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Full text of "Description des plantes de l'Amerique ?avec leurs figures /par le R.P. Charles Plumier, religieux minime."

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o re : pe 
F1 A FAQ v LS 


A. lrvines copy, with seve: nusc ipt notes, on note-paper, inserted. | 
cription des Plantes de l'Amérique, with 108 plates, folio, fine old 
Paris, 1713, £1 105 


DESCRIPTION 

| DES 

PLANTES 
DE 

BA MERIQUE 


Fe 
0 
LI 
* 


É . 


as, à sn ve dis de MER ‘dl suth 


7 DESCRIPTION 


| à RE 


PLANTES 


D:E 

AVEC PEURS MÉCURES ; 

Pa LR. A HART PEUMIER, Religieux Minime, . % ; 3 
DE-LIMPRIMERIE ROYALE. 


L 1 


ÉXAIIr 


URY 


(1693), which is corrected in a later state [see ICÀAL 


The titlepage date is a misprint for M. DC. XCIII. 


CN. nu | * 
Garden's other copy] ne 
Citation with the date 1713 is incorrect; citation 
should be in the form 1713 (i. e. 1693), 


There was no later printing, or other edition, 


PRET FAC EE 


L_: Botanique eft fans contredit une des parties de 
l’'Hiftoire naturelle, des plus utiles, & des plus 
agreables. Cela eft fi connu aujourd'huy , que jenenv'ar- 
refteray pas à le prouver, ces deux avantages eftant ex- 
_ pliquez avec beaucoup d’étenduë dans un tres - grand 
nombre delivres qui traitent de l'Hiftoire des plantes. Je 
fapporteray feulement icy ce qui a donné lieu à la com- 
polition de cet ouvrage, & de quelle maniere, Jay tra- 
vaillé à l’execution du deffein qu'a toûjours eu le Roy 
d'augmenter les fciences pendant fon Regne. | 
—* Je dois lapremiere inclination que j'ay euë pour l'étu- 
de des plantes, aux curieufes demonftrations que le KR. 
P. Philippe Sergeant, tres-habile Pharmacien, Reli- 
gieux de noftre Ordre, de la Province de France, & M. 
François de Onuphriis Medecin Romain , firent dans 
noftre Couvent Royal de la Trinité du Mont à Rome. 
Je quittay deflors infenfiblement l'étude des Mathemati- 
ques, qui avoit jufques à ce temps-là fait ma principale 
occupation, pour m'appliquer à la Botanique. L’obeïf- 
fance m'ayant rappellé dans ma Province, j'obtins de mes 
Superieurs la permiflion de parcourir les coftes de Pro- 
vence , & les Montagnes des Alpes, pour y decouvrir ce 
qu'il y a de plus curieux en matiere de plantes : Javois 
_mefme refolu de faire un nouveau pinax, ou recueil ge-. 
neral des plantes, avec les figures, & jen avois déja un 
nombre confiderable de deffinées, lorfqu'herborifant le 
long des coftes de Marfeille, l’occafon fe prefenta de faire 
le voyage de l'Amerique. M. Begon, fi connu des fà- 
väns, qui trouve au milieu de fes grands emplois des mo-. 
ments à donner à l'Etude des fciences, éftoit pour lors 
: | | 4 il 


PR ET AC D | 

Intendant des Galeres à Marfeille. 11 fouhaitoit pour ÉrA 
tisfaire aux ordres du Roy, de trouver quelqu'un qui 
peült faire le voyage de nos Ifles Antilles ( où 1l avoit 
efté Intendant) pour y faire la recherche de tout ce que 
la Nature y produit de plus rare & de plus curieux. Il 
en fit la propofition à M. Surian, fort capable, non {eule- 
ment dans la connoiffance des plantes, mais auf dans 
les fecrets de lachymie; &illuy donna en mefme temps 
commiflion de chercher quelqu'un qui fuft en état de 
l'ayder dans l’execution de ce deflein. M. Surian m'en 
fit la propoñition : j'y donnay les mains avec plaifir, & 
nous entreprifmes quelque temps aprés le voyage par 
les ordres de Sa Majefté. 5 

Nous avons tant de belles & fideles relations des Ifles 
Antilles, qu'il eft facile de juger que j'y trouvay abon- 
damment dequoyfatisfaire ma curiofité. J'y ay refté en- 
viron deux ans,en deuxvoyagesque j'y ay faits, & pen- 
dant ce temps-là, j'y ay delliné, & décrit prés de fix 
cens plantes differentes, dont je donne une partie dans 
ce volume ; & comme je fçavois par ma Propre EXPE- 
rience,qu'ileft tres-difhcile de bien connoiftre une plan- 
te par des figures en petit, j'ay voulu les defliner dans 
leur grandeur naturelle; fi non en tout, au moins en par- : 
tie. On fera peut-etre furpris que je n'en donne que le 
fimple trait prefque fansombre, mais j'ay efté bien aife 
de les graver de maniere, qu'on y puit ajouter le colo-. 
ris plus facilement , comme nous voyons dans tous les 
ouvrages de Fuchfus , quifont gravez de mefme a fim- 
ple trait , & dont la plufpart font enlaminez. J'ay taf- 
ché de les décrire le plus fuccinétement qu'il m'a efté 
poffible, fans pourtant rien omettre de ce qui eft ne- 
ceffaire pour en expliquer toutes les particularitez. Jay 
voulu aufh, pour la plus grande fatisfation descurieux, 
les ranger fous des genres connus, & je leur ay donné 
desnoms Latins convenans à leurs genres. Jay pour: 
tant efté obligé d'établir un nouveau genre pour quel- 


PR OEArS A YCUE, 

ques plantes particulieres, n’en trouvant point de ceuk 
qui font connus, fous lequel je puffe les ranger & je leur 
ay donné lenom de Sasrurus, à caufe de leur reflemblan- 
ce avec la queuë d’un lezard, car œupos fignifie lexard, & 
oùex fignifie qweuë: j'ay rangé ces dernieres plantes aprés 
lés Arum & Dracontinm, à Caufe de laconformité de leurs 
fruits. Enfin j'ay divifé ce volume en trois genres de 
plantes; le premier en Foygeres, Hemionites, Polypodes, 
Langues - de-cerf & Capillaires ; le fecond en Arym & 
Dracontium , & en ce nouvéau genre de S'arurus , & le 
troifiéme en Periploques, c’eft-à-dire, en plantes, qui 
montenten grimpant fur les arbres. Jene pretendspoint 
ofter aux Auteurs qui ont écrit avant moy des plantes 
de l’Amerique, la gloire qui leur eft deuë. J'avouë que 
Jay profité de leurs lumieres; mais comme la plufpart 
n'ont donné lesnoms de ces plantes, que dansle langage 
vulgaire de ce païs-là, ce qui fait que ceux quine les ont 
jamais veuës en nature ont beaucoup de peine à diftin- 
_guer de quel genre ellesfone, je crois que le Le‘teur me 
{çaura quelque gré deles avoir reduites fous des genres, 
& fous des efpeces connuës dans la Botanique. 

I me refte à avertir le public, que s'il tire quelque 
plaifir de ce travail, il en a l'obligation à feu Monfei- 
gneur de Seignelay, Miniftre & Secretaire d’Eftat , & à 
Monfeigneur de Pontchartrain, qui luy a fuccedé. Le 
premier m'obtint de la liberalité du Roy, de fournir aux 
frais de mes voyages, & le fecond a eùû la bonté de m’ho- 
norer aufhi de fà proteétion auprés de Sa Majefté, pour 
la graveüre, & pour l'impreflion de ce premier volume. 


ezRn 


PRE ETAGE. 


AU: LE ES 


CI FPEZ DANS ER- VE U ME 


#\YONzALESs OVIEDO, della naturale & gencrale Hiftoria d'elle 

Indie, Lib. vit. 

NARDUS ANTONIUS RECHUS, ex Francifco Hernandes, rerura 

| medicarum novæ Hifpaniæ, Re | = 

Caro£us CLUSIUS. Hiftoria plantarum Exoticarum. 

GuiLLELMUS Pis0o. Hiftoria naturalis Brafiliæ, Lib. 1v. 

GEorçGius MARCGRAVI us. Hiftoria rerum naturalium Brafiliz, 
Lib.r. 1x rr1. 

Le Reverend Pere JEAN BAbristé bu TERTRE de l'Ordre des 
FF. Prefcheurs. Hiftoire generale des Antilles Tome II. 

CHRISTOPHORUS AcCOSTA. ex Hift, Lugd. Lib.xvirr, 

G. BAUHINUS. pinax Theatri Botanici. 

BREYyNIUS, Centutia prima plantarum exoticarum, 

PAULUS HERMANUS. paradifi Batavi prodromus, 

MENTZEL US. Pugillus rariorum plantarum, 


en 


DESCRIPTION 


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AETTAR 


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DES PLANTES 


DE LAMERIQUE 


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Filix arborefcens, pinnulis dentatis. 
Fougere-arbre, à pinules dentelées. 


ETTE plante reflemble par fon port à un pe- 
| tit palmier : fa tige eft droite & n’eft garnie 
| de branches qu’au fommet, où elles font dif. 
pofées en rond de la mefine façon que celles 
des palmiers. Cette tige a environ huit à dix 
pieds de hauteur & prés de demi-pied de dia- 
metre, d'égale groffeur depuis le bas jufques 


au bout, & couverte d’écailles membraneufes & grifes, au def 
{ous defquelles on trouve un fonds tané, parfemé de plufeurs 
_ petits trous aflez profonds difpofez en raifeau , & entremeflé des 
veftiges des anciennes branches, qui font moins enfoncez. 

Certe tige étant coupée en travers,on decouvre à la place de la 
moëlle une chair trés-blanche aflez ferme , d’un gouft doucaftre, 
pleine d’un {uc blanc & gluanc , & entourée d’un laflis de veines 
noires, ondées, & dures comme du bois. | 

Au haut de cette tige, il‘y a environ douze branches éten- 
duës en rond, qui dans Dar commencement ont environ deux à 
trois pouces de groffeur,& vont s’amoindriffant jufques au bout: 


Aer DESCRIPTION 

elles font longues d'environ dix pieds, liffes, plattes par deffus 
avec le dos arrondi, & teintes d’un vert quitire (ur le roux. Elles 
fouftiennent de part & d'autre une trenteine de rameaux oppofez 
alternativement, & rangez aflez prés les uns des autres, de la grof- 
feur d’une plume d’oye, & dont les plus longs font environ de 
deux pieds. | | | 

Ces derniers rameaux font encore garnis de part &£ d'autre de, 
plufieurs coftes oppofées entr’elles alrernativement , fort prés les 
Unes des autres. Ces coftes font liffes, d’un vert affez gay , &cleur 
longueur eft à peu prés de fept à huit pouces : elles fouftiennent 
de chaque cofté des feüilles affez femblables à celles de la fougere 
mafle de Mathiole, longues de fept à huitlignes , larges de deux 
dans leur naiffance, & qui finiffent par une pointe émouflée : leur 
bord eftdécoupé par une creneleûre en dent de {cie : leur couleur 
eft d’un vert agréable, & leur dos eft chargé d'un double rang 
de boffettes qui fe reduifent en poufliere de couleur châtain fon- 
cé. Jay obfervé autant que la veuëé m'a peû permettre, qu'a- 
vant que ces boffettes foient réduites en poufliere , elles font pré- 
cedées par de trés- petites fleurs grifes compofées d'une feule 
feüille creufe comme une petite coupe hemifpherique & pleine 
de quantité detrés-petits filaments gris. | _— 

 Avanc que les jeunes branches de cet arbre s’éendenten long, 
elles reprefentent aflez la volute d’un chapiteau Ionique, ou 
la croffe d’un Evêque: elles fonc routes couvertes de petites é- 
cailles pointuës, roufles & argentées dans leurs bords. 

11 y a quantitéde ces plantes dans la Martinique le long du 
ruiffeau qui paffe par le Fort S. Pierre, & dans les forefts humides 
le long du chemin de la Cabfterre.J’en ay veu aufli en plufieurs 
endrotes de Yifle S. Domingue vers un quartier qu'on apelle le 

maffacre proche le Port-de-paix. | | 

C'eft la plante que Gonzale Oviedo apelle Æbers del Felce 
{ Arbre de la Fougere ) dans l'Hiftoite des Indes, livreneuviéme, 
chapitre quatorziéme. Le R.P. du Tertre de l’ordre de S. Domi- 
nique en parle aufli dans fon traité troifiéme des Antilles , chapi- 
tre premier , parag. troifiéme. | | 

Je fis un jour abbattre quantité de ces plantes que je laiflay fe- 
cher, &c les ayant fait brufler j'en tiray des cendres d'un gouft fort 


acre & piquant, qui fans doute pourroient fervir à faire du verre, 


e5rn 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 3 


6 403 LOS LPS: Lo: LOS ES : ENPI ES LOS LOS LA LS LAPS LAS ESS LOS Lo LS ES ESS : LOS LES LAES LOT D Ge 


L'EE 2; 
Filix arborefcens, latifolia, aculeata. 


Fougere arbre, efbineufe, > à larges feñilles. 


S Es racines font cheveluës, noires, difperfées.en gazon, & pouf 
{ent quelquefois un tronc , & quelquefois des tiges qui for- 
ment une efpece de buiflon noir, fort épineux & épais comme le 
corps d'un homme. 

Ces tiges ont dans leur naïffance prefque trois pouces de gtof- 
feur, & font noires & fort épineufes : elles vont diminuant juf- 
ques à la hauteur d'un homme ; & c’eft à certe hauteur qu’elles 
{e feparent en trois branches: celle du milieu ne fe divife plus, : 
mais celles des coftez fe divifent un peu plus hauten deux autres 

qui avec celle du milieu forment une efpece de fourche à cinq 
branches. | | 

- Ces branches pouffent dans toute leur longueur des rameaux 
oppofez alternativement, chargez de feüilles difpofées de mefme 
maniere, dont les decoupüres reflemblent fort aux feilles de la 
plante que Gafpard Bauhin apelle. Lonchitis afpera. Ces feüilles 
ont membraneufes,lifles, vertes-brun,longues d'environ dix pou- 
ces fur trois de large, leur nerveüre parcourt toute la longueur de 
la feüille, diftribuant des rameaux à chaque découpûre. 
Je n’ay peû obferver fi elle a fur le dos la poufliere qu’on re- 
marque ordinairement fur les plantes de la mefme efpece. Il s’en 
trouve quantité dans les forefts de la Martinique enallane à la 
Cabfterre; aprés avoir defcendu le Morne de la Calebaffe. 

* 


6 £a3 E3 03 Led 63 ES Ed ED LOS EE LOL ED LOS ES EN LT ES EX LA 663 ESS LA3 : {003 3 : DGe 


| LYS $ 
Filix latifolia, ramofa, cauliculis nigris & fpinofis.… 
. Grande fougere branchuë, noire > épineufe. : : © 


… Esracines decelle-:cy font forttoufuës, menuës & noiraftres, 

2, d'où il fort quelques fimples tiges fort droites , hautes d’en- 

viron quatre pieds & épaifles d’un pouce; rondes, mais tant foit 

peu canelées en devant, noires, luifantes & couvertes d’aiguillons 

roides , mais un peu plus longs que ceux de la précedente, fort 

pointus & noirs. Elles jetrent A se ppoléss 
| À ij 


4 DBSC RE P TH ON 
alternativement, & celles-cy d’autres de mefme maniere , mais 
plus menuës & plus courtes & qui portent des feuilles de la mef- 
me facon que la précedente , plus larges pourtant, & dentelées 
feulement aux extrémitez de leurs découpüres. Elles font aufli 
un peu plus fermés , & d’un vert un peu chargé: elles ont par 
deflous une petite nervüre d’où fortent de petites coftes qui fe 
divifent en trois autres, entre lefquelles il y a deux rangs de pe- 
tites bofferres poudreules & tanées. | | 

J'en ay trouvé en plufieurs endroits dans les foreits de l'Tfle S. 
Domingue. 


05 166 ob LS ES LAS EPS LEA ESRI ENS ES PH ES: ET : EPA EP LPS D A 3 €XES EE 13 ES IQ 
| se 
Filix latifolia, laciniata, & ad lacinias molliter aculeata. 
Fongere à larges feiilles decoupées ; garnie d'une pointe 
tendre aux découpñres. 


C Ette plante naïft de lamefme façon &c grandeur que la pré- 
cedente, mais elle n’eft point épineufe : fes feuilles font 
plus déliées & d’un vert plusagréable. Les dentelûres de {es dé« 
coupüres font crenelées tout à l'entour mais fort legerement : il 
y a aufli dans le fonds de chaque découpüre une pointe fort ten- 
dre de mefme confiftence que la feuille. 

Je n’ay fceu non plus obferver fa pouffiere, elle croît dans les 
forefts humides de l'Ifle S. Domingue. 


RUSSE 


Filix latifolia, nodofà. 
Grande Fougere, noñeule. 


Le 


À principale racine de cette fougere eft affez épaifle & ra- 
maffée : élle rampe comme celle de noftre polypode com- 
mun , mais elle eft compofée d'un double rang de nœuds les uns 
fur les autres, dont les fuperieurs font creux comme de petites 
boëtes , à caufe que les tiges qui en eftoient forties font pourries. 
Ces racines font accompagnées de quantité de fibres éparpillées, 
minces & cheveluës. | : 
— Hort au bout de la principale racine quatre ou cinqtiges, qui 

ont environ quatre pieds de h ile ne 
"VKon quatre pieds de haut, épaifles de quatre-lignes , un 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. s 
peu enflces par en bas. Elles s’arrondiflent enfuite & leur de 
vant eft canclé d’un feul fillon : leur couleur eft vert-brun, mais 
elles font parfemées de quelques écailles noiraftres. Ces tiges font 
fortifiées depuis le milieu jufques au bout d’environ neuf à dix 
nœuds aflez rumefez, éloignez de deux à trois pouces les uns des 
autres. Deux feüilles opofées vis-à-vis fortent des coftez de cha: 
_ quenœud. Elles font membraneufes, femblables aux feuilles de 
nos langues de cerf : mais un peu plus pointués , d'environ dix 
pouces de long & d’un pouce & demi de large, ondées tout à l’en- 
tour, avec une nervûre qui s'étend depuis le commencement juf- 
ques au bout, & qui donne en travers de petites coftes qui font pa- 
ralleles , & fort proches les unes des autres. 

Je n’ay peû obferver la poufliere qu'ont par derriere les autres 
plantes de mefme nature, J'en ay trouvé plufieurs dans un vallon 
proche un quartier qu’on apelle le Maflacre vers le Port-de-paix 


dans l'Ifle S. Domingue. 


( VIT 
Filix paluftris aurea, foliis lingux cervinæ. 
Fougere de mardfis, dorée, à feiilles de langue de cerf. 


F2 Lle a quantité de racines fibreufes & rouffaftres, qui jettent 
une touffe de tiges de neuf à dix pieds de long, prefque auffi 
grofles que le petit doigt, d’un roux noiraftre, poliés & luifantes, 
rondes par derriere & creufes par devant. Elles ont de chaque 
cofté une vintaine de feüilles oppofées alternativement d’efpace 
en cfpace, longues d'environ un pied & demy, & larges de prés de 


D À 
deux pouces:elles ont la figured'unelonguelangueémouflée mais 


tant {oit peu pointuë au bout de lanerväre : leur pedicule eft fort 
court, maisil s'étend tout le long de la feuille, & forme une ner- 
vôre aflez élevée : elles font membraneufes & folides comme du 
archemin, unies & venées fort menu en façon d’un rets confon- 
du. Elles font d’un vert agréable, & quelques-unes de celles qui 
font vers le bout de la tige font couvertes par derriere d’une pouf- 
fière dorée. ä | 
Ces feuilles ont un gouft fort afpre quiexprime affez de {alive 
dans la bouche. On en voit beaucoup dans les lieux mare 
de la Martinique, fur tout au bord de la riviere du Fort Royal, ou 
celle que je fis brufler donna des cendres fort falées. 
J'en ay remarqué aufli quantité danse S, STE au 
ii 


6 46 LADRE S'E RE P EL ON 
quartier de Leogane, le long de quelques ruifleaux elle éft tout- 
x fait femblable à celle-cy , fi ce n'eftque les feuilles font un peu 
plus longues ,moins larges & la poufliere qui eft fur le derriere eft 
d’une couleur plus foncée. Les Caraïbes la nomment Humama- 
Lera. 
we crois que c'eft la fcolopendre dont parle le R.P. du Tertre 
dans fon traité troifiéme des Antilles Chap. 1. parag:3: 


DS 43- Lp3 € eat LAS Là ES ES E03 EM LA EAST LAPS ES ESS LS ESS ES ESS F0 ES LS ES ER Joe 


VFIE 
Filix latifolia, ad margines pulverulenta. 
Grande Fougere, à bord poudreux. 


Elle-cy naift de la mefme façon & dans les mefines lieux ma- 
refcageux que la Fougere décrite cy-deflus : les tiges ont 
prelque la mefme grandeur , mais fes feuilles font un peu plus é- 
troices,plus pointuës,& pofces plus prés vis-à-vis l'une de l'autre, 
Les tiges fontrondes & un peu plus menuës qu'une plume à ef- 
crire, d’un vert-pafle tirant fur le brun : les plus longues feüilles 
ont prefque deux pieds de long & prés d'un pouce &c demy de 
large, fort pointuës dans leur bout, arrondies vers la tige, fermes 
comme du parchemin, unies par deflus & vert-pâles : elles font ac- 
compagnées par deflous & en long d’une nervüre qui diftribuë 
en travers quantité de petites coftes paralleles & fort proche les 
unes des autres : elles font garnies tout au cour d’une bordure 
poudreufe de couleur tané , & efpaifle d'environ une ligne. 
J'en ay trouvé fouvent L long de quelques ruiffeaux de Leoga- 


& Domingue. 


OL 


ne, & du petit Goive da 


I 5, 


Filix latifolia, non ramofa nigris tuberculis 
pulverulenta. | 


Grande fougere non branchuë, parfemée de rverruës noires. 


C Ette plante à quantité de racines menuës comme des che- 
y veux, longues, branchüës , noires & difperfées çà & la: il 
en Lort plufieurs tiges hautes d'environ quatre pieds, & de deux 
atrois lignes de groffeur , rondes par derriere, creufes par devant, 
poliés, luifantes & noires. Æ 


L 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 7 
Il y a deçà & delà de ces tiges neuf ou dix feüilles difpofées 
alternativement, d'environ huit pouces de long, & d’un & demy 
de large , faices prefque comme celles de nos langues de cerf, mais 
plus courtes & plus pointuës : elles font de la confiftence du 
vélin, découpées fort legerement tout au-tour par de petites 
dentelüres rondes : elles ont au-deflous une nervûre noire 
avec de petites coftes en travers de mefme couleur, qui font pa- 
ralleles & aflez proche l’une de l'autre, dans l'intervalle defquel- 
les il y en a quantité d’autres petites qui font courbées , done 
l’entre-deux eft rempli d’une boflette poudreufe & noiraftre. 
On trouve cette efpece de fougere danslesbois de la Martini- 
que en defcendant du Morne dela Calebaffe vers la Cabfterre. 


X. | 
Filix latifolia, non ramofa, rotundiüs crenata. 


Grande Fougere à fimples jets , &> à crenelñres arrondies. 


EF: jetre dés fa racine, quieft fort roufuë , quelques tiges 
d'environ trois pieds de haut , affez menuës, rondes, lifles &c 
de couleur brune, Elles finiflent par une feüille longue d'environ 
fept à huit pouces, & large prefque de deux. Ourre cettefeüil- 
le il y en a encore trois ou quatre à chaque cofté de la rige atta- 
chées alternativement & de E mefme grandeur à peu prés que la 
premiere : elles font arrondies vers la tige, pointuës en leur ex- 
trémité, & découpées en leur bord par des dentelûres rondes & 
affezlarges,liffes & d'un vert-brun par deflus;mais elles ont de pe- 
cités nervûres prefque paralleles éloignées l’une de l’autre de prés 
de trois lignes, entre lefauelles il y a deux rangs de petites boffet- 
tes poudreufes gris-de-fer. 


J'enay trouvé quelques plantes le long des ruiffeaux de Leoga- 
ne & du petit Goive dans l'Ifle S. Domingue. 


OS LT -H 13 6003 € PACE TOEPRR ÉGUIES CS RRRMR 
XI. 
 Filix nonramofa, fcolopendrioïdes. 
Fougere fans branches, à feüilles comme la fcolopendre. 


Lie à des racines fort longues, menuës , noires, enfoncées 
bien avant dans la terre, & qui enécant arrachées reffem- 


8 D: sms CG RE PAT 1 O °N 
blent àtinefcheveau de fil noir. Il fort de ces racines fept ou huit 
feüilles d’un pied, & même de deux pieds de long 5 une partie de 
ces feüilles fe courbe vers laterre , & l'autre fe releve : elles ont 
‘environ un pouce & demy de large : elles font étroites en leurs 
extrémitez,& vont s’agrandiffant vers le milieu:elles font décou- 
pées prefque de la façon de noftre afplenium ou ceterach ; Mais les 
découpüres en font plus pointuës , excepté celles qui font les plus 
proches du pedicule. Ces feüilles fonc liffes par deffus & d’un vert 
un peu enfoncé,mais pañles par deflous & chargées à chaque d'en- 
teleûre d’un double rang de petites boffettes , grifaftres & pou- 
dreufes.  - | 
La grandeur de cetté plante n'eft pas dérerminée,elle change fui- 
vant le terrain : j'en ay veu plufieurs dont les feuilles n’avoient pas 
plus de deux pieds de long, & d’autres qui en avoient plus de qua- 
tre & qui rampoient à terre. J’ayencore obfervé une particularité, 
qui eft que des feuilles qui rampent à terre il fort du fond des dé- 
coupüres de perites racines qui produifentune autre plante de mef- 
me efpece, & quelquefoisune feule feuille. | 
Elle naift particulierement dans les forefts humides , & le long 
des ruiffeaux dans l'Ifle S. Domingue;oùje l’ay trouvée en divers 
quartiers. FR “ANS E 


#XTE 
Filix fcandens , latifolia, ferrata. 
Grande Fougere montante , dentelée. 


E Lle pouffe pluñieurs tiges qui s’attachent fur les troncs des 
arbres par quantité de petites racines courtes, menuës & 
noiraftres de mefme que celles du lierre. Les tiges font plus me- 
nuës que le petit doigr, aflez folides, fouples , d'un roux foncé ou 
tané , & couvertes de petites écailles pointuës, membraneules & 
rouflaftres : elles chargent quelquefois les arbres ou elles grim- 
pent,& en cachent entierement letronc. Ces mefmes tiges pouf- 
{ent des branches alternativement d’efpace en efpace , éloignées 
de trois a quatre pouces les unes des autres : ces branches ont quel- 
quefois deux pieds de long ; elles font rondes, pliables , unies & 
d un vert-gris:elles portent des feüiilles par paires jufques au bout : 
jen ay compté quatorze ou quinze, mais celle qui termine la ti ge 
eft impairc: elles ont depuis deux jufques à quatre pouces de long 
. & plus d’un demi pouce de large; leur figure aproche de celle 


DES:%:P4LANTES :D£ L' AMERIQUE. 9 
d'un parallelogramme , bien qu'elles foient pointuës par les deux 
bouts : leur bord eft agréablement dentelé ; elles fonc membra- 
neules & fermes comme du vélin , d’un vert foncé pat les deux 
coftez , unies par deflus & un peu ridées au deflous par quantité 
de petites coftes qui les traverfent depuis la nervûre jufques au 
bord. 


J'en ay trouvé fouvent le long des ruiffeaux dans les Ifles de la 


Martinique & de S, Domingue, fans avoir peû obferver leur fe. 
mence. | | 


one be *XPPIL 
Fix htifolia, caudata, pinnulis lonchitidis dentatis. 
Grande Fougere à longue que, à pinnules de lonchitis. 


S À racine eft compolée de quantité de fibres noires, longues 
D & fort menuës qui la rendent fort touffuë. Elle poufle en 
dehors quelques tiges menuës ; longues d'environ deux pieds, 
unies & de couleurtané, creufes par devant & rondes par derrie- 
re chacune de ces tiges foûtient trois ou quatre paires de feüilles 
longues de fepc à huit pouces, larges de deux, terminées par une 
queïie étroite d’environ'trois pouces de long. Ses découpüres 
reflemblent aufli à celles du lonchitis affera, dont chacune a 
environ trois lignes de large. Leur vert eft un peu pañle & 
leur nervûre eftune cofte qui va d'un bout de la feüille à l'au- 
tre & diftribuë en paflant des rameaux à chaque découpûre , 
qui finiffent par quantité de moindres qui s'étendent jufques fur 
les bords. 
_ Chaquetigeeft terminée par une feüille femblable. Te n’ay pe 
obferver leur poufliere : jen ay trouvé quelques plantes le long 
d'un ruifleau au quartier du Fort Royal de la Martinique. 

M: de Tournefort qui fait la démonftration des plantes 
dans le Jardin Royal à Paris, a apporté de Portugal une Fougere 


{emblable à celle-cy, & dont la poufliere eft attachée au bord des 
pinnules. | Le 


+ 


D:æ:$: 0 RCI AT R ON 


1O 
RUE RAR EN INENRNENVE EN BR EUEUE EN HO IE 


DE ENLAENENURÉNIOR KR 
NE VS 


Filix pinnulis lonchitidis obtulis, non dentatis, 
ad oras pulverulentis. 


Fougere à pinnules delonchitis, émou[ées, poudrenfes 
par le bord &° fans dentelüres. 


Es racines font fort menuës & toutes remplies d’autres plus 
S petites d'un gris obfcur , longues & éparpillées. Elles jettent 
cinq ou fix pedicules de prés de deux pieds de haut, d'environ 
deux lignes d’épaiffeur , rondes par derriere & canelées par de- 
vant, d'un brun fort pale & blanchaftre. Elles portent huit à neuf 
paires de feüies à deux pouces de diftance les unes des autres. Il 
n’y a que les deux plus baffes qui foient branchuës, les autres font 
fimples ; & les plus longues ont environ neuf pouces de long & 
deux pouces de large. Elles finiffent en pointe & font découpées 
prefque jufques à la cofte pardes pinnules larges de trois lignes ; 
leur pointe eft émouflée & leur bord eft poudreux tout au tour & 
grifaître. Leur couleur eft d’un vert-pafle; elles font unies & com- 
me membraneufes. ss ee 
J'en ay trouvé en plufeurs endroits des Ifles de la Martinique 
& de S. Domingue. | 


AG URUR BV AIO EEE RORNINIEIRIROMNUR EUR HAUREOKNEIM AUX FOR IHI0e 


eV. 
Filix latifolia, non ramofa, foliis gladiformibus 
HSE __ ferratis. 


Grande Fougere fans branches, à feiilles dentelées, 
© en façon de coñteau. 


EF Lle pouffe dés fa racine dix ou douze iges d’une ligne d’é- 
. paifleur  prelque quarrées ,unies & d’un vert-brun, longues 
d'environ quatre pieds , qui depuis leur: milieu ont deçà & delà 
dix - huit ou vingt feuilles rangées alternativement à la diftance 
d'un bon pouce. Ces feuilles ont environ demy pied de long & 
un pouce de large avec une nervûre qui va depuis latige jufques 
au bout : elles font fort pointuës & faites prefque comme un coû- | 


La À s 
leur confiftence eft membraneufe : elles font d’un vert-brun 
PT SEVaNt,, ayant par derriere quantité de petites coftes depuis la 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. Ta 
nervûre jufques prés du bord qui eft tant foit peu dentelé, avec 
ün double rang de boffetes poudreufes & tanées , de chaque cofté 
de la nervüre, | 

Elle naift le long des ruiffeaux dans les forcfts de l’Ifle S, Do: 
mingué,. | | 


ts 7 7 2 Ke 
XVI. 
Filix non ramofa, latiüs dentata majot, 
Grande fougere fans branches, à larges dentelÿres. 


@ Ette plante à neuf ou dix tiges de quatre ou cinq pieds de 
hauteur qui fortent d’une racine fibreufe & noiraitre : elles 
font plus menuës qu'une plume ä écrire, brunes, lifles, & prefque 
quarrées : les feüilles qui viennent par paires au nombre de dix 
ou douze font attachées deçà & dela de ces tiges d’efpace en efpa- 
ce d'environ deux pouces de diftance. Elles ont prés de dix pou- 
ces de long & un pouce de large : elles font de confiftence de par- 
chemin , mais pourtant aflez fragiles & d’un vert fort pafle : elles 
{ont pointuës & leur bord eft tout entaillé par des découpûres ai 
guës, larges & enfoncées prefque jufques au milieu de la feüille, 
I y a une neryûre depuis la tige qui court tout le long de la fueille 
jufques au bout, & depuis cette nervûre il y en a d'autres qui vont 
chacune jufques à la pointe des dentelûres , & d’autres auñffi qui 
vont de cette mefme nervûre jufques a l'enfoncement des den- 
telûres. Depuis la deuxiémenervère , il Y à quantité de petites 
coftes quitraverfent jufques à la troifiéme, & parmices colles il y 
a un double rang de verruës poudreufes & orifaftres, qui vont de- 
puis la principale nervûre jufques au bout de chaque découpüre, 
= | À ET. | | 

Il s’en trouve en divers endroits de l’'Ifle S. Domingue, où l’on 
en voit de deux fortes de cetre mefine efpece, à fcavoir la premie- 
re Cy-devant décrite, &un autre feconde fort femblable en tout. 
à cette premiere, mais beaucoup plus ptite. 7 L 

Elles naiflent toutes deux le long des ruiffeaux & dans les fo. 
refts humides de la mefine Jfle S. Domingue. 


12 | DES 'CLR IE TE O° N°: 
PTIT AT II AT ILL ILUALrL ES Al 6 fs 


RUTILL 
Filix non ramofà, longiffimis, anguftis & ad bafim 
auriculatis foliis, | 


Fongere fans branches, à feñilles trés-longues, étroites, * 
oreillées à la bafe. 


A racine eft toute cheveluë & noirâtre, de laquélle il fort 
S neufou dix tiges groffes d'environ deux lignes,brunes, unies, 
rondes par derriere, fillonées par devant & hautes d'environ qua- 
tre à cinq pieds. Lo 0 AN 

Ces tiges ont plufieurs feuilles vert-pafles affez prés les unes des 
autres, & oppolées en façon des dents d'un peigne : elles ont de- 
mi- pied de long, & font tout au plus larges de trois lignes : elles f- 
niflent en pointe fort aigue , mais leur commencement s’élargit 
& reprefente en quelque façon le lobe exterieur de l'oreille. Elles 
ont une cofte relevée par delfous quien diftribuë plufeurs autres 
plus perices, qui vont de travers jufques au bord, qui eft tout cou- 
vert d'une bordure poudreufe, grifatre & un peu relevée. 

Il s’en trouve quantité le long desruifleaux de l’'Ifle S.Domin- 
gue vers le Port-de-paix. 


rar Fe a 
Filix alteralongiflimis, anguftis, & ad bafñim 
Re - TOHOND FOIS. 
Autre Fougere à feüilles trés - longues , étroites 
… © refeñilluës. 


É Elle-cy efttrés-femblable à la précedente : elle n’en differe 
| qu'en ce que fes feüilles font un peu plus étroites ; & au lieu 
que les autres ont les apendices de la bafe faices comme le lobe de 
l'oreille , celle-cy les a beaucoup plus longues & plusétroites , en 
forte qu’elles reffemblent à deux petites Éilles dont l’une revar- 
de en haut & l’autre en bas. Elle à auf les bords couverts d’un cor- 


= poudreux comme la precedente & naift dans les mefines en- 
OICS. 


DES PLANTES DE LAMERIQUE. 1} 
AR PRIE ORAN EDR R APR ROOREA RER ane 


X X. 
Filx furcata, pinnulis longiüfculis, non dentatis. 
Fougere fourchuë, à longues pinnules non dentelées. 


Ette efpece de fougere eft fort rare : je n'en ay jamais 
Ce trouvé que dans un feul endroit ; fçavoir dans la Martinique 
vers le Morne de la Calébaïle en defcendant au quartier de la 
Cabflerre::33151p 8e F 
Sa racine efttoute fibreufe & noiraftre qui ne jette tout au plus 
que deux ou trois tiges rouffaftres tirant {ur le noir, rondes , de 
deux lignes de grofleur, longues d'environ deux pieds & couver- 
res de quelques écailles fort petites & fort minces, d’un roux un 
peu moins chargé que celuy de la tige. | Dhs: 
_ Cestiges fe Éuiéhene cn deux branches longues d'environ un 
pouce & aflés éloignées l'une de l'autre. Chacune de ces bran- 
ches fe féparé aufli en deux autres branches environ deux fois 
plus longues que les premieres : enfin ces dernieres fe fourchent 
€ncore en deux autres longues d'environ cinq à fix pouces , mais 
qui ne font pas fi écartées que les premieres. Outre ces deux bran- 
ches fituées au bout de chaquetige, il y en a encore deux autres 
re vers le milieu de la tige oppofées l’une à l’autre qui fe divi- 
. lent auflien d’autres branches de la mefine façon que les fupe. 
ricures. : 
Toutes ces branches font garnies de feüilles découpées jufques 
à la cofte principale : les plus longues découpüres qui fe trouvent 
vers le milieu, ontenvironun pouce delong, & prés de deux li- 
gnes de large : leur longueur diminuë à mefure qu'elles apro- 
chent de l’extremité des branches: leur arrangement peut eftre 
forc bien comparé à celuy des dents d’un peigne ou des fcüilles de 
Vif, en Latin Tax. | | 
Je n’ay peû remarquer leur femence, ni de quelle façon elles 
la portent, | | MEN 


ze 


B iij 


14 DESCRIPTION 
ER EAU E EN ERA RURURUR EN Se HR FOUR EEE 
EXT 
Filix ramofa, pinnulis roftratis. 
Fougere branchuë , à pinnules en br. 


A racine eft toute cheveluë & noiraftre, qui produit dés le 
| commencement un amas de plufieurs tiges feches parmy lef- 
quelles il en fort fept ou huit autres groffes d'environ une ligne, 
rondes, unies & rouffaftres , hautes de trois à quatre pieds, bran- 
chuës deçà & delà alrernarigement , & prefque de deux en deux 
ouces.. | 7. 
à Les plus longues de ces branches ont quañ un pied de long & 
portent des feiulles d’un pouce & demy de long, difpofées de mef- 
me maniere que les branches, & éloignées de l'une a l'autre de prés 
de neuf lignes ; elles ont bien fix lignes de large, & font décou- 
pées tout à l’entour par des aiflerons prefque jufques à la nervû- 
re. Ces aiflerons ont deux lignes de large, ils font pointus comme 
le bec d’un oifeau & tant foit peu crochus; elles font unies par def- 
fus & d’un vert clair, mais par deflous elles font d'un vert un peu 
enfoncé, & raïées par de petites coftes traverfieres. 
J'en ay trouvé fouvent en divers endroits de l'Ile S.Domingue, 


LAS et 


206 07 06 307 205 30 205 D 205 36 205 30» 206 10» 206 > 406 DG> 20655 0 2055307 Gr 0065 D 206 190 206 IG DO> 
| XF 
 Filix ramofa, pinnulis longiufculis partim auriculatis, 


Fongere branchuë à longues pinnules , quelques-unes 
à oreilon. 


N prendroit d’abord cette fougere pour la fougere femelle 

de Mathiole aflez connuë en France ; mais elle eft beaucou p 
plus branchuë & plus étenduë : fa racine eft toute cheveluë & 
brune, elle pouffe fept ou huit tiges de prés de deux lignes d'epaif- 
feur , fort liffes & roux-châtain, qui jettent çà & la de longues 
branches prefque vis-à-vis les unes des autres, qui en pouflenc 
d'autres, & celles-cy encore d’autres de même couleur, tirant 
Pourtant tant foit peu fur le verd. Les plus longues de ces fecon= 
des branches ont environ un pied de long , & les dernieres font 
beaucoup plus courtes , s’amoindriffant à mefure qu'elles apro- 
chent de l'extrémité des fecondes. Ces mêmes dernieres fontter- 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 15 
minées par une pinnule, longue & étroite, & ont de part & d’au- 
tre alternativement & aflez prés , des pinnules aufli fort étroites, 
dont les plus longues ont un peu plus d’un pouce : leur largeur eft 
prefque d’une ligne & demie, & leur pointe eft tant foit peu 
émouflée. Il y a aufli d’autres pinnules aux commencemens des 
plus longues , mais beaucoup plus courtes & en façon de petits 
aïflerons : elles ont toutes le bord replié en dedans, comme les 
feüilles du rofmarin vulgaire, en Latin rofmarinus hortenfis ; le 
deflus liffe & vert blanchaftre , & le deflous tout raïé de quantité 
de petites coftes traverferes. | 
Je n'ay peû obferver leur femence, & je n’en ay trouvé que dans 
” deux endroits  fçavoir le long du Tapion proche le petit Goive 
delIflesS. Domingue , & fur le coupeau de l'Ifle de la Tourtuë 
dans la parroiffe de Mirebalai. 


06 20 206 J@ 206 r D0> 206 JG» 06 290 06 DO 0€ SG 262507 206 07 06 Jo» 206 50 206 SO 206 206 40 39 LC DOw 


MAI ETL, 
Filix ramofa villofa Major, crenis rotundis dentata, 


Fougere branchuë > veluë, à denteläres arrondies. 
@ Ette efpece de fougere devient fort grande, quand elle naift 


dans des lieux humides le long des ruifeaux. Sesracines font 
toutes cheveluës comme la plufpart de celles des autres fougeres : 
elles font grifaftres & pouffent cinq ou fix tiges tanées d'environ 
quatre pieds de haut, groffes de deux 2 , rondes maïs fillo- 
nées par devant : elles pouffent aufli de c aque cofté alternatiye- 
ment & par des efpaces incgaux des branches d'environ un icd 
& demy de long, qui portent dans leur longueur deca & dela & 
alcernativement des feüilles d'environ deux pouces & demy de 
long , qui diminuent infenfiblement jufques au bout, & elles fi. 
niflent en pointe & font decoupées jufques à la nervûre principas 
le par des pinnules de trois lignes de large, arrondies par le bout 
& incifées tout à l’entour par des crenelûres aflez rondes : elles 
font liffes & d'un beau vert par deffus , mais pañles par deflous & 
chargées d’un double rang de petites verrués poudreufes & noi- 
raftres. 

Toute la plante eft parfemée de quelques poils fort menus,tor- 
tus & rouflaftres. Je n'en ay ve que dans deux endroits de l'Ifle 
S. Domingue, fçavoir le long d'un rüiffeau proche le Maffacre 
vers Le Port-de-paix, & vers le Tapion du petit Goive, 


16 DE MUC RE FT ON | 
| _nc30 labo 265 2638/6160 de L06 Der <065e><06 dorer 85 Der» D -8G DEEE 


X XIV. 
Filix villofa minor, pinnulis profundé dentatis. 


Petite Fougere veluë, à longues denteltres. 


& Elle-cy eft beaucoup plus petite que la precedente : fa ra- 


cine eft faite de mefme & naift aufli dans les lieux humi- 
des : elle n’a pas plus de déux pieds de haut, fes tiges {font fort me- 
nuës, rondes & noires, couvertes de quantité de petits poils noi- 
raftres & tortus. 
Environ à la troifiéme partie des pedicules elles ont deçà & 
delà des feilles érenduës en façon d’aifles &c oppolées les unes aux 
autres , diftantes d'environ un pouce & demy. La plus grande a 
prés de quatre pouces de long , &un pouce & demy de large : la 
nervûre eft aufli toute veluë comme la tige : elles finiflent toutes 
en pointe, & font découpées jufques à Ja nervûre, chaque decou- 
pûre ayantenviron trois lignes de large: leur nervüre-eft petite 
& leurs bords font découpez par des crenelüres affez profondes & 
pointuës. Il y a par derriere de chacune de ces crenelüres une 
petite boffette poudreufe & rouflaftre : elles font unies & d'un 
vert gay par devant , membraneules mais fort minces. 
 C’eft une plante affez rare: je l'ay trouvée le long du mefme 
ruifleau comme la precedente. 


| 204 D0e 206 V0» «06 D» 206 06 206 D» 206 DE» 06 V0 206 V0 206 206 07 206 IG» 20€ 0 IQ 206 0 206 06 IG IE 


nn V: À 


Fongere à pinnules creftées. 


LÉ: Ette plante a plufieurs petites racines fibreules, grifaftres de 

— deux ou trois pouces de long, & écartées deça &c delà dans 
la cerre. Il en fort quatre ou cinq tiges fort menuës, rondes , d’un 
vert fale, & d'environ un pied de haut : elles ont depuis le milieu 
jufques au bout de part & d'autre des feüilles étenduës alterna- 
tivement, en forte que le bord de la fuperieure touche celuy de 
: l'inferieure. La plus longue de ces feüilles a prés de deux pouces 
de long , &t neuf à dix lignes de large : elles font émouflées 8 
dentelées au bout : elles font auffi découpées par des aifleronsjuf- 
ques à la nervûre : ces aiflerons ont prés de quatre lignes de large, 


& 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 17 

& font dentelées cour à l’entour, excepté vers l'endroit qui regar- 
de la principale tige, en forte qu'ils reffemblent fort à de petites 
creftes. | 

Les feuilles deviennent toûjours plus courtes à mefure qu'el- 
les aprochent de l'extremité de la tige : elles font d’un vert fon- 
cé, lifles par devant & chargées par derriere de quelques peti- 
teséminences poudreufes non pasrondes comme aux autres mais 
ovales & pointuës par les deux bouts & d’un roux fort tané. 

Je n’en ay trouvé que dans un endroit de l'Ile S. Dominoue,le 
long d’un ruiffeau, vers un quartier qu'on apelle le Mouftique, en- 
viron à dix lieies du Port-de-paix. 


X X V.B. 
Fix pulverulenta, pinnulis obtufé dentatis. 


Fougere poudreufe, à dentelires émoulftes. 


destiges pourries accompagnées de plufeurs racines fibreu- 
fes , longues & éparfes çà & la, de couleur brune comme tout 
le corps de la racine , d’où il fort quatre ou cinq tiges fort me- 
nuës , rondes, vert-brun,& d'environ un peu plus d’un pied de 
haut: elles ont de chaque cofté feize ou dix-huit feüilles affez 
proche & vis-à-vis les unes des autres: celles du milieu ont envi- 
ron deux pouces de long fur fix ou fept 5e de large , mais cel- 
les qui regardent l'extrémité & la racine deviennent plus courtes 
a mefure qu’elles s’en approchent : les unes & les autres font dé- 
coupées prefque jufques à la nervûre & ces découpüres font fort 
étroites, émouflées par Le bout, & dentelées tout au tour : chaque 
feüille a deux découpûres plus longues en fon commencement, 
qui font comme deux perires feuilles dont l’un regarde en bas & 
l'autre en haut : elles font liffes d’un vert - gris. Leur deffous eft 
tout couvert d'une poufliere fort menuë & ranée. | 
C'eft une fougere fort rare que je n’ay trouvée que dans quel- 
ques forefts écartées de l’Ifle S. Domingue. 


mn 


L E corps de fà racine n’eft compolé que de quelques reftes 


ne: : s USM SICRE P it DAN 


XVI. 
Lonchitis hirfuta, florida. 
Lonchitis rveluë , C7 feurifante. 


À racine eft rouffuë & cheveluë, elle pouffe fept ou huit pe- 

» dicules deliez d'environ un pied de hauteur , fort caflants 
creufez par devant, arrondis fur le dos, verdaftres & couverts de 
poils courts & bruns : ils foûtiennent depuis leur milieu dix ou 
douze feuilles quelquefois opofées vis-à-vis, & d'autrefois alterna- 
tivement, elles vont toûjours diminuant jufques au bout : les plus 
bafles ont environ un pouce & demy de long, fur environ demi- 
pouce de large : elles font crenelées rout à l'entour avec de peti- 
tes coftes par deflus: leur couleur eft d'un vert-gay, maïiselles font 
garnies de part & d'autre de poils blanchaftres : pour ce qui eft 
de leur figure, elles font femblables à celles du lozchitis ordinaire, 
c'eft à dire qu’elles aprochent d’un demy cœur. 

Le pedicule fournit à labafe des premieres feüilles deux autres 
pedicules plus deliez & comme jumeaux, qui s’élevent à la hau- 
teur de demi -pied: ils font velus, fillonez,& portent chacun une 
grape pyramidale d'environ deux pouces de Jong » Chargée de 
plufieurs autres pecites grapes, comme celles à peu prés de lof: 
munda regalis : Mes font vertes dansle commencement, mais el- 
les deviennent brunes dans la fuite. 

Je n'ay jamais trouvé cette plante qu’une fois & dans un feul 
endroit de la Martinique, {cavoir.en montant le Morne,quand on 
va de la grande Anfe d’Arler à celle du Diamant, un peu aprés 
l'habitation de M. l'O range. | 


206 EPF EN 13 PT ENT 


+ 


20 LEA ES EXC EE AE LR RES CA ES ES A EI CET ES D LH CES LS Dee 
2,65 h'SS 6 à 
Lonchitis glabra,major. 
| Grande lonchitis, Li]fe. | | 
N À racine reffemble à du gazon fort touffu, qui poule plu-_ 


fieurs fibres grifaftres , & plufieurs tiges d'environ deux pieds 
de long , épaiffes de deux lignes, de couleur vert- brun, liffes, 
tondes par le dos, & un peu canelées par le devant, garnies de 
Plufieurs feuilles depuis le tiers en haut, quieft terminé par une 


DES PLANTES DE L'AMERIÎQUE. 19 
fcüille étroite, pointuë de prés de trois pouces de long : elles font 
polées deçà & delà alternativement & fort prés les unes des au 
res : leur figure refflemble à une petite faux : les plus longues ont 
Environ quatre pouces de long, & un pouce de large vers la bafe : 
elles font fort pointuës & décou pées tout à l’entour par des dente- 
lüres rondes : Jeur bafe à le cofté fuperieur arrondi, & qui avance 
Comme une oreillette, mais l'interieur eft taillé obliquement : il V4 
# une nervûre principale qui s'étend depuis le comméricement 
jufques au bout de la feïüille , & qui fournit des filets de part & 
d'autre : leur deffus eft uni & d’un beau vert, mais le deflous eft 
pale & tant foit peu ridé par plufieurs petites nervûres ayveé une 
rangée decà & delà de quelques vermifleaux poudreux, fort é- 
troits , attachez à la fcüille » longs d’environ fix à fept lignes, de 
couleur tané obfcur. 


J'en ay trouvé fouvent dans nos Antilles dans les forefts & le 
long des ruifleaux. |  - Sous 


PA A Gt GE GE eu ES cs a rat to cape 
 XXVIIL 
Lonchitis glabra, minor. | 


Ca 


Il en fort quelques tiges unies & rondes de couleur tané ob- 
{cur ; d'environ deux pieds de long , de fa croffeur d'une te: 
garnics de part & d'autre au deffus d’un demi-pied de la racine : 
de feüilles fort proches les unes des autres, pofées alternativement 
&c étenduës en forme d’aiflerons : elles ont la figure d’une petite 


faux émouffée pat le bout, longues d'environ un Ha & demy, 
‘entour, & par- 


long, &fe divife en de petits filets jufques au bord : outre cela il 
Y 4 Un rang deça & delà de la neryûre, de petites boffettes rondes, 
poudreufes & ranées, TR: | me 
Il s’entrouve dansles mefmes lieux, & elle eft mefme plus fre. 
quente que la precedente, > ” | ee 
52e | 
- C à 


20 Dre 0: RC RT T1 O N 


PPS CE à 


JC NE Xe A: 
Lonchitis auriculata & ferrata. 


Lonchits dentelée, x oreille. 
S A racine eft de mefme que celles des precedentes & poule 
{es 


tiges de mefme façon, longues d'environ un pied & E 
my elles ne font pas trop groffes,mais elles font rondes &c paîles, 
& foûtiennent environ demi-pied par deflus la racine une vin+ 
taine de feuilles deça & delà fort prés les unes des autres & ran- 
gées alternativement : elles ontenviron deux pouces & demy de 
long , & ont prefque la mefme forme que celles de la premiere, 
mais elles font un peu plus courtes: elles font fort pointuës & font 
decoupées dans le bord par des crenelüres émouflées fenduës au 
bout par deux petites dentelüres : leur bafe a une orcillette dans 
fa partie fuperieure, qui eft coupée en crefte de coq, & leur dos eft 

arni d'un double rang de petites verruës poudreufes & tanées. 
J'en ay trouvé en quelques forefts de l'Ifle S.Domingue. 


PA LOS ES EPS ES END HAS ES EE ET ES EAP LAPS ES EEE LS EPS EAN ESS GA EE A 6 œ 


NAT D 
Lonchitis juxta nervum pulverulenta. 


Lonchitis poudreufe le long de la nervüre. 


A racine eft fort touffuë & fibreufe : les tiges n’ont pas plus 
d’un pied & demy de long, fes feuilles commencent prefque 

au tiers des tiges,aflez proche &c vis-à-vis l’une de l’autre: les deux 
plus baffes font plus courtes que la troifiéme, qui eft ordinaire- 
ment la plus longue detoutes, ayant environ prés de trois pouces 
de long, & demy pouce de large : les autres vont diminuant juf 
ques au bout de la tige, qui finit par une feüille un peu plus étroi- 
te & plus pointue : É principale nervûre ou cofte de ces feüilles 
cft accompagnée deçà & delà d’une bordure fort étroite pou- 
dreufe & tanée : elles ont la mefme figure que celles de la prece- 
dente, excepté que la bafe eft de plus large , & comme en 
forme de cœur: elles font un peu rudes par deffous à caufe de plu- 
fieurs petites coftes qui vont obliquement depuis la prince 


| ET jufques au bord qui eft ondé par une fort petite den- 


L 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 


21 
J'eh ay trouvé fouvent dans les mefmes endroits. 


DE EPL ERP LAPI PI EP ENST ESS ERP ES ENS EPS ET EOfOD CONS LS LP LOIS ENS COS ES EMI 603 66 KES Dee 


X X X. 
Lonchitis ramofa, limbo pulverulento; 
Lonchitis branchuë, à bord poudreux. 


S À racine teflemble à une touffe de cheveux noiraftres, d’où 
il fort quelques pedicules fort minces d’un vert-pañle , d’en- 
viron demi-pied de long : chaque pedicule fe termine en trois 
rameaux , ceux des coftez font plus courts que ceux du milieu : ils 
font opofez vis-a-vis l’un de l’autre, découpez jufques à la cofte en 
fcüillages taillez en faux & difpofez alternativement , dont les 
deux premiers qui font à la naiflance de chaque rameau pendent 
en bas, & n’en ont aucun opofé de l’autre cofté, La feuille qui fi- 
nit ces rameaux a prés de trois pouces de long & quatre lignes 
de large : & la principale de celles qui regardent en bas, qui eft la 
plus proche du ae 2 pedicule , eft prefque aufli longue & 
aufli large , les autres diminuënt à mefure qu’elles aprochent du 
bout, 

Le rameau du milieu foûrient cinq ou fix feüilles dont les plus 
bafles qui font tres-longues , font découpées à leur bafe en trois 
feüillages , deux en bas & un feul relevé en haut, celles qui fui- 
vent n'ont qu'une orcille pointuë de part & d'autre : les autres 
n'en ont qu'une feule dans la partie fuperieure qui eft arrondie, 
Enfin la derniere feuille qui cermine le rameau , eft pointuë dans 
fon extrémité, & garnie environun pouce par deflus {à bafe de 
deux oreilles affez es & émouffées : les plus longues de ces 
fcilles ont prés de quatre pouces de long, & quatre à cinq lignes 
de large, & celle qui finit le rameau a environ trois à quatre pou: 
ces, & aufli quatre à cinq lignes de large; celle- cy eft pointuë, 
mais les autres fontun peu émouflées : leur confiftence eft mem- 
brancufe, fort lifle & d'un beau vert par devant, mais un peu ri. 
dées en derriere par quantité de petites coftes qui les traverfent ; 
elles ont tout à l’entouf une petite bordüre poudreufe de couleur 


tané, tirant pourtant fur le gris. 


C ii 


DESCRIPTION 
1 s’en trouve dans les forefts, & le long de que 
del'Ifle S. Domingue, mais rarement: 


OT LC CS El got 103 43 O3 LP LENI EPT ENT LPS VQP 


a lques ruifleaux 


De 3 Et LUE LS EAP EAP AE FAT EN ES EE 


XXXH 
Hemionitis maxima, quinque-folia. 
Grande bemionite à cinq feñilles. 


EL Lle poufle dés fa racine qui eft toute cheveluë &cnoire, cinq 
E à fix tiges d'environ crois pieds de haut, & arofles d'environ 
deux lignes, rondes, mais un peu canelées au devant & d’un vert 
fale : chaque tige finit par une feuille d'environ un pied de long : 
étroiteen fon commencement, pointuë pat le bout, & large d'un 
demi-pied dans fon milieu. Par deflous celle-cy,il y ena quatre au- 
tres actachées deux à deux, & vis-à-vis, un peu plus étroites & un 
peu plus pointuës que la fuperieure: les deux plus bafles ont du 
cofté interieur de la bafe une petite orcilleronde; elles fontondées 
à l’entour , mais affez legerement : leur confiftence eft comme du 
velin fort delié vert-pañle ; elles ontau deflous une nervûre qui va 
tout le long d'un bout à l’autre, & qui diftribuë quantité de coftes 
fort delicates obliques & paralleles, qui s'écendent jufques fur le 
bord où elles fe recourbent un peu : ces coftes fonttraverfées par | 
d’autres plus fines, ondées & courbées. | 

.… Quand les feüilles de cette plantecommencent à pouffer, elles 
reffemblent fort bien à la croffe d’un Evefque, & font couvertes 
d'une poufliere tres-menuë & fort noire, qui tombe quand elles 
prennent leur grandeur ordinaire. | 

Il s’en trouve fouvent dans les forefts fombres & humides. J'en 

ay trouvé quantité, particulierement le long d’un ruifleau proche 
le Maffacre vers le Port-de-paix, dans l'Ifle S. Domingue. 


X AA IE 
Hemionitis maxima, trifolia. 
Grande hemionite à trois feüilles. 


Es racines font aufli toutes cheveluës & noires : il en fort fix 
| ou fept pedicules fort menus, liffes , noirs & luifants, comme 

ceux de nos capillaires, de la hauteur d'environ demi-pied. Ils 
portent ordinairement trois feuilles: celle du milieu où la fupe- 


DES PLANTES DE£ L'AMERIQUE, à} 
rieure eft toû jours la plus grande, elle a prés d’un pied de long 
& demi- pied de large, ayant vers le milieu deux avancemens 
comme deux oreilles : elle commence par un angle arrondi, & 
finit en pointe, Les deux autres ne font que comme la moitié de 
celle-cy: lanervûre qui les traverfe,les Partage en deux parties ine- 
gales , dont la fuperieure eft beaucoup moindre, elles n’ont aufli 
qu une oreille dans la partie inferieure, Fe : 

Ces trois feüilles font membraneufes & fort minces d’un vert 
un peu chargé, lifles par deflus, mais fouftenuës en deffous par 
des coftes obliques, & affez diftantes de l'une à l'autre, qui font 
auffi traverfées par d’autres coftes courbées en dehors : ces feuil- 
les font aufli remplies par derriere de quantité de verruës qui du 
commencement font vertes, unies & creules comme un nombril, 
de la grandeur d’une petite lentille, mais qui deviennent en fuite 
toutes poudreufes de couleur chaftain poire | fr 2 3 

 LEY trouvé cette cfpece dans la Martinique le long du chemin 
de la Cabfterre proche la riviere Falaife ; j'en ay aufli remarqué 
fouvent de la mefme efpece dans l'Ifle S. Domingue, le long des 
ruifleaux, mais qui a cinq feüilles, & fes avancemens fort pointüs, 


& comme en demy croiffant , au lieu que celle-cy les a prefque 
ronds. 


6 bia cases ci ne ct as So 
XXE Erin 
Hemionitis aurea, hirfuta. 

 Hemionite dorée L> velui. 


EF Lie à plufieurs petites racines noires & menuës comme des 
cheveux qui pouffent neufou dix feuilles : les plus vieil- 
les fonc immediatement couchées par terre , mais les plus jeunes 
{ont droites ; elles font prefque toutes de mefine grandeur , mais 
les pedicules des vicilles font beaucoup plus courts, que ceux des 
récentes, n'ayant pas plus de deux pouces de long , & ceux-cy 
environ demi- pied : ces pédicules font menus, ronds & re à 3 
les feüilles ont-bien deux pouces & demy d’étenduë, elles font 
découpées en cin parties aiguës, prefque comme le ricinus 
commun : leur def ef d’un vert chargé & luifant, mais le def- 
fous des plus jeunes eft tout couvert d’une nervûre en façon d'un 
petit raifeau dont les trous font remplis d’une poufliere dorée, ce 
qu'on ne trouve pas dans les vicilles : toute la planteeft couverte 
d'un petit poil ras & blanchaftre : On remarque encore que les 


£ 


à 24 BÉSIENIPTION M : 
. plus jeunes pouffent quelquefois au commencement de que- 
qu’une de leur découpüre , une fort petite feille de mefme . 
fiftence, & de mefme façon que les autres, mais découpée en tref- 
fle : les unes & les autres font aufli crenelées à l'entour. 
J'ay trouvé cette plante fur les rochers des forefts humides 
de la Martinique , particulierement dans le chemin qui eft entre 
lAnfe à l’Afne, & la grande Anfe d’Arlet plus prés de celle-cy. 


NCA E Ÿ, 
Hemionitis profunde laciniata, ad oras pulverulenta. 


Hemionite fort découpée , bordée de pouffiere. 


À racine n’eft formée que de quantité de fibres noires & 

S menuës comme des cheveux de trois à quatre pouces de long, 

il en fort fept ou huit pédicules de diverfe grandeur , fort deliez, 

droits, ronds & noirs, lifles & luifans : les vieux font toûüjours 

les plus courts , & ont tout au-plus quatre pouces de long , mais 

les jeunes qui naiflent au milieu des autres, ont environ huit à 
neuf pouces. —_ 

Chaque pedicule foûtient une feüille divifée en trois : les plus 
grandes font découpées jufques au bout du pedicule , & onten- 
viron quatre à cinq pouces d'étenduë : ces découpüres des cof- 
tez font encore découpées en deux fort profondement, & font di- 
vifées en quelque maniere comme celles du polypode ; celle du 
milieu eft découpée de mefme, mais regulierement, &les unes & 
les autres finiffent toûjours en pointe : elles font toutes liffes par 
deflus & teintes d’un fort beau vert , mais elles ont au deffous une 

bordure tout à l’entour d’une pouflicre fort menuë tané-obfcur, 
leur nervâre eft fort noire & luifante, & le vert un peu pañle. 

Les moindres feuilles n’ont point de bordure , leur découpûres 
font aufli plus grandes & moins profondes : elles font toutes de 
confiftence de vélin. | | : 

Je n’ay trouvé cette plante que dans un feul endroit de l’Ifle 
la Tortuë , vers la vallée en defcendant de l'habitation du fieur 
la Franchife à la Mer. Quand je la trouvay , fes feüilles étoient 
toutes recourbées en dedans comme les ferres d’un oifeau de 
“sf à caufe de la fechereffe, mais elles reprirent bien - toft 
eur verdure & leur érenduë naturelle, dés que je les eû mifes 
tremper dans de l’eau. 


Polypodium 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 25 
Si «btp F2 ET LENZ LRS ER EH ES € ED A LAPS LAS ED ED BEA Ep es KRP3 € EI EI SQe 


AA À Ve 
Polypodium majus aureum, 


Grand Polypode dort. 
S À racine a prés d’un pouce d'épaiffeur, & quelquefois un Pied 
de 


long, elle eft ronde, fort noucüle , branchuë , charnuë ; & 
verdaftre en dedans , mais elle eft couté couverte de tres - petites 
écailles dorées avec des trous au milieu des nœuds, qui ne font 
autres que les lieux des tiges paflées, 

Elle pouffe quelques feüilles d'environ un pied de long , dont 
le pedicule qui s’allonge en cofte eft prefque aufli long : elles font 
fenduës deca & delà par fept ou huit découpüres fort profondes, 
ayant un pouce de large & trois ou quatre de long , un peu écar- 
tées les unes des autres, & pointuës au bout : on remarque par 
deflous un double rang de verruës poudreufes , & dorées, tout le 
long de la nervûre des découpüres. 

On en trouve quantité dans Ja Martinique fur les troncs des 
grands arbres : c’eft peut - eftre le fx Indica polypodii facie, la 
fougere des Indes reffemblant au polypode de Mentzelius. 


XXXVI 
| Polypodium radice tenui, & repente. 
Polypode à racine menu, traçante. 


» L À racine de ce polypode n’a pas plus d’une ligne d’épaifleur: 
clle cft ronde & noueüfe, & s'étend bien au long à la facon 

du chien-dent : elle fe plaift beaucoup ou fur les roches couvertes 
de mouffe , ou fur les troncs des arbres pourris, elle eft toute cou- 
verte d’une poufliere noiraître, & jette quantité de petites racines 
fort menuës à l’endroit de fes nœuds. | 

Elle pouffe tout le long, des feüilles faites prefque comme cel- 
les de noftre polypode commun, & de mefime grandeur : ellesfont 
lifles & d’un beau vert par deflus un peu chargé pourtant, mais 
toutes couvertes par deflous d’une poufliere comme dorée, fem 
blable à celle de noftre afPlenium où ceterach, avec un double 
rang de petites verruës poudreufes & noiraftres. Ho 

J'en ay trouvé fouvent dans l’Ifle S. Domingue, particuliere- 
ment vers le Port-de-paix. A 


26 HD ESACIR ATP ENTETON 


KÈXVII 
Polypodium nigrumi, tenuits fectum. 


Polypode noir, fort-découpé. 


A racine eft longue, & groffe comme le doigt, noire par de- 

hors, & fort cheveluë, avec un double rang de nœuds , qui 
fonc fort prés les uns des autres, & creux comme de petites écuel. 
les d'ou fortoientles vieilles feuilles. 

Elle pouffe trois ou quatre feüilles d'environ deux pieds de 
long & deux pouces de large, découpées jufques. a,la cofte qui eft 
ronde, life, & noire : ces découpüres font oppofées alternative 
ment : elles fe touchent, & font larges ordinairement de trois li- 
gnes, finiffant par une pointe émouflée: celles qui font aux extré- 
micez {ont plus courtes que les autres : elles font d’un beau vert, 
& lifles par deflus, & un peu plus foncées par deflous avec un 
double rang de petites boflettes poudreufes, rondes & noires. 

Certe plante aime les lieux frais : on en trouve fouvent dans 
nos Antilles : quelque temps aprés qu'on l'a cuillie, fes feüilles fe 
replient toutes en dedans , & fe defarticulent fort-facilement, en 
forte qu’elles combent toutes laiffant la tige nuë. 


XXXVIII. 
Polypodium foliis linguæ cervinæ majus. 
__ Grand Polypode à feüilles de langue de cerf. 


C Ette plante s'attache particulierement contre lestroncs des 
y vieuxarbres dela mefme façon que noftre polypode d'Eu- 
rope ; & fa racine luy reffemble aulli : c’eft à dire qu’elle eft groffe 
comme le doigt, & longue de cinq à fix pouces, folide & verte en 
dedans | mais noueïfe par dehors , noiraftre & accompagnée de 
“sg de fibres : ces nœuds font un peu élevez & creux, &ne 
ont que le refte des vieilles tiges pourries. 

Elle pouffe fix à fept fcüiles longues de deux à trois pieds, 
pointuës dans leurs extremitez , étroites dans leur naiflance, 
_ & larges dans leur cours , d'environ un pouce & demy , lif- 

Rs & d’un beau vert par devant : leur pedicule qui eft fort 
court , s'allonge en nervüre liffe & luifante, qui diftribué de tous 


- 


dans l’entre-deux defquelles il y a une verruë poudreufe & noi. 
raftre, qui fait avec fes voifines un double rang tout le long des 
coftes obliques, dont le Veftige paroift de l’autre cofté : ces Éi 
les font ondées dans leur bord qui paroit aflez bien diftingué par 
une double nervûre. 

On trouve frequemment cette plante dans les forefts de nos An. 
tilles, où on la prenoit ordinairement pour la fcolopendre, ou lan- | 
gue de cerf , à caufe que fes feüilles en ont la reflemblance. La 
plante que Breynius dans fa pee centurie , apelle premier 
polypode des Indes, reffemblant à la Scolopendre , polypodinum 
Jndicum primum féolopendrie facie, à beaucoup de raport à cel- 
le-cy, & j eftime que c’eft la mefine. | 


206 EI EI F3 EI La co RAS ES PE: ESP: 693 GA D CD AB LAS 68 EE LS 6068 LA De 


_ _LYxIS 
_ Lingua cervina longo, lato, ferratoque folio: 
Langue de cerf à früilles longues , larges , > dentelées. 


S À racine n’eft proprement qu’une mafle compofée de tiges 
2 pourries, & de quantité d’autres petites racines courtes, che- 
veluës & noires, Il en fort fept ou huit feiilles de Ja mefme façon 
que celles de noftre langue de cerf vulgaire, mais beaucoup plus 
grandes : elles ont que quefois deux pieds & demy de hauteur, 
& trois à quatre pouces de largeur + leur bout eft pointu, & leur 
commencement étroit : elles ue de mefme confiftence ,; & cou- 
leur que les noftres : le devant eft uni , mais le dos eft chargé d’u- 
ne cofte fort élevée, qui en fournit quantité de fort menuës : 
obliques, paralleles, & fort proches les unes des autres. Leurs 
bords font découpez par de petites dentelûres un peu arrondiés : 
au milieu des coftes il y comme de petits vermifleaux poudreux 
fort adherans, & qui font d’un tané-obfcur. 

J'en ay trouvé en plufeurs endroits de la Martinique & de S. 
Dominoue, le long des ruiffeaux & des favines, | 


PTS 


28 Ç D'Æ' STCER I PT HON 


LE E. 
foliis acutis, & ad oras fummitatum 
. pulverulentis. 


Langue de cerf aiguë , à pointe poudrenfe [ur les bords. 


S Es racines font prefque comme celles du polypode, mais 
beaucoup plus menuës, jettant quelques branches & quan- 
cité de petites fibres noires fi fort condenfées , qu'elles compo 
fent un efpece de petit gazon : elles pouffent fept à huit feuilles 
d'environ un pied de long, &c d’un peu plus d'un pouce de lar- 
e vers le milieu : leur pedicule eft court : elles font étroites par 
les deux bouts, particulièrement par celuy d'en haut quieft fort 
pointu & entouré tout le long du bord de derriere d’une pouf. 
fiere fort menuë & tanée. 
Elles font épaifles & liffes, n’ayant aucune cofte , mais feule- 
ment une nervûre noire qui les traverfe tout le long : leur con- 
fiftence eft prefque comme du gros vélin,.& ont deux ou trois 
pctites avances, tantoft pointuës, rantoft émouffées, vers le bord 
du milieu. | RE 
Venay trouvé quelques plantes dans l'IfleS. Domingue,le long 
d’un ruiffeau proche le petit Goive, & dans l'Ifle de la T'ortuë. 


Lingua cervina 


| (XLE 
Lingua cervina longiflimis & anguftiflimis folus. 
ne de cerf tres-longue, > tres-étroite. 


* A racine n’eft qu'un amas de plufieurs pedicules pourris 
LD &'de plufeurs petites racines rouffaftres & couvertes de 
moufle : elle jette quantité de feuilles tres-longues & tres-étroi- 
ces «elles n’ont pas plus d’une ligne & demi de large fur envi- 
ron trois pieds de long : elles font folides & epaifles comme du 
parchemin , unies & d'un vert-gay par devant ,mais toutes tra- 
verfées de biais en derriere par quantité de petites coftes fort pro 
ches les unes des autres ; elles ont aufli le bord replié en dedans 
_ & le bout fort pointu. 
J'ay trouvé cette plante 2 la fource de la riviere froide vers le 
. quartier du Port-de-paix, dans l'Ifle S. Domingue. | 


Ru pt 
à 
| 


DES PLANTES DE. L'AMERIQUE. 19 


DC EAP) ET LOI EM EM LOI ES - £903 FPE) GES ED EM LA € Ka EN 63 C3 F3 3 ES 06 EE De 


XX: Lil: T: 
Phyllitis fcandens, cauliculis fquammofis. 
Phillitis montante, à tiges écailles. 


2 


S attachent en ferpentant fur lestroncs des arbres,de la mefme 
façon que lestiges du lierre : ces tiges ponfne quantité de bran- 
ches deçà & delà,doncil y en a derres- ongues & de fort-courtes : 
elles font toutes couvertes de petites écailles étroites , pointuës , 
tanées & parfemées de quantité de petits filaments, & elles ont 
de part & d’autre de temps en temps des feüilles alternatives d’en. 
viron quatre pouces de long, & fept à huit lignes de large du cofté 
d’en-bas : elles ont le bord ondé & vont f retrefliflant vers la 
pointe qui eft un peu émoufée : leur confiftence eft membraneu- 
fe. Le devant eft liffe d’un beau vert : le dos a une cofte tout au 
long qui fournit d’autres coftes fort menuës & ondées : entre 
l'efpace de ces coftes , 1 y a une verruë ronde poudreufe, & gri- 
faftre. | 

J'en ay trouvé en plufeurs endroits des Ifles de la Martinique ; 
& des. Domingue. | 


E:: pouffe quantité de tiges fort longues & fort menuës qui 


Adiantum faxofum, foridum:. 
Capillaire de roche; feurifant. 


C E capillaire reffemble fort à la deuxiéme efpece de capil- 
Wu laire de G. Bauhin : il eft Pourtant un peu plus grand : fes 
feüilles font plus rudes & plus ridées : fes racines font fort min- 
ces, fibreufes & de gris-ob{cur : elles jettent deux pedicules roue 
au-plus, mais ordinairement elles n’en portent qu'un feul qui eft 
menu , poli, rond & quafi de mefme couleur que fa racine : ce pe- 
dicule à environ un pied & demy de haut, & il jette à peu prés 
du milieu quelques branches deça & delà rangées alcernative- 
ment. La plus longue de ces branches a environ cinq pouces de 
long, les autres font toûjours plus courtes à mefure qu'elles apros 
chent du bout de la tige, & fe terminent par de perits aiflerons 
poistus &dentdlez. 2 2.1. EURE JON ES EC 


o DEFER EPS TON: : 
Il y a deçà & delà de ces branches des feuilles affez proches, dif. 
poées aufli alternativement, & qui font plus longues vers la tige 
& vont en diminuant vers Le bout de la branche, qui finit de mef- 
me que la principale tige. La plus longue de ces feuilles a envi- 
ron un pouce & demy de long : elle eft pointue ëc découpée tout 
à l’entour par des aiflerons dentelez : ces feiiilles font d’un vert- 
pañle, & tant foit peu ridées par plufeurs petites coftes relevées. 
Environ un pouce au deffous des principales branches, tirant 
vers la racine, il fort du pedicule deux autres pedicules dreffez en 
haut, forrminces & longs d'environ huit à neuf pouces, branchus 
alrernativement au de la du milieu:la plus longue de ces branches à 
environ un pouce deiongiles autres diminüient aufli en montant & 
chacune de ces branches eft chargée de petites grapes com pofées 
d'une infinité de fort-petits grains ronds de couleur chaftain, de 
a mefme façon que nous voyons dans noftre o/munda ordinaire. 
Jay trouvé cette plante en fort peu d'endroits, & celuy où 
j'en ay le plus rencontré eft le long du Tapion entre le grand 


& le petit Goive de l'Ifle S. Domingue. , 
0 Le} 63 EE 3 LS 103 Ep EMI 03 EDS ET LI LOI LP LI ES p3 ES LHP3 3 EU 3 EI Se 
| ES 
Adiantum nigro fimile, albiffimo pulvere confperfum. 
_ Capillaire femblable au noir , cowvert d'une pouffiere 
tres -blanche. 


Q* À racine eft toute cheveluë & noire : elle poufle plufeurs ti- 
ges aufli fort noires , lifles, luifantes, rondes, & menuës, lon- 
ues d'environ deux pieds , & qui ont une vintaine de branches 
deça & dela, firuées quelquefois vis - à - vis lune de l'autre, & 
d'autrefois alternativement : ces branches vont toûjours dimi. 
nuant à mefure qu'elles aprochent de l’extremité de la tige : la 
plus longue a prés de fept à huit pouces : elles ont toutes deça & 
delà des aiflerons fort proches les uns des autres jufques au bout. 
qui finit en pointe : ces aiflerons font auf plus grands vers la tige 
que vers le bout: ils font ficuez alternativement ; le plus and a 
environ fix à fept lignes de long, & quatre de large : ils font poin- 
tus & découpez tout à l’entour par des dénteltes pointuës & 
un peu enfoncées : ils font unis par deffus& d’un vert luifant & 
chargé; mais par deflous ils font cout couverts d’une poulliere 
fort menuë & fort blanche. | | 


… Oncen trouve quantité de cette efpece dans la Martinique;tant 


« 


DES PLANTES DE L'AMÉRIQUE, st 
dans les bois humides que le long des hayes, Je crois que c’eft 
le capillaire noir de l'A merique Couvert d’une poufliere tres- 


An aVenç4 minor Georgii Marcgravii bib. 1.6. 12. 


PEER RER 3 6 EE 663 60 6 es EM Ia 44 de 3 ERP3 LE} 403 28403 LES 6403 (Bi Dee 
X LV. | 
Adiantum nigrum ramofum & bacciferum. 
Capillaire noir branchy > portant des bayes. 


À racine eft rouflaftre, grande, fort touffuë & fort chevelué, 


elle poule fept à huit tiges de quatre à cinq pieds de haut, qui 
fe divifent vers le milieu alternativement de part & d'autre en de 


longues branches, qui fe foûdivifent Encore en des rameaux com 
mea fougere femelle, & ces Tameaux foûtiennent aufli de part & 
d'autre, à [a diftance de prés d’un pouce, des coftes d'environ un 
pouce de long , Qui diminuent à mefure qu'elles"aprochent des 


minuant jufques au bout de [: cofte, où elles finiffent par une 
pointe fort aiguë : leur contour eft decoupé aflez avant ‘dans le 


ment de chaque crenelure une petite baye brune de la aee à 
d'une graine de chou attachée fur la feüille. Toute 14 plante eft 


Domingue vers le Port-de-paix à la fource dela riviere froide j 


St OLA RÉ t S 
Adiantum ramofum, foliis trapezis, dentatis. | 
Capilaire branchy à feüilles frapexes, dentelées. 


S À racine eft fibreufe, noire & entortillée : elle pouffe quatre 
à cinq pedicules noirs > fort menus, rudes & ronds > longs 


D ESC RE BD ON 


fe qui pouffent des bran- 


d'environ deux pieds, quelquefois de trois, ) des D 
ches alternativement de part & d'autre, à la diftance d environ 
un pouce, depuis le milieu jufques au bout, qui eft feüillà de 
mefme que les branches : les plus longues ont prés d un pied “ec 
les plus bafles font fourchuës : elles font garnies de feüilles fort 
prés les unes des autres d’une figure aprochante de celle d’un 
trapeze, c’eft-à-dire à quatre coftez irreguliers, dont ceux qui 
forment l'angle exterieur font crenelez, avec leur bords repliez 
en dedans : elles ont comme le capillaire commun, quatre à 
cinq lignes d’étenduë, vert- brun par deflus, mais un peu plus 
fillonées en deflous par de petites coftes qui s’écendent par tou- 
te la feuille. 


XL VEE 


Adiantum nigrum, ramofum, pulverulentum, & 
| falcatum. 


Capillaire noir, branchu, > poudreux, à feñilles en faucille. 
+ Ette plante naift de la mefme façon & grandeur que la pre- 


_j cedente ; c’eft à dire que fa racine , fes tiges, fes branches 
& {es feuilles font fituées de mefme , avec cette difference que 
{es tiges font couvertes d’une poufliere rouffaftre , qui durcit peu 
à peu & s’éleve en petites pointes, & qu'il n’y a aucune de fes 
_ branches fourchuës : fes feuilles font coupées en faucille, cour- 
tes & arrondies par le bout, dont le tranchant regarde en haut : 
elles ont environ fix lignes de long , & trois de loiie le tran- 
chant {e replie en dedans comme dans les autres efpeces : le repli 
eft couvert d'une petite poufliere grifaftre. | 


ÉENIEFE 
Adiantum nigrum, pinnulis lonchitidis ferratis, minus. 
Petit Capilaire noir, à pinnules dentelées de lonchitis. 


"&. capillaire a le mefme port , la mefme grandeur, & pouffe 
fes branches & fes feuilles comme les deux precedentes : fes 
pedicules font liffes , fort noirs & luifants : les deux rameaux in- 
fericurs en ont encore un petit de chaque cofté : fes feüilles font 
difpofées de mefme façon, & font de mefme figure que celles de 

ne - la 


DES PLANTES DE LAMERIQUE. 33 
là precedente:elles ont prefque neuf lignes de long & quatre 
de large. Leur pointe eft plus aiguë, & leur contour n'eft décou- 
pé de crenelûres que du cofté qui regarde en haut & vers la poin- 
te aveccette difference que les premieres crenelûres font plus en- 
foncées & plus larges, arrondies & repliées en dedans. Leur deflus 
eft d’un beau vert, maistant foit peu chargé, & leur deffous eft 

d'un vert-pañle. 
_ On trouve quantité de ces trois efpeces dans les forefts de S. 
Domingue. J'en ay pourtant remarqué une efpece dans la Marti- 
nique femblable en tout à la derniere, excepté qu’elle n’eft pas fi 
branchuë, & que fes feuilles font beaucoup plus grandes, & un 
pe plus rudes au toucher. 47 Avença major G. Marcgravii 
“1: Ce 12: 


06 EXP3 EE LP LE LI LS EP LOS LOS EP EXP COND3 LMD LAND LANP3 EST ET Foot LOS EI ER ENT ENT ENT EI DD 


XIES 
Adiantum ramofum, radiatum. 
| | Capillaire branchu , radié. 


Ette plante pouffe plufieurs racines deçà &c delà dans la ter- 

re, fort menuës, longues, branchuës & noires, qui aboutif- 
fent toutes à une petite refte garnie des fibres des pedicules pour- 
ris : les nouveaux pedicules fonc noirs,deliez & luifancs,d’environ 
un demi-pied de long : ils foutiennent chacun une feüille ronde 
{emblable à une roferre d'environ trois à quatre lignes de diamé- 
tre , découpée en cinq ou fix pieces arrondies , & tant foir peu 
dentelées. Du centre de certe feuille fortent fix ou fept coftes noi- 
res & deliées qui reprefentent une efpece d'étoile à rayons'ine- 
gaux : dont les plus longs ont environ cinq à fix pouces , & les 
plus courts deux & demy : ces coftes font garnies alternativement 
de part & d'autre de feüilles difpofées à peu prés comme celles 
du Polytrich ; mais fi prés que leurs bafes font couchées les unes 
fur les autres: leur figure approche d’un demi-cœur d'environ 
cinq lignes de long & trois de large : leur couleur eft d’un vert- 
gay & luifant, elles ont les bords crefpez & crenelez, mais les cre- 
nelûres font brunes & renverfées fur le dos. | 

Je ‘n’en ay trouvé que dans deux endroits de la Martinique, du 

cofté des Anfes d’Arlet, particulierement dans le chemin qui va 
de la grande Anfe d’Arlet à l Anfe-à-l'Afne, Le R. Pere du Ter- 
tre en parle fousle nom de Polytrich dans fon traité 3. des An- 
tillesch.i.tomez. DOME: 4 ; 


34 LH DRSCGRAPITEON 
a cs a is BAS EE ABLE GES GS ES EPS EE EE GE ER ES A ER Er 


L. figure à. 
Adiantum mufcofum, lichenis petræi facie. 


Capillaire en mou] , fémblable à l'hepatique de roche. 


Ette plante a des racines fort menuës &c tres- longues, qui 
trâcent comme celles du chien-dent , & jettent plufieurs fi- 


bres noires qui s’atrachent contre les rochers humides : elle ref- 
femble aflez par la difpofition de {es feuilles au Échen ou hepa- 
thique de Mathiole : elles font couchées comme par écailles, & 
couvrent prefque tout un rocher fur lequel elles paroiffent com- 
me colées : elles ont la figure d'un éventail étendu, & font fort de- 
liées, d’un vert affez beau , & rayées fort legerement par de petits 
fillons difpofez comme des rayons qui font entrecoupez par d’au- 
tres fillons quafi circulaires : elles ont prefque un pouce & demy 
de grandeur : leurs bords font tous dentelez plus ou moins pro- 
fondément : les dentelüres les moins profondes fe replient en de- 
dans comme les bordures du capillaire commun. 

J'en ay trouvé én plufeurs endroits de l'Ifle S. Domingue fur 
les roches humides le long des ruifleaux. 


2 £0b3 EI ES 663 EE LOS ES ES EST LA LOS CAR LOS LA 3 LAS LAPS CON ENS ED ESS LOT EI LES) COPIES DOe 


L. figure b. 
Adiantum minus, folis in fummitate retufis. 
Petit capillaire, à bouts refoulex. | 


S À racine eft comme celle du polypode, mais beaucoup plus 
D menuë : elle eft cheveluë noire & tortuë,couverte d’une pouf: 
fiere roufle , & elle trace de part & d'autre: elle poufle plufieurs 
pedicules deliez d’un vert fort-pafle d’environ demi-pied de hau- 
teur,divifez & fousdivifez en plufieurs rameaux plus deliez,char- 
gez alternativement de feüilles qui approchent aflez de la figure 
d'un criangle ifofcele renver{é, dont la bafe eft un peu courbe & 
repliée fur elle-mefme : ce replieft grifaftre & rend la feüille en 
cet endroit plus efpaiffe qu'ailleurs : quelques-unes de ces feüil- 
les fonc recoupées , mais la plufpart font entieres,de couleur vert- 
pale, & ont environ quatre lignes delong & une de large. 

_ J'en aytrouvéen fort pa d'endroits : le lieu où j’en ay veû le 
plus,c eft le long d'un ruifleauappelé le Tr0 dr precipice,proche le 
Mouftique, dans l’Ifle S.Domingue,aux endroits du Port-de-paix, 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 3$ 


OC ES LAS ES LAS END EDS ENS 40 EAP SELS CAFE ESRS EEE RS RS ee 


L. figure c. 
Polytrichum faxatile, dentatum. 


Polytrich de roche, dentelé. 21 
| Ds plante a plufieurs petites racines tortuës, grifaftres, & 


accompagnées de plufieurs fibres fort-menuës ; elles pouf- 
fenc quelques pedicules de differente grandeur : ceux qui fortent 
ou qui font fituez au milieu ont environ demi-pied de long, & 
ceux qui font à cofté n’ont pas trois pouces : les uns & les autres 
font fort menus & noiraftres, & ont deçà & delà neuf ou dix pai- 
res de feüilles oppofées les unes vis-à-vis des autres : ces feüilles 
font grandes à proportion de leurs pedicules, car celles des plus 
longs ont prés de neuf à dix lignes de longueur & cinq à fix de 
largeur » mais celles des petits n’en ont pas plus de trois à qua- 
tre : les unes & les autres font comme ovales, fionen excepte la 
bafe qui eft pointuë & étroire : elles font membraneufes , dente- 
lées vers le bout, fort unies par devant & d’un beau vert, mais 
un peu plus chargé par derriere : chaque pedicule finit par une 
feüille découpée en façon de trefle, & les trois ou quatre feüil- 
les qui font fituées prefque au milieu des grands pedicules , ont 
par derriere quelques boffettes poudreufes, longues & tanées. 
Cette plante devient plus grande ou plus petite fuivanc que 
le lieu où elle naift eft fec ou'humide. J'en ay trouvé en plufieurs 
endroits fur les rochers de 'Ifle de la Tortuë fituée vis-à-vis du 
Port-de-paix de l’Ifle S. Domingue. 


06 E3 2983 663 EI EI LAS LS LES ELA ENT LT LPS LOS LES LOT EPS LOT LORS ELA LA LOLA LOT LI DS 


Mufcus fquammofus , erectus. 
Monffe droite, écaillée. 
Voyez la planche XXIV. figure à. 


ss À racine eft fort petite & fort fibreule, de couleur-brun ; elle 
ne poule qu'une feule tige , ronde, de la groffeurd’une ligne 
& haute d'environ un pied, dure comme du bois, & d’un vert 
fort chargé : elle fe tient droite, & eft coute couverte en façon 
d'écailles par detres-petites feüilles prefque de la forme d’un pe- 
tit cœur, c’eft à dire pointuës au bout & arrondies à la bafe : elle 
n'eft branchuë qu'environ trois pouces par deflus la racine , mais 


E 1] ; 


36 Da ErSÉCARSIIP Ts FO IN 
depuis cet endroit jufques au bout, elle eft comme panachée par 
plufieurs petites branches miles alternativement : qui font bran- 
chuës de mefme que latige, & s'amoindriflent coüjours à mefure 
qu’elles avancent vers le bou de la tige : elles font aufli couver- 
tes de feüilles de mefme façon, maïs plus petites & plus pro- 
ches les unes des autres , fe furmontant en façon d’écailles & al- 
ternativement. Le vert des branches eft un peu plus clair que 
celuy de la tige, & rend la plante d'un afpeét fort agreable. 


Mufcus repens , fquammofus. 
Mouffe rampante , écaillée. 


Voyez la planche xx 1v. figure b. 


Ette plante s'étend fort au large à la façon de nos chien- 
J dents, & poufle quantité de petites tiges tres -menuës &c 
griles , qui jettent decà & delà plufieurs branches attachées à la 
verre par de tres-petites racines cheveluës, qui prennent naiflance 
au commencement des branches principales : ces branches font 
attachées alternativement à la tige, & font éloignées les unes 
des autres d'environ deux pouces : chacune eft longue de prés 
de trois pouces, & jette deux ou trois autres branches auflialter- 
_ nativement : ces dernieres fe fourchent & fe fousdivifent enco- 
re en deux, & celles-cy en deux autres beaucoup plus courtes 
que la principale, la plus longue ayant pas plus de cinq à fix 
lignes de long : les tiges & les branches principales ont deçà & 
dela de tres - petites feuilles attachées alternativement, maisun 
peu plus écartées les unes des autres, au contraire de celles des 
rameaux qui font beaucoup plus petites, & qui fe touchent pref. 
que toutes : elles ont environ une ligne de long : leur bout eft 
pointu & leur bafe prefque ronde Fe font auf attachées im- 
mediatement aux branches qui font encore toutes couvertes 
d’autres écailles tres-petites. Re Le 
J'ay trouvé la premiere de ces plantes le long du ruiffeau du 
Fort S. Pierre à la Martinique, & la feconde dans les foréfts de 


D 


pts “ile ge EL 2: # 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 37 


+5 206 D0> 206 307 -06 50» 26 39e 206 00 206 50 206 V0» 204 D 20611 0» 206190 De ag: D6e 20:30 De So 


LL. figure a & LIL. 
Colocafa hederacea, fterilis, latifolia. 


Colocafia montante, flerile, à larges feñilles. 


Appelle les quatre plantes fuivantes fteriles, à caufe qu'aprés 
avoir pris beaucoup de peine pour les obferver en diverfes 
faifons de l’année, & en avoir veu affez bon nombre , je ny 
ay jamais peû remarquer ni fleurs ni fruits. Ce n’eft pas que je 
puife affurer qu’elles n’en portent point du tout , puifque Dieu a 
donné à chaque plante une femence pour pouvoir fe perpetuër; 
mais fi elles en portent c’eft bien rarement, tour de mefme que 
la Colocafa d'Egypte, qui a caufé de fi grandes difputes parmi 
quelques celebres Botaniftes, touchant {à fertilité Je leur ay 
donné aufli le nom de Colocafa, a caufe que leurs feüilles ont 
ptefque la mefme confiftence que la Colocafià d'Egypte, qui eft 
L'Arum M aximum Egiptiacum de Gafpar Bauhin. | 
Elles font tout- à - fait femblables entr'elles dans leur maniere 
de croiftre ; & elles s’attachent contre les rochers soucontre les 
arbres, de la mefine façon que nos lierres : leurs feüilles font pour: 
tant differentes; leurs racines principales c’eft-à-dire celles qui 
{ont dans la terre, fonta peu prés de mefme figure & de mefme 
groffeur que leurs tiges ; car elles font longues, noteufes, blan- 
chaftres, & pouffent de chaque nœud trois ou quatre autres ra- 
cines , longues, rondes , blanches, & rendres, qui reflemblent à 
des vermifleaux affez longs. ; ; 
Chaque plante ne poufle ordinairement qu'une tige, qui grim- 
pe tout le long des troncs des arbres : la tige de la premiere efpe- 
ce eft tout-à-fait ronde, & de la groffeur d’un pouce ; à fubftance 
interieure eft charnuë, blanche, fucculente,& meflée de quelques 
fibres : elle eft life, verte,& noüeufe en dehors, à peu prés comme 
nos rofeaux : les nœuds font éloignés d'environ un pied l’un de 
l'autre:ils fontcreufez par un petit canal tout aurour,quireprefen- 
te aflez bien la fcotie d’une bafe de colomneou le canal d’une pou- 
lie ; outre cela, ils font applatis en écuifon ovale dans les endroits 
où ils s’atrachent aux arbres ou aux rochers voifins, & cet écuf- 
fon eft couvert de deux membranes , dont la premiere eft fort 
mince, de couleur-chaftain, & frifée fur les bords, l’autre eft 
par deflus eft plus épaiffe & de couleur grifaftre : à cofté de cet 
écuflon fortent plufieurs petites racines longues FRE un 
| | | ii 


38 D'ers'c nTr ETOCTE ONE 
pouce & demi, groffes comme de la ficelle ordinaire, & tour- 
nées toutes d’un mefme cofté, 

Il fort aufli de chaque nœud & altetnätivement un fort long 
pedicule rond, gros comme le petit doigt, & de mefme confi- 
ftence que la tige, qui porte une feüille femblable en figure & en 
grandeur à celle de la Cobocafia d'Egypte, ces feuilles ont plus 
d’un pied d’érenduë : elles font prefque ovales, mais un peu poin- 
tuës par le bout, & taillées profondement en cœur vers le pedi- 
cule: leur confiftence eft la mefme que celle de la Coloca/ia où de 
nos efpeces de pied-de-veau , fi ce n'eft qu'elle eft un peu plus fo- 
lide : elles font fort liffes &c d’un beau vert, ayant par deflous une 
nervûre aflez large & élevée , qui fournit deçà & delà quelques 
coftes traverfieres aufli élevées , donc l’entre-deux eft tout filloné 
par quantité de veines. se | 

Cette plante eft un violent cauftique ; je voulus la goufter en 
la décrivant , mais à peine eûs-je mordu un bout de la tige, que 
ma bouche s’enflamma fi fort, qu’il me fut impoflible de pouvoir 
parler pendant prés de deux heures, de forte que je fus obligé de 
tenir la bouche ouverte, & mefine de virer la langue en dehors 


autant que je pûs. L'oxicrat dont je me fervis abbatit bien cette 


inflammation , mais je fus pendant plus de dix jours fans pouvoir 
connoiftre le gouft de ce que je mangeois, à caufe que l'acrimo- 
nie de ce fuc m’avoit bruflé la langue & le palais : c'eft pour cet- 
te raifon qu’on la nomme vulgairement Liane bruflante. On 
en trouve en plufeurs endroits dans les forefts de l'Ile S. Do- 
minguc. Rte | 


OS 663 603 EE 3 ED GAS EU LAS LABS ES EE EU EE AD ER EDP EP ES LD ES EE De 
__  Colocafa hederacea ferilis, & laciniata. 
Colocafia montante, flerile , C7 détoupée. 


TN Elle-cy pouffe à chaque nœud de fa tige deux ou trois ra- 

y cines longues & prefque de la grofleur d’une ligne : les pe- 
dicules des feüilles font plus longs & plus gros que ceux de la 
precedente : {es feüilles ont prefque la mefme grandeur, & {ont de 
mefme confiftence, mais elles font découpées fort profondément 
tout autour, à peu prés comme celles du P4/ma chrifhi. Leur def 
fus eft fort life &c d’un beau vert, & le deflous eft foûtenu par une 
+ nervûre qui envoye descoftes affes élevées à chaque bout 
dés découpüres , & qui fourniflent par toute l'étendué dé la 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 39 

feüille quantité de petites veines fort proches les unes des autres. 

J'en ay trouvé quantité dans l’'Ifle de la Tortuë, le long d'un 
vallon qu'on nomme La ravine de la rouffiere. 


06 E63 EX3 EP3 EPS ED ENST ES LA ES) EAST fao3 LOS EET2 ES LOS FA ES) EE LED LE Le ES 66 ES Dee 


LI. figure c. & LIV. 
Colocafa hederacea, fterilis, angufti-folia. 


Colocafia montante , Jkrile, & à feiilles étroites. 


Elle-cy a fa tige beaucoup plus menuë & plus noüeufe que 
les precedentes : fes feülles ont environ un pied de lon- 
gucur & un demi-pied de largeur vers la bafe : elles ont prefque 
la figure du fer d’une fléche, excepté que les deux pointes d’en- 
bas font arrondies avec deux petits replis en dedans: leur nervûre 
& leurs coftes font de mefme que celles des autres, & les perices 
Veines qui rendent les entre-deux de ces coftes comme fillonez, 
vont fe terminer a une ligne ondée qui court tout à l’entour de la 
feüille comme une double bordure. 
+ J'ay trouvé celle-cy dans le mefme endroit que la precedente. 


LL. figure d. & LV. | LPS 
. Colocafa hederacea, fterilis , minor, folio cordato. 
Petite Colocafia , montante, flerile , > à feüilles en cœur. 


Fe” a fa tige un peu plus menuë que celle de la premiere efpe- 
ce,& fes nœuds font auffi plus prés les uns des autres,mais elle 
eft beaucoup plus branchuë, & rampe fur les arbres de la mefme 
façon que noftre vigne fauvage :elle a à chaque nœud'un écuffon 
entouré de racines vermiculaires longues d’un pouce, par lefquel- 
les elle s'attache contre les troncs des arbres : il y a auffi à chaque 
nœud une feüille attachée à un pedicule d’un demi-pied de long, 
& gros de deux lignes , canelé dans fon commencement , mais 
rond dans la fuite: ces feuilles ont environ quatre pouces d'éren- 
duë , & fonttailléés en façon d’un cœur, leur confiftence eft un 
peu plus épaifle que celle des autres : leur nervûre & leurs coftes 
font grandes & relevées à proportion : elles ne font point fillon- 
nées, mais fort lifles & d’un beau vert , & l’on voit une petite ta- 
che ronde & rougeaftre qui répond à l'endroit oùelles reçoivent 
le pedicule, MR 215 ose tip | 


A 4 


= 


40 ch ER 'S CRE PET I ON | 

Les extremirez de chaque branche font comme envelopées 
d’une longue feuille étroite & pointué, blanchaftre & membra- 
neufe,qui venant à s'ouvrir, fe détache de fon infertion, tombe & 
laiffe efpanoüir une feuille nouvelle ; cette mefme extremité ve- 
nant à s’alongeren produit une autre de mefme. 

J'en ay trouvé en plufeurs endroits de la Martinique , particu- 
lierement le long du ruiffeau qui craverfe le Fort S. Pierre proche 
le Mont-Noël. 


LVI. &LVIL. 
Arum hederaceum, amplis foliis perforatis. 
Arum montant, à grandes feüilles percées. 


mede fouverain contre la morfure des beftes venimeufes, 
aufli on en trouve en plufieurs endroits de la Martinique, qui eft 
particulierement infectée de viperes fort dangereufes. | 
Elle s’attache contre les troncs des arbres de la mefme façon 
que nos lierres : fa tige qui monte en ferpentant a un peu plus d'un 
pouce de grofleur , & paroift comme écaillée , à caufe des mar- 
ques des feüilles qui en font tombées ; elle eft un peu ridée: fon 
fond eft de couleur de cendre, & les marques des feuilles font 
vertes & picotées de quantité de petits points plus foncez : elle 
jette de part & d'autre quantité de racines qui s’attachent contre 
les troncs des arbres, dont la plufpart font fort menuës & cour- 
tes, & quelques autres fonc fort longues & un peu plus épaif. 
{es qu'une plume à écrire: elles font rouffes, fort fouples, & fort 
adherantes aux troncs des arbres. La fubftance interieure de cet- 
te tive eft fort blanche, charnuë & meflée de fibres. | 
Elle poufle des feüilles alternativement fort proches les unes 
des autres fur-tout vers le haut, d'environ un pied & demi de lon- 
gueur,& de neuf à dix pouces de largeur; elles fonc prefque poin. 
tuës au bout, & arrondies vers le pedicule, qui a environ un pied 
de long , & qui eft gros comme le petit doigt , canelé depuis le 
milieu jufques au bas, mais arrondi dans le refte & un peu tume- 
fié dans l'endroit où il s’infere dans la feüille. | 
Ces feüilles fonc liffes & membraneufes, tendres, d’un vert fort 
agreable;plus clair par deflus que par deflous,qui eft chargé d’une 
 nervüre & de plufieurs coftes obliques & élevées. La maniere 
dontelles font percées parmi leurscoftes eft fort remarquable.On 
trouve 


O Uelques Auteurs ont remarqué que cette plante eft un re 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 4x 
troûve une grande fente dans lefpace compris entre deux de ces 
coftes, qui reflémble en quelque façon à une playe ouverte & 
rebordée en dedans, & toute la feuille a quelque apparence d'un 
mafque aflez grotefque. 

Il fort du fein des feüilles fuperieures une efpece d’envelope 
qui eft une feüille un peu plus épaifle que lesautres, & {embla- 
ble à celle qui renferme le fruit du pied-de-veau commun en 
Latin Arum vulgare: elle a plus de demi-pied de long : fa fub- 
ftance eft mémbraneule, verte par dehors , jaune, luifante, & fort 
unic en dedans : quandelle s'ouvre, on decouvre un fruit d’une 
ftruture admirable, fait a peu prés comme un k de bled de Tur- 
quie , de forme cylindrique , mais arrondi par le bout : il a en- 
viron cinq pouces de long fur un pouce de diametre: il eft fort 
tendre, fort poli, de couleur d’or, &: comme buriné par quarreaux 
à fix pans de la grandeur d’une lentille, difpofez comme les cellu- 
Jes d’une ruche de mouches à miel : au milieu de chaque quar- 
reau , il y a une petite boffecte un peu plus longue que large de 
couleur d'azur , de façon qu'il femble que ce {oit un faphir en- 
_chafK dans un chaton doré. Je n’ay pas pu voir ce fruit en fa ma- 
turité, ayant efté obligé de partir avant le temps. 

J'en ay trouvé en plufeurs endroits de la Martinique, mais 
plus particulierement le long du ruiffeau du Fort S, Pierre, où 
je la vis au mois de May, dans l’étar que je viens de la décrire. 

C’eft le bois des couleuvresdu R. P. du Tertre dans fon hiftoire 
Naturelle des Antilles, traité 3. chap. 3. parag. 13. c’eft le Clemaris 
Malabarenfis , fohis vitis, colore dracunculi de G. B. c’eftenfinle 
lignum colubrinum primum Acoffa, Lugd. hb.18. cap. 140. où 
il dit qu'on eftimé ce bois un remede fouverain contre la morfure 
des couleuvres & des viperes; & que les habitans du païs allant 
à la campagne ont couftume la plufpart de le porter avec eux;per: 
fuadez à ce qu'ils difent, qu’il chaffe les ferpens par fa feule odeur, 


& que les couleuvres crevent s'ils les peuvent atteindre avec ce 
HE | Frs 


LV IIL 6 LL frere 
… Arum hederaceum, triphyllum & auritum. 
Arum montant, en trefle & à oreillons. 
É - cy naïft de la mêle façon que-la precedente ; c'eft 


à dire qu'elle s'attache & rampe contre le tronc des ar- 
‘. | 


42 DAS C RE PET TON 
bres : fatige a plus d'un pouce d'épaiffeur : elle eft ronde , d’un 
vert cendré , lifle , & de mefine fubftance que les autres : elle 
a plufieurs nœuds annulaires fort prés les uns des autres , &c 
chaque nœud pouffe une racine fort longue d'environ une li- 
gne d'epaiffeur : elle jette plufieurs branches qui s étendent de 
tous coftez. A SE | 

Les feüilles naiffent au bout des branches alternativement, & 
fort prés les unes des autres : leur pedicule a prefque deux pieds de 
long : fon commencement eft fort large & embraffe la tige : ileft 
creux à la façon d'un canal jufques environ le tiers, en fuite il 
eftroutrond , & il a environ deux lignes d’épaiffeur ; la feüille 
qu’il foutient eft de la mefme fubftance que celle de nos efpeces 
de pied-de-veayen Latin Arms -clecft fort lifle, & prefque de la 
figure d’un fer de pique : elle a environ neuf a dix pouces de long, 
& prés de demi-pied de large : elle eft accompagnée de chaque 
cofté d’une feuille encore plus petite, &£ chacune de ces feüilles 
a une oreillette placée du cofté du pedicule : leur nervüre qui pat- 
court toute leur longueur fournit deçà & delà quelques veines 
menuës & obliques qui fe rerminent fur une petite cofte qui 
court tout à l’entour de la feuille. Leur deflous eff teint d’un fort 
beau vert, & le deflus eft un peu plus chargé. ee 

Les fruits naiffent parmi les pedicules de ces feuilles fembla- 
bles à ceux de nos pieds-de-veau : leur envelope a neuf ou dix 
pouces de long : elle eft comme étranglée vers leviers de fa hau- 
teur, liffetant en dedans que dehors, d'un vert tout a fair beau, 
mais la moitié d’en-bas du dedans eft d’une couleur de feu tres. 


agreable, & le refte eft vert-pañle, | | 
Elle enferme comme deux pilons joints enfemble par un col 
fort étroit de couleur vermeille , cylindriques, & longs de fept à 
huit pouces fur plus d’un demi pouce d’épaifleur ; celuy d’en-haut 
cft au double plus long que celuy d’en-bas : il eft tant foit peu en 
flé par le milieu & émouflé dans fon bout; il eft comme doré & 
tout buriné par deux lignes fpirales, qui montant l’une à droit 
& l’autre à gauche, compofent un raifeau dont les quarreaux 
font comme joints par une efpece de future : ils ont chacun en 
leur milieu un petit trou fort enfoncé. La partie d'en-bas ef di- 
vifée en quarreaux hexagones berlongs de couleur vert-gay,dont 
les extremitez s'emboëtent lune dans l'autre , & il y a dans le 
fond de chacun une petite demi-boule fort blanche , de forte 
qu'il femble qu’on ait enfoncé une perle dans une émeraude. 
= Jen'ay pas pu voir ce fruit en fa maturité : toute la plante 
jette un {uc blanc comme du lai& &c qui eft fort acre. J'en ay trou- 


> 


jé .e 


DES PLANTES DE LAMERIQUE. 43 
-vé en plufieurs forefts de l'Ifle S. Domingue, fur-rout le long 
des ruiffleaux & dans les lieux humides. 


"22 LIX. & LI. figure f. 57 
Arum hederaceum, foliis biffle@is, rigidis, & fulcatis. 
“Arum montant, à feñüilles fermes , froncies , € fenduës. 


$ À tige a environ un pouce & demi d’épaiffeur : elle s'attache 
fortement contre les troncs des arbres par plufieurs petites 
racines fort longues ; fon écorce eft de couleur cendré, toute 
couverte,de poufliere, & eft aufli fort inégale & raboteufe par la 
chute de fes feuilles. Sa confiftence interieure eft blanche, & 
beaucoup plus fibreufe que celle des precedentes. 
…… Elle porte vers le bout fept à huit feüilles appuyées chacune fur 
un pedicule d'environ un pied & demi de longueur , & épais de 
quacre lignes, enflé par le bas , rond par le dos &c filloné par de- 
vant ; elles ont bien deux pieds & demi de longueur & leur plus 
grande largeur eft de huit pouces : elles font fenduës jufques vers 
le milieu, & reffemblent à deux feüilles du L/wm convallium;,join- 
tes enfemble par la partie inferieure. Le pedicule s'allonge en ner- 
vôre jufques à la divifion,& depuis cette nervûre elles font pliffées 
jufques à leur extremité de la mefme façon que le palma minorde 
G. Bauhin , ou comme un éventail : elles font fort roides, fort lui- : 
fantes , d’un vert clair par deffous & d'un vert chargé par deflus. 
Il fort parmi les pedicules de ces feuilles quelques fruits qi 
panchent en-bas,, & qui font attachez chacun à des pedicules de 
plus d’un demi-pied de longueur, fur trois à quatre lignes d’épaif- 
{eur articulez en deux ou trois endroits, & garnis en chaque ar- 
ticulation d’une feuille creufe, longue, étroite & grifaftre : toutes 
ces feüilles envelopent le fruit dans fa naiflance , de mefme que 
celles du bled de Turquie. Cefruiteft cylindrique, long d'envi- 
ron quatre pouces fur un de diametre,émouffé par le bour,& tout 
couvert, lorfqu'il fort de ces envelopes, de quantité de filaments 
affez longs & menus comme des cheveux d’untané fort obfcur & 
entortillez prefque comme ceux d’une perruque : ces cheveux 
étant tombez, on voitroutce cylindre à découvert : il eft entaillé 
d'une gravûre admirable, c’eft à dire par des quarreaux difpo- 
fez en raifeau de trois à quatre lignes de large. Leur fond eft vert, 
les angles interieurs ont chacun une entaillüre, dentelée, relevée, 
& qui en occupe tour le fonds. Ily _ iii "SE dans 
ï 1} 


DÉRTSE RU PTT ON 
le champ d’un écuflon, quatre boffertes de couleur brun plus lon. 
ouces que larges, difpofées en croix de Saint André , avec une 
perire éminence dans chaque coin femblable à une caruncule: 
Je n’ay pas pù voir cefruiten fa maturité, non plus que celuy 
de la precedente. Jay trouvé celle-cy dans les forefts de la Cab- 


fterre vers la paroifle de fainte Marie. 


LX. & LI. figure s. 
ÂArum arborefcens, fagittariæ foliis. 
Arum arbre, a feñilles de fagittaire. 


#7 Etre plante naift dans les lieux marefcageux & humides. Sa 
racine eft prefque aufli groffe que le bras, & longue de deux 
pieds: elle eft blanchaftre & noüeufe en dehors ; blanche, tendre 
& douçaftre en dedans : elle ne pouffe ordinairement qu'une tige 
épaifle d'envison deux pouces, & haute de cinq a fix pieds, aflez 
ferme, ronde, 8: noüeufe prefque commenos rofeaux : fon écor: 
ce eft unie & vert-cendré , & foninterieur eft charnu & meflé de 
filaments : les feüilles font fituées au bout, ou de da tige ou des 
branches : il y en a ordinairement cinq ou fix d'environ un pied 
d'érenduë : elles ont prefque la forme d’un fer de fléche ou des 
feüilles de noftre Sagittaire : elles font liffes & membraneulfes, 
ayant le deflous d'un vert fort-agreable avec quelques nervûres, 
& coftes aflez élevées,& le deffus teint d’un vert un peu plus char. 
gé:leur pedicule a environ un pied de lon g : 1l eft fait en gaine de- 
puis le bas jufques vers le milieu ,rond dans le refte, & de trois ou 
quatre lignes d’épaifleur. | 
Les fruits naiflent parmy ces pédicules , fort peu differents de 
ceux de nos efpeces d’_4rwm : ils font enfermez de mefine dans 
——— d'une feüille étranglée vers le milieu , comme le col 
d'une calebaffe : elle eft pointuë & épaifle comme du cuir , unie 


& life , verte en dehors, blanchaftre en dedans, & teinte par tout 
le fonds d’un rouge ob{cur. 


/ 


Le fruit qui y eft enfermé reflemble à un pilon d'environ deux 
pouces de long, épais d’un & demi, jaunaftre & comparti par des 
figures hexagones, rangées comme les quarreaux des vitres à lo+ 
fange, d'environ quatre lignes d’érendué, avecune petite fofle au 
milieu de leur aire. Ce pilon en fupporte un autre un peu plus 
long, & un peu plus mince, émouflé par le bout, un peu enflé 
Vers le milieu, ferme, pafle, & rayé en dehors en façor d’un rai- 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 4$ 
feau confus : celuy-cy fe feche entierement & le premier devient 
une cfpece de grape compolée de plufieurs bayes de la groffeur 
de nos pois chiches toutes taillées à pan, de couleur de pourpre, 
fort tendres & fucculentes, 

Le fruit & les feuilles échauffent & piquent la langue, quoy- 
que fa racine foit doucçaftre & d’un affez bon gout : elle eft ordi- 
nairement rongée par les fouris, & pat les crabres. 

eArum Brafiliannm arborefcens , folio Jagittaris > paradifi B4- 


fai, in prodromo. 


| LXI. & LI fur h. 
Arum caulefcens, cannæ Indicæ foliis. 
Arum à tige, & à feñilles de la canne d'Inde. 


À racine de certe plante eft groffe prefque comme la moi- 

tié du bras, & d’une longueur indeterminée : le dedans eft 
fort tendre, blanc &tant foit peu piquant : elle eft orifaftre en 
dehors, & a plufieurs autres petites racines blanchaftres de plus 
d’un pied de longueur, de deux ou trois lignes de groffeur , & ac 
compagnées de quantité de petites fibres. 

Elle s'éleve en une tige fort droite, de trois à quatre pieds de 
hauc , d'environ deux pouces d'épais, ronde, verte, unic ,un peu 
variée par les marques des vieilles feüilles , de da mefme conf- 
ar que la racine, & pleine d'une humeur blanche comme du 
ait. | ; : 

U y a au bout de cette tige fept à fuir filles fort tendres d'en. 
viron un pied de long fur de pied de large , pointuës au bout, 
& quañ arrondies vers le pedicule: elles ont d'un vert fort gay, 
liffes tant deflus que deffous , ayant plufieurs coftes for courbes, 
mais qui paroiflenr peu, & qui les craverfent obliquement de- 
>uis la nervûre principale qui eft fort élevée, jufques au bord: 
Le pedicules ont environ un pied & demi de long : ds font 
creux & larges du commencement, & arrondis depuis le mi- 
licu en haut, free 

Iort parmi de creux de ces pedicules quelques fruits formez 
du commencement comme un double pilon jaunaftre, d'envi- 
ron huit à neuf pouces de long, & prés de demi-pouce d'épais, 
envelopé dans une feüille comme dans un étui membraneux , 
fort uni , teint par dehors d'unsvert-pafle, mais teinten dedans de 
couleur de pourpre, qui ouvrant fon extremité fait pe en 

| ii} 


6 PES E RTE PÉTITION 
dehofs la partie fuperieure de cepilon, laquelle eft toute gravée 
en raifeau par des figures quadrilateres dont les coftez font fort 
arrondis, ayant au milieu une petite fofle. La partie inferieure 

ui eft enfermée dans l'écui, eft toute chargée en devant par un 
double rang alternatif de petits boutons joints enfemble, & pref- 

ue de melme groffeur, que la femence de la wercuriale majle. 
Ils font d’un fort beau rouge, & accompagnez à leur bafe de quel- 
ques petits vermifleaux blancs & fort tendres. 

Je n’ay pas pû voirce fruit en fa maturiré: cette plante aime 
les lieux couverts & les forefts humides. Je l’ay trouvée en plu- 
fieuts endroits de la Martinique , & de S. Domingue : celle qui 
vient dans la Martinique eft extrémement cauftique, & celle de 
S. Domingue n'a prefque point ou fort peu d’acrimonie. 
 Pifon dans fon livre quatriéme des faculrez des fimples ch. 70. 
nous donne deux plantes fous le nom d’Aringa, où il dit qu'il y 
en a une qu'on nomme Aninga-iba, laquelle comme je crois eft 
Ÿ Arum,arbre, à feüilles de fagittaire, décrit au chapitre precedent, 
quoy qu’elle ait les feuilles arrondies &t femblables à celles.de la 
Nymphea, car j'ay pris garde en divers endroits que ces feuilles 
fonctantoft plus & rantolt moins pointuës , CE qui Ne peut Cau- 
fer une difference fort effenrielle, fi ce n’eft qu'on veïulle dire 
que celle dont Pifon parle eftun Arwm arbre; 4 feuilles de Nym- 
phaa. L'autre Aninga eftfans doute la plante que je décris en 
ce chapitre , comme il eft aifé de voir par la ftruéture de leurs 
feüillages dans la figure que j'en ay donné, & dans celle que Pifon 
en donne. Le mefme Pifon parlant des qualitez de l’'Amnga-1ba, 

. dit qu’elle a une groffe racine bulbeufe, qu'on doit preferer aux 
feüilles, & au fruit dans l’ufage de la medecine, puifque outre les 
premieres qualitez froides qu'ell a élle eft encore compolfée de 
parties tenuës, propres à emporter les obftruétions, & eft em- | 
ployée en divers ufages par les Portuguais, & par les Sauvages. 

On fait en fuite des fomentations contre l’inflammation & les 
obftruétions des reins, & des hypocondres : enfin l'huile qu’on 
tire de l'Aninga, eft tres-fouveraine contre les maux fufdics, & 
peut {uppléer à l'huile de Capres. 

Si on fait des bains de fes racines cuites dans de lurine humai- 
ne, & qu'on les reïtere quelquefois, ils foulagent extrémement les 
douleurs, & les maladies articulaires, tant inveterées que re- 
centes, 


ezzn 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 47 


206 FX EPS LAB Lae3 EXP ED EI EI ED LAD LED FADIA LAS 10} LT C3 EdbD Ed EAP3 63 à EP) £0b3 (3 EI Je 


L'3PE 
Arum folis rigidis ,anguftis, & acuminatis. 
<Arum à feñilles fermes , étroites > pointuës. 


G Ette plante à plufieurs racines de differente grofleur, en- 
tremeflées les unes dans les autres, rouffaftres en dehors , & 
blanches en dedans : elle poufle plufeurs feüilles dés la racine 
d'environ un pied & demi de long, & de trois pouces à l’endroit 
le plus large : elles font pointuës,dreffées en haut, folides, épaifles, 
unies , teintes d’un beau vert, & comme pliées en dedans; leur 
pedicule a environ un pouce de long , fur quatre lignes d'épaif- 
{eur , & plié à la façon d’un coude vers le commencement de 
la feüille , qui a une nervûre en dos d’afne tour au long, avec 
quelques perites coftes traverferes , mais qui ne paroiffent quañ 
as. 
: I ya parmi ces feuilles quelques pedicules affez longs, ronds, 
épais d’uné ligne, portant chacun un fruit, qui étant meur, a prés 
de neuf à dix pouces de long , fur un pouce d’épais,rond & f- 
niffant peu à peu en pointe émouflée. Il fort d’une feiille mem. 
braneufe qui luy fervoit d'envelope , & il eft rouc entaillé par 
deux lignes fpirales , qui fe croifant, forment des quarreaux en 
raifeau detrois à quatre lignes d'érendué, reints d’un violet pañle, 
… ayant chacun une baye enchaflée dans {on champ , de la groffeur 
d'un pois , formée comme un petit cœur de couleur d’Amethifte 
où violer clair meflé de rouge, molle, unie & luifance, pleine d’un 
fuc blanc & mucilagineux , qui enferme deux femences noires, 
& tant foit peu longues. | 
Le fruic & les feuilles piquent la langue quelque temps aprés 
qu'on Îles à mafchées. On en voir ordinairement dans les fo. 
efts humides, fur les troncs des vieux arbres : le fruir eft expri. 
mé dans la planche, quand il eft en fa maturité & lorfqu’il ne 
_ fait que de naiftre. | Diese ve 
Quelques-uns appellent cette plante Perroquet, fur quoy il fauc 
fçavoir , qu’on voit dans nos Ifles plufeurs differentes efpeces de 
plantes qui naiffent de la mefme façon que celle-cy, ayant leurs 
fcüilles difpofées comme celles des aloës vulgaires ; elles naiffent 
auf immediatement fur les troncs des arbres, & on les nomme 
generalement perroquets. TONER 


48 + DESCRIPTION 


LXIII, & LI. figure 1. | 
Dracontium amplis folis, cordatis , radice nodofa 
rubra. 


. ss à \ . 
GrandeSerpentaire,à grandes feñilles en cœur, a racine rouge, 


C7 noñeufe. 


Ette plante naïft particulierement fur les troncs des gros 
arbres, d'où elle femble prendre naiffance à la façon de nos 
guys , quoy qu’elle ait une racine grofle prefque comme le bras, 
& de prés d’un pied de long ; maïs comme elle eft ordinairement 
toute couverte de moufle , 1l femble qu’elle forte immediatement 
du tronc des arbres : elle eft tortuë & fort noueüle , couverte 
d’une poufliere rouflaftre : {à fubftance eft prefque comme celle 
des’racines de nos rofeaux, mais pourtant un peu plus tendre, & 
comme fpongieufe , de couleur de fang un peu pañle, & d'un 
me fort aftringent; elle s'attache contre les arbres par plu- 
ieurs petites racines : & poufle fept ou huit grandes feuilles de 
prés de deux pieds d’étenduë;faices en façon d’uncœur;liffes,mem- 
brancufes, & luifantes, d’un vert-chargé par deflus, mais teintes 
par deflous d’un vert-clair, & fouftenuës par une nervûre, & par 
quelques ‘coftes aflez élevées : leur pointe panche en bas, & leurs 
pedicules fonc fort longs, & ont bien prés de trois lignes de grof- 
feur: ils font roides, unis, ronds, & tant foit peu creufez en devant, 
Outre les pedicules des feüilles , ilen fort deux où troisautres 
d'environ deux pieds de long tout à fait ronds, & liffes, qui por- 
tent chacun un fruit qui panche en-bas, d'un pied de long, & 
d'un pouce d’épaifleur dans le commencement, & qui fe retref- 
fit peu à peu jufques au bout, qui eft un peu émouflé. Il eft 
rond , & fort comme de l'envelope d’une feüille membraneufe, 
étroite & pointuë : fa fubftance eft tendre, & teinte en dehors 
d'un violet fort chargé: fa fuperficie eft toute entaillée par une li. 
gne fpirale, dont les intervales font entrecoupez par d’autres li. 
gnes qui compofent de petits quarreaux , ou parallelogrammes fi. 
tuez obliquement,ayant chacun au milieu de leur champ, une pez 
tite bofe ronde, & bleüe , qui reffemble fort bien àun faphir en- 
chaflé dans un Améthifte. Je n’ay pourtant pu voir ce fruit en fa 
maturité entieré. 8 
… Plufieurs habitans appellent cette plante de la Schine, à caufe 
que fa racine eft groffe, noucüfe, & rouge, prefque comme celle 


de 


DES PLANTES DE L'AMÉRIQUE. 49 
de la veritable Schine ; mais ils {e trompent , puifque la veritablé 
Schine eft une plante épincufe, qui ram pe fur les arbres à la façon 
de nos houblons & couleuvrées , comme je montreray pat la def 
cription , & par la figure que j'en donneray dans le volume fui- 
vant, J'ay defliné pourtant la racine de ée dracontium , aprés l’a- 


voir bien nettoyée de fa moufle, & de fa pouffiere, pour la mieux 
donner à connoiftre. | | | 


9 EN EEE EI A3 ES EXD 402 EI 63 ce3 CAE ES ES LOT LUI ESS ES ES LE) LOS ES CI LUS Dee 
LXIV.& LXV. 
Dracntinm bederaceun polyphylum. 
Grande ferpentaire, montante, à plufeurs feüillés. 


A tige eft prefque de mefme groffeur, couleur &confiftence 
D que celles des precedentes, LV11I1. & LIX. Elle D 


auffi des racines de mefine façon , & s’attache contre le er nc.des 
arbres: elle produit vers le bout quelques feüilles qui ont fous 
vent plus decrois pieds d'éendué : leur pedicule a prés de qua- 
tre pieds de long, & environ quatre lignes d'épaifleur ; il eft plus 
pros par le bas , & tumefié dans l'endroit où il s’atrache à la feüil 
e;ileft roide, fort uni, d’un beau vert , & arrondi, excepté par 
le devant où il et filloné. 2, CL. Le PEE 
Les feüilles font fenduës par neuf ou dix découpüres, à peu 
prés comme celles de noftre Avrws Caflus ; où comme celles 
du Magnoc ; les découpüûres n'arrivent pas pourtant jufques 
au pedicule : elles font épaifles comme du gros parchemin , 
toutes lifles, d’un vert fort chargé par deflus, & un peu plus 
clair par deffous : il y a aufli une nervûre tour le long de cha- 
que découpûre , fort relevée, & un peu enflée vers le pedicule, 
qui fournit quelques coftes deça & delà plus menuës & fort cour: 
bées. 7 | +. LS | 
Il fort parmi ces feilles quelques fruirs attachez chacun fur un 
pedicule un peu plus delié & plus court: ces fruits ont plus 
d'un pied de long, & ils font épais d’un pouce vers le pedicule: : 
ils panchent en-bas, & ils font envelopez, avant qu'ils paroif- 
fent, dans une feüille membraneule, pointuë & toure fillonée 
par quelques veines d’un vert blanchaître : ils font verds au come 
mencement & tout tracez de gauche à droit, par des Sir s4 
rales,qui étantentrecoupées par d'autres lignes,forment es quar- 
reaux où lofanges d'environ deux lignes d'écenduë; 8 qui ont 
Chacun au milieu une bôffetre quarrée, un peu _—— , & en- 


CE DESCRIPTION 

chaflée dans le lofange , comme la pierre d'un anneau dans fon 
chaton, cu F1 

_ Jene les ay jamais pu voir en leur maturité, quoyque j en aye 
veu affez bon nombre le long du chemin qui va du Fort $. Pierre 
à la Cabfterre , mefme vers la paroifle Sainte Marie de la Marti- 
nique , fur tout dans l'habitation de M. de la Calle. 


e%< «3 EM) Ed] ED) 63 LA) ED LA Gb £063 EQE3 EM? EOES 103 ES EI EODR LOS EDS LAPS EI ESS 13 1003 ee 


L XML 
Saururus hederaceus, cauliculis maculofis major. 


Grande queüe de lexard, rampante, € tachetée. 


\ Erte plante & les fuivantes ayant beaucoup de raport par 
leurs fruits aux precedentes, j'ay cru qu’il eftoit bon d’en 
parler aprés, & comme on ne fçauroit les raporter à un genre 
connu , je me fers du nom de S'asrurus, qui exprime la refflem- 
blanéeque leurs fruits ont avec la queuë d’un lezard ; car oaess 
veût dire lezard, & oies fignifie queue. | 
_ Certe efpece rampe & s attache contre les rochers & les ar- 
bres voifins : fa racine principale & fa tige font fort femblables : 
leur épaifleur eit d’un demi-pouce : elles font liffes, plus tendres 
que celles des plantes precedentes, & garnies de nœuds difpofez 
inégalement ; mais la couleur de la racine eft blanchaître, & cel- 
le de la tige eft d’un vert un peu pañle, marqueté de taches 
de couleur de pourpre : les nœuds inferieurs ont Cinq ou fix ra 
cines fort longues & minces,qui s’attachent contre les rochers ou 
contreles arbres, mais ceux d'en-haut pouffent chacun une feüil- 
le; dont la pointe eft tournée en-bas : leur pedicule s'infinuë dans 
le champ de la feüille ; il a prés d’un pied de long , & environ 
deux lignes & demi d'épais, il eft aufli fort uni & tout tacheté de 
quantité de petites marques rouges, comme celles de la tige. 
Les feüilles ont plus de demi-pied de long , & quatre pouces 
de large : elles ont prefque la figure d’un fer de lance, quoy que 
pourtant arrondies, & un peu échancrées en façon d’un cœur 
vers lé pedicule : leur confiftence-eft fort épaiffe , tendre & fuc- 
culente de mefme que les feuilles dé noftre grande joubarbe , que 
G.Bauhin appelle fédum maj vulgare : leur gouft eft fade: elles 
font lifles, d’un vert-blanchaitre par deffous,avecunenervûre af 
{ez élevée, qui diftribuë deça & delà quatre ou cinq coftes fort 
minces, & courbes; mais leur deflus eft d’un vert fort chargé, 
ayant quelques traces blanches qui répondent à li nervûre, & 
aux coftes de deflous. | Det RE re US 


Fes 


.. DES PLANTES DE L'AMERiQuer, st 

Elle pouffe un ou deux fruits femblables à la queuë d’un lezard, 
d'environ un pied de long , & prés de demi-pouce d'épais par en- 
bas ; ces fruits fonc droits, mais j'ay efté obligé de les peindre cro- 
chus, à caufe du peu d'efpace du papier : ils Éne folides en dedans, 
tendres, fucculents & infipides, mais en dehorsils font vert-paf 
les, & tous raïez par deux fpirales qui s'entrecroifant forment de 
petits lofanges, ayant chacun une petite éminence ronde, fituée 
à l'angle d’en-bas, es x 

Je n'ay pas pô voir ces fruitsen maturité, ni obfervét s’ils ont 
du commencement une enveloppe,comme celle des efpeces d’_4- 
rum, où Preds-de-veau. | 

J'en ay trouvé quelques plantes dans les forefts de S. Domina 
gue, vers un endroit que les habitans du Port-de-paix apellent le 
Prectpice du trou , proche le Mouftique. 


20 ER ap ERA ES END ES 6 ES ANA ESS LS SOS GAS GED LD ED USE LAS D 
L'XV I'E | 
Saururus héderaceus, cauliculis maculofis, minor. 
Petite queui de lexard ; rampante , &° tacheté. 


Fe trouvé certe plante dans le mefine endroit que la prece- 
dente ; elle eft de mefine confiftence & de mefine gouft, mais 
fes tiges ne font pas plus groffes qu’une plume a écrire, & pouf- 
fent plufeurs branches par les nœuds, d’où il fort auf une feüil. 
le, & plufeurs petites racines fibreufes, d'environ deux pouces de 
long: ces tiges & ces branches rampent à terre, ou s’atrtachent 
contre les arbres : elles font tout à fait rondes,liffes,d’un beau vert 
& toutes marquetées de pluficurs petites taches rondes, & rou- 
-ges comme du carmin. : | 

Les feüilles font fort unies, vert-pafles & aprochentauffi de la 
forme d’un fer de pique arrondi vers le pedicule : elles font beau- 
Coup plus perires que celles de la precedente, mais un peu plus 
pointuës , ayant environ quatre pouces de long , & deux de Jar. 
ge : elles fonc attachées immediatement par le bord au pedicule 
qui eft mince , de prés de trois pouces de long , & auffi tout mar- 
brécommelatige. Fe 0» 

Dans l'entre-deux des branches il en fort un pedicule d’envi- 
ron deux pouces de long, &tacheté de mefme, qui fupporte deux 
fruits longs d’enviton trois pouces , & épais d’une ligne : ils fonc 
ronds, & refflemblent à la queuë d’un rat ou d’un petit lezard, de 
mefme couleur , gouft & confiftenceque ceux de la plante pre- 


G ij 


DESCRIPTION | 


sx fpirales à gauche & 


cedente, & gravez de mefme par deux lignes 
à droit, 
26 <p3 ep) L 00 GDS EU 403 EE LR EN EE ET ERRD 3 GE ES EPA EPS EAN ES GAS EEE ED De 


LXVIIL. 
Saururus hederaceus, triphyllus. 
Queuë de lexard , rampante, à trois feñilles. 


Ette plante s'attache particulierement contre le tronc des 

arbres, de la mefine façon que nos lierres : elle pouffe quan- 
tité de tiges branchuës, fort menuës , & couvertes d'un petit poil 
ras, &c entrecoupées de plufeurs nœuds éloignez d'environ un 
pouce les uns des autres. | | S 

A chaque nœud il y a trois feüilles rondes , un peu moiñdres 
que l’ongle du pouce, convexes des deux coftez, plus charnuës 
que les feüilles du pourpier , mais moins tendres, fucculentes 
” prefque comme celles de la grande joubarbe , & bordées d’un 
poil fort court : leur deffous eft vert-clair, & fouftenu par trois 
petites nervûres, mais le deffus eft plus chargé, & la furface en eft 
tant foit peu rude, prefque comme la peau du chien de mer. 

Il y a aufli a chaque nœud plufieurs racines menués comme 
des cheveux, & qui s’atrachent contre letronc des arbres : les 
bouts des tiges & des branches fontterminez par un fruit rond, 
comme la queuë d’un rat , long d'environ trois pouces, & épais 
d'une ligne,de couleur jaunaftre, & tout couvert de quantité d’é- 
cailles fort menuës, & rangées par cercles. js 

Cette plante eft prefque fans gouft, mais elle échauffe medio- 
erement le palais & la langue quand on la mafche. J'en ay trouvé 
fur quelques arbres vers F Mont-Noël, proche le Fort S.Pierre 
de la Martinique. 


Pda ru LRO rc ge Mer Mere + | Dr mt drap dia 
EXTX: 2: 
 Saururus repens, folio orbiculari, nummularix facie. 
Queuë de lexard rampante , à feüilles rondes, > femblable 
. à la nummulaire. 


U premier abord vous prendriez cette plante pour lanum- 
mulaire ordinaire , car elle rampe de mefime façon, & a fes 


feüilles rondes & prefque de mefme grandeur : c’eft particuliere- 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, s) 
ment fur les roches , & fur les troncs des arbres abbatus qu'elle 
étend fes ciges fort menuës & fort longues, avec quantité de bran- 
ches difpofées alcernatiyement , & qui s'étendent de tous coftez : 
elles ont plufeuts feüilles rangées aufli alternativement, de la 
grandeur a peu prés de l’ongle du pouce, & attachées à des pedi- 
cules fort courts & fort menus : leur figure eft fort ronde, & on ne 
{çauroit les mieux comparer qu'a la moitié d’une lentille, car el- 
les font fort plates par deflus , & convexes par-deflous. Fe. 

Les bouts des branches & des tiges fe rerminent aufli comme 
ceux de la precedente, par un petit fruit arrondi comme un petit 
pilon, ou comme une petite queuë émouflée, d'environ un pouce 
de og & d'une ligne d'épaifleur, picotée par de petites taches 
en raileau. 

_ Toute la plante eft d’un vert blanchaftre, & poufle de chaque 
nœud quelques racines fort menuës: elle caufe un peu de cha- 
leur au gout , mais cette chaleur n’eft pas defagreable : j'en ay 


trouvé en plufieurs endroits vers le Fort-Royal de la Martinique. 


EL XX; | 
Saururus humilis, folio carnofo, fubrotundo. 
… Petite queuë de lexard, à feüilles arrondies, 
| > charnuës. 


EF Lle à plufieurs racines menuës & fibreufes , qui pouflent 
quelques tiges & quirampent ordinairement : elles{ont ron- 
des , & ont environ deux à trois lignes d’épaifleur ; elles font 
fort lifles, teintes d’un vert foncé & noueufes, pouffant quel- 
ques branches & une feuille à chaque nœud : ces feüilles ont le 
pedicule fort court , & quelques-unes n'en ont prefque point: 
elles font étroites en leur commencement & arrondies vers le 
bout , longues d'environ trois pouces, fur un & demi de largeur : 
leur confiftence eft comme celle de nos pourpiers , mais un peu 
plus folide ; elles font lies & n'ont qu’une nervûre qui les traver- 
 {e out au long. SD Se DORE 

Au bout de chaque branche & bien fouvent dans les aiffelles 
des feuilles , il en fort un fruit appuyé fur un pedicule d'environ 
un pouce où deux de long: il a auffi la figure de la queuë d’un 
petit lezard, longue de trois à quatre pouces , &épaifle de prés de 
deux lignes , de couleur jaunaftre , & gravée par de petits trous 
difpofez en raifeau. Re. | 

| G ii 


54 Re CL Le 4 AMIE OR 

7 Son goufteftun peu amer & accompagné d'un peu de cha- 
leur : elle naift ordinairement dans les forefts humides fur les 

troncs pourris , & on l'appelle vulgairement po#rpier de bots. 


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HLXTE 
Saururus alius humilis, folio carnofo, acuminato. 


Autre petite queuë de lexard, à feilles pointuës, & 
si charnuës. 


Elle-cy eft tout à fait femblable à la precedente en fa gran- 
C deur & en fa difpofition : fon fruit eft le mefme, mais {es 
feiilles , qui font prefque de mefme grandeur & confiftence, ont 
la figure d’un fer de pique pointu par les deux bouts, avec cinq 
petites nervûres par deflous en long , comme celles de nos plan- 
tains. 

Ces feüilles font d’un gouft aigre, & le fruit eft un peu pi- 
quant : on latrouve dans Fe mefmes endroits que la precedente : 
& elle peut fervir contre la morfure des ferpents, en appliquant 
fon fuc far la bleffure,aprés toutefois y avoir fait une fcarification. 


LX XII. 


Saururus minor procumbens, botryitis, folio 
craflo , cordato. 


Petite queuë de lexard. à feñilles gralles , ©? en cœur. 


Ette plante a fa racine menuë &fibreufe, fort peu enfoncécen 

terre, qui pouffe une tige fort courte, épaifle d'environ deux 
à crois lignes ,ronde ,unie, tendre, blanchaître & un peu purpu- 
rine , entrecoupée de quelques nœuds, & qui pouffe aufhi quel- 
ques branches noueüfes de mefme groffeur & confiftence. 

Il y a ordinairement à chaque nœud, une ou deux feüilles d’un 
peu plus d’un pouce d'érendué,faites quafi en cœur, de confiften- 
ce fort tendre , & épaifles comme les feuilles de nos pourpiers, 
Liffes,d'un vert un peu foncé par deflus,& blanchaftre par deflous, 
avec une nervûre tout au long, accompagnée de quelques autres 
à cofté, un peu courbées. 

_ On voit prefque à chaque nœud un ou deux fruits d’envi- 
ron deux à crois pouces de long, & d’une ligne d'épaiffeur , fem- 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 5; 

. blables auffi à la queüie d’une fouris, ou d’un petit lézard, prefque 

tous couverts de quantité de petits grains ronds , en façon d’une 

petite grape , qui du commencement font verds ; & en fuite de. 
viennent noirs. 

Cette plante rampe, &c n’a prefque qu’un ou deux pieds d’éten: 
duë : on en trouve quantité au quartier du Fort S. Pierre de la 
Martinique, où on l'appelle vulgairement l'herbe 4 La coureffe, à 
caufe , a ce que j'ay entendu dire à quelques habitans , d’une ef 
pece de couleuvre appellée coureffe, menuë & longue, chamarrée 
tantoft de noir & de jaune, tantoft de gris & de noir “cette cou- 
leuvre eft aflez fréquente dans la Martinique, elle eft fans veñin, 
puifqu'on la peut manier fans danger, & elle ef, à ce qu’on dit; 
fort ennemie des autres ferpens venimeux qui font dans la mef- 
me Ifle ; de forte que bien fouvent elle les attaque, & les preffé 
fi fort en les entortillant, qu’elle les étouffe : & fi elle fe fent 
morduë par ces ferpents : elle a recours à cetteplantecommeàun 
contrepoifon , & c’eft pour ce fujet qu’onlanomme lherbe à là 
courel[e. | | 


| EX XLEE 
Saururus arborefcens, foliis amplis, cordatis, non 
umbilicatis. sh 


Queuë de lezard arbre, à grandes feüilles en cœur. 
S À racineaun peu plus d’un pouce d’épaiffeut : elle eft d’uné 
D matiére ligneufe , blanchaftre, divifée en plufieurs autres ra- 
cines plus menuës , fort peu enfoncées en terre : elle eft chaude 
au gouft,& aromatique. | 
Elle pouffe une tige fort droite, & d'environ un pouce de grof 
feur, &-de quatre à cinq de longueur , noueüfe à la façon de nos 
rofeaux, & pleine d’une chair moëlleufe : elle eft d’un vert fon- 
cé ; ronde depuis le bas jufques au delà de fa moitié ,raboteufé, 
par plufieurs perités verruës & dechiquetée par des enfonçûrés 
comme de pecites playes, mais fes nœuds & leurs incerftices fupe- 
rieurs ; font goderonnez par plufieurs angles ronds , & couverts 
en long d'un petit poil blanchaftre &cotonné. à 
Il y a à chaque nœud fuperieur, une feüille fort grande d’en- 


viron deux piéds-d’étenduë : elle eft taillée en forme de cœur , 


& eft attachée immediatement au pedicule, pat fon enfoñçü- 
re ; elle eft d'un vert- pafle’ par deffous avec plufieurs nervü- 


56 PME CE & POFI ON + 
res & coftes élevées , & par deflus d'un vert un peu chargé. , 

Ses pedicules font un peuenflez par en-bas, canelez en devant, 
& goderonnez & velus par derriere , mais en fuite ils font ronds, 
unis, & épais d'environ deux lignes, & longs de prés d’un pied & 
demi : il fort de leur angle un ou deux autres pedicules fort 
courts, qui foutiennent chacun quatre à cinq fruits , comme de 
petites queuës de lezard, avec la pointe émouflée, d'environ trois 
à quatre pouces de longueur, & d’une ligne & demi d’épaifleur : 
d’un vert blanchaître , & couverts de petites écailles rangées 
comme les entaillüres d’une lime: ces fruits font douçaftres du 
commencement qu'on les mange, en fuite ils laiflent une petite 
amertume accompagnée de chaleur. 

J'en ay trouvé fouvent le long desruiffeaux , ou dans les forefts 
humides de l'Ifle S. Domingue, où on la nomme Cofet - de- 
Noffre-Dame. 

C'eft lAguaxima des Brafiliens , & le Malva d'1[60 des Por- 
tugais de G:.Pifon liv. 4. ch. 72. où il dit que fa racine eft tres- 
bonne & tres-utile ; qu’elle eft chaude au troifiéme degré, & cfti- 
mée un contre-poifon , puis qu’étant compolée de parties tenuës, 
élle ouvre & defobftruë fortement ; qu’il n’y a perfonne qui ne la 
connoifle à caufe de fes grandes vertus: étant pilée & apliquée en 
façon d’emplaftre fur la partie malade, elle meurit & nettoyeïtres- 
bien : le fuc des feüilles eft aufi fort bon pour les bleflures , a caufe 
de fà froideur : on fe fert de ces mefmes feuilles dans les lavemens, 
parce qu’elles ont la mefme vertu que celles des mauves. 


ct ere EE Lace EN LC EP: FD LS CP CR EE 
L'XX IV. 
Saururus arborefcens , foliis amplis, rotundis & :, 
Se … umbilicatis. | | | 
Oueuë de lezard arbre , à grandes feïilles rondes. 


| Elle-cy a le mefine afpe@ que la precedente ; elle n’en dif- 

fere qu’en ce que fes feuilles font rour à fait rondes, fi ce 

n'eft vers le pedicule où elles fontun peu échancrées : leur nervüre 

eft compofée de plufieurs coftes un peu courbes, qui font com- 

metirées du centre à la circonference , & dont les entre-deux font 
venez par de petites coftes ondées & comme circulaires. 

Sa racine a bien demi - pied de lon g, & un pouce d’épaiffeur:elle 

… éffnoiraftre par dehors,blanche & fucculente en dedans, 8 accom- 

agnéc de quelques autres racines plus menuës & plus longues. 

ni . | see Sa 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 57 
Sa tige eft fort droite, épaifle d’un pouce , & haute d'environ 
crois à quatre pieds: elle eft toute ronde & noueüfecomme nos ro- 
feaux, lifle , & verte en dehors , & pleine en dedans d’une chair 
blanche & ferme : fes feuilles font fituées vers le bout , d'environ 
deux pieds d’étenduë, fuivant la bonté du terrain où elle naiff : 
leurs pedicules font fort longs ; ils embraffent la tige par une gaf- 
ne qui s'étend environ jufqu'à leur moitié , au delà de laquelle ils 
font ronds, & s’inferent bien avant dans les feüilles : il fort du 
fond de cette gaine une petite branche, longue d’environ un 
pouce & demi, & épaifle de deux ou trois lignes : elle fupporte 
quatre ou cinq fruits faits comme la queüe d’un lézard, longs de 
trois à quatre pouces, épais de trois lignes , émouffez par le bout, 
& couverts de quantité de petits grains difpofez en écailles : ils 
font d’un gouft un peu piquant, & font venir l’eau à la bouche, 
quand on fes mafche aufli bien que toute la plante. 


On l'appelle aufli communément Co/et de noffre- Dame, & elle 
croift dans les mefmes endroits que la precedente. 


nd] 3 AE EPS AD ED ET AND EUR EEE ER LS ESS ES ES EXP €P3 ENP3 LES EMI ENT LES EP 413 D@e 


L X:X.V: 


Saururus botryitis major, arborefcens, foliis 
……:plantagineis 
Grande queñe de lexard, arbre à grapes, do à feñilles de 

| plantain. . 

N trouve plufeurs efpeces de cette plante dans nos Ifles, 

qui ne different que par la grandeur des feuillages , & que 
l’on peut compter parmi les arbrifleaux ; celle-ci devient arbre & 
poufle un tronc gros comme la cuifle : fon écorce eft de couleur- 
cendré, & marbréc par de grandes taches vertes! & blanches: 
ce tronc poufle quantité de branches de la ee du bras, fort 
longues, droites, vertes, liffes , moëlleufes , fragiles, & noucüfes, 
& qui jettent d’autres branches plus menuës & noueüfes de mef- 
me : il y a à chaque nœud une feüille attachée à un pedicule 
d'environ un pouce de long , longue de prés de huit pouces, & 
large de quatre à cinq : fon extremité eft fort pointuë , & fa bafe 
eft comme arrondie : elle 668 8 par deflus , mais un peu 
plus clair par deflous, & chargée de fept coftes étenduës en long, 
de mefme que celles de nos plantains, dont J’entre-deux eft tra- 
 verfé par plufeurs moindres coftes. PRES RÉET - 

.: Il y a aux mefmes nœuds & vis-à-visde chaque feuille un fruit 


58 Das CIR AP THON | 

ou plütoft une grape d'environ demi-pied de long , & de quatre 
à cinq lignes d'épaifleur dans le bas : elle fe retreflit jufques au 
bout , & elle eft chargée de quantité de grains de la grofleur pref- 
que de ceux de la moutarde, qui font verts dans le commence- 
ment ,& noirs & mols dans leur maturité, d’un gouft chaud & 
piquant: c’eft pourquoy quelques-uns l’'appellent poivre long. 

J'ay trouvé cette efpece vers le cul-de-fac de la Trinité de la 
Martinique, où il y en a une autre cfpece qu'on trouve quafi par- 
cout, & qu’on appelle aufli poivre long , pour le mefme fujet, mais 
ce n’eft qu un atbrifleau : fes feüilles & fes branches font plus pe- 
tites, noueüles, rondes, lifles , vert-clair, & fort fraifles : fon fruit 
eft de mefme façon, mais plus petit. | 

J'en ay remarqué une autre efpece dans l'Ifle S. Domingue,vers 
Lcogane &le grand Goive,un peu plus grande que celle-cy,dont 
pourtanc le fruit eft plus court , plus épais &c émouilé, comme on 
le peur voir dans la planche Lx X VI. 

Les habitans de nos Îfles {e fervent du fruit de cette plante, & 
particulierement de la décoction de fa racine dans une maladie 
, qu'ils appellent le mal d'effomac, qui n’eft proprement qu'une in- 
temperie froide & humide caufée par le trop grand ufage des 
fruits, & des boiffons du païs, ou faute de fe couvrir la nuut, fur- 
| tout le matin, où le froid fe fait fort bien fentir, particulierement 
aux mois de Decembre, Janvier, & Fevrier, dans les quartiers 
qu’on appelle la Cabfterre, où le vent de Nord-Eft foufle ordinai- 
. sement. IIS fonc boüillir cette racine avec du w4/chefer, & ils en 
donnent à boire au malade à jeun deux grands verres de la déco- 
étion ; aprés quoy il eft obligé de fe promener & d'agir ; afin 
d’exciter la fueur , & diffiper par ce moyen, les humeurs craflés, | 
caufées par cette intemperie froide & humide. 


06 6 GS D LA EE ED 6 3 ct Ets ee) 6962 EP LED LD 667 6003 60 ES Ve 
| LAXVIE | 
Saururus arborefcens , fruétu adunco. | 
| Quee de lexard , arbre à fruit crochu. 
Cs plante à grand raport par fo afpeét & fa ftruëture à 


nos noifetiers : elle poufle ordinairement dés fa racine dix 
ou douze tiges fort droites, fort longues, & grofles prefque com- 
me le bras : elles font fort noueüfes : leur bois eft blanchaftre & 
fragile, & leur écorce cendrée & toute raboteufe, par quantité. 
de petites verrüés: ces tiges pouflent alternativement au de là de 


_ DES PLANTESepE _L'À MERIQUE. 55 
leur moitié, des branches quitirent droiten haut , & celles- cyen 
pouflent encore d’autres plus menuës entre-coupées de nœuds é: 
loignez d'environ un pouce l’un de l’autre, avec une feüille à cha- 
que nœud aflez femblable à celles du laurier commun, d'environ 
huit à neuf pouces de long fur trois de large : ces feüilles font 
un peu rudes : leur deffous eft d’un vert-pafle , & foutenu par uné 
nervûre aflez élevée, & par quelques coftes fort courbes & blan- 
chaftres, traverfées par plufieurs petites veines : le deflus eft d’un 
vert un peu foncé. a 


_ Iya vis-à-vis de chaque feüille un fruit crochu de couleur 
paîle, relevé, & fort femblable à la queue de lezsard , d'environ 
fix à fept pouces de long, & de trois lignes d’épaiffeur par le bas : 
ils font tout courbez vers le mefine cofté , & Couverts de petits 
grains difpofez comme par anneaux fort ferrez. | 

Les fruits, les feuilles, & l'écorce de cette plañce, ont un gouft 
acre & chaud, qui pourtant n’eft pas defagreable : j'en ay trou- 
vé abondamment le long de quelques ruifleaux au quartier du pe- 
tit Goive, & vers le port-de-paix de l'Ifle S. Domingue. 

Les trois efpeces dont Jay parlé avant celle-cy dans le chapitre 
precedent , réffemblent affez à celles que Pifon li. 4. ch. 57: &C 59. 
nomme Nhandi & jaborandi, premier &fecond: on peut mefme 
aflurer que ce font les mefmes : il die parlant du Nhandi ( qui eft 
proprement certe efpece dont nos habitans fe fervent contre le 
mal d'eftomac, comme j'ay dit cy- deffus } que fes racines & fes 
feüilles érant fort actes, o peut les garder feches, &c les employer 
au-lieu The doi cofroboratives pour les bains qu'on 


prépare pour guerir les maladies froides, 


Lor{qu’il parle du premier jaborandi , il dit que toute fa vertu 
confifte dans fa racine , qui eft chaude & féche au troifiéme de 
gré, étant compofée de parties fubtiles & cauftiques , & pouvant 
fupléer a bon droit au defaut du piretre : il dit auffi que le fecond 
faborandi , a les mefmesqualitez, mais non pas fi fortes que cel- 
les du premier, & que fa vertu eft aufli dans fa racine. Enfin il 
raporte que les Brafliens, qui en ont découvert la vertu aux 
Portugais, fonc fi grand cas de leurs racines, qu'ils s’en fervent 
pour toute forte de maux , & mefme bien fouvent pour contre 
poifon : car un pugil de fa racine fraifche (qui eft proprement ; 
ce qu'on peut prendre avec les trois doigts) étant pilé & pris 
dans de bon vin, chaffe la force du venin par les fueurs & par 
les urines : qu'enfin étant prife en fternucatoire , elle produit des | 
effets fort faluraires par fon aigreur mordicante; & étant aulMi prie 


H ij 


6o D'RSO RE PITTI'ON 
{een mafticatoire , elle attire la pituite dans la bouche, & chaffe 
le cacharre des yeux. | Le 

Marcgrave parle aufli du jaborandi dans fon liv.2.ch.8, où il dit 
que fa racine n’a prefque point d’odeur & de faveur , mais qu'é- 
tant cant foic peu malchée , elle pique extrémement la langue, 
& mefme plus que le piretre ; qu’ellerire quantité de pituite de la 
langue, & qu'ainfi elle delivre la tefte des catharres, & apaife la 
douleur des dents : il dic aufi que cette mefme racine pilée & in- 
fufée dans de l’eau, étant enfuice cuite, & prife en breuvage le ma- 
tin,eft un tres-fouverain remede contre les gonorrhées, & qu'en- 
fin elle eft bonne contre les venins, concre les fupreflions d'urine, 
& contre le calcul ou gravier. S 

Nard Antoine Reche, parle de trois plantes dans {on livre 1 v, 
ch.37. qu'il nomme 2490 : ce font fans doute les mefmes que cel- 
les de deflus : il leur donne aufli prefque les melmes qualitez &c 


effets. 
00 63 £A A ES ES ES LE EAGLE ES AE ERP EP ERA GE EE ES ED 


PXAYIIL. 
Saururus repens lanceolatus , ad nodos villofus. 
Queñe de lexard rampante , à feüilles en fer de lance, à 


noeuds velus. 


C Ette efpece a plufieurs tiges d’une longueur indéterminée, 
grofles comme la moitié du petit doig grifaftres en dehors, 
& pleines en dedans d’une fubftance fort fibreufe : elles font en- 
trecoupées par quantité de nœuds fort proche les uns des autres, 
& garnis cout à l'entour de poils dreffez & rangez comme ceux 
du cil de l'œil : elles rampent a terre, & y fontattachées par plu- 
fieurs racines blanchaftres , vermiculaires , fort longues , & grof- 
{es prefque comme de la ficelle, | 

Ïl y a environ quatre à cinq feüilles vers le bout de chaque ti. 
ge, de la figure d’un fer de lance , longues d'environ demi-picd, 
êt larges de deux pouces , d'une fubftance aflez ferme , & épaifle 
comme du gros velin : elles font polies , luifantes , & d’un vert 
foncé par deflus, mais d'un vert fort clair par deflous, & piquo- 
tées par quantité de points rouges comme du fang : elles ont une 
nervûre principale tour le long, qui diftribuë deça & delà quel- 
ques coftes aflez minces, paralleles, obliques, & qui fe cerminent 
auneautre cofte ondee, qui court tout le long, & proche le bord 


| de la feüille î leur pedicule a quatre ou cinq pouces de long , & il 


me. 


DES: PLANTES De L'AMERIQUE. 61 
eft tumefé par les deux bouts: il fort du pied de chacun un fruit 
I6ng d'environ demi- pied, & gros par en-bas de trois lignes , ar. 
rondi comme la queïe d’un lézard, & tout entaillé comme une 
de ces limes qu’on nomme queüe de rat: il eft vert du commen 
cement, & il lort d'une petite envelope à la façon des fruits de nos 


ces de long. 


J'ay trouvé cette efpece le long d'un-ruiffeau , proche uñen- 
droit que les habitans du Port-de-paix de lIfle S. Domingue, 
appelent le Mouftique. 


et3e 


FE EE Bad et et ec C us mese. 
ESS LIANE $ 


Es François des Ifles de l'Amerique appellent indifferem. 
À ment Lrianes toute forte de plantes qui rampent fur les hayes 
ou fur les arbres.,en les diftinguant POUrtant,ou par leur figure, ou 
par leur vertu, comme la Zisne 4 ferpent, à caufe qu'elle eft fort 
cficace contre leur morfure ; la Liane à dent de fête, parce que 
fes feiilles font découpées comme les dents d’une fie » la Liane 
bruflante , à caufe qu'elle eft fort cauftique, & ainfi de pluficurs 
autres. Ils donnent ce nom de Liane à ces fortes de plantes du ver. 
be lier, parce qu'ils fe fervent de quelques-unes comme de cor- 
dages, cant pour la conftru&ion de leurs maifons,qu’ils nomment 
vulgairement Cafes, que pour fortifier les barrieres » & pour plu- 
ficurs autres ufages. Il y en a pourtant à qui ils donnent plus par. 
‘ ticulierement le nom de Liane, qui font celles que les Caraïbes 
appellent 44 eregouta, les Brañliens Murncuia.les Efpagnols Gra- 
nadilla, & nos François Fleur de la pal[ron , a caufe qu'on croit y 
trouver quelques marques de la pañlion du Sauveur » comme les 
trois clous, les cinq playes, les foiets, & les cordes. On en voit 
plufieurs efpeces de celle-cy, qui tant par la fraifcheur de leurs 
feüillages, que par l'agreable odeur de leurs fleurs, & la bonté de 
leurs fruits, meritent bien qu'on en fafle cas & qu'on les cultive 
_avécfoin, pour l'ornement des berceaux & cabinets des jardins. 


H iüij 


6i DESCRIPTION 


LXXIX. 


Clematitis Indica, polyphylla major, flore clavato, 
frudtu colocynthidis. 


Grande fleur de la palfion , à feñilles refenduës , d° à fruit 


de coloquinte. 
@ Ette plante poufle plufeurs farments aufli gros durs & 


noüeux que ceux de la vigne, qui s'étendant bien au long 
fur lesarbres & furles buiffons , leur fervent d'ornement par l'a- 
greable verdure de leurs feuilles. 11 n’y a qu'une feüille en chaque 
nœud , & ces nœuds font diftans d'environ demi-pied les uns des 
aures : ces feüilles font grandes prefque comme une main éter- 
duë : elles font liffes & fenduës en fepc découpüres bien avant, & 
fort prés de leur pedicule , quia environ quatre à cinq pouces de 
long, avec quelques petits tourrillons de la longueur prefque d’u- 
ne ligne : ces découpüres font dentelées en façon d'une {cie ; elles 
font un peu étroites d'en-bas , &un peuélargies vers le bout qui 
eft pointu; elles ont par deffous une nervüre tout le long , & 
Moines petites coftes courbes qui les traverfent : la couleur de 
toute la feüille eft d’un vert fort agreable, un peu plus chargé par 
deffus que par deflous. | | 
Ilfort + naiffance de chaque pedicule un tenon comme ceux 

des vignes, & une fleur attachée à un pedicule de prés de deux 
pouces de long, & enfermée dans une veflie membraneufe , qui 
eft un peu plus grande qu'un œuf de poule, & qui s'ouvre en 
trois feuilles unies & blanchaftres , es en dedans de plu- 
fieurs petits points, &c foüettées de quelques veines purpurines : 
lorfque certe veflie eft ouverte, le bouton de la fleur paroift pref-” 
que auffi gros qu’étoit la veffie ; c’eft un ovale dont la partie mo= 
yenne & inferieure eft d’une feule piece, mais la fuperieure eft 
divifée en cinq feuilles jufques au bout :ileft vert-pafle par dehors 
& marbré de plufieurs taches rouges comme du fang. < 

Quand cette fleur eft épanoïüie, la moitié d'en-bas reprefente 
une coupe penragone dans fon bord , blanchaftre en dedans, cha- 
grinée & toute veluë dans le fonds : chaque poil eft fort court, 
& foutient une petite tefte rouge : cette coupe eft bordée d’une 
double frange, dont les filets font épais d’une ligne , cendres & 
pointus , prefque quarrez & contigus les uns aux autres : ceux du 
Tang interieur ont environ un pouce & demi de long, & ceux 


ds. es es, 


| DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 6; 
du rang exterieurs n’ont pas tout-à-fait un pouce: ils font blan- 
chaîtres vers le bout, & rout-à-fait violets juiques versle milieu, 
mais depuis le milieu en-bas il font de couleur-pafle, ornez de 
cinq bandes annulaires de couleur-violet : ceux-ci font eflevez 
droit en haut, mais ceux du rang exterieur font un peu cou- 
chez, étant de la mefine confiftence & couleur que les premiers ; 
outre ces filets qui font rangez en rayon, il y a encore tout à 
l'entour un double rang de feuilles violettes, fcavoir cinq en cha- 
que rang : les interieures font beaucoup plus étroites que les ex- 
rerieures , & la longueur des unes & des autres eft d'environ un 
pouce & demi, avecune petite pointe par le bout en dehors. 

Il y a outre cela dans le fond & au centre de la coupe dont 
nous avons parlé, comme une efpece de bafe de figure cylindri 
que, cpaifle de trois à quatre lignés , entourée d’un petit foffé & 
de quantité de petits poils fort courts, de couleur rouge-brun : fur 
cette bafe il y a une petite colomne blanche & ronde, comme fi 
elle avoit efté travaillée au tour , ayant présde huit à neuf lignes - 
de hauteur, & une ligne & demie de grofleur : elle fe divife en fon 
extrémité en cinq petits bras, ayant chacun un fommet fait en fa- 
çon d'une playe, long de quatre lignes , & large de prés de deux, 
tout couvert par dehors d’une poufliere dorée fort menuë : au 
milieu de ces cinq petits bras, il y a un petit bouton ovale , vert 
&c fort poli, long d'environ cinq lignes, & épais de trois, furmon- 
té de trois filaments faits en façon d’un clou , ayant deux ou trois 
lignes de long , & une grofie tefte ovale jaune, & fenduë d’un 
cofté par une petite fofle. 

Ce bouton n'eft autre chofe que le commencement du fruit 
qui devient en fuite de la groffeur d’une orange, prefque rond &c 
Liffe, comme une pomme de Coloquinte , excepté vérs fon pied 
où il approche un peu de la figure d’une poire : fon écorce a bien 
deux lignes d’epaiffeur, elle eft de confiftence affez folide, & blan- 
che en dedans, mais verdaftre par dehors: le dedans de ce fruit 
eft plein d’une chair blanche & mucilagineufe, qui enferme 
quantité de femences un peu plus grofles qu’ un grain de bled, de 
figure prefque ovale, un peu applaties & pointuës par un bout, 
noiraftres , un peu dures, luifantes & chagrinées. 

La fleur de cette plante eft fort agreable par fa ftruéture , & 
fon odeur. Je n’4y pu goufter fon fruie n’en ayant pu trouver de 
meur : je n'en ay veû qu'a la Martinique, au quartier de la 
Cabfterre , vers la paroifle, & le long de la riviere de Sainte Ma- 
rie, & au quartier de la riviere du Lamentin, vers le Fort Royal. 


64 DESCRIPTION 


LX.X X. | 
Clematitis Indica, fructu citriformi, foliis oblongis. 
Fleur de palfion à citrons. 


Elle-ci croift dela mefine façon que la precedente: c’eft à 

dire que fes farments s'étendent fort au long deçà & delà 
par deflus les arbres & fur les hayes : ils font un peu plus ner- 
veux, plus fouples, & plus difhciles à rompre; ils ne portent auffi 
qu’une feüille ,une fleur, & un tenon à chaque nœud, qui {ont 
éloignez inégalement lesuns des autres. 

Les feüilles font prefque de figure ovale allongée, mais pout- 
tant un peu pointuës au bout, & un peu échancrées à leur bafe : 
leur pedicule eft tortu & long d'environ demi-pouce, ayant deux 
petits boutons proche de la feüille : elles ont prefque quatre pou- 
ces de long, & prés de deux de large , leur confiftence eft mem- 
braneufe, folide & life; le deffous eft d’un vert-clair foutenu par 
quelques coftes traverfieres 8 courbées , & le deffus eft d’un vert 
un peu chargé elles font comme pliées en dedans, & comme on- 
dées tout à l'entoufi:r::; 55e eue 

Les fleurs font attachées à des pedicules d'environ un pouce 
& demi de long, elles font prefque de la grofleur d'un œuf de 
pigeonavant que d'eftre épanoütes : elles font envelopées dans 
crois feuilles vertes membraneufes, creufes en façon d'une cuil- 
liere , & tant foit peu dentelées. La fleur qui eft enfermée dans 
ces crois feüilles eft compofée de dix autres feüilles inégales : el- 
les ont toutes environ un pouce & demi de long, les is gran- 
des ont bien demi-pouce de large, & les plus étroites trois lignes; 
clles font difpofées en maniere que la plus étroite eft fituée en- 
tre deux larges , Qui ont chacune une petite pointe au bout par 
dehors, en façon d'un petit bec : elles font toutes d'un vert-blan- 
chaître par dehors, ayant cinq petites nervûres tout au long, d'un 
vertun peu plus chargé, mais en dedans elles font blanches, & 
toutes marquetées par quantité de petits points rouges-brun : ces 
feuilles ont à peu prés la figure d’une langue aflez pointuë , & 
entourent une frange compolée d'un doublerang de filets rangez 
comme ceux de la premiere efpece , mais beaucoup plus menus: 
_ceux du rang interieur ont prés d’un pouce & demide long,8zceux 
_ de l'exterieur un peu plus de demi. Les uns & les autres font fri- 
fez vers leurs pointes, & font violets fans meflange jufques au 

milieu 


L 2 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. és 
milieu , mais depuis le milieu en-bas, ils font ornez de deux ou 
crois bandes annulaires & rouges,qui forment comme trois rangs 
de cercles variez de rouge & de violer : outre les deux rangs Le 
ces filets, il y en a encore deux autres de petits poils, à l'endroit | 
où ceux-cy s’uniflent, & qui font fort courts, fort minces, & 
blanchaîftres. : HA ve 

Dans le fond & au centre de toute la fleur , il y a une petite 
- colomne ronde de la groffeur d’une ligne, & de la hauteur d’en- 
viron trois : elle eft jaunaftre & marbrée de rouge : elle s’éleve par 
deffus une petite bafe ronde, & fupporteun petit chapiteau ovale, 
& jaunaftre de la groffeur prefque d’un grain de poivre: ce chapi- 
ceau eft furmonté par crois filets également diftans l’un de l’au- 
tre, faits en façon de clous attachez au mefine centre , de cou- 
leur rouge , & dont la tefte eft ronde & jaunaftre : ce mefine cha- 
piteau eft entouré par en-bas de cinq petits bras, longs de deux 
lignes, & larges de demi , un peu fendus par le bout, chacun foû. 
tenant un petit fommet prefque ovale de prés de quatre lignes de 
long , & de deux de large, blanchaftre par deflus, & couvert par 
deflous d’une poufliere jaune. 

Cette fleur eft d’une odeur fort agreable; & lors qu’elle eft paf- 
fée, ce petit chapiteau ovale devient un fruit fair comme un ci. 
cron de la groffeur d’un œuf de poule, relevé de trois angles de. 
puis la pointe jufques à la bafe, fort peu cflevez, & RE égale- 
ment efloignez les uns des autres. 1] eft vert dans le commence- 
ment , mais en fuite il devient jaunaftre, marqueté de quantité de 
petits points blanchaftres prefque imperceptibles : fon écorce eft 
de l’épaifleur, & confiftence d’un gros cuir molafle, blanche en 
dedans, & comme cottonée par dehors, à la façon de nos pa- 
vies; mais quelquefois elle eft unie & luifante : elle couvre une 
membrane fort deliée qui enferme quantité de femences fembla- 
bles à un cœur un peu applati, longues de deux lignes, & larges 
d'une ; elles font noires & envelopées chacune dans une pellicule 
païticuliere fort fubtile, attachée à la principale membrane par 
de perirs filets courts & blancs; elles font aufli couvertes d’une 
chair blanchañtre & mucilagineufe, qu'on avale avec les femen- 
ces, & qui eft d'un gouft fort agreable. ter 
On cultive cette plante dans les jardins pour couvrir les éabi- 
nets, & à caufe de la bonté de fes fruits qui font meurs vers les 
mois d'Avril & de May: & qu’on appelle vulgairement pommes 
de liane : elle refflemble beaucoup au Murucuia guacu,de G.Marc- 
grave liv. 2. ch. 9. fi elle n’eft pas la mefine, elle eft peut-eftre aufli 
le Murucuia guacu de G. Pifon, faivant la defcription qu’il a fait 

de fon fruit, liv. 4. ch. 73. où il loïie extremement les qualitez 


re 


66 DESCRIPTION 

d'unautre Murucuia à fruitstout-à-faits ronds, & dont les ver- 
cus, à ce que je croy, ne different gueres de celles du fruit que 
j'ay décrit cy-deflus ; ayant experimenté en moy-mefme , qu’il 
eft fort rafraichiffant; c’eft pourquoy j'ay voulu rapporter icy ce 
_ qu'ilendir. Je me fuis fervi ordinairement de la chair de ce fruit 
pour foulager les febricitans; elle peut tenir lieu de fyrop cor- 
dial , à la Le du rob des grofeilles, ou de l'efpine-vinerte : on 
peut en manger fans apprehender de s'en charger, c'eft la plus 
rafraifchifflante de routes les efpeces de fleurs de la pañlion , qui ne 
fait d'autre mal que d’agacer quelquefois les dents; elle defaltere 
ceux qui {ont fatiguez par les grandes chaleurs, elle donne de 
lappetit, abbat le grand feu de l’eftomac, & rétablit les efprits, 
foit qu’on en mange le fruit tout frais, ou qu’on prenne fon fuc 
en fyrop ouen brevage: les fleurs & l'écorce du fruit confits ont 
la mefme vertu, & ne cedent en bonté à pas unautre fruit, La 
feüille de la plante peut eftre appliquée fur les cauteres à la place 
du lierre ; on l'y employe tous les jours. 


ER | 
 Clematitis Indica alia polyphylla, flore crifpato. 


Autre fleur de la palfion, à feïilles refenduis, &* à 
| fleur frifée. 


F A maniere de croiftre de cette plante ne differe point de celle 
des precedentes : fes farments pourtant ne font pas tout à 
fait ronds , mais anguleux : fes feuilles font decoupées de mefme 
façon que celles de l’hellebore noir à fleur couleur de rofe de 
G:B. Helleborus niger flore rofo. G. B. c'eft-2-dire que leur pedi- 
cule, qui eft long d'environ deux a trois pouces fe divife en trois 
autres beaucoup plus courts & plus minces : celuy du milieu ne 
fouftient qu'une feule feüille plus grande que les autres, & ceux 
des coftez fe fourchent encore. La partie qui regarde la feüille 
du milieu , fouftient une feüille de mefme figure , mais plus peti- 
ce : l’aurre divifion fouftient une feüille moindre que la preceden- 
te, qui cft decoupée jufques à la bafe, mais la portion qui regar- 
de le pedicule reffemble plûtoft à une oreillette : chaque feuille 
confiderée en particulier reflemble en quelque façon à celle du 
laurier, elles font toutes dentelées à l’entour, unies, luifantes, 
& d’un beau vert un peu chargé par deflus, mais plus clair par 
deflous , avec pluficurs coftes courbes, La plus grande qui eft 


DES PLANTES DE L'AMERIQUÊ. 67 
celle du milieu a environ quatre pouces de long , & prés de deux 
de large, mais laplus petite à un peu plus d’un pouce de long, fur 
demi-pouce de large. | 

Les fleurs font de mefme conftruction que celles des préceden: 
tes, mais un peu plus amples. La colomne,les clous, & les bras où 
font attachées les playes, font blanchaftres , & tous tacherez de 
points rouges : la cefte des clouseft fenduë en deux, &les playes 
font couvertes d’une poufliere jaune fort menuë : les filets de la 
frange {ont ferrez les uns contre les autres, teints d'un rouge 
fort chargé, & variez de deux ou trois rangs de bandes annulaires 
& blanches : leur bouts font fort deliez teints d’un beau violet, 
& tous tortus à.la façon des ferpents , qu’on peint à l'entour de 
la cefte de Médufe. Des feüilles qui font immediatement fous ces 
rayons, les cinq interieures font cout à fait bleuës, & les cinq ex+ 
erieures ont le dedans d’un vert fort pafle, tafcheté de quantité 
de petits points rouges , & le dehors d’un vert fort clair : les trois 
feüilles qui envelopent la fleur avant que d'eftre épanoüie font 
creufes en façon d’une cuilliere, frangées tout au tour, & teintes 
d'un vert un peu chargé , avec plufeurs coftes par deffus. 

De toutes les fleurs de la paflion que jaye veuës dans nos Ifles, 
celle-cy eft la plus remarquable , tant par fon odeur que par fa 
ftruture & fa grandeur , qui eft de l’étenduë de la paume de la 
main, comme aufli par la vivacité de fes couleurs. Son fruit eft 
de la groffeur & figure d’une de nos pommes mediocres ; fon 
écorce a la mefme confiftence que nos petites courges, dont on 
fait les tabatiéres ; elle eft unie de la mefine façon, d’un beau 
vert-clair, & marbrée de petits points encore plus clairs: fa chair 
& {es femences font de mefme nature que celles des precedentes. 
Je n'ay pourtant fçu la voir en fa maturité : je n’ay trouvé cette 
efpece que dans un feul endroit, le long du chemin qui va du 
petit Goive au lac de Miragoan, dans lfle S. Domingue, fort 
proche de Miragoan. 


| Les HE HR EE Gba ds LH LI GS CA EE 
LXXRTE 
… Clematitis Indica, latifolia, flore clavato, fuau 
nos maliformi. 

Fleur de la paÏfion à larges feñilles , &* à fruit à pomme: 
Elle-ci n’a rien de particulier fur les precedenites, qu’en la 

@ forme & grandeur de fes feüilles, qui ont plus de demi-picd 
de longueur & trois pouces de largeur :elles finiflent en pointe, 


63 DESCRE PEF TION 
& ont leurs bafes arrondies, & tant foit peu taillées en cœur : elles 
font membraneufes, lifles, & teintes d’un fort beau vert. 

Les fleurs font enfermées du commencement, dans une bour- 
fe compofée de crois feüilles deliées comme du velin le plus fin, 
de couleur rouge-pafle, & venées d’un rouge fort vif: cesfleurs 
ont la mefme couleur, odeur, grandeur, & conftruétion que les 
precedentes : les fruits font tout à: fait ronds, & gros comme 
une pomme moyenne ; leur écorce eft beaucoup plus folide que 
celles des autres ayant la mefme confiftence, que celle de ces pe- 
tites courges d’ont on fait les tabatieres, & elles peuvent fervir 
à.en faits fit ci | 

Je trouvay cette plante au quaïtier de Leogane vers Marfen- 
nou dans l'Ifle S. Domingue , au mois de Janvier, où pour lors je 
n’y peûs remarquer que des fruits fecs; mais ayant pañlé le mois’ 
d'Avril fuivant du Port-de-paix dans l'Ifle la Tortuë , je la trou- 
vay en fleur. 


LXXXIIL 
Clematitis Indica, flore clavato, fuaverubente, fruëtu 
hexagono, coccineo, folio bicorni. 


Fleur de la pallion , à feñilles cornuës. 


à N trouve deux efpeces de cette plante, l’une qui à festiges 
triangulaires,comme celle du fouchet, en latin cyperws, ver- 
daftres & cottonnées ; l’autre, qui eft celle que je vais décrire, les 
_a fort menuës, rondes & noiraftres. L'une & l'autre portentune 
fciille , une fleur , & un tenon à chaque nœud de melime gran- 
deur , & de mefe figure. La couleur des fleurs de celle-cy tire 
fur le rouge clair , & celle de l’autre eft prefque toute blanche : le 
fruit de la premiere eftun peu plus long que celuy de la feconde, 
& il eft allongé en pointe par les deux bouts. ER 
La fleur cit attachée à un-pedicule fort menu, rougeaftre & 
long de prés d’un pouce & demy. Le bouton reflemble àun pe- 
cit cône d'environ neuf à dix lignes de long, enflé par en-bas, 
blanchaftre & velu, mais tant foit-peu rouge dans fon extremité. 
Lors que cette. fleur eft épanoüie, elle eft compofée de dix feuil- 
les étenduës en rond , dont les cinq exterieures font plus grandes 
_que les interieures,& chacune de celles-cy {ont fituées entre deux 
8 andes » Qui ont environ un pouce de long , & prés de quatre 
1 gnes de large ; mais les interieures fon beaucoup plusétroites, 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 69 
bien qu’elles foient demefme longueur: lesunes & les autres fonc 
faites quafi en façon d’une langue : les plus grandes font d’un vert 
blanchaftre par derriere avec trois petites nervûres vertes, & font 
prefque blanches en dedans ; les plus petites font d’un blanc ti- 
rant fur le rouge ; on en trouve pourtant plufieurs qui font tour à 
fait blanches : au deffus de ces feuilles, il y a une frange à double 
rang de filets fort deliçats, dont les plus longs font partie purpu- 
rins, & partie blancs, les autres font fort courts; courbez en de- 
dans, & difpofez far le bord d'un petit baflin, duçentre duquel 
s'éleve un piftille chargé d'un bouton ovale furmonté par trois 
petits clous rougeaftres, & qui panchent en-bas: ce petit bouton 
€ft pofé fur cinq languettes éloignées également les unes des au- 
tres, ayant chacune un fommet prefque ovale couvert par def 
fous d’une poufliere jaune: la fleur écant bien épanoüie, n'a pas 
tout à fait deux pouces de diametre, &c n’a prefque point d’odeur. 
. Aprés que la fleur eft pañlée , ce petit bouton devient comme 
un petit citron de figure hexagone & groscommeune denos noix 
moyennes : fon écorce eft épaiffe & mole comme du cuir , ileft 
… quelquefois tout à fait rouge par dehors , & de couleur de pour- 
pre , & quelquefois il eft d’un vert blanchaftre, tirant {ur lepur- 
purin , & marbré de petits points plus chargez du cofté qui re- 
garde le foleil : ce fruit eft rempli de quantité de femences ovales, 
noires & attachées à l'écorce interieure par-.de perirs filers , 8 en- 
velopées dans de pérites pellicules blanches. 

— Les feüilles font attachées à despedicules un peu plus gros que: 
ceux des fleurs, & tout marbrez de points rouges ; elles font or- 
dinairement grandes comme la paume de la main ; leur confiften- 
ce eft membraneufe d’un beau vert par deffus & par deflous: il y 
en a qui font tout à fait unies & polies, mais il y en a aufli quifonc 
tant foit peu cottonnées : elles font taillées en cœur à l'endroit 
où elles tiennent au pedicule, & leur bout eft fendu en deux 
poinces cornuës fort écartées lesunes des autres, entre lefquelles il 
yaun petit angle en pointe, mais fort court : elles ont au deffous 
trois nervûres qui s'étendent chacune depuis le pied jufquesaux 
pointes avec quelques petites coftes craverfieres. 
- 1lÿ en a beaucoup de cette efpece dans la Martinique ; mais 
je n’en ay trouvé de celle qui a la tige tringulaire , que dans l'Ifle 
S. Domingue , au quartier de Leogane vers une terre nommée 
Marfenou, appartenante à feu M. de Cufli-Tarin, pour lors Gou- 
verneur de ladite Ifle : fon fruit n’eft pas plus gros que celle de 
la premiere efpece, comme j'ay déja dit, mais il eft plus long, 
étant épais dans le milieu , & fort pointu par les deux bouts. 

| | l ii 


tRr'FC(s 


70 DESCRIPTION 


LXX XIV. 


Clematitis Indica, folio hederaceo, major, fruêtu 
olivæ formi. 


Grande fleur de la palfion, à feñilles de Lierre. 


Ay remarqué trois efpeces de celle-cy, fçavoir la grande , la 

moyenne, & la moindre : elles font routes trois de melme con 
ütence, tanten leurs farments qu’en leurs feüilles, fleurs, & fruits. 

La premiere efpece a les feuilles de la mefme grandeur , épaif- 
feur, & figure que celles de noftre lierre : leur bafe eft prefque 
demicirculaire , mais la partie du devant eft divifée en trois au- 
tres parties qui finiflent en pointe, dont celle du milieu eft un peu 
plus longue & plus large que celle des coftez. Planche LXXXIV. 
Les feüilles dela moyenne font découpées plus profondement 
| & celles de la moindre le font encore davantage : fes parties font 
beaucoup plus étroites, & formententre-elles comme la figure 
d’un marteau de fellier , renverfé : les unes & les autres fontatra- 
chées à un pedicule, non pas tout à fait fur le bord, mais un peu 
par deflous le dos. 

Les fleurs font compofées d’une feule feuille attachée par fon 
centre à un pedicule fort mince, un peu plus long d'un pouce, 
& intercepté d'un petit nœud au milieu : cette feüille eft divifée 
en cinq lambeaux étroits & pointus, difpofez en étoille, mais non 
fendus jufques au centre : elle contient dans fon fein une frange à 
double rang, de filets menus ; les exterieurs font droits, & les in- 
terieurs font recourbez en dedans : il y a au fond , qui eft tant foit 
peu enfoncé, une petite colomne comme à la precedente,avec un 
petit bouton fait en ovale pointuë , ayant fes trois petits clous au 
bout : ce petit bouton devient en fuite un fruit femblable à une 
olive, mais tant foit peu plus gros. Ileft de couleur-violet , fon 
écorce eft fort unie & mince, pleine d’un fuc violet fort agreable : 
il enferme dans fa capacité plufieurs femences ovales noires & ru- 
des, attachées dans l'interieur de l'écorce par de petits filets, & 
envelopées chacun dans une petite pellicule particuliere. 

Ce fruit eft aigrelet : les oifeaux & les fourmis en font fort. 
friands : les fleurs n’ont prefque point d’odeur, & font de couleur 
pafle, mais les extremitez de la frange font rougeaftres. On en 
trouve quantité le long des Hayes dans nos Ifles. Planche LXXXV. 


L 2 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 71 


205 eb3 Ed 1463 10) 603 ES63 6363 Es EA3 LA 6063 ED EI C3 ED EADD EI END END LAS 103 EE ESS EX See 


LE XX VE 
Clematitis Indica, hirfuta , fœtida. 


Fleur de la paffion, veluë, € puarnte. 


Es principaux farments de celle - cy ontenviron un poucé 
de groffeur , & en produifent quantité d’autres beaucoup 
moindres, verts, fillonez en long, & couverts d’un poil court & 
blanchaftre : ils font entrecoupez par quantité de nœuds, à cha- 
cun defquels il y à deux petites feüilles en façon d’aiflerons fran- 
gez , qui pouflent de leur fein une feüille, une fleur , & un tenon. 
Les feüilles font prefque de la grandeur de la paume de la main: 
elles ont trois pointes, dont celle du milieu eft la plus avantée 
_ & la plus aioué : elles font taillées en facon d’un cœur , à l’en- 
droit du pedicule, quia environ un ou deux pouces de longueur: 
leur confiftence eft forttendre : elles font minces & veluës, d’un 
vertun peu paile, ayant par deffous trois nervûres qui vont du 
pedicule à chaque pointe, & qui en diftribüent quelquestautres 
plus menuës vers le bord: | 
Les fleurs font aufli attachées à des pedicules d'environ deux 
pouces de long, velus & blanchaftres : elles font enfermées du 
commencement dans trois feuilles vertes, découpées d'une ad- 
mirable façon, compofant comme une boule veluë un peu plus 
grofle qu'une noix : elles ont dix feüilles, à fcavoir cinq exterieu- 
res, & cinqinterieures. Les exterieures fonc plus grandes, & ont 
un peu plus d’un pouce delong, & prés de demi-pouce vert-clair, 
de large : elles font arrondies aux deux bouts, & leur deffous eft 
avec trois nervûres un peu plus chargées, dont celle du milieu 
finit par une petite pointe tendre, & un peu avancée hors le bout 
de la feüille. Leur deffus eft fort blanc, & elles font diftantes pref- 
‘que également les unes des autres , en façon d’un étoile pentago- 
ne: chaque feüille du rang interieur eft fituée entre deux infe- 
rieures ; elles font un peu plus étroites, mais elles font auffi plus 
: blanches de part & d’autre, ayant par deffous une petite nervûre 
un peu élevée :elles font rangées au tour d’une frange compolée 
de petits filets d'environ üun pouce de long, & teints d’un rouge 
tirant fur le violet dans leur commencement, & prefque blancs 
dans leurs extremitez : chargez quelquefois fur le rouge d’un cer- 
cle violet un peu plus enfoncé; ils partent tous d’un autre petice 
frange , dont Les filets fonc beaucoup plus menus , plus courts, &c 


- 


on: D'EASiC RE PT I ON | 
dreffez en façon d'une paliffade, au centre de laquelle il y a une 
petice colomne qui fupporte un bouton , dont les bras &c les clous 
font de mefme façon que ceux des autres , mais d’un vert clair. 
Ce bouton devient en fuite gros comme une noix mediocre, & 
prefque fait de mefme façon : il eft comme divifé par fix lignes 


depuis le pedicule jufques à la pointe, il eft verd dans le com- 
mencement , mais étant meur, il devient de couleur de fafran 
tirant fur le rouge. Son écorce cftunie, fort mince, & fort fra- 
gile ; elle enferme au dedans quantité de femences faites prefque 
comme un grain de bled , mais plus petites, noires, & couvertes 
d'une pellicule blanche. Les oifeaux, les petits lezards & les four- 
mis aiment fort ce fruit, c’eft pourquoy il eft fort difficile d'en 
trouver de meurs, & qui foient entiers. 

Cette plante eft d’une odeur forte : elle eft comme gluante, 8 
fleurit prefque toute l'année : fes fleurs s’épanoüiflent avant le le- 
ver du foleil, & ne durent prefque qu’un jour : il s’en trouve 
quantité parmi les hayes dans les Ifles dela Martinique & de S. 
Domingue ; mais j ay remarqué que les fleurs, les fruits, & les 
feuilles de celle de S. Domingue, font un peu plus grandes que 
celles de la Martinique. = 

Les Caraïbes l’appellent Aferegovia , & c’eft la plante que 
Marcgrave appelle H cdera Murucuia fpectes, iv. 2. fur la fin du 


chapitre onziéme. 
0 ED LD 603 ES LAPS ES ES BE 6 pate ENS ED LA) 3 HS GO EH END EDS ES EP EE ER Do 


" LXXXVII. | | 
Clematitis Indica flore puniceo , folio lunato. 
Fleur dela Palfion, couleur d'écarlate, à feñilles en croiffant. 


Es farments font fort menus & ronds; mais elle ne laifle pas 

de monter fort haur, & de couvrir les hayes, s’y attachant par 
fes tenons qui font fort deliez. À chaque nœud de ces farments, 
il y a une feüille faite en façon d’un croiffant, dont les cornes font 
émouflées, ou comme les aifles étenduës d’un papillon : elles font 
unies, & d’un vertun peu chargé , ayant par deffous trois petites 
coftes qui en diftribüent de moindres fur les coftez : elles ont prés 
d’un pouce de large, & deux pouces d’étenduë d’un bout à l’au- 
tre, leur pedicule eft fort court, n'ayant tout au plus que trois 
_ lignes de long, & étant tant foit peu tortu. D 
II fort des mefines nœuds d’où fortent les feüilles une fleur rou- 


ge écarlate, qui n'érant pas encore OUVETtE, reffemble àun petit 
: Lai 
— cône 


DES PLANTES DE LAMERIQUE. 73 
cône long de prés d’un pouce , enflé & goderonné par en bas, & 
quand elle eft ouverte , es feüilles font difpofées de la mefme fà- 
çon que celles des autres décrites cy-deflus : celles du rang infe- 
rieur font tant foit peu plus grandes que celles du fuperieur : el- 
les ont un pouce de long , & trois ou quatre lignes de large : elles 
font faites comme une langue émouflée , & font tant foit peu re- 
courbées en dehors, avec trois petites coftes en deflous : les feüil- 
lesincerieures fonc toutes unies , plus courtes & plus étroites: el- 
les font rangées à l’entour d’un tuyau canelé, fait en façon d’un 
cône creux & coupé par le haut, d'environ demi-pouce de long. 
Il fort du fond de ce tuyau une petite colonne fort mince, & 
un peu plus longue que celle des autres efpeces; cette colonne 
eft de couleur rougeaftre, divifée par le haut en cinq petits filets 
recourbez en dehors , ayant chacun une petite tefte pendante 8 
mobile , faite en façon d'une playe , & couverte d’une pouflere 
fort menuë & jaunaftre. Dans le fein de ces cinq petits filets, il 
y a un bouton vert ovale, & furmonté de trois petits clous fort 
minces, & rouges , avec la tefte verte; cette fleur n’a point d'o- 
deur , & fon pedicule a environ un pouce de long. 

Ce bouton devient en-fuite de la mefine groffeur & figure que 
nos jujubes (il s’en trouve pourtant qui font cout-a-fait ronds :} 
fon écorce eft fort unie, mince, & d’un beau violet obfcur; le 
dedans eft rempli d'une chair fort rendre,qui rend un fuc violer, & 
contient quantité de femences noires comme chagrinées : quand 
ce fruit eft meur , le pedicule s’allonge deux fois autant que lors 
qu'il ne fouitient que la fleur ; fon gouft eftinfpide , c'eft pour- 
quoy je n’en ay jamais veu de gaftez par les petits animaux 
comme les fruits des autres efpeces. 

Cette plante fleurit prefque route l'année , maïs particuliere- 
ment dans les mois de Mars &d’Avril:il y en a quantité au quar- 
tier du Port-de-paix, dans l'Ile S. Domingue. 


Li 


nc ES e €23 CAB LS HAE GA ES EE COS GPS LA ERA ES EH LG EGP ER ED 
EX X VITE | . 
 Clematitis Indica, flore minimo pallido. 
Fleur de la paffion , à petite fleur pale. 
Es fatments de celle-cy font fort deliez & fort fouples: ils por- | 
tent à chaque nœud une feüille, unenon, & deux fleurs or- 


dinairement, & quelque fois trois. _ 
Ses feuilles font membraneufes, liffes, vert-chargé a deflus, 


74 DE SCOR I PTÉRON 
& garnies par deflous de quelques coftes & nervures : elles font 
dé differents contours ; les unes ont une maniere d'avancement 
émouflé deçà & dela ; quelques unes n’en ont que d'un cofté , & 
les autres n’en ont point du tout: les plus grandes ont environ 
deux pouces de long, & un pouce & demi de large : elles font 
prefque de figure ovale, excepté les avancemens qui font én fa- 
çon d’oreillettes : leur pedicule eft fort court, & chacun eft garni 
de deux petits courrillons. | 

Le pedicule des fleurs eft menu , & long d'environ un pouce; 
les fleurs ont la mefme ftruéture que les precedentes, & ne font 
pas plus grandes que l'ongle du pouce : leur couleur eft vert-pañle, 
& elles n’ont aucune odeur. Se | 
Les fruits font tout à fait ronds, & de la grofleur d’une bale 
de piftolet:du commencement ils font vert-luifants, mais en fuite 
ils deviennent violet-foncé, comme la couleur de l’/zdigo, leur 
écorce eft fort cendre , & ils font remplis d’un fuc de mefme cou- 
leur, & de plufieurs petites femences, noires & chagrinées & 
faites en façon d'un cœur applati. | 

J'en ay trouvé en plufieurs endroits de l'Ifle S. Domingue, où 
j'en ay remarqué deux autres efpeces affez femblables. La premie- 
re differe de celle que nous venons de décrire par fes feüilles qui 
font fort veluës, LXXXVIII, A. & l’autre à les feüilles coupées, 
pour ainfi dire en fer de lance, longues d'environ deux pouces 
& demi, fur un & demi de large ; fes fleurs fonc un peu plus gran- 
des , mais de mefme couleur, & de mefme odeur; fes fruits font 
femblables à nos jujubes, & ils font de la couleur des fruits de la 
premiere de ces trois efpeces, & ils renferment des femences à 
peu prés femblables. LXXX1IxX. ; = 

Certe derniere efpece eft le Murwcuis miri de Pilon, liv. 4. 
Chap. 74. où traitant de fes qualirez , il dit qu’elles font fi grandes 
qu’elles furpaflent mefme celles de la S arfe-pareille, en emportant 
les obftruétions & provoquant les urines & les fueurs; car coute 
l'herbe entiere, qui a peu de faveur , eftant legerement pilée, & 
prife avec du vin où avec de l’eau, fait fortir promptement & fans 
danger l'arriere-faix, & toutes les fuites des accouchemen: : elle 
forrific aufli les vifceres ; & Pifon l'ayant appris des Brafiliens de 
la Riviere de S. François , confeilla aux Hollandois, & aux Por- 
tugais de la mettre en ufage 5 Ce qu'ils firent avec fuccez. 

Enfin les feüilles pilées, macerées dans de l’eau boüillante, & 


ppliquées au fondement, font d’un tres-grand fecours pour les 
hémorrhoïdes. 


ET : 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 7$ 


ab Los PS 4 EH 4 3 3 3 3 Ed) 2h 43 EEE EI ED ED 3 LG LD I Ve 
X GC. 
Clematitis Indica, polyanthos odoratiflima. 
Fleur de la Paffion , à plulieurs fleurs parfumées. 


Er: pouffe quantité de farments fort menus & branchus, fur 
les hayes & fur les buiffons, comme toutes celles de fon efpe- 
ce : ces farments font verts &centrecoupez par des nœuds,prefque 
de deux en deux pouces. Il y a à chacun un tenon fort delié : & 
une feüille: les feuilles font attachées alternativement à un pedi- 
cule fort court & tortu, avec deux petits boutons vis-à-vis l’un de 
Jautre : elles ont prés de trois pouces de long, & un peu plus d’un 
pouce de large vers le pedicule où elles {ont arrondies ; en-fuite 
elles diminiient peu à peu jufques au bout , qui eft aufli un peu 
arrondi, & qui finit pourtant par un petit bec pointu : elles ont 
le deffous d’un vert clair un peu cotonné, &fouftenu par quel- 
ques coftes un peu relevées ; mais leur deflus eft d’un vert fort 
chargé, & comme gravé par quelques lignes qui répondent aux 
coftes de defflous. | 
Ces mefimes farments font fort branchus vers les extremitez , 
& ils ont à chaque nœud, outre le tenon & la feuille , cinq à fix 
petites fleurs de la largeur de longle & d’une odeur fort agrea- 
ble : leur pedicule eft fort court, & elles font compofées de mef- 
me façon que les precedentes, excepté qu’elles n'ont point de co- 
lonne ; mais le bouton qui porte les clous, eft aflis immediate- 
ment fur une petite bafe ronde, rouge & toute couverte de pe- 
tits poils blancs & fort menus : ce petit bouton eft vert; & les. 
rayons qui font à l’entour de la bafe qui le fupporte font jaunaftres, 
fort menus & frifez au commencement, mais le bout en eft un 
peu plus épais : les trois clous qui font attachez fur le fommet 
du bouton , font aufli verts & fort menus; & les petits bras qui 
font au deflous, font un peu larges & blancs,ayant leurs ceftes fort 
petites & blanchaftres. Le tout eft aflis dans le fonds d’une feule 
feüille un peu creufe au milieu, & divifée tout à lentour , en cinq 
petites découpüres pointuës , En façon d’une étoille. 
Les fleurs érant paflées , ce petit bouton devient un fruit rond, 
& de la groffeur prefque d’une bale de piftoler: il eftvert du com- 
mencement, & devient en fuite violet foncé : fon écorce eft fort 
unie, mince, & enferme plufeurs petites femences comme celles 
des autres, mais tant foit peu rudes. REC 
| T1 


76 DESCRIPTION 

Elle fleurit en Decembre, & les fruits font meurs en Fevrier 
& Mars. Il s’en trouve le long du chemin qui va du Port-de-paix 
à la grande Orterie, dans l'Ifle S. Domingue. 


RAR ANSE 
Clematis pentaphylla, pediculis alatis, fruétu 


racemofo, tricocco & coccineo. 
Clematis en quinte-feüille , à queües aiflées. 


NES tiges rampent {ur les arbres de la mefine façon que les 
farments de nos vignes de treille: leur bois eft fouple & fa- 
cile à plier : elles ont dés farments gros comme le bras, qui font 
triangulaires avec les angles arrondis : leur écorce eft d'un gris 
fort chargé, & ils jettent quantité d’autres farments plus deliez, 
noüeux & triangulaires aufli, maiscouverts d'une écorce life, 
verte & meflée de tant foit peu de rouge; ces farments ont à cha- 
que nœud , cinq feüilles & un tenon comme celuy des vignes : 
ces fetilles font attachées au mefme pedicule, qui eft long d'en- 
_viron quatre pouces, & qui eft articulé prefque au milieu de fa 
longueur : chacune de ces parties eft aiflée de part &c d'autre, a 
peu prés comme le bois des fléches, dont fe fervent les Turcs : 
la partie fuperieure contient trois de ces feuilles à fon extremi- 
té difpofées en façon de trefle, les deux autres font attachées à 
l'articulation ou à l'extremité de la partie inferieure, &c font oppo- 
fées l’une à l’autre. La longueur de ces feuilles eft d'environ qua- 
tre pouces, fur un pouce & demy de large : elles ont prefque la 
figure de celles de nos lauriers , avec quelques dentelures fur les 
bords, affez grandes, & plusou moins pointuës : elles font lifles, 
& de confftence prefque de velin: leur couleur eft d’un vert fort 
chargé, & le deflous eft foütenu par une nervüre, & par quel- 
ques coftes rouges. | 

Du mefme nœud d’où fortent les feuilles & le tenon, ilen fort 
quelquefois une branche fort menuë, longue, d'environ demi- 
pied , & couverte de petites fleurs blanches, femblables en grof- 
{eur & en figuré à celles de nos vignes, qui produifent en fuite 
une grape de fruits fort agreables : ces fruits ont prefque la figu- 
re d’une poire relevée de trois éminences arrondies , qui aboutif- 
fant à la bafe du fruit, forment une efpece de nombril enfoncé, 
du milieu duquel s’efleve une petite pointe. Ils ont environ un 
pouce & demy de long , & prés d'un pouce d’épaiffeur vers leur 


DES PLANTES DE LAMERIQUE. 7? 
bafe; ils font fort unis & verts du commencement , mais étant 
meurs , ils font de couleur d’écarlate : ils s'ouvrent en trois cellus 
les, dont chacune contient une efpece de féve de la figure d’un 
petit rein, longue de demi-pouce, & large de trois ou quatre li- 
gnes, dont la confiftence eft à peu prés comme celle de nos fêves, 
quandelles font encore vertes : leur gouft eft un peu aftringent, 
&c leur couleur eft d’un noir de jayet poli, mais elles font moitié 
couvertes d'une chair doucçaftrefort tendre, & fort blanche, divi. 
fée comme en deux lobes. L'EST | | 

Cette plante eft affez frequente dans nos Ifles, particulierement 
à la Martinique , ou quelques-uns la nomment Liane à dent de 
fête, c'eftle D cr ci Marcgrave liv. 1. chap. 11. & de Pifon 
liv.4. chap:88. où il dit que l’eau dans laquelle on à jetté fon fruit 
pilé , enyvre & tué les poiffons: il rapporte auffi que les feüilles 
vertes pilées & appliquées mondifient & gucriflenr les playes. 


EPS ED APS EI 6 ÉS3 LAS EAD EPA EN EUR END 603 EE] ER ES ED ED LED LA) COS EM) LA LABS (63 De 


Æ EPL 
Clematis folio angulofo , aceris frutu. 


Clematis à feiilles anguleufes, &> à fruit d'érable. 
Se plante jette des farments fort lon s, un peu plus gros 


qu'une plume a écrire, fouples & difficiles à rompre, qui en 
pouflent encore d'autres plus deliez, fort longs aufli ; raboteux, 
& de couleurtané-clair, & entrecoupez par des nœuds enflez, 
&t aflez éloignez les uns des autres : il y a à chacun de ces nœuds 
deux feüilles oppofées l'une à l’autre, & fouftenuës par des pe- 
dicules afez longs : leur contenu eft prefque quarré, & elles font 
grandes environ comme la paume de la main, & quelquefois 
davantage, tendres & lifles, avec quelques avances qui ren- 
dent leur contour anguleux : leur deflus eft vert-chargé, mais le 
deflous eft vert-clair, & foûrenu par une nervûre, & par quelque 
coftes aflez élevées. sn | 
I fort tout joignant les pedicules des feüilles , un autre pedi- 
cule tant {oit peu plus gros , & d'environ un demi- pied de long, 
fouftenant dans fon extrémité deux autres pedicules plus courts, 
dont chacun porte un efpece de bouquet de fix ou fept fleurs 
jaunes & fans odeur , fouftenués fur des pedicules articulez d'en- 
viron un pouce de long : elles font compofées de cinq feüilles 
prefque rondes, grandes environ comme l’ongle du petit doigt, 
un peu creufes comme les feüilles du Cochlearia “< dentelées 
ii 


738 “OIDESORAP TION ; 
tout au tour: elles font attachées par un pedicule fort court & 
fort menu , à une tefte dela grofleur d’un pois, verte &c goderon- 
née, qui poufle de fon fonds trois à quatre filers fort courts , un 
peu épais, chargez chacun d’une petite cefte jaune, ronde, & de la 
groffeur de la vefte d’une épingle. | 

Ses fruits font de mefme grandeur & figure que ceux de l'éra- 
ble, ordinaire ; c’eft à dire que leur cefte eftun peu plus groffe 
qu’un pois chiche, dont l'écorce eft affez dure & enferme dans 
deux cellules, deux femences prefque de la groffeur de la femen- 
ce d’orobe, d’un gouft fade : ces ceftes ont quelques éminences 
en façon de crefte , & font ornées de deux où trois aifles faites de 
mefme façon que celles des fruits de l’érable, la couleur de ces 
aifles eft d'un tanéelair, entremeflé de tant loit peu de rouge. 

Les feüilles des plus jeunes plantes, & mefme les plus jeunes 
feüilles ont les bords couverts de poils blancs &c fort deliez, qu'el- 
les quittent en fuite quand elles ont acquis leur grandeur naturel- 
le. Je l'ay vetie en fleur prefque pendant tout le temps que j'ay 
refté dans l'Ifle S. Domingue , où on la trouve en plufieurs en- 


droits. 
06 EE 0 EL ES LORS ES ES ELA ENS ES ENG ER EP ES ES A ER EN ee 
XÉrES 


Clematis baccifera, glabra & villof, rotundo & 
umbilicato folio. 


Clematis à bayes, life &* velui. 


Ette plante couvre toutes les hayes par fes farments qui 

font menus, fouples, ronds , unis , &c qui pouflent alcernati- 
ment à chaque nœud (qui font affez proche les uns des autres} 
une feüille & rarement deux : ces feiulles font prefque rondes, 
& quelquefois de la figure d'un cœur émoullé : elles ne font pas 
attachées a leurs pedicules immediatement par le bord, mais un. 
peu plus par deflous le dos ; leur grandeur eft indeterminée , il 
y en a qui font grandes comme la paume de la main, & d'au- 
tres beaucoup moindres : elles ont quelques nervüres tant foi 
peu eflevées qui {ortant de l’infertion du pedicule s'étendent 
deçà & dela par la feüille,enfin elles ont beaucoup de rapport aux 


_feüilles de V Ariftoloche ronde , tant par leur figure que par leur 


confiftence. 
On en trouve de deux efpeces ; l’une eft tour à fair liffe, 8&c c'eft 


Ja plus frequence; l'autre a {es feüilles cotoneufes & blanchaftres, 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, 79 
mais elle eft plus rare : on peut y ajoûter une troifiéme efpece 
que j'ay fouvent remarquée dans l’Ifle S. Domingue, dont les 
feuilles font attachées immediatement à leurs RE par le 
bord. 4 

Les unes & les autres pouffent de branches fort menuës du 
mefme endroit d’où fortent les feüilles : elles ont environ demi- 
pied de long , & font couvettes de feüilles beaucoup plus petites 
que les premieres qui s’entrecouvrent fouvent les unes les au- 
tres , & compolent comme la cheûte d’un fefton. Du fond de 
chacune de ces feüilles il en fort une petite grape de fleurs blan- 
ches fort menuës, & compofées de quatre petites feuilles poin- 
tuës : aprés qu'elles font paflées, il y vienc des baÿes rouges COM 
me du corail, & grofles comme la femence de l’orobe ; onles pren- 
droit pour des bayes de nos chevre-feuilles, car elles en ont la 
_ groffeur, la couleur & la confiftence, & elles pendent en-bas en 
Abe de petites grapes. 

On appelle cette plante dans nos Antilles, & particulierement 
dansla Martinique ( Liane à férpent , ) à caule de la grande vertu 
qu'elle a pour guerir les morfures des ferpents,& par ce que le con- 
tour de fa feuille reprefente le plan de la tefte de ces animaux. 
C'eftle Caapeba des Brafilens, l'erva di noftra S'enora , Herbe de 
Noffre-Dame, Cipo de Cobras, des Portugais, de Marcgrave liv. r. 
chap. 13. où 1l dit que les feüilles de cette plante font un fingu- 
lier remede, contre la morfure des beftes venimeufes, tant pour 
les hommes que pour toute forte d'animaux ; fi on en pile les 
feuilles & fi on les applique fur la morfure, fans qu'on foit obligé 
de recourir à d’autres remedes. Sa racine eft excellente fuivant 
cet auteur, contre le calcul ou la gravelle, & c’eft cette racine 
qu'un Portugais donnoit avec grand fuccez. 

Pifon la nomme de mefime dans fon liv. 4. chap, 44. où il rap= 
porte & enfeigne les ufages qu'il en a fait, & quonen peut faire, 
Il apprend que cette racine coupée par petits morceaux, & mife 
à infufer dans une liqueur convenable, luy communique fà vertu, 
qu'elle ne donne point'de méchant gouft au vin, ni à la biere 
dans laquelle on la met infufer, & que les malades s’en fervent 
avec fuccez, au lieu de leur boiffon ordinaire, à caufe qu'elle em- 
porte les obftruétions des reins, des ureteres & de la veflie, chaf 
fant fort les matieres graveleufes ; & enfin que les Portugais la 
preferent à tout autre remede. Il dit encore que cette plante leur 
cft en grande recommandation , non feulement pour les vertus 
dont nous venons de parler , mais encore à caufe de fes facultez, 
qui font fi oppolces aux venins ; & il affure auffi que le fuc qu'on 


»“ 


a 


80 HASCRIPIELON 
exprime des feüilles fraifches guerit la morfure des ferpents, & 
que la racine pilée avec les feuilles & prife dans du vin , détruit 
la force du poifon qu'on auroit avale. 


XETY. 


Clematis quadrifolia, flore digitalis luteo, 
claviculis aduncis. 


 Clematis à quatre feüilles , à fleur jaune de digitale. 


Ette plante s'attache fur les rochers , ou fur les troncs des 
arbres de la mefme maniere que nos lierres : elle poufle des 
farments fort menus, & de couleur cendré, entrecoupez par des 
nœuds aflez prés les uns des autres, à chacun defquels il y a deux 
pedicules fort menus, & longs d'environ un pouce, oppofez les 
uns aux autres : chaque pédicule porte deux feuilles d'environ 
un pouce & demy de long, & d'un pouce de large, appuyées 
chacune fur un autre pedicule beaucoup plus court, & qui n'a 
qu'environ deux ou trois lignes de long : elles font arrondies par 
le bas, & pointuës par le haut, membraneufes, unies, d'un vert- 
gay par deffus, mais un peu plus clair par deffous avec une nervü- 
re, & quelques petites coftes traverferes, courbées vers le bord. 
[1 fort un tenon fort court d’entre les pediculesde ces feüilles, 
qui fe fend en deux ou trois autres, crochus & pointus : & c’eft 
par ceux-cy , que la plante s'attache contre les troncs desarbres. 
Je n’ay pu trouver aucune de ces plantes en fleur, ni en fruit dans 
la Martinique,quelque diligence que j'aye faite : mais étant arrivé 
à S. Domingue vers le mois de Novembre, j'en vis quelques ar- 
briffeaux chargez, d'où pendoient quantité de longues gouffes : 
& au mois de May fuivant , je vis quelques arbres tous couverts 
de leurs fleurs. + 
Elles font faites prefque comme les fleurs de nos digitales, mais 
tant foit peu plus grandes &c plus ouvertes par le bord, qui eft tail- 
lé en cinq découpüres rondes : elles font jaunes, fans odeur, & {or- 
tent du fonds d’une petite coupe, dont le bord eft aufli taillé en 
cinq pointes, & qui eft fouftenuë par un pedicule fort menu d’un 
peu plus d'un pouce de long, articulé par un petit nœud versle 
bas, & attaché joignant le pedicule des feuilles. 2 
skes goufles qui viennent en-fuite ,ont environ deux pieds de 
long fur environ demi-pouce de large ; élles font fort applaties,&c 
finiffenc par un bout fort pointu: elles font de couleur tané étanc 
Fee meures 


DES PLANTES Df L'AMÉRIQUE, êt 
meures, & s'ouvrent dans ce temps-la en trois longues lamés , & 
font voir deux rangs de femences rondes, prefque comme des lene 
tilles, ayant à chaque bout une membrane blanche fort delice en 
façon de deux aiflerons: ces femences font attachées tout le long 
& des deux coftez de la lame du milieu , & font mifes les unes 
fur les autres en façon d’écailles. 

On appelle certe plante Liane an chat, dans la Martinique , à 
caufe de fes petits tenons crochus & pointus, comme les griffes 
d’un chat, & on l'appelle Fleur de May,à S. Domingue, à caufe 
de ce qu’elle fleurit dans le mois de May , où pour-lots elle fre 
d'ornement aux arbres qu'elle couvre. 


SERA GRR EG PSE D DE AE AE EPA ES EE LED 603 LI Dee 
X:CY. | 

Apocynum majus fcandens, filiqua oblonga , tumida, 
& glabra. 


© Grand Apocynum montant, à goulles lies , longues 
… © enflées. 


C Ette plante poufle des ceps comme ceux de noftre vigne, 
ils produifent des farments affez gros & noïeux , dont l'é- 
corce eft fort épañe, entrefenduë de quantité de rides, & de cou- 
leur verc-cendré: ils produifent des branches de la groffeur d’une 
plume a écrire, & qui rampent fur les hayes & {ur les arbres : 
Leurs nœuds font aflez cfloignez les uns des autres, & pouflent 
chacun deux feüilles oppofées d'environ demi-pied de long , & 
de trois pouces de large vers le milieu, pointuës au bout, & dé- 
_Coupées en façon de cœur vers le pedicule qui eft tortu, & quia 
# caviron un pouce de long : elles font tendres , unies, & leur cou- 
- Jeur eft vert- gay , ayant par deflous une nervûre , & des coftes 
courbées vers le bord. | | 
Au mefme endroit d’où fortent les feuilles, il y à comme une 
ombelle de plufieurs fleurs , d’une feule feüille découpée en cinq 
pointes en façon d’une étoile : elles ont environ demi - pouce de 
diametre , & font un peu concaves au milieu ; leur couleur eft 
rouge-brun : elles n’ont aucune odeur, & fortent comme d’une 
petite LR compofée de cinq feüilles vertes , appuyées fur des 
pedicules fort courts, qui font tous attachez fur un appuy com- 
mun, un peu plus gros, mais fort court. be nes LE sl 
Ces fleurs avortent prefque routes : celles qui reftent produi- 
fent chacune une gouffe attachée à cet appuy commun: ces goufs 


82 rusé EME CM 1 PET ON Es 

Les reffemblent fort bien à certaines petites calebaffes, dont-les 

chaffeurs fe fervent pour tenir de la poudre ; elles ont environ 

demi-pied de long, & deux pouces de grofleur vers le milieu, qui 

eft l'endroit le plus gros: elles font toutes unies & rondes, ayant 

pourtant une petite arefte dans leur longueur, par laquelle : elles 

S’ouvrent étant meûres : leur écorce eft folide comme un cuir en 

durci ; du commencement elle eft verte, en fuite elle devient gri- 

{tre : fà fubftance interieure eft une chair fort blanche , & pleine 

de lai& ,elleenferme un petit corps de pluficurs femences, placées 

les unes fur les autres comme des écailles ; ce corps eft envelopé 
d'unemembrane blanche & fort deliée : ces femences font appla- 

ties comme de petites lames , leur figure eft ovale : elles font lon- 
gues d'environ cinq à fix lignes fur crois de large, &c finiflent com- 
me par un petit manche orné d’un panache , qui eft compofé de 
quantité de perirs filets argentez &c deliez comme de la foye tres- 
fine, & qui s’épanoüit & fe dilate de la mefme façon que ces pa- 
_ naches que nous appellons #sgretes : ces femences font de couleur 
rouffaftre , lors qu'elles font meures ; & pour lors la goufle s'ou- 


. vrant.elles fe détachentlune de l’autre, fortent hors de la goufle. 


Cette plante eft pleine d'un fuc blanc comme du laiét , & d'un 
gouft doucçaftre & adftringent ; d'où vient que quelques-uns la. 
nomment Liane laiéteufe : il s'en trouve en plufieurs endroits 
dans nos Ifles , où je les ay veuës en fleur aux mois de Juin & de 
Juiller , & j'en ay cueilly des goufles meûres en Mars & en Avril. 

Marcorave parle d'une plante liv.r. ch. 10. qu'ilnomme /bati 
des Brafliens , qui quoy qu'elle ait fon fruit plein de verruës, ne 
laiffe pas d’eftre de la mefme efpece. re 


este TT cu del 

MR no ami cc MOV D: 
= Apocynum fcandens, flore ner albo. =. 
Apocynum montant , à fleur de laurier-rofe , blanche. 


7 plante pouffe quantité de farments fur les arbres , & 
fur les hayes , de la groffeur d'une plume a éctiré , unis , fou- 
ples , & vert-cendrez : les nœuds font fort efloignez les uns des 
autres, il ya à chacun deux feüilles oppofées d'environ trois pous 
_ ces de long, & d'un pouce & demy de large ; elles font prefque 
ovales, plus étroites pourtantwers le pedicule , & arrondies vers le 
bout avec une petite pointe : elles fonc lifles , folides , & épaifles 
comme du velin : leur deffous eft vert-clair ; avec une nerv üre 


L 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 83 
tout au long, qui diftribuë de part & d'autre quelques coftes tra- 
verficres paralleles , mais courbées vers le bord : le defluseft verc 
chargé, & leur pedicule aenviron demi-pouce de long : quandon 
les arrache, elles jettent un fuc fort blanc d’un gouft aditringent, 

Les fleurs fortent de l'endroit mefme d’où naiffentles feiulles # 
il y en a quelquefois trois ou quatre enfemble , mais le plus fou- 
vent il n'y en a qu'unc: leur pedicule a trois ou quatre lignes de 
long, & foûtientune petite coupe verte, longue de trois ou quatre 
lignes, fort étroite en-bas, & divifée par le haut en cinq pointes: 
la fleur qui fort du dedans de certe coupe eft fort blanche, & fans 
odeur ; elle eft faite de la mefme façon que les fleurs de nos lau- 
riers-rofes, qu’on appelle enlatin #erior ou rhododendron ; elle eft 
pourtant un peu plus grande, & le fond interieur de fon tuyau 
eft jaune-pafle, mais la partie exterieure du mefme tuyau eft rant 
foit peu rouge : outre cela fes découpüres ontun cofté arrondi, & 
l'autre taillé en façon d'un bec pointu. | 

Les fruits de cetre plante font deux goufles qui font la figure 
de deux petites cornes rondes, & aiguës, droites, longues d’envi- 
ron demi-pied , & épaifles d’une ligne & demy , attachées rou- 
tes deux enfemble au mefme pedicule , & prefque paralleles entre 
elles : elles font fort unies , de couleur verdaftre , pleines de quan 
cité de petites femences , & d’un petit poil fin, & delié comme de 
la foye, de couleur chaftain. ns ; | 
- Cette plante fleurir & porte fes gouffes meures en divers mois 
de l’année ; elle aime particulierement les marais qui font proche 
de la mer. J'en ay rencontré fouvent au quartier de Leogane dans 
l'Ile S.Domingue,& à la Martinique,le long de la Riviere du La- 


mentin. 


RE VEL 
Bryonia racemofa, foliis ficulneis. - 
_Coluvrée à grapes , à feüilles de figuier. 


_ A racine de certe plante eft femblable par fa figure à celle 
_Ade nos groffes raves ; elle eft de mefme confiftence, & blan. 
che en dedans , grifaftre en dehors, mais elle a dans le centre une 
nervûre comme ligneufe. 5 à PE 
Elle pouffe quantité de farments de quatre à cinq lignes de 
grofleur, anguleux, verds, noteux &c aifez a rompre. Il y a à cha- 
que nœud une feüille , 8 un tenon, comme celuy de ie vignes: 
1} 


84 DES CRT Pp T'ON 
les feuilles font prefque de la mefme grandeur forme & afpreté 

ue celles de nos figuiers , quoy qu'elles ne foient pas fi épaifles ni 
fi fragiles : bien fouvent la mefme plante en porte, qui font encore 
plus découpées que celles des figuiers,& d’autres qui ne le font pas 
tant : les unes & les autres ont quelques petites dentelüres tout au 
tour. 

IL fort des nœuds qui font aux extremitez des farments, des 

_ branches affez longues & menuéës,qui ont des rameaux alternatifs 
béaucoup plus courts, plus menus & aflez efloignez les uns des 
autres : chacun de ces rameaux porte deux fortes de fleurs alter- 
natives, dont les unes font fteriles, &c les autres fertiles. Les fteri- 
les font de petites coupes pofées fur un pedicule de deux ou trois 
lignes de long , &c groffes aufli d'environ trois lignes de diamé- 
tre, avec un petit pilon en dedans ; leur bord eft entouré de cinq 
pecites feiilles d'un jaune- pafle un peu pointuës , fenduës au 
bout, & recourbées en dehors. Les fertiles font beaucoup plus 
| petites ; elles font firuées fur le commencement du fruit, qui 
devient en-fuite de la mefme figure 8 groffeur que nos olives : 
ces fruits font attachez à des pedicules minces , qui fe recour- 
bañt en haut , font que les fruits regardent aufli le mefme cofté. 
Leur peau eft fort deliée & unie, verre ducommencement, mais 
en fuite elle devient rouge comme du corail : il y a dans ces 
fruits un peu de chair mucilagineufe, d'un fuc blanchañftre & 
amér, qui enferme deux ou trois femences prefque de la groffeur, 
& figure de celles de nos melons ; tous ces fruits enfemble com- 
pofent une efpece de grape, fort agreable à voir, particulierement 
lors qu'ils font meürs. 

J'en ay veu en fleurs & en fruits dans les mois de May, & de 
Juin , en divers endroits de l'Ifle S. Domingue. | 


206 653 L003 ED LOS LOI FOP3 ESS LAS ED EAP3 2 EME LOI LD EP EI LOS ESS EI LI 62 £9b3 ES ES EI SO» 


| LÉVIÉE 
Bryonia fructu alato, foliis auriculatis. 
Coluvrée à fruit aillé , à feñilles oreillonées. 


Ç' A racine eft quelque fois groffe & faire comme l'œuf d'un 
AD oye ; d'autrefois elle eft longue de quatre à cinq pouces,épaif- 
{e environ de deux , & arrondie par les deux bouts, en façon d'un 
petit boudin * elle eft de confiftence de rave, fans aucune nervü- 
re; fon écorce eft fort mince de couleur-cendré , un peu ridée & 
_ raboteufe par plufieurs petites boffertes : fa chair eft fort blanche, 
tendre & d'un gouft de féve: elle ne poufle qu'un farment fort me- 


DES PLANTES DE. L'A MERIÎQUE,  &gf 
nu, vert ,liffe , noïeux, qui rampe fort au long fur les hayes , & 
qui eft plus épais dans fon commencement , où il eft auffi accoma 
pagné de plufieurs petites racines fibreufes & grifaftres, 

Il y a à chaque nœud deux petits aiguillons fort tendres, du 
milieu defquels fortune feüille aufli affez cendre, appuyée fur un 
pedicule de trois lignes de long : ces feüilles font longues d’envi- 
ron trois pouces ; leur bafc eft élargie par deux avances en façon 
d’oreillertes, & elle a prés d’un pouce de large, mais le corps dela 
feüille eft fort étroit & finit en pointe : le deffous eft_blanchaftre, 
rant foit peu velu, & fouftenu par trois petites nervüres qui en 
parcourent lalongueur, & le defluseft tout à fait life, & d’un vert 
fort gay | 

Dans les endroits d’où fortent les feuilles, ilen fort aufiun petit 
rameau de trois à quatre pouces de long , chargé de fort petites 
fleurs compofées d'une coupe grofle comme la refte d’une épin- 
gle, & furmontée par cinq petites feuilles blanches : ces fleurs 
{ont fuivies par une grape de fruits,dont la figure approche de cel. 
le de la moitié du fruit de l’Erable, de fix à fept lignes de long fur 
crois de large: leur aifle eft fort mince ; & ils font comme afgentez 
du commencement, en fuite ils deviennent fauves, & ils renfer- 
ment une femence femblable à une petite lentille , & d’un gouft 
de legume. | | É 
__ J'aycrouvé certe plante à l’entour du Port-de-Paix dans l’Ifle 

S. Domingue. FT 


Cucumis triphyllus, fruétu variegato. 
Coucombre à feüilles en trident , à fruit bigarré. 


. A racine eft aflez femblable à celle d’une rave, épaifle d’un 
: S pouce, longue de prés d’un pied, fourchuë & terminée par 
d’autres petites racines qu’elle pouffe : fon écorce eft grifaftre & 
raboteule , à caufe de plufeurs petites verrües dont elle eft cou- 
verte, hs oz. 

Ses farments grimpent fur les faiftes des arbres les plus élevez, 
_quoy qu’ils n’ayent que deux ou trois lignes de groffeur : ils fonc 
ronds, fort fouples , vers-cendré, & auffi raboteux que la racinc : 
_ ils ont à chaque nœud , qui font éloignez d'environ demi-pied 

les uns des autrés , un tenon long & menu comme celuy des 
… vignes, & trois feüilles atrachées = né : ces feüil- 
ee | ii 


36 D:8:SA0 RAP TTION 

les font forttendres, unies, & d’un vert-chargé: celle du milieu 
eft affez femblable à la feuille du laurier , mais celles des coftez 
font prefque taillées en demy-cœur : les unes & lesautres ont en- 
virontrois pouces de long, & un pouce de large. 

Les fleurs naiffenc trois à quatre enfemble vers les extrémitez 
des farments , tancoft fur de petites branches, tantoft dans l’en- 
droit mefime d’où fortent les feuilles : elles font faites de mefme 
que celles de nos coucombres,mais d’un beau vermillon : les unes 
{ont fteriles , & les autres fertiles : les ferriles produifent un fruit 
femblable à un petit coucombre , un peu plus gros que le 
fruit du coucombre fauvage : il eft cout uni & vert par dehors, 
mais rayé enlong par quelques bandelettes blanchaftres : fa chair 
eftrouge & fort douce,de mefme confiftence que celle de nos cou- 
combres, &fes femences font faites & difpofées de meme. 

Jay trouvé cette plante au quartier de Leogane dans Ffle S. 
Domingue, où je la vis en fleur & en fruit , dans le mois de Jan- 
vier. 

A ES ES LAPS EE EN EDEN GA ED FA LOT ED EU AD EU EU ED EE ED ES EP Dee 


Hs | 
Colocynthis flore albo, fimbriato, fruëtu oblongo. 
Coloquinthe à fleur blanche , frange. R 


Ç° Es farmients font fort menus, lifles, verts, anguleux & fou 
ples :les nœuds font environ à deux pouces de diftance l'un 

de l’autre, & chacun d'eux a un tenon fort mince & fort long, une 
feuille, & bien fouventune fleur. _ : . > 

Les feüilles n’ont pas plus d'un pouce d’étenduë ; elles font 
taillées a peu prés comme les feüilles de la pomme-de-Merveille, 
que G. Bauhin appelle Bal/amina rotundifolia repens vel mas: 
elles font un peu rudes, & attachées à des pedicules d'un pouce 
de long ; elles ont par deflus quelques petites taches grifaftres, & 
quantité de petits points quafi imperceptibles. 

Ses fleurs font fort blanches, de mefme grandeur & forme que 
celles de nos Calebaffes, en Latin Cucurbita Lagenaria , flore albo, 
folio molli, de G. Bauhin , avec cette difference pourtant qu’elles 
font toutes frangées par le bord : il y en a de fteriles aufli bien que 
de fertiles ,comme dans toutes les plantes de ce genre. . : ; 

.Le fruit eft de la figure d’une poire allongée , long de quatre 
à cinq pouces, & gros d'environ un pouce & demy : fon écorce | 


cft affez minçe, tendre, & unic par dehors , verdaftre &c marquée 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. 8 
en long par quelques lignes d’un verd un peu plus clair, mais fa 
chair eft fort blanche & fort amere , enfermanc quantité de fes 
mences un peu longues, étroites & de couleur minime, 

J'ay trouvé certe plante dans les bois de l'Ifle S. Domingue en 
allant du Port-de-paix au Mouftique : je la vis en fleur dans le 
mois de Decembre, & jen cueillis les fruits dans le mois d'Avril 
fuivant : ellea grand rapport par fa fleur à la plante que Breinius 
appelle planta fcandens, hederaceis foliis, zeilanica, dans les obfer- 
vations des fcavants d'Allemagne,aux années 4. & 5. obfervation 
137. quoy que fes feuilles foient un peu plus petires, & n’ayent pas 
tout à fait la mefme entaillüre. 


GE ie 

Lupulus foho trifido, fruêtu tricocco, & hifpido. 
Houblon à feüilles en trident , € à fruit piquant. 

ie efpece de houblon rampe & monte fur les hayes & fur 


les arbres de la mefine façon que le houblon commun, mais 
{es farments font plus petits ; ils font verts & velus : fes nœuds 
{ont auffi afez éloignez les uns des autres, & à chacun d'eux il; 
a une feüille attachée fur un long pedicule : ces feüilles font prel- 
que dela grandeur de la main ouverte , fenduës en trois décou- 
püres aflez profondes , & taillées vers le pedicule en forme de 
cœur : ces découpûres font pointuës, & ont environ deux pou- 
ces de large, elles font dentelées fort legerement, & leur couleur 
eft vert-obfcur , mais leur deffous eft velu , & comme ridé par 
quanuré de petites coftes. | 
. Du mefme endroit d’où fortent les pedicules desfeiilles , il en 
fort un autre pedicule (8 quelquefois mefme deux à trois ) fort 
long & fort menu, qui porte en fon extremité une efpece de bour- 
fe compofée de deux feüilles faites prefque en cœur d'environ un 
rouge & demy d'écenduë, & decoupées en trois pointes par le 
: Lou : elles font veluës & chargées de quelque coftes d’un boutà 
l'autre,accompagnées aufli a leur bafe de deux autres feüilles peti- 
tes &étroires: il fort du fond de cette bourfetrois perics pedicules, 
dont celuy du milieu eftroûjours le plus long : chacun d'eux porte 
_unfruit de la groffeur d’un pois chiche, fait de la mefme façon que 
le fruic de l'Helotropium tricoccum , de G. Bauhin , en François | 
Tournefol; & ce fruit eft entouré de neuf petites feüilles étroi- 
tes & pointuës, qui y font comme collées par deflus : elles fonc 


83 DESCRATPTION 
auf dentelées tout au tour, & couvertes de quelques petits poils 
blanchaftres & piquants comme ceux de nos orties ordinaires, 
qui font fouffrir une demangeaifon fort importune quand on les 
touche , entrant dans les doigts , d’où on ne les peut tirer que 
fort difficilement : ces fruits ont auñli à leur bout un petit ftile 
farmonté d’une petite tefte en façon d'un nombril : ils fonc verts 
du commencement , en fuite ils deviennent fauves : on trouve 
dans chaque cellule une femence ronde, & blanche, couverte d'u- 
ne petice membrane noire & fort deliée. | 

Je n’ay pas peù obferver les fleurs de certe plante, quoy que je 
Paye trouvée en plufieurs endroits de la Martinique, au quartier 
du Fort S.Pierre, particulierement dans le jardin des R.P.] efuites. 


CESR 
Convolvulus luteus, polyanthos. 
Liferon , à plufieurs fleurs Jaunes. 


S Es farments font fort menus, & ils ont à chaque nœud une 
Ÿ feuille faire en façon d’un cœur, pointue par le bout, de qua- 
tre à cinq pouces de long , & de trois à quatre pouces de large; 
ces feüilles ont le pediçule fort long & orcile , elles font aufli, fort 
tendres , liffes, d’un vert-foncé, 8& comme ondées à l’entour ,avec 
une nervûre, & quelques coftes par deflous. | 
Il fort des mefmes nœuds un autre pedicule fort long, & un 
peu plus gros que celuy des feüilles , particulierement vers le 
bout, qui foûrient un bouquet de fleurs femblables à celles de 
nos liferons ou clochettes , de couleur jaune éclatant , ayant dans 
leur fond cina petits filets avec leur reftes un peu longues & 
blanches, & ces filets entortillent un ftile un peu plus long , dont 
la tefte eft verte & fenduë. | 
Les capfules font rondes & orofles prefque comme le bout 
du petit doigt, compolées d'une membrane folide rouge-brun, 
qui enferme deux ou trois femences de la groffeur d’un pois ordi- 
naire , couvertes d’un velouté roux & luifant. 
J'en ay trouvé quantité dans la Martinique, &c dans l’Ifle S. 
Domingue, où j'ay remarqué qu’elle y venoit plus grande, mais 
celle qui croift a la Martinique, a les pedicules qui fupportent le 
bouquet des fleurs ,accompagnez dans leur longueur de deux 
manieres d'ailes frifées : elle fleuri en Janvier &ten Fevrier. 


CIIS 


DES PLANTES DE L'AMÉRIQUE, 89 


225 640} EG) Eolien EQD3 ED LA) ED) Cab Là FO) Ed ESP? ED 63 603 r ER) EI EN ED EU 13 EU EOPI LOI Dee 


CTI. 
… Convolvulus coccineus, folio angulofo. 
Liferon à fleurs d'écarlate, &* à feüilles anguleufes. 


| + 
sé Es farments de cette elpece font fort menus, ronds & gris 
faftres ; fes feuilles font fort tendres, de la figure d’un cœur, 
avec quelques avances tout au tour ; qui les rendent anguleules ; 
: elles fonc liffes, d’un fort beau vert, d'environ quatre à Cinq pou- 
ces d'étenduë, & attachées à des pedicules affez longs. 

Dans le mefme endroit d’où fortent ces pedicules, il en forc un 
autre aufli-long & menu, qui fe divife en plufeurs autres beau. 
coup plus courts, plus menus, & qui portent des fleurs de cou- 
leur de pourpre fort éclatant: chaque fleur effcomme un tuyau de 

_ prés d’un pouce & demy de long, & gros environ comme une plu. 
 meaécrire, maisun peu plus menu en fon commencement ve 
_ tuyaufe dilate enfuice,en façon d’un petit entonnoir de neuf à dix 
dignes de diamétre, découpé à l'entour fort legerement par cinq 
entailläres rondes , à chacune defquelles aboutit un rayon poin- 
tu: du fond de ce tuyau fortent quelques filets fort minces, & 
blancs colorez legerement de rouge. | 
Les capfules des femences font rondes & groffes comme des pois 
chiches : elles s'ouvrent en quatre , & contiennent en,çchaque 
quartier une femence noiraftre prefque aufli groffe qu’un otobe, 

J'en ay trouvé en plufeurs endroits de l'IfleS. Domingue, par- 
. ticulierement vers le Port-de-paix : elle fleurit en Decembre & 
en Janvier. 


vit: 


- Convolvulus marinus catharticus , folio rotundo, 
| flore purpureo. HE r 


Liferon marin purgatif, à feüilles rondes 

| . © à fleurs pourprées. me. 

} Es racines de cette plante font des farments fort longs qui 
tracent & occupent une grande étenduë dans les lieux fa- 

blonneux le long-des coftes ou anfes de mér : ces farments font de 


Ja groffeur d’un pouce, de confiftence quafi de bois, blancs en de- 
M 


pen 


90 | DESCRIPTION 

dans & pleins de laiét, couverts en dehors d’une écorce noire, 
& toute gerfée : ceux-cy en pouffent d’autres plus menus que le 
petit doigt, & qui rampent fort loin fur le fable, jettant à leurs 
nœuds , quelques petites racines fibreufes & blanches : ils por- 
tent auffi dans toute leur longueur, quantité de feüilles atrac hées 

à des pedicules affez longs & épais, marquez de deux petites ta- 
ches rouges vers la feuille. | 

Ces feuilles font prefque rondes, & comme pliées en dedans, 
liffes & fort épaiffes , d'environ quatre pouces de grandeur, ayant 

ar deffous une nervûre en long , & plufieurs coftes paralleles qui 
È traverfent obliquement , & qui fe courbent vers le bord : elles 
fonc d’un fort beau vert, tant deflus que deflous , & jettent du 
laiét quand on les coupe aufli-bien que toute la plante. 

Les mefimes tiges pouffent aufli des pedicules fort longs, qui 
portent trois Ou Quatre fleurs , & quelquefois une feule , de mef- 
me façonque cellesde nos liferons ; mais un es plus grandes, 
pourprées tant dedans que dehors , ayant prés de trois pouces de 
_ diamétre & cinq ou fix filets blancs en dedans , dont le plus long 
{oûrient une petite boule blanche diviféeen quatre quartiers ; 8e 
les autres ont une pointe blanche un peu longue. = 

Ses femences font veloutées de noir , aflez femblables a de peti- 
tes noiferces:il y enatoûjours trois ouquatre dans des bourfes coms 
polées de trois à quatre feuilles membraneufes de couleur-tané. 

+ Je n'ay jamais veu cette plante que le long des fables de la mer, 
c'eft pourquoy on l'appelle vulgairement patate de mer , à caufe 
qu’elle reflemble fort,tant par {on étenduë que par fes fleurs , à la 
plante qu'on nomme fass , qui n’eft autre qu'une efpece de 
FREE laracine eft bonne à manger , & fort eommune dans 
toutes nos Îfles. | 

Les Caraïbes l’appellent Camou/roulré : c'eft le Convolvulus 
marinus , [è foldanella : hféron de mer,ou foldanelle, de G.Marc- 
grave li. 1. chap. 24. c'eft auflile /alfa do praya , des Portugais, 
de G. Pifon liv. 4. chap. 69. où traitant de fes vertus, il dit que les 
irments & les feuilles fraifches font d’une chaleur temperée , & 
ont la vertu de ramollir,8& que pour cela elles font fort utiles pour 
faire des bains , & qu'elles fervent aufli à fortifier le corps dans 
les maladies froides : enfin la décoction des farments & des raci- 
cines feches, prife par la bouche , peut fervirau mefme ufage : les 
feüilles fraifches appliquées fur les cautéres y apportent du foulà- 
gement. - ess 
Jay pourtant appris par des perfonnes experimentées, que fon 


fuc épailli eftoit fort purgarif :aufli c’eft une veritable efpece de 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE. gt 
fcamonée , & l’on peut donner ce fuc en mefme dofe que celu 
de la fcamonée ordinaire ; c’eft-à-dire depuis dix jufques à dou 
ze & quatorze grains : on peut la corriger à la vapeur du fouffre ,. 
avec le crême de tartre , où avec les coins ordinaires ; & au de. 
faut de ce fruit, on peut fe fervir de la chair du fruit de la goya- 
Le ou le mefler avec quelques amandes , ou quelques femences 
roides. | bise 3e 


0 3 EG € ED ED ED LAPS ENS EAN EU ED ADS EDS ES ER ES ED LOS LOS EPS EN De | 
C V. 
… Convolvulus marinus, catharticus, foliis acetofx, 
flore niveo. 


Liferon marin purgatif , à feüilles d'oxeille, > 
= à fleurs blanches. 


YEtte plante eft de mefme nature, &rampe dela mefme fa- 
çon & dans les mefmeslieux que la precedente : fes feüilles 
font de mefine grandeur & figure que celles de l’ozeillecommu- 
ne : elles font pourtant un peu plus épaifes , plus tendres, & d’un 
vert plus gay , pliées en dedans , avec une nervüre , & quelques 
coftes traverfieres. STE C UPS HAE 14 
_ Ses fleurs font de mefme que celles de la precedente : mais elles 
font un peu plus petites, & de blanc de laiét , avec le fond rouge- 
foncé : fes femences ont auflila mefine figure, & font velourées 
de noir : quoyque un peu plus petites, enfin toute la plante jette 
un laiét fort blanc comme la premiere , & fon fuc épailli eft auf 
purgatif. | 
Jen'ay jamais veu cette plante que dans un feul endroit, le 
long de l’Anfe du diamant à la Martinique, du cofté de l’'Eft. Je 
la trouvay en fleur au mois de Janvier, & j'eûs beaucoup de pei- 
ne à y appercevoir quelques femences, aprés avoir cherché long- 
temps. æ É 


salue. 4. pee 
Atiftolochia longa, fcandens, foliis, ferri equini effigie. 
Arifloloche longue, montante, à feïilles en fer-de-theval. 
| Arpré miere fois que je découvriscette plante, je crus avoir 


À rencontré la Cortrahierva, dont Nard Anthoine Reche 
| M ij 


Ex:ES CRE D P.TET ON 

parle dans fon 8. liv. ch. 58. à caufe de la reffemblance de fes feüil. 
les ; mais quelque temps aprés ayant trouvé la plante en fleur , je 
connus que ceftoit une efpece d’Ariftoloche longue, fur-tout en 
ayant goufté la racine qui ef fort amere, celle de la Cortrahierva, 
eftant douce, fuivant le rapport du mefme auteur. 

Cette racine a plus d’un pied de long , & prés d’un pouce d'é- 
paifleur : elle eft enfoncée droit dans la terre, & finit par quelques 
{oufdivifions : fon écorce eft grofle & noire en dehors, & toute 
découpée en long par de longues fentes ; le dedans eft jaunaftre, 
& d’un gouft fort amer : les tiges qu’elle pouffe font fort menuës, 
liffes, rondes, & rampent fort avant fur les hayes : elles font en- 
trecoupées de plufieurs nœuds, à chacun defquels il y a une feüil- 
le taillée prefque comme un fer de cheval, dont les deux bouts 
(ont émouflez: ces feüilles ont un peu plus d’an pouce d'étendué, 
& leur pedicule a environ un demy pouce de long : elles font lif- 
fes, membraneules, d'un beau vert par deflus , un peu pales par 
deflous, & chargées en long de deux ou trois nervûres qui partent 
d’une petite cofte qui eft un allongement du pedicule. 

Les fleurs font prefque de la mefme figure que celles de nos 
ariftoloches, mais beaucoup plus élargies dans leurs ouvertures, 
ayant auffi la langue pointuë , &c plus étenduë : elles font jaune. 

afles & venées derouge-brun. 

Le fruit eft gros comme un œuf de pigeon , ayant une pointe 
émouflée ai bout d’en-bas: ileft divifé en fix angles arrondis, 
dont le-dos eft furchargé d’une arefte ronde & cflevée ; il eft 
aufli divifé en dedans en fix cellules pleines de femences noires, 
plattes, fort minces,arrondies par un bout & pointuës par lautre, 
rangées de plat les unes fur les autres. ROSE 
- J'en ay trouvé en plufeurs endroits de l'Tfle S, Domingue, fur- 
tout au Port-de-paix, où je l'ay veuë en fleur en Novembre & en 
Decembre, & en fruit en Février & en Mars. 


EVE 

Phafeolus filiquis latis ,hifpidis, & rugofis, fruétu nigro. 
= Phafeoke à gouffes larges ,veluës, © fromcées. 

| C Etre plante rampe furles arbres de la mefme façon que nos : 


Fe phafcoles : fes feuilles font faites de mefme maniere & de 
mefme grandeur : elles font pourtant un peu plus folides : quand 
elle a attrapé le haur des arbres, elle pouffe certains filaments trés 


DES PLANTES DE L'AMERIQUE, CE 
longs , de la groffeur d'une des plus oroffes cordes de viole, qui 
pendentenbas,& ont à leur bout un grouppe de fleurs,tantoft jau- 
nes, tantoft pafles : ces fleurs font compolées d’une coupe verte, 
un peu plus groffe qu'une noifette , ayant le bord taillé par quel- 
ques découpüres; elles fonc attachées à un pedicule fort court: il 
{ort cinq feuilles du fond de cette coupe, dont la plus courte eft 
_creufe & s'éleve un peu en haut, pouffant comme de fon fein les 
autres quatre qui font pointuës, d'environ deux pouces de long, & 
de huit à neuf lignes de large: de ces quatre feuillés il yena deux 

ar Les coftez qui couvrent prefque les deux autres,de façon qu'el. 
s-ne montrent que leur extremité : du milieu de ces teüilles il 
en fort aufli plufieurs filets un peu plus longs que les feüilles , fore 
menus & fort blancs, ayant chacun une pointe jaune ,excepté le 
plus long dont la pointe eft blanche. | | 
La plufpart de ces fleurs avortent,de forte qu’il n’y en aura qu’en- 
viron deux ou trois qui portent des fruits ou des gouffes d'environ 
un demi-pied de long, de deux pouces de largeur, & de prés d'un 
pouce d'épaifleur, un peu enflées aux endroits où font les graines, 
arrondies vers le pedicule , & pointuës au bout : elles font routes 
ridées par certains plis aflez eflevez qui les traverfenc, & font cou 
vertes (excepté le dos qui eft nud & liffe ) de petits poils fort me- 
aus & fort penetrans,qui donnent bien de l'embarras quand on les 
manie, carils s’atrachent fi fort aux doigts qu’on a peine à s’en dé. 
faire : elles font vertes du commencement , & en-fuite elies des 
viennent noiraftres ou fauves. R 
Il y a au dedans deux ou trois haricots attachez chacun dans fa 
cellule par une petite membrane noire & frangée, & qui eft fore 
adherante au fruit mefme: ce haricot, ou ce fruit eft tout à fait 
rond, mais comme applati, de prés d’un pouce de diametre, & de 
. quatre à cinq lignes d’épaifeur ; fon écorce eft dure, quoyqu’'affez 
mince ; elle eft noire, luifante , & grenée à la façon du chagrin, 
entourée comme par un anneau tout life ; fa chair eft blanche &c 
folide, mais d'un gouft fade. | 
Les Caraïbes mangent ces haricots, & fe fervent du fuc desfeüil- 
les pour teindre en noir les filets de leurs hamacs (qui fonc des lits 
d'une piece de toile de cotton qu’on fufpend en l'air par les deux 
bouts) nos François les appellent grazds pois à grater, à caufe de 
la grande demengeaifon que caufent leurs petits poils : c’eft le 
Mucuna des Brajiliens de G.Marcgrave liv.r. ch. 10. c'eft enfinle 
phaftolus Nicrirarum, phafcole des Négres, de Clufus dans fon 
liv.3. des plantes exotiques chap. 11. 


M iij 


94 DESCRIPTION 


206 a 3 LAS 66 003 0 DEAR EES EU PS EE ER ECO ES ER PE 
CVIILE 


Phafeolus amplo flore pelrato , filiquis nigris, 
& angulofis. 


Phafrole à grandes fleurs rondes. 
NS Es feuilles font auf difpofées de trois à crois fur chaque pedi- 


cule , de mefime que celles des phafcoles ordinaires ;elles font 

forc tendres ; celle du milieu eft plus grande, & un peu plus ar= 
rondie que celles des coftez , qui font quafi ovales ; mais les unes 
& les autres font un peu pointuës. La plus grande a environ qua- 
tre pouces de longueur fur trois de large : leur pedicule eft fort 
long & enflé par les deux bouts: du mefine endroit d’où fort ce 
.… pedicule, il en fort aufli une petite branche fort courte, qui porte 

en fon extremité quelques fleurs dont la feuille principale eft ron- 
de, à la façon d’un petit bouclier, mais un peu échancrée par le 
haut, d'environ deux pouces & demy de diametre; elle eft fort 
blanche , mais chargée d'un petit écuffon couleur d'azur , avec 
quelques lignes, qui partant du milieu, vont fe cerminer oblique- 
ment vers le bord : les deux autres feuilles qui font ficuces dans le 
fein de celle-cy, compofent une efpece de bourfe ou ventre rouge 
au commencement, blanc vers le milieu, bleu par le bord, & rayé 
en long par quelques lignes, | 

Ses gouffes font fort droites, de demi - pied de long fur cinq li- 
gnes de large , & un peu plus de crois lignes d’épafleur : elles fi- 
niffent par une pointe un peu longue &c fort aiguë : ellesont qua- 
tre areltes dans leur longueur un peu élevées & ondées : deux de 
{es coftez font tout à fait plats, & les deux autres arrondis par le 
dos : les cellules du dedans font toutes feparées par une membra- 
ne fort blanche , & ont chacune une femence un peu plus groffe 
qu'un pois, de figure prefque cylindrique , un peu enflée vers le 
milieu , ayant la face de devant applatie , & celle de derriere, ar- 
rondie : ces femences font de’ couleur tané-obfcur, & les goufles 
deviennent prefque noires. gs 

J'ay trouvé cette plante en fleur au mois de Decembre ; pro- 
che le paffage des trois rivieres,au Port-de-Paix de lIfle S.Domin- 
gue, & j'en ay cucilly les fruits meûrs aux mois de Février & de 


FIN, 


See ÉFÉÉLELETETELLETENTE 
REDON TETE TEINTE ET NNITIS TES EITITITIT EEE 
LÉ RS RÉAL LA LÉRÉTITILTER III LEELEI LIT I LER EE I LE PETER 


RRRRRENIE TITI AIREESS 
INDEX PLANTARUM:. 


Drantïum faxofum floridurn. 29. XLiit; 

À Adiantum nigro fimile, albiffimo pulvete confperfum. 30. XLIV: 
Adisntum nigrum Camericanum, pulvere candidiffimo afpeïfum, Breynii. 343 
Adiantum nigrum, ramofum & bacciferum. UE" NUE 
Adiantum ramofum, foliis trapezis dentatis, 31 XLVI 
Adiantum nigrum ramofum , pulverulentum & falcatum, 32. XLVIG 
Adiantum nigrum, pinnulis lonchitidis ferratis minus. lc ACRENIL, 
Adiantum ramofum radiatum, 33 XLIX, 
Adiantum mufçofum , lichenis petræi facie, 34. L à 
Adiantum minus , foliis in fummitace retufis. 34. L. b. 
Aguixima Brafilienfium, Pifonx. = 56, 
Aninga-iba. =. 
:Apocynum majus fcandens, filiqua oblonga, tumida & glabta, Sr. xcv, 
Apocynum fcandens , flore netii albo. 82. xcvr, 
Aciftolochia longa, fcandens, foliis ferri équini effigie, 91. CV, 
Arum hederaceum, amplis foliis perforatis, 40. LVI. LVIH, 
Atum hederaceum, triphyllum & auritum. D AL IL ©. Lylit 
Arum hederaceum, foliis biffcétis, rigidis & fülcatis, 43. tr. 1x, 


Arum arborefcens,fagittariæ foliis. è | 44. LI. g. LX, 
drum Brafilianum APT es » folio fagittarie, paradifi Batavi, ên prodromo. 45, 
Arum caulefcens, cannx Indicæ foliis. 45: Li. h. LxY; 
Arum, foliis rigidis, anguftis & acuminatis. 47: LXIT, 
Avença m4 1jor Marcgrauis. 


33 

B 
Ryonia racemofa, foliis ficulneis 83. xcÿin, 
}Bryonia fruétu alato, foliis auriculatis. 84. XCVIIrs 
Buyo, Nardi Antonii Rechi, 6v, 


rs la 


ÿ Aapeba Brafilienfium, Marcgravii. | | in 
PS pet Indica poliphyila major , flore clavato, fruétu colocÿnthidis, 62, 
LXXIX-. 


Clemaritis Indica alia, poliphylla, flore crifpato. 27 6 Ext; 
Cleimatitis Indica, fruétu citriformi, foliis oblongis, 6 ro 
Clematitis Indica, flore clavato, fuaverubente, folio biconi.. 68. 1xxxnt: 
Clematitis Indica, folio hederaceo , major, fruêtu olivæ formi, 70. LXXXIV, 
Clematitis Indica latifolia, ore clavato ; fuétu maliformi, 67. LXXXIT, 
Clematitis Indica, hirfuta, fœtida. 71. LXXXVL 
Clematitis Indica, flore puniceo , folio Junato, #2. LXXXVIL, 
Clemaritis Indica, flore minimo pallido. Per da #73. LXXXVIIT: 
Elematitis Indica, folio angufto, trifido, fruétu olivæ formi, | 70. LXXXY, 


Elematritis Indica alia, flore minore pallido. Pre ” 74: LXXXIX, 
Clematitis Indica, polyanthos odorariflima. | MT 
Clematis pencaphylla, pediculis alatis, fruétu racemofo, &cc. 76. XCI, 


INDEX PLANTARUM. 


Clematis folio angulofo , aceris frudu. 

Clematis baccifera, glabra & villofa, rotundo & umbilicato folio. 
Clematis quadrifolia, flore digitatis luceo , claviculis aduncis. 
Clematis Malabarenfis, folis vits, colore dracunçuli Cafpari Baubhini. 
Colocafa hederacea , fterilis & laciniata. 
Colocafia hederacea, fterilis, latifolia. 
Colocafia hederacea , fterilis, anguftifolia. 


Colôcafa hederacea , fterilis, minor, folio cordato. 39. LI. d. LY. 
Colocynthis flore albo, fimbriato, fruétu obionso. De nn 
Convolvulus aureus polyanthos. 88. cr. . 
Convolvulus coccineus, folio angulofo, 89. cri. 
Convolvulus marinus, catharticus, folio rotundo, flore purpureo. 89. c1v. 
Convolvulus marinus, catharticus, foliis acetofæ, flore niveo. 91, CV. 
Convoluulus marinus, [eu foldanela Marcgravii. NS LE 
Cucumis triphyllus, fruêtu variegato. 85. xCIX, 
Cururu-ape Marcgra vis. : , 77° 
. D S : 
Racontium amplis foliis cordatis, radice nodofa rubra. AS. LT. i. LXTIT. 
Dracontium hederaceum polyphyllum. + 49: LXIV. LXVe 


F 


L 


P Ilix arborefcens, pinnulis dentatis. 
Filix arborefcens latifolia, aculeata. 

Filix latifolia ramofa, cauliculis nos D 
Filix latifolia laciniata, & ad lacinias molliter aculeata, 
Filix latifolia, nodof2. 5 
Filix paluftris aurea, foliis linguæ cervinæ. 
Filix latifolia, ad margines purverulenta. 
Filix latifolia non ramofa, nigris tuberculis pulverulenta. 
Filix latifolia non ramofa, rotundius crenata. 
Filix non ramofa, fcolopendrioides. 
. Filix latifolia caudata, pinnulis lonchitidis dentatis, 
Filix fcandens, latifolia, ferrata. 
Filix pinnulis lonchitidis, obcufis non dentatis, ad oras pulverulentis, 
 Filix latifolia non ramofa, foliis gladiformibus ferracis. 
Filix non ramofa, latius dentata , major & minor. 
Filix non ramofa, longifimis, anguftis, & ad bafim auriculatis foliis 
Filix altera , longiffimis, anguftis & ad bafim foliofis foliis. 
Filix furcata, pinnulis longiufculis, non dentatis. 
Filix ramofa, pinnulis roftratis. | 
Filix ramofa , pinnulis longiufculis, partim auriculatis, 
Filix ramofa villofa major, crenis rotundis dentata. 
Filix villofa minor, pinnulis profunde dentauis. 
Filix pinnulis criftatis. er | 
Filix pulverulenta, pinnulis obtufe dentatis, 
Filix Indica , polypodii facie, Ment%elii. 


H 


LA 


Edera murucuia fpecies, Marcgravii, 
TZ Hemionitis maxima, quinquefolia. 
Hemionitis maxima, trifolia. ï 
Hemionitis aurea , hirfuta. 
Hemionitis profunde laciniata, ad oras pulverulenta. 


38. 


#77. XCIL. 

… 78. XCIITL. 
So. xcIv. 
72 

1 DYERS, 
37: LI. A. LII. 


39: LI C. LIV. 


1.2. i. 11, 
‘3- Ille 
3 IVe 

#4 Ve 

4: Vie 

$- VII. 
6. Vril. 


10. 


12. XVIII. 
12, XF 

13. XXe 

14. XXI. 

14. XXII. 
IS. XXIII, 
16. XXIV. 
16. XXV. A. 
17. XXY. B. 
2J 


72 

22, XXXI 
22. XXXI1. 
23. XXXIII, 
24: XXXIV. 


abrañdi 


INDEX PLANTARUM. 
VE I 

Jarei Pifonis @ Marcgrawit. 
L 

Ignam colubrinum Acofie. 

Lingua cervina, longo, lato, ferratoque folio: 
Lingua cervina, foliis acutis & ad oras fummitatuh pulverulentis, 
Lingua cervina, longiffimis & anguftiffimis foliis, 
Lonchitis hirfuta florida. 
Lonchitis glabra major. F 
Lonchitis glabra minor. 
Lonchitis auriculata & ferrata, 
Lonchitis juxta nervum pulverulenta. 
Lonchitis ramofa, limbo pulverulento. 
Lupulus folio trifido, fruêtu tricocco & hifpido. 


. 


M 
Alva d'Ifco, Pifonis. | 
Murucuia guacu, Marcgravii, G* Pifonis. 
Murucuia miri Pifonis. 
Mufcus fquammofus ereétus. g 
Mufcus fquammofus repens. k 


AVE Pifont. 


P Haféolus Nigritarum , Clufi. —— 
… Phafcolus, filiquis latis, hifpidis, & rugofis, fruétu nigto.s 


P 


Phafcolus, amplo flore peltato, filiquis nigris &angulofis. 


: Phyllitis fcandens, cauliculis fquammofis. 


Fr 


gr. 

27. XXXIX: 
26. xL. 

28. xLI, 
18. XXVr. 
18. XXvII. 
19. XXVIITe 
20. XXIX. 4. 
20. xxx. b, 
21. XXX, 
87. cr 


sé: 
65. 66. 
74. 


35% 
36% 


2 


: LEA 
92. Cvrh, 
94. CVIII. 


CE | XLrt. 


Planta féandens, hederaters Gli, atilanica, Brepnii. 1 gp, 
Polypodium majus,aureum. TNA Ca 7.6 F7 25. Xxxv, 
Polypodium, Dace tenui & repente, \ 2$. XXXVn 
Polypodium nigrum, tenuius feétum. | 26. XXXVIr, 
Polypodium, foliis linguæ cervinx majus, | %: 26, XXXVIIf, 
Polypodium Indicum primum , éolopendris facie, Brepnii, À cmt * 4 
Polytrichum faxatile, dentatum. | Hire 
Polytrichum Terterii, 33 
S 

Q Aururus hederaceus, cauliculis maculofis major, 0. Lxvt, 

Saururus hederaceus, cauliculis maculofisminor, SI. LxvII. 
Saururus hederaceus, triphyllus. =" ÿ2. Lxvrrt, 
Saururus repens, folio orbiculari , nummulariæ facie, 52. LXIX, 
Saururus tepens lanceolatus, ad nodos villofus. 60. Lxxvrri. 
Saururus humilis, folio carnofo fubrotundo. ET LR 
Saururus ahus, humilis, folio carnofo acuminato. 4: LxXI. 
Saururus minor, procumbens, botryitis folio craflo cordato, JT SA EXT, 
Saururus arborefcens, foliis amplis cordatis, non umbilicatis, 55: LXXIII, 
Saururus arborefcens, foliis amplis, rorundis & umbilicatis. + 56. LXxIV, 
Saururus botryitis major arborefcens , foliis plantagineis, 57: LXXY. 
Saururus frutefcens, foliis plantagineis, fruétu breviore, > 58. Lxxvt. 
Saururus arborefcens, fruétu adunco. 2 58. LxxvIr. 
Seldanella Marcgravis. #35 RS fe 


vzen 


N 


s 


TABLE DES PLANTES. 


A 
Guaxima du Brefil, de Pifon. S6. 
Alberi del Felce, dé Gonzale Oviedo. 2. 
Auinga-iba de Pifon. | 46. 
Apocynum montant, à fleur de laurier rofe, blanche. 82. XCVI. 
Grand apocynum montant à gouffes liffes, longues & enflées. 8r. xCv. 
Ariftoloche longue, montante, à fcüilles en fer de cheval. | 91. CVI. 
Arum arbre, à feüilles de fagitraire. | 44. LI. 9. LX. 
Arum arbre du Brefil, à feüilles de fagittaire. Paradis d'Hollande, prodr. #5. 


Arummontant, à grandes feüilles percées. 

Arum à tige, & à feüilles de la canne d'Inde. 

® Arum montant , à feüilles, fermes, froncies & fenduës. 
Arum montant, en trefle & à oreillons. 

Arum à feüilles fermes, étroites, & pointuës, 


B 
DB Oës des couleuvres, du R. P. du Tertre, 
Bois des couleuvres, d’Acoffa. 


Bayo, de Nard Antoine Reche. " 


(: Aapeba du Brefil, de Marcgrave. 
> camoulroulré des Caraïbes. 
Capillaire de roche, fleuriflant. 


Capillaire femblable au noir, couvert d'une poufliere tres-blanche. 


Capillaire noir, branchu, portant des bayes. 

Capillaire branchu , à feüilles trapezes, dentelées. 
Capillaire noir branchu, poudreux & à feüilles en faucille. 
Petit Capillaire noir , à pinnules dentelées de lonchitis. 

Capillaire branchu, radié, 

Capillaire en moufle, femblable à l’hepatique de roche. 
Petit Capillaire, à bouts refoulez. | 
Cipo di Cobras. RACE 
Clematis en quintefcüille, à queües aiflées 
Clematis à quatre feüilles ,à fleur jaune de digitale. 
Clematis à bayes, lifle & velué. 

Clematis à feüilles anguleufes, & a fruit d'érable. 
Coucombre à feüilles en trident à fruit bigarré, 

Collet de Noffre-Dame. : 

Golocafa montante, fterile, & decoupée. 

Colocafia montante, fterile, à larges feüilles. 

. Colocafa montante, fterile, & à feiilles étroites. 
Petite Colocafia montante, & à feüilles en cœur. 
Coloquinte à fleur blanche frangée. 

Couluvrée à grapes, à feüilles defiguier. 

Couluvrée à fruit aiflé , à feüilles orcillonnées. 
Herbe à la coureffe. | 
Cururu-ape de Marcgraue. 


» 


ein 


40.LVI. LVITL, 
45. LI. h. LxI. 


A1. LI. €. LVIIT- 


47: LXIL. 


dt 
#1. 
60» 


79. 

- #0. 
29.%XLIII. 

30. XLIVe 

31. XLV. 

31. XLVI. 

32. XLVIT. 
32. XLVIIL. 
33. XLIX. 
“CLÉ, 
34. L. b. 
“pp. 

76. XCI. 

80. xCIv. 

78. XCIIL. 
77. XCIL, 

85. XCIX. 

S7° 

38. vr. b. vrrr. 
37. LI. A. LI. 
39. LI. C. LIV. 
39. L1. d. LV. 
86. c: 

83. xCVIT. 
84. XCVIIT. 

nt < As 

29JT. 


TA&BÉE DES»: PAL À N T'ES. 


E 


E Rva di noffra Jënora. £ | 


73° 


el Rande Fleur de la pañfion , à feüilles refendués , à fruit de coloquinte, 62. 


LXXIX. 
Autre fleur de la paffion, à fcüilles refenduës , à fleur frifée. 
Fleur de la pañlion , à larges feüilles, à fruit à pomme. 
Fleur de la pañlion , à citrons... | 
Fleur de la paflion, velué & puante, … 

Fleur de la pañfion, à fetilles cornués. nt 

Grande Fleur de la paffion , à feüilles de lierre. 

Fleur de la paflion à feüilles en trident. 

Fleur de la paffion, couleur d’écarlate , à fcüilles en croiffant. 
Fleur de la pañlon à petite fleur pañle. 

Autre fleur de la pañlion à petite fleur pafle. 
Fleur de la paffion à plufeurs fleurs parfumées. 
Fleur de May. 

Fougere Arbre , à pinnules dentelées. 

Fougére arbre, épineufe , à larges feüilles. 
Grande Fougere branchuë, noire & épineufe. 


\ A 


LL 


66. LXXXI:- 
67. LXXXIL 
64. LXXX. 


«71. LXXXVL , 
68. LxXXHI. 


79. LXXXIV, 
70. LXXXV, 


72. LXXXVET, 
73: LXXXVIHI, 


74. LXXXIX: 
75: XC. 

Tr. 

fe 2 1v-Ife 
3: III. 

3 IV. 


Fougere à larges feüilles decoupées, garnie d’une pointe tendre aux decoupüres. 4.v. 


Grande Fougere,noüeufe. 
Fougere des marefts, dorée , à feüilles de langue de cerf. 
Grande Fougere , à bord poudreux. | 

Grande Fougere non branchuë, parfemée de verruës noires. 
Grande Fougere à fimples jets ,à crenelüres.arrondies. 
Foügere fans branches , à fcüillescomme la fcolopendäre. 
Grande Fougere montante, dentelée. 

Grande Fougere à e queüe, à pinnules de lonchitis. 


4: VI. 
$: VII. 

6, VIII: 

6. 1X. 

Ti xl 

ve : * 

8. XII, 

FE 95 XIII. 


) Mare à 
Fougere à pinnules de lonchitis , emouflées , poudreufes par le bord ; & fans dente- 


° “Jüres. 


10, XIV. 


Grande Fougere fans branches, à feüilles dentelées & en façon de couteau. 10. xv. 


Grande Fougere fans branches, à larges dencelüres. 
Pétite Fougere fans branches, à larges dentelüres. 


II. XVI. 
11, XVII, 


Fougere fans branches , à feüilles tres-longues, étroites & oreillées à la bafe, 12. 


XVIII. 

Autre Fougere à fcüilles tres-longues, étroites, & refcuillués. 
Fougere fourchuë , à longues pinnules, non dentelces. 
Fougere branchué , à pinnules en bec. 


Fougere branchuë, à longues ee quelques-unes à orcillon. 


Fougere branchuë & velué, à dentelüres arrondies. 
Petite Fougere velué, à longues dentelüres. 

Fougere à pinnules creftées. 

Fougere poudreufe, à dentelüres émouflées. 

Fongere des Indes fémblable au polypode, de Mentzelius. 


H 
Amama-ligra des Caraïbes. 
Grande Hemionite à cinq feüilles. 
Grande Hemionite à trois feüilles. 
 Hémionite dorée & velué. | 
Hémionite fort decoupée, bordée de poufliere. 
Herbe de Noffre-Dame. 


N i 


12. XIX, 
13. XX. 

14: XXI. 
14. XXII. 
15. XXII. 
16. XXIV. 
16. XXV. 4. 
17. XX. b. 
55. 


6. 

. 22: XXATS 
22. XXXII. 
23. XXIII. 
24 XXIV, 
79 


TABLE DES PLANTES: 


Herbe à la coureffe. 
Houblon à feüilles en trident , & à fruit velu. 
I 
Aborandi de Pifon. sg. de Marcgraue. 
Ÿ Ibati de Marcgrave. 
Die 

F Anguc de cerf à früilles longues , larges & dentelées. 

. À Langue de cerf aiguë, à pointes poudreufes fur le bord, 
angue de cerf, tres-longuc, & tres-étroite, j 

Lianes. 

Liane bruflante. 

Liane à dent de fie: 

Liane à férpent. 


Liane lailfeufe. 

Liane an Chat. | 
Liferon à fleur d’écarlate, à f-üilles anguleufes..… 
Liferon à plufeurs fleurs jaunes. 


LA 


Liferon marin purgatif, à f-üilles rondes, & à fleurs pourprées. ‘ 


Liferon marin purgatif, à f-üilles d’ozcille, à fleur blanche. 
Lonchicis velué, & fleuriflante. 

Lonchitis dentelée, & oreillée, | 
Lonchitis branchuë , à bord poudreux.  . 

. Grande Lonchitis, lle, Fe 
Petite Lonchitis, life, 
Lonchitis poudreufe , le long de la nervüre. 


M 


é Alva d'IfCo , de Pifon. 
Meregovia des Caraibes. 
Moufle droite, écaillée. 
Moufle rampante, écaillée. 
Mucuna du Brefil, de Marcgraue. 
. Marncuis guacu de Pi/0n. 
Murucuia guacu de Marcgrave. 
Murucuia miri de Pifon. 


Nasri de Pifôn. 


Atates de mer. 
Perroquet 
Phafeol à gouffes larges, veluës & froncies. . 
Phaféol des Negres, de Clufius. 
Phafcol à grandes fleurs rondes. 
Phyllitis montante, à tiges écaillées, 
Grands po à grater. 
Poivre long. 
Polypode à racine menuë, & traçante, 


Grand polypode doré, 


_SS. 
87. CI 


+ fe. 
#2. 


27. XXXIX, 
AS LL, 
28. LXI. 

a x À 
34. 

Re 44 
79. 

#2. 

Sr. 

89. CIII. 
88 Cite 
So civ. 
OI. CVe 
IS. XXVI. 


20. XXIX. d. 


21. XXXe 
18. XXVIL. 
19. XXVIII- 


. F 20; XXIX. b. 


90. 

47: 

92. CVII. 
93. 
94. CVIII. 
29. XLIT. 
93 
TT 
25« XXXVL, 
25. XXXV: 


TABLE DES PLANTES. 


Polypode noir, fort decoupe. 26. XXXVIL. 
Grand polypode à feüilles de langue-de-cerf. 26 XXXVII, 
Polytrich de roche, dentelée, ÿ. L.tc. 
Polytrich du Tertre. 33. 
Pommes de Liane. Le. 
Poñrpier de bois. : | Det alt dy. 
Q_ 
Ueüe de lezard, arbre, à grandes feüilles en cœur. 55: LXXIE. 
pee de lezard, arbre, à grandes feüilles rondes. 5: :$6. Lxx1v: 
Queüe de lezard, arbre, à fruit crochu. 4-0 8 Erre 
Queüe delezard, arbre, à grapes, & à feüilles de plantain. $7: LXXV: 
ueüc de lezard, arbrifleau, à feüilles de plantain, PRE LA 
… Grande Queüe de lezard, rampante & tachetée. 50. LXVI. 
Petite Queüe de lezard,rampante & rachetée. $l. LXVIXA 
ueüe de lezard, rampante , à trois feüilles. | $2+ LXVIIT, 


Queüe de lezard rampante , à feüilles rondes , femblable à la numulaire. 52, 
LXIX. 


Petice Queüe de lezard, à feüilles arrondies, & charnués. 41h LXXD 
Autre petite Queüe de lezard , à feüilles pointuës, & charnués. fé ART, 
Pecire queüe de lezard, à feüilles grafles, & en cœur. AH $4. LXXIT. 
Queüe de lezard rampante, à feiilles en fer de lance, & à nœuds velus. 60. Lxxvaur. 


… S 
Alfo do praya des Portugas. a! po 
Scolopendre du Tertre. : $ 6. 
Grande penche à grandes feüilles en cœur, à racine rouge& noueüfe. 48. LI, 1. 
SDÉLEET Le 2e SIENS Sie Far 5 
Grande Serpentaire, montante, à plufieurs feüilles. : 49. LXIV. LXV. 
Schine fauffe. | | 48 
| exe 


N ü 


TABLE DES 


Ppetit : fruit bon à donner de 


Pappetit. 66. 

Ardeur: pour abbatreles ardeurs delE- 
ftomac. 66. 
Arriere faix : pour faire fortir l'arriere 
faix. 74. 
Bains propres à forrifier le corps contre 
les maladies froides. 90. 


Beftes : contre la morfure des beftes ve- 
- nimeufes , tant pour les hommes que 
- pour les beftes. 41: 79+ 
Bleflures : pour les bleflures. 56. 
Calcul : contre le calcul ou gravier. 60. 
Catharre : contre le catharre de la tefte. 
60. 
Cauftique : plante extremement caufti- 
ue. 25 38. 
Cendtes propres à faire du fel, pour du 
verre, à. 
Cordial : fyrop cordial , pour foulager le 
febricitants. 66. 
Dents : contre les douleurs des dents. 
60. 
Defalterer, pour defalterer, & pour don- 


ner de l'apperit. 66. 


Douleur: contre les douleurs des dents. 
éo. contre les douleurs, & maladies 
articulaires, inveterées,& recentes. 46. 

Enivrer : pour enivrer les poiflons. 


77. 
Efprits, pour rétablir les efprits. 66. 
Eftomac : contre le mal d’eftomac. 58. 
Febricitans : fyrop cordial, pour foulager 

les febricitants. : 66. 
Froid : bains propres à fortifier le corps, 
_ contre les maladies froides. 59.90. 
Gonorrhées : contre les Gonorrhées. 60. 
Gravier : contre le gravier, où calcul. 60. 

‘ Hemorthoïdes : contre les Hemorrhoi- 

des, 74. 

Inflammation:contre l'inflammation des 

reins, & des hypocondres. 46. 
Lavements : plante bonne pour leslave- 
. ments. 56. 
Maladie : contre les maladies articulai- 
res. 46. contre les maladies froides.90. 
Mondifer : & guerir les playes, & les ul- 


‘ 


MATIERES. 


certes, Had dh 77: 
Morfure : contre la morfure des viperes, 
& beftes venimeufes , tant pour les 
hommes, que pour les beftes. 41. 79. 
Obftruétion : contre les obftruétions des 
reins, des hypochondres, des urcteres, 
& de la vefcie. 46. 79. 


Panacée : racine panacée, c’eft à dire 


bonne contre toute forte demaux. 59. 
Pituite : pour attirer la pituité à la bou- 
che, | 60. 
Plante extrémement cauftique. 38. 
Playe: pour mondifisr, & guerirles pla- 
yes, & les ulceres. F5 À 
Poifon : contreles poifons, & venins. 56. 


79.80. : 


Purger : plante bonne à purger. 90. 
Racine panacée , c'eft à dire bonne, con- 
tretoute forte de maux. 59. 


Ramollir : feüilles propres pour ramollir. 
90. 


: Reins : contre les obftruétions des reins. 


72: 
Sel de Fougere, propre à faire du ver- 
te, | RES 2. 
Suppreffion : contreles fuppreflions d’u- 
rine. 60. 
Sueur : pour provoquer les fueurs. 74. 
Syrop : fyrop cordial, pour foulager les 
febricitants. Ne 
Venin : contre les poifons, & venins, 56. 


79. 80. 


 Venimeux: contre la morfure des beftes 


venimeufes, _ 41.79. 
Verre : cendres propres à faire du fel, 
pour le verre. 2e 
Vefcie : contre les obftruétions de la 
velcie. 79. 
Vipcre : contre la morfure des viperes, 
41: 79. 
Vifcere : pour fortifierles vifceres, 74. 
Ulcere : pout mondifier, & guerir les ul- 


ceres, & les playes 77% 
Uretere : contre les obftruétions des ure- 
tcres. 79. 


Urine: contre les fuppreflions d'urine, 
60. Pour provoquer les vrines. 74. 


Lists 


| AePARTIS, 
DE L'IMPRIMERIE ROYALE. 


Par les foins de JEAN ANISSON, Directeur = ladite 
Imprimerie. 


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Fr. Carolus Plumier Minimus B otamcus Requus delineavit. 


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