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Full text of "Mémoires historiques et physiques sur les tremblemens de terre"

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jrw: 










MËMOÎRES 

HISTORIQUES 

fi T 

PHYSIQUES. 



TREMBLEMENS i>t TERKE; 

4f^ 1*J^7<? Françùi/é de Berne ; des 

Académies de Berlin^ Gottin- 

gue^ iMpfic^ &Mayenceé 



. f 




A LA HATE, 
PIERRE GOSSE, Junior 

Lîbnfte de S. A. R. 
M. DCC. LVII. 



&> aL-w'a.. 






tîum open^f quo^n^ttm ma- 
jusefi: no^efiamram. 

Senec. Nat: Qifafi, Ltb^ 
FLGaplK 



-, :-'■•'.' '•• ' ."^ '^ 'T cr r- '- T rr .. 




; A, MONSEIGNEUR 

' SIGISMÔND WILLÀDING^ 

^ JSetffiettr JeMopa-SzDOKV,ColmIi 
ancien AwfUr de Bwe * 

la " ' * 

-CONSEILLER D'ETAT DE LA RE-' 
PEIBLJQUE DE BERNE: 






ET 
A MADAMK 



.MARIANNE WILLADING^ 

^'u.. ij^i^ D'ERLACMi 

^ MQNSElGNEaR:KT MADAMÏ , 

'AI mis fbus la proteélion de 
yb^é 'îlîuïlre"^ Nom \q% pré- 

riaiers èïTais d'un travail» 

^n^ on -m'a, ^loandé la fuite. Vous 

arez re;û avec cette bontés qui fait le 

f fonds 




Ibncis de vc^é csffaâér^^, .^ brëim^ 
témoignage public de moi attachement 
refpedtifèùkr |e doisV^MoMà£iGN£ùR 
&.MAD^i^« €)ft-BublÎ9mr,4a>c(Hatmi|^ 
tion de mon travail, vous payer ce nou- 
i0^a trib^ de j^ jiffl)^^ j^(5onitoifliûie&« 
Ceux qui «c^idâÀoâTëbt Vôtre ii^Heflie ^ en 
approuvant Fhomage,quejerendsà vot^e 
union & àvotcemérice^ ne :ieroiit point 
furpris de mon filettce fur vos vertus. Ce 
font EHes , tûen aUjt^t, qj][e la faveur^ 
dont vous daignez m'honoferj qui m'iM 
jpUQAt Ék/fdbàmens â^là'îkààte-'c^njL 
fidération^ avec laquelle f ai l'honneur 
d'être, 

obétjrân$ Serviteur ' 



ME MOIRES 

POUR SERVIR A L'HISTOIRE 

Des 

TREMBLEMENS ds TERRE en 

GENERAL et de la SUISSE 

EN PARTICULIER. 



PREMIER MEMOIRE. 

Théorie Générale des Tremble- 
3siEJHs DE Terre. 

{L n'est point d'événement Le Chrê- 
qui n'inftruife le Chrétien: 11 ^"P;. 

^ porte tout 

n'en eft point qui ne le con- a Dieu. 

daife à celui qui en eft le 
Souverain dirpenfateur : Voilà le centre 
de fes méditations, l'objet de fes lec- 
tures , le but de fes recherches » le fu* 
h de fes obfervations: C'eft là toute fa 
A philo- 




philoro^ie-. . , Plus les éHinetofsns Ibnt 
frappans , plus les phénomènes font ex- 
traordinaiFÇi, plus auflî il l'appHquf kj 
trouver Dieu; & perfomc ne le cher- 
chç (ÏP bonne foi ^ qui nji Jç rro^vç wec 
facilité. Ceft dans ce point de vue que 
nous devons co&iîdiérèr ces calamités^ 
qui oqt affligé quelquçs Peuples^ ou qçii 
en ont effrayé d'autres, pepdant Içs an- 
nées 1155^^75^ Ows ce delfein 
fious avons prononcé & publié des dif- 

couf$ » ûdiiÉé^ è $x§r nm^ mmimi 

fur des avertiflemens fi extraordinaires i 
qt|ç l^ ^f^yiiefiÇ9 fioi« ^$9; ^ W\rt 
épargnant. Après avoir ènvifagé comme" 
Prédicateur [>] â^^ }él%;}Q9^ fi prOfMl>s 
à nous toucher I je n^ .&r9KH>fe de les 
raflembler en Phyficîen , pour en former 
un (yftôme d'obfervatrcot 1 ' 

ttniçs des S i PW^; profex foli«»i;:epiçnt (}tf 
^**^^- çqs évéïjçjnfijw U W |ai« pqiat perër^ 

'\ai Voyei quatre Sei^dhs prononces à Tocca- 
fion des derniers tremblemens èç Tcrrç de Tan^ 



, âf'y^Ja Qimiîéym les dirige i afi« 
I 49 9'90 fom^ 4/e judes i()^e$ ^ ij faut 
ini&pW^r ie3 fa^s» Qu JesphéBomènes^ 
fsm tes ^avifag^r 490^ u« feul coup 
«fiQ^B* Pla$ Q» .idéfs acquifeé ferooc 
f»â^ » plus çllea feroojc propres à oous 
iwîlkr çs. QQiis laotep^pc l c^liii qui 
dnge «I6S ivénemopr çx{faor^iaaJ£ea, 

. Nxixr^ t, ttouyeroiis des pfofondeurf Par-toùt 
ifl)pénètra^?ie55 dç? tpyftèris inexpliqua- ^°U"^^^" 
t)}^9 des épigme^ à découvrir, des phé- Tçbftu- 
copines djfficiloa à faiCr, plus difficiles "^^* 
eçcpre à eK];di(jaeju A chaque iaftast il 
i^bJ/e que Çieu ii? plaife à coixfyfidre 
les oigueilleufes prétentions ^e ces ef- 
pric^ fuperbes^ q^i vpudrpient connoî- 
tj» 1^ capiic^ & définir les raifons de 
t9QC ce çui epi.. Plus on étudie 1^ natu- 
re, ^eux on fent qu'etie fe dérobe fou- 
veat à pos i^cJM^dxeSé Ënvain fait- on 
^ efforts ftpttf ia fot^mcittr^ ii des by- 
ppfhèfcf, pmi^r^l dp Ja témériré ^ de là 
PS4(binption.; xçi^ çoonuë^.çjlç wus 4f 
<*^P^> ^^^ fBλoAtiû»s è'4VÀBQ»ïflent 
cojiHpe rP!rtW> W^^^ î« luBxiéïÊ ie 
A i tfetl- 



4 L MÉMOIRE SUR LES 

retire. L'expérience confultée détruit * 
reoverfe) & nou» laifTe dans la même 
obrcurité. Tant de preuves de nottt 
ignorance ne* pourront -elles pas nous 
rendre modeftes? Rien de plus condam-i- 
nable en particulier que ces Syftèmesqui 
ne Te raporcent point à Dieu, comme à 
la caufe pféniiere , ces fyftèmes qui fem* 
bleiit vouloir nous le faire perdre de 
vue. Platon, Pythagorè, Plutar- 
QUE, Porphyre, Galien, Cicéron»; 
mieux inftruits par la feule ràifon, que 
ceux qui pourroient l'être aujourd'hai 
par la révélation, qu'ils méprîfent, par-* 
toient tous de ce point, &y ramenoienc 
tout. St. Paul dit du Souverain- Etre , 
de lui y par lui y & pour lui font toutes 
4:bofes. Et Marc Ai^okin avec la 
même énergie laconique exprime les' 
mêmes idées, que Dieu eft la feule caa*^ 
iè efficiente , la feule caufe confervatrîce^' 
& la feule caufe finale, Ceft donc s*é-' 
loigner de la nature que de vouloir expli- * 
qner ou concevoir quelque xhofe, fans l 
celui qui renferme la raifôn de tout ce ' 
qui eft aAuel & de tout ce qui eft poflible. 

Loin 



TaEIkIBLElfINS DE TCRRB. S 

Loin de nous ces expreflipns impies^ Dieaefht 
empruntées du Paganifme , & qu'on en- S^*^ 
.tend^ à la honte de notre fiécle, répé- 
ter dans le fein-méme du Cbriflianifme* 
Je pardonne à Sén^que , quojqu'en 
coofulcanc la raifon il eût pA aprendre 
DO autre langage, d'avpir dit que ce 
D'cft.pas les Dieux qui ébranlent la ter- 
re [*]. Mais je ne faurois foujffrir que 
jdes Hommes, dont la raifon efl éclairée 
par la révélation , imitent ces difcours: 
Ce n'eft pas être Phyficien que de dire 
que Dieu efl la caufe immédiate des 
tremblemens de Terre ^ fans le fecours ^ . 
des caufes fécondes , ou fubordonnées , "*^"''- 
qui font en fa puiflance [c]. Mais ce 
n'eft pas être Philofopbe que de vouloir 
expliquer ces effrayans. phénomènes , 
comme s'ils étoient indépendans de la 

Pro- 

[^] Nihil êorvm Diifacitmt : née ira tJumtnttm, 
^ totîum amcutititr attt pars ttrra, Quaeft: na* 
ftin Lib. VI. Cap. m. 

r^J n (èmble que ce foit la Phyfîque de Da- 
K«us, Phyf. Traa* II. Par. IL Gap. XIX, 

A3 



$ I. MÉMOIRïi SUR Lf $ 

Providence, à laquelle tout eft fournie 
La mênie volonté , qui écàblit aa con!-^ 
inencement toutes chôfes , les Ibil- 
tient, les cdnferve, lés dirige: & c^eft 
par une fuite de ces Loix établies, 
pour des fins infiniment fages, que ces 
grands événeroens, qui nous étonnent, 
ou nous épouvantent-^ arrivent ici -bas. 
Telle eft l'idée que nous devons noua 
fornaer des ttemblemens de terre natu- 
rels, qui, en nous montrant fins cfellfe 
que cette terre eft fragile, nous apred- 
nent qu'elle n'eft pas faitfe pour nous,oii 
que nous ne femmes pas faits p^uryde* 
ineurer toujours [i]. Souvent DiëUj> 
pour donner des preuves de fa puiflan- 
ce, comme Maître de la nature , ou de 
fon amour pour l'ordre, comme Juge d^ 
l'Univers , a ébranlé la terre ou les fon- 
de- 

Id'] Ërrfttnus, fi uUam terrarum partem a peri^ 
culo immunem crcdimus. Omnia (ub eadem jar 
cent'lege. Nihil ita, ut immobile effet, ^n^ura 
concepit. Alla' aliis temparibu» cadttnt ib. Ss- 
^%c, Nat. Qii«ft. Ub, Vï. Gap» l 



TMi*BtÉîilE«r« ï)È Terre. y 
detncns des Monfâgties f^]. Ainfi la 
rtrrc tfemblà à la pfotndlgatîon de la 
Idi , fut Sinàt; à la rtiort àù Redemp- 
ftoî, fut le Calvaire & à fa réfurreftion 
au tfoifiétnt jour [/]. AîûG eficorefut- 
élîe ébnrûlée, lôrÈqut kû fidèles prldieur, 
pùut lent âùnûet un téftdignage de la 
|>féfence du Seigneur qui les piotéi 
geoit [g]. Par m tretnblemeût de ter- 
rc tùteùt ouvdftes les portes de la pri- 
fon de Paul & deSiLAS [ft]. Lors- 
que Cqké, Datïîa^ï & AbiraN Tout 
etïgloûtîs pat la cerre , qui les portait, 
c'eft un tremblement, qui annonce la 
juftice fëvère de celui qu'ils avoient of- 
fenfé [ij. Les Romains, prévenus que 
les tremblemens ne pouvoienc s'exécu- 
ter fans la diredtion d'une Divinité, or- 
don- 

t#] Kabmn. I. f. II. Rois XXn. », 

[f] Exad. XIX. i8. Matt, XXVI. fZ.XXVn.i,, 

lg'\ AâesIV. 31. 

1^2 Aaei xvr. ±6. 

[i] Nom^».XYI, 51, 

A4 



g L MÉMOIRE SUR LES 

donnoienCy dès qu'ils en feocoient, des 
fèces y ou des fériés. Semblables aux 
Athéniens 9 qui facrifîoienc au Dieu in- 
connu y ils s'abftenoienc dans leurs priè- 
res & leurs facrifices, dans ces occa- 
fions, de nommer aucun Dieu, ni au- 
cune Déefle; de peur que fe méprenant, 
ils n'irritdflfent celui donc le nom auroic 
été omis [i]. Mieux inftruits, en cher- 
chant, pour fatisfaire notre Curiofité , 
les caufes fécondes de ces bouleverfe- 
mens, remontons toujours , pour nous 
inftruire , à la caufe première de qui 
tout dépend. 

Conîeau- O N a fait des efforts pour expliquer 
cauftYies les Tremblemens de terre , & tout ce 
tremble- qu'on a dit laifle encore, il faut en con- 
venir , bien des obfcurités. Les uns en 
ont cherché la caufe dans le feu , les 
autres dans les vents renfermés , des 
croiGémes dans les eaux foûterraines. 

Tout 

[*] A. Gellius. Noa. attic. Lib, IL Cap 
XXVIir. T. LiV. Dec. V, Lib. l Cap, XL. fub 

finem» 



TRBUBLEMEm DE Terre. jy 
Tout cela peut diverfemeoc y concri- 
buer (î> 

é 

On faitqQ'il y a des pyrites & des Madéni 
matières pyriteufes , une forte de fel & l'e^S? 
de fouffre , fufceptible d'inflammation c«n««- 
ou d*ejServefcence. Ces matières font 
per lits 3 par veines 5 par filons y par cou- 
ches*, feules ou mêlées y en plus ou 
moins grande quantité ; mais répandues 
de toutes parts. Il n'eft point de lieu ^ 
oh il n'y en ait , plus ou moins. Cela 
étoit néceflaire pour la fermentation in- 
térieure, pour la circulation univerfel- 
le^ pour entretenir une chaleur con- 
fiante dans h terre, pour la végétation, 
pour la pérennité des fources communes, 
pour ia confervation des fources chau- 
des, pour l'entretien des fontaines mi- 
nérales, pour tous les météores aqueux 
& ignées , en un mot pour le mécanif- 
me entier de notre globe C^)- Ces ma- 

lié- 

[/] Vide Senec. Natur, Qfiaeft. LA. VI. Cap: 
Xn. & alibi 

{ni] VoycïLiSTSUdefontibus medicatisAngliaB:. 
Londi». 16^6. %. . J- G^ 



tiéres pyricéufes , mouillées ou huiHéâ* 
tées , s'échauffent , fefmeoceûc s s'Mf* 
flammeDC même quelquefois. Les ex- 
périences coDiiues de Mr. Lemsry le 
prouvent (n), en imitant les procédé« 
de la nature même. Si fur une once 
d-huile , ou d'efprit de vitriol, on jette 
de TeaU commune, il en natt une effer* 
veicence chaude: Si fur ce mélange é- 
chauffé on jette , à plulieurs reprifes ^ 
de la limaille de fer» il s'élève une fa- 
mée blanche , à la quelle on peut allu- 
mer une bougie, $ il ie fait une fulmi* 
nation avec éclat. Ce même Chimiftc 
mettoit en terre cinquante livres d'un 
mélange de fouffre & de limaille de fer, 
la terre étoit humeâée peu-à-peu, &aa 
bout de huit ou neuf heures on voyoit 

une 

J. GoTOFRED. BbiIgrr, Profeff. Vîttebcrg. Cte 
Thertnis Caroliniscomnieixtatid, qui omniuin o** 
rîgo Fontium calidonun , itemque acidorum ex 
Vjrkc oftendkur. Vittembeig. 1709. 4* 

[»] Duhamel HiA. Rcg. Scied. Acad. Lib. 
VL Cap. IL Voyei encore Hiftoi. de MAnoi. de 
^l'Acad. Roy. An. 1700. patg. 66* pi. 1 3I. 0(ç. 



UM iffiage de l'Eciia ou du Véfiive ; 
trem6Mfffieût^ éruptim^ fumée & fiaA- 
niés. • 

L^A» incéfieur^ dilaté par des effer- DOae^ 
yefcefloe» pyriceures» ou d^ ioflamma- ^r^fevr 
t/oo8 iùlphureufes ^ reiifermé dans des ^^^co 
canaux , des conduits , des c^^ernès &!St^ 
foût^rraines ^ pouffe , preffe , ebraole *^ 
& reoverfe plus ou moins ce qui s'op- 
pofe à fdn effort & à fa dilatation libre. 
De là naiffent des vents, qui s'écbëpent 
avec violence; des eaux, qui font fou- 
levéês avec force ; des flatnnàes , qui à'ex* 
halént avec ardeur; des fécoufie^, qui 
ébranlent & renverfent. [oj De là dest 
options d'air ) d*eau# ou de feu ; des 
4ifruptf0fis» desébouleôieas&desmiA. 
blemens At ti^re. AM la poudre à 
çànôn ttÛàtbméû pôufle, ou détruit ce 
^ai s'oppofe à la dilatation de l'air , qu'el- 
le 

[#] VoyeL fiir les Vokans Kircrsr, WLvmi, 
kht. T. I. p. 74, fcq. 194. fcq. Atnft. i^/S.fol, 
P.C. SsYsax iEtna,caiaecef&t9j|MBii£cna» Aiii(i. 



1^% I. MÉMOIRE SUR LES 

le embrafe. Le tremblemêoc de. te»e 
ceife fouvenc avec l'érupcion qui paroîu 
L'aif 9 le feu ou l'eau, qui forteot^ fou- 
lage la terre agitée. Ceft ce que Ton 
obferve conftammené aux eavtrons du 
Véfuve. Ainfi font renverfées les mon* 
tagnes, les Villes détruites 5 les gouf- 
fres £prméi Ainfi ont été foulevées de 
nouvelles Ifies du fond des mers & d'an- 
ciennes englouties [p]. Ainfi font ar- 
rivés divers changenoens fiir la fiirface 
de la terre & dans fpn fein. 

Siccflc 
Al Créa- xel étant l'effet de ces pyrites, pla- 

u difpofi- ces dans la terre par le Créateur , nous 

fflltCS. ^""* 

[^3 Voytt des'exemffcs dans Rirchu, Va- 
ABNivs'» A. L. MoRO, M. db Buffon & d^au- 
très Auteurs. Voyez Seneqjj» N. Q^ Lib. Ù. 
Cap. XXVI. Lib. VI. Cap. XXI. pLiN.Hift. Nat. 
Lib. n. Cap. XXVII. Hift. derAcad. royal. 1707. 
p. ij. & 1708. p. aî» 19. &c. LucRBT. Ub. 
VL V. 560 & feq. Strab. Lib. I. fub fîneni. 
Voyez particulièrement Sim. Portii EpiU. de 
Conf. agri Puteol. 6c Neapolitahae Sdentiarum Aca« 
• démise, de Vefuvii Conflagratione quae Menfè Ma- 
joanno 1737 acddit; coaunentarius. 4. Nâ^soL 



TltlMBLBMSm DE TerRA. Î^ 

ComprenoDs qae s'il falloic qa*ils fuflë&t 
repafidas ça & là > pour la chaleur & le 
i&écbaoifme univerfel ^ il n'écoit pas 
moiDs oéceffaîre Qu'ils ne fuITeDC pas 
téanîs dans un lieu , en trop grande 
quantité. C^eft pour £trè emmoncelés 
€0 certains lieux y que ces l^euxlà font 
plus fujets aux tremblemens de terre; 
fiir-cout s'il y a des eaux dans le voi6« 
nage. S'ils étoient tous accumulés dans 
un infime endroit , leur effervefcence » ^ , 
ou leur inflammation , feroit capable de 
détruire ou d'embrafer le globe entier. ' 
Peut-être eft-ce par ce moyen qu'il . 
prendra Su. 

On fait auffi qu'il y^ a des vapeurs Vaponf 
fulphureufes & inflammables, qui rem- r«ifa 
pliflent quelquefois tous les rameaut <^n»*a 
des mines , lefquelles s'enflamment avec ^^ 
une extrême facilité & peuvent donner 
lieu à des fecoulTe^. Il n'y a point dé 
mines , oîi l'on n'ait vu de ces exhalai- 
(bns détonnantes, qui eaufenc fouvonc 
du dommage, toujours du fracas. Lm 
poudre à canou > allumée occupe un 

■ .et 



$4 h MÈMQmw 9^^ tn? 

ffpiu^e quatre miil^ ^i^ p)P9 mv4ô ^ 
ipn çffçt eft 4*0WMf pips violws i qw 
|pB aâioo efj: repff^;^ ûm ud ^il9pi^f> 
tk efpficç. QiiieJ pffçc |»e iwiv^it <l0©t 
pas pTQctoW d^« e;chalMfe©s ^fiai9fflié9î 
4#pfl I»^ c^vitë$ çu j^ aptfçj dp ]^ m^ 
*5? [«] ;ii »'y # <l*5 ,cm qw Q« fm 
«tji^oaoo aMx^jî» prçdJgi^MîC ^ps mlr 
a^^ qtti piaffent ^ f^i«ef jdqjs i44e 4« 

: Vap«#'^ Fj-AMSTEEP & HaLES bot çrÛ 

mi&. 9^6. d^^' çxhalaifons fplphureufes^ aUqi 
^^. paéês dans Tatmorphère , pcuveqt auij} 
* pénétrer de là dans les éavités de I^ ter: 
re, y propager rincendie & ycaurérdes 
çpmoxQtiona yiolcws. Ajjflî ^-Jtr^n 
vA iSpiîvient, evaat Jei Tremblçmc^fi 4ç 
tep'iÇ » daçs la Suiffe & dans d'awr^;* 
^ay* ,, des météores ignées, qui Içi^ p^^ 
fypAQQiçét ou du moiu^ qui }ç.$ çM. VtXÂ-: 
cédé. S ca p VQ H z,p* en fait plus (l'uf 

Umsi *3i &^Tg|tt T^ :IV. p. î^^3. Topu y. p- 
i«), fiuY. i63- feiv- T. Vr. p. ii6: fuir. &c. 



dun^i peut réduire tes eaux 4aQp ua 
flaiddei qoicdpa cep( fois plu9 raiei 4; 
çi^9(Î3r p9r là d'étîwefi^ efËct^. 

IJaïk une fois dilaté excefllvemcflC Commoi 
4aDs un lieu j peut p^ir le moyen des "^^a^ 
grottes, des cavernes, des canaux, des naopoa 
fiflares, qui fe communiquent les une^ it. 
gujc autres , fe répandre fort loin. Il 
peut comprimer celui qui eft dans les 
cavités communicantes, & produire, a- 
vec ce mugMTement, qu*ep entend, cet 
, eoctrans qu'çn apperçoit, & fes (Sçoul^ 
fes régulières^ que l'op, compte, tandis 
que les lîQux - piêmes , pla cé^ fur le cejo- 
tre de la i^atiére enfiaiqmée, fgnt expo- 
fés à des foulévemeois & à des bouleyer- 
fbmen^» qui détruifent tout. Les vents ^ 
qui s'échapenc par quelque éruptipn 9, 
fous les e$iux, les foulé veut; de là ces 
colonne^ pu ceç flots de Ja mer,.quirub' 
1 ^Tgphti cesfQptainQs, qui jaillifTenti Lestrem* 
j OQ qui bouiïjpnnent; ces fources qui ft^^'î^^ 
! fprmeflt; ces étaogs, qui paroilTent. . n'ont 

Voila ccqocrandîtdcpluspr(rf».»gî^g^* 

ble,qué«, 



\6 I. MÉMOIRE SÛft LES 

blo, & ce que Von fappore avec le p\tti 
dé vraifemblance ; mais qu'il y a loin 
' delà à une explication coQipIette & fa« 
tisfaifance! Si ces explications fembleni; 
, applicables à quelques Tremblemens de 
terre topiques, ou particuliers à certains 
: lieux, je ne fai fi elles peuvent fervir i 
expliquer ces tremblemens généraux, oi^ 
étendus , comme ceux que nous avon9 
éprouvé les années précédentes. Celu^ 
djii premier de Novembre 1755, qui z, 
été û funefte au Portugal ^ paroit avoir. 
embralTé une étendue de plus de mille ^ 
ou de douze cent lieues, & peut-être 
davantage , dans le même tems , dans 
l'Europe, l'Afrique & l'Amérique Sep- 
tentrionale ; peut-être a-t-il été unî- 
verfel. Il paroîc même très - clairement, 
par toutes lés relations^ que,/ durant 
les Années 1755 ^ i75^j des tremble- 
mens fucceflifs ont parcouru les quatre 
^ parties du monde. Dès le 7. Juin 1755 
ils ont commencé en Perfe. La Ville 
' de Cacbau en a été renverfée en partie,; 
r& ils ont continué pendant toute l'année 
1755 en divers lieux» Le 26. Avril J7j<5,^ 

à 



Tmmblehens de Teaek- 17 
à 8 h. du mâcin les tremblemèos cbm* 
meikiërebt; à Quito y dans le Pér(m » lesS* 
Ja VïIIè a été renverfée. 

Cette étendue & cette înftàntanéî- ^^^^^^^ 
té du fliodveinenc ruppoferbîenc une ef* ^à €?c* ' 
fervefcence fiibite & înftantanée. Mais t^^^P^^ 
on fait qde la fermentation , ou Tin** 
flammation, fb communiquent fucceffi« 
vement. Si reftuation, qui a caufécet* 
te agitation de la terre, eft partie d'un 
point 3 quelle violence n'adroit-ellepai 
dû avoir ? & à quelle profondeur im- 
menfe n'àuroit-elle pas dû fe faire, pour 
einbrailër lin terrein fi vafte ? D'ailleurs 
tout itioaveiJient;4tii naît d'une fermèn« 
tation i ou d'une inflammation fubite ^ 
doit être confus; tumultueux , fans rè- 
gle, (ans ordre; fans direâion. Mais 
par le tremblement que nous avons ob- 
fervé dans la Suifie, & fort loin aux en* 
virons; le Neuvième de Décembre, il 
palrôît q|u'il y a de la régie , de l'ordre^ 
& de la direâion dans les fecoufles. Nous 
vivons reffenti à Bêene, ce jour-là, ti!oii( 
balanceniens fort diftinâs , c'eft- à- di- 
B tci 



I8 L MÉMQIItB SUE t%9 

re, trois ^lléçsiâc crois veniiës. Lemoi»- 
vemept ^ç^^ t^prizoptal ; la âîreâioQ 
écoic à peu- près du Su4 ou Sud*£(t a«iNQr4 
ou Nord • Oueft , & elle a été obfervée de 
m^e eq dibvçrs autres lieuir. Od a vou- 
lu diftioguçç trois fortes de tremblemeos^ 
u^ horifontal , 4: de balaDcemeas aker- 
oati^; un perpeDdiGulairO) ou de fou- 
levemeos (qmultueux ; un d'inclifiairod 
oj) d*abaiilbniejb( de la furface« Il parof t 
par les rélacip^s que nous avons eues 
jufques ici 5 q^e tous ces pbéDOmènes 
QQt été obT^rvés à Lisbom^n Si ces 
tremblenseos généraux avoient leur prin- 
cipe dans une fernientafico iotérioaare ^ 
à uçe grande prpfondeuf > la terre de- 
vroic être yioiemiQejBt.agltéer d^s les 
ablnijes (es plus pre^ond?* M^'s il fem- 
l^Ie fort fouvent qqQ ce. foî& plutôt un 
mouvement de lafurface» QQiîeU^rou- 
te e;ciérieure. Par apatogH^ avec les.nù- 
nesft PQ fuppore la cajufe ,4ti.n)(Nive- 
içeo^ à la mpitié de retendue du HT- 
tpiB^^gkéy Ip fiojer» qu hxùmte dç 
l'9^(npfhtion » aurait été k plus de cinq 
àfix çest lieyjîs de profoûdi^^ en ter- 
re* 



tè'. Qaelles immenfî» cayhés cotumu- 
bicaotes ne faut- il pas -fiippofcr ! Ce» 
difficultés & bien d'autres , qu'on pour- 
ioit faire ^ ne /nous rendront- elles pas 
plus refervés que nous rie le Ibmmes i 
Déciderons -nous comme û nous avions 
affilié dans lés confeils de la fouverainc 
Bagefle? Contentons • nous donc de raf- 
lembler les faits ^ & ne nous hfttons pas 
de prononcer fur les caufes. 

N s doutons point que ces agitations ^^^' 
de la terre n^layent leur ufage phyGque y peuvent 
auffi bien que leur deftmation morale. J^ ^^ 
pQifqae elles font fl fréquens , qu'à pei- gct^ 
be fe paflè-t-il quelques aûnéés i qu'il 
n'y en ait çà ou là, je ne fauroislesfup- , 
pofer inutiles, pour la confervation du 
méchanifme du globe [r]. On dit 
compiunément qu'elles annoncent hfer- 
tlliti^ pour les années fuivantés. Je né 

fai 

f r j L'Auteur d*une Rilâttik ChrmUgique déè 
èrmhlfn^s i^ terre e^ compte plu? de \%o , quj 
ont eu des fixités funeftes 6c étendues pendant it 
iccits. 

B 2 



20 L MÉMO IRE SUR LES 

iai fi le ^aic eft certain^ La chofe n'eft 
pas improbable. Là éerre fécouée ré- 
prend peuc-étre un nouveau mélange die. 
fels & de fucs^ propres à la végétation ^ 
comme un terrein épuifé & labouré de 
nouveau^ ou rènverfé^ acquiert une nou* 
velle fécondité. Peut-être que ces fe-. 
coufles, qui pénétrent jufqu'au fond des 
gouffïes & des abîmes ^ que les plus vîo* 
lentes tempêtes n'agitent point , fervent, 
à entretenir la falure bitumineufe des 
eaux de la Mer* Dans rintérfeur ces é- 
branlemens font peut-être néceflaireâ 
pour agiter les eaux, prévenir leur 
corruption , donner lieu à leur mêlair- 
ge & à leur circulation. Des ca« 

naux 5 des conduits bouchés fe rou* 
vrent; il s'en formé de nouveaux^ Ainfi 
la fièvre eft quelquefois néceflUire dans. 
le corps humain [x]. Pour découvrir 
toutes letraifoDS, qui rendent cesirem- 
blemens utiles,- ou néceflaires, il fau* 
droit mieux connoître l'intérieur du 

glô- 
(s-] Voyez SiNEQ>;s Ûjjefï. Nat. Lib. Vt 



Trbvblsmens bb Toml 2t 
globe. Mais rapportopa- nous -eiiaofiige 
Créateur 9 qai l'a fomié avec cant de fa- 
geffe^ & qui le "bonferve avec tant de 
bonté, au milieu de taut de principes de 
deftru6tion. 

Four ne pas s'égarer dans de vains .^.^]>' 

<• droit dans 

raifonnemens Sur pes phénomènes fur- cbaqae 
j^cnans 5 qui ont fixé nQtrp jattention ^JuJ" 
depuis quelque teips « il faudroit que Hiifloire 
daps chaque païs desObfervateursexaâs |^^^^« 
rajOTemblaflenc avec foin tous les faits (a blemen^ 
toutes ks circonftances y pour en corn- 
pofer une biftoire phyGque 3 générale > 
fuivie & détaillée des tremblemens de 
terrer 




B 3 IL ME- 



2^. 



SECOND MEMOIRE. 

RELATIOr? CHIÎOWOLOGIQaE DES TREM- 
IJLEMENS DE TERR*, QU'ON A RES- 
SENTI DÀUts LA Suisse , depois le 

VI. SIÈCLE jmQU'A NOS JOURS : DANS 
LAQUELLE ON A JOINT LES TREM- 
BLEMENS DES AUTRES PAÏ8 , QUI COÏN- 
CIDENT AVEC CEUX DE LA SUÏSSB , 
ET OU l'on fait observer CES É- 
BRANLEMENS , QUI FARCISSENT PAR- 
COURIR TOUT LE Globe. 

r^èflcinde^j^f^'RST DANS Thiftoirc dcs faîts 
rc. ' ^ C (i ^^^^ P^"^ puiier les vrais 




principes de l'explication des 
phénomènes de la nacure.Si mê- 
me on n'en peut pas pénétrer les myftères 
les. plus cachés, les relations inflruifenc uci- 
' le- 



Trumblbmêïsts de Terre. 23 
letncm: Ce foDC autant d*èchafaudages & 
des matériaux préparés, qui ferviroat quel- 
que jourà bâtir an fyftènie.C'eftdaQs cet* 
te vue que nous avons raflemblédesréla* 
tiens de tous les tremblemens, dont on a 
confervé le fouvenir , en Suifle^ dans les 
Chroniques imprimées ou manufi:riccs9& 
dans les Auteurs modernes , qui ont tra* 
vaille à rhiftoire civile, ou naturelle j 
du Pais. Ce mémoire pourra au moins 
être regardé comme un chapitre istéref- 
fant de rhiftoire naturelle de la Patrie* 
Nous avons eu foin , en même tems , 
de rapoTter les divers phénomènes ^ qui 
femblent avoir quelques relations avec 
les rrembiemens, ou qui ont étéobfer- 
vés dans le même tems. Afin qu'on pût 
iàifîr la marche de ces trembiamenu & 
leur popagation, nous avons joifirr c^uit 
qui ont été dbfefvés d^fïi k^ autres pays, 
dans le même tems qu'en. SuiOè. Enfin , 
pour mettre à lieu de diftinguer lestiienv 
blemens particuliers de ces fecouiTes qjEÂ 
fembletft éiûbraflfer tout le globe i ou 1* 
plus grande partie, nous les avonS dîl^ 
ticgués, autgint que nous t'avons pu, éh 
JB 4 mar- 



24 II. MÉMOIRE SUR LES 

i^arquanc leur ^tendue & lei^r fîmalta- 
péité [a]. 

Pour^aoî La SuiflTeen général eft très-abondan- 

i*<A ww te en foufFre , en nîtré, & en pyrites. Il 

plus^. femble, qu'à raifpn de cette abondance, 

ph^^o^ elle dévroit être autant expofée aux 

lemmeac tretnblemens de terre que Tltalie. Mais 

"^ * je croîs d'un côté que ces matières ne 

font pas par grandes' couches , ou par 

lits, feulement par filets, dirpofés er^ 

tout fens dans les fitTures des rochen^. 

D'un autre côté ces mêmes lieux font 

trop abondans en eaux , pour que ces 

matières pyriteures puiffent aifémenç 

s'en- 

[^] I>*autres Auteurs, fuivant un plan plus gé= 
. fierai, & moins détaillé, ont fait des Catalogues 
des ti!)eiiiblemens de terre prindpaux de tous les 
Pays du Monde. On peut les conîulter. Voyez en 
particulier YHtftnrê dis amens révtiimlms d» Glo- 
êi terrejfre. A la fin, 4e cet ouvrage on trouve une 
RgUtim Cbrmohgitfue des tremhlemens de terre les 
fiw retnâTfuMes^ arri'nés fier mtre Ghbe, depuis 
jr eemmenumem de PEre CkrStiemtejuJ^f^À Véssmée 
1750. Paris , (ôus le titre d'AxnAerdam , cbei; 
^)i]DmoaTille |. i/y^. 



TRiiCBUMsm DE Terre «j» 
s'en^ammer^ou fermenter avec une cer* 
taine violeoce. Si nous confid<érons nos 
montagnes les plus fertiles en minéraux, 
nous verrons auflî que ce font les plus 
abondantes en eaux, ou en fources, & 
que ce font les lieux, où il tombe le 
p}u5 d^ pluye & de neige. 

L^ Canton de Glari3, celui de Bâ* Les lieux 
LK , dans le Canton de Berne tout le r/£pi^f 
Gouvernement à^ Aigle , & le Bailliage ^«J«» aux 
defrottïfgtte; dans le Canton de Zurich inens/" 
les Seigneuries de Sax ai à'EgÙfaui le. 
Conaté de Bade; dans Ip Valais, Leuci, 
Brigue , font les lieux de la Suifle les 
plus expofés à de fréquens tremblemens 
de terre» 

Il femble cependant que depuis envi- Bâiepius 
ron un Cède Bâle y foit moins fujette. Jg^jJ^ 
Les matières inflammables ou eftervefcî-. ficelé, 
blés, feroient- elles épuîfées ou confii- 
mécs ? Des Cavernes feroient - elles bou- 
chées ou comblées? 

Tous ces lieux où Ton a lî foqvenc Pourquoi 
éprouvé de ces effrayantes fécoufles , ^^^ 
6 5 fomfium.j 



ses IL Miicoias strR les 
font ft^ltts caverneux que te refte àe b 
SaîflTe; plus ibondans en iburccs mîoé* 
lales; & la terre y eft plus remplie de 
IbufFres & de minéraux de diverfes ef* 
pèces» Depuis le Scbwanden, au Lint* 
bêl^ toutes les vallées font arrofées de 
iburces fulphureufes. A Bufmig^ proche 

. du Château de Forfiegk^ il y a une four- 
ce fulphureufe froide ) dont Todeur ell 
très -forte. Aux environs de £âle^ on 
Toyoit autrefois très -fréquemment des 
feux folets, des vapeurs enflammées & des 
Vnétéores ardens; en mille - cinq - centi 

s vingt » le vingt - & troifième Novembre ^ 
en mille-fîx- centfoixante& onze le dix- 
neuvième Novembre, & en divers au- 
tres temps on a principalement obfervé 
de ces phénomènes. 

Châtcs Novs regardons les chûtes des mon- 
tagqes comme des fuites ordinaires, ou 
des effets , des tremblemens de terre. 
D'autres caufes y concourent, il eft vrai „ 
les eaux, le gel, la nature du terrein & 
celle des rochers, la chute des caver- 
nes , tout cela y contribue > plus ou 

moins* 



dcsmoii- 



moins. Mais c'en toujours quelque com^ 
motion de la terre , qui a précédé, qui 
accélère 3 ou détermine, la fépaiation 
de ces maflès, dont le ppids fait uaQ 
partie de la (blidité. 

Voici la fuite chronologique des Sàît* 
tremblemeDs, dont les Hiftoriens ont f*r»^ 
ponfervé les dates, autant du moins que.desmnv 
l'ai pu les recueillir des divers Auteurs, ddS^ 
que j'ai eu occalSon de confulter. [&] ft- 

Li premier tremblement, dont il foît jQ; 
h\t mention dans nos Annales , eft ce- 
lui, dont parle Marius, Evoque d'A- 

van- 

r^] Voyez Mahh AvcnticenflsEpi{c(^Cîm>m4 
çoa, aP.CHiPFLXTio primum edimm. Thefvin 
Hîft.Helvet.&c. fbl. Tigur.i7|^.J. J. SctisucH<« 
URs Natur-g^hichte des &hwdtzer]aQiks Ace, 
4. i&uridi 174^. 2 vol. Éjufdcm Itmcra Alpiià 
4. Lxig. BatiKT. 171%,% vol. Waghbri Helvedii 
^oriofîu IX. T^. i6^d.Djn.iciAE urbisBern», t^ 
T^. 17)2. Hi^birc deGcneve par Srotf. tx. Geti. 
17^0. 4 voL Hiftoirc EcckC dtt pus 4ie Vau^^ 
pir M. RucHAT. iz. HiAôire des Soîfiêf par M^ 
k Baron d'Alt 2cc« la to). tiQC. 



ftg IL MÉMOIRE SUR ^ES 

vanche, dans fa ChroDÎque. En cinq- 
cenC" foixante & crois ^ die- il , une gran- 
de montagne daqs le Valais -inférieur 
«Técroula fubitement. Un Château voi- 
fin 9 plufieurs Villages & leurs habitans 
furent enfev/slis. Le Lac.- Léman ^ dans 
la longueur de foixantc- milles & la lar? 
gueur de vingt , fut agité d'une telle 
violence, qu'il fortit atternativement dp 
fes bords, fubmergea d'anciens bourgs 
& quelques villages , & noya les bom* 
xnes & les beftiaux. PluCeurs Eglifes 
furent renverfées & ceux qui les deflerr 
voient périrent. Le pont de Genève & 
les Moulins fjarent détruits. Le Lac en- 
tra dans la ville & y noya plulieurs per- 

• Il faut obferver fur cette narration, 
que le Lac étoit plus grand alors qu'il 
se l'eft aujourd'hui , ou qu'il y a une 
erreur dans les nombres, ou bien quo 
les milles étbienc alors plus petits qu'au- 
jourd'hui. Sa longueur de Genève à 
Villeneuve, par le pays de Vaud eft de 
i8. lieues communes de France. Sa 

lari! 



TRXUBLSUSlfS DE TtSMt. J0 

Ittgeoii dqmis une Baye encre Moiges 
& Fréveraoge, jalquesà une autre Bajv 
proche d'Amphyon^ eft de trois desmA^ 
mes lieues 5 ou un peu plus [r]. 

Oif fende , le trentième Avril huit- tQ%, 
cent &deux>un très-grand cremblemefiC 
de terre dans la Suifle [ti]; Ilfucfuivi 
de maladies^ qui firent beaucoup de ra-* 

vage. 

L'Année huit- cent - vingt & neuf on^ g^^. 
éprouva un tremblement de tene^ qui 
fut fuivi en Suiflè de Vents fi véhéments 
que les arbres & les maifons en furent 
reoverfées. L'année fuivante fut très- 
fertile. 

Il fe fît, en huit -cent- cinqtratfte & gjg^ 

huitj 

le] Vo]rez les Remarques faites par Mr. j. CFa^ 
Tiode Duillier (ùr THifloire naturelle des aarii 
rons ài lac de GcncYC Hiftoirc de Genève T.IV^ 
P>ge 190» fîuT. 

Id) Cet article; aufÇ bien, qiieXceQX de 5x> 
. ^si^Sc loof , o&t été tiréf dW Ghrôw^mr; 

«iftriptè. """ '^" ,. . 



^ IL M[£iirotilt stirit tsi 
bàiH, an creori>te0eQC de terre fi yMosà 
eâ Soiffe ^e plufietts maifofli» fombè* 
refit. 

849. En huit- cent - cjuarante & neaf ^huit* 

80^ ^ ceftt- foixaDte & fept ^ & neuf- cent- quâ^ 

944* raate & quatre, il doit y avoir eu en 

Soiflb des trembleffiens de terre très^ 

cMficMrables ; maïs dont il tie refie , que 

je fâche 9 aucun décaih 

iooi« Bn mille & uif plufîeurs bâtimens fu^ 
réat reaverfés dans la SuilTepar un crem^ 
blement de terre. On y vit auffi del 
météores ignées , dont les Chronique^ 
parlent comme de quelque chofe d'ex- 
traordinaire, fans cependant les décrire. 
V II Çt dans rhjver m . froid exceiSf* 

X02I* t>'AN mille* vingt & un, le douzième 
de May, un tremblement de terre très* 
vl6!eflt fe fit feorif è Balb : L'Eglife Ca^ 
tmfale tel Se pludeiits maifoBs furent 

[il Vpyez la Réladon ^e Èîr. le Ven: jPa^i^ 
A^stm Jean Bi/x^porp, tprès (bn SemfXkC}jjr 



teuverfées' dans te Rhio : lea fomaiiiet 
forent troublées dans prcique cou^ bi 
SaiSb, pfufieors parurent rouges comiM 
du faug. On vit en divers eadroks de 
SuîIIe des météores ignées. U y eut ea 
divers lieux de grandes inondations. 

Au mois de Février mille.roîMntc ft iq(s^ 
deux y on rdièntit en SuiiTe un trem- 
blement de terre; il fut accompagné & 
Njbufchatel de tonnerres & d'éciaîrs 
[/J. Bale n'en fut point exempte. 

En mille - cent & dix - fept j on éprou- 1 1 iji 
va en Saifle un tremblement des 
plus vioJensj il futprefiiu'unîverfcL II 
renveij^ des nsaifoi» & des châteaux en 
divees lieux de l'Europe. 

En mille-cent- vingt & huit, on fentit 1123^ 

en 

[f] Cet artide 8ç plufieurs autres mW été 
fournis par Monfieor Ostervald , membre da pe- 
tit Cài&il 6c Maître Bourgeois, à tJmfebMeh ex- 
traies (Tan grand recueil fi^r THiAolre du Comté 
^Neufcbâtel» en trois Volumes iax folio, MS9 
pff feM^ itfr. le IHa^e Boiies, 



%2 II. MEMOIRE 8X7R LES'^ 

en Suiflb & ailleurs dés cremblemeos ; 
qui dorèrent quarante jours; on reniar<^ 
qua des retours de fecoofles par inter- 
valles; grand nombre de maifons furent 
ébranlées. 

1 146. En mille - cent - quarante & fîx, il y eut 
en SuifTe & dans prefque toute l'Europe 
un trembleinenc de terre , plus . ou moins 
violent 9 félon les lieux. 

1 170. En mille - cent - foixante & dix , un af- 
freux tremblement fit périr beaucoup da 
monde en Sicile. Pluûeurs villes del'Al* 
lemagne furent fort ébranlées.. Il caùfa 
quelque dommage en SuifTe* 

i 180. En mille - cent & quatre vingt , il y eue 
un tremblement de terre en Suîflb. Il 
fut fuivi d'orages & de pluyes. 

Une partie de. la ville de Naples fut 
détruite 9 celle à*Arian fut engloutie & 
quelques autres entièrement fenverfées. 

i 183. En mille - cent - quatre - vingt deux & 

1 290. trois 5 & en mille- deux-cent quatre- vingt 

& dix^ on efluya des tremblemens de 

ter- 



TAB&flBLEiffENS DÉ l^IRU. ^ 

fttte,, qui furent à peu près uoiverfels: 
La Suiffe n'en fut point exempte. Un 
frembiement Caufa beaucoup de dom- 
Éiage en Si^v&ye, en Î248* fe]. La plû^ 
part des villes de la Syrie furent détrui- 
tes; en II82* la terre s'ouvrit dans la 
campagne de Lipante. 

. Sx3R la fin du Mois de Novembre 1322: 
1322. Genève cffuy^t un tremblement 

[AJ. 

^ M mille- trois - cent quarante & fis ^ le ^3^^'* 
, 24« de Novembre, &fuivant Mr. Bux*» 
' TORF le vingt-cinquième » ( ce fut peut« 
être la nuit du vingt-quatrièmie au vingt* 
cinquième^ il y eut un tremblemeqt de 
terre en Suifle, particulièrement à Bdle^ 
Plufieurs bâtimens, entr'autres le Palais 
Epifccfpal, furent renverfés. 

, La même ville fouflFrit encore d'un ^348^ 

au- 

' ti] Cet article, tire d'une Chronique MStii 
t^*i M fourni par Mr. le ProfelTeur Jalabbrt; 

[h] Extrait dW Chron. taaxÈuT. par Mr. Ja- 

<i c 



|4 I^* M:1£M0IRA StT« tfiS^\ 

{uitre treiableiiieDt, au mois de Jatwiéb 
mille- crois -ceDC^ttaraiitô 4c buic. Trois 
vers» qui fe llfeac en^re for qq mwd^j 
l^Ëglife de St. Jac(}ues, <o&t perpétué 14 
Sjoémoire de ce défaftre. 

Il y eut trente & fis villes ou châ^j 
teaux qui en furent renverfés dans la 
Hongrie s la Sttrie , la Carinthie, là Ba- 
vière & la Souabei La vtïi^ é'^enti^il* 
Vrit en divers lieux. 

On crut que les éshalàifoâs (tuantes^ 
que <Q tremblement ptodulfit , furent 
ciadiè de cette pefte , qui fe répandit: 
par toute k terre ^ qui dura trois ans^ & 
qui , à ce que Ton éftimoit^ JSit périr le 
tiers du genre humaim 

Il y eut des pluyes qu^oii «cqgardoit; 
Comme de fang ^ en divers lieux; c'efl:« 
à- dire ^ des pluyes teintes d^une *raa* 
tière minérale rougeatre , ou chargée 
d'un Qcbre rovige^.cQmme'On J'a-vadax)! 
îormois'd' Oa»bre. dP.Kannéemttte-îep^ 
cent & cinquante cinq dus VOierUini 
&ailleurSé 



^%w^t,]S9ais$ lût Tnvip 3jr , 
'^ivfus Autetfif p^rlcDt d'un autre i^jdlï 
apwjbkment, qpi fe fie fe^cir très- vio- 
kK9nsi^Qt à ^die ^ eo mille • trois - ceac- 
ctoqvumte & fix. Cénçit le di^-huicième 
4*0£tQi;)îe^ à ^iix beure^ ^u foir. Uo 
0391^1 OQQilHse de maifoos fuient reover- 
iBSg$^ jBic^^c après iesfécouflës» lefeii 
pût^eD diy^ers endroits ^e la ville. L'in* 
cçpdie dota plufiç^rs jours. Le peuple, 
«fiiaxé de )â çwtinuation des fécoufle^ 
U'oià plq^ reoçrer en vjlle^ pour étein* 
^re le feu. :Méffle cboiè eft arrivée i 
U^iamfy d^ps le dernier tremblement. 
Les fécouQes cédèrent & recommencé* 
rent onze Fois à Bdle pendant cette nuit 
là. Grand nombre de villages furent oU 
détruits ou endommagés. Pendant prâ 
d'une année on éprouvoit prefque tous 
^ jours de nouvelles agitations4 Sou- 
,yent on entendoit du murmure ou dé 
r^clat^ tantôt fous la tetre^ quelques- 
fois dans Tain 

. (^ tremblement avoit 5 cefemble^Iè 
,tçntre & le foyer de fon explofion à 
iÛc, qui en fut renverfée. Mais il J 



38' 11. ME^tôiàE s tu tÉé' 
* ' eut bien peu d'endroits , de la Suiffe , <fti 
il n*ait fait quelque dommage. Les voû- 
tes de l'Eglife Cathédrale de Berne fu- 
rent enfoncées & tombèrent; la tour des 
cloches , ou le Vendelftevn y fut auflî 
renverfée en partie; on fut obligé de 
{bfpendre le^ cloches par le taOyen d'é- 
chafauts, jufqu*à ce qu'elle fut rebâtie^' 
Cette Eglife étoit fondée depuis douae- 
éent- trente & deux. Dans la camplagoe 
il y eut plus de mal. Quarante Jtdeux 
Châteaux du Canton, ou des environs ^ 
furent renverfés i ou coflûdéFablemenc 
endommagés. 

A Laufanne & à Tverdm on fentît ces 
fecouffcs, fans beaucoup de perte. 

Il y eut trente & Huit châteaux dé- 
truits dans le feùl Evêchë de Confian- 
te [ij. Pendant tout le reftede Tan- 
née il y ^t divers retours de fecouflè^. 
• 
lâS7- L'ANNÉE fuivante, mille- trois- cent- 
cînqùante & fept,' le' quatorzième de 

May, 

|/j Voyez la CjMtjûque de TfCHOVDT. 



TrbK9I«RM£||s de Twrk;. 37 
May 9 furvioc uo nouveau tremblemenç 
fort violent ,. qui ébranla beaucoup ï^ 
Cathédrale de Bâle & diverfes maiibns. 
On reflentJt ces fecouflesà Soleure^ & en 
d'autres endroits de la Suifle. Neuf char •' . ' 
tel fut auflî vivement fecouée. 

Cz tremblement fut très -violent aufii 
kStrashùurg & dans toute TAiface. Ce 
lut par-tout'eotre^fept & huit heures du i 

inatin. LesiBoncàgnes ne furent point 
ébranlées, ^es Vallées le fiirent toutes , 
plus oa moins. 

* Il y eik moins de ftayeur & déâdm- lyi^s 
image à Baie, en piille-troîs-cent^roixante 
& dooze^ le premier de Juin. On y 
fentit quelques ébrantemeas , qui duré* 
rent peu de tems & quV)n n'aperçut que 
dans la Ville & aux environs. Mr. Bux^ 
TORP place dans cette annéerlà un trém-» 
blement de terre, le premier de Juillets 
qui renverra* la Statue de Saint George 
dans l'Eglife Cathédrale de Bâle. Ceft 
peut-être le môme que d'autres Auceurs 
placent ap premier de Juin, par équivo- 
que de dates > à moins que d'autres fe^ 
! . C 3 ' couP' 



coafles ôe foienc revârm8$ le pcemfeS 
de Jaillet^ un moi$ a^è9 lei prenne* 
tes. 

1380. E N milIe-trois*ceot & quatre vingt, il 
y eut le premier de Juillet un grand 
tremblement de terre en Si^ilTe. TQUtO 
l'année fut otagefufe. 

nSa. Dbux ans après 5 la Suilfe &, l-Italie 
(tirent en allarme par des trembleanem 
^éi'terés. Il y eut cette aniiée de ^aà*^ 
des maladies en Suifle. 



lâof 



Hif. 



Le tremblement de mille- trois- cent 
quatre -vingt & quatorze fut bien plus 
général. J[I embrafia non feulement Is^ 
Stti0e ; mais tous les paTs voifins«, Tou** 
tes les montagnes depuis leurs cimes 
furent fécouées^ On le fentit le vingc 
& deuxième Mars. Un Eté chaud fui* 
vit. Tous le$ fruits furent printaniers« 
Ce fut une ann^e d'abondance. 

Le vingt & unième de Juin mille - ^aa« 
tre-cent & quinze, la plupart des habi« 
tans de £0/^3 effrayés d'un tremblement 
de terre, prirent la fuite. 

Ba- 



TaufBUXBVt I» Teree. - 39 
B'ÀLK fuc racûte ébraolé^en iddIIc- 141^. 
quatre- cent & feioe , le Tingt & imiètte 
^ikL ToQs les envitoot s'en ficffin** 

' tksm ; nais fiuis: demnage. 

• 

En milfetquacre-ceouvÎDgt & huit, le 1498* 
' Diiilaiiche i«vaDC Ste. Lucie,, fiùr k fbir , 
OD tremUement; caufs. braaeoop de 
*ibBimag^ dan» le Çaetoii< àa^BMe. 

Le treotième Novembre millé^qoatre- ,^^ 
-eedCiéqinraiite & qoacre^ avant le Soleil . 
Jevé» on eot un léger txeipbleéDmc 4 

4 ^il« & aux environs. 

, ' £iimiUc«4aatrè-tceç t* dnc^Bie iS&flx » i4jtf^ 
le Royaorne de Ntpl® &t pnsfq w iiuoé 
par un cremblemenc de terre. .On le 
fende dans tcwi; le Pays de Vauà. Il 
liit fuivî d\ine inondation, qui mit la 
ville d'Or te en daôgef ; toutes les cam-. 
pagnes des environs furent couvertes, 
d'eau. 

Les flots de la mer à^Ancone s*éîevè- 
tent à une hauteur extraordinaire. Une 
Montagne fut rçnverfée dans le Lac do 

C4 Ï-» 



40 IL Mémoire sur tBs 
-JI470* Le fîxiètne Février inîlle-quatre-&ot- 
foîxaoce & dix/^ on feocic à Bdle im 
- tremblement de terre ^ à 'cinq beùrçs 
après midi* II y avoic beaucoup de nei* 
ge, & le froid écoit exceffif. 

^92. On éprouva dans la même ville un 
tremblement violeat, le feptième de 
Novembre miller quatre -cent- quatre* 
vingt & douze, 

1500. En mille^cinq-cent) la terne trembla €^ 
divers .lieux. Pluûeors endroits de la 

Suijfe réprouvèrent* 

-I5P4. En 1504. le 27. May & le ïo. Juin. 
Genève efiula ^esi tfemblemens de tei- ' 
re [*]• . 

1512. En milk^cinq-rcent & (^uze, dans ^ 
Vallée de Palenza^ deux moncagne^s 
Jointes fe réparèrent.' Je ne fai fi ce fi^t 
l'effet d'un tremblement de terre. 

JÇ23. Le dix & neuvième de May mîlle-jcinq- 
çenc- vingt & trois^ à trois heures du matii^ 

il 
Ci] Xn4icatioa de Vis. k P. jAiABsaxJt . J 



TUBMBLEMENS. DB TsttRË^ 4t 

' jlfefittiD graod rrembletneoc de cerrc dans 
Ja Suiffe. On fut fort effrayé h Neufclik- 

Uel, & dans le Pays de Vaud^ en paiti- 
çub'cr à T'o^Tdon. 

La même année, trois fecouilcs Ip 
ïreDtfentir à Bâle^ le vingt-fepcîème de 
Décembre.^ 

Au commencement de Tannée mille- ij^^^. 
ciog -ceqe- trente & un, nouveau trem- 
I tlement de terre en SùiflTe. Quélquejï 

I inaifons furent renvérfées en divers* lîeçi3^. 

I . f 

I ; La ville de Lùimne foc raiyeiféa 
cette année -là par un tremblement, quj 
(iepuis le vingt &. fifièm^ Janvier dura 
huit jours de fuite. ^ ll.ib fie f^tir dan^ 
une partie de r£urope & deJ;Afri<]ue^ 
Toute cette année & la fuivante fut 
tîoablée par des phénomènes de cette 
B^tore. • :! f 

Lb feptième Mars mille -ciiiq- cent 1^33^ 
I trente '& trois , on fentit à Baie un irem- / 
blenftnt violent; mats fans dommagie. 
ittmois de Novembre de laméme an^ 
. C s née. 



,V34- 



:^ IL MEMOiftK SUR IBâ* 

fiée, tùùte }a Soîfib fut es allanne pêÊ 
«Q cremblemenc de terre, qui y candi 
*€epeodaot pea de mal. Dans le Comté 
de Neufcbâtel il y eût quelque dofflf> 
mager Le cours d*une rivière de ]a 
Tburgome fut découroéw Ce lut use 
amiée orageufe en Suifle^ 

Le vingt & deuxième 0£tobceinitto- 
cinq- cent trente & quatre, pendant If 
nuit, ZuRio fut dans la cqpfteiaatiooi 
Un titmblement fécoua violemmem 1^ 
Ville & tou3 les environs. 

^ Le vingt & tmième & le Vingt â( 
tfetntîènie Odôbre fuivant, un orage a^ 
fredx fit du dommage, renverfaflç déra* 
tîna: bfen des arbres-, dans les Cantoon 
de ZuRic & de LticERUs. 

- JH parut cette sBoée une Comète» Qéf 
toit la iixième pendant les années ijsp^ 

31- 33- & 34- 

1538. £Mmil{6-doq'CeBC-treQte&hiih,iioii» 
y^aa MembkdieBt à Bâle & danttoat 
«e Çaott». Ce foc le 2S. Janvier, . Oà 



TiLStfWtlicm DE TtRCt. 43 

La métnê année ie neuvième Juio^te 
bourg SÀrienna ftit couvert f)ar îâ chû* 
te d'und montagne. Une montagne je 
foraié en Italie fur la £n de Sepeçôl* 
;|»<r f /J de la méiâe zaabi. 

Lb neuvième Février mille - cinq • ceot ij^^ 
quarante & huit , on fencic à Bile un 
fiMBieftenc de terre, 

^ Un attste fiic aperçu daœ la mâor 1552» 
ville le feizième Septembre; mille-cinq- 
Ëent-citiqûante & deux» faââ tnaihëur. 
Dans le même niois tout le Falais fàt 
'{branlé. ' 

£if millcrcjnq- cent -cinquante &fc3)C s 1^5^^ 
le vingt & quatrième Avril» autre trem- 
blement à ZuRic & h Fintbertur. ïl 
fut accompagné de beaucoup d^éclat^ 

l&dis fans dommage» 

L'an- 

[t] Vii* Simon. Portii Epiftol. dcConfi.i«rii 
hteolam» ' 



f44 JI- MEMoiftB sua LIS 

<« L'aDoée précédeote dans la deroièft 

de ces villes on avoit vu un météo» 
^ igoée , au deflus d'une cour^ le quacriè^ 
^|ne Juin, à fepc heures du matin. Qs 
[phénomène avoit-îl quelque raport avec 

le tremblement qui devoit fuivre ? 

Le tremblement fut aperça auBays 
de Vaudy à Toeràon &c. dans les en* 

'^ ' virons. 

. ' •* ) 

1560. ENmiIIe-doq-cent&roixante)IevJng( 

& huitième Décembre^ on vit une Au- 

•r _ rore boréale en SniflEe & jen Allemagne. 

1571. LEdixfiçnîeuyièmelFévrîermilIé-cinq- 
'çent foixante & onze^ entrç buit&neiïf 
heures du matin , on éprouva k*BâU un 
tremblement violent. 

•'• ' * On le fentît dans toute VAlface. L'ai^-, 
joéeftit printanière & fertile. L^ivé 
froid, l'été chaud. V 

I JJ2. Pendant Tannée, miUe-çînq-cent-foij 
*xante & douze, plufieurs endroits de If 
jSuiffe .effuyèren^ des tremblement di 
terre, qui ârent peu dé mal. ^ 





lOo le lèocic à Laufanne & dans les. 
[lieux drcoovoifins. 11 fîit plas feofiblo. ^ 
k Aigle; mais nalle parc auffi violent que 
éans le Haut-f^alais. 

i Uanoée fuivante, raille -cinq -cent- 1573. 
taxante & treize 3 le vingtième de Sep-^ 
tembre , Zuric & tous les environs de 
Ibo Lac furent agités. 

Le jour de la St. Thomas^ tout le Can- 
ton de GiorûeiTuya d'effrayantes fecôus* 
fes» accompagnées de bruit ^ & fuivies 
de quelques dommages. 

* Le troifième de May de l'année fui- 1574, 
vante , mille-cinq-cent- (bixante Aquator^ 
ze^ Genève & fon voiflnage furent. é- 
branles. La porte de Cornevin fut ren- 
ycrfée dans le foffé. On fentit les fe- 
jcoufles à Villeneuve. 

Lz vingt &quatrîèmeAvrîi mille-cinq** 1575. 
cent- foixante & quinze , Genève fut de 
nouveau expofée au même efFroi. 

Le vingtième & le vingt & unième 1576. 
Décembre , mille - ciflq - cent - foixante & 

1 • feî- 



1 



4^ U. MEkoitiB sîéMi hiè^ 
fciae, U ville de Baie éprouva ëivctfjbé 
^ fecoi^fes. Ut froid écoic grand» 

15J7. En irîlle-eînq-ccnt-ibî«nte-dîx & fepQ^ 
Genève efluya encore quelques fecoufles; 
Le Pa;y^ de Faud les reflentk ^ à plttfiearÉ 
reprKes. 

Bâle fut viblemmeiic ébcaolée le vjogè 
& deuxième Septembre de cette année; 
On y éprouve le même jour trois trem- 
blemens. Le premier entre deux & troié 
heures du matin. Le fécond à cinq heu- 
res dii foir^ moins violent. Le troifiè- 
me la même nuk^ pliis fort q)ie leifa^ 

Toute la Suifîe fentit pju$ od moloi 
tes fecoulTes; on les aperçut dans le 
pays de Vaud, fur-tout du côté à^Aiglé*^ 
Le château de Froutigué fut fore ébran^ 
lé, à plufieurs reprilêsi peo^SQt lé 
«powjs de cette aùpée. 

157g. L'année fuivante, miiîe-cincj-cent-fof* 
MQte & dix -huit, le viqgt & buîuème 
ite SapceiabTP,. jÂiiiio ,$a parcuculi^ 

ist 



TuUBEaiESs SB tïtlB.- #v 

Ht dans ripoiivaiit& Toute Ja Saiflâ 

Il avoit paru aoe comète eo maie-cinq, 
cent-foixante &.fei2e,& on en vit une 

autre cette année mille-cinq- cent-fokan- 
te & dk-huiti. 

JAL ttemblement du premier de Mars j^^ 

mille-cinq-cent-quatre.vingt& quatre fiit 
plus général encore & plus violent. U 
embraflà toute la Suifft & lej pa& voi- 
uns. C'étoitun Dimanche. 

A la même heure api«s midi Genivt 
«ttdaosreffiti. Les fecoufles y durèl 
*wt dfr à douze minutes. Le tems y 
wwt ferein, l'air tranquile. Plufiew» 
fteminées furent renverfées. 

^^m^kyic4tGr^e^fi!e,k 
«eoxlieues de ^anc-, fmant viotejn^ 
•enc agités* foufiirent du dommage. > 

Le Goaveraemeot i'JigU , dans lé 
mtmàe Btrwy futibrttment fécoué*' 
^ttemWement redoubla trois jours de 
i«e* & Ip q«Mtnèmc.de J\(Iatt ûirvintl» 

chute' 



chute. d'uoe montagne qui couvrît le* 
villages à^Tvome & de Corheiry. Une? 
grêlQ de. pierre &. de terre, poulTéefans 
douté par des feux où des vents foûter- 
rairis , s'éleva aved force & couvrît tou- 
tes les campagnes voifînes. Le Lac 
Léman, agité fans aucun Vent extérieur, 
. s'élança dans tes terres plus de viogt 
pas. £m] 

' Il faut que les fecoulfes foîenf encore 
revenues plufièurs jours après, puifque 
la Relation de Mr, le Vénérable Paffeu^ 
BuxTo^F place au dixième Mars , un 
tfemblement, qui fut aperçu, non fetJ^ 
lement à Bdle i mais dans le refte de la 
Çuiffe & dans la Savoyc. Pendant ccfi 

été 

.[w] Voyez la Relation de Claudivs A^" 
BEKius, en françois Claude Aub^ri , P'ro- 
fefleuràLaufarine, De terrae motu Oratio , ià 
qua HyhrM?È^,m ditioriè 111. Reip. Bcra.fupi* 
lacum Lemanum, per terra motum oppreffi , Hi- 
llôria paucisattingitur, 1585. 8. Voytt àufliVoo 
den crfchrokliken Erdbiden was.fiph d, ^i. 2. & 1^ 
Afertzça 1 584 in der Vogthey Aelcn, den Herrcn 
von Bem zuilandig , durch difen errchroklikcft 
trdbidenbcgebeifundzugctrageûhabç. «534, 



'éXéW y eut pliifietars grèle^ àH b^coi^ 
detoDDcrres. •' / 

' ^ Le cînqaiéinerïfbvenîbTè^; niillè-craq- 'ijBS* 
Éent-quâtre- vingt & treize, Dp fentît un 
tremblement de terre à Nçxtfchitel fk dn 
'âiyers autres iieùrydifins. ' ' 

' Le D. Jatfviet ôh avdk déjà reffenèi 

'Quelques feGfoâQè8>àGeâ^<itf; ^ ^ - 
€ • .' f ■ ...»;■ ■,; 

.Efr miUe^dnq -cent rquatre> vingt, ifc 1594* 

quatorze , le Canton de G/artV éprouva un 
'tretnblemcnt de terre. Une montagne y . ''- M 

tomba & fit Quelque dommage. 

Il y eut la même année de violentes 
agitations à Pouzol dans le Royaume de 

'Naples [rf]: ' 

L'année mjlle> cinq - cent - qàstrè 1597; 
vingt - dix & fepc , le dernier du m<Ms 
d'Août 9 le villaçe de Simpila^à\xdà^\GL 
de Brigue , ààtis fe' Haut- Valais , fut 

■■""corf- 

s;[»] Voyat KiKîîHiiR M:S. Lfc Tf^A ttC^l^ 



VOifiDCé 

t(S99. E9 millerâlircents le feitifeme de 
Sppcembr^i le cours du Rb^t^p prè$ de 
Genève p fuD (iiipendu par un çremblemeQt 
de terre ; il y eut » à trois ou quatfis 
reprireS) une forte de flux & de reflux. 
Jjfi %§^m lûBî5 r^ndroiit, d'ph Je RWiw 
fort du lac 9 fat fautev^; çefouléve- 
ment & rabaiflement , qui fucceda , 
.' donnèrent lieu à ce flux & à ce reflux. 

î6ôi. V In ffliU? - fe - cm & un , le huitièmp 
Septembre ) eptr« une & deux heures 9- 
prës minuit, on reflentit dans toute la 
Sidffe un trembiemeot. 

Il ébranla ^ non feulement la Sui^ , 
mais Y Europe entière & même VAfie. II 
ttufit paf^tout beaucoup d'eifroi & en 
divers lieux non moins de dommage. 

A Qefâ^f il dpdna d'autant plus d*é^ 
j^pvante qu'une année auparavant , au 
même mois, ils en a voient eflfuyéunpa* 
f|f{T< X;è lie fut foH; émft fini apparen- 
ce de vent« Lei 



te &ÈOt apptfMfPif » âfiCQÏD^gQéc&d'Qii 
tok 4wff Faiii i ikr^es^ à JLaufimmé 
à 3%er(Ion , à Orlre, à ^^/i?. U y «oc 
enfuice de grandes playes : Eljes furpùt 
fdvin d'ane iboodadon fcopfidërable i 
Orié & en divers autres lieux. 

A Lucerne le cours de la Reufs fut m* 
terrompu 3 enfbrte qu'une partie tpm; 
boit dans ie lac & l'autre partie rebroud 
fa & (ju'oQ auroit pfi pafTer à fec dans lé 
lit 3 pendant uii iofiant. 

Zuric fat violemment agitée. Lei 
Magîflrats feiflrent fagement ces circon- 
ftances pour faire des ordonnances pour 
les mœurs. 

A Bâlè lâ îhâifon-de- Ville fht extra- 
ordinairement iébraniëls. On entendit ùii 
grand fracas. 

À \Bifnf Méfies lies maiiboa fiirent é« 
bradées; mais fans aajcuafenvcrfawitft 
11 y eut feulement quelques omeffiena^ 
ettërieurs de l'E^ife cathédrale reâverfés, 

b 2 t.E 



jsii IL Mi'BfôlRfesuii les' . 
2602* ^ LBviagt&huicîèmeJummille-fiX'Cetit 
& deux; 5 à 6 heures du matin , Zuric 
i& iès environs furent de nouveau fé- 
:cou^« 

i6o4* ; EN mille -lue- cent & quatre, le qua- 
torzième d'Avril entre iieuf &. dix heu^ . 
^ res, nouveau tremblement à Bdle. 

i(5ô7. Taoïs ans après , tremblement de ter-, 
te dans tout le Pays de Vaud^ en parti- 
culier à Yverdon. Il fut iuivi de plu- 
fieurs orages. C'étoit le 2. Avril 1607. 

, On eut aufli divers tremblemens dans 
TEurope durapt cette année, qui fut 

}rè$-orageufe. Il y eue beaucoup de ma- 
adiès en divers lieux. 

1610. ^r^A mille - fis • oenc& dix, le vingt & 
neuvième de^ Novembre, JSa/^ éprouva 
encore un tremblement, qui renverfa 
'" une partie des murs de la ville. Ônen- 
cènâlciid murmure fôûterifain, qui aûg- ^ 
menta l'épouvante. 

i6ijL. .. Peux, ans après, en mille ^fix» cent 
& douze, le vingt & neuvième Février, 



TWMPi^MENs DE Terre. 53, ^ 
i la même ville éprouva ùo nouveau trem- 
blement^ mais fans dommage. 

Dans le courslde l'année mille -fîx« 1614. 
cent & quatorze > JS^/eeflTuyadevixtrem- 
bUemens 4e terre afle:^ violens ; l'un le. 
dix & feptième Février, pendant la nuit; 
& l'autre le vingt & quatrième Septem* 
breapiès minuit ^ l'un & l'autre furent 
; accompagnés d'un grand bruit [o]^ 

. L'ifle de Tercère , l'upe des Açores 
éprouva dans le même tems d'afFreux 
a:emblemen5^ Ceai iflqs y font fort fu- 
îettes. 

On vît dans le Canton de Bdlè cette 
aODée des météores ignées en Tait, qu'on 
appelle dragons-ardens , le vingt Se cin- • 1 

qaième Juin , à neuf heures du matin. 
Y avoit-il quelque . relation entre ces 
phénomènes ? 

En mill ^ -fijc- cent- dix &rept, liecin-Môij. 

• ^quià- I 

Xo] Vid. Pbyfic. [S^a. m.'Mfimbn h Lib. L, I 

Cap.VL' ' ' '^ '^' ç. /'^-7 % ! 

D3 ^^-^i---- 



54 il. MÉMOÎftÊ SUR LES 

qtfîème Juillet, ud grand tachet tomba 
à Fribourg fut une fflaîfôn, quî eti fuç 
écrafée* 

Là raômêf année G a s $ é i^ d i ôWet* 
yià un tremblement à Aix en Ptavcû^ 

ïÇi8. ^^ ^^* * ^^ ' ^^^ ' ^^^ * ^*^'^ ^ Ptearx 
/fut enfevèli pat la cbûte de la montagne; 
de Cmtq. Cet accident funefte arriva 
le 2 j. Août, pendant la nuit. Lés ha- 
bitans avec leurs maifofls fautent enlevé^' 
lis. 11 périt plus de dousfe-cent pet- 
fonnes. On a varié fur le nombre. Nous 
fuivons Tautorlté de la réiatidti d'un 
Pafteufy [9] qui, la même année, pu- 
blia la defcription de cet accident fu- 

nef- 

tfl ^cj^ rûUTfage de Jea^î Gbougb Gro^s 
p. en Théologie & Pafteur de St. Pierre à Bâlc. 
8«aer Srdbidea &c Bafel i6t^ 

tfl Ccft Bartholomaeus Anhornius. , |dc 
Hétrfpijfptodic âcSt, Gai. U naquit en 1566 ic 
nùmnitm' téf4ô, fT^T ^*w UmMrtu iUlvifkéi, 
A. 1704. pt 5Pf 



TklMBLSMSNS DE Te&UÊ. 55 

nefte« On voie ud étang oii étott ce 

bouis [r]. 

• 

On efluya auffi le même tremblement 
dans la Voluline. Oi> eo fimtit les fe« 
coafles dans la plupart des villesdaP^^x 
de Vaui^ & ^ Ntufcbiul. On vie en- 
Ibîte divers météores ignées en l'air. 

Le viflgt& neuvième Janvier mille-fix- i(ti9* 
cent & dix - neuf^ il y eut an tremblement 
de terre aflez fenfible à Nevfcbiîel^ plu» 
violent en d'antres lieiK^. Il faifoit un 
vent violent j qui fut fuivi de pluyes. 

Au 

[f ] Vojrer Erickrokliche Zdtung, wîcdcr fthO-' 
ne Hanbc-Flckcn Plurs ^ in dt;r GraiTdiaflt GJe- 
Tcn, in def direyen Graven ^tinJten alter F'reyea 
Rluetia, Uilthéitteaàefi liûd ih Jer àac^t laf déni 
l^ Aâg. ^ létt jibitSf r^ Lèdéi vâà Oiùi 
Ytt ichneller «à vitucrgiui^ fdfe. Liadan im 
Bedeafo. 1^1 S. 4. Ctft là Toimsge de Amhok- 

Vofet eocùfevtti autre oôtragé de J. G. Gaoïs^ • 
Paâenrde TEgiiiède St. Pierre à Bâle. Von dem 
cHcfaoklicbea l/aiergang dei FTekéBr Ploraf in 
Piiac}teiiBfndie,WarnB«midTrQ^BaftLBqrJa^ 
cobTfCw. 16x8. ju 

D4 



5ft II. MiMOIRE SUR J^ÇS 

1620. , A u mois de Janvier raillQr fix - ccntMS; , 
vingt , nouveau tremblemenf dans le 
Canton de Berner Froutigue fut particu- 
lièrement fécoùé. On le' fentît à Genè- 
ve^ ob on éprouva encore de nouvelles' 
iecoûfles €n Décembre» 

^62ï. E N mille ûx - cent- vingt & un , Rcn-' / 
daçt le feripon du foir , le vingtième 
dé May, jour de la Pentecôte , Oenève 
& les environs , dans la Savoye & le' 
Païs de f^aiid , furent kuffi fort fécoués. 
Le même t]«mblement fe fit fentir l Èâ- 
le & à Neufcbdtei. Il y eut^ dans le dér-^ 
nier de ces endroits divers cheminée^ 
rçnyerféeç, 

' Le douzième 4e Septembre parut une 
4iurore • boréale , depuis neuf heures dii 
fcir à quatre heures du matin. On y dif- 
dnguoit des colonnes obCcures , pofée^ 
alternativenient & relevées par des ef- 
paces plus blancs. On appercevoit aufll 
un mouvement d'Orient en Occident. 

;(S22. '- ^^ moisdeMarsmille- fix» cent vingt 

ftiâieox s-OQ rcflentit un tremblement 

- ' , •' ' ' ààni 



TRElfB^SMENS BE TeRI(E. 5> 

dans la haute & b^Sc- Engadim. I).jEuci 
fuivi depluyes & d'orages. - -> 

En mille «^fîx* cent- vingt & trois, de- 1623. 
pai^ le .vingtième ao vingt ^ quatrième 
Février j on fentit diverfes. fecouflès de 
tremblement de terre dans toute hf^al- 
ieltiey idans la communauté de Pergell ^ 
dans les Grifons. Les monts Seftimer & 
Major furent ébranlés. Il s'en détacha 
4es pierres. Ce tremblement fut aper* 
çu bien Iqin dans le pais de Cléves & 
ailleurs. ^ 

L E vingt & deuxième Février mille-fix- 1625. 
cent • vingt & cinq , à onze beuresavant 
midi, il y eut un tremblement très-fen* 
fible, en divers lieux delaSuifle. , 

L-année précédente une Ifle étoît 
fortie du fond dEe la mer par un trcm-* 
blement, près de celle de St. Michel^ 
Tune des Açores. 

En jpyie -fe- cent & trente^ le cjp- 163a 
quième juillet, on fentit à Baie untrem- 



58 n. MiMoiitif lù* LSft 
blement de terre , pendant la nuit. Le 
tems écoit froid« 

JjSL même année & dans la même vil- 
le il y eut un tremblement violent « le 
}oar de NoSI. 

X(533« En mille - Gx - cent - trente & trois ^ 
fentit dans le Haut 'Valais un tremble- 
ment^ qui n^ fit point de mat. 

Il fut aperço en Italie & au- de • là de 
la Méditerranée en Egypte [j]. 

Le Royaume de Naples avoit été très 
violemment agité deux années aupara- 
vant [(]» jlefTuya encore quelques fe^ 
coujQfes celle -ci. 



1638* 



A mois de Mars mille • ûx * cent tren- 
te & huit 9 on rcflbntit des fecoufles 
d'un tremblement de terre dans le Can- 
ton d'Un» à BeUinzone & en quelques 

autres lieux. 

Dans 

tfl Vid. GÀssBMDt 2a viti PsTRZstir. 
Xf} KmcHBft. M. S. f. 239. 



Dans le même cems$ il y eoe d'bùrrf- 
bles cremblemens dâos la Çalubre y peu* 
daor quatorze Jours [cfj« 

LBviDgc-deuxième Novembre mille- ig^j* 
fix • cent quarante & deux ^ oo fentit trois 
fecouffes de cremblemeoc de terre, pen- 
dant la nuit y ûms le Comté de Niuf- 
cbâuh 

Le feîzième Février mille -fix- cent- 1044. 
quarante & quatre, il y eut un tremble- 
ment de terre , qui fe fit fentîr à Genè- 
w & aux environs [«]• 

Mr. jALABERt to*indîqueuti autre 
tremblement reflenti à Gmè'Oe le 13. juin, 
à 5 heures du matin. 

Le dix -neuvième Janvier mille- fijt- 1645* 
cent - quarante & cinq » il y eut dans too- 

ee 

[»] Vôj'èZ-en k rélaridii dafls Kt1te«Eft ; ditfs 
h Pttfkce da M(mde fôâter^aiA C. II. 

{v'\ Cet article & quelques ktrâj ih'oAt éfé 
îaams pa^ Mr. le Doâeur Dubossom, <jQùté&tr 
ïViViy , tirés des Régiâres de fèu Mr. jAqpas 
DuBossoH foD grind-pète» COAfeiller à Morief. 



00 IL MÉMOIRE SUR Itf 

ce la Suifle uq vent d'Oaefi ^ û violée, 
qu'en plufieurs lieiu;: on crue avoir' fenti 
trembler la terre. Il reoverfa ^es ar^ 
bres 5 des murs & des tours. Les eaux 
du Rhône rebrouflèrenc à Genève. 

i648. Le vingt & troiGème de Novembre, 
mille - fîx - cent - quarante & huit » on ap* 
perçut quelques fecoufles dans le Comté 
de Neufcbâtei. Il faifojt du vent. L'hi- 
ver fut fort ^uvieux. On refientit les 
mêmes fecou(res kToerdon. 

i6$o. Em mille -fis: -cent & cinquante, le 
Canton de Berne éprouva dei^x tremble- 
mens de terre j le premier qu'on aper- 
çut à Morges le dixième Janvier fe fit 
fentir auffi, quoique légèrement, à iVi»/- 
tbâtel; le fécond fut plus violent ; il fe 
fit fentir le la Septembre à Berner à 
Laufanney ïVe^ey^ à Lutry^ à MorRes 
j& dans d'autres lieux. Ce tremblement 
,avoit été précédé, le jour auparavant ^ 
d'un orage furieux ^ qui fit beaucoup de 
ravages» 

' ' Le Cantoh de BâU éprouva auflî cet- 

te 



iTRÏIffiLEMKKS DE Tl&RÎ; 6P 

te année -là plufieurs cremblemens ^ &• 
voir te quinzième Mats 5 dans la nnit l 
le féitième May 3' à midi ^ le onzième 
Juillet k 44 heures da matin ; le onziè^ 
-me Septembre , à la même heure j lo 
neuvième^ le dixième , le treizième 3 te 
feizième 3 & Je vingtième Novembre A 
différentes heures. Le plus violent de 
tous fut celui du onzième Septembre ^ 
cependant fans beaucoup de domnlage. 

* Cette même année la Seigneurie de 
Hùbenfaa , dans le Canton de Zuric ^ 
éptouva dix -huit tremblemens de tenè 
dijïérens; . Ce fut une année pluvieufé/ 

Ojs( fentit à Genève un tremblement 1651. 
le 7; Décembre 1651 , entre 4 & 5 heu- 
res après midi [x]. 

E N inîlle - fix - cent - cinquante & deux , 1652; 
le quatrième Février , les Cantons de * 
Zuric 3 de Bdle , de Scbafoufe furent 
agités'par un tremblement ^e terre afiesi 
violent, 
.., . ,./ . .,^ .11 

£«]• Indication it Mr. JàMôawii . '^ 



L 



. Il y ^Mtiiiffi celte woée-lè 4iyéfs 
Ifmbktoem à^ tme das» le Cnafionde 
^#rM. Le <;c»cé 4e NèufMtel fat 
aôffi ébMPlé^ te dbâèœe 4e Dée^bre* 
It ¥ tPfBbi fmmédiatwieni: spiès Isieu^ 
cpypdé neigea , .. 

^' Uannée précédente , ràUle-fix-cent 
iripquante Çç uo ^ le feptièipe 4e Jan- 
vier, on gvojt vu un météore ignée près 
âe Wèdifchwilly qui volôit avec un bruit 
effrtt^MK» C'^totf »tfe une&dettxbeu- 
iei ipiès fniittuc« N'étoic - ce point iioe 
CMièfie 5 qui pan» ceae atu3ée*]i ^ & 
iiitViii fiippôfe wû» tepara 4<} iio^ «* 
prb [y]? 

iC53' . Li^qBafpraâèw^î J»vîer milie^-llt-ceotf 
cinquante & trois» à miQuic^ il y eiit 4 
Édû un tremblement dé terre violent. 

'i(J54. [ t B dix ^ %)tième Mars > wille - fix* 
<:ent-cifiqugDCe& quatre, on fentii; \m 
tsmblemwp eo 4ivei9 Usqx de kSuit- 

t>] Hiftoire;de l'Acad. R. dlesrdeiicesde ttf99. 
fiur le retour diPÛmi|p9|u 99* ft V' fF* 



Sfi. Le Caji£09 4e Glarif es pHtiodler 

yea(auffi4efiéii]0w oiifcs «é(to a»* 
aée ^ }4 iôîvïmy. 

Od ^ava de mêdie de violet» treili* 
hl&m» en li^ c^te a&n^^ aq mok 

Dahs le mois de l'évrier mille. fij. l«j«* 
cenç- cinquante & fix, 2tf{^ & ton» fes 
, environs forent exporés, dans une noi^ 
à trois tremblemens différens ; & lefei* 
^m May>.emre tro» & quatre heu- 
jm 4u laiatio > à un nouveau. Mn le 
Veo. Fafleor Bux?p&p en indique ua 
troiûème, dans le mois d'Âoflt^ par un 
tems pluvieux & froid ^ qui devint chaud 
bjencôt aptes. 

On reflëntit aulfî à Neufcbdiet & ail* 
lears) les troiçfecpufles du tremblement 
de février» Ce fut le vingt & troilième 
du mois. " 

( i] RmeHM H & yk IV, ^ X. Art; O.?: 



iB^ II; MlMÔiRi^^ leï 
l6oo» V fefJ-Mlë^fix-centiScroixantejia té?- 
Ve ûtfMa Ht fois kWeufcbâtel^ depuik 
lë-^prérafer âè Ndvéthbre jarqu'au citf- 
quième Décembre fuivâttie. LèsrecoUëi 
^furçft..a)?c)pjl^Btç& . ; - . . 

iitWi.^- - EN mille - lîx • cent - foîiante & un , lé 
huitième ou le neuvième Janvier i enti* 

^. N j dijç &;Opze heures du foir^, çoutje ler- 
jritWPJfie- G/an>fo^ allarme, i cau;' 
fe d'ian tréinliîeniént , qui fît quelque doni; 

• La môme année , près de Soleufe , uô 
'^and^ocher tiomba , près du mont 3^uf^ 

&' fît beaucoup de inal. - ' 

, . - - - ' ■ . ^ . . , 

; I,e Vingtième janvier;, àfeptheurè? 
du matin, un globe de feu très-ardent , 
parut tomber du ciel dans le Canton de 

On en vit autant à JV^difcbwyll à la 
même heure. 

^ Le vingt & cinquième , on fentit de 
ingère* Itecmflbi kNmfcbâtth ■"'':) 

•■ •' \- :* 
Dans 



DtQs Je mois de M|irs on effuya des 
fecouflès violentes de tremblemens àii 
côté d'MiU & dans Je Valaù. Le len. 
demain 28. il y eut des tonnerres ', qui 
furent fuivis d'une grèle, d'Une groffeur 
énormei 

Léger tremblement du côté à'Àig^, 1663, 
dan* le tanton de Berne, Je cinquième 

Janvier mille - fix- cent - foiiaûte & troà. 
Retour an 10. Juin. 

Depuis cette datte jufqu'aa moi» de 
Juillet de la niéme année; le Canada^ 
toute l'Amérique feptenttionale ftir«t' 
fort agités [«]. II y eut un boulever; 
fement effroyable fur One furfecedeplu» 
de 400 Jîeuës. "■ 

Le dixlèmeSepteinbrede la métne aii^ 
Bée , à dix heures de, la nuit , toutes les Al- 
pes du Canton de G/«rix fureûtébranlées. ' 
Les beftiaux Qiémes furent ef&ayés du 
nunnure. Le treizième il revint de nou. ; 
velles fecouflès i précédées & accomi 
' , pagnèes, 

B 



6S îl. MÉMOIRE SÙR.tES^ ,. 

pàgnées d'éclats .«omme ceux datoifc> 
nerre. 

1665. D E u ? apç spiès. , m loUle : (jx - p^t^ 

deux heures après minuit, cemêq^j^« 
éprouva les mêmes accidens* 

couffes fe firent fentir » ^evfçbé^i^ fiir- 
. tout dacs les montagnes. 

i(56<s. E N mille * fix - eent - fbîxapte §: fix , le ' 
premier de Septembre, il y eutûntrem-' 
bJfiRiWîir .iJe 'tftre i^ A^]^ $ Mtieiiie 

du lâp s'-Wf^w^î^Pt fiw te ti vage cie pli» ; 
d^ 2;. à 30. po^é ik fe teorereat fiièi(^ 

Le deuxième , huitièîne & qùatorziè-' 

me Décembre, même accident à Eglifa^ 

dm^ le eâbiofi de Ibint, ' - •' - — ' 

Le 



^ 1*RÈMBtKttENS DE TêRRU. 6p 

^Le ODzième Décembre, on éprouva i 
Me an tremblïment fort fenfible. 

L'année fiiîvante Ragufe fiit détruite 
pat un trerôbteœeat [A] de terre. 

* ENtoîlle- ûx - éent - foixante & haie, le 1668. 
vingtième Avril, entre trois & quatre 
heures après midi ^ Gtaris fut encore a- 

gité. On entendit un graûd bruit foû- 
tcrra/n : grande vapeur après les fe- 
CouiTes. 

* Le fixième Juillet mille - fix - cent - foi- i6jo, 
Xante & dîx^ à deux heures après mi- 
nuit, on fentit dans le Comté de Neuf- 
cbitri m tremblement de terre. 

Le Canton de Claris effuya encore la 
même année des tremblemens , lé fep- 
tième Juillet, à trois heures du matin > 
& le dix- huitième Septembre: Murmij* 
rcdansFair. 

L E neuvième Janvier mille - fix - cen^ 1673, 
v\ • foixan- 

[* j Voyez KiRcHâR M. S. pig. 141. feq. Lik 
lV.Cap.X/Àrt:iL 

£2 



J673' 



08 M* MÉMOÏRB ^UA LES 

foixante & douze » à troîa heures après 
midi , & le douzième May»» à onze fieu- , 
tes & demi du matin» la Seigneurie de 
Hoi«i - Saa fut agitée par deux ttemblc- 
mens; le defnier fut accompagné d'uû^ 
bruit éclatant & fît du donunage. Il s'é* 
tendit aux environs. 

Le deuxième Dééembré die là inêmé 
année j à trois heures du foir , il y eue 
un tremblement très-fenfible à Ufter , à 
Eglifauy à Kybourgy & autres endroits 
du Canton de Zûric. Il faifoit fort froid. 
Le tems devint incontinent pliis doux. 

J. J. Wagner place encore un trem- 
blement k'Zuric^ te dixième Décembre^ 
de cette année. Je ne fai s'il eft diffé- 
rent du précédent [c|}, . 

E f7 mille - (ix - cent - foixante & treize ^ 
on vit le retour des tremblemens dans le 
Canton de Claris. Celui du treizième 
Février fut le plus fenfible. , Il fut fuivi 
d**une grande chute de neige. 

A» 

C^] Voyez lîelvct. curiOi^AgNEiu, 



TitMBLBMENS DE TÂrb/ 69 

Ao mois de Mars mille -fis -cent- 1674^ 
fbixaDte & quatorze , 00 eoteodit à 2*- 
verdon^ dans le CaDton de Berne ^ un- 
hmit daos Tair^ qui fut fuivj d'an trepi- 
b^lçmcfiç 4e cçnç ^^ S^ le$ feçQuITes d'MOQ 
vapeur. 

Le fixi^me Décembre ^ dans la même 
a^nnée ji c'éçoin ,^n Din^çche ^ preiqoe 
tôuce iâ Sùiâe'iSç divers pays voifinsii 
furent fecpaés* Le tremblement fuc 
fur-tout violent à. fdle. Qn. était au 
fêrmoD du maiio« ^out JemoQdefoj^tic 
cïra]jé$ ^e^ Églilcs. 7 

Hebim-Sêaàëmle CattM deZuric 
fentit plus Vivement ce tremblement [<|.' 

Le 

li] Voyct GntodicHdier BéHcItt vonden natar-r 
lichen Urîàdiài derEnJbidineii» ^t angeiienktcrt 
Hiftoriicher Érzeblung, was mehrcntheils duauf 
2D nnièrem gdiebcen Vaterland crfolget. f, Zu- 
ric. bey Aficb/. Sdi^èlbËrgns S.' EHxn. 14774. 
Cetoarrage eft de Jacob Ziegleu Doâear ca 
èiédidnt àt'TiàHc, ném iT^i- & mott en. 
i<^70. Il a fâii^Iji deCmfdaadt pliifieiirs Boi&s^de 
ceux de Grpmgti^^ ^ de iCmim » d^ l/ripcf» de 

E3 



70^, IL MÉMOIRE &IÎRLE$ 

Le Canton de Glaris fut auffi pardca^ 
lièrenienc agité. A Nafiels^Jes fecoufie»» 
furent les plus violences. 

On vit peu après le tremblement deux 
efpèces de globes de feu 3 ou deux mé- 
téores ignées^ tomber du Ciel. • 

"Deux ans auparavant, un phénomène, 
à peu près pareil , avoit été obfervé à' 
Zuric & dans les environs, le vingt & 
quatrième Janvier, à cinq heures du foin 
Il^étoit accotnpagné d*un bruit éclatant. 
Il reparut le vingt & deuxième Février^ 
à dix heures dufoir, & le vingt éc u-r' 
nièmeMarS) à huit hoores ^ foîr^ çn 
divers lieux. Quelqjoe ebdç d'dpfwo^ 
chant fut vu dans la Turgovie deux ans 
après , le vingt & neuvième de Mars 
rai f te - ffr - cent -Voîxante fit ^i^ii onze, 
heures de la nuit. C'étqit ïansr doute des 
traînées de vapeucs^lialpKureufes quisx'«iv^ 
flammèrenfi dansl'aJdEoiphère* 



1678.. Le dis^i^mjs, X^illet miUis-fixL-^t ,. 

foixante &, àita hak^m: «feflUs de H^m^ 
Sody une pQBtiôîï de mMtagtre' avec fcsf 



ar- 



TiSMl^MM ht Thiài. 71 
irbres^ Ûùik elle éidH côWèïte ,• conflit 
ftvec icM: Ott v6it Miiithriiiiit Aatis 
renétôît de H^ riitititi^ aécàch'éè tb 
tôthW fifutf * mttiité. Oétàii ànè dou- 
te une fôîté dW ttéttbïéttferii,"- auiipïéls 
Ce Bèa «6Tc ati^ta^âïjt (^t Cell 
aM q«K fe forinétJt ëSAé îéi nitHià^s 
cti précîpWcës ,^ 6rf-6è^ tèrraîés pei^péri- 
dîctflrfferaterit cb\içfés; ^u'dkr ûfe Voit pas 
iàJDsfriÉfolÈiQer. 

Le l^, de juin de cette année Lim/iB 
avoit en partie été détruite par un treta- 
blcrtént. 

Le viogjt &, cinquième Janvier , entre 167p. 
deux & trois heures après noiimiic » de 
Tan mille - fix - cent - foixante & dix-neuf, 
le Gancoti de GUris • reçut encore- de 
nouvéttes fccbiilRs. On eiitiétSdit lin 
murmure fdûcëi^în', a^nt ,• pchdaht & 
après. 

Le vingt & quatrième Juillet de Tan- 1680. 

née fuivante , mille - fix - cent- quatre- 

vitjgt , pluûeurs endroits de la Suiffe 

furent agités, &^ea particulier Neufcbd: 

E 4 ^«'^ 



72 IL MÉMOIRE SVR LBS 

Zâl. A Voerdon oo fut fi effrayé {»t la 
Yiolepce des fecoulTes que diverfes pex« 
fpDoes abaodoDoèrent Ijsur iiiaif(Hi. A 
:OrU l'agitatiop fut fui vie d'un loogmur*^ 
mure^ qui dura pluûeurs minutes. Le 
trembJemepç fut fuîvi iminédîatement 
.d'oragç$, de grêles & de pluyes extra- 
ordinaires. Il y eut des inondations en 
^divers lieux. Le JPfliï de Vaui y fut 
particulièrement expofé. Jamais on n'a* 
voit vu tant d'eau aux environsd'Or^e & 
'û'Yvérion. 

II y eut cette même année de violen- 
tes agitations de la terre en divers lieux 
de V Europe & de l'JJie\ en particulier 
dans Vltàlie. . ^ 

i68 1. L'année fuivante^ mille- fix - cent-qua- 
tre* vingt & un » le vingt & Tepti^m^e 
Janvier, encre dix & onze heures de la 
nuit 5 la Suifie fut de nouveau ébranlée^ 
fur- tout le Canton de Glatis^ On fentic 
les fecoùfTes à NeufcbâteL II faifoit un 
grand froid. 

16S2, BMe^ DfeufcUteli, ^ toute la SuifFe^ 

éprou- 



TaniiLBMiMs de Tsrril 73 
éprouvèrenc^plus 00 moms, des fecouf* 
fes, accompagnas en divers lieux d'^in 
bruit /bûterrain & en quelques endroits 
d'une agicauoQ dans l-aîr, le deuxième 
May mille -lix- cent* quatre -vingt & 
4eux 9 encre deux j& crois heures, da 
matin. * 

CesftcouflTes Airent apper^ues dans la 
Savoye^ la Bourgogne ^It LyonoiSj depuis 
Lyon à Paris ^ & dans divers autresjieux 
[e]. On avoic déjà efTuyé quelques fé- 
coufles à Genève le 2. . May à deux heu- 
res & demi après midi*. Celles du 12* 
furent moins fortes dans ce lieu-là. 

Dans le Canton de Claris on apper* 
çuc plus fenfibjement ces effrayans pbé- 
Booû^Des. Le« fecoufles y furent fuivies 
d'an graqd éclat. Le fepcième du même 
iQois de May un bruit comme celui du. 
plus grand coup ()e Canon ^ fit enten- 
dre 

[e] Voyez Journal des Savsuis T. X. pag. 19a. 
Icfeq. & T. Xm. p. 47^ <cc. Voyez auffi Joh. 
HàRDuiMi Comment, in Plihii H. N. Lifa^ U» 
Ç^.LX2Çt DQt, Al. 



74 H- M Cm 01 RE fftTK Ltti' 

4re cdut- à -. eoup^ : il M treosMer tmè 
les eayirôQs. Ecoic-ee me éivptteé 
ftftnte druQ air éobsoffé, étr etrfiaÀiiiïê? 
Etoit- tré le paffage «le KîTk dilaté d'tiiie 
Averné dânss' ime amré y pair an c&nml 
tsttj^ é^oit ? Ou eûfin itoit - c6 la cAdkd 
iocéfieure de quelque gros rocher » fëi^ 
vant de vouce à ces grottes , <|aî dont 
neoc Iku à toas ces phénomënes ? }e 
rapporte les faits, & je' né f^is qa*indî^ 
quèr lès conjeâures. « 

Le Pé^wM déCt>\ép»' àeé ti«mblé^ 
mecir afiVeui daâ^ cetice dttné^ Ub ffif^ 
cle auparavant il' ayoit^rbiivé Usé' ift<^ 
mes defaftres. 

Cette itêtne aônëé parM !&> fâii»efH» 
Comète: Ob la' regarda eii'dlv^^ IttM 
comme la càufe de tous ééS pMSômèbéê 
terribles: Elle eh fut du ibBins lâ^ com- 
pagne. Y a - 1- il , éomme on Ta la{^iô«: . 
ië, dans prefque tous les fiécles, quet- 
qn^autre rapport entre ces Aftres & les 
tfejmblemens^de terre, que ce4ui de ï^ 
séBadon des* teros? qui quelquefom^^com- 
me ici» peuvent coinektoi^ ¥ ^ trit 

quel* 



Tjlxmblemxim de Terre. 79 

quelque preffioD fur l'acmorphère de là 

tene par celui de racmoTi^re de U 

Comète ? Y a- c - il iquelqae attraâioi^ 

mutuelle & (êafible de la mafie de Tum 

de ce Planètes à Taucre ? La Comète» 

çlaxtièc de parties îgDéeSyqii'eJlea puî* 

fi^daasibo périhélie, les cMMBUkOique- 

t* elle à ootre Globe? Eogii ik& vapeura 

peuvent- elles augmenter U qvaoskéioy 

b deoficé des uôcres? Je l^iflTe au3& A& 

trooomes & aux Phyficiem Fex^eo & 

la décifion de ces queftions. Le fait efl: 

(ertâîB, de grato^ ét^nenieifs^, dofit le 

Père Ri€ci6Li fi? plaîc k donner utié 

loBgoe Hfle , oot précédé, accompagné, 

ou fijw rapparirieflî de ces Aflres > (f\)\ 

Sans admettre touees- ces inâcrences^ & 

nous bornaut au Phyfique, je crois qii*il 

ne faut pas trop légèrement rejerter 

une influence d'à£tion,qui n'a rien d^rn* 

poffibic C^)- * 

On 

( f) Almageft. Lih. VIII. Cap. III. te V, Voyez 
«ifil Iq Bm(j6m&tb la Goidôte àdBêmLt. ■' ' * 

U) Deux'Philbfophes'penfentfde mfn^: Grk- 
«ORY, Ëlementa^ AOstonidau^^fkjfk^ U^ V. Q>- 

roi. 



}6 11. MjlMOIilB SUR tW9. 

On fuppofe que la révolation pét*>»' 
^ique de cette Comète de 1^82 ^ auco^ir 
da foleil 5 eft de foixante & quinze ans 
teriron» & qu^elleavoit para en 1607» 
« 1531 > ott iJ325&cn 1456,011 I4j7r 
Années dans lefqtielles on a ef{ê£live- 
ment éprouvé de violentes fecoufiës de 
tremblement de terre. Suivant cç cal* 
cul cette Comète devroit reparoître au 
moins au commencement de l'tonée 
1758 >*ou fur la fin de I7J7. 

Halleit (by fo^ipçoQQ^ aufli, qm la 
Comète de 1661, & celle de 1132 font 
la même ,qui employé 129 ans à parcou* 
tir ion orbe elliptique, & quî par cou* 
iëquent reparoîtroit en ijgo- 

II. avott auifi paru i|ne Comète en 
]680. Remontant en arrière WmstoM[ 
i?i retrouve en 1106, en 531, oa 532, 
jjSc 44 ans avant Jérus-Chrift. Sa pério- 
de 
♦ * ' .' ' . * 

£wt la Comète; 



ût feroit d'eDviron 575. La fq)tîèniè 
depais ïû9o cotnbe 4aQs rannée du De- 
ll^, 'donc elle foc y fdoo cet AâteuTt 
la cwfe. Ce fut fims douce par de vîo- 
Intes recQuflës du Globe , par des 
cremblemens extraordinaires , que les 
eaax jaiflireat au dehors, çœ les ficm- 
taines de^ abiraês s'ouvrirent. L*atcnK« 
tîon de la Comète fur la cerre , alloogeasc 
la fuiface du Globe vers la Comète, fit* 
pettt- être crever Ta furface & ibrtir les 
eaux fottterraines, tandis que la qoeuS 
énorme de cet Aftre, qui occupoit le 
tiers ou la moitié du Ciel ^ & qui étoit 
uœ immeofi: atmofphère , chargée de va* 
peurs aqueufes, fit pleuvoir pendant 
quarante jours (O* Soit par une forte 
de pre0ion, ou par attra£tion, les eaux 

îû-, 

V) Voy« WmiToK, A ncW. Trtwoiy' of été 
Kaitk Voyet auffi Bible de M. Chais T. L:fet 
GeaeC VIL S&L Hiftoire unitcriaic tiad. de TAû- 
SteT. L Voyez aaffi Stmôurc intérieure de la 
tttieparEl B. Ctcooà Mémoire: pag. 7^* k ^vir 
lacî VLimc 175*, 



intérieures pureiu: être forcées de fortii^^ 
de toute part du foin de la terre ^ psr/ 
rapproche de la Comëtéy dans ion pév 
ri^e; Elle «'eft aprochée en 1680^ 
dans Ton périhélie, du foleil, juiqu'à la 
ÛKième partie de fon Diamètre ^ d'où 
Newton copclud qu'elle a acquis. un 
degré de chaleur deux mille fois pios* 
ardent )que celle d'an fer rouge (k)* 
Ëliè pue donc, peut-âcfe, communiquer 
(yielque chaleur à notre atmofphère, en 
le craverfànt. Peut -être que cette mê- 
me Comète, ou quelqu'autre, revenant 
un jour , fit rapportant du foleil des ex* 
halaifons brûlantes, caufera l'incradie- 
univerfel, qui doit confumer notre Pla- 
nète^ 

Du Hàmel dérange, îleftvrai/ 
tout le fyftèrae de Whiston, en fou- 
t^aant ^ par la conformité du cours ^ 
que les Comètes de i(58o & de 1577 

. écoienC) 

( ^): ypyez les tables du mouVemeni! deplu&atij 
Comptes, Prindpia Philofoph. Isa, NJiwroto# 
LiK m. Prop. XLI. & XLU, 



(Etoknt la même (l). Durant cette 
der&îère aosée ^n effiiya de grands 
cîembleaieDs de terre. 

Petit penfç de même des Cpp^tça 
de ï<5i8 §c de 166 j. {m). Fonteîïelwc • 
affure la même cbcffp de pelles de 1^52 
& (Je 1Ç98 C^}. ]Une Comète daqs fpp 
retour jpept D'êtrp p^s aperçue,- fi ejlç 
eR trop voifipe du foleil^elle eft çaçb^e 
Pfir réçlai; de cet Ai^re; fpuvent M 
cai a'aperçoît pas Mefçijre ^ans quçl-. 
ques-unes de fes révolution». Piir^pt 
le jour elles peuvent de la forte être in- 
vîfibles , & avéir leur retour périodique 
ùm être aperçues* Je reviens à la fuite 
des relations dts tremblemens de terre, 

Ew 1684 f k 26 de Février , entre huit i<3^4* 
& neuf heures du foir, pluiieurs endroits 

drf 

(/) pu HiVHÇL R^. Scient. Açàd, Hiftqr, 
li. il. Sec. IX. Cap. V. p. |n. 211. fcq. 

(«1) pilTertat. fur la nature des Ccop^te^; 



8o. IL MâMOIRfi SUR L^S 

de la Suide & des Contrées voifloes re(^ , 
fentirent des feçoofles. Quelques nnaifons 
furent reaverféés^ou ébranlées» fur-tous ; 
dans le Haut • Palais. 

tôSSi ^^ môme jour de Tannée fui vanté, & 
à la même heure ., à; moins qu'on n*aic 
confondu Taiiiièe mille fix - cent quatre-^ 
vingt & quatre, avec l'année mille -fix* 
cent -Quatre -vingt & cinq , il doit y 
aVoir eu un tremblement dans.prefque 
toute la Siiiffe. Il fut très-fenGble à 
Laufanne, On le fentit à Bdle ; le Haut- 
P^alais fut fur- tout agité. 

Ls neuvième Septembre on en reflbih 
tit un nouveau à GlarU. 11 fut affe» 
violent ; l'air étoit très-feieia 

i<3B7« ^^ nouvelles fecoufles fe firent aper« 
cevoîr.dans le (ïanton de G/aWx le cin- 
qpiëme Mars , mille -âx- cent -quatre-^ 
vingt & fepc. 

lat 70 Octobre de cette même ann^ê 
il y eut un tremibleûiént affreux dans le 
firou (o). L*an- 

(ù) Voyages de l'An^riqite de Dhn t[lliO^, "tl 
.1. p. 4^^. - 



Till!M&L£MBK9 BB TsRRSi 8l 

' L'ànirfe 'mille - fix - cent - quatre - vingt i(J8& 
& buiCj fiit très-funefte à la ville de 
Smime & à celle de NapUs^ qui furent 
en partie renveriëes par les tremblemena 
detene, . 

C£TTt année fut aufli marquée par de^ 
orages & des tempêtes extraordinaires , 
qui dérolèrenc tout 3 aux environs de 
Laufanne , & depuis Grand/on jufqu'à . 
Neufcbiael; de même qu'aux environs 
i^Zuric^ à Tbonon^ à Cbambery &,c. 

On ob&rve que .ces grands orages 
précédent ou fui vent alTez fouvent les ^ 
tremblemens de terre conlidérables^ 
Ced ce qu'on a pu remarquer en dernier 
lieu, la ùuic du premier au fécond de 
Novembre 1755; le jour mênie du défaftre 
de Lisbonne. Huit jours après 9 la nuic 
âa huitième au neuvième, il s'éleva eQ« 
corcun orage terrible, qui a embraffé 
Q^e vafte étendue de pays; audi biea 
qoe ia nuit du dix & huitième au dix 6L 
iienvième Février de l'année fuivante, 
après un tremblement confîdérable, qui 
*toit arrivé ce même jour - là. Un vent ' 
F/ : . im* 



- — impétueux a foufflé encore la imit^.ila 
huitième au neuvième & celte du 18* att 
19. de Mars i75<S. Cette j;rande agid^ 
tion de Taîr a été, comme bcauooo]» 
d'autres, précédée & fuîvie e» divot 
lieux de tremblemens de terre 4 cotiune 
on a pu s'en inftruire par les nouvelles 
publiques. 

1689. *^ *"^^ * •'^^^ "^^^ .fcc*ceût-qMK 
tre- vingt & neuf, on fentk quelque» 
fecoufîbs à Ntvfchmtl & aux enviMMs. 

^g Ek mille - fix - ceht^quàtreAvîngt&on-» 

ze, tremblement à Btât^ le vingt., fil 
fixième Janvier , à fix heures do maciiSt; 

KÎ92. ^^ épK)*va <tens le Valois & d4M 
quelques endr<iks du ^ttys de Vaud^ det 
iSbcoufles de trçmbleoieiit de ten?e> ea 
s&iUe*fix^eot-qiiatrc-»viogt & doosto. 

' Il s'étendît en Angleterre , en H^>^ 
lande, en Flandre, en Alïeniagne,&tw 
France. Aux envitons des côtes mari*' 
dmes & dans les Pays coupés de mon- 
tagnes il fut plus fenïîble C^). 

La 
- <#) Ray's difçQiiric. lig. 2;*r 



TtEMX.EirB]fS DE TfetlE fij 
f Lâlproviflce de Quito ^dsmslcTétoà^ 

j fut abimée par d'affreux tremblemeîis 

I cette même année (q). 

« 
Le 7 de Jqin àq cette année Por;- 
Hajffli jdaps Ja Jamaïque, & divers liew 
de Ja côte , furent renvcrfés par un 
tremblement fort violent. * La mer fou- 
levée fe répandît fur lés côtes, qu'elle 
•febroeigea. Les neuf dixièmes de la 
▼nie de Ptirt'Rùyaly en deux minutes 
detems, furent renverfiêes ou fubmer- 

, gées. Les fecouflès revinrent , à plu- 
fcurs reprifes , jufqu'au 20. du même 
^», à^enibite, avec moins de vio- 
■fence, pendant deux mois environ. 

Le neuvième de Janvier mille- fix- 1(^3; 
^nt.quaj#e. vingt & treize, on efluya .; -^r 
I Çielquç^ fecouffes de tremblement de 
! ^n-e à Laufanne, à Orbe^ à Tverdon & 

*ns d'autres endroits du Pays de Vaud. 
I ^^ marais à' Orbe s'emplirent fi exceflî*. 

*€acDt, qu'on ne put pas les approcher 

\. . ^ 

i . \i\ Hiftoire des trèmblcttens de terre du Pç> 

I ^ h Haye 1751, 

I Fa 



( 84 "ÎI- MÉMOIRE SUR tEs' 

^ de toute rannée. Les lacs de la FalU* 
de Joua furent auffi fort hauts. 

LEtems étoit très -froid. Il devînt 
thaud prefqUe tout à toup. On eut 
quelques pluyes chaudes & le printetftt 
fut fort avaotéi 

fi Le même jour toute la Sicile & h 
Baffe 'CalahTè furent violemment ébran- 
lées par un tremblement extraordinaire. 
Sept Villes , plufieurs; Bourgs. & grand 
nombre de Châteaux furent abimés. Su 
Jgoufte devint un lac. La mer fe fit 
une ouverture dans ce lieu-là. Les fe- 
• coufles alloient de Sud-Eft au Nord- 
Oueft. 

t^oî. Depuis le dix & neuvième du mo» 
■ & d'Août mille- fept- cent & un jufqu'aa 

^7^^' troifième janvier mille - fept - <îent & 
.deux , le territoire de Glaris a éprouvé 
trente & fept tremblemens 5 & félon quel* 
t]ues*uns cinquante. Cette différence 
'peut venir de celle de la iituation des 
pbfervateurs & des lieux de Tobferva- 
Viôn. ' Ce$ tremblemens furent com- 



Tremblemehs de TerrR gj 
pofës de plus ou idoîds de fecouflEos; 
foavéot accompagnés de murmure, & 
quelquefois d'éclat. 

Le tremblement de terre qu'on fentit 
cette année en Italie fut auffi accompa^ 
gné d'un bruit effiayant (r). 

' Le quatrième Novembre mille -fept- 1704. 
cent & quatre, entre quatre & cinq heu- 
res du matin, Zuric & fon territoire 
éprouvèrent un tremblement de terre. 

A la même heure il s'éleva un vent * * 
violent à Baie y accomgpgné d'écfairs & 
de tonnerres & fuivi d'une pluye très- 
abondante, fans aucun ébranlement fen- 
Cble de la terre. Ces deux phénoraène^^ 
de la terre & de l'air, ont -ils d'autres 
rapports que celui de la fimulcanéitë? 

En mille -fept- cent & cinq, le vingt i^oj, 
& quatrième Septembre , à dix heures 
>avant midi,£s/(/â2</ttt violemment fé- 

couéc. 

f r} Hiftoirc de l'Acad. R. des Scicnc^ 4ç Ca- 
ri». 1704% 



V 

p6 IL MÉMOIRE $UR LÉi 

cduée. Le refte du Canton dé Zorrt: 
fat foiWcment ébrinlé. Le Rtin fut 
agité, avec bouillonoemeiit. ^ 

Le trèiKîème Novembre, les fecouffc$ 
fevioreot à Zuric ^ plusifeofiblemetin 
CDtfe trois & quatre heoteÈ de l*apiè| 
midi. Le Turgam^ le Tockembourgy h 
5ottafe & divers autres pays furent pte 
ou moins ébranlés ; dans quelques en; 
'droits avec éclat. ^ . 

ï7l2» La nuit du jeudi au vendredi 1 1- Août 
1712, entre onze heures & minuit, le? 
ihabitans de Bet furent f éveillés par un 
tremblement fort violent. La naît étoit 
claire, la lune brillante, lej tems frai^- 
Ces fecouffes furent apperçuës dans^ toiit 
le Gouvernement d'Aigîe jufqu'à f^evejf 
de même que dans tout le Fâlais. Ê'Ies 
furent fuivies d'un long fiflement dans 
Tair. Au commeDcement du rnétùfi 
mois on avoh: reflënti, h trois reprifo'f 
des fècoufTes moins fortes, qui ne fu- 
rent pas, môme aperçues de tout Iç 
"inonde. ' 



.Eh 09Ule*fepc-G€BC & quaeoise» le 1714. 
vingt & neuvième Décembre » à fepc 
heures & demi du foir, le territoire d'JS- 
^ifau tremble. Une heure & demi apxès 
les recouflfes revicfinent. ^ 

liGEH trewbfemeût dans le Valais y 17 ij. 
IS^ iQÏirxWï ^^l^. Tems froid. Il dé- 
viât doiuc d'abord ^rès les fecoufles, 
Uî II. Avril cro^ fecQufles à X}çné- 

A fept heures & demi du foîr, lecîn* 1716, 
quième Avril mille- ft^t- cent & TeiM, 
retour de tremblement ii Eglifiitt. 

En May & Juia divers crefnblemen3 
de terre fe firent.fentir à Catanée^ à Sy- 
racu/çj & d^une manière beaucoup plus 
terrible k Alger; oh il périt plus de 
vingt. mille perfonnes. 

- On rel&ndt auffi à Qenè^4 » k Nim , <Sc 
iMorges quelques fecoufles le vingt-cio- 
quième de Juin. Le «9 du mdme mois 

re- 

[#3 loîtotion de Mft le P. JèjjJOflLt. . 
F4 



si ' IL M£aioire sur tE$ 
■ ' > rétour à Genève y entre dix & onze heu- 
res duToir, • * 

Le vendredi vingtième Novembre de 
cette même année, à deux heures après 
midi , on entendit dans le F'al-de-Ruz & 
aux environs, dans le Comté de Neuf' 
châtelj un grand bruit dans l'air , qui 
dura environ fept ou huit minutes. (Quel- 
ques-uns crurent, peut-être avec le 
plus de fondement , que ce bruit étoit 
fouterrain. Le Jeudi fuivant vingt & 
- ^xième Novembre on fentit, à trois 
heures du foir, un tremblement de ter- 
re dans touç [le Val-de-Ruz, k Neuf- 

cbâtel & aux environs. 

.■ *. - . , ' 

1717. Pemdakt le cours de Tannée fuîyan- 
te, mille -fept -cent- dix & fept,, trois 
fois la terre trembla dans le diftriâ d'£* 
glifaui le fixième Juillet, à quatre heu* 
irés après midi ; lê dix & huitième Dé- 
cembre, à huit heures du foir; le vingt 
& fept Décembre à midi^ 

Cette même année le neuvième d'Août, 
la terre irembla auiE dans le Comlé de 



Tmmblebcens de Terrb. 89r 
NeufcbéUel. Le Priocems avoic été ez« . 
trêmemeot froid. Il étoic tombé de la 
neige tout le long da lac de Neufçbdtel 
le onzième May: il avoit gelé le dou- 
zième. Ce froid oe fit cependanc pas 
du mal aux plantes y parce qu'elles é- 
toieiit retardée^. 

Deux tremblemeus eqcore Tannée 17 ij, 
fuivante mille -fept- cent -dix & huit, 
4ans le même territoire, le dix & feptiè- 
me de Juillet, entre cinq & fix heurea 
après midi; & le dixième de Décembre, 
entre cinq & fix heures du foin 

Lb vingtième Décembre mille -fepc- 1720* 
cent & vingt, à cinq heures & demi du 
matin, le pays de St. Gall^ le Turgaw, 
les environs du lac de Confiance trem- 
blèrent, Â Appenzeliy h Reinegg^ jufw 
qu'à LindofUj il y eut quelques màirèns 
renverfées.-Ce tremblement fut atîcom* 
pagné de bruit & fuivi de vapeurs ibU 
phureufes & d'un vent chaud. Le treny 
Vl.ement dura à peine une minute, \ . 

•F5 A 



p9 li^ MciiCOiiEe «urtiBs 
A Zuric il fot apperçu à . la 
heure; mah foibterttenu 

A iR^o^ijoeil près d'Arbon , à Arbon 
mâme^i, à Mafcb'wHeny des murs épais 
forent fendus. 

A huit* heures du matk)) le mêtne 
jo\ir , de nouvetles recouffes à St. Gg.lL 
La veille on y âvoit eu un vent du Sad 
puant» accompagné de pouffiére. Après 
le tremblement, pîuye violente , visnt 
SudOueft, raîrétoit chaud. 

A Zuric^ le dix & neuvième» le ba« 
jomètre étoit à vingt & fix pouces, cinq 
lignes '& un quart, & le vingtième ^ à 
vingt & fix pouces ttùh lignes. 

Le vingt & fixième Février de cette 
môme année, à fept beores & demi da 
matin ) la terre avait aûfii tcpmblé à £• 

Le dix'- huitième Oftobre, on avoît 
fentf, dans le Comté de Neuf cbdtel, une 
fecouflfe de tremblement de terre» pen- 
dant 



TttifBtiMElls Dfi Terre. pi; 
jtot la fittit, accompagnée d'une vio- 
f lente tempête. Les fbi^caines en fureot- 

[* doublées. • 

L« traiflèïne'juîltet^ille-fept-cent*^^ 172 1. 
vingt & UD , à fepc heures & trois quarts 
da mtàti^ tout le Canton de Bâle trein- 
bla. Cette tonmiotioû fut précédée 
d'un murmure fouterraîn. Quelques 
inurs furent fendus & quelques chemi- 
nées découvertes. On diïlingua deux 
j fecouITes, deux allées & deux venues, 
! d'un mouvement horîfontal, de l'Eft à 
j rOueft.. 

A Walle'nbourg il fut plus violent? 
I dans tout TEvéché de Bâle fort fedfi- 
ble; à Porentrui accompagné d'un bruit 
éclatant & fuivî d'une odeur forte; à 
Xlulbaufen effrayant. Dans quelques eh; 
droits de TAlface il caufa du dommage* 

A ^ne & dans le Çsxsion il fut ap* 
perçu à la même heure , plus le long de 
l'^ar qu'ailleurs-» 

h Luetrne on le fentit foiblement» 

I plus au .b»8 qu'au faaut de la ville. ' 

1 • ; Peu 



92 II. Mémoire so-r les^ ' 

Peu fenfible à Zuric; plus au-delà da 
du mont Albis qu*<2n deçà* 

On obferva qu'immédiat eiçent après 
ce tremblement il s'éleva un froid pi- 
quant i mais qui dura peu. Plus ordi* 
fiairement on remarque que Tair devient 
plus chaud > ou moins froid. 

Quelques jours apiès ce tremblement, 
îl y eut de grands orages , qui firent 
beaucoup de mal en Italie. Cette aa- 
)pée- là avoientparu divers Phénomènes, 
tant ien Suiffe qu'ailleurs; ils furent a- 
perçus à Berne quatre jours confécutîfs, 
au mois de Janvier. ♦ 

La Suiffe ne fut pas le feu! pais qui 
éprouva des tremblemens de terre ; ils 
furent tout- autrement fenfibles en JffoB- 
|;ne, le quatrième Avril; & en Perfe^ 
le neuvième 3 oU la ville de Tauris fat 
abimée^ & une infinité de perfonoes pé- 
rirent. 

1723. *Le treizième Avril* mille -fept- cent- 

^ vingt & trois, retour de tremblement de 

terre à EgUJau,^ fans dommage* 

L'an- 



'L'aDoée fuivance grandes inondations 
dans Je même lieu. La quantité de l'eaa 
de la pluye monta à trente & un pouce 
une ligne & un quart [^] pendant cette 
année-là. 

Le trentième Juin & le premier d'Août ^7^i- 
mille-fept-cent - vingt '& cinq, il tomba 
une montagne .dans le pays de Glarb. 
Cette chute I ou cet afFaiflement, fut 
précédé d'un hruit foûterrain; il fe fit 
des crevafles, d'oii Ton iPit fortir de 
Teau^ pendant dix jours. Après l'en* 
foDcemeot & là chute de la montagne 
le teirein devint marécigeux. Il y a des 
places , oii Ton ne peut pas trouver le 
fond du àiarais» où la bafe folide, qui 
le foutient. Ce défaftre caufa du dom- 
mage. 

Le troiGème Août de la même année ^ 
nkille-fept-cient-viDgt & cinq , lé vendredi 
à deux heures après midi , tout le terri- 
toire d^Egli/au trembla. Les deux côté^ 
du Rbin furent ébranlés. La commo- 
tion 

. W AâaBe^oliaçllfia,^YolI7^^pag.Io8/Ia?î' 



I 



^ II. Mcsfotui Suit t«r 

don fut précédée d'un bruit comme cClùi 
d'un coup de tonnerre éclatant ^oti^'itt 
ctMip de cacoo. Le brait venait 4et h 
montagne da cdté de Hoben-^gg. 

I726. En mille -fept- cent -vingt &fîx, â 
EgUfau y dtvoi tremblemeûs, l'un le 
fcteîème Février î Vautre le feptièine ]uH* 
Im » à fept hetties du matin. Cehii*ct$ 
te plus violent» a été apecça à Hilim- 
ierg^ vers Ghttfddm » qui }uftpi*ali»t 
n'en avoit pbint lefËntL 

On a aperça ces fecouifes à la mêmiç 
heure à Berne & dans quelques endroit! 
du Pays de Vam. Tous les environs de 
Frouti^ue furent violemment feçoués,& 
tout le Sibentbai. Les fontaines furent 
troublées. 

1728. Xe troifiëme Août mille -fept -cent- 
vingt & huit, entre quatre & cinq heu?. 
Tçs du Toir, on fentit à Berne un trem^ 
Wçraent de terre ^ <jui fît fbnner, jaCjue^ 
à cinq fois, la cloche du graod , horlor 
gç- Il eft à obferver que le jour précé- 
dent il y avoit eu une terrible. tempête. 



La fecouiTe fe fitjentîr, à la niâne 
heure, à Zuric^ h Sale , à EgUfau^.lt 
Strasbourg & en divers endroits de l^Jl^ 
imag^ le long du Rbin. Le tieoii^Ie- 
aeot fot réfteté à jSiJe^pendadt la wit^ 
ft à J!>r0f iottif Ton eiTuya cioq fiteoQf- 
fcs, 4epak te$ quatre 0u eioq heive^s dfi 
£>ir, ]afi|a'è environ les trois heurei 
^»ès mniiît. Le JL&ts enfla confîdérar 
Uetaent&s'^va joTqa'à la hauteur d'une 

A IX moislde Janvier mille -fept-cent- 1729. 
vingt âineuf» le treizième, on fcntit à 
Laufmne^ entre dix & onze heures du 
foir, de légères fecoûffes. La Cité, la 
partie Ja plus élevée de la ville fut un 
pea plus agitée. On fentic une odeur 
de Ibuffre. 

A Bn%e o& i^r^t le ménie trembla* 
m^fit. MaisJl fç fît fenjdrplus vivement fur 

H» 



1^ n. MeMÔIEE StrRLE» 

lèàbofds des lacs de TboUn & de ^f tentas 
t)el' t>éttbaux forent pouflês,avec vio^ 
jl»cç fur Jes bords* Le château d'Inter- 
iackehJh fehdk: celui de 5pie5ifut #ot- 
îe&eçit fecoué. 

' C'eft à Froutigué que les ébranlemen* 

(furent les plus forts & les plus durables- 

^lls durèrent , non feuleràent toute la 

:nurt du treizième, à différentes reprifes; 

mais ils revinrent huit nuits de fuite, i 

•peu près périodiquement, commençant 

% diix heures du foir, & finiffant à fept 

heures du matin. La nuit du treizième 

étoijt belle , mais très-froide. Il fouffloît 

un vent foible du midi. D'intervalles 

en intervalles ce vent fe renforçoît, 

puis il ceffoit, &au moment, qu'il cef- 

ibît, les fecoufles revenaient. Il fefit 

quelques fentes aux murs du château & 

à ceux de l'Eglife de Kykenbacby qui eft 

à une lieue de là. La terre s'entrouvrît 

à quelque idiftance du côté du Sibèntbal. 

Ce tremblement fe fit fentîr auflî â 
Genève y k F^evey^ & généralement dans 
tout le $fkiff- d^-fTw^ à Jte mèm^ bcu- 

rq 



Trimblbmens de Tbrrs* 97 
re [p]' Il revint à Genève le 18. Janvier 
à i9 heures & un quart dtt foir. . 

A Éuric îl y eut trois fecoiifles,- là 
première , entre dix & onze heures du foir; 
la féconde, à deux heures après minuit; 
la troifième , vers les cinq heures du ma- 
tifi,&ce trenîblement avoit été précédé 
quelques jours auparavant d'éclairs » 
comme en £té. 

A Reîtîngen lé tremblement dura plil* 
lieurs jours; il caufa quelque dommage à 
Confiance. Cette môme année il y eut 
divers tremblemens dé terre en Italie & 
même en Suéde. 

On fencît à Genève 10(13. Juin 1736. jf^Ô; 
à 6 heures 12 minutes du matin un trem* 
blement de terre [x]» 

En mille-fept-cent-trente &.fept, le 1737. 
douzième P*évrîer, une partie du 5a j- 

Fa- 

[v] RdatioD de M. le Prof; Jalabbrt, 6ç èâ 

Air. le Miû. Murbt. 

[«] Relation de M* le P. Jai^àbsut; . 
G 



Il H »lttirotfti «trti Irts 

On aperçoit' Qttel^ monvMHsnt et 
^elqttes endroits du Pays de Foêid. 

Une Comète paroît dans cette mêtûè 
année. On en a vu ûx depuis, favok 
les années 173J). 42- 43- 44- 4<S- & 4t 

1739, ^ La naît du t?. an 18. Jaûvîer inillfr 
fept-cent-trente-neuf , s'ètetâ tin oragfe 
fi terrible qu'on ne fe foiivenoic pas d'en 
avoir jamais vu un pareil. Il déracina 
«n Suifle des forêts entières, que lalâgp 
jpréToyaoce de LL. ££. de Bertu fit 
mettre en referve, pour fervir dans le 
befoin à des ouvrages de charpentée Cet 

•\ -b^àge tégnàtiâtts tmB l^Earope, «fit 
'i^ i^tmb fâvè^ 3 tê^ M ietrt que (ttr 
mer , dans une inrtMnfè êtâmlàe. 

IÎ4^3. ^* huitième ïîovembre mille.- fept- 
ccçt- quarante & troiS, entre huit & neuf 
heures du matin, on éprouva à M* un 
^»rfb b>iwiiit i C f^fttiflbl^ «ttt«ivirbD$ 
de la ville on entendit Htx ttrtttuît *«• 
icrraiû. .•-'.:. 

0» 



On éprouva dans le Haut-Valais deux 174a, 
trembJemens aflez feofîbles » daas le cours 
de cetfie anoée » miUe-fepc-cent & qua- 
nBte &; te derqicr» di^ jtô* Oâobre» 
fut; te pli» frafibte; 

C>(1 ce même jour que les yiile$ de 
Uim ^ d^ Pflilao^ dans je Pérm furent 
jabin)éfi5; bpréfnij^re f ut^ renverfée par 
ies fecp^flfc? , celle-ci fut fubmergéie 
par la »i^r ^on]Qv^e fy ]. D;fps letrem- 
^ieine^ de 1755. on a vu de ipên^e la 
nier foi}}^vée ^ lÀshofincy à Cdicfia: & ea 
4'aja^ef jjefi^ 

' Le 18.' Avril millefept-centrquarantc j^^g^ 
& huit, ^ehtre Cx & fept heures du foir, 
,on feQtît^ ?ux environs de Veveyy une 
fecoufle d'un tremblement de terre, & 
91) gu.art d'heure après, une féconde, 
^^i.; mojps forte. 

• On fentît à ^indve quelques fecoufles j^^g; 

d'un 

03 Hîftoire des trcmblemcfts de Terre arrivée 5t 

iww êcc: LaPJiyc I7J^.. 
" G 2 . ^ 



XQO IL Mémoire ST7R tus 

d'un tremblement de terre le 19. Mars 

1753, à 2 heures 23 minutes du foir [z]. 

1754. Au mois de Septembre mille-fept-cent- 
cinquante & quatre , un tremblement 
s'eft fait fentîr depuis Brigue jûfqu'à 
Fîllenei^ve. Lé château de l'Evoque 5 à 
Sîo;î, fut ébranlé & endommagé. On en- 
tendit à Bea un bruit, qui venoit des 
montagnes , d'oh les Payfans effrayés 
dépendirent avec précipitation. Des 
quartiers de rocs s^écroulèrent en divers 
endroits du Gouvernement d'Aigle^ C'é- 
toit un Jeudi entre midi & une heure, 
le 19. Le bruit reffembloit à celui de la 
décharge d'une nombreufe artillerie, 
entendue datis réloignemeût. L*éclac 
fut fûivi d'un long Cflement, très-lugu- 
bre. Les balancemens de la terre étoiënc 
du Sud auTQord; ils furent plus fenfiblés 
dans les montagnes que dans la plaine. 
Le 12. du même mois , un peu avant le 
point du jour, & le 13, à quatre heu- 
res après midi, on avoit déjà reflènti, 

dans 

^ (t] Relation de M* jALAm»* 



TREMEÏ.EMENS DE TfiRRE. ^01 

dans les mêmes lie^ix y quelques agiça- 
tiofis. 

Durant cette année mîlle-feptcent & 
cinquante quatre 3 & la précédente on a 
obfervé des tremblemens de terre , qui 
ont parcouru depuis Confiant incple y ou 
aux environs , jufqu*au Caire par Smirne. 
En 1750. le 19. de Mars à 5 heures & 40 
minutes Londres avoit aulli été effrayée 
par quelques fecoufles, qu^ ne caufèrenc 
aucun dommage. 

On raporte un événement aflez fingu^ 
lier, dont M. Ru chat parle en ces 
termes [a]; „ Au côté méridional du 
„ Chœur (du grand Temple de Law 
iifanne) eft qne grande fenêtre 5 à une 
j, hauteur* confidérable, qui a la figure 
j, d'une rofe, -Un tremblement de terre 
3, fendit le mur, oîi elle eft percée, & 
„ dix ans après une autre fecoufle ra- 
5, procha les parties, fi exaûemcnç . 
„ qu'on n'y aperçoit plus rien **. 

Quoî- 

W Etat & Délices de la Suifîc T. n. p. x^t. 
^ G 3 



r02 IL llitMOIRJfc ivh £Ëè &C. 

Quoique nous n'ayons pu découvrir le 
datte précife .de ce fait, il nous a |)lit& 
mériter place dms ce Mémoire* Il doit 
être arrivé entre mille •fix-cent& foixan- 
te & mille-fix-çent & quatre vingt. 




TROI- 



%^ $® ^ ^ $ 

TROISIEME MEMOIRE, 

RiXATlON DE CE QUI A ÉTt OBSERVA 
EN SdIS3E L£ PREMIER PB NoVBM« 
Bas 175 J. AVEC UN DÉTAIL DE QUELf' 
QU^ FAITS3 QUI Y ONT DU EAPP^RT 
ÏT QUI SE SONT PASSÉS AILLEURS, 




FIN ^Uf. 1^4 ^htm^4^^fê\i^ DdTeinde 
fourniffe à un Phyficicn des ^J^ 
iiUDiam» pour içor ^explioa- 
ÔQQ , il feoâf oit lyt'ilB Âfleoc 
déoiliés: TeflecirQraftdfiee oDDJfis four'- 
MBiit femtréae , fîcte «ac^eélMCfiiobEfcr- 
vée & exaâeniaïc prtfeotée ^ fe Moanc^ 
KBt ddheurhé. C'eft dans eeu^ vue qoe 
jUiwnniiiœaCfleqiie j'aâ pu Jfqpres* 
èe âc ceasiQ fiar toe qui a été ob&mé 
àtts la &i(/;^^ it pxomonàcNwGttibtt de 
KiDoée n^iUeife^ceBt&ACJttqQaDfiefciDq, 
épafMsé fai»fe i^ la ville jde IM^me 
G4 & 



te>4 m. Mémoire sur le« 
' & fx funefte à diverfes autres villes & à 
plufieurs contrées de Y Europe & de VA/ri- 
que. J'ai joint les obfervations , faites 
ailleurs, qui ont un rapport de reffem- 
blance , ou de jQmultanéïté , avec celles 
de la Suijfe. Je laifle à ceux (jui ont 
été plus à portée, ou de raffembler les 
faits , ou d'obferyer les événemens , le 
foin de nou^ donner des relations cir« 
çonftanciées, des malheurs de Lisbonne 9 
& des autres lieux, qui ont participé à 
^ ces défaftres. Je n'ai rien encore vu de 
précis fur ce fujet , qui parût parti de 
la plume d'un PhyGcien* 

Effets du On aperçut différens effets de cette 
menfli terrible commotion de la terre du pré- 
^Piû^ mier Novembre, en Suijfe & ailleurs. 
- ' Le foyer de 1 -inflammation, ou de Teffer- 
vefcence étoit fans doute fous la Capi- 
tale infortunée du Portugal ou fous la 
mer aux environs ; mais le rétentiflè- 
ment , ou l'ébranlement, fe fit fentir 
dans nos lacs & nos fources, de maniè- 
re cependant qu'on ne put , fur le 
champ, fa voir ce que.c'étoit; ce ne fat 

qu'a* 



/ 



Tremblsmehs DE TcRitii. 105 
cpi-après les premières nouvelles du déf* 
aftre de Lisbonne détruite qu'on com- 
pric que ces divers phénomènes étoienc 
les fuites d'un tremblement de terre. 

Lis eaux de prefque tous les lacs fu- IS-fktn éà 
Vent fenfiblement emucs ou foule vées, îiîièr«^ 
$ les fontaines fe troublèrent en divers ^ ^^ 

■i. Canton 

lieux. de Beroe^' 

Le Lac Léman eut, environ fur les 
dix heures du n^atin^ du côté de f^evay^ 

^ La Tour ^ Cbïllony Fiileneiive ^ un mou- 
vement fenflble. Trois fois fes eaux 

I montèrent brufquement & fe retirèrent 
de même. Une barque, partie de Ve^ 
'dtij allant à pleines voiles, recula tout 
à coup [ib]. On n'a rien apperçû du 
côté de Marges y ni de Genève, peut- 
être parce que le lac n'eft pas G profond 
de ces côtés- là; ou peut-être par ce que 
le mouvement étant venu du côté de 
Lisionne, ayant commencé d^gir à 
Textrémité inférieure du lac, a dfl y 

é^re 

tk] Râation de M. Murbt F^tfltor à P^iM^. 



io5 III. MÉM#ime «ur lbs^ 
êcré peu feofible, & Véat beattcoQp^ 
plus vers le bout fupérieur; eoat comne 
les vagues fonc beaucoup plus forces 4tt 
côté oppofé à celui d'oii le veiic vîeoc. 
Si Toq eut obfervé ^vec foin le^ phéoo^ 
mènes du i. Novembre ^ 'il y a grande 
apparence qu'on aurdic remarqué dans 
tous tes lacs une agitation plus grande 
du côté oriental. 

Des Pêdieurs, qui étoîent (lirleLaç 
de Nidau , fentirent leur petit bateau 
emporté & ramené par ime forte de coa- 
rant, &foulevé enfuite par des flots al- 
ternatifs , quoiqu'ils n^apperçuifent au- 
cun vent eictérienr» mais ih entendirent 
un bruit intérieur. 

tDtttle premier, yavaccéreoc iMooflive- 
ttCQt fur le rivage. & s'esi éloigaèieii^ 
enfuice. Lo cours de VAsre ibitaat dg 
premier pour emver dans le dernier «pB* 
rut un inftant retardé. 

Le petit Lac de Séedorf^ dans le 

agi- 



Tremblbmeits de TÉaRtt. lo^ 
wgcié^ mw il fe £c un bruit, qui n'étùïc 
pQ\vk dans la furface, tnais fous les 
eaux 9 & qu^uo Chafleur a aflûré avoir 
été feiBblàbiê à celui dis coups de ca^ 
fion^ qu'on eocend dans réioigoement. 
L'eau haufia couc-à-coup, & baifTa tù* 
fuite 9 fe remettant comme auparavant. 

Des Chafleurs, chafTant le }oog du 
Rbône près de Noville, virent tout-à- 
coup l^au d'une Baye, qui ejft i côti 
d'un bras de ce Fleuve, s'agiter avec 
violence, quoique cette Baye foit coû- 
[ours tranquille. Ils s'approchèrent pour 
exHBÎner de plus près, & au même in* 
ftane Us virent l'eau bouillonner & ils 
fentireiK le terrein trembler [c]. 

Je n*àî lieio appris des autres Lacs dà 
Canton de Bertie^ non plus que de Ce- 
lui dé Neùfchâtel. Comme c'a été l'àf- 
feire d'un iûftant , il aurort fallu être 
averti, pour |)ouvoir faifir le feul rtfo- 
ment de Tobfervation , qui fut pattout 
entre neuf & dix heures du mâtin. 

Ow 
t 

[t\ kélation de M. Du Coffirr. 



io8 III. Mémoire sur les 

EfFetar On m'a dit que le Lac à'Etaliere , dans 

Comté 4e le Comte de Neufcbâtely avoit été ému, 

ï^ufchâ- & avoit donné du fon. C'eft une forte 

d'Ecang naturel qui fe vuide fous terre: 

on croit qu'il va former la fource de la 

Reufe. 

owèrva- Les Lacs de la Suifle n'ont pas été 
d'autres^ Ics feuls à fe reflentir de rémotion des 
***=^ eaux intérieures, par le tremblement de 
Terre du premier Novembre. Près de 
SalzungeUy vHle de la Tburinguej en 
Allemagne y eft un petit Lac , qui tire 
toutes fes eaux d*une grande ouvertu- 
re, qui de tous temps a paffé pour n'a- 
voir point de fond, & que par cette 
raifon on s'imagine avoir CQmmunica- 
tjon avec l'Océan* L'eau de ce Lac fe 
perdit entièrement ce jour- là y par çettç 
ouverture. Quelques momcns après el- 
le revint avec impétuofite , elle fe per- 
dit de nouveau & reparut alternative- 
ment, à plufieurs reprifesj^ la violence 
diminuant chaque fois. On a obferv^ les 
mêmes agitations dans les eaux de pla- 
iîeurs Lacs des environs de Berlin ^ auffi 

bien 



TRBMBIiEMBNS DE TeRRK. 109 

bien que dans celles de divers lacs dans 
les pays da Nord. Les nouvelles pu- 
bliques ont avancé pluGeurs de ces faits, 
n feroit à foubaiter que dans chaque 
pays on publiât des relations fures &cif- 
coDflantiées. 

Plusieurs fources fereflentoientauflî Effet fir 
de ces fécoufles de la terre dès le pre- d^is^k*** 
mier Novembre. Bme^^ 

Les fontaines de la paroifle de Mon- 
treux^ de Blonay^ de Corfietj jufques ; 
4 FiUenmve & à Aigle , dans le Cantoa . 
de Berne 5 fe troublèrent 3 plus ou moins , ' 
tout-à-coup. Celles du premier de ces 
endroits relièrent troublées pendant trois 
ou quatre heures. 

On entendit un bruit fouterrain près 
de la fource de VOrbCy au-deffus deFa- 
lorbes , & la rivière parut augmentée 
pour quelques inftants. 

Une fource, qui , près de Boudry, Effet dans 
fcjctte dans la Reufe fut fufpenduë un deN^ 

il^. châteli ^ 



fources; 



(ire ÎII. Msitoisî strt tt^ 
inftaBt, & fortic enfiike du Nodier Mi 
plas grando abondance & trouble» 

Il y a un moulin Ibûterrain près da 

LocUi à la profondeur de près de crois 

cent pieds ;- on y entendit une forte de 

bruit, qui efFraia extrêmement ceux qui 

, rhabkirtt. 

Èt^éé ^^ ^^^ d^ ^^^^^ 9 furtQut le |ac • fu- 
U^tc^ périeur, audeffus de îiapperfweîl ^ fut 
<^^am agicÉ & fûttlevéy fiina aapan v§Pt ^j^ te- 
neur. U hauiTa di^c^msiofn d^ un» 
de diy^.fufiiaes i i« pi^s. Un bruit 
iburd fe faifoit ^aiçfMire, I^^ptléflo^- 
oes darèreof: fîjic pu 7 miJiucffp, A M9- 

geriy ce même lac y a ^t^ \^\é\ i pj»- 
fieurs fois, loin de fes bords, [d] 

Âu^deflu^ de Kiicbhrgi^^m^îmit» 
d'^9» 6)]^rée & bJc^umiiieiife ^ g^î ^t 
troublée & qui sforitîr^ pJw &m4^ 
abondance. Près d'une fontaine , au- 
près 

[^] En Allemand 50^y^if. Voyez des R#lationM 
imprimées à Zmic en Allemand. 



tTEMtÈtllUÊM m TfiA&lt. fit 

^ès d« lac de Zttric^ It noie précède»» 

te 9 00 avoic eoeéndu uo moniiuise fin^ ^ 

gulier* 

Le lac de Confiance , près de la ville 
de Stein , panic aui& s'éjever de plufîear9 
pieds 5 & le Rbin^ qui en fort » près de ce 
iiea*là ^ s'âcorut poar quelques infiaats* 

Le lac de Wêblfiat , dans le Corn- 
té dô &ifgii^, iîic aaffi élevé, pour 
quelques ttiomeots» Il y reguoic un veiic 
idlÇft , qtti afibz ordioaiieinent y finif- 
ie , depuis le lever du foleil jufques à 
^ heures ^& cependant le lacpanicagi- 
té du Sud au Nord 

Tocs ces phénomènes ont été apper- Étendue 
cas à la même datte, dans le Nord & ûc^de**"^ 
daDir^/Zemâgne 3 dans prefque toutes les ccsobfcr'^ 
Mn$ les HEttettes & les mercurcs l'ont ^^^°^ 
mmicé de WAVts piits. 

Les ttux du HMre funait émues au 
point tfagHer les Vaifleaux. L'ofeîita- 
tioo des eaux a été du Nord txx Sud. 
te eaux 9 en Hollande^ en Gueldre^en 
frife^ dans la Province d'Utr^t 4 4Sc 

ail- 



tï% IIT; MÉMOIRE SUR LES 

' ailIeUTS) environ les onze heures avanr 
mfdi, parurent touc-à-coup agitées, & 
divers bâtimens en furent déplacés [e]. 
E)q Angleterre on a [aperçu dans quel- 
ques lieu^ voifîns de la mer cette com- 
motion univerfelle deâ eaux. 

^rembîe^ CETTE même nuit du premier au fe^ 
^eref. ^^^^ ^® Novembre on fentit deux fé- 
faitislei-coufles d'un tremblement de terre av 
Uffef^&Lode; divetfes perfonnes , qui les ont 
^^Y^ apperçuës, l'ont attefté [/]. Sur le ma- 
tin onreflentit auQî un ébranlement à la 
Brivine. On écrit à^Bienne que dans di- 
vers lieux de la Seigneurie d'Erguel oa 
avoît fentî quelques fecoufles d'untrem- 
bleihcnt de terre", le premier de No- 
vembre, 

[*] Voyez Obfervations d'HîAoire Naturelle; 
oa hypodièfè,à la faveur de laquelle on read ni* 
£aa du moayement iîngulier» obfèrvé dans les 
éanz; en Gueidre» en Hollande & ailleurs le i. 
Norémbre i755> vers les ix; heures avant midi» 
^ la. Haye. En Hollandois. 

Ifj Relation de Mr. Sandûr (fcs RoChcs» Atte 
te du L»cle. - . ' 



TBXM&tBMKNS DE TëR«. 113 

vcmbre, environ les dix heures du ma- 
tin: Après-midi les fontaines furent 
troublées & les eaux teintes en jaune i 
en gris; couleurs qu'on n'a voit pas ap- 
perçu'autrefois, quand elles avoicnt pa- 
ru troubles. 

1/ eft certain qu'à Bile le si de No- 
vembre jcntrç trois & quatre heures 
après midi on fentit quelques fécoufles, 
dans divers endroits de la Ville. 

lians la {campagne aux environs on 
s'apperçut d'une augmentation fenlîble 
dans les fontaines; plufieuis d'entre el* 
les parurent troublées ; bû teintes , lè 
premier & le fécond jour de Noveitibte. 
Le 18 & le 19 du même mois 5n aper- 
çut encore quelques légères fécoufles le 
toDg du Rbin & dans le Brîsgau; & ces 
deilx tiiêtties jours furent fatals aux vil- 
les de Fez & de Mequinèz , & à plufieuri 
outres villes de Y Afrique. 

Les m ercures ont fait mention de di- Tremble- 
tcft endroits ou l'on a fenti le tremble- ^vt 
ttciïs de terre du premier de Novem* ^^^ 
H brCi (èc joHir-IÏ 



tî4 lit MÉiicïaE «n* tté 
brc On effuya à Bourdeaux UM ft^ 
couffe , qui dora quelques miûiii*«. B|r 
ic fut accompagnée d-une agkatîoD cfc 
traordipaîre de« eaux de la Garoni^» Oô 
a ^per^ les tsâmes ^ooffîàoee à 4^ 
goulême. 

On a écrit aaflS de CbgMc m Saintm- 
g^y que les fecouffes de ee ticmWemeae 
Vy étoient fait apei^evoir» à la raèafi 
heure qu'à LUbmne. Uébrmtemcae le 

|té feçfible Ji dçujc \mh de^l^^» ^* 
|ine Cî^mpa^nç, V^n^ ce pay^-là 1* pl«s 
çra^dp pgrtîp ^.s FQOtiWiÇS W? &^^ 
pend^ç quelque t^mç U ÇPPleur de? 
tOT^s a'oîj elles tkeot le^rs fourçcs: 

Co^wc, a doooé peçd^M plufîçw?.^'*^? 
4e rça« Tp\^jfâ,ïrei ce q»'U fm fW? 
dputç attribuer à 1» mows^ 4? febfe 
jQwgÇf q»i doromç à w^e d9içiù-MeoÇ,4» 
Côté du Nord. L^ Épat^w*? de fiîç/àf ^ 
à une demi-lieuc de Cognac , qui forme 
une efpèce de Vokan^eft^veoui&aém- 
nie de Yécttme^ de Savofr, & a pds fee- 
ceffivemeac diffiérentea coalottre fuWaei; 



cçltei (Je fables par lefquels elle paffe, 
ISdfio celle 4e «Sr, taurenty à la mênie 
(}//liOçea A été vifiblQmeoc agitée« 

Oo a obfervé (Je même à Andufe^ eu 
tanguedopy que CQUtes les fontaines fa- 
rent troublées le premier de Novembre; 
{c je ne doute poiqt que fi Ton rafiemble 
par -tout les faits 5 avec le même foin ^ 
on ne fe convainque que les effets ont 
ifté par-tout les mêmes, avec plus oti 
moins de force ^ fejon la polition des 
lieux 9 OQ la nature du terrein. 

Vtm lettre d'Jugshpurg marque » que Meesia;^ 
k premier Novembre tous i^s aimaos, ^^^ 
fiirpen^ dans les Cabinets des Curieux, 
ehan^rent de pofition & laiflEèrent tom- 
ber les poids dont ils étoirat chargés; 
en a remarqué aufli du dérangement 
éans les ftiguilles aimantées, en divers 
lieux de VAUemagni. Il fouffla tout le 
jour aux environs d'Augsbourg un vent 
►du S»4-£ft très-fort. 

Le Baromètre étoît ce Jour-là k Ber- |^o^- 
ne y au vingt &W poucçs^&dix lignes, irtScdu 

H2 & 



U<f m. MiMOIiRE SUR LES &C. 

Thermd- & tomba le foîr du môme jour à vingt- 
ième le I cinq pouce» fix lignes. Le Thermome^ 
J^Jg^tre <te Mr. de Reaumur, fufpendu au 
* Kord 5 fans appui » étoic à ûk heures du 
matin à deux dégrés & demi au-deiTus 
de zéro y il remonta le foîr à ûx dégrés 
âu-deflus dé zéro. Le terme moyen 
du Baromètre eft ici à Berne à vingt & 
fix pouces 2 lignes: A Zuric il eft à 
vingt & fis pouces cinq lignes 5 félon 
les obfervations deScHECCHZER: AÈd- 
Âr il eft à vingt & fept pouces. Là plus 
grande hauteur efl; ici vingt & fix pou- 
ces onze lignes , la moindre vingt & 
cinq pbuces cinq lignes. Pendant là 
iiuîc il foulla un vent d'Ouefl extrême* 

mettt violent. Le Baromètre étoit à 
Mile 9 1^ même jour premier Novembre , 

a vingt & fix pouces deux lignçs & de- 
mi. Rarement Ta - 1 - on vu aulfi bas« Il 
y eut auffi pendant la nuit une violente 

tempête [g]* 

[j^] Le Mercure étoil: à Lisboniie au premier 
Novembre à ^7 pouces 7 lignes J*en ignore h 
hauteur moyenne. Le Thermomètre 7 étoit à 14. 
iégtés , le vent Nor4-H6rd-M« 

QUA- 




QUATRIEME MEMOIJRE. 

RélaIïion des tremblemens de tER- 

RE OBSERVÉS £N SUISSE DEPUIS LE 

ç. Décembre 1755. avec quel* 

QUES DÉTAILS DES AUTRES PAYS QUC 
SE RAPORTENT A CES PHÉNOMÈNES* 

|N ayoic encore rimagtnacioo Tnmbici 
" frapée & le cœur touché des ^^^e^ 
malheurs de Lisbanr^^ lorf- brei/i^' 
que 9 le mardi neuvième Dé- 
i7J5> on reflentit à ferne un 
uemblemenc, qui n'étoic peut- être pas 
plus violent que celui de millc^fepf-ceDt- 
vingt & neuf, mais qui a éié plus géod^ 
lal. Toute la roafie énorme des jilpes 
^ de celle du Jura ont été ébranlées & 
bij^n auixieli toi^c aucoun ; Dans le fbnd 
' H'3 ' des 




cambre 



n8 IV. MÉMOIRE SUR LES 

des Vallées ks plus profondes ^ comaie 
ftr le fotnibet des montagoes les p\û^ 
élevées on d aperçu des fêCôul&Sy p\Uê 
ott moins fWtes. Le même jour îti- 
bonne éprouva des nouvelles fecoufles 
très-effraïastes. Les côtes maricimesi^ 
f&mbletïc être plus fujettes à ce$ jfbnât 
d'^ccidens, mais les montagnes mêmes 
ii*en font pas exemptes [ô j. Nous eti- 
trerons dans quelque détail fur lâ mâiiiè- 
ledohtces fécoufTeà ont été apèrçuesTCn 
Suifle. 

Efiets de Ce fat à deux heures fie trente-deux 

llc^Tà ûiînutes qu*on fentît ces fecoufles â fier- 

Birfttf^db- ne. Nous avofts^ déjà ptff lé de leirr dl- 

f^^oa. reûion fit de leur Dômbre- ^ àteitJb ob* 

- fervatioû n'a été contredite de m»lb 

part 5 maïs confirmée de pîufîeurs en-* 

droks; le» trois fccouflfe» n'oilt pas dtt> 

té plus d*an tiers ou d'une. defflf-mîlH*- 

te, La doche du grand horloge foMfi 

quelques coups, & une piraittide de pitr^ 

le 

l*J MaHtim maxime fmimur, nec ttumtafê 



le ftit reairerrée d^ deiTus la grande Egli« 
f|i^ Il Ib fie deux fentes légère» dan« 
r^lifèFràl}çaife, filais elles fe foot 3 
îWû ptè» refermées datis la fuite. 11 y a 
dii qiielqiifis CbSceaax du pays, qui one 
été UD peu plus ébranlés & oii il s'efl 
fâicaaffi quelques légères fen(es, com- 
me à ceux de Lucens & de Nidau^ On 
dit qu'un naorneot avant ie tremblement 
VAan étoît couverte dans quelques en- 
droits d'une forte de vapeur & fembloit 
bouillonner* Près de la digue, elle pa- 
rut fufpendre, ou arrêter, fon cours* 
^elqiibs j^efltotiés fentketlc peu i ptcs 
ubeodedf d« (baffrè & I0 foiril y eut de^ 
Sfdttllltf d» fdift ép&i^. 

L^Aia éfoi( fbrt ferein & tranquille » fempéra- 
ott ivoit peine k appercevoir le vent qui ture de 
étoie Sttd-Queft. Le Baromètre étoit à Decmbre 
vîDgc &; fix pouces fept lignes^ Le ma- ^75h 
tin à fix heures le thermomètre avoit éié 
à zéro: à de»x heures & demi H étoit 
i un degré & demi audeÛus du zéro; Le 
)o«r précédent [l"* avoit été à fix heures 
te matia ^ huit dégrés trois quarts aur 
' ' iÎ4 ^ def- 



190 ly. MÉMOIRE MR IBS 
deflbus du zéro, ç a été le jour le plus 
froid de cet hyver. Dès lors le ^emps 
a été aflezdoux^fouvent pluvieux, tou- 
jours humide 9 pendant tout le Mois de 
Décembre , ôç une partie de Janvier 

k: A la même heure on éprouva les mê- 
mes fécoufles à Zoffingen. Des livret 
de la Bibliothèque publique furent ren- 
verfés de deflus leurs tablettes. La plus 
haute des Cloches de la tour de TËglifi;^ 

fut ébranlée. 

I 

_ oues A Langentbal , à Brugg & dans Ie| 
fecoufres Bailliages voiOns d'Arboutgy de Kœnis* 
Décembre /eWen, de Wildeftein y on a ec^ lamêmç 
quenees. épouvante. Nulle part aucun mal. A 
Brugg & dans tout le bas jirgeu on a 
fcnti de nouvelles fécoufles le 17. Dc^ 
cembre 1755. & le 26. de Janvier lyjtf. 
fur les onie heures du foir. Quelques 
perfonnes croyent en avoir aperçu à 
Berne le 24. de Janvier 1755. On aprend 
qu'il y en a eu de violentes à Dimont 
en Piémont ce même jour- là le 24. Le 
2. Février on a fenci quelques légères 

fé. 



TrBMBUMKHS de TeHRb; I2f 

fécouf&s à Atm^ Le même jour on en 
a apperçu dam divers eodipiwS de la StitJ-* 
jSl & de VltoMt. 

Tout le Pays-dé-Vaud & tout leCati- pWcm- 
ton de Friiourg ont efluyé le même kPais-de- 
tremblement & les mêmes aiiarmest à la ^°^<^!^« 
joeme heure » le 9^ Décembre 1755. bre» ' ^ 

Les Villes qui font proche des eaux 
ont été y ce femble, plus ébranlées» 
comme Toerdun^ Marges^ Rolle^ Ve- 
Vây y Niwi. A Tverdun en particulier 
on a lenti une odeur de foufire^ pen- 
dant plufieùrs heures* 11 y a une four^ 
fouffiée & tiède, près de la Ville. 

A Fev^ les rqSs le long du Lac ont 
&é plus agitées. Les Cloçfees ont don- 
né du Son. Quelques vafes ont été ren** 
verfés. Des portes ont été ouvertes. 
Des tuiles font tombées des toits. Quel- . 
ques i^rfonnes qui étoient à la canv ; 
pagne & qui ne fentirent point le trem- 
blement, de Teyre, affurèrent avoir oui \ 
comme le bruit d'une groffe grêle , quoi- 
qu'il n'y eût dans Tair aucune agitatioft 
Hj fen- 



fit IVé^MÊïlout» styuLtr 
Ikûûblei Oh remar^ueia dani U ftâii 
ife G6 Mémcnre 400 ce brute dâfii Tiiri 
s*efl: fait entendre d'une ffiftki^nt llèH 
feyfible dans uo grand nombre d'endroicS| 
çh le tremblement s'efl f^alt fentir. 

Ni II Fâi)ej / flf dlléûfs , fur ks bdtds 
du Lm Léman ôtî n'a âptrçu âucutie 
hauile de fe» eaux. Il eft bien remar- 

2uable que les Lacs de ia Suiffê ayda&. 
té plus émus du tremblement de terre 
dtt premier Novembre que de celui da 
neuvième Décembre^ quoique le pre« 
W%x de Te foi( fait fentir dans les tenetf 
que légèrement & dans uo petit nombre 
d'endroits 5 aulieu que le dernier a fé* 
«Iodé tout lé lettefâ, ftf^s énldti^dir k; 
eatijd/Pdutquôî cetfe diffëfeflwdttw Id? 
effets? 

Ti^mUé-^ DAhs tèutle Village à\xLotU ùh ipei- 
g«^^' 9ttt des fecouffes du Sud au Nord. Du* 
dans le côté dU bai du Village elles furent tSSoÈ 
S^jf^ fortes, furtoat proche du Mûm^i là 
uin ^ OW maifon, bâtie fur ]f»ldtrsj H on {gvu 
foufferç & s'eft abtfflfée de pluà d'Cm 

pou- 



pûiwti fans doutô par l'âffaifibâ^m da 
terrein. Les mêmes Phénomènes ont 
été. obrervés dans tout le Vallon; dans 
celui de La Sagne, de la Chaux-defond 
à de la Brévine , dans le Comté d® 
NeufcbdteL On a fait /es ftiêmes ob- 
i&fvatîdns à Morteau, dans la Cofnté de 
Êourgogne. Ce qu'il y a de particulier dans 
ces quarders-Iâ, c^eft que les lieux les' plus 
élevés de ces environs n'ont point reffen- 
tî dé tremblement, ou l'ont beaucou{5 
ifioins aperçu. Le 20. Décembre on en 
i encore éprouvé au Locle un trôîûème, 
]?andaht la nuit. Dans toutes ces Val- 
fées, il eft tombé beaucoup de neige ^ 
dès lé mois d'Oftobre , fans qu'il y Ûi 
froid. ËIlô fondoît & il en tomboit d€ 
fe âouvélle , avec un air plus chaud, 
<îue lé temps & fa laifon ne le pefmôt- 
tôieât. A ces alternatives fuCcéda-urtc 
fJtuyô violence , ^î fit de ces vallons' 
autant de lacs, ce qui auroit caufé les 
mêmes donnRages que dans Iq Languedoc 
&le Comtat d'Avignon y fi un vent du 
Nord, froid, & violent, n'avoit arrêté 
I9 coBr» dei Ma^dèfa^f^ qâildnc 

eau- 



124 ly. MéMOIlE suit LES 

caufé des vives allarmes jufquesà Ncuf^ 
tbiul. 

Far -tout les lacs, les rivières, les 
^^def* fources , peu après le tremblement de 



j«^ Décembre, ont exceffivement hauCTé. 
La pluye, qui eft tombée, n'a pas été 
la feule caufe. Il faut qu^il fe foie faiç 
quelques éruptions desi eaux foûterrai* 
nes^ Les inondations afireufes de quel* 
ques provinces de France rindiquent a{^ 
fez. Depuis trois ans le Pays-de-yaud 
étoit expofé à une fécherefle fâçheufe. 
Dès le milieu de Décembre il a regorgé 
d'eau, & bientôt de toutes ^arts leslieux 
has ont été expofés à 4^s inondations. 
Jamais pn n'avoit vu d'auili groffes eau:^ 
dans les Montagnes de l'Ëvéché de Bd^ 
fe, que fur le milieu du mois de Janvier 
i7j(5. [t] & jamais de vents auflS impé- 
tueux que le 13. de Janvier & le 19. d^ 
Février. 

Depuis le neuvième de Décembre la 

four- 

C« J RâatipQ 4s M. GAGMBSiy âc la Eernère; 



flVEliBLEffllKS DE TeERE. là^ 

fearce Talée du Fondement » dans le Oln- 
ton de Betne 5 a augmente en quantité; 
c'eft Un mélange d*eau douce ^ diargé 
d'un peu de Sel ; on tire un neuvième 
de Sel de plus^ ou à peu près Ik"]. 

v^ OH 

[i] Cette augmentation d*eau vient d'une (or- 
te <ie marais» qui s'eft formé fiir la croi^ de h 
montsgne, où l'on a fait tant de travaux ruineux* 
Ce Marais eft né» ou eft Tégout d'une fontaine» 
qiii a angmenté en quantité par les pluyes de 1 7 5c 
& de 1756. Ce Marais étoit immédiatement ait 
delTus de la (burce fàlée. Ces eaux, en fè filtrant 
dans les diveriès galeries, ont difTont un peu de de 
(â criiblliré dans les finures du rocher. Bientôt 
cette eau douce a détérioré la (burce iàlée. hm 
'Employés continnoient leur travail, & avec plus 
de dépenfè n'ayoient pas plus de (el Monfieur lé 
Directeur Hérbort, plus attentif que ceux qui 
croient payés pour Tétre joumellcraent, à connu 
femal, détourné Tégoot, & la (burce de fd, dé- 
chargée de ce furcrott d'eau douce, a repris (4 
^ité ordinaire. Voilà tout le fait(èIon la rélatioa 
de^r.KimcHT, In(peâeurdans les mêmes ûlines. 
Ptfi boc ergo propter hêç. Voilà le raifbnnement 
qu'on avoit fait. On cherchoit dans le (dn de la 
terre ce qui venott de la (urfàce. Mt, Knscht a 
^couTcrt une tourelle fonrce falée dans ces con- 

oéoi: 



&lesai- 



%96 IV, MÉMOIR» mn t]K0 
Ôbfèm- Of^ IL Qbfervé à Morot qw T^igoUi^ 
r^,mc ^î^w^ï^^é^ ^ ï* bouflblc ;i 4éclmâ * * 
aimantée TOueft^ au mpmeQt d^ creml>l§meots 
4u neuvième D^cei^bré dç cinq doi^qè" 
mes d'un d^gré p^ de viDgc & cinq mi^ 
QUtfs. L'inflrumeot eft placé au haut 
d'une Tour. 

Oo éerie auffl det frontières de 1« Soif- 
fc, quç le çeuviëme Décembre de la W- 
ipallle de fer furpeQ4uë ptf fa pointe 4 
m wxmt, s'appUqug ^u f« çglanc cûOtr§ 
^l'aimsQt» QU fou armure » & qu'dte ib 
ramic ^fuiee dana )a ficuadon verticale. 

Quelque ebob de ûngulier a été appetw 
1^ à un aiman, fu(})enda ches un Cu- ' 
Tieux à Hoben-Ems. Ceft uo Ç^âtçau^ 
(içué fur uue ipoqtagoei up peu au def« 
fu? 4» li^Ui Qh ]e iî^^o cp(re dana Je lac 
de Omfi(mc^9 dans la iSottât^. Cet al^ 
iiian> du p^dade douse dncea&demf^ 

èfê^»-^, z Cbsmùfiire. Le célèbre îfr. Dft ILit^ 
t.£ii y a été enroyé. Il a rériiSé la découverte èc 
foR iflaportance» êe il Pa coiîfhitée dans le Coir^ 
«ÀtL'SouTSRAiN, dont il eft itfcmbre. 



TjieUBiiEiiiMi BB Tema Uf 
ti^ point troié. Il eft furpeado à vuk 
eoidoo de ûqzç poiieeQ. A la prào^èi* 
ficoaib da tremblement da neavièOHi 
J2écemt>re, le cordon Sç rtiman ft 
loarnèrent da côté du Sud, & fonA- 
weat avee la perpendiculaire, qu'ils mai- 
QOûieDt auparavant , un angle de qun^ 
fWtf & quçlques dé^pés. Ils reOètent 
4aas cette fiuiecion pendant la dotée dct 
%(iufiii9 da trmiblesient. A la demies 
m Vmwi retomba du côté du Nord, $f 
Jialança par pluflenra vibrations, qui d^ 
falouèrent peu à peq^ Tandis que ]ft 
piene d'aiman demeura ainfi élevée aa 
^itdp la limgillei^ qui étoit ordinvte« 
mène fujr les deu:^ poIçs,d|'ei!ëe comme 
dçs aîguitles, s'étoic abaiflëe Cç s*écoit 
ferrée, ou appliquée, contre le Foie du 
l^rd- Il en tomba aufli quelques par- 
cellç;8 à terre. Quelques petits morceaux 
4e (ex reftèrenr, pendant le mêmp 
(ems, fortemeçt attachés & de bout fbr 
Iç Pôle du Suâ« Dès que les balance- 
jpena da cordon fu/penfoir eurent cef- 
fé, les pôles de Tajoian reprireiu leqr 
direâioQ, félon le méridieb,^ les mor- 
ceaux 



128 IV. MëMOIHE sur LE5 

ceaax de fer étoient dfeflës fur les pcK 
les. Gomme auparavant; Le trenlble- 
tneot a duré dans ce lîca-là à peu près 
line minute ,^ de même que la pofitioh 
extraordinaire de la pîene d'aiman [ij. 
Le pôle feptenftrional de la terre s*eft-il 
approché du pôle du Nord de Taiman , 
pour le pouffer vers le Sud ; ou l'angle 
formé par Taxe du globe & celui de Tai- 
man a^-il changé P Cela n'eft point a{h* 
parent. Y a-t-il eu quelque changement 
dans le cours de la matière magnétique, 
qui environne le globe ? la chofe n'eft pas 
impoiTible. 

Tremile- A Genève on a effuyé les mêmes fé' 
mentdu9. coufles • à là même heure qu'à Éwie. 

Décembre . » * 'i 

à Genève Les ruës le long du Rhône ont été plus 
5^^^*" ébranlées que les autres. Lés montag- 
nes voîQnes dans le pays de Gex » la Sd- 
voye^ le Piémont^ le Lionois^ le Sugey 
& autres lieui ont auffi éprouvé les mê- 
mes agitations » & la même heure [mX 

On 

[/] Relation Allemande imprimée ï Zmk çh« 
Jean Ga^ Zieg^. 1755* 

lm\ Rélatioa de Mr. jAL^Bsàt; 



TR£2fBLEMENS DE Terrï. i^g 

On anoonce la même chofe de divers 
endroits de France & d'Italie. La dif- 
tftérence de l'heure peut aifément venir 
de celle de la marche des horloges. 
'Quelques perfonnes croyent d'avoir ref- 
fenti à Genève de nouvelles fecoufles le 
deuxième Janvien 

Djés le 18. à le ip. Novembre 1755- *«»ibl€* 
ou avoit effuyé des fecoufles, à Aix en ffi « 
Savoye. On fçaît qu'il y a des bains '^^|^ 
chauds, & des eaux d'alum & de fouf- '^^ ' 
fre. Le 9. Décembre la commotion fuc 
plus violente, accompagnée]; de bruit, 
fuivie d'une odeur de fouffre. Le 27. 
du même mois revint un nouveau trem* 
blement. On réprouva dans le même 
tems dans une partie de la Suijfe, dans 
Vltalie s le long du RJbin , & aux pieds 
des Pyrénées. Dans te dernier de ces 
quartiers on avoit aperçu dès le 23. une ' 
grande clarté rougeâtre, qui duroit cha- 
que nuit plufieurs heures. Le 27, cet- 
te clarté ne paroiflant plus, on entendit 
for les trois heures & demi du matin un 
brait fottcerrain, qui fut fuivi d'une fis* 
I couf- 



ft$0 IV. WÉMPÏRB SUft !?« 

• coufle. Dans l^elpace de* moins de decet 
îieures çc bïuît fc fit eûrendre juf^'à 
ik fois , & chaque fois it fut fuivi de 
.balaûeeftiMS deta tewe. Le 18. Février 
5756, nouvcatr tremblement à -4faf. Cîe 
iiêffie tîctablément s'eft ftit fentSi» tout 
lejlong du Rhin & de là Méufe, en Al- 
lemagne^ en Flandre, & dans quelques 
hhéoihâë\dfTâ%è, ûe rïtàlie. lia 
M ^èrqà kdt^ek t.é6fk. . A Cïaéiî^ 

\ tari,' & là îèrli;i vàà àèTràîiéej on 
kffenikîàrqûisfccbiatk^ la fetondb 
^?dt U plus yfotenté^ accompagnée d*é- 
'dà't. Depuis éfe Ééitià-lS on n*a piàs 
•S^erçii ^d'éWàWettïeiià' â Ao^i ni'aî^ oÏÏ a 
6bfer*'é^ qà'è' pètlrfaDiî f)ïtfèéurs'* mois les 
fbârceè iriinèafès otifr été' pfus dbotfcfàii- 
''<eV & plbé cèàrgiées'. 

tremble- • >^^ iffemMenfens .6ht ^aiiffi été fdtt 
ffl|^^^]J. i.fe»fibte8 à jilgley h NôvéHe & aû^ envi- 
gle,àNo-.i;ons^ lef neuvièmô Déeetebfe 1755 j à 
lux^^vi- ^®"^ iiearts & dertî après mkK^ avec 
rons, le^.iguelq.tte bruîtt dan» Pair. • Ib font tcve- 
cembre ^ nus-à dïverfês réprîfesi Le vingt 4tfe^- 
»7î^ t&mcâu haôûie.aiôi^v à tett hcàrés Ai 
.^ . loir y 



(]nëT)£rir. 13c 
iâr,:1eff fesonuCËs 0Dtét)é.auffi violentes 
^elespvemiàrea [a]* Les. Alpes voi« 
fiiea. oot été:ébiaolées. 

[ Le même ÎQur les environs de la mon- Rsppott 

cagoe de Can^au, & divers endroits dii ^ f^ S- 

Roujjaion , ont auflî été fecoués: Ce f^^^ 

tremblement avoit dès le 25 été précédé ^^^* 

d'un météore ignée extraordinaire côm^ 

iae nous venons de le dire. Un bruit 

lembrable à celai du Tonnerre dévan- 

^oit immëdiatôtnenc chaque fecoufle. 

Quelques maifons en ont été renverfées 

dans un village nommé Rîa. Tout lé 

long de la rivière de Tret^ en remon* 

tsnti rouefi;) >op a fenti des agita^tipns 

effrayâmes' $ entendu ua bru^i; fouter* ' 

t^m. Les. murs'de ViUeframh^ en ont 

l^té eadoouiiagéSé Je nç ^is ces remar- 

lyaes qja& ppuf ffuire appercevoir la corn- 

d^QOÎcatioQ (isguliere deces mpaveoieny 

(l'an pay&ài'autre. 

Retôtf 

On prétend; dans tes environs d*-4f- f^\^5^ 

l2 



134 IV. MÉMOIRE SUR LBS 

gfe, avoir reffenti de ces agitations de 
tems en tems , depuis le neuvième & le 
vingt & Teptième. Décembre, & que le 
, troifième Janvier en particulier on en a 
' eu une, à cinq heures du matin. Le 
premier de Février de Tannée 1756. noa- 
velies fecouffes à deux heures & à cîn<l 
heures du matin. La direction des fe- 
couflès du tremblement du vingt & fcp- 
tième a été la même que celle du neu- 
vième , du Sud au Nord. Quelques ro- 
chers font tombés çà &là des montagnes 
de ce Gouvernement, pendant le cours 
de Tannée} 1756. 

tremble^ P A R des relations du Comté de Cbia- 

ment du (oenne on a appris que tous les environs 

ChSvcn^* du lac de Confiance avoîentauffi été for* 

»«• tement fécoués le 9. Décembre, & que 

ce lac dès le lendemain avoit paru fort 

enflé, auffi bien que celui de Onaven" 

ne. Quelques rochers fe font détachés 

& (bot tombés dans une vallée inculte. 

'' ' Un accident pareil & plus funefte en* 

fevelitle vingt & cinquième Août mille- 

fxx - cent • dix huit lé Bborg de PUuts. 

Il 



Tremblkmeks de TerrbI 133 
II fat en partie englouti, en partie cou- 
vert par la chûce du mont Conto & en 
partie détruit par l'inondation delariviè- 
le Maira, Le pays le long de cette ri- 
vière femble encore menacé par des 
pointes de montagnes élevées* Au mois 
de Juillet mille -fept- cent & cinq une 
portion de la Furcula tomba avec plus 
* de fracas que de dommage : c'étoit le 
mont Alfcbinfcb. Roncaglia a été forte- 
ment fécoué & l'eau de la Maira trou- 
blée. 

C'est à deux heures & trois quarts Tremble- 
qu'on place le tremblement de teri^e zSclcp; 
qu'pnareflenti à Zuric^ le fi. Décembre, pcccn^ 
Qn fait durer les fecoufies prefqu'une auxcnvir 
minute. La frayeur peut avoir fait pa- ^^^°^ 
roître le tems plus long. Le tremble* 
ment étoit accompagné d'un vent vio* 
lent, que quelques perfonnes ont ap- 
perçû dès le commencement, d'autres 
à la fin des ébranlemens. Tous les bft^ 
timens ont été fecoués ; les cloches ont 
fonné ; des portes ont été ouvertes; 
des tuilles ont été détachées 4^ tqh^ 
* 1 3 PlJf- 



134 IV, Mt 10(0 imt «^E Xflt« 
Plulîeavs perCoQfies „ qui igoonodent tt 
caurecieleur baleniicment;» oQCtcnCljâm 
frapées d'^^f^ôpfôxie. lEhofi le jqaaitior 
de la prifoïi & de llBglife dis Note IDaf 
me les môavemensvoût \écé tjilus^aieni; 
Les couvercures .de>i}uelqws eisemniéos 
de rEinfidler'iHoff& du Linden^O^ik 
d'au^tres bâtimens ont éc& jpàtcés en ibos. 
Les fécoufles^finies, on^a ieochdans ces 
environs- là une odeur detTouire. ilieâ; 
jn£me dès quattiers jQii.€!lIe<a:iété>éccon-: 
pagnée d'une vapeur ou d'un brouilteiil 
épais. Quelques perfpnnes ont crû que 
cette vapeur venoic du mont HûtU. 

Dans le* Collège [a] on ^'êïlapptrçu, 
un peu avant lés fécoufles , d'un ^br dit 
fourd & fouterraÎTi , comtfte celui ù-tm 
yenc renferffié. AiHeprs le î bruit a ^«5 
ffitendu dans Tair. 

La violence du cremblemenc.s.'efb£ait 
apercevoir dans les lieux bas > par Je 
mouvement des bancs de la bouetierie 



|c par du.vin.croublé dans les lieux éie- 
yé3,ipax les .balaDCemeos ou .les vibra^* 
ûoos.des poiDtes du clocher de i'EgUfo 
is J>[9tre ' Datne. 

Ce tremblemetit s^eft fait feçtir à peu 
près de même dans coût le Canton de 
Zuric:: lesrelatiops d'Q«ewi&acô, d'Jf* 
SQlter.en\ dp Marcbwanden , de Mett'^ 
^i^Mtf^y 4e Regqnsbergy ^do JlCibourg^ 
fe |eîregi|?lçnt: toutes [>]. 

A Knonau, Tétang du château , qui 
étpit couvert de glace , s'eft ouvert tout 
à coup avec ^clat, par le tremblement,^ 
& l^au a été fbulevéç à la haqteur de 
près de trois pieds. 

K:Neftembacby on doit avoir fenii 
trois tremibleiiieos.de terre dans le mè- 
ne jour. Le premier à huit jheurçs du 
matin; île fecond.à dix heures; le croi- 
fième environ à trois heures de i'après 
midi. 

Le 

01 Lettres ^puticulières, &. relations allenun* 

des imprimées. 
• ' I4 



Ijtf IV. MÉMOIRB SUR LES 

Le tremblement a rompu aufli avec 
violence & avec éclat la glace de Tétang 
qui entoure une partie de la ville de 
Wintertbur. " L*eau dans fon émotion 
s'efl: élevée jufques aux jardins, qui l'en- 
yironnent. 

^ A jEgli/àtt, les fécouffes ftirent enco- 
re plus violences, à deux heures & demi 
comme à Bzrne. On diftingua trois fé* 
coufles, qui durèrent près d'une mina- 
te, L*air étoit tranquile. Un bruit écla- 
tant ife 6t entendre de toutes parts ^ £( 
au même inftant toutes Iqs maifQns fu- 
rent ébranlées. L'une & l'autre rive dc} 
Rhin y fur lequel cette ville ancienne efi: 
fcâcje, ont reflenci la même commotion. 
Elle s'eft fait appercevoir fur tout le 
Ratzerfeldj comme k Rafs^ à JFèil, à 
Huntwangen , à Glattfelden & même 
dans quelques endroits plus fortement 
qu'en d'autres. 

A Rieden , ce tf emblement a été plus 
fenfible fur les hauteurs que dans le bas. 
Si les maifons euflent été bâtiçs (je pier? 

res 



TtlBMBLEMEfirs Dfe TeRRB, "137 

les il eft apparent qu'elles auro^ent été 
lenverfées. 

A Kircb' UJler^ à ÎFerikon & dans les 
ijeuf Villages, qui' compofent cette 
paroifle , ce tremblement a été plus ou 
moins violent* Le ruifleau appelle IJf* 
tfT'bacb a été fort ému.. L'eau d'unç 
fontaine a été poufT^e avec violence à 
deux ou trois pieds au - delà du badin ; 
elle eft demeurée trouble quelques heu- 
res. 

A Kindbaufçnj dans le Comté de J3a- 
de , lieu fitué dans les environs de Dié^ 
îikon^ oii. Tannée 1728. une portion de 
tenre s'eft enfoncée dans un abîme, que 
Ton n'a point encore pu fonder, le 
tremblement du 9. Décembre doit avoir 
duré une heure entière , à diverfes re- 
prifes. 

Dans la plupart des lieux ces ébran- 
lemens fe font moins fait apercevoir 
dans les maifons fituées fur les haqteurç 
que,dao$ celles qui Tétoient dans les 
fonds. 

I 5 Dans 



258 IV. MiKOIRE SUR X£S 

Dans un {uême liçu» & à de fort,p&{ 
tites di{taD(^es , les fecoufles onc .été. 
plus, ou moins aperçues. Jl pe parpît 
pas même que cela vienne du plus ou 
moins de courage des Qbfervaceuts. La 
poGcioo des murs rélacivement:à la.di? 
redlion des fecoufles femble y avoir 
plus contribué. Il parôîc aufli qu'il y 

aie à cet égard plus ou moins de feofi*^ 
bilicé dans les hommes. Dans la même' 
chambre on a refienti difiFéremmenc ces 
ébranlemens. 

;II femble que tous les heux fitués 
le long des rivières & des lacs ont été' 
les plus agités; du moins ceux dont le 
terreîo n'eft pas graveleux ^ ou fablo- 
oeux. 

On a. écrit de Stcin^ &r le Rbiny 
qu'on avoit compté , comme à Pernt 
trois fecoufles djftindkes, dont la der- 
nière avoit été la plus forte. Si les al- 
lées & les venues n'avpient pas été éga- 
les 5 uniformes dans lér balancement & 
la direâion, il y auroit eu de lafub- ; 
yerjSQD. L'eau du ^bin étoit agitée 

com- 



âômme^Ile Teft par un .vent médio^jc. 
jUes^.balaocefiiQilsii(Qifiotiaufii du^&udau 

La maîfon de Cure de Gottlieben a été 
très-fortemeot ébranlée. *EIfe eïl ûtuée 
dans le même endroit, oîi, il y a foixan- 
te^ans^ une, maifon'fut. entièrement. -abi- 
mée^ .ou enfoncée en tenp. 

On mande d^Einfidlen^ ou Notre-Da- 
we-dex-H^rwrtej, Couvent du Canton de 
Sràooefîz, que ce même trenlblement a 
feit du mal à rEglîfe,&entf ancres dom- 
inais gâté la 'belle peinture du ehœur. 

On fentit à Bale, entre deux teu- Tromble- 
res & demi & deux heures & trois S^embr? 
qtiarts , trois 'ébrânlc;mens [g], toutes ^M(»gc ' 
lesmaifons de la vîlte&de la campa- raS!^*'. 
gœ ont été agitées. Ce fut ^affaire 
tfune demi -minute. Quelques chcmi- 
\ nées & quelques pans de mauvaife mu- 
faille ont été renvcrTé. Le • foir -aopa- 

ra- 

; 13'] Mr. le V. Paftcur BurroRF, d^ni fi ç]a- 
Éto ac compte qiiWcox ftcottffci^ - * 



140 IV. Mémoire sur le» 
ravant le thermomètre y étoit à fix d^.j 
grés au-defibus du zéro, dans le moment 
du tremblement il étoit à un degré & de- 
mi au-delTifs^ Le baromètre étoit à 
vingt & iept pouces quatrç lignes & de- 
mi [r]. 

Dans le même înftant, fuîvant les re- 
lations de Bâle^ Mulbûufe^toïitleMar' 
ftnfat » les montagnes de VEvêchi de 
Sale & tous les pays voifîns éprouvèrent 
les mêmes fecouITes. Les ébranlemens 
du château de Wallenbourg^ du Canton 
de Bâle, & de celuiî de GUlenberg, di) 
Canton de Soleun^ furent plus violents 
encore. 

Tittnbîc- Immédiatement avant le trembîçr. 



•^^^ ment du 9 Décembre on entendit à JSieii- 
ne un murmure dans Tair, comme celd 
d'un vent du Sud, & fous la terre on 
bruit fourd. Après cela vinrent les fén 
couiles. Les fenêtres oppofées au Sud 
fe courbèrent intérieurement. Bientôt 

après 



Trbmblbmmts dk Tsrrc. 141 
ïïpths les fontaines jettèrent une eau 
trouble, mais moins chargée qu'elle ne 
récoic au premier de Novembre. 

A Lucerne on s'aperçut à une heure iTrendite^ 
«cdeml d'une légère fécoufle de trem- SSS^ 
bernent de terre; mais à deux heures & » Lucane 
demi revmrent des mouvemens tout-au- Tûroog. 
cremenc violents. Les cloches donnè- 
rent du fon. Une cheminée du Couvent 
des P. Franc\fcains fut jettée en bas, & 
il fe fit diverfes crevafies dans le plâtre 
de TEglife & de la maifon. Le trem« 
blement a été plus fenlible dans la Pe« 
tite- ville. Les balancemens venoienc 
du côté du Sud. L'air étoit devenu 
chaud tout à coup ce jour* là. La veiN 
le^ le lac étoit gelé aflez avant* Peu 
après le tremblement la glace fut diffi* 
péepar un vent chaud, qui tourna aa 
Sud-Oueft. Les Magîdrats ordonnèrent . ^ 

d*abord pour le onzième , à huit heures 
dn matin , une proceffion à St. Xavier^ 
Le lac a été beaucoup moins émû que 
le premier Novembre. 

CisT à trois heures moins un quart ^^^^ 

qu*on ^ 



qu^ôn fiœ Ia7trréni)deifiest:è Scb^fbofjtfmii?' 
3oi»!le^ loDgi diK Ite de' eof^Mc$ en îg^ 
montant; & ea^ defcèndaae te iZi^àf^ oa» 
l'a plus ou moins reffenti. 

A Donanx^' Efcbingm dans le FQ^nir 
barg. on a fèoci le crembleme&c à^ dû? 
heurea du maun. &. point à- deug^ heura^ 
&denii. 

Ài5t:Gail: O» a.ébîcdeSc. GM, du^Rbèinfàtf 
dtAff€nî3âly àe J3«g, Ai- ïïggwiiottrg-, 
qp}« te mênitt^' tmnbl^dm^nt avoi« pltis oé 
fÊSOto$ ébranlé 80W Its bâcHnras de cef 
dfvtrftscootréesk^ ÀLkhenteig^ eapî^ 
cale da Toggenbintrg , on entendit niï 
frémilenienc après les fëéouffej^ & M 
ftiacit ttàe odev» de fouffi'e. 

A Egjracb i dans le Tutgauy oà dît 
y avoir reflTenti huit (êcoufles aflez for- 
tes. La rivière du Tbur fut émuS, & 
un peu troublée. 

AGlarij. O»^ a laaçdé de GUtris que le ûieiih 
blement y ^yoit été tièsrf^ôfible ; siaii 
plus violent encore à N^sls^^ Bourg 
près de la Lint. Le Couvent des Capu- 
cins fut vialcmmeur fècoué, 

CIN- 



r 

ÉPSl 0% 0St, 4^ tf^ ât^ 

ffesTEK^ATlbWi FArtÈi DANS LE HAtTt^ 

Valais depuis Ie mois d'OctoérK 

1755; Z-i RÈLATIOÏT iES DIVERSES 
stCOUSSES DE TREiiiBLEMBNT ^*éS 
f A RÈSSÊNTÏ DÉDUIS LE ï. DE Ko»- 



*£ST DANS LE Hatft-J^aJatX Relations 

qoe les focôiriTeé du'tflttftble- J^^^^ 
toeiit de tefre dé 175^. fe 
font fait fèûtif avé(î le pUs 
% t^îoietîcë & de dommage. Ce Pays 
eÙ un de ceux de la SuijJle qui eft le 
ftes fujec à ees accidpns*. A peine fe 
pafle-c-il une dixaine d'années qu'dn ft'sfp- 
perçoive quelques fécoufles^ aufS eiï-il 
rempli de fources chaudes & fulphuréu- 
n.témàé LrM & de Brigue 

font 




944 V' MeMOIRB sur LE9 

font fort connues & fort célèbres [sj; 

r . dépap- Le département dç Ur^we , fitué près 
^cnt de du Rhône y fur la rivière de Sallinen [t], 
''^^ ^ été le plus violemment ébranlé dant 
certe occafion [«]. Comme toutes les 
pouvelles publiques, & toutes les rela- 
tions, imprimées de toutes parts, en 
allemand & en franço^s, ont exagéré, 
ou «^M^l répréfenté les défaftres de ce 
quartier- là, nous croyons devoir entrer 
dans quelque détail, & placer ici les 
journaux que nous avons reçu de la part 
d'un Homme très-intelligent, qui eft 

fur 



[s] Voyeï Ith.Alp. Scheuchmrî , /r^ ^wJr- 
ftm mm 1705. pag. 300..& feq. & §09. & {&\, 
SiMLER. Falîes. p. 17. & fcq. Wagnbr. Heh^. 
Cmos. p. 100. Voyez aufli l'ouvrage de Guil- 
laume Fabrice HiLdanus, Médecin de Bemc^ 
Cmfdium de confervanda valetudme, item deThet» 
mif yédleJUmis &c. Francof. apad Afatdu Meiiaft 
i^zp. 4.. 

[r] En latin' Sdltina. 

\ù\ Der Briger-Zendint en latin Fiberimp^i^, 



f tiBKlZdCMBm DB TfiftRlT. t4f 

tas les liûix , & qai a été le trille t4- 
moÎD de ces calamité* M. 

f Dfi himes itKmtagbes énviromienC ce ÎMn»Hdn^ 
goartier-Ià dé toi^tes parts* Brigue ^ oti ^^*P*^ 
JSr^u [x"} eft'far une hauteur^ daos une firigae. 
VâUée, entre ces monts élevés. Glyfs 
[y] eft envirx)n à un quart de lieue, & * 
Naiers [zJàdemi-iîeuS; ruiï& Tau- 
tre dans uà^iorte de plaine: tous les 
trois forment un triangle. Naiers eft fut 
h rive gauche dn Rbônèy dans un lieu 
^rteux. ^tgue eft vis^-iv^îs deiVii- 
ters^ fur la rive droite de ce fleuve. Ce 
bourg efi agréable, plus élevé que Zu- 
tk de'7ô. à go. pieds, plus bas que la 
Furca^ ou la montagne de La-/btffci&^ de 

. [ni] Ces relations, écrites en latin me font ve» 
httës par le canal de Mr. le Pafteor de Co7PIt« , 

J»] En latin Vibericuii yiMgai d*oîi On a fttf 

Wiga & Brig. ' " ", ' 



[yj En htin^eclffid: 
f ftl En laim iiiifirih 



K 



t4« V. MÉMOIRE SUR t« 

^60j félon les obrervations bfrrométs^^^ 
ques de Scheuch^eR* /' - ^ 

Vtm €^ II- pomhz daqs les envîtons de Srîgw 
*^^^ & fur les montagnes, qui rènvîronnentii 
Î^AlpS une quanutéexceffive de Neige dès le i. 
durant le odtobre 1755. Comme cette neîge n*é- 
d'oao» toit point aficÉ congelée > bientôt feUe 
^^ Véboula des montagnes & forma des a* 
valanches, qui, par leur chute & leur 
poids , entraînèrent une très-grande quaa- ' 
tité de Bois. Le furlendemain le vent 
du Midi ayant commencé à fouffler, les 
€orrens.& les ruiileaux , extraordinaire- 
anent enflés , emportèrent des terres^dii 
gravier^ des pierres^ des rochers, des 
^uiflbns & des arbres. Ces, eaux furieu* 
. fes portèrent par- tout dans les lieux bas 
la défolation & l'effroi. Les campagnes 
•furent couvertes des pierres & du gra- 
vier entraînés & dépofés çS & là.. 

ObTcm- t.E j^alais' eft expofé à deux fortes 

^rtl^^" de vents principaux; ceux qui vieonenC 

' du côté d'orient, pour l'ordinaire très 

froids, parce qu'ils djportent des Alpes» 

COtt« 



i TàmiBUMU^ê M Terre* 147^ t 

Couvertes' de neige , des parties de 

ptoid; ceuxqai viennent d'entre Toccî- 

^BC & le midi, ppur l'ordinaire très 

dhaods, parce qu'ils apportent d'Italie 

des parties de cbalear. Souvent ces 

demiett ibnt accompagnés de pluyc« 

Noos ne voulons point décider fi cette 

ciiûte & cet(è fonte extraordinaire de 

neigé ont quelques raports avec les 

; tièmblemens de terre, mais nous avons 

I dû ne devoir pas paflef fous filence des 

événemens finguliers, qui font du moins 

liés par le tems & le lieu avec les trem* 

biemens, qui ont fuivl. 

Ce n'èft t)as feulement ddns le Palais Tenà ô^ 
que le tems a été extraordinaire, durant ^^^ 
lemdis d'Oâobre; fur les Alpes du cô- tocme^ 
té du mont St. Gotbardyàans les vallées mjÇjJjjJ ^ 
deçà & delà, dans les Baillages fujets ^*0^ 
des Suifies, il fit une pluye & une nei- 
l^fingulière* A Lucarno, ou Lugga-- 
é, le 14. Août 1755, Tair, après un 
TOt violent , s'obfcureit tout - à - coup,. 
L'atmofphère étoit tout rouge. Il tom- 
te uQe fî grande quantité de pluye dans 
K2 les 



J48 V. MiXOlRS $tJIL tBt 

le» vallées, qw fut nôigç filr 1» moft* 

tagqes, qa'ag quinze joufs on re(]ti0tfi. 

à quarante & fept pouces i câ gai.ffft 

beaucoup éa delà de ce qu'il en .tombe 

pendant coat< une année dtos tes payt^» 

ob il pleut le plus. Le Lm-M^I^ 

b^ufla de dik pieds. D'abord cettç(pl9ye 

étoît rôuge & fatfok im dépôt confidé^ 

rable^ fut neuf pouces tin* Ce , dépôt 

étoit une matière teneflre lougeâtreO»]. 

La neige en fut aaffl teinte iUr le» mcih 

t^e$ &«daos lès vaUéeSi^ 
Tremble^ 

îî^<? î^' viens au premier de Novembre, ce' 
vcmbro jour fî funefte au Portugal. Dans quel- 
Ste^W qties ebdi-oita du Pldais, & fiur-tqiit 
d^* ^ ^^^ ^^ département de Brigue ^ & félon 
tcGfrk d'au- 



SOlf« 



la] Voilà l'origine des prétendues playes de fimg i 
'Ce (bnt des ea^ux teintes d'une' oéhre xxkttiale ou 
rougeâtfê. MÈiiv&f, Ami lap^e 2.1e. de fia 
Piftax fîântmnm croit ^u« W f)luy^ fettt des eS' 
cremcD9 d'inrçâèi:Cela eft poffiMfc dans attainCi 
occafipnsi mus j'ai observé que ces plu/es roo-, 
ges, qu'on a vu quelque^ ^is en Suiflè» étoieiit 
teintes par une matière terrèftre. Voyet DSt*; 
HAMtf Tbeblf hyfiq. pa^ f t. dans b aaçer - ' 



d'mttts relations» dans le dépai;:emeoc 

aiêaiede f^p [*], d'une manière nou . 

iDoios lèttfiWe, pn apperçut ce jour-l^ 

quelle* ficouflè» die trcmblemeijt, fux 

ks dix heures du matio. Femlaot toat 

le iDois de Novembre on a reffenti, de 

jour & de mût;» des fécouflès réitérées, 

^'touc pendant tontes les nuits. Dès» 

lois pluflears perfcmnes s'attendoient 2 

qselqile tremblement plus violent, & 

cette «tente ^ rendant tout le monde 

aowwtf ,; 8 fawvé la vie à bien des babi- 

tans, qttiûns ««la auroieot été lUrpris. 

Le 9. Décembre étoit un jour fcrein , Tremble- 
lims nuage &. fans vents. Environ les ^^/j^ 
deux heures après midi la terre fit un mu- g^k 9. 
liOèment effrayant- Il o'y eut perfonne br/iTJf.. 
VttineTouït dans le département de 
Brigue & dans celui de Fifp. Ce fut 
va heureux ûgnal auquel chacun prit la 
fuite. Bientôt on fentit des fécouflès 
redoublées, roaisfoibles. A deux heu- 
re» • 

r*] In latin Fic«f Vtffi* au confluent duRWf» 

kdela^JÇ/F. • ■• 

*• 3 



ïjo V. Memoi&ë suit LES ' 
res & un qaarc, nouveau mugifTeneotr 
plus terrible encore , fuivi^de fécoulTeè 
plus violentes aùffi. A deux heures fi( 
deftii le mugiflement fut plus grand & 
les fécouffes Û terribles , dans les vallées 
& les montagnes , que tout le Valais 
fembloit devoir en être renverfé. GimUf 
Pyp j Rozc^ne^ Leucby Sider^ Sim, 
tous ces liéuk-là»* lés montagnes deGam* 
f»î, du St. Bernard, dé la Fùurcbe, 
tous ces quartiers du Haut-F'alaiSj ont 
été fecoués avec plus ou moins de vio- 
lence. A Martigni & à St. Maurict ¥&- 
branlen^ent n'a pas été li grand. 

Effets des PRESQUE toutes les cheminées de 

m^s^t ^^^^^ ^"'^°^ ^?°* ^ inftant abattues. 

brigue, Les tuiles> brifées & enlevées de defiiis 
les toits, yoloient de toutes parts* Les 
tours furent fendues & quelques murs 
renverfés. Il n'y eut point d'Eglife qui 
n'eut quelques fentes confidérablesr Ces 
fécoufles durèrent près de deux minutes. 
Tous les édifices étoiént balancés d'un 
içôté & enfuite de l'autre, comme on le 
fait au berceau d'un enfant. Il ne relia 

à 



TKtUBttuim DX Terre, ifr 
I Bfiguê aacuQe maifoo, qui ne foufFrie 
plus ou moins ; mais perfoone d'^ péri* 
Le Collège des Pères Jéfuices & leur E« 
gbTe oDC beaucoup foufferc; la maifon 
a été lézardée de toutes parts ^ & une 
partie de la voûte du temple eft com? 

Dec* 

Naters Sç Glyfsj qui font dans la Effets du 
département de Brigue^ obfervèrent les ^^^^ 
mêmes phénomènes & éprouvèrent le Naters dç . 
même fort. La voûte de i^^Eglife paroif- ^ ^^^^ 
£ale de Naters fut enfoncée. La gran* 
de Eglife de Glyf^y temple célèbre, dé- 
dié à Notre-Dame y ou à la bien heureu- 
fe Vierge 9 & la tour ont auflî beaucoup 
fouffert» Une partie de la tour eft tom^. 
bée fur TEglife, a enfoncé la youte & 
mis eo pièces l'autel latéral, 

; Cstfx qui étoient à la Campagne é- Effeci ob-^ 
prouvèrent les mêmes ébranlemens à^^^ç* 
apperçurçnt la terre fe fendre çà fie là, 
dans la même direâion quelesfecbufiès^ 
du Sud au Nord. Mais ces fentes, ou ' 
crey^fles^ dont les plus petites étoienc 
K 4 aire* 



If?- Vv M Ê M O I R E $XXJL Xi%$ 

aàez femblables à celles qai & fonediUa; 
une trene forte, après une violooce fé* 
chereffe, fe refermoient aufiî-tôc. On 
vit de plufîeurs de' ces fiflUres a'élevci 
comme uo jet-d'eau, à la hauteur déplu- 
jBears pieds. Ce qui ne pouyojï: venif que 
des réfervoirs foûterrains, dont les eam 
fetrouvoient comprimées, qu dilatées, 
ou pouffées de bas en haut> 

Plufieurs des fontaines de ces quar- 
tiers-là ont ;dîfparu ijurqu'àce jour. A 
leur place il en eft forti par éruption en 
des lieux oh il n'y en avoit point & çaér 
me en plus grande abondance» 

La montagne, qui eft éloignée de Bri- 
gue d'une lieuë, s'eû abaîffée fenfible- 
ment [c]. On fait que fous cette mon- 
tagne fcrtit des réfervoirs d'eau très -confi- 
dérabjes, qui fôurniiTent de l'eau àgrapd 

nom.^ 

le) C'ç&iàtBngerbergoaSimpe^trg, Sdpimà 
nwns^ Smnfime^ en françois 5^ ?îmb^ que Vf^ 
tcur de la relation veut parler. Cet abaiflcmcnt ^ 
fenfible à tous les Habitans de cts contrées j mais 

perfbnnc n'a pu m*cn 4onner la mcfure exaâc, '^ 

•- • .. ^ 



TuEMBtiMENs Di^ Terbiï. rj3 
sombre de fdurces. Sem douce que les. 
TOQttfs ODt cédé» 

Fendant tout le rede du jour ^ du g* 
Décembre & durant la nuit, chaque de- 
mi-heure, les fécoufles reviennent » mais 
fans caufer de plus grand dommage^ di- 
minuant infenllblemenc. 

Dspufs ce jour-là, jufqu'su 21, cha* Joumal 
^ue jour, nouveaux ébraotemcns; mais bk^en?" 
toujours moindres. de Bngue 

depuis le- 

Le 21. environ à 4 heures & demi du membre 
matin ,coi}C le même Département fut ^755- 
en allarme^ par un retour de fécoufles i 
qai ne caufèi^nc cependant pas du dom» 
xnage. Seulement quelques pierres & 
quelques tuiles .tombèrent des murs & 
des toits. 

Depuis le 21. au 27. on a fanti chaque 
jour deux ou trois tremblemens ; mais à 
des heures différences. Il eft tombé à 
diverfes reprifes de la neige. ' 

Le. 27. à deux heures & demi après 

midi, à la même époque que le 9. tout 

Kj le 



t;4 V. MÉyoïRK sur les 
]e quartier fut fécoué prefqu'avec autant 
de violeocé qu'au jour fataL Mais Ta* 
gitation dura moins, & par- là caufa 
moins de dommage. Ce font les fécouf- 
fes redoublées, coup fur coup, irrégu- 
iières, brufquées, qui détruifént & ren* 
verfent. Des fécouffes aufli violentes;, 
mais qui ne fe fuivent pas bruiquement, 
pi en û grand nombre, qui s'exécutent 
régulièrement, par reprife^, çaufent 
plus d'épouvante que de dommage, & 
fe bornent à un (impie balancement.' 

Le 28. environ les fix heures du ma* 
tin on fentit deux fécoufles, & on en^ 
tendit un bruic foûterrain, comme celiû 
de grandes eaux* 

Le 2p. fut le premier jour depuis le; 
p. qui fe pafla fans commotion & faos 
effroi. L'air dévint fenliblement chaod. 

Le 30. h une heure de la nuit, retour 
de tremblement. D^s portions de cbeT 
minées, qui étoient reliées droites, fonc 
renrerfées. 



TRiMBttHENf DE TÉiML ÏJf 

Le 31. ^Décembre on fut tranquille « 
ûc même que le premier janvier 1756. 

Le 2. Janvier 5 à 9. heures & demi dû Journal 
foîr, de petits mouvemeos, de même b^m^^*^ 

qae te 3, de Brigue 

cnjanviof 

Le 7. Janvier h 5 heures du Ibîr deux *^^^^ 
trembîemens confécutifs. Le 8. à 7. heo^ 
res & démi^du fbir, de même. Le froid 
écoit très-grand^ Tair pur^ & calme. 

On fut tranquille pendant trois jours» 
îafqu'au onzième ; à trois heures du ma* 
m nouvelles fécoufies & redoublement 
«yiron les huit heures du matio. 

Le 12 & le 13. de légers njiouvemen;.» 
par. intervalles. 

Le 14. à deux heures & demi du ma« 
tin, fécôufles très -violentes, qui au- 
roient, comme celle du 9. Décembre, 
tout reDverfé,fi elles avoient duré,* mais 
ce fut TafTaire, au plus 9 de trois ou 
quatre minutes fécondes. Il y eut un 
gros vent toute la nuit. 

Cet» 



TjTtf V. MÂMOIie SUR 1B8 

' Cette même heure > de deux heïsrésâ: 
demi ^ eft ainû pour la troifième fois 
teitible é funefte. 

Le 15. au matin) avant cinq heures & 
demi, tremblement médiocre. Rècout 
à différentes lieures du môme joun On 
Qbferva deux chofes dans ce jour. L;i 
préipiere que trois heures avant les fér 
couffes on appercevoit un trémoufib- 
ment léger & le vent, qui étoît aupara- 
vant très'vialeât, s'appaifoit fubicemènc 
Qvant les fécouffea - même« L'autre que 
les vibrations alioient du Sud au Nord^ 
& que le mouvement fe propageoit daot 
la même direâion. Ce qui étoit jette 
«par terre l'étoît auffi du Midi au Septen? 
trion. Les corps fufpendus librement 
balançoient par ofcillation dans ce feos. 
Quelques fçptes de la terre qa'on a apr 
perçu de nouveau, fuivoient aufli la di- 
rection du méridien. 

Le 16 & le 17 tout fut tranquille , h 
terre &rair. 

Le 18 enviton minuit , nouveau trem- 
- ' ble- 



blemenc aflez violent^ mais fort coutt. 
Retour d'agitation far le oatio ontlft 
fept & huit heures. 

Le 19. à minuit & trois-^dailtt moCK' 
vement médiocre. L'air très- froid* 

Le 20. fut tranquille^ U faifoit beau*^ 
coup moins froid que les jours précé« 
dcns. 

Le 21. environ 11. heures de la noie 
Citations. Vent 6c neige. 

Lé 92. un peu avant minuit tremble* 
ment, peu différent en violence de ce- 
lai du 9. Décembre; mais extrêmement 
court. Peu de dommage à caufe de ik 
courte durée. De nouvelles fecou0ès 
fiiivent de près, mais plus foibles% 

Le 23. âu matin deux tremblemensUl 
fuccédèrent d'aflez près; le fécond ftt 
ftoids violent. 

Le 24. quelques mouvemens aflez lé^ 
< tiH« ¥eat'dtt 29or4^ fcc&ftaid. 



/Le 25. le 26. le 27. moQvemenc plUé 
ftéiqueDC & avec quelque petit brait. 

Depuis le 27. Janvier jufqu'au 6 Fé- 
vfier; on a feûti quelques mouvemens» 
mais toujours plus foibles & moîDS fré- 
quens. Il y a même eu altemativem<snc 
Quelques jours de repos. 

TKiiible^ Le 6. Février» à 6 heures du mado» 

|naentà retour d'agîtaticms vioIemeSé 
Bngueea ;' 

^IS^T Depuis lors jufqu'aa 13. <:haque jour 
il y a eu Un frémilTement fouterraio 3 pref* 
que continuel 3 mais fans tremblement» 

Le 14. environ minuit agitation mé« 
diocre. Neige & froid. 

Le 15 tremblement très-violetfc i 
deux heures & demi de la nuit: retour 
à cinq heures. & demi du matin. Ilfaifoic 
im très -grand vent. 

Le 16 & le 17 jours tran^illes. Veni 
chaud & brouillards. 

Le 1 8 environ à, une heure & demi âot 
U nuit on entendit un mugiflemenc in* 

ce. 



T&SllBtKMEKS DE TèR». Ig^ 
teneur» effrayaoc, qui dura à peu près 
une minute & qui finie par une violente 
fecoufle. Entre 7 & 8 du matin retour 
d'ébranlemens. Il faifoit un grand o- 
irage. 

Le i9f avant onze heures & demi^ 
nouveaux balancemens ; tels que des 
pierres & du plâtre tombèrent «ncoiiD 
^ murs. 

Depuis ce jour -là la terre fut tran- 
qioiUe, pendant trois jours, jufqu'au 23 
qu'on fentit de légères fécoufles» entre 
7 & 8 heures du matin. 

Après deux jours de tranquillité, le 
S5 Février deux différentes fécoufles^ 
isais Tune & Tautre légères. 

tes dernières relations font dattées do 
tj Février, jour tranquille. 

QU'IRE les obfervations jointes dans qtiOxnSi 
les divers articles du journal, en voici ^^jT^ 
4le générales^ & qui mérUent quelque 
ittentim. 



100 V. MBitoiafc stTttiiftj 

Oo a obfervé qoe ]a Rbâm (e trtrtl^ 
Woh ordiaaipeqient avant les fécoirffes 
de trembletneDC. 

Pendant Ici fécouffcî il a bouillonné 
quelquefois ,• principaletoent: q^and cl* 
les ont été violentesi 

Le roir apîès le coodier du f<rfcîl on 
a très-fouvent remarqué des nuées ton* 
gués i obfcures i étendues comme des 
lignes (froites , avec très -peu de lar- 
geur, qui traverfoîent du midi au fep- 
tentrion. 

^ Il n'y a cti nulle-part à la terre de fen- 
te bien confidérable, quoi qu'en aient 
publié toutes les nouvelles particulières 
& publiques; On n*a point aperçu jail- 
lir ni bouillonner cette eau noire & -fé- 
tide i dont ces mêmes nouvelles ofit 
parlé. Aucune Eglife n'a été entièrement 
renvcrféc. toutes i il eft vrai, ont ^té 
endommagées & plufieurs bâtimens ne 
peuvent être habités faos péeU de 11 
Vie. 



iun^is Brigue D*a éprouvé de ve&t plos 
violent! que dans le cours de rannée 1755* 
Un veotidemidiya fait d'incroîables rar 
vages. Les jours ont toujours été afiez 
chauds pendant ces agitations^ & les nuits 
froides. 

Le tremblement de terre qu'on a fen- VtàxAAÊ^ 
tî dans toute la Suifle le 9 Décembre a f^^^^ 
donc été très- étendu. Il s'eft fait aper- Dcca^S 
twoîi' eft divers lieux de France. A J^^^* 
deux heures & demi, ou trois quarts^ 
on a apperçû deux fecoufles à Bourg en 
Brefle9& dans tous les lieux de la Fran- 
cbe- Comté. Dans divers endroits de Y AU 
Itnagne on l'a obfervé3dans la Bavière, 
dans Is, Franconie ^ dans la A^^ai^ ^dans 
le BrifgaUi dans le Tirol. En Italie il 
a été plus violent encore 3 comme à M- 
lan , kC6me , à Naples & en divers au- 
tres lieux. Ce même jour Lisbonne a 
été de nouveau violemment ébranlée^ 

Il femble que la terre, une fois mife Tmnbîe- 
dans uÉie commotion prefque univerfel- Sn^du 
le, n'ait pas pu s'affermir & s'afleoir de ««FéTrici 
long-tems. On vient de voir dans l'ar- 
ticle de Brigue un détail de mouvemens 
L con- 



tSi V. Miiioncï su» M» 
conthmés jufqo'aa «7 de Février. f3» 
f sBémes a^tadons fe font feit fentir de 
Items en tems depuis le sDecexnbre lyj-j. 
'^ans dive» lieux du Gouvememene 
é'AigU iOfqu'à FiOeneuve , auffi biett 
que dans l'Argtu. Mais l'ébranlemeiit 
-a 4té plus général te 18 Février I7j6.€tt- 
itre 7 i&B heures do matio« 

On l'a jBnti,non feulement dans tout 
Je VûîaiS:, jnais encore dans quelques 
endroits du Canton de Berne & des en- 
virons, comme à Nideu, à Seedorftk 
Sienne & ailleots. On l'a aperçu auffi 

à Genève* 

Ce nemblsmenc-a été général le loi« 
;du RMn^ de la Meufe, Colegne& Duf- 
/eWorp en t»t foUffert. jUx-la-OtOr 
-^rife a eflUyé du dommage. Toute h 
-HottifKte & la Jïandre ont été ef&ayées 

j pat Jdes fecottJl^s violentes. 

I La plos grande partie de la France » 

I , aoiSi été agitée. Voici quelques parti- 

jcBlarités. A St. Qumtin-h direûiondes 
Ifecooflësa paru être .du .Sad-£ft an 

Noté- 



TRSlfBUKBKS X>B TSRfiS. K^ 

Slord-Ouelt. Le vent écok OtteiJi^pea 
violent y le Baromètte fort bas. A À- 
.^AR ks fécoufles, qui ont duré uneini- 
-êttte & quelques fécondes > ont été ac- 
compagnées fl'un bruit ièo^Iable à ce- 
Jui^u Tonnerre. 

A Lîège les iecouffes avoient été foî- 
I blés encre 7 & 85 elles font revenues plus 
violemment à 9 heures du matin; tUea 
Qnt duré près de trois minutes* 

Ce tremblement, pre(^ae p»-touti 
^ été fuivi qi^Iqûes heures après d'un 
afireux orage 3 qui a caufé beaucoup de 
gommages. Cétoit un vent du Sud-Sud- 
tîuefl:. C'e'ft 4 8 heures du foir qu'il 
Touflôit avec te jplds de violence. On 
apperçjït encore alors en divers lieux 
quelques fecouiTes. Le Baromètre étoîc 
à Berne exceflîvement bas & le thermo- 
mètre extradtdinairemeht hatit. Celui- 
là étoit à 8 heures du foir à 25 pouces 
5 lignes & demi, feulement demi -ligne 
au-deflus du terme le plus bas; celui- 
timarquoit 12 dégrés aû-deflus du ter- 
îtte de glace, un degré & demiau-det 
L 2 ftt« 



l 



t&t V; MfiMOlUB SUi LES 

fus du tempéré des cavesrde robfervas 
toire de Paris. Cette chaleur ^ fi peo 
ordinaire dans ce pays, dans cette fai- 
J fotj, n'indiqueroît-elle pas qu'il s'étoît 
échapéde la terre des parties de chaud^ 
par une fuite de ces tremblemens rétté- 
rési? Le 19 à fis heures du matin le 
thermomètre avoit defcendu de dix de- 
grés & demi. 

Le tems a continué d*étre fort chaud» 
pour la faifon, la dernière femaine de 
Février, & les deux premières du Mars 
jufqu'au douzième du mois. 

TfemMe- ^ 7 ^® J^° ^75^ ^^ ^ reffentî de 
niensde nouveaux trmblemens dans le Comté 
{7 j*^. de NeufcbâteU Les premières fecouffes 
à 8 heures & demi du matin , & les aa- 
ues 18 minutes après. Le balancemeot 
alloit de l'Eft à l'Oueft à Colombien» , 
A la Cbaux - de -fond il y eut cinq repri- j 
res ; quatre le matin, depuis les 8 heu- j 
res & trois quarts; & la cinquième àiî. 
heures de la nait. Le mouvement écoit 
plus violent qu'il ne l'a paru ailleurs^ 

II 



Taemblemens de Terril 165 

1\ étoit vertical. Oo fe fentoit fouleyér 
& retomber aflcz rudeqieD^ Cepeodanc 
il n^â caufê aucun dommage ^ mais feu- 
. lemeoi: de l'épouvante [d]; 

Le 3 Mars 1756. environ les 7 heu- M^core 
Tes du foîr, on vit à Berne, dans le fe'^ 
Pays - de • Vouiy dans Ips montagnes de 
VEvêché de Bdle & en divers autres en- 
droits ^ entre le Sud ^ ï'Oueft, un mé- 
téore ignée. C'étoit comme une fufée , 
qui fe termina par un globe fort bril- 
lant, d*un feu bleuâtre, & d'une gran- 
deur affez confidérable. Plufieurs per- 
fonnes de Ve'oéy affurcnt qu'il leur pa- 
rut d'une grandeur aprochante de celle 
^e ia Lune. Il ne dura que quelques 
inftans pendant lefqufels on le vit par- 
courir un elj)ace confidérable [e]. 

Le même météore ignée a été vu à 
Aigle ^ le même jour qu'à Vcvey, & y 

li\ Relation de Mr. AfouLA. 

M Rélatioii de Mt. 1^ M. MuRipt §; 4ç ^i 
Gaqui&bjn de la Ferrière. 
A- 3 






l66 V. M'ÉMOIRE SUR tE5 

a reparu, encore k la môme heure, deux 
jours* après le j de Mars. Le 3 & le 5 
la terre a auffi tremblé à Brigué y à plu- 
fieurs reprifes. Les fecoufles font etico- 
re revenues le fepciçme [/]. - 

Obfciva- Une* ôbfervatîpn à faîrp fur tous ces, 
tions gé- tremblemens , qu'orf a éprouvé depuis 
le premier Novembre , c eft qu j1 y a 
eu certains jours marqués par des agi- 
tations plus violentes & plus générales, 
qui femblent même indiquer une forte, 
de retour périodique. Le tremblement 
déterre du premier Novembre, a non. 
feulement ébranlé violemment le Portu- 
gal & TEfpagne , & agité les eaux par? 
tout; mais les fecoufles fe font faites 
fentîr, avec plus ou moins de force, 
dans une infituté d*autre$ endroits. Le 

19 No- 

lf\ Relations de Mr. ItM. àt Coppxt. Peot 
daatqae les tremblemens ont daré & après on a vu 
des météores jgnées.en divers pays; le 2 9 9bfei755 
cft. Suéde; le 9 Décembre à Côme; le 2 j au pkd 
dêsFpénées} le | &Ie 5de Um tJS^ àA- 



Trembleiibns de Terre. i6f 
19 Novembre, le Portagal» l'Afrique, 
&plQ(ieurs* autres contrées ont été vi- 
vement fécoués. Le 9 Décembre a été 
marqué^ aullî bien que le 27, par de» 
tremblemens qui ont été aperçut dans 
110 grand nombre de lieux fort diftans^ 
Chaque fois ItSuiJJe a reflenti quelque 
commotion. Si Ton combinoit avec fois 
toutes les relations» peut-étie trouve^i^ 
roit-on entre le 27 Décembre & le iS- 
Février» des jours marqués par des agi* 
cations plus confidérables» qui confir^^ 
meroient notre conjeûure fur ces re- 
tours périodiques» que nou» ne hazar^ 
dons qu'afîn que quelqu'un Texamine 
avec foin. Outre cela on a obfervé que 
les retours journaliers ont eu une forte 
' d'époque vers le crépufçulç du matin & 
fur le dédia du jour. 

Une autre obfcrvatîon, tfèft que dans 
h plupart des trerablemens déterre Tef- 
fervefcence, là déflâgrarion , la détona- 
tion & les^ fécouffes fe font apercevoir 
à des grandes diftances à la mémehca- * 
rc. Oh Ta fàr-tout obfervé défis» ces 
derniers txemblemcns. Ger ifù&' par par 
L4 1^^ 



i(J8 V. Mémoire sua les &c. 
le contaft & la communication des ter- 
res contigues que fe fait la propogatipo 
des balancemens , car fouvent des points - 
intermédiaires, quelquefois plus élevés, 
d'autres fois plus bas, ne reffentent rien. 
Seroit-ce une agitation communiquée 
par Tondulation des eaux? Dans ce cas le 
mouvement s'afFoibliroit en s'éloignant. 
Il faut que les lits de matières bitumi- 
neufbs & fulphureufes, minérales & fa- 
'lines, fe communiquent les uns aux au- 
tres par des canaux & dès fentes , corn* 
me les boyaux des mines, qui doivent 
jouer en même tems. La déflagration 
eft promte, la communication eft rapi- 
de , & le ravage efl: proportionné à la 
quantité de matières enflammées, à la 
compreflion dé l'air enfermé, à la proxî- 
A mité^du grand foyer de la mine principale, 
' i la nature de la fûrface des terrés, plus ou 
moins propres à oppofer une certaine 
réflftance à la dilation de l'aii* échauflFé. 
Demander plus de précifion , des preu- 
ves de détail, des explications diftinc- 
(es, qui ne laiflTenc plus d'otifcuricé, 
p'eQ; Exiger TimpoiTible. 

SIXIE- 



%^ ^H^ ^^ ^fe <3& <IlJfe cfe . 

^ ^ ^ q^^ <i^ «qp i;^ 

SIXIEME MEMOIRE. 

Recherches physiques sur les cau- 
ses NATURELLES DES TREMBLE- 
MENS DE TERRE. 




^[gl 



S» 

L Y A loDgtems qu'on a déci- Difficulté 
dé qu^il étoit difficile de don- '^''^''^"' 
oer des explications facisfai- 
fapces des'cremblemensdeter- 

Ceft de la variété des circon-, 

ftan- , 



t^J EJf enim hae qu^efth^ dit Seneque, w«- 
fium tftaxims a^cfue involutijjtnm , in qud ettam^ 
tm muttumoBum mt, mms tsmen éetas^qmd a- 
ga, invemet, érc, Qsî«ft. Namr.Lib. VLCap.V. 
Tub fin. Muret, dans fes notes fur leChap. I.de. 
cçmênie Livre VI, du Philofophe, dit ^ulTi, '*viif 
ulla eft qtueftio^ ai qm majore contentione Mfpftta* 
rha ^hilojophi , quam tU terne motUy de quo ta*- 
m mhil adfmc frê certo atque exforafrfiafm^ , 
t^Htnmt, 

L5 



I70 VI. MlMojRB sua les 
fiances, de la diverfité des phénomènes. Cç 
derinfuffifance des obfervàrfoasqucnaît 
cette difficulté. Ptafieurs^ çaufës con- 
^ourrent dans de certaines occafions, & 
plufieurs autrca agiffent. dàns.qudqucr. 
rencontres. Quelquefois elles produifenc 
leur effet féparement; elles fe combi* 
lent de mille façons différentes. Eft - il 
étonnant que, ne pouvant fiifir toutes 
ces combinaifons, on n*aic pas pu affig? 
ueV à chaque tremblement la caufe qui 
Fa fait naître ? Nous connoiflbns là fur^ 
fece de la terre par lès voyages, fofi ifft 
térieur par de Amples conjeâures. Noos 
marchons à tâtons dans ces routes Ibm- 
bres. M. Buachk vient dé publier une 
dcfcription de cet intérieur fi peu con- 
nu. Ceft la charpente de. la terjre qu'il 
veut nous peindre. Jç n'ai ppint enco- 
re, vu cet ouvrage^ ipgçniwx. De.pa> 
reils efibrts peuvent dûnoer. de^ lumiè^ 
res; Ibuvent réitérés & réimiy ils doi- 
vent enfin produire un JQur qui nour 
manque. 

Bfàutdif- DisTiKGUER avcc fdîfi l6s dîverfts 
fingttcrlc» ' ^p. 



TftBMBLBMBNS DB TerrtC. I7I 

^^^es de commotion de la terre; dé* espèces de 
tailler les différentes caufes pour rccon- mens & 
ooître la principale [6]; démêler les J?*^^"!" 
prmcipes dmérens qui peuvent mettre 
en mouvement les parties intérieures du 
Globe ; appliquer ces djftinâioBs à quel« 
ques ca« particuliers; voilà tout ce qu'on 
peut entreprendre & tout ce qu'on doit* 
exiger. Confbndre toutes les efpècei 
de tremblement & vouloir s'en tenir à 
une feule caufe, c'eft errer dans la mé- 
thode & contre la vérité. C'eft vouloir s 
affujettir la nature à Thypothèfe. Il y 
a des tremblemens généraux, il en eft' 
de particuliers. Les uns font accompa- 
gnés d'éruption de pouffière ou de terre, 
d'autres d'éruption d'eau, des troifièmes 
d'éruption de feu, de flammes, de cen- 
dres, plufieurslbnt fans aucune érup- 
tion. • Les uns paroiffenc montrer uno 
cffervefcence intérieure i les autres dé- 

cé- 

I|l&] Sunf êHiqmt qmque res^ qttmm vnam di- 
tere 'eaufam , 

Nmfatùeflf mèrum phàvîj. ^undi ma téfmert^.' 
T. LucEJsrda Kitwxoatiir. lob. VI. vs. 7^5 H 

704- 



I7S VI. MÉMOIRE SUR LES 

'ié^}«Qt unô inflaminacion intérieure. Les 
OQs pnc uo mouvement d'ondulation ^ 
d'autres une agitation irrégulière. Con- 
tent dp rechercher toutes les caufes pof- 
fibles nous donnerons enfuite un détail 
des phénomènes principaux, en effayanç 
l'application de quelques-unes de ces 
caufes, pour leur explication. Divers 
Fhilofophes anciens ont déjà fenti la né* 
ceflité de recourrir à plufieurs caufes 
pour expliquer des effets fi compofés ^ 
fi confidérables. DiMocRiTE crut que 
l'air Gç l'eau étoient les principaux a« 
gens ; que quelquefois c'étoit une force 
de vent fouterrain, d'autres fois un mou* 
vement des eaux intérieures , fouvent 
tous les deux enfpmble, qui caufoient 
ces mouvemens de la terre. Epicure 
à ces caufes joignit l'aftion de l'air ex- 
. (érieur, qui entroit dans les cavernes, il 
ajouta encore l'ébranlement caufé par la 
chute des rochers dans les mêmes ca- 
vernes [t]. 

Lb 

,. tO fiïNECA Qsacft.Nat. Lîb.V^. Cap. XX. Lu- 
cent. DeNat. rcrum Lîb. VI. ts, 534 & fcq. . 



TREMstÉlfËNS Dï l^ËRH*. 173: 

JjE feu 5 la chaleur , reffervefcence , ou La dah ^ 
rîuflammatîon , ont toujours été regardés ^^^j 
comme les principaux agens dans Icsd^^/ 
tremblemens de terre. Ceft au feu ou measd» 
à réther qu'ANAXAcoRE les attribuoît ***^- 
déja^ ainû qu'ARisTOXE le rapporte » 
pour le réfuter [i]. A cette caufe [ZJ 
il lubflitue uniquement raâion des.vents 
foutenaios 5 fans prendre garde quel 
ces courrans d'air fuppofent un principe! 
qui les produit & qui les entretient. La 
chaleur intérieure, qu'elle qu'en puifle 
être la caufe, contribue inconteftable- 
ment à tous les tremblemens de la ter- 
re. Notre globe contient dans fes en- 
trailles, outre une quantité fufBfante de 
parties ignées, toutes les matières pro- 
pres à les entretenir. De-là un air tem- 
péré prefqu'unîverfel dans fon fein & 
prefque toujours uniforme dans toutes 
Icsfaifons. De -là le principe d'aûi vi- 
te, 

[k'i LOk n.Meteor61oeîcoruin,Cap. VII. Voyez 
aoffi SxMSQpB Q^N. Lib. VI. Cap. IX. 

[/] AmsTon&i Ibictemi Cap» Ynt< 



WWJSSi 



1^ Vl. MiMOl43l« «tXR hmi 
té 9 de mécbraifme, d'accraiffesiSDt 
ou de végétation, qu'on apperçok par- 
tout; 

léÊtsèi Lïs Philofoiihes modernes dtît affe^ 
?hn^ généralement attribué au feu, ou à la 
l^jmo- chaleur ces commotions fi efFrayârites- 
©eux Ecrivains viennent encore, âToc- 
cafio'n des deriïiers trémblemens , dfc 
propdfer ^ecte idée fous dîifférentes 
formes» 'Le prefnier éft M. le DoÛetir 
PoNïoppiDAN , Evoque de Bergue & 
ViceChancellier de rOnîverfité [i]. H 
attribue tous les jihénomènes des trém- 
blemens à des feux Touterrains , cadiés 
dans les ancres '& les cavernes, fliflri- 
bues par étages dans rintéricur de ta 
terre. Le fécond eftM.FaANCKEN. Cet 
Auteur fuppôfe aufll qu'il y a des cavi- 
tés dans la terre , & que les feux fou- 
terrains en ont beaucoup produit 2c qu'ils 
les ont aggrandis. Ces parties de feu, 
concentrées , enflammées , ou dévelopées 
par diverfes caufes.^ .peuvent j^Ddttire 



TiteuBCfiMSifs l>s Teui« f!fs 
^es-éckirs foucerram De-là une rank 
^affîOQ fubite dans l'air, de4è dea ^m^ 
peurs aftives. Le terre réfiftant à lots 
dilatatioD , à lepr expanfion & ft lent 
cours 9 doic en écre poufTée^ prefiëe^^ 
ébranlée. Si elles fe font jour au cra- 
vers .de fa furface 5 voilà l'des volcans. 
^i elles foulèvent les mers » qui leur ré- 
liftent plus que les terres 5 voilà la four* 
ce de ces phénomènes que les voyageurs 
fur mer rapportent £ml. Gassendi avoic 
déjà attribué tous les tremblemens à une 
inflammation fouterraine {n]. Moi je ne 
fai s'il y a toujours du feu ou de la 
flamme, & fi unefimple effervefcence ne 
peut pas, dans certaines rencontres, 

pro- 

[mj JoACHiM Frakcksk Verfiicfa ih Phyfi* 
fcbai Betrachtungen uber die Urfiche und ^aitei 
flehungsart de$ Ërdbebens. Schleswig, 8. 175^4 
Voyez aufli Nouv. Bib. Germ. de Mr. Foiuuetj 
y. XIX. I Parc. p. 37 6c foin 

Iff] Dans la tic d'EpxcuRB. C*€& le fêntjxneni 
de RoHAULï ,Pbyfic Pars III. Cap.IX. art. 25. jtdu 
^7. & de L» CWRC Phyf, L% in. Cap. m,arftf 



i 



X>6 VI. MÉMOIRB SUâ LXT 

produire quelques uns de ces effets. II 
i'agic d'ailleurs de développer 2c le prin- 
*cipe & l'aftioD de ces effervefcences ou 
\^Q ces ^âammatioQs. ^ 

Madtrëit Nous avons déjà remarqué dans nd* 
W^^n- tre premier Mémoire qu'il y avoit dans 
flamma- le fcin de la terre une grande quantité 
laterre^ de matières effervefcibles &inflammables; 
Pjrritcofcs. fouffres, nîtrès, fer, bitumes, pyrites. 
Les Pyrites en particulier, qui font les 
plus communes de toutes ces matières, 
font auflî les plus propres à reffervef- 
cence,ou l'inflammation. Ceft un foof- 
fre minéralifé par lefér; de différentes 
figures ; dont la couleur eft quelquefois 
d'un jaune pâle & brillant; quand eire 
efl: mêlée avec la pierre ou la terre, fa 
-couleur cft différente. La pyrkc faitdu 
feu, quand on la frappe avec l'acief; 
les étincelles qui en partent font gran- 
des & accompagnées d'une odeur fulfu- 
reufe,' elle fe caffe dans le feu; elle y 
produit une flamme bleuâtre & une fu- 
mée fuffoquante; brûlée, c'^fl: une pou- 
dre d'Un . rouge foncé. Toute pyrite 

cou- 



TltB2<BUMXlf8 PS TKRU. IJf 

txiOA^t beaucoup de fer. lA pyrite pu* 
ré & foliée écoic la pierre à feu des .an- 
Ciens. Toutes le$ mârçaflites ne font 
40e des pyrites criftalifées ; elles con- 
cienneot ordinairement du enivre avf;e 
le fer [o]. ^ Ces matières font tantôt fé. 
pâtées tantôt réunies ; minéralifées, ou 
amalgamées enfemble; elles font pat 
coochess p^r lits » par filonsj par filets^ 
par mas. Cefl ce que les Mineurs nous 
aj^rennent unanimement. Ceft ce qu'où 
a vérifié par nombre d'obfervations, & 
ce qu'on a lieu de conclurre par analo- 
gie^ pour les lieux ùh Ton n^ point 
fouillé. Celi par le moyen de ces ma- 
tière» pyriteufes, qui s'échauffent, quand 
elles fopt mouilléesi à un certain point, 
que font produites les fources chaudes» 
qui coulent & fe maintiennent fans re- 
lâche* Tous les pals abondans en ma# 
tières pyriteufes entretiennent une plus 
grande quantité de ces eaux thermales^ 

k eft auffi uiie (iraVe fofflle! & tnibé- ànfê 
M 



■n 



rj9 VL MÊMfôiAt soit tf i 
tâle y qai ftnnefice & â^échâttflë ^ qoiiid 
cite eii fUflirànimeiic hudieftéd) fembUi* 
ble à Ici âiàux vive 5 qui fo éét en c^ 
fervefcetîte,lorrqu*on jette deireaudet ' 
fus. Ainfî roàt échauffée» Ida; fttiiaifci 
caax de Batb en Angkt&rte. On ttoo^ 
ve aux enviroM die ce* lieu dei côucbe» 
de cette erayte ou chaux IWfile. F** 
trouvé âùffi de cette crtye dtoa doaviff- 
lies auîc envfcôûs d'Orbe > M de ^ là de 
»offea25. t'tft une epei d* cniye do- 
te j pefafate, Wanchâtre^ iHièe au tou- 
cher; qui ne s'attacha IpbM à iâ langue 
qui a tm^goùt aftringent & une odeur de 
;fbuffrfel Oto fen trouve Quelques mor- 
ceaux dans tout ce qtiârder ëé "à^SM^Ds 
là fôns dbotè le goût de ibUfte^ q« « 
^îû â diirârit la J)rémière toûée. Ôûob- 
Terve que ce* vin a beaucoup èlirins W 
"golat qu^'âutrefôîSjâppàrcffirfreûtpafCeqoe 
ces Vîgîiëè; ir force d*ôtte tinvaiDéM» 
perdent tètte chaux foÉlèj^qui ft dt* 
(m^ra^çnfin d^os cqliçurlè^ Peut-étii 
auffique la terré, devenue plus Êrôide 
par-là^ p T?i^Qrtera moips. 



Oir vérifie ppr nombre d'expériences lihîti:: 
tpives les fuppofitîon? d'inflammation » ^^î?^ 
d'effervi^ence & d'exploûoo dans le 
fein de la terre. Far nombre d'artifices 
od imite les procédés de l^ nature. Je 
ne parlerai pas de la poudre à canon, 
compolëe de fouffre^de falpôcre & de 
diarboQ. Ses effets font connus auffi 
bien que fa compofîtion. Ces effets 
ont du rapport avec ceux de la foudre & 
à ceux des Vokans. Déjà nous avons 
va l'expérience fi codQue de M. Lemx- 
BY {p]. Les effets de Vor -fulminant & 
iol^ poudra' fulminantixï& font pas moins 
i^arquables [q]. L'or fulminant eft 
de r<N: difibut par l'eau régale & préci- 
pité par le moyeii de l'huile de tartre^ 
hit9 par défaillance^ ou de Ifefprit vo*- 
hûle de fel ammoniac. U fe trouve au 
fond du vafe, o^ s'eft faite la précipi- 
ta- 

r^j dî-ddhis t Mémoire, ^afei tuffi Viwtoii 
(^que^Li7:nLQSfêit^ ît. 

[fi Gassshdi Lib..II. deMeteor. dap. T. tl^ 
iMiiLti Cours de Chimie Part L Gb. I| . j 

Ma ' ^ 



ï8o Vï; MÉMomB sûr tts 

tation, une poudre, qui étant deflKchée 

tfelle-môme, oii au bain -marie, &taon 

pas fut le féu, eft ibrcèpdble d'une fu- 

bîte inflammation, non feUleihent parle 

feu, ihàîs par une chaleur légère. Elle 

ftît un bruit plus grand que la poudre à 

canon. Elle brife tout ce qui eft au* 

dfeffous. Un fcrupule de cette poudre 

agît plus violemment qu'une demi -livre 

de pbudre à canon. Un feul grain ou 

deui mis fur la pointe d'un couteau & 

allumé à la chandelle fait plus de bmît 

qu'an cou^ de fufil. Elle confumé juf- 

qu'au dernier atome. La poudré fuind- 

nMtê ëfl cofflpofée de trois parties de 

nitre , dé deux parties de fel de tartre^ 

& d'uiie |)ardé de fouffre pilées fit toê- 

lées énfeitible. Oh^n fait aufli aveé du 

cuivre & dd fer. ; L'exiflolîon dé tts 

poudres a une forcé étonnantel Biles 

font leur effort principalement en bas* 

Si To&fe ferc 4e^cueiUères de cuivre, 

pour les faire fulqiine^,^ oa les trouva 

percées^a^rës la fuîmination. Ûefiet de 

l^ot fulminant eft le- plus violent Les 

minéraux en général, éxpofès fur leffêii^ 

du» 



Ttbicplemins PC TfiKKC» i8r 
daqs un çreufec, lorsqu'ils commenceot: 
à S'échauffer font ud bruit ou use dé- 
cocnacion furprenaote. -Ce foot les par- 
ties volatiles fulphureufes , qui fortent 
avec impétuoiité, & Thumidité qui s'é-^ 
chauffe & qui^ frapaot Tair, donnent 
lieu à cet éclat. Voilà une image du 
tonnerre & des éclairs, qui peuvent 
s'exécuter dans les entrailles de la terre, 
i peu près comme dans le ibin des nuées 
épaiffes. La Chimie nous offre encore 
une multitude d'autres fortes d'efferves- 
cences 3 ou d'inflammations. L'antimoine 
broyé, mêlé avec le fublimé, ou ïû 
fleur de fouffire & la limaille d'acier fer- 
mentent encore avec facilité. * 

Le foîB fiç le fumier, humides & Autres 
preffés, s'échauffê^t aufli & s'enflament ^iœn- 
quelquefois,. Les terres repiplies de py- g"^^l^ 
rites mifes par monceaux , expofées à leur, 
l'air & aux pluyss, s'échauffent fous les 
yeux des Mineurs & répandent au loin 
leur odeur fiilphureufe. Si on met de 
ces terres dans une chambre, biencOc 
elle eft remplie d^exhalaifons, qui s'en- 
M 3 fla: 



181 VL MiMoift* suit Lt^ 
flameoc; fi l'on apporte une cbandelte 
allumée, elles font voir de nuit une réf* 
femblanee d'éclair» crès-vifSé Ceft une^ 
image de ce qui fepaiTedans ratmofphèK 
Te pour la formation des météores ig« 
nées. 

Foflilcs Tous les minéraux & tous les fo0ile9 

STÎm?^ en général, qui renferment des pytitest^ 

zcn^r- font plus OU moiâs fufceptibles d'inflam* 

g^ "g^mation, ou d'effervefcence, par Fcau^ 

^ù mtrç. la chaleur ou le feu. Les charbons de 

pierre, les lithantbraces i» durent aufeq 

d'autant plus qu'il y a pIusdefouSre,oa 

de pyrites ^ mêlés parmi les matière^ 

fcbifteufes. Cette remarque efl; du Doc* 

teur Lister [r]. Le charbon d'EcolIè 

cft prefqu'entièrement bitumineux; c'efk 

pourquoi il brûle vîce & lai (Te un fraiJSk 

ou une cendre blanche. Celui de iVm- 

cafile fe confume lentement* Celui de 

Sufh 

[r] Lifrluut de fôûtilms medicads An^iae; 
Voirez aufli rhiftoire des trembkmeitf de Terre 
arrivés à Ums^l, P^e pag. 134, & fuîT. Haye 



TaSMBtBMWS DE T£ME. I83 

^StauUrland^ (^argé de beaucoup de py- 
rites 5 brûle beaucoup plus loog-cems 
encore, jufqu'à ce quil laiffc un fraifil 
roogeitire, qui cft une clî)èce d^i&ian. 
tô D. LîsTjBR avoit u» morceau de 
charbon d^Jrlande , qa'cto dlfoit pouvoir 
conferrer, avec une couleur rouge, A 
^rô & une grande chaleur pcndanc 
vingt & quatre heures. Par fon poids 
^fa couleur, il reflèmbloit beaucoup 
à la pyrite méthe. Le charbon fofllle de 
FriitUsbirg^ découvert il y a déjà quel- 
ques années par un Seigneur Baillif de 
ce lieu là [s} , & dont on ne fait point d'u- 
fage, quoîqu*îl fort à une fi petite dif- 
tance de Berne y cft auflî fort pyriteur. 
Ceft pour cela qu'il exhale une odettt 
de fouffre. Si on le gardoit plus long- 
tems hors de terre, au fcc, avant que 
de le mettre au feu, l'odeur fcroit 
moins forte. Le charbon foffile de S<h 
tbta près de Lutri, à la Vaux, eft plus 
bitumineux que celui de fr*V»ij2'^''g- Ce- 
lui 

M 4 



i84 VL Mémoire suit tKs 

lui de Caftelen eft plus ligneux & pla$ 

terreftré. . • 

Htdères II h'sst point de tnacière aux eovi- 
Kx^eSv^ ïons des Volcans dans la terre £c fut ft 
VoIcmS ^"^'^^^ ^ ^^^ °® préfentent des indices 
de pyritqs. Les environs de VHécla^ 
dv^ réfuve^^ 4e l'Etna^ du ïïuegos foni: 
remplis de ces matière».^ Il en fort de 
toutes les éruptions die ç^es montagnes [r}. 
Voilà donc la fource & le principe unir 
verfel de la chaleur intérieure ^ aetoos 
les phénomènes qui demandent de rin- 
^mntiatf^on ^ ou de Teffervefcence. Cefi 
auffi la iburce intariflkble de tous les 
météores ignées. Aq0i tous les Auteurs 
$*accordentà parler de pluyes» après 
4es tonnerres & des éclairs 3 qui oqt laif- 
fé des dépôts dp foufFre&de fer. Wor- 
»iius en particulier nous a donné la re- 
lation d'ui^e pluye de foufire, qui tmn- 

[0 Voyez Mi5«0N Voyage d'Italie. Hiftoîrc de 
d'îîflandc par Andï^son, T. I. Voyez auffi Mé- 
moire fur la caofè des trcmblem. par Mr. Tho^ 
^, Journal de Verdun, Not; i}i6. pag. J47; 



^BElifBLEMEKS DE TeRRB. 18/ 

ba le i6. Mai 1646. à Coppenbague [«]. 

Lbs lieux expofés aux tremblemens Ueme if * 
detene, auffi bien que les montagnes ^J^t^ 
igaivomes, font furtouc remplis de ces expofés 
madères pyriteufes. Toute la terre au uon^r 
Çbili 2ç au P^fOff eft remplie 4e mine^ 
4e foaffre & d^ métaux » de nitce » & ^e 
fcl [x]. Il y a auflî pl^fieurs yolcans 
dans ce pafs-là. Le long des côtes de 
la mer ies tremblement y font plus fré- 
quensy parce que les pyrites font mouil- 
lëés plus facilement par les eaux, qui 
les biignent fans cefTe. Le D. Lister 
a oblervé que les pyrites ne font pas en 
Angleterre en auffi grande quanpté 9 oi 
fi chargées de fouffres qu'ailleuris. Il y en 



I^] Mufèum Wonnianum, lib. !• Cap.XI,(è£t, 
I. Voyez Dbrham Théologie pbyfiquc, Uv. I^ 
Chap. III. p. 31. 



[«3 Mr. BouGUE* dans fon oaité de la figure 

J: k Terre remarcjoe que la tçrrc au Pérou eft 
duc de foufie & de falpetre. Don Ulloa lait la 
même d^ervition dans foaVoyagedc l'Axnéri^iei, 
Jonk I. p. j^T^i* 

Us 



I 



icrra- 



186 VL MillQiEB SUE X.SS 
a un pea par • couc» mais très « difpeiOEtit 
Si par hazard on en trouve quelques cou- 
ches ,. elles font cr^-minces^ encoflip^ 
raifon de celles qu*on trouve dans lo 
montagnes brâlantes & dans les psîs ùh 
jets aux tremblemens de terre » comme 
en Italie 3 k la^afnaïque & ailleurs. Cefi 
par cette raifon que les tremblemens en 
Angleterre (ont rares & peu fenfibles. 

Les Mineurs s'accordent tous dam 
domdes ces quatre points; i. qu'il y a pref^ 
#ncurs. par-tout, dians le feiu de la terre, des 
pyrites» en plus grande o^ plus petite 
quantité» fons différentes formes; a, 
que par « tout oii il y a des pyrites» il y 
a des vapeurs & des exhalaifons fuIiAu* 
icufes dans le fein même de la terre, & 
qui de-Ià l'élévent daus ratmofpbèrej 
3. que ces vapeurs Sç, ces matières peu- 
vent prendre feu ou s'enflamer d'elle*- 
mêmes, dans l'air» fur la terre & fouft 
la terre; 4* que l'eau» en certaine qoao- 
tité» qui ne les noyé pas» mettes py- 
rites dans une effervefcence très-aûi- 
ye» très-chaude, très- violente. 

Coir* 



TrEMBL^MBIIS DB TBRRt. 187 

Concluons ^t-ïk qo'il o'eft point né- Confia ' 
affaire de fappofer dans tous les trem- ^j^^- 
blemeos de terre une inâammation^ qu'il ^P^^^ 
peut y en avoir, oti ii n'y a que de la tioo, ^ 
fermeotacioQ 9 dont les eiFets doivent 
^ plus réguliers, plus uniformçs, quoi- 
que tout - aufli effrayants & quelquefois 
bien suffi funeftes. 

Il n'bst donc point néceffaire d'al- ^« i« a*^ 
kr chercher dans le ciel, ou dans les courrenc 
«ftres, la caufe d'un feu & d'une cha- ^^^ 
kur, dont la fource intariflable eft dans 
le fein-méoiv de la terre. Les Babylo- 
Vi^, accoutumés à faire dépendre 
leurdeftinée des aftres, ne durent pas 
lïttnquer d'y chercher auffl le principe 
des cremblemens de terre. C'eft ce que 
him nous apprend, (y). Nous ne 
Cfoyons pas devoir entièrement exclurre 

Taftlon 

iy) héàyîmofum DûShref exiJHmmt terrét mi^ 
^ Umusque & €Mera ornms, vi fiàmmfieri. 
fii aUmn friftm, fmbus fidmina aff^^um^. U 
▼eut parler des planètes de Satame, de Jupiter tiff 
^W^]i. Wft. Wtt, Lib, II. C«p,UQqX. 



»1 



Î88 VL MÉMOIRE SUR xms 
Itadtion des corps les plus voîfîns de la 
terre, celle du foleil en particulier» S 
la lune & le foleil peuvent caufer le flor ^ 
de la mer par leur attraftion fur la 
eaux de la terre, ou par une preffioB 
fur fa furface liquidé: fi ratmofphè» 
de la lune , dont Texiftence a été dé- 
montrée [%], preffe fur celui de notre 
terre, pourquoi ces grands corps ne 
pourroieht-ils pas auffi influer fur les 
commotions de riotlre globe ? M. Gao- 
TiER a attribué les divers tremblemens 
principalement à l'aftion du foleil [a}. 
Celi aller trop loin & confondre une 

cao- 

(a) Voyez les obfemtioos de M dcLoiiTiLL^ 
laWt. dcTAc. Roy. des Sciences, An, i7«5. 

(a) L'Auteur si publié des Cartes en oonleor 
des lieux fiijets aux tremblemens de terre , duis 
toutes les parties du Monde, &lon le fiilème de 
rimprcflion folaire. Folio, Paris. 17 $6. Aristo- 
T£ a. déjà prétendu que la Lune influoit (ùr lef 
tremblemens dp terre. Voyez Afctcorplogiconii]^ 
Lib II. Cap. VIIL p. 350. Lugdun. 1590. fi*. 
]e ïie fai fi jamais , dq)uis lors, cette fuppcfitfoa^ 
été bie^ vérifiée ifu des o^ferrat^ fijres^ 



TaBMBLBMIBNS DE TbRRB. 189 

eattlb» peuc*ê»e fore éloignée^ inais 
poifible, avec les caufes prochaines » 
principales & certaines. Le foleil, é- 
chaulant Tair^ le dilate^ élève de la 
terre des vapeurs aqueufes avec des ma- 
tiëres folpbureafes, nicreufes^ &f miné- 
rales. t>e-Ià les vents irréguliers « lès 
obges^ les nuées 5 les brouillards 
& tous lek météores aqueux & ig« 
nées. La terre s'approche k s'éloi- 
gne da foleil» dans fon cours annuel i 
elle lui préfente fucceflivement diverà 
hèmifpbèressdans fon cours diurne. EU 
le reçoit par-là plus oii moins de ra^dnè 
du îbleiL De-là là différence des tem- 
pératures & la variété des vents con- 
fians & réglés. Voilà ce que Inexpérien- 
ce nous apprend, avec certitude , de 
Tinfluence des aftres fur notre terre. 
Tout cela peut aufli influer fur la tem* 
pérature de Tair fouterrain & coûcourrir 
dijËiéremmcnt avec le mécanjfme intén 
rieur. Nous^ ne nions donc point toutQ 
influence. Peut-être y en a - t-il encore 
9ielqti'autre que noos ne connoiflbns 

' pu 



190 VL MÉMOIRB SUR LBS 

pas eocpre. Nous ne proiitooçoos poiM -i 

fur ce fujet » fuivaoc l'avis d'uo gr»od - 

Philorophe » qu'on ne foupçonnera jt- 

mais âe donner dam k^ qualités occot^ 

tes & leschioières [b]« 

.' . 

UécdeA*. Ces réflexions Tur l'influence de Tat- 
î?S^ mofphère , fur rintérieur de la terre j 
blemens nous coDduifenc naturellement à exami- 
*"*^^ ner l'hypothèfe que M; Hales a hna- 
ginée pour expliquer les tremblemeiis 
de terre, C'eft dans cet air extérieur^ 
chargé de matières fulphùreufes» & en- 
flammées , que cet habile Phylîdeo 
cherche 4e premier agent de ces com- 
ipotions intérieures [àj. H avoît prou- 
vé [4] q^ ^u mélange d'un air pur 

avec 

\hy ià, ÀfusscHEKBKoKie Oratio de dÉpert* 
ùteocis Ittltitueiidis, pag. 19. Ttajcc 

le 1 Réflexions phyfiques fiir les caufes des treiri» 
blemens 4e terre, pré(cntëes a la iociété kojrak 
4e LobA^-lè 5 Avril tyso. V. 5. 

(i) Attendît de laStatique d^.V^getnu^ | Ès^ 
fbaancei 



iVeo impair fult^bureux il en oaifibictcnac 
d^a codpxme forte, ferm^sicatioo. Ces 
tin 3 de clairs & tracrparensi qa'ib é-^ 
toieiirauparavâfiCs forment aoilicôt use 
famée rougeâcre» de la couleur de cet 
vapeurs qu*ou voit ^elqoefois avant 
les tretnblemeasde terre [«]• Lors* 
que des exhalaifons fulpfaureufes s'élë- 
V6DC de la terre ^ teiar mélange avec Fair 
QKtéiienr doit donc y produire une ef- 
fetveibence. Ges vapeurs, parvenues 
dans la moyenne région de Tair, & fu- 
Mmées, acquièrent une telle rapidité^ 
qa'elles peuvent s'enflammer. De^à les 
Cdairs & les tonnerres. Ces vapeuns eu- 
tufimées détrui(ênt Félafticicé de Tair; 
4'cb fe fait une grande commotion dans 
hir 5 lors qu'il le précipite dans ces piè- 
ces vuides, ou qui font moins de réfif- 
tttce^ 11 doit s'y jetter avec une trèi* 
pttûâe viteflfe. Le Dofteur Pawn ^ 
calculé que la vitelTe avec laquelle Tair 

,en- 

■ -• ''-'".. " _ '^ ' ■ • 
^)'Diî?kaaptfeilimBêk XiC^ STauBf II 



U» VI. MEMOIRE SUE LES 

cBtre dans un récipient vaide^ lors qa'il 
y eft pouffé par la prefflon de toute Fat- 
morphère, eft à raifon de 1305 pieds, 
pendant Fefpace d'une féconde, ce qai 
fait 889 milles par heure: viteffe piès 
de 18 fois plus grande que celles des 
plus fortes tempêtes, qui eft eftiméc 
être environ de 50 cailles par heme. 
Nous voyons de -là qu'un fort oura^n 
peut provenir de raflcoibliffemeot deFé- 
lafticité de Tair en quelque endroit, 
Auflî aii Cap de Bwine^ Efpiranee [f] 
& le long des côtes de Guinée les tem- 
pêtes font précédées de nuages noirsi 
qui détruifant Félafticité d'une grande 
quantité d'air, font entrer avec .violen- 
ce celui qui eft le plus voifin dans le vui* 
de qui fe fait. Les tremblemens font 
précédés de ces nuages & arrivent daos 
un tems calme. Le vent dilfiperoifi 
ces vapeurs. Ces nuages font fans dos- 

ie 

. If] Dertriptiçû da Cap âe Bmi-t^f 
'^om.ir.Ciiap,XV.p.a2f.&ruhr. VOjfttSSi 



te ^pm près srioris' de H >fiitfi«& de b 
tene , (^& ceiix qui exdcent les bon- 
gai»9 dâot l'air. Fsr uù effet dé qu^- 
^e choc, fubîtemeot èmBràfSt^ tahdis 
qa*îl s'élève de la terre de nouvelïej ex- 
l%alafoo3 f(4)huireures> cet embiafemenc 
pciu dojQner lieu à m rçâuic & 4 une ia-^' 
flammatioa ions la fdrface de la cerre^ 
pon pas à une graqde profondeur [gX' 
Le chqc de cec air enâammé eO: par 
çoniëqufîK la caufe immédiate des trém,* 
blemens de texte. Ainfi s'enflamme uni^ 
traînée de poudre. Ainfî cea^coiles» qui 
paroiflent tomber du ciel ^ ne font qu'u- 
se faite de matière fulphureufe , qui 
s'aliome. Ainfi une chandelle éteinte 
fe rallume fubitement par le moyen de 
la famée» qui monte encore de & mè- 
che. La terre eft pleine de fiflures, qui 
donoenc lieu à la fortie de ces exhalai- 

foi^s 

Ig'i AnxsrotB, €gâ tttriboe Ie$ tranblemèns de 
terre sux vetitsv £uppo{è auffi un reâax & une 
oollifioa de l'air» Qui iort avec celui «jui rtfiue. Il 
ûxp^e ce chcx: afTez poiftant pour élnranler k ter- 
re; Mitcùrpl. Là). Il, Cap. VIIL 

N • /' 



■ .,rv 



fiSH, Vh .Mbkoirs S0«. Lf s 

4ons fttlphuréufes & à la commpDicatioii 

-4e rioflannoation extérieure. Aoffi Bo- 
jf^j^Li prétend.- 11 que les feux fouter- 

jaios commencent àVallumer près de là 

furface. 

RéOeAm I^ ^ft poilible que la nature aie fuivi 
^^thèSde ^^ P^^c^^^ d^ûs '® trembfement reflèn- 
M Haies, tî à LoiJdreis en 1750. IlTe peut qu'aux 
caufes intérieures fè joigne quelquefois 
Vieue inflamCDacidn extérieure,' qui', cri 
cômtnunîqûant dahs, le feîii dé la terre, 
ou fbuâ fa furface, augmente ragitation. 
NoUs ne rejetions lauciine caufe poffi- 
)ble : nous tâchons feulement de raflem- 
.bler toutes celîes qdî font probables. 
Mais il ne paroff pas qtie ce foit là une 
fcaufe générale des treniblemens dé ter- 
ré. Souvétfc lis arrivent ail milieu d'un 
grand vent, du après une pluye quiau- 
Toit'diffipé ce rtuâge & ces exhaîaîfons^ 
qui doivent s'enflammer. Fort fouvent, 
éc plus'ibuv^i edcbré^ onne mit ni 
ëclairsni inflattarhatiôns au dëh()r9; Com- 
bien de fois la'tétre n'a'-t-'eïlèpastrem-' 
bié avec un ciel pur & fei;eiq ? Aofft 

né 



TaEMBLEMENS DE TerrE. 195 

Mparoft-il.pas que M; Hales ait re- 
gardé cette caufe comme le principe 
de tous les tremblemens de terre ; maîj 
feulement de ceux qui font occafionnéi 
par ies feux fouterrains, qui ne s'éten- 
dent pas fort loin & qui fcmblent n'é- 
branler que la furfacè. 

It eft donc bien démontré que les Mets de, 
tremblemens de terre fuppofent une fer- fy/j^J^- 
içentâtion 5 pu une inflammation in- MncûrJ ; 
térîeure. Suivons . maintenant jjutant 
qu'il eft poflîble^ le procédé de la 
nature i & voyons quel effet peut 
produire ce feu ou cette effervefî 
cence fur. l'air intérieur. .Soit que l'air, 
pçrdant fon teiGrort par les vapeurs fui- 
phureufcs, comme le prétend M. JEJa- 
LES, attire par J6 vuîde qu'il laifle l'aîf 
cîrconvoifin ; fait que cet air dilaté 
par la chaleur faflc effort pour s'écha- 
per, il doit |)aître de -là un cours rapî-» 
de d'air, qui ne peut qu'ébranler avec 
violence les mafles folides, qui lui fonjt 
féfiftancè. Son effort étant proponiOT-* 
té au degré de viteffe qu'il a acquis ai 
k là quantité qui eft en mouvement, oQ 
N 2 térà^ 




i0 Vi; WrÉMéHAË «trk tEs^ 
comprend d^'a fam t>eîn6qiie l'effet doif 
être prodigileax. Ji^l^ons • en par là pe« 
tlte quafieité d'ak que cofMjtBt tapoa-* 
dre allumé» dtos im casmi. 

Pourquoi L'icLAT 00 doit pas tQUJOQis..étre 
G^le^ proportionné à l'effort. Plufieuis ma-* 
mens de tjères peuvent fans affoiblir la force de 
^^p^V rcfxplofioib dhnîDuer celle dô bruît. Ceft 
^^^.^^ ce qu'on fait encore par ht poudre à ca* 
non. On faii de la poudre inuette oa 
Jburde, Oo ajoute pour cek à ïâ pou- 
dre C€mimttt)e du boias^ dé k pierto 
calâminaire , un dd fel àmmoniaù, du 
des taupes calcinées, ou dé lafècondâ 
écorce de fureau. Que de matîère* pa- 
reilles ne peuvent pa^, dan» le feki de 
H terre, fadfs arrêter la force du reJIbrt 
deTair, en affoiblir réclad? D*ailleurf 
l^inflàmmacion, ou réffervéibaoce^pea* 
vêtit éDre à un telle profondeur que le 
bruit intercepté n'en iâurôit tenir }uF> 
qu'à ndus. 

Ventsfoa- IPufm attribue tous les trenoblemeot 
ttrraigÊ ^ ^^^^ ^^^ vents. OU aux courants d'air 



iolécleur (b). Cela peut être vrai. 

Mais il s*agic de favoir quelle efl la caa- 

le de ces courans. Senequb adopte la 
jméinç idée » qu'il développe fort bieq 

^O, en fuivanc le PhilôTophe Arche- 

LAUS. 

' (h) PtiK. Hift. Nat. Lib. n. Cxp. LXXlX 
Futf»^ m Miy/« tf^fiuv iMum rtor, tHeqne mm 
ftmptâm intremfi$int teme^ mji fipito nutri^ cœh- 
^ adeo tnmfmlk , ia vtlatfts avitm nm peth 
dimtt.^ fubtréiBo vmufpiritu qui *vehit '.mctmqiiam 
mji poft *uiHfâs « emditês fdlicet in *venas ^ carjenmf 
ejiif^iccultù fiât». Neque aliud ift in Orra trentir, 
quam in mée ttnitruwn : ntc htMns aUuà , fttmm 
mmfidmm emmpit: inclufo fpiritu In&mte^^ai 
Ubiftafem enire mtente, 

{i) Sekec. Q^ N. LiU VI. Cap. XJf. S^H- 
tnm êffe^qui moveat ér plnrimis fy nmximis au^ 
Bfrihis placet. Arckelaus antiquitatis diUgins ^ aip 
ba : Venti in cwcavs terrstrmn deferùn'mr ; diindè 
vbi jam $nmia fiatia plena fimt , fy tn quantum air 
pctuit denfafus efl^ is q$n fuperuerdt fpiritus , priih- 
rem prermt (y elitlit, ac frequèntibus pîagis primé 
€Off$^ deinde perturbât. Tune ilU qu^erens lâcum, 
•mnes Augujîias dimovet , dr claufira cmatur ef* 
fringere. Sic evenit, ut terrée ^ fpiritu luxante, d* 
fiégam quarente, moveantur, Itaque cum terrs 
r»9tn9 jfiffftrfff c/?, praceclit aëris tranqfdiïrtar ^ 
N 3 . ï*w< 



ï 



198 VI. Mémoire SUR ^^t 
tAUs. Il eft çercainquc' plpficurs dc$ 
caufes 3 qui donoenc lieu, aux veçts dans 
ratmofphèrc, peuvent aufii les exciter 
dans la terre ; & ces courans d'air peu- 
vent quclqueSPois produire des commo- 
tions. Ud air refoulé » comprimé dans 
une caverne par un air nouveau ^ qui y 
entre avec force, & un air dilaté qui 
en fort avec véhémence, peuvent ébrao* 
1er de différentes ihanièrés quelques pa^ 
lies de la terre. Mais ce ne peut pas 
être là la çaqfe principale de ces trem- 
t)Iemens généraux & prerqu'univerfeis, 
qui parcourent tout le globe. Ceft cc^ 
pendant à ces vents intérieurs qu'Aais- 
'^Ojz auribup ^ous les phénomènes des 

trcm- 

ffôe/: ^indtKcet fuh 'vis fpritUf.t qu^ cmc'ttm 
vtraos filet ^ m infema fide detmetur, Nunc y/w- 
que cum hic motus in Campamafmt^ quamvis ki- 
pemo tempore à* inquieto^ per fuperiores Mesàèr 
jietit, §luid ergo ? Numquam fiante 'vento ten* 
çjmcujfa ejfi Admodum raro duo flavere Jtmtd Wfh 
ti. ^ieri tétmen & pote/f^ ^ filet, ^'dfi reà- 
pimus ^cênfiat dkosventos rem fimtd gérer eiqmi' 
ni accidere pejjtt^ pit alter fuperiûrem aéra aj^tet^ 
flttr infirmn^ 



TRBICSLZMVIfS PB TeR^. Ifig 

ttemblemens. Il chercha rorigioe de ces 
yeocs dans le confiic des vapeurs fècbes 
^.humides 9 qui rnooteoc ^ redefcen- 
dpnc dans le fein de la terre Qk). On 
lie peut nierxecce circulation. pe-Ià 
doit naître fans doute qoe agitation de 
J'air intérieur* Pe - là auflî peuvent ve- 
nir quelques fécoufles. Mais l'effet d'u- 
ne caufe aufll foible & aufjQ particulière 
4ie doit jamais avoir bien de la force ni 
beaucoup d'étendue. C'cft par cette rai- 
fon qu'il prétend que les tremblemens 
arrivent quand l'air ç^térieur eft tran- 
quille, la mer calme & que les vents 
font renfermés dans l'intérieur (i).Pour 
confirmer fop opinion , il tire une raifon 
des temps & des lieux (w). Des tems; 

par- 

(jfc) Mett^r. Lib. II. Cap. VIII. Voyez com- 
ment Sbneque rapporte le fcntiment d'Ariftdte, 
ÇLN.Lib. VLCap. XIV. 

(/) Arjstoteles, ubi flipra. 

n i ^ftt u-ôf/bç/n ftcil vTX9]«i. &C. - x^i nntjiç 

kQ, -. Id. Ibid. 

N4 



900 Vi. MBikfOIftB^I^R XÊS | 

parce qoe c*^ au {>riQ€effls & œ aacûOfr* i 
fie , }a i>iiik; plutôt que le jour ,>que U ' 
terre eft le plus oréioaifeaieQt agitée; i 
tems auffi, oh il arrive le plus de lévo** ' 
iucioos dans ratmofphère« Cepeadant 
cela n'eft pas exademeot vrai, ni pour 
tous Les tems ni pour tous les pars. Il 
raifonne encore fur les lieux; parce que 
les païs les plus caverneux font les plus 
expofés aux tremblemens de teire^ Cctf 
dans ces antres fouterrains que s'exécu- 
te ce jeu & ce combat des vents. Sa 
effet les païs dont le fol eft làbloneux, 
graveleux ou limoneux, font peu expo- 
fés aux tremblemens de terre du ils y 
font foibles. On prétend que TEgyptc 
n'en éprouva jamais [wj. Tout cela eft 
aflez exactement vrai. Mais on peut en 
rendre d'autres raîfons ; rien de tout ce- 
la Tie prouve que tous les tremblemens , 
viennent des vents intérieurs. Cétoit 
auffi-l.à ropipjon des Wripatéticieks. 
Epicuaé fembJe être dans leur fenti- 

ment, 

r«] Pi-Vi^b: h?/?, i^tff. Lfb, n. Cap. LXXX. 
. Voyez auffi Seneç. Q, N. LiU VL Cap; XXVI- 



TRSMBl.BBfiB97S DE TfRRK. «QI 

Bira(, quoiqu'il n'exclue pas abfolunieiic 
les autres caufes , il regarde les vençs 
comme la principale. Lucrecb eotre 
dans ces idées & les développe [o]. Mais 
ces Pbiloippheis n'ooc pas fak àflez ac- 
tendon à la peace quantité d'air qu'il f 
a dans le centre de la terre.» oii les Mi* 
neurs, pour pouvoir rerpirer^fontot^li- 
gés d'en envoyer avec des foufflets. Us 

o'one 

[O LvcHBT. Ub. Vt vi. 55^-5^3- & 57^- 

I 580. 

Pféeterea, mentut cttm fer hcM fiécava terrs 
CmUBus pétrti ex vm frecumhit^ ^ urget 
Obmx$u mapus JpeltPKOs virihuf ahéui 
Incumbir tdlos, quo renti proaa premit yiii 
Tam, fùpen tenjuncpicftint exUruâa domonis^; 
Ad Codumque nuigis quanto funt édita quaeqaCp 
Indinata minent in eandem prodita partem, 
Protraâxque trabes impendent ire paratac . . , • 

Eft hatc «jufSem quoque magni duiû ttenoris, 
Vcatus ubi, atque aniDuefùbito vismaxifas qo^ 

dam, 
Aat ectrinfècus , et ip(à a Tellure coorta 
In loca k cava Terraï coi^jecit, ifaîque 
Spdvncas intermagnas frémit «nte toinnltii,' 



/ 



Û62 VI. MStf OIRB SUR LB^S 

i)-onc pas pris garde doo plus à la pro> 
digieufe force qu'il fauc pour ébranler 
UDe éteoduô de terrein quelquefois de 
plus de mille lieues» Ceft donc d'ooe 
circonftauce particulière, d'un raoyeo, 
d'un inftrumenc qui ferc quelquefois', 
faire une caulb univerfelle & con- 
fiante. 

^^^ Un Profefleur en Philofophie à Wit- 

lingiusSc cembfergrefrurcica^dans lefièclepaflTé^^cet- 

qucFau- ^6 opinion des Peripatétîciens avecquel- 

tres Philo- queg changenjen^: Ceft Sperlingids. 

Les vents feuls, à ce qu'il prétend, ou 

l'air mis en mouvement & chargé de v^« 

peurs, peut caufer cous. les tremble- 

'fiiens. Les lignes qui précédent eo fodc 

une preuve. Pour l'ordinaire l'atmof- 

phère eft tranquille, parce que lesexha* 

laifons propres à exciter les vents font 

renfermées dans les cavernes. La mereift 

émue & les Vaifleaux font agicés,fans qu'il 

parbifle de vent fur la furf ace , parce qu'il 

fouffle intérieurement. Les puits s'enflent 

i caofe des ext^alaifgn^ abo;ndant^s çon<- 

te- 



IpDuës dans lai terre. ÎPar la même rai- 
I^D reau devienc trouble & il fore de la 
terre des vapeurs fouffrées (p). 

Wiiîç]ç,ER C3), & TnvMmc (t) 
adoptent en partie ces idées. Mais leur 
explication femble encore infuffirante, 
fans cependant pécher contre la vérité* 
Ces vapeurs féches^ ces exhalaifons fuf- 
çeptibles d'une grandi? élaftiçité; ces ef- 
pritsfulphureux, ces courans d'air, qui 
ennailTent, tout cela contribue, il eft 
vrai, aux tremblemens de terre,- mais 
tout cçla ne dévelope pas encore le mé- 
canifme entier & n'explique pas tous les 

phénomènes. 
1 

C'est donc dans la force étonnante Elafticitç 
derélafticité de'rair 4u'il faut chercheT ^«^**"'- 
la caufe de la grandeur des effets des 
ttemblemens. On a démontré cettie é- 

lafti. 

r/>] Infiitutîmes Phyftc^, Lib. V. Cap. IX. Edit. 
tcrt. Wittteberg. 1653. - 

[r] înJfit.Phihf, p. 4^2,. 



t04 V* MÉMOIRJB SUKXBS 

lafticité & cherché à calculer fes 

M. M- BOYLE C X ), 's GrâVESAN DE ( t 
MUSSC^EH BROEK (u) , NoLLET ( ^ ) C 

fait nombre d'expériences pour décoa« 
vrir la*force du reffort de Pair. A' ^ 
une phiole mince, remplie d'eau ch* 
tScfcellée hermétiquement, une veffie s 
demi foufflée & bien liée, l'une & raj^T 
tre expofées lur le feu, feutent avdt| 
éclat. BoYLE (a;) en pârticuîier;âîdéfe! 
montré par une expérience ingénieofb 
qu'une quantité d'air égale à une goutte 
d'eau, l'air extérieur comprimant étant 
été, peut, par fa propre force, être di- 
latée, jùrqu'à occuper un efpace treize' 

nùUe 

Isl Traa. A '^^^fèr. tUfl. Opcrum Tobl L 
Vcnec. i6p7. 4. 

l^ j ?kyf, JOm. Méttkhh. IV. Pars L T. H 
|»g. 577' ieq. Lcy<^ '743^* 

r« J Tome IL Çir rair. 

[v] Leç. dePfeyfiq.cxp. Tpm. III. 

[«] T]aaatas4?iHir4«^tfr4iis^/MV,Ea^u^ 
Opemm Vom.i^ 



¥ 



Tremblehem tt Terre, icy 

le iëpt cent fohcame & neof fois plus 



;^ L. A caufe de cette dilatatien dokécre Canfts di 
chée daQs la nature mêoie des par- ^^^^^ 
QODftkuances de Tair. Elles doh IW. 
kt être cohéreotes eotr'elles, mais la- 
; flexibles, mais rigides à ud certain 
.fektf ; poTeures& par-là fort expanfibles; 
jtttfQepcibles d'une agicacioo prompte* 
I liBs parties igoées peuvent s'y im{H»iec 
i «vec facilité^ auffi n'eft-il point de ma^ 
[tière qui augmente autant le reflbrt de 
îajur que le leu«. L'air qui nous envî« 
im&^9 furchargé de tout le poids de 
^amioiphère» eft comprimé, condenië^ 
occupant un petit erpace, à[ raifon de 
fim expanfibilité. Il eft aiofî dans ua 
^tat violent (y) & capable d'une très 
pandei dilatation, puisque l'élaftiçité 
croit en raifon direâe de la denlké ( 2 )« ' 
4c que Fefpace, qu'il peut occuper pat 

la 

If] SsMGùxiDiySt de Ati Atmt. p. toc; 



i05. IV. MÉMOIRE SUR L« 

ladiDatation, eft en raifon inverfecfi 
la force qui le comprime (û). Ce dé- 
gré de denfité extraordinaire^ qui tient 
le reflbrt \ie Tair ' affujettî dans un état 
de contrainte, eflnéceflaîteaux plante* 
& aux animaux, il eft auflî le principe?; 
de tous leè mbuvemens qui s'exécutent' 
dans Tair & qui fe fuccédent fans telle; 
De-là la formation de tous les météores 
&la circulation perpétuelle dé l'eau & 
de rsîr. De-là une propenfion perma- 
nente & lin effort continuel dé Pair à fe 
dilater; &tl fe dilate toutes les foîsqtïe 
la compreffion, qui Tempéche, dimi- 
nue, où que les matières qui peuvent 
Féccndrè, en s'inflnuant dans fes pores, 
augmentent. L'air, qui eft da6s Tinté- 
ficur de la terré, étant plus coridenfé 
èncoi-e (Jue Celui qui left aù-deffus de la 
furface, il éft plus fufceptible - de dila- 
tation fubîté & d'une prompte expîad- 
-Oon. Son effort eft plus grand & fei 
effets doivent être plus violens. 

L3x IV. Cap. IV. '• ■ "-^ 



Tremblemeks de Terre. 207 
fe^Lc favant Auteur, [ib] du Mémoire £« 
[fur les caufes du tremblement de tene, ^^^Sii 



*«* *^^ ^••«•.<w« M«. M«.u<>^ivM«v.ui. ««M 1.WAAW9 ne xùppnÉ^ 

jinréré dans le Journal de P^erdun iC}»^, pw 
}.a très-bien feoti que Tair elaftîque étoit ime^a^ 
[Ja itfincipale cauiè des tremblemens de ««wo^ 
H»rc. Peut-être fetoit-oD mieux de le 
legarder comme le principal inftrumenti 
&i'efejrvefcence5 0U Tinflammatibn des 
BMitieres pyriteufes, comme la canle 
priQdpaleé Je ne faurois donc, admettre 
avec cet Auteur, qui s'appuye de Tau- 
; toiité de M. Hoffmaiïn [d] que tout 
peq^lemenc de terre fuppoiè toûjou» 
^ par-tout une inflammation intérieure* 
IJoe fermentation peut fufBre, pn bien 
des easj & toutes les explications en de- 
vicDûcnt plas faciles* \ 

' ' . C'ESIÇ 

P] Ctt Auteur anonyirte ; ou pCcoâoaftocl 9 
«onné plufîeufs autres mémoires lurrHiftoirc Nm 
^cUe'&la Phyfique* 

W Nofcmbre 175^. p. 547/«c (îiir. L'Auteiw^ 
P«>inetàn autre Mémoire, que je n*ai point crf- 

fiore,vu. 

. *^ • . •.• . -.1 

[i\ ÔWcrrttions phyfiqucs te âundÇRC ■: : t 



r«rfilar 



8ô9 VK RÎÉMoiMï'stfft tss 
IIBB?^' C'est à l'air, reôfériné Sarcla p«a- 
dre à câtoo , & daûs lés poudres fulmi- 
,nàiit€S3 à cet air fo^îteaiefm; iMëfié^ oq 
;dffaté par le feu, qu'il faut attt^cf 
line partie dés éffeti; cxf^ofion, efkatf 
éclat. ToicT un faSt rapporté par M. 
Hoffmann, copié pàt rAutcÈr dû Mé* 
ittoiréi (jue Je viens de citer, 6: que je 
âràofèrié, comme ferva&t' à donner une 
Mage ées effets de la foudre & des 
tfëiiiblefmem de terre |^^]. G^èft trn 
AcBfdent extiaordniaîre arrivé le 7^. No- 
vembre 1698 à Zelferfeld vHIe de la 
Forit^NoîTe. ,j^ Vkt Apotîcaîpê, dît-il, 
i, mit daos une coraiië de veh« aflësé- 
,', paifle, du bautne de ibuffre térébeQ* 
9, tiné, & la plaça fur on fèa dé fable: 
^, & après avoir bouché les jointures du 
^ récipient, il pouffa la matière avec un 
»]i feu un peu vif. Auffîtôt un brait 
„ extraordinaire, qui fe fit entendre » 
;^ fit croire à^ceux qui étoient dans la 



j, IDS1« 



M ObCar. phy.acdmmT. tl. OWI ij/jcjoar* 
«al de VMttir. âU Sipia p. 150, ; 51, };t» 



TftBMBLEMEKS DB TsRR?. 209^ 

if^ I^aifoo^ qu'il s'écoic élevé un oura- 
^9 gan qui Talloic renverrer de fond ei^ 
j5 comble. Uo garçon Apoticaîre, qui 
j, étoic à^ piler des drogues dans une 
49 cour 5 .pas bien loin de la boutique ^ 
^9 fut jecté tout à coup contre la mu- 
„ raille. Un autre, qui étoic fur la por- 
^i te de la cour 3 frappé comme d'un, 
„ coup de foudre , tomba à la renverfe 
33 & ifans connoiflance. Lors qu'il eue 
33 repris fes fens3 il fentic une odeur 
33 fétide Âfalphureufe; & ayant foup- 
33 çonné que cet accident n'avoit été 
33 caufé que par la mauvaife manière de 
33 traiter le remède 3 il courut aufli-tôc 
^3 au laboratoire avec un voifin que le 
^ bruit avoit attiré 3 & il trouva la moi- 
33 tié de la cornue refiée fur la table ^ & 
j3* l'autre moitié 3 à laquelle le cul te- 
ii noit) jettée bien loin dans la cour à 
33 travers les fenêtres de la cuifinequ'el* 
)3 le avoit mifes en pièces. 

33 Ce ne furent pas les feuls effets que 

), produiût cette explofion ; elle brifa 

» encore la porte d'uo cellier 3 & la 

' O „ jet- 



>I(^ VI. ^EârolAC^UK Itf 
iy jetca datf!$ la cour aVec ded pots k 
^y des plats qui ^cdeâc dans la coiâ- 
^, D9. Elle tnit tti pièces une atttie 
93 porce de c^mtniiDicdciéil» eYrtre te 
3, cellier & le laboratoire , & atràcha la 
„ ferrure qui étoic fdrt groflb. Le mê- 
«3 me eellier cooiniuiiiquofit^ par un e^ 
5, calier déi^obé,. fmtn formée' de fpi- 
3, raie 5 à utoê cbaâibi^ dfen'^hauii 5 donc 
33 elle enfonça la porte 3 fit reoverfo for 
33 le pavé des tifoirs oh étoleûc des vailP 
33 féaux: , daiis lesquels c^ mettoic les 
ij co>mpoficioiis. 

^3 II y avoit ^ns la iniêflie chambre 
^3. <|ael4aes auc?es vaifTeaux» de ooéroe 
^3 efpèce^ qu4 furent enlevés du milieu 
1^ des autres, & }etcés fur le pavé, & 
5> deux fenêtres furent arrachées & jet- 
^3 tées dans la cour. La même explb- 
^ fion endommagea les fenêtres voifî- 
j3 nés de la porte ^. qui donooit fur la 
3, rue; elle brifa le plancher d'une pe- 
3, tîte chambre, & renverfa ïû porte a- 
3, vec la ferrure & les gonds 3 faosépar* 
,3 gner les fenêtres 3 dont elle ne ût 

>j Déaa« 



TftBlf&LSIlBKt DB TBRRB. lit 

^ diaornoiDS que ca0èr les vitres. 

3, Elle enfonça aufli la porte de la 
9) chambre 9 oh Ton gardoit les eau:É 
^y diftltlées» & une autre porte qui com^ 
^3 muniq^oic de cette chambre à celle 
M de la boutique. Les vitres des fené- 
99 très de la boutique fUrent auffî caf- 
99 fées» & leurs chaffis ébranlés ^ mais 
éy ils ne furent pas enlevés. 

„ Les voîfins affurerent avoir vu foN 
), tir par la cheminée ^ dans le mêmis 
), inftant qu'on entendît le bruit , une 
. ), fumée extrêmement épaifle; que le 
„ bruit avoit été femblable à celui du 
35 canon, qu'on Tavoit entendu [de tous 
j, les quartiers de la Ville, & que pref- 
9, que toutes les maifons avoient été é- 
3) branlées^commeparun tremblement 
33 de terre. 

33 Cet accident étonnant^ continué 
3) M. Hoi^FMANN, dont j'ai été t^noin 
33 moi-même, fait voir quelle eft la na* 
^33 ture & la force de l'éclair & du ton- 
)3 nerre: & fert à nous convaincre eh 
i i) niA^ 



2IÏ Vf. MéMoirr sua LB».8cc. 
„ tnêtne tems que leurs, effets ne vieor 
3, nent que de la violente percuflîon de 
,,.raîr, qui eft agité avec împétuofîté, 
„ & chaire de la place q^'il occupe, 
„ de forte que toute la colonne d*aîr, 
„ qui a un poids confidérable, produit 
„ des effets furprenans fur ks corps 
3, qu^elle rencontre **• 

u cha- BoYLE prouvc par nctnbre d'expérieo^ 
l^^r, ces curieufes que les particules de froid 
condenfent Tair, en s'introduifant daos 
fes porcs, & que les particules de cha- 
leur le difatent , en s^inGnuant dans les 
pores de ce fluide légef. La moindre 
chaleiir fuffit pour produire une promp- 
te dilatation. Une expérience bien aîféê 
le prouve. Un papier allumé jette dans 
une cuvette en dilate Tair, en forte 
qu^ii en 'refte très-peu. 

McCnrt de On s'eft efforcé pat diverfes expérieo- 
urion/'*" ^^^ ^® mefurer cette dilatation, & ces 
efforts n*ont pas été tout à fait infruc- 
tueux. BoYLE a mis fur les voycs &lei 
Phyficîetts, qui l*ont fuivi, fontpervc- 

nui 



Tremblemens de Terre. 213 
nus par diverfes routes à des préciflons 
fort curîeufes. L'air peut fe dilater juf- 
(ju*à ce qu'il occupe l'efpace qu'il occu- 
peroit s'il n'étoit point comprimé par 
Tair environnant , ou par ratmofphèrie qui 
le preffe. L'air peut, félon M. Mariot- 
TE (/) , fe dilater quatre mille fois plus 
qu'il ne l'eft autour de la terre, avant 
que d'être dans cette expanflon naturel- 
le, qu'il peut avoir au haut de Tatmof- 
phère. M. Boyle (g) démontre que 
Tairpeut être raréfié dans des vafes de ver- 
re, jufqu'à devenir dix mille fois plus rare 
qu'il ne l'ett ordinairement» M. Desa- 
GULiERs C^} prétend que Wir, en dif- 
férentes cir confiances , s'étend depuis 
uq jufqu^ trente mille. Newton, dans 
fonT?raité d'Optique (i}, prouve, par 

le 

r • 

(/) Mémoire (or les cattfès des tremblemens : ir£i 

{g) De miraacris rare^âione, Tom.I. Operum, 

\h) Cours de Phyfique experim. T. II. p. ia7. 
VoycL encore Mémoire far les caufes ôcc. lébifu^r^ 

(i)Lib.III.Qii«ft-XXVUI. 

.... 03 



214 VI. MÉMoiRit syR LES 
le calcul, que l'air à la hauteur de quîn^ 
ze milles d'Angleterre, au-deflus de la 
furface de notre globe, eft iQ fois plus 
rare que fur cette furface même; &qu'i 
76 milles ileft environ un million de (ok 
plus rare. L'air rendu aui& chaud que 
l'eau bouillante fe dilate avec une force 
qui eft au poids de tout l'atmofphère , 
comme 10 à 33 & même comme 10 à 
35. C'eft le réfultac d'une expérience 
imaginée par Mr. Amontons, & véri- 
fiée par M* MUSSCHENBROEK (k). A 
quelle dilatation ne peut donc pas parve? 
nir l'air fouterrain échauffé? quels efforts 
ne doit-il pas en réfulter? 



Effets de. Nous avons déjà eu occaCon de re- 

èe 1w^^ marquer que la dilatabilité de l'air, fon 

ibuter- effort, ou fonreffort,croît enraîfondc | 

rain. f^ denfité. L'expérience de l'arquebufe 

à vent eft eonnuB. L'ah- refoulé & réffené 

acquiert une force capable de poufferuœ 

baie , qui perce une planche. Bôrelli ob* 

ferve que l'eipace que cet air occupe eft 

à celui qu'occupe l'air ordinaire cqoud^ 

Ik) Eflài de PhTfiquç, T. II. Chap. WL 



TREMBI.EMÇNS V^ TéHRE. 215 

ao à deux mille. Les Mioiears nous ap« 
pr^pnenc que l'ajr ^ft ^ denfe dans Ie3 
Çdioes qu'il perd fa prppojtipq eve;c les 
Qrg{ines de notre corps, M. Marîot: 
TB a fait diverfes obfervations f^^r U 
dcnfité de l-air des cav^es de l'Obfervar 
. toire de Pari$^ Toutes çhpfçs d'ailleurt 
égales, Tair fous terre, dan? les cgver- 
Xies & les grocca^, doit être d'aut^Dt plitt 
Uenfe que jce$ cavités fqnt plus profon- 
des & conimuniquent moÂns avec l*air 
fxtérieiir. II Revient auSi plus^ rare à 
mefure qu'pp's'élève fur l^s nioetagnes^ 
oii il peut méipe être û rare ^n'on a d^ 
b peiné à y rcCpirer [/]. t'air étwi 
donc plus denfe, plq$ cotnprimé , fott9 
la terrç , les €|Pets d'une p^j^rvefcenc^ 
{(d'une inflamiQationdoîvçQ^y êti^ plus 
prQmts & plus violem^* la dilac^tioo 
ioit avoir p]w de force., L'éWîcH 
doîc fe déyeloi^i^ avec plus de v^h^ 
' mespce. L'exploûon doit être plus écla- 

tan- 

Art. 11, p. 6. &fuiv. dans les nottçs» : . 

04 



Ml6 VI. MEMOIBE SUf LB$ 

taote. SuppofaDC donc des matières en* 
jSammées, ou en efFervefcence, à une 
grande profondeur fous terre, quels é- 
tranges effets ne doivent- elles pas pro-r 
duire par le moyen de cet air dilaté à 
raifon de fa condenfation ! Si Ton y ftit 
attention, on ne fera plus furpris des 
faites extraordinaires, des tremblemens 
dé tetré. Augmentez, dans cette pro- 
portion à la denfité, les effets des pou- 
dres fulniinantes, des matières déton- 
nantes, ou feulement de la poudre i 
canûn,& vous concevrez fans peine les 
^plus graddès commotions & les boule- 
verfemens les plus étendus. Suppofaoc 
cet air dilaté en raifon direâe de fa deo- 
fîté , & Tefpace qu'il occupe en raifon 
inverfe du poids qui le comprime^ |on 
élafticité fera comme fa denfité [wj. 
Les efforts & les' effets qi}i en doivent 
réfulter font inconcevables, puisqu'ik 

doi- 



. fw I PhyC £içm.Mttb. *sGur%vSJMD%.X 1^ 
JJb,iy^Ç. 11. 



Trembliîm«ns ce Terre. 317 , 
doivent encore être propqrtiqnnés à tou- 
te la mafle de Pair dilaté, 

Thales le MiléGen , qui a fait d§ « l'eau ^ 
Teau le principe de toutes chofes, a ^^^^ 
i)ien pu attribuer au mouvement dé l'eau ^^^P?ns- 
les (remblemens de terre. Il fuppqroit d<» An^ 
que |a terre fe nM>avoit lur les eauit-mê^ ^^^°^* 
XRe^,, comax^ uo vaifleau foûeenu & a- 
sité.par Jes flots [n]. Je ne fii fîon a 
bien pdst.Ia penfée de ce Pfailofophe. 
Ê;ile eft infoutenable, peu digne de U 
rçpiuauoo d'un âuffi grand Aftronome| 
q^i. doit avoir prédit le premier ^De 
éfçUpfe :.[#]. i Cela pore, il feroit 
maip^^étoimaot de feotir la terre fe mou- 
\^t que de la. voir fubfîfter f p]. Si- • 
NIQjK^s conûdère Teau comn^e un agent , 
comipeUQ, moyen, qui contribue à di- 
vers 

[«^Senec. Qsaeft. mt Ub. VI. C. YL . 
. [tf] P«.w,.Uift. wt. hi\K n. C. XII. & LibT 

xxyi. c. XII. 

[j>] Terram a^tari non miraxtmur Coi maocr ^ 
tL Sjmîic. ibidem.'^ 

05 



1U8 VI« MÉMOIRE SUR LES 

vers tremblemens [^]. Il croit quelçf é^ 
taogs ,les réfervoirs , les mers^ les jOieuvet, 
les torrens foucerrains, en roulant leurs 
eaux^peuvent diverfemenc ébranler la cer- 
rç. Sa phyfique eft très- fondée à cet égard, 
mais elle n'eft pas complétée. Il ne 
faifit que quelques circonftances , peut-' 
être les moins ordinaires* Il f^ut quel- 
que chofe de plus aâif 5 de plus vio- 
lent» pour concevoir , ou expliquer^ 
les tremblemens de terre. Démocritb^ 
au rapport de Plvtakqvh [r], attri- 
buoit les tremblemens aux eaux de M 
pluye y qui , fe précipitant dans des ca- 
vernes fouterraines, qui déjà regorgent 
d'eau, ébranlent la terre par le reflux, 
auquel elles donnent lieu. Il eft encore 
aifé de s'appercevoir de rinfuffifançe dç 
pareilles explications. 

?«^^ Il eft jnconteftable qu'il y a de grands 
^s^ amas d'eau fous terre; des réfenroirs 

d'WiX 

[y] ïWA c, vn & viir, 

Ir] Plvtak. de iHacitis PhiloC IA,SL C»g 



Xrevblsiçbns bb TstRC. lia 
4*eaux, qoi fooc tranquilles, & «les 
çourraos d'eaux, qui circulent Toutes 
les fourbes, qui forteat de la tette^ 
décèlent celles qui font au dedans. 
Bien des faits, raÎTemblés par divers Aa« 
teurs, éubliflent Texiftence des eaux 
foûterraioes [j]. Dilatées , pouffées ^ 
accumulées, enflées, arrêtées^ dani 
leur cours , par quelque obfiacle acciden- 
tel « elles peuvent, il tû vrai, en cerr 
tain cas, pouflfer Ja fuiface de la cenc 
& rébranler. Des torrens intérieurs « 
groflis par quelque ci(conjOi:ance particur 
liera , rencontrant un obllacle , peuveoe 
dans leur cours impétueux podûèr les 
parois des canaux & ébranler la terre. 
Il eft aflez remarquable que les tremble** 
mens arrivent fouvent pendant, ou ap'ès 
desiëcherefles, c-eft à^dire lorsque Tat- 

mos* 

[/] Voyez plufieurs cb ces laits «kns VARSNXur. 
4aQS KiRCHBR} dans Fabricivsj dans la Struc- 
ture intérieure de la terre j dans TUfàge des mon-; 
tagnes; dans Ramazziki , des puits de Modène* 
dans M. dx Buffom Sec. &c. 8cc. SlMEQys cL 
N. Iib,VI.Cap.YlI.&YIII^ 



220 VI. MiMOIRS SUR LES 

mofphère^ étant le moios chargé d^au> 
la terre doit en être le plus remplie; 
mais à une plus grande profondeur, au 
deffous de cette croûte, qui eft percée 
pour donner paflage aux fources. Lin- 
terieur de la terre, étant ébranlé, par 
la dilatation d'un air échauffé, ou eo- 
flammé , cette commotion ne peot-eHe 
pas auffi communiquer à quelque grand 
réfexvoir d'eau un mouvement d'ondu- 
lation , dont la mafle , le poids & la for- . 
ce du choc feront capables d'ébranler à 
leur tour de grands terreins ? Souvenc 
on a éprouvé, dans les tremblemeas^ 
un mouvement d'ondulation » qui ref- 
lèmbloit exactement à celui des eaux. 
Au milieu des fecouffes tumultueufes de 
Lisbonne on y a reffenti de ces mouve- 
mens ondulatoires, dans le cours de 
1755 & de 175(5. Tantôt ils reffem- 
bloient au balancement d'une litière, 
^quelquefois à ceux d'un bateau, d'une 
voiture rufpenduë, qui roule,* toujours 
ils avoient quelque chofe d'alternatif & 
de régulier. On en a fouvenc éprouvé 
de pareil à Lima^ 

Pois 



TRSMBLEMBm DS TSURB. flT^ 

' Puisque nous nous fommes engagés Coa|eâa^ 
é alléguer toutes les caufes probables & mu^ 
poflîbles des trcmblemens de terre, o- meatdcf 
mettrons • nous celle que (êmble nous 
préfenter le mouvement/ de rotation de 
la terre, combinée avec la mobilité des 
eaox de |fon fein? Notre globe peuc 
être envifagé comme un vafe Iblide, 
rempli de canaux & de cavernes*^ plei- 
.nes d'eau. Ce vafe a deux mouvemens 
oppofés ; Tun autour du foleil eft an- 
nuel; l'autre autour de .fon axe eft diur- 
ne. Suppofons que dans un inftant un 
de ces mouvemens foit accéléré & dans 
Vautre retardé , de façon que la com- 
penfation du retard à l'accélératibn fafle 
la même fomme de mouvement & par 
conféquent le même cours; les eaux, qui 
font dans le fein de la terre ^ ne pou- 
vant fur le champ changer leur mouve- 
ment & fuivre celui du vafe , qui les 
contient, doivent acquérir quelqueFtaiou- • 
vement d'ondulation , qui , venant à frap> 
per les voûtes des cavemps,doit ébran*- 
1er la terre & par' les canaux- fouterrains 
communiquer ce mouvement fort loin. 

Ga- 



S32 VL Mémoire sur zm 
Gâuléb avoic imi^Dé qaelqae'ctt>re 
de pareil pour expliquer le flux & leré- 
ftix de la mer; mais fon explication oè 
peitt s'arranger avec un mouvement ré- 
gulier & périodique tel qu'en celui -li. 
13'ailleurs les eaux extérieures font li- 
bres & ne doivent frapper que ratmot 
phère & giifier fur les terres 5 qu'elles 
iiefauroîent ébranler. Leseaux intérieu- 
res au contraire y qui font contenues ^ 
peuvent ébranler ce qui les contient^ 
Les tremblemensyoti Ton apperçoit une 
ondulation, feront donc expliqués par 
ce moyen. Il en efl^ dont les ondulatiooà 
vont de l'Orient à l'Occident > ou de ^Oc- 
cident à l'Orient* £t fi cesfecoufles n'ont 
pas toujours ceué direfUon ,c'eftque les 
liaroîs des cavernes & des canaux, gê- 
nant dtréâécbifiant diverfementces eaux 
agitées, il en naft un mouvement com- 
pofé , qui ne peut plus avoir la même 
direââon* Combien de caufe» différen- 
ces peuvent accélérer ou retarder lé 
mouvement de la terre I Peut -être cet-* 
te vuiété dans la marche du globe ef{- 

. el. 



^ÉLWtSÈLUiSËm j^t Terre. 12^' 
fSle néeeflaire pour agiter Tair ^ les eatoc. 
& la terre. 

Si nous confîdérons les dtverfes ex- licaucott^ 
périences^ que nous avons rapportées^ ^ucàk 
nous nous appercevrons que l/eau eft un S^cp- 
dcs moyens qui entre dans la plupart ^^^=*»<*^ 
des efFervefcences* M. LuoutY [t]^ 
Newton ta], Mdsscbenbroek [x], dans 
kur mélange, qui fermentoit & s'eoF 
flammok, y metioient de l'eau. Il It 
faut dans une certaine proportion. L'a- 
malgame feroit noyé û on y en faifoit 
trop entrer. Il feroit fans aftivitê, 8*il ^ 
nY eu entroit pas aflez. Qu'on pile les 
matières , dont on compofe la poudre à 
canons trop féches, elles s'enflamment} 
i il faut les tenir humeftées à un certain 
! point. Ces matières pyriteufes* qui font 
fi propres à concevoir de la fermenta- 
i cion , 

\ti Mémoîr. de TAcad. R. A. t;ôo. Chkùif 

(«) optiq. M>. m. Qs«ft;XXXi. 

(«) EfifU de Phyfiïae?^ Tatt>* L art. tZo^ 



M4 "VI. MÉMOIRE 8U11 xxr 
ûcm, 4oîveDC doDC être mifes en aftiolis 
pàt u&e cercaiDe quantité d'eau. Cette. 
eau ouvre les pores de éûk corps ful- 
phureux & nitreust ^ difloût les (èls, 
dégage les parties ignées^ met en moa* 
vemeoc ces principes d^aâivité & de 
chaleur. De -là âaft une effervefcence 
& fî^ comme dans les mortiers, oiioa 
pile de la poudre trop féche, quelqoe 
qîrconftance donne lieu à une inflamma* 
tion) la matière prend feu fubitement. 

tes lieux O^ * ^^î^ remarqué que les Keaxmariti* 

niaritimcs mes étoîent plùs expofés a«x tremblc- 

&S^' mens. Telles font les cétes de V&alUi 

*'"*°*^^ telles les cotes de VAmérique-mériàionih 

le [y]. Ne rendons pas cette obie^ 

vatîon trop générale; ^arce qu'on 

pourroic la démentir par bien des 

. faits. Il eft certain du moins que la 

plû- 

[y] MarithM maxwifi ^[uatstmtur: née nm^fi 
tali malbcétrine. ExpUratum tfi mki Jlfer^Ar 
femmwmquef^epius trefMfe. C: Plin. H//?. Nd 
Lih. II. Cap. LXXX. Voyez atiffi Arutotb, Afr- 
tearol.hib. II. Cap; VlII. Voyc2i encore Joomaldt 
ycrdo». Nov. 175^. p. 354- ^ 



ie iiâe fiîr <lei monagoes voifiaes defe 

dés Ifles. ¥tè9 de Xîvaiimtia - en Améh 
t^Q^ il eft deuJDii¥)à»gq6^, dii&c Ftt* 
iiepoofle du fèu'fii^riiitre foutait iiiiK 
(psiDCké d'Càù . ëtonàancc. On appelle 
ooUev ci Fo2rafr£i'!eatf i, & caiiTe de* tant dé 
Ibiwes & de niiiOreaus: i qu'elle, poùifô 
tt tthort. On ne iloitifllie que déiix Vol- 
cans ^ iqai foienD éloignés dés mets ; l'un ^ 

fûren Miftfie , l'autre iur lè mont Apen* 
; K&i^, 'tous les deux peu confidéiàbles. Si 
I piques montagnes font fujettes aux 
QemUeîBens i on .en voit fortir beau^ ' 

coap. de fources & îx)ur rordinaire.tdei 
ibûrcei ininéiales^foùveQt chaudes. ^I^ 
tâoz&ntdoûcivéeeffiiires pour detrem* 
feties mmJères effervefcibles; qui ftns 
^ demeurëroient dans Tiaertie. 

Les eaux contribuent peut-être en6o- ies'eàot 
îeauxtremblemens par une raifon très- peuvent 

. iafiidtéds 
(*) Voyèas lUns lé Dift. àtàg. de U Uàiûz ^^t 
llèl^ remtiÀeiiâ^ des Vofeiri^ 
P 



jfig^oieufe, que l'Àutoâr vda Mmmâ» 

fut les tœmblemensid&o^Ere aUégue{aJi 

L-éau iiepeut être^piptiniéevpn ft| 

proil^é: ^par divetfes expétieage^ IP]^ 

;EUe dûitedonc s'oppo&r ' par fo^popb 

€i par l'inôpdtudé: qu'elle a à être qomr 

primée à la dilatation de.Tair imâdw» , 

éChaajBPé& mis .eu activement Lkf&tr 

ce de Pj&/di}até:parlk::chaleur: croit eQ 

raifonde la réfiftaace qa^on lui ot^pofe 

Aitifi l'aâdvité du feu ou. de l!efFçtve& 

cence doit augmêirter fôiis terre par cet* 

te raifoQ. Par-^ià même les Ueux .moins i 

abondans^en eau doivent éprouver des < 

tremblement de terre mçios violens & 

Aoins fréquens» toutes, choies d-alMeutt 

aéi^Iesw Si des matières mioéraiesibn 

mentent ou s'enâainmént fans trouver de 

réfîftance de la part de ces mallesdteau^ 

Tair dilaté s^ouvrelpluaiaifémenc on ps^ 

fage, s^qxhale en vapeurs, fans caufer 

• ^ r . ^'''- ^* ' ■ • de 

' T^] Journal Hift, furies matières 4atems>HoT.| 
[^JDxsAGVuaaif GoQbdcFii|<fiqae,Mi4l9^ 



TuElfBLKMfiNS DB TEftlLï; 22/. 

'4c ^aàds bouleverfemens. Ces exba« 
lailoDs fubllmées dans ratmofphère 9> 
produifenc les météores igoées. Aux 
pieds des moneagoes il eft pour Tordi- 
oaire plus de fefervoirs d'eau que dans 
ks plaines. . Par cette raifon encore les. 
Volcans font plus ordioairemenc fur les 
montagnes 9 & plus | rarement les pai's 
de plaine font* ils fortement ébran- 
lés ic2. 

Non feulement les eaux peuvent aug- forcé 
menter l'élafticité de l'air par leur réfi- ^^^^^ 
ftancç, mais réduites en vapeurs 5 elles yapciirj, 
ont encore plus d^aSivîté que l'air, & 
peuvent produire de plus grands effets. 
Les ef(ervefcences,ou les inflammations 
intérieures, font, fans contredit, éle- 
ver des vapeurs aqueufes 3 aufli bien que 

des 

ff J Vdyez pîufîcurs de ces fuppofitfong confia* 
®^, & éclaxx^ei par des faits dans Varewiws; 
^ans RiRCHER; dan^ Fabricius» dans la Jtruc-*. 
P»e intérieure de î»tcrreî dans TlHàge des Afonta-; 
^i dans RamazziKi, des puits de jilodcQC| 
ians Wr. deBwFjON,, . - ,- .. ^ 

? 2 ' 



art VI. Mbmoikî stri tEi 
des exbalaifons pyriteofes, ou fulpfaiii 
reufes. Ces vapears aqueufes ont une 
dilatabilité [d'] qui furpaffe de beau^ 
coup celle de Tair ou celle de l'eati. 
L'eau ne' fe dilate que d'une feizième^ 
depuis le moment où elle ceflfe d'être 
glace,' jufqtfà celui oU elle coi^mence à' 
bouillir. Pour augmenter de deux tiers 
le volume de l'air, il faut déjà Unecba* 
leur capable d'amollir le verre; Âvc« 
tincxhaîeUr bieh moindre l'eau réduite 
en vapeurs tî^^efad un volume 13 bu 
14,000 fois plus grand. Quand la va- 
peur, ainfi échauffée i n'a pasdel'eipa* 
ce pour s^éteiidre librement, elle fait 
effort contre tout èe qui lûî rédftej flç 
elle éft caj^ablé des plus grands ëffeti 
Aiofi, lorfqiie le moule d'un fondeur de 
dqche n'eft pas bien féchéi la vapeur 
de l'eau , échauffée par le métal aident, 
qu'on y fait couler, fait <Srever cfe mou^ 

le 

SCtEe. Leçon, StdL U/dc l'eau' côiofidiéréçcMn^ 
Éapcttr p. 7« & &iy. Amft. 1/4^, ^ 



TREVBtEMENS DB TbRRB. 219 

le avec éciac & fautet en l'air les for- 
ces & toute la charge qui eft deflus. 
La force de la poudre peut bien venir 
en partie de l'élafticité de l'air renfermé 
dans &. entre les grains; mais elle vient 
auili de la dilatabilité deç matières qài 
la compofent. C'eft ce qu'on peut proil- 
yer par les poudres fulminantes. Ces 
petites ampoules, ou ces larmes de 
^ollaode, qu'on fait fauter, en les jer- 
tant au feu , font plus d'éclat fi l'on 
joint à la bulle d'air qu'elles contiên* 
sent, une petite goutte d'^eau. Les œufs 
de poifibns, les marons,&; tant d'autres 
çbûfes,qui deviennent fur le féu autant 
4e pétards, prouvent l'efFort des vapeurs 
dilatées par la chaleur. On a mis eu 
œuvre cette puiflance fingulière dès va* 
peurs pour faire mouvoir toutes fortes 
4e machines. C'eft à M. Papih, Pro- 
fefleur en Mathématiques à Marpourg^ 
far la fin du fîèclc paffé, qu'on eft rçde-r 
vable de cette idée, qui a été mife'en 
ptatique pour diverfes machines. utiles* 
Les AnglQîs :Pat 4'ôb.Qr4 em^loy^ m 
^ P 3 pom- 



^Î30 VL MÉMOIRE SUR LÉS 

4^ompes à feu , ou par le moyen de H 
vapeur dans leurs mines de charbon, & 
on en continue, Tufage. Ils en ont cb- 
fuite établi une à Londres , pour diftri- 
buer les eaux delà rami/i, maison a 
été obligé de les abandonner, parce que 
cette machine dépenfe trop de feu & 
fait trop de fumée pour une ville. Ceft 
par le moyen d'une pareille machine 
qu'on defféche les mines de Condéy en 
Flandres. M. Beudor en a donné une 
deTcription , dans foâ Architedure hy-^ 
draulique. Le jeu affez connu de PËo- 
lipile , qui fait monter l'eau , par le 
moyen de la chaleur ^ foùvent à plus do 
cj T)ieds , nous fait encore connoître 
les efforts furprenans des vapeurs échauf- 
fées & dilatées. Il eft encore bien re- 
marquable que ces vapeurs d'eau font fuf- 
ccptibles, quand elles font renferméesj 
d'un degré de chaleur exceflîf, qu'on tfa 
pas encore pu mefurer éxaftement , à 
caufe des dangers , auxquels on s'expo- 
fe en faifant ces expériences. On tàki 
dcja que 4ans la marmite de Papin cl^. 

les 



Ics^deVii^DoestJifEszlchaudeS) {ioùL'f(Vb 
àr&TétSLm.& tei>l<9irb.> ce qui a.fak4h 
r0'iâf4*ahilcsrPhyficîeas [e] ^qœ Feàa, 
e» !«apfeut^ ' Ôroit,» peut -être 3 «ap^? 
bier;ée;deveQH!.âdn iôirdcQte qufi le.quh 
v«aii,3te,fer;fi)Qdu». aDe tput'c^/feit? 

&t:de;.tOUtqs;OÇf'tâf^lÛQns CftDOlwH^ 
qup l^-vapeuMîq ^«y^-dansJe.fein^dÇ 
k«€ffï^V .par,-àes^e5fer«efcçDcei;> pu .de3 
ifttororoatioQs ift^urQg,.ajrêçéfi9:PM: le§ 

tporjatjn^i; r€ûftu!e« .cl** cl)audç%3L.jpayce 

Uitt..^es^:;pUi« fftaiflaos «gens ^dan&î Jes 
trçmbtemens deiîssrej.i^On n'aipfaiçvf jçn;^ 
w4-Aflfez faitL do^jkmtmh cette caule 
«àif§;puiffîince.pradigieBffv-:> ,3;::j t. 
^'Ivî.-rABBÉ NoLLfet fait fufèé'fijîer Idée de 
une "réflexion 3 que nous tranfcnrpn» 
à%tknt plus volontiers, qu'elle eflrprcP** 
qâVrabrégé de tbm.cèjque nods Venons 
?tt^1lfè ;da concours deTaftion dû 'tt5u>- 

',. .> .,? •• ;: •. • ■ ' 4- *• -••'■; "v , 

[e] .BoBUHAAVE .Ç^.- C/&/W. P. II. p, : 3^7; 

MvsschejnbrÔbk, Eflai dé PKyfique pi 434- ' ^ 
P4 



^32 VL MiMO»S &llft LES 

de Taîr Sf, de Teaajdaosiles trembtemODf 
de terre. ,, Les éruptions des vblcun 
» font fi terribles, les forçes5 qui re« 
,, muest ainfi les c^tmilles .de la tent 
3P font fi fort au-^deflb&des moavemai^ 
9, ordinaire», doat nous coDDoiflonsro* 
i, rigine) que ces prodigieux eSets^noos 
3, paroiflent toujours plus grands que 
,, les caufes phyfiques, auxquelles nèuç 
3, les . attribuons. Cette difproportioo 
,3 apparente , qui ôte toujours aux om« 
33 jeâures les plus raifonnablesunegreii* 
,3 de partie de leur vraifemblaoce, ne 
33 viendroit-elle pas de ce qat nous 
,^ n'enyffageons ces caufes que par pai^« 
33 ties 3 lorfqu*il s'agit d'expliquer un 
33 effet 3 qui eft le produit de pJufîeurs 
33 e^femble ? Les matières calcinées & 
33 les flammes 3 que vomiJQTent ces grands 
33 fourneaux 3 an&onçentvifiblément des 
'^3 fennentations & des effervefcences; 
33 im embrafementfouterrain. M. Ahon- 
33 tons a prouvé d'ailleurs que la force 
33 élaftique de l'air» dilaté par là cha- 
33 lei^;^ ell: d'iwm pl^^ande que ce 

3» fltfi- 



TBxmtmaix^ de Terre. 23^ 

p fluide efl plus comprimé. Dans cei 

^ boulev^emens, qui anivent à cer- 

p taînes parties de notre Globe , nQ 

I, confidérons^ pas feulement une fer- 

p mencation^ qui prend feu & qui fait 

51 bouillir 9 pour ainÇ directes matières 

^ fulfureufes & falines qui fe font mé|- 

,1 lées; mais encore des volumes d'air j^ 

,, chargés d'une mafle énorme^^ & qui 

I) tendent à fe dilater, avec d'autant 

9, plus de force, qu^ils font retenus. A 

,5 ces deux premières caufes joignons- 

93 en une troiiième, qui eft encore plus 

), puifiante; c'eft la dilatation des va- 

,y peurs , non feulement des matières 

)) inflammables, mais encore de Teau, 

»s qui peut fe rencontrer dans le voilina- 

3, ge, & qui détermine peut-être, par 

s> des écoulemens accidentels , ces é- 

^) ruptions qui arrivent de tems en 

3) tems. Ce n*eft qu'en conûdérant ainQ 

9) le concours de plufîeurs caufes con-^ 

H nues & en embraflant même la poflî- 

I 3) bilité de pMeurs autres, qui ne le 

u font poin( encore, ^u'on peut âter i 

? î « ces. 



234 VI. Mémoire -SUR les' 
„ ces grânds} effets ridée:de prodjgc^ 
,y par jsqaelle ils $'aaaoiicrac: depuii 
i, long^tcÈos (/). - ;' ^ ,. 

Cbutesdc - AwAxiAfEîîE ôft tombé daus le déÎFauf^ 
quckucf ^Qj^ j^^ ,No;-LET vJçaÉ cfe parler. Il 
dans Tin- s'arrêcQ -à une caufe . particulière , pour 
u"cw. expliquer tous les effets ,'& à une caule' 
très-foible pour expliquer de très grands 
eifFcts. Il crut que des cavernes, enfon- 
cées, ou des chûtes intérieures de ro- 
chers, foif par vetuilé, foit parles 
eaux, foie par des feux ou d'autres cir-' 
confiances, pouvoiént..ébrànier la terre 
par leur, poids & faire, éprouver à fcs 
habicaos ces feçouffcs effrayantes qu'IR 
aperçoivent fi divçrfèmcnt. Senéqué 
développe fort biçn çettç çpinion [gT 

& 

.(/)Ubî fupra, 

[g] $EN. (i._ N Lib. YI. C. X. Jmxîments 
'éit^ titram ipfam Jibi ejfe caitfam motus, nec ex- 
trmfiCHt tncurrere qmd illam imjyéflat ; fed httr» 
iffim &ex ipfii fuof dam porter tfis deeidere ^quas 
m tmmwjdverit^ ata ignU exiderit, auifpin\ 
^ ni^kutia excHjferit, S$d bis quoque[ceJfantibHs\ 

m 



TrEMBLEMENS de TÊRRtf. H2S 

.& en lui donnant de la probabilité , fem- 

\hle.Ga adopter les fuppoiitions. Nous 
ne nions pas que, ce ne pùiflè être la 

•caufe de quelques tremblemens particu- 
liers ou de quelques tremoufiemensdans 
les grands tremblemens: mais quelle 

•^woportionentrç cette force.iSc ces grands 
•cflFct^, qi^'on cherche à expliquer ? Qui 
a fréquenté l'intérieur de |a terre a pu 
appercevoir, de toutes parts, des vefti- 

' ges 

non deejfe , fr opter quod alt^uid 4^eedat aut revella^ 
tur. Nftm primum onmia vetujfate UburifuTy nec 
quidquam tutUm a feneSiute eft.- Hac foUda qno- 
que ér magni rohoris carpit. ItaqUe quemadmodum 
m adificiis veterihus, quadam non percujfa tamen de- 
cidfmf, cum plus ponderis habuere quam atrium: 
jm in hoc univerfo terra cor pore e^uenit, ut portés 
ejtis 'vetuftate filiioniur ^ foîuî^e codant^ (y iremo^ 
I rem fuperiorlhus différant : primum dtim abfcedunt 
\ ( rùhil emm utiqùe magrnim fine motu ejus , ^ eut ha* 
, /&, abfcmditur) deinde cum iecidarunt, folido exce- 
pta refiliétnty piU more-, qua, cum cecidit^ e^tuU 
tôt y ae fapius pelUtur y totiens a folo in navum im" 
petum mijfa. Si vero in Jfagnmtibus aquis deîata funt, 
hk ipfe cafus vicina conçutit flu^u, quem fubitum 
9f0jlf^que iîlifmi fic- alto pondns- ejicit^ 



%SS VI. MÉMoinE SUR tn$ 
ges de ces ruines , ou de ces ch&tai^ 
DajDs prefque toutes les cavernes, oiije^ 
fuis entré, fai vu d'énormes rochers, qi^ 
étoient tombés des voûtes & qui occQ^i 
poient le fonds. On en peut voir dam 
les cavernes de Valorié & de VuiM^ 
bœufmPaïs^de-'Va'udy dans celles 4b 
Bimdri & de la Câteaux-Fées^ ai^ Com- 
té de Neufcbâtel Mais de pareillci 
chûtes n'auront pas caufé un fort graod 
ébranlement au terrein qui environooit» 
Pline parle de cataftrophes plus teiri-! 
blés [fc]. Lucrèce n'héflte point dç( 
mettre cesbonieverfemens auçombred^ 
principales caufes des ébranlemensdel» 
terre [f ]. Mais n*efl:-ce point, dans la \ 
plupart des cas, confondre la caufe a- .\ 

ih] H. R Lïh. a c. XCt «c f«t 

f / 1 De ter. nat, tib. VI. v£ 54i- SS^si 
ïUf igitftr rébus JféjunBir^ fi^ojki/^i 
Terra fupenti tremt magms caiatffà rmms 
Suker, M ingenteh Jpekmcas fiArmt éUui 
f^ppe^aelum teti mantes^ nu^mque refoOê: , 
Concufffi iate diftrùwff inde tremres: 
Et tnerito^ quqmam flaufint. cmcuffà triwijcwà 
: ^ffavfé»nfrûftervmmajpi$fnidiniPféi^ 



TaKMdLEMEm DR Ts!tM. &37 
ree Teffec? Ce font leh tremblement ^ 
^tàf pour rôrdioaire» donneDcIieuàces 
fttbverQoQS intérieures , comme aux ex- 
téneoresi Ces fecoufles font donc la 
caufe de quelques-unes des ces ruines^ 
qofon voie par* tout ^ dans riotérieut 
de la ceire# Je dis de quelques uaes^ 
car il en ell; qui ne peuvent pas 
Venir de«là & qui fémblent devoir leur 
Origine à des inondations. lien eft peut- 
être qui Tout aulli anciennes que le Glo^ 
be» Peut-être cette terre 5 exiftant foui 
h forme oh nous la voyons y a-t-elie été 
bâtie fur les ruines d'un monde antece^ 
dent. Le cahos primitif aura été les 
décombres du monde détruit: & dans 
!e nouveau monde formé fe trouvent pat 
coniëquent toutes les tuines de Tandem 

SEP- 

jMte tnim éxubofa f ^uam iiijfirfhi9ui0 <^ 

JPin0t$t fOrhnftu rvtmrum fuccntit orbeis: 

th fMêqué, uU magnas m aqu£^ ttafiaspliU^ 

aatàf 
làidfA 'vàufiafe e ferra fro^ohliur ingenfl 
MâjoSetitr afisfluBa piû^ue terra niacilUml 
itvoîhtitrrâfumquH etmftarewfibtimr 
pékk m Mie fluBu jaSnrier infm 



238 • 

• ■ ■ ■■ I 

^«# ^w^ "^a®^ ^Kffl^ ^^S^ ^S» J 
SEPTIEME MEMOIRE. 

Les divers phénomènes des trem- 

BLEMENS DE TeRRE. 



Ncccfllté ^JoC^iEN n'est plus propre à nous 

fér^"^^ ï R 5f ^^"°^^ "^^ *^^® ^^* tremble- 
p^o- ^^Qf ^ mens de terrq & de leur orî- 
dcs trem- ^**^^ gine que d'en rafferobler les 
blemcns. jjvers phénomènes, de les confidérer 
féparement, pour en comparer enfuite 
- les rapports. Ceft de cette diftributioa 
des phénomènes que nous verrons fortif 
avec facih'të leur explication. On fen- 
dra comment le feu & la'chaleur, Teau 
& le» vapeurs, l'air & fon reffort peu- 
vent diverfement concourrir à cette vt- 
rîété d*effet^. Ce fera ici la, pierre de 
touche du fyftème. Si nous avions des 
dercrrpnoDs phyfiques plus détaillées.de 
ces uemblémens défaftreux, . nous au- 
rions 



Ijoijs une idée plus précife de tous ces 
|fcéDonièDe3 & par «là des procédés de^ 
JSL nature* Mais dans un péril fî émt« 
lient 01^ n'a guères, ni le temà ^ ni lar 
faculté d'obferver avec exaâicude. 

Il paroît. d'abord .^qu'on peut conlî- Trois i&r5 
dérer les tremblemens de terre fous trois ^^^^^ 
|)ôints de vue^ oi^ avec trois fortes de^>^cô& 
ffioûvemeot, fouvent réunis, quelque-, 
fois réparés, & plus ou moins diftinûs, 
félon les tems, les liçux, & les autres 
cîrconftances. 

Quelquefois c-eft Un i^ouvement «jJJJoujP 

d^ofcillation, un balancement alterna- cUUttoa.. ^ 

tîf, une cominotîon d'allée. <St de ve- 

1 tiviîy une agitation horizontale. On 

I croit fentjr Jes îpouvemens qu'on éprou- 

! yé'çlmun.yajijOreaUft que la mer. fait va- 

( içyipri o^ .qii'^ile balptte à (^rbit & à 

gauche [*]. Quelquefois c'efl: Qomtne 

ti] Voici , comment Pline le Jeune décrit ce 
mouvement, Lib. VL Èpiiî. XVI. Crebris. vaftif- 
quirtumoribus*tç«5aotttabant, &quafi çnîota fcdi- 
ûis fuis, nunc hic, ngaç iljvjc tbire, awt fcfcrri 
!ldtbwtur« 



ft40 VII.M4MotRB *tJft t«i 
le mouvement d'an caroffe j qui baW* , 
ce par le moyen 4e fcs relSarts. Cdk | 
ainfi qtfon » éprouvé dés fécoulfes'i" 
tiMA [I> AiiSfi a-t-on fenti à filnOewi 
fois les î^tations à lÀsbàntUy au i. No. 
Vembre & pendant près d'une année. No» 
avons ainfi été balancé à Berne, le ïoi 
Décembre 1755- Le mouvement des 
eaux à manifeftemcnt du rapport avci 
tes Técoufles [m]. Les Vaifleaux j « 
îner, à 150 lieues des côtes d'Efpagnej 
daûsle même tems j éprouvèrent de» 
balancemens pareils à ceux qu'on reffen- 
' toit for terre à Listam' & ^ Cadix. N'a- 
vons -nous donc pas quelque droit de 
coaclurre que ces balancemens peuvent 

X/1 Voy« Voyages de ribacriqac par Do* 
Geougb Juan & Don Antoin» db Ulloa. T. 
tPart. II. Un I. Ch; VIL p. 464. & fw- ^ 

[w] LucR. <îc Reram Nat, LiUVi: vC iT^î-îft 
VtjaàetitaquafvBuquoyûiterrmnjacSlmi ^ 
Ut vas in terrû pdn quit cAffiahf i fùfi hlflfH 



[imrl'éfibc de roâdalaciofi des eaui in- 

fiiriai(es , roifes en aotivemeDC par une 

ppefiSon ôa uise^ fecouffe forte 5 -'gui a 

précédé? Si ces fecoûffes horizôôta- 

tes foûC écendtfêâ , . î^écîpîtées 5 -bruf- 

qacBy Inégales, ^ te boaleverfeiâe&t^fl: 

tt^tàiû (n). Il eft plus ou moîflfs giatid^ 

iàtis là propordoà de la violeoêe & de 

retendus des fécoûflès* ki la direc- 

tioti-, Ja nature da fol^ l^efpèce des bâ- 

cihiebs fàic varier les effets. Il eft des 

IJats^ ôh 1*00 bâtit die bois 5 pour éviter 

les Hfi&s de ces ébrîinlemens. £q gié* 

néral dans les lieux 5 expofés à ces 

fléaux 9 on ne doit pas élever les mai- 

! foDS à plufieurs étages, ni avoir des foû- 

terrains profonds, ni donner beaucoup 

I de fcmdemens aux bâtimens» On a eu 

I cette attention à Peckin^ capitale de la 

I C&ine, en rétablilTant la partie, qui fut 

ren- 

W LWC«T. uU fiipfi 'vf. i&^s^f' 

îim, fuper terram fUéBfmf exfintBa imarmàl 

Ai eoebmjue tnagis qusmfèfm eiita qu£flei 

fràtinàa minenf in éhidm pr9liita pétrtem^ 

trmà^étfmirdatmendetitîret^ittét. 



d42 VIL MÉMOIRE 8VR X.fi 

lenverfée en 17^1 par ûo tremblemeof 
de terre. Meaco^ dan$ le Japm^ avcMt^ 
été détruite l'atmée précédente* Toasi 
les bâtimens y foQt auffi de bois 5 à eau* 
fe de la fréquence des cremblemens. Le 
palais même du Dairo^ ou Grand Fié* 
tre, n'eft que de bois» quoique coq* 
vert de lames d'or. Par la marne raifoa 
les maifoos de la ville NangfnzadA^ ob 
les HoUandois entrepofent leurs mar- 
chandifes» font fort baffes. Si ces ba- 
lancemens font lents 3 foibles 5 peu éten- 
dus j réguliers 5 les effets n'en font jamais 
funeftes^ 

2.Moave- On éprouvé Une autre efpècé deriioir* 
^don. vement , dont lés effets font toujours 
très -dangereux. Oeil un mouvement 
d'élévation y ou de foulévement j qui 
quelque -fois eft fuivi d'un ntoûVetàeDt 
contraire d'abaiffement. C'eft ainfi qoe 
font foulevés les Ifles du fond des men. 
Ainfi fe formemquelques montagnes [^} 

Cet-, 

M Akton-Lazaro MoRO prétend que toatei 
lot montagnes fe fimt fermées ainfi. C'eft alkr 



^ftStfâLEMEKS DS TÈKKÈé S43. 
bette agitation eft aflez femblable à ceL ' 
le du pouls. Ce mouvement eft véhî-l 
cah La terre ^ foule vée immédiatement 
par des vapeurs dilatées , s'entrouvre, 
& elle retombe quelquefois. Pour peU 
que ce foulévement foit violent la ruiné 
fuie auffitôt. Ceft de la forte que des 
terreins s'abaiflent & s'enfonceat. Don 
Ulloa témoigne qu'il a obfervé dans la 
Province de Quito un terrein aflez éteiî« 
du, qui s'étoit enfoncé par un trem^ 
blement de terre ^ d'environ une aune^ 
Cet enfoncement n'étoit cependant pas 
uniforme , il y avoic des inégalités & ^ 
des crevafles Q)]. De -là fe forment des 
lacs, des marais, des étangs. Ainfi fe 
crevaflfe la terre, comme on Tapperçoic 
en divers lieux. C'eft-là l'origine dà 
plufieurs de ces fiflures perpendiculaij 

resi 

trop loin: De* Crojtacét e SegÙ abri marhà eorpî 
ébe fi tmvan Ju' Mmfi ÙM due. Venetia ^ 
i>40. Voyez Ufi^es des montagnes Ch.XV. N 
ftm^nre intet . de la ^rre. % Mémpir. 

Q2 



tu Vïî. MÉMbiRB sua zii 

fes, qttîreçoîverit les pluye», qui dôO* 

si^t paflagé aux fôarces » & qui (bot 

fi néceflkires poixif îfeis productions de Fin- 

iérféùr & de rèxtérieûr de la terfe^ 

ébmme Woooward l'a déjà fait obfer- 

f er auiirefois^ On rémarqua en 1692 au 

Pûft-Ro^ali ^ms-lz "Jamaïque y queia 

ferré faùtéit^ qu^elle fe fendoit & fe re- 

fennoic fubîtement ' A Lisbonne ^ z\x u 

Sfe^e 1755, on appérçut de même dî- 

vîérs^ foulé vetnefi94 Des fentes ou crc- 

Vèfflès à la terre en furent l'effet nécef- 

jkife; Les vàiflèatix'en mer écoient auffi 

ibuîèvés avec la niàflc des eaux. Par 

Cebtôràîfôn les eaux élevées fe répandi* 

tenc fur la tert'e/ L'élévation fut déplus 

de Z5 pied» à Cadii & de plus de 30 i 

Lisbonne. On comprend que les eaux 

dû la mer doivent s'élever plus haut que 

}es terres, parceque celles-ci cèdent, 

ou s'entrouvrent , au lieu que les 0aux 

font fpu}evées en f^aile, parce qu^elles 

font plus de r^ftaocei & ne donnent 

point d'eflbrc aux va^teurs dilatées, OQ 

AUX vapeurs enflammées* 



Trembleicens db Terrs. 245 

^ iMMiDiATEM^ifT après le fecoQ(j SquIcfc^ 
tremblement de Lisbonne la mer fe re- ^^dch, 
tira , de forte que l'on vit à fec jufqu'au ^ «iLis:; 
milieu du Tage^ qui dans cet endroit a °°^ 
une lieue de largeur & crois à fon cm^ 
bouchure dans la mer; embouchure qu{ 
eft à fept lieuSs de la ville. En moins 
de quatre minutes après il revint une fî 
horrible montagne d'eau, qu'elle s'éleva 
de çreote pieds plus que fon lit ordi; 
naire » & tranfporta les bateaux fur le^ 
tenes. Elle fe retira au0I promcement 
qu'elle étoit venue, faifant trois fois 1^ 
même chofe» mais chaque fois avec 
moins de violence. Ce flux & ce reflux 
furent fi rapides, que les cables furent 
rompus & les vaifieaux renverfés /.oa 
pottflës dans les places. Les quais far 
rent pour la plupart culbutés. 

Enfin il eflf une troîfième forte de j.Mouve^ 
mouvement , moins régulier que toû^ d*E^l(hi 
ceux-là &qui ne prefente que Tidée, ^o^- 
ou rimage , d'une explofion, C'éft '^iiiJè 
inflammation fubite ; le feu' faît^ "iigJt 
Vair & les vapeurs. Ceft Teffet à^uftb 
Q 3 niine. 



fi4^ VIL Mémoire sur les 
mine 9 qui faute. La quantité de ma-» 
tière enflammée; la nature du terrein 
împofé par-deflus; la profondeur de la 
mine embrafée; la quantité d'air dilaté 
en proportion avec Tefpaoe ; le degré 
d'élàfticité, en proportion avec la den- 
fité; les circonftancés & la pofition des 
eaux, qui environnent , tout cèlamefu* 
re la force de Texplofion, ou en déter- 
mine les effets. Qui pourroit calculer 
toutes ces forces? Ccft de tous les 
tremblemens le plus funefte. II allume 
les Volcans. Alors la terre eft foula* 
gée» Si rinflammation fe communique 
par-deffous terre, il s'étend au loin. 
Si%\\e prend effort au -dehors, il ne fe 
propage pas. Voici comment raifonae 
un Obfervateur exafb. ,, On fait très* 
„ bien aujourd'hui de quelle manière fe 
3, forment les Volcans , & qu'ils font 
„ caufés par les parties fulpbureufes , 
5, nitreufes & autres matières combufti- 
„ blés, renfermées dans les entrailles 
„ de la terre; ces matières s'étanc u- 
^, Qie9 ^ formait une efpèce de pâte. 



Tbbmblbmens de T£rrr. 247 
)) préparée par les eaux foucerraines> 
,, fermentenc jufqu'à un cercaio point , 
^9 s'eDSammencenruite,& alors le vent, 
„ ou Tair, qui remplifloit leurs pores, 
5, fe dilate, & fon volume s'accroît ex- 
t3 ceflivement en comparaifon de celui 
i, qu'il avoic avant rinflamaiation , & 
), produit le même effet que la poudre, 
,, qu'on allume dans refpace étric d'u- 
,, ne mine : avec cette différence pour- 
), tant , que la poudre dirparoîc auflicôt 
„ qu'elle eft en feu, au lieu que leVoI- 
„ can, étant une fois allumé, ne ccffe 
py de l'être qu'après qu'il a confumé tou- 
„ tes ces matières huileufes &Tulpha- 
,) reufes, qu'il contenoit en abondance 
„ & qui de plus étoiént liées avec fa 
:j, maffe [^]. 

■ Ce iî*eft pas que ces trois fortes de Mouvc- 
ïnouvemens foyent toujours féperés & J^^, 
qu'on ne les voye jamais réunis. Ils 
Vont été,. ce femble, en 1755, à Lis* 
lonne. Il paroît que dans la défolatioa 

de 

/fi yoyagcs dç.DoN Ui,loa; nkiff^al p.47«» 
- Q4 



$48 VIL MiMoiRE s0a L.S.S 
de Lima en 1746 on auffi obfetvé cptte. 
funefte réunion de taqt 4e mouvemens 
deftruâifs [r]. Ce qai avoit échappé 
à Tun étoît reuverfé par l'autre. Dans 
le cremblemenc que Gassendi éprouva 
& obferva à jHx - la • Chapelle y en 1617, 
les mouvemens alternatifs de balance* 
ment& de pouls avoientlieu [x]. On 
remarqua ]a môme chofe dans le trem- 
blement qui ravagea le Canada en 

Oircâioa Dans chaque tremblement de tene 
^Qu^ on a remarqué que les fécouffes ont leur 
direâion. Dans les divers païs , oU le 
même tremblement fe fait fentir^ les 
fécoufifes vont & viennent à peu près 
de même côté. La direflion fem- 
ble uniforme, dès que les tems font les 
mêmes. Si on appaçoit quelque différen- 
ce dans cette direâion^elle paroit venir 

de 

Lr] Hift des tremb. de terr« arrivés kLhM; 
J7S^' & Voy. de Don Ulloa. 

[/ ] PhyC Sec. m. Memb. L Lib. I. Cap. Vt 

* t^] Hift. de TÀcad, Roy. dç Pans, an, itf;ft 



TrEMBLEM^KS de TilRHE. ^9 

de l9 poftioo des chaioes de montagnes 
^ jde Ja nature du terreio. 

Mais ces balancemens afFeûent - ils n u'ï « , 
quelques points de, l'horizon? La direc- niforme^' 
tîon eft-elle toujours la même, dans ^j^^«*1 
le môme pal's? Ceft ce qui ne paroît l^wtre ^ 
pas. Dans le tremblement: iqu'on éprou- djj^^i 
va à Home en 1703 le 2 Février, les 
vibrations des lampes des Eglifes allé* 
renc du Nord au Sud. Les fecouflTes du 
19 de Mars 17^0 à Londres étoient de 
TEft à rOueft L«]. M. de Buffon par- 
le d'un tremblement reffenti a Smirne^ 
en 1688, qui fe fit de rOueft à l'Eft. 
Les balancemens ont été en Suijfe Sç 
ailleurs , le 9 Décembre 1755, entre le 
Sud ou Sud-Eft & le Nord, ou Nord* 
Oueft. Mais on a éprouvé dans les mê- 
mes pais des fécoufles dans des direc- 
tions différentes , ou oppofées à cel- 
les-là. 

(u) Réflexions PhyC fur les çaufès des tremblçi 
mçn? (k terre, par EtiennbHàleI * " 



2}o VII. Mémoire sur les 
Ltdiric- On a remarqué, après le tremUemcfit 
fyc^hà^ arrivé à Smirne, <jue Ie« murailles > qui 
ftniéïio^ étoient expofées de rEft à rOueftjjfu- 
ifon^" rent renverfées; qae celles qui étoient 
Nord & Sud réGflèrenc aux commotions. 
Ce qvii efi oppofé à la direAion des fé- 
coufies reçoit un choc plus violent: 
fur - tout fi les mafles font ifolées* Un 
torrent, qui coule le long d'un mur, 
ne le renverfc pas û aifément ; mais s'il 
le frappe directement 9 ou de front, il 
l'abat. Le mouvement , fe diflrib^ant 
fucceffiveraent dans [les parties conti- 
guSs, qui refirent, les fécoufles font 
plus violentes, Les murs qui croifent 
cette direûion, partageant TimpreffioD, 
raflfbibliflcnt. On voit aicfi la caufe 
pourquoi des perfonncs , dans une mê- 
me ville , fouvent dans une même maifoo, 
apperçoivent les tremblemens fl diffé* 
rcmment , lorfqu'ils né font pas aflez forts 
pour rien renverfer. Cela vient de lape- 
fition des murailles des maifons & des 
murs de féparation des chambres, eu égard 
lladirèâion des fécoulTes.. Le Gentil', 

dans 



Tremblemens de Terre. 251 
dans (es voyages [j:] prétend que fi la 
caVerne , oii eft le principal foyer de 
rînfiammation , va da feptentrion au mi- 
di 5 & que la longueur des rues des vil- 
les s'écende dans le même fens, les é- 
difices font renverfés, pour peu que les 
fécoulTes ayent une force fuflSrante. Si 
cette obfervation eft fondée elle pour- 
roit fervir de règle pour rebâtir Lisbon* 
fie. En général ,on devroit faire des re- 
marques plus précifes fur la direftion des 
tremblemens de terre. Elles ferviroienr 
affuréraent pour la fureté des villes qui 
V font fujettes. 

Les fécoufles des tremblemens de ter- Intenralcs 
re fe fuivent fouvent de fort près, pcn- dcs^fé^"*^ 
dant quelques minutes premières, quel- couflçs, 
quefois pendant peu de minutes fécon- 
des. Elles reviennent enfuite à diverfes 
reprifes, lorfque les lieux font voifins 
d'un foyer originaire. Les retours des 
fécoufles font de nouvelles effervefcen- 
ces^ qui fe raniment > ou de nouvelles 

io- 

• («) T. !• p. 17a: 



if2 VIL MBHQI&E SUR tBS 

iofiammatioDs^ qui s'allument , oa ^>' 
nouvelles vapeurs 5 qui s'élévenc. On 
préteodi que les fécondes fécouITes font 
toujours plus fortes que la prémiè* 
Te (y). C'eft que le feu de la première 
matière 3 ou refTerveicencie , quoique 
peu conûdérable^fufBc pour hâter la fer* 
mentation^ ou Tinflammation d'une plus 
grande quantité. Si c'«ft une effervef- 
cence» une trop grande quantité d'eau, 
dans l'amalgame fouterrain , arrête la 
fermentation 9 en noyant ces ]natière3. 
Cette eau étant écoulée » diffipée» ou 
élevée en vapeurs, refiervefcence re- 
commence & avec elle la première cau« 
fe des agitations. 

Retoars Le !• Novembre 1755. les premières 
fc àL^ fécoufles commencèrent à Lisbonne h 9 
bonne en heures 36 minutes du matin. Elles fu? 
'"^^^^ rent d'abord très-fortes & très-prefféesi 
pendant près de deux minutes. JDuraot 
î'erpace de 3 à 4 minutes les fécooffii 

i;) Vojragei de DoM Ulloa. T. L p, 47ii 



TABiilôtÉMÈNs DE Terre, ûg^ 
^^f&iùuèrent Puis elle» recommencé- 
lient avec plus de force & durèrent 3 à 4 
mhmtes. Il y eut alors un intervalle de 
ptè» d'un quart d'heure de repos, pendant 
leqaet on n'apperçut que quelques légè* 
les commotions. Il furvint après ce tems 
m troilième tremblement, qui fut moins 
violent, que les deux précédens, mais 
qui renverfa encore bien des bâtimens 
ébranlés. Il fe fît dans ce moment des 
fentes à la terre foulevée. D'intervalle 
en intervalle il revint des fécoufles plus 
légères, pendant tout le jour & le len- 
demain- Le troifième 9bre les fécoufles 
furent encore moindres. Le 6 & le 7» 
les fécoufles furent un peu plus violen- 
tes. Les k s heures du matin il y eut 
quelques fécouflfes aflbz fortes pour ren- 
yerfer encore quelques bâtimens. Il y 
eut quelques, fécoufles jufqu'au 12. que 
la terre fut tranquille. Le vent chan- 
gea : de ' Nord - Nord - Eft , qu'il avoic 
été , il tourna au Nord. Le 13. 14. ij. 
retour de fécoufles fur le matin. Le 16* 
Ifs balancemens revinrent fur les tro4s; 

hcii- 



tj4 VIL MÉMOIRE ètTR L»*^ 

heures après midi. Les plus violenee* 
commôtioDS) après celles du u & du 8^ 
Novembre > ont été le ii. & le 15. Dé* 
cembre. Le 21. deux fécoufles à la 
même heure que le i. Novembre. Le 
25. nouvelles fécoufles à deux: heures du 
matin. Mon deffeîn n'cft pas de pour» 
fuivre ce journaL Ce que j'en ai dit 
n'eft que pour faire voir qu'on ne fau- 
.roit apperçevoir des périodes fixes pour 
\ les jours. Seulement un retour plus or- 
dinaire dans les heures de la matinée. 

Retour dar Votci coipment s'exprime Don Ul- 
ll^^^^tOA fur ces intervalles & ces retours i 
«74». Lima. 5, En i742» j'eus la curiofîté,dit* 
,, il, petîdant un certain tems, de mar- 
,, qùer l'heure des tremblcmens de ter- 
^, re qu*on y eflbya. Voici le réfuJtat 
„ de [toes obfèrvationi. I. Le 9. de 

3, Mai k 9^ du matin, il. Le 19 da 
„ même mois vers le minuit. III. Le 
,,27 k s heures 35 .minutes du foir. 
^, IV. Le 12 de Juin à 5-^ du matin. V. 
^^ Le 14 â'OEtobre à 9 heures du foin 

«Je 



^1 Je ne pris pas davantage la peine de 
sf les marquer" [z]. Il ajoute plus bas» 

9) Par le foin que j'ai pris de mar- 
n quer l'heure précife, oii fe firent leè 
9» tremblenlens de terre, rapportés d- 
>9 delTus, il pardît qu'ils Ibnc arrivé* 
3, indiffëremment, ou lorlque la marée 
,9 écoit au milieu de fou décroiflëmenCj, 
,) ou lorfqu'elle étoit au milieu de foii 
), regorgement, & jamais à Ion flut 
,» parfait, ni eu fon reflux total; au* 
„ contraire dé ce qde queilques-uns ont 
5) prétendu que les tremblemens de ter- 
M re n'arrivoient que durant les fix heu* 
,1 res de reflux, ou de baffe -marée & 
5) non durant les fîx autres heures de 
3) flux ou de haute-marée. Cela con* 
M vient ail fldème qu'ils otit imaginé^ 
iy pour en expliquer les caufeà , lequel 
3) fiftème, à nion avis, ne s'accc^do 
s, point ailez avec les obfervations j 
„ pour qu'on foit obligé d'y foufcrî- 
3,re[a]*'. ^^ 

t«] Voyage 4e Dok Ùlloa; iMpiprâi p^ï^fl 



iS6 VU. UiUôït'É'éttrtn^ 
^ -g^ ' 1 1 NÉ pardît donc pas qu'il y tiît (»• 
cQuis dinàiremeoc de période réglé pour ces 
^ûB^m^ retours. Le tremblemcût du Canada de 
écfc I0<^3> <]ui dura avec violence depuis le 
mois de Janvier à celui de Juillet, puis 
avec moins de force, pendant le reité 
de Tannée, ne nous offre rien de réglé. 
Nous ne voyons rien non plus de con- 
fiant dans les tremblemens de Lima & 
du Pérou en 1709 & en ^746. Dans le 
derniêar on conta jufques' à deux cent fe- 
coulTeV dans les premières 24 heures, & 
jufqi^'au 24. Février de Tannée fuivantè 
1747 on avoit conté 471 reprifes, oiioo 
ii*appcrcevoit d'autre règle que la fté- 
' ^quence des retours aux heures, oii Taîr 
eft Je plus froid & les plus humide. II 
lie ferbit pas aifé de faifir quelque pé- 
îjode. aflûré dans les retours des agica^' 
jtions (fe la terre, en Portugal y durant 
les aimées 1755 & 1755. Il femble que 
ce foit plutôt dans quelques tremble- i 
mens particuliers, peu étendus, qu'od 
^^rçoive quelque règle. On a pu le 
remarquer dans les relations de& trem^ 
klemena de la SuHph CesfecouITes re- 

vicn- 



TAXMfitBMEHS DE TekI»;' ^ISf 

Viennent Ibuvént pendant une année 
entière 5 quelquefois pendant deax. Ari* 
8T0TS Tavok déjà obfervé [*]. Oa 
peut le remarquer dans les tremblemens 
dû Portugal de 15325 de 1755 & dans 
ceux du Pérou. Sans douce qu'ils ne 
ceflenc pas que la matière effèrvefcible* 
ou inflammable, ne foit confumée , ou 
que quelque circonftance n'en arrête 
Veflervefcence , ou Tinflammation. 

L4 feule règle générale, qu*on puiffe^»^^^ 
donc obferver, regarde les faifons & les des trem*; 
heures ordinaires des tremblemens de*^^"'^®*' 
terre. Ils ont lieu au printems & en 
automne; plus rarement en hiver & en 
été. Ils arrivent communément le ma- 
tin &le foir; plus rarement pendant le 
jouf,. que durant la nuit. La terre trem- 
ble rarement durant les grands froids, 
ni pendant les grandes chaleurs. Aris- 
TôTE avoit tléja fait cette remarque, & 

après 

mWfifra. 

R 



#5*8 Vil^ MiMoiR» ^^m lKs 
«prèalmFLUiB le] & Sbhéqub [d}>& 
OB ra.Yerlfîée dans coua les tems & dim 
tousiei p^>. Ce que le premier de ces 
Ftdofopbetavance^qiielles ttemblemeos 
arrivent pkis ordimicefflent avant ks 
eclipfes de lune , fie paroic pas vérifié 
par de» QbfervacioBs foffifames [e]. 

Raifon de SANS doute que pendant le jour les 
quesd^ pores de la terre font plus ouverts; les 
^^We- vapeurs aqueufes & fulphureufes en for* 
tenc plus aifément. II eo eft ainli de 
Tété. La terre deflfechée eft moins com- 
pare , ofFre moins de réfiftance , eft plus 
fufceptible de dilatation^ Le plus grand 

ftoîd 

iq Et mimfMâ ac vert tirr^f trérlm mrMl^ 
ftar..,. Item mSiu fiefim ^Mom imerdiff» Méxhd 
offfetm motus exiflunt fMtutini vefperthlifue^fti 
fropinqua luce crehi\ mterds» aufcm dna wierk 
tliem. H. N, Lib. II. C. LXXX. 

Ul §lMft. N. Lib VI. Cap. XI; 

le ] Plike a copié ici Arictotv, (ans ëxiffloij 
comme en plufieurs autres endroits. Fitmi étfi^ 
it luna deftSfH, qtmam tu^ tmptfi4itc$ fi^ 
fftr. Ibid. 



TuBMBtBÀtsm DE TrURE. Sj'^ 

ttoM de rhiver arrôce pea^écre lés ef- 
fervèfceoces; L'eiu ne pésétre pts fi 
filfémtoc aa travers de cette croûte gé- 
iéd, ou GOikleolëe. II y a moiAs d'é- 
vaporatioD de vapeurs fulpbureiifes & a- 
çiêofes &par là^méme moi&s dé^ircula- 
tion. Le retour du priocems met tout 
èa nioQvement. Les effervefceBces fe 
lÉoimeut & donnent lieu à des fecouP 
fes. La terre ^ comiûençant à fe refler- 
tet eo automne ^ l'humidité s'arrétant fur 
ftfiirfaee» ces circonftanceà favorifcnc 
les agitations intérieures. 

Dcx tems nous pafTons aut lieux. Ceux Les Ueut 
qui font les plus expofés aux tremble- f^^s"J[çj, 
mens» comme nous l'avons déjà remar- tremble** 
^^ [/]* c® f^ot ceux où trois circon- "^"^ 
fiances principales fè trouvent relinies: 
ua terrain caverneux , ou des rochers 
pleins de fiflTures^ beaucoup de pyrites^ 
ou des matières nitreufès & fulphurea- 
fes» dans le fein de la terre: enfin des 
eaux ou intérieures^ qui fe décèlent par 

des 

i R 2 



Z60 VIL MiMOIB^E SUR LEâ 

desfoarces» pour Fordinaire minérale;^ 
oa extérieures» qui baigoent ces lieux* 
là. Si nous confidérons les contrées de 
Vltàlk & de la Sicile, les plus expoTées 
aux tremblemens» nous ijr trouverons 
tout cela; de même que fur les côces 
du Portugal & dans les Ifles jifores. 
Telles font encore les côtes de VAmi' 
rique- méridionale; fur -tout celles du 
Pérou. Minéraux » eaux abondaDUSs» 
cavernes ^ on trouve topt cela dans les 
Cordilières; montagnes oii il y a tant de 
Volcans, & dont le terrein eft fi fou- 
vent ébranlé» Mr. Bouguer, dans foD 
traité de la figure de la terre, remarque 
qu'on voyoit dans une inondation arri- 
vée au Cotopaxi , fameux Volcan du 
PirdUy une matière buileufe, qui écoit 
enflammée, & que dans cette contrée, li 
fujecte aux tremblemens de tene, on 
:Voit prefque tous les matins le falpêtre 
comme une légère fleur en divers en- 
droits des Tuëséc des chemins. Le terrein 
de Lima (g) eft tout fulphureux & ni- 

treux. 
(f) On a eSajé à Unui^ depiys VétM^tata^ 



n ,'. 



Tremblemens de Terre. 261 
ttéus:. Aux: environs de tous les Vol- 
cans on peut y remarquer des ro- 
chers, des cavernes, des minéraux & 
des eaux. Le terrein des environs de 
PeckiUj dans la Chine j efl plein de py- 
rites, fouvent auflî la terre y efl: agi- 
tée. L'Ifle de Tirnate & celle de Feu 
fenc toutes caverneufcs & pleines de fof- 
files pyrîteux; auflî ya-t-il des Vol- 
cans. Sur le ibmmet du Pic de Ténéri- 

Se 

des Espagnols, de fréquens tremblemens de terre. 
£a 1582; en 158^ le 9 Juillet 5 en 1^09, le 27* 
Novembrcj le 1 3 . Novembre i ^ 5 55 le 1 7 Juin i ^7 8 ; 
celui du 20 Août 1687. fut plus violent encore 
que tous ceux-là, à 4 heures & à 6 heures du ma- 
tin. Lz mer fc retira &, (bulevée enfiiite, re- 
vint inonder les côtes & couvrir la ville Caîlao, 
Les tremblemens revinrent le 29 Septembre 1697, 
le 1 4 Juillet 1 599, le 6 Février 1 7 j ^j le 1 8 Janvier- 
1715'; le 2 Décembre 1732. Les tremblemens de 
1^90, 1734» '743> ont été les plus fbibles. Le 
plus violent de tous a été eelui du 28 Oâobre 
174^- fnr les dix heures & demi du fbir. On vit 
la mer faire les mêmes mouvemens qu'en 1687, 
couvrir CalUo & fubmerger 19 vaiflèaux. Voy. 
de Don Uhoa, p. d^66 & fuiv. 

R3 



262 VII. Mémoire sur les 
fe eft une grande caverne encieremeni 
garnie d'une matière nitreufe 6ç fulphu^ 
"reufe) qui fume fans cefle. Les rochers 
font pleins de minéraux & coupés de fif* 
fures. On y éprouva en 1704. trois cent 
fécouflfes de tremblement &Ia montagne 
vomit beaucoup de minéraux fiç de fels. 
L'Ifle d'Ormtf^, dont le terrein eft une 
efpèce de terre nitreufe & fulphureufe) 
eft fu jette à de fré^ens tremblemens; 
inais ils ne font pas violens, parce que 
le principe en eft fous la première fur- 
face de la terre & que le terrein léger 
donne un facile palFage aux exhalailbns 
& aux vapeurs. De-là les fréquens mé- 
téores ignées, dont cette Jfle eft tou- 
jours couverte. De-là une chaleur telle 
. que les habitans , pour fubfifter dans 
rété, font obligés de pafler plufieurs 
heures chaque jour dans l'eau jufqtfau 
col. Aristote obferve que VRtVi*. 
pont y VAcbate^ h Sicile ^ YEubée^ que 
tous ces paîs font expofés à de plus 
violences agjtatioiis, parce qu'ils font 
baignés 4e la mer & que le tçrrein y eft 

caf 



T 

Treublembns de Terb^e* 2(Sa 
cai^emeux. La mer femble rioQ&aer 
dans les terres. Il omet une circonftan- 
ce eflTentielle, dont il ne parott pas a- 
voir eu d'idée, 1- abondance des feis & 
des foufFres, Les bains chauds, conti- 
nue-t-il, qui font près d'JSd^/jA viennent 
des mômes caufés que les trembkmens, 
qui y font frécjuens. Il prétend que tous 
Jes paîfs qui admettent dans teâ antres, 
ou cavernes , qui les foutiennent , beau- 
coup. d*air & de vents, en font par là- 
môme plus fouvent ébranlés ( h ); L*ob- 
fervation des faits eft vraie, Texplica- 
tion ne Teft point. 

Il sEMBtE que les tems qui précé- ^ Les 
dent les tremblèmens de terre fiiflt.or- ^^^ ç^y^ 
dinairement accompagnés de féche- }^^^^ 
refle; mais qu'ttvant les trembiemens* piuytes. 
mômes il .y a des pluyes, fomêût des 
inondations. AaistoxE avoit déjabfeit 
celte obfervatioMy&Pi-iHE l"a co|âép (S). 

,\hy Arut. Met. JLib. II. Cap. VIII. 

ifM imbrefw étjfm. H» N. Lib. IL C. Lxxx;^;, 
R4 



ô64- VII- Mémoire sûr le« 
Klle a été vérifiée daDs les trembiemeos 
du Pérou (k). Du moiqs les treinble- 
mecs alors foDt plus, violent & plus 
dangereux^ Ou peutj eççore voir des preu- 
ves de fait daiis la relation c}e$ tremble- 
ments de la Jamaïqueten . i<592. Jl ^voit 
aufli beaucoup plû dans le Haut - P^aUds 
avant Içs trembtemens de 1755 , qui y 
ont été; a-çArayans, fi; l'été précédent 
ûvoiti^t^fprt fçc. 

Raifonsde . La pluye reffcrre le$ pores de la ter- 
cc^héno- ,e^ qui réfifte davantage à la dilatation 
intérieure, tandis que la terre, impré- 
gnée d'eau, après une fécherefle, fer- 
' niente avec plus de facilité. Pour*é- 
branler la terre il faut des vapeurs dila<* 
tées, & refferrées par refpace qui les 
contient. Si la dilatation & .refpace 
croisfioieoc en même raifon , quelque 
prodigieux que fût l'efFort , il ne fccoue^ 
roÎÉ rien- Si par un orifice fuffifant les 
vapeurs s'échapoient elles ne cauferoient 
• ;. ' point 

m Yajfçz, RéUtîOQ des tiremblemens du Peroa 

km-'' 



TXEMBLENfÊîtS DE TÉrrE. 26^ 

poîfit de fécoufle. L'éolipiîe échauffé 
eft immobile y candis que l'eau, qui y 
éft renfermée, s'élève à une grande hau- 
teur. Ainfi une mine éventée brûle fans 
fracas. Une inondation, une pluye, 
en bouchant les pores de la furfàc^e, en 
donnant de la ténacité ^ la terre,- aug- 
mente la compreflion , & , arrêtant la 
dilatation, lui donne une nouvelle for- 
ce. Si Teau arrive jufqù'aux fourneaux 
foacerrains, où eft l'inflammation, elle 
dok y produire une explofion fembla- 
ble à celle que caufe de l'eau jettée dans 
un creufet de métai fondu. Le. métal en 
fufion faute en l'air, il fe divife,}! le ré- 
pand de .toutes parcs, au péril de tous 
Us affiftans. Il n'en relie rien dans le 
creufet. 

La terre foulevée s'ouvre diverfemenfLa ter- 
par un effet des tremblemens de terre. ^*^*'^"^'*- 
Souvent ce nefontque des fiflfures, des 
crevaffes , des f<snte$. On en a vu de. 
pareilles hLîsbùnneeu 1755) & la même 
année à Brigue. On a obfervé qu'elles' 
fttivoient , à peu près, la direftion des 
R 5 fé- 



sl66 vil Mémoire sur le9 
fécoufies du' Sud au Nqrd; prel^ue coo^ 
tes fur la même ligue » ou avec une for- 
ce de parallelifme. Quelquefois ce font 
des gouffres » ou uuabaifiemeDt de ter« 
reio. Dans d'autres occafions c*eft oa 
bouleverfement faas règle, effet maiii- 
fefte d'une explofion, femblable à celle 
d'une mine [î]. Toys ces effets tenî* 
bles font en proportion avec la force de 
l'agent. Lorfqu'il y a atafi des ouv^r* 
turesfans que la lUrface foif; boulever- 
fée, c'efty ce femble, un indice que 
l'inflammation, ou l'effervefcence, s'eft 
faite peq au-deffous de la ftuface de 
la terre. 

fstmples II* paroft que ce fut par un boulever^ 

êvcrf fement du terrein que toute la ville d'An- 

mens, tiocbe fut renverfée en 728 de J'Ere 

Chrétienne* Ainû encore un efpace de 

plus 

rn Plln. H. N. Lib. n. C. LXXX. «ir/ÏZ/j^ 
ffte quatitttr^ i^ mira, êdmttur opéra: aUki frêjtra^ 
fis fnœmbus , aUhi hiatu fnfimdt hémfiis^ oBki 
e^efih moltbus^ alibi emiffif am^^ihtui nmmnjuam 
ftiam ifftibus, calidifvi fintïtis , tMi Wli^fi M 
minum çtirffé. 



Trembijsmkks de Terre. 967 
plus de 30c J^euës de la cdte du Perm 
fur 70 Jieud» daos les terres fut boule« 
verfé eo i(k>4. La mer fe retira coDfide^ 
rablement [?»]♦ R(^ufe périt de la fort^ 
en 1667 [w]. A la Jamaïque en 1692 
il fe fit de grandes ouvertures* 

Quelquefois le terreins'abaifle fîm* AbaifTe^ 
plement. • Ainfi fe creufent des vallées, ^^^ 
fe forment des marais ^^ des étangs, des 
lacs. Ceft par un pareil événement . 
qu'on voit depuis 1618 HP lac oU étoit 
le Sourg de Plaun. Un bois s'eft en* 
foncé en partie près de JVattewilk, i 
fix lieues de Berne y dans le mpis ^ 
7bre 1756. Il s'eft fait une forte de awp 
rais impraticable, où les arbres font en 
partie couchés, en partie renverfés. Ce 
peut être Téffet du tremblement du 9 Rç*- 
cerobre de Tannée précédente. Un lit de 
terre ou de rocher , qui foutenoit ce bois , 

f w] PoyuiiiBft, Hy^Â* ^^' X^- ^- ^^^^^^ 

Voycsi Voyages d'UttoA ubi fupra. 

ln\ KiRcHBR, M^ S. T. l PWRW» . ,-: 



m VII. MÉMOIRB SUR LES 

aura été ébranlé, &fe fera affaiflë enfuite 
par un effet des pluyes abondantes ^ qui 
ont augmenté le poids du tenein. Pli- 
BC décrit quelques-uns do ees eflfets [o]. 

Naif^ Ces difcruptions de là croûte de la 

yo£^ terre donnent lieu à divers phénomènes 
effrayans. Les Volcans feniblent les 
plus terribles. Us indiquent bien mani- 
feftetnent , non une fîmple efFervercen- 
ce, mais \lne inflàtnniatlbn avec uneex- 
plofion. Souvent la terre efl foulagée 
par- là & les tremblemens ceflent. St. 
Cbrijiopbie , une des Mes Caraïbes yétok 
fortfujette aux trembletÈens de terre; 
depuis l'éruption d'une grande monta^ 
gne de matières combuftîbles on n*y en 
iplusreflentî. Depuis le tremblement de 
i(Jp2. ils font moins fréquens à la ^Fa* 

maï- 

.(•) Ubi fupra, Lib. II. C LXXX. . : ; . Nec 
'fimpifci modo quéttitur, fed tremit vîbratqtie. Hia- 
m wrf >iii>J r^fTuOta, _4>pendms qus forhmt .oUms 
màbat are c^m^rép > rurfusque ita induBo-filo , ut 
mUa vijffgia exjfent, urbibus pîermque devVTA- 



TtUfâLBMSNS DE T£Itk£; 2Q0 
matjue^ On y vie des éraptions de feu, 
Quelques relations portent qu'on a vu 
€0 175; fortir du feu de la mer» pro- 
che de Lisbonne. Si le Volcan s'étoit ou* 
vert fur terre 3 elle en auroit été plus 
ibulagée & les tremblemeos n'auroient 
peut-être pas eu autant de durée. 

Souvent avec le feu il fe fait de» DfreHci 
éruptions de terre , de pouffière , de S^S 
cendres t des pierres -ponces» des pier- »» <îe*.JS 
res vitrifiées, des maffcs de rochers» de ^**~ 
métal» de fouffre & de bitumes fon* 
dus Ip}. Ces matières couvrent quel- 
quefois de vaftes campagnes» ou enfe- 
veliflent des villes. 

Sfon » dans fon Hiftoire de Genève, 
sous rapporte un fait que nous avons 
déjà indiqué» mais dont le détail méri- 
te de Tattention. »» Le i. de Mars^ 
»» dit -il» 1584» un dimanche fur le mi* 

fy di, 

Ip] Voy« des dctaili curieux dans rOuvragedà 
l'Académie dei Sdcnccs de Naplcs; Do VeiànL 
cooâagratioae quacmeoe MaJQ anna i737^i^c>4W 
oomiBcntaAis» NeapoU i/s^* ^. 



^0 VIL MRIfotÀK strit tïé 
^1 di^ le tems étant fort fereiû, on kt» 
^y xxt opâs il*Qn coup an gtànd trembler 
)y ment de terre , qui dura dix oa doi> 
1^ ee minutes ^ fe failànt non feulemait 
)^ fcmftrquer par le cliquetis des vitres^ 
S) dos ciiiles & des lambris^ mais ébfaii- 
iy laot jo%i'aux foodemens des mA* 
, 3, fons,& jettantpar terre quelques antî* 
.:;:d9 ques chcmiuées. On le feùtitdans tous 
,y les environs du lac & il redoubla crois 
5> jours de fuite. 11 caufa à la fin ce 
51 dêraftre furprenant & inoui*. A une 
^ demi-Iieuë de la Ville d'^^Ie, au 
59 Canton de Berne ^^ entre neuf &dix 
5> heures du matin ^ on vit s'élancer d'un 
59 entre- deuK de rocher une prodigieufe 
59 quaûiité de tetté» poufiée par les ez- 
f5 halaiibos reDfermées5qoi tomba coœ- 
,^ me une ravine d'emi & combla pr^ 
55 qu'en un înfl^nt les valons & la cam- 
55 pagne voifine. Le Hameau de Cor* 
5, ttff^yen fut d*abord enfeveli; excep* 
^5 té une feule maifon dont le Maître 
5» étonné du fra€a«5 qu'il entendoii5 dk 
Il i A jSBmme qu'il croyoît que te is da 

53 wm* 



lu monde écoh venQë. Us fe mirent à 
I» prier Dieu, &pefidant qu'ils le ftifoîeat 
^ 1» terré pafik comme une vague im«> 
,5 pétueufe par- deflus leur maîfon, fan* 
,, y faire autre mal, fi ce n'eft que le 
,, Maftre fut un peu bleflë d*un éclat à 
„ la tête. On trouva auflî dans une 
s, autre maifon un enfant dans tbn ber- 
« ceau, fain & fauf, fa mère accablée 
,, des ruines dé la maifon étendant fes 
ii bras fur lui. Ce ne fût pas tout. La 
3, terre «'augmentant à mefure qu'elle 
n rouloit, de même qu'un peloton de 
„ neige, enfevelit au village d*rt;or. 
M m , au-defibus de Corhery^ 69 mai^ 
), ibns, loS granges pleines de den- 
s> rées , 100 perfonnes & grande quan- 
)) tité de bétail; ce village étant un des 
M meilleurs de la Suiffe^ habité de bon- 
31 ne* gens, laborieu & qui s'entrete- 
99 noient honinêtement de leur récolte. 
»i La plupart des hommes ^ éloignés du 
99 village au travail de terre, échappé- 
S) rent,& même il n'y eut aucune mai**^ 
)) fon, dont il ne fe fauvât quelqu'un. 

Cet- 



;» 



f)r2 VIL MBMOïkE SÛR Lt$ 
,^ Cette cène étok mêlée d'uûe grHa 
yy de pierres & d'uûe nuée d'écîncolleli 
^) & de famée, qui répandoic Todeur de 
,, foufFre aux environs. Cette ployé de 
39 terre ) auffi merveilleufe que celles 
9, des anciens noos fonc fufpeâes, oc- 
,y cupa environ une. lieue d'étendue, & 
„ la largeur de douze arpens. Son é- 
„ paifleur étoit inégale & la moindre 
,, étoit de dix pieds* Tout cet erpa- 
3, ce, qui en fut couvert, fut rendu fi 
„ uni , qu'il fembloit que ce fut un 
„ gueret fraichement labouré, fans qu'il 
„ y eue apparence d'y avoir eu des bar 
„ timenç. Ce tremblement fut au refte 
„ fi. violent, que près du village de ilfd^ 
„ tera , le lac s'avança plus de vingt 
„ pas outre fon ordiniaire & qu'à Filk'- 
„ neuve y à la tête du lac, des tonneaux 
,, pleins de vin fe trouvèrent drefTés fur 
,, leurs. fonds. Près de la ville d'Aigle une 
„ pièce de rocher fe détacha & s'ané^ 
,i ta, fans faire autre mal, dans une.. 
„ fente delà montagne "• Çq). 

Sov- 
tyj Spok Hift., de Gemve, T.JI. Getu 17 jo. 
p. 139-142. 



TaElirBLEMENS DE TerRB. 273 

. Souvent avec ce mélange extraotdi- jetsd*é9xi 
iiaîre s'élèvent des jets d'eau énormes foie «dcpier- 
par la quantité de l'eau ou par la hau- ^m^ov 
teur du jet. Cette eau eft poufTéê comi^ 
me celle d*un Eoliplle [r ]. Ces ma- 
tières font lancées quelquefois avec une 
forcé furjprenante. C'eft ainli qu'au té- 
moignage de BoNTius Médecin dans 
l'ifle dé Jam & de M. Bouguer les 
volcans dans leur éruption jettent 3 à la 
(diftancede plufieurs lieues, des pierres 
fi grofles, que vingt hommes n'auroienc 
pu les remuer [j J. On pourroit raffem- 
bler bien deis faits fur ce fujet. Les 
trembiemens, dit Aristote^dc cef- 
ifent point quelquefois, en certains lieux ^ 
que le vent 'qui les avoit fait naître, 
ayant fait éruption, ne s*échapeàu de- 
hors. C'eft ce qui eft arrivé depuis peu 



(r] Voyezi^en àes eaEemples d^a rappportés œ 
deOuà 

t/] Journal de f^erdun Nov. i/j^- p. 35A 



274 VU. Mbmoire sur le» 
à Hcraclie du Pon£ & auparavant près'd^ 
rifle de Hièrei l'une de celles qu'on ap* 
pelle Eoliennes» Ici la teire s'enfla^ s'é- 
leva avec bruit. Cette montagne cre- 
vé , & il en fort avec beaucoup de vent 
des cendres &des étincelles , qui rèdoi- 
firent la ville des Z'tpartenx» peu diftan- 
tCj en cendres 5 & qui furent portées 
jufques à quelques villes d'itajîe [t]. 
En 1702, près de YAppennin & dam 
YAbruzze^ il fe fit deux fentes, par Téf* 
fet d'un tremblement de terre,, d'oîis'ê- 
levèrent des pierres , qui couvrirent les 
campagnes voifines. Des mêmes ouver- 
^tures furent poufTées enfuite des dégor- 
gemens, ou des jets d^eau^ aufll haut 
que les plus grands arbres* Cela duia 
un quart d'heure. Toutes les campa- 
gnes voiOnes furent inondées [i*]. Cet- 
te éruption ne paroît indiquer que de 
reffervfifcencé. AnFûrURit^^mi6o2f 
on vit aufli des jets d'eau ipxtir de l^j 

ten 

in Meteml. Lib. II. C. VlHi 

i:«] mu de l'Ac* R07, de Patb; ^WM 



rteite. Oâ a obfeîvé pareille chôfe k 
Brîgée^ èB I75y. En 1746. le 20. 8brè. 
dans h méttiie nirity que Lima fiic reQ^. 
yetfée , îl creva- un Volcan à Luicanê * 
trois autres daâs la tfiDDtagne appcHée 
Ûëk'oeàjlme^ de CéxamarqîUlla^ d'où for- 
cent des torreds d-eau) qui inondèrent 
lo^es les campagnes [t]k Le Fefwve 
^ouflb le 6é. Xbre iô^i, une fi affreui- 
§è quantité de cendres que les caaipà« 
gnés fbrt loin en furent couvertes {[;y]. 
II éft apparent que c'eft ainfi qu'a péri 
Héraclkj cette ville enlèvèlie, donc la 
dëir'ouverte attire aujourd'hui l'attention 
de tous les Antiquaires. Dion rapporte j 
dans la Vie de T1TE5 que VEtna pouf- 
ià un jour une fi grande quantité dé cen- 
lîres qu'il y en eut jufqu'en Egypte , en 

Jfri- 

. (>1 Tianfia.Phil. zn. i666. No. XXI. Voyez 
«Uddcripdoa de rincendie du VcHive (bus Tirs, 
fan 79 de l'Ere Chrct. Plinii Epift. Lib. VI. 
fFl»ft. 16. 20, Vide De ycfuvii cooflragrat, Cqin-f 
pcQtar. Keapot t/sS, p. 19. praefàtioni^. 

S 2 



^J6 VII. MÉMOIRE SUR LES 

fjiffique & en Syrie. Je crois qu'il y i 
de l'hyperbole dads ce récit. ^- Voici 
quelque chofe de plus flir. En 1665. 
s'ouvrirent fubitement , après des fecouf- 
fes réitérées^ trois bouches fur les col- 
lines adjacentes de VEtna^ PaUrijMal- 
pojfo & Fojfara. De-là jailliffoit, à la 
hauteur de 12 pieds, des jets de madè- 
res pyrîteufes , qui formèrent un fleuve 
d'environ un mille de large, qui fe jet- 
ta dans la mer , près de Catane. Les 
pierre» que ce fleuve rencontroit étoieot 
aufli-tôt fondues & le bois réduit en char* 
bon. Les arbtes féchèrent à une gran* 
de diflance [»].. 

Change- PAR un effet de ces difruptîons, de 
ment dans ^ç^ éverfîons OU de ces bouleverfemens, | 
ces. dans la furface de la terre & dans foU 

fein , d'anciennes fources difparoiffeDt 
& il en parok de jiouvelles- Ceft et 
qu'on vitdans VAbruzze en 1742. Ceft 
ce qu'on a obfefvé i Brigue en I7î5- 

Quel. 

r*l "^oye^ *^« du mont £/»«, BOiùittifl 
de incendiis Mtxau 



Tremblemens de Teree. 277 
Quelques canaux fe comblent , des ca- 
vernes font remplies , & Teau par fon • 
poids , fe cherchant un nouveau paffa- 
ge, le trouve par quelque fente qui s'eft 
formée. 

Le poids des eaux ne permettant pa^^ £^„ 
ces éruptions du fond des mers, les vaif dcstren»: 
féaux qui s y trouvent, éprouvent de ftr mer. 
diverfes fortes de fecouffes, plus ou 
moins violentes. Nous avons déjà rap- 
porté que, dans le dernier trenîbtemenc 
de Lisbonne y des vaifleaux, qui écoient à 
près de 150 licuës des côtes, ont fenti 
des ébranlemens extraordinaires. Il pa- 
roît même qu'un des foyers originaires 
étoit fous la mer , non loin de Lisbonne. 
On croit d'avoir vu fortir des flammes 
du fein mén^e des eaux. Pes vaifTeaux, 
dans la mer la plus calme, font quel- 
quefois fécoués de la même manière que 
û on jettoit un fardeau de 30 à 40 quin- 
taux fur.leleft; quelquefois comme s'ils 
frottoient de la quille fur quelque to- 
cher. Souvent il fe forme , par un vent 
gui fort des entrailles de la terre, un 
S 3 cou* 



978 VILJ^EyOIftE SUR L»S 

jCQurant, qui emporte Ije vaifleau coi^ 
tre le vent de Ja Curface. En certaine» 
jcencoQ^res les vaiiTeaux font fiopplemeac 
jljMri^ncés., d'autrjçs fois ils font tourmen* 
tés fans règles & fi violemment qu'ils i- 
chouent. 

Vf^rs Par une fuite niéc^aire de ces ^rup« 
tcufo, tùpf^f de ce^ ouverj^ures de la terre, ou 
fouvcftt de CCS fiflurc^, gui s'y fornaent, il fort 
fuite des .de foQ fem des vapeurs » qui varient fe- 
^^}^ loftje piiacipe dominant de lafermen- 
;taUoQ» ou de l'inflaounation intérieure; 
yapei^s aqueufes, exhalaifons fulpbu- 
re,ufps, nitreufes^ pyriteufes, fouvent 
malignes & plus o.u nioims épaifies» fé- 
lon les f irconftançes. 

Odeur qui Dfi-Ià Todeur, qu'on fent ordinaîre- 
^r'mW ^^°^ ^^^^^ ^^^ tremblemens, lors même 
mcn5. qu'on n'a aperçu ni fente ni ouverture. 
De- là les maladies qui les fui vent ordi' 
nairement. En 1(592, à la Jamaïque ^ 
le tremblement fut accompagné & fuivi 
de vapeurs d'une puanteur extraordînai- 
jQ , qui en moins d'une minute firent 

d'un 



Trimblembws db Tbrm. 279 
d'oa cjcl clair èc ferçin un ciel auffirou-l 
ge jqu'un four chaud [a], Apsès le 
tremblement de Lisbonne Yiit étoit plein 
de vapeurs fulphureufes, qui, fans les 
foins du Roi de Portugal auroient appa- 
remment produit des eflfets affreux. U 
^autqu'ir y ait eu dans l'air du départe- 
Bient de Br^ue des vapeurs bien in- 
commodes j puifque le gibier «'eft re- 
tiré ôtapalfé du côté de UFal-d'^of- 

' On a obfervé qu'à la fin de ce trem- Po^d 
blemcntde 1755, le foleil avoitparu à p^îtpia, 
Lisbonne plus grand & rougeâtre. C'eft f^^^ 
dans lés exhalaifonspyriteofes, qui s'é- 
lèvent du fein de la terre, que nous 
cherchons la raifon de cette double ap- 
parence. Après des efforts réitérés , qui 
T, don- 

(«) RéUtk» d'où péniblement arrivé au Ptrt^. 
R»««/auiHOis'âe Juin ifis*. 8cc. 

f i ) Relation de M. Muubt. Pw»« fuppofe que 
te çifeaux F^voyent même ces tremblemen». 
gjrf» ^ vtlticret nm mtawtU ftdmttt. LU., u. 
CLXXXU 

S 4 



aSO VIL MÉMOISLB SUR L«S 

donnjbrept lieu aux fecouITes, Tairdih' 
té & chargé de vapeurs, força fes prK 
foDs. En s'échapant il éleva dans Tat- 
xnospbère (}es tourbillons d'exhalaifons 
pyriteufes. L'Atmosphère, épaîffie pat 
l'union de ce$ particules hétérogènesj, 
fit éprouver aux rayons une plus gran- 
de réfraftion, qui, augmentant Tangle 
vifgel, fit paroitre les objets plus grands. 
Tel eft î'efffet des corpuîculés étrangers 
dans l'air. C'eft pour cela que le foleit 
paroi( plus grand quand il eft fiir fon dé- 
clin. C'eft - là Id. caufe des longs cre- 
pufcules & des longues aurores, qui 
prolongent les jàurs des peuples du 
Nord [c]. C'eft pour cette raifon que 
dans la mefure des (^égrés du méridieq 
qn a fubftitué la li^ne verticale à la 
ligne horifontale.L'altération de l'air, 
qui eft le milieu par oii la lumière du 
fôleil nou$ parvient, doit aufii en cbap- 
ger la couleur. Les lunettes vertes, 
bkuËs ou jaunes font paroitre les 

objets, 

£^3 Voyez Hifi. d'Islande par ANDsasoH. 4 



Tremblemens de Tjerrv. aSi 
jpbjecs ceints de ces couleurs. 

Ordinairement après de vio- Chan- 
IcDS tremblemens la température de l'a* ^^^ 
eft changée j, fouvent altérée pour quel- tempéSi 
que tems. Cette furabondance d'exhaî- i«air. 
laifonSj^ ou de vapeur^» en efl: manifcf- 
temenc la çaufe. Nous avons eu beau- 
coup plus depluyes en 17^6 qu'on n'en 
avok eu les années précédentes [d]. 
Tout Tété a été orageux,» nous avons 
eu pluûeurs grêles & beaucoup de ton- 
nerres. L'Orage , qu'on a effuyé à Pa- 
doue & aux environs, le 17. Août 1756, 
doit avoir eu une caufe fort extraordi- 
naire. <}rand nombre d'édifices^n ont 
-été renverfés. A la Jamaïque on pbfer- 
va auffi, en 1692, que le vent de terre 
'ne fut pas fi fréquent, qu'à Tordinaire , 
après le tremblement. Le vent de mer 
o\x hbrife du large ^ comme on l'appeL 

le, 

[//] Voyez Nôuv. Bib. Gcrm. de M. FoituiXt 
% XK. Part. 1, 

,S5 



281 VII. MtsMoiuE sua LM 
le, devînt plu? violence & plus fréquciii 
te. Cela a lieu jufqu'à ce que l'équilt 
bre foit lâabli. 

On comprend donc Tans peine que fi 
-~>- les tremblemens de terre caufent de 
#tt globe, grands ch^ngemens dans rintérieur dç 
la| terre & dans Tair, ils en produîfcnt 
auflî fur fa furface. truand le foyer eft 
profond, fous les montagnes , elles font 
ébranlées, quelquefois rénverfées. Aînfi 
on a vu, au' rapport de Plime, des 
montagnes s'entreheurter & fe détrui- 
te [e]. Les effets du tremblement fu- 
^ rent 

le] PLiïï.Hift.N. 13). n. C. LXXXm. Fdffm 
'efifmtî, qmd eqnidm In Etrufia dff€^lhi^ vth. 
hmhttbus mveni ^ ifigenf urr^nim fortentm^ 
LMitràf , 5f*. fuUo Cof.in ^jgw Mvtiuenfi: «wf- 
^fte nmaes dttê interfe concurrenmt ^ cre^tn maxr- 
mo affdtantes , récedentefque , inter eos flamma fit 
moquê in coelum exetmte interMu^ fpeSawtt è wi 
MmiUanutfftaiqmtttmRnnamrim^ fmmUanmipt 
fSr watmtm miltitudine. Eâ cmatrfit vilU mmt 
#^p ' mmmdii pmmtUa, qu^e. infrà fuerma , #xjw* 
tnatM funt , amto anteficiaU beîïttm : quêd imdfàf 
un fimefiius ipfi terrée ItêUé fumU qtutm dviUs. 

m 



TjtEMBLEMJWS DE TvRRS. 283 

cent plus xerribles 4eocore au Pérou, fur 
ttDj&:éC'e2iduë de spo lieues [/j : Pkjoes 
& iDqpLtagQiss, tout fut boi^leverfé. A la 
Jamatqfie ks çtoutagnes furent renver- 
fées eu 1692.' Il y aluu grand lac, oh 
école UQç l^iute montagne. . Toute l'ifle 
bouleyerféç s'eft abaiflTée d'un pié. C'efl; 
par ces fecpuifcs ^que des Prefgu'ifles 
ont été arrafbées, ou fëparée65 cjuCoo* 
tiocQC^ Des /îjQies fe font formées ; des 
HfQDtagnes^ fe font, élevées par de pareils 
piîbrts* Sur hi fin de 7bre fie raimée 
J53? une montagne fut formée près de 
Pouzzid. PoRTius a décrit cet évène- 
œ» {g}.. C^eA m fUAOpçaM /deci»). 

dresi 

tmo ttermis Frincipis fufremo , Jicttt m rébus ejus 
ixptjuimus^ pratis okirpte^ htferctdemi via pM» 
€a^ ht contrarias fedes trans^fJJtSt inagro Martu^ 
tîm^ pradiis FeBis MarceUi e^mtis Romani, re$ 

r/J ypT*!^ ^ rAmériqMC par Don Ant, pe 
Uï-î-oA T, L ze Part. \J^. I. C VIL FyRNs- 
. .liiu.sHydrog.JLib. XV. QXVIII. p. 533. 

\^g\ SiM. Pour. £pift. de <:ODâagrat. agri Po^- 



284 VII. Mémoire sur les 
dres, de pierres- ponces^ & de matière' 
pyriceufes, élevées d'une nuit, àlahao* 
teur de plus de mille pas. A. Moro a 
raffemblé divers exemples de pareilles 
productions, dans l'ouvrage, que nous 
avons déjà cité. En i6^S une nouvelle 
ifle parut près de celle de St, Mkbet, 
entre les Açons. Auprès de Santorin^ 
le 3e» de Mai 1707, on vit fortir une 
jfle du fond de la mer [. fc). Ar isto- 
TE (»), Strabon (*), Pline (/}, 
S E N É Q u B C w»} â ox\t raflemblée divers 

faits 

teofenf. Vkîe'cHamConiffleDtar.dcVcfliTÛcODfli»! 
gratione» in prsefàtione p. 7. 

{h) iWemoir. de TAc. Roy. an, 170^; 

{/) fi^isT. Metcon Lib. II. C. VIIL 

(A) Strab. Lib. Vï. 

(/) PuN. a N, Lib. II. C. LXXXVm&feq: 

( tn ) Sbn. Quaer. N. Li>. VI. C. XXL &c Voytt 
Varenii Gcog. gen. Lîb. L C. XVIH p. XIIL 
pa. 229. Elz. 1550. Confultez Mi de Ôuffo« 
«ift. Nat, T. I. ôcc. Voyez aufli Hif, desjaoçiàV 
-carol, du globe tcrr, 8. Paris 1752. 



I'rbmblembns db Tbrre. 285 
faits de cette nature » qui ne paroilTenc 
pas tous également certains. 

< Quelques portions de nos Monta- Chao^ 
gness^afFaiffent, ou s'éboulent auflîqucl- "îf"!^ 
quefois. 11 en tombe des fragmens con« tagoes. 
fidérables. Scheuchxer en a raflem'- 
blé des exemples. Les tremblemens de 
terre peuvent y contribuer. Il n'eft pas 
iiéceflaire que la chute de ces mafiçs 
fuive immédiatement lès fecoufres.Celles- 
ci ébranlent. L'air , la pluye, l'humidi- 
té, le gel font le refte. Sur la fin de 
Juillet, de l'année i7j(S,îl s'eft faitainfi 
un éboulement confidérable de rocheri . . 
^ rextrémité de la vallée de Luterbrun^ 
dans le Bailliage d'in^erJacJ^^ 5 dans le 
Canton de Berne. Une partie de la Gla- 
cière a été couverte, ou renverfée (n). 
Cette chute pourroit bien avoir été oc- 
cafîonnée par les tremblemens de terre, 

qu'on 

(if) Dans le ihême lieti, <iQi « été coirr«rt, uai 
fifant Botanifte, qui fait l'honnenr ^e notre pi* 
trie, heiboriiôit tranquilement 31 heures avant la 
thûte. Il ne fôupgonnoit pas un péril fi prodni» 
Sç fi grand. 



ùé6 VIT. MÉMOIRB SVVi Lïf 

qu'on a cfluyé daifc cette vallée en 175; 
& 1756 [oj. On y fentîc encore dei 
iècoofles au commencement de Juiller, 
aofli bien qu*à Brjffie. Lf diftaoce de 
CCS lieux n'eft pas grande 3 par-defîiisles 
Glacières, ou Montagnes de glaces^ 
mais le chemin eft impraticable. Des 
Canaux foutenains peavent aiièment 
cottimuBiquer de Fan de ces lieus à 
Vautre. 

Bruifc' Tant de défaflres, tant d'agïta- 
î^paine ^^^^ *^°^ rlntérieûr de la terre. 
Ici trcm- tant de boulevtrfemens fur la fûrface, 
^^*^* tant de commotions dans ràtmofphère 
même, qui accompagnent les tremble* 
mens de terre, doivent produire un 
bruit plus ou moins confidérable , félon 
les diveries cîrconftances inténeurw & 
extérieures. Ce bruit reffemWe quelque- 
fois à celui d*un fardeau qui tombe 
D'autres fois c*eft un long gémiflement, 
comme d'un ^r q^i* ^'écbape par uae 



TRtMBiËMBm lyB Turre. igf 
ffette trop étroite. Souveiït c'eft un é- 
clat, fembtable à cch2i du canon: ce 
qui fuppofe une etplofîon. On a enten- 
du dans de certaines rencontres un rou- 
icment pareil à' celui du tonnerre. Ceft 
tin effet de la propagation , ou de Tef- 
fërvefcence » ou de Tinflammation. Aris- 
TOTE [p], Pline [?] & Séné- 
QtrïB [r] ont ftit ces obfervations. 
Corneille Sévère [f] tfa pas 
oriife ce phénomène dans fa dercription 
de VEtm. Dans le tremblement, ref- 
fenti près de Y Apennin , en 1702 , le bruit 

in- 
^2 Metcor. lab. U. C.Vm. , 

rî1H.N.LaxILC. LX«q 
%rj QJl. Lib. VL C. XIIL 

|;#] Nam fifflol atqoe movent Eori tarbàmqu(|[ 

mînaatùr» 
Difiugit, cxtemploque fôlum tremit actaqueritiK 
Et grave fvb terra srarmur demonilrat âc igod 
p. Set. ^tna, vC 4^0 - 462, 
„«---»,«, cpgg caufa perennes • 
Eiq)licet in dei^am fhmmas, eruâêt ab imq 
Ingenti fonità moles, & prôiimà qùaeque 



%e3 VIL MÉMOIRE SUR Ln^t 
ÎDtérieur écoi( effrayant [t]. A la Jm 
maïque en 1692, il n'étoit pas moii 
lédoutable. A Lima en 1746 il fut for 
grand [u]. Dans les tremblemens 
I7JJ & de 1756, il a été entendu çn-| 
divers lieux. Quelquefois on apperçoit 
un fifflement dans Tair extérieur. Le 
mont Hicla en Islande poufie fort foa- 
vent des fons plaintifs 9 de longs gémif- 
femens, quelquefois des hurlemeosqui 
s'entendent affez loin [x]. Les divers 
fons que rendent les tuyaux d*orgue 
font une image de ces différens phéno- 
mènes. 

Rufôos C^s ^oQs» P^s bruits 5 viennent de àf- 
^^ j^ verfes caufes^" qui qùeIi]urfois conçoqr- 
facoM. rent enfemble^ qui d'autres fois agjf- 
fent féparément. * Dans certaines cir- 
conftances ce bruit éft l'effet de lacol- 
iilion, ou du choc des parties intérieu- 
res 

it'i Mcm. de l'Ac. R. de P. an. 1704; 

£1^3 Voya. de D. Ulloa ubi (ùpra, 

[x] Hidoire denflandepu: Amjisfov, fH 



^s & folides^ qai fe heurtent^ fe diilo- 
Cflent, oa fc brifent. L'efferveicenco 
feule, ourinâammation, parfonbouil- ^ 
Jônnemenc, peuc produire un bruit con- 
âdérable» Diverfés expériencea chimi* 
ques & quelques procédés des arcs en 
foDC preuve. Souvent il y a explofioos 
déconnationâc fulmiDàtiob» qu'on imite 
aufli par pluûeurs expériences ^ qui dé* 
veloppent le fecrec de la nature. L'air^ 
lès exhalaifbhs & les vapeurs dilatées 
forment des courans &, en s'échapanc 
avec plus ou moins de force , frapenc 
l'air extérieur, qui, par fes divers ébran- 
lemens, nous fait entendre cette varié* 
té de fons. On lait enfin que le mélan- 
ge d'un air chargé d'exhalaifons fulpbu- 
reufes avec un àir plus pur caùfent dans 
ràtmorpbèreune fermentation qui donne 
lieu au foç extérieur, que ToQ entend 
quelquefois^ 

Non feulement ces fons accompag- Progno^ 
ûenc les tremblemens de terre , mais ils ^^^i^^ 
les précédent & les annoncent fouvent. mcasde 
Il ferbit iniportanc d'avoir des progno; ^^' 
T ffics 



aoo VII,M*MoiRE su* t%^ 
Aies (Qrs dç ces recoulTes terribles 5 ^ 
dé pourvoir par la fuite à ik vie. M4 
heureufeiBeiit les avant -epoveors îàml 
équivoques & fuiv^ de trop près des fe- 
çpuflcs. Quoi qu'il en foit il n'eft pas 
iputile de railèmbJer ce que les obferva- 
tiojis & l'expérience oAt appris fur ce 
fujet. Si cet Article de mon Mémoire 
étoit plus complet^ il feroit le plus utile | 
& le plus intéreflànt* Il vaudroic mieux 
faire éviter un malheur a^ moindre mor- 
tel , que d'en définir avec tO|Utç la pré- 
cilîon poiîîble les vrayçs cauCes, Plim 
rapporte qu'AirAxiMAND«E le Miléfien 
prédifit aux Lacédémnieruilqu*ihétoiaai 
menacés d'un tremblement de terre; 
prédiaion, que l'éverfion dp leur vil- 
le juftifia bientôt* Phéwécipe [y] le 

Pxé- 

I>] Ce que Plikb attribue à f ttSItïetM; Ait 
MiAN AfARcELtr» l'attribue à Anazagorx, ^ 
dit-il, am putealm Ummn emreBaref^ trenuih 
fmt^ Un4 pr^dixit. Lih. XXn. "Bxjam npfot- 
te, cetje prédiaJQn à. Pythagors même. ¥uf, ËiQ. 
Z.ib. X. CiciPROH en fait homïear ao Maîa«. Jh 
Piy. Lib. II. aiUS bien qi^e ilfAkiMs d» TrR,qv 
dit que la çhofcmi^ à Sams; Serm. ïli^ 



'Biéee^fmt de PYTHâ^oBfB , eo pvtifynt 
de resiu hor^ti'uli pim, dote aoiRavai» 
pvéva & prédîû uq creinbltmâDC pro» 
cbaÎB fa]. 

Le bruit îritërîeur efl d*abord Tannon^ Bniit qtiî 
ce la plus oJ-dÎDâire des tremblemens de P*"^^^^®^ 
ferre. Il varie felori les circonftances. 
PiiNE [àj le décrit fort bien, d'après 

Ari- 

(zi tï RLi&.ri. C, tJCXii. Pî^dara quéféban 
éjfe & ivOmriaÉs in eo^fi cr^Mnms^ ài^mtat^-, 
bibeffir^^néutmambrê Mihfio Phyfica ^ fjmm farml^ 
Lacedémmh pradixîJli^ vt urBm ac fe0a cujhdi* 
rent : infiare mm motum ttrrJé , cum (fr urBs tôt a fo- 
Tttm einruit, ér Taygeti nmtismi^fmf,éafirtiiahÈ 
pùfipif €nMUHs^ahrupta^ cladem infiiper eam ruim 
prè0. i^etinbenarér PhmtyiU^Pphaffme Doffms 
éiacm^eBMh.fed'à'itU'U^néf: hétUflU aqu^e è 
pmèùf^éefe^Jip, ae fraXxtJJe Un ferra motum, §^^ j 
fi vera fttnt, quantum a Deo tandem videH pojfuni 
tdeed^afe^ dam <vkM»ti Mt hdte qmdm nréjtfh 
cujufque [exiflimanda relinquantm* 

[mlVlnfufra Ub. II. G, LXXXi. Nsvigamef 
^uoque fentiuHt non dubia eonjeShtra, fine flatu in*: 
tumejcènte fluBu fubito ^ aut quatiente iBu..Intre- 
wm^'oerO'é' in naviim p^, *eqttè qnam in adi-i 
fm^ çrefi$9êqu9 prammcîam. gttm & wluerep 
1 % nm 



292 VIL MEHOiftfi i«ft LES 

Aristote [t], qu'il copié. Ces ob- 
fervacions n'ont pas échapé à Semé- 
QUE [c]. Ce bruit, ou ces foDs divers 
viennent de l'air & des vapeurs dilatées 
qui s'agitent dans les cavernes (d) & 
qai s'échapent avec d'autant plu3 de vio- 
lence qu'elles font plus prelTées, & que 
les canaux font plus étroite (ff}. Ce 

brtrit 

IM» impannide feient. Efi fy in çêeUfipaa», prétr- 
ifetUtque mmfihttrù, mit interdis, aiâ paUU p9ft 
occafum^ fermo ciu tenais Umm intbis ht Ut^fm 
pirreB^e fidti$tm. Efi & in puteif tttrMiw ê^MM, 
necfine odmris Udiç, 

[b\ Locojamdtato. 

(c) N. Q,^ Lilx VI, C. xiii: Ànttquâm terrA 
ntoveatftr^ foUt wuittus audiri^ mentis in abtCf 
tumtdtuaniibns : nec enim aliter pp£èt^$a miwfier 
Virgiliusy 

Subpedihus muitrefilm^ &jt^* «(/* nitwni 

nifi koc ejfet ventmtm opus, 

(d) Magftç cum Tmtrmnte mmtis cirasm €lânfirà 
jtctnunt, 

(e) ^iritttsperdifMm rimant nuidifiu ft^t ^(f 

hue acrmsfertvr^^nêongufiius, ïd Jène pupiawn 
p^efifieri^ nec pugna fine motu. Sjsh. Ibid.C.xiv» 



TRKMBt.SlifBNS DE TfRRK. 29$ 

bruit devroit toujours être proportionné 
au choc qui doit fuivre^ fi le ]ieu & 
les autres cîrconftances ne le faifoient 
varier à Tinfinî, quant à Tintenlitéôc à 
fa nature. En général plus le bruit eft 
^confidérable» moins il y a d'intervalle 
^nx fecouffcs qui fuivent. La figure 
des cavernes I dans lefquellesles vapeurs 
agitées frappent Tair, augmente ou fait 
encore varier le fon (/). Plus diftinc- 
tement il fe fait entendre, plus il ed: 
près de la furface. Le tremblement du 
20. Mars 1709. à Lima ^ fut précédé 
d'un fi grand bruit, que tout le monde - ^ 

en fut éveillé, à 2 heures du matin. Cha- 
cun fe fauva fur les rues. Le p. Juillet, 4 

le ^ 

(f) Seh. cl N. LiTj. vr. C. Kix. Siumodç in 
iolio cantmftis voxy per totfem ctm quadam difiup j. 

fone percurrit ac refonat, & tam levitermota^ tor V 

mm cWcwt, wm fine toBu ejus tumtdtuque^ qu9 ] 

htclufa eft: fie fpeltmcarmn fub terra pendenfîum | 

^afiitâs héihet aerafuftmy fuemfinmî diusjuptr- \ 

ne incidens pereujpt, agitât non akter, ^Uamillade 
qmbuspaulU me retuU^ inama indfto dffim^ fi- 

T3 



:tp4 VU. MÉKOTItB SÛR 1E4 

Je 21. OQxUxe & le^o. Oeceiobse on obi 
ferva la même cbofe (g). Par4à bien 
de& geos évicèreot la mort. En i($92. au 
P^rt'Royal on eûces^it, à ii heures & 
demi, ou à midi, un bruk coBEffiie ce- 
lui d'un tonnerre. Il fat rannonce^ 
nsalheureufefflent trop précipitée, d'an 
tremblement qui fuîvk immédiatemeftC 
& renverra cette Ville (b}. La diftance 
de l'éclair, qui précède & que Ton voit, 
au tonnerre ^ qui fuit &qué Ton entend, 
0ft quelquefois de 7 ou 8 lec^œdes; 
maia quelquefois aufli ils fe fuivent défi 
près qu'on n'apperçoit aucun intervalle* 
Dans ce dernier cas Téclalr , ou l'in- 
flammation, eft bien proche de nous. 
Dans leur principe, le bruit & l'éclair, 
l'inflammation & la décon nation , font 
ipm^ltanfies. Mais la vue e& pluspromp* 
te.quei'pyïe, outo jumièfe traverfe Vcf- 

pac^ 

i^} l|l^ 4ps treoAileflanu dç tçmduP^4a,T% 

(^ Vty^ea la relation à la fin 4^ T. II. de cctt» 
tliftçire en deux lettres» , 



TRIâTBLSMBNS *DB TeRRB. SPjT 

pacé avec plus de rapidité , que le mou- 
f vemeot fonore; Tune pour parvenir àxxx 
^euxi l'autre aux oreilles. Ici l'ouïe 
feule, qui eft moins prompte, nous (ert. 
L'éclair foûterraîn eft invifible. La gran- 
deur du bruit peut feule nous fervir à 
méfurer la proximité de refFervefcence 
ou de rinfkinitiation interne. Le D«. 
Halks entendit diftinftement le bruit y 
avàDC que de fentir aucune fecdullè^ à 
Londres^ le 19. Mars 1750. k 5 heures 
4 minutes du matin. Les fecouflès du- 
rèrent 3 ou 4 fècondes. Aut enViroros 
de YAppennin on entendit auifî un îoilg 
murnavire avant les fëcoufles de 1702. 

Voici comment p. Ulloa parle d/s Obfèrva- 
ces annonces funeftes d'événemens plus î^^y^pé* 
funeftes encore. ,, Ces tremblemeos^i'Qu* 
^ dit-il^ tout inopinés & fubics qu'ils 
9, font 9 ne laiflènt pas d'avoir desavanc- 
»yi coureurs^ qui annoncent leur appro- 
j^ che. Da peu auparavant, c'eft- à-dire^ 
,r environ une minute avant les fecouf- * 
„ fes, on entend un bruit fourd, 
5, qui fe fait dans le^ tôné^Sféi^ dé h 
T 4 >3 ^erre 



affi VIL MÉMOIRE SUR LES 
3, terre & qui ce s'arrête pas du côtéoU 
„ il fe forme , mais il court de côté & 
yy d'autre fous terre ; à quoi il faut ajouter 
„ les aboyetnens des chiens qui , preffen- 
j, tant les premiers le tremblement, fe 
ji mettent à japper ou plutôt à hurler, 
„ d!une façon extraordinaire. Les bé- 
,1 tes de charge & autres, qui vont dans 
3, les rues, s'arrêtent tout court, &, 
3^ par un inftin^ naturel , ^cartept leurs 
3, jambes pour fe cramponner ^ ne pas 
j, tomber CÔ "• Le même Auteur dit 
encore, eo parlant du tremblement du 
26. Oûobre 174(5. „ Quelques jours 21-^ 
,3 yant ce tremblement de terre, on en- 
3, tendit kLima un bruit roOterraîn,tnn- 
3, tôt cominé dès mùgiffemens, tantôt 
3, comme des coups dé canon. On les 
3, entendoît même après lé tremblement 
3, de terre 3 pendant la nuit, lorsqu'ils 
3, ne pouvoient être confondus avec 
,; d'autres bruits: ligne évident que la 
33 matière inflammable n'étoic pas ei^ 

3» ti^. 



TRB|ffBLEMEIiS DE TfiRRE. 397 

^, tièremcnt éteinte & que la caufe des 
59 mouvemens de la terre n'étoic {>as 
3, finie [*]. 

Non feulement les tremblenyens s'an- Mouve- 
noncent par ce bruit, ou ce rougiffement ^^ < 
Tédoutable, mais encore par le mouve- 
ment ou lé bouitloonement des eaux. 
Les rivières & les lacs femblent frémir. 
Les puits fe troublent. Les fontaines 
minérales fe colorent , ou fe chargent 
d'une plus grande quantité de minéral. 
Le commencement de l'efFervefçénce 
intérieure, faifànt monter des vapeurs 
& agitant Tair intérieur, peut produire 
tous ces effets. Le mélange fubit d'un 
air chargé d'exhalaifôns avec un air pur 
peut donner lieu aufll à ces phénomè- 
nes. 

Le D. Hales prétend que les trem- owcm- 
blemens arrivent pour l'ordinaire dans j^^Haf^. 
un beau tems ; mais qu'on apperçoît un 
nuage noir, & que, quoique le ciel foie 

fc- 

X*l Ib. p. 4«f9: 



i9S VIL MiMoiHB âUR LEt 
ferein 5 dans le moment du crembleméD^ 
il parofe fouveot chargé de quantité de 
vapeurs fulphureufes & inflammables, 
qui fe manifeftent par des éclairs des 
feux folecst ou autres météores ignées 
(l^. Ceft le befoin du fyftème, qui 
donne lieu à toutes ces fuppoûtions. Com- 
me ce Pbyficien cherche la première 
caufe des tremblemens dans ratmofphère, 
il falloit aufli arranger cette atmofphèie 
pour cela^ En comp^r^nt les diverfes rela- 
tions il m'a paru que ces fuppofîtions &ces 
prétendus phénomènes étoientpeuexaâs 
& que les Auteurs fe contredirent fur ce 
fujet. Aristote, Flin$ & Sénéque 
afl&rent que les tremblemens Ibnt pré- 
cédés d'un air tranquile & ferein [m ]« 
Souvent cela arrive; mais pas toujours* 
}e ne fai môme, fi, tout examiné 5 on ne 
trouveroit pas autant d'exceptions à ces 
règles que d'exemples qui lescoftfiimenei. 

Aufll 

V] Réflex. Phyf! (ur les tremblemens de tefr& 

fi»] Arist. ut» furpà^PLiN. ti^EL diioOMU 
HxLlAb.yi C. XII. 



Trembi/EMEns jfE Terrb. 2$SI 
Attili quelques i^uteurs ont -ils cru pou- 
VcHf établir xm cid téoebrenK» àm ,é- 
phûrsy ou des oiragoi fubics , comme des 
annonces de trembleroens prochains. Le 
7.. Juin Pi9su à la^ Jamaïque le ciel écoit 
fèrein, Tair tranquile au moment du 
tremblement qui bouleverfa cette, Ifle. 
Le jour étoit beau 3 dit l'Auteur de la ré* 
lation de cette cataflrophe^à trop bea,u 
pour qu'on pût foupçonner le moindre 
accident. Cependant en trois minutes 
la plus belle ville des Colonies Angloifes 
fut détruite. Le 2a. Février 1703, l'air 
étoit fans nuage & fans vent à Rome , lors 
qu'on fut effrayé par des fecoufiè9 ^'m* 
lentes. Le 9. Décembre 1755. on aper- 
çevoit à peine le vent à Berm ; il faUl^it 
an brillant foleil, lors qu'on fut furpris 
par quelques fecoufles. On a pu yqir 
d'un autre côté dans les télatîQw qw 
pous avons râppotitées, divers ttwibliB;* 
mens arrivés pendant de grandes ployes^^ 
durant des veiM;$ violens ou avetc ufi ciel 
nébulçux, Oq qo peut donc trei^ver avH 
cun prognoCtiç cectain dans l'ém 4»Ym 
©Qfph^re. 



• 



a^ ^^ (^ ^^ ^^ %^ 

•qp ?*? Qp QP *^ \4P 
HUITIEME MEMOIRE, 

DE LA PROFOGJTION 

De la simultanéïté des tremrle* 
mens de tiîrrb. 

Etttkdue l^2^%P^^^QUE ASSURE qae les 
faé^dcT *^^ ^ tremblenicDs de terre n'occu- 



trcmblc- StL^S P^^t jamais un terreio d'une 
fêtais. f^^P^m fort grande étendue. ' Il fuf- 
fit de jetter les yeur for ce que nous 
avons rapporté pour reconnottre qu'il 
t*«ft trompé. II y a des tremblemeïjs , 
qui femblent avoir enibraflë ou parcou- 
ru un hémîfphère entier du globe. Peut- 
6tre y en a- 1 - il qui ont fécfoué le glo- 
be mAme tout entier ^ ou du moins la 

plus 



i ■ ^ • 

i , TftEMBLEUENS DE TerEE. Sot 

I plus grande parue. Amaîian Marcel* 
: Li)t parle d'un [n] tremblement ^ 
fe fit feiitir dalns tout le monde ednna 
aors. On peut fe convaincre phr 1» 
c^mparaifon dei diveifes relations» tfie 
novis avons rapportées, qu'il y a na rap- 
port de tems ent^e les fccouflea d*un 
môme tremblement. 

' Mais on demande , fi les différons pidUènKi 
trembletnens, que l'Europe & r Afrique l^^ 
& même ^Amérique feptêntribnale ont 
éprouvés dans le même tems, font dé- 
pefidans les uns des autres? La fermen* 
tùtion ou ritiÔammation des matières 
pyriteufes, qui en eft la première eau- 
fe, eft-elle née dans chaque Pays, in- 
dépendamment de tout autre foyer f Ou 
s?eft elle propagée de l'un à l'autre? Y 
a * t • il eu plufieurs mines indépendantes,- 
ou lesminesfefont- elles communiquées 
les unes aux autres? Voilà un problème 
à refoudre & dont la folution dépend de 
rinfpeftion des feules relations des der- 
niers tremblemens de terre* 

Ce- 

t»] Lit: XXVI. Cap. XV/i 



y)g^ VlIL MÉUbiRK stift tirs . 
Câirem . Cfi rapport du tems avec le$ dîft^, 
propa- ^ ç^9 réktdvemeoc à quelque» poiau orH 
•°tf« gioaires ne peut acre l'effet du hazardir| 
)1 faiK qu'il y ait use Gommonicaucm 
ea»e tet^cBibleaieat de terre éprawéà 
Xif^me le i Kevembre 1755^ & tes eaia 
tKKfblées e& Frapce & eo Suîfle ^agitée» 
en Hollande ^ diverfement émuës^eii Al^ 
lemague, peu de tems après les fecouf^ 
Tes du Portugal: Salé a été ébfanlée en 
•itiétne tems que Lisbonne a été renverfëe. 
VoilS une commuDÎcation trop exaâe 
pour écre un jjeu du hazard. Il s'agit de 
tendre raiFon de cette correlpondaoce, 
dé cette propagation $ ou de cette com- 
taiunication fîngulière; 

tîseiqtiet S|i jectwt les yeut (Ur te» féladonsi 
2 ttOT? ^® ^*^*'*' avons dénuées dey cremUle- 
Uemens me&S' detfesTe de la Suiffe^ os y en au*^ 
^^°^^' r^. apptfrçu plufieurs, qui otjt été fort 
étendus*, ou généraux, & qui ne peu- 
vent s'tepliquer que par une propagâ-^ 
tièt}^5 eu une communication; Je n'en 
rapporterai que quelqus-uns^, làns^ re^ 
monter au delà du fîécle précédent, Tejs 

fôût 



font [ceux de i6oi^ de 16335 de 1662 ^ 
^ de 1682 & de 1755. Quelques Anciens 
avoient déjà apperçu cette fonelle cor- 
refpondance, qui embrafToic une fi gran- 
de étendue de terrein. Us s'accordent^ 
par exemple^ à nous parler de VJjie bou- 
leverfée dans une nuit ; douze villes fii« 
rent renverrées [ 0] la 4e. année du règ- 
ne de TUBERE. 

CcMMMENçoKs d'abord par raflbmblerniimti^t) 
les cîfoonftrances les plus remarquables^^ 
de cette communication d'ébranlemens. cooâancet 

^_ , ^ , - 'de cette 

Ces circonitasces nous guideront) pourcommuob 
découvrir les caufes & ferviront à jufti- ^^ 
fier oû à détruire nos conjeâures. Il- 
ne feue pas les imaginer félon le fiftème 
qu'on a emteaifé; mais former fon fay- 
potbèfe fur le rapport de ces circonftan- 
ceêu Nous allons diftinguer ce qui eft 
douteux d'avec ce qui eft certain. 

On 

(^1 On a encore une médaille de Tibbrb, CiV . 
nàmHus Ajia reftihUis. Voyez Strab. LiU xii; 
Tacit. AfOk Lib. n. EvsBM. m Cbm^ Celiii<| 
aux VOks de Tyf/^ ajoute f^i&f/f) 



^ VIÎI. Uikôitii svi iki 
lit. Cir- On a cru remarquer, dans les dernière 
ikwteuft! treînblemcns des anûées 175J & 17 j6 » ' 
que les différentes fecoufles fe font pro- 
pagées felbci lés méridiens des divers 
lieux. Les ébrâniemens ont été apper- 
çQs en même tems fous le même inéri- 
dieny c'cft-i-dirê que dès qu'un treni- 
blemènt a commencé» un certain jour» 
dans, uni lieu méridional, il s'eftfaicap* 
percevoir le même jour , dans les lieux 
placés fous le même méridien. La dif- 
férence des heures , ou Tefpace de terni 
de Tun .à l'autre aura été proportionnel 
à la différente latitude de ces lieux - là. 
j'avoue que quand je çonûdère les rela- 
tions que nous avons des derniers trem- 
blemens, je ne puis^ appercevoir cette 
cprrefpondance uniforme, II faudioic 
des obiervations bien exaâes&des hor- 
loges bien julles , pour appercevoir & 
vérifier une marche auiÙ fingulièrè. 

2e. Cir- Le D. h a le s prétend encore que 

âouteufc. Ips tremblemens de terre s étendent 

beaucoup plus loin EU & OueA, que 

Nord 



^àré & Sud [Jfi]. 11 ne fâppotte au»» 
cufleobfervatiôDpourle proa^ec^j&j^* 
v^^Uë que je n'en âpperço$idûciia& dant 
ies relations ^es derniers treisbkiB^» 
On eft dottc kiUbiKê à regardefôencorè 
•cette feîrcôdftabce tout • au • Iflolns^ copi^ 
me fort douteufe. 



^^ 



Une circoûftâûce plui cenaiite '& qui jj; cm- 
■tf a échappé; nî à M. Dfi BtrppaK ni à cbàîbîiè^ 
M: Hales [:q}\ c'eft quaUsiifeux, bU*^^*^* 
il y a des feux fôUterrains^ toujours lal- 
JuméS) fMî fùft fujet^ aûrT trembler 
tnens; mais WfôcoUfles n$ îtlétendenfc 
pas fort Idin. Ces feux s'éi;^&poirent par 
les bouches des Volcans ou par les fif^ 
fures de la terre; BôrellI pîëtçnd 
d'ailleurs que ces inâammatrons can> 
tnencënc au haut de la mdn€à^e#' Mi 
Hales croit qu'il faut chèî'chêr la eau* 
le de Ces treniblemens fore étendue & 

• -^ pro. 

t^ ] Réflax. Phyf. (îir les trcm. T. lî/dç VOiBi 
l^s trenob. du P^if p.' 40 <• 

V 



)0)S .VI£I«;M>¥oiii^ sur lei 
piûgreû^ prè$ de la. farfsic^ de la ter^ 
te ;Irl> ,à iï paroît réfi^iter aq contram 
de tous les phiéooroèqpSf. que; j'ai expo- 
ft;^ ^6 cette cai^fe eft d^^ns les entrail- 
les*^ mêmes de la terre; fous les mon- 
tagnes fouvent à une] grande profos» 
deur. 

DAjî:$:t:?et trejpblçijjeqs étendus la 
^^1^7 PM>P««flfi!Wl5:oi| laicQmiDupîcation, fe 
fait,aa:iHayers des plaii^esauffî bien goe 
pal? le.^ci|ia^n des x^im^n^i fous les 
m'efrMflt bîeâ <{a*au: tr;iters de^ terrei^ 
Lei vaUées les pl^is: t>fofonde$ ne les 
înt;erromF!ent {}(:>inti: I^^a 4ifpofition de 
la farface ne J)aroît i> éi entretenir ni di- 
ligsr tqujours cette pfric^g^tîon. Preu- 
ves, évidentes que le p(i9CÔ>e aâif n'eft 
paà foras ia.iUrface de la terre, mais à 
une grande profondeur. Preuves enco- 
re^ noftrSiQÎns certrainijs, que le prin- 
cipe de Tinflammation n'eft pas dans . 
l!affno/phère,inais fous la terre, fous les 
mofatâgnes &*lcs mers. 

QUEt* 



iQuUQU^FOis.te^ lieiix> bas^ -dans la ie. Ot-- 
comffluoiaa^ioB des.fecoufibsy fdnc les' certain^^ 
plas ébranlés^ D'autres fois ce font les* 
IkttK . les^ pflUs élevés: La- propagadonif - 
ne dépoïd donc pc»nt de la cônciguitér- 
da terreln» mttiside po qui efb renfermé^ 
daoa le feiiï inêm'e de la cené ^ & qui eft 
ioégalemeoc diàribué dans fes cavités. 

Autre preuve de la même vérité ; ^P^^^ 
dafis .une circonftance que coAeg lès ccrt^' 
relations: vérifient. Souvent dans la pro^' .. 
pardon des {ecoufTes les lieux intermé- 
diaires font^moins- ébranlés , ou point 
4tt tout;: Il.y,auoe correrpondance qui 
lie. couteS' les parties du globe. De»- 
veines de pyrites peavenc fate circuler 
ÙQ 'puincipe de fermentaitioo; - Ici &,'lh^ 
la quantité en. eft plus g^a^dè^ dans un' 
lieu •mitoyen? el)e eil* nïûmâre, ou plus^ 
profonde. Ainfi différentes traînées àci 
poudre peui^sest porter en filen^e Tin-»^ 
flamnnadoQ. à diverfes mineS) q«èicau(è-' 
rottt du bouteverfementî tandis que les' 
lieux intermédiaires ne feront point é* 
branles. Il peut auffi arriver qu'en tel 
V 2 lieu 



306 VIIL MxtfoiAE stffit les' 
Jieu Intermédiaire reffervefcence oa lin- 
fl^mmadoD écoic en telle taîfotl avec 
Tair & les cavernes ^ qui le contenbienr» 
qu'il n^a dû en natcre qu'une légère com* 
preflion & par cdnféquent qu'une fe- 
Goufle peu fenfiblé) ou fi folble qu'on 
n'a pas pu l'appercevoir. Mille autres 
circonftances . peuvent intercepter la 
communicacioo^ ou affoiblir la caufe. 

se. Cir* Lap ilbpagation des fecoufles eft trèi 
ç«^? rapide, il n'eft rien qui. puifle nous en 
donner une idée que la vitefTe de la lu- 
mière, Qu celle du feu eleârique4 La 
poudre à canon fi promte, ce femble^ 
dans Tes progrès, eft lente en coœparai- 
fon. En confulcant les relations on ne 
découvre aucune règle proportionnelle 
encre Ips dîftances & les eems. Il aurdic 
fallu des obfervations plus exaâes & 
plus dét£|illées. D'ailleurs mille circon- 
ftances , tirées de la quantité & de la 
qualité des matières > de la pofition & 
& de la dire^ion des lieux » peuvent 
fai/e. varier tout :cela à l'infini. 

Tel- 



TbUp efl cette çoniiBQnication fin- Explica- 
gulière des fecouffes d'un tremblement c^^m, 
de terre; tel eftce progrès & cette mar- munica- 
che , qu'il faut expliquer. Il falloît , 
pour ne pas s'égarer, en copfidérer les 
cirçonftances diverfes. 

Nous concevons d'abord que cette Commu- 
coramunicatîon de mouvement peut ^^ *€?«!- 
quelquefois & en certains lieux erre l'cf- tiflcment. 
fctdela contiguïté des mafièsfolides. La 
terre efl compofée de couches de lits , 
pofés les uns fur les autres, qui fc foi- 
vent. Ici ils s'abaiflFent, pour former les 
vallées & lesbafllns des lacs & des mers. 
Là ils s'élèvent pour conftruire les mon- 
tagnes [j]. Un de ces lits folides, é- 
branlé, foulevé ou abaiffé, doit porter 
aflez loin un rétentiffement, un frémif 
femenc, un ébranlemeat , qui eft en pro- 
portion avec la commotion originaire, 
qu'il a reçu. Ce frémifiement s'affbiblic 
enis'éloignant du principe qui l'a pro- 
duit, en force que cette progreflion ne 

peut 

[/] VoyeîL Sirua. intcr. dcU ttrrè, IMcia* 

'V_3 ,j..\.:--. 



3lIO VIH. MÉMiOIAB StJR LBS 

ipoMt pas s'éçOTdre bien loin. Ainfî (bw 
ét>ranlés principalement les lieux les plus 
veiCns des Volcao5» 

Obfervt- Rien de plus dangereux que de fe 
fion fur le foire une loi d'expliquer tout de la mér 
M. Des me manière , & de déduire tout du me- 
Mvcts. j^g principe. Ceft vouloir plier la na- 
ture à fes idi^es. L'ai&jQttir ainfi à une 
marche unique^ à des procédés tou- 
jours uniformes, c'eft «jq mécqnoof* 
tre la multitude des reflforts Ja fécon- 
dité ^es rejlaurces & la diverilté des 
moyens. • M. Drs Marsts croit que 
toute propagation de tremblement de 
terre n'eft qu'un rétentiffement [t]. Ceft 
une fuite du premier mouvement impri- 
mé par le foyer origioaire aux chaînes 
des mpiit|ig]njÇ8 qui fe fuivent. Le con- 
ta£^ & k cpDtiguité font donc, félon 

lui, 

tf ] Voici le titre de la brochure, où'fl dcvc- 
loppc Ces idées : Conjeâure^ Ph^iîco-Mécaniques (ûr 
k propagation des ftcoodès dans les trembleniens 
detqre. Paris 173^. chca Gcneau, rue St. Se- 
?erin. Il n'y a point de nom de lieu ni de Librai- 
n VojtT, Ifecurc dç France, Mars 175^. f^ 



Tremblbmeni riE ThîrM. 3ï^ 
Im, les feules caùfes de cette propaga- 
tion fingolièrc. N'cft- il pas plus natu- 
rel de fuppofer que, comme il y a plti- 
lîeurs caufes des tremblemens,il y en a 
auffi pluûeurs de leur communication 
& dé leur correfpondance, à raifon de 
refpace & da tem» ? Cet Auteur dit, fur 
cette communicapon par le contaû, des 
chofes très-ÎDgénieufes, maïs elles in© 
font pas toutes également vraies. H place ».. 
le foyer principal du titemblcmerit.du i 
Novembre 1755 dans les AçorèSjXl^bîipar- 
deffous les mers & le long des chaînes Bc 
des ramificapons des montagnes Te mou- 
vement fe communique de toutes parts. 
Je ne nierai point qire Ibuveot cette fui«^ 
te de montagnes, encontinuaqt 4eé car 
vernes & les lits des matières p^ritcùfes, 
ne ferve à propager reffer^éicence d 
par-là les mouvemens. ]'avoucrai^efacQ- 
re que Tébranlement qu'on Éprtmvç en 
certains lieux peut à'être Quelquefois 
que le rétentîffement des parties .iW- 
rifures & extérieures du fibbc itaoïtt^ 
V 4 plus 



51? Vlli. MÉMOIRE $UR tks 
plus, viplcrament' ailleurs. Maïs cette 
fe, qui n'eft ainfi qu^inftrutnenfâle , eft 
trqp particulière pour être le principe 
de tous Jes tremblemens propagés. Le 
mouvismeuîj en fe communiquant, doit 
fe partager & en fe partageant s'affoi- 
blir. Tous les phénomènes ne peuvent 
pas s*aflbj€ttîr à cette hypothèfe. Il en 
eft qui la contredirent. Il feroit encore 
aifé de faire voir que les commotions, 
4ans leur marche, ne fuivent pas tou- 
jours les chaines des montagnes* Voicî 
de quelle manière un Journalifte a jugi 
de ce CQème. „ C'eft dans la furface 
,, extérieure, dit -il, que M. Des Ma- 
,» rets cherche la caufb de la propaga- 
„ tioti .prompte des fecouffes, & non 
,,- dans riptériéur. C'eft Teffct , félon 
^ lui, de fa pofîtion & de la contiguïté 
M des montagnes. . II croit que les plus 
„ grands bt>uleverfemenV ne fe voient 
„ pas au lieu • même, oh eft le centre 
,^ de l'explofion, mais i quelque dif- 
^ taace. Le foyer de la mine qui a4é* 

3» tiui^ 



r Tremblemens de Tehrï. 3^3 
9, truie Lisbonne étoic, fuivanc lui^ aux 
„ Jfores ou aux Canaries [w]. H fup- 
^,. pofe, contre les principes de la Mé- 
59 canique, que le retentiflement > ou 
,5 la force du mouvement propagé , 
^, croît, en s'éloîgnant du premier point 
3, de rimpulfion. Ce n'eft certainement 
3, pas le cas d'appliquer la règle, frefcit 
33 ^undo. On fçait au contraire que le 
3, mouvement s'affoiblit en fe commu- 
33 niquant; qu'un corps mit perd autant 
33 de mouvement qu'il en communique 
33 à un corps en repos. En forte qu'on 
3, peut le confidérer après le choc corn- 
33 me formant une mâme maflë , dans 
33 laquelle le mouvement eft partagé. 
,3 Suivant cette règle, quel affbibliffe- 
33 ment de mouvement depuis les Jço- 
,3 rw à Lisbonne l Pourquoi le tremblc- 
3, ment, qui a détruit Lisbonne ^ n'a-t- 
33 il rien renverfé aux Açores?|Qui ne 
3, fçait que des lieux intermédiaires , 
3, dans des cremblemens étendus , ne 
- ^ >j let 

[ ^ J Voyez p. 28. à U note. Conie£htties Pbf- 

V 5 ■■•■■'* 



'314 VIII. MCHOlUft SUR LES 

5, les apperçoiv^ïsc quelquefois pdiat 
9, du tout j malgré la eûmigutcé des 
9,' montagnes, candis que des lieux fore 
„ éloïgûés font d>r^lés '* [v]? 

Com- A CETTE caufe, iofuffifante pour er- 
inuniça- piiquer la communication des tremhle- 

Don des '^ ^ . . » ■ r. • 

couches mens 9 joignons- en une autre, plus acti- 
rcs^yn^" ve, c'eft ]a communication des lits, 
teufes. des couches, des amas de matières ef- 
fervefcibles .fit infiamcnables dans le feiq 
de la terre. Nous avons déjà parlé de ces 
matières lûitreufes & fulphureufes, ré- 
pandues de toutes parts dans les en- 
trailles du globe. Une foule d'obferva.- 
tions démontrent laliaifon de ces ma- 
tières fous la terre. Ce font des filions, 
qui fe ramifient dans les couches du glo- 
be, ou dans les intervalles, qu'elles kif 
fent dans les ^flfures qui les coupent* 
Ce foi^ des trainées, qui uniflenc des 
amas ^us ou ipoins confidérables, ou 
des mines plus ou moins abondante» de 

foufirc 

t-w] K. Bibî.<îcri!i. de tùnutt t. 5tlX.!,Par. 



TRBKBLllMBm DE TfiRRB. yf 

fouffre & de falpêcre. Enfin ce font des'* 
tranchées » qui aboaciflenc à certains 
foyers. Un de ces foyers, misenef-» 
feruercence oa en feu, communique 
bientôt cette fermentation , ou cette in- 
cendie de proche en proche à d'autres 
foyers. 

La communication rapide du feu par d^ ]^ 
le moyen de certaines matières inflam- \^^^^*l 
mables, la propagation prerqu'inftanu"-. communia 
rée du feu eleûrique, nous donnent une ^^^^* 
idée de la progreflion rapide des trem- 
blemens de terre. Si le foible mouve- 
ment d'un petit globe de verre peut 
mettre en commotion le fluide eleftrÎT 
que, ou échéréal, ce feu, ou cette lu- 
mière , répandue dans tous les corps ; '^ 
quel effet ne doivent pas produire les 
premiers chocs d'un tremblement déter- 
re? Si la moindre étincelle -de ceflukie 
eteûrique, dévelppée, peut commum- 
quer, dans l'inftam, à une grande 4j(^ 
tance, une aftivicé furprenance, quelle 
promptitude & quelle force ne^ doivent 
pas avoir des mafles foûterraines, mlfes 

en 



^16 VIII. MÉMOIRE $V^ LBft 

cofeu^ ou en fermcntafiom?. Un coup' 
de catiçn tiré danç le parc St. Jama 
eleélrifoit les fenêtres du xréfot [a? J. 
Une explofion bien plus confidérabl^ oe 
peut-elle pas. agir plus proraptement, à 
une bien plus grande diftance P Le flui- 
de eleûrique fe glifle le long des corps, 
avec la rapidité d'un éclair qui fuit: un 
fil d'archal» La commotion ne pourroit- 
elle pas fe propager par le moyen de quel- 
que fluïdç inflammable ou effervefcible , 
' par le moyen dé Amples vapeurs, diri- 
gées par une Tuite de corps folides, ou 
par la communication des canaux ou 
des fentes, contiguës dans le fein de la 
terre? 

Ijtftch On conçoit fans peinç pourquoi on 
^pw^ ^® P^"^ P^5 appercevoir de la propor^ 
pwtion- tion dans la progreflîon, ou de l'unifor- 
mité dans la marche des fccouffes. Les 
divers lieux, à des diftances égales d'un 
foyer originaire, font fecoués inégale- 
ment. 

C*3 HâtiïReflcic. phyT p. 403. &ç. 



meut. Plufieurè petits foyers dé{ienâent 
d'un plus grand. Là nature & la qiian* 
tiré des matières effervéicibles &infiam« 
maMes, leur profondeur fdds terre « lu 
figure des cavitéi^ lâtiâtùrédu tei'reiti, 
lû-'pbQcion & la quantité des eaux» mil* 
le circonftanoes indéfiniflables, qui fb- 
cdmbinencà Tinfini, peuvent & doivent 
faire varier les effets, S'il y avoit quel- 
que proportion dans la marche, elle fe« 
roi'c bien plus difficile à concevoir que 
rirrégularité la plus grande. Telstrem- 
blemenS) qui s'exécutent à la même 
heure, à de^rande^ diftances, ôctéls au-^ 
très qui fe mabifedenc à moiifô de dif* 
tance, à plùfieurs heures, ôu^éme à 
pIuDeurs jours d'intervalle, peuvent ce- 
pendant origioaitement partir du même 
foyer. La marche, de l'un a été favori- 

liée par les cirçonftances des matières & 
des lieux & ceil^ de l'autre aura été 

retardée. 

, L'Action de l'air doit encore être ef- Coa^ 
timée dans . ce mécanifme. Le feu, ^^2" 
ou jfL chaleur ^ le mettent ea moùve- l'air in^ 

ment* '**^* 



3^8 VlUr MiMoiRC^ svk lb% 
njtni*. Cec air dilaté > ou raréfié ^ pat 
quelqUer fermentation incerne» cherche 
dNt ijSuës pour s'échaper. Il fe préciph 
tç av^ toi^te rimpécuofîté) qoe lui dén- 
iée fQB reyOfprt augmenté, à chaque in« 
liant par do pôuvelles efferv^fcence^^dans 
C9i|s:]e$ canaux voifîti». Au défaut de 
routes fu^r^fnmpnt pavertes 5 pour le 
recevoir^ lurdoûoer paATage» Texplô- 
lion ]qi en puvrîrai en foule vane ou en 
ébr^Wlr la tçriei à diverfèà feprifes. 
La terre ôivifée ^ bu féparée éû dlffé- 
ren«: fens , l'air s'écbape paf ce» ôtiver* 
tares & va porter rinâammatibnfioa la 
f^meiltatiooy fbrquelq^*au(*re amas de 
fOuffit^.£c' de nltrei Âiofi font dé mm-- 
v^u ébianlési d^autres lieuï» Ainfl il 
parcourt; de proche eiiprocbe» toutes 
lej iiRifeà formées i A- il s'en ftit, jaf- 
qû'à ce qu'il ait perdu fôn reflbrt» où 
qu'il fuit en équilibre avec l'air ordinai- 
re foûterrain* A mefure que fon aâivl- 
té s'aSbibliC) les ébranlemens doivent 
I être; moindres. Cette raréfaClion de 
l^^r,* Chargé de vapeurs" & d'exhalai- 
:fon5i fe foutient longtemSj à des dîf* 

tan- 



TRlIftilBiy^s DB TfiRHf^ 391^ 
ttivres très - confidârablesr, parce qa'il fy^ 
ttouve toûjours^éflé, enfenaé, affujet*» 
^ fous teire. Poitatit d'aiHeurs âvee^ 
foi an principe d'efferveicencd-, ba<i*iQ*> 
ifammation, à chaque nouf^mi fbyer, 
à chaque mîTOqu'il rencoBCre,Hrepreni 
une nouvelle force, en y excitant da^ 
ftu ott.de la chaleur. 

ToqxBt les.eacpérieoces, qu'on éfti- <Sna^ 
tes fut rair & fur la poudrent canon, Si^J 
nousdéconviençconuBent peuvent s'exé- ^^^ 

_ j /»• é» ptr une 

coter ces grand* effet* fous terre* Cel- ciplofioiç 
Ics^ en particalier de M. Robins & Dit 
Hamel [y] prouvent que la poudre, 
qui s*enflàmme^ produit un fluide élaf- 
tîque, un air,. ou une vapeur, dont 
l-extei^>ilité & la compreffibHité font 
furprenantes. Que ce (bit Tait même 
renfermé dans ht poudre &re&interft2- 
ces; que ce {bit une matière^ logéedani 
le foufre.& le falpêtre,.qui f^-dévelop- ' 
pe en vapeurs par le fèu^ n'Jmporte« 

Cet 

Of ] Mem^âc l'Aeii, Roy. de Pari*. î/jMI . 



)^ VJilL MEMOIRE SUR tsif 
Cec'^ir liilacé, ou ce flukîe ëkftiquè 
proi}ui^>, ojit aoe activité & Uûe rapidi* 
(é^ qui Qoas fert à cotnpreDdre lapio- 
pagatioQ des cremblemeos de cetrè. Lé. 
yoliune de ce fluide^ produit par Vcz^ 
plodôo A égale 244 fois celui de la ma- 
tière enôamméeé Vea la inafle des mi-» 
Des foûterraioes, quelle dilacacioo im* 
menfe ne doit pas acquérir Tair qui s'y 
.'trouve,. ou ce nouveau fluîde qui s'y 
■produit? Si ce fluide eft retenu dacs 
i quelque canal, il agit, pour en écarter 
' ou enfouleverles parois, avec une f or* 
ce 244 fois fupérieute au poids de l'at- 
mofphère. Quels efÇets ne doivent donc 
pas réfultçr de pareils efforts? Ce floi* 
de encore, ces vapeurs,. ou cet air di* 
laté par rexplofion^ ce fluide qui égale 
déjà 244 fois le volume de la matière 
enflammée, peut, outre cela, fe dila* 
ter, par la chaleur, dans la proportion 
de ij>i. & f à 79(5. Il fuit de-Ià , par un 
calcul facfle à faire, que fa preffion fe- 
ra 244,000 fois égale au poids deTat- 
morphèrc. Ce fluide élaftique, toujours 
aflujàltrrotts terre; reproduit d'înfcr* 



TAEMfiLlMENS DE TsRRB. 32^ 

valle en incervalle^ animé par de nou- 
velles imflammadons,oa par une fimple 
chaleur ) quels progrés ûe doic*il pas 
faire? Quels effets ne peut- il pas pro- 
duire? Quelle rapidité ne peut il pas ac- 
quérir? On ne doit donc pas être fur- 
pris que la terre tremble ^ mais qu'el- 
le fubfifte pour répéter la phrafe de Si» 

NEQUB. 

Tout ce que dît Olloa , pour ren- Confirma 
dre ralibn des fréquens trexnblemensde^^i^^^^ 
terre du Pérou ^ confirme notre explir 
cation. On voit qu'il envifage auflî le» 
mines pyriteufes & Tair comme les 
moyens 5 dont la nature fe fert pour pro- 
pager les fecoulfes. 59 On doit, dit-il, 
5, fe figurer deux fortes de Volcans» 
5) les uns contraints ou gênés, & les au- 
3, très dilatés. Ceux-là feront là, oU 
^ dans un petit efpace il y a une gran- 
5, de quantité de matière inflammable, 
15 & ceux-ci là, oti une certaine quan- 
3, tité de matière fe trouve répandue 
5» dans un efpace large. Les prémiiers 
u ibnç propres à être contenus dans 1^. 
X „ feia 



322 VIH.MÉMOIRE SUR I.CS 

,y fein des moDcagoes, qui font dépôfr 

^^ caires légitimes de cette matière» Les 

,, féconds^ quoique nés des premiers» 

5, en fonc néanmoins indépendans. Ce 

„ font des rameaux » qui s'étendent k 

^y droite & à gauche y fous les plaines j 

yy fans aucune union oulcorrefpondancc 

,, avec la mine principale. Cela pôfé» 

yj il refte certain qijie le pais » oii ces 

3, Volcans, c'eft-à-dire, les dépôts de 

,, ces matières font plus communs /& 

yy comme minéraux propres de ce mê^ 

,y me paîs, s'en trouvera plus veiiné & 

), plus ramifié dans ces plaines;- car R 

»9 ne faut pas s'imaginer que le^ matiè* 

yy res de dette nature n'exiftent que 

yy dans le cœur des montagnes, &qu'elf 

„ les foient féparées du refte du ter* 

5, rein» qui les avoifine. Le pafs donft 

3, nous parlons étant tionc plus abôD^ 

^, dant qu'aucun autrisf en ces fortes de 

yy matières, il eft tout fimpte qu-il feis 

ji plus expofé aux tremblemens d^ terre 

iy par la continaelie inDammation qui 

yy furvient^ lorfqu'qfles ont afiez feih 

u mente pour en être fufeepdbles» < 



] 



* Tbemblbmbns de Tekkk. 323 
^ 9, OcJT&E la raifoD naturelle qui die- 
^» te^ qu'uD pai's qui contient beaucoup 
3à de-YpIcanS) doit contenir auflî beau- 
« Ç9**R de rameaux de la matière qqi 
«^^ }es forme, Texpérience le démontre 
s, au Pérou ^ vu qu'on rencontre à tout 
9A moment dans ce païs7là du falpêtre^ 
„ du fopffre,du vitriol, dufel & autres 
>^ matières combuftibles; c'efl: ce qui 
^ fait que je n'ai aucun doute fur la juf- 
M C^A^ 4^ mes conréquences. 

, ,^ Lï; terrein, taqt de Quito que dés 

5^ vallées & celui-ci plus que celui là, 

; 53, eft fpongieux &, creux, de forte qu'il 

3, a plus de concavités & de pqres, que 

„ n'en a d'ordinaire le terroir des au? 

5, très païs. C'eft pourquoi il eft hu- 

3, meâé par beaucoup d'eaux foûcer- 

„ raines. D'ailleurs, coname je l'expli- 

3, querai plus au long, les eaux desgla- 

3, ces, qui fe fondent continuellement 

y dans les montagnes, en tombant de- 

5, là, fe filtrent par les porofités de la 

5,. terre, & courent dans fes concavi- 

„ tés. Là, elles humeûent, unilTent 

X 2 „&' 



SH VIII. MÉMOIRE SUR Ltt 

„ & converciflfenc en pâce ces macîèitf 
„ rulphureufes& nitreofes; & bien qoê 
5, (^llés-cî ne foiem pas là en fi grandb 
5, quantité que dans les Volcans, néanc^ 
,, moins elles' font Tuffifantes pour s'en* 
,, fiammer & poufler Tair qo^elles con-» 
„ tiennent , lequel ayant la facilité de 
,) s'incorporer dans celui qui eft renfer* 
„ mé dans les pores, cavités, ou vei-* 
„ nés de la terre, & le comprimant par 
3, fon extenfioQ fait effort pour le dila-t 
„ ter, en lui communiquant la raréfac- 
„ tion dont il participe , & qui eft une 
,ji fuite naturelle de l'inflammation. Cet 
„ air , ou vent , fe trouvant trop à Té- 
„ troit dans la prifon , qui le renferme, 
,; fait effort pour fortir , & dans ce 
„ moment -môme il ébranle tous les ef- 
„ paces par oti il tâche de s'échapper, 
„ & ceux qui y font attenans, jufqu'à 
5, ce qu'enfin il fort par l'endroit où il 
„ trouve moins de réfiftance & le laifTe 
„ quelquefois fermé par le mouvement 
„ même de la fecouffe, quelquefois 
„ aufll.ouvert, ainfique l'expérience le 
^1 fait voir dans tous ces pats. Quand 

«H 



>9 



Trembleimhs de Terre. 32J 
^, il fort par divers endroits, comme cç- 
^, la arrive, lorfqu^îl trouve par- tout 
„ une égale réfiftance. Ton n'en trou- 
jj ve aucun veftige après la fecouDç. 
99 D'autres fois quand les concavités 
yy de la terre font fi grandes qu'elles for- 
,, ment des cavernes fpacieufes, nop 
^ feulement il crevafle le terrein & le 
-5, gerfe à chaque tremblement de ter- 
,, re , mais même l'enfonce en par- 
„ tie [z> 

y£AU nous fert enfin à concevoir la confi 
propagation des fecouffes . des tremble-'^^j^*!*"' 
mens de terre, dans de certaines cir- l'eau, 
confiances. Nous avons fuffiramment 
cxpofé quelle eft la force extraordinaire 
des vapeurs aqucufes échauffées [û]w 
Elles peuvent déjà par leur prompte ex* 
panfibilité donner à l'air une force capa-^ 
ble de porter au loin un ébranlement» 
Outre cela il cfl dans le fein de la terrç 
uqe fuite de canaux, de cpnduits & de 

refer- 
ez] Voyages du Pértlu , Liy. I. Ch, YH. 
p, 470,471. 
Is) Ci-dcOus YI, Mémoire. 

X 3 



ïefervoirs 'd çau , qui fc. communiquent 
fansdoutèjep (;outfens. Eaux couran- 
rantes /eaux dormantes ^ Coûtes ces eaux 
font diyei;lemeni; uoiesAveç, celles de la 
furface; *Çe$ amas d'e^u, mis cd 
mouvement par quelque çommçtion in- 
térieure & Yîotei^te, acçumuJés, poaf- 
fés, b^}mé$^\en div^$ Jc^^^ ne peu- 
vent -îli pas, porter aulc^jn^ce balance; 
pent & le communiquer quelques foi? 
àd^autres mafles, avec lefquelles ils 
font unis? Les fecoufles d'un lieu ne 
^ peuvent^^éftei |)as fe commuh/quer par 
t'i nu <^ inoyen k quelque diftance^ffc]? Aio- 
' - fiIescanaiix^dfehHoKa»^^, les lacs de 
U Suijfey^tës mers A'Efpagne^ tf Afri- 
que ont pO êÉfe émxjà dàiis- le même 
tiems en '175J. ' Ceft aibfi encore que 
àQ9 fonfeînés'bnt pu êtfd troublées en 
même teni dans des lieu?: très- éloi- 
gnés en-AHmàgney en 'France & en 
Suijfe. ■• r ■ •-*• ' • • .:.'•:..: 

. Là2 Voyez Sekeqï^eq^N.L. VI. C. VIL &VIIt 



-r /^ 



.i^i^yi 






T A B t É 

■ -p.E S ■••-•■•'• 

MEMOIRES. 

I..Mi;Moi,R.|:. Theorîe:>g^ale <ks 
tremblemepf de tçrrc* .y >» Pûge li 

II: MémoirIs:; Relation clirbnologiquc 
des cremhlçniGAçde tqrrç do l^SUifle^ 
depuis le VIe,$iècle jarqu^àiiDsjouiSii 
Oo a joint dans cette relgtioo ks trem.*- 

I blemens des autres Pays, quicotncir 
dent avec ceux: de ik Saife, 6n y 
feit en partrcblief obfetvet ceVfécouf- 
fes, qui ièmlbrleitç par^Qi^rii; to^it la 
globe de laxçrip. ,4.^ , w 20^ 

III. MÉMb I RE.* Relation de ce qui a 
été obfervéenSuifle, le ir.pbre 1755, 
avec un détètl de queî<îu'es faits qui y 
ont du rapport, & qui fe font palTés 
aiUeurs. . ^ • 102. 

IV. MÉMOIRE. Relation des tremble- 
meis de terre refientis eoSuiflç depuis 

te 



7