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MËMOÎRES
HISTORIQUES
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PHYSIQUES.
TREMBLEMENS i>t TERKE;
4f^ 1*J^7<? Françùi/é de Berne ; des
Académies de Berlin^ Gottin-
gue^ iMpfic^ &Mayenceé
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A LA HATE,
PIERRE GOSSE, Junior
Lîbnfte de S. A. R.
M. DCC. LVII.
&> aL-w'a..
tîum open^f quo^n^ttm ma-
jusefi: no^efiamram.
Senec. Nat: Qifafi, Ltb^
FLGaplK
-, :-'■•'.' '•• ' ."^ '^ 'T cr r- '- T rr ..
; A, MONSEIGNEUR
' SIGISMÔND WILLÀDING^
^ JSetffiettr JeMopa-SzDOKV,ColmIi
ancien AwfUr de Bwe *
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-CONSEILLER D'ETAT DE LA RE-'
PEIBLJQUE DE BERNE:
ET
A MADAMK
.MARIANNE WILLADING^
^'u.. ij^i^ D'ERLACMi
^ MQNSElGNEaR:KT MADAMÏ ,
'AI mis fbus la proteélion de
yb^é 'îlîuïlre"^ Nom \q% pré-
riaiers èïTais d'un travail»
^n^ on -m'a, ^loandé la fuite. Vous
arez re;û avec cette bontés qui fait le
f fonds
Ibncis de vc^é csffaâér^^, .^ brëim^
témoignage public de moi attachement
refpedtifèùkr |e doisV^MoMà£iGN£ùR
&.MAD^i^« €)ft-BublÎ9mr,4a>c(Hatmi|^
tion de mon travail, vous payer ce nou-
i0^a trib^ de j^ jiffl)^^ j^(5onitoifliûie&«
Ceux qui «c^idâÀoâTëbt Vôtre ii^Heflie ^ en
approuvant Fhomage,quejerendsà vot^e
union & àvotcemérice^ ne :ieroiit point
furpris de mon filettce fur vos vertus. Ce
font EHes , tûen aUjt^t, qj][e la faveur^
dont vous daignez m'honoferj qui m'iM
jpUQAt Ék/fdbàmens â^là'îkààte-'c^njL
fidération^ avec laquelle f ai l'honneur
d'être,
obétjrân$ Serviteur '
ME MOIRES
POUR SERVIR A L'HISTOIRE
Des
TREMBLEMENS ds TERRE en
GENERAL et de la SUISSE
EN PARTICULIER.
PREMIER MEMOIRE.
Théorie Générale des Tremble-
3siEJHs DE Terre.
{L n'est point d'événement Le Chrê-
qui n'inftruife le Chrétien: 11 ^"P;.
^ porte tout
n'en eft point qui ne le con- a Dieu.
daife à celui qui en eft le
Souverain dirpenfateur : Voilà le centre
de fes méditations, l'objet de fes lec-
tures , le but de fes recherches » le fu*
h de fes obfervations: C'eft là toute fa
A philo-
philoro^ie-. . , Plus les éHinetofsns Ibnt
frappans , plus les phénomènes font ex-
traordinaiFÇi, plus auflî il l'appHquf kj
trouver Dieu; & perfomc ne le cher-
chç (ÏP bonne foi ^ qui nji Jç rro^vç wec
facilité. Ceft dans ce point de vue que
nous devons co&iîdiérèr ces calamités^
qui oqt affligé quelquçs Peuples^ ou qçii
en ont effrayé d'autres, pepdant Içs an-
nées 1155^^75^ Ows ce delfein
fious avons prononcé & publié des dif-
couf$ » ûdiiÉé^ è $x§r nm^ mmimi
fur des avertiflemens fi extraordinaires i
qt|ç l^ ^f^yiiefiÇ9 fioi« ^$9; ^ W\rt
épargnant. Après avoir ènvifagé comme"
Prédicateur [>] â^^ }él%;}Q9^ fi prOfMl>s
à nous toucher I je n^ .&r9KH>fe de les
raflembler en Phyficîen , pour en former
un (yftôme d'obfervatrcot 1 '
ttniçs des S i PW^; profex foli«»i;:epiçnt (}tf
^**^^- çqs évéïjçjnfijw U W |ai« pqiat perër^
'\ai Voyei quatre Sei^dhs prononces à Tocca-
fion des derniers tremblemens èç Tcrrç de Tan^
, âf'y^Ja Qimiîéym les dirige i afi«
I 49 9'90 fom^ 4/e judes i()^e$ ^ ij faut
ini&pW^r ie3 fa^s» Qu JesphéBomènes^
fsm tes ^avifag^r 490^ u« feul coup
«fiQ^B* Pla$ Q» .idéfs acquifeé ferooc
f»â^ » plus çllea feroojc propres à oous
iwîlkr çs. QQiis laotep^pc l c^liii qui
dnge «I6S ivénemopr çx{faor^iaaJ£ea,
. Nxixr^ t, ttouyeroiis des pfofondeurf Par-toùt
ifl)pénètra^?ie55 dç? tpyftèris inexpliqua- ^°U"^^^"
t)}^9 des épigme^ à découvrir, des phé- Tçbftu-
copines djfficiloa à faiCr, plus difficiles "^^*
eçcpre à eK];di(jaeju A chaque iaftast il
i^bJ/e que Çieu ii? plaife à coixfyfidre
les oigueilleufes prétentions ^e ces ef-
pric^ fuperbes^ q^i vpudrpient connoî-
tj» 1^ capiic^ & définir les raifons de
t9QC ce çui epi.. Plus on étudie 1^ natu-
re, ^eux on fent qu'etie fe dérobe fou-
veat à pos i^cJM^dxeSé Ënvain fait- on
^ efforts ftpttf ia fot^mcittr^ ii des by-
ppfhèfcf, pmi^r^l dp Ja témériré ^ de là
PS4(binption.; xçi^ çoonuë^.çjlç wus 4f
<*^P^> ^^^ fBλoAtiû»s è'4VÀBQ»ïflent
cojiHpe rP!rtW> W^^^ î« luBxiéïÊ ie
A i tfetl-
4 L MÉMOIRE SUR LES
retire. L'expérience confultée détruit *
reoverfe) & nou» laifTe dans la même
obrcurité. Tant de preuves de nottt
ignorance ne* pourront -elles pas nous
rendre modeftes? Rien de plus condam-i-
nable en particulier que ces Syftèmesqui
ne Te raporcent point à Dieu, comme à
la caufe pféniiere , ces fyftèmes qui fem*
bleiit vouloir nous le faire perdre de
vue. Platon, Pythagorè, Plutar-
QUE, Porphyre, Galien, Cicéron»;
mieux inftruits par la feule ràifon, que
ceux qui pourroient l'être aujourd'hai
par la révélation, qu'ils méprîfent, par-*
toient tous de ce point, &y ramenoienc
tout. St. Paul dit du Souverain- Etre ,
de lui y par lui y & pour lui font toutes
4:bofes. Et Marc Ai^okin avec la
même énergie laconique exprime les'
mêmes idées, que Dieu eft la feule caa*^
iè efficiente , la feule caufe confervatrîce^'
& la feule caufe finale, Ceft donc s*é-'
loigner de la nature que de vouloir expli- *
qner ou concevoir quelque xhofe, fans l
celui qui renferme la raifôn de tout ce '
qui eft aAuel & de tout ce qui eft poflible.
Loin
TaEIkIBLElfINS DE TCRRB. S
Loin de nous ces expreflipns impies^ Dieaefht
empruntées du Paganifme , & qu'on en- S^*^
.tend^ à la honte de notre fiécle, répé-
ter dans le fein-méme du Cbriflianifme*
Je pardonne à Sén^que , quojqu'en
coofulcanc la raifon il eût pA aprendre
DO autre langage, d'avpir dit que ce
D'cft.pas les Dieux qui ébranlent la ter-
re [*]. Mais je ne faurois foujffrir que
jdes Hommes, dont la raifon efl éclairée
par la révélation , imitent ces difcours:
Ce n'eft pas être Phyficien que de dire
que Dieu efl la caufe immédiate des
tremblemens de Terre ^ fans le fecours ^ .
des caufes fécondes , ou fubordonnées , "*^"''-
qui font en fa puiflance [c]. Mais ce
n'eft pas être Philofopbe que de vouloir
expliquer ces effrayans. phénomènes ,
comme s'ils étoient indépendans de la
Pro-
[^] Nihil êorvm Diifacitmt : née ira tJumtnttm,
^ totîum amcutititr attt pars ttrra, Quaeft: na*
ftin Lib. VI. Cap. m.
r^J n (èmble que ce foit la Phyfîque de Da-
K«us, Phyf. Traa* II. Par. IL Gap. XIX,
A3
$ I. MÉMOIRïi SUR Lf $
Providence, à laquelle tout eft fournie
La mênie volonté , qui écàblit aa con!-^
inencement toutes chôfes , les Ibil-
tient, les cdnferve, lés dirige: & c^eft
par une fuite de ces Loix établies,
pour des fins infiniment fages, que ces
grands événeroens, qui nous étonnent,
ou nous épouvantent-^ arrivent ici -bas.
Telle eft l'idée que nous devons noua
fornaer des ttemblemens de terre natu-
rels, qui, en nous montrant fins cfellfe
que cette terre eft fragile, nous apred-
nent qu'elle n'eft pas faitfe pour nous,oii
que nous ne femmes pas faits p^uryde*
ineurer toujours [i]. Souvent DiëUj>
pour donner des preuves de fa puiflan-
ce, comme Maître de la nature , ou de
fon amour pour l'ordre, comme Juge d^
l'Univers , a ébranlé la terre ou les fon-
de-
Id'] Ërrfttnus, fi uUam terrarum partem a peri^
culo immunem crcdimus. Omnia (ub eadem jar
cent'lege. Nihil ita, ut immobile effet, ^n^ura
concepit. Alla' aliis temparibu» cadttnt ib. Ss-
^%c, Nat. Qii«ft. Ub, Vï. Gap» l
TMi*BtÉîilE«r« ï)È Terre. y
detncns des Monfâgties f^]. Ainfi la
rtrrc tfemblà à la pfotndlgatîon de la
Idi , fut Sinàt; à la rtiort àù Redemp-
ftoî, fut le Calvaire & à fa réfurreftion
au tfoifiétnt jour [/]. AîûG eficorefut-
élîe ébnrûlée, lôrÈqut kû fidèles prldieur,
pùut lent âùnûet un téftdignage de la
|>féfence du Seigneur qui les piotéi
geoit [g]. Par m tretnblemeût de ter-
rc tùteùt ouvdftes les portes de la pri-
fon de Paul & deSiLAS [ft]. Lors-
que Cqké, Datïîa^ï & AbiraN Tout
etïgloûtîs pat la cerre , qui les portait,
c'eft un tremblement, qui annonce la
juftice fëvère de celui qu'ils avoient of-
fenfé [ij. Les Romains, prévenus que
les tremblemens ne pouvoienc s'exécu-
ter fans la diredtion d'une Divinité, or-
don-
t#] Kabmn. I. f. II. Rois XXn. »,
[f] Exad. XIX. i8. Matt, XXVI. fZ.XXVn.i,,
lg'\ AâesIV. 31.
1^2 Aaei xvr. ±6.
[i] Nom^».XYI, 51,
A4
g L MÉMOIRE SUR LES
donnoienCy dès qu'ils en feocoient, des
fèces y ou des fériés. Semblables aux
Athéniens 9 qui facrifîoienc au Dieu in-
connu y ils s'abftenoienc dans leurs priè-
res & leurs facrifices, dans ces occa-
fions, de nommer aucun Dieu, ni au-
cune Déefle; de peur que fe méprenant,
ils n'irritdflfent celui donc le nom auroic
été omis [i]. Mieux inftruits, en cher-
chant, pour fatisfaire notre Curiofité ,
les caufes fécondes de ces bouleverfe-
mens, remontons toujours , pour nous
inftruire , à la caufe première de qui
tout dépend.
Conîeau- O N a fait des efforts pour expliquer
cauftYies les Tremblemens de terre , & tout ce
tremble- qu'on a dit laifle encore, il faut en con-
venir , bien des obfcurités. Les uns en
ont cherché la caufe dans le feu , les
autres dans les vents renfermés , des
croiGémes dans les eaux foûterraines.
Tout
[*] A. Gellius. Noa. attic. Lib, IL Cap
XXVIir. T. LiV. Dec. V, Lib. l Cap, XL. fub
finem»
TRBUBLEMEm DE Terre. jy
Tout cela peut diverfemeoc y concri-
buer (î>
é
On faitqQ'il y a des pyrites & des Madéni
matières pyriteufes , une forte de fel & l'e^S?
de fouffre , fufceptible d'inflammation c«n««-
ou d*ejServefcence. Ces matières font
per lits 3 par veines 5 par filons y par cou-
ches*, feules ou mêlées y en plus ou
moins grande quantité ; mais répandues
de toutes parts. Il n'eft point de lieu ^
oh il n'y en ait , plus ou moins. Cela
étoit néceflaire pour la fermentation in-
térieure, pour la circulation univerfel-
le^ pour entretenir une chaleur con-
fiante dans h terre, pour la végétation,
pour la pérennité des fources communes,
pour ia confervation des fources chau-
des, pour l'entretien des fontaines mi-
nérales, pour tous les météores aqueux
& ignées , en un mot pour le mécanif-
me entier de notre globe C^)- Ces ma-
lié-
[/] Vide Senec. Natur, Qfiaeft. LA. VI. Cap:
Xn. & alibi
{ni] VoycïLiSTSUdefontibus medicatisAngliaB:.
Londi». 16^6. %. . J- G^
tiéres pyricéufes , mouillées ou huiHéâ*
tées , s'échauffent , fefmeoceûc s s'Mf*
flammeDC même quelquefois. Les ex-
périences coDiiues de Mr. Lemsry le
prouvent (n), en imitant les procédé«
de la nature même. Si fur une once
d-huile , ou d'efprit de vitriol, on jette
de TeaU commune, il en natt une effer*
veicence chaude: Si fur ce mélange é-
chauffé on jette , à plulieurs reprifes ^
de la limaille de fer» il s'élève une fa-
mée blanche , à la quelle on peut allu-
mer une bougie, $ il ie fait une fulmi*
nation avec éclat. Ce même Chimiftc
mettoit en terre cinquante livres d'un
mélange de fouffre & de limaille de fer,
la terre étoit humeâée peu-à-peu, &aa
bout de huit ou neuf heures on voyoit
une
J. GoTOFRED. BbiIgrr, Profeff. Vîttebcrg. Cte
Thertnis Caroliniscomnieixtatid, qui omniuin o**
rîgo Fontium calidonun , itemque acidorum ex
Vjrkc oftendkur. Vittembeig. 1709. 4*
[»] Duhamel HiA. Rcg. Scied. Acad. Lib.
VL Cap. IL Voyei encore Hiftoi. de MAnoi. de
^l'Acad. Roy. An. 1700. patg. 66* pi. 1 3I. 0(ç.
UM iffiage de l'Eciia ou du Véfiive ;
trem6Mfffieût^ éruptim^ fumée & fiaA-
niés. •
L^A» incéfieur^ dilaté par des effer- DOae^
yefcefloe» pyriceures» ou d^ ioflamma- ^r^fevr
t/oo8 iùlphureufes ^ reiifermé dans des ^^^co
canaux , des conduits , des c^^ernès &!St^
foût^rraines ^ pouffe , preffe , ebraole *^
& reoverfe plus ou moins ce qui s'op-
pofe à fdn effort & à fa dilatation libre.
De là naiffent des vents, qui s'écbëpent
avec violence; des eaux, qui font fou-
levéês avec force ; des flatnnàes , qui à'ex*
halént avec ardeur; des fécoufie^, qui
ébranlent & renverfent. [oj De là dest
options d'air ) d*eau# ou de feu ; des
4ifruptf0fis» desébouleôieas&desmiA.
blemens At ti^re. AM la poudre à
çànôn ttÛàtbméû pôufle, ou détruit ce
^ai s'oppofe à la dilatation de l'air , qu'el-
le
[#] VoyeL fiir les Vokans Kircrsr, WLvmi,
kht. T. I. p. 74, fcq. 194. fcq. Atnft. i^/S.fol,
P.C. SsYsax iEtna,caiaecef&t9j|MBii£cna» Aiii(i.
1^% I. MÉMOIRE SUR LES
le embrafe. Le tremblemêoc de. te»e
ceife fouvenc avec l'érupcion qui paroîu
L'aif 9 le feu ou l'eau, qui forteot^ fou-
lage la terre agitée. Ceft ce que Ton
obferve conftammené aux eavtrons du
Véfuve. Ainfi font renverfées les mon*
tagnes, les Villes détruites 5 les gouf-
fres £prméi Ainfi ont été foulevées de
nouvelles Ifies du fond des mers & d'an-
ciennes englouties [p]. Ainfi font ar-
rivés divers changenoens fiir la fiirface
de la terre & dans fpn fein.
Siccflc
Al Créa- xel étant l'effet de ces pyrites, pla-
u difpofi- ces dans la terre par le Créateur , nous
fflltCS. ^""*
[^3 Voytt des'exemffcs dans Rirchu, Va-
ABNivs'» A. L. MoRO, M. db Buffon & d^au-
très Auteurs. Voyez Seneqjj» N. Q^ Lib. Ù.
Cap. XXVI. Lib. VI. Cap. XXI. pLiN.Hift. Nat.
Lib. n. Cap. XXVII. Hift. derAcad. royal. 1707.
p. ij. & 1708. p. aî» 19. &c. LucRBT. Ub.
VL V. 560 & feq. Strab. Lib. I. fub fîneni.
Voyez particulièrement Sim. Portii EpiU. de
Conf. agri Puteol. 6c Neapolitahae Sdentiarum Aca«
• démise, de Vefuvii Conflagratione quae Menfè Ma-
joanno 1737 acddit; coaunentarius. 4. Nâ^soL
TltlMBLBMSm DE TerRA. Î^
ComprenoDs qae s'il falloic qa*ils fuflë&t
repafidas ça & là > pour la chaleur & le
i&écbaoifme univerfel ^ il n'écoit pas
moiDs oéceffaîre Qu'ils ne fuITeDC pas
téanîs dans un lieu , en trop grande
quantité. C^eft pour £trè emmoncelés
€0 certains lieux y que ces l^euxlà font
plus fujets aux tremblemens de terre;
fiir-cout s'il y a des eaux dans le voi6«
nage. S'ils étoient tous accumulés dans
un infime endroit , leur effervefcence » ^ ,
ou leur inflammation , feroit capable de
détruire ou d'embrafer le globe entier. '
Peut-être eft-ce par ce moyen qu'il .
prendra Su.
On fait auffi qu'il y^ a des vapeurs Vaponf
fulphureufes & inflammables, qui rem- r«ifa
pliflent quelquefois tous les rameaut <^n»*a
des mines , lefquelles s'enflamment avec ^^
une extrême facilité & peuvent donner
lieu à des fecoulTe^. Il n'y a point dé
mines , oîi l'on n'ait vu de ces exhalai-
(bns détonnantes, qui eaufenc fouvonc
du dommage, toujours du fracas. Lm
poudre à canou > allumée occupe un
■ .et
$4 h MÈMQmw 9^^ tn?
ffpiu^e quatre miil^ ^i^ p)P9 mv4ô ^
ipn çffçt eft 4*0WMf pips violws i qw
|pB aâioo efj: repff^;^ ûm ud ^il9pi^f>
tk efpficç. QiiieJ pffçc |»e iwiv^it <l0©t
pas pTQctoW d^« e;chalMfe©s ^fiai9fflié9î
4#pfl I»^ c^vitë$ çu j^ aptfçj dp ]^ m^
*5? [«] ;ii »'y # <l*5 ,cm qw Q« fm
«tji^oaoo aMx^jî» prçdJgi^MîC ^ps mlr
a^^ qtti piaffent ^ f^i«ef jdqjs i44e 4«
: Vap«#'^ Fj-AMSTEEP & HaLES bot çrÛ
mi&. 9^6. d^^' çxhalaifons fplphureufes^ aUqi
^^. paéês dans Tatmorphère , pcuveqt auij}
* pénétrer de là dans les éavités de I^ ter:
re, y propager rincendie & ycaurérdes
çpmoxQtiona yiolcws. Ajjflî ^-Jtr^n
vA iSpiîvient, evaat Jei Tremblçmc^fi 4ç
tep'iÇ » daçs la Suiffe & dans d'awr^;*
^ay* ,, des météores ignées, qui Içi^ p^^
fypAQQiçét ou du moiu^ qui }ç.$ çM. VtXÂ-:
cédé. S ca p VQ H z,p* en fait plus (l'uf
Umsi *3i &^Tg|tt T^ :IV. p. î^^3. Topu y. p-
i«), fiuY. i63- feiv- T. Vr. p. ii6: fuir. &c.
dun^i peut réduire tes eaux 4aQp ua
flaiddei qoicdpa cep( fois plu9 raiei 4;
çi^9(Î3r p9r là d'étîwefi^ efËct^.
IJaïk une fois dilaté excefllvemcflC Commoi
4aDs un lieu j peut p^ir le moyen des "^^a^
grottes, des cavernes, des canaux, des naopoa
fiflares, qui fe communiquent les une^ it.
gujc autres , fe répandre fort loin. Il
peut comprimer celui qui eft dans les
cavités communicantes, & produire, a-
vec ce mugMTement, qu*ep entend, cet
, eoctrans qu'çn apperçoit, & fes (Sçoul^
fes régulières^ que l'op, compte, tandis
que les lîQux - piêmes , pla cé^ fur le cejo-
tre de la i^atiére enfiaiqmée, fgnt expo-
fés à des foulévemeois & à des bouleyer-
fbmen^» qui détruifent tout. Les vents ^
qui s'échapenc par quelque éruptipn 9,
fous les e$iux, les foulé veut; de là ces
colonne^ pu ceç flots de Ja mer,.quirub'
1 ^Tgphti cesfQptainQs, qui jaillifTenti Lestrem*
j OQ qui bouiïjpnnent; ces fources qui ft^^'î^^
! fprmeflt; ces étaogs, qui paroilTent. . n'ont
Voila ccqocrandîtdcpluspr(rf».»gî^g^*
ble,qué«,
\6 I. MÉMOIRE SÛft LES
blo, & ce que Von fappore avec le p\tti
dé vraifemblance ; mais qu'il y a loin
' delà à une explication coQipIette & fa«
tisfaifance! Si ces explications fembleni;
, applicables à quelques Tremblemens de
terre topiques, ou particuliers à certains
: lieux, je ne fai fi elles peuvent fervir i
expliquer ces tremblemens généraux, oi^
étendus , comme ceux que nous avon9
éprouvé les années précédentes. Celu^
djii premier de Novembre 1755, qui z,
été û funefte au Portugal ^ paroit avoir.
embralTé une étendue de plus de mille ^
ou de douze cent lieues, & peut-être
davantage , dans le même tems , dans
l'Europe, l'Afrique & l'Amérique Sep-
tentrionale ; peut-être a-t-il été unî-
verfel. Il paroîc même très - clairement,
par toutes lés relations^ que,/ durant
les Années 1755 ^ i75^j des tremble-
mens fucceflifs ont parcouru les quatre
^ parties du monde. Dès le 7. Juin 1755
ils ont commencé en Perfe. La Ville
' de Cacbau en a été renverfée en partie,;
r& ils ont continué pendant toute l'année
1755 en divers lieux» Le 26. Avril J7j<5,^
à
Tmmblehens de Teaek- 17
à 8 h. du mâcin les tremblemèos cbm*
meikiërebt; à Quito y dans le Pér(m » lesS*
Ja VïIIè a été renverfée.
Cette étendue & cette înftàntanéî- ^^^^^^^
té du fliodveinenc ruppoferbîenc une ef* ^à €?c* '
fervefcence fiibite & înftantanée. Mais t^^^P^^
on fait qde la fermentation , ou Tin**
flammation, fb communiquent fucceffi«
vement. Si reftuation, qui a caufécet*
te agitation de la terre, eft partie d'un
point 3 quelle violence n'adroit-ellepai
dû avoir ? & à quelle profondeur im-
menfe n'àuroit-elle pas dû fe faire, pour
einbrailër lin terrein fi vafte ? D'ailleurs
tout itioaveiJient;4tii naît d'une fermèn«
tation i ou d'une inflammation fubite ^
doit être confus; tumultueux , fans rè-
gle, (ans ordre; fans direâion. Mais
par le tremblement que nous avons ob-
fervé dans la Suifie, & fort loin aux en*
virons; le Neuvième de Décembre, il
palrôît q|u'il y a de la régie , de l'ordre^
& de la direâion dans les fecoufles. Nous
vivons reffenti à Bêene, ce jour-là, ti!oii(
balanceniens fort diftinâs , c'eft- à- di-
B tci
I8 L MÉMQIItB SUE t%9
re, trois ^lléçsiâc crois veniiës. Lemoi»-
vemept ^ç^^ t^prizoptal ; la âîreâioQ
écoic à peu- près du Su4 ou Sud*£(t a«iNQr4
ou Nord • Oueft , & elle a été obfervée de
m^e eq dibvçrs autres lieuir. Od a vou-
lu diftioguçç trois fortes de tremblemeos^
u^ horifontal , 4: de balaDcemeas aker-
oati^; un perpeDdiGulairO) ou de fou-
levemeos (qmultueux ; un d'inclifiairod
oj) d*abaiilbniejb( de la furface« Il parof t
par les rélacip^s que nous avons eues
jufques ici 5 q^e tous ces pbéDOmènes
QQt été obT^rvés à Lisbom^n Si ces
tremblenseos généraux avoient leur prin-
cipe dans une fernientafico iotérioaare ^
à uçe grande prpfondeuf > la terre de-
vroic être yioiemiQejBt.agltéer d^s les
ablnijes (es plus pre^ond?* M^'s il fem-
l^Ie fort fouvent qqQ ce. foî& plutôt un
mouvement de lafurface» QQiîeU^rou-
te e;ciérieure. Par apatogH^ avec les.nù-
nesft PQ fuppore la cajufe ,4ti.n)(Nive-
içeo^ à la mpitié de retendue du HT-
tpiB^^gkéy Ip fiojer» qu hxùmte dç
l'9^(npfhtion » aurait été k plus de cinq
àfix çest lieyjîs de profoûdi^^ en ter-
re*
tè'. Qaelles immenfî» cayhés cotumu-
bicaotes ne faut- il pas -fiippofcr ! Ce»
difficultés & bien d'autres , qu'on pour-
ioit faire ^ ne /nous rendront- elles pas
plus refervés que nous rie le Ibmmes i
Déciderons -nous comme û nous avions
affilié dans lés confeils de la fouverainc
Bagefle? Contentons • nous donc de raf-
lembler les faits ^ & ne nous hfttons pas
de prononcer fur les caufes.
N s doutons point que ces agitations ^^^'
de la terre n^layent leur ufage phyGque y peuvent
auffi bien que leur deftmation morale. J^ ^^
pQifqae elles font fl fréquens , qu'à pei- gct^
be fe paflè-t-il quelques aûnéés i qu'il
n'y en ait çà ou là, je ne fauroislesfup- ,
pofer inutiles, pour la confervation du
méchanifme du globe [r]. On dit
compiunément qu'elles annoncent hfer-
tlliti^ pour les années fuivantés. Je né
fai
f r j L'Auteur d*une Rilâttik ChrmUgique déè
èrmhlfn^s i^ terre e^ compte plu? de \%o , quj
ont eu des fixités funeftes 6c étendues pendant it
iccits.
B 2
20 L MÉMO IRE SUR LES
iai fi le ^aic eft certain^ La chofe n'eft
pas improbable. Là éerre fécouée ré-
prend peuc-étre un nouveau mélange die.
fels & de fucs^ propres à la végétation ^
comme un terrein épuifé & labouré de
nouveau^ ou rènverfé^ acquiert une nou*
velle fécondité. Peut-être que ces fe-.
coufles, qui pénétrent jufqu'au fond des
gouffïes & des abîmes ^ que les plus vîo*
lentes tempêtes n'agitent point , fervent,
à entretenir la falure bitumineufe des
eaux de la Mer* Dans rintérfeur ces é-
branlemens font peut-être néceflaireâ
pour agiter les eaux, prévenir leur
corruption , donner lieu à leur mêlair-
ge & à leur circulation. Des ca«
naux 5 des conduits bouchés fe rou*
vrent; il s'en formé de nouveaux^ Ainfi
la fièvre eft quelquefois néceflUire dans.
le corps humain [x]. Pour découvrir
toutes letraifoDS, qui rendent cesirem-
blemens utiles,- ou néceflaires, il fau*
droit mieux connoître l'intérieur du
glô-
(s-] Voyez SiNEQ>;s Ûjjefï. Nat. Lib. Vt
Trbvblsmens bb Toml 2t
globe. Mais rapportopa- nous -eiiaofiige
Créateur 9 qai l'a fomié avec cant de fa-
geffe^ & qui le "bonferve avec tant de
bonté, au milieu de taut de principes de
deftru6tion.
Four ne pas s'égarer dans de vains .^.^]>'
<• droit dans
raifonnemens Sur pes phénomènes fur- cbaqae
j^cnans 5 qui ont fixé nQtrp jattention ^JuJ"
depuis quelque teips « il faudroit que Hiifloire
daps chaque païs desObfervateursexaâs |^^^^«
rajOTemblaflenc avec foin tous les faits (a blemen^
toutes ks circonftances y pour en corn-
pofer une biftoire phyGque 3 générale >
fuivie & détaillée des tremblemens de
terrer
B 3 IL ME-
2^.
SECOND MEMOIRE.
RELATIOr? CHIÎOWOLOGIQaE DES TREM-
IJLEMENS DE TERR*, QU'ON A RES-
SENTI DÀUts LA Suisse , depois le
VI. SIÈCLE jmQU'A NOS JOURS : DANS
LAQUELLE ON A JOINT LES TREM-
BLEMENS DES AUTRES PAÏ8 , QUI COÏN-
CIDENT AVEC CEUX DE LA SUÏSSB ,
ET OU l'on fait observer CES É-
BRANLEMENS , QUI FARCISSENT PAR-
COURIR TOUT LE Globe.
r^èflcinde^j^f^'RST DANS Thiftoirc dcs faîts
rc. ' ^ C (i ^^^^ P^"^ puiier les vrais
principes de l'explication des
phénomènes de la nacure.Si mê-
me on n'en peut pas pénétrer les myftères
les. plus cachés, les relations inflruifenc uci-
' le-
Trumblbmêïsts de Terre. 23
letncm: Ce foDC autant d*èchafaudages &
des matériaux préparés, qui ferviroat quel-
que jourà bâtir an fyftènie.C'eftdaQs cet*
te vue que nous avons raflemblédesréla*
tiens de tous les tremblemens, dont on a
confervé le fouvenir , en Suifle^ dans les
Chroniques imprimées ou manufi:riccs9&
dans les Auteurs modernes , qui ont tra*
vaille à rhiftoire civile, ou naturelle j
du Pais. Ce mémoire pourra au moins
être regardé comme un chapitre istéref-
fant de rhiftoire naturelle de la Patrie*
Nous avons eu foin , en même tems ,
de rapoTter les divers phénomènes ^ qui
femblent avoir quelques relations avec
les rrembiemens, ou qui ont étéobfer-
vés dans le même tems. Afin qu'on pût
iàifîr la marche de ces trembiamenu &
leur popagation, nous avons joifirr c^uit
qui ont été dbfefvés d^fïi k^ autres pays,
dans le même tems qu'en. SuiOè. Enfin ,
pour mettre à lieu de diftinguer lestiienv
blemens particuliers de ces fecouiTes qjEÂ
fembletft éiûbraflfer tout le globe i ou 1*
plus grande partie, nous les avonS dîl^
ticgués, autgint que nous t'avons pu, éh
JB 4 mar-
24 II. MÉMOIRE SUR LES
i^arquanc leur ^tendue & lei^r fîmalta-
péité [a].
Pour^aoî La SuiflTeen général eft très-abondan-
i*<A ww te en foufFre , en nîtré, & en pyrites. Il
plus^. femble, qu'à raifpn de cette abondance,
ph^^o^ elle dévroit être autant expofée aux
lemmeac tretnblemens de terre que Tltalie. Mais
"^ * je croîs d'un côté que ces matières ne
font pas par grandes' couches , ou par
lits, feulement par filets, dirpofés er^
tout fens dans les fitTures des rochen^.
D'un autre côté ces mêmes lieux font
trop abondans en eaux , pour que ces
matières pyriteures puiffent aifémenç
s'en-
[^] I>*autres Auteurs, fuivant un plan plus gé=
. fierai, & moins détaillé, ont fait des Catalogues
des ti!)eiiiblemens de terre prindpaux de tous les
Pays du Monde. On peut les conîulter. Voyez en
particulier YHtftnrê dis amens révtiimlms d» Glo-
êi terrejfre. A la fin, 4e cet ouvrage on trouve une
RgUtim Cbrmohgitfue des tremhlemens de terre les
fiw retnâTfuMes^ arri'nés fier mtre Ghbe, depuis
jr eemmenumem de PEre CkrStiemtejuJ^f^À Véssmée
1750. Paris , (ôus le titre d'AxnAerdam , cbei;
^)i]DmoaTille |. i/y^.
TRiiCBUMsm DE Terre «j»
s'en^ammer^ou fermenter avec une cer*
taine violeoce. Si nous confid<érons nos
montagnes les plus fertiles en minéraux,
nous verrons auflî que ce font les plus
abondantes en eaux, ou en fources, &
que ce font les lieux, où il tombe le
p}u5 d^ pluye & de neige.
L^ Canton de Glari3, celui de Bâ* Les lieux
LK , dans le Canton de Berne tout le r/£pi^f
Gouvernement à^ Aigle , & le Bailliage ^«J«» aux
defrottïfgtte; dans le Canton de Zurich inens/"
les Seigneuries de Sax ai à'EgÙfaui le.
Conaté de Bade; dans Ip Valais, Leuci,
Brigue , font les lieux de la Suifle les
plus expofés à de fréquens tremblemens
de terre»
Il femble cependant que depuis envi- Bâiepius
ron un Cède Bâle y foit moins fujette. Jg^jJ^
Les matières inflammables ou eftervefcî-. ficelé,
blés, feroient- elles épuîfées ou confii-
mécs ? Des Cavernes feroient - elles bou-
chées ou comblées?
Tous ces lieux où Ton a lî foqvenc Pourquoi
éprouvé de ces effrayantes fécoufles , ^^^
6 5 fomfium.j
ses IL Miicoias strR les
font ft^ltts caverneux que te refte àe b
SaîflTe; plus ibondans en iburccs mîoé*
lales; & la terre y eft plus remplie de
IbufFres & de minéraux de diverfes ef*
pèces» Depuis le Scbwanden, au Lint*
bêl^ toutes les vallées font arrofées de
iburces fulphureufes. A Bufmig^ proche
. du Château de Forfiegk^ il y a une four-
ce fulphureufe froide ) dont Todeur ell
très -forte. Aux environs de £âle^ on
Toyoit autrefois très -fréquemment des
feux folets, des vapeurs enflammées & des
Vnétéores ardens; en mille - cinq - centi
s vingt » le vingt - & troifième Novembre ^
en mille-fîx- centfoixante& onze le dix-
neuvième Novembre, & en divers au-
tres temps on a principalement obfervé
de ces phénomènes.
Châtcs Novs regardons les chûtes des mon-
tagqes comme des fuites ordinaires, ou
des effets , des tremblemens de terre.
D'autres caufes y concourent, il eft vrai „
les eaux, le gel, la nature du terrein &
celle des rochers, la chute des caver-
nes , tout cela y contribue > plus ou
moins*
dcsmoii-
moins. Mais c'en toujours quelque com^
motion de la terre , qui a précédé, qui
accélère 3 ou détermine, la fépaiation
de ces maflès, dont le ppids fait uaQ
partie de la (blidité.
Voici la fuite chronologique des Sàît*
tremblemeDs, dont les Hiftoriens ont f*r»^
ponfervé les dates, autant du moins que.desmnv
l'ai pu les recueillir des divers Auteurs, ddS^
que j'ai eu occalSon de confulter. [&] ft-
Li premier tremblement, dont il foît jQ;
h\t mention dans nos Annales , eft ce-
lui, dont parle Marius, Evoque d'A-
van-
r^] Voyez Mahh AvcnticenflsEpi{c(^Cîm>m4
çoa, aP.CHiPFLXTio primum edimm. Thefvin
Hîft.Helvet.&c. fbl. Tigur.i7|^.J. J. SctisucH<«
URs Natur-g^hichte des &hwdtzer]aQiks Ace,
4. i&uridi 174^. 2 vol. Éjufdcm Itmcra Alpiià
4. Lxig. BatiKT. 171%,% vol. Waghbri Helvedii
^oriofîu IX. T^. i6^d.Djn.iciAE urbisBern», t^
T^. 17)2. Hi^birc deGcneve par Srotf. tx. Geti.
17^0. 4 voL Hiftoirc EcckC dtt pus 4ie Vau^^
pir M. RucHAT. iz. HiAôire des Soîfiêf par M^
k Baron d'Alt 2cc« la to). tiQC.
ftg IL MÉMOIRE SUR ^ES
vanche, dans fa ChroDÎque. En cinq-
cenC" foixante & crois ^ die- il , une gran-
de montagne daqs le Valais -inférieur
«Técroula fubitement. Un Château voi-
fin 9 plufieurs Villages & leurs habitans
furent enfev/slis. Le Lac.- Léman ^ dans
la longueur de foixantc- milles & la lar?
gueur de vingt , fut agité d'une telle
violence, qu'il fortit atternativement dp
fes bords, fubmergea d'anciens bourgs
& quelques villages , & noya les bom*
xnes & les beftiaux. PluCeurs Eglifes
furent renverfées & ceux qui les deflerr
voient périrent. Le pont de Genève &
les Moulins fjarent détruits. Le Lac en-
tra dans la ville & y noya plulieurs per-
• Il faut obferver fur cette narration,
que le Lac étoit plus grand alors qu'il
se l'eft aujourd'hui , ou qu'il y a une
erreur dans les nombres, ou bien quo
les milles étbienc alors plus petits qu'au-
jourd'hui. Sa longueur de Genève à
Villeneuve, par le pays de Vaud eft de
i8. lieues communes de France. Sa
lari!
TRXUBLSUSlfS DE TtSMt. J0
Ittgeoii dqmis une Baye encre Moiges
& Fréveraoge, jalquesà une autre Bajv
proche d'Amphyon^ eft de trois desmA^
mes lieues 5 ou un peu plus [r].
Oif fende , le trentième Avril huit- tQ%,
cent &deux>un très-grand cremblemefiC
de terre dans la Suifle [ti]; Ilfucfuivi
de maladies^ qui firent beaucoup de ra-*
vage.
L'Année huit- cent - vingt & neuf on^ g^^.
éprouva un tremblement de tene^ qui
fut fuivi en Suiflè de Vents fi véhéments
que les arbres & les maifons en furent
reoverfées. L'année fuivante fut très-
fertile.
Il fe fît, en huit -cent- cinqtratfte & gjg^
huitj
le] Vo]rez les Remarques faites par Mr. j. CFa^
Tiode Duillier (ùr THifloire naturelle des aarii
rons ài lac de GcncYC Hiftoirc de Genève T.IV^
P>ge 190» fîuT.
Id) Cet article; aufÇ bien, qiieXceQX de 5x>
. ^si^Sc loof , o&t été tiréf dW Ghrôw^mr;
«iftriptè. """ '^" ,. .
^ IL M[£iirotilt stirit tsi
bàiH, an creori>te0eQC de terre fi yMosà
eâ Soiffe ^e plufietts maifofli» fombè*
refit.
849. En huit- cent - cjuarante & neaf ^huit*
80^ ^ ceftt- foixaDte & fept ^ & neuf- cent- quâ^
944* raate & quatre, il doit y avoir eu en
Soiflb des trembleffiens de terre très^
cMficMrables ; maïs dont il tie refie , que
je fâche 9 aucun décaih
iooi« Bn mille & uif plufîeurs bâtimens fu^
réat reaverfés dans la SuilTepar un crem^
blement de terre. On y vit auffi del
météores ignées , dont les Chronique^
parlent comme de quelque chofe d'ex-
traordinaire, fans cependant les décrire.
V II Çt dans rhjver m . froid exceiSf*
X02I* t>'AN mille* vingt & un, le douzième
de May, un tremblement de terre très*
vl6!eflt fe fit feorif è Balb : L'Eglife Ca^
tmfale tel Se pludeiits maifoBs furent
[il Vpyez la Réladon ^e Èîr. le Ven: jPa^i^
A^stm Jean Bi/x^porp, tprès (bn SemfXkC}jjr
teuverfées' dans te Rhio : lea fomaiiiet
forent troublées dans prcique cou^ bi
SaiSb, pfufieors parurent rouges comiM
du faug. On vit en divers eadroks de
SuîIIe des météores ignées. U y eut ea
divers lieux de grandes inondations.
Au mois de Février mille.roîMntc ft iq(s^
deux y on rdièntit en SuiiTe un trem-
blement de terre; il fut accompagné &
Njbufchatel de tonnerres & d'éciaîrs
[/J. Bale n'en fut point exempte.
En mille - cent & dix - fept j on éprou- 1 1 iji
va en Saifle un tremblement des
plus vioJensj il futprefiiu'unîverfcL II
renveij^ des nsaifoi» & des châteaux en
divees lieux de l'Europe.
En mille-cent- vingt & huit, on fentit 1123^
en
[f] Cet artide 8ç plufieurs autres mW été
fournis par Monfieor Ostervald , membre da pe-
tit Cài&il 6c Maître Bourgeois, à tJmfebMeh ex-
traies (Tan grand recueil fi^r THiAolre du Comté
^Neufcbâtel» en trois Volumes iax folio, MS9
pff feM^ itfr. le IHa^e Boiies,
%2 II. MEMOIRE 8X7R LES'^
en Suiflb & ailleurs dés cremblemeos ;
qui dorèrent quarante jours; on reniar<^
qua des retours de fecoofles par inter-
valles; grand nombre de maifons furent
ébranlées.
1 146. En mille - cent - quarante & fîx, il y eut
en SuifTe & dans prefque toute l'Europe
un trembleinenc de terre , plus . ou moins
violent 9 félon les lieux.
1 170. En mille - cent - foixante & dix , un af-
freux tremblement fit périr beaucoup da
monde en Sicile. Pluûeurs villes del'Al*
lemagne furent fort ébranlées.. Il caùfa
quelque dommage en SuifTe*
i 180. En mille - cent & quatre vingt , il y eue
un tremblement de terre en Suîflb. Il
fut fuivi d'orages & de pluyes.
Une partie de. la ville de Naples fut
détruite 9 celle à*Arian fut engloutie &
quelques autres entièrement fenverfées.
i 183. En mille - cent - quatre - vingt deux &
1 290. trois 5 & en mille- deux-cent quatre- vingt
& dix^ on efluya des tremblemens de
ter-
TAB&flBLEiffENS DÉ l^IRU. ^
fttte,, qui furent à peu près uoiverfels:
La Suiffe n'en fut point exempte. Un
frembiement Caufa beaucoup de dom-
Éiage en Si^v&ye, en Î248* fe]. La plû^
part des villes de la Syrie furent détrui-
tes; en II82* la terre s'ouvrit dans la
campagne de Lipante.
. Sx3R la fin du Mois de Novembre 1322:
1322. Genève cffuy^t un tremblement
[AJ.
^ M mille- trois - cent quarante & fis ^ le ^3^^'*
, 24« de Novembre, &fuivant Mr. Bux*»
' TORF le vingt-cinquième » ( ce fut peut«
être la nuit du vingt-quatrièmie au vingt*
cinquième^ il y eut un tremblemeqt de
terre en Suifle, particulièrement à Bdle^
Plufieurs bâtimens, entr'autres le Palais
Epifccfpal, furent renverfés.
, La même ville fouflFrit encore d'un ^348^
au-
' ti] Cet article, tire d'une Chronique MStii
t^*i M fourni par Mr. le ProfelTeur Jalabbrt;
[h] Extrait dW Chron. taaxÈuT. par Mr. Ja-
<i c
|4 I^* M:1£M0IRA StT« tfiS^\
{uitre treiableiiieDt, au mois de Jatwiéb
mille- crois -ceDC^ttaraiitô 4c buic. Trois
vers» qui fe llfeac en^re for qq mwd^j
l^Ëglife de St. Jac(}ues, <o&t perpétué 14
Sjoémoire de ce défaftre.
Il y eut trente & fis villes ou châ^j
teaux qui en furent renverfés dans la
Hongrie s la Sttrie , la Carinthie, là Ba-
vière & la Souabei La vtïi^ é'^enti^il*
Vrit en divers lieux.
On crut que les éshalàifoâs (tuantes^
que <Q tremblement ptodulfit , furent
ciadiè de cette pefte , qui fe répandit:
par toute k terre ^ qui dura trois ans^ &
qui , à ce que Ton éftimoit^ JSit périr le
tiers du genre humaim
Il y eut des pluyes qu^oii «cqgardoit;
Comme de fang ^ en divers lieux; c'efl:«
à- dire ^ des pluyes teintes d^une *raa*
tière minérale rougeatre , ou chargée
d'un Qcbre rovige^.cQmme'On J'a-vadax)!
îormois'd' Oa»bre. dP.Kannéemttte-îep^
cent & cinquante cinq dus VOierUini
&ailleurSé
^%w^t,]S9ais$ lût Tnvip 3jr ,
'^ivfus Autetfif p^rlcDt d'un autre i^jdlï
apwjbkment, qpi fe fie fe^cir très- vio-
kK9nsi^Qt à ^die ^ eo mille • trois - ceac-
ctoqvumte & fix. Cénçit le di^-huicième
4*0£tQi;)îe^ à ^iix beure^ ^u foir. Uo
0391^1 OQQilHse de maifoos fuient reover-
iBSg$^ jBic^^c après iesfécouflës» lefeii
pût^eD diy^ers endroits ^e la ville. L'in*
cçpdie dota plufiç^rs jours. Le peuple,
«fiiaxé de )â çwtinuation des fécoufle^
U'oià plq^ reoçrer en vjlle^ pour étein*
^re le feu. :Méffle cboiè eft arrivée i
U^iamfy d^ps le dernier tremblement.
Les fécouQes cédèrent & recommencé*
rent onze Fois à Bdle pendant cette nuit
là. Grand nombre de villages furent oU
détruits ou endommagés. Pendant prâ
d'une année on éprouvoit prefque tous
^ jours de nouvelles agitations4 Sou-
,yent on entendoit du murmure ou dé
r^clat^ tantôt fous la tetre^ quelques-
fois dans Tain
. (^ tremblement avoit 5 cefemble^Iè
,tçntre & le foyer de fon explofion à
iÛc, qui en fut renverfée. Mais il J
38' 11. ME^tôiàE s tu tÉé'
* ' eut bien peu d'endroits , de la Suiffe , <fti
il n*ait fait quelque dommage. Les voû-
tes de l'Eglife Cathédrale de Berne fu-
rent enfoncées & tombèrent; la tour des
cloches , ou le Vendelftevn y fut auflî
renverfée en partie; on fut obligé de
{bfpendre le^ cloches par le taOyen d'é-
chafauts, jufqu*à ce qu'elle fut rebâtie^'
Cette Eglife étoit fondée depuis douae-
éent- trente & deux. Dans la camplagoe
il y eut plus de mal. Quarante Jtdeux
Châteaux du Canton, ou des environs ^
furent renverfés i ou coflûdéFablemenc
endommagés.
A Laufanne & à Tverdm on fentît ces
fecouffcs, fans beaucoup de perte.
Il y eut trente & Huit châteaux dé-
truits dans le feùl Evêchë de Confian-
te [ij. Pendant tout le reftede Tan-
née il y ^t divers retours de fecouflè^.
•
lâS7- L'ANNÉE fuivante, mille- trois- cent-
cînqùante & fept,' le' quatorzième de
May,
|/j Voyez la CjMtjûque de TfCHOVDT.
TrbK9I«RM£||s de Twrk;. 37
May 9 furvioc uo nouveau tremblemenç
fort violent ,. qui ébranla beaucoup ï^
Cathédrale de Bâle & diverfes maiibns.
On reflentJt ces fecouflesà Soleure^ & en
d'autres endroits de la Suifle. Neuf char •' . '
tel fut auflî vivement fecouée.
Cz tremblement fut très -violent aufii
kStrashùurg & dans toute TAiface. Ce
lut par-tout'eotre^fept & huit heures du i
inatin. LesiBoncàgnes ne furent point
ébranlées, ^es Vallées le fiirent toutes ,
plus oa moins.
* Il y eik moins de ftayeur & déâdm- lyi^s
image à Baie, en piille-troîs-cent^roixante
& dooze^ le premier de Juin. On y
fentit quelques ébrantemeas , qui duré*
rent peu de tems & quV)n n'aperçut que
dans la Ville & aux environs. Mr. Bux^
TORP place dans cette annéerlà un trém-»
blement de terre, le premier de Juillets
qui renverra* la Statue de Saint George
dans l'Eglife Cathédrale de Bâle. Ceft
peut-être le môme que d'autres Auceurs
placent ap premier de Juin, par équivo-
que de dates > à moins que d'autres fe^
! . C 3 ' couP'
coafles ôe foienc revârm8$ le pcemfeS
de Jaillet^ un moi$ a^è9 lei prenne*
tes.
1380. E N milIe-trois*ceot & quatre vingt, il
y eut le premier de Juillet un grand
tremblement de terre en Si^ilTe. TQUtO
l'année fut otagefufe.
nSa. Dbux ans après 5 la Suilfe &, l-Italie
(tirent en allarme par des trembleanem
^éi'terés. Il y eut cette aniiée de ^aà*^
des maladies en Suifle.
lâof
Hif.
Le tremblement de mille- trois- cent
quatre -vingt & quatorze fut bien plus
général. J[I embrafia non feulement Is^
Stti0e ; mais tous les paTs voifins«, Tou**
tes les montagnes depuis leurs cimes
furent fécouées^ On le fentit le vingc
& deuxième Mars. Un Eté chaud fui*
vit. Tous le$ fruits furent printaniers«
Ce fut une ann^e d'abondance.
Le vingt & unième de Juin mille - ^aa«
tre-cent & quinze, la plupart des habi«
tans de £0/^3 effrayés d'un tremblement
de terre, prirent la fuite.
Ba-
TaufBUXBVt I» Teree. - 39
B'ÀLK fuc racûte ébraolé^en iddIIc- 141^.
quatre- cent & feioe , le Tingt & imiètte
^ikL ToQs les envitoot s'en ficffin**
' tksm ; nais fiuis: demnage.
•
En milfetquacre-ceouvÎDgt & huit, le 1498*
' Diiilaiiche i«vaDC Ste. Lucie,, fiùr k fbir ,
OD tremUement; caufs. braaeoop de
*ibBimag^ dan» le Çaetoii< àa^BMe.
Le treotième Novembre millé^qoatre- ,^^
-eedCiéqinraiite & qoacre^ avant le Soleil .
Jevé» on eot un léger txeipbleéDmc 4
4 ^il« & aux environs.
, ' £iimiUc«4aatrè-tceç t* dnc^Bie iS&flx » i4jtf^
le Royaorne de Ntpl® &t pnsfq w iiuoé
par un cremblemenc de terre. .On le
fende dans tcwi; le Pays de Vauà. Il
liit fuivî d\ine inondation, qui mit la
ville d'Or te en daôgef ; toutes les cam-.
pagnes des environs furent couvertes,
d'eau.
Les flots de la mer à^Ancone s*éîevè-
tent à une hauteur extraordinaire. Une
Montagne fut rçnverfée dans le Lac do
C4 Ï-»
40 IL Mémoire sur tBs
-JI470* Le fîxiètne Février inîlle-quatre-&ot-
foîxaoce & dix/^ on feocic à Bdle im
- tremblement de terre ^ à 'cinq beùrçs
après midi* II y avoic beaucoup de nei*
ge, & le froid écoit exceffif.
^92. On éprouva dans la même ville un
tremblement violeat, le feptième de
Novembre miller quatre -cent- quatre*
vingt & douze,
1500. En mille^cinq-cent) la terne trembla €^
divers .lieux. Pluûeors endroits de la
Suijfe réprouvèrent*
-I5P4. En 1504. le 27. May & le ïo. Juin.
Genève efiula ^esi tfemblemens de tei- '
re [*]• .
1512. En milk^cinq-rcent & (^uze, dans ^
Vallée de Palenza^ deux moncagne^s
Jointes fe réparèrent.' Je ne fai fi ce fi^t
l'effet d'un tremblement de terre.
JÇ23. Le dix & neuvième de May mîlle-jcinq-
çenc- vingt & trois^ à trois heures du matii^
il
Ci] Xn4icatioa de Vis. k P. jAiABsaxJt . J
TUBMBLEMENS. DB TsttRË^ 4t
' jlfefittiD graod rrembletneoc de cerrc dans
Ja Suiffe. On fut fort effrayé h Neufclik-
Uel, & dans le Pays de Vaud^ en paiti-
çub'cr à T'o^Tdon.
La même année, trois fecouilcs Ip
ïreDtfentir à Bâle^ le vingt-fepcîème de
Décembre.^
Au commencement de Tannée mille- ij^^^.
ciog -ceqe- trente & un, nouveau trem-
I tlement de terre en SùiflTe. Quélquejï
I inaifons furent renvérfées en divers* lîeçi3^.
I . f
I ; La ville de Lùimne foc raiyeiféa
cette année -là par un tremblement, quj
(iepuis le vingt &. fifièm^ Janvier dura
huit jours de fuite. ^ ll.ib fie f^tir dan^
une partie de r£urope & deJ;Afri<]ue^
Toute cette année & la fuivante fut
tîoablée par des phénomènes de cette
B^tore. • :! f
Lb feptième Mars mille -ciiiq- cent 1^33^
I trente '& trois , on fentit à Baie un irem- /
blenftnt violent; mats fans dommagie.
ittmois de Novembre de laméme an^
. C s née.
,V34-
:^ IL MEMOiftK SUR IBâ*
fiée, tùùte }a Soîfib fut es allanne pêÊ
«Q cremblemenc de terre, qui y candi
*€epeodaot pea de mal. Dans le Comté
de Neufcbâtel il y eût quelque dofflf>
mager Le cours d*une rivière de ]a
Tburgome fut découroéw Ce lut use
amiée orageufe en Suifle^
Le vingt & deuxième 0£tobceinitto-
cinq- cent trente & quatre, pendant If
nuit, ZuRio fut dans la cqpfteiaatiooi
Un titmblement fécoua violemmem 1^
Ville & tou3 les environs.
^ Le vingt & tmième & le Vingt â(
tfetntîènie Odôbre fuivant, un orage a^
fredx fit du dommage, renverfaflç déra*
tîna: bfen des arbres-, dans les Cantoon
de ZuRic & de LticERUs.
- JH parut cette sBoée une Comète» Qéf
toit la iixième pendant les années ijsp^
31- 33- & 34-
1538. £Mmil{6-doq'CeBC-treQte&hiih,iioii»
y^aa MembkdieBt à Bâle & danttoat
«e Çaott». Ce foc le 2S. Janvier, . Oà
TiLStfWtlicm DE TtRCt. 43
La métnê année ie neuvième Juio^te
bourg SÀrienna ftit couvert f)ar îâ chû*
te d'und montagne. Une montagne je
foraié en Italie fur la £n de Sepeçôl*
;|»<r f /J de la méiâe zaabi.
Lb neuvième Février mille - cinq • ceot ij^^
quarante & huit , on fencic à Bile un
fiMBieftenc de terre,
^ Un attste fiic aperçu daœ la mâor 1552»
ville le feizième Septembre; mille-cinq-
Ëent-citiqûante & deux» faââ tnaihëur.
Dans le même niois tout le Falais fàt
'{branlé. '
£if millcrcjnq- cent -cinquante &fc3)C s 1^5^^
le vingt & quatrième Avril» autre trem-
blement à ZuRic & h Fintbertur. ïl
fut accompagné de beaucoup d^éclat^
l&dis fans dommage»
L'an-
[t] Vii* Simon. Portii Epiftol. dcConfi.i«rii
hteolam» '
f44 JI- MEMoiftB sua LIS
<« L'aDoée précédeote dans la deroièft
de ces villes on avoit vu un météo»
^ igoée , au deflus d'une cour^ le quacriè^
^|ne Juin, à fepc heures du matin. Qs
[phénomène avoit-îl quelque raport avec
le tremblement qui devoit fuivre ?
Le tremblement fut aperça auBays
de Vaudy à Toeràon &c. dans les en*
'^ ' virons.
. ' •* )
1560. ENmiIIe-doq-cent&roixante)IevJng(
& huitième Décembre^ on vit une Au-
•r _ rore boréale en SniflEe & jen Allemagne.
1571. LEdixfiçnîeuyièmelFévrîermilIé-cinq-
'çent foixante & onze^ entrç buit&neiïf
heures du matin , on éprouva k*BâU un
tremblement violent.
•'• ' * On le fentît dans toute VAlface. L'ai^-,
joéeftit printanière & fertile. L^ivé
froid, l'été chaud. V
I JJ2. Pendant Tannée, miUe-çînq-cent-foij
*xante & douze, plufieurs endroits de If
jSuiffe .effuyèren^ des tremblement di
terre, qui ârent peu dé mal. ^
lOo le lèocic à Laufanne & dans les.
[lieux drcoovoifins. 11 fîit plas feofiblo. ^
k Aigle; mais nalle parc auffi violent que
éans le Haut-f^alais.
i Uanoée fuivante, raille -cinq -cent- 1573.
taxante & treize 3 le vingtième de Sep-^
tembre , Zuric & tous les environs de
Ibo Lac furent agités.
Le jour de la St. Thomas^ tout le Can-
ton de GiorûeiTuya d'effrayantes fecôus*
fes» accompagnées de bruit ^ & fuivies
de quelques dommages.
* Le troifième de May de l'année fui- 1574,
vante , mille-cinq-cent- (bixante Aquator^
ze^ Genève & fon voiflnage furent. é-
branles. La porte de Cornevin fut ren-
ycrfée dans le foffé. On fentit les fe-
jcoufles à Villeneuve.
Lz vingt &quatrîèmeAvrîi mille-cinq** 1575.
cent- foixante & quinze , Genève fut de
nouveau expofée au même efFroi.
Le vingtième & le vingt & unième 1576.
Décembre , mille - ciflq - cent - foixante &
1 • feî-
1
4^ U. MEkoitiB sîéMi hiè^
fciae, U ville de Baie éprouva ëivctfjbé
^ fecoi^fes. Ut froid écoic grand»
15J7. En irîlle-eînq-ccnt-ibî«nte-dîx & fepQ^
Genève efluya encore quelques fecoufles;
Le Pa;y^ de Faud les reflentk ^ à plttfiearÉ
reprKes.
Bâle fut viblemmeiic ébcaolée le vjogè
& deuxième Septembre de cette année;
On y éprouve le même jour trois trem-
blemens. Le premier entre deux & troié
heures du matin. Le fécond à cinq heu-
res dii foir^ moins violent. Le troifiè-
me la même nuk^ pliis fort q)ie leifa^
Toute la Suifîe fentit pju$ od moloi
tes fecoulTes; on les aperçut dans le
pays de Vaud, fur-tout du côté à^Aiglé*^
Le château de Froutigué fut fore ébran^
lé, à plufieurs reprilêsi peo^SQt lé
«powjs de cette aùpée.
157g. L'année fuivante, miiîe-cincj-cent-fof*
MQte & dix -huit, le viqgt & buîuème
ite SapceiabTP,. jÂiiiio ,$a parcuculi^
ist
TuUBEaiESs SB tïtlB.- #v
Ht dans ripoiivaiit& Toute Ja Saiflâ
Il avoit paru aoe comète eo maie-cinq,
cent-foixante &.fei2e,& on en vit une
autre cette année mille-cinq- cent-fokan-
te & dk-huiti.
JAL ttemblement du premier de Mars j^^
mille-cinq-cent-quatre.vingt& quatre fiit
plus général encore & plus violent. U
embraflà toute la Suifft & lej pa& voi-
uns. C'étoitun Dimanche.
A la même heure api«s midi Genivt
«ttdaosreffiti. Les fecoufles y durèl
*wt dfr à douze minutes. Le tems y
wwt ferein, l'air tranquile. Plufiew»
fteminées furent renverfées.
^^m^kyic4tGr^e^fi!e,k
«eoxlieues de ^anc-, fmant viotejn^
•enc agités* foufiirent du dommage. >
Le Goaveraemeot i'JigU , dans lé
mtmàe Btrwy futibrttment fécoué*'
^ttemWement redoubla trois jours de
i«e* & Ip q«Mtnèmc.de J\(Iatt ûirvintl»
chute'
chute. d'uoe montagne qui couvrît le*
villages à^Tvome & de Corheiry. Une?
grêlQ de. pierre &. de terre, poulTéefans
douté par des feux où des vents foûter-
rairis , s'éleva aved force & couvrît tou-
tes les campagnes voifînes. Le Lac
Léman, agité fans aucun Vent extérieur,
. s'élança dans tes terres plus de viogt
pas. £m]
' Il faut que les fecoulfes foîenf encore
revenues plufièurs jours après, puifque
la Relation de Mr, le Vénérable Paffeu^
BuxTo^F place au dixième Mars , un
tfemblement, qui fut aperçu, non fetJ^
lement à Bdle i mais dans le refte de la
Çuiffe & dans la Savoyc. Pendant ccfi
été
.[w] Voyez la Relation de Claudivs A^"
BEKius, en françois Claude Aub^ri , P'ro-
fefleuràLaufarine, De terrae motu Oratio , ià
qua HyhrM?È^,m ditioriè 111. Reip. Bcra.fupi*
lacum Lemanum, per terra motum oppreffi , Hi-
llôria paucisattingitur, 1585. 8. Voytt àufliVoo
den crfchrokliken Erdbiden was.fiph d, ^i. 2. & 1^
Afertzça 1 584 in der Vogthey Aelcn, den Herrcn
von Bem zuilandig , durch difen errchroklikcft
trdbidenbcgebeifundzugctrageûhabç. «534,
'éXéW y eut pliifietars grèle^ àH b^coi^
detoDDcrres. •' /
' ^ Le cînqaiéinerïfbvenîbTè^; niillè-craq- 'ijBS*
Éent-quâtre- vingt & treize, Dp fentît un
tremblement de terre à Nçxtfchitel fk dn
'âiyers autres iieùrydifins. ' '
' Le D. Jatfviet ôh avdk déjà reffenèi
'Quelques feGfoâQè8>àGeâ^<itf; ^ ^ -
€ • .' f ■ ...»;■ ■,;
.Efr miUe^dnq -cent rquatre> vingt, ifc 1594*
quatorze , le Canton de G/artV éprouva un
'tretnblemcnt de terre. Une montagne y . ''- M
tomba & fit Quelque dommage.
Il y eut la même année de violentes
agitations à Pouzol dans le Royaume de
'Naples [rf]: '
L'année mjlle> cinq - cent - qàstrè 1597;
vingt - dix & fepc , le dernier du m<Ms
d'Août 9 le villaçe de Simpila^à\xdà^\GL
de Brigue , ààtis fe' Haut- Valais , fut
■■""corf-
s;[»] Voyat KiKîîHiiR M:S. Lfc Tf^A ttC^l^
VOifiDCé
t(S99. E9 millerâlircents le feitifeme de
Sppcembr^i le cours du Rb^t^p prè$ de
Genève p fuD (iiipendu par un çremblemeQt
de terre ; il y eut » à trois ou quatfis
reprireS) une forte de flux & de reflux.
Jjfi %§^m lûBî5 r^ndroiit, d'ph Je RWiw
fort du lac 9 fat fautev^; çefouléve-
ment & rabaiflement , qui fucceda ,
.' donnèrent lieu à ce flux & à ce reflux.
î6ôi. V In ffliU? - fe - cm & un , le huitièmp
Septembre ) eptr« une & deux heures 9-
prës minuit, on reflentit dans toute la
Sidffe un trembiemeot.
Il ébranla ^ non feulement la Sui^ ,
mais Y Europe entière & même VAfie. II
ttufit paf^tout beaucoup d'eifroi & en
divers lieux non moins de dommage.
A Qefâ^f il dpdna d'autant plus d*é^
j^pvante qu'une année auparavant , au
même mois, ils en a voient eflfuyéunpa*
f|f{T< X;è lie fut foH; émft fini apparen-
ce de vent« Lei
te &ÈOt apptfMfPif » âfiCQÏD^gQéc&d'Qii
tok 4wff Faiii i ikr^es^ à JLaufimmé
à 3%er(Ion , à Orlre, à ^^/i?. U y «oc
enfuice de grandes playes : Eljes furpùt
fdvin d'ane iboodadon fcopfidërable i
Orié & en divers autres lieux.
A Lucerne le cours de la Reufs fut m*
terrompu 3 enfbrte qu'une partie tpm;
boit dans ie lac & l'autre partie rebroud
fa & (ju'oQ auroit pfi pafTer à fec dans lé
lit 3 pendant uii iofiant.
Zuric fat violemment agitée. Lei
Magîflrats feiflrent fagement ces circon-
ftances pour faire des ordonnances pour
les mœurs.
A Bâlè lâ îhâifon-de- Ville fht extra-
ordinairement iébraniëls. On entendit ùii
grand fracas.
À \Bifnf Méfies lies maiiboa fiirent é«
bradées; mais fans aajcuafenvcrfawitft
11 y eut feulement quelques omeffiena^
ettërieurs de l'E^ife cathédrale reâverfés,
b 2 t.E
jsii IL Mi'BfôlRfesuii les' .
2602* ^ LBviagt&huicîèmeJummille-fiX'Cetit
& deux; 5 à 6 heures du matin , Zuric
i& iès environs furent de nouveau fé-
:cou^«
i6o4* ; EN mille -lue- cent & quatre, le qua-
torzième d'Avril entre iieuf &. dix heu^ .
^ res, nouveau tremblement à Bdle.
i(5ô7. Taoïs ans après , tremblement de ter-,
te dans tout le Pays de Vaud^ en parti-
culier à Yverdon. Il fut iuivi de plu-
fieurs orages. C'étoit le 2. Avril 1607.
, On eut aufli divers tremblemens dans
TEurope durapt cette année, qui fut
}rè$-orageufe. Il y eue beaucoup de ma-
adiès en divers lieux.
1610. ^r^A mille - fis • oenc& dix, le vingt &
neuvième de^ Novembre, JSa/^ éprouva
encore un tremblement, qui renverfa
'" une partie des murs de la ville. Ônen-
cènâlciid murmure fôûterifain, qui aûg- ^
menta l'épouvante.
i6ijL. .. Peux, ans après, en mille ^fix» cent
& douze, le vingt & neuvième Février,
TWMPi^MENs DE Terre. 53, ^
i la même ville éprouva ùo nouveau trem-
blement^ mais fans dommage.
Dans le courslde l'année mille -fîx« 1614.
cent & quatorze > JS^/eeflTuyadevixtrem-
bUemens 4e terre afle:^ violens ; l'un le.
dix & feptième Février, pendant la nuit;
& l'autre le vingt & quatrième Septem*
breapiès minuit ^ l'un & l'autre furent
; accompagnés d'un grand bruit [o]^
. L'ifle de Tercère , l'upe des Açores
éprouva dans le même tems d'afFreux
a:emblemen5^ Ceai iflqs y font fort fu-
îettes.
On vît dans le Canton de Bdlè cette
aODée des météores ignées en Tait, qu'on
appelle dragons-ardens , le vingt Se cin- • 1
qaième Juin , à neuf heures du matin.
Y avoit-il quelque . relation entre ces
phénomènes ?
En mill ^ -fijc- cent- dix &rept, liecin-Môij.
• ^quià- I
Xo] Vid. Pbyfic. [S^a. m.'Mfimbn h Lib. L, I
Cap.VL' ' ' '^ '^' ç. /'^-7 % !
D3 ^^-^i----
54 il. MÉMOÎftÊ SUR LES
qtfîème Juillet, ud grand tachet tomba
à Fribourg fut une fflaîfôn, quî eti fuç
écrafée*
Là raômêf année G a s $ é i^ d i ôWet*
yià un tremblement à Aix en Ptavcû^
ïÇi8. ^^ ^^* * ^^ ' ^^^ ' ^^^ * ^*^'^ ^ Ptearx
/fut enfevèli pat la cbûte de la montagne;
de Cmtq. Cet accident funefte arriva
le 2 j. Août, pendant la nuit. Lés ha-
bitans avec leurs maifofls fautent enlevé^'
lis. 11 périt plus de dousfe-cent pet-
fonnes. On a varié fur le nombre. Nous
fuivons Tautorlté de la réiatidti d'un
Pafteufy [9] qui, la même année, pu-
blia la defcription de cet accident fu-
nef-
tfl ^cj^ rûUTfage de Jea^î Gbougb Gro^s
p. en Théologie & Pafteur de St. Pierre à Bâlc.
8«aer Srdbidea &c Bafel i6t^
tfl Ccft Bartholomaeus Anhornius. , |dc
Hétrfpijfptodic âcSt, Gai. U naquit en 1566 ic
nùmnitm' téf4ô, fT^T ^*w UmMrtu iUlvifkéi,
A. 1704. pt 5Pf
TklMBLSMSNS DE Te&UÊ. 55
nefte« On voie ud étang oii étott ce
bouis [r].
•
On efluya auffi le même tremblement
dans la Voluline. Oi> eo fimtit les fe«
coafles dans la plupart des villesdaP^^x
de Vaui^ & ^ Ntufcbiul. On vie en-
Ibîte divers météores ignées en l'air.
Le viflgt& neuvième Janvier mille-fix- i(ti9*
cent & dix - neuf^ il y eut an tremblement
de terre aflez fenfible à Nevfcbiîel^ plu»
violent en d'antres lieiK^. Il faifoit un
vent violent j qui fut fuivi de pluyes.
Au
[f ] Vojrer Erickrokliche Zdtung, wîcdcr fthO-'
ne Hanbc-Flckcn Plurs ^ in dt;r GraiTdiaflt GJe-
Tcn, in def direyen Graven ^tinJten alter F'reyea
Rluetia, Uilthéitteaàefi liûd ih Jer àac^t laf déni
l^ Aâg. ^ létt jibitSf r^ Lèdéi vâà Oiùi
Ytt ichneller «à vitucrgiui^ fdfe. Liadan im
Bedeafo. 1^1 S. 4. Ctft là Toimsge de Amhok-
Vofet eocùfevtti autre oôtragé de J. G. Gaoïs^ •
Paâenrde TEgiiiède St. Pierre à Bâle. Von dem
cHcfaoklicbea l/aiergang dei FTekéBr Ploraf in
Piiac}teiiBfndie,WarnB«midTrQ^BaftLBqrJa^
cobTfCw. 16x8. ju
D4
5ft II. MiMOIRE SUR J^ÇS
1620. , A u mois de Janvier raillQr fix - ccntMS; ,
vingt , nouveau tremblemenf dans le
Canton de Berner Froutigue fut particu-
lièrement fécoùé. On le' fentît à Genè-
ve^ ob on éprouva encore de nouvelles'
iecoûfles €n Décembre»
^62ï. E N mille ûx - cent- vingt & un , Rcn-' /
daçt le feripon du foir , le vingtième
dé May, jour de la Pentecôte , Oenève
& les environs , dans la Savoye & le'
Païs de f^aiid , furent kuffi fort fécoués.
Le même t]«mblement fe fit fentir l Èâ-
le & à Neufcbdtei. Il y eut^ dans le dér-^
nier de ces endroits divers cheminée^
rçnyerféeç,
' Le douzième 4e Septembre parut une
4iurore • boréale , depuis neuf heures dii
fcir à quatre heures du matin. On y dif-
dnguoit des colonnes obCcures , pofée^
alternativenient & relevées par des ef-
paces plus blancs. On appercevoit aufll
un mouvement d'Orient en Occident.
;(S22. '- ^^ moisdeMarsmille- fix» cent vingt
ftiâieox s-OQ rcflentit un tremblement
- ' , •' ' ' ààni
TRElfB^SMENS BE TeRI(E. 5>
dans la haute & b^Sc- Engadim. I).jEuci
fuivi depluyes & d'orages. - ->
En mille «^fîx* cent- vingt & trois, de- 1623.
pai^ le .vingtième ao vingt ^ quatrième
Février j on fentit diverfes. fecouflès de
tremblement de terre dans toute hf^al-
ieltiey idans la communauté de Pergell ^
dans les Grifons. Les monts Seftimer &
Major furent ébranlés. Il s'en détacha
4es pierres. Ce tremblement fut aper*
çu bien Iqin dans le pais de Cléves &
ailleurs. ^
L E vingt & deuxième Février mille-fix- 1625.
cent • vingt & cinq , à onze beuresavant
midi, il y eut un tremblement très-fen*
fible, en divers lieux delaSuifle. ,
L-année précédente une Ifle étoît
fortie du fond dEe la mer par un trcm-*
blement, près de celle de St. Michel^
Tune des Açores.
En jpyie -fe- cent & trente^ le cjp- 163a
quième juillet, on fentit à Baie untrem-
58 n. MiMoiitif lù* LSft
blement de terre , pendant la nuit. Le
tems écoit froid«
JjSL même année & dans la même vil-
le il y eut un tremblement violent « le
}oar de NoSI.
X(533« En mille - Gx - cent - trente & trois ^
fentit dans le Haut 'Valais un tremble-
ment^ qui n^ fit point de mat.
Il fut aperço en Italie & au- de • là de
la Méditerranée en Egypte [j].
Le Royaume de Naples avoit été très
violemment agité deux années aupara-
vant [(]» jlefTuya encore quelques fe^
coujQfes celle -ci.
1638*
A mois de Mars mille • ûx * cent tren-
te & huit 9 on rcflbntit des fecoufles
d'un tremblement de terre dans le Can-
ton d'Un» à BeUinzone & en quelques
autres lieux.
Dans
tfl Vid. GÀssBMDt 2a viti PsTRZstir.
Xf} KmcHBft. M. S. f. 239.
Dans le même cems$ il y eoe d'bùrrf-
bles cremblemens dâos la Çalubre y peu*
daor quatorze Jours [cfj«
LBviDgc-deuxième Novembre mille- ig^j*
fix • cent quarante & deux ^ oo fentit trois
fecouffes de cremblemeoc de terre, pen-
dant la nuit y ûms le Comté de Niuf-
cbâuh
Le feîzième Février mille -fix- cent- 1044.
quarante & quatre, il y eut un tremble-
ment de terre , qui fe fit fentîr à Genè-
w & aux environs [«]•
Mr. jALABERt to*indîqueuti autre
tremblement reflenti à Gmè'Oe le 13. juin,
à 5 heures du matin.
Le dix -neuvième Janvier mille- fijt- 1645*
cent - quarante & cinq » il y eut dans too-
ee
[»] Vôj'èZ-en k rélaridii dafls Kt1te«Eft ; ditfs
h Pttfkce da M(mde fôâter^aiA C. II.
{v'\ Cet article & quelques ktrâj ih'oAt éfé
îaams pa^ Mr. le Doâeur Dubossom, <jQùté&tr
ïViViy , tirés des Régiâres de fèu Mr. jAqpas
DuBossoH foD grind-pète» COAfeiller à Morief.
00 IL MÉMOIRE SUR Itf
ce la Suifle uq vent d'Oaefi ^ û violée,
qu'en plufieurs lieiu;: on crue avoir' fenti
trembler la terre. Il reoverfa ^es ar^
bres 5 des murs & des tours. Les eaux
du Rhône rebrouflèrenc à Genève.
i648. Le vingt & troiGème de Novembre,
mille - fîx - cent - quarante & huit » on ap*
perçut quelques fecoufles dans le Comté
de Neufcbâtei. Il faifojt du vent. L'hi-
ver fut fort ^uvieux. On refientit les
mêmes fecou(res kToerdon.
i6$o. Em mille -fis: -cent & cinquante, le
Canton de Berne éprouva dei^x tremble-
mens de terre j le premier qu'on aper-
çut à Morges le dixième Janvier fe fit
fentir auffi, quoique légèrement, à iVi»/-
tbâtel; le fécond fut plus violent ; il fe
fit fentir le la Septembre à Berner à
Laufanney ïVe^ey^ à Lutry^ à MorRes
j& dans d'autres lieux. Ce tremblement
,avoit été précédé, le jour auparavant ^
d'un orage furieux ^ qui fit beaucoup de
ravages»
' ' Le Cantoh de BâU éprouva auflî cet-
te
iTRÏIffiLEMKKS DE Tl&RÎ; 6P
te année -là plufieurs cremblemens ^ &•
voir te quinzième Mats 5 dans la nnit l
le féitième May 3' à midi ^ le onzième
Juillet k 44 heures da matin ; le onziè^
-me Septembre , à la même heure j lo
neuvième^ le dixième , le treizième 3 te
feizième 3 & Je vingtième Novembre A
différentes heures. Le plus violent de
tous fut celui du onzième Septembre ^
cependant fans beaucoup de domnlage.
* Cette même année la Seigneurie de
Hùbenfaa , dans le Canton de Zuric ^
éptouva dix -huit tremblemens de tenè
dijïérens; . Ce fut une année pluvieufé/
Ojs( fentit à Genève un tremblement 1651.
le 7; Décembre 1651 , entre 4 & 5 heu-
res après midi [x].
E N inîlle - fix - cent - cinquante & deux , 1652;
le quatrième Février , les Cantons de *
Zuric 3 de Bdle , de Scbafoufe furent
agités'par un tremblement ^e terre afiesi
violent,
.., . ,./ . .,^ .11
£«]• Indication it Mr. JàMôawii . '^
L
. Il y ^Mtiiiffi celte woée-lè 4iyéfs
Ifmbktoem à^ tme das» le Cnafionde
^#rM. Le <;c»cé 4e NèufMtel fat
aôffi ébMPlé^ te dbâèœe 4e Dée^bre*
It ¥ tPfBbi fmmédiatwieni: spiès Isieu^
cpypdé neigea , ..
^' Uannée précédente , ràUle-fix-cent
iripquante Çç uo ^ le feptièipe 4e Jan-
vier, on gvojt vu un météore ignée près
âe Wèdifchwilly qui volôit avec un bruit
effrtt^MK» C'^totf »tfe une&dettxbeu-
iei ipiès fniittuc« N'étoic - ce point iioe
CMièfie 5 qui pan» ceae atu3ée*]i ^ &
iiitViii fiippôfe wû» tepara 4<} iio^ «*
prb [y]?
iC53' . Li^qBafpraâèw^î J»vîer milie^-llt-ceotf
cinquante & trois» à miQuic^ il y eiit 4
Édû un tremblement dé terre violent.
'i(J54. [ t B dix ^ %)tième Mars > wille - fix*
<:ent-cifiqugDCe& quatre, on fentii; \m
tsmblemwp eo 4ivei9 Usqx de kSuit-
t>] Hiftoire;de l'Acad. R. dlesrdeiicesde ttf99.
fiur le retour diPÛmi|p9|u 99* ft V' fF*
Sfi. Le Caji£09 4e Glarif es pHtiodler
yea(auffi4efiéii]0w oiifcs «é(to a»*
aée ^ }4 iôîvïmy.
Od ^ava de mêdie de violet» treili*
hl&m» en li^ c^te a&n^^ aq mok
Dahs le mois de l'évrier mille. fij. l«j«*
cenç- cinquante & fix, 2tf{^ & ton» fes
, environs forent exporés, dans une noi^
à trois tremblemens différens ; & lefei*
^m May>.emre tro» & quatre heu-
jm 4u laiatio > à un nouveau. Mn le
Veo. Fafleor Bux?p&p en indique ua
troiûème, dans le mois d'Âoflt^ par un
tems pluvieux & froid ^ qui devint chaud
bjencôt aptes.
On reflëntit aulfî à Neufcbdiet & ail*
lears) les troiçfecpufles du tremblement
de février» Ce fut le vingt & troilième
du mois. "
( i] RmeHM H & yk IV, ^ X. Art; O.?:
iB^ II; MlMÔiRi^^ leï
l6oo» V fefJ-Mlë^fix-centiScroixantejia té?-
Ve ûtfMa Ht fois kWeufcbâtel^ depuik
lë-^prérafer âè Ndvéthbre jarqu'au citf-
quième Décembre fuivâttie. LèsrecoUëi
^furçft..a)?c)pjl^Btç& . ; - . .
iitWi.^- - EN mille - lîx • cent - foîiante & un , lé
huitième ou le neuvième Janvier i enti*
^. N j dijç &;Opze heures du foir^, çoutje ler-
jritWPJfie- G/an>fo^ allarme, i cau;'
fe d'ian tréinliîeniént , qui fît quelque doni;
• La môme année , près de Soleufe , uô
'^and^ocher tiomba , près du mont 3^uf^
&' fît beaucoup de inal. - '
, . - - - ' ■ . ^ . . ,
; I,e Vingtième janvier;, àfeptheurè?
du matin, un globe de feu très-ardent ,
parut tomber du ciel dans le Canton de
On en vit autant à JV^difcbwyll à la
même heure.
^ Le vingt & cinquième , on fentit de
ingère* Itecmflbi kNmfcbâtth ■"'':)
•■ •' \- :*
Dans
DtQs Je mois de M|irs on effuya des
fecouflès violentes de tremblemens àii
côté d'MiU & dans Je Valaù. Le len.
demain 28. il y eut des tonnerres ', qui
furent fuivis d'une grèle, d'Une groffeur
énormei
Léger tremblement du côté à'Àig^, 1663,
dan* le tanton de Berne, Je cinquième
Janvier mille - fix- cent - foiiaûte & troà.
Retour an 10. Juin.
Depuis cette datte jufqu'aa moi» de
Juillet de la niéme année; le Canada^
toute l'Amérique feptenttionale ftir«t'
fort agités [«]. II y eut un boulever;
fement effroyable fur One furfecedeplu»
de 400 Jîeuës. "■
Le dixlèmeSepteinbrede la métne aii^
Bée , à dix heures de, la nuit , toutes les Al-
pes du Canton de G/«rix fureûtébranlées. '
Les beftiaux Qiémes furent ef&ayés du
nunnure. Le treizième il revint de nou. ;
velles fecouflès i précédées & accomi
' , pagnèes,
B
6S îl. MÉMOIRE SÙR.tES^ ,.
pàgnées d'éclats .«omme ceux datoifc>
nerre.
1665. D E u ? apç spiès. , m loUle : (jx - p^t^
deux heures après minuit, cemêq^j^«
éprouva les mêmes accidens*
couffes fe firent fentir » ^evfçbé^i^ fiir-
. tout dacs les montagnes.
i(56<s. E N mille * fix - eent - fbîxapte §: fix , le '
premier de Septembre, il y eutûntrem-'
bJfiRiWîir .iJe 'tftre i^ A^]^ $ Mtieiiie
du lâp s'-Wf^w^î^Pt fiw te ti vage cie pli» ;
d^ 2;. à 30. po^é ik fe teorereat fiièi(^
Le deuxième , huitièîne & qùatorziè-'
me Décembre, même accident à Eglifa^
dm^ le eâbiofi de Ibint, ' - •' - — '
Le
^ 1*RÈMBtKttENS DE TêRRU. 6p
^Le ODzième Décembre, on éprouva i
Me an tremblïment fort fenfible.
L'année fiiîvante Ragufe fiit détruite
pat un trerôbteœeat [A] de terre.
* ENtoîlle- ûx - éent - foixante & haie, le 1668.
vingtième Avril, entre trois & quatre
heures après midi ^ Gtaris fut encore a-
gité. On entendit un graûd bruit foû-
tcrra/n : grande vapeur après les fe-
CouiTes.
* Le fixième Juillet mille - fix - cent - foi- i6jo,
Xante & dîx^ à deux heures après mi-
nuit, on fentit dans le Comté de Neuf-
cbitri m tremblement de terre.
Le Canton de Claris effuya encore la
même année des tremblemens , lé fep-
tième Juillet, à trois heures du matin >
& le dix- huitième Septembre: Murmij*
rcdansFair.
L E neuvième Janvier mille - fix - cen^ 1673,
v\ • foixan-
[* j Voyez KiRcHâR M. S. pig. 141. feq. Lik
lV.Cap.X/Àrt:iL
£2
J673'
08 M* MÉMOÏRB ^UA LES
foixante & douze » à troîa heures après
midi , & le douzième May»» à onze fieu- ,
tes & demi du matin» la Seigneurie de
Hoi«i - Saa fut agitée par deux ttemblc-
mens; le defnier fut accompagné d'uû^
bruit éclatant & fît du donunage. Il s'é*
tendit aux environs.
Le deuxième Dééembré die là inêmé
année j à trois heures du foir , il y eue
un tremblement très-fenfible à Ufter , à
Eglifauy à Kybourgy & autres endroits
du Canton de Zûric. Il faifoit fort froid.
Le tems devint incontinent pliis doux.
J. J. Wagner place encore un trem-
blement k'Zuric^ te dixième Décembre^
de cette année. Je ne fai s'il eft diffé-
rent du précédent [c|}, .
E f7 mille - (ix - cent - foixante & treize ^
on vit le retour des tremblemens dans le
Canton de Claris. Celui du treizième
Février fut le plus fenfible. , Il fut fuivi
d**une grande chute de neige.
A»
C^] Voyez lîelvct. curiOi^AgNEiu,
TitMBLBMENS DE TÂrb/ 69
Ao mois de Mars mille -fis -cent- 1674^
fbixaDte & quatorze , 00 eoteodit à 2*-
verdon^ dans le CaDton de Berne ^ un-
hmit daos Tair^ qui fut fuivj d'an trepi-
b^lçmcfiç 4e cçnç ^^ S^ le$ feçQuITes d'MOQ
vapeur.
Le fixi^me Décembre ^ dans la même
a^nnée ji c'éçoin ,^n Din^çche ^ preiqoe
tôuce iâ Sùiâe'iSç divers pays voifinsii
furent fecpaés* Le tremblement fuc
fur-tout violent à. fdle. Qn. était au
fêrmoD du maiio« ^out JemoQdefoj^tic
cïra]jé$ ^e^ Églilcs. 7
Hebim-Sêaàëmle CattM deZuric
fentit plus Vivement ce tremblement [<|.'
Le
li] Voyct GntodicHdier BéHcItt vonden natar-r
lichen Urîàdiài derEnJbidineii» ^t angeiienktcrt
Hiftoriicher Érzeblung, was mehrcntheils duauf
2D nnièrem gdiebcen Vaterland crfolget. f, Zu-
ric. bey Aficb/. Sdi^èlbËrgns S.' EHxn. 14774.
Cetoarrage eft de Jacob Ziegleu Doâear ca
èiédidnt àt'TiàHc, ném iT^i- & mott en.
i<^70. Il a fâii^Iji deCmfdaadt pliifieiirs Boi&s^de
ceux de Grpmgti^^ ^ de iCmim » d^ l/ripcf» de
E3
70^, IL MÉMOIRE &IÎRLE$
Le Canton de Glaris fut auffi pardca^
lièrenienc agité. A Nafiels^Jes fecoufie»»
furent les plus violences.
On vit peu après le tremblement deux
efpèces de globes de feu 3 ou deux mé-
téores ignées^ tomber du Ciel. •
"Deux ans auparavant, un phénomène,
à peu près pareil , avoit été obfervé à'
Zuric & dans les environs, le vingt &
quatrième Janvier, à cinq heures du foin
Il^étoit accotnpagné d*un bruit éclatant.
Il reparut le vingt & deuxième Février^
à dix heures dufoir, & le vingt éc u-r'
nièmeMarS) à huit hoores ^ foîr^ çn
divers lieux. Quelqjoe ebdç d'dpfwo^
chant fut vu dans la Turgovie deux ans
après , le vingt & neuvième de Mars
rai f te - ffr - cent -Voîxante fit ^i^ii onze,
heures de la nuit. C'étqit ïansr doute des
traînées de vapeucs^lialpKureufes quisx'«iv^
flammèrenfi dansl'aJdEoiphère*
1678.. Le dis^i^mjs, X^illet miUis-fixL-^t ,.
foixante &, àita hak^m: «feflUs de H^m^
Sody une pQBtiôîï de mMtagtre' avec fcsf
ar-
TiSMl^MM ht Thiài. 71
irbres^ Ûùik elle éidH côWèïte ,• conflit
ftvec icM: Ott v6it Miiithriiiiit Aatis
renétôît de H^ riitititi^ aécàch'éè tb
tôthW fifutf * mttiité. Oétàii ànè dou-
te une fôîté dW ttéttbïéttferii,"- auiipïéls
Ce Bèa «6Tc ati^ta^âïjt (^t Cell
aM q«K fe forinétJt ëSAé îéi nitHià^s
cti précîpWcës ,^ 6rf-6è^ tèrraîés pei^péri-
dîctflrfferaterit cb\içfés; ^u'dkr ûfe Voit pas
iàJDsfriÉfolÈiQer.
Le l^, de juin de cette année Lim/iB
avoit en partie été détruite par un treta-
blcrtént.
Le viogjt &, cinquième Janvier , entre 167p.
deux & trois heures après noiimiic » de
Tan mille - fix - cent - foixante & dix-neuf,
le Gancoti de GUris • reçut encore- de
nouvéttes fccbiilRs. On eiitiétSdit lin
murmure fdûcëi^în', a^nt ,• pchdaht &
après.
Le vingt & quatrième Juillet de Tan- 1680.
née fuivante , mille - fix - cent- quatre-
vitjgt , pluûeurs endroits de la Suiffe
furent agités, &^ea particulier Neufcbd:
E 4 ^«'^
72 IL MÉMOIRE SVR LBS
Zâl. A Voerdon oo fut fi effrayé {»t la
Yiolepce des fecoulTes que diverfes pex«
fpDoes abaodoDoèrent Ijsur iiiaif(Hi. A
:OrU l'agitatiop fut fui vie d'un loogmur*^
mure^ qui dura pluûeurs minutes. Le
trembJemepç fut fuîvi iminédîatement
.d'oragç$, de grêles & de pluyes extra-
ordinaires. Il y eut des inondations en
^divers lieux. Le JPfliï de Vaui y fut
particulièrement expofé. Jamais on n'a*
voit vu tant d'eau aux environsd'Or^e &
'û'Yvérion.
II y eut cette même année de violen-
tes agitations de la terre en divers lieux
de V Europe & de l'JJie\ en particulier
dans Vltàlie. . ^
i68 1. L'année fuivante^ mille- fix - cent-qua-
tre* vingt & un » le vingt & Tepti^m^e
Janvier, encre dix & onze heures de la
nuit 5 la Suifie fut de nouveau ébranlée^
fur- tout le Canton de Glatis^ On fentic
les fecoùfTes à NeufcbâteL II faifoit un
grand froid.
16S2, BMe^ DfeufcUteli, ^ toute la SuifFe^
éprou-
TaniiLBMiMs de Tsrril 73
éprouvèrenc^plus 00 moms, des fecouf*
fes, accompagnas en divers lieux d'^in
bruit /bûterrain & en quelques endroits
d'une agicauoQ dans l-aîr, le deuxième
May mille -lix- cent* quatre -vingt &
4eux 9 encre deux j& crois heures, da
matin. *
CesftcouflTes Airent apper^ues dans la
Savoye^ la Bourgogne ^It LyonoiSj depuis
Lyon à Paris ^ & dans divers autresjieux
[e]. On avoic déjà efTuyé quelques fé-
coufles à Genève le 2. . May à deux heu-
res & demi après midi*. Celles du 12*
furent moins fortes dans ce lieu-là.
Dans le Canton de Claris on apper*
çuc plus fenfibjement ces effrayans pbé-
Booû^Des. Le« fecoufles y furent fuivies
d'an graqd éclat. Le fepcième du même
iQois de May un bruit comme celui du.
plus grand coup ()e Canon ^ fit enten-
dre
[e] Voyez Journal des Savsuis T. X. pag. 19a.
Icfeq. & T. Xm. p. 47^ <cc. Voyez auffi Joh.
HàRDuiMi Comment, in Plihii H. N. Lifa^ U»
Ç^.LX2Çt DQt, Al.
74 H- M Cm 01 RE fftTK Ltti'
4re cdut- à -. eoup^ : il M treosMer tmè
les eayirôQs. Ecoic-ee me éivptteé
ftftnte druQ air éobsoffé, étr etrfiaÀiiiïê?
Etoit- tré le paffage «le KîTk dilaté d'tiiie
Averné dânss' ime amré y pair an c&nml
tsttj^ é^oit ? Ou eûfin itoit - c6 la cAdkd
iocéfieure de quelque gros rocher » fëi^
vant de vouce à ces grottes , <|aî dont
neoc Iku à toas ces phénomënes ? }e
rapporte les faits, & je' né f^is qa*indî^
quèr lès conjeâures. «
Le Pé^wM déCt>\ép»' àeé ti«mblé^
mecir afiVeui daâ^ cetice dttné^ Ub ffif^
cle auparavant il' ayoit^rbiivé Usé' ift<^
mes defaftres.
Cette itêtne aônëé parM !&> fâii»efH»
Comète: Ob la' regarda eii'dlv^^ IttM
comme la càufe de tous ééS pMSômèbéê
terribles: Elle eh fut du ibBins lâ^ com-
pagne. Y a - 1- il , éomme on Ta la{^iô«: .
ië, dans prefque tous les fiécles, quet-
qn^autre rapport entre ces Aftres & les
tfejmblemens^de terre, que ce4ui de ï^
séBadon des* teros? qui quelquefom^^com-
me ici» peuvent coinektoi^ ¥ ^ trit
quel*
Tjlxmblemxim de Terre. 79
quelque preffioD fur l'acmorphère de là
tene par celui de racmoTi^re de U
Comète ? Y a- c - il iquelqae attraâioi^
mutuelle & (êafible de la mafie de Tum
de ce Planètes à Taucre ? La Comète»
çlaxtièc de parties îgDéeSyqii'eJlea puî*
fi^daasibo périhélie, les cMMBUkOique-
t* elle à ootre Globe? Eogii ik& vapeura
peuvent- elles augmenter U qvaoskéioy
b deoficé des uôcres? Je l^iflTe au3& A&
trooomes & aux Phyficiem Fex^eo &
la décifion de ces queftions. Le fait efl:
(ertâîB, de grato^ ét^nenieifs^, dofit le
Père Ri€ci6Li fi? plaîc k donner utié
loBgoe Hfle , oot précédé, accompagné,
ou fijw rapparirieflî de ces Aflres > (f\)\
Sans admettre touees- ces inâcrences^ &
nous bornaut au Phyfique, je crois qii*il
ne faut pas trop légèrement rejerter
une influence d'à£tion,qui n'a rien d^rn*
poffibic C^)- *
On
( f) Almageft. Lih. VIII. Cap. III. te V, Voyez
«ifil Iq Bm(j6m&tb la Goidôte àdBêmLt. ■' ' *
U) Deux'Philbfophes'penfentfde mfn^: Grk-
«ORY, Ëlementa^ AOstonidau^^fkjfk^ U^ V. Q>-
roi.
}6 11. MjlMOIilB SUR tW9.
On fuppofe que la révolation pét*>»'
^ique de cette Comète de 1^82 ^ auco^ir
da foleil 5 eft de foixante & quinze ans
teriron» & qu^elleavoit para en 1607»
« 1531 > ott iJ325&cn 1456,011 I4j7r
Années dans lefqtielles on a ef{ê£live-
ment éprouvé de violentes fecoufiës de
tremblement de terre. Suivant cç cal*
cul cette Comète devroit reparoître au
moins au commencement de l'tonée
1758 >*ou fur la fin de I7J7.
Halleit (by fo^ipçoQQ^ aufli, qm la
Comète de 1661, & celle de 1132 font
la même ,qui employé 129 ans à parcou*
tir ion orbe elliptique, & quî par cou*
iëquent reparoîtroit en ijgo-
II. avott auifi paru i|ne Comète en
]680. Remontant en arrière WmstoM[
i?i retrouve en 1106, en 531, oa 532,
jjSc 44 ans avant Jérus-Chrift. Sa pério-
de
♦ * ' .' ' . *
£wt la Comète;
ût feroit d'eDviron 575. La fq)tîèniè
depais ïû9o cotnbe 4aQs rannée du De-
ll^, 'donc elle foc y fdoo cet AâteuTt
la cwfe. Ce fut fims douce par de vîo-
Intes recQuflës du Globe , par des
cremblemens extraordinaires , que les
eaax jaiflireat au dehors, çœ les ficm-
taines de^ abiraês s'ouvrirent. L*atcnK«
tîon de la Comète fur la cerre , alloogeasc
la fuiface du Globe vers la Comète, fit*
pettt- être crever Ta furface & ibrtir les
eaux fottterraines, tandis que la qoeuS
énorme de cet Aftre, qui occupoit le
tiers ou la moitié du Ciel ^ & qui étoit
uœ immeofi: atmofphère , chargée de va*
peurs aqueufes, fit pleuvoir pendant
quarante jours (O* Soit par une forte
de pre0ion, ou par attra£tion, les eaux
îû-,
V) Voy« WmiToK, A ncW. Trtwoiy' of été
Kaitk Voyet auffi Bible de M. Chais T. L:fet
GeaeC VIL S&L Hiftoire unitcriaic tiad. de TAû-
SteT. L Voyez aaffi Stmôurc intérieure de la
tttieparEl B. Ctcooà Mémoire: pag. 7^* k ^vir
lacî VLimc 175*,
intérieures pureiu: être forcées de fortii^^
de toute part du foin de la terre ^ psr/
rapproche de la Comëtéy dans ion pév
ri^e; Elle «'eft aprochée en 1680^
dans Ton périhélie, du foleil, juiqu'à la
ÛKième partie de fon Diamètre ^ d'où
Newton copclud qu'elle a acquis. un
degré de chaleur deux mille fois pios*
ardent )que celle d'an fer rouge (k)*
Ëliè pue donc, peut-âcfe, communiquer
(yielque chaleur à notre atmofphère, en
le craverfànt. Peut -être que cette mê-
me Comète, ou quelqu'autre, revenant
un jour , fit rapportant du foleil des ex*
halaifons brûlantes, caufera l'incradie-
univerfel, qui doit confumer notre Pla-
nète^
Du Hàmel dérange, îleftvrai/
tout le fyftèrae de Whiston, en fou-
t^aant ^ par la conformité du cours ^
que les Comètes de i(58o & de 1577
. écoienC)
( ^): ypyez les tables du mouVemeni! deplu&atij
Comptes, Prindpia Philofoph. Isa, NJiwroto#
LiK m. Prop. XLI. & XLU,
(Etoknt la même (l). Durant cette
der&îère aosée ^n effiiya de grands
cîembleaieDs de terre.
Petit penfç de même des Cpp^tça
de ï<5i8 §c de 166 j. {m). Fonteîïelwc •
affure la même cbcffp de pelles de 1^52
& (Je 1Ç98 C^}. ]Une Comète daqs fpp
retour jpept D'êtrp p^s aperçue,- fi ejlç
eR trop voifipe du foleil^elle eft çaçb^e
Pfir réçlai; de cet Ai^re; fpuvent M
cai a'aperçoît pas Mefçijre ^ans quçl-.
ques-unes de fes révolution». Piir^pt
le jour elles peuvent de la forte être in-
vîfibles , & avéir leur retour périodique
ùm être aperçues* Je reviens à la fuite
des relations dts tremblemens de terre,
Ew 1684 f k 26 de Février , entre huit i<3^4*
& neuf heures du foir, pluiieurs endroits
drf
(/) pu HiVHÇL R^. Scient. Açàd, Hiftqr,
li. il. Sec. IX. Cap. V. p. |n. 211. fcq.
(«1) pilTertat. fur la nature des Ccop^te^;
8o. IL MâMOIRfi SUR L^S
de la Suide & des Contrées voifloes re(^ ,
fentirent des feçoofles. Quelques nnaifons
furent reaverféés^ou ébranlées» fur-tous ;
dans le Haut • Palais.
tôSSi ^^ môme jour de Tannée fui vanté, &
à la même heure ., à; moins qu'on n*aic
confondu Taiiiièe mille fix - cent quatre-^
vingt & quatre, avec l'année mille -fix*
cent -Quatre -vingt & cinq , il doit y
aVoir eu un tremblement dans.prefque
toute la Siiiffe. Il fut très-fenGble à
Laufanne, On le fentit à Bdle ; le Haut-
P^alais fut fur- tout agité.
Ls neuvième Septembre on en reflbih
tit un nouveau à GlarU. 11 fut affe»
violent ; l'air étoit très-feieia
i<3B7« ^^ nouvelles fecoufles fe firent aper«
cevoîr.dans le (ïanton de G/aWx le cin-
qpiëme Mars , mille -âx- cent -quatre-^
vingt & fepc.
lat 70 Octobre de cette même ann^ê
il y eut un tremibleûiént affreux dans le
firou (o). L*an-
(ù) Voyages de l'An^riqite de Dhn t[lliO^, "tl
.1. p. 4^^. -
Till!M&L£MBK9 BB TsRRSi 8l
' L'ànirfe 'mille - fix - cent - quatre - vingt i(J8&
& buiCj fiit très-funefte à la ville de
Smime & à celle de NapUs^ qui furent
en partie renveriëes par les tremblemena
detene, .
C£TTt année fut aufli marquée par de^
orages & des tempêtes extraordinaires ,
qui dérolèrenc tout 3 aux environs de
Laufanne , & depuis Grand/on jufqu'à .
Neufcbiael; de même qu'aux environs
i^Zuric^ à Tbonon^ à Cbambery &,c.
On ob&rve que .ces grands orages
précédent ou fui vent alTez fouvent les ^
tremblemens de terre conlidérables^
Ced ce qu'on a pu remarquer en dernier
lieu, la ùuic du premier au fécond de
Novembre 1755; le jour mênie du défaftre
de Lisbonne. Huit jours après 9 la nuic
âa huitième au neuvième, il s'éleva eQ«
corcun orage terrible, qui a embraffé
Q^e vafte étendue de pays; audi biea
qoe ia nuit du dix & huitième au dix 6L
iienvième Février de l'année fuivante,
après un tremblement confîdérable, qui
*toit arrivé ce même jour - là. Un vent '
F/ : . im*
- — impétueux a foufflé encore la imit^.ila
huitième au neuvième & celte du 18* att
19. de Mars i75<S. Cette j;rande agid^
tion de Taîr a été, comme bcauooo]»
d'autres, précédée & fuîvie e» divot
lieux de tremblemens de terre 4 cotiune
on a pu s'en inftruire par les nouvelles
publiques.
1689. *^ *"^^ * •'^^^ "^^^ .fcc*ceût-qMK
tre- vingt & neuf, on fentk quelque»
fecoufîbs à Ntvfchmtl & aux enviMMs.
^g Ek mille - fix - ceht^quàtreAvîngt&on-»
ze, tremblement à Btât^ le vingt., fil
fixième Janvier , à fix heures do maciiSt;
KÎ92. ^^ épK)*va <tens le Valois & d4M
quelques endr<iks du ^ttys de Vaud^ det
iSbcoufles de trçmbleoieiit de ten?e> ea
s&iUe*fix^eot-qiiatrc-»viogt & doosto.
' Il s'étendît en Angleterre , en H^>^
lande, en Flandre, en Alïeniagne,&tw
France. Aux envitons des côtes mari*'
dmes & dans les Pays coupés de mon-
tagnes il fut plus fenïîble C^).
La
- <#) Ray's difçQiiric. lig. 2;*r
TtEMX.EirB]fS DE TfetlE fij
f Lâlproviflce de Quito ^dsmslcTétoà^
j fut abimée par d'affreux tremblemeîis
I cette même année (q).
«
Le 7 de Jqin àq cette année Por;-
Hajffli jdaps Ja Jamaïque, & divers liew
de Ja côte , furent renvcrfés par un
tremblement fort violent. * La mer fou-
levée fe répandît fur lés côtes, qu'elle
•febroeigea. Les neuf dixièmes de la
▼nie de Ptirt'Rùyaly en deux minutes
detems, furent renverfiêes ou fubmer-
, gées. Les fecouflès revinrent , à plu-
fcurs reprifes , jufqu'au 20. du même
^», à^enibite, avec moins de vio-
■fence, pendant deux mois environ.
Le neuvième de Janvier mille- fix- 1(^3;
^nt.quaj#e. vingt & treize, on efluya .; -^r
I Çielquç^ fecouffes de tremblement de
! ^n-e à Laufanne, à Orbe^ à Tverdon &
*ns d'autres endroits du Pays de Vaud.
I ^^ marais à' Orbe s'emplirent fi exceflî*.
*€acDt, qu'on ne put pas les approcher
\. . ^
i . \i\ Hiftoire des trèmblcttens de terre du Pç>
I ^ h Haye 1751,
I Fa
( 84 "ÎI- MÉMOIRE SUR tEs'
^ de toute rannée. Les lacs de la FalU*
de Joua furent auffi fort hauts.
LEtems étoit très -froid. Il devînt
thaud prefqUe tout à toup. On eut
quelques pluyes chaudes & le printetftt
fut fort avaotéi
fi Le même jour toute la Sicile & h
Baffe 'CalahTè furent violemment ébran-
lées par un tremblement extraordinaire.
Sept Villes , plufieurs; Bourgs. & grand
nombre de Châteaux furent abimés. Su
Jgoufte devint un lac. La mer fe fit
une ouverture dans ce lieu-là. Les fe-
• coufles alloient de Sud-Eft au Nord-
Oueft.
t^oî. Depuis le dix & neuvième du mo»
■ & d'Août mille- fept- cent & un jufqu'aa
^7^^' troifième janvier mille - fept - <îent &
.deux , le territoire de Glaris a éprouvé
trente & fept tremblemens 5 & félon quel*
t]ues*uns cinquante. Cette différence
'peut venir de celle de la iituation des
pbfervateurs & des lieux de Tobferva-
Viôn. ' Ce$ tremblemens furent com-
Tremblemehs de TerrR gj
pofës de plus ou idoîds de fecouflEos;
foavéot accompagnés de murmure, &
quelquefois d'éclat.
Le tremblement de terre qu'on fentit
cette année en Italie fut auffi accompa^
gné d'un bruit effiayant (r).
' Le quatrième Novembre mille -fept- 1704.
cent & quatre, entre quatre & cinq heu-
res du matin, Zuric & fon territoire
éprouvèrent un tremblement de terre.
A la même heure il s'éleva un vent * *
violent à Baie y accomgpgné d'écfairs &
de tonnerres & fuivi d'une pluye très-
abondante, fans aucun ébranlement fen-
Cble de la terre. Ces deux phénoraène^^
de la terre & de l'air, ont -ils d'autres
rapports que celui de la fimulcanéitë?
En mille -fept- cent & cinq, le vingt i^oj,
& quatrième Septembre , à dix heures
>avant midi,£s/(/â2</ttt violemment fé-
couéc.
f r} Hiftoirc de l'Acad. R. des Scicnc^ 4ç Ca-
ri». 1704%
V
p6 IL MÉMOIRE $UR LÉi
cduée. Le refte du Canton dé Zorrt:
fat foiWcment ébrinlé. Le Rtin fut
agité, avec bouillonoemeiit. ^
Le trèiKîème Novembre, les fecouffc$
fevioreot à Zuric ^ plusifeofiblemetin
CDtfe trois & quatre heoteÈ de l*apiè|
midi. Le Turgam^ le Tockembourgy h
5ottafe & divers autres pays furent pte
ou moins ébranlés ; dans quelques en;
'droits avec éclat. ^ .
ï7l2» La nuit du jeudi au vendredi 1 1- Août
1712, entre onze heures & minuit, le?
ihabitans de Bet furent f éveillés par un
tremblement fort violent. La naît étoit
claire, la lune brillante, lej tems frai^-
Ces fecouffes furent apperçuës dans^ toiit
le Gouvernement d'Aigîe jufqu'à f^evejf
de même que dans tout le Fâlais. Ê'Ies
furent fuivies d'un long fiflement dans
Tair. Au commeDcement du rnétùfi
mois on avoh: reflënti, h trois reprifo'f
des fècoufTes moins fortes, qui ne fu-
rent pas, môme aperçues de tout Iç
"inonde. '
.Eh 09Ule*fepc-G€BC & quaeoise» le 1714.
vingt & neuvième Décembre » à fepc
heures & demi du foir, le territoire d'JS-
^ifau tremble. Une heure & demi apxès
les recouflfes revicfinent. ^
liGEH trewbfemeût dans le Valais y 17 ij.
IS^ iQÏirxWï ^^l^. Tems froid. Il dé-
viât doiuc d'abord ^rès les fecoufles,
Uî II. Avril cro^ fecQufles à X}çné-
A fept heures & demi du foîr, lecîn* 1716,
quième Avril mille- ft^t- cent & TeiM,
retour de tremblement ii Eglifiitt.
En May & Juia divers crefnblemen3
de terre fe firent.fentir à Catanée^ à Sy-
racu/çj & d^une manière beaucoup plus
terrible k Alger; oh il périt plus de
vingt. mille perfonnes.
- On rel&ndt auffi à Qenè^4 » k Nim , <Sc
iMorges quelques fecoufles le vingt-cio-
quième de Juin. Le «9 du mdme mois
re-
[#3 loîtotion de Mft le P. JèjjJOflLt. .
F4
si ' IL M£aioire sur tE$
■ ' > rétour à Genève y entre dix & onze heu-
res duToir, • *
Le vendredi vingtième Novembre de
cette même année, à deux heures après
midi , on entendit dans le F'al-de-Ruz &
aux environs, dans le Comté de Neuf'
châtelj un grand bruit dans l'air , qui
dura environ fept ou huit minutes. (Quel-
ques-uns crurent, peut-être avec le
plus de fondement , que ce bruit étoit
fouterrain. Le Jeudi fuivant vingt &
- ^xième Novembre on fentit, à trois
heures du foir, un tremblement de ter-
re dans touç [le Val-de-Ruz, k Neuf-
cbâtel & aux environs.
.■ *. - . , '
1717. Pemdakt le cours de Tannée fuîyan-
te, mille -fept -cent- dix & fept,, trois
fois la terre trembla dans le diftriâ d'£*
glifaui le fixième Juillet, à quatre heu*
irés après midi ; lê dix & huitième Dé-
cembre, à huit heures du foir; le vingt
& fept Décembre à midi^
Cette même année le neuvième d'Août,
la terre irembla auiE dans le Comlé de
Tmmblebcens de Terrb. 89r
NeufcbéUel. Le Priocems avoic été ez« .
trêmemeot froid. Il étoic tombé de la
neige tout le long da lac de Neufçbdtel
le onzième May: il avoit gelé le dou-
zième. Ce froid oe fit cependanc pas
du mal aux plantes y parce qu'elles é-
toieiit retardée^.
Deux tremblemeus eqcore Tannée 17 ij,
fuivante mille -fept- cent -dix & huit,
4ans le même territoire, le dix & feptiè-
me de Juillet, entre cinq & fix heurea
après midi; & le dixième de Décembre,
entre cinq & fix heures du foin
Lb vingtième Décembre mille -fepc- 1720*
cent & vingt, à cinq heures & demi du
matin, le pays de St. Gall^ le Turgaw,
les environs du lac de Confiance trem-
blèrent, Â Appenzeliy h Reinegg^ jufw
qu'à LindofUj il y eut quelques màirèns
renverfées.-Ce tremblement fut atîcom*
pagné de bruit & fuivi de vapeurs ibU
phureufes & d'un vent chaud. Le treny
Vl.ement dura à peine une minute, \ .
•F5 A
p9 li^ MciiCOiiEe «urtiBs
A Zuric il fot apperçu à . la
heure; mah foibterttenu
A iR^o^ijoeil près d'Arbon , à Arbon
mâme^i, à Mafcb'wHeny des murs épais
forent fendus.
A huit* heures du matk)) le mêtne
jo\ir , de nouvetles recouffes à St. Gg.lL
La veille on y âvoit eu un vent du Sad
puant» accompagné de pouffiére. Après
le tremblement, pîuye violente , visnt
SudOueft, raîrétoit chaud.
A Zuric^ le dix & neuvième» le ba«
jomètre étoit à vingt & fix pouces, cinq
lignes '& un quart, & le vingtième ^ à
vingt & fix pouces ttùh lignes.
Le vingt & fixième Février de cette
môme année, à fept beores & demi da
matin ) la terre avait aûfii tcpmblé à £•
Le dix'- huitième Oftobre, on avoît
fentf, dans le Comté de Neuf cbdtel, une
fecouflfe de tremblement de terre» pen-
dant
TttifBtiMElls Dfi Terre. pi;
jtot la fittit, accompagnée d'une vio-
f lente tempête. Les fbi^caines en fureot-
[* doublées. •
L« traiflèïne'juîltet^ille-fept-cent*^^ 172 1.
vingt & UD , à fepc heures & trois quarts
da mtàti^ tout le Canton de Bâle trein-
bla. Cette tonmiotioû fut précédée
d'un murmure fouterraîn. Quelques
inurs furent fendus & quelques chemi-
nées découvertes. On diïlingua deux
j fecouITes, deux allées & deux venues,
! d'un mouvement horîfontal, de l'Eft à
j rOueft..
A Walle'nbourg il fut plus violent?
I dans tout TEvéché de Bâle fort fedfi-
ble; à Porentrui accompagné d'un bruit
éclatant & fuivî d'une odeur forte; à
Xlulbaufen effrayant. Dans quelques eh;
droits de TAlface il caufa du dommage*
A ^ne & dans le Çsxsion il fut ap*
perçu à la même heure , plus le long de
l'^ar qu'ailleurs-»
h Luetrne on le fentit foiblement»
I plus au .b»8 qu'au faaut de la ville. '
1 • ; Peu
92 II. Mémoire so-r les^ '
Peu fenfible à Zuric; plus au-delà da
du mont Albis qu*<2n deçà*
On obferva qu'immédiat eiçent après
ce tremblement il s'éleva un froid pi-
quant i mais qui dura peu. Plus ordi*
fiairement on remarque que Tair devient
plus chaud > ou moins froid.
Quelques jours apiès ce tremblement,
îl y eut de grands orages , qui firent
beaucoup de mal en Italie. Cette aa-
)pée- là avoientparu divers Phénomènes,
tant ien Suiffe qu'ailleurs; ils furent a-
perçus à Berne quatre jours confécutîfs,
au mois de Janvier. ♦
La Suiffe ne fut pas le feu! pais qui
éprouva des tremblemens de terre ; ils
furent tout- autrement fenfibles en JffoB-
|;ne, le quatrième Avril; & en Perfe^
le neuvième 3 oU la ville de Tauris fat
abimée^ & une infinité de perfonoes pé-
rirent.
1723. *Le treizième Avril* mille -fept- cent-
^ vingt & trois, retour de tremblement de
terre à EgUJau,^ fans dommage*
L'an-
'L'aDoée fuivance grandes inondations
dans Je même lieu. La quantité de l'eaa
de la pluye monta à trente & un pouce
une ligne & un quart [^] pendant cette
année-là.
Le trentième Juin & le premier d'Août ^7^i-
mille-fept-cent - vingt '& cinq, il tomba
une montagne .dans le pays de Glarb.
Cette chute I ou cet afFaiflement, fut
précédé d'un hruit foûterrain; il fe fit
des crevafles, d'oii Ton iPit fortir de
Teau^ pendant dix jours. Après l'en*
foDcemeot & là chute de la montagne
le teirein devint marécigeux. Il y a des
places , oii Ton ne peut pas trouver le
fond du àiarais» où la bafe folide, qui
le foutient. Ce défaftre caufa du dom-
mage.
Le troiGème Août de la même année ^
nkille-fept-cient-viDgt & cinq , lé vendredi
à deux heures après midi , tout le terri-
toire d^Egli/au trembla. Les deux côté^
du Rbin furent ébranlés. La commo-
tion
. W AâaBe^oliaçllfia,^YolI7^^pag.Io8/Ia?î'
I
^ II. Mcsfotui Suit t«r
don fut précédée d'un bruit comme cClùi
d'un coup de tonnerre éclatant ^oti^'itt
ctMip de cacoo. Le brait venait 4et h
montagne da cdté de Hoben-^gg.
I726. En mille -fept- cent -vingt &fîx, â
EgUfau y dtvoi tremblemeûs, l'un le
fcteîème Février î Vautre le feptièine ]uH*
Im » à fept hetties du matin. Cehii*ct$
te plus violent» a été apecça à Hilim-
ierg^ vers Ghttfddm » qui }uftpi*ali»t
n'en avoit pbint lefËntL
On a aperça ces fecouifes à la mêmiç
heure à Berne & dans quelques endroit!
du Pays de Vam. Tous les environs de
Frouti^ue furent violemment feçoués,&
tout le Sibentbai. Les fontaines furent
troublées.
1728. Xe troifiëme Août mille -fept -cent-
vingt & huit, entre quatre & cinq heu?.
Tçs du Toir, on fentit à Berne un trem^
Wçraent de terre ^ <jui fît fbnner, jaCjue^
à cinq fois, la cloche du graod , horlor
gç- Il eft à obferver que le jour précé-
dent il y avoit eu une terrible. tempête.
La fecouiTe fe fitjentîr, à la niâne
heure, à Zuric^ h Sale , à EgUfau^.lt
Strasbourg & en divers endroits de l^Jl^
imag^ le long du Rbin. Le tieoii^Ie-
aeot fot réfteté à jSiJe^pendadt la wit^
ft à J!>r0f iottif Ton eiTuya cioq fiteoQf-
fcs, 4epak te$ quatre 0u eioq heive^s dfi
£>ir, ]afi|a'è environ les trois heurei
^»ès mniiît. Le JL&ts enfla confîdérar
Uetaent&s'^va joTqa'à la hauteur d'une
A IX moislde Janvier mille -fept-cent- 1729.
vingt âineuf» le treizième, on fcntit à
Laufmne^ entre dix & onze heures du
foir, de légères fecoûffes. La Cité, la
partie Ja plus élevée de la ville fut un
pea plus agitée. On fentic une odeur
de Ibuffre.
A Bn%e o& i^r^t le ménie trembla*
m^fit. MaisJl fç fît fenjdrplus vivement fur
H»
1^ n. MeMÔIEE StrRLE»
lèàbofds des lacs de TboUn & de ^f tentas
t)el' t>éttbaux forent pouflês,avec vio^
jl»cç fur Jes bords* Le château d'Inter-
iackehJh fehdk: celui de 5pie5ifut #ot-
îe&eçit fecoué.
' C'eft à Froutigué que les ébranlemen*
(furent les plus forts & les plus durables-
^lls durèrent , non feuleràent toute la
:nurt du treizième, à différentes reprifes;
mais ils revinrent huit nuits de fuite, i
•peu près périodiquement, commençant
% diix heures du foir, & finiffant à fept
heures du matin. La nuit du treizième
étoijt belle , mais très-froide. Il fouffloît
un vent foible du midi. D'intervalles
en intervalles ce vent fe renforçoît,
puis il ceffoit, &au moment, qu'il cef-
ibît, les fecoufles revenaient. Il fefit
quelques fentes aux murs du château &
à ceux de l'Eglife de Kykenbacby qui eft
à une lieue de là. La terre s'entrouvrît
à quelque idiftance du côté du Sibèntbal.
Ce tremblement fe fit fentîr auflî â
Genève y k F^evey^ & généralement dans
tout le $fkiff- d^-fTw^ à Jte mèm^ bcu-
rq
Trimblbmens de Tbrrs* 97
re [p]' Il revint à Genève le 18. Janvier
à i9 heures & un quart dtt foir. .
A Éuric îl y eut trois fecoiifles,- là
première , entre dix & onze heures du foir;
la féconde, à deux heures après minuit;
la troifième , vers les cinq heures du ma-
tifi,&ce trenîblement avoit été précédé
quelques jours auparavant d'éclairs »
comme en £té.
A Reîtîngen lé tremblement dura plil*
lieurs jours; il caufa quelque dommage à
Confiance. Cette môme année il y eut
divers tremblemens dé terre en Italie &
même en Suéde.
On fencît à Genève 10(13. Juin 1736. jf^Ô;
à 6 heures 12 minutes du matin un trem*
blement de terre [x]»
En mille-fept-cent-trente &.fept, le 1737.
douzième P*évrîer, une partie du 5a j-
Fa-
[v] RdatioD de M. le Prof; Jalabbrt, 6ç èâ
Air. le Miû. Murbt.
[«] Relation de M* le P. Jai^àbsut; .
G
Il H »lttirotfti «trti Irts
On aperçoit' Qttel^ monvMHsnt et
^elqttes endroits du Pays de Foêid.
Une Comète paroît dans cette mêtûè
année. On en a vu ûx depuis, favok
les années 173J). 42- 43- 44- 4<S- & 4t
1739, ^ La naît du t?. an 18. Jaûvîer inillfr
fept-cent-trente-neuf , s'ètetâ tin oragfe
fi terrible qu'on ne fe foiivenoic pas d'en
avoir jamais vu un pareil. Il déracina
«n Suifle des forêts entières, que lalâgp
jpréToyaoce de LL. ££. de Bertu fit
mettre en referve, pour fervir dans le
befoin à des ouvrages de charpentée Cet
•\ -b^àge tégnàtiâtts tmB l^Earope, «fit
'i^ i^tmb fâvè^ 3 tê^ M ietrt que (ttr
mer , dans une inrtMnfè êtâmlàe.
IÎ4^3. ^* huitième ïîovembre mille.- fept-
ccçt- quarante & troiS, entre huit & neuf
heures du matin, on éprouva à M* un
^»rfb b>iwiiit i C f^fttiflbl^ «ttt«ivirbD$
de la ville on entendit Htx ttrtttuît *«•
icrraiû. .•-'.:.
0»
On éprouva dans le Haut-Valais deux 174a,
trembJemens aflez feofîbles » daas le cours
de cetfie anoée » miUe-fepc-cent & qua-
nBte &; te derqicr» di^ jtô* Oâobre»
fut; te pli» frafibte;
C>(1 ce même jour que les yiile$ de
Uim ^ d^ Pflilao^ dans je Pérm furent
jabin)éfi5; bpréfnij^re f ut^ renverfée par
ies fecp^flfc? , celle-ci fut fubmergéie
par la »i^r ^on]Qv^e fy ]. D;fps letrem-
^ieine^ de 1755. on a vu de ipên^e la
nier foi}}^vée ^ lÀshofincy à Cdicfia: & ea
4'aja^ef jjefi^
' Le 18.' Avril millefept-centrquarantc j^^g^
& huit, ^ehtre Cx & fept heures du foir,
,on feQtît^ ?ux environs de Veveyy une
fecoufle d'un tremblement de terre, &
91) gu.art d'heure après, une féconde,
^^i.; mojps forte.
• On fentît à ^indve quelques fecoufles j^^g;
d'un
03 Hîftoire des trcmblemcfts de Terre arrivée 5t
iww êcc: LaPJiyc I7J^..
" G 2 . ^
XQO IL Mémoire ST7R tus
d'un tremblement de terre le 19. Mars
1753, à 2 heures 23 minutes du foir [z].
1754. Au mois de Septembre mille-fept-cent-
cinquante & quatre , un tremblement
s'eft fait fentîr depuis Brigue jûfqu'à
Fîllenei^ve. Lé château de l'Evoque 5 à
Sîo;î, fut ébranlé & endommagé. On en-
tendit à Bea un bruit, qui venoit des
montagnes , d'oh les Payfans effrayés
dépendirent avec précipitation. Des
quartiers de rocs s^écroulèrent en divers
endroits du Gouvernement d'Aigle^ C'é-
toit un Jeudi entre midi & une heure,
le 19. Le bruit reffembloit à celui de la
décharge d'une nombreufe artillerie,
entendue datis réloignemeût. L*éclac
fut fûivi d'un long Cflement, très-lugu-
bre. Les balancemens de la terre étoiënc
du Sud auTQord; ils furent plus fenfiblés
dans les montagnes que dans la plaine.
Le 12. du même mois , un peu avant le
point du jour, & le 13, à quatre heu-
res après midi, on avoit déjà reflènti,
dans
^ (t] Relation de M* jALAm»*
TREMEÏ.EMENS DE TfiRRE. ^01
dans les mêmes lie^ix y quelques agiça-
tiofis.
Durant cette année mîlle-feptcent &
cinquante quatre 3 & la précédente on a
obfervé des tremblemens de terre , qui
ont parcouru depuis Confiant incple y ou
aux environs , jufqu*au Caire par Smirne.
En 1750. le 19. de Mars à 5 heures & 40
minutes Londres avoit aulli été effrayée
par quelques fecoufles, qu^ ne caufèrenc
aucun dommage.
On raporte un événement aflez fingu^
lier, dont M. Ru chat parle en ces
termes [a]; „ Au côté méridional du
„ Chœur (du grand Temple de Law
iifanne) eft qne grande fenêtre 5 à une
j, hauteur* confidérable, qui a la figure
j, d'une rofe, -Un tremblement de terre
3, fendit le mur, oîi elle eft percée, &
„ dix ans après une autre fecoufle ra-
5, procha les parties, fi exaûemcnç .
„ qu'on n'y aperçoit plus rien **.
Quoî-
W Etat & Délices de la Suifîc T. n. p. x^t.
^ G 3
r02 IL llitMOIRJfc ivh £Ëè &C.
Quoique nous n'ayons pu découvrir le
datte précife .de ce fait, il nous a |)lit&
mériter place dms ce Mémoire* Il doit
être arrivé entre mille •fix-cent& foixan-
te & mille-fix-çent & quatre vingt.
TROI-
%^ $® ^ ^ $
TROISIEME MEMOIRE,
RiXATlON DE CE QUI A ÉTt OBSERVA
EN SdIS3E L£ PREMIER PB NoVBM«
Bas 175 J. AVEC UN DÉTAIL DE QUELf'
QU^ FAITS3 QUI Y ONT DU EAPP^RT
ÏT QUI SE SONT PASSÉS AILLEURS,
FIN ^Uf. 1^4 ^htm^4^^fê\i^ DdTeinde
fourniffe à un Phyficicn des ^J^
iiUDiam» pour içor ^explioa-
ÔQQ , il feoâf oit lyt'ilB Âfleoc
déoiliés: TeflecirQraftdfiee oDDJfis four'-
MBiit femtréae , fîcte «ac^eélMCfiiobEfcr-
vée & exaâeniaïc prtfeotée ^ fe Moanc^
KBt ddheurhé. C'eft dans eeu^ vue qoe
jUiwnniiiœaCfleqiie j'aâ pu Jfqpres*
èe âc ceasiQ fiar toe qui a été ob&mé
àtts la &i(/;^^ it pxomonàcNwGttibtt de
KiDoée n^iUeife^ceBt&ACJttqQaDfiefciDq,
épafMsé fai»fe i^ la ville jde IM^me
G4 &
te>4 m. Mémoire sur le«
' & fx funefte à diverfes autres villes & à
plufieurs contrées de Y Europe & de VA/ri-
que. J'ai joint les obfervations , faites
ailleurs, qui ont un rapport de reffem-
blance , ou de jQmultanéïté , avec celles
de la Suijfe. Je laifle à ceux (jui ont
été plus à portée, ou de raffembler les
faits , ou d'obferyer les événemens , le
foin de nou^ donner des relations cir«
çonftanciées, des malheurs de Lisbonne 9
& des autres lieux, qui ont participé à
^ ces défaftres. Je n'ai rien encore vu de
précis fur ce fujet , qui parût parti de
la plume d'un PhyGcien*
Effets du On aperçut différens effets de cette
menfli terrible commotion de la terre du pré-
^Piû^ mier Novembre, en Suijfe & ailleurs.
- ' Le foyer de 1 -inflammation, ou de Teffer-
vefcence étoit fans doute fous la Capi-
tale infortunée du Portugal ou fous la
mer aux environs ; mais le rétentiflè-
ment , ou l'ébranlement, fe fit fentir
dans nos lacs & nos fources, de maniè-
re cependant qu'on ne put , fur le
champ, fa voir ce que.c'étoit; ce ne fat
qu'a*
/
Tremblsmehs DE TcRitii. 105
cpi-après les premières nouvelles du déf*
aftre de Lisbonne détruite qu'on com-
pric que ces divers phénomènes étoienc
les fuites d'un tremblement de terre.
Lis eaux de prefque tous les lacs fu- IS-fktn éà
Vent fenfiblement emucs ou foule vées, îiîièr«^
$ les fontaines fe troublèrent en divers ^ ^^
■i. Canton
lieux. de Beroe^'
Le Lac Léman eut, environ fur les
dix heures du n^atin^ du côté de f^evay^
^ La Tour ^ Cbïllony Fiileneiive ^ un mou-
vement fenflble. Trois fois fes eaux
I montèrent brufquement & fe retirèrent
de même. Une barque, partie de Ve^
'dtij allant à pleines voiles, recula tout
à coup [ib]. On n'a rien apperçû du
côté de Marges y ni de Genève, peut-
être parce que le lac n'eft pas G profond
de ces côtés- là; ou peut-être par ce que
le mouvement étant venu du côté de
Lisionne, ayant commencé d^gir à
Textrémité inférieure du lac, a dfl y
é^re
tk] Râation de M. Murbt F^tfltor à P^iM^.
io5 III. MÉM#ime «ur lbs^
êcré peu feofible, & Véat beattcoQp^
plus vers le bout fupérieur; eoat comne
les vagues fonc beaucoup plus forces 4tt
côté oppofé à celui d'oii le veiic vîeoc.
Si Toq eut obfervé ^vec foin le^ phéoo^
mènes du i. Novembre ^ 'il y a grande
apparence qu'on aurdic remarqué dans
tous tes lacs une agitation plus grande
du côté oriental.
Des Pêdieurs, qui étoîent (lirleLaç
de Nidau , fentirent leur petit bateau
emporté & ramené par ime forte de coa-
rant, &foulevé enfuite par des flots al-
ternatifs , quoiqu'ils n^apperçuifent au-
cun vent eictérienr» mais ih entendirent
un bruit intérieur.
tDtttle premier, yavaccéreoc iMooflive-
ttCQt fur le rivage. & s'esi éloigaèieii^
enfuice. Lo cours de VAsre ibitaat dg
premier pour emver dans le dernier «pB*
rut un inftant retardé.
Le petit Lac de Séedorf^ dans le
agi-
Tremblbmeits de TÉaRtt. lo^
wgcié^ mw il fe £c un bruit, qui n'étùïc
pQ\vk dans la furface, tnais fous les
eaux 9 & qu^uo Chafleur a aflûré avoir
été feiBblàbiê à celui dis coups de ca^
fion^ qu'on eocend dans réioigoement.
L'eau haufia couc-à-coup, & baifTa tù*
fuite 9 fe remettant comme auparavant.
Des Chafleurs, chafTant le }oog du
Rbône près de Noville, virent tout-à-
coup l^au d'une Baye, qui ejft i côti
d'un bras de ce Fleuve, s'agiter avec
violence, quoique cette Baye foit coû-
[ours tranquille. Ils s'approchèrent pour
exHBÎner de plus près, & au même in*
ftane Us virent l'eau bouillonner & ils
fentireiK le terrein trembler [c].
Je n*àî lieio appris des autres Lacs dà
Canton de Bertie^ non plus que de Ce-
lui dé Neùfchâtel. Comme c'a été l'àf-
feire d'un iûftant , il aurort fallu être
averti, pour |)ouvoir faifir le feul rtfo-
ment de Tobfervation , qui fut pattout
entre neuf & dix heures du mâtin.
Ow
t
[t\ kélation de M. Du Coffirr.
io8 III. Mémoire sur les
EfFetar On m'a dit que le Lac à'Etaliere , dans
Comté 4e le Comte de Neufcbâtely avoit été ému,
ï^ufchâ- & avoit donné du fon. C'eft une forte
d'Ecang naturel qui fe vuide fous terre:
on croit qu'il va former la fource de la
Reufe.
owèrva- Les Lacs de la Suifle n'ont pas été
d'autres^ Ics feuls à fe reflentir de rémotion des
***=^ eaux intérieures, par le tremblement de
Terre du premier Novembre. Près de
SalzungeUy vHle de la Tburinguej en
Allemagne y eft un petit Lac , qui tire
toutes fes eaux d*une grande ouvertu-
re, qui de tous temps a paffé pour n'a-
voir point de fond, & que par cette
raifon on s'imagine avoir CQmmunica-
tjon avec l'Océan* L'eau de ce Lac fe
perdit entièrement ce jour- là y par çettç
ouverture. Quelques momcns après el-
le revint avec impétuofite , elle fe per-
dit de nouveau & reparut alternative-
ment, à plufieurs reprifesj^ la violence
diminuant chaque fois. On a obferv^ les
mêmes agitations dans les eaux de pla-
iîeurs Lacs des environs de Berlin ^ auffi
bien
TRBMBIiEMBNS DE TeRRK. 109
bien que dans celles de divers lacs dans
les pays da Nord. Les nouvelles pu-
bliques ont avancé pluGeurs de ces faits,
n feroit à foubaiter que dans chaque
pays on publiât des relations fures &cif-
coDflantiées.
Plusieurs fources fereflentoientauflî Effet fir
de ces fécoufles de la terre dès le pre- d^is^k***
mier Novembre. Bme^^
Les fontaines de la paroifle de Mon-
treux^ de Blonay^ de Corfietj jufques ;
4 FiUenmve & à Aigle , dans le Cantoa .
de Berne 5 fe troublèrent 3 plus ou moins , '
tout-à-coup. Celles du premier de ces
endroits relièrent troublées pendant trois
ou quatre heures.
On entendit un bruit fouterrain près
de la fource de VOrbCy au-deffus deFa-
lorbes , & la rivière parut augmentée
pour quelques inftants.
Une fource, qui , près de Boudry, Effet dans
fcjctte dans la Reufe fut fufpenduë un deN^
il^. châteli ^
fources;
(ire ÎII. Msitoisî strt tt^
inftaBt, & fortic enfiike du Nodier Mi
plas grando abondance & trouble»
Il y a un moulin Ibûterrain près da
LocUi à la profondeur de près de crois
cent pieds ;- on y entendit une forte de
bruit, qui efFraia extrêmement ceux qui
, rhabkirtt.
Èt^éé ^^ ^^^ d^ ^^^^^ 9 furtQut le |ac • fu-
U^tc^ périeur, audeffus de îiapperfweîl ^ fut
<^^am agicÉ & fûttlevéy fiina aapan v§Pt ^j^ te-
neur. U hauiTa di^c^msiofn d^ un»
de diy^.fufiiaes i i« pi^s. Un bruit
iburd fe faifoit ^aiçfMire, I^^ptléflo^-
oes darèreof: fîjic pu 7 miJiucffp, A M9-
geriy ce même lac y a ^t^ \^\é\ i pj»-
fieurs fois, loin de fes bords, [d]
Âu^deflu^ de Kiicbhrgi^^m^îmit»
d'^9» 6)]^rée & bJc^umiiieiife ^ g^î ^t
troublée & qui sforitîr^ pJw &m4^
abondance. Près d'une fontaine , au-
près
[^] En Allemand 50^y^if. Voyez des R#lationM
imprimées à Zmic en Allemand.
tTEMtÈtllUÊM m TfiA<. fit
^ès d« lac de Zttric^ It noie précède»»
te 9 00 avoic eoeéndu uo moniiuise fin^ ^
gulier*
Le lac de Confiance , près de la ville
de Stein , panic aui& s'éjever de plufîear9
pieds 5 & le Rbin^ qui en fort » près de ce
iiea*là ^ s'âcorut poar quelques infiaats*
Le lac de Wêblfiat , dans le Corn-
té dô &ifgii^, iîic aaffi élevé, pour
quelques ttiomeots» Il y reguoic un veiic
idlÇft , qtti afibz ordioaiieinent y finif-
ie , depuis le lever du foleil jufques à
^ heures ^& cependant le lacpanicagi-
té du Sud au Nord
Tocs ces phénomènes ont été apper- Étendue
cas à la même datte, dans le Nord & ûc^de**"^
daDir^/Zemâgne 3 dans prefque toutes les ccsobfcr'^
Mn$ les HEttettes & les mercurcs l'ont ^^^°^
mmicé de WAVts piits.
Les ttux du HMre funait émues au
point tfagHer les Vaifleaux. L'ofeîita-
tioo des eaux a été du Nord txx Sud.
te eaux 9 en Hollande^ en Gueldre^en
frife^ dans la Province d'Utr^t 4 4Sc
ail-
tï% IIT; MÉMOIRE SUR LES
' ailIeUTS) environ les onze heures avanr
mfdi, parurent touc-à-coup agitées, &
divers bâtimens en furent déplacés [e].
E)q Angleterre on a [aperçu dans quel-
ques lieu^ voifîns de la mer cette com-
motion univerfelle deâ eaux.
^rembîe^ CETTE même nuit du premier au fe^
^eref. ^^^^ ^® Novembre on fentit deux fé-
faitislei-coufles d'un tremblement de terre av
Uffef^&Lode; divetfes perfonnes , qui les ont
^^Y^ apperçuës, l'ont attefté [/]. Sur le ma-
tin onreflentit auQî un ébranlement à la
Brivine. On écrit à^Bienne que dans di-
vers lieux de la Seigneurie d'Erguel oa
avoît fentî quelques fecoufles d'untrem-
bleihcnt de terre", le premier de No-
vembre,
[*] Voyez Obfervations d'HîAoire Naturelle;
oa hypodièfè,à la faveur de laquelle on read ni*
£aa du moayement iîngulier» obfèrvé dans les
éanz; en Gueidre» en Hollande & ailleurs le i.
Norémbre i755> vers les ix; heures avant midi»
^ la. Haye. En Hollandois.
Ifj Relation de Mr. Sandûr (fcs RoChcs» Atte
te du L»cle. - . '
TBXM&tBMKNS DE TëR«. 113
vcmbre, environ les dix heures du ma-
tin: Après-midi les fontaines furent
troublées & les eaux teintes en jaune i
en gris; couleurs qu'on n'a voit pas ap-
perçu'autrefois, quand elles avoicnt pa-
ru troubles.
1/ eft certain qu'à Bile le si de No-
vembre jcntrç trois & quatre heures
après midi on fentit quelques fécoufles,
dans divers endroits de la Ville.
lians la {campagne aux environs on
s'apperçut d'une augmentation fenlîble
dans les fontaines; plufieuis d'entre el*
les parurent troublées ; bû teintes , lè
premier & le fécond jour de Noveitibte.
Le 18 & le 19 du même mois 5n aper-
çut encore quelques légères fécoufles le
toDg du Rbin & dans le Brîsgau; & ces
deilx tiiêtties jours furent fatals aux vil-
les de Fez & de Mequinèz , & à plufieuri
outres villes de Y Afrique.
Les m ercures ont fait mention de di- Tremble-
tcft endroits ou l'on a fenti le tremble- ^vt
ttciïs de terre du premier de Novem* ^^^
H brCi (èc joHir-IÏ
tî4 lit MÉiicïaE «n* tté
brc On effuya à Bourdeaux UM ft^
couffe , qui dora quelques miûiii*«. B|r
ic fut accompagnée d-une agkatîoD cfc
traordipaîre de« eaux de la Garoni^» Oô
a ^per^ les tsâmes ^ooffîàoee à 4^
goulême.
On a écrit aaflS de CbgMc m Saintm-
g^y que les fecouffes de ee ticmWemeae
Vy étoient fait apei^evoir» à la raèafi
heure qu'à LUbmne. Uébrmtemcae le
|té feçfible Ji dçujc \mh de^l^^» ^*
|ine Cî^mpa^nç, V^n^ ce pay^-là 1* pl«s
çra^dp pgrtîp ^.s FQOtiWiÇS W? &^^
pend^ç quelque t^mç U ÇPPleur de?
tOT^s a'oîj elles tkeot le^rs fourçcs:
Co^wc, a doooé peçd^M plufîçw?.^'*^?
4e rça« Tp\^jfâ,ïrei ce q»'U fm fW?
dputç attribuer à 1» mows^ 4? febfe
jQwgÇf q»i doromç à w^e d9içiù-MeoÇ,4»
Côté du Nord. L^ Épat^w*? de fiîç/àf ^
à une demi-lieuc de Cognac , qui forme
une efpèce de Vokan^eft^veoui&aém-
nie de Yécttme^ de Savofr, & a pds fee-
ceffivemeac diffiérentea coalottre fuWaei;
cçltei (Je fables par lefquels elle paffe,
ISdfio celle 4e «Sr, taurenty à la mênie
(}//liOçea A été vifiblQmeoc agitée«
Oo a obfervé (Je même à Andufe^ eu
tanguedopy que CQUtes les fontaines fa-
rent troublées le premier de Novembre;
{c je ne doute poiqt que fi Ton rafiemble
par -tout les faits 5 avec le même foin ^
on ne fe convainque que les effets ont
ifté par-tout les mêmes, avec plus oti
moins de force ^ fejon la polition des
lieux 9 OQ la nature du terrein.
Vtm lettre d'Jugshpurg marque » que Meesia;^
k premier Novembre tous i^s aimaos, ^^^
fiirpen^ dans les Cabinets des Curieux,
ehan^rent de pofition & laiflEèrent tom-
ber les poids dont ils étoirat chargés;
en a remarqué aufli du dérangement
éans les ftiguilles aimantées, en divers
lieux de VAUemagni. Il fouffla tout le
jour aux environs d'Augsbourg un vent
►du S»4-£ft très-fort.
Le Baromètre étoît ce Jour-là k Ber- |^o^-
ne y au vingt &W poucçs^&dix lignes, irtScdu
H2 &
U<f m. MiMOIiRE SUR LES &C.
Thermd- & tomba le foîr du môme jour à vingt-
ième le I cinq pouce» fix lignes. Le Thermome^
J^Jg^tre <te Mr. de Reaumur, fufpendu au
* Kord 5 fans appui » étoic à ûk heures du
matin à deux dégrés & demi au-deiTus
de zéro y il remonta le foîr à ûx dégrés
âu-deflus dé zéro. Le terme moyen
du Baromètre eft ici à Berne à vingt &
fix pouces 2 lignes: A Zuric il eft à
vingt & fis pouces cinq lignes 5 félon
les obfervations deScHECCHZER: AÈd-
Âr il eft à vingt & fept pouces. Là plus
grande hauteur efl; ici vingt & fix pou-
ces onze lignes , la moindre vingt &
cinq pbuces cinq lignes. Pendant là
iiuîc il foulla un vent d'Ouefl extrême*
mettt violent. Le Baromètre étoit à
Mile 9 1^ même jour premier Novembre ,
a vingt & fix pouces deux lignçs & de-
mi. Rarement Ta - 1 - on vu aulfi bas« Il
y eut auffi pendant la nuit une violente
tempête [g]*
[j^] Le Mercure étoil: à Lisboniie au premier
Novembre à ^7 pouces 7 lignes J*en ignore h
hauteur moyenne. Le Thermomètre 7 étoit à 14.
iégtés , le vent Nor4-H6rd-M«
QUA-
QUATRIEME MEMOIJRE.
RélaIïion des tremblemens de tER-
RE OBSERVÉS £N SUISSE DEPUIS LE
ç. Décembre 1755. avec quel*
QUES DÉTAILS DES AUTRES PAYS QUC
SE RAPORTENT A CES PHÉNOMÈNES*
|N ayoic encore rimagtnacioo Tnmbici
" frapée & le cœur touché des ^^^e^
malheurs de Lisbanr^^ lorf- brei/i^'
que 9 le mardi neuvième Dé-
i7J5> on reflentit à ferne un
uemblemenc, qui n'étoic peut- être pas
plus violent que celui de millc^fepf-ceDt-
vingt & neuf, mais qui a éié plus géod^
lal. Toute la roafie énorme des jilpes
^ de celle du Jura ont été ébranlées &
bij^n auixieli toi^c aucoun ; Dans le fbnd
' H'3 ' des
cambre
n8 IV. MÉMOIRE SUR LES
des Vallées ks plus profondes ^ comaie
ftr le fotnibet des montagoes les p\û^
élevées on d aperçu des fêCôul&Sy p\Uê
ott moins fWtes. Le même jour îti-
bonne éprouva des nouvelles fecoufles
très-effraïastes. Les côtes maricimesi^
f&mbletïc être plus fujettes à ce$ jfbnât
d'^ccidens, mais les montagnes mêmes
ii*en font pas exemptes [ô j. Nous eti-
trerons dans quelque détail fur lâ mâiiiè-
ledohtces fécoufTeà ont été apèrçuesTCn
Suifle.
Efiets de Ce fat à deux heures fie trente-deux
llc^Tà ûiînutes qu*on fentît ces fecoufles â fier-
Birfttf^db- ne. Nous avofts^ déjà ptff lé de leirr dl-
f^^oa. reûion fit de leur Dômbre- ^ àteitJb ob*
- fervatioû n'a été contredite de m»lb
part 5 maïs confirmée de pîufîeurs en-*
droks; le» trois fccouflfe» n'oilt pas dtt>
té plus d*an tiers ou d'une. defflf-mîlH*-
te, La doche du grand horloge foMfi
quelques coups, & une piraittide de pitr^
le
l*J MaHtim maxime fmimur, nec ttumtafê
le ftit reairerrée d^ deiTus la grande Egli«
f|i^ Il Ib fie deux fentes légère» dan«
r^lifèFràl}çaife, filais elles fe foot 3
îWû ptè» refermées datis la fuite. 11 y a
dii qiielqiifis CbSceaax du pays, qui one
été UD peu plus ébranlés & oii il s'efl
fâicaaffi quelques légères fen(es, com-
me à ceux de Lucens & de Nidau^ On
dit qu'un naorneot avant ie tremblement
VAan étoît couverte dans quelques en-
droits d'une forte de vapeur & fembloit
bouillonner* Près de la digue, elle pa-
rut fufpendre, ou arrêter, fon cours*
^elqiibs j^efltotiés fentketlc peu i ptcs
ubeodedf d« (baffrè & I0 foiril y eut de^
Sfdttllltf d» fdift ép&i^.
L^Aia éfoi( fbrt ferein & tranquille » fempéra-
ott ivoit peine k appercevoir le vent qui ture de
étoie Sttd-Queft. Le Baromètre étoit à Decmbre
vîDgc &; fix pouces fept lignes^ Le ma- ^75h
tin à fix heures le thermomètre avoit éié
à zéro: à de»x heures & demi H étoit
i un degré & demi audeÛus du zéro; Le
)o«r précédent [l"* avoit été à fix heures
te matia ^ huit dégrés trois quarts aur
' ' iÎ4 ^ def-
190 ly. MÉMOIRE MR IBS
deflbus du zéro, ç a été le jour le plus
froid de cet hyver. Dès lors le ^emps
a été aflezdoux^fouvent pluvieux, tou-
jours humide 9 pendant tout le Mois de
Décembre , ôç une partie de Janvier
k: A la même heure on éprouva les mê-
mes fécoufles à Zoffingen. Des livret
de la Bibliothèque publique furent ren-
verfés de deflus leurs tablettes. La plus
haute des Cloches de la tour de TËglifi;^
fut ébranlée.
I
_ oues A Langentbal , à Brugg & dans Ie|
fecoufres Bailliages voiOns d'Arboutgy de Kœnis*
Décembre /eWen, de Wildeftein y on a ec^ lamêmç
quenees. épouvante. Nulle part aucun mal. A
Brugg & dans tout le bas jirgeu on a
fcnti de nouvelles fécoufles le 17. Dc^
cembre 1755. & le 26. de Janvier lyjtf.
fur les onie heures du foir. Quelques
perfonnes croyent en avoir aperçu à
Berne le 24. de Janvier 1755. On aprend
qu'il y en a eu de violentes à Dimont
en Piémont ce même jour- là le 24. Le
2. Février on a fenci quelques légères
fé.
TrBMBUMKHS de TeHRb; I2f
fécouf&s à Atm^ Le même jour on en
a apperçu dam divers eodipiwS de la StitJ-*
jSl & de VltoMt.
Tout le Pays-dé-Vaud & tout leCati- pWcm-
ton de Friiourg ont efluyé le même kPais-de-
tremblement & les mêmes aiiarmest à la ^°^<^!^«
joeme heure » le 9^ Décembre 1755. bre» ' ^
Les Villes qui font proche des eaux
ont été y ce femble, plus ébranlées»
comme Toerdun^ Marges^ Rolle^ Ve-
Vây y Niwi. A Tverdun en particulier
on a lenti une odeur de foufire^ pen-
dant plufieùrs heures* 11 y a une four^
fouffiée & tiède, près de la Ville.
A Fev^ les rqSs le long du Lac ont
&é plus agitées. Les Cloçfees ont don-
né du Son. Quelques vafes ont été ren**
verfés. Des portes ont été ouvertes.
Des tuiles font tombées des toits. Quel- .
ques i^rfonnes qui étoient à la canv ;
pagne & qui ne fentirent point le trem-
blement, de Teyre, affurèrent avoir oui \
comme le bruit d'une groffe grêle , quoi-
qu'il n'y eût dans Tair aucune agitatioft
Hj fen-
fit IVé^MÊïlout» styuLtr
Ikûûblei Oh remar^ueia dani U ftâii
ife G6 Mémcnre 400 ce brute dâfii Tiiri
s*efl: fait entendre d'une ffiftki^nt llèH
feyfible dans uo grand nombre d'endroicS|
çh le tremblement s'efl f^alt fentir.
Ni II Fâi)ej / flf dlléûfs , fur ks bdtds
du Lm Léman ôtî n'a âptrçu âucutie
hauile de fe» eaux. Il eft bien remar-
2uable que les Lacs de ia Suiffê ayda&.
té plus émus du tremblement de terre
dtt premier Novembre que de celui da
neuvième Décembre^ quoique le pre«
W%x de Te foi( fait fentir dans les tenetf
que légèrement & dans uo petit nombre
d'endroits 5 aulieu que le dernier a fé*
«Iodé tout lé lettefâ, ftf^s énldti^dir k;
eatijd/Pdutquôî cetfe diffëfeflwdttw Id?
effets?
Ti^mUé-^ DAhs tèutle Village à\xLotU ùh ipei-
g«^^' 9ttt des fecouffes du Sud au Nord. Du*
dans le côté dU bai du Village elles furent tSSoÈ
S^jf^ fortes, furtoat proche du Mûm^i là
uin ^ OW maifon, bâtie fur ]f»ldtrsj H on {gvu
foufferç & s'eft abtfflfée de pluà d'Cm
pou-
pûiwti fans doutô par l'âffaifibâ^m da
terrein. Les mêmes Phénomènes ont
été. obrervés dans tout le Vallon; dans
celui de La Sagne, de la Chaux-defond
à de la Brévine , dans le Comté d®
NeufcbdteL On a fait /es ftiêmes ob-
i&fvatîdns à Morteau, dans la Cofnté de
Êourgogne. Ce qu'il y a de particulier dans
ces quarders-Iâ, c^eft que les lieux les' plus
élevés de ces environs n'ont point reffen-
tî dé tremblement, ou l'ont beaucou{5
ifioins aperçu. Le 20. Décembre on en
i encore éprouvé au Locle un trôîûème,
]?andaht la nuit. Dans toutes ces Val-
fées, il eft tombé beaucoup de neige ^
dès lé mois d'Oftobre , fans qu'il y Ûi
froid. ËIlô fondoît & il en tomboit d€
fe âouvélle , avec un air plus chaud,
<îue lé temps & fa laifon ne le pefmôt-
tôieât. A ces alternatives fuCcéda-urtc
fJtuyô violence , ^î fit de ces vallons'
autant de lacs, ce qui auroit caufé les
mêmes donnRages que dans Iq Languedoc
&le Comtat d'Avignon y fi un vent du
Nord, froid, & violent, n'avoit arrêté
I9 coBr» dei Ma^dèfa^f^ qâildnc
eau-
124 ly. MéMOIlE suit LES
caufé des vives allarmes jufquesà Ncuf^
tbiul.
Far -tout les lacs, les rivières, les
^^def* fources , peu après le tremblement de
j«^ Décembre, ont exceffivement hauCTé.
La pluye, qui eft tombée, n'a pas été
la feule caufe. Il faut qu^il fe foie faiç
quelques éruptions desi eaux foûterrai*
nes^ Les inondations afireufes de quel*
ques provinces de France rindiquent a{^
fez. Depuis trois ans le Pays-de-yaud
étoit expofé à une fécherefle fâçheufe.
Dès le milieu de Décembre il a regorgé
d'eau, & bientôt de toutes ^arts leslieux
has ont été expofés à 4^s inondations.
Jamais pn n'avoit vu d'auili groffes eau:^
dans les Montagnes de l'Ëvéché de Bd^
fe, que fur le milieu du mois de Janvier
i7j(5. [t] & jamais de vents auflS impé-
tueux que le 13. de Janvier & le 19. d^
Février.
Depuis le neuvième de Décembre la
four-
C« J RâatipQ 4s M. GAGMBSiy âc la Eernère;
flVEliBLEffllKS DE TeERE. là^
fearce Talée du Fondement » dans le Oln-
ton de Betne 5 a augmente en quantité;
c'eft Un mélange d*eau douce ^ diargé
d'un peu de Sel ; on tire un neuvième
de Sel de plus^ ou à peu près Ik"].
v^ OH
[i] Cette augmentation d*eau vient d'une (or-
te <ie marais» qui s'eft formé fiir la croi^ de h
montsgne, où l'on a fait tant de travaux ruineux*
Ce Marais eft né» ou eft Tégout d'une fontaine»
qiii a angmenté en quantité par les pluyes de 1 7 5c
& de 1756. Ce Marais étoit immédiatement ait
delTus de la (burce fàlée. Ces eaux, en fè filtrant
dans les diveriès galeries, ont difTont un peu de de
(â criiblliré dans les finures du rocher. Bientôt
cette eau douce a détérioré la (burce iàlée. hm
'Employés continnoient leur travail, & avec plus
de dépenfè n'ayoient pas plus de (el Monfieur lé
Directeur Hérbort, plus attentif que ceux qui
croient payés pour Tétre joumellcraent, à connu
femal, détourné Tégoot, & la (burce de fd, dé-
chargée de ce furcrott d'eau douce, a repris (4
^ité ordinaire. Voilà tout le fait(èIon la rélatioa
de^r.KimcHT, In(peâeurdans les mêmes ûlines.
Ptfi boc ergo propter hêç. Voilà le raifbnnement
qu'on avoit fait. On cherchoit dans le (dn de la
terre ce qui venott de la (urfàce. Mt, Knscht a
^couTcrt une tourelle fonrce falée dans ces con-
oéoi:
&lesai-
%96 IV, MÉMOIR» mn t]K0
Ôbfèm- Of^ IL Qbfervé à Morot qw T^igoUi^
r^,mc ^î^w^ï^^é^ ^ ï* bouflblc ;i 4éclmâ * *
aimantée TOueft^ au mpmeQt d^ creml>l§meots
4u neuvième D^cei^bré dç cinq doi^qè"
mes d'un d^gré p^ de viDgc & cinq mi^
QUtfs. L'inflrumeot eft placé au haut
d'une Tour.
Oo éerie auffl det frontières de 1« Soif-
fc, quç le çeuviëme Décembre de la W-
ipallle de fer furpeQ4uë ptf fa pointe 4
m wxmt, s'appUqug ^u f« çglanc cûOtr§
^l'aimsQt» QU fou armure » & qu'dte ib
ramic ^fuiee dana )a ficuadon verticale.
Quelque ebob de ûngulier a été appetw
1^ à un aiman, fu(})enda ches un Cu- '
Tieux à Hoben-Ems. Ceft uo Ç^âtçau^
(içué fur uue ipoqtagoei up peu au def«
fu? 4» li^Ui Qh ]e iî^^o cp(re dana Je lac
de Omfi(mc^9 dans la iSottât^. Cet al^
iiian> du p^dade douse dncea&demf^
èfê^»-^, z Cbsmùfiire. Le célèbre îfr. Dft ILit^
t.£ii y a été enroyé. Il a rériiSé la découverte èc
foR iflaportance» êe il Pa coiîfhitée dans le Coir^
«ÀtL'SouTSRAiN, dont il eft itfcmbre.
TjieUBiiEiiiMi BB Tema Uf
ti^ point troié. Il eft furpeado à vuk
eoidoo de ûqzç poiieeQ. A la prào^èi*
ficoaib da tremblement da neavièOHi
J2écemt>re, le cordon Sç rtiman ft
loarnèrent da côté du Sud, & fonA-
weat avee la perpendiculaire, qu'ils mai-
QOûieDt auparavant , un angle de qun^
fWtf & quçlques dé^pés. Ils reOètent
4aas cette fiuiecion pendant la dotée dct
%(iufiii9 da trmiblesient. A la demies
m Vmwi retomba du côté du Nord, $f
Jialança par pluflenra vibrations, qui d^
falouèrent peu à peq^ Tandis que ]ft
piene d'aiman demeura ainfi élevée aa
^itdp la limgillei^ qui étoit ordinvte«
mène fujr les deu:^ poIçs,d|'ei!ëe comme
dçs aîguitles, s'étoic abaiflëe Cç s*écoit
ferrée, ou appliquée, contre le Foie du
l^rd- Il en tomba aufli quelques par-
cellç;8 à terre. Quelques petits morceaux
4e (ex reftèrenr, pendant le mêmp
(ems, fortemeçt attachés & de bout fbr
Iç Pôle du Suâ« Dès que les balance-
jpena da cordon fu/penfoir eurent cef-
fé, les pôles de Tajoian reprireiu leqr
direâioQ, félon le méridieb,^ les mor-
ceaux
128 IV. MëMOIHE sur LE5
ceaax de fer étoient dfeflës fur les pcK
les. Gomme auparavant; Le trenlble-
tneot a duré dans ce lîca-là à peu près
line minute ,^ de même que la pofitioh
extraordinaire de la pîene d'aiman [ij.
Le pôle feptenftrional de la terre s*eft-il
approché du pôle du Nord de Taiman ,
pour le pouffer vers le Sud ; ou l'angle
formé par Taxe du globe & celui de Tai-
man a^-il changé P Cela n'eft point a{h*
parent. Y a-t-il eu quelque changement
dans le cours de la matière magnétique,
qui environne le globe ? la chofe n'eft pas
impoiTible.
Tremile- A Genève on a effuyé les mêmes fé'
mentdu9. coufles • à là même heure qu'à Éwie.
Décembre . » * 'i
à Genève Les ruës le long du Rhône ont été plus
5^^^*" ébranlées que les autres. Lés montag-
nes voîQnes dans le pays de Gex » la Sd-
voye^ le Piémont^ le Lionois^ le Sugey
& autres lieui ont auffi éprouvé les mê-
mes agitations » & la même heure [mX
On
[/] Relation Allemande imprimée ï Zmk çh«
Jean Ga^ Zieg^. 1755*
lm\ Rélatioa de Mr. jAL^Bsàt;
TR£2fBLEMENS DE Terrï. i^g
On anoonce la même chofe de divers
endroits de France & d'Italie. La dif-
tftérence de l'heure peut aifément venir
de celle de la marche des horloges.
'Quelques perfonnes croyent d'avoir ref-
fenti à Genève de nouvelles fecoufles le
deuxième Janvien
Djés le 18. à le ip. Novembre 1755- *«»ibl€*
ou avoit effuyé des fecoufles, à Aix en ffi «
Savoye. On fçaît qu'il y a des bains '^^|^
chauds, & des eaux d'alum & de fouf- '^^ '
fre. Le 9. Décembre la commotion fuc
plus violente, accompagnée]; de bruit,
fuivie d'une odeur de fouffre. Le 27.
du même mois revint un nouveau trem*
blement. On réprouva dans le même
tems dans une partie de la Suijfe, dans
Vltalie s le long du RJbin , & aux pieds
des Pyrénées. Dans te dernier de ces
quartiers on avoit aperçu dès le 23. une '
grande clarté rougeâtre, qui duroit cha-
que nuit plufieurs heures. Le 27, cet-
te clarté ne paroiflant plus, on entendit
for les trois heures & demi du matin un
brait fottcerrain, qui fut fuivi d'une fis*
I couf-
ft$0 IV. WÉMPÏRB SUft !?«
• coufle. Dans l^elpace de* moins de decet
îieures çc bïuît fc fit eûrendre juf^'à
ik fois , & chaque fois it fut fuivi de
.balaûeeftiMS deta tewe. Le 18. Février
5756, nouvcatr tremblement à -4faf. Cîe
iiêffie tîctablément s'eft ftit fentSi» tout
lejlong du Rhin & de là Méufe, en Al-
lemagne^ en Flandre, & dans quelques
hhéoihâë\dfTâ%è, ûe rïtàlie. lia
M ^èrqà kdt^ek t.é6fk. . A Cïaéiî^
\ tari,' & là îèrli;i vàà àèTràîiéej on
kffenikîàrqûisfccbiatk^ la fetondb
^?dt U plus yfotenté^ accompagnée d*é-
'dà't. Depuis éfe Ééitià-lS on n*a piàs
•S^erçii ^d'éWàWettïeiià' â Ao^i ni'aî^ oÏÏ a
6bfer*'é^ qà'è' pètlrfaDiî f)ïtfèéurs'* mois les
fbârceè iriinèafès otifr été' pfus dbotfcfàii-
''<eV & plbé cèàrgiées'.
tremble- • >^^ iffemMenfens .6ht ^aiiffi été fdtt
ffl|^^^]J. i.fe»fibte8 à jilgley h NôvéHe & aû^ envi-
gle,àNo-.i;ons^ lef neuvièmô Déeetebfe 1755 j à
lux^^vi- ^®"^ iiearts & dertî après mkK^ avec
rons, le^.iguelq.tte bruîtt dan» Pair. • Ib font tcve-
cembre ^ nus-à dïverfês réprîfesi Le vingt 4tfe^-
»7î^ t&mcâu haôûie.aiôi^v à tett hcàrés Ai
.^ . loir y
(]nëT)£rir. 13c
iâr,:1eff fesonuCËs 0Dtét)é.auffi violentes
^elespvemiàrea [a]* Les. Alpes voi«
fiiea. oot été:ébiaolées.
[ Le même ÎQur les environs de la mon- Rsppott
cagoe de Can^au, & divers endroits dii ^ f^ S-
Roujjaion , ont auflî été fecoués: Ce f^^^
tremblement avoit dès le 25 été précédé ^^^*
d'un météore ignée extraordinaire côm^
iae nous venons de le dire. Un bruit
lembrable à celai du Tonnerre dévan-
^oit immëdiatôtnenc chaque fecoufle.
Quelques maifons en ont été renverfées
dans un village nommé Rîa. Tout lé
long de la rivière de Tret^ en remon*
tsnti rouefi;) >op a fenti des agita^tipns
effrayâmes' $ entendu ua bru^i; fouter* '
t^m. Les. murs'de ViUeframh^ en ont
l^té eadoouiiagéSé Je nç ^is ces remar-
lyaes qja& ppuf ffuire appercevoir la corn-
d^QOÎcatioQ (isguliere deces mpaveoieny
(l'an pay&ài'autre.
Retôtf
On prétend; dans tes environs d*-4f- f^\^5^
l2
134 IV. MÉMOIRE SUR LBS
gfe, avoir reffenti de ces agitations de
tems en tems , depuis le neuvième & le
vingt & Teptième. Décembre, & que le
, troifième Janvier en particulier on en a
' eu une, à cinq heures du matin. Le
premier de Février de Tannée 1756. noa-
velies fecouffes à deux heures & à cîn<l
heures du matin. La direction des fe-
couflès du tremblement du vingt & fcp-
tième a été la même que celle du neu-
vième , du Sud au Nord. Quelques ro-
chers font tombés çà &là des montagnes
de ce Gouvernement, pendant le cours
de Tannée} 1756.
tremble^ P A R des relations du Comté de Cbia-
ment du (oenne on a appris que tous les environs
ChSvcn^* du lac de Confiance avoîentauffi été for*
»«• tement fécoués le 9. Décembre, & que
ce lac dès le lendemain avoit paru fort
enflé, auffi bien que celui de Onaven"
ne. Quelques rochers fe font détachés
& (bot tombés dans une vallée inculte.
'' ' Un accident pareil & plus funefte en*
fevelitle vingt & cinquième Août mille-
fxx - cent • dix huit lé Bborg de PUuts.
Il
Tremblkmeks de TerrbI 133
II fat en partie englouti, en partie cou-
vert par la chûce du mont Conto & en
partie détruit par l'inondation delariviè-
le Maira, Le pays le long de cette ri-
vière femble encore menacé par des
pointes de montagnes élevées* Au mois
de Juillet mille -fept- cent & cinq une
portion de la Furcula tomba avec plus
* de fracas que de dommage : c'étoit le
mont Alfcbinfcb. Roncaglia a été forte-
ment fécoué & l'eau de la Maira trou-
blée.
C'est à deux heures & trois quarts Tremble-
qu'on place le tremblement de teri^e zSclcp;
qu'pnareflenti à Zuric^ le fi. Décembre, pcccn^
Qn fait durer les fecoufies prefqu'une auxcnvir
minute. La frayeur peut avoir fait pa- ^^^°^
roître le tems plus long. Le tremble*
ment étoit accompagné d'un vent vio*
lent, que quelques perfonnes ont ap-
perçû dès le commencement, d'autres
à la fin des ébranlemens. Tous les bft^
timens ont été fecoués ; les cloches ont
fonné ; des portes ont été ouvertes;
des tuilles ont été détachées 4^ tqh^
* 1 3 PlJf-
134 IV, Mt 10(0 imt «^E Xflt«
Plulîeavs perCoQfies „ qui igoonodent tt
caurecieleur baleniicment;» oQCtcnCljâm
frapées d'^^f^ôpfôxie. lEhofi le jqaaitior
de la prifoïi & de llBglife dis Note IDaf
me les môavemensvoût \écé tjilus^aieni;
Les couvercures .de>i}uelqws eisemniéos
de rEinfidler'iHoff& du Linden^O^ik
d'au^tres bâtimens ont éc& jpàtcés en ibos.
Les fécoufles^finies, on^a ieochdans ces
environs- là une odeur detTouire. ilieâ;
jn£me dès quattiers jQii.€!lIe<a:iété>éccon-:
pagnée d'une vapeur ou d'un brouilteiil
épais. Quelques perfpnnes ont crû que
cette vapeur venoic du mont HûtU.
Dans le* Collège [a] on ^'êïlapptrçu,
un peu avant lés fécoufles , d'un ^br dit
fourd & fouterraÎTi , comtfte celui ù-tm
yenc renferffié. AiHeprs le î bruit a ^«5
ffitendu dans Tair.
La violence du cremblemenc.s.'efb£ait
apercevoir dans les lieux bas > par Je
mouvement des bancs de la bouetierie
|c par du.vin.croublé dans les lieux éie-
yé3,ipax les .balaDCemeos ou .les vibra^*
ûoos.des poiDtes du clocher de i'EgUfo
is J>[9tre ' Datne.
Ce tremblemetit s^eft fait feçtir à peu
près de même dans coût le Canton de
Zuric:: lesrelatiops d'Q«ewi&acô, d'Jf*
SQlter.en\ dp Marcbwanden , de Mett'^
^i^Mtf^y 4e Regqnsbergy ^do JlCibourg^
fe |eîregi|?lçnt: toutes [>].
A Knonau, Tétang du château , qui
étpit couvert de glace , s'eft ouvert tout
à coup avec ^clat, par le tremblement,^
& l^au a été fbulevéç à la haqteur de
près de trois pieds.
K:Neftembacby on doit avoir fenii
trois tremibleiiieos.de terre dans le mè-
ne jour. Le premier à huit jheurçs du
matin; île fecond.à dix heures; le croi-
fième environ à trois heures de i'après
midi.
Le
01 Lettres ^puticulières, &. relations allenun*
des imprimées.
• ' I4
Ijtf IV. MÉMOIRB SUR LES
Le tremblement a rompu aufli avec
violence & avec éclat la glace de Tétang
qui entoure une partie de la ville de
Wintertbur. " L*eau dans fon émotion
s'efl: élevée jufques aux jardins, qui l'en-
yironnent.
^ A jEgli/àtt, les fécouffes ftirent enco-
re plus violences, à deux heures & demi
comme à Bzrne. On diftingua trois fé*
coufles, qui durèrent près d'une mina-
te, L*air étoit tranquile. Un bruit écla-
tant ife 6t entendre de toutes parts ^ £(
au même inftant toutes Iqs maifQns fu-
rent ébranlées. L'une & l'autre rive dc}
Rhin y fur lequel cette ville ancienne efi:
fcâcje, ont reflenci la même commotion.
Elle s'eft fait appercevoir fur tout le
Ratzerfeldj comme k Rafs^ à JFèil, à
Huntwangen , à Glattfelden & même
dans quelques endroits plus fortement
qu'en d'autres.
A Rieden , ce tf emblement a été plus
fenfible fur les hauteurs que dans le bas.
Si les maifons euflent été bâtiçs (je pier?
res
TtlBMBLEMEfirs Dfe TeRRB, "137
les il eft apparent qu'elles auro^ent été
lenverfées.
A Kircb' UJler^ à ÎFerikon & dans les
ijeuf Villages, qui' compofent cette
paroifle , ce tremblement a été plus ou
moins violent* Le ruifleau appelle IJf*
tfT'bacb a été fort ému.. L'eau d'unç
fontaine a été poufT^e avec violence à
deux ou trois pieds au - delà du badin ;
elle eft demeurée trouble quelques heu-
res.
A Kindbaufçnj dans le Comté de J3a-
de , lieu fitué dans les environs de Dié^
îikon^ oii. Tannée 1728. une portion de
tenre s'eft enfoncée dans un abîme, que
Ton n'a point encore pu fonder, le
tremblement du 9. Décembre doit avoir
duré une heure entière , à diverfes re-
prifes.
Dans la plupart des lieux ces ébran-
lemens fe font moins fait apercevoir
dans les maifons fituées fur les haqteurç
que,dao$ celles qui Tétoient dans les
fonds.
I 5 Dans
258 IV. MiKOIRE SUR X£S
Dans un {uême liçu» & à de fort,p&{
tites di{taD(^es , les fecoufles onc .été.
plus, ou moins aperçues. Jl pe parpît
pas même que cela vienne du plus ou
moins de courage des Qbfervaceuts. La
poGcioo des murs rélacivement:à la.di?
redlion des fecoufles femble y avoir
plus contribué. Il parôîc aufli qu'il y
aie à cet égard plus ou moins de feofi*^
bilicé dans les hommes. Dans la même'
chambre on a refienti difiFéremmenc ces
ébranlemens.
;II femble que tous les heux fitués
le long des rivières & des lacs ont été'
les plus agités; du moins ceux dont le
terreîo n'eft pas graveleux ^ ou fablo-
oeux.
On a. écrit de Stcin^ &r le Rbiny
qu'on avoit compté , comme à Pernt
trois fecoufles djftindkes, dont la der-
nière avoit été la plus forte. Si les al-
lées & les venues n'avpient pas été éga-
les 5 uniformes dans lér balancement &
la direâion, il y auroit eu de lafub- ;
yerjSQD. L'eau du ^bin étoit agitée
com-
âômme^Ile Teft par un .vent médio^jc.
jUes^.balaocefiiQilsii(Qifiotiaufii du^&udau
La maîfon de Cure de Gottlieben a été
très-fortemeot ébranlée. *EIfe eïl ûtuée
dans le même endroit, oîi, il y a foixan-
te^ans^ une, maifon'fut. entièrement. -abi-
mée^ .ou enfoncée en tenp.
On mande d^Einfidlen^ ou Notre-Da-
we-dex-H^rwrtej, Couvent du Canton de
Sràooefîz, que ce même trenlblement a
feit du mal à rEglîfe,&entf ancres dom-
inais gâté la 'belle peinture du ehœur.
On fentit à Bale, entre deux teu- Tromble-
res & demi & deux heures & trois S^embr?
qtiarts , trois 'ébrânlc;mens [g], toutes ^M(»gc '
lesmaifons de la vîlte&de la campa- raS!^*'.
gœ ont été agitées. Ce fut ^affaire
tfune demi -minute. Quelques chcmi-
\ nées & quelques pans de mauvaife mu-
faille ont été renvcrTé. Le • foir -aopa-
ra-
; 13'] Mr. le V. Paftcur BurroRF, d^ni fi ç]a-
Éto ac compte qiiWcox ftcottffci^ - *
140 IV. Mémoire sur le»
ravant le thermomètre y étoit à fix d^.j
grés au-defibus du zéro, dans le moment
du tremblement il étoit à un degré & de-
mi au-delTifs^ Le baromètre étoit à
vingt & iept pouces quatrç lignes & de-
mi [r].
Dans le même înftant, fuîvant les re-
lations de Bâle^ Mulbûufe^toïitleMar'
ftnfat » les montagnes de VEvêchi de
Sale & tous les pays voifîns éprouvèrent
les mêmes fecouITes. Les ébranlemens
du château de Wallenbourg^ du Canton
de Bâle, & de celuiî de GUlenberg, di)
Canton de Soleun^ furent plus violents
encore.
Tittnbîc- Immédiatement avant le trembîçr.
•^^^ ment du 9 Décembre on entendit à JSieii-
ne un murmure dans Tair, comme celd
d'un vent du Sud, & fous la terre on
bruit fourd. Après cela vinrent les fén
couiles. Les fenêtres oppofées au Sud
fe courbèrent intérieurement. Bientôt
après
Trbmblbmmts dk Tsrrc. 141
ïïpths les fontaines jettèrent une eau
trouble, mais moins chargée qu'elle ne
récoic au premier de Novembre.
A Lucerne on s'aperçut à une heure iTrendite^
«cdeml d'une légère fécoufle de trem- SSS^
bernent de terre; mais à deux heures & » Lucane
demi revmrent des mouvemens tout-au- Tûroog.
cremenc violents. Les cloches donnè-
rent du fon. Une cheminée du Couvent
des P. Franc\fcains fut jettée en bas, &
il fe fit diverfes crevafies dans le plâtre
de TEglife & de la maifon. Le trem«
blement a été plus fenlible dans la Pe«
tite- ville. Les balancemens venoienc
du côté du Sud. L'air étoit devenu
chaud tout à coup ce jour* là. La veiN
le^ le lac étoit gelé aflez avant* Peu
après le tremblement la glace fut diffi*
péepar un vent chaud, qui tourna aa
Sud-Oueft. Les Magîdrats ordonnèrent . ^
d*abord pour le onzième , à huit heures
dn matin , une proceffion à St. Xavier^
Le lac a été beaucoup moins émû que
le premier Novembre.
CisT à trois heures moins un quart ^^^^
qu*on ^
qu^ôn fiœ Ia7trréni)deifiest:è Scb^fbofjtfmii?'
3oi»!le^ loDgi diK Ite de' eof^Mc$ en îg^
montant; & ea^ defcèndaae te iZi^àf^ oa»
l'a plus ou moins reffenti.
A Donanx^' Efcbingm dans le FQ^nir
barg. on a fèoci le crembleme&c à^ dû?
heurea du maun. &. point à- deug^ heura^
&denii.
Ài5t:Gail: O» a.ébîcdeSc. GM, du^Rbèinfàtf
dtAff€nî3âly àe J3«g, Ai- ïïggwiiottrg-,
qp}« te mênitt^' tmnbl^dm^nt avoi« pltis oé
fÊSOto$ ébranlé 80W Its bâcHnras de cef
dfvtrftscootréesk^ ÀLkhenteig^ eapî^
cale da Toggenbintrg , on entendit niï
frémilenienc après les fëéouffej^ & M
ftiacit ttàe odev» de fouffi'e.
A Egjracb i dans le Tutgauy oà dît
y avoir reflTenti huit (êcoufles aflez for-
tes. La rivière du Tbur fut émuS, &
un peu troublée.
AGlarij. O»^ a laaçdé de GUtris que le ûieiih
blement y ^yoit été tièsrf^ôfible ; siaii
plus violent encore à N^sls^^ Bourg
près de la Lint. Le Couvent des Capu-
cins fut vialcmmeur fècoué,
CIN-
r
ÉPSl 0% 0St, 4^ tf^ ât^
ffesTEK^ATlbWi FArtÈi DANS LE HAtTt^
Valais depuis Ie mois d'OctoérK
1755; Z-i RÈLATIOÏT iES DIVERSES
stCOUSSES DE TREiiiBLEMBNT ^*éS
f A RÈSSÊNTÏ DÉDUIS LE ï. DE Ko»-
*£ST DANS LE Hatft-J^aJatX Relations
qoe les focôiriTeé du'tflttftble- J^^^^
toeiit de tefre dé 175^. fe
font fait fèûtif avé(î le pUs
% t^îoietîcë & de dommage. Ce Pays
eÙ un de ceux de la SuijJle qui eft le
ftes fujec à ees accidpns*. A peine fe
pafle-c-il une dixaine d'années qu'dn ft'sfp-
perçoive quelques fécoufles^ aufS eiï-il
rempli de fources chaudes & fulphuréu-
n.témàé LrM & de Brigue
font
944 V' MeMOIRB sur LE9
font fort connues & fort célèbres [sj;
r . dépap- Le département dç Ur^we , fitué près
^cnt de du Rhône y fur la rivière de Sallinen [t],
''^^ ^ été le plus violemment ébranlé dant
certe occafion [«]. Comme toutes les
pouvelles publiques, & toutes les rela-
tions, imprimées de toutes parts, en
allemand & en franço^s, ont exagéré,
ou «^M^l répréfenté les défaftres de ce
quartier- là, nous croyons devoir entrer
dans quelque détail, & placer ici les
journaux que nous avons reçu de la part
d'un Homme très-intelligent, qui eft
fur
[s] Voyeï Ith.Alp. Scheuchmrî , /r^ ^wJr-
ftm mm 1705. pag. 300..& feq. & §09. & {&\,
SiMLER. Falîes. p. 17. & fcq. Wagnbr. Heh^.
Cmos. p. 100. Voyez aufli l'ouvrage de Guil-
laume Fabrice HiLdanus, Médecin de Bemc^
Cmfdium de confervanda valetudme, item deThet»
mif yédleJUmis &c. Francof. apad Afatdu Meiiaft
i^zp. 4..
[r] En latin' Sdltina.
\ù\ Der Briger-Zendint en latin Fiberimp^i^,
f tiBKlZdCMBm DB TfiftRlT. t4f
tas les liûix , & qai a été le trille t4-
moÎD de ces calamité* M.
f Dfi himes itKmtagbes énviromienC ce ÎMn»Hdn^
goartier-Ià dé toi^tes parts* Brigue ^ oti ^^*P*^
JSr^u [x"} eft'far une hauteur^ daos une firigae.
VâUée, entre ces monts élevés. Glyfs
[y] eft envirx)n à un quart de lieue, & *
Naiers [zJàdemi-iîeuS; ruiï& Tau-
tre dans uà^iorte de plaine: tous les
trois forment un triangle. Naiers eft fut
h rive gauche dn Rbônèy dans un lieu
^rteux. ^tgue eft vis^-iv^îs deiVii-
ters^ fur la rive droite de ce fleuve. Ce
bourg efi agréable, plus élevé que Zu-
tk de'7ô. à go. pieds, plus bas que la
Furca^ ou la montagne de La-/btffci&^ de
. [ni] Ces relations, écrites en latin me font ve»
httës par le canal de Mr. le Pafteor de Co7PIt« ,
J»] En latin Vibericuii yiMgai d*oîi On a fttf
Wiga & Brig. ' " ", '
[yj En htin^eclffid:
f ftl En laim iiiifirih
K
t4« V. MÉMOIRE SUR t«
^60j félon les obrervations bfrrométs^^^
ques de Scheuch^eR* /' - ^
Vtm €^ II- pomhz daqs les envîtons de Srîgw
*^^^ & fur les montagnes, qui rènvîronnentii
Î^AlpS une quanutéexceffive de Neige dès le i.
durant le odtobre 1755. Comme cette neîge n*é-
d'oao» toit point aficÉ congelée > bientôt feUe
^^ Véboula des montagnes & forma des a*
valanches, qui, par leur chute & leur
poids , entraînèrent une très-grande quaa- '
tité de Bois. Le furlendemain le vent
du Midi ayant commencé à fouffler, les
€orrens.& les ruiileaux , extraordinaire-
anent enflés , emportèrent des terres^dii
gravier^ des pierres^ des rochers, des
^uiflbns & des arbres. Ces, eaux furieu*
. fes portèrent par- tout dans les lieux bas
la défolation & l'effroi. Les campagnes
•furent couvertes des pierres & du gra-
vier entraînés & dépofés çS & là..
ObTcm- t.E j^alais' eft expofé à deux fortes
^rtl^^" de vents principaux; ceux qui vieonenC
' du côté d'orient, pour l'ordinaire très
froids, parce qu'ils djportent des Alpes»
COtt«
i TàmiBUMU^ê M Terre* 147^ t
Couvertes' de neige , des parties de
ptoid; ceuxqai viennent d'entre Toccî-
^BC & le midi, ppur l'ordinaire très
dhaods, parce qu'ils apportent d'Italie
des parties de cbalear. Souvent ces
demiett ibnt accompagnés de pluyc«
Noos ne voulons point décider fi cette
ciiûte & cet(è fonte extraordinaire de
neigé ont quelques raports avec les
; tièmblemens de terre, mais nous avons
I dû ne devoir pas paflef fous filence des
événemens finguliers, qui font du moins
liés par le tems & le lieu avec les trem*
biemens, qui ont fuivl.
Ce n'èft t)as feulement ddns le Palais Tenà ô^
que le tems a été extraordinaire, durant ^^^
lemdis d'Oâobre; fur les Alpes du cô- tocme^
té du mont St. Gotbardyàans les vallées mjÇjJjjJ ^
deçà & delà, dans les Baillages fujets ^*0^
des Suifies, il fit une pluye & une nei-
l^fingulière* A Lucarno, ou Lugga--
é, le 14. Août 1755, Tair, après un
TOt violent , s'obfcureit tout - à - coup,.
L'atmofphère étoit tout rouge. Il tom-
te uQe fî grande quantité de pluye dans
K2 les
J48 V. MiXOlRS $tJIL tBt
le» vallées, qw fut nôigç filr 1» moft*
tagqes, qa'ag quinze joufs on re(]ti0tfi.
à quarante & fept pouces i câ gai.ffft
beaucoup éa delà de ce qu'il en .tombe
pendant coat< une année dtos tes payt^»
ob il pleut le plus. Le Lm-M^I^
b^ufla de dik pieds. D'abord cettç(pl9ye
étoît rôuge & fatfok im dépôt confidé^
rable^ fut neuf pouces tin* Ce , dépôt
étoit une matière teneflre lougeâtreO»].
La neige en fut aaffl teinte iUr le» mcih
t^e$ &«daos lès vaUéeSi^
Tremble^
îî^<? î^' viens au premier de Novembre, ce'
vcmbro jour fî funefte au Portugal. Dans quel-
Ste^W qties ebdi-oita du Pldais, & fiur-tqiit
d^* ^ ^^^ ^^ département de Brigue ^ & félon
tcGfrk d'au-
SOlf«
la] Voilà l'origine des prétendues playes de fimg i
'Ce (bnt des ea^ux teintes d'une' oéhre xxkttiale ou
rougeâtfê. MÈiiv&f, Ami lap^e 2.1e. de fia
Piftax fîântmnm croit ^u« W f)luy^ fettt des eS'
cremcD9 d'inrçâèi:Cela eft poffiMfc dans attainCi
occafipnsi mus j'ai observé que ces plu/es roo-,
ges, qu'on a vu quelque^ ^is en Suiflè» étoieiit
teintes par une matière terrèftre. Voyet DSt*;
HAMtf Tbeblf hyfiq. pa^ f t. dans b aaçer - '
d'mttts relations» dans le dépai;:emeoc
aiêaiede f^p [*], d'une manière nou .
iDoios lèttfiWe, pn apperçut ce jour-l^
quelle* ficouflè» die trcmblemeijt, fux
ks dix heures du matio. Femlaot toat
le iDois de Novembre on a reffenti, de
jour & de mût;» des fécouflès réitérées,
^'touc pendant tontes les nuits. Dès»
lois pluflears perfcmnes s'attendoient 2
qselqile tremblement plus violent, &
cette «tente ^ rendant tout le monde
aowwtf ,; 8 fawvé la vie à bien des babi-
tans, qttiûns ««la auroieot été lUrpris.
Le 9. Décembre étoit un jour fcrein , Tremble-
lims nuage &. fans vents. Environ les ^^/j^
deux heures après midi la terre fit un mu- g^k 9.
liOèment effrayant- Il o'y eut perfonne br/iTJf..
VttineTouït dans le département de
Brigue & dans celui de Fifp. Ce fut
va heureux ûgnal auquel chacun prit la
fuite. Bientôt on fentit des fécouflès
redoublées, roaisfoibles. A deux heu-
re» •
r*] In latin Fic«f Vtffi* au confluent duRWf»
kdela^JÇ/F. • ■•
*• 3
ïjo V. Memoi&ë suit LES '
res & un qaarc, nouveau mugifTeneotr
plus terrible encore , fuivi^de fécoulTeè
plus violentes aùffi. A deux heures fi(
deftii le mugiflement fut plus grand &
les fécouffes Û terribles , dans les vallées
& les montagnes , que tout le Valais
fembloit devoir en être renverfé. GimUf
Pyp j Rozc^ne^ Leucby Sider^ Sim,
tous ces liéuk-là»* lés montagnes deGam*
f»î, du St. Bernard, dé la Fùurcbe,
tous ces quartiers du Haut-F'alaiSj ont
été fecoués avec plus ou moins de vio-
lence. A Martigni & à St. Maurict ¥&-
branlen^ent n'a pas été li grand.
Effets des PRESQUE toutes les cheminées de
m^s^t ^^^^^ ^"'^°^ ^?°* ^ inftant abattues.
brigue, Les tuiles> brifées & enlevées de defiiis
les toits, yoloient de toutes parts* Les
tours furent fendues & quelques murs
renverfés. Il n'y eut point d'Eglife qui
n'eut quelques fentes confidérablesr Ces
fécoufles durèrent près de deux minutes.
Tous les édifices étoiént balancés d'un
içôté & enfuite de l'autre, comme on le
fait au berceau d'un enfant. Il ne relia
à
TKtUBttuim DX Terre, ifr
I Bfiguê aacuQe maifoo, qui ne foufFrie
plus ou moins ; mais perfoone d'^ péri*
Le Collège des Pères Jéfuices & leur E«
gbTe oDC beaucoup foufferc; la maifon
a été lézardée de toutes parts ^ & une
partie de la voûte du temple eft com?
Dec*
Naters Sç Glyfsj qui font dans la Effets du
département de Brigue^ obfervèrent les ^^^^
mêmes phénomènes & éprouvèrent le Naters dç .
même fort. La voûte de i^^Eglife paroif- ^ ^^^^
£ale de Naters fut enfoncée. La gran*
de Eglife de Glyf^y temple célèbre, dé-
dié à Notre-Dame y ou à la bien heureu-
fe Vierge 9 & la tour ont auflî beaucoup
fouffert» Une partie de la tour eft tom^.
bée fur TEglife, a enfoncé la youte &
mis eo pièces l'autel latéral,
; Cstfx qui étoient à la Campagne é- Effeci ob-^
prouvèrent les mêmes ébranlemens à^^^ç*
apperçurçnt la terre fe fendre çà fie là,
dans la même direâion quelesfecbufiès^
du Sud au Nord. Mais ces fentes, ou '
crey^fles^ dont les plus petites étoienc
K 4 aire*
If?- Vv M Ê M O I R E $XXJL Xi%$
aàez femblables à celles qai & fonediUa;
une trene forte, après une violooce fé*
chereffe, fe refermoient aufiî-tôc. On
vit de plufîeurs de' ces fiflUres a'élevci
comme uo jet-d'eau, à la hauteur déplu-
jBears pieds. Ce qui ne pouyojï: venif que
des réfervoirs foûterrains, dont les eam
fetrouvoient comprimées, qu dilatées,
ou pouffées de bas en haut>
Plufieurs des fontaines de ces quar-
tiers-là ont ;dîfparu ijurqu'àce jour. A
leur place il en eft forti par éruption en
des lieux oh il n'y en avoit point & çaér
me en plus grande abondance»
La montagne, qui eft éloignée de Bri-
gue d'une lieuë, s'eû abaîffée fenfible-
ment [c]. On fait que fous cette mon-
tagne fcrtit des réfervoirs d'eau très -confi-
dérabjes, qui fôurniiTent de l'eau àgrapd
nom.^
le) C'ç&iàtBngerbergoaSimpe^trg, Sdpimà
nwns^ Smnfime^ en françois 5^ ?îmb^ que Vf^
tcur de la relation veut parler. Cet abaiflcmcnt ^
fenfible à tous les Habitans de cts contrées j mais
perfbnnc n'a pu m*cn 4onner la mcfure exaâc, '^
•- • .. ^
TuEMBtiMENs Di^ Terbiï. rj3
sombre de fdurces. Sem douce que les.
TOQttfs ODt cédé»
Fendant tout le rede du jour ^ du g*
Décembre & durant la nuit, chaque de-
mi-heure, les fécoufles reviennent » mais
fans caufer de plus grand dommage^ di-
minuant infenllblemenc.
Dspufs ce jour-là, jufqu'su 21, cha* Joumal
^ue jour, nouveaux ébraotemcns; mais bk^en?"
toujours moindres. de Bngue
depuis le-
Le 21. environ à 4 heures & demi du membre
matin ,coi}C le même Département fut ^755-
en allarme^ par un retour de fécoufles i
qai ne caufèi^nc cependant pas du dom»
xnage. Seulement quelques pierres &
quelques tuiles .tombèrent des murs &
des toits.
Depuis le 21. au 27. on a fanti chaque
jour deux ou trois tremblemens ; mais à
des heures différences. Il eft tombé à
diverfes reprifes de la neige. '
Le. 27. à deux heures & demi après
midi, à la même époque que le 9. tout
Kj le
t;4 V. MÉyoïRK sur les
]e quartier fut fécoué prefqu'avec autant
de violeocé qu'au jour fataL Mais Ta*
gitation dura moins, & par- là caufa
moins de dommage. Ce font les fécouf-
fes redoublées, coup fur coup, irrégu-
iières, brufquées, qui détruifént & ren*
verfent. Des fécouffes aufli violentes;,
mais qui ne fe fuivent pas bruiquement,
pi en û grand nombre, qui s'exécutent
régulièrement, par reprife^, çaufent
plus d'épouvante que de dommage, &
fe bornent à un (impie balancement.'
Le 28. environ les fix heures du ma*
tin on fentit deux fécoufles, & on en^
tendit un bruic foûterrain, comme celiû
de grandes eaux*
Le 2p. fut le premier jour depuis le;
p. qui fe pafla fans commotion & faos
effroi. L'air dévint fenliblement chaod.
Le 30. h une heure de la nuit, retour
de tremblement. D^s portions de cbeT
minées, qui étoient reliées droites, fonc
renrerfées.
TRiMBttHENf DE TÉiML ÏJf
Le 31. ^Décembre on fut tranquille «
ûc même que le premier janvier 1756.
Le 2. Janvier 5 à 9. heures & demi dû Journal
foîr, de petits mouvemeos, de même b^m^^*^
qae te 3, de Brigue
cnjanviof
Le 7. Janvier h 5 heures du Ibîr deux *^^^^
trembîemens confécutifs. Le 8. à 7. heo^
res & démi^du fbir, de même. Le froid
écoit très-grand^ Tair pur^ & calme.
On fut tranquille pendant trois jours»
îafqu'au onzième ; à trois heures du ma*
m nouvelles fécoufies & redoublement
«yiron les huit heures du matio.
Le 12 & le 13. de légers njiouvemen;.»
par. intervalles.
Le 14. à deux heures & demi du ma«
tin, fécôufles très -violentes, qui au-
roient, comme celle du 9. Décembre,
tout reDverfé,fi elles avoient duré,* mais
ce fut TafTaire, au plus 9 de trois ou
quatre minutes fécondes. Il y eut un
gros vent toute la nuit.
Cet»
TjTtf V. MÂMOIie SUR 1B8
' Cette même heure > de deux heïsrésâ:
demi ^ eft ainû pour la troifième fois
teitible é funefte.
Le 15. au matin) avant cinq heures &
demi, tremblement médiocre. Rècout
à différentes lieures du môme joun On
Qbferva deux chofes dans ce jour. L;i
préipiere que trois heures avant les fér
couffes on appercevoit un trémoufib-
ment léger & le vent, qui étoît aupara-
vant très'vialeât, s'appaifoit fubicemènc
Qvant les fécouffea - même« L'autre que
les vibrations alioient du Sud au Nord^
& que le mouvement fe propageoit daot
la même direâion. Ce qui étoit jette
«par terre l'étoît auffi du Midi au Septen?
trion. Les corps fufpendus librement
balançoient par ofcillation dans ce feos.
Quelques fçptes de la terre qa'on a apr
perçu de nouveau, fuivoient aufli la di-
rection du méridien.
Le 16 & le 17 tout fut tranquille , h
terre &rair.
Le 18 enviton minuit , nouveau trem-
- ' ble-
blemenc aflez violent^ mais fort coutt.
Retour d'agitation far le oatio ontlft
fept & huit heures.
Le 19. à minuit & trois-^dailtt moCK'
vement médiocre. L'air très- froid*
Le 20. fut tranquille^ U faifoit beau*^
coup moins froid que les jours précé«
dcns.
Le 21. environ 11. heures de la noie
Citations. Vent 6c neige.
Lé 92. un peu avant minuit tremble*
ment, peu différent en violence de ce-
lai du 9. Décembre; mais extrêmement
court. Peu de dommage à caufe de ik
courte durée. De nouvelles fecou0ès
fiiivent de près, mais plus foibles%
Le 23. âu matin deux tremblemensUl
fuccédèrent d'aflez près; le fécond ftt
ftoids violent.
Le 24. quelques mouvemens aflez lé^
< tiH« ¥eat'dtt 29or4^ fcc&ftaid.
/Le 25. le 26. le 27. moQvemenc plUé
ftéiqueDC & avec quelque petit brait.
Depuis le 27. Janvier jufqu'au 6 Fé-
vfier; on a feûti quelques mouvemens»
mais toujours plus foibles & moîDS fré-
quens. Il y a même eu altemativem<snc
Quelques jours de repos.
TKiiible^ Le 6. Février» à 6 heures du mado»
|naentà retour d'agîtaticms vioIemeSé
Bngueea ;'
^IS^T Depuis lors jufqu'aa 13. <:haque jour
il y a eu Un frémilTement fouterraio 3 pref*
que continuel 3 mais fans tremblement»
Le 14. environ minuit agitation mé«
diocre. Neige & froid.
Le 15 tremblement très-violetfc i
deux heures & demi de la nuit: retour
à cinq heures. & demi du matin. Ilfaifoic
im très -grand vent.
Le 16 & le 17 jours tran^illes. Veni
chaud & brouillards.
Le 1 8 environ à, une heure & demi âot
U nuit on entendit un mugiflemenc in*
ce.
T&SllBtKMEKS DE TèR». Ig^
teneur» effrayaoc, qui dura à peu près
une minute & qui finie par une violente
fecoufle. Entre 7 & 8 du matin retour
d'ébranlemens. Il faifoit un grand o-
irage.
Le i9f avant onze heures & demi^
nouveaux balancemens ; tels que des
pierres & du plâtre tombèrent «ncoiiD
^ murs.
Depuis ce jour -là la terre fut tran-
qioiUe, pendant trois jours, jufqu'au 23
qu'on fentit de légères fécoufles» entre
7 & 8 heures du matin.
Après deux jours de tranquillité, le
S5 Février deux différentes fécoufles^
isais Tune & Tautre légères.
tes dernières relations font dattées do
tj Février, jour tranquille.
QU'IRE les obfervations jointes dans qtiOxnSi
les divers articles du journal, en voici ^^jT^
4le générales^ & qui mérUent quelque
ittentim.
100 V. MBitoiafc stTttiiftj
Oo a obfervé qoe ]a Rbâm (e trtrtl^
Woh ordiaaipeqient avant les fécoirffes
de trembletneDC.
Pendant Ici fécouffcî il a bouillonné
quelquefois ,• principaletoent: q^and cl*
les ont été violentesi
Le roir apîès le coodier du f<rfcîl on
a très-fouvent remarqué des nuées ton*
gués i obfcures i étendues comme des
lignes (froites , avec très -peu de lar-
geur, qui traverfoîent du midi au fep-
tentrion.
^ Il n'y a cti nulle-part à la terre de fen-
te bien confidérable, quoi qu'en aient
publié toutes les nouvelles particulières
& publiques; On n*a point aperçu jail-
lir ni bouillonner cette eau noire & -fé-
tide i dont ces mêmes nouvelles ofit
parlé. Aucune Eglife n'a été entièrement
renvcrféc. toutes i il eft vrai, ont ^té
endommagées & plufieurs bâtimens ne
peuvent être habités faos péeU de 11
Vie.
iun^is Brigue D*a éprouvé de ve&t plos
violent! que dans le cours de rannée 1755*
Un veotidemidiya fait d'incroîables rar
vages. Les jours ont toujours été afiez
chauds pendant ces agitations^ & les nuits
froides.
Le tremblement de terre qu'on a fen- VtàxAAÊ^
tî dans toute la Suifle le 9 Décembre a f^^^^
donc été très- étendu. Il s'eft fait aper- Dcca^S
twoîi' eft divers lieux de France. A J^^^*
deux heures & demi, ou trois quarts^
on a apperçû deux fecoufles à Bourg en
Brefle9& dans tous les lieux de la Fran-
cbe- Comté. Dans divers endroits de Y AU
Itnagne on l'a obfervé3dans la Bavière,
dans Is, Franconie ^ dans la A^^ai^ ^dans
le BrifgaUi dans le Tirol. En Italie il
a été plus violent encore 3 comme à M-
lan , kC6me , à Naples & en divers au-
tres lieux. Ce même jour Lisbonne a
été de nouveau violemment ébranlée^
Il femble que la terre, une fois mife Tmnbîe-
dans uÉie commotion prefque univerfel- Sn^du
le, n'ait pas pu s'affermir & s'afleoir de ««FéTrici
long-tems. On vient de voir dans l'ar-
ticle de Brigue un détail de mouvemens
L con-
tSi V. Miiioncï su» M»
conthmés jufqo'aa «7 de Février. f3»
f sBémes a^tadons fe font feit fentir de
Items en tems depuis le sDecexnbre lyj-j.
'^ans dive» lieux du Gouvememene
é'AigU iOfqu'à FiOeneuve , auffi biett
que dans l'Argtu. Mais l'ébranlemeiit
-a 4té plus général te 18 Février I7j6.€tt-
itre 7 i&B heures do matio«
On l'a jBnti,non feulement dans tout
Je VûîaiS:, jnais encore dans quelques
endroits du Canton de Berne & des en-
virons, comme à Nideu, à Seedorftk
Sienne & ailleots. On l'a aperçu auffi
à Genève*
Ce nemblsmenc-a été général le loi«
;du RMn^ de la Meufe, Colegne& Duf-
/eWorp en t»t foUffert. jUx-la-OtOr
-^rife a eflUyé du dommage. Toute h
-HottifKte & la Jïandre ont été ef&ayées
j pat Jdes fecottJl^s violentes.
I La plos grande partie de la France »
I , aoiSi été agitée. Voici quelques parti-
jcBlarités. A St. Qumtin-h direûiondes
Ifecooflësa paru être .du .Sad-£ft an
Noté-
TRSlfBUKBKS X>B TSRfiS. K^
Slord-Ouelt. Le vent écok OtteiJi^pea
violent y le Baromètte fort bas. A À-
.^AR ks fécoufles, qui ont duré uneini-
-êttte & quelques fécondes > ont été ac-
compagnées fl'un bruit ièo^Iable à ce-
Jui^u Tonnerre.
A Lîège les iecouffes avoient été foî-
I blés encre 7 & 85 elles font revenues plus
violemment à 9 heures du matin; tUea
Qnt duré près de trois minutes*
Ce tremblement, pre(^ae p»-touti
^ été fuivi qi^Iqûes heures après d'un
afireux orage 3 qui a caufé beaucoup de
gommages. Cétoit un vent du Sud-Sud-
tîuefl:. C'e'ft 4 8 heures du foir qu'il
Touflôit avec te jplds de violence. On
apperçjït encore alors en divers lieux
quelques fecouiTes. Le Baromètre étoîc
à Berne exceflîvement bas & le thermo-
mètre extradtdinairemeht hatit. Celui-
là étoit à 8 heures du foir à 25 pouces
5 lignes & demi, feulement demi -ligne
au-deflus du terme le plus bas; celui-
timarquoit 12 dégrés aû-deflus du ter-
îtte de glace, un degré & demiau-det
L 2 ftt«
l
t&t V; MfiMOlUB SUi LES
fus du tempéré des cavesrde robfervas
toire de Paris. Cette chaleur ^ fi peo
ordinaire dans ce pays, dans cette fai-
J fotj, n'indiqueroît-elle pas qu'il s'étoît
échapéde la terre des parties de chaud^
par une fuite de ces tremblemens rétté-
rési? Le 19 à fis heures du matin le
thermomètre avoit defcendu de dix de-
grés & demi.
Le tems a continué d*étre fort chaud»
pour la faifon, la dernière femaine de
Février, & les deux premières du Mars
jufqu'au douzième du mois.
TfemMe- ^ 7 ^® J^° ^75^ ^^ ^ reffentî de
niensde nouveaux trmblemens dans le Comté
{7 j*^. de NeufcbâteU Les premières fecouffes
à 8 heures & demi du matin , & les aa-
ues 18 minutes après. Le balancemeot
alloit de l'Eft à l'Oueft à Colombien» ,
A la Cbaux - de -fond il y eut cinq repri- j
res ; quatre le matin, depuis les 8 heu- j
res & trois quarts; & la cinquième àiî.
heures de la nait. Le mouvement écoit
plus violent qu'il ne l'a paru ailleurs^
II
Taemblemens de Terril 165
1\ étoit vertical. Oo fe fentoit fouleyér
& retomber aflcz rudeqieD^ Cepeodanc
il n^â caufê aucun dommage ^ mais feu-
. lemeoi: de l'épouvante [d];
Le 3 Mars 1756. environ les 7 heu- M^core
Tes du foîr, on vit à Berne, dans le fe'^
Pays - de • Vouiy dans Ips montagnes de
VEvêché de Bdle & en divers autres en-
droits ^ entre le Sud ^ ï'Oueft, un mé-
téore ignée. C'étoit comme une fufée ,
qui fe termina par un globe fort bril-
lant, d*un feu bleuâtre, & d'une gran-
deur affez confidérable. Plufieurs per-
fonnes de Ve'oéy affurcnt qu'il leur pa-
rut d'une grandeur aprochante de celle
^e ia Lune. Il ne dura que quelques
inftans pendant lefqufels on le vit par-
courir un elj)ace confidérable [e].
Le même météore ignée a été vu à
Aigle ^ le même jour qu'à Vcvey, & y
li\ Relation de Mr. AfouLA.
M Rélatioii de Mt. 1^ M. MuRipt §; 4ç ^i
Gaqui&bjn de la Ferrière.
A- 3
l66 V. M'ÉMOIRE SUR tE5
a reparu, encore k la môme heure, deux
jours* après le j de Mars. Le 3 & le 5
la terre a auffi tremblé à Brigué y à plu-
fieurs reprifes. Les fecoufles font etico-
re revenues le fepciçme [/]. -
Obfciva- Une* ôbfervatîpn à faîrp fur tous ces,
tions gé- tremblemens , qu'orf a éprouvé depuis
le premier Novembre , c eft qu j1 y a
eu certains jours marqués par des agi-
tations plus violentes & plus générales,
qui femblent même indiquer une forte,
de retour périodique. Le tremblement
déterre du premier Novembre, a non.
feulement ébranlé violemment le Portu-
gal & TEfpagne , & agité les eaux par?
tout; mais les fecoufles fe font faites
fentîr, avec plus ou moins de force,
dans une infituté d*autre$ endroits. Le
19 No-
lf\ Relations de Mr. ItM. àt Coppxt. Peot
daatqae les tremblemens ont daré & après on a vu
des météores jgnées.en divers pays; le 2 9 9bfei755
cft. Suéde; le 9 Décembre à Côme; le 2 j au pkd
dêsFpénées} le | &Ie 5de Um tJS^ àA-
Trembleiibns de Terre. i6f
19 Novembre, le Portagal» l'Afrique,
&plQ(ieurs* autres contrées ont été vi-
vement fécoués. Le 9 Décembre a été
marqué^ aullî bien que le 27, par de»
tremblemens qui ont été aperçut dans
110 grand nombre de lieux fort diftans^
Chaque fois ItSuiJJe a reflenti quelque
commotion. Si Ton combinoit avec fois
toutes les relations» peut-étie trouve^i^
roit-on entre le 27 Décembre & le iS-
Février» des jours marqués par des agi*
cations plus confidérables» qui confir^^
meroient notre conjeûure fur ces re-
tours périodiques» que nou» ne hazar^
dons qu'afîn que quelqu'un Texamine
avec foin. Outre cela on a obfervé que
les retours journaliers ont eu une forte
' d'époque vers le crépufçulç du matin &
fur le dédia du jour.
Une autre obfcrvatîon, tfèft que dans
h plupart des trerablemens déterre Tef-
fervefcence, là déflâgrarion , la détona-
tion & les^ fécouffes fe font apercevoir
à des grandes diftances à la mémehca- *
rc. Oh Ta fàr-tout obfervé défis» ces
derniers txemblemcns. Ger ifù&' par par
L4 1^^
i(J8 V. Mémoire sua les &c.
le contaft & la communication des ter-
res contigues que fe fait la propogatipo
des balancemens , car fouvent des points -
intermédiaires, quelquefois plus élevés,
d'autres fois plus bas, ne reffentent rien.
Seroit-ce une agitation communiquée
par Tondulation des eaux? Dans ce cas le
mouvement s'afFoibliroit en s'éloignant.
Il faut que les lits de matières bitumi-
neufbs & fulphureufes, minérales & fa-
'lines, fe communiquent les uns aux au-
tres par des canaux & dès fentes , corn*
me les boyaux des mines, qui doivent
jouer en même tems. La déflagration
eft promte, la communication eft rapi-
de , & le ravage efl: proportionné à la
quantité de matières enflammées, à la
compreflion dé l'air enfermé, à la proxî-
A mité^du grand foyer de la mine principale,
' i la nature de la fûrface des terrés, plus ou
moins propres à oppofer une certaine
réflftance à la dilation de l'aii* échauflFé.
Demander plus de précifion , des preu-
ves de détail, des explications diftinc-
(es, qui ne laiflTenc plus d'otifcuricé,
p'eQ; Exiger TimpoiTible.
SIXIE-
%^ ^H^ ^^ ^fe <3& <IlJfe cfe .
^ ^ ^ q^^ <i^ «qp i;^
SIXIEME MEMOIRE.
Recherches physiques sur les cau-
ses NATURELLES DES TREMBLE-
MENS DE TERRE.
^[gl
S»
L Y A loDgtems qu'on a déci- Difficulté
dé qu^il étoit difficile de don- '^''^''^"'
oer des explications facisfai-
fapces des'cremblemensdeter-
Ceft de la variété des circon-,
ftan- ,
t^J EJf enim hae qu^efth^ dit Seneque, w«-
fium tftaxims a^cfue involutijjtnm , in qud ettam^
tm muttumoBum mt, mms tsmen éetas^qmd a-
ga, invemet, érc, Qsî«ft. Namr.Lib. VLCap.V.
Tub fin. Muret, dans fes notes fur leChap. I.de.
cçmênie Livre VI, du Philofophe, dit ^ulTi, '*viif
ulla eft qtueftio^ ai qm majore contentione Mfpftta*
rha ^hilojophi , quam tU terne motUy de quo ta*-
m mhil adfmc frê certo atque exforafrfiafm^ ,
t^Htnmt,
L5
I70 VI. MlMojRB sua les
fiances, de la diverfité des phénomènes. Cç
derinfuffifance des obfervàrfoasqucnaît
cette difficulté. Ptafieurs^ çaufës con-
^ourrent dans de certaines occafions, &
plufieurs autrca agiffent. dàns.qudqucr.
rencontres. Quelquefois elles produifenc
leur effet féparement; elles fe combi*
lent de mille façons différentes. Eft - il
étonnant que, ne pouvant fiifir toutes
ces combinaifons, on n*aic pas pu affig?
ueV à chaque tremblement la caufe qui
Fa fait naître ? Nous connoiflbns là fur^
fece de la terre par lès voyages, fofi ifft
térieur par de Amples conjeâures. Noos
marchons à tâtons dans ces routes Ibm-
bres. M. Buachk vient dé publier une
dcfcription de cet intérieur fi peu con-
nu. Ceft la charpente de. la terjre qu'il
veut nous peindre. Jç n'ai ppint enco-
re, vu cet ouvrage^ ipgçniwx. De.pa>
reils efibrts peuvent dûnoer. de^ lumiè^
res; Ibuvent réitérés & réimiy ils doi-
vent enfin produire un JQur qui nour
manque.
Bfàutdif- DisTiKGUER avcc fdîfi l6s dîverfts
fingttcrlc» ' ^p.
TftBMBLBMBNS DB TerrtC. I7I
^^^es de commotion de la terre; dé* espèces de
tailler les différentes caufes pour rccon- mens &
ooître la principale [6]; démêler les J?*^^"!"
prmcipes dmérens qui peuvent mettre
en mouvement les parties intérieures du
Globe ; appliquer ces djftinâioBs à quel«
ques ca« particuliers; voilà tout ce qu'on
peut entreprendre & tout ce qu'on doit*
exiger. Confbndre toutes les efpècei
de tremblement & vouloir s'en tenir à
une feule caufe, c'eft errer dans la mé-
thode & contre la vérité. C'eft vouloir s
affujettir la nature à Thypothèfe. Il y
a des tremblemens généraux, il en eft'
de particuliers. Les uns font accompa-
gnés d'éruption de pouffière ou de terre,
d'autres d'éruption d'eau, des troifièmes
d'éruption de feu, de flammes, de cen-
dres, plufieurslbnt fans aucune érup-
tion. • Les uns paroiffenc montrer uno
cffervefcence intérieure i les autres dé-
cé-
I|l&] Sunf êHiqmt qmque res^ qttmm vnam di-
tere 'eaufam ,
Nmfatùeflf mèrum phàvîj. ^undi ma téfmert^.'
T. LucEJsrda Kitwxoatiir. lob. VI. vs. 7^5 H
704-
I7S VI. MÉMOIRE SUR LES
'ié^}«Qt unô inflaminacion intérieure. Les
OQs pnc uo mouvement d'ondulation ^
d'autres une agitation irrégulière. Con-
tent dp rechercher toutes les caufes pof-
fibles nous donnerons enfuite un détail
des phénomènes principaux, en effayanç
l'application de quelques-unes de ces
caufes, pour leur explication. Divers
Fhilofophes anciens ont déjà fenti la né*
ceflité de recourrir à plufieurs caufes
pour expliquer des effets fi compofés ^
fi confidérables. DiMocRiTE crut que
l'air Gç l'eau étoient les principaux a«
gens ; que quelquefois c'étoit une force
de vent fouterrain, d'autres fois un mou*
vement des eaux intérieures , fouvent
tous les deux enfpmble, qui caufoient
ces mouvemens de la terre. Epicure
à ces caufes joignit l'aftion de l'air ex-
. (érieur, qui entroit dans les cavernes, il
ajouta encore l'ébranlement caufé par la
chute des rochers dans les mêmes ca-
vernes [t].
Lb
,. tO fiïNECA Qsacft.Nat. Lîb.V^. Cap. XX. Lu-
cent. DeNat. rcrum Lîb. VI. ts, 534 & fcq. .
TREMstÉlfËNS Dï l^ËRH*. 173:
JjE feu 5 la chaleur , reffervefcence , ou La dah ^
rîuflammatîon , ont toujours été regardés ^^^j
comme les principaux agens dans Icsd^^/
tremblemens de terre. Ceft au feu ou measd»
à réther qu'ANAXAcoRE les attribuoît ***^-
déja^ ainû qu'ARisTOXE le rapporte »
pour le réfuter [i]. A cette caufe [ZJ
il lubflitue uniquement raâion des.vents
foutenaios 5 fans prendre garde quel
ces courrans d'air fuppofent un principe!
qui les produit & qui les entretient. La
chaleur intérieure, qu'elle qu'en puifle
être la caufe, contribue inconteftable-
ment à tous les tremblemens de la ter-
re. Notre globe contient dans fes en-
trailles, outre une quantité fufBfante de
parties ignées, toutes les matières pro-
pres à les entretenir. De-là un air tem-
péré prefqu'unîverfel dans fon fein &
prefque toujours uniforme dans toutes
Icsfaifons. De -là le principe d'aûi vi-
te,
[k'i LOk n.Meteor61oeîcoruin,Cap. VII. Voyez
aoffi SxMSQpB Q^N. Lib. VI. Cap. IX.
[/] AmsTon&i Ibictemi Cap» Ynt<
WWJSSi
1^ Vl. MiMOl43l« «tXR hmi
té 9 de mécbraifme, d'accraiffesiSDt
ou de végétation, qu'on apperçok par-
tout;
léÊtsèi Lïs Philofoiihes modernes dtît affe^
?hn^ généralement attribué au feu, ou à la
l^jmo- chaleur ces commotions fi efFrayârites-
©eux Ecrivains viennent encore, âToc-
cafio'n des deriïiers trémblemens , dfc
propdfer ^ecte idée fous dîifférentes
formes» 'Le prefnier éft M. le DoÛetir
PoNïoppiDAN , Evoque de Bergue &
ViceChancellier de rOnîverfité [i]. H
attribue tous les jihénomènes des trém-
blemens à des feux Touterrains , cadiés
dans les ancres '& les cavernes, fliflri-
bues par étages dans rintéricur de ta
terre. Le fécond eftM.FaANCKEN. Cet
Auteur fuppôfe aufll qu'il y a des cavi-
tés dans la terre , & que les feux fou-
terrains en ont beaucoup produit 2c qu'ils
les ont aggrandis. Ces parties de feu,
concentrées , enflammées , ou dévelopées
par diverfes caufes.^ .peuvent j^Ddttire
TiteuBCfiMSifs l>s Teui« f!fs
^es-éckirs foucerram De-là une rank
^affîOQ fubite dans l'air, de4è dea ^m^
peurs aftives. Le terre réfiftant à lots
dilatatioD , à lepr expanfion & ft lent
cours 9 doic en écre poufTée^ prefiëe^^
ébranlée. Si elles fe font jour au cra-
vers .de fa furface 5 voilà l'des volcans.
^i elles foulèvent les mers » qui leur ré-
liftent plus que les terres 5 voilà la four*
ce de ces phénomènes que les voyageurs
fur mer rapportent £ml. Gassendi avoic
déjà attribué tous les tremblemens à une
inflammation fouterraine {n]. Moi je ne
fai s'il y a toujours du feu ou de la
flamme, & fi unefimple effervefcence ne
peut pas, dans certaines rencontres,
pro-
[mj JoACHiM Frakcksk Verfiicfa ih Phyfi*
fcbai Betrachtungen uber die Urfiche und ^aitei
flehungsart de$ Ërdbebens. Schleswig, 8. 175^4
Voyez aufli Nouv. Bib. Germ. de Mr. Foiuuetj
y. XIX. I Parc. p. 37 6c foin
Iff] Dans la tic d'EpxcuRB. C*€& le fêntjxneni
de RoHAULï ,Pbyfic Pars III. Cap.IX. art. 25. jtdu
^7. & de L» CWRC Phyf, L% in. Cap. m,arftf
i
X>6 VI. MÉMOIRB SUâ LXT
produire quelques uns de ces effets. II
i'agic d'ailleurs de développer 2c le prin-
*cipe & l'aftioD de ces effervefcences ou
\^Q ces ^âammatioQs. ^
Madtrëit Nous avons déjà remarqué dans nd*
W^^n- tre premier Mémoire qu'il y avoit dans
flamma- le fcin de la terre une grande quantité
laterre^ de matières effervefcibles &inflammables;
Pjrritcofcs. fouffres, nîtrès, fer, bitumes, pyrites.
Les Pyrites en particulier, qui font les
plus communes de toutes ces matières,
font auflî les plus propres à reffervef-
cence,ou l'inflammation. Ceft un foof-
fre minéralifé par lefér; de différentes
figures ; dont la couleur eft quelquefois
d'un jaune pâle & brillant; quand eire
efl: mêlée avec la pierre ou la terre, fa
-couleur cft différente. La pyrkc faitdu
feu, quand on la frappe avec l'acief;
les étincelles qui en partent font gran-
des & accompagnées d'une odeur fulfu-
reufe,' elle fe caffe dans le feu; elle y
produit une flamme bleuâtre & une fu-
mée fuffoquante; brûlée, c'^fl: une pou-
dre d'Un . rouge foncé. Toute pyrite
cou-
TltB2<BUMXlf8 PS TKRU. IJf
txiOA^t beaucoup de fer. lA pyrite pu*
ré & foliée écoic la pierre à feu des .an-
Ciens. Toutes le$ mârçaflites ne font
40e des pyrites criftalifées ; elles con-
cienneot ordinairement du enivre avf;e
le fer [o]. ^ Ces matières font tantôt fé.
pâtées tantôt réunies ; minéralifées, ou
amalgamées enfemble; elles font pat
coochess p^r lits » par filonsj par filets^
par mas. Cefl ce que les Mineurs nous
aj^rennent unanimement. Ceft ce qu'où
a vérifié par nombre d'obfervations, &
ce qu'on a lieu de conclurre par analo-
gie^ pour les lieux ùh Ton n^ point
fouillé. Celi par le moyen de ces ma-
tière» pyriteufes, qui s'échauffent, quand
elles fopt mouilléesi à un certain point,
que font produites les fources chaudes»
qui coulent & fe maintiennent fans re-
lâche* Tous les pals abondans en ma#
tières pyriteufes entretiennent une plus
grande quantité de ces eaux thermales^
k eft auffi uiie (iraVe fofflle! & tnibé- ànfê
M
■n
rj9 VL MÊMfôiAt soit tf i
tâle y qai ftnnefice & â^échâttflë ^ qoiiid
cite eii fUflirànimeiic hudieftéd) fembUi*
ble à Ici âiàux vive 5 qui fo éét en c^
fervefcetîte,lorrqu*on jette deireaudet '
fus. Ainfî roàt échauffée» Ida; fttiiaifci
caax de Batb en Angkt&rte. On ttoo^
ve aux enviroM die ce* lieu dei côucbe»
de cette erayte ou chaux IWfile. F**
trouvé âùffi de cette crtye dtoa doaviff-
lies auîc envfcôûs d'Orbe > M de ^ là de
»offea25. t'tft une epei d* cniye do-
te j pefafate, Wanchâtre^ iHièe au tou-
cher; qui ne s'attacha IpbM à iâ langue
qui a tm^goùt aftringent & une odeur de
;fbuffrfel Oto fen trouve Quelques mor-
ceaux dans tout ce qtiârder ëé "à^SM^Ds
là fôns dbotè le goût de ibUfte^ q« «
^îû â diirârit la J)rémière toûée. Ôûob-
Terve que ce* vin a beaucoup èlirins W
"golat qu^'âutrefôîSjâppàrcffirfreûtpafCeqoe
ces Vîgîiëè; ir force d*ôtte tinvaiDéM»
perdent tètte chaux foÉlèj^qui ft dt*
(m^ra^çnfin d^os cqliçurlè^ Peut-étii
auffique la terré, devenue plus Êrôide
par-là^ p T?i^Qrtera moips.
Oir vérifie ppr nombre d'expériences lihîti::
tpives les fuppofitîon? d'inflammation » ^^î?^
d'effervi^ence & d'exploûoo dans le
fein de la terre. Far nombre d'artifices
od imite les procédés de l^ nature. Je
ne parlerai pas de la poudre à canon,
compolëe de fouffre^de falpôcre & de
diarboQ. Ses effets font connus auffi
bien que fa compofîtion. Ces effets
ont du rapport avec ceux de la foudre &
à ceux des Vokans. Déjà nous avons
va l'expérience fi codQue de M. Lemx-
BY {p]. Les effets de Vor -fulminant &
iol^ poudra' fulminantixï& font pas moins
i^arquables [q]. L'or fulminant eft
de r<N: difibut par l'eau régale & préci-
pité par le moyeii de l'huile de tartre^
hit9 par défaillance^ ou de Ifefprit vo*-
hûle de fel ammoniac. U fe trouve au
fond du vafe, o^ s'eft faite la précipi-
ta-
r^j dî-ddhis t Mémoire, ^afei tuffi Viwtoii
(^que^Li7:nLQSfêit^ ît.
[fi Gassshdi Lib..II. deMeteor. dap. T. tl^
iMiiLti Cours de Chimie Part L Gb. I| . j
Ma ' ^
ï8o Vï; MÉMomB sûr tts
tation, une poudre, qui étant deflKchée
tfelle-môme, oii au bain -marie, &taon
pas fut le féu, eft ibrcèpdble d'une fu-
bîte inflammation, non feUleihent parle
feu, ihàîs par une chaleur légère. Elle
ftît un bruit plus grand que la poudre à
canon. Elle brife tout ce qui eft au*
dfeffous. Un fcrupule de cette poudre
agît plus violemment qu'une demi -livre
de pbudre à canon. Un feul grain ou
deui mis fur la pointe d'un couteau &
allumé à la chandelle fait plus de bmît
qu'an cou^ de fufil. Elle confumé juf-
qu'au dernier atome. La poudré fuind-
nMtê ëfl cofflpofée de trois parties de
nitre , dé deux parties de fel de tartre^
& d'uiie |)ardé de fouffre pilées fit toê-
lées énfeitible. Oh^n fait aufli aveé du
cuivre & dd fer. ; L'exiflolîon dé tts
poudres a une forcé étonnantel Biles
font leur effort principalement en bas*
Si To&fe ferc 4e^cueiUères de cuivre,
pour les faire fulqiine^,^ oa les trouva
percées^a^rës la fuîmination. Ûefiet de
l^ot fulminant eft le- plus violent Les
minéraux en général, éxpofès fur leffêii^
du»
Ttbicplemins PC TfiKKC» i8r
daqs un çreufec, lorsqu'ils commenceot:
à S'échauffer font ud bruit ou use dé-
cocnacion furprenaote. -Ce foot les par-
ties volatiles fulphureufes , qui fortent
avec impétuoiité, & Thumidité qui s'é-^
chauffe & qui^ frapaot Tair, donnent
lieu à cet éclat. Voilà une image du
tonnerre & des éclairs, qui peuvent
s'exécuter dans les entrailles de la terre,
i peu près comme dans le ibin des nuées
épaiffes. La Chimie nous offre encore
une multitude d'autres fortes d'efferves-
cences 3 ou d'inflammations. L'antimoine
broyé, mêlé avec le fublimé, ou ïû
fleur de fouffire & la limaille d'acier fer-
mentent encore avec facilité. *
Le foîB fiç le fumier, humides & Autres
preffés, s'échauffê^t aufli & s'enflament ^iœn-
quelquefois,. Les terres repiplies de py- g"^^l^
rites mifes par monceaux , expofées à leur,
l'air & aux pluyss, s'échauffent fous les
yeux des Mineurs & répandent au loin
leur odeur fiilphureufe. Si on met de
ces terres dans une chambre, biencOc
elle eft remplie d^exhalaifons, qui s'en-
M 3 fla:
181 VL MiMoift* suit Lt^
flameoc; fi l'on apporte une cbandelte
allumée, elles font voir de nuit une réf*
femblanee d'éclair» crès-vifSé Ceft une^
image de ce qui fepaiTedans ratmofphèK
Te pour la formation des météores ig«
nées.
Foflilcs Tous les minéraux & tous les fo0ile9
STÎm?^ en général, qui renferment des pytitest^
zcn^r- font plus OU moiâs fufceptibles d'inflam*
g^ "g^mation, ou d'effervefcence, par Fcau^
^ù mtrç. la chaleur ou le feu. Les charbons de
pierre, les lithantbraces i» durent aufeq
d'autant plus qu'il y a pIusdefouSre,oa
de pyrites ^ mêlés parmi les matière^
fcbifteufes. Cette remarque efl; du Doc*
teur Lister [r]. Le charbon d'EcolIè
cft prefqu'entièrement bitumineux; c'efk
pourquoi il brûle vîce & lai (Te un fraiJSk
ou une cendre blanche. Celui de iVm-
cafile fe confume lentement* Celui de
Sufh
[r] Lifrluut de fôûtilms medicads An^iae;
Voirez aufli rhiftoire des trembkmeitf de Terre
arrivés à Ums^l, P^e pag. 134, & fuîT. Haye
TaSMBtBMWS DE T£ME. I83
^StauUrland^ (^argé de beaucoup de py-
rites 5 brûle beaucoup plus loog-cems
encore, jufqu'à ce quil laiffc un fraifil
roogeitire, qui cft une clî)èce d^i&ian.
tô D. LîsTjBR avoit u» morceau de
charbon d^Jrlande , qa'cto dlfoit pouvoir
conferrer, avec une couleur rouge, A
^rô & une grande chaleur pcndanc
vingt & quatre heures. Par fon poids
^fa couleur, il reflèmbloit beaucoup
à la pyrite méthe. Le charbon fofllle de
FriitUsbirg^ découvert il y a déjà quel-
ques années par un Seigneur Baillif de
ce lieu là [s} , & dont on ne fait point d'u-
fage, quoîqu*îl fort à une fi petite dif-
tance de Berne y cft auflî fort pyriteur.
Ceft pour cela qu'il exhale une odettt
de fouffre. Si on le gardoit plus long-
tems hors de terre, au fcc, avant que
de le mettre au feu, l'odeur fcroit
moins forte. Le charbon foffile de S<h
tbta près de Lutri, à la Vaux, eft plus
bitumineux que celui de fr*V»ij2'^''g- Ce-
lui
M 4
i84 VL Mémoire suit tKs
lui de Caftelen eft plus ligneux & pla$
terreftré. . •
Htdères II h'sst point de tnacière aux eovi-
Kx^eSv^ ïons des Volcans dans la terre £c fut ft
VoIcmS ^"^'^^^ ^ ^^^ °® préfentent des indices
de pyritqs. Les environs de VHécla^
dv^ réfuve^^ 4e l'Etna^ du ïïuegos foni:
remplis de ces matière».^ Il en fort de
toutes les éruptions die ç^es montagnes [r}.
Voilà donc la fource & le principe unir
verfel de la chaleur intérieure ^ aetoos
les phénomènes qui demandent de rin-
^mntiatf^on ^ ou de Teffervefcence. Cefi
auffi la iburce intariflkble de tous les
météores ignées. Aq0i tous les Auteurs
$*accordentà parler de pluyes» après
4es tonnerres & des éclairs 3 qui oqt laif-
fé des dépôts dp foufFre&de fer. Wor-
»iius en particulier nous a donné la re-
lation d'ui^e pluye de foufire, qui tmn-
[0 Voyez Mi5«0N Voyage d'Italie. Hiftoîrc de
d'îîflandc par Andï^son, T. I. Voyez auffi Mé-
moire fur la caofè des trcmblem. par Mr. Tho^
^, Journal de Verdun, Not; i}i6. pag. J47;
^BElifBLEMEKS DE TeRRB. 18/
ba le i6. Mai 1646. à Coppenbague [«].
Lbs lieux expofés aux tremblemens Ueme if *
detene, auffi bien que les montagnes ^J^t^
igaivomes, font furtouc remplis de ces expofés
madères pyriteufes. Toute la terre au uon^r
Çbili 2ç au P^fOff eft remplie 4e mine^
4e foaffre & d^ métaux » de nitce » & ^e
fcl [x]. Il y a auflî pl^fieurs yolcans
dans ce pafs-là. Le long des côtes de
la mer ies tremblement y font plus fré-
quensy parce que les pyrites font mouil-
lëés plus facilement par les eaux, qui
les biignent fans cefTe. Le D. Lister
a oblervé que les pyrites ne font pas en
Angleterre en auffi grande quanpté 9 oi
fi chargées de fouffres qu'ailleuris. Il y en
I^] Mufèum Wonnianum, lib. !• Cap.XI,(è£t,
I. Voyez Dbrham Théologie pbyfiquc, Uv. I^
Chap. III. p. 31.
[«3 Mr. BouGUE* dans fon oaité de la figure
J: k Terre remarcjoe que la tçrrc au Pérou eft
duc de foufie & de falpetre. Don Ulloa lait la
même d^ervition dans foaVoyagedc l'Axnéri^iei,
Jonk I. p. j^T^i*
Us
I
icrra-
186 VL MillQiEB SUE X.SS
a un pea par • couc» mais très « difpeiOEtit
Si par hazard on en trouve quelques cou-
ches ,. elles font cr^-minces^ encoflip^
raifon de celles qu*on trouve dans lo
montagnes brâlantes & dans les psîs ùh
jets aux tremblemens de terre » comme
en Italie 3 k la^afnaïque & ailleurs. Cefi
par cette raifon que les tremblemens en
Angleterre (ont rares & peu fenfibles.
Les Mineurs s'accordent tous dam
domdes ces quatre points; i. qu'il y a pref^
#ncurs. par-tout, dians le feiu de la terre, des
pyrites» en plus grande o^ plus petite
quantité» fons différentes formes; a,
que par « tout oii il y a des pyrites» il y
a des vapeurs & des exhalaifons fuIiAu*
icufes dans le fein même de la terre, &
qui de-Ià l'élévent daus ratmofpbèrej
3. que ces vapeurs Sç, ces matières peu-
vent prendre feu ou s'enflamer d'elle*-
mêmes, dans l'air» fur la terre & fouft
la terre; 4* que l'eau» en certaine qoao-
tité» qui ne les noyé pas» mettes py-
rites dans une effervefcence très-aûi-
ye» très-chaude, très- violente.
Coir*
TrEMBL^MBIIS DB TBRRt. 187
Concluons ^t-ïk qo'il o'eft point né- Confia '
affaire de fappofer dans tous les trem- ^j^^-
blemeos de terre une inâammation^ qu'il ^P^^^
peut y en avoir, oti ii n'y a que de la tioo, ^
fermeotacioQ 9 dont les eiFets doivent
^ plus réguliers, plus uniformçs, quoi-
que tout - aufli effrayants & quelquefois
bien suffi funeftes.
Il n'bst donc point néceffaire d'al- ^« i« a*^
kr chercher dans le ciel, ou dans les courrenc
«ftres, la caufe d'un feu & d'une cha- ^^^
kur, dont la fource intariflable eft dans
le fein-méoiv de la terre. Les Babylo-
Vi^, accoutumés à faire dépendre
leurdeftinée des aftres, ne durent pas
lïttnquer d'y chercher auffl le principe
des cremblemens de terre. C'eft ce que
him nous apprend, (y). Nous ne
Cfoyons pas devoir entièrement exclurre
Taftlon
iy) héàyîmofum DûShref exiJHmmt terrét mi^
^ Umusque & €Mera ornms, vi fiàmmfieri.
fii aUmn friftm, fmbus fidmina aff^^um^. U
▼eut parler des planètes de Satame, de Jupiter tiff
^W^]i. Wft. Wtt, Lib, II. C«p,UQqX.
»1
Î88 VL MÉMOIRE SUR xms
Itadtion des corps les plus voîfîns de la
terre, celle du foleil en particulier» S
la lune & le foleil peuvent caufer le flor ^
de la mer par leur attraftion fur la
eaux de la terre, ou par une preffioB
fur fa furface liquidé: fi ratmofphè»
de la lune , dont Texiftence a été dé-
montrée [%], preffe fur celui de notre
terre, pourquoi ces grands corps ne
pourroieht-ils pas auffi influer fur les
commotions de riotlre globe ? M. Gao-
TiER a attribué les divers tremblemens
principalement à l'aftion du foleil [a}.
Celi aller trop loin & confondre une
cao-
(a) Voyez les obfemtioos de M dcLoiiTiLL^
laWt. dcTAc. Roy. des Sciences, An, i7«5.
(a) L'Auteur si publié des Cartes en oonleor
des lieux fiijets aux tremblemens de terre , duis
toutes les parties du Monde, &lon le fiilème de
rimprcflion folaire. Folio, Paris. 17 $6. Aristo-
T£ a. déjà prétendu que la Lune influoit (ùr lef
tremblemens dp terre. Voyez Afctcorplogiconii]^
Lib II. Cap. VIIL p. 350. Lugdun. 1590. fi*.
]e ïie fai fi jamais , dq)uis lors, cette fuppcfitfoa^
été bie^ vérifiée ifu des o^ferrat^ fijres^
TaBMBLBMIBNS DE TbRRB. 189
eattlb» peuc*ê»e fore éloignée^ inais
poifible, avec les caufes prochaines »
principales & certaines. Le foleil, é-
chaulant Tair^ le dilate^ élève de la
terre des vapeurs aqueufes avec des ma-
tiëres folpbureafes, nicreufes^ &f miné-
rales. t>e-Ià les vents irréguliers « lès
obges^ les nuées 5 les brouillards
& tous lek météores aqueux & ig«
nées. La terre s'approche k s'éloi-
gne da foleil» dans fon cours annuel i
elle lui préfente fucceflivement diverà
hèmifpbèressdans fon cours diurne. EU
le reçoit par-là plus oii moins de ra^dnè
du îbleiL De-là là différence des tem-
pératures & la variété des vents con-
fians & réglés. Voilà ce que Inexpérien-
ce nous apprend, avec certitude , de
Tinfluence des aftres fur notre terre.
Tout cela peut aufli influer fur la tem*
pérature de Tair fouterrain & coûcourrir
dijËiéremmcnt avec le mécanjfme intén
rieur. Nous^ ne nions donc point toutQ
influence. Peut-être y en a - t-il encore
9ielqti'autre que noos ne connoiflbns
' pu
190 VL MÉMOIRB SUR LBS
pas eocpre. Nous ne proiitooçoos poiM -i
fur ce fujet » fuivaoc l'avis d'uo gr»od -
Philorophe » qu'on ne foupçonnera jt-
mais âe donner dam k^ qualités occot^
tes & leschioières [b]«
.' .
UécdeA*. Ces réflexions Tur l'influence de Tat-
î?S^ mofphère , fur rintérieur de la terre j
blemens nous coDduifenc naturellement à exami-
*"*^^ ner l'hypothèfe que M; Hales a hna-
ginée pour expliquer les tremblemeiis
de terre, C'eft dans cet air extérieur^
chargé de matières fulphùreufes» & en-
flammées , que cet habile Phylîdeo
cherche 4e premier agent de ces com-
ipotions intérieures [àj. H avoît prou-
vé [4] q^ ^u mélange d'un air pur
avec
\hy ià, ÀfusscHEKBKoKie Oratio de dÉpert*
ùteocis Ittltitueiidis, pag. 19. Ttajcc
le 1 Réflexions phyfiques fiir les caufes des treiri»
blemens 4e terre, pré(cntëes a la iociété kojrak
4e LobA^-lè 5 Avril tyso. V. 5.
(i) Attendît de laStatique d^.V^getnu^ | Ès^
fbaancei
iVeo impair fult^bureux il en oaifibictcnac
d^a codpxme forte, ferm^sicatioo. Ces
tin 3 de clairs & tracrparensi qa'ib é-^
toieiirauparavâfiCs forment aoilicôt use
famée rougeâcre» de la couleur de cet
vapeurs qu*ou voit ^elqoefois avant
les tretnblemeasde terre [«]• Lors*
que des exhalaifons fulpfaureufes s'élë-
V6DC de la terre ^ teiar mélange avec Fair
QKtéiienr doit donc y produire une ef-
fetveibence. Ges vapeurs, parvenues
dans la moyenne région de Tair, & fu-
Mmées, acquièrent une telle rapidité^
qa'elles peuvent s'enflammer. De^à les
Cdairs & les tonnerres. Ces vapeuns eu-
tufimées détrui(ênt Félafticicé de Tair;
4'cb fe fait une grande commotion dans
hir 5 lors qu'il le précipite dans ces piè-
ces vuides, ou qui font moins de réfif-
tttce^ 11 doit s'y jetter avec une trèi*
pttûâe viteflfe. Le Dofteur Pawn ^
calculé que la vitelTe avec laquelle Tair
,en-
■ -• ''-'".. " _ '^ ' ■ •
^)'Diî?kaaptfeilimBêk XiC^ STauBf II
U» VI. MEMOIRE SUE LES
cBtre dans un récipient vaide^ lors qa'il
y eft pouffé par la prefflon de toute Fat-
morphère, eft à raifon de 1305 pieds,
pendant Fefpace d'une féconde, ce qai
fait 889 milles par heure: viteffe piès
de 18 fois plus grande que celles des
plus fortes tempêtes, qui eft eftiméc
être environ de 50 cailles par heme.
Nous voyons de -là qu'un fort oura^n
peut provenir de raflcoibliffemeot deFé-
lafticité de Tair en quelque endroit,
Auflî aii Cap de Bwine^ Efpiranee [f]
& le long des côtes de Guinée les tem-
pêtes font précédées de nuages noirsi
qui détruifant Félafticité d'une grande
quantité d'air, font entrer avec .violen-
ce celui qui eft le plus voifin dans le vui*
de qui fe fait. Les tremblemens font
précédés de ces nuages & arrivent daos
un tems calme. Le vent dilfiperoifi
ces vapeurs. Ces nuages font fans dos-
ie
. If] Dertriptiçû da Cap âe Bmi-t^f
'^om.ir.Ciiap,XV.p.a2f.&ruhr. VOjfttSSi
te ^pm près srioris' de H >fiitfi«& de b
tene , (^& ceiix qui exdcent les bon-
gai»9 dâot l'air. Fsr uù effet dé qu^-
^e choc, fubîtemeot èmBràfSt^ tahdis
qa*îl s'élève de la terre de nouvelïej ex-
l%alafoo3 f(4)huireures> cet embiafemenc
pciu dojQner lieu à m rçâuic & 4 une ia-^'
flammatioa ions la fdrface de la cerre^
pon pas à une graqde profondeur [gX'
Le chqc de cec air enâammé eO: par
çoniëqufîK la caufe immédiate des trém,*
blemens de texte. Ainfi s'enflamme uni^
traînée de poudre. Ainfî cea^coiles» qui
paroiflent tomber du ciel ^ ne font qu'u-
se faite de matière fulphureufe , qui
s'aliome. Ainfi une chandelle éteinte
fe rallume fubitement par le moyen de
la famée» qui monte encore de & mè-
che. La terre eft pleine de fiflures, qui
donoenc lieu à la fortie de ces exhalai-
foi^s
Ig'i AnxsrotB, €gâ tttriboe Ie$ tranblemèns de
terre sux vetitsv £uppo{è auffi un reâax & une
oollifioa de l'air» Qui iort avec celui «jui rtfiue. Il
ûxp^e ce chcx: afTez poiftant pour élnranler k ter-
re; Mitcùrpl. Là). Il, Cap. VIIL
N • /'
■ .,rv
fiSH, Vh .Mbkoirs S0«. Lf s
4ons fttlphuréufes & à la commpDicatioii
-4e rioflannoation extérieure. Aoffi Bo-
jf^j^Li prétend.- 11 que les feux fouter-
jaios commencent àVallumer près de là
furface.
RéOeAm I^ ^ft poilible que la nature aie fuivi
^^thèSde ^^ P^^c^^^ d^ûs '® trembfement reflèn-
M Haies, tî à LoiJdreis en 1750. IlTe peut qu'aux
caufes intérieures fè joigne quelquefois
Vieue inflamCDacidn extérieure,' qui', cri
cômtnunîqûant dahs, le feîii dé la terre,
ou fbuâ fa furface, augmente ragitation.
NoUs ne rejetions lauciine caufe poffi-
)ble : nous tâchons feulement de raflem-
.bler toutes celîes qdî font probables.
Mais il ne paroff pas qtie ce foit là une
fcaufe générale des treniblemens dé ter-
ré. Souvétfc lis arrivent ail milieu d'un
grand vent, du après une pluye quiau-
Toit'diffipé ce rtuâge & ces exhaîaîfons^
qui doivent s'enflammer. Fort fouvent,
éc plus'ibuv^i edcbré^ onne mit ni
ëclairsni inflattarhatiôns au dëh()r9; Com-
bien de fois la'tétre n'a'-t-'eïlèpastrem-'
bié avec un ciel pur & fei;eiq ? Aofft
né
TaEMBLEMENS DE TerrE. 195
Mparoft-il.pas que M; Hales ait re-
gardé cette caufe comme le principe
de tous les tremblemens de terre ; maîj
feulement de ceux qui font occafionnéi
par ies feux fouterrains, qui ne s'éten-
dent pas fort loin & qui fcmblent n'é-
branler que la furfacè.
It eft donc bien démontré que les Mets de,
tremblemens de terre fuppofent une fer- fy/j^J^-
içentâtion 5 pu une inflammation in- MncûrJ ;
térîeure. Suivons . maintenant jjutant
qu'il eft poflîble^ le procédé de la
nature i & voyons quel effet peut
produire ce feu ou cette effervefî
cence fur. l'air intérieur. .Soit que l'air,
pçrdant fon teiGrort par les vapeurs fui-
phureufcs, comme le prétend M. JEJa-
LES, attire par J6 vuîde qu'il laifle l'aîf
cîrconvoifin ; fait que cet air dilaté
par la chaleur faflc effort pour s'écha-
per, il doit |)aître de -là un cours rapî-»
de d'air, qui ne peut qu'ébranler avec
violence les mafles folides, qui lui fonjt
féfiftancè. Son effort étant proponiOT-*
té au degré de viteffe qu'il a acquis ai
k là quantité qui eft en mouvement, oQ
N 2 térà^
i0 Vi; WrÉMéHAË «trk tEs^
comprend d^'a fam t>eîn6qiie l'effet doif
être prodigileax. Ji^l^ons • en par là pe«
tlte quafieité d'ak que cofMjtBt tapoa-*
dre allumé» dtos im casmi.
Pourquoi L'icLAT 00 doit pas tQUJOQis..étre
G^le^ proportionné à l'effort. Plufieuis ma-*
mens de tjères peuvent fans affoiblir la force de
^^p^V rcfxplofioib dhnîDuer celle dô bruît. Ceft
^^^.^^ ce qu'on fait encore par ht poudre à ca*
non. On faii de la poudre inuette oa
Jburde, Oo ajoute pour cek à ïâ pou-
dre C€mimttt)e du boias^ dé k pierto
calâminaire , un dd fel àmmoniaù, du
des taupes calcinées, ou dé lafècondâ
écorce de fureau. Que de matîère* pa-
reilles ne peuvent pa^, dan» le feki de
H terre, fadfs arrêter la force du reJIbrt
deTair, en affoiblir réclad? D*ailleurf
l^inflàmmacion, ou réffervéibaoce^pea*
vêtit éDre à un telle profondeur que le
bruit intercepté n'en iâurôit tenir }uF>
qu'à ndus.
Ventsfoa- IPufm attribue tous les trenoblemeot
ttrraigÊ ^ ^^^^ ^^^ vents. OU aux courants d'air
iolécleur (b). Cela peut être vrai.
Mais il s*agic de favoir quelle efl la caa-
le de ces courans. Senequb adopte la
jméinç idée » qu'il développe fort bieq
^O, en fuivanc le PhilôTophe Arche-
LAUS.
' (h) PtiK. Hift. Nat. Lib. n. Cxp. LXXlX
Futf»^ m Miy/« tf^fiuv iMum rtor, tHeqne mm
ftmptâm intremfi$int teme^ mji fipito nutri^ cœh-
^ adeo tnmfmlk , ia vtlatfts avitm nm peth
dimtt.^ fubtréiBo vmufpiritu qui *vehit '.mctmqiiam
mji poft *uiHfâs « emditês fdlicet in *venas ^ carjenmf
ejiif^iccultù fiât». Neque aliud ift in Orra trentir,
quam in mée ttnitruwn : ntc htMns aUuà , fttmm
mmfidmm emmpit: inclufo fpiritu In&mte^^ai
Ubiftafem enire mtente,
{i) Sekec. Q^ N. LiU VI. Cap. XJf. S^H-
tnm êffe^qui moveat ér plnrimis fy nmximis au^
Bfrihis placet. Arckelaus antiquitatis diUgins ^ aip
ba : Venti in cwcavs terrstrmn deferùn'mr ; diindè
vbi jam $nmia fiatia plena fimt , fy tn quantum air
pctuit denfafus efl^ is q$n fuperuerdt fpiritus , priih-
rem prermt (y elitlit, ac frequèntibus pîagis primé
€Off$^ deinde perturbât. Tune ilU qu^erens lâcum,
•mnes Augujîias dimovet , dr claufira cmatur ef*
fringere. Sic evenit, ut terrée ^ fpiritu luxante, d*
fiégam quarente, moveantur, Itaque cum terrs
r»9tn9 jfiffftrfff c/?, praceclit aëris tranqfdiïrtar ^
N 3 . ï*w<
ï
198 VI. Mémoire SUR ^^t
tAUs. Il eft çercainquc' plpficurs dc$
caufes 3 qui donoenc lieu, aux veçts dans
ratmofphèrc, peuvent aufii les exciter
dans la terre ; & ces courans d'air peu-
vent quclqueSPois produire des commo-
tions. Ud air refoulé » comprimé dans
une caverne par un air nouveau ^ qui y
entre avec force, & un air dilaté qui
en fort avec véhémence, peuvent ébrao*
1er de différentes ihanièrés quelques pa^
lies de la terre. Mais ce ne peut pas
être là la çaqfe principale de ces trem-
t)Iemens généraux & prerqu'univerfeis,
qui parcourent tout le globe. Ceft cc^
pendant à ces vents intérieurs qu'Aais-
'^Ojz auribup ^ous les phénomènes des
trcm-
ffôe/: ^indtKcet fuh 'vis fpritUf.t qu^ cmc'ttm
vtraos filet ^ m infema fide detmetur, Nunc y/w-
que cum hic motus in Campamafmt^ quamvis ki-
pemo tempore à* inquieto^ per fuperiores Mesàèr
jietit, §luid ergo ? Numquam fiante 'vento ten*
çjmcujfa ejfi Admodum raro duo flavere Jtmtd Wfh
ti. ^ieri tétmen & pote/f^ ^ filet, ^'dfi reà-
pimus ^cênfiat dkosventos rem fimtd gérer eiqmi'
ni accidere pejjtt^ pit alter fuperiûrem aéra aj^tet^
flttr infirmn^
TRBICSLZMVIfS PB TeR^. Ifig
ttemblemens. Il chercha rorigioe de ces
yeocs dans le confiic des vapeurs fècbes
^.humides 9 qui rnooteoc ^ redefcen-
dpnc dans le fein de la terre Qk). On
lie peut nierxecce circulation. pe-Ià
doit naître fans doute qoe agitation de
J'air intérieur* Pe - là auflî peuvent ve-
nir quelques fécoufles. Mais l'effet d'u-
ne caufe aufll foible & aufjQ particulière
4ie doit jamais avoir bien de la force ni
beaucoup d'étendue. C'cft par cette rai-
fon qu'il prétend que les tremblemens
arrivent quand l'air ç^térieur eft tran-
quille, la mer calme & que les vents
font renfermés dans l'intérieur (i).Pour
confirmer fop opinion , il tire une raifon
des temps & des lieux (w). Des tems;
par-
(jfc) Mett^r. Lib. II. Cap. VIII. Voyez com-
ment Sbneque rapporte le fcntiment d'Ariftdte,
ÇLN.Lib. VLCap. XIV.
(/) Arjstoteles, ubi flipra.
n i ^ftt u-ôf/bç/n ftcil vTX9]«i. &C. - x^i nntjiç
kQ, -. Id. Ibid.
N4
900 Vi. MBikfOIftB^I^R XÊS |
parce qoe c*^ au {>riQ€effls & œ aacûOfr* i
fie , }a i>iiik; plutôt que le jour ,>que U '
terre eft le plus oréioaifeaieQt agitée; i
tems auffi, oh il arrive le plus de lévo** '
iucioos dans ratmofphère« Cepeadant
cela n'eft pas exademeot vrai, ni pour
tous Les tems ni pour tous les pars. Il
raifonne encore fur les lieux; parce que
les païs les plus caverneux font les plus
expofés aux tremblemens de teire^ Cctf
dans ces antres fouterrains que s'exécu-
te ce jeu & ce combat des vents. Sa
effet les païs dont le fol eft làbloneux,
graveleux ou limoneux, font peu expo-
fés aux tremblemens de terre du ils y
font foibles. On prétend que TEgyptc
n'en éprouva jamais [wj. Tout cela eft
aflez exactement vrai. Mais on peut en
rendre d'autres raîfons ; rien de tout ce-
la Tie prouve que tous les tremblemens ,
viennent des vents intérieurs. Cétoit
auffi-l.à ropipjon des Wripatéticieks.
Epicuaé fembJe être dans leur fenti-
ment,
r«] Pi-Vi^b: h?/?, i^tff. Lfb, n. Cap. LXXX.
. Voyez auffi Seneç. Q, N. LiU VL Cap; XXVI-
TRSMBl.BBfiB97S DE TfRRK. «QI
Bira(, quoiqu'il n'exclue pas abfolunieiic
les autres caufes , il regarde les vençs
comme la principale. Lucrecb eotre
dans ces idées & les développe [o]. Mais
ces Pbiloippheis n'ooc pas fak àflez ac-
tendon à la peace quantité d'air qu'il f
a dans le centre de la terre.» oii les Mi*
neurs, pour pouvoir rerpirer^fontot^li-
gés d'en envoyer avec des foufflets. Us
o'one
[O LvcHBT. Ub. Vt vi. 55^-5^3- & 57^-
I 580.
Pféeterea, mentut cttm fer hcM fiécava terrs
CmUBus pétrti ex vm frecumhit^ ^ urget
Obmx$u mapus JpeltPKOs virihuf ahéui
Incumbir tdlos, quo renti proaa premit yiii
Tam, fùpen tenjuncpicftint exUruâa domonis^;
Ad Codumque nuigis quanto funt édita quaeqaCp
Indinata minent in eandem prodita partem,
Protraâxque trabes impendent ire paratac . . , •
Eft hatc «jufSem quoque magni duiû ttenoris,
Vcatus ubi, atque aniDuefùbito vismaxifas qo^
dam,
Aat ectrinfècus , et ip(à a Tellure coorta
In loca k cava Terraï coi^jecit, ifaîque
Spdvncas intermagnas frémit «nte toinnltii,'
/
Û62 VI. MStf OIRB SUR LB^S
i)-onc pas pris garde doo plus à la pro>
digieufe force qu'il fauc pour ébranler
UDe éteoduô de terrein quelquefois de
plus de mille lieues» Ceft donc d'ooe
circonftauce particulière, d'un raoyeo,
d'un inftrumenc qui ferc quelquefois',
faire une caulb univerfelle & con-
fiante.
^^^ Un Profefleur en Philofophie à Wit-
lingiusSc cembfergrefrurcica^dans lefièclepaflTé^^cet-
qucFau- ^6 opinion des Peripatétîciens avecquel-
tres Philo- queg changenjen^: Ceft Sperlingids.
Les vents feuls, à ce qu'il prétend, ou
l'air mis en mouvement & chargé de v^«
peurs, peut caufer cous. les tremble-
'fiiens. Les lignes qui précédent eo fodc
une preuve. Pour l'ordinaire l'atmof-
phère eft tranquille, parce que lesexha*
laifons propres à exciter les vents font
renfermées dans les cavernes. La mereift
émue & les Vaifleaux font agicés,fans qu'il
parbifle de vent fur la furf ace , parce qu'il
fouffle intérieurement. Les puits s'enflent
i caofe des ext^alaifgn^ abo;ndant^s çon<-
te-
IpDuës dans lai terre. ÎPar la même rai-
I^D reau devienc trouble & il fore de la
terre des vapeurs fouffrées (p).
Wiiîç]ç,ER C3), & TnvMmc (t)
adoptent en partie ces idées. Mais leur
explication femble encore infuffirante,
fans cependant pécher contre la vérité*
Ces vapeurs féches^ ces exhalaifons fuf-
çeptibles d'une grandi? élaftiçité; ces ef-
pritsfulphureux, ces courans d'air, qui
ennailTent, tout cela contribue, il eft
vrai, aux tremblemens de terre,- mais
tout cçla ne dévelope pas encore le mé-
canifme entier & n'explique pas tous les
phénomènes.
1
C'est donc dans la force étonnante Elafticitç
derélafticité de'rair 4u'il faut chercheT ^«^**"'-
la caufe de la grandeur des effets des
ttemblemens. On a démontré cettie é-
lafti.
r/>] Infiitutîmes Phyftc^, Lib. V. Cap. IX. Edit.
tcrt. Wittteberg. 1653. -
[r] înJfit.Phihf, p. 4^2,.
t04 V* MÉMOIRJB SUKXBS
lafticité & cherché à calculer fes
M. M- BOYLE C X ), 's GrâVESAN DE ( t
MUSSC^EH BROEK (u) , NoLLET ( ^ ) C
fait nombre d'expériences pour décoa«
vrir la*force du reffort de Pair. A' ^
une phiole mince, remplie d'eau ch*
tScfcellée hermétiquement, une veffie s
demi foufflée & bien liée, l'une & raj^T
tre expofées lur le feu, feutent avdt|
éclat. BoYLE (a;) en pârticuîier;âîdéfe!
montré par une expérience ingénieofb
qu'une quantité d'air égale à une goutte
d'eau, l'air extérieur comprimant étant
été, peut, par fa propre force, être di-
latée, jùrqu'à occuper un efpace treize'
nùUe
Isl Traa. A '^^^fèr. tUfl. Opcrum Tobl L
Vcnec. i6p7. 4.
l^ j ?kyf, JOm. Méttkhh. IV. Pars L T. H
|»g. 577' ieq. Lcy<^ '743^*
r« J Tome IL Çir rair.
[v] Leç. dePfeyfiq.cxp. Tpm. III.
[«] T]aaatas4?iHir4«^tfr4iis^/MV,Ea^u^
Opemm Vom.i^
¥
Tremblehem tt Terre, icy
le iëpt cent fohcame & neof fois plus
;^ L. A caufe de cette dilatatien dokécre Canfts di
chée daQs la nature mêoie des par- ^^^^^
QODftkuances de Tair. Elles doh IW.
kt être cohéreotes eotr'elles, mais la-
; flexibles, mais rigides à ud certain
.fektf ; poTeures& par-là fort expanfibles;
jtttfQepcibles d'une agicacioo prompte*
I liBs parties igoées peuvent s'y im{H»iec
i «vec facilité^ auffi n'eft-il point de ma^
[tière qui augmente autant le reflbrt de
îajur que le leu«. L'air qui nous envî«
im&^9 furchargé de tout le poids de
^amioiphère» eft comprimé, condenië^
occupant un petit erpace, à[ raifon de
fim expanfibilité. Il eft aiofî dans ua
^tat violent (y) & capable d'une très
pandei dilatation, puisque l'élaftiçité
croit en raifon direâe de la denlké ( 2 )« '
4c que Fefpace, qu'il peut occuper pat
la
If] SsMGùxiDiySt de Ati Atmt. p. toc;
i05. IV. MÉMOIRE SUR L«
ladiDatation, eft en raifon inverfecfi
la force qui le comprime (û). Ce dé-
gré de denfité extraordinaire^ qui tient
le reflbrt \ie Tair ' affujettî dans un état
de contrainte, eflnéceflaîteaux plante*
& aux animaux, il eft auflî le principe?;
de tous leè mbuvemens qui s'exécutent'
dans Tair & qui fe fuccédent fans telle;
De-là la formation de tous les météores
&la circulation perpétuelle dé l'eau &
de rsîr. De-là une propenfion perma-
nente & lin effort continuel dé Pair à fe
dilater; &tl fe dilate toutes les foîsqtïe
la compreffion, qui Tempéche, dimi-
nue, où que les matières qui peuvent
Féccndrè, en s'inflnuant dans fes pores,
augmentent. L'air, qui eft da6s Tinté-
ficur de la terré, étant plus coridenfé
èncoi-e (Jue Celui qui left aù-deffus de la
furface, il éft plus fufceptible - de dila-
tation fubîté & d'une prompte expîad-
-Oon. Son effort eft plus grand & fei
effets doivent être plus violens.
L3x IV. Cap. IV. '• ■ "-^
Tremblemeks de Terre. 207
fe^Lc favant Auteur, [ib] du Mémoire £«
[fur les caufes du tremblement de tene, ^^^Sii
*«* *^^ ^••«•.<w« M«. M«.u<>^ivM«v.ui. ««M 1.WAAW9 ne xùppnÉ^
jinréré dans le Journal de P^erdun iC}»^, pw
}.a très-bien feoti que Tair elaftîque étoit ime^a^
[Ja itfincipale cauiè des tremblemens de ««wo^
H»rc. Peut-être fetoit-oD mieux de le
legarder comme le principal inftrumenti
&i'efejrvefcence5 0U Tinflammatibn des
BMitieres pyriteufes, comme la canle
priQdpaleé Je ne faurois donc, admettre
avec cet Auteur, qui s'appuye de Tau-
; toiité de M. Hoffmaiïn [d] que tout
peq^lemenc de terre fuppoiè toûjou»
^ par-tout une inflammation intérieure*
IJoe fermentation peut fufBre, pn bien
des easj & toutes les explications en de-
vicDûcnt plas faciles* \
' ' . C'ESIÇ
P] Ctt Auteur anonyirte ; ou pCcoâoaftocl 9
«onné plufîeufs autres mémoires lurrHiftoirc Nm
^cUe'&la Phyfique*
W Nofcmbre 175^. p. 547/«c (îiir. L'Auteiw^
P«>inetàn autre Mémoire, que je n*ai point crf-
fiore,vu.
. *^ • . •.• . -.1
[i\ ÔWcrrttions phyfiqucs te âundÇRC ■: : t
r«rfilar
8ô9 VK RÎÉMoiMï'stfft tss
IIBB?^' C'est à l'air, reôfériné Sarcla p«a-
dre à câtoo , & daûs lés poudres fulmi-
,nàiit€S3 à cet air fo^îteaiefm; iMëfié^ oq
;dffaté par le feu, qu'il faut attt^cf
line partie dés éffeti; cxf^ofion, efkatf
éclat. ToicT un faSt rapporté par M.
Hoffmann, copié pàt rAutcÈr dû Mé*
ittoiréi (jue Je viens de citer, 6: que je
âràofèrié, comme ferva&t' à donner une
Mage ées effets de la foudre & des
tfëiiiblefmem de terre |^^]. G^èft trn
AcBfdent extiaordniaîre arrivé le 7^. No-
vembre 1698 à Zelferfeld vHIe de la
Forit^NoîTe. ,j^ Vkt Apotîcaîpê, dît-il,
i, mit daos une coraiië de veh« aflësé-
,', paifle, du bautne de ibuffre térébeQ*
9, tiné, & la plaça fur on fèa dé fable:
^, & après avoir bouché les jointures du
^ récipient, il pouffa la matière avec un
»]i feu un peu vif. Auffîtôt un brait
„ extraordinaire, qui fe fit entendre »
;^ fit croire à^ceux qui étoient dans la
j, IDS1«
M ObCar. phy.acdmmT. tl. OWI ij/jcjoar*
«al de VMttir. âU Sipia p. 150, ; 51, };t»
TftBMBLEMEKS DB TsRR?. 209^
if^ I^aifoo^ qu'il s'écoic élevé un oura-
^9 gan qui Talloic renverrer de fond ei^
j5 comble. Uo garçon Apoticaîre, qui
j, étoic à^ piler des drogues dans une
49 cour 5 .pas bien loin de la boutique ^
^9 fut jecté tout à coup contre la mu-
„ raille. Un autre, qui étoic fur la por-
^i te de la cour 3 frappé comme d'un,
„ coup de foudre , tomba à la renverfe
33 & ifans connoiflance. Lors qu'il eue
33 repris fes fens3 il fentic une odeur
33 fétide Âfalphureufe; & ayant foup-
33 çonné que cet accident n'avoit été
33 caufé que par la mauvaife manière de
33 traiter le remède 3 il courut aufli-tôc
^3 au laboratoire avec un voifin que le
^ bruit avoit attiré 3 & il trouva la moi-
33 tié de la cornue refiée fur la table ^ &
j3* l'autre moitié 3 à laquelle le cul te-
ii noit) jettée bien loin dans la cour à
33 travers les fenêtres de la cuifinequ'el*
)3 le avoit mifes en pièces.
33 Ce ne furent pas les feuls effets que
), produiût cette explofion ; elle brifa
» encore la porte d'uo cellier 3 & la
' O „ jet-
>I(^ VI. ^EârolAC^UK Itf
iy jetca datf!$ la cour aVec ded pots k
^y des plats qui ^cdeâc dans la coiâ-
^, D9. Elle tnit tti pièces une atttie
93 porce de c^mtniiDicdciéil» eYrtre te
3, cellier & le laboratoire , & atràcha la
„ ferrure qui étoic fdrt groflb. Le mê-
«3 me eellier cooiniuiiiquofit^ par un e^
5, calier déi^obé,. fmtn formée' de fpi-
3, raie 5 à utoê cbaâibi^ dfen'^hauii 5 donc
33 elle enfonça la porte 3 fit reoverfo for
33 le pavé des tifoirs oh étoleûc des vailP
33 féaux: , daiis lesquels c^ mettoic les
ij co>mpoficioiis.
^3 II y avoit ^ns la iniêflie chambre
^3. <|ael4aes auc?es vaifTeaux» de ooéroe
^3 efpèce^ qu4 furent enlevés du milieu
1^ des autres, & }etcés fur le pavé, &
5> deux fenêtres furent arrachées & jet-
^3 tées dans la cour. La même explb-
^ fion endommagea les fenêtres voifî-
j3 nés de la porte ^. qui donooit fur la
3, rue; elle brifa le plancher d'une pe-
3, tîte chambre, & renverfa ïû porte a-
3, vec la ferrure & les gonds 3 faosépar*
,3 gner les fenêtres 3 dont elle ne ût
>j Déaa«
TftBlf&LSIlBKt DB TBRRB. lit
^ diaornoiDS que ca0èr les vitres.
3, Elle enfonça aufli la porte de la
9) chambre 9 oh Ton gardoit les eau:É
^y diftltlées» & une autre porte qui com^
^3 muniq^oic de cette chambre à celle
M de la boutique. Les vitres des fené-
99 très de la boutique fUrent auffî caf-
99 fées» & leurs chaffis ébranlés ^ mais
éy ils ne furent pas enlevés.
„ Les voîfins affurerent avoir vu foN
), tir par la cheminée ^ dans le mêmis
), inftant qu'on entendît le bruit , une
. ), fumée extrêmement épaifle; que le
„ bruit avoit été femblable à celui du
35 canon, qu'on Tavoit entendu [de tous
j, les quartiers de la Ville, & que pref-
9, que toutes les maifons avoient été é-
3) branlées^commeparun tremblement
33 de terre.
33 Cet accident étonnant^ continué
3) M. Hoi^FMANN, dont j'ai été t^noin
33 moi-même, fait voir quelle eft la na*
^33 ture & la force de l'éclair & du ton-
)3 nerre: & fert à nous convaincre eh
i i) niA^
2IÏ Vf. MéMoirr sua LB».8cc.
„ tnêtne tems que leurs, effets ne vieor
3, nent que de la violente percuflîon de
,,.raîr, qui eft agité avec împétuofîté,
„ & chaire de la place q^'il occupe,
„ de forte que toute la colonne d*aîr,
„ qui a un poids confidérable, produit
„ des effets furprenans fur ks corps
3, qu^elle rencontre **•
u cha- BoYLE prouvc par nctnbre d'expérieo^
l^^r, ces curieufes que les particules de froid
condenfent Tair, en s'introduifant daos
fes porcs, & que les particules de cha-
leur le difatent , en s^inGnuant dans les
pores de ce fluide légef. La moindre
chaleiir fuffit pour produire une promp-
te dilatation. Une expérience bien aîféê
le prouve. Un papier allumé jette dans
une cuvette en dilate Tair, en forte
qu^ii en 'refte très-peu.
McCnrt de On s'eft efforcé pat diverfes expérieo-
urion/'*" ^^^ ^® mefurer cette dilatation, & ces
efforts n*ont pas été tout à fait infruc-
tueux. BoYLE a mis fur les voycs &lei
Phyficîetts, qui l*ont fuivi, fontpervc-
nui
Tremblemens de Terre. 213
nus par diverfes routes à des préciflons
fort curîeufes. L'air peut fe dilater juf-
(ju*à ce qu'il occupe l'efpace qu'il occu-
peroit s'il n'étoit point comprimé par
Tair environnant , ou par ratmofphèrie qui
le preffe. L'air peut, félon M. Mariot-
TE (/) , fe dilater quatre mille fois plus
qu'il ne l'eft autour de la terre, avant
que d'être dans cette expanflon naturel-
le, qu'il peut avoir au haut de Tatmof-
phère. M. Boyle (g) démontre que
Tairpeut être raréfié dans des vafes de ver-
re, jufqu'à devenir dix mille fois plus rare
qu'il ne l'ett ordinairement» M. Desa-
GULiERs C^} prétend que Wir, en dif-
férentes cir confiances , s'étend depuis
uq jufqu^ trente mille. Newton, dans
fonT?raité d'Optique (i}, prouve, par
le
r •
(/) Mémoire (or les cattfès des tremblemens : ir£i
{g) De miraacris rare^âione, Tom.I. Operum,
\h) Cours de Phyfique experim. T. II. p. ia7.
VoycL encore Mémoire far les caufes ôcc. lébifu^r^
(i)Lib.III.Qii«ft-XXVUI.
.... 03
214 VI. MÉMoiRit syR LES
le calcul, que l'air à la hauteur de quîn^
ze milles d'Angleterre, au-deflus de la
furface de notre globe, eft iQ fois plus
rare que fur cette furface même; &qu'i
76 milles ileft environ un million de (ok
plus rare. L'air rendu aui& chaud que
l'eau bouillante fe dilate avec une force
qui eft au poids de tout l'atmofphère ,
comme 10 à 33 & même comme 10 à
35. C'eft le réfultac d'une expérience
imaginée par Mr. Amontons, & véri-
fiée par M* MUSSCHENBROEK (k). A
quelle dilatation ne peut donc pas parve?
nir l'air fouterrain échauffé? quels efforts
ne doit-il pas en réfulter?
Effets de. Nous avons déjà eu occaCon de re-
èe 1w^^ marquer que la dilatabilité de l'air, fon
ibuter- effort, ou fonreffort,croît enraîfondc |
rain. f^ denfité. L'expérience de l'arquebufe
à vent eft eonnuB. L'ah- refoulé & réffené
acquiert une force capable de poufferuœ
baie , qui perce une planche. Bôrelli ob*
ferve que l'eipace que cet air occupe eft
à celui qu'occupe l'air ordinaire cqoud^
Ik) Eflài de PhTfiquç, T. II. Chap. WL
TREMBI.EMÇNS V^ TéHRE. 215
ao à deux mille. Les Mioiears nous ap«
pr^pnenc que l'ajr ^ft ^ denfe dans Ie3
Çdioes qu'il perd fa prppojtipq eve;c les
Qrg{ines de notre corps, M. Marîot:
TB a fait diverfes obfervations f^^r U
dcnfité de l-air des cav^es de l'Obfervar
. toire de Pari$^ Toutes çhpfçs d'ailleurt
égales, Tair fous terre, dan? les cgver-
Xies & les grocca^, doit être d'aut^Dt plitt
Uenfe que jce$ cavités fqnt plus profon-
des & conimuniquent moÂns avec l*air
fxtérieiir. II Revient auSi plus^ rare à
mefure qu'pp's'élève fur l^s nioetagnes^
oii il peut méipe être û rare ^n'on a d^
b peiné à y rcCpirer [/]. t'air étwi
donc plus denfe, plq$ cotnprimé , fott9
la terrç , les €|Pets d'une p^j^rvefcenc^
{(d'une inflamiQationdoîvçQ^y êti^ plus
prQmts & plus violem^* la dilac^tioo
ioit avoir p]w de force., L'éWîcH
doîc fe déyeloi^i^ avec plus de v^h^
' mespce. L'exploûon doit être plus écla-
tan-
Art. 11, p. 6. &fuiv. dans les nottçs» : .
04
Ml6 VI. MEMOIBE SUf LB$
taote. SuppofaDC donc des matières en*
jSammées, ou en efFervefcence, à une
grande profondeur fous terre, quels é-
tranges effets ne doivent- elles pas pro-r
duire par le moyen de cet air dilaté à
raifon de fa condenfation ! Si Ton y ftit
attention, on ne fera plus furpris des
faites extraordinaires, des tremblemens
dé tetré. Augmentez, dans cette pro-
portion à la denfité, les effets des pou-
dres fulniinantes, des matières déton-
nantes, ou feulement de la poudre i
canûn,& vous concevrez fans peine les
^plus graddès commotions & les boule-
verfemens les plus étendus. Suppofaoc
cet air dilaté en raifon direâe de fa deo-
fîté , & Tefpace qu'il occupe en raifon
inverfe du poids qui le comprime^ |on
élafticité fera comme fa denfité [wj.
Les efforts & les' effets qi}i en doivent
réfulter font inconcevables, puisqu'ik
doi-
. fw I PhyC £içm.Mttb. *sGur%vSJMD%.X 1^
JJb,iy^Ç. 11.
Trembliîm«ns ce Terre. 317 ,
doivent encore être propqrtiqnnés à tou-
te la mafle de Pair dilaté,
Thales le MiléGen , qui a fait d§ « l'eau ^
Teau le principe de toutes chofes, a ^^^^
i)ien pu attribuer au mouvement dé l'eau ^^^P?ns-
les (remblemens de terre. Il fuppqroit d<» An^
que |a terre fe nM>avoit lur les eauit-mê^ ^^^°^*
XRe^,, comax^ uo vaifleau foûeenu & a-
sité.par Jes flots [n]. Je ne fii fîon a
bien pdst.Ia penfée de ce Pfailofophe.
Ê;ile eft infoutenable, peu digne de U
rçpiuauoo d'un âuffi grand Aftronome|
q^i. doit avoir prédit le premier ^De
éfçUpfe :.[#]. i Cela pore, il feroit
maip^^étoimaot de feotir la terre fe mou-
\^t que de la. voir fubfîfter f p]. Si- •
NIQjK^s conûdère Teau comn^e un agent ,
comipeUQ, moyen, qui contribue à di-
vers
[«^Senec. Qsaeft. mt Ub. VI. C. YL .
. [tf] P«.w,.Uift. wt. hi\K n. C. XII. & LibT
xxyi. c. XII.
[j>] Terram a^tari non miraxtmur Coi maocr ^
tL Sjmîic. ibidem.'^
05
1U8 VI« MÉMOIRE SUR LES
vers tremblemens [^]. Il croit quelçf é^
taogs ,les réfervoirs , les mers^ les jOieuvet,
les torrens foucerrains, en roulant leurs
eaux^peuvent diverfemenc ébranler la cer-
rç. Sa phyfique eft très- fondée à cet égard,
mais elle n'eft pas complétée. Il ne
faifit que quelques circonftances , peut-'
être les moins ordinaires* Il f^ut quel-
que chofe de plus aâif 5 de plus vio-
lent» pour concevoir , ou expliquer^
les tremblemens de terre. Démocritb^
au rapport de Plvtakqvh [r], attri-
buoit les tremblemens aux eaux de M
pluye y qui , fe précipitant dans des ca-
vernes fouterraines, qui déjà regorgent
d'eau, ébranlent la terre par le reflux,
auquel elles donnent lieu. Il eft encore
aifé de s'appercevoir de rinfuffifançe dç
pareilles explications.
?«^^ Il eft jnconteftable qu'il y a de grands
^s^ amas d'eau fous terre; des réfenroirs
d'WiX
[y] ïWA c, vn & viir,
Ir] Plvtak. de iHacitis PhiloC IA,SL C»g
Xrevblsiçbns bb TstRC. lia
4*eaux, qoi fooc tranquilles, & «les
çourraos d'eaux, qui circulent Toutes
les fourbes, qui forteat de la tette^
décèlent celles qui font au dedans.
Bien des faits, raÎTemblés par divers Aa«
teurs, éubliflent Texiftence des eaux
foûterraioes [j]. Dilatées , pouffées ^
accumulées, enflées, arrêtées^ dani
leur cours , par quelque obfiacle acciden-
tel « elles peuvent, il tû vrai, en cerr
tain cas, pouflfer Ja fuiface de la cenc
& rébranler. Des torrens intérieurs «
groflis par quelque ci(conjOi:ance particur
liera , rencontrant un obllacle , peuveoe
dans leur cours impétueux podûèr les
parois des canaux & ébranler la terre.
Il eft aflez remarquable que les tremble**
mens arrivent fouvent pendant, ou ap'ès
desiëcherefles, c-eft à^dire lorsque Tat-
mos*
[/] Voyez plufieurs cb ces laits «kns VARSNXur.
4aQS KiRCHBR} dans Fabricivsj dans la Struc-
ture intérieure de la terre j dans TUfàge des mon-;
tagnes; dans Ramazziki , des puits de Modène*
dans M. dx Buffom Sec. &c. 8cc. SlMEQys cL
N. Iib,VI.Cap.YlI.&YIII^
220 VI. MiMOIRS SUR LES
mofphère^ étant le moios chargé d^au>
la terre doit en être le plus remplie;
mais à une plus grande profondeur, au
deffous de cette croûte, qui eft percée
pour donner paflage aux fources. Lin-
terieur de la terre, étant ébranlé, par
la dilatation d'un air échauffé, ou eo-
flammé , cette commotion ne peot-eHe
pas auffi communiquer à quelque grand
réfexvoir d'eau un mouvement d'ondu-
lation , dont la mafle , le poids & la for- .
ce du choc feront capables d'ébranler à
leur tour de grands terreins ? Souvenc
on a éprouvé, dans les tremblemeas^
un mouvement d'ondulation » qui ref-
lèmbloit exactement à celui des eaux.
Au milieu des fecouffes tumultueufes de
Lisbonne on y a reffenti de ces mouve-
mens ondulatoires, dans le cours de
1755 & de 175(5. Tantôt ils reffem-
bloient au balancement d'une litière,
^quelquefois à ceux d'un bateau, d'une
voiture rufpenduë, qui roule,* toujours
ils avoient quelque chofe d'alternatif &
de régulier. On en a fouvenc éprouvé
de pareil à Lima^
Pois
TRSMBLEMBm DS TSURB. flT^
' Puisque nous nous fommes engagés Coa|eâa^
é alléguer toutes les caufes probables & mu^
poflîbles des trcmblemens de terre, o- meatdcf
mettrons • nous celle que (êmble nous
préfenter le mouvement/ de rotation de
la terre, combinée avec la mobilité des
eaox de |fon fein? Notre globe peuc
être envifagé comme un vafe Iblide,
rempli de canaux & de cavernes*^ plei-
.nes d'eau. Ce vafe a deux mouvemens
oppofés ; Tun autour du foleil eft an-
nuel; l'autre autour de .fon axe eft diur-
ne. Suppofons que dans un inftant un
de ces mouvemens foit accéléré & dans
Vautre retardé , de façon que la com-
penfation du retard à l'accélératibn fafle
la même fomme de mouvement & par
conféquent le même cours; les eaux, qui
font dans le fein de la terre ^ ne pou-
vant fur le champ changer leur mouve-
ment & fuivre celui du vafe , qui les
contient, doivent acquérir quelqueFtaiou- •
vement d'ondulation , qui , venant à frap>
per les voûtes des cavemps,doit ébran*-
1er la terre & par' les canaux- fouterrains
communiquer ce mouvement fort loin.
Ga-
S32 VL Mémoire sur zm
Gâuléb avoic imi^Dé qaelqae'ctt>re
de pareil pour expliquer le flux & leré-
ftix de la mer; mais fon explication oè
peitt s'arranger avec un mouvement ré-
gulier & périodique tel qu'en celui -li.
13'ailleurs les eaux extérieures font li-
bres & ne doivent frapper que ratmot
phère & giifier fur les terres 5 qu'elles
iiefauroîent ébranler. Leseaux intérieu-
res au contraire y qui font contenues ^
peuvent ébranler ce qui les contient^
Les tremblemensyoti Ton apperçoit une
ondulation, feront donc expliqués par
ce moyen. Il en efl^ dont les ondulatiooà
vont de l'Orient à l'Occident > ou de ^Oc-
cident à l'Orient* £t fi cesfecoufles n'ont
pas toujours ceué direfUon ,c'eftque les
liaroîs des cavernes & des canaux, gê-
nant dtréâécbifiant diverfementces eaux
agitées, il en naft un mouvement com-
pofé , qui ne peut plus avoir la même
direââon* Combien de caufe» différen-
ces peuvent accélérer ou retarder lé
mouvement de la terre I Peut -être cet-*
te vuiété dans la marche du globe ef{-
. el.
^ÉLWtSÈLUiSËm j^t Terre. 12^'
fSle néeeflaire pour agiter Tair ^ les eatoc.
& la terre.
Si nous confîdérons les dtverfes ex- licaucott^
périences^ que nous avons rapportées^ ^ucàk
nous nous appercevrons que l/eau eft un S^cp-
dcs moyens qui entre dans la plupart ^^^=*»<*^
des efFervefcences* M. LuoutY [t]^
Newton ta], Mdsscbenbroek [x], dans
kur mélange, qui fermentoit & s'eoF
flammok, y metioient de l'eau. Il It
faut dans une certaine proportion. L'a-
malgame feroit noyé û on y en faifoit
trop entrer. Il feroit fans aftivitê, 8*il ^
nY eu entroit pas aflez. Qu'on pile les
matières , dont on compofe la poudre à
canons trop féches, elles s'enflamment}
i il faut les tenir humeftées à un certain
! point. Ces matières pyriteufes* qui font
fi propres à concevoir de la fermenta-
i cion ,
\ti Mémoîr. de TAcad. R. A. t;ôo. Chkùif
(«) optiq. M>. m. Qs«ft;XXXi.
(«) EfifU de Phyfiïae?^ Tatt>* L art. tZo^
M4 "VI. MÉMOIRE 8U11 xxr
ûcm, 4oîveDC doDC être mifes en aftiolis
pàt u&e cercaiDe quantité d'eau. Cette.
eau ouvre les pores de éûk corps ful-
phureux & nitreust ^ difloût les (èls,
dégage les parties ignées^ met en moa*
vemeoc ces principes d^aâivité & de
chaleur. De -là âaft une effervefcence
& fî^ comme dans les mortiers, oiioa
pile de la poudre trop féche, quelqoe
qîrconftance donne lieu à une inflamma*
tion) la matière prend feu fubitement.
tes lieux O^ * ^^î^ remarqué que les Keaxmariti*
niaritimcs mes étoîent plùs expofés a«x tremblc-
&S^' mens. Telles font les cétes de V&alUi
*'"*°*^^ telles les cotes de VAmérique-mériàionih
le [y]. Ne rendons pas cette obie^
vatîon trop générale; ^arce qu'on
pourroic la démentir par bien des
. faits. Il eft certain du moins que la
plû-
[y] MarithM maxwifi ^[uatstmtur: née nm^fi
tali malbcétrine. ExpUratum tfi mki Jlfer^Ar
femmwmquef^epius trefMfe. C: Plin. H//?. Nd
Lih. II. Cap. LXXX. Voyez atiffi Arutotb, Afr-
tearol.hib. II. Cap; VlII. Voyc2i encore Joomaldt
ycrdo». Nov. 175^. p. 354- ^
ie iiâe fiîr <lei monagoes voifiaes defe
dés Ifles. ¥tè9 de Xîvaiimtia - en Améh
t^Q^ il eft deuJDii¥)à»gq6^, dii&c Ftt*
iiepoofle du fèu'fii^riiitre foutait iiiiK
(psiDCké d'Càù . ëtonàancc. On appelle
ooUev ci Fo2rafr£i'!eatf i, & caiiTe de* tant dé
Ibiwes & de niiiOreaus: i qu'elle, poùifô
tt tthort. On ne iloitifllie que déiix Vol-
cans ^ iqai foienD éloignés dés mets ; l'un ^
fûren Miftfie , l'autre iur lè mont Apen*
; K&i^, 'tous les deux peu confidéiàbles. Si
I piques montagnes font fujettes aux
QemUeîBens i on .en voit fortir beau^ '
coap. de fources & îx)ur rordinaire.tdei
ibûrcei ininéiales^foùveQt chaudes. ^I^
tâoz&ntdoûcivéeeffiiires pour detrem*
feties mmJères effervefcibles; qui ftns
^ demeurëroient dans Tiaertie.
Les eaux contribuent peut-être en6o- ies'eàot
îeauxtremblemens par une raifon très- peuvent
. iafiidtéds
(*) Voyèas lUns lé Dift. àtàg. de U Uàiûz ^^t
llèl^ remtiÀeiiâ^ des Vofeiri^
P
jfig^oieufe, que l'Àutoâr vda Mmmâ»
fut les tœmblemensid&o^Ere aUégue{aJi
L-éau iiepeut être^piptiniéevpn ft|
proil^é: ^par divetfes expétieage^ IP]^
;EUe dûitedonc s'oppo&r ' par fo^popb
€i par l'inôpdtudé: qu'elle a à être qomr
primée à la dilatation de.Tair imâdw» ,
éChaajBPé& mis .eu activement Lkf&tr
ce de Pj&/di}até:parlk::chaleur: croit eQ
raifonde la réfiftaace qa^on lui ot^pofe
Aitifi l'aâdvité du feu ou. de l!efFçtve&
cence doit augmêirter fôiis terre par cet*
te raifoQ. Par-^ià même les Ueux .moins i
abondans^en eau doivent éprouver des <
tremblement de terre mçios violens &
Aoins fréquens» toutes, choies d-alMeutt
aéi^Iesw Si des matières mioéraiesibn
mentent ou s'enâainmént fans trouver de
réfîftance de la part de ces mallesdteau^
Tair dilaté s^ouvrelpluaiaifémenc on ps^
fage, s^qxhale en vapeurs, fans caufer
• ^ r . ^'''- ^* ' ■ • de
' T^] Journal Hift, furies matières 4atems>HoT.|
[^JDxsAGVuaaif GoQbdcFii|<fiqae,Mi4l9^
TuElfBLKMfiNS DB TEftlLï; 22/.
'4c ^aàds bouleverfemens. Ces exba«
lailoDs fubllmées dans ratmofphère 9>
produifenc les météores igoées. Aux
pieds des moneagoes il eft pour Tordi-
oaire plus de fefervoirs d'eau que dans
ks plaines. . Par cette raifon encore les.
Volcans font plus ordioairemenc fur les
montagnes 9 & plus | rarement les pai's
de plaine font* ils fortement ébran-
lés ic2.
Non feulement les eaux peuvent aug- forcé
menter l'élafticité de l'air par leur réfi- ^^^^^
ftancç, mais réduites en vapeurs 5 elles yapciirj,
ont encore plus d^aSivîté que l'air, &
peuvent produire de plus grands effets.
Les ef(ervefcences,ou les inflammations
intérieures, font, fans contredit, éle-
ver des vapeurs aqueufes 3 aufli bien que
des
ff J Vdyez pîufîcurs de ces fuppofitfong confia*
®^, & éclaxx^ei par des faits dans Varewiws;
^ans RiRCHER; dan^ Fabricius» dans la Jtruc-*.
P»e intérieure de î»tcrreî dans TlHàge des Afonta-;
^i dans RamazziKi, des puits de jilodcQC|
ians Wr. deBwFjON,, . - ,- .. ^
? 2 '
art VI. Mbmoikî stri tEi
des exbalaifons pyriteofes, ou fulpfaiii
reufes. Ces vapears aqueufes ont une
dilatabilité [d'] qui furpaffe de beau^
coup celle de Tair ou celle de l'eati.
L'eau ne' fe dilate que d'une feizième^
depuis le moment où elle ceflfe d'être
glace,' jufqtfà celui oU elle coi^mence à'
bouillir. Pour augmenter de deux tiers
le volume de l'air, il faut déjà Unecba*
leur capable d'amollir le verre; Âvc«
tincxhaîeUr bieh moindre l'eau réduite
en vapeurs tî^^efad un volume 13 bu
14,000 fois plus grand. Quand la va-
peur, ainfi échauffée i n'a pasdel'eipa*
ce pour s^éteiidre librement, elle fait
effort contre tout èe qui lûî rédftej flç
elle éft caj^ablé des plus grands ëffeti
Aiofi, lorfqiie le moule d'un fondeur de
dqche n'eft pas bien féchéi la vapeur
de l'eau , échauffée par le métal aident,
qu'on y fait couler, fait <Srever cfe mou^
le
SCtEe. Leçon, StdL U/dc l'eau' côiofidiéréçcMn^
Éapcttr p. 7« & &iy. Amft. 1/4^, ^
TREVBtEMENS DB TbRRB. 219
le avec éciac & fautet en l'air les for-
ces & toute la charge qui eft deflus.
La force de la poudre peut bien venir
en partie de l'élafticité de l'air renfermé
dans &. entre les grains; mais elle vient
auili de la dilatabilité deç matières qài
la compofent. C'eft ce qu'on peut proil-
yer par les poudres fulminantes. Ces
petites ampoules, ou ces larmes de
^ollaode, qu'on fait fauter, en les jer-
tant au feu , font plus d'éclat fi l'on
joint à la bulle d'air qu'elles contiên*
sent, une petite goutte d'^eau. Les œufs
de poifibns, les marons,&; tant d'autres
çbûfes,qui deviennent fur le féu autant
4e pétards, prouvent l'efFort des vapeurs
dilatées par la chaleur. On a mis eu
œuvre cette puiflance fingulière dès va*
peurs pour faire mouvoir toutes fortes
4e machines. C'eft à M. Papih, Pro-
fefleur en Mathématiques à Marpourg^
far la fin du fîèclc paffé, qu'on eft rçde-r
vable de cette idée, qui a été mife'en
ptatique pour diverfes machines. utiles*
Les AnglQîs :Pat 4'ôb.Qr4 em^loy^ m
^ P 3 pom-
^Î30 VL MÉMOIRE SUR LÉS
4^ompes à feu , ou par le moyen de H
vapeur dans leurs mines de charbon, &
on en continue, Tufage. Ils en ont cb-
fuite établi une à Londres , pour diftri-
buer les eaux delà rami/i, maison a
été obligé de les abandonner, parce que
cette machine dépenfe trop de feu &
fait trop de fumée pour une ville. Ceft
par le moyen d'une pareille machine
qu'on defféche les mines de Condéy en
Flandres. M. Beudor en a donné une
deTcription , dans foâ Architedure hy-^
draulique. Le jeu affez connu de PËo-
lipile , qui fait monter l'eau , par le
moyen de la chaleur ^ foùvent à plus do
cj T)ieds , nous fait encore connoître
les efforts furprenans des vapeurs échauf-
fées & dilatées. Il eft encore bien re-
marquable que ces vapeurs d'eau font fuf-
ccptibles, quand elles font renferméesj
d'un degré de chaleur exceflîf, qu'on tfa
pas encore pu mefurer éxaftement , à
caufe des dangers , auxquels on s'expo-
fe en faifant ces expériences. On tàki
dcja que 4ans la marmite de Papin cl^.
les
Ics^deVii^DoestJifEszlchaudeS) {ioùL'f(Vb
àr&TétSLm.& tei>l<9irb.> ce qui a.fak4h
r0'iâf4*ahilcsrPhyficîeas [e] ^qœ Feàa,
e» !«apfeut^ ' Ôroit,» peut -être 3 «ap^?
bier;ée;deveQH!.âdn iôirdcQte qufi le.quh
v«aii,3te,fer;fi)Qdu». aDe tput'c^/feit?
&t:de;.tOUtqs;OÇf'tâf^lÛQns CftDOlwH^
qup l^-vapeuMîq ^«y^-dansJe.fein^dÇ
k«€ffï^V .par,-àes^e5fer«efcçDcei;> pu .de3
ifttororoatioQs ift^urQg,.ajrêçéfi9:PM: le§
tporjatjn^i; r€ûftu!e« .cl** cl)audç%3L.jpayce
Uitt..^es^:;pUi« fftaiflaos «gens ^dan&î Jes
trçmbtemens deiîssrej.i^On n'aipfaiçvf jçn;^
w4-Aflfez faitL do^jkmtmh cette caule
«àif§;puiffîince.pradigieBffv-:> ,3;::j t.
^'Ivî.-rABBÉ NoLLfet fait fufèé'fijîer Idée de
une "réflexion 3 que nous tranfcnrpn»
à%tknt plus volontiers, qu'elle eflrprcP**
qâVrabrégé de tbm.cèjque nods Venons
?tt^1lfè ;da concours deTaftion dû 'tt5u>-
',. .> .,? •• ;: •. • ■ ' 4- *• -••'■; "v ,
[e] .BoBUHAAVE .Ç^.- C/&/W. P. II. p, : 3^7;
MvsschejnbrÔbk, Eflai dé PKyfique pi 434- ' ^
P4
^32 VL MiMO»S &llft LES
de Taîr Sf, de Teaajdaosiles trembtemODf
de terre. ,, Les éruptions des vblcun
» font fi terribles, les forçes5 qui re«
,, muest ainfi les c^tmilles .de la tent
3P font fi fort au-^deflb&des moavemai^
9, ordinaire», doat nous coDDoiflonsro*
i, rigine) que ces prodigieux eSets^noos
3, paroiflent toujours plus grands que
,, les caufes phyfiques, auxquelles nèuç
3, les . attribuons. Cette difproportioo
,3 apparente , qui ôte toujours aux om«
33 jeâures les plus raifonnablesunegreii*
,3 de partie de leur vraifemblaoce, ne
33 viendroit-elle pas de ce qat nous
,^ n'enyffageons ces caufes que par pai^«
33 ties 3 lorfqu*il s'agit d'expliquer un
33 effet 3 qui eft le produit de pJufîeurs
33 e^femble ? Les matières calcinées &
33 les flammes 3 que vomiJQTent ces grands
33 fourneaux 3 an&onçentvifiblément des
'^3 fennentations & des effervefcences;
33 im embrafementfouterrain. M. Ahon-
33 tons a prouvé d'ailleurs que la force
33 élaftique de l'air» dilaté par là cha-
33 lei^;^ ell: d'iwm pl^^ande que ce
3» fltfi-
TBxmtmaix^ de Terre. 23^
p fluide efl plus comprimé. Dans cei
^ boulev^emens, qui anivent à cer-
p taînes parties de notre Globe , nQ
I, confidérons^ pas feulement une fer-
p mencation^ qui prend feu & qui fait
51 bouillir 9 pour ainÇ directes matières
^ fulfureufes & falines qui fe font mé|-
,1 lées; mais encore des volumes d'air j^
,, chargés d'une mafle énorme^^ & qui
I) tendent à fe dilater, avec d'autant
9, plus de force, qu^ils font retenus. A
,5 ces deux premières caufes joignons-
93 en une troiiième, qui eft encore plus
), puifiante; c'eft la dilatation des va-
,y peurs , non feulement des matières
)) inflammables, mais encore de Teau,
»s qui peut fe rencontrer dans le voilina-
3, ge, & qui détermine peut-être, par
s> des écoulemens accidentels , ces é-
^) ruptions qui arrivent de tems en
3) tems. Ce n*eft qu'en conûdérant ainQ
9) le concours de plufîeurs caufes con-^
H nues & en embraflant même la poflî-
I 3) bilité de pMeurs autres, qui ne le
u font poin( encore, ^u'on peut âter i
? î « ces.
234 VI. Mémoire -SUR les'
„ ces grânds} effets ridée:de prodjgc^
,y par jsqaelle ils $'aaaoiicrac: depuii
i, long^tcÈos (/). - ;' ^ ,.
Cbutesdc - AwAxiAfEîîE ôft tombé daus le déÎFauf^
quckucf ^Qj^ j^^ ,No;-LET vJçaÉ cfe parler. Il
dans Tin- s'arrêcQ -à une caufe . particulière , pour
u"cw. expliquer tous les effets ,'& à une caule'
très-foible pour expliquer de très grands
eifFcts. Il crut que des cavernes, enfon-
cées, ou des chûtes intérieures de ro-
chers, foif par vetuilé, foit parles
eaux, foie par des feux ou d'autres cir-'
confiances, pouvoiént..ébrànier la terre
par leur, poids & faire, éprouver à fcs
habicaos ces feçouffcs effrayantes qu'IR
aperçoivent fi divçrfèmcnt. Senéqué
développe fort biçn çettç çpinion [gT
&
.(/)Ubî fupra,
[g] $EN. (i._ N Lib. YI. C. X. Jmxîments
'éit^ titram ipfam Jibi ejfe caitfam motus, nec ex-
trmfiCHt tncurrere qmd illam imjyéflat ; fed httr»
iffim &ex ipfii fuof dam porter tfis deeidere ^quas
m tmmwjdverit^ ata ignU exiderit, auifpin\
^ ni^kutia excHjferit, S$d bis quoque[ceJfantibHs\
m
TrEMBLEMENS de TÊRRtf. H2S
.& en lui donnant de la probabilité , fem-
\hle.Ga adopter les fuppoiitions. Nous
ne nions pas que, ce ne pùiflè être la
•caufe de quelques tremblemens particu-
liers ou de quelques tremoufiemensdans
les grands tremblemens: mais quelle
•^woportionentrç cette force.iSc ces grands
•cflFct^, qi^'on cherche à expliquer ? Qui
a fréquenté l'intérieur de |a terre a pu
appercevoir, de toutes parts, des vefti-
' ges
non deejfe , fr opter quod alt^uid 4^eedat aut revella^
tur. Nftm primum onmia vetujfate UburifuTy nec
quidquam tutUm a feneSiute eft.- Hac foUda qno-
que ér magni rohoris carpit. ItaqUe quemadmodum
m adificiis veterihus, quadam non percujfa tamen de-
cidfmf, cum plus ponderis habuere quam atrium:
jm in hoc univerfo terra cor pore e^uenit, ut portés
ejtis 'vetuftate filiioniur ^ foîuî^e codant^ (y iremo^
I rem fuperiorlhus différant : primum dtim abfcedunt
\ ( rùhil emm utiqùe magrnim fine motu ejus , ^ eut ha*
, /&, abfcmditur) deinde cum iecidarunt, folido exce-
pta refiliétnty piU more-, qua, cum cecidit^ e^tuU
tôt y ae fapius pelUtur y totiens a folo in navum im"
petum mijfa. Si vero in Jfagnmtibus aquis deîata funt,
hk ipfe cafus vicina conçutit flu^u, quem fubitum
9f0jlf^que iîlifmi fic- alto pondns- ejicit^
%SS VI. MÉMoinE SUR tn$
ges de ces ruines , ou de ces ch&tai^
DajDs prefque toutes les cavernes, oiije^
fuis entré, fai vu d'énormes rochers, qi^
étoient tombés des voûtes & qui occQ^i
poient le fonds. On en peut voir dam
les cavernes de Valorié & de VuiM^
bœufmPaïs^de-'Va'udy dans celles 4b
Bimdri & de la Câteaux-Fées^ ai^ Com-
té de Neufcbâtel Mais de pareillci
chûtes n'auront pas caufé un fort graod
ébranlement au terrein qui environooit»
Pline parle de cataftrophes plus teiri-!
blés [fc]. Lucrèce n'héflte point dç(
mettre cesbonieverfemens auçombred^
principales caufes des ébranlemensdel»
terre [f ]. Mais n*efl:-ce point, dans la \
plupart des cas, confondre la caufe a- .\
ih] H. R Lïh. a c. XCt «c f«t
f / 1 De ter. nat, tib. VI. v£ 54i- SS^si
ïUf igitftr rébus JféjunBir^ fi^ojki/^i
Terra fupenti tremt magms caiatffà rmms
Suker, M ingenteh Jpekmcas fiArmt éUui
f^ppe^aelum teti mantes^ nu^mque refoOê: ,
Concufffi iate diftrùwff inde tremres:
Et tnerito^ quqmam flaufint. cmcuffà triwijcwà
: ^ffavfé»nfrûftervmmajpi$fnidiniPféi^
TaKMdLEMEm DR Ts!tM. &37
ree Teffec? Ce font leh tremblement ^
^tàf pour rôrdioaire» donneDcIieuàces
fttbverQoQS intérieures , comme aux ex-
téneoresi Ces fecoufles font donc la
caufe de quelques-unes des ces ruines^
qofon voie par* tout ^ dans riotérieut
de la ceire# Je dis de quelques uaes^
car il en ell; qui ne peuvent pas
Venir de«là & qui fémblent devoir leur
Origine à des inondations. lien eft peut-
être qui Tout aulli anciennes que le Glo^
be» Peut-être cette terre 5 exiftant foui
h forme oh nous la voyons y a-t-elie été
bâtie fur les ruines d'un monde antece^
dent. Le cahos primitif aura été les
décombres du monde détruit: & dans
!e nouveau monde formé fe trouvent pat
coniëquent toutes les tuines de Tandem
SEP-
jMte tnim éxubofa f ^uam iiijfirfhi9ui0 <^
JPin0t$t fOrhnftu rvtmrum fuccntit orbeis:
th fMêqué, uU magnas m aqu£^ ttafiaspliU^
aatàf
làidfA 'vàufiafe e ferra fro^ohliur ingenfl
MâjoSetitr afisfluBa piû^ue terra niacilUml
itvoîhtitrrâfumquH etmftarewfibtimr
pékk m Mie fluBu jaSnrier infm
238 •
• ■ ■ ■■ I
^«# ^w^ "^a®^ ^Kffl^ ^^S^ ^S» J
SEPTIEME MEMOIRE.
Les divers phénomènes des trem-
BLEMENS DE TeRRE.
Ncccfllté ^JoC^iEN n'est plus propre à nous
fér^"^^ ï R 5f ^^"°^^ "^^ *^^® ^^* tremble-
p^o- ^^Qf ^ mens de terrq & de leur orî-
dcs trem- ^**^^ gine que d'en rafferobler les
blemcns. jjvers phénomènes, de les confidérer
féparement, pour en comparer enfuite
- les rapports. Ceft de cette diftributioa
des phénomènes que nous verrons fortif
avec facih'të leur explication. On fen-
dra comment le feu & la'chaleur, Teau
& le» vapeurs, l'air & fon reffort peu-
vent diverfement concourrir à cette vt-
rîété d*effet^. Ce fera ici la, pierre de
touche du fyftème. Si nous avions des
dercrrpnoDs phyfiques plus détaillées.de
ces uemblémens défaftreux, . nous au-
rions
Ijoijs une idée plus précife de tous ces
|fcéDonièDe3 & par «là des procédés de^
JSL nature* Mais dans un péril fî émt«
lient 01^ n'a guères, ni le temà ^ ni lar
faculté d'obferver avec exaâicude.
Il paroît. d'abord .^qu'on peut conlî- Trois i&r5
dérer les tremblemens de terre fous trois ^^^^^
|)ôints de vue^ oi^ avec trois fortes de^>^cô&
ffioûvemeot, fouvent réunis, quelque-,
fois réparés, & plus ou moins diftinûs,
félon les tems, les liçux, & les autres
cîrconftances.
Quelquefois c-eft Un i^ouvement «jJJJoujP
d^ofcillation, un balancement alterna- cUUttoa.. ^
tîf, une cominotîon d'allée. <St de ve-
1 tiviîy une agitation horizontale. On
I croit fentjr Jes îpouvemens qu'on éprou-
! yé'çlmun.yajijOreaUft que la mer. fait va-
( içyipri o^ .qii'^ile balptte à (^rbit & à
gauche [*]. Quelquefois c'efl: Qomtne
ti] Voici , comment Pline le Jeune décrit ce
mouvement, Lib. VL Èpiiî. XVI. Crebris. vaftif-
quirtumoribus*tç«5aotttabant, &quafi çnîota fcdi-
ûis fuis, nunc hic, ngaç iljvjc tbire, awt fcfcrri
!ldtbwtur«
ft40 VII.M4MotRB *tJft t«i
le mouvement d'an caroffe j qui baW* ,
ce par le moyen 4e fcs relSarts. Cdk |
ainfi qtfon » éprouvé dés fécoulfes'i"
tiMA [I> AiiSfi a-t-on fenti à filnOewi
fois les î^tations à lÀsbàntUy au i. No.
Vembre & pendant près d'une année. No»
avons ainfi été balancé à Berne, le ïoi
Décembre 1755- Le mouvement des
eaux à manifeftemcnt du rapport avci
tes Técoufles [m]. Les Vaifleaux j «
îner, à 150 lieues des côtes d'Efpagnej
daûsle même tems j éprouvèrent de»
balancemens pareils à ceux qu'on reffen-
' toit for terre à Listam' & ^ Cadix. N'a-
vons -nous donc pas quelque droit de
coaclurre que ces balancemens peuvent
X/1 Voy« Voyages de ribacriqac par Do*
Geougb Juan & Don Antoin» db Ulloa. T.
tPart. II. Un I. Ch; VIL p. 464. & fw- ^
[w] LucR. <îc Reram Nat, LiUVi: vC iT^î-îft
VtjaàetitaquafvBuquoyûiterrmnjacSlmi ^
Ut vas in terrû pdn quit cAffiahf i fùfi hlflfH
[imrl'éfibc de roâdalaciofi des eaui in-
fiiriai(es , roifes en aotivemeDC par une
ppefiSon ôa uise^ fecouffe forte 5 -'gui a
précédé? Si ces fecoûffes horizôôta-
tes foûC écendtfêâ , . î^écîpîtées 5 -bruf-
qacBy Inégales, ^ te boaleverfeiâe&t^fl:
tt^tàiû (n). Il eft plus ou moîflfs giatid^
iàtis là propordoà de la violeoêe & de
retendus des fécoûflès* ki la direc-
tioti-, Ja nature da fol^ l^efpèce des bâ-
cihiebs fàic varier les effets. Il eft des
IJats^ ôh 1*00 bâtit die bois 5 pour éviter
les Hfi&s de ces ébrîinlemens. £q gié*
néral dans les lieux 5 expofés à ces
fléaux 9 on ne doit pas élever les mai-
! foDS à plufieurs étages, ni avoir des foû-
terrains profonds, ni donner beaucoup
I de fcmdemens aux bâtimens» On a eu
I cette attention à Peckin^ capitale de la
I C&ine, en rétablilTant la partie, qui fut
ren-
W LWC«T. uU fiipfi 'vf. i&^s^f'
îim, fuper terram fUéBfmf exfintBa imarmàl
Ai eoebmjue tnagis qusmfèfm eiita qu£flei
fràtinàa minenf in éhidm pr9liita pétrtem^
trmà^étfmirdatmendetitîret^ittét.
d42 VIL MÉMOIRE 8VR X.fi
lenverfée en 17^1 par ûo tremblemeof
de terre. Meaco^ dan$ le Japm^ avcMt^
été détruite l'atmée précédente* Toasi
les bâtimens y foQt auffi de bois 5 à eau*
fe de la fréquence des cremblemens. Le
palais même du Dairo^ ou Grand Fié*
tre, n'eft que de bois» quoique coq*
vert de lames d'or. Par la marne raifoa
les maifoos de la ville NangfnzadA^ ob
les HoUandois entrepofent leurs mar-
chandifes» font fort baffes. Si ces ba-
lancemens font lents 3 foibles 5 peu éten-
dus j réguliers 5 les effets n'en font jamais
funeftes^
2.Moave- On éprouvé Une autre efpècé deriioir*
^don. vement , dont lés effets font toujours
très -dangereux. Oeil un mouvement
d'élévation y ou de foulévement j qui
quelque -fois eft fuivi d'un ntoûVetàeDt
contraire d'abaiffement. C'eft ainfi qoe
font foulevés les Ifles du fond des men.
Ainfi fe formemquelques montagnes [^}
Cet-,
M Akton-Lazaro MoRO prétend que toatei
lot montagnes fe fimt fermées ainfi. C'eft alkr
^ftStfâLEMEKS DS TÈKKÈé S43.
bette agitation eft aflez femblable à ceL '
le du pouls. Ce mouvement eft véhî-l
cah La terre ^ foule vée immédiatement
par des vapeurs dilatées , s'entrouvre,
& elle retombe quelquefois. Pour peU
que ce foulévement foit violent la ruiné
fuie auffitôt. Ceft de la forte que des
terreins s'abaiflent & s'enfonceat. Don
Ulloa témoigne qu'il a obfervé dans la
Province de Quito un terrein aflez éteiî«
du, qui s'étoit enfoncé par un trem^
blement de terre ^ d'environ une aune^
Cet enfoncement n'étoit cependant pas
uniforme , il y avoic des inégalités & ^
des crevafles Q)]. De -là fe forment des
lacs, des marais, des étangs. Ainfi fe
crevaflfe la terre, comme on Tapperçoic
en divers lieux. C'eft-là l'origine dà
plufieurs de ces fiflures perpendiculaij
resi
trop loin: De* Crojtacét e SegÙ abri marhà eorpî
ébe fi tmvan Ju' Mmfi ÙM due. Venetia ^
i>40. Voyez Ufi^es des montagnes Ch.XV. N
ftm^nre intet . de la ^rre. % Mémpir.
Q2
tu Vïî. MÉMbiRB sua zii
fes, qttîreçoîverit les pluye», qui dôO*
si^t paflagé aux fôarces » & qui (bot
fi néceflkires poixif îfeis productions de Fin-
iérféùr & de rèxtérieûr de la terfe^
ébmme Woooward l'a déjà fait obfer-
f er auiirefois^ On rémarqua en 1692 au
Pûft-Ro^ali ^ms-lz "Jamaïque y queia
ferré faùtéit^ qu^elle fe fendoit & fe re-
fennoic fubîtement ' A Lisbonne ^ z\x u
Sfe^e 1755, on appérçut de même dî-
vîérs^ foulé vetnefi94 Des fentes ou crc-
Vèfflès à la terre en furent l'effet nécef-
jkife; Les vàiflèatix'en mer écoient auffi
ibuîèvés avec la niàflc des eaux. Par
Cebtôràîfôn les eaux élevées fe répandi*
tenc fur la tert'e/ L'élévation fut déplus
de Z5 pied» à Cadii & de plus de 30 i
Lisbonne. On comprend que les eaux
dû la mer doivent s'élever plus haut que
}es terres, parceque celles-ci cèdent,
ou s'entrouvrent , au lieu que les 0aux
font fpu}evées en f^aile, parce qu^elles
font plus de r^ftaocei & ne donnent
point d'eflbrc aux va^teurs dilatées, OQ
AUX vapeurs enflammées*
Trembleicens db Terrs. 245
^ iMMiDiATEM^ifT après le fecoQ(j SquIcfc^
tremblement de Lisbonne la mer fe re- ^^dch,
tira , de forte que l'on vit à fec jufqu'au ^ «iLis:;
milieu du Tage^ qui dans cet endroit a °°^
une lieue de largeur & crois à fon cm^
bouchure dans la mer; embouchure qu{
eft à fept lieuSs de la ville. En moins
de quatre minutes après il revint une fî
horrible montagne d'eau, qu'elle s'éleva
de çreote pieds plus que fon lit ordi;
naire » & tranfporta les bateaux fur le^
tenes. Elle fe retira au0I promcement
qu'elle étoit venue, faifant trois fois 1^
même chofe» mais chaque fois avec
moins de violence. Ce flux & ce reflux
furent fi rapides, que les cables furent
rompus & les vaifieaux renverfés /.oa
pottflës dans les places. Les quais far
rent pour la plupart culbutés.
Enfin il eflf une troîfième forte de j.Mouve^
mouvement , moins régulier que toû^ d*E^l(hi
ceux-là &qui ne prefente que Tidée, ^o^-
ou rimage , d'une explofion, C'éft '^iiiJè
inflammation fubite ; le feu' faît^ "iigJt
Vair & les vapeurs. Ceft Teffet à^uftb
Q 3 niine.
fi4^ VIL Mémoire sur les
mine 9 qui faute. La quantité de ma-»
tière enflammée; la nature du terrein
împofé par-deflus; la profondeur de la
mine embrafée; la quantité d'air dilaté
en proportion avec Tefpaoe ; le degré
d'élàfticité, en proportion avec la den-
fité; les circonftancés & la pofition des
eaux, qui environnent , tout cèlamefu*
re la force de Texplofion, ou en déter-
mine les effets. Qui pourroit calculer
toutes ces forces? Ccft de tous les
tremblemens le plus funefte. II allume
les Volcans. Alors la terre eft foula*
gée» Si rinflammation fe communique
par-deffous terre, il s'étend au loin.
Si%\\e prend effort au -dehors, il ne fe
propage pas. Voici comment raifonae
un Obfervateur exafb. ,, On fait très*
„ bien aujourd'hui de quelle manière fe
3, forment les Volcans , & qu'ils font
„ caufés par les parties fulpbureufes ,
5, nitreufes & autres matières combufti-
„ blés, renfermées dans les entrailles
„ de la terre; ces matières s'étanc u-
^, Qie9 ^ formait une efpèce de pâte.
Tbbmblbmens de T£rrr. 247
)) préparée par les eaux foucerraines>
,, fermentenc jufqu'à un cercaio point ,
^9 s'eDSammencenruite,& alors le vent,
„ ou Tair, qui remplifloit leurs pores,
5, fe dilate, & fon volume s'accroît ex-
t3 ceflivement en comparaifon de celui
i, qu'il avoic avant rinflamaiation , &
), produit le même effet que la poudre,
,, qu'on allume dans refpace étric d'u-
,, ne mine : avec cette différence pour-
), tant , que la poudre dirparoîc auflicôt
„ qu'elle eft en feu, au lieu que leVoI-
„ can, étant une fois allumé, ne ccffe
py de l'être qu'après qu'il a confumé tou-
„ tes ces matières huileufes &Tulpha-
,) reufes, qu'il contenoit en abondance
„ & qui de plus étoiént liées avec fa
:j, maffe [^].
■ Ce iî*eft pas que ces trois fortes de Mouvc-
ïnouvemens foyent toujours féperés & J^^,
qu'on ne les voye jamais réunis. Ils
Vont été,. ce femble, en 1755, à Lis*
lonne. Il paroît que dans la défolatioa
de
/fi yoyagcs dç.DoN Ui,loa; nkiff^al p.47«»
- Q4
$48 VIL MiMoiRE s0a L.S.S
de Lima en 1746 on auffi obfetvé cptte.
funefte réunion de taqt 4e mouvemens
deftruâifs [r]. Ce qai avoit échappé
à Tun étoît reuverfé par l'autre. Dans
le cremblemenc que Gassendi éprouva
& obferva à jHx - la • Chapelle y en 1617,
les mouvemens alternatifs de balance*
ment& de pouls avoientlieu [x]. On
remarqua ]a môme chofe dans le trem-
blement qui ravagea le Canada en
Oircâioa Dans chaque tremblement de tene
^Qu^ on a remarqué que les fécouffes ont leur
direâion. Dans les divers païs , oU le
même tremblement fe fait fentir^ les
fécoufifes vont & viennent à peu près
de même côté. La direflion fem-
ble uniforme, dès que les tems font les
mêmes. Si on appaçoit quelque différen-
ce dans cette direâion^elle paroit venir
de
Lr] Hift des tremb. de terr« arrivés kLhM;
J7S^' & Voy. de Don Ulloa.
[/ ] PhyC Sec. m. Memb. L Lib. I. Cap. Vt
* t^] Hift. de TÀcad, Roy. dç Pans, an, itf;ft
TrEMBLEM^KS de TilRHE. ^9
de l9 poftioo des chaioes de montagnes
^ jde Ja nature du terreio.
Mais ces balancemens afFeûent - ils n u'ï « ,
quelques points de, l'horizon? La direc- niforme^'
tîon eft-elle toujours la même, dans ^j^^«*1
le môme pal's? Ceft ce qui ne paroît l^wtre ^
pas. Dans le tremblement: iqu'on éprou- djj^^i
va à Home en 1703 le 2 Février, les
vibrations des lampes des Eglifes allé*
renc du Nord au Sud. Les fecouflTes du
19 de Mars 17^0 à Londres étoient de
TEft à rOueft L«]. M. de Buffon par-
le d'un tremblement reffenti a Smirne^
en 1688, qui fe fit de rOueft à l'Eft.
Les balancemens ont été en Suijfe Sç
ailleurs , le 9 Décembre 1755, entre le
Sud ou Sud-Eft & le Nord, ou Nord*
Oueft. Mais on a éprouvé dans les mê-
mes pais des fécoufles dans des direc-
tions différentes , ou oppofées à cel-
les-là.
(u) Réflexions PhyC fur les çaufès des tremblçi
mçn? (k terre, par EtiennbHàleI * "
2}o VII. Mémoire sur les
Ltdiric- On a remarqué, après le tremUemcfit
fyc^hà^ arrivé à Smirne, <jue Ie« murailles > qui
ftniéïio^ étoient expofées de rEft à rOueftjjfu-
ifon^" rent renverfées; qae celles qui étoient
Nord & Sud réGflèrenc aux commotions.
Ce qvii efi oppofé à la direAion des fé-
coufies reçoit un choc plus violent:
fur - tout fi les mafles font ifolées* Un
torrent, qui coule le long d'un mur,
ne le renverfc pas û aifément ; mais s'il
le frappe directement 9 ou de front, il
l'abat. Le mouvement , fe diflrib^ant
fucceffiveraent dans [les parties conti-
guSs, qui refirent, les fécoufles font
plus violentes, Les murs qui croifent
cette direûion, partageant TimpreffioD,
raflfbibliflcnt. On voit aicfi la caufe
pourquoi des perfonncs , dans une mê-
me ville , fouvent dans une même maifoo,
apperçoivent les tremblemens fl diffé*
rcmment , lorfqu'ils né font pas aflez forts
pour rien renverfer. Cela vient de lape-
fition des murailles des maifons & des
murs de féparation des chambres, eu égard
lladirèâion des fécoulTes.. Le Gentil',
dans
Tremblemens de Terre. 251
dans (es voyages [j:] prétend que fi la
caVerne , oii eft le principal foyer de
rînfiammation , va da feptentrion au mi-
di 5 & que la longueur des rues des vil-
les s'écende dans le même fens, les é-
difices font renverfés, pour peu que les
fécoulTes ayent une force fuflSrante. Si
cette obfervation eft fondée elle pour-
roit fervir de règle pour rebâtir Lisbon*
fie. En général ,on devroit faire des re-
marques plus précifes fur la direftion des
tremblemens de terre. Elles ferviroienr
affuréraent pour la fureté des villes qui
V font fujettes.
Les fécoufles des tremblemens de ter- Intenralcs
re fe fuivent fouvent de fort près, pcn- dcs^fé^"*^
dant quelques minutes premières, quel- couflçs,
quefois pendant peu de minutes fécon-
des. Elles reviennent enfuite à diverfes
reprifes, lorfque les lieux font voifins
d'un foyer originaire. Les retours des
fécoufles font de nouvelles effervefcen-
ces^ qui fe raniment > ou de nouvelles
io-
• («) T. !• p. 17a:
if2 VIL MBHQI&E SUR tBS
iofiammatioDs^ qui s'allument , oa ^>'
nouvelles vapeurs 5 qui s'élévenc. On
préteodi que les fécondes fécouITes font
toujours plus fortes que la prémiè*
Te (y). C'eft que le feu de la première
matière 3 ou refTerveicencie , quoique
peu conûdérable^fufBc pour hâter la fer*
mentation^ ou Tinflammation d'une plus
grande quantité. Si c'«ft une effervef-
cence» une trop grande quantité d'eau,
dans l'amalgame fouterrain , arrête la
fermentation 9 en noyant ces ]natière3.
Cette eau étant écoulée » diffipée» ou
élevée en vapeurs, refiervefcence re-
commence & avec elle la première cau«
fe des agitations.
Retoars Le !• Novembre 1755. les premières
fc àL^ fécoufles commencèrent à Lisbonne h 9
bonne en heures 36 minutes du matin. Elles fu?
'"^^^^ rent d'abord très-fortes & très-prefféesi
pendant près de deux minutes. JDuraot
î'erpace de 3 à 4 minutes les fécooffii
i;) Vojragei de DoM Ulloa. T. L p, 47ii
TABiilôtÉMÈNs DE Terre, ûg^
^^f&iùuèrent Puis elle» recommencé-
lient avec plus de force & durèrent 3 à 4
mhmtes. Il y eut alors un intervalle de
ptè» d'un quart d'heure de repos, pendant
leqaet on n'apperçut que quelques légè*
les commotions. Il furvint après ce tems
m troilième tremblement, qui fut moins
violent, que les deux précédens, mais
qui renverfa encore bien des bâtimens
ébranlés. Il fe fît dans ce moment des
fentes à la terre foulevée. D'intervalle
en intervalle il revint des fécoufles plus
légères, pendant tout le jour & le len-
demain- Le troifième 9bre les fécoufles
furent encore moindres. Le 6 & le 7»
les fécoufles furent un peu plus violen-
tes. Les k s heures du matin il y eut
quelques fécouflfes aflbz fortes pour ren-
yerfer encore quelques bâtimens. Il y
eut quelques, fécoufles jufqu'au 12. que
la terre fut tranquille. Le vent chan-
gea : de ' Nord - Nord - Eft , qu'il avoic
été , il tourna au Nord. Le 13. 14. ij.
retour de fécoufles fur le matin. Le 16*
Ifs balancemens revinrent fur les tro4s;
hcii-
tj4 VIL MÉMOIRE ètTR L»*^
heures après midi. Les plus violenee*
commôtioDS) après celles du u & du 8^
Novembre > ont été le ii. & le 15. Dé*
cembre. Le 21. deux fécoufles à la
même heure que le i. Novembre. Le
25. nouvelles fécoufles à deux: heures du
matin. Mon deffeîn n'cft pas de pour»
fuivre ce journaL Ce que j'en ai dit
n'eft que pour faire voir qu'on ne fau-
.roit apperçevoir des périodes fixes pour
\ les jours. Seulement un retour plus or-
dinaire dans les heures de la matinée.
Retour dar Votci coipment s'exprime Don Ul-
ll^^^^tOA fur ces intervalles & ces retours i
«74». Lima. 5, En i742» j'eus la curiofîté,dit*
,, il, petîdant un certain tems, de mar-
,, qùer l'heure des tremblcmens de ter-
^, re qu*on y eflbya. Voici le réfuJtat
„ de [toes obfèrvationi. I. Le 9. de
3, Mai k 9^ du matin, il. Le 19 da
„ même mois vers le minuit. III. Le
,,27 k s heures 35 .minutes du foir.
^, IV. Le 12 de Juin à 5-^ du matin. V.
^^ Le 14 â'OEtobre à 9 heures du foin
«Je
^1 Je ne pris pas davantage la peine de
sf les marquer" [z]. Il ajoute plus bas»
9) Par le foin que j'ai pris de mar-
n quer l'heure précife, oii fe firent leè
9» tremblenlens de terre, rapportés d-
>9 delTus, il pardît qu'ils Ibnc arrivé*
3, indiffëremment, ou lorlque la marée
,9 écoit au milieu de fou décroiflëmenCj,
,) ou lorfqu'elle étoit au milieu de foii
), regorgement, & jamais à Ion flut
,» parfait, ni eu fon reflux total; au*
„ contraire dé ce qde queilques-uns ont
5) prétendu que les tremblemens de ter-
M re n'arrivoient que durant les fix heu*
,1 res de reflux, ou de baffe -marée &
5) non durant les fîx autres heures de
3) flux ou de haute-marée. Cela con*
M vient ail fldème qu'ils otit imaginé^
iy pour en expliquer les caufeà , lequel
3) fiftème, à nion avis, ne s'accc^do
s, point ailez avec les obfervations j
„ pour qu'on foit obligé d'y foufcrî-
3,re[a]*'. ^^
t«] Voyage 4e Dok Ùlloa; iMpiprâi p^ï^fl
iS6 VU. UiUôït'É'éttrtn^
^ -g^ ' 1 1 NÉ pardît donc pas qu'il y tiît (»•
cQuis dinàiremeoc de période réglé pour ces
^ûB^m^ retours. Le tremblemcût du Canada de
écfc I0<^3> <]ui dura avec violence depuis le
mois de Janvier à celui de Juillet, puis
avec moins de force, pendant le reité
de Tannée, ne nous offre rien de réglé.
Nous ne voyons rien non plus de con-
fiant dans les tremblemens de Lima &
du Pérou en 1709 & en ^746. Dans le
derniêar on conta jufques' à deux cent fe-
coulTeV dans les premières 24 heures, &
jufqi^'au 24. Février de Tannée fuivantè
1747 on avoit conté 471 reprifes, oiioo
ii*appcrcevoit d'autre règle que la fté-
' ^quence des retours aux heures, oii Taîr
eft Je plus froid & les plus humide. II
lie ferbit pas aifé de faifir quelque pé-
îjode. aflûré dans les retours des agica^'
jtions (fe la terre, en Portugal y durant
les aimées 1755 & 1755. Il femble que
ce foit plutôt dans quelques tremble- i
mens particuliers, peu étendus, qu'od
^^rçoive quelque règle. On a pu le
remarquer dans les relations de& trem^
klemena de la SuHph CesfecouITes re-
vicn-
TAXMfitBMEHS DE TekI»;' ^ISf
Viennent Ibuvént pendant une année
entière 5 quelquefois pendant deax. Ari*
8T0TS Tavok déjà obfervé [*]. Oa
peut le remarquer dans les tremblemens
dû Portugal de 15325 de 1755 & dans
ceux du Pérou. Sans douce qu'ils ne
ceflenc pas que la matière effèrvefcible*
ou inflammable, ne foit confumée , ou
que quelque circonftance n'en arrête
Veflervefcence , ou Tinflammation.
L4 feule règle générale, qu*on puiffe^»^^^
donc obferver, regarde les faifons & les des trem*;
heures ordinaires des tremblemens de*^^"'^®*'
terre. Ils ont lieu au printems & en
automne; plus rarement en hiver & en
été. Ils arrivent communément le ma-
tin &le foir; plus rarement pendant le
jouf,. que durant la nuit. La terre trem-
ble rarement durant les grands froids,
ni pendant les grandes chaleurs. Aris-
TôTE avoit tléja fait cette remarque, &
après
mWfifra.
R
#5*8 Vil^ MiMoiR» ^^m lKs
«prèalmFLUiB le] & Sbhéqub [d}>&
OB ra.Yerlfîée dans coua les tems & dim
tousiei p^>. Ce que le premier de ces
Ftdofopbetavance^qiielles ttemblemeos
arrivent pkis ordimicefflent avant ks
eclipfes de lune , fie paroic pas vérifié
par de» QbfervacioBs foffifames [e].
Raifon de SANS doute que pendant le jour les
quesd^ pores de la terre font plus ouverts; les
^^We- vapeurs aqueufes & fulphureufes en for*
tenc plus aifément. II eo eft ainli de
Tété. La terre deflfechée eft moins com-
pare , ofFre moins de réfiftance , eft plus
fufceptible de dilatation^ Le plus grand
ftoîd
iq Et mimfMâ ac vert tirr^f trérlm mrMl^
ftar..,. Item mSiu fiefim ^Mom imerdiff» Méxhd
offfetm motus exiflunt fMtutini vefperthlifue^fti
fropinqua luce crehi\ mterds» aufcm dna wierk
tliem. H. N, Lib. II. C. LXXX.
Ul §lMft. N. Lib VI. Cap. XI;
le ] Plike a copié ici Arictotv, (ans ëxiffloij
comme en plufieurs autres endroits. Fitmi étfi^
it luna deftSfH, qtmam tu^ tmptfi4itc$ fi^
fftr. Ibid.
TuBMBtBÀtsm DE TrURE. Sj'^
ttoM de rhiver arrôce pea^écre lés ef-
fervèfceoces; L'eiu ne pésétre pts fi
filfémtoc aa travers de cette croûte gé-
iéd, ou GOikleolëe. II y a moiAs d'é-
vaporatioD de vapeurs fulpbureiifes & a-
çiêofes &par là^méme moi&s dé^ircula-
tion. Le retour du priocems met tout
èa nioQvement. Les effervefceBces fe
lÉoimeut & donnent lieu à des fecouP
fes. La terre ^ comiûençant à fe refler-
tet eo automne ^ l'humidité s'arrétant fur
ftfiirfaee» ces circonftanceà favorifcnc
les agitations intérieures.
Dcx tems nous pafTons aut lieux. Ceux Les Ueut
qui font les plus expofés aux tremble- f^^s"J[çj,
mens» comme nous l'avons déjà remar- tremble**
^^ [/]* c® f^ot ceux où trois circon- "^"^
fiances principales fè trouvent relinies:
ua terrain caverneux , ou des rochers
pleins de fiflTures^ beaucoup de pyrites^
ou des matières nitreufès & fulphurea-
fes» dans le fein de la terre: enfin des
eaux ou intérieures^ qui fe décèlent par
des
i R 2
Z60 VIL MiMOIB^E SUR LEâ
desfoarces» pour Fordinaire minérale;^
oa extérieures» qui baigoent ces lieux*
là. Si nous confidérons les contrées de
Vltàlk & de la Sicile, les plus expoTées
aux tremblemens» nous ijr trouverons
tout cela; de même que fur les côces
du Portugal & dans les Ifles jifores.
Telles font encore les côtes de VAmi'
rique- méridionale; fur -tout celles du
Pérou. Minéraux » eaux abondaDUSs»
cavernes ^ on trouve topt cela dans les
Cordilières; montagnes oii il y a tant de
Volcans, & dont le terrein eft fi fou-
vent ébranlé» Mr. Bouguer, dans foD
traité de la figure de la terre, remarque
qu'on voyoit dans une inondation arri-
vée au Cotopaxi , fameux Volcan du
PirdUy une matière buileufe, qui écoit
enflammée, & que dans cette contrée, li
fujecte aux tremblemens de tene, on
:Voit prefque tous les matins le falpêtre
comme une légère fleur en divers en-
droits des Tuëséc des chemins. Le terrein
de Lima (g) eft tout fulphureux & ni-
treux.
(f) On a eSajé à Unui^ depiys VétM^tata^
n ,'.
Tremblemens de Terre. 261
ttéus:. Aux: environs de tous les Vol-
cans on peut y remarquer des ro-
chers, des cavernes, des minéraux &
des eaux. Le terrein des environs de
PeckiUj dans la Chine j efl plein de py-
rites, fouvent auflî la terre y efl: agi-
tée. L'Ifle de Tirnate & celle de Feu
fenc toutes caverneufcs & pleines de fof-
files pyrîteux; auflî ya-t-il des Vol-
cans. Sur le ibmmet du Pic de Ténéri-
Se
des Espagnols, de fréquens tremblemens de terre.
£a 1582; en 158^ le 9 Juillet 5 en 1^09, le 27*
Novembrcj le 1 3 . Novembre i ^ 5 55 le 1 7 Juin i ^7 8 ;
celui du 20 Août 1687. fut plus violent encore
que tous ceux-là, à 4 heures & à 6 heures du ma-
tin. Lz mer fc retira &, (bulevée enfiiite, re-
vint inonder les côtes & couvrir la ville Caîlao,
Les tremblemens revinrent le 29 Septembre 1697,
le 1 4 Juillet 1 599, le 6 Février 1 7 j ^j le 1 8 Janvier-
1715'; le 2 Décembre 1732. Les tremblemens de
1^90, 1734» '743> ont été les plus fbibles. Le
plus violent de tous a été eelui du 28 Oâobre
174^- fnr les dix heures & demi du fbir. On vit
la mer faire les mêmes mouvemens qu'en 1687,
couvrir CalUo & fubmerger 19 vaiflèaux. Voy.
de Don Uhoa, p. d^66 & fuiv.
R3
262 VII. Mémoire sur les
fe eft une grande caverne encieremeni
garnie d'une matière nitreufe 6ç fulphu^
"reufe) qui fume fans cefle. Les rochers
font pleins de minéraux & coupés de fif*
fures. On y éprouva en 1704. trois cent
fécouflfes de tremblement &Ia montagne
vomit beaucoup de minéraux fiç de fels.
L'Ifle d'Ormtf^, dont le terrein eft une
efpèce de terre nitreufe & fulphureufe)
eft fu jette à de fré^ens tremblemens;
inais ils ne font pas violens, parce que
le principe en eft fous la première fur-
face de la terre & que le terrein léger
donne un facile palFage aux exhalailbns
& aux vapeurs. De-là les fréquens mé-
téores ignées, dont cette Jfle eft tou-
jours couverte. De-là une chaleur telle
. que les habitans , pour fubfifter dans
rété, font obligés de pafler plufieurs
heures chaque jour dans l'eau jufqtfau
col. Aristote obferve que VRtVi*.
pont y VAcbate^ h Sicile ^ YEubée^ que
tous ces paîs font expofés à de plus
violences agjtatioiis, parce qu'ils font
baignés 4e la mer & que le tçrrein y eft
caf
T
Treublembns de Terb^e* 2(Sa
cai^emeux. La mer femble rioQ&aer
dans les terres. Il omet une circonftan-
ce eflTentielle, dont il ne parott pas a-
voir eu d'idée, 1- abondance des feis &
des foufFres, Les bains chauds, conti-
nue-t-il, qui font près d'JSd^/jA viennent
des mômes caufés que les trembkmens,
qui y font frécjuens. Il prétend que tous
Jes paîfs qui admettent dans teâ antres,
ou cavernes , qui les foutiennent , beau-
coup. d*air & de vents, en font par là-
môme plus fouvent ébranlés ( h ); L*ob-
fervation des faits eft vraie, Texplica-
tion ne Teft point.
Il sEMBtE que les tems qui précé- ^ Les
dent les tremblèmens de terre fiiflt.or- ^^^ ç^y^
dinairement accompagnés de féche- }^^^^
refle; mais qu'ttvant les trembiemens* piuytes.
mômes il .y a des pluyes, fomêût des
inondations. AaistoxE avoit déjabfeit
celte obfervatioMy&Pi-iHE l"a co|âép (S).
,\hy Arut. Met. JLib. II. Cap. VIII.
ifM imbrefw étjfm. H» N. Lib. IL C. Lxxx;^;,
R4
ô64- VII- Mémoire sûr le«
Klle a été vérifiée daDs les trembiemeos
du Pérou (k). Du moiqs les treinble-
mecs alors foDt plus, violent & plus
dangereux^ Ou peutj eççore voir des preu-
ves de fait daiis la relation c}e$ tremble-
ments de la Jamaïqueten . i<592. Jl ^voit
aufli beaucoup plû dans le Haut - P^aUds
avant Içs trembtemens de 1755 , qui y
ont été; a-çArayans, fi; l'été précédent
ûvoiti^t^fprt fçc.
Raifonsde . La pluye reffcrre le$ pores de la ter-
cc^héno- ,e^ qui réfifte davantage à la dilatation
intérieure, tandis que la terre, impré-
gnée d'eau, après une fécherefle, fer-
' niente avec plus de facilité. Pour*é-
branler la terre il faut des vapeurs dila<*
tées, & refferrées par refpace qui les
contient. Si la dilatation & .refpace
croisfioieoc en même raifon , quelque
prodigieux que fût l'efFort , il ne fccoue^
roÎÉ rien- Si par un orifice fuffifant les
vapeurs s'échapoient elles ne cauferoient
• ;. ' point
m Yajfçz, RéUtîOQ des tiremblemens du Peroa
km-''
TXEMBLENfÊîtS DE TÉrrE. 26^
poîfit de fécoufle. L'éolipiîe échauffé
eft immobile y candis que l'eau, qui y
éft renfermée, s'élève à une grande hau-
teur. Ainfi une mine éventée brûle fans
fracas. Une inondation, une pluye,
en bouchant les pores de la furfàc^e, en
donnant de la ténacité ^ la terre,- aug-
mente la compreflion , & , arrêtant la
dilatation, lui donne une nouvelle for-
ce. Si Teau arrive jufqù'aux fourneaux
foacerrains, où eft l'inflammation, elle
dok y produire une explofion fembla-
ble à celle que caufe de l'eau jettée dans
un creufet de métai fondu. Le. métal en
fufion faute en l'air, il fe divife,}! le ré-
pand de .toutes parcs, au péril de tous
Us affiftans. Il n'en relie rien dans le
creufet.
La terre foulevée s'ouvre diverfemenfLa ter-
par un effet des tremblemens de terre. ^*^*'^"^'*-
Souvent ce nefontque des fiflfures, des
crevaffes , des f<snte$. On en a vu de.
pareilles hLîsbùnneeu 1755) & la même
année à Brigue. On a obfervé qu'elles'
fttivoient , à peu près, la direftion des
R 5 fé-
sl66 vil Mémoire sur le9
fécoufies du' Sud au Nqrd; prel^ue coo^
tes fur la même ligue » ou avec une for-
ce de parallelifme. Quelquefois ce font
des gouffres » ou uuabaifiemeDt de ter«
reio. Dans d'autres occafions c*eft oa
bouleverfement faas règle, effet maiii-
fefte d'une explofion, femblable à celle
d'une mine [î]. Toys ces effets tenî*
bles font en proportion avec la force de
l'agent. Lorfqu'il y a atafi des ouv^r*
turesfans que la lUrface foif; boulever-
fée, c'efty ce femble, un indice que
l'inflammation, ou l'effervefcence, s'eft
faite peq au-deffous de la ftuface de
la terre.
fstmples II* paroft que ce fut par un boulever^
êvcrf fement du terrein que toute la ville d'An-
mens, tiocbe fut renverfée en 728 de J'Ere
Chrétienne* Ainû encore un efpace de
plus
rn Plln. H. N. Lib. n. C. LXXX. «ir/ÏZ/j^
ffte quatitttr^ i^ mira, êdmttur opéra: aUki frêjtra^
fis fnœmbus , aUhi hiatu fnfimdt hémfiis^ oBki
e^efih moltbus^ alibi emiffif am^^ihtui nmmnjuam
ftiam ifftibus, calidifvi fintïtis , tMi Wli^fi M
minum çtirffé.
Trembijsmkks de Terre. 967
plus de 30c J^euës de la cdte du Perm
fur 70 Jieud» daos les terres fut boule«
verfé eo i(k>4. La mer fe retira coDfide^
rablement [?»]♦ R(^ufe périt de la fort^
en 1667 [w]. A la Jamaïque en 1692
il fe fit de grandes ouvertures*
Quelquefois le terreins'abaifle fîm* AbaifTe^
plement. • Ainfi fe creufent des vallées, ^^^
fe forment des marais ^^ des étangs, des
lacs. Ceft par un pareil événement .
qu'on voit depuis 1618 HP lac oU étoit
le Sourg de Plaun. Un bois s'eft en*
foncé en partie près de JVattewilk, i
fix lieues de Berne y dans le mpis ^
7bre 1756. Il s'eft fait une forte de awp
rais impraticable, où les arbres font en
partie couchés, en partie renverfés. Ce
peut être Téffet du tremblement du 9 Rç*-
cerobre de Tannée précédente. Un lit de
terre ou de rocher , qui foutenoit ce bois ,
f w] PoyuiiiBft, Hy^Â* ^^' X^- ^- ^^^^^^
Voycsi Voyages d'UttoA ubi fupra.
ln\ KiRcHBR, M^ S. T. l PWRW» . ,-:
m VII. MÉMOIRB SUR LES
aura été ébranlé, &fe fera affaiflë enfuite
par un effet des pluyes abondantes ^ qui
ont augmenté le poids du tenein. Pli-
BC décrit quelques-uns do ees eflfets [o].
Naif^ Ces difcruptions de là croûte de la
yo£^ terre donnent lieu à divers phénomènes
effrayans. Les Volcans feniblent les
plus terribles. Us indiquent bien mani-
feftetnent , non une fîmple efFervercen-
ce, mais \lne inflàtnniatlbn avec uneex-
plofion. Souvent la terre efl foulagée
par- là & les tremblemens ceflent. St.
Cbrijiopbie , une des Mes Caraïbes yétok
fortfujette aux trembletÈens de terre;
depuis l'éruption d'une grande monta^
gne de matières combuftîbles on n*y en
iplusreflentî. Depuis le tremblement de
i(Jp2. ils font moins fréquens à la ^Fa*
maï-
.(•) Ubi fupra, Lib. II. C LXXX. . : ; . Nec
'fimpifci modo quéttitur, fed tremit vîbratqtie. Hia-
m wrf >iii>J r^fTuOta, _4>pendms qus forhmt .oUms
màbat are c^m^rép > rurfusque ita induBo-filo , ut
mUa vijffgia exjfent, urbibus pîermque devVTA-
TtUfâLBMSNS DE T£Itk£; 2Q0
matjue^ On y vie des éraptions de feu,
Quelques relations portent qu'on a vu
€0 175; fortir du feu de la mer» pro-
che de Lisbonne. Si le Volcan s'étoit ou*
vert fur terre 3 elle en auroit été plus
ibulagée & les tremblemeos n'auroient
peut-être pas eu autant de durée.
Souvent avec le feu il fe fait de» DfreHci
éruptions de terre , de pouffière , de S^S
cendres t des pierres -ponces» des pier- »» <îe*.JS
res vitrifiées, des maffcs de rochers» de ^**~
métal» de fouffre & de bitumes fon*
dus Ip}. Ces matières couvrent quel-
quefois de vaftes campagnes» ou enfe-
veliflent des villes.
Sfon » dans fon Hiftoire de Genève,
sous rapporte un fait que nous avons
déjà indiqué» mais dont le détail méri-
te de Tattention. »» Le i. de Mars^
»» dit -il» 1584» un dimanche fur le mi*
fy di,
Ip] Voy« des dctaili curieux dans rOuvragedà
l'Académie dei Sdcnccs de Naplcs; Do VeiànL
cooâagratioae quacmeoe MaJQ anna i737^i^c>4W
oomiBcntaAis» NeapoU i/s^* ^.
^0 VIL MRIfotÀK strit tïé
^1 di^ le tems étant fort fereiû, on kt»
^y xxt opâs il*Qn coup an gtànd trembler
)y ment de terre , qui dura dix oa doi>
1^ ee minutes ^ fe failànt non feulemait
)^ fcmftrquer par le cliquetis des vitres^
S) dos ciiiles & des lambris^ mais ébfaii-
iy laot jo%i'aux foodemens des mA*
, 3, fons,& jettantpar terre quelques antî*
.:;:d9 ques chcmiuées. On le feùtitdans tous
,y les environs du lac & il redoubla crois
5> jours de fuite. 11 caufa à la fin ce
51 dêraftre furprenant & inoui*. A une
^ demi-Iieuë de la Ville d'^^Ie, au
59 Canton de Berne ^^ entre neuf &dix
5> heures du matin ^ on vit s'élancer d'un
59 entre- deuK de rocher une prodigieufe
59 quaûiité de tetté» poufiée par les ez-
f5 halaiibos reDfermées5qoi tomba coœ-
,^ me une ravine d'emi & combla pr^
55 qu'en un înfl^nt les valons & la cam-
55 pagne voifine. Le Hameau de Cor*
5, ttff^yen fut d*abord enfeveli; excep*
^5 té une feule maifon dont le Maître
5» étonné du fra€a«5 qu'il entendoii5 dk
Il i A jSBmme qu'il croyoît que te is da
53 wm*
lu monde écoh venQë. Us fe mirent à
I» prier Dieu, &pefidant qu'ils le ftifoîeat
^ 1» terré pafik comme une vague im«>
,5 pétueufe par- deflus leur maîfon, fan*
,, y faire autre mal, fi ce n'eft que le
,, Maftre fut un peu bleflë d*un éclat à
„ la tête. On trouva auflî dans une
s, autre maifon un enfant dans tbn ber-
« ceau, fain & fauf, fa mère accablée
,, des ruines dé la maifon étendant fes
ii bras fur lui. Ce ne fût pas tout. La
3, terre «'augmentant à mefure qu'elle
n rouloit, de même qu'un peloton de
„ neige, enfevelit au village d*rt;or.
M m , au-defibus de Corhery^ 69 mai^
), ibns, loS granges pleines de den-
s> rées , 100 perfonnes & grande quan-
)) tité de bétail; ce village étant un des
M meilleurs de la Suiffe^ habité de bon-
31 ne* gens, laborieu & qui s'entrete-
99 noient honinêtement de leur récolte.
»i La plupart des hommes ^ éloignés du
99 village au travail de terre, échappé-
S) rent,& même il n'y eut aucune mai**^
)) fon, dont il ne fe fauvât quelqu'un.
Cet-
;»
f)r2 VIL MBMOïkE SÛR Lt$
,^ Cette cène étok mêlée d'uûe grHa
yy de pierres & d'uûe nuée d'écîncolleli
^) & de famée, qui répandoic Todeur de
,, foufFre aux environs. Cette ployé de
39 terre ) auffi merveilleufe que celles
9, des anciens noos fonc fufpeâes, oc-
,y cupa environ une. lieue d'étendue, &
„ la largeur de douze arpens. Son é-
„ paifleur étoit inégale & la moindre
,, étoit de dix pieds* Tout cet erpa-
3, ce, qui en fut couvert, fut rendu fi
„ uni , qu'il fembloit que ce fut un
„ gueret fraichement labouré, fans qu'il
„ y eue apparence d'y avoir eu des bar
„ timenç. Ce tremblement fut au refte
„ fi. violent, que près du village de ilfd^
„ tera , le lac s'avança plus de vingt
„ pas outre fon ordiniaire & qu'à Filk'-
„ neuve y à la tête du lac, des tonneaux
,, pleins de vin fe trouvèrent drefTés fur
,, leurs. fonds. Près de la ville d'Aigle une
„ pièce de rocher fe détacha & s'ané^
,i ta, fans faire autre mal, dans une..
„ fente delà montagne "• Çq).
Sov-
tyj Spok Hift., de Gemve, T.JI. Getu 17 jo.
p. 139-142.
TaElirBLEMENS DE TerRB. 273
. Souvent avec ce mélange extraotdi- jetsd*é9xi
iiaîre s'élèvent des jets d'eau énormes foie «dcpier-
par la quantité de l'eau ou par la hau- ^m^ov
teur du jet. Cette eau eft poufTéê comi^
me celle d*un Eoliplle [r ]. Ces ma-
tières font lancées quelquefois avec une
forcé furjprenante. C'eft ainli qu'au té-
moignage de BoNTius Médecin dans
l'ifle dé Jam & de M. Bouguer les
volcans dans leur éruption jettent 3 à la
(diftancede plufieurs lieues, des pierres
fi grofles, que vingt hommes n'auroienc
pu les remuer [j J. On pourroit raffem-
bler bien deis faits fur ce fujet. Les
trembiemens, dit Aristote^dc cef-
ifent point quelquefois, en certains lieux ^
que le vent 'qui les avoit fait naître,
ayant fait éruption, ne s*échapeàu de-
hors. C'eft ce qui eft arrivé depuis peu
(r] Voyezi^en àes eaEemples d^a rappportés œ
deOuà
t/] Journal de f^erdun Nov. i/j^- p. 35A
274 VU. Mbmoire sur le»
à Hcraclie du Pon£ & auparavant près'd^
rifle de Hièrei l'une de celles qu'on ap*
pelle Eoliennes» Ici la teire s'enfla^ s'é-
leva avec bruit. Cette montagne cre-
vé , & il en fort avec beaucoup de vent
des cendres &des étincelles , qui rèdoi-
firent la ville des Z'tpartenx» peu diftan-
tCj en cendres 5 & qui furent portées
jufques à quelques villes d'itajîe [t].
En 1702, près de YAppennin & dam
YAbruzze^ il fe fit deux fentes, par Téf*
fet d'un tremblement de terre,, d'oîis'ê-
levèrent des pierres , qui couvrirent les
campagnes voifines. Des mêmes ouver-
^tures furent poufTées enfuite des dégor-
gemens, ou des jets d^eau^ aufll haut
que les plus grands arbres* Cela duia
un quart d'heure. Toutes les campa-
gnes voiOnes furent inondées [i*]. Cet-
te éruption ne paroît indiquer que de
reffervfifcencé. AnFûrURit^^mi6o2f
on vit aufli des jets d'eau ipxtir de l^j
ten
in Meteml. Lib. II. C. VlHi
i:«] mu de l'Ac* R07, de Patb; ^WM
rteite. Oâ a obfeîvé pareille chôfe k
Brîgée^ èB I75y. En 1746. le 20. 8brè.
dans h méttiie nirity que Lima fiic reQ^.
yetfée , îl creva- un Volcan à Luicanê *
trois autres daâs la tfiDDtagne appcHée
Ûëk'oeàjlme^ de CéxamarqîUlla^ d'où for-
cent des torreds d-eau) qui inondèrent
lo^es les campagnes [t]k Le Fefwve
^ouflb le 6é. Xbre iô^i, une fi affreui-
§è quantité de cendres que les caaipà«
gnés fbrt loin en furent couvertes {[;y].
II éft apparent que c'eft ainfi qu'a péri
Héraclkj cette ville enlèvèlie, donc la
dëir'ouverte attire aujourd'hui l'attention
de tous les Antiquaires. Dion rapporte j
dans la Vie de T1TE5 que VEtna pouf-
ià un jour une fi grande quantité dé cen-
lîres qu'il y en eut jufqu'en Egypte , en
Jfri-
. (>1 Tianfia.Phil. zn. i666. No. XXI. Voyez
«Uddcripdoa de rincendie du VcHive (bus Tirs,
fan 79 de l'Ere Chrct. Plinii Epift. Lib. VI.
fFl»ft. 16. 20, Vide De ycfuvii cooflragrat, Cqin-f
pcQtar. Keapot t/sS, p. 19. praefàtioni^.
S 2
^J6 VII. MÉMOIRE SUR LES
fjiffique & en Syrie. Je crois qu'il y i
de l'hyperbole dads ce récit. ^- Voici
quelque chofe de plus flir. En 1665.
s'ouvrirent fubitement , après des fecouf-
fes réitérées^ trois bouches fur les col-
lines adjacentes de VEtna^ PaUrijMal-
pojfo & Fojfara. De-là jailliffoit, à la
hauteur de 12 pieds, des jets de madè-
res pyrîteufes , qui formèrent un fleuve
d'environ un mille de large, qui fe jet-
ta dans la mer , près de Catane. Les
pierre» que ce fleuve rencontroit étoieot
aufli-tôt fondues & le bois réduit en char*
bon. Les arbtes féchèrent à une gran*
de diflance [»]..
Change- PAR un effet de ces difruptîons, de
ment dans ^ç^ éverfîons OU de ces bouleverfemens, |
ces. dans la furface de la terre & dans foU
fein , d'anciennes fources difparoiffeDt
& il en parok de jiouvelles- Ceft et
qu'on vitdans VAbruzze en 1742. Ceft
ce qu'on a obfefvé i Brigue en I7î5-
Quel.
r*l "^oye^ *^« du mont £/»«, BOiùittifl
de incendiis Mtxau
Tremblemens de Teree. 277
Quelques canaux fe comblent , des ca-
vernes font remplies , & Teau par fon •
poids , fe cherchant un nouveau paffa-
ge, le trouve par quelque fente qui s'eft
formée.
Le poids des eaux ne permettant pa^^ £^„
ces éruptions du fond des mers, les vaif dcstren»:
féaux qui s y trouvent, éprouvent de ftr mer.
diverfes fortes de fecouffes, plus ou
moins violentes. Nous avons déjà rap-
porté que, dans le dernier trenîbtemenc
de Lisbonne y des vaifleaux, qui écoient à
près de 150 licuës des côtes, ont fenti
des ébranlemens extraordinaires. Il pa-
roît même qu'un des foyers originaires
étoit fous la mer , non loin de Lisbonne.
On croit d'avoir vu fortir des flammes
du fein mén^e des eaux. Pes vaifTeaux,
dans la mer la plus calme, font quel-
quefois fécoués de la même manière que
û on jettoit un fardeau de 30 à 40 quin-
taux fur.leleft; quelquefois comme s'ils
frottoient de la quille fur quelque to-
cher. Souvent il fe forme , par un vent
gui fort des entrailles de la terre, un
S 3 cou*
978 VILJ^EyOIftE SUR L»S
jCQurant, qui emporte Ije vaifleau coi^
tre le vent de Ja Curface. En certaine»
jcencoQ^res les vaiiTeaux font fiopplemeac
jljMri^ncés., d'autrjçs fois ils font tourmen*
tés fans règles & fi violemment qu'ils i-
chouent.
Vf^rs Par une fuite niéc^aire de ces ^rup«
tcufo, tùpf^f de ce^ ouverj^ures de la terre, ou
fouvcftt de CCS fiflurc^, gui s'y fornaent, il fort
fuite des .de foQ fem des vapeurs » qui varient fe-
^^}^ loftje piiacipe dominant de lafermen-
;taUoQ» ou de l'inflaounation intérieure;
yapei^s aqueufes, exhalaifons fulpbu-
re,ufps, nitreufes^ pyriteufes, fouvent
malignes & plus o.u nioims épaifies» fé-
lon les f irconftançes.
Odeur qui Dfi-Ià Todeur, qu'on fent ordinaîre-
^r'mW ^^°^ ^^^^^ ^^^ tremblemens, lors même
mcn5. qu'on n'a aperçu ni fente ni ouverture.
De- là les maladies qui les fui vent ordi'
nairement. En 1(592, à la Jamaïque ^
le tremblement fut accompagné & fuivi
de vapeurs d'une puanteur extraordînai-
jQ , qui en moins d'une minute firent
d'un
Trimblembws db Tbrm. 279
d'oa cjcl clair èc ferçin un ciel auffirou-l
ge jqu'un four chaud [a], Apsès le
tremblement de Lisbonne Yiit étoit plein
de vapeurs fulphureufes, qui, fans les
foins du Roi de Portugal auroient appa-
remment produit des eflfets affreux. U
^autqu'ir y ait eu dans l'air du départe-
Bient de Br^ue des vapeurs bien in-
commodes j puifque le gibier «'eft re-
tiré ôtapalfé du côté de UFal-d'^of-
' On a obfervé qu'à la fin de ce trem- Po^d
blemcntde 1755, le foleil avoitparu à p^îtpia,
Lisbonne plus grand & rougeâtre. C'eft f^^^
dans lés exhalaifonspyriteofes, qui s'é-
lèvent du fein de la terre, que nous
cherchons la raifon de cette double ap-
parence. Après des efforts réitérés , qui
T, don-
(«) RéUtk» d'où péniblement arrivé au Ptrt^.
R»««/auiHOis'âe Juin ifis*. 8cc.
f i ) Relation de M. Muubt. Pw»« fuppofe que
te çifeaux F^voyent même ces tremblemen».
gjrf» ^ vtlticret nm mtawtU ftdmttt. LU., u.
CLXXXU
S 4
aSO VIL MÉMOISLB SUR L«S
donnjbrept lieu aux fecouITes, Tairdih'
té & chargé de vapeurs, força fes prK
foDs. En s'échapant il éleva dans Tat-
xnospbère (}es tourbillons d'exhalaifons
pyriteufes. L'Atmosphère, épaîffie pat
l'union de ce$ particules hétérogènesj,
fit éprouver aux rayons une plus gran-
de réfraftion, qui, augmentant Tangle
vifgel, fit paroitre les objets plus grands.
Tel eft î'efffet des corpuîculés étrangers
dans l'air. C'eft pour cela que le foleit
paroi( plus grand quand il eft fiir fon dé-
clin. C'eft - là Id. caufe des longs cre-
pufcules & des longues aurores, qui
prolongent les jàurs des peuples du
Nord [c]. C'eft pour cette raifon que
dans la mefure des (^égrés du méridieq
qn a fubftitué la li^ne verticale à la
ligne horifontale.L'altération de l'air,
qui eft le milieu par oii la lumière du
fôleil nou$ parvient, doit aufii en cbap-
ger la couleur. Les lunettes vertes,
bkuËs ou jaunes font paroitre les
objets,
£^3 Voyez Hifi. d'Islande par ANDsasoH. 4
Tremblemens de Tjerrv. aSi
jpbjecs ceints de ces couleurs.
Ordinairement après de vio- Chan-
IcDS tremblemens la température de l'a* ^^^
eft changée j, fouvent altérée pour quel- tempéSi
que tems. Cette furabondance d'exhaî- i«air.
laifonSj^ ou de vapeur^» en efl: manifcf-
temenc la çaufe. Nous avons eu beau-
coup plus depluyes en 17^6 qu'on n'en
avok eu les années précédentes [d].
Tout Tété a été orageux,» nous avons
eu pluûeurs grêles & beaucoup de ton-
nerres. L'Orage , qu'on a effuyé à Pa-
doue & aux environs, le 17. Août 1756,
doit avoir eu une caufe fort extraordi-
naire. <}rand nombre d'édifices^n ont
-été renverfés. A la Jamaïque on pbfer-
va auffi, en 1692, que le vent de terre
'ne fut pas fi fréquent, qu'à Tordinaire ,
après le tremblement. Le vent de mer
o\x hbrife du large ^ comme on l'appeL
le,
[//] Voyez Nôuv. Bib. Gcrm. de M. FoituiXt
% XK. Part. 1,
,S5
281 VII. MtsMoiuE sua LM
le, devînt plu? violence & plus fréquciii
te. Cela a lieu jufqu'à ce que l'équilt
bre foit lâabli.
On comprend donc Tans peine que fi
-~>- les tremblemens de terre caufent de
#tt globe, grands ch^ngemens dans rintérieur dç
la| terre & dans Tair, ils en produîfcnt
auflî fur fa furface. truand le foyer eft
profond, fous les montagnes , elles font
ébranlées, quelquefois rénverfées. Aînfi
on a vu, au' rapport de Plime, des
montagnes s'entreheurter & fe détrui-
te [e]. Les effets du tremblement fu-
^ rent
le] PLiïï.Hift.N. 13). n. C. LXXXm. Fdffm
'efifmtî, qmd eqnidm In Etrufia dff€^lhi^ vth.
hmhttbus mveni ^ ifigenf urr^nim fortentm^
LMitràf , 5f*. fuUo Cof.in ^jgw Mvtiuenfi: «wf-
^fte nmaes dttê interfe concurrenmt ^ cre^tn maxr-
mo affdtantes , récedentefque , inter eos flamma fit
moquê in coelum exetmte interMu^ fpeSawtt è wi
MmiUanutfftaiqmtttmRnnamrim^ fmmUanmipt
fSr watmtm miltitudine. Eâ cmatrfit vilU mmt
#^p ' mmmdii pmmtUa, qu^e. infrà fuerma , #xjw*
tnatM funt , amto anteficiaU beîïttm : quêd imdfàf
un fimefiius ipfi terrée ItêUé fumU qtutm dviUs.
m
TjtEMBLEMJWS DE TvRRS. 283
cent plus xerribles 4eocore au Pérou, fur
ttDj&:éC'e2iduë de spo lieues [/j : Pkjoes
& iDqpLtagQiss, tout fut boi^leverfé. A la
Jamatqfie ks çtoutagnes furent renver-
fées eu 1692.' Il y aluu grand lac, oh
école UQç l^iute montagne. . Toute l'ifle
bouleyerféç s'eft abaiflTée d'un pié. C'efl;
par ces fecpuifcs ^que des Prefgu'ifles
ont été arrafbées, ou fëparée65 cjuCoo*
tiocQC^ Des /îjQies fe font formées ; des
HfQDtagnes^ fe font, élevées par de pareils
piîbrts* Sur hi fin de 7bre fie raimée
J53? une montagne fut formée près de
Pouzzid. PoRTius a décrit cet évène-
œ» {g}.. C^eA m fUAOpçaM /deci»).
dresi
tmo ttermis Frincipis fufremo , Jicttt m rébus ejus
ixptjuimus^ pratis okirpte^ htferctdemi via pM»
€a^ ht contrarias fedes trans^fJJtSt inagro Martu^
tîm^ pradiis FeBis MarceUi e^mtis Romani, re$
r/J ypT*!^ ^ rAmériqMC par Don Ant, pe
Uï-î-oA T, L ze Part. \J^. I. C VIL FyRNs-
. .liiu.sHydrog.JLib. XV. QXVIII. p. 533.
\^g\ SiM. Pour. £pift. de <:ODâagrat. agri Po^-
284 VII. Mémoire sur les
dres, de pierres- ponces^ & de matière'
pyriceufes, élevées d'une nuit, àlahao*
teur de plus de mille pas. A. Moro a
raffemblé divers exemples de pareilles
productions, dans l'ouvrage, que nous
avons déjà cité. En i6^S une nouvelle
ifle parut près de celle de St, Mkbet,
entre les Açons. Auprès de Santorin^
le 3e» de Mai 1707, on vit fortir une
jfle du fond de la mer [. fc). Ar isto-
TE (»), Strabon (*), Pline (/},
S E N É Q u B C w»} â ox\t raflemblée divers
faits
teofenf. Vkîe'cHamConiffleDtar.dcVcfliTÛcODfli»!
gratione» in prsefàtione p. 7.
{h) iWemoir. de TAc. Roy. an, 170^;
{/) fi^isT. Metcon Lib. II. C. VIIL
(A) Strab. Lib. Vï.
(/) PuN. a N, Lib. II. C. LXXXVm&feq:
( tn ) Sbn. Quaer. N. Li>. VI. C. XXL &c Voytt
Varenii Gcog. gen. Lîb. L C. XVIH p. XIIL
pa. 229. Elz. 1550. Confultez Mi de Ôuffo«
«ift. Nat, T. I. ôcc. Voyez aufli Hif, desjaoçiàV
-carol, du globe tcrr, 8. Paris 1752.
I'rbmblembns db Tbrre. 285
faits de cette nature » qui ne paroilTenc
pas tous également certains.
< Quelques portions de nos Monta- Chao^
gness^afFaiffent, ou s'éboulent auflîqucl- "îf"!^
quefois. 11 en tombe des fragmens con« tagoes.
fidérables. Scheuchxer en a raflem'-
blé des exemples. Les tremblemens de
terre peuvent y contribuer. Il n'eft pas
iiéceflaire que la chute de ces mafiçs
fuive immédiatement lès fecoufres.Celles-
ci ébranlent. L'air , la pluye, l'humidi-
té, le gel font le refte. Sur la fin de
Juillet, de l'année i7j(S,îl s'eft faitainfi
un éboulement confidérable de rocheri . .
^ rextrémité de la vallée de Luterbrun^
dans le Bailliage d'in^erJacJ^^ 5 dans le
Canton de Berne. Une partie de la Gla-
cière a été couverte, ou renverfée (n).
Cette chute pourroit bien avoir été oc-
cafîonnée par les tremblemens de terre,
qu'on
(if) Dans le ihême lieti, <iQi « été coirr«rt, uai
fifant Botanifte, qui fait l'honnenr ^e notre pi*
trie, heiboriiôit tranquilement 31 heures avant la
thûte. Il ne fôupgonnoit pas un péril fi prodni»
Sç fi grand.
ùé6 VIT. MÉMOIRB SVVi Lïf
qu'on a cfluyé daifc cette vallée en 175;
& 1756 [oj. On y fentîc encore dei
iècoofles au commencement de Juiller,
aofli bien qu*à Brjffie. Lf diftaoce de
CCS lieux n'eft pas grande 3 par-defîiisles
Glacières, ou Montagnes de glaces^
mais le chemin eft impraticable. Des
Canaux foutenains peavent aiièment
cottimuBiquer de Fan de ces lieus à
Vautre.
Bruifc' Tant de défaflres, tant d'agïta-
î^paine ^^^^ *^°^ rlntérieûr de la terre.
Ici trcm- tant de boulevtrfemens fur la fûrface,
^^*^* tant de commotions dans ràtmofphère
même, qui accompagnent les tremble*
mens de terre, doivent produire un
bruit plus ou moins confidérable , félon
les diveries cîrconftances inténeurw &
extérieures. Ce bruit reffemWe quelque-
fois à celui d*un fardeau qui tombe
D'autres fois c*eft un long gémiflement,
comme d'un ^r q^i* ^'écbape par uae
TRtMBiËMBm lyB Turre. igf
ffette trop étroite. Souveiït c'eft un é-
clat, fembtable à cch2i du canon: ce
qui fuppofe une etplofîon. On a enten-
du dans de certaines rencontres un rou-
icment pareil à' celui du tonnerre. Ceft
tin effet de la propagation , ou de Tef-
fërvefcence » ou de Tinflammation. Aris-
TOTE [p], Pline [?] & Séné-
QtrïB [r] ont ftit ces obfervations.
Corneille Sévère [f] tfa pas
oriife ce phénomène dans fa dercription
de VEtm. Dans le tremblement, ref-
fenti près de Y Apennin , en 1702 , le bruit
in-
^2 Metcor. lab. U. C.Vm. ,
rî1H.N.LaxILC. LX«q
%rj QJl. Lib. VL C. XIIL
|;#] Nam fifflol atqoe movent Eori tarbàmqu(|[
mînaatùr»
Difiugit, cxtemploque fôlum tremit actaqueritiK
Et grave fvb terra srarmur demonilrat âc igod
p. Set. ^tna, vC 4^0 - 462,
„«---»,«, cpgg caufa perennes •
Eiq)licet in dei^am fhmmas, eruâêt ab imq
Ingenti fonità moles, & prôiimà qùaeque
%e3 VIL MÉMOIRE SUR Ln^t
ÎDtérieur écoi( effrayant [t]. A la Jm
maïque en 1692, il n'étoit pas moii
lédoutable. A Lima en 1746 il fut for
grand [u]. Dans les tremblemens
I7JJ & de 1756, il a été entendu çn-|
divers lieux. Quelquefois on apperçoit
un fifflement dans Tair extérieur. Le
mont Hicla en Islande poufie fort foa-
vent des fons plaintifs 9 de longs gémif-
femens, quelquefois des hurlemeosqui
s'entendent affez loin [x]. Les divers
fons que rendent les tuyaux d*orgue
font une image de ces différens phéno-
mènes.
Rufôos C^s ^oQs» P^s bruits 5 viennent de àf-
^^ j^ verfes caufes^" qui qùeIi]urfois conçoqr-
facoM. rent enfemble^ qui d'autres fois agjf-
fent féparément. * Dans certaines cir-
conftances ce bruit éft l'effet de lacol-
iilion, ou du choc des parties intérieu-
res
it'i Mcm. de l'Ac. R. de P. an. 1704;
£1^3 Voya. de D. Ulloa ubi (ùpra,
[x] Hidoire denflandepu: Amjisfov, fH
^s & folides^ qai fe heurtent^ fe diilo-
Cflent, oa fc brifent. L'efferveicenco
feule, ourinâammation, parfonbouil- ^
Jônnemenc, peuc produire un bruit con-
âdérable» Diverfés expériencea chimi*
ques & quelques procédés des arcs en
foDC preuve. Souvent il y a explofioos
déconnationâc fulmiDàtiob» qu'on imite
aufli par pluûeurs expériences ^ qui dé*
veloppent le fecrec de la nature. L'air^
lès exhalaifbhs & les vapeurs dilatées
forment des courans &, en s'échapanc
avec plus ou moins de force , frapenc
l'air extérieur, qui, par fes divers ébran-
lemens, nous fait entendre cette varié*
té de fons. On lait enfin que le mélan-
ge d'un air chargé d'exhalaifons fulpbu-
reufes avec un àir plus pur caùfent dans
ràtmorpbèreune fermentation qui donne
lieu au foç extérieur, que ToQ entend
quelquefois^
Non feulement ces fons accompag- Progno^
ûenc les tremblemens de terre , mais ils ^^^i^^
les précédent & les annoncent fouvent. mcasde
Il ferbit iniportanc d'avoir des progno; ^^'
T ffics
aoo VII,M*MoiRE su* t%^
Aies (Qrs dç ces recoulTes terribles 5 ^
dé pourvoir par la fuite à ik vie. M4
heureufeiBeiit les avant -epoveors îàml
équivoques & fuiv^ de trop près des fe-
çpuflcs. Quoi qu'il en foit il n'eft pas
iputile de railèmbJer ce que les obferva-
tiojis & l'expérience oAt appris fur ce
fujet. Si cet Article de mon Mémoire
étoit plus complet^ il feroit le plus utile |
& le plus intéreflànt* Il vaudroic mieux
faire éviter un malheur a^ moindre mor-
tel , que d'en définir avec tO|Utç la pré-
cilîon poiîîble les vrayçs cauCes, Plim
rapporte qu'AirAxiMAND«E le Miléfien
prédifit aux Lacédémnieruilqu*ihétoiaai
menacés d'un tremblement de terre;
prédiaion, que l'éverfion dp leur vil-
le juftifia bientôt* Phéwécipe [y] le
Pxé-
I>] Ce que Plikb attribue à f ttSItïetM; Ait
MiAN AfARcELtr» l'attribue à Anazagorx, ^
dit-il, am putealm Ummn emreBaref^ trenuih
fmt^ Un4 pr^dixit. Lih. XXn. "Bxjam npfot-
te, cetje prédiaJQn à. Pythagors même. ¥uf, ËiQ.
Z.ib. X. CiciPROH en fait homïear ao Maîa«. Jh
Piy. Lib. II. aiUS bien qi^e ilfAkiMs d» TrR,qv
dit que la çhofcmi^ à Sams; Serm. ïli^
'Biéee^fmt de PYTHâ^oBfB , eo pvtifynt
de resiu hor^ti'uli pim, dote aoiRavai»
pvéva & prédîû uq creinbltmâDC pro»
cbaÎB fa].
Le bruit îritërîeur efl d*abord Tannon^ Bniit qtiî
ce la plus oJ-dÎDâire des tremblemens de P*"^^^^®^
ferre. Il varie felori les circonftances.
PiiNE [àj le décrit fort bien, d'après
Ari-
(zi tï RLi&.ri. C, tJCXii. Pî^dara quéféban
éjfe & ivOmriaÉs in eo^fi cr^Mnms^ ài^mtat^-,
bibeffir^^néutmambrê Mihfio Phyfica ^ fjmm farml^
Lacedémmh pradixîJli^ vt urBm ac fe0a cujhdi*
rent : infiare mm motum ttrrJé , cum (fr urBs tôt a fo-
Tttm einruit, ér Taygeti nmtismi^fmf,éafirtiiahÈ
pùfipif €nMUHs^ahrupta^ cladem infiiper eam ruim
prè0. i^etinbenarér PhmtyiU^Pphaffme Doffms
éiacm^eBMh.fed'à'itU'U^néf: hétUflU aqu^e è
pmèùf^éefe^Jip, ae fraXxtJJe Un ferra motum, §^^ j
fi vera fttnt, quantum a Deo tandem videH pojfuni
tdeed^afe^ dam <vkM»ti Mt hdte qmdm nréjtfh
cujufque [exiflimanda relinquantm*
[mlVlnfufra Ub. II. G, LXXXi. Nsvigamef
^uoque fentiuHt non dubia eonjeShtra, fine flatu in*:
tumejcènte fluBu fubito ^ aut quatiente iBu..Intre-
wm^'oerO'é' in naviim p^, *eqttè qnam in adi-i
fm^ çrefi$9êqu9 prammcîam. gttm & wluerep
1 % nm
292 VIL MEHOiftfi i«ft LES
Aristote [t], qu'il copié. Ces ob-
fervacions n'ont pas échapé à Semé-
QUE [c]. Ce bruit, ou ces foDs divers
viennent de l'air & des vapeurs dilatées
qui s'agitent dans les cavernes (d) &
qai s'échapent avec d'autant plu3 de vio-
lence qu'elles font plus prelTées, & que
les canaux font plus étroite (ff}. Ce
brtrit
IM» impannide feient. Efi fy in çêeUfipaa», prétr-
ifetUtque mmfihttrù, mit interdis, aiâ paUU p9ft
occafum^ fermo ciu tenais Umm intbis ht Ut^fm
pirreB^e fidti$tm. Efi & in puteif tttrMiw ê^MM,
necfine odmris Udiç,
[b\ Locojamdtato.
(c) N. Q,^ Lilx VI, C. xiii: Ànttquâm terrA
ntoveatftr^ foUt wuittus audiri^ mentis in abtCf
tumtdtuaniibns : nec enim aliter pp£èt^$a miwfier
Virgiliusy
Subpedihus muitrefilm^ &jt^* «(/* nitwni
nifi koc ejfet ventmtm opus,
(d) Magftç cum Tmtrmnte mmtis cirasm €lânfirà
jtctnunt,
(e) ^iritttsperdifMm rimant nuidifiu ft^t ^(f
hue acrmsfertvr^^nêongufiius, ïd Jène pupiawn
p^efifieri^ nec pugna fine motu. Sjsh. Ibid.C.xiv»
TRKMBt.SlifBNS DE TfRRK. 29$
bruit devroit toujours être proportionné
au choc qui doit fuivre^ fi le ]ieu &
les autres cîrconftances ne le faifoient
varier à Tinfinî, quant à Tintenlitéôc à
fa nature. En général plus le bruit eft
^confidérable» moins il y a d'intervalle
^nx fecouffcs qui fuivent. La figure
des cavernes I dans lefquellesles vapeurs
agitées frappent Tair, augmente ou fait
encore varier le fon (/). Plus diftinc-
tement il fe fait entendre, plus il ed:
près de la furface. Le tremblement du
20. Mars 1709. à Lima ^ fut précédé
d'un fi grand bruit, que tout le monde - ^
en fut éveillé, à 2 heures du matin. Cha-
cun fe fauva fur les rues. Le p. Juillet, 4
le ^
(f) Seh. cl N. LiTj. vr. C. Kix. Siumodç in
iolio cantmftis voxy per totfem ctm quadam difiup j.
fone percurrit ac refonat, & tam levitermota^ tor V
mm cWcwt, wm fine toBu ejus tumtdtuque^ qu9 ]
htclufa eft: fie fpeltmcarmn fub terra pendenfîum |
^afiitâs héihet aerafuftmy fuemfinmî diusjuptr- \
ne incidens pereujpt, agitât non akter, ^Uamillade
qmbuspaulU me retuU^ inama indfto dffim^ fi-
T3
:tp4 VU. MÉKOTItB SÛR 1E4
Je 21. OQxUxe & le^o. Oeceiobse on obi
ferva la même cbofe (g). Par4à bien
de& geos évicèreot la mort. En i($92. au
P^rt'Royal on eûces^it, à ii heures &
demi, ou à midi, un bruk coBEffiie ce-
lui d'un tonnerre. Il fat rannonce^
nsalheureufefflent trop précipitée, d'an
tremblement qui fuîvk immédiatemeftC
& renverra cette Ville (b}. La diftance
de l'éclair, qui précède & que Ton voit,
au tonnerre ^ qui fuit &qué Ton entend,
0ft quelquefois de 7 ou 8 lec^œdes;
maia quelquefois aufli ils fe fuivent défi
près qu'on n'apperçoit aucun intervalle*
Dans ce dernier cas Téclalr , ou l'in-
flammation, eft bien proche de nous.
Dans leur principe, le bruit & l'éclair,
l'inflammation & la décon nation , font
ipm^ltanfies. Mais la vue e& pluspromp*
te.quei'pyïe, outo jumièfe traverfe Vcf-
pac^
i^} l|l^ 4ps treoAileflanu dç tçmduP^4a,T%
(^ Vty^ea la relation à la fin 4^ T. II. de cctt»
tliftçire en deux lettres» ,
TRIâTBLSMBNS *DB TeRRB. SPjT
pacé avec plus de rapidité , que le mou-
f vemeot fonore; Tune pour parvenir àxxx
^euxi l'autre aux oreilles. Ici l'ouïe
feule, qui eft moins prompte, nous (ert.
L'éclair foûterraîn eft invifible. La gran-
deur du bruit peut feule nous fervir à
méfurer la proximité de refFervefcence
ou de rinfkinitiation interne. Le D«.
Halks entendit diftinftement le bruit y
avàDC que de fentir aucune fecdullè^ à
Londres^ le 19. Mars 1750. k 5 heures
4 minutes du matin. Les fecouflès du-
rèrent 3 ou 4 fècondes. Aut enViroros
de YAppennin on entendit auifî un îoilg
murnavire avant les fëcoufles de 1702.
Voici comment p. Ulloa parle d/s Obfèrva-
ces annonces funeftes d'événemens plus î^^y^pé*
funeftes encore. ,, Ces tremblemeos^i'Qu*
^ dit-il^ tout inopinés & fubics qu'ils
9, font 9 ne laiflènt pas d'avoir desavanc-
»yi coureurs^ qui annoncent leur appro-
j^ che. Da peu auparavant, c'eft- à-dire^
,r environ une minute avant les fecouf- *
„ fes, on entend un bruit fourd,
5, qui fe fait dans le^ tôné^Sféi^ dé h
T 4 >3 ^erre
affi VIL MÉMOIRE SUR LES
3, terre & qui ce s'arrête pas du côtéoU
„ il fe forme , mais il court de côté &
yy d'autre fous terre ; à quoi il faut ajouter
„ les aboyetnens des chiens qui , preffen-
j, tant les premiers le tremblement, fe
ji mettent à japper ou plutôt à hurler,
„ d!une façon extraordinaire. Les bé-
,1 tes de charge & autres, qui vont dans
3, les rues, s'arrêtent tout court, &,
3^ par un inftin^ naturel , ^cartept leurs
3, jambes pour fe cramponner ^ ne pas
j, tomber CÔ "• Le même Auteur dit
encore, eo parlant du tremblement du
26. Oûobre 174(5. „ Quelques jours 21-^
,3 yant ce tremblement de terre, on en-
3, tendit kLima un bruit roOterraîn,tnn-
3, tôt cominé dès mùgiffemens, tantôt
3, comme des coups dé canon. On les
3, entendoît même après lé tremblement
3, de terre 3 pendant la nuit, lorsqu'ils
3, ne pouvoient être confondus avec
,; d'autres bruits: ligne évident que la
33 matière inflammable n'étoic pas ei^
3» ti^.
TRB|ffBLEMEIiS DE TfiRRE. 397
^, tièremcnt éteinte & que la caufe des
59 mouvemens de la terre n'étoic {>as
3, finie [*].
Non feulement les tremblenyens s'an- Mouve-
noncent par ce bruit, ou ce rougiffement ^^ <
Tédoutable, mais encore par le mouve-
ment ou lé bouitloonement des eaux.
Les rivières & les lacs femblent frémir.
Les puits fe troublent. Les fontaines
minérales fe colorent , ou fe chargent
d'une plus grande quantité de minéral.
Le commencement de l'efFervefçénce
intérieure, faifànt monter des vapeurs
& agitant Tair intérieur, peut produire
tous ces effets. Le mélange fubit d'un
air chargé d'exhalaifôns avec un air pur
peut donner lieu aufll à ces phénomè-
nes.
Le D. Hales prétend que les trem- owcm-
blemens arrivent pour l'ordinaire dans j^^Haf^.
un beau tems ; mais qu'on apperçoît un
nuage noir, & que, quoique le ciel foie
fc-
X*l Ib. p. 4«f9:
i9S VIL MiMoiHB âUR LEt
ferein 5 dans le moment du crembleméD^
il parofe fouveot chargé de quantité de
vapeurs fulphureufes & inflammables,
qui fe manifeftent par des éclairs des
feux folecst ou autres météores ignées
(l^. Ceft le befoin du fyftème, qui
donne lieu à toutes ces fuppoûtions. Com-
me ce Pbyficien cherche la première
caufe des tremblemens dans ratmofphère,
il falloit aufli arranger cette atmofphèie
pour cela^ En comp^r^nt les diverfes rela-
tions il m'a paru que ces fuppofîtions &ces
prétendus phénomènes étoientpeuexaâs
& que les Auteurs fe contredirent fur ce
fujet. Aristote, Flin$ & Sénéque
afl&rent que les tremblemens Ibnt pré-
cédés d'un air tranquile & ferein [m ]«
Souvent cela arrive; mais pas toujours*
}e ne fai môme, fi, tout examiné 5 on ne
trouveroit pas autant d'exceptions à ces
règles que d'exemples qui lescoftfiimenei.
Aufll
V] Réflex. Phyf! (ur les tremblemens de tefr&
fi»] Arist. ut» furpà^PLiN. ti^EL diioOMU
HxLlAb.yi C. XII.
Trembi/EMEns jfE Terrb. 2$SI
Attili quelques i^uteurs ont -ils cru pou-
VcHf établir xm cid téoebrenK» àm ,é-
phûrsy ou des oiragoi fubics , comme des
annonces de trembleroens prochains. Le
7.. Juin Pi9su à la^ Jamaïque le ciel écoit
fèrein, Tair tranquile au moment du
tremblement qui bouleverfa cette, Ifle.
Le jour étoit beau 3 dit l'Auteur de la ré*
lation de cette cataflrophe^à trop bea,u
pour qu'on pût foupçonner le moindre
accident. Cependant en trois minutes
la plus belle ville des Colonies Angloifes
fut détruite. Le 2a. Février 1703, l'air
étoit fans nuage & fans vent à Rome , lors
qu'on fut effrayé par des fecoufiè9 ^'m*
lentes. Le 9. Décembre 1755. on aper-
çevoit à peine le vent à Berm ; il faUl^it
an brillant foleil, lors qu'on fut furpris
par quelques fecoufles. On a pu yqir
d'un autre côté dans les télatîQw qw
pous avons râppotitées, divers ttwibliB;*
mens arrivés pendant de grandes ployes^^
durant des veiM;$ violens ou avetc ufi ciel
nébulçux, Oq qo peut donc trei^ver avH
cun prognoCtiç cectain dans l'ém 4»Ym
©Qfph^re.
•
a^ ^^ (^ ^^ ^^ %^
•qp ?*? Qp QP *^ \4P
HUITIEME MEMOIRE,
DE LA PROFOGJTION
De la simultanéïté des tremrle*
mens de tiîrrb.
Etttkdue l^2^%P^^^QUE ASSURE qae les
faé^dcT *^^ ^ tremblenicDs de terre n'occu-
trcmblc- StL^S P^^t jamais un terreio d'une
fêtais. f^^P^m fort grande étendue. ' Il fuf-
fit de jetter les yeur for ce que nous
avons rapporté pour reconnottre qu'il
t*«ft trompé. II y a des tremblemeïjs ,
qui femblent avoir enibraflë ou parcou-
ru un hémîfphère entier du globe. Peut-
6tre y en a- 1 - il qui ont fécfoué le glo-
be mAme tout entier ^ ou du moins la
plus
i ■ ^ •
i , TftEMBLEUENS DE TerEE. Sot
I plus grande parue. Amaîian Marcel*
: Li)t parle d'un [n] tremblement ^
fe fit feiitir dalns tout le monde ednna
aors. On peut fe convaincre phr 1»
c^mparaifon dei diveifes relations» tfie
novis avons rapportées, qu'il y a na rap-
port de tems ent^e les fccouflea d*un
môme tremblement.
' Mais on demande , fi les différons pidUènKi
trembletnens, que l'Europe & r Afrique l^^
& même ^Amérique feptêntribnale ont
éprouvés dans le même tems, font dé-
pefidans les uns des autres? La fermen*
tùtion ou ritiÔammation des matières
pyriteufes, qui en eft la première eau-
fe, eft-elle née dans chaque Pays, in-
dépendamment de tout autre foyer f Ou
s?eft elle propagée de l'un à l'autre? Y
a * t • il eu plufieurs mines indépendantes,-
ou lesminesfefont- elles communiquées
les unes aux autres? Voilà un problème
à refoudre & dont la folution dépend de
rinfpeftion des feules relations des der-
niers tremblemens de terre*
Ce-
t»] Lit: XXVI. Cap. XV/i
y)g^ VlIL MÉUbiRK stift tirs .
Câirem . Cfi rapport du tems avec le$ dîft^,
propa- ^ ç^9 réktdvemeoc à quelque» poiau orH
•°tf« gioaires ne peut acre l'effet du hazardir|
)1 faiK qu'il y ait use Gommonicaucm
ea»e tet^cBibleaieat de terre éprawéà
Xif^me le i Kevembre 1755^ & tes eaia
tKKfblées e& Frapce & eo Suîfle ^agitée»
en Hollande ^ diverfement émuës^eii Al^
lemague, peu de tems après les fecouf^
Tes du Portugal: Salé a été ébfanlée en
•itiétne tems que Lisbonne a été renverfëe.
VoilS une commuDÎcation trop exaâe
pour écre un jjeu du hazard. Il s'agit de
tendre raiFon de cette correlpondaoce,
dé cette propagation $ ou de cette com-
taiunication fîngulière;
tîseiqtiet S|i jectwt les yeut (Ur te» féladonsi
2 ttOT? ^® ^*^*'*' avons dénuées dey cremUle-
Uemens me&S' detfesTe de la Suiffe^ os y en au*^
^^°^^' r^. apptfrçu plufieurs, qui otjt été fort
étendus*, ou généraux, & qui ne peu-
vent s'tepliquer que par une propagâ-^
tièt}^5 eu une communication; Je n'en
rapporterai que quelqus-uns^, làns^ re^
monter au delà du fîécle précédent, Tejs
fôût
font [ceux de i6oi^ de 16335 de 1662 ^
^ de 1682 & de 1755. Quelques Anciens
avoient déjà apperçu cette fonelle cor-
refpondance, qui embrafToic une fi gran-
de étendue de terrein. Us s'accordent^
par exemple^ à nous parler de VJjie bou-
leverfée dans une nuit ; douze villes fii«
rent renverrées [ 0] la 4e. année du règ-
ne de TUBERE.
CcMMMENçoKs d'abord par raflbmblerniimti^t)
les cîfoonftrances les plus remarquables^^
de cette communication d'ébranlemens. cooâancet
^_ , ^ , - 'de cette
Ces circonitasces nous guideront) pourcommuob
découvrir les caufes & ferviront à jufti- ^^
fier oû à détruire nos conjeâures. Il-
ne feue pas les imaginer félon le fiftème
qu'on a emteaifé; mais former fon fay-
potbèfe fur le rapport de ces circonftan-
ceêu Nous allons diftinguer ce qui eft
douteux d'avec ce qui eft certain.
On
(^1 On a encore une médaille de Tibbrb, CiV .
nàmHus Ajia reftihUis. Voyez Strab. LiU xii;
Tacit. AfOk Lib. n. EvsBM. m Cbm^ Celiii<|
aux VOks de Tyf/^ ajoute f^i&f/f)
^ VIÎI. Uikôitii svi iki
lit. Cir- On a cru remarquer, dans les dernière
ikwteuft! treînblemcns des anûées 175J & 17 j6 » '
que les différentes fecoufles fe font pro-
pagées felbci lés méridiens des divers
lieux. Les ébrâniemens ont été apper-
çQs en même tems fous le même inéri-
dieny c'cft-i-dirê que dès qu'un treni-
blemènt a commencé» un certain jour»
dans, uni lieu méridional, il s'eftfaicap*
percevoir le même jour , dans les lieux
placés fous le même méridien. La dif-
férence des heures , ou Tefpace de terni
de Tun .à l'autre aura été proportionnel
à la différente latitude de ces lieux - là.
j'avoue que quand je çonûdère les rela-
tions que nous avons des derniers trem-
blemens, je ne puis^ appercevoir cette
cprrefpondance uniforme, II faudioic
des obiervations bien exaâes&des hor-
loges bien julles , pour appercevoir &
vérifier une marche auiÙ fingulièrè.
2e. Cir- Le D. h a le s prétend encore que
âouteufc. Ips tremblemens de terre s étendent
beaucoup plus loin EU & OueA, que
Nord
^àré & Sud [Jfi]. 11 ne fâppotte au»»
cufleobfervatiôDpourle proa^ec^j&j^*
v^^Uë que je n'en âpperço$idûciia& dant
ies relations ^es derniers treisbkiB^»
On eft dottc kiUbiKê à regardefôencorè
•cette feîrcôdftabce tout • au • Iflolns^ copi^
me fort douteufe.
^^
Une circoûftâûce plui cenaiite '& qui jj; cm-
■tf a échappé; nî à M. Dfi BtrppaK ni à cbàîbîiè^
M: Hales [:q}\ c'eft quaUsiifeux, bU*^^*^*
il y a des feux fôUterrains^ toujours lal-
JuméS) fMî fùft fujet^ aûrT trembler
tnens; mais WfôcoUfles n$ îtlétendenfc
pas fort Idin. Ces feux s'éi;^&poirent par
les bouches des Volcans ou par les fif^
fures de la terre; BôrellI pîëtçnd
d'ailleurs que ces inâammatrons can>
tnencënc au haut de la mdn€à^e#' Mi
Hales croit qu'il faut chèî'chêr la eau*
le de Ces treniblemens fore étendue &
• -^ pro.
t^ ] Réflax. Phyf. (îir les trcm. T. lî/dç VOiBi
l^s trenob. du P^if p.' 40 <•
V
)0)S .VI£I«;M>¥oiii^ sur lei
piûgreû^ prè$ de la. farfsic^ de la ter^
te ;Irl> ,à iï paroît réfi^iter aq contram
de tous les phiéooroèqpSf. que; j'ai expo-
ft;^ ^6 cette cai^fe eft d^^ns les entrail-
les*^ mêmes de la terre; fous les mon-
tagnes fouvent à une] grande profos»
deur.
DAjî:$:t:?et trejpblçijjeqs étendus la
^^1^7 PM>P««flfi!Wl5:oi| laicQmiDupîcation, fe
fait,aa:iHayers des plaii^esauffî bien goe
pal? le.^ci|ia^n des x^im^n^i fous les
m'efrMflt bîeâ <{a*au: tr;iters de^ terrei^
Lei vaUées les pl^is: t>fofonde$ ne les
înt;erromF!ent {}(:>inti: I^^a 4ifpofition de
la farface ne J)aroît i> éi entretenir ni di-
ligsr tqujours cette pfric^g^tîon. Preu-
ves, évidentes que le p(i9CÔ>e aâif n'eft
paà foras ia.iUrface de la terre, mais à
une grande profondeur. Preuves enco-
re^ noftrSiQÎns certrainijs, que le prin-
cipe de Tinflammation n'eft pas dans .
l!affno/phère,inais fous la terre, fous les
mofatâgnes &*lcs mers.
QUEt*
iQuUQU^FOis.te^ lieiix> bas^ -dans la ie. Ot--
comffluoiaa^ioB des.fecoufibsy fdnc les' certain^^
plas ébranlés^ D'autres fois ce font les*
IkttK . les^ pflUs élevés: La- propagadonif -
ne dépoïd donc pc»nt de la cônciguitér-
da terreln» mttiside po qui efb renfermé^
daoa le feiiï inêm'e de la cené ^ & qui eft
ioégalemeoc diàribué dans fes cavités.
Autre preuve de la même vérité ; ^P^^^
dafis .une circonftance que coAeg lès ccrt^'
relations: vérifient. Souvent dans la pro^' ..
pardon des {ecoufTes les lieux intermé-
diaires font^moins- ébranlés , ou point
4tt tout;: Il.y,auoe correrpondance qui
lie. couteS' les parties du globe. De»-
veines de pyrites peavenc fate circuler
ÙQ 'puincipe de fermentaitioo; - Ici &,'lh^
la quantité en. eft plus g^a^dè^ dans un'
lieu •mitoyen? el)e eil* nïûmâre, ou plus^
profonde. Ainfi différentes traînées àci
poudre peui^sest porter en filen^e Tin-»^
flamnnadoQ. à diverfes mineS) q«èicau(è-'
rottt du bouteverfementî tandis que les'
lieux intermédiaires ne feront point é*
branles. Il peut auffi arriver qu'en tel
V 2 lieu
306 VIIL MxtfoiAE stffit les'
Jieu Intermédiaire reffervefcence oa lin-
fl^mmadoD écoic en telle taîfotl avec
Tair & les cavernes ^ qui le contenbienr»
qu'il n^a dû en natcre qu'une légère com*
preflion & par cdnféquent qu'une fe-
Goufle peu fenfiblé) ou fi folble qu'on
n'a pas pu l'appercevoir. Mille autres
circonftances . peuvent intercepter la
communicacioo^ ou affoiblir la caufe.
se. Cir* Lap ilbpagation des fecoufles eft trèi
ç«^? rapide, il n'eft rien qui. puifle nous en
donner une idée que la vitefTe de la lu-
mière, Qu celle du feu eleârique4 La
poudre à canon fi promte, ce femble^
dans Tes progrès, eft lente en coœparai-
fon. En confulcant les relations on ne
découvre aucune règle proportionnelle
encre Ips dîftances & les eems. Il aurdic
fallu des obfervations plus exaâes &
plus dét£|illées. D'ailleurs mille circon-
ftances , tirées de la quantité & de la
qualité des matières > de la pofition &
& de la dire^ion des lieux » peuvent
fai/e. varier tout :cela à l'infini.
Tel-
TbUp efl cette çoniiBQnication fin- Explica-
gulière des fecouffes d'un tremblement c^^m,
de terre; tel eftce progrès & cette mar- munica-
che , qu'il faut expliquer. Il falloît ,
pour ne pas s'égarer, en copfidérer les
cirçonftances diverfes.
Nous concevons d'abord que cette Commu-
coramunicatîon de mouvement peut ^^ *€?«!-
quelquefois & en certains lieux erre l'cf- tiflcment.
fctdela contiguïté des mafièsfolides. La
terre efl compofée de couches de lits ,
pofés les uns fur les autres, qui fc foi-
vent. Ici ils s'abaiflFent, pour former les
vallées & lesbafllns des lacs & des mers.
Là ils s'élèvent pour conftruire les mon-
tagnes [j]. Un de ces lits folides, é-
branlé, foulevé ou abaiffé, doit porter
aflez loin un rétentiffement, un frémif
femenc, un ébranlemeat , qui eft en pro-
portion avec la commotion originaire,
qu'il a reçu. Ce frémifiement s'affbiblic
enis'éloignant du principe qui l'a pro-
duit, en force que cette progreflion ne
peut
[/] VoyeîL Sirua. intcr. dcU ttrrè, IMcia*
'V_3 ,j..\.:--.
3lIO VIH. MÉMiOIAB StJR LBS
ipoMt pas s'éçOTdre bien loin. Ainfî (bw
ét>ranlés principalement les lieux les plus
veiCns des Volcao5»
Obfervt- Rien de plus dangereux que de fe
fion fur le foire une loi d'expliquer tout de la mér
M. Des me manière , & de déduire tout du me-
Mvcts. j^g principe. Ceft vouloir plier la na-
ture à fes idi^es. L'ai&jQttir ainfi à une
marche unique^ à des procédés tou-
jours uniformes, c'eft «jq mécqnoof*
tre la multitude des reflforts Ja fécon-
dité ^es rejlaurces & la diverilté des
moyens. • M. Drs Marsts croit que
toute propagation de tremblement de
terre n'eft qu'un rétentiffement [t]. Ceft
une fuite du premier mouvement impri-
mé par le foyer origioaire aux chaînes
des mpiit|ig]njÇ8 qui fe fuivent. Le con-
ta£^ & k cpDtiguité font donc, félon
lui,
tf ] Voici le titre de la brochure, où'fl dcvc-
loppc Ces idées : Conjeâure^ Ph^iîco-Mécaniques (ûr
k propagation des ftcoodès dans les trembleniens
detqre. Paris 173^. chca Gcneau, rue St. Se-
?erin. Il n'y a point de nom de lieu ni de Librai-
n VojtT, Ifecurc dç France, Mars 175^. f^
Tremblbmeni riE ThîrM. 3ï^
Im, les feules caùfes de cette propaga-
tion fingolièrc. N'cft- il pas plus natu-
rel de fuppofer que, comme il y a plti-
lîeurs caufes des tremblemens,il y en a
auffi pluûeurs de leur communication
& dé leur correfpondance, à raifon de
refpace & da tem» ? Cet Auteur dit, fur
cette communicapon par le contaû, des
chofes très-ÎDgénieufes, maïs elles in©
font pas toutes également vraies. H place »..
le foyer principal du titemblcmerit.du i
Novembre 1755 dans les AçorèSjXl^bîipar-
deffous les mers & le long des chaînes Bc
des ramificapons des montagnes Te mou-
vement fe communique de toutes parts.
Je ne nierai point qire Ibuveot cette fui«^
te de montagnes, encontinuaqt 4eé car
vernes & les lits des matières p^ritcùfes,
ne ferve à propager reffer^éicence d
par-là les mouvemens. ]'avoucrai^efacQ-
re que Tébranlement qu'on Éprtmvç en
certains lieux peut à'être Quelquefois
que le rétentîffement des parties .iW-
rifures & extérieures du fibbc itaoïtt^
V 4 plus
51? Vlli. MÉMOIRE $UR tks
plus, viplcrament' ailleurs. Maïs cette
fe, qui n'eft ainfi qu^inftrutnenfâle , eft
trqp particulière pour être le principe
de tous Jes tremblemens propagés. Le
mouvismeuîj en fe communiquant, doit
fe partager & en fe partageant s'affoi-
blir. Tous les phénomènes ne peuvent
pas s*aflbj€ttîr à cette hypothèfe. Il en
eft qui la contredirent. Il feroit encore
aifé de faire voir que les commotions,
4ans leur marche, ne fuivent pas tou-
jours les chaines des montagnes* Voicî
de quelle manière un Journalifte a jugi
de ce CQème. „ C'eft dans la furface
,, extérieure, dit -il, que M. Des Ma-
,» rets cherche la caufb de la propaga-
„ tioti .prompte des fecouffes, & non
,,- dans riptériéur. C'eft Teffct , félon
^ lui, de fa pofîtion & de la contiguïté
M des montagnes. . II croit que les plus
„ grands bt>uleverfemenV ne fe voient
„ pas au lieu • même, oh eft le centre
,^ de l'explofion, mais i quelque dif-
^ taace. Le foyer de la mine qui a4é*
3» tiui^
r Tremblemens de Tehrï. 3^3
9, truie Lisbonne étoic, fuivanc lui^ aux
„ Jfores ou aux Canaries [w]. H fup-
^,. pofe, contre les principes de la Mé-
59 canique, que le retentiflement > ou
,5 la force du mouvement propagé ,
^, croît, en s'éloîgnant du premier point
3, de rimpulfion. Ce n'eft certainement
3, pas le cas d'appliquer la règle, frefcit
33 ^undo. On fçait au contraire que le
3, mouvement s'affoiblit en fe commu-
33 niquant; qu'un corps mit perd autant
33 de mouvement qu'il en communique
33 à un corps en repos. En forte qu'on
3, peut le confidérer après le choc corn-
33 me formant une mâme maflë , dans
33 laquelle le mouvement eft partagé.
,3 Suivant cette règle, quel affbibliffe-
33 ment de mouvement depuis les Jço-
,3 rw à Lisbonne l Pourquoi le tremblc-
3, ment, qui a détruit Lisbonne ^ n'a-t-
33 il rien renverfé aux Açores?|Qui ne
3, fçait que des lieux intermédiaires ,
3, dans des cremblemens étendus , ne
- ^ >j let
[ ^ J Voyez p. 28. à U note. Conie£htties Pbf-
V 5 ■■•■■'*
'314 VIII. MCHOlUft SUR LES
5, les apperçoiv^ïsc quelquefois pdiat
9, du tout j malgré la eûmigutcé des
9,' montagnes, candis que des lieux fore
„ éloïgûés font d>r^lés '* [v]?
Com- A CETTE caufe, iofuffifante pour er-
inuniça- piiquer la communication des tremhle-
Don des '^ ^ . . » ■ r. •
couches mens 9 joignons- en une autre, plus acti-
rcs^yn^" ve, c'eft ]a communication des lits,
teufes. des couches, des amas de matières ef-
fervefcibles .fit infiamcnables dans le feiq
de la terre. Nous avons déjà parlé de ces
matières lûitreufes & fulphureufes, ré-
pandues de toutes parts dans les en-
trailles du globe. Une foule d'obferva.-
tions démontrent laliaifon de ces ma-
tières fous la terre. Ce font des filions,
qui fe ramifient dans les couches du glo-
be, ou dans les intervalles, qu'elles kif
fent dans les ^flfures qui les coupent*
Ce foi^ des trainées, qui uniflenc des
amas ^us ou ipoins confidérables, ou
des mines plus ou moins abondante» de
foufirc
t-w] K. Bibî.<îcri!i. de tùnutt t. 5tlX.!,Par.
TRBKBLllMBm DE TfiRRB. yf
fouffre & de falpêcre. Enfin ce font des'*
tranchées » qui aboaciflenc à certains
foyers. Un de ces foyers, misenef-»
feruercence oa en feu, communique
bientôt cette fermentation , ou cette in-
cendie de proche en proche à d'autres
foyers.
La communication rapide du feu par d^ ]^
le moyen de certaines matières inflam- \^^^^*l
mables, la propagation prerqu'inftanu"-. communia
rée du feu eleûrique, nous donnent une ^^^^*
idée de la progreflion rapide des trem-
blemens de terre. Si le foible mouve-
ment d'un petit globe de verre peut
mettre en commotion le fluide eleftrÎT
que, ou échéréal, ce feu, ou cette lu-
mière , répandue dans tous les corps ; '^
quel effet ne doivent pas produire les
premiers chocs d'un tremblement déter-
re? Si la moindre étincelle -de ceflukie
eteûrique, dévelppée, peut commum-
quer, dans l'inftam, à une grande 4j(^
tance, une aftivicé furprenance, quelle
promptitude & quelle force ne^ doivent
pas avoir des mafles foûterraines, mlfes
en
^16 VIII. MÉMOIRE $V^ LBft
cofeu^ ou en fermcntafiom?. Un coup'
de catiçn tiré danç le parc St. Jama
eleélrifoit les fenêtres du xréfot [a? J.
Une explofion bien plus confidérabl^ oe
peut-elle pas. agir plus proraptement, à
une bien plus grande diftance P Le flui-
de eleûrique fe glifle le long des corps,
avec la rapidité d'un éclair qui fuit: un
fil d'archal» La commotion ne pourroit-
elle pas fe propager par le moyen de quel-
que fluïdç inflammable ou effervefcible ,
' par le moyen dé Amples vapeurs, diri-
gées par une Tuite de corps folides, ou
par la communication des canaux ou
des fentes, contiguës dans le fein de la
terre?
Ijtftch On conçoit fans peinç pourquoi on
^pw^ ^® P^"^ P^5 appercevoir de la propor^
pwtion- tion dans la progreflîon, ou de l'unifor-
mité dans la marche des fccouffes. Les
divers lieux, à des diftances égales d'un
foyer originaire, font fecoués inégale-
ment.
C*3 HâtiïReflcic. phyT p. 403. &ç.
meut. Plufieurè petits foyers dé{ienâent
d'un plus grand. Là nature & la qiian*
tiré des matières effervéicibles &infiam«
maMes, leur profondeur fdds terre « lu
figure des cavitéi^ lâtiâtùrédu tei'reiti,
lû-'pbQcion & la quantité des eaux» mil*
le circonftanoes indéfiniflables, qui fb-
cdmbinencà Tinfini, peuvent & doivent
faire varier les effets, S'il y avoit quel-
que proportion dans la marche, elle fe«
roi'c bien plus difficile à concevoir que
rirrégularité la plus grande. Telstrem-
blemenS) qui s'exécutent à la même
heure, à de^rande^ diftances, ôctéls au-^
très qui fe mabifedenc à moiifô de dif*
tance, à plùfieurs heures, ôu^éme à
pIuDeurs jours d'intervalle, peuvent ce-
pendant origioaitement partir du même
foyer. La marche, de l'un a été favori-
liée par les cirçonftances des matières &
des lieux & ceil^ de l'autre aura été
retardée.
, L'Action de l'air doit encore être ef- Coa^
timée dans . ce mécanifme. Le feu, ^^2"
ou jfL chaleur ^ le mettent ea moùve- l'air in^
ment* '**^*
3^8 VlUr MiMoiRC^ svk lb%
njtni*. Cec air dilaté > ou raréfié ^ pat
quelqUer fermentation incerne» cherche
dNt ijSuës pour s'échaper. Il fe préciph
tç av^ toi^te rimpécuofîté) qoe lui dén-
iée fQB reyOfprt augmenté, à chaque in«
liant par do pôuvelles efferv^fcence^^dans
C9i|s:]e$ canaux voifîti». Au défaut de
routes fu^r^fnmpnt pavertes 5 pour le
recevoir^ lurdoûoer paATage» Texplô-
lion ]qi en puvrîrai en foule vane ou en
ébr^Wlr la tçriei à diverfèà feprifes.
La terre ôivifée ^ bu féparée éû dlffé-
ren«: fens , l'air s'écbape paf ce» ôtiver*
tares & va porter rinâammatibnfioa la
f^meiltatiooy fbrquelq^*au(*re amas de
fOuffit^.£c' de nltrei Âiofi font dé mm--
v^u ébianlési d^autres lieuï» Ainfl il
parcourt; de proche eiiprocbe» toutes
lej iiRifeà formées i A- il s'en ftit, jaf-
qû'à ce qu'il ait perdu fôn reflbrt» où
qu'il fuit en équilibre avec l'air ordinai-
re foûterrain* A mefure que fon aâivl-
té s'aSbibliC) les ébranlemens doivent
I être; moindres. Cette raréfaClion de
l^^r,* Chargé de vapeurs" & d'exhalai-
:fon5i fe foutient longtemSj à des dîf*
tan-
TRlIftilBiy^s DB TfiRHf^ 391^
ttivres très - confidârablesr, parce qa'il fy^
ttouve toûjours^éflé, enfenaé, affujet*»
^ fous teire. Poitatit d'aiHeurs âvee^
foi an principe d'efferveicencd-, ba<i*iQ*>
ifammation, à chaque nouf^mi fbyer,
à chaque mîTOqu'il rencoBCre,Hrepreni
une nouvelle force, en y excitant da^
ftu ott.de la chaleur.
ToqxBt les.eacpérieoces, qu'on éfti- <Sna^
tes fut rair & fur la poudrent canon, Si^J
nousdéconviençconuBent peuvent s'exé- ^^^
_ j /»• é» ptr une
coter ces grand* effet* fous terre* Cel- ciplofioiç
Ics^ en particalier de M. Robins & Dit
Hamel [y] prouvent que la poudre,
qui s*enflàmme^ produit un fluide élaf-
tîque, un air,. ou une vapeur, dont
l-extei^>ilité & la compreffibHité font
furprenantes. Que ce (bit Tait même
renfermé dans ht poudre &re&interft2-
ces; que ce {bit une matière^ logéedani
le foufre.& le falpêtre,.qui f^-dévelop- '
pe en vapeurs par le fèu^ n'Jmporte«
Cet
Of ] Mem^âc l'Aeii, Roy. de Pari*. î/jMI .
)^ VJilL MEMOIRE SUR tsif
Cec'^ir liilacé, ou ce flukîe ëkftiquè
proi}ui^>, ojit aoe activité & Uûe rapidi*
(é^ qui Qoas fert à cotnpreDdre lapio-
pagatioQ des cremblemeos de cetrè. Lé.
yoliune de ce fluide^ produit par Vcz^
plodôo A égale 244 fois celui de la ma-
tière enôamméeé Vea la inafle des mi-»
Des foûterraioes, quelle dilacacioo im*
menfe ne doit pas acquérir Tair qui s'y
.'trouve,. ou ce nouveau fluîde qui s'y
■produit? Si ce fluide eft retenu dacs
i quelque canal, il agit, pour en écarter
' ou enfouleverles parois, avec une f or*
ce 244 fois fupérieute au poids de l'at-
mofphère. Quels efÇets ne doivent donc
pas réfultçr de pareils efforts? Ce floi*
de encore, ces vapeurs,. ou cet air di*
laté par rexplofion^ ce fluide qui égale
déjà 244 fois le volume de la matière
enflammée, peut, outre cela, fe dila*
ter, par la chaleur, dans la proportion
de ij>i. & f à 79(5. Il fuit de-Ià , par un
calcul facfle à faire, que fa preffion fe-
ra 244,000 fois égale au poids deTat-
morphèrc. Ce fluide élaftique, toujours
aflujàltrrotts terre; reproduit d'înfcr*
TAEMfiLlMENS DE TsRRB. 32^
valle en incervalle^ animé par de nou-
velles imflammadons,oa par une fimple
chaleur ) quels progrés ûe doic*il pas
faire? Quels effets ne peut- il pas pro-
duire? Quelle rapidité ne peut il pas ac-
quérir? On ne doit donc pas être fur-
pris que la terre tremble ^ mais qu'el-
le fubfifte pour répéter la phrafe de Si»
NEQUB.
Tout ce que dît Olloa , pour ren- Confirma
dre ralibn des fréquens trexnblemensde^^i^^^^
terre du Pérou ^ confirme notre explir
cation. On voit qu'il envifage auflî le»
mines pyriteufes & Tair comme les
moyens 5 dont la nature fe fert pour pro-
pager les fecoulfes. 59 On doit, dit-il,
5, fe figurer deux fortes de Volcans»
5) les uns contraints ou gênés, & les au-
3, très dilatés. Ceux-là feront là, oU
^ dans un petit efpace il y a une gran-
5, de quantité de matière inflammable,
15 & ceux-ci là, oti une certaine quan-
3, tité de matière fe trouve répandue
5» dans un efpace large. Les prémiiers
u ibnç propres à être contenus dans 1^.
X „ feia
322 VIH.MÉMOIRE SUR I.CS
,y fein des moDcagoes, qui font dépôfr
^^ caires légitimes de cette matière» Les
,, féconds^ quoique nés des premiers»
5, en fonc néanmoins indépendans. Ce
„ font des rameaux » qui s'étendent k
^y droite & à gauche y fous les plaines j
yy fans aucune union oulcorrefpondancc
,, avec la mine principale. Cela pôfé»
yj il refte certain qijie le pais » oii ces
3, Volcans, c'eft-à-dire, les dépôts de
,, ces matières font plus communs /&
yy comme minéraux propres de ce mê^
,y me paîs, s'en trouvera plus veiiné &
), plus ramifié dans ces plaines;- car R
»9 ne faut pas s'imaginer que le^ matiè*
yy res de dette nature n'exiftent que
yy dans le cœur des montagnes, &qu'elf
„ les foient féparées du refte du ter*
5, rein» qui les avoifine. Le pafs donft
3, nous parlons étant tionc plus abôD^
^, dant qu'aucun autrisf en ces fortes de
yy matières, il eft tout fimpte qu-il feis
ji plus expofé aux tremblemens d^ terre
iy par la continaelie inDammation qui
yy furvient^ lorfqu'qfles ont afiez feih
u mente pour en être fufeepdbles» <
]
* Tbemblbmbns de Tekkk. 323
^ 9, OcJT&E la raifoD naturelle qui die-
^» te^ qu'uD pai's qui contient beaucoup
3à de-YpIcanS) doit contenir auflî beau-
« Ç9**R de rameaux de la matière qqi
«^^ }es forme, Texpérience le démontre
s, au Pérou ^ vu qu'on rencontre à tout
9A moment dans ce païs7là du falpêtre^
„ du fopffre,du vitriol, dufel & autres
>^ matières combuftibles; c'efl: ce qui
^ fait que je n'ai aucun doute fur la juf-
M C^A^ 4^ mes conréquences.
, ,^ Lï; terrein, taqt de Quito que dés
5^ vallées & celui-ci plus que celui là,
; 53, eft fpongieux &, creux, de forte qu'il
3, a plus de concavités & de pqres, que
„ n'en a d'ordinaire le terroir des au?
5, très païs. C'eft pourquoi il eft hu-
3, meâé par beaucoup d'eaux foûcer-
„ raines. D'ailleurs, coname je l'expli-
3, querai plus au long, les eaux desgla-
3, ces, qui fe fondent continuellement
y dans les montagnes, en tombant de-
5, là, fe filtrent par les porofités de la
5,. terre, & courent dans fes concavi-
„ tés. Là, elles humeûent, unilTent
X 2 „&'
SH VIII. MÉMOIRE SUR Ltt
„ & converciflfenc en pâce ces macîèitf
„ rulphureufes& nitreofes; & bien qoê
5, (^llés-cî ne foiem pas là en fi grandb
5, quantité que dans les Volcans, néanc^
,, moins elles' font Tuffifantes pour s'en*
,, fiammer & poufler Tair qo^elles con-»
„ tiennent , lequel ayant la facilité de
,) s'incorporer dans celui qui eft renfer*
„ mé dans les pores, cavités, ou vei-*
„ nés de la terre, & le comprimant par
3, fon extenfioQ fait effort pour le dila-t
„ ter, en lui communiquant la raréfac-
„ tion dont il participe , & qui eft une
,ji fuite naturelle de l'inflammation. Cet
„ air , ou vent , fe trouvant trop à Té-
„ troit dans la prifon , qui le renferme,
,; fait effort pour fortir , & dans ce
„ moment -môme il ébranle tous les ef-
„ paces par oti il tâche de s'échapper,
„ & ceux qui y font attenans, jufqu'à
5, ce qu'enfin il fort par l'endroit où il
„ trouve moins de réfiftance & le laifTe
„ quelquefois fermé par le mouvement
„ même de la fecouffe, quelquefois
„ aufll.ouvert, ainfique l'expérience le
^1 fait voir dans tous ces pats. Quand
«H
>9
Trembleimhs de Terre. 32J
^, il fort par divers endroits, comme cç-
^, la arrive, lorfqu^îl trouve par- tout
„ une égale réfiftance. Ton n'en trou-
jj ve aucun veftige après la fecouDç.
99 D'autres fois quand les concavités
yy de la terre font fi grandes qu'elles for-
,, ment des cavernes fpacieufes, nop
^ feulement il crevafle le terrein & le
-5, gerfe à chaque tremblement de ter-
,, re , mais même l'enfonce en par-
„ tie [z>
y£AU nous fert enfin à concevoir la confi
propagation des fecouffes . des tremble-'^^j^*!*"'
mens de terre, dans de certaines cir- l'eau,
confiances. Nous avons fuffiramment
cxpofé quelle eft la force extraordinaire
des vapeurs aqucufes échauffées [û]w
Elles peuvent déjà par leur prompte ex*
panfibilité donner à l'air une force capa-^
ble de porter au loin un ébranlement»
Outre cela il cfl dans le fein de la terrç
uqe fuite de canaux, de cpnduits & de
refer-
ez] Voyages du Pértlu , Liy. I. Ch, YH.
p, 470,471.
Is) Ci-dcOus YI, Mémoire.
X 3
ïefervoirs 'd çau , qui fc. communiquent
fansdoutèjep (;outfens. Eaux couran-
rantes /eaux dormantes ^ Coûtes ces eaux
font diyei;lemeni; uoiesAveç, celles de la
furface; *Çe$ amas d'e^u, mis cd
mouvement par quelque çommçtion in-
térieure & Yîotei^te, acçumuJés, poaf-
fés, b^}mé$^\en div^$ Jc^^^ ne peu-
vent -îli pas, porter aulc^jn^ce balance;
pent & le communiquer quelques foi?
àd^autres mafles, avec lefquelles ils
font unis? Les fecoufles d'un lieu ne
^ peuvent^^éftei |)as fe commuh/quer par
t'i nu <^ inoyen k quelque diftance^ffc]? Aio-
' - fiIescanaiix^dfehHoKa»^^, les lacs de
U Suijfey^tës mers A'Efpagne^ tf Afri-
que ont pO êÉfe émxjà dàiis- le même
tiems en '175J. ' Ceft aibfi encore que
àQ9 fonfeînés'bnt pu êtfd troublées en
même teni dans des lieu?: très- éloi-
gnés en-AHmàgney en 'France & en
Suijfe. ■• r ■ •-*• ' • • .:.'•:..:
. Là2 Voyez Sekeqï^eq^N.L. VI. C. VIL &VIIt
-r /^
.i^i^yi
T A B t É
■ -p.E S ■••-•■•'•
MEMOIRES.
I..Mi;Moi,R.|:. Theorîe:>g^ale <ks
tremblemepf de tçrrc* .y >» Pûge li
II: MémoirIs:; Relation clirbnologiquc
des cremhlçniGAçde tqrrç do l^SUifle^
depuis le VIe,$iècle jarqu^àiiDsjouiSii
Oo a joint dans cette relgtioo ks trem.*-
I blemens des autres Pays, quicotncir
dent avec ceux: de ik Saife, 6n y
feit en partrcblief obfetvet ceVfécouf-
fes, qui ièmlbrleitç par^Qi^rii; to^it la
globe de laxçrip. ,4.^ , w 20^
III. MÉMb I RE.* Relation de ce qui a
été obfervéenSuifle, le ir.pbre 1755,
avec un détètl de queî<îu'es faits qui y
ont du rapport, & qui fe font palTés
aiUeurs. . ^ • 102.
IV. MÉMOIRE. Relation des tremble-
meis de terre refientis eoSuiflç depuis
te
7