.  Franklin  Inst.  :  Journal  of  the  Franklin  Institute. 

J.  Roy  Soc.  Arts.  :  Journal  of  the  Royal  Society  of  Arts,  Londres. 

Kol.  Rvnds  :  Koloniale  Rundschau,  Berlin. 

J.  Soc.  Chem.  Ind.  :  Journal  of  the  Society  of  Chemical  Industry,  Londres. 

Korte  Bcr.  :  Korte  Beritchen  voor  Landbouw,  Nijverheid  en  Handel  — 
Mededeelingen  van  het  Statistisch  Bureau,  Buitenzorg. 

Leafl  PMI.    Rot.  M  an.  :  Leaflet  of    the    Philippines   Bureau  of    Botany, 
Manilla. 

Mat.  Gras.  :  Matières  Grasses,  Paris. 

Med.  Afd.  Zaadt.   :  Mededeelingen  van  de  Afdeeling  Zaadteell  van   het 
Département  van,  Nijverheid  en  Handel  te  Buitenzorg. 

Med.  Inst.  Plantenz.  :  Mededeelingen  van  het  Institut  voor  Plantenziekten, 
Buitenzorg. 

Med.  Land.  Plantens,  en  Ctd.  Inst  : 

Med     Landboinvvoorlichtmgsdiensf    Dpt.    :  Mededeelingen     voor    Land- 
bouwvoorlichtingsdienst  Département. 

Med.  Proefst.  A.  V.  R.  0.  S.,  :  Mededeelingen  van  het  algemen  Proefstation 
der  A.  V.  R.  0.  S.,  Medan. 

N.  I.  Rubbertijd.  :  Nederlandsch-Indisch  Rubberlijdschrift,  Batavia. 

Vaturwissen  :  Naturwissenschaften,  Berlin. 

OU  é  Colour  Tr.  J.  :  Oil  and  Colour  Trades  Journal,  Londres. 

Oils  &  Fats  Rec.  :  Oils  and  Fats  Record,  Londres. 

Pea  Nut  P.  :  Pea  Nut  Promoter,  Texas. 

Perf.  Ess.  Oil  Rep.  :  Perfumery  and  Essential  Oils  Record,  Londres. 

Pharm.  ./.  :  Pharmaceutical  Journal. 

Pharm.  Weckbl.  :  Pharmaceutisch  Weekblad. 

Pharm.  Zentralh   :   Pharmazeutische   Zontralhalle. 

Philippines  Agr.  Rev.  :  Philippines  Agricultural  Review,  Manilla. 

Philippines  Dur.  For.  :  Philippines  Bureau  of  Forestry,  Manilla. 

Philippines  J.  Science  :  Philippines  Journal  of  Scienc€,   Manilla. 

Rev.  Appl.  Eut.  :  Review  of  Applied  Entomology,  Londres/ 


—  409  — 

Rer.  Chim.  Ind.  :  Revue  de  Chimie  liidustriellb.  Paris. 

Rev.  Cul.  Col.  :  Revue  de  Culluro  Coloniale. 

Rev.  01.  ■■  Revue  Oléicole,  Paris. 

Rens.  Off.  Col.  :  Renseignements  de  l'Office  Colonial,  Bruxelles. 

Scient.  Aiwr.  Mly  :  Scicntific  American  Monthly,  New- York. 

Seifens.  Ztg.  :  Seifensieder  Zeitung. 

South  Afric.  J.  Ind.  :  South  .Vfrican  Journal  of  Industries,  Pretoria. 

Tijdschr.  Econ.  Georgr.  :  Tijdschrift  voor  economische  Geographiej  La 
Haye. 

Trav.  Lab.  Mat.  Med.  Paris  :  Travaux  du  Laboratoire  des  Matières  Médi- 
cales de  Paris. 

Trop.  Agric.   :  Tropical  Agriculturist.  Peradenyia,   Ceylan. 

Trop.  Life  :  Tropical  Life,  Londres. 

Tropenpfl.  :  Tropenpflanzer  Beihefte  zum  Tropenpflanzer,  Berlin. 

U.  S.  Dpt.  Agr.  :  United  States  Department  of  .Airriculture,  Washington. 

Vie  Tech.  Ind.  :  Vie  -Technique  et  Industrielle,  Paris. 

West  Ind.  Gids  :  West  Indisch  Gids. 

Zeitsc.  Vniers  Nahrvngs  ii.  Gpnusm.  :  Zeitschrift  fur  Untersurhung  der 
Nahrungs  u.  d.  Genusmittel  sowie  der  Gebrauchsgegenstande,  Muns- 
ter i.  w. 


Dans  la  Bibliographie  les  titres  d'ouvrages  en  i^olumes  sont  en  caractères 
romains,  les  titres  de  périodiques  en  caractères  italiques^ 


Arachide 


OUVRAGES    SUR   L'ARACIIIDE 

L'arachide  —  J.  Adam  —  1908,  chez  Challaniel,  Paris. 
L'arachide  —  M.  Dumas  —  1907,  chez  Challamel,  Paris. 

L'arachide  dans  :  «  Les  grands  produits  végétaux  des  colonies  françaises  » 

—  J.  Adam,  chez  Larose,  Paris,  1915. 

L'arachide  —  Th.  Fleury —  Bordeaux,  1908. 

Développement  de  la  culture  de  l'arachide  —  Brocard  —  Observations 
Congrès  d'Agriculture  Coloniale  1918,  tome  II,  p.' 93-110. 

Note  sur  l'arachide  —  J.  Paillard  et  Ron.\net  —  Chavanel-Reguault.  Con- 
grès d'Agriculture  Coloniale,  Paris,  1918.  Tome  II,  p.  139-1R9. 

L'arachide  du  Haut-Sénégal-Niger  —  J.  Vuillet  —  Congrès  d'Agriculture 
Coloniale,  Paris,  1918.  Tome  II,  p.  200-212. 

Développement  et  amélioration  de  la  production  de  l'arachide  au  Sénégal 

—  J.  Adam  —  Congrès  d'Agriculture  Coloniale,  Paris,  1918.  Tome  II, 
p.  117-137. 

Mesures  à  prendre  en  vue  de  la  préservation  de  la  culture  et  du  commerce 
des  arachides  au  Sénégal  —  Roubaud  —  Congrès  d'Agriculture  Colo- 
niale, Paris,  1918.  Tome  II,  p.  153-1,59. 

Travaux  relatifs  à  l'arachide  do  la  Station  d'Agriculture  de  Palur  —  Rou- 
baud —  Congrès  d'Agriculture  Coloniale,  Paris,  1918.  Tome  II,  p.  474- 
483. 

Peanuts  —  Reattie  —  Washinglon,  1909. 

Katjanolic  —  Rieekrode  —  Rotterdam,  1860. 

L'arachide  —  Wurtenbergeh  —  Berlin,  1917. 


Etude  .sur  l'oriarine  de  l'arachide  —  (Marcel  Di'RAnn)  —  Pu!.  !\fn<:.  Uist. 
Naf.,  n"  5,' 1906. 

U,^^cs.  qnr  In  niilhiro  fie  l'arachide  -      Flnf.  Aqr.  Cnnao  Jirlqr,  1921.  p.  <7A' 


—  411  — 

Nntossiir  la  culture  de  l'ararliido  —  (M.  DuponT)  —  Hiil.  Emn.  Indochine 
l'JU. 

L'arachide  —  Agr.  Gnz.  N.  South  Wolrs,  juin  ISi   p.  \2S,  juillet  18    p   470 
fév.  18,  p.  142;  avril  18,  p.  262;  mai  18,  p.  3:i8. 

La  culture  des  arachides—  Algi.  Landb.  Wefikb.  'N .  /.,  vol.  V,  p.  105. 

L'arachide  —  (Quin)  —  Joern.  Landb,  vol.  III,  1921,  p.  IfiO. 

Influence  de  la  culture  et  de  la  fumure  sur  la  teneur  en  huile  de  l'arachide 
—  But.  d.  Rens.  Agr.  Rome,  janvier  1919,  p.  74. 

Eléments  fertilisants  nécessaires  à  la  culture  de  l'arachide  —  Peanut  Pro- 
moter,  12-1921,  p.  8. 

Sol  convenant  à  la  culture  des  arachides  et  conditions  climatériques  — 
(W.-R.  Beattie)  —  Peanut  Promoter,  12-21,  p.  .13. 

Les  protéines  de  l'arachide  --  (Johns)  —  Colton  0/1  Press.,  vol.  II,  1919, 
p.  41. 

Protéine  de  l'arachide  (Arachis  hypogea),  les  globulines  «  arachine  »  et 
«  comarachine  »  —  Btil.  Rens.  Agr.  Rome,  fév.  1917,  p.  215. 

Situation  actuelle  de  la  culture  de  l'arachide  au  Sénégal  —  (J.  Ad.'vm)  — 
Agric.  Prat.,  vol  XXII,  1913,  p.  325. 

Reconstitution  des  plantations  d'arachides  en  Annam  —  Bul.  Econ.  Indo- 
chine, 1901. 

La  culture  des  arachides  aux  Etats-Unis  —  (A.  Stieltjes)  —  Bul.  Mat. 
Gras.,  n°  2,  1920,  p.  49-60. 

La  culture  des  arachides  aux  Etats-Unis  —  (D.   Zolla)  —  Agron.  Col., 
■décembre  1921,  p.  177. 

Culture  et  récolte  des  arachide?  à  Java  et  Madère  —  Olien  en  Vetten,  1918, 
p.  54. 

La  culture  des  arachides  de  l'Inde  —■  OU  ê  Colovr  Tr.  J.,  2  avril  1921, 
p.  1345. 

La  culture  des  arachides  au  Gujerat  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  4-1913,  p.  081. 

La  culture  des  arachides  en  Virginie  (Etats-Unis)  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  1- 
1918,  p.  108. 

La  culture  de  l'arachide  aux  Etats-Unis  —  (L.  Haumont)  —  Agric.  Prat. 
Pays  Chauds,  n°  69. 

Culture  de  l'arachide  au  Queensland  (Australie)  —  OU  <£•  Colour,  Tr.  J., 
4  juin  1921,  p.  2274. 

Culture  de  l'arachide  au  Cambodge  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1905. 

Essais  de  culture  de  l'arachide  en  Mésopotamie  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome, 
nov.-déc.  1920,  p.  1407. 

Essais  de  culture  en  Australie  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  2-1921,  p.  218. 

Essais  de  culture  de  l'arachide  dans  la  République  orientale  de  l'Urugruay 
-  Bul,  Rens.  Agr.  Ro7ne,  mai  1916:  p.  734' 


—  412  — 

Résultats  et  essais  de  culture  des  arachides  à  Tortola  et  à  Ceylan  —  B. 
linj).  Inst.,  n»  2-1916,  p.  293. 

Progrès  récents  et  résulUils  de  la  culture  des  arachides  aux  Etats-Unis  — 
B.  Imp.  Inst.,  n"  4-1918,  p.  568. 

Note    sur  la    sélection    des  arachides  —  (V'uili.et)  —  Bvl.    Mal.    Gras., 
n"  2-1920,  p.  84-85. 

Amélioration  et  extension  de  la  culture  en  Nigeria  —  Bvl.   Imp.   Inst., 
n°  2-1921,  p.  132. 

L'amélioration  de  l'arachide  au  Sénégal  —  (Rapport  de  Mission)  (A.  Cheva- 
lier) —  Bul.  Mat.  Gras.,  n°  2-1920,  p.  61-74. 

Les  variétés  de  Tarachide  aux  Etats-Unis  —  Pcamit  Prornoter,  janvier  1921, 
p.  27. 

Les  arachides  à  la  Station  de  Ranchi  et  de  Choba  Nagpur  —  B.  Imp.  Inst., 
n°  3-1917,  p.  447. 

A  propos  d'arachides  —  (De  Wildeman)  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5637. 

Rendement  de  la  culture  de  l'arachide  —  Farmefs  Bul.  U.  S.  Dept.  Agr., 
1127. 


ENNEMIS,  PARASITES,   MALADIES 


La  lutte  contre  les  insectes  attaquant  les  arachides  —  (E.  Roubaud)  —  Bvl. 
Mat.  Gras.,  n"  2-1920,  p.  74-84. 

Insectes  nuisibles  à  l'arachide  au  Ouecnsland  (Australie)  —  Bvl.  Reîis. 
Agr.  Rome,  mai  1920,  p.  761. 

«  Aphanus  sordidus  »,  hémiptère  nuisible  à  l'arachide  (Arachis  hypogœa) 
dans  la  division  du  Koukan  —  (Roubaud)  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome, 
août  1915,  p.  1219. 

Septosrloeum  arachidis  mélanconée  nuisible  à  l'arachide  dans  l'.-Vfrique  du 
Sud  —  J.  Dpt.  Agr.  Sovth  Africa,  1920,  p.  528-530. 

Sur  la  résistance  différente  des  arachides  aux  attaques  de  «  Sclerotium 
Rolfseï  »  —  Bvl.  Rens.  Agr.  Rome,  avril  1918,  p.  563. 

«  Mosaïque  »  de  l'arachide  —  Bvl.  Rens.  Agr.  Rome,  mai  1917,  p.  834. 

Deux  dangereuses  «  rouilles  »  qui  menacent  d'envahir  les  Etats-Unis  — 
Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  juillet  août  1920,  p.  1023. 

Maladie  de  la  feuille  de  l'arachide  —  Agric.  Bulletin  F.  M.  S.,  nov.  1914, 
p.  66. 


CONDITIONS  DE  CULTURE  EN  DIFFERENTS  PAYS 


Contribution  h  l'étude  de  l'arachide  ou  Afrique  Occidentale  Française  — 
(Yves  Henri)  —  Agron.  Col.,  n"  13,  juillet  lOlA. 

I-es  arachides  au  Q^anK  Ngai  —  Bvl.  Econ.  Indochine,  100'«. 


—  413  — 

L'arachide  do  Java  en  Cucliiiicliiuc  — ■  Bal.  Ecuit.  Induthlnc,  l'JUU. 

Les  arachides  au  Sénégal  —  B.  Imp.  Insl.,  n"  4-1015,  p.  647. 

L'arachide  dans  l'Inde  Anglaise  —  Extrait  du  compte  rendu  de  1  «  Agricul- 
ral  Trade  Conférence  »  --  Bul.  Mal.  Gras.,  n"  l-iyi9,  p.  17-:34. 

L'arachide  dans  le  Goudjerale  —  (Saue)  —  Bul.  Rens.  Aijr.  Rome,  juil- 
let l'Jlo,  p.  1075. 

Les  arachides  sur  la  côte  de  Coromandel  —  B.  Ii/ip.  Insl.,  n°  1-1915,  p.  153. 

Les  arachides  de  Coromandel  —  B.  Imp.  InsL,  n"  2-1915,  p.  305. 

Les  arachides  à  Burma  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  1-191G,  p.  125. 

Les  arachides  en  Egypte  —  B.  Imp.  hisl.,  n"  3-1916,  p.  472. 

Les  arachides  à  Montserrat  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  1-1917,  p.  121. 

L'arachide  en  Nigeria  —  B^il.  Mal.  Gras.,  n"  3-1920,  p.  149. 

Les  arachides  à  Zanzibar  —  B.  Imp.  Insl.,  n"  3-1914,  p.  348. 

Les  arachides  de  la  Haute-Nigeria,  de  la  Gambie,  Montserrat,  Fiji  et  l'huile 
d'arachide  de  Fiji  —  B.  Imp.  hisL,  n°  4-1913,  p.  574. 

Les  arachides  en  Espagne  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  3-1918,  p.  397-398. 

L'arachide  aux  Etats-Unis  —  Aly.  Landb.  Weekbl  N.  I.,  1919,  p.  271-272. 

Les  arachides  aux  Etats-Unis  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  4-1917,  p.  583. 

L'arachide  à  Java—  Bul.  Mal.  Gras.,  n°  1-1919,  p.  24-26. 

Les  arachides  au.x  Etats-Unis  —  Bul.  Mens.  Agence  Econ.  A.  0.  F. 

Les  arachides  à  Sao-Paulo  —  B.  Imp.  Insl.,  n"  2-1918,  p.  252-253. 

L'arachide  en  Chine  —  Peanui  Promoter,  fév.  1921,  p.  49. 

L'arachide  et  ses  différents  traitements  —  Spice  MilL,  1921,  n°  1,  p.  162. 

COMMERCE  ET  STATISTIQUES 

Le  transport  des  arachides  sur  les  chemins  de  fer  de  Thiès  à  Kayês  et  de 
Dakar  à  Saint-Louis  —  (R.  Launay,  ingénieur  en  chef)  —  Bul.  Mal. 
Gras.,  4-1920,  p.   189-193. 

Le  décorticage  des  arachides  du  Sénégal  —  (Rapport  de  M.  Mathon  —  Bul. 
Mat.  Gras.,  n»  2-1917,  p.  3-13. 

L'arachide  et  ses  produits  —  (Thompson)  —  Bul.  Rejis.  Ayr.  Rome,  jan- 
vier 1917,  p.  87. 

Produits  de  l'arachide  —  Colton  OU  Press,  1919,  p.  42. 

Les  arachides  en  France  et  aux  Indes  Anglaises  —  In  en  Vilvoer,  1919, 
p.  633. 

Les  arachides.  —  Coprah.  —  Principaux  marchés  des  arachides  de  l'Inde  — 
B.  Imp.  Insl.,  n°  2-1916,  p.  220. 


—  414  — 

La  production  de  l'arachide  et  de  Ihude  d'arachides  aux  Indes  —  Mat. 
Gras.,  1921,  p.  5975. 

Production  de  l'arachide  aux  Indes  anglaises  de  1914  à  1920  —  Olicn  en 
Vellen,  3  décembre  1921,  p.  271. 

Surface  cultivée  aux  Indes  anglaises  en  1920-21  —  Rendements  —  Récolte 
D.  Imp.  Insl.,  n"  11921,  p.  76. 

Le  Commerce  des  arachides  en  Chine  —  B.  Imp.  Irist.,  n°  1-1920,  p.  131. 


L  HUILE    D.\R.\CHIDE 


Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  d'arachide  —  (De  Keghel)  —  Rev. 
Cil.  Ind.,  janvier  1921,  p.  14. 

Préparation  de  l'huile  d'arachide  ~  Tropcupfl,  1919,  p.  132. 

Analyse  de  deux  échantillons  d'huile  d'arachide  provenant  des  variétés 
«"  Spanish  &  Virginia  »  —  OU  &  Colour  Tr.  J.,  17  sept. -21,  p.  1063. 

Hydrogénation  de  l'huile  d'arachide  —  Bul.  Reiis,  .\gr.  Rome,  janvier  1919, 
p.  115-116. 

Contribution  à  la  connaissance  des  graisses  rances  de  l'huile  d'arachide;  — 
Zeitschr.  Vnlers.  Nahrunys  iind  Genusm.,  1919,  p.  241-246. 

Le  titre  et  l'indice  d'iode  de  mélanges  de  stéarine  végétale  (hydrogénée)  et 
d'huile  d'arachide  et  beurre  de  cacao  —  Cotlon  OU  Près.,  vol.  III,  192U, 
n°  il,  p.  38. 

Teneur  comparative  en  huile  de  l'arachide  de  Java  et  de  Cochinchine  — 
Bul.  Econ.  Indochine,  1901. 

Huile  d'arachide  aux  Etats-Unis  —  (H.  Ju.melle)  —  Mal.  Gras.,  1918,  p.  4981- 
4983. 

Production  de  l'huile  d'arachides  à  Marseille  —  Collon  OU  Press,  vol.  IV, 
1921,  p.  54. 

Production  d'arachides  et  d'autres  huiles  végétales  au  Japon,  en  1918  — 
Olien  en  Vetten,  vol.  IV-1919,  p.  126. 

L'Industrie  des  arachides  en  Crande-Bretagne  —  Olien  en  Vetten,  vol.  IV- 
1919,  p  .20. 

L'industrie  des  arachides  en  Egypte  —  Peanut  Promolcr,  mars  1921,  p.  49. 

L'industrie  de  l'arachide  dans  la  province  de  Kwantoeng  —  Ilandelsber, 
1921,  p.  1041. 

L'industrie  des  arachides  en  Chine  — BiU.  Mal.  Groi.,  n"'  3  et  4,  1921. 
p.  66-67. 

L'arachide  et  l'industrie  de  l'huile  d'arachide  on  Chine  —  Olien  en  Vetten 
\(\  jnilh't  1921,  p.  25. 


—  4i5  — 


I.  ARACUIDE  COMME  Al.IMllNT 


Bactériologie  du  bourre  d'arachide  et  action  de  l'huile  sur  la  germination 
de  la  ^'raine  —  Aîner.  Food  J.,  1918,  p.  'J. 

Fabrication  et  emploi  du  beurre  d'arachides  —  (Simm)  —  Sp/ce  Mi/L,  1920, 
p.  1860. 

Fabrication  du  beurre  d'arachides  —  Spice  Mill,  1921,  p.  850. 

Quelques  données  sur  le  beurre  d'arachide  —  Bul.  Rens.  Arjr.  Rome, 
nov.  1914,,  p.  1744. 

La  valeur  nutritive  de  la  farine  d'arachide  comme  pouvant  suppléer  à  la 
farine  d'avoine  — ■  Peanul  Pronioter,  nov.  1920,  p.  71. 

Influence  de  l'alimentation  composée  de  pâture  d'arachide  et  de  son  de  riz 
sur  la  qualité  de  la  viande  de  porc;  expérience  au  Texas  (E.-U.)  — 
Bul.  Rens.  Agr.  Ravie,  février  1920,  p.  274. 

Valeur  alimentaire  de  l'arachide  —  Bul.  Rens.  Arjr.  Rome,  juillet  1918, 
p.  916. 

Effets  de  l'alimentation  avec  des  arachides  sur  la  qualité  de  la  viande  de 
porc;  expériences  dans  l'Oklahoma  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  juillet- 
août  1920,  p.   984. 


Cocotier 


OUVRAGES   SUR  LE  COCOTIER 

Le  cocotier —  P.  Hubert  —  chez  Dunod  et  Pinat,  Paris. 

Culture  du  cocotier  et  commerce  des  noix  de  coco  à  la  Trinité  —  A.  Faiî- 
CHÈRE  —  chez  Challamel.  —  Paris. 

Le  cocotier  —  A.  F.\uchère  —  dans  les  «  Grands  Produits  Végétaux  », 
(p.  307-334),  chez  Larose.  —  Paris. 

La  Culture  du  cocotier  à  Madagascar  —  P.  Desloy  —  chez  Gauthier- Villars. 
Paris. 

La  noix  de  coco  —  0.  S.  A.  Collet. 

Le  cocotier  —  E.  Prudhomme. 

Cocflnuts  :  the  consols  of  the  East  —  Harold  IIA^!EL  Smith  et  F.  A.  G.,  Pape 
—  chez  John  Baie  Sons  &  DanielsoaLtd  —  Londres. 

The  nlantine.  cuUivation  and  expression  of  coconuts,  kernels  cacao  and 
Edible  Vesetable  Oils  and  Seed?  of  Commerce  —  A  Handbook  for  plan- 
tera. Financiers,  Sciencists  and  others  —  by  Osman  Newland.  Nature, 
1920,  p.  564. 


—  416  — 

A  practical  guide  to  coconut  culture  —  Munzo  &  Hrown  —  chez  John  Baie, 
Londres,  l'Jl6. 

Ali  aboul  Ihe  coconut  l^ahn  Colombo  —  Ferguson. 

On  the  VVater  relations  of  the  coconut  Palm  —  P.  Freek  &  E.  Bingua.m 

COPELAND. 

Guide  to  coconut  cultivation  in  the  F   M.  S.  —  Edité  par  the  F.  M.  States 
Développement  Agency. 

Handbook  of  the  Terriloiy  of  Papua  —  Stanisforth  Smith.  —  Edité  à  Mel- 
bourne. 

The  coconuts  and  its  relations  to  coconut  Oit  —  II.  S.  Walker. 

Cocos  nucifera  —  E.  Bolten  —  Amsterdam,  l'JOS. 

De  kokoscultuur  —  Roelfserna  —  Haarlem,  1916. 

Copraproductie  en  coprahandel.  —  Publication  v.  d.  afd.  Nijverheid  en 
Handel.  —  Batavia,  1915. 

De  klapperboom  —  Van  der  Hof.ven  —  chez  de  Bussy,  Amsterdam,  1906. 

De  klappercultuur  op  de  \V.cstkust  van  Bornéo  —  De  Nave  —  chez  de 
Bussy,  Amsterdam,  1913. 

La  culture  du  cocotier  —  Lt.  Zaepernick.  —  Berlin,   1911. 

Le  cocotier  et  sa  culture  —  Dr.  Preuss.  —  Berlin,  1911. 

Kopra  production  und  kopra  handel  —  Birk.  —  léna,  1913. 

Le  cocotier  en  Cochinchine,  par  Mezin-Cuetau  —  Congrès  d'Agriculture 
Coloniale,  Paris,  1918.  Tome  II,  p.  525-527. 

Le  cocotier  en  Indochine,  par  P.  Morange  —  Congres  d'Agriculture  Colo- 
niale, Paris,  191S.  Tome  II,  p.  504-514. 

Le  cocotier  à  Phu-Quoc,  Cochinchine  —  Congrès  d'.Agriculture  Coloniale, 
Paris,  1918.  Tome  II,  p.  514-520. 


Origine  du  cocotier  —  Agric.  News,  vol.  XX- 1921,  p.  209. 

Note  sur  la  composition  du  cocotier —  (P.  Boname)  —  n"  19.  Station  Agro- 
nomique de  Port-Louis,  Maurice. 

Choix  des  noix  de  coco  pour  l'ensemencement  —  liu/.  Rrns.  Afjr.  Ronif, 
juin  1915,  p.  890. 

La  pollinisation  chez  le  cocotier  —  (Petech)  —  Fini.   Rens.  Agr.  Rome, 
mars  1914,  p.  42. 

Sarclage  dos  plantations  de  cocotiers  —  Agr.  Bul.  F.  M.  S.,  oct.  1917,  p.  i'- 

Plantations  intercalaires  dans  les  cocoteraies  —  Poona  Agriniliural  CuUege 
Plantcrs  Chronicle,  1921/16/209. 


—  417  — 
La  patate  douce  coiiime  culture  de  cniiv..,.!,...,  j 

tiers  -  Uul.  liens.  Ayr.  Z^  leï.  m^P  S        ^^'"^^'""^  ^^  <^^<^ 

De  l'utdisatiou  des  tiacteinx  i\>,,^   i    .      .     ,   . 

^^ync,  juUlet  l-j;!!.  p    i!  "^^"^  ^^^  P'^^taUous  de  cocotiers  -   Trop. 

Le  système  des  racines  du  cocotier      /ii   <■   ^ 

II"  3-iy^O,  p.  115-116  ~  ^"•"^-  ^'^•^J'SON)  -  //ï,//.  Mat,  Gras., 

Espacement  des  cocotiers  -  J.  Ayr.  Trop.,  mai  1912. 

Sur  U  mul.pncafon  des  cocotiers  ---  (Bo.u.ch)  -  Mea.  AfU.  ZaaUteeU, 

^'^'SJ^^^TS^''^''''  ''  ^"'^"''^  ^"  --^-r  -  (THOMP)  -  Cul. 

^'VrâTsV'''"'-''''  "^^'^-^^  '^  -'■'--  du  cocotier  -  CuUura,  191.. 

De  la  culture  du  cocotier  -  Agr.  Bul.  F.  M.  s.,  nov.  1917,  p.  92. 

Cocos  nucifera  -  Plulippines  Bar.  For.  BuL,  n»  2U,  p.  91,  1920. 

Le  cocotier  -  Ann.  Fin.  é  Ind.,  20  juin  1913. 

Le  cocotier  -  (Mayer)  -  Exp.  Station  Rec.  1920,  p.  538. 

La  culture  du  cocotier  et  du  palmier  à  huile  -  Sluyters^  Monthhj,  vol.  I, 

Sur  la  culture  du  cocotier  -  (Ratcliffe)  -  Tropeniiz.  1920,  p.  314. 
CocoUer  -  Culture  et  emplois  -  (Wester  P.  J.)  _  pml  Ayric.  Reo.,  1918, 

Le  planteur  de  cocotiers  -  (W.  S.  Lyon)  -^  Bul.  n»  8,  Bur.  Ayr.  Philippi- 

^  ^lfa7.  £i^';92rp!'56l8'''*^^"*'''°"  '"  ^^°^'^^  "  ^"^  ^^^°™^'^)  " 
Fumure  des  cocotiers  -  /.  Ayr.  Trop.,  mai  1908. 

^""'fZ^^t'Ï^^X'KtZS,''  ^-«^--  à  C«^^-  -  Bur  Rens.  Ayr. 

^"""^vilTEf^,'!'  ^"  fi^''  r''  '°'']*''''  l^'*^^  ^  '^""i^«d  et  à  Tobaço  -  (De 
VERTEUIL]  —  Bul.   Rens.  Ayr.  Rome,   fév.    1915,   p.   256. 

Expéri^ences  de  fumure  du  cocotier  faites  à  Peradeniya  -  (Bamber)  - 
OUI.  tiens.  Agr.  Rome,  déc.  1914,  p.  1851. 

^''^M'adA''.'  ^^^»;ture   sélection  et  fumure  du  cocotier  dans  la  province  de 
iviaoïas—  Bul.  Mat.  Gras.,  n°  3-1919,  p.  100-104. 

Engrais  verts  appliqués  au  cocotier-  Bul.  Econ.  Indochine,  mars  1905. 


—  4i8  — 

Progrès  réalisés  depuis  11)09  sur  les  expériences  faites  sur  les  noix  de  coco 
en  Travancorc  —  D.  Imp.  Insl.,  n"  4-1915,  p.  646. 

Essais  sur  les  noix  de  coco  dans  les  provinces  du  nord  de  la  Nigeria,  en 
Cocliinchine.  —  Résultats  des  expériences  laites  à  Grenade  —  B.  linp, 
Insl.,  n"  4-1919,  p.  527. 

Expériences  dans  l'Inde  Britannique  —  U.  Imp.  Inst.,  n"  1-1919,  p.  120. 

Exemple  de  plantation  de  cocotier  pleine  de  promesses  de  Malaisie  —  Agr. 
Bul.  F.  M.  S.,  vol.  III,  n"  12,  p.  445. 

Remarques  faites  sur  les  expériences  concernant  les  noix  de  coco  —  .4^^, 
Bul.  F.  M.  S.,  juillet  1917,  p.  381. 

Résultats  des  essais  de  plantation  de  cocotiers  —  Trop.  Agric,  1921,  p.  774. 

Le  cocotier  nain  dans  les  Etats  Fédérés  Malais  —  fW.  R.  Handover)  —  Bull. 
Mal.  Gras.,  n"  3-1920,  p.  112. 

Pourquoi  le  rondement  des  cocotiers  nains  diminue  —  Tropical  Life, 
1921,  p.  10. 

Variation  du  cocotier  observée  à  Ceylan  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  mai  1920, 
p.  647. 

Quelques  variations  du  cocotier  commun  (Cocos  nucifera)  —  Agron.  Col., 
août  1920. 

Identification  du  cocotier  hispide —  Gardens  Bul.  Sir.  SellL,  1918,  p.  3-5. 

Quelques  variations  du  cocotier  commun  —  (Charles  Henry)  . .  Agron.  Col., 
vol  V,  p.  52. 

Variétés  du  cocotier  —  Gardens'  Bull.  Str.  Seul.,  1919,  p.  143. 


ENNEMIS,  PARASITES,   MALADIES 

Les  ennemis  du  cocotier  —  Bul.  Agr.  Congo  belge,  sept.-déc.  1909. 

Maladies  et  parasites  du  cocotier  —  .Agr.  Bull.  F.  M.  S.,  mai  1917,  p.  327. 

Parasites  du  cocotier  —  B.  Imp.  Insl.,  n"  2-1917,  p.  275-277. 

Maladie  du  cocotier  (Hidari  Irava  Moore)  —  Med.  Land.  Planlenz.  ê  Cuit. 
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Ind.,  1900. 


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Culture  du  cocotier  dans  l'Etat  de  Travancore  —  Agric.  News,  1919.  p.  342. 

Rapport  sur  un  voyage  dans  les  régions  à  cocotiers  de  l'Etat  de  Travancore 
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Dpt.  Agric.  Madras,  1919,  1920  et  1918. 

Notes  sur  la  culture  du^cocotier  dans  la  province  de  Madras  —  Bul.  Econ. 

Note  sur  la  culture  du  cocotier  à  Aleppey  —  (Me  Rae  &  A.nstead)  —  Madras 
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Les  noix  de  coco  à  Ceylan,  en  Afrique  et  en  Guinée  —  B.  Imp.  Inst.  n"  l- 

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Le  cocotier  à  l'île  de  la  Trinité  —  Olien  en  Vetten,  1919,  p.  368. 

Culture  du  cocotier  en  Chine  et  au  Japon  —  Trop.  Life,  1919,  p.  102. 

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Les  noix  de  coco  aux  îles  de  Virginie  —  R.  Imp.  Inst.,  n"  2-1915,  p.  305. 

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Les  noix  de  coco  à  Madras  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  3-1916,  p.  472. 

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Lo  coprah  dans  le  monde.  L'inthistrie  du  coprah  desséché  —  Bul.  Econ. 
In/lnc/iinr,  XXII-1910,  p.   135  277. 

Demande  de  coprah  dans  différents  pays  —  Mdrgdrinei  lOgÔ.  n°  5.  p.  15< 


—  425  — 


l'huile  de  coco 


L'huile  do  cocotier  et,  huiles  similaires  —  (Tompkins)  —  Coll.  OU  Press., 
vol.  III-1920,  p.  40. 

Etude  sur  le  coprah  et  l'huilj  de  coco  —  l'ropical  .\gric.,  1919,  p.  54-56. 

Sur  la  définition  de  la  valeur  de  l'acidité  de  l'huile  de  coco  —  Olien  en 
Vette/i,  1918,  p.  125-126. 

Evaluation  de  l'acidité  des  huiles  de  coprah  et  de  palmiste  —  (Vizern  & 
Guiu>OT)  —  Mat.  Gras.,  1919,  p.  5114-5115. 

Rancidité  de  l'huile  de  coco  des  Philippines  —  Philippine  J.  Scienc,  1919, 
p.  463-475. 

Hydrogénation  des  plvcérides  de  l'huile  de  coco  —  Cotton  OU  Press., 
vol.  III-1020,  p.  44. 

Notes  sur  la  couleur  de  l'huile  de  noix  de  coco  —  (Tompklns)  —  Collon  OU 
Press.,  Vol.  V-1921,  p.  122. 

Les  plycérides  de  l'huile  de  coco  —  (Bomer  &  Baumaw)  —  .1.  /.  Unlers.  N. 
iind  Gen.  mittel,  1920,  p.  97. 

Dosasre  de  l'huile  de  coco  dans  le5  savon?  par  la  méthode  de  Polenske  — 
(JUNGKURZ)  —  Seifenzieder  Ztg,  n"  47,  p.  927/9  et  947/51-1920. 

Dosage  de  l'huile  de  coco  et  de  l'huile  d'amande  de  palme  dans  des  mélan- 
ges de  graisse  où  les  deux  huiles  peuvent  être  présentes  —  (Stokoe)  — 
7.  Soc.  Chem.  Ind.,  15  mars  1921,  p.  571. 

La  auantité  de  vitamines  solubles  dans  l'huile  de  coprah  —  (J.vnsen)  — 
Exp.  Station  Rec.,  1919,  p.  363. 

Huile  de  coco  extraite  de  noix  fraîches  —  Trop.  A  fric.,  1920,  p.  208. 

Huile  de  coco  comme  succédané  des  saindoux  —  Rcv.  Chim.  Ind.,  jan- 
vier 1921,  p.  20. 

Préparation  du  savon  à  l'huile  de  noix  de  coco  —  .4/r/.  Landhmti'.  Weekb. 
N.  /.,  p.  736-737-19J8. 

Savon  à  l'huile  de  coco  —  (Weser)  —  Cficm.  Vmschnn,  1921,  p.  26. 

Nouvelle  méfhode  pour  rechercher  les  falsifications  du  beurre  et  déterminer 
la  matière  errasse  dans  les  beurres  de  coco  et  similaires  —  (Van  Gil- 
MOUR)  —  Mat.  Gras.,  1921,  p.  5826. 

Le  beurre  de  coco  —  BiU.  Econ.  Indochine,  1903. 

Préparation  du  beurre  de  coco  —  Mat.  Gras.,  1918,  p.  5011. 

Le  transport  des  huiles  de  coco  en  bateaux-citernes  —  Bull.  Mat.  Gras., 
n»  6-1919,  p.  256. 

Industrie  de  l'huile  de  coco  au  Japon  —  Oiien  m  Vetlen.  1918,  p.  160-161. 

L'industrie  de  l'huile  de  coco  aux  PhilipIpineS  —  B^ût.  Mat.  Gras.,  n'  9- 
1919,  p.  104-106, 


—  426  — 

Inslallalion  aux  Pliilippincs  d'une  fabrique  d'huile  de  coco  —  Bnl.  Econ. 
Indochine,  1914. 

Industrie  des  huiles  de  coco  aux  Philippines  —  Alg.  Landh.  Weeklb.  N.  /., 
1920,  p.  419. 

Les  noix  de  coco  cl  huile  de  coprah  aux  Philippines  —  Afg.  Landb.,  1920, 
p.  1058. 

Etudes  préliminaires  sur  l'industrie  de  l'huile  de  coco  aux  Iles  Philippines 

—  Tro-p.  Agric.  1919,  p.  57. 

Production  du  coprah  et  de  l'huile  de  coco  aux  Philippines  —  Olien  en 
Vetien,  1919,  p.  411-412,  vol.  III. 

Culture  et  industrie  du  coprah  et  de  l'huile  de  coco  aux  Indes  Néerlandaises 

—  Comm.  Rolland,  1919,  p.  46-54. 

Participation  des  E.-U.  dans  le  commerce  des  huiles  de  coprah  et  de  coco. 

—  Eniles  et  Graisses,  23  juil.-21,  p.  58. 

Position  de  l'Amérique  dans  le  commerce  du  coprah  et  de  l'huile  de  coco 

—  Olien  en  Vellen,  6  mai-21,  p.  486. 

Importation  d'huile  de  coco  dans  l'Amérique  du  Nord  en  1917  et  1918  — 
Tropenfl,  1920,  p.  28. 

Coprah  et  huile  de  coprah  aux  Indes  Néerlandaises  et  aux  Philippines  — 
In.  en  Uitvoer,  1920,  p.  143. 

Marché  de  l'huile  de  coco  -    Bulletin  des  Matières    Grasses,  n°    3-1917, 
p.  23-24. 


SOUS-PROBUITS 


Produits  industriels  dérivés  de  la  graine  de  coco  —  ./.  nf  Soc.  Chem.  Ind., 
avril  1918. 

L'eau  de  coco.  Caractères.    Composition.  Divers    emplois  —  Bulletin   Ec. 
Indo.,  janv.-fév.  1920,  p.  1. 

Levures  du  «  Sura  »  du  cocotier  (vin  de  palmier)  —  Bvl.  Rens.  Agr.  Rome, 
p.  1578,  nov.  1921. 

Le  Vin  de  palmier  à  Ceylan  —  Agr.  Bull.  F.  M.  S.,  fév.  1917,  p.  193. 

Un  sous-produit  de  la  coque  de  la  noix  de  coco  —  Trop.  Life,  vol.  17, 
p.  117,  1921. 


Colza,  Navette,   Œillette,  etc.. 


Production  et  utilisation  des  crraines  de  colza.  Propriétés  et  usape-s  de 
l'huile  de  'colza,  tourteaux  et  son  de  colza  —  B.  Inip.  Inst.,  n"  3-lOlB. 
p.  452. 


—  427 


Caractéristiques  essentielles  de  Thuile  d'œillette  ou  de  pavot  du  oavs  - 
Af.  DE  Keghel)  —  liev.  Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  76  " 

Pétrole  préparé  av^^^^huile  de  colza  -  (Mailhe)  -  liul.  Rens.  Agr.  Rome, 


Graine  de  Coton 

Etudes  économiques  de  l'industrie  et  de  la  praine  de  coton  —  fMur=;vuTl  — 
Congres  d  Agncullure  Coloniale  Paris,  1918,  Tome  II,  p.  585-600. 

Définition  de  la  farine  de  graines  de  coton  —  Bnll.  Mat.  Gras.,  n°  3-1919 

Désinfection  des  graines  de  coton  par  la  chaleur  sèche  —  (Schribaux)  — 
Affron.  Col.,  1920,  p.  103.  «'"aua; 

Stabilisation  des  produits  de  la  graine  de  colon  —  Olien  en  Vctten,  1919, 

Les  graines  de  coton  comme  aliment  du  bétail  —  Bvl.  Rpns  Anr  Rome 
jum  1918,  p.  772.  '     '^      ""'^^'e, 

La  farine  de  faines  de  coton  dans  l'alimentation  humaine  -  Colton  OU 
Press,  vol  IV-1920,   n°  1,   p.  33  et  n»  2,  p.  85. 

Efïets  de  l'alimentation  des  vaches  laitières  avec  dérivés  des  eraines  de 
coton  sur  la  composition  et  le=  propriété?  du  beurre:  recherches  aux 
bfats-Ums  —  7??//.  Rens.  Agr.  Rome,  juillet  1917,  p.  1064. 

Produits  des  graines  de  coton  et  leur  industrie  —  Joiirn.  Soc  Chem  1918 
p.  166.  ' 

Le  traitement  des  ^raines  de  coton  en  Angleterre  et  en  Amérioup  —  Olien 
en  Vetten  III-19,  p.  137,  1918.  ,  <    /« 

^^^Weem   jI?''/^'"^  ''^"'"  ^^  fabrication  de  l'huile  de  coton  —  .Air,,  l.nnâh. 

Qualités  comparées  de  l'huile  de  coton  obtenue  par  pression  et  par  extrac- 
tion au  moyen  d'un  dissolvant  —  (Shrader)  —  Coiton  OU  Press,  1921, 

Raffinage  de  l'huile  de  coton  —  OU  S  Colour  Tr.  ].,  8  janv.  1921,  p.  151. 

Hydrogénation  des  glycérides  de  l'huile  de  coton  —  (David  Wesson)  — 
Cotton  OU  Press.,  vol  III-1920,  p.  44. 

Hydrogénation  catalytique  d'huile  de  graine  de  coton  —  /.  Soc.  Chem. 
Ind.,  30,  avril  1921,  p.  268  A. 


—  428  — 

Méthodes  officielles  adoptées  par  le  «  Cliemist's  Committee  »  et  le  «  Rules 
Conimittue  of  the  Interstate  Cutlon  Soed  Crushers  Association  »  —  Cot- 
lon  Oïl  Press.,  vol.  II,  n"  2,  p.  85,  n°  3,  p.  68  et  vol.  III  n°  3,  p.  112, 
1918. 

Couleur  standard  pour  l'huile  de  coton  —  (Arny,  Kich  &  Newmark)  —  J. 
Ind.  En//.  Cheni.,  1919,  p.  950. 

Composition  chimique  de  l'huile  de  coton  —  Cotlon  OU  Press,  vol.  IV, 
1920,  p.  61. 

Méthode  proposée  pour  l'analyse  de  l'huile  de  coton  —  (E.-N.  Smalley)  — 
Colton  OU  Press.,  vol  4,  p.  44  (1921). 

Méthode  pour  déterminer  la  qualité  dhuile  de  coton  obtenue  d'un  lot 
de  graines—  (F.B.  Porter)  —  Cotton  OU  Press.,  4,  n°  7,  p.  9  (1920). 

Notes  sur  le  titre  d'échantillons  authentiques  d'huile  de  coton  —  (G. -S.  Ja- 
NiESONAND  Banyman)  —  Chem.  Abst.,  20  janvier  1921,  p.  320. 

Réaction  de  Kreis  de  l'huile  de  coton  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5699. 

Observations  sur  le  chauffage  de  la  graine  de  coton  —  (Malowan)  —  Cotlon 
OU  Press.,  vol  IV-1921,  p.  47. 

Les  Glycérides  de  l'huile  de  coton  —  (Wesson")  —  Cotton  OU  Press,  p.  34, 
1919.  , 

Falsification  de  l'huile  d'olive  avec  de  l'huile  de  coton  —  OU  d-  Colour  Tt. 
.J.,  3  septembre  1921,  p.  881. 

Production  de  l'huile  de  coton  aux  Etats-Unis  d'Amérique  ^  Ol/'en  en  Vet- 
ten,  1919,  vol.  IV,  p.  52-53. 

Industrie  Russe  de  l'huile  de  coton  —  Mat.  Gras.,  1918,  p.  5004-5005. 

Efforts  de  l'Egypte  pour  réconquérir  sa  position  en  ce  qui  concerne  la 
graine  de  coton  —  Margarine,  1921,  n°  10,  p.  55. 

Rapport  du  Bureau  of  Census  sur  la  graine  de  colon  et  les  produits  de 
la  graine  de  coton  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n"  3,  1919,  p.  118. 

L'industrie  de  l'huile  de  graines  de  coton  aux  Etats-Unis  —  (Wesson)  — 
Bul.  Rens.  Aqr.  Rome,  juin  1915,  p.  936. 

Marché  des  îrraincs  de  coton  ot  huiles  de  coton  —  BtU.  Mat.  Gras.,  n°  3, 
1917,  p.  28-29. 

Commerce  de^s  graines  de  cotonnier  et  de  leurs  dérivés  aux  Etats-Unis  — 
BiU.  Rens.  Agr.  Rome,  janv.  1920,  p.  138. 


Karité 


Le  karité  et  ses  produits  —  J.  Vuii.let  —  chez  Larose,  Paris. 

Végétaux  utiles  de  l'Afrique  Occidentale  française  —  A   Chevalier  —  Paris. 
1905,  i"  fascicule; 


—  42»  — 

Lo  karité  —  E.  Peurot  —  dans  «  Les  végétaux  utiles  de  l'Afrique  Tropi- 
cale française  »,  chez  Challamel,  Paris,  1907. 

Monographie  des  différentes  familles  des  plantes  do  l'Afrique  —  A   Engler 

—  1<J04,  XXIII.  '  .un 

Le  karité  en  A.  0.  F.  —  Houard  —  Congres  d'Agriculture  Coloniale,  Paris, 
1918,  tome  II,  p.  305-311. 

Notre  colonie  du  Dahomey  -   G.  Fra.nçois  —  chez  Larose,  Paris,  190(5. 

Le  beurre  de  karité  —  E.  Milt.uu  —  mai  1906. 

Elude  sur  le  karité  —  P.  A.mmann  —  Journal  Officiel  de  VA.  0.  F.,  supplé- 
ment n"  19. 

Le  karité  —  Bull.  Imp.  Inst.,  vol.  vi,  n°  4. 

Le  karité  —  (Perrot  et  Dechambre)  —  Agric.  Pral.  Pai/s  Chauds,  n°  50. 

Sur  l'arbre  qui  donne  le  beurre  de  karité  et  son  produit  —  (IIeckel)  —  Rev. 
Cul.  Col.,  1897,  1,  193-229. 

Les  insectes  nuisibles  au  karité  —  (A.  et  J.  Vlillet)  —  Agric.  Pral.  Pays 
Chauds,  n°  117,  décembre  1912. 

Le  karité  au  Togo  —  (Zech)  —  Tropenfi..,  n"  9,  1903. 

Sur  la  graine  de  karité  —  (A.  Hébert)  —  Bull.  Soc.  Chim.  France,  oct.  1911. 

Sur  la  graine  de  karité  —  (A.  Heuert)  —  Mat.  Gras.,  4"  année,  n"  35, 
25  mars  1911. 

Les  noix  de  karité  —  Olien  en  Vetten,  1919,  vol.  IV,  p.  57-59. 

Exportation  de  graines  sèches  de  karité  —  (Vuillet)  —  Première  Réunion 
Internationale  d'Agronomie  Coloniale,  1906. 

Le  beurre  de  karité  —  Agric.  Pral.  Pays  Chauds,  n"  11. 

Etude  sur  le  beurre  de  karité  —  (Baucher)  —  Arch.  Médec.  Nai>.  1883, 
XL,  372-378. 

Note  relative  au  beurre  de  karité  —  (Vuillet)  —  Agric.  Pral.  Pays  Chauds, 
1902,  n"  19. 

Le  Soudan  français.  Ses  moyens  d'accès  et  l'industrie  du  beurre  de  karité 

—  Tropenfl.,  1919,  p.  20-217. 

Traitement  des  graines  de  karité  en  deux  extractions  et  examens  des  huiles 
produites  —  (Raedt)  —  Mat.  Gras.,  1919,  p.  5263. 

La  préparation  et  le  commerce  du  beurre  de  karité  au  Soudan  —  Rev.  Cuil. 
Col.,  1899,  n»  41. 


430 


Graine  de  Lin 

Culture  du  lin.   (Pratiques  culturaies;  premier  traitement  industriel)  — 
J.  UpL.  A'jric.  South  AuaLralia,  février  1921,  p.  593. 

La  culture  du  lin  en  Tunisie  --  (C.  Triol)  —  Bul.  Mal.  Gras.,  n°  4-1920, 
p.  173-178. 

La  culture  du  lin  de  l'Afrique  du  Nord  —  (Duceuierj  —  Bul.  Mal.  C/as., 
n"  4-1920,  p.  153-172. 

Les  oléagineux  au  Maroc.  Le  lin  —  Bul.  Mal.  Gras.,  n°  5  et  0-1921,  p.  95. 

Culture  du  lin  pour  la  fabrication  de  l'huile  dans  le  Royaume-Uni  —  Bul. 
Reîis.  Agric.  Rome,  janv.  iV)20,  p.  44. 

Culture  des  graines  de  lin  en  Angleterre  —  B.  Itiip.  Inst.,  n"  1-191G,  p.  114. 

Expériences  de  culture  du  lin  de  la  Nouvelle-Zélande  dans  les  Iles  Britan- 
niques —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  nov.-déc.  1920,  p.  1404. 

Culture  des  graines  de  lin  en  Ecosse  —  B.  Imp.  Inst.^  n°  4-1919,  p.  599. 

Culture  possible  des  graines  de  lin  dans  les  Iles  Britanniques  • —  B.  Imp. 
Inst.,  n°  3-1919,  p.  431. 

Culture  du  lin  aux  Indes  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  4-1917,  p.  583. 

La  culture  du  lin  en  Australie  —  Buî.  Mat.  Gras.,  n°  4-1920,  p.  179-182. 

Expériences  faites  sur  la  graine  de  lin  • —  .igr.  Gaz.  N.  Soutfi  ]]'ulcs. 
mars  1919,  p.  209. 

Détermination  et  provenance  de  la  graine  de  lin  de  commerce  —  tFii.i.EK) 

—  Bal.  Rens.  .Agr.  Rome,  janvier  1922,  p.  52. 

Etude  sur  le  pouvoir  cyanogénétique  de  la  graine  de  lin  du  commerce  — 

—  (COLLiNS)  —  Bul.  Retis.  Agr.  Rome,  avril  1915,  p.  632. 

Le  degré  de  dégagement  de  l'acide  cyanhydrique  de  la  graine  do  lin  — 
(COLLiNS)  —  Bul.  Rens.  .Agr.  Rome,  juin  1914,  p.  917. 

L'huile  de  lin  et  ses  applications  —  (A.  Rozier)  —  Ind.  Chim.,  mai  1921, 
p.  174-177. 

Huile  do  lin  -  Olien  en  Vetten,  vol.  V,  1920,  p.  304. 

Considération  sur  la  culture  du  lin  en  Angleterre.  1)  Variations  dans  In 
teneur  en  huile  des  graines  de  lin  —  (Egre  &  Frocher)  —  Bul.  Rens. 
.Agr.  Rome,  juin  1915,  p.  889. 

Lin  à  craino.  Influence  de  l'oriçine  géographiaue  et  de  la  variété  sur  b 
comnosition  de  l'huilo.  Rechercho?  aux  Etats-Unis  —  Bul.  Rens.  Agr 
Rome,  fév.  1920,  p.  237. 

Variétés  de  la  Kraine  do  lin.  Condition?  d'assolomont  du  tiM-rain.  fUinint 
Caractéristiaues  de  l'huile  do  lin  —  /}.  Imp.  Inst.,  n"  4-1918,  p.  570 

Etude  sur  l'essai  au  brome  de  l'huile  de  lin  —  (Thomas  &  Datidpon'^ 
J.  Ind.  Enn.  Chem.,  sept.  1921,  p.  801-849. 


—  431  — 

Une  méthode  nouvelle  de  dosage  de  l'huile  de  lin  par  conversion  en  iiexa- 
bromure  —  J.  Ind.  Eng.  Chem.,  janv.  lyiJO,  p.  52-59. 

Essai  à  l'hexabromure  pour  déterminer  la  pureté  de  l'huile  de  lin  —  Uil 
ê  Colour  Tr.  J.,  10  sept.  i'J21,  p.  953. 

Effet  du  chauffage  de  l'huile  de  lin  à  température  constante  et  sous  pres- 
sion—  J.  Soc.  Chem.  Ind.,  15  février  1921,  p.  19. 

Le  séchage  de  l'huile  de  lin  —  (G.  Wou-'f)  —  Huiles  et  Graisses,  23  juil- 
let 1921.  p.  56. 

La  polymérisation  de  l'huile  de  lin  —  (Lngle  &  Woodma.nsey)  —  /.  Soc. 
C/ie/n.  Ind.,  1919.  p.  101-104. 

Effet  de  l'exposition  à  l'air  libre  de  l'huile  de  lin  brute  —  (Sheppard)  — 
J.  Ind.  Eng.  Chem.,  1919,  p.  637-639. 

Considération  sur  quelques  facteurs  influençant  l'absorption  de  l'oxygène 
de  l'huile  de  lin  —  (De  Walle)  —  /.  Soc.  Chem.  Ind.,  1920,  p.  48  T. 

Traitement  de  l'huile  de  lin  en  vue  de  la  fabrication  de  laques  grasses  — 
Rev.  Chim.  Ind.,  nov.  1921,  p.  328. 

Un  succédané  de  l'huile  de  lin.  Huile  de  Bénéfing  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rorne, 
janvier  1919,  p.  117. 

Succédané  de  l'huile  de  lin  et  son  procédé  de  fabrication  —  Rev.  Chim. 
Ind.,  janvier  1921,  p.  28. 

Importations  de  l'huile  de  lin  en  Suisse  —  Dul.  Mat.  Gras.,  n°  3-1919, 
p.  119. 

Marché  de  l'huile  de  lin  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n°  3-1917,  p.  27-28. 

Production  de  graines  de  lin  en  Argentine  en  1918  —  D.  Imp.  Inst.  n"  2- 
1919,  p.  261. 


Olivier 


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L'olivier  —  Dr.  Theop.  Fischer,  1904. 

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Gelées  printariières  et  iiifectimi  ,1..      ,.. 

lose  »  de  roHv,er  en  lHl^'^^i^"-;;-  «riennes  -.  ou  ..  tubercu- 
p.  lOa.  ""'•  ■'»'-"^-  -iy.  ^iame,  juil.-sept.  l'Jl'j. 

Phloeatribus  scarabaluides  et  utvlp^im,,-  -.i- 

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'"' W't'pl^.^lt™';™  .■^'"■'^'=  -  l^"'™^'-)  -  "«■  fl««.  A,ric. 
Lollvier  en  K.bylie  _  ft,,  >,■„„.  ^.„fo„,  ,.^,,„,_^   ^ ,^^_^^^_.^  ^^ 

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Palmier  à  huile 

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p.  24i,  oct.-déc.  1920. 

Le  hanneton  du  palmier  k  huile  (Rhynchophorus  fernigineus)  —  (LeeF- 
MANS)  —  Med.  /7Î.9/.  Planlenz.,  n"  43,  1920. 

Un  nouvel  ennemi  du  pnlmier  à  huile  —  Mt^d.  Inst.  Plantcn:.,  1919,  p.  37. 

Coelaenomcnodora  eloeidis,  coléoptôre  nuisible  au  palmier  h  huile  (Elaeis 
guineensis)  k  la  Gold  CoasI  —  Bvl.  Bens.  .Agr.  Borne,  mai  1920,  p.  762. 

Ganoderma  n|)pl;inatum,  iiolvpnrée  nuisible  au  palmier  à  huile  ^  l'île  de 
Snô-Thomé,  v:oUi}  de  Guinée  —  .\fjron.  Col.,  vol.  /i,  n"  30,  ii.  187-191. 


_  .',,19  — 

Ennemis  du  palmier  à  huile  au  Congo  Portugais  —  B.  Imp.  InsL,  2-1921. 
p.  205. 

Sur  une  maladie  du  palmier  k  huile  aux  îles  San-Thomé  et  du  Prince 
produite  par  un  champignon  —  Mat.  Uras.,  1920,  p.  5664. 

Exploitation  du  palmier  à  huile  à  la  Côte  Occidentale  d'Afrique  —  Aqron. 
Col.,  vol  V,  p.  9. 

La  culture  du  palmier  à  huile  en  Afrique  Occidentale  —  Olien  en  Vetten, 
vol.  IV-1920,  p.  550-551. 

Exploitation  du  palmier  à  huile  à  la  Côte  d"Ivoire  —  (Teissonnikr)  —  Ann. 
Insl.  Col.  Bordeaux,  1919,  p.  69. 

lie  palmier  à  huile  à  la  Côte  d'Ivoire  —  (C.-M.  Bret)  —  Agric.  Prat.  Pai/s 
Chauds,  2'  année,  1911. 

Exploitation  du  palmier  à  huile  à  la  Côte  d'Ivoire  et  en  Indochine  —  BjjI. 
Rens.  Agr.  Rome,  avril  1920,  p.  527. 

L'exploitation  du  palmier  à  huile  à  la  Côte  d'Ivoire  —  (Teissonnier)  —  But. 
Mat.  Gras.,  n"  2-1919,  p.  51-55. 

L'arachide  et  le  palmier  à  huile  en  Afrique  Occidentale  —  fAxcoL'LVANT)  — 
Bi/l.  Mat.  Gras.,  n°  1-1919,  p.  3-16. 

Le  palmier  à  huile  au  Dahomey  — (Noitry)  —  Bul.  Soc.  Naf.  Acclim.  60, 
n°  19,  oct.  1913. 

Etude  sur  l'exploitation  industrielle  du  palmier  à  huile  —  fM.  IIouardI  — 

Aperçu  sur  la  capacité  théorique  du  Dahomey  en  huiles  et  amandes  de 
palme  —  Industrialisation  de  la  production  —  Bid.  Mat.  Gras.,  5-1919, 
p.  173-202. 

Le  palmier  à  huile  au  Cameroun  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  4-1918,  p.  571. 

Le  palmier  à  huile  au  Cameroun  —  (Von  Putikamer)  —  Tropenpft., 
sept.  1904. 

Le  palmier  à  huile  du  massif  de  Kamenen  —  (M.  Sf:HtT.TE^  —  Cameroun 
1890. 

Plantations  du  palmier  à  huile  au  Congo  Belge  —  (E.  Leplae)  —  Oils  d-  Fats 
Record,  oot.  1921,  p.  78. 

Le  palmier  à  huile  au  Congo  belge  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  3-1918,  p.  398-9. 

L'exploitation  du  palmier  à  huile  au  ConEro  Belee  'Extrait  du  rapport  an- 
nuel du  «  Coneo  Bel2:e  »  pour  1917.  —  Extrait  du  rapport  du  Conseil 
d'Administration  de  la  Cie  du  Conern  Belge  —  B->iI.  Mat.  Gras.,  n°  1- 
1920,  p.  24-28. 

Le  palmier  à  huile  à  Madagascar  —  (Jl-melle)  —  Mat.  Gras.,,  15  janv.  1911. 

Le  palmier  à  huile  en  Orient  —  (E.  Mathieu)  —  Gardens'  Bul.  Straits  Sett- 
lements,  1920,  p.  217-231. 

Le  palmier  à  huile  en  Orient  —  II.  Gardens  Bul.  Straits  Settlements, 
vol  II,  p.  265. 

Le  palmier  à  huile  d'.Afrique  —  Malaisie  Planjer,  vol.  )-192l,  p.  5. 


—  440  — 

Culture  (lu  palmier  à  huile  dans  la  presqu'île  de  Malaca  —  Indischc  Mer- 
cuur,  1920,  p.  725. 

Culture  du  palmier  à  huile  à  Sumatra  —  OHen  en  Vetten,  vol.  V,  p.  265. 

Les  palmiers  à  huile  sur  la  côte  ouest  de  Sumatra  —  Indische  Memnir, 
1920,  p.  257. 

Le  palmier  à  huile  sur  la  Côte  Est  de  Sumatra  —  Tropen'pfl.  1919,  p.  231. 

Le  palmier  à  huile  —  Intérêt  et  extension  économiques  de  cette  culture 
nouvelle  aux  Indes  Néerlandaises  —  Tiidsch.  Econ.  Geog.,  1920,  p.  179. 
188.  ^  •  0      •  ^^        • 

Culture  du  palmier  à  huile  dans  les  Indes  Néerlandaises  —  Korte  Ber., 
1920,  p.  396. 

Notes  sur  la  culture  du  palmier  à  huile  aux  Indes  Néerlandaises  —  'N .  I. 
Rubberlijd.  1920,  p.  169-170. 

Le  palmier  à  huile  en  Orient  —  fDE  Wn  deman)  —  Bul.  Ass.  Plant.  Caovl.,' 
1919,  p.  63-64. 

Le  palmier  à  huile  d'Afrique  à  Ceylan  (Abe-pa)  —  B.  Imj).  Inst.,  n"  3-1921, 
p.  291. 

Observations  sur  le  palmier  à  huile  en  Indochine  —  Buil.  Rnis.  Agr.  Rome, 
fév.  1919,  p.  197. 

Le  palmier  à  huile  à  Suriname  (Guyane  hollandaise)  —  (Pvttersen)  — 
West.  Ind.  Gids,  1921,  p.  509. 

Le  palmier  aux  Hes  Philippines  —  (Beccari)  —  Leafl.  Pfi/l.  Bot.  Mon.,  VIII, 
120. 

Rendement  du  palmier  à  huile  en  Basse-Guinée  —  (J.  Nicor.AS)  —  Agron. 
Col.,  n"  5,  nov.  1913. 

Le  rendement  du  palmier  à  huile  —  (K.  Loens)  —  Tropenpfl..  n"  8,  1913. 

Productivité  du  palmier  à  huile  —  Margarine,  1920,  n°  5,  p.  138. 

Critiques  de  la  productivité  du  palmier  à  huile  —  (Went)  —  Indisrhe  Mer- 
CUUT  —  1919,  p.  859-860. 

Les  produits  du  palmier  —  Trop.  Uie,  vol.  Ki,  p.  87. 

Résumé  des  résultats  obtenus  dans  le  transport  des  fruits  du  palmier  à  huile 
depuis  l'Afrique  Occidentale  et  leur  maga^inaçe  en  Angleterre  —  Oih 
&  Fat.  Rcc,  vol.  III,  1921,  p.  297. 

Réunion  tenue  à  l'Institut  Colonial  de  Marseille  au  sujet  du  palmier  à  huile 
--  Bvl.  Mat.  Gras.,  n"  1-1920,  p.  45. 

Chiffres  de  prnduc'inn  du  palmier  à  huile  —  (Rt'TTrKRs)  —  Med.  Prnefsl 
A.  V.  n.  ().  s.,  1920,  n"  8. 

Le  rôle  du  palmier  à  huile  dans  la  production  des  Matières  Grasses  — 
(E.  Baillaud)  —  B7d.  Mat.  Gras.,  n"  4-1919.  p.  121-136. 

Los  amandes  de  palme  d'Afrique  k  Ceylan  —  n.  Imp.  Iitst.,  n"  2-1920, 
p.  167. 


—  4'd  — 

Palmistes  et  noix  de  bancoul  de  Madagascar  —  (L.  Racine)  —  An.  Musée 
Col.  Marseille,  1918,  p.  112. 

Amandes  de  palme  de  la  Nigeria  —  liritish  Tr.  J.,  1010,  p.  321. 

Concassage  des  amandes  de  palme  —  (J.-H.  Stradkii)  —  Collon  OU  Press, 
4,  n"  7,  p.  51,  2  nov.  1920. 

E.xpertise  de  débris  de  noix  de  palme  et  d'amandes  palmistes  provenant  de 
Barembu,  district  de  l'Aruwimi  —  Ihill.  At/r.  Conqn  Be/tie,  1918, 
p.  230-234. 

Enquête  du  comité  des  amandes  et  graines  comestibles  cf  oléagineuses 
—  Bill.  Mat.  Gras.,  n"  1-1917,  p.  1-42. 

Le  droit  différentiel  sur  les  amandes  de  palme  exportées  des  Colonies  Bri- 
tanniques. Discussion  à  la  Chambre  des  Lords  —  Bnl.  Mat.  Gras  , 
n»  2-1920,  p.  85-99. 

Exportations  de  Sierra  Leone  durant  ces  dernières  années  —  B.  Imp.  hist., 
n»  2-1921,  p.  218-219. 

Dans  quelle  proportion  le  commerce  de  l'huile  de  palme  et  des  amandes 
de  palme  a  augmenté  —  Margarine,  vol.  II.  n°  10,  p.  56,  1919. 

Le  commerce  des  amandes  de  palme.  Produits  obtenus  en  Afrique  Occi- 
dentale —  B.  Imp.  Inst.,  n°  3,  1914,  p.  458. 

Le  commerce  des  amandes  de  palmier  à  huile  (palmistes)  —  Biil.  Rens. 
Agr.  Rome,  janv.  1915,  p.  75. 

Approvisionnement  en  amandes  de  palme,  arachides,  coprah  —  Marga- 
rine, 1921,  n"  8,  p.  6. 

Consommation  des  amandes  de  palme  en  Angleterre  —  Olien  en  Vetten, 
6  août  1921,  p.  .50. 

La  diminution  inattendue  des  réserves  d'amandes  de  palme  en  janvier 
est-elle  due  à  la  consommation  de  l'Afriaue  Occidentale?  —  Marga- 
rine, 1921,  n"  10,  p.  51. 

Marché  des  amandes  de  palme  —  Bnl.  Mal.  Gras.,  1917,  p.  25. 


HUILE    DE    P.^LME   ET   DE    PALMISTE 

Monosrraphie  des  matières  grasses  extraites  du  palmier  à  huile  —  (Ros\; 
—  B)/l.  Ass.  Plant.  Caovt.,  1019,  p.  31-33. 

Huiles  végétales  provenant  des  amanfies  de  naîme  et  autres  graines  oléagi- 
neuses. Leur  sélection  rt  leur  traitement  dans  Findustrie  —  Trop.  Life 
Vegetable  OU  Supplément,  oct.  1921,  p.  I-XXIV. 

L'huile  de  palme—  Rens.  Off.  Col.  Bruxelles,  1921,  n"  1,  p.  14. 

Recherches  sur  la  fabrication  de  l'huile  de  palme  neutre  —  (Ammann)  — 
Mat.  Gras.,  1010,  p.  5093-5095. 

Blanchiment  de  l'huile  de  palme  —  Bnl.  Mal.  Gras.,  n"  3  et  4-1921,  p.  68. 

Solubilité  de  l'huile  de  coco  et  de  l'huile  de  nalmiste  dans  l'alcool  éthvH- 
OT!e  et  l'acide  acétique  —  (Van  Kregten)  —  Olien  en  Vetten,  vol,  IV- 
1919,  p.  185-187- 


—  442  — 

Blanchiment  de  l'huile  de  palme  par  le  bichromate  —  Cheni.  Umschau, 
1921,  p.  274. 

Extraction  de  glycérine  de  l'huile  de  palmiste  —  Olien  en  Velten,  vol.  IV- 
1920,  p.  340. 

Propriétés  de  l'huile  de  palmiste  rance  —  Olien  en  Velten,  vol.  4,  1919, 
p.  106. 

Cétone  méthyle-nonyle  provenant  de  l'huile  de  palmiste  —  ./.  Cfiem.  Soc, 
vol.  III,  p.  407. 

Acides  gras  contenus  dans  l'huile  de  palme  —  (F.-C.  Van  Heurn)  —  Com. 
de  la  Station  Générale  d'Essais  de  VA.  V.  R.  0.  S.,  Série  Générale, 
n"  8. 

Détermination  de  l'acidité  de  l'huile  de  palmiste  —  Chem.  Umschau,  1919, 
p.  188. 

Indice  d'iode  de  l'huile  d'amandes  de  palme  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5767. 

Méthode  de  dosage  rapide  de  l'acidité  de  l'huile  de  palme  —  {.\.  Stifi.t- 
JES)  —  Bill.  Mat.  Gras.,  n°  7  et  8-1921,  p.  114-115. 

Préparation  industrielle  et  indigène  de  l'huile  de  palme  —  (A.  Bories)  — 
But.  Mat.  Gras.,  n"  2-1919,"p.  41-50. 

La  fabrication  et  l'emploi  de  l'huile  de  palme  —  (D''  FickfxdyI  —  Tropenpfl., 
1910,  p.  566. 

Méthodes  de  préparation  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  2-1915,  p.  306. 

Extraction  mécanique  de  l'huile  de  palme  —  Agrie.  Praf.  Pa>/s  rhands, 
n"  17. 

Machinerie  pour  la  préparation  de  l'huile  de  palme  et  des  amandes  — 
(A.  Stieltjes)  —  Bttl.  Mat.  Gras.,  1917-18,  n"  6, -p.  3-41. 

Machines  pour  la  préparation  de  l'huile  de  palme  et  le  concassage  des 
amandes  de  palme  —  (Meer)  —  Teysmanma,  1920,  p.  547-561. 

Machinerie  dn  palmier  ?i  huile  —  (RRn\\'N)  —  Planter,  1921,  p.  15. 

TTn  dépéricarpeur  indigène —  Trop.  T.ife,  1921,  p.  107. 

L'installation  d"e  fabrirrues  d'huile  do  palme  —  Bvl.  Ass.  Plant.  Caotttchovr, 
oct.-nov..  1921,  p.  213-17. 

Consîdérations  sur  l'installation  de  fabrinues  d'huile  de  palme  —  fV\N 
Hettrn)  —  Comm.  de  la  Station  Générale  d'Essais  de  VA.  V.  R.  0.  S., 
série  générale,  n"  10. 

Huiles  et  amandes  de  palme  en  Afriaue  Occidentale  Ansrlaise  et  au  Tocro  — 
R^a.  Mat.  Gras.,  n"  1-1919,  p.  37-38. 

Ij'huile  de  palme  en  Afrique  —  (Compte  rendu  des  études  de  Briey  et  Che- 
valier) —  B.  Imp.  Ivst.,  n°  4-1920,  p.  5.5T. 

L'huile  et  les  amandes  de  palme  au  Cons:o  Belw  —  Olien  en  Vetten,  vol. 
IV-1919,  p.  126. 

L'huile  de  palme  au  Cameroun  —  (D'  H.  Bitcher)  —  Kol.  Bunds..  vol.  10 
et  11,  1900. 


—  443  — 
L'huile  de  palme  au  Japon  —  OUen  en  Vetlen,  vol.  III-1919,  p.  403. 

Huilo  de  palme  et  de  palmiste  de  l'Amérique  du  Sud  —  Chem.  Umsc/tau, 
1920,  p.  246. 

Huile  de  palme  comme  combustible  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  3-1921,  p.  379. 

Emploi  de  l'huile  de  palme  dans  les  moteurs  à  combustion  interne  —  Mat. 
Gras.,  1921,  p.  5883. 

Huile  de  palme  comme  combustible  industriel  et  son  utilisation  dans  les 
moteurs  à  combustion  interne  —  (G.  Perpète)  • —  Btil.  tech.  Ass.  Ing. 
sortis  Ec.  Pobjt.  Bnixelles,  n"  3,  2"  série,  1920-21. 

L'huile  de  palme,  nouveau  combustible  pour  moteur  sans  soupape  —  Ind. 
Chim.,  mai  1921,  p.  83. 

Le  moteur  à  huile  de  palme  —  E.xtrait  des  procès-verbaux  de  l'Association 
pour  le  perfectionnement  du  Matériel  Colonial  —  Etudes  sur  le  moteur 
à  huile  de  palme  —  Le  moteur  Drott  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n°  1-1921, 
p.  1-24. 

Marché  de  l'huile  de  palme  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n"  3-1917,  p.  27. 

Conditionnement  de  l'huile  de  palme  au  Congo  belge  —  Bvl.  Mat.  Gras., 
n"  4-1920,  p.  198. 

Préparation  de  l'huile  de  palme  pour  usages  comestibles  —  B.  Imp.  Inst., 
n"  1-1921,  p.  64. 

Protection  de  l'industrie  de  l'huile  de  palmiste  —  Chem.  A  Drugg.,  nov. 
1919. 

L'industrie  de  l'huile  de  palme  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  1-1917. 

L'industrie  de  l'huile  de  palme  d'Afrique  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  2-1913, 
p.  206, 


Palmiers  autres  que  l'Elaeis  et  le  Cocotier 


Les  palmiers  —  Oswald  de  KERcno\-E  de  Deuterghem  —  chez  Rotschild, 
Paris. 

Les  palmiers  —  C.  et  L.  Gatin  —  chez  Doin  et  Fils,  Paris. 

Les  palmiers  des  Hes  Philippines  —  Bul.  Rens.  .igr.  Rome,  fév.   1920, 
p.  212. 

A  propos  des  palmiers  brésiliens  —  (E.  de  Wildeman)  —  Mat.  Gras.,  1921, 
p.  5777. 

Huiles  de  palme  du  Brésil  —  Br/t.  Rens.  Agr.  Rome,  avril  1918,  p.  54C. 


—  444  — 

L'huile  de  noix  du  Brésil  —  Mal.  Gras.,  15  fév.  1921. 

Fruits  et  huile  de  m!nii)ade  la  Guyane  Anglaise  —  U.  I/np.  I/ist.,  n"  i-ii)16, 
p.  8. 

Palmiers  à  huile  indigènes  de  la  Guyane  britannique  —  /.  Agr.  British 
Gtiiana,  avril  1918. 

Une  nouvelle  amande  de  palme  de  la  Colombie —  B.  Imp.  Inst.,  n°  4-1917, 
p.  479-481. 

Le  palmier  «  acrocomia  sclerocarpia  »  et  l'huile  de  palme  «  gru-gru  »  — 
(Knapp)  --  Bul.  Rens.  A/jr.  Rome,  mars  1914,  p.  407. 

Les  amandes  du  palmier  «  gru-gru  »  (Acrocomia  sclerocarpia)  à  la  Trinité 
—  Bul.  Rens.  .4.//r.  Rome,  janv.  1914,  p.  83. 

Les  amandes  palmistes  de  la  Colombie  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  3-1921,  p.  293. 

L'huile  du  palmier  royal  (Areodoxa  regia)  —  (Jumelle)  —  Mat.   Gras., 
1919,  p.  5295-5296. 

Palmier  à  fruits  oléagineux  de  la  famille  de  l'Attelea  et  du  Maximiliana 
(Babassu,  Cohune  et  Maripa)  —  Indische  Mercuur,  1920,  p.  175  et  207. 

Le  palmier  à  cire  —  .Mg.  Lnndb.  Weelbl.  N.  /.,  1919,  p.  1690. 

Etudes  sur  le  fruit  du  «  cokerite  palm  »  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  4-1918,  p.  567. 

Huile  decurua  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  1  1920,  p.  172. 

Problèmes  relatifs  à  l'utilisation  du  palmier  doum   dans  l'Erythrée  ita- 
lienne —  (Baldrati)  —  Bvl.  Rens.  Agr.  Rome,  juin  1914,  p.  889. 

Les  produits  du  palmier  «  dum   »  dans  l'Erythrée  —  Btd.   Rens.   Agr. 
Rome,  juin  1918,  p.  896. 

Effets  des  conditions  climatiques  sur  la  rapidité  d'accroissement  du  pal- 
mier dattier  —  (Vuisson)  —  Bitl.  Rens.  Agr.  Rome,  nov.  1914,  p.  f64i. 

Un  nouveau  palmier  à  huile  (Elaeis  Terena)  —  Btil.  Rens.  Agr.  Rome, 
mai  1919.  p.  610. 

Le  fruit  du  palmier  de  l'Amérique  du  Sud   comme  une  source  d'huile 
(«  Elaeis  Melanococca  »)  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  2-1919,  p.  186. 

Elaeis  Poissnnnii.  Nouvelle  espèce  de  palmier  à  huile  au  Cameroun  —  Bul. 
Off.  Col.,  1918,  p.  121-122. 

Le  palmier  à  huile.  Elaeis  guineensis  sub.  sp.  Nicrrescens  var.  Poissoni  — 
(A.  Chevalier)  —  Bïd.  Misdl.  Inf.  Kcw.  1919,  p.  238. 

Des  possibilités  de  développement  du  palmier  «  nipa  »  —  Bul.  Revs.  Agr. 
Rome,  sept.   1921,  p.    1228. 

Le  palmier  «  nipn  »  (Nipa  fnictians  'V^^irms)  comme  source  commerciale 
de  sucre  —  Bvl.  Rens.  Agr.  Rome,  aoilt  1914,  p.  1210. 

L'Orbignyn  speciosa,  palmier  brésilien  à  fruits  oléagineux  ■ —  Biil .   Rens. 
Agr.  Rome.  déc.  1915,  p.  1703, 


—  445  — 

Orbipia  speciosa   pahnier  à  noix  oléagineuses  de  la  République  de  TEqua- 
leur  —  But.  Rens.  Agr.  Rome,  mars  li)19,  p.  318. 

Un  palmier  utile.  (Copemicia  cerifera}  -  (Dibiloff)  -  Te^smannia,  1920. 

Nouvelle  huile  de  palme  (Attalea  funifera)  —  Mal.  Gras.,  1919,  p  .5293. 

Un  nouveau  palmier  à  huile  —  Pharm.  Zeniralh.,  p.  275,  1920. 

Palmiers  à  huile  coloniaux  —  (Preusz)  —  Ind.  Mermur,  1919,  p.  33. 

Sur  un  fruit  de  palmier  servant  h  aromatiser  le  coi^nac  —  (GniEBEL)  - 
nul.  liens.  Agr.  Rome,  août  1916,  p.  1266. 

Sur  la  coniposition  chimique^  de  deux  graines  de  palmier  de  Madagascar 
—  (Llot)  —  Bul.  Mat.  Gras.,  7  et  8,  1921,  p.  133. 


Ricin 


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Le  ricin  —  Handel  en  Bedryf  —  191S,  p.  510-511. 

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Djarak  (Culture  du  ricin  et  préparation  de  l'huile)  —  (Meer)  —  Teusman- 
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Investigations  faites  pour  déterminer  la  variété  convenable  à  la  culture 
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avril  1921,  p.  442. 


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Des  essais  d'amélioration  du  ricin  faits  à  Sabour  (Bihar  et  Orissa),  Indes 
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Sur  le  Phytophthora  parasitica,  nouvelle  maladie  du  ricin  dans  l'Inde- 
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La  rouille  du  ricin  (Uredo  Ilicinil  au  Mai'oc  —  Bul.  Rens.  .\ijr.  Rome, 
déc.  1917,  p.  1797. 

Les  «  Cutwornis  »,  vers  parasites  attaquant  le  maïs  et  le  ricin  —  Agric. 
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Le  ricin  dans  les  possessions  françaises  —  Bull.  Mal.  Gras.,  n"  5-1918, 
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Le  ricin  do  Cyrénaïque  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  fév.  1921,  p.  202. 

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Le  ricin  d'Aliyssinic  —  Agr.   Prat.   Pai/s  Chauds,  n""  16  et  32. 

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—  447  — 
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Les  graines  de  ricin  —  B.  Imp.  Inst.,  2-1918,  p.  250  et  3-1918,  p.  396. 
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Graines  et  huile  de  ricin  —  (Rinde)  —  Joern.  Nijw.,  1921,  vol  IV,  p.  570. 

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Notes  sur  l'hvdrolyse  de  l'huile  d^  ricin  —  (Jones)  —  Mat.  Gras.,  1918, 
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Sur  un  nouvel  acide  oxy-st^arique  de  l'huile  de  ricin  hydrogénée  —  (Thoms 
&  Degkert)  —  Rev.  Chim.  Ind.,  janvier  1921,  p.  21. 

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8  oct.  1921,  p.  235,  et  15  oct.  1921,  p.  251. 

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Mat.  Gras.,  1921,  p.  5823. 


—  448  — 

Emplois  de  l'huile  de  ricin  dans  l'aviation  —  J.  Soc.  Chem.  Ind.,  1919, 
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L'huile  de  ricin  comme  huile  comestible  —  (Kreis)  —  Chrni.  Vmschait, 
1919,  p.  58. 

L'industrie  et  les  emplois  de  l'huile  de  ricin  —   Vie  tech.  el  Ind.,  1921, 
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Les  huiles  de  ricin  coloniales  —  (E.  Baillaud)  —  Bu/.  Mal.  Gras.,  n°  3-1917, 
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Huile  de  ricin  de  l'Australie  —  Korte  Ber.,  1921,  p.   17. 

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Le  son  fourni  par  le  ricin  emplové  comme  fourrage  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  3, 
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Sésame 

Le  sésame  de  l'Exlréme-Oricnt  —  Ph.  Eberhardt  —  chez  Challamel.  Paris. 

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Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  sésame  —  (de  Keghel)  —  Rev 
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Soja 


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Le  soja.  —  Sa  culture.  —  Son  avenir  —  J.  Itié  —  chez  Challamel,  Paris. 

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Culture  et  emplois  du  S(jja  dans  l'Ohio  (E.-U.)  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome, 
mars  1919,  p.  315. 

Effet  des  facteurs  météorologiques  sur  la  croissance  du  soja  aux  Etats- 
Unis  —  Bul.  Rens.  Agric.  Rome,  avril  1917,  p.  870. 

Etudes  physiologiques  des  bacilles  du  soja  —  Facteurs  déterminant  la  for- 
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Essais  de  culture  de  soja  à  Madagascar  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n"  1-1920,  p.  47. 

Sélection  du  soja  par  lignées  pures,  dans  le  Connecticut  (E.-U.)  —  Bul. 
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Sélection  pedigree  du  soja  aux  Philippines  —  Bul.  Rens.  Agr.  Roîne,  1920, 
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Caractères  transmis  seulement  du  côté  maternel  chez  le  soja  (Glycine  his- 
pida  maxim.)  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  juin  1918,  p.  738. 

Semences  de  soja  améliorées  pour  la  culture  en  Mandchourie  —  Bul.  Rens. 
.Agr.  Rome,  juin  1919,  p.  740. 


—  450  — 

Ennemis  du  soja  observés  dans  le  pays  de  Bade  (Allemagne)  —  Bul.  Rens. 
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Bacterium  glycineum  n.  sp.  nuisible  au  soja  (Glycine  hispida)  —  Bul. 
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«  Root-Knot  »,  sur  le  soja  aux  Etats-Unis  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  oct.- 
dée.  1919,  p.  1173. 

La  récolte  du  soja  en  Mandchourie  —  Olien  en  Vetlen,  vol.  III-1918,  p.  145. 

Possibilités  du  soja  en  Colombie  —  Margarine,  1921,  p.  14. 

Importations  du  soja  du  Japon  en  Angleterre  en  remplacement  de  celui  de 
la  Russie  —  Margarine,  vol.  11-1921,  p.  26., 

Extrait  à  l'éther  des  feuilles  de  soja  —  (Nelso.n)  —  Mat.  Gras.,  p.  5564. 

A  propos  des  graines  de  soja  —  Mat.  Gras.,  p.  5614. 

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Valeur  nutritive  de  la  farine  des  graines  de  soja  comme  supplément  de  la 
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Valeur  nutritive  des  graines  de  soja  —  Bul.  Reiis.  Agr.  Rome,  janv.  1918, 
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Pâturage  direct  de  maïs  et  de  soja  pour  les  porcs  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome, 
déc.  1921,  p.  1096. 

L'élevage  des  porcs  et  le  pâturage  intensif  de  mais  associé  au  soja  aux 
Etats-Unis  —  (De.\vers)  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  août  1916,  p.  1227. 

Industrie  des  fèves  de  soja  dans  le  Sud  de  la  Mandchourie  —  Production 

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Huile  de  soja  —  (Low)  —  J.  Ind.  Eng.  Chem.,  1920,  p.  172. 

Méthode  pour  l'extraction  de  l'huile  de  soja  par  di.ssolvants  —  (Martin)  — 
Matières  Grasses,  1921,  p.  5879. 

Fabrication  de  l'huile  de  graine  de  soja  en  Mandchourie  —  (J.  Roy)  — 
Mat.  Gras.,  1919,  p.  5270-5271. 

L'huile  de  soja  :  facteurs  qui  influencent  sa  production  et  sa  composition 

—  (Fellers)  —  J.  Ind.  Eng.  Chem.,  vol.  XIII,  1921,  p.  689. 

Oaractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  soja  —  (M.  de  Keghel)  —  Rev. 
Chim.  Ind.,  juillet  1921,  p.  206. 

Identification  directe  de  l'huile  de  soja  —  Olien  en  Veilen,  17  fév.  1921, 
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Caratérisatinn  électrique  de  l'huilo  de  soja  — •  J.  .^or.  Chem.  Ind.,  1931, 
p.  153  A. 


—  451  — 

Elude  comparée  de  la  couleur  de  l'huile  de  soja  et  de  celle  de  l'huile  de 
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Notes  sur  un  dépôt  constaté  dans  une  huile  de  soja' raffinée  —  J    <ioc 
Chein.  Irtd.,  1919,  p.  120-121.  ' 

Emplois  de  l'huile  de  soja  --  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5328. 

Emploi  de  J'huile  de  soja  dans  la  fabrication  des  couleurs  —  Exp.  Franc., 

Emploi  de  l'huile  de  soja  dans  la  fabrication  des  couleurs  —  Bul    Rcits 
.\gr.  Rome,  mars  1919,  p.  372. 

Marché  de  l'huile  de  soja  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n"  3-1917,  p.  29. 

Fèves  et  huile  de  soja  aux  Etats-Unis  —  Olien  en  Vetlen,  9  juin  1921 
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Production  et  Exportation  chinoise  d'huile  et  de  tourteaux  de  soja  —  Ma 
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Fabrication  de  la  sauce  de  soja  dans  le  Kwantun;;,  Chine  —  Bi/l   Rem 
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Tournesol 

La  culture.  Récolte  —  /.  Dpt.  Agr.  South  Australia,  mars  1921,  p.  687. 

L'ensilage  du  tournesol  dans  le  Canada  Occidental  et  en  Australie  —  Agr. 
Gaz.  of  Canada,  mars  1921,  p.  211  —  J.  Dpt.  Agr.  S.  Austr.,  687. 

Culture  du  tournesol  dans  le  Montana  (E.-U.)  et  usage  comme  plante  à 
ensiler  —  Bul.  Rens.  .Agr.  Rome,  mars  1921,  p.  338. 

L'ensilage  du  tournesol  —  /.   Agr.   Research,   1919,  18,   325. 

Sélection  du  tournesol  à  la  Station  Agronomique  régionale  de  Saraton  (Rus- 
sie) —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  avril  1918,  p.  593. 

Variations  chez  les  jeunes  plantes  de  tournesol  (Heliantus  Annuus)  dans  le 
Colorado  (E.-U.)  —  B^d.  Rens.  Agr.  Rome,  déc.  1917,  p.  1706.  . 

Etude  de  la  composition  des  plantes  à  différentes  périodes  de  leur  déve- 
loppement —  (Shaw  R.  h.)  — J.  .Agr.  Research,  15  fév.  1921. 

Racines  du  tournesol  fHelianthus  Annuus),  déformées  par  un  héterodera 
à  Porto-Toile  (Italie)  —  But.  Rens.  Agr.  Rome,  avril  1917,  p.  334. 

Le-s  tiges  de  tournesol  en  Rhodésie  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  3-1917,  p.  329-334. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  tournesol  —  (de  Keghel)  —  Reo. 
Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  78. 

L'huile  de  tournesol  en  peintur-^.—  Oil  rf-  Colour  Tr.  ,/.,  21  janvier  1922, 
p.  203. 


452 


Graines  oléagineuses  d'importance  secondaire 


ABRASIN 


L'abrasin  —  (Brenier  et  Crevost)  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1906. 

Les  aleuriles  au  Tonkin  —  (Eberhardt)  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1908. 

L'abrasin  au  Tonkin  —  (Lemarié)  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1914. 

Efforts  faits  aux  Etats-Unis  en  vue  de  développer  la  culture  de  l'abrasin  — 
U.  hnp.  Insl.,  n°  2-1921,  p.  219. 

Introduction  de  l'abrasin  en  Allemagne  est-elle  possible  ?  —  Chem. 
Unischau,  1919,  p.  161. 

Brevets,  technologie  et  bibliographie  de  l'huile  de  bois  de  Chine  —  (Ste- 
vens)  —  Ilandbook.  .Afd.  Handelsmuseum. 

L'huile  d'abrasin  —  OU  &  Colour  Tr.  J.,  3  sept.  1921.  —  Bul.  Mat.  Gras., 
9  et  10,  1921,  p.  175. 

Huile  de  bois  de  Chine  —  Olien  en  Vetten,  vol.  III-1919,  p.  248. 

Huile  d'abrasin  et  huiles  de  bancoulier  —  Philippine  Bureau  Fores.,  bul- 
letin n"  20,  p.  118,  1920. 

L'huile  de  bois  de  Chine  —  (D.-Y.  Lin)  —  Mal.  Gras.,  1920,  p.  2713. 

Huile  d'abrasin  ou  huile  de  bois  de  Chine  —  Culture,  Constantes,  Emplois 
—  OU  &  Colour  Tr.  ,/.,  3  sepl.  1921,  p.  886. 

L'huile  de  bois  de  Chine  (Aleurites  fordii)  —  .Agricultural  Gazette,  N.  South 
Wales,  juin  1918,  p.  437. 

L'huile  de  bois  de  Chine  —  Sa  spécification  —  B.  imp.  Insl.,  n°  2-1920, 
p.  292. 

Influence  des  acides  gras  libres  sur  l'essai  de  Browne  pour  la  polyméri- 
sation (le  l'huile  d'abrasin  —  OU  &  Colour  Tr.  J.,  10  décembre  1921, 
p.  2143.  i 

Cuisson  et  séchage  de  l'huile  d'abrasin  —  Chem.  Abst.,  1921,  p.  766. 

Huile  d'abrasin  ou  huile  de  bois  de  Chine  comme  huile  comestible  —  (Ar- 
nold) —  Pharm.  Zentralh.,  1920,  p.  264. 

Essais  d'emploi  en  savonnerie  des  huiles  d'abrasin  et  de  bancoulier  du 
Tonkin  —  BiU.  Rens.  Agr.  Rome,  juil.-sept.  1919,  p.  1043. 

Emploi  des  huiles  d'abrasin  et  de  bancoulier  —  (Lemarié)  —  Bu/.  Econ., 
Indochine,  1903. 

L'huile  d'abrasin  en  Chine  et  nu  .lapon  ~  (E.H.  Wilson)  —  B.  Imp.  Inst., 
n°  3-1913,  p.  441. 

L'huile  (l'abrasin  au  Tonkin  -  (Toit.hais)  —  Congrès  d'Agriculture  Coln- 
niak\  Paris,  1018.  Tome  II,  p.  528-531. 


—  453  — 


AMANDIER 


Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  d'anmnde  —  (de  Keghel)  —  Rev. 
Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  77. 

Production  et  commerce,  en  Californie,  des  amandes  —  (Pierce  G.)  —  Bul. 
Rens.  Agr.  Rome,  avril  1916,  p.  643. 

Les  sources  d'approvisionnement  en  amandes  —  L'huile  d'amandes  amè- 
res  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  3-1915,  p.  460. 

Insectes  nuisibles  à  l'amandier  en  Palestine  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome, 
mai  1920,  p.  764. 


Utilisation  commerciale  et  exportation  des  graines  d'argan  (Argania  Side- 
roxylon  du  Maroc)  —  Mat.  Gras.,  1921,  13,,  5727. 

L'huile  d'argan  du  Maroc  —  Olien  en  Vetten,  1919,  n°  3,  p.  375. 

Huile  des  fruits  de  l'argania  sideroxylon  —  Bul.  Scienc.  P/iar.,  1918. 


Les  noix  de  babassu  —  (Jumelle)  —  Mat.  Gras.,  1921,  p.  5678. 

La  noix  de  babassu  et  son  huile  —  (Diedrichs  k  Knorr)  —  Zf.  Unders.  N. 
Und.  Gen.,  1920,  p.   152. 

Les  noix  de  babassu  —  (Jumelle)  —  Mat.  Gras.,  1919,  p.  5225-5256. 

La  noix  de  babassu  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  1,  1917,  p.  38. 


BANCOUIIER 

Les  noix  de  bancoulier  aux  Iles  Cook  (Nouvelle-Zélande)  —  B.  Imp.  Inst., 
n"  1-1920,  p.  25. 

Au  sujet  du  bancoulier  (Aleurites  moluccana)  —  Bi/l.  Econ.  Madagascar, 
1919,  p.   101-102. 

Huile  de  bancoul  (Aleurites  triloba)  —  (A   Lespinasse)  . .  Agron.  Col..  1919, 
p.  20-22. 

Les  huiles  de  lumbang  ou  d'aleurites  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  418-419. 

Caractéristiaues  essentielles  de  l'huile  de  bancoulier  ou  huile  de  noix  de 
chandelle  —  (de  Keghel)  —  Rev.  Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  79. 

La  composition,  solubilité  et  oxvdation  de  l'huile  de  bancoulier  —  (A. -P. 
West  et  Zoh-a  Montes)  —  Philippine  J.  of  Science,  juin  1921,  p.  619. 


—  454  — 

Essais  d'emploi  en  savonnerie  des  huiles  d'abrasin  et  de  bancoulier  du 
Tonkin  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  juil.-sept.  1919,  p.  1043. 

Utilisation  de  l'huile  de  bancoulier  dans  la  fabrication  des  laques  et  ver- 
nis —  Rev.  Chim.  Ind.,  fév.  1921.  p.  40. 

L'huile  de  bancoul  :  son  utilisation  en  peinture  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome, 
oct.-déc.  1919,  p.  1308. 

L'industrie  de  l'huile  de  bancoulier  aux  Iles  Philippines B.  Inip.  Inst., 

n"  4-1919,  p.  591. 


Le  cacaoyer  —  Am.  Forestry,  vol.  26,  p.  529. 

La  teneur  en  graisse  des  fèves  de  cacao  —  Gordian,  1919,  p.  421. 

Digestibilité  du  beurre  de  cacao  —  Exp.  S/ation  Rec,  vol.  43,  p.  64. 

Aspect  des  moisissures  du  beurre  de  cacao —  /.  Soc.  Cfiem.  Ind.,  vol.  37, 
p.  242  T. 

Le  commerce  du  beurre  de  cacao  en  1920  —  (Hoekstra)  —  Cacao.  Ber., 
sept.  1920. 

Le  beurre  de  cacao  comme  graisse  comestible  —  Pharm.  Wbl.,  1920,  p.  277. 


Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  cameline  —  (de  Keghel)  —  Rev. 
Chim.  hid.,  mars  21,  p.  78. 


GR.MNES  D'HÉVÉ.\ 

La  graine  de  caoutchouc  de  Para—  B.  Imp.  Inst.,  n°  2-1918,  p.  253-254. 

La  graine  de  caoutchouc  de  Para  à  Zanzibar  —  B.  h/ip.  Inst.,  3-1914,  p.  346. 

Huile  de  graines  do  caoutchouc  et  méthode  pour  obtenir  des  glycérides  à 
partir  des  acides  ijras  —  Cire.  118  o/  tlie  Paint  Mamifac.  Association, 
1921. 

Huile  de  graine  de  caoutchouc  —  (Grim.me)  —  C/icm.  Ztg.,  1919,  p.  505. 

Huile  de  graines  d'hévéa  —  N.  I.  Riibber  Tijdschr.,  vol.  IV,  1920,  p.  592. 

L'huile  (le  graines  d'hévéa  —  Giint.  Zcit^tng,   1919,  p.  997-998. 

Huile  do  graines  de  caoutchouc  --  ./.  Ind.  Eng.  Chrni.,   101S,  p.  938. 

Huile  de  graines  d'hévéa  —  Bul.  Rens.  .Agr.  Rome,  juil.-sept.  1919,  p.  1041. 

Huile  de  graine  de  caoutchouc  Résultats  danalysp  —  Cire,  n"  H8  de  In 
Paint  Manufacturer' s  Association. 


—  455  — 

Sur  le  rendement  en  huile  des  graines  d'hévéa  —  N.  I.  Rubber  Tijdschr.. 
1918,  p.  221.  ■' 

L'huile  et  le  tourteau  de  graines  d'hévéa  —  Olien  en  Vetlen,  vol.  V,  p.  57. 

L'iiuilo  et  la  graine  de  raoutohouc   Para  —  Caoutchouc  et  Gutia    1920, 
p.  10. 

Emplois  de  la  graine  de  caoutchouc  dans  la  fabrication  de  l'huile  et  la 
nourriture  du  bétail  —  Mot.  Gras.  1919,  p.  5044. 


CHAUL.\IOOGR.\ 

Chaulmoogra  (Hydnocarpus  anthelminthica)  —  Olien  en  Velten,  2  juin  21. 
p.  526. 

L'huile  de  chaulmoogra  —  (Collens)  —  Agric.  News,  1920,  p.  37. 

L'huile  de  chaulmoogra —  J.  Soc.  Chem.  Ind.,  1920,  p.  414  R. 

Fractionnement  de  l'huile  de  chaulmoogra  —  (Dean  &   Wrenshall)  — 
Chem.  Abst.,  1921,  p.  728. 

CHÈNEVIS 

Caractéristiques  de  l'huile  de  chènevis  —  (de  Keghel)  —  Rev.  Chim.  Ind., 
janvier  1921,  p.  16. 

COHUNE 

Le  palmier  cohune  et  ses  produits  —  (Morris)  —  Bul.  Rens.  .Agr.  Rome, 
déc.  1916,  p.  1898. 

La  noix  de  cohune  —  Culture  dans  l'Honduras  britannique  —  (C.  Chris- 
TENSEN)  —  Margarine,  juin  1921,  p.  4. 

La  noix  de  cohune  —  Garden's  Bulletin,  vol.  II,  n°  12,  p.  432. 

Les  noix  de  cohune  dans  l'Honduras  britannique  —  B.  Imp.  ïnst.,  n°  2- 
1913,  p.  226. 

Les  globulines  de  la  noix  de   cohune  —  (.Iohns    &    Gersdorf)  —  Chem. 
Abst.,  1921,  p.  541. 

Les  noix  de  cohune  en  Colombie  —  Olien  en  Velten,  vol.  IV,  1920,  p.  476. 

La  noix  de  cohune  de  l'Honduras   Olien  en   Vetten,  1919,  p.  63. 

Fabrique  d'huile  de  cohune  dans  l'Honduras  —  Olien  en  Vetten,  vol.  IV, 
1919,  p.   127. 


COQUITO 

L'huile  de  noix  de  coquito  pour  la  savonnerie  —  Bid.  Mat.  Gras.,  7  et 
8-1921.  p.  140. 


—  456 


Les  noix  d'illipé  à  Bornéo  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  3,  p.  335,  1915. 

Moyen  de  déceler  et  d'estimer  la  graisse  d'illipé  employée  comme  subs- 
titut du  beurre  de  cacao  —  (F.  G.  H.  Tate  &  J.  W.  Pooi.ey)  —  OU 
é  Colour  Tr.  J.,  14  mai  1921,  p.  1945. 


Les  graines  de  kapok  comme  source  d'huile  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  3-1920, 
p.  335. 

Composition  des  graines  de  kapok  des  Indes  Anglaises  —  OUen  en  Vetlen, 
26  novembre  1921,  p.  253. 

Les  graines  de  kapok  de  Zanzibar  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  3-1914,  p.  347. 

Graines  de  kapok  —  Tropenpfl.,  1919,  p.  308-309. 


Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  lumbang  tendre  —  (de  Keghel)  — 
ReiK  C/iim.  Ind.,  mars  1921,  p.  79. 

Récupération  et  usages  —  Chem.  .Abst.,  10  mars  1921,  p.  769. 


Sélection  du  maïs  au  point  de  vue  de  sa  teneur  en  protéines  ou  en  huiles; 
expériences  pratiquées  dans  le  Dakota-Sud  (Etats-Unis)  —  (Hume)  — 
Bvl.  Rens.  .Agr.  Rome,  août  1915,  p.  1131. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  maïs  —  (de  Rkchel)  —  Rcv. 
Chim.  Ind.,  janvier  1921,  p.  14. 

L'huile  de  maïs.  Production  et  utilisation  de  l'huilo  do  maïs  aux  Etats- 
Unis  —  (SiEVERS)  —  U.  S.  Dep.  Agr.  Bull.,  904,  p.  1-23,  1920. 

Huile  de  maïs  —  Chem.  Vmschdu,  1919,  p.  55. 

Huile  de  maïs  («  Mielie  »)  — Joern.  Nijw.,  vol.  IV-1921,  p.  509. 

Hydrogénation  de  l'huile  de  maïs  —  (Reiciiert  &  Trei.i.es)  —  J.  Snc.  Cliem. 
Ind.,  vol.  40,   1921. 

Influence  des  moisissures  sur  l'huile  de  maïs  —  (Rabah)  —  .Xnalyst.,  1920. 
p.  101. 

Manioc 
Graines  et  huile  de  manioc  —  OHcn  en  Vetlen,  vol.  IV,  1920,  jl  CIC  CIS. 


—  457  — 


MOUTARDE 


Etude  sur  les  graines  do  moutarde  et  leurs  succéiianés  —  J.  Aar.  Resparch 
15oct.  1920,  p.  117-139. 


Caractéristiques  essentielles  de  l'iuiile  de  noix  —  (de  Keghei.)  —  Urr.  Chim. 
Ind.,  mars  1921,  p.  76. 

Huile  de  noix  —  (Matthes  &  Rossie)  —  Arch.  Phann.,  1918,  p.  4. 


Le  beurre  d'oloba  —  Mal.  Grasses,  1921,  p.  5950. 

Analyse  du  beurre  d'otoba —  /.  Amer.  Cliem.  Soc,  1921,  p.  199. 


Huile  de  salade  avec  des  noix  de  para  —  OU  <L-  Coloiir  Tr.  J.,  2  juin  1921, 
p.  2563. 

Possibilités  commerciales  des  graines  de  para  —  (Spring  &  Day)  —  Agr. 
Bîil.  F.  M:  S.,  1918. 

Possibilités  commerciales  de  l'huile  de  graines  de  para  —  (E.\ton)  —  Trop. 
Agr.,  1919,  p.  386  390. 

Exportations  des  noix  de  para  et  de  castanha  de  IWmazone,  1912-1917-1913 
—  OHen  en  Vetten,  vol.  4,  1919,  p.  127. 


Les  graines  de  porilla  en  Chine  et  en  Mandchourie  —  B.  Imp.  Inst.,  p.  583- 
584,  n->  4,  1917. 

Les  graines  d'eno  aburra  au  Japon  —  Agron.  Col.,  1920,  p.  122. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  perilla  —  (de  Kechel)  —  Rev. 
Chim.  Ind.,  juillet  1921,  p.  207. 

Notes  sur  l'huile  de  perilla  —  OU  A-  Cniour  Tr.  J.„  10  septembre  1921, 
p.  953. 

Séchage  de  l'huile  de  perilla  —  OU  A  Colour  Tr.  J.,  25  juin  1921,  p.  2562. 

Huile  de  perilla  et  de  chamaecyparis  (cèdre  du  Japon)  —  (Nishizawa)  — 
Chem.  Absl.,  1921,  p.  1376. 

Utilisation  des  erraines  de  perilla  dans  le  commerce  —  B.  Imp.  InsL,  n°  4- 
1920,  p.  479. 


—  458  — 


PIGNON  D'INDE 


Pignon  (i'Inde.  Graines.   Huile.   Tourteaux  —  B.   împ.   Inst.,   n"  3-1921, 
p.  288. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  pignon  d'Inde  (huile  de  pulghère) 
—  (de  Keghel)  —  Rev.  Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  81. 

Principes  toxiques  de  l'huile  de  pignon  d'Inde  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  3-1919, 
p.  434. 

Intérêt  industriel  et  économique  de  l'huile  de  pulghere   fournie  par  le3 
graines  de  pignon  d'Inde  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  sept.  1917,  p.  1378. 

Les  graines  de  pignon  d'Inde  à  Zanzibar  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  3-1914,  p.  347. 


Huile  de  térébenthine  et  résine  du  Boswellia  Serrata  de  l'Inde  —  B.  Imp. 
Inst.,  n"  3-1915,  p.  351. 

Observations  sur  le  choix  des  résines  employées  pour  les  savons  —  Cliem. 
Abst.,  20  avril  1921,  p.  1229. 


L'huile  de  riz  et  les  procédés  d'extraction  —  Bul.  Mal.  Gras.,  n°  5-1919, 
p.  213. 

Utilisation  des  déchets  de  riz  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5312. 

Extraction  des  matières  grasses  contenues  dans  les  déchets  du  décorticage 
du  riz  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1918,  p.  993. 

Huile  de  riz  —  (Takahashi)  —  Chem.  Umschau,  1919,  p.  188. 

L'huile  de  riz  —  (Jumelle)  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5312-5313. 

SAFLORE  (CARTHAMUS  TINCTORIUS) 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  saflore  —  (de  Keghel)  —  Reo. 
Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  81. 

L'huile  de  saflore  —  Etude  botanique  de  la  plante.  Etude  chimique  de 
l'huile.  Possibilités  commerciales  de  la  graine  —  Bul.  124  .\gric.  Re- 
sear.  Inst.  Pusa. 

L'huile  siccative  de  saflore  —  7.  Soc.  C/irm.  Ind.,  1919,  p.  36-38. 


Graisses  contenues  dans  les  sons  —  Olicn  en  Vetten,  vol.  IV,  1910,  p.  1-2 


—  459  — 


SUIFS  VEGETAUX 


Les  arbres  à  suif  de  l'Indochine  —  (Grevo&t)  —  Bul.  Ecun.  hidoc/iine, 
1902. 

Les  arbres  à  suif  du  Cambodge  —  (Pallier)  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1900. 

Les  arbres  à  suif  —  (Lemarié)  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1903. 

Analyse  des  graines  des  arbres  à  suif  —  Bul.  Econ.  Indochine,  1903. 

Le  suif  végétal  de  l'Irvingia  Oliveri  —  (Crevosi)  —  Bul.  Econ.  Indochine, 
1908. 

Suif  végétal  de  Chine  (Stillingia  sebifera)  —  Mat.  Gras.,  1919,  p.  5291. 

Le  suif  végétal  vert  de  Chine  et  du  Japon  —  (Blin)  —  Mal.  Gras.,  1921, 
p.  270.' 


Industrie  des  déchets  de  fabriques  de  conserves  de  tomates  —  Bul.  Mat. 
Gras.,  9  et  10,  1921,  p.  178. 

Utilisation  possible  de  la  graine  de  tomate  et  des  pépins  de  raisin  comme 
sources  d'huile  —  B.  Im-p.  Inst.,  n°  1-1920,  p.  132. 


Graine  de  ucuhuba  —  Chem.  .ibst.,  20  septembre  1921,  p.  3217. 


Graines  oléagineuses  peu  connues 

Huile  d'abricot.  Substitut  possible  de  l'huile  d'amande  —  South  Afric.  J. 
Ind.,  nov.  1920,  p.  1052. 

Graines  d'okra  (Abelmoschus  csculentus)  —  J .  Americ.  Chem.  Soc,  1920, 
p.  1. 

Graisse  d'antophyllum  —  Mat.  Gras.,   1921,  p.  5973. 

Huile  d'amora  rohituca  du  Bengale  et  de  l'Assam  —  Bul.  liens.  Agr.  Rome, 
mars  1914,  p.  405. 

Noix  comestibles  cultivées  dans  le  Royaume  Uni,  originaires  de  l'Améri- 
que du  Sud  et  de  l'Amérique  Centrale.  Iluilc  d'anacardier  —  B.  Im-p. 
Inst.,   n'  1,  p.  115,  1916. 

Utilisation  possible  des  fruits  d'avocado  comme  source  d'huile  comesti- 
ble— B.  Imp.  Inst.,  n"  3-1918,  p.  399. 


—  460  — 

Huile  extraite  des  graines  d'avoine  —  DiiL  Ftcns.  Ayr.  Rame,  mars  1919, 
p.  372. 

Fruits  de  balanites  maughamii  et  leur  huile  —  B.  In>p.  Jnst.,  1-1921,  p.  74. 

Huile  de  «  Balukanag  «—  l'hilrppine  Bur.  For.  Uni.,  n"  20,  p.  115,  1920. 

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Notice  sur  l'huile  de  baobab  —  (Rey  H.)  —  Biil.  Rens.  Agr.  Rome,  mars 
1913,   p.    413. 

Les  fruits  de  bauhinia  de  l'Afrique  du  Sud  (Bauhinia  esculenla)  —  Bul. 
Imp.  Inst.,  n"  2-1921,  p.  142. 

Huile  de  bénéfing  (Hyptis  spicigera)  —  OlJen  m  Vetien,  vol.  III,  p.  375. 

Le  «  Belratra  »,  nouvel  oléagineux  de  Madagascar  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome, 
juillet-août  1920,  p.  954. 

Graisse  de  coléko  —  Mat.  Gras.,  1921,  p.  5973. 

Huile  de  calophyllum  inophyllum  de  l'Inde  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rom^, 
mars  1914,  p.  405. 

Etude  sur  l'huile  de  graines  de  calotropis  gigantea  —  Bul.  Rens.  Agr. 
Rome,  mai  1915,  p.  750. 

Le  camphre  et  l'huile  de  camphre  —  Agric.  Bul.  F.  M.  S.,  juillet  1915, 
p.  402. 

Contribution  à  l'étude  chimique  du  fruit  de  Camélia  drupifera.  L'huile  de 
camélia —  Bul.  Econ.  Indochine,  1918,  p.  129. 

Huile  de  carihamus  au  Nyassaland  —  Bi/l.  Rrns.  Agr.  Rome,  mars  1914, 
p.  405. 

Méthode  rapide  de  dosage  du  plomb  dans  l'huile  de  cassia  —  (Luratti)  — 
./.  Soc.  C/iem.  Ind.,  1920,  p.  35  T. 

Contribution  à  l'étude  de  Cay-Doc  (Garcinia  tonkincnsis)   au  Tonkin  — 
Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  septembre  1917,  p.  1379. 

Le  cay-sen,  sapotacée  h  graines  oléagineuses  du  Tonkin  —  Bu!.  Rens.  Agr. 
Rome,  mars  1919,  p.  317. 

Huile  de  ceratotheca  sesamoidcs  —  The  .\naljist,  1919,  p.  233. 

Expériences  failos  en  vue  de  l'extraction  de  l'huile  des  graines  de  chia  (Sal 
via  Hispanica)  —  7Î.  Imp.  Inst.,  n°  4-1920,  p.  558. 

L'huile  do  chia  —  Coton  Oil  Press.,  vol.  IV-i021,  n"  9,  p.  49. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  d--  pépins  de  citron  —  (de  Kechel) 
—  Rev.  Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  82. 

Recherches  sur  l'huile  de  pépins  de  citron  —  Bul.    Rens.    .Agr.    Rome, 
fév.  1921,  p.  248. 

L'huile  do  graines  de  cilron  —  ./.  F^oc.  Chem.  Ind..  1921,  p.  1.53  A. 

L'huile  do  graines  do  citronuior  ol  do  oou'*go  —  Mal.  Gras.,  19?1.  p.  5018. 


—  461  — 

Huile  de  cocorico  (Citrullus  vulgaiis)  au  Congo  belge  —  B.  Imp    lit^i 
n"  3-1918,  p.  399. 

Huile  de  citrullus  vulgaris  —  Mm.  Gras.,  1921,  p.  5774. 

Le  cocorico  —  (E.  Pieraerts)  —  Dut.  Mat.  Gras.,  n"  3-192U,  p.  126-130. 

L'huile  des  graines  de  «  Condori  »  —  (Diedrichs  &  Knorr)  —  Z.  f.  Uîiters 
iV.  und  Gen.  m.  1920,  p.  153. 

L'huile  de  conepia  grandiflora  —  .Amer.  J.  Pharm.,  vol.  90,  p.  727. 

Une  prétendue  huile  de  copalier  —  (Jumelle)  —  Mat.  Gras.,  1921,  p.  5.724. 

Huile  de  croton  —  Philippine  Bur.  For.  BuL,  n°  20,  p.  136,  1920. 

Notes  sur  l'huile  de  Cynara  cardunculus  —  Chem.  Abst.,  sept.  21,  p.  3217. 

Etude  sur  les  graines  et  l'huile  de  dattier  (Phœnix  daclylifera)  —  Bul.  Rens. 
Agr.  /{orne,  mai  1915,  p.  750. 

Graisse  de  dumori  — ;-  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5973. 

Huile  dEruca  Sativa  — B.  hjip.  hisl.,  n"  4-1913,  p.  559  —  Bvl.  Rens.  Agr. 
Rcvie,  mars  1914,  p.  405 

L'huile  d'eucalyptus  de  l'île  Maurice  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  1-1913,  p.  48. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  faîne  —  (de  Keghel)  —  Rev. 
Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  78. 

L'huile  de  faîne  —  Bul.  Rens.  .Agr.  Rome,  nov.  1917,  p.  1642. 

L'huile  de  fénugrec  —  Bul.  Rejis.  Agr.  Rome,  juil.-sept.  1919,  p.  1043. 

Extraction  de  l'huile  de  fève  en  Chine  —  British  Tr.  J.,  1919,  p.  251. 

Huile  de  graines  de  figuier  de  Barbarie  —  /.  Ind.  Eng.  Che.,  déc.  1920, 
p.  1175. 

Etude  sur  l'huile  des  graines  de  Funtumia  elastica  —  Bul.  Rens.  .Agr. 
Rome,  mai  1915,  p.  748. 

Contribution  à  l'étude  de  l'huile  de  cay  doc  au  Tonkin  —  Bul.  Rens.  Agr. 
Rome,  sept.  1917,  p.  1379. 

Propriétés  et  composition  de  Gilletiella  congolana  —  /.  Soc  Chem.  Ind., 
31  mai  1921,  p.  335  A. 

L'huile  des  baies  de  Heria  paniculosa  (.Afrique  du  Sud)  —  Bul.  Imp.  Inst., 
n"  1-1921,  p.  24. 

L'huile  de  kemiri  —  Publ.  Afd.  Handel,  1920,  n"  5,  p.  1. 

Huile  de  laitue  d'Egypte  —  (Griffiths)  —  Exp.  Siat.  Rec.,  1920,  p.  202. 

L'huile  de  la  graine  de  laitue  du  Soudan  (Lacfuca  sativa)  —  Mat.  Gras., 
1919,  p.  5265-5266. 


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Huile  de  lentisque  —  (Trabut)  —  /;///.  Agr.  Algérie-Tunisie-Maroc,  IOI8, 
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Etude  chimique  de  l'huile  de  Mae-Ken  (Indochine)  —  (Heim)  —  Bnl.  Econ. 
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Les  graines  de  Manihot  —  Chem.  Ztg.,  1919,  p.  505. 

Etude  sur  les  fruits  et  l'huile  de  Manihot  Glaziovii  —  Bul.  Rens.  Agr. 
Rome,  mai  1915. 

Les  noix  de  Manketti  (Riciodendron  rasstanenni)  —  Joern.  Nijio.,  vol.  IV- 
1921,  p.  510. 

Graisse  de  Marmiaphytum  —  Mal.  Gras.,  1921,  p.  5673. 

La  noix  de  marocola  comme  source  d'huile  en  Afrique  du  Sud  —  B.  Imp. 
InsL,  n°  4-1920,  p.  481. 

Caractéristiques  essentielles    de  l'huile    de    marrons    dinde  —  (M.    de 
Keghel)  —  Rev.  Chiin.  Ind.,  juillet  21,  p.  208. 

Utilisation  des  fruits  de  Melia  azedarach  pour  l'obtention  de  l'huile  dite 
«  de  manjora  »  —  Bnl.  Rens.  Agric.  Rome,  mai  1920,  p.  663. 

A  propos  des  fruits  du  Melia  azedarach  L.  —  (de  Wildeman)  —  .\yron. 
Col.  1920,  p.  74-78. 

Utilisation  des  fruits  de  Melia  azedarach  pour  l'obtention  de  l'huile  dite 
«  de  Manjora  »  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  mai  1920,  p.  663. 

Huile  de  graines  de  melon  —  Bul.  Mal.  Gras.,  9  et  10,  1921,  p.  177. 

Huile  de  graines  de  melon  —  J.  Chem.  Soc,  p.  2398-2401,  1920. 

Huile  de  Messua  Ferrea  (Inde)  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  mars  1914,  p.  40G. 

Huile  de  la  graine  indigène  de  «  Mexican  buckeve  ».  Ungnadia  speciosa  — 
(Cheel  &  Pentfoi.d) --  J.  .^oc.  Chem.  Ind.,  1919,  p.  75-79. 

Mormordica  rochinchinensis  —  .\gric.  News.  1919,  p.  56. 

La  graisse  des   eraires  du    Momordica    cochinchinensis  —   Pharm.    ./., 
1920,  p.  43.  " 

Les  graines  de  Moringa  Pterygosperma  —  B.  Imp.  lust..  n"  3  1914,  p.  349. 

Rendomonf  '^n  huile  des  noyaux  de  fruits  ^  Die  Nahirwisseyi,  avril  1917. 

L'hi.jile  de  noyau  de  pnme  —  (Utz)  —  Clieyn.  Vmschau.  1919,  p.  44-51. 

Sur  une  nouvelle  huile  siccative  «  Oiticioa  -  ou  <<  Oilizika  (Conepia  s:randi- 
floral  —  Mal.  Gras.,  1919,  n.  5092-5093. 

Unili'  d'Oitioica,  nouvelle  huile  siccative  —  .\mer.  J.  Pharm.,  19f.S,  p.  727. 

Graisse  d'Okoto —  Matières  Grasses,  1021,  n.  5973. 

Huile  extraite  du    fniil   do  l'orm"  ---   Bi/f.  Rens.  Aor.    Ronv    avril    1919, 
p.  516. 


—  463  — 

Les  gniiiies  des  graines  de  Papp^a   ue   i  Afriijue  du   Sud  comme  source 
d'iuiile  —  i/.  Imp.  liisL,  •i-1919,  p.  488. 

Les  baies  du  Pappea  capensis  —  (Lansdeel)  —  Joern.  Landb.  Z.  Afr.,  192U 
p.  762. 

Les  noix  de  PéciUia  au.\  Etats-Unis  —  li.  Inip,.  Insl.  n"  3-1917,  p.  443-444. 

La  noix  de  «  pecan  »  —  ^I.  TuuiOLEx)  —  j .  Dpi.  Agr.  Suulh  Airica,  fév. 
1921,  p.  129. 

Etude  sur  les  fruits  et  l'huile  de  Pentaclethra  macropliylla  —  Dul.  Rens. 
Agr.  Rome,  mai  1915,  p.  748. 

Etude  sur  l'huile  de  Pentadesma  Rerstingii  —  Bull.  Rens.  Agr.  Rome, 
mai  1915,  p.  750. 

L'huile  de  Pendadesma  butyracea —  B.  Imp.  Insl.,  n"  1-1918,  p.  35. 

L'huile  de  piassava  de  la  Sierra  Leone  —  B.  Imp.  Insl.,  n°  1-1918,  p.  37. 

Noix  et  huile  de  Pili  —  Philippine  Bur.  For.  But.,  n°  20,  p.  112,  1920. 

Pistache  —  Huile  et  tourteaux  —  Dpi.  Agr.  Maurilius.  Leaflel,  n°  9-1918. 

Huile  comestible  de  Pistacia  lentiscus  obtenue  à  Chypre  —  B.  Imp.  InsL, 
n°  3-1918,  p.  399. 

Beurre  de  Polygala  —  Vie  tech.  ind.,  vol.  111-1921,  p.  165. 

Expériences  faites  sur  le  Polygala  butyracea —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5542. 

L'huile  de  Po-Yoak  de  Sierra-Leone —  B.  Imp.  InsL,  n°  1-1918,  p.  39. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  pépins  de  raisin  —  (de  Keghel) 
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Huile  de  pépins  de  raisin  —  (Klingen)  —  Scient.  Amer.  Mly,  vol.  IV-1921, 
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L'huile  du  fruit  de  la  vigne  du  Canada  —  Bul.  Rens.  Agr.  Rome,  juillelr 
septembre  1919,  p.  1041. 

Huile  de  pépins  de  raisin  des  vignes  du  Canada  —  Chem.  Absl.,  20  septem 
bre  1921,  p.  3217. 

Contribution  à  l'étude  des  huiles»  de  pépins  de  raisin  —  (André)  —  Bul. 
Mat.  Gras.,  n°  9  et  10,  1921,  p.  174. 

Composition  de  l'huile  de  rave  —  (Ambeyer)  —  Z.  f.  L'nters  N.  Gem.,  1920, 
p.  7-8. 

Etude  sur  les  fruits  et  l'huile  de  Ricinodendron  rantannenii  —  Bul.  Rens. 
Agr.  Rome,  mai  1915,  p.  748. 

Composition  îles  graines  et  de  l'huile  de  rose  trémière  —  Chem.  .\bst., 
20  septembre  1921,  p.  3217. 

L'huile  de  Sakoa  de  Madagascar  fScleroearva  caffra)  ) —  (H.  Jumelle)  — 
Mat.  Gras.,  1921,  p.  5854. 

Huiles  grasses  des  graines  de  Sambucus  racemosus  —  Mat.  Gras..  1921, 
p.  5740. 


^  464  — 

Huile  extraite  des  fruits  du  Sanibucus  racemosa  —  Olien  en  VetteiJ,  vol. 
IV-1920,  p.  273. 

Contribution  à  l'étude  chimique  des  noix  de  sanga-sanga  ou  Ricinodendron 
africanum  —  Dul.  liens.  Agr.  Ro/ne,  avril  1918,  p.  404. 

Les  noix  de  sanga-sanga  —  Olien  en  Vetten,  vol.  lV-1920,  p.  596. 

L'huile  de  santal  en  Australie  —  B.  Imp.  Insi.,  n"  2-1920,  p.  1G2. 

La  production  de  l'huile  de  bois  de  santal  au  Mysore  —  D.  Imp.  InsL, 

n"  1-1917,  p.  108. 

L'huile  de  Sapium  sebiferum  —  Ol)"?i  en  Vctien,  1920,  vol.  IV,  p.  433. 

La  sauge  d'Espagne  comme  plante  oléifère  —  DidL  cTAgric.  Guatonala, 
jajiv.  1921,  n°  1,  p.  21-22. 

Etude  ijur  le  fruit  de  Schleichcra  trijuga,  en  particulier  en  ce  qui  concerne 
la  présence  d'acide  hydrocyanique  dans  la  graine  —  (Sen-Gupta)  — 
J.  Soc.  Chein.  Ind.,  1920,  p.' 89  T. 

Sur  l'huile  de  sélé  —  Pharm.  Zentr.,  1919,  p.  12-13 

Sélé  «  cocorico  »  et  Himénia  americana  —  Plantes  oléagineuses  d'Afrique 
—  Ann.  Musée  Col.  Marseille,  1918. 

Etude  sur  l'huile  de  Stillingia  sebifera  —  Bul.  liens.  Agr.  Rome,  mai  1915, 
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L'huile  de  Stillingia' sebifera  — B.  Imp.  lusL,  u"  3-1919,  p.  434. 

Huile  de  Sumac  (Rhus  glabra)  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5563. 

Sump.  Son  utilisation  (Balsanites  œgyptaca)  — Agrun.  Col.,  sept.-oct.  1919, 
p.  42  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  1-1920,  p.  132. 

L'huile  de  graines  de  tabac  —  Olien  en  Veiten,  vol.  VI,  1921,  p.  72. 

L'huile  de  graines  de  tabac  —  (Preissecker  &  Bresi.n.\)  —  Z.  /.  i'niers, 
Nahr.  Gemns.,  1920,  p.  370. 

Etudes  physiologiques  sur  les  graines  de  tabac  à  Java  —  BiiL  Rens.  Agr. 
Rome,  oct.  1917,  p.  1440. 

Les  principes  constituants  des  huiles  de  «  Tai-fu-Shi  »  —  Mat.  Gras.,  1921, 
p.  5764. 

La  graisse  de  Tangkalak  —  (.Iong)  —  Jarb.  Dpt.  L.  .V.  <f-  //.,  1919,  p.  362. 

Huile  de  graines  de  thé  (Camélia  sasanqua)  —  Olien  en  Vetten,  vol.  IV, 
1919,  p.  204. 

L'huile  de  eraine  de  thé  comme  huile  comestible  —  Chem.  Ztg.,  1917, 
p.  255.  ' 

Huile  de  graines  de  thé  —  Indische  Mernn/r,  1920,  p.  23. 

L'huile  des  craines.  de  théier  —  (Deuss^  —  Bi/I.  Ren.<;.  .Agr.  Rojne,  sept. 
1915,  p.  1292. 

La  grninp  do  Ibé  dp';  Tndop  comme  source  d'huile  —  /?.  Imp.  Inst.,  n°  4- 
1918,  p.  4.54. 


—  îc:)  — 

Uiule  do  yiai.ie  do  Iho  —  Sa  présence  dans  rimile  d'olive  —  (M.  Copman- 

^  '"fél'^'iui?  ^^'m    "^"^  ^'"^  ''  ll^i'l^^'^v  l->-:iii"o)  -  BiiL  liens.  A,jr.  Rome, 

Graibse  di'  turtue  de  mer  (Thalassoclalys  corlicata)  —  (Piehaeuts)  —  Mal 
uras.,  13,  5733-4  (1921). 

La  graisse  de  Virola  surinamensis  —  Olùm  en  Vetlen,  vol.  V,  p.  133. 
Analyse  do  la  graisse,  'lourteaux  — .L'.  Imp.  Inst.,  n°  2-192i,  p.  219. 

Pentadesnia  leucantha  (.\.  Ghev.)  —  Carapa  —  Soriendea  oleosa  (A.  Ghev  ) 
—  Lophua  procera  et  L.  Alata  —  en  Afrique  Occidentale  Française. 

Syniphonia  Laevis  et  S.  Louveli  à  Madagascar. 

Graines  oléagineuses  nouvelles  —  (Hébert)  —  J.  d'Agr.  Trop.,  p.  358-362. 

Quelques  oléagineux  peu  connus  :  Moringa  oleifera,  Pithecolobium  bulce 
1  ittosporum  pentanuruni,  PiUusporuni  rtsiïniferuni,  Pongamia  Pin- 
nata,  Tamarnidus  mdica  —  PliiUpphte  Jiur.  For.  Bid  n"  20  '  iq20 
p.  102-110.  '  '  ' 

Graines  oléagineuses  de  l'Amérique  du  Sud  —  (Bray  &  Islep)  —  J  Soc 
Lhcm.  Ind.,  1921,  p.  740  A. 

Nouveaux  fruits  oléagineux  provenant  de  l'Afrique  :  sélé,  cocorico  ximénia 
amencana  —  Chem.  Ind.,  1919,  p.  6. 

Ressources  de  l'Afrique  Occidentale  en  Matières  Grasses  :  pentadesnia  butv- 
racea,  lopliira  alata  —  Olien  en  Veltcn,  vol.  IV-1919,  p.  91-92. 

Sur  quelques  nouvelles  graines  oléagineuses  coloniales  —  (A.  Hébert)  — 
J.  dAyr.  Trop.,  décembre  1913. 

Graines  grasses  nouvelles  ou  peu  connues  des  colonies  françaises  — 
(D'  Heckel)  —  Ann.  Musée  Col.  Marseille,  1898-1903. 

Nouvelle  sorte  de  graines  oléagineuses  produites  dans  l'Afrique  Occiden- 
tale —  Mat.  Gras.,  1918,  p.  5012. 

Huiles  et  graines  oléagineuses  de  l'Afrique  du  Sud  —  Bul.  Imp.  InsL, 
1908,  n"  4.  /-  . 

Sur  la  composition  de  diverses  graines  oléagineuses  de  l'Afrique  Occiden- 
tale —  Bul.  Soc.  Chim.  de  Paris,  mai  1911. 

Recherches  sur  quelques  plantes  à  saponine  —  (G.  Masson)  —  Thèse  de 
Pharmacie  de  Paris,  1910. 

Quelques  sources  d'huiles  non  siccatives  —  (Rindl)  —  Joern.  Nijvw.  IV-7, 
p.  671,  1921. 

Nouvelles  huiles  siccatives  pour  la  préparation  des  couleurs  :  huile  de 
perilla,  huile  de  lin,  huile  de  bois  de  Ghine,  huile  de  bancoulier,  huile 
de  pavot,  huile  de  soja  —  Oils  Pain/s  and  Dring  Report,  fév.  1919. 

Les  résidus  industriels  des  graines  oléagineuses  des  méliacées  —  Leur  uti- 
lisation possible  en  agriculture  —  (Lecoq)  —  Bid.  Sciences  Pharmac, 
1918. 


—  466  — 
Recherches  sur  les  fi-uits  et  graines  à  huile  —  Agron.  Col.,  1920,  p.  212. 

Extraction  de  l'huile  de  graines  indigènes  —  Jahrler.  Ver.  Angew.  Bot., 
1917,  8. 

Matières  grasses  particulières  —  Les  Mal.  Gras.,  1920,  p.  5670. 

Nouvelles  sources  d'huile  végétale  —  Perf.  Ess.  OU  Rep.,  23  juillet  1918. 

Une  graisse  remarquable  —  Olien  en  Vctien,  vol.  VI-1921,  p.  23. 

Recherches  sur  les  fruits  et  graines  à  huile  —  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5662. 

Note  sur  quelques  huiles  végétales  —  Trop.  Life,  1920,  p.  164. 


Cires 


Progrès  réalisés  dans  la  chimie  des  cires  :  cire  de  Ghedda,  cire  d'abeilles, 
cire  de  candellila  —  Pharm.  Zentr.,  1919,  p.  506-5U8. 

La  récolte  de  la  cire  d'abeilles  sauvages  aux  Indes  Orientales  —  (Fischer) 
—  UiU.  Rens.  Agr.  Rome,  septembre  1915,  p.  1320. 

Moyen  de  déceler  de  très  petites  quantités  de  cire  d'abeille  mélangée  à  des 
huiles  minérales  et  à  de  la  colophane  —  J.  Soc.  Cluin.  Ind.,  15  juin 
1921,  397.  A. 

La  cire  à  bougie  —  B.  Imp.  Inst.,  n°  4,  1919,  p.  600. 

Cire  de  candellila  —  Pharm.  Zentr.,  1919,  p.  484. 

La  cire  de  candellila  —  Olien. en  Vetlen,  1919,  vol.  III,  p.  361. 

La  cire  de  candellila  —  (Farcy)  —  Les  Mat.  Gras.,  1920,  p.  5693. 

La  cire  de  candellila  (Pedilanthus  pabonis)  —  Olien  en  Vetten,  1919,  vol. 
IV,  p.  257. 

Un  produit  secondaire  de  la  fabrication  du  sucre  de  canne  :  la  cire  de 
canne  —  tCROSS)  —  Bid.  Rens.  Agr.  Rome,  sept.  1915,  p.  1336. 

La  cire  de  canne  à  sucre  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n"  3  et  4,  1921,  p.  67. 

La  cire  de  carnauba  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n°  4-1920,  p.  183. 

La  cire  brésilienne  de  «  carnauba  »  (Capernicia  cerifera)  —  Btil.  Rens.  .Agr. 
Rome,  janv.  1915,  p.  86. 

La  cire  de  carnauba  —  Usages  et  coutumes  du  commerce  —  Rev.  Prod. 
Chim.,  30  juin  1921,  p.  377. 

Sur  la  cire  des  feuilles  de  coca  de  .lava  —  (Rekms)  —  Trai\  Lab.  Mat.  MM. 
Paris,  1917-19,  p.  54. 

La  cire  de  gueriniella  serratula  —  (Fabre)  —  Chetn.  Ahst..  20  septembre 
1921,  p.  3219. 


—  46t  — 

La  cire  de  myrte  en  Amérique  du  Sud  -   B.  hnp.  lîtst.,  n"  3-1918,  p.  287- 
289. 

La  cire  de  myrica  cordifoiia —  liul.  Rens.  Ayr.  Rome,  avril  1918,  p.  550. 

La  cire  de  montagne  («  montan-wax  »)  extraite  tles  licinites  du  centre  de 
l'Allemagne  —  Cheni.  AbsL,  1921,  p.  1310. 

Une  nouvelle  cire  de  palmier  de  la  Colombie  —  U.  liiip.  InsL,  n°  2-1917, 
p.  182-184. 

Les  fruits  du  rhus  succedanea  d'Indochine  et  la  cire  du  Japon  —  Agron. 
Col.,  1920,  p.  97. 

Trois  nouvelles  cires  végétales  de  Madagascar  —  (Hébert)  —  Bid.  Rcns. 
Agr.  Rome,  juin  1915,  p.  890. 

Les  nouvelles  cires  végétales  de  Madagascar  —  Mat.  Gras.,  p.  5871,  1921. 

Cires  végétales  japonaises  (extraites  du  fruit  du  Rhus  succedanea  —  Tro- 
penpfl,  1919,  p.  195-196. 

Contribution  à  l'étude  de  quelques  graisses  et  cires  animales  et  végétales 
—  Ztschr.  Pfii/s.  Cheia.  C.  P.,  1917,  p.  59. 

Les  cires  d'origines  végétales  et  animales  —  Olien  en  Vetten,  IV-18,  p.  201; 
19,  p.  215,  1919. 

L'industrie  des  cires  végétales  au  .Japon  —  ] .  Roy.  Soc.  Arts,  1918,  p.  727- 
728. 

Les  dissolvants  employés  pour  la  cire  —  OU  d-  Colour  Tr.  J.,  17  décembre 
1921,  p.  2237. 


Huiles  et  Graisses  de  poissons  et  d'animaux  marins 

Marché  de  l'huile  de  baleine  —  Dul.  Mal.  Gras.,  n"  3-1917,  p.  25-29. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  baleine  —  (de  Keghel)  —  Rev. 
Chlm.  lud.,  juillet  1921,  p.  213. 

Pêcheries  de  baleine  aux  îles  Faroe  —  (J.  Tr.\vis  Jenkins)  —  OU  d-  Colour 
Tr.  ].,  10  septembre  1921,  p.  951. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  hareng  —  (de  Keghel)  —  Rev. 
Chim.  Ind.,  juillet  1921,  p.  212. 

Variations  de  composition  de  l'huile  de  hareng  —  (T.  Lexew)  —  J.  Soc. 
Chem.  Ind.,,  30  juin  1921,  p.  438  A. 

Composition  de  l'huile  de  hareng  —  /.  Soc.  Chem.  Ind.,  30  avril  1921, 
p.  267  A. 

Contribution  à  l'étude  de  l'huile  de  hareng  de  Norwège  —  Chem.  Ums- 
chau,  1921,  p.  85. 

Caractéristigues   essentielles  de  l'huile  de  Menhaden  (Alosa   Menhaden) 
—  (de  Keghei.)  —  Rev.  Chim.  Ind.,  juillet  1921,  p.  208. 


—  468  — 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  foie  de  monie  —  (de  Kechel)  — 
Rev.  Chim.  Intl.,  juillet  1921,  p.  21u. 

Huile  de  poisson  de  Terre-Neuve  —  Bul.  Mat.  Gras.,  n"  6-1919,  p.  259. 

Huile  de  foie  de  morue  —  B.  Imp.  Inst.,  n"  4-1917,  p.  582-583. 

Huile  de  poisson  de  Terre-Neuve  —  Bull.  Mat.  Gras.,  4-1920,  p.  198. 

Examen  d'émulsions  d'huile  de  foie  de  morue  —  (Grlmme)  —  Pharm. 
Zentr.,  1921,  p.  156. 

Huile  de  foie  de  raie  («  Sting  Ray  »)  —  (Donovan)  —  Chem.  .Abst,  15  mai 
1921,  p.  770. 

L'huile  de  phoque  de  l'Antartique  —  B.  Imp.  Inst.,  2-1918,  p.  141. 

L'huile  de  phoque  tacheté  de  l'Antartique  —  B.  Imp.  Inst.,  2-1918,  p.  140.. 

L'huile  de  puigouin  de  l'Antartique  —  B.  Imp.  Inst.,  2-1918,  p.  142. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  sardine  -—  (de  Keghel)  —  Rev. 
Chim.  Ind.,  juillet  1921,  p.  209. 

Caractéristiques  essentielles  de  l'huile  de  saumon  —  (de  Keghel)  —  Rev. 
Chi7n.  Ind.,  juillet  1921,  p.  213. 

Graisse  de  tortue  de  mer  —  (Pieraerts)  —  Mal.  Gras.,  1921,  p.  5733. 

Quelques  huiles  de  poisson  dans  la  Présidence  de  Madras  —  .1.  Soc.  Chem. 
Ind.,  1920,  p.  93  R. 

Les  produits  industriels  dérivés  des  poissons  et  animaux  marins  —  Rev. 
Chim.  Ind.,  mars  1921,  p.  84. 

Nouvelle  méthode  pour  séparer  les  acides  gras  non  saturés  des  séries  éle- 
vées de  ces  huiles  de  poisson  —  Chem.  .A^bst.,  15,  8,  p.  1227,  p.  194. 

Une  réaction  colorée  spécifique  des  huiles  de  poisson  et  de  baleines  et  de 
leurs  produits  d'hydratation  —  (Tortelli  &  Jaffe)  —  Z.  f.  Unters 
N.  G.,  1920,  p.  385. 

Marseille,  le  1"  juin  1922. 


Table  des  Matières 


Table  des  Matières 


RAPPORTS    GENERAUX 

Rapport  à  la  Section  des  Matières  Grasses  du  Conseil  Supérieur  dss  Colonies, 
sur  les  mesures  à  prendre  en  vue  de  l'amélioration  de  la  production  des 
Matières  Grasses  et  plus  particulièrement  sur  la  création  de  Stations  expéri. 
mentales  consacrées  à  l'arachide  et  au  palmier  à  huile 

Par  M.  Emile  Baillald,  Secrétaire  général  de  l'Institut  Colonial  de  Mar- 
seille,  nieinbre  du  Conseil  Supérieur  des  Coloinies. 

I.  —  L'Arachide.  —  1°  Programme  de  la  Station  de  M'Bambey.  —  2°  Ob- 
servations suggérées  par  ce  programme. 

II.  —  LE  PALMIER  A  HUILE.  —  1»   Projet  de  création  de  Stations  à  la 
cote  d'Ivoire  et  au  Dahomey.  —  a)  Projet  de  la  Mé   (Côte  d'Ivoire). 

—  b)    Station   de   Pobé.    —   2"   Position   du   problème    à    résoudre. 

—  3»   Examen   des   projets  de   l'Administration. 

III.  —  Solution  proposée.  —  1°  Coordination  nécessaire  de  l'initiative 
privée  et  de  l'initiative  administrative.  —  2°  Création  d'un  groupe- 
ment d'intérêt  général  à  forme  de  Société  privée  en  vtie  de  l'amé- 
lioration de  la  production  des  Matières  grasses  dans  les  posses- 
sions françaises.  —  3"  Programme  d'études  proposées.  —  a)  Ara- 
chides; b)  Palmier  à  huile. 

IV.  —  CONSIDÉR.MIONS  D'OHDRE  GÉNÉRAL. 

V.  —  Conclusions. 

La  culture  des  oléagineux  au  Maroc 

Par   M.    Etesse,   Chef   du   Service   de  l'Agriculture   et   des   .Améliorations 
agricoles  du  Maroc. 

I.  _  Olivier.  —  1°  Rendement  et  état  actuel  des  cultures.  —  2°  Récolte 
des  olives,  réglementation.  —  3°  Huileries  indigènes.  —  i"  Indsutries 
européennes.  —  5°  Les  grignons. 
II.  —  Lin. 

III.  —  Amandes  et  noix. 

IV.  —  Arg.inier. 

V.  —  Ricin. 

La  Régression  des  Oléagineux  à  Madagascar 

Rapport    de    M.    Paul  Dr.èLov,    Ingénieur    agronome,    planteur   à    Mahebo 

(Amliilobé),  Madagascar. 

Les   Oléagineux   en  Afrique   Equatoriale 

I.  —  Rapport,  de  M.  Thomann,  Lieutenant-Gouverneur  du  Moyen-Congo.  — 
1»  Palmier  à  huile.  —  Pentachletra  Macrophylla  (Graines  d'Owala).  — 
3"  Ricin. 

II.  --  Rapport  de  M.  Lamblin,  Lieutenant-Gouverneur  de  l'OubaJigul-Chari. 
—  1"  Amandes  de  palme.  —  2»  Arachide.  —  3"  Sésame.  —  4  Ricin.  — 
5°  Karité. 


—  472  — 

Le  Commerce  et  l'Industrie  des  Matières  Grasses 

Rappciit    par    M.    Emile   Riicis,    Fabricant  d'iiuile. 
Exportations  mondiales  des  oléagineux.  —  Expoilation  des  oléagineux  de 
nos  colonies.  —  Importation  française  des  oléagijieux 


Les  Graines   oléagineuses   dans    la    Méditerranée 

Rapport   par  .M.   H.   GiRun,   Négnoiant-Iniportateiir. 


La  Culture  de  l'Olivier  et  la  Fabrication  de  l'Huile  d'Olive 

Par  M.   J.   Bonnet,   Directeur  de  l'Oléiciiltuie. 


LA  ri'MiRE  nr.  l'olivier 


I.  —  Statistique  oléicole.  —  Causes  de  l'abandon  de  l'olivier  en  France. 

II.  —  Mise  en  état  des  oliveraies.  —  a)  Régénération  des  oliviers:  b)  Soins 
à  donner  aux  oliveraies;  c)  Culture  sons  les  oliviers;  â)  Les  labours; 
€)  Fumure  des  oliviers;  f)  Principes  généraux  des  fumures;  g)  Résultats 
des  centres  d'expérimentations  oléicoles. 

m.  —  1°   Fumure  des  Oliveraies.  —  2°   La  taille  de  l'Olivier.  —  3»  La 

végétation  de  l'Olivier. 
IV.  —  Création  des  oliveraies-plantation-variétés. 
y.  —  Les  Maladies  de  l'Olivier.  —  1"  Maladies  accidentelles.  —  2°  Maladies 

dues  à  des  champignons. 

VI.  —  Insectes  nuisibles  a  l'olivier.  —  1»  Parasites  pouvant  être  faci- 
lement coml)attus.  —  2°  Insectes  contre  lesquels  nous  sommes  presque 
désarmés. 


LA    fabrication    RATIONNELLE    DES    HTILES 

I.  —  1°  RÉCOLTE  DES  Olives. 

II.  —  Le  Grenier  a  Olives  ct  la  Conservation  des  Olives  destinées  a  l'Hui- 
lerie. 
m.  —  Considérations  oénérales  st-r  la  disposition  di'  moulin  moderne.  — 
a)  Concasseur;  b)  Les  Broyeurs;  c)  Les  Soourtins;  d)  Les  Presses  et  le 
Pressurage  de  la  pâte;  el  Le  pressurage  de  la  pâte  d'Olive;  f)  Epuise- 
ment des  Grignons;  g)   La   Dérautotion  des  Huiles.   —  Séivaration  des 
liiiiles  de  luargines;  b)   La  séparation  des  huiles  des  huiles  de  inar- 
gines  par  la  force  centrifuge;  i)   Soins  à  donner  aux  moulins  après 
chaque  campagne. 
IV.  —  Soins  a  donner  aux  Huiles  d'Olive.  —   1»   Le   logement   des  huiles 
d'Olive.  —  t"  Influence  de  l'aération  de  l'Huile.  —  S"  Soins  à  donner 
aux  Huiles. 

V.  —  Traitement  DES  Grignons  dans  les  Moulins.  —  l»  Caractère  du  trichlo- 
rure  d'élliylène.  —  2°  Principe  du  procédé. 

L'Olivier   dr-.ns    ^.^fr  rirn    du    Nord • 133 

Par  M.  A.  Corcei.le,  Docteur  es  sciences,  Directeur  de  la  Société  Industrielle 
de  l'Afrique  du  NonL 
I.  —  Etat  actuei.  des  Oliveraies. 
IL  —  Production. 

III.  —  Fabrication  ni;  l'Huile.  —  1"  Cueillette.  —  2°  Emmagasinage  des 
Olives.  —  3»  Rendement  ilrs  Olives.  —  4»  Usines.  —  5°  Utilisation  des 
Grignons.  —  6°  Raffinage.  —  7»  Autres  sources  d'huile  que  l'Olivier, 


—  473  — 

L'OléicutOure    en    Algérie ^ j37 

Par   M,    niBOiLdz,   Vice  Pitsiileni    .le   la   Section  Oléicole  au   Congrès  des 
Colons. 

L'Olivier    dians    la    région    de    Fez l;j.j 

Note  lie  M   \o  Président  de  la  Cliamhre  de  Commerce  d'Agriculture  et  d'Indus- 
trie de  Fez. 


LE    LIN 


La  Culture  du  Lin  dnns  l'Afrique  du  Nord 149 

Par  L.   DicuMER,  Professeur  à  l'Ecole  d'.\griculture  de   Malson-Oarrée   (.\lger). 
l»  Sol.  Fumure.  —  S»  Préparation  du  Sol.  Assolement.  —  3°  Multiplica- 
tion. —  4"  Entretien  des  Cultures  de  Lin.  —  5»  Récolte  des  Tiges  et 
Graines.  —  6*  Rouissage.  —  7"  Conclusions. 

La     Culture    du     Lin     en     Tunisie 1G9 

Par  le  Commandant  Tbiol.  .Agent  général  de  Culture  de  la  Société  tuni- 
sienne des  Lineries  Feuillette. 
1"  Récolte  1920.  Résultats.  —  2o  Bases  générales  de  nos  anciens  con- 
trats. —  3°  .Arrachage.  —  4"  .Amélioration  des  prix.  —  5»  Indications 
culturales.  —  6°  Epoques  des  Semailles.  —  7°  Semis.  —  8"  Sarclage.  — 
9»  Récolte.  —  10"   Fanage  et  hottelage. 

La    Culture    du    Lin    en    Australie 175 

Note  du  Ministère  de  l'.Agriculture. 


LE   COCOTIER 


Un  Essai  de  Culture  du  Cocotier  en  Cochinchine 181 

Par  M.  MÉziN-ClETAN,  Administrateur  Délégué  de  la  Société  agricole  du  Thi- 

Foi  à   Cauilio,  Cochincliine. 

I.   —  A\Al.YSE.S. 

II.  —  Prép.araiion  du  sol. 

III.  —  Plant.ation.  —  Etat  des  dépenses  fait'ïp  poir  i.a  puntatton. 

IV.  —  Conditions  génér.ales. 

Le  Cocotier   en    Indochine 185 

Par  M.  Tanti  de  lai  Maison  Rocca.  Tassi  et  de  Roux. 

Le  Cocotier  au  Dahomey.  —     Sa  Situation  actuelle.  —  Son  avenir 192 

Par  M.  HouARD,  Chef  du  Service  de  l'.Agriculture  an  Dahomey. 
Peuplement  actuel.  —  Régions  propices  à  l'extension  de  la  culture  du 
Cocotier.    —   Culture   du   Cocotier.    —  Fructification,    Rendement,    Pro- 
duction  du   Coprah.   —  Comment   doit-on   envisager   l'exiension   de   la 
culture  du  Cocotier. 

Une  Plantation  de  Cocotiers  au   Mozambique C03 

Par  H.  Vallentin.  Ancien  Elève  de  l'Enseignement  Colonial  de  la  Cham- 
bre de  Commerce  de  Lyon. 
1°  Terrain.  —  2°  Climat.  —  3°  Travaux  d'exploitation.  —  Défrichement 
—  4°  Drainage.  —  Pépinière.  —  6"  Plantation.  Mise  en  place  des  jeu- 
nes cocotiers.  —  7°  Soins  d'entretien.  —  8"  Cultures  intercalaires.  — 
9°  Cueillette  des  Cocos.  —  10°  Insectes  et  maladies.  —  11»  Fabrication 
du  coprah.  —  12">  Surra  ou  Toddy. 


—  474  — 


Le  Cocotier  nain  dans  les  Etats  Fédérés  Malais. 

Par  WiLL.  P.  Handover. 


Le  Système  des  Racines  du  Cocotier 213 

Par  H-C.  Sampson.   Directeur  Délégué  de  l'Agriculture  de  Mysore. 

fiapport  sur  un  voyage  dans  les  réglons  à  Cocotiers  de  l'état  de  Travancore —    215 

Par  H.-C.  Sampson  B.  S.  G.  Sous-Directeur"  de  l'Agriculture  à  Madras. 


L'ARACHIDE 


L'Amélioration  de  la  Culture  de  l'Arachide  au  Sénégal 221 

I.  —  Rapport  de  mission  de  M.  A.  Chevalier, 

Chef  de  la  Mission  permanente  d'Agriculture  Coloniale, 
lo  Etude  scientifique  de  l'Arachide  au  point  de  vue  général.  —  2"  Etude 
spéciale  de  l'.\rachide  au  point  de  vue  de  la  culture  indigène.  — 
3°  Etude  spéciale  de  l'Arachide  au  point  de  vue  de  la  culture  par  les 
Européens.  —  4"  Les  maladies  et  les  ennemis  de  l'.Vrachide.  — 
5°  Conclusions. 

II.  —  La  lutte  contre  les  insectes  att^qi'ant  les  Arachides. 
Par  E.  Roubaud,  Chef  du  Service  à  l'Institut  Pasteur. 

1°  Les  Cultures.  —  Actions  des  insectes  et  de  la  sécheresse.  —  2">  Les 
.arachides  après  la  CnltTire.  —  Dommages  produits  par  les  insectes.  — 
3°  L'intensification  de  la  Culture  des  .Arachides  au  Sénégal. 

III.  —  Note  sur  la  Sélection  des  Arachides. 

Par  M.  Vuillet,  Directeur  des  Services  de  l'Agriculture  du  Haut-Sénégal- 
Niger. 

Essais  de  Culture  mécanique  de  l'Arachide  au  Sénégal ■  ■    245 

Effect\)és  par  la  Compagnie  Française  de  l'.Vfrique  Occidentale.  —  Notes 
de  M.  Matinoury,  Chef  de  Culture. 

La  Culture  des  Arachides  aux   Etats-Unis 255 

Par  A.  Stieltjes,  Chef  du  Service  des  Etudes  Industrielles  de  l'Institut  Colonial 
I.  —  Généralités. 
IL  —  Variétés  cultivées. 
III.  —  Préparation  du  sol.  Engrais. 
IV.  —  Récolte. 
V.  —  Rendements. 
VI.  —  Usages. 

VII.  —  Situation  Economique. 
VIII.  —  Conclusions. 
IX.  —  Machines  poitr  la  Culture  de  l'Arachide.  —  a)  Semoirs;  h)  Culti- 
vateurs pour  Arachides;  c)  Machines  de  Récolte;  d)  Machines  pour  le 
Battage. 

L'Arachide    aux     Etats-Unis ► 267 

Extrait  d'un  Rapport  de  Mission  de  MM.  Amman,  Ingénieur  Agronome. 
Chargé  de  Missions  Permanentes  de  Recherches  industrielles  en  Afrique 
Occidentale  Française  et  Denis,  Ingénieur  Agronome. 

I.  —  Sols.  M 

II.  —  Climat. 

III.  —  Préparation  nu   sol.   —  1°   Chaulage   et  engrais.   —  2°   Façons 
culturales. 

IV.  —  Instruments. 

V.  —  Semis.  —  Arrachage.  —   .  Curing  ».  —  Battage.  —  Nettoyage. 
VI.  —  Prix  de  revient  de  la  Culture  de  i.Ar,\chide. 
VU.  —  Soins  a  donner  aux  Araciiiih^s  après  le  Battage, 
VIII.  —  Prix  de  vente  des  .Ar.vchides. 
IX.  —  Maladies  de  l'Arachiue.   —   Am<Mioration  des   Procédés   de   Cul- 
ture au  Sénégal. 


—  475  — 


Etudes     sur     l'Arachide. 


""S'e  VmZs  EtX"*""  "^  '^'""^^"^^  d-Agronon,ie  CCon.ale  de 
Introduction  de  M.  A.  Chevalier.  Chef  de  la  Mission  Permanente  d'Ainl. 
culture  Coloniale. 

I.  -  Etude  sur  l'Arachide.   -  a)    Etude   botanique  de  l'espèce- 

b)  pe.scription  des  princiixiles  variétés.  -  c)  Biologie  sommaire 
de  la  plante. 

II.  —  L'Ar.achide  dans  ses  rapports  avec  le  milieu.  —  a)  Exigeances 
climaténtjues  et  pôdologiques;  b)  Assolements;  c)  Engrais. 

III.  —  Culture  de  l'Ar.-vchide.  —  a)  Façons  préparatoires;  b)  Semis- 

c)  Façons  cnlturales,  dry  farmlng;  d)  Récolte;  ei  Cnring-  f)  Bat- 
tage; g)  Emmagasinage;  h)  Objections  faites  h  la  culture  méca- 
nique. 

IV.  —  Maladies  de  l'Ar.^chide  et  Insectes  Nuisibles,  —  a)  Maladies 
physiologiques,  bactériejines  et  cryptogamiques;  b)  Phanéro- 
games; c)  Insectes  nuisibles;  d)  Animaux  supérieurs  dépréda- 
teurs. 

V.  —  Sélection  de  l'Arachide. 
yi.  —  Co.mmerce  de  l'Arachide. 

VU.  —  Utilisation  de  l'Ar.\chide.  —  a)  Fruits  A  l'état  naturel- 
b)  Huile:  c)  Beurre  d'Anachide;  d)  Tourteau  pour  la  nourriture 
du  bétail.  —  Tourteau  dans  l'alimentation  humaine;  e)  Nourri- 
ture des  porcs  par  les  fruits;  f)  Foin. 

VIII.  —  Statistiques. 
IX.  —  Résumé. 
X.  —  Bibliographie  de  l'Arachide. 


Etude  du  dépérissement  des  Arachides  dans  le  Douar  Braptia 

Par    M.  .7.    Lemmet,    Chef   du  Service   Agricole   des   Territoires    du 
l'.\lgérie. 


RICIN.  —  SOJA 


La  Culture  du  Sésame  dans  l'Inde  M  en   Birmanie 

Note  de  M.  E.  Chinnaswami  Pillai,  Instructeur  agricole,  Northern  Province, 
Jaffna. 

Note  de  M.  Raman.athan,  Instructeur  agricole,  Marmar,  Extrait  d'un  rapport 
du  Département  d'Agriculture.   Birmanie. 


La  Culture  du  Ricin  en  Malaisie 

Par  M.  E.  Mathieu,  des  Services  Agricoles  des  Straits  Settlements. 

Récolte  et  rendement.  —  Extraction  de  l'huile.  —  Emplois  de  l'huile  de 
Ricin. 

La     Culture     du    Soja 

Par  M.  L.  Rouest,  Directeur  des  Fermes  Expérimentales  de  NéocuHure  de 
France. 

Variétés  de  Soja  essayées  en  France.  —  le  Soja  dans  les  fermes  expé 
rimentales  de  Néoculture.  —  Semis  du  Soja.  —  Degré  thermique  de 
la  germination  du  Soja.  —  Impoi-tance  de  l'espacement  des  plants.  — 
Quantité  de  semence  nécessaire  par  hectare.  —  Végétations  comparées 
du  Soja  et  du  Haricot  aux  hautes  altitudes.  —  Roulage  des  semis  et 
façons  d'entretien.  —  Croissance  du  Soja.  —  Acclimatement.  —  Les 
ennemis  du  Soja. 


—  476 


PRODUITS   OLEAGINEUX   DIVERS 

Les  Résidus  du  Traitement  du  Riz  et  l'Huile  de  Riz 361 

Par  M.  A.  Stieltjes,  Directeur  des  Services  tecliiuques  de  l'Institut  Colonial 
de  Marseille. 

I.  —  Composition  chimique.  —  E.xemples  de  compositions  chimiques  des 

SONS   DE   RIZ. 

II.  —  Déshuilage  du  son  de  riz. 
III.  —  L'Huile  de  Riz. 

rV.  —  E.XTRACTION    PAR    DISSOLVANTS. 

V.  —  Utilis.ation  du  Son  de  Riz  après  l'Extr.^ction  de  l'Huile. 

Les  Graines  de  Cucurbitacées  oléagineuses 367 

Par  M.  A.  Baudon.  Administrateur  ries  Colonies. 

La    Cire    de    Carnauba 370 

L'Arganier   et   ses    Produits 372 

Par  M.  J.  Maurin.  Imlustriel  n  Mogadnr. 

Sur  la  Composition  chimique  de  deux  Graines  de  Palmiers  de  Madagascar 380 

Par  M.  Clôt- 

I.  —  PRÉPARATION  DES  ECHANTILLONS. 

II.  —  .An.alyse. 

Le     «     Cocorico     » 384 

Par  J.  PiERAERTS,  Conservateur    du    Musôc    du    Congo    Belge    à    Tervue- 
ren   (Belgique). 

ues  Huiles  de  Baleine  au  Gabon 389 

Par  M.  A.  Baudom,  Administrateur  des  Colonies. 

Les  Possibilités  de  Production  de  Glycérine  dans  l'Afrique  du  Sud 393 

Par  M.  J.-A.  C.A.MPBELL,  Cliiiniste  en  Clief  de  la  Rritish  South  African  Explo- 
sives C°  et  L.  Pryce,  Ingénieur  de  la  City  Deep  C. 
1°  Matières  premières  utilisaljles.  —  2°  Graines  de  coton.  —  3°  Graisses 
animales.  —  i"  Huile  de  Baleine.  —  5°  Coprah.  —  6°  Amandes  de 
Palme.  —  7°  Huile  de  Palme.  —  8°  Graines  d'.\rachides.  —  9°  Mafou- 
rère.  —  10°  Description  du  matériel  d'e.xtraction  et  de  déglycérlnation. 
—  11»  Estimation  du  coilt  d'un  matériel  pour  extraire  l'huile  des  grrai- 
nes,  la  déglycériner,  récupérer  la  glycérine  brute  et  magasiner  les 
acides  gras.  —  12  Conservation  des  acides  gras.  —  13»  Goût  estimé 
du  réservoir.  —  14°  Emploi  des  différents  produits. 

Les    Soourtins 400 

Par  M.   Henri  Guitton,   Administrateur   Délégué   des  Stéarineries   F.   Four- 
nier  et  Oie. 

Essai  d'une  Bibli3graphie  récente  de  la  Production  des  Matières  Grasses  d'après 

la  Documentation  de  l'Institut  Colonial  de  Marseille 403 

Par  Mlle  D.  Montel,  Bibliothécaire  de  rin.stitui  Colonial  de  Marseille. 


CE^TIlK.     3^.     ALÎ.IB    JBA^-JAUnà8. 


À 


M.  A.  Artaud,  Commissaire  Général  de  V Exposition  Coloniale  de  Mar- 
seille, Député  des  Bouches-du-Rliône,  a  bieii  vovlu  confier  à  l'Institut  Colo- 
nial de  Marseille  le  soin  de  préparer  et  d'organiser  le  Congrès  de  la  Produc- 
tion Coloniale,  un  des  quatre  Congrès  Officiels  que  l'Exposition  Coloniale, 
a  consacré  à  l'étude  de  l'œuvre  coloniale  de  la  France. 

Il  noïis  a  paru  intéressant  de  réunir,  à  cette  occasion,  en  une  même 
jntbication  les  rajjports  et  études  sur  les  niatières  grasses  présentés)  au 
Congrès  par  les  négociants,  colons,  industriels,  planteurs  et  techniciens  qui 
ont  bien  voulu  y  prendre  part  et  les  principaux  travaux  que  l'Institut  Colo- 
nial a  fait  paraître  précédemment  dans  son  Bulletin  des  Matières  Grasses 
sur  la  production  des  matières  premières  oléagineuses  d'origine  coloniale. 

Un  des  deux  volumes  que  nous  publions  ainsi  est  entièrement  consacré 
au  Palmier  à  Huile  en  raison  de  l'importance  de  la  documentation  que  nous 
avons  réunie  sur  ce  sujet. 


Marseille,  le  1"  septembre  1922. 


Emile  BAILLAUD 

Secrétaire  Général  de  l'Institut  Colonial 
et  du  Congrès  de  la  Production  Coloniale. 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET 

UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 


TP 

670 

157 

1922 

t.l 


Mémoires  et  rapports  sur  les 
matières  grasses 


Engin,