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i MÉMORIAL
DIUMjLTIQUE.
ONZIEME ANNÉE
Chaque anniée du Mémorial drama-i
tique se Yend aëparëment.. i &• 5o Ct
Prix .de la collection, y
compris la il^. aonëe. ... i5 fr.
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MÉMORIAL
^ DRAMATI.QUÉ,
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AIMANACH THEATRAI
POUR l'an 1817}
CoVTENÀNT rAnalyse raisonnëe et eritk
cle toutes lei Pièces jouées Aux ditfen
Théâtres de 1% Capitale, en Pan 1816 ;
Noms de leurs Auteurs et la date des ]
présentations; les Noms et Demeures
Administrateurs , Acteurs , Actrices , IV
sioienft et Employés desdtts Spectacles.
3C1*. ANNEE,
PR^X : I fr. 5o c«
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PARIS,
^ocquBT , Imprimeur , Faubourg Monlmart
n®. 4 9 au coin du boulerard.
^J.-N. Barba, Libraire , Palais-fioyal , n°. j
LicAZTAiN, Libraire, boulerard des Capucii
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MEMORIAL
DRAMATIQUE.
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}Di^ est dans les attributions du
Ministre de la Maison du Roi» .
^DMIJfXSTRJLTXOV*
MM.
De la Fert^ , InteiiidaDt-gëoéral de l'Ar^
SenUrie, des Menuft-PlaUira et AfiGftice«
e la Cbambre du fioi , DirecteKr'-g»^
oëral ) rue Bergère •
Choron , r^ififlUMénéral , raa BaoÉeau%
a rOpera.
CouKin, fecré|air»-g«B«ral, saa Saioyu*
Anne , n**. 57.
Bonneaaer , caissier, Il TOpera.
Ducolng , préposé aux locations»
Pr«ux y comndis aux écritures*
CBAHT.
Maîtres de chant,
Lebrun , rue des Colonnes , n^. 4..
Adrien, me des Pctite^-EciuieB, n®* 7«-
(13)
JPrtmiers.
MM.
Lays , rue Montesquieu , n". 4.
Nourrit , rue de Richelieu.
Derivis, rue des Petits-Champs , n*. 3o.
Lavigoe , rue N. St.-Augustin , n. 43.
All^çrt Bounet , rue Taitbout , n**. 7,
Mesdames
Branchu, rue N . St. -Augustin.
Aibfirt-Ilimm, rue des Colonpes, ?»•. 4.
Armand , rue Ménars , n*» . 8.
Paultà , rue de LouTois , n«. o.
Granier^ rue Ste.-Anne.
Double^,
MM.
Eloï , rue des Filles-St^-Tho^nas, n'*. i»,
Bonel , rue Rameau , n**, n.
Alexandre , rue du Cadran , n®. 16»
Hanrard , rue Bellefond , n<>. 35.
Begrez , rue St.-Lazare , n°. 55.
Prpypst fils , rue Bamesiu , n°, 5,
Mesdames
Grassari , rue Pavart , n®. 8.
Allan , rue fiameau , n°. 6.
Jannard, rue de la Chaussée d'Antln «
n°. 26. -
accompagnateurs*
MM.
Granier, rue Gre'lry , n®. 2.
Ptccini^ rue Meslëe^ n**. 62.
Aniiand^ accordenr, rue de Biché1ieu«
(<9)
DAKSE.
Maitreê de halktsp
MM.
Cardel, premier, rue de Clichy, n^. ^,
Milou , a^. , rue N. S. Auguitin , n^. x8.
Premiers»
Albert, rae des Colonnes , n*. 4.
Beaupré , roe MondoYÎ , n**« i.
Mesdames
Clotilde, rue Pelletier , n^. ^.
3igotini , rue neuve St.'Augus^in, n*. 5«
Oosselin aînée, rue Su-Marc , n®. lO.
Memplacemene»
^ MM.
Antonin , rtte Neuve des Petîts-Champs^
n». 53.
Paul, rue des Petits-^Champs , n^. afi.
Ferdinand, rue des Colonnes ^n^. la.
Mesdames
Ilelille , rue Ste.-Anne , n*. 24-
Courtin , rue Ste» Anne , n^. ô^.
Fanny Bias , rue de Clichy , n*. 28.
Masylié cadette , rue de Granflkiont.
Doubles.
Brancha, me Neuve St.- Augustin, n^. 5.
Mirante , rue N*. St.-Ensuche , n^. 5a«
Anatole , rue Montmartre, 170.
Montjoie , rue du Helder, n^. 13.
Elie , rue de la Tour-d' Auvergne , n*** 5a|
Bauglain ^ rue de Cléry.
( ao )
Mesdames
Victoire Saulnier, rue dcClichy, n®. !i8,>
Gaillet , roc de Lo*««» -,► »^* 7 -
Elie , rue de la Tour d'Auvergne , n", 3o*
Marinette , nie Rameau ^ n**. x i •
Aim^e , rue de Louvoî* , n a \/i
À&atdl-GosseVm , rue Montmartre^ ;*/
Fliger, rue de Lovvojf , n*. a.
Inspecteur de la danêe.
M. Lebcl , me de Richelieu , a. 64.
RépétiteuTSm
MM. Filate^ lamweà , Lcchard*
-Cl»»;,.*
M. Gardel , directeur.
m^aitres.
MM. Coulon^OuilletfMa^e^ .
MM. Deabutdes , Patil.
MM.
Persuis , i**. chef, toc de Lfili , n". x.
Krcutiet, a«.chef,rae de Ptovencc ^
*'*'••'''• -^ I
* Premiers Viôhnasolos. ' '"1
MM. fl
Habenek. , rue Blcoe , n* • «4-
Auguste Kreutzer , me de Pro¥«ace.
MibUothéeaire-copistê.
Lefebvte père , rue Stc-Anaeii
ACADÉMIE BO YALE DE MUSIQUE.
Flore et ZépHiRS , ballet anacr^on-
tique , en a actci , par M. JDidelot ,
musique de M***. ( 12 Décembre. )
C'ert dans la mythologie , celte min*
împërissable de riantea fictions et d'iu-
ge'nienies allégories , que M. Didelot a
pris ridée de son ballet. La maiche en
est très-simple , et raction , peu suscep-
tible d'analyse , se borne . ux difierentes
in^fidélités que Zépbire fait à Flore , dans
les bras de laquelle il est trop beureux
«' trouver un généreux pardon. Le vo-
lage corrige devient l'époux de la jeune
dnpé^-^m célèbre leur noces par use
' fé|e charâioiite , que Vénus embellit de
sa présence ; le dieu joufflu de la>en-
djinge y conduit son brillant cortège ;
tout cède au doublé délire de l'amour et
du vin ; Zépbire entève Flore aux cieuz,
et va demander pour elle Tim mortalité
à Jupiter , tandis que Vénus , enlontée
de toute sa suite , va ( suivant Texpres-
sion du programme ) visiter Thétis chea
le i'ieux Océ/zn,
Il y a long-tems qu'on n'a offert k
l'Académie royale de Musique une suite
de tableaux plus gracieux et plus sédui-.
sani. Tout le mérite de ce joli ballet
consiste dans les deuils ; ils sont d'une
fraîcheur et d'une élégance admira-
bles. Dans le nombre des prodiges opé-«
(»4)
r^8 pKT nos Kabilek rnacbinîMcs , ftoii»
n'avions pas encore va un danseur s'^^n-
voler dans les aîrs au milieu d'un ihé^tre,
et,2Së]ihire s'enlève du pied d'un a^bre,
sanft que l'œil le plus clairvoyant aper-
çoive aucun des fils avec lesquels s'o-
père cette miraculeuse ascension. tJn
petit àmtfur voltige aussi sur fa sçèàe ;
ftTi An mot ,
« Là, pour nous enchanter , tout est mià
en usage. »
Les décors prodaisent une illusion
parfaite, et sont dignes du talent de M.
Ciceri, qui ^ jeune encore, jouit déjà
d'une vieille réputation.
Ce cbarmant ballet a obtenu le succès
le plus brillant. La musique en est 1er
gère et gracieuse.
|Lb GAasTAVAL DE Yekise , OU la Cons-
tance • l'épreuve, ballet pantomime
en s actes , par M.' Millon ; musique
de MM* Persuks et Kreutzer,
( %% février ) .
La comtesse Y ittoria est une nouvelle
^rmide qui , dans ce bnllet, fait succé-
^et , aux >reux dii spectateur, tous les
'ta1>Teaux Tes plus gracieui et les pluii
animes. Elle a inspiré , à dom Carlos ',
tme vive passion , et cependant cet
%mant ne Ta jamais vue que voilée. Elle
fui donne un rendez-vous au bal , où ,
âéguisée en bohémienne , elle s'amuse
à dire la bonne aventuce à don Carlos*
( i5)
La )oKc Babille cberoke' k ^teio^re flà
passion, et à lui faire croire que sa
maîtresse est laide ; rosis don Carlos a
]uxé fidélité à la dame de ses pensées ,
quelques fussent ses traits.
La comtesse , sous le costuDie de la
Folie , cherche encore à détacher don
Carlos de l'objet de sa tendresse» et n'j
pouvant réussir « elle fait enlever son
amant par des hommes masqués qui le
transportent dans son palais* La com-
tesse Vittoria le reçoit, et détacha'nt
son masque de bohémienne , elle se fait
reconnaître à donCarlos.poûr la Foliequi
a cherché vainement « le sédaire. L'im-
comparable amant inStcnsibie aux char-
mes de sa nouvelle hôtesse, se soupire
qn^ajprès la fenUme qui a reigu se0 ser-
mons. Btenlôt il lavoit paraître ; mftis
un voile perfide lui cache sa figure. La
comtesse , satisfaite des épreuve^ qu'elle
a faites sur la fidélité de don Carlos ,
jette son voile , et des danses célèbrent
le bonheur des deux amans.
Le succès de ce ballet , tiré d'one des
plus jolies nouvelles du Roman Comi^
que , a été complet ; une musique gra-
cieuse , et bien adaptée aux situations, a
puissament contribué à ]& réussite. Ltê
auteurs ont été nommés au milieu des
plus vi£i applaudissemens.
L* Rossignol , opéra comique en un
âcic , par M. Etienne , musique de
M. Lebrun. ( ^3 ai/ril).
Le conle un peu gaiUsrd qui a fourni
(.6)
le sujet de cet acte, a été mis en scène
par Collé , par Vabbé Latteignant et
par Dancourt. Mais notre cadre étant
trop reserré pour donner les analyses
de ces ancienoes pièces , nous passerons
de suite à celle d^ nouvel opéra •
Lubin attend le réveil de sa bergère,
et , comme 11 sait qu'elle aime le chant
du rossignol, il tâche d'imiter sur sa
flûte des accens dont il est jaloux. Phi-
lis sort de sa cabane , en écoutant la
flûte de Lùbin qui s''est retiré dans un
bosquet; Pbilis^qui se croit seule , prend
le rossignol pour le confident de sa ten-
dressCk L'henreux Lubin entend tout ;
il promet à Philis de demander le soir
même sa main à Mathm'in;et s'éloigne en
le voyant sortir de^a demeure. Ce boa
Mathurin, A propos du rossignol, qui
parait enchanter sa fille , lui fait une
longue description d'un oiseau perfide^
qu'on voit le premier jour si doux et si
timide , et qu'on appelle amour ; il
ajoute que quand une fille est sage y
elle doit éwter les oiseaux de passage.
Fbilis a soin de répondre que le ros»
signol qu'elle écoute est un oiseau du
Mathurin dispose de la main de sa
fille en faveur du bailli , facétieux per-
sonnage , qui avant de donnep sa luaiu
et son nom à la fille de Mathurin , juge
à propos de lui faire un interrogatoire^
pour s''assurer si elle n'aime personne :
Philis répond d'abord qu'elle aime son
père j ellcradme encoxe fidèle^ le chien
(i7)
qui guide son troupeau. C^ est un amour
Bien, innocent. Ensuite elle aime le tob-
si^nol qui l'éveille tous les jours ^lèntât
elle chan(e un grand air que.lç rossignol
est censé répéter, et que Lubin-Tulou
exécute avec un rare talent. Lubin s'est
caché sous le bosquet où il est surpris
par Matburin.
Le sot bailli , pour consoler Philis de
là perte de son oiseau , lui promet un
perroquet
Qui disait autrefois : je t'aime y
Avec une grâce extrême.'
— Le dira-t-il encor de même ?
demande MathuVin. Oui , répond le
bailli , je cours le chercher. En effet ,
, le perroquet dans sa cage est pot-té' sous
le bosquet, Lubin s'y dache , Mathunn'
«t le bailli se tiennent à l'écart , et iuvi--
tent Philis à entrer dans le bosquet , où
son amant lui répète cent fois : je t'aime, .
je t'aime , je t'aime. Elle demande qu'on
lui donne cet ohezn gui parle si bien :
on le lui accorde , et le bailli s'aperçoit,
qu'il est joné comme le sont tous les
baillis.
. Cet opéra est parfaitement écrit. M.
. Etienne a sauvé , avec beaucoup d'art ,
cet tain es invraisemblances , qui ont
donné à la flûte de M. Tulou l'occa-
sion de briller , car c'est lui qui fait le
rôle du rossignol , et il s'en acquitte à .
merveille.
La musique de M. Lebrun est très«.
agréable ; on a remarqué plusieurs mor-
^ seaux pleins de fraîcheur et de mélodie.
( «8 )
M. G-ardelà eu part j|a8<i au succès bril-
lant qu'a obtenu cet ouvrage ; les bal-
lets , doiit il l'a embelli , sont des plus
gracieux et des mieu& dessinés.
Lb3 Dieux rivaux, ou les Fêtes de Cy-
thère , opëra-bailet en i acte , à l'oc-
casion du mariage de S. A. R. Mgr.
le duc de fierri ; paroles de MM. DieU'
la^Foiet Briffautj musique de MM.
Spontini , Persuis , Berton et
Kreutzer ; ballets de M. Gardel.
(21 Juin ).
Au lever du rideau , le théâtre repre'^
sente un jardin inculte , sans fleurs , sans
feuillage; Famour couché sous un ber-
ceau dépouillé de verdure, est accablé
de tristesse, son flambeau est à terre ,
son arc et son carquois sont brisés à ses
pieds ; les grâces exprimeiit , par leur
altitude douloureuse ^ une affliction pro-
fonde ; des groupes de jeux et de n;mp-
pbes errent cà et là dans les bosquets.
Sur ûpe inontagne , qui occupe l'au-
tre côlé de la scène , des cyclopes agi-
tent leurâ marteaux et préparent des
armes.
La scène s'ouvre par qn choeur de
cyclopes qui forgent des fers aux na^
iions ; l'Amour soupire et se plaint d«
Visolémeut dans lequel il languit : tout-
à-coup le son de la trompette se fait
entière, la Eenommée traverse les airs,
et Mercure s'avance. Il annonce que'
VOljœpe Ta descendre daos ces jardin^
(>9)
pour y rf cevoh- les vœu\ des deux puis»
sances soureraioes , et que
IJ Amour et V Hymen réunis
Réparent en un jour un siècle âe
ravage,
A celle nouvelle les C^clopes veulent
s'élancer sur les atlribuls du fils de Vé-
nus : Mercure étend sur eux son cadu-
cée , el tandis que l'Hymen et son frèro
parcourent les collines el les bosquets ;
qui viennent de reprendre leur verdui e,
yulcaiu et les Cydopes disparaissent.
Une foule de petit» amours gapnissent
]es coteaux ; ils suspendent au feuillage
. des arbres des chiOres enlacé»} les armes
de France et de Naples biillentdetou^
côtés. Bientôt des nuages , qui s'éclair-
cissent de moment en moment^ rem-
plissent la scène. Une atmosphère lu-
înineuse l'enibrâse ; elle se divise , et
présente en mnuveroeat le tableau de
Kaphaël , appelé les 'Noces de P^ché^
C'e(^ une réunion de nuages dorés , oi^
toiile 1.1 Cour céleste est portée par grou-
pes. Ces nuages s^abaissent majestueu-
sement. Jupiter en descend suivi àe^
- principaux Dieux : Mercure lui pré-
sente la France et Parlhcnope , qu^
Tiennent de resserrer leurs antiqçes
liens. '
Jupiter ! (dit la France ) de la bonté
des cieux
î^ous implorons nue faveur nouvelle: •
Aux fruits que nous promet un iiyroeii
glorieux ^
Accorde dn protecteur fidèle.
(20)
Jnpîter consent à ce noble, destr ; et
pendant que le destin de la France in^
téresse toute la Cour céleste , il offi e à
Ton des dleux.de l'Olympe de se charget*
de cet illustre emploi : tous y préten-
dent. Minerve fonde ses droits sur la
protection qu'elle accorda à Louis XII;
jipollon^ sur l'éclat dont il a environné
François l'f. ; Thémis , sur l'avantage
qu'elle eut d^élever Saint-Louis jus^
^ues aux cîcux ; Mars et Neptune ,
sur les faveurs dont ils ont comblé 7u-
renne et Tourville.
Bacchus^ se met sur les rangs même
pour obtenir là préférence; il base ses
prétentions sur Tair vii/e Henri IF" !
qu'il entonne avec gaîté. Jupiter invite
8a Cour céleste à faire cesser cette lutte ;
l'Olympe , dit-il , ne doit pas ifoir da
rivaux :
Les Dieux déposent leurs attributs
Ï»rès d-'un buisson de lys , les Amours et
es Grâces en forment un faisceau j à ua
geste de Minerve l'image du Roi paraît
sur le bouclier qui domine le faisceau ^ •
la France , tous les personnages se grou-
pent, la Cour céleste remonte dans sa
gloire, et disparait au milieu des nuages.
Cet ouvrage , froid et mal conçu , n'a
pas eu de succès.
Nàtalie , ou la Famille russe , opéra
en 3 actes ; paroles de M. *** , musi-
que de M. Keicha, ballets de M.
Gardel
tiSL scène se passe
\56 Juillet.)
ètk Sybérie , près dé
(21 )
U Tille d'Irkoast. Le thëÂtre représente
un paysage pittoresque. Les ^abitans se
ré)Ouissenf de ParrÎTee du gouverneur
de la proTÎnce , le prince Dolosky. Un
marinier accourt -, il annonce que l'Au-
gàra , débordé , fait de grands rayages et
entraîne les habitations.
Alexis f jeune homme de quinze ans ,
fils de Natalie , est présent à ce récit. Il
est né dans ce lieu d'exil. Sa mère , no-
ble victime de la piété filiale , y avait
suivi Yoldik , père de Natalie , que son
indigne époux , le comte de Y aremzor
avait fait bannir dans ces climats , pour
obtenir ses dignités. Alexis apprend
d'un soldat qu'un exilé, qui demeure
près du lac Baïkal , et qui , sombre et
farouche, s'est toujours refusé à voir
ses compagnons de malheur , est exposé
au plus grand danger. Un sentiment
dont il ne peut se rendre compte ^ lui
crie de voler au secours de cet infortu-
né ; il y court , malgré la défense du
commandant dés troupes russes placées
dans ces contrées, ,
Cependant le prince Dolosky arrive.
Messager de bonheur , il est chaîné
d'annoncer à Yoldik que sa liberté , la
faveur de l'impératrice et ses charges lui
sont rendues -, mais , comme il craint
pour sa fille et lui V excès du plaisir, il
s'amuse, à leur faire d*abord raconter
leurs malheurs. - .
Enfin l'heureuse nouvelle est connue,
Natalie , transportée de joie pour son
père , est cependant très-inquiète de &•
( 2> )
p9l|i. apercevoir Weiùs , et auvtout d'ap<-
prendie qu'on l'a vu se diriger vers le
fleuve. 11 n'en faut pas moius qu'elle
assiste au bal ; car Dolosky l'a aiofii ré-
solu.
A mesure que la fête s'anime , le
tems devient plus sombre. Natalie s'en
aperçoit la première ; elle interrompt
les danses. Une paysanne tartare arrive ,
et annonce qu'Alexis s'était hasarde sur
une bai*qne qui s'est engloutie. Deses-
poir de !Natalie. Elle court vers le fleu-
ve ) s'e'lance dans un bateau et part à la
recherche de son fils , suivie de plusieurs
légères embarcations et dc« vœux. le«
plus ardens des villagçois.
Au second acte , le théâtre représente
un site &au'\ «ge ; c'est le lieu où la ri-
vière d'Angara s'échappe du lac Baïkal.
Un vieil édifice de construction tartare ,
dont on voit en partie l'intérieur , est la
retraite de celui qu'on ne fait connaître
encore que sous le nom de VExilé, \io-
rage , qui commence à groiider , ajoute
à la teinte lugubre de cette décoration ,,
qui a parud'un çffet très-pittoresque.
. Alexis y échappé à la fureur des flots ,
arrive auprès de V Exilé , au moment où
il s'abandonne au désespoir. Touché du
' courage d'un jeune. homme qui a bravé
les plus grands périls pour le sauver , il
l'interroge sur e>vix nom , sur 9a famille :
Alexis nomme Natalie , et le coupahle
Varenlzor (qu'on a sans doute déjà re-
connu , ) a retrouvé son fils , mais daus
f{uel momi^at ! c'est au milieu de la çqu-
(ab)
fusiou de tous les, élémens , qu'il s.erre
contre sou cœur ce -fils ^ auquel il ne
s'est point fait connaître. L'ouragan de-
vient furieux ; d'énormes arbres sont
brisés ; la foudre tombe , éclate ; les bâ«
timens s*écroulent j Tinondation s^é-
tend, les' engloutit , et l'on voit le ba-
teau qui porte Natalie luttant contre les
vagues.
Natalie parvient enfin à débarquer;
elle embrasse son fils avec transport ;
son coupable époux se prosterne à ses
pieds , et lui appiSend *que l'e\i1 l'avait
puni à son tour de son ingratitude. Na-
UtUe lui pardonne en promettant d'cm-*
ployer tout son crédit sur Voldik pour
qu'il pardonne à son tour. X<c calme
renaît dans les cieux en même tcms que
dans les cœurs ; l'heureuse famille s'em-
barque , et la petite flottille qui l'es-
corte vague et disparaît.
Le troisième acte se passe à Irkoust ,
dans le palais d|^ gouverneur. Yoldik a
pardonné à son gendre repentant 3 mais
Natalie ne peut consentir à laisser sou
époux vivre désormais seul dans l'exil.
Loin de céder aux instances de son
père y Natalie veut qu'Alexis le suive ,
et sacrifiera son fils même à son mari.
Le prince Dolosky , quoiqu'^il sache par-
faitement qu'il ne tiendrait qu'à lui d'a<<
bréger les scènes un peu longues où se
développe ce dévouement conjugal , se
garde bien d'en rien faire. Il aménagé à
tout le monde une-^tite surprise. La
tenture du fond du théâtre se replie
(H) ■ -_
tout-à-coup , et dans une . magnifii
galerie parait y, entouré d'une foule ei
Îiressëe à le féliciter , Yaremzor , auqi
'impératrice a également pardoni
Brunie désormais , et au comble du boi
heur , la Famille russe y a se rendre
la Cour.
Le poëme et la musique de «et^op^i
sont plus que médiocres ; ils ont et
siffles et applaudis tpur-fà-tour. L'auteu
des paroles a gardé l'anonyme. M. Rei
cha s'est faitnommer , et nous n'osoni
l'en féliciter. Mais nous devons .rendi-e
justice à M. Gardelf dont les ballets
«ont la seule partie agréable ^e l'ou-
trage.
THEATRE FRANÇAIS-
Mgr. le duc de Duras, Pair de France
i^r. gentilhomme de la Chambre <
Boi^ particulièrement chargé de la ai
Teillance du Théâtre Français.
M. de La Ferté , intendant des Menu
Plaisirs , chargé de faire exécuter
ordres du duc de Duras,
Sociétaires par ordre de réception,
MM.
Fleury , rue Traversière , n*^. a5 .
Saint- Prix y rue du Cherchemidi, n^.
Saint-Phal, place des Victoires, n^. ]
Talma , rue de Seine , n°. 6.
Michot , rue de Bichelieu , n°. 48.
Batiste cadet , rue Traverse , n". 3.
Damas , rue Grenelle St.-Honoré, n°.
Batiste aine, rue St.-Honoré , n". 346
.Armand, rue de Bichelieu, u**. 2^.
La fond , rue des Petits-Champs , n°. :
Lacave-, rue desF.S,-Germ. FAuxerr^
Devigny , rue du Hazard , u*^. i5,
Thénam , me du Bouloj ,n**. 8.
Michelot , rue de Bichelieu , n^. 35 •
Cartigny , rue Sainte -Anne , n^^ 43*
Mesdames
Thénard , rue du Bouloy, n". 8.
Mars, rue n*. du Luxemboug , n". 2.
Bourgoin , rue Ménars^ n*^. 10.
y olnais y même tu« .
(aï)
Duchesnois, rue de la Ferms des Jilli
Georges , rue Duphot , n°. 1 5 .
Dupuis , rue de Richelieu , n^. ^S»
Demerson , rue de Kiche!ieii , n^. i5.
Dupont , rue Sainte* Abne ^ n°. 14 •
Leverd , rue de U Paix , n^. 8.
uicteurs aux appointemâns,
MM.
lErnest Vanhove , rue Bameau , n®. fi
Faute , rue S.-Germ.-l'AuxerroiSjU**, c
Dumilàtre, rue.
Baudrier,^ rue de fitcfaelieu , n*'. 9. .
Firmin , même rue , n**. 49.
Desmouceaux , tue des Fosses St.-Gei
main-rAuxerrôis , n**. 3o.
Montrose, rue Thibantodé , <i**. 12.
St. «Engène , rue
Marchand , rue du Pont de Lodi.
Mesdames
Michelot , me de Brcbelieu, a". 35.
Mars aîn<fe , rue Villedot , n°, g.
Devin , rue des Bons-i-Enfans^ d^. 31.
Régnier , rue de Bichelieu, n% 53.
Secrétaires -soufleurs.
Maignen , rue Ghabanais, n°. 6.
Gai nier, rue de la Hariie, n°. 69.
Decormetl, caissier, rue du Four-S.-Bon ,
Lebert, inspecteur'^général , au théâtre.
Maury , inspecteur.
Adam , premier machiniste , rue i$aint-
Uonord ,tt**. 5^4*
Mongeltas, chargé des d^ils, aa théâtre.
Madame Jordan , chargée de la location
des loges , an théâtre.
letSbi THEATRE FRANÇAIS.
, ' r Arthur de Bretagne , trajçedie en 5
' /' actes j par M. ***. ( 5 février, )
La scène se passe à Rouen , dsms le
<fj^ palais de Jean', alors roi d'Aii|i;leterrr.
Le jeune Arthur, héritier légitime de
Richard Cœur-de-Lion , frère aine dit
8* "' rfH Jean , et neveu de ce même roi , qni
n*'9'* a usurpé son héritage , est retenu pri-
sonnrer densla tour de Rouen. Rutland,
gouvemear du jeune prince , a eu la
bassese de le livrer à Jean , et , pour
-G«r' mieuK voiler son crime , il s'est remis
lui-même entre les mains de Fuaui^pa-
3 • XjtUT y qui doit , par des honn ettrs , acquit-
ter le prix, de cette trahison.
Une bataille a lieu sous les murs
d'ËTreux. Constance , duchesse de Bre-
tagne et mère d'Arthur , est à la tête
de «on armée ; mais le sort trahit la
bonne cause , et Constance* est prison-
nière : c'est alors que le duc de Norfolk ,
premier ministre de Jean , homme d'une
rertu sévère , quoique dévoué à nn
tyran , engage son maître à cimenter la
paix , en accordant la liberté aux cap-
tifs y et à faire admettre Arthur, acm
neveii , au partage des domaines français
qui lui sbnt échus eu partage,
• Cependant Rutland , bourrelé de re-
mords , se repent du crkne qu'il «
commis en livrant Arthur au tyran.
Constance rifiterrogesur les cTéuettciv
qui l'ont fait tomber , ainsi que le. j
prince , -dans les mains de Jean S
Terre. La honte empêche Rutlanc
répondre. Bientôt Constance jouit
bonheur de presser son fils dans ses b
elle lui fait connaîtra que la liberté '.
est offerte sons la condition de renoi
à l'^Uian^e de Philippe- Auguste , ro
France , qui s'est arm^ pour venger
droits d'Arthur , et dont l'armée est i
aux portes de Rouen. Arthur s'ind^
d'une telle proposition ; il «ime mi<
rester dans les fers que de manquer à
foi , et Constance se félicite de trou^
dans son fils d'aussi nobles sentimens
Au refus de Constance et 4.'Arthu
Jean donne de nouveaux ordres ;
jeune prince est séparé de sa mère
reconduit à la tour. Norfolk xannon
que le roi ne veut plus faire de trait<
vainement Constance sollicite le mini
tre d'ikbandonner la cause d'un perfid<
l'heure des combats est arrivée ; Norfol
se retid près de son maitre , et promet
Constance de protéger son fils.
La fortune abandonne les armes d
Jean 3 ses soldats ont passé sous les dra
peaux français 3 Philippe , vainqueur
va entrer à Rouen. Jean fait appelei
Constance ; il lui déclare , que si ellt
veut sauver ses jours et ceax de son fils ;
il faut qu'elle signe une lettre qui invita
le roi de France à s'éloigner. Constance
le refuse , et la mort d'Arthur est réso-
lue. C'est Rutland que Jean choisit pour
assassiner son nevçu. Rutland repousM
«Ycc Horreur la proposition du roî , qui
, lui offre la place de nfinistre ; mais en-
cbamé au tyran par les liens du crime ,
, il finit par céder , dan« l'espoir de voir
, anéantir les preuves de sa trahison.
Au moment d* assassiner Arthur , •!«
^ poignard tombe des mains de Rutland ;
I il avoue sou forfait au jeune prince , qui
i ne lui témoigne pas moins le plus tendre
I atl;acheinent. Non-seulement , Arthur
I li^i pardonne , mais il jure de ne révéler
I ce secret à qui que ce soit.
Bientôt Nprfolk ramasse un poignard
et demande où est l'assassin. Arthur dit,
en prenant Rutland par la main :
' J>i*c , il a disparu , le défenseur nw
reste.
Instruit du barbare dessein de son
maître, Norfolk réclame, avec toute
I Fautoritéde la vertu, la parole solen-
'. nelle que l'usurpateur a donné de respec-
^ ter les jours' de son neveu ; parole dont
j il s'est lui-même rendu garant. Le mi-
I mistre , trompé par l'hypocrite perfidie
du tyran , qui paraît consentir à délivrer
. Constance^ et a épargner Arthur j mais
qui , prêt à s'embarquer pour l'Angle-
^ terre avec son prisonnier , le frappe de
J sa propre main au moment où Ifs Fran-.
^ çais , déjà maîtres de la ville , allaient
briser les fers du jeune prince. Rutland
j pe'rit aussi j et Norfolk , désabusé trop.
^ tard , abjure enfin la cause du lâche Jean
6ati8-Terre.
^ Ccmme on a ^û le voir par cette aiUK.
{3o)
1 jse , le plan de cet ouvrage esi
conçu. Mais le style et quelques c
indignes du ton de la tragédie , oi
cité de yioleus murmures. La toi
tombée au bruit des sitflets. On att
cet ouvrage à l'auteur de Brunéé
tragédie leprésentée sur le même
tre, le 24 février 1810. (Voyez le
morialàe 1811.)
Henri IV et Mayenne, ou le Bic
le Mal , comédie en 3 actes et en pr<
par M. ***. ( \o février, J
La scène se passe au .village de B
ny , chez un fermier , nommé TTiiba
qui , depuis quelque tems , a la ma
de s'occuper de politique. De royali
qu'il était , il est, devenu grand partit
des ligueurs , et a dit à Julien , son fi
qu'il ne le marierait avec une jeune c
pfaeliue , appelée Annette , que quaj
M. de Mayenne serait vainqueur. Ma
guérite , femme de ce fermier, etbelli
raèr^ de Julien , a promis au contraii
de l'unir à Annette, lorsqu'Benri I
ferait son entrée à Paris. Les deu
époux ne peuvent s'accorder sur c
point , quoiqu'ils fassent du reste un trèi
bon ménage.
La bataille d'Ivry s'est donné depuii
deux jours , et un officier blessé a de-
mandé un asyle à Thibaut , qui ne doute
pas que cet inconnu ne soit un des gé-
néraux du duc de Mayenne. C'est le duc
(3.)
lui-même qu'Heuri a mis en déroute ,
et séparé de son armée. Le clievalieT
d'Aumale vient trouver le duc, et lui
annonce que , de concert avec Néraours,
il a rassemblé les débris de leur parti à
quelques lieues de Rosny , et que , pour
^ranimer Tardeur de ses soldats , il a
répandu le bruit de la moit du Roi ,
tandis que le roi au contraire , après sa
victoire , est venu coucher an château
de Rosny.
Le duc de Mayenne , au portrait
qu'on lui fait d'un certain Raymond ,
simple officier de l'armée royale , qui a
sauvé la* ferme de Thibaut on pillage ,
croit reconnaître Henri IV. 11 conçoit
avec d'Aumale le projet d'enlever lé
roi ; mais il manque aâïsolument d'ar-
gent pour mettre ee projeta exécution ,
et pour ap^aiser les troupes qui ne sont
point payées-. C'est dans la bourse de
Thibaut qu'il va puiser les secours qu'il
demande. 28,000 francs en or , destinés
à la dot d' Annette et à acquitter le pnx
d'une ferme* lui sont remis paor 'Thi'-
baut , à Viusu de Marguerite , qui , de
son côté , informée par l'offieier Ray-
mond que le roi a besoin d'argent , oflre
ces vingt-huit mille francs , sans en pré-
venir son mari. Henri refuse cette offre
' par délicatesse , et se trouve en présence
de Mayenne , qu'il n'a pas vu depuis
quinze ans. Henri ne reconnaît pas le
duc , mais il en est reconnu. Cette scèoe
Irès-inconvenante se termine par l'avis
secret que Margueiite donne an roi de
.te défier de l'officier blessé , qui est un
ligueur , et le contre-avis que Thibaut
donuDe au duc de se méfier . de Raymond,
qui fait.partle.de l'armée royale.
. Henri IV et Mayenne s'expliquent
sur leur cause , et défendent leurs droits.
• Le roi montre .dans cet entretien une
grandeur, d'âme et une générosité digne*
de lui. Mayenne lui-même ne peut se
refuser à lui rendre cet. hommage. Ce
chef de révoltés ne fait pas moins, tous
ses efforts pour mettre son plan à exé-
cution. 11 cherche à séduire les villageois
et à les entraîner dans son parti ; et au
moment où il va tenter l'attaque de
3'escorte du roi, il est mis en déroute.
Thibaut et les siens sont les prisonniers
de Henri , qui pardonne et les rend
à Marguerite ....
Ici l'orage qui grondait dppuis long.
tems a éclaté avec tant de violence , que
nous ignorons si Thibaut retrouve sa
fortune , et si les amans sont unis. Ceux
de nos lecteuiv qui désireraient en être
instruits, peuvent - s'adresser aux au-
teurs, qui ont été quelquefois plus
beureux au théâtre de la rue de
Chartres»
IjA Comêdienke , comédie en 3 actes
et en vers , par M. Aridrieux.
( 6 mars. )
Un jeune officier, nommé Sainville ,
a conçu une vive passion pour Hen-
. ... . C33)
rie^e , fille d'une actrice et ni^e d*uh
acteur de Bordeaux. 11 a forme le projet
de l'épouser; mais M. de Gonvignac ,
ancien major d'infsintefie et oncle de
iSainville , «^y oppose formellement.
Une veuve , que des* malheurs ont
forcé de monter sur le théâtre , et qwi
remplit au spectacle de Bordeaux le pre^
mier emploi j sous le nom de Mad. Bel-
val , s'intéïe$se beaucoup au sort des
deux ama|]s. Elle a beaucoup connu , à
Grenoble , M, de Gouvignac , .qui était
1 ami de feu son mari , et même il n'a
tenu qu'à elle de devenir la tante de
SainviJle. Elle rencontre bientôt cet
oncle, qui ne venait. à Bordeaux quepour .
enmener son neveu. Mad. Belval , dont
le mari s'appelait Courmon , se garde
bien de lui dire qu'elle est comédienne.
Elle l'invite à venir la voir. Gouvignac
s'empresse de se rendre chez son an-
cienne amie , Mad. Courmon ; il y
trouve Sainville , et engage l'actrice a
combattre le capiice de son étourdi de
neveu.
, Mad. Belval- Courmon lui présente
Henriette comme sa nièce; Gouviguac
•qui ignore que c'est la maîtresse de
Sainvule j est tellement enchanté de la
candeur et des grâces de cette jeune
pei'ç.OQne ,' qu'il désire que son neveu
Sarvienne à lui plaire. Arrive le directeur
u théâtre de Bordeaux , Daricourt , tu-
teur d'Henriette , et que madame Bel-
val fait passer pour un financier. 11 tient
(34)
pr^isément cet emploi , et lorsqu'il dît
qu'il est directeur , madame Belval s'em-
presse d'ajouter des domaines. £lle s'a~
muse beaucoup /
« De Toir ce bon major ,. si phin de
vaine glaire ,
7> Kt des comédiens emtemd déclaré /
» D'actrices et d 'aieteurs être à table en-
touré. »
Gouvignae est enchanté de la société
qu'il a Yue ; les hommes lui ont para
avoir du mérite etlesfeukmes un excel- '
lent ton. Gouvignae se passionne de
nouveau pour son ancienne amie , qui
profite de l'ascendant qu'elle a sur son
esprit pour faciliter le mariage de Sain^
vilie. Mats madame Belval est obligée
de se rendre au théâtre pour y jouer la
Gageure imprévue» Elle laisse chez elle
G-ouvignac. Il reçoit la visite d'une jeune
actrice mécontente y qui , le prenant
poui^ un directeur de théâtre , offre de
lui donner un échantillon de ses tâlens.
Gouvignae découvre enfiu la vérité ^ il
aime lui-même madame Belval, comment
ne consentirait-il pas au mariage de
Sain ville a^i^ec Henriette ? Cependant ma-
dame Belval préteud qu'elle ne peut
épouser l'^oncle , étant déjà mariée , et
le neveu épouse dans Henriette, non
une actrice , mais une artiste qui s'est li^
vrée à la peinture. <
Cet ouvrage , parfaitement écrit , fait *
honneur au talent de M. Andrieux. On ^
y a remarqué des vers d'un excellent
(55)
comique ; le troiBiéme acte a para froid ,
le dénouement est mal âmen^ Cependant
le public a bien accueilli cette comédie ;
qui malgré le succès qu'elle a obtenu >
n'a eu qu'un très-petit nombre de re-
présentations. '
Alcxakdre et Ap^Li^s , comédie en
1 acte et en yen, par M. Delaville.
( 29 auril. )
Au lever du rideau , Apelles est plongé
dans une sombre mélancolie ddnt rien
ne peut le distraire. Eudore, son jeune '
élève , cberche en vain à le consoler , et
devine bientôt le secret de son maître.
Apelles aime sans espérance celle qui fait
Ic's délices du plus grand bëros , sou
bienfaiteur et son prince.
Delicias domini ; nec quid speraret
hahebai.
Appelles veut fuir : l'honneur lui en
fait un devoir ; mais il apprend que l'a-
mour d'Alexandre n'est pas payé de re-
tour par Campaspe. Il consent a rester ,
à achever même le portrait de sa belle
maîtresse , qu'Alexandre lui avait com-
mandé. Eudore , pendant la séance que
Campaspe donne à Apelles , se cache
derrière un tableau ; le bruit que fait le
jeune étoiirdi interrompt le tête-à-tête ,
et indispose Apelles contre lui. Eudore ,
chassé par son maître , court implorer
la faveur d'Alexandre , qui le questionne
sur le motif du courroux d'Apellcs. Le
(36).
roi ne doute plus qu'il ne soit trahi : il
-a * » * .- J *
]ure de se venger; mais sa granae ame
jBurmonte la faibliesse où Faraour Tavait
entraîné ; ^ pardonne à Âpelles , et l'u-r-
nit à Campaspe.
Cet ouvrage , quoiqu'excessivement
froid , a obtenu du succès ; le style se
distingue par une puieté et une élégance
qui annoncent un poète exercé.
Le Mariage de Robert de France ,
ou la Magie en défaut ,^ comédie cq,
1 acte et envers , à roccasion'duMa—
. riage de S. Â. Rc Monseigneur le duc
de Berry j par M.F'ieillard. (22 juin.)
La scène est dans un village du Bour-
bonnais , sur la route de Paris. Thibaut,
ancien soldat du rqi Louis ï^ , tient
Pauberge du lieu , qu'il a décorée du
nom de la Couroniiede France,
Une jeune et belle voyageuse vient
de descendre à cette auberge. Qu,i est-
elle ? c'est ce que Taubergiste ignore ,
attendu que les dames du bon vieux
temps avaient l'agrément de voyager
sans passe-port , et par conséquent gar-
daient facilement l'incognito dans les
hôtelleries. Mais le spectateur apprend
que cette dame est Clémence-^ nièce de
sire Bérengcr , châtelain du pays. Tom-
bée dans la disgrâce de son oncle , parce
que Roger y son époux , a combattu dana
les rangs des Flamands contre la France ,
elle vient solliciter de cet oncle , qui ne
( 35 )
Vk point me depuis son enfance., Bon
|Hiraon et celui de Roger.
La curiosité de Thibault va encorç
être miae en défaut sur un autre point i
il. appi'eud qu'un grand personnage vfl
arriver dans son auberge , mais qu'il ne
S€ fera point connaître. Que faire en pa-
reil cas 7 consulter un fameux astrologue
Boramé Zodiacabalus , qui habite ce vil-<
lage. Le grand homme , consulté , a la
bonté de convenir qu'il sait parfaitement
quel est l'étranger mystérieux , seule*
ment il ne peut pas le nommer. . • ; . •
parce que , dit-il , &e3t un mystère.
11 parait que le gorcier est la discré-
tion même ; car il ne peut non pl,us dé-
signer ^ Clémence , qui le consulte , nt
•on nqjti , ni son état. Enfin Bérenger
est obligé d'apprendre au grand homme ,
qui sait tout , que Robert , roi de
France , fils de "Louis IX y et frère de
Philip^e-le-*Hardi , vient d'obtenir la
main de la princesse Béatrix ^ qui doit
se rendre incognito dans le village où
le cortège royal ya également arriver.
Oh ! pour le coup , Zodiacabalus croit
pouvoir se laïicer. La dame qui cache
son non& est infailliblement Béatrix; il
proclame Clémence princesse, et tout
le monde vient lui rendre hommage, jus»
qu'à Bérenget , auprès duquel elle pro-
fite de l'erreur pour plaider sa cause et
qelle de son époux.
Bientôt Robert arrive accompagné d^
Roger. Le prince est déguisé en trouba-
dour ; Roger porte l'annur» ^« chevar
(3«>
fiév. Ifotfvelle méprise , par suite ^e 1»^
quelle ce deruierest pris pour le prince*
Hobert lui-mênie confirme cette opinion.
Il connaît le sectet de Roger et protège
le jeune guerrier.
B^renger , qui reparaît, partage l'er*
Teur coramime j il faut que Clémence le
détrompe en te jetant à ees pieds et en
demandant grâce pour son mari qu'elle
lui désigne.
• Ct dénouement , préru dès les jH'e-
aaières sc^es , a fait éclater l 'orage , que
le respect et les convenances avaient
comprkné.... Des scènes froides , insig-
nifiantes f une intrigue absolument
nulle ne pouvaimt , malgré la circons-
tance pour laquelle cet ouvrage avait
été fait , le sauver d'une chute méritée,
lijes spectateurs n'ont pas sifflé , mais les
cris multipliés de vive le Roi / inu9 le
duc de Berry ! ont forcé les a<^*eurs au
•ilence , et ont prouvé à l'auteur ^'il
«vait manqué son but.
€harlemagk£ r tragédie en 5 actes »
par M. Lemercier, ( 7.^ Juin,)
Chatlemagne a soumis l'Aquitaine , Im
Ijombardie , la Bavière ; il joutt en paix
^ sa gloire , et partage son tems entre
Jes>soms jde aon empire et les douceurs
de l'amour. Régine , l'une de ses mat-
presses , de laquelle il a un fils nommé
Hugues , s'est vainement flattée d'ob-
teuic ua yava It titre ^e #on épouse.
f59)
L'empereur, malgré sa longue tendrettf
pour elle , ne ^ut consentir à la placer
snr le tc6iie«. Sur c^s entrefaites , uq#
princes&e iBitotre (Irène] a dëpéché un
ambassadeur au, monarque ftiançais pouf
toi offrir sa main j et le prince , flatté
d'une telle conquête , oublie que Ig
inain qui lui est offerte est encore san-
glante d'im double meurtre ; qu'Irène
ft massacré son ëpoux , son fils... Cette
«illiance lui paraît sortable , il ^accepte ;
et dans un entretien avec sa maUresse ^
il lai confie le proiet de cet hymen ,
ordonné, dit-il, par la raison publique^,
Bégine s'effraie en songeant au sort du
premier épotiHL d'Irène ; mais l'empereur
la rassure en la prévenant qu'il prendra
«toutes les précautions possibles contre
un pareil accident.
Le prince rassemble' les grands de sa
cour ^ il les interroge sur la situation de
l'Empire ^ il apprend par eux les suc-
cès de son fils et la soumission des grande
vassaux de la couronne j il leur com-
munique ses desseins et leur fait part de
l'heureux hymen qui va l'unir à la Se-
^myramis de Bysance ; cette nouvelle
ïeçue avec indifférence par Alcine et
Theuderie , consterne ïfastrate , frère
de Régine , qui jure en secret de venger
l'affront fait à sa sœur. Déjà ce jeune
ambitieux a entretenu une correspon-
dance criminelle avec Pépin , fils illégi-
^me de Cbarlemagne qui cherche à dé-
trôner son père ; il partage les vœux et
les projets du battod royal , et l'hymew
.(4o)
dé VempereiiT le décide à hâter l'ins^
tant de la vengeauce.
Théodore , fils de Tassilon , duc de
Bavière , qui , deux fois vaincu par Char-
lemagne , s'est deux fois révolté contre
son vainqueur , prend part à cet hor-
rible complot ; tandis que les conspira-
teurs conviennent entr'eux de profiter
du riendez-TOus accordé par l'empereur
i. Régine pour le frapper dans la nuit.
Hugues , qui s'était glissé auprès d'eux ,
-jette lin cri d'épouvante qui leur fait
craindre d'être d'écouverts ; Hastrate ,
qui un instanl: auparavant avait stipulé
les intérêts de sou neveu ; est prête à
se poignarder lui-même pour se ga»
rantir d'une funeste indiscrétion... Aux
cris du jeune prince , Régine acçoUrt ,
et les conjurés se séparent.
^'empereur a comblé de nouveaux
bienfaits le frère de sa maîtresse ; mais
la reconnaissance est saus pouvoir sur
l'âme d'un ambitieux. Hastrate ose faire
2i sa sœur l'aveu du crime qu'il médite*.
Ni les larmes , ni les prières, ni les sup-
plications de Régine ne peuvent l'é-
mouvoir ; elle frémit , elle s indigne sur-
tout de l'espoir de son frère qui place
son illustration dans le succès de cette
afireuse trame... Mais Hastrate n'écoute
que sa haine , et, pendant que sa sœur
écrit en secret à Charlemagne de différer
l'heure du rendez-vous , il séduit un es-
clave nommée Gérolde , pour assassiner
le fils de Régine.
La lettre écrite par Régine a été 111^7
(40]
terçept^e ; le monarque aniTC au rendez-
vous j k l'instant-Hastrate et lesconjurëâ
fl€ précipitent sur ses pas. Theuderic et
ses fidèles soldats aceourent poi^r le dé-
fendre ; Charleniagne Toit briller un
poignard dans les mains de Régine eft
craint de la trouver coupable ; Theuderic
désigne hautement Hastrate qui rejette
avec adresse une partie de Faccusation
sur son propre accusateur. Le souverain
redoute une affreuse lumière , et , dans
cette perplexité , il s'éloigne en permet-
tant le combat entre les deux courti-
sans qui se sont réciproquement menacés.
Hastrate choisit le moment où il est seul
pour remettre Hugues aux mains de Gé-»
rolde , mais Tesclave attendri laisse tom-
ber le fer qui devait trancher les jours
du jeune prince , et , maîtres tous deiuK
des secrets d'Hasti'ate , ils courent les
révéler à Fempeceur.
Charlemagne n^a pu sortir de cette
affreuse incertitude ; Régine s'obstine
a garder le silence ; son héroïque amitié
-lui laisse endurer tous les reproches du
monarque. Tout-à-coup Hugues et Gé-
rolde se présentent. Le jeune prince dé-
clare tout , et Gérolde fait l'aveu de son
crime ; les preuves s^accumulent ; Has*
trate et Théodore confondus sont livrés
au dernier supplice. La lettre de régence
trouvée sur l^n des coupables justifie la
mère de Hugues, qui^ recommandant lé
i^eune prince à la tendresse de son illustre
père , court ensevelir ses erreurs dans un
cloître.
Cette tragédie , /coûtée d'abord av«^
faveur, a bientôt excité des marques d'im.
probatioD; nous n'osons^affirmer qu'elleA
n'aient pas été le résultat d'une cabane.
Des bravos > des sifflets st sont tour-à-i
tour fait entendre. En un mot , 1#
fuccès a été mement contesté.
JLà PsvsiE b'uiv BOy Roi , tableau vil-
lageois en 1 acte et en prose , à roc-*
casion du mariage de S. A. ft. Mgra
le duc de Berry , par M. Dubois*
(agjuia.)
Le brave Enapartt > vieil invalide , tk
adopté yne jeune personne sage et ▼epfc
tueuse. Il voudrait l'unir k un chesseuit
de La Garde qu'elle aime et dont elle est
aimée ; mais ce militaûre est fils du gref>4>
£er du village , M. Daroclier qui , des-»
tinantàson fils Henri une dot de 2000fi
exige que la future soit aussi riche que
le prétendu. La chose est impOMible j
Tictorine n'a jpour fortune que ses
charmes. Au milieu de là joie publiqaè
Victôrine et son amant sont au déses-^
'l^oir ; celui-ci a suivi la princesse de-^
M[is son débalx|ueinent : il a été témoiil
4^ r enthousiasme que sa présence A
csfcité dans tous les coeurs. Cette allé-<-
^sse , que les appiéu de fête du vil-
lage rappellent encore à Henri , ne peut
dissiper le chagrin des deux amans.
Cependant en parcourant le Joarnal
de Faris , BUidatioe Lef raae > amie de la
(43)
)eaiie Vietonne , y lit rordonnmée êé
de S. M. relative aux mariages cëlëbréa
ayêc l'argent deatiaé aux fétet de la Ca-*
pitale.Ah! mes'eufans, tous Toilà marié,
s'ëcrie-t-elle \ Tout lé yillage s'est fait
une loi de contribuer à la solennité de
la fête, k rélévation de l'arc de triomphe,
à la beauté de l'illumination , au ban«
quef ,etc., etc.; etc.. «Que notre Maire
yoie cette ordre du Roi*., et... voulf
yoilà mariés , notre village se glorifiera
d'imiter l'exemple de Paris , et au lieu
4c dépenser notre argent en réjouis-
sances passagères , nous remplacerons uil
plaisir par un bienfait qui reste. y>
£m effet tout le village se hâte de suivre
la noble impulsion qui lui est donnée ,
et le Maire,- en ofirant à Victorine lel|
^mmea recueillies'' pour la fête , accom*
plit la pensée d'un bon Roi , honore lA
vertu et' récompense la valeur d'un vieux
guerrier.^
Cette binette , fort agréablement écrite V
a obtenu du succès
LAQVEX.LB DX« Trois ? comédie nou*
velle eu trois actes et en prose , par
madame Petit Fanhove, {10 juillet. )
Le comte d'Olbreuse vit dai
ieau où il reçoit une sociél
est dans l'iotention de
son fils^ jeune homme
qui ne peut regarder uni
avoir envie de l'aimer. Voullfg'dirigci:
ÎB choix de cet étourdi , M. d'Olbreuse
f'enteiici avec la nièce, madame de
yolmar , jeune et jolie veuve , qui a
de la raison comme un sage , et de Vea-^
prit comme un d^mon II rengage • dë«-
terminfi- Alphonse à. ëpou^er Eugénie
d'Has&ld, petite personne très-riche ^
4ont le comte est le tuteur, et que son
£l6 poursuit de ses hom^nages. .
Dana ce même château habitent deux
autre» personnages intëresség k rompre
rhymen projeté, Varicourt, amant d'Ëu-
jgénie , et iriadame de Clin ville , femme
9 droite , spirituelle et coquette à l'excès
qui, dédaignant maintenant lès voeux
d'un crriain marquis de Florvelle , qui
devait TépoUser avant d'avoir dissipé
son patrimoine , élève ses prétentions
Î*nsques sur Alphonse , et se promet de
'éblouir par Tappareucè d'une tendresse
profoqde , moyeii de séduction infailU-;
pie. Elle favorise lès amours d'Eugénie
et de Varicour, et pour se débarrasser
des inquiétudes que lui doiine madame
de Volmar , assez jolie pour mériter Vàù
tenlion de son cousin , elle lui apprt*nd
que M. de Florvelle aspire à sa main , et
qu'il d^oit en faire la demande à son
oncle; madame Volmarrefuse son con-
sentement à cette démarche, et déclare
que jamais elle ne sera Tépouse du mar-
quîte .
LU'egaceyes de madame Cliaville ne
Îiouvaieot iig|per sans effet sur un jeune
lorame du '<yractère d'Alphoase ; sé->
duit ^ ar la coquette , il a oublié l'iogë'
Ûùey ni lorsque madame de Yolmai^
(«)
etaploîe tOQteg les reasourees dé jo»
éloquence pour l'engager à cëder aux
désirs de son père ^ et à recevoir la maia
d'Eugénie.!.. Elle apprend de lui«méine
que son goût pour Ja pupille de ioa
oncle a cessé : la comparaison qu'Al^
)ihottse a faite du caractère simple et
presque niais d'Eugénie, avec l'humeur
vive , enjouée de madame de ClinvUley
est, une des principales causes de son
inconstance ; il veut une femme capable
de penser, susceptible d'aimer avec pat^
sion.... Eugénie ne possédant à ses yeux
aucun de ces deu« avantage» , il y re-r
nonce sans peine ; séduit par les attraiti
de madame de Clinville , il lui offre le
titre de son épouse. Alphonse va vite
en amour, et le nouvel objet de sa ten-
dresse n'a garde de l'arrêter en chemin.
Bientôt témoin caché d'un enireliea
entre Eugénie et madame de Volmar ,
il apprend qu'il d été joué ; que ce qu'il
^regardait comme une ebsence d'esprit
n'était qu'un excès de précaution de la
jeune personne , qui avait mis ses soins
il lui déplaire , afin qu'il ccssAt de la
poursuivre et ne cherchât plus à enlever
a YaFÎcour un bien qui depuis long-temt
lui appartenait. Cette confidence délivre
Alphonse de la crainte qu'il éprjouvait
d'avoir inspiré une pastion à Eugénie ;
elle lui apprend à se défier des appa-
rences; mais c'est une leçon perdue pour
un amant bien épris qui ne volt que pax
les yenx de l'objet qu'il aime ; dane
cette seine Alphonse annonce à sa coi»*
(46)
HÎBt qa'tl T'ieiii d'en^ger sa foi è m*—
daiqe de ClinviUe , et madame de Vol—
mar , qui oe désire que le bonheur de
ton paient , fait sur cet h^fmea quel-
ques réflexions qui ^ sans onanger la r«—
ftolution d'Alphonse^ atténue la fbrco
de son amour.
C'est dans ce moment que se présente
madame de ClinviUe ; se croyant trop
sûre du pouvoir de ses attraits pour •«
€ODtraiDdi:e plus long - t^ms ^ elle laisae
éclater ses soupçons jaloux sur madame
Yolmar ; la chalenr avec laquelle AUr
phonse défend sa cousine l'éclairé sur
la maladresse qu'elle vientde commettre|
elle s'aperçoit trop lard qu'Alphonse
aime M ad. de Yolmar pl.uf qu''il ne le
croit lui-*méme , elle redouble de soins ,
d'adresse pour retenir im cœur prêt à
lui échapper ; son courage augmente en
raison des difficultés; daus^ son embairaa
elle cherche à tirer parti de Florvelle^
mais l'indolénoe du marquis ne lui peCf-
net pas de la servir*
Les reproches de madame de ,Clin«»
ville ont désanchanté Alphonse et lui
ont fuit connaître l'état de son cœur ;
il croyait n'avoir qu'une tendre amitié
pour sa cousine; il s'aperçoit qu'un sen-
timent plus vif l'eniraine vers elle. Il en
est certain au plaisir qu'il ressent à son
approche. Cette fois œ n'est plus en ami,
€ est en amant qu'il s'exprime , et ma»
dame de Yolmar qui , dans le colorant
de la pièce ; a reçu de son cousin mille
«onfidences pour les autres | en reçoit
enfin une pour son compte.
i47J
Àvtàêï y dans Fcipaoe d'wM iMlM»*^
Vinconfitaot a vu ^ aûné troit )OlMa
femmes , maie laquelle des l^rois m d«>
€id«ra-t-il eoia a dioiftir pour cpouM?
8on chois n'est plus cU»at««i. Si !•
charme, l'ingéiiuitë, si les grâces de Vin-
nocence l'avaient intéressé dans la per-
•onntf d'fiog^nie; s'ilntafe été sëduU,
•mtraÎD^ par la TÎTaoîté spirituelle ^ par
la {>as5ion supposée de madame de CKn*
■vida , U est fixé par rattacheittent ytiii ,
sincère de madame Yolroar. 11 trouTe
ri^unl dans sa cousine tons les attrait*
qui inspirent rameur^ toutes les Tertos
qui commandent l'estime; payé de re«*
tour f U court avouer sa tendresse a son
|»ère y à l'instant où le comte préparait
tout pour le mariage de son fils avet
madame de Clinville.
Les projets de notre cOquette sont
déjoués. Sans s'en douter elle a arrangé
les affaires de tout le monde , elle n'a
échoué que dans les stennei; pour der-
nière disgrâce, M. de Florvelle , à qui
elle essaie de retommer, l'arrête à moitié
chemin y afin de lui épargner la douleur
d^nn refus ; elle sort , et Al- d'Olbreuse
consent au double hymen de Yaricour
et d'Eugénie , de madame de Volmar et
de son fils.
Cet ouvrage est écrit avec goût et dé-
licatesse, mais il est froid et dénué de
comique et d intérêt. Madame Talma ,
qui en est l'auteur , l'avait choisi pour
sa représenUtion de retraite ; le public,
qni d'arance étoit dajia k secret, •
(48)
^çoutë là pièce dans le silence , il n*a pat
▼oulu f à l'instant inéiine où il receTait
ses adieux , affliger, une actrice- qui a si
couvent contribué à ses 1»laisirs et mé^
rite ses suffrages.
La. Fbtb de Hsmri IV 9 comédie en
un acte , en yers libres ^ à l'occasion
de la fête de S. M., par M. De Rou--
gemont, (aiaoiif.}
La scène se passe au village d'Ârgeii>
teuil y un an après le couroonemenl dà
BéarnaiSi dont on célèbre l'anniversaii-e.
Tous les habitans se sont bien promis
de se lendie ce jour là à Paris pour y
tcontempler le bon fioi. Gervais , riche
laboureur , est à la tête de cette levée
en masse , pour laquelle on est sûr que
personne ne manquera au rendez- vous.
Cependant Pauline , sa fille, ne sera
point du Toyage; elle ne veut pas se
trouver avec Bastien , qu'elle déteste de-
puis la veille ^ parce que c'est un jalouse
3ui se fâche quand on danse aveé
'autres que lui. Dans sa colère elle
épouserait plutôt Lavarenne : c'est un
officier en retraite qui habite ce village.
11 a jadis servi sous Mayenne ; mais ,
loin qu**!! ait (conservé quelque chose du
vieux levait^ de la ligue , le Roi n'a
pas de sujet plus dévoué.
Thomas , l'un des premiers vignerons
d'Argenteuil et le meilleur buveur du
canton « madame Leblanc , riche fer-
mière du lieu , partagent le mémëi trans* ,
ports ; !• moment du départ est arriré ^
Bcaais quel contre- temps ! Les habitan»
d^ village voisin , pour se venger de ce
que Grervais avait refusé de réunir s*
Îoyeuse tri^pe à la leur ^ ont , pendant
.a. nuit ^ i/TtSsé la rivière dans les bateaux
qu'on avaient préparés , et les ont amar-i
rés à l'autre bord. Plus d'espoir d'arri-*'
-ver assez à ten^s dans la capitale pour
fêter le bon Heari. Eh bien ! Gervais a'
chez lui le bnste du fioi chéri ; ce sera
a cefife image révérée que les hommagea
s'adresseront , et la fête aura lieu dans
le village même. Oui , c'est là qu'on la
couronneia ; un concours est ouvert , et
Velui qui, au jugement de Gervais , aura
^té le mieux inspiré dans le choix de sa
couronne, obtiendra, si c'est un garçon,
la naain de Pauline ; un mari »■ si c'eit
nne fille ; cent flacons'de bon Tin, si c'est
Tliomas , qui a déjà assez d'une femme
et n'a jamais assez de bouteilles.
lies concurrens sont en présence ;
Thomas^ entrant le premier dans hi.
lice, dépose sur le buste d'ffenri IV
une couronne de pampre.
Le monarque qui boit ( dit Thomas ], Te
souverain qui rit ^
N'ont jamnis fait pleurer personne.
Rose, Sophie et Annette, jeunes vil-
lageoises y qui ont préparé leur hom-
■ înage en société , quoiqu'il n'y ait qu'un;
mari à gagner , offrent , au plus galant
^ des monarques la couronne de roses , et
là première dit y àa nom du yoXi trio :
(So)
P'UQ sexe qu-^ïL jchérit , flofire ri ^ui^
i/ioi^ ie cpurçime ep lui l'amcHir qu'il a
pour iiOu«.
Rose obtient un accessit^ Gefvaïs fia-
tififait l'embrasse; mais le prix est en-
eore k donner ; madame Leblanc se pré-
fente avec UBe cottrouD# d'épis. Qui ne
•e vappeUe à l'instant la capitale assiégée
par Henri , et menacée d'une horrible
ianHne ? *
U allait le soumettre eu Boi ;
Sa bonté parle ; il le nourrit en p^re.
Ejavayenne pose sur le front du mo-
fuirquc une couronne de laurier et Bat»
lien , qui en appoite une d'oHvier , est
proclamé Taiacjueur et reçoit la main de
jPauiiBa. .
Gervaia-ÎBvtte les antres concorreitt à
reprendre lenrs couronnes.
Que ditPS-Ypu» ? n'<n déplacez aucune ;
O mes atnis •, toutes lui vont si bien !
Tel est Tavift de madame Leblanc ;
ièest adopté.
Cette petite pièce a réuni toiia le» suf*
Traces;
Lb MimsÂiTT , eomédie en tiiois actAC,
et eo Tcri'f par M. Gosse,
(2 septembte.)
La scène ejit d^ns un h&lel^r|ii. Pi|-
breuil '( c'^t lé nom dii médisaut} est
(Si)
ye^m à Parlf pour loi^re «v procès d'ofk
éépefiê. une partie de sa rortuse. Ce
procès est gagoé ; mais Oobreuil , que fe
9^our de la capkale a séduit , éloigae
de joar eu pur Je mémeut où il doit rc^
ioindre en province ton ëpoute et M
liHe ; et , pour se liTrer tout entier et
•ans risque au plaisir de la médisance ,
il change son nom en celai de Talcès.
( C'est celui sons lequel il est connu dana;
rh6tel }.
Comme -tons les mëdisans ^ Talclf
amuse et révolte : on le recherche d'a^
bord, on le craint ensuite , ou finit par
le fuir. Ses médisances ont déjà cfaassë
de l'hôtel plusieurs personnes , ce qui
déplaît à Lefranc ^ dont le neveu s'avisa
de singer Dubreuil , et de même que
ion patron , n'épargne personne.
Deu% femmes, qui habitent f hfttel de
Ij€frane', et qui j vivent mystérieuse-
ment , «ont «urtout l'objet ^s plalsan'
teries de Valcès. La mère se fait appe^
1er madame Laure ; sa ÛSte ne la quitte
pas , eHe est courtisée par un jeune
nomme nommé Dovemoi, qui n'attend
que le consentement de son père pcfftr
l'épouser.
Sur ces entrefettes- M- Duvernoi ar«
rive- L'amour de son fils pour la jeune
inconne alarme son esprit , et lui faK
«raindre qu'il ne soit Sa dupe d'une in-
trigante. Il désire se pto^ret des ren*
seignemens sur la mère et la ^e ; on
iui indique Valcès ; cdlui-ci paraît , et
pUTtnioi reconnaît, en lui ton ami 0tt-
(Sa)
Inenil qui ^ donnant un libre cours à êe»
•atllies , lui trace le tableau satirique
des mœurs de la capitale.
Duvernoi blâme ^a manie 9 et ^ après
•'être fait expliquer la cause de aon^
changement de nom , il lui demande
4e8 nouvelles des objets de sa tendresse*
Ma fille est cbarmante 9 dit Oubreuil ,
ses lettres portent T^mprcinte d'une âme
sensible, d'un cœur droit, d'un esprit
juste... .Notre médisant se trouve bientôt
charge P^c Duvernoi , du soin de dé-
couvrir quelles sont les femmes qui ont
attire sou fils chez elles et favorisé la
passion de ce jeune homme. Yalrès s*ac-*
quitte avec empressement de ce mes-
•flige ; il se £ait annoncer chez madame
£«aure , qui refuse de le recevoir. Ce re-
fus le pique , et sa médisance s'exerce
aussitôt sur la mère et la lille : k l'en-
tendre , l'une est une coquette , l'autre
une fausse ingénue ; c'est du moins
ainsi qu'il les peint à Duvernoi , lequel
ordonne à son fils de renoncer à son
amour et de se préparer à quitter Psn-is.
Cependant avant de partir , Duver^
noi père serait bien aise de s'assurec
de la vérité des rapports de son ami ; il
cherche les moyens de voir ces dames ;
la mère se. présente , c'est madame Du-
breuil , Vépouse du prétendu Yalcès ,
que la longue absence de son mari avait
inquiétée. EU» s'est logée près de lui
pour épier ses actions et tâcher de trou"
Ter l'occasion de le corriger de sa médi-
iauce. D'après la conduite de Dubreuil ,
et Ici propoi satiriques qu'il vient de
(55)
se permettre , elle conçoit «n projet,
«iskns lequel ' Du vernoi accepte ud v61e
avec plaisir. Dubreuil , qui ne se doute
paa de ce qu'on lui prépare , rentre gaie^
ment , et raconte a son aini qu'il vient
de voir passer deux proTÎnciauz de leur
coonaiftsance,
Duvernoi lui réitèr« ses remerciemens
peur le service qu'il lui a rendu ; Valcès
î« confirme de nouveau dans Ja mau-
vaise opinion qu'il a de ses voisines ; s*
ipalignitë spirituelle va jusqu'à médire
de répoux absent. Au milieu de cette
scène , on apporte à Dubreuil un«
lettre qu'un voyageur vient de laisser à
l'hôtel; il Touvre et reconnaît l'écriture
de sa fille. Pauline se plaint amèrement
à son père de propos calomnieux dont
elle a été l'objet ; eRe le conjure de venir
au plutôt la consoler, la veuger des ou-
trages dirigés contre elle par une per-
sonne dont elle ignore le nom.
• Cette nouvelle accable Dubreuil : at-
taquer sa fille calomnier l'innocence,
sont à ses yeux pfiternels deux crimes
affreux dont il doit tirer vengeance :
mais <^uel est le coupable? il l'ignore ,
et voila son esprit médisant qui , tout
en blâmant la calomnie dont sa fille est
victime , calomnie à son tour. Jedevine,
dit-il à Duvernoi, je devine quel est le
' misérable auteur de cette atrocité. 11
passe en revue plusieurs per^nnages
qu'il soupçonne et dont il fait la satire ,
et n'est interrompu que par Duvernoi
fils y qui vient lui demander raison des
(S4)
propos înjiirîeux qu'il s^est permW ^
tenir contre deux femmes <|ue leun
Teilus auraient dà mettre à i^tbri «le sa
jne'disance. Dubreuil n'he'site p*s à sa-
tisfaire aux désirs du fils de soo a m t ; il
va sortir; Fétrangère qu'il a calomniëf
se présente; qu'on juge de sa confu-»
sionl... Pour i'au^ftienter encore, s'il
est possible , Pauline vient chercher
dans ae$ bras un asile contre la médi-
sance. Entouré de sa femme ^ de sa fille,
de t€» amis., Dubreuil se trouve foro^
de médiie de lui-même^ et de suppor-
ter les traits satiriques de tout ce qui
Penvironne.
Rose , enfin , vient annoncer q^e "M.
Valcès, dont la raédisauce a tant affligé
tout le monde , vient de quitler l'hôtel ,
à la grande satisfaction des locataires ,
et Dubreuil , qui .du moms n'a pas ep
à rougir de ses torts envers sa fille;,
consent à Punir au jcnne Duvernoi.
C^tte comédie joint au mérite du
style, un plan bieu conçu des situations
dramatiques , des scènes fortes et bieB
filées. Plusieurs portraits dessinés avec
çpprit, ont «xcité. des applaudissemens
u]ianimes.Le succès a été des plus brillant.
VAni7iter8AIR£ , OU une Matinée de
Philippe - Auguste , comédie en un
acte 9t en vers , à Pcccasion de l'an-
niversaire de la naissance de S. M.
JLouis XYIU , par Î^M. Théaulon k%
JRancé, , {^t 6 novembre.)
Un comte de Dreux, fui a porté le«
( « )
«rmet contre son maître , ainsi gne cel%
•e pratiquait à cette époque , oh le gou-
' Ternemeiit féodal éitit en yignenr dans
' »resque toute l^Hiirope , a reconnu set
' forts f et , vassal soumis , il a renourelé
' Mb serment de fidélité au Roi de France.
I Dans la crainte que ce letour à la vertu
ne paraisse aux yeux des courtbans un
5 as yers l'ambition , il a résolu de vivre
ans ses terres ; là il se dispose à célé-
brer l'anniversaire de ki fSte de Philippe»
Auguste , et à conclure le mariage de sa
nlle Héloîse avec le jeune duc de Mont-
fort ; mais le Roi a refusé son consen-
' tement à cet hymen , et Monfnrt vient ,
malgré la défense qui lui a été faite par
\ S. M .'de retourner au chfiteau , prévenir
le comte de ce contre-tetns. Ce rdfus n'est
qu'une épreuve , cette défense une pré*
caution prise par le Roi qui se dispose à
venir incognito chez le comte , et qui
veut s'assurer de ses véritables senti-
mens; il se présente à lui sous lé nom dtt
comte de Rjiétel. Son arrivée contrarie
singulièr^nent le père d'Héloîse , qui A
invité à uue petite fête de famille se»,
anciens compagnons d'armes , et qui ,
ne voulant point faire parade de son dé-*
vouement aevant un courtisan , cherche
tons les moyens de s'en débarasser avant
l'heure fixée pour la réunion.
Philippe-Auguste et son compagnon
de voyage , le comte Roger , conçoivent
des soupçons sur l'air mystérieux qui
règne dans le château i la présence d*
quelques gentl1homm«s armés ai^gmciH
untleurt ciaistM^
*ï Le monarque iuierroge la sœur d'Hé-
loïse , Gabiielle , qui ,' malgré sa jea-
uesse , résbie à toiAfs les questions du
Roi , et garde impitoyablement le secret
ae son pi^re. •
Le bruit d'une chasse , Tarrivëe d-'a»-.
çiens rebelles , tout concourt à porter
l'efFroi dans Tâme de Roger et de son
Dsaître , lorsque Montfort, surpris par
lis Roi , qui lui pardonne sa désobéis-
fance , I9 met dans la confidence de ce
^ui se prépare. Le monarque veut aussi
)ouer un rôle dans cette petite fête • il
court prendre la place de son buste , et
Iprsque le comte de Dreux e( . ses amis
font baisser une rideau pour renouveler
leur promesse devant l'image du Roi ,
c'est Philippe-Auguste qui reçoit leur
germent. Le prince ne peut plus douter
fies sentimens du comte et de ses amis*
yl c6^8ent au bonheur du duc de Mont-
;^rt , et se félicite du retour sincère de
^es sujets égarés. 11 les engage à ne con-
server du passé que le souvenir des vertus
qu'il a pu faire éclore j enfin , dit-il ,
•• . .Bénissant le jour qui nous réconcilie
De nos cœurs réunis entouroni la patiie.
L'intrigue de celte petite pièce est
faible j on pourrait lui reprocher aussi
quelques longueurs qui retardent la
vaarciie de l'action ; mais ce défaut ne
)'a point empêché de réussir : le succès
qu'elle a obtenu est dû aux sentimens
français qui sont exprimés dans cet
Ottvra^.
OPERA-COMIQUE.
Mgr. le duc d'Aumont, i'^^. Gentilhom-
me de la Chambre, suriuleDdant.
M. de Lafeité, intendant des Menuf,
chargé de reiécution des ordres du
surintendant.
Jdminisiration et Comptabilité,
MM.
Doverger, socii^ta^re et semainier per-
pétu 1 , tue des Colon ued , n". 12.
Hes6e, caissier, aux Menus-1 laisiis.
Duclos , agent comptable , rue de Lou-
vois , n**. 3.
fiézicourt, secrétaire du Comité, rue des
FiUes-St.-Thoma8, n". 9.
Der y secréta^-e-souffleur , rue du Colom-
bier ^ n. 9
Cageon , souffleur de musique.
Frédériches , accordeur.
Serize, inspecteor-général , rue St.-De-
nis , n. 108. . i
Touron, chargé de la location des loges,
rue de la Féroonerie, n^. 39.
Darcourt , régisseur, rite St.-Marc, n*^. 33
Sanctus , costumier.
acteurs sociétaires ,par ordre de
yéception,
MM.
ChenarcC, me des Colonnes , n**. 3.
Martin, rue Neuve-St. -Maie , n**. 10.
JLtcsage^ rue desfiUefi-8.-Thomas,n. 17.
(5«)
luliet ) ruc^ de la Lune , n®. 5j,
Saint-Âtibin , rue de Richelieu , n^. 35,
Jdoraau, rue de Grammont, d**.'!^, -
Bati&te , rue de Louvois , n^. 5«
Paul , rue des Colonnes ^n^, ^,
Huet , même rue , u?, i a.
DarancOurt , rue de Cléiy^ n^. 2.
Ponchard , rue dé la Michodière, n. il.
Mesdames
Dcsbrosses, rue de Riclielieu^ n^; ^.
Crélu , rue de Çlichy , n*. 35.
Gavaudan , rue Sle.-Anne , n^.57«
Mpreau , rue de Graroraont, n^^ i^.
Duret , rue Feydeau , u°. 3o.
£egnault, rue des F.-S.- Thomas , n. ij.
Belmont , rue St.-Maïc, n^. i6.
Boukruger, rue Ménars, n". 2.
Paul-Michu , rue de Cléry, n^.4i .
« acteurs aux appoiniemens»
MM.
BoUan, rue Grange-Batcliite.
Allaire, rue Taitbout, n*. i4.
Bichebourg , rue des Colonnes, n**. 4.
Lejernie y cour du Commerce , n". lo.
Génot, rue des Jeûneurs, n*. do.
Dafcourt , rue St.-Marc , n^. 33.
Mesdames ^
Joly-St.-Aubin , rue Feydeaa , n^. 3o.
- Richardi, rue des Colonnes, n*^. 13.
I4eclerc,rue Montmarire.
Palar , rue Cadet , n°. 4 •
More , rue des Colonnes ; n". 6.
Ffomageat, chef des cfaOBur», rue flodb»'
( «9 )
MM. Chefs.
Blaslus , rue faub Montmartre | n®« 4*
Lefebvre 9 tcie Mandar , n*. 8*
Second chef,
Frëd. Kretibë^ me des Coloantt^ b*. 6,
Ptemiers violonè.
Griot, rue du Petit Carrean , 1k^, i5.
€udret , rue des Mamioaiets , n*. 4.
tiabenè^ ^ rue Feydcau ,ii*. i.
George» , rue jN^ St.-Marliii , a**. 3î»
Dupiesge , raè Cadet , n®. 4*
Seconde i;iolonSm
Bonvier, rue Bochech«aBrt, t^^ vi^
GoUiet ,4110 des Jeûoears, rk\ 8.
Petit, rue Coqueuard , n\ 36»
Lolié, rue de la Grattde-Traanderie*
SannsoD ^ rae St.>DeBi», n^. 200.
Claïudel, rue Montmartre, n*. 168»
Storeck , Faub. Poissonnière ^ aft^ij»
Pas>de-LoD|i, rue HautetiHe , ri*, t». *
B^rlot, rue Coqueuard, n^. iB-
De vaux , rue Moutorgueil , n^. yi •
Fontaine, r«e Marceau , n** 8«
Bctsaes.
Berger , rtie d'Atoboise , n**. g.
Aubert-Olivicr, faub Montmartre, n. %,
Guérin aîné, rue Montmartre, n^. 166.
Ménessier , rue Croix- des- P -Cb^iUpS.
^ïdon , rue du faub. Montmartre, n". 53
^ssçlii^e , tue de Gratnmoiit , a°. iQ.
(6o)
Contre-basses,
laspin 9 rue du Bac , n**, 58.
tiagaeau , rue St.- Honore , n®. 181 .
tï lequel , rue de la Lune ,0*** 55,
Perret, rue de Sèvres , n*. iSy.
Bassons.
tfenri , rue Coq-Héron , n®. 9.
Judas, rue du Faub.-Montmartrc,n®. i3
Dufour, rue Poissonnière, n°. i3.
Clarinettes,
Ch. Duv«moi» ^tuc du Faub. Montmar-
tre , n**. a5.
Bonfils , rue Bourbon -Villeneuve, n. 19.
Fiâtes.
Beso^ïî , rue Montmartre , n°. ^5.
Gebauer, rue de F Université , n*- 48»
Bisetzki ,rue Monlôrgueil , n*. 17.
Haut-bois,
Exevin, rue Croix-dcs-Pelits-Cbainp».
Léonard, rue deFEchcUe , n°. 5.
Challon , rue Feydeau , n". 3.
• Cors.
Mengal,rue du Fa ub-, St. -Denis, n**. 67.
Ch. Petit, cour des Fontaines , n**. 4.
Scheider , rue de la Bibliothèque, n. 10.
Scheider fils, chez son père.
Trompettes.
Venon , rue de Rivoli, n**. 24. ,
F. Petit , iil« Mandar , n°. 11
Harpistes.
G. Foîgnet, rue neuve St.-Marc, n*. ii,
. Garde-magasin de musique.
Thiéblemunt , rue Thévenot , n°. 3&.
I A\ I =S
OPfeRA-COMIQUE.
Le Mariagb par commission , opéra
comique en i acte, par MM.***.,
musique de M. ***. (>^d^ce7i»6/-e.),
Le comtei de B.nuietal , sei^DCur d'unu
petit Tillage d'Allemagne , a ckargë 1«
bAiUi du lieu de lui dioisir une epoufle.
l^rompé par les dames de la cour et de.
la ville , M. le comte est persuade que-
Pinnocence doit habiter une chaumière^
e| a résolu d'honorer d|e«soa choix u]ie<
modeste paysanne.
Le bailli , i^oins sot <pe ne le sont
ordinair^ent au théâtre les gens de sen
espèce , craint de se laisser tromper , et.
charge à son tour Blaisot de la singulière
commission du comte. Mais blaisot ,
au lieu de parler à l'aimable Lucette au
uom de son seigneur , lui parle pour
son prompre compte ; et comme l'a-
mour est éloquent et persuaai£ , il dé-
cide facileipent la gentille Lucette à de-
venir Mad. Blaisot. Ce payswa rusé se.
gfirde bien d'annoncer son mariage au
comte de Biunetal , qui habite Francfoit.
Quand la pièce commence , on at-
tend l'arrivée du seigneur du village.
Mad. Blai&ot , qui s'est parce dès le ma-
tin , se i^jouit d'avance de paraître de-
vant M. le comte ; mais son mari lui
révèle un secret que jusqu'alors il avait
cru devoir taire. Elle apprend qu'elle,
^ét^it destinée k devenu: une graa^ftd^me.
(fo)
Inique ce n'est qu'au portrait désagréable
que Blaisot a fait d'elle à M. le comte ,
qu'elle doit être aujourd'hui la femme
d'un rustre. Elle a quelque peine à pai^
donner à celui-ci d'avoir écùy qu^elXe
ëtait laide ; mais comme au fond elle
aime son mari , elle consent à ne point
se montrer au comte , qui découvrirait
infailliblement la ruse de Blaisot.
M. Blaisot, le plus heureux et le plus
aimé des époux villageois , en est aussi
le plus jaloux. Lucas , frère de sa femme,
habite Un village voisin. Il vient faire
une petite visita à sa sœur , et entre pro-
visoirement avec elle dans sa chaumière,
au moment où Blaisot est obligé de ré-
pondre aux questions du comte , À qui
il veut j plus que jamais , cacher son ma-
riage. Notre jaloux n^a pas eu le tems
de reconnnaitre son beau-frère , et voilà
qu'il s'imagine que le pauvre Lucas est
un rival ; enfin , tourmenté par sa foHe
jalousie , pressé de questions par le
comte , Blaisot avoue sa faute , et im-
plore son pardon. Mais le comte est
inexorable ; il a vn Lucette ; il la trouvé
fort jolie , et veut casser un mariage quk
l*a privé d'une épouse charmante.
La seconde moitié de la pièce est rem-
plie par les lamentations de Lucette et
de Blaisot , qui finissent par décider le
comte à laisser les choses m statu quo*
Il n'y a rien de plus triste , de plus
froid et de plus ennuyeux que ce pré-
tendu opéra comique , dont tes auteurs
n'ont point été demandés. La fable de
' ( 63 )
l^ouTtâge est aussi ridîcale que le dia-*
logue est niais. On ne trouvé point un
mot plaisatit dans la prose et dans les
vers de l'auteur, et pas un phrase de
chant dans la partition du musicien.
Après avoir bâillé pendant plus de
trois quarts d'heures , le public a sifHé
seulement pendant quelque minutes ;
.mais les sifflets étaient tellement aigus ,
qu'ils ont ôté aux amis les plus intré-
pides jusqu'à l'envie de demander le
nom des coupables.
La LETTaE-DE-CHAVGE, Opéra comique
en 1 acte , par M. Planard , musique
.àeM.Bocsha. (ti décembre»)
Un jeune étourdi , nommé Saiuville ,
fils d'un négociant de Bordeaux, a sous-
crit une lettre-de-change. Mais ce jeune
homme , dont le cceur est aussi bon que
la tête est légère , n'a contracté celte
dette que pour venir au secours d'un
ami qui ne l'aurait certainement pas
laissé dans l'embarras , si son courage
ne lui eût fait trouver im mort glo-
rieuse au champ d'honneur. Sainville ,
dont l'humeur est moins belliqueuse ,
fuit devant la noire cohorte des huis«
siers. Pour se soustraire à leur pour-
suite , il se sauve au village d'Auieuil.
n entre dans un pavillon , <lont il trouv©
la porte ouverte j et le hasard fait qu'il
arrive dans la maison même de Mi Der-
,xnoBt , associé de son pcre. M. Dermont
est absent. Saiuville est bientôt affuble
(64)
de «a robe^de-ohambre ^ et , Monfi. ce d£^
guisement , met en défaut la perspica-
cité des recors. Mad. Dernjtont survient,
et demande V^xplication 4'uue pareille
nîascarade. SainyiHe se nommie , et ,
pcMir surcrçît de bonheur , il se trouve
qu'on Tatteùd^it pour épouser la cou«-
sîne de Mad. Dermont , l'aimable Eu-
^^uie , jçune per^o,nne élevée loin de
Paris y et qui , depuis quelques jours,
seulement y habite la tt^aâ^on d^AuteurK
* Notre étourdi , qui devrait tout na-
turellement se faire connattre à ceÙe
que ses parens lui destinent pour épouse,
désiré gardei^ Vincognito , et passer eu-
core aux yeux d'Eugénie pour Vépouic
de ^ad. Dermont. Celle-ci se prête vo-
lontiers à ce bizarre projet ^ dont l'exé-
cution est d'autant plus facile , qu'ESH--
génie ne connaît point le véritable per-
mont. Mais il en résulte une forte
ii^couvenance , que Vauteur pouvait
éviter , celle de faire écouter avec p^ai:-
sir par la jeune personne une déclara^
tion d^amour de celui qu'elle cioit être
le mari de sa cousine*
Enfin, le yéri^ble éppux de Mad. D.ei:-
mQnt arrive de Cordeaux. U apprend^ de
la bouche de sa jardinière , qu'un in-
connu a pris son nom et u&urpe ses
droits. Au lieu d'éclaircir sur4e^hainp
x^ik, mystère qui pouiTait alarmer bien
d,es honuéte^ xn^ris , il se cache dan# le
pa^villon qui e. servi de retraite à Sain-
ville , et là il écoutç patleminent , une,
P^etite conveiisatiou , de laquelle il dç'iK
,1:85)
c'énclu^è Yja^ite son àiSsenclfe \ih Autre l'a
técMflstcé, Il dissimule toùjouirs ; mai*
bientôt lete htiirtieit , V^ui , ïè matin ,
oùt manque leur prise , reriennent à la
charge , et s'emt^âtlent de Derinônt ,
qu'ils prennent pour Sainville. Le quU
proquo .des huissiers donne à Dennont
le mot de Vébigme ; il leur ordonne die
-le suivre ; et ces me^sienft , à la yvk
d*iinp bourse bien jgatnie , ne «fe le font
^s dire deux. fo».
Sainville > qui ne te'ut plus avoir Au-
cun doute sur les sentimens d'ËugiMie ,
la presse de lépojridre à son amour. Dei'-
mont viept tï-oubler ce doux tète à tété.
Il demande à parler au ibaitre de la mai-
son , et prend soin d'anhoncer qu'il tfe
i'a jamais vu. SaiuTille é£Prontéméfat ile
^ait encore passer pour Dennont, et cè-
Ini-ci usant d'un mb^en de comédie en
peu banal , prend j à ion tour , le noèi
de Sainyille. L'arrivée de Mad. Dërmoilt
met fin à cette double mystification. La
lettre-^e-l^hSinge 'du ^eune homme a été
:pskjfêe par le d^onnàire époux, et made-
moiselle Eugénie devient Mad. Sainville.
.. Ge petite acte a été écouté avec plaisil'.
Quelques scènes cbtniques , quelquîes
Jtraits dans le dialoghe ont fait pardonner
les inconvenances quie rkutëur i&'à {â«
^u l'adresse d'éviter j la musique est de
M. Bo9cha f Elle nous a paru meilleure
.que celle des autres opéra de ce ieune
çompositfiur. . •
(66)
Le Mâb.x fotir iTRENXSS * opéra co^
inique c'a un acte, par MM. Theaulon
et DartoiSf musique de M. BocAsa.
. Madame Saîot-Clair , tante de trois
demoiselle» remplies de grâces et de ta~
lens^ s'entend avec un de ses parena qui
désire vivement *marier son neveu. Le
Jeune homn^e hésite entre Laure^ qoi
danse à ravir ; Aglaé , dont le chant
le captive , et Camille qui l'enchante
■ par son ingénuitë. L'oncIè^ pour dé-
cider son neveu à faire un choix ,
feint de ne plus vouloir le marier. Xjt%
.trois soeurs sont désespérées de son dé*
part; et pour les consoler, leur tanfe
fait apporter les cadeaux qu'elle leur
destine pour la nouvelle année. Lauiti
choisit un cachemire , Aglaé un écrin
de ^i&mans , et la modeste Camille
borne ses désirs à une hai'pe; elle ouvie
aussitôt l'étui oh le mari qu'elle désirait
était renfermé.
Ce petit acte est plein de comiqoe et
. de galté, on pourrait bien accuser lesan*
teurs d'avoir puisé leur sujet dansunoh-
irrage représenté aux boulevards; mais ils
ont réussi, ne troublons point leu^ triom-
t>he; nous sonunes fftcbés de n'avoir pas
a féliciter M. Bochsa , il a (ajt aussi de
xjiQmbceus emprunts , et malheureuse-
ment pour le Public il a gftté les mor-
ceaux de musique qu'il a jugé conve-
nables de reproduire dans cette non-
veZ/e composition.
- (6?)
La Comtssss Troun , op^ra, comique
en 3 actes , paroles de M. * * * , mu-
sique de M. Guinée. ( i y janvier.')
Le fond de cet ouvrage est y à quelque
différence près, le, même que^elui de
Colinette à la Cour et du Diable à
quatre. Frédëric de Reitberg , neveu du.
baron de Fierendorf , a parcouru toutes
les cours de l'Allemagne , par ordre de
son oncle , afin de trouver une épouse
digne de sa haute naissance. Arrivé en
Souabe , il est devenu amoureux d'une
petite fille nommée Jeannette , nièce
d'une fermière , mais sage et réservée.
Frédéric , désespéré des rigueurs de sa
belle , est tombé sérieusement malade ,
et Jeannette , par ses soins , a guéri lev
maux qu'elle avait faits à ce nouvel An-
tiocbus. La reconnaissance , unie à l'a-*
mour , détermine Frédéric à épouser la
. petite fermière , et il la ramène chez lui
au risque de perdre l'amitié et l'héritage
de son oncle Fierendorf , vieux gentil-
homme très-entiché de sa noblesse.
Jeannette apprend bientôt la noblesse
de son époux ; plutôt que de lui laisser
encourir la disgrltiee dé sa famille , elle
veut faire casser son mariage ; mais Fré'-
délie y quoique marié , est encore amou-
reux : il combat ce projet, o: La Souabe,
s lui dit.son valet, est éloignée^ Madame
9 fera honneur à tous les noms qu^elIe
Tb portera : faisons-en une comtesse plus
M noble que le noble Fierendof 5 elle se
» nomme Troun : personne n'ira en
(«8)
n Souabe pour s'assurer de rexUten^cb
M d'une famille ^ ce nom. » Ce ^au. ^tst
adopte. Le val<;t fait préparer de ricHes
v^teniens pour recevoir la comtesse ,
épouse de son maître. Le tems presse :
le coureur du baron le précède de peu
d'instans , la petite fermière se fait une
douce xiolence j elle se décide à se laisser
appeler madame la comtesse , et k être
^résetatéè à Ficrendof , qui croit qu'elle
il deux quartiers de plus que lui ; ce qui
Itiî donne une haute opinion de sa ni^ce,
quoiqu'il sache qu'elle ù'est point riche.
Mais le prince chasse dans les envi-
' roàs du château de Fierendorf , et vient
jpi'ésentcr ses hommages âi là nouvelle
comtesse , dont l'eipribavras s'accroît à
èhaque question que lui fait S. A. En
Vain Jeannette prétend qù*elle est née eû
Souahe; une malencontreuse barotiné
de la suite da prince sait par cœùjr té
hont de toutes les bonnes maisons de ce
pays y et jamais elle n'a même entendu
J>arler des comtés de Troun , iFrédéric
fait cesser les observatiohs de la baronne
en disant que le beau-pere de la cûm<*
tcsse est Danois,
Nouveau surcroît d'embarras j un^
fermière , tante de Jeannette , arrive en
carriole avec un paysan quidevaitéjSouser '
la jeune fille qu'ils veulent absolument
voir encore une fois. Comment anoblir
ces deux personnage ? Le bruit se ré-
pand déjà dans le château , que la tante
delà comtesse Trouh est arrivée: chacun
1% dispose à lui présetater ses respects.
(«9.)
JLe pTÎtiCÉ enVote 'à Jéà^ncrtè une mvita*-
tion de bal ; ta comtesse est priée d'^
ametteT son auguste tante et Vécuyer
qui l'a accotai^gnée.' On se tend au bar.
La tante de Jeannette , lI y à quinze
ms , a sauré la \\t à un officier, qui lui
à laissé une bague comme un gage de sa
reconnaissance 4 cet officier est îustement
Te prince qui reconnaît la îermièie et »^
bague. Fierehdorî 6'aperçoii qu^U a été
mystifié , mais le prince conserve à Ift
tante de Jeannette le titre de comtesse ,
et attacbe la petite-fille à la maison dé
l'on épouse.
Xia première moitié de cet opéra of-
frait aes scènes assez bien faites et des
ftltuattOns comiques, mais la suite et sur-
tout le dénouement ont excité de Tiolenè
Innrmures. M. Guénée , à qtii l'on doit
^i& la muisiqùe ^e la Chambre à cou^
icher a fait preuve de talent clans crtt^
houvelle production.. . II est iSicbeux
Y^ùx lui , que la comtesse de Trouh
Éoit morte en recevant ses titres de
noblesse.
La ï'feTE DU Village toisiw, opéra
comique en 3 actes ,jpar M. Sewrin^
musique de lA, Boyeldieu, (5 mars).
Madame dé Ligneul > jeune veuve , ert
•destinée , par le baroil <!feFonvT«lle , sbA
onde , au ieune Renncville , fils d'^A
de B€» anciens kmis , et qu'elle A'à j*-^
■aalà YU. be batOda a confiât ta Aièc4
( 70 )
dans son cKâteau , où , depuu ^quinze
)our8; elle n'a pas reçu une visite. L'en-
nui la gagne , et pour se distraire , elle
•e rend à Itiféte au village voisin avec
Rose f sa suivante. Madame de lâgneul
■e de'guise en paysanne ; mais à peine
est-elle partie , que Rennevillè , devan-
çant le baron , arrive au château. Il ap-
prend de Reniy , le jardinier , que ma-
oame de Ligneul est partie pour la
f^e , sous les habits d^une paysanne ;
et voilà aussitôt que Rennevillè se dé-
guise en paysan ; il part avec son valet
Henri / dans l'intention de rejoindre
madame de Ligneul.
Les amans se rencontrent et se font
réciproquement des agaceries , des pro-;
messes et des petis presens. Madame de
Ligneul éprouve quelque honte de res^
sentir du penchant pour un homme
d'une condition si basse. Pendant la
danse , elle s'échappe et revient au châ-<
teau ; Rennevillè la suit. Le baron ap-
prend que ce jeune homme a^le cœur
pris pour une villageoise. Il se fôche ,
tout s'explique , et le mariage des amans
termine cette petite mystification.
- Cette mauvaise copie du Jeu de VA--
ntôur et du Hasard asojiyent excité des
murmures ; l'orage le plus violent eût
éclaté , si la charmante musique de M.
Boyeldieu n'avait amplement dédom-
magé les spectateurs de l'ennui que leur
causait ce -prétendu poème ! !I Mai* il*
^e sont prononcés , ou plutôt ils ont
rendu justice aux auteurs , lortqu'ils st
( 7»)
sont fait connattre. Au nom de M. 5?-
ivrin , les sifRets les plus aigus se sont
fait entendre , et celui de M« BtiyaÊMeu
a été proclame au milieu des applHns-
semens unanimes d'un parterre , qui y
cette fois , s'est montre impartial.
LxA DEUX Maris , opéra comique nou-
Teau eu i acte, par M. Etienne^
musique de M. Nicolo. f Représenta-
tiou de retraite au bénéfice de Ga-
Taudan )• (18 mars. )
Valsain et Sophie sont les époux les
plus heureux du monde, quoique retirés
dans un château isolé ; ils s'aiment trop
pour s'ennuyer un seul instant. Une
-^eune femme nommée Clémonce yient
troubler leur solitude. Elle a épousé
Porsan , l'ami d'enfance de Valsain.
Clémence confie ses chagrins au
couple dont elle envie le bonheur : elle
lui àiv, en chantant, que le caractère
impérieux et jaloux de Dorsan lui avait
inspiré la résolution de le fuir ; qu'un
ami , voulant la détourner de ce projet ,
s'était jeté à ses genoux pour la con-
jurer de rester près de son époux ; que
Dorsan était entié; qu'à la vue de son
ami , il s'était cru trahi ; et qu'enfin ,
-sans vouloir écouter la justification de
'sa femme , il était parti comme un
éclair. Valsain et Sopnie promettent de
ramener la paix dans le ménage.
Dorsan vient yoir son ami Valsain,
qui hû raconte qu'il est hii-méme
(70
l>roui11é avec sa femme , au sujet d'un
con^rt ; îl doit «*y trouver un jeune
nojHe clont il est jaloux. Dorsan plaint
soirTini. On le rend témoin de plusienn
fec^neà dont il a été l'acteur; il condamne
la sévérité de "Valsain 5 Sophie joue )e
rôle de Clémence ; die est malheureuse,
|)ersécutée paruu tyran >. el veut «e re-
tirer chez utïe parente. Do^au l'en^^ge
a changer de résolutioA , il se met jases
pieds. Le prétendu jaloux parait , il af-
fecte un grand courroux et.r'efufie d'en-
tendre les é:^cu$cs qu'on veut lui donner.
« Avouez , dit-il à Dorsan , que vous
avez à lott accusé votre épouse , ou quk
Vous m'avez outragé ». Le résultat de
cette àîternalîVe n'est pas douteux.
Ùorsah , hohteiix èfi sa jalousie , se ré-
concilie avec sa Ifemme , et apprend
jqu'ii a été joué par Valsain et Sophie.
Celte pièce, dont l'intrigue est des
plus faihleS) est dialoguée avec esprit,
la musique y sanâ être saillante , a pam
agréahle j le 'succès a été médiocre,
dominé l'ouvrage qui déjà est oublié.
<)n avait le droit d'attendre mieux ^es
auteurs de Jocohde.
li^ÏNCONNU , ou le coup d'Épéc viager,
opéra comique en trois actes , par
M. ^^*, musique de M. ***.
( 3o mars ).
On trouve dans toni; lès vieux re-
i'ueils à'anas une anecdote bisarre qui
parait avoir fourni le sujet de VineonnU.
(53)
A Faille des premières rçp/és^ojlàtioi^il.
de V Orphelin de la Chiner un plaisant
était placé ap parterre , derrière un grof.
homme dont la Taste coiBure (appelée
coiffure à la brigaditre ) lui masqnait^
presq^ne tout le tbé^lre. On p^avail point,
epcorç introduit Tusage des blanquettes ;
on était debout et très-spiré. Notie plai-.
sant avait cherché plusieurs fois , mais
▼âinement^ à se placer plus avantageu-
sement. Après quelques tentatives , il
xéassit au moins à gagner un peu de,
ténrein snr la droite ; mais une aÛe pou-
dfrée de son importun voisin l'empêchait
Je voir Lekain : il n'imagine qu'un
moyen ; c'est de se faire jour, aVec de»
ctseaux, à travers celte maudite frisure;
îl exécute son projet , et l'impassible
vbisin , a l'issue du spectacle , lui de-
mande froidement raison <i^\x ridicule
snquel cette plaisanterie Ta livré. Le
{'eabe homme reçoit us) coup d'épée.
i'inconnn lui fait êts excuses et lui en-
voie son chirurgien. Au bout d'un mois
il invite Tétourdi à vouloir bien se battre
de nouveau : celi^-ci , dans l'espoir de
reprendre sa revancl^e , accepte et se
trouve encore blessé. Tous les mois il
1 avait le malbeur de rencontrer au café
de la régence ce diable d'homme qui ne
lui disait pas auUe chose que : Mou-^
sieur !... Monsieur!... chut? C'était la
rente viagère du coup d'épée qui l'at-
tendait. Enfin tourmenté par la crainte
de rencontrer cet original qu'il avait
^mmé monsieur Chut j U]fiixnehQmm:
(7M 1
An bout d'un certain tems , cefsa de re« I
tourner au café de la rëgence , lorsqu'au . i
des garçons le rencontrant nn jour dans 1
dans la rue , Tacostaen lui disant: «c Ah! ^
TOUS pouvez revenir chez nous... Mon»
cieurCkutestmort». Passons à Tanalyse.
Un M. Gérard , maître d'vn hôlel ,
tami et delà poste auxebevaux, a^deuz
lies à marier , Julie et Pauline. Va.
voyageur anive ; son nom et son état ne
sont connus que d'un exempt de police :
ce voyageur désire rencontrer une femme
dont il a entendu parler, et qui a été
frustrée de sa fortune pas Vin justice àe
ses parens. Celte femme est madame
Gérard, 11 demande la main de Pauline;
mais ou le prend pour un chef de con-
trebandiers. Le futur de Jnlie , commis
aux aides se défie de l'inconnu. Gérard
▼eut confier ses craintes à l'exempt de
police et Tappelle... Monsieur ChutU.»
A ce chut y le voyageur ne doute pa-s
que ce soit son adversaire qui l'ayertit .
de sa présence^ il se dispose à recevoir
sa rente viagère. Mais voici bien un au~
tre événement : ce voy tfgeur au lien d'âtre
arrêté par l'exempt est reconnu poni le
dire<iteur des douanes. Le premier com<
mis est nommé inspecteur , et tous les
deux épousent les filles de M. et madame
Gérard.
Il était impossible de représenter nn
ouvrage plus fade , plus insipide , les sif-
flets , les huées n'ont cessé d'interrompre
les acteurs presqu'à chaque scène , fau-
" des parties aurait tort de s'en pren-'
(75)
are an compoiiteur , ili ii''oBt lien à te
reproclter.
L'UiïEi'ouiiL*AUTaB, ouFEnlèTemeiit^
opéra comique en 3 actes , par
M* Etienne , muiique de M. Nicolom-
( 11 mai.)
'Pour satUfaiie au désir de son père p
Hélène consentait à donner 'sa main k
un M. de Gourville , personnage' fat eC
ridicule, qu'elle acceptait faute de mieux;
mais elle a tu depuis Saint-Âlhin , jeune
officier en garnison à Blois y et ce jeune
homme lui a inspiré l'amour le plus vif ^
sentiment qu'elle ignorait jusqu'alors.
Cependant le contrat -est dressé , et c'est
la Teille de l'époque fixée pour son ma-
riage , qu'Hélène s'arise de faire cette
confidence à Cécile , son adiie intime ,
et de lui exprimer son désir que quel-*
qu'événement rompe les projets d'ui»
hymen dont l'approche ne lui inspire
que de l'effroi. Pendant leur entretien ,
Saint-Albin se fait entendre , et jette un
billet que le père d'Hélène , M. Richard,
a saisi et ouvert. Le billet n'a pas d'a<- <
dresse ; et la complaisante Cécile dé-
clare que c'est à elk qu'il est adressé.
Richard veut alors connaître ce Saint-
Albin ; il le laisse pénétrer chez lui , ec
lui enjoin;t bientôt de sortir , lorsque
'TA, de Gourville , qui arrive en ce mo—
nient , se «dit l'ami de Saint-Albin , et
l'engage à rester pour assister à ses noces..
Saint-Albin apprend des deux amies qu«
<7&>
<|oilXTÂlle , qu'U cQiuvstît à p«i»r , cac «ri
de ces mauvais plaisans plein d^axnouiv»
propre , qui croient s'anjuser aux. dé-
pens de tout le inonde , ev dont au con-
traire tout le monde s'amuse. En effet
Saiat- Albin n'attend pas lohg-tems Foc-
ciision de mystifier cet original. Gour-
ville découvre que Saint-Albin est un ri-
va^ ; il offre de se %uec a^vèq to.ut le
iqpt^de coi^tre W et se permet de rii-e à
s<is dépens , parce q^'il le «appose trè»-
ridicule.
Un. nouyel amant parak sur \fi scène ;
c'est oe]|ui dç Cécile , de cette amie gé-
iiér«use qui a si adi'oitement donné le
clu^ge à Biichard. Cet amant appelé J^u-
iiLeval , sur la foi deç discours qu'il en-
tend', devient sérieusement jaloux. U
prend poux lui tous les détails du com-
plot qu'on trame contre Gourville de
concert avec. Siaint-Albio^. Fermement
persuadé qu'on veutrle tromper, il éclate,
appelle Saint-Albin en duel , et traite
ayecmépris le fatr GourviUis , qui , pour
SQ venger de l'insulte qu'il a reçue, con-
çoit l'idée de Caire enlever Cécile , objet
de la contestation , par Saint- Albin ,
qu'il veut protéger. Q va même jusqu'à
prêter sa voiture pour l'exécution de ce.
beau projet. Mais au lieu de Cécile , c'est
Hélène qui part , et Gourville est pris
au piège comme un sot. H est encore
assez bon pour s» charger d'appaiser
' M. Richard et lui écrii-e ime lettrje pa-
thétique pour l'auendrir.
(77)
Lèè antemi de cette pièce ont ^té
tftuVent mieiiib inspires, la musique ce-
pendant etft ^apéHèùrè aiî pbenae que
le public a fort mal accueilli : on atten-
dait lin meilleur ouvrage dé râuteur de
Jo'cOnde èi dé Jéannol et Cotin.
ÎPLiisHÉuîiÊiji QUE Sage, operâ coinique
eh 1 acte , par M. * * * ^ musique de
M.*** {sàmai.)
Le chctaliet de Saint- Félil , c|ui a Ik
tht un peu romaiiesqnef , ebt devenn
ftiibiteitient aidoiireux d'nnè jeune et
iolie Tènre ^ui habite à Pirié lé méraè
bôtel ^mi que lui. Madâthe de S)?nne-
terre , k tfù.\ le cbevsiliet- a fait une dê^
claratibn j>âr ëcrit , vient le trouret ,
après lui avoir , en preninet lieii , fait
une réponse satisfaisante.
Le pauvre cbevâlier est Çtésljii'effrâyé
d'nn succès Si rapide. Il ignore que
Mad. de Sennetérre le contiàtt mieux
qu'elle n-'én est connue. Elle sait que
Saint-Félix est l'ami intime de son frère;
elle est .déjii favorablement prévenue
pour lui ; mais , ayaut beaucoup Souf-
fert de l'humeur despotique de son pre-
mier époux , elle a résolu de ne con-
ttdctct de noilveaul nœucK qu'avec un
homthe sur lequel elle sers! cettailie
d'exercer un empire absolu.
C'est dans ce dessein que la prudente
veuve met Saint-Fclix à dês épreuv*"s
àonx •on «mour lui défrise d'abortf
toute la sévérité. Tout en excitant ta
jalousie^ on exige de lui une confiance et
une obéissance sans bornes ; on> ne lui
permet aucune question ; enfin on le
mène pour ainsi 4ire à la lisière ; mais
que de grands enfans en ont passé par -là.
Cependant une fausse tante ( qui n'est
'9utre qu'une domestique entrée nouvel-
lement au service de Mad. de Senneterre)
• fait naître dans Tesprit du valet du che-
valier de terribles ' soupçons , et pour
l'achever , celle qu'il aime , par un aveu
isimulé j . semble confirmer toutes ses
craintes. Que -fera-t-il ? L'amour l'em-
. porte , et à ses risques et périls il se dé-
termine à épouser. Mad. de Senneterre ne
' résiste pas à ce dernier trait de docilité ;
elle se fait connaître pour une dame de
Vernance , et c'est alors que Saint-Félix
apprend qu'il est plus heureux que
sage
Les auteurs de cette pièce n'ont pas
été plus heureux que sages, La musique
le poème ne méritaient pas les honneurs
de la représentation. Le public a montré
une patience exemplaire. Il dormait ;
mais il s'est reveillé et la pièce esç
tombée.
](Jke N171T d'Intrigue, ou le Retoui;
du Bal masqué , opéra comique en un
^ct« , par M. *** musique de M. ***.
[i.^' juin*)
Mad. de Fiervilte , lasse du veuvage ,
^cidée à accepter la main du colô-
(î3)
Bel Armand ; mais en attendant t pour le
corriger de son penchant à la léeèrçté ,
elle s'amuie à le lutiner au bal de l'o-
péra , 801U un déguisement de sultane.
Ce colonel lui a jeté le mouchoir. On
l'en sert pour lui couvrir les yeux. Ainsi
aveugle par l'amour , pour quelque tems ,
il se laisse promener en voiture dans
les rues de Paris ; et après de longs de-
tours , on l'amène chez la sultane , dont
une partie de l'appartement a été chan-
gée en une espèce de prison. Enfin , le
. bandeau tombe ; mais que voit-il , au
lieu de sa belle ? Un valet travesti , qui ,
nouvel Alteniirkoff, a l'ordre de ne
répondre aux questions que par oui et
Twn,
Cependant là dame du bal reparait ;
mais c'est pour commencer une nou-
velle épreuve. Elle est voilée , et refuse
de montrer ses traits , attendu qu'elle
est , ditr-elle , laide à faire peur. Bientôt
les discours de Mad. de Fieiville sont de
nature à faire naître des craintes d'un
autre genre. Elle quitte le colonel ^
qa'une feinte confidence du valet
confirme dans ses nouvelles idées. Ar«
mand ne doute plus qu'il ne soit dans
un vieux château délabré de la forêt de
Bondy , occupé sans doute ^r des bri-
gands. Effectivement ,lechet des voleuia
survient; mais quelle surprise! Ce coquin
simulé n'est autre que Saint-Réal , ami
do colonel Armand , et qui servait le^
pi-oiets de sa sœur y sans connaîtr» 1q
nom du niistifié.
(8b)
Diaprés cette reconhàissiméè , là vic-
time change de rôle , et Mad. de Ficir-
f nie va être ititriguéc à sou totlr; Lfes
deux amis se liguent contre elle. Saint-
Real , sous \e% habits d'Armand et la
trisière baissée , joue le rdle de l'homnlé
amené dans la ibaison mystérieuse. Ar-
inand , qui a Fait d^aiTÎver chet la danie ,
be sait , dit-il , ce qu'on vent lui dire en
lui parlant de bat , de bandeau stir Us
yeux, etc. Voilà Mad. de Fierville trfe»-
luquiète de savoir quel est l*hoikime
qu'elle a , pour aihsi dire , enivré. Mab
bientôt elle apprend quelle ruse a putii
la sienne , et l'on se doute bien qu ëllC
pardonne sans beaucbup de pëinë â soii
f^èra et à son amant.
Ce prétendu opéra comiqhe à ê%é Aiî-
fié'j il ne méritait pas un meilleur sort.
La musique était digne d'un autre
poème. L'ouverture sur-tout a été très-
bien accueillie. Il est fôcheux que lé
compositeur ait travaillé sur un ouVfagtf
aussi mauvais.
fCRAHLEs BS France , ou Amour e(
Gloire, opéra comique en deux actes,
paroles de MM. Danois et Theau-
lon^ musique de MM. Boieîdieu eC
Hérold, (^itjuin),
La seène est en Provence , dans Te
château d'un certain baron de Alontaï'*
fièro , espèce d'original qui a pris le
monde m horreur et la solitude en af"
fection. Il n'a auprès Je lui que la jeune
C8i )
ftbreiià , sa |itipille, qu'il tftittàri«r pour
Revenir en peu ptué Jolitaire , cl peu
i>n faut qu'il li'èDgàge Aiifonio, «oa
Concierge , i se débai las^er cte Jeanne ,
a feMiiije; afita d'avoir encore un« per-
tdttne de moins dans le cIiAtean. Le ba-
i^oti attend avec impatience le comte
Btibchô, È9ti kéxeu , éciiyer du prince
Charles de France, fiïs âc Philippe -le-»
Hiidi, ei petit-fils de Sainl-Léuis ; il
n*â jamai< vu ce neveu à qui il destiné
M toupille, ttâiS il lui lardéqu'tl soit ar-
Hte, que le mariage soit conclu , et que
les nouveaux époux soient partis; sur
c*s entrefaites , deé pe'ierines , qui fei-
gnent d'être poursuivies par des pirates
Sarazins , se pi ('sentent au château; le
Baron déclare qu'il ne veut point les re-
cevoir ; maîd la femme d'Antonio , qui
4 une doubte clef, court leur ouvrir là
petite porte , et le baron après avoir es-»
Mjé tQu6 lés moyens possibles de s'en
Refaire ; consent a leur accorder line gé-
néreuse Lospitalité.
Marguerite de Cécile , fille de Charlet
'j^ est à la tête de ces péleiines ; des-
«inée au prince Charles de France ,
élïe a désiré le voir satis être connue,'
^tBîâncho , qu'elle a informé de ce dé-
^^r^ a promis de la conduire au château^
^e fioii oncle.
Bientôt après dn aperçoit une troupe'
de chanteurs ambulans qui se dirigent
vers le château, tandis que le baroii
Qonne des ordres positijfs pour qulls n'y
•oient pas rieçùs. Là femnre d' Antonio*
{ 92 ). V
les y introduit. Le chàtelin faiieux •«
dispose à les coagédier. Mais le chef
de la troupe se nomme ; e'est le comte
Biancho, ou plutôt le prince Charles
qui a pris ce nom pour )nger des senii*-
mens secrets de Marguerite de Sicile,
Grâces au neven du baron , nos deoip
amans sont placés sous J'influence de»
jeux de Tamour et du hazard.
Aux jolies pèlerines , aux troubadours
galans succède une foule de paysans
chassés par des Sarrasins qui Tiennent
de débarquer sur les côtes de Provence
et qni pillent tous les villages voisins :
ils sont au déssspoir, et réclament Ta-
sistance du comte Biancho. Â la voix
de Charles j les troubadours quittent la
lyre et reprennent Tépée , leur nombre
est peu considéra|}le sans doute , mais
ils sont Français , ils sont commandés
par un petit fils de Saint-Louis ; la vic-
toire ne saurait être douteuse.
En effet , le combat a lieu , les Sa*
rasins sont défaits , Charles et ses com-
pagnons reviennent vainqueurs, char-
gés des dépouilles de Tennemi p et com-
blés des bénédictions des villageois ;
c'est alors que le baron se loue de sa
conduite à l''égard des compagnons de
son neveu , et qu'il fait sonner bien haut
l'hospitalité qu'il leur a offerte. Margue-
rite a deviné le prince , son langage , ses
exploits l'ont trahi ; après lui avoir ex-
primé toute sa reconnaissance du ser-
vice signalé qui'il vient de rendre k I4
Pirovçnce, après avoir exalté son cou*
(85)
rage, ses vsrtus , elle laî aDD«Dce avea
mystère qu'elle est la veave de Beandoin^
et lui offre sa main et le trône de Syrie ;
ie prince ëmn , touché , inais non sé-
duit , avoue , à la fansse reine , qu'un*
antre a reçu §es termens ; cette réponse
enchante la princesse qui a dëmélë , à
trarers le rçfos de Charles, up sentiment
d'amour qu'il a eu beaucoup de peina
k lui cacher.
Le baron , instruit du motif de cet
entretien , est au comble de la )ois de
îpossédér chez lui une souveraine ; mais
il blâme ouvertement son neveu d'ayoÂr
refusé le ^ène de Syrie, et il lui promet
d'employer toute son autorité pour le
forcer à changer de résolution ; a l'ins-
tant un grand bruit se fait entendre ,
Antonio vient annoncer que la suite du
prince. Charles et celle de la princesse
Marguerite de Sicile entrent la cour.
Enivré de Fhonneur qu'il va recevoir
de oefte double visite, le baron ordonne
les apprêts d'une fête magnifique : tout
le château est en l'air, les habitanii des
villages voisins accourent Les illlus-
tres personnages paraissent enfin
Qu'on juge de la surprise du barOa de
Montaliiéro ?... Dans le prince il retrouve
' son neveu ; dans la princesse la reine
de Syrie. 'Tout s'explique ; les augustes
amans , satisfaits de leur épreuve , s'u-
nissent ; l'hymen foyal est conclu , et
le baron ,* renonçant à sa solitude , ac-
compagne les deux époux à Paris.
Çfi ouvrag» a peu de foiid , m^is il
: C 84.) .„ ,
est rempli dé jolis détails , la musique
est pleine (l'«x pression et de mélodie.
Les auteurs , unanimement dem^nd^s ,
ont été nommés au milieu des plus Tt£i
àpplaudissemens.
liS MAltÀË ET LE YÀLET , OU Tlntrigué
au Chàleau y opéra cdmlqiie en troii
actes et en prose , par M. Jfustin-
t^ensoul y musique ue M. Kreutzer,
( 8 aoûï. )
. La scène se passe dans le chÂteaa dé
H. de FIoTville; Maurice, son intendant^
est sur le point d'épouser Laurelie «
nièce ^e madame Gervais ^ concierge
du château. L'iibsence de M. de Flor-
ville inspire à Maurice , l'iaée de se
faire rendre les honneurs qui ne sont
dûs qu'à son maUre. Déjà un repas ma-
gnifiqne , un feu d'artifice ont été com-
mandés pour célébrer son mariage. Mais
. à l'instant où tout concourt à l'éclat de
cetjte journée, M. de Florville arrive
a TimproTiste, et par sa prét>euce^ met
un terme aux ambitieuses folies de sou
iutendaut. Un repas sous le grand or-*
meau , un bal champêtre , deux violons
^ et une cornemuse sont amez pour M*
* Maurice , qui se soumet^ sans murmurer^
aux ordres de son maitie, transmis par
Jasmin , son valet dtf chambre. Ce der-
nier, ennemi juré de l'iotendabt, imi*--
gine un moyen de le tourmenter : c'est,
de rendre son maître ai|ioureuz de la
future die Maurice. Florrille y qui Toit
(85)
aaDs «on projet une occasion de te r^«
^oir, j content, et Laurette laî esC
loadaîn présentée par la tante , Maii qo«
4cTient Jasmin lorsqu'il rejtrouve en ellei
Due maîtresse chérie , dont il pleurait
i, Tabseoce; son embacras redouble en-
core en Tojant M. de Florrille se pas-
sionner pour la yeuns Tillageoise , et ju-
rer de la posséder à quelque prix que ca
ioit.
Dupe du conseil qu'il a donné à son
maître. Jasmin ne voit d'autre moyen
<}< se tirer d'affaire , que de continuée
> le tromper ; pour parvenir k parler à
Laurelte , que sa tante et son futur gar—
dent pour ainsi dire à vue , Jasmin per-'
I suade à M. de Florrille qu'une af£sira
^e cette nature doit se traiter avec mys-
^» qu'il doit éviter de paraître et de
M compromettre au^ yeux de ses vas-«
seaux; et déjà, confident des amours d«
son maître^ il lui propose d'Atre sonf
messager : \e verrai Laurette , lui dit-il^
personne ne soupçonnera vos desseins
sur elle , et j'en obtiendrai un rendez-
^^ous dans le bosquet du petit psnrc. . • .
^orville approuve ce projet. Jasmin lui
^it sentir qu^afln d'intercéder plus li"
brement en sa faveur , il convient quHl
9c s^oit pas interrompu ; son maître con-
sent à retenir auprès de lui madanis
Servais et Maurice , tout le tems quo
«QTera l'entretien avec Laurette... Jas-
min revient bientôt : tout est convenu ;
il enlèvera la future de l'Intendant ; il
2a conduira « Fcuif ) <m U piarqnis ir»
IX* ^
( 86 ) '
les rejoindre ; mai* il faut de ^argent...
M. de Flor ville , qui n'en a pag , trouve
plaisant de faire fournir la somme né-^
çessaire au rapt de Laurette, par son
prétendu. Maurice apporte les deux
mille écus que son maître lui a de^
mandes à cet effet \ mais , en U» remet-
tant , il. trouve Poccaçion de se plaindre
des assiduités de Jasmin auprès de sa
future , et de Taudace qu'il a eu de lui
sayir un baiser dans le petit J>osquet d»
parc... Ce mot excite les soupçons du
jmarqnis; il est furieux d'êtic joue par
sou valet... aussi ne pouvant le congé"
dter parce qu'il est luaUre de ses secrets,
il lui ordonne seulement ^e partir pouc
Paris f où il préparera le logement de la
belle villageoise... Pris comme un sot
dans le pi^e qu'il tendait à son maître^
Jasmin est obligé de partir à Tiustafit
' même oii le bal y doqné à Fpcçasion dtt
maria^ de Laurette ^ va commencer.
Maurice 9 délivré de la présence ds
Jasmin » a conçu des soupçons sur 1^
intentions du marquis-, u en fait part
J^ Tuadame Oervais , qui le désabuse :
Jasmin , que Ton croit sur la route de
Paris , reparait ; il escalade le mur du
château /et vint sous les fenâtres de sa
belle, qu'il a prévenue par un billet*
Bnveloppé dans son manteau et crai**
gnant d'être reconnu , Florville sort du
pavillon qu'il occupe ^ et sa présence
force les amans à se séparer ; mais au
moment ou, il se croit s^r du triomphe,
a Tinsiant où va enttTer Laurette , àtà
(87)
hojDDies apostés donnent une sérénad«
qui fait mettre aux fenêtres , Maurice
et tous les hahitans du château. FloTTÎIle
se croit pterduj 11 Teut rentrer ^ Maurice
Tarréie ; il va être reconnu.... Jasmin
se présente à loi : >- MiHc kniîs y diU
ï\ à son valet , si tu me tire de |^ maiip-
vais pas... Jasmin se convre du manteau
de son maître | tout k vionde arrive , il
tombe aux genoux du nsarquis, et avoue
C'il venait dans Timention d'enlever
lurette ; celle-oi dit qu'elle n'a jamais
aime que Jasmin 4 et prie M* Florville
de les unir. Madame Gervais s'y oppose ,
vu le peu de fortune du futur... le suis
fiche , dit Jasmin , et mon maHre aersi
ma caution.... 8e touyant un JQur dans
une position critique, il me promit
mille louis si ie Ten tirais ; ye les ^i
gagnés. Florville «st confondu , mais
Jainnin déclare qu'il se contente de deux
mille écus que Maurice a ti ôbligeam*
ment prêtés ^^o r\\lle. Cederpier con-
sent an myHB des deux amans, et
Jasmm ^4^^V ™ai^^**c*
Cet opérMr eomplettement réussi ,
quoique la musique, ^i a produit peu
d'effet 9 soit inférieure an poème , dont
le dialogue vif et spirituel est semé de
plaisanteries fines et de bon ton. On pré*
tend que , malgré le succès brillant que
cet ouvrage a obtenu, l'auteur a jugécon-
venab^ de réduire les trois actes en un*
M. Justin pouvait se dispenser de faire
ce changement ^ mais uous engageons
quelques uns de ses confrèrei à suivre
son exemple ^ le public leur en saura gré.
(88)
X> La BjLTAiLLB DE Dehaik , opéra com^
h que en 3 actes , par MM. Dartois ,
Théaulon et JPulgence , musique de
M. Casfruffb. (26 aeûuy
Tàk scène se passe an cliâteau du comte
d'Haswes , eu Flandres , et dans le voU
•inag^le Deuain. Le duc d'Âlbermaley
général anglais , occupe ce village »vee
un corps de rarmée ennemie. Déjà une
|>artie de la frontière du Nord est en-
vahie , et Douai a capitulé.. Encore une
bataille perdue, et m étranger» seront
aux portes de Paris ; jfour comble de pé-
ril , les défaites successives de quelques
généraux inhabiles ont découragé lea
soldats , mais Yillats arrive pour les
commander , et leur confiance renaît.
AOn attend le maréchal au château
orHaspres , poste fortifié à la hâte , mais
sous les ruines duquel le comte a juré
de s'ensevelir , s'il le faut, pour arrêter
l'ennemi. Clémence , ^j^ce , madame
Francœiir , sa conciçH^beuve d'un .
sapeur de l'armée de*||^HB^ , parta-
gent les mêmes sentim^^^^
Bientôt arrivent au château deux des
ÏïTÎncipaux officiers de l'armée de Vil-
ars : c'est le jeune comte d'Olange , c'est
le brillant et aimable Nivernais; tous
deux sont épris de Clémence ; tous deux
sont aimables, et cependant ne souk
point aimés. Le jeune Henri Dor^l , fils
d'un conseiller au parlement deuouaî,
occupe en secret les pensées de made-
moiselle d'Haspres. Jgaorant c«tte petit»
(«9)
cireonstauce , les deux rivanx M «Kipn*
tent la main de Clémence 5 Us vont même
JDS^'à se provoquer: mais, en vrais
cbevalieis français , c'est sur la brèche
qu'ils se donnent rendei-vous.
Cependant Villars est arrivé au clia*
teau, n assemble dn conseU de guerre et
l'on y discute les meilleurs moyens de
• assurer la victoire. Peut-être n'est-il
pas très-oopforme au caractère conna
du héros , que ce soit lui qui propose una
&iate retraite pour attirer les ennemi*
^ans le piège.
On se décide pour le plan de retraite
active. Nivernais lui-même y donne son
approbation. U regrette cependant qu'il
dérange celui des soldats , qui se pro-
mettaient bien de 1 emporter une victoire
4a veiUe de la St. -Louis. (On sait que le#
aateurs ont demandé gi^âce , en faveur
du motif , pour le léger anachronisme p
]»i' lequel ils transportent au 24 août Ui
bataille ile Denain , gagnée le ^4 juil^
let 1712.)
Mais un nouvel incident vient remplir
ïe vœu de nos braves. Un jeune paysan
^ présente; il apporte les renseigne-
mens les plus importans sur la situation
de l'armée ennemie. Villars l'intetroge ^
a'aSsure qu'il mérite sa confiance , et se
décide à livrer la bataille'.
4u troisième acte, il reparaît vain-
^eur ; Denain est pris , d'Albermale est
Vaincu ; la France est sauvée , et les lau-
riers de nos braves sont le Bauquet du
^i. D'Olange cède la main deQéineace
. ( 90 )
à Nîvcrtrais , qiil , plus heureux que lui,
a été bl68sé dans Inaction. Mais tm autre
a mérité encoTè mieux , et obtient un
prix si doux j c'est le jeune Dorval , Ta-
mant de Glémence , qui , après avoir ap-
porté, sous un 'dégtrisemertt', les nou-
velle» qui ont ftit hâter la bataille , a
su encore , par sob courage , décider la
victoire.
Ce Sujet héroïque est égayé par les
amours de Lucette , fille de madame
Prancoeutr avec le jardinier Alain , dont
le rôle rappelle quelquefois les poltrons
obligés des boulevard^.
iues deux premiers actes de cet ou-
vrages offrent des détails oiseux et des
longueurs. La rivalité de Nivernais et de
d'élange n'est pas très-intéressante; les
àmoufs même de Henri et de Clémenc#
produisent peu d'effet. X»e dernier" a<îte ,
plein de mouvement , a décidéle succès.
La mtisique , qui mérite des éloges , a
également beaucoup plus d'expression
dans le troisième acte. On y. a mstinguë
surtout le tnorcedud* ensemble du dé-
part de la garnison 'et l'hynme chanté
par madatne Diirét*
Les auteurs /vivement déikiandés , ont
été nommés.
FilODOR ,. ou le Batelier du Don , opéra
comique en un acte et en prose-, pa-
^ rôles de lyi. *** , musique de M. Ber-
ion. (iS octobre.)
Comment peut-on prendre la plume
( 9» )
ponr copier encore la Partie. df phass^
et les quarante ou cinquante pièces que
la comédie de Collé a fait naître ? Com-
ment surtout un compositeur aussi dis-
tingue que M. Berton consent «il à ré-»
chauffer des sons de sa musique lei
niaiseries et les alisurdités qui fourmil-
lent dans ce prétendu opéra comique.
Iran WazUitz , autocrate de toutes les
Bnssies , déguisé en marchand russe ,
mais laissant deviner par la noblesse
de ses manières qu'il est le czar , et Al-
torph , cachant sous le même déguise-^
ment les décorations du grand -maré-
chal , se présentent dans la demeure
d'un pauvre habitant de Moscou, nom-
mé Âzarof. Le czar se fait appeler Ti-
maphé. Azarof a une grosse femme ba-
Yarde et une jolie fille qui se nomme
Azaïme. On peuse bien que le czar né
s'est ainsi déguisé que pour connaître
'les besoins de ses peuples et pour en-
tendre la vérité. Azarotle sert à souhait*
Il traite surtout fort malle grand-maré-
chal Altorph ; mais quoique les conseils
d' Azarof soient donnés un peu dure^
ment , Altorph promet de les suivre.
Ce vertueux Azarof a donné depuis
long-tems l'hospitalité à un jeune bate-
lier du Don , qui passe pour avoir l'es-
prit, aliéné. Féodor ne parle que de
l'important service qu'il a rendu jadis
au czar quand ce prince allait périr dans
les flots. On ne devinerait jamais }e
moyen qu' Azarof imagine pour guérir
la prétendue folie de Féodor. Il engage
Timaplic à jouer le rôle du czaf ;
«celui-ci se prête à la plaisanterie. Feo—
<ior reconnaît son maître j et le czar lui-
même , qui n'a point oublié les traits
du batelier qui lui a sauvé la vie , écrit
quelques lignes sur s.es tablettes et les
remet a Féodor , en le chargeant de les
porter au grand-maréchal. Féodor exé-
cute cet ordre , et revient bientôt «vec
Altorph dan^ une élégante nacelle'. Le
.czar cesse alors de dissimuler ; tous les
jacteurs se jettent à ses pieds ; Féodor
épouse Azaïme. On siffle , et la toile
tombe.
L'auteur a vraiment fait un tour de
force , en accumulant dans un seul acte
autant d'invraisemblance» et de sottise ,
,qu'ou a coutume d'en mettre dans an
cmélodrapae en trois actes. Azarof cn-
faanté de sa ruse qu'il emploie pour
*^omper Féodor , rit beaucoup^ dans la
pièce ; mais sa gaitié n'est point commn-
micative. Le pauvre diable n'a fait rire
personne. Les spectaf^eur^ ^ après avoir
2>aillé long-tems , ont fini par siffler.
La partition de M. Berton était digne
id'un meilleur poème. L'ouverture est
originale et a été fort applaudie.
3La JouiLiïiE Xux Aventures , opéra
comique en S.actés , par MM* Capelle
et Mézières ^ musique de M. MehuL
(i6 novembre,)
Au premier acte , la scène se passe
4ans une eampagne voisine du château
(93)
àe la marquise de Gemance. FI orrai ,
jeune homme à la mode , et par consé-
quent assailli de nombreux créanciers ,
a pris le pa^ti de leur céder la place. Û
est vena se réfugier chez Bertrand , jadis
doinestiqu^e son père , et aujourd'hui
fermier d^la marquise. Pour mieux
tromper les Jkuissiers, il a troqué le frac
élégant contre l'habit villaceob ; il se
dispose li partir pour 1^ chasse ; mais
soudain nu compagnon d'i|ifortiine lui
arrive , c'est Gercour , offiicier de cava-
lerie e% aiui de Florral. Ce dernier m
mieux que des huissiers à ses trousses.
A H suite d'ui4 repas , if s'e^t pris de
querelle avec uu officier , nommé Dan-^
ville , qu'il coupait à peine. Ils se sont
battus à la brune ; Gerpour , voyant
tomber Danville , allait le secourir*
Forcé de s'éloigner sur-le-champ par
l'arrivée de plusieurs personnes „ dans
son trouble il a pris pour la sienne la
Toiture de son adversaire , et dans robs<7
carité le cocher a fait une pareille mé-
prise. S' apercevant enfin de son er-
reur , Gercour a quitté cette voiturf et
le hasard l'a conduit à U ferme de Ber-
trand* Que faire eu pareil cas? Imiter
l'exeipple de Florval et prendre aussi
l'habit dp paysan. Beitrand fournit en-
core ce nouveau costume ; lui seul est
dans la confidence de^ deux étourdis ,
qu'il fait passer pour ses parens.
Bientôt Bertrand reçoit une nouvelle
visite ; c'est celle de Germaine , fer-
mière , sa voisine , et de sa fille Rosette,
qui , éÏBjréê cKez la marquise de Ger<r
Aance , est depuis qudques jours ina>
riée avec Antonin , jeune villagois. Quoi-
Îrne la marquise né connaisse point le
utur , elle a promis à ftosette une dot
de mUle ëcus , en exigeant seuTèment
qu'elle vint la chercher avQgi son mari ;
mais ce mari est absent. Belle occasion
{>ouT le remplacer ! Nos deux faux vil-
ageois persuadent à Germaine que la
marquise exigera nécessairement la pré-
sence de répoux 'y il faut donc que quel-
qu'un passe pour lui. Tous deux offrent
ieuTS services ; on finit par accepter ceux
de Gercoiir. Néanmoins , Florval sera
aussi/ du voyage; il passera pour le
tousin du marié.
A peine cet accord est -il fait, que
d[«s gardes surviennent. Alarmée sur le
sort de Danville , son neveu , la mar-
iquise fait chercher partout son adver-
saire , qui , suivant ce qu'on lui a ra-
conté , a eu l'audace de se réfugier sur
ses terres. Trompés par la petite ruse
des deux paysannes , les gardes laissent
partir tout le monde pour le château ,
et abusé par une fausse confidence de
Bertrand , c'est le pauvre Antonin qu'ails
arrêtent , et k qui ib vont faire prendre
la place de celui qui a déjà pris la sieune
d'une manière moins désagréable.
Cependànt'la marquise a aussi été dupe
de la russe; mais nous ne sommes pas au
hovLt des, aventures de la journée. Ma-
dame de Surville , sa nièce , dont Ger-
cour est l'amant , arrive au château ,
(95)
et Pon doit )iiger de sa iurprise. Elle te
eontraint nëanmofiH , ertout irait bien
•i un ocage qui survient n'obligeait la
société villageoise à passer la nuit chex
la marquise , ^-veiit-i^s«)ument faire
préparer une chai^ire pour le$ nou^
fléaux époux. Cette nouvelle aventure
lest un peu scabreuse j mais en voici bies
nne autre, les garde% amenèrent Antonin;
la ruse est découverte , et chacun re-
prend sa place, Antonin près de sa femmey
trercour .dans une chambre qui lui sert
de prison.
Madame de Surville , qui a vainement
sollicité sa tante en faveur de son amant,
S rend la «résolution hardie de l'enleper,
'accord avecFlorval. Malheureusement
Antonili a entendu le coMplot^ et left
amans seraient pris dans leur piège , si
Danville , iqu'ton avait cru faussement
mort et qui n'est que blessé-, n'arrivait
de son côté .au chatean , pour qu'un
nouTtidU quiproquo nocturne soit le
terme des aventures. Les deux cham-
(pions fie réconcUient , et le. iparinge de
madame de Surville avec Gercouf de-
vient le gage de la paii.. .
Cette pièce est fort amusante qiioiqne
l'intrigue n'en soit pas très-neuve ; les
auteurs Pnt eu le talent de bien enca-
drer les situations et de donner à leur ou-
vrage une marche rapide. La musique
surtcmt a^excité des applaudissemens
unanimes. L'ouvrage a obtenu un bril-
lant swicès.
ODÉPJK.
THÉATBE ROYAL,
M* le Comte de FÉtdel , directeaiveén^
r^l de la Maison dii Roi, surintendant.
Picard, delà Légion d'Honneur et de
l'Académie française , administrateur-
général ,' rue de Condé.
Loraux aiué , secrétaire - général j au
.tkéAtre.
"W al ville , réglssear.
Inbei't j caissier , au Théâtre.
Acteurs-Sociétaires»
MM.
Clozel , rue de Yaugirard , n\ iS.
Chazel ^ idem.
Armand, rue d'Enfer ^ b®. 71.
Perroud , rue de la Harpe , no. 78*
Thénard , rue de l'Odéon , n". 34*
Pélissier , rue de Yaugirard , n**. 3.'
Talon , rue Croix des-Petits-Champs.
lYalvilTe , rue Neuve du Luxembourg f
n».îi,
Mesdames
Délia , rue de Corneille , n**. 3*
Fleury , rue de Molière , n**. 3.
Milieu , rue de VOdéon ^ n*. 3a.
Jkdeline , rue Neuve de Seine.
Acteurs aux appointemens:
MM.
Leborne ,me de la Harpe, n. 7S,
Azémajrue de TËcole de Medecàneny i4.
>
^ 57 )
AiphOBêe, rue de Yaugirard , n®. lo»
Cliarles , rue St.-Deni».
Mesdames *
Hlunbert, rue NenYc-deft-PetSts-CluiiDpiw
I>escuillé8, rue Haute^^Feuille , n®. i44
Adèle, rue de Yaugirard ^ n**. i5.
Aoi , rue Madame.
Ferroud, chez son père.
Descaillcs , chex sa mère.
^ara j rue des Francs-Bonrgeois , n. il •
Fâicie, rue St.«Germahi-des-Prés , D. i8.
DeTin, rUe 4e TOdëon.
ORCHESTBJI.
Chef.
M, CrémoDt, rue Dauphiiie , au oom d«
la rue d'Aa)OU.
St-Hilaire, souffleur, rue des Bouche-
ries.
forestier 9 costumier , rue St.-K«rtin*
ODÈON.
|jXa DBvx PÀxttisNs, oitleTînige m
40ft 9 vaudeville en ua acte, par M«
Sewrin, ( i^ décemrê )•
M. de CourTille habite une maison
de campagne dans le Vivarais ; il a
deux filles à marier , Albertioe et Clé-
Inence. Deux jeupes gens quittent Pa-'
Hs a;Tivent chez lui , recomniandës par
un ami intime de Courvilfe Saos avoir
vu. ces demoiselles, Fonbonne et Sur-
val , qui sont nos Parisiens ^'enflam-
xnent tous ^enx à Ta fois au nom aeul
d'Âlbertise, JNe voulant céder ni Tun ,
ni Paatre; ils conviennent >d» tirer au
sort. D'après sa décision, Surval peut
exclusivement adresser ses hommages à
Albertine, et Fonbonne ne peut, sans
manquer à aa parol^ y faire sa cour qu'à
Clémence. Mais ce dernier se trouve
pour la première fois en tête - à - tête
avec Albertine qu'il prend pour Clé-
mence ; les deux araans.se /plaisent , et
voi!à le traité des deux amis violé.
Surval t de son côté , a un entratien
avec Clémence qui* se fait elle ' même
passée pour Albertine ; et ils sont** éga-
lement épris l'un de l'autre. Discussion
entre les Parisiens qui sont persuadés
de leur rivalité. L'altercation va prendre
un caractère sérieux, lorsque tout se
débrouille à la satisfaction de tout la
monde , excepté à celle du public , qui
(99 )
a gardé un profond silence. Qoand on
bmiUe, disait Rii/arol , il est difficile de
siffler , et fort heureusement pour M.
&wrin tous les assistans bâillaient à qui
joaieux mieuxl
DXRECTIOIT DE M. PlCABJD.
Quelques Scài^Bs impsomptit, oo la
Matinée du Jour 'de Tan , prologue
d'ouverture ^ en vers libres , par M.
uindrieux, * { i** janvier"),
tJne f<yute immense s'était pcirtée è
cette représentation ; M. Picard avait
dirigé, pendantiong-tems et avec snccèA,
la troupe qui l'a de nodveaa choisi pour
la conanire, et depuis celle époque , l4s
comédiens ne prêchent plus dans le dé-
sert.
L'aimable auteur des Étourdis ne
ponrait donner à soiï ami Picard une
plus grande preuve d'amitié qu'en mon-
trant le premier l'exemple a tous les
écrivains comices , de travailler pout
un théâtre que le public et les hommes
de talent semblaient avoir abandonné k
Venvi. 11 y avait long-tems que de bons
Vers nef s'étaient fait entendre dans l'en-
ceinte de rOdéon; la fraoche gaîté en
paraissait exilée aussi bien que le boh
goût; M. Picard pouvait seul les Ta->
mener , et avoir le conrage de >reBtr««
prendre. ; '' ^ .
On le suppose en scène , dan^ )^'pro*
( 100 )
logut ; le directeur de FOdéon ne peut
décider un acteur de ses amis à s'en«-
gager dans sa troupe. Les prérentions ^
comme où sait , sont toujours difficiles à
vaincre; le fnot Odéon , jusqu'à pré-
aent , a été un épouvantai! pour les bons
comédiens ; et il serait si importaat pour
Tart que la troupe qui le compose •
offrit un plus grand nombre de talens !
Le directeur répond & toutes les objec-
tions de Facteur prévenu : yainenient
celui-ci pi*étend que le faubourg Saint-
Germaiii est nn quartier qui n'offre au-
cune ressource pour un théâtre.
Le faubourg Saint-Germain est-il donc
un désert? »
Ini réplique le directeur.
M 'est-ce pas une ville entière ?
Une uès-grande ville ? Et ce specUcle
offert
Dans ce même quartier oh. commengit
Molière • '
Par tons seit habitans lera-t-il rebuté?-
Pour notre art songe un peu comment
est habité
Ce faubourg qui pour nt>us te paraît re-
doutable.
De l'étude et des arts c'est Tasile hono-
rable :
J'y trouve l'Institut et TUniversité ,
Et plus d'uue école fameuse
0\y court, une jeunesse ardente, studieute.
C'est ici le pays latin ;
Paris a^aoïi PairnaMC au faubourg Saînti'
Génnaio.
(10»)
L* directeur a donné le moi à qnél«
qnes-uns de ses acteurs qui, succès-»
sirement, viennent improviser plusieurs
scènes analogues & leur emploi .L'homme
SDx prëvenlions est dupe de cette ruse;
fl s*en aperçoit lorsque tout le monde
vient toubaitcr la bonne année au di-
recteur 9 et s'engage lui-même dans la
troupe qui s'avance, ajant à sa tête ma-
demoiselle Délia. Cette actrice fait son
compliment au directeur, et s'adre^sil
ensuite ,' en ces termes , au parterre :
Messieurs , que cette année où nous al«
Ions entrer >
Voie en tout vos projets et vos Tcens
prospérer !
Puissîex-vous ions , messieurs , l'avoir
Leurense et bonne.
Nous Fattendons de vous. Puissions-*
nous mériter
Qu'ici votre faveur toujours nous envi-
ronne ;
Et souvent , grftce à vous , puissions-
nous répéter :
Nous n'avons au public fait que la soQ'
haiter.
Mais généreusement sa bonté nous la
donne.
Ce petit prologue a été interrompu
par des applaudissemeus que des vers
beureux et faciles ont souvent provo-
qués. On a surtout remarqué le suivant:
l^'union £nt la force et produit le suocis.
Les dettx Réputations , ou Mo^sfeur
de Boulanvillc , ccmiédie «i 6 actes cl
eii prose , par M. Picard,
(S février.)
Deux, fermiers , Duhoussaye et Ber-
• trand, descendent à l'auberge du Cheval
Blanc, tenue par M. et madame JLéO'>
nard ; sur la route d'Orléans. DuhbuS'
^saye , d*un caractère franc 'et ioyeuxi
.fait les plus grands éloges d'un certain
Boulanyille , propriét^te desenviron^;
Bertrand , triste et maussade , en dit
-l>eaucoup de mal ; voilà un homme qoi
a deux réputations pour avoir seulement
' repris sa f enueà Bertrand et l*avoir lou^
à Duhoussaye.
I/aub^rgiste Léonard estime esipèce
de Figaro , qui a exercé^tous les métier»
"■ et qui , semhliiMe an barbier Rigolo , dei
Conjectures ^^at.lsL manie d'observer les
' hommes et les chtfbes» il n'a choisi Petit
d'aobefgiste que pour se livrer k son
'génie obsei^atèur ;'>il ne «conçoit pas
comment Fintérét et la passion peuvent
'exagérer Topimon de' ses deux hôtes;
il n'a rien vu de pareil depuis qu'il tient
' la maison du Che'pal Blanc j ce qiii ne
l'empêche pas de déprécier beaucoup
• l'auberge du Cheval Noi>, parce qu'elle
lui enlève des voy^eui-s.
Madame Léonard est une femme tel-
• lement obligeante , que son obligeance
V^isemble à l'intrigue , pour ne pas dire
• plus. Elle i^'oÉFre à seconder tm officier ,
:|iommé Raymond' de Courville , quiar-
T^v^ exprèn de Paris , pour raconter qu'il
Ci«5)
M. eu occasion de yoir chez une tante
une ieune et jolie personne appelée Hen-
riette y dont il est ëperdiiment amou-
reux ; qu'ayant appris que son père , M.
Doricourt', riche amateur , la conduisait
dans l'OrléauatSy il s'est mis en route et
ne les précède que de peu d'ins tans. En
effet f une voiture s'arrête au Cheval
Blanc ; Henriette retrouve avec plaisir
le capitaine Raymond; et Doricourt,
qui a de grandes prétentions à la finesse ,
est faTorablement prévenu pour ce jeune
honune qu'il n'a jamab vu.
Ce Doricourt vient d'abord pour visi-
ter iine terre qu'il a achetée sans la con-
naître , et ensuite pour marier sa fille à
* ll/(. Boulanvill^ , neveu d'un de ses
amis , mort à la Guadeloupe. Doricourt
tient beaucoup à sa réputation ; et , avant
de voir son gendre futur , il veut savoir
ce que les autres en penssnt. Léonard le
met en présence des deux fermiers. «M.
» Boulanville, ditl'un? c-'egtun horo-^
» me charmant , un prodige de vertu ;
» il est braVe , homme d'esprit ; c'est
]> un fidèle ami du roi ,*un philosophe
]D d'ailleurs ; en un mot , c'est un homme
y> parfait» — Bon , dit l'autre , il est
» avare , avide , injuste , sans probité ;
S) il fait le jeune homme , mais il a la
s> quarantaine; il est laid et sot..*. C'est
s> une girouette d^ailleurs, etc. , etc.]».
Enfin , paraît ce Boulanville , dont on
dit à la fois tant de bien et de mal ; ce
n'efct cependant qu'un homme ordinaire»
ni sot , ni spirituel , ni bon ^ m méchant
J
f »o4 )
Il est tonra^entë par les msUnces d'une
niadame de Yertbois , caricature calquée
fur celle de NincL-Vernon de la Petite
Ville» Cette madame de yeri>oU , munie
d'aune pron^esfe de mariage que lui a
souscrite M. Boulauville , le contrarie
beaucoup dans le dessein qu'il a d'épou-
ser Henriette. Boulanville, poiir re-
prendre sa promesse , offre à madame
de Yertbois une somme de vingt mÙle
f^ncs ; mais cette femme exige de plus
que Bertrand garde la ferme qu'on fui a
ôtée. BoulanvUle y consent , et voilà les
deui fermiers qui chantent la palinodie ;
Bertrand , qui dé^estai^ fiou^nville , en
fait spontanéipent l'éloge ; et Dohons-
saye , qui en disait du biep , le traite
fort mal... Enfin ^ l'éloquent Léonard
décide Boulanville à épouser madame de
Vertbois , et Doricourt à donner la main
d'Henriette à Raymond.
Cett^ comédie n'a pas eu de succès.
On y a trouvé des longueur^ , des scënes
mal amenées , et ne ^nant point à l'ac-
tion j l'intrigue en ejBt péniole , le dia-
logue verbeux'. M. Picard, en réduisant
cet ouvrage . à trois actes , aurait sans
doute' réparé l'échec qu'il a reçu , mais il
a préféré le retirer du répertoire.
La Fête d'uk Bourgeois de Paris ,
ou le Jpuf et le Lendemain , co-
médie en 3 actes et en prose , par
3VtM. Merle et Dumersan ( ty février)
f€ bouii;eoiS; qui se nomme M. Bo-
(.05)
nm f possède de tems immémorial un«
modeste boutique de bonnetier dans le
quartier Saint-Michel. Mad. fionnin ,
loin de partager les goûts simples de son
mari , ne respire que le luxe et la dé-
pense. Un M. Ledoux , intrigant, aspire
a la main et à la dot de Joséphine , pe-
tite- fille de M. Bonin, et , profiunt
de l'ascendant qu'il a sur l'esprit dé
Mad. Bonin , il lui persuade de donner
tine fête à son mari le jour de la Saint-
Claude. Mad. Bonin , pour faire toutes
les dispositions nécessaires et mieux sur-
prendre son vieil époux , Venvoie pro^
mener.
Le Doux , suivi des tapissiers , fait
bientôt métamorphoser la boutique- de
Bonnin en un salon superbe , où des
guirlandes de fleurs et des lumières .dis-
posées avec art , promettent un bal , un
souper , des proverbes , eu un mot une
£ête qui ressemblera à ceUe d'un agent
de change. Ce Ledoux a pour rival le
jeune Edouard , étudiant en droit , cou-
sin et amant préféré de Joséphine. Une
explication qu'ils ont entr'eux est in-
terrompue par l'arrivée de la grand'ma»
man. La présence de Bonin rend la fête
complète : minuit sonne , le portier vient
la troubler en annonçant que tous les
locataires se plaignent du bruit qu'ion
fait dans la maison , et qu'il faut se
séparer. Le lendemain M. Bonin s'apej*-
çoit de tout le désordre qu'on a causé
chez lui. Les fournisseurs viennent pré-
se&ter leuf mémoire ^ ob a bn son vin ,
brisé ses meubles ; il a des billets à ac-
quitter pour son commerce ; cependant
ponin paie les dépenses de sa fêtes avec
l'argent qu'il réservait pour celle de sa
femme f LedousL est éçonduit, et Ëdouart
iépouse sa jeune cousine*
Cette comédie , qui a obtenu du suc-
cès , ofiré le tableau fidèle dVn ridi-
cule qui chaque jour devient plus com-
.mun parmi certains bourgeois de ki
capitale.
Brxtsqvbt, Fou de Henri II, ou le
Carnaval de i556 , comédie eYi trois
actes , et en prose , par M. ***,
( sS février. )
Le maréchal de Strozzi, pour se ven-
'gef des espiègleries de Brusqnet , foa
du roi de France, et prendre gaiment
' sa revanche pendant le carnaval , ima-
gine de le faire passer ponr mort. Il i^e-
met à madame Brusquet , qu'il fait
veuve de son autorité privée , l'acte
' mortuaire de son époiix qu'elle croit à
' Aome , et une lettre contenant les der-
nières volontés du défunt. Un certain
I^icoud , maître d'école , est désigné
dans le testament pour succéder à Brus-
quet et épouser sa veuve. Mais Brus-
quet, de son côtd, inquiet dé ne, pas
! recevoir des nouvelles de sa femme , et
de pitu très-euclia à la jalousie , revient
( *07 )
.sfeCrkeUMiit'à ParU, qiii€<t'Ie lieu de
ia tcèoe, et «ecqndé par le duc de ^aîae
ei le comte de la Bochefoucault , w ae
<lif]>o«e à iQyatifier le maréchal lui-même.
Un soupçr est préparé pour célébrer
les fiançailles de JNicoud et de mai^'ime
Bnisquet. OuTe' met stable. Les con-
TÎTes , «u< nombre deâquels se. place «le
maréchal , trouTent les mets détestables,
le TÎnamer; un prétendu sorcier, fou
du roi d^JB^pagne et j^mi de firuaquet,
annouce que c'est l'effet ^ d'un charm^.
I«e maréchal s'étoune qu'après avoir
donné les ordres nécessaires y on n'ait
■point fait servir son argenterie pour
le repas. Nouvelle réponse du sorcier y
qui prétend ^ue c'e;it encore l'c6t| d'un
charme. Bien ne peut suppléer oans la
maison au souper qu'où attendait. La
cave est vide , l'office et la cuisine sont
déserts. L'argenterie est passée aux
champs élysées , pour dédommager ce
pauvre Brusqtiet des tours que Jui a
}oué8 le maréchal , dont l'incrédulité
oblige le sorcier de lui donner un coup
dé baguette et de montrer^ dans le fond
du théâtre , l'ombre de Brusquet man-
geant à une table bien servie. Tout s'é-
elaircit : Nicoud renonce à ses préten-
tions sur la main de madame Brusquet
{»our- épouser JVIarian ne sa servante , et
e maréchal en est pour son argenterie j
dont il croit devoir faire présent k Brus-
qtiet.
Cette pièce s'est traînée s^yec pefua
(108^
insqu'an dénouement ; mais iLtnvét U^
df&MÎffleU nomhreaK et aigus te aont
laiT entendre , et la chute la pins c^m-
Slette a forcé firusquet à ne plut faire
'espiègleries... à FOdéon.
liB YktET DB SON .Rival , comédie en
un acte , et en prose , par M. **\
(19 mars }.
Cet acte est un imbroglio oh un cer-
tain colonel , neveu d'un ministre , se
présente sous le nom de Beauclair son
rival/ pour épouser la fille de M. Des-
tâval f ancien militaire retiré à Stras-
bourff. Ce Beauclair prend les habits d'un
val4| s'introduit dans la maison , et
s'amuse aux dépends du colonel 9 au
service duquel il est forcé de se mettre.
Guerre ouverte entre les deux rivaux
qui redoublent d'adresse et de luses.
Le colonel est aimé ; mais il avait donné,
de son autorité privée , l'ordre au com-
mandant de place d'arrêter un voya«
geur qui avait renversé sa cbfcise de
poste avant d'entrer dans Strasbourg.
Ce voyageur est Beauclair lui-iftème.
On an-âte donc le colonel qui a pris ce
nom ; il profite du quiproquo pour or-
donner à son valet d'aller chercher le
notaire. Tout s'explique bientôt; Beau-
clair s'avoue vaincu 9 et 9 d'après tes
conventions , it cède au colonel tous ses
droits à la main de mademoiselle Des-
tival.
ZêC Valet dû son Rival a par&itemeiU
( «©9 )
rénnl .'d y 4» dam ce petit -acte de itT"
lies «cènes , des sUofttionft piquaotes ^
des mou heureux , de Tèsprit et de la
^it^. Malgré le mccès de cet ouvrage g
fauteur a deairé garder i'aaoojinf •
Lei CoM^DiBnNBt i oa la Critique dé
la Coinfédienae , comédie en un act«
et en prose , par M. Dumersan»
( 2.5 mafSi )
Le directeur d'un théâtre de provtoc*
attend de Paris une pacotille de pièce»
abuvelles. Il les reçoit avec un paquet dci
journaux qui ne s'accordent guère sur lo
mérite àelaComédtenneàe M.Aodrieux^
)ouée au Théâtre Français. Le directeur
trouTC le paquet dejoùraaux bien iourd
et celui dîies pièces nouvelles bien léger»
Quoiqu'il en soit y la Comédienne fait
ftaitrê une guerre cîvile parini les ac-^
trices de la troupe. Toutes veulent avùir
des droits incontestables au rôle priu"
cipal. Jl m'appartient, dit Fin^nue;
mademoiseHe Mars ne joue -t- elle pa*
Victoriœ du Philosophe sans le sapoiri
ion , dit la soubrette f ne youe-t-eile
pas Suzanne du Mariage de Figaro ?
La coquelte et le cara||pre se disputent;
le rôle. Cette scèoe, qifftsttrès*flalteu80
' pour niademoiselle Mars , n'est pas \^
pius mauvaise de la piêCe.
H nous reste à parler dea amours dis
niais de la troupe aveclagrandecoquette^
do personnage d'un vicomte de Cornillacr
qui prétend être encoie' l'original dis
. 11». ' • 5
eèuvignào dé M. Aaârieoit ; nmis iiot»
nous borncurons à dire que c'est à la co»
quelle que le rôle de la coquette est ad—
ivgë , et qu'elle épouse le niais en dépit
du vicom|;e. Tout le monde donne soit
mot sur le but que M. Andrieux «'est
proposé en écrivant sa Comédienne* U
ar voulu tourner td noblesse en ridicule ,
dit le Vicomte. Mon, ajoute la Duègue,
il a voulu faire l'apologie des comédiens.
Pas dutout , dit la Soubrette , c'est une -
• satyre contre nous. On se résome , et
On conclut que l'intention de M. Ad'*
drieux était de faire une comédie. 19 ou»
ip'avons pas compris celle de l'aateur
^s Comédiennes ^ et pourunt •on ob*
vrage a réussi.
La petite Gueb-re , comédie em \ act»
en prose , par M. Charles. (3a aw/.)
Le vieux gouverneur d'une citadelle
Î>iém^ taise attend la jeune Bianca , sa
uture^ Deux étourdis d'ofiiciere , pri-
sonniers du gouverneur , s'opposent «
ce mariage j Tun d'eux est amoureux de
Bianca. Ces messieure parviennent à
faire passer le gyvemeur pour fou. L^
pauvre diable est beraé etraimable offi-
fcler épouse sa maîtresse.
Cette bluette n'oïfre rien de neuf)
ènais quelques scènes assez gaies ont
" fait oublier les nombreux emprunts que
M. Charles a fait à ses devanciei». Ce*
i -
lait «on eopp d'easai,... on a dû, le «^
chant , avoir beancoap d'indulgence.
Sur soixante ou quatris-vingt pei^oopep
qui aasiataient à la prenaière reprëaenr
uûon de la Fetite Guerre , quarante
au moina ont applaudi. ' ,
Le SBcaBT fiixkyÂt comédie en trois
actes et en vers libres , œuvre ppsihif'-
** ' ilié de MonveL ( 39 avril }.
M. de Sain t-Yaleri' veut unir sou fila
i une riche héritière , tandis que ce fils^
oubliant son rang , adore Marianne ,
elle d'nn fermier. Le jeune faorania
s'adresse à l''aini de son père , à M. de
Mélan, victime d'un calomniateur^
et lui confie ses chagrins sur. la tyran- ,
nie d'un père 'et la ridicule de'marca-
Uon qn*on net dans tes diffëreniea
classes de la société. Marianne prend
la réaoUition de se retirer chez son pèie.
£lle lui a ëcrit) et le vieux fermier vient
pour l'^emmener. Toute la maison fond.*
en larmes. Le jeune homme ne veut
pas se séparer de sa maîtresse ; alors le
fermier , qui devient un indiscret ver-
tueuxy révèle que sa prétendue fille n'est
antre que celte de M. de Mélan. M. de
Saint- Valérie , qui voit que sa bru fo"
ture est la fille d'un homme comme il
faut^ consent avec plaisir à ce que son fila^
l'épouse , quoiqu'elle n'ait pas un sou.
Si Monveleîitvécu^ il u'eilt sans doute
^s (ait représenter cet ouvrage , qu'ik
HTsit cdtidamni à rester dans ton porte*
fenille. Le public a fort mal sccueilfl
'cette comédie-drame. Elle n'offrair rietà
dépiquant, rien de neuf; la persoÀDa
qui l'a exhimiée des cartons du défunt
l'a, dit-on , retouchée... Mous somma
tentés ile le croire , Monvel n'aurait
pu faite un si mauvais ouvrage^
«^ Lb Ch^vaiibr db Caholles , ou. un
' Episode de la Fronde, comédie en 5
actes et en prose, par M. de Saint-
Georges. ( 37 mai ).
' La fieine mère et le maréchaï de k j
Meilleraie font le siège de Bordeaux. {
A la tête du parti qui résiste à la cour |
dans cette ville, est la fameuse duchesse i
de Longueville , sœur du grand Coodé. !
Près de cette héroïne se trouve le duc ;
de la Rochefoucault, , ,
Madame de Longueville, qui a pro< '
fité des troubles de la Guyenne , pour '
. unir sa cause à celle de la province ,
^ met en avant , pour motif de la guerre |
qu'elle fait à la Kégente , la détention I
de» princes de Condé et de Conti , et {
celle de son époux ; maié les intérêts du
doc dé la Rochefoncault en sont la cause
véritable.
La ville de Bordeaux qui est. ans
abois, le parlement où règne une grande
division , et qui d'ailleuis n'ont pas les
mêmes motifs d'obstination , désirent
vivement la pais. Au surplus y, tout e»
(u3)
tt j>aitant 9 on n'en donne pM motnt
des fêtes et des bals dans Bordeaux^
Ç'e^t toujours autant de pris sur l'en-
nemi , ou , si l'on veut , un i compte
sur la paix prochaine.
Cependant le ch^alier de Caimlles,
qni sert dans T^mée royale, a éi^faifc
prisonnier dans un combat* Il a re->
trouve , dans les murs de Bordeaux , un
dé ses amis , le chevalier de Saint- Ibal ,
ainsi que mademoiselle dç.Saint>AWerte9
confidente intime de la duchesie) et de
laquelle il e^st^pris. Véritable Fraoçais»
le chevalier se console de sa captivité
en fiant , buvant , dansant avec ses en-
nemis. Entre Français, ce nom là est
toujours prêt à disparaUre.
On apprend qu'un colonel /rondeur .1
prisonnier du maréchal de la Meilleraie,
a été condamné et eKécuié comme re-»
belle. Le peuple et les soldats furieux
exigent des x;epr4sai]les. On demandé la
tète du chevalier de Canolles , et il n'é-
chappe à la fureur populaire que pour
être condamné par un arrêt du parle-
ment. *
Dans une circonstance aussi grave ,
'Canblles ne dément ni sa gaité ni sa
patrie. Toujours plaisant ftoujours'brave,
tandis que tout oeqai l'entoure est plongé
dans la tristesse, lui seul garde un cahne
parfaijc. Hearensement, au morne ut oà
^outj^st déaespéré, un traité est conclu;
)a ville se rend^ la fronde »e soumet ; le
chevalier de Cauollcs est sauvé , et la
pi^ ae termine , comme tant d'autres »
par lin mariage.
(n4)
(et onVrdg€ est ëcrit aTec goût et pu-^
reté ; la marche en est dramatique. Def
•Uuations heaic^u^es et un intérêt bien
iôutenu en ont aitsuré le succès.
Le Chemiit se Fontaikebleàu , di*
Tertisspment en i acte et en prose ^
mè]é de couplets , par MM. George^
Dupxtl et Hochefort, ( i5 juin.)
La scène se passe dans un parc aut
environs de Fontoinebleati. Un M. de
Saint-Remond , qu'on ne voit pas , a
donné des ordres pour disposer une fête
afin de cëiébrer le passage du Roi. Le
jardin e^t déjà illuminé pour cette céw
rémonie , et chaque personnage se pto-
met d'y prendre part , à l'exception d*uii
certain Furet , qui à toujours Une oii
deux révolutions dans sa poclie. Gé
trouble^fétes prendses nouvelles jusque^
dans la lune; à tout moment il apporté
un faux bruit et remporte une malédio^
tion» .Mad. Richard , fermière , à une
nièce et une fille aimées par deux gardei
royaux , et coUttisëes par Un M. Renard,
qui, ne voulant pas être pi^is au dé-
Sourvu , lep a demandées toutes les
eux. Ce M. Renard , dont It caractère
^gaie la pièce , est un vieux solHciteui^
qui a demandé des plabes dans t(tus lei
genres et a soik dossier dans togs les
ministères'; il en est , dU-il , à son qua-
tre-vingt-septième accusé de réception ,
dans sa correspondance avec les mi-»
très.
(n5)
Ita mystification que lui font éprou*
Ter Caroline et Thérèse ^ instruites de
ton double amour , les préparatifs de
la fête , les méprises et les faux bruits de
Furet , qui tournent constamment à aa
confusion , le mariage des jeunes f^enê
sollicité par M. de Saint-Remond», corn**
poaeut a -peu -près le sujet de celte
pluette , dont le siiccès a été complet ;
plusieurs couplets spirituels et bicA
tournés ont été rirement applaudis.
La Rivale D'ELLE-xtMS , comédie en
3 actes et en vers , par M. Zroraux.
{6 juillet.)
Deux jeunes gens qui avaient été obli-
^s de suivre leur régiment , reviennent
en France après une absence de troil
ans. Saint-Pnar se flatte d'y retrouver
lin\e maltreâse (|u'il n'a pas cessé d'aimer;
«t Dalviane le propose d'offrir son hom*
taiage à lentes les belles qui y captive-
font ses regai^3 mais , lui dit sou ami :
En adorer plusieurs , c'est n'en aimer
aucune.
— C'est en insulter vingt que de n'en
aimier qu'une.
vépobd Dalviane.
* Hortense', c'est ^ le nom de la mat-,
tresse de Saint-Phar , habite le lieu oh.
vienne ii ««'arriver nos deux amis; elle
a reconn-' sr n^ amant , qui avait eu au*
trefois la délicatesse ^e pardr sans loi
(««6)
cl'ire adieu , et qui , pendant trois ans , a
négligé de lui ^donner de aea nouvelles.
Elle raconte à Lisette que , touchée de
cette suite de procédés y elle brûle àe re-
voir l'ingrat et de lui pardonner. Saint»
Pliar a connu Hoftense chez une tante
«il son père , qui Tenait de perdre sa
\ fortune , l'avait forcée de se retirer.
CVst \h que , sous le nom de Sophie',
elle a inspiré une passion véritable à
notre ^eune offirier. Dalviajae , qui l'ap-
perçoit , en Revient subitement anion—
rrax , et prompt à se flatter , ne doute
pas que sa fuite ne soit une preuve ta-
cite du phiisir qu'elle a ressenti en le
Toyant#
Les parens d'Hortense ont recouvYt^
leur fortune et viennent. chercher leur
fille. Ils apprennent que Saint-Phar ,
dont ils ont beaucoup conifu le père' ,
.est dans le village , et ne veulent pas
souffrir qu'il loge ailleurs €f|ie chez eux .
Dalviane est enchanté de cette «ffre , qu i
' VA lui prpcurer le pl^r de voir ]a
beauté qui l'a séduit, ^lant à Saint-
Phar ; qui ignore que la fille de M. Bèf-
mont est cette ménic Sophie qu'il as-
pire à retrouver ; il accepte avec indiffe~
rence , et charge Germain , son valet ,
d'une lettré pour sa maîtresse. Germain
reniét à Lisette cette missive , la pre-
mière que depuis quatre ans son maître
ait écrite à sa belle.
Sophie ■- Horteuse communique cette
)fttreà sa tante; toutes deux projettent
li'épiouverSaint-Phai'. Lisette est char-
^ée de lui peindre sa maltreMe commis
une femme légèce et capricieuse. Hor-
'teiMe parait ,.et Saim-Phar, qui retrouve
en elle tous les traits de Sophie , se
jette à ses pieds , sans cependant la re-
connaître } Germain , à qui on donne Ip
mot , annonce à son maître que la tante
de Sophie est morte et que son amante
a disparu ; Lisette de son côté , feint
d^étre renvoyé par madame Belmont ,
qui j dit-eUe , prend k son service une
jeune personne dont la ressemblance
avec Hortense est frappante. Le bon
Saint-Phar ne doute plus qu'il ne soit
question de Sophie , et , dès qu'elle pa-
rait . il retombe à ses genoux. Sophie ,
«ncnantée de sa fidélité , lui pardonne
cette rechute,; et va même jusqu'à le
presser d'épouser Hortense. M. et Mad.
Bélmont consentent à ve mariage 5 maii
Saint-Phar s'y refuse; il n'aime que
Sophie ; à ces mots , la jeune personne
termine l'épreuve * en faisant connaître
à son amant qu'Hortense et Sophie ne
sont qu'une seule et même personne....
Saint-Phar applaudit à cett^ ruse , dont
il n'avait pas eu le moindre soupçon , et
reçoit le prix de sa constance Dal-
viàne retrouve une ancienne connaiw^
sance éprise de lui, et....
. Pour commencer , il va faire une fin.
Cette froide comédie n'a eu qu'un
médiocre succès j il était proportionné
au qaérite de l'ouvrage.
ÏJtB TaCSSA DÀK8 LS SoLltlI* , OU U P(A
an Monde , comédie en I acte , en
jbrôsé, tliêlée de Tffudey., par MM*^.
(5 août )
Des pluies continuelles ont ruin^
M. Tournesol , artificier de Paris ; il
quitte la capitale pour se rendre k As-
nières , où il fait la connaissance de deux
originaux dont la^ crédulité égale la b^
tise , M. Barnabe et M. Médard. Intro-
duit chez eux. y. Tournesol vit des dîners
de l'un et de Vargent de l'autre; il leur
persuade que la fin du inonde aura lieu
Je 18 juillet, jour fixe. Les deux vieil-
lards ne se doutent pas un moment de
Tartifice de Tournesol , et tous deux,,
en cachette , le, prie de leur couservejr
la vie.
Notre homm^ fait prendre à Bainabif
dejux pillules qui lui garantissent l'im*-
inortalité ; mais pour récompense , U
exige la main de Rost , qu'il a cependant
Oublier d'immortaliser. Médard boit
trois gouttes dHélixir de la vie éier^
nelle, qu'il paie d'une quittance de
cinquante louis que Tournes^ol lut de-
.tait. Le ciel , qui a le mot d'ordre , se
brouille, un orage a lieu, Tournesol
tf' esquive , le tonnerre gronde , tout le
inonde fuit-; excepté Médard , que la
peur a jeté par terre , et qui se relève
après l'orage. Se croyant seul sur la
terre , il se l'approprie , et se dispose k
la gouverner a sa fantaisie , lonqu'il
aperçoit Barnabe sortant de chez lui.
( »«9 )
Cet raeiMeutB se partag'ent tel qtiitvfe
parties du monde , Médard , après quel-
ques difficulté , cède à son ami rÀfri»
que et FAsie , dont au itnnd il ne savait
que faire , et se réierve fc' Amérique , t»
rhabitude qu'il a dn sucre et du ca#^
Les choses en sOnt là , lorsque Tamant
de Rose arrive » et reproche aux deux
vieillards leur sotte créduUbé. C'est
surtput à Barnabe 'qu'il s'en prend, à
Barnabe y qui a sacrifié sa fille a une
vaine terreur. Rose , enlevée par Tour»
nesol , fi été arrachée des bras de sotii
ravisseur par Flpricour , auquel son
père désabusé consent à la donner en
mariag^e. *
Cette bluette a été siffiée et applaudie ;
leê auteurs anonymes ont pu dire qpc
ce chef-d* œuvre n'était pas tombé »
jaaii, nous pouvona afiîrmer qu'il n'a
pas réussi.
Les DBtnt Philibert , comédie en
5.acteA et en prose, par M. Picard..
( 10 août, )
Mm. Philibert sont deu* frères d'un
caractère tout-a-fait opposé. L'aîné a
des goûts sages , des talens utiles; il
occupe une place lucrative au ministère
des relations extérieures ; il est re9U
partout et recherché par la bonne com-
pagnie. Son frère est un mauvais su)et
comme on en voit tant. Il ne peut res-
ter en place ; il s'est fait chasser de tous
les emplois que le crédit de son frèi^
n
«yait eu le pouvoir de lui procure^ ; \\ a
mau^é son patrimoine ; il est criblé «lé
dettet , et ma pour toute qualité qu'un
xeste .de respect et d'attachement pour
«on frère , qu^àdéjà en la bonté de payer
jies cixanciers.
Philibert aîné est devenu amoureux
cl'une jeune et jolie pensonne nommée
Sophie > qui le paie de retour. Il cherche
à se faire présenter 4 ses parens , et s'ou-
vre à ce sujet à M. Clairville , maître
•de niusique de Sophie y qui s'y refuse.
•Cependant M. Duparc , ancien ami de
ia famille Philibert , instruit des projets
idu jeune homme , l'invite à venir pas-
ter quelques jours à A maison de cam-
pagne ', où il donne une petite fête pour
^lébrer la convalescence de sa belle-
mère.
La lettre d'invitation ne va point a son
•dresse , elle s 'arrête en chemin et tombe
entre les mains du jeune Philibert , C[ui
sans se douter du quiproquo^ accepte
et part avec M. Pastoureau', cousin de
Duparc.
Notre mauvais sujet ne tarde pas à
se faire connaître ; en un instant il
donne carrière à, ses défauts. La jeune
seivante , la cave et le billard deviennent
les objets de son affection ; il ne prend
pas la pein^ de cacher des goûta qui ne
sauraient donner de ses mœurs une opi-
nion bien favorable. II a la franchise du
libertinage.
M. Duparc ne revient pais de son ëtcn-
■^ement. Il avait pris des rensei|piekuens
(>»0
sur Philibert aine , et la conduite de ce«^
lui qui est chez lui soui ce nom dément
tous les élo(^e8 dont il a été l'objet.
Éientôt , témoin d'une partie de ser
folies , il est forcé , à la sollicitation' de
ses autres couYives , de congédier celut
qu'il s'était fait un plaisir de recevoir.
Philibert cadet reçoit cette nourelleT
avec une insouciance qui éteint toute
espèce de regret dans l'âme de Duparc.
Tandis que ces événemeus se passent
à la maison du père de Sophie , Phili-
bert aîné court les champs avec son va-*'
let. Instruit par le portier de M. Du»
parc que sa maison est entre JVa»
gent , Vincennes et Saint • Mandé ;
il est parti %yec ce renseignement pré-
cieux Enfin il parvient a la découvrir '
â. s'y présente ; il se nomme ; mais , »
ce nom de Philibert ,- chacun s'éloigne.
Fort mal reçu par tout le monde , il
parvient aisément à connaître la cause
de ce mauvais accueil. On s'explique ,
tout s'éclaircit. M. Dup&u-c , qui n'a rien
à reprocher au fils de son ancien ami |
consent à lui accorderla main- de Sophie. .
Cette charmante comédie , l'un des
ouvrages les plus gais de M. Picard , 9k
obtenu le plus brillant succès.
tiJt CHAtTMiiitE BmïoiWE , comédic en
I* acte , mêlée de couplets , pour la
fête de S. M. , par MM. beorges Duval
et Rocf^efori, ( 2S août. )
La scène se passe en France dans uil
( ^^ )
icâiagé de hi Bretagne oh. Pon se pré-
pare à célébrer la Samt-Louis.
Mathurin a combattu poar la cause
du Koi, qui l'a récompensé dans la per-
sonne de son fils, quia été placé au lycée .
de Vannes ; Isidor , à l'époque du ao
mars , a pris les armes pour son bien-
faiteur , et son père a depuis re^u une
Îension du Roi qui le met à même d'é-
Kver ses autres enfans. Ce brave homme
a recueilli chez lui une jeune orpbe-»
Une ^Rosette) qui; à l'âge de cinq ans ,
a été laissée en France par un chef de
l'^armé» royale partant pour une terre
étrangère ) il Fa élevée comme sa propre
^lle, sansespoirde retrouver ses parens*
Cependant après beaucoup» de rechef^
ehes iufructueuses il a découvert qu*ua
des fières de cette jeune orpheline existe^
et'seit, en qualité d'officier y dans une
légion départementale. Mathurin avait
depuis long-tems projeté d'unir Rosette
à îsidor , mais dès qu'il est instruit de
la naissance de cet aimable enfant i il
renonce, par délicatesse, au desseip qu'il
.avait formé; Isidore a aussi un rival,
c'est Thomas , paysan niais , 4(ui sèche
d'fi^mour pour Rosette , et qui , eftVayé
d'un danger dont il ne sauvait prévoir
la fin , va consulter sur sa maladie amou-
reuse , M. Descampignac , médecin gas-.
eon , trausplanté , pas la nécessité, en
Bretagne.
La légion de î*Iscre arrive : Descani»
pignac , qui croit éue agréable k Ma-
thuriii , obtient 4u uuùke qa'ii «c*
exempt de loger quelquet-uns des brave*
qui vont paraître ; mais Mathunn est
trop bon Français pour jouir du béné-
flce de cette exemption ; nos soldats ,
dit-il, seront touiouTS avec moi les bien-
renus.
M. Darmencë , frire de Rosette , fait
partie de la légion qui arrive j il revoit
sa sœur , il apprend tout ce qu'il d<)it'
à Mathurin , et bientôt un combat de
gënérosité a'ëlève entre eux. Mathurin
ne veut point cëder aux pressantes sol-'
licitations de M. Darmencë qui de'sire
hii prouver sa reconnaissauce en con-
sentant à un hymen entre les deux
familles.
Au milieu de la fête , et pour terminer
eette lutte de procédés et des sentimena
délicats , des dépêches de Paris arrivent:
elles contiennent le bouquet du Roi ;
instruit de la conduiteîd' Isidore, il daigne
lui accorder la croix de la légion , et
des lettres de noblesse à Mathurin qui ,
devenu l'égal de D^|mencé , n*a plus'
rien à lui refuser.
Cette nouvelle marque de la bonté du
Roi ajoute à l'enthousiasme de» habi-
tans , qui inaugurent le buste de S. M.
Ce tableau villageois a été vivement
applaudi.
Le Bouquet dzFêtb , ou la Saint^Louis^
comédie en i acte , mêlée de chants y
par M. Montgraifier, ( 34, aoiil. \
Ua çcrtaîA M« de Veriieail , rcûr«
dans stm châtia en Provence , a invita
ses trdl^. frères à venir célébrer chez lui
la îètê âe sa femnfe en nilm^ tems que
celle du Eoi. Les trois frères de M. de
Yerseuil ont cliacun un ëtat . diff<^rent :
Pun, M. Dapalais , est un ci-de^jint con-
seiller au parlement ue Toulouse , qui
ne s^exprime qu'en termes de barreau ^
le second est un riche cultivateur dé FA-
veyronr , qui se nomme Désormaux , et
qu'on surnomme le Sauvage ; le dernier
est un ieune officier. Ces messieurs ar-
rivent successivement au château de leur
beau-frère , ou ils apportent pour bou-
quet: le magbtrat , le'pOrtrait deSaint-
Liouis ; l&cultivateur , celui de Henri 1 V;*.
le militaire celui de Louis XIV ; la jeune
pupUe_d!e Mad. de Yerseuil, apporte,
celui de Louis XVI. Chacun de ces per-
sonnages réclame pour son héros la
place d'honn«ur dans Vappartement de
M. de Yerseuil ; et il s'engage à eette
occasion une discussion qui aurait pÀ
être écrite avec p^s de chaleur et de
naturel , c(aas laqtRlle ils font tour^à»
tour l'éloge du conquérant j du bon
Roi , du restaurateur de la justice , et
du meilleur comnve du plus malheureux
des princes. Cette discussion se termine
par le cadeau que fait à sa femme M. de
Yerseuil , de l'image de Louis XYIII ,
qui a hérité de toutes les veAus de ses
aticétres.- Après un léger débat on cbo^
• vient qne le portrait de Louis XYllI
sera entouré de ceux des princes de sa
faxaiUe..ii'ofiici«r époutt la pupille f à
( iï5 )
la jnain de laquelle aspirait -.«hmî l'an-
icien conseiller au paiieiueat de Tou-
louse.
Ce petit acte u'a obtenu qu'un mé-
diocre auccèf r
Lss PETITS PROTici^irB.* , OU TEscalter i'**
dérobé , comédie en un acte et en
pro«e , par M. Daubigny.
(17 septembre,")
La scène se passe à Madrid , dans l'aa-
tichambre d'un seigneur espagnol. Mq*>
^ès sollicite depuis long-tems une place
vacante de sous- inspecteur .... Mais,
faute de pi'otecteurs , ses nombreuses
pétitions restent sans réponie. Les valets >-■
le rudoient , et le secrétaire Yalério ne
te do|ine pas même la peine de lire ses
demandes. Morales cependant ne peut
être uni a sa cousine Rosine , qu'autant
qu'il aura obtenu l'emploi qu'il solli-
cita. Bn ce moment , il rencontre le gas-
con Despignac , barbier de la maison du
grand seigneur, où il exerce une espèce
d'influence ^ cet ancien ami , jMissédant
à fond rari d'obtenir des places, se
charge de le protéger : Ce n^ est pas par
le grand escalier^ lui dit- il , que tupar^
viendrai jusqu'au cabinet de Son Sx»
cellence ; c'est par l'escalier dérobé..,.
Dans combien de maisons l'on est obligé
d'entrev'par là.
- U intéresse d'abord , en faveur de Mo-
rales , le concierge Grégorio et le chas-*
5»
( ii6 )
«PTir Pécîrillo , au moyen d'une pi^ce
d 'or qu'il donne au-premier , et d* uu de—
jeûner qu'il promet, an second. Le con—
cietge 8ollirite le chasseur, et le chasseur
recommande Morales au valet-de-chara-
bre de Gusman , qui , d'abord est assez
mal dispose. Despignaclère pourtant cet
obstacle y en. faisant mettra qtttdqu'ar-L
^«nt sur les papiers de Morales places
sur un meuble , afin d^fmpéchen que le
vent ne les emporte^ Il faut encore une
autre protection avant d'arriver auae-
Crétairc Valërio , c'est celle de la fem-
Ine-de-chambre Tnès , qui a tout pouvoir
sur lui. Heureusement , Rosine vient
essayer une robe à l'épouse de monsei-
gneur ; elle tient k la main un joli bon-
tiet d'une mode nouvelle. Despignac le
fait accepter à Inès de la part de son
»mi; ce cadeau lui plaît. Bile assuré
ioute sa protection a Morales , et regrette
d'avoir fait des pepillottes avec sa pé-
lition.
Valério , n'ayant tien à refuser .\ Inès )
iii à Rosine , qu'il croit être la -soeur de
Morales , tet sur la reconnaissance de la-
Quelle il compte , v9ut faire obtenir la
place de sous-inspecteur à leur protège ^
4^!le est déjà donnée : mais qu'à cela ne
tienne , celle d'inspecteur ne Test pas j
Çt , quoiqu 'elle soit promise & un cer-
tain Rtvdrigue, recommande pat* des ducf
iet des duchesses , le btevet est sur-le-
pharap ei^pëdié à MoraUs. Ainsi , le bar^
f^ier , le concierge , le chasseur et la
lemine-de«chaaxi]ire reoijpnfteht lût la
( «7 }
fcaatç nobleMe des Deux-Gêpagaet , fnkt
la raison que Rordrigue est parvenu par
le grand escalier , tandis qne Morales est
arrivé par V escalier dérobé,*, et quoi-
qu'on dise que tout chemin mène à
Rome.
Cette petite comëdie a obtenu beau-*
coup de succès.
t&B Fausses Apparekces , ou Crispii^
Avocat pai^hasard , comédie en 3 actes
et en vers , parM. Cl^artes Maurice^
• (12 octobre, )
Madame Argante , riche bourgeoise
de Poitiers*, a promis Lise sa fille en
maitage à OcUVe , jeune officier qui ,
parti pour Varmëe , n'a pas donne de
•es nourelles depuis cinq ans* M. Ar-
gaate , qui veut marier Lise , choisit
p<Hir |;endte le chevalier Clitandre ,
frère d'Octave. De|«ii8 pluj d'un. mois
le tbntrat est signé , et le futur retarde
toujours la conclusion du mariage seua
divers prétextes ; il amuse sa prétendue
avec des fragmens de Télémaque , qu'il
lui fait lire pour former son esprit et
son cœur. Ce» retards inexplicables com-^
mencent à impatienter la mère y qui est
Bar le point de congédier ee gendre bem-»
poriseur, quand Octave, qu'on croyait
mort, arrive des prisons d'Angleterre
avec son Valet Crispin. Il apprend que
<a maîtresse est mariée. Désolé de ce
contre-tems , il charge Crispin de se
ménager .une entcée dans la nuiten*
Céipi-ci y retrouve Marine ,,<jui le met
au courant de tout ce qui s'y passe. Elle
«consent à servir les prajets d'Octave , et
'à cet effet enga^ Crispin à se déguiser
en avocat , et à se prëseuter à.Clitandr^e
comme le frère de son homme d'affaires
tju^il attend. Voilà Crispin avocat par
hasard' Celui-ci débite tant de souises
,et de tiiaiseri^ à son client , qu'ail est
bientôt reconnu et forcé de convenir
«jn'il n'avait pris la robe que pour servi/
les amours de son makre Octave. A ce
nom , Clitandrè , transporté de joie ,
/court au-de^rant de son -^rèfe et le ra-
nime à Lise , qu'il n'avait cherché à ob-
tenir que pour l'empêcher d'épouser le
baron Thersandre. Voilà les Fausses
Apparences.
Cette comédie , calquée sur VEpovx
par Supercherie , de'Boissy , n'est au-
tre chose qu'un ramassis d'invraisem-
blances , de fadaises et de niaiseries ^Le
parterre , sans doute acheté par i'aulArr
à tellement applaudi , que le succès de
la première représentation a été com-
plet ; mais à la seconde la .chute la plus
lourde a forcé M. Manrice a retirer du
théât4^ une pièce qu'il aurait mieux fait
de laisser dans son porte-feuille où elle
était depuis dix ans.
Le Fr£he et la S«uil jumeaux ,
comédie en 5 actes et en vers, par
M. liemercier. { 5 novembre. )
Le connétable de Bourbon s'accage
( ï^o)
la capitale da monde chrétien ; le noble
CéJlOy un des plus illustres seigneurs
de Rome , péjrit dans cet affreux événe-
ment , sa famille est proscrite, et....
Qui croirait que ce soit là Vex.positio&
d'une comédie ? Il ne fallait rien moins
qu'une pareille catastrophe pour que 1*
"^cunc Célia fût le page du prince Albini ,
dont elle devait être l'épouse. Le4>riBce
n'avait jamais vu la jeune beauté qu'où
lui destinait; il ne pout doue ni l'ai-
mer , ni la regretter ; mais , depuis son
maiheur , Celia a vu Albini ■ elle l'a.
dore , et , pour vivre près de lui , elle
entre à son service en qualité de page ,
'et sous le nom d'Ambrosio,
Personne , dans la maison d' Albini ',
u'a garde de s'apercevoir de ce traves-
tissement , tant Célia porte avec aisance
le costume masculin ; elle en a l'habi-
tude : ses* parens , charmés de la prodi-
^ gieuse ressemblance qui existait entre
elle et Célio , son frère jumeau , s'a-
musaient k travestir ses j^fans. Voici
comment mademoiselle opinette , qui'
sellait jadis dans la maison de la fa-
lYiille de Célia , établit cette supposi-
tion nécessaire à la -pièce : Rappelez"
vous, dit-elle à sa jeune maîtresse ;
Rappelez-vous mi-'alors , votre heureuse
- famille
Vous babillant enliomme , et votre frère
/ en fille ,
Bàns scrupule riait de voir , pour se du-
per.
Leurs jumeaux , frère et sœur , pareils k
s'y tromper.
(i5o)
Là )eutié fille, ou^iTuiôt le jeune pag«,
«8t le messager d'amour du tendre Al-
bitii^ qui soupire pour la belle Plan-
i;m(e , riche et noble veuve. Quel emploi
|>our une amante ! Le faux page ne s'en
charge que dans l'espoir de n'y pas rëuiH
%ir , et Û conserve l'espoir que le mau-
vais succès d'An^broslo pourra tourner
iau profit de Cëlia. Plangine rejette dé-
daigneusement les vceux du prince , mais
-ne peut défendre son cœur contre les
attraits du jeune ambassadeur : elle ca-
^e mal son trouble et ses désirs à la
clairvoyante Spinette , qui lui annoncé
Cet envoyé craintif d'un âge adolescent i
Qui n'est pas homme et qui n'est plus
enfant.
Et dont vous admiriez la figure sereine
Bt le joli menton qu'un duvet couvre ii
peine.
Célio , le jume&n de Célia , après la
mort de son père et la dispersion de sa
famille, est^allé courir le monde. Il
revient Juste k l'instant t)ii Plangine at-
tend son inutile amante lAressemblanca
trompe l'ardente veuve , qui , tans le sa-
voir, adressait à la sœur des vueé dont
leJrère inconnu éuit l'objet. Elle prend
Célio pour Célia, C^l^a pour Célioj
Albini commet les mêmes quiproquos.
Xae frère et Ik sœur qui , dans leur dou-
leur fraternelle , sont bien loin de se
croire «i près l'un de l'autre , contri-
buent par leur embarras 2k perpétuer
^*tidbr(4^o« Ooittme il faut que lapi^
( «s» )
ûu'ifé , le dénottement arrive ptr ï'»-
veu de Célk. Albini admire^ partage
et Incompensé tant d'amour. L'a-
venturier Célio épouae la belle et riche
Teuve. Mais les beureux arrangemens
n*ont lieu qu'après trois actes si longs. ...
si longs f que toutes les distractions que
le public a chercha k se procurer n'ont
pu les faire paraître plus courts. Il ëtait
impossible que les détails ne retombas-
sent pas dans ceux de toutes ces piècek
à Menechmes.
Pour dissimuler cette resseroblancQ
inévitable , l'auteur a voulu animer les
scènes dans lesquelles on soutient ii un
page qu'il est fille , à une fille qu'elle
est page , par une certaine galt^ au moins
%uivoque qui ferait croire que ce n'est
^s sans malice qu'il a placé la scène à
Rome. Le public s'est abstenu , décem-
ment de rire de certaines siMIations très-
▼ivesdont Collé eût pu faire des parades
fort gaies. On a même sifHé pour Thon*
neurde la morale.
La première représentation de cette
fcomédie , tirée d'une des pièces les
^lus extravagantes de Shakespeare , a été
îort orageuse. M. Lemercier , docile au»
avis de la critique , a fait à cet ouvrage
des coupures , des cbangemens heureux ,
et à la seconde rtprésenption , il a ete
^Uissi bien accueilli qu'il avait été mat
H^u. k la première
Xi'AuBERaÈ ANGLAISE , com^die -ca
. I acte et en prose ; par, M. ***.
( t3 novembre»)
Ce sont encore dés conjectures et des
quiproquo cfu'i forment le fond de Vjiu-
berge anslaise,l/ anteur a emprunté
son sujet a Fieltjlng ; il a mis en scènç
une épisode de Totn^on^s -, mais il s'est
borne à cet emprunt , et il a tiré de son
propre fond le dialogue de ses person-
nages. Cette timidité lui a porté malheur.
L'^action se passe du tems de l'inya-
sion du prince Edouard en Angleterre.
Un certain John , aubergiste , à la manie
de deviner , à la seul inspection des
traits-, le rang et la qualité des person-
nages qui* descendent chez lui : deux
dames qui n'ont pas voulu se faire coif-
naîtrc , et qui paient très-généreusement
mettent son esprit à la tOTtui"» ; cepen-
dant y k force de chercher , il devioe
que Tune doit être la princesse Jenny
(3améron , attaclié au prétendant / et
l'autre sa sœur , qui par décence l'ar-
compagne. Dans ce moment , Edouard,
qui a rassemblé des forces nombreuses ,
se dispose à attaquer le duc de Cumber-
land. John, qui la veille détestait )e
prétendant , le /porte maintenant aux
nues , attendu que la victoire paraît dé-
cidée à passer de son côté , et la vic-
toire a toujours compté John parmi ses
partisans; John est une girouette an-
glaise , ce qui prouve qu'il y en a dans
tous les payst
( i35)
^pH de ta découverte il U tenace, à
la fille Betzy , en lui tecotnmatidaflt le,
lecret. Betty promet de se taire et vaj
tout dii'e' à Jacques.
' - La prétendue princesse est une jenntr
fille très-sage, et très-Bien élevée, qn*
à quitté la miison flaternelle , pour no
pas épouser l'homme que. sir Wîfflams i
son pèr^ , lui destinait. Elle fuit.... aii-»
deyàut de Sydney 'qu'elle adore , et que
le hasard cOnduita un peu plus iârdi
dans Fauberge. ' •
Sir "Williafms qui a trouté le pro^
cède un peu léger , court après elle j- it
^rrire dans l'auberge de John qui , bien
ijpsolu k se troinpbr Sans cesse, prend
Williams pbiit lie duc de-Cùmberland ^
et' ne manqué pas de lui demander dear
nou-veUes de l'armée. En apprenant
qu'Kdouard a été battti , John s'apprête
k quitter séSr drapeaux ^ m^s il y rentra
à l'instant où on lui annonee ' qpe^ la
prétendit «a rallié ses troupes f pour
marcher contre le duc , qui ira dû son
salin qu'a la Providence .r Non-seulement
l'aubergiste rené fidèle au vainqueur^
mais il va jusqu'à jurer à la princesse
de lui être dévoué à la yie et à la mort.
Sydney' vient , un peu tard à la vérité,
au-devant de l'objet de sa tendresse : il
confie à John le motif de son: Toyage> et
John , le prenant fova le préu»idant ,
court avertir la princesse de son arrivée :
les amaenv sont répnis ; tout semble con-
tribuer à leur bonheur , lorsque Jacques ,
^âi vient de jiurprçiKlre l«r valet 4*
( i54 )
éjànej Tolant à Betzy au bais «r (ja'ellç
Jbii laissait ^prendre , court dénQnptr tv^
constable tous les princes et princessef
2ui se sont donné rendez^vous dans Tau-
«rge de John. ».
Ite constable accourt ; il s'instaDa
dans llhôtel , et fait subir à Sydnej ub
Interrogatoire ridicule. Afin de con-
fondre le faux Edouard Y on va chercher
leprétendu Cumberlaud. Dèb qu'ils aonl
en présence , ils se reconnaissent , s'emy
brassent , et le papa Williams puiiit sa
fille en la mariant a, son amant. Ce dé»
&onement-<là ne sert qu 'à prouver coib- |
i»ien la. démarche de la j^une fille est
inconvenante , puisque le pire lui >^
corde après sa fuite ce quHI ne îiû, an*
rait pas refusé ayant cet^e équi|pée.
Cette pièce a^été silflée s» fortem^pftt
qu'eUjB n'a pas été représenté» ii»e fe*
conde fois«
y> =
Tlf^ATU BOTAf».UAJ:il£N.
If. de 1» Virt4 , Tntepdant de l'argenter'iè
des Meous^^laisUs et de la Chambi^
du fioi.'
', ■ * , ^ - # '
llad. Catalan!, IXreptrice'prïviM^i^e* .
jlÇTfURS»
MM* , ■
forma , tto lAe iBicl^eliea ^
JPorto^Toe du Heldpr , n*. 16^'
BariUi , rue de YOâéon ,, p!/ ,58 .
Cbiodi , «rue ât fticbëlîèu , n*.' a8,
Ait^jtanK ¥in«i idt IMAriawiix 5 «ft. ^ -
Bcnelli , rue Feydeau; n**. % .
Console y tue
BabH, me St.-Honore\ n**. 335-
Luppi, rue des Boudiefies, n°. i5.
Actrices,
Mesdames
«
^orandi, rue Favart,
Dik^nsV, rue
Bartolozzi-Yestris , rue de Bichelieu.
Garcia , rue de Bithelieu,
Ooria , rue de Touinon.
Cintt, rue St. -Mate. •
Chauroelv rue
( »4o > ,
faste», de l'Opéra Ualien. La musique ^
dehcietise. M. PaéV,. inspiré par le su-
a^ coiitpofié un cliarnaant oun^ge.
— ^ -^o«,cx engagement de m. t'asta,
leune débutant , chargé d*un des premifeis
ïoks dôja pièce , et quih'a pas été rem-
- .# ^' ' ■
Ï^Pnse délie NoziE ^i Figaro , le
Mariage de Figaro , opéra comique ,
• musique ddteZozar^ [x-j juillet,)
Madame Sessi , revejxae de I^ondres ,
• donné plusieurs représentations 4e ce
•wperbe ôuyya.qe. Elle a très-l>iën chante
l^air du troisième acte , 'doue sono , e|r
celui du qua|rrième , musique de AToy^Jr,^
6€fito mancàrmi Vanima,La pjbarmanto
jomance , voi chesapete , n'a pas sati»^
iait les aniateiuv.
n^>*'<"^o«>Nw««^
Beprise dcgli Orazi k Ctr^ilzi , W
Horaces et lerCuriacçs , opéra séri«u&,
musique de Ciinarosa- ["iq juillet f)
, ^Madaïae tSessi est parfaite daiï& te
?^oIe de Ouriace ; et la reprise ^e.cet <ivt*
^'rage a Çait lé plui grand plaisir. C'esjt ,
Ws contredit , ^e pïus bel ppéra séwcu»
«u répertoire italien.
•■w
' ••>
Kepme del DoK Giovakvi , Don Jimh y
opëra comiq[ue , musique de Mo%art,
M. ' Ambrogeiti , watï de madam»
ÇtrinaflAcchi ; qui a débuté danB le btett
rôle de JDon Juan , n'a pas réussi.. Ce
foperbe opéra n'a eUqufi ^rbis. repré-*
•eutations.
— ^ —
Reprise de RoMEO E Gïm,iETTA , Ro*
méo et Juliette , opéra sérieux , iÊ^-
sique de ZingareUi, ( 4 septembre , \
, llfadame Posta , qui n'avait pas en de
isccès dans le Vrin^ie Tarente , a fait'
plaisir dans letole aeJultette, dont elle
s'est très-bien acquitté. Madame Sessi
. Joue à merveille le rôle de Roméo,
f Aydnt été remplacée par .madame. X^i-.
tûnse j et né taisant pins partie* de.lar
nouvelli troupe , elte est pattie pour la
Hollancfce'.
^prise délia Pazza iuer Axore, 1»
' Folle par. amour , opéra comic|i»e»]
musique de Paisillo.. f
( 25 septembre. )
Ce cb&smant opéra , <|B.'an pent regar-*
der comme l'un des cbeÊs^d'œuvres' de'
Paisiello, tt dans lequel madfpe Mo*.
ricItelU et ma'dame Bolla ont produit*
tE^nt dV,fiet , n'a fait > cette fois-ci , au-'
QVtfie sensation. '.MadbBoiSelie Brizzi a
paru .très-faible dans le xôle de J^ina,
et M. CripelH très-froid dans celui A%
Zfifi^ 4^ NOKE.oi FiGA&o , le Ma^
. INI9» 4fi Jl^iro y, sittsiqae de Mozart,
(13 QCtohi^,)
- kfitH plmitiiTB {ou» de rel.4clie , on
« fait l'ouverture de la salle i*par eebel
opéra , arec le()uel on est toujours sûr
d'attirer du monde, ftadan^ Motandi ,
qi^n- avait eu la midadresse de ne pas
cii/Ptgcr lorsque le théâtre passa sous la
direction de madame Catalani , a rer-
paru dans le jeU rple àeSu%amt^ , dent
«lie s'acquitte à nie^eillo < et le publio
l'a accueillie «yeo %$ pliu vifii «pplmi-*
disseoi^iM»»
AepTÎse df 1 ]V(4.TiiiiiiONTO d^ofi^TO , Xi
Mariage feere;^^ musique à& CivMit
' rosa: , (17 octobre,)
' M. Garcia ^jfxsiûiei i^or^qui avait
débuté > il y a environ dix aos , à hoYU^
fois- y et )oué ensuite à l'Odéon , est,
aaoM contf«dit , le -Qieilleur uijet de la
iiouvelle troupe; Il a chante , pendant
plusieurs années , a Naples , où il a ob-
tenu le ^us brîHaut soccès. Il a £iit des
proj^ès étonnaas. £a vois est beaucoup
plus dou^e , pins- ilexible ei plus ^ten-
due ; il est rempli d'âme ; il «onnaîtpaiv
iaiUBement la soàna; il joive. également
faiea i'<opér« iwioix et l'op^ bouffon.
^ka. ne . pouv-fU faùre une mctlTcove âe^
q iûciti9n« I) a çhanaë Uftaudiieun dm»
\b rôle- de P^oUoQ* a paHakemeaft
chanté le duo : Signor deh permette le ,^
et le grand air: Pria chê spunti in ciel
Vaurora., 4|ut M. OripHH ^ne' p«aw»ii
pas dire ^an^ le» d^fi^wer* Madame Mo-
randi ' est clvirp&a&te daaâ 1« cftAc â«
CarolituL , et 1« plu« bel ouvrage dtt ré<^
pertoixe italien est actUAUemeiU' Krè«*
bien mopté ^ et doit attirer lon|;-tQnt»
la foule.
Rcfpriae de xÀ Gri*ei<da , ojpéra conû-
: ^ue , Anitiqoe de M. Pair.
^^6 ociobre. )
Madame Dtkçnse ', cantatrice an^a i^g
^î a débati^.dans le rôle de Griselda t^
a été applaudie le jour de la première rç~
)^rëséiitatiôn.,Blle.a une excelleorte ixié-*
thode y une Vcrix irèe- agréable dana le
hadt ) mais très-faible et presque raiique
dans le médium. Elle est bonne actrice ^
mais eHe*prononcé indlgneinent Ja lan»
^e italienne, M> 0-arcia exécute par-;
laitentent le bel air : Pedel sinàera et
f* Polûhatse , et iljoue à D^erveiUe It
rèledn marmiis de Salaces.
ApRs la 'Griselda , la Ocbutante bri«
tannique a joué le rôle de la Comtesse
dassJPVgarO; avjec moins dé succès. M«
i^oniole , qui a joué le rôle de Jjeshii^,
a une roïx de Cor^cordant, Il ne s'esj^
pfls mal acquitté de la jolie cnvatine :
AUi dte^dorOf quoiqu'elle soU écrite
(.■44)
ponr une'vbft de ténor» Il ^t jeun© ,"fr
«onnait! bien la musique , èl petit deve-
nir trà8^tile;dân8 l'emploi àea ÉuriiônU
Reprise de ï»Â Donna di Osirio T.otu-
' BILE , la Femme capricieuse ,. op^ra
' bouffon , musique de Portogalio,
( 20 novembre, )
• Ce joli opéra j qui nçtus a laissé de si
Tifs regrets , ( l'inimitable madame Ba^
rilli qui le monta à l'Odéon , y cbanta ,
pour la dernière fois , le 6 oçtolatre 1 BiS ]
a très-bien réussi à Pai^ar/. 'Madame
Morandi joue à merveille le rôle de la
/ Comtesse , et M. Garcia celui du Che-
4f aller, M. C\iodi, primo buffo, y a
débuté dans le rôle de Cecco, Il paraît
être très - bon comédien ; il a une belle
voix , qu'il manie avec assez d'art ^ il a
f\it généralement plabir. Le Quinque ,
où les quatre prétendens imiter le son
des instrumens à vent. Le bel air chanr
té.parM. Garcia; l'air bouffon , cogna
tris laccia,' exécuté avec beaucoup a art
par M. Chiodi ; le ]oli trio chanté par
madame Morandi , madame Garcia et
M. Chiodi, et le fameux morceau def
pezzettino , ' parfaitement chanté par
madame Morandi; sont les morceaux
du premier, acte , qui ont fait le plus
plaisir. Danf lé second aete , le cnar.-
mant ait chanté par madame Jfomn^i^
per anior abbiamo il core ; le bmu
îrio y dgh .' vimU omla &«u , (ris r
hm cb«nté paur mjàdame lHbiitSk4ià
8f. •Ùarcia et M'. Chiàdi, et- û l^Mà
duo de M» Mayr ; ont hi Tivement-
applaudis.. Cet opëra est tri^-bieii be^oh—
té;' et derrait attifer la^ fôuté , si «U0
n -était pas défendu^ au thééftn Fa^
vqrt , depll^ le dé|^rt 4e riaimitablq
wectrice.
On annonce , Ppiir le débat de mada-^
me Êartolozzi^VestriSy\A première re-
présentation 4e Proserpin^ , opéra se->
rieuxde Hanter, qui aoI>te;nn le plus
brillfoit fbccès i Londres^ On dit beau-*
c6up 4^ bien de l'opéra et de la canta-
totxpf^ 4St'tr^)o^e y ce «pu ne §âta
«M
«
I
Il ' .
' - • »
THEATJRE ÛU VAUDEVILLE;
t • »
Gasgoit £t NotiMÀND y- Vaudeville eis
. l'acte,' par MM/ Tfséaulon ^t Ca4
pèllè. " .( 9 décèmbre.'f
' ' Ràyfnioiid ,"600» - ôfllcler , s'ennai*'
• dans le châtpaiJLOii squ tloloiiel doit vê-
tir le rtjoiniâvé. Beux malices sou-
brettes occupent bientôt se^ loisirs ; 4^
tsiisséés de leurs aifikns , elles ont juré
de' se venger eit %roii)|>ailt tou/ft fes
hommes qu'îles ^p9up:qfa^t l'encombrer.
Elles 's'kabiljent comme leurs - maî-
tresses qui sont absentes , et s'imaginent
avoir fait , VUne la .conquête d'un Gas-f
con , l'autre celïe dfun Normand. Or y
ce Norinand et ce Gascoor se trouvent
^tre ce Rainiond dnii joue ''ce double^
vole , et qui se IfaOqtifent de deux femmes
qui croient au cï>ntiaire se moiqùet' dc
Jkur amant. j
Cependant Martôn convient cfiië''»
•ans la résoltttion : qu'elle a prise , le
Gascon ne lui serait pat indiffèrent. Fi-
nette , de son côté , avoue que le Nor-
. tnand lui a fait Une certaine impression /
Une femme ; avec un Normand ,
Bflptbien sûre d'avoir la pomme.
Raymond obtient un réÎLdëz-vbus ; et
les soubrettes , qui ^nt été obligées de^
Te|H!endre letabliiNr et la comette, re-».
connaiss^Ât biçatôl ^a'ellei ont iU
ilupes.
fi49) .,
Ce foad , excessWeBient l^cr , ett à-
peu-près le même que celui du Marin»
Toutes les pièces à deux ou trois per-
sonnages offrent peu d'ûitérét. Quoi-^
qu'il eu soit , ce vaudeville a obt^u un
luccès snërité , et il est testé au ïéper^
toire.
Trois pour XJiïê , ou les Abse'ns n'ont
pas toujouÎTi tort , vaudeville en
I acte , -fUB }A.M.,Désaugiers et Bar-»
tiére. f 23 décembre. )
Deux frères , MM. de Yalmont , flér
I ^ocians , 9(mt, depuis dix. ans^brotiil-
I lés pour un lièpre et Vautres affairée
de famille. Le frère cadet revient I*
premier , et tous deux conviennent
«oublier leurs querelles. Ils ont une
nièce nommée Clariçc , qu'il est ques-
tion de marier. L'dn veut lui donner
■pour époux un fat qu'il prot^gp, et
vautre uri pédant ridicule de ses amis.
Nouvelle br-otiille. Cl^rice , sans penser
»ii fat ni «u pédant , a donné son
coinr an commis du. frère atné.
Pendant que les deux oncles se dis-
pxitent et o&ent à tous momens la pa-
rodie de kl Querelle desjleux Frères ,
les notaires sont mandés , le repas eit
prêt ; mais la mère de Clarice vient ap-
paiser ses' frères en déclarant qu'ellç
n'accorde la main de sa fille'qu'au jeune
I commis- de Yalianont. Ce commis , qui-
) «st l'HBal^t préféré ; ne paraît même pas
6*
1
\
(i5o)
dans la pièce, et cVst sans doute cette sin-
;(i»Iâni<{ lynt a doMië lieu an èecoAil titre :
les Ahiens n'ont pas iùuj-éwrs iorU
La memiète moitié de rou'vi^^ a éta
acoveulie ^vee ime faveur s^uteuue , i«
•monde â paru froide , laugutssante , «t
■cna le iiande^^ille ilnal ^ ^i -est fort
agréable , la soirée eut été orageuse»
Les auteun -est -M •demandés et
nommés.
Les Vit ITC8 80T7B.o£pi8ft8 ^MM le Dehon
et le Dedans « petite esquisse d'un
grand tableau , par MM. Moreau,
Gentil et Désa ugiers . ( i • ' 7 A» i^ier.)
Une vingtaine dç personnagea iigureiit
,dan»cctteicsqaissenoUTelle»-dQnt4e ton
e8<t hasardé. Uo vieux ptrtier » <|ui n'^si j
cpi^une copie de celui que Ton voit dans '
ïes Trois Etages , «oulwite , ainsi que sa
^Rmrae , la bonne «ntkée k tout, le mon-
de , ^t ne reçoit point d'étpent^es. Ud«
foule de visiteurs entre sucee^sivemeflt
triiez 4eur» parons. Les «cousÂns d'iia
liQinme <n plaœ » a^unt. appris qu'il
avait fait fortune , s'empresaenX de «cnir
Imi offîrir des vceux et des Hommages.
A* travers ce oeioflit d'entm^ «t .de «or>-
fies « o4 l'on voU. £gurer deis ett(ai»s , des
poissardes ex des tambour» , on -entier
y^eif l'ombre d'une petite intrigue amou^
reose entre le neveu du propriéliaire de
^ maiann et la nièce d'une vieiUe loc»-
^irc ; le propriétaire est luÂ-m^^me éprJs
ffe xaetXB aiè6e4les poisftardes $g^\$êiam^
^oiUB le meiiAcent àe faire du l»ri|Jit t^ii
ëpODse la jeùnè personne ; et la pièce
•e tenvîoe par le mariajge des axaan^.
Ce peth ouTTjt^ n'était ni ibaurais
At bon j le; public > s'attendait k de
meilleures étrennes , aussi a-t-il reçu
froidement les oomplimcns ^uVn lui a
adr^esses. •
Lb Yih st |jl €fi4v«otr , cmB^die-
' TuuLnF^lle ^ i acte par j^. H****,
H. Tibean'y murchand de. Vin dans
■aedes gaingiicttes des eifrirons de Pa-
ris , a léti ooaidaniBë à une forte amende
<j[ii'il me smt comment payer. Il court à
pAiis : tous «es amis lui ouvrent leurs
bvas , mais lui feraient leur bourse*
Comme un malheur tie va jamais sana
Fautve , «on fils Charfes a perdu la place
^il oeeupait dans un bureau. Ce jeune
bomime est d'autant plus dësolé de son
tenTOt , '^a'il n'a plus l'espoir d'épouser
sa jolie voisine Rose , ^lle de Bontema ,
ehanteiir^dis rues.' 6e BontemAva , je'
fee «aâa tro^ pourquoi , cbanter chez un
fiaeneier qui lui donne un rotileau de
louis, c^'^roc^re une place & Charles ,
qui a >oopfé >le8 chansons de Bontems ,
ftt dont rëcriiuite l^enchanie. Le rou-
leau d& louis «eift à payer l'amende et à
faire la ooiae des ^eifntes gen« qui s'épou-
seopt / minière lés"^orM d'un c^ruin
^udriUàc y pénWqdier «i tival ^'
'Vne întrîgiic faible , 'd[efi€oa|ictt
j^s faibles ^mcoré , un dialogue sans
jgaîté , voila ce qu'on a remarqué (km
^et ouvrage, qu'çn ^Bit^é .efL qui méri^
tait de l'jêtrc.
» iiï IlËVENAirr, ou rHe'ritageV conw?-
die-vartdevilie Cii i acte ;'par MM. Jo-
^pà P4Stin et Henri Dupin.
î«a«(iène se passe dans un château ap-
);iuiîen^nt à mad^m^. .de Aobblan.
14. Piuxnevleille et son valet Paoiitt
. p^ovx^erncnt l'esprit de cette dame , qui
^efèae à tout son écureuil et son -chien,
^^esdeux iii/triganssont à Taffiit des héri-
tages , et PlumevieiJle fait à Paulin une
remise de 3 pour lop sur chaque succes-
sion qu'ils font ainsi. Il faut croire qu*ils
n'ont PAS recueilli beaucoup d'héritages,
car ils ne sont pas riches. Pliuncvieille
«t son valet sont parvenus à.éleigner du
château les héritiers de Mad. Robolan ,
qu'ils ont effrayçs.^u faisant jparaître
gne espèce de revenant, c Cependant
Henriette , Sa nièce , qui n'a pas voulu
»e faire connaître , est parvenue à se
laire admettre comme femme-de^ham-*
bre , à l'imitation de la ^ièce du Vieux
ÇSlihataire. Sur ce^ euur^faites , Eu-
iSene, jeune cousjin d'Jiçnïiettft, arrive
..(.i5S.).. ,.. .- --
^ ff^ i et qui était causée ptr la.peart
4u revenant, est. si reconnaissante de*:
I «oiiis de cette jeune personne , qu'eUet
lui demande ce qu'elle peut faire p«ur.'
^Ue. Henriette se nomme alors ^et an-*
nonce l'arrivée d'Ëugiène. Cette nda-
T.elle est un coup de foudre pour Plu-
mevieille , qui; avai^t déjà- jeté les yeuxt
sur Henriette , parce que , dit-il , elhi
unit les venus du ccBur aux grâces de
^héritage. Il a demandé sa main à la.
tante ^ qui a donné son consentement *.'
le notaire . est mandé ; mais Bernard a
reconnu dans FlumeVieille un coquin
qui , sous le. nom de Dufoâr y lui a en-
leyéun héritage en Normandie. Il met
eu usage son talent de ventriloque ; . il
eSraie Plumevieille et son valet, et se
lait restituer la sooÉme qu'on lui avait^
escroquée. Les fripons déiAasqués sont;
chassés par Mad. de Aobolan , qui unit
Henriette et CSugène. * ' ' '■
. Ce vaudeville n'a obtenu qu'un mé-%
diocre. succès.
Flore et Zephib3> à-pFopos en i acte,
. par M^. DeUstre-Pùirsùn et -S. . ^
. . * {8 février,) ''
' Lsk pièce commence par la répétition
du Ballet de Flore .et Zépfùre , donné
par un siècle en deux volumes , car on
sait qu'à' V Opéra les grâces n'ont pas
d'âge, f- . ■
Qn voit les Qf âcès en perruques ,'^ ^
£t les vïéphires en cheveux, blancs*
(i54)
M. Somno , c'est rOpërayersonpifié ,
tràé^mktié M fille aînée «inà , au di-
WKJtmlT de rhospice ir' Charcnton. I^a
B«iei>r alnëe «wWe au mUieii de la répé-
tttion , €t ^étanne que Flore soU en-
core ^l^piokellè î ZepKire , «on ^matnt ,
est parti pou« mériter sa main , nwi»
M. 8om&o ne veut pas en entendre
ftiAtir. La dame a cependant ëté fort
mil«:au père de mademoiseUe Nma,
^ilui^emaede s*il ne peut plus compter
Mr. ses chaittéiws ; il réjion^ que le
toinn bocapare'tout.
' Andromaque chante son râle ,
' Zaïre chi^nte ses amours ,
ïunie en chantant se dif^âole ,.
%% Chimène chante tou)PW.
Xkfms «on omhajpras , il a <f«ft poW j«^
qu'H accondlcwik Ik «wiin de ïlore a ceint
qui , par quAque inventton , ranaenei^it
1» f oiile à son dWâtw. i-e premier qui
quoiqu'il n'ait pas été toi» ; ^l «CT»nop
pose , mais on con9oit qu'un pareil pré-
tendant ne doit pas réussir. Après vient
]K« fGulUvtr, ma<*Hni8*e ,^î est éga-
lement 'congédié. Vnnoûvei»! pcFsqp-
nage lenr «uccjbde , c'est un des deux
lydiens qni avale 4es léfWfl» • 1?»»» Un
Çrftficon esçwno^euT ,4iui ireç^tmm *••
cousin dans iMndie» , pnétendu ^co»
Qpmme Iw ,: il ^re àSwmo *«'^»^^
manger son cousin à dîner. En effet »
VescawPW .«t ie.dbw^jc P9. aiftdon.
^oomo p^ncbepour refcotmoJteur» qasiit^
ii n 'angla^ se préaeate ; c'est le marfiheiu?
On «Hime.kt {;eiu à pié
• 'pieu iSMM que les ^ens en roimae,
' lie m&Tchepr ne sédnit ]^â Flore ; il
fepè sei pM ftuprè» dVlle. Teiit4i-C(9up
liephire revient de Russie d tire d'aiîes.
A ratée Ae cette iny«ntion -, il espère
«olerer faiefome , les suffrages Avk pa~
Mie c% aller aux «mes. 6omno ne peut
Tefuser sa fille.
Ce vatMteTÎlle a ëtébien accueilli. Quel»
^ttes lon^eurs , quelques traits de cri-
%ique pieu fondés auraient pu nuire 9U
^ccès, si leparterre avait été moios ïneu
^posé en faveur des auteurs.
■^^^^•■«p»"
IVtflière et les Médeoiiis , comédie
• inélée de couplets , par M . Vnmersan ;
•/ ( hs février. )
Vifc 'épurs et lourd persemnsge nommé
9i., de Setigtiac , ridhe Limousin ; se
Tn^sente chez madame Molière , dont H
■est ' un • des adorateurs. Ii*a«ite«ir de
"(S^eùr^s-Bandin , toujours jakmit dé
sa femme , a fait ^rt à Ijaforèt , sa séri-
ante , et à son ami Chapelle , du prejet
^il a cënçu de découvrir ntoe intrigue
idont -il ne «yrdât plite devoir douter.
•Reviêtu dé l'Iiabtt' de SganarëHe^ il rc*
Tçott , comme valet de madame M<dièrc^
la visite du sot ^^rsoimage qu'il a d'ait
4«Brs J'uite|AioPt& diK mettre en «cène*
Ëhapfelle , un peu mjgtificttênr de «oh
naturel , soui le prétexte que. Molière
est malade , invite son m^ecin ,' M. Pui^
gon , de venir le voir , et» convoqué un
régiment d'apotBicaire», dans l' espoir de
mettre spn Illustre ami aux prises ayec
le» médecins et tous les supports de lî
faculté.
Laforét ,' de son . côté , veut s'axlinaer
aux dépens de Sotignac ; .elle prend un
des costumes de sa maîtresse , et se {pré-
sente voilée au Limousin , qui ne s'a-
perçoit pas de ]a ruse. Molière , témoin
caché d^ l'entretien , est convaincu
de la perfidie de sa femme ; arriva
M. Purgon qui croit vohr dans Sotignac
le malade récalcitrant dont Chapelle lui
a parlé ; Diafoirus et plusieurs autres
médecins / fiMieux d'ap'prendre qu'ils
sont chez Molière , veulent s'emparer
du provincjual qui proteste vainement
qu'il n'est point le malade qu'on cherche.
Une escouade d'apothicaires prête main"
forte aux médecins , et Sotignac'; pour-
suivi par eux , répète, toutes les couvses
qu'on voit ordinairefoent dana une ré-
présentation, de PourceaugfULc, Molière
n'a rien perdu de cette soène , et remer-
cie les médecins de la lui avoir fournie.
Il apprend bientôt que c'est Laforét qui
a joué, le rôle de f lemme. Ce dénoue.-
ment a été sifB avec acharnement ;
^ette pièce insignifiante n'a pas. un cou-4
plet saillant , pas un bon mot qui appar-
tienne à l'auteur j si par moment i^a
méritiî d'être écouté , c'est lorsqu'il a.
impruuté le style de Molière.
L^iii)iLS DS8 Coteaux , ou Èacctuft'
médeciù', toniédïe en i acte , méléd
de couplets , par MM. ***.
Le comte de Broossin , fameux gas^.
tit>nome , dont ]e satirique Boileau fait
mention dans ses vers , a quitté la Pro-
tince du Maine où il croit avoir perdu,
contre sa femme un procès ruineux , et
est venu s'établir au château du Rinchd
près d'Ai. U se désole et regrette sea
compagnons de table , le commancleui;'
^e Souvré , îe joyeux Villandry et Té
comte d'OloBne,, amant de sa nièce
Lttcy. Dii Slroussin , misantiope par cir-
ronstaùce , se dérobe t. la gaieté qu'ins-
piré une fête villageoiKe célébrée pour
Tunion du fermier Félix avec Jeannette»-
..Bientôt arrivent ses amis , déguisés ^
Tun en notaire , l'autre en chanteur
foram ,.et le troisième en danseur dé
tréteaux. Leur projet est de rendre au
monde un bon vivant et 'de le consoler
de ses disgrâces... Ici la pièce est devenue
tme pantomime ; le nuinque total d'ac-
tion avait si fort indisposé le parterre ^
que l'ouvrage n'a pas été achevé*
Les Gab:d£3 marikes , oit FAmonr et
la Faim , vaudeville en i acte , par
MM. Dieulafoy et Gersain.
[ 14. mon. )
, La Kcènie se passe sur les côtes de Pro"
vçDcé. Théodore , jeune garde marixie>
Cx58 ))
ei Hcveu de Saint-Trou , coimnandCAt
âe frégate , s'est placé eu observation but
des rbcîhers avec ses coiupàguons. Ils
meutent de faim ^ et Ife commandant
cherche à les égayer par le réSt des fre-
daines de sa jeunesse. Des bons mots,
ne rassasient pa3 : enchàînéls * par leur
devoir , les jeunes marins promettent
de rester à leur poste afin de ne point
être privés de r honneur -d'assister au
premie* combat, A peine lé comman-
dant est-il parti qu'ils oublient teur pro-
messe. Un pensionnat de diemoiscTIes
s'ofire k leurs yeux. Une jeurie personne
paraît à la fenêtre. Théodore récounalç
dans Biise Vépousc ^tii lui est promise
dès Venfance et qu'il n'a pas revue de-
puis long-tems. Cette Blise est tar le
ïoint d'être unie à un ^àmmaiiieik
Sommé Ûiphtongue , ^ui n'fest pàï de U
première ieunesse et tpi se trouverait
encore fort heureux d être de la «e-
^ VÀmùur tt la Faim guident no«
étourdis. Théodore ^a leur tête établit
un corps-de-gardc àja porte du peft-
éionhat , et lo«que Bipthongue adcom-
pamé de plusieiirs ^^édans , amvc pour
^tser Elise , «os «^les lui !>«"«•-
dent qu'il» soïit égarés. U Im offi^ent de
les conduire oU ils veulent se rendre, lift
les mènentaubord delà chaloupe, s ein-
parent de leurs rohes et se présentent a.
fa maîtresse de pension , en se ^isan ries
•avaus qu'onattend.Grande rumeur <fan»
la maison, Saint-Tron purâît} Use dohifc
( .59 )
fm vna , et , pour |NiAir le» ëtourAt ,
9 lear Cah croire que U ckatoupe esC
«CU^^. duKtHi |Mt| poar«e f^itare à
«m poite; à défaut de chailoupe ««s'c-»
knceitt dâni lu iwer àa tri ^e i'iW î»
Rùi I mau bientôt ils s'aperçi^iVent qiKt
le eemmsndftnt Icit a trompas ; il« ^
ttompent & leur tour, ett loi donùa At iivi»
^'il» sont en danger de périt. Ils t'c^tca-r
•ent, daint-Tron leur pardobùe , et doté
Eliie et Théodo!«.
Ce joli vaudeville « été fort bien ae-
cÏKilli j il eat spirituel , gai eft ton bien
eondtfit. Le nom de» autf ur» , utumv«
Mentent demande , a étë proclamé au
■itli«tt des applau^Memena.
lirvdRTiJlfm £T Gai'Té , vaudevUIe en i
acte , par M. ***. ( lo meurs, )
De jeunes officiers français et le sieur
Gigognac , chirurgien du régiment , sont
Îiiisonniers de guerre en Russie ; ils sont
ogés chez le comte Féodor , dont toute
ja conversation se borne à*peu~pi'ès à
ces mots : « C^ezt bon , c'est très~hon/ »
Nos militaires s'ennuient loin de leup-
patrie, et pour se distraire, ils se déci-^
dent à jouer la comédie.
La comtesse et Anna , sa nièce , pren-r
nent part à ce divertissement*, et accep-
tent un rôle dans la pièce qu'un de cea
messieurs a composée. Les plaisirs que-
les prisonniers se promettent , leur fait
pretqu' oublier la détresse où ils se trou<-
( i6<y)
reit%. Il» e» sont aa point d'attendre f
potiV dé)euner , le prix d'une visite que
Gigognac est allé faire à un malade». 'Le
chirurgien , à son retour , leur annonce,
qu'ils ne sont pas plus avancés qu'aupa-
ravant , puisqu'en Russie on ne paye.les
visites du médecin que lorsque le ma-
lade est guéri ; et ceilui de Gigognac s'est
avisé de mourir sans l'attendre. Nouvéaur
surcroît de malheurs. Ije goroduitz^^ ou-
commandant de la ville , jaloux du boa
accufsil que le cookte , la comtesse et
Anna y dont il est épris , font aux pri-»
sonniers. , Ic^ a dénoncés , et a demandé
qu'ils fussent envoyés en Sibérie. Cette
nouvelle ne les empêche pas de préparer
leur spectacle ; mais si la Providence ne
vient a leur secours , ils joueront la co-
médie à ]eûn. Les héros d* Infor lune et
Gatté se résignent à souSrir. La com-
tesse leur propose I avant la répétition ,
une promenade en traîneau. Il fait un
froid excessif, et les pauvres diables
p'ont qu'une pelisse pour c'mq. Onleur
donne de quoi se vêtir/ et la comtesse;
pour ne pas faire les choses à-demi ylenr
fait apporter des provisions : trait de
charité qui a fait plaisir.
Au retour de la promenade , le mé-
chant gorodnitz fait signifier aux prisoit-
tiiers qu^a,a ordre de les faire conduire
en Sibérie j mais bientôt arrivé un offf-
cicr annonçant la signature de la paix ,
la rentrée- du Roi en France et la déli-
vrance Hes prisonniers de guerre. 'Cettfc
nouvelle est accueillie aux cris dt Kûtr
le Roi*
.( i6i )
Cette dernière cbconêtanee a Mmi
^oute contribué au succ^ de ce Taude->
ville. Ce succès a été raëdiocre , la pièce
ne pomvait en obtenir un autre»
Les DStrz REircoirrB.ES , yaudeTÎUe en
1 acte , par M***. ( 3o marfi. )
Par testaiti%nt d'un oncle , M..Boger
jouit d'une belle fortune et d'un bril-
lant commerce , qu'il ne doit garder
qu'autant qu'il se soumettra au jotif; de
i*hyinen. L'époque fixée par le défunt
est arrivée , et Roger ne vcot décide-
Ikient pas se marier ; il est tout prêt à
transmettre l'héritage qu'il a fait pros-
]()érer , au parent qui voudra reniplii* Ins
conditions du testateur. Il n'en désire
aue plus- en ce moment le retour de son
frère Victor , qui est aux Indes , et qu'il
n''a poînl vu depuis ti-ès-long-iems.
n donne successivement l'hospitalité
à une' jeune Allemande qui va s'em-
barquer pour^ rejoindre l'amant qu'elle
chérit, et au Commandant d'un navire
naufragé. Ce marin est précisément
Victor , et l'Allemande Ha maUresse.
Roger les marient et leur cède son com-
iner<^.
On ne peut rien trouver de plus mau-
vais , de plus froid , de plus absurde ,
que cette insipide bluette , dont le par-
tère a fait justice , et qui n'a pas été
rejouée.
(i6a)
Hamuit / paiitomtme trag;iqu« en troU
actes et a' grand spectac^ , par MM*'
( 4 april, )
Monsieur Public descend dans un
hôtel garni ^ tenu par Courtois. Ce
iponaicur n'a pa& d'enfane^ parce- qiie
%^n goût pour la nouveauté V» empê-
ché de sf marierj mais il^ avec lui sa
fille d'adoption ^ Betty , qu^'ij cl^éri^
comme sou propre enfant, çettj rap->
Selle le -joli rôle de mademoiselle Mars
ans la Jeunesse\d^Henri V» Monsieur.
Public rentre chez lui trè^-maussade et^
« moitié endormi ; c'est tout naturel ^
il revient de la Fête du pillagut voisin».
Four se dédommager de renni^i qu'il n
ëprouvé , il voulait aller voir HamJe^
aux Français ; uiais une nouvelle spcié-
taire donne un bal > et; la pièce est re-i
mise. Monsieur Public se fâcbe et veux
s'arnuser à quelque prix, que ce soit* Il
lui faut absolument de VjE[amUt,
Courtois et Betty conçoÎTcnt 1H4^9
de lui faire voir ïe ballet à^Handet^
Arlequin - Ilamlet , Coloin|>ine - Qcur-;
ii'ude , et Cilles -Claudius. )Ouent la
pantomime j dont les gestes sont ex-^
pliqués par Jlf. Programme* Ici coior;
mence une- imitation ftérville 4« U p%n^
tomime d*Hamlet : cluque scbiie e»|
soigneusement parodiée , et cette |Mi-r
rade prolonge n'j) pa^., beaucoup anuu^
le parterre. ,
On pourrait croire que les deux moi-
^'tfs de cet ouvrage ne «ont pas d«f
mânif* auteur»; od trouTe dan» lé eom*
mencement àe U g^të et des traits piw
qaans ; la seccMidQ moitit se taslne p^*
niblement.
Quelipieft Toii^ ont demandé les an'*
teurt i qaelqpsA siâlets se sont iatt en^
tendxe. Arletp^ ii^rHamlet, après les trois
«alnu d'qsj^ge^ ai^ioniinué, comme aubour-
lerard , le costumier , le décorateur , le
musicien { puis il a déclaré que les au-t
teurs des paroles voi»laient garder Fa-
nonyme ; c*eiS, ce qu'ils pouvaient iair»
de mieux.
La Maison perdue st rbtkoitv^e^'
vaudeyille en un acte , par MM. ***. ,
(22 avril\
Coupon y mareliaiid tailleur d'un vil-
|ac(e , possède iin« bicoque bâtie en plan-
ches y qui se trouye.nn bout du parc de
son seisneur ; ce dernier reut a tontô
force ntire abattre cette masure» qui
^ftne *a Tuty et se sert de l'intermédiaire
«rnn yienx bailli , dont le fils de Cool
non aime la fille , pour lui proposer d'ei^
faire l'acquisition. Coupon résiste , et
le bailli ne trouve pas d'autre moyen »
pour Vattendtrir , que de lui proposer d^
Boire. Iti s'enivrent et s'endorment»
Pendant ce tems y des ouvriers enlèvent
la maison , dont ils emportent les coinr
nanimens , et vont la rebâtir ailleurs %
les ivrogne» se réveillent; le tableur
vent rentrer chez lui , il ne trouve plui^
(i64)
«a maii^<m ,«t qiiànd on Va bien fait clier«
■«lier ,' on arrache la toile qàMa cache.
-4(près cette petite mystification , qui
n'en ëtait une que pour le public , tout
s'arrange et Coupon conrient probable^
ment qu'il avait eu tortde croire sa mai-*
6on perdue. Nous disons probablement,
parce que les sifflets ont e'clatë avec tant
de force , que
Dieu , pour se faire entendre , eût tonn^
vainement.
* n a donc fallu deviner le reste ; nou|(
présumons que personne n'en a même
ei^l pensée.
^s auteurs , malgré cet échec y ont
Toyilu essayer une seconde représenta-*
tion. Elle n'a pas été plus heureuse que
la première.
Ï4E Fruit DiàFBKDU ,. vaudeville en deuiL
• actes , par M***. ' (^9 avril):
De pauvres bûcherons maudissent leur
inisère , et l'attribuent à la g<mrmstfLd|se
d'Eve. Le seigneur du village , qui s'est
égaré à la chasse , entend leurs plaintes
et Conçoit l'idée de les mettre à,l'é-
preuve , a^n de s'assurer de ce qu'ils
feraient dans une position à peu près
semblable. Il les conduit à son château
qui est pour eux. un paradis terrestre :
la , ils ont tout ce qu'ils peuvent dé?-
sirer. On leur sert les mets les plus ex-
quis j mais il se trouve au milieu un seul
plat auquel il leur est défendu de tou-j
l^hev; sUls désobéissent , ils retoiime^
rotit dans leur cabane. fiieniÂt le diable
le* tentqi^ Le bâcberon , pressé par Sji.
femme , décou%ire le plat défendu , d^9Ù
il sort un petit pommier. Le seigneur
parait , menace et pardonne. 11 unit à
son amant , la fille an bûcheron , quoi<«
qu'elle ait violé de même sa promesse
de n'accorder aucune faveur à un )euue
bomme qui , daus cette affaire , joue le
xb\e du serpent.
Cette pièce n'a pas eu de succès ;
le premier acte a été écouta assez trau'
quiUement , le second a excité un vio-
lent oiage... et Is fruit dé fendu n'a pa«
trouvé drania^eurs..
Le 5 Mai , vaudeville en un acte , par
lyiM. Joseph Pain et Fontenai^
" , (2 mai, )
Le Vaudeville a voulu ' consacrer un
gouvenir cher à la nation fi'ançaise y en-
célébr^nt l'aniversaire du 3 mai de ce
jour j 011 la garde nationale est investie
du droit glorieux de veiller exclusive-*
ment sur la personne sacrée du Roi ; uor
motif ausf i pur et aussi louable doit dé«
sarmer la critique et faire excuser la
nullité de l'action. De jolis couplets ont
sauvé un, canevas peu susceptible d'a-
nalyse , et les auteurs ont été demandée
et nommés.
MowsTBUA Saïts-Oène , Ott Vkéû dn
Collège , vaudeville en i alte , par
lïM. JOésauftiers et G%ntil
^ (i3 Mai.)
Il est diffiiiile 4e l?PmMçr plus, loi».
Vpubli des cpuveiiamçes que M. Sans-
Çêne .Il arrive chez un de se* camaradjcs
4e collège, M. Dumout,et, malgré l'ab-
sence de cet ami , qu'il n'a pas vu de-
puis nombre . 4*anuée8 y il dispose de
tout dans la maison , èl y rëgale am--
plement ses compagiioni^ de voyage.
avLL ont fait route avec lui dans la dili^
gence.La AUc de M. Dumoi^t est à ion^
gré , il se met,, en tète de l'e'pouser ,
quoiqu'elle en aime, un autre ; il donne
congé en règle à sou rival , et agit^ye<;
autant d'incivilité que d'impudence;
Duniont revient chez lui; m.', SOfiS"
Gène le reçoit à-peu-près comme un
franger ; il se coudie nième dans le lit
4» poutre de 1a maison. Cependant cc^
«Xtvavagant imit psr être congédié |
«sis ô^^lo 'à tes pôneipes , il emmène 1«
cberal «t le oabsiol;et de son ansi. On le
«roi$ pftTti, mais il vient égayer le 'va'a-*
de^ijle finaL
Malgré le oatactëre peu naturel dm
1^. Sans^G-^ne , la gaîté du dialogue ,
^ des couplets sprituiels et bien tournés
«nt déoidé le^ siàccès de cette pièce qui ,
après un très-grand nombre de vepré-*
sentations y est restée au répertoire.
l(E Roi d£ LokbaroiEv ou Aliseot et
Préftenty vaudeYiUe en i acte, ptix
MM. Théaulon et Fulgence.
( 29 MttL y
BertTioId , fjieyâlier àe Varmëe d'As--
fôlphe , roi de Lomb^rdie , en partant
pour combattre , a jure de revenir yain^*
direur , et sa femine AJide a fait serment
q'étre fidèlç. Ct^rtaiii que sa femme tient
sa promesse sinsst bien que lui , ^ Ber-'
thold s'est TajELtéi uu jour dans le camp
de pbssëd^r la Tertu même sous les traits
d'Alide 'y il a même déûé en quelque
sorte les plus aimables cheraUers de
pénétrer jusqu'à elle.
Le roi Afttolpbe , à. qpi notre bon La-'
fôataine a procuré la réputation d'un
grand coureur d'aveptures > est tent^
Sar le ptquant de celle-ci , et se promet
e faire rç^entlr Bertbold , en tout bien
tout bonnçur , d^ ce défi tépt^éraire.Pt-'
que an Jfeû , le cbevalier sert de guide à
son sohversin y ai^ Tis<|ue d'encourir sa
colère. ïl prend , à cet effet ,^nn déjgui-
sèment. Etant à-la-fojj» absent et préi
sent, il est prQbable quHl n'aura tort
qu'à moitié.
AKdte n\} point oublié ses promesses*
Astolphe , ( quoique' pour obtenir
audience il s-'annoncf comme un des
amis ,4e boa ^poux.) , est d'abord refusé,
Ce n'est que par l'avis d'une suivante
très-peu scrupuleuse , qu'U réussit en-
fin à se faire ad|i)«Ure , an, grand dé-
(168). •
plaisir du.pauvre Berthold, à qui il donue
vme charge de secrétaire du roi , en lui
prescrivant d'inscrire sur ses tablettes
tout ce qui va se pasder.
Cependant Alide a mis une condition
À sa complaisance; c'est que le faux
écuyer du roi et sa suivante Isaure se-
ront téqsnins de Ventretien , et que ,
de plus , elle conservera son voile. As-
tolphe a consenti ; et il. cberche ii per-
suader à la dame que Bertliold dit à qui
veut l'entendre qu'elle n'a reçu tant de
vertus en partage qu'à titre de com-.
pensation, Alide donne dans le piége ;
sa vanitë est blessée , et le voile écarté.
Astolphe , qui prend goût à l'aventure »
en vient jusqu'à chaiger fiertbold de
solliciter pour lui un entretien secret.
Le rende^vous est accordé. Isaure s'y
rend sous les habits d' Alide , et , à son
tour , le nouveau Florestan est pris au
piége et prisonnier. Il obtient le pardon
de sa témérité , et pardonne de son côté
à Berthold. <
Cet ouvrage , des plus' médiocres, n'^
pas été sifflé ; miais on l'a écouté si froi-^
dément , et le silence du pui>Uc a été
tel y que le pauvre roi de Lombardié s'est
retiré confus du triste accueil qu'il ve-
nait de recevoir.
Ab-Iequik chez les Anthropophages,
folie- parade en i acte , par M****",
'. ( ^ojuin, )
L'éternel Cassandre voyage , 09 as
(•'69 ) . .
Mit trofl poQxqaoi , sur dés men ëloi-'
gnées , aTec Colombine , sa fille , Ârlt-
quin , son gendre , etrinéritabls Gilles.
Cet imbéciUe , qui est Vhomrrie d'esprit
de la pièce , n'a-t-il pas imagine de faiVe
abandonne^ son rival prëfei'ë ( auquel
H a administré un narcotique) , danâ
une île pleuplée d' anthropophages. Heu-
re usemÀit pour Arlequin , les taTens dé
ce personnage , sa danse , sa gentillesse ,
le tirent de ce mauvais pas. 11 parvient
même à sauver de la dent des insulairei
Cassandre et Colombine , tombés entre
leurs mains ; mais c'est en promettant
aux sauvages le régal d'une béte de la
première qualité. On se doute bien que
c'est Gilles , qui suivant l'heureuse ex-
pression' d'uue autre parade jouée auji
Variétés , est menacé d'être rôti.
Comme ce dénouement setait un
peu tragique , 8ui*fout dans une farce ,
on enivte les anthropophages , et tous
les voyageurs se rembarquent , même It
pauvre Gilles , auquel Arlequin par-
donne V invention, du iiarfco tique.
. Cette mauvaise paradé a éprouvé la
chute la plus corajplète.Élle tie méritait
pas les honneurs d'une représentation.
Les CiîAKsoNHiiBRs j OU quatre Pièces
en une , vaudeville à l'occasion du
Mariage de Monseigneuf le duc de
Bctry , par MM. Théauîon et Daf-
tais, f^igjuin.)
M. Lerond^ mtendant d^un château ^
44|ûiatre filles à marier. JCbAcune^f^ne»
a lum amaiit;^ et tous les aiusns sont au-^-
teurs.M. Lerond , qui sait que le métier,
cle poëte n'est pas aussi lucratif ^e ce-
lui d'intendant, se montre peu empresa^
4 e ratifier le choix de ces demoiselles*.
Cependant , comme il est bon rpjaliste ^
et que les quatre amans ont composé,
chacun un intermède pour célebrec-
Fheureuse union qui se prépare , il con^
sent à ce que l'une de ses ulles soit 1^
prix du vainqueur. Les quatre jeune^
personnes sont donc mises au confcoun
et le tournoi commence.
. Lé départ de Naples , tel est le suje^
j3u premier tableau. Un yieul militaire
napolitain met à l'épreuve Vamour d'un»
jeune français nommé Charles ,,pour s»
fille Rosette , et hes feux de l'amant nlw
ti<;nnent la préférence sur ceux de M.^
Vésuve y artificier. ti«s justes éloges dnn^
nés à la princesse Caroline par ses coijp-
patriotes , sont naturellement encadré»
dans ce joli tableau.
Le second n'oiiVe pas moins d'inté-
rêt ; il a pour titre : L*arrMe à Paris.
La scène est dans une auberge sur la
route delà pnncesse , et l'on y rappelle
ingénieusement les scènes lès' plus tou-
chantes du voyage.
L'action du troisième iatermMe se
passe dans une caserne de chasseurs.
Des femmes y ont pénétré , malgré 1«
consigne , pour voir leurs amaus j œaia
ces amans sont chasseurs de Serry f 1 in-
dulgence est la véritable, eonaigne dàt
( »7« y^
S^tmr «elonel , l-Kyraen devient le mott
^'ordre du c» 'braves.
Bnfia , dans le quatrième tableau qui
présente tiae petite pièce allégorique et
écrite éa vers , on voit toutes les fléau»
af^trier leur tribut à Flore , à Voeoa^
siondè l'beurcuse' adlÏMice. Toutes sont
bteii accueillies par leur souveraine , k
Ve«captton dU aeuci, au^n^ il ^t dë-
iÎBnda d'approcber du trône » et du pa^
pot, ^e la midigue déesse appielle lai
fleur de l'Institut. La violet ta vtkkaBy
encore un peu bontense , obtient' un gé-
néreux pai^v du lys , qui s'unit à la<
fOSSm
Ë|;fdement satisfait des quatre com-^
positions , Lerend renonce à sa premier*
lésblntion ; et'^-dms un |ottr de bon-^
keuT y il trouve juste de faire quatra
keurenx.
C« cadre ingénieux et bien imnpli •
léani tous les salTrages.
Le 17 Juiw , ou l'Heureuse Jourdée \
à-jirtfpcte vaudeville ^n tifr acte , par
MM. Dêdau^iers ti Oentil.
( :ig Juin. )
Ija scelle se pafse datis un village a
.pei^ <le distance cle Marseille ; quatre
mariages doivent se conclure à Tépo^ue
de celui^db $., A4.E. Monsiçi^eur le due
de Berry. Mad. Pétronill^ } r^ube a^r
bexgista du lieu ^ a .promis d'unir «e
]oftr-1à seft qùMre nièces à de • htitvtit
ihilitaires qui servent dans- les i3%nii6n«'
d'Aiigoulême , de Berry et de Bourbonf
<ies demoiselles ont en secret acheta le
buste de la Rétine princesse *€aroline y
pour en faire Tinauguration le joar dé>
leurs nôces^ qn^elles atfenfdent ainsi qoc^
leurs amans atvec la plus yive imrpa-^
tience;
r
Le père Matburin , ancien caporal an
régtjoatent de Condé , vieux et respecta-*
ble militaire , détenu pour avoir cau-«
tionné un homme qui a trahi sa^ con^
iianoe , vient d'être mis en liberté grâce
à la- générosité de l'épouse de S. Â. R^
Le bon vieillard' bénit la main qui a
brisé ses fers , mais il ne la connaît pas
encore y et c^flst par la mère Bontems f
qni arrive de Paris , qui lui apprend le '
nom de' sa noble bienfaitrice; la mère
Bontems n'est pas heureuse , elle aTaM
¥Oulu foire le voyaige de Paris , à pied
pour voir le roi , elle Fa vu , elle lui «
parlé, et personne mieux qu'une pro-
vençale ne sait apprécier un tel bon-
berur* - ' ' . ' .
Enfin , pour, couronner 1» )Oumée ,
ariive le courrier Léclair qui apporte la
nouvelle de l'heureuse union qui a eu
lieu dans la capitale , et les quatre ma-
riages ^6nt en Conséquence être célébra»
de suite j cependant ces demoiselles teuf-
lent un témoin de plus à leur hymetf.
"Vn buissort'dcroées laisse" Voir en s' oo- .
Triant le buste dé madame la duchess^ \
^9 Beny-f mais 1e« militàirer* ob( mséi *
(175)
pensé à toat , Us écartent dcJ branchée
de laui^r<s#qui cachaient son auguste
époux.
Cet oiiv.Tage , représenté SUT le. théâtre
de la Cojur, le 28 Juin , a été Tivemcnt
applaudi le lendemain sur celui du Vau-
deville. Il fait honneur à MM.,- Désau-
gitfrs et Gentil dont les sentimens et le
déirouenient à la cause royale sont
coimuii. . , . ^
Le Pont de Kehl, ou la Prisé de Stras-
bourg', fait historique en un acte et
en vaudevilli;, par MM. ^onatdnt
et ***. ( iS juillet,)
On sait que le ministre Louvois ai-
mait beaucoup à employer les hommes^
machines à^ns ses opérations , et qu'il
%Tait ey, le bouheur de trouver un sr-
frétaire; , ^Tai modèle en ce genre , puis-
3ue cet homme se déclarait, sous sa
ictée , un imbécille , saris se douter de
ce qu'il écrivait. Louvois ne rencon-
trait pas toujours des automates aussi
précieux j mais , en général \ il fallait
servir ses projets sans en connaître le
but. Tout avait été préparé par lui dans
le silence ,*pour ouvrir les portes de
Strasbourg à Louis XrV.
, Au moment oîi il attendait Vexécu lion
des promesses qui lui avaient été faites ,
nn officier fut placé par lui en observa-
tion vis-à-vis le pont de Kehl. Sa mis-
sion se bornait à prendre note , sur ses
ta[|>lett«s , de loi^t ce qui se passerait sur
' • 7 * ■
('7i)
ee pont. Après avoir flcropiileùsein«D|
retrsuîévtout ce dont il en témoin /l'of-
ficier aperçoit un soldat qui frappe tqF
le parapet , trois coups avec aon wdsre ,
et inscrit eacore, quoiqù'apr^s avoir un
peu hésité, cette circonstance qui lui
semble très-minutieuse. M. de Jl«oavoii
arrive , demande les tablett«s , les pain
Court rapidement , et , arrive li ce fatix ,
il s écrie : Strasbourg est à nous. Ci*
tail , en e0et, le aignal eonvenu avec
8e« ^ns secrets pour ao^noncei: que let
magi&trats de cçtte ville consentaient a
la • reme^re au ippuvoir dû f>oi de
Fraiice.
Telle est l'anecdocte.qui a fourni le
sujet du vaudeville i nouveau. On y a
joint une de ces intrigues oh les amam/
yar excès de précaution , préviennent
uu père ou un tuteur , qu'Us vont ^^'
jouer leur aurveSUance ,attend^qu4i egf
^convenu que le Cassfimdre sera sourj
et aveugle. ' ' •
On a" bouv^l'ouvragc ai mal conçu ,'
9(i mal écrit et si làal jéti^ , que l'orage
le plus vioieut a grondé s^r le pont de
£elil , qui est tombé avec fracaft.
^Aitiï^iAî; ou l«i Pièce de Ciroons-'
tance , vaudeville en un acte , pac
MM. *•♦. {^5 juillet.)
Farinelli , ce fameux musicien y fut »j
comme on le sait^ le favori de Phi-,
^ppe y } Toi.d'Eap^ej. nuis c« iC^âK
( >7.5 )
pas à la Cour , c'en dans une auberge
que le Vaudeville nous montre Fari-
neffî, qui nVst encore que page dTu,
grand-aoc de Toscane , et qui est, venu^
nire on tour à Paris.
' Dans cette même auberge ,se trouvent
deux auteurs , MM. Lafi'i^l et Lé clair ,
qui n'ont pas à se reprocher d'avoir
passe nue senïé circonstancê^MiiB la cér<
iâ>rer. Mais une circùnsiance assez
malheureuse pour eux , c'est que , de-
puis quelque tems , ils n'ont pas Irouv^
ml seul su^et à traiter.... Poiiit d'aven-<
tare scandaleuse j point de ballet à pa-
rodier : enfin y pas le plias petit homme
eflèbxe de décédé l II y a de quoi eu
mourir. Mais qiiel honneur inespéré !
Une mizette annonce la mort du musi-
cien SirincUi : voilà un sujet tout trou-
vé-: lïependant nos auteurs sont encore
un peu embarrassés. Comment mettre'
Fari'néUî en scène? Ils ne conuaisseni;
pas un seul trait de sa vie. Pauvres
gens ! l'on voit, bien qu'ils n'ont pas fait
un cours défaits histofiques «nVinde^
viJle et au boulevard du Temple.
Heureusement , un jeutte homme
survient et leur offre ses services. On se
doute bien que c'est Farinelli qui, quoi-*
que tué i>ar un iournal , va leui: donner
des renseignemens sur h»-mème. Aussi
est-il admis en tiers dans la Pi^ce de
circonstance.* hes conditions ^ont fa-
ciles à régler. Le pag^e fournira les idées ,
Léclair tournera les couplets , et Laf-'
fût uiller^ Les plumes. Le jeune étouidi
( .,6 )
clierche l'occasion de se venger gàîmenl^
■ âfis deux rimeurs , à qui sa mort doaue
tant de joie. Une occasion s'en présente.
t^es deux messieurs ont niaagé des
pommes cuites , que Pacolet , g»rçon cfce
l'auberge, lui avait préparées pour 30a
déieûner. Favinelli leur fait croire
qu'elles étaient soupoudrées d'arsenic
double , et destinées k empoisonn<;r les
souris. Ncs postes de circojQstance sont
dans les plus cruelles angoisses. Pour
les consoler , Farlnelli leur promet, âe
faire une pièce, à l'occasion de leur
mort , et leur propose d'être ses collai
borateurs, ^lls trouvent la plaisanterie
fort mauvaise , jusqu'au moment oii.Fa-
rinelli , e^ leur jévélant le secret de sa
petite . vengeance , les rassure touv«~ i
fait , aii\si que le pauvre Pacple|; , quLyj
avait aussi mangé une des pommes. ^
Comme un mariage est toujours de
circonstance dans . nue nièce , Pacolet
épouse Nanette , servante de l'auberge.
Cette pièce dgit sans doute le succèi
qu'elle a obtenu , à un feu roulant d'e-
pigrammes., dont la pLupafir sont foit
usées i mais on a ri , et cela a suffi pour
assurer quelques représentations à cette
bagatelle.
Tivoli , aujourd'hui , f^te sxtraob.-
DlNAiRE, etc. , etc. , etc. , scènes épi-
sodiques , mêlées de vaudevilles , par
M.***. {^aoiit)
Le lieu de la scène est bien choisi pour
. («77 )
tiit« pièce ^pîsodique , et les auteurs ont
▼oalu mcttTelciiôiiibTe<îe«p€Womi'ageB
en rapport avec la vaste étendue que
{vÀentait le cadre de leur tableau. ■
Dans une foule dei -scènes détachées ,
nous citerons d'abord celle où les au-
teurs , qui ne laissent ]an)is eti arrière
Hfle circonêtanee , '«mt ratuehé à leur
tejet celte Fin du Monde dont Paris
•'est occupé trois jours , et quia , de
eotiipte"fait , produit'cinq ou six mala-
dies , deux pièces nouvelles et trois dé-
éèé. Le magicien de T^Toli prédit aussi
cette catastrophe , mais d'une manière
extrêmement rassurante.
' Noos ne parlerons pas de Casgandre'
et de Paillasse : ce sont des personnages'
K trop communs , même dans le monde';
|g mais il faut bien dire un mot de VAn^
r glais obligé , qui est , pour le Vaude-
ville , ce que le niais est pour le mélo-^
drame , et qui , malade pour sonplai^
sir, prendàTiroli des* bains de mi"
graine (de vapeurs )* ■
Le grimacier ; qui fait des épigraïAme»
à'pen-près aussi neuves que ses* grimaces,
ne se borne pas , contme au vrai Tivoli, à
chanter la Bourbonnaise , car c'est un
moj^iste malin, dont nous ne resterons
YOiS lesbonsmotB , et pour -cause,
JjA plus plaisante de toutes les cari-
catures reproduites dans ce cadre , est ,
sans contredit , M. Pigeon qui , depuis
qû*il s-'est décidé a B^habillér , est deve-
nu sergent-major dans la garde natio-
nale. Accompagné de'màdafne Pigeon et
4u p^kiFîg^u y il est yeiitt youix àfsm,
pUi«i,r8 de la fête , «t coaunence pa^
tomber dans lecto^al.
Coiimi^ diinf U9 1^^. épUodkiuueft » U
fa^t bwn iMk amoiAT Qoauavi4 ponr l'ex-
pOAÎtipn, ^t un v^ati^st poux le djéiiou.^-»
ineQt ^ «n % «tt soûl d*u[nt39fii{ ^ du ^Q^
du Marais^ k Tir^U^ %b^ 99#4^me d«
la Bipardiève » i^aiis doiji^e evb^i^av
du (eu )ardi» Twc , «t «a nièc^ AJjh^M
Madapie d4 la ftipfcJii^ es^ tel «mi-n
châe de tout ce qui pc^rte un noin %a^
gUis ou aUemand > «t son mari n^âm<9. m
«bez luU'ajiF d'uii «M>an|^r«
M. BeHemlvrQoi^i,fioi-disant w^V^^»
?s|: Vadonveuv d'i^laa , {avorisi par la
Unte^ Victor, ofl^çi^r del^igai^ ïo^î%-»
le , «st l-'anMnt' ai^^ OAse do^te. }^w^
qu'au dénouftwsnt» ou«vpoui|n3I^H\ 4^'^
le , loj^u'on )Ug;era à propo« dfi.fiiniir r
le faux Anglais sera défaasqi%é,^i^i'anM|nt^
marié à sa belle ; mais le résiitM^ âfi-^
nouement, e'est k fau^* artifice' \^.
tire quelques fusëe$»;tou;tlem<Vld/^ ^'c»
W sattafeift , ev€f pl^ le puMic |. ({ui ne
«'est pas montre, dispoaé à accepte^ l^
iraudeviUe Ikuad pour b^uquei^
Malgré cette apparence de ob^e , K
Sièce a*obicwu un »m^ fp^f>4 ^inî>i%
e représettiations*
Madjiks pe ViLtBprEU , com^die-vau-'
deTille eu 1 acte , par M* J^ochefhrf. '
(19 aorff. )[
M* de yiUfidi^n j dont on a fait 4,
( m ;}
cul« y a fel«^4 ta femnie » la campa-
gae. Cette e»ùmable ^poiue prend soii|
d'une jeane orpWme qi>e le poëte Du^
ryer lui a lé^t^é^ en mourant. BenW-
rade , qui fré<{uente la maboo de iq^-
d»me de YiiU^diçu , eat TÎTcmeot ^prî^
de la genlime ÂogéU<{u^4 et a réaolu d^
Venierei;. pe foi^ c6té , Charleral it
adreis^à Mad* de Vilkdicu • une galant^
^pttre , daaa laquelle U lui a demandé U
pemiiflatoii d« lui;éti:e présçQtië par Ben-
•ërade. Villedieu trouve , sur la toilette
de aa femme» lea Teis de Cliai:le^â} , q(
|on esprit inqni^t, n*y voi^ qu^une dé-
claration d'amour. Il e«t teïleraeiit dupe
des apparences » qu'il provoque en duet
Hnnocent Ch a g leval. -€»lui-ci ne croit
Eûnt pourtant devoir refuser, la partie^
e rendez-voua est donné à huit neurcs
du soir. C'est préctséraent Ilieuiie k la<.
quelle ^ensérade^ doi^ enlever Anse'-
Kque , et le hasard vent que lés deux
ohaminena se' rendent au. lieu même
dioisi yn Ica deux, amaii^ Ai^géllquè
n\ vietot q«c par le eonseil de Ma4. dm
Vàle^en , à Veapérience de laqtteUc on
ptiit s'en TOppoiter , et qui a pvomli de
ne pas laiieer Hier les ^hose» trop loin^
Bensémde et Charlavat se ren<vontrcnt
an lien du rcndes-vous. ; c^cun veut
frire quitter la plaça à Vi^ti^. he. ^arn
lant Bensérade remportf et croit à W
iansse confidence de Cha)4eval ^ quâ
lui persuade' cps'il était aussi en Isonne.
Ceriune. A. peine Bemérede nt-^U lealk
qu'une ddraè TOilée paraît ; il tie*îJ<Mtt
point que ce soit Angélique. Yilledteti,
qui a suivi toutes les démarches de sa
femme , se présente alors , et croit qu'il
est de son honneur d'avoir une affaire
iavec Benserade. Celiii-ci proteste que la
dame n'est autre chose qu'Angélî^e.
Le voile tombe : on reconiiait Màd. de
Villedieu. 'Charleval survient ; tout
s'explique j la dixième muse iléclare
î}u'e]le a voulu' r^onner une leçon àson
jaloux, et l'on chante le vaudeville final,
apr^s lequel ûi^ sileuce profond a ré^ë
dans la salle ; l'auteur n'a pas été de-
mandé,' et la pièce, est tombée safns
bruit.
La Rosière de Hartwell, comédie
en I acte , mêlée de vaudevilles ,
par MM, Dartois , Achille et Ze-
tournel, * (24 août')'
' Pour perpétuer la mémoire duséiour
de Louis :^1II' au château de Hàrt-.
well-) les habitens ont fonde, la fâte
d'une Rosière le ^our de Saint-Lotiiîs.
C'est LouiKe', fille- de Lefranc, ccn^
cierge du château > qui olKient la cou-
ronne , et elle choisit pou^ époux
Georges , fils de Miller , négociant an~
glais. Mail), en ce moment Miller arme
des Indes , et plein de préjugés natio-
naux , il retire le consentement que sa
sœur avait donne à ce mariage. Cepeu«
dant Miller cherche à connaître khien-
Bbjifieifiéiit dé sa jfbituiie. Il apprenti
i^iJP'i Sl^^ ^ U:9l^néi'o$ité de Louia
XVni ^ Il ea e« redevable. Coinm^,,,
jpour le ^uver , ce pcince n'a pas 4é-
inand^ s U était Aurais , il rougit à ton
iouT de demander, si û bri que lui d«ih
ûne son fiils est Fi^nçaise , et consent k
1 jiQiou des at|ian8.
Dcs^ mots heurem , des couplets
agréables ont assuré le suçcèf de c«tlJB
jolie* bagateUe^ ,
.^±1 •, ..... . •
•La. t-B.tVtt mUmi^ Him G&AKBB1ZRS/
▼asidevIHe en un aote^ par M***.
(• 4 septembre ^)
ijHi rà^chskxiâ de fkrine , nàrîïiïk4 Dtl-
âÎDuliii ; â ptoêpéré dans 'son cottt-
ih'erde y là fortune lui' a toumté la
llte: ^a nlai^od est d'evientle uÂ' élU^-
'teëu , ^oii cha;^rribt une berlitiiK , et sok '
*!$wçôii de thirtùé, un cocher, lï' n'yA
pH jusqu'au petit pâtre , qui n'ait tro-
qué sa' blouîTë contré une liVréé' àt -fi-
qùfeu'r. L'exemple du nôattre est conta^
SiéiuL , et toute lia maison est atteinte
e 1? mag^iâfàatUé. * *
Ûû adroit' ddquiù é'e^ glUsé paVmî
(Bes^eitravia^kis y et < ^'feignant de parr>
tager leurs folles, ii cherche les moy e ij g
ae' profiter de céUé du mahrb. Prontînr,
Vaiet àé chàiÂbrè de Bnùoidin , ren*-
C^'érit sur tout lé ïnob(&ï , et engagé ils
marchand d^ famé à dkkkiger ton note' ,
'(«8=') , '.
un peu commun , en celui.de M. de la
Moulinîère.-
On apprend (m' un ministre , qui Tient
-d'être nommé , doit passer quelques
jours au château d'AmouvilIe , qui est
dans le voisinage. Voilà la tête de M.^ de
la Moulinière qui trotte , et lui-même
qui , sans savoir le nom de ce nouveau
ministre y se disposeà lui faire une vi^
site. Envàin M. Bernard , son voUin ,
Konune sage et modeste i veut - il lui
faire sentir le ridicule de sa vanité. Il
faut à notre ambitieul une leçon plus
dure ; il va la recevoir.
Un billet à%. ministre arrive , et on
lit ces mots : « Je suis fâché de ne pas
» vous avoir rencontré ;• mais écrivez- .
» moi combien vaut la farine ». Que
on juge de rhumiliation de M. et nia.»
dame Dumoulin. Ils attendent néan-
moins le ministre qui doit venir diner
chez eux , et , dans cette espérance , ils
ont prudemment désinvitêVïionn^te M.«
Bernard , qui ne leur a point paru digne
de s'asseoir à la même table qu'un grand
personnage. Ce bgn M. Bernard qui , de
.son côté , est un petit M. Guillaume ,
s'est résigné sans diifïlcult^
' Enfin , on^nnonce le ministre. Quelfe
surprise ! c'est M. Bernard qui , de sa
modeste retraite a été rappejé près du
trône par un monarque éclairé. Jugeant
Dumoulin cette fois bien corrigé de sa
manié; le nouveai^^yninistrc lui par-
donne et l'invite /uême à diucr. £n re>
vanche> il ne loi demande que toa
(i83)
Gonsentement au mariage du petit pâtM
avec la jeune Suzette , qui vient d'être
proclamée Rosière , et qui reçoit en dot,
outre l<s cinquante louis de M. Du-
moulin , la iolier habitation de M. Ber-
' nard.
Deux ou trois jolis couplets ^ quel-
ques intentions comiques dans les
premières scènes ayaient disposé le' par-
terre à faire un accueil favorable à cet
ouvrage ; mais bientôt des inconvenan-
ces , des entrées , des sorties sans mo-
tif» , des caricatures outras l'ont fait
changer d'avis , il a sifflé ff n'a pas de-
mandé le nom de l'auteur»
Les Fag£s £x 'Va.cavveb , ou les
Femmes assiégées , comédie -vaudiR-
Tklle en 3 actes , par MM. Moniper-
lier et V***, ( 3o septembre. )
La scène se passe au château de la
maquise de Rozelle , jeune et jolie
veuve. Une lettre de son oncle , le duc
d"'Aranville , gouverneur des pa^es ,
lui apprend qu'il va venir passer les
vacances chez elle avec trois de ses
. élèves f qui le précéderont de quelques
jours. Ce qui motive un peu ce||écom-
. plaisance du gouverneur , c'est que l'un
de ces pages , Olivier , est cousin de la
jnarquise , et que ce jeune étourdi ose
, même aspirer à sa main. Cependant >
comment .recevoir ainsi trois espiègles
àxr^ un château où la i^arfuise a réuni
quelques dames ? Né ïerait-^e pas le»
• expo*èi»àf pà^y ër c^éifV hosp^Tite qii^eff^s
oùt reçue ? On- tirât conseil, h^ hsiiîli
* du village , dottt on d convoqué fcs
lumièretf-, et là vieille iiitendantfe' ,
femme ïrtile à consultet en -parieil caJ^ ,
attendu qu'elle ne manque pas d'exi^-
tiaSce , ^e prdhdbcén^ toUé' déiix avec
ibrce cr>nti^ FtidVhisilion dés ^agès ; 'il
est décidé qii'i1\i nte ser(>rtt j^ôîut reçu».'
tes ifrois étèurdis airivént , cît le
grave bailli Ifeur s^ifie la dëcisioia du
cotffieil féminiii. 'Mhis despajgés ne soitt
pas , on l^U, àcdôutumés à croité àïa
i%cieur dél dkràes. Us ^ nipquent au
bailli, gagnxîiMi lés doteet^ic^iies dé ^a
marquise , et se décidait à faire en règle
le siège du château , persuadés.que d^
femmes- <mlégêés par raiôoîàr et Ibfb-
lié ne tardeiït guèrés k capituler.
Us se tromi^eiit' ce^ndatît ,' A" ces
dames font mi^ superbe défende; Cher-
chant alofrs . à les prendre par famSne ,
ils s'emparent des vivres et du vin des-
tinés pour le cHâteâu^, à là porte duqiftsl
ils OBt établi leur camp.; et, prenant
un nôuvetau moyeÀ pour diminruerle
nombre de leii» eiinemis ,• iH^ énivretit
le bailli , qu'on \%vLr a envoyé comme
parle||^entaire«
La nuit survient,' et' Undis qiM iipg
jeunes gens la paàseAt au bivonac, le
duc d'Aranville , que la marqviae «r fait
prier de venir à son seécvr» , est snn^ivé ,
et a été sef rèteoaent introduit dan» Je
château. Pr^ÂuHt del^'abiounté/ k»
( i85 )
Mslé^ans o^t escaladé la pjace. Det
fèmxnefi prises d'assaut la xMiit , ceU
peut tirer à' conséquence ; mais quel i-e-
vers de fortune pour les Yaîuqueurs !
les voilà pris e«i.~ni^ffie8 et terrasses par
la jyresei^ce imprévue dç feur.equncr-;
neuf , qui les envoîe faire |Ksi4tence
dans une tour.
Mais les femmes «oAlisi bonnes ! dès
qn'bn ennemi «'est plus dangereux ,
aies commencent ^ le. plaindre ; et ^
l^ftt ée igarder rancutie a son cousin ,
vatidaxne de Rotelle implore sa grâce.
Lé diic d'Aranville , sévère sur les prin- •
oipcs , déclare à sa nièce que \c cou}>ah]e
ne peut sortir de prison que pour devé-
ifiv 'son époux. On se doute bîcn que la
tendre kifaix|uise dira .facilement à OU-
"vier Sortez, Mais le coupable et ses ca~
msTades n'ont pas eu la patience d'at-
tendre leur grâce , et, an moyen d'une
nowelle^ escalade , ils sont sortis de leur
prison , non pas par la fenêtre , mais
par ia chetniuiée ; la paix dont les pvéll-
mmaire^ étaient déj'à signés , se conclut,
^dséni^t , et Olivier devient l'époux dé
<a belle cousine.
A cette iqtrigue bien commune , se
mêlent les amours ipisodiquefc d'unç'
fermière, de madame de Rozelle et de
son iardinier , qui a pour rival le bailli ,
poursuivi de son côté par la vieille in-
t^n d^te , qui réclame l' exécu tion d'une
antique promesse /de mariage qu'il ne
|faraît pas très-disposé a tenir.
Ce Vaudi^ille , dont on àVait d'aVanc»
(t*6)
fait lin pompeux éloge, est tombé lour-,
dément.. Il avait été "bien accueilli à
Lyon. Le cbangejDient de scène lui a
été funeste.
Le Tambour et la Vivandière , ou
la G«|kulation , vaudeville histo-
rique eb 1 a|^ par M. GabrieL
^^ . ( 9 octobre, ) ,
La scène se passe sous le règne .de
Louis XIV , et en Allemagne , où nos
armées victorieuses ont pénétré.
Un ' détachement français occupe le
'moulin du meunier allemand Friberg ,.
dçnt la nièce Valentine s'est attachée
comme vivandière à notre armée. D'une
vivandière à un tambour , il n'y a que
Ta' main , et lé tambour Ladouceur Teut
former avec la gentille Valentine un
hymen à-la-fois de convenance et d'in-».
clination. Friberg n'est pas de cet avis.
11 a un neveu nommé Koulmann , qui
sert dans le camp ennemi , et c'est à ce
héros germanique qu'il destine la vi~
vandière.
Cependant Roulmann a reçu l'hono-
rable mission de venir , sous un dégui-
sement f prendre des renseignemens sur
la force du détachement français que
les Allemands se proposent d'attaquer.
Il s'est procuré ces renseignemeus , et
Ta repartir pour les communiquer à son
commandant , quand Ladouceur l'ar-
rêtant comme espion , le fait son pri-
sonnier , et l'enferme dans uu caveàu.
(187)
Un ordre que reçoit le commandant
irançais , lui enjoint de se porter avect
ton détachement sur un point qui va-
être attaqué , et de laisser seulement
dans le moulin un homme détermine ,
qui puisse laisser croire quelque temps à
Fennemi que ce poste est encore occupé.
En pareil cas , un régiment français ne
manque pas d* hommes de bonne vo-
lonté ; mais Ladouceur obtient la pré-
férence. Il doit , s'il est pressé trop vi-*
veinent , traverser la rivière 9, la nage ;
en attendant , il s'oi^anise diins son com-'
mandement. '
• L'amour se charge de lui envoyer du
renfort , et Valèntine , qui a pris l'ha-
hit militaire ^ vient se ranger sous les
ordres d'un amant dont elle veut par-
tager les périls. L'ennemi ne tarde pas
à se présenter , ^ Roulmann y de la fe-
nêtre de son caveau , trompe involon-
tairement le commandant en lui annon-
çant'qne le moulin est défendu par deux
cents hommes au mtAs. Pendant ce
temps , Ladouceur , qui a ses autres
emplois vient de joindre celui de parle-
mentaire , vient , au nom de son chef ,
faire des propositions; On sent qu'en
pareille circonstance , il doit avoir de
Sleitis-powroirs. Une capitulation est
onc con^pie^ elle porte qu'il y aura
une armistice de deux heures y et que %
si pendant cet intervalle il ne survient
pas de secours à le garnison y elle sor-
tira avec armes et bagages ; dans ce cas.
aussi y tous les prisonniers seront rendus
aux assiégéansft
.(«te) . .
' Qné'-Kott fnge de la turprîte et dfi Iftt
colère tie P officier allemand y qaand il,
voit dëfiltr toute la garnison , copipo-
flléf de dèvx peîsonfies , et tou^ If;* ig/xx-
Bonttien Cfui .ee rëdiiisent à j^oul-manii.
B tempête , iî éclate \ U ya , ^\f. ^cprî#
dé sa patole , enfreindre la çapituln^tion.
JSeureusement le comman'dipjt frnuçaif ,
qui va TÎte en Besogne , aj^r^ avoir
llattu renuemi ; revient 4eUvrer le^ «f-
tiëgës, et les vainqueurs d'^uxL^inoment
sont réduits k mettre l^a^ Ies.^nixè0. ,Lar.
doucetrV ; à qui l'on promet la récoinr,
pepse de son. courage, et de.BQii «dreat^ ,
x^çoit déjà un ÏK>n 9-compté , c'est la
ifiajn de * sa guefriei^e ^laiti'ewê \ qii^
dote son officier-, et \» tambour epou^
hLVwan4iére.
Ce vaudeville, vrain^ht na,tiQiif^ , a'
i^it le plus 'igraind plaisir. Le paèoue siiUt
dvait été traité il 7 a quif^ques aoAeef
par {îeu Henrion , sous lé titjce du Soldai,
tout seul , kl av||^ également réussi.
'2. acte» , par M,***. [2^ oçt^hr^»)
Gusman arrive en mauvais équipage ,
«k le pourpoint percé au couds , dans la
ville de Tol^e , où demeurent ces avides
parene , qui ont payé en si mauvaise
litonnaie la légitime de Gusmàn. Tamail
i4 n'eut un besoin plus pressant d^une.
•nmme considérable q\it loi retient le
vivui joaiHi^ H^rtrand , 'son oiicle ,
(*9) .
frîati^ d'osare et amateur de éé^t» ,^tfll
point qu'il ne peut jamais se résoudre k
s'en dessaisir.
Ce jour imème, Bertrand marie 1«
jolie Rosine ,* j^ ni^ce , Hl une espèce
o iml^cU^' ^Utman qui Teut empécl^er
It ikiariage, fait rendre gorgée àson oncle :
il veut.'... mais avant tout il veut dé*
Qs 6opt à la porte d'une auberge d'asfe;^
BeHe apparence^ 3s en voient sortir Je
inaâtre , et feij^a^t de ue l'avoir pj^s
aperçu f iU se traiten;t de^comte , de
chi£;*'6^^usmàii est le û\A du vîce^roi ^ il
aiaie^^ se. dé^uis^ tous les liabits let
i»lus modestes pour étudier les "hommes »
ftoVilajger le malfieur et r^coj^pepser 1a
vertu ; il charge son confident de rer
ttl'ettre cent pistoles au ;pâiuyre cabare<<;
^er qui ïeur a otfert d^ si l>oniie grâce
Toauvaiè ^e et mauvais sOupé. Notri
auber^ste croit âé\k sa^fortune faite. ^
fes aborde f les foi'ce a accepter lé plu^
)Se^u Jfpgemenjt ; ^it servir un .es^eUe^t
âéjeïiner'y. met enfin toute sa maison %
leur disposition , ^oiqu'ils lui reDet.en.(
iatis cesse qu'Us pourront bieu s eo aU
ler sans payer. Ç^ n'est pas cela qui Viur,
Quiète. '
'Les voilà restaurés. Maintenant il
faut à Grô^màn un riche habit poui^
^iloiiîr les veux de ses parens. Il trouve
lé ra^ojen aemprunter celui d)i nigAUcl
^tii doit>éi^ousèr Rokîne. il se présente
( »9o )
à lui comme le tailleur de M^dina-Celi.
Ce seigneur a vu la veille au Prado i«
sieur Mesquinos , qui apparemment
promenait déjà son habit ae noces , et
veut absolument en avoir un pareil.
Une heure suffira au taiUeur pour pren-
dre le modèle. Notre niais se déshabile
fet reste enfermé dans tgL chambre , pen-
dant que Gusman , revêtu de son bril-
lant costume , fait accroire à ses parent
qu'il régale , qu'il est devenu un per-
sonnage d'importance , et qti'il roule
sur l'or et l0s pierreries 3 il parvient à
emprunter un ecrin de soixante mille
francs à son oncle Bertrand ^ auquel il
a confié un coffre plein de pierres
précieuses
n n'y a que l'épithète qui soit un
mensonge. Mesquinor, impatient de
faire sa toilette , se met à la fenêtre ,
voit ses habits sur le dos de Gusman ,
descend en négligé pour interrompre le
repas. Gusman disparait , en promettant
une prompte explication ; il: revient
bientôt sous son vieux, pourpoint, et
déclare qu'il a eu recours à une ruse
pour obtenir la restitution qu'on lui
refusait; Bertrand est obligé d'en passer
|>ar là», et la pièce finit sans qu'on sache
si Rosine reste fille , ou lequel elle
épouse; de Gusman, qui lui plaît, ou
de Mesquinos qu'elle ne peut souffrir.
Quoique le comique de cette pièce
soit aussi usé que le pourpoint de Gus-
man , le public a bien voulu s'en con-
tenter. Puisqu'on ne lui offre plus rien
( '9« )
de neuf V, il faut bien qu'il s'acconmodii
d'objets de hasard.
Les MoiïTAGUss Russes , ou le Temple
de la Mode , à-propos TaudeviUe en 1
acte , par MM, ***. ( 3o octobre.)
M. PoùSsikoffy inspecteur des mon-
tagnes russes, est obligé , tû Taffluence ,
de prendre un supplëmeutt de garçons
pour Za pousse, et leur donne les ins-»
tructions suivantes :
Qu'un financier /dans cette enceinte ,
A Totre service ait recours ,
Poussez ferme , poussez sans crainte:
• lia sottise pèse toujours.
De nos théâtres ,- quand les belles , •
Dans nos chars viennent se placer ,
. Un rien suffit ; ces demoiselles
Ont l'habitude de glisser.
• A quoi tient la fortune de M. Poussl-
koff? à une jolie femme (la mode,) qur
siège attx montagues russes ; elle a atta-
ché à rétablissement un docteur qui
ordonne l'air des montagnes à tous ses
malades ; quant à elle , elle y reçoit une
foule de gens qui viennent lui adresser
leurs réclamations.
■ Arlequin médisant arrive t^ premier
et se plaint de n'avoir obtenu que l'es-
time," il avoue franchement qu'il aime-
rait «aïeux là vogue ; la mode s'excuse
d'une manière flatteuse pour lui : ce ne
sont pas toujours les gèng de mérite
qu'eileiavorise le plus. Arlequin se cou-
Me ; «trive madame Ducom|ktoir , ^^iif
tient un café vue dd Pas-de-la-Mufe ;
elle a faille gi^»»d»£nii»pour attiver les
amateurs > se^ gw^ççns , li|iJbUl4$^ir^;i;Mkt
^e tenue , portei]^t l'h»int chocolat ,. la
* cvîotte ,QÇfjé et lés bas pz'^/acÀ^s. Jd#l*
gré cette ingénieuse invention ,'mad«Hie
he voit qu!el1e dans ses glaces • elle s^
compare à la htWe limonadière <lu palaif
iroyA , là mode n'approuve pas ^e^ pré-
timtifTns. ^ ,
Bientôt survient une députation de
ÇMKQhaodes de mod^ dii palais royal' et
de la rue Yiviennt y qui^e p|ai^«tit de
d'atàîi' pkw xien.de neuf àvofinr) eÉes
86 trouventen paysdeconnarissalice avec
Pfiikèàri'lm rnauvais sujets il <»n est
^ méipe une qui le connah plus pertiéu-
lièremeAt , n'est celle dont il- est ques-
tion dans la pièce; de I'0«Eéo» y M ^\\i
^lait ivniie so.u^r avfic- lyi,i-, à crédit,
fbez le traitAur de l'aUée des fleuves, i
Çh^f^n 6e Uvjce au .plaisir (le ^î^mt^
}f» cUmes opt Içurs robes déchifré^ ; 1^
dqcjteHT I .at^ché à l'établisfijemexU , ci;^
jbute , 3pn,Aeviu refuse d'épQi^ter I^
f)eUe qui lui est prpi^ise , parce qu'eUf
s'est donnée en spectacle, en glissant
JjQvanttqvt le monde. TleuittusemeuCf
la mode met chacun d'aç<^ord , et font
finit par des chansons et ^n ^al , que If
4éei|se ouvre avec Arlequii|.
l£,ïi traitant ce sujet , les auteucs ont
|4m8 compté sur les épigrammes. et lef
jnédisfliices , que sur le tableau du lo-
cal y qu'ils ont seulement montré dans Te
lointain à la fin de l'ouvrage.
Ce Taaderillè , dont le dialogue est à«
M-fbte rhsHïà et spiriCuel , «st sèm^ iliet
etVttplets bieii tbuniÀ , a obtenu beatt-
amp de ita<îc2g. Lesaatear*, deinandef ^
ont voulu garder l'anonyme.
«ilSaete j p^r MM. ( 19 noPèjrtbYê, )\
*^B vaudeville , ^ui n'est qu'une copie
iSèAk froide , une imitation bien languit-
saute des Visitandines , n'a pas eu oe
'shccèft f et' ne devait pas en avoir« Xj^t
'naly^e suivante mettra noé lecteurs a
mêifie d'e juger ce nouveau chej-'
et' cautère:
Ûné lanceur invincible s'est empa-
ré déft Téstâles ; elles iTont ptus de ca*
l&rices , elles sont «ïôtice's ', presq^
muettes ; 'enfin , êlï'es ne sont plus re-
éonn^issâ)îè8. La voix delà vieille pr^
tresse YAuéta est sans effet sur eUes ;
C^lte seule ett écoiitée, son élôquenoe
est àx pétsuâsive ! vêtus ta elle-^méme a
beaucoup de*plaisir à rentendré et veut
Are son écoliëré. La novice ^ëlie n^esË
' autre que le )éultié Ovide , ^i a pris ce
' déguisement par amour |>our sa cousine
•Julie , autre novicie dii temple , et dont
le médecin , son. oncIë , veut faire une
festiare', afin qi^it y eh ait une dans
lafamilte.
Fotir calmer îiéur tfbiilTran'ci , Tétust*
'*f fait appeler" ce' ih^decin j Ai'ais il a
soixante ans y il né Tés gùérrft'a pàl«
Quoi qa'iï en soit ; il se présente ; t%, k
recon-
ff
(194) .
son approche , Célie , qui le reconnait ,
8e sauve ainsi t]ue s«s compagnes.
Elles reparaissent , mais voilées , et
l'oncle, qui a des soupçons , ne peut
découvrir le coupable. Il interroge
séparément chacune d'elles et recon-
naît son neveu. Il prescrit de tenir
novice éloignée des autres , et
faire faire une diète sévère.
Cependant Ovide ,*8'il est découd
court un grand danger pour s'être in-
troduit dans le temple des vestales;
son oncle, bonhomme dans le fond,
conçoit ridée de le- servir. Il s'agit
d'empêcher Yélusta d'être sévère envers
un autre, en la rendant coupable elle-
même. Le médecin l'a connue dans sa
jeunesse ; et , à cette époque , il ne se
doutait guères qu'elle serait un jour
une vestale» Il lui persuade que sa vue
a réveillé son antique amour. Tu vois ,
dit-il à son neveu , que <|>our te sauver
la vie je suis capable de tout. Vétusta
se laisse prendre au piège, et le docteur
est surplis aux genoux de la vieille fff
les jeunes prêtresses f qui , de leur côte ^
ont découvert le secret d'Ovide , à qui
elles ont pardonné , quoiqu'il n'aimât
que l'une d'elles. On convient récipro^
quement d'user de clémence et de ^
taire , et Ovide épouse Julie.
Ovide , absous par les vestales , a été
. co;i damné par le public ; la piècjS i'eft
fcerjuiuée au milieu des silSLets.
THÉATRB DES VARIÉTÉS.
m
administration et Comptabilité,
MM.
Cr^tu , rue de Clichy , n^. 35.
Mlle. Montansier , rue d'ArcoIe.
Brunel , rue de Rochechouart , n°. 47.
Amiel , rue de Rochechouart.
Després , rue Richer , n". 3o.
Stéphanie Crëtu, caissier, rue de Clichy.
Duval, secrétaire, rue d^ochechouart*
Bougbolie, souffleur.
jicteur9.
mm:
Brunet , rue dis Rochechouart , n*. 4^.
Dubois, rue
Tierceliu , rue de Rochechouart , n°. 53.
Bosquier-Gavaudan, rue de ClichY^n. 35*
Potier , rue Bleue.
Aubertia y boulevard Montmartre , n. i*.
Cazot, rue Montmartre, n®. 182.
Durai , rue de Rochechonart.
Vemet, rue de Richelieu^ n**. 68*
Lefèvre , rue St.-Denis, n°. 548.
Blondin , lue de Rochechouart, n**. 33.
Odry , me du Faub. Montmartre , n. ^4 •
Fleury , rue de TËchiquier , n'*, io«
Léonard , rue du Bac. ■
Bccquet , rue de rRchiquier ^ n°. io«
Legrandy rue
( 19^ >
Actrie0$*
Mesdames '
Leroux-Barrujfei , i ue de*Béllefond •
Cui^t , rue de Provence.
|Kèâgotzi,'ruë d'XmKôlsé. '
Pauline , iiie du Faub. du BoiiW •
Aldégonde ,i>o,ul. Poisaonaière • n*.i8>.
Gonthier-G'arvftdUftÀ, b'ëûl. Montniaràré.
Yautria'v l'Ile dtfP*atib'. Mon'tmarire.
L<f6bdlJlle^ l'ue N.-D. des Victoire^
hôtel des iVfé^sag'éi'iietf.
Letellier ^ i*tte R^m^aii. .
fiatbà , like db RithetW. ,
AtttbMiato , bbMIéVafd âSoûtolàritrè.
Flord, rue Taitbout, li^ 2.
Adèle, rue de l^helieu^^ n^. 8S.
Picot , rue du Faùb. IV/ontmaalrey «i^. 4*
. M \ I 'If • A\\ "•
K Payt, —éhiglil^*
\ -^ : =
T»ÉATB[E DES VAHIÉTÉS.
~<~i^""«»««»
Gulliver d^8 l'isle djes OtKTSê ,
vaudeville en i acte , par M. Sewrin.
* , {4, décerii!)re. )
Lé jBewl c1ian<seoit;nt que M. Àewiin
£Mt fflit ^ lafabi^ duL (Jacletir Swit-, c*est
<\avpir donne ^ son GuJUver un valet^
nîaîs et poltron qu'jl £tppcjlc Jacquet >
nom q.tii n'eist' pas -trop anglais.
Gulliver aborde avec cet imbéciJle^
dans nie des Geans ; . cinç djes princi-.
paux ]a^it9Q8 de.Liiliput ,. qu'il a anac-,"
nés avec kii , sont ramassé» pw les,
geans , qui les. trouvent cachés dans les
Siés y ils les empor.tent,,.ct se pi-oposent
4e les flaire eippaiU.cr pQur les pl^er'
dans \enj cabinet d'histoire jwturelle/
Jàcqiiot , àraspçct.de* gé;»QS , s'est
caché dans une de leurs marmites j il en
sort bientôt, sous pr^tejite qvUln^y est
pas dans so/t assiette qrdinaire. Une
jeune j^rspûpe de huit » neuf pieds de
lia ut s'ep empare^ et l'enfienne dans
V*!^ page* I/es pa^telots du bâtiment de
Gulliver 1,6 délivrent. Qu^lq^eg iÇo«ps da.
fusil , tii^s sur ces cqlosses , les eâra^ent.
d'abi9rd ; mkis , biemôt revenus ^e
leur première surprise , ils aootpiéts à^
exteq^ii^er Grulliviçr.et. ses compa^ppons,
loi:§aaç ceux-ci se n^ett/B4t à danser a«,
6.9P 4« la Ûute d£ Jac^tit ^ «t désarment
ainsi leurs énormes eni»eipis.
Il étffit impossible de faire une pièce.
r '98 ) ■
plus mauvaise j mai« M\ Sewrin qui ne
tombe jamais ,, quoi qu'il ait ce qu'il
faut pour cela , a trouve le moyen de
faire rëussir cette mascarade.
JukS REKCOlfT&Es' AU CORPS-DE-GARDB ,
vaudeville en X acte par .MM***.
(33 décembre.)
M. Pigeon-Fattu est encore le prin^
cipàl personnage de la pièce ; au mo-
ment oii ]a toile.' «e lève^ il monte sa
garde j* on vient le relever j et le voilà
se désahillant pour ne pas gâter son Uni-
forme. Il se fait apporter pour la nuit
un équipement complet et une flûte qui
doit servir pour souper le lendemain
matin* Mais le tambour de la compa-
gnie mange cette flûte , uniquement
pour amener ce proverbe : ce qui vient
de la flûte retourne au tambour. Est-ce
là ce qu'on appelé de l'esprit ?
L'officier du poste trouve mauvais que
M. Pattu se soit déshabille , et , puis-
, qu'il a fait son service , cet officier le
renvoie chez lui. Sur ces entrefaites
- Mad. rattu apporte à souper à son mari
qu'elle ne trouve plus ; ce pauvre mari
revient bien trbte , de n'avoir pas ren-
' contré sa f^mme chez elle , lorsque
. l'officier lui dit qu'on a arrêté une dame
sortant du bal.
Grande colère entre les époux qui se*
sont reconnus et qui se croient mu^
tuellement infidèles. Rimanville neveu,
de Mad* Patt^ | et un musicien qu'oit il
( 199 )
fait irrogne pour ne pas déroger à Va-^
i^e , sont arrêtés; et à ce que nous
STons cru comprendre , essayent de les
retoncilier -y le parterre qui n'était pa&
aussi bien disposé qu'eux, n'a pas voulu
i en entendre davantage , et la toile a ét«
!lMÛssée au bruit des sifflets.
Lb PiéaB-EîïPAirT , comédien-parade en-
^ on acte mêlée de couplets , par M.^
Alexandre, (^Siy janvier y
M. Pemet , propriétaire ., à Mont-
Rouge , veut donner à M. Pivoine ,.
j riche pépiniériste , la main d'Anastasié ,
\ ta nièce , qui n'a pas de fortune. Pour
accélérer cette union , il se rend à Long-
jumeau , chez un notaire * qui doit
dresser le contrat} mais ce projet ne
convient pas à Ànastasie qui aime son
■ cousin Eugène ; celui-ci pendant l'ab-
sence de M. Pemet , arrive avec son.
ami la Bussonière , mystificateur fa-
meux : ils sont affamés comme des chas>
seurs 5 mais Eugène n'a plus d'appétit
lorsqu'il apprend qu'il est sur le point
de perdre celle qu'il aime. On annonce
M. Pivoine , et la Bussounière offre de
le mystifier , quoiqu'il soit membre
d'une société d'agriculture qui ne Va
pas admis dans son sein pour des
prunes. La Bussonnière , secondé par
fa servante de Nanette qui fait le com^
père, parait bientôt affublé d'un cos-
tume d'enfant , et coiffé d'un bourletj.
(.30O y
î1^sepo«r le père d'Anwitttie one l'on.
îH.t ^re tombe en enfance. Après avoiir
joué à la poupée y et sonné àé la trom-
pette , il accoste I^anette qu^il appelle
maman y et lui detnaude du nanan.
I^Anette> désignant M. Pivoine . IVn—
gage à s'adn»^ à son papa; «t VÀStfc
Je Père^nfant gui sia^çjje à Piroine
dont il déchire un pan d'habit , en
criant': p^pa > p«pa f des croqmj^ole^ :
ilcxif^ ensuite ^e .Pivoine le faate
danset sur acs.. g)aidux , et .le force kAe
traîner dj^ns une "pjstixp voiti^rei ^*i*
M. Peniet /'^i^ ](e cl^eval est mort en*
route , revient siir^^es w : Nanièué lui
fimopce rai,Tiyé^ de Piyoine , ^n'^Ç^
«içsiire ayoir diçs ^tt9qves de fblpje ; eâ
âfiet , ccliii-çi furieux d'avoir ei^ pen-
ant une heure un enfant sur tes bra^f^
tient des discours auquel on n^e coin-.
prend rien ; il renonce à l'union pro-.
jetlée , retourne à sa pépinièse , et E|>-.
g^ne épou^ An4;rtasi£.
Cette parade j digne df s tréteaux de.
Bobèche , n'a pas été sifflée.... on l'a^
écoutée s^ns mot dire. Si le parterre
Dç dormait pas > il a iopi),tré le jour là,
une hoi^tçu^e indulge|u:e... Ou pr^enjl
que M. S.... -Gulliver y est encore le
papa du Fère-enfanU Que de chef$
d' œuvres le Théâue des Variétés doit à
cet auteur yèco;}£^ qu^ h^eureifsenoent va
se reposer sur 5^5 tadirierslH
( ?0î ï ,
LZS D£VX ViWUDEVILLES, OU M GMt4
et le Sentiment, f cènes 4pi«odi<|f»«s , i^
To^caslon de Flore et 24|>hir, par
MM. JSfertè , firazier et JuaforUUe*,
( ^ «Hwa.)*
. L«.8eîgif«}ir Plujboa v^ut doBner-^uae
8e à Profteïy^>e ^ c^4v^ U joyara
^ nn^ixl 4|6'i«ii4i]ie coan^ils* le Yauâ»4
TiUe. ^^f\w^:à jréjtmi »-^^ 4éiuft ami»,'
Firou et Vad^ , Late les pn^paratifii d«ç
<^ dûcentiiH»einent. ,CoUi^ob«t (nom du
4i«^>Ie couleur d^ tof^e) ai»èae deii:rf
yaudevi)les au lûpu d'un 4 }» pirants^
triste et uKorp^^ ^x domtcUié dails fi
Qie de Gbfirpi;es> at le .second d'iii& ca*(
raçtère enjqué , d^snetua pr^du Pâuoi
rama ; leurs do]oesti<|uespa ressent d'a-^
t^ord, Pun est le GiUes diu y^uderiite ,«
et Vautre ,. TrcipbUiï des habitons des
LéâideSj qui pi;«U9d SkToix frété ses.
échass^ au Yaudevillç pour faixé dft
Pargent. Chez nous 7 dit .GiUss » wh
chante peudant tjcoif piècas^Cbie^iïQus^
dit Tremblin , on rit pendant quatre.
Les deux Taildevilles arrivent eux-
nHèfQCS s«u»les Vstnik de. n^esdcmoiielletf
rauline «Qt . Çuisot ; l'une soupine la
t£pdre romancie , et Pautse répote de
j^is flons , ilons. Ils 4|ont si aiin^leji^
qu^qn les prendrait pour deux fières , 9%
cependapt ils ne sont pfis cousins^, hc
V ^udeville est caustique , £roid et, com^
pQ^ } les Variétés au contraire ,.
Cherchent & rire sans |Mticer ,
%t \wB^ ^ j^Gcr saiH'rire^.
( 202 )
La présence des deux p^res La joie
redouble Feifibarras de Pannard et de
ses confrères. Lés deux pères LajoLe sont
représetités par Potier et le joyeux Bos-
quier-Gavaudan. L'un aie teint plombé,
l'autre la face rebondie.
Le premier chante presqu'en plea-
rant : gai , gai , mes amis / l'autre jm
boit que du petit lait de Henri IF" ,^
répétant des refrains qu'inspire la vraie
gatté.
Cette bluelte spirituelle , dans laquelle
les auteurs ont mis en opposition les
personnages comiques du théâtre des
Variétés avec ceux du Vaudeville qui
le s'ont le moins , a obtenu un succès
mérité ; cet ouvrage avait pour but de
répondre à quelques attaques dirigées
contre les Variétés par les auteurs de
Zéphir et Flore du Vaudeville : le tl|^â>
tre du Panorama a chargé MM. Merle,
Brazier et Lafortelle de sa défense , et
ces trois avocats ont gagné sa cause , car
les rieurs étaient de leur côté.
FoRTUNÀTUS ; vaudeville en un acte ,
par MM. ( i avril),
La jeune et jolie Clairette , fille d'un
pauvre bucheroti , nommé Rigolo , a
rencontré d^ns la forêt un gentil cava-
lier dont le cheval s'était abattu. Elle a
volé au secours du beau jeune - homme
qui , par reconnaissance , lui donne tut
anneau et lui promet de l'épouser. Clai-
'jrétte ea était devenue éperduemeat
( ao3 )
amoureuse , rien qu'en aUUnt à lé fe-
levcr. Fortonatus, qui est le nom du
cavalier , a quitté la maison paternelle
pour courir après la fortune. Celte
déesse a pi^sidé à sa naissance et certes,
cette maiTaine là en vaut bien une autre.
La Fortune apparaît à Fortunatus ;
elle lui offre pour dons , la beauté , la
force y la sagesse , ou enfin la richesse.
Fortunatus s 'en tient k la dernière , et
reçoit une bourse inépuisable. Mais son-
. gez-y bien y lui dit la déesse , qui aime
la morale , la fortune n'est favorable
qu'à celui qui en fait un bon usage. For-*
tunatus se croit le plus heureux, des
hommes , cependant , au sein d'une fo-
rêt f il ne trouve pas F occasion de dé-
penser son or. Il est forcé d'avoir re-
cours à Rijgolo et de partager- le frugal
repas d'un pauvre bûcheron.
Bientôt Fortunatus oublie Clairette
et ses sermens ; il n'aspire plus qu'à la
main de la princesse Clorinde , sœur du
marquis délia Longa-spada ^ alors com-
mencent des aventures sans nombre.
Faute d'esprit et de sens commun , l'au-
teur a eu recours* aux changemens 4^
décoration. Son héros se présente au
château du marquis : il en est méprisé :
on le traite d'aventurier , on le conduit
en prison y on lui enlève enfin la bourse
magique. Clairette , déguisée en page ,
délivre Fortunatus qni revient à ses pre-
miières amours. La Fortune dote les deux
amans , ce qui ne lui coûte pas plus cher
qu'à Fauteur ; et voilà ce que c'est
qu'une pièce tombée. ' •
' Quclqjues amis indiscrets ont dem<ind4
Vft^teur,' TOAis les sif&ets étaient telle-*
nient aigMB , f\Won 9'a pas entendu ce
que le pauvjre FocMMi^tus est ve;Qu dire
9tt pui>l»c» (
i^s B.xvAnx ijjiPROMPTU , vaudeTÎÎl^
en .\ixk acte , p«r. M. . /m/cs P^efnet.
(37 avriL )
.L^. comte 4^ StsinTille , aimable vieil-
Ijfkrd , a If proj.et de marier sa jeune et
>i)Ue pupille à un deseï oteTeuTt , officier.^
Qtourdi «ya'il Okit venir chez lui sans luV
coDiDv^jiÂqtl^.fion^i'OJei. Cette pupille
qjM i^QVe q4t« Saiaville a un neveu ,•
fait à $011 tuti^ux un ^endie avau qui 1«^
ipet àfiJi^ 1« pins grpnd embarras. {^ui»~,
qu'enfin il 9, reçu çetavieu , profiterait- i)^
de iM5t avantage ? nQo , /çct omclç a^it <^e
la dei»oiMUe«sl,o,at^relleTn/&9tseu^U^c,.
<}t qu^«Uç a' est .abusée eu aiuibuafit i^
r^mouv IttB ëm^tipMS de If» lecpnaaisr^
sjiiice.
Le jeuiwB bomine arrive enfin «he»
»on..eBcl« j il voit , il. aime 1^ ^fipilltr ,
qui , àfi «on cQté , com^ieqce a revenir,
de «dà erreur. El|e 6« repent de s'être»
)^gî^r<9ni<eut «og.a§^^* ^ainvilie cependant,
feiat d*acc«pur s^ iii^in , «t s-^amt^i^e de
l'haoïievr die ^qn q^yei^* Plus. les. jeunet,
gens remçQntJrent d'ol^taçks , pl^» i|<«
s'aiment. Enfin , l'onQl/i.ordoniie 1^ ^p*
prêts de SOI» mariage , et pousse la ma-
lice jusqufà ,fyiiifi aigner soi^ cqntrat p^r
son neveu , qiii| sg^oôi c«| acte d« j«^tt->
(ao5)
iftiMioii f apprend que Saim^e Iiû ccfde
tous ses droite sur la maia de sa mai«
tresse.
Cet ouvrage esv iaible 5 mais c'est la
içoup d'essai d'un jeune homme «ue 1«
public a. bien voulu encourager* jL'au*
teur^ demandé , a ëté nonmi^*
Sept et dêitx jont ïaois , vaudeville
en 1 acte , par M. SainU-Félix , ac-
teur de ce tùéâtre* ( i«r. mai. }
Cette bluette n'est pas susceptible d'a*-
aalyse; o'est une pièce à tiroirs que l'au>«
leur ioue lui-même et presque seul) plu-
sieurs personnages $ Folleville ^ un valet^
un fat > un vieillard , un fort de la Halle^
un poète f un musicien et un cocher
sont représenta par le même acteur. La
nièce a pour but de projiver que le ta-
leut du comédien est au-dessus de celui
du peintre, et que l'homme qui met les
tableaux en actions est plus habile que
Fartiste qui met les actions en tableaux*
Cette bagatelle assez niaise méritait 1«
sort qu'elle a éprouvé , elle n'a été re-
présentée qu'une fois au Théâtre des
F'ariétés, et encore la soirée a-t^elle
cté orageuse.
JOCILISSE GltàKfi-PiRS y JOÛAISSS TILt
' ST Joc&isss FETiT-ïiZiS , comédie en
on acte et en prose , par MM. Brazùtr
et' Dumersan» (11 mai, )
Jocrisse > vieiUi au senrice de M. Du«
M'» S
^1'^ qui tUèt un teagaêia Afc'ftijciiee m
gfo* > éft devenn son h^iamt àe ces-»
£ance, M. Duval se dispose à marier- son
fils Isîdpte à la fille Se son associé et à lui
céder son f^mds. Ce deMein jette Isidore
cUiiS' un grand embarras ^ car tt â coii^
tracté an«manage secret, il €lit confi-*-
dence de sa situ^Qji au yieux Jocrisse.
Celui-ci promet de jouer le rôle de mér
diatèur entre le pSre et le fils ; mais il
ne se 4oHte pas que son hériciet* faire-
tompdf a commis la même Faute iprfai-
dore f et qu'il est de plus résulté de son
hymen un troisième Jocrisse qui ^ depilii
quelques jours y est cac^é dans te mo^
sin; C'est par M. DuTitt qnll apprend
cttte nouvelle , au moment 'Oh il lui ra-
conte lui-tnéme le mariage *d' Isidore.
M. Duval veut s'assi^rer si sop fik a
fait un' bon choix ; J<ftcHss6 a la mémt
curiosité. Mais M. Duval prtfnd pour sa
belle-fille celle de Jocrisse , ravaadi?iu^
en plein veut , qui , de son côté , croit
se trouver devant 6on beau^père. 11 èti
désolé du ton et du langage poissard de
cette femme , tandis que J^^erisse gnmà*
père est enchanté des manières aimablet
et polies de la femme d'Isidore , qu^il
xegarde comme sa bru. ^
Mats le mariage d'Isidore dérangé
les projets de M. Duval ;■ il. faut (jo^ i|
fasse le partage de son magasii^ avec soa
associé. On est au i^omen^ de procéder
il riuventaire, Ydilà ce que Jocrisse ^
•doute depuis long-tems. ! On va s'aper-
cevoir d« tôa( ce ç{u'Ûacas^é> ainsi ^
( »C7 3
«hflr ISItf, d0|NiM dix «B0.' Coni|n«M
pv^eotr ce maUieajr ? U appelle des Jrse->
commod^um de iiiyeiice , et soudain \e$
met )l l'ocirwf 4
M* DuTvl airive «veo son aMeuié; Ce
dernier ne Teut entxer pont riev dans les
pênes de la ^ixw. Mais^ un dr^emeiit
inwttpywin vient fort à psofies tertniner
%oiiff le« débats et y f^re .si^eo^deir la joie.
Jofirifise. pçtû'^fila casse des . ohiobes , et
Von y. trouve une somme eonsidëialde
<qu0 le ^redeM. Dayal y avait dépltoéei
Bientôt après , les deux pères .s'aper*
^ivesi^t ^. fuiprpqUQ qu'ils ont fait à
l'égard de leurs brus , et ratifient lé uu^
nage dé ledrs èhfans.
Cette .piècf . a. complètelneut rénasc.
Lb Soldat £t le PmoquHBUit. , cojjié-^
die en un acte , par IVL ***. ( a.7 irmi*)
Le stddat Prancœur est un hussard ,
bon -vivant , retira dn service ; le .pnrocu-'
neur-Rafle ^ un vieux, suppôt de la chi-**
cane , avare et fripon. Ces deux homme»
sont riraax ;'l'uii et l^autre aspirent à la
mam de lase , fille de Sottin , a^àéchal
d'un village voisin de Charlemont. On
se doute bien que le petit eoeur de lise
s'est déclaré en faveur du hussard , et
que la belle déteste très-tfordialëment le
procureur.
Comme Francœur a hérité d'une pe«
tite maiso^i avec un jardin , le sénéeBal
ae décide en sa fiavenr. Mais Baffle fait
bientôt ebang^r ces dispoBstio3Bs* L'on*
de qaï «i lakt^ sa maison i 'Fridicdeat »
avait fait deax testamens; par te pre*
nier , il le privait de cet héritage , mais
par le second , il le lui assure. Or , ces
détix testamens sont entre les msàns du
Î procureur. Qae fait le viem praticien ?
1 persuade à- Sottin qu*'û lui donnera
rt dans la succession du défunt , dont
sst parent, sum>rime , de cbn<s(frt
arec lui , le second testament , et signi'
fie à Francœur de déguerpir ^ de sa
maiilin. Le hussard se • montre fort in"
docile ,' et répond à la sommation en
mettant en fuite le procureur et lei
Imissiers.
Cependant , il sent qu'il a tiesoin d'à--
Toir recours à ia ruse. Il fait ses ennemis
prisonnien , et les menace de les faire
sauter par l'explosion cf un haril de ]pou-
' dire. A l-'a'spect de ee baril , qui n'est au-'
tre chose qu'une feuillette de Champa-
gne , BafEe et ses cousors sont saisis
d'épouvante ; ils capitulent , et Francœur
obtient t6ut à-larfois ses titres et la
main de Lise.
Mais y attendu qu'il n'est pas permis
de se faire justice soi-même , on forge
contre lui une accusation grave , qui est-
portée devant M. de Chevcrt y gouver*-
neur de la province. Ce brave général
reconnaît dans Francœur , un de ses
plus intrépide soldats : il lui fait d'abord
une semonce , puis l'excuse et le dote. ^
La première moitié de cette pièce a ete
fort applaudie , mais quelques scènes qui
procédaient le déagu^nent i etUdéoou**
(*»9)
ment mente , ont excité leseifllets* Von-
▼rage n'a donc pas réuwu.* Cependant ^
((uelques coupures ont réparé oetéchec^
et il a en plusieurs représentations. '
Les devx Mariages, à-propos en lacte,
mêlé de couplets,, par MM. Mouge^
mont. Merle €t Brazier»-
{lâjuin.)
La sdbie est dans un petit port de
mer aux environs de Marseille. Les ha«
bitans Téuuis sur la place publique , en-
tendent avec transport retentir le bruit
du canon. Lefranc , aubergiste d|i lieu,
dont le fils Lafrance est brigadier dans
les cbasseuîv de Berrif Thérèse , sa fille;
M. Martinet , magister de l'endroit ;
M. Gobin , honnête bourgeois , qui était
la gazette du Tillage quand ii avait un
Journal gratis , tels sont les principaux
personnages que nous ofiFre d'abord ce
tableau d^une population avide d'ap-
prendre Farrivée de celle au-devant de
qui volent tous les cœurs.
Séparée par un léger coup de vent de
l'escadre qui porte la princesse , une
l^èlette est entrée dans ce port. Car-
letta, la petite jardinière , débarque aveo
plusieurs Napolitains et Napolitaines»
On ji]£e avec quel empressement les en->
fans de la dicile sont reçus par ceux de
la Provence ; nuûs un rapport plus in-«
timeva s'établir entr'«ux. La signora
Carletta est aussi aimable que jolie} La-
Irance est un modèle, de brarvoure et de*
le^ilté.*Ifà oitt au bob eiiéhi^ ^ miiTre »
et voflà déjà un mkti^t détîèê.
Il en Yesui tm aiWfe k àonclate , c'est
celui ^0 Tbérëse, Mosat àxt hAgààier »
avec Laraleup ^qui » jenue encore, mais
déjà vieux militaire , a demandé sa re^
traite. TMrètféf et noû frère se liguent
pour le déèider à «entrer au service d'un
monarqae cftd ûit éi 4yien appi^cier les
brayeé. ArJa-^f^is attaqaé par l'amitié ,
l'amour et l'honnenï ^ commeiit lisra-
leur pourrait-il désister ? il sé paire de
l'uni&rme de Berri. Sa r^olution et
aoB hymetl^ aveeThérèae ajoutent à l'al^
légrease générale, et la isoitvell'é du dé-
barquement de la princesse ne laisse jplus
à ces bons FVançaU de voeux à forméi*.
Ceux des aàteurs ont été pleinement
exaucés. Cette jolie binette a Obtenu le
plus briUànt succès , et ce succès est
d'autant plus honorable pour eux, qu'ilc .
le doivent aux sentimens français qui left
animant et qu'ils ont éi bien exprimét
dans leur ouvmge.
pAHcovRT , ou la R^titiioa »•
ville en un acte , par MM. Bra^imrtt
Carmouche* [^/uilUt)
. Danconrt a pî^fét^le métrer d'àntenr
et de cotnédién à la c^hrière du barreau;
de plus , il est amoureux de l'amo'ureusp
de la troupe dans laquelle il s'est enrô-
lé. Il arrive avec s^s catmarade6 dans une
auberge ; mais il se trouve que son on-
de , M. DoTBienil de Montiivaut ,
(tn)
buim è to v^tier, l'y euM ée pièivRi^tt
d'abord par Poinon et la Thuilerie , M.
Donncuil-leiiT raconte qu'il charcbe aon
iwvéa .pour le faire enfermer. Daocourl
concerte enauite avec lea comëdiena les
moyemi d^adoucir cet oncle dont il doit
•liëriter. Cekii attcpiei ila i 'arrêtent est
d'nBtt«r tmeAcène d'une des oomëdieâ
jnéme de Daiicourt , qui a des rapporU
aree aa' aitnatioB. Lôr» de la répétition ,
•n fémt ifue Factear chargé du rôle da
Bère cal absent : on prie M. Dormcuil
de lire ce r61e ; il y consent , et , sans
^'U a'en doute , on lui fait signer un
contrat de mariage entre son neveu et
l'smoujreuse. Lorsqne le bon oncle «'a«
perçoit qp'il est )oaéy il prend fort bien
la Gnose , et ratifie tout ce qu'il a'fait.
- Cette pièce , qui n'a rien de neuf ,
rieii de piquant , a eu un médiocre
#ft«eis.
Capzt-Houssxl ivthigaht f laree en
1 1 acte , par M; Z>***. {usi juillet.)
' M« Boniface et M. Finasseau sont eii
procès an sujet d'un mur de Sonfirimce.
Boiiifi^oe est h^disposé à s'sfrranger ,
sous la< condition que son fils Anicet
épottsenf Rosalie ^ nièee 4e sa^porfîe ad-
verse. MaisFinasseaii réfuse de consentir
^ cet accommodensettt , parce qu'il at-
tend pour sa fiièoe un mari de Coulom-
liliets.
, On ¥oit alors paraître Cadet-Roussel
et son inséparable ^uni Ç^u^Unt. IIA
J
( aia )
tLouft apprennent , avec leur â^gmceae*'
fïôutuinée , qu'ils sont dans une débine
complète*;, et pr4ts à mourir de.ûuim^ •
Que^aire pour sortir d'embaira* ? Cadet *
annonce qu'il a pris son parti , qu'il est
enfiii résolu de sauter à pieds joints star
le qu'en dira^t-'-on , et de se constituer
intriguant. Celaréussità tantdenumde^
éÀi-Vi t pourquoi cela ne nieréussirait-H
pas ? On v.oit que Cadet-Roussel est de>
venu. observateur* Beuglant, qui n'aime
pas l'intrigue y ne se décide qa'areo
I>eaa/:oup de peiue à seconder son ami.
Cadet a vu sur la scène le succès suivra
presque toujours les fourberies de» Fron»
tin» des Mascarille , des Scapinf il vent
i'ouer tous leurs tours pour son compte.
1 endose en conséquence la crande U* .
i^rée y o'est«>à-dire un bablt &rt lai^ge ;
puis il donne ca^rièf e à sou imagina*
tive. Tour-à-tour on voit enlui Frontiii
et Mascarille: Froutin , pour persuader
à Ânicet qu'il lui fera obtenir la maio
de sa maîtresse \ Mascarille , pour rem*
placer au service de Boniface , le mala-.
^isé Champagne qui buvait le vin ào
9on maître.
De. son côté y bien malgré lui ^ Beu-
glant, ^e. présente ^ous le nom du pr^
tendu de Coulommieis > auprès de Fi--
passeau. un lui fait un bon accueil.; il
expédie un, copieux déjenûer y tandis
que l(e pauvre Cadet resu à ieun.
La. diète ne convenant pas à celui-ci f
il pei^e qu'il trouvera un régime plus
fHbff{aptieJl chei^ M* lifida^dinière , ep»'
(«5)
^ce de îiige » et il y entre en qualité èe
derc , qaoiqa il ne sache écrire que
àeêO: ^ '
Cependant les mses da nouvel intri-
gant sont découvertes ; on vient porter
plainte devant Ladandinière contre
Frontin et Mascarille. Le clerc Cadet ,
oblige de ,veii>ali8er , ne sait comment
9'j prendre ; il est démasque , et , pour
sa justification , il dit que les fourbe-
ries cpi'on lui reproche sont de MM. Mo<>.
lière , Regnard et Destouches. Labandi-
nière est prêt à envoyer la maréchaussée
à la recherche de ces trois chefs de ban-
des ; mais Cadet l'appaise en lui mon-
trant les ruses dont on se plaint con-
signées dans des livres imprimés apeo
'upprobation et privilège.
Les choses étant ainsi , Roussel et
Beuglant reçoivent leur pardon , et «
pour égayer la noce d'Anicet et de Ro-
salie , ils promettent de jouer la tra-
' gcdie*de la Princesse du fioiiou.
Le public a regardé Cadet - Roussel
comme nn intrigant assez mal-adroit ;
mais , en faveur des bonnes bêtises qu'il
a dites, de quelques intentions plaisantes^
il s'est montré indulgent pour la pièce*
On ademandé Fauteur , et Von a nomm^
M. Durand, auteur de Cadet Roussel
beau^père^
La Fin. du Mokde, ou les Taches dans
le Soleil , vaudeville en un acte , par
Miyi. •**. {^août.)
Vn M. Désastres , médecin » barbier^
e«4^
f 1 de filiif ,- asteOQomç ^ eft-le icete^é^
f eur deft Wbitanft d^un village ^ (pie Im
S" r^diction de la fin du nâondé a )etét
ans .r«pouyante. Poiir lés ntemret , il
leur dit que la terre 7|ff rtous bràlâra pa^
fout de'&uiie la politesse, Ci|>e»danty
quetcjikes iaqtiiëtudes l'a^he^t flùcore.
fi sait qujB ^^aepui^ futflques J^ura , la
fune nWt^usWfiirïe^ et il eiaiîkt ^«
•on mal n'aille en cr&issant*
La perspective pfoc)piatBe do lif fin du
monde n'empêche pas Cdas de vouloir
iater du mariage avant de mourir. La-*
cette. Elle de madame Gervais, lui •
donn^ la préférence sur ses rivatix « par-*
ce qu'elle n'espère.pas revoir Va-dè-bon-«
pœur son amant , qui est à Patm^ » et
parce que Colas a de l'argent.
. Malheureusement pour Colas , cet
argent ne lui appartient pas; tï'es't uii
dépôt que l'oncle de ya-aé-hon>-Cœttr |
ayant de mourir , a fait entre ses marna ,
pour le remettre à son neveu 9 pour snx-«
croît de désapoiAtement, ya^-de4>Qii^
Cœur revient. On pensé bien qne La-
vette éconduitaloni le pauvre Colaa > et
que même , pour apnàiser learegceU qu'il
pourrait avoir » ellie lui fait me de cet
petites confessions qui ne plaisent point
en général à un futur. AossiOoIaa veçoit«
Ù avec. assez de résignation uAeau£eii«
ce de congé.
D'ailleurs, dit-il , à quoi bon^ ma-
^er , puisqu'on est sur le point de finir
itv0c le monde ? Colas imite ses comp»*
triotdi et ta'et ordre à ses affaires. H rc»«
Àtl<s% hîèk nialgi>é lui , i Yâ-^lê.^dil'^
Oefcur ^ les cenl pistole* qui Tui ont éU
t»nûéè» f et cela , parce qu'il ne yeut
point avoît un poids de mille livres sur
m conscience f il reDOnee etisuite à Li^
ireite y qui épouse le jeune militaire.
. T6ut-4-€6up , les sonà reteutissôié
d'une trompette se font entendre j oi&
ne doute pas que ce ne soit ceHe dil )n-^
teraent dernier. C'en est fait de là têite !
Sfais rhonnéte Désastres est U ^ il oàlm^
l'effroi des villageois , en leur annonçant
^ttc des nbuvelles de Paris viennent dé
lui apprendre que le monde ne finira pat
fncore potir cette fois , et qu'il a obtenil
UD délai de.ôent sept ans.
. Cependant on signe sinistre inqoiètA
beaucoup ce fameux astronome i il a vit
^ans le soleil , aVec èa lunette y un ani-*
mal décoré de mouatacfaes et d'une
qneue. Quel «art cet animal? est* il de»«
âné à ne faire qu'une bouehée de nottè
^be ?onouTrele télescope ;îl en 80it..«
un chat ! Ls nnniet avait trouvé ta phicé
ç4iom<>de et s'était ■ couché dedattfti
Quant à la trompette , c'était une dé
celles du régiment de Vanié-iron-CceCir*
Ce bravé ieune homme pensait at^
raison que lé mondene pouvait pMl^lf
le i3 juillet.
Cette Fin du Mande a été fort fgÊké
pour le public , qui s'est beauconp amn-t
êé,é* en la sifflant y et qui n'a pu te dé-*
cidéTy malgré cette agréable distrao^
ii<m » à attendre la Jîn de l'ourrage^
wtmmimim
La Saiitt-Loitis yillagboisB , comé-
die en un acte , mëlëe de conpleU ,
par MM. Derougemont , Merle et
Brazier. ( aô àoûU )
Les habitans d'un village des envi-
rons de Paris s'apprêtent à célébrer la
fête du Roi. Le père LatreîUe , cabare«
lier du lieu , a déjà mis plus d'un ton-^
neau en peree , et Coco a prépare dou'
ble f ation pour crieir à la fraîche ! Il
y aura de plus un tir & la cible , et le
vainqueur ciibtiendrà la main de celle
qu'il aime. C*est à merveille ; mais ces
bons ' villageois ont compté sans leur
bote , ou plutôt sans M. Prudentin »
adjoint du maire , et qui | en son al>-
sence , exerce teute l'autotité adminis-
trative.
Ce n'est pas que M. Prudentin ne soit
le meilleur homme du monde , et mémd
le meilleur français que l^on puisse voir.
Il désire vivement que la Saint-Louî*
soit fêtée danssacommtine. Seulement^
il veut que les cabarets soient ferm^
toute la journée , pour le maintient du
bon ordre , ^e tous ceux qui ne sont
pas de l'endroit ne puissent y venir le
a5 , attendu que ce ne serait plus alors
la fête du village : ce serait la fête du
village voisin. Il défend de plus la
danse, dans l'intérêt dés bonnes mœurs,
€t les jeux d'adresses , pour éviter Ici
accidens. (En tirant à Voie > le diman-
che précédent , on a pensé l'estropier. )
Ainsi, comme le dit M. Prudentin , eu
se résumant !
Ne éanMspac , ne buvet 'pu.
Du reste prenez tos ébats.
Heureusement la Tulipe , lancier de la
garde Toyale , arrive avec trois de êtê
camarades.
11 est avec le ciel des accommodemens ,
Comment n'y en aurait-il pas avec un
adjoint? M. Prudentin , persuadé par
ees bons vivans , met tant d'amende-*
jnetks à son arrêté , qu'on finit , -et qu'il
finit lui-même par danser , tirer à lar
cible f et surtout boire à la santé du Roi.
La fête redevient publique ; le mariage
de la Tulipe, vainqueur à la cible , et
qui épouse Julienne , jeune paysannu
dont il est épris ^ redouble l'allégresse
générale , et Coco chante une ronde oit
Poa remarque de jolis couplets sur
Henri IV^-
Tel est le fonds de cet à-propos , dont
le succès a été des plus complet* Le
nom des auteurs nous dispense de tous
éloges j ils ont fait plus d'une fob leur»
preuves, et dans une telle circonstance,
ik ne pouvaient qu'être bien inspiré».
La MAGiirÉTXSMOMAisiE , comédie-folie
en uu acte , mêlée de couplets , par
M. Vemet atné. ( 5 septembre, )
Le magnétiseur Soporito est établt
récemment à Saint-Maur , à l'hôtel de
la grâce de Dieu ;, son voisin le doc- '
teur Lafosse , ennemi déclaré du ma- ■
ghétisme , et qui tient uii« maiffoik de
(sui),
êxnvé , es% da|i8*la désolation : Ipup lç«
incurables qu'il traite depuis i^oàibi-e
dVnpëes f out désert^ sa maison pous
se constituer malades de Soporito. Mais
Famonr mettra bientôt Raccord ce»
deux rivaux de science. Léon , fils de'
X<ft£o9se, aime Cécile fillè du magftét»-
Miir .: il. qûitte^ secrètement Paris > oie
il étudiait la iqédeciiie , et. se l^it pré-
sentoir à Spporit)o cQi|i9ifi atUquo d io^
spinnie ,, et n'attendait plus rien l|lie
4'un miracle 4^ ma^étlsme. Stoporiut
se charge de 1a çitre avep d'aut«nt plu»
4^ cpn^ançe , que son esprit et son élO'
quepce font 4ormir 4f! àçut oevx qui
Tentendent. Il plape tdop ^ans un fau-
Uuil, m^i^ qn)Bll« lieauté nl|3ttr|H^4)Ik
en rapport <^yee i4PP * 1^. spmpambule
ordinaire ne pe^t^se trOuv^ k son poyte*
li'éveillé , élève magnétiseur ,. iqi^ginA
de la remplacer par Cécile.. Lorsque
le rapport devient trèf-actif euti« les
deux amans , ont voit paraître le mé-
decin l^afosse. A l'aspect de son filt
s\kT le fâintenil magpétiquçj il fiiit éclater-
ux^e^ grax^44. çolèri^* Sqporitp. finit pat.
Fappaiser en lui restituant ses malades
et lui eu donnant plusieurs autres qu'il
A , dit-il , commencés â sa manière ,
et que son confrère pourra achèvera
la sienne. De sou côté Lafosse consent
au mariage de Léon et de Cécile.
iDes caÏQ'mbçur* comnie 's'il en
pleuvait ont mis le parterre en gaHé \ il
a ri , beaucoup ri , et l'auteur , qui peut-
^(re n'osait cqpiptçr s^r la nSussite d'on^
0nvTt^ m^d^ocre, a dÛ rire aussi d'ayolr
escamoté un succès.
M011SISIT& Beliuh f ou Ia.Fenime sana
le vouloir , comédie en 1 acte , mêlé»
de couplets y par MM. Armand-Goup
fi et F'illien. ( 24 septembre. ^
M. 9eldai9 est une espèce de Pour*
eeaugnac arriyé de Botu^es , cn^ma-le
gentilliOBinie limousin arrivé de' Li^,
moges pour se faire m^stifîer. Destiné à
épouser la pupille du procureur G ripard, '
il rencontre dans la maison un autrQ
Sbrigani , qui , au moyen d'une fauss^
lettre , a prévenu le tuteur que IV^. Bel-
dam, n'arrivait pas , mais que madame
sa mère devait venir à sa place pour voir
si la jeune Julie convenait a son fils* Le
pauvre prétenda^ en arrivant, est reçu
comme une femme , et ce qui sert ^
compléter la mystification , c'est que
Victor , Varoant préféré , l'oblige k
prendre les habits d'un sexe qui n'est
pas le sien. Après une suite de méprisas
{»lus ou moins plaisantes , tout se. dé-:
couvre, mais trop tard , pour empécber
le mariage des deux amaus. M. Beldain
s'en retourne à Bourges, et ne retire
d'autre fruit de son voyage que d'avoir
fourni le sujet d'une pièce aux Variétés*
Cette petite pièce es| jetée dans un
moule bien use. Depuis le prototype
.des provinciaux, bernés , ^ès copiefi de~
Pôujceaugnac ont bien perdu de leu#
( aïo )
mérite. Celle^i offre cependant qa^«
qaes scènes comique», et quelques cou-
]>let8 spirituels et bien tournes. Le suc-*
ces a été complet.
irilM
ÎjE8 DEir^t Testameks , ouies Héritieri
sans Hénis^e , comédie en i acle,^
• mêlée de couplets , par MM. ***
' ( i2 octobre» )\
M. et Mad. Dupont^ vieiix époux >
fiches et sans enfans , viennent d'écfaap-
-per à une maladie si grave ^ qu^on avait ^
Ï rendant quelque temps ', désespéré de
eur vie j et l'idée de recueillir une opu-
lente succession avait déjà porté la joie
dans le cœur de leurs deux neveux«
L'un , M. Caudebcç , est un Bas-Nor-
mand de la vieille roche , dont la naïveté
pateline dissimule mal les cupides es-
pérances j l'autre , M. Durozeau , pro-
fesseur de philosophie et de morale k
l'athénée de ChateHeràult , se donntf
eauchement un peu plus de peiùe pour
louer la douleur , mais ce som ne 1 em-
pêche pas de s'occuper de l'emploi âe$
tonds dont il 'se croit déjà possesseur.
M. et Mad. Dupont, sensibles, poiÀmc
ils doivent l'être , au tendre attachement
de leurs neveux , prennent le parti de
guérir pour les faire enrager j mais quoi-
que ce soit le tour le plus sanglant qù'ilf
guîssent jouer à leurs héritiers , ils n'y
ornent pas leur vengeance. Avant de
partir pour la campagae , oii ib tout
(ail)
passer leur convalescence , M. Dupont
écrit au cher Caadehec qu'il vient de
perdre, sa femme , à laquelle il n'aura
pas la force dé survivre ; madame , de
•on côte , mande à Durozean que son
mari vient de mourir , et qu'elle* ne
tardera pas a le suivre. Nos deux pro^
«incsianx accourent à Paris , mais au
lieti de recueillir un héritage ^ ils es-
sayent une mystification complète de
ia part d'une soubrette et d'un valet
restés maîtres du logis en l'absence de
M. et de Mad. Dupont. Frontin , pre-
nant tour à tour -le titre de médecin et
de notaire , et s'affublant de la robe de
•chambre de l'oncle moribond , Lisette
jouantd'abord le rôle de garde>malade ,
et ensuite celui de vieille tante ^ s'a-
musent- auK dépens de Caudebec et de
Durozeau; auxquels ils fournissent de
Elaisantes occasions de dévoiler toute la
eauté , toute la noblesse de leur âme ;
et quand les ftériiiers sans héritages
reconnaissent qu'ils ont été dupes de
deux iestamens imaginaires, ils sont
obligés d'acheter le silence des valets
en souscrivant l'obligation bien en règle
d'une .somme , qui devient la dot com-
mune de Lisette et de Frontin.
Quelques voix ont demandé les au-
teurs ; ils ne se sont pas fait nommer. Ils
avaient tiré un trop mauvais parti des
deux Testamehs , pour en recueillir un
lK>n héritage.
9*
Cafta )
JjÈs MoHTAGînBs RUSSES , vaudeviUe en
un acte , par MM. ***. (ag octobre.)
, M. de Saint^ulien , entrepreneur def
Montagnes russe» , â'est {nru de belle
pasfiio^po^T|n^d«raoisUle A|;&^', jeuat
personne , demeurant mti Copeau , cbet
ses honuéçes parens. Il en a fait la ooB"
pa^sa^c^ au Jairdin de» Plantea.
Pour voir «a l>élle , ^aint -Julien a le-*
cours àPËclair> s©Â valet* Celui-ci u
déguise en docteur polonais , ra chei
M. Minet , père d'Agnès , atteint de
rhumatismes nerveux , et lui persuade
qu'il trouvera sa guérison aux Montagiui
russes. Le bou M. Minet s'empresaed'o**
beir à cette savante ordoimance. Don*-
cin , prétendu d'Agnès , f ^appose vaine»
nement à ce long voyage^ mais , voyant
qu'il ne peut «n détourer son futur
beaù-père , il l'y précède , afin de ê^êê*-
•urer par se» propres yeux s'il n'y a psi
de danger pour le vieillard.
On voit ai-river le colonel FlorbeHe
et inadan\e Mbronval* Le mari de cette
dame est resté en arrière. Il est enchante
de ce que Mj lé coldnel veut bien se
charger de conduire sa chère moitié etde
faire les honneurs de sa maison, l*
moment où le ootnplaisaait mari les re-
joint f est celui où ils dè^ngohni en-»
semble*
La^ personnages qui figurent aimî
dans ce cadre , sont îin fort de la H*B«
et une poissarde ; milord Ploompodding
\^ï vient pouri!iigratSser ,~tandis que ses
Ca25 )
^inoMblct ferai* «ont Tènaei pctur mat^
■ . . Le tout Me termine par la cli-âte da
Poncin dérfirigolant tout de bon , et
par le mariage de St.^hilien et d'Agnès.
Le puBlic a trouvé les çaricaturea
nsëes , Vouvrage peu gai^ et les sifSetA
ctat Intti^long^tems contre les applaudis-*
•emens ^ la seconde repr^entaiiota a été
IBohl* orageuse ; cependant cette pièce
B'esi pa* lestée an répertoire.
Kdb lÀ.^K^ftkkE SB LA Mariés , Tau»
derkTIe en on acte , par MM. Eugène
Scribe et Dupiri. ( iz novembre, )
Lêflieu de là scène du vaudevitle nou-
veau etft dans un vilïâge d'Allemagne.
^îHiém, fils du bourguemestre^ est sur
le poiàt d'être uni k Henriette ; m^is il
tie pemt la voir parce qu'elle est retenue
fibez elle par ordre de son père^ qui ne
Veut pas l'elposer^ la rencontre des of-
ficierrÀ d'un régiment qui vient d'arri-
ver ; il lui a tnétn'e défenda de paraître
& la croisée;
Fort désolé d'être privé de la voç ùé
Kafultcre , Williem dépose dans le oreui
d'un arbre, placé entre la caserne cl la
maison 'd'Henriette , un billet doux et
des jarretières ^u'il lui destiné pour sa
fête. 11 a été apperçu par Gustave , of^
ficier du régiment. .Celui-ci fait l'exa»
itten du cadeau , mais il ignôr * à«ui il
est adresse^ Bientôi une maiscreuou oe
(124)
Wilhcm , qui revient pour dlstrikneif
de& billets de logement, l'en instruit.
Quelques ^plaisanteries de part 'ef
d'autre amènent entre lui et éustaye
une gageure. Gustave, parie que ^ souf '
une dl^mi-Jieure , il aura- obtenu uuBvea
4*amour d'Henriette»
Pour gagner le pari, Tëtourdi se pr^
pf^te <^ous le nom d'un cousin , ches
Henriette; mais ce cousin est d^fiQait
^epùis quelques anuiées } il faut renoncer
« avoir accès de cette manière dans la
maison.
^ La demi - heure expirée , , Wilhem
p empresse de s'informer si M. l'officier
^réussi. Gustave lur persuade tju'Hen-
riette J'a bien accueilli, et, pour le
prouvpr , il parle des jolies jarretières
qui ont été cachées dans le creux de
l'arbre. "Wilbein ne doute plus que sa
maîtresse ne ^oit infidèle. Les amaps se
îjroulllcnt jBt bientôt se raccomodent,
car Henriette jure avec tant de bonne
foi qu'elle ept innocente _, que Wilhem
Il a plus de sonpçop ^ ef il demande
pardon à Henriette , qui jure de pe ven-
ger de Gustave,
Mais quelle sera sa vengeance ? La
voici '. elle se présente au colonel du
Tegiment , et accuse Gustave , devant
tous les oflîcicrs , de l'avoir embrassé
de force et d'avoir blessé son mari , au
momept ou il voulait la défendre. Pour,
^e laver de cette imputation indigne de
lui, Gustave jure sur l'honneur qt^'il
li'a jamais vu son accusatrice. C'est
l'ayeu qu'attendait Henriette. S<ni amant
l'a entendu ; elle est' complètement
justifiée , et Wilbem est quitte avec
Gnsuve. Tout est oublié de part et
d'autre.
Bi^B de plu« léger que le fond de
ce raudeyiHc ; mais on y trouve des si-
tuations ingénieuses facilement ame»
nées^ et des seines fort gaies. Le succèft
a été complet et mérité.
MoKstEtra Bomenfant , comédie en
1 acte , mêlée de couplets , par
M. Dumersan. ( '2g novembre, ]
Madame de Germeuil , jeune et jolie
▼euvc , est rechercbée par M. de Folle-
ville , et sa nièce Julie par Eugène , fils
de M. Noirval , riche voisin ', espèce de
Misanthrope brouillé avec madame de
Germeuil. Folleville a promis à Eugène
de combler ses vœux lorsqu'il serait ma-
rié. Mais toute la fortune de l'aimable
veuve vient du mari qu'elle a perdu«
Elle reçoit de M. Bonenfant , cousin-
germain du défunt , une lettre par la-
quelle il lui apprend qu'il a des droits
inattaquables a la succession ; en même
temps il la prévient que , pour éviter un
procès, et faire la connaissance de sa
belle cousine y il se rend chez elle.
• Quoique passablement étourdie , ma-
dame de Germeuil sent qu'il est de la
prudence de bien recevoir un cousin qui
a des droits si positifs , et qui d'ailleurs
est riche. Elle ordonne donc une fête ,
et en confie la direction à FoUeville. '
(216)
CdaF-ci , i^tt mécontent de /ce que
M. Bottenfânt perle de s'approprier les
biens de celle qu* il yeut époaser , forme
le projet de le m^slifief . Il donne le mot
aux domestiques : c Plus vous le serviret
bAbI, le^f 'diC-îl, pluA je tous récom-
pB&»evan«*
BobèbfMtt Airivfe. Les domestique^
êémt «Lacftsà- Sûi^i:^ à tkm êpirâ. les ins-
tructions de. FelleTiné. Bouenfânt est
loin de s'en fâcher ; i( gagne , au con-
mire , (MHP son affabilité et les ISbéMditÀ
qu'il jeur fait, ceux qui conspiraient
contre lui«
. Peurtermineral'amia]|le'tOtttecs|)èoe
de contestation avec madame de Oer-<
ineuil , il lui propose de Fépouser, £Uf
recoimait en lui Un si heureux câract&rt
qu'elle ne le refuse point.
(Quoique très - fatigua , Donenfant
consent a assister à la fête. Lea inystifit
cations commeucent. On l'efiraie ps'
dtes coups de fusil. Il a pronoris d'em«
Brasser» les filles du village , ce sont dé
vieilles décrépites qui lui sc^ntfMreseBties*
. Bientôt paraH M. de Noirval , gron-
dant tout le monde. Il est en col^dtf
ce que son fils e&t sorti sans sa pennif-*
sion , de ce qu'on a tiré des coups d«
fusil , et de ce que la voiture de Bon-
enfant a fait du dégât dans son jardin*
iBoneufant prontet de payer te dodun^O
mvite Noirval à assister à la fête au Uett
de 1» troubler^ et , par ses discours en-
cageans , parvient à* l'adoueir. Il tenta
Miiftc de le ime consentir à l'asioB
( M7 )
d'Eul^œ i'féc TaHe. Le défaut de foiv
tone de la demoûelle étant le motif du
refus obstiné de Nolrrâl , Bonenfant
|nr«ad unYOtre moyen, et lui offre ■«
nièce avec 96,000 Ht. de rente*. Noir-
▼al accepte , et Bonenfant deyient à m»
yenx un homme cliarmant.
Ce^ndaut , tout bon en(aut qu'il éat ,
notre héros ne se croit pas fâiit pour
létre mystifié , Q le manifeste à Folleville
en lui proposant un due).
^ulié es^ furieuse contre lui quand elle
scppreikâ qu'il a voulu marier Eugène ;
mais tout s'expli^e , Bonenfant ^ouse
*tA )6Iîe cousme , Folleville seul en est
pour les mauvais tours qu'il a vouln
Jouer. .
Lie public s'est montré idn enfant ,
Vouyrage a coM|ièfl!mat réussie
w«
AMBIGU-COMIQUE.
jiDMJNISTRjiTIOjr»
MM.
i&tuïinoi , propriétaire de là salle et da
piiyilège , directeur^ rae de Vendôme^
n<>. 17
Tarez , régisseur* général , rue de Bondi,
n*. 10.
Salle , iégifiseùr , boulevard du Temple.
Ijavoucourt ^ secrétaire de l'administra-
tion , rue dé'Tracy , n**. 8.
Crébillier , souffleur , rue et carré de la'
Poite-Sl.-Mariin , n°. q6o.
L'adrainistration est rue des Fossés-da-
Temple^n*". 65.
MM.
Baffile , boulevard St.-Martin , n*. 8.
Gré vin , rue de la Marche.
Frenoy, rue de Crussol, n^. 6.
Klein y rue de Bretagne , n^. 44*
Villeneuve , rue des Guillemites , n^. a.
Christman , rue de la Marche , n^. i5.
8allé , boulevard du Temple.
Stokleit , rue d'Angoùléme , n*. 17.
. Stokleit fils , rue St.-Picne-Pont-anx-
Choux, n**. 20.
Boisselot, rue du Faubourg du Temple.
Debray , rue de Crussol , n°* 7»
Adolphe , rue du Faub. du Temple, n.8*
Weis, faub. du T«raple , n'^. 28.
Hypolite , rue du Temple , n°. 3.
Barlélemy, faub. St*-Dems, n*. i35.
( -^n )
Mesdames
Lesvesque ^ rue cFes Marais , n*. 34.
JUcoy , faiib. St.rDeais, n''. 54.
Adèle Dupais, rue de Bondi , n*. 7.
Tiérry , rue du fanb. du Temple , u^. 7.
Eléonore , rue Mél«e.
PaTmire Lévéque, rue de Crussol, n**. 7 ^
Fresnoy ^ même rue, d°. 6*
lileûnier , rue Cbarlot,
.. . , Pour les rôles dEnfans.
Héloise Corroy^ rue dés Fossés du Temp •>
Ballets,
II. BHtITot, maitre des ballets, rue dn
laub. S.-Màrtin, u. 35.
* Premiers,
MM. Vincent. iMesd^Elisa.
Thiery. I Frcssinet. ,
I Lololte.
Ecole de danse.
MM, ...
Tbiery, professeur , à PEcda, me du F/
, du Temple , n®. 7.
Debray, pievôl, rue de Cmssol, 11°. 7. >
yin^t élèves des deux sçxes , de l'âge d»
9 à l5 ans.
Chef d orchestre.
li. Quais ain , rue St.-Frai^ois.
Répétiteur.
M. Thourin , rue de Bondi, n*'. 10.*
(Les Directeurs des Départemens peu»-
Yent s'àdressec* à lui pour sepiocuier les
pllttitions de tous les mélodrames qui
tota^ÉtAt le répertoiïe de rAcùbii^vi-
Comique.
■ I f , , I 1 I , !■■■
AMBIGU- COMIQUE.
" 1
Les Coutss d'Otfen , ou l'Incertitadê
filiale ^i mélodTame en 3 acteft , pftt
. M. MirecourU [0 jarivitr, )
Un comte d'Offen épouse secrétetnent
la nièce dtf duc de Brandebourg , et ce
dernier ayant dédouvett cet hymen p or-
donne la mort du comte ; mais le <fomte
est sauve par un baron de Wemer , an-
cien ami de son père et gouverneur du
prince héréditaire. La nièce du duc
ineui;t elle-même en donnant le jour à
un fils' qu'elle nomme Ernest. Ce fils,
qui a été élevé auprès du pakice , en de-
vient le compagnon , I ami intune. Se*
talens militaires l'élèvent aux premiers
grades de l'armée^ et en récomjpeiise des
services qu'il a rendus à l'état , il ob-
tient , par l'entremise de son jeune pro^
tecteur , la grâce et le retour du comt*
d'Offen son père.
Un coquin nommé Folck, a, danssMi
enfance, été substitué au eomte et jouit
d'un rang qui ne lui appartient pas. Au
retour du véritable comte d'Offen , Folck
et un coquin- de sa trempe attentent aux
jours du père d'Ernest, s'emparent de ses
papiers, et le faux comte se présente au
château sous le nom d'OfiWn , à Fins-
tant où Ernest va épouser Clara , fille
du baron de Wemer. Le comte , que
Folck croit nu>rt , est secouru par de
^ons vUlageoig qiû le raoïènent chez sok
( 2 2$ )
fi1s« Les deax pères sont en présence^
Ëmest qui ne çonnatt pas le sien f ne
lait aucfûel des deux il doit le joiit ; et
trompé touT-à-tour et parion cobur et
par le langage du comte d*Offrn , il est
en proie k la plus vive inquiétude. Ce->
pendant le prince t pour le tirer dû doute
affreux oh le jette cette circonstance f
ordonne qu'on s'empare des deux comtes
afin de connaître definitiTement qui est
le fourbe. Folck a eu le soin de gagner
de fanx témoins , et le ynti comte va
succomber lorsque le. prince , en -pré-^
sence de tout son peuple » lit à haute
et intelligible poix un arrêt simulé qui
exile FoIciL et condamne le com te d'Oneu
à subir la.peine de mort qu'il avait en-
courue. 9'olck effrai^é H^nonce au notn
qu'il a pris. On s'empare de sa personne ^
et le vertueux comte ^ long-tems mé-«
connu par son fils , retrouve ses titres y
ses biens , et unit son fils à Clara.
Ce mélodrame , calqué sur le Faux
Marlinguèrcy a eu beaucoup de succès'Ct
peu de représentations.
—
L-'IïTcoGïîiTO , ou le Dîner d'Auberge ,
comédie en un acte et en prose , par
M. MalesviUe. ( 18 janvier.)
Cette bluette , assez gale et dialogiiée
•vec esprit, méritait le succès qu'elle a
obtenu.
Le colonel Saint-Ernest et son ami
Léon , égarés à la chasse , arrivent dans
ttn \illai$é situr à deux grandes liçus/
(i5o)
^« château du colonel ; hmêtéê àt îm^
tigue ) ils se nenrent d« faim ^ et se àé-*
«Ideiit à enlrer daas Faubergt , la seule
^ui existe dans le canton. Mais toates'
les provisions qai s'y tronTenl sont des-
tinées à lin seigneur pour lequel on pré-
pare nn grand festin. Saint-Bruest^
^solu de dînsr à quel prix que ce s«it,
prend le parti de se faire passer pour 1«
seigneur attendu : il cache son fueil daa#
dys broussailles^ et s'annonce à l'auber-
'giste comme ayant éprouvé un accident
au bas de la montagne : sa voiture s'esi
brisée; lui-mâroe est un peu froiaeé}
mais un bon dioer va lui rendre de»
fprces. Tout le monde s'empresse «u-»
tour de monseigneur , et le voiii k table
avec son ami. * ^ • •
Pendant le premier service , l'«iber<*
giete apprend que le seignem* qu^on al-»
tendait » n'arrivera que le lendenMiia*
Quels sont doue les ioconnas qu'il a re-t
çtis ehéz loi ? kl craint que ce ne soient
îles voleurs. Les armes a»cbées dans les
htoussailies , et qu'on Int apporte ^ sem^
blent le confirmer dans cette opinion.
Tout le -village accourt pour arrêter lef
deux amis ; tuais la voiture de Saint-Er-
nest arrive *, on le reconnaît pour losei-
jgnenr du châiea a voisin : et comme il
est convenu qu'une comédie ne sautait
Itnir sao& un tnnriage , l'auteur a cousu
assez adroitement à ce canevas une pe-
tite intrigue amoureuse entre la fille df»
l'aubergiste et un villageois auquel W
colond s'intéresse.
( a3l Y
hm MouLiirï)! Mawsteldt , mi^odranK'
en 5 actes , par M. Deiùck.
(\o février,)
L'innocent comte de Holdeim «
candamné à mort par un arrêt iu juste ,
s'est caché sous le nom de Werner ct^
l'habit d*un laboureur. Un quiproquo
désespérant Va fait passer pour l'assas&in
de Limbou^g son parent. Le pauvre
comte , i^vec le jeune Léodgard son fiisj
gagne sa vie chez lé meunier de Mans-
fcldt et oublie ses malheurs. Mais Leod*
£ard devient amoureux. d'Ernestine, fille
du comte de Mansfeld , promise à un
certain baron de Worback , ennemi juré
de Holdeim. Ce Worback , qui a toute
la perspicacité d^un tyran , reconnaît
daiM Werner le comte.de Holdeim, et
se promet de le persécuter encore, lors-
qu'un pncien secrétaire de Holdcmi , et
complice de "Worback, est trhuvé danf
une grotte du jardin du château i C'e^
ce coquin devenu honnête' homme qui
bouirelé par les remords , découvre I^
complot , et avertit Léodgard que son
père doit être assassiné dans le moiilin
où il s'est réfugié. Le jeune homme court
chercher main-forte j un combat s'en-
gage , Worback est démasqué , et Léod«-
gard est heureux.
M. Dekock n*a jamais fait un bon our
vrage ; celui-ci, plus mauvais encore qiiç
ses aînés, aréussi grifca à une décoration
empruntée du second acjte du Moine.
( a5V >
ftTlTXtat ,. ovL.VluB de Peur 4|Vt de Mal ^^
folie - pantomime en 2 actes , par
M. Miht, ( 0.1 février. )
Bêtinet est un )eune v,illajgeois doac
le noip indique assez le caractère, Qe
pauvre garçon fait tant de jgaacheries ,
qu'on le prend pour un fou. La jeune
nlle dont U est amoureux aime un autre
garçon ; mais comme Bétinet est protégé
par le père , le mariage va se conclure ,
lorsque l'amom-eux , qui n'est pets une
Iféte , imagine une ruse , se met k là
place de Bâtinet , dont il prjcnd le cos-
tume , et épouse sa maitre^ae. Le pèra
^'a perçoit qu'il est joué : il s^emporte ,
sesticule , et n'ayant rien de mieux à
taire , il painlonne et embrasse sa fille
et son gendre.
Ce petit ballet a été bien accueilli |
l'auteur jouait le rôle principal dans son
ouvrage ; il s'en est parfaitement ao>
quitté.
L'av i835 , ou l'Enfant d'un Cosaque,
mélodrame nouveau en 5 actes , par
M. Victor, (55 mars,)
La représentation de cette pièce a ét^
siorageuse, que nous n'avops pu en saisir
'l'intrigue. Jamais on n'a tant crié , tant
sifflé.... L'auteur n'avais pas été heu-
reux dans le choix de son sujet \ les w»'
sonnages qu'il a mis en scène ont t^le-
ment déplu , que l'ouvrage , qui s'es(
tfàiné avec peine jusqu'à la fia du ivoi-r
•(Eme 9Ct6 , n'a pas reparu.... sous ce
titre.. • L'auteur ra refait, et la seconcte
représentation a été annoncée six se*.*
main es «»rès la première^, sous le titre
^Adolphe et Sophie. Malgré quelques
efaangemens assez importans et notain^r
ment celui du lieu de la scène et du
costume des personnages , ce mélodrame
ne s'est releré de sa chute que pqur être
joué ^XDM le désert.
BkSxjlv db Gascoits , ou C'est un des
Trots y comédie en l acte et en vers ,
I par M. Emile Vanderhurch»
( 317 avril, )
Ijes Trois Racans^ les Trois Orontes,
les Trois Léandres elles Trois D amis ,
offriront à nos lecteurs quatté analyses
•-peu-près seniblables des Trois Gas-
cons ; rieu n'a été changé dans les scènes
ni dans la marche de l'ouvrage. La seule
différence qui existe entre cette dernière
pièce M les Trois Damis , est d^avoir
refait des yers déjà fort )olis , et changé
le nom des personnages. Le public a
bien voulu ne pas se rappeler les anci^s
ouvrages que nous venons de citer ^ il
a applaudi quelques vers faciles , et
foila^iia succès.... obtenu à bon marché.
IMP08TUB.S £T VÉRITÉ , mélodrame en • V
3 actes , par MM. Caigniez et Louis*
( Q mni. )
{^ baron de I^osdorf, tuteur d'Â^s.
«lolphe ,. qui n'a coipoiis d'aojtve crinm.
que celui de dissiper ]« fortune de son
yiupille , pour réparer sa faute , Vieut lui
faire épouser sa i^ièce Bdpbrosille. JVfais
la |eune personne quiconnatt la sittiation
«le la fortune de son p.ucle , refuse 4^
«'unir à cet Adolphe , qu'elle aivus ,
cependant , et qu'elle qe dema^fie pa^
liiieux que d'accepter poux e'poi^k. Il
fàiit donc tranief un con^plot ,pour.
amener Mlle. Euphrôsine à ép<niser son'
nnianl. Un intendant qui aime l'intrigue,
f4t jouer rpài un jardijiier nôayeU«mcnlï
installé dans la maison du baron , le
personnage du pè^e . d' Adolplte , qu'pn
croyait dûment et légalement enterré.
Mais ce jardinier', qui Aytàt dissimulé
fvsqu'alorç, est ePPectiveinei^t le pèv^
cVAdolphe. Il se fait reconi;ia$tre ; il
pardonne au tuteur promus; U fait
]^unir sévèrement l'intendant , qu'il ap^
yelîe un fripon» Mlle. Ëup^rosine i^^^
voit plus de raisons pour prolonger Met.
refus , et accorde Sa main au fiU dVa
j)ère ai vertueux.
Cet ouvrage , qui, sous un autrç titre,
était lourdement tombé à l'Od-éon , a'
et^" vivement applaudi à l'Ambigu ,]
ç^vkce aux changeniens que M. Caignie%.
y a faits. Il est iu^te de préveQir no%
lecteurs que M. Caigniez n'était point
le collaborateur de M. Louis «^nd la
pièce l'ut siffié«.
en 3 actes, Tput MM. Paccard et
. Zàtblanc. ( g Juin, )
' Le fameux Saladin , sou^n d'Eejpte, . -
^lait en guerre avec Anianry de Lusi-
^an ; roi de Jérusalem , et ce dernier ,
r^<1uit à la dernière extrémité , arait'
sollicité de toutes parts des secours."
Raymond , comte de Poitiers , lui a
conduit ses hommes d'armes. Eleonore,
épouse du comte et fille d'Amaury , a^
accompagné Raymond dans ce voyage ^
et Frédégaire , baropne de Mortcmer ,
a suivi les deux époux. Mais toute la
bravoure du comte et celle de ses che-,
valiers n*ont pu sauver Jétusalem.
La baronne Frédégaire a grande en-,
vie de supplanter Eléonoi'e dans le
cœur de Raymond; mais , pour succé-
der à sa tençire amie , il faudrait trou^.
ver lé moyen de s'en débaiTasscr. Elle
s'est aperçue qu'Ai modaire , frère du,
Saladin , en était amoureux ^ c'est sur
cet amour qu'elle établit l'espoir de
réussir j d'un côté , elle persuade à Ray-^
linond d'envoyer Eleonore et sa suite à
Gaza , où des vaisseaux sont prêts à
mettre à la voile 'pour l'Europe ; de
l'autre , elle fait avertir Almodaire de
ce départ. L'amoureux Sarrasin entend
h. demi-mots ; il vole à Gaza , met le feu
aux vaisseaux , et enlève Eleonore.
A cette nouvelle , Raymond accourt
pour arracher son épouse des bras du
ravisseur. 11 n'est j^lus temps. La baronne
C«56)
«MiHé El^onore d'avoir elle^-méme in*
yi%£ AlmocUttre à Fenleyer. Raymond a
la bonfaommie de croire cette impos-
ture. Furiçax , il jure d'oublier la per-
fide , etrcTient k Poitiers $iptès deux an»
d'absence.
ici comptience l'action delà pièce. De
runion de Raymond avec EUonore , d
existe un fiU ; Ra jmoiid veut le voir :
fVëdégaire tremble que le fils ne plaide
dfune manière trop, touchante la cause
de ^ mère ; elle s'efforce de dissuader
le oomte de son dessein ; il y persiste,
I^f jeune H^iodore lui est amen^ ; il
supplie son père de le conduire au châ-
teau deLusignan. Malgré les conseils de
FrëdégaiTjB , EUymond ne peut résister
a f on fils. Ils partentpour la chasse i et»
arrivent à Lusignan.
Ik ont été devancés dans le châtean
par Ëléonore. Pour se soustraire è l'ar
mour d'Almodaire , elle a trouvé le
moyen le plus expéditif , c'est de lui
plonger un poignard dans le sein. La
Dle8sui*e n'a pourtant pas eu de suites
fâcheuses ^ et la seule vengeance qu'Ai-
liiodaire a tirée de l'acte de désespoir
d' Ëléonore, a été de lui rendre la li-
berté. Il a fait plus , il l'a suivie jusqu'à
fjusignan , et même lui a, sauvé l'hon-
neur en purgeant le pays d*un chef de
brigands , frère de la baronne. Afin de
ne pas être reconuu , Almodaire tient
constamment sa visière baissée et se fait
passer pour muet.
MaÎ9 le àon du cçr annonce Raymoall
(3*7 )
et confite; kt villageois ▼i«mênt ISIUr-
leur sei^ear. Kléonore paraît , ckerche
à se justifier ; Frédégaire l'acciiae de
nouveau. Raymond ordoone qu'on lui
enlève son' fils , ^t ne Veut la revoir que
Iorsqu*elle pourra faire éclater sou in-*
noceucè. •
Heurenseiiient Almodaire veille sur
cette femme infortunée; triomphant de
M passion , il la protëge contre les pièges
de sa rivale. Enfin il se fait connaître ,■
confond l'imposture de la baronne ,
dissipe les soupçons du comte , et rë-'
conciliç les deux ëpou:^.
Cet ouvrage n'a pas eu de. succès.
Ls Ma-kiaob sqvb s'hbvrbvz Aus-
, picEs , vaudeville en i acte , par
. MM« Leblanc et Desprez.
( i5yttm.)
Un alarmiste qui a peur de tout ,
nommé Tremblin , est le personuage
eômique de cette pièce. M. Desrosiera ,
iardinier-fleuriste ,- lui a promis sa fille
Caroline ; mais Caroline mime son cou-»
«in Ferdinand , sergent - major de la
garde royale. Heureusement pour ces
deux amans, on a tant fait trembler
M. Tremblin , qu'il renonce à la main
de Caroline. £Ûe époHse Ferdinand,
devenu officier , et la pièce se termine
par uue fête.
. Cette bagatelle , inspirée par la cir-r
constance , a réussi ; quelques coupleti
.ont été vivement applaudis.
BaijBsi^s; «n 1m Rainés ée rÀ!^lMy«> ,\
méiodrame en 3 actM, |>Ar M. ifcfa-
Usuille, ( i6 juillet. )
Bdleslas^ dac de Polock, a fait as-
«Btfmer Sigisolioiid , grand-dùc de Li-
thnanie', par Berthold et Ulric , deux,
de ses officiers.. U croit se mettre à Tabri'
dés soupçons , en jurant sur le corps de^
sa victime d'en poursuivre Tassassin i
mais ce serment ne persuadé pas Ca-'
therine , duchesse Olinska , veuve de^
Sigismond , elle accuse hautemept Bo-
léslas^dela mort de son ëpoux.
Boleslas sent la nécessité de conjurer
promrptcment l'otage <Jui va fondre sur
sa tète ; il se prépare donc à exécuter
«on )pr(xjet d'usurpation; Diévoré du te-^
qaords d'avoir frappé son souveraiu ,
quana on lui faisait croire qu'il ne fr»p^
pait «u^ùn scélérat obscur , Ulric me-
nace Boleslas de tput révéler s'il'pei»îste
• conspirer.
Rien ne toi^che cet ambitieux* Ulrio
effective sa me^iace ,. et se tue aussitôt
après. A. son témoignage se joint celui
d'un écuyer de âigismond-, blessé moir>i
tellement «n défendant son priqce , e|
qui a réconnu Ulric. Charles , fils da
grand-duc , brûle de venger la mort dé
son père. Alors Boleslas lève le masque ;
Ha, dit-il , délivré êon pays du ty-*
ran qui V opprimait , et ^on braschd'^
liera ceux qui menacent de le punir*
)1 résulte de cette scène un combat en-»
tre les troup^^ du duc rebellé et ccllei
de Charles.
« ' 1j9 trk\tr€ Boleslw trk)m{>he ; Wtihff
têt en «on pouvoir. Cathertpe m réfugicf
(btis une chapelle sitaëe aa niiliea
d'une for^t ( c est cette chapelle que
ymàt nomme les ruines de l'abbaye );
Charles rient y retrouver sa mère. Il
lui apprend que trompé par les intri-
guées de Boleslas , le sénat de Wtlua lui
i délivré des lettres de grâce , et que les
LitTiuaniens , égarés , l'août proclamé le
sauveur de l'état.
Ijps combats recommencent , l'armée
de Charles est mise en fuite ; ce prince
en est séparé. Il revient à la chapelle ,
h*y trouve plus sa mère , voit paraître
Boleslas V et se dispose k le punir ; mais
c'est lui qui est fait prisonnier. Boles-
ssTs lui propose de lui rendre la liberté
s'il veut ratifier les lettres de grâce qu'il
s'est fait donner. Charles préfère la mort
■ à cette lâcheté.
11 est mis sous la garde .d'un soldat
qui passe pour avoir tué le chevalier
Darouski > et qui n'est autre chose quç
Darouskt déguisé 3 ce brave homme ^
confident de Charles f a juré de déli-
Vrer'son jeune maître.
Catherine aussi tombe an pouvoir de
Boles1»i8 j et refuse , comme son iUs ,
de ratifier les littres de grâce., Bolesla»
ordonne a Darouski , toujouirs inconnu ,
d'immoler Charles. Loin d'eiécuter cet
ordre barbare j Darouki fait évader le
fils et la mère , et reste seul.
. JVIais. la Providence envoie Casimir ,
roi de Pologne , au secours des oppri-
.*
i
• (a4o)
vaéê. De ^anâs combats f 'enéiigrnt ôm
nouveau ^ et le coupable fi lewTa» iombc
ftous le fer de Charles.
Ce mëlodtame offre de belles situa-
tions y de riùtérét ; il a complètement
rëuasi.
£i£ Vieil Oitcle , comédie en i acte ,
I et en prose , par M. Renè-Perriti,
. Ce vieil oncle est un riche célibatairt
<|ui s'amuse aux dépens de deux neveux,
Sour les punir d'avoir fait d'avance
es arrangeméns relatifs à la successioti
qu'il doit lèUr laisser apiès sa morte
L'un vient d'acheter un ferme ^ l'aiiti-e
des prairies considérablefl. X<e projet de
chacun d'eux est de foilhei: de son a«->
quisition , une dépendance du beau do-
maine qui doit leur écheoir.
Le malin vieillard trouve plaisaQt
d'amener ces messieurs \ lui faire donr-
tion de leurs nouvelW pfopviétÀ. A
cet effet , il leur persuade qu-^ ne lais^
sera sa fortuhe qu àcelui de ses héritier»
qui lui aura fait le plus de présens. -Les
deux neveux s'empressent alors , l'un
•îil'inçu de l'autre, de lui offrir lear
ferme et leurs prairies. Le cher oncla
acce^pte le tout. Mais à^ine ont>ik si-
gné les actes , qu'il leur annonce le des-
sein de disposer de ces biens en faveur
de leur nièce , jeune et jolie oi-pheline
qu'ils ont délaissée.
Cependant nos héritiers en sont quitte*
]K>ur la pear ; le vieil oncU fait bîent^
cctter IcilT èhagrizi ^ en leur décTarant
qa^il II 'a tôuIu que leur donnef iine le^
çon et teûr ûiire fionte de leur cupidité ,
et il leiir rend lef pr^èns qii^'afeînt
de recevoir d'eux. Il marie ensuite la
petite nièce à un officier qu'elle aime j
maia ce n'est pourtant qu'après l'avoir
inquiétée pendant quelques iustanS par
la crainte d'épouser uù vieillard j et
cela , parce qu'elle lui avait fait mys-'
fère de son amour * ainsi , au lieu d'une
leçon , il eti a donné deux.
' - Cette petite imitation des Deux Gen-
dres ofire des détails agréables et de jo-
lies sèèxies ; elle a réussi.
Margiteritb se StAAyrôKï, méltf-
' drame en 3 actes, par' MM. Leblanc
et Despfei. (91 août.)
CrojBwelI est mort. L'armée anglaise
ioutient encore le parti du parleraenC
contre le souverain légitime. Quelquet
comtés seulement se sont déclarés pour
la cause royale ; de ce nombre est celui
êe Straffort , dont Marguerite est com-
tesse. Lambert , général de l'armée an-»'
glaise , qui a contribué plus que per-
sonne à la cotKlamnation inique dii
comte de SiraSbrt, ose faire offrir sa
main à Marguerite , par un de ses offi-
ciers : il emploie même les menaces pour
la détourner de la fidélité qu'elle doit a
son rQi.1 Marguerite repousse avec hor-
tetu la proposioa de «'unir à Tun dctk
\ i43 )
meurtriers cte son père. Toacbé d'un a (
vertueui^ courage , l'officier se retire es^
promettant de quitter les drapeau^L de%
Rebelles et de se ranger sous ceux di^
J&oi. ^ ,
Leé' vassaux de la comtesse préparent
bn diverlisi>em«ut pour crlébier sa fête,
quand trois ofiiciers incoaouB.sont in-
troduits dans le château ; \\s deman^enf
IMiospitalité et l'obtiennttnt. Marguerite;
est informée par eu^ que Charles esta
peu de distance. Aussitôt elle forme I4
. ré8(dutiDu d^aller au-devant de lui ^ * 1*
iéte de ses vassaux ^ et de rameoerdans
80i!i château*, il y sera plus en tûret^
qu'ailleurs ^ tout y est disposé pour sou-
tenir un siège ^ et la fête préparée pour
ella servira à la .réception de ce prince.*
, Mais la dénftarche qu'elle veut faire
est inutile ; l'un des trois officiers çst
Charles lui-m^me ^ il se fait connaSt^rc.
Marguerite et ses vassaux tombent à sca
pieds et jareot de défendre sa cause.
Lambert fait demander un entretien
à la comtesse. Elle consent à l'accorder ,
Il condition que ce général ne sera suivi
que d^un petit nombre à*hommes, On
l'introduit} il renouvelle PoBre de sa
main ; nouveaux refus ériergiqitemeoft
Î>rononcés. Un écuyev vient jeter Va-
arme ; Marguerite est trahie ; ie^ hom-
mes de la suite de Lambert se sont ren*
dus maîtres du château. On court aux
armes ] Charles se met à là tête des vas-
saux de la comtesse ; elle combat efle-
toêitie aTec intrépiditié. Maik îe sbrl
( 145 V
«mbit les fitlèlè» u«Ui»6t>4it» <!» rw : Lamr
bett 4ri»mpt«j CliaiWs va Uvn»be» en
•on pouvoir ^ ior»qu€ l'«e«yei d« Mar*-
gueriie onvic la porte d'im sotUtnain ,
y fait pr«cipit»n>meDt enlieï le pria ce ,
«llaporte scfçriDCwreux. '
Ce fiOHtcwain conduit dan» la ior«Kie
>^oreeiiter , où doiveol se trouver des
iecour* que Charles aHond. Mai» ptoiuv
ra-t^il armer daos celle forêt? On ta*-
roHCB la porte du «ooterrain a(io de le
^uiMitvre : heureUMJnient un lieibe Je
Çev ftopriétemc fort à-proï#4»*'lM>ur arré^
tev Ye.»nem'i et «Muier la ftiile du loi. .
La troupe de Lambert, fiuieuse d'à*-
Toir manqué celle prise , «'en veu^e ««r
Ja p.QxntesaB ; «Me «»» chargée df ter* et
u-a^née au camp anglais. Là , une coni-r
roifcsion roitilaire la con<laraue à peidre
la lèle , el Ton attend Lambert pour
•irnclionnerle jugement elle faire eiiécii-
ler. Bienlôt Vl fart amener Marguerite
dttvaiitlui, et leole «« der«i«r effoit
|>oov triompher de la haine qu'il lui ins-
piic. La comiesse refuse tont, jusqu an
jitrç de reine qu'il lui offre, et demande
la mon. Lambert court donner l'ovdie
de son supplice. Pendant ce lems, un
officier , la viiière baissée , le même qui
a j,«i:é I« Btiatin qu*il servirait le roi , of-
fre à cette noble héroïne un déguisemeul:
pour se soustraire à' la vengeance de ses
ennemis-, il lui appiend aussi qu9
Charles est tOB^bé au pouvoir de Monck,
général des troupes écossaises. M argue»
iiit$ jiçfepte le secpuïi «lui lu» estçiéi»
10*
« I
t 244 ) J
tfSTitéTmsis-, au moment cle sortir, L*anah>
bcrt la sm'prend , et ordonne qu'on fasM|]
périr le généreux officier qui a voulu loi
laTÎr sa viclime.
ToutTÀ-coup des Acclamations se fon(
entendre de toutes parts. Elles sont oc-
casionnées par le général Monck. ^ qui
-depuis long-tems travaille secrètement,
avee la plus adfutrable prudence , au ré»
-tablissemetot du rot. 11 annonce que
'ChaHes est à la tête de son armée ^ et que
'toutes les troupes Tout reconnu pour
leur souverain. Lambert sort, la rage
dans le cœiir, et la pièce se termine aux
-cris de ifi-ue le roi!
Les sentimens.qui éclatent dans cette
pièce étaient un sûr garant du succèc
qu'elle a obtenu.
Tf
• Les dettx Valladomib.,' mélodrame
en 3 actes , par Mad. BarthéUmi Ha^
dot et M* Kictor. (%5 septembre,)
Le fond de cette pièce est le même
que celui du mélodrame représenté au
théâtre de la Porte-Sain t-Mariiu , sous
le titre de la Comtesse de Nar bonne.
Casimir a fait assassiner Ifon frère
Théodose , roi de Hongrie ,, afin de ré-
jener à sa place ; mais con espoir a éï4
déçu : Clotide ^ veuve de Theodose , a
déclaré au sénat qu'elle ét^it enceinte ;
bientôt après ^ elle est accouchée d'un
^Is^omm^ Yalladomtr , et il a fallu que
l^simir se réduisit au titre de régent.
Alaricy csécateur des crim9» seatUb
(i45>
de ce porince , « tohIu enlever îe jeiin»
YaHadlonûr ; Valpol , officier dévoué a lab
reine., a Aviné le. dessein de. ce traître ^
l'etjt .emparé de l'enfant, et a pri| lafuite
trec lui. Des complices d'AIaric a^ant
mis le feu à une chaumière où ce brave
homme s'était réfugié , Casimir croit que
YalUdomir a péri dans les ffàmmes»
iilaia Valpol a réussi a le sauver ; il l'a
élevé sous le nom de Rodolphe , et luU
Oiénie a pris celui de Norbert.
Vingt, aunées se sont écoulées ; fion
dolphe s'est distingué dans U <;arrière
des armes ; en faisant des prodiges 4^
de valeur, il délivre son pays ^ue; les
Polonais avaient envahi. La princesse
Poleska , fille du roi de Pologne , de-
vient sa prisonnière ; il ne peut la vois
tans l'aimer. ^ . •
Pour le recompenser de ses services ^
Casimir nomme ce jeune guerriers gé-
uéral de ses armées. Alaric en est |aloux ;
il s'attendait à être élevé aux plushautea
dignités, parce qu'il avait été l'instru-
ment des crimes de son maître , et la
seule faveur qu'il ait obtenoe est d'avoir
été nommé gouverneur de la tour oxi
Clotilde est enfermée.
Dès-lors il jure une haînc éternelle
à Casimire; afia de le détrôner, il fait
^ever un jeune orphelin qu'il se pro-.
pose de présenter comme Y sUadomir. Il
persuade même à Clotilde que ce prince
supposé est son fils , et qu'il a le moyeu.
'de lui rendre le trône, si elle con;»ent «
lui donner U maia.
»■ hti olioftes en sont là, quftn^ Pinleska;'
i|«i^ conoak la naissance de Bodolplid
•t partage son amour, profite du <Hott
^u^uoe ancleni!ie loi accorde à la reine ,'
at son avénomenl au Ivône , pour demka*
der une grâce que le roi ne peut retvser.
Or la grâce qu'elle demande est la liberté
de Giotilde.
•Rodolphe est efaargë-par le rot de fair^
sorlif cette princesse de sa: prison. Ala»
ric présente alors à Clotilde le faax Val-
ladom&r; ta voix èb la nature ne se fait
pas entendre dans le cœur de la rei«c ;
elle hiésite ; cepeudant elle signe la pro-'
messe de prendre Alaric pour époux.
Aussitôt il court au séi^at.
Pendant ce tems, Rodolphe apprendl
à la reine que c'est à Polesla qu'elle
doit la liberté dont elle va jo'nir. En par^
l»nt à Clotilde , il éprouvé fa plus vive
émotion ; il la nomme sa mère; ce nom
retentit jusqu'au fond de Pftme de la
#eine. Valpol parait, f^otilde ne doute
plus qu''eUe n'ait été trompée par Ab-
vie* Le faux YalUdbmir , qui était de
bonne foi , promet de tout| employer
pour se veuger du traître qui a abusé dflf
sa jeunesse.
Bientôt après, Casimir est tué par
Alaric, et ce dernier, après avoir pro->
clamé le retour de Yalladomîr, somme'
fa reine de tenir la promesse qu'il a ar-
raohée d'elle. Mais Rodolphe a refoîot
son armée , et , grâces aux soins de Va-
po! , il est reconnTi pour le véritable'
YalJadomir ei amené en triomphe au^
... «»47)
pref pe U reiae. Âlariç setge ^e ^^seA-«
^oir , et yalladomir, eo montant eûrl^
trône , énouse Poleska.
Ce mélodrame , q^ui a parfaitement
réussi , est très-bien conduit ; il offre dt
belles situations : le premier 2t<4e eat
«urtom d'un bel efiçt.
Ls§ BiVAux coKOKOiEs ^ OU le Duel
"sans danger , comédie en deux acte»
et en prose par M. **^. (^\5 octobre.)
Valcpurt ^ dont les affairea sont fort
dérangées , a beaoin de faire un bon
«lariagf pour les rétablie. Il aime Léo-t
uoiiie • riche hërilière, en est aimé , et ^
^e plust a obtenu le coni cutement de
M. Arganti pire de son amante. Mai#
il a contre lui Bosette , suivante de Léo^
yiMre ; malgré l'amour de sa maUresse et
le coosenteroeot du père , elle a iuré»
«]a« BeWal , jeune officier, et non VaW
«Ottvt , aérait l'époux de Léonore. Lo-t
Uve , vaUt de Yalcourt, jure de son
côté que «ou maître épousera. Une lutie
de fourberies s'engage à ce sujet entre
lui ei Bosette «
Far l'instigation de cette dernière,
Bel val propose un du«l à Valcourt.»
les deux rivaux' conviennent qu^ils se
battront au pistolet. Mais Lolive ne
veut pas que ce duel soit dangereux; il
charge seulement à poudte les pistolets^
et^. pour persuader à son makre da
feindre d'être tué pair sou adversaire , il
lui Eepcéiente qu-en sa battfmi ^^j^aiiQ
^
hu. , qn'il aoit vainqueur ou Taincu ,(
LéoQore sera perdue pour lui.
Yrlcour a la faiblesse de se laisser
4;agDer par le raisonnemeot de «on valet*
Le coiii|>at a lieu ; Valcourt tombe du
premier coup. Belral croit l'avoir tué ;
ftésolé d'être Fauteur de la mort d'ni»
homme ^ il songe à prendre la fuite. Lo*
live lui.fkit entendre que sa sûreté exig^
qu'il se cache jusqu'à la nuit ^ et il Ten»
rerme dans un cabinet.
Mais pour que l 'union de Taleoort et
de Léonore puisse être conclue , il faut
écondnire un Contrefort , vieux-militaire,
k qui la mAin de la jeutie personne a
^té promise. Lolive , pressé par la né*
eessité de brusquer les événeniens ,
joue le personnage de Contrefort^ et se
conduit de manière à le faire congédier.
Enfin tout 8'^éclai^cit ; Belval, satisfait
de n'avoir tué personne , renot^ce à Léo-
nore et refuse la réparation que lui of-
fre Valcourt , relativement à la rose k
laquelle il a consenti^ et dont il rougit.
On signe donc le contrat de ntariage d»
Valcourt et de Léonore , au grand dé-
plaisir de Rosette , qui est obligée d»
s'avouer vaincue en fourberies par Lo^
live.
Quelques situations de cette comédie
ont été reproduites plusieurs fois sur 1»
scène; celle du duel est prise du Mort
marié , de Sedaine ; mats si le fond de
l'ouvrage n-'eat pas trè»>ueuf , la formo
en est agréable : un dialogue facile , se-^
mé 449 ' litpit^ comiques ^ uo» gall4 «>««
f«aue 4 feraient applaudir les 'RivauJi
congédies sur une scène plus éleyée.
Leur succès a tfté complet*
Mademoiselle Léouoro s'est parfaite-
ment acquiué du rôle de Bosetle , et
Stokley fils a joué celui de Lolive avec
im à -plomb et un mordant qui lui ont
mérité toui les s ufira^es.
liA psYiTE BoHiMiENNB, mâodrame
en 3 actes par M. Caigniez.
( 7 septembre, )
. Le lieu de la scène de ce mélodrame ,
dont Tintrigue est aussi compliquée que
romanesque^ est en Espagne, sous le
règne de l'empereur Charles.-Quint.
Don Antonio AWarès a livre son on-r
de don Sebastien ù l'Inquisition, pour
mériter , par ce crime , que Zapador lui
accordât la main de sa nièce Inès. Ce-»
pendant |l mis a pour condition que l'on
conserverait la vie au prisonnier. En
conséquence , Zapador a fait transférer
cet infortuné des cacliots de Finquisition
dans ceux de son château près de Tolède.
Don Antonio a promis aussi de faire as-r
sassiner le duc d'Alziras.
Ferdinand et Inès se sont rencontrés
daûs les Q^ontagnes d'Andalousie; ils
ont juré bientôt après de s'aimer jus-?
qu'au trépas, et, ai>rès une séparation
cruelle , ils se retrouvant dans le cbâ-?
teau de Zapador.
l^a Ti?« et piquante Laiarffla y cliwr<^
ï »'5t> )
nuknVer pefifif Bohémienne '^ qytï tH
i'ânie àis r«ctioD , se trouve pavtout.et
voit toat ; ' «Ue chante ^ .danse ^ dit U
Innine aventura , découvre les complots ,
|vrotègiû le malhtur , annonce )e triom-
phe de la vertn et )« panition du crirae,
£Ue .91 .entendu Zapador et don AiitootO
conspirer la peit* du vicf^l'Oi t .et 9 »<^
soin de Tcn instruire. Rôdant autour du
château afin de protéger les amours de
Ferdinand et Inès , elle décourre la
firisoîa de don Sébastien , parvient' à 1(A
parler , et elle pionaet d.e le délivrer.
Zapador donne une fête pour célébrer
le retour de sa nièce. LazariUa s'y rend
«v^ sa troupe. Elle pixïcure à Feidi*
nand une entrevue aree Inès , instniit
ce )eu«e homnie du complot foim^
contre le duc et du sort de don Sébastien .
Ferdinand se prépare à sauver les jours
de son père. Peodaut ce tems, de con-*
cert avec le valet Pédrille, ractire et
rusée Bohémienne prend si bien ses me-
^lu-es qu'elle réussit à eulever Inès pour
que Pédrille la conduise citez le vice lot ;
elle parvient de plus , en trompaut le
geôlier , à faire sorm- don Sébastien ds
sa prison.
Le vice-roi a ordonné une chasse sut
flambeaux; en poursuivant le cerf , il
arrive jusqiies dans le parc du châtead
de Zapador. Deux assassins apostés par
Antonio fondent sur lui. Mais Ferdi-
nand • qui Ta suivi , met en fuite ces
mitérables , et %on père est sauvé.
( a5i )
déroirent au gran<ï jour les crimes ôeê
deux conspirateurs. Antonio se bat
contre F^rdln^i^d q^i le toe. Q^^^t k
Zapador, le vice-roi lui pardonne, à
conditioi^ qu'il consentira au mariagip
'd'Inès arec Ferdinand . '
- Mais-, poi^r toui tes sîerviceé qu'au
%vtï doit , i^tteHe' est la réçôiopetase de la
petite Boîi^mienne ?' Le c)el s'en «ft
chkr^ lui-même'. Ldxarilla ignorait
•^nellp étarit la naissanee ; paf un mîra'^
cle de la Providence ,- elle appartient
tout-à-coup à un père d'un rang «flevé^
don Sébattiefe rtcdnnaH en elle «a fille ,
qu'il croyvh perdue.
Cbcte'pièee a obtenu un succès cem«
plet» •
• é
*
» • . . ,
11% -^ tl
THEATRE DE LA GAÏTE,
• itidntiniàtratiàn'et Comptabilité»
Bourgui^iiÔD \ entrepreneur-administra-
teur , rue N.-D. des Victoires, n°, SA-
Dubois, directeur^ rue des. fossés am
Tennjle , n**. 34* / .
Marty, régisseur, rue.de la, Tour, n. lO.
Amphoux, sQuffle.yryTu^ de Cléry^ii.6uu
.jeteurs,
MM.
Tauiin , rue des Marais , n^. a»
^ arty , tue de la Tour , n°. i o .
J^a fargue , faub . , 4m T«;mple , n**. 38 •
Duméuis-, rue Saintonge , n**. 5i. .
Ferdinand, rue M -0. de Nazareth, n. 6.
Genest, rue de la Tour , n°.' 12.
Basnage , faub* du Temple , n^. 18 •
Darcourt , rue de la Tour , n*. 5.
Edouard , rue du Temple , n^. 1^9.
Beynaud , rue du Ponceau , n®. 3o.
Victor, rue de Malte , n". iq.
Bourdais , rue basse d'Orléans , n**. 16.
Bignon , rue de la Tour , n®. lo.
Hérdt , me Mêlée , n". 25>
l^equien , rue Royale. ^
j^ctrices»
Mesdames
Bourgeois, rue de Crnssol, n**. a.
Millot f me du Faub. du Temple , n. g.
Emilie Hugens , rue du Faub. du Tem-
ple, n. 9.
Clément^ itie du Temple ^ n. 129*
• . (353)
B^My^-me de la Tour , n. 1O4'
Adolphe, rue des Marais, n. 19.
Jenny Dumouchel , même rue y n. 2i
M. HttUra , maître des balIcU , rue $tec<
Hyacinthe , n®. 7 .
Premiers Danseurs,"
MM.
Reoafizi, rue des Marais, n*. 2.
Hoguet, rue Montmartre 4 n, i25«
Baptiste H ullin, chez son "père.
Mesdames
Prudent , rue des Marais ,11. 2.
I Aurore Cloteaux , id^m,
•Virginie Hullin ,. chez son pèr««
! Chef éfochestre,
, . Mt 9aussy, rue Saiotosge , n* . ^»;
■•tr
TuÂ.'Bo^tisit F£HM£ , du les Prisonnien
de giien*e , viHideritte en uu acte ,
^,^%, JQ^bf)i$,n% BtaMwr,"
La mère Barthe loge et soigne , dan»
une petite chaumière âUx eûvirona de
Besançon , plusieurs pruonniera 4f
^erre aftgTaris/rifttes tt prutsietta , ^c
la gHËinté do leutà blëMur^s ont empê-
ché de. Tè)pin<iré l^amèolaiice. Cette
bonne femme a vendu ^^uH ««'Qu'elle
possédaîjb p^uv s|ibT<i|ir auA }>f«o)nt 4e
ses hôtes. L'arg^p^ \\i\ jqM^lue» U» |Pii%-
priétaire içhn^^aip, pqw «Jlfl lioU .§pP i*
de loyer , est sur ^e pojlnf 4® la cKâsser
de sa maison , elle et les malheureux
auxqnuêls ell^ p):t»d(giie les s^yis le» pjus
toucnans , loisque Belle-France , ser-
gent d'un régiment du Roi î lui remet ,
sous un nom supposé , 25 louis , qui
deyaient senûr a lui Jaire obtenir U
main de sa maîtresse.
Les prisonniers , croyant devoir ce
nouveau bienfait à la générosité de la
mère Bavthe , se réunissent pour célé-
brer sâ fête ; Bclfe-France est le seul qui
ne puisse prendre part à la ioie com-
mune. Le père de sa maîtresse y en ap-
prenant qu'il n'a plus la dot sur laquelle
il avait compté , lui refus» net la main
de sa fille ; il va même Funir à une cs-
])èc« d'imbécile nommé Lechat , qu^il
avait éconduit le matin.
. Ijcft ardàliA ftftht au désespoir ; BeHe-.
Tiillite tié tèkt t>oûit dire V usage qu'il
i fait de séâ 6ôo fr. ; il pr^re voir sa
fhâUrèMe passer dans tés griffes du
Chdi f ^IvLltX que de trabir son secret.
Quelqtif's tnots cependant échappés à
Ta fnèfe Bâfthe , et la vue <le la bourse
qu'elle tieht encore ^ instruisent de tout
H trialltresse de Belle > France , qui se
lilte d'a^|*reiidré a son père la belle ac-
l^nh de son amant. Celui-ci , tou^ti^
d'ut! ôî beat! ttait , lui accorde | gratis^
la main dé sa fitle.
Ceâe jôîié petite pièce a été parfaite-
ment a<*eeuillie , plusieurs couplets ont
I obtenu les Honneurs du his»
I « I n un
Av Ï'idÎlÉ BERGERpOu un Quart-d'Keuro
' À la rue' dés Lombards , véudeyUle eo^
un acte , par M. Maréchal,
- ( 5o -décembre. )
r. ' PraUnct ,' ^areoti ^otiflsetir au FidéU
Berger, se dispose à épouser sa cousine
Mgéliqjie f ^t lui est prqmUe.^ si son
frère IcaoldatH^st pas arrivé le i janvier
1810. ll^.pottx otocie fi((, GfiigjMM:» coif-
feur , gaseoa et parasite* Cedei-aier,aprètf
^n déjeuner qu^ila fait avec un charbon-^
nier , a pris querelle avec, lui et lui H
doni^é un coup de peigne. Ce perru-r
quler se plaint de ne plus nen faire dans
son état , depuis que tant de fenmtea
se chargent de la coiffuj^ de leuté nuir
ris i aussi a-t-il isecèuift'à rindvsuk :
(256)
il procare des chalans au Fidèle Berger;
il protège Fralinet , qui n'est point aimé
d'Angélique , et qu'un jeune peintire ,
liommé Jules^ courtise avec succès ; mais
le père et la mère de cet amant ne veu-
lent pas consentir à ce mariage à moînji
C[u' Angélique ne soit entièrement pro-
priétaire de rétablissement de son oncle,
lies parens de ce peintre viennent , ainsi
que d'autres originaux ^ faire leurs em-
plettes au Fidèle Berger. Le soldat est
de retour ; mais aussi généreux, que
J>rave ,• il cède ses droits sur sa cousine
en faveur, de Jules. Tous avez là. une
jolie petite femme , lui dit son père ;.
je vous la souhaite bonne et heureuse*
Les étrennes du Fidèle Berger ont
' été reçues assez iroidement ; il n'a pas
eu à se. louer d'avoir quitté la rue des
Lombards pour se montrer aux bou-
levards du Temple.
Le CoifKÉTABUS DUGUBSCLIN , OU le
Château des Pyrennées , mélodramà
en 3 actes, par MMi Boine etLéopold»
(6 janvier. )
L'aventure qui fait le sujet 'de ce mé-
lodrame n'est jamais arrivée à Dugues-
cïin. Nous pourrions entrera cet égard
dans des détails* qui prouveraient Ter-»
reuT des adteurs de cet ouvrage : mais
un mélodrame tombé ne vaut pas It
peine que nous prenions tant de soins.
Voici l'anaWse.
J-.e chevalier Rodplphe ci'Arftscey y
f 257 )
officier proscrit est le chef d'une troupe
de pirates ^ anciens faux- monnoyeurs ,
qui infestent la campagne et n'habitent
que les souterrains d'un châtean situé
dans les Pyrennëes. Ce Rodolphe est
amoureux d'Amélie de Lucenay , nièce
du connétable. "^Le difficile était d'a-
mener dans cet endroit le brave Dugu es-
clin : le moyen que les auteurs ont
trouTé est assez singulier. Ils supposent .
qua le connétable a une voilure dans un
feras où il n'y en avait pas encore en
Europe , et une voiture dans les Pyreru-
nées où même aujourd'hui on ne voyage
guère en équipage. Au reste cette voi-
ture se brise précisément dans le hameau
où se' trouve Rodolphe. Le connétable
est accompagné d'un baron de Monta-
giido , destiné à épouser Amélie. Ce
n'est paa tout j le connétable a reçu
l'ordre de Charles d'Anjou, frère du,
,Roi , de faire passer par les armes le che-
valier Rodolphe qui_ a été condamné à
mort et qu'on ne peut trouver malgré
le signalement qu'on' a envoyé de toutes
parts. Le counetàblè, a la suite de son ac-
cident , entre dans le château qu'habi^
itaient précisémentRodolphe elsa troupe;
Les statuts de cette troupe portent que
tout homme qui pénètre dans cette en-
ceinte, recevra le trépas s'il refuse d'em-
brasse.' la profession de ses botes. Voilà
le connétable sur le point d'opter entre
la mort et le métier de pirate j mats Ro-
dolphe le protège ; l'honnête , le ver-
tueux Rodolphe V nouveau Robert chef
df h^igands , .va dëlivrèrle c.oi\ne,uM<,
qui est (iéjà tombé âaits les mains 4e cç»
éobuins. '
Ués sc^ôeé miraculeuses ëtonnen.t Dut,
^neàclm et épr^vent lé baron (le Mon*
tagudo. Amélie devine Tèiichanteur qui
produit ces àjpparitions ^ ,ces presti^cf y
et à qiii son oncle est réde valide de «P&
salut. Les trâpés , les apparitions , les
discours de gens invisibles sont une iini-
tâtion d'une ancienne pièce non mpini
èpouvùhtàblè que- le château des Py^
iennées , et qui avait pour iitre H
Vhàteàu du Diable. ^
LeÀ pirates se révoltent contre Ro-
3o)^hé j Ce dernier aussitôt qu'il aurii
inis le coiinetàblë et s'a ni^ce en s&rete
fst résolu déi^ j^ë taire sauter avec le* re^
vôités. Mais il esi sur le point de p^rir
iivec ses prisonnleis. Au nom de Beltra2i4
f)uguesclin , les' poignai'(!s tombent df$
i^ïtins dés assassins : et les amateurs d'us
'dénoùetnent chaud son temoina fl'uofi
luette expio6ion« tJiie partie -du cbateau
d>8 Pyrennees s'eçroule ayec fracas. 0^
àe bat hi outrance. Les brigands Boni
Vaincils par des troupes , et le conn^
table promet à Roéolpbe de s'employer
j><)ur ODteiiir sa giâce.
Les acteurs n'out.point obtenu la l^ur.
Cette pi^ce aussi mal écrite que mal con->
cluite et plu8*mal conçue^ a été siflle's
avec lin tel aclîarnément, qu'on aurait
pensé que les pirates étaient daos )a
^alle et donnaient tous en même tems
•im signal convenu pour se téu|»ir..
■ ét9m^ liisi<tri^ii^ e<i 3 actes et tfrH
(lafêi^rîéï)
, \ ■ " .. »? . .
^ Un jeuRC orpliclm > bommé Hyjpow
î^te 9 a po^r #enrite)ir <Bt mentir «ii(
fieux sergent appela .Clermofit. fiyfKH
ïyte a iait àtM perte» cop#idérab]^» lii|
j«tt 9 oa veut le fofcer 4*«poU8er tftne
ivniM perftoDpe «fu'il n'aime p4f i un4ùl
fiu'il à<U\xB eaépQus^}: tule ^u'il aime».
ce qui ie contrarie |>â94cott|>. Il Ut le4
4>aTrages des pLUoAophes \ Il M oourrU
4'idém tristes i ef. toDnbe <^«ns cette tna-
jjadie que les «ifiglals iiommeat êpUem }
jes mé4eci9» ç9M0mpHpi^ t ^t que les
|^raB4«is i)ui.94 Mr0Oitiifti«eeiit qwepon^
^n avoir «tfiteBdu parler , a{>pelteat sim*
plefAesà/o/ie. . i . , , i
É^ ^(m$i^^fnfM Hlppol^rte f^cted la
rësolution de se .tuer | il «v^it eficot«
^oixandi sliUe^lrane^ l|ui lut vesislènt
4e toute sa fortuu0 ( .il tes perd daaf
ffioe |>Si^fiHr9^t0> ,V<$ctte «oUveUe > il
entre dans jtD (Mvillpu ^ n«, coup d*
Îiistolet se fait entendie • c'est Hîppo-
yte qui s'est hràlè là cervelle , ce qui
Vi'ftctttaittë pké'du téUt àes dettes. Clèrl
•nlont vfetit liu khbiiiâ êtm^Ht l'htr^n-
^ebt" de «on jeuii«.ni«Hrc • IM suicides
étaient ptrats même aprèA leutr mon ;
J'o^BrobredontiN ëtàiesit l' objet re^il-
-ISsAAEt sur la famiilb. Le hrate Clèn-
an^nt , qui a fait toutes se* réfleaiona.,
mt aaMii6t s'aopuscr d'Avoir aasassiiuî
(26o)
Hippolyte. 'ce Fatigaë âù mes vemon-
9 trances , dit-il , il s'est emporté ; il
» m'a frappé , ye n'ai point été matu«
j) de moi , et je liie sois souillé d*uB
yi> meurtre. » Alors le major da régi-
metit de Champagne qui se trouve là au>
htfa d'être. au camp de Bayeox /fait ar-
rêter Clermont qui^t jugé par un con-
seil de ffuerre et condamné a mort.
Mais le malheureuiL 'Hippolyte ■ n'est
pas mort. Clermont qu^on a laissé évader
se rend près de lai ; s'aperçoit que son
jeune ami respire encore , et rarrivé£
d'un médecin qu'on a envoyé chercher
24 heures après l'événement , est sans
doute utile au malade ; mais le docteur
a tué la pièce. Dès son entrée il a été im-
possibie d'entendre nn mot. jamais chute
ne fut à-la-fois plus bruyante et plus mé-
ritée. L'auteur, qu'on n'a pas demandé ,
a caché un nom fameux aux boulevards
sous celui de Charles,
Cet ouvrage a reparu , le lendemain ,
en deux actes ; mais , malgré de nom-
breux changemenr^ il n'a obtenu que
très-peu de représentations. *
JBsTBLLZ ET NàMORidT , OU les. Berger*
de Massane , pantomime en 5 actes ,
. mélee de danses., par MM. HuUin et
■ Darondeau, {S mars.)
Estelle , fille de • Raymon , est pro-
mise à Méril. Pendant l'absence de Né-
morin , ce Méril a sauvé le vieillard et
son amante des mains des pirates esp»>
( a6i )
ftolf qai avaieiit débarque sur la cotel
aymon engage Némorin à renoncer a
Estelle et à quitter le village qu'elle ha--
bitu.
Gaston deFoix commande les Uroupef
qui doivent combattre les pirates. iNë-
morin , au désespoir f accepte du servi-
ce , et sa conduite le fait bientôt distin-
guer. Protégé par Gaston , il épouse
enfin Estelle ,' et Méril se console de sa
disgrâce en acceptant la main de Aose ,
amie d'Estelle.
On voit que les auteurs ob^ suivi le
joli roman de Florian. Une analyse plus
détaillée serait danc inutile.
Cetli^ pantomime oBre. un ensemble
agréable et de l'intérêt. Elle a réussi.
La Petite Bokitb, ou qu'elle est Mé-^
chante ! vaudeville en un acte , par ^
UiD^*, (iSwiars.)
' Mademoiselle Flavia , d'an caractère
impérieux et altier , est un enfant gâté
par madame de Sinville , sa mère. Sor-
tant du pensionnat à la mode , où elle a
été élevée , elle revient à la maison ma-
temeUe avec plus de défauts -encore
qu'elle n'en avait avant de la quitter.
.Elle gronde et maltraite les dpmesti^
ques ; elle se moque de son jeune cou-
sin Ariste I petit Caton glacé , qui lui est
destiné pour époux. Avec l'air d'un an-
ge, c'est un petit démon ; elU va mémfi
jusqu'à manquer à sa mère. U s'agit de
la èttn^ger en humilikift: Inn ènlodr'
^ro|n«. Otk fartt Crbirfe à haajleiîldteèll ^
Kiivil^ <)a'«l1«^ii'«M |M»À k.fiHé cte ma-
dame de SmviUe , mais pelle d« âétXX
f»trvttA A\i^t»f^m^,)niiih Wcenimeut
dis leur ^y$, '
Pl«vM p#étfid de« hài^tls èoilfbitnc» i
«a «tOUvJelte-Àitdittlott : tf{U sdlllcitè de
«en •phré le aaroyai^d , U ^Atè ^fe restée
à PKtif., «otiiiftk fémmè-^de-cbflmbfé ÔA
snadaib» de 649if ^k ; «^ jëurife* cama-
rades viennent la visiter : on- |>ouS5é
tàèMè »t>Â ffuMimabif jusqu'à l^ihdre de
a«ttlôi¥ }« MàYier âv^ïc H* vWét; mais
la résignatiofidèFlaViàciésarmefa mère ;
%i te «HtHiUt <îu'«fllé a «igiié , Vmiit au
coufiinf^t^èlk dédkii^âk. Btae iréd«viént
la fille de madame de Sio ville , et promet
d'être désormais bonne et docile.
^tJu< acBrà assez rapide /de j<j)U'c6ii-
pl«ta «t des détails agnSablsa ont plac4
ce vaud^TÎtie iau nombre des" pièces du
répertoire ,(^u*on joue le plus souvent.
^«irs^Bifit E^eito^xGiroiAa , ou le
I j^ bouf|;eotf ', vaudeville grivoia em.
- un a€te^ par piM. Henri et PhiU*^
• ieri, , >( ■ > ' (31 mari.)
• M. PeUti^^ùli^cAeè f*t tA '^iènxr p*.
•tlteiAt^ am«ul>èti3l de la'jëtine et jolib
^AHcliOD. Cette l^àâc&ôà , par Ife testa-
kûMït de sort pèiffe j est ^témlWé à Dés-
^i»^«4gn»l*a; mÂia elle Ini prëfèr^ le
-Yolâge M. Bamboti y ma^li^iid de c^tt^
«ts. , JJÛ4 f pouip écqniner ei;rtatBC« dettes
avec une aubergiste , nomméo Julienne ,
t*3)
a été obligée de lui souftCTire.^nej^rQi»
iSesse de mariage. Il »*agit de romprft
iMy efigagemèAS. , f t le b^f niaaqtx^ , due
M* Pirouette Tient d^oavrit au Marais,
en Cnnri^it ('occ^ipH fiu» de^m •■mus.
Bambou , r^ vltu |I'm» bab»^ d« {i^ytanv
pasae aux jçuk d« Desaro^uign^ea P^^
ftf père de Faocb^p > f ( 4 ace^pte l- iovU
tDtion qu'iji ]§ti fait de fovp^r atec Ini f
Ipai^D^croquignolef appr^d enfnitf de
julienne , que c^ pnéupda pire tt'^afe
autre que l'amant d« VecailUre , ut qu'il*
«ont toii# deufL ai» bal. Juli^iiine et Des**
croqui^nQles Us y su^vei^t ^ «ptès s'dtre
dé^MÎ^és j dans Tinteutio^ ^ les mystit*
fier 4 majs les amans ^^ pr^remis p^r Vif
ironette , cbaB§ep( d'habits , d^ sprt* gue
ibescroquig^ol^^ pr^i^l ^»mh^l/t pour
Fanchpn, et JuHenn^ croit vp»r dans
récailière l'i»g>^ qn'eUe cbférit. Le
maitre de danse , <^gvi## ^n jiptairey
donne aux de^x aoiOttriSp» d«S Mct^ , s*
éçhaijigp desquAils Us remeuent.les. titres
dont ils sont porteur», hm aOMms y àe-r
venuf libres , s'4pons«iit t et il r#s«e ^
DesQroquignoles , ui^ Juli^nn^ , psur
tout potage-
Cette folie de carnai^al est arrirée ««
« pei^ tard -, q^ii^ze jours plntêt , ^He cÀt
peut-;âtre M mieu^ '«{ue* .. M» Xkiêcjo^
qnignolesne s'est moptiré que deux ou
frois fois a^x amatepiffs de c^ tb^âftre ) et
«'apercevant que ses culembanigs et se^
e»|jiè§leries n'avaimMI pas le tali^bt d-'at
inuser Les speciatenrs , il est sav» d^mir
41^ cy^^ps fp^mm jûllfl»»»
(a68)
afin de contrauidre le.pariureàtenîr
promesses.
De son côte , dpns l'espoir d'amclier
Jenny du châf.eau de la comtesse , le dtic
prétexte une chasse dans les environs»
il est surpris nar un orage qui le cou*
traint à chercher tin abri daiiB la ca—
bane du bucberon PieK. Là , il quitte
ses habits pour les faire sécher. Accou—
tumë à se livrer à des r^ves de gran-
deur', Diek est tenté d'essayer s*jl aura
Fait noble sous les riches vétemens d'un
seigneur 5 il s'affuble de ceux, du doc^
et imite grqte squement le ton et les. ma-
nières des gens de cour , po.ur faire Toir
à sa femipe qti'il ne ^era point .eqabai:—
râssé quand il aura fait fortune. Bientôt
des hommes armés paraissent -, trompés
par le costutne^.i)5 prennent le panvra
bûcheron pour Je ^uc ^ et Tenlè vent, mal-
gré ses cris et sg résistance.
Le prétendu Edouard est conduit dans
le château ; la comte^sef refuse dé It* voir,
et le fait enfermer dans une prison. Oit
Vy traite avec tous les égards que l'on
doit à un grand personnage y qiioîqu'il
ne eesse de soutenir , en débitant force
balourdises y que ce n*est pas là son état,
Jenny Ç^fp^c le concierge pour qu'il
rende a la' liberté celui- qu elle croit
son amant.^ Bientôt aprèir y Edouard s'in-
troduit dans le château et pénètre dans
la prison sons les habits d'un porte-clefs.
II invite le biâcherou à continuer de
i'ouer son rôle , lui promettant non-seu-
ement de le faire évader mais en«-
( »«9 )
' eOTc de le récompenser magnifiqaemènt.
La corntesse arrive. Le duc n'a qtie
\ le tem6 de reprendre son manteau et de
se mettre k la place de Diék qu'il fait
cacher. Il résiste aux sollicitations de 1»
comlesie et refuse obstinëmént de Vé—
Îiouser. Un billet de Jenny tombe entre
es mains de ceHe femme , et lui dé-
couvre la cause des refu$ qu'elle éprouve;
eUe se livre à toute sa fureur , et jure
la perte dé* sa rivale* Pour voler au se-
cours de sou amante , Edouard fait re-
prendre à Diek ie& habits.
Après une foule d'autres événemens ,
par suite desquels Diek est mis à de
rudes épreuves, le véritable Edouard ,
devenu l'épouK de Jenny , disperse les
gens de la comtesse , qui s'étaient em-
parés du bûcheron , pardonne à cette
femme, rend la libeité a Diek et le
comble de bienfaits. -
' Des scènes mal condiines , un dialo-
gue dans lequel on ne trouve aucun des
ti*aits comiques que le titre et le sujet
promettaient , ont attiré , otkt provoqué
nn violent orage , le pauvre bûcheron
n'a pas joui long-tems - de $a fortune ,
car il est mort presque subitement.
La Noce pb village , vaudeville à
spectacle , par MM. Dubois et JBro-
. zter. ( i5 juin* )
Henri , chasseur de Berri , revient
'dans sou village, chaque fille' a l'espoir
d'eniaiie un mari , et toutes s'émpreft-
MSit àe le fdlci, Mai« Hebri a jtul^ -u»-,
aniQiiir .éternel A Gele»t» , \t\ine Sioi-
H&o^e , . suivante d!ime suivajnie^àe U
i)iinc«tee Oaroliat . II fiait fwf T^pouwr,
Vififtugumtidu de» }»v«te« du Roi et des
prpicQâ dp la i^iUe xoyale ', un Taude-
yÛU et d<>B daiùes terwiivieni la.{HèGe.
Ce , ijietit. ^cte^ , ttlout \ 'iHitifltie . egt
prescpifi biiile , offre <k iôlU detaà». FIju^
sÀeujï. couplât» >»( 4té T^té», et U
nom de» auteur» a été |M$ociaiui^ au nai-
liçîu d«» ap|4»6<3iA^eiiieiis.
. Il I I « I I »— «.J>— .M»
Le 6ACB.ïficEii'XiBia.flÀik, ^ntottiitte
dtalogùée en 4 actes et à grand sp^c-
' Uclc, par MM. HuifeUertx'Lêopolâ,
. Ou ne Rait trop pourquoi le saint pa~
Uiarche Abraham , clans un voyage qu'il
Tient de (aire eu Bgypte., a fait passer
sa femme Sara pour sa «œur» 11 est ré-
suite de ce ^enso,nge que Pharaon a
ou que Sar^ jetait libre et qu^il a voulu
Pepouuser. Ahtahanv , craignant que cet
«^our n'eut dès suites fâclieuses pour
lui>^ f>ris 'la fûil^ .^ . s^Ccompagoé de
v^ara et d'Agar ses deux fefuoies , d'is-
maël et d'Isaac ses fils , et s'est réfugié
dans le désert. C^tie Terre était daus sa
Qonvenaàce , il en prend possessiou au
nom do peuple liéhreù^
Comme il est , assez difficile que deux
femmes qui ont les moines droits sur le
cœur d'uu bomuie , puissent vivre «n-:
sumhle de bon accvrd , la paix, du i^p-,
C»7i J ^
»«^e «Si sQiitoot ti:c«blée èhStz Abrh^
ham. he putrianclie- acoiwe S«ra > tailiill
qu'ilest de fait quee'êtt A^r , toéicMiM
àrrogMite et {àioAse » ifiii me ceMc d'itos-
Ïirer des «entiment d'Âmniiti^ à cdïi fila
kmael contre bmc , fi» de San. EHv
ne pardonne fns à ce daraiei' à^nrm
été ibommé par l'étemeV héritier de' la
paÎMasice d'AbinfaàM. &De inre qu'tUë
kvera cet affront daéa le sang éo la
mëre et du fiU , et que.> dnl-^Ie périr ^
IslmaeL régnera iiir ïes hâtrewt *
. Des Egyptien! , partant un signa ii'aW
fiance , et chsàcga de pr^ens pnné
Ainrabam , Tiennent âe la part de Phs**
raon lui dendander la neuiiii de Saiir»
Hbraham l'e&oe ; leaenToyës ihenaoeiit^
le patriarche les braye >, et \et Héhveu*
jvrent de le défendre ]usqn^à la mort-.
Un oëlibre «nsuite une cérémoaie
feligieùsc. Itmajilne Tent pr>int se urra-t
ténier devant leternf^l. Ab'raluini la
bannit de ta présence ainsi qu'A^çarl
-. Âgar et son fi)^ arrivent dans le dë-n
sert. Une horrible tempête s'élève , Iré
deux exiiéi sant sur le point de périr ,
quand l'ange des ténèbres parait f et
remet un glai^eÀ IsmalBl.
Ils se rendent Huprib ^e Pharaon. Te
piince leur fait nn boii accneiKll r'd
combattre les Hëbreni. , afin de les
contraindre à reconnaître Ismaël comme
béritiejr légitime de leur» chefs.
Les Hëbreux sont tialiis et Vaincnis f
le patviarciie et Sara sont prisonuiei s de
Pharaon. Ce piiuoi: ufiï'Csa couronne à
(272)
Vëpôùse d'Abraham. Sara la refuse. Le«
Hébreux qai se sent' ralliés anacjuent
bientôt les Egyptien». •
• Âbrahain a promis à Diea un grand
sacrifice. Depuis ce momeat una pais-
sance surxiaturelfe semble protéger ses
armies^ Agar s'élance yers Sara pour la
poignarder ; Abiabani l'en empêche,
fille combat les Hébreux , et tombe
niortellement blessée* Les Bgyptieiis
sont mis en fuite. - *
Abraham , Sara et Isaac sont enfin
Téunis% Une fête se prépare pour célé-
brer le triomphe des. Hébreux. Mats ,
au .milieu de Tallégresse générale,
Abraham paraît >^longé dans un uoir
chagrin. Quel sacriéee va^*!»-!! donc faire ?
tous les Hébreux- y et même Sara l'i-
gnorent. Cette tendre m^e enfin conçoit
des soupçons ; elle ne yeut 'pas se sépa-
rer d'Isaac. BientM "^cet enfaut lui est
.arraché 3 Abraham le' conduit au lieu du
sacrifice'; il lèye «n frémissant le fer sur
sa tête ; l'innocente victime va recevoir
le coup mortel. .k. Soudain Azaël arrête
le bras du patriarche , et termine la
pièce en lui disant' que le ciel est dé-
sarmé par son obéissance.
Le Sacrifice d\Ahrahafn offre de
l'intérêt et un beau spectacle ; il a ob«
tenu un brillant succès. L'administra-
tion n'a rien épargné pour la mise en
scène.de ce mélodrame-, qui a long-tems
attiré là foule.
( 273 )
L» Soldat d^Hèitry IV , vaudeviîie en
1 acte , par MM. Mareschal et Gom-
bault, ^ [6 août,)
On Ut dans les u4na <|u'un Suisse ,
placé en faction à une porte du parc de
Versailles, interdit un jour ie. passage si
Louis XIY , parce que M* Bontems ,
gouverneur 4u château , lui avait donné
la consigne de ne laisser entrer ni sprtis
p^rsonne^ Qette anecdocte a fourni le
sujet de ce vaudeville ; mais l'auteur ft
prêté à Henri IV le trait de bonté qui
appartient à son petit-fils , et f.n cela il
a vérifié le proverbe qd'o/i ne prêter
qu'aux riches, . ,
Henri est sur le point de faire son en-
trée dan^'^ai^is ; il est deyancé dans une
petite ville où il doit passer , par Charles
de Valmont , "jeune milîfaire dont le
père a été injustement proscrit coiiime
ligueur. Charles -trouve dans cette ville
'Kictorine y fille du jgoiiremear , et dopit
la main lui est promise poui' le moment
où il sera élevé au grade d'officier. Mais .
il a pour rival un vieux, major qui , pour
l'empêcher de pénétra dans la maboa
où denieure son amante, a donné la^con»
signe 4e s'opposer à ce que personne en-
trât ou sortit, n
Henri lY arrive ; il est reçu comme le
meilleur des pères , par tous les habitans.
Il distingue Yictorine et promet de lui
choisir un épo^ux. Bientôt il veut par-
courir la ville incognito , afin de cher-*,
cher , selon son habitude , l'occasion
de faire quelques beureux»
Comme il se dispose a sertir j la sen-f
tiiléllé ï^en enipêche. C'est Charles qui
est tett Cactiôn ^j il eXécate pokictiielle-
ment hSk consigne. Sans se faire con~
nâttre , Hen^ ifaftiste |)6uf passer , maûi
en taitt ; il ftë HtWfe foft satisfait de U
f«lrteël^ àé. jéUriè actionnaire , dans
lelfUKl it île '^ait è' vbir les - qualité qui
àlMtîEÎgdeiil les b]«*ye» dbfttil éit Vt iûif-
tfèlte. ■ •
' Lé ^ettx iné)»r A{>]^àA qiré Cfaàrléi
à tèpuiHé k TmMa^e au roi. Il croit faire
éâ tiMi^^è^ le èiiVAdàèinànt & U prison }
^àfsBiéttt^tUkfipreniâcm'il s'est trotùpé.
Heiiti ftlk té^ê^ V^xVL du père de Char*
le» , nomme officier ce jeune {somme et
Funil â YiètoHnb.
' Le erted^ tfe (cet ^vrfa^e a été «iMfBpleti
£a. Fiiox mr DâssuT i, im l«s 0«r^
' mains v>ra)élédrame ea troit 4iet« à
.fiiand . anectaoi» , par* MM* MtouiM et
JDnp&roke^ ^ jf septembre, )
Ce -iMélodrataiie n'est antre chote qne
1^ Vestafe traverstie ; Hi scène se passe
éhex leè imeiens Germains ^ ^ptès une
ric%oite qu'ik ont remportée sur hê
Hernie* , comtnandés par le p/rocobsul
Dnisiis. Aux yestales s9nt stabstituéet
«tes vspècès dé* prétt^sses guerrières qui
aoigneht dea^Atàlades. Ijd fille eu dé-y
êeft se nomme Leyda : elle vient de
p«»rdre sô'n'^ère , pleWe SigètfMr , chef
des GcrVitatns- qu'elle cn-bit nitirt, et
«^ntic , t^Oihmè novice « daàs fe tehip3e.
( »75 )
«Ijont la fiimeufe Yelleda , amante abâ|l-»
donnée d* Sîf;emay , est grande prétresèe*
Yelleda btule de se venger dé sa ri><
irale : mais Tecla , Vnné de ses compa-*
gaea , se promet bien de prot^er tin^
nocénce persécutée.
On revoit bientôt Sigemar , qui n'^
été que blessé. îl force un de ses guer*
i*iert , nommé Sunnon , à rendre a soii
1»ère une jeune fil}e qu'il avait enlevée.
I>ia~lor8 i Sormon devient son ennemi^
et s'unit à Yelleda ^ pour le sét»arer k
jamais de sa maîtresse^ en accélérant \é
moment oii elle doit prononcer aea
'Voeux.
Après ce sacrifice, Sigemar^ Leyda
et Tecla i qui a retrouvé dans ceUd
jeune novice , sa fille qu'elle ayait pcp:-*
due, sont surpris en fuyant de Fen^
ceinte sacrée. Yelleda fait enfermer \s9
prétresses dans un souterrain^ mais el\ea
obtiennent d'être jugées par un conseil
de vieillajdsi
Après divers incident qili rendent fort
douteux lé salut des infortunés d& &i»i*»
gemar , la perfidie et les violences que
Yelleda a mises en usage > sont dévoi-
lées par la déclaration d'un brave Gèr—
m^^lin que Surmon a fait assassiner , et
qui n'en est pas mort^ La grande pré-^
tresse est condamnée à passer le reste
de sa vie, dans le souterrain ., à la plaça
de Leyda , qu'on relève 4e ses vœux ,
4St que l'on rend à_ la liberté et à l'a-
mour de Sigemar*
, Unie action déopugue^ e|9kbanra$sée f
■frtixée M monotone V ^«s yr io in A ge^
^ni larmoyetit tôo» àoiM sur te mêitié
diapasolK ; un. style d'une faiblease ex—
ti3^6, ont ynsnifi*^ le maaraîi^ocaeîl
«tic le- pavlevre » lait « cet oùym^^
liB ïFMT EtiGifirB ., où î» CroU de
* Saint-Couis ,*yau4eYÎlîe en ^ ^Ç^ r
par i/l,pùbois.' (^^^^PiÇf'^f**)
La 8çèn$ se pas^e SOUS le règne à»
Lotus XlY- Der\3k ^ . officier £r»àçak ^
% in^ritA û 4écQiaiioa de Saint-Louis ,
et ne l'a point obtenue. Pique de cet
publi y qu'il regarde comme une injus-
tice p il a renonce à la carr^r^ nkiUtâise-
Le colonel de Saint-Paul, ne Tent^of
Je yoir. , païK^e qu'il. ne peut supporter
qu'un bràye militaire boudé son. Aoi et
•a patpie , surtout au moment oii ISo^
fst en guerre* Il a^ mâme interdit l'en-
trée de sa maison k Eugène , file de
Derville.
Cette défense désolé Bugène > car il
eime tendrement la fiUe «^ colonel »
Homme Clarice. Si la porte de la maison
lui est fennée , il ne verra plus ^son
amante. Heureusement il posi^de on
bon ami dans Victor , firire de GlericOy
et page du mavéchal de Bellelons f œ
bon ami W ménage un eatMvue sree
sa sœur , pendant que son pare cet ab-
sent pour exécuter un ordre du ma*-
jechal,
. M. de $ain^:Fsal sepmtt ; fier des»
«fcattfatiçe > H rejette ^rec .nac ^f^ ^
in^prU la proposiûon d'unp. alliance
entre sa famille et celle de DerTUle. Ge-
iui-ci lui deinaûde raison de ce^te ior'
suite j nais l'arrivëe du mar^cWl W
empêche de fixer le lieu du rendez-^ous.
M. de Bellefons fait ^es reproches à
Derville sur le mouvement a humeur
tiii Ta porté a quitter le service. I^ duc
e Tâfars , dit-il , a promif la croifL de
oaint-Lonis k cdni- qui , pendant Ta»*
saut du fort de K.ehl , enlèvera un dra**
peau dontretkoemi a'cst erapaië et qu'il
a placé sur ce fort. Ces n^o^ réveillent
l'ardeur l^elUqueuse de Derville; il rentre
dans les raugs et brûted' avoir l^honueur
de mériter le prix que YiHars pruiocli
au courage f
llïai» M. de Saint-Paul - ayant . refusé
de se réconcilier avec Derville , ces
deuk officiers se ba|tent , et , quoique
Toffensé , Derville reçoit unabJ^eBsur^..^
11 sera donc hors d*état de reprendre le
drapeau ! Sqn espoir d'obtenir la croix
de Saint-(iOuis sera ei^cofeui^e foi» déçuS
Sugèoe perdra sou amante sans retour l
La piété filiale et l'amour font ôe'ce
jeune homme un héros : il se revêt d'un
habit de page et va tenter ce que son
p^e oe peut plus entreprendre. Soii
cher- Victor seconde -son dessein et jur€
de combattre à ses cotés.
. Le. canon se fiait entendre , chaque
coup retentit douloureusement dan^ le
cœur de Derville.. Pourquoi Saint-Paul
9e lui a^V-il pat «rraehé la vie ^ S'il
: ft'c^istâit plus , il n'épronTcrait pas l'^n-*
> tnUiation de roir un autre acquérir une
gloire qu'il n'aurait cédée à personne f
'Accablé par cette pensée déchirante , il
> tombe et perd l'usage de ses sens.
Cependant la jeune valeur d'Ëugèttd
"^ a triomphé ; întrëpîde , il s*e8t rendu
maître au drapeau. Il revient aussitôt
. près de son père toujours évanoui , dé-
pose près de lui sa noble conquête , et
cache avec soin que c'^est a lui-miéine
qu'on la doit.
Le .maréchal donne à ce bon fils l 'ho-
norable mÎBsiOn de placer sa croix d«
Saint-Louis sur le cœur de son père.
Mais la vertueuse ruse du jeune brave
> se. découvre ; le maréchal élève Derville
au grade de colonel et prend Kueène
- pAur son atde-de-camp. Saint-Paul et
Derville se réconcilient et marient leui*»
* enfans.
Ce vaudeville a par£iitement réussi.r
Catikat , ou la Bataille de Staffarde ,
mélodrame en 3 actes , par M. Boiriew
[tA octobre,)
#
Dans cett ouvrage , il n'y a de Catinag
que le nom , et dclabataÛle de Staffar'
de , que les coups de fusil et de sabre >
circonstances qui ne sont pas assez rares
dans une bataiÛe , pour la distinguer des
autres.
L'armée française y commandée pav
Çaun^t,.et Tarmée du duc de .Savoie,
(aT9)
•ont en présence. Catinat qui , dam nn
pareil moment , doit être bien occupé , .
a'arise de prendre l'habit d'un sUnple ■
{capitaine , et de courir seul la forêt de
a Spezzia , pour faire une reconnaît^
aance. Il est poursuivi "par unefaïuae
patrouille ; on lui tire plusieurs coups
de fusil , et il se réfugie dans la maison
d'un garde-chasse qui le fait cacher dans
les roseaux d'un étang.
Echappé à ce danger , Catinat cause
et soupe avec le garde-chasse , dans le--
quel il reconnaît son frère atné , qu'il
n'a pas -vu depuis trente ans. Ce frère a .
jadis enleyé une jeune personne qu'on
ne voulait pas lui donner en mariage. •
Simple officier dans un régiment , il a .
tué son colonel , qui employait la vio-
lence pour lui ravir sa femme. Con-
damné à mort f il a pris la fuite , et, par
Àne suite d'aventures malheureuses , U
est devenu garde^chasse.
Le canon avertit Catinat que la ba-
taille va commencer sans lui. Il veut
partir , mais la maison du garde-chasse
est investie^ C'est un homme de résolu-*
tion , qui ne trouve pas de meilleur
moyen de forcer l'ennemi à lever le
siège , que de faire sauter la place. Pen»
dant que Catinat se sauve , son frère met
le feu à un baril de poudre ,et les murs,
s'écroulent.
On se bat ; le garde-chasse et un brave
jeune homme ,' condamné à mort pour
^utre chose , sont faits prisonniers. Ca«
t0Ûi<è'\ ^enà^nl qu'on' liiî aoaite une
^te^ i àiï va fusiller son frère et le )euiie
liomiMè. 'Le e^aérâl demande par qiieL
<9fAre ; le grànd-prévôt répond qu'il n'a
àfi co/npterà Vendre a përsoùne : cepen-.
dffnt H veut h'ieià en rendre at| conseil de
j^iéttë ^i b'assênible.On croît peu t-étriC
dàe c'eét pour prononcer stir le sort des
Àirt'j^rîdbtikî'eiSi ; non , c'est pour juger
Catinat qui a livré bataille maigre les
d^dreà du Roi. Le grànd-prévôt desttliMi
lêgéiïéral; l'àrméé se révolte , Catinat
appaisela sédition j son fr^re^ euctianté
<K tant' dé Vertus , va mourir copient
aVec lé jenne Komme j qui ednverfût mi^uj^
vivre avec là fille du garde^cbasse , v^hce
de Catinat.
' Oii est Kans doute fort curieux de sa»
ydir fcuél É«t ce îeuné homme j c'^t le
h^au^mê da grana-prévôt.«> £t quel est
lé grand- pteVôt ? c^s t le plus grand co<*
quiu que la ^erre ait porté. Transitive
«te rafrmée dé Savoie , il en veut moiu
teHëfliéiit & Catinat , qui a retardé fov
araiicement au service de France. ]Q se
«téfend asftez mal d'avoir f^itperir sa fem-
liie , et ne ût défend pas du tout de vou«
loir faire ^rlr son beau-fils , dont il a
dissipé' l'héritage. 11 a trouvé le moyen
de corroTùpie tout uii conseil de guerre ,
tfai a côùdïmnéà mort ce jeuoe officier
comme déserteur, pendanb qu'il était en
congé à Paris. Il a ordonué a son garde-
chassé, trè&^hâbile tireur, d'expédier
Catinat d'un coup de carabine, et,kur
#ôn refus, il fait habiller en soldats àç$
/
(>8i)
iteies 4pi pourehasiait Ik ^Ird
ÀUm la^iorét. Ce grand-prévot àumit fiai
par faire fnûUer le gedèral en chef, si
«ne lettre Ab Louis XIY n'était tenue
pérmetl^ k C^tinat de liVrét là batailla
iqpiHLa «Ujà^nëe , lili Atkn<>neer le bâ-
ton de maréchal , et faire lé dénouement
de.la pièce.
' Ce nélodrame n^â pa» eu deâoccèi.
Lb Vmvt Dètt , &à le Mariage pa>
Httiibilité , van^tHIe en un acte ,
par MM. Henry Sithon et LamherU
( i4 novembre. )
• Madame dé Sénan^eîi , Tèùve jeune p
Himabîe et riche , n'ayant pas eu Ika
^'Stré fort contente dii mariage , craini
Hé i'^ engager cnboré.
' Cependant ^!é a reiûaitqué un jeune
fcôhime qu! , depiiii quelque^ jours , sd
ptèinhiè atitoiir dé ion cbâteaù. Elle
Ignore que ce. jeune homme ^t Saint-
lÀLlbin , âèteù dé àon voisin Dorimon^
«né ignoré de plutf 'que Dorimon H
formé le projet de les unir l'du à
'autre.
^ Samt-AlBHi^ ^i àé coiinafit pas k
Tfuve.que ioii onde lui denine , est
Wtî de Paris poiir là volt. Au moment
B'îàrrhret Cheît èoii bncle ,. madame dé
Sénilités li'ëst présentée à ses yeux , et
S en tÈt subitement amoureux sans se
douter qu'elle éUit l'objet poUr lequel
il avait fait le voyage. 0ès-4ox^ y il ne
p<f*g« i>fii8 qu'aux, moyens d'étn àêimm
Voici le pttatag^me qu'il emploie. 1/9 "
bniit fiôuTt qu'U y a eu un duel dans
les environs : il se fiait passer pour le -
vainqueur fuyant les pouisuitea de la
justiccv A cet effe^ , il fa|t déguiser ses
domestiques en gendarmes , et Tient *
0ol]iciier près de madame d^ Sénangc»
un a^lle, I^a jeune veuve, sur le cœur de
laquelle il a fait une vive impression ,
liToit n'écouter que la voix de la pitié p
quand elle cède àt:elle de l'iMnoùrj et
l'i^ile es^ facilement accordé,
Saint-Albin lui dit qu'il a tué le neyea
de Dorimon. L'«ncle , prévenu de la
ruse , feint d'être furieux contre le pfé-
i^endu meurtrîer ef: de vouloir le livrer
fLÙx tribunaux. Le danger de l'intéressant *
jeune homme jette la sensUïle ipadam^-'
^è Sén^ges dans une grande inquiétude*
'^lor^ Doriovon promet àe se laisser flér '
f:hir f »'}. elle consent à j^pouder le cou* *
pable.
Sans faire attention k l'iiivraisem?- -
t)lance de cette singulière proposition g
la vieuve pp résigna et apprend bientôt •
que l'histoire du duel n'était qu'une
Xttsc f et que tanf de tué que de blessé
ilny a personne de mort.
Le public a youlu aussi justifier le '
proverbe à l'égard ^es auteurs ; il n^ '
point youlu leur mort , et s'est ati con-7
traire empressé de leur donner 4ei purr '
aU.es de sa satbfaction.
Xii MôvASTiRS ABAKDomrfe , oala Ma<.» ^
lëdiction paternelle , mëlodrame en 3 I
actes , par M. Charles,
~^ ■ {29fnapembre.)
Le fa^ro3 de la pièce est un Génois p
nommé Pûétro , qui a été contraint de '
fuir des Etats de Gènes , après ayoir tué.
son frère et encouru la nifdédiction de
^on père. Il s'est réfugié daus\in yieux
^lonastère abandonné , et a offert de le
réparer, sous la condition d'en jouir
toute sa vie. Depuis vingt ans , sous le '
nom de Gérard, il vit en hermite dans
cette retraite. Le fermier Simon et la
veuve Philippe , cousine de ce fermier ,
Sont les seuls avec lesquels il ait des re— .
lations: mais le soin qu'il prend d'éviter
la société de ses autres voisins , a donné
lieu à ceux-ci d^ soupçonner ses inten-9 -
tions.
Piétro-Gérard ^t amoureux de ma-
dame Philippe. Elle le paie de retour ;
cependant , quoique maîtresse de ses ac-
tions , toujours' fille soumise , elle ne
1 épousera point san^ eu avoir obtenu la
consentement de son père.
Malheureusement ce dernier est <t^blU -
gé de se rendre à la foire de Beaiicaire '
pour affaire^ de commerce , et sa fille l'y
accompagne. L^ , il{s rencontrent ^ M,
Ducoudrai , vieux négociant riche et
avare* Le vieillard se prend tout-a«coup
. de belle passion pour madame Philippe
et lui offre sa main. Le père accepte. La
ILcfidre Teuve fait valoir avec ch^euT Ift-
ne veut pas eirtcn4Fe pavler d'^
^* Wgt positif - *^'^^
M. Ducoudrai ri^ièn^ madame Phi -
W. Ètf t»Mékiit, elle è'ah^e fchex
^rardjlHî fait ««4 de laVolprité pi-
^rtiéUe , et finit ^t Fèâgagcr à 4otincr
toatuè çîteàite chez cHç, suivie ifc BTico-
mte et de Ur&the, filets de Gfottd. Il
je restfc à la maisok que le mdîtrl , M.
ZSff'S*!!** ' ^^ )^^^ «»û«it ; fet Bislién ,
▼«!« fl eèurîe.
' B^tieYi a pris ]â tééohrtioh d'aagisiine]^
«. I^ucûtidrai , pour s'approbtiet une
sacoche pleine 4'br ; après avoir Occia lé
jr-«illard , il l'aêTubalia dâùi 4à vbiture .
à lajuefle il a prié là pte'càùtîoh d'atte-
!«• le ehèvaî ; enfiii , U l'a ab&idoiiiié sui
la grande route.
Simo^ rèàcoiiti» Ik^oîfcùrc, à'éper-
?oi« qu'elle eonticn£ uA homme assaTsi^
et en
pour
i B enait mise a labri dû tlauvaitf tcmi
engage r officier U faire des recherche/
ir diScoùvHr ràsfeatôsiïi dé M. Dhcou-
L'officier troît ioîr rfur ïé visage dé
Uérai-d liri trouble acctiftitébr. Un «n.
f Ait qu'A voulait inteî^oger disparait , et
ir.'gP'^^ ^i"^*^^ ^'^^ ^^ eVdanger
^cpenr itos la rivi^i^e. Qui a pu Vi
'c«rQi.éi Tient cFè perdiè un proh^ j if
fcMit qn'il paie dix-huit £bille francA , e^
il ne'pOBBède pour te' monient ^e mille
tféui : il a pu concevoir la pensée dç
«compléter la somnie qu'A ctoltatec Tor
de Ducoudrai. Ces présomptions per-
èuadéiit il l'oflSfcfer qa% Cérard est cou-^
pable : il l^arrêic.
• Madame Philippe arrive et veut ré-
pondre de son amant. Gérard s'y oppose j
• il avoue qu'il i\ commis Un crime , mais
uon celui dont un Facc'use. 9
^ Cepehdant Jérôme fait obséder qu'un
krenadi«r, nOmmé BelleVose , qùî était
m veHle descendu dans la iftaîson de Gé«
rard , a eu une querelle avec M.' Ducoù*
drai, et lui a fait des menaces. L'officier
donne l'ordre d'aller à la recherche de ce
soldat. . .
Bellerose est amené. On l'a trouvé dor-
mant tranquillement ssns un arbre , k
peu de distance du lieu où Simon a ren-
contré la voiture.. Il répond sans se
iroubler aux questions qui luisont faites*
On le confronte avec Gérard , et celui«
ci retrouve en lui le frère qu'il croit avoir
tué.
Bellerose lui pardonne ; puis appre-
nant de quel crime son frère est accusé ,
il n'espère leaauver qu'en trouvant des
preuves invincibles de son innocence.
jUais comment les acquérir ? A peine à~
t-il vu Bastien; c'est pourtant lui qu'il <
aoupçonne d'être l'auteur ' de l'assas-
^nat.
Poor le forcer à se trahir, U rusé ^ve-*
«Adier imagine nn moyen : il /engage touf
le monde à se cacher , pt il met le £eii ^ ■ •
yéciiTÏfi où Bastien est couché.-
Bastiisn sort effrayé de son gîte , et , s» •
croyant seul , il va chercher la »acoche *
du malheureux Ducoudrai. A son re-
tour on Tairéte. Le tocsin retentit ; tous •
les personnages reparaissent. L'inno— -
cence de Gérard est reconnue , et le cri—
mii^el valet d'écurie livré à la justice.
Ce mélèrdrame, assez injustement mal .
accueiUi à la première représentation »
s*est relevé avec succès à la seconde , et
loin de justifier «on titre de Monastère *
abandonné , attire constamment Ia -■
foule à ee théâtre. •
f^W
I , II,
■P«*«
/
THEATRE
DE LA FORTE SAINT-MARTIir^
MM.
Saint-Romain , directeurd, me Mesleé f
. n«.34.
Martin , rue N.-D. de Nazareth , n**. lo.
Frédéric , régisseur en chef, rue . du
Faub. du Temple , h*. a4.
Armand , régisseur / rae-Bourbon-Ville-
neuve.
Derudder , caissier , boulevard SL-Mar-*
f in , n®. 4.
Rnguste^ secrétaire, rue St.-MartiB«
jîcieurs,
MM.
Defresne , Faubourg du Temple , n". 8.'
Pascal , faub. du Temple , n'». 3o.
Pietson , rue N. d'Orléans , n°. 8.
Emile , rue St^-Martin. -
Bayle, faub. St.-Martin, n*». i3.
Livaros , rue Neuve S.-Martin', n*^.-ïï.
Thibouville , faub. du Temple , n*». ay^
Théodore , rue Mêlée , n". 28. •
Moessan , me Neuve St. -Denis , n«». 34.
Philippe , me des Marais , 34.
, Hjppolite , me Neuve St.-DeniJs , n**. 54*
îîotaire , rue de Bondy , n**. 54.
V&sot , me St.-Denis, n*. 36 1.
Baudot , rue d'Orléans , n*. 38v
Lafite , Faub. St.-Martin.
Breton , rue Siv-D<»nisr
1
Aciricçs,
MetcUmet. '. i <^
Jeiury Yextmcé , raç dep Mf^rfiîfi f |<*. i^.
VânnoVe , Boulevard St.-Martm , no. 4.
Rëralard, rue N.-D. de Nazareth.
0auteuil, rue Neuye d'Orléans , n^. &•
Victorine /hie de taûcry*, n*. 8.
Marlany , rue Meslée , v.^, 52. ••
lepay ClabrilU , itUm*- * ,
Florval,' Boulevaid St.-Marttit', n^gA»
P^rouTraj y.Boulev4ttdSt.T|ll4ar^m.>ii. 4$
St.-Afuand.
Mariêt.
Matitéê deg baUeU,
Blache , rue St^-D^is , n.*. 328,
Rhénon cadet , rue N. St.-Denij| , zi*.,!^
Clairançon.
Toussaint , rue de Cîëry.
Victor , rue St.-Anne.
* ' Premières danseuseé.
Darcoi^f , Boul. St.-]V(artiu , n^. lo.
Fierson, rue Ne^ve d'C^Uans , n**. 8^
Aline. -
Pivert.
Bégrand.
Juliette.
Che/à'orçbe^^ire,
M. Alex.' Piccini , rue Meslée , . n*. Sa .
Machiniste,
Poulet y rue Ppiataine-^u-Eoi , n^. a:^.
' i ■■ ■■ I I .^
TR^ATIIK
DB l'A IPOATO 6AiNT.JiAATiN.
La irotryELLE Agkàs , comédiç eo^
1 acte , par M. *** (3 décepthre. )
Dermoot , après avoir trompé beau-
coup de n^iria p a prit le pastî de ae re^
6.rer a la campague , oh il a ^p^ufië vue
leuue pe^pnne tierce au cc^uveut avect
|a^lu8 grande réserve. Quoique n^ïéo
depui» deux jours , Agnès ne e^miaSt
Xien encore 4u mariage f Sloii jsi^n 4 ett
la^sottise ^e faire croire à cette Mui^ri
innocente que le devoir d'qne lemm*
inari^e fst çle veillf^ co^itiuueUeiofnt
•ur «qn ma^. A cet <#^t i\ V^ retèttt«
d'^pe armure guerrière , ft lui a.faît
passer en sent^^eliç I9 prcmi^e UWt> do
ses noces. /
M, Yeme^il , fon ^mi , arrive 4f
l^aris 'y Deroiont lui apprend sou ma^
riage ; il lui raconte 1 emploi qu'il «
fait d'ua teins q}\'ii f^urait pu mieu:^
employer , et ]e dçssei^ qu'il 9 que 9»
£çmme vive ^ai^s une iguor^i^c^ par*
faite* permoxit est plaisanté sur V^rir
|ir|^Vité 4e W Cflft4uitf . ,, ^ Vermcuil
lui apprend «qu'il précède son épous^
qui doit s^mener s^vec. e^e uj^ étourdi
4oqt ^le s'amuse beaucoup. ,
M^inAft j.eTOwV ,'ieuue femnic trè^
légère et très-élégante , s^ri^iye en effet ^
accompagnée d^un espèce de fat , nommé
Brillaaville. "Aprà* k8 ccnupUmens d'u^
(ngo)
iage, Dermont. et Ve^treail sortent
Sour aller chercher madame Dermont.
xiEUaiiTillé , rest^ seul aVec . madaïAd
Yemeuil , lui fait une ridioule dëcUra-
tion d'amour. Malgré sa légeretë , ma-
éhvne Verneuil rejette ses voeux aTec
dédain : il tombe à ses pie^ , lorsque
0ermont vient troubler leur entretien.
Il annonce l'arrivée de sa femme ^
<}u*il a. trouvée jouant avec les énfans
éxL fermier. Agnès pousse l'ingénuité
jusqu'à la niaiserie. Cependant Brian-
Ville projette de la séduire ; il doùne sa
bourse à la servante , et t'ffugage à dire
k sa mattresêe <|u'il mourra s^il ne par-
vient à lui plaire^ •
• La servante sf acquitte 'de la com-^
mission j et madame Ûermônt , qui |;ie
•veut la mort de personne , lui fait dire
que son mari étant* sorti y elle. le r^**
cevra à onze heures dans son apparie-^
ment. Brianville s'y rend ; mais la jeune
Agnès ) qui veut se présenter à lui sous
ses habits de lïoces , se couvre de son
armure et arrive au rendei-vous aMsi
afiPublée. Brilbmville est efiFrayé ; il ap~
rlle du secours ; les maris arrivent , et
est chassé. Dermont convient enfin
qu'il ne faut pas qu'une femme soit trop
ignorante.
Cette Muette , imitée de V Ecole des
Maris , a été écoutée avec plus , d'in-^
dulgence que de plaisir. L'uuieur •
mèxdi râtfOAyme.
(29? )
JjBAjr 8AK8 PfiVR , SUC DE BOURGOGKK ,
OU le Pont de Montereau , mëlodronM
. eu 3 actes , par MM. Boirie et Jàé(h-
pold, ( 9 décembre. )
Jean-sans-Feur , .duc de Bourgogne ,
est un prince du sang royal , qui fut
poignarde sur le pont de Montereau ^
en i4t9 , par les ordres du Dauphin ;
Tanneguy du'Châtel fut accusé de ce
meurtre ; mais Philippe-le-Bon , fils <^
Jean -sans-Peur y accueillit depuis la jus-
tificatiob de Tanneguy du Ctiâtel , qui
prouva qu'on lui .imputait à tort cet
assassinat. %insi donc les personna-
ges que je yiens'de citer et le pont de
Montereau sont les seuls et uniques
points d'histoire qui se trouvent dans le
mélodrame nouveau. Le reste est de
Finvention des auteurs. Passons à l'a-
nalyse.
André , neveu de Jacob , ancien ser-
viteur de Louis de Valois , est sur le
point d'épouser Bertille) belle-fille d'Ul-
riaf ) agent secret du duc de Bourgogne.
Ce Jacob est un espèce de sorcier qui
lit dans les astres et prétend que ce ma-
riage n'auit pas lieu , quoiqu'il soit
approuvé du prince et de Yalentine son
épouse. Il prévoit des évépemens si-
uîstres , et prédit même à Ulriaf qu'il
sera pendu.
Les cérémonies du mariage d'André
sont en effet mterrompues par l'anivée
d'un message du prince régent de France,
neveu de Loiû» de Valois. Il est ques-
la*
t^Mfr «('«tendre. les germes d^une gliért«'-
çi]i^ile..et de réconcilier Lonif de Tal<^
.aveCvFtmbîtieux duc de, S^at^gn^nls.
CVslk à Mon£exeni> que doit avoir lien
la j^emière entrev-ue. . I/ouis de YalcMft
s^y rend , et le duc de Bourgogne. ,. qui,
Éc troave incognito cheT: je princa.» le
voit partir et s^écrie fia 4^sûmulant :
C^esi à la mort qu'il marché. . .
En effet, Loiiis de Valois est amsasainé;.
"fealêntine accuse lé duc de ce crime.
Ma» ce n^est pas tout d'aecus«r ^ il faut
des preuves. Le ciel en envoie aus^tôt
Ane ^ui est accablante pour Faccus^ ;
c'est Olriali^qui , déchire de.re9ords ^
déclare qu'il «st un des assassin» àa'
prince , et qu'il n'a commis ce, forfait
que pour obéir àux.ordres,du duc Ce-
lui- ci avoue tout ; et le. Roi. Qrdoun<%
qu'un se saisisse du coupable. Pes sol-
dats bourguignons défendent leur chef ;
mais Valeutine engage son fils de punir
le meurtrier de son père; le jeune homme
va fi-apper le duc j^îl est arrêté et con-
duit en prison,. Valeutine , pour lui
sauver la vie , feînt de consentir à ç'e-
x-iler , et à laisser enfermer y>n fils à^ps
un cloître. Mairs trompant. bientât le
cQnfiancé de s,qii. ennemi , elle le ^appe
sur le pont de Montereau oh elle lui a
demandé une eutrevue.
• Cet ouvrage ni^al coueu et mal écrit,
Îété si(fté autant, de fois quHl a plu à
^^miaistration de le faire repieseiiter«
fi^rcoRi! vire ^oit db z.iv Ôaivbb Ka-»
Ti6iri.LS , ou le posU àé la Barrière »
vaudeville eu acte , jmt M» ***.
( i5 décembre )
^ Cette pièce attrlbnée aux auteuri d'une
Twit de la sarde nationale du théâtre
die la rue ,ae Çhartre» , a ëproovë la
chute la plus complète. Elle était cal*
cpiée tûr. la première ^ màîf , cette 9e-m
4»ndf édition, revue et comidèrahl^
■ meht défi^ufjée, n'a poin.t amusé les
spectateurs. Pour ne pas mériter Je' re-»
S roche mi' on a fait au directeur duthéâ Ira
. e la Poite-Saint-Martin , d'avoir fait
jouer un tel ouvrage , nous i^i'eu don^
nerons poiu$ Vanalyge, Ceux de nos lec-
teurs qui ont assisté à la répétition , lAai
sauront jgré de ne.pas rem^ettr^ sous leurs
jeux les détailf d'une rapsodii^ oubliée
dès sa naissance.
-> /
Jim
X4A TÂviiiH^ o'X^GLADE , OU le Vo) v
mélodrame eu trois actes , par MM.
Foùrnier et Frédéric. ( 11 jani^ier, )
. La icèue se paspe près de Marseille »'
dans une niaisatK' de campagne occupée
par une riche veuTé nommée madame
de Ceryal. Cette damé a Idué un pavillon
^ la CÎimilie d'Angladè , famille heu«
reuse , composée principalement d'Al-
phonse d'Anglade' ; (|ûi , ayant hérité
d'une fortune< immense par la more
présumée de Léon , son cousin ger->
qpiain . que l'on croit avoir péri è In
.•ui(e d'un iiau£rage , a épousé depui*
( «9* )
loti^^tems une jeune penénne appëf^tf
Xjinâ. Un fils â^ de six ans est le fruit
de leur union ', et rien n'a encore trod'-
hlé là bonheur de de ces époux.
,Un nommé Do]f|an , ^ereu de laat-^
ààme de Cerval , arrive de Parps chez sa
tante. Ce Dolsan ëtait éperduement
amoureux de Lina avant que celle-ci'
épousa d'Anglade ; six ans d'absence , .
passés dans les plaisirs bruyans de la ca-'
pitale n'ont pu éteindre sa passion ; il
vevoit Lina , lui déclare ses feux ; on
le reppuase avec tnépris , etDolsan jure
de se venger. Tout-à-coup un homme
se présente et demande à parler k d'An-
glade..... Quel est ce nouveau penon^
nase?.... Un revenant -^ c'estnà-^ire l&
le^ousix^ naufragé qui réclame son
béritage. D'Anglàde est ruiné; mai»,
comme il est bonnéte , il n'hésite paf
a restituer tout à son cousin. Lina , de
$on c6té , se ^cide ^ vendre ses dia-
mans, (Jn jouailUer est maïuié , il voit
le^ bijoux et convient de les acheter
quatre-vingt-dix mille francs qu'il piaie
^ur le champ en billets de banque ,
mais ce jouailler u^est uitre éhose que
le valet de DMsan. Tands qiie d'Anglade
fBompte les billeU , le coquin cache^ sous
un canapé , l'écrin de diamans et se
retire. Ce canapé )oue dans la pièce un
rôle important.
Un vol considérable a été commis
chez madame de Cerval. On a forcé son
secrétaire, et enlevé les billets de banque
^ui s'y trouvaient. Les gens de justice
eernent la maison ; on TÎsite l'apparte-'
ment de d'Anglade , et Ton ironve
précisément chez lui les billets pareils à
ceux que madame de Cerval réclame.
D'Anglade dit qu'il a vendu l'écrin de
sa femme ; mais le fatal écrin se trouve
sur le canapé \ d'Anglade est donc un
voleur : on Tarréte et on le tra!ne en
prison malgré les efforts de son cousin^
qui veut lui servir de caution.
Au point où en- sont les choses , il n'y
a que la providence qui puisse dénouer
cette intrigue. Un jardinier caché entend
la conversation du valet de Dolsan avec
un inconnu ; il conçoit des soupçons ,
il écoute encore , et le coupable est
découvert. Dolsanse tue j d'Anglade est
reconnu innocent , et conserve sa for-
tune , grâce k son cousin qui n'avait,
voulu qu'éprouver sa probité.
Ce mélodrame est fort intéressant ; le
premier acte a paru trop long j mais les
deux autres offrent des scènes bien faites
et très - dramatiques. Le succès a été
complet.
Les iteux Jumblles. Béarnaises , vau-
deville en 1 acte,. par MM. Vernet
' et Emile, [^ février,)
Deux jeunes gens sont épris de deuxr'
soeurs que leur père a promises en ma-
riage à deux vieillards , un docteur et .
un bailli. Les sœurs obtiennent de ce
père la permission d'employer un stra--
tagôme pour reprendre des- mains du
(46)
'defltenr et du bàilît lés* promeft^et qu'il
avait été oblige de letir êùnsùTitë. Ijek
}mméUeg fôtitaut TteîtUhrdB ilne doubla '
confidence eft feighaint. d'aimer inà'taeU
IciBent le rital dé dëllij a dùî elles août
dtttukéèa ;• 'ÛÈ se cônsaltent., ëdiangent '
lauiv billets. Se èroyaiit tgus les deux
en boniiié^ fortuné ,~ m ^ontsafpriii jl'tui
tQmbedaiis' uft tonneau , Vautré est ré-
tenu à une Yenfitre par son habit ; enfiit
ils sont obli^à dé t'éàèr. tenrs droits
aru3L jeunes gens , él iXi lés cèdent afin'
de tëriAlner ta pièce.
Cette intrigué eèl hiéh niée , les an^
teikrs FoAt égayée par de ioFis couplets,
Toùvrage a été applaudi éi 11 est rest4
aiU répertoire.
CAi3ET-.HoirsSEL DANS l'ILS DBS AXA-.
ZOVT.S f folie de carnaval en deox
actes , par M. Henry-Sifiion*
( T.à. février, )
L'île jdea Amazones est peuplée de
femmes provençales qui , tromf^es par
leurs maris ou Iguxs amans y-sont venue»
pour y bouder les hommes. liC prçinier
tfui tombe en leur pouvoir , est Blan«
cjiet, rivsd de Cadet - Éoussel >, qui a
épousé Manon , en sortant de jouer le
mdria^e éxtraudgdnî '; As© àW moment
d'être saériàé en h'olocanlie ; il, olïtient
SÀ gMce ^t devient lèfaetàlum dès' ama-
zones , dont il est à-la-foSs I^ tailleur ,
le cûikînier et. l'armurier.
' Wàfthtf ui^e loS de fïïéf Ifanon en «
miT U9 bords Cadet -ftovutêl «t Villtastre>
poète Benglant.- Cadet r^on&att hhtn-^
chet ; et ce deknier , toujours tfmourenit
de Alan ou y pefsttâde à son mari '^ «qu'elle
est morte , «t cepeiidatit il ptopéie k
Gadet de<lui c^dèr totiè iés dbroits'Vnr
«lie : cette contradi«tion ne fênt yiâ^êét
même en carnaval • Cadet finit par signer
' la renonciation. Manon , en apprenant
Qela ,^rdoniie qne soir époiix soit fuS^
par un conseil féminin. Ce copsioU le
condamne à la peine de mort , si une
des habitantes de. nie ne consent. fi 1!^
^ouser. Ces dames ne demandent pan
fnieux et se disputent sa main , mais
Manon éllè-mémc revendique ses droits,
et pânâé qu'on ne saurait mieux punir uni
Hiari qa'en lui rendant sa femme j cet
argument l'emporte.
Dans'cé rtiV>meat , un vaisseau aborde
dans Tile ; les maris et les amaha deti
amazones débarquent cl s'emparent de
leurs femmes ou de leurs maltresses.
Cette farce , peu digne de la repré-
sentation f n'est pas tombée... L'auteur
est fort heureux d'avoir 4té secondé par
M. Rhénon , dont le ballet bien dessiné
i été plus applaudi que la pièce.
HaMI.£t , patomime trâgiquié-eh 5 actes ,
par M. Henri, {^7.B Jiéptiér,)
Il serait inutile de donner l'analyse
de cette ^lèce qui est entièrement cal-
qué fîûr 1^ tragédie. Il iûf&t de dire quV
( »9« )
le chorégraphe à adopté assez 'ingénieu-
sement a ce genre de spectacle un su]ct
qui ne paraissait pas convenir à on ballet-
pantomime.
Le pins bvillant succès a couronné les
efforts de M. Henri ; il a mérité et ob~
tenu, comme acteur et auteur , de nonoi* •
breux applandissemens.
Le'Poisson p'ÀTRiL , TaudeTÎUe en on
acte , par MM. Emile et Carmouche.
( 29 mars. )
Cette bluette*, qui n^a eu que deux ou
trois représentations , n'offrait rien d'as-
sez neuf, d'assez piquant y pour que noa«
en donnions l'analyse. Nous nous con-
tenterons de dire qu'elle a réussi quoi-
qu'on en ait sifHé de moins mauvaise.
Le titre seul peut justifier un pareil
succès.
Le RcstER , pantomime-villageoise en
1 acte , par M. HenrU (3 avril, )
Lucile ne s'occupe que du soin de*
cultiver un rosier. Son cœur indifférent
ignore encore le sentiment qu'elle ins-
pire au jeiHà,e seigneur du village. Bile
rebute t'n^s les amans qui* viennent lui
ofl'iir leur main et leur fortune. Le sei«
goeur (jiii avait pris les liabits d'un
simple villageois pour se faire aimer de
Lurile , change de costume et parait à
SCS jeux sous la robe d'un pèlerin. Il
C »9d )
^t tflîcuèiîfl jSài* Lueile qui lui donna
l^ôspitalité. H captive 6a confiance , eC
làf déci<Ie à prendre uni époux. Lucil^
âVoue qu*elle aime un jeune pasteuD'
«d'elle a ru le matin ; le" faux pele-
rtrt se faît reconnaître ; il est l'heureux
ttsùstùt que sa belle a clioisi. Elle le sup^
plie de s'éloigner ; il résiste et demandé
« I«u^l« un- rtmt an. rosier.... Grand
combat eiktre l^amoar et la ]*iideur ^
Tamant est surpris pa^ la mère au n»o-
lifeiît méine qu'il cueillait la rose ; mai»,
n se fait connaître , et la main de Li;l-^'
clic cortiblc tous ses.vœux.
I:ie sujet de cette pantomime çst h^
f élt ^rès le même que celui que Piron.
nàiia sous le titre de ta Rose ou^ U
Jardin de Vltvmen.
IL' action du /2ositfr est simple ; 1*
cfiarme des détails a fait oublier la
lkâ>lesse du fonds. L'ouvrage, a réussi.
■*i*«-
JLà Pautomimb et le Vaudevii^liï ,
vaudeville en i acte , par MM* * *.
(g avril')
L'^Hitcur a mi* en opposition des per-
sonnages du Vaudeville et de la Porte-
Saiiit-»fertln qui se disptiieftt li qui re-
cevra chca: hri M^. Public. Ou fait p»-*
laître succesHivcmelit sons les yeux de
cet hatefiatitasque , le Brêîande f^aléts,
Thibaut comt^de Champagne, la Jobs
JPiancéâ , le Timbalier au Roi dé
jààrac , petite» malices que les trôi<
quarto* et depa» dcs «pcctaicurs n'ont pU
(.3oo y
Tenir à bout de compi'endrc. Il Callaît
absolument là M. Programme , q^i
l'aurait expliquée. M. Public préfère le
théâtre de la Porte-Saint-Martin à ce-
lui du Vaudeville. Vainement Gaspard
V Avisé veut lui faire connaître le vrai
Vaudeville j il ne s'en soucie pas , parce
qu'il se défie
Des. gens qui reçoivent chez eux
Aussi mauvaise compagnie.
Le trait est dur : C'est peut-être la
première fois qu'on a dit que le Yau-
deville recevait une plus mauvaise conk-
pagnîe que les théfttres du boulevard.
On prétend que cette bluette , com-
posée pour venger la Porte-Saint-Martin
de quelques épigrarames lancées contre
elle par le Vaudeville , la été faite par
les mêmes auteurs de la pièce à laquelle
elle répond* Mais si MM. S. D. ont
réussi, au Vaudeville , ils sont lourde-
mcnt.tombés aux boulevatdé.
Le'Cha'Teatx inperkal, pantomime
en 2 actes , par M, Henry.
[\S auriL )
De foux mônnoyeurs retirés dans un
vieux château, y exercent incognito leur
honorable profession 5 un jeune comle >
qui pénètre dans leur retraite, est fait
prisonnier ; mais une vieille femme par-
vient à faire évader ce jeune homme ,
qui va soudain faire sa déposition. On
lui doxme groir'geudanues , à la tête
desquels il .attaque le cb^te^u infernal ,
Au moyeu de qutslques déiikarges de coup
de fusU ; les muis tombent .avec f Acas ^
et trente faux monnoyeurs succombeut
sous les efforts réunis de trois gendar-
mes , qui apparaissent au milieu d'une'
superbe pluie de feu. On ne sait d'où elle
-vient y mais n"* importe , elle .n'a pa»
manque son effet. C'est à-peu>près la
•e«le chose qui ait panijfaire plaisir aux
spectateurs. \ ;. .
Ii£ Bateav a vap£t7R , &-propos «n ua
acte I raél^ de coujtlets , par M, Hea-^
ri Simon. (8 mai.)
La scène se passe dans un café près du
pont Royal , et tenu par M. Carafon ,
qui a promis la main de sa fille Elise k
vu imbécile , uomméMoufflet. Ce Mouf-
fiet est un Pourceaugnac y un Deschalu-
meaux f un niais provincial' enfi^ , qu'on
attend de Rouen , et qui est beaucoup
moins comique que tous les originaux,
qui lui ont servi de modèle. La jeune
personne , comme de raison , préfère un
amant de son choix , qui est un peintre
et de plus son cousin. Le valet du pein-
tre s'est mis aux trousses du sot , afin
de le retenir à Rouen 5 mais il n 'a pu
empêcher qu'il ne s'embarquât sur le
bateau à vapeur , et , comme l'auteur a
lu le Voyagé de SainUCloud par met:
ft par terre , il a supposé que son hé-
ros arrivait sain ^t saul , à rex^eptioa
êè 80n KaËlt jfiofit Ips deax l^sqvbe<> om
ètè atrachées piar-le goudron tuv lequid
il s'était assis pendant la. traversée. Ija
Î^eintfe , die spn côté» e^t poursuivi pas
ë paiemeift d'une lettr^-de-cbaja^e }, i^
<e Voit Sut le poiiut
ï>'âtr«' à-ki-4bis , (iafM &s /or* cTtfM
Bt pvisouBiflB d^in créancier.
Mais , grâce a l'adresse de son Taler,
c'est Moaffiet que. L'huissier arrête et
qu'il reconduit à Rouen. Les an&ans soni
€ette txrtrigife est ^i/len légère, bien
commtiiie , bien triviale ; rien n'est pTiis
^diociiB, si Ge'B'est<oependmit la style
et les couplets*.
I#e.bateaf» à» va^etir es% e^M k fioads»
. 9trU Mei»rtrier ^ mélodraose en. 3 acusy
•^Wié Frédéric, [^^ maû)
il y a huit «u^ , le sculpteur Mkariec
a'tevf contré dans la forêt d'Orléanâ ua
enfant abandonné par dés scélérats qUl
venaiefrt d'assâsainer son père, et ill'a
tecueilli^ L'efiVoi et la douleur causés
ar l'événement €pt\ Ini a- ravt Fauteor
e seff jours , ont produit sur le petit
TiMori» un effftt si extraordinaire , qu'il
en est devenu muet. Afemrice l'a élevé ,
lui a enseigné son art -, ei Yictorin y a
Hhit <26 gcanda progrè&i
Un nommé Valentin servait le comte
î
(5o3J
idfe Imceral , jpere de Vlqtorin, lonqiiA
<re geigneuT fut assastiné. Avec la per-
mission de son maître il ^taît allé Vbiter
ûlie^eses parentes , et c'est pendant
son âbstaée que rassaséinat a 'été com-
inift. En traversant la forêt d'Orléans
pour aBer rejoindre le cbmle à un ren*-
dez-vous qu'il' lui avait assigne, il' le
trouva baigné dans son sang. A cet as-
pect affreux , il perdit l'usage de ses
tféns ; il fut trouvé dans cet état : on
le crut l'assassin de son maître ; on V^A-^
rêta , il fut jugé et condamné à mort.
Cependant )e malheareiix domestiqué
iiarvient à s'échapper, et ce n'est qn'api H
nuit années qu'Q se liasarde à rentrer en
France. H est dans la plus affreuse mi-
«%re ; ses traits sont tellement al^rés par
le cLagr?n , qu'il ne juge pas qu^on .puisse
le reconnaître.
Tl arrive dan^ le Village luJ^Ué J^r
Maurice au 'moment où V-àn va célébrer
le retour du comte de BigoTré qui , aprèf
àrvoir dignement servi son .pays , «e re-
tilre dans son t^ilteau.'Ce comte amène
avec lui ù'n nommé ^imbeau , ^i lut
k vendu le service deluijpretër une forte
îiomme ; en reconnaissance /il se dispose
k lui donner la ftiain de ^a sœur* jHaif
gud est cet hômine? lîn intrigant sans
ajfisance , l*AÉBS^nnki du comte âè X^u-
ibeval en un mot ;
Vâleiîtiii s'adi^èsseli ^éini]beàu pour
' lui dipnandér l'anmSne. Celui-ci le re«i
connaît y et y crai^aiàt ses révélations ,
U le faii lirr^er. yictorin a également
(3«) ..
recofinn Talentiii ; il «'oppose de toutes
sesfoTcrs à ce qn'oa remmène en prison.
Le comte de Bigone répond du prvon-
nier et Yalentin irestc avec son jeune
Mais un antre personnagje va surveiller
Reîad>eau: c^cst Martial^ frère de Mau-
rice, n a remarié le trouble extrême
de ce scélérat ; Â conçoit des soupçons
et se promet bien d'épier ses démarches.
Keimbeau tremble de se voir décou>
Te^t par Tictorin: il évite soi^eose-
ment sa-pitésence et forme le projet de
l'assastioer aussi. Ce jeune homme va
matin et soir dans une chapelle en
ruines , prier au pied du monument
élevé à la mémoire de son père. Rçim-
beau %'j cache : Victoriu arri^ie ; il le
frappe et le précipite dans un torrent.
YalentiD parait , voit-le danger de son
iCQne maître , s'élance , le saisit au mi-
lieu des flots j et le ramène à bord. Heu-
teosement la blessure est légère ; en peu
d'ipstaAs YifiQrtn reprend ^ ses esprits ;
.mais Martial' quÀ. ne cesse d'observer
Reimbeau , cherche à lui persuader que
.la blessure est mortelle. A l'aide de ce
mensonge y il acquiert la certitude que
ce monstre est l'assassin.
Beimbeau n'est pas long-tems dans
Terreur. Détrompé par nu j^^dinier qui
dispose
le jardinier qui a fait le mal, le répare,
en déti-uisant avec quelques villageois
( 5o5 )
un point qui est le seul passage praticable
après un orage qui a éclate la nait pré-
cédente. L'honnête jardinier fait plus ;
il ramène le coupable au château pa^
des chemins détournés.
Accusé parle comte que l'on a éclairé
sur le caractère de celui qu'il voulait
nommer son beau-frère, Reimbeau tente
une seconde fois de fuir* mais l'officier
qui a reçu la déposition de Maurice et de
Victorin , paraît avec eux. A la vus de
Jleimbeau , Yictorin' est saisi d'horibles
convulsions : une nouvelle révolution
se fait dai^s son être et lui restitue la
parole : Voilà l'assassin de mon père,
s'écrie-t-il ! Ce cri soudain /inattendu ,
confond Reimbeau ; il veilt attenter à
ses jours , mais on l'en empêche et on
l'entraîne. L'administration de la Porte-
, Saint-Martin a fait de grands frais pour
monter cet ouvrage, qui a obtenu beau-
coup de succès : on a surtout remarqué
ia fin du second acte j elle est drama-
tique et d'un bel effet.
L'I/nion des Lys , ou le Triompha du
Génie du bien , féerie allégorique, mê>
lée de pantomime , de chant et de
. danse , par M. Cuvelier.
( tS juin. )
■ La scène est au séjour imaginaire des
Génies, des Sylphes et des Péris. La reine
'des Esprits maifaisans s'oppose à l'u-
nion de deux rejetons d'un sang illustre.
Le courage et l'adresse du jeune prince
Tel est eo j)«ju de mol^ le «ujet de «et.
o^vr^sgf). Bi^ p'a été ^porgn^ prar ^
tendre dignje d^ U eircniistafkce f|ui l'a
fait naître ; toutes les ^(OS^ourfiM 4« :te
féerie ont jété ex0|dojées>et4« <U)l»9èP «
fié CQlPI^t»
•«•*«•
l*HtriTT0n»L»r, ou Trois ï^éteji ynu^e
'ITne . vacidetiile en vjk i)cte , p^r MM*
ei^ rS/>w et •**; {jàjuUUjt.i
Am^^i^Uîe ««ftt le ii«tt de-ki ae^ne «|in
«f p^sse dans le ctat«f>vi de ^. de Saint-
Âtaurice. âninrille , officier de la -perét
jii^tionale , se .trou^^ olM4Spé fiftr oe aéi-
^eur , ,par #on fila Awtbfjr > ca|)itainè 4a
U j^arÂe re^^ , et p^r «widftme 4e Idd-
court , jcrune et .yolàe T^iiife , liukee^ Mt
<^ç Saint-Mifu^rice ^ de firépayn: une 4k»
pour célébrer TaiiBivaMaife du 8 jatlitBt.
Ces jiqispecsopnages ydoptcbaoïniTeiit
doimer uaê surprise i^réalde«ax. «utaetf
lui recommandent ^e pW gvpad aefsaet.
^iuville se met donc à l'ouvrage \ il a
lecouiv à Arthur , pour la cooipositioo
d«6 couplets; il fait broderies orapeaux
par madanoe de Molcourt « et donne le
Itoin des tKanapavens aa ymmifi ^ictcfrj
j^ienadier dn venaient d'^Arthar, Ce-
pendant il craint les indiscrétions do
Curette , ie9uiie.rde-cliaaàM» et 4»>afi'
df^nte de madame de Melcourt ; il ne re-
doute pas moin^ celle de Victor, «maat
de SuzeUe , At -quiconnak le secret O'Ar-
ijiur.
(%»7)
M. Bp4M^«tace , factotum de M. àe
Sxm^}/L^mtiefi -, -et ^ai «ét-^iié d'itae wp*
fjfitiguble cifiiofM^. Ce M. BonavepiiHV
»^4if>«!<r9ok qu'ofi lui -fait nntm stkte ^
fimAqvte. chose ; ^ iÎAtC 4<: grmm f fibiti
pour découTTir ce qu'^pfiiiii^^che.iiiniajil.
9eii «fitroir.
Anbiif » i|Mi aime u»»àame de Mel^
«(Hurt »eii|^aÏDMX ;la ieune veui'ftfe pvo»>
pose de le,pm)ir.; »wiiftla ipai» eH bien-,
^t fsite «Q^ive le» «deu^. Bfnao^. M. de.
• S^^nuJAfHicice les Mirpseiid na fuoiiieiit
^e la w^oonciUiitioii. ^Le seeret.fle )a fiH^
Îlt du voilé }oli»e«ip^'p(Mribue l'boiii<Qiir
'ep jivpBT eu 'l'idée j *eafifi , Ùb rtooUT^
l^aiMe9t|[u'il y <m;a 4rois,pour une,
U» M^xx^ «Môl^ f} lies 4;ardes itaCÂOt
n^tftx iîi«imej»t ipcAvto fiwi à laiéte ; e%
çhfiiQim t 4'uA'COiBiiitta accord^ .o^méfi
li bon .Aai,4fpil «a «H l!o^et«
Cette '^laette a réussi.
$A]f€OK , {lamomime eo5 aclçs-, pisr VU
rhanor', roi des Philistins , noqovde m
fille Didila à 3amBpii ,, et ordonne le^
pr^parati&/dç so)[i ipamge , taii4i3 qu^^n
secret , il trame contre sa v^e. Pendan.(
JU .filte , ^amsc^n luite avec les Plûlistins ,
et la victoire qu'il rempoirte sur 6^
ajoute à leur haioe. Au moncient où Ù
ya s-'^oir m Dalila ^ ils se yetteut sur lu^
ftf. le h^^u Sa99sou oroit que c'est us
{ 3o8 )
jett : il s*y prête de la meillenre gWtce
dfi inonde ; mais ces manvâis plaisans se
disposent àlni percer le sein. Alors ,
pensant arec raison que • cela passe la
raillerie, il entre' en Âirettr , «Tompt ses
Kens , se précipite sfur tonte la troupe ,
et la met 'en fuite.
Il parait bientôt, emportant' sttr ses
épaules , les portes de Gaza. A l'aspect
d'^un èfiVyrt si prodigieux , les pasteurs ,
qui s'^amusaient à danser , se uispersenk
épouvantés. Samson se désole de la perte
de sa chère -Dalila , quaud des bataillons '
de Philistins fondent sur lui. Il les' fait
fuir encore ; cependant ils teyieAnent à
la charge ; Samson paraît sur le point
d'être vaincu par le nombre ; mais le ciel
qui le protège , lui rend toute sa force ;
l'intrépide Hébreu saisit une mâchoire
d'âne ; avec cette arme singulière , il ex.-^
termine des troupes eutièi^es d'ennemis ,
et le leste est dans -une déroute com-
plète. /
Mais une affaire si chaude a beaucoup
altéré Samson -, il ne trouve pas le plus
rit filet d'eau pour appaber la soif qui
dévore ; il est prêt à périr , lorsque »
se débattant contre la mort , il jette sa
mâchoire d'âne sur un rocher... soudain
il/en sort une source d'eau claire , qui
lui rend la vie.
' A ce tableau, succède celui des fem-
mes des Philistins , conduites par Dalila,
et apportant à Samson l'oUvier de la
paix. Samson se laisse fléchir. On le
rend au temple : les Hébreux et Ici Phi-
I rend
( 3o() )
liitins font serment d 'observer la paix.
Samson est uni à Dalila : mais c« n'est
que pour le perdre plus sûrement. Pha-
nor fait jurer à sa fille qu'elle l'immo-
lera ^ à cet effet , il lui remet un breuvage
assoupissant , pour l'endormir , et un
poignard j pour le frapper pendant sou,
sommeil .
Par de feintes caresses , là perfide per-
suade à son époux qu'il est tendrement
, aimé d'elle : il la croit , et , trop con-
fiant , il lui révèle que toute sa force ré-
side dans une boucle de cheveux. Alors ^
elle lui présente la coupe fatale : il la
-vide ; le breuvage fait son effet , Samson
. s'endort. Dali)a , d'une main mal assu-
rée, lève le poignard j le remorda la
saisit , le fer échappe de sa main j elle
déclare à son père qu'elle ne peut
prendre sur elle de tremper ses mains
dàlM le satig d'un é)poux. Ce^ndant,
ifle se décida à couper la mervielleusè
boucle de cheveux.
Voilà donc Samson désormais sans
force et sans défense ! Les Philistins l'en-
li'ainent. Dalila, repentante, implore vai-
nement leur pitié ; ils célèbrent leur fa-
cile victoire , et préjMurent le supplice de
l'imprudent et malheureux Samson ^
CeJui-ci invoque le ciel avec ferveur.
Aussitôt'^ses cheveux repoussent j il re-
couvre sa force première^ brise les chaî-
nes dont il est chargé , et répand la
terreur parmi les Philistins. Touss'em-
})ressent de se réfugier dans le temple de
eur idole } TElercule hébreu s'élanc*
<rèrs la jalonne- !^i sootifiUci^-^fi^e.y.
VébrêiAe , la repvei^e , le teo^ple »'^—
crbitle et ënsevelif «ou8 »es riimos , ieoi,
l^iliseâu. JLi'^ange exterminateur pu;it|t
dans lés ain, et ernbrâ»e la ville.
Cette f»antomi|ne offi« un itpectacltf.
ihagn2fi()ue et de beaux tableaux , m»\^
faction en eat mal conduite. ËU« m. 4tiK
peu de succès , jnal^ la richesae deg
(bofitnmes et Xa beauté desdiécocationa.
hx Fin dv Movpb , vaudeTiHe tn un
a<Jte , par M * * *. ( 19 OQitL J
' M. Bonaoe , babitant de Pierre Btif^»
^re , a reçu jadis en dépôt une aornoss
d'argent qu'il doit remettre À «on cpun
iin r ËtouiTieiii;^; mais depuis cette ^pe%
^e , l'adroit Liinousi|i a tou^oum
ajourné la restitution sous divers ,piié««
textes. JL'Ëtoumeau y^que 4;^ ^revardi
bôntrarient , imagine de forcer Boo^eé
à la remise de ce dépôt, par la erainct
de la fia du monde annoncée depuig
4}u€^iie6 jours. UserenddePai3a<^e9isoà
jpbusinj jgrâce ^ux propos de ce tnystificar
teur^lesbrui^lesplussiffûitres circiiie«t(
iironipteqieiH dans le villa^^ , -et «f"
fraient teUeqaent le jpauvre iBonaee^
que u.on-«euleine)it il remet à l'Ëtour-
heau le dépôt en questiop , mais i|u'i|
refuse de signer le contrat de n^^iiage é§
sa fiRe Henriette , Avec uu officier da
dragons mommé Lelranc^ Le mititairt
0e Tache et menace TËLoumeau de lui
couper lej» ouîlks #'n ne dM^^^e ;f lU
du)
te chxMÙ'Ht ridiéule prédibtlei]^ ^ cefuin
cî , qui tient enfin son argent , cou tient
qtlUl n'^a voulu faire f^V une Jhrc0 , t%
îés' babitans de PieiTe-Bussiére se r^sfu-
rent d'autant plus facilement ^ que
l'heure fatale , annoncée par l'Ètoiir*
iieau comnie ta dernière du gienre hu-^
ftiain , sonne en ce moment , sans quHl
éttrrienne aucun changement lii dan* It
ciel ni sut la terre.
Il en est survenu un dans le parterre ^
qui avait écouté assez patiemni«nt
quelques scènes de cette mauvaise pn^
tadè y il s'est lassé d' entendre des quol^
bets plus niais les uns que- ]es autres ; ï\
à sifflé , et les auteurs , que quelq,u«4
amis ont demandés , ont sagement pensf
qu'ils' devaient garder Tanonyme. *
daikii rahine , méio'di'aiDe en 3 acêWf
■ pa' M.lhtubigm. (xi aoét.) •
Le sujet de ce mélodrame est -putié
êRXïÈ le vicu^ conte de ce barbier , qui >
•'étant associé à lin pâtissier , cbupait Itf
éou à tous ceux, qui venaient se fàrré râ»
ser chez lui , et les précipitait , par unci
trappe , dans un souterrain.
L'auteur a transporté, la s'cène^- LoU'^
dtes y dans la Cité , oii le barbier Adam*
ion est établi. Son voisin^ , NadderTy ,
cachant la qualité d'escioc sfms celle dé,
pâtissier , et faisant parrtie df ime bafttde
dé brigands , l'a conduit dans des tripottf
oirunltti avscadltofé, eu, leAi^aat }ou«r.
J
tout ce qu'il possédait , et même un «M-
pot qu'on lui avait confie*.* Entoure de
fripons , le malheureux barbier ne sait
plus où donner de la tête , q«^i:l il re-
çoit cent cinquante livres sterlinss , que
son fils , absent depuis douze ans , lui
fait passer , et dont la destination est de
former une dot à Fanny ^ que 1p jeune
homme ne peut épouser «ju'à cettie con-
dition. Âdamson se laisse entraîner d€
nouveau , par Madderty , et perd encore
Cette somme.
Suivent d'autres scènes de taverne et
d'escroqueries , que nous n'avons pas eu
le courage de retracer ici. Nous dirons
seulemeut qu' Adamson se livre au plus
grand désespoir j que Madderty lui pro-
pose , comme un excellent moyen de ré-
parer ses pertes , de faire périr , par le
moyen d'une trappe donnant sur un
souterrain commun aux deux, maisons ,
tou»ceux qui viendront chez lui , et que
le barbier repousse avec horreur cette
ce * •..• •
aiireuse proposition,
Foit heureusement , pour se tirer de
Fabime où il avait urt pied, son fils
arrive ; sans se faire connaître , il paie ce
que son père doit, l'em place les cent
cinquante livres sterlings , et enfin se
tiomme.
Ils sont* dans les bras l'un de l'autre j
tout-à-coup, un grand bruit se'fait en-
tendre , la trappe s'ouvre ; il en so^ deux
brigands , poursuivis par des gardes. La
police était à la piste de ces coquins j
elU saisit toute 1a bande , et èijàikxsaou
T-ecoùvre le repos , grâce à son fils , qui
epOQse Fanay.
Rien n'est plujK mal conduit et plus
mal conçu ojufi cet ouvrage ; sa chute a
été bruyante et méritée. Vainement on a
voulu braver Varrêt du public , en le
représentant de nouveau , l'adminis-^
.Iration a été forcée de rayer le Bar-*
hier du répertoire ; le caisbier est , dit-
on , celui qui a eu le. plus à se plaindre
de la pièce.
liA Comtesse ' de Narbonkè , ou le
fils vengeur , tnélodrame en trois"
actes , par M. Pelletier de Volmé-
range. [2^ septembre,)
Odoar, comte deNarbonne, a été as-*
satiné par son frère Roger, el ce der-
nier lui a succédé. Mais d'anciens ser-
viteurs du comté se préparent à venger
sa mort.
A leur tête est Lotàire , général pros-
crit par' T usurpateur. Il se concerte
avec la comtesse de Narbonne qui s^est
ténue long-temps éloignée de la Cour ,
et apprend d'elle qu'^Odoar a laissé un
fils appehé Léon.
Sous le nom d/Adelmar , ce jeuue
bomme commande l'armée de Roger y
qui ignore sa naissance / et remporte
des victoires éclatantes. Pour prix de sa
valeur et de ses services , Roger lui ac-
corde la main de sa fiile Théanie , dont
ce brave guerrier est amoureux ; raai&'
au moment oh Im deux amans vont'
CSr4 )
I f alitët , liéoïï apprend dé quel BàHg
il est né ;. Lotbaïpe , dé^ké eâ vieuiC
tVoubadour , lui révèle le nom àt l'as-
ÂasAîn de son. père et le cïmdait dans
fk séjour pinéràifè de ses àncétrèi ^
oii ii retrouve sa nfèré TWântè.
Alors il n'est pliiàqâestton déniàfiai^,.
fa piété filiales faii'uii dèvoif à liéoa' dd
pûm^ celui qui Fa privé de Paatéur de
s'e^ jôufs y ' 'A faut donc qu'il iMk>)ice
pour jamais à Théanie. Ce sacri^é e^^
douloureux, mais'iïii'yvpas k balancer.
' ' ^iéoi( tK« Fusufpaitctif avec l^pétf
d'Odoaur ; mais- à peine .cette expédUion
est-eUa faite-, <{«fé fonr décoi^vrei que
Tbéa&ie. n*est pptiit la fille de B.-o^t ^ et
qu.e son vériiable p^eestle ^néraV Lo-
tiiaire. I^ amans bénisaeat le ciel d!uii«
découverte, si favorable a leur amour >
ils spnt. unis.} la. toUé tombe, et lea
sifll^tk qui s^étaieut déjà fait entei(->
dre , reoommecusent leur discordant
concert ^ cependant 1 orage se calnie j^
on saisit l'instant, opr demapde les au-
teurs, et leurs nomsrsont salués.^ la fois
^ d'appkii).disseitteus et de scgmes impro-
Eateuis. Il y a compenscUionJ
<ti 1 1 ■
tiB Mari ÉV BoiiKBs.fOB,TVN£&, ym
dcville. en, ua acte par M. Henry S*
( 5 octobre* )
Saii>l>-Fînmn , jeune «olonel, a élé
obli|;é de quitter i|pa épouse Hortense ,1
"peu de tenas apsès son maciage, , poui(
aller reioindie son r^iment. HorteiMji
apprend qu'une oliûte de chcral le re-
pi5)
tient hleué à Bordeaux. Aussit^ elle
part pour cette ville , et descend à l'au-
fierge du Croissant , oh son nùtrï loge
aepuift peu de jôuTS. Dés lettres d'a-
nioiiT qn'Bortensc découvre , lui (ap-
prennent que Saint-Fintiin lui est infi-
dèle. On .pense bien qu'elle formé le
èeisfàn de ^e venger'; 6r , sa Vengeance
consiMV & endosiSerun 'des habits àa
sen mari y et à se présenter k loi sous
ce déjuisement. Ce pauvre maiî à de 6Î
itiativK yeux qu'il ne recoimâSt point
s» femme , et qu'il la prend pour un
rival qui lui dispute la conquête d'une
ôavoe dont il est épris pour le moment.
Dans t'intention d'épi'ouver ce prétendu
rrVal , il le provoque %fn duel ; Hor-
tense , qui ne veut se battre ni à l'é^e ,
ni au pistolet , i^voue la nisc qu*elle a
eiAployée , et le colond est trop beu~
reùx d'obteuit un cénéi«ox "pardon.
Ce vaudevHle , SétiV 'finiAèim' d<»tt-
plets ont obtenu \€s honneurs du bis ,
a été fort bien accueilli.
Là. PBBjnLix iiovGE , on le DSner aux
•TCiitBEcs , comédie en^ ua act^ et en
fnrflic , par M. ***. i(ao octobre. )
Le lieu de la scène est la maison de
cimÉtpagne de M. de Vertpré , ancien of-.
ficier de marine. Madame Gertrnde ,
vieille intendante , n-^a rien n^ligé peur
8^emparer de l'esprit dé son nilràHre et '
l'amener y soit à l'épouser^ soit* à lui
^onnà* place ^daas son ^tainènt ; mafif
• ' •• i5 * ^
(3i6)
deux domestiques ,'Thomas et Fanchet-
te , fort attachés à M. de Vertpré , U
gênent letcontrarieiit ses desseins.-
M. de Vertpré ressent une légère in-
disposition : Tadroite intendante s^ ef-
force de lui persuader qu'il est dange-
reosement malade, afin quHl s'occupe
de ses dernières volontés ; elle a même
invité le notaire Furet a rédiger un testa-
ment i de manière à ce qu'elle n^ soit
pas oubliée. La bonne dame faiii^lus ,
la perspective d'un héritage ne lui stiffi-
Bant pas , elle croit trouver le moyen
d'avancer l'instaut d'en )Ouir, eu met-
tant son maître entre les mains de M.
KaiHe , médecin accoutume à ne pas
faire languir ses malades.
Mais Thomas et Fanchette/qui s'ai-
ment , ont causé ensemble sur les dé-
marches secrètes de l 'intendante. M. de
Yertpr^ A-enUndtf' leur conversation ; il
êii fait son profit, et se promet bùm de
se tenir sur ses gardes.
M. Radie parait ; bien stylé par son
amie Gertrude , il trouve que M. de
Vertpré est au plus mal. « Vous n'avez
» point d'appétit , lui dit-il ; il s'agit de
y> vous en donner ; je veux vous en
X» créer un. » '
A cet effet , le docteur ordonne pour
dîner une peijdrix rouge, des crèmes ,du
vin de Bordeaux, etc. a. Je mangerai ce
» dîner sous vos yeux ; cela agira sur
» vous. »
. En ce moment, arrive le notaire Fu-
ret. U- pense qu'il faut, sans tarder^
(3i7)
faire le testamebt. RafHe s'aperçoit qe^H
a flairé la perdrix rouge ; craignant d'ê-
tre obligé de la partager avec lui , il*
emploie toute sa rhétorique à engager
l^honnéte garde-notes à s'éloigner.
Enfin , on appoite le diner. M. de
Vertpré raconte qu-'une maison , qu'il
sait appartenir au docteur , s'est écrou-
lée par l'effet d'une explosion. Effrayé de
cette nouvelle , le pauvre médecin ou-
blie le dîner et court à toutes jambes pour
vérifier le fait.
• M. de Verpré complète la sène en
feignant d'éprouver les symptômes delà
mort. Gertrude et Furet , tremblant de
le voir partir pour l'autre monde avant
la -signature du testament , s'empressent
de voler sur les 'traces de Raffle , afin de
le ramener. Pendant ce tems le rusé ma-
rifi mange la perdrix et les autres mets.
Quel est le désàpointement des troi»
conjurés, lorsqu'ils reviennent ! plus rien
dans les plats f et Yertpré semble jouir
de la meilleure santé ! Celui-ci , au lieu
de die fer son testament à Furet , lui fait
dresserfun contrat de mariage. Dame Ger-
trude croit ou'il est question du* sien, et
que son maître s'est décidé à l'épouser ;
inais elle apprend , avec dépit , qu'il s'^a-
git de Thomas et de Faif^hette. Comme
il lui serait impossible de vivre en bonne
intelligence avec eux , M. de Yertpré lui
conseille de s'attacher an docteur qui >
plus que personne , est en état de lui
procurer des successions.
e penonnai^e d« M*^ R.«ffle n'a point
(5*8.)
Toqaé ies ^iflet»...Z« pièce « eepeodaaC
Folie ^ vaudeville en 4éttx tkcte^., iptx
-I9M. M^i^f Brasier ^ PufifersaM'
l >8 Qciobre. )
)Um pnmiti de «e T^vjkville a'^dt
tau que substituer (deux Mevsv ^ 4ewy
inande le prix d'up ch«p«tiA > #U Uwwr
qui rédLfwte le nai yf t i wi» 4'i|»4#uper$
|in ^ï^^x/^ 4e 09046 » 4t un m^lve -dm
çhao^. X^a Bi»reW «t ût^ dte^ «•ni 4es
ip^i»jçs quedan»]» $oiBi4ili04« If • JPtoard.
;p}ùli]>erte il9 m4a«if«(^# Je^eoBur
i^piji» dft taupes 1^ M» F^nCu» Bn*
jardiu , |gr»a4 Jaig»4 ^i , à 19 ana ,
joue au oerv^lan^ , et ne €aik d'auAr«
réponse t^^ : png/mz g^fiif 4e le per^
ilre. Un qjiisKniq^o , oommt «chû jde
la comédie je i'Odi^R « 9»tm9 «i^Mid
en présence de PlûJlii>«ite <« Awiwd ,
^i , ^ son «rt 9 » fi« Mit «lae nunter
a cheval , tirer «Ut am»*» » fit ^ «tt la
première élève 4e l'éc^J* de siatatioB.
Verxaur fe d<î^tivre > «t Pàitiberi»
i^ ^ge ^peiwe M. Fm Ê Jm »
Cette pUsee , Ke^WêéfH mi ibéititt dei
Variété» , a «té {ti^bw» aecneillie mmr
celui de la Portf flaini iMurti" ; «n a
fait répéter plti«iettni i)<»Ûa cMbplietfi qui
Li^ Mariagx Komrv , paotèrâime tîT-- JLk
iegeoisê en 3 actes , Tpxr fd, Henry. *
( /p àctCbrè. )
. Le fonds ide ^Ua pantomime roule
sur on enlJ^nt ^ai a éxé cLai^ en noi^v*»
rice. X^s haiboans 4*un viila^ sont i^S-
Bem}>lés pour céiébrer la f^te 4e Epcine,
iUle 4tt comte 4e Hescoun ^ feigmeuiT 4v
canton. Ros ine fi -ew pour nx>urricé Ma-
tluirine j eUe l«â prcMii^e la plus TÎve
tendresse , «in«t 4]u'à Suzette > sa soeur
4e laû« CeUe demie ve ra épouser F^Us» '
i^tipe villj^oiâ.
Tout est disposé pouf le mariage ; le
con^t^ et AotÂue dai^ent y assister. On
signe le contrat ; on se rend à l'église ;
mais un chagrin secret naràtt agiter Ma-
l^riac : eHe.eat prtee a se xvtuv^ëvjnH,
par suite 4es eBbits «[u^dle #ait pour «è
taite< £n€n toum^entée par le remords,
eiie interrompt U lê^ » vSowlke «ux .^-
DC|i1L d» eomte^ et lui {r^f^equelâ
jf une personne tquUl or4»H «a £tie , f st
&izette , et que So«ette ^ 2a- véritable
Rosine.
. A «et «veu inatiendu , le comiè'
éprouve le plvs ^a»d étenpefuetit* Il
cJiecbire le contrat , dsclane à Rosine
qp'e^le doit renoncer à ^«(ix, et défend
à ce jeune homme de jamais reparakre
' devant lui. Rosine^désespéiée meudit le
raoïg ^ eUe «c t^rouve si subitement
«}evée.
, L» eouMe Conoe ïFéli» à quitter le
PAJ« â et: répond le bruit .que oejcnia:
( 5ïo' )
homme a cessé de vivre. Pour mieux
abuser Rosine , il a fait construire on
cënotapbe dans son parc. Vrai modèle
de constance , Rosine vient pleurer sur
ce tombeau , <ît annonce à son père ((ue
son intention est d'y mourir. Sa douleur
est si grande , qu'elle va jusqu'au délire .
' Le comte efifrayé de l'état de sa fille ,
est sur le point de lui avouer que Félix
est vivant, quand soudain l'amoureux
jeune homme ^e précipite aux pieds de
Kosine évanouie j ses caresses la rani-
ment. Le comte est vivement ' éna'u : il
consent enfin à confirmer L'union des
deux amans. *
Cette pièce a complètement réussi.
MalhecK'Adhel, mélodrame en3 actes,
, . paroles de MM. Ler^y et * * *.
. ( 7 novembre. )
Le roman de' madame Coitin a déjà
fourni le sujet d'un drame joué à l'O-*
déon sous le titre de Mathilde, L'ou-
vrage nouveau ressemblé beaucoup à
l'ancien , qui eut peu de succès.
' Malheck-Adhel a complètement i^ussi;.
cependant il n'est pas supérieur à Mal-
thilde. Les auteurs - du mélodrame ont
choisi un théâtre ou il est sans doute
plus facile de réussir. '
Passons k l'analyse.
• L'action commence à l'instant où Ma-
leck-Adhel , qui conmiande à Gésarée
et dans le palais des rois de lérusaleoif,
qa'Ua.eiaeyéàLu6igiian y gémit d*avQii\ j
( 321 )
cédé aux ordres de son frcre, en ren-
Toyant Mathilde y sa prisonnière , dans
Je camp des Chrétiens. Chargé par^Sa-
ladin de conduire au Caire son autre
captive Bérengère , Tépouse du roi d'An-
gleterre , il ordonne 'qu'on l'amène eii'
sa présence. Quelles sont sa surprise, son
ivresse , quand , sous les habillémens
et le Toile de Bérerigère , il retroure
Mathilde , Mathilde, qui, pour terminer
les ennuis de sa belle-sœur , n'a pas
craint de s'exposer à des dangers de toute
espèce ! Mais déjà ce secret n'en est plus
un -y les soldats de Maleck , furieux d'un
amour qui arrache leur maître à la gloire,
se révoltent et demandent la tète de
Malthide. A peine le courage etl'asceB-
dant de Malheck sur ses troupes l'ont-ils
délivrée de ce péril , que le brave Mon-
morency se présente , et se faisant con-
.naltre à Maleck seul , réclame Mathilde ^
en oOrant sa rançon. Certain d*un re-
four dont elle, vient enfin de Passurer ,
celui-ci ne se laisse point passer en gé-^
nérosilé : il brave les ordres de son frère,
et remet entre les Ynains de Monmo-
rency la jeune captive qui , en se sépa-
rant de lui , jure de n'être jamab qu'à
lui seul. Saladin arrive j une explication
franche a bientôt fait cesser son cour-
roux. Disposé à faire tout pour le bon-
heur de son frère , il veut même qu'une
ambassade , chargée des propositions les
plus honorables, se rende sur-le-champ
vers les Chrétiens ; c'est Maleck-Adel
ç[ui en suspend le départ 3 c'est lui qui'
< 3m
v«at que ces offres brillsntes soient "pré*
e^dées d'ojie victoire.
' Le destin ne trahit point ses yoemi. ;
tnalgré leur vaDleur et les efforts déses-
pères de Aicbard , les Chrétiens tî^-
fk^t d'éprouver une défaite ^ ^and l'en*
Toyé de Saladin se présente. Xié prince
demande que Mathitde , en acceptant la
main de son frère , i^|;ne sur la Judée p
et soit ainsi lé gage de la paÙL entre TO-
rient et ^Occident. En vain Lusignaa ,
à qui Mathilde fut promise , veut que
Fon rejette sur-le-champ CH proposi-
tions. L'intérêt même de la Foidemande
qu'elles soient discutées dans le conseil
des princes qui va s'assembler.
Pendant ce tems , Malheck , que sou
amour a entraîné sous un dé^isemcnt,
dans le camp des Chrétien» « est i»urpris
par le ja!onx Lusigrian y mais msâpi «a
fùrenr , Lnsignan se rappdile qu'a «st
chevalier français ': c'tst dans ^ un «on><
batt singullei: qu'il prétend punir son
mal ^ que Movtmorency se chacçe dç
Ibire sortir dn camp «ans danger*
En attendant que Ja décision du can«
seil soit connue , les deux rivaux, «e som
j^etmnvi^s au lieu du rendez^voiu ; mats
la tendre prévoyance de Madiildea trouva
l^s moyens d'empêcher ce combat , et »
giir sa demande , Lusignan ^ ainsi qu«
Içs autres piinces chrétiens , s'est en-
engag^ à ne rompre la trêve par aucitn
comhat paiticulier. Sauvé de la crimi-
D^elle tenutive d'un écuyar «erfide et
desavQi^ par son mikre -, Maleck Tient
d'acquërir de nouveaux droits à la re-
connaissance des Chrétiens , en lent ren-^
dant leurs prisonniers , et cependant ils
ont prononcé contre lui. L'autorisé du
vertueux, chef des kospitaliers Ta em-
porté ) Malheck doit se faire chrétien bu
renoncera Mathilde. 11 est incapable de
frahir son frère et sa religion. Mais un
événement extra4>rdinaire permet à
Malheck y sans être parjuxe y d'ohteniv^
la main de Malthide«
>/ —
La Vekte publique , ou le Petit Sain«
Jean , vaudeTille en un acte , par M*
Emile. ( 29 novembre. )
Mathurine, marchande *de fleurs, ap-i
pelle les chalans ; mais il paraît que tout
n'est pas profit dana son état , car Ma-
thurine doit deux, années de location au
propriétaire de 'la boutique qu'elle ocr*
cupe. Ce propriétaire est une espèce
de Vautour il n^ consent à lui donner
du tems que sous la condition qU'eBo
lui accordera la main j^fi Clémence sa
fille ; mais Clémence aime Thibaut , et
la mère a promis de les unir*
Outré du refus qu'il éprouve , l'avare
fait vendre les meubles de la bouque-.
tière. Pour les sauver , Thibaut s'engage
dans unrégiment, dont le colonel achète
souvent des fleurs à cette bonne femme.
Mais le prix de l'engagement nesuâli;
Sas pour payer la dette. La vente esc
éjà commencée lorsque le colonel ar-
rive. Panai If^ objets à vendre, i|« petit
Saiant Jean fixe son attention; 3 le recon-
naît pour être un ouyrge de Rap]ijël;il ra-
chète , et Je prix«ert à acquitter les loyers .
Instruit ensuite des amouxtf de ThibaaC
et de Clémence , le généreux coionel
Tend à Thibaut son engagement , refuse
de reprendre la somme qu'il Ini a- don-
née , et cet argent sert de dot & de—
inence. Une anecdote comiue a foumi-
le sii,)etde cetMipiàce, qui a été accueillie
^vec une rare indulgence.
SUPPLÉMENT.
JkCADBMIÊ BOFALE DE MUSIQUB.
I^ âAuvÀGSf. hb -la Mm by Sod ,
ballet-pwstomirae en u« acte, par M.
Milon* ( a6 nov9mhre.)
Il- fait nuit lorsque le rideau se lève,.
I a lune éclaire le théâtre , qui représente
ua site pittoresque au bord de la mer :
une statue du dieu Troya est plabée
dans une niche . Ge Troya est un man-
v«is génie auquel le» Indien » Tiennent
iipp<nner leurs offrandes pour appaiser
soncourroax. OKkaSjCbefdesionglears,
escamote les présens faies k Troya ; il '
choisit le plus beau panier de fruits, et
le dépose devant la hutte de Tanata ,
afin que ce brave sauvage devine , i la
«64ile voc du patHcr^iju'OHkas est axnou-
.eut <ie Malieine; puis il se retire , as^
^4 j fiurë du succès de sa démarché,
Tanata , TaïnUi > Taano et Taoni
' sortent gaiement de leur domicile ; ils
sont précédés de Maheîne ^ <]fui ) pour
faire place à ses parens , repousse dii
pied le présent d^Olikas.
Qn danse » on s'amuse , on cueille des
fruits, on tue- des oifteaux, et on laisse
Mifheine toute seule. Le grand jongleur
arrive ; il déclare sa passion : Maheiné
ne peut lui accorder d'amour. Après
avoir cherché par mille et un tours sk
lui escamoter sa tendresse , il veut l'en^-
lever de vive (brce: mais le papa Tanata,
qjui survient armé dé son arc , couche
en jone le ravissenr , qui laisse prudem-
ment . échapper sa proie.
Le grand jongleur a beaueoup de cré-<«
dit dans le pays. Tanata redoute sa ven-.
geance ; il me' trouve d'antre moyensi
pour s'y coustraise que de déménager
sans tambour ni trompe ite : on dîlt
adieu à la cabane , et , les meubles sur«
le dos , on se met en route pour le.
premier endroit venu. 4
Mais cejour-là cVtait la (ête de Troya.
On lui offrait d'ordinaire pour bouquel:
one jeune vierge choisie par les soins de
son représentant Olikas : notre jongleur^
cherché des yeux la jeune Alabeine ;
déjà il craint qu'elle oe lui échappe,
lorsqu'elle lui est ramenée. Confondu^
ptirmi les' autres vierges^ elle est bien-^
tôt désignée pour la victime.
Il pleut, û venté, iJi tonne : les san-