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Full text of "L'Illustration horticole ?journal spec?ial des serres et des jardins, ou choix raisonne ?des plantes les plus inter?ressantes sous le rapport ornemental, comprenant leur histoire complet?e, leur description comparee?, leur figure et leur culture / red?ige ?par Ch. Lemaire."

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L'ILLANTRATION HORTICOLE 


= 


L'ILLUSTRATION : HORTICOLE 


REVUE MENSUELLE 
DES SERRES ET DES JARDINS 


COMPRENANT 
LA FIGURE, LA DESCRIPTION, L'HISTOIRE ET LA CULTURE DES PLANTES LES 
PLUS REMARQUABLES, LES INTRODUCTIONS NOUVELLES ; 
LA CHRONIQUE HORTICOLE, LES VOYAGES BOTANIQUES, LE COMPTE-RENDU DES 
GRANDES EXPOSITIONS ET DES OUVRAGES NOUVEAUX SUR LA 
BOTANIQUE ET L'HORTICULTURE, ETC., ETC.; 


publiée sous la direction de 
J  LINDEN 
et rédigée par 


ED. ANDRÉ 


AVEC LA COLLABORATION DE PLUSIEURS BOTANISTES ET HORTICULTEURS. 


—— 24 — 


Vingt-deuxième Volume, + 


(OU SIXIÈME DE LA TROISIÈME SÉRIE.) 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Janvier 1875. 


Exploration de la Nouvelle-Calédonie. — M. J. Linden-a envoyé, 
dans le cours de l'année dernière, à la Nouvelle-Calédonie, deux explora- 
teurs pour la botanique et l'horticulture, sous la protection morale du 
gouvernement français. Les deux voyageurs sont arrivés à bon port et la 
récolte des plantes néo-calédoniennes s'effectue avec activité; les premiers 
envois sont attendus prochainement. L'expédition, composée d'un botaniste 
bien connu par ses nombreuses découvertes en Nouvelle-Calédonie, et d'un 
jeune belge ayant appris depuis longtemps chez M. Linden la culture et 
l'expédition des plantes, a été organisée sous les plus favorables auspices 
et donne les plus belles espérances. On saït en effet quelles richesses en 
Palmiers, Fougères, Conifères et familles nombreuses de plantes de pre- 
mier ordre, la Nouvelle-Calédonie renferme, et l'on a bien souvent regretté 
que presque rien n’en fut connu en Europe à l'état vivant. Cette lacune 
va être heureusement comblée et cette exploration rendra des services 

signalés à la botanique et à l'horticulture en même temps. 
L'expédition sera continuée par les-îles Fidji (Viti), les Nouvelles- 
Hébrides et îles Salomon, la Nouvelle-Guinée et les Indes néerlandaises. 
. Nous avons le meilleur espoir dans les résultats de ce grand voyage, entre- 

pris tout entier aux frais de M. Linden et dont nous reparlerons très pro- 
chainement en détail. 

Le genre Curmeria. — En fondant ce nouveau genre (/llust. hort. 
1873, p. 45), nous n'en connaissions avec certitude que la seule espèce 
type (C. picturata), et nous ajoutions que la plante déjà connue au commerce 
sous le nom de Æomalonema Wendlandi devrait probablement former la 
seconde espèce sous le nom de C. Wendlandi. Une troisième vient de voir 
le jour. Elle a été décrite et figurée par le D' Masters, dans le N° du 
26 décembre dernier (p. 804-805) du Gardeners Chronicle, sous le nom de 
C. Roexlii. La plante a été découverte en Colombie par M. Roezl; sa couleur 
est vert olive uniforme et ses pétioles plus longs que dans notre C. pictu- 
rata, indépendamment d'autres caractères qui l'en distinguent nettement. 
._  L’Erythrophylle dans l’obscurité. — En revoyant, au sujet de la 
plante précédente, nos échantillons d'herbier du Curmeria picturata, nous 
avons été soudainement frappé de constater qu'une feuille de cette espèce, 
mise toute verte dans le papier à dessécher, y avait pris la couleur rouge sang 


artériel la plus décidée et la plus riche. Déjà les expériences de plusieurs 


physiologistes avaient établi que l'érythrophylle ou matière colorante rouge 
des feuilles, qui pare si brillamment nos arbres pendant l'automne, pouvait 
se développer dans l'obscurité. Nous n'en connaissons cependant aucun 
exemple aussi frappant que celui-ci et nous le soumettons à l'attention de 
ceux que cette intéressante question préoccupe. . 


TOME XXI. — JANV. 1875. 


PRE à 


Gardeners’ Yearbook. — Chaque année, depuis longtemps déjà, 


notre excellent confrère le D' Hogg publie un annuaire de l’horticulture 
anglaise, analogue à celui que nous signalons plus bas pour l'horticulture 
belge. Outre l'intérêt capital de ce petit livre pour les jardiniers de l’'Angle- 
terre, ceux du continent y trouveront encore une liste avec de courtes 
descriptions de toutes les nouveautés publiées dans l'année. Nous ne sau- 
rions trop recommander ce vade-mecum, qui ne coûte qu'un shilling (fr. 1-25) 
et se trouve à la librairie du Journal of Horticulture, 171, Fleet street, 
London. 


Monographie des Durionées. — Le D' Maxwell Masters a pré- 


senté, le 19 novembre dernier, sa Monographie des Durionées devant la 
Société linnéenne de Londres. Ce travail contient tous les genres et espèces 
de cette tribu, y compris les récentes découvertes de M. Beccari à Bornéo. 

L’Eucalyptus globulus. — Nous engageons nos lecteurs à lire et à 


méditer un très bon article publié par M. J. E. Planchon dans le N° du - 


1% janvier 1875 (IIIe série, tome VII, p. 149 et suiv.) de la Revue des Deux 


Mondes. Is y trouveront ce sujet traité de main de maître au point de vue 


botanique, économique et médical. 
L’Horticulture belge et étrangère. — MM. Burvenich, Pynaert, 
Rodigas et Van Hulle, professeurs à l'École d'Horticulture de Gand, vien- 


nent de nous informer que le 1° février prochain ils mettront sous presse | 


le 1° N° d’un journal nouveau sous ce titre. L'horticulture pratique sous 
la forme populaire, les plantes de pleine terre, la vulgarisation de tous les 
bons procédés anciens ou nouveaux, telles seront les bases de leur pro- 
amme. Nous accueillerons avec cordialité ce nouveau travail de nos 
laborieux et sympathiques confrères. 
Jardin d'hiver de S. M. le roi des Belges. — Nous venons d'ap- 
prendre que S. M. le roi des Belges fait construire un Jardin d'hiver circu- 


laire, de 60 mètres de diamètre et de 20 de hauteur, dans son pare de 


Laeken, près Bruxelles. M. Balat en est l'architecte et la construction en 
fer est fournie par les forges de Willebroeck. 


Session en Belgique de la Société botanique de France. — 
Cette Société vient de faire paraître le bulletin qui renferme le compte- 
rendu de son excursion en Belgique en juillet 1873. On y trouve une revue 
assez complète des établissements scientifiques de la Belgique, surtout au 


point de vue de la botanique, et nous engageons n0$ lecteurs à se procurer : 


ce bulletin rue de Grenelle-St-Germain, 84, à Paris (écrire au secrétaire 
général de la Société). Nous citerons entre autres sujets les rapports sur : 
le jardin botanique de Bruxelles, par M. Bureau; la Flore de Campine et 
la botanique du Limbourg, par M. Méhu; le Musée Van Heurck et les 
serres de M"° Legrelle, par M. G. Planchon; les établissements de M. Lin- 
den et de M. Van Houtte et le jardin botanique de Gand, par M. Roze: 
le Musée de Melle, par M. G. Planchon; les collections de M. J }Linden, 
par M. Ed. André; les établissements horticoles et botaniques de Liége, 
par M. Germain de St-Pierre; les collections de M. Ed. Morren, par 
M. Eug. Fournier, etc. 


De 7 


— 1 — 


Congrès international de Géographie. — Ce congrès aura lieu 
à Paris en 1875. On peut demander les renseignements au commissariat 
général, 10, boulevart de la Tour-Maubourg, à Paris. 

Bulletin de la Fédération de Sociétés d’Horticulture de 
Belgique. — Le 14° volume de cette association vient de nous parvenir. 
Nous y avons remarqué un rapport circonstancié sur l'exposition de Gand 
en 1873; les biographies de M. Jacob-Makoy, par M. Ed. Morren, et de 
Godin, par M. F. Nève; une étude sur les parcs de Londres, par M. Cus, 
et une nouvelle édition de l’utile correspondance botanique de M. Ed. Morren. 

Annuaire de l’Horticulture belge. — Ce volume, que nous avons 
annoncé il y a quelque temps, vient de paraître. C'est un compendium com- 
mercial d'horticulture pratique qui sera utile aux horticulteurs belges. 
Les auteurs sont MM. F. Burvenich, Ed. Pynaert, Em. Rodigas et 
H. J. Van Hulle, professeurs à l'Ecole d'Horticulture de Gand. On le 
trouve au « bureau de l'Annuaire », 4, boulevart du Château, à Gand. Son 
prix est de 2 fr. Il contient, outre une liste détaillée des horticulteurs 
belges et professions annexes, les plantes nouvelles recommandables (revue 
trop écourtée peut-être), les fruits nouveaux, et une quantité de mélanges 
utiles, recettes, procédés de culture, instruments peu connus, jardins paysa- 
gers et d'utilité, ete., etc. 44 gravures et un portrait de M. de Ghellinck 
de Walle, président du Cercle d’Arboriculture, illustrent ce petit livre, 
déjà fort bien fait, et qui s’améliorera chaque année. 

Les Plantes ornementales. — Nous venons de voir le second 
volume de cette publication commencée l’année dernière par M. Dallière, 
avec la collaboration de MM. Cogniaux et Marchal. Nous nous proposons 
- de revenir avec détail sur son compte et de passer en revue ce travail avec 
plus de loisir. Pour aujourd'hui, nous voulons constater l'apparition du 
frère puiné du premier volume, chez M. Dallière, horticulteur, à Gand. 

Les envois de Conifères de M. Roezl. — Ce voyageur déjà célè- 
bre et si énergiquement trempé, qui parcourt le nouveau monde avec une 
telle rapidité qu’il semble avoir le don d'ubiquité, a envoyé à son ami 
M. Ortgies, à Zurich, toute une cargaison de graines de Conifères qui vont 
répandre dans le commerce plusieurs très belles espèces rares ou nou-. 
velles. Ce sont les Abies lasiocarpa, Lindl.; À. magnifica, Murr.; À. magnifica 
v. macrocarpa, Roezl.; Pinus Lambertiana, Douglas; toutes ces espèces de la 
Sierra Nevada de Californie. Du Colorado (Montagnes Rocheuses), il a 
expédié les : Abies concolor, Engelmann; À. c. violacea, Roezl.; A. bifolia, 
Murray; A. Douglasii, Lindl.; A. D. glauca, Roezl.; Picea commutata, var. 
Parlatorei, Roezl.; Pinus aristata, Engelmann ; P. flexilis, James; P. deflexa, 
Torrey. Il a également ajouté des graines du Yucca angustifoliu, Pursh, de 
l'Opuntia arborescens, Engel., et de l'O. Camanchica, Eng. et Bigel. Nous 
soupconnons fort cette dernière plante de rentrer encore dans l'Opuntia 
vulgaris, Mill., en dépit des assertions contraires des botanistes qui garan- 
tissent l'exactitude des dénominations de M. Engelmann. Nous verrons bien 
s'ils garderont longtemps cette opinion pour les Opuntia. 

(Voir la suite à la page 9). 


PI. CXCII. 


DIEFFENBACHIA ANTIOQUIENSIS, AUINDEN € ANDRÉ, 


DIEFFENBACHIA D'ANTIOQUIA. ÿ 
AROÏDÉES, 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir [ustr. hortic., 1870, p. 37. 


permullis geographicis primum luteolis mox viridi-luteis elegantissimis tota superficie con- 
spersa; flores 
— Ad viv. descr. — E. A. 

Dieffenbachia Antioquiensis, Linden et André, sp. nov. 


man 


Cette jolie espèce rentre dans la section du D. imperialis, L. et A. (voir 
TU. hort. 1871, p. 231), c'est-à-dire dans les formes dressées, comme arbo- 
rescentes, de la Nouvelle-Grenade. Elle croît dans la province d'Antioquia, 
et nous lui avons donné le nom de son beau pays. 

Sans avoir le port robuste du D. imperialis, elle se tient ferme et robuste 
sur sa tige vert foncé, au sommet de laquelle se dressent des feuilles à 
pétioles élégants, relativement grèles, et dont la gaine convolutée n’atteint 
pas la moitié de la longueur. 

Le limbe est elliptique, arrondi à la base et brusquement terminé au som- 
met par un long mucron canaliculé aigu et déjeté en bas. Toute sa surface 
est parcourue de macules élégantes que nous appellerions volontiers géo- 
graphiques, d'après leur irrégularité, et qui deviennent vert jaunâtre, à 
bords très nettement dessinés, sur les feuilles adultes. La texture ferme de 
ce beau feuillage et le port assurgent des pétioles qui soutiennent un limbe 
d'abord dressé puis étalé, plan ou à peine ondulé, font valoir la pureté des 
lignes de ces ilots colorés de jaune sur un fond vert foncé. 

C'est une charmante plante qui a été fort admirée dans le grand lot des 
plantes nouvelles de M. J. Linden à la dernière exposition de Florence. 


E; A. 


.…. — E provincia Antioquiæ Novo-Granatensium in hort. Linden. allata, 1872. 


. 


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BAT, 


PI. CXCIIT. 
AZALEA MADAME JEAN WOLKOFF. 
: | ÉRICACÉES. 


. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir [ustr. hortic:, 1870, p. 76. 


CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : Cette jolie variété nouvelle est dédiée par nous à la 
emme d’un très habile cultivateur moscovite, M. Jeax Wozxorr, dont les serres sont remar- 
quables. Elle se distingue par l'ampleur extraordinaire de ses vastes bouquets. Les fleurs 
sont semi-doubles, d’une largeur inusitée, d’une texture délicate et nacrée et du plus beau 
blanc, strié vers les bords de lignes d’un carmin plus ou moins vif. La belle tenue des pétales 
extérieurs, leur aspect cordiforme onguiculé à la base et leurs lobes auriculés, attirent tout 
d’abord l'attention sur cette remarquable nouveauté qui sera classée au premier rang. 


SUITE DE LA CHRONIQUE HORTICOLE. — Voir p. 7. 


Ecole d'Horticulture de Versailles. — Cette école de l'État s'est 
ouverte le 1° décembre dernier. M. Hardy fils en est le directeur. Vingt-six 
élèves réguliers y sont déjà entrés, avec trois auditeurs libres. Nous en 
reparlerons plus au long prochainement après l'avoir visitée. 

Nécrologie. — M. le comte JAUBERT, député à l'Assemblée nationale, 
membre de l'Institut de France, botaniste des plus distingués, vient de 
mourir à Montpellier le 5 décembre dernier. Il était né en 1798. Pendant 
sa longue et laborieuse carrière, il occupa les positions les plus élevées 
dans son pays. Ministre des travaux publics sous Louis-Philippe, membre 
libre de l'Académie des sciences, il se montra toujours l'ami et le Mécène 
des savants. C’est à son généreux secours que M. Boreau dut de pouvoir 
mettre au jour sa savante Flore du centre de la France, qui a eu trois édi- 
tions. En collaboration avec M. Spach, il publia, sous le nom de Zilustrationes 
plantarum orientalium;, 5 magnifiques volumes in folio, contenant 500 planches 
coloriées et les descriptions des espèces découvertes par M. Jaubert dans 
son voyage en Orient. Très lettré, amateur de philologie, il occupait les 
loisirs, que lui laissait à sa résidence de Givry (Cher) le soin de son magni- 
fique herbier, en rédigeant un Glossaire du langage du centre de la France, 
auquel nous avons eu l'honneur de collaborer. À l'Assemblée nationale, il 
plaida chaleureusement la çause de la science, encouragea l'établissement 
de l'École d'Horticulture de Versailles, fit rétablir‘la chaire de botanique 
de Jussieu au Muséum, et quelques jours avant sa mort il prenait l'initiative 
de la loi sur la liberté de l'enseignement supérieur. La France perd en lui 
un loyal serviteur, la science un protecteur puissant, l'humanité un honnête 
et vaillant champion, et personnellement nous le pleurons comme un excel- 


lent et paternel ami. ED, ANDR£. 


= JO 


PI. CXCIV. 


THRINAX BARBADENSIS , contes. 


THRINAX DE L'ILE BARBADE. . * : 
PALMIERS. 


ÉTYMOLOGIE : du grec tpiveë, fourche à plusieurs pointes et par extension éventail. 


: CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : flores hermaphroditi, in spadice alterne et duplicato-ramoso, 
spathis pluribus incompletis cincto, breviter pedicellati, bracteati. Calyx profunde sexfidus. 


tubuloso-ampliatus. Bacca monosperma. Albumen æquabile aut subruminatum. Embryo sub- 
verticalis v. dorsalis. — Palmæ antillanæ, caudice mediocri, tenui, frondibus terminalibus, 
palmato-flabelliformibus, petiolorum basibus vaginantibus in reticulum solutis, floribus mini- 
mis (Expz. Gen. 1762). 


Thrinax, Linn. fil. in Schreb. Gen. 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : caudex mediocris aut subelatus; folii lamina digitato-mul- 
tipartita laciniis lanceolatis, acuminatis, crassiusculis, trinerviis, ligula viridi, obliterata, nervis 
furfuraceo-lepidoto-fuscis, …. (Cætéra desiderantur). — Loop». ex Kunth, Enum. II, 254. 

Thrinax Barbadensis, Lodd, — Kunth, Enuwm. IT. 252, Mart. 257, N° 6. 


ARR PSE ES SITES A 


Ce beau Palmier, originaire des Antilles, surtout de la Barbade, est 
une grande rareté dans les serres de l'Europe. On compte les exemplaires 
cultivés; nous n'en connaissons guère que trois, à l'exception des jeunes 
plantes que M. Linden vient d'introduire tout récemment. 

L'un de ces beaux spécimens, que nous avons dernièrement remarqué 
däns les serres de M. Linden, à Gand, formait une plante de 3 à 4 mètres 
de hauteur, avec de vastes feuilles en éventail. Les pétioles, verts marbrés 
de mille ponctuations argentées sur toute leur surface, sont arrondis des- 
sous’, canaliculés dessus, ciliés d'un feutre épais de squames fines et 
blanches entremèêlées d'aiguillons noirs, courts, crochus, ascendants. Un 
limbe radié, mais non orbiculaire, termine ces pétioles et porte avec une 
grande noblesse ses longues pinnules vert gai, un peu farineuses, à côtes 
séparatives très élevées. 

Nous pourrons done bientôt voir, grâce à la nouvelle introduction de 


ses as Permet et qui toutes ont parfaitement germé, cette superbe 
pèce répandue dans les serres chaudes en jeunes exemplaires bie is 
et dignes de leur réputation. ui 


E. A. 


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A. 


— 11 — 


MON EX-COLLECTEUR WALLIS. 


M. G. Wallis a publié, dans le N° du 21 novembre dernier du Gardeners' 
Chronicle, à propos du Züllandsia musaica, et dans le Hamburger Garten und 

umen Zeitung, des assertions qu'il convient de ne pas laisser sans réfu- 
tation. L'auteur, qui se qualifie de son autorité privée de botanical traveller, 
quoique je ne sois jamais parvenu à lui faire dessécher une plante dans 
l'intérêt de la science, me reproche de ne plus faire mention de lui dans 
l'Allustration horticole, et il affiche à cette occasion les prétentions les plus 
extravagantes. 

Puisque Wallis a spontanément commis la maladresse de déchirer le 
voile que j'avais jeté sur sa conduite, je me crois le devoir de le faire 
connaître sous son véritable jour. Ce que j'ai à dire sera d’ailleurs instructif 
pour ceux qui auraient la malheureuse inspiration, comme je l'ai eue, de 
faire trop de cas de leurs employés subalternes, de les élever sur un 
piédestal et le leur inspirer ainsi les plus vaniteuses présomptions. 

Tel est le cas avec Wallis qui, parti pour le Brésil comme ouvrier- 
jardinier, y végétait depuis plusieurs années, lorsqu'il implora mon assis- 
tance. Je vins à son secours et le pris, peu de temps après, à mon service 
comme collecteur. Je le trouvai pauvre, inconnu, abandonné, et il me 
quitta avec un nom, une petite fortune, un véritable musée de curiosités 
de toute nature, formé dans sa ville natale en Allemagne, au moyen de 
nombreux envois faits pendant ce voyage, et des honneurs que je lui fis 
obtenir comme jamais collecteur n’en avait acquis avant lui. Novice dans 
son métier, je dus le guider pas à pas, et ce fut avec mes instructions les 
plus précises que je le conduisis des bouches de l'Amazone au-delà de 
l'Ishme de Panama. Ce voyage me coûta plus de 125,000 francs. A tra- 
vers le Pérou et l'Ecuador, les frais furent énormes et les résultats 
insignifiants par suite de la mauvaise arrivée des envois. A part quelques 
introductions qui firent plus de bruit que de recettes, le voyage demeura 
improductif jusqu'à la Nouvelle-Grenade, la terre classique des Odonto- 
glossum et des Masdevallia découverts en grande partie par moi et que mon 
collecteur pouvait recueillir presque les yeux bandés. Ce voyage n'avait 
d’ailleurs aucun caractère scientifique; c'était simplement une entreprise 
commerciale organisée pour les besoins de mon établissement; la concep- 
tion, l'exécution et les résultats m'appartenaient en entier, sans prendre 
de l'importance par le nom ou la qualité de l'employé. J'avais le droit de ne 
mentionner ni son nom ni les lieux de provenance, ce que la prudence 
commerciale la plus élémentaire m'eut commandé pour éviter la concur- 
rence et la corruption du collecteur. Les introducteurs anglais ne procèdent 
guère autrement, et les personnes qui voudraient les blâmer n'ont qu'à voir 
ce qui s'est passé avec Wallis. En effet, si au lieu de le faire connaître 
par tous les moyens en mon pouvoir, d'associer son nom à celui des 
plantes expédiées, de demander pour lui des médailles aux expositions, je 
l'avais laissé dans l'obscurité dont il n'aurait pas dû sortir, il n'eût pas 


# 


ps De 


trouvé à vendre à d’autres l'expérience qui a été mon œuvre et qu'il à 
acquise à mes dépens. 

Infatué de sa prétendue importance, Wallis déserta une première fois. 
Après une absence de deux ans, j'eus la faiblesse de le reprendre à mon 
service, et cette fois, je devais en recevoir la plus triste récompense. Il 
me quitta clandestinement et retourna en Amérique, par steamer transat- 
lantique avec le billet de retour acheté de mon argent, afin de collecter au 
profit d'autrui et au sien, les mêmes plantes qu'il venait de me rapporter 
à grands frais. J'aurais pû alors profiter du droit que j'avais de le pour- 
suivre judiciairement. 

Continuer à taire de pareils procédés serait simplement récompenser 
l'ingratitude et encourager la défection. 

Quant au rôle que Wallis prétend avoir joué dans ma carrière, ai-je 
besoin de rappeler qu'après plus de 10 ans de voyages scientifiques exécutés 
par ordre du gouvernement belge, dont les résultats sont suffisamment 
connus, j'ai dirigé pendant 30 années consécutives des expéditions dans 
diverses parties du monde, ayant pendant cette longue période 8 à 10 col- 
lecteurs aussi connus, grâce à moi, que Wallis. Mes principales introduc- 
tions étaient faites longtemps avant que je le connusse, les Odontoglossum 
et les Masdevallia fleurissaient dans mes serres dix ans avant qu'ils com- 
mencèrent à passionner les amateurs, et pas un de mes voyageurs cepen- 
dant n'a jamais élevé la prétention de revendiquer une part des succès que 
_ j'ai pu obtenir. Si ces prétentions ridicules étaient accueillies, il n’y aurait 
aueune raison pour que chacun de mes jardiniers ne pût en dire autant. 
Avant comme après Wallis, les collecteurs ne m'ont fait point défaut : 
d'autres expéditions sont en ce moment en cours d'exécution, et rien ne 
fait supposer que les services de ces voyageurs seront au-dessous de 
ceux qui ont été rendus à l'horticulture par un homme, qui a récompensé : 
mes bienfaits par l'ingratitude et les plus mauvais précédés. 

J: E 
= 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


LES MELONS ORANGINE ET COMPOSITE. 


La race du Melon l'ORANGINE se compose de trois variétés principales et 
d'une autre variété oblongue, sans côtes et entièrement couverte de bro- 
deries, mais encore peu fixée. 

Cette race de Melons à été obtenue par moi, il y a une vingtaine d'années, 
d'un Prescott fécondé par le Moscatello à chair rouge. 

N° 1. Orangine, fruit oblong, à écorce lisse, peu épaisse, sans côtes, vert 
grisaille passant au jaune serin en mürissant ; pédoncule gros et court, se 
déchirant à la maturité et non inséré dans une cavité; chair rouge, odeur et. 
saveur sucrée de l'orange très prononcées ; graines petites, ridées, oblongues 
et irrégulières, implantées dans un parenchyme charnu. 


Né us ré 


LA Le 


N° 2. Orangine gros. Mêmes caractères que le précédent, chair moins 
fine et moins tendre; mais beaucoup plus gros. 

N° 3. Orangine oblong. Sauf la forme oblongue, mêmes caractères que 
le précédent. 

Le poids des Melons Orangines varie de 3 à 6 kil. 

Ces trois variétés de la race de l'Orangine sont très précoces et d'une 
culture facile; elles ont parfois quelques broderies concentriques, qu'elles 
tiennent du ne À part cela, elles sont parfaitement fixées depuis 
nombre d’ann 

Ce sont dr fruits délicieux et très renommés dans LAMeN;, leur pays 
natal. 

La chair des Orangines se confit très bien à l’état de maturité, surtout 
le N°2 et le N°3. La confiserie glacée est enrichie de ce nouveau produit, 
et c'est un progrès dans la spécialité. 

Le Melon CoMPosiTE a été aussi obtenu par moi en 1854 d'un Prescott 
fond noir, fécondé par le Sucrin de Chypre à chair rouge. 

Melon Composite : fruit oblong, côtelé, brodé; écorce peu épaisse, un peu 
raboteuse, de couleur vert foncé, même à la maturité; chair rouge, sans 
cavité; graines petites, ridées, implantées dans un parenchyme charnu; 
pédoncule ne se détachant pas du fruit et non inséré dans une cavité. 

La maturité du Composite se prolonge facilement pendant une dizaine 
de jours. La décomposition ne se fait que partiellement; les parties non 
encore entachées conservent toute leur saveur, et l'écorce reste toujours 
de couleur verte, même pendant la maturité. 

Ces deux particularités ne se rencontrent que dans le Melon Composite. 

Son poids moyen est de 1 1} à 2 kil. 

La plante, très vigoureuse, très productive et très rustique, se prête 
fort bien à la grande culture. 

Dans les bonnes terres et dans les années sonvenables, la récolte s'élève 
facilement à 45,000 kil. par hectare, 

La maturité du Composite se reconnait à un léger baton qui se 
produit lorsqu'on appuie le pouce sur l'ombilic, et aussi à l'odeur. Il est 
bon de cueillir le Composite trois semaines après qu’il a cessé de broder ou 
aussitôt que cette dépression se fait sentir, et les fruits achèvent très bien 
de mûrir rangés l’un à côté de l’autre dans un appartement aéré et non 


_ à la cave, où ils moisiraient. 


Le bois et le feuillage se rapprochent beaucoup de ceux du Prescott fond 
noir, dont le Composite est sorti. 

Le Composite est parfaitement fixé depuis vingt ans. Il n'est pas aussi 
précoce que les Orangines, mais il l’est plus que beaucoup de Cantaloups, 
dans les mêmes conditions de culture. 

Voilà les renseignements que je puis donner en toute certitude sur mes 
deux. catégories de Melons 

J'ai produit différentes autres choses, qui ont été reconnues très utiles 
pour les jardins et qui sont assez répandues maintenant dans l'Anjou, et je 
suis tout spas à vous les communiquer prochainement. 


T, 


À. HÉRAUL 
Rue de Paris, 61, à Angers. 


! 


Hi. 


SERRE UNIVERSELLE. 


Une serre de quinze mètres de longueur, sur cinq de largeur et quatre et 
demi de hauteur, forme un local assez spacieux pour que l’amateur le plus 
ambitieux puisse y enfermer bien des richesses. C’est sur ces dimensions 
qu'étant construite la nôtre, nous allons indiquer comment nous l'avons 
distribuée et comment nous sommes parvenus à la convertir en serre uni- 
verselle, 

Elle est située sur le bord d'une déclivité de terrain, exposée en plein 
midi et abritée du nord-est au nord-ouest, à une distance de 20 mètres, par 
d'épais massifs d'arbres élevés. Elle se trouve dans de si bonnes conditions, 
que la surveillance en devient peu pénible et le chauffage peu coûteux. 
Enfoncée dans le sol de 0",60 sur la facade du midi, et de 0,70 du côté 
nord, à cause du mouvement de terrain, les murs avec les fondations ont 
1",50 de hauteur et 0,40 d'épaisseur et ne surgissent au-dessus du sol 
extérieur que de 0",25. Des châssis verticaux de 1°,30 de haut et de 1" de 
large garnissent toutes les façades : un fixe, l'autre mobile, alternative- 
ment. La toiture est à deux pentes rectilignes, avec inclinaison de trente- 
six degrés; elle dépasse de 0,25 l'aplomb des châssis, où un petit chéneau 
recueille les eaux des toits et les déverse dans un réservoir souterrain, 
d'où l’on peut, au moyen de tuyaux de plomb et de robinets, les amener 
dans les divers bassins de la serre. Une plate-bande de deux mètres de 
large, défoncée à un mètre de profondeur et remplie de terreau, occupe le 
milieu de la serre, ne s'élevant que de 0,30 au-dessus des sentiers. Tout 
autour existe un sentier de 0,80 de largeur, recouvert sur le parcours de 
chaque façade de carreaux de fonte à jours, sous lesquels circule un des 
tuyaux de l'appareil de chauffage. Ce tuyau, au sortir de la chaudière, 
placée à 1",50 de profondeur sous le cabinét de travail, traverse un pre- . 
mier bassin, occupant le sentier du bout de la serre, moins cependant la 
portion qu'il retraverserait à son retour à la chaudière. Ce bassin a deux 
cuves, 2,80 de long sur 0",80 de large et 0,25 de profondeur, et contient 
environ cinq hectolitres d'eau. Il est fermé hermétiquement par un plan- 
cher au niveau des fontes découpées, formé de canaux de terre cuite, assis 
sur des petits murs à jours en briques sur champ, le tout construit et enduit 
de ciment de l'Isère. Deux carreaux vers chaque extrémité, munis d'une 
boucle, peuvent s’enlever pour donner issue à la vapeur quand on le juge 
nécessaire. À l’autre extrémité, sous le sentier également, est un autre 
bassin semblable, mais occupant cette fois toute l'étendue et traversé dans 
toute sa longueur par le tuyau de circulation. Il est aussi muni de ses deux 
bouches de vapeur et sa contenance est d'environ sept hectolitres. 

Tout autour, devant le vitrage, règne une banquette de 0,70 de large et 
haute de 0",80. Elle est construite en briques et ciment, faisant console en 
avant par une demi-voûte supportée par de petits murs de refend en bri- 
ques sur champ. Ces petits murs supportent en outre un second rang de 
tuyaux de circulation, placé à 0,50 plus haut que celui des sentiers, avec 


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lequel il se raccorde près de sa sortie et de sa rentrée dans la chaudière. 
Ce second rang traverse encore quatre poëles d'eau, situés sous les ban- 
quettes nord et sud : deux dans le compartiment faisant serre chaude, les 
deux autres dans le suivant. Ces poëles fermés derrière par la voûte mème 
de la banquette ont en avant un mètre de largeur sur une moyenne de 
0,35 de côté et 0",50 de haut. Ils contiennent environ un hectolitre et 
demi, soit six hect, pour les quatre. Le dessus fermé par un couvercle en tui- 
les cimentées offre une ouverture ronde dont nous allons parler. Le tuyau 
de circulation traversant le fond de ce poële en échauffe progressivement 
l'eau jusqu'à ce qu'elle soit à sa température; au-dessus de ce tuyau en 
arrive perpendiculairement un autre de terre cuite vernissé, prenant nais- 
sance à l'extérieur de la serre, passant à l'intérieur du poële et montant 
à cinq centimètres en contre-bas de l'ouverture du couvercle citée plus 
haut. Cette ouverture devra avoir un diamètre exactement pareil à l'inté- 
rieur du tuyau de terre, qui a chez moi 0",10 de diamètre. En voici la raison : 
dans le tuyau de terre, on introduit une bande de zinc de 0",15 environ 
de largeur, tournée en cylindre et n'étant pas soudée, pour pouvoir faire 
ressort. Quand on veut de l'air sec, on tire ce manchon qui obstrue l'espace 


laissé entre le sommet du tuyau et le couvercle du poële; l'air extérieur 


sort plus ou moins échauffé; quand on veut de l'air humide, on enfonce 
le manchon, et la vapeur formée dans l'intérieur du poële s'échappe en 
s’unissant avec l'air extérieur avec d'autant plus de force que le courant 
d'air est plus actif aussi pour modérer son essor: un morceau de verre ou 
d'ardoise bouche ou débouche plus ou moins le trou et sert d’obturateur. 
On règle la dose de la vapeur, en enfonçant plus ou moins le cylindre. On 
veillera à ce que les poëles soient toujours convenablement remplis, pour 
qu'ils puissent fonctionner. 

Dans les deux bassins des sentiers, outre les bouches de vapeur, exis- 
tent des prises d’air semblables, 

Quand tous ces réchauds sont fermés et qu'on n'a besoin ni d'air, ni de 
vapeur, un petit tuyau de zinc de cinq centimètres de diamètre, engagé 
dans le couvercle de chaque bassin ou poële, monte après avoir traversé 
la banquette au-dessus, pour entrer dans un tuyau pareil, circulant hori- 
zontalement tout le long du toit au-dessus des châssis et y porte la vapeur 
en surabondance pour s'y condenser et se tomber dans les poëles par les 
mêmes conduits. Sur ce tuyau horizontal est soudée une gouttière qui 
recueille la buée et l'envoie dans les poëles. : 

Ce n'est pas encore tout, au-dessus de chaque poële, dans le dessus de la 
banquette, sont aussi établis, au moyen de deux cloisons et d'un plancher, 
des bacs en ciment d’un mètre de longueur sur douze centimètres de pro- 
fondeur et de la largeur de la banquette. Ils sont situés devant les châssis 
mobiles. Ces bacs toujours pleins d'eau en été, sont recouverts par des 


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CAS UE 


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claies en bois sur lesquels on met les plantes qui, avec l'aération, exigent … 
toujours une certaine dose d'humidité atmosphérique. Quand on donne de 


l'air en été, l'eau des bacs se trouvant sur son passage, l'empêche de 
devenir trop sec et brülant et de fatiguer les plantes. On ne saurait croire 
le bon effet qu’ils produisent sur les Cypripediums et les Orchidées monta- 
gnardes. En hiver on les vide, s'ils donnent trop d'humidité. 


FRS à 


C'est sur un de ces bacs que nous cultivons les Anœctochiles et la déli- 
cate Sonerila margaritacea, avec une modification pour en échauffer l’eau, 
qu'on trouvera à l’article de la culture de ces premiers et qui représente 
la coupe de tout notre appareil vu de face. 

Les intervalles entre les bacs, remplis de terreau, sont occupés par des 
plantations. 

Toutes ces combinaisons, très minutieuses à décrire, et cependant très 
simples, sont loin de m'avoir coûté le prix d’un troisième tour de tuyaux 
et me rendent un bien autre service. 

Par ces arrangements, j'ai à ma disposition une vingtaine d'hectolitres 
d'eau chaude que je peux porter au besoin à 80 degrés; huit prises d'air 
plus ou moins chaud, sec ou humide et quatre bouches de vapeur. 

Le pignon-ouest est occupé par le laboratoire, ayant une porte de sortie 
sur la façade du midi et une autre porte donnant dans la serre. Cet appar- 
tement, à toiture vitrée comme la serre, est provisoirement mon unique 
entrée. | 

L'appareil de chauffage est situé au-dessous dans un caveau voûté de 
deux mètres de profondeur pour obtenir une pression de circulation de 1,50. 

Le pignon est provisoirement fermé par un mur plein avec un grand 

châssis à bascule centrale vers le haut. Au-dessous est un bassin avec jet 
d'eau, occupant la place où sera l'escalier pour arriver dans un jardin 
d'hiver qui n'est pas encore construit et sera la véritable entrée. 
* La serre est divisée en trois compartiments de cinq mètres, séparés 
entre eux par des obstacles de plantes. Le premier compartiment, situé 
près de la chaudière et de la porte du cabinet, fait serre chaude avec 
température oscillant l'hiver entre + 12° et 20°. Il est séparé du deuxième 
par un Phœnix dactylifera, planté dans la banquette du milieu. Ses gigan- 
tesques feuilles sont tronquées près du vitrage et servent de support à un 
Scindapsus pertusus, qui l'a littéralement envahi de sès nombreuses racines 
aériennes et de ses immenses feuilles si bizarrement percées et découpées ; 
à ses pieds est en outre un énorme spécimen de Maranta zebrina, dont les 
feuilles se dressent à plus de deux mètres de haut et forment une touffe 
si compacte et si large, qu’elle obstruerait le passage des deux côtés si on 
le lui permettait. 

En face, sur la banquette du midi, se trouve un Panicum maximum, dont 
les tiges feuillées de près de cinq mètres arrivent jusqu'au faitage; de 
l'autre côté un Hibiscus Cooperi remplit le même office. Le vitrage de la 
toiture nord est ombré par un Hexacentris mysorensis, toujours chargé de 
ses longues grappes filiformes. Au midi, c'est un Thunbergia laurifolia, qui 
prodigue à l'excès ses belles et grandes fleurs bleues de Gloxinia; si le 
sécateur n'y mettait ordre bien souvent, il finirait par tout envahir. 

Le point essentiel dans ces sortes de cloisons est d'obtenir par le feuillage 
des plantes grimpantes, combiné avec celui des végétaux des terre-pleins, 
l’obstacle le plus complet vers les parties supérieures de la serre, car c’est 
là que se condensent la chaleur et l'humidité. En automne, quand on 
éclaircira la trop grande masse des branchages qui deviendraient en hiver 
nuisibles par leur ombre, on ménagera soigneusement ceux des cloisons qui, 


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à cette époque, doivent être très épaisses, En été la taille se fera à l'in 
verse : on augmentera les ombrages et on éclaircira les cloisons. 

C'est dans cette petite forêt vierge que se trouvent mes Orchidées de » 
serre chaude. 

Je crois en devoir donner les noms, non pour faire étalage de ma modeste 
richesse, mais pour qu'on sache bien à quelles espèces j'ai affaire dans les 
trois compartiments de la serre. 

Les Ærides affine et odoratum, V'Angræcum eburneum, Y Anselia africana, 
le Bolbophyllum Hanshalli, les Burlingtonia fragrans et venusta, le Catasetum * 
sanguineum, les Oncidium ampliatum et lanceanum s'y trouvent avec les 
Vanda Roxburghi, suavis et tricolor; le V. teres est dans le compartiment « 
suivant. 

Sur la banquette du midi un Vanilla aromatica, et sur celle du nord, « 
au-dessus d’un bac, les Anœæctochiles argenteus, Dawsonianus, Lobbianus ets 
querceticola. . 

Dans la plate-bande du milieu, autour d’un magnifique Cycas Riuminiana, 
venant de Manille, sont un Phajus Wallichii et les Calanthe masuca et vera= : 
trifolia. “4 

Le compartiment tempéré, N° 2, est séparé du dernier par un Seaforthea 
elegans, disparaissant à demi sous le feuillage fourni d’un côté par un. 
Echites suaveolens et un Hoya carnosa, croissant de compagnie; de l'autre 
côté, par un Bougainvillea spectabilis,: venant s'associer avec la luxuriante se 
végétation d'un Bignonia jasminoides (1), planté dans le compartiment froid … 
qu'il occupe en entier. Au pied du Palmier est un massif de Strelitsin 


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armatures de fer. 
C'est la partie la mieux meublée par le nombre et la force des exem- 
plaires : l'Acineta Humboldti, les Calanthe vestita, alba et rubra, les Cattleya ê | 
crispa, Mossiæ, pallida, Skinneri et Trianæ; le Chysis bractescens, les Cymbi- 14 
dium aloefolium et giganteum, les Cypripedium barbatum, superbum, Hookeri, | 
Javanicum, purpuratum et Stonei: les Dendrobium densiflorum, moniliforme, 
Mmoschatum, nobile, pulchellum;: les Lelia anceps, flava, Perrini, Pinelli, pur- | 
Purata et Schilleriana; le Leptodes bicolor, les Miltonia epidendroides, Aspasia 
Clowesi, Moreliana et spectabilis : les Oncidium otacanthosmum, papilio majus 
et sphacelatum ; le Rodriguezia secunda ; un énorme pied de Sobralia en pleme 
terre, les Sianhopea eburnea, graveolens et tigrina aurantiaca: les Trichopilia 
coccinea, suavis et tortilis; enfin un Zygopetalum Machayi. La température y 
varie, par le voisinage des deux autres compartiments, entre des minima 


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(1) Ce Bignonia présente un phénomène curieux. E 
es racines, je l'avais arraché et 


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Le compartiment N° 3, faisant serre froide, peut être tenu à une tempé- 
rature ad libitum de 6 à 10° et de + 5 à 8°. Pour le moment il est peu riche 
en Orchidées montagnardes; je ne possède que les Brassia maculata et 
verrucosa, le Cœlogyne cristata, les Cyprip. insigne, venustum, et les espèces 
boréales, acaules, arietinum, calceolus, macranthum, pubescens et spectabile, 
en beaux exemplaires, l'Epidendrum vitellinum, les Lœlia autumnalis, eru- 
bescens et superbiens, les Lycaste Skinneri et cruenta, le Maxillaria luteo-alba, 
les Odontoglossum Bictoniense, citrosmum, grande et Insleayi, les Oncidium 
incurvum, microchilum, spatulum et paniculatum, et les Sophronitis cernua et 
coccinea. 

Joignez à cela des Palmiers, des Fougères, une foule de plantes à feuillage 
ornemental ou à floraison d'hiver; pour l'été la série des Gloxinias et autres 
Gesnériacées, des Caladium et Amaryllis, vous aurez une idée du réduit où 
chaque jour je viens passer quatre à cinq heures de délicieuses jouissances. 

Maintenant, comment puis-je donner à chaque compartiment la tempé- 
rature et l'humidité convenable? Rien de plus simple, les thermomètres et 
les hygromètres, éparpillés dans toutes les parties du local, m'indiquent 
mon travail. Dans le N° 1 nous avons huit hectolitres d’eau chaude, quantité 
plus que suflisante pour le chauffer, si elle est portée à 70°. Aussi ne 
l'est-elle habituellement qu'à 50°. Dans le N° 2, nous n'avons que trois 
hectolitres, mais avec cela le surplus de chaleur du N° 1, qui se porte vers 
le N°3 et pénètre plus qu'on ne voudrait parfois, ce qui oblige à soulever 
plus ou moins les clapets et à donner du tirage par les prises d'air. Le N° 3 
n'a qu'un tuyau de circulation et le bassin sous le sentier qui, dans sa lon- 
gueur de 3,60, échauffe assez l'air extérieur qui le traverse pour en per- 
mettre l'accès continuel. 

C'est une affaire d'étude qui peut varier dans chaque serre, suivant sa 
construction, son exposition, ses abris extérieurs, la direction des courants 
d'air du dehors et de l'intérieur. On comprend facilement que plus longue 
est la serre, plus facile en est le règlement. 

Quand le soleil frappe sur le vitrage, on peut maintenir des différences 
notables au moyen des prises d'air, l’orifice se trouvant sous les banquettes, 
l'air ne frappe jamais directement les plantes. 

En hiver, quand il sort échauffé, il n'y a pas d'inconvénients; mais au 
printemps, il pourrait devenir nuisible, certains jours froids où un soleil 
ardent ne permet pas de chauffer l'appareil. 

C'est par une expérience de plusieurs années et en perfectionnant ce qui 
était défectueux, que je‘suis parvenu à donner à chaque catégorie de 
plantes l'atmosphère qui lui est convenable, avec la faculté de la modifier à 
mon gré. 


Je dois faire à ce sujet une observation, c'est que si l'amateur ne 
cultive pas ses plantes lui-même et ne les cultive pas avec cet amour que 
n'arrête ni les peines ni les difficultés, il vaudra beaucoup mieux séparer 
ses compartiments par des cloisons et des portes vitrées. La surveillance 
en deviendra moins active et ne nécessitera pas sa présence au moins trois 
fois par jour. 

: (Extrait du Traité inédit des Orchidées que M. le Comte 


pu Buyssox va faire paraître prochainement.) 
(La suite à la prochaine livraison.) 


LAC DN BOT 


LÉGENDE, 


A, bâche centrale. — B, dessous des bâches latérales. À 
— C, bacs. — D, tuyaux de chauffage. — d, grilles. — N 
E, tuyaux d'air. — F, prise d’air au dehors. — f, ouver-. | 
ture d'air des bacs. — H, tablette des bâches latérales. | 
— I, chambre du chauffage. — J, chaudière. — K, Es N 
sis verticanx ouvrants. —S$, sol extérieur. D 


ar M + Coupe. de 14: Gers à DNS er Ci de Person 
Échelle de 0®,02 par mètre, 


A 


ee CHRONIQUE HORTICOLE. 


PA 


: Février 1875. 
Le Canna iridiflora. — L'appel que nous avions fait aux possesseurs 
de cette belle plante, perdue dans® presque toutes les collections, a été 
- couronné de succès. Les amateurs, entre autres MM. Sisley et de Lamber- 
tye, pourront écrire à M. Müller, jardinier-en-chef du Jardin botanique de 
À Strasbourg, qui voudra bien, nous, assure-t-on, leur procurer l'espèce dési- 


rée. Nous ne demandons pour récompense à ces Messieurs qu’un turion de 
la plante quand l'un d'eux l'aura multipliée. ee" 

# asdevallia chimæra. — Une ed noire de cette curieuse espèce, 
* due au crayon de M. W. Smith, 4 paru dans le n° du 9 janvier du Gardeners’ 
Chronicle (1875, p. 41), avéc une notice due au dessinateur. Nous aurons à 
revenir prochainement sur ce sujet, la même plante venant de fleurir chez 
M. Linden et ayant été l'objet d’une nouvelle planche qui paraîtra dans un 
de nos prochains numéros, avec un historique de cette espèce et d'une forme 
voisine. RD é 
Liste des huiles et graines végétales. — C'est un utile volume, dû 
aux recherches de M. Bernardin, conservateur du musée de Melle (Belgi- 
que), qui vient de paraître sou$ la forme d'une deuxième édition et rendra 
de grands services à l'industrie, au commerce et aux arts. On peut le 

demander à M. Mucquard, libraire, *# Bruxelles. 7 
_ Club horticolé à Londres. — Les horticulteurs anglais sont décidés 
à fonder un club ou cercle horticole à Londres. Nous approuvons fort cette 
idée et nous espérons qu'elle sera exécutée sur des bases assez larges pour 
qu'elle devienne un peu internationale, c'est-à-dire qu'elle permette aux 
horticulteurs étrangers de trouver parmi leurs confrères de la grande Bre- 
tagne un lieu de réunions amicales favorablés à leurs bons rapports et au 
* développement commercial. _—. reparlerons des décisions prises à cet 
“Exposition de 18776 à Philadelphie. — On s'occupe activement de 
"* la grande exposition américäine. Nous venons de voir, dans un N° de 
_ décembre 1874 de l'American Agriculturist, un plan et une vue du Palais de 
_ Cristal et des terrains avoisinants consacrés à l'horticulture dans cette 
* gigantesque exhibition centenaire. La grande serre est colossale. Elle 
mesure 310 pieds anglaïs de long sur 160 de large, et forme un énorme 
$ jardin d'hiver au centre. Les côtés sont occupés par des serres chaudes, 
æ serres froides, bureaux, restaurants,*salons, entrées, etc.-Le tout est con- 
Société nationale d'Horticulture. Les terrains d’alentour seront plantés en 
+ parc, et dès cette année les plantations seront faites. On y verra, côte à côte, 
+ toutes les espèces forestières et fruitières de l’Union, depuis ds Sapins de 
l'extrême nord jusqu'aux Oranges et Bananes de la Floride et aux Vignes de 
Californie. Cette diversité de produits donnera une idée de la variété et'de 

| tome sx. — Fév. 1875. : # 


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__. struit sur les dessins de M. H. JeSchwarzmann, sous: la direction de la 


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ke: 


. La , A . « A » . 
l'abondance des richesses végétales de cet immense pays. Le côté agricole. 


Sociétés d'Horticulture de Belgique a décidé qu'elle offrirait à ce savant 


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ne sera pas oublié et un vaste terrain de 450 acres sera consacré à la Com- 
mission pour des essais de machines agricoles, dans les limites du Parc de 
Fairmount, ainsi que des lots de terrains divisés pour des expériences de 
culture. La « centennial commission » fait actuellement preuve d'une grande 
activité, en l'on peut espérer voir une belle exposition à Philadelphie en 1876. 

Le Botrytis infestans et les savants anglais. — Hélas! trois fois 
hélas! Deux botanistes anglais viennent d'attraper la maladie des pommes. F. 
de terre! Les deux envahis sont MM. Carruthers et Thiselton Dyer. Comme 
dans l'histoire du chasseur et du lapin, nous ne pourrions dire lequel des 
deux a commencé. Toujours est-il que chacun d'eux déclare qu'il est seul en 
possession des documents authentiques sur l'histoire du terrible cryptogame 
nommé Botrylis (Peronospora) infestans. Ces Messieurs ne pourraient-ils se 
rappeler la fable de l'Huître et les Plaideurs et songer que les travaux de 
MM. Berkeley, Decaisne et autres ont jeté avant eux quelque lumière sur 
cette question? S'ils ne se mangent pas entre eux, un autre les mangera et 
la science n’y gagnera rien. Prenons garde qu'on dise : : 


* 


Tant de fiel entre-t-il en âme des savants! 


Wellingtonia gigantea pendula. — Le D' Maxwell Masters an- 
nonce, dans le N° du 9 janvier du Gardeners’ Chronicle (1875, p. 50), avoir 
remarqué à Chatsworth une forme de Wellingtonia pour laquelle il propose 
le nom de pendula. Cette variété n’est pas nouvelle. En consultant l& 
Revue horticole, le D' Masters aurait pu voir qu'elle a été trouvée il y a 


plusieurs années (1868) et qu'elle a été mise en vente par M. Paillet, 


de Chatenay, le 1 novembre 1872. + 

. Palais et Park Alexandra. — La compagnie qui est à la tête de 

cette vaste entreprise à Londres, annonce que l'ouverture en aura lieu le 

19 mai 1875. fé 
Médaille d'honneur à M. A. De Candolle. — La Fédération des 


une médaille de vermeil, au nom de l'horticulture belge, à l'occasion de 
l'achèvement du Prodromus. Tout le monde applaudira à cette distinction 
en faveur du botaniste illustre qui a mené à bien cette grande entreprise. 

Prix quinquennal De Candolle. — Ce prix, fondé par A. Pyramus 
De Candolle, vient d'être décerné à M. le D: Radlkofer, de Munich pour 
sa monographie des Sapindus. e . : é * F0 

L’Herbier Delessert. — Cette belle collection, qui de Paris a passé 
nb Suisse, à Genève, est maintenant entre les mains de M. J. Müller, qui 
vient d'en être nommé conservateur en chef. On va la remettre en ordre 
et elle sera rendue aux botanistes avec toutes les merveilles qu’elle contient: 


dernier. On connait de lui un Zerbarium normale plantarum officinalium et 
de bonnes études sur les plantes du Caucase et d'Elisabethpol. 4 


En. ANDRé. 


PI. CXCV. 


LAMIA LINDENT, nou. 
ZAMIA DE LINDEN. 


CYCADÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Hustr. hortic., 1875, p. 126. 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : truncus Cylindricus, metr. plurim. altus, robustus, foliis 
delapsis cicatrisatus, squamis cuneato peltatis rufis copertus ; folia basi vaginis ovato-cuneatis 


centro inter sulcos 2 laterales latos elevato, marginibus a medio ad apicem dentato serratis 


(dentibus raris aculeatis), nervis filiformibus subparallelis circiter 20 supra distinctissimis ; 


strobili.. — E sylvis Ecuadorensibus in hort. Linden. a cl. Roezl allata, anno 1874. — Ad 
ji — E. A. 
Zamia Lindeni, Regel, mss. — An publice jam descripta ? 


PL LR PPS SN 


Cette belle Cycadée, découverte l’année dernière par M. Roezl dans la 
république de l'Ecuador, et introduite chez M. Linden, prend de jour en 
jour un développement plus considérable et une élégance plus caractérisée. 
Les premières frondes, que nous avions vues l'été dernier, ne pouvaient 
nous donner une idée de celles qui se sont développées depuis et qui me- 
surent plus deux mètres de long, avec 40 à 44 paires de folioles. Avec le 
Zamia Roezlii (voir Zllust. hortic., 1873, p. 126), ce sont les deux plus belles 
espèces récemment introduites. La plante qui s’en rapproche le plus est 
le Z. Baraquiniana du commerce, mais son tronc est lisse et blanchâtre, 
ses frondes non laineuses et leur port est moins vigoureux, moins élancé, 
indépendamment de la patrie brésilienne qui est bien éloignée de notre 
plante de l'Ecuador, et de plusieurs autres caractères de détail. 

Le Zamia Lindeni a été nommé par M. Regel. Nous n'avons pas encore 
pu savoir si l'espèce a été publiée ou non, et dans le doute, nous l'indi- 
quons comme manuscrite en conservant le nom de l'auteur, jusqu'à ce 
que nous puissions compléter nos renseignements. 

E. À. 


Li 


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PI. CXCVI. 


MASDEVALLIA AMABILIS, nom. ru. ur. LINEATA. 


MASDEVALLIA AIMABLE, VAR, STRIÉE. 3 
ë ORCHIDÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Ilustr. hortic., 1870, p. 226. 
: CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : folia obovato-oblonga obtusa emarginata 12 cent. longa, 


medio 15 mill, lata, petiolo longo subtereti canaliculato basi vagina pellucida truncata arcte 
cineto; pedunculus uniflorus, gracilis, teres, 15-20 cent. altus, bibracteatus, bracteis vaginan- 
tibus albis scariosis truncato acutis, infima supra medium inserta, suprema ovario pedicellato 
sulcato breviori ; calycis infundibuliformis tubus e basi ampliatus arcuatus mento brevi rotun- 
dato, lateraliter compressus, superne luteolus, subtus albido-roseus, rubro-lineatus; limb 


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petalis 3 in tubo inclusis 2 lateralia oblonga dolabriformia alba apice unicuspidata violacea 
marginibus inæqualibus, uno teres, alter alatus gladiatus, basi lata (videtur calcarata), labellum 
subpanduratum 5 mill. longum apice linguiformi apiculato marginibusque atroviolaceis; gynos- 
temium petalis brevius, canaliculatum, album, linea violacea utrinque marginatum, ala cucul- 
lata brevi hyalina apice auctum. : 

In Peruvia septentrionali legit cl. Roezl, 1872. Ad viv. flor. desc. in hort, Lind. 

Masdevallia amabilis (Rchb. f. Bonpl. 11, 116, mai 1854), var. lineata, Lind. et Aud.. 


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Espèce originaire des hauts plateaux du Pérou, découverte d'abord par | 
Warscewicz, puis il y a.deux ans par M. Roezl, qui l'introduisit vivante 
en Europe sous la forme de la variété à fleurs striées que nous figurôns + 
aujourd'hui. Re 

Sa détermination n’a pas laissé que d'être délicate, et nous avons eu 
quelque difficulté à l'identifier avec le M. amabilis de MM. Reichenbach et ! 
Warscewicz. Sans parler de légères différences portant sur les dimensions 
des organes de la végétation, qui peuvent varier assez largement, nous | 
navons pas trouvé que la plante vivante et fleurie examinée récemment 
par nous chez M. Linden, agréât complètement avec la description donnée … 
dans le Bonplandia et dans les Walp. Annales. “4 
Ainsi le tube de notre plante s’élargit depuis la base, et non à partir du 
milieu, et il n'égale pas la moitié des sépales ; les fleurs ne sont pas trois 
fois plus petites que celles du Y. rosea, Lindl.; les sépales latéraux ne 
son pas deux fois plus larges que le supérieur et ils ne sont pas à 
sinués mais seulement échancrés ligulés au sommet; nous n'avons pas: 
remarqué les deux carénules au milieu du labelle: l'appendice cucullé de 
l'androclinium est entier et non denticulé. Enfin, la mention vague dela» 
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couleur (pulchre purpurea) faite par M. Reïchenbach, me ferait croire que 
ce botaniste n'aurait vu que la plante sèche, si le nom de M. Warscewicz 
ajouté au sien n'affirmait que le ton est d’un beau rouge uniforme. 

Or, rien n’est moins uniforme que la couleur de la plante que nous don- 
nons aujourd'hui. Le tube est jaune orangé dessus, blanc rosé dessous 
comme la face inférieure des sépales, tandis que leur surface supérieure 
présente plusieurs tons élégamment mélangés. Le fond en est rose vif 
orangé au centre, tout reluisant de paillettes à reflets argentés par la 
lumière; le bord interne des lobes inférieurs est rose laque et trois lignes 
d’un pourpre vif parcourent chaque lobe dans sa longueur, en se rejoignant 
au sommet comme dans une feuille de Mélastomacée. 

Ces trois sillons brillants sont un caractère tout particulier, mais ils ne 

nous ont pas semblé devoir motiver la création d'une nouvelle espèce et 
nous référons notre plante au M. amabilis, dont elle formera la variété 
lineata jusqu'à plus ample informé. 
Nous devons faire remarquer, à cette occasion, que le mélange des deux 
couleurs, orangée et carminée, forme un curieux intermédiaire de couleurs 
entre notre M. Lindeni et le M. ignea. C’est une des nombreuses surprises 
que nous réserve le genre Masdevallia, dont la vogue est de plus en plus 
croissante et sur lequel nous aurons encore à revenir. E. A. 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


CONSERVATION HIVERNALE DES BROCOLIS. 


Un des correspondants du journal anglais The Gardeners’ Chronicle con- 
seille d'abandonner la vieille pratique d'arracher les Brocolis au commence- 
ment de l'hiver et de les enterrer penchés dans un des carrés du potager, la 
tête tournée vers le nord, pour les préserver du froid et de la neige. IL 
recommande de les arracher et de les suspendre entiers au plancher d'un 
cellier ou abri fermé quelconque, disant qu'ils se conserveront mieux et plus 
longtemps ainsi que par tout autre moyen, et qu'on n'aura qu'à les décrocher 
‘au fur et à mesure des besoins de la cuisine. 


FRUITS NOUVEAUX. 
BRUGNON WELBEEK SEEDLING. 


On parle beaucoup, en Angleterre, d'un nouveau Brugnon, ou Pêche à 


peau lisse, dû aux semis de M. Tillery et obtenu par le croisement entre les. 


Brugnons Balgowan et Elruge. Ce fruit, qui est figuré dans le dernier N° du 
Florist and Pomologist, est de la grosseur du Balgowan; sa peau est presque 
entièrement rouge foncé, vert pâle seulement à l'ombre. La chair est d'un 
blanc verdâtre, rouge vers le noyau, non adhérente, très juteuse, d’une eau 


abondante et sucrée, d’un parfum très développé. C'est une excellente acqui-- 


sition et l’un des meilleurs Brugnons connus. | 


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PI. CXCVII. 


ARAUCARIA BALANSEÆ, a. mmoxewant & ent. 


ARAUCARIA DE BALANSA, Ë 


CONIFÈRES. F4 


ÉTYMOLOGIE : L'espèce type du genre est appelée Araucanos par les Chiliens. 3 


CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : flores dioici vel raro monoici. Masculi : amenta terminalia, M 
solitaria v. gemina, cylindracea v. ovali aut oblongo-cylindracea, basi perulis cincta aut nuda. 
he plurimæ arcte imbricatæ, axi insertæ, inferne angustatæ et fere slipitatæ, apice ovatæ 

subrhombeæ et sursum versæ, subtus antheriferæ. Antheræ 6-plures, duplici serie dispo- 
re uniloculares, loculo lineari postice longitudinaliter dehiscente. Feminei : amenta termi- 
nalia, solitaria, ovoidea, basi nuda vel foliis supremis sæpe longioribus annuli ad instar cincta- 
plurimæ, spiraliter dispositæ, dense imbricatæ, e bractea coriacea basi alata vel 
sons apice appendiculata et lepidio tenui, Kesu totidem vel maxima parte adnato COM- 
itæ. Ovarium solitarium, inversum, basi adnatum, ovatum vel oblongum. Stylus brevis. 
Stigma orbiculare, pervium. Strobilus magnus, subglobosus, ovatus vel elliptico- -globosus, - 
basi nudus vel foliis supremis involucratus, secundo anno maturescens. Squamæ plurimæ, 


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epigeis; radicula cylindracea, infera. — Arbores excelsæ, pyram idalæe, resinosæ, in Ameri 
australi el in insulis Oceani, tropicis vel subtropicis crescentes, it s vastas conatituentes. 
Rami 5-plures verticillati, fere horizontales vel subpenduli aut apice adscendentes, verticilli 
remotis vel remotiusculis, Folia spiraliter disposita, coriacea, nunc plana, nunc compresso” 
tetragona, in ramis ramulisque sterilibus et florigeris difformia, mucronata et sæpe pungentia. 
Nuculæ interdum edules. — Charact. ex Parlatore in DC. Prodr. XVI, 2, 569.) 

Araucaria, Juss. ag PI. 413. 

Dombeya, Lam. Il. 

Columbea e _ os Salisb. +0 


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Altingia, Don. 
Araucaria à Eutacta, Link, 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : arbor excelsa, 40-50 m. alta; ramuli adulti distichi, adscen- 
dentes; folia arboris ne n ramulis speciminis feminei imbriata, squamiformia 4-5 mis ; 
longa, 2 3 mill. lata, arcuata, vel arcuato-uncinata, ovato-triangularia, medio utrinque car 
nata, itaque DUO basi obliqua, subrhomboidali inserta, Sani albis Le 

0 nes amenta mascula cylindrico-conica. paulam areuata 3-5 cent. longa, 1 + cent. ta 
4 a, inferiori i 


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este tiangarihs. ape arcte imbricata connectivo 24 mill. longa triangulari, acuto 
rasso . lobi polliniferi decem, his patentibus breviter mucron nulatis, 

illis concavis apice are cucu me ramus strobiliferus rigidus, ramis sterilibus immixtus 
crassior, 4-5 cent. longus, foliis squamiformibus distantibus, triangularibus subplanis, à applics- 
tis; sg elliptico globosus, 10-11 cent. longus, 7-8 cent. latus; squamæ obovato-cuneatæ, 
æ latæque, parte superiore' coriacea, semi-roduntata externe convexa sieutque 
re pr ie nitida incrassalæ, in appendicem triangularem acutam vix incurvam vel | 
rectam, 3 mill. longam productæ lateraliter in alam scariosam fulvam, fragilem, 1 cent. latam : 


ARAUCARIA BALANSÆ. An. Broxc & Cow 


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expanse, medio inflate; squamula triangularis, apice tantum libera, margine subtiliter fim- 
briata. Habitat in sylvis Nova-Caledoniæ, altitudine 500 m. (Balansa, Ne 2511). (Desc. ex Brong. 
et Gris.) — Vidi viv. in hort. Lind. Gandav. — E. A: 

Araucaria Balansæ, Brongniart et Gris, in Nes Arch. du Muséum, Mém. T. VII, 5, 206, 

pl. 15. 


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M. Balansa, qui a découvert ce bel arbre dans la Nouvelle-Calédonie, à 
500 mètres d'altitude, dans les forêts au sud-est de la table Unio, au cap 
Bocage, sur les collines éruptives et à la baie Duperré (rade de Kanala), 
lui assigne 40 à 50 mètres de hauteur. Il a le port de l'Araucaria excelsa, 
si connu, mais il paraît plus beau encore, et ses jeunes rameaux, ornés en 
dessus d’une couleur brun-rouge dans les exemplaires que nous avons 
observés chez M. Linden, lui prêtent une élégance toute particulière. 

Ses feuilles, imbriquées autour des ramules distiques simples et pendants 
à leur extrémité, sont des écailles dont la longueur ne dépasse guère | 
4 à 6 millimètres, arquées ascendantes, un peu obtuses au sommet, trianm 
gulaires subtétragones et quadrisulquées. ; 

Selon MM. Brongniart et Gris, ses chatons mâles sont longs de 3 à 
5 centimètres. Le connectif des étamines porte 10 lobes d'anthère, dont les . 
intérieures sont concaves et un peu cucullées au sommet; il est long de 
2 12 millimètres triangulaire, arqué, luisant et coriace. L'appendice qui … 
surmonte les écailles du cône est triangulaire, presque droit et long de 
3 millimètres. | 

Cette belle espèce est maintenant introduite à l'état vivant chez M. Lin- 
den et sera probäblement suivie par d’autres Conifères nouvelles et curieuses 
de cette terre féconde en surprises végétales. Le premier pied importé a 
été exposé à Florence en 1874, sous le nom d'A. Neo-Caledonica, jusqu'à 
ce qu'un examen attentif eût fait reconnaître en lui l'A. Balansæ, dont 
nous venons de parler. Notre figure représente le port d'une jeune plante 
pris d'après nature chez M. Linden, et les caractères de détail d'après la 
belle planche faite par M. Cuisin pour les Nouvelles Archives du Muséum. 


: 
| 
E. À. ; 
| 
| 
| 
| 


SERRE UNIVERSELLE. 


(Suite et'fin; voir p. 19.) 


Comment peut-on connaître le moment où l'émission de la vapeur est 
indispensable et le point où il faut s'arrêter? Avec un instrument aussi 
précis pour les doses d'humidité que le thermomètre l'est pour la chaleur : 
c'est l'hygromètre. Combien de fois en entrant dans ma serre l'air men. 
paraissait desséché, et bien certainement j'aurais donné issue à la vapeur; 
mais les hygromètres étaient là qui me disaient : Il y en à assez. Mes 
plantes se seraient-elles bien trouvées de ce surcroît d'humidité intem- 
pestive? J'en doute, je suis convaincu que la plupart des pertes et des échecs 
que l'on éprouve presque toujours en hiver dans la culture des Orchidées, | 
proviennent de l'absence de cet instrument dans les serres, où la vapeue 
est dispensée au hasard et trop souvent mal à propos. 4 

L'hygromètre est aussi nécessaire que le thermomètre dans le gouverne- 
ment d'une serre à Orchidées, et cependant on ne le voit nulle part. Le 
plus grand nombre des jardiniers ne le connaissent pas, ou du moins n'ont. 


SU RES QE Cr DR ae A SE TE Fe 


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jamais vu que le capucin à capuchon mobile, ou l'hygromètre à cheveu 
des laboratoires de physique, instruments d’un usage peu pratique, qui 
demandent un certain talent pour les construire et des connaisseurs pour les 
règler. La nature nous en a donné un tout fait et d’une sensibilité extrême, 
produisant entre les points de sécheresse absolue et d'humidité à satura- 
tion un écart de plus de 0",60. Nous voulons parler des graines de l'£Zrodium 
gruinum, espèce de Géranium sauvage africaine et rustique, se ressemant 
de lui-même dans tous les terrains. Toutes les graines des Géraniacées 
possèdent, au plus haut degré, des propriétés hygrométriques; le long filet 
qui les termine, s'enroule et se déroule vers la base, sous les influences de 
la sécheresse et de l'humidité, traçant avec le sommet, retourné comme 
une aiguille d'horloge, de nombreux tours en spirale, dont le développe- 
ment est dix, vingt fois plus considérable que chez l'hygromètre à cheveu. 
L'Erodium gruinum, par la longueur de ses graines qui atteignent plus de 
dix centimètres, est éminemment propre à cet usage. 

Pour confectionner l'instrument, on prend un morceau d'ardoise ou de 
zinc, on y perce au centre un petit trou, dans lequel on engage une des 
graines qu'on fixe par derrière avec un peu de cire à cacheter; sur un 
des bords de la plaque, on perce uñ autre trou pour pouvoir la suspen- 
dre : voilà l'instrument tout prêt. On comprend qu'étant si peu coûteux et 
si promptement confectionné, il n'y a pas de raison pour n'en pas placer 
dans toutes les parties de la serre, en haut comme en bas. 

On peut règler cet hygromètre avec la perfection d'un instrument de 
physique, mais ce n’est pas nécessaire pour notre usage, on n'a qu'à savoir 
que, soumis à un jet de vapeur, le filet se déroule complétement et se dresse 
dans toute sa longueur, que placé sous une cloche, avec des pierres de chaux 
vive ou exposé aux ardeurs du soleil, un jour de sécheresse il s'enroule 
cinq à six fois sur lui-même. Voilà les deux points extrêmes. Dressé, 
signifie humidité à saturation; enroulé cinq à six fois, sécheresse absolue. 


C't pu Buysson. 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


QUELQUES LÉGUMES ANGLAIS. 


Nous trouvons, dans un récent article publié par le Gardeners Chronicle, 
quelques suggestions utiles sur Le choix des légumes cultivés en Angleterre. 
La liste restreinte donnée par le praticien qui a écrit cette note dénote une 
main expérimentée, et comme on connait trop peu sur le continent les variétés 
légumières les plus estimées de l'autre côté du détroit, nous croyons oppor- 
_ tun de résumer ainsi ces renseignements. En s'adressant à quelque maison 


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de commerce ide graines bien notée en Angleterre, comme Carter, Sutton, 
ou Vilmorin à Paris, on obtiendra certainement les variétés mentionnées 
plus bas dans toute leur pureté. 
Haricot negro long podded, précoce, prolifique et remontant. 
Chou marin du Cottager, rejets aprèsda coupe des têtes. 
—  Wheeler's Imperial, pour le printemps; semer tard. 
— little Pixie, planter serré. 
— Enfield market, pour suivre l’Zmpérial. 
Carrotte James’ intermediate scarlet. 
Céleri Sandringham dwarf white. 
— major Clarke’s solid Red. 
Laitue al the year round, ) - 
RE ES NE : toutes deux vigoureuses. 
polulan, |) 
—  Hick's Hardy white, semer en automne. 
— Paris white. 
Ognon James Keeping. 
— Brown globe. 
Radis French breakfast. 
Navet Red globe de Veitch, variété excellente. 
Pomme de terre Myatt's prolific ashleaf (petits jardins). 
— Early ashleaf. — 
—  Coldsiream early. 
Concombre Telegraph, excellent. 
—  tender and true, plus gros. 
Tomate Hathaway's excelsior, la meilleure de toutes. 
Pois little gem, 
— Ringleader, 
— G. Wilson, tous nains, prolifiques et excellents. 
— Veitchs perfection, 
— Maclean's premier, E. À., 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


LES NARCISSES. 


Une très complète monographie de ce genre, étudiée au point de vue 
historique, géographique, botanique et cultural, a paru dans le N° du 
2 janvier dernier du « Garden, » sous la signature J. C. Niven, du jardin 
botanique de Hull. Nous en recommandons vivement la lecture. Les 22 es 
pèces et 31 variétés décrites sont divisées en trois groupes, et ainsi r'épar- 
ties. 28 figures noires les accompagnent. 


PR. ve 


Espèces. 
Ir GRouPE; large couronne. 


N. bulbocodium, Linné . . . . Europe méridionale. 
— pseudo-narcissus, Lin. . . . . Europe moyenne. 
— calathinus, Lin su. 171 'de Dionec 


II GROUPE; couronne moyenne. 


triandrus, Lin. sine +. ESPDible, 
— montanus, Lindl. . . . . . . Orient. 
— Macleaii, Lindl FR e 
— incomparabilis, Curtis + «+ + … Espagne et France. 
— odorus, Li Re Espagne, Méditerranée, Dalmatie. 
— Suncifolius, Requien “5e ee à ESpAgRe 
— dubius, France méridionale. 

IIIe GROUPE; petite couronne. 

N. Tazetta, Lin per ca Inde, Chine, Japon. 
_— itermedits, Locle + . + . France, Espagne, Baléares. 
— gracilis, Fais 
— ADN, Durieu . . + Algérie. 
— Jonquil HE + + . + . Espagne, France, Italie, Dalmatie. 
_— SR Curtis . +, .. Franc, Suisse, alle, 
— poeticus,. Lin : . Europe centrale et sud 
_ Viridifous, Schousboc + … + + Espagne sud, Re 
— elegans, Spach . . . . . . . Italie, Sicile, Algéri 
— serotinus, Lin. . . . . is e, Grèce, re Palestine. 
— Broussonetii, Lagasca .” . . . Moga 
— canariensis (KeWw) . . . < ue 


our la culture de ces jolies plantes, nous renvoyons nos lecteurs à 
l'excellent ouvrage de MM. Vilmorin, les Fleurs de pleine terre. 


E. A. 


LES MEILLEURES PLANTES GRIMPANTES DE SERRE. 


On nous a souvent demandé des listes de plantes grimpantes pour les 
serres et nous avons autrefois donné quelques informations sur le meilleur 
choix à faire. Plusieurs de nos lecteurs qui ont récemment construit des 
jardins d'hiver ou grandes serres et dont ils veulent tapisser le sommet et les 
parois verticales, nous demandent encore une nomenclature que nous nous 
empressons de leur donner pour s'ajouter à la première. S'ils y trouvent des 
doubles, c'est que ce sont des plantes de premier ordre qu'on se saurait trop 
préconiser. 


Jardin d'hiver froid. 


Tacsonia Van Volxemi. Hovea Celsii. Acacia pubescens. 
—  ignea. Lapageria rosea ef alba. Passiflora variés. 
—  insiguis. Acacia dealbata. Cissus antarcticus. 


: 


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Plumbago Capensis. 
Rhynchospermum jasminoides. 


Bignonia capreolata. Delairea odorata. 


Tecoma Capensis.  Clianthus magnificus. | Mandeville suaveolens. 
Clianthus Dampieri. à Pilogyne suavis. 


Serre tempérée. 


* Bougainvillea splendens. Habrothamnus elegans. | Luculia gratissima (à palisser). 
—  spectabilis. —  fascicularis. Stephanotis floribunda. 
Abutilon duc de Malakoff. Clerodendron Thomsonæ. roïdées. 
Jasmins. ‘ 
Serre chaude. 
Ceropegia elegans. Combretum magnificum. Cissus discolor. 
Ipomæa Horsfalliæ. | Methonica superba. Euphorbia jacquiniæflora (à 
Quisqualis indica. Vinca rosea (à palisser). palisser). 
Stephanotis floribunda. Cissus Lindeni. Hibiscus rosa sinensis et au- 
Passiflora Impératrice Eugénie.| Aristolochia clypeata. tres (à palisser). 
—  racemosa. Duchartrei. Etc., etc. 
—  kermesina. 


E. A. 


LES EUCALYPTUS EN AUSTRALIE. 


première grandeur (400 pieds), avec une tige proportionnée. C'est un bel 
splendide. Il vient dans les terrains frais de 


et il le mérite. Peu après votre départ du Fleuriste, 
» d'une vingtaine de graines, que je 


sicolor. 
Je lui conserve le 


premier nom, qui répond plus à ses dimensions et 
à son caractère. 


votre appréciation sur la possibilité de 
ec les plantes australiennes! Moi qui 


rein, que je vois s'opérer sous mes yeux ; aucune 
* Mais je dois le dire e 


» Sils ne sont pas anéantis dès leur nais- 
sance, se forment en colonnes et détruisent tout ce qui se trouve sur leur 


passage. C'est un fléau pour l'Alvérie, ce qui ne l'empêche pourtant pas de 


Je suis tous les jours à m’étonner sur la. 


es 


HA" EM 


progresser. Les terres se cultivent, augmentent de can et les hommes 
jeunes, travailleurs et intelligents y ont beaucoup à faire. 

Les Anglais aiment beaucoup ce pays comme aion d'hiver. Il yen a 
qui y créent des villas splendides. Mon terrain de huit hectares se prête 
merveilleusement à faire un grand parc pour des convalescents l'hiver; 
je ne doute pas qu'avec peu d'argent, sous une main habile, on n'y créât 
quelque chose de ravissant. 

En engageant dès 1859 M. Alph. Karr, dont je ne connaissais que le 
caractère de romancier et amateur de plantes, à semer les Æ. globulus et 
autres que je lui adressais, je lui disais qu'un jour on reconnaîtrait que 
les arbres d'Æ. globulus qui viendraient de ces graines, plantées en bosquet 
ou parc, rendraient plus de services aux malades de la poitrine du pre- 
mier et même du deuxième degré que toutes les facultés médicales réunies. 

Eh bien! en écrivant ma lettre, cette prophétie, réalisée en partie, me 
revient à la mémoire. 

Et il y aurait lieu à créer sur mon terrain même, qui semble fait tout 
exprès, une station semblable. 

Que d'argent à gagner entre des mains intelligentes par ce seul fait, 
tandis que tout le reste n’y perdrait rien! 

Ma plantation de mars-avril 1873 ayant en moyenne 4",50, est déjà un 
bois ombreux et remplira toutes les conditions la saison prochaine, en sep- 
tembre, pour être dessinée en parc (Bois de Boulogne en miniature) à la 
saison prochaine, novembre-décembre. 

J'ai attendu un peu longtemps pour vous donner - informations statis- 
tiques sur les plantations d’Æ. globulus. 

Règle générale : partout, dans cette province au moins, on plante des 
Eucalyptus, le globulus en tête, et en proportion de 95 sur 100 

Tout propriétaire, grand ou petit, fait maintenant ses propres semis. 

En première ligne figure M. Cordier, d'El Alia, à la Maison carrée, 
qui le premier s’est livré à cette culture. 

Amateur distingué des arbres, connaisseur, cultivateur émérite, il a tout : 
de suite senti l'importance de l'introduction et a soigné les Æ. globulus, 
d'abord en digne fils d'une famille de sylviculteurs distingués des Vosges. 
Ses observations sont justes; ses, chiffres sérieux. Il a les sujets les plus 
beaux et les plus nombreux dans les plantations qu'il a fait dans ses diffé- 
rentes propriétés. 

J'ai transmis l'an dernier à la Société d'Acclimatation un travail de lui 
et une lettre, qu'il vous serait agréable de lire si elle avait été publiée. 

Après lui est venu M. Trottier. Bien différent de M. Cordier, celui-ci 
s'est livré avec ce que j'appellerai une fureur sans égale à la plantation et 
à l'appréciation du mérite de l'Z. globulus. 

A propos de ses calculs de rendement, je dois lui ER pour un ee 
qu’il publia, le proverbe anglais : 


It is t00 good to be true. 


M. Arlès Dufour, un de nos plus grands propriétaires, est grand ama- 
teur des Eucalyptus et un grand planteur des susdits chaque année. 


OR 


Parmi eux est le général Farre, du Génie, puissamment secondé par son. 


bras droit en plantation, le capitaine Auger. Ces messieurs ont réalisé un 
vœu, que j'émettais en 1863 au duc de Malakoff, la plantation de tous les 
terrains nus des environs d'Alger. Passager l'an dernier avec le général 


Farre d'ici à Marseille, j'eus l'occasion de causer plantation et je lui dis: 


Vous avez un nom providentiel, vous devez donner l'exemple. Ces messieurs 
plantent beaucoup, achètent et font aussi eux-mêmes leurs semis. 

Une autre société, celle du Barrage del Habra, qui, pour ce travail fait 
en carton, obtint 24,000 hectares (Debrousse et Ci°), planta l'an dernier, 
il y a deux ans, 100,000 Z. globulus, fournis par le Hamma. 


Plantés dans de plus mauvaises conditions, il y en a 50 à 70 °/, qui ont 


pourtant résisté et qui sont magnifiques. 


M. Trottier, malgré son exagération, a plus fait qu'un M. Lambert, qui. 


a également essayé des plantations étendues. 

J'aurais voulu vous pouvoir donner la statistique des plantations faites 
cette année par le Génie. M. le capitaine Auger ne me l'a pas encore 
remise; ce sera pour une autre fois. : 

En somme, je conclus de plus en plus à l'avenir des Æucalyptus en 
Algérie et dans les contrées similaires. 


A bientôt de nouveaux détails. » RAMEL, 
: à Hussein dey (Algérie). 
—_——CSS —- ; 
MELANGES. 


DE LA DÉGÉNÉRESCENCE. 


La question de la dégénérescence des variétés végétales revient une fois 
de plus sur le tapis. C’est un botaniste américain, le docteur Asa Gray, qu 
vient de lever le lièvre. Attendons-nous à une chasse à courre par l'état: | 
major des spécialistes, sans qu'on réussisse, nous le craignons, à sonner un 


hallali prochain. ; 
Toutefois la question est présentée cette fois avec une argumentation 


nouvelle par M. Asa Gray. Quand Knight se fit le champion de la dégéné- 1 
rescence, nombre d’horticulteurs et de botanistes de l'Angleterre et du con 
tinent appuyèrent ses vues, sur la disparition nécessaire des variétés. ir. 


affirmait, comme on sait, que toute variété de plante multipliée par semis 


ou par divisions d’un pied unique, devait aller s’affaiblissant graduellement 
et disparaître collectivement comme l'aurait fait la plante première si elle 

avait suivi la loi de progression et d'extinction de tous les êtres. De Can u 
dolle, Lindley et bien d’autres combattirent cette opinion, multipliant les . 
arguments contre, comme Knight en avait cherché pour sa théorie. Siles 
variétés dégénèrent, disait l'auteur du Vegetable Kingdom, pourquoi en von. . 
on un si grand nombre, dont l'origine est si ancienne et dont la santé ne x 
laisse rien à désirer? Pour lui, la prétendue dégénérescence n'était ge le 
résultat de la multiplication opérée au moyen de parties malades de l'arbre nt 


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qui entrainait évidemment l'hérédité morbide et conduisait à l'extinction 
des sujets qui en provenaient. En choisissant les parties saines et vigoureu- 
ses de la même variété, on aurait pu, à son avis, conserver indéfiniment les 
qualités originelles de la variété. 

C'est aussi notre opinion. Nous croyons que les anciennes variétés 
citées comme ayant dégénéré ne se sont pas affaiblies, mais qu’on les a mal 
cultivées, délaissées pour d’autres meilleures ou plus nouvelles, suivant la loi 
de la mode, et qu'en les propageant on n’a pas pris soin de choisir les parties 
saines d'individus dans leur végétation normale. On a signalé souvent de 
vieilles variétés « qui s'en vont. » Or, a-t-on prouvé, depuis le temps qu'elles 
ont commencé à « s'en aller, » qu'elles fussent arrivées à destination, c'est- 
à-dire à la disparition totale, ou même que leur état général fut pire que 
depuis les premières observations? On dit, par exemple, que la Poire St-Ger- 
main, autrefois excellente, est devenue pierreuse et rachitique, et que la 
variété s'est affaiblie. Or, il faudrait prouver que cet affaiblissement est 
progressif, et que les St-Germain sont plus pierreux aujourd'hui qu'il y a 
quarante ans. Nous n'en croyons rien, et sans aller plus loin, nous citerons 
le fait suivant. Nous mangeons actuellement des poires de cette variété, 
récoltées dans notre jardin, en Touraine, sur un espalier à bonne exposition. 
Ces fruits sont très beaux, à peau lisse, sans une tache et excellents; 
l'arbre est vigoureux et très productif. Tout à côté de celui-ci, d’autres 
St-Germain en plein vent produisent des fruits chancreux et détestables 
sur des arbres maladifs. On nous répondra que notre Poirier en espalier ne 
donne de beaux et bons fruits que parce qu'il est abrité, et que cela même 
prouve l'affaiblissement de la variété. Mais que répondre à la reproduction 
de ce fait dans des potagers séculaires, comme celui du château de Cas- 
telnau, en Berry, où la même observation peut être faite sur des Poiriers 
plantés peut-être au temps de La Quintinye et qui subsistent encore? Nous 
croyons plutôt que le St-Germain, dont la végétation est modérée et le bois 
grêle, est une variété délicate, qui a toujours demandé des ire prin- 
cipalement l'espalier sous le climat de Paris, et que sa production en 
plein vent a toujours laissé à désirer, en dehors de situations tout-à-fait 
exceptionnelles. 

La raison principale invoquée par le D' Asa Gray en faveur de la dégé- 
nérescence des variétés est nouvelle, nous l'avons dit, et paraît plausible. 
Elle s'appuie sur les théories darwiniennes et sur quelques-unes des expé- 
riences les plus curieuses du grand naturaliste. Darwin a démontré que la 
fécondation croisée était une loi de la nature pour la conservation de l'espèce. 
En fécondant indéfiniment des fleurs hermaphrodites par elles-mèmes, on 
arrive à la stérilité et à la mort. Nous avons parlé autrefois de ces expé- 
riences, que M. Darwin nous a montrées chez lui à Bromley, avant la 
publication de leurs résultats (1. M. Asa Gray en infère ceci, au point de 
vue scientifique, modifiant par conséquent son opinion générale sur la 
dégénérescence : 


(1) Ed. André, Des Raphanodes et des Théories Darwiniennes, broch. in-8, Paris, chez 
l’auteur, rue Léonie, 14. 


Ad pus 


1° Que les variétés ou races propagées sexuellement, quoique susceptibles 
de disparaître par des modifications particulières, ne s’affaiblissent pas, et 
qu'il n'y a aucune preuve de leur dégénérescence; 

2° Que les variétés ou races propagées non sexuellement, c'est-à-dire par 
boutures, marcottes, greffes, etc., quoique ne se modifiant pas, peuvent 


théoriquement être considérées comme dégénérant, mais dans un temps . 


excessivement long. 
Ces considérations sont fort importantes, mais le D' Asa Gray prend 
soin de dire qu'elles ne peuvent être que théoriques et que la loi générale 


À : F é ss 
È PRE GR 
Gr RTE SES 


et certaine n’est pas encore sortie jusqu'à présent des faits accumulés par 


les partisans de l’une ou l’autre théorie. 


C'est dans ces idées que nous croyons pouvoir nous maintenir avec … 


beaucoup d’esprits modérés, qui ne croient pas à la possibilité actuelle de 


trancher cette vaste question devant le temps relativement court dans lequel 


des observations précises ont été faites et en présence de l’incohérence 


des opinions sur la loi de succession et de fixité des êtres et des espèces. M 


E. A. 
= 
REVUE DES PLANTES NOUVELLES (Suite). 
Botanical Magazine. 


ODONTOGLOSSUM PARDINUM, Lindley. — Orchidées. — 5993.— Découverte . 4 


par le professeur Jameson, de Quito, et introduite à l’état vivant par 
M. Linden, cette remarquable espèce habite les régions froides des Andes 


de l'Ecuador, du Pérou et de la Colombie. Grandes panicules vert jaunâtre \ 


tachetées de macules irrégulières d’un brun chocolat. — Serre froide. 
CiexkowskiA Kirk, Hooker fil. — Marantacées. — 5994. —- Originaire 


de Zanzibar, d'où le D° Kirk l'envoya vivant à Kew en 1871. Grandes. : 


feuilles sillonnées, fleurs radicales grandes, très jolies, rose tendre, blan- 


ches au centre; pistil et étamines jaunes. — Serre chaude 
LITANTHUS PUSILLUS, Harv. — Liliacées. — 5995. — Miniature du sud 
de l'Afrique (Cafrérie); est peut-être la plus petite Liliacée connue. Feuilles 


filiformes, petites fleurs tubuleuses rosées. Curieuse plutôt que jolie. — 


Serre tempérée. 
PELARGONIUM OBLONGATUM, S. Meyer. — Géraniacées. — 5996. — 


Egalement natif de l'Afrique sud, où Burchell le découvrit en 1814, la 
fleuri chez M. Wilson Saunders, à Reigate. Tige en forme de navet ou de 
radis noir, d'un ton brun rouge; fenilles orbiculaires grossièrement dentées, 
brièvement pétiolées; fleurs en têtes à longs pétales jaunes et blancs, L 


striés de rouge, étamines orangées. — Serre tempérée. 


CHRYSANTHEMUM Mawir, Hooker, fil. — Composées. — 5997. — Trouvé 
en 1871 par MM. Hooker, Maw et Ball dans le Grand Atlas, près de 
Mouli-Ibrahim, à 4-5000 pieds supra-marins. Joli Pyrèthre à fleurs blanches 
en dessus, roses en dessous, grandes comme celles du Leucanthemum vulgare . 


Probablement rustique. 


TEL Bron dur Re SPL TT MES» LV à 


DS: LP 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Mars 1875. 


Masdevallia amabilis lineata. — La planche coloriée de cette 
plante, que nous avons publiée dans notre dernier numéro, porte quelques 
inexactitudes de nuances que nous devons signaler. Il est difficile, pour ne 
pas dire impossible, de rendre l'extrême délicatesse du fond rose orangé 
rayé de rubis de notre plante, et ce n’est pas à l'artiste qu'il faut s’en 
prendre, mais à l'imperfection des moyens lithochromiques, impuissants 
à reproduire ces couleurs chatoyantes d’oiseau-mouche, que notre des- 
cription a cherché à peindre dans l'esprit de nos lecteurs. 

Nouvelle plante médicinale. — M. Minard, ingénieur dans l'ile de 
Luçon (Philippines), a rapporté à Paris les graines d'une Convolvulacée 
qui jouit chez les Tagals de la grande réputation comme médicament d’une 
action extraordinaire. M. Bureau, professeur au Muséum, la croit nouvelle 
et s'occupe de sa détermination. 

Le Phylloxera. — On nous apprend que M. Louis Portier, proprié- 
taire à la Terrière Cercier (Rhône), croit avoir trouvé le remède tant 
cherché. Il consiste à semer des pieds de tabac entre les ceps de vigne. Le 
tabac vert éloigne les insectes aïlés reproducteurs; on l’enfouit quand il 
atteint 35 à 40 centimètres de haut et les émanations toxiques de la plante 
saturent le sol et détruisent l'insecte. A enregistrer et à essayer. 

Jardin botanique à Chicago. — La granse ville des prairies nord- 
américaines va bientôt avoir son jardin botanique. Il se composera : d'une 
école de botanique générale, d'un arboretum, d’un jardin fleuriste, d'un 
musée botanique, d'un herbier et d'une bibliothèque. Le comité exécutif 
est dirigé par le professeur H. H. Babcock, et l’on nous dit que les bases 
d'organisation de cet établissement seront calquées sur Kew. 

Nouveaux Pélargoniums à fleurs doubles. — On continue 
activement les semis de cette race, qui s'améliore de jour en jour. 
M. Lemoine, de Nancy, a obtenu en 1874 les variétés suivantes : Emile 
Lemoine, Fille d'honneur, Guillion Mangilli, Lucie Lemoine, Mad. Thibaut, 
Richard Lavias, Vénus. M. Alégatière, de Lyon, qui est en collaboration avec 
l'habile semeur M. Sisley, annonce celles qui portent les noms de: Henri 
Beurier, Anna Montel, C.. Wagner, Rodbard, Sylphide, Louis Buchner, Henri 
Lecoq, Louis Agassis. L'espace nous manque pour publier les descriptions de 
ces nouveautés, que nous conseillons d'essayer comparativement. 

Parasitisme du Gui sur lui-même. — A l'une des dernières 
séances de la Société royale d'Horticulture de Londres, le D' Maxwell 
Masters a montré des échantillons de Gui (Viscum album) provenant de chez 
M. Corderoy, à Didcot, et qui présentaient ce singulier phénomène d'avoir 
été semés et d'avoir germé et grandi sur l'écorce de la plante qui leur avait 
donné naissance. 

es collections d’Aurantiacées. — La direction de la Société 
d'Acclimatation demande à acheter toutes les espèces et variétés connues 


TOME XXII. — MARS 1875. 


Le AD 
d'Aurantiacées (Citrus, Limonia, Triphasia, etc.) qui pourraient se trouver 
entre les mains des amateurs et qu’elle destine à être plantées dans son 
jardin d’acclimatation d'Hyères (Var). Ecrire à M. le Directeur du Jardin 
d'Acclimatation, au Bois de Boulogne (Paris). 
Expositions horticoles pour 1875. — On annonce les expositions 
suivantes : 


Gand, 0. EE ET Ma: Bruges : .… . 11 Avril. 
Hiége: . 28-29 Mars. | Vienne . , +. 22 Avril. 

110 AN SRE 4-7 Avril Pari À Mai. 

sterdäm, . . . 8 Avril. Cul... .: 16 Seplembpre. 
Strasbourg . 7 Avril. Versailles . . 19-21 Septembre. 
Brême... 10 Avril. 


Floraisons hivernales. — L'hiver a été très doux en Angleterre. 
Dans la première et la deuxième semaine de février, on a noté les espèces 
suivantes fleuries, à Tooting : Crocus aureus, Suxianus, Oliveri, stellaris, 
luteus, sulphureus striatus, Imperati, Sieberii, versicolor, hadriaticus, biflorus, 
Ææucoium vernum, Scilla sibirica, Galanthus nivalis, G. plicatus, G. Imperati, 
Anemone blanda, Eranthis hyemalis, Triteleia uniflora, T. u. CONSpicua. 
Chez M. Tyerman, dans le Cornwall, étaient fleuris les : Anemone coronaria, 
Narcissus minor, N. Tazetta, Lris stylosa, I. reticulata, Saxifraga crassifolia, 
Muscari divers, Veronica Andersoni variegata, Habrothamnus fascicularis, 
Grevillea rosmarinifolia, Cytisus fragrans, Vittadinia triloba, Narcissus pseudo- 
narcissus, N. minimus, N. Telemonius, N. intermedius, etc. On nous.dit que 
le midi de la France a été également favorisé et que la floraison hivernale 
y est fort. abondante. Fr 

Polymorphisme des Champignons. — En réponse à la questio 
posée sur ce sujet par l’Académie royale de Belgique, M. Alfred Gilkinet 
a envoyé un mémoire qui a été couronné par l'Académie et a recu la 
médaille d'or de six cents francs, sur un rapport très favorable de M. Edouard 
Morren. L'auteur a démontré que le prétendu parasitisme que l'on aftri- 
buait à certains Champignons est une erreur scientifique, et il a fait dispa- 
raître les dernières hésitations à cet égard. Cette dissertation ne va pas 
être agréable aux partisans du transformisme. M. Morren nous dit que la 
question ne pouvait être traitée d'une manière plus complète et il accorde 
à l’auteur les éloges les plus chaleureux. Nous verrons bientôt ce travail 
paraître in extenso. 

Nécrologie. — Nous avons plusieurs fois publié dans ce journal des 
notices intéressantes sur les cultures d'arbres fruitiers des Tropiques Si 
bien conduites par M. Ep. LaroN, de Bordeaux. Ce jeune amateur, Sl 
distingué, instruit, affable et charmant, vient de mourir le 27 janvier der- 
nier, à 42 ans. C'était pour nous un ami, aujourd'hui amèrement regretté 

et pour l'horticulture un soutien qu'il ne sera pas facile de remplacer. 

CHARLES LYeLt, le grand géologue anglais, aura suivi de près M. Elie de 
Beaumont dans la tombe. Il a été le promoteur le plus ardent de la théorie 
de la formation lente du globe et l'adversaire de celle des périodes géolo- 
giques constituées par de prétendus cataclysmes successifs. Nous n'entre- 
prendrons pas d'examiner son œuvre très considérable, mais de tels hommes 
appartiennent, on peut le dire, à toutes les sciences, et ils sont du resso 
direct de celle qui nous occupe pour la botanique fossile. Ep, ANDRE. 


PI. CXCVI.. 


x SERICOBONIA IGNEA , anom « int 


SÉRICOBONIE COULEUR DE FEU, 
ACANTHACÉES. 


. ÉTYMOLOGIE : mot composé en ER rs nom des genres Sericographis et Libonia, pour 
rappeler les deux genres parents de l'hyb 

_  CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : suffrutex glaber, ramosus, ramis nodoso 
 inflatis subtetragonis lineis 4 subelevatis: folia glabra, distantia, ovato-lanceolata basi in 
. petiolum longe decurrentia, plana v. subundulata laxe crenata nervis arcuatis filiformibus sub- 


acutum, inferius trilobatum lobis ovatis acutiuseulis; sfamina 5 corollæ tubo brevi intus 
inserta, 5 abortiva in squamis adnatis oblongis sericeo-pilosis nitentibus ere 2 fertilia 


filamentis e basi ad medium adnatis æquilongis pilosulis apice nudis; antheræ tæ bilocu- 
lares loculis inæqualiter ses oblongis infra mucronatis; stylus , ns: re stamina) 
filiformis coccineus, apice minute furcatus stigma mouton breviter conicum album Fe 


: obtégens ; ovarium mie viride, glabrum, basi disco annulari carnoso insertum 

_ Capsula seminaque.….. deficiebant. — Genus hybridum novum inter Sericographidem oiies- 
à Er ianam k patrem) et Liboniam floribundam (matrem) fecundatione adulterina condi- 
De Cum, = E. 


X reste Ed. André, gen. hyb. nov. 
X Sericobonia ignea, Linden et André, 4yb. nov. 


- La remarquable plante qui fait l'objet de la description précédente et 
_ de la planche que nous publions ci-contre est le résultat d’une fécondation 
croisée entre deux genres distincts, Sericographis et Libonia, de la famille 
es Acanthacées. Les exemples d'hybrides entre deux genres ne sont 
_pas communs. Il y a trois ans, le D' Masters en a signalé un (Gard. Chron. 
1872, p. 358) entre le ZLapageria rosea et le Philesia e citant à ce 
= propos quelques exemples analogues, comme entre Aibiscus et Malvaviscus, 
- Chamærops et Phœnix, etc. M. Weddell avait déjà indiqué (1) des hybrides 
_ entre Lychnis et Saponaria, Ervum et Vicia, Lychnis et Cucubalus, Ipomæa 
et Convolvulus, Nicotiana et Datura, Papaver et Chelidonium, Papaver et 
 Glaucium, Lavatera et Hibiscus, Aceras et Orchis. Mais ce sont encore là 
_ d'assez rares exceptions. Les noms à donner à ces produits sont fort em- 


 barrassants pour les botanistes. Il est d'usage de rappeler les deux espè- 


(1) Ann. des Sc. nat., 5° sér., vol. XVIII (1852). 


Le dd = 


ces parentes dans les noms d'hybrides entre espèces ; mais cela est plus 
difiicile pour les genres, sous peine de charger la nomenclature de quali- 
ficatifs interminables et peu euphoniques. Un assez bon moyen, usité par le 
D' Masters, de l'avis du Prof. Oliver, consiste à mélanger les deux noms, en 
partie du moins. C'est ainsi que l'hybride entre Philesia et Lapageria est 
devenu Philageria. 

Nous suivrons donc cet exemple et composerons le nom de notre hybride 
d'après celui de ses deux parents, en créant le genre Sericobonia. 

Chose étrange, mais qui n’a pas lieu d'étonner ceux qui connaissent les 
résultats ordinaires de la fécondation artificielle, la plante mère a eu peu 
d'influence sur le produit de ses graines, et notre plante se rapproche plus 
du Sericographis, qui a fourni le pollen, que du Libonia, qui a été fécondé. 

Ainsi, l'aspect du Sericobonia est totalement distinct du Libonia, dont il 
ne rappelle pas du tout le port éricacé, dressé, les petites feuilles charnues 
et les innombrables fleurettes. De plus, le Libonia s’en distingue par beau- 
coup d'autres caractères, tels que la forme elliptique et entière de ses 
feuilles, longues au plus de 5 centimètres, très brièvement pétiolées, les 
fleurs non géminées régulièrement, des bractées très petites, la corolle 
rouge écarlate en bas et jaune orangé dans le tiers supérieur, l’anthère 
cordée ovale et l'absence des trois appendices soyeux ou étamines abor- 

ives. 

Dans le Zibonia, on ne trouve à la base de la corolle qu'un de ces 
appendices, assez grand, fort peu saillant, et deux petits faisceaux de poils 
libres alternant avec la base du filet des étamines. 

Toutefois, si notre plante se distingue nettement par son port du ZLibonia, 
elle Sen rapproche par d'autres caractères, de manière a être un inter- 
médiaire bien net entre ce genre et les Sericographis.. 

Elle difière, au contraire, du Sericographis Ghiesbreghtiana par des carac- 
tères peu apparents à l'extérieur, mais d'une réelle importance, et qui sont 
les suivants : articulations et tiges arrondies avec des nœux brun-rouge 
fortement tuméfiés ; feuilles ovales lancéolées, non elliptiques, et dépour- 
vues de ponctuations glanduleuses; pédicelles plurifiores et non biflores; 
calyce non glanduleux et à lobes très longs; bractées et bractéoles inégales ; 
corolle atteignant 4 centimètres et non seulement 12-15 millimètres de 
ue hispide et non glabre, non pourpre, mais orangé pourpré ; 

e entière et non bifide, etc. 

volt que ces différences sont légères, surtout si l'on considère 
N" ie pores fondamentaux du genre Sericographis, fondé par Nees 
ie k 7 ns : part ces divergences. Ils montrent la prépondé- 
observateurs ous se à écondation, phénomène que M. Naudin et autres 

+ Souvent constaté. 


Sericobonia ignea sera une d : 
: F : 
pérée à florai nos meilleures plantes de serre tem 


» Stephanophysum, Ruellia et autres bonnes 


EEE 


É MASDEVALLIA POLYSTICTA, Rens. rx. 


PE À Dre 


À PI. CXCIX. 


.  MASDEVALLIA POLYSTICTA, mn 


à MASDEVALLIA POINTILLÉ. 
ak 
x FR ORCHIDÉES. 
a v ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Ilustr. hortic., 1870, p. 226. 
_ CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : folia  . -ligulata crassa basi valde attenuata canaliculata 


_  apice emarginato dejecto ; racemus pluriflorus ; peduncüulus gracilis obtuse triangulus, bractea- 
* *tus, bracteis ovato-carinatis acutis rate -pellucidis ovaria triquetra alato-undulata supe- 
#  rantibus; flores sessiles apice pedunculi, paulo remoti; sepala basi in cyathum apertum mento 


| obtusangulo coalita, æquilonga, sparsim pilosula, plus minus ciliolata, longe caudata, alba v. 

+ #  Juteola punctis mr conspersa, basi intus du superius alteris triplo latius, 

Ovatum v. triangulum circa 1 cent. longum, trinerve, caudis omnibus aureis basi purpureo 

__ punctatis apice obtusis detnitibus 20-25 mill. longis; par Nitées nue retusa apiculata 

É __ Serrata, trinervia; labellum aureum lobis lateralibus angustatis oblongis supra lobum medium 

_ Jlinguiformem had apiculatum ms Here androclinium superne spas — In Peruvia 
sept. legit Roezl, anno 1873. — Ad v hort. Linde E, A. 

Masdevallia polysticta, Rchb. fil. in Gard. Chron. 1874, 1, p. 338, et II, p. 290. 


C’est l'année dernière seulement que M. Roezl découvrit cette jolie espèce 
de Masdevallia dans les régions froides du Pérou septentrional. Elle fut 
d'abord annoncée et nommée par ] M. Reichenbach dans le Gardeners’ Chro- 
nicle, pour prendre date, puis introduite aussitôt à l'état vivant chez 

WE Me Linden et en Angleterre. 

re D'après les descriptions de M. Roezl, la plante forme, sur les hauts 

DE plateaux de la Cordillière, de fortes touffes portant souvent vingt épis de 
ds fleurs épanouies à la fois, ce qui la fäit ressembler un peu à l'Odontoglossum 

| nœvium. Cette assertion n’a rien qui doive nous étonner : l'exemplaire qui a 

Ë > La à faire la planche ci-contre présentait, le 1°* février dernier, 12 épis 

d Gun ouvertes en même temps. 
donne à cette espèce un aspect tout particulier, c'est le sablé de 
(0 Por répandus sur toute la surface des sépales et se détachant 
+ + sur le fond blanc jaunâtre ou blanc rosé, suivant la variété. 


nr 


Ke 
L: 
#: 


À ab ux, celle à fond rose et celle à fond blanc paille, sont charmantes 
à un égal degré. 


“ FE fo Ces légères différences 1 ne constituent rien qui attaque leur par spé- 


I, p. 290). Ainsi l'appendice caudal du 
que les autres dans la plante vivante; 


#7), nes 


l'état sec sous les yeux. Le labelle n'est pas apiculé, mais obtus. Il est 
possible que ces caractères aient varié sur la plante qui lui à Servi pOur M 
sa description, et le tort ne serait pas autrement grave, sil ne venait de . 
ce grand législateur des Orchidées, qui a la prétention de trôner infaillible. 
Mais laissons ces vétilles, qui n'empêchent point que le 47. polysticta ne 
soit une des charmantes introductions de serre froide parmi les Orchidées 
introduites dans ce temps-ci. E. A. 


MÉLANGES. 


DANA I 


PRÉSERVATIF DE LA BUÉE. 


Un amateur distingué de plantes de serre et particulièrement de Dra- … 

cæna, M. Dutfoy, propriétaire à Bellevue, près Paris, vient d'imaginer un | 

moyen de combattre la buée qui est fort simple et très efficace. î 

Comme tout le monde, il avait des plantes tachées quotidiennement par . 

la chute des gouttes d'eau chargées d'oxyde de fer tombant des fermes et 

surtout des pannes de sa serre et faisant trou dans les tissus végétaux. 

Après maints essais et désespérant presque de réussir à empêcher le mal, | 

il eut la pensée de garnir les portions de la charpente en fer, où les 

gouttes s'accumulaient, avec des bandes de toile grossièrement tressées, 
analogues à celles dont on fait les sangles et licous des chevaux. A l'extré- 

mité de ces lanières formant canal sous les fers, une corde fut attachée, 

= emboîtant leur forme et conduisant l'eau au dehors, sans qu’une seule 
goutte s'en soit jamais échappée pour tomber sur les plantes. 4 

L'installation des lanières et cordes conductrices, faite par les soins du 

jardinier de M. Dutfoy, a été d'abord un peu sommaire et laissait à désirer … 

comme élégance. Mais nous avons vu, pendant une récente visite à ses 
serres, qu'il a déjà perfectionné l'exécution de cette idée et que l'effet est . 

loin d'en être disgracieux. 
Nous soumettons le procédé 

sans doute des applications nouv 


à nos lecteurs, dont plusieurs essaieront | 
elles et obtiendront des progrès désirables. 
E. À 


LE MARIN GALANT. 


pe oir amener cette fleur à 1 
* AOTS, » répliqua le galant 


t gentleman avec un fin sourire et en la 
Par la main, « alors laissez-moi mener la perfection 


+ 
$ 


(à la fleur. 


NAT. 0 


Æs 


vos cles 


SANMNGUINOLENTA VYUMRAIESEA Ct} GUITFTTATA., 7 


FL; CG: 
VRIESEA (?) GUTTATA, uno & ao 


VRIÉSEA A GOUTTES DE SANG. 
BROMÉLIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE : En l'honneur de M. De Vriese, autrefois professeur de botanique à Leide. 


CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : sepala tria convoluta æqualia, pelalis apice revolutis (an 
semper ?) breviora ; squamæ cuique petalo geminæ semiadnatæ indivisæ ; stamina exserta tria 


sis. Ad viv. baud flor. desc. in hort, Lind. — E. 
Vriesea (?) guttata, Linden et André, sp. nov. 


RAR PAST pe 


Cette jolie Broméliacée, que nous voyons se développer depuis 1870 dans 
les serres de M. Linden, croit au Brésil, dans la province de St-Catherine, 
où elle a été recueillie par M. Gautier, qui en envoya des graines en 
Europe à divers endroits. C'est ainsi que M. Isidore Leroy, de Passy, la 
reçut en même temps et que nous en avons vu de jolis exemplaires dans 
les serres du Luxembourg et chez M. Durand, à Bourg-la-Reine, près Paris. 

Il ne faut pas la confondre avec une espèce voisine que nous figurons 
d'autre part, sous le nom de V. sanguinolenta, et qui èst originaire de 
la Nouvelle-Grenade. 

Nous n'avons pas encore vu fleurir le V. guttata et ne pouvons consé- 
quemment pas affirmer que la plante doive rentrer dans le genre Vriesia. 
Nous n'avons pour nous guider que des analogies de facies qui trompent 
rarement et font penser comme nous presque tous ceux qui ont vu cette 
espèce. Ses feuilles sont réunies en coupe à la base de la plante; elles sont 
concaves et gibbeuses à la base, comprimées vers le milieu, canaliculées, 
puis s'étalent en lanière à leur sommet, qui est terminé par un long mucron 
défléchi. Elles sont dépourvues d’aiguillons et glabres ou parsemées de 
rares poils blanchâtres apprimés. Leur surface supérieure est vert cendré; 
en dessous, sur un fond vert, elles sont aspergées de taches ou gouttes 
d'une couleur sang veineux violacé très intense, libres ou rassemblées en 
zones transversales, comme dans le Vriesea (Tillandsia) splendens, mais plus 
rarement. La forme de ces taches varie fréquemment suivant les individus 
et suivant leur âge surtout. Cependant la plante se reconnait aisément 
parmi toutes les autres sous ces légères différences. 

Nous attendons avec impatience sa floraison pour pouvoir compléter nos 
renseignements, A. 


_ encore dès que la végétation des 


Li 


PL: CC. 


VRIESEA (?) SANGUINOLENTA, cc. & nn. 


VRIÉSEA SANGLANT. 
BROMÉLIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voyez page 45, à l'article V. guttata. 

CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : pl. robusta; folia Billbergiformia e basi (haud gibbosa) 
erecla decurvata, canaliculato-loriformia, marginibus subconvolutis ciliolatis mucronatis acu- 
mine abrupte contorto longo deflexo, in parte basilari vaginante furfuracea, viridia, maculis 
irregularibus atrosanguineis basi crebrioribus centre viridi ocellatis conspersa, flores……, — In 
Nova-Granata (Choco) legit el. Roezl, anno 1872. — Ad viv. desc. in hort. Lind. — E. À 

Vriesea (?) sanguinolenta, Cogniaux et Marchal, in Album Dallière (Plantes orne- 
mentales), T1, 1874, pl. 52. 

— — Linden, Catal, mss. 


RP PSS PT PS LS 


C'est à M. Roezl qu'on doit la découverte de cette espèce dans la Nou- 
Yelle-Grenade (Choco), d'où il envoya des graines à M. Linden en 1872. 
Elle se distingue facilement de la précédente par sa plus grande vigueur, 
ses feuilles non gibbeuses à la base, ses feuilles ciliées et les taches de sang 
ocellées d’un point vert au milieu. D'autres divergences se montreront 
jeunes plantes aura pris un plus grand 
développement. Nous avons Surtout pour but, en la publiant aujourd'hui, 
d'aller au-devant des objections faites par quelques observateurs superii- 
 ciels qui pourraient la confondre avec une autre espèce à première vue. 

Nous n'en connaissons pas plus les fleurs que celles de la précédente 
(V. guttata) et nous devrons attendre un peu pour compléter la description 
Suivan de même que pour affirmer ou nier que la plante soit bien un 

riesea. 
_ Plante robuste, à feuilles élancées comme celles d'un Biüllbergia, non 
gibbeuses ou bulbiformes à la base comme dans l'espèce précédente, dres- 
Sées d'abord, puis se recourbant en dehors, loriformes canaliculées, à bords 
“un peu roulés ciliolés, Pourvues d'une pointe brusquement tordue longue 
et défléchie, couvertes à la base d'une furfurescence ou farine blanchâtre 
Plus où moins abondante. Face supérieure et inférieure vertes, aspergees 
“de macules d'un jouge sang veineux plus abondantes à la base et ocellées 
d'un Point central vert et minuscule. 

. Le y. * Sanguinolenta était déjà catalogué sous ce nom dans les collections 
M. Linden depuis 1873 ot 
MM 


espèce, mais nous préférons être agréable à mos confrères 
che publication et ® leur donnant acte de la priorité 


dans la science. 10n et évitant ainsi de créer de nouvelles 


E. A. 


ROu$ aurions pu revendiquer pour lui d'ètrele 


L 


15 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


HYBRIDATION DE LA VIGNE. 


Un horticulteur bien connu de Belgique, M. N. Gaujard, à Gand, pra- 
tique la fécondation artificielle depuis plusieurs années déjà sur des Vignes 
plantées en serre. Il a même obtenu plusieurs résultats remarquables, 
parmi lesquels son raisin Gros doré est avantageusement apprécié. Mais 
les procédés employés par M. Gaujard n'ont pas été publiés, que je sache, 
et nous n'avons guère ou point de détails sur l'évolution première des jeunes 
plantes sorties de ses essais. Aussi accueillons-nous avec plaisir les détails 
suivants, que nous traduisons d'une note publiée tout récemment, dans le 
Journal de la Société royale d'Horticulture de Londres, sur l'hybridation 
pratiquée par M. Barron entre les raisins Monukka et Black Hamburgh. 

La première de ces variétés est considérée comme d'origine indienne. 
Elle fut reçue par M. Johnson, jardinier à Hampton Court, et répandue 
par la Société royale d'Horticulture. C'est un raisin excellent et singulier, 
très vigoureux, peu productif. Ses grappes sont souvent longues de 30 à 
90 centimètres et pyramidales; les baies sont petites, subconiques comme un 
gland, de 22 millimêtres de long sur 15 de large. Sa couleur est brun-rouge, 
presque noire à la maturité; la peau ‘est très pruineuse, épaisse, adhérant 
à une pulpe ferme, charnue, non fondante, mais juteuse et tendre; un ou 
deux pépins, mal formés, mous: la saveur est sucrée, riche, très agréable et 
rafraichissante. Cette variété n’est « sans pépins, » qu'à cause d'une matu- 
ration incomplète et faute de fécondation, et si les graines mûrissaient, 
peut-être les baies seraient-elles plus grosses. Mais ce caractère de raisin 
sans pépin est assez agréable, pour que M. Barron ait cherché à le faire 
passer dans d'autres variétés. Successivement il fertilisa, avec tous les 
soins nécessaires, quelques fleurs de Black Hamburgh, Muscat d'Alexandrie 
et Royal Muscadine avec le pollen du Black Monukka. Malheureusement, en 
éclaircissant les baies, les quelques fleurs fertilisées des deux premières 
variétés furent coupées et perdues. On obtint cependant 25 graines du 
Black Hamburgh. On essaya aussi, mais sans succès, l'expérience inverse, 
de féconder le Monukka par le pollen d’autres variétés. Les graines ne 
montrèrent pas d'embryon. Des vingt-cinq graines du Black Hamburgh, 
vingt-deux germèrent et montrèrent d'abord des particularités dans le 
feuillage, les pousses et les feuilles ressemblant plus au sujet mère (Monukka) 
qu’à la plante femelle {Black Hamburgh), celles-ci étant profondément lobées 
et à dents aiguës, les pétioles et les jeunes pousses rouges et barbus. On 
en distinguait quatre groupes de variétés, aucune ne ressemblant au Black 
Hamburgh. Les fruits sont remarquablement variés : huit ont des baies 
blanches et six des baies noires; six ont la forme longue ou ovale et sept 
la forme arrondie, partie blanche, partie noire. Trois sont très hâtives et 
deux très tardives. Toutes ont de petits fruits, sans exception. On en 


trouva deux à petites baies, ressemblant au Black Hamburgh, avec les 


les varié 


LL 


feuilles du Monukka; une rappelle la forme des bäies de cette variété, mais 
est tardive et grossière. Dans les baies de deux variétés, on ne trouva pas 
de pépins, comme dans le Monukka, mais leurs baies étaient rondes, l'une 
blanche et l’autre noire. 
En somme, de ce curieux essai il résulte que dans aucun cas on ne 
trouva une reproduction exacte de l'un ou de l'autre des parents et que 
toutes ces variétés leurs étaient inférieures, sans valeur culturale, mais 
il était bon de constater de quelle manière se comportent les semis de 
Vignes fécondées artificiellement. Nous espérons que ces expériences 
seront reprises. EM 


CULTURE DE LA VIGNE EN POLOGNE. 
A M. Ed. André. 


Dans la 9e et-10%e livraisons de 1874 de votre estimable publication, vous 
faites part à vos lecteurs que M. Rousseau a imaginé un paragélée pour la 
Vigne en enterrant les sarments après les avoir taillés. 

Le procédé de l'enterrage de la Vigne est pratiqué en Pologne et dans les 
pays voisins depuis un temps immémorial, et ce n’est que grâce à lui, que la 
culture de cette plante est possible dans notre climat où le froid descend 
parfois à — 35° centigr. 

Pour pouvoir enterrer nos ceps nous leur appliquons l'ancienne forme en 
palmette Ou la nouvelle en cordon simple R. Charmeux, avec cette modifi- 
cation cependant, qu'au lieu d'être vertical, il est oblique. La taille ordi- 
naire en Courson est pratiquée aussitôt les feuilles tombées, ce qui a lieu au 
mois de novembre; les ceps sont alors couchés dans le sens de leur obliquité 

les uns près des aut 
à 0,30 de terre, qui ne doit être ni gelée, ni mouillée, pour s'appliquer 
2neux Sur les plantes. Cette opération terminée, nous recouvrons les monti- 
cules avec du fumier de cheval, et dans cet état nos ceps reposent tranquil- 
lement jusqu'au mois de mars, vers la 2% moitié duquel nous les déterrons 
2vec précaution, remettons en place et palissons contre le treillage. 
| LT tee Pouvoir calmer vos craintes sur la pourriture des yeux 


€ ail °$ pousses, qui d'après vos suppositions ne pourraient 
Parvenir à mûrir leurs fruits. 


L'expérience de de 


2 étés tardive ; même si l'été est chaud, comme l'an dernier, 
< édent p Yes comme Frankenthaler se couvrent de grappes qui n€ » 
onsid 


res et recouverts complètement avec une couche de 020 


— 47 — 
vignobles dés pays plus chauds. Ainsi l'Oidium, le Phylloxera et beaucoup 
d’autres fléaux sont complètement inconnus chez nous. 

Ce procédé a cependant ses inconvénients : lorsque les ceps deviennent 
vieux, ils cassent souvent au pied, à l'endroit de la plus forte courbe; aussi 
nous les rajennissons de temps en temps, en reconstituant leur charpente. 
D'ailleurs il y a de nombreux cas où le pied reste intact très longtemps; j'ai 
eu l’occasion de voir aux environs de Varsovie des ceps qui couvrent de 
leurs sarments toute une paroi d'un bâtiment haut de deux étages; ces 
ceps ne mesurent pas moins au pied de 0",50 de circonférence. 

L'enterrage est appliqué, dans mon pays, non seulement à la Vigne, mais 
aussi aux Rosiers de haute tige (1). 

Les Rosiers sont enterrés également au mois de novembre, sans faire at- 
tention aux feuilles dont souvent ils sont encore couverts et cependant les 
yeux ne souffrent pas de la pourriture. Néanmoins comme ils poussent de 
très bonne heure au printemps. nous prenons le soi de les découvrir aussitôt 
les grandes gelées passées. 

Agréez, etc. EpMonp IANKOWSKI, 


Jardinier-chef du Jardin Pomologique de Varsovie. 


LE MELON AFRICAIN DE BAKER. 


Dans le mémorable voyage que fit M. S. Baker (depuis Sir S. Baker) avec 
sa Courageuse femme à la recherche des sources du Nil, voyage qui eut pour 
résultat, presque la solution du problème qui passionne tous les géographes 
depuis Hérodote, une variété de Melon à gros fruit pyriforme fut découverte 
et des graines rapportées en Europe par l'illustre explorateur de l'Afrique 
centrale. Ces graines ont germé et donné deux produits curieux par leur 
forme et d'une saveur excellente. Nous croyons quon ne leur a pas 
accordé une attention suflisante. En effet, cette variété, sinon cette espèce, 
développe de très larges feuilles et des fruits qui varient de poids entre 
4 et 9 kilogrammes et qui à plusieurs reprises se sont montrés d'une qualité 
parfaite. Leur forme de poire gigantesque, leur peau réticulée et le grand 
et profond ombilic de leur sommet les rend fort étranges. Unè qualité supé- 
rieure venant s'adjoindre à ces mérites, on comprendra que nous engagions 
nos lecteurs à en demander des graines bien pures à quelque maison 
anglaise ou du continent et à le cultiver comparativement avec d'autres. 
| K, 


1) Voir Y'arti M. Müller sur ce sujet (Hustr. hortic., 1873, p.51). 
(1) Voir l'article de M. Mü j rt 


LA 


formeront deux petits grou 


contemple l'éclat 6 


RE": us 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


LES CATTLEYA. 


Ces admirables végétaux peuvent être regardés comme les plus beaux repré- 
sentants de la famille des Orchidées : ils sont tous des plantes de 1° ordre. 

Ce sont des plantes épiphytes, occupant en Amérique une aire immense, 
d'un tropique à l'autre, munies de plusieurs bulbes plus ou moins longs, gros, 
ronds ou aplatis, charnus, sillonnés, terminés par 1, 2 et 3 feuilles épaisses, 
fermes, coriaces. C’est de ce point que naît l’inflorescence, sorte de grappe 
pédonculée, plus ou moins longue et garnie de fleurs, variant chez les 
espèces d'une fleur unique à 25-30 et quelquefois davantage, sortant presque 
toujours d'une sorte de fourreau nommé spathe. Les fleurs, grandes ou très 
grandes, d'un coloris des plus riches, présentent des divisions amplement 
développées, du centre desquelles se détache un labelle énorme, en forme 
d'entonnoir plus ou moins évasé et paré de couleurs presque toujours difié- 
rentes des autres pièces du périgone. | 

Pour la clarté de nos lecteurs et pour faciliter leurs recherches dans les 
nombreuses espèces désignées sur les catalogues sous les noms de Cattleya 
et Lælia, nous ne passerons ici en revue que les Cattleya proprement dits, 
remettant les Lælia à leur article respectif. 

Ces plantes sont toutes si belles, de coloris si varié et si recherchées des 
orchidophiles que nous ne nous bornerons pas, comme pour la plupart des 
autres genres, à n’en signaler que les meilleures: nous donnerons la liste 
aussi complète que possible de toutes les espèces et variétés que nous con- 
naissons ou dont nous pourrons trouver le signalement. 


CULTURE. 


On conçoit facilement que des plantes dispersées sur une superficie 
embrassant près de la moitié du continent américain ne soient pas toutes 
exposées aux mêmes influences climatériques. Cependant, si nous en dis- 
trayons les Lælia, dont la majorité habitent les montagnes, il ne nous restera 
plus qu'à signaler les espèces de terres chaudes et de terres froides qui 

ormeror pes séparés de la multitude et dont le traitement, 
Si y a lieu, sera indiqué à leur article respectif. 

La majorité des Catileya habitent dan 

forêts et des clairières, 


enfourchures des branches sur les épaves de ces géants tombés de vétusté, 


Hébané t de détritus. Là, abrités des rayons 
urs € 8 l'action directe des pluies par des feuillages protec- 
. rs l'effet de la chaleur et de l'humidité atmosphérique, ils noi 
anse Diem offrant à l'admiration de l'heureux voyageur qui les 
et nombreuses fleurs, pe les teintes délicates de leurs gigantesques 
lpécines ge as se serres ne présente aucune difficulté, mais il faut de” 
V une observation attentive pour allouer aux diverses phases 


— 49 — 


de leur existence les doses justes de chaleur et d'humidité qu'elles récla- 
ment. Il leur faut de l'eau pendant la végétation, mais juste la quantité 
nécessaire; trop les fait pourrir, pas assez les paralyse; c'est là que giît tout 
le secret de leur bonne venue. Nous allons nous efforcer d'en bien expliquer 
le traitement. 

Les Cattleya (1) sont de vrais épiphytes, munis de grosses racines, longues 
et charnues, qui veulent l'espace devant elles et aiment à pendre dans le 
vide. La culture en pots est donc peu judicieuse; leurs racines s'y trouvent 
gênées et exigent des précautions et des soins continuels, pour les préserver 
d'un excès d'humidité difficile à régler. 

Aussi voyons-nous maintenant les pots remplacés par les paniers, trai- 
tement plus conforme à la vie aérienne de ces plantes, et les bûches pour 
les espèces naines. On les donne de grandeur proportionnée à l'accroissement 
présumé des sujets pendant cinq à six ans et on les remplit de charbon, de 
Sphaigne et de quelques boulettes de terre fibreuse. Le rempotage se pra- 
tique en février-mars, au moment de la reprise de la végétation. 

Ces plantes font partie de celles dont le travail est incessant; pendant 
l'hiver, quoique tenues sèchement et à la faible température du comparti- 
ment N° 2 (+ 7 à 9 la nuit, 10 à 15° le jour), elles n’en continuent pas 
moins de pousser, de fleurir ou de préparer leur floraison printannière et 
estivale. Elles forment leurs nouveaux bulbes toute l'année ét nous avons 
remarqué que ceux nés en automne et qui ont resté tout l'hiver dans un 
état de torpeur devenaient plus longs, plus vigoureux et donnaient le 
maximum de fleurs compatible avec l'espèce. Malgré cela, tous les Catileya 
exigent dans les trois compartiments où ils seront placés, suivant le pays 
de provenance, une privation presque complète d'arrosements pendant tout 
l'hiver, sans aller toutefois jusqu'à la sécheresse absolue. Et si, comme 
nous l'avons maintefois répété, on a la vapeur à sa disposition, elle satisfera 
à toutes leurs exigences, sans secourir aux seringages, toujours dangereux, 
quelques légers qu’ils soient. 

Dès le mois de mars, par l'effet du soleil, la végétation reprend son cours: 
on la favorisera par une dose plus forte d'humidité atmosphérique, jointe 
à une élévation de chaleur diurne de 3-4° en plus, pour aller crescendo et 
de pair jusqu'en été où ils suivront le gouvernement général de la serre. 

Quand la sortie des spongioles annoncera le travail actif de la plante, 
de légers bassinages sur les bulbes, feuilles, racines et surfaces des paniers, 
opérés les jours de prompte évaporation, viendront à propos, en évitant 
les jeunes pousses en formation. 

Dans le traitement des Cattleya, les bassinages ne doivent venir que 
Comme auxiliaires de l'humidité atmosphérique; il faut que leurs longues 


(1) Les Cattleya sont certainement de vrais épiphytes, mais on les rencontre plus fréquemment 
lapissant les rochers et couvrant parfois des espaces de plusieurs mètres carrés. C'est dans ces 
Conditions qu'ils acquièrent leur maximum de vigueur, tandis que les exemplaires suspendus 
aux branches d'arbres sont généralement moins nourris et par suite plus chétifs. Leur culture 
en pots est donc surtout à recommander, bien entendu en leur donnant un drainage capable de 
mettre les racines à l'abri d’une humidité trop constante. 

Le rempotage se pratique en février-mars, au moment de la reprise de la végétation. 
MISSOURI LE 
BOTANICAL 
GARDEN. 


LE M 2 


racines, qui pendent dans le vide ou courent sur la surface des supports, 
trouvent dans l'air ambiant la moiteur qu’elles réclament. Toutes les fois 
qu'en tâtant la sphaigne le matin, la surface n'en sera pas raide et sèche, 
il ÿ aurait imprudence à les arroser, Le soir elle pourra paraître desséchée 
par l'effet de l'évaporation du jour; mais si l'intérieur a gardé sa moïteur, 
l'équilibre sera rétabli pendant la nuit. En règle générale, pendant les 
chaudes journées d'été, un ou deux bons seringages par semaine sur les 
matériaux de plantations seront suffisants, mais ils n'empêcheront pas de 
lancer de loin plus souvent une pluie fine et légère sur les bulbes et le 
feuillage, qui ne faisant que mouiller les tissus, les tiendra en garde contre 
l'aridité. 

Dès l'épanouissement des fleurs, si l'on veut en jouir de longues semaines, 
il est de toute importance de les soustraire aux condensations nocturnes 


qui couvrent promptement leurs organes délicats de macules brunes et de 
moisissures. 


Liste des Cattleyas cultivés. 


Cattleya Acklandiæ. Cattleya violacea. Cattleya complanata. | Cattleya striata. 

— amabilis. — intermedia. — conspicua. — superba. 

— amethystiglossa. — superba. — elegans. — venosa. 

— Aurea. — Jabiata. — fimbriata, — Victoria. 

ce bicolo is pallida. — flammea. — Williamsi. 

— bulbosa, v. Wal- | — atropurpurea. — grandiflora. — quadricolor. 
keriana. — Dawsoni. — grandis. us Schilleriana 

— Candida — picta. — Helene. |, — Regnel 

— Chocoensis. — Lemoniana. — kermesina mar- | — Skinneri. 

Le citrina. — lobata. ginata. | — speciosissima 

— Dowiana. — superba. — Lawrenceana. | Lowi 

— Eldorado. — Loddigesii — magnifca. — superba 

— — splendens. — a. — marmorata | — splendens 

— Forbesii. — maxima. — Marian | — Trianæ. 

—T Bigas. — Mossiæ. — Moorear —,Wagne 

—— 8ranulosa — aurea. — Napoleonis | — Walkeriana 

7 Sullata. — — grandiflora. — purpurata. — Wallisii. 

as Leopoldi. — Marginata. — Rothschildiana. — Warscewiczii. 

Mur Harrissoniana — Blakei. ss splendens. — velutina. 


C' pu Buysson. 
. (Extrait du Traité inédit des Orchidées). 


UN VÉGÉTAL DÉSINFECTANT. 
Cest encore l'Eucalyptus globulus, cet arbre bienfaisant sur lequel il faut 
revenir sans ces 


sse, qui nous fournit l'occasion de publier les nouveaux reh- 
Seignements suivants, que nous y 


; rt, qui s'occupe de 
adressé le résultat de < 


| ler des effluves camphrées antisepti Si on le sème 
FRA ne ptiques. Si 
Ga : Sa Marais, il le dessèche en peu de temps. C'est aux Anglais qu'on doit 

emiers essais au Cap de Bonne-Espérance : or, on sait qu'en deux OÙ 


mn DT mn 
trois ans les plantations d'ÆEucalyptus changèrent complètement les condi- 
tions climatériques des parties insalubres de la colonie. 

Il y a quelques années, de vastes plantations de cette espèce furent entre- 
prises sur divers points de l'Algérie. Au Fondouck, environ à 33 kilomètres 
d'Alger, une ferme, située sur les bords du Hamyze, était notée pour son 
air pestilentiel. Au printemps 1867, on y planta 13,000 ÆEucalyptus globulus. 

- Dès le mois de juillet de la même année, on remarqua que pas un seul cas de 
fièvre ne s'était présenté, ce qui était inusité à cette époque de l'année, et 
cependant les arbres n’atteignaient pas trois mètres de haut. Depuis cette 
époque, cette disparition complète de la fièvre n'a fait que se confirmer. Dans 
le voisinage de Constantine, la ferme de Ben Machydlin était aussi fort 
mal réputée; elle était couverte de marais hiver comme été. En cinq années 
tout le sol fut assaini, grâce au secours de 14,000 de ces arbres, et les fer- 
miers, de même que les enfants, jouirent d’une excellente santé. A la 
manufacture du Gué de Constantine, en trois ans une plantation d'Eucalyptus 
transforma cinq hectares d'un sol marécageux en un pare magnifique, et la 
fièvre à totalement disparu des environs. 

L'Eucalyptus à été introduit également dans l'ile de Cuba, et dans tous les 
endroits où on l’a planté il a promptement assaini le sol et les districts 
autrefois envahis par la fièvre. 

Dans le département du Var (France), une station de chemin de fer près 
d'un viaduc était tellement entourée d'émanations paludéennes fébrigènes 
qu'aucun employé ne pouvait y rester. On y planta quarante de ces arbres et 
pas un point de la ligne n'est plus sain aujourd'hui que cette station. 

Pour toutes ces causes, on à lieu d'attirer l'attention du public sur ce vé- 
gétal de haute valeur. Malheureusement, les gens qui se plaisent à espérer 
son acclimatation dans les régions tempérées-froides doivent renoncer à cette 
chimère. Il faut s'en prendre son parti et s'en tenir à cette loi qui n'admet 
guère d'exceptions : Le climat de l'Eucalyptus est le méme que celui de l'Oranger. 

On a bien cité les essais faits dans la campagne de Rome, au couvent des 
Trois Fontaines, à 4 kilomètres de Saint-Paul hors les murs, sous la direc- 
tion du jardinier frère Gildas, et allégué que l'Oranger ne venait pourtant 
pas dehors dans ce climat. Mais on n'a pas dit si ces arbres étaient abrités 
où en plein champ, et là est aujourd'hui toute la question. 

Il reste encore, Dieu merci! assez d'endroits à climat meurtrier dans les 
pays chauds pour y introduire l'Zucalyptus globulus et nous consoler en partie 
de ne pouvoir l'implanter efficacement plus au nord. 


= 


BIBLIOGRAPHIE. 


Catalogue descriptif de fruits des frères Simon-Louis. sé 
Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur ce travail, très bien fait, 
résultat de longues et patientes études poursuivies dans l'établissement de 
ce nom par MM. Thomas, et qui contient les notes les plus utiles sur la 
Synonymie pomologique de notre temps. Les collections qui ont fourni ces 


LD 


documents ne sont dépassées en importance que par celles de M. André 
Leroy, d'Angers. Nous avons sous les yeux la 7 livraison de ce catalogue. 
Chaque livraison coûte 60 centimes, compris affranchissement. On peut 
s'adresser à MM. Simon-Louis, frères, à Plantières, près Metz (Lorraine). 

Synopsis Filicum, par MM. Hooker et Baker. — Une nouvelle édition 
de cet ouvrage vient de paraître. Elle contient de nombreuses modifications 
et l'adjonction de 400 espèces. Tous les Ptéridologistes devront posséder 
ce livre important. Nous savons déjà toutefois qu'il ne passera pas sans 
soulever quelques critiques. M. le D' Eug. Fournier, qui à publié un mé- 
moire étendu sur les F ougères de la Nouvelle-Calédonie, a constaté que 
les espèces nouvelles qu'il a créées à cette occasion n’ont pas été relevées 
par MM. Hooker et Baker dans leur nouvelle édition. Auf 

Les Passiflorées, par le D' M. T. Masters (1). — Nous venons de 
recevoir du D' M. Masters un travail qui rendra de grands services aux 
botanistes et aux horticulteurs, en jetant un peu de lumière sur les Passi- 
florées, aujourd'hui si embrouillées, que l'on cultive dans les jardins de 
l'Europe. re 

L'auteur y admet la classification proposée par P. De Candolle et suivie 
depuis par la plupart des botanistes. 
Il a cru aussi devoir adopter le genre Tacsonia de Jussieu, qui pour le 
D: Hooker ne forme qu'une simple section des Passiflora, et qui ne s'en . 
distingue que par la longueur du tube, tandis qu'il rejette le genre Disemma 
de Labillardière fondé sur la couronne double et le tube sillonné. 

M. Masters énumère 7 espèces de Tacsonia et 76 de Passiflora, sans parler 
d'un grand nombre de variétés culturales. 

Les sections conservées ou faites par l’auteur sont les suivantes : 


: -_ Tacsonia, Sous-genre III. Murucuja. 
ection FE. Eutacsonia. ] 
Nainais du. Section IL. Eumurucuja. 
" is Section II. (P. sanguinolenta). 
assiflora. ] 
Sous-genre IV. Granadilla. 
re IL. Astrophea. Fa 
us- Section I. 
genre Plectostemma. Séction-11. | Gand dôme de 0000 
Section I.  Cieca. Section II 
Section Il. Dysosmia. ae 
Section II. Decaloba. 


€ P. macrocarpa soie : èce, nl 
ue nt une le et même espèce, 
que P. alba soit identi P 


dans les variétés et 
0 : S on me | , , nsi- 
déraient comme as S des espèces que d'autres botanistes consi- 


Ce travail , . 
sur lui rs fe V examen critique longuement élaboré et nous appelons 
nton des botanistes Spéciaux. En. ANDRÉ. 
(1) A classified list of all Page: ne 
A : assifloreæ cultivated 1 l 
Horticulturat Society of London, vol, 4, 1874, rie a 


aus 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Avril 1875. 


Prix proposés par l’Académie des Sciences. — Nous apprenons 
_ que les indications suivantes ont été publiées par l'Académie pour les prix 
proposés par elle : 

Le prix Barbier (2000 francs) pour une découverte précieuse dans la 
chirurgie, médecine, pharmacie ou botanique, ayant trait à l’art de guérir. 

Le prix Alhumbert est prorogé jusqu’en 1876 pour l'étude de la nutrition 
chez les Champignons. , 

Le prix Desmazières (1600 fr.) au meilleur mémoire sur la Cryptogamie, 

Le prix Thore pour le meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires 
d'Europe. 

Le prix La Tour-Mélicoq (900 francs) pour le meilleur ouvrage sur la 
botanique du nord de la France. 

Le prix Bordin (3000 francs) pour l'étude de la structure des téguments 
de la graine dans les angiospermes et gymnospermes. 

On sait que les prix décernés à la fin de l'année dernière par l’Académie 
_ ont été : 
Le prix Barbier (1872) (pro parte) à M. J. Chatin, Études sur les Valéria- 
ées ; 


Le prix Desmazières (1872) à M. M. Cornu, Monographie des Saprolégniées, 
et 1000 fr. à M. Bornet, Lichens; * 

1000 francs à M. Lefranc, Atractylis qummifera ; 

Le prix Desmazières (1873) à M. Girodot, Famille des Lémanéacées (Algues) : 

1000 fr. à MM. Van Tieghem et Lemonnier, Mucorinées; 

Le prix Bordin (1873) à M. J. Vesque, Anatomie et physiologie des Dicoty- 
lédonées ; 

Le prix Gegner (4000 fr.) (1873), Botanique fossile, beaux travaux loués 
par M. Ad. Brongniart. 
Congrès international de géographie. — La session annoncée 
Souvrira le 1e août prochain à Paris, aux Tuileries, pavillon de Flore. 

Cedrela sinensis. — Un arbre précieux de la Chine, parfaitement 
rustique, est le Cedrela sinensis, nommé et décrit par Adrien de Jussieu (1) 
et dont on désirait depuis longtemps l'introduction en Europe. Or, ce 
desideratum a été rempli sans qu'on s'en doutt, parait-il. En 1862, 
M. Eug. Simon envoya au Muséum un arbre de Chine, dans lequel M. Car- 
rière crût voir un Ailante, et qu'il publia sous le nom d'Ailantus flavescens, 
Carr. Le même auteur déclare aujourd'hui que cet arbre n'est autre que le 
Cedrela sinensis de Jussieu et que par conséquent il est depuis longtemps en 
Europe, puisqu'il en existe au Muséum un exemplaire de 8 mètres de haut 
et dont le tronc mesure 60 centimètres de circonférence à 1 mètre du sol. 


(1) Mém. du Mus. d'Hist. nat., XIX, 255, 204. 


ŸOME XXII, — AVRIL 187, 


so BE: 


Il est d’ailleurs connu dans plusieurs pépinières et il existe au commerce 
sous le nom d'Ailante jaune, qu'il faudra rectifier désormais en celui de 
Cedréla de la Chine (Cedrela sinensis). 

Vriesea Regina (Glaziouana). — La belle Broméliacée à grand feuil- 
lage vernissé, connue sous le nom de Vriesea Glaziouana de notre prédéces- 
seur Lemaire, a fleuri l'année dernière à Vienne, dans les serres impériales 
dirigées par M. Antoine. M. Ed. Morren, à qui elles ont été soumises, y a 
reconnu le V: Regina de Beer, et il conviendra de rectifier ainsi le nom de 
l'espèce, qui est déjà assez répandue dans les collections européennes, mais 
n'avait pas encore fleuri. Les feuilles de la plante atteignent jusqu'à 1" à 
1,50 de longueur sur une largeur de 15 centimètres et plus; elles sont 
inermes, lisses et d'un beau vert brillant. La hampe florale atteint 2 mètres 
de hauteur; elle forme une panicule à deux rangs d'épis recourbés sortant 
de grandes bractées roses. Les fleurs sont blanches, à odeur de jasmin. 
M. Glaziou l’a plusieurs fois envoyée de graines de Rio de Janeiro, où elle 
croit sur les rochers en touffes splendides. 

Pitcairnia corallina. — Nous annonçons également la floraison de 
cette autre belle Broméliacée, introduite par M. J. Linden des forêts du 
. Choco (Nouvelle-Grenade) et qui vient d'épanouir ses belles fleurs de 
corail dans les serres de M. de Rothschild, à Ferrières, grâce aux soins 
éclairés du jardinier-chef, M. Bergmann. 

Nouveaux Pélargoniums à fleurs doubles. — M. Lemoine, de 
Nancy, continue avec persévérance, comme les semeurs de Lyon, l'amélio- 
ration des Pel. zonale à fleurs doubles. Nous venons de recevoir de lui deux 
planches coloriées représentant les variétés nouvelles suivantes : 

1° Fille d'honneur, blanc légèrement carné. 

2 Lucie Lemoine, blanc lilacé, fortes ombelles. 

% Richard Larios, rouge au centre, bords blancs. 

4 Emile Lemoine, saumon, plus clair au bord, forte ombelle. 

9° Guillion-Mangiülli, rouge foncé, feu au centre. 

6 Madame Thibaut, rouge violacé, plus clair au centre. 

Nous recommandons les essais comparatifs de ces plantes avec les va- 
riétés d’autres semeurs. . 

Greffage des Poiriers sur Cotoneaster. — Nous venons de revoir 
la mention des essais du docteur Bretonneau, le célèbre médecin de Tours, 
 . rar sur l'intergreffage de genres distincts. Il avait sp 
ip  . er des Poiriers sur Cotoneaster affinis et sur Amelan- 
D MUR 1 épices à fouilen paraistantens errrne cor Dual cé M 
Hu É si euilles persistantes, comme Cot. buxifolia et Me : 
M à _ réussi. Nous les signalons à nos lecteurs à 
dote et à “Prenons nous-même ces expériences, avec l'espoir qu0 

ans cette voie. 
Me oe fruitiers à branches renversées (1). — Sous ce titre, 
nonÇOns l'apparition d'un nouveau livre d'arboriculture qui fera 


quelque bruit. Il est dû à M. À. Dolivot, d'Autun, qui a mis en pratique ei 


i ’ 
(4) Un vol. in-8°, chez Prudhomme, éditeur, à Grenoble, 


99 
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préconise le système à branches renversées imaginé par M. J. Maitre, de 
Châtillon-sur-Seine. Nous reviendrons sur cet ouvrage dans un compte- 
rendu spécial. : 

Le Glaucium Serperi. — M. de Heldreich, professeur de botanique 
à Athènes, a trouvé près des mines d'argent du Laurium, dont l’exploi- 
tation a été reprise, une nouvelle Papavéracée qu'il a nommée Glaucium 
Serperi et figurée dans le Gartenflora. Cette espèce provient de graines 
enfouies là depuis plus de 1500 ans, et cette conservation est prodigieuse, 
car ces graines sont oléagineuses, par conséquent se conservant mal d'or- 
dinaire. Les anciens cultivaient cette plante pour l'huile, à ce que croit 
M. À. De Candolle. 

Exposition et concours régional à Troyes. — A l'occasion du 
concours régional, au mois de mai prochain, une grande Exposition d'hor- 
ticulture aura lieu à Troyes, du 16 au 24 mai. Les récompenses seront très 
nombreuses et s’appliqueront à l'Horticulture, la Viticulture, la Sylvicul- 
ture et les industries annexes. On peut s'adresser à M. Laverdet, secrétaire 
général de la Société horticole, vigneronne et forestière, à Troyes (Aube). 

Exposition à Cologne. — On nous annonce également une grande 
exposition du même genre pour cette année à Cologne. Nous ferons con- 
naître prochainement les dispositions principales du programme. 

Sieboldia. — Sous ce nom, un nouveau journal d'horticulture vient de 
paraître à Leyde. Il est rédigé par M. H. Witte et édité par M. E. J. Brill, 
et il est en même temps l'organe de la Société pomologique de Boskoop. 

Monographie illustrée des Lis (Monograph of the Genus Lilium), par 
M. J. Elwes. — Une splendide publication, un vrai monument, va être 
consacrée aux Lis. M. Elwes, avec l'aide de MM. Baker, Wilson, Leicht- 
lin, etc., va mettre au jour une série de livraisons avec huit planches 
peintes par Fitch. Chaque livraison coûtera une guinée (fr. 26-50). S'adres- 
ser à M. Elwes, 6, Tenterdon street, Hanover Square, London). 

Jardin nouveau à Adélaïde (Australie). — Le D' R. Schomburgk 
vient de donner le plan du superbe jardin que l'on va créer près de la ville 
d'Adélaïde. Nos confrères de la cinquième partie. du monde vont vite en 
besogne et leurs progrès dans la botanique et l'horticulture sont immenses. 

Revue de l’Horticulture belge. — Nous venons de recevoir le 
premier N° de ce recueil, dont nous avons annoncé la naissance et dont 
nous saluons l'aurore avec un cordial empressement. Nous le suivrons avec 
intérêt et nous en parlerons quand il aura fait ses preuves, ne doutant pas 
des services qu’il rendra à la cause de: l'horticulture, s’il tient, comme nous 
l'espérons bien, les promesses faites à ses lecteurs. “ 

Nécrologie. — M. D'OMALIUS p'HALLOY, ancien vice-président du 
Sénat en Belgique, a succombé à un âge avancé. Il avait puissamment 
concouru aux progrès des sciences naturelles, notamment de la géologie. 

On nous annonce également la mort de notre confrère M. J. CHERPIN 


le 10 février dernier, à Lyon. Il avait été rédacteur de la Revue des Jardins 


_… Champs, et il aimait particulièrement les Roses. 2. Lu 


PI.:CCE: 


CROTON (CODIEUM ANDREANUN, uw 


CROTON DE M. ANDRÉ. 


EUPHORBIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir IUustr. hortic., 1867, pl. 554. 


CARACTÈRES DE L'HYBRIDE : plante très vigoureuse, à tige dressée, rameuse, or: 
que; feuilles grandes ou très grandes, longues de 30 centimèees sur 9 de mo 
tillon décrit en janvier de cette année. Pétiole long de 4-5 centimètres, tumél éa Re 
extrémités, comprimé en dessus, violet au milieu, vert aux deux bouts, prolongé en o : 
vure médiane fortement saillante, en dessous jaune orangé clair et brillant. Limbe e Hp ique 
aigu, à base subcordiforme, à bords très entiers, légèrement ondulés ; contexture SU 
surface vernie, d'un beau vert foncé; côte médiane et nervures principales pennées ue 
jaune pâle comme dans le C. maximum, puis passant au rouge orangé entouré ee me 
étroite de même couleur. La disposition des couleurs pourra changer quand la plante attet 
son entier développement. 


Cette belle plante a été obtenue par nous d'une fécondation Es 
opérée entre le C.' maximum imprégné du pollen du C. Veitchi. Res px 
plus frappant, parmi les exemples de ces produits adultérins, que le mé ane 
égal des deux plantes parentes sur notre hybride. La vigueur du C. matt 


mum et la disposition de ses zones colorées, les vives nuances et le port æ 
du C. Veitchi se lisent clairement sur la plante. Nous avons PR ï 
depuis la description faite sur le vif en janvier par M. Ed. André, à Le 5 
nous avons voulu dédier ce premier gain obtenu par nos soins personnels, 


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>. Tobias 


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. + 4 : À, ki, : la 2 1 
que les dimensions et les couleurs s’affirment de jour en jour et que A 


vigueur de la plante augmente sans cesse. 0 
Nous avons donc le ferme espoir que le C. Andreanum sera classé P 


les meilleures obtentions ou introductions de Crotons faites dans ces der- 


hières années, et nous espéro 
dès l'année prochaine (1) 


LUCIEN LINDEN. 


hi US dé ePR Pr TT TE CE 
DA me ee en 


(1) Le Croton dont il vient d’être 
Partie de ces nombreuses variétés du 
Y'inde au sud de l'Océanie, 


tus'et fait 
parlé appartient au genre Codiœum de Rumphius Si ps 
C. pictum, Hook., dont l'aire de distribution s'ête 


de Java aux Nouvelles Hébrides et aux îles Salomon et Fidji. (Réde) | 


ce 
ns être en mesure de le mettre au commerc 


eILEUVINAIIUR MURMITICULE 


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CROTON (copiÆuM ANDREANUM, Lin 


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— 57 — 


PI. CCII. 


TRITHRINAX BRASILIENSIS, MARTIUS, 


TRITHRINAX DU BRÉSIL. 
PALMIERS. 


ÉTYMOLOGIE : de Tptus, (rois, Ct épsyæë, éventail. 


0 
Jectis. Spathæ plures basilares, coriaceæ. Spadix decomposito-ramosus. Flores et fructus 
viridi-flavescentes, parvuli. (In d'Orb, Voy., 1. 7, p. 45). 

Trithrinax, Mart. Palm. Brasil. p. 149, 247, t. 104; — Endl. Gen. No 1760; Kunth, 
Enum. p. 247. 


delapsarum dense annulatus. Frondes in caudicis vertice tes et erecto- 
atentes, paucæ prelerea emortuæ et exsiccatæ dependentes flabelliformes, circiter tripedal 
Petioli im Si vaginante sunt instructi e fibris crassis firmis rigidis f. t'ita decussatim 


ridulus. Pistilla tria. Bacca ovalis, diametro octo millimetrorum, epidermide viridi, 
demum nigricante, pulpa parca. — In provincia Rio-Grande et Chiquitorum S. Crucis de la 
Sierra, prope Cordillera oriental (d'Orbigny). (Martius, in d'Orb. Voy., v. 7, p. 44). 
Thrinax Chuco, Hort. 


Ce beau Palmier, qui croît au Brésil, et dont les Indiens Guarayos utili- 
sent les gaines épineuses pour tresser des chapeaux, se nomme Saho près 
de Santa-Cruz de la Sierra, Utsaho chez les Guarayos, et Æuaichich chez les 
Chiquitos. M. de Martius l’a rencontré dans le Brésil méridional, M. Wed- 
dell en Bolivie, et M. d'Orbigny près du 31e degré de latitude sud, sur le 
Rio-Parana, en Bolivie, sous le 17° degré, croissant par bouquets et en forêts. 

Indépendamment de son beau feuillage en éventail, à teintes glauques en 
dessous, ce Palmier brésilien offre une particularité unique : la disposition 


RQ LL 


insolite des gaines embrassantes qui accompagnent la base des frondes. Ces 
gaines sont composées de fibres d’abord parallèles et longitudinales, puis 
obliquement entrecroisées et enfin tressées les unes avec les autres à angle 
droit, comme les nattes de Pandanus dans lesquelles on envoie le café des 
Antilles-et de Bourbon. Au sommet ces lanières se réunissent et forment 
une série d'épines robustes et très longues, recourbées brusquement en bas 
et destinées évidemment à protéger les fleurs et les fruits contre les incur- 
sions des animaux grimpants. 


0 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


PLANTES NOUVELLES. 


Odontoglossum candidum, Linp. & AND. sp. nov. 4 


Il ÿ a quelques années, M. J. Linden reçût de la province de Cauca, dans 
la Nouvelle-Grenade, une Orchidée qui avait le port de l'Od. pulchellum et 
qui différait pourtant sensiblement de cette espèce. 

La plante a fleuri au commencement de l'année dernière; elle présentait » 
de nombreux points de ressemblance avec l'Od. Egertoni de Lindley, plante 
introduite il y a trente ans en Angleterre comme une variété de l'Od. pul- 
chellum et que l'on croit originaire du Guatémala comme le t pe. à 

Cependant, en observant de plus près, il nous a été facile de constater de FA 
nombreuses différences entre notre plante et l'Od. Egertoni. Les principales n 
sont : les bractées plus longues que l'ovaire et non deux fois plus courtes; le nu x 
labelle arrondi mucroné et non aigu; une dent médiane élevée au centre dd 
l'excavation, les lobes du clinandre connivents et frangés, mais non entiers, u 
enfin la patrie néo-grenadine. 


Nous publions done l'espèce comme nouvelle sous le nom d'Odontoglossum 
candidum, Lind, & 


S And. Elle n'offre pas un mérite transcendant comme eflét : 
9rnemental, mais ses nombreuses et jolies petites fleurs blanches valent une | 
place parmi les Orchidées de serre froide, aux côtés de l'Od. pulchellum (as oi 


E. À; 
(4) Odon um, Linden et A 
Ovoideo-ancipites, Squamis carinatis inæq 
basi à a 


, : ; sepal 
2 oh 
Connala apice lineari fu 
Xcavalum dentibus 3, exteriorih 
sum >? SUPrà Conuiventi i i tionis luteæ 
FPUreo-punetätæ sursum eleyata: Pa Conuiventibus, altera in medio excavati 


Ovarium cylindraceo-suleatum V5 Jynandrium erectum alis fimbriatis ; pollinia pyriformia; à à 
|] “vatum, — In Provincia dicta Cauca Novo-Granatensiull, Le 


: . 


AZALEA BETTINA DELLA VAIRTEF (Er. Trvn) 


nd 


PI. CCIII. 


AZALEA BETTINA DELLA VALLE. 
ERICACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Mustr. hortie., 
4870, p. 76. 


CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : Cette charmante variété nouvelle, rose et blanche comme 
la gracieuse enfant du marquis della Valle di Casanova, dont elle portera le nom, est fidèle- 
ment figarée par l’aquarelle de M. de Pannemaeker. Elle $e couvre de gros bouquets de fleurs 
doubles, à cœur bien dégagé, à pétales extérieurs subcordiformes d'un beau blanc pur vergeté 
de bandes irrégulières, longitudinales, d'un pur carmin vif et brillant, 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


CULTURE DES MELONS EN PLEIN CHAMP. 


Après avoir obtenu les Melons Orangine et Composite, il y a une 
vingtaine d'années, par des croisements artificiels, je me suis livré à la re- 
cherche des meilleurs procédés pour leur culture en plein champ, laquelle 
doit profiter au plus grand nombre. Voici les moyens pratiques auxquels je 
me suis arrêté et qui me donnent chaque année des résultats supérieurs 
à ce que l’on a fait jusqu'à ce jour dans l'Anjou. 

La culture du Melon ne doit se faire que dans les terrains qui lui con- 
viennent spécialement. C'est la base fondamentale. Comme je suis persuadé 
qu'une culture faite dans de bonnes conditions vaut mieux que deux dans 
des conditions mauvaises ou même médiocres, je n'admets pas que l’on fasse 
succéder immédiatement la culture du Melon à une autre culture sans l'in- 
tervalle au moins de l'hiver entier. Ainsi donc, à la fin d'octobre ou au 
commencement de novembre, suivant que la terre est en état, nettoyez 
votre terrain, relevez votre terre en billons de 60 cent. de large, avec le 
sommet aigu et non arrondi. Laissez votre guéret se mûrir pendant tout 
l'hiver; à la fin de mars rabattez vos billons, dressez votre terrain. Prenez 
du fumier de cheval contenant peu de paille, lourd et à l'état vert, environ 
5 mètres cubes par 15° d'hectare. Ouvrez une jauge de 18 cent. de pro- 
fondeur sur 30 cent. de large. Aussitôt la jauge ouverte, mettez-y votre 
fumier avec la fourche et sans le laisser s'éventer, sur une épaisseur de 3 
à 4, centimètres dans toute la largeur de la jauge et dans sa longueur. 


£ 60 — 


Recouvrez-le de terre en ouvrant à côté une jauge pareille, nivelez votre 
sol et continuez de la sorte. Alors votre fumier formera une couche non 
interrompue à environ 15 cent. de profondeur, et votre terrain sera entiè- 
rement nivelé. Vers la mi-avril, quand votre terre commencera à être 
échauffée, établissez au midi des coffres que vous garnirez de bon terreau 
tamisé-de 15 à 18 cent. de hauteur, nivelez, semez 1,000 graines par mètre 
carré; bassinez légèrement, recouvrez vos graines de 2 à 3 cent. de terreau. 
Placez sur les coffres les châssis, mais arrangez l'opération de manière que 
la surface du terreau se trouve à 7 ou 8 cent. du verre. Soignez vos châssis. 
Au bout de quelques jours, vos Melons seront levés; attendez que leurs 
cotylédons soient étalés, sans cependant que le cœur commence à partir. 
Alors vous tracez des lignes sur le terrain ainsi préparé et espacées de 
1,30. De mètre en mètre sur chaque ligne, enfoncez la pelle à 12 ou 15 cent. 
de profondeur et retournez votre terre pour l’'ameublir et la rafraichir. 
Levez vos jeunes plants avec ses racines, et au fur et à mesure, sans que rien 
ne s'évente, vous piquez avec un bon piquet à laitue, à chaque poteau, deux 
Melons à 15 cent. l'un de l'autre et ras les cotylédons, en ayant soin de 
mailler, en enfonçant le piquet à 4 ou 5 cent. en dehors du trou et faisant 
légèrement bascule. Nivelez, entretenez votre surface avec la ratissoire 
à pousser, de façon à avoir toujours une couverture à l'état pulvérulent de 
2 à 3 cent. d'épaisseur. N’arrosez jamais après la plantation, la ratissoire y 
suppléera. Lorsque vos Melons auront développé (sans compter les cotylé- 
dons) la 4° feuille, grande comme l'angle du pouce, enlevez cette 4° et la 3 
en cassant et non en pinçant, afin que l'œil de la 1'° et celui de la 2° soient 
intacts. Entretenez toujours la couverture de votre surface très divisée avec 
la ratissoire. Quand les Melons auront un peu marché, laissez à chaque 
poteau le meilleur sujet, arrachez l'autre, n’en laissez jamais qu'un. Si la 
température est bonne et que vos Melons marchent bien, ils auront un peu 
de temps développé 4 bras. Dans ces conditions, pincez chaque bras sur le 
6° œil. (Dans le cas où ils marcheraient mal, ne pincez pas.) Continuez tou- 
Jours vos soins de ratissoire. Plus tard, lorsque vos Melons seront noués, 
s'il y à trop de fruits, supprimez, laissez les mieux partis, et plus tard lors- 
qu'ils seront arrivés à leur grosseur, s'il y trop de bois, taillez avec ména- 
gement de façon seulement à donner aux fruits de l'air et du soleil. 

C'est par ces moyens que j'ai cru pouvoir utiliser le plus avantageusement 
les ressources de la température pour la culture de mes Melons en plein 
champ, sous le climat d'Angers. 

Je livre donc mes procédés aux cultivateurs de Melons, afin qu'ils puissent 
s'en servir s'ils les jugent profitables à leurs intérêts et à ceux des consom- 
mateurs. : 

À. HÉRAULT, 
61, rue de Paris, à Angers, (Maine et Loire). 


A er 


HORTICULTURE D'HORNEMENT. 


apr ratée 


UNE VIGNE-VIERGE ARCHITECTURALE. 


La plus jolie station de chemin de fer de l'Allemagne centrale est à coup 
sûr celle de Wilhemshôühe, à une lieue de Cassel. Le chef de gare, un artiste 
en plantes grimpantes, l'a toute enguirlandée de Vignes-Vierges de la 
manière la plus pittoresque et la plus gracieuse. Du socle au comble, elle 
est couverte d'un épais manteau de la liane nord-américaine; mais au lieu 
de l'avoir plaquée aux murailles uniformément comme un parement de ver- 
dure, l’ingénieux amateur à contourné ses rameaux de manière à en faire 
une décoration architecturale. 

Les encadrements des fenêtres, les chambranles de portes, les bandeaux, 
l'entablement, sont profilés par des lignes ou guirlandes vertes. Dans les 
trumeaux séparatifs des baies pendent de gros cabochons accrochés à une 
boule végétale, comme autant de gigantesques pendants d'oreille en aigue 
marine. 

Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales! 

Le perron est orné d’une main courante de verdure; enfin une seule 
plante, disposée avec goût, suffit à fournir une très riche ornementation, 
qui, à l'automne, devient une parure de pourpre et d’or, quand l'érythro- 
phylle est venue baigner les cellules des feuilles qui vont mourir. 

Il y a là un emploi encore peu connu de l’Ampelopsis quinquefolia ou Vigne- 
Vierge, que nous sommes heureux de signaler à nos lecteurs comme la 
source d’une ornementation facile et féconde en charmants effets. 


EUCHARIS AMAZONICA. 


Nous avons plusieurs fois déjà parlé de la culture de cette charmante 
plante et ne saurions trop y revenir, tellement il est rare de la voir fleurir 
d'une manière satisfaisante. Un correspondant du Journal of Horticulture 
(11 février 1875) dit ce qui suit à son sujet : « Au printemps 1873, j'ai 
empoté plusieurs bulbes dans un pot de 35 centimètres, rempli d'un mélange 
de terreau de gazon, de feuilles et bouse de vache consommée, le tout bien 
drainé. Leur croissance fut luxuriante, mais ils ne fleurirent pas. Le prin- 
temps suivant, je les desséchai partiellement en diminuant les arrosements, 
puis, après deux mois, je placai les pots sur les ardoises au-dessus des 
tuyaux de chaleur et j'arrosai abondammént. Quand la nouvelle végétation 
se fit, il sortit quatorze hampes de 6 à 7 fleurs chacune, et le tout était en 
parfaite floraison en juillet. Les fleurs étant flétries, on recommença le 
traitement par la sécheresse, et en janvier dernier les hampes florales ont 
recommencé à se montrer, plus fortes qu'auparavant. Il est inutile de rem- 


un DR 


poter souvent, comme on l'a recommandé, mes plantes n'ayant pas eu de 
terre changée depuis 1873, mais il faut veiller à ce que le dessèchement 
des feuilles ne soit pas complet, ce qui affaiblirait les bulbes. » : 


COLQUHOUNIA VESTITA. 


Nous avons reçu il y a deux ans, en Touraine, sous le nom de Phlomis 
species (?) une Labiée très jolie et fort peu connue dans les jardins. Son nom 
véritable est Colquhounia vestita, de Wallich. Elle est originaire des mon- 
tagnes de l'Inde. Découverte d'abord par Wallich dans le Kamaon, puis 
par Edgeworth à Pyrhunda et dans l'Assam par Griffith, elle est venue en 
Europe par l'Angleterre et ne se trouve que très rarement dans les collec- 
tions. Très probablement elle croît sur les parties élevées des montagnes, 
_car elle a résisté à deux hivers dans notre jardin de Lacroix et ses tiges 
n'ont gelé que sous l'influence d’une température de — 12° centigrades. 

Ce joli arbuste a le port dressé; il est couvert d’une laine ou d’un feutre 
blanc sur les jeunes tiges, les feuilles et les calyces, et se couvre, à la fin 
de l'automne, en octobre, de nombreux épis feuillés de fleurs coccinées ou 
minium du plus charmant effet. Il est digne d'être plus répandu et s'il gèle 
sous le climat de Paris par les hivers rigoureux, on pourra le conserver en 
le couvrant de feuilles au pied. Ses fleurs sont précieuses dans une saison 
où les jardins ne montrent plus guère que les Chrysanthèmes de Chine et 
du Japon. : 

Nous pensons que le Colquhounia vestita est la même plante que celle qui 
à été figurée par M. Carrière dans la Revue horticole sous le nom de 
C. tomentosa. 


? 


SELAGINELLA BRAUNII, BAKER. 


Nous avons plusieurs fois déjà parlé de la beauté dé cette Lycopodiacée, 
parfaitement rustique et qui est répandue dans les serres de l'Europe, où 
‘elle languit misérablement sous le nom inexact de Selaginella Wildenowii (1). 
M. À. Braun lui avait aussi donné le nom de S$. pubescens, mais une autre 
espèce de Spring possède cette appellation et il faut donc la reléguer dans 


la synonymie, 
Dans notre jardin, sur des rocailles äu nord, en terre de bruyère sableuse, 
le S. Braunü vient à merveille, élevant les jolies découpures de ses frondes 
sur des rachis blanc paille du plus délicat contraste sur un fond d'émeraude 
si brillant. Chez M. Pellier, au Mans, la plante prospère à merveille en 
plein air et.en plein soleil. Dix hivers ne lui ont fait aucun mal et chaque 
année les pousses s’allongent et se multiplient. en 


: y. ge Witde un, Baker, est une toute autre espèce, grimpante, atteignant 3 mètres et 
ui su Originaire ‘des Indes orientales (Malacca). T1 n'y à donc aucune confusion à 
nt dt nt parlons sous le nom vrai de S. Braunii. 


0 


Tenir cette plante en serre chaude ou tempérée, c'est reproduire l’his- 
toire du Calystegia pubescens, qui, lors de son introduction, fut cultivée en 
serre chaude, jusqu’à ce qu'on l’eut connu comme mauvaise herbe défiant 
les plus grands froids. 


LES PHLOX DECUSSATA NAINS. 


Le principal reproche que l'on adresse généralement aux beaux Phlox 
améliorés par les semis de MM. Fontaine, Lierval, etc., est leur haute 
taille qui les fait proscrire des parterres sinon comme toufles isolées, et 
empêche aux floriculteurs de les employer en masses, corbeilles, bordu- 
res, etc. 

On a donc cherché à ramifier les variétés nouvelles et jusqu'ici quelques 
plantes seulement, comme la Gloire de Lyon de M. Denis Antoine, ont pu 
fournir un exemple de ce que cherchent obstinément les semeurs, cest- à- 
dire des plantes de 30 à 40 centimères ou plus de hauteur. 

Nous venons d'apprendre, heureusement, que M. Denis a continué les 
semis de son père et vient d'obtenir six variétés mises au commerce le 
1 mars de cette année. Ce sont les suivantes : 

Louise Gaulain, beau blanc pur. 

Vulcain, rouge vif unicolore, forte ombelle. 

Argus, rouge vineux, centre plus foncé. 

Crystal Palace, blanc carné, centre rose vif. 

Bijou, lilas clair, centre plus foncé. 

M: Grisard, rose lilacé ponctué rose vif. 

Nous devons ces renseignements à M. Crozy fils, de Lyon, qui les a 
. publiés dans le Cultivateur lyonnais, et nous les reproduisons volontiers. 


CANTUA DEPENDENS. 


Dans le jardin d'un amateur des plus distingués, M. Carey, à Guernesey, 
et sous l'influence bienfaisante des effluves de ce Gulf Stream qui fait de 
ces Îles une véritable serre à l'abri des hivers, on voit un magnifique petit 
arbre qui ombrage de ses rameaux fleuris un rocher couvert des plus 
charmantes Fougères et fleurs alpines. C'est le Cantua dependens, Pers., ou 
plus correctement le C. buxifolia de Lamark. 

Depuis trente ans passés que ce magnifique arbrisseau a été rapporté 
vivant du Pérou, des Cordillères des Andes, où il croît à une latitude élevée 
et où Pavon, Mathews et autres l'ont admiré dans toute sa splendeur 
natale, on le connaît à peine comme végétal de serre tempérée à belles 
fleurs, mais d'un effet médiocre. Or, c'est une splendide plante que celle 
qu'il nous a été donné d'admirer chez M. Carey, avec ses longues corolles 


# 
Fe) 


Le Gé — 


tubuleuses du p'us beau rouge et l'élégance de ses nombreux rameaux 
inclinés. 

Nous en conseillons la culture dans la région méditerranéenne où il 
existe déjà dans quelques jardins et où il se comporterait comme l'une des 
plus belles introductions rustiques de l'Amérique tropicale. 


s, Ve À 
Pt 


MÉLANGES. 


PPPPIIIE 


SUR LES SERICOBONIA. 


Depuis la publication de la planche coloriée et de l'article qui ont paru 
dans notre dernier numéro sur le Sericobonia ignea, plusieurs de nos lecteurs 
et correspondants ont appelé notre attention sur une autre plante voisine, 
que quelques-uns même ont crù identique à celle-ci : le Libonia Penrho- 
siensis. 

Nous dirons d’abord que notre plante et le Libonia Penrhosiensis sont deux 
choses bien distinctes. 

Notre plante est élancée, allongée, très vigoureuse, à feuilles ovales acu- 
minées aux deux extrémités et longuement décurrentes sur le pétiole, tan- 


dis que dans le L. Penrhosiensis le port est trapu, nain, les feuilles coriaces,. 


courtes, elliptiques et nettement pétiolées, et leurs fleurs plus petites et plus 
rouges. 

Néanmoins, elles ont toutes deux une origine analogue et sortent des 
mêmes parents : le Libonia floribunda fécondé artificiellement par le Serico- 
graphis Ghiesbreghtiana. 

C'est un fait bien rare jusqu'ici dans les annales de l'horticulture, — si 
tant est qu'il se soit présenté, — que celui de deux semeurs se livrant, à 
linsu l’un de l'autre, à la fécondation artificielle entre les mêmes genres et 
obtenant des produits similaires dont chacun prend place au commerce. En 
effet, si les différences extérieures, — horticoles dirons-nous, — sont nettes 
entre les deux plantes, les portions internes des fleurs montrent la même 
fusion de caractères dans l'un et l’autre produit hybride. Nous venons 
d'examiner attentivement un grand 'nombre de fleurs de Libonia Penrho- 
Siensis dans le beau jardin de M. Mazel, au golfe Juan, près Cannes, et nous 
avons retrouvé dans toutes ce caractère des trois houppes soyeuses basi- 
laires qui caractérisent les Sericographis. C'est une coïncidence fort curieuse 
sur laquelle nous appelons l'attention des botanistes. 
ik Ft ignea à été obtenu par M. H. Rowland, jardinier chez 
orie de M. Rowland était en Angleterre lorsqu'il a obtenu 

has ; vient de nous adresser tous les détails qui se rapportent à Sa 


" 


Il résulte de ce qui précède que si, comme on nous l’affirme(l), la plante 
| me 


\ 


ON 


mise au commerce par M. W. Bull est bien issue des mêmes parents quoi- 
qu'elle diffère absolument de la nôtre, il faudrait la faire rentrer, comme 
première espèce, dans le nouveau genre d'hybrides que nous avons formé 
en le composant des deux noms des genres parents (comme le D' Masters l'a 
fait du Philageria, formé des Philesia et Lapageria). 

On placerait donc ainsi les deux formes du genre connues : SERICO- 
BONIA, Ed. A. 

S. Penrhosiensis, E. À. (Libonia Penrhosiensis, Hort. Bull.). 

S. ignea, L. et A. 

Nous ne saurions trop le répéter, dans l’une et l’autre de ces deux plantes 
le mélange des caractères des deux genres est complet, et bien que ce soit 
le Libonia floribunda qui ait fourni les graines, elles se rapprochent plus des 
Sericographis dont elles portent les trois faisceaux soyeux constitutifs de ce 


genre. 
E. A. 


DESTRUCTION DE LA MOUSSE DES PELOUSES. 


Un moyen fort simple et qui n’est pas nouveau doit être recommandé ici 
aux personnes qui n'en auraient pas entendu parler. Il consiste à répandre 
à l’automne du crottin de cheval, que l'on enlève au printemps suivant, en 
passant sur le gazon les dents d'un rateau. C’est à l'ammoniaque contenu 
dans le crottin qu'est dù ce résultat, en même temps que la vigueur rendue 
à l'herbe par cet engrais excellent. 


SOUPAPES ET BONDES DE FOND. 


Les bassins bétonnés des pares et des jardins doivent toujours être pour- 
vus de soupapes ou bondes de fond, qui permettent de vider facilement 
pour nettoyer le récipient ou réparer les accidents causés par les gelées. 
tassements, etc., dans l'épaisseur du béton. 

Nous avons installé à la Chaumette, près S‘-Leu Taverny, dans la pro- 
priété de M. Bocquet, un petit appareil que nous croyons pouvoir recom- 
mander à cause de sa simplicité. Trop souvent, les bondes de fond des 
bassins sont d’un maniement difficile; le fil de fer qui sert à les relever se 
brise, on le traîne dans l’eau; il faut perdre du temps à le chercher, ou a le 
raccommoder, et d’ailleurs sa position oblique lorsqu'on veut le tirer du 
bord en rend l'usage fatigant. | 

On obvie à cet inconvénient en installant un fil de fer vertical A, placé 
perpendiculairement au plan de la soupape B et articulé au-dessus avec 
un genou C, analogue à ceux des sonnettes d'appartement. Un fil de fer D 
N° 14, fixé à cette articulation et terminé par un anneau E que l'on fixe 


08 


à un petit pierre sur la berge quand on l'a tiré, sert à ouvrir la soupape B 
par un simple mouvement horizontal de traction, 


Mvcau de l'eau. 


Cette articulation est fixée à un petit support G, scellé dans le mur 
latéral du bassin. La soupape se lève et joue dans une petite crapaudine 
en cuivre perforé H et retombe toujours à l'orifice du trou K, sans entrainer 
d'impuretés et en déversant les eaux dans le puisard F ou un tuyau de 
décharge. 

Ce petit appareil très simple fonctionne très bien depuis que nous l'avons 
organisé; il ne coûte presque rien et nous le croyons appelé à rendre 
quelques services. 


Se 
BIBLIOGRAPHIE. 


‘Le dernier journal de voyage du D: Livingstone dans l’Afri- 
que centrale, depuis 1865, vient de paraitre à Londres, chez Murray, 
sous la forme de 2 volumes in-8. L'ouvrage à été publié par les soins de 
la famille de Livingstone, d'après le journal même de l'illustre voyageur 
rapporté d'Afrique par le lieutenant Cameron. Il contient un portrait, des 
cartes et diverses illustrations en noir. 

Légumes en pleine terre (conseils sur les semis et la culture des), par 
le comte L. de Lambertye (1). — Le meilleur cadeau à faire à vos jardiniers, 
à vos laboureurs, à vos voisins de campagne et... à vous même, est 
d'acheter ce petit livre et de le répandre par centaines d'exemplaires. Nous 
ne Savons rien de plus pratique et de plus utile sous une modeste apparence. 
La quatrième édition qui vient de paraître est complétement refondue 
et augmentée. Sans parler de la culture légumière, expliquée à mer- 
veille, nous y trouvons un très bon chapitre sur la culture des Fraisiers 


(4) 4 vol. in-42, chez Goin, 82, rue des Écoles, Paris, 4 fr. 


mu OS 


au village. L'auteur y ajoute aussi un choix judicieux et un peu plus étendu 
de légumes fins pour les petits rentiers des villes qui cultivent eux-mêmes 
leur jardin. : 

Genera et Species of Tulipeæ, par J. G. Baker (1). — Le savant 
botaniste de Kew, dans ce travail paru l’année dernière, a révisé le groupe 
des Liliacées capsulaires, ainsi divisées en trois groupes : 

1° Scilla, Ornithogalum et Allium, à tige représentée par un bulbe; 

2° Asphodélées et Anthéricées, à système souterrains fibreux. 

3° Les Tulipées à bulbe et à tige feuillée. 

Huit cent sept espèces sont décrites dans ce travail, qui a le grand 
avantage d'être pourvu d'une clef dichotomique et que tout botaniste devra 
désormais consulter quand il s'occupera des plantes de cette vaste tribu. 

Stirpes exoticæ novæ, par H. Baillon (?). — M. le prof. Baillon a 
publié dans ce recueil de botanique les espèces nouvelles suivantes de la 
Nouvelle-Calédonie : Zygogynum pomiferum, Z. stipitatum, Drymis Balanse, 
D. Pancheri, Balanops oliviformis, B. Balansæ, B. Theophrasta, B. microsta- 
chya, Canarium obiferum, Polygosma Pancheriana, P. discolor, P. spicata, 
Soulamea trifoliata, S. cardioptera. 11 faut noter ces apparitions des espèces 
nouvelles au moment où l'on s'occupe au Muséum de la flore de la Nouvelle- 
Calédonie et où les voyageurs de M. Linden vont envoyer très probable- 
ment de nouvelles espèces. 

Plantes à feuillage ornemental (3. — Nous sommes en retard 
pour le compte-rendu de ce livre que M. A. Dallière a édité l'année der- 
nière et dont il a confié la rédaction à deux botanistes fort érudits, 
MM. Cogniaux et Marchal, du Jardin botanique de Bruxelles. 

Ce premier volume, qui contient 30 planches petit in-folio, est con- 
sacré aux espèces suivantes dont nous donnons la liste entière, parce 
qu’elle est en grande partie le dessus du panier des belles plantes à feuil- 
lage coloré et que les botanistes y trouveront de bons renseignements sur 
des introductions nouvelles encore trop peu connues. 

Acalypha Wilkesiana, Müller; arg. 

Adiantum rubellum, T. Moore. 

Alocasia Lowi, W. Hooker. 

— Sedeni, Hort. Veitch. 

Alpinia vittata, Hort. Bull. 

Anthurium crystallinum, Lind. et And. 

Fatsia japonica, Blume, var. variegata. 

Aphelandra mediaurata, Cogn. et March. 

Calathea hieroglyphica, Lind. et And. 

—  Makoyana, Ed. Morren. 
— roseo-picta, Regel. 
— tubispatha, Hook. fils. 


(4) Journal of the Linnean Society, vol. XIV, pp. 911-510. 


(2) Adansonia, 1. IX, pp. 334-545. 
(3) Un vol. in-fol., édité par M. A. Dallière et rédigé par MM. Cogniaux et Marchal, — 


A Gand, chez l'éditeur. 


en OÙ se 


Codiæum undulatum, Ed. And. et J. Veitch. 
— Weismanni, Hort. Veitch. 

Coprosma Baueri variegata. 

Cordyline gloriosa, Lind. et And. 

Curmeria picturata, Lind. et And. 

Dichorisandra musaica, Lind. 

Dieffenbachia Bausei, Hort. Chiswick. 

— nobilis, Hort. Bull. 

Dorstenia argentata, Hook. f. 

Nidularium spectabile, T. Moore. 

Pandanus Veitchi, Hort. 

Phænicophorium Sechellarum, H. Wendland. 

Phormium Colensoi variegatum. 

Phyllotænium Lindeni, Ed. And. 

Pothos argyrea major. 

Sequoia gigantea aureo-variegata. 

Nous n'avons qu'une ou deux observations à faire à cette nomenclature, 
c'est que l’Aphelandra (?) mediaurata de MM. Cogniaux et Marchal est la: 
mème plante que notre Graptophyllum mediauratum, L. et A., et que ces 
MM., en rapportant l'espèce à ce premier genre sans en avoir vu les fleurs, 
nous semblent s'être un peu hâtés de conclure sans preuves certaines. 
Ensuite, ils auraient pu mentionner que les premiers Crotons rapportés 
par M. J. Veitch de l'archipel du Sud, ont été nommés par nous, et ce 
regrettable horticulteur, en 1866, dans ses sètres de Chelsea, ainsi qu'en 
fait foi notre Mouvement horticole, 1867. 

Nous attendons l'occasion, prochaine nous l'espérons, de pouvoir rendre 
compte du second volume de cet Ouvrage qui à paru récemmeñt et que 
nous n'avons pas encore recu. E. A. 

mg Ne 


Rectifications.— En parlant de la poire Abbé Feytel dans notre receuil 
(1874, p. 139), nous avons, sur la foi d’une étiquette inexacte, orthographié 
ce nom Abbé Pétel. On est prié de rectifier l'étiquette et aussi de tenir 
compte que l'obtenteur de ce beau fruit est M. l'abbé F eytel, curé de Cha- 
rentay, qui en vit les premiers fruits en 1865 dans un semis de pépins fait 
“a ue Ce n'est donc pas à M. Aunier qu'il faut rapporter l'obtention de ce 
ruit. 

Vriesea? sanguinolenta. — Dans notre dernier numéro, nous avons 
conservé à cette espèce le nom publié par MM. Cogniaux et Marchal et qui 
existait déjà dans les serres de M. Linden à l'insu de ces messieurs. On ne 
Saurait donc les accuser de plagiat et tout soupcon de ce genre est très loin 
de notre pensée, nous le déclarons avec empressement, mais ces messieurs, 
qui nous demandent d'affirmer pour eux la paternité de l’espèce, ne doivent 
Pas, Ce nous semble, trop insister sur ce point. Pour changer l'attribution 
d'une espèce à un genre, il faut en avoir vu les fleurs, et la plante dont il 
est question n'a pas encore fleuri. Il se pourrait qu'elle fut même un 
Büllbergia et le nom provisoire, que nous n'avons d'ailleurs reproduit 
qu'avec réserve, disparaîtrait ainsi à son tour, ; Q 


oremnemneerennnnanenenanmeanes eee 
rene een] 


ses RE VIE de : Cr OT PUR 


REY. ete 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Mai 1875. 
. Les Expositions. — Nous venons de recevoir une circulaire relative 
à l'Exposition de Cologne. Cette Exposition aura lieu exactement du 25 août 
au 26 septembre, dans l'établissement de la Société d'Horticulture Flora. 
Elle comprendra tous les produits de l'horticulture, sauf les Raisins et la 
Vigne, à cause du Phylloxera, et formera huit classes : 

Horticulture, plantes de plein air et de serres. 

Produits horticoles, fruits, produits de la sève et des fibres des plantes, 
légumes et graines. ° : 

Architecture de jardins, dessins de parcs et constructions. 

Ornements de jardins, fontaines, statues, corbeilles, etc. 

Outils et machines. 

Collections horticoles, bois, graines, insectes. 

Fruits et fleurs coupées et artificielles. 

Littérature horticole. 

Le comité a entamé des négociations avec les compagnies de transports 
divers pour obtenir des réductions de tarif et il publiera le résultat de ses 
démarches. Une somme de 135,000 marcs sera consacrée à l'achat d'objets 
destinés à une loterie. Les exposants n'auront pas de frais d'emplacement 
à payer. Une vente publique des objets exposés aura lieu après le 26 sep- 
tembre. : 

Pour tous renseignements s'adresser à la Société Flora à Cologne (Prusse 


Rhénane). 


Exposition de Philadelphie. — Les documents spéciaux à l'horti- 
culture manquent encore sur cette grande Exposition pour l'année pro- 
chaine. Toutefois nous devons apprendre à nos lecteurs que ceux des 
Exposants qui se proposeraient d'envoyer des végétaux de plein air, destinés 
à être plantés cet automne dans les massifs du jardin de l'Exposition, doi- 
vent faire leur demande le plus tôt possible au Comité directeur de l'Horticul- 
ture à l'Exposition de Philadelphie, qui leur indiquera, dans un bref délai, les 
conditions à remplir et l'espace dont ils pourront disposer pour leurs 
plantations. 

Exposition de Paris. — La prochaine Exposition de la Société cen- 
trale d'Horticulture de France aura lieu du 29 mai au 6 juin prochain. 
Cette année ce ne sera plus le Palais de l'Industrie qui contiendra cette 
Exposition, mais l'Orangerie des Tuileries et les terrains avoisinants. 

Exposition internationale de Bruxelles en 1876. re Nous 
avions annoncé une grande Exposition à Amsterdam pour 1876, suivant les 
circulaires que nous avions reçues. Elle n'aura lieu qu'en 1877, après | 
celle de Bruxelles, qui a commencé le cycle des Expositions internationales 
et des Congrès, et qui aura son tour l'année prochaine. Un Congrès bota- 
nique et horticole tiendra également ses assises dans cette dernière ville. 
Nous pouvons nous attendre à voir des merveilles végétales, une fois de 
plus, dans la capitale de la Belgique. 

TOME XXII. — MAI 1875. 


RÉ Phys 


Éloignement des Oiseaux, Souris, ete. — Nous venons de voir 
employé en grand, chez MM. Transon frères, horticulteurs à Orléans, un 
procédé déjà signalé, mais sur lequel nous ne saurions trop appeler l'atten- 
tion. Toutes les graines à coques dures, entre autres les Pins, que ces 
Messieurs sèment par millions, sont trempées dans du minium avant de 
les semer. Aücun oiseau ni insecte rongeur ne s’en approche. Le moyen 
est simple et absolument infaillible. 

Le Congrès pomologique de France. — La réunion de cette 
année aura lieu à Gand. C’est le mois de septembre qui a été choisi. Nous 
ferons ultérieurement connaître la date exacte. Dès à présent, nous savons 
cependant que le Cercle d'Arboriculture organisera dans cette ville une 
Exposition internationale de fruits. La Fédération des Sociétés d'Horti- 
culture de Belgique met à la disposition des exposants une prix de 200 fr. 
pour la plus belle collection de Poires de semis nées en Belgique. 

La Vigne en Californie. — La production des Raisins de table est 
colossale en Californie, sans parler de l'extension qu'y prennent les vigno- 
bles proprement dits. La saison dernière, le général Bidwell a planté 
110,000 ceps de Muscat d'Alexandrie seulement pour la production de 
Raïsins de table et de Raisins secs. On dit que leur qualité en Californie 
égale celle des meilleurs produits de Malaga. 

Culture des Ananas. — On vend actuellement dans les rues de : 
Londres, à un shilling et au-dessus, et aussi dans quelques autres grandes 
villes, de petits Ananas, bons et très parfumés. Ces fruits viennent surtout 
de Bahama (iles Lucayes), où ils sont cultivés dans le district de New- 
Providence. Sur un seul point, on en voit un champ de 1,200,000 pieds 
en culture; cela forme un très curieux effet de paysage. L'année dernière, 
2 en à envoyé en Angleterre pour une valeur de 55,497 livres sterling 
.(1,387,4%5 francs). | 

Anthurium Scherzerianum. — Le 30 mars dernier, à l'Exposition 
de la Société botanique de Londres, M. Ward, jardinier de M. Wilkins, 
à Leyton, à exhibé un pied de cette plante portant plusieurs spathes 
longues de 15 centimètres et larges de 11 et demie. Cependant ces grandes Ë 
dimensions ont encore été dépassées par une plante cultivée par M. Be- 
thell, à Ledgwick House, près Kendal, et qui porte des spathes longues 
de sept pouces (dix-sept centimètres et demie) sur onxe et demie de large. 
Quelle admirable fleur, avec l'éclat de ce vermillon incomparable, et que 
pauvre petite plante apportée par M. Wendland de 


plantes de la Nouvelle-Calédonie. — Les 
expédition organisée à la Nouvelle-Calédonie par 
S en bonnes conditions, On y remarque de superbes 
et Xentiopsis As de Fougères en arbre nouvelles, des Ha 
Tes Pre ins des Orchidées, etc., ete. Nous avons D | 
Liliacée ‘ ee TS que des pieds vivants de la fameuse et brillan 
ces envois “ édonienne, le Xeronema Movrei, sont enfin introduits avé 
S. NOUS pourrons done jouir avant peu des splendides fleurs écar- 


lates en éni il : 
épis unilatéraux, Si étranges, de cette curieuse espèce, don 
Vivement désirée! 


Premiers envois de l' 
+ Linden sont arrivé 
échantillons de diverse 


l'introduction était si 


Li 


BR: 


Guérison du Phylloxera. — La commission chargée d'attribuer le 
prix de 300,000 francs au destructeur du fléau, a jugé récemment qu'il 
n'y avait pas lieu de le décerner cette année. Cependant on nous dit que 
le remède est trouvé. Ce serait un mélange de sulfocarbonates alcalins et 
d'engrais. M. Dumas l'a déclaré récemment et on a fait beaucoup de bruit 
autour de cette nouvelle. Nous saurons avant peu à quoi nous en tenir. 

Exploration botanique et horticole des régions équatoriales 
de la Cordillère des Andes. — M. Linden, depuis qu'il ne s'occupe 
plus personnellement de la direction de ses établissements, a porté toute 
son attention sur l'exploration des diverses régions peu connues du globe, 
et l'énergie qu'il déploie dans ce but, n'a jamais été aussi active qu'en ce 
moment. Nous avons déjà parlé de l'importante expédition qui explore 
pour son compte, la Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles-Hébrides, les îles 
Fidji, Salomon et la Nouvelle-Guinée, Une seconde mission fouille en 
ce moment les immenses forêts du Cassiquiare et du haut Orénoque. Une 
troisième parcourt la province de St-Paul et les régions du Parana, et une 
quatrième et très importante expédition vient de se mettre en route pour 
entreprendre l'exploration botanique et horticole des régions équatoriales 
de la Cordillère des Andes. 

Ces régions déjà visitées deux fois aux frais de M. Linden par de sim- 
ples jardiniers dont les recherches n'ont guère profité à là science, vont 
être examinées actuellement par un botaniste ambitieux de marcher sur 
les traces des Ruiz et Pavon et d'un Pœppig, et dont le nom est bien connu 
de nos lecteurs. Il est accompagné d'un jardinier expérimenté, chargé 
de la récolte des plantes vivantes et des graines. 

Nous ne sommes pas autorisé à divulguer par quel point commence 
ce voyage, mais nous pouvons dès à présent faire connaître les contrées 
qui seront parcourues par les deux voyageurs. Ces contrées sont com- 
prises entre le plateau de Pasto au nord et le Rio Huallaga au sud, en pas- 
sant par Quito Cuenca, Loxa, Huancabamba, Jaen de Bracamoros, Chacha- 
payas Moyobamba, le Huallaga depuis son origine jusqu'à l'Amazone, etc. 

Nécrologie. — La Belgique horticole vient de faire une grande perte 
dans la personne de M. DE GHELLINCK DE WALLE, président de la Société 
royale d'Horticulture et de Botanique de Gand et du Cercle d'Arboriculture 
de Belgique. C'est avec consternation que les horticulteurs gantois ont 
appris cette fatale nouvelle, peu de jours après l'Exposition d'Anvers, où 
cet amateur émérite avait obtenu de nouveaux succès pour des collections 
hors ligne. Ses belles serres de Wondelgem avaient une réputation euro- 
péenne; il y avait réuni d'admirables collections de Palmiers, Fougères, 
Dragonniers, Aroïdées, ‘Azalées, Cycadées, qui étaient devenues célèbres 
et le plaçaient à la tête des amateurs belges. L'accueil courtois, affable et 
charmant de M. de Ghellinck de Walle pour les étrangers amis de l'horti- 
culture le rendaient sympathique à tous, et ses concitoyens rendent un 
hommage unanime aux grandes qualités qu'il avait toujours mises à leur 


sérvice oi i de l'horticulture belge. 
ervice et à celui de l'horti 5 En. ANDRÉ. 


— 72 — 


PI. CCIV. 


ARAUCARTA RULET, r. nou. 


ARAUCARIA DE RULE. 
FoUGÈRESs. . 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortic., 1875, p. %. 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : arbor ut videtur 30 pedes (et ultra?) alta; rami sub 4 verti- 
cillati; folia coriacea undique dense imbricata adpresso-incurva oblongo-lanceolata acutiuscula 
vel obtusiuscula haud pungentia dorso nervo crassiusculo longitudinali notata et nitida facie 
planiuscula; f. ramorum inferiorum lanceolata et subpatentia (videntur polymorpha); amenta 
mascula’crassa oblonga obtusa; bracteæ antheriferæ plurimæ imbricatæ apice late lanceolato- 
acuminato sursum verso, antheræ 7-9, squamæ late subrhombeæ basi longe angustatæ apice 
longo acuminato subulato ; nuculæ..…….. Crescit in Nova-Caledonia (Char. e cl. Parlatorei desc. 
in DC. Prodr. desumpt.). Vidi viv. in hort. Linden. — E. A. * 

Araucaria Rulei, Ferd. Mueller, pl. exsicc. 

Eutacta Rulei, B. Verlot, in Rev. hort. 1866, p. 277. 

Eutacta Rulei polymorpha, Carr., Traité des Conif., p. 392, et édit. IN, p. 605 et 607. 


* 
nnn 


Cet arbre magnifique, dont le feuillage si étrangement imbriqué a frappé 
d'étonnement ceux qui l'ont vu vivant à sa première introduction en Europe, 
croit sur les sommets de la Nouvelle-Calédonie, à Kanala et dans d'autres 
parties de l'ile probablement. Sa taille ne paraît pas atteindre celle des 
autres espèces (4. excelsa et autres), mais son élégance n’est surpassée par 
aucune. Les feuilles, dures, imbriquées sur quatre rangs sur les rameaux, 


sont apprimées recourbées, oblongues lancéolées légèrement aiguës où un M 


peu obtuses, non piquantes, parcourues dorsalement par une nervure sail- 


lante épaisse longitudinale, brillante : elles sont planes sur leur face anté- = 


 neure. Celles des rameaux supérieurs fournissent les caractères que nous 
venons de relater, et celles des jeunes plantes de semis également; mais 
nous avons des raisons de croire, avec M. Parlatore, que celles des ra: 


différentes des autres, si les échantillons des herbiers n’ont pas été confon- 
dus. Les châtons mâles sont épais, oblongs obtus; les bractées anthérifères 


nombreuses imbriquées, à sommet largement lancéolé acuminé redressé; 
S anthères, au nom 


| Pre Carrière, nous croyons que cette espèce et d'autres né0- 
0 °880nt polymorphes et difficiles à déterminer sûrement. 


E. À. 


lo n nombre de 7-9, et les écailles largement subrhomboïdales, 
A rétrécies à la base subulée; les fruits ne sont pas encore 


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MITA! MIAL: « OTARAINLE- A 


Lommersmies 


ve 79 à 


PI. CCV. 


PITCATRNIA STAMINEA, conmnérs. 


PITCAIRNIE A LONGUES ÉTAMINES. 
BROMÉLIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : : Voir Ilustr. hortic., 1875, p. 146. 
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : ÉRRRpER caricis cujusd. habitu ; ; folia lineari-lanceolata acuta, 


ressis canaliculatis 2 cent. Æ longis; corolla vivide scarlatina duratione diurna lobis 

fear lanceolatis 6-7 cent. longis 5 mil. latis, in tubum connatis basi nudis, a medio superne 
er (post anthesin rursum erectis); sfamina exserta, 8 cent. longa, filamentis compressis 

is basi rubris antheris erectis filiformibus basifixis 8 mill. longis luteis; stylus HEDiiens, 
RATE Area stigma trilobatum spiraliter TA ovarium nn, triloculare. 
Nova-Gran 

er mt staminea, Lodd. (Bof. Cab. 1. sé Bot. Magaz. t. 2411. 
è rs stamineum, Beer, Bromel. p. 56. 


Cette jolie plante, introduite d'abord en Angleterré par sir Th. Har rdy, 
qui l’envoya à lady Campbell, il y a plus de cinquante ans, fut décrite dans 
le Botanical Cabinet de Loddiges, puis dans le Botanical Magazine, en 1823, 
sans indication de patrie. Nous sommes heureux de pouvoir combler cette 
lacune, M. Roezl l'ayant retrouvée, en 1872, dans la Nouvelle-Grenade. 
Les plantes issues des graines qu'il a adressées à M. Linden ont montré 
des plantes plus grèles, plus élancées, des panicules plus lâches et moins 
multiflores et des fleurs plus longues et. plus écarlates que dans le type 
décrit, et nous avions pensé, M. Linden et moi, avoir reconnu dans la 
plante une espèce nouvelle qui aurait recu le nom de P. fuchsioides, mais 
après un examen attentif, nous ne trouvons pas ces différences suffisantes 
pour la séparer du P. staminea. 

Ses charmantes fleurs pendantes du plus bel écarlate et son port gracieux 
méritent à cette plante une place distinguée dans les collections de serre 
chaude, où la culture de toutes les Broméliacées tropicales lui conviendra 
d’ ao sans soins particuliers. 


E. A. 


w 


PQ L, ES 


PI. CCVI. 


 DICKSONIA CHRYSOTRICHA, moon. 


DICKSONIA A POILS DORÉS. 
FOUGÈRES. 


ÉTYMOLOGIE : dédié à James Dickson, cryptogamiste anglais. 

CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : sori intra marginales in apice venæ inserti ; indusium infe- 
rius, subglobosum, coriaceum v. membranaceum, cyathiforme, integrum vel Jus minus 
bivalye. — Species plerumque arborescentes, frondibus amplis coriaceis decomposilis, at 
nullæ rhizomatæ et (2 exceptis) bipinnatæ. In America calidiore, Polynesia et in variis Jocis 
Zonæ Lemperatæ (una Canadensis). ’ 

Eudicksonia. — Indusium aperte bivalve, valva ‘externa segmentis apice constituta. (Ex 
Hook. et Bak. Syn. fil., edit. prim. p. 50). 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : arborescens; frondes bipinnatæ ; pinnæ inferiores 30-45 cent. 


longæ, 15 cent. latæ; pinnulæ lineares, inferne truncatæ in rhachide excepto apice; segmenta 
I 


lineari oblonga, dentata, 12 mill. longa, 4 lata, erosa; rhachis pilis aureo-brunneis ES 
dense vestitus, rhachides pinnarum et pinnularum asperi dense tomentosi, textura coriacea ; 
pinnulæ fertiles paululam contractæ; sori 2-6 in singulo lobo, valvæ suborbiculares. — Mn 
montibus Javæ, alt. 3300 met 
Dicksonia chrysotricha, Th. Moore, index Filicum, p. 511. 
— Blumei, Mett. 


Z 
5 
® 


Cibotium speciosum, Blume, mss. — Hb. Hook. 
ti chrysotrichum, Hassk., Fil. Jav. 55; 1d. Bonpl. 1858. 
— nificum, de Vriese, Jungh. Jav. 1, 515, . 
Alsophila lurida, Hassk., Cat., 9, 54; Id. Tijdsch. Ned. Ind. IN, 147. 


naunr 


Cette admirable! Fougère, l’une des plus belles espèces arborescentes 


‘qui peuplent nos serres, habite Java, où plusieurs voyageurs l'ont trouvée 0 
sur les montagnes jusqu’à une altitude de 3300 mètres. Elle a été introduite 7 


vivante en Europe à plusieurs reprises, mais elle est restée fort rare dans 
les collections, où cependant aucune autre ne peut la dépasser en élégance 
et où sa curieuse chevelure brun doré lui assure une place proéminente- ol 
est impossible de confondre le D. chrysotricha avec aucune autre espèce, et 
c'est surtout ce caractère des poils qui garnissent les rafles des frondes qui 
le distingue au premier chef. Dès le jeune âge, les plantes se caractérisent 

US en avons vu de beaux exemplaires dans les serres de M. Linden € 
au Jardin botanique de Bruxelles 

pèce paraît montrer un caractère analogue, c'est une 

Fougère néo-calédonienne, que M. Linden vient de recevoir vivante et 
dont nous parlerons prochainement. 

En attendant, nous sommes heureux de penser que des introductions 
récentes vont permettre d 


à e répandre une Fougère si rare, si belle et Sl 
désirée des vrais amateurs « ï E. 


. * 


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LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


LE MELON VERT A RAMES. 


La culture des Melons est en progrès, cela ést incontestable, et depuis 
un demi-siècle, soit dans les pays méridionaux, soit dans l’ouest, ou dans 
le centre de la France, on en a étendu la culture, de manière qu'aujour- 
d'hui tout le monde peut manger de ces excellents fruits rafraichissants et, 
dit-on, aussi un peu nourrissants. Les amateurs ‘et les cultivateurs de 
Melons ont trouvé le moyen de franchir la limite qui les à pendant bien 
longtemps empêchés d'aborder cette culture, tant les difficultés étaient 
grandes, prétendait-on; il n'en est plus de même aujourd'hui, et il n'y a 
pas une localité en France où les Melons ne puissent être cultivés avec 
plus ou moins de succès, soit sous châssis, soit: sur couche sourde et sous 
cloche, soit en pleine terre et à l'air libre, partout enfin où la température 
ne s'oppose pas d'une manière absolue à la culture de cette plante. A force 
de soins, de zèle et d'observations judicieuses, on est parvenu à obtenir par la 
fécondation artificielle et par la sélection — nous nous proposons de traiter 
prochainement de ces deux questions — des races et variétés peut-être un 
peu plus robustes que celles que l'on cultivait primitivement: et pour n’en 
citer qu'une en passant, nous mentionnerons le Melon dit d'Angers, que 
nous Cultivons à Hanneucourt (Seine-et-Oise) en pleine terre dans une 
planche de notre potager, qui nous réussit admirablement et qui nous 
donne chaque année de très bons fruits, pleins à l’intérieur comme des 
pommes. Depuis une trentaine d'années, les amateurs se sont occupés 
d'une modification des plus importantes dans la culture et dans la conduite 
des Melons, et au lieu de les cultiver à plat, comme il était d'usage, ils se 
sont imaginés de faire courir sur des rames et sur des treillages à carreaux 
ou en losange les longues tiges et les branches des Melons: ils sont mêmes 
parvenus à obtenir des variétés pouvant s'adapter tout particulièrement à 
ce genre de culture; de ce nombre est le Melon vert à rames, dont nous. 
ne connaissons ni l'origine, ni le nom de l’heureux obtenteur; constatons 
que cette variété est bonne; cela nous suffit. 

Le Melon vert à rames est de facile culture; il ne demande que peu de 
soins, et ce qui le fera adopter dans tous les jardins, c'est qu'il ne veut ni 
taille, ni pincement à aucune époque de l'année : on laisse se développer 
les branches à leur aise, sur des treillages verticaux ou inclinés à 45 degrés, 
ou sur des rames droites, que l'on maintient par des traverses, pour les 
relier et les soutenir entre elles. 

On sème le Melon vert à rames depuis la fin de mars jusqu’à la fin de la 
première semaine de mai; dans notre contrée, il y aurait danger à le semer 
plus tôt. Nous le semons dans des pots ou dans des rayons, mais toujours 
sur couche chaude; quinze jours après le semis, nous repiquons les jeunes 
plants, seul à seul, dans des pots séparés, ayant de 10 à 12 centimètres 
de diamètre, et dans du terreau; quinze jours après ce travail, nous les 
plantons, soit sur des cônes ou buttes (voir à ce sujet notre Zraité du Melon 


« 


TE 


vert à rames, que nous venons de publier à la librairie de M. Blériot, 
éditeur, 55, Quai des Grands Augustins, à Paris), Pour vulgariser et 
répandre la culture de cette délicieuse variété, les cinq cents premiers 
souscripteurs recevront, à titre de prime gratuite, en même temps que 
le volume, un paquet contenant quelques graines de Melon vert à rames, 
en quantité suffisante pour l'essayer chez eux. Cette variété est très fer- 
tile; ses fruits sont de moyenne grosseur, à chair verte, très sucrée, fon- 
dante, juteuse et très parfumée. 

Nous sommes redevables du Melon vert à rames à MM. les marquis 
de Selve et de Sinéty,: qui en ont parlé les premiers dans le Bulletin de 
la Société d'Acclimatation. I] fut apporté chez M. de Selve par son jardinier, 
qui le tenait de son père, jardinier lui-même dans la Nièvre, et Mad. la 
marquise de Selve n’en veut pas d’autres dans son jardin et sur sa table. 


.C'est là, si nous ne nous trompons pas, le meilleur certificat que l'on 


puisse délivrer en faveur du Melon vert à rames, et cela se comprend aisé- 
ment quand on saura que ces fruits, tous suspendus en l'air, n'ont jamais 
le côté de la couche toujours si désagréable; ces Melons reçoivent l'air et 
le soleil de tous les côtés, et toutes les parties du fruit en sont mangeables, 
tandis que ceux récoltés sur couche et provenant de la culture à plat ne 
sont bons en général qu'aux deux tiers ou aux trois quarts environ, sans y 
comprendre le côté du pédoncule, qui est toujours de beaucoup inférieur à 
celui de l'ombilic. 

Au moyen de la fécondation artificielle des Melons, dont nous parlons 
longuement dans notre nouveau Traité du Melon à rames, un de nos confrères 
est déjà parvenu à nous doter d'une variété à chair jaune ayant tous les 
avantages et toutes les qualités du Melon vert à rames, qui est lui, à chair 
verte. Cette culture peut paraître tout d'abord assez originale et assez inso- 
lite; mais après avoir lu notre volume, il est facile de revenir de cette 


prévention, si toutefois on en avait une. 


BossiN. j 


LES MEILLEURES GROSEILLES ÉPINEUSES. 


La supériorité des variétés anglaises de Groseilles épineuses où à maque- 


_ reau est incontestable. Mais il est utile de faire un choix dans les nom- 


breuses variétés des catalogues, et voici une liste précieuse pour les 
amateurs, en ce qu'elle ne recommande que les variétés les plus tranchées, 
les plus belles et les meilleures. Nous l'empruntons au Garden. Les bons 
pépiméristes anglais pourront fournir ces variétés très authentiques. Nous 


- les divisons en deux tribus : les plus belles et les meilleures. 


ROUGES. BLANCHES. 

Qualité. Beaute. Qualité. Beauté. 

v. _ London. 1 Princess royal, Antagonist. 
Hg Dan’s Mistake, Whitesmith, 
Sportsman. ” pe Smiling beauty. Overseer. 
Rifleman. $ ra Hero. Queen Anne. Snowdrift. 
Lancashire Lad peedwell. Royal White. King of Trumps- 
: à Plough boy. Sheba's Queen. Hero of the Nile. 


VERTES. JAUNES. 

Qualité. Beauté. Qualité. Beaute. 
Greengage. Shiner. Champagne. Katherina. 
Keepsake. Thumper. Rumbullion. Drill. 
Green Walnut. Stockwell. Yellow ball. Leveller. 
Gréenwood. Telegraph. Yellow sulphur. Criterion. 
Jolly Angler. Matchless. Cottage Girl, Leader. 
Rattler. Green London. Teazer. Trumpeter. 

x 
P. ERCEAU. 


LES NOUVEAUX RADIS DU JAPON. 


On fait beaucoup de bruit depuis l’année dernière à propos d'un Radis 
importé du Japon sous le nom de Daïcon et sur le compte duquel on est en 
train de disserter à perte de vue. M. Léon Lille a d’abord appelé l'at- 
tention sur cette plante et nous avons reproduit en partie l’article du 
Cultivateur de la région lyonnaise, où il le recommande pour la grosseur de 
ses racines et sa saveur (1). Nous ajoutions que la plante avait été décrite 
comme nouvelle par M. V. Morel, de Lyon, sous le nom de Raphanus acan- 
thiformis, et nous reproduisions cetté assertion sous toutes réserves. 

Des graines, remises à M. Sisley par le D' Hénon, produisirent des 
plantes vigoureuses dont les racines ne dépassèrent pas cependant 45 cen- 
timètres, bien qu’on annoncçât qu'elles attéignaient près d'un mètre de 
longueur sur un pied de diamètre. 

MM. Vilmorin cultivèrent aussi la plante et M. Rivière en reçut, a 
printemps 1874, des graines venant de Yokohama, qui produisirent cer 
M. Talabot, pe de Limoges, des racines longues de 70 centimètres sur 
7 à 8 de diamètr 

D'autres ae Phare des’ semences analogues et se livrent 
actuellement à des ess 

Or, ce prétendu R. dcoalh rs de ne serait, assure-t-on, qu'une variété du 
Radis commun (R. sativus, L.), cultivé depuis un temps infini au Japon, où 
il a donné des variétés fort nombreuses et d'une diversité extraordinaire. 

- Le nom même de Daïcon ou Daikon ne signifie rien spécifiquement. Il re- 
présente le nom générique tout simplement, auquel s’adjoint un qualificatif 
suivant la variété. Ainsi on dit Radis Aka (Aka Daikon), Radis Azami (Azami 
Daikon), etc. C'est donc un non-sens que de dire Radis Daikon et il est 
beaucoup plus simple et plus rationnel d’ appeler ces plantes Radis du Japon, 
en ajoutant une épithète à chaque variété, par exemple : 

Radis du Japon à longue racine; 

Radis du Japon blanc gros; 

a du Japon rose; etc., etc. 

MM. Savatier et Franchet, qui ont publié deux ouvrages sur les plantes 
japonaises, la traduction des livres Kvwa-Wi et une Énumération des 


(4) Voir ue hortic., 1874, p. 187. 


us: TS de 


plantes du Japon, disent (1) que l'espèce a varié considérablement entre les 
mains des horticulteurs japonais, et ils citent les noms de huit variétés qui 
ont été l'objet de très belles figures dans les livres japonais Sô Mokon 
Zousselz et Phonxo Zoufon. Ces noms sont : 

Aka Daikon; 

Azami Daikon:; 

- Kouro Daikon; 

Karami Daikon; 

Assame Daikon:; 

Mourikoutsi Daikon: 

Mourasaki Kabon; 

-ne. 


Nous ne savons à quoi se réfèrent: ces deux dernières appellations, mais 
. ilest bon d'ajouter qu'une sorte de nom général à toutes ces variétés paraît 
être plus répandu au Japon : c'est celui de Murasaki Daikon. On appelle 
aussi ce Radis Taïcon Soo. D'où il suit que si l’on tenait à conserver à la 
plante chez nous un qualificatif Japonais, on pourrait l'appeler Rapis MuRA- 
SAKI, mais non Daïkon, qui ne signifie que Radis tout court. 

Il est curieux de voir que le Raphanus sativus, cultivé également en 
Europe depuis un grand nombre d'années, n'ait guère produit que des 
racines peu volumineuses, tandis qu'en Orient il montre une propension à 
prendre de fortes dimensions et même une saveur spéciale. Nous n’en 
voulons pour exemple que le Radis rose d'hiver de la Chine et les variétés 
dont nous parlons aujourd'hui. Ces variétés suivent en cela ce que nous 
avons vu se passer entre les mains de M. Carrière, à propos de ses semis 
de Raphanus raphanistrum, qui l'ont conduit en quelques années à l’obten- 
tion de ces curieux produits napiformes, à grand développement, que nous 
avons baptisé du nom de Raphanodes. Le R. raphanistrum croit à l'état 
Sauvage au Japon; on le trouve dans les champs de l'ile de Nakisima, 
d’après Von Siebold, et M. le D' Savatier l'a rencontré dans l'ile de Nippon, 
près de l'arsenal de Yokoska. On ne dit pas que cette plante ait été l'objet 
au Japon d'expériences culturales et ce serait au type AR. sativus qu'il fau- 
drait rapporter les variétés cultivées qui sont arrivées en Europe. . 


Ep. ANDRE. 


LE WITLOOF. 


MM. Vilmorin viennent de re 


MM commander, dans une brochure récemment 
publiée, la Chicorée à grosses ra 


È cines de Bruxelles ou Witloof des Flamands. 
Nos lecteurs belges connaissent bien ce légume, mais il est généralement 
Ignoré en dehors des Flandres et cependant il mérite d'être répandu sur les 
marchés et sur les tables. 
di Le 
(0) Enum. plant, Japon. — Vol. 1, pars 1, p. 39, No 165. : 


AU, Le PO 


La variété qui produit, par le blanchiment en terre de ses premières 
feuilles, cette salade analogue à notre Barbe de Capucin, mais à limbes plus 
larges et presque pommée, est voisine de la Chicorée à café, dite race de 
Magdebourg. Sa saveur est moins amère que celle de la Barbe de Capucin, 
et la largeur de ses feuilles la rend beaucoup plus facile à manger. De Noël 
à Pâques, les marchés de Bruxelles en sont abondamment pourvus. On cuit 
ce légume par pommes entières, et on le sert au jus, à la sauce blanche ou 
à la crême; cru et en salade, il est également excellent et très précieux 
dans une saison où les légumes frais manquent généralement. 

Pour cultiver le Witloof, on sème les graines dans la première quinzaine 
de juin, en terre meuble, On éclaircit le plant de manière à laisser entre 
les racines un espacement de 10 centimètres nécessaire à leur dévelop- 
pement. De la fin d'octobre à la fin de février, on arrache les racines, on les 
place côte à côte dans une tranchée de 20 à 40 centimètres de profondeur, 
par rangées espacées de 15 à 20 centimètres ‘et on les recouvre de 
2 centimètres de terre légère. On couvre le tout d'une épaisse couche de 
fumier, de 60 centimètres à 1 mètre; les pousses s'allongent et blanchissent 
et un mois ou six semaines après on récolte les têtes blanchies, que l'on 
coupe au-dessus du collet et qu'on apporte au marché pour la consommation. 

Nous devons savoir gré à MM. Vilmorin d'avoir préconisé un excellent 
légume qui se répandra, nous l’espérons, en dehors de la Belgique et sera 
vite apprécié des consommateurs. 


bar 
—, 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


NOUVEAUX CALADIUMS DE M. BLEU. 


L'infatigable semeur ne s'arrête pas et il vient de mettre au commerce 
les variétés nouvelles suivantes de ses splendides Caladiums. On pourra se 
les procurer chez M. Linden à partir du moment où nous parlons. Toutes 
ces cinq variétés sont de premier ordre. M. Bleu n’a encore révélé à per- 
sonne le secret de ses moyens d’hybridation qui le conduit à l'obtention de 
ces feuillages si délicieusement colorés. (Rédaction.) 

GRÉTRY (B.). — Variété du plus bel effet, et séduisante sous tous les 
rapports : beau maintien, forme élégante, richesse de coloris et magni- 
fique opposition de couleurs. Elle est le produit du C. Maxime Duval et du 
C. Auber; sa feuille plus élégamment allongée que celle du premier a 
comme lui le centre rouge carminé, mais un peu moins étendu dans le 
limbe: ses larges et très nombreuses macules blanches sont empruntées au 
second. 

Louise Dupressis (B.). — Quel élégant pinceau pourra rendre la beauté 
si bien réunie à la délicatesse de cette ravissante variété qui arrache au 
plus indifférent une exclamation de surprise et d'admiration? C'est le C. Duc 
de Ratibor, fécondé par le C. bicolor fulgens, qui a produit ce superbe gain, 


0) 


dont la feuille, tenant à peu près le milieu entre les deux pour la forme, a 
les nervures laque éclatante encadrées de laque rosée, le fond blanc trans- 
parant légèrement rosé, et parcouru dans toute son étendue de très fines 
nervures vertes. 

MADAME HEINE (B.). — Ce splendide et nouveau gain, sorti du C. Madame 
Andrieu et du C. Duchartre, est très remarquable par ses nervures rouge- 


carmin, que fait vigoureusement ressortir le fond blanc très légèrement . 


lavé de rose du limbe, dans lequel se distingue un ravissant réseau de déli- 
cates nervures vert foncé. 

Cette variété à été jugée si favorablement par le Jury de l'Exposition de 
Versailles, qu'il n’a pas cru lui faire trop d'honneur en la dédiant à l’aimable 
Présidente des Dames patronesses de la Société d'Horticulture de Seine- 
et-Oise. 

MINERVE (B.). — Charmante et très agréable plante, sinon d'un dessin, 
du moins d'un coloris tout nouveau. La feuille, ample et bien étalée, a les 
nervures et le centre d’un rose violacé clair extrèmement frais; cette 
délicate couleur encadrée de vert-gris, a la zone excentrique d'un vert-bleu, 
elle est en outre parsemée de nombreuses et larges macules d’un blanc pur. 

Elle est sortie du C. Houlletii et du C. Madame Andrieu. à 

VICOMTESSE DE LA RoQUE ORDAN (B.). — Cette variété, de même que les 
précédentes, à fait le charme de toutes les personnes qui, au mois de mai 
dernier, ont visité les Expositions de Paris et de Versailles, où elles ont 
figuré pour la première fois. 

Obtenue par la fécondation du C. Duc de Ratibor et du C. A. Bleu, elle n’a 
de ce dernier que le maintien. Sa feuille, élégamment allongée et largement. 
peltée, a les nervures d’un rose très tendre qui forme un doux contraste 
avec le fond d’un blanc neigeux mat, fortement relevé par un superbe 
pointillé vert gai, partant des nervures principales et s'étendant dans 
tout le limbe. 

_ALCIBIADE (B.). — Gigantesque et très éclatante variété, dont la feuille 
bien plane a le centre rouge écarlate entouré de vert foncé; de nombreuses 
et très larges macules blanches sont semées sur tout le limbe. Quoique 
ayant les feuilles très larges, cette belle plante n'en a pas moins un superbe 
maintien. 


Elle à éte produite par la fécondation di C. À, Bleu par le C. Madame 
Hunebelle. A. BLEU, 


LES PALMIERS A COLLIOURE. 
À M. Ed. André, 


* Je fais toutes sortes d'essais et d'expériences dans mon jardin, qui. 
: est, à vrai dire, qu'un laboratoire de botanique et de physiologie végétale. 
ne Le longue description à vous faire des curiosités que j'y ai obte- 
ER RG ras en ce moment, mais je n'aurais aujourd'hui ni le Ha 

| nécessaires pour cela. Je vais do ous parler de 
mo Pas nc me borner à vous P 


— 81 — 


» 1° Phænix pusilla, Gærtn. (Ph. Hanceana, Ndn.), de la Chine Méridio- 
nale. — Graines envoyées par M. Hance, vice-consul de S. M. Britannique 
à Hong-Kong. Un superbe pied adulte mâle, qui fleurit depuis 3 ans. Espèce 
très jolie, subacaule, c’est-à-dire qui ne dépasse guère un mètre. Chez moi, 
le stipe est haut de 30 centimètres: les feuilles ou palmes longues de 2 mè- 
tres aù maximum. Inflorescences courtes, serrées, fleurs jaune paille. Mal- 
heureusement, je n'ai pas la femelle. Rustique au même degré que le Dattier 
dactylifère, ma plante est âgée d'environ 10 ans; dans l'hiver 1868-69 elle a 
été couverte de 1 mètre de neige, chose inouïe pour le pays; elle a été en- 
foncée 10 jours sous cette neige et ne s'en est pas plûs mal trouvée pour 
cela. 

» 2° Jubæa spectabilis. — La perle des Palmiers pour la région des Oran- 
gers. Robuste de toutes manières, ne craignant ni le froid, ni le vent, ni le 
soleil. Même tempérament {ou à bien peu près) que le Chamærops humilis. 
Ce sera certainement une des belles acquisitions de la région des Orangers 
dans le midi de l'Europe et le nord de l'Afrique. D'ailleurs excellent arbre 
fruitier. J'en ai plusieurs qui marchent admirablement. 

» 3° Chamærops humilis. — J'en ai une quantité, et de plusieurs variétés, 
vertes glauques, arborescentes, en toufles, à gros fruits, à petits fruits, etc. 
Tout cela pousse comme mauvaise herbe. 

» 4° Chamærops excelsa ou Fortunei. — Encore plus rustique que le précé- 
dent. J'en suis encombré et en donne à qui en veut. Pousse très rapidement. 

».D° Cocos (sans nom, de chez M. Van Houtte). — Planté depuis 3 ou . 
4 ans, vient très bien, mais dans un endroit très abrité, hémicycle au pied 
d'un rocher à pic, que nous avons décoré du nom de Jardin tropical ! 

. » 6° Rhapis flabelliformis. — Jeune encore: passe parfaitement l'hiver 
sans abri, mais dans le jardin tropical. Je ne doute guère qu'il n'y vienne 
parfaitement. 

» T° Livistona (Corypha australis). — Plusieurs pieds déjà beaux, dont le 
stipe commence à s'élever au-dessus de terre. À toutes les expositions; mais 
là où il est trop en rase campagne, il souffre un peu par 3 ou 4° au-dessous 
de zéro, ce qui est à peu près notre maximum de froid dans les hivers 
rudes (non les hivers très rudes); il souffre aussi du soleil et du vent, mais 
il se refait vite. Réussit mieux près des murs où le vent ne le fatigue 
pas beaucoup. 

» 8 Sabal Adansoni. — Vient comme une mauvaise herbe: je ne lui donne 
aucun soin. 

»* %® Sabal palmetto (Chamærops palmetto). — Ne s'accomode guère du 
climat ou du sol de Collioure, ou de tous deux. Je n’en ai qu'un pied, du 
reste très mal placé. Le froid, le soleil, la sécheresse paraissent lui nuire 
également. Il pousse très lentement; je crois qu'il n'y à rien à en tirer ici. 

» 10° Diplotemium Romanzoffii. — Deux pieds, tout Jeunes encore, ou 
plutôt qui refusent presque absolument de pousser. Craignent également le 
froid et le chaud. Je crois que ce terrain, qui est ici exclusivement silico- 
alumineux, et point du tout calcaire, ne lui convient pas. Le buis, lui-même, 
peut à peine s’y soutenir. 

» 11 Chamærops Martiana. — Trois pieds, jeunes, datant de 3 ans, ne 


FE joe 


valent guère mieux jusqu'ici que le précédent pour notre climat et notre 
terrain. Ce Palmier, sur lequel je fondais de belles espérances, craint le 
soleil d'ici (qui est dur il est vrai) et la sécheresse. Par des gelées de 2à 3 
degrés, ses feuilles rougissent légèrement. Il marche avec une lenteur d’es- 
cargot; on verra plus tard s'il s'améliore. 

» À Collioure, les arbres déjà naturalisés de longue date les plus remar- 
quables sont les Orangers. Il y en a d'énormes dans les jardins, et cela tout- 
à-fait en rase campagne. J'en ai un, entre autres, qui a 9" de hauteur à 
partir du sol, et 1"70 de tour à 1" du sol sous les branches. C’est un arbre 
massif dont 5 grosses branches de la grosseur de la cuisse ont été cassées 
par le neige de 1869. Ces gros arbres donnent annuellement de 1200 à 
1800 oranges. Les Citronniers, Ponciriers, Pommiers d'Adam, Bergamo- 
tiers, viennent très bien aussi. J'ai en fleur en ce moment le Cytisus proli- 
ferus des Canaries, blanc comme neige du haut en bas; le Retama monos- 
perma, charmant arbuste pleureur également couvert de fleurs, etc. Ce 
qui ferait ici d'excellentes spécialités commerciales, si on voulait s'en occu- 
per, ce sont les Cactées et les plantes bulbeuses. Les Opuntias, Echinopsis, 
Mamillarias, Cereus, etc., viennent pour ainsi dire seuls; les Liliacées, 
Amarylidées, Iridées, seraient dans le même cas, à en juger par celles que 
Jai plantées et dont je ne me suis plus occupé. Toutes les plantes de 
l'Afrique australe trouveraient ici leur climat, comme celles d'Algérie, 
dont j'ai une superbe provision, que je réserve aux botanistes. » 

Collioure, avril 1875. 
CHARLES NAUDIN, 


Membre de l'Institut. 
"D 4 
MELANGES. 


LES NECTAIRES DES EVELYNA. 


En étudiant récemment les. fleurs de quelques Ævelyna, à propos 


d'une espèce que nous allons publier très prochainement, nous avons 
été frappé de la forme particulière du labelle à sa base. Cette base est 
dilatée en deux protubérances sacciformes, qui sont évidemment le carac- 
ière fondamental du genre créé par Pœppig et Endlicher dans leur Aova 
Genera et Species plantarum; elles jouent le rôle de l'éperon si commun 
dans HS Orchis indigènes et qui prend des proportions extraordinaires 
dans l'Angrecum sesquipedale. Mais ici cet éperon est interne, bifide, les 
deux logettes sont entièrement séparées, insérées sur le disque de la fleur 
s  — chacune un organe que les botanistes ne nous semblent pas 
me ne safe observé. Pœæppig, qui a décrit sur le vif, sur le théà- 
ps e ses fructueuses explorations dans la Cordillère des Andes, plu- 

"s espèces de ce genre avec tout le détail qu'il se complaisait à mettre 


dans ses déterminations, Pœppig, comme Endlicher, comme Lindley, 22 


= 


EN 


vu dans ces organes que des callosités comme celles que l'on constate sur 
le labelle d'un grand nombre d'Orchidées : Odontoglossum, Epidendrum, 
Oncidium, ete., etc. — M. Reichenbach lui-même, si clairvoyant d'ordinaire 
dans les erreurs de ses confrères, s'est tout-à-fait montré nycterinus en 
cette circonstance, et n'a vu dans ces organes qu'il appelle verrues (Schwie- 
len) que des réservoirs de cellules remplies de fins granules d'amidon (1). 

Or, ces calli sont des nectaires. Ils se présentent, dans la gibbosité déli- 
cate qui les contient, sous la forme de globules de forme variée, sphériques 
ou oblongs, ovoïdes ou ovales acuminés, ou à 3 angles obtus, ou réniformes, 
ou pyriformes, et peut-être, au total, moins dissemblables entre eux que les 
descriptions faites le plus souvent sur le sec, ne l'ont fait croire aux bota- 
nistes. Ils sont insérés dorsalement sur une ligne placée dans le sens de 
leur longueur, au fond et un peu avant la base de la concavité. Ils sont 
blancs, charnus, creux et lorsqu'on les coupe ils laissent échapper un li- 
quide sucré ou nectar auquel nous avons trouvé une saveur miellée. Cette 
liqueur nous a paru sécrétée et répandue au dehors sans que l'enveloppe du 
nectaire fut brisée, et dans un grand nombre de fleurs elle emplissait le 
fond du petit sac sans que la rupture de la glande nectarifère eut eu lieu. 
Par une merveilleuse et providentielle prévoyance, la disposition des di- 
verses parties de la fleur chez les Ævelyna est telle que les insectes attirés 
par le nectar situé à la base du labelle doivent assurer la pollinisation. En 
effet, le gynostèmeest entouré par le limbe infundibuliforme du labelle et son 
eoté stigmatifère fait face à la partie ouverte de ce limbe. En introduisant 
son proboscis pour atteindre le nectar, l'insecte détache les pollinies que le 
rétinacle visqueux y fixe solidement, jusqu’à ce que le mouvement postéro- 
antérieur, si bien décrit par M. Darwin, les aient ramenées en avant de 
cette trompe, afin qu'elles frappent le stigmate de la fleur que visitera en- 
suite l'insecte toujours en quête de la liqueur sucrée. 

Ces organes sont d'une extrême délicatesse de tissus. Ils sont pellucides, 
l'enveloppe même du nectaire est très mince et si nous avons constaté une 
sécrétion extérieure du nectar sans rupture de la membrane vésiculeuse 
qui l'entoure, il faut que ce phénomène ait lieu par simple endosmose, aucun 
insecte n'ayant pu rompu les vésicules nectarifères dans la serre où nous 
avons observé nos Evelyna en fleurs au mois de janvier. 

Nous pensons donc qu'on devra proscrire le terme callus de la description 
des espèces du genre Ævelyna, et le remplacer par le mot nectarium, seul 
exact encette circonstance. E. ANDRé. 


= 
BIBLIOGRAPHIE. 


Le Melon vert à rames, par M. Bossin (2). — La culture des Melons 
‘prend de plus en plus d'extension. Nous avons relaté dernièrement les 


(4) Rchb. f. in Bot. Zeit. 1852, 787. . 
(2) Un vol. in-18, chez Blériot, 55, Quai des Augustins, Paris. 


du Oh Le 


succès de M. Hérault, d'Angers. Aujourd'hui c’est le Melon vert à rames, 
où Melon grimpant, sur lequel M. Bossin, l’auteur de plusieurs petits volu- 
mes estimés sur l'horticulture pratique, vient de publier un traité in extenso. 
Non-seulement il y indique sa propre méthode de cultiver une plante frui- 
tière qui est à la fois d'utilité et d'ornement pour nos jardins, mais il relate 
les cultures spéciales de M. de Selve, de M. de Sinéty et de M. Jules d'Evry 
sur le même sujet. D'autres variétés grimpantes sont encore décrites par 
M. Bossin, qui fait ainsi profiter le lecteur des résultats de la culture 
éclairée des plantes qu'il pratique à Hanneucourt, près Mantes, où il a 
fixé sa résidence et occupe ses loisirs au profit de l'horticulture. 

Les espèces affines et la théorie de l’évolution, par M. Ch. Nau- 
din, membre de l'Institut (1). — Le savant botaniste qui à dressé sa tente 
sous les Orangers de Collioure, au pied des Pyrénées orientales, vient de 
publier un mémoire dont nous conseillons fortement la lecture à tous ceux 
que préoccupe la théorie de l'évolution et que les théories darwiniennes 
ont tronblés. Il y développe des considérations de la plus haute philosophie 
naturelle et attaque de front le système tel que le conçoit M. Darwin, à" 
propos de la multiplicité des espèces dont M. Jordan s’est fait le défenseur. 
Selon M. Naudin, les choses ont marché du général au particulier. Tous les 
êtres sont issus d'un blastème primordial où tout le monde organique était 
en puissance et d'où tout est sorti à son heure, en se diversifiant et se 
consolidant de plus en plus, sans que jamais une branche se soit transfor- 
mée en une autre. On a souvent comparé le monde organisé à un arbre, 
dont les branches se superposent tout en multipliant leurs divisions; l'image 
n'est pas juste; ce qui représenterait beaucoup mieux le phénomène, ce 
serait un roseau, dont le vaste rhizôme se ramifie et se divise sous le sol, 
mais dont tous les chaumes sont séparés et indépendants les uns des autres, 
une fois qu'ils sont sortis des ramifications cachées du rhizome. Ces rami- 
fications représentent les proto- et méso-organismes, qui ont été l'achemi- 
nement aux formes parfaites, c'est-à-dire à celles du monde actuel. Très 
probablement l'évolution de ces êtres a eu lieu par séries, par séries 
rythmées, par grandes phases d'ensemble dans l'apparition des organismes 
similaires, comme l'avait compris Cuvier. Non qu'il y ait eu des Re 
multiples, mais une éclosion successive, périodique et rythmée des êtres | 
contenus en puissance dans les méso-organismes, qui étaient en quelque 
sorte les œufs de la nature. Cette manière large d'envisager les grands 
problèmes de la vie sur le globe terrestre renverse les théories des partisans 
de la génération ex nihilo et tout le matérialisme. M. Naudin, inspiré par 
la hauteur de son sujet, a exprimé, dans le langage le plus noble et le plus 
largement tracé, des idées bien à lui qui donneront à réfléchir aux naiura- 
listes philosophes, aux géologues, aux botanistes, et qui sont empreintes 
des plus beaux sentiments philosophiques et religieux. C'est un travail à 
lire jusqu’au bout avec la plus profonde attention. 


= TS 


E. ANDRE. ; 
(1) Brochure in-8, chez J, B. Baillère, 19, rue Hautefeuille, Paris. — Prix : 1 fr. 


ee 


Rest. re 


is 
CHRONIQUE HORTICOLE. 


Juin 1875. 


Le Bambou carré. — M. Ed. Renard a dernièrement entretenu la 
Société d'Acclimatation d’une nouvelle espèce de Bambou qu'il a rencontrée 
dans ses chasses autour de la ville d'Osaka, au Japon. Le caractère particu- 
lier de ce Bambou est d'avoir les tiges carrées. M. Renard ne l’a jamais vu 
ailleurs dans ses excursions, de Canton jusqu'à Shang-haï, à Han-kéou, 
à Pékin même, bien qu'il eut maintes fois cherché à se le procurer, les 
marchands lui ayant assuré qu'il existait dans les provinces de l'Ho-nan et 
du Su-tchuen. 

On a révoqué en doute l'exactitude du dire de M. Renard; mais nous 
affirmons de visu que la plante existe, qu’elle atteint 10 mètres et plus de 
hauteur, et qu'elle offre des tiges parfaitement quadrangulaires, à angles 
un peu abattus. M. Renard en avait importé des pieds vivants en Europe, 
mais ils sont arrivés à Bordeaux pendant la guerre et ont été perdus. Nous 
savons qu'on s'occupe d'introduire de nouveau cet élégant végétal, qui sera 
probablement rustique. 

Exposition pomologique à Londres. — On annonce pour le 
2—4 septembre prochain une grande Exposition internationale de fruits et 
fleurs au Palais Alexandra, qui est maintenant rouvert au public dans toute 
Sa splendeur, comme avant l'incendie. 

Expédition anglaise dans l’Est de la Chine. — Nous apprenons 
que l'exploration scientifique de la Chine sud-orientale a eu pour triste 
résultat la mort de M. Margary, et que M. John Anderson, le naturaliste 
de l'expédition, n’a pu s'échapper des mains des indigènes qu'avec les plus 
grandes difficultés. Il est parvenu à Calcutta et de là à Londres, ayant 
dû abandonner toutes ses collections et ses instruments, et ne sauvant sa 
vie qu'à grand peine. Tout n'est pas roses dans les expéditions scientifiques 
lointaines ! | 

Congrès d’horticulture à Bruxelles. — Au prochain Congrès, qui 
sera tenu en 1876 à Bruxelles, une importante question sera proposée 
par M. Morren : celle de rédiger un Hortus Europæus, ou catalogue systé- 
matique et descriptif des plantes cultivées dans les jardins de l'Europe. 
Cette publication peut devenir d'une très grande utilité si elle est bien 
conduite et nous engageons nos confrères à préparer des notes sur ce sujet. 

Expositions de Roses. — Une exposition spéciale de Roses aura lieu 
à Enghien, près Paris, du 27 au 28 juin. Le programme énumère 41 con- 
| les récompenses seront importantes et on fait appel aux rosiéristes 

e tous les pays. Adresser les communications à M. C. Bernardin, secré- 
taire, à Brie-Comte-Robert (Seine et Marne). 

Une exposition analogue aura lieu à Lyon, les 11, 12 et 13 juin, mais 
cette date est si rapprochée du moment où nous écrivons, que nous ne pou- 
vons savoir si cette annonce sera mise, en témps utile, sous les yeux des 

TOME XXI, —— JUIN 1875. 


0 
lecteurs intéressés à cette solemnité. Nous rendrons au moins compte des 
résultats. | 

Usages des fruits d’Opuntia. — Une lettre de M. Héritte, consul 
de France à Messine, signale à M. Drouyn de Lhuys le parti qu'on pourrait 
tirer des fruits du Cactus à raquettes ou Opuntia, nommé aussi Figuier de 
Barbarie. Ces fruits, rougeâtres, sont très sains et se digèrent très facile- 
ment; leur peau, ainsi que les feuilles, sert à l’engraissement des porcs. 
(On sait d'ailleurs qu'on retire de l'Opuntia une sorte de gomme analogue 
à la gomme de Bassora). Mais la propriété sur laquelle M. Héritte appelle 
l'attention, c’est le pouvoir tinctorial de l'Opuntia sauvage, dont le fruit est 
d'un rouge carminé et dont le suc s'attache aux doigts d'une manière indé- 
lébile. Il serait possible de fixer cette belle couleur, et comme l'Opuntia 
vient sur les rochers les plus arides, il deviendrait l'objet d’une culture 
aisée et lucrative pour des terrains absolument improductifs. M. Héritte 
se met à la disposition des personnes qui voudraient essayer cette culture, 

Prix d'honneur à MM. Baltet. — Nous apprenons avec plaisir que 
MM. Baltet frères, les arboriculteurs bien connus, ont été l’objet d’une dis- 
tinction élevée, au congrès régional de Troyes (Aube). Ils ont reçu, dans les 
concours de spécialité, un objet d'art du ministre de l’agriculture pour leurs 
pépinières. Nulle récompense ne fut mieux justifiée, et tous ceux qui con- 
naïssent les travaux de MM. Baltet comme arboriculteurs et pomologues, de 
même que les publications nombreuses de M. Ch. Baltet, applaudiront avec 
nous à cette haute faveur. 

Les Anémones. — M. W. Robinson, dans le numéro du 22 mai de son 
journal The Garden, a fait pour. les Anémones ce qu'il avait tenté avec succès 
pour les Lis, c’est-à-dire une liste descriptive et culturale de toutes les 
espèces Cultivées dans nos jardins. Ce travail est accompagné de jolies gra- 
vures représentant les 26 espèces décrites, et qui sont d'un grand secours 
pour l'amateur. Nous recommandons la lecture de ce mémoire. 

M. Thisleton Dyer à Kew. — Nous apprenons la nomination de 
ce Savant professeur de botanique comme directeur-assistant du D' Hooker 
aux jardins de Kew, près Londres. Le choix satisfera tous ceux qui con- 
naissent la vaste érudition de M. Thisleton Dyer et ses succès comme 
« lecturer » de botanique. 

Masdevallia polysticta. — Le numéro du 22 mai du Gardeners’ Chro- 
nicle contient un beau dessin de cette remarquable espèce, dû au crayon de 
M. W. Smith, et reproduisant un pied orné de trois hampes, qui a fleuri 
chez M. Williams, à Londres. C'est bien la même espèce que celle que nous 
avons figurée en mars dernier, mais avec le labelle plus élargi et les appen- 
dices caudiformes obtus: au total, différences à peine sensibles; charmante 
plante. | 

Excursion de la Société botanique de France. — Nous avons 
raconté l'année dernière avec quelle cordialité la Société botanique de 
Belgique avait accueilli ses confrères de France dans leur excursion à 
ee de la Campine, les rochers calcaires de Rochefort et 5 

vs Los es diverses portions du territoire belge qui furent visitées. ? 
tanique française, par une juste réciprocité, invite cette année ses « 


mr. GT. 


confrères belges à $e joindre à la session qui va avoir lieu le 21 de ce mois 
à Angers. Nous espérons que cet appel sera entendu et que la meilleure 
confraternité sera encore à l’ordre du jour dans cette réunion nouvelle. 

Robinia semperflorens. — M. Carrière vient de décrire, dans la 
Revue horticole, une très curieuse forme remontante de notre Robinier 
blanc commun (Rob. pseudo-acacia). Cette variété remarquable a été obtenue 
par M. Durousset, horticulteur à Genouilly (Saône et Loire); le dévelop- 
pement successif de ses fleurs est incessant. C'est une bonne acquisition 
pour nos avenues et bosquets d'ornement, d'autant plus que l'arbre est 
aussi rustique que le type, dont il diffère peu, d'ailleurs, par les autres 
organes de sa végétation. 

Les Lis. — Nous conseillons de lire, dans le « Garden » du 10 avril 1875, 

. 297 et suivantes, un très bon mémoire illustré de gravures sur le genre 
Lilium. Il comprend toutes les espèces connues et a été condensé d'après 
les derniers travaux de M. Baker sur ce beau genre. 

Flore de l'Afrique centrale. — On nous apprend que les plantes 
recueillies par le D' Livingstone pendant son dernier voyage aux lacs de 
l'Afrique centrale sont actuellement à Kew, entre les mains du D'J. D. Hoo- 
ker. Elles seront prochainement publiées et formeront une addition im- 
portante aux découvertes déjà faites, qui ont fourni au professeur Oliver 
les éléments de son beau livre sur la Flore africaine. 

Gynerium roseum Rendatleri. — En consultant nos notes, nous 
voyons que cette variété est tellement belle et supérieure aux autres par 
l'intensité de son coloris, que nous ne saurions trop en recommander la 
culture. C'est au mois de mai, quand la végétation des Gynériums se met 
en mouvement, qu'on les transplante avec le plus de succès. 

Nécrologie. — Nous apprenons la mort de l'un des botanistes les 
plus distingués de l'Europe, M. Taurer, d'Antibes. Cette nouvelle sera 
reçue avec de profonds regrets et une sympathie générale pour son fidèle 
ami et collaborateur M. Bornet. C'est dans cette ravissante résidence. 
d'Antibes, que nous avons visitée en avril dernier et où M. Thuret était 
alors plein de santé, que cette mort soudaine a eu lieu, à la stupéfaction 
de tous ceux qui l'entouraient. Comme cryptogamiste, M. THURET était 
placé au premier rang des botanistes de ce temps-ci, et son nom sera à 
jamais attaché à l'histoire de la reproduction des Algues. 

M. DanieL HANBuRy, naturaliste anglais de grand mérite, est mort le 
20 avril dernier. Il est connu non seulement par son grand ouvrage sur la 
Pharmacographie, publié en collaboration avec le prof. Flückiger, de Stras- 

Ourg, mais il était un botaniste et un cultivateur distingué. Son frère et 
lui avaient fondé sur la côte méditerranéenne, à la Mortola, un jardin 
précieux par la quantité de plantes rares qu'il renfermait. M. HaNgury 
avait de nombreux amis dans la science des plantes et sa perte sera 
Vivement ressentie. 

Ep. ANDré. 


FOR: D 


PI. CCVII. 


DENDROBIUM THYRSIFLORUM, nc. ru. 


DENDROBE A FLEURS EN THYRSES. 
ORCHIDÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir [ustr. hortic., vol. I, pl. 45. 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : pseudobulbi v. caules articulati-elongati erecti apice 3-4 fo- 
liati; folia ovato-oblonga acuta nervosa nitida; racemi laterales maximi thyrsoidei multiflori 
foliis duplo longiores; bracteæ minutæ incurvæ ovato-acutæ carinatæ scariosæ pedicellis multo 
breviores; sepala ovato-acuta petalis obcordatis patentibus margine incurvatis minora, paten- 
tia; labellum xhomboideum unguiculatum retusum limbo patentissimo, — Flores candidi 
labéllo aureo. — Crescit in India orientali. — E. A. 


Dendrobium thyrsiflorum, Reichb. fil. (?); quo? — 


Un seul regard jeté sur la planche ci-contre donnera une idée de cette 
splendide espèce, que nulle autre Orchidée de l'Inde ne dépasse en beauté. 
Sa végétation est puissante, ses tiges ou pseudobulbes allongés, clavitor- 
mes, dressés annelés, sont cylindracés un peu sillonnés. Au sommet, ils 
sont couronnés par 3 ou 4 feuilles lancéolées aiguës, luisantes, étalées ou 
un peu recourbées en dehors. Le thyrse unique qui termine chaque tige est 
latéral, penché, d’une. forme cylindrique, compacte et parfaitement régu- 
lière. 


Les fleurs sont largement étalées, d’un beau blanc pur sur les sépales et 
les pétales, ceux-ci obeordés un peu cucullés onguiculés à la base. Le 
labelle, ouvert en pavillon de trompe de chasse, est du plus beau jaune 
doré, plus foncé au centre. 2 

Nous n'avons pu recueillir de renseignements exacts sur la description 
et l'introduction de cette plante, étant loin de notre bibliothèque àu moment 
de l'émission de cette livraison, et n'ayant que nos notes prises dans les 
serres de M. Linden. On nous dit cependant qu'elle a été nommée par 
M. Reichenbach il y a quelques années. La seule mention que nous ayons 
sous les yéux est une présentation, en 1870, au « Floral Committee » de la 


Société d'Horticulture de Londres, où MM. Veitch, ses introducteurs, 0b- 


tinrent pour elle un certificat de première classe. 


# 


Nous compléterons probablement ces informations et les publierons, d 


y à lieu, dans notre prochaine livraison. En attendant, nous ne pouyO 


donner que la description qui précède, d’après nos notes et croquis et la 


planche qui accompagne cet article. E. A 


cé Se 


PI. CCVHL. 


CAMELLIA ALBINO BOTTI, sens pau. 


TERNSTRŒMIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortic., 1870, p. 53, etc. 

CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : Admirable plante à bois robuste, à belle végétation, por- 
tant des feuilles largement dentées, acuminées aiguës. Ses fleurs sont parmi les plus grandes 
du genre, régulièrement imbriquées par zônes, à pétales obcordés, bien étalés, entiers, ou à 
peine émarginés, d’un beau rose foncé au centre passant à une zône marginale blanc pur. 


MÉLANGES. 


L'ACACIA GOMMIFÈRE DE TUNISIE. 


L'année dernière, un botaniste bien connu, an midi de la France , 
M. N. Doùmet-Adanson, entreprit une exploration botanique de la Tunisie. 
Un de ses principaux desiderata était la recherche d’un Acacia gommifère, 
signalé aux environs de Gafsa et que les recherches préalables de M. Kralik 

. n'avaient pas suffi à faire suffisamment connaître. Grâce au bey de Tunis, 

et au vice-consul de France, M. Mattei, les indications les plus précieuses 
furent données à M. Doûmet qui rencontra au pied des montagnes de 
Bou-Hedma, le 25 mars 1874, les arbres épineux ou gommiers connus des 
Arabes sous le nom de 7’Æala. L'arbre ressemblait à l'Acacia Farnesiana, 
mais s'en distinguait par des fruits grèles et contournés en spirale. Ce 
n'était d’ailleurs ni l' Acacia vera (d'Arabie), ni l'A. gummifera du Maroc. 

Il faut rapporter cette espèce à l'A. tortilis de Hayne (voir Boissier, Flora 
orientalis, IT, p. 636) qui se retrouve dans la Nubie, l'Arabie heureuse et le 
Sénégal. Elle forme un arbre de 7 à 8 mètres, à tête ramifiée, arrondie, à 
rameaux annuels rougeâtres portant des épines géminées, rigides, acérées, 
‘qui atteignent 6 centimètres de long, blanchâtres, noires à la pointe. Les 

_ _ fleurs sont jaunes (?) en houppes, et les légumes RCE aux deux bouts, 
contournés en spirale. 

La gomme coule-des cicatrices du tronc et des grosses branches, et les 

Arabes pratiquent des mutilations sur les arbres pour en provoquer l'émis- 
sion. Cette substance se rapproche de la gomme arabique et possède des 
vertus particulières qui sont du domaine médical.” 
_ Le voyage de M. Doùmet-Adanson, fécond d’ailleurs en résultats bota- 
niques que M. Cosson se chargera de faire connaître au public savant, aura 
ainsi contribué à fixer ce point controversé du lieu d’origine du Gommier 
de Tunisie. 


En. ANDRé. 


PI. CCIX. 


RHEUM NOBILE, move & mnouson. 


RHUBARBE NOBLE. 
PoLYGONACÉES. 


ÉTYMOLOGIE : de po, couler, d’après Linné, en raison de ses propriétés purgatives ; où 
plutôt, dit-on, de Rha, ancien nom du Volga. 


TÈRES GÉNÉRIQUES : flores hermaphroditi (rarius passim abortu unisexuales). 
Calyx semicorollinus, 6-partitus, persistens, haud increscens, laciniis æqualibus vel alternis 
paullo minoribus. Glandulæ vel squamæ perigynæ nullæ. Stamina 9 (rarissime 6) imo calyci 
inserta filamentis subulatis, antheris versatilibus ovalibus introrsis. Ovarium trigonum. Séyli 5 
(raro 2-4), brevissimi, patuli, stigmatibus depresso-capitatis cuneiformi-reniformibus indivisis 
kevibus. Achænium samaroideum, alato-triquetrum (raro compressum vel 4-alatum), calycem 
_Sibi adpressum longe superans, pericarpio tenui subcrustaceo, alis coriaceis vel membranaceis 
integris. Semen erectum, triquetrum. Embryo in axi albuminis farinosi rectus, radicula brevi 
Supera, cotyledonibus foliaceis planis marginibus samaræ facies spectantibus. — Herbæ peren- 
nes, Asiæ occidentalis, mediæ et borealis Rossiæque australis ; rhizomate crasso lignescente, 
caulibus epigeis, annuis, erectis, crassis, fistulosis vel nullis; foliis latis, sæpe amplissimis, 
Palminerviis, integris vel laciniatis, ocreis membranaceis vaginantibus laxis marcescentibus 
haud ciliatis; floribus paniculatis vel spiciformi-racemosis, albidis, roseis vel sanguineis ; 
pedicellis fasciculatis, capillaribus, infra medium articulatis, raro crassiusculis continuis, 
fructibus junioribus sæpius Sanguineis, maturis fuscis. (Meisn. in DC. Prodr. XIV, p. 32). 
Rheum, Lin. Gen. N° 401. 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : radix elongato-fusiformis; rhizoma crassum breve, juxla 
m emortuum anni præteriti caulem emittens recentem simplicem erectum 5-5 pedalem, 


xImæ, um laceræ fuscescentes; bracteæ diaphano-membranaceæ stramineæ bul- 
latæ foliis caulinis conformes membranaceæ stramineæ nitidæ supra conyexæ, superiores 
rubro-marginatæ ; paniculæ breves ocreis roseis inclusæ, flabellato roseæ ; flores 


2 re naté magni + 
6 andri et 2-4 gyni, virides, pedicellati, sepalis 6 æqualibus oblongis obtusis ; ovarium breviter 
Stipitatum; sfyli 2-4, stigmatibus capitatis ; achænia compressa vel 3-4 gona, 2-4 alata, pen- 


PP PPS PS PIS PPS PRIS 


Rien n'est mieux justifié que l'épithète de noble appliquée à cette magni- 
fique plante par le docteur Hooker, qui la découvrit il y a bientôt trente 
ans sur les roches des hautes montagnes, dans le Sikkim-Himalaya. Le 
savant botaniste raconte qu'il fut frappé à l'extrême de son aspect étrange 
et monumental, lorsqu'il la vit pour la première fois élever ses colonnes 
coniques isolées, hautes comme un homme, entre les fentes des roches, 


x 


SE VE un ec oe 
M te: E 


LA © a 


près des précipices de ces régions élevées de plus de 5000 mètres au-dessus 
du niveau de la mer. Il lui fut tout d'abord impossible de reconnaitre, à 
distance, à quelle famille appartenait ce curieux végétal, et quel ne fut pas 
son étonnement de trouver, en s’approchant, qu'il avait affaire à une Rhu- 
barbe, absolument distincte comme port de toutes les espèces connues du 
genre. Il en apporta des graines en Europe en même temps que celles des 
fameux Rhododendrons himalayens qui ont immortalisé son nom comme 
voyageur, mais la plante ne put être obtenue vivante dans nos jardins, et 
ce n'est que l’année dernière qu'un envoi de graines fertiles nous a mis en 
possession de cette splendide espèce. 

Sa racine, allongée fusiforme, se prolonge en un rhizome épais et court, 
émettant, tout auprès de la tige morte de l'année précédente, une nouvelle 
tige simple, dressée, atteignant la hauteur d'un homme et probablement 
davantage dans nos cultures. Cette tige est entièrement recouverte de 
feuilles et de bractées imbriquées réfléchies et forment la colonne conique 
dont nous parlions plus haut. Les feuilles radicales sont étalées en rosette, 
ovales oblongues obtuses cunéiformes à la base, grandes, vertes et bril- 
lantes; les caulinaires, de même forme, diminuent progressivement et 
passent à des bractées similaires membranacées diaphanes bullées, con- 
vexes et de couleur paille en dessus; les supérieures prennent un ton rouge 
marginal très beau. Nous n’insistons pas sur les caractères des bractées et 
des fleurs, qui n’ajoutent rien au caractère ornemental de la plante et qu'on 
trouvera détaillés dans la description latine qui précède. 

L'altitude considérable à laquelle croît cette espèce dans le Sikkim indi- 
que une plante rustique pour nos jardins, où nous pourrons la voir déve- 
lopper toute sa beauté dès l'année prochaine, à en Juger par les jeunes 
exemplaires qui prospèrent actuellement chez M. Linden et qui sont pleins 
de promesses. E. A. 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


LA POMME DE TERRE EARLY ROSE. 


M sr es elle n'a mérité : 
Ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. » 


Trop vantée d'abord à l'exclusion de toutes les autres, qu’elle devait relé- 
guer au second plan, cette pomme de terre américaine soulève en ce moment 
une polémique assez vive qu'il serait pourtant facile de clore au profit des 
lecteurs. 

Voici ce qui résulte de l'expérience que nous avons faite et de l'opinion 
d'un cultivateur expert en la matière, M. Chouvet, qui a suivi l'exemple à 
lui légué par son prédécesseur M. Courtois-Gérard, bien connu pour ses 
études sur les pommes de terre. 

La variété Early rose est bonne dans les terrains sableux et siliceux: 


# 


== D = 


elle est détestable dans les terrains compactes et calcaires, les sols d'allu- 
vions riches, ete. Cette dépréciation a été telle que MM. Vilmorin ont fait 
descendre son prix de 80 à 25 francs les 100 kilog., la considérant ainsi 
comme une mauvaise variété, bonne à repousser. Nous engageons ceux de 
nos lecteurs qui ne la connaissent pas encore à l'essayer dans un sol de 
sable; elle ÿ produira beaucoup plus que toutes les autres; sa précocité 
restera toujours remarquable et elle sera digne d’une place distinguée, du 
premier rang même en quelques endroits, parmi ses autres congénères, 


ED. ANDRE, 


LES FIGUES DU MIDI. 


La Figue est l'un des meilleurs fruits et des plus précieux pour les con- 
trées méridionales. Malheureusement les variétes en sont tellement nom- 
breuses qu'on ne sait comment faire un choix. C'est pourquoi nous donnons 
ici la liste des meilleures que nous cultivons dans nos pépinières, et que 
nous décrirons successivement dans ce recueil. : 


1. Célestine. 10. Vernissinque noire. 18, Marseillaise. 

2. Gouréau noit, 11. Monnaie. 19. Peau dure. 
_3. De Versailles. 12. Dorée. 20. Col de Señora. 

4. Royale. | 15. Goureau blanc. 21. Backor. aniétés 
5. Pied-de-bœuf noir. 14. Sang de Lièvre. 22. Cheameégheonar. algériennes. 
6. Pied-de-bœuf blanc. 15. Panachée. 25. Chearlich. 

7. Franche-paillarde. 16. De Nébian. 24. Figue citron. 

8. Coucarelle, 17. Napolitaine, 25. Trompe-chasseur, 

9. Blanquette. 


Descriptions, 
1. FIGuE CÉLESTINE. 
Synonymes : Grisette, Fique de Beaucaire. 
- Arbre d’une vigueur moyenne, sensible au froid, gelant facilement dans … 
les hivers rigoureux à Montpellier. L. 


Bois vieux, brun cendré ; bois de l’année, vert olive coloré en rouge-brun 
du côté du soléil. Nœüds assez éspacés. 


Feuilles de dimension moyénne ordinairement et à cinq lobes ovales- 


DER. 


allongés, d'un vert gai; pétiole long et grêle. 
Variété très fertile et très franchement bifère. | 
Fructification d'été très abondante; iaturité à Montpellier du 20 au 
25 jüin et se prolüngeant jusque vers le 15 juillet. Cette variété est donc 
Tune dés plus hâtives. 
Fruit de toute première qualité, gros, charnu jusqu’à l'insertion du pédon- 
cule Sur la braïche, gris vineux passant àu vert en remontant vers le 
pédonéule; couveft d'une poüssière gris-blanchâtre, très abondante, sem- 
blable à celle qui récouvré la prune Reine Claude: “h 
Intérieur charnu, rose, succulent et fortément sucré; grains pêtits portés 
sur un pédicélle moyen et falciforme. : 


is 


Fructification d'automne, encore plus abondante, commençant vers le 
20 äoût et se prolongeant jusque vers la fin de septembre. 

Fruit plus petit et plus allongé, ordinairement plus aqueux et plus sucré 
que celui de la première fructification, surtout quand l'automne est sec. 
Cette Figue est l’une des plus répandues dans le midi. 

F. SAHUT, 
Pépiniériste à Montpellier. 


Mon? 
mot 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. . 


LES EUCALYPTUS EN ALGÉRIE ET SUR LE LITTORAL 
FRANÇAIS MÉDITERRANÉEN. 


Quelques jours après notre retour d’une excursion dans la province 
d'Alger, nous lisions dans l’Æustration horticole, N° de février, 2° livraison 
de 1875, une intéressante lettre de M. Ramel, le dévoué propagateur de 
l'£ucalyptus globulus. 

Nous venions d'attacher une attention particulière à la végétation de 
ce bel arbre autour d'Alger ainsi que dans la riche plaine de la Mitidja. 
Cette végétation est fort belle partout, et l'honorable M. Ramel a bien 
raison de recommander chaudement autour de lui les Æucalyptus. Nous 
avons particulièrement remarqué quelques plantations serrées d'Eucalyptus 
globulus, une entre autres au jardin public de la ville de Blidah; elles 
fournissent des troncs très droits, filant avec une vigueur du meilleur 
augure. 

En Algérie comme sur le littoral de la Provence, de Toulon à Nice, les 
planteurs d'Eucalyptus ont jusqu’à ce jour peu employé d’autres variétés que 
V£E. globulus. L'E. colossea, dont nous entretient M. Ramel dans la lettre 
que nous rappelons en commençant, est bien, si nous en jugeons par quel- 
ques exemplaires que nous avons plantés à Hyères au printemps 1873, 
l'un de ceux dont la plantation devrait aussi être particulièrement recom- 
mandée. Nous souhaitons à des sujets de cette variété que nous avons cru : 
reconnaître dans une toute récente plantation sur des sols militaires près 
d'Alger, une végétation pareille à celle que nous allons signaler. Les 
Æ. colossea, plantés par nous, avaient à peine hors de leur mise en place 
080, et aujourd'hui leur tronc droit et fort, muni de solides branches 
depuis sa base, atteint près de 6 mètres de hauteur. Des Æ, globulus ne 
seraient pas plus développés. 

Nous sommes heureux de dire que la végétation de l'Eucalyptus sur notre 
littoral n'a rien à envier à celle que produit l'Algérie. A Hyères, à Cannes, 
au Golfe Juan, à Antibes, à Nice et sur divers autres points, après avoir 
d'abord planté l'Z, globulus comme arbre d'ornement, d'intelligents pro- 
priétaires commencent à le planter en grand comme végétal forestier. Les 


mu Es 


résultats obtenus ne peuvent qu'engager à continuer. Nous citerons una 
plantation à l'appui de notre dire : 

Au printemps 1873, l'honorable M. Cortambert, le géographe bien connu, 
tentait sur le territoire d'Hyères un essai de plantation en grand d’£. glo- 
bulus sur un sol argileux un peu humide en hiver et situé à l’une des moins 
chaudes expositions de la contrée. L’essai, fait avec 300 sujets environ, 
donna de bonnes espérances, et M. Cortambert fit au printemps suivant 
continuer la plantation sur une assez grande surface. Nous la faisions 
nous-même en mars 1874. Nous espacions à 2"50 environ en tous sens de 
petits sujets, semis de l'antomne précédent et qui avaient lors de la mise 
en place 0®15-20 de hauteur. Le terrain précédemment couvert d'Oliviers 
venait d'être défoncé à 060 de profondeur; il ne reçut aucune fumure. 
La hauteur moyenne des tiges était de 1"80 fin février dernier, et le sol 
disparait en grande partie sous le large développement du branchage. 
Les 300sujets plantés un an plus tôt mesurent 4-5 mètres de hauteur 
avec un tronc de force proportionnelle. 

Devant d'aussi rapides développements, on doit conseiller pour nos régions 
autant que pour l'Algérie la plantation de l'E. globulus. Nous ajouterons 
que la végétation observée sur quelques autres variétés nous engage 
à recommander aussi l'essai sur une certaine échelle, non seulement de 
l'E. colossea déjà cité, mais encore des &. amygdalina, coccifera, goniocalix, 
Gunniü, longifolia. Toutes nous semblent se développer avec une grande 
. vigueur, et donnent, paraît-il, des bois de premier ordre pour l’ébénisterie. 

Nous ne pouvons douter que les Eucalyptus en général ne puissent avec 
succès être plantés en grande masse dans de nombreuses régions de l'Italie, 
de l'Espagne et des iles de la Méditerranée. Il est souhaitable que ces 
géants du règne végétal soient répandus partout où leur végétation est 
possible. Quelques personnes trop enthousiastes ont pu se laisser aller à 
des calculs exagérés sur les rendements probables, selon elles, des plan- 
tations d'Eucalyptus; toutefois on peut dire aujourd'hui avec assurance et 
en se basant sur des faits acquis défiant toute contestation, que l'Æ. globulus, 
le seul assez étudié encore, peut, au point de vue du très actif et très 
grand développement joint à l'excellence du bois, être sagement préféré, 
dans les plantations forestières des régions d'Afrique et d'Europe où il est 
naturalisé, à toute autre espèce végétale exotique ou indigène. 

Nous signalerons, avant de clore ces lignes, un autre végétal australien 
qui se montre aussi rustique ici que les Eucalyptus, c'est le Casuarina 
lenuissima. Cet arbre élégant au port très droit, au développement pyra- 
midal, croît aussi avec une rapidité rare, et pourtant son bois est dur, 
serré et très beau. Selon nous, le C. tenuissima peut, dès à présent, être 
recommandé, soit pour les plantations d'ornement, soit comme végétal 
forestier partout ou viennent les Eucalyptus. Disons aussi que, comme eux, 
il pourra être taillé; la base des troncs ravalés repousse avec vigueur. 


NarDy, 
à Salvadour, Hyères (Var). 


00 
AGAVE AMERICANA. — CROISSANCE RAPIDE. 


On peut voir, dans la petite île de Guernesey, de beaux échantillons 
de l’Agave americana, ordinairement connu sous le nom d’Aloës d'Amérique ; 
à l'âge de 30 à 40 ans, ils montrent souvent une tige florale qui atteint 
une grande hauteur dans l'espace de quelques semaines. 

l y en a un, encore debout, sur la propriété ou j'ai l'honneur d’être 
jardinier, qui a fleuri pendant l'automne de 1873, croissant à-raison de 
6 pouces par jour pendant trois semaines de suite. Il commença à fleurir 
la première semaine de septembre. Vers le 10, je le mesurai quand il avait 
12 pieds 6 pouces de hauteur, et en 21 jours après, il avait exactement 
23 pieds. 

La hampe a maintenant 25 pieds de hauteur et 25 pouces de circon- 
férence à 5/pieds du sol, d’où elle s'élance d'entre de grosses feuilles 
charnues au nombre de 50, lesquelles ont mesurées 6 à 7 pieds de longueur 
et 8 à 10 pouces de largeur. Ces dernières sont maintenant flétries et 
desséchées; mais avant de fleurir, la plante avait 12 pieds et demi de 
diamètre et 8 pieds de hauteur. D'après ce que je puis savoir, elle est âgée 
de 37 à 38 ans. Mais il y à 4 ou 5 ans, il y en avait une autre en fleur 
sur une propriété voisine, qui avait, dit-on, 35 pieds de haut. 

Les fleurs de celle qui est ici se sont bien épanouies, mais les graines 
n'ont pas müri. 

Pendant l’année dernière, il y avait une foule de rejetons autour de la 
plante qui poussaient des petites tiges florales avortées, hautes de 15 à 
20 pouces. 

Cet Agave, avec deux autres, également gros, et qui ont l'air de vouloir 
fleurir bientôt, ont été transplantés ici en 1872, sous la direction de 
M. Ed. André, architecte-paysagiste, pendant la formation d’un des beaux 
parcs dont il est le créateur dans l'ile de Guernesey. 


J. Jones, 
jardinier chez M. de Saumarez, à Saumarez (Guernesey). 


LES COTONEASTER FRIGIDA ET NEPALENSIS. 


Un des plus précieux arbustes pour les jardins d'ornement est sans con- 
tredit le Cotoneaster, connu sous le nom de Nepalensis dans les cultures 
européennes. Il a pour synonyme C. Simondsii des Anglais. C’est une espèce 
d'allure très franche, bien caractérisée par son facies élancé, ses petites 
feuilles tomenteuses d'un vert cendré, qu'accompagnent au printemps de 
jolies fleurs blanches et rosées en petits fascicules axillaires et des baies 
d'un rouge plus ou moins cramoisi ou orangé à l'automne. A peine connait- 
on une ou deux variétés légèresde cette plante, que les pépiniéristes chaque 
année sèment par milliers et même par centaines de mille. 

Cependant le Cotoneaster Nepalensis ne serait pas une espèce, mais une 
simple variété du C. frigida, Wallich, s’il faut s’en rapporter à ce que nous 
venons de voir. 


6 


Dans l'établissement de M. Louis Leroy, horticulteur à Angers, nous 
avons remarqué avec surprise, dans une planche de C. Nepalensis, qu'une 
partie des sujets retournaient au type du C. frigida. Leur port passait sen- 
siblement de l'une à l'autre forme, et les feuilles surtout présentaient cette 
curieuse métamorphose jusqu'au point de devenir identiques avec celles des 
C. frigida cultivés dans le voisinage. Nous aurions pu douter encore de 
notre observation si nous n'avions demandé un acte de naissance à 
M. Louis Leroy qui nous a envoyé des rameaux frais et écrit la lettre 
suivante pour lever tous les doutes : 


« Sur les branches ci-jointes, les deux variétés sont parfaitement fondues 
et caractérisées. 

« Dans une planche de 200 pieds de C. Nepalensis cultivés en pots il s'en 
trouve une vingtaine dans les mêmes conditions, c’est-à-dire donnant à la 
fois les deux types. Toutes ces plantes viennent de semis faits par moi il y a 
cinq ans; les graines avaient été récoltées sur du C. Nepalensis pur et ce 
n'est que dans le courant de l'été dernier que j'ai pu constater çe dimor- 
phisme sur les jeunes pousses de l’année. » 

Comme nous venons de le dire, rien n'est plus dissemblable que ces deux 
types, qui aujourd'hui n’en feraient plus qu'un et prouveraient une Com- 
mune origine. Le C. frigida, trouvé par Wallich dans le Népaul dans une : 
région froide qui lui a valu son nom, a été introduit en Angleterre en 1824 
et il est assez répandu dans les collections. Ses rameaux sont tomenteux, 
ses feuilles grandes, lancéolées, allongées, mucronées, coriaces, crénelées, 
glabres et seulement pubescentes en-dessous dans leur jeune âge. Il porte 
des corymbes terminaux paniculés, de nombreuses fleurs blanches, et des 
fruits rouges sphériques. Sa végétation est très vigoureuse et au premier 
abord rien ne pourrait supposer que le €. Nepalensis puisse s'y rattacher 
étroitement. 

Il nous reste à savoir ce que deviendront les arbustes transformés chez 
M. L. Leroy, au point de vue de la floraison et de la fructification. En 
attendant, le fait est bon à signaler sans en tirer encore de déductions pré- 
“cises et absolues. 


ED. ANDRÉ. 


PLANTES A RECOMMANDER 


he d La re ne variegata. — En nous promenant 
e dernier dans le fleuriste d . js 
frappé de la b riste de la Tête d'Or, à Lyon, nous avons été 


té comme les Zresine ou les Coleus, elle forme 
U des tapis du plus gracieux effet. Le soleil le plus 
à Vigueur et à la netteté de ses panachures. Ses 
feuilles sont lancéolées, longues de6à8 centimètres, atténuées à chaque 


DÉS: j CO 


extrémité comme des feuilles de saule et sont supportées par de petites 
tiges dressées, nombreuses et touffues. Les nervures sont marginées de 
jaune d'or, contrastant avec le fond vert foncé du limbe, et les tiges présen- 
tent ces deux couleurs mélangées. Les fleurs sont en capitules terminaux 
subcorymbiformes bi- ou triflores; les folioles de l'involucre diphylle sont 
ovales-oblongues inégales ciliées, et les corolles sont penchées, purpurines, 
à deux lèvres planes, la supérieure tridentée, l'inférieure entière ou 
bidentée. 

Cette plante se bouturera en serre comme les Zresine (Achyranthes) et on 
l'employera dans les jardins avec grand profit pour ces corbeilles et plates- 
bandes à dessins qui semblent venir de plus en plus à la mode sur le conti- 
nent après avoir été introduites d'Angleterre. 


Pelargonium Triomphe dé Rueil, Mézard. — Coloris amarante, 
groseille (ou Magenta), avec des reflets carmin violacé; pétales supérieurs 
maculés feu; coloris très vif et très foncé; ombelles très fortes, mesurant 
jusqu'à 0,13 de diamètre, et portées sur de très longs et solides pédoncules 
sortant élégamment du feuillage qui est d’un beau vert bien zoné. 

Une place choisie est réservée à cette remarquable nouveauté dans les 
jardins d'amateurs de ce beau genre. 

De toutes les variétés connues dans ce coloris, aucune ne peut lui être 
comparée pour l'élégance de la tenue, la grosseur de l'ombelle et la vivacité 
du coloris. 

‘ Cette plante est surtout recommandable pour les grands massifs et les 
effets d'ensemble. 


Cypripedium japonicum, Thunberg. — L'une des plus curieuses et 
des plus belles Orchidées terrestres. Elle nous était connue seulement 
jusqu'à présent par des figures plus ou moins exactes, données par Thun- 
berg, Blume, et plus récemment la Flore des Serres, jusqu'à ce que le Garde- 
ners Chronicle en eut publié tout dernièrement un très bon dessin, fait 
d'après un spécimen fleuri dans les cultures de la « Colchester bulb Com- 
pany. » 

Le rhizome du C. japonicum est rampant, flexueux, de la grosseur d’une 
plume, çà et là écailleux et pourvu de nombreuses racines. La tige est 
dressée, arrondie, velue, haute de 20 centimètres; elle porte deux feuilles 
presque opposées plissées, tronquées, suborbiculaires au sommet. La forme 
de ces feuilles est tout-à-fait particulière et inusitée dans le genre. La fleur 
est terminale, enveloppée d’une bractée lancéolée; les divisions sont lan- 
céolées, verdâtres tachetées de rougeâtre ; le labelle est presque blanc lavé 
de rose, très gros et plissé à la gorge. 

La culture de cette belle plante est facile. Dans un sol sableux, avec 
beaucoup d’eau dès qu'elle commence à pousser et la laissant sèche l'hiver, 
elle réussit parfaitement, mieux même que dans une serre froide à Fougè- 
res, et sa croissance est supérieure à celle des autres Cypripèdes nord- 
américains. 

RAMBLER. 


# 


Le: 


CULTURE DE LA CAPUCINE TRICOLORE, 


Cette gracieuse petite Liane et quelques-unes de ses congénères bulbeu- 
ses, comme 7. pentaphyllum, brachyceras, etc., sont fort connues, mais rare- 
ment bien cultivées. Nous venons d'en voir de charmants exemplaires et 
notre jardinier les cultive très bien à Lacroix chaque année, tandis que 
plusieurs amateurs de notre connaissance ne peuvent y réussir, faute de 
quelques soins qu'ils ignorent. Voici en quelques mots le traitement : 

Après la floraison, emportez les plantes dans une serre froide ou oran- 
gerie où vous les laissez se dessécher graduellement, en diminuant peu à 
peu les arrosements. La dessication étant complète, renversez les pots sur 
le côté pendant quelques mois. L'automne venu, rempotez dans une bonne 
terre fibreuse mélangée de sable blanc et de terre de bruyère, et placez les 
bulbes à 5 centimètres de profondeur sous la surface de la terre. Placez un 
léger treillage de fil de fer, en boule ou en éventail, sur le pot et dirigez 
les pousses dessus sans les briser; n’arrosez abondamment que lorsque la 
végétation est dans sa force; trop d'eau au début de la pousse ferait périr : 
les bulbes. Tenez les plantes en serre froide ou tempérée et la floraison du 
printemps sera assurée et charmante chaqueannée. En. ANDRé. 


LE 
F 


à LÉ. 
ETS 
La 


EXPOSITIONS. 


EXPOSITION HORTICOLE D'’ANVERS. 


La grande Exposition qui s'est ouverte à Anvers le 4 avril dernier a été 
un succès éclatant. Le local d'hiver de la Société d'Harmonie avait été mis 
à la disposition des exposants, qui ont montré un rare empressement à 
prendre part aux concours. 

On connaît universellement les collections de Madame Legrelle-d'Hanis. 
Elles brillaient là du plus vif éclat. On à surtout admiré ses Marantacées, 
ses beaux Palmiers, Prütchardia Martiana, Arenga saccharifera, etc., et des 
Cycadées en forts exemplaires. 

M. de Ghellinck de Walle, dont on ne pouvait alors pressentir la fin si 
prochaine, exposait de splendides Azalées et Camellias, qui obtinrent la 
grande médaille d'or. Parmi les Azalées, celles de M. J. Vervaene et de 
M. Van Houtte (semis) étaient d’une rare beauté. Ce dernier horticulteur 
remporta le premier prix pour les Amaryllidées, et M. Van der Linden le 
second. Les collections de Jacinthes et de Tulipes exposées par M. Krelage 
de Haarlem, étaient, comme toujours, incomparables. 

Quelques belles Orchidées de M. Louis Legrelle et de M. Beaucarne, et 

espèces terrestres de cette famille présentées par M. Van Houtte, té- 


Van Houttei, Mirande et Marchandi, et de très beaux Lis du même exposant. 
; Parmi les plantes nouvelles, nous avons le regret de constater l'absence 
es triomphateurs ordinaires : M. Linden pour la Belgique et MM. Veitch 


DT 


pour l'Angleterre. Cependant la grande Bretagne était bien représentée sous 
ce rapport par M. Williams, qui avait apporté son beau Coleus Duchess of 
Edinburgh, et les Anthurium Patini, Amaryllis Oriflamme, Agave Taylori et 
Adiantum gracillimum. L'établissement Jacob-Makoy, de Liége, avait envoyé 
le Paullinia thalictrifolia argentea, le Maranta Massangeana, V'Aneimia tessel- 
lata, etc. M. Aug. Van Geert, de Gand, brillait par son Pandanus Van Geerti 
et plusieurs Croton. Les Conifères de M. Ch. Van Geert, d'Anvers, étaient 
fort admirées des connaisseurs. : 

Nous n'avons pu qu’effleurer quelques lots remarquables de cette belle 
Exposition, où les fruits, fleurs coupées, plans de jardins et accessoires hor- 

_ ticoles tenaient également des places honorables. 


CS — 
à MÉLANGES. 


PARRAAPS 


LE VERRE INCASSABLE. 


On parle beaucoup, depuis quelque temps, d’une nouvelle découverte qui 
serait destinée à faire une révolution dans la construction en général et 
dont l'importance serait considérable pour l'horticulture. Nous voulons par- 
ler du verre trempé dit incassable. 

Un de nos amis, qui revient du jury de l'Exposition de Blois, nous rap- 
porte les détails suivants, relevés de visu et auditu : « L'exposant du verre 
trempé nous montra d'abord un châssis de couche, vitré en verre demi- 
double, sur lequel il commenca à se promener et à nous faire monter succes- 
sivement, sans déterminer la moindre fracture. Puis il lança impunément 
sur un tas de pierres des carreaux de son verre et des cloches à melons. 
I procéda ensuite à l'expérience suivante : un morceau du dit verre fut 
placé sur un châssis de bois, de manière à ce que la feuille ne portât que 
sur ses bords, et un poids de 100 grammes fut jeté dessus, d’une hauteur 
de un mètre, de deux et même de trois mètres sans déterminer de rupture. 
À trois mètres vingt-cinq, le poids fit un trou dans le verre, et nous laissa 
voir des éclats pulvérisés en forme de cristallisations polyédriques, d'une 
nature toute particulière, différente des fragments de verre ordinaire. » 
= Quel sera l'avenir de cette découverte? Il est permis de s’en émouvoir, en 

attendant que l'on soit fixé sur les qualités, les inconvénients, le prix de 
revient, etc. Le hasard seul a donné le procédé. C’est dans le laboratoire 
de M. de la Bastie, dans le département de l'Ain, que Je fait s’est produit, 
en laissant tomber un tube chauffé dans un bain de substances diverses 
où il s'est trouvé trempé du coup et rendu presque infrangible. 

Les expériences faites à Blois n’ont point laissé de doute dans l'esprit des 
jurés, qui ont décerné à l'unanimité une médaille d'or à l'inventeur, comme 
cela du reste a eu lieu à d’autres Expositions. On parle déjà de millions 
réalisés par M. de la Bastie en vendant son brevet en Italie et en Hongrie. 

À quand le vitrage économique de nos serres, défiant la grêle, les pierres 
et tous les accidents? Nous avons lieu de croire qu'on sera fixé avant peu 
Sur la véritable portée de cette trouvaille à sensation. 


st OU ee 


BIBLIOGRAPHIE. 


Les Gesnériacées, par M. Danzanvilliers (1). — Les plantes de cette 
_ belle famille sont devenues l'objet d'une grande et légitime faveur dans 
ces dernières années. Peu de végétaux à belles fleurs peuvent leur être 
comparés, et leurs innombrables espèces et variétés font à nos serres un 
ornement sans rival dans toutes les saisons, quand on sait les bien cultiver 
en succession. 

Leur culture est le plus souvent mal pratiquée et peu connue, malgré 
sa simplicité. Cette lacune va être comblée par M. Danzanvilliers, qui signe 
modestement son petit livre de ce nom de Jardinier que l'on dédaigne, 
mais que nos pères honoraient et qui les honorait eux-mêmes, En cela, 
ils valaient mieux que nous, et en bien d'autres choses aussi, malgré les 
progrès que la force des choses a apportés à l'œuvre collective. Ce petit 
traité est donc essentiellement pratique; nous l'avons lu avec intérêt et 
allons appliquer les principes de culture qu'il professe, avec la conviction 
que l’auteur ne raconte que ce qu'il à expérimenté et jugé. 

Quant à la description des espèces et variétés, faite le plus souvent sur 
le vif, elle est digne aussi de quelque attention, bien que ce soit la partie 
faible de l'ouvrage. Nous reprocherons même à l’auteur, qui n'a de préten- 
tion d’ailleurs à aucun bagage scientifique, de n’avoir pas pris l'avis de 
quelque personne instruite pour rectifier quelques-uns de ses noms et le 
guider dans la partie qui touche à la classification des genres et des es- 


Sera revue avec soin et rendue digne de la partie culturale. 

Le Vignoble, par MM. Mas et Pulliat (?)]. — Cetté belle et utile 
publication est le fruit des longues études de deux maitres en pomologie : 
l'un, M. Mas, bien connu pour avoir mené tout seul à bien cette gigan- 
tesque entreprise, connue sous le nom du Verger et qu'il a couronnée par 
Sa Pomologie genérale ; le second, M. Pulliat, dont les études sur les Vignes 
l'ont placé au premier rang des spécialistes et dont la collection de Vignes 
à Chiroubles (Rhône) contient plus de mille variétés. 

Ces MM. ont donc entrepris de donner successivement d'excellentes 
figures des Raisins cultivés. Dix-sept livraisons ont déjà paru depuis le 


régions de l'Europe prêtent à MM. Mas et Pulliat le secours de leur expé- 

rence, ét nous avons trouvé parmi eux des noms célèbres dans la viti- 

culture et l'œnologie. 
. En. ANDRE. 

A ie se 

(4) Un vol. in-42, de 83 pages, à Ja librairie agricole, 26, rue Jacob, Paris. — Prix : 1 fr. 
Le ps culture, description et iconographie coloriée des Raisins de table et de cuvei . 

: aSONS par an, Chez G, Masson, Place de l'École de Médecine. — Un an : 50 


dl 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Juillet 1875. 


Exposition de Cologne. — M. le baron de Stein d’Altenstein, consul 
de Belgique à Cologne, est nommé commissaire du gouvernement belge à 
l'Exposition. Les communications doivent être adressées à M. Morren, 
secrétaire du Comité belge, à Liége, qui les transmettra au comité exécutif. 
. Le Comité anglais se compose de MM. W. Burnley Hume, W. B. Kellock, 
Robert Warner et D' Hogg. 

Le Comité français est formé de MM. le Vt de Fontenay et Brandt- 
Hellniers, commissaires du gouvernement et de MM. Alphand, A. Bonnet, 
du Breuil, E. A. Carrière, Dietz-Monnin, A. Durenne et Henry Vilmorin. 
Ce Comité a publié une circulaire invitant leurs compatriotes à envoyer 
leurs produits à l'Exposition susdite. On peut s'adresser à M. Bonnet, 
17, rue de Tivoli, Paris. 

Présidence de M. le C‘ de Kerchove. — Nous apprenons avec 
une vraie satisfaction la nomination de M. le comte de Kerchove de Denter- 
ghem, bourgmestre de la ville de Gan, , à la Présidence de la Sociéte royale 
d'Agriculture et de Botanique de Gand, en remplacement de M. de Ghellinck 
de Walle, récemment décédé. Tout le monde connaît les sympathies de ce 
haut fonctionnaire pour l’horticulture et le superbe jardin d'hiver qu'il a fait 
construire dans sa résidence de Gand. Les traditions de la célèbre Société 
se continueront certainement sous son puissant patronage, et ces traditions 
sont d'ailleurs bien représentés dans sa famille, car nous voyons de jour en 
jour son fils, M. Oswald de Kerchove, affirmer de plus en plus, dans diver- 
ses publications, son talent d'écrivain et son savoir éclairé des choses de 
l'horticulture. ‘ 

Le Club horticole de Londres. — Cette utile fondation est main- 
tenant un fait accompli. Le Club est installé à Londres, Adelfhi terrace, 
Strand, et le révérend W. H. Dombrain en est nommé le Président. 

Exploration botanique de Célébes. — Le doct E. de la Savinière 
va partir pour l’Ile Célèbes, où il se propose de faire des récoltes de plantes 
sèches, animaux, minéraux, etc., et de compléter ainsi les découvertes 
de M. Beccari à Bornéo et à la Nouvelle-Guinée. Il publiera à son retour 
des centuries de Plantæ Celebenses, dont le prix sera fixé à 50 francs par 
100 espèces et qui seront distribuées par M. Bourgeau. M. de la Savinière 
sollicite des souscriptions par quatre centuries, soit de 200 francs par col- 
lection de 400 espèces. On peut s'adrésser au Secrétaire général de la 
Société botanique de France, 84, rue de Grenelle-St-Germain, à Paris. 
_Floraison du Tillandsia musaica. — A notre dernier voyage en 
Italie, en passant par le Lac Majeur pour visiter la succursale de l'établisse- 
ment Linden à Pallanza, nous avons vu en fleurs cette belle plante que nous 
avons publiée sous le nom provisoire qui précède (Zllustr. hort., 1873, p: 171). 
Justement à la même date, elle montrait aussi ses fleurs dans l'établisse- 

TOME XXII, = JUILLET 1875. 


— 102 — 


ment de M. W. Bull, à Londres, qui la présenta à la séance du 28 avril à 
la Société royale d'Horticulture de Londres. Seulement nous avons été fort 
surpris d'apprendre par les publications anglaises que les fleurs de la plante 
de M. Bull étaient « d'un riche jaune orangé » avec des bractées jaunes, 
tandis que notre exemplaire portait des fleurs blanchâtres sur un capitule 
à bractées vert pâle rayé de lignes de sang. Nous reviendrons d’ailleurs 
sur cette question très prochainement. 

Exploration du Guatémala. — Nous apprenons que M. Bunstroem 
collecte en ce moment au Guatémala des plantes et des insectes sous l'inspi- 
ration de zélés promoteurs de la science en Belgique. M. Morren annonce, 
dans la Belgique horticole, p. 265, qu'un premier envoi considérable vient . 
d'arriver en parfait état. 

Étiquettes Girard-Col. — Nous venons de visiter, à Clermont Fer- 
raud (Puy de Dôme), la fabrication d'étiquettes de M. Girard-Col. Cet 
habile inventeur améliore chaque jour ses procédés. Ses étiquettes de jar: 
dins botaniques, imprimées par la galvanoplastie sur fond bleu, sont très 
belles et très nettes. Mais le perfectionnement qui nous a le plus frappé est 
celui de ses étiquettes de zinc à deux faces, l’une dite parcheminée pour le 
crayon, l'autre pour l'encre. Tous ceux qui se servent des étiquettes de zine 
savent combien il est désagréable de les écrire toutes à l'encre. La plume 
s'use, l'encre épaissit, la patience se lasse et l'on quitte la besogne. Avec 
les nouvelles étiquettes de M. Girard, on écrit d’abord sur la face blanche 
de l'étiquette le nom avec un crayon ordinaire. Cette inscription dure très 
longtemps; on la laisse sur la plante jusqu’à ce qu'on ait le loisir d'écrire à 
l'encre sur l’autre face de l'étiquette et seulement lorsque l'on craint de 
voir la première écriture s’effacer. Met 
_. Les horticulteurs, marchands surtout, apprécieront l'avantage de cette 

invention. Nous les engageons à en essayer en écrivant à M. Girard-Col, 
fabricant d'étiquettes, à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme). 

e nouveau livre de M. Darwin. — Les récentes études de 
M. Darwingont donné naissance à un nouveau livre qui vient de paraître 
ces jours-ci. Il est intitulé « Insectivorous plants » (Les plantes insectivores) 
et il est destiné à faire sensation, comme tout ce qui sort de la plume de ce 
grand naturaliste. Il a été publié par Murray, à Londres, et ne comprend 
pas moins de 461 pages, avec des illustrations. Nous nous bornons à 
annoncer l'apparition de ce travail important et reviendrons plus ample- 
ment Sur le sujet qu'il traite in extenso. 
* Maladie des Pommes de terre. — Il vient de paraitre en Angle- 
terre une forme de la maladie des pommes de terre qui inspire de vives 
Inquiétudes. Les feuilles se recroquevillent comme dans l’ancienne frisure 
. spl On la croyait le produit d’un nouvel organisme végétal, nr | 

7 dit-on, ces Jours derniers par M. Worthington Smith vie 
‘de tin nt la question en prouvant qu’elle n’est qu'une pe 
pres este adie produite par le Peronospora infestans. M. W. Smi à 
dtioee re pour découvrir les cellules mères de ce St ao 
clbite à ”, dans sa communication du 7 juillet à la Société royale d'Horü 

= 5, Comment sopérait sa fécondation et sa reproduction 


— 109 — 


dans le tubercule même. On considère cette solution comme extrêmement 
remarquable et faisant le plus grand honneur à M. W. Smith. Reste main- 
tenant à en tirer des conclusions pratiques. Sera-t-on conduit ainsi, en con- 
naissant le mal dans tous ses détails, à le combattre et à le vaincre ? 

L'auteur n'affirme pas qu’il puisse en être ainsi. Mais au point de vue 
purement scientifique, sa communication, qu'il a reproduite récemment dans 
le Gardeners Chronicle et le Journal of Horticulture, est remplie d'intérêt. 
On y voit comment M. W. Smith a-été amené à trouver, en étudiant 
les deux modes de propagation du Peronospora (par spores simples et par 
spores « à essaims »), la spore de repos (resting spore) qui tombe et hiverne 
dans le sol et donne naissance à la maladie au printemps suivant. 

Cependant nos confrères d'Angleterre ont-ils contrôlé la nouveauté de 
l'observation de M. Smith, et sont-ils bien certains que sa « resting spore » 
soit autre chose que l'oospore, si bien décrite il y a longtemps par M. de 
Bary dans les Peronospora? Il faudrait peut-être \y regarder de plus près. 

Expédition de M. Moore dans l’Archipel du Sud, — Le savant 
directeur du jardin botanique de Sydney (Australie), M. Ch. Moore, vient 
d'envoyer une croisade scientifique qui touchera aux Fidji, les îles Caro- 
lines, Salomon, la Nouvelle-Bretagne et peut-être la Nouvelle-Guinée. Le 
vaisseau est frété par M. W. Mac Arthur, de Sydney. Un Danois est chargé 
des collections botaniques. On espère beaucoup des résultats de ce voyage, 
qui doit contribuer à l'avancement de diverses parties de la science, et 
que nous sommes heureux de voir entreprendre aux frais d'un simple 
particulier, sans le secours d'aucun gouvernement. 

Fleurs mâles du Keteleeria Fortunei. — J usqu'à présent cette 
belle espèce de Conifère, dont nous avons vu le plus beau représentant en 
Europe dans le jardin de MM. Rovelli, à Pallanza (Lac Majeur), n'avait 
donné que des cônes stériles ou fleurs femelles non fécondées. Cette année 
le pied mère vient de se couvrir de fleurs mâles à profusion, de sorte que 
Nous pouvons espérer qu'avant peu des graines abondantes permettront de 

répandre cet arbre dans le commerce. , 

Exposition de Champignons. — La ville d'Aberdeen (Écosse) a été, 
au mois de septembre dernier, le lieu d’une Exposition où s’est fondée la 
«“ Scottish cryptogamic botanical Society, » qui a l'intention de faire une 
Exposition générale de Champignons chaque année sur un point différent du 
territoire écossais. 

The fruit manual. — Nous venons de recevoir la nouvelle édition de 
ce très bon livre dû à notre ami le D' Hogg, directeur du Journal of Horti- 
. Culture. Nous en donnerons très prochainement un compte-rendu. 

Nécrologie. — M. Wizziam RoLzissoN, le célèbre horticulteur de Too- 
ting (Angleterre), est mort le 10 juin dernier, à l'âge de 73 ans. C'était un de 
ces rares et excellents praticiens d'autrefois, à profonde expérience et à 
mœurs patriarcales, qui sera regretté vivement de tous ses contemporains, 


Ep. ANDRé, 


av 10 


PI. CCX. 


 CROTON (CODIÆUM) BELLULUM, une & anoni. 


CROTON MINIATURE, 


EUPHORBIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir {lustr. hortic., 1867, pl. 534. 
CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : arbuscula erecta, ramis gracilibus petiolisque roseis; 
folia lineari-lanceolata integerrima basi longe angustata, apice acutiuscula, breviter petiolata, 
supra medium viridia luteo-punctala, infra utrinque aurea. — E fecundatione adulterina 
curante cl. L. Linden inter €. Weismannianum et C. cornutum orta, anno 1874, — E. À 
Codiæum (Croton) pictum, Hook., var. bellulum, Linden et André. 


v 


1 


Cette charmante miniature de Croton est due aux hybridations prati- 
quées depuis quelques années à Gand par M. Lucien Linden, sur les nou- 
veaux Crotons du commerce. Elle est le fruit d’une fécondation artificielle 
entre le C. Weismannianum (père) et le C. cornutum (mère). 

C'est un arbuscule à taille lilliputienne, dressé, à rameaux grêles teintés 
de rose comme les pétioles. Ses nombreuses feuilles sont érigées ou peu 
étalées; elles sont entières linéaires lancéolées, un peu aiguës au sommet, \ 
longuement rétrécies à la base et brièvement pétiolées. Au-dessus de leur 
moitié supérieure elles sont d’un vert brillant, foncé, piqueté de poinis 
Jaunes. Toute la partie inférieure de la feuille, de même que la nervure 
médiane, est d’un jaune doré. | 

Cette jolie obtention ne reproduit guère l'aspect caractéristique des 
parents qui lui ont donné naissance. Nous n'avons point trouvé sur ses 
petites feuilles la corne dressée ou côte médiane exserte au sommet du 
limbe qui caractérise le C. cornutum, ni les larges feuilles richement 
colorées du C. Weismannianum, d'où elle est sortie. C'est le contre-pied du 
gain précédent de M. L. Linden, le €. Andreanum, qui a été récemment 
publié dans ce recueil et qui est jusqu’à présent la plus vigoureuse variété 
que l’on puisse cultiver dans nos serres chaudes. Chose étrange, les acci- 
dents tératologiques fixés sur les plantes importées des îles de l'Archipel 
océanique du sud, et que nous avons eu la bonne fortune de voir aussitôt É 
après que M. John G. Veitch les eût introduites, n'ont pas reproduit, dans : 
leur descendance hybridée, ces déviations bizarres, Ni la corne du C. t0- … 
futum, ni l'érosion du limbe sur le €. interruptum, ni l'hétérogénéité du 
C: irregulare ne se sont reproduites et ces plantes mêmes tendent à ramener … 
leurs feuilles à des silhouettes plus régulières. 4 


Ê LE D pain A ES de SC CS ne US ST SC 


Ep. ANDRÉ. 


a ——— 


CROTON («onoiÆum BELLULUM, LiNDEx & Anpré. 


(Grandeur naturelle.) 


EPIDENDRUM PANICULATUM, Rernwaror. 


ee 


PI. CCXI. 


EPIDENDRUM PANICULATUM, renvanor. 


ÉPIDENDRE PANICULÉ. 
ORCHIDÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Mustration horticole, vol. 1, pl. 4. 
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : folia oblongo-acuminata ; pedunculus vaginis acuminatissi- 
mis membranaceis vestitus; banicula composita divaricata, bracteis pedicello brevioribus 
sepalis oblongis, petalis filiformibus : ; labelli quadrilobi laciniis posticis brevibus semi-cordatis 
obtusis, anticis linearibus divaricatis, callis duobus lineisque 3 brevibus elevatis contiguis. 
Epidendrum paniculatum, Reinw., F4. Peruv. syst., p. — 
læve, Lindl., in Bot. Reg., 1844, p. 47. 


Cette Orchidée est assez répandue au nord-ouest du continent américain. 
Elle fût d'abord découverte sur plusieurs points du Pérou; Hartweg la 
retrouva en Colombie, près de Popayan; Linden à Caracas; Funck et 
Schlim dans diverses parties du Vénézuéla; Mathews, Bridges, de nou- 
veau au Pérou; Bridges dans le nord de la Bolivie. C'est une belle 
plante qui varie beaucoup dans la grandeur et la forme de ses fleurs. 
Nous en avons vu, dans les serres de M. Linden, et dessiné plusieurs 
formes qui auraient d’abord paru motiver la création d'espèces distinctes, 
s'il ne nous semblait plus sage de nous ranger à l'opinion de Lindley qui 
insiste sur le polymorphisme de cette espèce. Il en distingue deux variétés : 

E. p. longicrure, à ee très acuminées, à lobes ane du labelle 
très longs et falcifor et 

E. p. cuspidatum, d: feuilles oblongues, brusquement cuspidées. 

Une troisième, que nous avons observée en fleurs, a des panicules 
beaucoup plus grandes que le type et des fleurs du double plus larges, à 
. lobes du labelle obtus. Parfois les panicules atteignent une grande ampleur 
et sont couvertes de fleurs très nombreuses du TE charmant lilas teinté 
de blanc et plus ou moins odorantes. 

Ce sont des plantes de serre froide, à vérétation élevée, à longues tiges 
dressées, cylindriques, feuillées au sommet, nombreuses, formant des touffes 
très développées dans nos serres, couronnées de leurs jolis thyrses et de 


facile culture. Ep. ANDRÉ 


: : Fe 7 " 
En 


— 106 — 


PI. CCXII. 


BEGONTA GUNNERÆFOLIA, uno & anré. ù 


BÉGONIA A FEUILLES DE GUNNÉRA. 
BÉGONIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir dans l'{ustration horticole les plan- 
ches 218, 235, 262, etc. 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : arbuscula erecta, caule simplici vel pauciramoso, tereti, ad 
nodos petiolarum incrassato cicatrisato, sicut in petiolis et pedunculis in juniorem plantam 
Squamis patulis membranaceis vel scariosis late triangulis albido-roseis dense vestito, laha 
pubeque ferruginea plus minus incrassata Sparsim induto ; folia basi bistipulata stipulis amplis 
caducis late ovato-acutis scariosis undulato-carinatis ; petioli divaricati, robusti, 15 cent. longi, 
cylindracei ; limbus maximus, patens, subplanus, oblique orbiculatus lobis mediocribus margi- 
nalibus subacutis dentatis, pagina superiore læte viridi rugosula pilis minutis adpressis ue 
tortis remotis conspersa, inferiore glabra nervis radiatis pluries furcatis fusco-puberulis ; 

enti& in cymas axillares pedunculatas subglobosas decompositas dispositi, pedunculis 
pedicellisque fulvo lanatis bracteatis bracteis scariosis brunneis ovato-cucullatis; flores masculi 
pedicellati, minuti, sepalis 2-ovato-obtusis extus ferrugineo-albidis, petalis 2 subconformibus 
albis ; stamina penicillata filiformia ; fl. femineos capsulasque haud vidi. — In provincia Antio- 
quia (Paramo de Ruiz prope Tolima) Novo-Granatensium legit cl. Roezl, 1873. Ad viv. desc. F 
in hort. Lind. — E, A. 2 


Begonia gunneræfolia, Linden et André, in Lind. Catal. 95, p. 3. 


ps 


RP PR PAPAS 


Ce Bégonia, l'un des plus beaux de tout le genre par son port érigé, arbo- 
rescent et ses immenses feuilles qui nous l'ont fait comparer à un Gunnera, 
a été trouyé par M. Roezl dans la Nouvelle-Grenade, province d’Antioquia, 
et expédié de graines à M. Linden il y à quelques années seulement. Son 


B. parviflora de Pœppig, qu'il avai me 
tions près de Tuquerres (sud de la Nouvelle-Grenade) et auquel il avait, 
— chose étrange, — donné par anticipation le nom de £. gunneræfolia Sur 


M. Triana sût qu'il avait affaire au 2. Parviflora découvert par Pœppigà 

“Payaco, au Pérou, et depuis par plusieurs autres botanistes sur divers — 
points de la Cordillère orientale. . 

Après une confrontation attentive avec les échantillons de M. Triana et 
ceux de l’herbier du Muséum, nous avons trouvé que le B. parviflora en diffé- 
rait par des caractères nettement tranchés, comme : feuilles lobées à l'instar 
des Ricins, jeunes feuilles couvertes de laine, et surtout absence des écailles 
Sl Caractéristiques dans notre nouvelle espèce. 

Toutefois elle rentrera dans la section des Bégonias arborescents auxquels 


L'ILLUSTRATION HORTICOLE 


BEGONIA 


— 107 — 


appartient le B. parviflora, et dont les Begonia arborescens Raddi, B. Hooke- 
riana Gardner sont les plus beaux représentants. 

Quelques espèces, voisines du B. gunneræfolia, existent dans les herbiers 

" et sont encore indéterminées, par exemple une belle plante recueillie par 
M. Weddell dans la Sierra d'Estrella, au Brésil, en 1844, et portant dans 
l'herbier du Muséum le N° 865. Elle diffère de la nôtre, indépendamment 
de la patrie, par des feuilles plus profondément lobées,. les pétioles, 
pédoncules et dessous des feuilles couverts d’un épais fomentum roux doré 
et, sur le dessus du limbe, de poils glanduleux très abondants. 

Une autre, trouvée par M. Claussen. à Novo-Friburgo, au Brésil (province 
de Rio de Janeiro), en novembre 1842 (N° 26 de l'herbier du Muséum), est 
aussi voisine du gunneræfolia, mais elle s'en distingue par des écailles plus 
tourtes sur les pétioles, des pédoncules glabres longs de 25 centimètres, des 
bractées ovales aiguës, des pédicelles vêtus d'un tomentum fauve et non 
couverts de bractées ovales membranacées abondantes, comme dans notre 
plante. L'échantillon unique dont nous parlons est cependant une espèce 
voisine de la nôtre, et que l'on pourrait nommer B. Clausseni Ed. Andr., en 
souvenir de l'actif collecteur de botanique et de géologie qui a parcouru vingt 
ans la province de Minas Geraes, au Brésil, et a enrichi nos herbiers de tant 
d'espèces précieuses et nouvelles. Pa. 

Le Begonia gunneræfolia, pour la description duquel nous renvoyons au 
latin ci-dessus, sera, au point de vue horticole, d'une valeur hors ligne par 
son vaste feuillage disposé comme celui d'un Coccoloba pubescens et qui for- 
mera son principal intérêt comme plante de serre chaude, les fleurs étant 
assez insignifiantes. Nous ne connaissons qu'une espèce qui dépasse les 
dimensions de ses feuilles, que nous avons vu atteindre 40 centimètres de 
diamètre, c’est le B. Boiviniana A. Dec., de Madagascar, admirable plante 
qui n’a pas encore été introduite en Europe à l'état vivant. 

Ep. ANDRÉ. 
a — 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


SUR LE PINCEMENT DE LA VIGNE ET DES ARBRES FRUITIERS. 


Si l’on veut connaître l'origine du pincement sur les arbres. fruitiers, il 
faut consulter les ouvrages de nos grands maitres, de La Quintinye et le 
Jardinier solitaire du révérend Père François, directeur de la pépinière des 

"Chartreux, au Palais du Luxembourg, laquelle fut détruite par la hache 
révolutionnaire. Dans ces modestes et savants établissements, tout se 
succédait sans la moindre interruption; l'idée était suivie soigneusement si 
elle était bonne, et menée à bonne fin; tandis que maintenant, et surtout 
dans les entreprises de longue haleine, la vie d'un homme est trop courte, 
et souvent les héritiers, soit par spéculation, soit par toute autre cause, 
détruisent tout ce qu'avait fait leur père : l'horticulture n’est pas l'œuvre 


= TO — 


d'un jour, et il ne faut pas s'étonner si les progrès sont lents; le pincement 
des arbres fruitiers en est la preuve. En effet, nous lisons, dans un ouvrage 
publié en 1761, que déjà le révérend Père François donnait à cette époque 
des conseils pleins de justesse sur la manière de faire le pincement; depuis 
lors, ce procédé a reçu quelques modifications importantes qui certaine- 
ment n'auraient pas échappé à l'observation de La Quintinye, ni à celle du 
Père François surtout, si tous les deux avaient vécu assez longtemps. 

Ce fut vers 1843 ou 1844 que parut un tout petit livre sur le pincement 
des arbres fruitiers; il fut publié à Paris par M. Picot-Amette, savant 
praticien et observateur judicieux; ce petit traité est, croyons-nous, à sa 
troisième’ou à sa quatrième édition. Nos arbres et nos treilles ont été, pen- 
dant une dixaine d'années, sous la direction de M. Picot-Amette, qui habite : 
dans nos environs; nous ne sommes donc pas trop étranger au pincement 
des arbres et des Vignes, et sans vouloir ici soulever de discussions, nous 
nous bornerons à dire à nos confrères ce que nous faisons pour obtenir 
de beaux et bons fruits en très grande quantité sur nos arbres et sur nos 
Vignes, 

PINCEMENT DES ARBRES FRUITIERS. 


C'est ordinairement vers la fin d'avril que nous commençons le premier 
pincement sur les Abricotiers et les Poiriers: nous pinçons à quatre ou à 
six feuilles, selon la force de l'arbre et la nature du sol: ce n’est que dans _ 
le courant de mai que nous étendons cette méthode à tous nos arbres frui- 
tiers, en ne pinçant, bien entendu, que les branches gourmandes et celles 
qui ont unè tendance à s'emporter et à absorber la sève au détriment des 
autres branches. Le pincement a pour but et pour résultat de bien équilibrer 
la sève et de la reporter uniformément sur toutes les parties de l'arbre, tout 
en faisant grossir les fruits. Nous ne pinçons jamais ou que très rarement "" 
le chef de file, ainsi désigné par M. Picot-Amette, et quand nous le faisons,» 
c'est pour donner de la force à la branche de prolongement, pour faire par- 
tie des yeux sur le bois des années précédentes, qui en manque quelquefois, 

et pour fortifier les rameaux faibles, placés sur toute la longueur des bran- 
ches charpentières. Dans le courant ou vers la fin de juin, nous pinçons les 
nouvelles pousses qui se sont développées sur nos branches pincées en mai. 


PINCEMENT DE LA VIGNE. 


Nous pinçons nos Vignes ou treilles en cordons verticaux et horizontaux 
et nous étendons le pincement même à nos Vignes en ceps dans, notre 
vignoble; depuis vingt-cinq années consécutives, nous le pratiquons avec le 
* plus grand succès. Dès que nos Vignes ont poussé trois ou quatre feuilles 
au-dessus de la dernière grappe, nous supprimons la sommité du nouveall, 
bourgeon à un œil ou à deux yeux au-dessus de cette dernière grappe, Sur 
toutes les branches nouvelles, qui poussent et se développent sur toute Ja 
longueur de notre cordon ; les branches à bois qui ne portent pas de fruits 
sont pincées régulièrement et strictement à quatre ou à cinq feuilles, quel- 
quefois à six; la branche de prolongement n'est pincée que quand il y a des 
bourgeons faibles ou des yeux éteints à la base. Cette opération fait naître 


— 109 — 


immédiatement de nouveaux bourgeons qui ne tardent pas à se charger de 
deux ou trois belles grappes de raisins; c'est ce qui fait dire justement que 
le pincement produit la grappe; c'est par cette méthode si simple que nous 
obtenons quelquefois cinq belles grappes, ce qui est assez rare, mais cela 
nous arrive quelquefois. Un amateur, auquel nous avons conseillé le pin- 
cement, en a eu jusqu'à sept. : 

Nos branches ainsi pincées ne sont jamais attachées, si ce n’est le cordon 
de prolongement; aussi rien n’est plus joli ni plus agréable à l'œil que de 
voir de nombreuses branches pendantes, chargées de fortes grappes, qui 
reçoivent l'air et le soleil de tous les côtés, ce qui ne nuit en rien, comme 
on le sait, à la bonne qualité du raisin, au contraire. 

Nous avons l'habitude de renouveler assez souvent nos cordons verticaux, 
en les rabattant à la base, à la longueur de 15 à 20 centimètres au-dessus 
du sol; à la pousse nouvelle nous conservons le plus beau jet et nous le 
laissons pousser tant qu'il veut; nous ne le pinçons que quand nous voyons 
que le bois s'amoindrit et qu'il diminue sensiblement de grosseur; souvent 
nous avons des jets de l’année qui ont une longueur de 3 ou 4 mètres. Nous 
nous gardons bien d'y toucher; l’année suivante, ce long sarment nous 
donne des grappes en abondance; une année nous en avons récolté 63 sur 
un bois semblable, qui nous ont fourni un poids total de 11 kil. 700 grammes 
de fruits. Tout le monde, d'après le procédé que nous indiquons, peut en 
obtenir autant que nous. ‘ 

Le pincement a aussi un autre avantage que nous devons signaler à nos 
confrères : il empêche souvent la coulure du raisin, et si l’on a soin d’en- 

lever toutes les vrilles, y compris celles qui tiennent à la grappe, on 

n'aura rarement de coulure. Nous engageons donc tous nos lecteurs à 
Supprimer avec soin toutes les vrilles et à pinèer exactement et à temps 
les branches de leurs Vignes, s'ils veulent éviter la coulure du raisin. 
Bossin. 


LISTE DES MEILLEURS LÉGUMES (1. 


Choux de Bruxelles. — Scerymger's Giant et Roseberry. 
Betteraves. — Henderson's pine Apple et Dell's crimson. 
Haricots. — Dwarf cluster, Early long pod, Green Windsor et Taylor's 
Broad Windsor. a 
Haricots flageolets et verts. — Osborn's forcing, Newington Wonder, 
Canadian Wonder et Negro long pod. 
_ Choux marins (Crambe). — Cottager's et Scotch. Le 
> Brocolis. — Snow's winter et Cooling's Matchless, Miller's dwarf, Knigth's 
Botocting. Chappel's Cream et Cattel's eclipse. “ | 
Chout-fleurs. — Early London, Veitch's autumn Giant et Walcheren. 
Céléri. — Ivery's pink, Sandringham white, William's Matchless red et 
Incomparable white. 


(1) Estrait d'un article de M. E. Hobday, dans le Garden du 2 janvier 1875. 


— 110 — 


Choux. — Enfield market, Cocoa nut, Atkins Matchless, red Dutch, 
Dwarf green et Early Ulm. 

Carottes. — French Horn, James’ intermediate et Altringham. 

Concombres. — Telegraph et Wood’'s improved ridge. 

Endives. — Green curled et Batavia. 

Laitues Cos. — Dummick's white Victoria, Bath, London white et | 
Incomparable. 

Laïtues-Chou. — Thom Thumb, All the year round, Neapolitan ét Ham- 
mersmith. 

Poireaux. — Musselbugh et Ayton Castle Giant. 

Melons. — Gilbert's Victory of Bath et Shah of Persia. 

Oignons. — White Spanish, Brown globe, James’ Keeping; pour l'au- 
tomne White Lisbon, White Tripoli et Giant Rocco. 

Pois. — Ringleader, William the first, Dickson’s first and best, Hunting- 
donian, Maclean's best of all, G. F. Wilson, Ne plus ultra et British Queen. 

Radis. — French breakfast, Wood’s early frame, Black Spanish et White 
and red Turnip. 

Panais. — Hollow-crowned et Student. 

Tomates. — Trophy et Earley's defiance. 

Epinards. — Round (été) et Prickly (hiver). 

Navets. — Strap-leaved stone (hâtif), Red American stone, Orange jelly 
et Chirk castle Black stone. 

Courges. — Moore’s vegetable cream et Long white. 

Piments. — Long red, Long yellow, Red Chili. 

Cresson. — Plain et Curled. 

Nous engageons nos lecteurs soucieux de leurs potagers à faire l'essai de 
toutes les graines ci-dessus, qu'ils pourront se procurer en petites quantités 
et à bas prix dans toute maison connue en Angleterre pour le commerce 
des graines. Il y aurait à notre avis, grand avantage à essayer sur le 
continent nombre de variétés anglaises qui nous sont presque totalement 
inconnues. Les nôtres sont bonnes et nous nous y tenons, telle est la 
réponse ordinaire. C'est une mauvaise raison : il faut toujours perfec- 
tionner. D'ailleurs nous avons la conviction que nombre de variétés bonnes 
en Angleterre deviendrait excellentes sur le continent, sous l'influence 
d'un soleil plus vif et d’une culture appropriée. Qu'on se rappelle l'histoire 
du Winter beurré. M. Rivers avait obtenu cette variété de semis et l'aval 
mise au commerce. On avait déclaré en France et en Belgique qu'elle 
eut été mieux nommée Poire trognon de chou et on l'avait délaissée. Quelle 
ne fût pas la surprise de M. Rivers de la revoir un jour à Bordeaux avec 
la forme d'un beau et la saveur d’un excellent fruit, fondant, de bg 
garde, doré, superbe! Le soleil des bords de la Garonne avait fait ce miracle 
. Qu'on se le dise et qu'on essaie avec soin et persévérance les légumes 
étrangers; nos potagers et nos tables y trouverons de précieuses res” 
Sources; la science de la culture légumière s'augmentera de précieuses 
observations ; et les maraîchers viendront à leur tour fournir le meilleur 
Criterium en affirmant la valeur de ces produits comme légumes de marché, 
ce qui est le plus beau et le plus légitime succès. : 

ee Ep. ANDRE. 


LORS FPS Tee 


at Mobile “Ént den DR Nan dot “2 Ci pdd dé à 


— 111 — 
HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


LES ROSES SUAVES,. 


Cet séduisant sujet est mis à l'ordre du jour dans le Journal of Horticulture 
et nous venons de voir que plusieurs amateurs y ont répondu en fournissant 
des notes sur les Roses les plus odoriférantes, suivant leur jugement. Voici 
quelques-unes de ces citations qu'il serait bon de poursuivre, comme nous 
l'avons fait autrefois pour l'odeur des Orchidées : 


Tribu des Thés. 


Devoniensis, délicieux parfum, très fort. 
Catherine Mermet, odeur exquise. 

Alba rosea, de, 

Madame Bravwy, a. 

Souvenir d'Elise, très distinct. 

Maréchal Niel, excellente et forte odeur. 
Triomphe de Rennes, 0” 

Madame Villermoz, odeur de fruit. 

Cloth of Gold, très odorant. 

Rubens, délicieux. 

Souvenir d'un ami, délicieux. 


Tribu des Hybrides perpétuels. 


Général Jacqueminot, odeur forte. 

La France, parfum léger. 

Abel Grand, très odorant. 

Boule de neige, bouquet très doux. 

Beauty of Waltham, très suave. 

Comtesse de Chabrillant, douce odeur. 

Madame Furtado, parfum exquis. 

Charles Lefebvre, excellente odeur, etc., etc.. 

Nous serions heureux de voir cette liste, dressée par M. J. Camm, com- 
plétée par quelqu'un des rosiéristes qui ont une grande expérience dans 
cette spécialité. Die. 


M. MARGOTTIN, SUR L'ODEUR DES ROSES. 


Ce sujet intéressant, dont les journaux horticoles anglais se sont récem- 


ment occupé, me fournira quelques notes que je recueille dans les domaines 
de ma longue carrière de Rosiériste. 

Les lois de l'émission de l'odeur chez les Roses sont assez variables. 
Quand le temps est couvert et que l'atmosphère est fraîche, généralement 
les Roses ont beaucoup plus d'odeur que par les temps secs et arides. 


— 112 — 


Cependant il est à remarquer que certaines variétés à fleurs très pleines 
sont très odorantes, tandis que d’autres le sont beaucoup moins; il en est 
de même des Roses semi-doubles ou doubles; quelques-unes ont beaucoup 
d'odeur et d'autres peu. Voici par sections les variétés que j'ai observées 
le plus particulièrement : 

Roses du Bengale roses: peu odorantes, à l'exception de la variété 
Madame Desprez, qui est classée parmi les Bengales, mais qui a beaucoup 
d'analogie avec les Roses Thés. Elle a beaucoup d’odeur. 

Roses du Bengale pompon ou de Miss Lawrence : variétés à petites fleurs 
peu odorantes. 

Roses Thés ou Indica. Ces Roses sont très odorantes, principalement, 
comme je l'ai dit plus haut, par les temps frais. Elles exhalent l'odeur‘du 
thé. : 


Les Roses Thés Goubault et Smith sont très odorantes; mais un fait qui 
s'observe est que la Rose Thé Socrate n’a pas la même odeur que les autres 
variétés; elle sent tout-à-fait la Pêche en pleine maturité. 

Roses Noïsettes. Parmi ces variétés, plusieurs ont l'odeur très agréable, 
mélange du Thé et un peu de nos Roses Centfeuilles. | 

Roses Ile-Bourbon : peu odorantes, à l'exception des variétés légèrement 
hybridées, telles que: Louise Odier, Catherine Guillot, Révérend H. Dom- : 
brain, etc. î 

Roses Hybrides remontantes. Presque toutes ces variétés sont odorantes, 
mais celles qui le sont le plus de toutes sont Maréchal Forey et Madame Boll. 

Roses Portlands dites Perpétuelles. Ces Roses ont l'odeur très pronon-. 
cée, même sur la jeune pousse avant la floraison. 

Roses Mousseuses. Généralement toutes odorantes, mais plus particuliè- 
rement les variétés non remontantes. 

Roses de Banks. La variété à petites fleurs blanches exhale l'odeur de la 
Violette, tandis que le Banks de Fortune et à rameaux épineux de la Chine 
ont l'odeur désagréable. : 

Il en est de même du Rosier Persian Yellow. : 

Il ne faut pas oublier les Roses Centfeuilles et des Quatre-Saisons, qui 
ont la véritable odeur de Roses. 

On trouvera dans la liste suivante les variétés qui viennent après celles 
que j'ai indiquées ci-dessus : 


Variétés odorantes, mais moins que les précédentes. 


1° Roses du Bengale. 


: Elisa Fleury. | Impératrice Eugénie. 
+ 
2° Roses Thés. 
Abricoté. Duc de Magenta. Madame Jutté. 
Caroline. : Esther Pradel. — Margotiin. 
Catherine Mermet. ; Jean Pernet. Maréchal Niel. 
Comtesse de Nadaillac. Louise de Savoie, Princesse Adélaïde. 
Curiace. Madame Bérard. Triomphe du Luxembourg: 
Devoniensis. — Falcot. 


CMOS PNR CES 


à 


Lamarque. 
Le Pactole, 


Baronne de Noirmont. 


Achille Gon 
Adolphe Brongniut 


Baronne ms Claparède. 


— Prévos 

Bernard Fe 
Caroline de Sansal. 
Cécile de Chabrillant. 
Charles Margottin. 

— Verdier. 

— Turner. 
Clémence Joigneaux. 


Duchesse de Cambacérés. 


— de Norfolk. 
Edouard Morren. 


sin. 


3° Roses Noisettes. 
Triomphe de Rennes.. 
Narcisse. 
4 Roses de l'Ile-Bourbon. 


Edouard Desfossé. Réveil. 


5° Roses Hybrides remontantes. 
Eugène Sue. Mad. Jacquin. 
François premier. — Knorr. 


Général D — Moreau. 


— Washington. — R 
Gloire de ue Maréchal Suchet. 
Jacques Lafitte. — Vaillant 


La ; 
La Reine. Ordéric Vi 
Léopold Jer Perfection de Lyon 


Prince Humbert 


— De Ridder. Sydon 
— Domage. SO de l'Exposition. 
— Furtado. Ville de nent 


6° Roses Portland ou des Quatre-Saisons. 


. Célina Dubos. 
Julie de Krüdner. 


Du Roi. 
Marie de St-Jean. 


7° Roses Perpétuelles mousseuses. 


Eugénie Guinoiseau. | Mad. Edouard Ory. 


A feuilles de laitue. 
Comtesse de Ségur 
ristata. 


Baron de Wassenaer. 
ranger 


nger. 
Blanche virginale. 


8°. Roses à Cent-feuilles. 
De Bourgogne. Unique blanche. 
Ordinaire, — panachée 
Pompon de mai. 


9° Roses mousseuses. 
Célin 


élina. 
Comtesse de Murinais. Ordinaire 


MARGOTTIN, PÈRE, 


horticulteur, à Bourg-la-Reine (Seine). 


1 ñ 
Marguerite Dombrain. 
Marquise de Castellane. 


Re de Poiteau. 


Gloire des Mousseuses. 


— 114 — 


CONSERVATION HIVERNALE DES CALADIUMS. 


Ces ornements élégants de nos serres chaudes ne sont point d’une culture 
difficile, mais la conservation de leurs tubercules pendant l'hiver offre sou- 
vent des difficultés et beaucoup de jardiniers les perdent. Voici un bon 
moyen de conservation, imaginé par M. Ed. Stelling, de Dorpat, et relaté 
par le Gartenflora : 

Quand les feuilles se fanent, en automne, cesser les arrosements et 
laisser les pots sans y toucher pendant plusieurs semaines. Quand les 
feuilles sont mortes, retirer de terre les tubercules, ôter à la serpette les 
racines et feuilles, les enfoncer dans des pots pleins de sable, enterrer ces 
pots au-dessus du bord dans la couche d'une serre à multiplication, d'où on 
les retire en février quand on voit qu'ils commencent à pousser et à 
raciner. On les rempote alors et on les met sur couche chaude pour la végé- 
tion printanière. ‘En. ANDRÉ. : 


ANEMONE FULGENS. 


Cette charmante plante, à larges fleurs d'un rouge éblouissant, estla 
variété R. fulgens de VA. pavonina, DC. Elle s’en distingue par ses feuilles 
tripartites, à lobes Cunéiformes, incisés dentés, les involucrales sessiles 
oblongues entières ou subincisées, les sépales oblancéolés plus larges au 
sommet et atténués à la base. On la trouve à l'état sauvage en Gascogne, 
près de Dax, et dans d’autres localités du Midi. J. Gay en avait fait une 
espèce distincte, A. fulgens, qui n'a été conservée par De Candolle que 
comme variété. 

Malgré sa beauté, cette plante est presque inconnue dans les cultures, et 
MM. Vilmorin viennent d'entreprendre, avec beaucoup de raison, de la. 
_ remettre en honneur, ce que permettra surtout sa culture facile et son prix 
peu élevé. ù 

Ces messieurs recommandent aussi une nouvelle race d'Anémones très 
doubles, qu'ils nomment A. à fleur de Chrysanthème, et dont il existe trois 
belles variétés : Gloire de Nantes, couleur violet bleu; Mauve clair, rose 
mauve tendre; {a Brillante, écarlate cramoisi, éblouissant. 

Ces trois plantes sont des variétés très perfectionnées de l’Anemone c0r0r 
naria, L. Elles sont dignes d’être répandues dans tous les jardins de même 
que la précédente. | 

On plante les pattes en février-mars, en pleine terre, dans les pays 
‘ froids, ou mieux en octobre, à 10 centimètres de profondeur, en terre. 
légère et riche, dans les climats tempérés. P. ERCEAU: 


LES CYPRIPEDIUMS VÉNÉNEUX. 


. assertion fort curieuse été faite récemment par M. Babcock, dW 
Chicago (Etats-Unis), touchant les propriétés toxiques de deux espèces amé- 


— 115 — 


ricaines de Cypripedium, les C. spectabile et C. pubescens. Il affirme qu'après 
avoir touché des échantillons de ces plantes croissant dans le voisinage de 
Rhus toxicodendron, il constata sur lui des effets analogues à ceux qui sont 
produits par cette dernière plante sur la peau de certaines personnes. Que 
ces faits soient attribuables à une sécrétion vénéneuse des poils glanduleux 
de Cypripedium ou au contact préalable de ces Orchidées avec le Sumac en 
question, c'est ce qui ne nous paraît pas clairement démontré. Il est cepen- 
dant assez facile de s'en assurer, en faisant toucher la plante par plusieurs 
personnes. On sait, en effet, que le Sumac vénéneux, qui détermine l’enflure 
et des plaies sur la peau de certains personnes, possède une complète 
innocuité pour d’autres. Nous avons plusieurs fois cité notre vénérable 
maitre, M. Boreau, d'Angers, qui a son cours de botanique maniait impu- 
nément à pleines mains les feuilles du terrible arbuste. Nous engageons 
ceux qui possèdent des pieds vivants de Cypripedium spectabile ou pubescens 
à tenter l'expérience, avec quelque précaution. 
! En. ANDRÉ. 
+ — 


EXPOSITIONS. 


EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ CENTRALE A PARIS. 


Nous avons assisté, le 25 juin dernier, à l'inauguration de cette Expo- 
sition. Cette fois l'arène où combattaient les concurrents n'était plus le 
Palais de l'Industrie, mais la terrasse tout entière où se trouve placée 
l'orangerie des Tuileries, dans le jardin de ce nom. Nous applaudissons des 
deux mains à cette décision de la Société. Les plantes étaient autrefois sans 
effet, perdues par la poussière, effacées par les produits de la sculpture 
et autres ornements, dans cet immense vaisseau du Palais des Champs- 
Elysées. Ici elles se voient à leur avantage et l'ensemble se rapproche 
des expositions anglaises, où les organisateurs ont pour but de bien pré- 
senter les produits aux regards et à l'étude, plutôt que de modeler des 
jardinets ridicules à gazons d'orge et à rivières de carton. 

Au total, l'Exposition était fort bonne et elle a eu un grand succès de 
visiteurs et d'amateurs. Nous ne pouvons en donner la description détaillée, 
qui reproduirait sans cesse les mêmes noms et les mêmes plantes; nous 
préférons citer quelques lots saillants. 

D'abord les Roses. MM. Lévêque père et fils avaient paré la tente d’une 
merveilleuse collection, les unes en pots, les autres coupées en plus de 
‘400 variétés, qui occupaient une tablette de 50 mètres de long sur 2 de 
large. On remarquait : la France, Paul Néron, Lyonnais, Jean Ducher, Perle 
de Lyon, Belle des Massifs, Louis Van Houtte, M. Thiers, Richard Wallace, 
Comtesse d'Oxford, etc. : 

Les Rhododendrons de M. Croux et ceux de M. Moser étaient presque 
dignes de rivaliser avec ceux des horticulteurs Anglais. 

* Les Gloxinias de M. Vallerand étaient d’une beauté qui défie toute 
description; personne en Europe ne peut aujourd'hui le dépasser dans 


— 116 — 


cette spécialité. Nous avons admiré les variétés : Mad. Halphen, Duchesse 
de Galliera, Charme de Lutèce, Corne d’abondance, etc. 

Les Caladiums de M. Bleu conservent aussi leur supériorité incontestée 
et les derniers semis sont encore en progrès sur les anciens par la gran- 
deur des feuilles, leur transparence, leurs nuances délicates et brillantes, 
leur port régulier. 

Une vaste collection de plantes variées de serre chaude de M. Savoye, 
Palmiers, Dracænas, Crotons, Marantas, Fougères, etc., de fort bonne 
culture, montraient combien cet établissement fait de progrès chaque 
année. 

En nouveautés, peu de chose, si ce n’est M. Plasse avec quelques-unes 
des plantes de M. Linden, Anthurium crystallinum, Phyllotænium Lindeni; 
le Vriesea Malzinei de Morren, etc., etc. 

Quelques Broméliacées de M. Truffaut, de Versailles, mais excellemment 
cultivées, entre autres des Midularium variés. C’est tout simplement la 
perfection de la culture, comme tout cé qu'essaie l'établissement Truffaut. 
Dans leur collection se trouvait une très belle espèce à feuilles centrales 
rouge vif, à feuilles d'Agave, épineuses, étiquetée Bromelia agavefolia (ne pas 
écrire agavæfolia). Cette espèce, représentée sous ce nom par M. Brongniart 
dans les vélins du Muséum, n’a pas été publiée, et ce nom ne peut être 
Çonservé, puisque M. Ed. Morren a déterminé la même plante (Belgique 
horticole, 1872, p. 129) sous le nom de Xaratas Legrellæ, Ed. Mor. De par 
la loi de priorité de publication, ce dernier nom doit seul être maintenu. 
Mais qu'il nous soit permis de regretter, à cette occasion, que la plante 
décrite par M. Brongniart, et dont une admirable aquarelle de Riocreux 
reproduit les traits et les détails analytiques, n’ait pas été publiée par son 
auteur. Depuis vingt ans, ce superbe vélin dort dans un carton du Muséum, 
Où personne ne soupçonne son existence, et, faute d'avoir pris date, voilà 
que l’auteur légitime est dépossédé de son bien, que la dénomination donnée 
par M. Brongniart doit être effacée et que l'article récent de M. Houllét 
dans la Revue horticole donne un synonyme au lieu d’un nom à maintenir. 

Un Bégonia de la section des Boliviensis, de M. Lemoine, de Nancy, 
nous à montré de très belles fleurs doubles qui dénotent un progrès crois- 
sant dans les hybridations de ces belles plantes. Du même exposant se fai- 
saient remarquer de curieuses formes de Weigelia obtenues par lui. 

D'admirables lots de fleurs annuelles et vivaces de pleine terre, dus à 
MM. Vilmorin, affirmaient une fois de plus la supériorité séculaire de cette 
Maison dans une pareille culture. 
vu de beaux légumes, trop peu de fruits de primeur, de nom- 


| es de nombreux 
Te progressive pour la Société centrale d'Horticulture de France. 
Ep. ANDRÉ. 


A |. jou 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Led 


Août 1875. 


Lettre du D' Hooker. — Nous avons recu dernièrement une inté- 
ressante lettre du D' Hooker, dont nous extrayons les nouvelles suivantes 
sur les jardins de Kew, dont il est, comme chacun sait, le savant directeur. 

“ L'arboretum et le fruticetum de Kew prennent chaque année une plus 
grande importance. Nous progressons rapidement et j'espère les terminer 
l'année prochaine. J'aurai ensuite à faire une révision complète de la nomen- 
clature, à remplir de nombreux vides occasionnés par la mort de plusieurs 
sujets et à me procurer dans les divers jardins de l'Europe un certain 
nombre de desiderata. Le nouveau Pinetum se présente aussi très bien. 

» J'ai été trop pressé jusqu'ici pour terminer mon rapport pour 1874; vous 
le recevrez dans peu de jours. Le gouvernement m'a adjoint un sous- 
directeur, M. Th. Dyer, de sorte que j'espère mettre prochainement à jour 
tout l'arriéré. 

» Nous venons d’expédier dans diverses parties des Indes orientales 
16 caisses à la Ward de plants de Café provenant de Libéria et de diverses 
parties de Cape-Coast, où l'on cultive les meilleures variétés connues. » 

Il y à, dans ces derniers mots du D' Hooker, un enseignement dont les 
80uvernements coloniaux devraient bien profiter. Le choix des variétés per- 
fectionnées de Café a une très grande importance et il y aurait avantage à 
renouveler, au moyen des variétés sud-africaines, les races vieillies des 
Antilles et autres régions à culture entensive de la précieuse plante. 

Exposition et Congrès des Sciences géographiques.— L'Expo- 
sition s’est ouverte à Paris le 15 juillet avec un vif éclat. Les richesses y 
sont innombrables et dénotent les étapes gigantesques faites depuis un 
demi-siècle par la géographie, cette science immense à laquelle se ratta- 
chent presque toutes les autres sciences. 

Le 1er août a eu lieu la séance d'ouverture du Congrès international des 
Sciences géographiques, dans la grande salle des États, au Louvre. La céré- 
monie, à laquelle nous avons assisté comme membre du Congrès, a été fort 
imposante, M. de la Roncière le Noury, Ministre de la Marine, présidait 
la séance. Les délégués des diverses nations ont parlé, chacun dans sa 
langue maternelle, et ont signalé les progrès de la géographie chez les 
divers peuples du monde. Le lendemain et jours suivants, le Congrès s'est 
partagé en sept sections et les travaux ont commencé. Ils sont en pleine 
activité au moment où nous écrivons et nous remettons au mois prochain 
le résumé de ceux de leur travaux qui touchent de près aux sciences 
naturelles, : 

Exploration du Paraguay. — On a des nouvelles de cette expédi- 
tion, conduite par le géographe Keith Johnston, assisté de MM. Ch. Twite, 
Séologue, et Balansa, botaniste. Le gouvernement du Paraguay ayant 
Manqué à ses promesses, ces MM. n’en poursuivirent pas moins leur projet. 
L'expédition se rendit d’abord à la ville de l'Assomption; puis elle descendit 


Tome XXII. — Août 1875. 


— 118 — 


dans le sud, vers le Parana qu'elle atteignit près d'Ytapua. De là, M. Keith 
Johnston continua son voyage en remontant le Paraguay pour gagner la 
Cordillère par terre en traversant Concepcion. Nous ne savons depuis ce 
temps ce qu'est devenu M. Balansa, dont les premiers pas auraient été 
signalés, dit-on, par la découverte de cette fameuse Nymphéacée dont il 
avait envoyé des graines en Europe l’année dernière. 

Congrès pomologique de Gand. — On annonce de nombreuses 
adhésions au programme de cette réunion. S. M. le Roi des Belges donne 
une grande médaille d'or pour l'Exposition, plusieurs amateurs offrent la 
visite de leurs jardins aux membres du Congrès et les étrangers seront 
certains d'un cordial accueil. La séance d'ouverture du Congrès est fixée 
au 20 septembre, à 11 heures. L'Exposition durera du 19 au 24 septembre, 
On trouvera plus loin des détails sur ces deux solennités. 

Session de l'Association scientifique française. — Elle Re 
lieu à Nantes le 19 août 1875. Un grand nombre d'adhérents se PRE 
d'y assister, et la marine de l'État met un bâtiment à la disposition : 
membres pour des excursions scientifiques sur les îles françaises de l'ouest. 

Exposition de Roses à Lyon. — Le Préfet du Rhône a de: 
l'autorisation d'ouvrir cette Exposition, annoncée dans notre avant- “ 
nier N°, pour des motifs que nous n'avons pas à examiner ici et devan 
lesquels tous doivent s’incliner. 


Étiquettes économiques. — Nous avons dernièrement parlé des 


Nouveaux perfectionnements introduits par M. Girard-Col, de Clermont- 


errand, dans ses étiquettes de jardin. Un des grands obstacles ; pr 
diffusion rapide était leur prix relativement élevé, qui ne pouvait ; s 
avec la concurrence des étiquettes en bois. Aujourd'hui cet es e 
Surmonté. M. Girard-Col nous écrit qu'il a pu baisser considérablemen jp 
prix et qu'il livrera maintenant des étiquettes en zinc parcheminé Ge ps 
fr. 4-75 le mille et au-dessus. Nous engageons tous les horticulteurs pen 
préoccuper de ce résultat; avant peu, on n'emploiera que ces étiquettes 

ans tous les établissements. 

Le Stipa pennata. — M. Füldessy, marchand-grainier, à Bude- 
Pesth (Hongrie), 
fruit de cette belle graminée 


La caisse de 50 kilogr. coûte 200 francs et on livre par quantités beaucoup 


Moindres, au même prix de 4 francs le kilogr. Avis aux fabricants de bou- 
quets, fleuristes, ete. 


si 
sition de pla 


ntes, fleurs, fruits, légumes et objets d'art et d'industrie 
horticole les 


9, 10, 11 et 12 Septembre 1875, place Morand, à Lyon. Les 
demandes d'a 


dmission seront adressées à M. Bergeron, président de l'Expo- 


Sition, 20, rue du Chapeau rouge, à Lyon-Vaise, du 15 août au premier 
septembre. À 

La Société d'Horticulture de Seine et Oise ouvrira une Exposition à 
Versailles les 19, 20 ét 21 Septembre 1875. Adresser les demandes 
M. Hardy, Secrétaire-général de la Société, à Versailles. 


récolte et fait sécher en grand les arêtes pins 
très abondante dans les plaines de la Hongrie. 


tions. — L'Association horticole lyonnaise tiendra une Expo- 


— 119 — 


Nous rappelons à nos lecteurs l'Exposition de Cologne (25 août-26 sept.) 
dont nous avons déjà parlé plusieurs fois. 

L’engrais « le Floral. » — On parle beaucoup depuis quelque temps 
de ce nouvel engrais, destiné surtout aux plantes d'ornement et qui d'abord 
s'était annoncé avec un luxe de réclames qui en avait éloigné les culti- 
vateurs. Cependant il paraît, d'après plusieurs communications que nous 
avons reçues, que les résultats sont remarquables. S'adresser, par essai, 
à M. A. Dudoüy et Cie, 38, rue Notre-Dame des Victoires, Paris. ; 

Nécrologie. — Une des gloires de l'horticulture française et euro- 
péenne vient de s’éteindre. M. AnDRÉ Leroy est mort à .Angers; ses 
obsèques ont eu lieu le 26 juillet au milieu d’un concours immense de 
population. Ses pépinières et ses collections de végétaux avaient une 
réputation universelle. Pendant trois quarts de siècle, son nom est resté 
le représentant des plus belles et des plus grandioses pépinières du monde 
(Il avait 73 ans et avait succédé à sa mère Mad. veuve Leroy). Ses écoles 
fruitières lui ont fourni les matériaux de ce magnifique monument, intitulé : 
Dictionnaire de Pomologie, qui n'attend plus que le complément formé par 
les fruits à noyau. Ses écoles dendrologiques, forestières et d'ornement 
étaient sans rivales; sans elles et sans l'hospitalité généreuse de leur pos- 
sesseur, jamais Ja « Dendrologie » de M. Koch n'aurait vu le jour. Son 
influence sur l'Anjou a été considérable; il a groupé autour de lui tout 
une population et fait souche d’horticulteurs distingués par ses encou- 
ragements et son exemple. Chevalier de la Légion d’honnéur, directeur de 
la succursale de la Banque de France à Angers, correspondant de la 
Société centrale d'Agriculture de France, la gloire et l'exemple de ses com- 
patriotes angevins, M. A. Leroy avait créé un centre d'activité horticole 
énorme dans sa région et déplacé au profit d'Angers le sceptre de la pépi- 
nière marchande que tenait autrefois Orléans. 

Nous avons eu l'honneur d'être reçu chez ce doyen de l’horticulture 
angevine l'année dernière, et nous nous rappelons la visite prolongée que 
nous avons faite de ses belles pépinières en sa compagnie. C'est un sou- 
venir précieux et triste à la fois et nous nôus inclinons avec respect devant 
cette figure vénérable de l'un des plus grandes personnalités de l'horti- 
culture de ce temps ci. , 

M. Boreau, professeur de botanique et directeur du Jardin botanique 
d'Angers, est mort à l'âge de 72 ans, peu de temps avant M. A. Leroy. 
Il était fort connu par son excellent Flore du centre’ de la France, ouvrage 
considérable, d'abord édité sous les auspices et par les secours de M. le 
Comte Jaubert et qui est parvenu rapidement à sa troisième édition. D'abord 
Partisan absolu des idées de M. Jordan sur l'espèce, auxquelles il a trop 
” Sacrifié dans la 3w° édition de sa Flore, M. Boreau était revenu à des 
Opinions plus réservées sur ce sujet, et nous attendions de lui avec un vif 
intérêt un nouveau supplément à ses publications sur la région botanique 
Qu'il connaissait si bien. : 

Il à été notre premier professeur de botanique et nous avons été toujours 
honoré personnellement de son amitié, dont le souvenir ne périra pas dans 
€ cœur d'un disciple fidèle et reconnaissant. D ie 


— 120 — 4 


PI. COXIII. 4 

+ 

ASTROCARYUM MURUMURU, nus 
A, MURUMURU. 1 


PALMIERS. 


ÉTYMOLOGIE : de ærpey, étoile, et xæpues, noix. 


CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : flores monoici (recentes suavissime fragrantes) in eodem 4 
Spadice spatha simplici fusiformi ventre aperta lignescente cincto : Masc. in superiore ram 


live) stigmatibus 5 in corpus floccoso-gelatinosum conicum v. lobatum confluentibus. FEn. infra 
masculorum spicas solitarii, in rhachi vel in peduneuli parte dilatata sessiles, bractea margitäli 
duplici obvoluti ; calyx exterior urceolatus obiter 3-dentatus, pergameneus, nervosus, siceiuseus M É 
lus; interior urceolatus, carnosus, ore contracto subtridentato tandem irregulariter 3 fido, intus . 


m 
putamine osseo vertice triporoso. Nuclei te 
centro cavum. Embryo intra Porum apicalis. — Palmæ mediocris altitudinis, rarius acaules, 
locis silvaticis humentibus Sparse vel subcæspitosæ degentes. Caudex, exceptis annulis, 

. + is H 


this lignescentibus aculeatis inclusi, inter frondes persistentes. 
funde immersi ; feminei virescenti vel ochroleuco=pale 
lidi. Drupæ flavæ vel auran iacæ, fibroso-carnosæ, calyce persistente stipatæ, inermes vel 


spinulosæ. (Kunth, Enum. Plant. pl. Il, p. 274 [char. em, in IN. hort. IV, 1. 158]; Wal | 
Ann. V, p. 850.) | 


Provinciæ Paraënsis, præsertim locis udis, In insula Marajé frequens. — 
edales, pinnis in quovis latere 30-40 et pluribus. 


é : » Miniata, sapore suavi, odore recente fere moschi, demum 
melonis. Incole fructus in deliciis habent. (Kunth, Enwm. PL. HE, p. 272.) . 
Murumuru, Martius, Gener. et Spec. Palmar., p. T0, t. 58, 59. 


bétpete se 2 


Ce magnifique Palmier du Brés: A 
: Brésil et. de la Guyane habite les lieux 
humides et les bords des fleuves. Son tronc atteint 7 à 8 mètres et plus : 


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de hauteur; il est entièrement couvert d’épines, et porte de grandes feuilles 
de 3 à 4 mètres de longueur, à 30 ou 40 paires de pinnules lancéolées, 
légèrement arquées. Les spadices dépassent un mètre de longueur et sont 
contenus d'abord dans une spathe longue de 65 centimètres, sillonnée, 
hérissée de soies brunes et d'aiguillons. La corolle des fleurs femelles est 
hérissée. Le fruit est pyriforme, couvert de petits piquants; sa couleur’ 
est rouge, sa longueur est de 5 à 6 centimètres et les indigènes en sont 
très friands, car sa saveur douce, sentant d’abord le muse, rappelle ensuite 
celle du Melon. Wallace ajoute à cette assertion, que nous avons traduite 
d'après Kunth, que le sarcocarpe de ce fruit est juteux, comestible, mais il 
ne parle pas de l'odeur parfumée, ni de la passion des indigènes pour son 
enveloppe charnue. En revanche, il dit que les animaux le tiennent en 
haute faveur. Les noyaux qu'ils absorbent sont rejetés par eux sans être 
digérés et on les trouve sur le sol dans tous les paturages de la région où 
croit le Murumuru. Il faut un fort coup de marteau pour briser ces noyaux, 
dont la substance ressemble à celle de l'ivoire végétal (Phytelephas macro- 
carpa, R. et P.). Seemann, qui a également vu ce Palmier sur l'Amazone, 
dit qu'on engraisse les porcs avec ses noyaux, et que ce sont les seuls 
animaux qui puissent se nourrir de l’albumen corné de ces graines. 

Ce très beau végétal est fort rare dans nos collections de plantes de 
serre chaude, où son beau port et son large feuillage lui assurent une 
place proéminente. Il fait partie de ces Palmiers épineux qui ne végètent 
rapidement que si on les maintient dans une atmosphère saturée de chaleur 
et d'humidité. M. H. Wendland a observé dans ses voyages dans l'Amérique 
centrale, que plus un Palmier était épineux, plus il affectionnait les lieux 
bas et humides. Cela est vrai et nous pouvons chaque jour le vérifier dans 
nos serres, où les Calamus, les Astrocaryum, les Martinezia, etc., exigent une 
Surabondance d’eau pour produire une végétation vigoureuse. M. Wendland, 
dont nous avons visité les serres à Herrenhausen en 1869, cultive ses 
Palmiers sur des torchères au-dessus de l'eau d'un véritable aquarium, et 
ses plantes se portent à merveille, grâce à ce régime qui lui a été indiqué 
par l'observation de la nature. ; FAST 

On comprend très bien ce résultat en cherchant la manière de vivre de 
l'Astrocaryum Murumuru à l'état spontané. Il croît en grande abondance 
dans les îles de l'embouchure de l'Amazone, notamment sur l'ile de Marajo. 

a tête au soleil et le pied dans une profonde terre d'alluvion, il est pério- 
diquement lavé et secoué par la terrible barre de ce roi des fleuves du 
monde, la prororoca, qui, en se retirant, laisse les terrains qu elle a couverts 
engraissés par une épaisse couche de vase qui augmente chaque année. On 
fera donc bien de se rappeler ces conditions de vie avant de pratiquer la 


Culture des Astrocaryum. | Ep. ANDRE. 


— 122 — 


PI. CCXIV. 


CYPRIPEDIUM PARIS, mu. r 


CYPRIPÈDE DE PARISH. 
ORCHIDÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustration horticole, vol. II, pl. 64, 
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : folia latissime lorata apice inæquali biloba, recurva ; pedun- 
culus velutinus puberulus quinqueflorus secundiflorus; bracteæ vaginatæ spathaceæ obtusæ 


unicarinatum ; sepalum inferius subæquale, minus, dorso bicarinatum; petala ligulata, basi 


quovis petalo; Zabellum cuneatum canaliculatum unguiculatum, sacco utrinque abrupto angu- 
lato; staminodium triangulum, antice bilobum, lobo utroque intus angulato, seu triangulo 
(nune apiculo in fundo sinus), basi cornutum. (Reichb. f.). — In Burmah legit Rev. Parish. 

Gypripedium Parishii, Reichb. f. Gard. Chron. 1869, p. 814; id. in Flora, jun. 1869. 
— Botan. Mag. 1869, t. 5788. 


RAP RRPR PSS SPP PIS 


L'une des plus belles conquêtes du révérend C. Parish, qui la trouva 


en revenant du Burmah, dans une localité qu'il n’a pas indiquée exactement. 


Cette découverte a même son histoire. L'intrépide voyageur avait recueilli 


qui furent envoyés en Angleterre. Parmi ceux-ci se trouvait le Cypripedium 


Parishii, échappé du naufrage, 


les accompagnent 


que l'ovaire velu. Le sépale supérieur est cunéiforme oblong aigu et montre 
une forte carène sur Sa surface dorsale. 


- Leur couleur est nankin à veines plus foncées, vertes 


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Le sépale inférieur est plus petit, 


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CYPRIPEDIUM PARISHII Rercus. r. 


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avec deux dents divergentes au sommet, vert sur le disque, blanc aux 
bords; le stigmate est arrondi. 

La forme de la fleur est celle du Cyp. Lowi, mais les pétales sont diver- 
gents et défléchis. La principale curiosité de cette fleur consiste dans les 
deux ou trois proéminences qu'elle porte sur le côté dés pétales, et qui sont 
couvertes de poils en forme d'étoiles. : 

Le Cyp. Parishii n'est pas d'une culture plus difficile que ses congénères 
et il formera une addition précieuse aux espèces déjà connues de ce beau 


genre. : 
Ep. ANDRé. 


EXPOSITION ET CONGRÈS POMOLOGIQUE A GAND. 


La dix-septième session du Congrès pomologique de France aura lieu 
cette année à Gand, sous les auspices du Cercle d’Arboriculture de Belgi- 
que. Un chaleureux appel est fait aux présidents des sociétés d'agriculture 
et d'horticulture, aux arboriculteurs, praticiens et amateurs de pomologie, 
à l'effet de préparer à l'avance les diverses questions à soumettre au Con- 
grès. Dès à présent, le comité d'organisation siége tous les vendredi au 
Jardin botanique de Gand, à l'effet de déguster les fruits qui lui seront 
adressés et sur lesquels des notes seront prises avec soin. 
La session du Congrès durera six jours : elle commencera le lundi 
20 septembre, à 11 heures, et finira le 26 septembre. Les séances auront 
lieu à Gand, au local du Casino. On peut adresser les communications au 
Secrétaire général du Cercle d'Arboriculture de Belgique, à Gand. 

Le Congrès s'occupera : des fruits mis à l'étude; des fruits présentés par 
les commissions pomologiques locales; des meilleures formes pour les ar- 
bres fruitiers; de questions réglementaires; de la médaille d'honneur de 
1875; de la fixation du lieu de la session de 1876. 

L'Exposition internationale de fruits sera ouverte à Gand, au Casino, le 
19 Septembre 1875, à midi, et sera fermée le 24 septembre à 6 heures du : 
soir. Les sociétés d’horticulture, les pépiniéristes et horticulteurs mar- 
Chands, les amateurs et leurs jardiniers, les instituteurs, sont invités à y 
Prendre part. Le programme est très vaste : il comprend 71 concours 
répartis en sept sections : fruits variés, Poires, Pommes, fruits à noyau, 
Raisins, fruits divers, objets divers. Nous avons compté douze médailles 

‘or que se partageront les exposants. ke | 

Tout promet un grand succès pour cette Exposition, et ses organisateurs 
Sont coutumiers du fait; nous sommes sans crainte et leur prédisons un vrai 
triomphe, si le résultat ne dépend que d'eux. 

Le tube pomologue est ne sympathique aux confrères de Belgique ; ss 
délégués de l'année dernière en ont eu la preuve à Angers, par l'accuei À 
Cordial qui leur a été fait et qu'ils méritaient à tous égards; ces sentiments 
ne feront que s’accroître à la réunion de cette année à Gand. Le, 

On peut adresser les communications à M. F. Burvenich, secrétaire de 
l'Exposition, à l'École d'Horticulture de l'État, à Gand. 


— ]24 — 


ia PI. CCXV.. 


VRIESEA () FENESTRALIS, uno & anni. 


VRIESÉA FENESTRÉE. 


BROMÉLIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir {lustration horticole, 1875, p. 43. K 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : folia rosulata, circiter 30 cent. longa, 6 cent. lata, erecto- « 
recurva canaliculata basi dilatata, marginibus integerrimis parallelis, apice obtusa mucronata à 
mucrone obliquo triangulo acuto retrorsum dejecto, viridia, medium et apicem versus venis 
reticulato tessellatis perluciditate percipiendis ornata, ad basim et apicem maculis v. gutlis 
sanguineis ocellatis notata,.…. cætera desiderantur. — In Brasilia, 1872, — Ad viv. dese, in 
. hort. Lind. — E, A. L 


Vriesea (?) fenestralis, Linden et André, sp. nov. 


Depuis trois années que cette charmante Broméliacée a été impor 
du Brésil dans les serres de M. Linden, nous en suivons le déve- 
loppement avec le plus vif intérêt. Nous avions d'abord proposé de lui 
donner le nom d'ocellata, en raison des taches pourpres ocellées au cen 
que montrait la base de ses jeunes feuilles; mais en grandissant, la plante 
s'est mieux caractérisée; elle s'est rapprochée des V. tessellata et musaita, 
dont.elle se distingue d’ailleurs par plusieurs particularités de son feuillage, 
indépendamment de celle que nous venons de citer. Son charmant réseau 
quadrillé de nervures foliaires nous a rappelé celles qui constituent le tissu 
de cette curieuse Aponogétée de Madagascar, qui a nom Ouvirandra fentes: 
tralis, d'où le qualificatif que nous avons imposé à notre Broméliacée. 

Malheureusement, elle n’a pas encore fleuri et nous ne pouvons afiirm 
qu'elle appartienne réellement au genre Vriesea, bien que tout semble l'indis 
quer. Elle se trouve, sous ce rapport, dans les mêmes conditions que les 
V. musaica, tessellata, quttata et sanguinolenta que nous avons décrits dans Ce, 
recueil sous des noms provisoires. À ce. propos, nous, devons faire, toutes 


pourrait bien modifier les idées des botanistes sur. le genre, auquel on, RERe 
Pouvoir, rapporter. Le, malheur. est que le commerce n6, LE 


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— 125 — 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


DESTRUCTION DES COURTILIÈRES. 


Un M. Lassus parcourt actuellement la France pour répandre un pro- 
cédé de destruction des courtilières. Il vend son secret 25 francs. Un de nos 
amis nous l'a dévoilé, et nous ne voyons aucune raison de le cacher à nos 

‘lecteurs puisqu'il peut leur être utile. On employait jusqu'à présent, pour 
détruire ce redoutable insecte, divers moyens plus ou moins efficaces : des 
pots enterrés jusqu'au bord, des paillassons humides, l’eau huilée, etc. 

Le moyen de M. Lassus consiste tout simplément à faire bouillir, pendant 
un quart d'heure, 500 grammes de savon ordinaire dans 30 litres d'eau. On 
découvre les trous verticaux des courtilières, soit avec la lame d’une binette, 
soit en suivant les galeries avec le doigt, puis on y verse, avec le bec d’un 
arrosoir, un peu de cette eau de savon. L'animal, axphyxié, remonte préci- 
pitamment à la surface du sol et vient y mourir. Nous avons assisté à cette 
expérience qui est décisive et convaincante au premier chef. 


en. 
—., 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. : 


HYBRIDATIONS. 


Nous avons recu de M. J. Sisley, de Lyon, une lettre intéressante dont 
quelques passages peuvent être utiles à nos lecteurs où provoquer des 
réponses profitables au progrès de l'horticulture. Nous croyons donc pouvoir 
les reproduire : ; 


Monplaisir (Lyon), 28 Juillet 1875. 


CHER MONSIEUR, 


« Je vous/envoie les cinq graines de Pelargonium oblongatum, que j'ai 
conservées à votre intention. à us : \ 

» J'en ai semé autant le 26 mai; elles ont levé le 8 juin, et vont bien, mais 
je suis fort embarrassé pour leur culture; je n'ai pas même osé repiquer 
les petites plantes qui ont deux feuilles et qui sont dans un pot de trois 
Pouces, et j'ai bien envie de les y laisser. ‘ : ; 

». Qu'en pensez-vous? Comment, les traiteriez-vous? Les tiendriez-vous 
légèrement humectées? ; 3 ie 

» La plante-mère à perdu ses feuilles pendant la floraison, et aussitôt les, 
graines, cueillies les. tiges. florales se. sont détachées. du bulbe, qui depuis. 


— 126 — 


ne donne pas signe de vie. Je n'ose, ni l’arroser beaucoup, ni le laisser 
complètement au sec. 

» Je suis fort embarrassé. Aidez-moi, je vous prie, de vos lumières. 

» Le bulbe est d’un tiers hors de terre, c'est ainsi que je l'ai recu. 

» J'ai partagé les autres graines entre quelques-uns des principaux jardins 
botaniques d'Europe, pensant servir la science et l'art horticole et aussi 
avoir plus de chances de conserver cette plante intéressante. 

» Quant au Geranium platypetalum, vous avez probablement lu dans The 
Garden un article, où il était dit qu’il se multipliait facilement par division 
des racines et par graines. Lx | 

» J'écrivis de suite à mon ami M. Robinson, pour demander au rédacteur 
de l'article où il savait exister des plantes de ce Geranium produisant 
des graines. 

» Le rédacteur de l'article ne répondit pas, mais ma demande fut insérée 
dans le journal, et la semaine suivante il y parut une note du rédacteur 
Ellacombe, de Bristol, disant que, chez lui, ce Geranium donnait abondam- 
ment de graines et qu'il en tenait à ma disposition. Je lui écrivis de suite 
pour lui en demander, et hier j'ai recu de lui un paquet de capsules; mais 
qui, autant que j'ai pu juger, ne contiennent pas de graines. Je les ai 
épluchées et ai semé ce qui avait la moindre apparence de graines, mais 
je doute qu'il y en ait. 

» Comme je pense vous l'avoir écrit, j'ai fécondé en serre ce printemps une 
centaine de fleurs de ce Geranium, en prenant le pollen d'une fleur pour 
la porter sur le pistil d'une autre, et je n’ai rien obtenu. Serait-un hybride 
stérile? 

» Dans ce cas, il court grande chance de se perdre. 

» 1 y a réellement des plantes curieuses sous ce rapport. 

» Vous savez que je m'occupe presque exclusivement de la fécondation 
artificielle des Pel. xonale. Eh bien! je rencontre souvent des dificultés à 
féconder certaines variétés, entre autres Boule des Hespérides, qui ma 
donné, il y a cinq ans, Victoire de Lyon. : 

» Depuis deux mois que je m'occupe de fécondation tous les jours, je n'ai 
Pas encore pu en obtenir une graine. De même d’Oracle, Beauté de Suresnes, 
Notre-Dame de Beaunand. De cette dernière, j'ai cependant obtenu deux 
graines l'année passée, mais je n'ai pas encore vu fleurir les plantes qui 
en proviennent, 

» Vous avez sans doute lu l'article de mon ami Henri Beurier sur la 
fécondation sans croisement. 5 

» Qu'en pensez-vous? Je n'y crois pas tout-à-fait. J'ai vu, depuis que je 
EURE de fécondation, des faits qui y ressemblent, mais je suis d'avis 
qu'il ny a rien là d'absolu, pas plus que dans la reproduction identique 
des types. 


e me sui : ; cependant pas identiques à elle. 
SUIS servi de ses descendants et j'ai continué à les féconder par leurs 


l 


— 127 — 


pères, et c'est ainsi que j'ai obtenu Aline Sisley, double blanc, par une fille 
blanche de Mad. Vaucher et un père double rouge. 

» Il y a donc là une certaine persistance à la reprodnction du type 
maternel, contrairement à ce que j'ai observé, c'est-à-dire que l'influence 
du mâle est presque toujours plus grande que celle de la mère. 

» Tout cela est fort intéressant à observer et à étudier. Malheureuse- 
ment j'ai peu de connaissances en botanique et les instruments intellec-. 
tuels me font défaut pour tirer un parti utile de mon temps et de mon 
travail. 

» Vous savez que les botanistes (la plupart) soutiennent que les hybrides 
ne se reproduisent pas. Cela paraît généralement asses vrai, témoins les 
hybrides de Pelarg. peltatum et zonale, obtenus par Wills et Peter Grieve, 
qui paraissent stériles. Peter Grieve m'écrivait l'autre jour qu'il n'a jusqu'à 
ce jour pas pu en obtenir de la graine; cependant Thom. Laxton m'écrivait 
l'an passé qu'il en avait obtenu des graines, mais qui avaient reproduit 
exactement la mère. 

» Pearson prétend que Wills a essayé plus de mille fois la fécondation 
entre peltatum et xonale avant de réussir. 

» Maintenant, voici à ce sujet un fait sur lequel je veux appeler votre 

attention. Vous avez lu dans la Revue horticole que Ch. Huber, de Nice, 
avait trouvé dans une plate-bande, plantée de zonales de toutes couleurs 
et bordée de peltatum, un semis naturel qui est un hybride entre les deux. 
Cette plante chez lui a donné en abondance des graines, dont je lui ai 
acheté une partie et qui en ce moment commencent à fleurir. Le type chez 
moi se laisse facilement féconder par les zonales. Les semis faits en janvier 
fleurissent déjà, tandis que les peltatum ne fleurissent souvent pas la seconde 
année. J'en ai. 
_ » Les peltatum sont presque tous décombants ou volubiles, tandis que les 
semis de celui que Ch. Huber a appelé Pelargonium pseudo-xonale fleurissent 
en ce moment, ayant à peine 30 cent. de haut et sont érigés. Les feuillages 
Pour la plupart ressemblent à la mère, et les fleurs aussi, sauf de légères 
différences, du moins parmi une douzaine qui ont fleuri jusqu'à ce jour. 
Mais il y en d'autres qui diffèrent de feuillage et ressemblent davantage 
aux zonales. J'en attends les fleurs avec impatience. 

» Aucun jusqu'à présent n’est décombant comme la mère. Ceci ne 
semble-t-il pas prouver que la plante de Ch. Huber est bien un hybride 
entre peltatum et zonale* et un hybride naturel. Qu'en dirait Ch. Darwin? 

» J'en ai fécondé tous les enfants, et serais bien aise si je pouvais être 
l'auteur d'une nouvelle tribu dans la famille des Géraniacées. 

» Si cela vous intéresse, je pourrai plus tard vous envoyer quelques 
boutures du Pel. pseudo-xonale. | 

» J'essaie d'autres croisements, les Pelarg. à grandes fleurs avec les 
Z0nales, mais jusqu'à présent ils me font la nique. 

»E. G. Lowe prétend cependant avoir croisé P. zonale par Geranium 
Praiense. J'ai ses enfants, mais d’après les feuilles, ce sont des zonales. 

: » Me faudra-t-il, comme Wills, essayer mille fois? 

» Moi, je crois à l'intervention des insectes, quoique Carrière la nie. 


— 128 — 


5 Je suis de votre avis, du moins je suppose que nous avons pu importer 
des plantes de contrées lointaines, sans apporter l'insecte ou les insectés 
qui les fréquentent de préférence. Témoins les Fucca, ét, comme vous le 
dites, le Geranium platypetalum est peut-être dans ce cas: Mais! si cela 
est, ce que je ne conteste pas, la main ne peut-elle pas remplacer l'insecte? 
Il peut donc y avoir une autre cause de stérilité. Laquelle? 

» Vous avez probablement remarqué comme moi que certains arbres 
exotiques sont moins attaqués par les insectes que ceux existant depuis 
longtemps chez nous, tels que les Gleditschia, Acacia, Sophora, ete., ete. 

» Nous n'en avons peut-être pas importé les insectes avec les plantes. 


» Votre tout dévoué, 
» J. SISLEY. » 


NOUVEAUX BÉGONIAS. 


- La section des Begonia, dits incarnata ou insignis, est encore nouvelle-en 
horticulture, et déjà elle a donné naissance aux plus beaux gains. Le type, 
originaire du Brésil, forme une plante sous-frutescente qui offre le grand 
avantage de fleurir l'hiver. M. Schmidt, de Lyon, a eu l'idée de féconder 
cetie espèce avec des Bégonias tuberculeux, et il a eu la bonne fortune d'en 
obtenir une série de variétés à floraison presque perpétuelle, qui constitué 
comme une race nouvelle et des plus précieuses pour les jardins et les 
serres, Voici les noms et la description sommaire des variétés qui vont 
bientôt paraître, et sur lesquelles nous appelons fortement l'attention du 
public horticole. 

CAROLINE ScHMipr : plante naine, d'une bonne forme et bonne tenté; 
fleurs larges de 4 à 5 centimêtres, du blanc le plus pur en serre, se teintani 
légèrement de rose quand elles sont exposées à l'air. 

Me Fanny GIRon : plante vigoureuse, grappes se présentant bien au 
dessus des feuilles, et formées d'environ 15 fleurs orange écarlate foncé: 
Coloris remarquable, 

M TiBaur : plante naine, se ramifiant bien; fleurs nombreuses, 
larges de 4 centimètres environ, de couleur chair saumoné. 


M. DE Boucxaup pe Bussy : plante se formant bien, excessivement 


florifère ; fleurs rose Carné, coloris très frais. 


M. Henrt TrucHoT : plante ramifiée, feuillage épais; fleurs très 
grandes, rose foncé à reflet violacé. 
M. OUIS Van Hourre : plante vigoureuse, d’une bonne forme; flo- 
Taison abondante ; fleurs d'un rose incarnat foncé. | 
; . Vicror LEMOINE : plante très florifère ; grappes d'environ We 
dr d'un riche carmin violacé. a 
, veute variété doit être recommandé iculi : la plante 
+ re ée tout particulièrement : la p 


: rme est parfaite: ; i -dessus d'un 
feuillage vert foncé. parlaite; les fleurs s'étalent bien au-de 


. ILLIAM BULL : plante naine: feuilla ; fleurs 
ge dentelé; grandes fle 
très frais, large centre blanc pur. Admirable. 


ET RE ee AE PP int ton 


sai NS us 


L'obtenteur livrant prochainement ces belles plantes au commerce, on 
pourra dès à présent les demander chez M. Linden, 52, rue du Chaume, 
à Gand (Belgique). 


LA CORBEILLE MOSAÏQUE. 


En 1873, une Société d'Horticulture s'est fondée à Epernay (Marne) sous 
la présidence de M. le Comte L. de Lambertye, un vaillant apôtre du pro- 
grès horticole dont nous avons souvent raconté à nos lecteurs les travaux 
comme écrivain et comme praticien du jardinage. En moins d’un an, cette 
Société avait réuni 500 membres, publié un bulletin mensuel, organisé une 
belle Exposition, visité les cultures du département, distribué des médailles, 
des graines, des plantes, et trouvé de l'argent pour les pauvres. 

Dans le bulletin de la Société naissante, qui commence ainsi de main de 
maître et dont nous ne saurions trop louer les débuts, nous avons remar- 
qué (tome 1, p. 201) le dessin et la composition d'une corbeille de fleurs fort 
jolie, composé par M. E. Favret, jardinier de M. Ferdinand d'Arragon, à 
Pierry (Marne). Cette éorbeille est ovale et le dessin ci-joint la représente 
fidèlement. 


Le centre en croix (N° 1) est planté en Æelichrysum panormitanum, à feuil- 
lage blanc argenté. Le N° 2 est un tapis d’Achyranthes acuminata (Iresine 
Lindeni?), tenu très court, et bordé par une série de huit petits anneaux 
oblongs (N° 3) formés avec le Pyrethrum aureum. L'intérieur de ces anneaux 
est en Lobelia erinus du plus beau bleu. Une large bande (N° 5) en Alternan- 
thera paronychioides encadre le tout, et de distance en distance des places 
sont réservées (N° 6) parmi les Alternanthera à de petits groupes d Echeveria 
secunda aux rosettes glauques et satinées. Ré 

L'effet de cette corbeille est excellent, grâce à la combinaison des cou- 
leurs et à l'entretien, pincement, palissage sur le sol, etc., qui dénote un 
soin hors ligne de la part du jardinier auteur de ce joli dessin. 


Ep. ANDRé. 
———— 


=. 1) 


DE MARSEILLE A GÊNES. À 
HUIT JOURS SUR LA ROUTE DE LA CORNICHE. 


La région méditerranéenne captive de plus en plus les touristes, en- 
trainés aux mois d'hiver dans les régions ensoleillées et fleuries de la mer 
« aux flots bleus. » Tout voyageur qui se respecte est allé, au moins une 
fois, visiter Nice et cette route de la Corniche le long de laquelle se déroule 
le panorama le plus enchanteur. 

Les amis des jardins font surtout ce pélerinage et veulent se familiariser 
avec la végétation de ce coin de terre qui offre à leurs regards enchantés 
les surprises de la nature tropicale. De nombreuses relations de ces faciles. 
excursions Ont déjà popularisé les jardins célèbres et les curiosités végé- 
tales de ces contrées: nous-même en avons plusieurs fois parlé dans ce 
recueil. Mais on se sent entraîné sans cesse à y revenir et chaque fois 
c'est quelque nouvelle découverte à ajouter aux anciennes. 

C'est donc le résultat de notre excursion de Marseille à Gênes que nous 
voulons esquisser ici pour nos lecteurs, avec l'espoir qu'ils y trouveront 
quelques épis à glaner en dehors de la moisson recueillie par nos devan- 
ciers. Cette opinion se trouve appuyée par ce fait que nous avons fait ce. 
voyage en compagnie de M. J. Linden, et que ses observations corrobo- 
reront les nôtres dans ces quelques pages. 

Partis de Bruxelles et de Paris au commencement d'avril, au réveil du 
printemps, nous avons trouvé, suivant la remarque que peuvent faire tous 
les voyageurs vers le midi, que c’est seulement à Valence que la région 
méridionale se caractérise par la douceur du climat et l'avancement de la 
végétation. Cette tendance s'affirme en suivant la vallée du Rhône, lors- 
qu'apparaissent les Oliviers taillés en boule aplatie, les rares bouquets de 
Chênes verts et les pelouses sèches de Lavande et de Thym, fouettés par 
le mistral sur leurs roches couleur d’ocre et aromatisant au loin l’atmos- 
phère, Les prairies d'Avignon et d'Arles, les fossés bordés de la Canne 
de Provence (Arundo donax), les longs panaches verts des Tamarix et toute 
une légion de beaux arbres exotiques, dont la vue nous transporte dans 
_ un monde bien différent de celui du Nord, sont autant de curiosités avec 
lesquelles le visiteur nouveau venu doit se familiariser avant de procéder à 
des études plus complètes. 

Marseille s'annonce bientôt avec ses bastides qui deviennent de plus en 
plus fréquentes, verdoyantes et fleuries depuis l'étang de Berre et quiTe- 
posent doucement l'œil fatigué par l'immense savane de la Crau. Sur toutes 
les collines qui environnent la grande cité phocéenne et où les eaux de la 
Durance, déversées par le merveilleux château d'eau de M. Espérandieu, 
ont amené la végétation et la richesse, les fonds de Pins (Pinus Halepen- 
“ Ait.) Servent d'encadrement, de fond et d'abri aux arbustes et aux 

eurs, qui bravent le mistral et le soleil brûlant sous leur protection. 
Hs sans publics de Marseille ont été l'objet de tous les soins de la 

iumicipalité il y a une dizaine d'années. Sur les plans de M. Barillet, le jar- 


din Borely est devenu un beau parc aux vastes promenades bien tracées, à 


— 131 — 


végétation vigoureuse, excepté du côté de la mer, où même les Tamarix 
sont coupés par les vents, et un beau rectangle, dessiné à la française, s'y 
fait voir comme un digne piédestal du château, qui renferme un intéressant 
musée. La promenade qui conduit à ce parc depuis le centre de Marseille se 
nomme le Prado; elle est plantée de Platanes de la plus grande beauté et 
présente un remarquable coup-d'œil lorsque les équipages de luxe la sillon- 
nent par les soirées d'été. 

Les résidences privées, à Marseille, se ressentent naturellement de 
l'amour du luxe des grands négociants de la région et de la passion des 
fleurs. C'est ainsi que nous avons vu, il y a quelques années, la jolie villa de 
M. Nathan, sur le Prado, et son charmant jardin planté de Magnolias et de 
Camellias superbes. 

De plus grandes propriétés cependant attirent nos regards. Celle de 
M. P. Talabot, directeur de la Compagnie du chemin de fer de Lyon, brille 
au premier rang. Elle s'élève sur la colline de Pins qui regarde la mer, non 
loin du nouvel établissement de bains que l'on vient d'installer d'une façon 
grandiose. Ses beaux arbres, ses raretés végétales, ses rochers couverts de 
plantes sarmenteuses et grimpantes méritent une description à part, que 
nous laissons aujourd'hui de côté pour nous occuper de la villa de M. Rally, 
voisine. 

Cette propriété, dont la contenance est de 7 hectares, est située sur la 
colline qui regarde le sud et se projette dans la mer au bout de cette magni- 
fique route de Corniche que Marseille a créée le long de la mer, du Prado à 
la Canebière. Elle est formée d’un ancien bois que l'architecte a eu la bonne 

idée de conserver presque en entier. 

Aussi est-ce avec un vif sentiment de satisfaction que nous y.avons re- 
trouvé toute la végétation indigène de la contrée, dans le charme de son 
réveil printanier. Sous un couvert de Pins et de Chènes verts clairsemés 
Sétalent des taillis aromatiques de Lavande, aux épis bleus dressés, de 
Romarins aux fleurs labiées d’un bleu tendre ou gris de perle, le vert foncé 
des Alaternes, les feuilles roides des Filarias et leurs petits bouquets sou- 
frés, la verdure noire et vernissée du Pistachier térébinthe et celle des 
Lauriers tins aux ombelles de fruits d'un bleu d'acier. 

Dans le fouillis de cette petite forêt de quelques mètres de haut s'enla- 
cent les festons épineux de la Salsepareille (Smilaz aspera, L.), la Garance, 
l'Asperge épineuse (Asparagus aphyllus, L.) et autres Lianes modestes. Sur 
les pelouses sèches, les larges fleurs de l'Iris nain (/ris pumila, L.), violettes 
Ou jaunes suivant la variété, se mélangent aux charmants bouquets blanc 
et or du petit Narcisse parfumé (Warcissus Taxetta, L.), tandis que les buis- 
sons aux feuillage glauque et découpé que nous voyons au-dessus ne sont 
autre chose que le Ruë fétide (Ruta graveolens, L.), qu'il faut regarder, mais 
n0n toucher de peur d'être empestés. BE 

Ce charmant bosquet est percé de nombreux sentiers en zigzag, tenus très 
Proprement et piqués de petits cailloux enfoncés dans la terre battue. Les 
Caniveaux latéraux sont formés de deux revers de ces petits cailloux très 
Tapprochés les uns des autres et enfoncés dans un bain de mortier, de sorte 
que les eaux sont entraînées sans raviner le sentier. 


DT. : 4e 


Nous avons remarqué, dans ces chemins, larges de 2%,50, Ia fabrication 
des escaliers rustiques. Les marches en sont en ciment, tenu rugueux, non 
poli, et l'effet est d’une propreté extrême, bien que peu pittoresque et infé- 
rieur à une imitation de marches naturelles. Nous comprenons cependant 
que les fins souliers des promeneuses soient plus à l'aise sur ces degrés 
que sur des meulières pleines d'aspérités. 

A travers ce bois roulent en cascades et en ruisselets les eaux de la 
Durance, que deux ou trois réservoirs retiennent et déversent tour à tour 
jusqu'en un grand bassin situé au bas de l'habitation, dans une pelouse, à 
un niveau malheureusement encore trop élevé pour produire un bon effet 
paysager. 

Un objet que nous avons vu avec plaisir dans la propriété et qui n'existe 
que dans le Midi et en Italie, est l'oisellerie ou tir au pigeons. Cest un 
lieu réservé dans le bois, sur la hauteur, une petite construction en forme 
de tour à créneaux, quelquefois une simple cabane de feuillage, avec des 
meurtrières à travers lesquelles le tireur caché fusille à l'aise les oiseaux 
de passage : pigeons, grives, cailles, etc., communs à certaines époques 
sur la côté méditerranéenne. Autour de ce poste on laisse quelques Sapins 
isolés, à branches dégarnies, sur lesquelles se posent les malheureux 
oiseaux fatigués que l’on tire ainsi à loisir. 

Les grandes allées de la villa, tracées en serpentant de manière à rendre 
facile l'accès de la maison située à 25 ou 30 mètres au-dessus de l'entrée, 
ont de 3 à 5 mètres de large, ce qui est une bonne proportion pour l'étendue 
de la propriété. Mais comme ces allées ne peuvent servir pour la promé- 
nade facile, un mail sablé ou quinconce de Platanes a été planté près de 
l'habitation, de niveau avec elle, excellente disposition qui permet la pro- 
menade horizontale et les jeux d'enfants sur une surface plane, et que 
nous ne voyons pas assez employée dans les parcs. 

Le système des irrigations est excellent dans la propriété. Il ne faut 
pas songer à mouiller avec nos appareils d'arrosage du Nord. L'irrigation 
sur le sol est pratiquée ici au moyen de canaux horizontaux et en zigza8, 
reliés ou séparés par des drains de terre cuite, que l'on peut ouvrir ou 
fermer à volonté au moyen de vannes portatives en tôle de fer. Ces petites 
vannes ressemblent à une pelle à enfourner le pain, ayant leur sommet 
droit et le reste de leur circonférence arrondi et coupant, de sorte qu'on 
les enfonce dans le sol, en foulant sur deux poignées à leur partie supé- 
rieure, coupant ainsi le petit canal de l'eau et lui donnant un auire 
écoulement. On emploie ce système même dans les massifs d'arbustes €2 
pente. Des groupes entiers de superbes Nérions (Nerium oleander, L.) ont leur 
sol bossué ainsi par des canaux et des drains, et on peut les tenir à U 
. moment donné le pied dans l’eau et la tête au soleil, comme ils sont sur 

les rives de l'Eurotas ou dans les maquis de la Corse. 

Nous recommandons également, et ne saurions trop y insister, les gazons 
de Pyrethrum Tchihatchewi, Bois., et de Lippia eanescens, Kunth, qui forment 
de délicieux tapis au soleil, et semblent d'autant plus verts que tout ai eurs 
est plus desséché, On les emploie aussi avec le plus grand avantage dans 
midi pour faire des bordures et garnir les rochers. 

(4 continuer.) Ep. ANDRé: 


— 133 — 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Septembre 1875. 

Prix de la Société d’Acclimatation. — A la dernière distribu- 
tion des récompenses de la Société d’Acclimatation de Paris, nous trouvons 
la mention des prix suivants qui intéressent l’horticulture et le botanique : 

MM. Morin et Vinson, prix de 1500 francs, pour leur culture des 
arbres à Quinquina dans l'île de la Réunion. 

M. J. Triana, prix de 300 francs, pour son bel ouvrage sur les Quinquinas. 

MM. les Pères du S‘t-Esprit, à la Réunion, pour leur concours à 
MM. Morin et Vinson; Louis Faton, belles cultures à Genève; Léo d'Ounous, 
d°, à Saverdun (Ariège); V® de Pulligny (Eure), pour culture d'arbres utiles 
sur 50 hectares; Joseph Vickers, pour importation de Quinquinas à la 
Réunion; tous médailles de 1r° classe. 

Exposition de Philadelphie. — Nous ne saurions trop rappeler 
cette gigantesque Exhibition à l'esprit de nos lecteurs. Les arbres envoyés 
d'Europe devront partir de manière à arriver au plus tard à Philadelphie 
à la mi-avril; ils seront plantés sans retard. Pour les renseignements de 
toute nature, indépendamment de ceux fournis par les agents européens, 
s'adresser à M. C. H. Miller, chief of bureau of Horticulture, Philadel- 
phia, U.S. 

Le Peperomia resedæflora. — M. W. Robinson dit dans le Garden 
que le plus charmant des bouquets pour la boutonnière est le Peperomia 
resedæflora (Linden et André). Ses épis blancs de fleurs surmontant des 
tiges rouges et des feuilles arrondies et d’un vert velouté en font un orne- 
ment des plus délicats et des plus distingués. 

M. Riley en France. — M. Riley, le célèbre entomologiste améri- 
Cain, si connu par ses travaux sur le Phylloxera, est venu en France. Il s'est 
dirigé surtout vers les vignobles attaqués par le fléau dans l'Hérault, don- 
nant des conseils éclairés aux cultivateurs sur le traitement de leurs vigno- 
| bles infestés et sur les cépages américains qu'il conviendrait d'introduire. 
| La Société d'Agriculture de l'Hérault à donné un banquet en son honneur, à 
Palavas. 
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Exposition à Bruxelles en 1876. — Nous rappelons à nos lecteurs 
que la grande Exposition internationale d'Horticulture aura lieu à Bruxelles 
en avril 1876, Un Congrès sera tenu à cette occasion. Le transport des 
plantes sera à la charge de la Société sur les chemins de fer belges et on 
parle d’un éclat extraordinaire pour cette fête horticole, qui sera la centième 
exposition de la Société à Bruxelles. S'adresser à M. Lubbers, secrétaire, 
au Jardin botanique, à Bruxelles. 

Wellingtonia gigantea pendula. — Nos confrères belges repro- 
duisent une note du Gardeners Chronicle disant qu'on a trouvé à Chatsworth 
cette variété à branches pendantes et ils en recommandent la multiplica- 
tion. Probablement il leur aura échappé que nous avons annoncé l'année 

ernière l'existence du W. gigantea pendula, depuis longtemps déjà au com- 
merce par M. Paillet, horticulteur à Chatenay, près Sceaux (Seine). 

Acclimatation à la Nouvelle-Calédonie. — Nous engageons nos 


TOME XXI, pates SEPT. 1875. 


— 134 — 
4 


lecteurs à lire un intéressant article de M. A. Germain, publié dans le bul- 
letin de juillet de la Société d’Acclimatation (1875, p. 377), sur l'introduction 
d'espèces végétales et animales destinées à peupler la Nouvelle-Calédonie. 

Prix des belles plantes en Angleterre. — M. Stevens a vendu, 

en vente publique, il y a quelque temps, à Londres, un Erica Cavendishi 
pour 10 livres sterling (250 francs), un Æedaroma tulipifera pour 21 livres 
(525 francs). De nombreuses Orchidées ont aussi réalisé des prix qui ont 
varié entre 500 et 1250 francs le pied. Les beaux jours des amateurs de 
plantes règnent encore dans Albion! 
- Le Vignoble (1). — La livraison d'août de ce recueil, dû. à la collabora- 
tion de MM. Mas et Pulliat, et dont nous avons déjà parlé avec élôges, 
contient les figures coloriées et les descriptions des variétés suivantes : 
Grec blanc, Caserno, Fresa, Bellino. Le numéro de juillet comprenait les: 
Malvoisie blanche du Piémont, Mornen noir, Comte Odart, Herbemont. 

Un roman horticole. — Tout récemment M. Harry Turner, fils de 
l'habile horticulteur de Slough (Angleterre), se fiançait à Mie Elisabeth 
Poole, de Cambden Town. Le jeune couple s'étant rencontré il y a quelques 
années, M. Harry offrit une orange à la jeune fille, qui mangea le fruit et 
en sema un pépin. De cette graine naquit un arbuste qui a fourni l'autre 
jour la couronne de fleurs d'oranger dont la tête de la fiancée était ornée à 
Savoy Chapel. fs 3 

Cactacées de plein air. — Nous avons plusieurs fois appelé l'atten- 
tion de nos lecteurs sur la rusticité de l'Opuntia vulgaris, qui a cette année 
très bien fleuri et fructifié dans notre jardin en Touraine, et ne redoute rien 
de nos hivers. Nous n'avons pas changé d'opinion sur sa valeur comme 
espèce et croyons fermement que le prétendu O. Rafinesquii n'en diffère pas 
spécifiquement, quoi qu’on en ait dit. 

Mais cette Cactacée n'est pas la seule qui soit rustique dans nos climats 
de la France moyenne. Nous engageons les amateurs à leur adjoindre, sur 
les rochers, les Opuntia bicolor, Echinocactus viridiflorus et Æ. phœniceus à 
épines blanches, trois espèces qu'on vient de nous indiquer comme 20h 
moins résistantes à la gelée. $ 

Exposition à Namur. — Les 3 et 4 octobre aura lieu à Namur la 
20 exposition de la Société royale d'Horticulture de cette province. Elle 
comprendra les fruits, légumes et fleurs; les concours sont internationaux: 

Exposition de Cologne. — Cette Exposition s’est ouverte le 24 août 
et se continue en septembre. Nous ne possédons pas encore tous les docu- 
ments pour notre compte-rendu, qui sera donné le mois prochain. Nous 
Savons cependant, d'après le Gardeners Chronicle (N° du 26 août), que 
malgré tous les efforts, cette solennité internationale laissait à désirer. Sans 
les importants apports de l'Angleterre et. surtout dé la Belgique, l'horticul- 


se Proprement dite y eut été tristement représentée. Nons apprenons ge 
à Gand moment que le premier prix d'honneur a été décerné à M. J. Linden, 


pro enr du Sumbul. — Les jardins de Kew ont vu fleurir tou 
cemment l'Euryangium Sumbul, pour la première fois en Angleterre: La 


TT 


- (1) Chez Victor Masson, à Paris, 50 fr. par an. 


# 


sum. [D 


plante offre un grand intérêt; c'est elle qui fournit le produit pharmaceu- 
tique connu sous le nom de Radix Sumbul, introduit vers 1835 en Russie 
comme curatif du choléra et succédané du musc. La pharmacopée anglaise 
l'adopta en 1867 et on le prescrit comme tonique stimulant. Les premiers 
pieds, reçus des montagnes de Maghian, à l'est de Samarkand, fleurirent à 
Moscou en 1869. 

Interdiction de l’entrée des plantes en Italie et en Algérie.— 
Un décret du Président de la République française interdisait l'entrée en 
Algérie de ceps de vigne de toute provenance. Le 14 août dernier, un nou- 
veau décret complémentaire a prohibé l'entrée dans ce pays : des raisins 
frais et des plants d'arbres fruitiers ou autres. Nous trouvons cet autres fort 
vague et élastique. Avis aux horticulteurs marchands. 

Mais une mesure plus vexatoire et incompréhensible est celle qui interdit 
l'entrée en Italie de tout végétal, graine, bouture, greffe, bulbe, etc., de 
plein air ou de serre. Par crainte du Phylloxera, on a dépassé le but. On 
sait que cet insecte ne peut vivre que sur la Vigne et c'est une pensée 
absolument ridicule que de craindre son invasion par des plantes de serre. 
Pourqtoi pas prohiber aussi les trains de chemin de fer, qui traversent les 
vignobles de France; les voyageurs, qui peuvent apporter dans leurs poches 
le terrible fléau, et les lettres, et les oiseaux et... le vent? Il n'y a pas de 
limites dans cette voie, et nous ne saurions féliciter M. Minghetti et le 
Parlement italien de leur intelligence en cette occasion. 

Le Raisin de Chanaan. — Les plus grosses grappes de raisins qui 
aient jamais été vues en Angleterre, peut-être dans le monde entier, vien- 
nent d'être exposées à, Edimbourg. L'une d'elles, appartenant à la variété 
«“ de Calabre », pesait 26 LIVRES ET QUART, l'autre vingt-cinq livres. La pre- 
mière était due aux soins de M. Curror, jardinier de M. Douglas, de Dal- 
keith; l'autre était le produit de la culture de M. Dickson, jardinier de 
M.J. Jardine, de Glasgow. On n'avait jamais rien vu jusqu'ici d'approchant. 
Si l'on ajoute que la forme et la saveur étaient parfaites, nous voilà re- 
venu aux raisins de la terre de Chanaan, que Poussin représente portés 
par deux hommes sur un bâton. 

| Nécrologie. — Un horticulteur distingué, M. STELZNER, bien connu 
pour ses hybridations et semis de Fougères, vient de mourir à Gand, à 
l'âge de 45 ans. M. STELZNER était un homme éclairé, qui avait publié à 
plusieurs reprises des notes fort intéressantes sur les hybridations de Fou- 
gères et sur l'emploi horticole des plantes de cette famille. L'année der- 
nière encore, nous avions admiré à Florence plusieurs des Fougères hybrides 
nouvelles qu'il avait exposées. 

M. Joux Sranpism, horticulteur à Ascot (Angleterre), est mort le. 
24 juillet dernier du diabète. Il était l'un des premiers de son art dans son 
pays. Né en 1814, dans le Yorkshire, il commença de bonne heure son 
apprentissage et s'établit à Bagshot, où il obtint le Fuchsia Standishii par 
croisement des F. fulgens et globosa, vers 1839. Puis il se fixa à Ascot 
en 1862. Ses succès comme semeur de Rhododendrons sont connus. C'est 
chez lui, croyons-nous, que fructifia le premier Aucuba japonica en Europe. 
Chacun se rappelle son talent, son aménité, sa belle et vénérable figure en- 
cadrée de barbe et de cheveux blancs, et ses compatriotes le regrettent 
amèrement. ue. En. ANDRÉ. 


sn JD 


PI. CCXVI. 


CROTON (CODLÆUM HASTIFERUM, caves & anoni 


CROTON EN HALLEBARDE. 


EUPHORBIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir {ustr. hortic., 1867, pl. 554. 


CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ: omnia Codiæi picti Hook., -exceptis folis trilobatis, À 
medium versus constrictis lobis lateralibus magnis obtusis medio elongato supra lanceolato | 
apice obtusiusculo, pagina superiore intense viridi, nervis maculisque raris luteis ornata, - 
inferiore pallida. — In insulis Salomon Oceaniæ meridionalis lusu naturæ sponte nata varielas. : 
In caldarïis el. Lindeni gandavensibus allata, anno 1874. — Ad viv. desc. — E, A. 4 

Codiæum pictum, Hook., var. hastiferum, Linden et André. 


Nous avons eu la bonne fortune de voir pour la première fois les curieuses 
formes de Crotons trilobés dont nous donnons ci-contre un exemple, à l'Ex-. 
position internationale de Florence, en 1874. 

Un botaniste australien les avait apportés en Europe, sains et saufs, après 
une interminable traversée, et il exhibait à quelques amateurs choisis ces. 
types extraordinaires. . | 

En effet, jusqu'ici, dans les Crotons mis au commerce et rapportés. 
d'abord par M. J. G. Veitch des îles de l'Archipel du sud, les formes, 
bizarres, comme nous le disions récemment, affectaient plutôt la nervure 
médiane et la coloration que la silhouette du limbe, qui était toujours 
entier, à peu d'exceptions près. Un seul, le C. irregulare, montrait une ten 
dance à produire des feuilles dont les bords n'étaient pas parallèles à la côte 
centrale. Le C. spirale, introduit par M. W. Bull, malgré son limbe tordu 
comme une hélice, n'en avait pas moins une forme régulière dès qu'on ren* 
versait les tours de spire, 

Les formes dont nous avons maintenant à parler sont toutes différentes 
elles constituent une sorte de race, représentée par de nombreuses variétés. À 
Nous en avons vu une demi-douzaine au moins, toutes trilobées, à limbes 
plus ou moins allongés, et dont plusieurs dépassaient 35 centimètres de 

ongueur. Leur coloration n'était pas moins riche que celle des autres 
antérieurement introduites, et nous avons admiré leur belle paruré 
de tons verts, roses, rouges, pourpres et dorés. 

Nous sommes heureux de féliciter M. Linden de nous avoir montré 
Vivanis les premiers échantillons de ces Crotons à feuilles en hallebardes, qu 


sont destinés à faire prochainement une révolution parmi les amateurs d8 
es ques feuillages. 


En. ANDRÉ: 


à 


Ed USTRATION 


HORTICOLE 


M $ es 
ré _. 


Ra 


DEN & ANDRI 
DRACÆNA WAROCQUEI, Linbex & Axm 


RE Le La 


PI. CCXVII. 


DRACÆNA WAROCQUET. 


DRAGONNIER DE M. WAROCQUÉ,. 
ASPARAGINÉES, 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Ilustr, hortic., 1860, t. VII, pl. 264. 

CARACTÈRES DU D. Warocquei : plante trapue, d’un port ferme et robuste; feuilles 
brièvement pétiolées, ovales aiguës, d’abord dressées, puis étalées décurves, d’un beau vert 
foncé strié et marginé de larges bandes du plus beau carmin ; pétioles cylindrico-canaliculés, 
violet pourpré strié, dilatés à la base. Remarquable par la netteté de forme de son feuillage 
et la vigueur de son coloris. À 


Introduction des îles Salomon (Océanie) dans l'établissement Linden; 
dédiée à M. A. Warocqué, amateur émérite d'horticulture, dont le pare et 
les serres, à Mariemont, sont une des plus belles choses de la Belgique. 

Ep. ANDRÉ. 
= 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER, 


POMME WORCESTER PEARMAIN. 


M. Richard Smith, l’un des plus grands pépiniéristes de l'Angleterre, 
dont l'établissement, situé à Worcester, dans l’un des plus riches comtés de 
ce pays, a été souvent l'objet de relations élogieuses, a mis au commerce 
un des-plus jolis et des meilleurs fruits qu'ait produits le genre Pommier. 

Il nomme cette nouvelle Pomme « Worcester Pearmain » (Reinette de 

Worcester). C'est.un semis de la Devonshire Quarrenden. 

_ C'est un fruit de moyenne grosseur, à peu près comme la Reinette dorée 
d'hiver (Winter gold Pearmain), de forme conique; sa peau est fine et très 
lisse, complètement baignée du plus brillant et du plus pur rouge écarlate, 
OU rouge cerise vermillonné, d'un éclat parfait. Sa chair est très fine et 
tendre, juteuse, sucrée et relevée d’un parfum agréable. La maturité a 
lieu en août-septembre. L'arbre est très fertile. 

La « Worcester Pearmain » sera certainement l’une des plus belles de nos 
variétés d'automne comme ornement de table, et son goût fin et relevé la 
classe dès son apparition dans les fruits à conserver en collection. Nous 
Sommes heureux d'en parler l'un des premiers et de nous porter garant 
Pour celui qui Le livre au commerce. : 

En. ANDRE. 


on PI. CCXVIIL. 


NOUVEAUX GLOXINIAS HYBRIDES. 


. ÉTYMOLOGIE : genre dédié à GLoxiN, botaniste de Colmar. 


CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Illustration horticole, 1854, pl. 16, et k. 
la dissertation sur ces plantes hybrides. 0 


CARACTÈRES DES VARIÉTÉS FIGURÉES : ès 


MADAME DUVAL. — Fleurs de 0,06 de diamètre, à lobes obcordés sinués aux 
bords, d’un rouge-carmin velouté ou cramoisi passant au rose à la périphérie et ombré de 
rouge sombre à la gorge, dont le fond est blanc ponctué de rouge. Superbe plante, forme 
parfaite; peut-être le plus beau rouge de la tribu, Fe 

PHÈDRE. — Fleurs de 0m,055 de diamètre, d’un violet-bleu, plus pâle sur les bords, 
avec un anneau plus foncé ombré de feu à l'entrée de la gorge ; forme parfaite. ; 

COLORE NOVA. — Fleurs de 0,06 de diamètre, rouge-brun foncé dit Magenta où 


vin de Bordeaux brillant, plus pâle au centre, gorge blanche. Couleur nouvelle dans les 
Gloxinias. 


_ LA ROSIÈRE, — Fleurs de 0,055 de diamètre, de très belle forme, blanc pur avec un 
anneau rose tendre en demi-cercle au centre et à bords se rejoignant aux commissures des 
lobes; plante élégante à fleurs très abondantes. 


ON. — Fleurs grandes, d’un très beau bleu lavande, rayé, ponctué et rétieulé 
plus foncé ; dessin neuf et représentant celui de certains papillons à ailes bleues. : 


& 
3, 
4 


L 


Ces cinq belles variétés, obtenues de semis par M. Duval, de Versailles, . 
ont emporté tous les suffragés dans les expositions et les sociétés horticoles 
où elles ont été présentées. Elles montrent que la période ascendante de $ 
perfectionnement de ces charmantes Gesnériacées n'est pas encore par- 
venue à son apogée. D'année en année, la pureté de la forme, la grandeur 
des fleurs et la diversité de leurs riches nuances sont en progrès croissant. 
Nous pensons qu'elles touchent de bien près à la perfection, et quil 
faudra pas moins que des croisements avec d’autres espèces pour ÿ trouver 
de nouvelles améliorations. 


Ep. ANDRÉ. 


A 
ne 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


LA GREFFE DE BOUTONS A FRUIT APPLIQUÉE AU PÊCHER 


Depuis bientôt trente années, nous pratiquons le greffage de boutons 
fruit; les récompenses de la Société d'Agriculture de l'Aube à M: Ba à 
père. en font foi. Jusqu'ici le Poirier avait été particulièrement l'objet & 


TS SNS 


dre, : 


Ê f 


NOUVEAUX GLOXINIA HYBRIDES. 


eu “158 0 


nos expériences; nous persistons à recommander ce procédé qui utilise des 
boutons à fruit superflus et donne des produits intéressants. 

Cette année, répétant et perfectionnant des essais précédemment tentés 
avec succès, nous avons obtenu un résultat remarquable avec le Pècher. 

Plusieurs précautions étant indispensables à prendre, nous les indiquons 
tout d'abord : 

1° Choisir pour greffon de petites brindilles trapues, garnies d'yeux 
floraux assez rapprochés — vulgairement des bouquets de mai —. Eviter 
de leur retrancher le bouton terminal; donc le rameau-greffon du Pêcher. 
ne saurait être fractionné comme celui du Poirier. 

2 Préparer le greffon par la taille du biseau en pied-de-biche aussi 
mince que possible. Un praticien habile parviendrait aisément à enlever 
l'aubier, tout en conservant entières les couches corticales. C'est là un 
point des plus importants. ve 

3 Ouvrir l'incision qui doit recevoir la greffe, exactement de la longueur 
du biseau-greffon: une ouverture plus grande aurait, sur le Pêcher, l'in- 
convénient de provoquer la gomme. Il sera prudent de n'écarter les lèvres 
de l'incision qu’au fur et à mesure du glissement du greffon. 

4 Ligaturer de suite et recouvrir aussitôt la greffe d’une feuille d'arbre 
assez large, afin d'empêcher l'action du soleil qui, dardant ses rayons sur 
l'espalier, génerait la cicatrisation de la plaie. Enlever la feuille protectrice 
avant l'hiver, dès que l’agglutination est certaine; couper la ligature, au 
printemps, quand le fruit est noué. 

5 Opérer à la base de scions vigoureux, tels sont ceux qui avoisinent le 
bourgeon de charpente; nous avons mème employé le rameau de prolonge- 
ment de jeunes sujets dressés sous une moyenne forme, en U double ou 
candélabre à quatre bras. 

Avec ce procédé, il sera possible d'utiliser les boutons à fleur placés au 
sommet des longues brindilles fruitières, en les ramenant, par la grefle, à 
la base des rameaux conservés, au lieu de les perdre par la taille d'hiver. 
_ On pourra également décharger un Pécher trop préparé à fruit, — relati- 
vement à sa force, — pour en faire profiter un autre arbre plus richement 
doté, quant aux apparences de végétation. . 

Ici, nous croyons utile de répéter les recommandations générales du 
greffage de boutons à fruit. Effeuiller le greffon en le préparant; le tenir à 
l'ombre ou dans la mousse fraiche; le tailler et l'incruster dans le sujet sans 

g ot bouer la greffe. On sait que la 
perdre un instant; ligaturer et ombrer où emb 3 aillé 
longueur du greffon varié de 0,05 à 0,10, et que le biseau taillé en occu- 


pera la moitié. de ; 

L'horticulteur qui plante ses variétés en plein air 5e le ie _ ne 
cueillir un plus grand nombre de rameaux-grefons, pour # js _ dr 
ses pépinières, aura désormais la facilité d'en étudier FE l'abri d 
temps; — le greffage en ayant ner les parties fécondes à Fabri des 
variations atmosphériques du plein-vent: 

Ce fait s'est réoté dans notre établissement à Troy ra le < sp 
Baron Dufour. Planté à l'air libre, au printemps 1 874, je votée ras 
produisit des jets pour l'écussonage de la pépinière, 66 GREAT 


— 140 — 


dits cochonets. Au mois de septembre suivant, ceux-ci ont été enlevés et 
portés sur un Pêcher d’une autre sorte, mais en espalier, d’après le moyen 
sus-énoncé. Vers le 15 août 1875, nous y avons récolté des fruits magnif- 
ques et délicieux du Baron Dufour, précédant d'une semaine ceux de ha 
Galande, de la même tribu. Il en sera de même chaque année ; la nouvelle 
brindille restant soumise aux conséquences de la taille et formant COrps 
avec l'arbre. 

En examinant ces greffes parfaitement soudées, on reconnaît la nécessité 
de purger le biseau du greffon de la moindre esquille d’aubier, ou à peu 
près. Nous en avons une seconde preuve sur un Pêcher de Madeleine Hariot, 
belle et bonne variété de fin août, gagnée dans nos environs. Des boutons à 
fleur du Brugnon Murray (stipulaires de l'œil à bois) y ont été greffés par le 
procédé ordinaire de l'écusson; c'est-à-dire au moyen d'une plaque d'écorce 
de 0%,02 ou 0,03, dépourvue d'aubier (sauf la racine du gemme). Les fruits 
ont parfaitement tenu. 

La sève du Pêcher maintient son activité assez tard en saison; alors la 
bonne époque d'opérer serait la première quinzaine de septembre. La date 
précise est basée sur la vigueur du sujet. 

Les amateurs sauront encore tirer parti de cette opération peu difficile 
sils veulent grouper, sur un espace restreint, ou avec un petit nombre 

‘arbres, une collection de pêches mürissant successivement de juillet en 
octobre, depuis les précoces de Rivers, — Louise et Béatrice, — jusqu'aux 
tardives Baltet, Salway, Smock freestone. 

Pour rendre justice à qui de droit, nous donnons le mérite de cette 
application d’une Opération connue à l’un de nos greffeurs, Pierre Payn, 
employé dans notre établissement depuis 36 ans. Est-ce à dire qu'il y ait 
songé le premier? Évidemment non. Toutefois les publications horticoles 
n'en Ont jamais parlé, 

BALTET FRÈRES, 
Horticulteurs à Troyes (France). 


CULTURE DES CHAMPIGNONS. 


Voici, en quelques lignes, un procédé qui réussit à M. Pelossier, de 

Jon, et qu'il vient de publier dans le Cultivateur lyonnais; nous croyons 
utile de le résumer à cause de sa simplicité. 

Choisir une cave ou un cellier obscur. Prendre de bon fumier de cheval, 
âne ou mulet et en faire de petits tas hauts de 30 centimètres; les remuer 
tous les huit jours pendant deux mois et arroser avec de l'urine. Mettre 
ensuite une couche de plâtras sur le sol de la cave, puis 20 centimètres 
en ajouter d'autre jusqu'à ce que la couche 
Prendre alors du blanc de champignon, larder 


; recourir avec de la litière, sur un pied d'épaisseur 
» Voir où le mycelium ou blanc manque et * 
également, couvrir de 3 centimètres de térre 


— 141 — 


fine criblée. Huit ou quinze jours après paraissent les champignons. Si la 
couche se dessèche, arroser avec mélange d'eau ou d'urine et continuer la 
récolte quotidienne. P. ERCEAU. 


ef mate — 


HORTICULTURE D'ORNEMENT, 


ROSE NOUVELLE. 


Sous le titre de Duchesse de Vallombrosa, M. J. Schwartz, horticulteur à 
Lyon, vient d'obtenir une magnifique Rose nouvelle dont nous donnons 
ci-joint la description. C'est un gain des plus remarquables et destiné à 
un avenir brillant. 

Arbuste très vigoureux, rameaux droits, feuilles d'un beau vert foncé, 
à 5-7 folioles; fleur grande, pleine, bien faite, à pédoncule ferme, d'une 
forme élégante, couleur rose tendre, plus foncé au centre, passant ensuite 
au blanc rosé. 

Cette belle Rose, qui est franchement remontante, est issue de la variété 
Jules Margottin; elle sera, sans contredit, l'une des plus belles qui seront 
livrées au commerce cet automne. Nous avons pu l'admirer l'année der- 
nière, au mois de septembre, à l'occasion de notre visite comme juré à 


l'Exposition horticole de Lyon. 
RAMBLER. 


BORDURES FLEURIES. 


Nous employons à Lacroix, depuis plusieurs années, la Germandrée 
petit-Chène (Teucrium Chamædrys, L.) pour faire des bordures, C’est une fort 
jolie plante, trop peu répandue, peut-être parce qu'elle vient à l'état sau- 
vage sur nos rochers calcaires. On ne se doute pas de l'éclat de sa verdure 
lustrée pendant l'hiver quand on Ja taille avant l'automne et de la grâce de 
ses jolis épis de fleurs aux labelles roses. Nous séparons les toufles à la fin 
de septembre et en faisons de longues bordures qui sont fort appréciées, 
mais qu'il faut tailler et replanter tous les ans sous peine de les voir. 
devenir trop larges. On peut aussi la multiplier d'éclats au printemps. Si 
l'on tient à avoir des bordures fines, on doit la tailler comme le Buis, qu’elle 
remplace avantageusement. Si, au contraire, on désire de fortes bordures 
pour les grands jardins, on laisse les tiges fleuries s'étaler pendant tout l'été. 

Comme ornement des rochers, la Germandrée est aussi charmante. Elle 
n’a pas besoin d’une seule goutte d'eau pendant tout l'été et son vert feuil- 
lage défie les plus grandes sécheresses. rer à 

Une autre espèce, le 7. montanum, L., est aussi très jolie pour garnir les 
rochers, sur lesquels elle forme des touffes compactes à feuilles linéaires 
lancéolées, à tiges étalées sur le sol, à jolis corymbes de fleurs d’un blanc 
jaunâtre. : E. ANDRÉ. 


— 142 — 


DE MARSEILLE A GÉNES. 


HUIT JOURS SUR LA ROUTE DE LA CORNICHE. 
(Suite, voir page 152.) 


Mais rien ne surpasse la beauté des Roses dans le midi de la France. 
Nous l'avons dit l’année dernière et ne saurions trop le répéter : les Rosiers 
de l'Inde, Bengales et Banks sont ici merveilleux. Une variété surtout 
nous à frappé et nous appelons sur elle l’attention de nos lecteurs, c'est le 
Bengale Louis-Philippe, que nous avons trouvé préférable pour l'efiet 
d'ensemble à toutes les autres variétés de cette tribu. 

Un des beaux ornements de la villa Rally est fourni par de gros troncs 
d'Erythrina crista galli que l'on empaille chaque année et qui se couvrént 
l'été de leurs longues grappes de corail. 

Dans l’orangerie, qui est un bijou d'architecture avec ses grandes baies à 
plein ceintre, ses trumeaux décorés de beaux pilastres, sa coupole vitrée 
et ses balustres légers, nous avons vu avec plaisir une ornementation esti- 
vale soignée, que l'on néglige trop généralement dans le midi. Un treillage 
vert décore les murs à l'intérieur. Ils sont abondamment tapissés par une 
vieille espèce qui va se perdant et qui est cependant bien belle : le Canarina 
campanula, Lam., charmante Campanulacée des Canaries aux fleurs rouge 
brun. Des pyramides de Fuchsias et de Lopezia coronata, Andr., du Mexique, 
y produisent d'innombrables fleurettes charmantes. 

Dans les autres serres, outre de belles plantes variées, un rocher couvert 
de Begonia rex est remarquable par la profusion de sa végétation. 

Enfin une pergole en fer, garnie de Vignes, longue de 108 mètres, Sup- 
porte une des plus belles collections de Raisins de l'Europe. 

Tels sont les principaux traits de cette villa Rally, petit Éden qui fait le 
bonheur de son propriétaire, auquel nous souhaitons des imitateurs à Mar- 
seille et dans toutes les situations analogues. 

Si de quelques résidences privées nous passons ensuite aux établisse- 
ments marchands, nous trouverons que Marseille tient une place disiin- 
guée dans la culture, bien qu'elle ne soit peut-être pas en rapport avec 
l'importance de la population, le mouvement commercial et l'opulence d'un 
grand nombre de ses habitants. Quelques horticulteurs, M. Desponds, par 
exemple, et M. Besson, qui sont à la tête des progrès horticoles de leur 
ville, se plaignent amèrement de l'inclémence du climat. La sécheresse y est 
extrème et le mistral ravage tout sur son passage. Quand ce terrible stroctt 
de la France méditerranéenne descend la vallée du Rhône, c'est un torrel" 
dévastateur qui brise tous les végétaux non protégés. Aussi les abris en 
Thuias et en Cannes de Provence {Arundo donaæ) sont-ils indispensables à 
la culture. Les Palmiers de plein air, Chamærops surtout, sont l'objet d'une 
industrie étendue chez M. Desponds, de même que les plantes de pleine 
terre et de serre. M. Besson s'applique surtout aux arbres fruitiers, € 
ses semis de Vignes lui ont ‘déjà donné des produits avantageusemel" 
connus dans les collections. : 

Au total, Marseille est une médiocre situation pour la culture méridionale; 


— 143 — 


à l'exception des parties abritées comme les villas Rally et Talabot, Son 
climat est souvent rude l'hiver, toujours desséché en été et le vent terrible 
dont je viens de parler y fauche sans pitié les plus belles plantes. Quelle 
différence avec les Edens enchanteurs que nous allons voir se succéder 
maintenant, en avançant vers l'Est! 

DE MarserLe À Hyères. — La route de Marseille à Hyères, par Toulon, 
est ravissante au printemps. La végétation naissante y couvre le sol; les 
arbres fruitiers sont en fleurs, les prairies ouvrent leurs trésors de verdure 
et de corolles au soleil d'avril; tout se hâte de produire avant l'heure où la 
chaleur viendra dessécher ce charmant paysage et inonder l'atmosphère 
poudreuse de la Provence de cette lumière aveuglante que les Anglais 
appellent un soleil « rôtissant » (scorching sun). 

Il y aurait bien à s'arrêter à Toulon et à visiter M. Auzende et les jardins 
de St-Mandrier; mais, à part quelques faits intéressants, nous n'y trouve- 
pe rien que nous ne puissions revoir bientôt dans des conditions meil- 
leures. S 

Au lieu donc de cheminer prosaïquement par chemin de fer et d'observer 
le pays à raison de 60 kilomètres à l'heure comme s'il passait dans un 
kaléidoscope, nous prenons, M. Linden et moi, une confortable voiture et 
nous dirigeons sur Hyères à travers la plaine, par la plus belle matinée de 
printemps qui se puisse rêver. Partout, sous les buissons d'aubépine, sur 
les talus herbeux des fossés, s'épanouissent les frais périanthes de l'Ané- 
mone étoilée (Anemone stellata, Lam.), aux rayons roses ou lilacés, d'une 
infinie variété de nuances et de grandeur. Rien ne surpasse la délicatesse 
de ses sépales pétaloïdes, blanchâtres en dessous, rouges ou roses ou viola- 
cés en dedans avec l'onglet blanc et les anthères d’un brun-violet velouté. 

Le long des ruisseaux se dressent les rubans charnus des feuilles du 
Narcissus Taxetta, L., avec ses jolis bouquets odorants, blancs à centre d'or. 
Deux autres espèces l’'accompagnent, mais plus rares : ce sont les N. ochro- 
leucus et N. patulus, ce dernier beaucoup plus petit et à couronne entière, 
Les Renoncules aquatiques aux fleurs de neige, les Cerinthes aux feuilles 
glauques elliptiques, aux fleurs jaunes et pourpre vineux (Cerinthe major, L.), 
le grand Jonc multiflore (Juncus multiflorus, Df.), haut de plus d'un mètre, 
et de nombreuses Caryophyllées ornent les eaux et leurs bords. 

Mais bientôt des tapis azurés ondulent au loin à nos yeux dans les 
champs. Nous approchons et reconnaissons des massifs immenses de la 
grande Anémone des jardins (4nemone coronaria, L.), dont les coupes bleu 
tendre violacé s'ouvrent à nos regards charmés. Vite, des bouquets, à pro- 
fusion, qui seront envoyés ce soir à Paris, aux amis absents! 8 

Bientôt, dans cette plaine richissime où la Vigne se mêle aux prairies, 
aux céréales, aux fourrages racines de toute sorte, à une culture intensive 
parfaite, apparaissent les premiers jardins de la ville des Orangers, voici 
l'hôtel des Hespérides, puis la place des Palmiers; cest Hyères! Ce nom 
éveille à l'esprit l'idée d’un paradis enchanté, avec son doux climat, ses 
beaux arbres, ses promenades voisines et l'intérêt qu'elle présente aux 
horticulteurs. C’est là que, depuis trente où quarante ans, des essais intel- 
ligents ont été suivis pour l'acclimatation d'espèces végétales exotiques 


— 144 — 


jusque là inconnues dans le midi. C'est là qu'un amateur éclairé, M. Denis, 
a eu le premier l'idée de planter en plein air des Palmiers, autres que les 
quatre beaux Dattiers qui fructifient sur la place publique de sa ville, et 
de demander au Muséum les végétaux nécessaires à des expériences que 
le succès a couronnées. fi 

Des Pins des Canaries (Pinus canariensis, Ch. Smith), le P. longifo- 
lia, Rosb., des montagnes d'Asie, les Araucaria brasiliensis, À. Rich., et 
A. Bidwilli, Hook., y ont atteint des proportions gigantesques, mais le 
manque d'air les a fait se dégarnir du bas. Les Bibaciers (Zriobothrya japo- 
nica, Lindl.) (Raphiolepis indica, Lindl.), les Goyaviers (Psidium Catileya- 
mum, Lindl.) de la Chine y prospèrent à merveille, de mème quune 
quantité de Laurinées, Conifères, Myrtacées, etc. Malheureusement ce 
jardin, que nous avions vu si florissant il y a une douzaine d'années, n'est 
plus qu'une ruine. Des revers de fortune ont contraint M. Denis à en louer 
une partie à un horticulteur marchand, tandis que l'autre est devenue une 
véritable forêt vierge où seul l'amateur d’arbres exotiqnes peut trouver de 
l'intérêt. 

Il n’en est pas de même du bel établissement Hüber et Cie, situé dans le 
bas de la ville, et où la production des graines emprunte à ce beau climat 
méridional un lustre tout particulier. De vastes champs consacrés à la cul- 
ture des plantes annuelles et vivaces qui ne mürissent leurs graines que 
sous ce chaud soleil, approvisionnent l'Europe et l'Amérique de milliers 
d'espèces qui ne se trouvent que là. On y remarque surtout : la plus belle 
collection de Graminées ornementales que nous ayons vue; les Balisiers 
(Canna) comprenant toutes les espèces et variétés cultivées. Les Cucurbi- 
tacées y sont nombreuses et leur détermination, quand arrive une nouvelle 
espèce, est confiée au savant M. Naudin. Une remarquable race de Prime- 
vères de Chine, à feuilles de Fougère et à grandes fleurs frangées, } est 
maintenue très pure et très recherchée, et nombre d’autres spécialités ont 
fourni à la maison Hüber une renommée étendue. re 

Mais ce qui attire surtout l'attention du visiteur, c'est la réunion de 
beaux et rares végétaux ligneux d'ornement que le fondateur de l'établisse- 


ment, M. Rantonnet, y a plantés il y a trente ans, et qui s'est continuée | 


depuis avec un soin digne de tous les éloges. “TPE 
Les Conifères, que nous avions déjà admirées il y a douze ans, ont acquis 

depuis un grand développement. M. Carrière y a puisé de précieux relr 

seignements pour sa belle monographie de cette famille. Nous y avons VE 


de superbes échantillons de Juniperus mexicains, de Widdringtonia Cupré 


soides, Endl., W. glauca, Carr., Frenela australis, Mirb., Actinostrobus pyre 
midalis, Miq., Cupressus torulosa, Don., Ephedra altissima (en berceau près 
l'entrée), Cup. Mac Nabiana, Murray, C. Goweniana Huberiana, Sequoia sem 
pervirens, Endl. (énorme), et nombreuses autres espèces ou rares ou de force 
peu commune. : | 

La collection des Fucalyptus rassemblés dans l'établissement est considé- 
rable. Nombre d'espèces y commencent à fleurir et à fructifier, et permet” 
tront de débrouiller bientôt ad vivum le chaos des espèces in uites 


d'Australie dans le midi de l'Europe. Nous en avons rapporté une certaine 


a 


ss 46 à 


quantité déjà bien caractérisées, sur lesquelles nous donnerons sous peu une 
courte notice. Ce sont les Æucalyptus corynocalyx, Gunnii, Stuartiana, coria- 
cea, Eugenioides, syderoxylon, viminalis, amygdalina, tremula. Le plus beau de 
ces spécimens, aujourd'hui passé à l'état historique, est le pied d’E. globu- 
lus, plante il y à dix-huit ans, et dont le tronc mesure aujourd'hui deux 
mètres quinze centimètres de circonférence sur 22 mètres de hauteur. Il au- 
rait même atteint une plus grande élévation si les branches supérieures 
n'avaient été brisées par les vents. 

Près de l'habitation, on trouve un massif de Yuccas, parmi lesquels on 
compte aussi quelques géants. L'un d'eux, espèce arborescente (F7. filifera), 
a 4° de hauteur et son tronc mesure 1",80 de circonférence à la base, sans 
ramifications. La liste serait longue des curiosités contenues dans ce jardin 
depuis longtemps célèbre. Qu'il nous suffise d’énumérer au passage les 
espèces suivantes, dont le nom seul doit suffire pour engager les amateurs 
de la végé tation méridionale à y faire un pélerinage horticole : 

Agave Salmiana , 

—  applanata, superbes exemplaires ; 
—  MeXICANA, 
Aralia pinnata, 
—  quinquefolia, Ÿ très vigoureux; 
—  trifoliata, 

Colletia Bictoniensis, énorme ; 

Mediola asparagoides, grimpant le long des murs et couverts de petites 
fleurs blanches; 

Bocconia frutescens ; 

Duranta brachypoda, ornés de jolies grappes de petits fruits jaunes; 

Templetonia retusa, fleurs rouges papilionacées ; é 

Buddleia Madagascariensis, aux longues feuilles blanches et laineuses, aux 
grappes jaunes; cu 

Raphiolepis indica, de vrais arbres; 

Kennedya bimaculata, splendide avec ses myriades de fleurs pourpre-violet; 

Melianthus major et M. minor, tous deux couverts de leurs fleurs étranges ; 

Spheralcea umbellata, jolie Malvacée ; 

Erythrina, gros troncs (gelés en 1870-71); 

Evonymus fimbriatus, hauts comme des Chènes; 

Laurus regia, d° do, 

Abies pinsapo, des premiers plantés; 

Mahonia Nepalensis, une forêt; 

” Anona triloba, couvert de fruits; 

Ligustrum japonicum, gros arbres; 

Stillingia sebifera, arbre à suif. 

Brachychitum populneum, l'arbre à bouteille ; 

Sabal umbraculifera, bravant les hivers; : 

Genista monosperma, fleurs de neige, extrêmement abondantes; . 

Hibiscus mutabilis, la mudadera . Espagnols, aux corolles changeantes; 

Acacia, nombreuses espèces australiennes; 

Bambusa gracilis (Arundinaria faleata) en fleurs, grande rareté; 


— 146 — 
Viburnum japonicum et Awafuski, aux corymbes blancs, parfumés. 


Faisons observer, à propos de ces deux dernières espèces, qu'elles sont 
souvent confondues dans nos cultures septentrionales, parce qu'on les voit 
mal développées, dans les orangeries où elles doivent être maintenues. Le 
V. japonicum ou odoratissimum a les feuilles plus arrondies et plus foncées, 
le port plus compact et la végétation moins vigoureuse que le F. Awafushi. 

Le jardin Hüber est sans contredit le plus intéressant d'Hyères, maisil 
en est d’autres qu'il faut aussi visiter, comme celui de l'Hôtel du Pare, qui 
contient un Melaleuca linearifolia, Smith, dont le tronc dépasse trois mètres 
de circonférence et un ÆZucalyptus globulus de dimensions à peu près égales 
à celui de l'établissement Hüber. 

Les cultures nouvelles de M. Nardy, à Salvadour, que nous n'avons pu 
visiter, le jardin de M. Germain de St-Pierre, les nouveaux boulevards de la 
ville, plantés en Eucalyptes et en Dattiers, les Orangers qui sont déjà 
luxuriants, sont autant de séductions offertes par ce magnifique pays. 

Il faut aussi mentionner le jardin succursale que vient de fonder à Hyères 
la Société d'Acclimatation et qui est encore trop nouveau pour qu'on espère 
y trouver des végétaux nombreux et forts. La collection d’Aurantiacées y 
est cependant l'objet d'une attention toute particulière. 

D'Hyères à Cannes, un arrêt nous a conduits à Draguignan, à travers des 
plaines et des collines bien cultivées. Une très belle Liliacée s'y montre 
fréquemment : c'est la Tulipe œil-du-soleil (Zulipa oculis solis, St-Am.), qui 
atteint jusqu'à 50 centimètres de haut et couvre parfois des plaines en- 
tières, comme on trouve la T. syluestris dans nos Vignes du centre. Ses 
larges feuilles accompagnent une très grande fleur dressée, rouge écarlate 
intérieurement, plus pâle en dehors, avec l'onglet orné d'un œil oblong, 
noir purpurin marginé de jaune. Les enfants et les femmes en vendent 
d'énormes bouquets dans les gares. . 

À Draguignan, préfecture du Var, ville qui a eu l'honneur de donner 
naissance à CI. Gay, l'illustre auteur de la Flore du Chili, nom aujourd'hui 
inscrit sur l’une des places de la ville, nous avons trouvé de jolies mon- 
tagnes couronnées de forêts et des promenades publiques, parmi lesquelles 
on remarque un jardin en esplanade d'où la vue s'étend au loin Sur U® 
horizon de verdure. Sur la face principale de l'avenue qui borde le part, 
on rencontre une fontaine aussi prétentieuse que laide, et à laquelle 
Al. Dumas eut fait plaisir en lui envoyant un verre d'eau, — comme il fit 
à Madrid pour le Mançanarès. — Le préfet qui exécuta cette belle con- 
ception s'appelait Chevalier, et il ne manqua pas de signer son œuvre el 
toutes lettres en y ajoutant cette modeste inscription, que nous, avons pu 
démêler sur la pierre déjà fruste où on l'avait gravée : 1 

« Le génie et le goût ont ici vaincu et embelli la nature. » ; 
Jamais plus belle occasion de se faire tenir pour niais par les généra- 
tions futures n’a été saisie avec plus d'empressement par le fonctionnaire 
de passage qui se donna libéralement ce brevet de sottise! 

(4 continuer.) En. ANDRÉ. 


— 147 — 


BIBLIOGRAPHIE. 


The fruit manual, par le D" R. Hogg, (1). — Ce livre est la qua- 
trième édition d'un traité publié pour la première fois il y a vingt-sept ans 
ee notre ami le D' Hogg, livre tenu en haute estime par tous les pomo- 
ogues anglais et étrangers. Les temps ont bien changé pour la pomologie 
anglaise. Autant son horticulture de luxe et d'ornement était lorieuse, 
autant le jardin fruitier y était inférieur à ceux de France et de Belgique. 
La culture des fruits de serre est arrivée à un haut degré de perfection 
dans la Grande-Bretagne, surtout pour les Raisins et les Pêches, mais nos 
voisins ne paraissaient pas se douter de ce qu'ils ouvaient obtenir en plein 
air ou en espalier par une taille raisonnée et un choix judicieux de variétés. 
Ils cultivaient toujoursles mêmes sortes. Aujourd’hui ce champ s’est étendu, 
le livre du D' Hogg en est la preuve, et l’auteur dit volontiers qu'il a été 
poussé par les matériaux accumulés, à étendre ses listes et ses descrip- 
S. 


L'ordre du livre est alphabétique. Il ne comprend pas tous les fruits con- 
nus, ce qui eût été un travail de compilation assez facile, mais ceux qu'il 
juge les meilleurs et qu’il a observés personnellement pour la plupart. Le 
texte consiste en une description substantielle, quelques mots sur la qua- 

lité, la fertilité de l'arbre et sa culture est un historique succinct, mais 
traité avec soin. Voici d’ailleurs un échantillon de la manière de l’au- 


POMME AsHMEAD'S KERNEL. — Fruit au-dessous de la moyenne, rond 
et aplati, quelquefois très allongé. Peau jaune verdâtre léger, couvert 
d'un brun roux et une teinte de brun au soleil. Œil petit, en partie ouvert 
dans une cavité médiocre. Queue courte insérée dans une cavité arrondie et 
profonde. Chair jaunâtre, ferme, croquante, juteuse, sucrée, riche et très 
aromatisée. 

Pomme de dessert de première qualité, aussi riche que la Nonpareille, 
mais plus juteuse et plus sucrée. Sa maturité commence en novembre, mais 
n'est parfaite que de Noël à mai : 

L'arbre, très robuste, très fertile, réussira dans des situations défavo- 
rables à la Nonpareille, à laquelle il ressemble par ses feuilles et ses bour- 
‘ geons, ce qui avait fait croire au D' Lindley qu'il était une simple forme de 
cette variété. 

Cette délicieuse pomme fut obtenue à Glocester, au commencement de ce 
siècle, par le D' Ashmead, éminent médecin. On voyait encore l'arbre ori- 
ginal il y a dix ans dans le jardin du docteur, occupé maintenant par les 
maisons de Clarencestreet. On ne sait au juste l'époque de sa naissance, 
mais M. Hignell, de Glocester, m'informe qu'il vit pour la première fois - 
fruit en 1796 sur un arbre âgé 30 ans, qui avait reçu des pes : 
sujet original. Ce fruit était donc avantageusement connu vers le mi . u 
18% siècle, mais sa renommée n'avait pas dépassé le Glocestershire. Il reste 
dans l'ombre un certain temps comme le Ripston pippin, et on ne le 3 
même pas dans la longue liste de la collection Miller et Sweet, à Bristol, 
en 1790. Cependant il était cultivé dans les pépinières de Brompton - 
1780; on l'avait recu de M. Wheeler, pépiniériste de Glocester, auteur du 


(t) Londres, Journat of Horticulture office, 171, Fleet street; in-8, 600 pages, 47 fig. 
au trait. Prix : 10 s. 6 p. 


ss 148 — 


Botanists and Gardener's Dictionnary, publié en 1763, et grand-père du pro- 
priétaire actuel de cette pépinière. 

On voit quel soin d'informations précises a présidé à cette rédaction. 

A la suite de la monographie du Pommier, le D' Hogg a fait un très 
utile travail : c’est un tableau des Pommes choisies, adoptées aux divers 
climats de l'Angleterre : sud, nord, bords de la mer, Ecosse, cordons, ver- 
gers. Puis viennent des listes de Pommes de dessert, de cuisine, etc., le 
tout arrangé 1e ordre de maturité. C'est un excellent exemple donné aux 
auteurs pomologues belges et français. 

Aù chapitre Groseiller à maquereau (Gooseberries), la classification est 
faite par couleurs : rouge, jaune, verte, blanche, et par saveur ou par dimen- 
sions. De plus un intéressant tableau donne le age des fruits calculé 
d’après leur diamètre mesuré avec un compas courbe. Nous notons le fait à 
titre de curiosité. 

Pour le Poirier, les tableaux sont du plus vif intérêt. Ils comprennent la 
classification : par ordre de maturité (comparer avec les nôtres ce travail); 
des collections de 12 variétés pour pyramides, pour buissons et pour espa- 
liers (lisez contre-espaliers); variétés à planter le long d'un mur; variétés 
pour verger; variétés pour le nord ou les régions venteuses; et liste des 
meilleurs fruits par ordre de maturité. 

Les fruits que le livre du D' Hogg embrasse sont les Amandes, Pommes, 
Abricots, Epines-vivettes, Cerises, Châtaignes, Airelles (Oxycoccus), Gro- 
seilles à grappes, G. à maquereau, Raisins, Néfles, Mûres, Brugnons, Noix, 
Noisettes, Pêches, Poires, Prunes, Coings, Framboises, Fraises. 

L'auteur, il le déclare lui-même, a largement puisé dans les principaux 
traités pomologiques. MM. Decaisne, Mas, Oberdieck, auxquels son livre 
est dédié, ont été les principales sources, et le Dictionnaire de Pomologie de 

1. André Leroy lui à été d'un grand secours. A reconnaître et vénérer 
ainsi ses maîtres on s’honore soi-même, et c'est un éloge à ajouter au livre 
de M. Hogg qui en mérite tant d’ailleurs par son propre mérite. 


Charles de l’Escluse, par Ed. Morren (1). — M. Ed. Morren a publié 
l'année dernière, dans le bulletin de la Fédération des Sociétés d'Horticulture 
de Belgique, une très bonne étude biographique sur le botaniste d'Arras, 
Ch. de l'Escluse, plus connu sous le nom de Clusius. Notre compatriote, né 
en 1526, étudie d'abord à Montpellier, avec Rondelet. Il parcourut la 
France, re A l'Angleterre, l'Allemagne, herborisant sans cesse: 
Maximilien II d'Autriche l'appella à Vienne, où il reste 14 ans directeur de 
ses jardins. Il fut nommé en 1589 professeur de botanique à Leyde, où 1 
reste jusqu à sa mort (1609). Ses principaux travaux sur les plantes d'Es- 
pagne, la Pannonie, l'Autriche, condensés dans son Rariarum plantarun 
Historia (1611), ses Exoticorum libre X (1605) et la traduction de l'ouvrage 
portugais de Hortus, sur les plantes médicinales des Indes, ont éternisé s0R 
nom. Le genre Clusia a été fondé en son honneur par Linné. C'est à Clusius 
u'on doit la première description de la Pomme de terre (Hist. plant. 1 1 
Chap. 52, p. 79). Nous devons savoir gré à M. Ed. Morren de ce trav 
. de recherches et d'érudition, auquel il a ajouté une très intéressante letire 
autographe de l'Escluse avec sa traduction. ee 
Ep. ANDRE. 
a tt 


(1) Broch. in-8, 1, Boverie, Liége. 


— 149 — 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


PR PPT PTS PPT IRD D 


Octobre 1875. 


Annonces horticoles. — Nous appelons touté l'attention de nos lecteurs 
sur l'intérêt de ce moyen de diffusion des produits de l'horticulture. On sait 
que la fortune commerciale de l'Angleterre provient beaucoup dé ses annon- 
ces. Sur le continent, le progrès commence à peine à sortir de ses langes sous 
ce rapport. Cependant, nous constatons depuis peu que la voie s'élargit. 
C'est ainsi que M. Bouchy fils, de Metz, qui avait fondé une modeste 
feuille d'annonces sous le titre de « l'Horticulture, » a considérablement 
agrandi son cadre de publicité internationale. Les annonces de l’{lustration 
horticole sont appelées au même but et prendront un accroissement constant 
Si les intéressés en comprennent l'énormé importance. 

Exposition et Congrès d'Amsterdam en 1877. — Nous avions 
annoncé ces fêtes horticoles pour 1876, et plus tard leur remise à 1877. 
Quelques explications, résultant d’un document important que nous venons 
de recevoir de la Commission générale, ne seront pas dépourvues d'intérêt 
pour certains de nos lecteurs. 

La première mention du projet néerlandais fut faite l'ännée dernière, 
au Congrès de Florence, en même temps que la Société royale d'Hor- 
ticulture de Londres faisait une déclaration analogue, annonçant le projet 
de tenir une grande Exposition en 1876. La priorité resta néanmoins 
acquise à la Hollande et des programmes furent lancés. | 

Mais on apprit bientôt que la Société royale de Flore de Bruxelles avait 
à fêter dignement son 100 anniversaire en 1876, et que cette date ne pôu- 
vait être remplacée par une autre. Avec la meilleure bonne grâce, une 
Commission, composée de MM. Krelage et Westerman pour la Hollande, de 
Cannaert d'Hamale, Doucet et Lubbers pour la Belgique, se réunit et 
décida en faveur du projet belge pour 1876. Nous avons déjà parlé du pro- 
gramme très vaste qui sera embrassé par l'Exposition et le Congrès dans la 
Capitale de la Belgique, et nous y reviendrons plusieurs fois dans nos pro- 
chaines chroniques. 

La Commission générale néerlandaise a profité de ce sursis pour étendre 
le champ de ses concours. Nous venons de recevoir le programie nouveau, 
comprenant les productions du règne végétal, annexe importante de 
l'Exposition de 1877. Les principaux chapitres comprennent les : Cotons, 
Tabac, Quinquina, Garance, Indigo, Caoutchouc et Gutta-Percha, Corps 
gras, Huiles grasses, Huiles volatiles ou éthérées, Matières premières végé- 
tales pour la confection du papier, Céréales, Cachou, Vanille, Rhubarbe, 
Salsepareille, etc. : D - 

La Commission tiendra pour agréable de recevoir des propositions ou des 
observations sur le travail qui précède, et qui sera envoyé à tous les inté- 
ressés sur une simple demande adressée à M. H. Groenewegen, secrétaire, 
5, Oetewalerweg, Amstérdam. 


TOME XXII, == OCT. 1875. 


RS 


4 

Caraguata musaica. — Nous avions dernièrement signalé la floraison 
simultanée, sur deux points différents, de la belle Broméliacée introduite par 
M. Linden et que nous avions provisoirement désignée sous le nom de Zil- 
landsia musaica. Nous exprimions encore récemment ici (1875, p. 124) l'inten- 
tion de revoir la nomenclature de certaines espèces à propos de cette florai- 
son. Aujourd'hui le doute n’est plus permis: le prétendu Tillandsia musaica est 
un vrai Caraguata et prendra désormais le nom de C. musaica. Nous publie- 
rons prochainement une description révisée de l'espèce, que nous avons 
soumise à l'examen du professeur Morren, si expert, comme: on sait, en 
matière de Broméliacées, et qui met actuellement la dernière main à la 
tribu des Tillandsiées pour la publier très prochainement. Nous avons des 
raisons de croire qu'à cette occasion il donnera une clef et un conspectus 
général des genres, et nous sommes heureux d'être le premier à annoncer 
cette bonne nouvelle aux botanistes. 

Exposition de Luxembourg. — A l'occasion du 25" anniversaire 
de la nomination du prince Henri des Pays-Bas comme lieutenant du roi 
de Hollande-grand-duc de Luxembourg, le gouvernement grand-ducal et la 
ville de Luxembourg ont organisé des fêtes très brillantes qui ont eu lieu 
les 5, 6 et 7 de ce mois. Nous y avons assisté avec un très vif intérêt et 
avons remarqué que l'horticulture y a tenu une large place. Sur l’empla- 
cement du futur jardin potager du parc de la fondation Pescatore, la Com- 
mission horticole avait établi une vaste tente contenant les collections 
étendues de plantes de pleine terre et de serres, de fruits, etc. Pour tous 
les visiteurs, çà été une véritable révélation que les ressources horticoles 
du Grand-Duché, dont les progrès en tout genre ont fait des pas de géant 
depuis quelques années. Depuis le traité de Londres, en 1866, sa capitale, 
antique forteresse, est devenue ville ouverte, et sa prospérité se développe 
rapidement dans une ère pacifique de travail et de liberté. 

Correspondance botanique. — Sous ce titre, M. le professeur 
Ed. Morren publie, depuis une couple d'années, une liste des jardins, 
chaires et musées botaniques du globe, qui arrive à sa 3° édition. Nous 
en avons vu les épreuves et trouvons que le plan primitif s'est énormément 
agrandi. Les services rendus par cette petite brochure seront considérables, . 
en donnant la liste et les adresses de toutes les personnes marquantes 
dans le monde entier et s’occupant de « re herbaria. » Nous recommandons 
à nos lecteurs d'aider M. le professeur Morren, en lui envoyant à Liége 
les observations ou rectifications qu'ils croiraient utiles au perfectionne- 
ment de cette œuvre. : 

Nouveaux Marantas. — M. Ed. Morren vient de décrire plusieurs 
nouvelles Marantacées envoyées du Brésil à MM. Jacob-Makoy. Ce son 
les Calathea Kummeriana, Stromanthe amabilis, Cal. Oppenheimiana, Bache- 
mana, Lietzi, applicata, Maranta Kegeljani, pulchella, Wiotii. Ce sont pour 
la plupart des plantes de petite taille, sur lesquelles la culture aura à S 
prononcer après expérience. La plus belle est sans contredit le M. Massa” 
geana, aux reflets violets déligieux dans le jeune âge. ne 

Sur les plantes carnivores. — Nous avons reçu, du même botaniste, 
deux brochures fort intéressantes sur une série d'expériences entreprises 


— 151 — 


par lui, à l'occasion de l'adresse du D' Hooker et au livre de M. Darwin 
sur les plantes insectivores. M. Morren n'arrive pas aux mêmes conclu- 
sions que les deux savants anglais, et il résulte, de ses essais sur le Drosera 
rotundifolia et le Pinguicula longifolia, que si les glandes préhensiles existent 
bien sur ces plantes et déterminent la capture et la mort des insectes, 
ceux-ci se décomposent par les lois ordinaires de la nature et non par 
aucun fluide spécial analogue à la pepsine, qui transporterait directement 
leur masse digérée dans la circulation végétale. - 

Exposition de Pommes de terre. — Le 29 septembre a eu lieu 
le diner qui a clos l'Exposition internationale de Pommes de terre à 
Alexandra Palace, Londres, sous la présidence de MM. Abbis et Shirley 
Hibberd. Le premier prix, de 10 guinées, a été gagné par M. Dean, de 
Ealing. L'exposition a été fort brillante, et l'on se propose de recommencer 
en 1876. 

Les Crotons trilobés. — Dans notre dernière livraison (sept. 1875), 
nous avons figuré le premier type de ces Crotons à feuilles hastées ou trilo- 
bées que M. Moore, de Sydney, nous a montrés l'année dernière en échantil- 
lons secs à Florence. Plusieurs de ces variétés vont se répandre dans les 
cultures, mais il conviendrait de s'entendre sur le nom de tribu qu'on pouvait 
donner à ces formes nouvelles. En effet, dans le numéro du 2 octobre courant 
du Gardeners’ Chronicle, nous trouvons la publication avec gravures noires de 
l'une de ces plantes sous le nom de C. Disraeli, Veitch. En même temps, 
M. Bull indiquait la mise en vente d’une forme analogue étiquetée C. trilo- 
bum. Notre devoir est de mettre nos lecteurs et surtout les horticulteurs 
marchands en garde contre ces trois appellations différentes pour une seule 
et même chose ou des choses à peine distinctes. Nous les engageons à don- 
ner aux différentes autres variétés qui ne manqueront pas de se produire 
d'ici à peu le nom de race de hastiferum, auquel s’ajoutera celui de la sous- 
variété, car ces plantes, il ne faut pas de se dissimuler, sont encore sorties 
du Codiœum pictum. On pourrait donc dire C. p. hastiferum Disraeli, C. hasti- 
ferum trilobum, etc. 

Agave Considerantis. — Cette belle espèce nouvelle a été exposée 
dernièrement à Cologne par M. De Smet, de Gand, qui en a vendu l'édition 
à M. Peacock, le célèbre Cactophile de Londres. Celui-ci a immédiatement 
télégraphié dans son pays pour demander à S. M. la Reine l'autorisation de 
lui dédier cette nouveauté nord-américaine, ce qui fut accordé. Pour faire 
accepter ce baptème, il n’y a qu'une petite difficulté, c'est que la plante a 
été introduite au Muséum de Paris, où nous l'avons vue étiquetée depuis 
-plus de six mois sous le nom de Agave Considerantis, du nom de son intro- 
 ducteur, M. Considérant; que-M. De Smet savait cela en l'achetant et 
que nul n’a droit de débaptiser ainsi une plante nommée et déjà connue. 
Tout le bruit fait autour de cette curieuse plante, originaire du Texas, 
n'aura donc abouti qu'à dévoiler une petite dissimulation horticole qu'on 


i sous silence. 2 
ne doit pas passer Ep. ANDRÉ. 


nt 


PI. CCXIX. 


CLIDEMIA VITTATA, uns & avoni. 


CLIDÉMIE A BANDELETTE, 
MÉIASTOMACÉES. 


CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : calycis hispidi pubescentis v. rarius glabri tubus elongatus 
campanulatus v. ovoideus; limbus sæpe ultra ovarium productus, truncatus v. 5, rarissime 
6-lobus, lobis sæpissime extus dentibus elongatis instructis. Petala 5, rarissime 6, obovato- 
oblonga v. linearia, oblusa v. retusa, glabra, ad basin coronæ membranaceæ non raro inserta. 


Stamina 10, rarissime 12, æqualia, filamentis glabris sæpissime. subulatis v. filiformibus; 


antheræ lineari-oblongæ v. subulatæ, rectæ, recurvæ v. incurvæ, 1-porosæ, connectivo basi 


non v. breviter producto inappendiculato gibbo v. 2-tuberculato. Ovarium plus minusve 

adhærens, vertice tumido v. in coronam producto, rarius intruso, sæpe hispidum, 5-9 loculare; 

stylus filiformis, brevis v. elongatus, stigmate truncato v. capitellato. Bacca globosa v. urceo- 

lata, carnosa eoriacea v. membranacea, calycis limbo coronata. Semina minuta sæpissime 
Ù . l 


-40, Americæ equatorialis a Mexico ad Brasiliam austratem incolæ. (Charact. e Benth. 
et Hook. Gen. Plant. I, p. 766.) 


demia, Don, in Men. Wern. Soc. IV, 306. — Staphidium, Naudin, in An. Se. nat. ser. 5, 


Cli 
XVIE, 305, pro maxima parte. — DC. Prodr. II, 155, exclus. spec. nonn. — Griseb. FI. brit. | 


W. Ind. 246 (excel. sect, 4 et 5). — Bonpl. Melast. 1. 3, 4. — Bot. Mag. t, 1971 (Melastoma): — 


Aubl. PI, Guy. 1, 167 (Melastoma). — Miq. Comm, phyt. 1. I, B. 


CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : fruticosa ; caulis ramique teretes robusti, molliter rufo-. 
tomentosi; folia breviter petiolata, petiolo cylindraceo superne sulcato 4-5 cent, longo, pulve- 


rulento, limbo elliptico subacuto amplo ac valde conspicuo, 20-30 cent. longo, 20 cent. | 


subtus tomento rufo vestito, quintuplinervio, nervis subtus prominentissimis, nervulis pln- 


natis et reliculatis; panicula erecta, brevis, densa, pedunculo tereti violaceo, ad articulos 1 


tantum velutino; ramuli decussati, rectangule divaricati, pilis rufis stellatis sessilibus ad basin 


e brev i ; 
nsessiles; calyæ glaber tubuloso campanulatus, lobis 5 obscuris dorso pilis lignescentibus 
unipenicillatis ; petala 6 glabra obovato obtusa concava haud unguiculata 4 mill. longa, 2 mill. 
| sallide 


lineari, loculis ad dissepimentum undulatis albis nigro-lineatis ; ovarium ovoideum 3-loculare: : 

vix superans ; signa. punctiforme. Semina ete 
+ 77 Ad rivos fl. Huallagæ (Peruvia) legit Roth, 4873, — Ad viv. flor, desc. in hort, Lim 
.—+$ À. 


stylus robustus cylindraceus, calycis tubum 
vidi 
den 

Glidemia vittata, Linden et André, spec. nov. 


Lt an TT 


Cette superbe Mélastomacée vient des bords du’Huallaga (Pérou oriental) 


et avait été cultivée, depuis 1873, dans les serres de M. Linden, comme un. 


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nouveau Cyanophyllum, en attendant que sa floraison permit de la déter- 
miner sûrement. 

La plante doit rentrer dans le genre Clidemia de Don, qui comprend 
presque toute la tribu des Miconiées sur laquelle Naudin avait fondé son 
genre Staphidium, et dont beaucoup de caractères, entre autres l'ambli- 
pétalie, sont des mieux déterminés. Toutefois, il faut dire que les plantes de 
cette section sont extrêmement voisines des Miconia, et qu'on ne les en a 
séparées que pour aider à la détermination des espèces de ce genre qui 
comprend plus de 360 formes souvent difficiles à caractériser verbalement. 
Les Clidemia, dont nous donnons ci-dessus la description générique d'après 
MM. Bentham et Hooker, sont tous des plantes de l'Amérique (Pérou, 
Brésil, Colombie, Guiane, Mexique, Costa Rica, Vénézuela). On en connaît 
une trentaine d'espèces). 

Au point de vue horticole, le Clidemia vittata est une de nos plus nobles 
plantes à feuillage, et si le Cyanophyllum magnificum n'était pas connu, 
aucune autre Mélastomacée à belles feuilles ne pourrait la surpasser. C'est 
une plante de serre chaude de culture très facile et qui se contente du trai- 
tement des Sphærogyne, Cyanophyllum, etc. dé 
En. ANDRÉ. 
= 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


NOUVEAUX FRAISIERS DE M. RIFFAUD. 


Comme les années précédentes, l'habile semeur de Fraisiers de Châlons- 
sur-Marne nous communique le résultat du choix qui a été fait cette 
année dans ses semis. Une Commission de la Société horticole d'Epernay, 
composée de MM. de Lambertye, de Cazanove, Leboul, Ch. Machet et 
de Roy, a procédé, en juin dernier, à la dégustation, à la nomination et à 
la description des variétés choisies, au nombre de quatre, sur douze qui 
avaient été présentées. Ce sont : 

MADAME DE CazANOvVE. — Fraise grosse et moyenne, rouge vermillon ; 
chair blanche, beurrée, fondante, acidulée, sucrée; goût légèrement ca- 
proné, très bon. Plante vigoureuse, demi-hâtive. 

Mapame DE CLERQ. — Fraise grosse, forme conique, rouge foncé ver- 
nissé, très sucrée, parfumée, fondante, excellente. Plante très vigoureuse, 
hâtive. : | 

Joserx Rirrauv. — Fraise très grosse, habituellement pyriforme, rouge 
vermillonné, parfum remarquable, très juteuse et très sucrée, excellente. 
Plante très rustique et vigoureuse. 

EPErNay. — Fraise grosse, un peu pyÿri 
rée; fondante, sucrée, très parfumée, exce 
hâtive. is ki 

M. Riffaud a obtenu, pour l'ensemble de ses travaux sur les Fraisiers, 
une médaille d’or spéciale décernée par la Société d'Epernay. 

: A. Ducos. 


forme, rouge vermillonné, beur- 
llente. Plante vigoureuse, très 


Li 


PI. COXX. 
COCOS WEDDELLIANA, nv. werouio. 
eu COCOTIER DE WEDDELL. 


PALMIERS. 


ÉTYMOLOGIE : selon Linné, de xexos, sorte de fruit. 


CARACTÈRES SPAS : Voir Ilustr. hortic., t. HI, sub pl. 105. — Endlich. Gen. PL. 
1772, 


vertice petiolorum basibus one: rondes surrectæ : arcuatæ brun ‘squamm osæ; ”petioli è 
graciles basi subtriangulo-dilatati, marginibus in fibris pm an pare rufis dissol- 
ventibus, supra basin annulati; pinnæ alternæ 50-60 in utraque petioli parte, anguste lineares 
. oblique acutæ, 12-20 cent. (et ultra) longæ, 7 mill. latæ, planæ, basi convexæ, margine basilari 
inferiore subtereti paulo pro pie Supra atrovirides, subtus glaucescentes, costa superne … 
vix prominente, inferne immersa ; dices 1w longi, bicarinati, carina exteriore 25 cent., inte- 
riore 5-7 cent. longa, ramis divatiatté ge Rd geminatis. Flores masc. : calyæ minimus, sub- 
triphyllus, sepalis lanceolatis ; petala 5, stamina 6; — fem. : calyx et corolla trip hylli; sepala 
et petala canins a; petala pur abrupte acuminata, calcarata ; annulus staminodalis ne v 
i ideum, stigmala 5 tr Semina fere glo er rss 3-locularia. — In B 
lianis ann dictis Sierra dos Œoie prope Rio de Jane 
Coco eddelliana, H. Wendland, mss. sa re in | Gard. Chron. 1870, p. 494 (sub 
Leopoldinin). Florist and Pool. 1871, maio 
laziova elegantissima, Li pdt: Cat Lu es, 
Leopoldinia pulchra (?), Martius, Palm. 59, t, 52, 55. 


ARR APP P API pe 


Le plus gracieux de tous les Palmiers. Chacun a vu, dans les expositions 
d'horticulture, son délicat feuillage du plus pu vert-noir glacé, arqué avec 
une suprême élégance et recherché ar dessus toute autre espèce par 


Op t porterait, dit on, à notre 
plante, mais il ne peut y avoir encore de certitude à ce he Voici pourquol : 
D'après le es palmographe Martius, le L. pulchra croît dans les pro- 
vinces du Rio Negro et du Para, dans le Brésil oriental. On l'emploie 
agi orner les églises et les SA et on en fait des haies en coupant 
es arbres dans les bois et les plantant secs côte à côte, sans même régula- 
riser les sommets à la même hauteur. Or, le Z. insignis (Mart. Palm. 60) 
croit également dans les forêts vierges de la province de Para et on l'em- 
loie aux mêmes usages. Il est connu dans les cultures européennes, où 
[. Lin a introduit sous le nom de Glaxiova pee Hort. D'un autre 
e Wallace parle de deux autres espèces qu'il a n mmées, les Leopoldinie | 


, M. We ndland dit que le Cocos Weddelliana aurait été trouvé en 
1 ri se trompe, c'est en 1843) par ” Weddell, près de Rio, dans là 
Montagne des Orgues, et par M. Riedel en 1832. 
l nous paraît donc nécessaire de re oir avec soin des échantillo 
antes 


Ep. ANDRÉ. 


de 


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CE HORTICOLE 


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ONCIDIUM TIGRINUM. La Lrave & LExARZaA. 


— 155 — 


PI. CCXXI. 


ONCIDIUM TIGRINUM, LA LLAVE & LEXARA 


ONCIDIUM TIGRÉ. 
ORCHIDÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir {ustr. hortie., 1870, p. 15. 
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : pseudobulbi ovales compressi parum angulati, diphylli; folia 
i cemi n im 


tuberculus oblongüs basi 2-dentatus apice obsolete trilobus antice excavatus; columnæ a 
breves rotundatæ. — Crescit in Mexicanis Irapæanis montibus (Lexarza), in Michoacan (Ghies- 
breght. Linden ). 
rares tigrinum, La Llave et Lexarza, Orch. Mexic. p. 36. 
arkeri, Lindl. Bot. ju 1841, mise. 174. — po Orchid. 1. 48. 
- Re Lindi. V. Walp. Ann. À 789. 
— ionosmum, Lindl. Gard. Chron. 1855, 726. 
Date iosso tés Lindl. Fol, Orch. Odont. p. 5, N° 10 (Voir Rch. in Bonpian- 
dia, 1855, 1er août). 


Cette charmante plante, d'abord écrite par La Llave et Lexarza dans 
leurs Orchidées du Mexique, est la « flor de muertos » si vénérée autrefois par 
les Indiens du Michoacan, et connue sous le nom scientifique de Oncidium 
tigrinum. C'est sous ce nom qu'elle existait dans la collection de M. Linden 
qui l'avait reçue de son collecteur Ghiesbreght en 1849. M. Barker, un des 
principaux amateurs de l'époque, en communiqua les fleurs au D' Lindley, 
qui crut y reconnaitre une espèce nouvelle qu'il dédia à son correspondant. 

Il convient cependant de rétablir son véritable nom, de par la loi de 
priorité, et Lindley lui-même l'a fait de la meilleure grâce du monde, ne 
croyant pas amoindrir sa renommée pour avoir reconnu une erreur acci- 
dentelle. 

L'Oncidium tigrinum, ainsi que le montre la planche ci-contre, développe 
de longues grappes de fleurs qui dépassent souvent un mètre. Ces fleurs 
sont grandes et leurs pétales tigrés de marron forment un élégant nids 
avec le grand labelle jaune tendre qui rehausse l'aspect de cette belle 
floraison. 

Mais ce qu'on ne peut peindre, c'est la délicieuse odeur de violette qui 
s'exhale de ces fleurs. Au moment où nous écrivons, notre cabinet de 
travail est embaumé par une grappe de ces fleurs nouvellement rapportées 
de Gand et qui se conservent depuis longtemps épanouies et parfumées. 

La culture de cette remarquable épiphyte est aussi élémentaire que celle 
de tous les autres Oncidium ; il lui faut la serre tempérée à Orchidées. 

Ep. ANDré. 


es T6 an 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


SPRL SRE T 


CULTURE DU FRAISIER DES QUATRE SAISONS. 


Depuis le 1° juillet jusqu'au moment où paraissent ces lignes, ma table, 
à la campagne, est pourvue chaque jour d'une abondante jatte de fraises. 
Cinq planches de fraisiers des quatre saisons, larges de 1 mètre, longues 
de 10, suffisent à cet entretien, qui émerveille tous les visiteurs. 

Ce résultat est dû à mon jardinier, Marteau, et à sa culture, qui n'est pas 
nouvelle, puisqu'elle a été imaginée par le Comte Le Lieur en 1842 et repro- 
duite par M. le Comte de Lambertye; mais le procédé n'en est pas moins 
recommandable. 

On choisit, à une époque quelconque de la saison, une vingtaine de belles 
fraises, très grosses, colorées; on les sèche et on les lave pour en garder les 
graines dans un petit sac en papier. Au 1° mai, on sème les graines sous 
châssis ombré. Trois semaines après, tout est levé et à la mi-juillet on 
repique une première fois les jeunes plants ex motte dans une plate bande 
de terre meuble et bien fumée, puis une seconde fois avec plus d'espace 
et en ne ménageant pas les arrosements. Aux premiers jours d'octobre, 
on plante les Fraisiers en place, toujours en motte, sur trois rangs et à 
50 centimètres les uns des autres dans la longueur des rangs, en quinconce. 

Une bonne fumure au printemps, puis un paillage abondant, de l'eau 
pendant la sécheresse, et c'est tout. Pendant toute l'année, c'est une succes- 
sion non-interrompue de fleurs, de fruits verts et fruits mûrs. Nous en man- 
geons tous les jours, sans exception et jamais personne ne se lasse de ces 
délicieux fruits, qui atteignent la grosseur du pouce. 

Tous les printemps on recommence un pareil semis et on traite le Fraisier 
ainsi comme une simple plante bisannuelle. 

Nous ne saurions recommander un meilleur procédé de culture et per- 
sonne ne pourra dire que cette expérience ne sera pas couronnée d’un succès 
complet. ; 
Ep. ANDRÉ. 


FRAMBOISIER PERPÉTUEL DE BILLIARD. 


Fruit très gros, d'un beau rose, ressemblant à la variété Hornet, mais 
remontant franchement et donnant jusqu'aux gelées de magnifiques € 
excellents produits; la plus grosse des Framboises remontantes, obtenue 
de semis par feu M. Ch. Billiard, de Fontenay-aux-Roses. 

| Fa JAMIN. 


— 157 — 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


LISTE DES PLUS BELLES PENSÉES POUR BORDURES. 


La tribu des Pensées pour « bedding » qui est en si grand honneur en 
Angleterre est nombreuse. On sait que ces variétés, traitées comme plantes 
vivaces, sont multipliées par boutures; elles sont donc conservées très 
pures et l'on est certain de les obtenir exactement dans tout établissement 
respectable, en Angleterre ou sur le continent. 


Pourpres foncées. 
Mulberry (Dean). 


Lothair (Dean). 
Cliveden purple. 
Tyrian Prince (Dean). 
Mauve ou bleu pourpré. 
Blue Bell (Dean). | 
Blue perfection (Westland). 
Alpha (Dicksons & C°). 
The Tory (Dicksons & Ce). 
D' Stuart (Stuart). 
Jaunes. 
Sovereign (Dicksons & C°). 
Bedford yellow. (Dean). 
Dichsons” Golden gem (Dicksons & Sons). 
Blanches, 
White swan (Dean). 
Lily-white Tom-Thumb (Dean). 
Dichsons Snowflake (Dicksons & Sons). 
Couleurs variées. 
Lilacina (Dean). 
Queen of Lilacs (Dicksons & Sons). 
 Novelty (Cocker & Sons). 
Magpie. 
CULTURE. 


Employer toujours de jeunes plantes, planter à l'automne si l'exposition 
est abritée, ou fin février si la situation est très exposée au froid. Dans ce 
dernier cas, hiverner les jeunes boutures sous châssis. Biner et pincer après 
la première floraison, pour que les fleurs remontent. 


ARBUSTES RUSTIQUES NOUVEAUX. 


SERINGA SOUVENIR DE BILLIARD. — Arbuste très vigoureux, de trois 
mètres et plus de hauteur; rameaux floraux atteignant jusqu’à un mètre 


== 168 > 


cinquante et se garnissant dans toute cette longueur de ramilles florales, 
portant un grand nombre de fleurs réunies par trois sur un pédoncule 
axillaire; fleurs bien faites, larges de trente à trente-cinq millimètres, à 
peine odorantes et, par conséquent, propres à orner les vases et corbeilles 
dans les appartements. La floraison, abondante à l'excès, arrive dans la 
seconde quinzaine de juin, époque où les fleurs d’arbustes commencent à 
devenir rares. 

Présenté le 24 juin dernier à la Société centrale d'Horticulture, le 
Seringa Souvenir de Billiard a été l'objet d’une citation très élogieuse et 
de plus il lui à été attribué une prime de 1'e classe. La Revue horticole à 
également parlé de cet intéressant arbuste. Il a fleuri pour la première fois 
en 1870, et a été obtenu par Ch. Billiard, horticulteur, à Fontenay-aux- 
Roses, décédé la même année pendant le siége de Paris. Il sera livré au 
commerce à partir du 15 octobre 1875. 

F9 JAMIN. 


LES ŒILLETS REMONTANTS POUR LA FLORAISON D'HIVER. 


Il ÿ aura bientôt vingt ans, j'annonçais pour la première fois que je culti- 
vais pour l'automne de fortes plantes d'Œillets en boutons pouvant donner 
tout l'hiver une abondante floraison: malheureusement il arriva que les 
plantes, enlevées de pleine terre, ne purent supporter un voyage un peu 
long sans en souffrir : ce qui détermina, dans de nombreux cas, l'avorte- 
ment des boutons, et supprima conséquemment une grande partie de la flo- 
raison promise. 

Il fallait donc parvenir à obvier à ce fâcheux inconvénient, et néanmoins 
ne pas renoncer à la culture en pleine terre, qui seule convient à l'Œillet, 
si l'on veut obtenir des plantes fortes et vigoureuses. 

Quoi qu’il en fut, cet insuccès, loin de me décourager, stimula plus encore 
mon désir de vaincre la difficulté. Je me mis à l'œuvre, et chaque année, 
d'essais en essais, j'en vins à constater des résultats de plus en plus satis- 
faisants. Ainsi encouragé dans mes recherches, je persévérai avec assiduité, 
mon but unique étant d'arriver à pouvoir expédier en petites mottes de fortes 
plantes d'Œillets en boutons, sans que plantes ni boutons en fussent altérés 
en quoi que ce soit, fut-ce même après un trajet de huit à dix jours. 

Aujourd'hui je suis heureux de faire savoir aux amateurs de ce beau 
genre que mes recherches ont été couronnées d'un succès si complet, qu'il 
m'est facile de leur faire parvenir dans une simple bourriche jusqu'à douze 
plantes d'Œillets en boutons, et que ces plantes, dix ou quinze jours après 
leur arrivée et leur nouvelle installation, auront une floraison aussi belle, 
aussi luxuriante que si jamais elles n’eussent été déplacées. 

Durant les mois parfois si sombres et si rigoureux de novembre, dé- 
cembre et janvier, alors que les serres sont tristes et pauvres en fleurs, le 
YOJageur de passage à Lyon est aussi surpris que charmé d'y trouver des 
“erres remplies de ces charmantes et odoriférantes Caryophyllées, dont 
Cependant des centaines de fleurs sont coupées chaque jour pour la confec- 


— 159 — 


tion des bouquets. C’est pourquoi je crois être agréable à MM. les amateurs 
et horticulteurs (surtout à ceux qui habitent des contrées où l'Œillet ne 
réussit pas) en leur disant qu'ils pourront désormais, en se faisant expédier 
des plantes toutes cultivées, c'est-à-dire prêtes à fleurir, jouir des mêmes 
avantages et obtenir les mêmes succès que ceux quon obtient à Lyon, 
cette capitale de l'Œillet remontant. 

ÂLÉGATIÈRE. 


LILIUM PARKMANNI. 


Cette admirable Lis est un hybride obtenu par fécondation croisée entre 
le Lilium lancifolium et le L. auratum. Cette dernière espèce a fourni le 
pollen. Les jeunes plantes provenant de la fécondation opérée avec succès 
furent mis en pleine terre au printemps de 1869. Quand la première 
fleur s'épanouit, sa couleur était rouge foncé, son odeur celle du Z. auratum 
ainsi que la forme, et son diamètre était de 24 centimètres et demi. 

Depuis ces dimensions ont été portées à près de 30 centimètres. Si la 
plante se multiplie facilement et surtout si elle donne des graines, nous 
voilà en possession de splendides variétés du fameux Lis impérial du Japon. 


LES AROÏDÉES HYBRIDES. 


La fécondation artificielle a toujours passé pour extrêmement difficile 
dans les Aroïdées. En effet, la structure de leurs organes de fécondation 
s'oppose souvent à ce que l'industrie humaine -parvienne à exercer une 
action qui demande les soins les plus minutieux. Aussi le mérite est-il 
grand chez les personnes qui ont réussi à vaincre ces difficultés et à créer 
de véritables hybridations dans les Aroïdées. En France, surtout à Paris, 
tout le monde connait les succès de M. Bleu en ce genre, et comment les 
Caladium à feuillage coloré sortis de ses mains depuis huit ou dix ans ont 
successivement charmé nos yeux par leurs perfections croissantes. Quel- 
ques autres essais ont été tentés sur divers points, sans beaucoup de 
réussite, à l'exception de ceux de l'Établissement Linden à Gand, de 
M. Seden, jardinier chez MM. Veitch, à Londres, et de M. Kellermann, 
horticulteur, aujourd'hui établi à Vienne, 26, Weiïhburggasse. M. Keller- 
mann a été longtemps (de 1850 à 1860) sous-chef jardinier à Schônbrunn, 
Sous la direction du savant botaniste Schott, qui avait consacré sa vie aux 
Aroïdées. 

C'est là qu'il commenca la série de ses fécondations croisées, dont nous 
avons eu la bonne fortune de voir les produits en 1867, à l'Exposition uni- 
verselle de Paris. Nous avons même publié une notice sur leur compte dans 
notre Mouvement horticole pour cette année (1). 


(1) Ed. André, Le Mouvement horticole en 1867. — Chez Goin, éditeur, rue des Écoles, Paris. 


a 100 — 


Le docteur Karl Koch revient aujourd'hui sur ce sujet dans un article 
publié dans le Gardeners’ Chronicle (pp. 398-399) et il donne la description de 
4 hybrides intéressants de M. Kellermann : 1. Philodendron Simsii X pin- 
natifidum; 2. P. pinnatifidum X Selloum; 3. P. Wendlandi X Selloum; 
4. Anthurium leuconeurum X pedatoradiatum. Voici les notes de M. Keller-. 
mann sur ces diverses plantes : 

1. P. Simsii X pinnatifidum. — Premières feuilles des deux espèces 
elliptiques. Dans la femelle, P. Simsii, base des feuilles s’élargissant gra- 
duellement, devenant lancéolée avec deux auricules basilaires hastées. Le 
père montre au contraire des feuilles s'élargissant vers le milieu, et deve- 
nant successivement de plus en plus découpées. .Le mâle ne montre son 
influence qu’à la dixième feuille, au bout de trois ans; le fruit ressemble à 
celui de la plante femelle. 

2. P. pinnatifidum X Selloum. — Ces deux parents se ressemblent fort. 
Mais les jeunes feuilles du premier sont elliptiques, et celles du P. Selloum 
cordées. De plus celui-ci se distingue par ses grandes feuilles bipinnatifides 
et des veines pâles sur fond bleuâtre. Dans l'hybride, la première feuille est 
elliptique comme dans la plante mère; à la cinquième, la couleur change et 
le tout se rapproche du père. 

3. P. Wendlandi X Selloum. — La première espèce a des feuilles entières 
brièvement pétiolées, la seconde pinnatifides. La première feuille du P.Wend- 
landi est étroitement elliptique, et de même pour l'hybride. L'influence du 
mâle se fait sentir après la cinquième feuille et seulement par les veines 
plus pâles, qui sur les autres feuilles deviennent divergentes et sont au 
nombre de 8 à 10. A la douzième feuille apparaissent trois lobes, qui pe 
vent à neuf, et le pétiole s’allonge. Les fleurs, parues après huit ans, ne diffé- 
raient pas du P. Wendlandi, mais la végétation s’accrut beaucoup, les deux 
lobes des feuilles se déroulèrent chacun dans un sens opposé, et non toujours 
de gauche à droite, le limbe s’élargit, les oreillettes s’allongèrent; le pétiole 
atteignit 2 pieds de long et le limbe aussi. Puis, quatre ans plus tard, à 
12 ans, la plante refleurit, cette fois comme le père. 

4. Anthurium leuconeurum X pedatoradiatum. — La première de ces espè- 
ces appartient à un groupe à feuilles cordiformes parcheminées, penchées 
souvent, longuement pétiolées, à nervures confluentes. L’A. pedatoradiatum 
a les feuilles lobées et les nervures radiées, le limbe mince, la nuance 
pâle, et les fleurs hermaphrodites. Les premières feuilles de l'hybride res- 
semblent à celles de la mère. Vers la quatrième, la nervation devient gris 
clair sur vert foncé velouté, puis bientôt le ton clair du mâle se dégage et 
domine à la cinquième et sixième feuille. La nervation suit de même, les 
premières nervures étant angulaires, apparentes dessous, puis arrondies. 
Les septième et huitième feuilles montrent les nervures venant sur le limbe, 
et la feuille devient cordiforme à la douzième feuille. Les feuilles du leuto” 
eurum sont pliées de gauche à droite, celles du pedatoradiatum à chaque 
D en dedans. L'hybride les a de gauche à droite, avec les 
ÉonraE : ré la moitié antérieure roulée de gauche à droite, la por 
re Nb gauche, les oreillettes confluentes. Au bout de trois ah 

es fleurs, imparfaitement conformées. 


— 161 — 


Ces observations présentent un vif intérêt. Malheureusement elles sont 
sur le point d'être interrompues. M. Kellermann est forcé de vendre sa col- 
lection, et ne pourra plus suivre, ni ses essais, ni même le développe- 
ment de ses plantes obtenues. Nous espérons qu’un botaniste-amateur ou 
un établissement public en fera l’acquisition et continuera cette étude. 

En terminant cet extrait, nous avons malheureusement à exprimer un 
regret : c'est que M. K. Koch se soit montré, dans son article, d’une 
partialité fâcheuse, en reléguant les travaux de M. Bleu à un degré infé- 
rieur à ceux de M. Kellermann. Pour le professeur de Berlin, ce n’est 
rien que d'avoir obtenu ces admirables Caladiums à feuillage coloré qui sont 
aujourd'hui la gloire de toutes les serres chaudes, et les quelques plantes 
que nous venons de citer seraient bien au-dessus de tout cela. Le hasard 
seul, ou à peu près, aurait fait jouer les plantes de M. Bleu, dit M. Koch, 
qui se fonde sur ce que, au Para même, ces plantes varient spontanément. 


. De sorte que ce n'aurait pas été M. Bleu, mais M. Kellermann, qui aurait 


obtenu la grande médaille d'or en 1867, si on avait consulté M. Koch. 

Nous avons la certitude que bien peu de nos lecteurs suivront le profes- 
seur berlinoïs qui s'est, sur ce terrain, laissé emporter par une partialité 
évidente. Rendons à chacun ce qui lui appartient, et sans dénigrer le mérite 
scientifique des observations de M. Kellermann, laissons à M. Bleu le mérite 
bien gagné d'avoir, par des travaux persistants et des procédés dont le 
secret lui appartient encore, meublé nos serres et nos salons de ces char- 
mants feuillages, où se jouent les couleurs les plus séduisantes et qui sem- 
blent empruntées aux plus brillantes fleurs. 

Ep. ANDRÉ. 


EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE A COLOGNE. 


Cette Exposition, que nous avons plusieurs fois annoncée dans ces colon- 
nes, a eu lieu sur les terrains de la Société Flora, dans une jolie campagne 
près de la ville. Ce jardin est orné. d'un grand jardin d'hiver, précédé d'un 
vaste jardin à dessin symétrique ou géométrique, et d’une autre partie 
dessinée en allées tortueuses et en massifs paysagers. C'est sur cet espace. 
que les produits des exposants ont été disséminés, ne produisant aucun 
effet d'ensemble malgré leur nombre, et cela par l'impossibilité de les 
réunir en un seul local. 

On, pouvait noter un assez bon nombre de Palmiers , Comme c'est 
l'usage dans les Expositions continentales, mais moins cependant que. nous 
ne l'avons vu ailleurs. Les plantes fleuries manquaient généralement, à 
cause de la saison, sans doute. Peu d'Orchidées, mais assez remarquables, 
vu l’époque de l’année, Ce qui a le plus brillé à été les collections de Plan- 
tes nouvelles, Dracænas, Crotons, Nepenthes, Plantes oflicinales, Plantes 
grasses, Agaves et Conifères. . : 

Parmi les plantes nouvelles, M. Linden nous à. encore montré cette fois 
de très belles choses, qui ont contribué à lui valoir le 1er prix d'honneur cité 
dans notre dernière chronique. Un nouvel Artanthe du Pérou, non encore 


— 162 — 


déterminé, trois superbes nouveaux Crotons hybrides (C. Andreanum, 

C. bellulum et C. della Vallei), le Clidemia vittata (sous le nom provisoire de 
Cyanophyllum marmoratum), Dracæna Warocquei et Corsi, un bel échantillon 
de Tillandsia Lindeni vera, se faisaient surtout admirer. Ses Orchidées 
comprenaient des Vanda, Restrepia antennifera, Catileya Eldorado, Leælia 
euspatha, Odontoglossum Andersoni, Insleayi et Wallisi, Oncidium serratum, 
Selenipedium Roezli, etc., en fleurs. Les Palmiers nouveaux de M. Linden 
comptaient aussi des représentants des Cyphokentia macrostachya, Geonoma 
princeps, Phœnix rupicola, etc.; le beau Zamia Lindeniana y était exposé 
pour la première fois et faisait l'admiration générale. 

: Dans le lot de MM. Jacob-Makoy et Ci°, de Liége, on voyait les Pavonia 
Vioti (Makoy), Artocarpus Canonni (Bull), Zamia Wallisii (Veitch), Dieffen- 
bachia Parlatorei (Linden), Dracæna angustifolia (Bull), Liparis elegantissima 
et divers nouveaux Marantas, parmi lesquels se distingue le charmant 
M. Massangeana. 

M. De Smet, de Gand, envoie une variété panachée de l'Zmantophyllum 
Aîtoni, le Ficus ferruginea, et l'un des plus beaux Agaves aujourd'hui con- 
nus, À. Victoriæ Reginæ, T. Moore, du Mexique (Voir notre note p. 151, 
et son vrai nom de Agave Considerantis). 

De Londres, MM. Veitch avaient envoyé les Rottlera barbata, Eulalia 
japonica, Pothos Endresii, Pentagonia macrophylla, Tillandsia Zahni, Asple- 
nium ferulaceum, Adiantum princeps, A. Luddemanianum, etc. 

M. B.S. Williams, de Londres, exhibait les Bertolonia Van Houttei, Wood- 
wardia radicans cristata, Pleocnemia Leuxeana, Caraguata musaica ( T'illandsia), 
Campylobotrys Hoffmanni, Ouvirandra fenestralis, Adiantum gracillinum, etc. 

Les Nepenthes de MM. Veitch étaient fort bien venus, notamment les 
N. lanata, Chelsoni, intermedia, albo-marginata, hybrida maculata, Rafflesiana, - 
Hookeri. Un Sarracenia Williamsü, hybride de grand mérite, appartenait 
à M. Williams. 

Les plus beaux lots de grands Palmiers étaient exhibés par M. Linden 
de Gand et M. Lemonnier. - 

Rien de mieux cultivé que les Crotons de M. Williams, bien colorés, 
très vigoureux. Notons les C. undulatum, C. Weismanni, etc. 

M. Peters, de Bruxelles, arrive premier avec des Dracænas superbes. 
D'autres collections de ces plantes de fashion sont exposées par M. Peter- 
mann, d'Offenbach, et Williams, de Londres, mais en plantes de culture 
bien inférieure. 

Dans les Bégonias, la plante à sensation est le B. Frœbeli, espèce nouvelle 
à belles fleurs écarlates, découverte par M. Roezl dans les Andes de Boli- 
vie, nommée par M. A. De Candolle et acquise par M. Frœbel, de Zurich. 

Nous pouvons encore citer au courant de la plume : les plantes grasses de 
MM. Pferdorff, de Paris, et Hildmann, de Berlin; les Bertolonias de M. Van 
Houtte ; les Sélaginelles de M. Willinck, d'Amsterdam; les Fougères de 
M. Jühlke; les fleurs de pleine terre de MM. Vilmorin, de Paris, et surtout 
leurs Glayeuls de la collection Souchet; les Conifères de MM. Van Geert, 
; Re de Sceaux (France), Jürgens, de Hambourg, Peter Smith, 

urg, Jurissen et fils, d'Amsterdam; les produits d'Egypte du 


Le Ra ee a SEE ES RER © LEE DE Le SG nu = 
re ; : 


— 163 — 


gouvernement du Khédive, les bois de M. Orphanidès, ER Es | 

parler des nombreuses industries accessoires qui étaient représentées 

Cologne. A. Ducos. 
mm 


MÉLANGES. 


LA TONDEUSE BERRICHONNE. 


Les Anglais et les Américains ont très ingénieusement imaginé des 
modèles variés de faucheuses mécaniques pour gazons qui commencent à 
se répandre sur le continent, après avoir été généralement adoptés sur les 
territoires des inventeurs. L'inventeur de la tondeuse Williams a organisé 
à Paris un dépôt considérale de ses appareils et la vente en augmente 
chaque année. Mais les droits élevés de douane sur les machines et les 


prix de transport en rendent l'achat toujours un peu onéreux. C'est ce 
qui a engagé MM. Louet, constructeurs, à Issoudun (Indre), à fabriquer 
une tondeuse dite « berrichonne », dont nous avons vu le modèle, et qui 
nous parait destinée à rendre des services signalés, par son bon marché 
et sa simplicité. La gravure ci-jointe en donne une image fidèle et nous 
n'avons pas autre chose à en dire. MM. Louet enverront, sur demande, 
les instructions nécessaires pour l'emploi de leur tondeuse et la création 
des pelouses. 
A. Ducos. 


RÉVISION DU GENRE CEANOTHUS. 


M. Sereno Watson a lu devant l'Académie américaine des Arts et Sciences 
un mémoire qui révise ce genre assez embrouillé dans les livres et les col- 
lections d'arbustes d'ornement. Nous croyons utile de donner une traduction 
de la clef de sa classification. 


— 164 — 


SECTION 1. — Euceanothus. 

Feuilles toutes alternes, trinervées ou pennées-veinées, à dents glandi- 
leuses, ou entières; fruit sans crête. 

* Feuilles trinervées depuis la base. 

+ Arbrisseaux dressés, branches non rigides divariquées ni épineuses; 
inflorescence thyrsoïde ; feuilles ordinairement grandes, dentées en scie (ex- 
cepté le N° 5). 

a. Arbustes bas (30 centimètres à 1 mètre); fleurs blanches ou quelque- 
fois bleu léger (N° 5). 

, C. americanus, Linn. — 2, C. ovatus, Desf. — 3, C. sanguineus, Pursh. 
(C. Oreganus, Nutt.). — 4, C. velutinus, Dougl. — 5, C. integerrimus, Hook. 
& Arn., var. parviflorus. 

b. Grands arbustes ou petits arbres, hauts de 2 à 5 mètres; fleurs bleu 
brillant; feuilles oblongues ou oblongues-ovales, un peu épaisses. 

6, C. thyrsiflorus, Esch., var. macrothyrsus, Torr. — T, C. asureus, Desf. 

Ft Arbustes bas, branches non rigides divariquées ni épineuses; fleurs 
en grappes courtes simples ou bouquets pédonculés ; feuilles petites. 

a. Espèces de l’est; fleurs blanches. 

8, C. microphyllus, Michx. — 9, C. serpyllifolius, Nutt. 

b. Espèces de l’ouest; fleurs bleues. 

10, C. dentatus, Nutt. — 11, C. decumbens. 

tri Arbustes dressés, branches ordinairement rigides, divariquées où 
épineuses ; fleurs en grappes simples ou bouquets ; feuilles assez petites. 

a. Rarement ou jamais épineux ; feuilles dentées en scie et glanduleuses; 
fleurs surtout bleues, en grappe. 

12, C. hirsutus, Nutt. (C. oliganthus, Nutt.), var. glaber (C. Sorediatus, var. 
glaber, Wats. — 13, C. Sorediatus, Hook. . 
b. Branches surtout épineuses, verdâtres: feuilles subcoriaces, ordinai- 

_ rement entières ; fleurs le plus souvent blanches, en grappes. 

14, C. divaricatus, Nutt. — 15, C. incanus, Hook. — 16, C. cordulatus, Kel- 
log. — 17, C. Fendleri, Gray. 

c. Epineux; feuilles dentées en scie; fleurs en petits bouquets sessiles. 
Mexique. 

18, C. buxifolius, Willd. — 19, c. depressus, Benth. 

** Feuilles pennées veinées (Les formes du C. dentatus peuvent être rap- 
portées à ce groupe). 

20, G. spinosus, Nutt. — 21, C. papillosus, Tor. et Gray. — 22, C. flori- 
bundus, Hook. — 23, C. Veitchianus, Hook. 


SECTION 2. — Cerastes. 


nt épineux, à petites feuilles; 
es et verruqueuses. 

2, C. cuneatus, Nutt, — 26, C. Greggü, Gray: 
» C. prostratus, Benth. Ep. ANDRÉ. 


. 24, C. crassifolius, Torr. — 
— ets C. rigidus, Nutt, Mc 28 


_ $S0n sommeil par les moustiques, s'avisa de prendre 


— 165 — 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Novembre 1875. 


Greffe des Pervenches sur Nérions. — M. Lambotte, peintre de. 
fleurs à l'établissement municipal horticole de la Muette, à Paris, a eu 
l'idée de greffer des Pervenches de diverses variétés sur le Laurier rose, 
nous dit la Revue horticole. L'opération a très bien réussi, ce qui est moins 
étonnant qu'on ne pourrait le croire à priori, les deux genres appartenant à 
la famille des Apocynées. Il est probable même qu'en greffant des rameaux 
de la jolie Pervenche de Madagascar (Vinca rosea), on arriverait à produire 
de fortes têtes à haute tige de cette charmante espèce, et à créer ainsi une 
forme nouvelle, qui serait très appréciée des marchands de fleurs. 

Lilium Parkmanni. — Le Gardeners Chronicle (16 octobre) donne un 
beau dessin de ce splendide Lis, avec une description due à la plume de 
M. T. Moore et que nous croyons devoir traduire in extenso > 

Tige fine, à une (ou plusieurs?) fleur ; feuilles ovales-acuminées, alternes, 
à 5 nervures; fleurs très larges, les segments extérieurs presque plans 
depuis la base et se recourbant vers le sommet, les segments intérieurs 
plus larges, blancs, un peu rosés-cramoisis vers la base verdâtre et forte- 
ment parsemés sur toute la surface de taches et papilles d'un rouge-cra- 
moisi foncé; étamines un peu écartées; anthères longues de 2 centimètres 
à 2 centimètres et demi ; pollen couleur chocolat foncé; style vert dépassant 
les étamines d'environ 25 

. Hybride entre ZL. auratum et JL. speciosum (lancifolium), obtenu dans les 
Btats-Unis d'Amérique par M. Parkmann. 

Sans nul doute, cet hybride sera la plus magnifique plante à fleurs qui 
ait été introduite dans nos Jardins depuis de longues années 

Rheum nobile. — Plusieurs Correspondants, qui ont reçu de jeunes 
plantes du Rheum nobile de l'Himalaya, que nous avons figuré dans notre 
N° de juin dernier (p. 90), ont grand peur de les 
des renseignements sur la culture de cette esp 


air vif et raréfié; la terre de bruyère et la serre froi 
bien le plein air en Bretagne et dans les iles de 
Convenir parfaitement. | 


Nous venons de recevoir de M. Ch. Bal. . 
us extrayons le passage Suivant, que 
os lecteurs pour l'année prochaine : 

» le capitaine Mignard, incommodé dans 


Un ÆEucalyptus en pot et 
TOME XXU. — NOv. 1875. 


NP 


de le placer, la nuit, dans sa chambre à coucher. Depuis ce moment, les 
insectes ont disparu, et il dort tranquille. Je viens d'imiter son exemplé, 
avec un pareil résultat. Si ces bons effets se généralisent, voilà nos méri- 
dionaux sauvés d'un fléau. Au lieu du rideau-moustiquaire, on se servira 
de jeunes Eucalyptus. Il est même probable que des rameaux auraient un 
effet analogue sur le bétail dans les étables. Les feuilles vertes auraient 
sans doute plus d'action que les feuilles sèches, mais la plante vivante, en 
végétation, doit agir avec plus d'influence encore. Dans une chambre à 
coucher, la nuit, un pied d’ÆEucalyptus globulus ne saurait incommoder 
l'homme par son parfum balsamique. » 


Fructification du Pêcher à feuilles pourpres. — Cette belle 
variété, si précieuse pour l'ornementation des jardins paysagers, vient de 
fructifier chez M. Ambroise Verschaffelt. Nous l'avons fait peindre one la 
reproduire. Nous apprenons en même temps par M. Carrière qu'il a égale- 
ment dégusté ce fruit à Versailles cet automne. 


Congrès pomologique à Gand. — Lors de sa dernière session, le 
Congrès pomologique, réuni à Gand, a adopté les fruits dont les noms 
suivent : 

Abricots : Gros rouge d'Alexandrie, Musqué de Provence. 

Framboise : Surprise d'automne. ; 

Péches : Belle de Toulouse, Belle impériale, Noblesse, Précoce Louise, 
Salway. en 

Poires : Madame Grégoire, Marie Benoist, Professeur Hortolés, Sœur 
Grégoire. dé 

Pommes : Burchardt’s Reinette, Reinette des Carmes, Transparente 
Croncels. Ne 

Prunes : Early Favourite, Tardive musquée. 

Raisin de table : Rosaky. 

Raisin de cave : Mourvède. Her 

Le Congrès a mis à l'étude un assez grand nombre d'autres variétés, 
dont plusieurs d'origine belge. nr 

C'est à M. Ch. Rogier, ministre d'État, fondateur de la crress 
royale de Pomologie, qu'a été décernée la médaille d'or attribuée tous 16 
ans à la personne ayant rendu le plus de services à la pomologie. 

Exposition internationale d’Horticulture de Cologne. — mn 
Exposition a été close le 3 octobre. Le 27 septembre a eu lieu, dans € 
jardin d'hiver de la Société Flora, la distribution des récompenses, dont n0$ 
lecteurs nous sauront gré de rappeler les principales. 
GRANDS PRIX D'HONNEUR, 

consistant en objets d'art. 


M. J. Linden, à Gand. — Prix d'honneur, .vase de S. M. l'Impératrie® 
MM. J. Veitch et fils, à Londres. — Prix d'honneur, service en porcelall 
de S. M. l'Impératrice. | 


— 167 — 


M. B.S. Williams, à Londres. — Prix d'honneur, garniture de cheminée 
en porcelaine de S. A. le Prince impérial. 


M. J. Lemonnier, hort. à Bruxelles. — Grande médaille d’or de l'État. 

M. E. Langen, à Cologne. — Grande médaille d'or de l'Etat. 

M. leprofesseur Begas, à Berlin. — Grande médaille d'argent de l'État. 

M. F.J. C. Jurgens, à Hambourg. — Grande médaille d'argent de l'État. 
® M. Wilhelmy, d'Hattenheim. — Grande médaille d'argent de l'État. 


MM. Croux et fils, de Sceaux, près Paris. — Grande médaille d'argent 
de l'Etat. 
M. Charles Van Geert, d'Anvers. — Corbeille en argent offerte par la 


ville de Hambourg. 

S. À. le Khédive d'Egypte. — Diplôme d'honneur spécial pour une collec- 
tion complète de produits horticoles et agricoles de l'Egypte, du Darfour et 
des bords de la Mer Rouge. 

Canna liliiflora. — M. le C'° Léonce de Lambertye a donné, dans un des 
derniers numéros de la Revue horticole (1* nov.), des détails intéressants 
sur une plante de ses cultures de Chaltrait, presque perdue aujourd'hui, le 
Canna liliüflora. I la conservée sans interruption depuis 1860, alternative- 
ment en serre tempérée l'hiver, en plein air l'été (de la fin de mai au 8 octo- 
bre), la voyant fleurir et fructifier chaque année et cela sans la moindre 
difficulté. 

Le plus fort des exemplaires de M. de Lambertye mesurerait le 27 sep- 
tembre dernier : hauteur de la plante, du sol à l'extrémité des feuilles 
supérieures, 3,63; circonférence de la touffe, au-dessus de terre, 2,40; 
circonférence de la touffe vers le haut, 6"; nombre de tiges, 30; circonfé- 
rence des plus grosses tiges vers le bas, 25 centimètres; longueur des plus 
grandes feuilles, 1",15; largeur des plus grandes feuilles, 50 centimètres. 
Ce pied a fleuri en juin; à la fin de juillet, il donnait cent graines environ ; 
une seule en contenait 52. 

Ce fait nous rappelle l'introduction d'une autre espèce de Canna, non 
encore décrite, envoyée du Nicaragua, en 1870, par M. Lévy, Un fruit mùr 
permit d'en semer quelques graines qui produisirent au bout de deux ans 
des individus adultes. Cette espèce rappelle le Canna indica; mais elle est 
de moitié plus basse sur tige et se trouve plus sensible aux gelées. 

Exposition de Philadelphie. — Les travaux pour l'Exposition pro- 
jetée à Philadelphie prennent chaque jour plus d'importance. 

Chaque état, chaque pays, qui aura exprimé l'intention d'envoyer ses 
produits à l'Exposition, disposera d'un pavillon séparé pour ses délégués. 

L'espace consacré sera de près de 300 acres. 

Huit embranchements de chemins de fer sont déjà établis pour communi- 
quer avec l'Exposition, et l'on construit près de celle-ci un hôtel qui con- 


tiendra cinq mille lits. 
En. ANDRE. 


— 168 — ; 


PI. CCXXII. 


CENTROSOLENTA ÆNEA, unoen & avé. 


CENTROSOLÉNIA COULEUR D’AIRAIN. 
GESNÉRIACÉES. 


me cos et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir IHustr. hortic., 1869, pl. 607. 
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : planta tota pilis erectis articulatis hispida. caules e basi 
pare rt succulenti, teretes; folia opposita horizontalia v. decumbentia, petiolo 
9-8 cent. longo supra plano basi sulcato, limbo obovato-lanceolato acuto basi elongato subau- 
riculato, 20-25 (et ultra) longo, medium versus 8-10 lato, dentibus grossis cucullatis crenato, 
costa nervisque primariis prominentissimis, supra bullato colore metallico æneo, subtus viola- 
ceo nervis prominulis; flores albi aggregati axillares, pedunculati, bracteis inæqualibus (una 
maxima lanceolata foliscéa petiolata, alteris linearibus sessilibus); petioli inæ its té -5 cent. 
longi, crassi, uniflori, cylindriei, hirsutissimi; calyxæ hirtus sepalis liberis acuminato-acutis 
sers retrorsis, grosse dentatis, 2 cent. longis, utrinque (sub lente) verruculosis, 2 lateralibus 
rectis, 1 dorsali retro dejectus, cæteris 2 tubo corollæ parallelis ; corolla glabra lactea sub- 
Mint in calyce inserta, basi saccala, tubo brevi, ante medium ventricosa, 4 cent. longa, 
t. diamet., lobis 5 patentibus rotundatis æqualibus; staminum filamenta basi dilatata 
pr ad basin corolla inserta, dimidium tubi attingentia; antheræ reniformes ; ovarium 
superum hirsuto-sericeum, annulo mediocri vix dentato basi cinctum, glandula subglobosa 
dorsali; stylus ent de a de cent. longus; stigma papillosum, infundibulare. — In 
Nova-Granata legit Roezl, 1872. — Ad vivum flor. desc. in hort. Linden. — E. A. 
Centrosolenia mer Linden et André, spec. nov. 


ch 


SRADPSPAIPPI PRISES 


Depuis la belle plante à feuillage métallique et bullé qui a été futé 
dans ce recueil en 1869 (pl. 607) et que M. Linden a répandue dans les 
serres sous le nom de Centrosolenia bullata, aucune Gesnériacée de ce genre 
n'avait reparu en Europe. C’est donc une bonne fortune que d'avoir à la 
patronner aujourd'hui. Sa découverte -est due à M. Roezl, qui la trouva 
en 1872 dans la Nouvelle-Grenade. 

La plante forme une touffe vigoureuse, hérissée de poils longs blancs, ; 
dressés, articulés, rameuse dès la base, à tiges dressées, charnues cylin- 
dracées, non renflées aux articulations. Les feuilles sont d'abord étalées | 
horizontalement, puis retombantes le long des tiges et autour du pot; leur M 
pétiole, long de 5 à 8 centimètres, est aplati en dessus, et creusé à la base; 
le limbe est obovale lancéolé aigu, très allongé à la base, subcordiforme. 
auriculé; sa longueur est de 20-25 centimètres et plus, sa largeur au M 
milieu de 8 à 10; il est bordé de grosses dents arrondies cucullées. La côte | 
médiane et les principales nervures, pennées parallèles, sont très saillantes 
sur la page inférieure, qui est d'un violet lie de vin foncé; les nervules sail-_ 
lantes aussi forment des bullations à la page supérieure, qui est d'un vert. 
_ foncé satiné à reflets violets métalliques, comme un vieux bronze florentin. u 

Les fleurs sont axillaires, pédonculées, accompagnées de bractées inégales 
et irrégulières, dont l'une est beaucoup plus grande foliacée pétiolée et les 
autres sessiles linéaires lancéolées. Les pétioles sont inégaux, nniflores, 
cylindracés, eee, hispides comme le calyce à 5 sépales libres dès la base, 


CENTROSOLENIA ÆNESA, Lixpx 


— 169 — 


lancéolés acuminés aigus récurves au sommet, grossièrement dentés, verts 
en dessus, pourpres-violets dessous, longs de 2 centimètres, larges de 
3-4 millimètres, couverts sur les deux faces de verrues minuscules trans- 
lucides (à la loupe); deux sont dressés de chaque côté du tube de la corolle, 
deux lui sont parallèles, appliqués, et le dernier est dressé rejeté en arrière 
par la saillie de l'éperon gibbeux. La corolle, glabré, d'un blanc de crême, 
insérée presque horizontalement sur le calyce, est brièvement tubuleuse, 
contractée à la base, obliquement ventrue avant le milieu, cylindrique au 
sommet, pourvue d'un gros éperon obtus sacciforme, longue de 4 centimè- 
tres, d'un diamètre de 1 centimètre, couronnée par 5 lobes étalés, rotacés, 
arrondis égaux, très légèrement rosés à l'extérieur. Les étamines ont leurs 
filets conjugués dilatés inférieurement, à insertion oblique près la base du 
tube, dont ils atteignent le moitié, recourbés au sommet, et leurs anthères 
réniformes ou semi-globuleuses, biloculaires. L'ovaire supère est soyeux, 
inséré sur un disque annelé mince à 5 dents peu saillantes, la supérieure 
formant une glande subglobuleuse, lisse; le style est insert, cylindracé, 
long de 2 centimètres, le stigmate recourbé, papilleux, infundibuliforme. 
| En. ANDRÉ. 


HORTICULTURE D'ORNEMENT.,. 


PLANTES A INTRODUIRE. 


Le Solanum aligerum Schlecht., très commun aux environs de 
Caracas, a produit dans le cimetière de cette ville une variété à feuilles 
agréablement panachées de jaune et se reproduisant spontanément, dont la 
couleur est de nature à recommander cette espèce aux horticulteurs; l'intro- 
duction en sera facile. 

Urceolina aurea. — Cette charmante plante bulbeuse, qui fleurit en 
octobre, doit être recherchée non-seulement à cause de l’époque tardive à 
laquelle ses hampes se développent, mais encore à cause du bel effet de ses 
fleurs d'un jaune d'or brillant, pendant l'une après l'autre d'une ombelle qui 
atteint quelquefois un pied de hauteur. Ses feuilles ressemblent à celles des 
Eucharis, quoique plus petites. 

La culture des Urceolina est facile. Elles demandent la serre chaude, un 
compost fait de trois quarts d'argile ou de tourbe et d'un tiers de terreau de 
feuilles, fumier de vache et sable; l'eau est nécessaire pendant le développe- 
ment de la plante, après quoi il faut seulement maintenir la terre humide. 

Manihot carthaginense. — Cette belle et curieuse Euphorbiacée de 
l'Amérique du Sud, qui aura peut-être un jour quelque emploi dans la 
médecine, a été cultivée par M. Naudin dans son jardin d'expériences'des 
Pyrénées-Orientales, où elle s’est montrée à peu près rustique. Elle y a 
passé trois hivers en pleine terre sans autre abri que des murs où des 
rochers. Elle pourra donc s'accommoder parfaitement de la pleine terre et 
du plein air sous le climat de Paris pendant la belle saison. Planté au milieu 
des massifs, cet arbuste y prodüirait autant où plus d'effet qu'un Palmier 


de même taille. 


PI. CCXXIII. 


BEGONIA FRŒBELIT, à cuvour 


BÉGONIA DE FRŒBEL. 


Me = De El ST Nr 


BÉGONIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir [lustr. hortic., planches 68, 161, 185, 
205, 218, 255, 262, 269, 274, 307, 531, 583, et 1875, pl. 212, p. 106. 

CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : planta tuberosa; scapi erecti quam folia radicalia duplo fere 
longiores, sursum pluries bifidi, ut petioli lanuginosi; folia oblique elliptica, palmata 7-9 uer- 
via, margine undulata et crenulata, supra sparsim pilosa, subtus dense piloso lanuginosa, 
stipulis triangularibus ; bracteæ ovato-acutæ, ut peduneuli, pedicelli, floresque externe pubes- 
centes; flores coccinei, masc. disepali, dipetali, ampli; antheræ lineares, filamentis æqualibus ; ‘ 
fem. 5-lobi, alis ebtusis, una majore. — Ecuador. — Roezl. ; 4 

Begonia Frœbelii, Alph. De Candolle, in Gardeners’ Chronicle, 1874, If, p. 592. 

* * 


LR 
hs SIRET ARE in 


Cette belle espèce de Bégonia tubéreuse est due aux investigations de 
M. Roezl, qui l'a trouvée dans la république de l'Equateur, vers 1872 ou 
1873, et l'a expédiée en tubercules à MM. Frœbel, horticulteurs, à Zurich. 

La détermination est due à M. A. De Candolle, le savant monographe des 
Bégoniacées dans le Prodromus. D'après lui, le B. Frœbelii est voisin du 

B. cinnabarina, Hook. fils (dans la section Æuszia du Prodromus), mais ilen 
diffère par des feuilles plus elliptiques, plus profondément cordiformes, des … 
bractées moins obtuses et la base des capsules probablement aiguë. Les | 
différences avec le B. Veitchi résident surtout dans les feuilles plus velues, 
avec les poils des hampes et des pétioles plus courts et moins étalés, et 
enfin on le distingue du B. Clarkei par des différences du mème ordre et de 
plus par sa couleur, non rose, mais écarlate. Il diffère également de ces 
trois espèces par la forme des anthères qui sont linéaires et non obovoïdes, 
caractère assez constant dans le genre. La patrie est autre aussi, toutes les 
espèces précédentes étant du Pérou et de la Bolivie. Or, on sait que les 
Bégonias sont généralement des plantes très locales. k 

Le Begonia Frœbelii, qui a été fort remarqué et récompensé d'une médaille 
d'or à l’exposition de Cologne, devra se joindre bientot aux nouvelles 
espèces bulbeuses si recherchées. 

“ La plante diffère essentiellement de tous les Bégonias bulbeux connus: 
» Les feuilles, qui prennent naissance directement du bulbe, s'étaleñt en 
* profusion; elles sont d'une largeur à celles de la plupart des Bégonias 4e 
» à feuillage, d'un vert gai, garnies de poils blancs, à revers couvert d'une 
» épaisse couche tomenteuse de poils blancs. Les jeunes feuilles sont entiè- 
» rement laineuses et ressemblent à de la peluche pourpre. : 

” Les fleurs érigées — non pendantes — s'élèvent sur des pédoncules 
ongs, droits et solides au-dessus du feuillage et sont disposées en gran 
ouquets de 8 à 25 larges fleurs de la plus vive et étincelante couleur 
» écarlate. Cette nuance est unique, encore inconnue dans les Bégonias, 


CR: CN 


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Le 


de 
L'ILLUSTRATION - HORTICOLE 


BEGONIA FRŒBELII, À. DE Caxno 


4 
me 


— 171 — 


» d'un tel éclat que nous ne saurions la comparer qu'avec les Verbena 
» Défiance ou les bractées miroitantes de Poinsettia pulcherrima. La planche 
» Coloriée ci-contre, représentant la plante au ?/; de sa grandeur naturelle, 
» ne peut rendre pas cette couleur chatoyante. 

» L'extérieur des boutons et des pétales est couvert de poils soyeux 
» argentés; les pédoncules et les capsules de couleur pourpre sont égale- 
» ment velus. Les étamines et les anthères surtout, contrairement à toutes 
» les espèces voisines, sont étroites et linéaires et non obovées, ce qui en 
est un des principaux caractères. La plante est bien plus florifère que 
» tous les autres Bégonias des cultures. La floraison commence déjà en 
» juin et continue jusqu'aux gelées. Les fleurs sont beaucoup plus dures 
» que celles des autres Bégonias. L'exposition internationale d'Horticulture 
» de Cologne du 24 août au 10 septembre en fournit la preuve par le fait 
» que les Begonia Fræbelii, malgré le long voyage, malgré la chaleur tropi- 
» Cale et la poussière, où ils ont été exposés au plein soleil sans le moindre 
» abri, n'ont cessés de fleurir abondamment, tandis qu'une collection de 
» Bégonias bulbeux hybrides, qui étaient placés à côté dans les mêmes 
» conditions, avaient perdus presque toutes leurs fleurs au bout de deux 
» jours. » 

Ces renseignements sur le tempérament robuste de la plante, fournis par 
M. Frœbel lui-même, dénotent une rusticité qui fait espérer que cette belle 
espèce pourra passer les hivers à l'air libre dans le midi de la France et les 
climats analogues. Ep. ANDRÉ. 


HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


PLANTES A INTRODUIRE. 

Véroniques de la Nouvelle-Zélande. — On sait que les espèces 
du genre Veronica à épi très fourni de fleurs et à feuilles charnues persistan- 
tes, dont plusieurs sont depuis longtemps entre les mains des horticulteurs, 
et dont quelques-unes y sont même des plus vulgaires, sont originaires 
de la Nouvelle-Zélande, dont elles forment un des caractères particuliers 
de végétation. On en retrouve plusieurs espèces dans la partie australe de 
l'Amérique, à la Terre de Feu, toujours sous’ des climats extrèmement 
humides. M. Ch. Thiébaut, officier de marine, a communiqué l'an dernier à 
la Société botanique de France des détails sur la Flore de quelques îles du 
Finistère, d'où il résulte que le Veronica decussata Ait., espèce frutescente 
originaire des bords du Détroit de Magellan, s’est complètement naturalisé 
dans les îles d'Ouessant et de Molène. Cette espèce est connue dans le pays 
sous le nom de Myrte d'Ouessant. Elle existe aussi dans les jardins de Brest 
et des environs, où son développement est rendu possible à cause de l'extrème 
humidité du pays, comme celui du Gymnogramme leptophylla. Il est extrè- 
mement probable qu'on aurait facilement cette Véronique en pleine terre 
dans les iles de la Manche comme sur la côte méridionale d _.… et 
peut-être même sur celle d'Angleterre, et notamment à l'île de Wight, où 
croit sans culture l'Adiantum Capillus Veneris. 


PI. CCXXIV. 


PÊCHER À FEUILLES POURPRES. 


Le Pécher à feuilles pourpres est une des plus récentes etdes plus jolies 
importations américaines. 

L'arbre est robuste, vigoureux; on le propage par la greffe sur Amandier 
ou sur Prunier. 

Son mérite principal est dans l'aspect de son feuillage sanguin pourpré. 

La feuille est grande, finement et régulièrement dentée, à glande réni- 
forme sur le pétiole. Dans sa phase initiale, elle est richement colorée de 
rouge carminé ; quelques mois après, vers la fin de l'été, la nuance diminue 
d'intensité; elle devient vineuse, bronzée, puis vert sombre à l'automne, 
quoique légèrement teintée au revers, ayant la nervure médiane toujours 
foncée. Cette décroissance du coloris sanguin au ton métallique est plus 
- accentuée, lorsque l'arbre est planté en espalier en plein midi. 

Alors noûs préférons cultiver le Pécher à feuilles pourpres à l'air libre; 
sa place est aux premiers et seconds plans d'un bosquet, marié à des 
arbrisseaux à feuillage panaché, tels que le Negundo, le Cornouiller, 


l'Amandier. La taille annuelle des rameaux, pendant le repos de la sève, 


et le pincement ou taille en vert pratiqué deux ou trois fois pendant la 
période de végétation, provoqueront l'évolution de nombreux bourgeons 
chargés de feuilles parfaitement rouge-pourpre et d'un effet magnifique. 

D'après le récit de M. Paillet qui l'aurait introduit en France, et M. Car- 
rière qui l'a étudié, le fruit, succédant à une fleur blanche teintée de rose, 
serait moyen, duveteux, souvent bosselé ou inéquilatère, teinté de lilas 
macré. 

La chair en est ferme, blanc terne à fond Jaunâtre, adhérente au noyau, 
d'une saveur particulière, mais de seconde qualité. 

C'est donc l’arboriculture ornementale qui a fait une conquête dans cette 
jolie trouvaille et non l'arboriculture pomologique. 

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PÊCHER A FEUILLES POURPRES, 


— 173 — 


NÉCROLOGIE. 


ANDRÉ LEROY. 


André Leroy, dont l'horticulture européenne toute entière déplore la 
perte récente, était fils et petit-fils de pépiniéristes. Né à Angers, le 
20 août 1801 (c'est-à-dire le jour de la Saint-Fiacre), et ayant perdu son : 
père vers l'âge de sept ans, il vint à Paris à dix-huit ans, porteur d'une lettre 
de M. Pilastre pour son ami André Thouin, professeur de culture au Muséum 
d'Histoire naturelle de Paris. Celui-ci l’accueillit avec bienveillance et le 
mit en rapport avec son neveu Oscar Leclerc-Thouin, jardinier-chef, avec 
lequel le jeune Leroy se lia d’une étroite amitié. Il noua dans ce milieu 
des relations avec le naturaliste Bosc, ainsi qu'avec plusieurs botanistes, 
naturalistes et pomologues, relations dont plusieurs ne s’éteignirent qu'avec 
sa vie. 

Une fois à la tête de sa maison, André Leroy sentit la nécessité d'étendre 
un établissement qui à sa fondation, en 1780, ne comprenait qu'un hectare 
de terrain. Il entreprit ensuite, tant pour s'instruire que pour élargir sa 
clientèle, des voyages pendant lesquels il visita tous les grands établisse- 
ments horticoles de France et des pays voisins. Il puisa aussi dans ces 
voyages d'heureuses inspirations pour ses travaux d'architecte-paysagiste; 
on ne sait pas assez que l'Anjou, la Vendée et le Poitou lui doivent en ce 
genre des créations nombreuses dont plusieurs ont été admirées. Peu de 
temps après, il envoyait en Amérique un de ses employés les plus intelligents, 
M. Baptiste Desportes, qui sut, sous les inspirations du chef, ouvrir, dans 
cette vaste contrée, un large débouché à tous les produits de l'arboriculture. 
_ A partir de cette époque, l'établissement de M. A. Leroy prit une exten- 
sion toujours croissante. Il est assez connu d'ailleurs pour que nous n'insis- 
tions pas sur son importance : on sait qu'il s'étend aujourd'hui sur plus de 
deux cents hectares et n’occupe pas moins de trois cents ouvriers. C'est sur 
l'immense collection d'espèces et de variétés réunies dans ces pépinières 
que M. Leroy se fonda pour publier son Dictionnaire de Pomologie, dont le 
premier volume parut en 1866. Trois autres volumes ont été livrés depuis 
au public, et le cinquième, contenant les fruits à noyau. ‘ 

M. Leroy était chevalier de la Légion d'Honneur, membre fondateur de 
la Société industrielle d'Angers, et administrateur honoraire de la succur- 
sale de la Banque de France dans cette ville. 


409 — 


LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER. 


NOUVEAUX GAINS DE L'ARBORICULTURE FRUITIÈRE. 


aire du Comité d'Arboriculture, a lu devant la 


icheli êlé secrét ne 
M. Michelin, le zèlé s s fruits obtenus 


Société centrale d'Horticulture de France un rapport sur le 


— 174 — 


par semis qui ont été présentés à la Société et examinés par le Comité 
d’Arboriculture depuis le mois de juillet 1872. Nous rappellerons ici les plus 
méritants de ces fruits. À 


La Pèche Alexis Lepère, ainsi nommée par M. Alexis Lepère fils, a été 


appréciée comme fruit d'un haut mérite pendant trois années consécutives. 

La Pêche Belle-de-Geslin, envoyée par M. Ed. André, et multiphée par 
M. Defain, horticulteur à Amboise, a intéressé le Comité, non-seulement 
par sa-qualité, mais parce que la maturité de ce fruit se fait attendre par- 
fois jusqu'aux premiers jours de novembre. 


La Poire Beurré Dubuisson, obtenue en Belgique et adressée par M. Du-. 


mortier, est un fruit tardif, dégusté le 30 janvier, d'une bonne grosseur 
moyenne, à chair fine, juteuse, d’un très bon goût. 

La Poire Bergamotte-Balicq, obtenue par M. Balicq, de Bavay (Nord), se 
mange de décembre à janvier; la chair en est fine, fondante, juteuse, 


sucrée, parfumée, agréable; il n'y manque qu'un peu de sucre, et générale- 


ment du volume. ‘ 

La Poire Drouard a été présentée par M. Louis Leroy, d'Angers. Cette 
variété atteint une grosseur moyenne; elle a été qualifiée, le 11 mars, de 
fondante, sucrée, très juteuse et d'un goût bon et très agréable. 
. Un très grand nombre d’autres gains ont été examinés par le Comité, 


parmi lesquels de bons fruits qu'il a demandés à revoir avant d'émettre sur 


leur compte une appréciation définitive. 


LES VIGNES AMÉRICAINES. 


M. Alph. Lavallée a rendu compte à la Société centrale d'Horticulture 4 sé 


de France, dans sa séance du 9 septembre dernier, de cultures entreprises  ! 


par lui dans son domaine de Segrez (Seine-et-Oise) snr des Vignes améri- 
caines. Il a montré des fruits, récoltés dans sa propriété, de plusieurs 


variétés nommées Hartlord prolific, Lagau, Loudun's Early et Allen's hybrid, 


mais sans dire à quelle espèce appartenaient ces variétés. On sait que les 


Vignes de l'Amérique du Nord, étudiées particulièrement, depuis Michaux, 


r le D' George Engelmann, de Saint-Louis, et par feu Elias Durand, de 
Philadelphie, sont des types spécifiques très différents de notre Vütis 
vinifera. M. J.-E. Planchon, qui a été chargé, pour l'étude du Phylloxera, 
d'une mission botanique aux États-Unis, élève ces types au nombre de dix. 
L'un d'eux, vulgairement Muscadine, est le Vitis rotundifotia Mich. Il se 
sépare de tous les autres types de Vignes américaines non-seulement par 
la constitution de son bois, mais par la manière dont mûrissent ses grappes, 
dont tous les grains se détachent un à un à mesure qu'ils parviennent à 
maturité. On conçoit que ce raisin ne se prête que difficilement à la ven- 
dange. D'autres y sont rebelles par leur goût. On donne communément 
aux États-Unis le nom de Fox grapes (raisins de renard) à des Vignes dont 
les fruits rappellent le goût de la Framboise, du Cassis ou de la punaise. 
Ce sont là les espèces que Linné à comprises sous le nom bien choisi, Mais 
trop co hensif, de Vitis vulpina. Il est prouvé aujourd'hui que sous 68 


— 175 — 


nom Linné a confondu deux Vignes différentes, le Vitis rotundifolia Mich., 
dont nous venons de parler, et au Vitis cordifolia Mich. Le Vitis Labrusca L., 
commun aux États-Unis, a le goût de Cassis. Le Vitis monticola Buckley, 
du Texas, porte au contraire des raisins de grosseur moyenne, blancs ou 
ambrés, très agréables au goût, d'après M. Durieu de Maisonneuve, qui a 
vu fructifier cette espèce au Jardin des Plantes de Bordeaux; le Vitis 
candicans Engelm., également très répandu au Texas, est employé géné- 
ralement à faire un vin passable. 

Pour améliorer leurs cépages, les agriculteurs des États-Unis ont essayé 
à. diverses reprises d'introduire chez eux des plants de notre Vigne, mais 
toujours sans succès. Jamais le Vitis vinifera n'a pu prospérer aux États- 
Unis. On a regardé ce fait comme causé par la rigueur hivernale du climat 
de cette partie du continent américain. M. Lavallée l'attribue au Phylloxera 
endémique aux États-Unis, et nous croyons qu'il est dans le vrai. Les Vignes 
américaines résistent aux ravages de l’insecte, auxquels succombe la nôtre. 
La Californie, seule, ainsi que nous l'a appris M. Ch. Joly, se prête à la 
culture de nos variétés européennes. Le Phylloxera, croyons-nous, ne s'y 
trouve pas. + 

M. Planchon a soupconné certains cépages américains d'être issus du 
croisement hybride du Vitis Labrusca avec le Vitis vinifera. Si cette hybri- 
dation est possible, elle est de nature à rendre de grands services à nos 
viticulteurs. Les Vignes américaines ne craignent pas le Phylloxera; on a 
tenté de les importer et même sur une échelle relativement importante, 
mais le goût de ces raisins vient gèner singulièrement la tentative. Or, il 
serait possible que l'hybridation, combinée avec la sélection, arrivassent 
à nous donner des races de Vignes bonnes à la fois pour résister au fléau 
et pour fournir un vin accepté dans le commerce. Nous nous permettrons 


= de recommander à ceux qui essaieraient de tenter cette hybridation les 


Vignes du Texas, surtout pour une culture dans le-département de l'Hérault, 
ces espèces ne devant pas s’elever dans le nord aussi haut que le fait encore 
aujourd’hui le Vitis vinifera. 

Ces observations suffisent pour démontrer combien est peu fondée l'hypo- 
thèse de M. Regel, qui a regardé notre Vütis vinifera comme issu du croise- 
ment de deux des Vignes américaines. M. Regel a été conduit à cette 
opinion quelque peu singulière, et généralement rejetée, par la considéra- 
tion de ce fait que nulle part on ne connait le Vütis vinifera à l'état spontané, 
ni en Europe, ni dans l'Asie orientale. On a répondu à M. Regel : la Vigne 
se trouve à l’état fossile dans certains terrains de la France méridionale, 
près de Montpellier, où l'a vue M. G. Planchon, et dans d'autres de l'Italie 
septentrionale, où l'a constatée M. Ch.-T. Gaudin. Or, il est certain aujour- 
d'hui que l'homme a vécu pendant l'âge quaternaire avec de grands animaux 
qu'il a vus s’éteindre ou qu'il a conservés, comme le cheval, qu'on ne trouve 
plus davantage à l'état de nature. Qu'est-ce qui empècherait donc de aps 
qu'il a pu conserver aussi des végétaux utiles à l'agrément ou même 4 a 
vie de son espèce? comme par exemple la Vigne Et ne serait-ce pe à ce 
fait de conservation volontaire qu'il faudrait faire remon “4 à ition 
relative à Noé? Euc. Four 


— 176 — 
HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


CHRYSANTHÈMES D'AUTOMNE. 


L'introduction des Chrysanthèmes d'automne vient d'être l'objet d'un 


article intéressant dans le Gardeners Chronicle. On sait que ces plantes, : 


l'un des principaux ornements de nos jardins dans le mois de novembre (ce 
qui leur à fait donner le nom de Fleurs de St-André), sont originaires de 
l'Orient, où les anciens voyageurs les ont signalées comme généralement 
cultivées longtemps avant qu'on les connût en Europe. Gemelli, qui a tra- 
versé une partie de la Chine en 1696, nous apprend comment les Chinois 


les plaçaient entre des rangées de briques pour orner les allées de leurs 


promenades; Loureiro les a vues en Cochinchine, Thunberg au Japon. Mais 
l'auteur ancien qui nous ait donné le plus de détails sur ces charmantes 
fleurs est Rumphius, dans son Æerbarium amboinense (1741-55). Les Chry- 
santhèmes, d'après lui, étaient cultivées non-seulement en Chine et au 
Japon, mais aussi dans l'Inde et la péninsule de Malacca, et dans ces 
diverses régions il en existait un nombre infini de variétés, dont plusieurs 
à très larges fleurs; le Chinois qui obtenait les fleurs les plus larges hono- 
rait par ce fait, d'une manière toute spéciale, les hôtes qu'il conviait à des 
festins décorés par ces fieurs. L'une de ces variétés était désignée par un 
nom qui en chinois signifie « la femme ivre » : ses petites fleurs blanches 
pendent le matin sur les tiges et se dressent dans le milieu du jour, pour 
se pencher de nouveau le soir. 

L'immense variété des Chrysanthèmes d'automne que nous cultivons se 
répartit entre deux espèces admises par les botanistes, le Pyrethrum üindi- 
cum et le P. sinense. Au P. indicum appartiennent les plantes à petites 
fleurs vulgairement désignées sous le nom de Chrysanthème pompon, la plus 
anciennement introduite; au P. sinense les plantes à larges fleurons et à 
tige haute et lâche, dont les variétés sont aujourd'hui les plus recherchées 
dans nos expositions florales. Il ne faudrait pas prendre ces noms à la 


lettre, car le Pyrethrum sinense, bien que cultivé sur une large échelle en 


Chine, est réellement originaire du Japon; il s'est même naturalisé sur 
quelques points en Amérique, car nous voyons dans le Prodromus que 


Vauthier l'a recueilli comme sauvage aux environs de Rio de Janeiro. 


L'autre espèce, le Pyrethrum indicum, est au contraire spontanée en Chine 
aussi bien que dans l'Inde. C’est celle-ci que renferment les plus anciens 
herbiers, notamment celui de Sloane; c'est elle aussi que Plukenet à 
figurée en 1692 dans sa Phytographia. | 

Dès l'année 1764, un spécimen vivant en fut présenté à la Société royale 
d'Horticulture de Londres, et l'échantillon encore conservé aujourd'hui au 
British Museum prouve que c'était bien le P. indicum. Pour le P. sinense, 
le plus ancien échantillon est celui que renferme l’herbier Banks; il est dû 
à sir George Staunton, qui voyagea en Chine vers l’année 1793. 
L'époque de l'introduction de ces plantes dans les jardins est plus difficile 


— 177 — 


à fixer que celle de la récolte et de l'introduction dans la science, parce 
que l'horticulteur laisse parfois perdre et reçoit une seconde fois des 
plantes qu’il est heureux de pouvoir cultiver de nouveau. C'est principale- 
ment à M. Fortune, qui passa de longues années en Orient, que l'horticul- 
ture doit la conquête définitive des Pompons, devenus populaires sous le 
nom de Chusan Daisy, et regardés alors comme üne nouveauté complète, 
et à M. Blancard, négociant de Marseille, qu'on doit celle du P. sinense. 
M. Blancard rapporta de Chine en 1789 trois variétés de cette dernière 
espèce, dont une seule survécut et fut adressée au Jardin du roi en 1791}; 
c'était la variété à fleurs pourpres, qui fut envoyée à Kew par M. Cels et 
figurée par Curtis dans le Botanical Magazine en 1796, t. 347. Des impor- 
tations successives eurent lieu dans les années suivantes, et de nombreuses 
variétés furent obtenues de semis sur la voie tracée en 1846 par M. Bernet, 
de Toulouse (1). | | 


CULTURE DES PHALÆNOPSIS. 


Ces Orchidées réclament, on le sait, une serre chaude bien ventilée, et 
maintenue très humide. On leur donne l'humidité nécessaire en aspergeant 
deux ou trois fois par jour le sol des allées ou les étagères qui soutiennent 
les plantes; dans l'été, on place en plus des baquets d'eau au-dessus des 
tuyaux d'eau chaude qui traversent la serre. Les Phalænopsis aiment à être 
rapprochés des vitrages, et se plaisent dans des corbeilles. On remplit le 


fond de ces corbeilles de grands morceaux cassés de pots à fleur, puis - 


au-dessus de morceaux plus petits qu'on entremêle ensuite avec des frag- 
ments de Sphagnum en proportions égales. Les racines des Orchidées 
doivent être recouvertes, et les feuilles pendre latéralement à côté de la 
corbeille. Jusqu'à ce que les racines soient bien parties, il importe de 
ménager l'eau; on n'en donne que pour maintenir le Sphagnum en végéta- 
tion. Durant l'été, les feuilles doivent être légèrement arrosées chaque 
matin avec une fine seringue. Quand la plante sera définitivement partie, 
on pourra lui donner librement des arrosements tous les matins. Les racines 


s'entortillent en dedans et autour de la corbeille, et ne peuvent ainsi se: 


trouver en contact avec des matières organiques en putréfaction, ce qui 
causerait infailliblement leur mort. Il importe donc d'entretenir avec soin 
- la végétation du Sphagnum. On suspend les paniers de manière. à ce que 

les plantes soient à dix-huit pouces environ du vitrage, sous la partie la 
plus ombragée de la serre. En effet, les Phalænopsis ne peuvent supporter 
la lumière directe du soleil. 


CULTURE DU CALADIUM D'AFRIQUE. 


On a remarqué les magnifiques corbeilles de Caladium qui ornent pendant 
l'été les magnifiques corbeilles du jardin du Luxembourg, à Paris, et l'on 


(1) Ceux qui désireraient de plus amples détails sur l'histoire horticole des Chrysanthèmes 
d'automne les trouveront dans les mémoires insérés par Sabine dans les Transactions de la 
Société royale d'Horticulture de Londres, en 1844, et dans les Transactions de lu Société 
Linnéenne, vol. XIIL et XIV 


+ 


— ]78 — 


s’est demandé à quel artifice de culture devait recourir, pour obtenir un 
pareil résultat, le directeur du jardin, M. Rivière. Nous tenons de M. Rivière 
lui-même que cet artifice est extrêmement simple. Il se borne à garnir le 
sol naturel du jardin, vers la mi-mai, d'une couche de terreau de feuilles ou 
de fumier en décomposition, et de donner des arrosements extrèmement 
abondants, qui font sourdre l'eau sur les bords de la corbeille. Tous les deux 
ans environ, le sol doit être profondément fumé. C'est par cette pratique 
très simple que M. Rivière obtient des feuilles d'un mètre vingt centimètres 
de longueur et de 0",90 de largeur. 


La grande difficulté de cette culture est de conserver pendant l'hiver la | 


partie souterraine de la plante, qui consiste à Paris en tubercules ovoïdes 
de 20 centimètres environ de longueur. M. Rivière a commencé par les 
placer l'hiver sur le sol d'une serre chaude; il les a perdus malgré cette 
précaution. Il en est venu à les couper d'abord, en les retirant de la pleine 
terre, par moitié, et à ne garder que la partie supérieure, qu'il empote et 
place en serre tempérée pendant l'hiver. Au mois d'avril, quand la tempé- 
rature extérieure augmente, il met ses pots de Caladium en serre froide, et 
quand les gelées ne sont plus à craindre, il les sort vers la mi-mai et a soin 
de les enterrer assez profondément, à dix centimètres au-dessous du sol, 
parce que les nouvelles racines partiront du collet. 


Il n'est pas hors de propos d'ajouter que les types de ces beaux Caladium … 


sont originaires d'Afrique. Ils ont été recueillis dans un ravin où ils crois- 


saient à l'état parfaitement spontané près du Cap Rosa, aux environs de 


La Calle, par M. Ch. Rivière, sous-directeur du jardin du Hamma. Ils 


occupaient une longueur de 500 mètres au moins sur ce point, entremêlés 
d'une végétation puissante formée d’Aulnes, de Saules, de Chènes-Liéges, 


d’Arundo Donax. 


Cette belle espèce, généralement désignée aujourd'hui sous le nom de 


Caladium esculentum, appartient au genre ou sous-genre Colocasia. Elle 
est évidemment extrêmement voisine du Colocasia antiquorum, cultivé en 
Egypte de toute antiquité, et dont les peuplades des bords du Nil tirent 
une partie de leur nourriture. La souche qui au Luxembourg ne donne que 
des tubercules ovoïdes, s’allonge au jardin du Hamma en un rhizome épais 
. comme le bras d'un enfant et long de près d’un mètre. Découpé en tranches, 
ce rhizome peut offrir un aliment à des conditions particulières. Il importe 
d'en maintenir d'abord les morceaux coupés dans l’eau à 100° pendant plu- 
sieurs minutes, sans quoi il se développe dans l'œsophage un sentiment de 
brûlure insupportable qui dure plusieurs jours et une affection qui peut 


compromettre la santé, et cela pour deux causes, d'abord à cause d'une 


matière âcre, qui existe dans la plupart des Aroïdées, et ensuite à cause de 


cristaux allongés extrêmement fins, semblables à des aiguilles renflées dans 
leur milieu, qui se rencontrent dans certaines cellules du parenchyme de 


ces rhizomes. Ces cristaux, que les botanistes nomment des raphides, sont 
formés d'oxalate de chaux, sel insoluble dans l’eau froide, et irritent en ge 
implantant les muqueuses de l'économie, quand ils se trouvent en contac 


avec elles. L'eau bouillante a le double avantage de dissoudre et d'entrai- 


ner l'oxalate de chaux et de détruire chimignement la matière àcre du 
Caladium. 


— 179 — 


DES INCONVÉNIENTS DE TENIR AU SEC PENDANT LEUR 
REPOS APPARENT LES PLANTES BULBEUSES, 


Par JAMES GROOM. 


Une notion très répandue en horticulture, c'est que les plantes bulbeuses 
et celles à feuilles caduques (deciduous) ne requièrent plus d'humidité 
quand elles ont laissé tomber leurs feuilles. 

Je suis d'avis que c'est une grave erreur et que souvent des dommages 
regrettables surviennent en tenant ces plantes, par l'état sec, à un repos 

orcé. 

L'effet de la sécheresse n'est pas aussi immédiatement appréciable que 
lorsque les feuilles en se fanant indiquent que les racines souffrent par le 
manque d’eau. l 

L'on peut diviser les plantes auxquelles le repos forcé est infligé en deux 
classes, celles à racines bulbeuses ou à rhizomes et celles à racines 
fibreuses. 

Ces dernières sont les premières à manifester qu'elles souffrent de 
l'absence d'humidité, parce qu'elles n'ont pas de réservoir (pour ainsi dire) 
où elles puissent puiser, comme les premières, une certaine humidité pour 
maintenir leur vitalité, jusqu’à ce qu'un apport d'eau permette aux racines 
de reprendre leur fonction. 

Tous les horticulteurs ont constaté ce dernier effet, mais la plupart 
ont jusqu à présent négligé de rechercher si celles que l'on soumet au repos 
forcé ne souffrent pas. 

Ce qui est certain, c'est que ce que nous appelons la saison du repos ne 
dénote pas que les racines soient inactives. Et au contraire nous savons tous 
que, lorsque nous plantons des arbres en octobre, ce sont les racines qui 
d'abord entrent en fonction, malgré l'absence du feuillage et aussi que c'est 
à cette époque, où ils paraissent au repos, que la terre est le plus humide, 
surtout dans les régions tempérées. 

Les plantes bulbeuses peuvent conserver pendant longtemps leur vitalité 
malgré la sécheresse; mais je suis convaincu que néanmoins l'énergie de 
la plante en souffre et que son accroissement en est retardé. 

Si nous comparons la végétation des plantes bulbeuses de nos parterres, 
qui sont levées chaque année à la chute des feuilles et mises au séc, sur les 
rayons de nos serres, avec celles laissées en terre, nous n aurons pas besoin 
d’autres démonstrations pour nous rendre compte du meilleur système. 

Qui ne sait que le Lilium Belladonna ne peut être obtenu dans la perfec- 
tion, qu'en le laissant pendant plusieurs années à la rap nr 

” as longtemps encore que les Cyclamen étaient chaque année mis 
ne ex Fe predadios plus intelligente de leur culture a fait aban- 
donner ce traitement contre nature, et la conséquence est que lon gere 
la seconde année du semis, des plantes plus fortes que celles que l'on obte- 


i i de culture. | 
nait auparavant après plusieurs années | 
Quelques plantes des régions tropicales, telles que les Caladiums, Gesne 


— 180 — 


rias, etc., peuvent peut-être se trouver bien du repos forcé; mais il est 

prouvé que l'on en perd beaucoup plus par la pourriture sèche, que par 
un excès d'humidité. 

Traduit du journal horticole anglais The Garden du 

20 novembre, par JEAN SisLey, de Monplaisir-Lyon. 


= — 


BIBLIOGRAPHIE. 


Handy book of ornemental Conifers, ete., par M. Hugh Fraser. 
— M. Hugh Fraser vient de publier un manuel où il traite non-seulement, 
comme son titre l'indique, des Conifères d'ornement, mais encore des Rho- 
dodendrons et d’autres arbrisseaux, tous d'origine américaine; ce sont une 
série de notes imprimées d'abord séparément dans le Gardener. Il passe en 
revue les genres de la famille des Conifères, et insiste particulièrement sur 
les arbres les plus renommés dans les cultures, l’Abies orientalis, le Biota 
orientalis, le Cryptomeria elegans, le Cupressus Lawsoniana, le Juniperus 
sinensis aurea, le Larix europæa pendula, le Libocedrus decurrens (nommé 
Thuya argentea dans beaucoup de Jardins), le Pinus Laricio, le Pinus macro- 
carpa et beaucoup d’autres espèces du même genre. — Sur les Rhododen- 
drons, l'auteur est entré dans de grands détails, concernant leur culture et 
leurs variétés. — Il a aussi communiqué des renseignements utiles aux 
possesseurs de grands jardins sur les espèces qui peuvent être jointes avec 
avantage aux Rhododendrons, pour augmenter l'effet pittoresque de la cul- 
ture de ces plantes. 


Elementary lessons of botanical Geography, par M. J.-G. Ba- 
k 


er. — M.J.-G. Baker, Conservateur-adjoint au jardin de Kew, vient de 
réunir en un petit volume, sous le titre qui précède, une série d'articles qu'il 
avait publié sur la distribution géographique des plantes, en se plaçant au 
point de vue qui intéresse l'horticulture. Il est clair que si l’on connaissait 
toujours exactement les conditions naturelles dans lesquelles croît un 
végétal, c'est-à-dire celles des différentes régions botaniques du globe et 
la patrie de chaque végétal importé, l'horticulture et surtout les essais sur 
les récentes importations seraient grandement facilités. M. Baker n’a ex- 
posé que les grandes lois générales de la répartition des végétaux, et 
n'a caractérisé que les principales régions du globe, d'après leur tempéra- 
ture et le degré d'humidité dont elles jouissent; il est probable que celui 
qui voudrait traduire ce livre et étendre les données de l'auteur anglais à 
des détails locaux sur le climat des points d’où nous arrivent aujourd'hui le 
plus grand nombre de végétaux importés, rendrait un grand service à 
l'horticulture française. : 


— 181 — 


CHRONIQUE HORTICOLE. 


Décembre 1875. 


La loi sur les envois de plantes et le Phylloxera. — Nous 
avons dernièrement parlé du décret qui prohibe l'entrée des arbres fruitiers, 
comme de la Vigne, en Algérie, et de la loi votée par le gouvernement 
italien pour proscrire l'entrée en Italie de tous produits végétaux vivants 
généralement quelconques. Nous apprenons que de vives protestations se 
sont élevées de plusieurs points et notamment que MM. Jacquemet-Bonne- 
font, d'Annonay, se sont fait l'écho des plaintes de beaucoup d'horticulteurs 
et qu'ils ont demandé à MM. Planchon et Lichtenstein d'exprimer leur 
opinion sur ces matières. Ces savants ont répondu qu'ils étaient d'avis que 
le Phylloxera ne pouvait vivre sur aucun végétal autre que la Vigne, et 
que, par conséquent, les craintes qu'on avaient que d'autres végétaux lui 
servissent de véhicule étaient chimériques. 

On voit donc, une fois de plus, que notre opinion sur cette affaire était 
exacte, puisqu'elle est corroborée par celle des spécialistes les plus autorisés, 
et que le décret prohibitif doit être rapporté le plus tôt possible dans 
l'intérêt des transactions commerciales horticoles. 

Variétés horticoles du Tabac. — Le Micotiana Tabacum, dont la 
culture n'est permise que dans un petit nombre de départements de la 
France, a produit un grand nombre de variétés remarquables par l'ampleur 
de leurs feuilles ou le coloris de leurs fleurs. Ces variétés contribueraient 
puissamment à l'embellissement des jardins, mais l'administration des tabacs 
ne permet pas qu'on les cultive. La France est probablement le seul pays 
du monde civilisé où des défenses aussi exorbitantes existent encore de nos 
jours. ; 


Monographie des Lis. — Il se prépare actuellement en Angleterre 
un ouvrage d'un caractère à la fois botanique et horticole, qui se recom- 
mandera à la fois par l'intérêt du sujet et par la beauté de l'exposition. 
C'est une monographie du magnifique groupe des Lis, due à M. Elwes, 
naturaliste qui à parcouru l'Asie-Mineure et diverses autres contrées de 
l'Orient, où il a pu étudier sur place plusieurs espèces de ce genre, dont il 
à formé une riche collection dans sa propriété de Cirencester. Au point de 
vue horticole, il a trouvé le concours le plus précieux chez M. Max Leichtlin, 
de Carlsruhe, qui lui a ouvert les trésors de ses cultures spéciales de Lilium, 
aujourd'hui sans égales au monde: et, au point de vue botanique, dans la 
collaboration de M. J.-G. Baker, conservat -adjoint au grand herbier dé 
Kew, l’un des botanistes qui, avec M. Duchartre, connaissent le mieux les 
nombreuses espèces du genre ZLilium, dont la synonymie devient parfois 
difficile à préciser. La monographie du genre ZLilium, par M. Elwes, sera 
publieé en format grand in-folio, en six livraisons du prix d'une guinée cha- 
cune, avec des planches chromolithographiées dues au pinceau de M. Fitch, 


TOME XXU, — DÉG. 1873. 


— 182 — 


Emploi de la Mousse d’Espagne. — Une Broméliacée fort com- 
mune dans la région tropicale et subtropicale de l'Amérique espagnole, 
le Tillandsia usneoides, dont les touffes rappellent celles des Usnea par la 
manière dont elles se suspendent aux rameaux des arbres, et qu’on nomme 
vulgairement dans le: commerce anglais Spanish Moss ou Old Man's Beard 
(Mousse d'Espagne ou Barbe de Vieillard), a reçu depuis quelques années 
des applications industrielles fort étendues. Il s'en expédie actuellement 
environ 10,000 balles chaque année de la Nouvelle-Orléans. On s’en sert 
pour rembourrer des coussins et autres articles de tapisserie, ainsi que 
pour l'emballage et pour la fabrication du papier. 

Rheum nobile. — Cette plante est en ce moment, au jardin de Kew, 
l'objet d'une culture dont on nous saura gré de faire connaître les princi- 
pales conditions, non seulement pour répondre aux demandes exprimés 
par nos abonnés, mais encore à cause de la faveur que s'attache à la cul- 
ture des Kheum en général depuis les travaux de M. le professeur Baillon 
et les trouvailles faites dans l'Asie orientale par M. Prchewalsky et d'autres 
naturalistes. On sait que, dans les contrées élevées où croissent naturelle- 
ment sur les pentes des montagnes le ÆRheum palmatum, le Rh. officinale 
et probablement d'autres espèces du même genre, il règne une extrême 
humidité dans l'air, bien que les terrains fortement inclinés ne doivent pas 
laisser l’eau s’accumuler autour de l'épais système souterrain de ces plan- 
tes, susceptible de pourrir promptement. On s'est inspiré à Kew de ces 


nécessités et de ces difficultés. Les graines de Rheum y sont semées sous 


châssis froid en mars, et en mai sont repiquées en pots, mais ces pots sont 
placés sous les châssis, enfoncés dans un mélange de sable et d'argile de 
9 pouces de profondeur, et reposant sur une assise de 4 pouces de briques 
pilées, avec un bon drainage établi au-dessous. Durant l'été, on enlève les 
vitrages et l'on met à leur place un paillasson supporté par des bâtons 
entrecroisés et fréquemment seringués. Les jeunes plantes sont ainsi tenues 
constamment dans une atmosphère humide. Pendant les pluies, les vitrages 
sônt replacés, mais on laisse en arrière un libre accès à l'air autour des 
jeunes plantes, sans qu’il soit nécessaire de les ombrager. 0 

Un arbre du Mississipi. — On à envoyé récemment de Californie 
à l'Exposition de Philadelphie une section d’un arbre géant trouvé dans les 
eaux du Mississipi; cette section offrait un diamètre de vingt pieds anglais. 
L'arbre où elle a été prise avait 26 pieds de diamètre à la base et 276 pieds 
de hauteur. Le nombre des couches annuelles de cet arbre en faisait estimer 
l'âge à 2120 ans. On doit établir dans l'intérieur du tronçon envoyé, qui 
mesure 16 pieds de longueur, une sorte de chambre circulaire. 

Flore de la Tasmanie. — M. le baron Müller a publié récemment, 
sous le titre de Census of the plants of Tasmania, une liste des Phanéro: 
games et des Fougères originaires de ce pays, liste fort exacte qui sera 
aussi utile aux horticulteurs qu'aux savants. Es: 

Nécrologie. — On annonce la mort d’un horticulteur irlandais bien 
connu de tous ceux qui se sont adonnés à la recherche des Auricules, le 
D: PLANT, décédé à Monkstown, le 23 octobre dernier, à l’Age de 85 ans: 

L'horticulture a fait une autre perte sensible dans la personne de 


— 183 — 


M. ALBERT BRUCHMüLLER, qui a envoyé en Europe des plantes intéres- 
santes, notamment en Orchidées, des Etats-Unis de Colombie. M. Brucu- 
MÜLLER, né à Magdeburg, avait été attaché comme collecteur successivement 
aux établissements de MM. Hugh Low ét Cie et de M. W. Bull. D'après 
les nouvelles récentes, éncore incomplètes, qui nous sont parvenues, cet 
infortuné voyageur aurait péri assassiné par un soldat au commencement 
du mois d'août dernier. Ce fait se relie probablement à la révolution dont 
la Colombie vient d'être encore le théâtre et à l'anarchie qui désole ce 
malheureux pays. 

La pomologie vient de faire une perte non moins douloureuse dans la 
personne de M. ALPHONSE Mas, le président du Comité d'étude de la Société 
Pomologique de France, enlevé par de nouvelles atteintes d'une maladie 
grave, peu de temps après son retour du dernier Congrès de Gand. M. Mas, 
chevalier de la Légion d'Honneur, était fils d'un négociant de Lyon; son 
mariage l'appela en 1842, dans le département de l'Ain, à Bourg, où son 
goût pour l'horticulture fruitière l'invita bientôt à fonder des jardins qui 
bordent maintenant une partie des murs de la ville et renferment environ 
8000: arbres fruitiers. Fondateur de la Société d'Horticulture de l'Ain, 
affilié bientôt à toutes les entreprises d'arboriculture fruitière, M. Mas 
commença en 1863 un ouvrage de pomologie, où tous les connaisseurs 
savént qu'ils trouveront le résumé de travaux solides et éclairés; parvenu 
aujourd'hui à son huitième volume, Le Verger a valu à son auteur une 
considération fondée sur la plus légitime autorité. En 1874, M. Mas lui 
adjoignit une publication nouvelle, entreprise en collaboration avec M. Pul- 
liat, Le Vignoble, où sont décrits et figurés les Raisins de table ou de 
cuve les plus nouveaux ou les plus méritants. M. Mas a pris une part im- 
portante à toutes les expositions fruitières depuis une quinzaine d'années. 
Au moment où la mort nous l’enlève, à l’âge de 59 ans, on attendait encore 
de lui de longs et utiles travaux. ART 


Voyage d'exploration de M. André. — Depuis le commencement 
de novembre dernier, notre rédacteur, M. Ed. André, est parti pour un 
voyage d'exploration scientifique de l'Amérique équatoriale. La botanique 
et l'horticulture seront l’objet principal de ses investigations, et son projet 
comprend l'examen des richesses naturelles de quelques parties encore peu 
connues de la Colombie, de l'Equateur, du Pérou et du Brésil. Nous espé- 
rons que M. André recueiilera de précieuses collections et reviendra en 
Europe les mains pleines de documents intéressants sur cette terre privi- 
légiée de la végétation. Avant de s'embarquer, il a pris soin d'assurer la 
rédaction de l'année prochaine. Un botaniste distingué veut bien donner ses 
soins à l’/llustration horticole en son absence, et nous avons pris toutes les 
dispositions nécessaires pour que noire recueil conserve ses allures accou- 
tumées et la variété de ses informations, sans parler des communications 

d'Amérique, que M. André ne manquera pas de nous adresser. 

J. LINDEN. 


— 184 — 


PI. COXXV. 
ARALIA (?) VEITCHE, non: ane. 5° 
ARALIA DE VEITCH. 


ARALIACÉES. 


ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Nous ne pouvons sûrement référer cette … 
plante au genre Aralia avant qu’elle ait fleuri et ne lui conservons cette appellation provisoire 
que sous toutes réserves. 

CARACTÈRES SPÉCIF ee arbuscula Se glabra, trunco cylindraceo maculis sube- … 
rosis inæqualibus consperso, primum violascente, dein atroviridi ad basin petiolorum; folia, 
digitata, longe petiolata, si filiformi 8- 10 cent. longo, LE geniculato eburneo, basi in- 

ib n 


D supra atroviridibus, nervis marginibusque albido-roseis, subtus cinereo-violascen- 
tibus; flores …. — In Nova-Caledonia. — E. A. 

Aralia Vaten se Fri —— or Catal. 1875, À 11 Re fig.). — The Garden, 1875, 
p. 485 (cum fig.). — d. Chron. 1874, p. 49, 92 et 727. — Belg. hort. XXIV, p. 29. — 4 
Cogniaux et March, PTE ornementales, Il, pl. xLvur. # 


L'Aralia Veitchi est un végétal ligneux, dressé, à tronc simple, cylindri- 
que, portant des taches subéreuses inégales, violacé dans le jeune âge, vert. 
foncé près le pétiole avec des maculés triangulaires. Le pétiole, long de 
10-15 centimètres, est filiforme, renflé à la base et amplexicaule, à stipule. 
courte, ovale obtuse, un peu échancrée et subgéniculée au sommet, dun 


cendré; la côte médiane est saillante sur l'une et l'autre face. 
L'A. Veitchi, en attendant qu'on sache dans quel genre exactement il 
doit rentrer, restera une charmante plante décorative par son feuillage, et 
l'Angleterre l'a déjà adopté comme plante hors ligne pour l'ornement des 
tables et des salons. 
La découverte en est due à M. Pancher qui en offrit des exemplaires 
vivants à M. John Gould Veitch lors de son passage à Noumea. Depuis 
l'établissement J. Linden en a introduit des sujets vivants et des graines. 


Ep. ANDRÉ. 


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TODEA WILKESIANA, BRACKENRIDGE. 


— 185 — 


PI, CCXXVI. 


TODEA WILKESIANA, mmcxeer. 


TODÉA DE WILKES, 
FoucÈREs. 
ÉTYMOLOGIE : genre dédié à Tode, mycologue distingue, auteur des Fungi Mecklembur- 
S, ù 


CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : omnia Osmundacearum (i. e. sporangia hypophylla, v. fron- 
dibus contractis paniculata, pedicellata, tenuissime membranacea, annulo dorsali lato incom- 
pleto, vertice dehiscentia, sporæ oblongæ v. subglobosæ, indusia varia; frondes bipinnatæ, 
stomatibus præditæ, vernatione circinnatæ, fertiles sæpissime contractæ); charact. autem 
T m sic : sporangia venulis frondis imposita, — Filices Novæ-Hollandiæe, Novæ-Zelandiæ 
et Noyæ-Caledoniæ, frondibus bipinnatis. . 

Todea, Willdenow, in Acf. Acad, Erfurt, 1802, p. 14. — Schkurhr, Crypt. t. 147. — 
Kaulf. Enum. t. 1, p. 5. — Hook. et Grev. 1e. t. 101: — A. Rich. F4. Nov.-Zeel. t. 16. 

CARACTÈRES SPÉCIFIQUES . caudex erectus, stipitibus lævibus semi-teretibus antice sul- 
catis, frondes membranaceæ glabræ bipinnatæ, pinnis sessilibus oblongo-lancelatis inferiori- 
bus deflexis, rachibus pilosis alatis, pinnulis oblongis obtusis dentatis basi oblique cuneatis 
pellucido-punetatis. — Nova-Caledonia, ins. Fidji. 

Todea Wilkesiana, Brackenridge, United States exploring expedition, XX, 309, t. 43. 

raseri &, Hooker et Baker, Syn. fil. p. 427. 


Cette charmante Fougère est originaire de la Nouvelle-Calédonie, d'où 
les collecteurs de M. Linden viennent de l'envoyer vivante en plusieurs 
beaux exemplaires. On la retrouve à la Nouvelle-Zélande, aux îles Fidji, et 
probablement aussi sur d'autres points de l'Archipel du Sud. ; | 

Elle prend l'aspect d'un petit arbre à tige dressée noire, renflée à la 
base, couverte de racines adventives, et de cicatrices provenant de la base 
des frondes tombées. Sa hauteur totale ne dépasse guère un mètre, à en 
juger par les échantillons que nous avons vus à Gand à notre récent 
Mais ce qui lui donne le plus remarquable caractère, c'est la grâce 
particulière de ses ravissantes frondes vert éméraude, pennées décompo- 
sées, étalées, finement découpées et d'une contexture membranacée, trans- 
lucide comme certaines Fougères des lieux humides (Æymenophyllum, 


Woodsia, etc.). 

La plante doit êt 
phère confinée et humide, à la mani 
dans toute sa beauté, mais elle prosp 


voyage. 


re tenue en serre froide ou tempérée, dans une atmos- 

ère des Leptopteris superba, pour l'avoir 

ère sans la couvrir d'un verre spécial. 
En. ANDRé. 


ten 


PI. CCXXVII. 


NOUVEAU JARDIN D'HNER DB M, J, LINDEX, 


L'Établissement J. Linden, à Gand, vient de s'enrichir d’une vaste con- 
struction en fer, destinée à abriter les grands échantillons de Palmiers, de 
Fougères, de Cycadées, etc. C'est un véritable monument, dont la belle 
planche ci-contre donne une idée d'ensemble, et qui mesure 30 mètres 
de longueur sur 16 de largeur et 9 mètres de hauteur. 

Ces dimensions permettent à M. Linden d'hiverner, dans les meilleures 
conditions de température et de lumière, les grands exemplaires de Fou- 
gères arborescentes, parmi lesquels des troncs de Balantium antarcticum de 
6 mètres de hauteur sur 2 mètres de circonférence! Probablement les plus 
gigantesques introduits jusqu’à ce jour en Europe. 

Les principales belles plantes que nous avons remarquées dans cette 
vaste serre sont des : Cyathea medullaris, ayant des troncs de 4 mètres de 
haut, couverts de superbes couronnes de frondes; des Cyathea dealbata, 
excelsa, etc.; Alsophila contaminans, australis; Dicksonia squarrosa, Smithü; 
Cibotium princeps (troncs de 5 mètres de h.), regale, spectabile; des Todea 
caffra et barbara aux troncs énormes; des Livistona olivæformis, Areca Bauer 
et sapida, des Corypha australis en vigoureux exemplaires, des Livistona 
Hoogendorpi et Jenkensi, Latania borbonica, Jubæa spectabihs, Phœnix tenuis, 
aurea, etc.; Chamærops stauracantha, arborea et elegans; Thrinax argentea et 
elegans; Zamia caffra, Lehmanni, Villosa, Vroomi; Dioon edule; Cycas revoluta 
et circinalis; Zamia horrida, lanuginosa, glabra et autres belles espèces; 
Strelitxia Ernesti-Auqusti; Musa ensete, etc., ete. — On comprendra aisé- 
ment qu'il est. difficile de donner le détail d’une serre d'un établissement 
horticole dont le contenu change à chaque instant. Nous nous contenterons 
donc pour cette fois de cette nomenclature, quitte à y revenir plus tard. 


A. Ducos. 


L'ILLUSTRATION HORTICOLE 


DAeharnemaeker, : 


J 


NOUVEAU JARDIN D'HIVER DE M. J. LINDEN, A GAND. 


* 


floraison en serre. 


— 187 — . 
HORTICULTURE D'ORNEMENT. 


HOVENIA DULCIS. 


Cette Rhamnée asiatique (on l'a trouvée du Népaul au Japon) a dans 
l'horticulture un avenir qui est encore peu apprécié. On sait qu'elle attire 
vivement l'attention par ses belles feuilles et son port ornemental, ainsi 
que par sa curieuse inflorescence. Les pédoncules primaires de cette inflo- 


_ rescence, assez semblables à des queues de cerise, se ramifent à leur extré- 


mité par plusieurs bifurcations (dichotomies) successives, toujours dirigées 
à angle droit les unes sur les autres, horizontales, ascendantes où descen- 
dantes. A l'extrémité de chacune des divisions de cette cyme se trouve un 
petit fruit attaché par un pédicelle très fin. Les dernières bifurcations de 
l'inflorescence sont charnues, et rappellent, par leur apparence et les stries 
de leurs surfaces, les rhizomes de l'/pécacuanha annelé. Mais les propriétés 
en sont toutes différentes, car ces pédoneules floraux charnus sont comes- 
tibles et même assez agréables au goût. Ils ont la saveur de certains miels 
aromatiques. ' 5 
L'Hovenia dulcis est cultivé en grand au jardin du Hamma, près d'Alger, 
où il fructifie parfaitement. Il réussirait sans doute dans ‘le midi de Ja 
France, et ce qu’il ÿ a de plus intéressant, c’est qu'on peut l'avoir en pleine 
terre sous le climat de Paris, à l'exemple de M. Lavallée. Dans ces condi- 
tions, la plante perd ses tiges aux gelées, mais elle en repousse de nouvelles 
au printemps. Elle ne fleurit pas, mais ses jeunes tiges annuelles sont d'un 
bel aspect décoratif dans les massifs. On en obtiendrait facilement la 


CULTURE DES POTENTILLES. 


Les Potentilles ont fourni dans ces derniers temps à ha 
anglaise, et notamment à M. W. Willison et à M. D. Wood, à D MM 
ressants, qui proviennent surtout de deux espèces trs ndins des 
atrosanguinea et le P. nepalensis. On rencontre encore Ge FÆ jé rafhar- 
variétés du P, formosa et du P. Fintelmanni. On à obtenu es (ein 
quables variant de l'écarlate au marron 
taches, des marbrures de couleurs variées: ; 
variétés, celles dont les fleurs sont simples ont mom 
celles dont les fleurs sont doubles. Quant à leur D terre franche comme 
s'accommodent à peu près de toute espèce et 5 ox entremèlé de 
de terre légère. Ce qui leur convient, c'est Un ® PE Lrintemps: 
terreau de feuilles. On les propage par la DIVIÉION PRRPAE 


Î is après. 
en les semant en mars, on aura des fleurs quinze mois APT 


D gb 


es T8 


MÉLANGES. 


L'AGRICULTURE CITÉE COMME EXEMPLE A L'HORTICULTURE. 


Discours lu par le prof. Dr GOEPPERT à la section d'arboriculture et d’horticulture 
de la Société Silésiénne le 21 juillet 1875. 


L'Horticulture et la Botanique sont certainement très alliées; mais 
jusqu'à ce jour elles ont été presque toujours séparées, et pour elles plus 
que pour d'autres sciences leur histoire démontre que la théorie découle 
ordinairement de la pratique. Dans l'antiquité classique, l'Horticulture avait 
déjà un certain développement, et pendant tout le moyen-âge de nom- 
breuses et importantes observations vinrent encore l'affermir, avant qu'il 
fût seulement question de la Botanique comme science. Lorsqu'au commen- 
cement du XVI: siècle on donna à la Botanique une fondation scientifique, 
l'Agriculture et l'Horticulture restèrent séparées. Linné, dans sa classifi- 
cation des historiens de son temps, ne comptait pas les horticulteurs parmi 
ses confrères, mais bien avec les botanophiles qui ne s'occupaient que très 


* peu des plantes et parmi lesquels il comptait, sans doute aussi, les méde- 


cins et les anatomistes. 

Le siècle passé n'eut, pour ainsi dire, qu'un seul botaniste qui s’occupa 
sérieusement d'Horticulture scientifique, ce fut Du Hamel du Monceau, 
botaniste du plus haut mérite. Dans sa Physique des arbres qu'il nous a 
laissée, il nous donne un excellent ouvrage qui est encore aujourd'hui très 
considéré. 

La Physique et la Chimie, qui vers la fin du siècle passé ont paru sous. 
une forme presque nouvelle et qui ont été mises immédiatement en rela- 
tion avec la vie des plantes, dans les proportions du sol et de l'atmosphère, 
ont été sans grande influence dans l'ensemble de l'emploi pratique en Phy- 
tologie, en Agriculture et en Horticulture. En vain Sprengel, Lampadius et 
d'autres ont montré la grande valeur de ces nouvelles doctrines. Liebig a 
saisi le vrai moment pour leur donner une grande importance, il a réformé 
l'Agriculture entière et lui à même tracé le chemin à suivre pour devenir 
prospère, chemin qu’ell n’a pas encore quitté aujourd'hui. 

L'ancienne théorie de la terre végétale, l'opinion que cette terre sert 
immédiatement à nourir les végétaux, et que les minéraux comme le plâtre, 
la chaux, la marne n'agissent que comme stimulants, a été vite abandonnée. 
On à montré très clairement que les corps organiques tels quels ne servent 
à l'alimentation, que quand ils sont décomposés en corps anorganiques, 
c'est-à-dire en eau, en acide carbonique ou en ammoniaque. Il était donc très 
nécessaire de trouver de quoi se compose la cendre qui sert de nourriture 
aux plantes, ce que celle-ci demande pour son développement et ce qu'il 
faut rendre au sol pour les matières perdues. De cette manière, la doctrine 
de l'engraissement chimique, une des plus belles découvertes de nos jours, 
était fondée et le procédé empirique d'autrefois était abandonné pour tou- 
jours. L'Horticulture, bien qu'elle soit voisine de l'Agriculture et qu'elle loge 


— 189 — 


pour ainsi dire sous le même toit, ne profita guère de cette nouvelle décou- | 
verte. L'Horticulture s'était déjà formée un système de culture admirable, 
auquel elle devait d'heureux progrès, elle ne sentit donc pas la nécessité de 
suivre la nouvelle direction imprimée à l'Agriculture. 

Elle restait donc fidèle à l’ancienne coutume, vieille de plus de mille ans, 
et elle opérait toujours avec les mêmes moyens de culture, c'est-à-dire le 
sable, la terre forte, la terre franche, la terre de bruyère et divers engrais 
auquels elle donnait des noms anciens, tout-a-fait étrangers à la science, 
sans prendre à leur emploi le moindre égard sur les parties constituantes 
des végétaux mêmes. 


(Traduit de l'allemand). (A continuer). 


D nl 


j 


REVUE DES PLANTES NOUVELLES. 
Botanical Magazine. 


Nous reprenons ici, d'après le désir de plusieurs abonnés, l'indication des 
espèces figurées dans le Botanical Magazine. 

Tab. 6074. — SaxirraGa PELTATA Torr., le Saxifrage dont la feuille est 
la plus grande, espèce californienne, qui a fleuri en 1873 chez MM. Downie, 
Laird et Laing. ÉCRE 

+ Tab. eus, . XANTHORRHÆA QUADRANGULATA F. Müll., originaire de 
l'Australie méridionale, introduite par le docteur Schomburgk, directeur 
du jardin d'Adélaïde, Cette curieuse espèce, dont la culture ne Jones 
pas une grande chaleur, offre un tronc de quatre pieds, du sommet ag* 
retombe une forêt de feuilles allongées comparables à une touffe par 
Jour d'Espagne (/solepis setacea), et part une hampe de Z pis ps RE 
par un épi obtus comparable à celui d'un Typha de nos pays, à Lo 
vert des fleurs délicates d’une Joncée. C'est la quatrième espece au & 
cultivée S ÿ établi 

Tab. ns STEUDNERA COLOCASIÆFOLIA C. Koch. _ x ne 
depuis lors que cette plante, dessinée chez M. Bull, se Koch figuré dans 

nera discolor hort. Bull, et non au S. colocasiæfolia C. us dans le 

l'{lustration horticole, t. XIX, tab. 90. Le S. sp ps 

Gardeners’ Chronicle du 4 décembre HT 

Tab. 6077. — MESEMBRIANTHEMUM TRUNCATE 
quelque peu différente de celle qui est décrite sous ce RO! sé nd 
classiques. i s'éte 

‘Tab. 6078. — CoLcnicum spEcIOSUM Stey., es atteint 
du Caucase jusqu'en Perse, et dont la fleur, dans certè 

Une largeur ainsi qu'un coloris remarquables. tif de Chine «et cultivé dans 

Tab. 6079. — Bamsusa srriaTA Lodd., nà était cultivée sous le nom 
divers pays, même aux Antilles. Cette . Le de novembre. Elle est 
de B. Fortunei chez M. Bull, où elle fleurit au m0I | 


remarquable par ses anthères pourpres. 


Haw., espèce du Cap, 
Fe les traités 


Le T0 — 


Tab. 6080. — FAGRÆA ZEYLANICA Thunb., l’une des plus belles espèces 
de ce er de l'Asie tropicale et de la as envoyée de Ceylan par 
M. Thwait 

Tab. de — GAILLARDIA AMBLYODON J. Gay, du Texas, où elle fleurit 
depuis le commencement de l'été jusqu'aux froids de l'hiver. Ce Gaillardia 
est dressé, haut de 2 à 3 ss avec des fleurs pourpres à rayons plus 
pressés, mais moins longs que ceux du G. aristata. L'espèce, étant annuelle, 
pourrait avoir une place très Dirretle dans les parterres; semée sur 
couche au Sete elle se conduirait comme un grand nombre d'herbes 
du Mex 

Tab. 608. — STAPELIA CorpiRoyI. Cette curieuse Stapéliée, complète- 
ment nouvelle, appartient à la section Davalia. Ses tiges naines portent de 
nombreuses flores qui ne sont pas analogie apparente avec certaines Passi- 

orées, à cause de leur couronne staminale violette fimbriée sur le bord. 
Elle paraît faite pour orner les rocailles des serres consacrées à la culture 
des Protéacées, Cactées et autres végétaux des régions chaudes et sèches. 

Tab. 60 Iris DouGLasrana Herbert, de Californie, à périanthe 
élégamment veiné. 

Tab. — ODONTOGLOSSUM ROSEUM Lindl., des Andes du Pérou, qui 
contraste par sa coloration avec celle de la plupart des espèces du même 
genre. Cette espèce a été figurée antérieurement dans l'llustration horticole, 
vol. XVIIT, tab. 66. 

Tab. 6085. — OponToGLossuM Roezzrr Rchb., de la Nouvelle-Grenade. 

Tab. 6086. — BAUHENIA NATALENSIS Oliv. Cette espèce est décrite pour 
la première fois. Elle est très voisine du B. tomentosa L. 

Tab. 6087. ARABIS BLEPHAROPHYLLA Hook et Arn. Charmante Crucifère 

de Californie, à fleurs grandes et d’un rose lilacé comme ss de certains 
Phlox. Cette plante est une conquête pour l’horticulture. 

Tab. — NUNNEZHARIA GEONOMÆFORMIS Wendland, Guatemala, 
petit Palmier introduit par M. Warscewicz. On sait que le genre Nunne- 
zharia est le même qui est beaucoup plus connu des horticulteurs sous le 
nom de Chamædorea. Le premier de ces deux noms, dû à Ruiz et Pavon, est 
antérieur de quelques années au second établi par Willdenow 

ab. 6089. — Ruarpsazis HouLzernr Lemaire. Cette espèce avait été 
signalée dans Les Cactées, sans description. Elle est donnée avec doute 
comme originaire du Brésil. Appartient-elle bien au genre Rhipsalis? 

Tab. 6090. — Corcxicum Parkinsonr. Cette charmante espèce avait été 
Re par le vieux Parkinson, dans son Paradisus terrestris, p. 155, 

et p. 156, sous le nom de Colchicum Frütillaricum chiense. Le terme de Fri- 
sanéie était excellent, le _périanthe offrant les membrures d’un damier à 

s blanches ou purpurines, à peu près comme ceux du Fritillaria 
SEE 

Tab. 6091. — BESCHORNERIA ToNELI noob, du Mexique, espèce non 

encore décrite, extrêmement voisine du B. tubiflora Kunth. 

ab. 6092. — ACONITUM HETEROPHYLLUM Wall., de l'Himalaya occiden- 
tal, magnifique espèce ornementale, qui, paraît-il, loin d'être vénéneuse, 
fournirait dans l'Inde un médicament tonique, l'Atees. 


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— 191 — 


Tab. 6093. — Panax SAMBUCIFOLIUS Sieb., de la Nouvelle-Hollande (Vic- 
toria), que recommandent aux horticulteurs la beauté et la longue persis- 
tance de ses baies transparentes. " 

Tab. 6094. — ÉPIDENDRUM CRINIFERUM, Rchb., de Costa-Rica, voisin de 
VE. cubense. Les fleurs en sont tigrées et le gynostème tout-à-fait bizarre. 

Tab. 6095. — RHopara Pouur Mart., du Brésil, connu de certains hor- 
ticulteurs sous le nom de Rh. corcovadensis. 

Tab. 6096. — Xrpnron SISYRINCHIUM Baker, sorte d'/ris de la région 
méditerranéenne, à segments extérieurs du périanthe roses en dessous et 
d'un violet foncé en dessus; introduit depuis longtemps. 


Tab. 6097. — Ecnnocacrus CummnGr Salm-Dyck, à fleurs jaunes, 
cultivé dès 1847 à Paris par M. Andry, originaire de la Bolivie, 
Tab. 6098. —— EpIpeNprum Linpceyanum Rchb. f., de Costa-Rica, où 


la découvert M. Skinner. Grandes fleurs unicolores d’un violet pâle, appar- 

tenant au Sous-genre Barkeria. 

Tab. 6099. — Sexecro Anreurxorsru J.-D. Hooker. Cette plante du 
Cap est un Xleinia du Prodromus, genre que MM. Bentham et Hooker ont 
incorporé dans leur Genera Plantarum au genre Senecio, largement agrandi 
Par eux. C’est une des plus anciennes plantes du Cap introduites, mais à 
Peine avait-elle été vue en fleurs jusqu'à ce jour. 

Tab. 6100. — ReceLra cicraTa Schauer, Myrtacée de serre tempérée, de 
l'Australie, qui fleurit en septembre. 

Tab. 6101. — Senec1o DoRONICUM var. HOSMARIENSIS, rapporté du 
Maroc, de chez les Beno-Hosmar, par M. Hooker à son dernier voyage. 
Elle a la tige basse et forme en Angleterre une bonne plante de rocailles. 
Elle y fleurit en mai. 

Tab. 6102. — SaxrrraGA rLoruzeNTA Mor., belle espèce dont les roseties 
serrées poussent au moment de la floraison une magnifique hampe de 
fleurs roses. Cette plante, très locale, n'habite que les montagnes voisines 
du col de Teude, aux environs de Nice. 

Tab. 6103. — Crocus cancezLarus Herbert, plante de la ap na 
en Grèce et de la région alpine dans le Taurus, mal figurée par . À _. 

Tab. 6104. — Cazanrue curouzrco1pes Lindl., de Malacca, déj £ . 
Par Lindley dans le Botanical Register, mais avec des caractères un P 
différents. 

* Tab. 6105. — Grevir Lea rascrouLaTA R. Br. 
ollande qui n'avait pas encore été figurée. re 
Tab. 6106, mr PERENNANS DC., Légumineuse de Natal, voisine 

des Indigotiers, à grappes élégantes de fleurs violettes. RE 

Tab, 6107. — Curysanræemum Carancxe Ball, splendide esp Cons 

; M. Hooker, Ball et Maw. Comm 

Portée de leur voyage au Maroc par MM. étre eultivés H- 

elle croit à 8000 mètres environ dans l'Atlas, ellé pourra bractées argen- 

lement dans nos jardins, où elle fleurira au printemps. a x à A Mrs 
tées translucides, et rayées d'une bande purpurine t de nature à faire 
laÿons jaunes bordés intérieurement de pourpre, S0n 

VVement rechercher cette espèce. 


Protéacée de la Nouvelle- 


1 


Tab. 6108. — Erica CHamissonis Klotzsch, du Cap. En figurant cette 
jolie espèce à fleurs roses, M. Hooker fait remarquer qu'il y a soixante ans 
on cultivait à Kew 186 espèces d'Zrica, tandis qu'aujourd'hui le même 
établissement n’en possède plus que 50. j 

Tab. 6109. — RomanzorriA siToxensIs Chamisso, du nord-ouest de l'Amé- 
rique. Cette Hydroléacée, à racine vivace et à courtes tiges munies de fleurs 
blanches, sera une bonne plante de rocailles. 

Tab. 6110. — Iris oLBIENSIS Hénon, du midi de la France, qui n'avait pas 
encore été figuré. Espèce de même port que l'Z. pumila, mais à fleurs beau- 
coup plus foncées. “+ 

Tab. 6111. — CampsiDium cHiLense Reiss. et Seem., déjà figuré dans le 
Bonplandia, vol. X, tab. 11. Cette espèce est le Tecoma Valdiviana de 
Philippi. | 

Tab. 6112. — Pyrus BAccATA L., espèce orientale de la Sibérie, du Japon 
et des montagnes de l'Himalaya, cultivée depuis longtemps, mais qui 
n'avait pas encore été figurée. 

Tab. 6113. — Crium Moorer Hook. f., du Cap, espèce nouvelle intro- 
duite au jardin de Glasnevin dès 1863, mais encore fort rare chez les horti- 
culteurs. Elle est très voisine du C. Colensoi de Natal, et persiste en pleine 
terre en Irlande, fleurissant parfois au printemps et à l'automne, sans qu'on 
prenne d'autre précaution que d'en rechausser les bulbes. 

Tab. 6114. — BracHysEMA UNDuLATUM Ker, du sud-ouest de l'Australie, 
remarquable par la couleur de ses fleurs, d'un bleu-violet sombre, arbris- 
seau de serre tempérée. 

Tab. 6115. — DECABELONE ELEGANS Dne, Stapéliée d'Angola, à tige de 
Cactus et à fleurs tigrées, én cloche. 

Tab. 6116. — KniepnoriA Rooperr Moore, Aloënée de la Cafrerie 

anglaise, extrêmement voisine du Æniphofia ou Tritoma Uvaria, l'1ris Uvaria 
de Dodoëns, par ses caractères botaniques aussi bien que par la culture 
qu'elle exige. 
Tab. 6117. — ACHILLEA AGERATIFOLIA Benth., des montagnes de Grèce; 
cette espèce a le port du genre Anthemis. Son feuillage glauque et fin, sa 
taille courte et ses larges capitules à fleurons blancs lui assurent, si on la 
multiplie, une place distinguée en horticulture. 

Tab. 6118. — Iris TecroruM Maxim., du Japon, que M. Hance a publié 
dans le Journal of Botany sous le nom d’Z. tomiolopha et Miquel sous celui 
d’Z. cristata Stet. 

Tab. 6119. — BozsoPxyLLum DayaNum Rchb. f., déjà figuré dans les 
Xenia Orchidacea, tab. 144. 

-_ Tab. 6120. — CnNamoDENDRON corricosu Miers, l'arbre qui fournit le 
Cannelle de la Jamaïque, intéressant plutôt pour le botaniste que pour 
l'horticulteur., 

Tab..6121. — Drosera Wurrraxernr Hook, Ic. Plant, tab. 375, espèce 
à tubercules, d'une culture difficile, 

Tab. 6122. — PeNTSTEMON HuMILIS N utt., charmante espèce naine, des 
Montagnes Rocheuses, dont la tige presque toute entière se couvertit en 
une grappe de fleurs bleues. 


a 


PL 225, Aralia (?) Veitchi . . . 
PL 197. Araucaria Balansæ 

PI. 904. Rulei 

PI. 913. D run Murü 

PI, 903, Azalea “it PR Valle . 
| e Jean Wolkof. 
| " cr En Fra 

PL mes gur æfo la 

x d Camellia Aibino Botti 


. 


Cocos Weddelliana . 


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… — — bn des 

e s Cypripedium Parishi, . . 

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206. Dicksonia ch 

pri 19, Di she 
2. llbnbacnis Antiortets 


É Caria Balansæ . . 
beille mosaïque Der 


an | 
: “4 nine à \ Oreidées de M. le Comte du 


FL 220, 
Li un Croton (Codiœum) Andreanum 
- — lulu 


TABLE DES MATIÈRES 


CONTENUES 


Texte et Planches coloriées. 


PI. 217. Dracæna Warocquei . 
PI. 214. Epidendrum paniculatum 
PI, 218. Gloxinias hybrides Houvéiux 


DANS LE XXII VOLUME DE L'’ILLUSTRATION HORTICOLE. 


PI. 297: me d'hiver de M. J. Linden, à Gand 


(no 
PI. 199. Masdévallia port 
Pr 100: 
PI. 221. Oncidium Loris 
PL 224. Pêcher à feuilles res 
PI. 205. Pitcairnea stamine 
PI. 209. Rheum nobile. . . +. 
PI. 198. aq ignea 


ax brasiliensis . 


PI. 215. Vriesea (?) er 1 


PL 200. Vriesea (?) gul 


PI. 495. Zamia Linde 


Gravures noires et Vignettes. 


97 | Coupe de 2 A serre. 


soupapes es de fond 


Tondeuse sn (l}, disse 


re 


Table alphabétique des matières. 


nn 
he oo de Tunisie (l) . 
ln er ù à la Nou ouvelle-Calédonie. 


ét 


— cr pe : 


PAG. 
89 
155 
95 
151 


parer (1) citée comme exemp 
re tente des) ss + 
Anemone fulgens . + + + : 

Anémones (les) + : + 


Vriesea (?) “gains ; 


nr var. tineata : 


. 


le à lHorti- 


Pac. 


114 


Pac. 

Annonces horticoles si 149 
Annuaire de PHordbiitère belge à 7 
Anthurium Scherzerianum . : 70 
Arbre du Mississipi (un .” 182 

_ Arbres fruitiers à branches renversées (es) -  J4 
Arbustes rustiques 4 457 
idées hybrides 159 
Aurantiacées (les de d. A Li 


ar 
Bambou ds to) LES OCR PO TS CP LT NS 
Bégonias DONNE nr ee ue 0 2 498 


Botanical Magazine . 36, 189 

Botrytis infestans et les savants anglais Qo. Fe 

Brocolis (conservation Sr des) . à, 20 

Brugnon Welbeek Seedlir 25 

Bulletin de Ja Fédération de Sociétés d'Horti- 
culture de Belgique 


Le] 

Cactacées de plein air RD LEO ne PT ER Dr. 
Caladium d'Afrique (culture du si RCE RES APS OR à Là 
Caladiums de M. Bleu (nouveaux) . . . . . 79 

— (conservation hivernale sm CSS ET E à L 
Canna iridiflora : s She Lot CL 

liliflora . Ed Le ee Rene ce MOT 
Cantua depe * de 0 
Capucine or (culture de h) : TRE ARE D Co à 
Caraguata m 
Catalogue TE de fruits ‘des frères Simon: 
Louis . à pit 

Cattleya (les) Fe k + 


 Ceanothus drugs du enr 5 _ du rh 


(culture des) . LA Rerre E 
Charles de dass PE re der AN 
Chrysanthèmes d'automne , . . EN 


48 

165 

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Chrysanthemum Mawii . se a QE priitope 
Cienskowskia Kirkii = are 

Club horticole à Londres . sn % 0e 0401 
Colquhounia vestita . ; de .,08 
ngrès d'Amsterdam en 1877 . A é à 
— international de Géographie . . . . 1 5 
— orpasts à Bruxelles A 
—  pomologique à Gand. . . . . . 4117, 166 
— de Fran ST 
de 7 


Conifères de M. Roezl (les envois is do. 
Corbeille mosaïque (la). . 
Correspondance botanique, ,. , , . + nu 190 


Courtilières (destruct + ne 12 
Cotoneaster frigida et Nepalensis te “48e: JS 
Crotons trilobés (les : se + 191 
Culture des Champignons , un nie, HD 

— de la Vigne en us ne Es 
Curmeria (le genre) . . . de 5 
Cypripedium japonicum . . . . . . , . 97 
Cypripédiums vénéneux (les). . . . . , . 114 


D 
Dégénérescence (de la). . ie VE ren 
Burionées (monographie des). + + 6 


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Ecole d'Horticulture de Versailles . me 
Elementary lessons of botanical engrphy Re 


Eloignement des ae: souris 3 
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Espèces affines et la théorie évolution n (e) 
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— en Algérie et sur à jiltoral français mé- 
diterranéen (les) . D , 
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Euchäris amazonica . . 


D anglaise dans l'Est de la Chine se 
de M. Moore dans l’Archipel du Sud. 
Exploration botanique des Célèbes. . . . . 1 
du Guatéma 
— botanique et horticole des régions équè- 
toriales de la ERA des Andes. 
— de la Nouvelle-Calédoni 


ay . ? 
Expositions jé pour 1873 ; 
Exposition à Nam DL © 
Congrès bis à À Gand A 
— et Congrès d'Amsterdam en 4877 . . : 
— d'Anvers . . 
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Fraisiers de M. Riftaud (ones), 

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Fruits nouveaux : Brugnon Welbeek Seedling - 


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urnal de voyage du Dr Livingstone dans l'Afri 
* MA coutrale, depuis 1865 (dernier) , 66 
K. 
* À Fortunei (fleurs mâles du). . . . 103 
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— M. Daniel Hanbury . 
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= M. le comte Jaubert . 
— M. Ed. Lafon do ie 
— M. André Leroy . ce ce PU ESS 
_— Sir Charles Lyell , . UT 
— M. Alphonse Mas , AT", 
— M. Trahcrne Moggridge EN REM 
—— M. le Dr Pla us à 
— M. William AE en 
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Polymorphisme des Champignons 
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— quinquennal De Candolle . PAU EE > | 
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RecGeations ‘ SHNER ee Le Tondeuse Berrichonne (la). . 
Revue de lifirusitre belge PR a RS Pr D 
des ra nouvelles.‘ 2.7, 36; 190 U: 
Rheum nobile. Ur there FO T0 E DrCOOUNA AUS :: .: , +." 
Riev-(M) en Frances"; Sommet 135 ; 
Robinia seMmDerHorens ,5. 7. ., 781 V. 
Roma HOPUCOIE Un), 007 Rte nrASE 
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s Vigne en Californie (la). : 
4 Vignes américaines (les) 
Selaginella, Braumif ..: : . :., .:. 1, 1 .(@2 | Vigne-Vierge architectaeale (une) 
Sericobonia (sur gs en ee CE let de et OR À: VIONODIC (le) « 
Serre universelle . 9g | Voyage d'exploration de M. André À 


44, | 
Session en ru de ts Société  toriét de Vriesea Regina (Glaziouana) 
Fra g | Vriesea (?) sanguinolenta 


de hé e scientifique frinéaisé. 410 


Sieboldia 55 in 

Société botanique de France (excursion de el) : 86 | Wallis (mon ex-collecteur).  S 
Solanum is 169 | Wellingtonia gigantea pendula . . . 
Soupayes et bondes de fond . pass Cr 6 | Wittoof (le). a