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MOULES DE MOLLUSQUES
YIVANS ET FOSSILES,
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V AGASSIZ.
MOULES ©ACÉPHALES VIVAÏVS.
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ï.\TH.UT ir DES MÉAI. DB X.A soc. nESSaiBNC. fi^T. na JKEUCmTl'L. ^
'^'oir ou revers <fe l'enveloppe.
I*
NEUCHATEL
IMPRIMERIE DE PETITPIERRE
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MM.
srn LES
MOULES DE MOLLUSQUES
YIYAINS ET FOSSILES,
PAR
L' AGASSIZ.
Tpraisamiaiaiâ iPiiiaiîais.
MOULES D'ACEPHALES VIVAI\S.
( EXTHATT DU "2"" VOL. DES MEM. DE L\ SOC. DES SCIENC. MIT. DE XELCHVTEL. )
s-e&Eï»
NEUCHATEL,
IMPRIMERIE DE PETITPIERRE.
1859.
mÉmDiiiÊ
SUR LES
MOULES DE MOLLUSQUES
VIYANS ET FOSSILES.
Ij'ctiulc des Mollusques a eu , dans sou développement , des phases d'autant
plus remarquables, qu'elles rappellent la marche des progrès de l'histoire natu-
relle en général. Pendant long-temps les coquilles ont seules fixé l'attention
des naturalistes, et quelquefois même d iine manière si exclusive, que bon
nombre de travaux conchyliologiques, dépourvus de toute tendance scientifique ,
ne nous apparaissent plus aujourd'hui que comme les puérils jouets d'une cu-
riosité qui n'avait d'autre but que celui de faire connaître les espèces et les
variétés remarquables par leurs formes bizarres ou le brillant de leurs couleurs,
les seules qui eussent accès dans les collections de l'époque.
Cependant, hâtons-nous de le dire, ces ouvrages, tout imparfaits qu'ils
sont, ont cependant été d'une grande utilité à la science, en recueillant une
foule de matériaux qui, bientôt après, provoquèrent de la part des naturalistes
les premières tentatives de classification, bien incomplètes à la vérité, puis-
qu'elles n'étaient basées que sur la ressemblance extérieure du test, mais qui
n'en sont pas moins le premier pas dans la carrière nouvelle d'études compa-
ratives et analytiques que la science parcourt de nos jours.
Un mérite plus incontestable des premiers ouvrages de conchyliologie, c'est
l'exactitude et la beauté des ligures qui les accompagnent, condition essentielle
que quelques auteurs modernes n'ont que trop négligée, comme si la nature
pouvait être remplacée par la méthode. Ce n'est que dans ces derniers temps
que le nombre toujours croissant des espèces et leurs difterences souvent peu
_ 4 —
apparentes, ont de nouveau fait sentir le besoin d'une rigoureuse exactitude
jusque dans les moindres détails des figures. Sous ce rapport, les ouvrages de
Lister et de quelques autres seront toujours, malgré leur ancienneté, d'excellens
modèles à suivre.
On ne tarda pourtant pas à sentir l'insuflisance des caractères extérieurs
pour classer l'ensemble des Mollusques. L'on comprit que l'animal qui habite
et produit la coquille ne peut rester indifférent à une classification générale ;
et la ressemblance que l'on reconnut entre certaines espèces de Mollusques
entièrement dépourvues de coquille et d'autres espèces chez lesquelles la coquille
est plus ou moins développée, fit entreprendre des travaux remarquables sur l'or-
ganisation intérieure de ces animaux, travaux qui eurent pour résultat immé-
diat de faire grouper dès-lors tous les animaux d'après l'ensemble de leurs affi-
nités réelles. La science se trouva ainsi successivement enrichie des beaux
ouvrages de Poli , Cuvier, Daudebard de Férussac, Delle-Ghiaje, Ducrotay
de Blainville, etc., etc.^ que Lamarck a en partie résumés dans son Histoire
des Animaux sans vertèbres.
Jusque làles espèces vivantes avaient seules attiré l'attention^ et si l'on avait
par fois reconnu que les couches de la terre recèlent un très -grand nombre
d'espèces fossiles, on ne les avait point encore étudiées d'une manière spéciale.
C'est lorsque parurent les premiers travaux de Cuvier sur les ossemens fossiles,
que l'on comprit la nécessité de faire marcher de front les recherches sur les
débris fossiles de tous les animaux, et surtout des mollusques, comme étant les
plus nombreux et les mieux conservés et pouvant par conséquent fournir les
données les plus certaines sur l'état de notre globe aux époques antérieures à la
création actuelle. Ce fut alors que parurent les travaux importans de Lamarck,
Parkinson, Sowerb}»^, Alex. Brongniart, sur les coquilles fossiles, travaux qui
ont reçu une plus grande extension encore par les recherches ultérieures de
Brocchi , Ménard de la Croie, Deshayes, Goldfuss, Bronn, et de tous les géo-
logues qui, à l'envi les uns des autres, sont venus publier le fruit de leurs
laborieuses investigations et enrichir la zoologie d'une foule de découvertes
toutes aussi importantes, quoique souvent moins appréciées que celles qui pro-
viennent de vo^^ages et d'explorations lointaines.
Mais s'il a été fait beaucoup, dans ces derniers temps, pour l'étude des co-
quilles fossiles, disons en même temps que ce qui reste à faire est bien plus con-
sidérable encore. Des matériaux ont, il est vrai, été recueillis en quantité consi-
5
dérable presque sur tous les points du globe ; mais ces matériaux sont loin d'être
coordonne's d'une manière convenable; la question relative aux rapports qui
existent entre les espèces fossiles et les espèces vivantes est loin d'être résolue;
c'est à peine si l'on entrevoit le développement progressif de tant de types di-
vers qui se ratlaclient à un si petit nombre de formes primitives dont la plupart
ont cessé d'exister.
On peut en dire autant du règne animal en général. 3Ialgré le zèle infati-
gable avec lequel les paléontologistes modernes poursuivent leurs recherches
dans le but de faire connaître l'histoire des changemens survenus dans la ma-
nifestation de la vie sur notre globe, il est des classes entières d'animaux sur
lesquelles nous manquons de matériaux iniportans et indispensables pour appré-
cier leur développement génétique. Dans l'embranchement des Vertébrés il n'v
a que les Poissons dont on connaisse des débris à toutes les époques géologiques,
depuis le moment où la vie a paru sur la terre jusqu'à nos jours-, encore les
faits relatifs à leur histoire ne sont-ils qu'en partie du domaine public. Les
Mammifères remontent à des époques trop peu éloignées de la nôtre pour
donner, à eux seuls, une juste idée des changemens successifs de l'organisatioxi
des animaux supérieurs; et nous avons encore trop peu de données sur les Rep-
tiles , pour apprécier dans leur ensemble les rapports de leur organisation avec
le monde extérieur. Cependant, l'on entrevoit déjà un développement progres-
sif qui a conduit des Poissons les plus anciens aux Reptiles de l'époque secon-
daire , et en particulier des Ichthyosaures et des Plésiosaures aux gigantesques
Sauriens terrestres , et, par les Crocodiles, aux Tortues, aux Sauriens, aux
Ophidiens et même aux Batraciens de notre époque; de même, les Pachydermes ,
en se différenciant d'une part en Cétacés , de l'autre en Ruminans et en Ron-
geurs, se sont élevés, par les différens types des Carnivores, au dernier terme
du développement de la vie, à l'espèce humaine.
Le passage des Trilobites aux Macroures des époques secondaires, et de ceux-ci
à tous les types modernes de Crustacés, nous semble indiquer aussi^ pour les
animaux articulés, ime marche progressive, dont on ne saurait cependant en-
core saisir le fil dans la classe des Insectes et des Vers, tant on connaît peu en-
core les formes de ces classes dans l'ensemble des formations géologiques.
Les Rayonnes même témoignent de leur participation à ce grand mouvement
ascendant de la vie, par leur tendance à s'affranchir de plus en plus de l'adhé-
rence au solj à mesure qu'ils s'élèvent dans l'échelle des formations géolo-
— 6 —
i>iqiies. D'abord, ce sont les Echinodermes pédicules qui prévalent; plus tard,
dans la formation jurassique, les espèces libres l'emportent et les Oursins
paraissent; de nos jours on ne connaît plus que deux espèces d'Etoiles de mer
iixéesausol.
L'embranchement des Mollusques ne nous a jusqu'ici révélé que peu de
chose relativement à son développement géologique ; et cependant c'est à cette
division du règne animal qu'appartiennent la plupart des espèces fossiles
connues maintenant. Excepté les précieux renseignemens dus à M. de Buch sur
la succession des familles des Ammonites, et à M. le comte de Munster sur
celle des Nautilacés, on ignore complètement quels sont les rapports de l'or-
ganisation des Mollusques avec le monde extérieur aux diverses époques géo-
logiques. Nous savons seulement que les Brachiopodes prédominent sur les
autres Bivalves dans les formations les plus anciennes.
Ce peu de liaison que l'on remaïque jusqu'à présent dans les faits relatifs
au développement de l'ensemble des 3Iollusques provient sans doute en .grande
partie du peu de soin que l'on a mis à rechercher les véritables rapports qui
existent entre les coquilles et les parties molles de ces animaux. Et cependant,
que de traces les parois intérieures des coquilles ne portent-elles pas de l'orga-
nisation de l'animal qui les a produites , eu même temps que la surface exté-
rieure rappelle ses rapports avec les circonstances du monde extérieur !
Désirant arriver à quelque résultat précis sur cette importante question du
développement génétique des Mollusques, j'ai commencé par étudier la corré-
lation de la coquille avec les parties molles de l'animal dans les espèces
vivantes, en cherchant à saisir les causes des nombreuses modifications de leurs
formes et notamment de leur enroulement plus ou moins considérable dans un
sens ou dans l'autre.
Après avoir ainsi étudié les lois du rapport des coquilles avec les mollusques
eux-mêmes^ il me restait à en faire l'application aux espèces fossiles. A défaut de
Mollusques fossiles, c'était les empreintes des cavités intérieures ou les moules de
leurs coquillesque je devais d'abord consulter. 3Iais comme il est difficile de s'en
procurer d'assez bien conservées, et que d'ailleurs on ne saurait guère s'en ser-
vir pour le moulage sans les briser, je commençai par mouler les principaux
types des coquilles vivantes. Dèsque j'eus réuni un certain nombrede ces moules^
je ne tardai pas à constater entre eux une foule d'analogies, de dissemblances,
de caractères en un mol, qui, pour être restés inaperçus jusqu'à présent, n'en
sont pas moins très-réels. Je suis ainsi parvenu à me faire une idée approxima-
tive de la forme de l'animal même dans les genres dont on ne possède pas les
parties molles dans les collections. Si Ton compare maintenant ces moules de
coqnilles vivantes avec ceux que l'on trouve en si grande quantité dans les
couches de la terre , et qui jusqu'Ici n'ont été que d'un faible secours à la palé-
ontologie, faute de termes de comparaison, je ne doute nnllement que Tonne
parvienne à reconnaître à ces derniers des caractères aussi constans et aussi
tranchés que ceux des tests eux-mêmes. Bien plus, eu ayant égard aux rapports
qni existent entre le moule intérieur et la coquille des espèces vivantes , et
en tenant compte des dillerenccs que présentent les moules et les coquilles fos-
siles, on pourra jusqu'à un certain point reconstruire, dans ses traits princi-
paux, l'animal des espèces fossiles. Ce sera chose bien plus facile encore lors-
qu'on aura moulé toutes les coquilles fossiles que l'on parviendra à vider entiè-
rement \ et l'on ne tardera pas alors à reconnaître combien sont hasardés certains
rapprochemens que les conchyliologistes ont faits entre des espèces en réalité
très-dissemblables. D'un autre côté , la connaissance des moules intérieurs des
espèces vivantes facilitera singulièrement l'étude anatomique des Mollusques
vivans , en rappelant toujours à l'observateur les formes extérieures de l'ani-
mal , si sujet à se déformer lorsqu'il est sorti de sa coquille.
Dans cette première partie de mon travail je ne comprendrai que la descrip-
tion des espèces vivantes de la classe des Acéphales. La seconde partie sera des-
tinée à la description des moules de toutes les espèces fossiles que je pourrai
me procurer; dans cette partie de mon mémoire je m'appliquerai à faire
ressortir les caractères génériques réels de bien des espèces que l'on a trop lé-
gèrement rapportées à des genres vivans, souvent d'après une légère ressem-
blance extérieure. Plus tard je traiterai de la même manière les moules des
Gastéropodes vivans et fossiles.
Pour faciliter la comparaison des moules des coquilles vivantes avec les
moules fossiles, je les ai d'abord décrits dans leur intégrité, avec tous les ca-
ractères qui se dessinent à la surface intérieure de la coquille. Mais comme les
moules fossiles sont rarement aussi complets que ceux des espèces vivantes que
l'on obtient artificiellement, j'ai eu soin de faire remarquer quelles sont les
parties les plus sujettes à s'altérer, quels sonS les changcmens qui résultent de
ces altérations pour la forme des moules, et dans quel état par conséquent
on doit s'attendre à les trouver en les supposant privés de leurs parties les plus
— 8 —
fragiles : de cette manière ou parviendra à les déterminer alors même qu'ils
seront très-incomplels. La direction des stries d'accroissement et des plis
qu'elles forment souvent, et les différentes saillies ou dépressions qui résultent
de la forme de certaines parties du corps , sont les caractères que l'on peut le
plus généralement espérer de retrouver ; tandis que les parties marginales et
notamment le bord de l'ouverture des univalvcs, le sommet de leur spire,
ainsi que l'empreinte des dents de la charnière et les dentelures du bord de
la coquille sont plus sujets à se détériorer. Ce sera donc dans la forme géné-
rale, dans la direction des plis que présentera leur surface, dans la direction res-
pective des différents points d'attache de l'animal et de la coquille, dans la
forme des impressions musculaires, dans la direction de ces stries d'accroisse-
ment , dans la forme de la coupe du corps , dans la forme et la disposition de
l'empreinte des plis du manteau, que l'on doit s'attendre h trouver les carac-
tères les plus importans à leur détermination.
y —
MOULES D'ACEPHALES \IVAJ\S.
Il n'est pas dinîcile d'indiquer des caractères précis auxquels il soit possible
de reconnaître les moules des Acéphales. Les caractères généraux de cette
classe d'animaux sont assez tranchés pour que, dans la plupart des cas, on
puisse sans hésitation distinguer les moules formés dans leur coquille de
ceux qui proviendraient d'une autre classe. Cependant il est un groupe assez
nombreux d'Acéphales dont nous n'aurons point à nous occuper ici, et qui ne
nous intéresse qu'à raison de ses affinités naturelles avec les Acéphales testacés;
je veux parler des Acéphales nus, qui, à supposer qu'il en ait existé antérieure-
ment à notre époque, ne sauraient avoir laissé dans les couches de la terre,
des traces de leur passage semblables à celles des Acéphales à coquilles dont on
trouve des moules fossiles si nombreux. La connaissance des Acéphales sans
test nous importe donc peu pour le but spécial de ce travail, et si l'on devait un
jour en rencontrer des empreintes fossiles, il est probable qu'elles auraient la
même apparence générale que celles des Méduses et des Céphalopodes nus cjue
l'on a découverts à Solenhofen. Les Acéphales à coquilles ont au contraire
laissé des traces très-importantes de leur conformation partout où la cavité
comprise entre leurs valves s'est remplie d'une matière qui a pu se durcir et se
conserver même après que la coquille a disparu. Ce sont ces moules-là quej'ai
cherché à déterminer en faisant des moules artificiels des principaux genres
d'Acéphales testacés vivans. Je n'ai point l'intention de m'occuper ici d'une
autre espèce de moules qui résultent de la transformation de la coquille en une
substance minérale différente et de son assimilation à la matière qui remplit
son intérieur. Ces moules présentant tous les caractères extérieurs et primitifs
de la coquillCj peuvent être facilement déterminés par une comparaison directe
avec leurs congénères.
Quant aux caractères généraux des moules d'Acéphales, il sera d'autant plus
facile de les prévoir, qu'on connaîtra mieux les coquilles de ces animaux.
— 10 —
Un premier fait général à considérer, c'est que l'enveloppe solide des Acé-
phales est bivalve, c'est-à-dire, qu'elle s'ouvre, par sa partie inférieure, à deux
battans, mobiles l'un sur l'autre, de manière à former entr'eux une charnière
très-variablcj suivant les genres et les familles. Chez un petit nombre d'espèces
seulement, ces deuxvalves s'unissent de manière à former une gaine ou un tube
diversement terminé en avant et en arrière.
Un second fait tout aussi important et tout aussi général, c'est que ces deux
valves recouvrent les flancs de l'animal , c'est-à-dire, qn'ily a une valve droite
et une valve gauche. Ceci est également vrai pour les espèces dont les valves
sont égales et pour celles dont les valves diffèrent plus ou moins l'une de
l'autre. En effet, malgré leur irrégularité, les Huîtres, lesGryphées, les Té-
rébratules mêmes, ont aussi bien leur valve droite et leur valve gauche que les
Vénus et les Myes. Il suflit d'étudier la position des intestins et en particulier
de la bouche et de l'anus, entre ces deux valves, pour se convaincre que tous
les Acéphales ont une extrémité antérieure et postérieure de leur corps et partant
un diamètre antéro-postérieur bien déterminé, sur les côtés duquel s'appliquent
les valves, quelle que soit l'inégalité des côtés et quelle que soit la conformité
des deux bouts de la coquille. 11 y a en effet des Acéphales dont les flancs sont
très-inégaux et dont les extrémités antérieure et postérieure diffèrent à peine :
tels sont , par exemple, certains Pecten, certaines Huîtres et tous les Brachio-
podes, tandis que d'autres ont les flancs parfaitement symétriques, mais les
extrémités antérieure et postérieure des valves très-inégales ; tels sont, les
Isocardes, les Iléniicardes, et plus ou moins tous les Acéphales bivalves équi-
valves. Dans le premier cas, il importera toujours de connaître les différences
entre la valve droite et la valve gauche , et dans le second cas, les différences
entre l'extrémité antérieure et l'extrémité postérieure.
Une troisième considération qu'il inqjorte également de ne point perdre de
vue, c'est que le côté supérieur et le côté inférieur sont constamment dissem-
blables. H. résulte en eff'et de l'étude de l'organisation des Acéphales, que le
côté oii les valves sont réunies est le côté supérieur, etle côté opposé le côté in-
férieur de l'animal. La position du principal ganglion céphalique et celle du
pied charnu qui peut s'allonger entre les deux valves et qui sert ainsi d'organe
locomoteur à un grand nombre d'Acéphales, ne laissent aucun doute à cet égard.
[l résulte de là que sur un moule parfait on aperçoit toujours, au bord inférieur,
les contours distincts des deux valves plus ou moins rapprochées, tandis qu'au
— 11 —
bord s II péri eur on remarque l'empreinte de leur engrenage. Il arrive aussi fré-
quemment que la partie supérieure des valves est plus ou moins bombée et
forme des saillies arrondies auxquelles on a donné le nom de sommets ou de
crochets. Ces saillies placées sur les côtés du bord supérieur, en occupent tantôt
la partie antérieure, tantôt le milieu, et quelquefois môme la partie postérieure.
Les bords inférieurs, au contraire, sont généralement comprimés, lisses, den-
telés ou diversement ondulés.
Enfin, la surface intérieure des valves laisse toujours sur les côtés du moule
l'empreinte des inégalités qu'elle présente : c'est ainsi que l'insertion des fais-
ceaux musculaires qui servent à rapprocher les deux valves, s'aperçoit ordinaire-
ment sur le moule sous la forme d'une ou de plusieurs saillies diversement con-
formées, et dont la position varie plus ou moins suivant les genres et les es-
pèces. De même, les bords du manteau et les siphons ou tubes respiratoires et
aquifères occasionnent souvent des lignes particulières à la surface intérieure des
valves. L'empreinte de ces lignes offre des caractères d'autant plus importans pour
la détermination des moules, que la disposition des organes dont elles proviennent
varie beaucoup chez ces animaux, en même temps que leur conformation est
assez constante dans toutes les familles convenablement délimitées. Enfin je rap-
pellerai encore, comme un indice pouvant servir à placer un moule dans sa posi-
tion naturelle, que le sinus formé par les tubes respiratoires se trouve toujours
à l'extrémité postérieure du corps, avec sa concavité ouverte en arrière.
Si je me suis arrêté à l'examen de ces rapports généraux entre le test et l'ani-
mal des Acéphales, c'est que, pour déterminer un moule fossile, il importe
avant tout de le placer dans sa position naturelle par rapport aux valves qui le
contenaient, lorsqu'on veut le comparer avec des moules d'espèces vivantes.
Il existe d'ailleurs une si grande divergence parmi les conchyliologistes au su-
jet de la position dans laquelle ils ont décrit et figuré les Bivalves, que j'ai cru
nécessaire de rappeler d'abord les motifs qui m'ont déterminé à m'arrêter à la
méthode que je viens de signaler comme la plus naturelle, lorsqu'il s'agit d'ex-
poser les caractères extérieurs des Acéphales, dans leurs vrais rapports avec
l'ensemble de leur organisation.
Comme il n'y a qu'un petit nombre d'Acéphales qui présentent un enroule-
ment sensible de leurs valves, je ne m'arrêterai pas à préciser maintenant la
direction de cet enroulement. J'y reviendrai en parlant des Isocardes, des
Chames et des Dicérates.
— 12 —
Avant de faire connaître en détail les caractères des moules que je me pro-
pose de décrire, qu'il me soit permis, dans l'intérêt de cette sorte de recherches,
d'ajouter encore quelques mots sur la confection de ces moules et sur la facilité
qu'il y aura à les multiplier encore. Je ferai remarquer avant tout qu'il est
essentiel d'opérer avec du gypse très-fin_, si l'on ne veut pas se servir de cire, et
qu'il faut avoir soin de ne pas le préparer trop liquide, afin de donner aux
moules une consistance convenable.
Un certain nombre d'Acéphales peuvent être moulés directement dans les
valves mêmes de leurs coquilles, pourvu que celles-ci n'aient ni crochets sail-
lans et enroulés, ni dents saillantes à la charnière. Quelquefois on peut encore
les mouler directement, malgré ces obstacles, en faisant un moule de pièces rap-
portées , sur lequel ou confectionne une forme de plusieurs pièces dans laquelle
il est alors facile de multiplier le même moule. Cependant la fragilité des valves
de certaines espèces et leurs formes accidentées obligent souvent à faire un
premier moulcj soit en gypse, soit en métal de Darcet, pour la confection duquel
il faut sacrifier la coquille j ce sont surtout ces espèces dont il importe de mul-
tiplier les moules en en faisant des formes de pièces rapportées dans lesquelles
on puisse couler en gypse un nombre indéfini d'exemplaires. Mais comme ces
formes s'émoussent à la longue , on aura soin de les renouveler des que les
caractères essentiels commenceront à s'effacer. Quant aux Gastéropodes en-
roulés, il est indispensable de les injecter avec du métal fusible; car sans cela on
ne parviendrait pas aies remplir complètement : il faut même toujours sacrifier
l'exemplaire sur lequel on opère 5 et encore n'arrive-t-on pas toujours à en
remplir complètement la cavité du premier jet et de manière à obtenir en même
temps tous les tours de la spire et la forme de l'ouverture de la coquille. Il
importe en outre, pour que le métal ne déborde pas, d'entourer la coquille d'un
bourrelet élevé de gypse , en forme d'entonnoir. Les difficultés , tou-
jours renaissantes , que j'ai eu à surmonter pour me procurer une collection un
peu considérable de ces moules, m'ont engagé à en faire des formes et à en
multiplier les épreuves. J'aurais désiré pouvoir décrire et figurer toutes les es-
pèces que je possède maintenant ; mais ce mode de publication ne donnerait que
des moyens insufiisans pour la détermination des moules fossiles; j'ai, dès
lors, préféré ne représenter que les principaux types de la classe, afin de si-
gnaler quels sont les caractères les plus importans que j'ai remarqués dans les
principaux genres,, et j'offre, comme complément de mon Mémoire, mes collée-
— 15 -^
lions de moules en échange contre d'autres moules d'espèces que je n'ai point
encore pu me procurer, ou contre des fossiles qui me manquent, ou même à
prix d'argent. Mais je dois faire remarquer, que désirant uniquement augmenter
par ce moyen les collections du Musée de Neuchàtel , les personnes qui récla-
meront ces moules en échange d'autres objets d'histoire naturelle recevront
toujours les premières les collections disponibles. Pour compléter ce travail,
il sera nécessaire de faire un jour un gênera et species des Mollusques,
contenant des descriptions aussi détaillées de leurs moules que celles que
l'on donne maintenant de leurs coquilles.
I. ORDRE DES BRAGHIOPODES.
Les recherches récentes de M. Owen sur l'organisation des Brachiopodes ne
me paraissent laisser aucun doute sur la nécessité qu'il y a de réunir ces animaux
à la classe des Acéphales, où ils me paraissent devoir former simplement un
ordre plutôt que de figurer comme classe à côté des Céphalopodes, des Gasté-
ropodes et des Acéphales. La conformité entre les Brachiopodes et les autres Acé-
phales est même très-grande, malgré ce que l'on a dit de la prétenduedifférence de
position de l'animal dans sa coquille. On a en effet afîirmé que les Brachiopodes
ont le dos de l'animal dans l'une des valves et le ventre dans l'autre, au lieu
d'avoir leur coquille appliquée contre les flancs de l'animal, de manière à ce que
le dos corresponde à la charnière, comme chez les Acéphales lamellibranches. Ce-
pendant il me semble qu'en comparant les coquilles desTérébratules avec celles
des Lingules , des Orbicules, des Cranies et des Ostracés, et en particulier avec
celles des Anomies et des Placunes, on ne saurait méconnaître qu'il existe entre
eux une analogie complète _, surtout si Ton tient compte de la disposition
du manteau et des organes respiratoires entre lesquels la masse des viscères
des Brachiopodes est comprise de la même manière que celle des Acéphales
lamellibranches. Au reste la grande ressemblance des Anomies et des Térébra-
tules n'a échappé à aucun conchyliologiste. C'est même uniquement la position
de la bouche , qui est tournée du côté de la petite valve chez les Térébratules ,
qui a fait naître l'idée, que je crois fausse, d'une position anomale de l'animal
des Brachiopodes dans sa coquille. S'il est vrai que la bouche est presqu'au
— l.i —
centre de la masse viscérale et que son ouverture est tournée vers la petite
valve chez les Térébratules, il n'est pas moins vrai que l'anus est dirigé en ar-
rière et qu'il s'ouvre entre les feuillets du manteau de la même manière que
dans les Acéphales ordinaires. En suivant avec la plus scrupuleuse attention
les importans travaux de M. Ov^en sur l'organisation des Brachiopodes, et en
cherchant à reconnaître, d'après ses descriptions, la direction du canal alimen-
taire, je me suis convaincu que le diamètre antéro-postéricur du corps de ces
animaux est dans le sens d'un plan interposé entre les deux valves ; et même la
direction de l'anus m'a donné la certitude que la grande vah>e des Térébra-
tules, celle que l'on appelle ordinairement valve dorsale ou valve perforée ,
est la valve gauche , et que la petite z>alve, celle qu'on appelle valve ventrale,
est la valve droite. D'ailleurs M. Owen dit positivement que la disposition du
manteau et des organes respiratoires est la même dans les Brachiopodes et
dans les Acéphales lamellibranches. Lamarck, sans insister sur ce point, paraît
cependant avoir envisagé les Brachiopodes de la même manière que moi.
11 en est de même des Huîtres \ei des Anomies ; dans ces deux genres c'est
aussi la grande valve <\\\i est la valve gauche; mais il y a cette grande différence
entre les Anomies et les Térébratules , que dans les Anomies c'est la petite valve,
c'est-à-dire, la valve droite , qui est perforée, ou plutôt fortement échancrée à
son bord antérieur supérieur, tandis que^ dans les Térébratules, la valve per-
forée qui est la plus grande, est celle du coté gauche, comme nous venons de
le voir.
Il résulte de ces considérations, que la terminologie adoptée par MM. de Buch
et Desllaycs pour la description des Térébratules devra être complètement
changée. En effet, si la grande valve des Térébratules est la valve gauche et la
petite valve la valve droite^ le côté par lequel les deux valves sont unies ne
saurait être envisagé comme le côté postérieur du corps, mais bien comme le
dos, ou le coté supérieur, le long duquel se trouvent les centres de la circula-
tion et les ovaires, comme dans les Acéphales lamellibranches; le côté opposé,
que M. de Buch appelle le front, sera par conséquent le coté inférieur, et les
bords que l'on a appelés les cotés devront être considérés comme les extrémités
antérieure et postérieure des valves. Ce qui a déjà été dit des deux valves ne
laisse même aucun doute sur leur orientation : le côté que l'on a à sa gauche
en regardant la convexité de la grande valve (le crochet ou sommet étant tourné
en haut) est le bord antérieur des valves, et celui que l'on a à sa droite, ou celui
— 15 —
que M. DesIIayes appelle le côté gauche, est^ sans contredit, leur bord poste-
rieur. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette famille , c'est que les ex-
trémite's antérieure et postéricme des valves sont parfaitement symétriques ,
c'est-à-dire arrondies ou coupées exactement de la même manière, tandis que
les flancs droit et gauche sont très-inégaux. Les Ostracés tiennent le milieu
entre cette disposition et celle des Conchifères, dont les côtés droit et gauche
sont parfaitement symétriques, tandis que leurs extrémités antérieure et pos-
térieure sont très-inégales.
Je ne m'étendrai pas maintenant sur les moules des Brachiopodes , n'eu
possédant point d'espèce vivante; mais en traitant des moules fossiles, j'en
ferai connaître un assez grand nombre appartenant à différens genres: il me
sulllt ici d'avoir établi les vrais rappoits des Brachiopodes avec les autres Acé-
phales. Je me bornerai à prévenir encore quelques objections que l'on pourrait
faire à ma manière de voir.
On me demandera peut-être ce que sont les appendices ciliés et l'appareil
apophysaire interne auquel ils s'attachent, et comment il se fait qu'ils soient dis-
posés d'une manière aussi symétrique, si les bords delà coquille des Brachio-
podes, qu'on appelle ordinairement ses côtés, sont les bords antérieurs et
postérieurs, et comment il peut exister un pédicule sortant du sommet de la
grande valve entre les deux gonds de la charnière. Je répondrai d'abord que
les appendices ciliés n'existant pas chez les autres Acéphales, ne préjugent rien
quant à la question qui nous occupe; puis je ferai remarquer qu'il est inexact
de dire qu'il n'y a c\nun appendice cilié de chaque coté du corps. Il y en a
véeWemeni deux , du moins chez certaines Térébratules; c'est-à-dire, d'après
la manière ordinaire de déterminer la disposition des organes des Brachiopodes,
deux du côté du ventre et deux du côté du dos^ ou^ d'après ma manière d'envi-
sager leur organisation, deux du côté de la valve droite, et deux du côté de la
valve gauche , égaux et symétriques entr'eux, ou deux en avant et deux en ar-
rière, inégaux entr'eux. Ces différences résultent de ce que les deux appen-
dices ciliés du côté droit , appliqués contre la petite valve, ne s'enroulent pas,
mais embrassent, en s'arquant, l'un d'avant en arrière et l'autre d'arrière en
avant, les deux appendices du côté gauche qui, plus rapprochés que ceux du
du côté droit et reposant d'abord dans le fond de la grande valve, se courbent
uniformément de gauche à droite, puis s'enroulent en spirale sur eux-mêmes
entre les deux arcs des appendices de la droite. Dans cette manière de voir,
— 16 —
c'est encore l'inégalité des flancs, et plus particulièrement la convexité de la
valve gauche qui détermine l'enroulement de ces appendices ciliés, enroulement
que l'on ne pourrait comprendre, s'il s'effectuait réellement sur les côtés symé-
triques des valves, comme on le prétend dans la manière ordinaire d'envi-
sager les Brachiopodes.
Quant à l'appareil apophysaire interne, auquel les appendices ciliés sont at-
tachés, je pense qu'il faut l'envisager comme dépendant de la charnière des
Brachiopodes. Je connais du moins une Térébratule, que je crois nouvelle ^ oh
les bras de cet appareil sont un prolongement direct des anses de la petite
valve qui reçoivent les deux dents cardinales de la grande valve, et oii ces bras,
dégagés du test, convergent de la même manière que les deux dents en V des
Placunes, pour s'unir ensuite et foi'mer les bras qui supportent les appendices
ciliés. Ainsi , la présence d'un semblable appareil sur l'une des valves seulement
se comprend aussi bien que la différence si notable des dents de la charnière
dans les autres Acéphales qui n'en ont aussi quelquefois que d'un côté.
Examinant enfin le rôle du trou de la grande valve , là oii il existe , je ne
puis m'empêcher d'y reconnaître une échancrure du bord de la coquille analo-
gue à celle des Anomies, ou même à celle des Peignes, des Avicules, etc, et le
tendon fibreux qui le traverse , comme analogue au ligament ou byssus au
moyen duquel les autres Acéphales s'attachent. Or, comme d'un côté il est dé-
montrable que ces ligamens ne sont autre chose, dans les Acéphales ordi-
naires , qu'une dépendance^ qu'une sorte de prolongement du muscle transver-
sal principal, et que, d'un autre côté , les muscles nombreux qui se terminent au
tendon des Brachiopodes et qui servent à ouvrir et à fermer leurs valves , sont
en rapport direct avec l'appareil apophysaire qui supporte les appendices, je ne
puis me défendre de l'idée qu'il faut envisager tous ces différens organes
comme la première disposition d'un système locomoteur qui , dans les Acéphales
monomyaires , prend la forme d'un grand muscle transversal, et dans les di-
myaires, celle de deux muscles semblables, dont l'un est à l'extrémité antérieure
et l'autre à l'extrémité postérieure du corps. Si ces analogies sont fondées,
comme j'ai tout lieu de le croire , on aurait chez les Brachiopodes un appareil
appendiculaire et moteur des valves médian, tandis que dans les Acéphales
monomyaires , où les régions antérieure et postérieure du corps commencent à
se faire généralement remarquer, l'appareil moteur se porte plus ou moins en
avant, et envoie quelquefois dans la même direction un appendice tendineux
— 17 —
entre les deux valves pour les fixer. Dans les Diniyaires enfin cet appareil se
divise en deux faisceaux , l'un ante'rieur et l'autre postérieur, le plus souvent
dift'ércns l'un de l'autre par leur position aussi bien (pie parleurs dimensions.
Sous ce point de vue encore il est évident que ces modifications indiquent un
développement progressif, qui coïncide également avec l'apparition successive
de ces grands groupes dans la série des formations géologiques. Ainsi nous
pouvons caractériser les différentes phases de la généalogie des Acépliales comme
une tendance chez ces animaux à l'alTranchissement des liens qui les fixent au
sol sur lequel ils vivent , et en même temps comme une tendance à la fixation
et à la différenciation de leurs extrémités antérieure et postérieure, suivie d'une
égalisation de leurs flancs et enfin de l'érection de la partie supérieure du
corps sur sa base.
Le fait de la parité de l'extrémité antérieure et de l'extrémité postérieure de
la coquille des Brachiopodes , ou , ce qui est la même chose, l'absence de pré-
pondérance de la partie antérieure de l'animal sur sa partie postérieure, tandis
que les flancs sont si inégaux, est un caractère très-significatif de cet ordre des
Acéphales. Ce fait est d'autant plus important qu'il ne se rencontre nulle part
ailleurs dans tout l'embranchement des Mollusques et qu'il coïncide avec le
degré d'organisation et l'époque d'apparition de ces animaux. M. Owen a en
effet démontré que les Brachiopodes, loin de pouvoir être placés en tète des
Acéphales , doivent occuper une place très-inférieure dans cette classe à côté
des Ascidies 5 d'un autre côté tous les géologues savent combien les Brachio-
podes prédominent sur les autres Acéphales dans les terrains anciens et comment
ils ont été pendant assez longtemps pour ainsi dire les seuls représentans de
cette classe sur la terre. L'examen de ces rapports divers, considéré sous le point
de vue du développement progressif de la vie organique, doit donc nécessaire-
ment intéresser tous ceux qui veulent se rendre compte de la signification des
faits biologiques, que l'on a trop souvent considérés dans leur isolement , sans
rechercher le lien génétique qui les unit dans leur filiation.
D'après notre manière d'envisager les Brachiopodes , ces animaux j privés
de cette tendance qui, dans d'autres types^ fixe d'une manière précise la région
antérieure et lui fait acquérir une prépondérance marquée sur la région
postérieure, se développent d'une manière constante cTiin côté; ils se couchent
même constamment sur le flanc et s'attachent le plus souvent au sol , tantôt
d'une manière immobile par l'une de leurs valves, et tantôt à l'aide d'un liga-
TOME II. 3
— 18 —
ment tendineux qui leur permet certains mouvemens. Ce premier type des
Acéphales est donc caractérisé par une impuissance marquée à se tenir dans
une position telle que la région supérieure du corps soit dirigée en haut et la
région inférieure en bas ; cette position sur le flanc est sans doute déterminée
par l'absence d'une influence qui détermine le devant et le derrière. Couchés
sur le flanc, passant leur vie dans cette position, qui fait disparaître des
rapports si essentiels de l'animal avec le monde environnant, les Brachiopodes
occupent sans contredit une place inférieure, dans la classe des Acéphales, à celle
des Mononiyaires et surtout des Dimyaires , chez lesquels l'avant et l'arrière
sont constamment déterminés et qui se tiennent en outre pour la plupart debout
sur la partie inférieure de leur corps. La prépondérance des Brachiopodes sur
les autres Acéphales dans les premiers temps du développement de la vie
organique est donc très-significative pour l'histoire particulière du développe-
ment de cette classe , surtout quand nous considérons que la famille des
Ostracés vient bientôt s'associer à elle , pour dominer pendant quelque temps
les autres familles, conjointement avec les Brachiopodes. Il résulte réellement
de ces faits que le progrès qui s'est opéré dans le développement géologique des
Acéphales, depuis leur première apparition jusqu'à nos jours, consiste surtout
dans la fixation des régions du corps , dans la prépondérance qu'acquiert la
région antérieure sur la région postérieure , dans l'appareillement des flancs et
enfin dans l'érection du corps dans une position verticale conforme à la disposi-
tion de ses organes.
n. ORDRE DES MONOMYAIRES.
Lamarck qui a établi cette division, y rangeait tous les Acéphales auxquels
il attribuait un seul muscle transversal entre les deux valves; mais, comme
toutes les divisions comprises d'abord dans un sens trop absolu de l'étymologie
du nom qui les désigne, l'ordre des 31onomyaires de Lamarck doit être modifié
à bien des égards, de telle sorte que dès à présent les animaux qu'il embrasse
ne sauraient être envisagés comme caractérisés surtout par la présence d'un
seul muscle, bien que ce soit un des caractères saillans de l'ordre. C'est pour
avoir pris ce caractère dans un sens trop absolu que Lamarck a délimité ce
groupe d'une manière peu naturelle lorsqu'il l'a établi 5 il eût sans doute été
— 19 —
plus heureux en envisageant cette disposition des fibres motrices des deux valves
simplement comme caractère indicateur et en rangeant autour du type de dé-
part tout ce qui s'en rapproche naturellement, sans se laisser imposer des
rapprochemens, motivés seulement sur l'existence de certains caractères isolés.
Maiscesdillicultésde délimitation que l'on rencontre lorsqu'il s'agit des extrêmes
dans une tendance organique, n'existent pas pour les formes typiques. Aussi
allons-nous d'abord nous occuper des caractères d'ordre des Monomyaires tels
qu'ils se montrent dans la famille typique, puis nous rechercherons l'ensemble
des caractères d'organisation et des caractères secondaires de cette division ,
pour ensuite la fractionner en familles naturelles d'après des caractères plus
restreints. Or il me semble que les Huîtres peuvent être envisagées comme le
groupe typique des Monomyaires et qu'il faut rattacher à cet ordre tous les
Acéphales qui se rapprochent davantage des Ostracés par l'ensemble de leurs
caractères que du type des Dimyaires, tel qu'il se présente dans les Venus ou
les 31yes. 31.DesIlayes a déjà proposé la plupart des rectifications de la classi-
fication de Lamarck , auxquelles je viens de faire allusion par ces considéra-
tions générales. Il dit en effet que la différence entre les Monomyaires et les
Dimyaires consiste bien davantage dans l'irrégularité ou la régularité du
système nerveux que dans la présence d'un ou de plusieurs muscles. De là
doit nécessairement aussi résulter une irrégularité plus ou moins marquée des
formes, sans prépondérance notable de telle ou telle région du corps, dont la
masse centrale est traversée par un grand faisceau musculaire principal qui lie
les deux valves, indépendamment de quelques petits faisceaux détachés et dis-
posés irrégulièrement.
Il ne me paraît pas douteux, d'après les notes que M. Desllayes a insérées
dans la nouvelle édition de l'Histoire des animaux sans vertèbres de Lamarck,
que l'ordre des Monomyaires ne doive être entendu différemment de ce qu'il
était par Lamarck. Les Tridacnés et les Mytilacés sont réellement de vrais Di-
myaires par la disposition de leur système nerveux, aussi bien que par la
disposition des muscles moteurs des valves, dont il existe en réalité deux
faisceaux dans les différens genres de ces deux familles, quelque rapprochés
qu'ils soient dans l'une d'elles , et quelque petit que soit l'un des faisceaux
dans l'autre. Il ressort également des observations de M. Desllayes que la
famille des Pxudistes, circonscrite dans ses limites naturelles, doit être rangée
parmi les Dimyaires ; ensorte que l'ordre des Monomyaires se trouve réduit
— 20 —
aux familles des Ostracés, des Pectines et des Malléacés; les Brachiopodes me
paraissant devoir constituer a eux seuls un ordre à part.
Les Moules des Monomyaires seront donc toujours assez faciles à reconnaître,
pour peu que l'on ait égard aux caractères qui viennent d'être exposés. Dans
tous les genres où l'impression musculaire est très-prononcée, rien n'est plus
facile ; et même dans le genre où elle ne fait ni saillie, ni creux, il est encore
facile de présumer l'ordre auquel un moule appartient ; car dans les Dimyaires
les muscles placés vers les extrémités du corps déterminent fréquemment dans
le contour, des dépressions, deséchancrures ou des sinuosités de diverse nature^
tandis que chez les Monomyaires, chez lesquels le diamètre longitudinal du
corps ne l'emporte pas encore sensiblement sur sa hauteur, l'impression
musculaire étant plus ou moins centrale, les contours du moule n'en sont en
aucune façon affectés. Puis la conformation du corps, qui n'est pas complète-
ment symétrique, prête au moule une forme également irrégulière. Les flancs
et les extrémités antérieure et postérieure présentent également des traces
de cette irrégularité, et même ce sont tantôt les flancs droit et gauche qui
présentent les plus grandes différences , et tantôt les extrémités antéi'ieure et
postérieure. Il résulte de là que, vus en face , les moules de Monomyaires
paraissent plus ou moins plats d'un côté et diversement bombés de l'autre ,
tandis que, vus de profd, ils présentent une figure plus ou moins discoïde.
Il n'y a parmi les Dimyaires que les Ghames qui présentent une pareille
irrégularité ; mais chez eux les deux impressions musculaires sont si marquées
qu'il ne saurait exister aucun doute sur leur véritable position 5 leur forme ne pou-
vant infirmer les considérations générales que je viens de présenter. Quelques
Malléacés, il est vrai, ont leurs flancs sensiblement symétriques; cependant cette
symétrie n'est pas absolue, et on retrouve même chez eux des indices des
irrégularités que j'ai signalées plus haut. D'un autre côté , il faut tenir peu de
compte, dans l'étude des Moules, des appendices marginaux que présentent
quelquefois les lobes du manteau et qu'accompagnent des appendices analogues
de la coquille , comme dans le genre Maliens proprement dit.
L'appréciation des caractères de famille et de genre des Moules que je me
propose de décrire , ne reposant encore que sur l'examen d'un petit nombre
d'espèces , présentera nécessairement des lacunes et des imperfections que des
recherches prolongées pourront seules rectifier. Il en sera des moules comme il
en a été et comme il en est en partie encore des coquilles et de l'animal qui les
— 21 —
habite ; leur arrangement systématique et la précision des caractères qu'on
leur connaît iront en se perfectionnant graduellement. Cependant , «^uidé
par les connaissances avancées que nous possédons maintenant sur cette
classe , j'ai pu éviter beaucoup d'erreurs dans lesquelles les conchyliologistes
du siècle passé ont nécessairement dii tomber, dans les rapprochemens qu'ils
ont faits des coquilles, lorsqu'on ne connaissait pas leur animal. J'ai choisi celles
qui intéressent plus particulièrement les géologues.
Les figures que je donne maintenant des moules de quelques Acéphales vivans,
représentent généralement chaque espèce de profil , d'en haut et par devant.
Les travaux récens de M. DesHayes m'ayant principalement guidé dans
le rapprochement des genres et des familles, je n'admets plus avec lui que trois
familles dans l'ordre des Monomyaires, savoir les Ostracés, les Pectines et les
Malléacés.
Envisagé dans son ensemble et comparé aux Brachiopodes , l'ordre de Mo-
nomyaires réalise un progrès sensible dans l'organisation des Mollusques.
L'égalité des extrémités antérieure et postérieure n'est plus complète comme
chez les Brachiopodes, et malgré le peu de difféi-ences qu'elles offrent chez les
Monomyaires, on les distingue cependant constamment, en sorte qu'il est tou-
jours facile de déterminer quelle est la valve droite et quelle est la gauche ;
souvent même le diamètre antéro-postérieur est annoncé par la forme générale
des valves, surtout dans la famille des Malléacés -, enfin les flancs encore très-
irréguliers chez les Ostracés s'égalisent de plus en plus chez les Pectines et
chez les Malléacés, si bien que beaucoup d'espèces paraissent parfaitement
symétriques. Les espèces sont aussi moins généralement fixées au sol , et
couchées sur le flanc ; leur byssus, au lieu de sortir par le sommet du corps,
se détache de sa partie antérieure ; il est même un grand nombre d'espèces
tout à fait libres et dont le corps est érecte dans sa position naturelle.
Dans leur apparition sur la terre , les Monomyaires sont , en somme , posté-
rieurs aux Brachiopodes, mais ils paraissent avoir le pas sur les Dimyaires, car
ils dominent encore à des époques où les Dimyaires sont relativement moins
nombreux que de nos jours.
22 —
DE LA. FAMILLE DES OSTRACÉS.
Les Moules des Ostracés sont aussi variables que leurs coquilles ; ils re-
produisent généralement leurs formes irrégulicres et paraissent dès loi's aussi
peu propres à caractériser les espèces que les contoiu's extérieurs du test. Ce-
pendant on les reconnaît facilement à l'inégalité de leurs flancs, aux larges
sinuosités de leurs faces et à l'indécision de leurs contours.
Du genre Ostrea (Ostrea Crista-galli, Tab. 9, fîg. 4, 5 et 6).
Le genre Ostrea., le plus polymorphe de toute la classe et celui qui a été l'obje*
des plus nombreux travaux, n'est cependantpoint encorecirconscritd'une manière
uniforme par tous les zoologistes. En effet les uns, et en particulier M. DesHayes,
lui donnent une très-grande extension, en y réunissant tous les Monomyaires,
sans siphon et sans pied, de forme ovale, aplatie, souvent irrégulière, dont
les lobes du manteau , épais et frangés sur les bords, sont séparés dans toute leur
étendue, dont la coquille inéquivalve et irrégulière est adhérente , à crochets
écartés et inégaux , et a une charnière sans dents et un ligament demi-intérieur
s'insérant dans une fossette cardinale des valves ^ tandis que d'autres, et prin-
cipalement les géologues, persistent avec M. de Buch à distinguer les Gryphées
et les Exogyres des huîtres proprement dites. L'étude des moules me ferait
pencher vers cette dernière manière de voir ; en effet les moules des Gryphées
sont arqués, bombés du côté droit et creux du côté gauche , tandis que ceux
des Exogyres ont une tendance à former une quille, et que ceux des Huîtres
proprement dites sont généralement plats. Mais si 1 on admet définitivement
les genres G/y pA«« et Exogyra , il me paraît indispensable de subdiviser
encore les Huîtres proprement dites; car les espèces semblables à V Ostrea
Crista-Galli, à la carinata et tant d'autres^ diffèrent certainement davantage de
VOstrea edidis et de ses semblables que les Exogyres et les Gryphées. Ce-
pendant je reconnais l'impossibilité où je me trouve de tracer les limites des
groupes qu'il faudrait établir pour être conséquent.
— 25 —
Du genre Anomya (Anomya Cepa. Tab. G, fig. 7, 8 et 9 ).
Le genre Anomya se rapproche des Huîtres par sa forme irrcgulière,
comme le montrent clairement les fig. 8 et 9 j mais il tient des Bracliiopodes par
l'écliancrure de Tune de ses valves^ qui est celle du côté droit. Cette valve est
plate, mais sinueuse, et l'empreinte de son ample échancrure fait toujours
facilement reconnaître le genre, même sur les moules les plus usés. En arrière
et au-dessous de réchancrure est une empreinte musculaire circulaire, à la-
quelle correspondent deux empreintes semblables du côté gauche fig. 7, au-des-
sus desquelles on lemarque encore plusieurs points d'attache , vis-à-vis de l'é-
chancrure de la petite valve. L'aire musculaire est circonscrite par un sillon
qui me paraît rappeler la manière dont la masse viscérale est comme enfermée
dans une sorte de capsule plus ou moins circonscrite chez les Bracliiopodes.
Il faudrait mieux connaître l'animal des Anomies pour établir d'une manière
plus précise cette analogie.
DE LA FAMILLE DES PECTINES.
Ce sont des Monomyaires à coquilles presque régulières, à test solide, non
feuilleté , auriculées et munies de stries ou des côtes rayonnantes qui partent
des crochets ; l'animal a un pied, le plus souvent peu développé ; les lobes du
manteau sont désunis par devant, par dessous et par derrière, et dépourvus de
tube et de siphons , mais leurs bords sont garnis de plusieurs rangées de ten-
tacules charnus.
Les moules des Pectines se distinguent de ceux des Ostracés et des
Malléacés par la conservation des côtes rayonnantes qui caractérisent leurs
coquilles.
Du genre Lima (Lima inflata, Tab. 6, fig. 1 , 2 et 3.)
Sans examiner ici la valeur des caractères génériques que l'on a assignés aux
Plagiostomes^ lorsqu'on a voulu les séparer des Limes, je me bornerai à faire
remarquer que leurs moules sont également obliques et portent l'empreinte des
côtes du test, en sorte qu'il peut rarement rester des doutes sur leur détermi-
nation. Comme chez les Peignes, la forme du moule ne diffère pas essentielle-
— 24 —
ment de celle de la coquille, eu sorte que vouloir rappelei' ces caractères se-
rait répéter des choses connues; mais s'il en est ainsi des Limes vivantes
proprement dites et de certains Plagiostomes bien connus du Lias, il n'en est
pas de même de plusieurs espèces de Limes fossiles ^ dont le moule complète-
ment lisse me paraît différer essentiellement de celui des Limes de notre époque;
telle est en particulier le Lima proboscidea, dont je décrirai plus tard le moule.
J'ai représenté sous plusieurs faces les moules de deux espèces de Peignes,
et j'en ai examiné un assez grand nombre d'autres, afin de savoir si dans les
différentes sections de ce nombreux genre, l'on retrouve sur le moule tous les
caractères saillans de la forme des espèces. Je me suis par là convaincu que
l'inégalité des valves, leurs appendices et leurs plis ou les côtes transversales,
qui leur donnent cette apparence pectinée , sont constamment disposées de la
même manière sur le moule et sur la coquille; ensorte que le conchyliologiste le
moins exercé reconnaîtra toujours facilement un moule de Pecten. Cependant
en comparant plusieurs espèces de chacun des groupes de ce genre qui s'offrent
naturellement à l'œil, il m'a paru que l'on pourrait établir de bonnes divisions
dans ce genre, en tenant compte de l'inégalité des valves, de la saillie des som-
mets, de la disposition des côtes, de la forme des oreilles et de la structure de
la charnière.
Le moule du genre Hinnites {^Hin. siniiosus, Tab. 9, fig. 9-12) ne diffère
de celui des Peignes que par l'inégalité de sa surface qui est bosselée et par
l'absence de côtes^ dont on ne voit que quelques traces sur les bords.
Du genre Spondylus (Spond. Gœderopus, Tab. 9, fig. 19^ 20 et 21).
Ce genre tient aux Ostracés par l'irrégularité et l'inégalité de ses valves;
mais son organisation intérieure, sa coquille auriculée et les côtes rayonnantes
de sa surface, le rapprochent davantage des Pectines. Le moule des Spondyles
se distingue facilement à l'inégalité de ses flancs, fig. 21 , à la saillie considé-
rable du crochet du côté droit, fig. 19, à sa grosse empreinte musculaire qui
est circulaire ou ovale et reportée en arrière, à une empreinte palléale assez
marquée, sans sinus et parallèle au bord de la coquille, et enfin à l'empreinte
de ses grosses dents cardinales, fig. 20. Autour du bord, on remarque quelques
traces des côtes rayonnantes. Dans le Spondylus gœderopus le côté gauche est
plat, sauf la bosse du crochet, et le côté droit très-bombé; dans le Spond. spi-
— 25 —
no su s , au contraire, le côté gauche est uniformément bombé, tandis que le
côté droit est aplati et ne fait saillie que vers l'extrémité du crochet.
Les moules des genres Podopsis , Pachytes et Diancliora ne me sont pas
suflisamment connus, pour avoir une opinion motivée sur la réunion de ces
genres aux Spondyles, proposée par M. DesIIayes.
Le moule du genre Pedum se rapproche le plus de ceux des Spondyles, dont
il ne dift^re que par sa plus grande hauteur et la plus grande égalité de ses flancs.
DE LA FAMILLE DES MALLËACÉS.
Les moules des Malléacés sont généralement symétriques et lisses , ce qui
provient de l'absence de plis dans le manteau j l'un des flancs est cependant
généralement plus bombé que l'autre; dans quelques types, les appendices
marginaux affectent des formes irrégulières, mais les parties principales et
centrales du corps ne participent pas toujours à cette irrégularité. Ils ont ha-
bituellement une dépression plus ou moins marquée à la partie supérieure du
bord antérieur, provenant de l'échaucrure par laquelle passe le byssus.
Du genre Per>-a (P, Ephippium, Tab. 8% fig. 1 , 2 et 3).
Les moules de ce genre sont très-plats , fig. 2. Lorsqu'ils sont très-bien con-
servés, fig. 1 , les sillons verticaux de l'empreinte de la charnière ne laissent
aucun doute sur le genre ; mais lorsque le bord cardinal est enlevé , on les re-
connaît encore facilement à la forme de l'empreinte musculaire qui est étroite
et oblique, et sur laquelle on distingue des zones concentriques inégales, tra-
versées de sillons verticaux. Au-dessus de la dernière empreinte du muscle,
on voit encore des traces assez apparentes des empreintes qu'il a laissées plus
haut sur la coquille, au fur et à mesure qu'il est descendu plus bas (*). Le crochet
du moule est saillant du côté droit et il est un peu plus haut que celui du côté
gauche, fig. 3; au bord antérieur de l'aire musculaire, on remarque quelques
petits bourrelets saillans. Le bord de la coquille, autour de l'ouverture du bys-
sus , étant très-feuilleté , laisse une impression lamelleuse sur les moules par-
faits. On distingue les moules des Pernes, qui ont perdu leurs bords ^ de ceux
(') L'espace qu'a successivement occupé le muscle pourra prendre le nom d'aire musculaire.
Tome II. 4
— 2G —
des Méléagrines, à Tabsence de sillon, au bord supérieiu" du moule, au-dessous
de la charnière, au sillon moins profond de l'échancrure du byssus et surtout
à l'ctroitesse de l'empreinte musculaire.
Des genres 3Ieleagrina et Avicula (Melcagrina margaritifera , Tab. 8%
fig. A , 5 et 6).
La différence qui existe entre les moules du genre Pintadine et ceux du genre
Avicule me semble corroborer la séparation de ces genres que les concbyliolo-
gistes moderneSj contrairement à l'opinion de Lamarck , voudraient réunir de
nouveau. En effet, dans le genre Méléagrine, la masse du corps est portée en
avant et forme un renflement vertical, fig. 4 , qui est oblique chez les Avicules ; le
renflement de la coquille, autour de l'ouverture du byssus, détermine une forte dé-
pression dans le moule , dépression que les Avicules ne possèdent ; point en avant
de l'échancrure, lorsque l'empreinte de la coquille est complète, on remarque
en outre, chez les Pentadines, un espace lamelleux , dû aux feuillets du bord de
la coquille, et sous l'empreinte de la charnière, ou plutôt de la fosse oblique
du ligament, un profond sillon, qui est réduit à une faible crénelure chez les
Avicules; l'empreinte musculaire, à peine distincte chez les Avicules, est large
et très-marquée chez les Pintadinesj on y remarque même distinctement des
zones concentriques d'accroissement inégales et traversées de sillons verticaux.
L'aire musculaire est bordée en avant d'une série de bourrelets qui s'étendent
en décrivant une courbe en S, du sommet du moule au bord antérieur de l'em-
preinte musculaire, et qui manquent complètement chez les Avicules. Le sillon,
provenant de l'échancrure du byssus, est plus marqué du côté droit que du
côté gauche, fig. 5 et 6 ; le sommet du moule est aussi plus haut du côté droit,
fig, 6. Le moule entier a une épaisseur assez considérable ; ce qui dénote un
animal plus massif que chez les Pernes.
Du genre Malleus (Maliens vulgaris, Tab. 9^^ fig. 7).
Si l'on fait abstraction des appendices marginaux de la coquille des Marteaux
qui se reproduisent facilement dans les moules de ce genre, auxquels on donne
im peu de corps, leur centre, qui représente la plus grande masse de l'animal,
ressemble singulièrement aux moules des Méléagrines : c'est le même sillon au-
— 27 —
dessous de la cliarnicre et au bord de réchancrure pour le byssus, et la même
large empreinte musculaire; seulement les bourrelets, en avant de l'aire muscu-
laire , sont moins réguliers et moins nombreux; en revanche, on remarque, un
peu en avant de Tempreinte musculaire^ un sillon vertical assez marqué, qui se
prolonge sur toute la partie inférieure de Tempreinte du manteau. On re-
marque en outre, sur tous les prolongemens appendiculaires de la coquille, un
réseau vasculaire très-développé. Quoique j'ignore la nature de l'organe qui
forme le grand sillon vertical de ce moule, il me paraît exister quelque chose
de semblable dans les plis que l'on remarque sur les moules des Pernes et des
Méléagrines, en avant et au-dessous de l'empreinte musculaire.
Les moules du genre Vulsella ont la plus grande analogie avec les Gervi-
LiEs; j'en parlerai en décrivant les moules des Acéphales fossiles. La position
de ces genres, dans la famille des Malléacés, me paraît dès lors évidente; car
l'élude des moules est en quelque sorte l'anatomie superficielle des Mollusques,
à laquelle on est contraint d avoir recours, à défaut de l'animal même.
in. ORDRE DES DIMYAIRES.
La symétrie des flancs et l'inégalité des extrémités antérieure et postérieure
du corps sont les caractères extérieurs les plus saillans de cet ordre. Joignant
à cela la symétrie du système nerveux et la répartition des fdjres musculaires
motrices des valves en deux faisceaux, l'un antérieur et l'autre postérieur, on
aura une idée générale des limites de ce grand groupe. Cependant ces carac-
tères ne sont pas plus absolus que ceux que l'on a assignés aux Monomy aires :
ainsi, il y a quelques Dimyaires qui portent encore des traces d'inégalité dans
leurs valves, par exemple, les Myes, quelques Arches, les Tellines; mais la
prépondérance de leur diamètre antéro-postérieur sur les autres dimensions du
corps, leur forme allongée et leurs deux muscles bien distincts, les rapprochent
naturellement des types caractéristiques des Dimyaires. II en est aussi dont les
extrémités antérieure et postérieure diffèrent peu l'une de l'autre, et dont le
diamètre antéro-postérieur, quoique bien évident, est très-court; dans ce cas la
parfaite symétrie de leurs flancs et leurs deux muscles ne laissent aucun doute sur
l'ordre auquel ils appartiennent: tels sont les Pétoncles et certaines Boucardes.
Chez d'autres, les muscles sont peu développés, quelques-uns paraissent même
— 28 —
n'en avoir qu'un, comme les 3Iytilacés et les Tridacnës, que Lamarck rangeait
parmi les Monomyaires 5 toutefois la symétrie des flancs et la forme allongée
du corps revendiquent en leur faveur une place dans l'ordre des Dimyaires,
comme M, Desllayes l'a déjà fait observer; cette position est d'ailleurs justifiée
par la présence de deux muscles distincts. Il est même quelques petits groupes
de Dimyaires dont les flancs sont très-inégaux et aussi irréguliers que chez les
Ostracés, ce sont les Dicérates, les Ethéries et les Rudistes ; mais leurs deux
muscles bien distincts et les autres rapports qu'ils ont avec les Dimyaires ne
permettent pas de les en écarter. Enfin les Dimyaires enfermés, dont les valves
se confondent avec un tube solide, sont les formes les plus hétérogènes de l'oindre;
mais comme je n'en connais que très-imparfaitement les moules, je n'aurai que
peu de chose à dire à leur égard. Ce sont des espèces généralement rares dans
les collections, et dont je n'ai pu me procurer jusqu'ici assez d'exemplaires pour
pouvoir en sacrifier un nombre suflisant au moulage. J'en dirai autant des Ru-
distes, dont je ne possède qu'une série très-incomplète; aussi je renvoie pour
l'étude de ces familles aux travaux de M. Desllayes, qui les a très-bien étudiées,
et qui a résumé ses observations dans les notes qu'il a ajoutées à la seconde
édition des animaux sans vertèbres de Lamarck et dans son traité élémentaire
de Conchyliologie. En effet, à l'époque où je faisais mes premiers essais de
moulage, M.DesHayes déterminait de son côté la véritable nature des Rudistes
et de différens genres fossiles de la famille des Pectines, en s'aidant des
mêmes moyens. 11 est fort à regretter, dans l'intérêt de la science, qu'il n'ait
pas appliqué ce genre de recherches à toute la classe des Mollusques, car
disposant d'une collection aussi riche que la sienne, les résultats auxquels il
aurait pu parvenir auraient sans doute devancé de beaucoup ceux que j'ai
obtenus.
Je me bornerai ici à communiquer les observations que j'ai faites moi-même
sur les moules des Dimyaires ordinaires. Dans la délimitation de plusieurs
familles et dans le rapprochement de différens genres de cet ordre, je me suis
souvent considérablement écarté de l'arrangement proposé par les conchylio-
logistes modernes; mais j'ai cru pouvoir le faire en me fondant sur les considéra-
tions nouvelles que j'ai introduites dans cette étude en tenant compte des
caractères que présentent les moules et du développement de la masse générale
du corps dans un sens plutôt que dans un autre.
— 29 —
DE LA FAMILLE DES CIIAMACËS ET DES ËTIIERIES.
{Chaîna Lazarus j, Tab. G, Hg. 1G, 1 7 et 18.)
Ces deux petits groupes ont cela de commun avec les Hudistes, que leurs
valves sont très-incgales ; ils ont aussi constamment deux empreintes muscu-
laires très-distinctes. Par sa forme, le moule des Ethéries ressemble à celui des
Ostracés, seulement sa surface est vésiculeuse; mais les deux empreintes mus-
culaires, qui sont trcs-rugueuses et en forme de croissant, excluent tout rap-
procbement ^ l'empreinte du bord du manteau est ondulée. Le moule des
Chames ressemble davantage à celui des Spondyles et, n'étaient les deux em-
preintes musculaires, on les confondrait aisément^ comme dans les Spondyles,
le côté droit, fig. 1G, est plus développé et a son crocbet beaucoup plus saillant,
fig. 18, que le côté gaucbe; l'empreinte du manteau, parallèle au bord de la
coquille, y détermine une bordure bien distincte, au-delà de laquelle la coquille
étend irrégulièrement ses bords. Les empreintes musculaires sont traversées de
sillons divergens, très-marqués vers les bords de l'empreinte du manteau,
fig. 1 6 et 1 7.
Le genre Digéras me paraît pouvoir être conservé à côté du genre Chama ,
à raison du développement considérable des deux côtés de la partie médiane de
l'animal et de sa cbarnière particulière. Les moules de ce genre, enroulés en
sens inverse des deux côtés, ont une apparence très-extraordinaire.
DE LA FA311LLE DES TRIDACINÉS.
Voisins des Chamacés par leur organisation , les Tridacnés s'en distin-
guent par leur symétrie, par la prépondérance du diamètre longitudinal et par
le grand rapprochement de leurs deux muscles adducteurs, qui sont à-peu-près
médians, ce qui les a long-temps fait envisager comme des Monomy aires. Leurs
valves sont complètement symétriques , sinueuses ou ondulées vers les bords ,
de manière à y former d'amples côtes, qui s'engrènent les unes dans les autres,
comme chez les Peignes à larges côtes. Les moules de Tridacnés, reproduisant
les formes extérieures de la coquille, il est très-facile de les reconnaître*, on
distingue aisément ceux des Tridacna de celui de VHippopus, à la grande lu-
— 50 —
mile du bord supérieur. L'empreinte palléalc est parallèle au bord de la co-
«juille , dont elle est fort éloignée , et embrasse le bord inférieur de l'empreinte
musculaire.
DE LA FAMILLE DES MYTILACËS.
[Mytihis bilocularis , Tab. 6, fig. 4, 5 et 0.)
Rangés parmi les 3Ionomyaires par Lamarck , les Mytilacés sont cependant
devrais Dimyaires; car indépendamment de leur forme allongée et de leur
parfaite symétrie, qui les rapproche déjà de cet ordre, ces animaux ont réelle-
ment deux muscles adducteurs des valves ; l'un postérieur, qui est le plus grand,
lia échappé à aucun conchyliologistej l'autre antérieur et très-petit, placé
au-dessous et en arrière des sommets, n'a été remarqué que depuis Lamarck.
Les moules de 31y tilacés sont en général si parfaitement semblables à la co-
quille, que leurs formes et leurs caractères extérieurs s'y retrouvent facilement j
on y remarque jusqu'aux zones concentriques d'accroissement et aux plis ou
cotes transversales , qui s'étendent en divergeant des sommets aux bords des
valves ; les ornemcns extérieurs seuls ne laissent aucune trace de leur présence.
Quant aux geni'cs réunis dans cette famille, je n'en discuterai pas la valeur, je
ferai seulement remarquer que les Pinna ont leur muscle postérieur très-al-
longé ^ et que son empreinte présente, dans le moule, des zones concentriques
d'autant plus distinctes, qu'elles sont plus éloignées du sommet des valves, oîi
le muscle antérieur laisse une empreinte transversale assez large. Dans le moule
des Mytilus , l'empreinte du petit muscle antérieur est en arrière des sommets,
le long du sillon de la charnière; l'empreinte palléale, plus éloignée des bords
de la coquille que chez les Modioles, est surtout fortement marquée le long du
bord antérieur; les moules de Modiola diffèrent en outre par la saillie des
sommets et par l'espèce de sillon , qui descend , de la partie antérieure du som-
met, obliquement vers le bord antérieur, de manière à faire ressortir davan-
tage la partie bombée des lianes. La forte échancrure, qui sépare les deux som-
mets dans les moules du genre Tichogonia ou Dp.eisseîva, Tab. 6, fig. 4, 5 et G,
et qui est due à la cloison du sommet de la coquille , et l'aplatissement du côté
antérieur du moule, les distinguent facilement de ceux des vrais Mytilus. Enfin,
dans le genre Lithodomus, le moule diffère de celui des Modioles par sa forme
— 31 —
allongée et cylindracéc et par son extrémité antérieure uniformément arrondie
et saillante. Ces particularités me paraissent confirmer la validité de ces ^enres
contre lesquels M. DesIIayes a cependant élevé des objections d'un grand poids.
DE LA FAMILLE DES NAYADES.
( Unio batai'us, Tab, 4, fig. 10-15. — Unio tumidus, Tab. 4, fig. 8-9, — Unio
littoral is, Tab. \, fig. 1G. — Unio oblir/uiis, Tab. 4, fig. 17-19. — Te-
traplodon pectinatus, Tab. 4, iig, 1-4. — Cardita trapezia, Tab. 9'',
fig. 1-3. — Cardita sulcata, Tab. 8, fig. 7-9. )
Cette famille se lie à certains égards aux Mytilacés. Elle est caractérisée par
une forme allongée, par la symétrie des flancs et par un manteau ouvert, sauf
dans la partie postérieure et supérieure , oîi il forme une ou deux anses sans
tube, ni sipbon. Les muscles sont très-éloignés, placés aux deux extrémités du
corps ^ celui de l'extrémité antérieure est le plus grand, et formé de plusieurs
faisceaux plus ou moins distincts. Le moule des Nayades diffère souvent
considérablement de la coquille par sa forme; aussi les paléontologistes ont-ils
commis de graves erreurs en rapportant au genre Unio des moules fossiles,
qui ne lui ressemblent qu'extérieurement.
Les Anodoata seuls reproduisent dans leurs moules les formes extérieures
de leur coquille généralement mince et dépourvue de ces dents cardinales
si variées auxquelles les Umo doivent l'apparence particulière de leur moule.
Dans ce dernier genre, j'ai constamment reconnu aux moules les mêmes
caractères, dans les espèces les plus éloignées par leur forme extérieure : le
muscle antérieur, qui est très-gros, détermine une saillie transverse principale,
fig. 8-19, souvent rugueuse, au-dessous et en arrière de laquelle il y en a une se-
conde plus petite, de forme variable, qui est vue de profil en fig. 8, 1 0, 1 3, 1 4,
1 6 et 1 8, et en face en fig. 9, 1 1 et 1 7; une troisième saillie s'aperçoit au dessus
et en arrière de la principale, avec laquelle elle tend à se confondre, fig. i2,
15 et 19; tandis que dans les Anodontes, les impressions musculaires sont à
peine sensibles. Les sommets du moule sont séparés du prolongement anté-
rieur, duquel s'élèvent les empreintes musculaires, par une profonde écban-
crure, où se dessinent les dents principales de la cbarnière, et qui rappelle
— 52 —
celle des Trigonies, mais rien de semblable ne se remarque chez les Ano-
dontes. L'empreinte du muscle postérieur est moins saillante ; elle correspond
à l'extrémité des dents cardinales , sur les côtés desquelles on aperçoit un petit
bourrelet conique dû à une fossette de la coquille^ fig. 19, 15 et 1 2. L'empreinte
palléale parallèle au bord de la coquille, dont elle est assez distante, est très-
marquée dans la moitié antérieure de la coquille ; tandis qu'elle s'aperçoit à
peine dans les Anodontes.
Le genre Téteaplodon de Spix est un Unio à charnière dentelée dans toute
sa longueur , comme chez les Arches , dont le moule présente les caractères ordi-
naires des Unio; seulement le petit faisceau inférieur du muscle antérieur man-
que, fig. 1 et 3, tandis que le petit faisceau supérieur est très-distinct, fig. 4. Par
son moule, le genre Galathea, Tab. 4, fig. 5, 6 et 7, semble se rapprocher des
Unio; mais l'empreinte de son muscle antérieur n'est ni divisée, ni placée
aussi bas, ni séparée des sommets par l'échancrure profonde qui distingue les
Unio. Ce genre se range plus convenablement dans la famille des Conques,
avec le genre Cyrena et le genre Iridina, que l'on pourrait également croire
appartenir aux Nayades, mais que M. DesHayes a reconnu être également de
la famille des Conques, Quant au genre Caedita, j'ai remarqué que certaines
espèces j comme le Cavdita ti apezia, Tdih. 9 b, fig. 1 , 2 et 3_, se rapprochent da-
vantage par leur moule et surtout par la disposition de l'empreinte musculaire
antérieure des Unio, tandis que d'autres, comme le Cavdita sulcata, Tab. 8,
fig. 7, 8 et 9, se rapprochent davantage des Cardium ; cependant cette dernière
espèce tient encore aux Unio par la grandeur du muscle antérieur et par sa posi-
tion , qui est très-basse.
Comme le genre Unio intéresse particulièrement les géologues, j'ai repré-
senté les moules de plusieurs espèces, U. tumidus , batavus, littoralis et obli-
quus, et même différens âges de la même espèce U. batavus, fig. 1 0^ 1 3, et 1 4,
afin de faire voir que les espèces se distinguent facilement d'après le moule seul,
tant leurs caractères sont constaus.
oo
DE LA. FAMILLE DES ARCAGÉS.
{Arca rlwnihea, Tab. 5, fig. 1-3. — Arca Noœ , Tab. 5, fig. 4-5. — Arca
tortuosa, Tab. 5, fig 7-10. — CucuUœa auriculifera, Tab. 9, fig. 22-
24. — Pectunculus pilosjis, Tab. 5, fig. 11-15. — Nucula margarilacea ,
Tab. 5, fig. 16-18. — Trigoniapectinata, Tab. 9% fig. 8-10.)
Réduite aux genres Arca, CuculK-ea^ Pectunculus et Nucula, la famille des
Arcacés serait très-facile à caractériser, par ses nombreuses petites dents car-
dinales intrantes, formant une longue cbarnière crénelée, tantôt droite, tantôt
arquée; mais Taflinité de certaines Nucules avec les Trigonies, et de celles-ci
avec les Nayades et les Cardiacés, est telle, qu'il estdiflîcile d'en tracer rigou-
reusement les limites, d'autant plus que les genres Tetraplodon de la famille
des Nayades, et Opis, qui est voisin des Trigonies , semblent lier encore plus
étroitement tous ces groupes.
Le moule des Trigonies fossiles est connu depuis long-temps; le caractère
le plus saillant qu'on lui ait assigné, et qui consiste dans un sillon profond en
avant des sommets, se retrouve, comme nous l'avons déjà vu, cbez lesUnio.
J'ai pu étudier les caractères de ces moules d'une manière plus complète sur
celui de la Trigonie vivante, Tab. 9'', fig. 8-10, dont je dois un exemplaire à
l'amitié de M. Valenciennes. Le moule de la Trigonie diffère surtout de celui
des Unio par la troncature de son extrémité antérieure et par la petitesse de
l'impression du muscle antérieur, qui est réduite àl'arôte latérale du bourrelet,
qui s'élève en avant du sillon antérieur, fig. 8. Du bas de cette arête naît l'em-
preinte palléale, fig. 8 et 10; elle s'étend parallèlement au bord de la coquille,
jusqu'à l'empreinte du muscle postérieur, qui est plus développé ici que chez
les Unio; mais au-dessus de cette empreinte, on observe également de petits
bourrelets, comme dans le genre des Nayades. Le sommet des crochets du moule
s'élève en cône distinct, fig. 8 et 10. On aperçoit déjà chez quelques Unio des
traces du sillon qui descend des sommets vers l'échancrure antérieure. Les
dents cardinales sont marquées entre les sommets et le grand bourrelet anté-
rieur par une ligne sinueuse. Tous ces rapports entre le moule des Unio et celui
des Trigonies prouvent combien ces deux genres sont voisins.
— 34 —
Le moule des Nucules qui ressemblent au N.margaritacea^ Tab. 5, fig. 4
à 6, se reconnaît facilement à la troncature de son extrémité antérieure et à ses
petites empreintes musculaires, qui sont très rapprochées des bords; mais il
existe beaucoup de Nucules fossiles, dont les moules diffèrent de celui-ci, et qui
devront probablement former un genre particulier; telles sont, par exemple,
les Nucula lacryma et rostralis, que je distingue depuis long-temps sous le
nom générique de Daciyomya.
Le moule des Pectuncultjs, Tab. 5, fig 1 1-1 5 , est surtout caractérisé par sa
forme également arrondie aux deux extrémités, fig. 11 et 14, et par les sillons
qui se prolongent des extrémités de l'empreinte palléale aux sommets, fig. 13
et 15. Les aires triangulaires étroites, qui sont interceptées par ces sillons,
sont occupées à leur extrémité inférieure par les empreintes musculaires, qui sont
peu marquées ; Taire antérieure est généralement plus étroite que celle du côté
postérieur, les sommets du moule sont moins écartés, fig. 12, que ceux des
autres genres de la même famille.
Le moule des Cuculles, Tab. 9, fig. 22-24, me paraît plus voisin de celui
des Pectunculus que celui des Arca, et je crois que l'on aurait tort de les réunir
à ce dernier genre. En effet, la seule différence qui existe entre les moules des
Gucullées et des Pétoncles consiste dans un faible prolongement de l'extré-
mité postérieure de la coquille, fig. 24, et dans le développement considérable
des sillons postérieurs, qui sont dus ici à une forte arête rentrant dans l'inté-
rieur delà coquille en forme de demi-cloison, tandis que le sillon antérieur est
moins marqué que chez les Pétoncles. Les empreintes musculaires, peu mar-
quées, occupent l'extrémité inférieure des aires circonscrites par les sillons, et
ne débordent aucunement ces derniers. Ce moule est finement rayé de stries
qui vont en divergeant du sommet vers les bords.
Dans le genre Arca, j'ai reconnu trois types de moules : celui des espèces
semblables à r^/'C« /7iO/nZ>ea , Tab. 5, fig. 1-3, qui se rapproche des Gucullées
par la présence d'un faible sillon postérieur , mais qui en diffère en ce que
l'empreinte musculaire de ce côté se trouve dans le prolongement du sillon et
non au-dessus , comme dans les Gucullées ; d'ailleurs ce sillon est à peine in-
diqué chez les Arches, tandis qu'il est très-profond chez les Gucullées ; — le type
des espèces semblables à V Arca Noce, Tab. 5, fig. 4-6, dont les sommets
sont très-écartés, et séparés par une aire rhomboidale, fig. 5 et 6, dont le bord
inférieur est sinueux et inégal, et où l'empreinte musculaire antérieure forme
55
une fossette irrégulière, taudis que celle du muscle postérieur, à peine distincte,
est logée dans un ample sillon; enfui le type de V Arca tortiiosa , Tab. 5,
fig. 7-10, qui joint à la bizarrerie de sa forme cette autre particularité, d'avoir
un large sillon coupé carrément à travers son milieu, à partir des sommets.
Tous ces moules sont plus ou moins distinctement striés transversalement.
On pourrait aussi bien séparer ces groupes comme genres, que les Cucullées et
les Pétoncles.
DE LA FAMILLE DE CARDIACES.
ÇCardiiini rusticum Tab.S, fig. 1 3-1 5. — Carcl. retasum Tab. 8 , fig. 1 G-1 8. —
Card. Unedo Tab. 8, llg. 19-21 . — Card. lœi'igatumIa.h.S, fig. 22-24. )
Nous avons vu que les Gardiacés tiennent aux Arcacés par les Trigonies,
qui se rapprochent aussi bien des vrais Cardium par la forme de leur pied que
des Isocardes par le genre Opis ; cependant ces analogies sont plus apparentes
que réelles , car les Trigonies se rapprochent davantage des Nayades , et la
famille des Gardiacés est nettement caractérisée par la forme ventrue des
animaux qui en font partie, par leurs coquilles munies de côtes transversales
rayonnantes, par leurs dents cardinales irrégulièi^es 5 le pied de l'animal est
long, cylindrique et coudé ; les lobes du manteau sont réunis postérieurement
et munis de siphons très-courts , si bien que l'empreinte palléale n'offre point
de sinus dans son contour qui est en général peu marqué.
Les moules de cette famille reproduisent les formes et les côtes des coquilles
et sont toujours faciles à reconnaître. Les empreintes musculaires ne sont pas
très-grandes 5 celles de l'extrémité antérieure sont les plus distinctes, elles sont
très-rapprochées du bord supérieur du moule, en quoi elles diffèrent sensible-
ment de celles des Gardites. Je connais deux types principaux de moules dans
le genre Gardium ; celui des espèces analogues aux C. rusticum, Tab. 8,
fig. 1 3-1 5, qui est oblong avec de larges côtes, et qui passe aux espèces tronquées
par le C. Unedo, fig. 19-21 , et aux espèces lisses comme le C. Icevigatum ,
fig. 22-24, par le C. Isocardia ; et celui des llémicardes, à quilles latérales très-
saillantes , qui passe aux espèces ordinaires par le C.retusum, fig. 1G à 18.
Je doute fort que le Gardium hybernicum de Sow. , dont Broun a fait son
genre Conocardium appartienne à cette famille; il me paraît avoir de singuliers
rapports avec les Brachiopodes.
— 36 —
Je n'ai pas eu occasion d'examiner de moules de Cypricaide ; mais celui de
V hocardia Cor, qui reproduit si parfaitement la forme de sa coquille, m'a fait
penser que la plupart des espèces fossiles qu'on rapporte à ce dernier genre,
n'en font point partie.
DE LA FAMILLE DES CONQLES.
Cytlierea gibbia, Tab. 7, fig. 1-3. — Cjtherea castrensis , Tab. 7, fig. 4. —
Cytherea erycina, Tab. 7, fig. 5. — Cytlierea Chione , Tab. 7, fig. 7-9. —
remis Textile, Tab. 7, fig. 6. — Venus riigosa,' Tab. 7, fig. 13-15. —
Petricola lamellosUj Tab. 9, fig. 1-3. — Venus on Cytherea punctata des
Aut. Lucina punctata DesH., Tab. 7, fig. 10-12. — Lucina pensyU>ani-
Cûîj Tab. 8, fig. 28-30. — Lucina carnaria , Tab. 8, fig. 10-12. — Astarte
castanea, Tab. 9, fig. 4-G. — Crassatella striata , Tab. 8, fig. 4-6. —
Cyprina isïandica , Tab. 8, fig. 25-27. — Cyrena nilotica , Tab. 9'',
fig. 1 1-13. — Galathea radiata, Tab. 4, fig. 5-7.
La famille des Conques telle que je la conçois d'après les considérations que
l'étude des moules me permet d'ajouter à ce que l'on sait déjà de ces animaux ,
ne correspond pas exactement aux Conques de Lamarck^ car j'en éloigne, avec
M. DesHayes, le genre Yenericardia; mais j'y ajoute le genre Petricola qui fait
partie de la famille des Lithophages de Lamark et les genres Corbis et Lucina,
dont M. DesHayes a proposé de faire une petite famille à laquelle il joint encore
le genre Ungulina. Ainsi étendue, la famille des Conques comprend tous les Di-
myaires à coquilles parfaitement symétriques, plus ou moins ventrues, tout
à fait closes, dont les deux extrémités diffèrent peu et dont la surface extérieure
n'est point munie de véritables côtes rayonnantes. Leur moule est générale-
ment lisse, quelquefois pointillé ou striolé; mais il ne reproduit point les orne-
mens extérieurs de la coquille. Le manteau de l'animal se prolonge en arrière en
deux tubes ou siphons \ son empreinte offre un sinus plus ou moins profond.
Les moules des Conques Jluviatiles ressemblent un peu à ceux des Nayades
par leur forme, comme nous l'avons vu en traitant cette famille j cependant ils
en diffèrent essentiellement parla présence d'un sinus plus ou moins développé
dans l'empreinte palléale. Ce sinus est très-profond dans le genre Galathea
Tab. 4 , fig. 5 j mais il est à peine sensible dans le genre Cyreka Tab. 9 , fig. 1 1 ,
— 37 —
dont le moule ressemble d'ailleurs beaucoup par sa forme à celui du genre Cy-
prina, Tab. 8, fig. 25. On ne peut distinguer les moules de ces deux derniers
genres qu'à la forme plus renflée des Gyrènes.
Les moules du genre Venus, y compris les CythÉrées, nous présentent plu-
sieurs types qu'il importe de distinguer et dont la connaissance contribuera
peut-être à grouper plus naturellement les nombreuses espèces du genre : 1" le
type delà Venus castrensis , Tab. 7, fig. 4, dont le moule est très-simple, sans
bourrelets particuliers au-dessus des empreintes musculaires et dont le sinus de
Tempreinte palléale ne forme qu'une faible échancrure; i° le type de la Venus
eryciua,Td\i. 7, fig. 5, et de la Venus Chionej'Tah. 7 , fig. 7 à 9, dont le moule
est également simple, mais dont le sinus de l'empreinte palléale est ample et
profond ; 3° le type de la Veims Textile Tab. 7, fig. G, et de la Venus rugosa ,
Tab. 7, fig. i3 — \ 5, qui a également un profond sinus dans l'empreinte palléa-
le ^ mais qui se distingue particulièrement par deux bourrelets au-dessus et en
arrière des empreintes musculaires antérieures, fig. 14; 4° le type de la Venus
gibhia, dont le sinus de l'empreinte palléale est faible, mais dont la crête anté-
rieure des sommets est marquée d'un sillon crénelé qui se termine aux bour-
relets accessoires du bord supérieuret postérieur delempreinte musculaire anté-
rieure, lute nïowXe Aix Petricola lamellosa^ Tab. 9 , fig. 1-3, ressemble telle-
ment, en petit , à celui du Venus rugosa , que je n'ai point bésité à reporter ce
genre dans la famille des Conques.
Les moules du genre Lucina sont caractérisés par une longue empreinte mus-
culaire antérieure étroite, qui s'étend obliquement derrière la partie antérieure
de l'empreinte palléale 5 leur surface est fréquemmentstriolée et même pointillée,
Tab. 8, fig. 28~30; quelquefois elle est plus lisse, Tab. 8, fig. 10-12. J'ai con-
firmé par l'examen du moule la remarque de 3L DesHayes que la Venus punc-
tata est une vraie Lucine, comme on peut s'en convaincre en comparant les
fig. 10, II et 12 de Tab. 7 avec les fig. 28, 29 et 3o de Tab. 8.
Les moules du genre Astarte, Tab. 9, fig. 4 — 6, que l'on range assez géné-
ralement maintenant dans la famille des Conques, quoique l'animal en soit in-
connu , se distinguent de ceux des autres Conques par un large bord plat en
dehors de l'empreinte palléale qui est dépourvue de sinus; au-dessus de l'em-
preinte musculaire il y a un petit bourrelet distinct, fig. 4; les arêtes des som-
mets se détachent à-peu-près comme dans la Venus gibbia. A en juger par le
— 58 —
moule il me paraît que le Crassatella striata Lamk, Tab. 8, fig. 4 — C, appar-
tient aussi au genre Astarte, car ce moule est parfaitement conforme à celui de
VAstarte castanea de Say.
DE LA FA3IILLE DES MACTRACÉS.
Maclra stultonim, Tab. q"", fig. 1 4-1 Ç) .—Mesodesma donacvui, Tab. 9, fig. 7 et
8. — Ampliidesma donacilla , Tab. 8, fig. 1-3. — Donax scripta ^ Tab 9,
fig. 1 7 et 1 8. — Donax Scrotum, Tab. 9, fig. 1 5 et 1 6. — Tellina i^irgata,
Tab. 9 \ fig. 18-19. — Tellina scobinata, Tab. 9% fig. 1 7.
Cette famille me paraît devoir subir des modifications encore plus notables
que celle des Conques et s'enrichir d'une partie des genres de la famille des
Nymphacés de Lamarck 5 que je crois utile de supprimer. En effet en appréciant
convenablement les caractères des 3Iactracés, il devient évident que les genres
Donax et Tellina ne sauraient en être séparés, tandis que les autres genres
de la famille des Nymphacés se rangent mieux parmi les Solénacés. Le carac-
tère principal qui m'a déterminé dans ces rapprochemens et qui m'a en même
temps engagé à éliminer le genre Lutraria de la famille des Mactracés pour
le reporter parmi les Myaires, consiste dans ce que tous les 3Iactracés ont
l'extrémité postérieure de la coquille tronquée et partant la masse principale
du corps reportée en avant, en sorte que les sommets sont souvent très-reculés,
si bien qu'à les juger par la forme seule on se laisserait facilement aller à les
placer sens devant derrière. On voit par là combien il importe d'orienter conve-
nablement un animal, lorsqu'on veut le décrire comparativement. Les moules
de cette famille reproduisent la forme de la coquille, sans ses ornemensj aussi
les reconnaît-on facilement, d'autant plus qu'ils se distinguent encore au grand
sinus de l'empreinte palléale; mais il faut être sur ses gardes pour le trouver,
car il est quelquefois si faiblement marqué qu'on l'aperçoit à peine ; le trait
par lequel il était rendu dans le Donax Scrotum, Tab. 9, fig. 1 G, a même dis-
paru de notre figure au tirage, mais on le voit encore sur le Donax scripta,
Tab. 9. fig. 18.
Les coquilles étant plus ou moins bâillantes , l'empreinte des bords ne se
rencontre pas toujours complètement dans les moules de cette famille.
— 39 —
Bans le genre 31actha, la forme des moules rappelle celle de certaines Con-
ques , ïab. 9 h, fig. \h, 1 5 et 1 G ^ mais le côté postérieur tronqué, surtout
chez les grandes espèces comme le M. helvacea, carinata , etc., les distingue
suflîsamment.
Le genre 3Iesodesm.\, Tab. 9, (ig. 7 à 8, montre la plus grande disproportion
entre la partie antérieure du corps , qui est trcs-allongée , et la partie posté-
rieure, qui est tronquée carrément 5 le sinus de l'empreinte palléale est ample
et arrondi -, rempreintc musculaire antérieure est plus grande que celle du côté
postérieur.
Les A31PHIDESIVIA ont quelque chose de très-particulier dans la disposition de
leur empreinte palléale , qui n'est pas parallèle au bord de la coquille dans sa
partie antérieure, et dont le grand sinus est également circonscrit par une ligne
saillante et convexe en dehors dans sa partie extérieure^ où il est ouvert chez
tous les autres Acéphales. Les Amphidesma fossiles des terrains secondaires des
paléontologistes n'ont absolument rien de commun avec le genre Amphidesma
des conchyliologistes , quoique les premiers aient cru pouvoir rapporter leurs
espèces à ce genre. Le moule des vrais Amphidesma est comprimé dans sa
partie antérieure , qui est la plus développée, et tronqué en arrière. Les pré-
tendus Amphidesmes fossiles des terrains secondaires appartiennent à la fa-
mille des Myaires et constituent mon genre Mjopsis.
Le genre Tellina^ si bien caractérisé par le coude que forme l'extrémité pos-
térieure des coquilles, nous présente des moules qui ont la même déviation la-
térale de l'axe antéro-postérieur Tab. ^h, fig. 18; leurs impressions muscu-
laires sont très-grandes, surtout l'antérieure ; le sinus de l'empreinte palléale
est immense, il embrasse la majeure partie de la surface intérieure du test,
fig. 1 7 et 1 9. Ces moules sont finement striolés du sommet à leur bord.
— 40 —
DE LA FAMILLE DES MYAIRES.
( jMya alba, Tab. 3 , fig. 1 -6. — Mya arenaria, Tab. 3,'fig. 7-9. — Glrcymeris
siliqua, Tab. \, fig. 18-22. — Corbula porcma, Tab. 1, fig. 13-17. —
Tliracia corbuloides, Tab. 1 , fig. 7-12. — V^enerupis perforans, Tab. 1 ,
fig. 4-G. — Lutraria elliptica, Tab. 2, fig. 12-14.)
En réunissant dans une même famille les genres Mja^ Anatina, Glycymerîs,
Panopœa, Pholadomya, Corbula, Pandoraj Thracia, Periploma et Osteodes-
ma, et en y reportant le ^^enve Lutraria àe la famille des 3Iactracés de Lamarck
et les genres Saxicava et Venerupis de sa famille des Lithopbages . je me
suis laissé guider par les caractères qu'offre le manteau , dont les bords sont
presque complètement réunis, et qui est muni de longs tubes plus ou moins
réunis entr'eux \ par le bâillement des coquilles qui sont très-ouvertes aux deux
extrémités , ou du moins à l'extrémité postérieure ; et par la disposition géné-
rale de la masse du corps qui n'est pas reportée en avant, comme dans les Mac-
tracés , mais qui se prolonge également en arrière , ensorte que les sommets
se trouvent placés au milieu et même à l'avant des coquilles.
Le genre Mya qui a donné son nom à toute la famille, en porte aussi le plus
distinctement les caractères généraux; ouverte à ses deux extrémités, l'empreinte
des bords de la coquille ne se rencontre que sur le milieu des bords du moule ;
le tube des sipbons, qui est rétractile, détermine dans la partie postérieure de
l'empreinte palléale un sinus large et profond, Tab. 3 , fig. 2 et 8, et les cuil-
lerons de la cbarnière se marquent largement sur le bord supérieur et même
différemment, dans divers moules , suivant que l'empreinte de celui de la valve
droite recouvre celui de la valve gauche, comme dans les fig. 1 , 4 et 7 , ou
que cette partie du moule est enlevée et que l'on n'aperçoit que l'empreinte
du grand cuilleron de la valve gauche, fig. 3. J'ai représenté les moules de
deux espèces de ce genre pour faire voir en quoi consistent leurs différences spé-
cifiques. Les fig. 2 et 8, de Tab. 3, nous montrent que dans le Mya alba le
sinus est terminé carrément, que ses bords sont plus droits et les empreintes
musculaires et palléale plus saillantes que dans le Mya arenarîa; vus d'en haut,
fig. 1 , 3, 4 et 7, les moules de ces deux espèces diffèrent encore par les saillies
des empreintes musculaires ; mais l'on voit en même temps que dans la même
— 41 —
espèces fîg. 1, 3 et 'i , il peut y avoir des individus un peu plus plais que d'autres,
ce qui tient peut-être à des dillerences sexuelles , comme on l'a déjà remarqué
chez les Anodontes. La fig. 5, de Tab. 3, représente l'empreinte de la char-
nière , les valves étaiît ouvertes.
Le moule des Lutraires diffère peu de celui des Myes par ses caractères ,
quoique son aspect ne soit pas tout-à-fait le même ; la partie postérieure du
corps seulement est plus développée et plus arrondie, Tah. 2, fig. 13; mais
l'empreinte palléale, son sinus et les empreintes musculaires sont disposés de
la même manière fig. 13 et 14 ; tandis que les excavations dues aux cuillerons
de la charnière sont verticales , Tab. 2, fig. 12, au lieu d'être horizontales ,
comme dans les Myes.
Le genre Glycymeris tient de plus près encore au genre Mya; il s'en distin-
gue seulement par la charnière et par la disposition de l'empreinte palléale, qui
est sinueuse dans tout son bord , mais sans sinus rentrant à l'extrémité pos-
térieure; ce qui est du à l'impossibilité où se trouve l'animal de faire rentrer le
long tube formé par ses deux siphons. Dans le moule qui est représenté du
côté droit et du coté gauche, Tab. 1 , fig. 1 9 et 20j l'empreinte palléale est creuse
et même assez profonde ; ce qui provient de l'épaisseur considérable du bord
du manteau. Les deux valves étant inégalement torses, le moule est aussi très-
irrégulier, fig. 18 vu d'en haut , fig. 21 par devant et fig. 22 par derrière.
La belle monographie des Panopées de 31. Valenciennes me dispense de
m'étendre ici sur ce curieux genre, qui, d'après les observations de mon savant
ami, appartient également à la famille des Myaires et avoisine même de très-
près le genre Mya. Je pense qu'il en est de même du genre Pholadomya et
de plusieurs genres fossiles nouveaux que je ferai connaître dans un mémoire
particulier.
Les moules du genre Corbula , Tab. 1 , fig. 1 3 et 1 7, se distinguent à leurs
sillons longitudinaux et parallèles aux contours de la coquille, qui sont déter-
minés par le mode de succession des lames d'accroissement des valves; la partie
postérieure du corps, qui est tronquée ^ se rétrécit sensiblement, tandis que la
partie antérieure est arrondie; le côté gauche est plus développé que le côté
droit , tandis que c'est l'inverse chez les Pandores , dont les moules ressem-
blent d'ailleurs beaucoup à ceux des Corbules.
Les moules du genre Thracia reproduisent parfaitement la coquille; les
flancs sont diversement bombés, Tab. 1, fig. 7 et 8; leurs surfaces iné-
ToME II. 6
— 42 —
inégales sont caractérisées par une sorte de troncature transversale, qui s'étend
obliquement des sommets aux bords inférieurs , fig. 8 , 9 et 1 0 , et qui délimite
la partie postérieure atténuée du corps.
Enfin, les moules du genre Yenerupis, Tab. 1 , fig. 4, 5 et G, diffèrent si peu
de ceux des Gorbules, que j'ai cru pouvoir ranger ce genre parmi les Myaires;
il présente en effet la même inégalité des flancs , fig. 4j sa coquille est égale-
ment bâillante , les empreintes musculaires et palléales sont également superfi-
cielles, et l'on aperçoit également sur les flancs quelques traces des sillons lon-
gitudinaux ; la seule différence consiste dans la forme de la partie postérieure
du corps, qui est arrondie.
DE LA FAMILLE DES SOLÉNACÉS.
(Solen Ensis, Tab. 2'', fig. 12-15. — Solecurtiis caribœuSj Tab. 2, fig. 9-
11. — Aldus radiatus, Tab. 2''^ fig. 1-3. — Mâcha strigdlata, Tab. 2*',
fig. 8-1 1 . — Soletellina radiât a j Tab. 2, fig. 5-8. — • Psaminobia cœru-
lescens, Tab. 2, fig. 1-4. — Sanguinolaria rugosa, Tab. 9, fig. 1 3 et 1 4. )
La famille des Solcnacés comprend des Acéphales très-allongés, que Linné
réunissait dans son genre Solen , genre qui a élé fractionné par Lamark, et plus
tard encore par M. de Blainville. Cependant, bien avant que les conchyliolo-
gistes français songeassent à subdiviser de nouveau le genre Solen de Lamarck,
M. Oken avait proposé, dans sa grande Histoire naturelle allemande, les
genres Aldus et 3facha pour les Solen radiatus et strigdlatus : aussi me paraît-
il conforme à l'usage généralement reçu en pareil cas, d'employer le nom de
Mâcha pour désigner le genre Solecurtus de M. de Blainville. Cependant je
conserve également le genre Solecurtus, mais pour y ranger les espèces qui
ne rentrent convenablement ni dans le genre ^lacha^ ni dans le genre Solen
proprement dit , et dont le Solen caribœus devient pour -moi le type. Le Solen
radiatus formant également un genre, conservera le nom à' Aldus radiatus^
que lui a déjà donné 31. Oken. Le genre Soletellina de 31. de Blainville me pa-
raît très-bien caractérisé, et plus voisin des Solen que les Tellines. On connaît
encore trop peu l'organisation des Psammobies et des Sanguinolaires pour
motiver leur éloignement des Solen ; je suis même d'autant moins disposé à les
— 43 —
ranger dans une famille particulière, comme Ta fait Lamarck, que les moules
ressemblent beaucoup à ceux du genre Solecurtiis.
Les Solénacés se rapprocbent à bien des égards des Myaires, mais leur corps
est généralement beaucoup plus allongé ^ il est même souvent d'une longueur
disproportionnée; leurs bords supérieur et inférieur, tout d'une venue, sont
plus ou moins parallèles, sans sommets saillans : fermées en bas, ces coquilles
sont très-ouvertes à leurs extrémités; leur pied, souvent fort long et cylin-
dracé, sort par l'ouverture antérieure et les tubes du siphon par l'ouverture
postérieure; les flancs sont parfaitement symétriques. Les moules de cette fa-
mille se reconnaissent h ces mêmes caractères, car ils reproduisent parfaite-
ment les formes de la coquille ; les empreintes musculaires sont très-différentes
l'une de l'autre : celle de l'extrémité antérieure est très-étroite, mais fort al-
longée transversalement ou obliquement; l'empreinte postérieure est circulaire
ou ovale; le sinus de l'empreinte palléale est haut placé, mais généralement
peu marqué.
Ce qui me fait penser que le genre Soletelltna, Tab. 2, fîg. 5-8, appartient
à la famille des Solénacés, c'est que son empreinte musculaire antérieure, loin
de ressembler à celle des Tellines, a la même apparence que celle des Solen; ce
caractère se retrouve aussi chez les 3Iyaires , avec lesquels ils ont également
plusieurs traits de ressemblance; la fig. 8 représente l'empreinte de la char-
nière.
Le moule du genre Psammobia, Tab. 2, fig. 1-4, ne diffère de celui du
genre Soletellina que par sa forme ramassée , par son extrémité postérieure
plutôt tronquée que rostrée, et par sa charnière, dont l'empreinte est représen-
tée fig. 4. Dans le genre Sanguinolaria enfin , Tab. 9 , fig. 13 et 14, les bords
des valves se rapprochent toujours davantage, jusqu'à fermer presque complè-
tement la coquille; aussi le moule est-il plus ventru que celui d aucun autre
genre de cette famille : les sommets font même un peu saillie , mais l'empreinte
musculaire antérieure rappelle encore son aflînité avec les Psammobies et les
Soletellines, et par celles-ci avec les vrais Solen, sur le moule desquels il me
reste quelques mots à dire.
Chez les Solen proprement dits, Tab. 2ô, fig. 12-15, le moule est comme un
long bâton plus ou moins comprimé ; les dents cardinales sont tout-à-fait à l'a-
vant; la fig. 15 représente leur empreinte, les valves étant ouvertes. Chez les
SoLEcuRTus, Tab. 2, fig. 9-1 1, ces dents sont médianes; le moule de ce genre dif^
_ 44 —
fère de celui des Mâcha en ce qu'il est comprimé aux deux extrémités. Dans le
genre 3Iacha, Tab. 2 h, fig. 8-1 \ , le moule est tout d'une venue, et même un
peu plus comprimé au milieu que vers ses extrémités j la fig. \\ représente
l'empreinte de sa charnière. Le moule du genre Aulus est traversé transversa-
lement par un sillon coupé carrément.
N'ayant rien de particulier à dire sur les familles des Pholadaires et des
TuBicoLÉs, je me bornerai à décrire encore le moule des deux seuls genres que
j'aie pu étudier convenablement sous ce point de vue.
Dans le genre Pholas (Pholas Dactylus, Tab. 2 Z», fig. 4-7), les moules re-
produisent exactement les formes de la coquille, avec ses côtes transversales et
ses sillons longitudinaux : il n'y a donc rien de plus facile que de les recon-
naître pour ce qu'ils sont; fig. 7 représente l'empreinte de la charnière de l'es-
pèce citée, les valves étant ouvertes.
Les petites valves du genre GastrochvEna forment un moule, Tab. 1 , fig. 1-3,
à crochets arrondis, facile à reconnaître, puisqu'il est tronqué obliquement
dans toute sa partie antérieure et inférieure.
Je termine ces observations en souhaitant qu'elles puissent contribuer aux
progrès de la conchyliologie et surtout de la paléontologie , et en invitant les na-
turalistes qui possèdent de grandes collections j, à remplir par leurs recherches
les nombreuses lacunes que j'ai du laisser dans cette première tentative de faire
connaître la forme des cavités qu'habitent les mollusques. Puissé-je avoir con-
tribué à donner un nouvel élan à l'étude d'animaux dont la connaissance im-
porte tant aux progrès de la Géologie !
— 45
EXPLICATION DES PLANCHES.
Tab. I, fig. 1-3. Gastrocliœna cuneiformis Lmck. 5 fig. 1 profil du côté gauche (*), fig. 1 par
devant, fig. 3 d'en haut.
Fig. 4-6. Venerupis perforans Lmck. ; fig. 4 par devant , fig. 5 d'en haut , fig. 6 profil
du coté gauche.
Fig. 7-13. Thracia corhuloides DesHayes ; fig. 7 par derrière, fig. 8 d'en haut,
l'extrémité postérieure à droite, fig. 9 profil du coté droit, fig. 10 profil du coté
gauche, fig. 11 par devant, fig. 12 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche, par
erreur du dessinateur au lieu d'en bas.
Fig. 13-17. Corhula porcina Lmck. ; fig. i3 par devant, fig. i4 profil du coté gauche,
fig. i5 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche , fig. 16 profil du côté droit, fig. 17
par derrière.
Fig. 18-22. Glycjmeris Siliqua Lmck. 5 fig. 18 d'en haut, fig. 19 profil du côté droit,
fig. 20 profil du côté gauche j fig. 21 par devant , fig. 22 par derrière.
Tab. 2, fig. 1-4. Psammobia cœrulexcens Lmck. ; fig. 1 profil du côté gauche, fig. 2 d'en haut,
fig. 3 par derrière, fig. 4 empreinte de la charnière.
Fig. 5-8. SoletelUna radiata de Blainv. ^ fig. 5 profil du côté gauche, fig. 6 par
devant, fig. 7 d'en haut, fig. 8 empreinte de la charnière.
Fig.9-11. Solecurtus caiibœus àe^\d\nv. 5 fig-9 profil du côté gauche, fig. 10 d'en
haut , fig. 1 1 par derrière.
Fig. 12-14. Lutraria elliptica ïjinck. ; fig. 12 d'en haut, fig. i3 profil du côté gauche,
fig. i4 par devant.
Tab. 2'', fig. 1-3. u4ulus radiatus Oken ; fig. i profil du côté gauche, fig. 2 d'en haut , fig. 3
par devant.
Fig. 4-7- Pholas Dactylus L. 5 fig. 4 profil du côté gauche, fig. 5 d'en haut, fig. 6 par
devant, fig. 7 empreinte de la charnière.
Fig. 8-11. Mâcha strigillata Oken ; fig. 8 d'en haut, fig. 9 de profil, fig. 10 par devant,
fig. II empreinte de la charnière.
Fig. i2-i5. Solen Ensis L. ; fig. la profil du côté gauche, fig. i3 d'en haut, fig. i4
par devant, fig. i5 empreinte de la charnière.
{*) Partout où le conti aire n'est pas dit expressément, les figures sont dessinées avec l'extrémité antérieure
des moules du côté gauche de la planche et l'extrémité postérieure à droite, c'est-à-dire, comme si l'animal
qu'elles représentent marchait sur la planche dans une position verticale , de droite à gauche.
_- 46 —
Tab. 3 , fig. 1-6. Mya alba Agass. ; fig. i d'en haut, avec l'empreinte du cueilleron de la valve
droite 5 fig. 2 profil du côté gauche , fig. 3 d'en haut, avec l'empreinte du cuilleron de
la valve gauche, fig. 4 d'en haut , comme fig. i , mais exemplaire plus comprimé ; sa
largeur presque égale au premier dans la figure , provient de ce que ce moule est ren-
forcé de gyps au centre ; fig. 5 empreinte de la charnière, fig. 6 par devant.
Fig. 7-9. Mya arenaria L.; fig. 7 d'en haut, avec l'empreinte du cuilleron de la valve
droite, fig. 8 profil du coté gauche , fig. 9 par devant.
Tab. 4^ fig- 1-4- Tetraplodon peclinatus Spix ; fig. i profil du côté gauche, fig. 2 par derrière,
fig. 3 par devant, fig. 4 d'en haut.
Fig. 5-7. Galathea radiata 'Lxack. ; fig. 5 profil du côté gauche, fig. 6 par devant ,
fig. 7 d'en haut.
Fig. 8 et 9. Unio tumidus Retz ; fig. 8 profil du côté gauche , fig. 9 par devant.
Fig. io-i5. Z7«/o iafflt'iw Lmck. ; fig. 10 profil du côté gauche d'un jeune, fig. 11 par
devant , fig. 12 d'en haut, fig. i3 profil du côté gauche d'un individu plus âgé, fig. i4
profil du côté gauche d'un adulte, fig. i5 d'en haut.
Fig. 16. Unio littoralis Lmck. ; profil du côté gauche.
Fig. 17-19. Unio ohliquus Lmck. ; fig, 17 par devant, fig. 18 profil du côté gauche,
fig. 19 d'en haut.
Tab. 5, fig. 1-3. Arca rhombea Born 5 fig. i par devant, fig. 2 profil du côté gauche, fig. 3
d'en haut.
Fig. 4-6. Arca Noœ L. ; fig. 4 profil du côté gauche, fig. 5 par devant, fig. 6
d'en haut.
Fig. 7-10. Arca torluosa L. 5 fig. 7 profil du côté gauche, fig. 8 d'en haut, fig- 9 profil
du côté droit, l'extrémité postérieure à gauche, fig. 10 par devant.
Fig. ii-i5. Pectunculus pilosus Lmck. 5 fig. 11 profil du côté droit, l'extrémité posté-
rieure à gauche , fig. 12 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche, fig. i3 par devant,
fig. i4 profil du côté droit d'un exemplaire plus grand, l'extrémité postérieure égale-
ment à gauche, fig. i5 par devant.
Fig. 16-18. Mucula margaritacea Lmck.-, fig. 16 profil du côté gauche, fig. 17 d'en
haut, fig. 18 par devant.
Tab. 6, fig. 1-3. Lima inflata Lmck.; fig. 1 profil du côté gauche, fig. 2 d'en haut, fip^. 3
par devant.
Fig. 4-6. Mytilus bilocularisL. (Tichogonia) ; fig. 4 profil du côté droit, malheureuse-
ment renversé par le dessinateur, le bord postérieur en bas et le bord supérieur à
gauche ; fig. 5 d'en haut , l'extrémité postérieure en bas, fig. 6 d'en haut et par derrière,
l'extrémité postérieure à droite.
F'g- 7-9- Anomja Cepa L. ; fig. 7 profil du côté gauche; fig. 8 d'en haut, fig. 9
par devant.
Fig. 10-12. Pecten varius Pen. ; fig. 10 profil du côté gauche, fig. 11 par devant,
fig. 12 d'en haut.
Fig. i3-i5. Pecten glaber Chemn. ; fig. i3 profil du côté droit, extrémité postérieure à
gauche, fig. 14 par derrière, fig. i5 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche.
Fig. 16-18. Chama Lazarus Lmck. ; fig. 16 profil du côté droit, l'extrémité postérieure
à gauche , fig. 17 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche , fig. 18 par derrière.
— 47 —
Tab. 7, 6g. 1-3. Cylherea gihhia Lmck. (Venus) ; fig. i d'en haut, fig. a par devant, fig. 3
profil du coté gauche.
Fig. 4- Cjtherea castrensis hïacV. (par erreur Lin. sur la planche) ( Venus) -^ profil du
côté gauche.
Fig- 5. Cytherea erjcina Lmck. (Venus) ; profil du côlé gauche.
Fig. 6. Venus 7e^ i7e Gml. -, profil du côté gauche.
Fig. 7-9. Cytherea Chionc hmck. (Vernis)-^ fig. 7 par devant, fig. 8 d'en haut; fig. 9
profil du côté gauche.
Fig. 10-12. Venus punctata Linn. (non Chemn. comme il y a par erreur sur la planche)
( Cjlherea Lmck. Lucina DesIL j) ; fig. 10 profil du côté droit, l'extrémité postérieure
à gauche ; fig. 1 1 par derrière ^ fig. 12 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche.
Fig. i3-i5. Venus j-ugosa Gml. 5 fig. i3 par devant , fig. i4 d'en haut , fig. i5 profil du
côté gauche.
Tab. 8, fig. 1-3. Aniplddesma donacilla hmck. ; fig. i par derrière, fig. 2 d'en haut, l'extrémité
postérieure à gauche , fig. 3 profil du côté droit, l'extrémité postérieure à gauche.
Fig. /^-6. Crassalella striata Lmck. (Astarte) 5 fig. 4 par devant , fig. 5 profil du côté
gauche , fig. 6 d'en haut.
Fig. 7-9. Cardita sulcata Brug. ; fig. 7 par derrière , fig. 8 profil du côté droit, l'extrémité
postérieure à gauche , fig. 9 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche.
Fig. 10-12. Lucina carnar-ia Lmck. ; fig. 10 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche,
fig. 1 1 par devant , fig. 12 profil du côté gauche.
Fig. i3-i5. Cardium jiisticum Linn. ; fig. i3 par devant , fig. i4 d'en haut , l'extrémité
postérieure à gauche , fig. i5 profil du côté gauche.
Fig. 16-18. Cardium retusum Linn.; fig. 16 par devant, fig. 17 profil du côté droit,
l'extrémité postérieure à gauche , fig. 18 d'en haut , l'extrémité postérieure à gauche.
Fig. 19-21. Cardium Unedo Linn.; fig. 19 par devant , fig. 20 profil du côté gauche,
fig. ai d'en haut , rextrémitc postérieure à gauche.
Fig. 22-24. Cardium lœvigatum Lmck.; fig. 22 d'en haut, l'extrémité postérieure à
gauche , fig. 23 profil du côté gauche , fig. 24 par derrière.
Fig. 25-27. Cjprina islandica Lmck. ; fig. aS profil du côté gauche, fig. 26 d'en haut,
l'extrémité postérieure à gauche, fig. 27 par devant.
Fig. 28-3o. Lucina pensjlvanica Lmck. ; fig. 28 d'en haut, fig. 29 profil du côté gauche ,
fig. 3o par devant.
Tab. 8", fig. 1-3. Pema Ephippium Lmck.; fig. 1 profil du côté gauche , fig. 2 d'en haut, fig. 3
par devant.
Fig. 4-6. Meleagrina margaridfera Lmck.; fig. 4 profil du côté gauche, fig. 5 d'eu
haut, fig. 6 par devant.
Tab. 9, fig. 1-3. Petricola lamellosa Lmck.; fig. i profil du côté gauche, fig. 1 par devant ,
fig. 6 d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche.
Fig. 4-6. Aslarte castanea^d.^', fig. 4 profil du côté gauche, fig. 5 par derrière , fig. 6
d'en haut, l'extrémité postérieure à gauche.
Fig. 7 et 8. Mesodesma donacina DesH. ; fig. 7 d'en haut, \ extrémité antérieure à
gauche, fig. 8 profil du côté gauche, Y extrémité antérieure à gauche.
— 48 —
Fig. 9-12. Hinnites sinuosus DesH. ; fig. 9 profil du coté gauche, fig. lo du côté droit,
l'extrémité postérieure à gauche, fig. 11 d'en haut, fig. 12 par devant.
Fig. i3 et 14. Sanguinolaria rugosa Lmck. -, fig. i3 d'en haut, fig. i4 profil du côté
gauche.
Fig. i5 et 16. Donax Scrotum Linn.; fig. i5 d'en haut, Xexlrêmité antérieure à gauche,
fig. 16 profil du côté gauche, dans la même position.
Fig. 17 et 18. Donax scripta Linn.; fig. 17 d'en haut , fig. 18 profil du côté gauche-
Fig. 16-21. Spondylus gœderopus Linn.; fig. 19 profil du côté gauche, fig. 20 d'en
haut, l'extrémité postérieure en bas, fig. 21 par devant.
Fig. 22-24. Cucullœa auricuUfera Lmck.; fig. 22 par derrière, fig. 23 d'en haut, fig. 24
profil du côté droit , l'extrémité postérieure à gauche.
Tab. 9^ fig. 1-3. Cardita trapezia Brug.; fig. i profil du côté gauche, fig. 2 par devant, fig. 3
d'en haut.
Fig. 4-6. Ostrea Crista-GalU Chemn.; fig. 4 profil du côté gauche, fig. 5 par devant,
fig. 6 profil du côté droit.
Fig. 7. Malleus vulgaris Lmck.; profil du côté gauche.
Fig. 8-10. Trigonia pectinata Lmck.; fig. 8 profil du côté gauche, fig. 9 d'en haut,
fig. 10 par devant.
Fig. ii-i3. Cjrena nilotica Auct. ; fig. 11 profil du côté gauhe, fig. 12 d'en] haut,
fig. i3 par devant.
Fig. i4-i6. Mactra stuïtorumhian. ; fig. i4 profil du côté gauche, fig. i5 d'en haut,
fig. 16 par devant.
Fig. 17. Tellina scohinataLiian. ; profil du côté gauche.
Fig. 18 et 19. Tellina virgata Linn. ; fig. 18 d'en haut , fig. 19 profil du côté gauche.
Mes moules de Gastéropodes vivans ont également déjà reçu une sorte de publicité par les collections
que j'en ai mis en circulation avec les Acéphales , dès l'année 1838.
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AVIS.
Il a paru deux Tolunies des Mémoires de laSoeiété des Sciences naturelles de Neuchâtel , que l'on peut se
procurer au Sea-étariat de ïa Société, au prix de 20 francs le volume.
Ils contiennent les Mémoires suivans :
PpEMiEn VOLUME : Avant-propos.
Jlrglement de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel.
Résumé des travaux de k Section de physique, chimie et mathématiques, et de celle d'économie rurale, de
technologie et de statistique , par 31. DE JoANNis.
Résumé des travaux de la Seclion d'histoire naturelle et de celle des sciences médicales, pendant l'année
1833-1834; par M. Agassiz.
Description de quelques espèces de Cyprins du lac de Neuchâtel, qui sont encore inconnues aux naturalistes ;
par M. Agassiz; avec 2 planches.
Mémoire sur le terrain crétacé du Jura ; par RI. Ac&. »e MoNTsiot.ttN ; avec 1 planche.
Essai sur le calcaire lithographique des environs de la Chaux-de-Fonds ; par M. Kicolet. >
Note relative aux variations du niveau du lac de Neuchâtel, pendant les années 1817 à 183-i; par
M. DE MoNTMOLUK, père; avec quatre tableaux de la hauteur des eaux du lac dans les années 1817-
1822; d'après les observations de 1\I. L. Coclon, père.
Obsers'ations sur quelques-unes des mceur.f ^ej anmoux rfomcj«i'y(/cj; par M. Allamand, fils.
Observations sur un y^nérrisme faux consécutif gaér\ par la ligature de l'arlèie crurale , par M. de Castella.
Observations sur la ligature de l'artère crurale, par M. de Castella.
Observations d' Hydrophohie , avec quelques réflexions sur celte maladie; par M. Bouel.
Mouvement de la population du pays de Neuchâtel ; par M. »e Montmoulin , père { avec trois tableaux
imprimés, joints au texte. )
Description de quelques animaux nouveaux ou peu conniM, qui se trouvent «« Musée de Neuchâtel ^ par
M. L. CoiLOji, fils ; avec 6 pi.
Notice sur Xns fossiles du terrain crétacé du Jura neuchâtelois ; par M. Agassiz, avec 1 pi.
Notice sur l'élévation du lac de Neuchâtel au-dessus de la mer; par M. OstekvaU).
Mémoire sur la formation delà surface actuelle du globe; par M. Ladame.
Prodrome d'une Monographie des Radiaircs ou Echinodermes ; par M. Agasstz.
Sur les preuves d'une élévation graduelle dans certaines parties de la Suède ,'çsx Cu. Lyell, traduit par
M. CouLON, père.
Monographia generis Mdoës , auct. Bbanbt et Erichson ; Gênera Dyticeonim , auct. Erïchson; extrait par
M. Godet.
Second voldme. Essai swxXa constitution géologique de la Vallée de la Chaux-de-Fonds ; par A. C. Nicolel ,
ex-pharmarcien interne des hôpitaux civils et de la pharmacie centrale de Paris : 26 p. avec 2 pi.
Enuniéralion des végétaux vascutaires qui croissent dans le canton de Neuchâtel} par Cii. H. Godet. 55 p. et
additions et corrections 9 p.
Classification dcr Batrachier mit Beriiksichtigung dcrfossilen Thiere dleser Abtheilang der Heptilien ; par J,
.1. TscHODi. 100 p. avec Gpl, et un appendice.
Mémoire sur les Moules de Mollusques vivans et fossiles ; par Ls. Agassiz. Impartie, Acéphales, avec 12 pi.
iÇe/flc/iorHm ifiin/a ona/;'<jca. Auctore Carl. L. Bonapabte , principe Muxiniani.
Systema ichthyologicum. AuctorèCAi\L. L. Bokapaute, principe Muxiniani.
Srstema j4mphibiorum. AuctoreCARL. L. Bonatarte, principe Muxiniani.
Notice sur quelques points de l'organisation des Euryalcs , accompagnée de la description détaillée de l'espèce
de la Méditerranée, par Ls. Agassiz ; avec 5 pi. r'âi
Note explicative de la Carte géologique du Canton de Neuchâtel , par AuG, de Mont.mollin , avec coupes.
Notice sur 3/. «?c C/iai7/e< , par Acg. PvB. DE Candolle.
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