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Full text of "Adansonia;recueil d'observations botaniques /redige par le Dr. H. Baillon."

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ADANSONIA “eco 


RECUEIL PÉRIODIQUE 


D'OBSERVATIONS BOTANIQUES 


RÉDIGÉ 


Par le D HE. BAILLON 


TOME TROISIÈME 


PARIS 
48, RUE DE L'ANCIENNE-COMÉDIE 


SEPTEMBRE 1862 — AOUT 1863 


ADANSONIA 


RECUEIL PÉRIODIQUE 


D'OBSERVATIONS BOTANIQUES 


ORGANOGÉNIE FLORALE 


DES CORDIACÉES. 


Le-genre Cordia, qui estle type de cette famille, et qu’on devrait 
appeler Sebesten (1), fut placé par Adanson (2) dans sa famille 
XXIV, celle des Bourraches (Borragines). A. L. de Jussieu (3) . 
rangea également les Cordia dans son ordre des Borraginées, 
entre le Patagonula et l Ehretia, et l'exemple d'Adanson fut ainsi 
suivi par tous ses successeurs, jusqu'en 1810. C'est à cette 
époque que R. Brown (A) considéra les Cordia comme le type 
d'un ordre distinct. A part M. A. de Candolle (5), qui laissa sub- 
sister les Cordiacées parmi les Borraginées, tous les classificateurs, 
Link, Endlicher, MM. de Martius, Lindley, ont admis l'ordre des 


(1) C'est le nom de Lebouc, adopté par Adanson et qu'on doit conserver, si l'on 
remonte pour les noms des genres jusqu'à Tournefort, comme l'admet M. Fries et 
|. «omme-on le fait dans un grand nombre de cas. Ventenat (Tabl., I, 380) donne à 

| cette famille le nom de Sebesteniers. 
eo Familles d (4763), 11,477. 


2 ORGANOGÉNIE FLORALE 
Cordiacées. Séparés d'abord des Borraginées, à cause de leur 
style à quatre branches et de leurs eotylédons plissés, les Cordia 
furent signalés par M. de Martius et Endlicher comme plus voi- 
sins des Convolvulacées, dont ils se distinguent par leur fruit 
drupacé, leur embryon renversé, leurs graines dépourvues d'al- 
bumen. Pour M. Lindley, i! n'y a pas méme lieu d'admettre les - 
Cordiacées dans la méme catégorie que les Borraginées, parce 
qu'elles ne présentent pas les caractères essentiels de l'inflores- 
cence scorpioide et du fruit nueamenteux que l'on observe dans 
ces dernières. — 

L'étude organogénique nous permettra de j juger de la véritable 
valeur de ces assertions. Nous avons pu nous livrer à cette étude 
sur plusieurs espèces de Cordia cultivées dans les jardins, et nous 
exposerons ici ce que nous avons observé chez le C. ferruginea. 

Inflorescence. — Les fleurs sont disposées en cymes scorpioides 
ou plutôt en glomérules, car les pédicelles sont à peu près nuls. 
Quelquefois un seul de ces faux épis scorpioides constitue l'inflo- 
rescence ; mais plus souvent l'axe principal qui se termine par 
un de ces épis, en porte deux, trois, ou davantage, appliqués plus 
bas sur ses cótés. La disposition des fleurs est donc en somme -la 

"méme que dans les Borraginces. 

Calice. — Les cinq sépales naissent dans I ordre quinconcial 
et longtemps les uns aprés les autres. Aussi sont- ils très inégaux 
à une certaine époque. Les sépales h et 5, qui naissent les der- 
niers, sont encore presque sphériques el très courts, quand les 
sépales 1 et 2 ; beaucoup plus allongés, commencent à à se couvrir, 
prés de leur sommet, de papilles épaisses qui s 'allongeront plus 
tard en poils aigus. Malgré leur apparition successive, les ise 
sont définitivement en préfloràison valvaire. | 

Corolle. — Les sépales, déjà trés grands et rapprochés par leurs | 
bordi, cachent entièrement le réceptacle floral q d les. pétales 
naissent it simultanément dans Kais, intervalles. lis. ‘sont. 


DES CORDIACÉES. ^; à 


qui commencent à se déchiqueter sur leurs bords et à se disposer - 
dans le bouton en préfloraison tordue. 

Androcée. — Les cinq étamines naissent aussi toutes à la fois. 
Elles apparaissent sur le réceptacle en dedans de la corolle, avéc 
laquelle elles n'ont alors aucune connexion. Plus tard elles sont 
soulevées avec elle, de manière à paraître insérées sur son tube. 
Chacune d'elles devient formée d'un filet court et d'une- anthére 
biloculaire introrse. L'anthére est déjà bien formée, quand on voit 
naitre sur la corolle, près du pied des étamines, de nombreuses 
papilles qui paraissent de haut en bas: et d'abord en. face de la 
ligne médiane de chaque pétale. Ces papilles deviendront plus tard. 
de longs poils qui retiennent le pollen tombé des anthéres. 

Gynécée. — Après la naissance des étamines, le centre du 
réceptacle floral conserve encore quelque temps la forme d'un - 
petit dôme à surface lisse. Les feuilles carpellaires naissent au 
pourtour de ce dôme sous forme d’un petit bourrelet elliptique 
presque continu. Cependant il y a ui moment où le bourrelet 
manque tout à fait aux deux extrémités de l'ellipse, les deux feuilles 
carpellaires n'étant pas encore devenues connées en ces deux 
points. Un peu plus tard, il devient impossible de les distinguer 
l'une de l'autre, car elles s'élèvent sous forme d'une enceinte 
dont le bord supérieur est entier. Dans une troisième période, 
par suite d'aecroissements inégaux, ce bord présente de nouveau" 
des échancrures au nombre de quatre. Deux éehanerures répondent 
au point d'union des deux feuilles carpellaires ; les deux autres; à 
leur ligne médiane. Telle est l'origine des quatre branches: qup 
présentera plus tard la portion stigmatifère du style. 

Pendant que l'ovaire, largement ouvert par sa partie supérieure, 
a la forme d'une coupe, on voit quatre saillies s'avancer de la 
gi mg an Esci] dans Linoslean de la iim UE 


h ORGANOGÉNIE FLORALE 


fond de l'ovaire, tandis qu'elles sont encore indépendantes l'une 
de l'autre dans la partie supérieure. Leur bord libre représente 
done un croissant à coneavilé tournée en haut et qui s'élève 
chaque jour davantage. L'ovaire se trouve ainsi partagé inférieu- 
rement en quatre fossettes, tandis qu'en haut il est toujours unilo- 
culaire. 

C'est sur les placentas, tout prés de leur base, que se montrent 
les ovules. Il y en a un à droite et à gauche de chaque placenta, et 
il est d'abord réduit à un nucelle ascendant et rectiligne. Mais, 
comme la logette occupée par chaque ovule s'aecroit en. profon- 
deur au-dessous de lui, l'ovule lui-méme grandit au-dessous de 
son point d'insertion : sa région ehalazique s'abaisse, sans que 
son sommet change de direction. De cette facon l'ovule devient 
incomplétement anatrope, avec son micropyle en haut et en dehors. 
Il ne se recouvre que d'une seule enveloppe. 

Maintenant que l'étude du développement d'un Cordia nous a 
permis de bien saisir toute l'organisation de ce genre, comparons 
avec lui une plante bien connue, l'Héltotrope. Son calice, sa 
corolle et son androcée sont semblables. Le pistil se compose aussi 
d'un ovaire primitivement biloeulaire et d'un style dont l'extré- 
mité conique chargée de papilles stigmatiques est divisée aussi en 
quatre lobes. Seulement ces lobes sont peu prononcés, tandis que 
‘dans les Cordia ils sont ordinairement fort allongés. Mais cetle 
différence de taille ne saurait avoir une grande importance, Si 
nous ouvrons l'ovaire adulte de l'Heliotropium, nous verrons 
qu'une fausse cloison partant du milieu de la face interne de 
chaque feuille carpellaire partage en deux compartiments chacune 
de ses loges primitives ; de facon qu'on y trouve, comme dans les 
Cordia, quatre demi-loges uniovulées. Or, ici encore il y a dans 
chacun de ces compartiments un ovule à micropyle supére et 
extérieur. De part et d'autre aussi nous trouvons un fruit dru- 
pacé, des graines dépourvues d' albumen, et deg fleurs tantôt ses- 
siles, tantôt pédicellées, disposées en cymes unipares. 

: Nous i en concluons que ces deux genres sont inoiparahiia, et 


DES CORDIACÉES. ! 5 


comme ils appartiennent , l'un à la famille des Cordiacées, l'autre à 
celle des Ehrétiées, nous réunissons les deux familles sous le pre- 
mier de ces noms qui a pour lui l'antériorité. Ainsi se trouve pour 
nous constitué le groupe des Cordiacées, que nous jugeons insé- 
parable de celui des Borraginées, comme le montre le tableau 
suivant. 


BORRAGINÉES. 


|. BonRAGINÉES proprement dites de tous les auteurs. 
II. ConpiAcÉEs subdivisées en : 


À. Cordiées, embryon replié sur lui-même, dépourvu d'albumen. 
B. Héliotropiées, embryon non plissé, dépourvu d'albumen. 
C. Tournefortiées, embryon entouré d’un albumen. 


Caractères communs à ces trois dernières divisions : Fleur qui- 
naire régulière à périanthe double. Cinq étamines insérées sur 
une corolle monopétale. Ovaire supère à style non gynobasique, 
à loges biovulées subdivisées par une fausse cloison à évolution 
centripéte. Ovule descendant à micropyle supére et extérieur. 
Fruit drupacé. Feuilles alternes, sans pales, Fleurs disposées en 
cymes souvent scorpioides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 
PLANCHE 1. 


CORDIA FERRUGINEA Kunth. à 


Fic. 1. Inflorescence adulte. L'axe prineipal se termine par une cime bipare 
de fleurs dont l'épanouissement se produit de haut et en bas et des cymes 
unipares semblables se Pn n aussi penses sur cet axe prin- 
cipal, g 

Fic, 2: Développement du calice. Les sépales 1 et 2, " ê; se sont Minis 
sur le réceptacle ici sans qu'il d ait encore ponet des autres 


mee 


6 ORGANOGÉNIE FLORALE 
Fie. 3. Les sépales 4, 2 et 3 sont formés et l'on voit poindre les sépales 4 et 
18,184 868%: 
Fic. 4. Les cinq sépales sont formés et rapprochés les uns | dd autres, ils com- 
mencent à se couvrir de poils, dans l'ordre de leur apparition. 
Fic, 5. Bouton plus âgé ; les sépales plus allongés sont tous chargés de poils. 


Fic. 6. Même bouton dont les sépales ont été écartés, pour montrer, dans ` 


leur intervalle, les cinq pétales p, p, qui apparaissent simultanément. 

Fic. 7. Bouton plus âgé encore. Les pétales p, p sont déjà plus grands, mais 
encore indépendants les uns des autres. Dans leur intervalle, il se produit 
sur le réceptacle cinq mamelons dont l'apparition est simultanée et qui 
représentent les étamines e, e 

Fic, 7'. Dans une fleur où les pétales p, p ont déjà commencé à être soulevés 
par la portion commune de la corolle, et où les mamelons staminaux e, e 
sont également un peu soulevés, le réceptacle, jusque-là convexe et lisse, 
produit deux feuilles carpellaires c, qui limitent une € dépression cen- 
trale, . 

Fic. 8. Une fleur un peu plus agé ua la précédente et.vue de profil. Le 
calice s a été coupé, pour montrer que la base de la corolle p est mainte- 
nant d'une seule piéce. Les étamines e ont déjà des anthéres dont les loges 
se dessinent à l'extérieur et les feuilles carpellaires c, connées se sont 
élevées sous forme d'une enceinte elliptique. 

Fic; 9. Fleur un peu plus âgée encore. Le périanthe et quatre étamines ont 
été coupés, de sorte qu'on voit la forme du gynécée c, dans lequel la 
trace de deux feuilles carpellaires distinctes a pour le moment disparu. - 

Fic. 40, Fleur plus avancée. Le calice s est coupé. Les lobes de la corolle p 

| commencent à se déchiqueter sur les bords. Le gynécée c lui-même ne 
présente plus une ouverture à bords entiers ; mais une légére dépression 
se forme au milieu de chaque feuille carpellaire, indiquant l'origine des 
lobes stigmatiques. 

Fic. 44. Gynécée de la fleur précédente, grossi davantage et isolé. 

Fic, 42. Coupe transversale de ce gynécée. On y voit deux placentas pl alors 
pariétaux et s'avancant dans l'intérieur de la cavité ovarienne. Du milieu 
des feuilles carpellaires partent aussi deux saillies moins épaisses fc, pre- 
mier rudiment des fausses cloisons. 

Fic. 43. Même gynécée coupé verticalement suivant les deux fausses cloisons. 
On voit que celles-ci se rejoignent au fond de l'ovaire, et derrière elle on 
voit un placenta intact pl séparant les deux loges l'une de l'autre. n 

Fic. 44. Gynécée plus âgé, dont le style commence à se rétrécir età s 'allonger. 

Fig. 45. Même gynécée coupé verticalement suivant les fausses cloisons. 
Derrière celles-ci sont deux demi-loges séparées pār un des placentas cen- 
…tripètes pl, et au fond de chaque demi-loge on voit poindre un oyule ol. 

io. A6. Gynécée un peu plus âgé. Il n'est pas coupé suivant la. ligne: ane. 

mais mne E portion de sa paroi, détachée el Passe, let de voir 


Er 


Fic. 


Fic. 


Fic. 


Fig. 


Fic. 


Fic, 


Fic. 


DES CORDIACÉES. T 


les deux ovules o qui sont dans les deux demi-loges tournées du côté de 
l'observateur. Il y a deux ovules derrière ceux-ci, de l'autre côté de la 
fausse cloison fe. 

17. Coupe transversale de cet ovaire. Les deux placentas pl portent cha- 
cun deux ovules ascendants prés de leur base, et les fausses cloisons fe 
tendent à s'interposer à ces deux placentas. 


48. Gynécée plus âgé, isolé et entier. 


19. Même gynécée dont la paroi est en partie enlevée. Les ovules ol, plus 
développés, commencent à s'entourer d'une enveloppe. 

20. Même gynécée coupé longitudinalement, suivant l'épaisseur de la 
fausse cloison. E 04 
21. Gynécée plus développé, dans lequel les quatre brarches stigmati- 
fères sont bien distinctes. 

22, Même gynécée coupé longitudinalement suivant l'épaisseur de la 
fausse cloison, On ne voit plus derrière elle que le sommet d'un pla- 
centa pl. 

23. Même gynécée ouvert d'une autre manière, la fausse cloison ue 
intacte. On voit’ alors, d'un côté de cette fausse cloison, deux ovules 
entiers o revêtus de leur — te — et. derrière elle le sommet 


. des deux autres ovules. 


Fio, 
Fic T 
Fic. 
Fic. 
Fic. 


Fio. 


Fic. 


Fe. 


Fic, 


24. Coupe. transversale du méme gyi nécée,. 

25. Pistil extrait d'un bouton presque adulte. Le sommet de chaque feuille 
carpellaire s'est partagé en deux laniéres dont I extrémité renflée el € 
s'est chargée de papilles stigmatiques. ` ; ! 
26. Portion ovarienne du méme pistil maintenant divisé en quatre cavités 
uniovulées à peu près complètes, 

27. Les lobes stigmatifères rapprochés les uns des autres, tels qu'ils sont 
dans le bouton. 

28. Un ovule presque adulte. h, hile; m, micropyle. 

29. Corolle et androcée étalés. Trois anthéres ont été enlevées pour mon- 
trer! origine de la couronne de poils papillaires qui. VT mii le pe 


‘des étamines. - 
-30. Fleur dont cette corolle et cet dakote faisaient partie, le pied 8 


ayant été coupé. 

31. Portion d'une. corolle plus hgóe,, les poils qui accompagnent les 
— étamines s'étant bien plus allongés. ESS 

32. Diagramme d'une fleur adulte : s, calice ; p, ‘corolle ; e, étaminés : 


Mad pistil en us set ag avec un ‘ovule dans m com- 


OBSERVATIONS 


SUR 


L'ORGANISATION DES FLEURS 


DANS 


LE GENRE APOCYNUM. 


a : 

Les Apoeynées sont classées parmi les plantes monopétales à 
insertion hypogyne, et ce mode d'insertion s'observe dans la plu- 
part des genres de cette famille. Il est cependant assez singulier 
que le genre qui lui a donné son nom, et qui ne peut à aucun titre 
être séparé des autres Apocynées, que le genre Apocynum, dis-je, 
échappe à cette règle. L'insertion de sa corolle n'est pas hypogyne, 
mais bien périgyne. 5 

Cela tient naturellement à la forme méme du réceptacle floral. 
Si nous l'examinons dans VA. cannabinum, par exemple, nous 
verrons que ce réceptacle a la formé d’une coupe ou d'une écuelle. 
Sur les bords de la coupe s'insère la corolle, tandis que le fond est 
occupé par les pistils. Il en résulte que si l'on fait passer un plan 
horizontal suivant le bord de la coupe réceptaculaire, c'est-à-dire 
suivant l'insertion de la corolle, ce plan laisse au-dessous de 
lui une portion du gynécée et divise en travers et les loges ova- 
riennes et les placentas. La portion de ces loges qui reste au- 
dessous du plan et qui est infére, par rapport aux pétales, varie 
d'épaisseur suivant les différentes espèces d'Apocynum qu'on 
examine, et suivant aussi qu'avee l'âge, la coupe réceptaculaire est 
devenue plus ou moins concave. Le réceptacle est en effet, ici 
comme ailleurs, légèrement convexe dans l'origine, mais l'acerois- 


ORGANISATION DES FLEURS DANS LE GENRE APOCYNUM. 9 


sement inégal de ses différentes partiesle rend concave peu à peu. 
En un mot, la périgynie a été hypogynie dans la jeunesse de la 
fleur; mais le sommet du réceptacle a cessé de s’accroître, pen- 
dant que ses bords s’élevaient au-dessus de lui et lui donnaient 
peu à peu une forme concave. Il est bien évident que cette con- 
cavité n’est pas extrêmement prononcée, comme dans une Rose, 
sinon elle n'aurait pas échappé à l'examen des botanistes. Mais il 
importe peu et nous ne saurions ici tenir compte d’une légère 
différence en plus ou en moins ; l'insertion est périgynique, et la 
coupe réceplaculaire de ei de Rosacées n'est pas plus 
déprimée que celle de nos Æpocynum. Ces Rosacées ne sont 
cependant pas considérées comme hypogynes. | 

C'est encore là une preuve du peu de valeur de l'insertion 
pour la détermination des affinités naturelles. Nul ne méconnait 
la parenté des Vacciniées à ovaire infére, avec les Bruyéres à 
insertion hypogyne. Les Gessnérices, les Saxifragées, sont tout 
aussi bien hypogynes que périgynes. Il y a beaucoup de récep- 
tacles eonvexes chez les Célastrinées , mais celui de quelques 
Celastrus est concave. L'ovaire est plus ou moins supére dans les 
différents genres de la famille si naturelle des Nymphéacées. Les 
Mosa et les genres analogues, les Samolus à réceptacle floral con- 
cave, ne sauraient être écartés des Myrsinées et des Primulacées 
dont le réceptacle est en général convexe. C'est au méme titre que 
nous avons complétement confondu les Olacinées, dont l'ovaire est 
supère, et lesSantalacées, où il est infère en totalité ou en partie (1). 
C'est encore pour la méme raison que M. Tulasne (2) a con- 
sommé la réunion des Rhizophorées et des Légnotidées, quoique 


(1) Voy. Adansonia, vol. II, p. 330-380. 

(2) Flore madagascariensis fragmentum primum (in Ann. des sc. natur., 
ser. 4, VI, 119). « Qnod Rhizophoreis typicis legitimeannumeratur (Cassipurea), 
» vix dubitandum, Neque obstat discrimen ex ovario plane libero ductum, si modo 
» animadÿerteris quam parum sibi constet germinis in calyce conditio. Etenim 
» dum immersum alle Jatet in calyptra multifida Bruguieræ, emersum contra et 
» subliberum apud Rhizophoras genuinas adparet, varieque in ead et poss 
» typis qua de causa — j j Ab 


10 OBSERVATIONS SUR L'ORGANISATION DES FLEURS 


les uñes aient l'ovaire adhérent, les autres l'ayant libre. Nous 
aurons plus tard l’occasion de démontrer qu'il y a des Euphor- 
biacées, des Alismaeées, des Butomées, méme des Renoneula- 
cées périgynes, car les Pivoines sont quelque peu dans ce cas. 
Il y a longtemps enfin que la périgynie de certaines Diosmées est 
bien établie, et c'est un rapport de plus entre cette famille et celle 
des Apoeynées, qui présente avec elle tant de traits caractéristiques 
communs. | | | 

C’est encore ici le lieu de remarquer combien la classification 
proposée par A. L. de Jussieu est supérieure à sa méthode, et d'ad- 
mirer l'immense bonne foi de ce génie, qui préféra toujours les 
véritables affinités naturelles aux rapprochements artificiels qu'eüt 
amenés l'application réguliére des principes de sa méthode. Ainsi 
les Polygonées, souvent hypogynes, ne sont point scindées en deux 
groupes dans le Genera plantarum, mais placées toutes ensemble 
dans lapétalie périgynie. Les Samolus sont rangés parmi les 
monopétales hypogynes, pour n'être point écartés des Prime- 
véres. Le lien intime qui unit les Vacciniées aux Erieinées n'est 
point méconnu, et ces dernières se trouvent par là elassées dans 
la périgynie. 

C'est parce que la périgynie, ou la forme concave du récep- 
tacle floral des Apocynum, n'a pas été connue, qu'on a considéré 
leur calice comme monosépale et à cinq divisions (4). Il est facile 
de voir que les sépales de T A. cannabinum sont entièrement libres 

jusqu'à la base. Ce qu'on a décrit comme portion commune du 
calice n'est évidemment que la surface extérieure de la coupé 
réceptaculaire, L'insertion véritable des sépales se fait à la même 
hauteur que celle de la corolle, et il n'y a, au-dessus de ce niveau, 
aucune adhérence entre eux. 

C'est encore à une modification particulière de la face Bime 
de la coupe réceptaculaire, qu'est due l'existence d'un disque dans 
ces fleurs. Il y a, en die aulour du pisil, o outre jes: equalis 


^ar E dingue,» enr sum. jd 


DANS LE GENRE APOCYNUM. 11 


dents aiguës qui sont appliquées à la base du tube de la corolle et 
sous ses lobes, cinq glandes périgynes qui représentent ce disque. 
Il ne se produit que fort tard. C'est une couche glanduleuse qui 
lapisse toute la concavité du réceptacle, et qui le déborde méme, 
sous forme de cinq saillies obtuses alternes avec les étamines. 
Dans d’autres espèces du méme genre, telles que PA. venetum, 
ce bord ne s'épaissit pas ainsi régulièrement en lobes égaux, mais 
il devient inégalement erénelé dans tout son pourtour. 

Les étamines sont composées d'un filet qui s'applique contre le 
slyleàl'époque de la fécondation, et d'une anthère incomplète géné- 
ralement décrite comme pourvue d'appendices stériles à sa base(1). 
Voici quelle estl'origine de ces différentes parties. L'anthére est bilo- 
culaire et introrse. Ses deux loges, rapprochées en haut, divergent 
vers la partie inférieure. Or, chaque loge de Panthère est.com- 
posée de deux moitiés ou lobes séparés l'un de l'autre par la ligne 
de déhiscence. Le lobe qui est en dedans de cette ligne. ne gran- 
dit pas et. demeure très court. Sa cavité est remplie de pollen ,. 
et il n’y a également de pollen que dans une portion du. lobe 
extérieur, portion égale en hauteur à celle qui en est gorgée, de 
l'autre côté du sillon. de séparation. L'appendice stérile est donc 
toute la partie inférieure de la demi-loge extérieure de l'anthére. 
Elle demeure, en effet, charnue et celluleuse, sans contenir de 
poussière fécondante. C'est dans l'intervalle laissé inférieurement 
sur le connectif, entre ces portions stériles de l'anthére, que le 
style est appuyé eontre l'étamine, par le bord de la. couronne 
saillante qu'il présente. Le tissu de ce bord se modifie graduelle- 
ment, au point de devenir visqueux et gluant, et c’est au moyen de 
cette sorte de glu .que l'étamine se trouve collée au pistil. Ce tissu. 
visqueux est done l'analogue des einq glandes qui se développent 
sur le pistil des Asclépiadées, dans l'intervalle des anthéres, et il 
est destiné à remplir le méme rôle dans l'acte de la fécondation. 
polline destittis, » (Endlicher, loc, ci... 
e 


AT CNE 


ORGANOGÉNIE DES TRIGLOCHIN. 


Par M. €. JACOB DE CORDEMOY. 


Le Troscart (Triglochin palustre L.) est une plante qui se ren- 
contre assez communément sur les bords des marais des régions 
tempérées de l'Europe. On peut facilement en faire l'organogénie 
vers le mois de juillet, au moment où les épis commencent à se 
montrer à la base de la plante, à l'aisselle des feuilles. 

Inflorescence. — C'est un épi simple et multiflore. Les fleurs 
naissent sur un axe rectiligne ; je n'ai pu voir ni bractée mère, ni 
bractées latérales , à aucun âge. Ces fleurs sont d'abord sessiles, 
puis pédoneulées. 

Périanthe. — Il se compose de six folioles disposées sur deux 
verticilles, et sépaloides. Le verticille externe apparait le premier. 
De ses folioles, une qui est antérieure apparait d'abord ; les deux 
autres sont postérieures et naissent consécutivement. Dans la pré- 
floraison, le sépale antérieur recouvre totalement les deux autres, 
et de ceux-ci, l'un, le dernier né, est complétement interne. 

Le périanthe interne a ses folioles alternes avec celles de l’externe 
et libres comme les premières. Elles apparaissent sous la forme 
de mamelons aplatis, successivement : la postérieure d’abord, puis 
l'antérieure alternant avec les sépales 4 et 2; enfin, l'autre anté- 
rieure. Dans la préfloraison, la première née est tout à fait 
extérieure , la dernière tout à fait intérieure. 

Androcée. — ll se compose de six étamines disposées sur deux 
verlicilles qui apparaissent successivement. Le premier est super- 
posé aux sépales ; les trois étamines qui le composent se montrent 


ORGANOGÉNIE DES TRIGLOCHIN. 18 


sous la forme de tubercules arrondis, un peu plus haut que les 
folioles du périanthe interne. Pendant quelque temps, elles restent 
ainsi, mais en grandissant, elles s’aplatissent, et alors se passe un 
phénomène assez singulier. Ces étamines, qui seront plus tard 
extrorses, se cóurbent à eause de cela un peu en dehors. En méme 
temps, les pétales se replient vers le centre de la fleur, et par 
suite de ce double mouyement, les anthéres passent en dehors 
des pétales, de sorte qu'à l'état adulte, les étamines semblent for- 
mer un verticille extérieur aux pétales. 

De plus, les anthéres sont saillantes, le filet s'insére sur leur 
dos, vers leur milieu; il s'ensuit que l'anthére s'allonge au-des- 
sous du point d'inserlion du filet sur l'axe, et le verticille stami- 
nal semble inférieur au verticille des pétales. 

Les anthéres sont, nous l'avons dit, extroses; un profond sillon 
médian les sépare en deux loges sur chacune desquelles un autre 
sillon marque la ligne de déhiscence. 

Les étamines du second verticille apparaissent aprés celles du 
premier; elles sont et restent superposées aux divisions du 
périanthe interne. 

Pistil. — Quand toutes les élamines sont nées, on voit poindre 
sur le réceptacle un premier verticille de trois mamelons aplatis, 
qui sont des feuilles earpellaires, et sont superposés au périanthe 
externe ; puis naît un second verticille semblable, alterne avec le 
premier. 

Dans l'origine, ees feuilles sont libres; puis, et ce dévelop- 
pement commence par les premières nées, elles forment un 
bourrelet en fer à cheval, dont les extrémités se recourbent 
de plus en plus vers le centre de la fleur, et finissent par se re- 
joindre. 

On a alors six petites cavités circonscrites par les bords de ces 
feuilles ; ces bords se soulèvent, grandissent, mais toujours plus 
du cóté externe, et forment six ovaires présentant au sommet une 
petite ouverture un peu oblique vers le centre. Les ovaires sont à 

un certain moment tous égaux entre eux; puis les extérieurs, qui 


ET e 


ES 


ih ORGANOGÉNIE DES TRIGLOCHIN. 


étaient d'abord les plus développés, s'arrêtent, et enfin les trois 
internes, grossissant davantage; se touchent par leur cóté central, 
tandis que les carpelles externes ne sont plus réduits qu'à des 
cordons, alternes avec les trois loges subsistantes. 

Les ovules ne sont que des prolongements de l'axe. Dans chaque 
ovaire, on voit d'abord un petit mamelon conique, qui ne se déve- 
loppe pas dans les ovaires externes. Maiædans les autres, à mesure 
qu'ils se développent, l'ovule, qui est dressé, se revêt successive- 
ment de ses deux enveloppes, et exécute son mouvement anatro- 
pique, après lequel il a le raphé interne et le micropyle infère et 
externe. : 


cU eui UT 7 ARTS ATOS erar noU PEERS 


OBSERVATIONS 


' SUR 


LES AFFINITÉS DU MACARISIA 


ET SUR 


L'ORGANISATION DE QUELQUES RHIZOPHORÉES. 


Aubert du Petit-Thouars établit le genre Macarisia pour une 
plante qu'il avait trouvée à Madagascar. L'espéce unique qu'il 
observait reçut delui le nom de M. pyramidata , et fut décrite avec 
soin dans son Histoire des végétaux recueillis dans les îles aus- 
trales d'Afrique (4). Quoiqu'on connüt, d'après cette description, 
presque toute l'organisation florale de cette plante, les botanistes 
laissérent indécise la place qu'elle devait occuper dans la classi- 
fication : « Quoique j'aie acquis, dit du Petit-Thouars lui-même, 
» une Connaissance compléte de toutes ses parties, je n'ai pu 
» eneore déméler ses affinités naturelles. J'avais d'abord présumé 
» que ce genre se rapporlait au Pterospermum d'Amman et de 
» Schreber, le Velaga d'Adanson et de Gærtner ; mais les détails 
» donnés par ce dernier auteur, n° 778 et planche 433 de son 
» ouvrage, détruisent ce rapprochement, et l'insertion de la 
» corolle et des étamines le repousse loin des Malvacées; son 
» périsperme et ses feuilles opposées l'écartent. également des ` 

_» Rosacées : ce ne serait que vers les Nerpruns qu'il aurait 
» quelque tendance; mais le nombre décimal de ses étamines ne 


© (4) Pages 49, 50, 52, et t XIV” 


16 OBSERVATIONS 


» s'accorde avec aucun des genres qui composent cette famille. » 
M. Meisner (1) n'admit pas cette affinilé, car il rangea d'une 
manière dubitative, il est vrai, ce genre parmi ses Melioideæ, 
après les Swielenieæ. Enfin, dans le Genera (2) d'Endlicher, la 
plante est simplement énumérée parmi les Genera dubie sedis et 
non satis nola. 

Aujourd'hui le groupe de plantes auquel nous croyons que 
le Macarisia appartient, se trouve entiérement traité dans le beau 
travail entrepris par M. Tulasne sur la flore de Madagascar, et, 
dans leur Genera qui vient de paraitre, MM. Bentham et J. Hooker 
(p. 246), d’après l'autorité.de M. Planchon, considèrent le Maca- 
risia comme étant peut-être une espèce du genre Jæonanthes, c'est- 
à-dire une Linée ; opinion qu'il nous est impossible de partager. 

On savait bien, d'aprés les observations de du Petit-Thouars, 
que la fleur du Macarisia est pourvue d'un calice et d'une corolle 
quinaire; que le calice est monosépale à sa base ; que les étamines, 
au nombre dedix, sont unies à leur base en une urcéole commune, 
et qu'à l'ovaire quinquéloculaire suecéde un fruit capsulaire à 
loges dispermes et à graines ailées. Mais la forme singulière des 
pélales qui est caractéristique, la configuration du réceptacle - 
floral, la direction des différentes parties de l'ovule, et par consé- 
quent l'origine de l'aile séminale, tous ces faits sont demeurés 
inconnus, et c'est probablement pour cela que les affinités des 
Macarisia restent encore incertaines, — 

Les fleurs sont réguliéres et hermaphrodites. Leur réceptacle 
a la forme d'une coupe peu profonde, et porte sur ses bords un 
calice formé de cinq sépales dont la préfloraison est valvaire et 
légérement rédupliquée; ce qui donne aux boutons une forme 
pentagonale. Les pétales sont d'une forme trés singulière; ils se 
composent d'une portion inférieure qui a la forme d'un cuilleron 
concave, et d'une portion supérieure qui peut être considérée 


(4) Plant. vascul. genera, h7. 
(2) Page 1232, n. 6890. Endlicher écrit Macharisia, — . 


9 Ub o IRL ENDE 17 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 17 


comme un limbe formé d'un certain nombre de lobes inégaux. 
Ces lobes ne sont pas toujours en méme nombre ; il y en a jus- 
qu'à onze. Ils sont disposés au sommet de la portion basilaire du 
pétale, à peu prés de la méme facon que les lobes d'une feuille 
composée-digitée sur le sommet du pétiole. Ils se recouvrent 
les uns les autres, et en même temps ils sont infléchis et involutés 
par leurs bords dans la préfloraison, de manière à envelopper plus 
ou moins l'étamine qui est en face d'eux et à se replier sur la por- 
tion basilaire du pétale. En général, le lobe médian est plus petit 
que les deux lobes qui sont à droite et à gauche de lui. Mais à 
partir de ces deux lobes latéraux, la taille des autres pièces du 
pétale va en diminuant à mesure qu'on descend vers ses bords 
extérieurs. | 

Les étamines sont au nombre de dix, dont cinq superposées 
aux sépales et cinq aux pétales. Elles s'insérent au pourtour de la 
coupe réceplaculaire, en dehors de ce que nous appellerons le 
disque, ct, par suite du peu de profondeur du réceptacle, elles sont 
presque hypogynes. Leurs filets sont libres et aplatis. Un peu 
au-dessous de leur sommet, ils se replient nettement sur eux- 
mêmes, de façon que, dans le bouton, leur portion inférieure est 
exactement doublée en dedans par leur portion supérieure. Celle-ci 
s'atténue pour s'insérer vers le milieu du connectif, et dans la pré- 
floraison les anthéres sont exactement introrses. Elles se com- 
posent de deux loges déhiscentes par une fente longitudinale. 

Ce que nous avons désigné sous le nom de disque, est une 
petite enceinte presque hypogyne, entière inférieurement, décou- 
pée en haut en dix languettes obtuses qui s'élévent dans l'intervalle 
des étamines. Ces languettes représentent-elles véritablement les 
lobes d'un disque, ou bien sont-elles des étamines avortées ; opi- 
nion qu'inspireraient peut-étre leür forme voisine de celle des 
anthères et l'existence d'étamines fertiles situées ainsi en dedans 
des dix autres, dans plusieurs plantes que nous rapprocherons plus 
Join du Macarisia. ? C'est une question qui ne pourra omen être 
décidée que par l'étude ren leurs. | 


I. 


18 OBSERVATIONS 


Le gynécée, inséré au centre du réceptacle, se compose d'un 
ovaire à cinq loges superposées aux pétales, surmonté d'un style 
dont le sommet se dilate en une petite tête stigmatifère à cinq lobes 
peu prononcés. Ces loges ne sont point complétement fermées à 
leur sommet, et dans leur angle interne se trouve un placenta qui 
porte deux ovules collatéraux suspendus, dont le raphé regarde en 
bas et en dedans, tandis que leur micropyle se dirige en haut et 
en dehors. Au-dessus de ces ovules, le placenta constitué par 
l'axe s'arréte brusquement en se dilatant un peu, comme il arrive 
dans l'ovaire d'un grand nombre d'Euphorbiacées. 

Le fruit, muni à sa base du calice persistant et des filets stami- 
naux indurés et dressés, surinonté aussi parfois du style desséché, 
est une capsule en forme de massue “courte et trapue, avec dix 
côtes longitudinales, dont einq plus saillantes superposées aux divi- 
sions du calice. La déhiscence de la capsule s'opère, à commen- 
cer par le sommet, suivant ces derniéres cótes, et souvent aussi 
chacun des cinq panneaux ainsi formés se partage en deux moitiés 
à son sommet, dans une étendue variable. En méme temps, le 
mésocarpe se sépare de l'endoearpe et se déjette un peu en dehors. 
Ce fruit est quinquéloculaire à sa base; en haut, il ne renferme 
que cinq loges incomplètes et demeure uniloculaire au centre. 
C'est dans cette portion supérieure que sont logées les ailes des 
graines, dont nous allons maintenant rechercher l'origine. 

Le mieropyle est tubuleux dans l'ovule. Il s'allonge beaucoup 
à l’âge adulte, tout ens "'aplatissant. Il remonte alors vers la partie 
supérieure de la loge, et comme celte partie s'éléve également 
beaucoup, elle peut contenir cette grande aile qui s'applique laté- 
ralement contre la cloison incomplète qui est en. dehors d'elle. 
Voici done une aile qui mériterait à proprement parler le nom 
d'arillode, car son existence est due à une hypertrophie de la 
région micropylaire de l'ovule. Dans la plupart des plantes dont 
nous allons rapprocher le Macarisia, cette région de lovule s'hy- 
pertrophie également à partir de l'époque de l'anthése, mais elle 
demeure charnue et épaisse, comme font d'ordinaire les arilles, 


AE. 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 19 


Ces plantes sont les Cassipourées ou Legnotidées, que la plupart 
des botanistes font avec raison rentrer dans l'ordre des  Rhizo- 
phorées et dont le Macarisia, avec son androcée diplostémone et 
ses loges ovariennes égales en nombre aux pièces du calice et de 
la corolle, peut être considéré comme le type. Le Macarisia pré- 
sente d'ailleurs une grande analogie dans son port et ses organes 
de végétation avec les Legnotidées de Madagascar, et du. Petit- 
Thouars aurait sans doute reconnu ses affinités avec ces dernières, 
s'il eùt établi plus exactement jme de son genre 
Richœia (A). ; , 

Le M. pyramidata de du Petit- T ipvars à est, dit, « un pelit 
arbre de Madagascar qui ne se fait remarquer que par l'élégance 
de son port ». Les feuilles sont opposées, aceompagnées de deux 
stipules interpétiolaires. Elles sont obovales-allongées, atténuées 
à leur base et arrondies au sommet, coriaces et presque entières 
ou obscurément crénelées sur les bords. Leur face supérieure est 
lisse, et leur face inférieure, quoique moins brillante est également - 
glabre. Ces caractères distinguent la plante type de du Petit-Thouars 
d'une autre espèce du même pays, dont l’ organisation florale est 
exactement celle du M. pyramidata, mais qui en différe princi- 
palement en ce que ses feuilles, beaucoup plus membraneuses, 
sont trés aiguës à leur sommet, et en ce que leur face inférieure, 
au lieu d'étre glabre, se trouve chargée d'un duvet fin qui les rend 
blanchàtres. Les fleurs du M. pyramidata sont d'ailleurs plus 
pens et iid dene ne sont pas semblables de forme. 


MACARISIA Be -Th. 


| allons buried anai ih piid — € icis 
profunde 5-partitus, laciniis in æstivatione valvatis. Perata 5 peri- 
ea libera basi md sessilia, Supra i in margine fimbriato- -lobata,. 


"m D 1 MEE 


20 OBSERVATIONS 


lobis  inæqualibus imbricatis in alabastro inflexis :involutis. 
SrauiNA 10, quorum 5 petalis alterna, 5 autem iisdem opposita in 
petalorum concavitate nidulantia ; filamentis disci perigyni paginæ 
exteriori insertis, mox liberis complanatis in alabastro inflexis; 
antheris 2-locularibus in præfloratione introrsis longitudine dehis- 
centibus. Geruex liberum in fundo receptaculi insertum 5-loculare, 
loculis apice incompletis, petalis oppositis, 2-ovulatis. Ovura colla- 
teraliter ex angulo interno loculi pendula anatropa, micropyle 
extrorsum supera tubulosa. Fructus capsularis 5-gonus infra ad 
medium 5-ocularis, loculicide 5-valvis, calyce staminumque 
filamentis persistentibus basi munitus. Semwa in loculis singulis 
gemina ala semine duplo longiore terminali (arillodio) aucta 
cultriformia; embryone inverso; perispermo carnoso (T'h.) 

‘Arbusculæ mascarenæ, foliis oppositis petiolatis stipulis 2 inter- 
petiolaribus stipatis ; anthemiis eymosis axillaribus. 


1. Macanisia PynautpATA Pet. -Th., Hist. des vég. des îles austr. 
d' A fr., p. A9, t. xi. 


Exs. Du Petit-Thouars, herb. (typ.!).— Chapelier, Madag. (herb. Mus. 
par.) 


. MACARISIA LANCEOLATA. 


ARBUSCULA ramosa, ramis teretibus glabris, cortice glabro longitudine 
striato lenticellis pallidioribus consperso; ramulis oppositis tetragonis 
junioribus tomento tenui fulvido pubescentibus. Four opposita decussata 
petiolata lanceolata v. oblongo-lanceolata hinc et illinc acuta, apice 
nonnunquam acuminato (8-10 cent. longa, 3 cent. lata, membranacea, 
nunc integra nunc obtuse remoteque crenata, supra glaberrima lucida 
levia subtus ob tomentum tenue glaucescentia albidave pubescentia ; 
penninervia venosa, nervis venisque subtus prominulis concoloribus. 
PzrioLi (1 cent. longi) graciles puberuli supra canaliculati. SriPUL inter- 
petiolares lineares caducissimæ. Flores in axilla foliorum cymosi pedi- 
cellati, pedicellis alabastrisque tomento fulvido undique conspersis. 
Calyx 5-fidus, laciniis trigonis acutis crassis integerrimis ; æstivatione 
valvata. PETALA 5 perigyna sepalis alterna basi loræformia intus concava 


"SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA, 21 


apice 9-11 lobata, lobis inæqualibus rotundatis intus concavis involutis 
inter se imbricatis glabris. SrAwiNA disci paginæ exteriori inserta, fila- 
mentis complanatis subpetaloideis apice inflexo replicatis, antheris intror- 
sis versatilibus 2-rimosis. Discr perigyni dentes 10 cum staminibus 
alternæ elongatæ, apice obtusæ glabrae (staminodia?) Ovarium liberum 
obscure 5-gonum dense tomentosum 5-loculare, loculis petalis oppositis 
2-ovulatis. STYLUs erectus teres apice capitato obtuse 5-gono com- 
planato stigmatosus. OvuLa collateralia pendula hemitropa, micropyle 
extrorsum in tubum ale seminalis rudimentum primum producta. 
CapsuLA breviter clavata 5-gona calyce persistente filamentisque stami- 
num induratis erectis coloratis basi munita, ab apice loculicide septicide- 
que dehiscens, endocarpio demum a mesocarpio secedente. SEMINA 
superne in alam complanatam producta, ala capsula partem superiorem 
incomplete 5-locularem occupante. ALBUMEN in seminibus suppetentibus 
immaturis membranaceum tenue embryone destitutum. 


Viget in Madecassium insula Nossi-bé ubi BotviNio, prope ad. Loucoube, 
anno 1851, occurrit, eique (exs., n. 2250) jam anno 1846 communica- 
tum fuerat ab hortul. Ricard qui plantam in eodem loco detectam herb. 
Mus. paris. anno 1840 miserat, sub. n. exsic. 353 et 595 subque nomine 
Pterospermi. 


Le Macarisia étant donc considéré comme le type des Legno- 
tidées, il nous reste à lui comparer les différents genres qui 
prennent place dans cette famille. La plupart ont été étudiés avec 
grand soin par M. Bentham, dans le travail spécial qu'il a publié 
sur ce sujet, il y a quelques années, et qu'il est indispensable 
de consulter pour se faire une idée juste de l'ensemble de ce 
groupe (1). 

DacrytoeETALUM. — Ce genre a été établi par M. Bentham 
dans le travail dont nous venons de parler (p. 72). Il se rapproche 
beaucoup des Macarisia dont il offre les caractères de végétation. 
Il a également le méme périanthe et le méme androcée. Mais son 
gynécée, au lieu d'étre construit sur le type quinaire, comme les 
autres verticilles de la fleur, est réduit au nomhre 2. Ainsi ovaire 


(1) Synopsis of T a tribe of poni (ia. idem of proceed. of 
the Linnœan Society (1858), un, n, n P STAN i d 


* 


29 OBSERVATIONS 


ne contient que deux loges biovulées, séparées l'une dé l'autre 
par des cloisons plus incomplètes encore que celles des Macarisia. 
Tout me porte à penser que le type de ce genre est la plante que 
M. Tulasne a décrite sous le nom de Cassipurea gummiflua (1). 


ANISOPHYLLUM. — Après avoir autrefois regardé le genre Ani- 
sophyllum de Don (2) (Tetraerypta Gardn.), moins comme. voisin 
des Hamamélidées que comme représentant une forme anomale des 
Rhizophorées, M. Bentham a pensé qu'il différait essentiellement de 
ces dernières par ses feuilles alternes, son inflorescence et les divi- 
sions plus prófondes de son style, et que l'on devait considérer les 
affinités de ce genre comme incertaines, jusqu'au moment où les 
petites familles de plantes groupées autour des Saxifragées auraient 
été l'objet d'une révision plus attentive. Il nous a paru que les 
caractères différentiels invoqués ci-dessus n'avaient pas une bien 
grande valeur, et que l Anisophyllum ne pouvait pas. être séparé 
des Cassipourées, attendu que sa fleur ne différe de celle de 
l'Haplopetalum de M. A. Gray que par la profondeur un peu plus 
grande de sa cavité réceptaculaire et la forme de ses pétales. Il 
est vrai que ses feuilles sont trés inégales entre elles et dimorphes, 
et qu’elles sont alternes. Mais dans des familles voisines ; nous 
voyons, parmi les Mélastomées, les Centradenia présenter cette 
méme inégalité des feuilles, et dans le seul genre Cornus ces 
organes sont tantót alternes et tantót opposés. 

Deux espéces appartenant à ce genre ont déjà été décrites. 

Dans la Flore du Niger de M. Hooker, nous trouvons comme 
originaire de la Sénégambie l4. laurinum Don (3), que nous 
avons eru reconnaitre dans les collections de Heudelot. Ce 
voyageur nous apprend que la plante qu'il a récoltée dans les lieux 
: élevés des bords du rio Nunez, est «un arbuste buissonneux élevé 


4 Flora Ad n Pale es, primum (in dna sc. nat., str; A vL, 
P. 123, n. 6). ; : 


Ro AN xdg. West. 
(3) i cogat laurina R. Br., test. el. bali op, cit., 575 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 93 


de 2 à 3 mètres, et qui donne en janvier des fleurs jaunes ino- 
dores ». Les fleurs en sont polygames, et celles dont le gynécée 
est fertile sont relativement trés peu nombreuses. On les reconnait 
sans les ouvrir, à la proéminenee que forme au-dessous d'elles 
leur ovaire infère ; car le réceptacle, dans ce genre, devient bien 
plus concave que celui des Macarisia et des Dactylopetalum. Le 
calice se compose de quatre sépales dont deux sont latéraux. Leur 
préfloraison est valvaire. Les pétales, également au nombre de 
quatre, sont déehiquetés sur leurs bords. Des huit étamines, quatre 
un peu plus grandes sont superposées aux sépales; les quatre 
autres aux pétales. Leur filet se replie sur lui-méme, comme celui 
des Macarisia, prés de sa partie supérieure, et l'anthére est aussi 
introrse dans le bouton. En dedans des étamines, il y a égale- 
ment un disque à huit lobes épais et eourts, alternes avee les 
filets. Dans les fleurs mâles, le gynécée n'est représenté que par 
quatre petits corps stériles qui sont supéres, tandis que dans la 
fleur femelle, l'ovaire à quatre loges, situé au-dessous du périanthe, 
répond exactement, par son organisation, à celui de la seconde 

espèce connue. - |; 
Celle-ci est l4. zeylanicum Benth., dont les fleurs paraissent 
être bien plus rarement diclines que celles de l'espéce africaine. 
Ces fleurs sont sessiles à l'aisselle des courtes bractées que porte 
l'axe de l'inflorescence ; leur périanthe est tétramère et leur andro- 
cée formé de huit étamines. Les quatre styles sont superposés 
aux pétales, et ehacun d'eux répond à une loge ovarienne qui 
contient deux ovules. Ceux-ci sont suspendus et collatéraux, 
avec le micropyle en haut et en dehors. Ultérieurementle funicule 
qui les supporte s'allonge, et l'un d'eux peut s'arréter dans son 
développement. Par tous ces caractères, et malgré les dissem- 
blances dont il vient d’être question, les Anisophyllum peuvent 
être considérés comme des Macarisia à fleurs tétramères et à 
ovaire infère. Les deux genres possèdent d’ailleurs le même calice, 
les mêmes s pétales déchiquetés, le même  androcée isostémone, 
| | 'variennes à les, et, dans 


94 OBSERVATIONS 


l'intérieur de ces loges, le méme nombre d'ovules semblablement 
dirigés. 

A quelques-uns de ces caractères, on peut reconnaitre comme 
appartenant probablement au méme genre, une plante que Gaudi- 
chaud a recueillie à Singapour, il y a vingt-six ans, et que M. J. D. 
Hooker, qui l'a vue dans l'herbier du Muséum, a déjà signalée 
comme appartenant au genre Tetracrypta. Je n'ai vu de cette 
plante que le fruit couronné d'un calice à quatre dents et de quel- 
ques filets staminaux indurés ; ce qui porte à penser que certaines 
de ses fleurs au moins sont hermaphrodites. La graine unique 
que renferme ce fruit! est entièrement conformée comme célle 
des autres Anisophyllum. D'après une note de Gaudichaud, le - 
péricarpe est charnu, car il appartient, dit-il, à «une drupe rouge- 
ponceau, ovale, légèrement oblique et anguleuse ». Les feuilles 
que portent les jeunes rameaux de cet arbrisseau, sont chargées, 
comme les petits rameaux, de poils nombreux et dressés, couleur 
de rouille. Ces poils semblent plus rares sur les feuilles plus âgées 
qui deviennent plus vertes et plus coriaces. Les unes, très petites, 
sont lancéolées et faleiformes ; les autres, cinq fois plus longues et 
dix fois plus larges, ont à peu près la forme d'un parallélogramme. 
Elles sont aigués au sommet et insymétriques à la facon des feuilles 
d'un grand nombre d'Euphorbiacées dispermes. Atténuées infé- 

. rieurement dans leur moitié extérieure, trés larges au contraire 
dans la moitié qui regarde le rameau, elles ont la forme de celles 
du Scepasma buæifolium (4), etc'est pourquoi nous avons proposé 
pour cette espèce le nom d' A. trapezoidale. 


Canasta. — L'adhérenee de l'ovaire des Ænisophyllum ne 
saurait éloigner ce genre des Macarisia, où il est libre, car on ne 
peut méconnaitre les affinités étroites des Cassipourées et des 
Caralliées qui offrent entre elles la méme différence. M. Bentham 
n'a pu hésiter à placer les Carallia parmi les Legnotidées, et nous 
ETEN le di groupè E TD sées, Atlas, t. xxv, fig. 16: beu. 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 95 


- ne pouvons que nous ranger entièrement à l'avis de ce savant. Or 
la ressemblance des Carallia avec les Anisophyllum devient d'au- 
tant plus grande qu'il y a des espèces du premier de ces genres 
qui ont aussi des fleurs tétraméres. C'est ce qui a lieu, par exemple, 
dans celle que nous eroyons être le C. calycina Benth., que nous 
avons observée dans les collections de M. Thwaites, et dont nous 
allons examiner sommairement les caractéres. 

Son calice est à quatre divisions profondes, épaisses et valvaires. 
La corolle est formée de quatre pélales déchiquetés sur les bords 
et l'androcée, de huit étamines qui sont superposées quatre aux 
sépales et quatre aux pétales. Il y a en dedans de ces étamines un 
disque court et épais; leur filet est replié sur lui-même dans sa 
partie supérieure, et l'anthére est introrse, tout comme dans les 
Anisophyllum. De plus, le style de ce Carallia, quoique moins 
profondément divisé que celui des Anisophyllum, est partagé à 
son. sommel en quatre cornes stigmatiféres, superposées aux 


* 


pétales, et dans l'ovaire qui est infère, il y a quatre loges contenant - 


chaeune deux ovules suspendus et collatéraux, dont le micropyle 
est également en haut et en dehors. ! 

Les feuilles alternes d'un côté et opposées de l'autre, les styles 
plus profondément divisés dans une plante que dans l'autre, et 
l'hermaphroditisme des fleurs substitué à la diclinie , tels sont 
les caractères qui séparent seuls les Anisophyllum de notre Caral- 
lia, et nous devons bien avouer que dans d'autres groupes, comme 
celui de8 Cornouillers, dont il était question tout à l'heure, on ne 
considère méme pas ces caractères comme génériques. Il nous 
est done bien permis d'admettre que nos deux types doivent ren- 
trer dans la méme famille. On sait que ce qui distingue en outre 
les Carallia, c'est la trés grande variabilité du type floral, non- 
seulement d'une espéce à l'autre, mais souvent dans les Mines 
fleurs d'une méme espèce. 


CASSIPOUREA. — Les Cassipourea ont l'ovaire libre; comme les 
Macarisia ; mais leur fleur est construite sur le ape quaternaire, 


26 OBSERYATIONS 


comme celle des Anisophyllum. M. Bentham pense (1) qu'on doit 
réduire ce genre aux trois espéces amérieaines énumérées dans le 
: Prodrome de de Candolle (2). L'organisation des fleurs y est sujette 
à d'assez nombreuses variations. Le périanthe peut devenir pen- 
tamére ; le nombre des étamines est tantót triple, tantót quadruple 
de celui des pétales ; enfin l'ovaire contient trois ou quatre loges 
biovulées. Mais on peut rencontrer dans le C. elliptica, par 
exemple, des fleurs qui aient quatre parties au calice et à la corolle, 
seize étamines et un ovaire quadriloculaire. Si nous étudions une 
de ces fleurs, nous verrons que son réceptacle a la forme d'une 
coupe trés peu profonde dont les bords portent un calice à quatre 
divisions valvaires. Les quatre pétales, profondément déchiquetés, 
ont leur sommet replié sur la base du limbe , dans le bouton, et 
enveloppant ainsi les étamines correspondantes. Douze de ces 
étamines sont superposées trois par trois aux divisions calicinales; 
les quatre autres sont superposées aux pétales, et toutes sont insé- 
rées en dehors d'un disque en forme de cupule courte qui entoure 
la base du gynécée, comme dans les Macarisia. Les quatre loges 
ovariennes sont superposées aux pétales, et renferment chacune 
deux ovules collatéraux suspendus dans leur angle interne et 
tournant leur mieropyle en dehors et en haut. Une semblable 
plante peut done être définie un Macarisia à fleur quaternaire et 
à étamines en nombre quadruple de celui des pétales. Mais, 
comme nous l'avons dit, ce nombre peut étre réduit à douze, et 
l'ovaire est plus souvent à trois qu'à quatre loges. 

Il y a une grande analogie entre un gynécée de Cassipourea et 
celui d'une Euphorbiacée à loges biovulées. Les deux ovules col- 
latéraux sont absolument dirigés de méme dans les deux groupes 


de plantes, et la ressemblance parait plus frappante encore; quand - 


on voit un obturateur celluleux se développer au-dessus de chaque 
ovule dans le Mt absolument. sos dans un dés 


Y 


(4) «This genus must remain reatricted: 10 the three tropical amen qe 
» enumered by e SE » ‚(Loe €it., P. 7). m 


| 9) Proc 


ic io i gd 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. : 97 


thus ou. un. Lin. Cette excroissance placentaire répond donc au 
hile des ovules. Dans quelques Legnotidées, elle s'arréte à cet 
organe ou au sommet du funicule. Dans quelques autres, elle 
s'étend. à droite et à gauche vers le micropyle, et l'on voit surve- 
nir un épaississement exostomique plus ou moins prenoneé. Dans 
les Rhizophora, cette hypertrophie gagne d'une manière régulière 
toute la partie supérieure de la primine; de sorte que celte mem- 
brane forme en dehors des portions centrales de l'ovule un sac 
d'une trés grande épaisseur. Dans le Macarisia, comme nous le 
savons, ce n'est point en épaisseur, mais en longueur que s'aecroit 
ainsi l'enveloppe ovulaire extérieure, et telle est l'origine de l'aile 
qui surmonte la graine. Mais l'exeroissance cellulaire qui, chez le 
Cassipourea, se produit près de l'insertion de la graine, ne peut 
pas s'étendre de bas en haut, les loges ovariennes ne s'ouvrant 
pas largement par leur partie supérieure. Elle grandit done de haut 
en bas, et forme ainsi, de chaque cóté dela jeune graine; une sorte 
d'oreillette latérale interposée ; au testa et à la cloison interlocu- 
laire. t | : fos iol 


WemeEs. — M. Bentham (loc. cit., 78) a conservé le nom 
d'Anstrutheria créé par Gardner, quoiqu'il füt de beaucoup pos- 
térieur à celui de Richæia établi dés 4811 par du Petit-Thouars , 
et cela pour éviter toute confusion avec le nom de Richea qui a été 
appliqué par R. Brown à un genre de la famille des Épacridées. 
La priorité appartient dés lors à la désignation générique de 
W eihea attribuée en 1811 par Sprengel au Richeia de du Petit- 
Thouars: Nous rapporlerons au méme genre que le Cassipourea 
madagascariensis de de Candolle la plupart des espèces malgaches 
décrites par M. Tulasne dans son Flore madagascariensis frag- 
mentum primum. Le C. gummiflua de ce savant nous paraît dif- 
: férer génériquement des autres espèces, et se rapporte sans. doute 
au genre Daciylopetalum de M. Bentham, comme noys, l'avons dit 
plus haut (p.22). Ainsi constitué, le genre JA eia 


98 . OBSERVATIONS 


inconvénient à le réunir comme section distincte aux Cassipourea 
proprement dits, c'est-à-dire aux espéces américaines, dont il se 
distingue surtout par la forme de son réceptacle, le nombre 5 ou . 
6 des pièces de son calice et de sa corolle, et peut-être par l'organi- 
salion de son-fruit. Dans ce genre, le nombre des étamines peut 
s'élever jusqu'à vingt-quatre et trente. Mais ce qu'il y a de plus 
remarquable, c'est sans contredit la présence, au-dessous de chaque 
fleur, d'un petit involuere situé à quelque distance dela base du 
calice et séparé de celui-ci par une portion libre assez allongée 
du pédicelle. Dans les espèces africaines, comme dans celle de 
Ceylan, cet involucre est formé de deux ou trois bractées coriaces 
coneaves, imbriqnées et persistantes. Dans le jeune âge, elles 
enveloppent entiérement la fleur, et elles rappellent beaucoup 
le petit sac formé de deux braetées opposées et connées, qui 
enceint également le jeune bouton dans les Rhizophora, Ceriops, 
Carallia, ete. 

Les loges ovariennes sont ordinairement au nombre de trois. 
Leurs ovules, qui sont au nombre de deux, présentent fréquem- 
ment un épaississement de l'exostome. Mais cet épaississement 
débute par deux saillies latérales situées au niveau du point d'at- 
tache. Cette excroissance grandit souvent, comme dans les Cassi- 
pourea américains, et forme à la graine une enveloppe surnumé- 
raire, de taillé et de couleur variables. Dans l'intérieur de la graine 
il y a un albumen charnu considérable, L'embryon du W. micro- 
phylla offre une particularité assez singulière. Sa radicule, au lieu 
dé s'atténuer au sommet, se dilate en une petite têle dont le centre 
est déprimé en cupule, comme il arrive dans certains embryons de 
Loranthacées. i 


BLEPHARISTEMMA, — Ce genre, qui est le synonyme du Drypto- 
petalum Miq. , m'est tout à fait inconnu. Mais d'aprés les caractères 
de sa fleur, tels que les donne M. Bentham (loc. cit., 78), il ne 
me semble différer du genre précédent que par le nombre 4 des 
pièces de son calice et de sa corolle et son androcée à uice 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 99 


HapLorErALUw. — Ce genre a été établi par M. A. Gray (4), pour 
une plante des iles Feedjee, dont le port rappelle celui du Gyno- 
troches ou du Macarisia, Dans ce genre, qui ne nous est connu 
que par la belle planche de l'ouvrage de M. A. Gray, les sépales 
et les pétales sont au nombre.de quatre, les étamines de 20 à 24, et 
l'ovaire renferme huit à dix ovules insérés à une colonne placen- 
taire centrale et séparés les uns des autres par des cloisons qui 
avortent probablement de bonne heure. L'ovaire parait en grande 
partie infére, et les pétales se font remarquer par l'absence à peu 
près complète de découpures à leur sommet. Cependant on aperçoit 
sur le dessin une petite échancrure ciliée, à l'extrémité du pétale. 

Nous rapporlons à ce genre le Crossostylis multiflora Ad. Br. et 
A. G. (2). Cette espèce est originaire de la Nouvelle-Calédonie, et 
elle se distingue au premier abord des véritables Crossostylis, 
par le nombre trés réduit des parties intérieures de la fleur, notam- 
ment de l'androcée. La fleur porte sur son pédoncule, à quelque 
distance du calice, un petit involucre caduc, ordinairement formé 
de deux bractées et rappelant beaucoup celui des Weihea, genre 
avec lequel celui-ci a d'ailleurs de nombreuses affinités. Le gyné- 
cée est infére, comme celui de l'espèce de M. A. Gray, et sur les 
bords du réceptacle s'insérent un calice de quatre sépales valvaires 
légèrement rédupliqués dans le bouton, qui est télragone, et quatre 
pétales alternes et également valvaires. Ces pétales sont tantót 
entiers et tantôt légèrement découpés; de sorte que ce caractère, 
qui ne peut avoir ici une grande importance, n 'éloigne pas la plante 
que nous examinons du genre établi par M. Gray. Dans le bouton, 
les bords de ces pétales se replient à la manière de deux oreillettes 
pour envelopper l'étamine correspondante. Les huit étamines 
unies à leur base en une pelite enceinte qui couronne le pourtour 
de l'ovaire, se composent chacune d'un filet infléchi dans le bou- 
ton et d'une anthère biloculaire et introrse, logée, par suite de l'in- 


30 OBSERVATIONS 


flexion du filet, dans une dépression que présente la voûte de 
l'ovaire. Du centre de cette voûte s'élève un style dressé tétra- 
gone, qui à sa partie supérieure se partage en quatre petites 
branches superposées aux pétales et bientôt bifurquées. Les loges 
ovariennés sont aussi incomplètes que dans un grand nombre des 
plantés que nous venons d'examiner. Les ovules paraissent done 
insérés sur une colonne centrale libre. Ils sont, ou horizontaux, ou 
légèrement descendants, avec le raphé dirigé en dedans et en bas. 
Le nombre des ovules est de douze à seize, tandis qu'il parait réduit 
à huit dans l’espèce des iles Feedjee. ll en résulte que la caracté- 
ristique du genre Haplopetalum devra être quelque peu modifiée, 


si l'on ne veut pas établir un genre nouveau pour l'espéee que 
nous venons d'analyser. 


GvwornocuEs. — Lorsqu'on connait l'organisation de la plante 
précédente, il n'y a plus que trés peu de chose à faire pour carac- 
tériser un Gynotroches, car ce dernier ne présente pas d'autre 
différence importante que la présence de quatre ovules dans 
chaque loge. L'ovaire du G. micrantha Bl. (2), par exemple, est 
inférc et couronné également d'un anneau entier qui n'est autre 
chose que la base des filets staminaux réunis entre eux.: Plus haut 
ces filets, au nombre de huit, dont quatre superposés aux sépales 
et quatre aux pétales, deviennent libres, s'infléchissent. dans le 
bouton et supportent chacun une anthére. bilocülaire et introrse. 
Les quatre sépales sont en préfloraison valvaire, un peu rédupli- 
quée, et les pétales découpés sur les bords enveloppent chacun une 
étamine. Les loges de l'ovaire sont au nombre de quatre ; elles 
sont superposées aux pétales, incomplètes dans leur portion 
supérieure, et les quatre ovules qu’elles renferment sont situés sur 
deux séries verticales. Dans chaque série l'ovule. supérieur paraît 


le plus jeune, car il y a une. époque où. il est- réduit. au nucelle, 
tandis "e l'ovule ae ^ ourvu d'une enveloppe. Tous 


A te 
k téri 3 
Y 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 21 


PELLACALYX. — A part l'augmentation du nombre des pièces 
du périanthe, qui rapproche ce genre des Carallia, il diffère de 
toutes les autres Rhizophorées par la présence d'ovules nombreux 
dans chaque loge. N'ayant pas eu à ma disposition le P. acillaris 
Korth., qui est jusqu'à présent la seule espèce du genre, jene 
puis que renvoyer le lecteur à l'analyse qu'en à donnée M. Ben- 
tham (loc. cit., 69). 


CnossosryLis. — Ce genre, qui comprendrait actuellement trois 
espèces, représente le plus baut degré de multiplication que nous 
connaissions dans les organes sexuels des Legnotidées proprement 
dites ; mais on sait que parmi les vraies Rhizophorées, le nombre 
des pièces de l’androcée peut devenir encore bien plus considé- 
rable, comme il arrive dans les Kandelia. La meilleure descrip- 
tion que nous possédions de la fleur du C. biflora est celle de 
Forster lui-méme, telle que l'a reproduite Guillemin (1). L'ovaire 
y est tout à fait infère, car les pétales et les étamines s'insérent 
plus haut que sa voûte. Le nombre des étamines et celui des loges 
incomplètes de l'ovaire paraissent trés variables, ear sur le seul 
bouton de cette plante que j'aie pu examiner, il y avait vingt loges 
ovariennes et trente-deux étamines. Celles-ci sont inégales, et leurs 
insertions réunies forment un earré dont les côtés sont super- 
posés aux sépales. Les quatre plus grandes étamines occupent les 
angles de ce carré, et répondent par conséquent au milieu de la 
face intérieure des pétales. A partir de là, les étamines vont en 
diminuant assez régulièrement de taille jusqu'au milieu du côté. 
Les sillons qui s'observent au-dessus de l’ovaire répondent préci- 
sément par leur concavité aux étamines infléchies dans le bouton. 
Les petits corps saillants qui sont. interposés aux étamines, et que 
Forster a rapportés au nectaire, sont en effet les lobes d'im disque 
dont le Rs vm -— — ovules répo 


22 OBSERVATIONS 

bien par paires aux loges incomplètes. A l'époque où ils sont 
horizontaux, leur micropyle est contre le placenta, immédiatement 
au-dessus du hile et le raphé est inférieur; et c'est prés du hile, 
de méme que dans plusieurs des genres que nous avons examinés 


précédemment, que se produit l'épaississement considéré comme 
une caroncule par les botanistes. 


Les Legnotidées, telles que nous venons de les étudier, offrent 
tous les caractères essentiels des vraies Rhizophorées. ll est vrai 
que si lon eomparait. tout d'abord une Rhizophorée à ovaire 
complétement infére avec le Macarisia, dont le gynécée est tota- 
lement libre, on hésiterait à admettre la pere affinité entre 
ces deux types. Mais nous venons de voir qu'à l'aide d'intermé- 
diaires nombreux, on passe insensiblement et pour ainsi dire 
sans secousse de l'un à l'autre. Il doit méme résulter de cette 
étude que les Rhizophorées ne peuvent étre nettement partagées en 
deux tribus bien tranchées, à l'aide des caractéres qu'invoquent la 
plupart des auteurs. On dit que les vraies Rhizophorées se distin- 
guent en ce que leur embryon est dépourvu d'albumen, tandis que 
celui des Legnotidées en est pourvu. Mais ce n'est pas là, je pense, 
un caractére suffisant pour légitimer des coupes aussi importantes, 
car il est bien positif que, dans un méme genre trés naturel, on 
peut trouver deux espèces trés voisines d'ailleurs, dont l'une est 
pourvue et l'autre dépourvue d'albumen. I est trés certain encore 
qu'on ne peut comparer qu'à un albumen la masse charnue qui 
entoure l'embryon des Rhizophora, et telle est l'interprétation qu'en 
donne à juste raison M. Tulasne (loc. cit. , 108). C'est surtout par 
un port particulier que les Rhizophora, ainsi que les genres qu'on 
en a détachés, se distinguent ordinairement dela plupart des Legno- 
tidées. Mais le mode d'existence et d'habitat doit être- pour 
beaucoup dans cet aspect singulier des organes dela végétation et 
de l'inflorescence. Sous ce rapport. d'ailleurs, il faut bien remar- 


quer que le genre Carallia, qui paraît Matre offre l'une ou 
l'autre forme, suivant les espèces. Les pédoncul : 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA, 38 


C. calycina (2) sont tout à fait comparables à ceux des Mangliers 
et cependant la fleur est analogue à celle des autres espéces. Les 
pétales épais, concaves, à bords infléchis, à poils roides et longs, 
qu'on observe dans la plupart des RAizophora, pourraient d'abord 
sembler tout à fait caractéristiques, si l'on ne retrouvait exacte- 
ment les mémes détails d'organisation, avec un peu moins d'épais- 
seur seulement, dans la corolle des Crossostylis. La plupart des 
auteurs, et avec eux Endlicher, attribuent encore à certaines 
Rhizophorées et particulièrement aux Ceriops, des étamines oppo- 
sées par paires aux pétales et si cette disposition existait réellement, 
elle pourrait constituer une différence notable. Mais les: étamines 
nous ont paru opposées par moitié aux sépales et par moitié aux 
pétales, non-seulement dans les Rhizophora, mais encore dans 
les Ceriops. Si nous analysons, par exemple, une fleur tétramère 
de Ceriops, telle que celle du C. Candolleana Anx., nous nous 
convaincrons que, dans toutes les parties extérieures de sa fleur, 
l'organisation est tellement la méme que dans celle des Carallia 
tétraméres, que les deux genres seraient complétement insépa- 
rables l'un de l'autre, si l'intérieur du éyaéeée n'était pas différem- 
ment conformé. 

Dans cette espèce de Ceriops, les fleurs sont à cinq ou plus 
souvent à quatre parties. L'ovaire est infère et sur les bords du 
réceptacle dont il remplit la concavité, s'insére un calice à quatre 
divisions profondes, épaisses et coriaces, valvaires dans le bouton. 
Les pétales sont échancrés à leur sommet et les laciniures que nous 
avons rencontrées sur ceux de la plupart des Légnotidées sont repré- 
sentées ici par des languettes dont le nombre varie de deux à cinq 
et qui se terminent ou par une pointe, ou par un petit renflement 
globuleux et glanduleux. Les étamines sont au nombre de huit, 
dont quatre opposées aux sépales et quatre aux pétales. Ces 
dernières sont les plus grandes, de méme que dans les Crossosly- - 
lis, et elles sont enveloppées par la concavité du pétale qui leur 
correspond. Dans l'intervalle deu ces s étamine i j a huit petites - 
| : i T et présen- 


3^ i OBSERVATIONS 


tant tout à fait le même aspect que celles des Macarisia. De plus, 
comme dans ce dernier genre, le sommet du filet se replie brus- 
quement en dedans pour porter l'anthère qui est introrse dans le 
bouton. L'ovaire est biloculaire, comme celui des Rhizophora ; 
mais les deux loges communiquent largement entre elles, car la 
cloison de séparation est au moins aussi incomplète, à un certain 
àge, que celle du Crossostylis, el les ovules, au nombre de deux 
par loge, sont suspendus, avec le micropyle tourné en dehors et 
en haut, comme il arrive dans toutes les plantes de cette famille. 

Ainsi formée de genres à ovaire infère et à ovaire supère, la 
famille des Rhizophorées doit présenter des affinités multiples. 
Pär des plantes telles que le Macarisia, elle se trouve rapprochée 
des Lythrariées, et comme il n'y a pas d'autre différence absolue 
_entre les Lythrariées etles Onagrariées, que la situation de l'ovaire 
par rapport au périanthe, c’est parles genres à ovaire infère que 
les Rhizophorées se rattachent aux Onagrariées. En général, il 
est vrai, le nombre des ovules n'est pas limité dans ce dernier 
groupe, tandis qu'il l'est fréquemment dans les Légnotidées ; mais 
en méme temps que celles-ci nous offrent des ovules plus nom- 
breux dans quelques genres, comme les Gynotroches et les Pella- 
calyæ, il y a des plantes inséparables des Onagrariées qui, comme 
les Circea, n'ont plus qu'un seul ovule dans chaque loge. 

La classification, pour être logique, devra donc peut-être, 
d’après ce qui précède, réunir aux Onagrariées des types qui ne 
s'en distinguent positivement que par un gynécée supère. Alors 
le groupe des Onagrariées sera comparable à celui des Rhizopho- 
rées, tels que l’entendent actuellement la plupart des auteurs. 
Alors encore il sera comparable à un autre ordre, celüi des 
Mélastomées, où se trouvent réunis d'une manière indissoluble b 
des genres à pistil libre, et des-genres à ovaire totalement infère. 
Et c'est par l'étude d'un de ces derniers genres que nous saisi- 
rons une autre affinité frappante: des, Dress nous cos 
| parler des Memecylon, 3h siat EMIL DOS TIO) 

k eniin. en effet, présente. aveo les € 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 35 


grand nombre de traits communs. Son ovaire est tout à fait 
infére; il est surmonté d'une coupe concave où se creusent des 
sillons rayonnants, en même nombre que les étamines, et dans 
lesquels se logent les anthères introrses, alors que leur filet est 
fortement infléchi. Puis, dans l'intérieur de cet ovaire, il n'y a 
pas de cloisons formées par les bords rentrants des feuilles car- 
pellaires, mais seulement des saillies à peine indiquées à un cer- 
tain âge. Il en résulte que, comme dans les Crossostylis, le pla- 
centa est une colonne centrale qui supporte une couronne d'ovules. 
L'identité n'est pas compléte, il est vrai, car ces ovules étant 
ascendants, ont le mieropyle en dehors et en bas. Mais, d'autre 
part, le périanthe et l'androcée diplostémone sont à peu prés les 
mémes que dans un grand nombre de Légnotidées à fleurs tétra- 
méres. 


SYNOPSIS LEGNOTIDEARUM MUSÆI PARISIENSIS, 


Macanisia. Dup.-Th., Hist. des vég. des îles austr. d'Afr., h9, 
t. XIV (1805). — Ixonanrms sp. ? Planch. ex Benth. et Hook. f., 
Genera, 246 (1862). 

A. M. pyramidata Dup. -Th., loc. cit. 

Exs, Dupetit-Thouars (tÿp.!), herb. — Chapelier, Malacassia. 


2. M. lanceolata (1. Il). 


Exs. Richard, n. 353, 595 (1840), Nossi-bé, — Passi, n. 2250 us) 
Loucoubé et a Richard comm. 


À DACTYLOPETALUN. ^ 05M à pli 


36 -OBSERVATIONS 
1. D. sessiliforum Benth., loc. cit. 
Cassipurea gummiflua Tul., in Ann. sc. nat., sér. h, VE, 123. 
Chailletia multifida Byn, mss. in sched. exs. 


Exs. Boivin, Madag., in cacumine montis Zoucoubé, ubi martio floret. 


ANISOPHYLLUM. 


- AuisoPHYLLUX. Don, Hookers Niger flora, 312. — ANISOPHYLLEA 
R. Br., «oc. cit., 575. — TErRACRYPTA Gardn, 


1. A. zeylanicum Benth. 
Tetracrypta cinnamoides Gardn. et Champ. 
Exs. Thwaites, n. 2205. 


9. A. laurinum Don, loc. cit. 
Anisophyllea laurina R. Br. 


Exs. Heudelot, Senegamb., in excelsis litt. fluv. Aio-/Vunez, n. 645, 
559. 


9. A. trapezoidale (p. 2h). 


Exs. Gaudichaud , sert. Bonite, n. 92, Singapour. — Ad. Delessert 
(1834), Pulo-Pinang. — Montigny (1855), China. 


CARALLIA. 


CanaLLIA Roxb., Hort. Bengal., 92 (1814). — PI. Corom. , MI, 
8, t. 244 (1819). — D. C., Prodrom., WM, 33 (1828). — Wight 
et Arn., Prodr, , I, 344. — W. Arn., Ann. of nat. hist, 1, 370 
(1838). — Meisner, Pl. vasc. gen., p. 119 (1843). — Blume, 
Mus. Lugd.-Bat., Y, 428. — Tulasne, Ann. des sc. nat., sér. h, 
VI, 116, -— Benth., Journ. of proceed. of Linn. Soc., MI, 7h. — 
Barraren Dup.-Th. , Gen. nov. madag., 9 (1811).— R. Brown, 
Congo, 18 (1818). — D. C., Prodrom., 1, 739. — Syumerma Bl., 
Bijdr., 1130 (1825). -+ D. C.; Prodrom., III, 94. — BarauzTia 
Steud., Vomenc, , 101. — Diarowa Lour. F1. eochinch., dg? 
396? — Benth., loe. cit., 75. = Pitou p. C d 
R, 391. — CATALIUM Hamilt., — Drwip 


SUR LES AFFINITÉS DU'^MACARISIA, — 237 


Hort. malab., IV, 43 (sec. Endlicher), Gen., n. 6102, p. 1186 
(1840). — Poora Miq., in ews. Hohen., n. 307. 


4. C. Barraldeia Arn., loc. cit., 374. 
C. madagascariensis Tul., loc. cit., 117. » 
Barraldeia madagascariensis D. C., loc. cit., 782. 


Exs. Dupetit-Thouars (typ.!), Madag., herb. 


2. C. integerrima D. C. ; loc. cit., 732. — Benth., loc 
cu; Th. 

C. ceylanica Arn., loc. cit,, 371. — Wight, TIl, t. 90. 

C. corymbosa Arn. | j 

C. sinensis Arn. — Seem., Haus 326 us Benth., F1. 
Hongk., 411. 

C. octopetala F. Muell., pl. austral. 

C. timorensis Bl., Mus. Lugd.-Bat., 1,428. 

Pootia ceriopsifolia Miq., loc. cit. 

Exs. Walker, Zeylania (ex herb. Lessert). —-Hohenacker, n. 307, 
Canara prope urb. Mangalor. -— Wallich, cat., n. 4880 D, Sillet. — 
Thwaites, exs. zeylan, n. 4964. — Hooker et Thomson, Sikkim.’ — 
Cuming, n. 1066, Manille? 


3. C. lanceæfolia Roxb., Fl. ind., I, 5h81. — Wight, Icon., 
III, t. 604. — Benth., loc. cit., n. 3. 
. C. lucida Roxb., Pl. Corom, lll, 211. — Wight, loc. cit., 
605? — Tulasne, loc. cit., 118. 

C. confinis BI., Mus. Lugd.-Bat., 1, 199? 

Exs.? Wallich, Cat., n. 4884. 


4. C. calycina Benth., loc. cit., p. 75, n. 5. 
Exs.? Thwaites, n. 3558, Zeylania. 


5. C.?Tulasme. —— EA 
Caralliæ spec. Tul., loc. cit. , M8. T TOT 
Exs. Boivin (typ. ) prec sulæ Marianze (april. 4851). - 


38 OBSERVATIONS 


CASSIPOUREA. 


Cassipourea Aubl., Guian., 1, 529, t. 211 (1775), — D.C., 
Prodrom. , WI, 33 (1828). — Endl., Gen., 1186, n. 6104 (1840). 
— Benth., Journ. of proceed. of Linn. Soc., WT, 72 (1858). — 


Tıra Scop., Introd., 249 (4777). — Lecnons Sw., Prodr, , 8h 
(1788). — Flor. ind. occ., 968, t. 17. 


1. C. macrophylla D. C., loc, cit., 85, n. 4. 
C. serrata Benth., Hooker's Journ., VW, 993. 
C. quadFüoculorg Benth., pl. exs. Spruce. 
Legnotis macrophylla Mart. , herb. 


Exs. Schomburgk, Spruce, Guiana, Bras. bor. 


2. C. guianensis Aubl. 
Legnotis Cassipourea Sw., Flor., 970. 
Exs: Martin, Schomburgk, Mélinon, Guiana. 


3. C. elliptica Poir., Dict., supp. H, 131,— D.-C., loc. cit., 
3h, n. 3. 


Legnotis elliptica Sw., Prodr. et Flor. 
Exs. Plée, Duchassaing, ex insulis Caribœis. : 


WEIHEA. 


WEIREA Spreng., Syst., II, 594 (1825). — Ricæn Dup. -Th., 
^ Gen. nov. Madag., 25, n. 85 (1811). — AxsrRuTHERIA Gardn. — 
Lecxorimis sp.? R. Brown, Congo, 18 (1818). — CassieounE& 


sp. DC., Prodr., Tl, 34, n. 5. — Tulasne, Ann. se. nat., sér. 
A, VI, 119-195, ex part. (1856). 


1. W. zeylanica. | unit 
Exs: Thwaites, n. 4146; Zeglanis: ieot cot Ran 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. 


2. W. madagascariensis Spreng., loc. cit. 
Cassipourea madagascariensis DC. , loe, cit, — Tul., loc, cit., 
n. 1. 


Exs. Dupetit-Thouars, Madag., herb. et h, Juss. — Richard, n. 7 
Angontsi. 


3. W. lanceolata. 
Cassipurea lanceolata Tul., loc. cit., 194, n. 3. 


Ex. Boivin, n. 3410, Mayotta, Bouzi et Moussa-Péré, — Pervillé 
n. 391, 479, Nossi-bé. 


h. W. ovata. 
Cassipurea ovata Tul., loe. cit., n. 9. 
Exs. Boivin, n. 3410 bis, Mayotta, Chongui. 
9. W? phæotricha. 
Cassipurea phæotricha Tul., loc. cit., 428, n. A. 
Exs. Boivin, a Pervillé commun. (1851), Malacassia. 
6. W. leptoclada. : 
Cassipurea leptoclada Tul., loc. cit., n. 5. 
Exs. Boivin, n. 2666, a Richard commun., Malac., ad sinum Diego- 
Suarez. 
7. W. microphylla. 
Cassipurea microphylla Tul., loc. cit., 195, n. 7. 
Exs. Pervillé, n. 53h, Ambongo. 
8. W.? myriocarpa. 
Cassipurea myriocarpa Tul., Ann. sc. nat., sér. h, VII, 162. 
Exs. Goudot, Emirna (frustul. tant. supp. ex h. Lessert.) 


 BAPLOPETALM. > n s Jak p 


99. 


hO OBSERVATIONS 


4. H. multiflorum. 


Crossostylis multiflora Ad. Br. et A. G., Bull. Soc. bot., VIII, 
878. 


Exs. Vieillard, Herb. de la Nouvelle-Calédonie, n. 43, 635, Balade, 


GYNOTROCHES. 


GyorRocnEs Bl., Bijdraj., 918. — Mus. Lugd.-Bat., 1, 197. 
— Meisner, Gener., 42 (32). — Endlicher, Gener, pl., 1028, 
n. 5453. — Bentham, Journ. of proceed. of Linn. Soc., HE, 76. 


— DarroeEgrALUM Arn., Ann. of nat, Hist., 1, 372. — Endl., 
Gener. pl., 1186, n. 6103. 


1. G. acillaris BI., loc, cit. 

G. Dryptopetalum BI. 

G. reticulata Gray. : 
Dryptopetalum coriaceum Arn., loe. cit. 
Microtropis coriacea Wall., Cat., n. 1538, 1857. 
Exs. Wallich, Cat. n. 4338 A, B. 


2. G. micrantha BI., Mus. Lugd.-Bat., 1,198. 
G. axillaris Zoll., herb. nec Bl. 


Exs.? Zollinger, Java absque n* 


CROSSOSTYLIS. 


CnossosrYLis Forst., Char. gen., t. hi. — Prodrom., n. 256. 
— Guillemin, Ann. desse. nat., sér. 2, VIT, 354. — D. C., 
Prodrom., YII, 296. — Meisner, Gen., 107 (76). — Endlich., 
Gen., 1235, n. 6336, — A. Gray, Bot. am. expl. exp., l, 
t. 75. — Benth. , Journ. of proceed. of Linn. Soe., VI, 77. — 
Ad. Br. et A. G., Bull. Soc, bot. de Fr., VII, 376. 770 


ý T NC a CU Mm Y 


SUR LES AFFINITÉS DU MACARISIA. hi 


4. C. biflora Forst., loc. cit. 
Exs. Vieillard, Herb. Neo-Caled., n. 455, Balade. 


9. C. grandiflora Panch. mss. — Ad. Br. et A. G., loc. cit. 


- Exs. Pancher, Neo-Caled. — Vieillard, Herb. Neo-Caled., n. 456, 
112. 


Addenda sunt specimina nonnulla Rhizophoreacearum since- 
rarum Aucrr. que in thesauris Musei nostri asservala sunt, 
pleraque olim sub generis Rhizophora signis in Candollei Prodro- 
mo (IT, 31) militantia, 


X EXPLICATION DES FIGURES. 
PLANCHE II. 


MACARISIA LANCEOLATA. 


Fic, 4. Rameau chargé de feuilles et de fleurs. 

Fic. 2. Fleur entière, grossie. 

Fic. 3. Coupe longitudinale de la fleur. 

Fic. 4. Diagramme floral. 

Fic. 5. Fruit entier, muni du calice persistant à sa base. 

Fic. 6. Coupe longitudinale d'un fruit, montrant la graine en place, avec 
l'aile qui la surmonte. 


NOTE ; 


SUR LES FLEURS DES SCHIZANDRÉES. 


La plupart des auteurs considèrent les anthères des Schizan- 
drées comme extrorses. Elles sont introrses dans les espèces cul- 
tivées dans nos jardins. Ainsi dans le Kadsura japonica, chaque 
étamine a la forme d'un triangle un. peu irrégulier et dressé sur 
un de ses sommets. Celui-ci représente donc le filet de l'étamine 
et le côté opposé est le centre du connectif. Il y a donc deux som- 
mets du triangle, qui sont situés à la partie supérieure et chaeun 
d'eux porte une loge sessile de l'anthére. Les deux loges sont 
done fort éloignées l'une de l'autre; elles s'ouvrent par une fente 
longitudinale et c'est sans doute une petite portion de leur dos, 
qui dépasse le connectif et qu'on voit au dehors, qu'on a prise pour 
la loge entière, Comme le sillon de déhiscence se prolonge de la 
face interne sur cette portion extérieure de la loge, c'est cette 
disposition qui, sans doute, a fait croire que l'anthére était ex- 
trorse. 

Dans le jeune àge de la fleur des Kadsura , l'écartement des 
deux loges de la méme anthère, n'existe pas encore. Il ne se pro- 
duit jamais dans celle du Sphærostema, Son anthére présente done - 
la forme d'un rectangle portant sur sa face qui est'tournée en 
dedans, trois sillons longitudinaux et paralléles. Le sillon médian 
sert de séparation aux deux loges, les deux autres sont les lignes 
de déhiscence. Dans l'origine, les étamines ontla forme de petites 
écailles qui apparaissent de bas en haut, suivant une ligne spirale, 
sur le réceptacle floral conique. C'est sur la face intérieure de 
E ces squames, que se forment les anthéres. Ultérieoroment Je ti tissu " 


NOTE SUR LES FLEURS DES SCHIZANDRÉES. 13 


du réceptacle, se gonfle autour d'elles; de sorte que les étamines 
sont comme incrustées dans des dépressions inégales. La face de 
l'anthére regarde parla plus grande partie de son étendue, le 
fond d'une fosse creusée ainsi dans l'axe floral. Mais il n'y a 
aucune adhérence entre les deux organes. En haut du connectif, 
on ne voit que l'extrémité supérieure du dos des deux loges et sur 
celte petite portion de l'anthére qu'on a probablement considérée 
aussi comme l'anthére entière, le sillon de déhiscence se prolonge 
un peu, de manière à simuler une courte anthére extrorse. 

Les fleurs des Schizandrées sont connues comme unisexuées ; 
mais les descriptions ne disent pas, en général, si elles sont monoi- 
ques ou dioiques. Je n'ai jamais vu que des fleurs mâles sur les 
nombreux pieds de Sphærostemma pyrifolium Br. qu'on cultive 
dans nos jardins. Mais, quoique cette observation rende la dicecie 
probable, on n'en saurait cependant rien conclure de décisif, J'ai 
vu, en effet, plusieurs pieds d’Holbællia latifolia, plante dont les 
affinités avec les Schizandrées sont incontestables, ne donner que 
des fleurs mâles pendant plusieurs années. Quoique les fleurs 
fussent nombreuses, il n'y en avait pas de pistillées et cependant 
la plante est monoique dans son pays natal ; cultivée d'une autre 
facon, elle donne maintenant des fleurs des deux sexes. Parmi les 
Schizandrées elles-mémes, le Kadsura japonica n'avait pas donné 
de fleurs femelles à Paris depuis plus de dix ans. Un pied bien 
nourri produit cependant depuis deux ans des fleurs femelles en 
nombre presque égal à celui des fleurs máles. On distingue aisé- 
ment les premières, dés leur plus jeune âge, par la longueur plus 
considérable de leur pédoncule qui, au lieu de se courber légère- 
ment comme celui des fleurs máles, demeure rectiligne, mais se 
coude à sa base de maniére que le bouton est tout à fait suspendu. 
On suit aisément le développement du gynécée sur ces jeunes 
boutons. Il se compose d'abord d'une série de mamelons pleins 
qui apparaissent suivant une ligne spirale continue sur la convexité 
du réceptacle. Plus tard chacun de ces mamelons présente à son 
sommet une fossette T qui est bordée en dehors par la 


h^ NOTE SUR LES FLEURS DES SCHIZANDRÉES. 


saillie en forme de croissant que constitue la feuille carpellaire. 
Les deux ovules se montrent simultanément dans l'angle interne 
de Ja cavité ovarienne et ils sont d'abord placés exactement à la 
méme hauteur. 

Il n'y a pastrace d'androcée rudimentaire dans les fleurs femelles; 
ce qui rend assez remarquable le fait anormal suivant. Nousavons 
sous les yeux une fleur femelle dont le gynécée est parfaitement 
développé et qui porte, autour de celui-ci, deux staminodes 
reconnaissables à la couleur rouge vif qui caractérise les filets 
staminaux du K: japonica» L'un de ces filets porte une anthére 
à deux loges incomplétement développées; l'autre en est dépourvu. 
Les fleurs des Schizandrées peuvent donc devenir accidentelle- 
ment hermaphrodites, quoiqu'elles soient diclines, non par avor- 
tement, mais par organisation, comme disent les botanistes. ; 

On cultive depuis quelques années, dans les jardins, une 
plante désignée sous le nom de Cosbœæa  coccinea, dont l'origine 
est inconnue et que je n'ai trouvée mentionnée dans aucun ouvrage 
systématique. Jusqu'à présent cette plante n'a produit que des 
fleurs mâles, composées d'un périanthe et d'un androcée. Le 
périanthe est constitué par un nombre variable de folioles iné- 
gales et dissemblables. Les plus extérieures sont plus. petites et 
verdàtres ; les folioles intérieures plus développées sont d'une 
belle couleur écarlate ; leur préfloraison est imbriquée. Les éta- 
mines sont également en nombre variable, libres, inégales entre 
elles et groupées sur un réceptacle central en. forme de cône. 
Autant qu'on peut en juger, en l'absence de la fleur femelle, cette 
plante doit être rapportée aux Schizandrées, dont elle. présente 
d'ailleurs le port et les organes de végétation. 


SUR LA FLEUR DES PIVOINES. 


Les Pivoines, dont les nombreuses et étroites affinités avec les 
autres genres de la famille des Renonculacées, ne sauraient. étre 
contestées, ont été le plus souvent placées dans une tribu distincte 
de cet ordre. Rarement, à l'exemple de M. A. Gray, on a com- 
plétement isolé le genre Pæonia dans un groupe particulier. La 
plupart des botanistes ont imité de Candolle qui en forme le type 
d'une tribu des Pæoniacées, cette tribu renfermant en outre les 
Xanthorhiza et. les Actea. Endlicher n'a fait que conserver cette 
tribu, en adjoignant à ces genres ceux qui résultent des démembre- 
ments modernes du genre Actæa. Enfin M. Lindley détruit ce 
groupe tout à fait artificiel, en reportant les Pivoines parmi ses 
Helléborées, Ce dernier rapprochement nous paraît bien préfé- 
rable, car par leur périanthe et leurs organes sexuels, les Pivoines 
sont aux Hellébores ce queles Renoneules sont aux Aphanostemma ; 
c’est-à-dire que les pétales à limbe élargi et membraneux tendent 
à disparaitre et sont remplacés par de petits cornets glanduleux. 
Or, la valeur du genre Aphanostemma est à juste titre considérée 
comme minime par la plupart des botanistes actuels. La petite taille 
et la consistance de ses pétales ne paraissent pas suffisantes 
‘pour séparer ce genre des Renoncules. | 
. Les Xanthorhiza, type réduit des Ancolies, comme p a le premier 
reconnu M. Payer, ne présentent guère d'autres ressemblances 
avec les Pivoines, que la consistance de leur tige, caractère qui 
n'est méme pas constant chez les Pivoines, et les carpelles pluri- 
ovulés. Mais nous ne pensons pas qu'on. puisse accorder, dans le 
groupement des Renonculacées, une importance extréme au nombre 
des otis En s'attachant en wo um à un semblable carae- 


A6 SUR LA FLEUR DES PIVOINES. 


culus et les Caltha, par exemple, ou les Actœa etles Thalictrum. 
Nous savons d'ailleurs, et c’est là encore un des bienfaits de l'or- 
ganogénie, que beaueoup de genres parmi les Renonculacées, 
qui paraissent uniovulés au premier abord, ont en réalité plusieurs 
ovules dans chaque carpelle. A partir d'un certain âge, il est 
vrai, tous ces ovules, sauf un seul, cessent de grandir; mais on 
ne peut philosophiquement accorder plus de valeur à cet arrêt 
dans l'évolution des ovules, qu'on n'en accorde ailleurs à cet autre 
arrêt de développement qui fait d'un ovaire multiovulé un fruit 
contenant une seule graine fertile. Il est aisé de constater aujour- 
d'hui que parmi les Renonculacées considérées comme uniovulées, - 
les Clématites, les Atragene, les Naravelia, les Anémones, les 
Hépatiques *et les Adonis ne le sont pas en réalité. 

Les Actæa ne s'allient pas mieux aux Pivoines que les Xantho- 
rhiza. Ils ont, il est vrai, plusieurs ovules dans chaque carpelle, 
mais par tous les autres traits de leur organisation ils correspon- 
dent aux Pigamons : méme port, mémes organes de végétation, 
méme structure de la tleur; absence de part et d'autre d'une corolle 
véritable; car les languettes pétaloides qu'on rencontre dans beau- 
coup d' Actca ne sont réellement que des étamines transformées. 

Pour tous ces motifs, nous préférons rapprocher les Pivoines 
des Hellébores. Mais encore faut-il signaler une différence impor- 
tante entre ces deux types qui se ressemblent tant par leur périanthe 
et surtout par leurs organes sexuels; c’est que l'insertion des 
Hellébores est hypogyne et que celle des Pivoines est périgyne. T 
a échappé jusqu'ici aux botanistes que le réceptacle de ces der- 
nières est une coupe concave. Mais il y a surtout une époque, un 
peu avant l'épanouissement de la fleur, où cette forme coneave est 

bien nettement prononcée, principalement dans les espéces à fleurs 
roses et blanches qui sont cultivées dans nos jardins. Au lieu de 
présenter la forme conique qu'on rencontre chez les Renoncules 
et les Hellébores, chez toutes les Renonculacées en général, ce 
réceplacle a la forme d’une écuelle dont le fond est occupé par les 
| pet Sur les bords s'insèrent le pta ld "androcée. Wes 


SUR LA FLEUR DES PIVOINES, 47 


résulte que le fond des ovaires est situé plus bas que lè point 
d'insertion des étamines. 

Les Pivoines sont done des plantes à insertion ieri et, 
comme il arrive fréquemment en pareil cas, toute la surface coneave 
dela coupe réceptaculaire s'épaissit tardivement chez elles, en une 
couche glanduleuse épaisse. Bientót méme cet épaississement glan- 
duleux déborde au pourtour de la coupe et s'élève :en dedans de 
l'insertion des étamines: Ce disque ne forme dans nos Pivoines 
herbacées qu'un bourrelet peu élevéet inégalement crénelé sur ses 
bords, tandis que dans les espèces arborescentes, il s'éléve con- 
sidérablement en forme de sac coloré enveloppant presque tout 
le pistil. Telle est l'origine du disque des Pivoines; c'est une 
hypertrophie du bord de la coupe réceptaculaire. 

Cetle organisation particulière du réceptacle fait mieux saisir 
les rapports intimes qui existent entre les Pivoines et une plante 
dont les affinités sont fort incertaines encore ; nous voulons parler 
du Crossosoma de Nuttall, Il est probable que, dans ce genre, la 
portion dite soudée du calice, n'est autre chose qu'un réceptacle 
creux. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'insertion des étamines 
est trés nettement périgynique, et que les anthéres à deux loges 
parallèles, contigués, déhiscentes suivant leur longueur, sont en 
nombre indéfini, comme dans les Pivoines. De méme encore les 
carpelles, dont le nombre varie de trois à cinq, occupent la con- 
cavité du réceptacle, contiennent un nombre indéterminé d'ovules 
situés sur. deux séries verticales et sont complétement indépen- 
dants les uns des autres. La différence principale entre les deux 
genres paraît consister dans l'existence d'une arille laciniée chez 
le Crossosoma qui, pour cette raison, est plus volontiers rapproché 
des Dilléniacées. I} est vrai qu'il n'y a pas d'arille véritable: 
dans les Pivoines; mais on y voit souvent, aprés la fécondation, 
le court funicule qui supporte la graine, s'épaissir prés de son 
. sommet. et former contre le hile une sorte de bourrelet ou de 

manchette charnue. " est wiped Ly dans quelques Dill 


A8 SUR LA FLEUR DES PIVOINES. 


découpé, n'est représentée que par un renflement annulaire tout 
à fait analogue. Si done cette maniére de voir était adoptée, les 
Pæonia et les Crossosoma réunis pourraient constituer à la fin 
des Renonculacées, une tribu distincte qui servirait de passage 
vers les Dilléniacées; et l'onsait bien qu'il n'y a guère de familles 
voisines entre lesquelles il ne soit permis d'observer ainsi un ou 
plusieurs types de transition. 

La symétrie du. périanthe. répond, chez les Pivoines, à deux 
types distinets, l'un quinaire, l'autre ternaire. Ainsi, dans la 
plupart des espèces de nos jardins, la fleur se compose d'un calice 
à cinq sépales disposés en quinconce et d’une corolle de cinq 
pétales imbriqués, ou souvent plus, par suite du dédoublement 
de quelques-uns de ces pétales. Si l'on analyse, au contraire, les 
fleurs du P. Witmanniana Srev., espèce si'remarquable par la 
teinte soufrée de ses pétales, on voit que son périanthe se compose 
de neuf folioles. imbriquées, savoir, trois sépales, trois pétales 
extérieurs alternant exactement avec les sépales et trois pétales 
plus intérieurs exactement superposés aux sépales et formant une 
seconde corolle en dedans de la première. Le calice est accom- 
pagné en dehors de deux bractées, dont l’une peut même devenir 
une véritable feuille; de façon que ces deux derniers appendices 
unis aux véritables sépales , nous ramènent facilement à la dispo- 
sition quinconciale observée dans la plupart des autres espèces (4). 
Le nombre des carpelles est constamment de trois dans le 
P. Wittmanniana, et ces carpelles sont superposés aux pétales de 
la corolle intérieure et aux sépales. Dans. les espèces à périanthe 
quinaire, le nombre des carpelles varie, comme on sait, de deux 
ou trois à cinq. J'ai vu les cinq carpelles du P. papaveracea 
opposés également aux cinq folioles calicinales. Dans les P. corallina 


(4) Dans le genre Renoncule, le périanthe est également tantôt quinaire et tantôt 
ternaire, sans que la valeur de ce caractère paraisse considérable. . Ainsi, les 
Casalea ne. peuvent guère être séparés des Renoncules proprement dites que Jar. 
le nombre ternaire de leur calice et. de ed bre À n'est pas p 

D bon M ME guru 


SUR LA FLEUR DES PIVOINES, 49 


et tenuifohia où le nombre des sépales étant cinq, celui des car- 
pelles est souvent trois, ces derniers sont superposés aux sépales 
un, deux et trois. Dans la plupart des P. Moutan cultivés, le 
nombre des carpelles devient assez considérable; de facon qu'ils 
forment une téte, comme dans les Renoncules, au nombre de dix 
à vingt. Trés souvent les fruits qui succèdent à ces pistils demeu- 
rent stériles et indéhiscents. ! 

Les anthéres des Pivoines sont toujours trés nettement introrses 
dans les jeunes boutons. Elles sont basifixes et s'ouvrent par deux 
fentes longitudinales. La déhiscence commence par la partie supé- 
rieure et les panneaux entr'ouverls s'enroulent de dedans en dehors 
sur la base de l'anthére. Les étamines sont d'autant plus courtes 
qu'elles sont plus extérieures. L'évolution des ovules se fait con- 
slamment de bas en haut et les enveloppes ovulaires sont au 
nombre de deux. 


DEUXIÈME MÉMOIRE 


SUR 


LES LORANTHACEÉES. 


I. S'il est démontré que les Olacinées et les Santalacées , 
telles que les comprennent la plupart des auteurs, ont même pé- 
rianthe, méme androcée, même placentation, et nous pouvons 
ajouter même fruit et mêmes graines , il n'y a plus de différence 
sensible entre les unes et les autres que l'insertion, c'est-à-dire 
la situation de l'ovaire, ou encóre la forme du réceptacle. Les 
Santalacées proprement dites ont le réceptacle floral. concave , 
c’est-à-dire l'ovaire infére en totalité ou en partie ; les Olacinées 
ont en général le réceptacle convexe, c’est-à-dire le gynécée 
- entièrement supère. | 

Or, nous nous proposons actuellement d'établir que celte dis- 
tinction est sans valeur, et qu'elle ne peut servir à séparer les uns 
des autres, des types qui concordent par tous les autres traits de 
leur organisation. 

Qui songerait, par exemple, à placer dans une autre famille 

que celles des Primulacées dont l'ovaire est supère, les Samolus, 
dont l'ovaire est en partie infére ? 

Qui poarrait méme diviser en plusieurs genres un groupe tel 
que celui des Saxifrages, paree que certaines espéces ont l'ovaire 
ampère, tandis qu'il est infére dans un certain nombre Li autres? 

- M est inutile de multiplier ici les. exemples analo; gues 
T — sé n'y a guère de famille - n ‘en puisse pré 


DEUXIÈME MÉMOIRE SUR LES LORANTHACÉES. 51 


quelques-uns. Mais ce qu'il nous importe surtout d'établir, c’est 
que la famille des Olacinées, telle que l'admettent tous les bota= 
nistes, renferme à la fois des plantes à ovaire T et des 
plantes à ovaire nettement infère. 

Comparons sous ce rapport les Olaz eux-mêmes aux Liriosma. 
Tout est si semblable dans la fleur des deux genres: périanthe 
et androcée caractéristiques, placeniation; eupule pédoneulaire 
extérieure , qu'il est fort probable qu'on les réunira un jour en un 
seul, Ne pas les laisser séparer est aussi logique, aussi raisonnable 
que ne point disjoindre toutes les espèces du genre Saxifraga. 
Et cependant, si les deux familles des Olacinées et des Santalacées 
pouvaient demeurer distinctes, l'Olaz se placerait dans la pre 
mière, et le Liriosma passerait dans la seconde, car son ovaire 
est infère. En réalité, cependant, la fleur du Liriosma n'est qu'une 
fleur d'Olaæ , dont le réceptacle est un peu déformé, et cela est 
si vrai que , voulant faire connaitre l'organisation de Pane et de 
l'autre, nous n'en avons qu'une à décrire pour le moment, Ana- 
lysons celle du Lzriosma , et il nous suffira, pour décrire celle de 
l'Olac, d'ajouter que son réceptacle est moins concave. 

Il y a des fleurs de Liriosma tout à fait réguliéres, et nous élü- 
dierons d'abord une de celles-là. 

La corolle y est semi-infère, et elle est située en dedans du 
bourrelet pédonculaire dont nous connaissons l’origine, Celui-ci a 
là forme d'une cupule courte, à peu prés nulle, méme dans cer- 
tainés fleurs du Liriosma pauciflorum. Les pétales sont ati noinbre 
de trois et libres jusqu'à leur base. Mais chacun d'eux est plus ou 
moins profondément bifide, comme s'il représentait un pétale 
formé de deux autres qui se seraient soudés dans une partie de 
leur étendue. En face de chaque pétale bifide, il y a une étamine 
fertile, superposée à la fente médiane. L'étamine est formée d'un 
| filet vus j pa sa “base avec T -— et d'üne iher 


F s j fertile une 
ise, à sommet 


52 DEUXIÈME MÉMOIRE 


bilolé. Insérées sur les pétales comme les étamines fertiles, et 
superposées à chacune de leurs moitiés, ces languettes représen - 
tent des staminodes. : 

L'étude de semblables fleurs régulières, qui ne sont pas rares 
chez les Liriosma, nous montre quelle est la symétrie florale de 
ces plantes. La corolle des Liriosma est formée de six pétales unis 
deux à deux dans une certaine étendue, et les étamines sont au 
nombre de neuf, savoir : six étamines stériles qui sont superposées 
aux six pétales, et trois étamines fertiles alternes avec les pétales 
et répondant aux trois lignes de séparation incompléte qui existent 
entre les pétales soudés deux à deux. Nous verrons ailleurs. com- 
ment cette symétrie s'altére fréquemment dans les fleurs devenues 
irrégulières des Olax et des Liriosma. 

Le gynécée se compose d'un ovaire semi-infère triloculaire à 
sa partie inférieure, mais les cloisons qui séparent les trois loges 
ne s'élèvent pas jusqu'au sommet de la cavité ovarienne, et man- 
quent dans la portion de cette cavité qui est située au-dessus de 
l'insertion de la corolle. Là il ne subsiste donc plus qu’une colu- 
melle placentaire centrale, qui supporte trois ovules suspendus. 
Ces ovules ont le raphé dorsal. Quant à la portion uniloculaire de 
l'ovaire, elle est enveloppée par une sorte de toit conique qui 
s'effile supérieurement en un longstyle légèrement trigone à sa base 
et dilaté à son sommet en une tête stigmatifère trilobée. Chacun des 
lobes stigmatiques est superposé à un angle de l'ovaire, àun ovule, 
à une loge incompléte de l'ovaire, et en méme temps alterne avec 
deux étamines fertiles. Il en résulte que les cloisons interposées 
entre les loges de l'ovaire répondent à la ligne de bifurcation 
qui partage un pétale en deux lobes. 

Dans les fleurs jeunes, , les ovules sont arrondis et trés resist 
C'est à peine s'ils descendent plus bas que l’ insertion de la corolle. 
Les loges ovariennes sont alors presque nulles et presque entiè- 
rement supères. Mais plus tard, quoique bien avant l'anthése, les 
ovules s'allongent beaucoup par. leur région. inférieure, ngu 

pointe mmige étroite, Le sommet de: ce L rolongen 


SUR LES LORANTHACÉES; 55 


alors graduellement bien plus bas que le niveau de l'insertion du 
périanthe. Et en méme temps chacune des loges ovariennes se 
creuse (1) par le fond, pour donner place à cette portion accrue 


de l'ovule. | 
Il est donc facile de comprendre pourquoi le réceptacle devient 


ainsi de plus en plus infére avec l’âge. Dans certaines Santalacées, 
la déformation, le creusement de l'axe ne s'arrétent point à l’épo- 
que de l'anthése, et elle se continue au delà. Voilà pourquoi le 
fruit est plus infére que l'ovaire dans les Pyrularia, les Sphero- 
carya, et nous avons dit que c'était probablement aussi la cause 
qui donne au Strombosia un fruit infère, alors que l'insertion de sa 
corolle est d'abord complétement hypogyne. | 
Nous avons dit qu'une fois les Liriosma connus, il suffisait d'un 
seul mot pour caractériser les Olaæw. Ce sont des Liriosma à ovaire 
supere; ce qui tient à ce que le réceptacle floral de l'Olaz ne se 
creuse pas en forme de coupe et demeure ou convexe, ou à peu 
prés plan. Les ovules de l'Ola s'allongent bien aussi à un cer- 
tain âge par leur portion inférieure, et cet allongement détermine 
bien aussi, Vers la base de l'ovaire, la formation de trois loges et 
de trois cloisons incomplètes, comparables à celles des Myzoden - 
dron; Arjona, Quinchamalium, etc. Dans les Olaw Benthamiana, 
stricta, Pseudaleia, ete., les cloisons sont méme fort développées 
et elles peuvent ne plus laisser que tout à fait en haut une voie 
de communication entre les trois loges ovariennes. Mais la situa- 
tion de l'ovaire au-dessus du périanthe fait que l'ovule peut s'al- 
longer considérablement sans que son extrémité inférieure et la 
base de la loge qui le contient descendent plus bas que l'insertion 
dela corolle. C'est pourtant ce qui arrive, quoiqu'à un faible degré, 
aprés l'épanouissement, dans une espèce d'Olaz sénégambienne 
récoltée par Heudelot. Le fond des loges ovariennes est un peu 
plus bas que le niveau d'insertion du périanthe; si bien que 


- (1) Nons savons déjà ce qu'il faut entendre par cette expression. ee 


oh -. DEUXIÈME MÉMOIRE 


cette espèce sert de transition des Olaæ proprement dits aux 
Liriosma américains (4). 

Le Liriosma est donc à l'Ola» ce que le Saxifraga ligulata 
est au S. irrigua (2), ce que le Lavallea est au Strombosia ; ce 
que certains Anacolosa sont aux Cathedra , ce que les Viscum et 
les Exocarpos sont aux Anthobolus. ` 


II. Le Pseudaleia de Dupetit-Thouars (3) est demeuré jusqu'à 
ce jour parmi les genres douteux. De Candolle (A) l'a conservé, 
tandis que Willdenow (5) l'a fait rentrer dans le genre Olaa. 
Endlicher (6) a soupçonné, avee raison, que cette dernière opi- 
nion devait étre adoptée et que Dupetit-Thouars a décrit comme 
un embryon l'albumen de son Pseudaleia. Il nous a été permis de 
constater que l'embryon relativement peu considérable de cette 
plante, est entouré d'un albumen charnu abondant. La dénomi- 
- nation d'Olac Pseudaleia proposée par Willdenow devra dono être - 
“adoptée. Mais plus souvent que les autres espèces du genre, 
celle-ci peut offrir des fleurs tout à fait régulières et celles-là 


méme qui sont irréguliéres ne sont pas toutes semblables entre 
elles. | | 


Ta fleur type des Pseudaleia est pourvue d'une corolle formée 


: d) MM. Planchon et Decaisne, tont en rapprochant les Santalacées des Olacinées 
(Bull, de la Soc. bot., t. IT, p. 87), ne confondent pas ensemble ces deux familles. 
Mais il est aisé de voir que ce n'est pas d’après la situation de l'ovaire au-dessus 
ou au-dessous du périanthe, qu'ils les distinguent; car ils font une Santalacée du 
Groutia qui a l'ovaire supere, et qui est une Olacinée pour tout le monde, et une 
Olacinée du Liriosma qui a l'ovaire infère. Quant au Polyosma que ces botanistes 

rangent parmi les Cornées, je crois qu'il n'a aucun des caractères qui conviennent 
à cette dernière famille. 

(2) L'ovaire est tout à fait supère dans les S. cordifolia, erassifolia, hirsuta, 
dentata, rotundifolia, eic., infère dans les S. stellaris, Aizoon; und 
ajugæfolia, etc.; dans le S. oppositifolia, | nre, est semi-in ae 44 

(3) Genera nova madagascariensia, . 15. 

(4) Prodromus, t. I, p. 533. 

-. (5) In Steudel, Nomenclator, 

AD Laus: camen 1042, n. ii" 


Mon S 
"£3: 


SUR LES LORANTHACÉES, 55 


de six pétales soudés deux à deux dans une assez grande étendue. 
. lWgemble alors qu'il n'y ait que trois pétales bifides. L'androcée 
est constitué par six étamines fertiles superposées aux six pétales 
primitifs, Leurs filets très larges à la base, s'amincissent brusque- 
ment vers leur sommet pour s'implanter sur le dos d'une anthére 
biloculaire, introrse et déhiscente par deux fentes longitudinales. 
Entre l'étamine et le pétale correspondant, il y a une petite lan- 
guette membraneuse frangée sur les bords. Le gynécée se com- 
pose d'un ovaire libre, incomplétement triloeulaire et porté sur 
un pied que forme le sommet prolongé du réceptacle. Il est sur- 
monté d'un style renflé en cóne à sa base, puis atténué et terminé 
par une petite téte stigmatifére triangulaire. Les sommets du 
triangle répondent aux loges ovariennes incomplètes dans chacune 
desquelles est suspendu un ovule à raphé dorsal. Le style est par- 
couru dans toute sa Jongueur par trois sillons verticaux qui 
répondent aux cloisons. Le fruit est celui de tous les Olam, le 
sommet du pédoneule floral se dilatant à sa base en une cupule 
qui existe déjà dans la fleur. 

Si le périanthe et l'androcée étaient construits d'une manière 
constante comme dans les fleurs exceptionnelles que nous venons 
d'étudier, nous serions porté à séparer génériquement les Pseu- 
daleia des Olax proprement dits, car dans ces derniers, la situa- 
tion des étamines fertiles par rapport aux pièces de la corolle est 
généralement différente, de méme que dans les Liriosma, et de 
plus, un certain nombre d'étamines demeurent stériles. Mais le 
méme fait existe ordinairement aussi chez le Pseudaleia et il n'y 
a rien de plus variable, sur une méme plante, que la situation des 
étamines fertiles. Et d'abord, en général, les six pétales ne sont 
pas soudés par paires, mais seulement deux d'entre eux, comme 
dans les Olaœ; en sorte qu'il y a quatre pétales libres à chacun 
desquels répondent une étamine et un pétale double qui porte 
iaténionramoni deux étamines. Ailleurs l'une de ces deux étamines 

lacé par un staminode en forme de languette, comme 
o jai hille rs encore les deux étamines fertiles oppo» 


56 DEUXIÈME MÉMOIRE 


sées à une paire de pétales voisins semblent s'étre confondues 

sur Ja ligne d'union de ces deux pétales en une seule étamine fer- 

tile qui se trouve alors en réalité alterne avee deux folioles de la 

corolle. Et trés souvent aussi, outre ces étamines alternes, il y a 

des languettes stériles superposées à tous les pétales ou du moins 
à quelques-uns d’entre eux. Rien n’est plus variable, en un mot, 

dans le genre Olax, tel que nous le concevons, que la disposition : 
des différents éléments de l'androcée ; mais le Pseudaleia sans 
slaminodes et pourvu de six étamines fertiles superposées aux 
pétales, nous parait: représenter le type le plus parfait de ce 
genre. 4 


MI. Il résulte de ce qui précède que le type isostémoné, si 
fréquent chez les plantes que nous étudions, passe facilement à la 
dyplostémonie chez les Olacinées proprement dites. Le nombre 
des étamines fertiles ne dépasse pas cependant celui des pétales 
dans la fleur des Olax , les étamines surnuméraires étant stériles. 
Il n'est pas possible d' hésiter sur la nature de ces appendices inter- 
posés aux étamines fertiles. Ils ont exactement la méme apparence 
qu'elles dans leur jeune âge. Les deux loges de leur anthére se 
dessinent tout d'abord de la méme maniére. Ce n'est qu'ultérieu- 
rement qu'on voit ces loges s'allonger, s'aplatir en une sorte de 
lame spatulée qui simule une petite languette pétaloide, et dans 
le Pseudaleia lui-même, j'ai vu plus d'une fois ces languettes con- 
server une certaine épaisseur et contenir dans leur tissu un cer- 
tain nombre de grains de pollen. 

Ces organes représentent donc bien des étamines devenues sté- 
riles. Or, dans un genre fort anciennement connu qui se rapproche 
beaucoup des Olax par tous ses caractères essentiels, quoiqu'au 
premier abord il présente avec eux des différences très tranchées, 
mais bien plutót apparentes que réelles, les étamines sont le plus 
souvent en nombre double de celui des pétales et toutes fertiles. 

Ce genre est l'Heisleria de ‘Linné dont M. Triana a reeonnü — — 
depuis plusieurs années l'identité avec le Ahaptostylum de 


SUR LES LORANTHACÉES. 57 


Kunth (1).Des dix étamines des Æeisteria, si quelques-unes viennent 
à disparaître, ce sont ordinairement celles qui seraient superposées 
aux pétales. Dans l'H. cauliflora et plusieurs autres espèces amé- 
ricaines, elles sont bien plus courtes déjà que celles qui sont 
aliernes. Leurs filets aplatis sont étroitement appliqués contre la 
-corolle et comme collés contre elle, mais ordinairement sans véri- 
table soudure. Le gynécée est entièrement supère. Il se compose 
d'un ovaire surmonté d'un style pyramidal fort atténué et dont le 
Sommet se partage, dans l'espéce cilée, en trois lobes fort peu 
prononcés, recouverts de papilles stigmatiques. L'ovaire est ordi- 
nairement déprimé et gonflé à sa base, en une sorte de disque 
circulaire épais qui porte dix sillons peu prononcés en face des 
étamines. Les pétales sont au nombre de cinq (2), libres entre 
eux, valvaires dans le bouton, et le calice présente autant de divi- 
sions souvent trés profondes. Il résulte de ce fait et de l'alter- 
nance fort exacte des lobes de ce calice avec les pétales, que peut- 
être il doit être considéré comme véritablement formé d'organes 
appendiculaires et non point d'unesimple éxpansion pédoneulaire. 
Sous ce rapport l Heisteria est probablement comparable au Xime. 
nia, dont nous parlerons bientót. Mais l'étude organogénique de 
cette enveloppe qui prend souvent autour du fruit des Heisteria, 
un accroissement si remarquable, pourra seule lever nos doutes 
à cet égard. 

La plus spécieuse des différences qui séparent un Æeisteria d'un 
Olax, c'est la présence d'un ovaire triloculaire dans le premier, 
tandis qu'on.aecorde volontiers aux derniers un ovaire uniloculaire, 
avec un placenta central libre. Mais, pour quiconque voudra appli- 
quer à ces plantes cette méthode des analogies et des transitions 
qui jouit actuellement d'une si grande faveur, il deviendra incon- 
testable que l'organisation ovarienne de l'Heisteria peut être 


(4) H. B. K., Nov. gen. et spec., t. VII, 78, t. 621. — PI. aquinoct., II, 139, 
t. 425 (Gen. affin. Ilicineis, suivant Endlicher, Gen., n. 5713.). 

(2) A moins | que la fleur ne soit exceptionnellement c erri sur le type 6, 
. eomine il arrive tes RAET. voisins, A 


58 DEUXIÈME MÉMOIRE 


ramenée trés facilement à celle des Thesium, ou de toute autre 
Santalacée proprement dite. Le placenta est une colonne centrale 
libre dans les Thesium et dans quelques Ola». Dans d'autres 
espèces de ce dernier genre, il y a trois fossettes à peine indiquées 
au fond de la loge. Mais dans le Pseudaleia, les logettes devien- 
nent plus profondes. Dans les Liriosma, les loges se prononcent 
encore davantage, et les cloisons atteignent souvent presque toute 
la hauteur de la cavité ovarienne. Dans les Heisteria enfin, comme 
. dans les Ximenia, il ne reste plus, au-dessus de ces cloisons, 
qu'un petit espace vide oà proémine le sommet du placenta. En ce 
point cependant l'ovaire est encore uniloculaire et Ja placentation 
mérite le nom de centrale-libre. Les trois ovules sont suspendus 
à une colonne qui ne peut être d’une autre nature que celle des 
Thesium; et malgré l'existence de plusieurs loges presque com- 
plétes dans les Heisteria, la série des faits que nous venons de 
parcourir doit étre la condamnation évidente de la théorie de la 
placentation carpellaire ou appendieulaire, quoique cette théorie 
puisse invoquer tant d’apparences en sa faveur. 


IV. On pourrait appliquer aux Heisteria presque tout ce que 
. nous dirons des Ximenia que nous définirons des Heisteria à 
fleurs tétraméres. A part le X. olacioides W. et Arx., qui est un 
véritable Olax à fleurs distiques, et le X. ramosissima Snurrz., 
que ses ovules ascendants nous paraissent devoir exclure de ce 
groupe, les trois espéces de ee genre qui se trouvent abondam- 
ment dans les herbiers, sont caractérisées par leur androcée di- 
plostémone et leur ovaire presque pluriloculaire. De Candolle (4) 
avait dit avec raison, il nous semble, que l'ovaire des Ximenia 
était quadriovulé. Endlicher (2), modifiant ce caractère, le con- 
sidére comme triloeulaire et triovulé, Nous avons toujours vu les 
ovules en méme ig od QUE les t et ejes avec eux i 


.(. Prodromus, t. I, P 532. * 
o Genera, p. 1042, n. 5490. 


SUR LES LORANTHACÉES. e 59 


Dans l'espéce la plus commune de nos herbiers, le X. ameri- 
cana L., le calice (?) est gamosépale à quatre divisions, dont deux: 
sont latérales; elles ne se touchent pas par les bords. La corolle, 
bien plus allongée, est formée de quatre pétales libres et disposés 
dans le bouton en préfloraison valvaire. Ces pétales sont épais, 
concaves en dedans, glabres en dehors et pourvus sur leur face 
intérieure de poils épais très abondants. L'androeée est constitué 
par huit étamines hypogynes et libres, dont quatre sont super- 
posées aux pétales et quatre alternes. Leurs filets sont grêles et 
dressés, et leurs anthères basifixes sont étroites, allongées, à deux 
loges adnées suivant toute la longueur d'un connectif linéaire, 
Les sillons de déhiscence de ces loges sont presque latéraux; tou- 
tefois les anthéres sont introrses, comme l’établissent tous les 
auteurs. Aux deux extrémités de l'anthére, le connectif dépassant 
un peu les loges présente un petit renflement de consistance 
glanduleuse, Le gynécée supere se compose d'un ovaire allongé 
surmonté d'un style grêle dont l'extrémité à peu prés entière, 
légèrement capitée, se couvre de papilles stigmatiques. Dans toute 
la hauteur de l'ovaire régnent quatre sillons verticaux qui séparent 
quatre cótes saillantes. Les cótes répondent aux loges ovariennes 
et se trouvent par conséquent en face des divisions du calice, 
Prés de.sa base, l'ovaire présente de bonne heure un renflement ou 
disque, à huit lobes séparés par des échancrures inégales. Quatre 
d'entre elles superposées aux pétales sont plus profondes que les 
quatre autres qui regardent les sépales. Chaque échancrure loge 
incomplétement une partie de la base d'un filet staminal. . 

Dans chaque loge est suspendu un ovule cylindroïde, trés 
allongé, à raphé dorsal, à mieropyle intérieur et supérieur. H 
nous reste à préciser le point d'insertion de cet ovule. 

La placentation n'est pas plus axile dans le Ximenia que dans 
Y Heisteria, mais bien centrale. Il n'est pas bien difficile d'enlever — 
-les quatre ovules d'un seul coup, en séparant transversalement le 
- sommet du placenta qui les porte, et cela sans toucher aux cloisons. 


o E est ainsi i démontré q si Tc ovaire merap en quatre dans la 


60 DEUXIÈME MÉMOIRE 


plus grande partie de sa hauteur, n'en a plus qu'une au sommet, 
` et que c’est dans cette courte portion uniloculaire que sontattachés 
les ovules. Au-dessus d'eux le placenta se termine librement en 
une pointe aiguë qui s'engage, sans y adhérer en aucune facon, 
dans un canal conique dont est creusée la base du style. Quant 
aux cloisons, si elles cessent à ce niveau de partager l'ovaire en 
quatre compartiments, il ne faut pas croire néanmoins qu'elles 
disparaissent entiérement. Leur bord supérieur est coupé fort 
obliquement de haut en bas et de dehors en dedans. Il en résulte 
que, dans sa portion tout à fait extréme, ce bord n'arrive pas 
jusqu'au sommet du placenta qui demeure libre. Mais le canal 
stylaire, dans lequel le bord s'insinue, a sur une coupe transversale 
la forme d'une croix, étant imparfaitement partagé en quatre com- 
partiments par des cloisons centripètes incomplètes. 

Dans le X. caffra Sox., on observe la même organisation pis- 
tillaire, mais d'une maniére plus manifeste, car les cloisons inter- 
loculaires ne s'élévent guére que jusqu'au milieu de la hauteur de 
la cavité ovarienne, et il y a une chambre unique assez élevée qui 
commence au-dessous de l'insertion des ovules. | 

Mais aucune espèce mieux que le X. elliptica Forst., ne m'a 
permis de saisir les différents traits de l'organisation florale du 
genre, ear il est facile d'étudier sur les échantillons d'herbier, 
sinon l'apparition, du moins le trés jeune âge de toutes les parties 
de la fleur. Quant au calice, ses divisions ne se touchent à aucun 
âge et demeurent constamment écartées les unes des autres. Peut- 
étre est-il formé par de véritables sépales et non par une expansion 
pédoneulaire, car il est grand déjà quand les pétales sont réduits 
à de trés petites dimensions. S'il en était ainsi, les Ximenia 
seraient, sous ce rapport, aux autres Olacinées, ce que les Cin- 
chonées sont aux Rubiacées asépales. La corolle est longtemps 
complétement glabre, aussi bien en dedans qu'en dehors. Mais il 
se produit ultérieurement sur la face intérieure du pétale, une 
nin pce de genae Uert et à buc wma de la. gne 


ct aub ener ue 


SUR LES LORANTHACÉES. 61 


médiane, et c'est sur ces deux saillies que se développent les 
premiers poils. —.— | 

Quant au pistil, les quatre dépressions qui sont situées autour 
de la base du placenta, se produisent de trés bonne heure et avant 
l'apparition des ovules. -Le réceptacle ne se creuse donc pas ici 
tardivement, comme il arrive dans les Olax et les autres genres | 
analogues. La cavité uniloculaire de la portion supérieure de 
l'ovaire se prolonge dans le style jusqu'à son sommet, et y con- 
stitue un petit canal permanent jusqu'aprés l'anthése. On y voit 
que le tissu stigmatique se forme sur les bords mémes de l'ouver- 
ture supérieure de ce conduit, en méme temps que ces bords 
s’épaississent un peu et se renversent en dehors. 


V. Le nombre des étamines qui est double de celui des pétales 
dans les Ximenia et la plupart des Heisteria, peut méme devenir 
quadruple dans un genre nouveau que nous appellerons Coula. 
C'est le nom que donnent les habitants du Gabon à un arbre trés 
remarquable, dont les graines leur fournissent un aliment fort 
recherché. Nous devons encore!la connaissance de ce végétal à 
M. Aubry-le-Comte qui en a rapporté des échantillons fleuris et 
des fruits en 1845. Le port et les organes de la végétation sont' 
ceux de la plupart des Olacinées et les fleurs sont réguliéres et 
hermaphrodites. Elles sont probablement dépourvues de calice 
véritable, et l'enceinte circulaire tout à fait entiére qu'on observe 
autour de la base de la fleur, sous forme d'un anneau continu et 
aplati, doit sans doute étre considérée comme un bourrelet pédon- 
culaire. La corolle est infére et se compose de cinq pétales libres 
entre eux, hypogynes et disposés dans le bouton en préfloraison 
valvaire. L'androcée est constitué par vingt étamines également 
hypogynes, et qui, si l'on en juge par leur taille relative, appar- 
tiennent à trois verticilles différents. Les cinq plus grandes éta- 
mines répondent à l'intervalle des cinq pétales et les cinq plus 
poitea sont. per à ces pétales, en face de leur ligne 
nédian e M $^ en outre, : à droite et à à gauche de celte petite éla- 


. 62 DEUXIÈME MÉMOIRE 


mine, uue étamine de chaque côté de la ligne médiane du pétale. 

Ces deux étamines superposées par conséquent chacune à une 

moitié du pétale correspondant, sont égales éntre elles, mais plus 
grandes que l'étamine qui est entre elles deux, et plus petites que 
celle qui alterne avec deux pétales voisins. Chaque étamine se 
compose d'un filet libre et d'une anthère tétragoné, un peu 
aplatie de dehors en dedans, introrse et déhiscente par deux 
fentes longitudinales. 

Le gyhécée se compose d'un ovaire süyèrd, large et surbaissé, 
présentant inférieurement la forme d'un cylindre, sur la paroi con- 
vexe duquel se remarquent des sillons vérticaux déprimés qui 
répondent aux filets des étamines. Celles-ci s'appliquent et se mou- 
lent par leur face intérieure dans ces dépressions. Au sommet, 
l'ovaire s'atténue en un style conique surbaissé dont l'extrémité à 
peine élargie, forme un petit stigmate. L'ovaire est uniloculaire, 
avec un placenta eentral libre qui ne s'éléve pas tout à fait jus- 
qu'au sommet de la loge. De l'extrémité supérieure de ce placenta, 
pendent trois ovules. Un de ces ovules est superposé à une foliole 
de la corolle ; les deux autres se trouvent en face de l'intervalle 
de deux mtm 

Dans sa portion inférieure, l'ovaire n'est plus uniloculaire, mais 
bien séparé, comme celui des Liriosma, Pseudaleia, Quinchama- 
lium, Myzodendron, etc., en trois logettes incomplètes, par des 
cloisons partielles qui séparent es ovales le uns des autres dans 
leur portion inférieure et libre. B 

Telle est l'organisation la plus spant de la fleur. Mais m 
est sujette à varier. Ainsi les étamines peuvent être réduites au 
nombre de quinze, parce que les cinq plus petites d'entre elles, 
celles qui sont en face de la ligne médiane des pétales, viennent 
parfois à manquer. Ailleurs, des modifications plus profondes 


peuv ent survenir; le atn des cu de la | e di iim ant, | 
; oy a, en eflet; dendi urs: 


$ 


SUR LES LORANTHACÉES. 63 


dans le fond de l'ovaire. Avec quatre pétales il n'y a au plus que 
seize étamines, savoir : trois étamines en face de chaque pélale 
et une étamine en face de l'intervalle des pétales. Mais aussi la 
petite étamine qui répond au milieu da pétale peut manquer et 
l'androcée être ainsi réduit à douze pièces. 

Le fruit du Coula présente extérieurement une grande analogie 
avec celui du Noyer. C'est aussi une drupe à sarcocarpe peu épais 
et légèrement coriace. Mais sa forme est moins allongée : c'est 
celle d'une sphère légèrement aplatie vers le pôle supérieur. Ce 
fruit est indéhiscent et son noyau ne s'ouvre jamais comme 
celui de la Noix; mais le brou se détruit graduellement dans ses 
couches extérieures. L'endocarpe est trés dur et très épais ; les 
habitants le brisent entre deux pierres, afin d'en extraire la graine 
qu'ils mangent seule. Un épicarpe mince et lisse recouvre le brou, 
et l'intérieur du noyau est tapissé d'une couche brunâtre, molle 
et subéreuse, dont l'origine nous échappe. Une seule graine sphé-. 
roidale remplit toute la cavité du périearpe. A son point d'attache 
répond une légère dépression. Les téguments séminaux sont ati 
nombre de deux. L'intérieur est une membrane mince, sèche, 
d'un brun foncé. L'enveloppe extérieure, plus épaisse et plus 
pâle, est de consistance subéreuse. En dedans se trouve un albu- 
men très abondant et charnu dont le goût rappelait un peu celui 
du pain bis. A sa partie supérieure, cet albumen est creusé d'une 
cavité qui renferme l'embryon et de la base de cette cavité- jus- 
qu'à la chalaze, on aperçoit un canal étroit à paroi mal limitée, 
dilaté du cóté de la chalaze. Ce canal représente itid! 
l'analogue du vas umbilicale que Malpighi (1) avait, dés 1675, si 
bien observé dans la graine de l'Amandier et de quelques autres 
plantes. Et s'il en était ainsi, nous serions porté à penser que 
l'albumén du Coula est d'origine purement nucellaire , ce qui 
demande à être vérifié. — 

p ` Vembryon s so ine d'un corps sione tapas aténué aux 


Eta e EH ge 


64 |J. DEUXIÈME MÉMOIRE 


deux extrémités et représentant l'ensemble de la tigelle et de la 
adicule, et de deux cotylédons relativement peu développés, 
aplatis et à peu prés cireulaires. lls sont appliqués exactement l'un 
contre l'autre et leur bord est finement crénelé. 

Les feuilles du Coula sont alternes, pétiolées, dépourvues de 
stipules- et ses inflorescences sont des grappes géminées axil- 
laires. Autant qu'on peut en juger sur des échantillons desséchés, 
il y a d'abord une grappe principale située à l'aisselle d'une feuille 
et portant des bractées alternes uniflores ; mais cette grappe porte 
latéralement, à une certaine hauteur, un axe secondaire latéral qui 


lui-même est chargé de bractées alternes ayant chacune une fleur 
à leur aisselle (1). 


(1) COULA nov. gen. 

Flos hermaphroditus regularis, Perianthium inferum simplex. Corollæ petala 5 
libera crassa ; præfloratione valvata, basi annulo calyciformi brevi coriaceo subin- 
tegro ( pedunculo incrassato) circumdata. Flos rarius 4-merus, Stamina hypogyna 
libera petalis numero /-plo æqualia, scilicet in flore 5-mero plerumque 20, quo- 
rum 5 majora cum petalis alternantia, 3 autem breviora petalis singulis opposita, 
filamentis subulatis erectis, antheris introrsis 2-rimosis. Germen superum omnino 
liberum apice in stylum brevem integrum subulatum attenuatum uniloculare, basi 
incomplete 3*4 loculare; ovulis 3-4 placenta centrali insertis pendulis in flore 
k-mero cum petalis alternantibus. Fructus drupaceus abortu unilocularis 1-sper- 
mus. Semen pendulum albuminosum, perispermo carnoso, embryone macropodo, 
radicula fasiformi, cotyledonibus complanatis orbiculatis crenulatis. 

Arbor foliis alternis petiolatis exstipulaceis ; floribus racemosis asillaribus. 

Spec. unica, COULA EDULIS. 

ARBOR ramis teretibus glabris, novellis pube levi ferruginea, uti plantæ fere 
tot? partes juniores, conspersis. Fort altérna petiolata ovato-acuta, basi aut 
rotundata aut obtuse cuneata, ad apicem abrupte acuminata, summo apice acutiusculo 
(8-10 cent. longa, 5 cent. lata) integerrima, margine reflexo, coriacea supra gla- 
berrima lucida levia, subtus ferrugineo-opaca, penninervia, costa nervisque pri- 
mariis subtus prominulis, supra concavis, venis inconspicuis. PETIOLI subtus con- 
vexi supra canaliculati glabri, novelli ferrugineo-puberuli (1 2 cent. longi). STIPULÆ, 
ut videtur, nulla. Flores hermaphroditi racemosi, racemis petiolo subaequalibus 
axillaribus nonnihilve supra-axillaribus, compositis, ex omni parte ferrugineis pube- 
rulis. PEDICELLI breves apice paulo incrassati puberuli, CALYx (v.. potius CALYCO- 
DIUM) annularis brevis coriaceus subínteger glaberrimus. persistens ? COROLLÆ 
petala subcoriacea crassa intus inæquali-sulcata pubescentia, mox decidua. STAMINA. 
inter se valde inæqualia petalis simul et- ovario in alabastro adpressa. GERMEN 


inde sulcis incompletis e filamentorum. compressione inæquali-impressum, cylin- E 


dricum, mox apice paululum dilatato turbinatum ; "E xad ec vix € 
stigmatoso. tite multo breviore, FRucrus subglobosus glaber (2 


SUR. LES LORANTHACÉES. 65 


VI. MM. G. Bentham et J. D. Hooker viennent de publier, 
dans la première partie de leur Genera plantarum, ouvrage si 
impatiemment attendu des botanistes, ce qui est relatif à l'ordre 
des Olacinées (p. 342). Nous nous estimerons trés heureux de 
„pouvoir mettre à profit, pour la rédaction du reste de notre tra- 
vail, les observations qui sont consignées dans ce bel ouvrage. 
Mais l'étude du groupe des Olacinées, telle qu'elle est présentée 
par MM. Bentham et Hooker, demeure sans conséquence relati- 
vement à l'idée fondamentale qui préside à'nos recherches : la 
fusion, l'assimilation complète des Loranthacées, Santalacées, 
Olacinées, Anthobolées, etc. Les savants auteurs du nouveau 
Genera. ont en effet entièrement adopté l'opinion déjà ancienne 
qui place les Olacinées dipérianthées bien loin des Santalacées, qui 
sont des plantes à fleurs monochlamydées. Un seul exemple suf- 
fira pour montrer clairement quelle grande distance nous sépare. 
Le Champereia de Griffith que nous osion$ à peine (1) distinguer 
génériquement du Cansjera et du Lepionurus, est rangé par . 
MM. Hooker et Bentham parmi les Santalacées, tandis que les 
deux derniers genres nommés sont pour eux des Olacinées, parce 
qu'ils les croient pourvus d'un calice et d'une corolle. Or, nous 
n'admettons pas plus l'existence d'un double périanthe véri- 
table chez le Lepionurus que chez le Champereia, l'Opilia , ete. 
Il est superflu d'insister sur celle dissidence complète ; ce que 


latus), endocarpio durissimo. Semen, nisi apice depresso, globosum (17 cent. 
latum). EuBRYO minutus albumine 5-plo brevior. 

Viget in plagis gabonensibus ibique vernacule Coula vel N'coula audit (nomen 
unde generi impositum). Legit indefessus viator Aubry-le-Comte a quo specimen 
archetypicum Museo colonarium gallicarum, anno 1861, dono datum est. 

Ogs. Stirps adspectu Olacineis simul et Humiriaceis nonnullis affinis. Et genus 
inter Humiriaceas illis comparandum quorum stamina numero jndefinita. 
Corolla quoque haud absimilis. Sed Coulæ calyx non, ut videtur, legitimus; nec 
antherarum connectivi forma peculiaris, unde Humiriacea quelibet primo intuitu 
dignoscitur. Germen Vantaneæ generumque affinium pluriloculare ovula pendula 
fovet quorum micropyle extrorsum supera et inde ab jis Olacinearum facile dis- 
- (4) Voyez notre premier Mémoire sur les Loranthacées (Adansonia, t. I, 

M a 5 . 


66 DEUXIÈME MÉMOIRE 


nous avons à dire actuellement du genre Sehepfia ne fera que le 
confirmer. 

Le Schepfia appartient maintenant sans contestation, pour tous 
les botanistés, à l'ordre des Olacinées. M. A. de Candolle (1) par- 
tage sous ce rapport l'opinion de MM. Bentham et Hooker (2). + 
Pour nous le Schæpfia est en effet complétement analogue à l’ Hets- 
teria et à l'Anacolosa, mais en méme temps il est plus inséparable 
encore des Santalaeées proprement dites de tous les auteurs ; de 
sorte qué noüs puisohs dans l'organisation de ce genre un nouvel 
argument pour confondre entièrement les deux ordres des San- 
talacées et des Olacinées. - 

Si nous examinons d'abord la fleur du S. fragrans WALL., 
nous voyons qu'elle se compose d'un ovaire semi-infére sur la 
partie supérieure duquel s'insére une corolle tubuleuse campanulée, 
monopétale inférieurement et divisée plus haut en cinq lobes 
égaux dont la préfloraison est valvaire. C'est sur cette corolle que 
. S'insérent, comme dans plusieurs Santalacées, les étamines super- 
posées aux lobes de la corolle et en méme nombre qu'eux. L'ovaire 
est uniloculaire dans la moitié environ de sa hauteur et contient 
un placenta central qui supporte trois ovules suspendus. Ce pla- 
centa adhère inférieurement avec trois cloisons incomplètes , 
alternes avec les ovules, et tout à fait comparables à celles que 
nous avons observées dans les Liriosma, Myzodendron, Arjona, 
Quinchamalium, ete. Ainsi constitué, l'ovaire s'atténue inférieu- 

rement en un pédoncule ou axe plein qui le supporte. Or, sur ce 

pédoncule, plus bas que le fond de la cavité ovarienne, on voit 
naître une seconde enveloppe florale. C’est un petit sac dont le 
fond est d’une seule pièce, mais dont le bord libre est découpé « en 
trois lobes peu prononcés et déchiquetés irrégulièrement. en haut. 
La a pupa des auteurs considérent l'ensemble de ces trois bractées 


ie 3 rire 


pions EN xiv, T a 
i aura. per Te. 


SUR LES LORANTHACÉES. 67 


comme un involucre et pour eux la fleur ne possède qu'un pé- 

rianthe simple situé plus haut. Nous avons dit que nous partagions 

celte opinion généralement adoptée, Il s'agit ici de l'organe qui 

dans l'Olaco multiflora peut renfermer deux fleurs au lieu d'une. 

MM. Bentham et Hooker (p. 349) en font au contraire un calice. 

Mais comme ces braetées situées sous la fleur sont à nos yeux 

exactement les mêmes que celles qui forment un involucre sous 

l'ovaire infére du Choretrum et de plusieurs autres plantes que les 

mémes auteurs rangent parmi les Santalacées, nous pensons qu'il 

faut forcément accorder un périanthe double à ces derniéres, si on 

l'attribue aux Schæpfia et comme l'organisation florale de ces- 
divers genres est de tous points la méme, quoique l'on applique 
des dénominations différentes aux parties identiques, nous n’ad- 
mettons pas qu'on puisse les placer dans des groupes naturels 
distinets (1). 

Il est vrai qu'outre le calice de MM. Bentham et Hooker, qui 
pour nous ne mérite pas ce nom, la fleur des Schæpfia peut pos- 
séder un autre organe qui serait, aux yeux de la plupart des bota- 
nistes, le véritable calice. C'est probablement ce que MM. Ben- 
tham et Hooker appellent le disque hypogyne. Dans le S. sinensis 
Garon., et Cuaup., par exemple, on voit à la base de la corolle un 
bourrelet circulaire qui répond à peu prés au milieu de la hauteur 
de l'ovaire et qui, par conséquent, ne peut être confondu avecT'in- 
voluere infère que nous avons étudié dans le S. fragrans. Cet 
anneau saillant mériterait mieux, à ce qu'il semble, le nom de 


(4) Un fait analogue s'observe dans une plante que nous avons étudiée récemment, 
l'Anstrutheria ou Weihea (Adansonia, t. 1I, p. 28), et dans quelques autres 
Légnotidées, Crossostylis , Haplopetalum, etc. L'enveloppe extérieure du bouton 
est formée par des écailles qui simulent parfaitement un calice, mais en dedans 
desquelles on trouve bientôt le véritable calice et la corolle. A cet âge, il n'y a 
que fort peu de distance entre le calice véritable et l'involucre, Mais plus tard 
celui-ci se trouve assez loin au-dessous de la fleur, par suite de l'allongement de 
l'entre-noeud qui le sépare du périanthe, Dans les boutons de quelques Clématites, 
À y a sous la fleur un sac formé de la méme maniere, que, pour être logiques, les 
botanistes qui partagent les opinions de MM. Bentham et Hooker, devront consi- 
.. dérer comme le véritable calice. —— au c ora 


WE LEER Edu dre or 


683 DEUXIÈME MÉMOIRE 


calice, car son insertion est la méme que celle de la corolle. Mais 
nous partageons entièrement la manière de voir de MM. Bentham 
et Hooker, au sujet de cet organe qu'ils appellent un disque, car 
pour nous c’est encore, comme dans le Choretrum, un épaississe- 
ment du bord extérieur de la coupe réceptaculaire et non pas un 
organe appendieulaire appartenant au périanthe. Nous regardons 
les Schæpfia comme meti périapthés ; tout aussi bien que les 
Thesium. 

Nous ne pensons pas d'ailleurs que la situation de l'ovaire dans 
les Sehepfia soit invoquée comme un caractère qui puisse les 
éloigner des Santalacées. Dans les espèces africaines que nous 
venons d'étudier, l'ovaire n'est en effet que semi-infére. Mais il 
l'est également dans les Comandra , les Santalum, ete. De plus, 
les espèces américaines que Vahl a désignées sous le nom de 
Codonium, ont en général l'ovaire complétement infére. Dans ces 
espèces, cet ovaire se couronne au méme niveau d'un double 
disque ; l'un qui entoure la base du style est tout à fait épigyne et 
s'étale en dedans de la corolle, tandis que l'autre encadre entière- 


ment son point d'insertion, sous forme d'un bourrelet circulaire 
irés entier. 


VII. Si done il n'y a pas d'autre différence absolue entre une 
Santalacée et une Olacinée que l'ovaire supére ou infère, voici 
maintenant un genre , le Jodina, dont la cavité ovarienne occupe 
une position tout à fait Re Fort déprimée et comme 
écrasée au fond dé la fleur, de forme lenticulaire, cette cavité 
devient supére si l'on suppose que la paroi supérieure de l'ovaire 
s'accroit et s'éléve en dôme; si, au contraire, c'était la paroi 
inférieure qui prit un semblable développement, l'insertion du 
périanthe et de l'androcée ne changeant point, l'ovaire paraitrait 
entiérement logé au-dessous de toutes les autres parties de la fleur. 

L’Ilex ruscifolia de Lamarck a été élevé au rang i de genre par 
MM. Hooker et Arnott [oz sous. de nom de Jodina, et. ie | 


D Botan, Miscellan., EE pe 


SUR LES LORANTHACÉES. 69 


avec donle à la suite des Iicinées (1); mais on admettait alors 
que l'ovaire de ce genre était. biloculaire, et que, dans l'angle 
interne de ses loges, il y avait un ou deux ovules suspendus. 
M. Miers a fort bien vu que l'organisation du gynécée était très 
différente, et que le placenta était central et libre; car je lis 
dans le travail de ce savant (loc. cit., p. 99), que le genre Jodina, 
rapporté à tort aux llicinées, doit rentrer dans la famille des : 
Olacacées. i 

Je crois que ce genre doit faire partie du groupe des Opiliées, 
ses affinités le plaçant surtout à côté du Cervantesia, dont il a 
tout à fait la fleur, ainsi que du Cansjera. Il ne diffère, en effet, 
de ces genres que par le nombre d'ovules que supporte son pla- 
centa eentral, ce nombre étant ordinairement de trois, au lieu 
d'un seul, comme dans les Cansjera, ou de deux, comme dans les 
Cervantesia. Si nous analysons, en effet, les fleurs du J. rusci- 
folia H. et A., nous verrons que leur réceptacle a la forme d'une 
coupe coneave, sur les bords de laquelle sont insérés le périanthe 
et l'androcée, tandis que l'ovaire, trés surbaissé, en occupe le 
centre, c'est-à-dire le fond. Le périanthe est formé de cinq pétales 
libres, dont la préfloraison est valvaire. Dans leurs intervalles, une 
lame glanduleuse, qui double Ja eoncavité du réceptacle, envoie 
cinq processus du même tissu, qui sont, sans aucun doute, les 
pétales oblongs et quelque peu eharnus des auteurs. Les étamines, 
en méme nombre que les pétales auxquels elles sont superposées, 
s’insèrent par leurs filets courts, dans les échanerures qui sépa- 
rent les unes des autres ces languettes prolongées du disque 
glanduleux ; leurs anthéres sont biloculaires, introrses et chargées 
de. poils courts dans leur portion supérieure. 

L'ovaire a une portion de ses parois formée par la concavité 
centrale du réceptacle. Quant à sa portion appendiculaire, elle 
ferme à la facon d'un toit d' abord presque horizontal cette cavité - 
ovarienne idis rofonde, mie: elle se rol en un ue qui est 


70 DEUXIÈME MÉMOIRE 


creux et qui se dilate supérieurement en un petit entonnoir 
stigmatique obseurément trigone. Du fond de l'ovaire se dresse 


` 


un placenta court qui supporte à son sommet les trois ovules. 


VIII. Dans l'ordre considérable des Loranthacées, tel que nous 
l'envisageons, on pourra toujours, si l'on veut établir des coupes 
secondaires, avoir recours aux caractéres qu'invoquent les auteurs 
pour séparer les unes des autres les Loranthacées proprement 
dites, les Santalacées, les Olacinées, etc. De la sorte, on ne con- 
sidérera que comme des sous-ordres, ou des tribus, ces groupes 
admis jusqu'ici comme des familles distinctes, et souvent même 
placés bien loin les uns des autres dans les classifications. Il nous 
faudra, dans ce cas, rechercher sur quels caractères absolus on 
pourra fonder ces coupes secondaires; c'est ce que nous allons 
faire maintenant, en examinant successivement leur valeur indi- 
viduelle. 

1° Le port et les organes de la végétatior. — Les botagistes 
contemporains n’accordent pas tous une égale valeur au premier 
de ces caractères; pour quelques-uns méme, elle est à peu prés 
nulle. Pour n'en citer ici que peu d'exemples, nous voyons, dans 
nos jardins botaniques, que, parmi les plantes monopétales, les 
plus rapprochées les unes des autres sont le Collinsia, le Pau- 
lownia et le Rhodochiton. Parmi les gymnospermes, les deux 
espèces les plus voisines sont le Gingkho biloba et } Ephedra 
distachya. Vl serait superflu de multiplier les faits analogues dont 
fourniillent nos classifications en vigueur. On en peut conclure, - 
je pense, que, dans un trés grand nombre de familles, les carac- 
ières tirés du port sont sans importance réelle; mais cette con- 
clusion n'est guère adoptée, à ce qu'il semble, pour des plantes 
telles que les Loranthacées. Leurs feuilles lisses, à nervures 
plongées dans le parenchyme, à limbe épais et coriace; la con- 
sistance de leur éeosibniqn: alodio | » ensemble de caractères 


SUR LES LORANTHACÉES. 7A 


Sont ceux qui appartiennent aux Loranthacées proprement dites, 
et cependant ces caractères n'ont pas une valeur absolue. On les 
retrouve chez un bon nombre d'Exocarpos et chez tous les 
Henslowia. Ces derniers ont tout à fait l'aspect de nos Viscum (4). 
Parmi les Olacinées, les Pseudaleia ne présentent, dans la texture 
de leurs rameaux, la consistance et l'apparence de leur écorce 
encore. verte, lisse et finement plissée sur le sec, aucune diffé- 
rence avec ce qui nous parail si particulier chez les Loranthus. 
De quelle importance absolue pourrait être d'ailleurs. l'examen 
des organes de la végétation dans un groupe tel que celui des 
Santalacées, qui renferme à la fois les Henslowia, les Nanodea et 
les Santalum? | 

2° Le parasitisme. — Epdlicher (2) a dit des saisies 
habitu peculiari et vivendi ratione distinctissimæ. Autrefois, en 
effet, on aurait cru pouvoir distinguer facilement par leur para- 
sitisme, ces plantes des Santalacées; mais on sait aujourd'hui 
qu'un bon nombre de ces dernières sont également parasites, 
Alors méme qu'elles ne s'implantent pas sur les tiges des arbres, 
comme la plupart des Henslouia, elles peuvent s'attacher à leurs 
racines, comme les Thesium et les Osyris de notre pays. Il serait 
: intéressant de rechercher si l’Henslowia heterantha n’est pas 
parasite sur des tiges souterraines ou des racines, comme nous 
avons déjà dit que cela n'était pas impossible. Il en. est peut-être 
de méme d'un certain nombre d'Olaeinées, et notamment de 
celles dont l'écorce et les rameaux ressemblent tant à ce que 
nous observons dans les Viscum, comme les Pseudaleia, par 
exemple. 

Sans approfondir. ici cette question si intéressante du parisi- 
P. dime. qui demanderait une étude toute particulière, il est permis 

aip faire. remarquer que le nombre des Santalacées indigènes 
reconnu: s aome, doués de ce | mode d'existence, n’a fait que 


79 DEUXIÈME MÉMOIRE 


s'aceroitre dans ces dernières années; que probablement les 
espéces exotiques, si elles pouvaient étre mieux étudiées, nous en 
fourniraient également chaque jour de nouveaux exemples; que 
déjà nous savons que les Quinchamalium sont parasites (1), et 
que l'existence de renflements radicellaires terminaux, chez les 
Arjona, semble prouver ‘qu'ils s'implantent aussi sur les parties 
souterraines d'autres végétaux; qu'enfin l'insuccés constant des 
semis entrepris dans les serres avec les graines des Olacinées 
indique probablement qu’il en est de méme de ces dernières. 
Mais quoique, en pareille matière, presque tout ce qui concerne 
les espéces exotiques soit encore hypothétique, quelques faits nous 
portent à penser que, pour plusieurs des plantes qui nous occu- 
pent, le parasitisme n'est nécessaire que pendant une premiére 
période de la vie, aprés quoi il arrive une époque oü la plante se 
suffit à elle-même. Pour les Kaocarpos et les Santalum, on ne 
peut rien conclure des premiers temps de la germination, car les 
jeunes pieds semés en pots, sans plante nourrice, prospérent tout 
aussi bien, pendant plusieurs mois, que ceux qui ont été placés 
au voisinage d'autres plantes trés diverses (2); mais si l'on 
admet qu'ensuite les Santals s'implantent, pour se nourrir, sur . 
d'autres végétaux, il est difficile de croire qu'ils trouvent encore 
leur subsistance, dans leur vieillesse, sur les humbles plantes 
herbacées qui les entourent. Mais, pour ne nous occuper que des 
types indigènes, nous ne croyons pas que lOsyris alba soit 
nécessairement parasite pendant toute sa vie. Le parasitisme à un 
certain âge serait démontré par ce fait que M. Planchon a vu les 
racines de l'Osyris adhérant, par leurs suçoirs, à d'autres végé- 
taux. Nous avons cependant sous les yeux des pieds d'Osyris en 
pleine végétation, et qui semblent bien se nourrir par eux-mêmes. 
Ils sont plantés dans l'École de botanique du Muséum depuis 
quatre ans; ils ont été apportés de Montpellier avec plusieurs. 
(1) Kunze, in Bot, Zeitung, 21 mai 1847. — e 
(2) On peut avec raison pni sica: quiascane de ST 
nourrir les Santals. S 


n'était propre 


SUR LES LORANTHACÉES. 78 


plantes herbacées sur lesquelles on les supposait implantés, On 
y ajouta quelques pieds de Jasmin, qui sont morts au commen- 
cement de l'été. Les plantes herbacées ont aussi totalement dis- 
paru. Or, les pieds d'Osyris, qui languissaient depuis trois ans, 
ont pris dés lors un fort beau développement, et se sont couverts 
de fleurs cet automne. Aujourd'hui encore leur santé semble 
parfaite. | 

3° Le nombre des enveloppes florales. — Si l'on s'en rapporte à 
la plupart des classificateurs, on peut distinguer les Olacinées des 
-Santalacées en ce que le périanthe est double dans les premières, 
simple dans les secondes. Les Loranthacées seraient aussi mono- 
chlamydées. Nous avons assez dit que pour nous cette distinction 
n'existait pas. Un Loranthus, par exemple, possède une corolle, 
comme un O/az, et en dehors de cette corolle, il y a chez l'un 
comme chez l'autre, une cupule tout à fait pareille. Peu importe 
qu'on appelle la cupule calice dans l'Olaz et bourrelet pédoncu- 
laire dans le Loranthus ; la différence des mots ne change pas 
les faits. Si la cupule n'est pas un calice dans le Loranthus, elle 
. ne l'est pas davantage dans l'Olac où son origine est la méme. 
D'autre part, on ne peut distinguer d'une maniére absolue une 
Santalacée d'une Olacinée par ceci : que la corolle de la première 
n'est pas accompagnée en dehors d'une seconde enveloppe, quoi 
qu'on pense d'ailleurs de la nature de celle-ci; tandis que cette 
enveloppe existe dans les Olacinées. On sait combien elle est déve- 
loppée dans le Buckleya; on sait encore qu'elle existe, sous 
forme de bourrelet ou d'anneau, dans un grand nombre d'autres 
Santalacées et que, dans plusieurs d'entre elles, elle peut méme 
se déchiqueter sur ses bords, de manière à simuler des folioles 
distinctes. De plus, il y a des Olacinées où le prétendu calice 
n'existe pas, ou n’est représenté que par un petit bourrelet à 
peine visible, comme il arrive si souvent dans les Santalacées pro- 
prement dites des auteurs. L'expansion pédonculaire qu'on désigne 
- sous le nom de calice est tantôt nulle, tantôt agn accentuée dans 


c différentes me d'un méme genre, Bep d. 


7A DEUXIÈME MÉMOIRE 


Cette question du périanthe simple ou double nous raméne à 
l'examen du Cansjera que nous avons analysé dans notre pre- 
mier mémoire (4). Avec la plupart des botanistes, nous décrivions 
le périanthe de ce genre comme unique. « L'axe de chaque épi, 
» disions-nous, porte des bractées alternes, et dans l'aisselle des 
» bractées, on observe uné fleur sessile dont le périanthe est simple. 
» Nous considérons cette enveloppe florale unique comme une 
» corolle monopétale, sans calice. » Depuis lors, MM, Bentham et 
Hooker (loc. cit., 349) ont placé le Cansjera dans l'ordre des 
Olacinées, parce que son périanthe est double : « Calycem a corolla 
» distinclum negant Decaisnius aliique, sed in floribus bene mace- 
» ratis calyæ minimus dentibus seu angulis cum petalis alternan- 
» tibus facile separatur. » Cette déclaration nous a forcé de reve- 
nir sur la fleur du Cansjera, dans laquelle nous n'avons, pas plus 
qu'autrefois, trouvé aucune trace de calice véritable. Nous répé- 
tons done qu'il nous parait impossible de placer dans deux familles 
distinctes le Cansjera, et le Champereia que les auteurs du nou- 
veau Genera rejettent parmi les Santalacées. 

Les Myzodendron seuls se distinguent des autres genres de ce 
groupe par l'absence totale du périanthe, Mais ce fait parait sans 
valeur, puisque le seul verticille qui disparaisse réellement. dans 
ce genre, c'est la corolle, et que les botanistes n'hésitent pas à 
réunir dans un méme genre des eh apétales et des plants 
qui possèdent une corolle. — 

-h° La forme du réceptacle et U TS à ctii — Ce que 
nous avons dit de ce caractére, au début de ce mémoire, nous 
dispense d'y revenir et suffit pour montrer que si les Santalacées 
peuvent être jusqu'à un certain point distinguées par leur ovaire 
infère des Olacinées, cette division n'est cependant qu’artificielle : 
et souffre d'assez nombreuses exceptions, Les Loranthacées telles 
que les limitent les auteurs ont l'ovaire toujours infére. Mais 
comme on ne peut, selon. nous, en séparer les Anthobolnts ce 
| suctéro cono golenni ioh dieni sim. | os : 


upon Ed p. 368. 


SUR LES LORANTHACÉES. 75 


5° La placentation, — Nous croyons avoir démontré qu'il. n'y 

a pas de différence importante entre l'ovaire presque compléte- 
ment cloisonné d'un Ximenia, par exemple, et l'ovaire à loges peu 
profondes d'un Olax ou d'un Myzodendron. Mais il faut aller plus 
loin maintenant et nous demander sí l'on peut séparer à juste titre, 
une plante à ovaire très incomplétement uniloeulaire, d'une autre 
plante à cloisons ovariennes tout à fait nulles et complétement uni- 
loculaire jusqu'à sa base. Nous devons encore répondre à cette 
question par la négative, Les Opilia, Cansjera, Lepionurus, ete., 
attribués aux Olacinées, ont un ovaire complétement uniloculaire 
jusqu'au bas, aussi bien que les Champereia rapportés aux Santa- 
lacées, les Santalum eux-mêmes et beaucoup de genres voisins 
de ces derniers. D'un autre côté, les Quinchamalium classés parmi 
les Santalacées (1), ont au fond de leur ovaire, trois eloisons in- 
complétes, souvent méme assez élevées, d'aprés ce que nous 
avons dit. Or, quiconque voudra examiner sans prévention les 
espèces si intéressantes de Thesium dont MM. Jaubert et Spach(2), 
ont fait leur sous-genre Chrysothesium, et notamment le T. aureum 
de ces auteurs, se convaincra qu'à part l'absence de tout rudi- 
ment de cloison au fond de leur ovaire, ces espèces ressemblent 
tellement aux Quinchamalium par toutes les parties de la fleur, 
la structure de l'involuere et méme par les plus petits détails du 
port et des organes de la végétation, qu'il devient extrémement 
difficile de décider si les Chrysothesium doivent être reportés vers 
les Thesium plutôt que vers les Quinchamalium. 

Que les cloisons manquent, ou qu'elles existent dans une hau- 
teur variable, la placentation est donc toujours ici la même. Mais 
la direction des ovules portés par le placenta peut varier. Soli- 
taires, ils sont ordinairement orthotropes et dressés, ou encore, 
d'après eo que nous avons vu, leur grand axe peut devenir plus 


^5 M. Miers seul range les Quinchamalium parmi les Olacinées, et avec niis, 
selon nous, non pas pour les motifs invoqués par ce savant, maís parce que les 
Santalacées et les Olacinées sont en réalité inséparables les unes des autres. 
CENA farum cp. COMMA 


76 DEUXIEME MÉMOIRE 


ou moins oblique, ou presque transversal, ou obliquement des- 
cendant. Celte dernière direction est celle qu'ils prennent ordi- 
nairement quand ils sont au nombre de deux à cinq ou six. Au 
fond, il importe peu, nous le savons. Quand l'ovule est dressé, le 
sac embryonnaire n’a qu'à s'allonger verticalement vers le haut 
de l'ovaire. A mesure que l'ovule incline davantage son sommet 
organique, le sae se coude au sortir du nucelle et son extrémité 
pointe encore vers la base du style. De là, sans doute, la grande 
uniformité qu’on remarque partout dans la direction de l'embryon. 
Partout celui-ci a sa radicule supére et ses cotélydons en bas. Mais 
il n'en est pas moins vrai qu'avant la fécondation, ce caractère de 
la direction absolue du grand axe de l'ovule et de son sommet peut 
offrir un moyen commode d'établir, dans le groupe des Loran- 
thacées, quelques grandes coupes répondant aux familles diverses 
que nous réuuissons sous ce nom. Nous l'emploierons done en 
première ligne ; après lui, nous aurons recours à l'insertion rela- 
tive du périanthe, traduite par la situation infére ou supere. Mais, 
nous ne saurions trop le répéter, nous ne considérons ces coupes 
que comme purement artificielles. Elles he faciliter l'étude 
de cet ordre, mais elles ne répondent pas à la nature même des 
choses ; inconvénient que nous ne pouvons faire entièrement dis- 
paraître, mais que nous atténuerons en ayant recours au mode de 
classification parallèle qui va suivre. 
` 
LORANTHACÉES 
( PLACENTATION CENTRALE) 
divisées en quatre sous-ordres. 
I. Ovules ascendants (Loranrninées). 
Ovaire infère ou adhérent. .. Ovaire violas ou libre. 
a. Viscum. | | b. Anthobolus. 
-IL Ovules descendants I poc a 


| Ovaire infere ou adhérent. père ou libre. «s 
©. Thesium, - ee 


SUR LES LORANTHACÉES. 77 


IX. Ce cadre une fois tracé, on établira, dans chacune des 
quatre divisions qu'il comporte, un certain nombre de coupes 
secondaires, fondées sur des caractéres dont la valeur est, à notre 
sens, relativement beaucoup moins considérable. Nous ne ferons, 
pour le moment, qu'indiquer ces subdivisions. 

a. Ce sous-ordre, représenté, dans notre pays du moins, 
par le Gui, répond à peu près à la famille des Loranthacées des 
auteurs; il faut toutefois exclure de cette derniére les Myzoden- 
drées e M. Agardh (1) a eru devoir élever au rang d'ordre, 
tandis que MM. Lindley, J. Hooker et Miers les rapprochent des 
Loranthus, à l'imitation de de Candolle. 

On distingue tout d'abord, dans ce sous-ordre, deux types - 
principaux bien distincts : l'un dont les Loranthus exotiques, à 
grande corolle bien développée et colorée, sont les premiers 
représentants; l'autre constitué par notre Viscum, avec un 
bourrelet pédoneulaire peu considérable et un périanthe tout par- 
ticulier, absent méme peut-étre dans la fleur mále, dont les éta- 
mines, dans cette hypothèse, seraient nues; ce qui devra faire 
l'objet de recherches ultérieures. : 

b. Le sous-ordre des Anthobolées ne diffère essentiellement 
du précédent que par la situation de l'ovaire. L'organisation de 
son gynécée est d'ailleurs exactement la même; il doit comprendre 
également deux tribus : la première ayant pour type unique jusqu'ici 
l'Exocarpos, par lequel elle est reliée, d'une part, aux Santalacées, 
et, d'autre part, aux Loranthacées vraies, à cause de la légère 
adhérence de l'ovaire dans certaines espèces. La seconde tribu est 
constituée par l’Anthobolus lui-même, dont l'ovaire est totalement 
libre et dont la placentation est exactement celle des Guis. 

€. Caractérisé par son ovaire infére, ce sous-ordre n'est séparé 
qu'artificiellement du suivant; c'est à lui que nous rapportons , 
les Myzodendron, remarquables par leur absence complète de 
Périniiós, ru DD E 


78 DEUXIÈME MÉMOIRE 


d. Celui-ci répond à peu prés à la famille des Olacinées des 
auteurs actuels; il n'y a point d'autre moyen de distinction pos- 
sible. entre lui et le précédent que l'indépendance de l'ovaire. 
Nous pouvons donc établir entre les principaux types de l'un et 
de l'autre le parallélisme suivant : 


OVAIRE SUPÉRE. OVAIRE INFÈRE. 
4. Heisteria. A. Schæpfia. 
2. Cathedra. 2. Anacolosa. 
3. Strombosia, 3. Lavailea. 
4. Stolidia. 4. Henslowia. 
5. Olax. 5. Liriosma. 
6. Cervantesia. 6. Pyrularia 
7. Opilia. 7. Thesium. 

8. Lepionurus. 8. Santalum. 

etc. etc. 


X. Il est facile de voir par ce qui précède quelle sera la 
constitution générale de notre ordre des Loranthacées; mais il 
faut connaitre, en outre, quels sont les types attribués par les 
botanistes aux familles dont nous le composons, et que nous 
sommes forcés d'en exclure. Nous dirons d'ailleurs quels. sont 
pour nous les motifs de ces exclusions. — 

Nous n'avons pas eu l’occasion d'examiner les genres T'ropido- 
petalum Turcz. et Heterapithmos Turcz. (1), Quilesia Branco (2), 
Gonocaryum Mio. (3), attribués à la famille des Olacinées, et qui 
peut-étre doivent rentrer dans notre cadre. r 

Le genre Endusa Miers (4), qui ne nous est pas connu davan- 
tage, paraît offrir la plupart des caractères des Ximenia, sinon 
que ses loges ovariennes sont dites Completes. 

Le Rhytidandra de M. A. Gray, rangé successivement par 
Waipa (5) parmi les Alangiées et les Olacinées, appartient 


(4) Bull. Soc. Mosc. (1859), 1, 265. 

(2) Flor. de Filipin., 476. — LINDLEY, Bot. Reg. (ibat; app. 4, 76, — ENDL. 
Gen. , 1043. MM. J. Hooker et Bentham croient cette plante une Chaillétiacée. - 

(3) Flor. ind,-bat., supp. I, 343. i 

(4) Annals of nat. hist., sér. 2, tens 172. 

(5) Ann, bot, System., IV, 352, 


SUR LES LORANTHACÉES. 79 


définitivement au premier de ces ordres pour MM. Hooker et 
Bentham (4), qui en font un synonyme du Marlea. 

On a encore attribué aux Olacinées le Tripetaleia SiEB. el 
Zucac.; le Bursinopetalum Wicur.; le Balanites DeL., et le groupe 
entier des Icacinées, plus les genres Pyrenacantha Hook. et 
Adelanthus ExpL. Nous allons successivement passer en revue 
ces différentes plantes, et montrer pourquoi nous ne pouvons les 
faire entrer dans notre eadre. 


XI. Le Tripetaleia paniculata Sig. et Zucc. a les fleurs herma- 
phrodites et réguliéres. Le calice est monosépale, membraneux, 
à cinq ou six dents inégales; la corolle est formée de six pétales 
dont la préfloraison est imbriquée ou contournée. Il y a à Fan- 
drocée six étamines alternes avec les divisions de la corolle ; leurs 
filets s'insérent sous l'ovaire; ils sont libres, aplatis, pétaloides, 
et parcourus suivant leur ligne médiane par un faisceau vascu- 
laire. Les anthéres sont biloculaires, introrses et déhiscentes par 
deux fentes longitudinales. Le gynécée est supère; il se compose 
d'un ovaire à trois loges, surmonté d'un style cylindrique et 
dressé dont l'extrémité stigmatifère se dilate un peu en forme 
de cône. L'ovaire contient, dans l'angle interne de chacune de 
ses loges, un gros placenta chargé de petits ovules anatropes 
nombreux. Ces fleurs sont disposées en grappes terminales ; cha- 
cune d'elles est à l'aisselle d'une bractée et portée par un pédicelle 
grêle qui, vers son milieu, porte lui-même deux bractées laté- 
males stériles. Ainsi constituée, cette plante ne saurait appartenir 
aux Olacinées. MM. Bentham et Hooker (loc. cit.) disent qu'elle 
leur parait devoir étre rapportée aux Éricinées. Ce rapprochement 
nous semble extrêmement heureux. Outre tous les caractères 
énumérés, le Tripetaleia présente encore celui-ci que ses lobes 
stigmatifères sont entourés d'un petit bourrelet circulaire, comme 
il arrive dans la plupart des Éricinées ; ce genre se rapproche à 


80 DEUXIEME MÉMOIRE 


la fois des Ledum, des Befaria, des Elliottia et autres genres 
analogues. 


XII. Le genre Bursinopetalum a été rapporté aux Olacinées par 
M. Wight, qui l'a créé, ainsi que par M. Gardner. M. Miers, et 
avec lui M. Bentham (1), en 4854, le rapprochèrent des Villa- 
resia et des Ilicinées; mais cette opinion ne fut pas généralement 
adoptée, si l'on s'en rapporte à M. Decaisne (2), car ce savant 
botaniste écrivait en 1858 : « Personne ne conteste aujourd'hui 
» les analogies du genre Bursinopetalum avec les Opiliées, du 
» groupe des Olacinées, toutes fort éloignées des llicinées et des 
» Celastrinées. » Voilà pourquoi nous devons rechercher les affi- 
nités de cette plante. 

Pour admettre l'analogie du Bursinopetalum avec l'Opilia, il 
ne nous parait point suffisant que celte analogie ne soit con- 
testée par personne, puisque sur une question scientifique tout le 
monde peut se tromper à la fois; il vaut mieux s'en rapporter à 
l'analyse de la plante dont on discute les affinités. Or, si l'on 
s'appuie sur une analyse exacte, il est bien difficile tout d'abord 
de reconnaitre le moindre lien de parenté entre un Opilia, qui a 
l'ovaire supere, le placenta central libre et dressé, les étamines 
opposées aux pétales, ete., et un Bursinopetalum, dont l'ovaire 
est infére, les étamines alternes avec les pétales et l'ovule sus- 
pendu prés du sommet de la loge ovarienne. - 

Aussi M. Thwaites qui avait analysé à Ceylan les fleurs dn 
Bursinopetalum, en 1855 (3), avait dés lors contesté les analogies 
que M. Decaisne admet encore sans réserves en 1858. M. Thwaites 
a conclu de ses analyses qu'il serait plus naturel d'associer. le 
Bursinopetalum aux Araliacées et cette opinion nous paraît pré- 
férable à celle de M. Decaisne; car nous pensons que c'est auprès 
des Cuphoratius que ce gens doit trouver sa place. . 


B In Hooker*s Jours (1854), 372. ie. coo m : 
. (2) In Ann. des sciences naturelles, sér. 4, t. IX, pe 279. i 
S Note on Bursinopetalum, in Hooker’s Journal a ais. purs 


SUR LES LORANTHACÉES. 81 


Les Bursinopetalum ont un périanthe supère, composé d'un 
calice gamosépale épais et assez court, à cinq dents de longueur 
variable, suivant les espèces, et d'une corolle de cinq: pétales 
épigynes, alternes avec les deuts du calice, épais, entiers et dis- 
posés dans le bouton en préfloraison valvaire. Le sommet des 
pétales rentre dans l'intérieur du bouton et pend à la facon d'une 
clef de voüte ; de plus, la face interne de chacun d'eux présente 
une crête médiane saillante, et forme ainsi une séparation entre 
les deux fosses qui répondent aux moitiés du limbe et qui logent 
chacune une demi-anthére. Les étamines sont également épigynes 
et alternes avec les pétales. Elles se composent d'un filet libre et 
d'une anthére biloculaire et introrse. Le filet s'atténue à son som- 
met et vient s'insérer au fond d'une fossette dont est creusée la 
base du connectif. L'anthére est épaisse, logée dans la concavité 
correspondante que lui forment deux demi-pétales, et ses loges 
s'ouvrent par des fentes longitudinales. L'ovaire est infére, uni- 
loculaire, à parois épaisses et coriaces. Il est surmonté d'un style 
trapu en forme de cône ou de pyramide, dont le sommet un peu 
élargi et presque entier, se recouvre de papilles stigmatiques. 
Au centre du renflement sligmatique se trouve une dépression 
ombiliquée qui pénétre plus ou moins profondément dans le style. 
La base de celui-ci, au point où elle se confond avec le sommet 
de l'ovaire, se gonfle en un disque glanduleux et charnu à dix 
lobes peu prononcés. Dans la loge ovarienne, on n'observe qu'un 
ovule. Il est suspendu non loin du sommet, mais son insertion 
est excentrique. Elle se rapproche d’un des sépales auquel se 
trouve superposé le raphé de l'ovule. Ce raphé descend contre 
la paroi de l'ovaire, tandis que le micropyle supére se trouve à peu 
près sur l’axe de la cavité ovarienne. 

A ces caractères de la fleur des Bursinopetalum, il est facile 
de voir qu'un autre botaniste que M. Thwaites a depuis longtemps 

contesté les analogies dont parle M. Decaisne. C'est M. Blume, qui 
pase pte les pee (1) le genre Mastizia établi par lui 


(0 liu. L Batav., 1, woo 
k 


82 | DEUXIÈME MÉMOIRE 
en 1895 (1), et qu'il avait d'abord considéré eomtmme allié aux 
Cornées; opinion partagée par De Candolle (2) et par Endli- 
cher (3). Or, il n'y a aucune différence générique entre le Mas- 
riœia et le Bursinopetalum, dont le nom devra être supprimé. 
Nous të savons si MM. Bentham et J. Hooker ont reconnu cette 
identité des deux genrés, mais ces savants pensent également que 
le Bursinopetalum doit prendre place parmi les Cornées, à cause 
de Son ovaire tout à fait infére. Bee 
Il y a donc encore à l'heure qu'il est des botanistes qui, quoi 
qu'en dise M. Decaisne, contestent les analogies du Bursinopeta- 
lum avec les Opiliées. Il y en a en Angleterre, puisque, parmi les 
derniers qui aient étudié le Bursinopetalum , les uns, comme 
. M. Bentham, en font une Cornée, les autres, comme M. Thwaites, 
une Araliacée. Il y en a méme un en France qui partage l'opinion 
de M. Thwaites, et qui range ce genre parmi les Araliacéés : c'est 
M. Deeaisne. Dans l'Esquisse d'une monographie des Aralia- 
cées (hi), que ce savant a publiée en collaboration avec M. Plan- 
éhóün, se trouve l'Arthrophyllum (5) de M. Blume, que ces au- 
teurs considèrent comme «un des genres les mieux caractérisés 
de la famille, à cause de son fruit monosperme.... » Or, poür 
quiconque voudra analyser comparativement les fleurs de l'Ar- 
throphyllum et celles du Bursinopetalum, le premier de ees genres, 
avec son calice supére et gamosépale à cinq dents, sa corolle val- 
vaire à pétales épais parcourus sur la ligne médiane de leur face 
interne par une crête saillante, par ses anthéres introrses, arquées 
et ses filets staminaux libres, son style trapu' et son óvaire unilo- 
culaire renfermant un ovule inséré près du sommet et anafropé, 
avec le raphé contre le placenta et le micropyle supére plus rap- - 
proché de l'axe ks la es le premier de ces genres, dis-je, séra 


(4) Bijdrajen, 654. — ROUE SEL OBP SIENNE SE RE D TIOESB 
(2) Prodromus; IV, 275. . Fe 

. (3) Genera, p. 799, n. nös. p s 
(4) In. Revue horticole, h* sé x citi ti 54) 
p (0h ajen , 878. — DC., Prodr., 266. 
ENDI. pss n. 4562 anse a 
cM 


s inno 


| ut sic bot., T] 


SUR LES LORANTHACÉES. 83 


reconnu comme ayant exactement toute l’organisation florale de 
l'autre. Nous les réunirons done tous deux sous le nomi de Mas- 
ticia, qui est le plus ancien, sans nous arrêter à ce fait qué plu- 
sieurs espèces d'Arthrophyllum ont les feuilles composées, car il 
nous parait sans importance, et pourra toutefois, si l'on veut, sei: 
vir à caractériser une section dans le genre Mastizia (4). 

Il nous reste à déterminer la place du Mastizia dans la série 
végétale, et nous pensons qu'il doit être rangé parmi les Ara- 
liacées, et noii parmi les Cornéés, comme le veulent MM. Beritham 
et Hooker. H est vrai qué les Cornées et les Araliaeées sont uïlies 
les unes aux autres par des liens trés intimes, ce qui tient à leur 
parenté commune avee les Ombelliféres ; mais lorsqu'on cherche 
à les distinguer les unes des autres , on trouve un cáractére diffé- 
rentiel qui seul jusqu'ici n'a pas fait défaut : c’est que l'ovule étant - 
suspendu dans les deux familles , le raphé est dorsal dans les 
Cornées et situé du côté du placenta dans les Araliacéés. Or, cette 
dernière situation du raphé est celle qué nous observions chez les 
Mastivia où Bursinopelalum. La réduction de l'ovaire à une seule 
loge est un fait remarquable dans ee genre; mais il faut bien 
noter que nous rencontrons Également ce phénomène d'amoin- 
drissemerit dans les plantes de la série à raphé dorsal, chez les 
Aucuba par exemple, qui, de plus, ont les fleurs diclines. 

XII. On à encore altribué aux Olacinées un genre dont les 
alfinilés ont été fort controversces, c'est le Balanites. Une grande 
ressemblance dans les caractères extérieurs de la fleur a fait autre- 


(1) Outre les espèces Fápportées ici a genre Arthrophylhüm par les botanistes 
qui ont écrit sur la flore de l'archipel Malsÿen, nous avons sous les yeux A espèces 
suivantes de Mastizia: —— 

1. M. Gardneriana == Bursinopetalum Gardnerianum R. W: (nilises, 
n 0M) . T ais ap EA RM Va 

2 be. felit pur — lugd. -— 


84 DEUXIÈME MÉMOIRE 


fois confondre ce genre avee le Ximenia, et de là sans doute l'opi- 
nion qui rapproche le Balanites des Olacinées (1). MM. Richard 
et Perrottet (2) ont eru devoir complétement le faire rentrer dans 
cette famille. De Candolle (3) l'en avait éloigné pour le placer, 
quoique avec doute, à la suite des Zygophyllées. M. Lindley (4) 
en fait, mais avec un signe d'incertitude, une Amyridée de sa 
tribu des Burséridées. M. Planchon (5) pense que ce genre, dont 
l'affinité est extrêmement obscure, ne saurait être beaucoup éloigné 
des Méliacées, les fleurs ressemblant à celles des Soymida, mais 
le fruit étant extrêmement différent. MM. Bentham et J. Hooker 
(loc. cit., 31h, 345) viennent de rapporter le Balanites aux Sima- 
rubées; M. Ad. Brongniart (6) en avait fait une Ximéniée. 

Il n'est pas étonnant que le Balanites puisse facilement entrer 
dans une famille composée d'éléments aussi hétérogénes que celle 
des Simarubées de MM. Bentham et Hooker, famille qui renferme 
à la fois le Quassia, le Cneorum et le Picramnia. L'union de celte 
dernière plante avec les Simaruba, proposée par M. Planchon, a 
suffisamment été jugée par M. Tulasne dans ses descriptions de 
plantes nouvelles de la Colombie (7). Il v a beaucoup de Zygo- 
phyllées qu'on pourrait aisément faire entrer dans l'ordre des Sima- 
rubées, aux mémes conditions que le Pieramnia, et plus facilement 
encore, puisqu'on aeeorde une grande importance à la présence 
des appendices pétaloides qu'on observe chez la plupart de ces 
plantes, à la base des étamines. Je trouve tout à fait raisonnable 
ce qu'a dit M. Planchon de l'affinité des Méliacées et du. Bala- 
nites, d'autant plus que, dans ce dernier, le micropyle est exté- 


(4) ENDLICHER, Genera, n. 5498 : « Genus Olacineis affine, » 
(2) Flore Senegambiæ tentamen, 1, 103. dtl one dis ] 
(3) Prodromus, T, 708. SU UE ancii 
(4) Vegetable Kingdom (1847), 460. - x Cup E 16-3 
. (5) In Ann. des sciences natureiles, "i hy. 1, 258. A 
(6) Énumération des genres de plantes cultivés | Muséum (1843), 36. Mes 
(7). In Ann. des sciences Meis sér. 


SUR LES LORANTHACÉES. 85 


rieur et supere, de méme que dans les Méliacées et Trichiliées, 
quand le nombre des ovules y est déterminé. Il est très vrai que 
les drupes du Balanites, avec leur graine sans albumen, ne res- 
semblent guère à la plupart des fruits des Cédrélacées; mais il n'y 
a pas entre les unes et les autres plus de différence qu'entre une 
Pomme , une Cerise et un fruit de Benoite, toutes plantes dont la 
parenté est incontestable. 


XIV. Les leacinées n'appartiennent pas, selon nous, au 
groupe des Olacinées, et doivent être par conséquent séparées des 
plantes qui font l'objet de ce mémoire. Nous ne les examinerons 
done ici que d'une manière fort secondaire, A peu près ignorées 
avant 1822, les Icacinées sont devenues actuellement fort nom- 
breuses, et l'on y a compté de nos jours jusqu'à trente genres 
différents. Il en résulte que, pour étre bien connues, ces plantes 
exigent une étude spéciale. M. Miers (4) a entrepris récemment 
cette étude avec beaucoup de soin et de talent; de sorte que nous 
renvoyons à son travail pour tous les détails que comporte cette 
question. 

Selon MM. Bentham et Hooker (loc. cit., 34h, 350), les Icaci- 
nées forment une tribu de l'ordre des Olacinées. Selon nous, au 
contraire, ces deux groupes ne peuvent en aucune facon étre 
réunis dans une méme famille. Nous pensons que les Icacinées 
n'ont pâs le «même périanthe que les Olacinées; nous voyons 
leurs étamines alternipétales et'non oppositipétales, comme celles 
des Olacinées ; nous croyons enfin la structure du gynécée tout à 
fait différente. Nous préférons de beaucoup la manière de voir de 
M. Miers, qui dit (loc. cit., 48) : «The affinity of Icacinaceæ is 
» evidently nearest to the Aquifoliaceæ and Celastraceæ. » Et nous 
considérons les Jcacinées comme faisant partie de la famille des 


(4) Les recherches de M. Miers, dont nous avons déjà parlé dans notre précédent 
mémoire, ont été insérées d'abord dans les Annals of nat. History, puis, comme 
. mous l'avons dit, reproduites sous le titre de Contributions to Botany. Ce qui est — — 

relatif aux lcacinées et à nos se pe à Le ce dernier recueil. 


86 DEUXIÈME MÉMOIRE 


Ilicinées, sans qu'il soit méme facile de les y ranger dans une 
section bien distincte. C'est ce que nous essayerons maintenant 
de démontrer par des faits. 

Le genre Pennantia de Forster, que presque tous les bota- 
nistes s'accordent actuellement à ranger parmi les fcacinées, a été 
considéré par M. Agardh (1) comme le type d'un ordre distinct. 
Cet ordre des Pennantiées est rapproché par ce savant des Célas- 
trinées, des Ilicinées et des Putranjivées. « Pennantieæ sunt for- 
» san Celastrineis proæime collaterales, formam inter Putranjiveas 
» et llicineas intermediam formantes ». Quant aux Putranjivées, 
nous croyons avoir démontré qu'elles doivent se rapprocher des 
Phyllanthées. Il nous reste à comparer le Pennantia aux Ilicinées, 
ce qui nous dispensera de faire la même comparaison avec les 
Célastrinées, qui sont à peu prés inséparables des Hicinées. 

Les fleurs des Pennantia sont polygames. Leur calice, fort petit, 
est à cinq denis peu prononcées. Ses pétales, au nombre de cinq, 
alternes avec les dents du calice, sont libres, hypogynes et val- 
vaires dans la préfloraison. L'androcée est formé de cinq étamines 
hypogynes, alternes avec les pétales, à filets libres et à anthéres 
biloculaires, introrses, déhiscentes par deux fentes longitudinales. 
Le gynécée, quand il est stérile, n'est représenté que par un petit 
cône supere, sans cavité ; mais fertile, il se compose d'un ovaire 
à trois loges dont deux avortent de bonne heure et disparaissent. 
Le style qui surmonte l'ovaire se partage en trois branches ou 
lobes de taille trés variable, dont le sommet est intérieurement 
chargé de tissu stigmatique. Dans l'angle interne de la loge fertile, 
on observe un ovule suspendu, dont le raphé est extérieur, dont 
le micropyle regarde en hant et en dedans. Le fruit du Pennantia 
est une drupe monosperme, dont la graine renferme, sous ses 
téguments, un petit embryon entouré d'un albumen charnu épais. 
Les feuilles sont alternes et les fleurs disposées en cymes terme 


SUR. LES LORANTHACÉES. 87 


Si maintenant nous choisissons, parmi les Ilicinées, lI lew cana- 
densis de Michaux (1), dont Rafinesque a.fait le type de son genre 
Nemopanthus (2), nous verrons que ses fleurs sont, comme celles 
du Pennantia , polygames. Leur calice est aussi à quatre ou cinq 
petites dents, leur corolle à quatre ou cinq pétales alternes, leur 
androcée à quatre ou cinq étamines libres et introrses. Quant à 
leur ovaire, qui est supere, il renferme trois loges uniovulées, que. 
surmonte un style court à trois lobes stigmatifères. Dans l'angle. 
interne de chaque loge, il y a un ovule suspendu, avec le micropyle 
intérieur, et le fruit est une drupe monosperme dont la graine con- 
tient, dans un albumen charnu abondant, un petit embryon à 
radicule supere. C'est encore une plante à feuilles alternes: et dont 
les fleurs axillaires sont disposées en une cyme pauciflore longue- 
ment pédonculée. A part done les différences qu'offrent le port, 
l'inflorescence, la forme du style et des étamines, le Nemopanthus 

et le Pennantia ne se distinguent l'un de l'autre que par ceci : 
que deux des loges ovariennes du dernier avortent, tandis qu’elles 
sont toutes fertiles dans le.premier, Mais le Pennantia peut acci- 
dentellement posséder deux loges fertiles et ovulées (3), en 
méme temps que l'ovaire du Nemopanthus peut contenir cinq, 
quatre, on méme seulement deux loges; ce qui atténue encore 
beaucoup la différence dont il vient d'étre question. 

Pour ces motifs, nous réunirons aux llicinées le Pennantia, 
avec lequel nous ferons forcément entrer dans cet ordre le Villas 
resia. de Ruiz et Payon. Cette plante ne diffère en effet du Pens. 
nantia que par quelques caractères de peu de valeur. Son calice 
est formé de cinq sépales unis par leur base et disposés en préflo- 
-raison quinconciale, Ses pétales sont également imbriqués dans 
le! bouton. Les cinq étamines alternes aux. pétales ont leurs filets 
libres entre eux, et leurs anthères biloculaires et introrses, L'oyaire 
est supère, uniloculaire, et dans sa partie supérieure sont suspen- 


© (4) Flora boreal.-amerie., t. 49 = 
8) Endlicher ert (Ge n. 5707) emapande v - {osent 


88 DEUXIÈME MÉMOIRE 


dus deux ovules collatéraux, dont le micropyle est tourné du cóté 
du placenta. Le style est épais, court et coiffe directement le 
sommet de l'ovaire de deux lobes stigmatifères déprimés (1). 

La taille du calice constitue d'ailleurs une différence appré- 
ciable entre le Pennantia et le Villaresia, car cet organe, peu 
développé dans le premier, devient assez considérable chez le 
dernier. Sous ce rapport, l’Zcacina constitue un intermédiaire 
entre les deux genres. Si nous examinons, par exemple, le proto- 
type du genre, lT. senegalensis A. Juss. (2), nous lui trouverons 
un calyce gamosépale de moyenne taille, à cinq divisions aiguës, 
chargées de poils. La corolle, bien plus longue que le calice, est 
formée de cinq pétales libres ‘et valvaires, chargés de poils en 
dehors comme en dedans. Les étamines, au nombre de cinq, 
alternes avec les pétales, ont un filet aplati à sa base, puis atténué 
supérieurement, et une anthére d'abord introrse, attachée par le 
milieu du connectif, puis oscillante sur le filet aprés l'anthése. A 
la base de l'ovaire, il y a un petit disque hypogyne peu développé, 
à cinq échancrures qui répondent aux filets staminaux. Le gyné- 
cée est supére. Son ovaire conique porte à son sommet un long 
style qui est réfléchi sur lui-même dans le bouton, et dont le 
sommet renflé est chargé de papilles stigmatiques. A partir de ce 
renflement stigmatique, jusqu'à la base de l'ovaire, toute la hau- 
teur du gynécée est parcourue par un sillon vertical qui répond 
au placenta. De chaque côté de ce sillon, au niveau de la base du 
style, on aperçoit, avec quelque attention, une petite saillie obtuse 
qui se cache dans les poils dont la surface extérieure de l'ovaire 
est chargée. Ces deux petites cornes saillantes, dont le dévelop- 
pement devient si considérable chez plusieurs Icacinées, repré- 
sentent les deux lobes du style qui répondraient aux loges ova- 
riennes avortées. Au-dessous d'elles, dans l'intérieur de l ovaire, 


(1) Voy., au sujet du genre Villuresia, le téeent mémoire PS M. Miers, dans les 
Annals and Magazine of natural History (février 1862, p. 107-1 UN : 
| In Mémoires de la Société d'hist, nat, de Paris, E Hasta. 


1 


SUR LES LORANTHACÉES. 89 


on trouve deux ovules collatéraux suspendus, à raphé dorsal et à 
micropyle situé sous le hile. 

Malgré sa grande analogie avec le Pennantia et le Villaresia, 
lIcacina peut done $e distinguer génériquement du premier par 
la présence de deux ovules dans son ovaire et le plus grand déve- 
loppement de son calice; du second par l'imbrication de son pé- 
rianthe et le grand allongement de son style. Mais il ne nous 
parait plus aussi facile de le séparer, d'une maniére précise, de 
quelques autres types génériques dont la multiplication a été pous- 
sée si loin dans ce petit groupe naturel. Tel est, par exemple, le 
Mappia de Jacquin (1), auquel il semble qu'on rapporte avec 
beaucoup de raison le Stemonurus fœtidus Wicur (2). Dans cette 
plante, le calice est gamosépale, à cinq dents bien marquées. La 
corolle est formée de cinq longs pétales valvaires présentant sur 
le milieu de leur face interne une petite crête longitudinale abou- 
lissant à une clef pendante formée en haut du bouton par les som- 
mets réunis des cinq pétales. Les pétales sont intérieurement 
chargés de longs poils. Les étamines, hypogynes, libres, alternes 
avec les. pétales, ont des filets aplatis qui s'accolent aux deux 
pétales voisins et les unissent l'un à l'autre, sans soudure véritable, 
et des anthéres biloculaires, introrses et déhiscentes par deux 
fentes longitudinales. A la base de l'ovaire, il y a un disque hypo- 
gyne à cinq languettes aplaties, hérissées de poils. Le gynécée se 
compose d'un ovaire uniloculaire, d'un style étroit et réfléchi, à 
tête dilatée et stigmatifére. Cette tête est partagée en deux lobes 
latéraux, par l'extrémité supérieure d'un sillon longitudinal qui 
règne dans toute la hauteur du pistil et qui est en face d'un pétale. 
D'ailleurs l'ovaire uniloculaire renferme deux ovules collatéraux, 
suspendus, à raphé dorsal, et le style, comme celui de l'Zcacina, 
s'infléchit dans le bouton, parce que son extrémité y demeure 
accrochée par la clef de voûte saillante formée par les pute et 
dont il a été question un peu plus haut. 


QE Plant. r rar. + hort. Sehenbrun. 1 I, 22, L 47 amen. 


90 DEUXIÈME MÉMOIRE - 


A tous ces caractères, il est facile de voir que les Zcacina et le 
Mappia fœtida sont congénères. Le dernier présente, il est vrai, 
cette différence que son mésocarpe est plus épais que celui de 
l'Icacina, et l’on pourra, pour cette raison, conserver celui-ci à 
titre de section dans le genre Mappia; mais le nom. d'Icacinées 
devra probablement étre supprimé, puisqu'il appartient à un genre 
sans valeur. On pourra lui substituer celui de Pennantiées, di se 
trouye déjà tout fait. 

Le prototype du genre Mappia est, eomme on sait, le M: race- 
mosa de Jacquin, qui est l'Zcacina. dubia de Mac Fayden. Dans 
cette plante le calice a également la forme d'une cupule courte à 
cinq dents et l'ovaire est entouré à sa base d'un disque à cinq 
petits lobes saillants dans l'intervalle des étamines. Mais le style 
est relativement un peu plus court que dans les espèces précé- 
demment examinées. MM. Bentham et Hooker rapportent encore 
ayee raison au genre Mappia, le Leretia VgLLoz. (4): Mais nous ne 
comprenons pas pourquoi les mêmes auteurs n'admettent pas 
dans ce genre le Nothapodytes montana BL. (2), que M. Miers y 
avait fait entrer. Cette plante, que nous avons analysée, nous a 
présenté tous les caractéres des Mappia, notamment un. disque 
hypogyne cupuliforme à cinq petits lobes peu marqués. 

Ce dernier caractère est, en effet, le seul de ceux qu'on attribue 
aux Mappia, qui ne se retrouve pas constamment chez les Apo- 
dytes; non pas qu'il y manque toujours, car les Raphiostyls, 
réintégrés à bon droit parmi les Apodytes, ont la base de leur 
oyaire épaissie en un véritable disque qui loge, dans chacun de 
ses einq sillons, la base d'un filet staminal; et cependant le 
R. Heudelotii Paca. (3) est complétement inséparable, par tous 
ses autres caractères, de l'Apodytes acutifolia Hocusr., qui ne 
peut lui-même s éinigner de l A  dimifiato E. Mon comme le Me 


(4) Flora fain IL, t "eed arr in Li. Transact, xum, 680. — dms, 
Contrib., 61,227. 
(2) Mus. Lugd. Bat., 1, 248. — 
n Flora Niger, 259. —— 


SUR LES LORANTHACÉES. gt 


montre l'analyse directe de toutes ces espèces, L'A. acutifolia pré- 
sente à un haut degré ce caractère du style creusé d’un profond 
sillon, à lèvres dilatées inférieurement, qui est si remarquable 
daus le R. Heudelotii. Ce sillon est beaucoup moins marqué sur 
le style excentrique de VA, dimidiata; mais tous les autres 
organes sont semblables. L'inflorescence du Raphiostylis est un 
peu différente; ses sépales, plus développés, peuvent se rejoindre 
et méme s'imbriquer en quinconce dans le bouton. Par ces quel- 
ques signes, on pourra limiter une section, sans pouvoir justifier 
une séparation de genres. Mais comme, d'autre part, par l'inter- 
médiaire du disque hypogyne peu développé du Aaphiostylis, on 
ne peut séparer les Apodytes des Nothapodytes, ou des Mappia, 
nous sommes contraint de faire entrer tous ces types dans l'an- 
cien genre Mappia de Jacquin, qui déjà, pour nous, contiendra 
de la sorte quatre sections : 4° ÆEumappia, 2 Raphiostylis , 
3° Apodytes, h? Icacina. Or, de l'une à l'autre de ces sections, 
. la transition se fait d'une manière à peu prés insensible. 

Si les idées qui viennent d'étre émises étaient acceptées, il en 
résulterait une énorme réduction dans le nombre des genres dont 
est formé le groupe des Icacinées. Nous allons cependant plus 
loin encore, et nous pensons que lorsqu'on songera à réagir 
contre l'effrayante multiplieafign des types génériques et spéci- 
fiques dont la botanique est, à cette heure, menacée, le Pora- 
queiba : (A) d'Aublet cessera également d’être regardé comme 
génériquement distinct des Mappia et des Teacina. Si l'on com- 
pare, en effet, un Poraqueiba à un Raphiostylis, on ne verra 
d'autre différence entre ces deux plantes que la plus grande lon- 
gueur du style chez la dernière; d'ailleurs le calice du Pora- 
queiba est légèrement gamosépale, à cinq divisions quinconciales, 
comme celui du Aaphiostylis; les sépales sont valvaires, et la 
crête liane qu'on observe sur le milieu de leur face intérieure 

oique à de divers e pmi oo toules 


: i OT 


Li 


99 DEUXIÈME MÉMOIRE 


les leacinées dont il vient d’être question. Les étamines ont 
méme insertion, mémes filets aplatis à la base, mémes anthéres 
en apparence quadriloculaires. La base de l'ovaire ne présente 
pas, il est vrai, de renflement glanduleux; mais ce caractère n’a 
point une grande importance, puisque ce renflement ne se produit 
pas non plus chez les Apodytes proprement dits, qui ne peuvent 
être génériquement séparés des Raphiostylis. Le fruit du Pora- 
queiba n'offre pas non plus de différence suffisante pour empêcher 
la fusion dont il vient d’être question. Si donc elle était adoptée, 
le nom de Poraqueiba ayant sur tous les autres l'antériorité, de- 
viendrait applicable et au genre el à la tribu désignée decus ici 
sous le nom d'Icacinées. 

Or, les réductions que nous croyons sage d apporter dans le - 
nombre des genres de cette tribu ne nous paraissent pas se borner 
à ceux que nous venons de passer en revue. Quelques autres 
encore nous semblent peu dignes d'étre séparés les uns des 
autres; mais l'examen de ces derniers nous entrainerait trop 
loin, dans un travail sur un ordre dont les Icacinées doivent 
précisément être exclues. C'est ailleurs, par conséquent, que 
nous reviendrons avec plus de détails sur les modifications 
proposées. 

C'est par des plantes telles que les Icacinées que les Olacinées, 
auxquelles on les joignait, pouvaient affecter des relations intimes 
avec les llicinées. Le périanthe et l'androcée sont tout à fait 
analogues dans les Ilicinées et les Icacinées. Les ovules sont sus- 
pendus de part et d'autre, avec le raphé extérieur et le micro- 
pyle tourné en haut et en dedans. La grande différence réside 
dans l'ovaire, qui est réduit à une loge dans la plupart des Ica- 
cinées. Il n'y a guère de famille où l'on n'observe cette réduction. 
Les Antidesmées la présentent, et ne peuvent cependant être 
séparées pour ee motif des Euphorbiacées proprement dites, 
parmi lesquelles le Macaranga et l'Eremocarpus offrent aussi la 
ménie particularité. Parmi les plantes à ovaire infère, l'Hippuris 
et le Marlea ne différent guère des m it ils s | 


SUR LES LORANTHACÉES. 93 


rables, que par leur ovaire, réduit également à une loge. Dans 
l'ordre des Rhamnées, nous avons vu (4) que le genre Condalia 
se caractérisait par un ovaire formé d'une seule feuille carpellaire, 
que la cloison qu'on y observait était une fausse cloison, et nous 
avons, dés lors, fait entrevóir que, parmi les Olacinées, on 
observait la méme organisation dans quelques types Nous avions 
alors en vue les Icacinées, dont le Condalia diffère et par la 
situation de ses étamines et par la direction de ses ovules. 

C'est encore par suite d'avortements analogues que les Ana- 
cardiées ne possèdent qu'un ovaire uniloeulaire. Dans les Spon- 
dias, type le plus parfait que nous connaissions des Térébin- 
thacées, le gynécée est pentamére, comme les autres verticilles 
floraux. Dans les Rhus, il devrait être trimére ; mais on sait 
que deux des loges avortent dans ce genre, ce qu'indique l'exis- 
tence de trois styles au sommet de l'ovaire. Dans les Icacinées 
aussi, on retrouve un indice des loges stériles dans la plapart 
des genres; mais ces cornes stylaires ne sont jamais aussi déve- 
loppées que dans certaines Anacardiées. 

Mais il est peut-être trop absolu de dire, comme l'ont fait 
MM. Bentham et Hooker (loc. cit., 356), que les Ilicinées ne se 
distinguent des Olacinées que par leur ovaire à deux ou plusieurs 
loges, car l'Emmotum, qui parait inséparable des autres Icacinées, 
a un ovaire à trois loges complètes; elles différent de celles des 
llicinées, non par leur nombre, mais par leur situation excentrique. 
M. Miers semble avoir reconnu l'existence primitive de cinq loges 
dans leur ovaire, car ses dessins représentent, outre trois loges 
fertiles, deux trés petites cavités stériles. Ce fait, que nous n'avons 
pu.toutefois constater, est rendu vraisemblable par ce qui arrive 
chez le Pennantia et le Vallaresia. Mais il n'en est pas moins 
singulier. que le périanthe et l'androcée soient d'une si grande 
régularité, et que le pistil paraisse à peu prés symétrique au dehors, 
sauf une pep excentricité de l'insertion du style, tandis qu'à 

loges sie qi un de poses io: 


9^ DEUXIÈME MÉMOIRE 


Dans les fleurs de VE. acuminatum Miers ( Pogopetalum 
acuminatum BewrH.), le calice a la forme d'une petite cupule 
découpée sur ses bords en cinq dents assez épaisses, qui proba- 
blement ne se recouvrent jamais. Les pétales, alternes avec les 
dents du calice et beaueoup plus longs que lui, sont libres jusqu'à 
la base, valvaires dans le bouton et chargés de poils abondants 
sur toute leur face intérieure. Lors de l'épanouissement des fleurs, 
l'extrémité supérieure des pétales se réfléchit en dehors, et ils 
tombent d'assez bonne heure, tandis que le calice persiste autour 
de la base de l'ovaire. Les étamines sont au nombre de cinq, 
alternes avec les pétales, analogues à celles du Poraqueiba, mais 
à anthéres beaucoup plus minees, semblables, aprés leur déhis- 
cence, à une membrane blanchâtre aplatie: Dans chacune des 
trois loges de l'ovaire, il y a deux ovules collatéraux suspendus, 
avec raphé dorsal et micropyle intérieur. Dans quelques fleurs, 
il n'y a que deux loges biovulées. Le style est à peine renflé à 
son sommet, et n'y présente qu'une surface stigmatique trés peu 
considérable. Les poils qui s'observent sur la surface intérieure 
des pétales ne naissent, en réalité, que d'une saillie en forme de 
nervure médiane, qui parcourt toute la longueur du pétale. Il en 
résulte, à droite et à gauche de cette côte, deux sillons profonds 
dans lesquels se logent les anthéres, et comme les poils du pétale 
reviennent sur la face interne de ces anthéres, ils les cachent et 
les enelosent complétement dans le bouton. Il paraitra difficile 
de décider si les anthéres sont plutót introrses qu'extrorses dans 
cette plante; il est vrai que la ligne marginale de déhiscence 
se porte un peu plus en dedans qu'en dehors. Mais le connectif 
brunâtre qui unit les loges, sans être aussi saillant en dedans 
qu'en dehors, s'y voit cependant sous forme d'une surface ova- 
laire, étroite et allongée, et c'est, en réalité, sur cette surface 
intérieure que s'insére le sommet du filet dont T se 
réfléchit dans ce but quelque peu en dehors. - Lan 

L'exemple de l'Emmotum p Ns ive t done 
vent avoir un ovaire pluriloculaire, 


SUR LES LORANTHACÉES, : 95 
mais, dé plus, l'analyse qui précède dévoile de bien grandes 
ahalogies entre les fleurs dé l’Æmmotui et celles dé Certaines 
Épacridées, telles que lé Lewcopogon, analogies qu'il j'y à pas 
lieu de diseuter en ce moment. 


XV, L'exposition des caractères généraux que nous altribuons 
à notre ordre des Loranthacées, et l'énumération motivée des 
genres que nous en excluons, font nettement connaître ses limites, 
Nous pouvons done en rechercher maintenant les affinités, et il 
est certain d'avance que celles-ci seront multiples. | 

Par les genres à ovaire infère et à loges presque complètes, 
cet ordre se rattache aux Cornées et aux familles voisines. Par 
les types à ovaire eloisónné également d'une manière incom- 
plète; mais libre et süpère, il se rapproche forcément dés Hicinées. 

Nous avons déjà indiqué un rapport positif entre les genres à 
ovule unique, dressé sur ün placenta central et réduit au nücelle, 
avec les Gyninospermes dont l'organisation ovulaire et le mode 
dè placentation sont identiques. Nous n'y reviendrons pas. 

En méme temps, la corolle est monopétale dans üh certain 
nombre de nos Loranthaeées qui, par là, se rattacheñt à celles 
des familles classées dans la monopétalié, dont les traits prin- 
eipaux d'organisation appartiennent aux Cornées, c'est-à-dire 
à certaines Caprifoliacées et Rubiacées. 

Mais parmi ces mêmes familles monopétales, celles dont la 
parenté avee le groupe que nous étudions doit étre le plus intime 
appartiennent att type des Primulacées, Myrsinées, ete., dont le 
périanthe est tantôt supère, tantôt infère, dont la placentation est 
centrale-libre, et dont les verus sont, en général, oppositi- 
pie jiii 
Nous exaiminerons done, au point de vue dc ces affinités, 


96 DEUXIEME MÉMOIRE 


des espéces de ce genre dont l'ovaire soit totalement infére, avec 
un Cornus. Dans ce dernier, la préfloraison des pétales est val- 
vaire, les étamines sont épigynes, les anthéres introrses, et 
l'ovaire est couronné d'un disque, comme dans le Schæpfia. A 
chaque loge ovarienne correspond un ovule suspendu, dont le 
raphé est dorsal et le mieropyle intérieur; ce sont là les princi- 
paux caractères communs aux deux types. Voici maintenant ceux 
qui les distinguent : les Cornus sont pourvus d'un calice, et leurs 
étamines sont alternes avec les pétales. Quant au premier de ces 
caractères, nous savons quelle valeur il lui faut accorder; il y a 
des Rubiacées sans calice et des Rubiacées munies d'un calice. 
Le second caractère est plus important sans doute; c'est lui qui 
sépare des Primulacées les Avicennia, qui leur sont d'ailleurs sem- 
blables sous tous les rapports. Il en résulte que, par les Schæpfia, 
les Santalacées et les Olacinées, et, par suite, tout le groupe 
de plantes que nous étudions, seraient liées plus intimement 
aux Cornées qu'à toute autre famille. Il est vrai que nous n'avons 
pas tenu comple de ce fait, que les loges ovariennes des Schæpfia 
sont fort incomplétes, tandis que celles des Cornus sont entière- 
ment séparées l'une de l'autre par une cloison. Nous ne pouvons 
que répondre à cela que, dans des plantes intimement liées aux 
Cornouillers, comme les Corokia, la cioison interloculaire n'est 
pas complète. Dans le C. buddleioides A. Cun., par exemple, le 
périanthe, l'androcée et le disque épigynes sont tout à fait ceux 
d'un Cornus; mais l'ovaire est manifestement uniloculaire dans 
sa partie supérieure. Vers le sommet de la cloison, le placenta 
se reníle en un corps globuleux bilobé; chacun des lobes de ce 
renflement répond à une des loges, et donne insertion à un ovule 
suspendu dont le mieropyle est en dedans et en haut; mais il n'y 
a aucune adhérence de la voûte ovarienne avec cette extrémité 
supérieure du placenta, qui est comme à cheval et en. Croix sur le 
bord supérieur de la cloison. — — "qu. 
Il est d'ailleurs bien entendu que nous ne pouvons: attacher ici 
: aucune importance à à la mono étalie d ( 


SUR LES LORANTHACÉES. 97 


leurs pétales, qui ne suffit pas pour les éloigner des Ximenia 
et autres genres dialypétales, ne peut pas davantage les séparer 
des Cornus. Ces derniers ont d'ailleurs leurs analogues parmi les 
plantes monopétales. Aucune théorie en faveur n'a pu distraire 
les botanistes d'une tendance continuelle à rapprocher les Cornées 
des Viburnées. 1l est méme, prés de ces dernières, un autre type 
à corolle monopétale qui se rapproche encore davantage, selon 
nous, des Cornus et des Schepfia. Nous le trouvons représenté 
par les Chococca et quelques genres analogues. Ainsi, dans la 
fleur du C. racemosa, nous trouvons le périanthe du Schæpfia 
avec le gynécée des Cornouillers, c'est-à-dire un ovaire infère à 
deux loges uniovulées et à ovules suspendus, avec le raphé en 
dehors et le mieropyle en dedans. D'ailleurs les étamines sont 
alternes avec les pétales; mais tous les autres caractères étant 
yon di on peut dire que le Schæpfia est au Chiococca ce 
qu'une Primulacée est à l Avicennia. 

. Comme nous n’étudions pas iei la famille des Cornées autre- 
ment que dans ses rapports très intimes avec les Loranthacées, 
nous ne pouvons entrer dans des détails bien suivis sur l'organi- 
sation de cette famille assez peu nettement délimitée. Il en a d'ail- 
leurs été question lorsque nous avons étudié un genre rapporté 
fréquemment aux Olacinées, le Bursinopetalum. Nous n'avons à 
parler, pour le moment, que des Cornées qui offrent des traits 
de parenté avec le groupe des Loranthacées tel que nous l'en- 
tendons. 

Sous ce rapport, nous ne pouvons passer sous silence l Hel- 
wingia. M. Decaisne, qui s'est particulièrement occupé des affi- 
nités de ce genre (1), a eru devoir établir pour lui une nouvelle 
famille qu'il a naturellement rapprochée des familles à insertion 
épigynique. Les Hamamélidées et les Araliacées sont, d'après ce 
savant, celles qui viennent en première. ligne se placer auprès 
des Helwingiées; 2 mais c'est, dit-il ET les Hamamélidées que 


f amie des an in Ann. "dern sciences naturelles 
m. r 


98 ..DEUXIEME MÉMOIRE 


l'analogie est encore la plus marquée. Gardner (1) supprima: là 
famille des Helwingiées et la fit entrer à titre de sous-tribu, 
formée du seul genre Helwingia, dans sa tribu des Hamameleæ. 
. Pendant que Gardner admettait, en la précisant davantage, l'anà- 
logie des Helwingia avec les Hamamélidées, M. Brongniart (2) 
inclinait, au. contraire, vers les Araliacées.. Endlicher (3) rap- 
prochait en méme temps V.H elwingia des Bruniacées, des Célas- - 
trinées et des Rhannées, tandis que. .M.. Lindley (4) comparait 
aux Garryacées et. aux Santalacées, les Helwingiées qui constituent 
son ordre 98°. Cet ordre enfin fut conservé par M. Agardh (loc. 
cit., 310), quidit : « Helwingiaceæ sunt Aucubaceiset Dulongieis 
fere collaterales, » C’est la première fois qu'avec les Aucubées, 
nous voyons apparaitre les Cornées, auxquelles. personne n’a 
rallié jusqu'ici les Helwingia. Or, pour nous, lHelwingia est, 
comme l’Aucuba, une Cornée dégénérée, à fleurs diclines ; mais 
V Helwingia est plus complet encore, au point de vue du gynécée, 
qui demeure chez lui pluriloculaire. Dans chaque loge, il.y.a un ` 
ovule suspendu, dont le raphé est dorsal et dont le micropyle est 
supérieur et intérieur, comme chez les Cornus. Il est, vrai que 
c'est là aussi la direction primitive des différentes. parties de - 
l'ovule dans les Hamamelis (5); mais cette direction. est ultérieu- 
rement altérée, parce qu'il y a, dans ce genre, une légère. torsion 
de l'ovule sur son axe vertical; de sorte que le raphé se porte 
vers le plan médian de la loge ovarienne... =- 

Concluons de ce qui précède que l'A elwingia a les. sdb 
diclines, l'ovaire. infère, les ovules suspendus avec. le raphé en 
dehors, caractères, qui se 1 retrouvent souvent dans les Santalacées 
et Olacinées des auteurs, mais que ses loges ovariennes sont 
complétes, et qu'en . cela il se rapproche plus encore ; des Soraw. 


S (Ta Hooker Journal, 1, 321. — Walpers, Ann., II, d + uo 
- (2) D'après M. Agardh (Theor. "d l ^ Tur. E. ca) 95 Ditto 
No Genera plantarum, n. M itr. 2950 0niyr]laH anh 
(4) Vegetable Kingdom (4847),296. |—— . s 
ud Je ne pense pas que l'ovule de I lamame ji 


SUR LES LORANTHACÉES. 099 


que des Corokia. Presque tout ce que nous venons de dire de 
F Helwingia. pourrait s'appliquer à V Eustigma, qui en diffère 
principalement par son périanthe double. | 

MM. Bentham et Hooker disent (loc. cit., 842) que les Cornées 
ne. différent des Olacinées que par leur ovaire totalement infére. 
Nous ne pouvons que répéter ici que l'ovaire du Cornus mas, 
par exemple, n'est. pas plus infére que celui des Codonium mexi- 
cains. Si l'on veut trouver une différence quelconque entre les 
deux types (1), il faut avoir recours au calice. L'organe que ces 
auteurs appellent ainsi chez les Codonium, ne mérite pas ce nom; 
il occupe, avons-nous dit, la base de l'ovaire. Cette différence 
est. minime, .il.est. vrai, mais il est bien rare qu'on en puisse 
observer une. plus. grande entre deux familles naturelles voisines. 

Si les Olacinées sont trés voisines des Cornées, elles doivent 
naturellement l'être des Rubiacées telles que le Chiococca, puisque 
nous croyons avoir établi qu'il n'y a. de différence importante 
entre ce dernier genre et un Cornus, que là monopétalie de la 
corolle. Or il y a, nous le savons, des Olacinées à corolle mono- 
pétale. i 

Nous voici arrivés aux plantes qui, selon nous, possèdent le 
mieux tous.les caractères, non. pas. des types écartés du groupe 
que nous étudions, mais de ceux mêmes qui en occupent le centre 
et qui le caractérisent le mieux ; e'est-à-dire la superposition des 
étamines aux divisions de la corolle et surtout la placentation cen- 
trale libre. Nous avons nommé les Primulacées (2). Nous ne 
voulons . point dire, bien entendu, qu'il y ait identité entre les 
deux groupes. Ce serait émettre une proposition qui paraitrait 
d'autant plus exorbitante aux botanisles, qu'ils sont habitués depuis 
Jones à à KEMEN, un Maenee: intervalle les Prid 


ou Hé ai Hooker ne peuvent 


100 DEUXIÈME MÉMOIRE 


monopétales des Loranthacées etSantalacées, reléguées dans l'apé- 
talie. Nous nous demandons seulement où sont les caractères diffé- 
rentiels absolus entre les deux ordres, et quelle peut être leur 
valeur. | 

Les Primulacées ont les fleurs tantôt hermaphrodites et tantôt 
unisexuelles. Ainsi les Myrsine sont diclines comme les Viscum, 
ou les Osyris; tandis queles Thesium sont hermaphrodites comme 
les Primula. 

Le périanthe des Primulacées est ordinairement double. La 
corolle y peut disparaître, mais le calice persiste toujours, tandis 
que dans les Loranthacées, le calice n'existe que rarement, ou 
peut-étre méme jamais, étant remplacé par une expansion pédon- 
culaire, ou calycode. Les Myzodendron sont apétales, comme les 
Glaux. dd 

La corolle est souvent monopétale chez les Primulacées, moins 
souvent chez les Loranthacées. Mais la polypétalie existe dans un 
certain nombre de Primulaeées; telles que les Embelia, les Apo- 
choris, les Samara, les Pelletiera, etc. 

La préfloraison de la corolle est ordinairement imbriquée ou 
tordue chez les Primulacées, plus souvent valvaire chez les Loran- 
thacées. Nous avons vu cependant que les pétales du Stolidia sont 
imbriqués. 

Lorsqu'il y a isostémonie, les étamines des Loranthacées sont 
superposées aux segments de la corolle, comme celle des Pri- 
mulacées. Ces dernières sont presque toutes isostémones jusqu'à 
présent, tandis que, Bae: les Coula, les étamines gel devenir 
nombreuses. qu Em 

Les anthéres sont introrses dans les Ptibyéss et extrorses 
dans les T'heophrasta, les Jacquinia, etc. Ce dernier cas est rela- 
tivement fort rare, et il en est de même chez les Loranthacées, 
où cependant. les anthéres des Aptandra sont extrorses. Les filets 
staminaux sont en général Blires dans les deux being Toutefois 
| ils deviennent monadelphes . plat 


 Cla ja, nom amab Faa E de 


- 


SUR LES LORANTHACÉES. 101 


La placentation est centrale libre dans les Primulacées et les 
Loranthacées. Si l'on ne trouve parmi les premières aucune plante 
qui porte un seul ovule dressé au sommet de ce placenta, cela tient 
peut-être à ce que ces plantes sont reléguées dans d'autres familles 
d'ailleurs fort analogues. D'autre part, les ovules des Primulacées 
Sont en général bien plus nombreux que ceux des Santalacées ou 
Olacinées, mais souvent aussi ils sont en nombre déterminé, cor- 
respondant à celui des feuilles carpellaires : tels sont ceux des 
Coris, des Embelia. Dans les Oncostemum méme il peut n'y avoir 
qu'un ou deux ovules latéraux. 

Les ovules sont orthotropes ou plus ou moins incomplétement 
anatropes dans les Loranthacées ; ils sont toujours dans ce dernier 
cas chez les Primulacées. Ceux des Loranthacées sont souvent 
réduits au nucelle, ou ne possédent qu'une enveloppe incompléte. 
Ceux des Primulacées n'ont souvent qu'une enveloppe, mais aussi 
parfois deux, comme il arrive dans la Primevére. 

L'ovaire est infère dans les Santals et dans les Mesa; supère ` 
dans les Primula et dans les Olax, sans qu'on puisse accorder 
une grande valeur à ce caractère. | 

La graine est pourvue d’un albumen dans les deux groupes. 
Dans l’un comme dans l'autre le fruit est tantôt sec et tantôt 
charnu. | 
En somme, les Primulacées différent des Loranthacées, telles 
que nous les comprenons, en ce qu’elles ont plus fréquemment 
un périanthe double; plus fréquemment aussi une corolle mono- 
pétale à divisions. hdi; des étamines plus souvent en 
nombre égal à eelui des pétales ; un placenta plus court en général 
et différent par son tissu; plus rarement encore des ovules e en 
nombre défini et des fruits monospermes. . 

Si les Primulacées ressemblent tellement aux "emet que nous 
étudions, qu i n y ait entre les unes et les autres que. des diffé- 


102 DEUXIÈME MÉMOIRE 


exactement la même dans ce genre que dans nos Santalacées et 
nos Opiliées. Les masses cellulaires qui, chez l'Avicennia, nais- 

sent prés du sommet du placenta, et qui sont, avant l'anthése, 

d'une. structure homogène, répondent exactement aux ovules 

réduits à un nucelle que nousavons rencontrés chez les Santalum. 

Qu'à une certaine époque les botanistes possédés de cette opinion 

qu'il n’y a pas d'ovules sans enveloppes, aient refusé de regarder 
comme tels les corps dont nous parlons, ce fait s'explique tout 
aussi bien que le refus de considérer comme paroi ovarienne 
l'enveloppe du nucelle des Coniféres, nucelle que les analogies ne 

permettaient pas alors de regarder comme pouvant représenter 
à lui seul un ovule. Mais il n'en est plus de méme de nos jours, 
et, grâce aux observations, dont celle de M. Brongniart relative- 
ment à l'ovule du Thesium a été le point de. départ, nous: ne 
pouvons nous refuser actuellement à admettre que les quatre 
corps supportés par le placenta central des 44 vicenn?a sont quatre: 
oyules réduits au nucelle, et que l'organe qui fait issue par leur 
extrémité, n'est autre chose que le sac embryonnaire semblable à 

ceux des Thesium, des Exocarpos, des Viscum, ete., mais 

moins développé au dehors que dans la plupart de ces genres, et 

servant, par conséquent, de transition entre le sac des Santalacées 
et celui des Primulacées. Cette identité étant ainsi établie, il ne 

reste plus qu'à signaler, comme caractère différentiel d'une impor- 

tance relativement peu considérable, l'alternance des étamines de : 
l'Avicennia, avec les lobes de la corolle (1). 

Il y a. bien d'autres familles encore de plantes à corolle mono- 
pétale, qui se rallient plus ou moins directement aux Loranthacées. 
Nous laisserons seulement entrevoir une de ces analogies, en 
rappelant qu'il y a des Synanthérées asépales, à fleurs unisexuées; 
à androcée — à d «o — — un 


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E Pour tout ce qui concerne ees affinités, T€ de lire — Up G i 


SUR LES LORANTHACÉES. 103 


ovule dressé, et à ovaire infère comme celui des Santalacées. Quant 
à l’affinité des Liriosmées et des Styracées, elle est assez démon- 
trée par ce fait que l'un des premiers Liriosma connus fut, sous le. . 
nom d' H ypocarpus, attribué par M. A. de Candolle (1) à la famille 
des Styracées. C'est surtout par la tribu des Pamphiliées, que cette 
famille se rapproche le plus des Olacinées. Si l'on recherche en 
effet quelle est l'organisation du gynécée chez les Pamphilia, on 
voit que l'ovaire est supére et uniloculaire. C'est à peine si ses 
parois présentent des rudiments de cloisons, Le placenta est par 
conséquent central et entièrement libre. Il supporte trois ovules 
dressés et anatropes qui se touchent par leurs raphés, tandis que 
leur mieropyle regarde en bas et en dehors. Or il est reconnu 
qu'un ovule dirigé de la sorte équivaut à un ovule suspendu dont 
le raphé serait dorsal, et telle deviendrait la position de cet organe 
chez les Pamphilia, si leur placenta, s’allongeant davantage, re- 
portait vers le sommet de la loge l'insertion des ovules, qui 
seraient foreés de prendre une direction descendante. 

-Toutes les Loranthacées que nous avons étudiées sont pourvues 
de fleurs régulières. On sait qu'il n'en est pas de méme des Pri- 
mulacées.-En cherchant quelles seraient les plantes qui pourraient 
tenir ici le rôle que jouent les Coris parmi les Primulacées, nous 
avons rencontré chez certaines Stylidiées, telles que le Dampieria, 
en méme temps qu'un périanthe irrégulier, une placentation basi- 
laire ou centrale. Or ce genre à placenta uniovulé est inséparable 
des autres: Stylidiées dont les ovules sont trés nombreux. Mais 
nous démontrerons prochainement que dans ces dernières la pla- 
coniation est également centrale. | 

Nous terminons ce d par une courte révision des genres 


qui nous sont connus s (3). ue 


104 DEUXIÈME MÉMOIRE 


CONSPECTUS GENERUM. 


ORDO LORANTHACEARUM. 


[Loranthaceæ, Myzodendreæ, Santalaceæ , Olacineæ (excl. Icacinaceis), 
Opilieæ, Liriosmeæ, Cansjereæ, Anthoboleæ, Ximenieæ Auctt. aei B 


SERIES |. — LORANTHINEÆ, — Ovula adscendentia. 
(Loranthaceæ (exil. M yzodendreis) et Anthoboleæ Auctt. pler.) 


SUBORDO A (v. TRIBUS). — LORANTHACEÆ proprie. — 
Ovarium superum. 


Germen complete uniloculare. Trophospermum erectum breve ; 
ovulo (nucleo) solitario erecto atropo; saccis amniotieis longe 
exsertis erectis haud inflexis. Corolla aut nulla (2) aut varia ; peta- 
lis hine omnino liberis, inde in tubum plus minusve longe cogli- 
tis. Stamina petalis numero æqualia iisque opposita, aut diploste- 
mona, inter se inæqualia, alteris plerumque brevioribus alternis, 
hine epigynis liberis, inde epipetalis. Fructus indehiscens. 

1^ Antheræ singulæ petalis medio adnatæ, aut potius (?) flores 
masculi nudi, staminibus petaloideis, filamento connectivoque di- 
latatis intus polliniferis (1). Flores unisexuales monœci v. diceci. 
Perigonii v. androcæi Segmenia distinctissima (VisceÆ). 


(4). « Comme on voulait absolument trouver redi toutes les plantes des éta- 
» mines, ou du moins des anthères, on a dit que le Viscum album avait une an- 
» thère adnée au pétale; mais, pour qu'il en fût ainsi, il faudrait qu'il y eût tout à 
» la fois pétale et anthère, et ici il n'existe réellement qu'une corolle dont la sub- 
» stance s'est, à de petits intervalles, changée en pollen, de maniere à faire paraitre 
» alvéolée la surface intérieure des pétales. Il y a plus encore : dans une plante 
» brésilienne de la méme famille que le Viscum album, plante où trois pétales sont 
» soudés à la base, je cherchais vainement les étamines, lorsque je m'apercus que 
» le pollen était niché dans un pore qui se trouve à l'extrémité pointue de chaque 
» Mere (Castræa falcata); et, par conséquent, ici, bien plus clairement encore 
dans le Viscum: c'est le pétale qui tient nie, ou, pour mieux dire, 

_» une très petite portion d Ja du. hangé 
E Dans les étamines ordina  métamorph: 

à pce, » "(A DE sans ifta 


SUR LES LORANTHACÉES. 105 


1. VISCUM T., Instit. , 609, t. 380.—Envz., Gen., n. 4584. 
— Warr., Ann., V, 99.— DC., Prodr., IV, 97h, 670. — 


Payer, Ea is A9. — torse, ,Àn mm sc, nat., sér. 4, 
XII, 22. 


Flores dieci v. monœci plerumque 4-meri. Antheræ poris 
plurimis introrsum dehiscentes. Corolla annulo dilatato (pedun- 
culari) cincta. Embryones in seminibus singulis 1-5. 

Species nunc multe auctorum exclus: et ad Z'upeiam, Arceuthobium, 


Henslowiam, etc., referuntur. Genus inde valde depauperatum systema- 
ticis sedulo commendatur. 


2. ARCEUTOBIUM Birs., Suppl., 629. — Ennr., Gens; 
n. 4583.— R. ne Fonvert, in Ann. sc. nat., sér. 3, VI, 199.— 
Razouwowskia Horrm., Hort. Mosc., 1808, n. 4, f. 4. 

Antheræ petalis medio adnatæ sessiles uniloculares rima. inge- 
quali transversa dehiscentes. Cætera fere omnia V isci. 


Sectionem forsan Vise; melius quam genus proprium  formaret 
(V. Ozycedri DC., Prodr., IV, 271). 


3. CASTRUEA A. S. H., Morphol. veget., h51, t. 90, 
f. 335 (vid. supr. notulam, p. 104).— Enor., Gen., suppl. 4, 3. 

Genus verisimiliter Visco arcte affine, petalis apice polliniferis porri- 
cidis (aut flore nudo, staminibus basi dilatatis petaloideis). Plantze hujus 
in herbario cel. auctoris specimina mascula nullibi hucusque reperire 
potuimus. 

2* Stamina aut libera aut petalis inserta, distinctissima, loculis 
secundum normam dehiscentibus (LonaNrREA). 

„h. TUPEIA. Cnam. et Scazecur., in Linnea, II, 203.— Enni. , 
Gen; n. 4585 et suppl. 1; 1415; 2, 70 (excl. syn. Konrnars. , Over 
het geslacht Tupeia, etc.). — Hoox. f., Flor. antarct., Il, 293 ; 
N.-Zeland., 400, t. XXVI. — Warr., Rep., II, 439; Ann., V, 
93.— AE Hook. f., Flor, antarct., 293 (trad. in Ann. 

sc, nal. , sér. 3, V, 200).— Cros, in Fl. chilen., I, 166, t. 32, 
f. 2 (excl. f..4). — Horwesr., trad. in. Ann. pem 'Sér. 4, 
XII, 24.— Grises- Syst. Bemerk., ete, (185 E 4, f A44. — 


T 


106 DEUXIÈME MÉMOIRE 
Viser spec. Forsr:; Prodr. — Loraxrm spec. Dosis. , Mss., in 
herb. — Msicfoz oic Mto., in Pl. exs. Lechler.“ 


Flores diœci. Flos masculus : petala 4 nuda na tantum coalita ; j 
æstivatione valvata. Stamina totidem petalis opposita prope ad cen- 
trum receptaculi paulo incrassati depressive inserta, filamentis 
æqualibus v. inæqualibus, antheris introrsis 2-locularibus basi- 
fixis rimosis. Flos feemineus : corolle superæ petala 4 valvata 
extus disco annulari cincta. Ovarium inferum obscure 3-/l-gonum 
elongatum. Stylus basi disco epigyno obsoleto adnatum, apice 
capitato 3-4-lobum. Placenta ovulumque V isci, saceulo amniotico 
exserto erectò atropo. Fructus baecatus Visei; semine atropo 
erecto ; embryonis albuminosi radieula supera. Folia opposita v. 
rarius alternà. Flores. masculi racemosi pedicellati, ‘pedicellis 
decussatis ; flores fæminei sessiles deetissati: ani 


In floribus -meris petala 2 AnS, 2 autem postica. Lobi ati, 
dum 4 sint, cum petalis alternant. Flores nonnunquam 3-meri, 

Excluduntur ab auctt. omnibus species ‘Æorthalsianæ qui, docente 
Miquec (in Zinnæa, XVIII, 28) ad genus alium pertinent, scil. Henslowtam 
BL., nec WaLL. (cfr. Adansonia, Il, 364). 

Species hueusque notæ 2, scil. : 1* T. antarctica CHaM. et SCHLECT., et 
2 Lepidoceras squamifer Ctos., loc cit., 166 (L. Kingii et L Dombeyi 
Hoog. f. — Loranthus myrtifolius DowBEy mss. in herb. — Myrtolobium 
microphyllum Mig., in. PL. exs, Lechl., n. 461) quae species est 7: Mein 
disco floris fæminei prominulo obsolete inter petala A-lobato. 

Lepidoceras punctulatum Cros, loc. cit. , 165, t. 32, f. 1, Est Ærpmplepidis 
spec. GRISEB. 


5. GINALLOA Korra:, Loranth. javan., 64. (Viseum spica- 
tum 'ejusd.). — Mig., Fl. ind.-bat., I, 807. — Ent. ; » Gen-, : 
n. 4584, sapph 4, 1415 ; 2, 70. 


Genus a nobis non visum, yrescedgptibis, ui d ex au ct. descr. Y videtur, 
valde affine, vix nisi floribus A meris ditiert, ; 


Flores monceci dicotive iieri. Stamina 3 distincta. © ls à 
E e Aule Re 294 (uad. in 


SUR LES LORANTHACÉES. ; 107 


Ann. se. nat., sér. 8, V, 496). — Visai spec. Hook et Aw 
Bot. Miscell, m 356. 

Planta aphylla floribus diœcis, nobis ignota, cui, ex pubin auct., 
Phoradendron valde affine, tantum inflorescentia et petalis æqualibus 
distinctum. Ad hoc genus forsan.spectaret. Loranthacea quiedam aphylla 
a cl GauptcHAUD e Museo brasiliensi allata , eujus flores foemineos 
3-meros tantum novimus (Herb. imp. bras., n. 1003 (4929), 


7. PHORADENDRON Nurr., in Journ, ofnat. Hist., VI, 212. 

— A. Gray, Bot. am. expl., 712. — Wap., Ann., 11, 726; Y, 
91. — Spiciviscum ExcELw., mss. 

Flores diceci. Amenta Gneti. Flores sessiles, 3- meri (raro 2-]— 
meri). Petala valvata. Stamina à petalis opposita, antheris 2-locu- 
laribus introrsis. Germen abortivum superum complanatum api- 
culatumve. Floris fceminei petala 3 upora, valvata, Pistillum et 
fructus V isci. Flores sessiles in ! Spicarutti axi éylindracea foveolata 
incrustati. 

Genus in America utraque ortum, in Brasilia et PTS frequens, in 
herbariis plerumque sub nomine Visei reperitur, a quo tantum anfhemiis 
et floribus 3-meris , praeter stamina Doer differt. A Lair ge ii 
separandum videtur. 5i 


8. EREMOLEPIS Gniseg., in Diagn. pl. Phil. et dei 36. 
— War., Ann., V, 90. — LerivocERaTIS — Cros, in Flor. 
chilen. , I, 165, t. 32, f. 4. 

Flores monœci, racemosi. Petala 5 valvata. Stamina 3 Pid 
opposita ; antheris introrsis. Germen abortivum (v. discus) 
3-lobum, lobis eum petalis: alternantibus. Ovarium floris feeminei 
inferum - uniloculare, ovulo Wisei erecto atropo. Folia alterna. 
Racemi axillares pauciflori, aut solitarii, aut fasciculati. ^ ^ 

Flos et fructus cum generibus precedentibus perfecte —— P 
Inflorescentiæ tanium. did Aen. simul. Lepidoceroti a ffine, sed 
flores 3 ais die 3 BEBE o; moy ,olusesus al silga osmi ot s gots ji pyi 


108 DEUXIÈME MÉMOIRE 


. Genuspolymorphum, hucusque incomplete elaboratum, a systematicis, 
quorum investigationibus sedulo quoque commendatur, in sectiones circ. 
20 dividitur; quorum nonnullæ sane, precipue inter Blumeanas Mar- 
tianasque, generis dignitatem non sine jure sibi vindicarent. 

NurrsiA R. Br., in Journ. geogr. Soc., T, 17. — ENDL., Gen. n. 4587, 
a Loranthis multis 4-7 petalis donatis, staminibus totidem oppositis, nisi 
ovario compresso subalato differre videtur. 

Sepala legitima in flore Loranthorum nulla reperiuntur. Calyx superus 
auctt., est calycodium nonnullorum, scilicet discus exterior e margine re- 
ceptaculi producto ortus. Sub flore nonnunquam occurrit et involucrum 
simillimum ei Quinchamalii, nullo modo floris structura, nisi ovulorum 
numero, a Loranthàceis monopetalis diversi. 


Passowia KL., in Bot. Zeit. (1846), p. 107. — Karsten, i in Bot. Zeit. 
(1852), 305, cum icon., est, sec. cl. HorwzisTER, Loranthi species. 


SUBORDO B (v. TRIBUS) — ANTHOBOLEÆ. — Ovarium . 
superum. z 


4° Germen omnino liberum. Flores trimeri. 


10. ANTHOBOLUS R. Br., Prodr. Nov.-Holl. , 357. — 
Ent., Gen., n. 2087. — Meisn. , Gen., 240. — Duwonr. , Anal. 
fam., 15. — A. DC. , Prodr., XIV, 687. 


Flores diceci 3-meri. Calyx nullus. Corolle petala 3 basi plus 
minusve connata ; præfloratione valvata. Stamina 3 petalis oppo- 
sita iisque inserta, antheris introrsis 2-locularibus longitudine 
dehiscentibus. Ovarium liberum uniloculare stigmate brevi 3-lobo 
coronatum. Ovulum unieum centrale erectum, integumento desti- 
tutum (more V isci), sacculo amniotico atropo. Fructus nuciformis 
monospermus. Semen erectum, albumine carnoso, embryonis 
inversi radicula supera. .. 

Frutices ; Novæ-Hollandiæ, floribus axillaribus cymosis? Stamina abor- 
tiva in flore femineo nulla. In masculo, germen sterile parvulum erec- 

tum. Styli lobi cum petalis, ut videtur, alternántes. Genus gynæcei 
fabrica perfecte. cum Lorantheis Pi ovario appro) e pont et cum arenis 


SUR. LES LORANTHACÉES. 109 


2° Germen aut liberum aut basi plus minusve adhærens. Flores 
l-5-meri. 


11. EXOCARPOS Lasit., Voy., I, 155, t. 14; Nov.-Hol- 
land., IT, 123. — A. DC., Prodr., XIV, 687. — ExocanPus 
ExpL., Gen., n. 2088. — Sancocaryx Zip. nec Warp. 


Flores polygami 4-5-meri. Receptaculum aut concavum aut 
planum. Omnia cæterum ÆAnthoboli. Stamina in flore feemineo 
sterilia, receptaculo ad marginem incrassato discoideo inserta. 
Calyx nullus. Ovarium liberum uniloculare. Ovulum unicum 
orthotropum erectum, sacculis amnioticis À v. paucis erectis 
atropis, sterilibus nonnullis. Fructus Anthoboli, basi disco carnoso 
(ut in Taco) i. e. receptaculo aucto incrassato colorato (arillo 
Aucrr.) cinetus. Embryonis radicula supera. 


Species ad 20 oceanicæ, fruticosæ, ramis teretibus v. phyllodiifor- 
mibus, Xylophyllas referentibus. Addantur 2 sequentes qui novæ viden- 
tur, sandwicensis utraque. 


4. E. (Sarcocalyx) sandwicensis, frntescens, ramis teretibus nodosis 
striatis ferrugineis ; foliis aut latis ovato-lanceolatis, aut multo minoribus 
lanceolatis sessilibus: limbo nonnunquam insymetrico subfalcato utrin- 
que acuto integerrimo demum glabrato 3-7-nervio, nervis paralleliter 
assurgentibus ; foliis in supremis ramulis plerumque nullis; floribus 
spicatis, spicis simplicibus ramosisve; bracteis floralibus sessilibus obtusis 
rigidis; flore plerumque 5-nervo; fructu obovato glabro basi. disco car- 
noso obeonico glabro munito. — In insulis sandwicensibus Lanai et 
Oahu legit cl. J. Remy, ann. 1851-55 (exs., n. 513, 514). 


2. E. (Euexocarpos) Casuarinæ, frutescens, ramis teretibus striatis 
ferrugineis, ramulis alternis erectis virgatis gracilibus subcompressis 
glabris aphyllis; bracteis. minutissimis obtusis glaberrimis; floribus 
spicatis sessilibus ; spicis lateralibus brevissimis; perianthio 4-5-mero; 
fructu ignoto. — In insula sandwicensi Oahu legit cl. J. Remy 
(exs., n. 512). ci : 


110 DEUXIÈME MÉMOIRE - 


SERIES II. — SANTALINEZ. — Ovula descendentia. 


(Myzodendre,  Santalaceæ , One, Opilieg Liriósmeæ, 
Cansjereæ, Ximenieæ ( eel: Balanites) Aucrr. pler.). x. 
SUBORDINES €? p (ix separandie). - — SANTALACERE et 
| OLACINEE. 0 | 


C. Ovarium inferum. — SANTALACEÆ propriæ. - 


< Flores nudi. Perianthium. 0. (MYZODENDREA;), | | 
...12. MYZODENDRON Banks: et SoL. ; R. Bn. in Trans. Linn. 
Soc. , XIX, 232..— Hoox. f. , Fl. antarct. , Il, 989, 549, t. 101-107 
ter (trad. in Ann. sc. nat., sér. 3, V, 193).. — Hornet., in 
Griseb. Bemerk. ub. Pflanz. Phil. und Lechl., 46 ett. 1, f. 6-10. 
— Misonenprox DC., Mem., VI, 12; Prodr., IV, 985.— Ex, 
Gen., n. 5581. — LANGE 0 PEUR Poti s MES n 

Pesnintium in flore sexus eiii nullum. Discus annularis 
e pedunculo ortus, in flore masculo basim androcæi, in fiemineo 
ovarii apicem (v. potius receptaculi concavi marginem) cingens. 
Stamina 2-3 nuda, Germen receptaculo concavo sacciformi (calycis 
tubo Avcrr..) inelusum inferum, ad apicem 4-loculare, basi incom- 
plete 3-loeulare; placenta centrali demum libera 3-ovulifera; 
ovulis pendulis nudis atropis ; Saccó amniotico capt apatropo. 
Embryonis radicula supera. | p T 

Genus a J. D. Hooker (loc. "eit, » optime aborton, a cl. auctore 
Loranthaceis adscitum et in sectiones 2 v. subgenera divisum : 

s sk Gymnophytum: « bracteis. squamæformibus ; floribus masculis in 
axillis bractearum solitariis; staminibus 2; floribus fæmineis binis. » 

X Eumyzodendron. k  « ramis foliosis ; bracteis nullis; floribus race- 
mosis v. secus ramos solitariis binis quaternisve ; staminibus 3. » ee 
Stirpes, tot inter alias, Loranthacearum Santalacearumque AUCTT. 
arctissimam necessitudinem demonstrantes, potius, nostro sensu, for- 

mam apetalam Santalacearum. constituentes. 
_ 43.2 ANTIDAPHNE Porr. et rera s Nov. de as. Il, 70, 
E 199. — Exo., Gen., n. 1582. 


FE 


Ha 
Pee 


SUR. LES LORANTHACÉES, 111 


Spica: mascula. strobiliformis , bracteis insequalibus scariosis 
imbricatis, inferioribus. sterilibus v. uni-bifloris, superioribus 
8-floris. Flores cymosi, quorum terminalis unus natu major et duo 
_ laterales juniores. Flos in juventute nudus, perianthio nullo; 
pedicello ad apicem in massam subglobosam (pistilli rudimentum?) 
incrassato; staminibus 3 sub massa centrali insertis, filamentis 
inæqualibus à basi paululum inerassatis basifixis ; antheris introrsis 
2-locularibus, loculis adnatis rimosis.' 

Flores fceminei (ex deser.) terni; 'perigonio simplice urceolato 
ovario adnato,' margine integerrimo.. Ovarium uniloculare; 
stigmate. subsessili eapitato-globoso concavo. Ovulum unicum 
pendulum. Bacca monosperma, endocarpio piicato: costato. Semen 
inversum. > 

Flores fæminei in speciminibus mancis a nobis non visi. Generis unde 
affinitas valde dubia remanet. Perigonium, ut videtur, nullum.et ova- 
rium concavitati receptaculi adnatumi. Flore masculo cum Myzodendro - 


perfecte congruit. Sed in icone auctorum. setze cirea mdi desunt. 
Àn ovarium in juventute pluriovulatum ? 


Bi 


Perianthium simplex (corolla). Ovarium inferum aut uniloculare 
aut imperfecte 2-5-septatum. Flores aut nüdi aut involucro infero 
donati; petalis aut nudis aut disco exteriori (calycodio plur. auctt.) 
cincti (ŠANTALEÆ). : 


14. SANTALUM L,,. Gen., n. 215. — Eos. Gen., 44, 
n. 2080. — A. DC., Prodr., XIV, 681. —Sinium L., Gen., 
: 203. -— Fusanus L., Syst., 13, 765. — En. Gen, 

. 2077. — Mina À, Cunn., in Ann, of nat. Hist., 1, 876. 

x riu  hermaphroditi. Corolla nuda 4-5-mera valvata : Stamina 
totidem petalis opposita. Discus epigynus 4-5-lobus, lobis cum 
staminibus alternantibus. . Ovarium omnino. v. ex. parte inferum 
uniloculare ; placenta basilari erecta libera plerumque conica; 
ovulis 2-5 prope dd basim placenize affixa pendula. apa sy 


sacculo amniotico exserto inflexo. Drupa Rv , 


112 DEUXIÈME MÉMOIRE 

Species in Prodromo Candolleano (loc. cit., p. 686) 20 descriptæ, 
quorum 2 dubie, In S. albo L. ovarium plane semi-inferum sepius 
3-merum, lobis stigmatis 2 posticis. Flores sub ovario articulati. Sub 
flore terminali bracteæ observantur 2 steriles et bractez 2 inferiores 
cum praecedentibus decussatæ fertiles, quarum in axilla farer plerum- 
que cymosi 3 occurrunt. 


15. COLPOON Bere., PL. cap., 38, t. 4 faeces dis 
Gen., 15. — Enot., Gen., n. 2077. — Taesu spec. THe. — 
Osyris spec. A. DC. Prodr., XIV, 634. 

Flores 4-meri hermaphroditi. Petala 4 nuda intus pilorum a 
ciculo donata, basi connata, valvata. Stamina totidem petalis oppo- 
sila, antheris 2-locularibus introrsis. Discus. epigynus 4-lobus, 
lobis cum petalis alternantibus. Ovarium inferum 1-loculare, basi 
tantum 4-loculare, septis valde incompletis petalis. oppositis. 
Stylus apice stigmatoso 4-lobus, lobis et ovulis totidem eum petalis 
. alternantibus. Folia opposita. Ovula Santali, sed altius nec prope 
basim placentæ inserta. Fructus drupaceus. ri 

Omnia fere Santali a quo prsecipue differt insertione ovulorum et 
ovario imperfecte basi septato. | 

Rhoracirpos capensis. A. DC., Prodr., XIV, 635 (Hamiltonia capensis 
Harv., Gen. S. afric., 298 ; — Santalum capense SpRENG.), tantum differt 
numero partium, floribus sæpius 5-meris et petalis persistentibus, Genus, 
nostro sensu, delendum. 

16. OSYRIS L., Gen., n. 4101. — Exur., Gen., n. 2078.— 
Casti T., — Coroll., 53, t e as Evosinis À. DC., Prodr., 
XIV, 633. ; 

Flores diceei 3-4-meri. Germen abortivum in flore masculo mi- 
nutum v. nullum. Ovula et stigmata cum petalis alternantia. 
Septorum rudimentum nullum. Fructus drapaceus. Folia alterna. 

Species 4 gerontogeæ, quarum indica una. 

17. THESIUM L., Gen., n. 292. — Enor., Gen. ,n. 2072. — 
A. DC., Prodr., XIV, 637. : 

"E Comanpra Norr., Gen., I, 107 (Dansra A. Gray, in | liée, green se, 


"NU 9, genus a d. A. DC., in Prodromo, 1. c.,635, servatum, - 
staminum tantum forma a Thesiis genuinis di De bd dox 


SUR LES LORANTHACÉES. : 115 


REICHENBACH , ad sectionem hujus generis (Thesiosyridem ) reducitur. 

Osvrinicarros A. DC., Z. c., 635, a Thesio tantum distinguitur meso- 
carpio subcarnoso et sectio tantum, nostra sententia, hujus generis est. 
In 7. Schimperiano Hocusr., ovula 3-5 invenimus discumque obtuse 
5-dentatum. Corolla intus pilis fasciculatis donata et ovarium sub basi 
articulata bracteis 2 munitum. Stylus fere integer. Flores axillares 
solitarii. 

Species omnes gerontogeæ, excepta unica? brasiliensi (2 sec. A. DC., 
l. c., 671) adspectu valde distincta, quam forsan olim a systematicis gene- 
rice separatam videbimus. Species orientales 2 conspicuæ a cl. JAUBERT 
et Spacu (Ilust. orient., t. 104, 200) sub Chrysothesio descripti, adspectu 
simillimo et characteribus aliis, genus cum Arjona et Quinchamalio 
arctissime connectunt. Ovarium autem omni dissepimentorum rudi- 
mento destitutum. ; 


18. THESIDIUM Son». in Flora (1857), 364, 405. — A. DC., 
Prodr., XIV, 673. 

Omnia fere Thesii. Sed floris situs erga bracteam diversus 
(monente cl. A. DC., in Note sur la fam. des Santalacées, 4). In 
flore 4-mero petala 2 lateralia; in flore 3-mero (T. piasinhys) 
petala 2. postica. 


19. CHORETRUM R. Br., Prodr. IVov.-Holl., 9554. — Env. 
Gen., n. 2075. — A. DC., Prodr., XIV, 675. 

Flores (T'hesi?) 5-meri. Sed eirca genitalia integumentum florale 
triplex, scilicet : 4° petala 5 valvata staminibus opposita; 2° dis- 
cus exterior e margine receptaculi producto ortus 5-dentatus, den- 
tibus carnosulis cum petalis alternantibus; 3° involucrum sub ova- 
rio situm (calyx nonnull., in Quinchamalio) e bracteis plurimis 
inferis imbricatis formatum. 


20. LEPTOMERIA R. Br., Prodr. fl. Nov.-Holl., 358. — 
Enot., Gen., n. 2075. — A. DC., Prodr., XIV, 677, — Ouna- 
COMERIA À. DC., loc. ctt., 680. pocos 
Flores 5-4-meri. Petala Eo g exterior e margine 1 receptaculi 


HI, 


Aih. DEUXIÈME. MÉMOIRE 

sum longitudine dehiscentibus. Discus epigynus 5-lobus, lobis 
cum petalis alternantibus. Germen inferum obeonieum perfecte 
uniloculare ; placenta tenui erecta apice 9-5-ovulata. 


Genus vix a precedente diversum, Zepionuro und perianthio, disco 
et inflorescentia valde analogus, a quo species calycodio destitutze 
ovario tantum infero distinguuntur. In speciebus nonnullis, hujus ovarii 
evidentissima natura fit, pedunculo paululum incrassato excavato, pla- 
centam et ovula fovente. In Z. Preissiana, ovula sepe 5 petalis opposita 
sicut et stigmatis lobi ; petala galeata ad apicem valde incrassata carnosa. 
In L. empetriformi, annulum integrum circa petalorum basim observavi- 
mus. Disci epigyni interioris laciniae 5 inter petala prominulæ. Bracteæ 


laterales nullæ, 


21. MYOSCHILOS R. et Pav., Prodr., h1, t. 3h. — ENDE.. 
Gen., n. 2085. — A. DC., Prodr., XIV, 637. 

- In specie hujus generis unica, scil. M. oblongo R. etPav., flo- 
res eis T'hesiorum similes. Ovarium non est omnino inferum. 
Stylus conicus sub-3-gonus apice 3-partito stigmaliferus. Petala 
5. Discus epigynus, lobis obsoletis eum petalis et staminibus alter- 
nantibus. Ovula 3 non summ: placentæ inserta; apex autem 
columns in basim concavam styli intromittitur. Discus exterior in 
juventute floris nullus ; sed seriu$ paulo circa basim petalorum 
receptaculi pagina externa inerassatur. Bragteglus 2 circa. florem 


laterales. | ao s dm 

Genus valde affine Zhesio. Simul et Choretro Leptomerieque proximum. 
Nonne potius in genus unicum coadunarentur? Myoschilos habitu inter 
Santalaceas anomalo, foliis ovatis et anthemiis, Opilieas plerasque mul- 
tum refert, scil. Opiliam, Lepionurum et Champereiam, a quibus non jure 
differret nisi ovario ex parte infero et numero — characteribus 


n Ordine levioris momenti. 

27. -NANODEA Banks, ap. Gærin., Fr., II, 951, t. 995. — 
Enoz.,Gen., n. 2108. As Lom Prodr., — 675. piu 
LEXERDA Comm, mss. PARA 


' SUR. LES LORANTHAGCÉES. 115 
basim extus inerassatum, margine (sieut in Leptomeriis nonnullis), 
integerrimo. Folia alterna basi articulata. Genus vix servandum. 


23: ARJONA Cav., Icon., IV, 57, 1. 388, — A. DC., Prodr., 
XIV, 626. — Aroona Expr,, Gen., n. 2074. | | 

Corolla epigyna tubulosa, limbo 5-lobo; lobis. ovato-acutis ; 
æstivatione induplicato-valvata. Stamina 5 basi loborum inserta. 
Glandulæ villosulæ 5 corollæ lobis insertæ staminumque dorso 
oppositæ. Ovarium inferum carnosum uniloculare, basi 3-septa- 
tum, septis in alabastro imperfectis post deflorationem valde accre- 
tis, summa placenta libera 3-ovulifera. Discus epigynus carnosus 
in fructu valde inerassatus bacciformis. Flores in axilla bractea- 
rum spicæ singularum solitarii, bracteolis 2 lateralibus sterilibus 
fertilibusve stipati. 


Arjona forsan et Quinchamalium melius in genus unum coadunarentur 
(Ctr. Adansonia, IH, 335). 


24. QUINCHAMALIUM Mot., Chil., 834. — Endt., Gen., 
n. 9070. — Payer, in Bull. Soc. bot. FX 215. — A. DC., 
Prodr., XIV, 625. 


Involuerum florale e bracteis 4 inæqualibus, quarum 2 b de. 
constans. Corolla ut in Arjona. Stamina fauci corollæ inserta. 
Discus epigynus styli basim arcte cingens. Ovarium basi 3-loculare 
apice 1-loculare, dissepimentis 2 anticis, altero postico. 


De chasset, ovarii efr. Adansonia, M, 336. 


.95. PYRULARIA Mieux, Fl: Bor.-Amer. " i, 231. — ENDL., 
Gen. , n. 2082. — A. DC., Prodr., XIV, 628. — SPHÆROCARYA 
Wa. in Roxs., Fl. Ind., M, 3A, nec Darz. — ScLErorYRUN 
et RARE 

Genus a Strombosiis veris (e gr. S. javanica Bi.) tantum differt ovario 
plus minusve infero. Affine igitur ZLavalleis, i. e. Strombosiis haud 
eleutherogynis. Sed distinguitur a Pyrulariis Lavallea - eria 
duplici, sepalis (? imbricatis, ovario septato et ovulis plerumque p peta- 
lorum numero æqualibus. De structura. ovarii in Pyr 
Adansonia, M, 3m. T D. o A 


116 DEUXIEME MÉMOIRE 


Pyrularia, Jodina et Cervantesia inter se tantum differunt: Pyrularia 
ovario ex magna parte infero; Jodina germinis ima. basi tantum sub 
insertione perianthii sita; Cervantesiu gynæceo omnino supero, ni cures 
de forma placentæ et longitudine et de ovulorum numero, characteribus 
in Ordine momenti minimi. 

EnvrHROPALUM BL., Bijdr., 921.— B. et H., Gen., 357 (Mackay ARN. 

—Mopzcorsis Grirr.), frutex scandens in Asia tropica crescens, ex des- 
cript. Pyrulariæ simul et Lavallee proximum videtur. Sed ovarium 
dicitur disco semi-immersum (an liberum?) uniloculare et 2-3- 
merum. : 
26. HENSLOWIA Br., Mus. Lugd.-Bat., 1, 243, t. 43, nec 
Wart. — A. DC., Prodr. XIV, 631. — Visa spec. BL., Bijdr. 
— TuerEuE spec. Korra., Dissert. (nec CHaw. et ScuLEcuT.) — 
DeNpRorTRoPnE Mig., Fl. Ind. bat., I, 779. 

Genus, ut supra dictum (Adansonia, I, 363), vix a Lavalleis nisi 
perianthio simplici distinguitur. Ovula in genere utroque petalis ante- 


posita. Flore quoque fere toto, scil. perianthio et androcæo, cum 
Exocarpo perfecte congruit. Sed ovulorum directione et sacculo amnio- 


tico in Zenslowia reflexo distinguuntur. 


Ovarium ut in Santalaceis aliis omnibus inferum. Perianthium 
duplex. 

A. Flores unisexuales plerumque LE meri. Ovula in ovario 
1-loeulari plerumque 3. 5 

97. BUCKLEYA Torr., in Amer. Journ. of sc. (4843), 45, 
170. — A.DC., Prodr., XIV, 623, — Boryz spec., Nurr., Gen. 
amer., II, 232. For 


Cfr. A. Gray, Note ^ gen. Buckleya, in Amer. Journ. (1854), 18, — 
A. DC., Note sur les Santal. — H. By, in Adansonia, i, 913. 


M 


B. Flores ex omni parte isomeri, shermaphmdi, Ovula in ovario 
iwiperfeoto septato pires 5. 
28. LAVALLEA H. pes in | Adansonia, i 361. — monos 


SUR LES LORANTHACÉES. : 117 


Perianthium simplex. Corolla aut nuda aut disco peduneulari 
brevi fantum basi cineta. Ovarium, ut in Santalaceis legitimis 
omnibus, inferum. 

29. SCHOEPFIA Scarre., Gen. , 199. — Exp. , Gen. , n. 4261. 
— A. DC., Prodr. , XIV, 622. — B. et H., Gen., 1, 348. — 
Coponiom Vaur, in Act. Soc. Hafn., 1, 206, t. 6 et Symb., 
IIT, 36. — Dirocauvx A. Ricu. , Fl. Cub., IL, 84, t. 58.) 


Calyx nullus. Involuerum sub ovario parvum subintegrum 
v. ingequali-2-4-dentatum, marginibus nonnunquam ciliato-den- 
ticulatis. Corollæ petala 4-5 aut sublibera aut in corollam campa- 
nulatam coalita ; præfloratione valvata. Stamina 4-5 petalis opposita 
iisque inserta. Ovarium omnino inferum v. semi-inferum disco 
epigyno coronatum, alte 2-4-loculare. Corolla annulo integerrimo 
prominulo (receptaculi margine incrassato) basi cincta (disco 
hypogyno B. et H.). 

Species ad 11 in sectiones 3 bene dividuntur: 

a. Choristigma. Germen semi-inferum. Involucri  bracteæ 4 cum pe- 
talis alternantes. Petala vix basi coalita. Antheræ fere sessiles crasse 
petalis subæquales iisque prope ad basim insertæ. Ovula 4 petalis 
alterna. Stigmata sessilia 4 parva distincta summo ovario inserta. 

Species hucusque unica : S. grandifolia, foliis alternis petiolatis late 
ovato-lanceolatis, basi rotundatis, apice acuminato; subintegris mem- 
branaceis glabris penninerviis , costa venisque subtus prominulis; 
anthemiis axillaribus petiolo brevioribus. — Crescit in Bahia, ubi legit 
BLANCHET (exs., n. 2088). 

p. Euschæpfia. Germen semi-inferum. Involucri bracteæ plerumque 3. 
Corolla 5-6-mera. Ovarium 3-merum. — Species gerontogeæ. 

In S. sinensi GARDN. et CBAMP., ovarium disco crasso carnoso corona- 
tum styli basim cingente,  pleranique inæquali-lobato. Dissepimenta 
incompleta loculis dimidio breviora. Stylus cylindraceus brevis, apice 
hers consti In S. — WaLL. stamina » filamentis ad pes 


118 : DEUXIÈME MÉMOIRE 


fere completis. Petala 4-5 alte coalita. Stamina corollæ inserta, dites 
fere sessilibus brevibus. — Species Americans æquinoctiales (Corneis 
inter omnes valde affines). 
Genus sectionis « ovario 4-mero Ximeniæ et speciebus 2-ovulatis 
Cathedræ arcte affine. Differt præcipue perianthio supero v. semi-supero. : 
Quo charactere Anacolosæ quoque proximum fit. , 


30. ANACOLOSA Bt., Mus. Lugd.-Bat., Y, 250, t. A6. — 
B. et H., Gen., I, 358. 


 Ivoluerum inferum cyathiforme mitapim v. denticulatum. 
Ovarium aut omnino inferum aut semi-inferum. Corollæ petala 
6 cum involucri dentibus, dum manifesti sint, alternantia. Discus 
annularis basim corollæ cingens, sieut et petala ipsa aut perigynus 
aut epigynus. Stamina petalorum numero æqualia et in eorum 
concavitate nidulantia; antheris apice cae h-locularibus?. 
Ovula plerumque 2 (4). | 


Species ad 5, quarum una africana orientalis: : l 

Antheræ A. frutescentis Bl. (olim sub Stemonuro) subterminales 4-locu- 
lares videntur. Ovarium a cl. auctore (loc. cit., 251) non bene usque ad 
basim uniloculare dicitur. Septa , licet valde incompleta, exstant 2 cum 
ovulis alternantia, margine sursum concavo. 

Congener ZoLLINGERI exs. n. 699 (« Olacinea ignota »), scil. A. Zolltn- 
geri, que precedenti proxima, foliis ovatis basi rotundatis, apice obtuso, 
subtus glaucescentibus nec ferrugineis, costa subtus prominula, nervis 
venisque reticulatis; floribus axillaribus pedicellatis solitariis v. cymu- 


(4) Il serait possible, il me semble, de faire ici, entre nos deux sections C et D, 
l'une à ovaire infère, l'autre à ovaire supere, un petit groupe de passage qui serait 
formé de deux genres. Le premier serait constitué par les genres Anacolosa et 
Cathedra réunis, et, dans l'état actuel de nos connaissances, il renfermerait trois 
sections, La premiere se composerait de l' Anacolosa africain, dont l'ovaire est tout 
à fait infere, La seconde comprendrait les Anacolosa asiatiques, avec leur ovaire 
semi-infere. Quant à la troisiéme, l'ovaire y serait tout à fait libre et elle renfer- 
merait les espèces du genre Cathedra actuel. Les fleurs de ce dernier sont d'ailleurs 
tantôt pentaméres et tantôt hexamères. Le second genre de transition dont nous 
voulons parler serait formé des Liriosma et des Olac réunis, avec deux sections, 
dont une à ovaire infère plus complétement cloisonné, exclusivement américaine, 
Peut-étre le Nomi cud par. Keemia de la section M. coin au 


SUR LES LORANTHACÉES. 119 


losis; petalis 6 crassis carnosis, valvatis, intus subcarinatis villosis; 
gynæceo semi-supero, ovario 6-gono basi 2-septato ; apice 4-loculari 
2-ovulato; fructu drupaceo pedunculato. 

Genus in sectiones 2 dividitur; altera ovario omnino infero conspicua, 
speciem unicam hucusque includens in Africa orientali oriundam, "t 
sequitur adumbratio. 

A. Pervilleana sp. nov. ; flore, ut in praecedentibus, 6-mero. cine 
omnino inferum basi involucro cyathiformi coriaceo subintegro cinctum. 
Corolla omnino supera annulo disciformi cincta ; petalis valde ad apicem 
incrassatis, basi intus concava. Stamina minuta nidulantia, in floribus 
nonnullis sterilia videntur. Ovula in ovario uniloculari 2, placenta cen- 
trali libera, dissepimentis valde depressis. Fructus (immaturus) stylo 
acuto persistente apiculatus annulis 2 concentricis coronatus : altero 
disciformi jam in flore conspicuo, altero interiore (petalorum basi). 

Frutex 2-3-metralis, ramulis teretibus rugulosis striatis, foliis parvis 
ovatis ellipticisve basi attenuatis, apice plerumque rotundato ; integer- 
rimis membranaceis giniueticis; "rs lucidis, subtus opacis : anus 


brevi gracili. 
In Ambongo et Nossibe Madoones, loit PERVILLÉ, ann. eut — 


n. 566, 630, 639 et 760). 


31. LIRIOSMA. Põe. et Mees Nov. gen. et; spj I, 33, 
t. 939. — DkEsé., Jcon. seleet., V. 4. hA. — Enbe: , Gen., 
n. 5/492', — Mizns, in Ann. of nat. Hist., ser. 3, IV, 362 ; Con- 
trib. , Y, 16, t. 8. — B. et H., Gen., I, 347. — Duracia VELLOZ., 
Flor. flum., I, t. 78. — Hypocarpus A. DC., Prodr., VIII, 245, 
673. — OLacIs spec. Bentu., in Lond. bot. Journ., II, 375. 

Calyx nullus. Petala 6 per paria eohserentia, basi margine re- 
ceptaeuli concavi incrassato integerrimo, fructifero valde circa 
fructum aucto cincta: Germen semi v. fere omnino inferum basi 
3-loculare, placenta centrali apice libera 3-ovuligera. Embryonis 
radicula supera, i. e. apicem superum. sacci amniotici spectans. . 
Inflorescentia Olacis ac Pseudaleic. x o EE 

pei M oo nl 


~ 


ehe attenuata ellipticis, apice neutiuseulis, — 


120 DÉUXIÈME MÉMOIRE, 


D. Ovarium superum. — OLACINEÆ propriæ (excl. Zcacineis 
et Phytocreneis.) 


32, OLAX L., Amem., I, 387. — DC., Prodr., 1, 531. — 
Exnr., Gen., n. 5492. — B. et H., Gen., 347. — Fissiaa Comm., 
in Juss. *Gen., 260, — Srermaxyrum LABILL., Vov.-Holl., VT, 84, 
t. 233. — Lopanocazvyx KE., in Plant. Preiss., I, 478. — Pseu- 
DALEIA et PsEuDALEIOIDES Per.-Tn., Gen. nov. Madagasc., 15. — 
DC., Prodr., L 533. — Eror., Gen., n. 5493, 5494. 


De structura floris, cfr Adansonia, VI, 350, 353, 380. Genus in sec- 
tiones: 3 dividimus. 


a. PsEUDALEIA (Pseudaleioides et Pseudaleia Per.-Tu.). Semina albu- 
minosa (cfr Adans. , II, 54). In O. pseudaleioide W. (Ps. Thouarsii DC.) 
corollæ petala 5 inter se æqualia libera. Stamina plerumque 6 fertilia 
quorum 4 petalis totidem, 2 autem geminatim petalo quinto opposita. 
Corolla forte 6-mera, petalis 2 in unum coalitis. Antheræ introrsæ 
2-loculares rimosæ, filamentis basi petaloideis corollæ adnatis ; glandula 
fimbriata ciliatave complanata inter petalum stamenque applicata. 
Ovarium liberum alte septatum 3-ovulatum, ovulis atropis nudis. Stylus 
basi incrassatus obconicus, apice capitato obtuse 3-gono stigmatoso, 
Flores et fructus cupula pedunculari muniti. 

f. In O. aphylla R. Br., petala 5 valvata, staminodiaque tenuissima 
v. vix conspicua, monentibus cl. BevrBAM et Hooker. 

y- FissiLia. Petala plerumque 5-6. In floribus 5-meris, petala 4 per 
paria coalita. Stamina 3 fertilia. Staminodia 5-8, antheris sterilibus 
spathulatis erectis petaloideis. Species ad 20 ab iem enumeratæ 


quibus addantur : 


1. O. Pervilleana, fruticosa (45 -pedalis), ramis alternis gracilibus hir- 
tellis, foliis vix petiolatis parvis alternis integerrimis glaberrimis mem- 
branaceis; petalis 3 (sec. Bvv. An 6 per paria approximatis?) ; fructu 
parvo ovoideo apiculato glaberrimo — basi ecd vix aucto 
munito. 


In Madagascaria legerunt Bernier et PervitLé (n. 513) et cum Bois. 


ere. n. 2157) communicaverunt, anno 4846. 


2. OP quercina, fruticosa, ramis. alternis, foliis  longiuscule petiolatis 
T à imis. membranaceis : 


SUR LES LORANTHACÉES. : 194 


penninerviis venosulis, supra glaberrimis lucidis, subtus opacis; flo- 
ribus ignotis; fructu breviter pedicellato conico glaberrimo apiculato, 
basi cupula crassa integerrima (eam Quercus Roburis quodammodo 
referente) munito. | 

In Ambongo Madecass. legit Pervillé, anno 1841 (exs., n. 683). 


3. O. psittacorum (Fissilia psittacorum Law. — F. disparilis Comm., 
mss.), species polymorpha, in Borbonia reperta est a COMMERsON, 
ann. 1771, in monte S. Dionysii; a RicarD (exs. n. 122); eta Boivin, 
ann. 1851, in loc. dict. Rivière des Galets (exs. n. 2617, herb. Mus.). 


h. O? Boiviniana, fruticosa, ramis alternis furcatisve gracilibus pube- 
rulis, foliis alternis sessilibus lanceolatis utrinque acutis integerrimis 
coriaceis glaberrimis aveniis, costa prominula subcarinata; fructu 
ignoto. | 

In S. Maria madagasc. a Berntr olim lecta et cum Boivin, ann. 1846, 
communicatum. " | 

5. O. Bernieriana, fruticosa? foliis alternis ovato-ellipticis acutiusculis, 
supra glaberrimis lucidis, subtus opacis ferrugineis, petiolis longiusculis 
canaliculatis ; fructu globoso puberulo, cupula suberosa sibi fere æquali 
applicata apice irregulariter fissa stipato. 

In Malacassia invenit Bernier (exs., n. 259). 


6. O. Breonii, ramis alternis striatis; foliis alternis lanceolatis apice 
acutis oblusatisve, integerrimis coriaceis glaberrimis lucidis; corolla 
5-mera, staminibus fertilibus 3, staminodiis 4-5; ovario 3-gono. 

[n Borbonia legit BRÉON (exs., n. 263). 

7. O. Thouarsiana, ramulis distichis nutantibus striatis ; foliis alternis 
obovatis integerrimis coriaceis nitidis venosis ; floris puberulis. race- 
mosis; calycodio obsolete dentato. 

Du Perrr-Taoüars, in suopte herbar. (e Mauritia ?). 


8.0. ga mbecola, fruticosa, foliis alternis sessilibus late ovato-lanceolatis 
apice producto acuminatis integerrimis membranaceis. venosis ; floribus 
magnis racemosis ; racemis laxis axillaribus ; ovario basi nonnihil infero 
3-loculari 3-ovulato ; fructu subnudo parvo globose glaberrimo. Species 
Olacem inter et Liriosmam media. 


In Senegambiæ Fouta-Dhiallon, prope ad | rivos, Seni Hsúveior 


(exs., n. 745) in januario fructiferum. 
9. 0. multiflora A. Rica., mss., foliis late ovato-acutis integerrimis 
- glaberrimis ; floribus elongatis G onis | 
A ca BRON G d nuit ET ^61 


i 


122 DEUXIÈME MÉMOIRE 

Crescit in Manilla ubi inven. PEnROTTET, ann, 4819 ; GAUDICHAUD, : 
ann. 1836 (sert. Bonite, n. 309) et Banrue (1857). | 

Ximenia? olacioides W. et AnN. est Olax scandens. ROXB. 

Ovarium ex magna parte farctum. Petala omnia libera. 

33. PTYCHOPETALUM Bents., in Hooker's Journ., II, 376. 
— B. et H., Gen., 347. — ÅTHESIANDRA Murs, in Ann. of nat, 
Hist., ser. 2, VIII, 172. 

Calyx 0. Discus exterior brevis obsoletus. Petala plerumque 5 
libera valvata intus basi concava. pilosa. Stamina plerumque 8, 
filamentis corollæ adnatis basi complanatis; seilicet 2 petalis 2 oppo- 
sita, 6 autem per paria petalis 3 alteris opposita, inæqualia, majore 
altera nonnunquam cum petalis 2 subalternante. Antheræ in con- 
cavitate petalorum nidulantes, basifixæ 2-loculares, loculis i in- 
trorsis linearibus rimosis ; eonnectivo dorsali glanduloso. Ovarium 
liberum uniloculare farctum , placentæ apice. breviter libero; 
ovulis? nudis pendulis. Discus hypogynus intra sanie minimus. . 
Flores racemosi distichi. 


Genus Olaci proximum simul et Loranthis ovario farcto valde affine ; 
Nuytsiam multis notis refert a qua tantum gynæceo supero denique 
separatur. Stamina jure cum petalis alternantia in specie guianensi, scil. 
P. olacoide Bentu., nulla vidimus. 


Flores isostemoni. Gynæceum 2-merum. Involucrum sub 
corolla calyciforme. RES 

34. CATHEDRA Mers, in Ann. of. nat. Hist. ACC, 2 VII, 
452; Contrib., 1, 9, t. 9. — B. etH., Gen., I, 318. — Dero- — 
CRATER BENTH., in Hooker's Journ., IL, 367. | : 

Receptaculum florale cyathiforme. Corollæ petala 5—6, rarius 7, 
receptaeuli margine inserta libera valvata caduca. Involuerum 
cyathiforme subintegrum v. denticulatum sub receptaculo i inser- 
tum, post deflorationem auctum. Calyx. legitimus. nullus, Stamina. 
petalorum numero æqualia et iisdem « osita, cum iis margi 
uli inserta, v. ima basi filamentorum petalis adnat 

la... icum liberum « concavital 


SUR LES LORANTHACÉES. 193 


insertum, apice uniloculare, basi 2-loculare ; ovulis 2 ex apice libero 
placentæ centralis pendulis ; dissepimentis 2 incompletis eum ovulis 
alternantibus. Stylus subulatus apice attenuato stigmatosus. 


Flos fœmineus nudus ? ovulo solitario erecto. 


35. AGONANDRA Murs, in Ann. and. Mag.-of nat, Hist. , 
ser. 2, VIII, 172. — B. et H., Gen., 319. 


Genus nobis penitus ignotum, inter Zepionurum et Cansjeram a cl. 
BENTHAM et J. Hooker collocatum, ex descriptione Opilieis simul et 
Visceis affine videtur. 


Ovarium uniloculare plerumque uniovulatum. Flores in racemis 
cymosi minuti (Oririg E). 


36. OPILIA Roxe., Pt. Coromand. , IT. 31, t. 458. — Enk., 
Gen., n. 5489. — Payer, Fam. nat., p. 48. TE et H., Gen., 
350.. — GROUTIA GUILLEM. et PERR., FI. Seneg. tent., 100, t. 22. 
-— Lerionurus BL., Bijdr., 1448. | 

-Flos 4-5-merus. Calyx nullus. Petala annulo disciformi obsolete 
3-5-dentato v. integro, v. nullo cincta. Stamina petalorum numero 
æqualia, antheris introrsis 2-locularibus. Discus in squamas /1-5 
ovarium cingentes cum petalis alternantes divisus, Ovarium libe- 
rum {-loculare, stylo brevi, apice stigmatoso obtuso v. inge- 
quali-lobato. Ovulum 1 (v. rarissime 2-3) sub apice placentæ 
centralis erectæ libere pendulum, Fructus drupaeeus monosper- 
mus. Semen albuminosum ; embryonis radicula supera. 


Genus in sectiones 3 a nobis divisum. | 

æ. EUoPiLIA (v. GRoUTIA). Receptaculum depresso-conicum. v. compla- 
natum. Petala 5 (rarius 4) valvata libera post anthesin reflexa, disco 
exteriori integro v. obsolete dentato cincta. Discus in squamas crassas 
obpyramidatas Mane erectas divisus. Mn mener Ovula 
1-2 nuda.. T 
Huc refer. O. Pentitdis B..; 0. amentacea Roxs. ; Q. celtidifolia ^d 
(Groutia celtidifolia GUILL. et PERR. ). Flores in racemis cymosi ternati, 
[a ÜPILIASTRUM. Receptaculum. depresso-concavum. exterior 0. 
Discus interior in squamas h-5 | breviores divisus. Flores 4-5-meri 
— ‘Germen abortivum in flore masculo conicum farctum. 


12^ DEUXIÈME MÉMOIRE 


Speciem hucusque 2 includit hac sectio, Lepionurum cum Opilia con- 
nectens : 


1° O. manillana, foliis alternis ovato-acutis crenulatis, basi cuneata 
in petiolum brevissimum attenuata, summo apice obtusiusculo; coria- 
ceis penninerviis glaberrimis; floribus breviter pedicellatis racemosis ; 
racemis axillaribus solitariis v. fasciculatis, simplicibus ramosisve. Crescit 
in Manilla ubi legit PERROTTET, ann. 1819, 

2» O. Cumingiana, foliis brevioribus subcarnosis integerrimis subave- 
niis, apice acutissimo ; floribus majoribus quam in praeced. (An forma 
tant?). CüumnG., n. 1129. 

y. L&PIoNURUS BL., Bijdr., 1148 ; Mus. Lugd.-bat., 247. — B. et H., 
Gen., 349.— Lepromum GRIFF., in Caleuft. Journ: of nat. Hist., IV, T 
— Enoz., Gen., n. 5489, Sp IV, 72. 

Receptaculum concavum cupulæforme intus disco glanduloso duplica- 
tum, in squamulas obtusas integras v. bifidas cum petalis alternantibus 
bifidas partito. Flos 4-merus. Petala et stamina margine receptaculi in- 
serta. Discus exterior aut nullus aut vix conspicuus intbgerrimus. Ovu- 
lum 1 (rarius 2)atropum e placenta centrali lateraliter pendulum. Flores 
cymosi, cymis 1-3-floris in racemo communi alternis ; bracteis squamosis 
caducis. — Spec. unica, polymorpha : O. acuminata WALL., Cat., n. 7206. 
(Lepionurus sylvestris BL. — Leptonium oblongifolium Grirr.). Crescit in 
Sillet (WarLicH, ann. 1832); ad Sikkim (Hook. et Taoms., n. 353); in 
Khasia (Hook. et Taoms., n. 351) ; in Java (Brume, herb. Lugd. -bat.). 


87. CANSJERA Juss. , Gen., 5h48. — Expr., Gen., n. 2103.— 
Meisn., Prodr., XIV, 518 (inter Thymeleaceas). — Warr., 
dnn., I, 424; II, 180. — Brume, Mus. Lugd.-bat., 1, 245. — 
Acanpn, Theor. system. plant., 238.— Mns, Contrib., 1, 39. 
— B. et H., Gen. , 349. di à 

Perianthium -simplex (corolla) apice dos lobis 2 anticis. 
Stamina 4 lobis opposita libera, antheris 2-locularibus introrsis 
rimosis. Glandulæ v. squamæ 4 hypogynæ plerumque eomplanato- 
elongatæ, cum staminibus alternantes. Ovarium superum liberum 
conoideum v. subquadrigonum , apice attenuato. Stylus apice 
dilatato capitatus h-lobus, lobis cum. staminibus alternantibus, 

.— lateralibus, apice depresso foveolatis. Ovulum | unicum. » airopum 
ex apice placentæ brevis ereclæ pendulum, Drupa : 


SUR LES LORANTHACÉES. 125 


-Embryonis albumiriosi radicula supera. Flores in spicis axillaribus 
sessiles braeteati. Spicæ nonnunquam 3 cymosæ, una media, 
alteris 2 lateralibus junioribus. Folia alterna basi artieulata. 


Species ad 4 asiaticze et australasicæ. Glandulæ apice aut subintegræ 
aut (in C. timorensi Decne) inæquali-3-dentatæ. Calycem cl. BENTHAM et 
Hooker in floribus bene maceratis a corolla distinctum separaverunt. 


Placenta excentrica uniovulata. 


38. CHAMPEREIA Gurrr., in Calc. Journ. of nat. Hist., IV, 
1540.-— Enor., Gen., n. 5497*, Suppl. k.— Warr., Ann., I, 195. 


Receptaculum cupulæforme intus glandulosum, disci margine 
h-lobato, lobis eum petalis alternantibus. Calyx nullus. Corollæ 
petala 4, quorum 2 antica, valvata. Stamina 4 petalis opposita et 
cum eis inserta, filamentis complanatis, connectivo horizontali, 
antherarum loculis discretis introrsis, longitudine dehiscentibus. 
Ovarium fundo receptaculi insertum libérum conicum, apice 
attenuato 3-lobo pervio, uniloculare; placenta brevi erecta excen- 
trica ; ovulo uno ab apice placentælateraliter pendulo nudo atropo. 


Character. e specie indica a cl. PERROTTET in India orientali haud 
procul a Calicut lecta, anno 1855, scil. €. Perrottetiana, cujus sequitur 
adumbratio. : 

Frutex erectus ramosus, ramis teretibus glabris, cortice pallido striato; 
medulla deficiente fistulosis. Folia alterna petiolata aut symetrica aut 
insymetrica ovato-lanceolata (14 cent. longa, 5 cent. lata) basi obtusius- 
cula, summo apice obtusato; integra repandave coriacea crassa, supra 
lucida glaberrima in sicco glaucescentia, subtus opaca pallidiora, pen- 
ninervia, basi sub-3-nervia, venosa; venis subtus prominulis. Petioli 
breves (4 cent.) complanati glabri basi articulati. Flores spicati, spicis 
axillaribus simplicibus folio brevioribus. 

Flores quidam 5-meri, petalo uno bracteæ pe pers inter 
Opiliam et Cansjeram medium. 


Ovula. 2-3. Flos Opiliearum (Cenvanresize). 


39. CERVANTESIA R. et Pav., Prodr., 31, L 7. — En., 
Gen., n. 2084, — Miers, Contrib., 29. L A. DC.. , Prodr., 


126 DEUXIEME MÉMOIRE 


XIV, 692. — EropENpRI spec. W., in Roks. et Scu., Syst, V, 
9/5. — Casinos. Doms. y mss. in herb... 
Receptaculum .eyathiforme. Petala 5 crassa intus glanduloso- 
villosa, valvata, receptaeuli marginibus inserta concava. Discus - 
receptaculo adnatus 5-lobus, lobis. complanatis obtusis subpeta- 
loideis cum petalis alternantibus. Calycis v. disci exterioris rudi- 
mentum 0. Stamina 5 cum petalis inserta iisque opposita, antheris 
introrsis 2-locularibus longitudine dehiscentibus. Ovarium in 
fundo - receptaculi liberum ! in stylum crassum apice 2-lobum 
desinens, uniloculare ; placenta longissima basilari libera in loculo 
 contortuplicata, sub apice 2-ovulifera. | í 


Genus, ut supra diximus, Pyrularic valde affine, ovario libero tantum 
distinguendum; proximum et simul Cansjeræ a qua differt imprimis 
ovulorum numero et insertione. Species ut videtur 2, quorum una peru- 
viana, scil. C. tomentosa R. et PAv., in montibus Peruviæ a Dombey lecta ; 
altera indumento rufescenti leviori nec ferrugineo primo intuitu diversa, 
qua C. Kunthiana (H. B. K., Nov. gen. et spec., VIL, 189; Adansonia, ll, 
373, t. XI). 


40. JODINA Hoos. et Anx., in Bot. Miscell. , III, 471.— Miers, 
Contrib., 99. — Ex»br., Gen., n. 5710. — Iuicis spec. Lamk. 

Calyx v. discus exterior 0. Petala 5 valvata receptaculo cupulæ- 
formi inserta. Stamina totidem eum. petalis inserta eisque Oppo- 
sita. Discus 5-lobus, lobis petaloideis cum petalis alternantibus. 
Ovariumnisi ima basi liberum uniloculare ; placenta basilari erecta 
brevi 3-ovulifera. Cætera omnia Cervantesi. 

Genus vix a præcedente separandum. Differt tantum placenta brevis- 


sima, ovario vix ima basi libero et ovulorum numero (Cfr. Adan- 
sonia, WIL, 68). d 


Stamina in tubum connata. Antheræ extrorsæ (4 plandracee 
Murs). | 

h1. APTANDRA Mises, in Ann. of. nat. Hist., ser. 9, VIL, 
201; ; Contrib., L4,t.1..— Bem spec. Pôrr. et. Baie, ; 
; Nov. n T. 8p» Ili, te 28... 


de 
^ -* 


SUR LES LORANTHACKES. 197 


Calyx? f-merus. Petala longe exserta valvata. Squamte 4 breves 
cum petalis alternantes. Stamina 4 petalis opposita, squamis inte- 
riora, loculis 2 extrorsis petalis singulis oppositis, valvicide dehis- 
centibus, reflexis. Ovarium superum basi 2-loculare , seplis in- 
completis, duobus e calycis (?) lobis oppositis; ovulis 9 ab apice 
libero placentæ ante lobos alteros. 2 pendulis. 


Frutices boreali-brasilienses. -- Petala basi foveolis 2 lateralibus 
instructa, glandulis hypogynis nidulantibus (in A. /yriosmoidei SPRUCE). 


Ovarium alte septatum, summo apice uniloculare (XIMENIEÆ s 


A29. STROMBOSIA BL., Bijdr., 4124. — Exo., Gen., 
n, 5792. — B. etH., Gen., 348. 

In generis hujus specie prototypica, scil. S. javanica Bt., ovarium 
omnino superum sine dubio est. Species igitur illa. qua non gynæceo 
libero donantur, eodem jure ac Liriosma ab Olace, generice separanda 
videntur, Quarum nonnullæ potius forsan ad Pria v; gen. affin. 
referendæ essent (Ctr. Adansonia, I, es). 


Pelala imbricata. —— : : : 


43. STOLIDIA H. Bx, in Adansonia, I, 359. 


Petala valvata. 


hh: HEISTERIA L., Gen., n. 535. — DC., Prodr., 1, 532. 
— Enor., Gen. , n. 5191. — Warr., Repert. „IL, 803; Ann. , 
Il, 181; IV, 353. — B. et H., Gen., 346. — Hesiona VELLOZ., 
F1. fne. IV, t. 440. — Ruaprosryzum H. B., Pi. œquin., M, 
139, t. 125. — H. B. K., Nov. gen. et sp., VIL, t. 621 (docen- 
tibus prior. Triana mss., in herb. Mus.. par. et B. H., loc. cit.). 
— Acrocogus Kr., in Verh. Akad. wissench. Berl. (1856), 
936, t. 3. 

Calyx ? fructifer pises auctus 5-6-merus. Stamina petalis 
duplo pluria, rarius numero æqualia, corollæ plerumque arcte 
cohærentia nee adnata. Ovarium supra ad basin latere incrassatum 
. earnosum discoideum sepe 10-sulcatum, sulcis staminumfilamentis 


128 DEUXIÈME MÉMOIRE SUR LES LORANTHACÉES. 


oppositis. Loculi 3 ineompleti (ovario apice uniloeulari). Flores 
fasciculati, jure racemosi, racemis valde contractis axillaribus. 


Ovarium nunquam perfecte usque ad summum apicem septatum 
vidimus. In spatio licet brevissimo, supra placentam uniloculare est. In 
H. cauliflora petala intus ante antheras villosa ; stylus apice stigmatoso 
obsolete 3-lobus. Ovarium altius quam in H. parviflora Su. septatum. 
In hac specie africana styli 3 breves basi coaliti. In H. coccineæ drupis 
mesocarpium tenue, endocarpio durissimo. Semen suspensum, albu- 
mine carnoso copiosissimo, embryone supero minutissimo. 


l5. XIMENIA Prin., Gen.,6,t. 91. — DC., Prodr., I, 538. 
— Eso., Gen., n. 5490. — B. et H., Gen., 846. — HrxwassoLi 
AunL., Guian., 1, 32h,t.195. — RHorrsóLLiA Scor., Introd., 
n. 1060, — Trranosia Rucg., mss. 


Flos (Heisterie) h-merus. X. ramosissima SHUTIL., ovario incomplete 
5-septato, ovulis 5 anatropis e basi loculorum erectis sessilibus anatropis, 
e speciminibus mancis, ovario fæcundato tantum viso, e genere forsanque 
ex Ordine removenda est. 


L] 


EXPLICATIO FIGURARUM TABULÆ HI. 


Fic. 4. Ramus floridus magn. nat. Coule edulis (e Spstinisibus acl. Aubry- 
le-Comte collectis). 


Fic. 2. Flos expansus auctus. 

Fic. 3. Flos, ut præcedens 5-merus, enira, longitudine sectus. 
Fic. 4. Floris 5-meri, 20-andri diagramma, 

Fic. 5. Fructus natura minor, longitudine sectus. 


Fic. 6. Embryo. 


SUR L'ORGANOGÉNIE FLORALE DU PLEURANDRA 


LaABILL. 


La légitimité du genre Pleurandra ne pouvait guére étre mise 
en doute par les botanistes qui en observérent les premières 
espèces (4). Ils avaient sous les yeux des plantes dont le calice et 
la corolle étaient, il est vrai, totalement semblables aux enve- 
toppes florales des Hibbertia et des Candollea ; mais, tandis que, 
dans ces deux genres, les étamines sont groupées en faisceaux 
superposés aux sépales, le faisceau unique qu'on observe dans 
l'androcée des Pleurandra, se trouve rejeté d'un côté du réceptacle 
floral, exactement en face d'un pétale. De plus, les Candollea ont 
cinq earpelles entourés par les étainines, tandis que le Pleurandra 
posséde en apparence un ovaire à deux loges, et cet ovaire est 
superposé à un pétale, tandis que les ovaires uniloculaires des 
Candollea se trouvent dans l'intervalle des faisceaux staminaux, - 
c'est-à-dire en face des pétales. 

Or la première question qu'inspire la situation latérale de l'an- 
drocée par rapport au pistil est celle-ci : les étamines étaient-elles 
primitivement placées tout autour de l'ovaire et se sont-elles déje- 
tées ultérieurement d'un méme cóté, comme il arrive, par exemple 
chez les Cheiranthera, ou les Luxemburgia? Dans ce dernier 
genre, il semble que les étamines étaient d'abord soudées en un 
tube qui s'est entr'ouvert en face d'un sépale, de facon qu'il se 
produit de ce côté une large fente et que l'ensemble de l'androcée 
s'est incliné vers la partie postérieure de la fleur. L'étude orga- 
nogénique pourra seule nous faire connaitre ce que vaut une 
semblable hypothèse. Quant au Cheiranthera, l'insertion de l'an- 
droeée est réellement circulaire, et c’est méme à une époque 
T ptem. socer tim: les étamines se TU toules e méme 


y — Nove Hollandie plant. specimen, wee ius Bale 144. — 
Sh 71. m 
m. y 


130 SUR L'ORGANOGÉNIE FLORALE 


côté de manière à laisser sortir latéralement le pistil de l'espéce 
d'enceinte qu'elles eonstituaient d'abord tout autour de lui. 
L'examen organogénique m'a démontré que les choses se pas- 
sent d'une manière toute différente chez les Pleurandra. Il ne m'a 
pas été possible d'observer l'apparition des pièces de la corolle 
chez le P. Readi, qui fleurit dans les serres, parce que la fleur est 
solitaire à l'extrémité. d'un. rameau très court et qu'elle est déjà 
pourvue de son périanthe, quand on. peut l’apercevoir. Mais aprés 
la production du calice et de la corolle qui sont, comme on sait, 
pentaméres, réguliers. et imbriqués, il est facile i voir naitre les 
étamines. | 
Le. développement. deks oaia commence par. D SN 
d’un mamelon presque central, mais cependant un peu plus rap- 
proché du pétale 5, et qui s'élève rapidement en présentant la 
forme conique. Le sommet du cône répond à une anthère qui est 
la plus âgée de toutes et dépassera jusqu'à la fin les autres en 
hauteur. Puis, de chaque çôté de ce premier mamelon, et un peu 
en dehors de lui, il s'en montre un autre qui répond également à 
une anthère. Entre la corolle et ces trois premiers mamelons, et 
également au-dessous d'eux, on voit naître encore de haut en bas, 
trois, quatre ou cinq étamines. Celles-ci grandissent inégalement, 
les plus longues étant toujours les plus rapprochées du centre de 
la fleur. A l’âge adulte, elles sont toutes unies en un faisceau par 
la base de leurs filets qui, libres dans leur portion supérieure, 
supportent chacun une anthére basifixe, .biloculaire et déhiscente 
par deux fentes longitudinales qui sont un peu plus intérieures 
qu'extérieures et rarement. lout à fait latérales, 
. Le gynécée se développe aprés l'androcée, sur le réceptacle 
déformé, d'une facon toute particulière. Ce réceptacle a d'abord la 
forme d'un cône à surface arrondie et lisse. Mais on voit bientôt 
cette surface s'aplatir légèrement du côté où elle regarde. les 
pétales alternes avec le sépale 5. Sur cette portion aplatie se mon- 
trent alors les premiers rudiments. des deux feuilles. carpellaires. 
Ce sont deux croissants saillants dont la Convexitè est to 


£g 


GQU*PLEURANDRA os2050 1 NJ 4M 
«côté des deux pétales que nous. venons de désigner, et qui se 
regardent par leur coneavité. Bientôt ces deux feuilles carpellaires 
s'élévent pour former des loges, mais le sommet du cône récep- 
taculaire qui leur est interposé .s'aceroit aussi en méme temps 
et. produit entre les deux loges une sorte de cloison verticale. 
Mais celte cloison est d'origine réceptacülaire et l'axe floral, dans 
sa portion pistillaire, présente dés lorsla forme d'une. montagne 
dont les deux. versants. sont trés obliques de haut en bas et de 
dedans en dehors. Alors aussi les bases des feuilles carpellaires 
ont une insertion trés oblique sur ces deux versants, et c’est ce 
qui a fait croire que les deux pistils du Pleurandra sont soudés 
dans leur portion ovarienne, tandis qu'en réalité il n'y a aucune 
soudure dans la portion pistillaire que représentent les feuilles car- 
pellaires. Plus tard, le sommet de chacune de ces feuilles s'atté- 
nue en un long style corrugé dans le bouton et se garnissant à 
sson extrémité de papilles stigmatiques. Dans l'angle interne de 
-chaque-ovaire, il y a un placenta qui porte deux rangées verticales 
-de deux ou trois ovules chaque: Ces ovules naissent de bas en haut 
sur chaque rangée. Ils se recouvrent. de deux enveloppes et de- 
viennent anatropes de la façon suivante, Ils sont ascendants ; leur 
raphé est en dedans et-en haut, leur micropyle en bas et en dehors. 
Mais avec l’âge, les raphés de deux ovules voisins se rapprochent 
un peu l'un de l’autre, de sorte qu'ils ne sont plus tout à. fait pos- 
Aérieurs. Avant l'époque de l'anthése, on' voit poindre autour du 
Mese ehaque ovule un petit: bourrelet — qui est le pre- 
mier rudiment de son arille, | 
= On voit par ce qui précède, que dans le us: aussi ibien 
que dans un Candollea, ; les. carpelles se montrent en face des 
pétales. La seule différence qu'ils présentent, c’est leur nombre, 
puisqu'il n'y en a qu'en face de deux pétales. Mais comme ces 
deux earpelles sont rapprochés l'un de l'autre et réunis sur une 
saillie réceptaculaire commune étroite, l'ensemble du gynécée 
parait superposé à un sépale qui est toujours le plus intérieur des 
|). Bae " 


132 SUR L'ORGANOGÉNIE FLORALE DU PLEURANDRA. 


Avec la méme organisation dei'androcée, il y a des plantes dela 
méme famille, qui ont un pistil central et non rejeté ainsi d'un 
côté de la fleur. On les rapporte en général au genre Hibbertia. 
Dans le Schumacheria il est également trés fréquent de rencon- 
trer un gynécée trimére. Deux des carpelles sont alors situés 
comme ceux du Pleurandra ; quant au troisième, il répond à l'in- 
tervalle des deux premiers et se trouve inséré entre eux et le 
faisceau d'étamines. Celles-ci sont d'ailleurs unies entre elles dans 
une bien plus grande étendue que celles des Pleurandra, et la 
base de leurs filets forme une sorte de coquille eoneave envelop- 
pant le pistil, absolument comme dans les Lecythis. 

L'étude organogénique du Pleurandra confirme done jusqu'à un 
certain point l'opinion des auteurs qui ne regardent pas ce genre 
comme suffisamment distinct des Hibbertia. ll en constituerait 
donc une forme irréguliére quant aux organes sexuels seulement. 
Par le gynécée, il serait aux espèces pentagynes ce que sont aux 
Delphinium pourvus de cinq carpelles, les espèces de ce genre qui 
n'ont plus qu'un ou deux pistils. Il est encore vrai que le périanthe 
des Pleurandra est exactement le méme que celui des Hibbertia. 
Mais il ne faut pas oublier non plus que les premiers ne possèdent 
plus qu'un seul faisceau d'étamines à insertion excentrique, et il 
reste à décider s’il serait logique de ne point accorder à ce caractère 
si singulier une valeur suffisante pour autoriser la conservation 
du genre Pleurandra. Il faut d'ailleurs considérer qu'il s'agit d'une 
famille où les caractères génériques sont peu tranchés, où les 
genres passent souvent de l'un à l'autre avec une extrême facilité 
et où les moyens de transition paraitront d'autant plus multipliés, 
qu'on aura analysé un plus grand nombre d'espéces. 


SPECIES EUPHORBIACEARUM. 


A. EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 


TROISIEME PARTIE. 
AFRIQUE AUSTRALE. - 


(CAP DE BONNE-ESPÉRANCE (1) ET CONTRÉES VOISINES.) 


T EUPHORBIA. 


„Subgenus. A. — c. Flore es pefalis spur iis donati, Folia stipulacea, 
siepe opposita. 
ANISOPHYLLUM.. 
. EU PHORBIA PARVIFOLIA £. Mey: ; in Drège Docurm., 
idt i (99) C) 
Auisopny.Lus Musprh KL. et Greke, Tricocc., 25, n. 18. 
Exs. Zeyher,n. 154, 1541 (herb. Mus. pari Lessert, Juss.) — « Mundt 


et Maire ». 


2. EUPHORBIA SANGUINEA Hochst. et Steud., in Schimp. 
pl; arab. (103), nee Hortul. 
EUPHORBIA INTERMEDIA Hochst. , loe. cit. 


(1) La plupart des Euphorbiacées de cette région ont été spécifiquement décrites : 
le genre Euphorbia par M. Boissier, dans le XV* volume du Prodromus; les autres 
genres par M. Sonder, aux travaux duquel nous ren\oyons toujours le lecteur. 

(2) Le numéro ainsi placé à la suite du nom d'une espèce du genre Euphorbia, 
est celui sous rues M. Boissier l'a décrite dans le tome e XY du Prodrowus de De 


154 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 
E. nicacmmica Mig., Anal. bot., I, 17. 
E. sericera E. Méy., iu Drége Docum., 484: 
E. INÆQUILATERA Sond. 2 in Linnæa, XXIII, 105. | 
ANISOPHYLLUM INJEQUILATERUM Kl. el Grclie, Tricot, 99.1 n. 4. 
A. SETIGERUM Kl. et Greke, 29, n. 5. 
Exs. « Drége. — Gueinzius, n. 167, P. Natal ». 


3. EUPHORBIA LIVIDA E. P Mey., in 1 Drège | Docurn. , 184 (16) 
Exs. gng P. Natal a Mas. et Los. T —« et n. 177». 


4. EUPHORBIA ORIGANOIDES L, RAMAI M, MA (48). 


Exs. D'Urville. — Boivin, Me de l'Ascension (h. Mus. ). — « Grendal. 
— Seemann, — J. Hooker ». : 


MUR Boiss. 


"5, EUPHORBIA PHYLLOCLADA Boiss. , in DC. Prodr., XV, 
66 (238). 


EUPHORBIA PEPLOIDES E. Mey., in Pas Docum., 184. 
Exs. « Dràge ». 


Subgenus B (Euphorbiæ exappendiculatæ Borss:): Glandulæ 
calyéinæ lamina subpetaloidea destitutee. Folia insat aut exsti- 
pulacea, sæpius alterna. 


qariz iH buste .. EREMOPHYTON Boiss. 


6. EUPHORBIA GUEINZII Rousi in T Prodr. , XV, à 
7A (257). à | 


 Esxs. « t Owen: — Sanderson ». 


| Ananas Kl. et Greke. 


pereo pel gus T Boga 


mao EUPHORBIA MURICATA: Thunb; FI, cp aeo. 


kt se ud dea 
Bonbons PRACHIJI È Mey. ,in Drège Do * » 18h. Mohar 


135 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 


'TITHYMALUS TUBEROSUS APHYLLUS, ele. Burm., Afr., t. V 
ARTHROTAMNUS BRACHIATUS KI. et Greke, Tricocc., 62, n. 2 


Exs. Burmann (herb.). — Drège, n: 2948 (h. Mús. et Less.) 
8. EUPHORBIA DECUSSATA E. Mey., in Drége Docum 


184 (274). 
ARTHROTHAMNUS DENSIFLORUs KL, et Greke, Tricocc., 62, n. 4 


A. exuosus Kl. et Grcke, 63, n. 8. 
Exs. Drége, n. 8218 (herb. Mus.), « 3926. — Mundt et Maire. — 


E'cklon, n. 24 ex parte ». 
.9. EUPHORBIA ARCEUTHOBIOIDES zo, , Cent. “ TUDhOFD., 


20 (277). 
Exs. « Ecklon et Zeyher, n. 16 ». 


10. EUPHORBIA PENDULA Boiss., in DC. mass XV, 76 


(278). . 
Tiraymazus PENpULUS Haw., Pl. suce., 138. 


In hortis nostris culta, sterilis. 
11. EUPHORBIA EPHEDROIDES E. Mey. in Drége Docum., 


184 (273). 
Exs. Drège, n. 8217 (herb. Mus. et Less.), « 2949. — Burchell 


n. 1425 ». — Zeyher, n. 1533, 1534 (herb. Mus.) 
19. EUPHORBIA RHOMBIFOLI A Boiss. , Cent. Euphorb., 


(276). 
-AnrunoTHAMNUS EckLowu Kl. et Greke, Trivocc., 68, n. 5, 


LÀ 


ex parte. 
Exs. « Ecklon et Zeyher, 83. — Drège, n. 8217 ». 


13. EUPHORBIA SERPIFORMIS, 2 Boiss. „in n DC. Prodr. 
75 (275). | " sud 


156 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 


ARTHROTHAMNUS Ecktoxu Kl. et Greke, Tricoec., 63, n 
parte. 


2200, ex 


A. scorrronwis Kl. et Greke, n. 6. 


Exs. « Zeyher, n. 1535. — Eckl. et Zeyh., 23, 2h, 25 », 


14. EUPHORBIA BURMANNI E. Mey., in Drége Docum., 
184 (272). 


E. vimianis Burm., Prodr. , cap., th ynéc L. 

E. Tucan Tåg., Fl. cap., 405. — Burm., Dec., 4, 4112 
AntaroTHamus TimvcaLLI KI. et Greke, Tricoec., 62, n. 1. 
A. Brncu. KI. et Greke, 63, n. 7. 

A. Burmanni KI. et Greke, 62, n. 3. 


Exs. Burmann (herb. ).—« Vhunberg. — Bergius. = Krauss. = Drege, 
n. 2920, 29^7 x. 


15. EUPHORBIA RACEMOSA Æ. Mey., in Drège 


Doei. 
18h 27h). 


Exs. Drège (h. Mus.) — « Ecklon ». — Zeyher, n. 1535 (h. Mus. 
et Less.). 


STERIGMANTHE K}. et Greke. 


16. EUPHORBIA MICRACANTHA- Boiss,, Cent. Euph., 95 
(298). 


Exs. Drège, n. 8206 (lierb. Mus.). : 
17. EUPHORBIA GRANDIDENS Haw., in Phil: mag. (1895), 
33 (310). 


E. macninexs Haw., ex Cat. Salm- yat - 
E. ARBORESCENS hortul. — Bosh. iiia 


Eu « Bowie ». — In kaii culta. 


2 


EUPHORBIACÉES | AFRICAINES, 137 
18. EUPHORBIA VIROSA W., Spec. pl, 832 (345). 
E. cænuzescens Haw., in Phil. mag. (1826), 275. 


- Exs. « Patterson ». — In hortis culta. 


-.49. EUPHORBIA: UNCINATA DC., Pl. grass., Il, t. 151 
(299). 


E. scoLorexprta Don., Cat. hort. cantab.; 494. 
Exs. Drége? (herb. Mus.). | .OuN 


20. EUPHORBIA STELLATA W., Sp. pl., II, 886 (300). 
E. napiaTA 7" hg., Fl. cap., 403? 
E. PROCUMBENS Meerb. , FL ou à 55. 


Exs. « Thunberg, — Levaillant ». 


2. EUPHORBIA SQUARROSA Haw., in Phil. mag. (4827), 
276 (301). 


"2 "a 


In hortis olim culta, 

99. EUPHORBIA TETRAGONA Haw., in Phil. mag. 11896. 
275 (316). | 

E. canariensis T'hg. Fl. cap., 403? nec L. 


Exs. « Drége, n. 8210 ». — In hortis culta? 


ANTHACANTHA C. Lem. 


Species 16 caulibus ramulisque costatis. 

28. EUPHORBIA GLOBOSA Sims, in Bot. Mag., t. 2624 
DacrvLAxTUES GLoBosa Haw., in Phil. mag. (1823). inem 
MipusEA GLOBOSA Kl. el Greke, Trieocc., 61, n. ha 


Exs. « Drége, n. £198 ». — In hortis culta. 


LA 


138 EUPHORBIÁCÉES AFRICAINES. 
2h. EUPHORBIA — Ü Jacq., Fragm., 76, t. 120, 
f. 2 (399). 


Exs. « Jacquin, Cap. ». 


-25. EUPHORBIA ANACANTHA ‘Ait. Hort. Kew. ll, 136 
(328). | 

E. rrinenrara Lamk., Diet., H; 416. 

T. patura Mill., Diet. 

DACTYLANTHES PATULA Haw. » Syn., 132. 

D. ANACANTHA Haw., Syn., 439. | 

Meusea TRIDENTATA KJ. et Grcke, Tricocc., 61 n. 4. 


In hortis cula. 


26. EUPHORBIA PARVIMAMMA Boiss., in DC. Prodr., XV, 
86 (3277). | | 


E. Carur-Mepusæ hort., nec L, 


Formis Æ. Caput-Meduse difficile adnumerandam censet cl. Boissier 
(loc. eit.). 


27. EUPHORBIA CAPUT-MEDUSÆ L., Hort. Clifort., 197 
(326). 


MEpusEA rRucrUspINI Haw., Syn: , 131. 

M. rEssELATA Haw., 435. | 

B. major Ait., Hor" Kew., 438. 7" 

EvurnonBiA Commezini DC. , Cat. hort. monsp., 110. 
MEnUSEA MAJOR Haw., Syn., 134. 


Exs. herb. Un. it? (comm. aes A Juss.). beider. n. 3849. 
— « Thunberg. — Burmann. ». "e 


28. EUPHORBIA TUBERCULATA Tasg’, Hort. Schónbr. Al, 
hò, t. 208 (325). ; ET ; siima 


ai uet Wwe it P HYS AA i 


E. agd 


EUPHORBIAGÉES AFRICAINES; 139: 
Mepusea: TUBERCULATA KJ, et Grecke, Tricocc:, 61. 
DAGTYLANTHES TUBERCULATA Had, Syn., 188. 


-Exs. P n. 8202 pa Mus. et — 


29. EUPHORBIA HORRIDA — i Cent. Euphorb. :33J 
(310). 
Exs. Drège, n°8212 (herb. Mus. et Less.). 


30. EUPHORBIA  STELLÆSPINA Boo. in Phil. Mag. 
(1896), 275 (341). | | 


Exs. « Bowie. — Drège, n. 8213 ». 


31. EUPHORBIA ENOPLA Boiss., Cent. Euphorb., 27 (338). 
Exs. Drége, n. 8207 x eas 


32. EUPHORBIA HEPTAGONA L., Hort. Cliffy 196. 16 (337) 
ANTHACANTHA DESMETIANA Ch. Lem., in lll. hortic. (1858), 54. 
Exs. « Drège, n. 8208 ». — Colitur in hortis nostris. | 


33. EUPHORBIA PENTAGONA Hau. , in Phil. Mag; (1827), 
187 (339). | 


Exs. « Bowie (ex Haw.) ». 


$4. EUPHORBIA INGENS E. Mey., in Drègé ‘Docum. ,. 184 
(331). 
Exs. « Deigd/hi 4644. P, Natal»! - 


39. EUPHORBIA MELOFORMIS EI Hort. Kew., E 435 
E: POMIFORMIS -— FL Cap. 408. | C RM 1 
Exs. « Thunberg ». — In hortis frequens colitur. ^ ` 


^ 


140 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 
36? EUPHORBIA SCOPOLIANA Steud., Nomenc. , 615 (333 
E. rimsriara Scop:, Del. Insubr., 5, 8, t. 4. 


Forma videtur inermis Æ. mamillaris et in Aleppo indigena à Scopolio 
indicata est, ubi certe non spontaneam affirmat cl. Boissier. 


97. EUPHORBIA MAMILLARIS L., Amæn. acad., III, 108 
(33h). à 


Exs. « Ecklon et Zeyher, n. 3848 ». — In hortis nostris Piste 


38. EUPHORBIA CEREIFORMIS E. Amen. acad., Il, 108 
(335). 


E. erosa W., Suppl., 27. 

E. ENNEAGONA Haw., Misc. nat., 484? 

E. rotvcosa Lodd., in Bot. cab., t. 14345, nec Haw. 
E. xcusama Salm-Dyck, iu Hort. suo, 342. | 
E. o»ovtoPuvuLA. W., Supp., 28? sec. Boiss. 


Exs « Burmann ». — In hortis colitur. 


Species 6.caulibus ramulisque ecostatis. : 

39. EUPHORBIA RADIATA Æ. M., in Drège Docum., 184 
(346). 

Exs. Drège (herb. Mus.). 


h0. EUPHORBIA OXYSTEGIA Boiss., Cent. Euphorb. , 27 
(355). 

E. suPLEURIFOLIA. E. Mey., in Drége Docum., 184, nec Jacq. 

Exs. « di. à d, 


M. EUPHORBIA HYSTRIX LS Hort. Sehónbr. WS 
t. 207 (317). 


E. annata T'hg., Fl. eap. pcd soit ai 


c aeinn V exe FE 
S TOORN Oo SES 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 141 
E. LomicaTa Lamk., Dict., II, 416. 
Treisi nvsrRix Haw., Syn., pl. suce., 131. 


Exs. « Thunberg ». — Drège. — Zeyher, n. 1532, 3848 (herb. Mus.). - 


h2. EUPHORBIA BUBALINA Boiss., Cent. Euphorb., 26 
(344). 


Exs. « Drége, n. 4645 ». 


43. EUPHORBIA CLAVA Jacq., Coll., I, 105. Icon., I, 85 
(342). » 
E. cavaLicULATA. Lamk., Dict., II, 417, nec Loddig. 
E. Haworrau Sweet, 
TnEisia cLAvA Haw., Syn. pl. suce., 431. 


In hortis culta dicitur. 


h^. EUPHORBIA PELTIGERA E. Mey., in Drége Docum., 
184 (350). ! 


Exs. Drège, n. 2951 (herb. Mus.). 


l5. EUPHORBIA HAMATA Sweet, Hort. brit., ed. 3, 597 
(851). 
DacryLANTHES HAMATA. Haw., Syn. pl. suce., 133. 


Exs. « Zurmann ». . 


h6. EUPHORBIA CERVICORNIS Boiss., Cent. Euphorb., 27 
(348). 
Exs. Zeyher, n. 1530 (herb. Mus.). — « Drège, n. 2950 ». 


47. EUPHORBIA GARIEPINA Boiss., Cent. Euphorb., 28 
(849). beri cont 
Exs. « Drège, n. 8214 ». 


442 EUPHORBHACÉES AFRICAINES. 
A8. EUPHORBIA CLANDESTINA Jaig., non. Sehónbr., IV, 
43, t. 484 (355). : 


Exs. Zeyher, n. 3847, tag Mus. et Ey 


. 9, EUPHORBIA PUGNIFORMIS Boiss., in DC. Prodr., 
"92 (85h). | 


E. FROCUMBENS Mill., Diet., 12, nec Auct. 


Meousea PnocuuBENs Haw., Syn. succ., 154. de KE et Grëke, 
..Tricoec. , 61 » Des 7e 


Exs. monnei (herb.). 


50. EUPHORBIA sTAPELIOÏDES Boiss. Cnt. -Eiphorb, 26 
(852). 
Exs. Drége, n. 8199 (herb. Wn. 


A: 


51. EUPHORBIA CLAVARIOIDES Boiss. i Cent. Ee. 
25 (353): | 


Exs. De n. 8200 (herb. Mus. et ues 


£3134*^1.3 
H i 


.. 52, EUPHORBIA PROTEIFOLIA Boiss. in DC. Prodr.; XV, 
92 (356). 


U Ex « Drége, n. | 8196 ». 


nr À 


CIGG 


53. . EUPHORBIA BUPLEURIFOLIA aee, Hort. Schónbr., 
I, 55, t. 106. 


Exs. « DM n. 8196 a », — ta hortis nostris ie 
IGHquA 3 NT 42108 © ROOTH ERHOHMS 


d Boiss. (OM 


po E ARBORESCENS É. Mea Vets Pocuma; 184, ger Rowb.., 
nec Hort. E 
RE CUPULARIS Boiss., Cent. Enphorb, Von. T e 


S9 à al 


EUPHORBIACÉES. AFRICAINES. 143 
.SxNADENIUM ARBORESCENS Boiss., in DC. Prodr., XV, 187, n. 4. 


Exs. « Drége, n. 4634, Port-Natal ». 


Ogs. — Je n'ai pu observer cette espèce pour laquelle M. Boissier a 
créé le genre Synadenium, Elle était probablement représentée dans la 
collection de Drége par un échantillon unique. Mais comme il m'a été 
possible d'étudier sur l'échantillon type, la seconde espèce rapportée 
par M. Boissier au genre Synadenium, c 'est-à-dire son S. carínatum, c'est 
d’après cette étude que j'ai cru devoir supprimer ce genre, et ne le con- 
sidérer que comme une section du genre Euphorbia, Cette section serait 
caractérisée par la confluence des glandes qui alternent avec les sépales 
ou les lobes de l'involuere, suivant qu'on adoptera, relativement à la 
fleur des Euphorbes, l'opinion de Linné ou celle de Jussieu. 

Le Synadentum carinatum est une planté que Boivin a recueillie dans 
le Jardin botanique de Bourbon, où elle est cultivée depuis longtemps. 
M. Richard, directeur de ce Jardin, l'avait reçue de Zanzibar. Il en 
envoya des boutures au Muséum de Paris en 1853. La plante a prospéré 
dans cet établissement, mais elle n'a pas encore produit de fleurs. Son 
port est tout à fait celui d'un Pedilanthus, et ses feuilles ressemblent à 
celles de certaines Cactées ; d'oü est venu le nom d' Euphorbia pereskiæ- 
folia, sous lequel M. Houllet Pà désignée dans son herbier. C'est sous ce 
nom que nous l'avons déerite dans le mm volume de l'Adansonia 
- (p. 105). Quant à l'analyse de la fleur, nous n'avons pu la faire c que sur 

les échantillons rapportés de Bourbon par Boivin. 
Le calice est régulier et à cinq lobes, et enveloppe cinq faisceaux 
_d’étamines opposés à ces lobes. Autour des étamines, il n'y a aucune 
trace de ces petites lames qu'on a souvent considérées comme le calice 
des fleurs mâles. Cependant ces petites languettes existent, mais loin des 
organes mâles et dans l'intervalle des faisceaux staminaux; elles sont 
done tout à fait indépendantes de l'androcée, comme il arrive dans 
toutes nos Euphorbes indigènes à un certain âge, et méme, chez guel- 
ques-unes d' entre ces dernières, à toutes les époques de l’évolution. de 
la fleur. Les cinq phalanges que forment ces petits corps. s’épaississent 
de dehors en dedans et de haut en bas, à mesure qu'ils se rapprochent 
du pied du pistil; et là ils constituent une sorte d'étui autour du gynécée, 
se comportant en cela comme tous les disques hypogynes que l'on ren- 
contre dans les fleurs des différentes familles. Le pistil est celui de toutes 
nos Euphorbes. Ii en est de méme du fruit, de la graine € et du petit ren- 
flement situé direélémént Sous là base de l'ovaire, et qu 'on a appelé 
calice de la fleur femelle. Mais le trait caractéristique de cette plante 


444 EUPHONBIACÉES AFRICAINES. 


c'est que les glandes qui alternent avec les sépales, au lieu d’être dis- 
tinctes les unes des autres, se sont réunies en une collerette continue 
dont le bord est inégalement et obtusément festonné. Nous ne savons si 
les glandes qui alternent avec les divisions du calice étaient d'abord dis- 
tinctes les unes des autres, et si elles se sont peu à peu unies par leurs 
bords latéraux. Nous ne saurions considérer la confluence de ces organes 
comme un caractere générique suffisant. Nous savons quelle est l'origine 
de ces glandes. Leur apparition est tardive; c'est le résultat d'une hyper- 
trophie du tissu dans l'intervalle des divisions du périanthe, et il n'est 
pas plus singulier de voir cette hypertrophie se produire circulairement 
tout autour de l'organe, sans solution de continuité, qu'il ne l'est de 
voir une fleur à disque hypogyne annulaire et continu, ou légèrement 
crénelée sur ses bords, dans un genre de plantes où il est. d'ordinaire 
constitué par des glandes indépendantes les unes des autres. 

Nous ne conservons donc le Synadenium que comme une section du 
genre Æuphorbia. Cette section renferme les deux espèces décrites à la 
page 187 du XV* volume du Prodromus, savoir : 1° VE. pereskiæfolia 
HovtLET, qui a pour synonymes lE. sulcata Ca. Lem., in litt. (nec pe 
Lens), et le Synadenium carinatum Boiss. ; et 2 VE. synadenia, espèce 
du Cap, qui, selon M. Boissier, a également des feuilles alternes et en- 


tières, mais se distingue tout d'abord de la premiere par des nervures 
secondaires fort peu obliques. 


Ruuzanrmium Boiss. 


55. EUPHORBIA TUBEROSA L., Amœn., 3, 117 (358). 
TiraymaLus ruserosus Haw., Syn. pl. suce., 137. 


Exs. Burmann (herb.). — Thunberg? (herb. Pourret). — Bruguière 
(herb. Juss.). — Drège. — Zeyher, n. 3855 (herb. Mus. et Less.).- — 


Boivin, n. 135: (herb. Mus.). 
56. EUPHORBIA ECKLONI. 
E. misnærouta Boiss., in DC. Prodr., XV, 93 (359). 
^ TrraymaLus EckLont KI, et Grcke, Třicoce., 68, n. 93 


he forme 
Es « Ecklon et Zeghers oM ri n. 8495 ».- 


© EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 145 
97. EUPHORBIA ELLIPTICA T'hg., Fl. cap., 405 (360). 
TrraymaLus siLgviroLiUs Haw., Pl. succ. rev., 64. i 
. crispus Haw., loc, cit. 
. Benen KJ. et Grcke, Tricocc., 68, n. 24. 
. LONGIPETIOLATUS KÌ. et Greke, n. 25. 
. ATTENUATUS KJ. et Greke; 69, n. 26. 


. ELLIPTICUS KJ. el Greke, n. 27. 


Ce eium ea 


=} 


Exs. « Bergius: — Ecklon: — Verreaux ». 


TiırucaLLı Boiss. 


98. EUPHORBIA SPICATA £. Mey., in T Docum., 184 
(377). 


Exs. « Drége, n. 2916. — Zeyher, n. 4534 ». 


59. EUPHORBIA GUMMIFERA Boiss., Cent. Euph., 26 
(378). 


E. skssiLiFLORA E. Mey., in Drége Docum., 184, nec Romb, 
Exs. « Drège, n. 294h ». r 


60. EUPHORBIA DREGEANA E. Mey., in Drége Docum., 
184 (374). 


Exs. Drège, n. 2942 (herb. Mus. et Less.). 


61. EUPHORBIA PHYMATOCLADA Boiss. ; Cent. Buphorb., 
24 (370). 


Exs. « Drège, n. 2953 ». 


62. EUPHORBIA HYDNORÆ Æ. Mey., in Drège Docum., 
184 (369). 77 à 


Exs. Drège, n. 2953 (herb. Mus.). | 
Ium : 10 


146 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 


63. EUPHORBIA .MELANOSTICTA - E. Mey., in Drège 
Docum., 184 (368). 


Exs. Drège, n. 2945 (herb. Mus.). 


65. EUPHORBIA MAURITANICA L., Hort. Cliffort., 197 
(366). 


Tirnymazus Zevaerni Kl. et Greke, Tricocc., 71, n. 40. 
T. sracayeus Kl. et Greke, loc. cit., 7h, n. 57. - 


Exs. « Thunberg. — Sieber. — Krauss. — Drège, n. 8245. — Ecklon 
et Zeyher, n. 85 ». — In hortis quoque nostris colitur. 


Trraymazus Neck. 


— 65. EUPHORBIA GENISTOIDES L., Mant., II, 564 (662). 
TirnywaLUs cENISTOIDES KJ. et Grcke, Tricocc., 97, n. 215 
(partim). cus 


Exs. Burmann (herb.), — Dupetit-Thouars (herb,), — Drège, n. 8192. 
TP SUR — Zeyher, n. 340. -— Brossard (1829) (h. Ad. Brogniart). — 
Ecklon, n. 303 (herb. Mus. et Lessert). 


66. EUPHORBIA CORIFOLIA Lamk, Dict., Il, 421 (663).: 
Trraxmazus revozurus Kl. et Greke, Tricocc., 99, n. 223. 
, Exs. « —— — Ecklon et Zeyher, n. 68 ». 


67. EUPHORBIA ERICOIDES Lamk, Dict., I, 430 (664). 
Tours ALUS CONFERTUS Kl. et Grcke, Tricocc. s Jk, fh 191. 


. Exs. Burmann (herb.). — Ecklon, n. 305. — Drége, n. 3564. => = Ver- 
reaux (1833) (h. Lessert). | 


68. EUPHORBIA DUMOSA E. tns „in D Docum. E 
(667)... s 


tps. FOLIOSUS KI. et Greke, CHER 67. 
Exs. Drège, n. 4619 (herb. Mus.). cu Ecklon et Z 


* dene 


31 
VR 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 147 


69. ` EUPHORBIA INVOLUCRATA Z. y . in Drége Docum., 
184 (666). 


TiruvuaLUS INvoLvCRATUS KI. et Greke, Tricocc., 91, n. 173. 


Exs. Drége, n. 8194. — Zeyher, n. 1550, 3859 (herb. Mus.). 


70. EUPHORBIA OVATA E. Mey., in Drége Docum., 484 
(661). 


TiraymaLus ovatus KJ. et Greke, Tricocc., 97, n. 914. 
Exs. Drège, n. 3561 (herb. Mus. et Lessert.). 


^4. EUPHORBIA .EPICYPARISSIAS £. Mey., in Drége 
Docum., 184 (665). 


TiraymaLus APICULATUS Kl. et Greke, Tricocc., 94, n. 190. 


Exs. Drége (herb. Mus.). — « Ecklon et Zeyher. — Mundt lh Maire ». 


72. EUPHORBIA WAHLBERGII Boiss., in DC. Prodr., XV, 
169 (668). 


E. rricyparissias var C. £i. Mey., in Drège exse. — i 
TITHYMALUS EPICYPARISSIAS KJ. et Grcke, Tricocc., 88, n. 154. 
Exs. « Drége. — Wahlberg ». | : 


78. EUPHORBIA ERYTHRINA Link, Enum, hort. berol. , 
19 (669). 


TrraymaLUs ERYTHRINUS K/. et Greke, Tricocc., 9L, n. 174. 


Exs. « Bergius ». — Ecklon et Zeyher, n. 1 (herb. Mus. et Lessert): — 
— « Krauss. — Burchell, n. h58 ». 


74. EUPHORBIA SCEEROPHYELA Boiss., Cent. — T 
87 (670). | | 


E. minmroua E. Mey., in Drége Docum. , 484, nee L. 
- E. ACULEATA E. Mey., loc. cit; nec Forsk. |... PI na 


148 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 
TiraymaLus MULTICAULIS KJ. et Greke, Tricoce., 98, n. 916. 


Exs. Drége, n. 3563, 4621 (herb. Lessert et Mus.). — Æeklon et 
Zeyher; n. 41 (herb. Juss.). — « Krebs ». — Brossard (herb. Ad. Bron- 


gniart). 
75. EUPHORBIA STRIATA Thg., Fl. cap., 406 (674). 
E. cusPipaTa. Bernh., in Flora (1845), 86, nec Bertol. 


E. ruscENs E. Mey.,in Drége Docum, 184, nec Lamk. 


Exs. « Thunberg ». — Burmann (herb. — Drège, n. 4623 (herb. 
Mus. et Lessert). — « Krauss ». — Brossard (herb. Ad. Brongniart). 


76. EUPHORBIA NATALENSIS Bernh., in Flora (1855), 86 
(672). | , 
Exs. Krauss (herb. Lessert.). — « Gueinsius, n. 300. ». 


77. EUPHORBIA SPARTIOIDES Jacq., Hort. Schóubr., IV, 
hh, t. 886. 


In horto Schónbrun. e prom. B. Spei introd., test. Jacquin , sed 
verosimiliter errore, secund. cl. Boissier (in Prodrom., XV, 149) qui 
E. spartioidem ut meram variet. E. Cupani Guss., habet. 


78. EUPHORBIA ERUBESCENS E. Mey. - in Drège Docum, 
18h (453), nec Boiss. 
E. Kraussiana Bernh., in Flora (1845), 87. 

TiruyuaLus TRUNCATUS Kl. et Greke, Tricoce., 75, n. 59. 

T. Meteri Kl. et Greke, loc. cit., n. 60. 


Exs. Drège (herb. Mus.). — Ecklon et Zeyher (herb. Mus, et Lessert). 
— Krauss (herb. Lessert.). i; 


. Species aride: 


79. EUPHORBIA HELIOSCOPIA 3 — In pem . Helen 
(Hombron, in herb. Mus.? et in prom. B. Spei haud inde 


80. EUPHORBIA PEPLUS L..— In prom, B. 


n 


| EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 149 


Species valde incertæ : 
81. EUPHORBIA CUCUMERINA W., Sp. pl., I, 886 — 
lant, Voyage, I, 224), an Stapelia. ? 


82. EUPHORBIA FASCICULATA Thg., Fl. cap., 40H. 
IIl. RICINUS E. 


1. RICINUS COMMUNIS L. 
Exs. Sonnerat, Cap (herb. Mus.). Sans doute introduit. 


VI. JATROPHA L. 


4. JATROPHA CAPENSIS Sond, , in Linnæa, XXIII, 118. 

Cnorow capense L. fil. — Thumb., Fl. cap. (ed. Sch.), 547. 

Exs. Thunberg? (herb. Pourret) — Burmann (herb.). — Drège, 
n. 8219. — Zeyher, n. 87 (herb. Mus. et Less.). — « Krauss, n. 1722 ». 

2, JATROPHA LAGARINTHOIDES Sond., in Linnæa, XXIII, 
118. | 

Exs. Zeyher, n. 4515, 1515, Magaslisberg (herb. Mus. et Less.). 

3. JATROPHA ZEYHERI Sond., in Linnæa, XXIII, 447. 

Exs. Zeyher, n. 41515 (herb. Mus. et Less.). 


h. JATROPHA HIRSUTA Hochst., in Flora (1845) 82. 
Ex. « Gueinzius, P. Natal. — Krauss, n. 364 ». 


XII. MANIHOT Prum. 


1. MANIHOT UTILISSIMA Pohi, fun L, A7: Ern 
Exs. Sonnerat, - (h. Juss.) Cult? | 


450 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 


XXV, CLUYTIA W. 


i. CLUYTIA NATALENSIS Bernh., in Pl. Krauss. — Sonder, 
in Linnga, XXIII, 427, 


Exs. Drège, n. 8225 (herb. Lessert). — G. m Sond. Be. 
n. 1512 (herb. Mus.). — « Krauss ». 


2. CLUYTIA HETEROPHYLLA Thunb. 
C. conparA Bernh., in Pl. Krauss. 


Exs. Krauss, n. 435, P.-Natal (herb. Less.). — Ecklon et Zeyh., 
Euphorb., n. 34, 46. — Drège, Euphorb., 46, 36, 8 (herb. Less.). — 
Boivin, n. 759 (herb. Mus. et Less.), — An forma tantum sequentis? 


9. CLUYTIA ALATERNOIDES W., Hort. berol., 50, t. 50. 
È POLYGONOIDES Eckl. et Zegh., ex parte, nec W. 
C. HETEROPYLLA Lehm, nec Thg.? 


| Exs, Burmann (herb.). — Sonnerat (herb. Juss.). — Dupetit- Thouars 
(herb.). — Bonpland, n. 267 (1833), cult.? — Ecklon et Zeyher, Euph., 
n. 48, 50, 51, 53. — Zeyher, n. 3822 (herb. Mus. et Less.) — Mac 
William (herb. Graham). — Miss Elliot (1838), n. 105 (herb. Less) — 
Bowie (herb. Graham). — Garnot. — Boivin. — Verreaux eh Mus. 
et Less.). — « Krauss, n. 1707, 8, 25 ». 


B. intermedia Sond. — Eckl. et Zeyh., Rh. n. EM. ex Dario — 
Zeyher jn. 3830 y. lanceolata Sond, — Eckl. et Zeyh. , Euph., n. 53, 59, 
62. — Zeyher, n. 3832 (herb. Mus. et Less). 


h. CLUYTIA AFFINIS Sond., in Linnæa, XXIII, 126. 
C. mnsura E. Mey. > in herb. Drège. 
C. puersoens Eckl. et Zey., ex parte. 


Ex. Eckl. et Zeyh., Euphorb., n. 43, — Zeyher, n. 3828. — Drège, 
n. 8226 et 36, 7. — Verreaux cum Boivin comm. (herb. Mus. et Less.). 


5. CLUYTIA DARNOBES La D II, 54, n. t w., 
Hort. 3 zum t. 392. 


r EHO Ca x aD qua i 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 151 
C. PULCHELLA Sparm., nec L. 
C. rupEscENs Eckl. et Zeyh., ex parte, nee Thunb. - 
CnaMELEA, ete., Burm., Afr., 190, t. Ah, f. 2. 


Exs. Burmann (herb.). — Sonnerat (herb. Juss. et Pourret), — Ver- 
reaux cum Borwin comm. — Ecklon et Zeyh., Euph., n. Ah, 45. — Drège, 
n. 8235, ex part. ; 9563; Euphorb., 54, 63, 9 (herb. Less.). 


6. CLUYTIA POLIFOLIA "uo Hort. Schónbr., va 67, 
t. 250. 


Exs. Eckl, et Zeyh., Euphorb., n. 62, ex: part. (herb. ih) mua. 
n. 3823. — Drége, Euphorb., 62 (herb. Less.). 


7. CLUYTIA GRACILIS. 


C. ramis gracilibus glabris, foliis acicularibus aut rectis. aut 
arcuatis integerrimis coriaceis glabris, margine. subtus reflexo, 
apice acutis, aveniis ; floribus fæmineis breviter pedicellatis axilla- 
ribus solitariis; fructu glabro apiculato; glandulis 5 (staminodiis?) 
cum sepalis alternantibus circa fructum. persistentibus , ovatis ; 
petalis basi inter se et cum glandulis connatis; seminibus minutis 

ovatis glabriusculis (nigrescentibus) foveolatiss, caruncula obcor- 
data, apice conico, basi biaurieulata. 


Exs. Drége, Euphorb., 65, 70, 10 (herb. Mus.). 


Oss. — Species affinis C. ericoidei Thunb., ob fructus et folia sæpius 
arcuata diversa videtur. 


8. CLUYTIA ERICOIDES Thunb., Prodr., 53, n. 3. 


Exs. Ecklon et Zeyher, Euphorb. , n. 57. — Zeyher, n. 3827. — Drége, 
n. 8231, 8232; Euphorb., 58, 18, 4 (herb. Mus, et Less.). — Bowie, 
n. 62 (herb. Graham). | 

B. tenuis Sond., in Linnza, XXIII, 122. Eckl. et Zeyh., Euphorb., 
n. Nn tdi n. scie Me 


9. CLUYTIA DIOSMOIDES Siod T9 mem EI 422. 
€. curvata E. Mey.; in herbi Drége. + 77 7 


152 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 
C. DAPHNOIDES, ERICOIDES ET TABULARIS: Éckl..et Zey., in herb. 
CHamæLea, ete, Burm., Afr., 148, t. A5, f. 3. 


Exs. Burmann (herb.). -— Lalande? (herb. Mus.). — Eckl. et Zeyh. , 
Euphorb., n, 54, 55 ex parte. — Zeyher, n. 3839. — Herb. un. it., 
n. 115, 198, 199, 200. — Drège, n. 8232 a, 8233 a (herb. Mus. et Less.). 
— Bowie, n. 61, 68 (herb. Graham). 

B. curvata. Eckl. et Zeyh., Euphorb., n. 55, 56 ex part. — Zeyher, 
n. 3827. 


10. CLUYTIA TENUIFOLIA W. 


„Exs, Drége, Euphorb., 60, 64, 5 (herb. Mus.). — « Ecklon et Zeyher, 
Euphorb., n. 64 ». ! 


.. M. CLUYTIA TERETIFOLIA Sond., in Linnæa, XXII, 194. 
C. acuminata E. Mey, nec Thg., nec L. f., Suppl., 432.? 
Exs. Drège, n. 823h a. — « Zeyher, n. 3835 ». 


12. CLUYTIA PUBESCENS Thunb., Prodr., 53, n. 4. 
C. RUMILIS Bernh., in Pl. Krauss. l 


Exs. Ecklon et Zeyher, Euphorb., n. 60, 68. — Drège, n. 209; 
Euphorb., 43, ^, 7 (herb. Less.). — « Krauss, n. 1714 ». 

B. glabrata. Eckl. et Zeyh., Euphorb., n. 56. — TrM n. 3832, ex 
parte. 


13. CLUYTIA pur L. ; Mant, 299. — Lamk, Dict., 
lI, 54. 
Exs. Ecklon et Zeyher, Euphorb., n. 66 (herb. Mus.). — Zeyher, 


n. 3825; 55,8 m — 
14. CLUYTIA MARGINATA E. Moy. ., In herb. Drège. 
Exs. « Drège ». 


45. CLUYTIA THUNBERGII Sond., in Linnæa, XXIII, 430, 


C. tomentosa Thg, Fl. cap., I, 274, nec L. CE s 
Exs. Drége, n. 8236 a. — An præced, forma ? SA LTATÉE QU. 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES ! 153 
16. CLUYTIA BREVIFOLIA Sond., in Linnæa, XXIIT, 125. 
C. mmericara E. Mey., in herb. Drége. 


Exs. Ecklon et Zeyher, Euphorb., n. 63. — Zeyher, n. 3835. — Drége, 
n. 8237, 8230? (herb. yes 


17. CLUYTIA POLYGONOIDES W., Hort. berol., 51, t. 51, 
nec L., nec T hg. 


CnAMAELEA, etc., Burm., Afr., 118, t. h3, f. 3. 


Exs. Burmann (herb.). — Ecklon et Zeyher, Euphorb., n. 52, — 
 Zeyher, n. 3831, 3833. — Drège, n. 56, 6; Euphorb., 52 (herb. Less.). 


18.? CLUYTIA OVALIS Sond., in Linnæa, XXIII, 129. 
Exs. « Ecklon et Zeyher ». — An hujus generis ? 


19. CLUYTIA PHYLLANTHIFOLIA, 


C. ramis alternis teretibus parce puberulis; foliis oblongo- 
ovatis integerrimis membranaceis puberulis subtus pallidioribus 
penninerviis ; pedicellis gracillimis limbo 4-5-plo brevioribus ; 
floribus (masculis) axillaribus fasciculatis; ovario rudimentario 
obconico apice concavo scyphiformi ; gynophoro erecto elongato 
gracili glabro. l 


Exs. Drège, n. 8226 e, 8227 (herb. Mus.). 


90. CLUYTIA PULCHELLA L. — Thg., Prodr., 53, n. 7. 


Exs, Burmann (herb.). — Sonnerat (herb. Juss. et Mus.). — Lalande 
(herb. Mus.). — « Gueinzius, P.-Natal ». — Bowie, n. 60 (herb. Graham). 
Eckl. et Zeyh., Euphorb., n. 41, 42. — Zeyher, n. 3824. — Drège, 
n. 822^; Euphorb., 41, 64.3; ^2, 49, 6. — Verreauz (herb. Mus. et Less.). 
— Olim in hort. Cliffort. (test. Linnæa) et in hort. Gótting. (herb. Juss.), 
nunc in  hirtis nostris omnibus culta. 


91. CLUYTIA DREGEANA 4. gi in ss, XXV, 
583. 


Exs. « pesis ra 8229 ». SPEI. i i ni RHUG dum nt Needs 


454 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 


XXXIX. CROTON L.. 


4, CROTON DUBIUS Spreng. 
C. nivuLARE E. Mey., in herb. Drége. 


Exs. Zeyher, n. 4113 (herb. Mus.). — Drége, Euphorb., n. 28, — Ver- 
TAUT, « Rivière Van Itaden » (herb. Mus. et Less.). 


2. CROTON SYLVATICUM Hochst., ex edd ., in Linnæa, 
XX 49000 


Exs. « Gueinzius, n. 82, P.-Natal ». jeg ce n. 142 (herb. Less.). 


8. CROTON GR ATISSIMUM Burch. i ed 1, 263. — Sond., 
in Linnga, XXIII, 190. 


Exs. Zeyher, n. 1513, Magalisberg (herb. Mus.). — Lemue (1845), 
environs de Litakoun (herb. Less.). 


LVIII. SUREGADA Roxs, 


1. SUREGADA CERATOPHORA. 
CERATOPHORUS AFRICANUS Sond., in biniien, XXIIL, 121. 


Exs. « Gueinzius, P.-Natal, n. 104. — Ecklon et Zeyher, Bonn. 
n. 69 ». — Drége, Euphorb., n. 69, 107, 11 (herb. Less.). 

Oss: — M. Sonder, qui a créé le genre Ceratophorus en 1851, iui donne 
pour carácteres d'avoir des fleurs dioiques dont le périanthe se compose 
de deux verticilles dimères.. Le calice aurait deux sépales cucullés, etla 
corolle deux pétales elliptiques ou suborbiculés, concaves, alternes avec 
les deux sépales. S'il en était ainsi, cette plante, voisine des Garcia, 
Gelonium et Osteodes, auprès desquels je l'avais placée, sans la connaitre, 
dans mon Étude générale des Euphorbiacées (p. 392), ne s'en distingue- 
rait guère d'une manière essentielle que par le type binaire des verticilles 
de son périanthe. Tous mes efforts pour o observer la plante de M. Sonder 
‘avaient été infructueux , lorsque je la à rencontrai parmi les Sure ada 
ou Gelonium de l'herbier Delessert, où je l'a avais rangée pour la rite 

érieurement. Je n'en connais d’ailleurs n ndivid ! * 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 155 


ne crois pas que cette plante posséde une corolle. On peut bien y ad- 
mettre l'existence des pétales, lorsque l'on analyse des fleurs à périanthe 
tétramère, comme cela est arrivé à M. Sonder, car les quatre folioles de 
ce périanthe sont dissemblables entre elles, les deux intérieures étant 
minces et membraneuses, tandis que les folioles extérieures, plus courtes 
et plus épaisses, portent sur leur dos une sorte de corne glanduleuse 
saillante. Mais lorsqu'on a sous les yeux des fleurs pentamères, comme 
cela est de beaucoup le cas le plus fréquent dans l'échantillon de l'her- 
bier Delessert, on reconnait que, des cinq folioles calicinales dont la 
préfloraison est quinconciale, les deux intérieures sont plus minces et 
sans glandes, tandis que le sépale 3, moitié recouvert et moitié recou- 
vrant, est tantót lisse, tantót chargé sur sa ligne médiane dorsale, d'un 
épaississement glanduleux de dimension variable. Enfin, les sépales 1 
et 2, qui sont extérieurs, ont une glande plus saillante encore, qui les 
rend comme corniculés. Il ne faut voir là qu'une exagération de ces 
glandes calicinales, dont nous avons déjà fréquemment observé la pré- 
sence chez les Suregada ou Gelonium de Madagascar (Adansonia, 1, 
p. 252). Dans toutes ces espéces, on peut déjà remarquer que plus un 
sépale est extérieur, plus le renflement glanduleux est développé. - 

L'ovaire est à trois loges superposées aux sépales glanduleux qui per- 
sistent plus longtemps que les autres autour de la base du fruit. Le style 
est tout à fait celui dela plupart des Gelonium indiens; ses trois branches 
sont bifurquées, et leurs divisions persistantes se recourbent sur elles- 
mêmes. Enfin, de même que dans toutes les autres espèces du genre, la 
base de l'ovaire est entourée d'un disque hypogyne, en dedans duquel 
se trouvent de petites languettes en nombre variable, mais ne dépassant 
guère celui de six. Ces languettes n'ont pas toutes la méme longueur et 
la méme largeur; trois d'entre elles sont parfois nettement alternes avec 
les loges ovariennes, Elles représentent, sans aucun doute, des étamines 
hypogynes stériles, —. 


LXXVI. MAPPA A. Juss. 


1. MAPPA ORE CAPENSIS H. Bn, Etud. P ww 
Euphorbiae., A80, Ta 


zs arborea? ramis. glabriuseulis angulatis, foliis Pungi Jonge 
petiolatis cordatis. obsolete erenatis, apice acuminato; coriaceis, 
supra glabris lucidis subtus pallidioribus, penninervis, basi 5-7- 


156 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 

nerviis reticulatis venosis; petiolis limbo 4 2-2-plo longioribus 
teretibus glabris; stipulis acutis membranaceis ferrugineis caducissi- 
mis ; floribus (masculis) axillaribus panieulatis minutissimis creber- 
rimis; bracteis sub florum glomerulis alternis cordato-ovatis reflexis 
coriaceis, marginibus et apice incrassatis glandulosis ; calyce 
membranaceo valvato; staminibus 3 v. sepius. 2 erectis liberis ; 
filamentis brevibus ; antheris didymis. 

Exs. Drège (herb. Mus.). 


LXXXIH. ACALYPHA L. 


i. ACALYPHA PEDUNCULARIS Æ. Mey., in herb. Drège, 
— Sond., in Linnæa, XXII, 115. 


A. crassa Buching., mss. 


Exs. Masson (herb. Grah.). — X. ? (herb. Bonpl.). — Zeyher, n. 3838. 
— Drège (herb. Mus. et Less.). — « Krauss, n. 377 ». 


2. ACALYPHA ZEYHERI. 


A. fruticosa, foliis breviter petiolatis ovato v. cordato-acutis 
grosse serratis membranaceis glaberrimis basi 5-nerviis; stipulis 
subulatis petiolo æqualibus caducis ; floribus dicecis? masculis spi- 
catis; spicis amentaceis in supremis ramulis axillaribus solitariis, 
basi nudis ; floribus ereberrimis 4-meris 8-andris ; floribus fœmi- 
neis amentaceis sessilibus bractea incisa sulfulüs; ovario 8-4- 
mero ; stylis parce laciniosis ; seminibus globosis glabris ; carun- 
cula longitudine sulcata. 


Exs. Zeyher, n. 3839 (herb. Mus.); lier cap., n, 304 (herb. Ad. Br.), 
sub A. glabrata. 


Oss.— Cette espèce, assez voisine de lA. plns E. Mey., en dif- 
fère par ses organes glabres, ses feuilles plus courtes et plus larges, sur- 
tout à leur base, et la brièveté du pédoncule qui supporte l'épi mâle. Les 

fleurs femelles ne sont pas sur les mêmes échantillons que les wis, 
a ne savons si elles appartiennent à des pieds différents. 


| EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 457 
: 8. ACALYPHA CAPERONIOIDES. . 


A. ramis foliisque pube rufescenti hirtellis; foliis sessilibus 
ovalis v. eordato-ovalis grosse serratis. penninerviis basi 5-nerviis 
reticulatis venosis eoriaceis; floribus diccis ? fæmineis amentaceis 
terminalibus; gynæceo 3-mero ; styli lobis in fructu persisten- 
tibus vix laciniatis. 

Exs. Zeyher (1850), n. 1521 (herb. Mus.). 


Oss. — Très analogue par la fleur femelle, l'inflorescence, les bractées 
à l'espèce précédente, celle-ci s'en distingue par ses feuilles plus grandes, 
plus coriaces, sessiles et chargées, ainsi que les rameaux, de poils roides 
assez abondants, ce qui lui donne tout à fait l'apparence de certains 
Caperonia américains. Peut-étre cependant n'est-ce qu'une forme du 
type précédent. 


he ACALYPHA ANGUSTATA Sond., in Linnæa, XXIIL, 115, 


Exs. « Gueinzius, P.-Natal, n. 171 ». — £. glabrata Sond. Zeyher, 
n. 1518 (herb. Mus.). 


5. ACALYPHA GLANDULIFOLIA Buching. ex Sond., in 
Linnæa, XXIII, 116. 
Exs. « Gueinzius, P.-Natal, n. 470. — Krauss». 


6. ACALYPHA LANGUIDA Æ. Mey., in herb. Drège. 


A. PETIOLARIS Hochst. 

Exs. « Gueinzius. — Krauss, n. 361 ». — Drège (herb. Mus. et Less.). 
— Zeyher, n. 1519. | 

An A. ? PETIOLARIS Sond., in Linnæa, XXIII, 117? 


7. ACALYPHA BETÜLINA Retz, ex Sond., in Linnæa, 
XXIII, 116. 
Ess.: « ueinzius, Natal, n. 476 ». => ftr. n. 35H a? 


E ACALYPHA DISCOLOR Æ. Mey., ia herb. Drge. à 


Exs. Drége. — Zeyher, n. 3840 (herb. Mus.). — Verrenuz, comm. à 
Boivin (herb. Mus, et Less.). — « Krauss, n. 4826». 


158 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 


B. major. — Sonnerat (herb. Mus. et Juss. PME FL cap., n. 257. 
— Verreaux (herb. Mus. et Less.). 


9. ACALYPHA LAMIIFOLIA 4. Scheele, in — XXV, 
587. 
Exs. « Drége, n. 8252 ». 


10. ACALYPHA BRACHIATA E. Mey., in herb. Drége. 
Exs. Drége. — Verreauz (herb. Mus. et Less.). 


AL. ACALYPHA ECKLONI. 


À, herbacea ?, ramulis gracilibus alternis elongatis pubescen- 
tibus ; foliis longe petiolatis ovatis grosse dentatis membranaceis 
penninerviis basi 3-5-nerviis; floribus moncecis spicatis; spicis 
feemineorum bracteosis terminalibus; masculorum axillaribus 
minutis breviter peduneulatis; flore maseulo 8-andro ; flore fœmi- 
neo -mero; styli lobis aut subintegris aut parcissime laciniosis. 


. Exs. Drège, sub A. cordata? (herb. Mus.). Adspectus A. indice et spec. 
affinium. 


CX. MERCURIALIS L. 
S 1. Lixozosris Endl. 


1. MERCURIALIS ANNUA L. — Thunb. , Fl. cap. (ed. 
Schult.), 387. ie 


URTICA CAPENSIS Lehm. à in herb. Un, it., nec Thunb. 
Exs. herb. Un. it., 1832 (herb. Juss. ). 


$ 2. TniswEGISTA Endl. 


(Micnococca eu, T Niga flora 503, — Envranatae H. ‘ De, 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 159 
M. capensis Spreng., Syst. , III, 877, ex parte. 
M. rricocca Æ. Mey., in herb. Drége, ex parte. 


Unica capensis L., Syst. veg., XIV, 850. — à: T1 00D., 
ed. Schult., 155. 


AcALYPHA oBrUsa Lehm., in herb. Un. it. (an Thunb. ?). 


Exs. IN. ?, Cap (herb. Vaillant).—JV.? (herb. Dupet.-Thouars).— Drège 
(herb. Mus. et Less.). — Æcklon, n. 814. — Zeyher, n. 66. — Herb. Un. 
it. (herb. Juss.). — Zeyher, n. 3844 (herb. Mus. et Less.). — « Ecklon 
et Zeyher, Euphorb., n. 35 ex parte ». 


9. MERCURIALIS VIOLÆFOLIA E. Mey., in herb. Drége, 
ex parte. — Kunze, in Ind. sem. hort. Lips., 1846. 


M. capensis Spreng., Syst., II, 877, ex parte. 
M. rricocca Drége, in herb., ex parte. 
AcALYPHA oprusa Thunb., Fl. cap., ed. Schult., 546, n. 5. ? 


Exs. « Drége.— Zeyher, n. 3842 », — In horto Musæi parisiensis olim 
cultam vivamque vidimus. 


$ 3. ApENocLiNE T'urcz. (DiProsryLis Sond Ji 


A. MERCURIALIS PAUCIFLORA. . 
ADENOCLINE PAUCIFLORA T'urcz., in Flora (1844), 123. 
Exs. Drége, n. 3441 (herb. Mus.). 


9. MERCURIALIS BUPLEUROIDES Meisn., in Hooker's 
Journ., II, 557, n. 2. 

M. serrata Meisn., loc. cit. , n. 3. 

M. annua E. Mey., in herb. Drége, nec L. 

AbENOCLINE nuxiLIS T'urcz., in Flora (1844), 94, n. b — 

A. ssssutkoLu Pérez. loc. eif, n. b, "iot ana 
— DirzosryLIS BUPLEUROIDES Sond, , in Linngea, XXIII, 414. 


"ix 


160 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 
D. aNGUsTIFOLIA Sond., loc. cit., 443. 
D. serrara Sond., loc. cit, , 14h. 


Exs. « Gueinzius, P. -Natal. — Ecklon et Zeyher, Euphorb., n. 39 ». — 
Drège, n. 1868, 8223 (herb. Mus.), « 1867 », Euphorb., 40, 76, 9 (herb. 
Mus.). — Zeyher, n. 1516 (herb. Mus.). — « Krauss, n. 1169, 1190 ». 


6. MERCURIALIS. CAFFRA- Meisn., in Hooker's Journ., Il, 
558. 


M. Dreceana Meisn., olim. 

AcALYPHA ACUTA Thunb., Fl. cap., ed. Schult., 546, n. 4. 
ApENoCLINE MencuniaLis. T'urcz., in Flora (1844), 191, n. 4. 
DirLosrvLis CAFFRA Sond., in Linnæa, XXIII, 


Exs. « Thunberg. — Krass, n. 156, 1192 ». — Zeyher, n. 3852, 
3842 B., 531. — Ecklon et Zeyher, Euphorb., n. 36, 37, 38. — Drège, 
n. 2301 a, c, d. — Verreaux, comm. à Boivin (herb. Mus. et Less.). 


§ h. SEDELI, 
7. MERCURIALIS TRIANDRA E. Mey., in Linnæa (1829), 
237. : 


M. vENELLA Meisn., in Hooker's Journ., I, 456. 


SEmELiA. Mercuriauis H. Bn, Etud. gen. Euphorbiac., 465. 
Exs. Drége (herb. Mus.). -— « Krauss, P.-Natal, n. 1191 ». 


8. MERCURIALIS PUMILA Sond. „in Linnæa, XXXIII, 112. 
Exs. Drge, n. 3843 (herb. Mus.). 
CVII. SAJORIUM Enoi. — 


1. SMORIUM AFRICANUM. 
PLUKENETIA AFRICANA Sond., in Linnæa, X. 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 161 


CIX: DALECHAMPIA Prum. 


4: DALECHAMPIA VOLUBILIS £. Mey., in herb. Drège, ` 
Exs. Sonnerat ? (herb. Mus.). — Drège (herb. Mus. et Less.). 


9. DALECHAMPIA CAPENSIS Zeyh. — Spreng. f. — Son- 
der, in Linnga, XXII, 406. 


Exs. « Gueinzius, n, 47, P.-Natal. — Zeyher ». — Drège (herb. Mus. 
et Less.). 


CXI. CLAOXYLON A. Juss: 


1. CLAOXYLON CAPENSE H. Bn, Etud. gén. Euphorbiac., 
1493, n. 9. | 

C. foliis lanceolatis, apice acuminatis, serratis membranaceis 
penninerviis supra glabris, subtus scabrellis; petiolo foliis 3-plo 
breviori glabro; stipulis subulatis caducis; floribus dicecis? feemi- 
neis glomerulatis in racemum axillarem folio longiorem, gracilem 
dispositis ; glandulis 3 sub ovario petaloideis liberis. 

Exs. Drège, n. 4636 (herb. Mus.). 


CXII. CTENOMERIA Hanv. 


1. CTENOMERIA CORDATA Harv., in Hooker's Journ., 
I, 29. 


Tracia E. jin. . in exs. Drège. 


Exs. Drége, n. 8239 (herb. Mus. et Lessert). — Krauss, P.-Natal (herb. 
Lessert.) | queres 


9,9? CTENOMERIA DUB Hochst. — Sond. jdn 
Linnæs, XXIII, 110. 


Tracia capessis Eckl. et Zeyh., in herb., nec Auctt. 
„Exs. e Ecklon et Zeyher, Euph., n. 14, indian n, $855. 
IU. ; 11 


162 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. ' 


XCR TRAGIA Piom - 


1, TRAGIA CAPENSIS E- Mey., in pl. Pos — \Sbhd.i 
Linnæa, XXIH, 110. 
Exs. Drège (herb. Mus. et €—— 


| 9. TRAGIA NATALENSIS Sond., in Linnæa, XXIIL, 107; 
. Exs. « Gueinzius, P.-Natal, n. 496 » —Jr?ge (herb. Mus. et Less.)?. 


9. TRAGIA MINOR Sond., in Linnæa, EXHI, 108. 

Exs. « Zeyher, Magalisberg, n. 1524 », 

li. TRAGIA RUPESTRIS Sond., in Linnæa, XXÍIT, 105. 
Exs. « Zeyh., n. 1525, 1526 ». me n 


5, TRAGIA DIOICA Sond, 4m a Linie XXII 109. 
Exs. « Zeyher, n. 1523 ». 


Oss. Tragia? erosa Hocrisr. est Adelanthus scandens — ex Sondér, 
loc. cit. i 


CXXVI. STILLINGIA Garn. 


-.$ Scienocroron Hochst. 


A. STILLINGIA INTEGERRIMA 1 

SCLEROCROTON INTEGERRIMUM Hochst., in Flora a 59), 8h; n. .9. 
— Sonder, in Linnæa, XXIII, 407, in A 41 

. S. RemCuLATUM Hochst., loc. cit, n. 9. iare ai 


 Exs. « Gueinzius, P.-Natal, n. 45, 515», shoes n. 351, hê» 
ae ex 


aX - 1j "Tr F: iH SUC & e b 8 0 
S POUR e a a ETSI. 


= STILLINGIA umma. OF. x Z cenae T 


163 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 
& SPIROSTACHYS. 


+B STILLINGIA “AFRICANA: 
SPIROSTACHYS AFRICANA Sond. ; in Linnæa, XXIII, 


Ware., Ann, bot., M, 860. 
Exs.  Quepiclun, p. -Natal, n. IU — Zeyher, n, 1528 (herb. Mus.) 


(Specim. defoliat.). 


106. — 


1 


EUPHORBIACÉES BIOVULÉES. 
CLIV. HYÆNANCHE Laws. | 


` 1. HYÆNANCHE GLOBOSA Lamb. et Vahl, Deser. (1797). 
ToxicoDENDRON CAPENSE Thunb., Fl. eap. ; | 
JarRorHA cLoposa Gerín., Fruct., H, 422, t. 109?. 


Exs. « Burmann. — Thunberg. » — Sonnerat (herb. Juss. et Lamk.). 
— Zeyher (1850), n. 1527. — Drége (herb. Mus. et Less.). 


CLVII. ANDRACHNE L. 


1. ANDRACHNE CAPENSIS. 
PuytLANTHUS Capensis Spreng., sec. Zeyher, in herb., n. 246. 


P. ovatis E. Mey.» in herb. Drége. 
Cuuvria ovaLis À. Scheel. ? (vid. Supr. p. 153). 


n di ceci  àxillares sfr Y. 2-3-eymosi. Caux feriat, PErALA 
5 alterna breviter unguiculata sub perigyne inserta. Sram 5 basi. coalitz. 
pistillo rudimentario inserta; antheris 4-gonis erectis. Discus cupule 
formis; aceus inæquali-5-lobus, Ovammwt: fertile 3-loculare 
loculis 2-ovulatis; styli 3-partiti laciniis reflexis apice globuloso stigma: 


164 EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 
tosis. Species Cluytiis nonnullis adspectu valde affinis, imprimis differt 
ovario 6-ovulato et staminibus alternipetalis. 


Exs. Zeyher, Cap., n. 2^6 (herb. Juss.) ; n. 3819 (herb. Mus. et Less.). 
— Drège. — Verreauz (herb. Lessert). — « Krauss, P.-Nat. n. 1720 ». 


2. ANDRACHNE? DREGEANA. 
PuyrLAvrHUS DnecEANus A. Scheele, in Linnæa, XXV, 585. 


Exs. Drége, n. 8220 (herb. Mus.). 


^ An præcedentis forma? In specim. suppet. valde manco calyx fruc- 
tifer superest intus disco es membranaceo ei À. capensis simil- 


limo. 


CEXT. BRIEDELIA W. 


1. BRIEDELIA MICRANTHA. 

CaNDELABRIA MiCRANTHA Hochst., in Flora (18414), 362 (enel. 
syn. H. Bn). 

Exs. Krauss, n. 133, P.-Natal (herb. Less.). 


CLXVII. FLUGGEA W. 


1. FLUGGEA MAJOR H. Bn, Et. gén. meg 593, n. 10. 
— Adansonia, II, 42, n. 3: | 
SECURINEGA HYSTERANTHA Boj., Hort. maur., 278?. 


Exs. Lalande, Cap. a Mus.) 


~ 


CLXXIY. ANTIDESMA Bunw. 


1. ANTIDESMA VENOSUM E. Mey., in pen credit 
Hochst., in Flora a 585) 83. vd dame, in Ann. sc. BM oi 5 


XV, 283, n. 93 Hose AWD d. 


EUPHORBIACÉES AFRICAINES. 165 


š 


CLXXXII. KIRGANELIA J. 


1. KIRGANELIA ELEGANS Juss. — Desf. 
K. PHYLLANTHOIDES À, Juss., in herb. Juss. 


Exs. Sonnerat, Cap. (herb. Juss.). Forte cultum ? 


CLXXXIII. PLEIOSTEMON Sou». 


1. PLEIOSTEMON VERRUCOSUM Sond., in Linnæa, XXIII, 
135. 


20. toe vERRUCOSUS T'hunb., Fl. cap., II, 500. —W., Sp. 
, VIII, 576. 


Exs. « Thunberg. » — Zeyher, herb. cap., n. 114 (herb. Mus. et Juss.). 
— Drége (herb. Mus. et Lessert). — « Krauss, P.-Natal ». 


CLXXXVIII. PHYLLANTHUS L. 


1. PHYLLANTHUS NIRURI ZL. | 
Exs. Drége (herb. Mus., Juss. et Less.). — « Krauss, n. 336 ». 


2. PHYLLANTHUS LONGIFOLIA Lamk, Dict., V, 308, 
n. 96. | 
P. ixcunvus Eckl. et Zeyh., herb., nec T hg. 


Exs. « Ecklon et Zeyher, Euphorb., 32, 33». — Zeyher, n. 1506, 
1507, 229. — Drége. — Verreauz, comm. Boivin (herb. Mus. et Less.). 
— « Krauss, n. 1803 ». 


3. PHYLLANTHUS INCURVUS Thunb., Fl. cap. 
P. uerERopnyLLus E. Mey., in herb. Drége. 


Exs. Zeyher, n. 3821. — « Ecklon et Zeyh., Euphorb., n. 30». — 
Drige, n. 8222 a; Euph., 2.3. — Verrenuz, comm, k gom Mus. 


et Lessert). 


1C6: ; LUPHORBIACÉES : AFRICAINES. 
|. PHYLLANTHUS GARIPENSIS E. Mey., in herb. Drége. 
Exs. Drége (herb. Mus; et Less.). 
5. PHYLLANTHUS PARVULUS :Sond., in Linnæa, XXIII, 
133. : 
Exs. Zeyher, n. 1508 (herb. Mus.) 
6. PHYLLANTHUS PHILLYRE (SFOMUS Lamk, Dict., Y, 


299, n. 19, nec Bojer. 
Exs. Sonnerat ? (herb. Mus.). 


Pw valde incertæ, non visæ : 


7. PHYLLANTHUS GLAUCOPHYLLUS Sond., i in Linea, 
XXIII, 133. 


Exs. « Zeyler, n. 4509 » Noris 


* HE s " 
res diugasa Dod. wt je "T 


8. PHYLL ANPES GENISTOIDES Sond., loc. cit. 
Exs. « Zeyher » ». 


9. PHYLLANTHUS YACCINIOIDES A. Scheele, i in | Lini, 
XXV, — 
: Exs. Drège, n. 8220 wn An hüjüs generis? —0000000007 


d d 
ia E LE 3 d 


40. PHYLLANTHUS REVOLUTUS Æ. Mey., in herb. Drège. 
Exs. Drège (herb, Mus.). Specimen floribus destitut. An hujus generis? 


qq. UE deos Y eJ HIVE EUDCA. ATH. e 


n 
oni din aky as banarea ei. 
ss. hou. ApS madi 


- 


UR. LE. 3 MERCURIALIS ALTERNIFOLIA Desn. 


SET 10 4 


~ ^'^^ ET SUR LES LIMITES DU. GENRE MERCURIALE. 


I paraîtra sans doute. étrange qu’une plante aussi commune: 
que le Tragia Mercurialis de Linné mait pas fait partie, ayant. 
ces dernières années, des riches collections du Muséum de Paris. 
Et cependant cette mauvaise herbe, si commune, dit-on, dans 
l'Asie et l'Afrique tropicales, n'avait. jamais ‘existé dans son 
herbier général, lorsque. je la rencontrai dans les envois récents 
de M. Bolta (1837) et de Boivin (1847). 

- Elle se trouvaitau contraire dans l'herbier de à. i de endis! 
qui l'avait reçue d’Adanson, Elle devint pour Desrousseaux le iype 
de son Mercurialis alternifolia, espèce décrite pour la première 
fois dans le Dictionnaire de Lamarck (IV, 420). C'est cette plante 
que mentionne Adr, de Jussieu dans son. Tentamen de Euphorbia- 
cearum generis, ete, (p. 46), lorsqu'il dit qu'il y a deux Mercu- 
riales exotiques à à feuilles alternes et à fruit souvent tricoque : 
« altera senegalensis ». M; Bentham; dans le Niger Flora, n'ayant 
pas observé la plante d'Adanson, décrite dans. l'ouvrage de 
Lamarck, ne pouyait.que s'en rapporter à ce que dit A; de Jussieu 
de l'espèce de Mercuriale à feuilles alternes qu'on rencontre au 
Sénégal; et le. savant botaniste anglais n'avait pas plus que nous 
les éléments. nécessaires pour établir que cette plante était la 
méme. que le Tragia indien de Linné. 

Dans le méme ouvrage (p. 503), M. Bentham. a énuméré. sle 
Tragia „Mercurialis de. Linné parmi les plantes récoltées: par 
Vogel à Paltah et à Stirling. Mais comme celle-ci n'a pas les 
I Sod Tragias. il dub. en faire un. d e ge nérique 


168 SUR LE MERCURIALIS ALTERNIFOLIA 


de ce genre sont : un calice trimère, six étamines dans les fleurs 
mâles, avec des écailles plumeuses ou des faisceaux de poils dans 
leurs intervalles; un ovaire triloculaire dans les fleurs femelles et 
trois écailles linéaires, nées du réceptacle et appuyées contre le 
pistil. 

Le Micrococca étant une plante à fleurs trés polymorphes, 
comme nous le verrons bientót, cette caractéristique ne se rapporte 
exactement qu'à quelques-unes d'entre elles. N'ayant pas eu sous 
les yeux pendant trés longtemps un type authentique du Tragia 
Mercurialis de Linné, et ne pouvant également analyser que peu 
de fleurs du Mercurialis alternifolia de Desrousseaux, il ne m’eût 
jamais été possible de reconnaitre l'identité du type générique de 
M. Bentham et d'une plante où j'observai, comme je l'ai décrit 
dans l’Adansonia (1, 76) : quatre ou cinq sépales et huit ou neuf 
étamines fertiles, ou méme davantage, sans glandes plumeuses 
dans les fleurs mâles. On comprend pour la méme raison qu'il 
n'y ait aucune ressemblance entre la caractéristique des botanistes 
du temps de Linné et celle de Desrousseaux, quoiqu'il s'agisse 
toujours d'une seule et méme espèce, 

Il està remarquer cependant que, d'aprés l'excellente descrip- 
tion de M. Bentham, j'avais reconnu, dans mon Etude générale du 
groupe des Euphorbiacées (p. 437), qu'à son genre Micrococca 
devaient appartenir « non-seulement le Tragia Mercurialis, mais 
» encore un certain nombre des échantillons qui, dans les collec- 
» tions de Drége, portent le nom du Mercurialis tricocca E. Mer. ». 
Nous verrons bientót que nous ponvons tirer parti de ce fait pour 
déterminer la place à donner au Tragia Mercurialis. 

D'autre part, j'ai écrit dans l' 4 dansonia (1, 76), que le Mercu- 
rialis alternifolia Desr., type de la section Erythranthe (D, 
« pourrait peut-étre constituer ùn genre distinct, ou se ranger 
» — les es nece Tl est "pred en effet, qu'à part le port de 


NU ce nom devra être [7 nya h L ue lleme Sa B0 rs 
-substi er à celui de Trismegista, prop t par Endlicher, ^ ^. ; 


ET SUR LES LIMITES DU GENRE MERCURIALE. 169 


» la plante, sa taille et sa durée, on rencontre ici tous les carac- 
» téres de ce dernier genre, et qu'elle montre bien combien peu 
» il est distinct du genre Mercurialis ». Or, il est remarquable 
qu'à peu prés à la méme époque, M. Thwaites, dans son Énumé- 
ration des plantes de Ceylan (p. 271), a fait du Tragia Mercu- 
rialis L. une espèce du genre Claoxylon. 

Il est done acquis qu'on peut établir pour notre plante la syno- 
nymie suivante : 


Tragia Mercurialis W., Boo pl, IV, 394. 
Mercurialis alternifolia Desr., Encycl., IV, 120, n. 7. 
Micrococca Mercurialis Bents., Niger Flor., 503. 
Claoxylon Mercurialis Taw., Énum., 271. 


Si maintenant nous voulons choisir entre ces quatre dénomi- 
nations, il faudra d'abord écarter, avec tous les auteurs, celle de 
Tragia, puisque la plante n'a aucun des caractères de ce genre; ` 
puis il conviendra d'analyser un grand nombre de fleurs sur des 
échantillons de provenances diverses, afin de constater toutes les 
variations que peut présenter leur organisation. - 

Une tige dont la hauteur varie de un à quelques décimétres, 
annuelle et herbacée, mais pouvant, à ce qu'il semble, devenir 
suffrutescenle à sa base; des feuilles alternes pétiolées et accom- 
pagnées à leur base de deux trés petites stipules glanduliformes, 
glabres ou pubescentes, avec un limbe dentelé, dont la forme varie 
beaucoup, depuis l'ovale-aigué jusqu'à la linéaire-lancéolée : tels 
sont les caractères de végétation de la plante qui nous occupe. 
Ses fleurs sont monoiques, mais avec cetle partieularité assez 
remarquable, qu'il y a cependantce qu'on pourrait presque appeler 
des pieds måles et des pieds femelles. Sur les premiers les fleurs 
femelles sont fort rares; les fleurs mâles sont nombreuses et 
polyandres. Sur les derniers il y a beaucoup de fruits et de fleurs 
pistillées; les fleurs staminées sont peu abondantes; leurs éta- 
mines sont en petit nombre, ne dépassant pas quelquefois celui 


170 SUR LE MERCURIALIS ALTERNIFOLIA 


des sépales; ces étamines sont fort courtes, ainsi que le calice qui 
les enveloppe. L'échantillon rapporté du Sénégal par Adanson 
appartient à cette seconde forme. Aussi voit-on que Desrousseaux 
acru la plante dioique, et que les très petités fleurs mâles qui sont 
au-dessous des femelles lui ont facilement échappé. Elles sont 
cependant encore riches en étamines, relativement à d'autres 
échantillons dont les fleurs ne: sont le plus souvent que Iriandres. 
Et jene serais pas étonné qu'on rencontrát, sur un grand nombre 
de plantes appauvries, des pieds réduits complétement d à des fleurs 
de l’un ou de l’autre sexe. s | 
Les inflorescences sont axillaires. " i axe sterio "T est, 
comme dans plusieurs Mercuriales européennes, un long filament 
gréle, presque capillaire. ll peut ne porter qu'une fleur qui le 
termine, ou trois fleurs, dont une terminale et deux latérales. Il 
arrive assez souvent, dans.ce cas, que Jes fleurs, latérales sont 
måles et l'autre femelle, Mais pour prendre immédiatement l'ex- 
trême. opposé, le rachis, fort allongé, peut. supporter un grand 
nombre de petites cymes. distinctes, alternes et pluriflores. t 
.;Le. alice de Ja fleur mâle est. formé de trois. à cinq. sépales 
is. libres jusqu'à la base, ou plus rarement. unis dans une 
légère étendue. Le réceptacle, qui est. légèrement convexe, porte 
ensuite, ou trois étamines alternes avec les sépales, ou un nombre 
plus considérable de ces organes, depuis quatre jusqu'à mne 
quinzaine, Chaque. étamine se compose d'un filet libre, terminé 
par un conneclif à deux lobes: très courts qui. supportent chacun 
une des loges de l'anthére extrorse. Celle-ci est done conformée 
| rcuriales indigènes. et la plupart des 


Chair i dans le jure non Quant 


.lnyena méme s ouvent 


sarma mb das Girl zb je RTE : 
anmi ob to afii 95 9 4: Md f + li iioi (Dant aie. :ÿ 
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ET SUR, LES LIMITES DU. GENRE, MERCURJALE. 471: 
qu'une seule ; ct lorsqu'elles sont nombreuses, on se rend facile-. 
ment compte de leur nature, car quelques-unes d'entre. elles, plus. 
développées que les autres, présentent d'une manière assez netle. 
à leur sommet deux petits lobes dressés qui ne sont que les loges 
d'une anthère stérile. Il y a donc souvent dans le Tragia Mercu+ 
rialis des élamines avortées mélées à celles qui sont pourvues de. 
pollen. üi va 
, La fleur femelle. a ye même ‘calice .que : eda our mále, avec un 
gynécée ordinairement trimére. Le style est organisé comme celui: 
des Mercuriales européennes; et lorsque le nombre des parties est 
le méme dans le pistilet le périanthe, les loges. de l'ovaire sont su- 
perposées aux sépales,. Il en résulte que les trois languettes ichar- 
nues et hypogynes qui représentent le disque, étant alternes avec 
les loges, le sont également avec. les sépales. La forme de :ces 
languettes: est un peu: variable, Elles sont..ou. cylindroides, ou 
_aplaties, parfois un peu renflées vers leur sommet. Leurs cellules 
sont imprégnées d'une. matière colorante rose très lis fapa 
les anthères et en général dans tous les organes floraux. . 

De la description qui précède il est facile de. conclure. que A | 
Tragih ‚Mercurialis peut. avoir.des fleurs. mâles qui. ne diffèrent 
en rien de celles du Mercurialis perennis, par exemple; ce sont 
celles qui ont trois sépales, une dizaine d'étamines à anthéres en 
bissac, sans glandes ou étamines, avortées. La fleur femelle: peut 
étre aussi tout à fait la méme, puisqu'il n'est. pas rare d'en trouver 
chez le M. perennis, dont l'ovaire soit triloculaire et.accompagné 
de trois languettes hypogynes. Il ne reste alors de traits distinctifs 
entre les deux types que l'alternance des feuilles et la monecie 
des fleurs chez le . Tragia, Meuuriafis, caraciéres qui einen À à 
peine à limiter une section.. . 

En même temps, par ses fleurs, iiandres, le Pr 8 

ù M. triar dra d'E, Meyer, Au pre- 
mier abord. il, y aurait Jieu de. croire qu'avec. ses {rois étam 
alternes aux pale RARE, ess dee taedas vai raie el 


172 SUR LE MERCURIALIS ALTERNIFOLIA 

caractérisé, et c'est ce qui m'avait engagé, dans mon Étude géné- 
rale du groupe des Euphorbiacées (p. 465), à la distinguer sous le 
nom de Seidelia; mais, comme nous venons de le voir, les fleurs 
máles du Tragia Mercurialis peuvent étre, sous ce rapport, iden- 
tiques avec celles du Seidelia Mercurialis, lequel ne peut plus être 
distingué qu'à titre de section dans le genre Mercuriale. Dans 
cette section la fleur femelle est d'ailleurs tout à fait la méme que 
dans notre M. annua, si ce n'est que les glandeshypogynes sont 
beaucoup moins développées. 

D'autre part, quelques Mercuriales du cap de Bonne-Espé- 
rance, décrites pour la première fois par M. Meissner, ont été 
considérées comme génériquement distinctes par MM. Turczani- 
now et Sonder, pour qui elles sont devenues le type des Adenocline 
ou Diplostylis, Au premier abord, il n'y a rien de mieux établi 
que la distinction entre l Adenocline, et le Mercurialis tel que nous 
le montrent nos espèces indigènes. L'Adenocline présente sur son 
réceptacle floral mâle des glandes mélées aux étamines, ce qui 
lui a valu son nom. Le nombre de ses sépales est souvent plus 
considérable. Les glandes hypogynes de sa fleur femelle sont 
renflées et souvent concaves à leur sommet. Mais il est égale- 
ment facile de voir que les Adenocline ont parfois presque toutes 
les étamines fertiles, que les glandes de leur fleur mále ne sont 
que des étamines à anthéres plus ou moins avortées et stériles, 
dont le nombre, la taille et la forme sont trés variables; si bien 
qu'elles représentent exactement les mémes organes que les 
écailles florales du Tragia Mercurialis. Il en résulte que cette 
dernière espèce est un Seidelia par ses fleurs triandres ; un Mer- 
curialis annua ou perennis par ses fleurs polyandres dépourvues 
de staminodes; un Adenocline enfin par celles de ses fleurs dont 
les étamines sont en partie fertiles et en partie avortées, C'est 
pour cette raison qu'autrefois nous avons, comme nous le rappe- 
lions plus haut, signalé l'identité ses adi sed certaines des 


B 


ET SUR LES LIMITES DU GENRE MERCURIALE. 173 


seul, il nous va falloir joindre encore le Claoæylon d'Adr. de 
Jussieu. Il est fort difficile aussi, lorsqu'on ne connait de ce der- 
nier genre que l Acalypha spiciflora de Burmann, de ne pas ad- 
mettre que cette planle appartient à un type bien tranché, diffé- 
-rent de notre Mercuriale annuelle. L'humble herbe qui croit dans 
nos campagnes semble bien distincte de l'arbre assez élevé qui se 
rencontre si fréquemment dans les. iles de la mer des Indes, et 
dont l'inflorescence représente des épis allongés de fleurs dioiques. 
Mais les espèces moins ligneuses du genre Claoæylon se rap- 
prochent davantage de nos Mercuriales herbacées, surtout du 
M. alternifolia, dont M. Thwailes n'a pas hésité, comme nous 
l'avons vu, à faire une espèce de Claoxylon.. On trouve surtout, 
pour le port, la taille et la consistance des tiges, un grand nombre 
d'intermédiaires entre les Claoæylon arborescents de l'Inde et le 
C. Mercurialis de M. Thwaites, parmi les espéces de l'Afrique 
austro-orientale, telles que le C. capense (M. Dregeana), le petit 
C. hirtellum que Bojer a recueilli à Madagascar, et une espéce 
encore inédite trouvée par Boivin à Mombaze. Avec leurs longues 
inflorescences spiciformes, les Claoxæylon ont ordinairement en 
réalité les fleurs disposées en petites cymes, comme nos ' Mercu- 
riales. Les uns comme les autres sont gorgés dans toutes leurs 
parties de ce sue rougeâtre qui avait inspiré à Blume le nom 
d'Erythrochilus. Enfin, quand on ne considére dans les herbiers 
que les sommités herbacées des branches d'un Claoxylon, compa» 
rativement aux rameaux de nos Mercuriales, la différence méme 
du port et de l'aspect disparait bientót tout entiére. Et comme la 
plupart des Erythrochilus indiens ont les fleurs dioiques de nos 
Mercurialis annua et perennis, le Claoæylon monoicum de Mada- 
gascar présente au contraire les fleurs. monoiques du Ames 
Mercurialis. 

p Ape cci A ratas faire ` 
rentrer dans le genre Mercurialis, sous le nom de M. aculeata, 
l’ Adelia anomala de Poiret (Dict., suppl., I, 132), que M. Ben- 
tham (Wiger, 506) a élevé au rang de genre, sous la dénomination 


17h SUR LE MÉRCURIALIS ALTERNIFOLIA. | 
d’Erythrococea. Celle plante ne différait en effet, quant à sa fleur, 
-du Mercurialis alternifolia, que par són ovaire dépourvu de disque 
“hypogyne. Or nous avons déjà fait observer (Adansonia, T, 74) 
-que sous l'ovaire de l Erythrocoeea, il y a deux langüettes charnues 
4mbues d'une matière colorante rose, alternes avec les loges, et 
rendant sa fleur femelle tout à fait semblable à celle d'une Mer- 
curiale de là section Linozostis, ou d'un Claoæylon. Quant à la 
fleur mâle, elle contient de six à neuf étamines fertiles à anthères 
en bissac, extrorses et semblables à celles du Tragia Mercurialis, 
plus un nombre variable de glandes ou d'écailles qui ne diffèrent 
de celles du Mercurialis alternifolia que par une plus grande 
— "-— leur on Ce - qonstitue — m 


les dax stipules qui accompagnent ses fouillés, d' bord peu résis- 
tantes, acquièrent avec l’âge la dureté d’un. aiguillon. D'ailleurs 
les fleurs, dioiques, comme celles de la plupart des Línozostis 
‘et des Claoxylon, sont disposées en eymes pauciflorés réunies sur 
un axe commun qui oceupe l'aisselle d'une feuille, ainsi qu'il 
arrive dans nos Mercurialés, etles différentes parties de la fleur 
et du fruit sont imbues de cette matière colorante qui a inspiré 
aux botanistes lest noms —— — et aient 
GUDA cione 

Si notre manièré de voir etd optée; le genre Mercuriale, dont 
lé cadre se trouve considérablement élargi, au lieu d'étre borné 
aux régions tempérées de notre “Hétnisphère, ‘se trouve étendu à 
presque tout lancieri continent, variant de port et de taille suivant 
les climáts; représenté chez nous par des herbes annuelles ou 
vivaces; depuis Tindé jusqu'à VAfri ique tropicale, en traversant 
l'Arabie, par le M. alternifolia; au cap de Bonñé-Espérance e et 
sur la côte africaine orientale, par des herbes et quelques espèces 


win peu plus eonsistantes; par dés arbustes et des arbres même, 
dans: idle — jusqu'à 


ce jour aucune espèce du 


i bibi NOM dep H 
B Ro OR fa 


1213 f04 »4 T 211 "Ua | QUA 

ET SUR LES LIMITES DU GENRE MERCURIALE. 175 

avons fait mention plus haut, ce genre pent étre divisé en un cer- 

tain nombre de sections qui me sont méme pas toutes des plus 
nettement pe. 


Zi MB e opt ii €23 inizi h Wd " d 1 HOT JMD 621 UT 


 AERCONIALIS: d 

tiii Linozostide , Tinigil paraan Erythrococca , 

Micrococca, Adenocline, Tragiæ, Acalyphe et Adeliæ speciebus 
AUCTT.) 


AVAJOGONA Jq. Ebikoñégs, PTT A] 


... Flores sepius dieci, v. monæci (M; ambigua}: Folia opposita. 
Stipulæ membranaceæ caducæ. Stamina numero indefinita, oninia 
feci. Kroga sepius 2-coccus. Herbæ v. suffraice, : sol i 
2!" Tausurousra (Avesoorme: + — DipLosTYLi, — Michócocta: ab 
d ud : Enymmai). bon A.L} 


pm mono v. Aon Folia. Mani alerna, sioalé à minule 
membranaceæ v. glandulosæ. Stamina 3 v. plura , aut: fertilia 
omnia, aut ex parte sterilia glandulæformia, v. . squamæformis. 
Fructus 2-3-coccus. Herbæ (v. suffrutices?) . 


II. SRE 


© Flores mono v. dici (M. Lar Folia EN Stipulie n mi- 
nul. caduco. Stamina numero definita (3), omnia fertilia. Fructus 
* v. rarius 3-coccus. Herbæ pas, 


Stipulæ minutæ plerumque glénduloses, Siain numerosa fertilia 
omnia. Fructus 2-3-coccus. Mm. frutices. v. rarius suffrutices. 


176 SUR LES AFFINITÉS DU RHODOLEIA, 


V. EnYvrHROCOCCA. 


Flores diceci. Folia alterna. Stipulæ persistentes herbaceæ, mox 
induratæ aculeatæ. Stamina 6-9 fertilia. Glandulæ 6-9 quarum 
3-6 staminibus exteriores. Fructus 2-coccus. Fruticulus. 


NOTE SUR LES AFFINITÉS DU AHODOLEIA. 


Les botanistes ne sont pas d'accord sur les affinités du genre 
Rhodoleia Cuaup. A l’époque de sa création, ce genre fut placé 
parmi les Hamamélidées (voy.le Botanical Magazine, pl. 4509). 
M. Miquel en a fait au contraire une Diosmée (Versl. e Mededel. 
der K. Akad. Wetensk. Naturk., VI, 122). Mais MM. Bentham 
et J. D. Hooker (Genera plantarum, p. 983) n'ont pas adopté 
cette manière de voir, et ont de nouveau restitué le Rhodoleia à la 
famille des Hamamélidées. Afin de choisir entre deux opinions si 
opposées, nous avons analysé les fleurs du R. Championi prove- 
nant d'un individu cultivé en Europe. Nous avons observé un 
ovaire uniloculaire renfermant deux placentas pariétaux. Ceux-ci 
se regardaient, sans se rejoindre, par une surface assez large, 
bornée à droite et à gauche par une aréte verticale bien marquée. 
Chaque aréte portait une série longitudinale d'ovules descendants, 
anatropes, dont le micropyle se dirigeait à la fois en haut et en 
dehors. Nous en avons conclu que le Rhodoleia devait se ranger 
parmi les Saxifragées, dont sa fleur présente d'ailleurs tous les 
caractères. 1l est bon de rappeler aussi que Gardner, dans son tra- 
vail sur les Hamamélidées (Hooker's Journal, I, 320), avait rap- 

| proché ce genre du Liquidambar et du Bucklandia. M o dnt 


REVUE 


GROUPE DES VERBENACÉES" 


Par M. n. BOCAUILLON, 


pébldas es sciences. 


CLASSIFICATION. 


Adanson admettait 26 genres dans sa famille des Verveines, et 
il en faisait deux groupes : 

Dans le premier, le fruit était séparable « en deux ou en quatre 
graines »; 

Dans le second, le fruit élait une baie ou une capsule. 

Treize de ces genres ont disparu de Ja famille; les uns ayant 
été regardés comme synonymes et compris sous un nom commun, 
les autres appartenant à des familles différentes. 

A. L. de Jussieu, dans son Genera plantarum , comptait 32 
genres qui composaient l'ordre des Gattiliers ; il les partageait en 
deux seclions : 


1° Flores opposite corymbosi ; 
x peores spicati, in T" alterni. 


La premiere section. comprenait les genres lee, 


(4) Continué du tome ll, p.165. 24 1 ee à 
ut. 12 


178 REVUE 
Volkcmeria, Ægiphila, Vitex, Callicarpa, Manabea, Premna, 
Petitia, Cornutia, Gmelina, T heka (et Avicennia)? 

La seconde renfermail les genres Petræa, Citharexylum, Du- 
ranta, Lippia, Lantana, Spielmannia, Taligalea, Tamonea, Ver- 
bena et Perama. 

En 1806 (1), il remplaça la dénomination de Gattiliers par 
celle de. Verbénacées , et -ajouta les genres: Platunium. Juss. , 
Ovieda L., Stachytarpheta Vank, et Aloysia Onr&G. 

De ces vingt-six genres, dix-huit seulement sont restés avec 
leurs noms dans la famille.des Verbénacées; cinq autres, Ma- 
nabea, Taligalea, Platunium, Ovieda et Aloysia, appartenaient à 
des genres plus anciens et sont entrés comme espéces à leurs 
places. L'Avicennia, le Spielmannia et le Perama ont été placés 
dans d'autres familles. 

Dans le Genera d'Endlicher, la famille des Verbénaeées com- 
prend 34 genres partagés en trois tribus : 

Les LIPPIÉES, dont le fruit se sépare à la maturité en ie d 
carpelles ; 

Les LANTANÉES, dont le fruit est une — 

Les ÆGIPHILÉES, dont le fruit est une baie. 

Les genres Geunsia, Quoya, Mastacanthus Y. sont regardés 
comme douteux. 

Meisner admet " genres, qu 'il S en deux grandes sec- 
tions : 

4° Ceux dont les graines ne germent pas- dans l'intéri rieur du 
péricarpe et à cotylédons ordinairement Plans >" 

2" Ceux dont les graines germent dans le peine et à cotylé- 
dons condupliqués (AVICENNIÉES). 

La première section est partagée en. 2... roc we 

LIPPIÉES, dont le fruit estdéhiscent; — | 

LANTANEES, dont le fruit est une drupe ou une hé ; 

 SYMPHORÉMÉES, dont les ne sont dans un cid 


(n Ann. du Muséum, vol. I. VIL pe 6 "1 T: s dt ub ; 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 179 


Et JEGIPHILÉES, dont les fleurs ne sont pas en involucre et 
: dont les fruits sont des baies 4-4-loculaires, 1-/-spermes. 

Trente et un genres restent dans la famille avec leurs noms. 
Parmi les antres, six sont devenus des espéces de genres plus 
anciens ; sept appartenaient à des familles différentes. 1 

Le Repertorium de Walpers (1844-1848) adopte à peu prés les 
divisions de Meisner; il partage les Verbénacées en cinq tribus : 
LIPPIÉES, LANTANÉES, SYMPHORÉMÉES, ÆGIPHILÉES 
et A VICENNIÉES, L'Hymenopyramis et le Glossocarya sont dans 
les incertæ sedis. Le nombre des genres étudiés est de 51, ce qui, 
joint à ceux mentionnés dans les Annales botanicæ (1852-1853), 
donne un total de 56 genres. i 

Onze doivent être supprimés comme espèces de genres plus an- 
ciens ; sept autres n'apparliennent pas à la famille des Verbénacées. 

Les 42 genres décrits dans le Prodrome de De Candolle sont 
partagés en trois tribus : 

1° Les VERBÉNÉES, qui ont l'inflorescence mere el l'ovule 
Bess dressé du fond de la loge; 

X Les VITÉES, dont l'inflorescence est définie el consisté en 
cy mes di-trichotomes. L'ovule est attaché à la partie supérieure de 
l'angle interne de la loge, pendu, amphitrope ou subanatrope ; 

3° Les AVICENNIÉES, qui ne comprennent Te le génre Avi- 
cennia. 

La première tribu se subdivise en deux parties : 

a. Plantes dont l'ovaire est à loges biovulées. Elles forment 
la sous-tribu des SPIELMANNIÉES. na 

b. Plantes dont l'ovaire est à loges uniovulées. Elles com- 
prennent six sous-tribus : 

4° Moxocmuées. Grappes lâches; calice presque bilabié ; corolle 
unilabiée; drupe presque Chirie; herbes di tá (MN 
Monochilus.) 

. 2° Casséuiées. Grappes axillaires SN selon au; 
corolle en entonnoir; drupe subeharnue; herbes ou cg 
de l'Amérique tropicale. (Genres Couciia sii ui wa) = 


180 REVUE 


3° Vergénées. Inflorescences en capitules, épis ou grappes ; 
calice campanulé ou tubuleux ; corolle tubuleuse presque hypocra - 
tériforme, à limbe presque bilabié ou ringent ; capsule séparable 
en plusieurs parties ; herbes ou arbrisseaux. (Genres Mallophora, 
Chloánthes, Priva, ; Dipyréna, Verbena, Bouchea, Stachytar xk 
Lippia.) ; 

h° Lanranées. Capitules ou épis; calice tübuleux, court, mem - 
braneux; corolle tubuleuse subhypocratériforme, limbe oblique, 
subbilabié; drupe à deux noyaux. (Genre Lantana.\ 
| 5° Duranrées. Grappes lâches; calice tubuleux où en coupe, 
persistant autour du fruit; corolle eampanulée ou en coupe; drupe 
à 2-4 noyaux biloculaires ; arbrisseaux de l'Amérique. (Genres Ci- 
tharexylum et Duranta ) 

6° PÉrn££Es. Grappes làches; calice en coupe à cinq dents ; épi- 
calice à cinq divisions, coloré, soudé à sa base avec le calice; 
capsule coriace indéhiscente; arbrisseaux d'Amérique, le plus 
souvent volubiles. (Genre Petræa.) 

La tribu des Vitéées est partagée en trois sous-tribus : 

4° Svmpnorémées. Cymes contractées d'un petit nombre 
fleurs, entourées d'un involucre; capsule coriace, indébiscente ; 
arbrisseaux volubiles des Indes orientales. (Genres Symphorema, 
Sphenodesma, Congea. ; 

2° Carvorrérivées. Cymes non entourées d'un involucre; drupe 
pleine de sues, ou charnue ou spongieuse, ete. ; arbres et arbris- 
seaux, (Genres Caryopteris, KEEA Hymenopyrainis, Pero- 
nema.) 

3* Vimicées. Cymes non entourées d'un woi: ; drupe char- 
nue, spongieuse, trés rarement à noyaux ; arbres et arbrisseaux. 
(Genres Pityrodia, T'ectona, Premna, Petitia, Callicarpa, Ægi- 
phila, Volkameria, Clerodendrum, ee Oxera, petii, 
Gmelina: eee Fu — 


douteux, Helms ; 


i) fa A ak 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 181. 


ment : celle de A. L. de Jussieu, dont le caractère de première 
valeur est l'inflorescence et dont les caractères génériques sont 
lirés de la nature du fruit; c'est à peu prés celle de M. Schauer; 
— la classification d'Endlicher, dont le principal caractère repose 
sur la nature du fruit; elle rappelle celle d' Adanson et a été imitée - 
par M. Meisner et Walpers. 

La monographie de M. Sehauer, adoptée avec raison par 
M. Clos (1), a fait connaitre la famille des Verbénacées d'une 
manière bien plus précise qu'on ne l'avait fait jusqu'alors. Le 
genre Buchia H. B. K., admis par Endlicher, a été rejeté et re- 
porté dans les Rubiacées; le Pyrostoma, Mey., et le Walrothia 
Rorn., ont été réunis aux Vitex; les Chaseanum E. Mey., sont 
devenus des Bouchea Cuaw.;le genre Hosta Jaco. a été désigné 
sous son véritable nom de Cornutia Prvw.; les diverses sections 
du Verbena EwnL. ont été mieux analysées, et parmi elles, les 
Stachytarpheta Vanu ont été rétablis comme genre à nom- 
breuses espèces; une autre section, celle des Melasanthus Pour a 
été réunie au genre Stachytarpheta, tandis que les Bouchea ont 
formé un genre distinct. . 

Mais l'analyse des genres n'avait pas été poussée assez loin; 
aussi les diagnoses sont parfois incomplétes ou erronées. De là, 
des erreurs dans les caractères des groupes et par conséquent 
dans la classification. Les Oftia A». (Spielmannia Men. ), aux- 
quels on avait reconnu des loges ovariennes biovulées et des 
ovules dressés, ont en réalité deux loges quadriovulées et des 
ovules suspendus, à raphé interne, à micropyle supérieur et 
extérieur (2); les trois genres Symphorema Roxs. , Sphenodesma 
Jack, Congea Roxs., n'ont aucun des caractéres des Verbé- 
nacées. Il en est de méme des Avicennia L., et probablement 
du genre Adelosa BL., que Blume rapproche des Sphenodesma. 

Une disposition trés remarquable dans l'ovaire des Verbénacées 


t (4) Ann. d sc. nat., E is vol, ^ p; 378 amus. bus +» 
(2) Voy: Adansonia, vol, IE, p. 5... peers co 


189 | REVUE 


et qui a été négligée par la plupart des auteurs, c'est de présenter 
des placentas pariétaux, libres dans la plupart des genres, unis 
aux fausses cloisons dans d'autres, réunis ailleurs entre eux et 
aux fausses cloisons et déterminant alors de vraies loges. — Une 
autre particularité non moins remarquable, c’est cette atrophie 
constante de l'une des branches de chaque placenta dans quelques 
genres, tels que les Bouchea, les Stachytarpheta, ete. 

Avec l'opinion préconeue que les Verbénacées n'avaient pas de 
placentas pariétaux, on n'en a vu nulle part : les CAloanthes, les 
Priva, les Citharexylum, les Callicarpa, les Ægiphila, les Ca- 
vyopteris, etc., ont été regardés comme offrant deux ou quatre 
loges ovariennes, quoiqu'ils aient deux placentas pariétaux des 
mieux marqués. 

Nous avons montré plus haut que les caractères sur lesquels 
reposaient les classifications: étaient ou trop: variables ou trop 
exclusifs, souvent même erronés. En suivant les plantes dans leur 
développement, nous avons pu voir quels étaient ceux de leurs 
organes qui présentaient les caractères les plus stables. En les 
étudiant comparativement, nous avons vu naitre ces organes avee 
des rapports dissemblables ou subir des modifications qui les fai- 
saient différer à l'âge adulte. De cette manière, nous avons pu mieux 
apprécier les ressemblances et les différences. Nous sommes loin 
cependant de présenter une classification telle que nous la sentons; 
une série linéaire, un tableau, des divisions paralléles ne rendent 
que très imparfaitement les relations qui existent entre les diverses 
productions de la nature. 

On peut partager les Verbénacées en : 

A. Verbénacées à fleurs régulières; 
B. Verbénacées à fleurs irrégulières. 

Les Verbénacées à fleurs régulières sont : 

1? Isoméeres; 


3% Non isomeres. ue His SUD 
Vm fleurs isomères ont un ovaire : 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 183 


Les fleurs non isoméres ont un ovaire : 


| Amerina. 
a. A deux placentas pariétaux latéraux biovu- ed 
: H j - Æ giphila. 
lés et deux fausses cloisons entre ces placentas. : 
Callicarpa. 


b. A deux loges antérieure et postérieure bi- 
ovulées et deux fausses cloisons partant des pa- 4 Petitia. 


rois antérieure et postérieure. . . . . . . . . . 
Tectona, 
* : Hemigymnia. 
c. À quatre loges aniovulées. .. so. srs 
4 °8 Seleroon. 
Mallophora. 


Les Verbénacées à fleurs irrégulières ont un ovaire : 
a. A quatre placentas pariétaux latéraux biovulés et quatre fausses 
cloisons s'avancant entre les placentas. i 

b. A deux placentas pariétaux latéraux biovulés et deux fausses 
cioisons s'avançant entre les placentas (très rarement quatre ue uni- 
ovulées). f 

c. À deux placentas pariétaux antérieurs uniovulés et une fausse 
cloison postérieure (rarement deux loges latérales uniovulées). 

d. A deux loges biovulées; l'une antérieure, l'autre postérieure. 

La série a comprend le genre... ::..4 — Duranta; 
dont le fruit est une drupe à quatre noyaux bilo- 
culaires et dispermes. . 

La série b comprend les plantes dont le fruit est 
déhiscent : 


FOND sue rg mh Caryopteris. 
| Hymenopyramis, 

i Amethystea. 
2* En deux noyaux biloculaires, à loges mono- 
spermes, LJ LJ . hj LI * LI 1 *. FE: € . E i Bru 4 * 4» © 


Priva. 


Clerodendron. 
Amatania.. 


3° Le fruit est une drüpe à qualio S noyaux in- 
complets, uniloculaires, à loges monospermes 
(souvent s aapi ou oem Fe, a 


Verbena. 
Tetraclea, 
1° ° En quatre noyaux uniloculaires, à loges ) Teucridium. 
"+ 


Ozera. 


181 ; REVUE 


: Citharexylum. 
| Volkameria . 
h° Drupeà deux noyaux latéraux biloculaires, Y Chloanthes. 
À log ON TU Lier Pityrodiu. 
Quoya. 
Holsmkioldia. 


à : : . 4. f Tamonea. 
5° Drupe à noyau unique quadriloculaire, à | 


Cornutia. 
AMEN NENNEN. cocer cn Enn 


Lachnocephalus. 


La série c comprend les plantes dont le fruit 
est déhiscent : 


pp RR Blairia. 
T ces, Tut un Stachytarpheta. 


Lippia. 
2° Le fruit est une drupe à deux noyaux laté- Baillonia. 
raux, uniloculaires, à loges monospermes. . : 
3* Le fruit est une drupeà noyaux unique, à 
deux loges latérales, monospermes. . . 


Lantana. 


Bouchea 
1° En deux noyaux latéraux, uniloculaires, = pem, 
| Petrea. 


La série d comprend les genres dont le fruit : 


Vitex. 
Est une drupe à noyau unique, quadrilocu- ; gui 
laire, à loges monospermes. . . ... ) eu umet : 
; Peronema. 
Espadea. ? 


La classification parallèle laisse voir entre ces différents groupes 
des rapports très remarquables. Nous essayons de les montrer 
dans le tableau suivant : 


_ FLEURS RÉGULIÈRES. FLEURS IRRÉGULIÈRES, 
Geunsia. e " 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES, 185 


MÊME OVAIRE. 


| Petitia. Vitez. 
j Etc. 
Tectona. * 
Hemygymnia. T 
Etc. 


FLEURS IRRÉGULIÈRES, 


. Deux placentas pariétaux laté- ^ Deux placentas pariétaux anté- 
raux biovulés ou quatre loges uni- rieurs ou deux loges uniovulées. 
ovulées. : 

CALICE, COROLLE ET ANDROCÉE SEMBLABLES. 


Verbena. Bouchea. 
Tamonea. Casselia. 
Priva. - Blairia. 
Citharexylum. ` ; Baillonia. 
Ete. ! Etc. 


DESCRIPTION DES GENRES. 


Il. VERBÉNACÉES A FLEURS RÉGULIÈRES. 


LI 


A. FLEURS ISOMÈRES. 


4. CINQ PLACENTAS PARIÉTAUX BIOVULÉS. 


GEUNSIA Br. 
— — Roxs. — Sou. 


Calice gamosépale à í cinq dents ; -— anlérieures, deux latérales 
el une postérieure. Corolle gamopétale , tubuleuse, régulière; 
tube cylindrique, glanduleux ; limbe de cinq divisions égales, al- 
ternes avec les dents du calice; préfloraison cochléaire (parfois 


186 REVUE 


quinconciale). Cinq étamines égales, alternes avec les divisions de 
la corolle, insérées à la base du tube; filets sinueux dans la pré- 
floraison, exserts lors de l'anthére; anthéres biloculaires, in- 
trorses, s’ouvrant au sommet du sillon longitudinal de chaque 
loge. Ovaire hémisphérique, entouré à la base d'un anneau glan- 
duleux, uniloculaire, à cinq placentas pariétaux bilamellés et biovu- 
lés, superposés aux divisions du calice; cinq fausses cloisons 
s'avancent des parois vers le centre de l'ovaire, entre chaque pla- 
centa. Style sinueux dans la préfloraison, exsert lors de l'anthése, 
terminé par cinq petits lobes stigmatiféres superposés aux divisions 
de la corolle. Ovule attaché à l'extrémité des lames placentaires 
révolutées, dressé, semi-anatrope, à chalaze supérieure, à micro- 
pyle inférieur. 

Le fruit est une drupe..... A 

Les Geunsia sont des arbres des Indes orientales et de l'Archi- 
pel Indien ; à rameaux tomenteux ; à feuilles opposées au sommet, 
alternes à la base, simples, glanduleuses. Les inflorescences sont 
axillaires ; elles consistent en cymes bipares à grand nombre de 
générations. 


Ex. : G. farinosa Bi. (ZottiNGEn, n. 786), Java. — CuminG, Manille, 
n; 1773 (herb. Mus. et herb, Les.) (1). 


Cf. BL., in Flora, 1825, p. 819. 
ExpL , Gen. plant,, n. 3418. 
Meisn., Plant. vasc. gen., p. 291. 
 Roxs , Flor, Ind. , vol. I, p. 395 (ed. 1832). 
Sca., in Prodr. DC., vol. XI, p. 646. 
Warr., Hep. bot., vol. IV, p. 131. 


(1) Ce genre, fondé par Blume en 1825, fut regardé par Roxburgh comme un 
Callicarpa et appelé C. pentandra, Dans les Genera d'Endlicher et de Meisner, il 
figure comme genre ; dans le Prodromus de De Candolle, il figure comme ‘espèce de 
Callicarpa; dans le Repertorium. de bee i Mare à à > fols e et comme e 
wapa —— — di 


m Ba Lie PA jd 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. ` 187 


B. FLEURS NON ISOMÉRES. 


a. DEUX PLACENTAS PARIÉTAUX LATÉRAUX BIOVULÉS. 


.. 1. AMERINA DC. 


Ægiphila sp. Scu. — Bruckea Kr. er Karst. — Ehretia | 
tomentosa et ternifolia H. B. K. 


Calice infundibuliforme à cinq divisions peu profondes, égales ; 
deux sont antérieures, deux sont latérales et une postérieure; pré- 
floraison valvaire. Corolle hypocratériforme, plus haute que le 
calice; tube cylindrique ; limbe de cinq divisions égales, alternes 
avec celles du calice; préfloraison cochléaire ou quinconciale. Cinq 
élamines égales, alternes avec les divisions de la corolle, insérées 
sur sa gorge; filets très courts; anthères biloculaires, introrses, 
à déhiscence longitudinale. Ovaire subconique ou globuleux, glan- 
duleux à la base, uniloculaire, à deux placentas pariétaux latéraux, 
bilamellés et bi-ovulés ; deux fausses cloisons s'avancent des pa- 
rois antérieure et postérieure de l'ovaire vers son centre; style 
inclus, terminé par deux longs filaments stigmatifères dont l'un est 
antérieur, l'autre. postérieur. Ovule attaché à l'extrémité de la 
lame placentaire révolutée, semi-anatrope, à chalaze supérieure, 
à micropyle inférieur. | 

Le fruit est une drupe charnue entourée à la base par le calice 
aecru et durci. Elle renferme quatre noyaux souvent incomplets, 
monospermes. La graine conserve la direction de l'ovule. Elle se 
compose d'une enveloppe assez épaisse et d'un embryon à eoty- 
lédons elliptiques, charnus, à radicule trés courte et infère. 

Les Amerina sont des arbres de l'Amérique méridionale ; à 

rameaux tomenteux ou verruqueux ; à feuilles opposées, longue- 
— à limbe entier, bano cc et au 


488 REVUE 


sommet, penninervié. Les inflorescences sont axillaires et consis- 
tent en cymes bipares composées, rarement complètes. 


Les deux espéces de ce genre ont été trouvées par Humboldt et Bon- 
pland dans la Nouvelle-Grenade. Malgré les bonnes analyses et les 
excellentes figures de ces auteurs, elles avaient été rapportées au genre 
Ehretia. De Candolle en fit le genre Amerina, qu'il placa sous toutes 
réserves dans les Borraginées. Meisner le rangea-sous le méme nom 
dans ses Ehrétiacées, et Endlicher dans ses Aspérifoliées. La caractéris- 
tique de ce genre s'applique exactement à l’Ægiphila verrucosa ScR., 
auquel MM. Klotzch et Karsten ont donné le nom générique de Brückea. 


Ex. : A. tomentosa DC. (Trisna, Nov. Gren.) 
À. ternifolia DC. ( id. ) 


Cf. DE Cawp., Prodr., vol. IX, p. 512. 
ENDL., Gen., n. 3743, f; 


H. B. K., Nov, gen. et spec., vol. IH, p. 65, 66, fig. 208, 209. 
Kansr., Auswahl und Schonblühender Gervasche Venezuela's, p. 31, 
tab. 10. 


Meisn., Gen., pl. vase., p. 218. 
Scu., in Prodr., DC., vol. XI, p. 650. 


2. ÆGIPHILA Jaco. 


Knoæia sp. P. Bn. — Manabea Auer. — Omphalococca Wizo. 
— Petitia sp. H. B. K. 


Calice gamosépale à quatre dents ou quatre divisions égales ; 
deux sont antérieures, deux sont postérieures, Corolle tubuleuse, 
plus haute que le calice; tube cylindrique, limbe à quatre divi- 
sions égales, alternes avec celles du calice; préfloraison cochléaire 
ou alternative. Quatre étamines égales, alternes avec les divisions 
de la corolle et insérées sur sa gorge; filets inclus ou exserts; 
anthéres biloculaires, i introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire 
Minen ou à oyoide, Slanduleux àla: baap, Ue. e à — 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 189 


sons s'avaneent des parois antérieure et postérieure de l'ovaire 
vers son centre. Style inclus ou exsert, terminé par deux longs fila- 
ments stigmatifères sinueux, l'un est antérieur, l'autre est posté- 
rieur. Ovule attaché à l'extrémité de la lame placentaire révolutée; 
semi-anatrope, à chalaze supérieure, à mieropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe à mésocarpe souvent peu développé, en- 

tourée plus ou moins par le calice accru et durci. Elle renferme 
quatre noyaux (ou moins, par avortement). Chacun d'eux est uni- 
loculaire et monosperme. La graine conserve la direction de 
l'ovule. Elle renferme, sous une enveloppe membraneuse, sèche, 
un embryon à cotylédons elliptiques, épais à radieule courte, 
infére. 
Les Ægiphila sont des pur ou des arbrisseaux de l’ Amérique 
tropicale. Leurs rameaux sont comprimés ou tétragones ; leurs 
feuilles simples, opposées ou verticillées. Les inflorescences con- 
sistent en cymes bipares composées, axillaires ou terminales. 


Aucune espèce d'Ægiphila n'a été désignée comme présentant cinq 
divisions à la corolle et au calice et cinq étamines; celles que nous avons 
analysées ont été constamment sur le type 4. Jacquin, qui 'dans ses 
Observat. bot. représente lÆ. martinicensis avec quatre divisions à 
chaque verticille du périanthe, donne une figure dans Hort. Schünbr., 
qui représente la même plante construite sur le type 5. « Cette plante, 
dit-il, fleurit abondamment chaque année au mois de juin; dans le jardin 
de Schónbrun, mais ne donne pas de fruit... La plupart de ses fleurs 
sont tétrandres ; elle en a quelques-unes pentandres avec une corolle à 
cinq divisions ; trés peu sont exandres. » 

Cette observation montre combien l' Amerina diffère peu de l' Æ'giphila. 

Chamisso remarque avec raison que dans les différentes espèces de ce 
dernier genre, certaines fleurs ont des étamines exsertes et un style court, 
tandis que d'autres ont des étamines incluses et un style longuement 
exsert M. Schauer admet que les premières sont des fleurs mâles et les 
secondes des fleurs femelles ; il admet méme des distinctions dans les 
inflorescences des unes et des autres. Nous croyons que les fleurs fran- 
chement dioiques sont rares dans ce genre; nous avons trouvé des 
ovules souvent moins développés, il est vrai, dans les fleurs dites mâles, 
mais toujours du pollén dans les étamines des fleurs. dites femelles. 


190 
E 


REVUE 


x. : Æ. arborescens Vaur (coll. R. Senucg. (1853-54), n. 3413, Brésil} 


(herb. Mus). 


4E . cordata Pope. (coll. PogPPic) (herb. Mus.). 


E. cuspidata Man. (BLANCHET, n. 3269. Brésil) (h. Mus.) 

Æ. elata Sw. (Descruseaux, Saint-Domingue) (herb. Juss.). 

Æ. fluminensis Sw. (BLANCHET, n. 1740, Brésil) (h. Mus.). 

Æ. fœtida Sw. (herb. Juss.). 

Æ. leta Kra: (Bowpr., Rio-Magdalena). 

Æ. Lhotzkhiana Cham. (BLANCHET, n, 1912, Brésil. — CLAUSSEN, 
n.. 631, Minas-Geraés, — Guit.tcEiN, Cat., n. 515). 

Æ. levis Juss. (Saint-Domingue) (herb. Juss. ). 

Æ. martinicensis Jaco. (PLÉe (1820), Martinique). 

Æ . multiflora Wiz et Pav. (herb. Mus.). 

ZE. mutisii Ktu. (BONPLAND, Amérique équat.). 

Æ . villosa Vaut (envoyé par Vahl en 4796) (herb. Juss.). 


cf. Aust., Hist. des plant. de la Guyane franç., vol. I, p. 62, pl. 23, 


24, 25. 


P. Br., Jam., p. 150, tab. 3, fig. 3. 


Cuan., in Linnæa, vol, 7, p. 110-112. 

ENDL., Gen., n. 3743. 

H. B. K., Nov. gen. et spec., p. 259-252, pl. 130, 131. 

Jaco., Observ. botanic., pars M, p. 3, tab. 21, et hort. Schonb., 
fig. h6. 

Juss., Ann. Mus., vol. VIL, p. 76. 

Kru, Synops. plant., vol. H, p. 43, hh. 

Lin., Mant. , 198. 

Maisnen, Gen. plant. vasc., p. 292. 

Ruiz gr Pav., Flor. peruv., vol. 1, p. 50, tab. 76, fig. 6. 

Sen., Prodr., vol. XI, p. 647-655, et in Mart., Flor. Bras., 

fasc. X, p. 280-287, pl. 47. 

Swartz, FL. ind. occid. , vol. I, p. 254-261, et Prodr. Flor. ind. 

Loti; 9,482. 

VAHL, Eglog. americ., p. 15-16. 

VerLozo, Flor, flum., tab. 88, 89, 91, 92, 93, " 95, 97. 

WILLD. — — peque P Pu. 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES, 191 


ð. CALLICARPA L. 


Burcardia Dunam. — Johinsonia Caress. — Porphyra Lour. — 
Sphondylococcum Miren. 


Calice gamosépale, régulier, à quatre divisions plus ou moins - 
longues , égales ; deux sont antérieures, deux sont. posté- 
 rieures. Corolle gamopétale , régulière ,  hypocratériforme ` ou 

campanulée, dépassant le calice; tube court; limbe de quatre 
divisions égales, alternes avec celles du calice ; préfloraison alter- 
native ou cochléaire. Quatre étamines égales, alternes avec. les 
divisions de la corolle et insérées à la base de son tube; filets si- 
nueux dans la préfloraison, exserts lors de l’anthèse ; anthères 
biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire globu- 
leux, uniloculaire, à deux placentas pariétaux bilamellés et biovu- 
lés et à deux fausses cloisons partant de ses parois internes anté- 
rieure et postérieure; style sinueux dans le bouton, exsert lors de 
l'anthése, terminé par deux petits renllements stigmatifères ; l'un 
est antérieur, l'autre est postérieur. Ovule attaché à la lame pla- 
centairerévolutée, ascendant, semi-anatrope, à chalaze supérieure, 
à mycropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe à mésocarpe farineux et à quatre noyaux 
incomplets et monospermes. La graine est attachée à la paroi 
externe du noyau et à la méme direction que l'ovule. Elle se com- 
pose d'une enveloppe mince, d'un albumen qui disparait parfois 
totalement à la maturité et d'un embryon dressé, à cotylédons 
elliptiques, à radicule infère. — 

Les Callicarpa sont des sous arbrisseaux, des arbrisseaux ou des 
arbres qui croissent en Asie, en Amérique et à la Nouvelle-Hol- 

lande. Les organes de la végétation sont souvent glanduleux ou 
tomenteux; les poils simples ou étoilés. Les rameaux sontarrondis, 


les feuilles simples, opposées, penninervi "a es inflorescences 


199 : REVUE 


sont axillaires; elles consistent en cymes bipares d'un grand 
nombre de générations. 


Ogs. — Les Callicarpa se rapprochent beaucoup des Ægiphila par les 
caractères essentiels ; mais il est un ensemble d'autres caractères qui ne 
permettront jamais de les confondre. 

L'inflorescence, qui est axillaire et terminale chez les ,Z/giphila, est 
toujours axillaire, jamais terminale, chez les Callicarpa. 

Le calice persistant se durcit dans les Ægiphila, il reste membraneux 
dans les Callicarpa. 

Les étamines s’insèrent sur la gorge de la corolle des penige et au 
fond du tube dans les seconds. 

Le style se termine par deux longs filaments chez les premiers, et par 
deux renflements chez les seconds. 

La préfloraison des étamines et du style affecte une disposition dé- 
terminée chez les Callicarpa; la disposition de la préfloraison, chez les 
Ægiphila, est toute différente et aussi constante. 

Le fruit des Ægiphila n’a ordinairement qu'un ou deux noyaux , les 
autres avortant; celui des Callicarpa contient toujours quatre noyaux 
fertiles. 


Ex. : C. acuminata Kru. (herb. BoNPLAND). 
C. arborea Roxs. (herb. Juss.). 
C. bicolor Juss. (Commersox, Port Praslin) (herb. Juss.). 
C. cana WALL. (cultivé au Muséum. — Herb. WaLuica, n. 1834). 
C. americana L. (cultivé au Muséum. — Herb, MicBAUX). 
C. Cumingiana Sca. (Cumwe, n. 1707, Manille) ce Mus: r) 
C. lanata Vant (WALL., Cat., n. 1831). 
6. purpurea Juss. (cultivé au Muséum) (herb. Juss.). 
C. macrophylla Vani.. (herb. Juss. et Warr., Cat., n. 1829). 
C. magna Scu. (coll. Cuming, n. 1266, Manille) (herb. Mus. ) 
€. reticulata Sw. (Saint-Thomas) (herb. Mus.). 
C. Roxlurghii Watt. (WaLL., Cat., n. 1833). 
C. Wallichiana Wie. (LESCHENAULT, Ceylan) (herb, Mus.) 


"E: villosa Vaut I de erii — inui 
Etc.,etc. —' 


5s n Botanical Magos. "m aon S Sa Dee o 
P. Brows, For. nov Holl, Te Wido malle enlfinsi 


DU GROUPE PES VERDÉNACÉES. 193 


Bum., Bijdr., p. 819. 

Duna., Arbr. et arbust., vol. I, p. 3, tab. 4h. 
CarEsB. , Hist. nat. de la Carol., vol. M, p. 47, tab. 47. 
Enp., Gen., n. 3712. 

GognTN., De fruct., vol. Il, p. 80, tab. 94. 

Hasx., Hort. Bogor., p. 136. 

Hook. , Exot. flor., vol. Il, pl. 133. 

H. B. K., Nov, gen. et spec., p. 252. 

Juss., Gen., p. 407. — Ann. Mus., vol. VII, p. 7 et p. 69. 
Lam., Dict. ill., tab. 69, 

Linn., Gen., n. 135. 

Lour., Flora cochinc., vol. I, p. 87, ed. 1793. 

MEisn., Gen. pl. vase., p. 291. 

Mrrcp., Ephem. cur. nat., vol. VIII, p. 218. 

Roxs., Flor. Ind. occid., vol. I, p. 390, 395. 

Sca., in Prodr.. DC., vol. XI, p. 640-647. 

Sw., Flor. Ind. accid., p. 34. 

Tuung., Flor. jap., p. 60. 

Vant; Symbol. bot., vol. II, p. 12. 

War. , Rep., vol. IV, p. 125. 


3. OVAIRE A DEUX LOGES BIOVULÉES ; L'UNE ANTÉRIEURE, L'AUTRE POSTÉRIEURE. 


1. PETITIA Jaco. 


Calice en forme de coupe, à quatre pelites dents égales ; deux 
sont antérieures, deux sont postérieures. Corolle infundibuliforme ; 
tube dépassant peu le calice; gorge poilue ; limbe à quatre divi- 
sions égales, alternes avec les dents du calice; préfloraison imbri- 
quée. Quatre étamines égales, alternes avec les divisions de la 
corolle, insérées vers le haut du tube; filets courts; anthéres 
biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire globu- 
leux, à deux loges biovulées; l'une antérieure, l'autre postérieure; 
deux fausses cloisons s'avancent des parois internes antérieure 
et postérieure de chaque loge vers le centre de l'ovaire; style 
s'élevant jusqu'au niveau des élamines, terminé par deux petits 

n. : 13 


191 REVUE 


crochels stigmatifères ; l'un est antérieur, l'autre postérieur. Ovules 
attachés près de la ligne médiane de la cloison, ascendants, semi- 
anatropes, à raphé intérieur, à chalaze supérieure, à micropyle 
inférieur et externe. | 

Le fruit est une drupe élue) à la base du calice aceru, durci 
et déformé. Elle renferme un noyau unique, quadriloculaire, à 
loges monospermes, qui.est creusé d'une cavité dans son axe et 
à sa base. La graine est attachée dans l'angle interne de la loge et 
conserve la direction de l'ovule ; elle se compose d'une enveloppe 
mince et d'un embryon dressé, à catylédons elliptiques, à radicule 
infère. i 

Les Petitia sont des tions des Indes occidentales; ra- 
meaux sub-tétragones; feuilles opposées, simples, ordinairement 
réticulées. Les inflorescences sont axillaires ou terminales; elles 
consistent en grappes composées de cymes bipäres. 


Oss. — Les Petitia se rapprochent des Cállicarpa et des Zgiphila, 
mais ils s'en distinguent par leur'ovaire à deux’ loges biovulées, par la 
forme de leur corolle, sa gorge poilue, la terminaison du style, par leur 
fruit, qui ne contient qu'un noyau unique à quatre loges, etc. 


Ex.: P. “Domingensis Jaco. (PotrEAU, Saint-Domingue, 1 803). — n. 
in herb. Juss., envoyé par Vaak en 1797, sous le nom de Ci- 
tharexylum melanocardium Sw. Id. (herb. DeL.). 


f. : Ewpr., Gen. plant., n. 3705. 
 GognTN., De fruct., vol. T, p- 270, tab. 56. 

o JACQ., Hist. Stirp. americ., p. Ah, tab. 182, fig. 6. 
o0 ooo Juss., Ann. Mus., vol. VII, p. 68. 
-sdent Mass, Gen. plant. vasc., p. 291. 
po .. Scu. in Prodr. DC., vol. XI, p. 639. . 

— Sw., Flor. ind. occid., vol. II, p. 1046. 
| — v Hepert. hot. vol: IV, P um. 


ULSTHI H6 Ppa HAVE € 
4 cor W 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 495 


h. OVAIRE A QUATRE LOGES UNIOVULÉES; DEUX ANTÉRIEURES 
ET DEUX POSTÉRIEURES. 


| 4, TECTONA Lis. 


latus, Rungu. , Theka Rage, 


Calice gamosépale, velu, à cinq ou six divisions égales; préflo- 
raison quinconciale.;,.Corolle monopétale, eampanulée, dépassant 
peu le calice; tube court, en entonnoir; limbe de einq ou six divi- 
sions égales, alternes avec celles du calice; préfloraison cochléaire 
ou quineoncíale. .. Cinq ou Six étamines égales, insérées vers le 
milieu du tube de la corolle et alternés avec ses divisions ; filets 
gréles, exserts, recourbés en dehors dans la préfloraison ; anthéres 
biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale (extrorses dans 
la préfloraison, par suite de la flexion du filet). Ovaire fusiforme, 
poilu, entouré à la base d'un gros disque glanduleux, ereusé d'une 
cavité dans son axe vertical, quadriloculaire, à loges uniovulées ; 
style sinüeux dans la préfloraison, exsert lors de 1 'anthése, terminé 
par deux filaments courts, en erochet; l'un est antérieur, l'autre 
postérieur. Ovule attaché dans l'angle interne de la loge, dressé, 
semi-anatrope, à raphé intérieur, à micropyle inférieur et externe. 

Le fruit est inclus dans le calice persistant et membraneux. 
C'est une drupe complétement recouverte d'un tissu épais de poils 
rameux et qui renferme un seul noyau creusé dans son axe longi- 
tudinal. U est quadriloculaire, à loges monospermes. La graine 
est dressée, comme l'ovule, et renferme, sous des téguments mem- 
braneux, un embryon pre à cos cnin elliptiques, à Faite 
infêre. "^ 

Les Tectona sont des arbres de l'Amérique "iei lo et 
des Indes orientales; rameaux anguleux, souyent couverts d'un 
duvet. dei ils rico feuilles Fe opposées, «wires, très 


196 | REVUE 


ou terminales. Elles consistent en un nombre très considérable 
de fleurs disposées en grappes composées, terminées. 


Ex.: T. grandis (GuittEMIN (1839), n. 660, Riode Janeiro, herb. Mus.). 
Id. (recu de Bombay, par MM. Mawpanp et SAUCDE). 
T. Hamiltonia WALL. (herb. Vaur., n. 773). 


Cf. : EnpL., Gen., n. 3703. 
GÆŒRTN., De fruct., vol. l, p. 274, tab. 57. 
Juss., Gen., p. 108. 
Mais, Gen. plant. vasc., p. 291. 
Rugeo., Hort. Malab., vol. IV, p. 57, tab. 27. 
Roxs., Flor. ind., vol. 1, p. 600. 
Rumpa., Herb. Amboin., p. 3h, tab. 18. 
WALL. , Plant, asiat. rar. , vol, IN, p. 68, tab. 294. 
Warr., Repert. bot., vol. IV, p. 98-99. 
Wiro., Spec. pl., n. 108. 


2, HEMIGYMNIA Gnirr. 


Calice gamosépale, infundibuliforme, strié, à cinq dents. Corolle 
gamopétale régulière ; tube infundibuliforme ; limbe de cinq divi- 
sions alternes avec les dents du calice, deux fois plus longues que 
le tube. Cinq étamines égales, incluses. Ovaire quadriloculaire, à 
loges uniovulées; style profondément partagé en deux portions 
stigmatiféres, ovule ascendant. Le fruit est pne drupe entouree 
dans sa moitié inférieure par le calice persistant et cupuliformc. 

Les Hemigymnia : sont des arbres des Indes orientales, croissant 
le plus souvent au milieu des Tectona. Les nouveaux rameaux 
sont couverts d'un duvet rameux. Les feuilles sont simples, oppo- 


sées. Les inflorescences sont terminales et consistent € en grappes 
de cymes. (Grirr.) 


This genus appears to me more ! re near 


| | dy allied to 'eétonh! than to an7 
: iter, of the same natural family : it tit differs, however, abundantly from 
_tbatg M its calyx and 0 


roll the not essorted stamina, siyedirision 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 197 


of the styles, and half-naked fruit; like those of Tectona its leaves are rough 
from siliceous? deposits (1). 


3. SCLEROON Bentu. 


Calice campanulé, à quatre petites dents; deux antérieures: et 
deux postérieures. Corolle gamopétale régulière dépassant peu le 
calice ;. tube court, cylindrique; gorge poilue; limbe de quatre 
divisions égales, alternes avec les dents du calice; préfloraison 
alternative; les divisions latérales recouvrent les divisions anté- 
rieure et postérieure. Quatre étamines égales, alternes avec les 
divisions de la corolle et insérées sur son tube; filets courts; 
anthères biloculaires, introrses, à loges parallèles et à déhiscence 
longitudinale. Ovaire globuleux, à quatre loges superposées aux 
divisions du calice et uniovulées ; style court, terminé par deux 
branches stigmatifères droites, parallèles, inégales; l'antérieure 
est la plus grande. Ovule attaché dans l’angle interne de la loge, 
dressé, semi-anatrope, à raphé intérieur, à micropyle inférieur et 
externe. 

Le fruit est une drupe ovoide entourée à la base par le calice 
persistant ; son mésocarpe est charnu, et elle renferme un noyau 
unique à quatre loges monospermes. La graine conserve la posi- 
tion et la direction de l'ovule; elle renferme, sous une enveloppe 
membraneuse, un albumen qui: entoure un embryon à eotylédons 
épais, oléagineux, à radicule mousse, infére. 

Les Scleroon sont des arbres du Mexique ; à feuilles opposées, 
entières. Les inflorescences consistent en cymes axillaires pauci- 
flores. 


Ex.: Scleroon oleinum Benth. (m'a été M du "- de -= ré 
M. J. D. Hooker). 


Cf. : BsNrR., in Lind. Bot. regist. new. ser. XV, mise. Page chay 
Scn., in Prod. de DC., p. 697. 


> 


po ou sale on a ^m phagts dai Central T p» T 


198 UC REVUE 


lh. MALLOPHORA Expe. 


Calice gamosépale, persistant, à quatre divisions linéaires. Corolle 
fubuleüse, infundibuliforme ; tube éylindrique, plus haut qué le 
calice; limbe de quatre divisions égales, obtuses, droites. Quatre 
&lamines insérées sur la gorge de la corolle ; filets égaux, peu ex- 
serts. Ovaire à quatre loges uniovulées, à ovules ascendants ; style 
filiforme, tubulé, exsert, à stigmate épais. ' 

-Lë fruit est une drupe à à mésocarpe peu abondant, recouverte 
par le calice -connivent et persistant; elle se divise en vga pe 
ties contenant chacune uné graine dressée. . | 

Les Mallophora sont des arbrisseaux de là Nouvelle-Hollande, 
couvérts d'un duvet laineux; leurs feuilles sont opposées, presque 
sessiles. Les inflorescenees consistent en capitules où en eorymbes 


terminaux ; lés fleurs sont à l'aisselle de braetées et entourées d' un 
involuere EENID. ON 50961 5 5o pimite- TEES ib 


. 5. PHYSOPSIS Tencz. 


eios w— renina, tubuleux, oit à TUN divisions 
ai deux sont antérieures, deux sont postérieures. Corolle 
gamopétale, régulière, hypoeratériforme, glabre, dépassant peu le 
calice; tube droit; limbe de quatre divisions égales, lobées, alternes 
avec celles "Tm ; préfloraison cochléaire ou alternative. Quatre 
étamines égales, insérées sur la gorge de la corolle et alternes avec 
ses divisions; filets presque nuls; anthères biloculaires, introrses, 
à déhiscence longitudinale. Ovaire poilu, entouré à.$a base d'un 
disque. glanduleux ; à quatre. loges "d vu es x SUP 
; divisions. du calice; ; style i 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 199 


interne de la loge, ascendant, semi-anatrope, à raphé intérieur, à 
— inférieur et externe. ; 

- Fruit? Les Physopsis sont des-arbrisseaux recouverts d'un tissu: 
laineux ; ils eroissent à la Nouvelle-Hollande. Leurs rameaux sont: 
régale les feuilles petites, duvetées, les unes alternes, les autres: 
opposées ou verticillées. 

.Les inflorescences sont terminales. Ce sont des = simples; 
ahogan fleur est à Vaisselle d'une bractée. iioa 


| Ex. : P. spicata Turcz. (Coll. Drummonn IV, n. 234, herb. Dei). 
CF.: Toncz, Bull. de la Soc. des nat. de Moscou, v. XXI, 2e part. D 3^. 


B. VERBÉNACÉES A FLEURS IRRÉGULIERES. 


A. QUATRE PLACENTAS | PARIÉTAUX BIOVULES, OÙ HUIT LOGES 
. UNIOVULÉES. ii: 


© 4. DRUPE A QUATRE NOYAUX BILOCULATRES, A LOGES MONOSPERMES. 


4. DURANTA Lin. 


Castorea PLum. Ellisia Par. BRowx. 


Calice; gamosépale, irrégulier, tubuleux, à cinq dents aiguës 
inégales; deux sont antérieures et les plus grandes, deux sont 
latérales, une est postérieure et la plus petite. Corolle gamopélale, 
irrégulière, tubuleuse, dépassant le calice; tube à eoncavité pos- 
térieure; limbe oblique, à cinq divisions inégales, alternes avec 
les dents du calice; l'antérieure est la plus grande, les deux posté- 
rieures sont les plus courtes: préfloraison cochléaire. Cinq éta - 
mines insérées sur le tube de la corolle et alternes avee les divi- 
sions du limbe, l'étamine postérieure est réduite au filet, les 
quatre autres sont didynames, les antérieures sont les plus 
grandes ; filets inclus ; ; anthères pen giroa Je à déhis- 


200 REVUE 

cence longitudinale. Ovaire glanduleux à la base, uniloculaire, avec 
quatre placentas pariétaux biovulés et quatre fausses cloisons, ou 
huit-loculaire, à loges uniovulées. Il est creusé dans son axe lon- 
gitudinal ; style simple, inclus, terminé par quatre crochets stigma- 
tifères inégaux, alternes avec les placentas ; l'antérieur est le plus 
grand, le postérieur est le plus petit. Ovule attaché à la lame 
révolutée du placenta ou dans l'angle interne de la loge, ascendant, 
semi-anatrope, à chalaze supérieure, à micropyle inférieur et 
externe. ! 

Le fruit est une drupe à mésocarpe peu épais, charnu, conte- 
nant quatre noyaux biloeulaires; deux sont antérieurs, deux sont 
postérieurs; les loges sont monospermes. La graine est attachée 
dans l'angle interne de la loge, a la méme direction que l'ovule ; 
elle contient, sous une enveloppe mince, un embryon à cotylédons 
elliptiques, épais, à radicule courte, infère. 

Les Duranta sont des abrisseaux de l'Amérique tropicale. Les 
rameaux sont multiples à l'aisselle des feuilles et souvent trans- 
formés en épines. Les feuilles sont simples, opposées ou verticil- 
lées. Les inflorescences sont axillaires ou terminales ; elles con- 
sistent le plus souvent en épis simples. Chaque fleur est à l'aisselle 


d'une braetée et accompagnée de deux bractées ordinairement 
stériles. 


Ex. : D. macrocarpa Kru. (BNP, inm mérid., herb. Mus.). 
D. mutisii L. (Dousey, Pérou, herb. Mus.). 
D. Plumieri Jaco. (PorgAU, Saint-Domingue, herb. Mas.) 
Id., cultivé au jard. bot. de Rouen. 
D. triacantha — - herb. Juss., Bonrc., Am. máid. herb. 
Mus. Re ne 


Cf. : Bot. mag. , tab; 1159. 
TÊ b; Mb: BA: 1: i 
ps Baow. conte enata hin, pee p.22, tàb.29, 13 1. 


. Goœmrn., De fruct „vol, 2n p. 272, tab. 57, Ris 
 ENpL., ed n° 3 769. 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 901 


Juss., Gen., p. 109, et Ann. Mus., vol. VII, p. 77. - 
H. B.K., Nov. gen. et spec., vol. II, p. 254. 

Linn., Gen. (éd. 1778), n. 849. 

Meisn., Gen. plant. vase., p. 200. 


PLus., Nov. plant.amer. p.30,tab.79, et Plunt. amer. fasc. IV, p.70. 
Sca., în Prod. DC., vol. XI, p. 615. 
Sw., Observ., p. 246. 


Wito., Spec. plant.; vol. HI; p. 380. 


. B. DEUX PLACENTAS PARIÉTAUX LATÉRAUX BIOVULÉS 
OU QUATRE LOGES UNIOVULÉES. 


I 


4. FRUIT SÉPARABLE EN QUATRE PARTIES UNILOCULAIRES ET MONOSPERMES. 


1. VERBENA L. 


Billardiera Moxca. — Glandularia J. F. Guez. — Shuttleworthia 
Miss. — Uwarovia Bee. 


Calice gamosépale, irrégulier, tubuleux, plissé, à cinq dents 
inégales; deux sont antérieures et les plus grandes, deux sont 
latérales, la. cinquiéme est postérieure et la plus petite. Corolle 
gamopétale, irréguliére, hypoeratériforme ou tubuleuse, dépassant 
le calice; tube cylindrique ; limbe oblique, à cinq divisions iné- 
gales, souvent bilobées, alternes avec les dents du calice ; lanté- 
rieure est la plus grande, les deux postérieures sont les plus petites ; 
préfloraison cochléaire. Quatre étamines insérées vers le sommet 
du tube de la corolle, et alternes avec les divisions antérieures et 
latérales du limbe, didynames; les antérieures sont les plus 
grandes ; filets inclus; anthéres biloculaires, introrses, à déhis- 
cence longitudinale. Ovaire entouré à la base d'un disque glandu- 
leux. Il renferme quatre loges uniovulées, placées à la périphérie . 
deux sont antérieures, deux sont postérieures ; l'axe Jongitudinal 
de l'ovaire est un TM creux. n kc dans Tangle interne | 


^ 


202 REVUE 


de la loge, ascendant, anatrope, à raphé intérieur, à epicropyie 
inférieur et externe. -~ mb 

Le fruit est une drupe dont lé mésocarpe se réduit à une simple 
pellicule, Il se sépare, à la maturité, en quatre noyaux monosper- 
mes. La graine est attachée dans l'angle interne, conserve la direc- 
tion de l'ovule et renferme, sous une enveloppe mince, un embryon 
à cotylédons elliptiques, à radiculé courte, infère. 

Les Verbena sont des herbes ou des sous-arbrisseaux qui crois- 
sent sous les climats chauds et tempérés des différentes parties du 
globe. Leurs rameaux sont souvent tétragones, à feuilles simples, 
opposées ou verticillées, penninerviées. L'inflorescence consiste 
en épis axillaires ou terminaux formant, soit des inflorescences 
simples, soit des inflorescences composées, par suite de la transfor- 
mation en bractées des feuilles du sommet du rameau. Chaque 


fleur d'une inflorescence simple naît à l'aisselle d'une bractée, sur 
un axe commun. | etra PS : | Ma 


A l'exemple de M. Saniha nous retranchons du genre Verbena ENDL. 
les plantes que ce dernier auteur désigne sous le nom de Bouchea, de 
Stachytarpheta et de Melasanthus , plantes dont l' ovaire ne montre, à l’âge 
adulte, que deux loges latérales uniovulées. Les genres Glandularia 
J. F. Guer., Billardiera Mogscg, Shuttleworthia Mgiss., Uwarowia BGE. 
ont été avec raison réunis au genre Verbena L., dont ils ne diffèrent que 
par le prolongement du connectif des étamines antérieures. 


Ex: V- alata Caan. (GAUDICH. , “hérb. du Brés., n. 520, — cult. au Mus.). 
- oV. angustifolia Micux. (Micux:, Amér. sept., — cult. au Mus.). 
- +: V. asparagoides Gaz. et Hook. (C. Gay, Chili, herb. Mus.). — 
VF. AubletiaL. (Micax., Amér. mér. — cult. au Mus.). 
id y. Berterii Scu, (Berr. , Chili, herb. Mus.). NES | 
ec ys bipinnatifida Scu. (Tnicut, A. Gray, Amér. sept., herb. Mus.). 
© V. bonariensis L. (CLausex, Brésil, n. 37, cult. au Mus). : 
»racteosa MicX. (Micux., Amér sept., herb. Mus). 
V. canescens Kru. (BONPL., Mexique, herb. Mus.) 00 00 
| Ad V. chamædrifolia Juss. (Gaup, herb. d£ p 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 903 


V. cuneifolia R. et Pay. (Dow»., Pérou, herb, Mus.)." : 

V. dissecta Warp. (Gaup., herb. du Brésil, n. 546). 0 

V. erinoides Hook. (C. GAY, Chili, herb. Mus.) ^ - . 

V. glauca Giit. et Hook. (C. Gay, Chili, herb. Mus:). 

V. gynobasis. WEDD. (WEpp., Pérou aust., herb. Mus.). 
V. hispida R. et Pav. (C. Gay, Chili, herb. Mus.). 

V. lipozygoides Watr. (C. GAy, Chili, herb. Mus.). 

V. littoralis H. B. K. (Boxet., cult. au Mus.). ul 

^y. microphylla- H. B. K. (Bospr., herb. Mus.). -1 

V. minima MEY d lac — t Mus. 94- 

LV. officinalis L. eR T 

| V. paniculata Lai (cult. au M die qi 

V. phogiflora Cnam. (Gaup. „herb. du Brésil, ITAU 

V. polystachia H..B. K. (Boxeri, Am. équat.). AM 

V. ribifolia Warp. (C. Gay, Chili, herb. Mus.). |... 

V. scoparia GiLL. et Hook. (Lixpr., Andes, herb. Mus.) 

V. spathulata Gi. et Hook. (G. Gay, Chili, herb. Mus.), 

V. stricta Vent. (Micnx., Amér., — cult. au Müs.).. 

V. strigosa Hook. (TrécuL, Texas, herb, Mus.). 

V. sulfurea Swget (C. Gay, Chili, herb..Mus.). : | 2,7% 

V. supina L. (Quenr.-Dicr., Abyss., cult. au Mus.) 

V. tenera Spr. (Gavp., herb. du Brés., n. 548). xafi 
©. V. teucrioides Hook. (C. Gav, Montevid., herb. Mus. Juf 

V. thymoides L. (Gaup., herb. du Brés., n. 559). 

V. trifida Kru. (coll. HanrweG, (1843), n. 1353, Colombie). 

V. urticæfolia L. (Tn&cOL, Missouri, — cult. au Mus.).. 

V. valerianoides H. B. K. (Bowpr., Amér. équat. , herb. Mus.). 
V. venosa Hoox. (Gaun. , herb. du Brés., n. 515).- 


Cf. : Benta., Flor. Hartw., p. 21. 
Barn. Voy. Sulph. p. bA, 152, 153. 
“Bcanc, Flor. Filipp., p. 19. 
Boiss., Voy. bot. Esp., p. 520. 
Bot. Mag., n. 308, 1976, 2200, 3127, 3628, 3694. 
.. Bot. regist., n. 538, 1184, 1766, 1748, 1402. 
E Br., Jam., P- 415, 116. 
is m Ba. mee wa Fa 


REVUE 


Dow, Prodr. flor. nepal., p. 10^. 


. Gir. et Hook., Bof, miscell., p. 100-170. 


J. F. GuzL., Syst. veget., p. 920. 

GognaTN., De fruct., vol. L, p. 315, tab. 66, fig. 1. 

GRAE., n. Edinb. new philos. Journ. (1827), p. 176. 

W. J. Hook. et ARN. , 7hebot.of capt. Beech, p. ^1,58,67,156, 305. 

Jaco., Hort. Vindob., vol. IM, p. 82, tab. 176. 

Juss., Ann. du Mus., vol, VII, p. 73. 

Kru., Nov. gen. et spec., vol. H, p. 272-277, tab. 134-137. 

Lac., Gen. et spec., p. 19. 

Lask., Encycl., vol. VIH, p. 548. — Ilust., vol. E, p. 57. 

Lin’, Hort. Ups. , p. 9. — Sp. plant. p. 28, 29. Woets p. 86. 

Lour., Flor. cochin., p. 33. 

Maur. et Gargor., Bull. Acad. Bruz., vol. XI, p. 323. 

Minic., Act. acad. theod. palat., vol. "NEN 194, tab. 7. 

Meisn., pl. vasc. Gen. , p. 299. 

Meres, Reise um die Erde, p. 451. 

Micux., Fl. bor. americ., vol. IH, p. 44. 

Mogcu., Method., p. 369. 

Nzck., Elem. bot.,n. h60. 

PLUKN. , Phytogr., p. 382. 

REICHENB., Zeon. exot., p. 48, pl. 64. 

Ruiz et Pav., Flor. peruv. et chil., vol. I, p. 21-22, tab. 32, 33. 

Scu., in Prod. de DC., p. 535-551. 

SPRENG., Syst. veg., vol. IF, p. 749. 

Swanrz, Observ. bot. Erl., p. 16. 

SWEET., Brit. fl. gard., 2° sér., p. et tab. 9, 207, 318, 391. 

Taune., Flor. cap., p. 447. — Fl. jap., p. 22. 

VeLLoz., Flor. flum., tab. 39, LA, 53. 

Venr., Hort. cels., p. et tab. 53. 

Warr., Rep. bot., vol. IV, p. 12-33. Nov. act. acad. nat. cur., 
vol. XVII, p. 378, 379. 


iss TETRACLEA A. kin n | 


Calice gamosépale, à ube. Ri giam 


presque égales. Corolle hyp ocratérifort 
— limbe: de cinq divisions : i E erne 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 205 


lobes obovés, presque égaux; préfloraison..... Quatre élamines 
insérées sur la gorge de la corolle....; filets gréles; égaux, exserts 
lors de l'anthére, involutés dans le bouton; anthéres ovales à loges 
parallèles. .... Ovaire quadrilobé ; style filiforme, terminé par deux 
filaments stigmatiféres subulés. Ovule solitaire dans chaque loge, 
 amphitrope, pendu (?), à micropyle infére. 

Le fruit est entouré par le calice persistant et se compose de 
quatre noyaux sees, obovés, rétieulés, coriaces. La graine est 
unique dans ehaque noyau, légérement courbe, attachée vers le 
sommet de la loge et ne renferme pas d'albumen; son embryon 
est incurvé, à cotylédons ovales, épais, à radicule courte, infère. 

Les Tetraclea sont des herbes de l'Amérique septentrionale; 
leurs feuilles sont opposées, pétiolées. Les inflorescences consis- 
tent en cymes axillaires (Asa-Gnav). 


xs. : T. Coulteri A. Gray (D" CoutrER, Mexico, Coll. n. 1172). 


Id. {Waicur, Texas (1849), n. ^62). 
Id. (WnicnT, Nouveau Mexique (1851), n.1513), 
Id. (Dr Grec6, n. 502.) (As. Gray). 


Cf.: As. Gray, Sillim. journ., série 2. Vol. XVI, p. 97. 


3. TEUCRIDIUM J. D. Hook. 


Calice campanulé, à cinq divisions inégales : deux sont anté- 
rieures et un peu plus grandes, deux sont latérales, une est posté- 
rieure et la plus courte. Corolle gamopétale, campanulé, irrégu- 
lière, dépassant peu le calice; tube en entonnoir; limbe de cinq 
divisions inégales, allernes avec les divisions du calice; l'anté- 
rieure est la plus grande, les deux postérieures sont les plus 
courtes; préfloraison cochléaire. Quatre étamines didynames, 
allernes avec les divisions antérieure et latérales de la corolle et 
insérées au fond du tube; les antérieures plus haut que les laté- 
rales; filets enrot lés dinde, en avant fans la préfloraison, ex- 


906 REVUE 


seris lors de l'anthése ; les antérieurs sont plus longs que les laté- 
raux ; anthéres attachéesau filet par le milieu du dos (uniloculaires 
Hoox.), introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire poilu au 
sommet, quadrilobé, uniloculaire, à deux placentas pariétaux laté» 
raux bilamellés et biovulés ; deux fausses cloisons s'avancent des 
parois antérieure et postérieure de l'ovaire entre les placentas ; 
style filiforme, enroulé d'arriére en avant dans la préfloraison, 
exsert lors de l'anthése, terminé par deux pelites branches stigma- 
tifères inégales : une antérieure plus grande, une postérieure plus 
courte. Ovule attaché à l'extrémité de la lame placentaire révolutée, 
ascendant, tees à chalaze gra à sappia inib 
pidaporiinstgo : 2n i P a 

Le fruit est sec et entouré par le calice persistant ; il se divise, 
à la maturité, en quatre parties sèches, incomplétement closes, 
uniloculaires et monospermes. La graine est ascendante, comme 
l'ovule; elle contient, sous des léguments membraneux, un em- 
bryon à cotylédons ovés, épais, à radieule courte, infère. 

Les T'eucridium sont des herbes de la Nouvelle-Zélande, à 
feuilles simples et;opposées. Les inflorescences.sont axillaires. 
Chaque fleur est accompagnée de deux bractées latérales ordinai- 
rement stériles, parfois fertiles. 


Ex. : T. parvifolium J. D. Hoox. (J. D. Hook. Nos. Zel., herb. Mus.). 
ld. wa été envoyé par M. J. D. Hooker. 


Cf. :J. D. Hoox., Flor. of New. flo à 203, tab, A9, 
Warr., Ann. ntes +, p. 704. 


Eo $ CARYOPTERIS Bor. = E 
gi Barbu: — a Lo. hun — Mastacanthus Eron 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 207 


tubuleuse, irrégulière ; tube plus haut que le calice; limbe de cinq 
divisions inégales, alternes avec celles du calice; les deux posté- 
rieures sont les plus courtes, l'antérieure est de beaucoup la plus 
développée et souvent très laciniée ; préfloraison cochléaire. Quatre 
élamines didynames. alternes avec les divisions antérieure et Jaté- 
rales de la corolle ; filets exserts lors de l’anthèse, enroulés d'ar- 
riére en avant dans la préfloraison, les antérieurs sont les plus 
longs; anthéres biloculaires, à loges réunies au sommet, iütrorses, 
à déhiscence longitudinale. Ovaire ellipsoide, quadrilobé, unilocu- 
laire, à deux plaeéntas pariétaux, latéraux, bilamellés et biovulés ; 
deux fausses cloisons s'avaneent des parois antérieure et posté- 
rieure dé l'ovaire entre les: placentas; style filiforme, exsert lors 
de l'anthése, enroulé d'arrière en avant dans Ja préfloraison, ter- 
miné par deux filaments stigmatiféres inégaux ; le plus court est 
postérieur. Ovule attaché à l'extrémité de la lamelle placentaire 
révolutée, ascendant, gemi-ensirope, à à chalaze, supérieure, à mi- 
cropyle inférieur. 

Le fruit est sec et entouré par le calice persistant. Il se com- 
pose de quatre parties sèches, incomplétement closes et mono- 
spermes. La graine conserve la direction de l'ovule ; elle renferme, 
sous une enveloppe mince, un embryon à cotylédons é épais, PT" 
ques, à radieule courte, infére. — — 

Les Caryopteris sont des arbustes asiatiques. Leurs feuilles sont 
simples, opposées ; leurs inflorescences consistent en cymes bipare res 
axillaires et terminales. 

Le genre Mastaçanthus ENDL. a été réuni avec raison au. genre Cat 
teris Bce, dont il ne diffère que par des caractères qui sont tout au plus 
spécifiques. Nous eroyons devoir y joindre le genre Glossocarya WALL. 
L'espéce unique, le G. mollis, ne differe du C. mongolica que par son 
calice plus tubuleux et plissé; par sa corolle à gorge moins dilatée, par 


les divisions plus grandes de son style, caractères qui ne tiennent qu'à 
‘une légère modification dans la forme, et ne suffisent pas NP agp 
Diego cito sa : ! 
AM Ex. Cy arya (Cat. Warr., n. a : 
Pe Mew. par M. e D. Hooker). - n 


voyé de l'herb. 


208 REVUE 
C. mastacanthus Scu. (GaAupicu., Chine, n. 88, herb. Mus.). 
C. mongolica Box. (Bc, Mongolie, herb. Mus.). 
— (cult. au Mus. et au jard. bot. d'Orléans). 
C. Wallichiana Scu. (WaLL. herb. ind., n. 1812, sub nom. Clerod. 
odoratum Dow). 
Cf. : Bot. regist. (1856) n. 2. 


Bee., Ann. sc. nat., 2° sér., vol. VI, p. 65, et Plant. mongol. chin., 
dec. 1. 


Dow, Prodr. fl. nep., p. 102. 

ENDL., Gen., n. 3692, 3720. 

Grirr., Hem. on a few. pl. from centr. Ind., p. 6. 
HauiLT., in Roxb. hort. beng., p. 46. 


Lour., Flor. cochin., ed. Wie. (1793), vol. Hf, p. 444. 
M£isx., Gen. plant. vasc., p. 290. 

Scu., in Prodr. DC., vol. XI, p. 625. 

Warr., Repert. bot., vol. IV, p. 3. 


6. HYMENOPYRAMIS Wart. - 


Calice gamosépale, velouté, à quatre petites dents inégales; les 
deux antérieures sont plus longues que les deux postérieures. Co- 
rolle gamopétale, infundibuliforme, irrégulière ; tube glabre, s'éle- 
vant plus haut que le calice ; limbe de quatre divisions profondes, 
inégales, alternes avec les dents du calice ; l'antérieure est la plus 
grande, la postérieure est la plus courte; dans la préfloraison, le 
pétale postérieur est extérieur, le pétale antérieur est intérieur, 
les pétales latéraux sont moitié intérieurs, moitié extérieurs. Quatre 
étamines didynames, alternes avec les divisions de la corolle et 
insérées sur son tube, les antérieures plus bas que les postérieu- 
res; filets capillaires, sinueux dans la préfloraison, exserts lors de 
l'anthése; les antérieurs sont plus longs que les postérieurs ; 
anthères biloeulaires, introrses, à deux loges inégales, attachées 
dans leur milieu supérieur à un connectif glanduleux, déhiscence 
longitudinale. Ovaire glanduleux à au sommet, uniloculaire, à à deux 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 909 


antérieure et postérieure s'avancent des parois de l'ovaire entre 
les placentas. Style filiforme, sinueux dans la préfloraison, exsert 
lors de l'anthése et terminé par deux petits crochets stigmatiféres 
divergents et inégaux : l'un antérieur, plus long, l'autre postérieur 
et plus court. Ovule attaché à la paroi externe de la lame placen- 
taire, ascendant, semi-anatrope, à chalaze supérieure, à micropyle 
inférieur. 

Le calice persistant et considérablement accru a la forme de 
quatre grandes ailes circulaires, membraneuses, inégales ; il ren- 
ferme le fruit, qui est poilu, sec, et se partage en quatre parties, 
d'abord par une déhiscence loculicide, puis par déhiscence septi- 
cide. Le mésocarpe est réduit à une membrane sèche; les quatre 
noyaux sont incomplets et uniloculaires, à loges monospermes. La 
graine conserve la position et la direction de l'ovule. Elle se com- 
pose d'enveloppes membraneuses et d'un embryon légérement 
courbe, à cotylédons elliptiques, à radicule infére. 

Les Hymenopyramis sont des arbrisseaux des Indes orientales, 
à rameaux subtétragones. Les rameaux florifères sont brachiés, les 
feuilles simples, opposées, décussées, entiéres, à long pétiole. Les 
inflorescences sont axillaires ou terminales. Les fleurs sont grou- 
pées en glomérules isolés, soit à l'aisselle des feuilles, soit à l'ais- 
selle des bractées, à l'extrémité des rameaux. 


Ex. : À. brachiata Warr. (herb. Wart., n. 774. — Gavpicm., herb. 
.. "Mus. et Les.). 


Cf. : GAIE- Rem. on a few PI. of fr. cent. Ind., p.5. 


6. AMETHYSTEA Lu. 
Calice gamosépale, campanulé, à cinq divisions presque "A 
deux sont antérieures, deux sont latérales, une est postérieure ; 
préfloraison valvaire. Corolle gamopétale, irrégulière; tube plus 
court que le calic ; limbe oblique, bilabié, à einq divisions inégales, 
alternes avec les divisions du — les deux posi érieun 
H. 


910 REVUE 


la lèvre postérieure; les trois autres forment la lèvre antérieure ; 
la division antérieure est en casque et la plus développée ; préflo- 
raison cochléaire. Quatre étamines alternes avec les divisions an- 
térieure et latérales de la corolle et insérées sur son tube ; les 
deux antérieures sont fertiles, et ont leurs filets exserts et enroulés 
d'arriére en avant dans la préfloraison ; les anthères sont bilocu- 
laires, introrses, et s'ouvrent par une fente longitudinale; les deux 
autres étamines sont stériles et réduites à un court filet. Ovaire par- 
couru à sa surface par quatre sillons : un antérieur, un postérieur 
et deux latéraux, uniloculaire, à deux placentas pariétaux, laté- 
raux, bilamellés et biovulés; deux fausses cloisons s'avancent du 
milieu. des parois antérieure et postérieure entre les placentas ; 
style presque exsert, recourbé d'arriére en avant dans la préflo- 
raison, terminé par deux filaments stigmatifères inégaux : l'un 
antérieur, plus grand, l'autre postérieur, plus petit.. Ovule attaché 
à l'extrémité de la lame placentaire révolutée, ascendant, semi- 
anatrope, à chalaze supérieure, à micropyle inférieur. 

Le fruit est drupacé et entouré par le calice persistant ; le méso- 
carpe, d'abord charnu, se réduit à une membrane sèche qui en- 
toure quatre noyaux incomplets et monospermes. La graine est 
ascendante, à téguments minces, et renferme un embryon dressé, 
à cotylédons elliptiques et à radicule infère. 

Les Amethystea sont des herbes originaires de la Sibérie et de 
la Mongolie, à rameaux tétragones, à feuilles opposées, simples 
et découpées. Les inflorescences sont terminales ; “ms consistent 


en cymes biparés composées. 


Ex. : A. cerulea L., cultivé au Muséum, 


Cf. : BENTE., Labiat. gen. et spec. , p. 657. 
. Boco., in Adans. vol. lI, p. 301. 
Jm. Gen, n n. A (edit Schreber). 


DU GROUPE DES, VERBÉNACÉES. 211: 


2. Fan SÉPARABLE EN DEUX NOYAUX Laraaux ,BILOCULAIRES, "n LOGE 
MONOSPERMES. 


77. PRIVA Aras. 


` “Castelia Cavan. — Dipyrena Hook. — Streptrum Roxa, ~ 
Tortula Rox&.. 


Calice gamosépale, tubuleux, à cinq dents petites, inégales ; 
deux sont antérieures et les plus grandes, deux sont latérales, une 
est postérieure et la plus courte. Corolle gamopétale. hypocratéri- 
forme, plus haute que le calice ; tube.cylindrique ; limbe oblique 
de cinq divisions inégales, allernes avec les dents du calice; l'anté- 
rieure est la plus grande, les postérieures sont les plus courtes ; 
préfloraison eochléaire. Cinq étamines incluses, alternes avec les 
divisions de la corolle et insérées vers le milieu du tube; la pos- 
térieure est réduite au filet, les quatre autres sont didynames et 
les antérieures plus grandes que les latérales; filets inclus; an- 
théres biloculaires, introrses, à déhiscenee longitudinale. Ovaire 
oblong, aplati d'avant en arriére, uniloeulaire, à deux placentas 
pariétaux, latéraux, bilamellés et biovulés; style inclus ou légére- 
ment exsert, terminé par deux prolongement stigmatifères iné- 
gaux : un antérieur, plus long, terminé en crochet, un postérieur, 
tubereuleux. Ovule attaché à l'extrémité de la lamelle placentaire 
révolutée, ascendant, he, à ue supérieure, à micropyle 
inférieur. / 

Le fruit est see, recouvert par le calice persistant; il se sépare, 
à la maturité, en deux noyaux latéraux, convexes en dehors, con- 
caves en dedans, biloculaires, à loges monospermes. Graine atta- 
chée dans langle externe de la loge, ascendante, à chalaze supé- 
rieure, à mieropyle i inférieur ; elle renferme, sc souš tine enveloppe 
mince, un embryon à cotylédons elli : ! 


dio atia vs 


Les Priva sont des herbes de l'Amérique, de l'Afrique et des 
Indes orientales, à feuilles simples, opposées ou alternes.. Les 
inflorescences consistent en épis simples; chaque fleur naît à 
l'aisselle d'une bractée. 


Bien que les Dipyrena Hoox. different. par leur port de tous les Priva 
connus, leurs fleurs offrent tant de ressemblance avec celles des Priva, 
que nous croyons, devoir considérer toutes ces plantes comme ne for- 


mañt qu'un seul genre. On pourrait alors reconnaitre dans le genre 
Priva Apans. deux sections :: 


. 8, EuPuivaASCH.  , 
Fruit épineux. Feuilles oiai, penninerviées. 


px P danca Jaus. et Spacm. (Scutwp. , Abyssinie; n. 565, 
herb. Mus.).. 


puo pr echiniata Juss. (herb. Juss.). - 
P. Forskalii Jaus. et SPACH. (BOTTA, Yemen, herb. Mus. ). 
P. leptostachya Juss: (Lescuex., Indes, herb. Mus.). 


— P. Meyeri Jaus. et Spaca. (coll, Drége, Cap de Bones 
. herb. Mus.). 


b. Dipyrexa Hook. 
Fruit non épineux. Feuilles alternes, uninerviées. 


Ex. : D: glaberrima Hook. ou P. glaberrima: (communiqué. par 
M. J. D. Hooker). | r 


Cr: ADANS., Fam. des plant. , vol. V, p. 505. 
- ^ iO BENTH, The Dot. of the voy. € V 102" 
i Cavax.., leon., vol. VI, fab. 583. —— 
. EnpL., Gen:, n. 3690. ^ . 
.. Gnam., The Edinb. new philos. dinum, (1840), pe "m dd 
Hoog., Bot. miscell., vol. T, p. 472. 
. Jaus., et Spa. , /llust. pl. orient. EU h55, 455. 
` Juss-, Ann. du Mus., vol. VII, p occu Ape 
-i00 Ko, Nov. gen. — 1 THE BUSH IUS) 9 QUEBPSIR. f i 
„üii Mas. ere pas wol 1, p- 200: asbob no 25469 


` DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 213 


-Sth in. Prodr. DC., vol. XI, p. 532, et in Manr, Flor, Br., 
p- 178, tab. 50, 
Sw., Observ. bot., p.16. 
- Van, Symb. bot., vol. MI, p. 6. 
War., Rep. bot., vol. IV, p. 34-36, et Nov. act. cur, nat. ; 
vol. XXVII, p. 379. ; 
Wi». , Sp. pl., vol. HL, p. 359. 
Wicnr, in Hook. Journ, bot., vol. I, p. 229. 


3. DRUPE A QUATRE NOYAUX INCOMPLETS, UNILOCULAIRES ET MONOSPERMES. 


8, CLERODENDRON Lin. 


Agricolæa Scur. — Cornacchinia Savi. — Ovieda Linn., GOERTN, 
— Siphonanthus Lins., Lank. — Torreya Sprexc, — Valdia 
PLum. | 


Calice gamosépale à cinq dents ou cinq divisions aiguës, còn- 
niventes, presque égales : deux antérieures, deux latérales et une 
postérieure. Corolle monopétäle, tubuleuse ou hypocratériforme, 
irrégulière; tube cylindriqne, de longueur variable; limhe de cinq 
divisions inégales, alternes avec celles du calice : l'antérieure est 
la plus développée, les deux postérieures sont les plus courtes; 
préfloraison cochléaire. Quatre étamines didynames, exsertes, in- 
sérées à la partie supérieure du tube de la corolle; les antérieures 
sont les plus grandes; filets gréles, enroulés d'arriére- en avant 
dans la préfloraison ; anthérés à à deux loges libres à la base, intror- 
ses, à déhiscence longitudinale. Ovaire de forme variable, partagé 
superficiellement par quatre sillons : un antérieur, un postérieur 
et deux latéraux, uniloculaire, à deux placentas pariétaux, laté- 
raux, bilamellés et biovulés; des fausses cloisons antérieure et 
postérieure s 'avancent des parois de J'ovaire ‘en les placentas; ; 


PATA IS RUE 

inégaux et divergents : l'un est antérieur et plus grand, l'autre est 
postérieur. Ovule attaché à l'extrémité révolutée de la lame placen- 
taire, dans laquelle il est enchâssé, ascendant, semi-anatrope, à 
chalaze supérieure, à micropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe charnue, entourée à la base par le calice 
persistant devenu charnu. Elle contient quatre noyaux incomplets, 
monospermes, ou seulement un, deux, par atrophié des autres. La 
graine est attachée à la lamelle placentaire indurée et révolutée. 
Elle renferme, sous un tégument mince, un embryon à cotylédons 
elliptiques et charnus, à radicule courte et infère. — 

Les Clerodendron sont des arbres ou des arbrisseaux qu'on 
trouve en Chine, aux Indes orientales, dans l'Afrique du Sud, à 
Madagascar, dans l'Amérique tropicale et en Océanie. Leurs ra- 
meaux sont arrondis, à feuilles opposées ou verticillées, simples, 
penninerviées. Les inflorescences sont axillaires ou — 
elles consistent en cymes bipares composées. 


Ex. : C, acuminatum Watt. (WALL., cat., n. 1792). 
C. calamitosum L. (cult. au Mus.). 
C. deflexum Watt, (Watt., Paulo Pinang, herb. Mus.). 
C. diversifolium Var (Lescaen., Java, herb. Mus.). 
C. fallax Lino. (cult. au Mus.). 
C. fetidum Beer. (cult. au Mus.). 
C. glandulosum WALL. (WALL, Calcutta, herb. Mos). 
C. hastatum WALL. (cult. au Mus.) 
C. heterophyllum R. BR. (WALL. , cat., n. 1790). 
C. inerme R. BR. (WaLL. , cat., n. 1788, — cult. au Mus) — 
C. infortunatum L., WaLL., cat., n. 1796, d.). 
— €. Jackianum Wa. (WALL., cat., n. 1794). 
^ Kaempferi Vant (Gaunica., Calcutta, herb. Mus). 
C. longiflorum DcssE (Lescx., Timor, herb. Mus.). - 
C. molle H. B. K. (Bowrr., Guyaquil, herb. se 
o € nerüifolium Wat. (War, cat., n. 1789). : 
E G nutans WALL.. (Watt. „ cat., n. 1793-4). — 


een a Mus) 


CE. 


ge 2 Lin, Gen. pl, iti mss. 155, 0,2, 7 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 915 


C. serratum SengNG. (WALL. , cat., n. 1809-B.). - 


- C. siphonanthus R. Bn. (WauL., cat., n. 1784-E). 


C. squamatum Vans (WALL., cat., n. 1798-A). 

C. tomentosum R. Bn. (cult. au Mus.). 

C. trichotomum Tnune. (Tauns., Japon, herb. Mus.). 
Etc.,ete. — 


Arr, Hort, Kew., edit. 1, p. 364. 


_ ANDR., Pot, repos., vol. IX, tab. 554. 
Branc., Flor. de Filipp., p. 508, 509. 


Buuw., Bijdr., p. 807-842... — 
= Bot. mag., n. 1518, 1805, 1834, 2536, 2925, 4230, 4255, 
. 4259, 4355, 4355, 1880. 
Bot. reg., n. h06, 629, 649, 1035, 1037, des 23 prem. vol. 
et (an. 1838), tab. 41 (1841), miscell. 177 (1842), tab. 1 
(4844), tab, 19. 
Bos., Hort. Maurit., p. 255, 256. 
R. Brow., in Air., Hort. Kew., éd. 1, vol, IV, p.65. 
R. Brow., Fior. nov. Holl., p. 510, 511, 
Buc. , Enum. plant, in Ch., p. 52. 
Bury., Flor. ind., p. 136, 137, fab, 53, h^, 45. 
CHam., Linnea, vol. VII, p. 105. | 
Desne., Herb. Tim., p. 71, 72, et Vow. Ann. Mus., vol. II, 
p. 399, ^00. | 5 ; 
Don, Pr. fl. nep., p. 102, 103, et The Edinb. philos. Journ. 1824, 
vol. XI, p. 349, 350. ` 
Enpz., Gen., n. 3708. 
GOÆRTN. , De fruct., Yol. T, p. 271, 272, tab. 57. 
GRIFF., Zcon. plant. asiat., part. IV, pl. 44h, A45, p. 170. 
Hook. et Arn., The- bot. of capt. Beech., p. 205, 268. 
Jack., Deseript. of Malay. pl., p. 38, 39, h0.. 
Jaco., Icon. plant. rar., tab. 500, et Hort, Schenb., tab. 338. 
Juss., Ann. Mus., vol. VII, p. 63. 
Kra., Nov. gen. et spec., vol, H, p. 244. 
Law. , /Ilust. gen., vol. I, p. bus vol. IB. p538, Shut, 79, 


558, 554. 


946 REVLE 


F. W.Mey,, Prim. flor. esseg., p. 219, 217.. 

Par. Bgatv., Flor. d'Ow. et Ben., vol. l,- p. 51, vol. IL, p. 6, 
tab. 32 et 62, 

Paxr., Mag. of bot., vol. IX, p. et tab, 103. 

Pers., Syn. plant., vol. M, p. 145. 

Prum., Nov. plant. americe. gen., p. 41, tab. 25. 

Ram. DE La Sac., Flor. cub., vol. Xl, p. 146, 147. 

Reice., Flor. ezot., tab. 208. 

Ruego, Hort. Ind. Malab., p. bA, tab. 25 (sub nom. Per agu). 

Roxs., Fior. Ind., vol. II, p. 57-65, 66-68. 

Rumen., Herb. amb., vol. IV, p. 86, tab. h9 (sub nom. Jasm. 
litoreum). i ; 

Savi, Mem. sc. it. Mod., vol. M, p. 87. 

Sca., in Prodr. DC., vol. XI, p. 658-675. 

Scar., in Regensb, deuksch., p. 98?. 

SPRENG., Syst. veget., vol. M, p. 758-760. 

Tauns., Flor. japon., p. 255-257. 

Vaut, Symb. bot., vol. M, p. 74-75. 

VENT., Jard. dela Malm., p. et tab. 25, 10. 

Vis., Jllust. plant. nov. ort. pad., p. 497. 

Watr., PL asiat. rar., vol. MT, p. 40, tab. 215 et cat. 

WaLr., Jtepert., vol. IV, p. 102-115. 

WitLp., Sp. pl.. vol. I, p. 606. 


9. CYCLONEMA Hocust. 
` Spironema Hocnsr. 


Calice gamosépale, court, campanulé, plus élevé en ayant qu'en 
arrière, à cinq divisions petites : : une antérieure, deux latérales et 
deux postérieures. Corolle gamopétale, irrégulière, bilabiée, résu- 
pinée ; tube cylindrique, courbe, à coneavité antérieure, plus élevé 
que le calice; limbe de cinq divisions inégales, alternes avec les 
divisions de la corolle; les des Dre plus petites, forment 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES, 917 


le milieu du tube, alternes avec les divisions latérales et posté- 
rieures de la corolle; les postérieures sont les plus longues; filets 
aplatis et poilus à la base, filiformes au sommet, exserts, enroulés 
d'avant en arrière dans la préfloraison ; anthéres biloculaires, 
introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire parcouru superficielle- 
ment par quatre sillons : un antérieur, un postérieur et deux laté- 
raux, uniloculaire, à deux placentas pariétaux, latéraux, bilamellés 
et biovulés ; deux fausses cloisons s'avancent des parois antérieure 
et postérieure de l'ovaire entre les placentas; style exsert, enroulé 
d'avant en arrière dans la préfloraison, terminé par deux petites - 
branches stigmatifères, inégales ; la postérieure est la plus grande. 
Ovule ättaché à la face externe de la lame placentaire révolutée, 
ascendant, semi-anatrope, à chalaze supérieure, à micropyle 
inférieur. : | 

Le fruit est une drupe charnue, quadrilobée, entourée à la base 
du calice persistant. Elle renferme quatre noyaux incomplets, uni- 
loculaires et monospermes. La graine est attachée dans l'angle 
interne de la loge et ascendante. Elle renferme, sous un tégument 
peu épais, un embryon légérement courbe, à cotylédons épais, à 
radicule courte et infére. 

Les Cyclonema sont des arbres d'Abyssinie et du Port-Natal, 
à rameaux tétragones ou arrondis, à feuilles opposées ou verticillées, 
simples, penninerviées. Les inflorescences sont axillaires ; elles 
consistent en cymes bipares à générations rarement complètes. 


Ex. :C. myricoides Hocasr. (Scæime. (1837), Abyss., n. 330, herb. Mus.). 
Cf. : Hocasr., in Flora (1842), p. 225. 


10. AMASONIA Lw. 
Taligalea Aver. 


PLE. 7 rulaires et 


of d 


948 REVUE 


préfloraison valvaire. Corolle gamopétale, infundibuliforme, bila- 
biée ; tube long, poilu extérieurement, plus dilaté au sommet qu'à 
‘Ja base; limbe de cinq divisions inégales, alternes avec celles du 
calice : l'antérieure est la plus grande, les postérieures sont les 
plus courtes et forment la lévre postérieure; préfloraison co- 
chléaire. Quatre étamines didynames, alternes avec les divisions 
antérieure et latérales de la corolle et exsertes, les antérieures 
sont les plus grandes; filets insérés à la base du tube, exserts, 
enroulés d'arriére en avant dans la préfloraison ; anthères bilocu- 
“laires, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire oblong, uni- 
"loeulaire, à deux placentas pariétaux, latéraux, bilamellés et bi- 
-ovulés; deux fausses cloisons s'avancent des parois antérieure et 
postérieure de l'ovaire entre les placentas. Ovule attaché à la paroi 
externe de la lame placentaire révolulée, — à chalaze 
supérieure, à mieropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe incluse dans le calice persistant et mem- 
braneux. Elle renferme quatre noyaux incomplets, uniloculaires, 
 &loges monospermes. La graine est ascendante, et renferme, sous 
- un tégument mince, un embryon dressé, à cotylédons opago, 
épais, à radicule courte et infère. 

Les Amasonia sont des herbes de l'Amérique tropicale ; leurs 
feuilles sont alternes, simples, groupées à la base de la tige. Les 
 inflorescences sont terminales. A l'aisselle des bractées ordinai- 
rement colorées, qui occupent la partie supérieure de la tige, se 
montre une fleur accompagnée de deux bractées latérales, tantôt 
‘stériles, tantôt fertiles. - | 


Par leurs fleurs, les Amasonia se distinguent peu des Clerodendron; ils 
en different par un ensemble de. caracteres qui, isolés, ne présenteraient 
que fort peu d'importance. 


La corolle, infundibuliforme dans les mem it tubuleuse dans les 
seconds. 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 919 


—. Le calice persistant est membraneux et entoure le fruit dans les Ama- 
sonia ; il est induré ou charnu et ne recouvre pas le n dans les Clero- 
dendron. 

Les feuilles sont alternes et groupées à la base de la tige dans les pre- 
miers, elles sont opposées et existent dans toute la longueur des rameaux 
chez les seconds; etc. , etc. 


Ex. : A. angustifolia Mart. (GanpN. Goyaz (1841), herb. Mus.). 
A. erecta L, (Lepr, (1839), herb. Mus.). 
A. punicea VauL (coll. R. Spruce, n. 3288, herb. Les.). 


n Cf. : AUBL., Hist. pl. Guy., vol. II, p. 615, tab, 252. 
BENTH., Ann. of nat. hist., vol. II, p. 451. 
ExpnL., Gen., n. 3711. 

Juss., Ann. Mus., vol. VII, p. 67. 

Kru., Nov. gen. et spec., vol. II, p. 253. 

Lau. , Z/lust. gen., p. 93, tab. 542. 

Lin., Gen., n. 1061. 

Meisn., Gen. pl. vasc., p. 292. 

Nzck., Elem. bot., n. 589. 

Pers., Syn. plant., vol. II, p. 441. 

Scu., in Manr. ZI. Bres., p. 291, tab. 48, et Prodr. DC., vol. XI, 


p. 677. 
Warr., Rep. bot., vol. IV, p. 124. 


11. MONOCHILUS Fiscu. Er Mer. 


Calice campanulé, à limbe oblique, bilabié, de cinq divisions 
inégales; préfloraison..... Corolle gamopétale, tubuleuse, plus 
haute que le calice; tube légérement courbe et cylindrique ; limbe 
bilabié, de cinq divisions inégales, alternes avec celles du calice; 
les deux latérales et l'antérieure, qui est la plus grande, forment 
la lèvre antérieure, les deux postérieures forment la lévre posté- 
rieure, et sont séparées par une fente longitudinale; préfloraison... 
"Quatre étamines didynames, insérées vers le milieu du tube, 
alternes avec * les divisions antérieure et literales 2 la corolle, les 


220 à REVUE | 


nale. Ovaire entouré à la base d’un disque — quadriloeu- 
laire, à loges uniovulées ; style filiforme, presque égal aux filets 
des étamines, terminé par un stigmate punctiforme. Ovule..... 

Le fruit est une drupe entourée à la base par le calice membra- 
neux et persistant. Elle renferme quatre noyaux monospermes (ou 
moins, par avortement). La graine est dressée et contient un em- 
bryon à eotylédons épais, oléagineux, à radicule courte, infère. 

Les Monochilus sont des herbes du Brésil; leurs feuilles sont 
simples, alternes ou opposées; les inflorescences consistent en 
grappes axillaires ou terminales. Chaque fleur naît à Vaisselle 
d'une bractée, et est accompagnée de deux braetées latérales 
stériles (ex descript. Fiscu. et Mey., Scn, et fig. Scu.). | 


Cf. : ENDL., Gen., n. 3686. 


Fiscu. et Mey., Jnd. sem. hort. Petrop. as p. 3h. 
Meisn., Gen. plant. vasc., p. 290. 


Scu., in Prodr. DC., vol. XI, P. 526, et in ManT., Flor. Brés., 
p. 1714, tab. 32, fig. 1. 
Warr., Hep. bot., vol. IV, p. 37. 


12. OXERA LABILL. 


Oncoma SPRENG. 


Calice gamosépale à quatre divisions égales : deux sont anté- 
rieures, deux sont postérieures ; préfloraison valvaire. Corolle 
gamopétale, de forme variable, plus grande que le calice ; tube 
courbe ;, Jimbe oblique, i irrégulier, de quatre divisions alternes 
avec les dents ou les divisions du calice ; la division antérieure est 
]a plus grande; dans. la préfloraison, sin est recouverle par les 
divisions: latérales, et celles-ci sont recouvertes par la division 
postérieure. Quatre étamines : alternes avec les divisions de la co- 
„rolle; k les deux antérieures so insérée ban fond du. tube de. la 


Cs (9 


DU GROUPE DÉS VERBÉNACÉES. 991 


une fente longitudinale; les deux étamines postérieures sont insé- 
rées plus haut que les antérieures, stériles et réduites à un filet 
inclus. Ovaire profondément quadrilobé, entouré à la base d'un 
gros disque glanduleux, uniloculaire, à deux placentas pariétaux, 
latéraux, bilamellés et biovulés lorsqu'il est jeune, à lobes presque 
indépendants lorsqu'il est adulte; style d'apparence gynobasique, 
exsert, terminé par deux petits prolongements stigmatifères. Ovüle 
attaché à l'extrémité de la lame placentaire révolutée, dans laquelle 
il'est enchâssé, ascendant, porno vei i à chalaze supérieure, à 
mieropyle inférieur. | 

Le fruit est une drupe formée par un ou deux lobes de l'ovaire 
(les autres ne se développant pas ordinairement) ; le mésocarpe de 
chacun est épais et charnu; le tissu de l'endocarpe est induré, et 
forme un noyau incomplet. Chaque noyau est monosperme. La 
graine est ascendante et renferme, sous ses téguments, un embryon 
dressé, à cotylédons elliptiques, à radicule courte, infère. 
Les Ozera sont des arbres de la Nouvelle-Calédonie, à feuilles 
simples et opposées. Les inflorescences sont axillaires où termi- 
nales; elles consistent en cymes bipares composées. 


Ex. :: 0. baladica Vi. (VistLL.., n. 1800, Nouv. -Caléd., herb. Mus.). 


O. glandulosa Viit.L. (Vars. , n. 1007, id.). 

O. longifolia Vixit. (Vice. n. 997, E 

Ò. Morieri Virik. (Vigttt., n. 992, id.). 

0. pulchella LABILL. (VtEtLL., n. 998, et DEPL., n. 346, — id.). 
` O. robusta VigitL. (Vieite. , n. 996, Nouv.-Caléd., . id. 


E Benrir., in Prodr. DC., vol. X, p. 585. 
. . Boco., Observ. sur le genre Oxera. 
- en À Gen., n. 4183. ^ 
L2 Fes, Deulschr, d. Regensb. bot. Ges., vol. Ill, P- Anim 
cool 5 , Ueber die Stellung der Gatt. Oxeras 1 2 
= fret opm, Sot aat LAC MEET WPTSET E 
. Jan. Tis RI 662. . EERS safran 
vase. nm 


: Do, OL XI poit ; ; A is 


Maiss., 


A. DRUPE A DEUX NOYAUX LATÉBAUX, BILOCULAIRES, nm MONOSPERMES.- 
48, CITHAREXYLUM Lr. - 
Poppigia Bert. — Rauwolfia Ruiz et Pay. 


: Calice cupuliforme, sans dents ou à cinq dents trés courtes 
et inégales; deux antérieures, deux latérales et une postérieure. 
Corolle gamopétale, tubuleuse, plus haute que le calice; tube cylin- 
drique, souvent poilu à l'intérieur ; limbe oblique de cinq divi- 
sions inégales, alternes avec les dents du calice ; l'antérieure est la 
plus grande, les deux postérieures sont les plus courtes; préflo- 
raison cochléaire. Cinq étamines, dont quatre fertiles, didynames, 
alternes avec les divisions antérieure et latérales de: Ja corolle et. 
insérées au sommet de son tube; les antérieures plus haut que les 
latérales; l'étamine postérieure ne porte pas d'anthére ;. filets. 
courts, inclus; anthères libres à la base, biloculaires, introrses, à 
déhiscence longitudinale. Ovaire conique ou ovoide, uniloculaire, 
à deux placentas pariétaux, latéraux, bilamellés et biovulés; deux 
fausses cloisons s'avancent des parois aritériéüre et postérieure 
entre les plaéentas; style élargi au sommet, inclus, terminé par 
deux. renflements stigmatifères : l'un. est. antérieur et plus gros 
que Y autre, qui est postérieur, Ovule attaché à la portion externe 
de la lame placentaire révolutée, ascendant, semi-anatrope, à cha- 
laze supérieure, à micropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe entourée à la base par le. E S persis- 
tantet: induré; son mésocarpe est peu épais et entoure deux 
noyaux latéraux, séparés par un espace vide, biloculaires, à loges 
monospermes. La graine est ascendante, comme l'ovule, et ren- 
ferme, sous des téguments minces, ‘embryon dressé, à cotylé- 
eus Mame onere E 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 223 


sent en Amérique, sous les tropiques et dans les contrées voisines. 
Leurs rameaux sont souvent tétragones, parfois épineux ; leurs 
feuilles sont simples, opposées ou. verticillées. Les inflorescences 
consistent en épis simples. Chaque fleur est à l'aisselle d'une 
bractée. Il n'est pas rare, dans certaines espéces, de trouver l'épi 
réduit à une seule fleur à l'aisselle d'une feuille. 


Les fleurs de C. pentandrum, que nous avons analysées (Échant. de 
Ventenat), nous ont montré le plus souvent quatre étamines did ynames; 
ce n'est qu'exceptionnellement que l'étamine postérieure était fertile. 

A l'époque de l'anthése, l'ovaire des C. cyanocarpum et pentandrum 
présente fréquemment quatre loges uniovulées, et a son axe occupé par 
un espace creux. Cette disposition résulte de la soudure partielle des 
lames placentaires entre elles et avec les fausses cloisons. 


Ex : C cyanocarpum Hook. et Anv. (C. Gay, Chili, herb. Mus. cultivé 

au Muséum). 

C. ilicifolium Ktu. (BonPL., Quito, herb. Mus.). 

C. pentandrum VENT. (herb. VENT., in herb. Less.). 

C. Poppigii Warp. (col. PogPPiG, n. 2119, Brésil, herb. Mus, et 
herb. Less.). 

C. spinosum Kru. (BONPL., ce niai uat 4 Mus.). 

C. villosum Jaco. (VaiLL., Antilles, herb. Mus., cult. au Mus.). 


Cf. BERT. , in. Bullet, des sc. nat. (oct. 1830), p. 109, 
P. Brow., Civ..and nat. hist. of Jam., p. 264. 
Cuam., in. Linnea, vol. VII, p. 276. 
Dos, in Edinb. new. philos. Journ. (oct. 1830), p. 237. 


ENDL., Gen.. n. 3706. 
Gœnrs., De fruct., vol. 1, p. 270, tab, 56, fig. 8. 
. Hook. et Arn., The bot. of cap. Beech, p. 58, 306. 
Jaco., Hort. Schünb., tab. 441, Icon. rar: tab, 118, 501. Nov: 
plant. Americ. gen., p. 19, tab. 40. 
" Juss., Gen., p.108. … . 
Kru., Nov. gen. et spec., vol. ll, p. 256. 
“iT Lank., Must. gen., p. 95, ww | 54 
20007 piss, Gen., n. 760. gsn^álue dea oii: 29) 
-inre Meisn; Gen., vol. I, p. cdi smit st sb sm 1 
endum bot., Ph 5. 


ol SA 


958. —— | REVUE 
Prus., Plant. amer., p. 151, tab. 157. 
Ram. DE LA Sacn., Flor. cub., vol. Xl, p. 142. 
Ruiz et Pav., Flor. peruv., p. 26, tab. 152. 
Sca., in Prodr. DC. , vol. XI, p. 609, et. in Mant., Flor.: Bras., 
p. 266. 
SPrexc., Syst. veget., vol. II, p. 763. 
Swanrz, Obs. bot., p. 23h, FI. ind. occid., vol. IT, p. 1043. 
VzNT., Hort. Cels., tab. h7. 
Wittb., Spec, plant., vol, IH, p. 308. 


14. VOLKAMERIA Lix. 


Douglassia Hovsr. 


Calice gamosépale, campanulé, à cinq dents : deux antérieures, 
deux latérales et une postérieure. Corolle gamopétale, tubuleuse, 
irrégulière ; tube grêle, long, cylindrique; limbe oblique, irrégu- 
lier, de cinq divisions alternes avec les dents du calice; l'antérieure 
est la plus grande ; les deux postérieures sont les plus petites ; 
préfloraison cochléaire ou quinconciale. Quatre étamines didyna- 
mes, alternes avec les divisions antérieure et latérales de la co- 
rolle, insérées dans la moitié supérieure du tube; les antérieures 
sont les plus grandes ; filets exserts, enroulés d'arriére en avant 
dans la préfloraison ; anthéres biloculaires, cornienlées dans le 
jeune âge, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire coupé 
superficiellement par quatre sillons : un antérieur, un postérieur 
et deux latéraux, uniloculaire, à deux placentas pariétáux, latéraux, 
bilamellés et biovulés; deux fausses cloisons partant des parois an- 
térieure et postérieure de l'ovaire s 'avancent entre les placentas; 
style filiforme, exsert, enroulé d'arrière en avant dans la préflo- 
raison, terminé par deux courtes branches stigmatiferes, diver- 
gentes : une est antérieure, l'autre est postérieure. Ovule attaché à 
la Mere externe de la em impe adno ERREA semi- 


LI 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 9925 


sistant et membraneux ; elle. contient deux noyaux latéraux, sou- 
vent incomplets, biloculaires, à loges monospermes (fréquemment, 
l'un des noyaux ne se développe pas). La graine est attachée dans 
l'angle de la loge et ascendante. Sous ses téguments membraneux, 
elle renferme un embryon à cotylédons elliptiques, épais, à radi- 
cule infère. 

Les Volkameria sont des végétaux intertropicaux de l'Asie, de 
l'Afrique et de l'Amérique. Leurs rameaux sont tétragones, à 
feuilles simples, opposées, penninerviées. Les inflorescences sont 
axillaires; elles consistent le plus souvent en cymes bipares tri- 
flores. | 


Les deux genres Clerodendron L. et Volkameria L. présentent dans 
leurs fleurs les plus grandes analogies ; c'est ce qui explique pourquoi 
les auteurs ont rangé dans le second genre tant d'espèces qui appartien- 
nent au premier. La seule distinction saisissable qui existe entre ces deux 
genres est dans le fruit. Ventenat a montré que tous les Clerodendron 
ont pour fruit une drupe à quatre noyaux uniloculaires, à loges mono- 
spermes, tandis que la drupe des Vo/kameria contient deux noyaux laté- 
raux, biloculaires, à loges monospermes. 

Si nous restons logique avec notre classification, nous sommes obligé 
de regarderces deux plantes comme apparlenantà deux genres distincts; 
mais si nous voulons faciliter les déterminations et éviter les erreurs, 
nous réunirons les Volkameria au genre Clerodendron, en établissant 
dans ce dernier une seconde section qui comprendrait les plantes dont le 
fruit a deux noyaux latéraux et biloculaires. 


Ex. : V. aculeata L. (LESCHEN, Java, herb. Juss.) 


Cf. : Art., Hort. Kew., p. 365... 
P. Brow., Civ. and nat. hist. of Jam., p. 360, ta^. 30, fig. 2. 
© EnD., Gen., n. 3707. 
"Gogurs., De fruct., vol. T, p. 267, tab. 56. 
Hocnsr., Nov. pl. gen. Afr., p. 19. 
a Housr.. Reliq. Houst., p. 6, tah.13. 
EU , Jaco., Sel, stirp. Amer. histy p. 185, tab. 117. 
: ` Lank., jiu ger, P. 95, tab, DA. cien i 


996 CDD TRES |. : 
ne vf W.Mey., Primiti flor. esseg., p.216. 
T Neck, Elem. bot., n. 597. : 
: PLum., Plant. americ. , tab. 164. 
Scu., în Prodr. DC., vol. XI, p. 656, et Flor. S Mart. die . 290. 
— SroaN., Hist. Jam., vol. II, p. 137, tab. 30, f. 2 (fid. Jacq). | ; 
Tauns:, Flor. Japon., p. 255. 
Warr., Hepert., vol. IV, p. 99. 


15. CHLOANTHES R. Ba. 


Calice gamosépale, ouvert, à cinq divisions profondes, presque 
égales; deux antérieures, deux latérales et une postérieure. Corolle 
gamopétale, infundibuliforme, bilàbiée ; tube courbe, à concavité 
antérieure, dilaté au sommet, portant vers.sa base interne une 
épaisse couronne de poils rameux ; limbe oblique à cinq divisions 
inégales, l'antérieure est la plus grande, les deux postérieures sont 
les plus petites. et forment la lévre postérieure; préfloraison co- 
chléaire, Quatre étamines didynames, insérées vers le milieu du 
tube de la corolle et exsertes ou incluses ; filets sinueux, enroulés 
d'arrière en avant dans la préfloraison, les antérieurs plus longs que 
les postérieurs ; anthères biloculaires, à loges corniculées, introrses, 
à déhiscence longitudinale, Ovaire globuleux, poilu, entouré à la 
base d'un disque hypogyne, uniloculaire, à deux placentas parié- 
taux, latéraux, bilamellés-et biovulés. Deux fausses cloisons anté- 
rieure et postérieure s'avancent, des parois de l'ovaire entre : les 
placentas. Style exsert ou inelus, terminé par deux petites branches 
stigmatifères inégales ; l'une antérieure, plus grande; l'autre pos- 
térieure, plüs courte. Ovule attaché à la face externe de-la lame 
placentaire révolutée, ascendant, ungues chalaze supé- 
rieure, à micropyle inférieur: .....— = T 

Le fruit est drupacé et- entouré - gor le calice porti. Dans 
un mésocarpe mince, on frouvé üX du 


DU GROUPE DES -VERBÉNACÉES. - ‘297 


membraneux, un albumen oléagineux qui entoure un embryon 
dressé, à cotylédons elliptiques, à radicule courte et.infére, 

Les Chloanthes sont des sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- 
lande; les rameaux sont arrondis; les feuilles simples, opposées, 
décurrentes, souvent linéaires, à limbe révoluté. Toutes les par- 
ties de la plante sont recouvertes d'un duvet de poils rameux. 
Les inflorescences consistent en fleurs solitaires, axillaires, accom- 
Primes de deux bractées latérales, tantôt stériles, tantôt fertiles. 


Ex : " Jartlingit Len. Dd Nov.-Holl., Riv. des Cygnes, a 


as: ^Mus) 
* coccinea BaRTL. (coll. Pistes n. 2339, Nov.-Holl., Riv. des 
‘Cygnes, hérb. Mus.) j 
c C. parviflora: W ALP:-(MQSTMANN, n, 419 (1844), Nov.-Holl,, Sid- 
ney, herb, Mus.) 
o stæchadis R. Br. (R. Br., Nov, -Holl., herb. Mus.) 


bia à Bann i in, Lehm, plant. Press. vol. 1, p.352. 
__R.Br., Flor, Nov.-Holl., p. 544, 
ENDL., Gén, n. 3961. 
Meisn., Gen. pl. vasc., p. 290. 
Sca., in Prodr. DC., vol. XI, p. 534. 
WAaLP., Aepert., vol. IV, p. 57. 


16. PITYRODIA R. Bn. 


Calice gamosépale, campanulé, couvert de squames pédiculés et 
étoilés ; limbe de cinq divisions égales ; préfloraison valvaire. Co- 
rolle gamopétale, irréguliére, aussi haute que le calice; tube court, 
infundibuliforme ; gorge dilatée; limbe oblique de cinq divisions 
inégales, ciliées, l'antérieure est la plus grande, les deux posté- 
rieures sont les plus courtes ; préfloraison cochléaire. Quatre éta- 
mines | didynames, alternes avec les divisions antérieure et latérales 
de la corolle et insérées vers le milieu du tube, les antérieures 


„sont les plus élevées; filets larges, courts, naissant au-dessus d'une 
meae pai ti ar n ta Te 


7i 


998 - enia REVUE 

‘nis par leur partie supérieure au connectif qui les surmonte, ter- 
minées chacune à la base par un appendice cornu; elles sont in- 
"rorses et ont la déhiscence longitudinale. Ovaire globuleux , 
-uniloeulaire, à deux placentas pariétaux, latéraux, bilamellés et 
biovulés; deux fausses cloisons partant des parois antérieure et 
postérieure de l'ovaire s'avancent entre les placentas ; style courbe 
d'arriére en avant, peu exsert, terminé par deux petits filaments 
stigmatiféres recourbés, inégaux et divergents, l'antérieur est le 
plus grand. Ovule attaché à la partie externe de la lame placentaire 
révolutée, ascendant, semi-anatrope, à chalaze supérieure, à mi- 
cropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe pyriforme contenant deux noyaux? (1) 
latéraux, biloculaires, à loges monospermes. La graine est ascen- 
dante comme l'ovule, et contient, sous des téguments minces, un 
embryon à cotylédons oblongs, épais, à radicule conique, infère. 

Les Pityrodia sont des arbres de la Nouvelle-Hollande. La seule 
espèce qu'on connaisse, P. salviæfolia R. Br., a les rameaux 
couverts de poils étoilés, les feuilles simples, opposées, couvertes 
de poils étoilés. Les inflorescences sont axillaires; ce sont des 
eymes bipares, triflores. 


Ex. : P. salviæfolia R. Bn. (R. Br., Nov.-Holl., herb. Mus.) 
Cf. : R. Ba., F1. Nov.-Holl., p. 513. 
ENDL., Gen., n. 3702. ` 
Meisn., Gen. plant. vase., p. 291. 
Scu., in Prodr. DC., vol. XI, p. 628. 
— 6 Watr., Repert., vol. AV, p. 97. 


| 17. UA GaAUDICH, 


Calice indus campanulé, bilabié, couvert de poils rameux ; ; 
„limbe de cing cus profondes, inégales, obtuses ; i les deux an- 


NE E S o 


EU Les fruits que nous avons vus n'étaient | pas arrivés Y aidé} ies. voa 
vétajer pas distincts, cependant l'embryon existait déja: niin 


LI 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 2399: 


térieures forment la lévre antérieure, les deux latérales s'unissent 
à la postérieure pour former la lèvre postérieure ; préfloraison..... 
Corolle gamopétale, irrégulière, dépassant peu le calice; tube court, 
infundibuliforme, muni prés de sa base interne d'une couronne de 
poils rameux; gorge dilatée, nue; limbe oblique de cinq divisions 
inégales, alternes avec celles du calice ; l'antérieure, en casque, 
est la plus grande, les deux postérieures sont les plus petites; 
préfloraison cochléaire. Quatre étamines didynames, alternes avec 
les divisions antérieure et latérales de la corolle et insérées sur 
le tube, au niveau de la couronne de poils, exsertes lors de l'an- 
thèse, les deux antérieures sont les plus grandes; filets arrondis ; 
anthères libres à la base, réunies par le sommet au connectif, bilo- 
culaires, introrses ; les loges d'anthére des étamines antérieures 
sont terminées inférieurement par des cornes conniventes. Ovaire 
poilu, uniloculaire, à deux placentas pariétaux, latéraux, bilamellés 
et biovulés; deux fausses cloisons s'avancent des parois anté- 
rieure et postérieure entre les placentas; style filiforme, courbe, 
à concavité antérieure, exsert, terminé par deux filaments stigma- 
tifères, courts et inégaux, l'antérieur est le plus grand. Ovule 


. attaché à l'extrémité de la lame placentaire révolutée, ascendant, 


semi-anatrope, à chalaze supérieure, à mieropyle inférieur. | . 
Fruit..... 
Les Quoya sont des TAG MUT de la Nouvelle-Hollande, à à ra- 

meaux arrondis, à feuilles simples, opposées. Toutes les parties de 

la plante sont couvertes d'un duvet de poils rameux. Les inflores- 
cences sont axillaires; elles consistent en fleurs solitaires ou en 
cymes bipares, pauciflores. 


pars : Q. cuneata Gaunicu. (Gaupicu., Nov.-Holl. occid., herb. Mus.) 


Cf. : ExpL, Gen., n. 3719. 

Gaupicu., Voy. de I Uran. (Bot.), p. 453, tab. 66. 
Mzisx. , Gen. plant. vasc., p. 290. E o NO. 
…Scn., in Prod. ru vol. XI, P (umane ns à T. 


230 : REVUE 


18. HOLMSKIOLDIA Rerz. 


H astingia Sm. — Platunium Juss. 


Calice gamosépale, membraneux, coloré, à limbe entier, cireu- 
laire dans l'anthése, à cinq dents et à préfloraison valvaire dans le 
très jeune bouton. Corolle infundibuliforme, irrégulière, plus haute 
que le calice; tube courbe, à concavité antérieure ; limbe oblique, 
de cinq divisions inégales, alternes avec les dents du calice; Pan- 
térieure est la plus grande, les deux postérieures sont les plus 
courtes; préfloraison cochléaire. Quatre étamines didynames, al- 
ternes avec les divisions antérieure et latérales de la corolle et 
insérées vers le fond du tube; filets soudés et saillants à la base du 
tube, libres plus haut et exserts lors de l'anthése, courbés d'ar- 
rière en avant dans la préfloraison ; anthéres bileculaires, intror- 
ses, à loges inégales, libres à la base, à déhiscence longitudinale. 
Ovaire globuleux, glanduleux à la base, uniloculaire, à deux pla- 
centas pariétaux, latéraux, bilamellés et biovulés; deux fausses 
cloisons s'avancent des parois antérieure et postérieure de l'ovaire : 
entre les placentas ; style exsert, recourbé d’arrière en avant dans 
la préfloraison, terminé par deux petites branches stigmatifères, 
inégales; l'une antérieure, plus grande; l'autre postérieure, plus 
courte. Ovule attaehé au bord de la lame placentaire, ascendant, 
semi-anatrope, à chalaze supérieure, à micropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe charnue, quadrilobée, placée au centre 
du calice persistant et membraneux, contenant deux noyaux laté- 
raux? (4). biloculaires, à loges monospermes. La graine est ascen- 


dante et contient un embryon à cotylédons elliptiques, à radicule 
courte, infère. - 


(4) On a décrit le NS souvent le rt NM aa comme upe drupe à 
deux noyaux, mais si nous pouvions en jug 


t La D Mp mûrs et incomplets 
que nons anas e ce ft AR E 
— ann nplets, — 


DU GROUPE DES. VERBÉNACÉES. 231: 


Les Holmskioldia sont des arbres des Indes orientales ; leurs: 
rameaux sont arrondis ou tétragones, les feuilles simples, oppo-: 
sées, décussées. Les inflorescences: sont axillaires et terminales ; 
elles consistent en grappes de eymes bipares: :: 


Ex. : H. sanguinea Retz. (Lady Daru., Indes orientales, herb. Les.) * 


Cf. : BeNTIL, Zabiat. gen. et spec., p. 642. 
; ENDL. TY n. 3670. 
Juss., Ann. du Mus., vol. VII, p. 76. 
i: Meisn., Gen. plant. vase., p. 289. 
 Warz., Observ. bot., fasc. VI, p. 34. 
Sca., in Prodr, DC., vol..XI, p. 696.. ; 
M Exot. bot., vol. II, p. 41, fab. 80. T 
o Wian., Spec. Plant., vol, MI, p. 360.. T 


5. Drurs A NOYAU UNIQUE, QUADRILOCULAIRE, À LOGES MONOSPERMES; 
(eur foi inoshui2) z ; 
"49: TAMONEA Avr. 

y  Ghinia Scures, — Ischnia DC. — Kæmpfera Hovsr. 


.: Calice gamosépale, tubuleux, plissé, à cinq dents inégales : deux 
antérieures, deux latérales et une postérieure. Corolle hypocraté- 
riforme, irrégulière; tube cylindrique, dépassant peu le calice; 
limbe de cinq divisions inégales, alternes avec les dents du calice ; 
l'antérieure est la plus grande, Jes deux postérieures sont les plus 
courtes; préfloraison cochléaire, Quatre étamines didynames, al- 
ternes avec les divisions antérieure et latérales de Ja corolle et 
insérées vers le milieu du tube, les antérieures plus haut que les 
latérales ; filets courts, inclus ; anthéres biloculaires, introrses, à 

déhiscence longitudinale ; les: loges dés ‘élamines antérieures sont 


réunies par un connectif renflé. Oyaire entouré à la base d'un 
disque glanduleux, creusé i dans, son axe, quadrilocula e, à loges 
 uniovulées; style inclus, terminé par deux prol ngements ; l'un 


antérieur, recourbé, ani, l'autre A droit. Ovule 


232 : REVUE 


attaché dans l'angle externe de la loge, dressé, semi-anatrope, à 
chalaze supérieure, à mieropyle inférieur. 

Le fruit est une drupe entourée par le calice persistant et mem- 
braneux. Elle contient un noyau perforé dans son axe, quadrilo- 
culaire, à loges monospermes. La graine conserve la direction de 
l'ovule; elle renferme, sous des téguments membraneux trés min- 
ces, un embryon droit, à cotylédons elliptiques, à radicule courte 
et infére. Pe 

Les Tamonea sont des herbes des pays tropieaux ou voisins 
des tropiques, à tige et rameaux quadrangulaires, à feuilles sim- 
ples, opposées, décussées. Les inflorescences sont axillaires ou 
terminales ; elles consistent en épis simples d'un petit nombre de 
fleurs. Chaque fleur est à l’aisselle d'une bractée, accompagnée ou 
non de deux bractées ordinairement stériles. 


Ex. : T. juncea Sca. (Blanch., Bahia, n. 3397, herb. Mus.) 
T. scabra Cnam. et ScuL. (Galeotti, Mexique, n. 747, herb. Mus.) 
T. spicata AUBL. (BLANcu., Bahia, n. 403, herb. Mus.) 


Cf. : AuBL., Hist. pl. Guy., 2° part., p. 659, tab. 268. 
Can. et Scir., in Linnea (1830), vol. V, p. 99, et (1831) vol. VI, 
p. 373. 
. DC., in Meisn., PI. gen. vasc., p. 298, et Prodr., vol. X, p. 257. 
ENDL., Gen., n. 3696. 
GognTN., De fruct., vol. Hl, p. 173, tab. 213. 
Hovsr., Relig. Houst., p. 3, tab. 2. 
Juss., Gen. pl., p. 109. à 
Lask., /llust., p. 93, tab. 542. 
Meisn., Gen. pl. vase., p. 291. d 
Neck., Elem. bot., n. 555. 
Pers., Syn. pl., vok Il, p. 139. 
. Raw. DE LA Sacr., Flor. cub., vol. Xl, p. 137. 
Scu., in. Prodr. DC., vol. XI, p. 528, et in Mart., Flor. Bras. 
fase. X, p. 176. 
— Scures., Gen. pl., n. 42. aa 
Sw., Flor. ind. occid., vol. V, p. 4087, tab; 21. 
ki — ihe - vol. IV, p. 445. 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 933 


20. CORNUTIA Prum. 


Hosta Jaco. — Hostana Pers. 


Calice gamosépale, cupuliforme, à quatre petites dents triangu- 
laires inégales; les deux plus grandes sont ordinairement anté- 
rieures, les plus petites sont postérieures. Corolle gamopétale , 
tubuleuse, irrégulière, s'élevant beaucoup plus haut que le calice ; 
tube légèrement courbe, à concavité antérieure ; limbe oblique 
formé de quatre divisions inégales, alternes avec les dents du ca- 
lice, l'antérieure est la plus développée; préfloraison alternative. 
Quatre étamines alternes avec les divisions de la corolle, insé- 
rées vers le milieu du tube, les antérieures plus haut que les pos- 
térieures ; celles-ci sont réduites à un filet portant des traces d'an- 
thére atrophiée ; les antérieures ont un filet presque exsert et des 
anthéres à deux loges globuleuses, inégales, libres à la base, réu- 
nies au sommet, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire en- 
touré à la base d'un disque glanduleux, quadriloculaire, à loges 
uniovulées, alternes avec les divisions du calice (parfois unilocu- 
laire, à deux placentas pariétaux biovulés); style subexsert, pu- 
bescent, terminé par deux petits prolongements stigmatifères 
parallèles, inégaux ; l'un antérieur, plus court; l'autre postérieur, 
plus long. Ovule attaché dans l'angle interne de la loge, ascen- 
dant, semi-anatrope, à raphé intérieur, à mieropyle inférieur et 
extérieur. 
` .Le fruit ést une drupe entourée à la base par le calice persis- 
tant; son mésocarpe est épais, charnu, et recouvre un noyau uni- 
que, rugueux, perforé dans son axe longitudinal, quadriloculaire, 
à loges monospermes. La graine est attachée, comme l'ovule, dans 
T'angle interne de la loge; elle se compose de téguments mem- 
braneo dim mad x empero c cri doc 


Fi ami 


98h REVUE (| 


rameaux tétragones, à feuilles simples, opposées, décussées. L'in- 
florescence est mixte; elle consiste en longues grappes terminales 
de cymes bipares composées. 


Ex. : C. cayennensis Scu. (PERROTET, Guyane franç., herb. Mus.) 
C. pyramidata L. (Ricuanp, Maurice, herb. Mus.) 


Cf. : Benta., PL, Hartw., p. 90, et Voy. Sulph., P. 154. 
7 — Bot. Mag., n. 2611 (1826). 
: Bot. regist., n. 1204. 
^ Ewpt., Gen., n. 3715 et n. 3697. 
GogRTN. ,, Suppl. à la Carp., xol. IH, tab, 213, fig. 4. 
H. B. K., Nov. gen. et spec., p. 247. 
Jaco., Hort, Schünb., vol. I, p. 60, fab, 114. 
Juss., Gen., p. 107. 
Lo Dict. bot., tab. 554. 
Lin., Gen. pl. (ed. poesias p. Sn n. 1028. cU Cur. 
p. 519. H 199 : 
Meisn., Gen, pl. vasc., p. 200. 
, NEck., Elem, bot., n. 550. 
Pzns., Syn. pl., vol, IT, p. 143. 
Prum., Nov. plant. amer., p. 32, pl. 17. 
. Pogpp. et ENDL., Nov. gen. et spec., vol. IIT, p. 63, tab. 269. 
X Scu., in Prodr. DC., vol. XI, p. 687. 
— Syst. veg. (ed. 4825), p. 39. 
Warr., Repert, bot., vol. IV, p. 80,81, 425. 


21. LACHNOCEPHALUS Tung. | 


- Calice gamosépale, couvert intérieurement de poils rameux, à 
quatre divisions très profondes, inégales, les deux antérieures plus 
grandes que les deux postérieures ; préfloraison valvaire. Corolle 
gamopétale, hypocratériforme, irrégulière, dépassant peu le calice; 
iube court; ; limbe de quatre divisions inégales, alternes avec: celles 
du calice ; l'antérieure est la plus développée, - 

p ume 3 PES alterna — . Q atre é 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 28iy 


du tube, les antérieures plus haut que les postérieures ; filets trés; 
courts; anthères biloculaires, introrses, à loges divergentes à la 
base et à déhiscence longitudinale, Ovaire. subconique, poilu! 
entouré à la base d'un disque glanduleux, quadriloculaire, à loges 
uniovulées, perforé dans son axe longitudinal; style inclus, ter» 
miné par deux petits prolongements stigmatiféres, inégaux et di» 
vergents : l'un antérieur, plus grand, révoluté ; l'autre postérieur; 
plus eourt. Ovule attaché dans l'angle interne de la loge; ascens 
dant, semi-anatrope, à raphé trés court et interne, Pomes 
inférieur et externe. nolla 
Le fruit... .? ft3tz0q 
. Les Lachnocephalus sont des arbres de Ja Nouvelle-Hollands: 
Les rameaux sont arrondis, couverts de poils étoilés; les feuilles 
sont simples, opposées, garnies de poils étoilés. Les inflorescences 
sont terminales; elles consistent en cymes bipares pauciflores,  :: 
Dans les jeunes boutons, l'ovaire est uniloculaire, à deux plácentas 
quum latéraux, bilamellés et biovulés. Us "TUE M. 


` Ex. : Z. lepidotus Turcz PEE (1843, n. e Swan-Rivér, hes: 
Mus.). 
Cf. : Tunez., Bull. de la Soc. des nat. de Mostol v. XXII pin E st 


; Hia 
C, DEUX PLACENTAS PARIÉTAUX ANTÉRIEURS UNIOVULÉS, 
OU DEUX LOGES LATÉRALES MONTRES. 


4. Feur SÉPARADLE EN DEUX PARTIES LATÉRALES, uuocdunss | ET. 


, MONOSPERMES. 
AL BOUCHEA Cum. 0000 0 06d 
| Clascanum E. Mex. — Pleurosigna Hocasr,.. deeem 


Se ‘gamosépale, tubuleux, plissé, à cinq denis pélites, i “né- 
gales; les deux antérieures sont les plus popie, la postérieure 
st la plus courte. Corolle gamopétale, hypocraté , irrégu- 


236 as REVUE 

lièré; tube légèrement courbe, à concavité postérieure; limbe obli- 

que, à cinq divisions inégales, alternes avec les dents du calice; 

l'antérieure est la plus développée, les deux postérieures sont les 

plus courtes ; préfloraison cochléaire. Cinq étamines alternes avec 
les divisions de la corolle, insérées vers le haut du tube; l'étamine 

superposée au sépale postérieur est réduite au filet, les quatre 
autres sont didynames, les deux antérieures sont insérées sur le 
tube plus haut que les étamines latérales; filets courts; anthéres 

à deux loges parallèles, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire 

allongé, à deux loges latérales, uniovulées, à parois antérieure et 
postérieure eomprimées et parcourues d'un sillon longitudinal ; 

style plus dilaté au sommet qu'à la base, s'élevant jusqu'au niveau 

des étamines antérieures, terminé par deux divisions stigmatifères : 

l'une antérieure, arquée; l'autre postérieure, tuberculiforme. Ovule 

attaché au fond de la loge, dressé, anatrope, à chalaze supérieure, 

à micropyle inférieur. 

Le fruit est fusiforme, sec, entouré par le calice persisiant: Il 
renferme deux noyaux latéraux, uniloculaires, à loges monosper- 
mes. Ces noyaux se séparent à leur maturité du sommet à la base. 
La graine conserve la direction de l'ovule; elle renferme, sous 
des téguments membraneux, un embryon dressé, à colylédons 
elliptiques, à radicule longue, conique, infère. 

- Les Bouchea sont des herbes ou des arbrisseaux de l'Amérique 
tropicale, des Indes orientales et de l'Afrique; les rameaux sont 
tétragones ; les feuilles simples, opposées, décussées. Les inflo- 
rescences sont axillaires ou lerminales; elles consistent en épis 
simples. Chaque fleur est à Vaisselle d’une bractée et est accom- 
pagnée de deux bractées latérales ordinairement stériles. 


Les jeunes boutons ont un ovaire OS à ne À ne à open parié- 
taux, antérieurs, uniovulés. >> 


, Ex. : B. cernua Scn. (coll. Zevasn (1857), n. 3548, herb. Mus.) .. 
E copiapensis C. GAY (C. Gat, Chili, herb. NEL 

E o" Sd dps Datoe, n. 3310, et Żevnen, ni ` sir, 

i nfsel né-Es: " b. Mas) aho aug: Lu $ 


DU GROUPE DES. VERBÉNACÉES, 237 


B. Ehrenbergii Guam. (Auc, Sr-Hit., Brésil, herb. Mus.) 
B. Hyderobadensis Warr. (WALL., Cat., n. 6318, B.) 
B. pinnatifida Scu. (Coll. ZevBER (1847), n. 1368, cap de Bonne- 
Espérance, herb. Mus.) 
` B. pseudo-gervao Cnam. (Ava. Sr-Hitamg, Brésil, herb. Mus.) - 
B. pumila Scu. (Coll. Zevngn (1847), n. 1366, herb. Mus.) 


Uf. : Banta., PI. Hartweg., p. 94. 
= Caam., in Linnea, vol. VII, p. 252: 
Enpi., Gen., n. 3865, sect. b et n. 3687. 
C. Gay; Flor. Chil., vol. V, p. 25, tab. 55. 
Hocusr., in Flora (1842), vol. XLIX, p. 144. 
Jaco., Zcon. pl. rar., vol. IT, p. 2, tab. 208. 
L., Sp. plant., p. 53, n. 4. 
MziSN., Gen. plant. vase., p. 290. 
E. MEY., Comment. pl. Afr. aust., vol. I, fasc. 2, p. 275. 
Ram. DE LA Sacs. , Flor. cub., vol. XI, p. 138. 
Auc. Sr-Hit., PL. us. du Brés. , tab, h0. 
Sca., in Prodr. DC., vol. XI, p. 557, et in Manr., Flor, Bras., 
fasc. X, p. 195, tab. 33. ; 
SLOAN., Hist. Jam., vol. T, p. 172, tab. 207, fig. 2. 
Tauns., Flor. cap., p. 466. 
Vau, Enum. pl., vol, I, p. 209. 
VsLLozo, F1. flum., vol. I, tab. 36.? 
Warr., Rep. bot., vol. IV, p. 11, 38. 


9. CASSELIA N. et M. 


Calice gamosépale, tubuleux, cannelé, à cinq dents triangulaires 
ou filiformes, inégales : deux antérieures, deux latérales et une 
postérieure, Corolle gamopétale, infundibuliforme, irrégulière, 
plus haute que le calice; tube incliné en avant ; gorge très dilatée ; 
‘limbe ‘de cinq divisions inégales, obtuses, alternes avec les dents 
du calice ; l'antérieure est la plus développée, les deux postérieures 
sont les plus courtes ; préfloraison. cochléaire; . les. pétales sont 
chiffonnés et affaissés dans la préfloraison. Cinq étamines alternes 
avec les divisions de la corolle et insérées vers le fond du tube; 


938 24A0AY SS AR SIJAS Ua 
l'étamine Superposée au sépale postérieur est réduite à un filet 
trés court ou manque, les quatre autres sont didyhames ; filets 
ébüris, les antérieurs sont les plus longs et insérés plus haut; 
anthéres biloculaires,. introrses, à déhiscence longitudinale ; sies 
des étamines. antérieures ont un-gros connectif glanduleux. Ovaire 
ovoide, glanduleux à la base, uniloculaire, à deux: placentas parié- 
taux antérieurs, révolutés ‘ét unióvülés ; une: fausse cloison pos- 
lérieure s'avance entfe-les placentas. Style. s’élevant jusqu'au 
niveau des anthéres les plus hautes, inclus, terminé par deux ren- 
flements stigmatifères : l'un antérieur, recourbé en avant ; l'autre 
postérieur, dressé. Ovule attaché àT’ extrémité de la lame placen- 
taire révolutée, ascendant, semi-anatrope, à micropyle inférieur. 
Le fmit est^ une^drupe cordiforme entourée en. partie par le 
calice persistant ; ‘élle renferme deux noyaux latéraux, unilocu- 
laires, à loges monospermes. La graine conserve Ja direction de 
l'óvule; élle renferme, sous des téguments membraneux, un em- 
bryon dressé, à cotylédons orbiculaires, à à radicule courte, infère. 
Les Casselia sont des herbes du Brésil, à rameaux quadrangu- 
laires, à feuilles simples, opposées, décussées. L'inflorescence 
consiste en épis axillaires. MM Eon Aou "- est à l’aisselle 
d’une bractée. | 


Ex. : C. chamædryfolia Cnam. (Garn. , Brésil, n. 3371, herb. Les.) 
C. Mansoi Scu, (Wzpp., Brésil, n. 2789, herb. Mus.) 
C. serrata N. et M. (Manr., Brésil, n. 1025, herb. Mus.) 

fis Cuan., in Linnaa, vol. VI ies Ae 


potisli wp. Gen., B. 3688. 
snu 19 Muss. Gen. pl. vast., p.290. ; 
(gI JN. et Min Nov. act, nat. cur., vol, XI (4823), p. 13, fnb. i 


i Paxr.,. Mag. of bot. , vol, XV, p. 15. . 

Sil, in Prodr. DC., vol. XI, 927, et in Manty Flor, Bras, 
pede os 473, tab. TM M 

Was, Hep. tot., vol. W, E 3» 


* 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 939 
3. BLAIRIA GoenrN. 


Calice gamosépale, tubuleux, plissé, à cinq dents petites, iné- 

gales : deux antérieures, plus grandes, deux latérales, une pos- 
térieure, plus petite. Corolle gamopétale, hypocratériforme, plus 
haute que le calice ; tube cylindrique; limbe oblique, à cinq divi- 
sions inégales, alternes avec les dents du calice ; l'antérieure est 
la plus grande, les postérieures sont les plus courtes. Cinq éta- 
mines insérées vers le. milieu du tube de la corolle et alternes avec 
ses divisions ; l'étamine postérieure est réduite au filet, les quatre 
autres sont dicens les antérieures insérées plus haut que les 
latérales ; filets courts, inclus ;. anthéres biloculaires, introrses, 
à di longitudinale. Ovaire allongé, comprimé d'avant en 
arrière, biloculaire, à loges latérales uniovulées, creusé d'une ca- 
vité dans.son axe longitudinal ; style s'élevant au. niveau des an- 
theres des étamines antérieures, terminé par deux prolongements : 
l'un antérieur, globuliforme, stigmatifère ; l'autre. postérieur, en 
écuelle. Ovule attaché dans l'angle postérieur de la loge, ascen- 
dant, semi-anatrope, à micropyle inférieur. - 
: Le fruit est inclus dans le, calice persistant et membraneux ; c'est 
" une drupe à mésocarpe devenu sec, contenant deux noyaux laté- 
Taux, rugueux, uniloculaires, à loges monospermes; ces deux 
noyaux sont séparables à la maturité. La graine conserve la direction 
del'ovule; elle renferme, sous ses téguments, un embryon dressé, 
Mpogidons elliptiques; à radicule courte et infère. 

- Les Blairia. sont des herbes de l'Amérique méridionale. Leurs 
rameaux sont tétragones, dichotomes, à feuilles simples, opposées, 
décussées. Les inflorescences sont. terminales ; elles consistent en 
épis simples. Chaque. fleur naît à l'aisselle d'une bractée. : : 

Ex. : B. mexicana GŒRTN. (Syn. Bina Miepie Juss., herb, € eul- 


à! hs re n s alors ai silidutiene 2 91 sas "m 
P. aspera (ey Priva aspera Kr, erb, Mus. Ms sms! Mee] 


2h0 124 REVUE : 


Cf. : DiLLEN., Plant. rar. Elth., p. ^07, tab. 302, — 389. 
GoERTN., De fruct., vol. I, p. 265, fab. 56, fig. 1. 
H. B. K., Nov. gen. et spec.; vol. IE, p.278. 
Lamr., Z/lust., tab. 6, fig. 1. 
Lin., Syst. veg., p. 66. — Spec. pl., p. 53, n. 5. 
Moescn, Meth., p. 123. 
Pers., Synops., p. 139. 
Scu., in Prodr. DC., vol: Xl, p. 534. 
Scunap., in Linnæa, vol. VIII, p. 24. 
WiLLD., Spec. pl., vol. I, p. 116. 


h. STACHYTARPHETA Vanr. 


Abena Neck. — Cymburus Sarisr. — Melasanthus Pont.. — 
Stachytarpha Scu. 


Calice gamosépale, tubuleux, plissé, à cinq dents inégales; les 
deux antérieures sont les plus grandes, la postérieure est la plus 
courte ou n'existe que dans le bouton. Corolle gamopétale, hypo- 
cratériforme, irréguliére; tube courbe, à concavité antérieure ; 
limbe oblique, à cinq divisions inégales, alternes avec les dents du 
calice (1); l'antérieure est la plus petite, les deux postérieures sont 
les plus grandes. Quatre étamines alternes avec les divisions anté- 
rieure et latérales de la corolle, insérées vers le milieu du tube, ' 
à des hauteurs différentes ; les deux antérieures sont réduites à un 
filet trés court (2), les étamines latérales sont seules fertiles; filets 
inclus; anthéres biloculaires, introrses, à loges elliptiques, paral- 
lèles et à déhiscence transversale dans le bouton, placées l'une au- 
dessus de l'autre et à déhiscence longitudinale lors de l'anthése ; 
‘pollen trigone, tétragone... .. Ovaire allongé, glanduleux à à la base, 
‘comprimé sur les faces antérieure et postérieure, creusé d’une 
cavité dans son axe ds ME à deux loges en uniovu- 


Iu g tti carpi SP M uns ta 
LH 3 £ DURE Aye, ri Dk ap 


DU GROUPE DES. VERBÉNACÉES, 911 


lées ; slyle un peu exsert, terminé par deux petites lames stigma- 
liféres semi-circulaires, l’une antérieure, l'autre postérieure. Ovule 
attaché au fond de la loge, dressé, anatrope, à chalaze supérieure, 
à micropyle inférieur et externe. 

Le fruit est fusiforme, sec, entouré par le calice persistant. Il 
renferme deux noyaux latéraux, uniloculaires, à loges monosper- 
mes, séparables à la maturité. La graine conserve la direction de 
l'ovule, et renferme, sous des téguments membraneux, un em- 
bryon dressé, à longs cotylédons elliptiques, à radicule courte, 
infére. 

Les Stachytarpheta sont des herbes ou des sous-arbrisseaux 
qu'on trouve en Afrique, dans l'Inde, mais en bien plus grande 
quantité dans l'Amérique tropicale. Les rameaux sont ordinaire- 
ment tétragones; les feuilles simples, opposées, décussées. Les 
inflorescences sont terminales; elles consistent en épis simples. 
Chaque fleur est à l’aisselle d'une bractée. 


Ce genre n'est pas caractérisé, comme plusieurs auteurs l'ont cru, par 
un axe charnu ou marqué de fossettes. Si plusieurs espèces telles que le 
S. mutabilis Van, le S. cayennensis Vanl, présentent cette particularité, 
d'autres, telles que le S. scaberrima et celles que Pohl rangeait dans le 
genre Melasanthus, ont un axe d'inflorescence qui n'est ni charnu ni marqué 
de fossettes. Ces dernières plantes ont l'aspect de certains Bouchea; elles 
présentent, comme eux, un ovaire à deux loges latérales uniovulées et un 
fruit séparable à la maturité en deux parties latérales, uniloculaires et 
monospermes. Il est facile de ne pas les confondre, par l'inspection de 
l'androcée, avec les Pouchea. Tous les Pouchea ont quatre étamines didy- 
names et fertiles; les Stachytarpheta n'ont que deux étamines fertiles; ce 
sont celles qui sont superposées aux sépales latéraux. Les divisions stig. 
matifères sont égales et ont la forme de petites lames semi-circulaires 
dans les Stachytarpheta; dans les Bouchea, elles sont inégales ; l'anté- 
rieure est la plus grande et recourbie en crochet, tandis na: la posté- 
tieure est tuberculeuse. 


Ex. : S. angustifolia Vaur Td aü Mis). 
S. canescens Kru (Boxpr., Pérou, herb. Mus.) 
S. cayennensis Vau (Dtawcn., Brésil, n. 1384, herb. Mus.) 


ife indeed ones scie n. 3885, } b. Mus). 


242 


Cf, : 


jon ipae esee 


REVUE 


S. crassifolia Scar. (Brasca., Brésil, n. 3647, herb. Mus.) 
S. dichotoma Vaur (BoNrL., Pérou, herb. Mus.) . 


. S. elatior Scur. (Ganps., Brésil, n. 1106, herb. Mus.) 


S. indica Vans (Botvis, ile Maurice, herb. Mus.) 

S. jamaicensis Vank (Boivin, ile Maurice, n. 1235, herb. Mus.) 
S. Maximiliani Scn. (BraNcm., Brésil, n. 2410, herb. Mus.) 

S. mutabilis V Aut. (Bonrz., Am. équat., n. 1620, cult. au Mus.) 
S. orubica Vas (PLée, Martinique, herb. Mus.) 

SS. pachystachya Mart. (Ganpw., Brésil, n. 3410, herb. Mus.) 

S. sanguinea MarT. (BLawcn., Brésil, n. 3120, herb. Mus.) 

S. scaberrima Ca. et ScuL. (Brésil, herb. Berlin). 


ANDR., Bot. Repos., vol. VM, tab. 35. 

Bentu., PI. Hartw., p. 21..— Bot. Sulph., p. 152. 
Bot. Mag., tab. 976, 1848, 1860. 

Cam., in Zinnæa, vol. VIT, p. 243. 

EnDL., Gen., n. 3685 a. 

H. B. K., Nov. gen. et sp., vol. II, p. 279. 

Jaco., Icon. rar., vol. H, tab. 207, 208. 

Law, Ilustr., vol. I, p. 59. 

Lin., Spec. pl. (edit. 1753), p. 18, n. 1 et suiv. 
MkissN., Gen. pl. vase. , p. 290. j 
Neck., Elem. bot., p. 296, n. 461. 

Ners et Manr., in Nov. Act. Acad. nat. cur., vol. XI, p. 69. 
PERS., Syn., p. 139. 

Pos, PI. Bras., vol. I, p. 75, tab. 60-65. 

PLukn., Almag. Bot. , vol. II, p. 382, pl. 321, fig. 1. 
Raw. DE LA Sacra, Flor. Cub., vol. XI, p. 139. 
REICHENB. , /con. exot., vol. I, p. AA, tab. 59, 138. 
Ruiz et Pav., Flor. peruv., vol. I, p. 22, tab. 3h, fig. 6 
Side (Aug.), Pl. us. Brés., tab. 39. 


 Sausss., Parad. Lond., p. et pl. 53. 
Scn., in Prodr. DC., vol. XI, p. 561, et in Mart. ., Flor. Bras., 


fasc. X, p. 197, tab. 3h, 35. 
Sw., Observ. bot., p. 16. 
Vaut, Enum. pl., vol. I, p. 205. 
VELLOZ., Flor. flum., tab. 31. —— 
Vent., Hort. Malm., p. ct tab. 36i 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES, 243 


9. LIPPIA L. 


Aloysia Ortec., Juss., Pers., CHam., Bos., MART. et GaLEor, — 
Bertolonia Rar. — Cryptocalyx Benta. — Dipterocalyx Cuan. 
— Platonia Rar. ? — Riedelia Cuam. — Zapania Scor., Juss., 
Pers., Lamk, R. Br., Bos., N. et M. 


Calice gamosépale, urcéolé, membraneux, à quatre dents iné- 
gales ; les deux antérieures sont plus grandes que les deux posté- 
rieures. Corolle tubuleuse, s'élevant au-dessus du calice; tube 
cylindrique ; limbe oblique, à quatre divisions inégales, alternes 
avec les dents du calice ; l'antérieure est la plus longue ; préflo- 
raison .imbriquée ou alternative. Quatre étamines didynames, al- 
lernes avec les divisions de la corolle et insérées sur le tube, les 
antérieures plus haut que les postériéures ; filets courts ; anthéres 
biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire globu- 
leux, à parois antérieure et postérieure comprimées, creusé dans 
son axe longitudinal, biloculaire, à deux loges latérales uniovulées; 
Slyle inclus, terminé par deux renflements stigmatifères ; l'un 
antérieur, l'autre postérieur. Ovule attaché dans l'angle postérieur 
de la loge, dressé, anatrope, à chalaze supérieure, à micropyle 
inférieur. 

Le fruit est recouvert par le calice persistant ; il se compose de 
deux noyaux latéraux, réunis d'abord par une membrane mince, 
mais séparables à la maturité. Chaque noyau est uniloculaire et 
monosperme. La graine renferme, sous des téguments membra- 
neux, un embryon dressé, à cotylédons elliptiques et épais, à radi- 
cule courte, infère. 

Les Lippia sont des herbes ou des sous-arbrisseaux qu'on ren- 
contre dans toutes les parties du monde, particulièrement dans 

l'Amérique tropicale. Les rameaux sont arrondis ou létragones ; 
les rates sont. mpi pe ou -" rticillées pe inflores- 


24h 


REVUE 


cences sont axillaires; elles consistent en épis sim jies (t (n 
capitules. 


Ex. 


: L. adænsis Hocgsr. (Scuiwp., Abyssinie, n. 42, herb. Mus.) 


L. americana L. (BonpL., Amér. équat., herb. Mus.) 

L. asperifolia H. B. K. (BonrL:, Cumana, herb. Mus.) 

L. betulæfolia H. B. K. (Boxer, San-Fernando, herb. Mus.) 

L. callicarpæfolia H. B. K. (BoxrL., San-Fernando, herb. Mus.) 

L. canescens Kra (BonrL., Am. équat., herb. Mus., cult. au Mus.) 

L. chamædrifolia STEUD. (C. Gay, Chili, herb. Mus., cult. au Mus.) 

L. Chamissonis D. Diet. (CLaussEN, n. 623, Brésil, herb. Mus.) 

L. chilensis Sca. (C. Gay, Chili, herb. Mus.) ; 

L. citriodora H. B. K. (Bowpr., Pérou, herb. Mus., cult. au Mus.) 

L. ferruginea H. B. K. (Bowpr., Pérou, herb. Mus.) 

L. floribunda H. B. K. (Bowpr., Amér. équat., herb. Mus.) 

L. geminata H. B. K. (Bospr., San-Barbara, herb. Mus.) 

L. graveolens H. B. K. (Boxpr., Nouv.-Esp., herb. Mus.) 

L. hederæfolia Mart. et Scu. (Vaura. , Brésil, n. 196, herb. Mus.) 

L. juncea Scu. (C. Gay, Chili, n. 943, herb. Mus.) 

L. lanceolata Micux (Micux, Am. septent., herb. Mus.) 

L. linearis H. B. K. (Bowrr., Cumana, n. 77, herb. Mus.) 

L. lupulina Cnam. (Vaurn., Brésil, n. 193, herb. Mus.) 

L. lycioides STEUD. (GaAvp., Brésil, n. 495, herb. Mus.) 

L. microcephala Can. (Vaur. , Brésil, n. 494, herb. Mus.) 

L. microphylla Cuan. (BLANCH. , Brésil, n. 3649, herb Mus.) 

L. nepetacea Scu. (Vaurm., Brésil, n. 410, herb. Mus.) 

L. nodiflora Ricu. (BowPr., Cumana, n. 1308, herb. Mus., cult. 
au Mus.) : 

L. origancides H. B. K. (BowPr., Am. équat., herb. Mus.) 

L. pseudo-thea Scu. (Auc. Samr-Hir., Brésil, herb. Mus.) 

L. purpurea Jaco. (Zozuwe., Java, n. 1839, herb. Mus., cult. au 

». Mus.) 

L reptans H. B. K. (Boxez:, Cumana, n. 76, herb. EL cult. 
au Mus.) 

L. scorodonioides H. B. K. d Am. équat. , n. 219, herb. 
Muro 

L, Selombirgkiaa'8 SaL — L. pile Bentu. (ex — 
Guyane angl., herb. Mus) 


Le sidoides Can. (aus Brésil, n. 4838, M C 


Cf. 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES, 9545 


` L. stechadifolia H. B. K. (Boxer, Cuba, herb. Mus.) 


L. urticoides Steun. (CLauss., Brésil, n. 368, herb. Mus.) 
L. velutina Scu. (Manr. , Brésil, n. 1024, herb. Mus.) 


: Benta., in, Hook. Journ. of bot. (1840), vol. Il, p. 52. — PI. 


Hartw., p. 122. — Bot. Sulph., p. 153. 
BLUME, Bijdr., p. 811. 
Bot. Mag., tab. 367. 
Bos., Hort. Maurit., p. 254. 
R. Br., Flor. Nov.-Holl., p. 514. 
Cav., Icon., vol. II, p. 75, tab. 194. 
Caaw., in Zénnea, vol. VII, p. 213, 234, 241, 275. 
D. Der., Syn. pl., vol. AI, p. 596. 
D. Don, Brit. fl. gard., sér. IT, tab. 225. 
ENnL., Gen., n. 3684. 
Gilt. et Hook., in Hook. Bot. misc., p. 162, 171. 
GÆRTN., De fruct., vol. 1, p. 266, tab. 56, fig. 2. 
Hook. et Arn., Voy. bot. Beech., p. 305, ^h2. 
Housr., Relig. Houst., p. 6, tab. 42. 
H. B. K., Nov. gen. et spec., vol. Il, p. 260. 
Jaco., Eglog. pl. rar., vol.I, tab. 85. — Stirp. amer., p. 176, 
tab, 179. 
Juss., Ann. Mus., vol. VII, p. 70, 73, 75. 
Lamk, /{lustr., vol. 1, p. 90, pl. 539. 
Linn., Gen., n. 781. 


Mii: et piot, Bull. Acad. se. Bruxelles, vol. XI, 2e part, 


p. 319. 
MzissN., Gen. plant. vasc., p. 290. 
Mica., Flor. bor. Amer. , vol. II, p. 15. 


Ness ab E., in Nov. Act. Acad. nat. cur., vol. XI, p. 71, fab. 5. 


Nzck., Elem. bot., n. 592. 

Onr. et Par. Beauv., in L'Héntr.. Stirp., vol. I, p. 21. 

Pers., Synops., p. 139. 

PLuKN., Almag. Bot., vol. H, p. 382, tab. 232, fig. ^. 

Rar., in New- York aei JA ? — in Desy. Journ. bot., vol, IV, 


p.177. 


iba DE LA Sacra, Flor. Cub., vol. XI, p. Pis. BM 
——  ReiCHENE., Keon. exot., p.etíab.169. —— 
MA TT à FI. Prnt vol- tj. 46, khu 
CO Suse (aug: ^ PI. us. O tab 


. 246 REVUE 


Scr, in Prodr. DC., vol. XI, p. 572, et in Mart, Flor. Br., 
fasc. X, p. 219, tab. 36-11. 

STEUD., Nomencl. 

SPRENG., Syst. veget., vol. II, p. 753. 

Trevir., in Act. Acad. nat. cur. (1826), vol. XIII, 17* part., p. 187. 

Warr., in Nov. Act. Acad. cur, nat., vol. XVII, p. 377, et Rep. 
bot., vol. IV, p. 42. 


2. DRUPE A DEUX NOYAUX LATÉRAUX, UNILOCULAIRES ET MONOSPERMES. 


6. BAILLONIA Boco. 


Calice urcéolé, à cinq dents inégales : deux sont antérieures et les 
plus grandes, deux sont latérales, une est postérieure et la plus pe- 
tite, Corolle gamopétale, hypocratériforme, plus haüte que le calice ; 
tabe eylindrique, courbe, à concavité postérieure ; limbe oblique, 
à cinq divisions inégales, alternes avec les dents du calice; l'an- 
térieure est la plus développée, les deux postérieures sont les plus 
courtes ; préfloraison cochléaire. Cinq étamines alternes avec les 
divisions de la corolle et insérées à la partie supérieure du tube ; 
l'éamine postérieure est réduite au filet; les quatre autres sont 
didynames, les antérieures insérées plus haut que les latérales ; 
filets courts ; anthéres biloculaires, introrses, à déhiscence longi- 

tudinale. Ovaire allongé, comprimé sur les faces antérieure et 
. postérieure, entouré à la base d'un disque glanduleux, uniloculaire, 
à deux placentas pariétaux antérieurs, uniovulés ; une fausse cloison 
partant de la paroi postérieure de l'ovaire s'avance entre les pla- 
centas. Ovule attaché à l'extrémité de chaque lame placentaire 
révolutée, dans laquelle il est enchàssé, ascendant, — 
à chalaze supérieure, à mieropyle inférieur. - -o 

Le fruit est une drupe charnue, nues * P. ee par le Lori 

- persistant, accru et durci; elle renferm. 
. ineomplets, uniloculaires, à 

* direction de l'ovule, 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. / 247 


membraneux, un embryon à cotylédons elliptiques égaux ou iné- 
gaux, appliqués lun contre l'autre, plans ou spiralés, à radicule 
courte, infére. 

Les Baillonia sont des arbustes de l'Amérique du Sud. Les 
rameaux son! arrondis ; les feuilles simples, opposées ou verti- 
cillées, Les inflorescences sont terminales ou axillaires ; elles con- 
sistent en épis simples. Chaque fleur est à l'aisselle d'une bractée. 


Ex. : B. amabilis Boco. (Wepp., Paraguay, n. 2193 et 3208, herb. 
Mus.) 


Cf. : Boco., in Adans., vol. II, p. 251, pl. 7. 


3. DRUPE A NOYAU UNIQUE, BILOCULAIRE, A LOGES LATÉRALES, MONOSPERMES. 


À 


7. LANTANA L. 


Camara Pw. — Myrobatindum Vars. 


Calice cupuliforme, membraneux , à quatre dents inégales; 
deux antérieures et deux postérieures. Corolle tubuleuse, irrégu- 
lière, plus haute que le calice; tube courbe, à concavité posté- 
rieure, renflé au niveau des étamines; limbe oblique, à quatre 
divisions inégales, l'antérieure est la plus longue; préfloraison 
alternative. Quatre étamines didynames, alternes avec les divisions 
de la eorolle. et insérées vers le milieu du tube; les antérieures 
plus haut que les postérieures; filets eourts ; anthéres biloculaires, 
introrses, à loges inégales, à déhiscence longitudinale, Ovaire 
glanduleux à la base, comprimé sur les faces antérieure et posté- 
rieure, creusé dans son axe longitudinal, biloculaire, à loges laté- 
rales uniovulées ; style court, terminé par deux divisions : l'une 
postérieure aiguë, droite, très-courte; I^ autre antérieure, bilobée, 
recourbée en avant et stigmatifère, Ovule attaché dans l'angle 
postérieur de la. Joger: angaa». rap À à holasa Apr, à 


: HOME IR f 2e à . ME 


248 


REVUE 


Le fruit est une drupe charnue, incluse dans le calice persistant, 
acera et membraneux. Elle renferme un noyau unique, rugueux, 
creusé dans son axe longitudinal, biloeulaire, à loges latérales, 
monospermes. La graine conserve la direction de l'ovule; elle 
renferme, sous une double enveloppe membraneuse, un embryon 
dressé, à cotylédons ovales, épais, à radicule courte, infère. 

Les Lantana sont des arbustes de l'Afrique, de l'Asie, trés- 
abondants dans l'Amérique tropicale. Leurs rameaux sont tétra- 
gones ou comprimés ; les feuilles simples, opposées ou verticillées. 
Les inflorescences sont axillaires; elles consistent en capitules. 
Chaque fleur est à l'aisselle d'une bractée. 


Ex. 


: L. alba Mitt. (Boxpr., Amér. équat., herb. Mus., cult. au Mus.) 


L. eamara L. (A. Gray, Texas, herb. Mus., cult. au Mus.) 

L. canescens H. B. K. (Bonrr.., Cumana, herb. Mus.) 

L. crocea Jaco. (BonPL., Amér. équat., herb. Mus.) 

L. horrida H. B. K. (Bower., Mexico, herb. Mus.) 

L. involucrata L. (Porreav, Saint-Domingue, herb. Mus., cult. 
au Mus.) 

L. lilacina Desr. (Manr., herb. fl. Bras., n. 1030, herb. Mus , 
cult. au Mus.) 

L. lucida Scu. (Savzu, Brésil, herb. Mus.). 

L. nivea VENT, (Ganpw., Brésil, n. 471, cult. au Mus.) 

L. odorata L. (Dauww., Cuba, herb. Mus.) 


L. purpurea Horn. — albo purpurea Desr. (herb. Mus., cult. 
au Mus). 


L. rugulosa H. B. K. (Bowpr., Xalapa, liérb. Mus.) 


L. salicifolia H. B. K. (Bowpr., Am. équat., herb. Mus.) - 


© L. salviæfolia Jaco. (coll. Zevuer (1847), n. 1373, herb. Mus ) 
.. L. Salzmanni Scn. (Sauzm., Brésil, herb. Mus ) 


L. scabiosefolia M. B. K. (BonrL., Am. trop., herb. Mus.) 

L. sellowiana Li et Orro (Garon. , Brésil, n. 3404, herb, Mus., 
cult. au Mus.) 

E. trifolia L. (Coll. R: Spruce, Brésil, herb. Mus , cult. au Mus.) 

I undulata — LLEM Brésil, ^. 600, — — 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 249 


Bot. Mag., tab. 96, 1022, 1549, 1916, 2981, 3110, 3941. 

Bot. reg., tab. 198 

Caan., in Zinnæa, vol. VIL p. 424. 

D£csNE, in JACQUEM., voy. Descript. des coll., p. 136, tab. 141. 

Desr., Cat. hort. Paris (1829), p. 91. 

DiLLEN. , Pl. rar. Elth. , vol. 1, p. et tab. 64, 65, 66. 

ENDL., Gen., n. 3695. 

Forsk., F1. pu -arab., p. 116. 

Cri. , De fruct., vol. Y, p. 267, tab. 56, fig. 4. 

Gran., in The Edinb. new philos. Journ., vol. W, p. 186. 

H. B. K., Nov. gen et spee., vol. M, p. 258. 

Jaco., Hort. Schünb., vol. IV, p. et tab. A73, 

Juss., Gen. pl., p. 109. 

Lau, Zllustr., p. 91, tab. 540. 

Lis& et Orro, /con. pl. sel., vol. I, p. 107, tab. 59. 

Maar. et GaL., Bull. Acad. Bruxelles, 2° sér., vol. XI, p. 325. 

Men., Hist. et comm. Acad. Theod. palat., vol. WI, p. 226. 

Merss. , Gen. pl. vase. , p. 291. 

MoENcH, Méth. pl., p. ^79. 

Orr. et Digr., Allg. Gartenz, vol. IX, p. 369. 

Pers. , Syn. plant., xol. H, p. 140. : 

PLURN., Alm. Bot., p. 382, $85, tab. 233, fig. 5 et 385, tab. 114, 
fig. 4 

PLUM., Plant. americ. , fasc. IIJ, p. 58, tab. n — icon., hi 71, 
fig. 1. 

Ra. DE La Sacra, Flor. Cub., vol. XI, p. 140. 

Roxs., Flor. Jnd., vol. M, p. 89. 

RoyrE, lustr. Himalay. mount., p. 300, tab. 73. 

Sca., in Prodr. DC., vol. XI, p. 594, et in Mart., Flor, Bras., 
fase. X, p. 251, tab. h2, 43, ^h. 

SLOANE, Mist. Jam., vol. IT, p. 8^, tab. 195, fig. ^. 

SPRENG. , Syst. veget., vol. IF, p. 761, et IV, p. 231. 

Swartz, FL. Ind. occid., vol. M, p. 1055, 1057. 

Tausca, in Flora, vol. XIX, p. 391. 

Vanc, Symb. bot., 3° part., p. 12. 

“VELL, Flor. flum., vol. VI, tab. 58, 85. 

T VENT., Jard, de la Malm. vol. À, tab. 8. 


| à Warr., in Nov. Act, Acad. cur. . nat., » vol. XVII, UM AU e Hep j 


< REVUE 


8. PETREA Housr. 


Calice gamosépale, coloré, infundibuliforme, à cinq divisions 
profondes, membraneuses, colorées ; préfloraison valvaire. Cinq 
appendices colorés sont placés sur la gorge du calice et alternes 
avec ses divisions ; ils se disposent sur la corolle, dans le bouton, 
en préfloraison valvaire. Corolle gamopétale, tubuleuse, moins 
haute que le calice; tube cylindrique ; gorge villeuse; limbe obli- 
que, à cinq divisions inégales, alternes avec celles du calice; l'an- 
térieure est la plus développée, les postérieures sont les plus 
courtes; préfloraison cochléaire. Cinq étamines insérées à la partie 
supérieure du tube, alternes avec les divisions de la corolle ; l'éta- 
mine postérieure est réduite au filet; les quatre autres sont didy- 
names, les antérieures insérées plus haut que les latérales ; filets 
inclus, élargis à la base, amincis au sommet; anthéres prismati- 
ques, à deux loges paralléles, introrses, à déhiscence longitudinale. 
Ovaire allongé, entouré à la base d'un gros disque glanduleux, 
uniloculaire, à deux placentas pariétaux antérieurs révolutés et 
uniovulés; style inclus, terminé par deux renflements stigmati- 
féres : lun antérieur, l'autre postérieur; une fausse cloison 
s'avance de la paroi postérieure de l'ovaire entre les gc 
Ovule ascendant, semi-anatrope, à chalaze Der à micro- 

pyle inférieur. | 

Le fruit est sec et inclus dans dec persistant. ll se compose 
d'un noyau unique, recouvert par une enveloppe membraneuse. 
Ce noyau est biloculaire, à loges latérales, monospermes. La graine 
conserve la direction de l’ovule, et renferme, sous une double 
enveloppe membraneuse, un embryon dressé, à Mp ellip- 
tiques, à radicule infére. 

Les Petrea sont des rbrisseaux de l'Amérique troblesle. Les 
feuilles sont Lee oppos in rescences sont axillaires ; 

ombre de fleurs. mae 


est aisselle Fane bdi 


Ex 


Cf. 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 951 


.: P. insignis Sca. (coll. R. Spruce, Brésil, herb. Mus.) 


P. racemosa N. et M. (cult. au Mus.) 

P. rugosa H. B. K. (BonpL., Am. équat., herb. Mus.) 

P. subserrata CAM. (Manr., herb. fl. Brésil, n. 118, herb. Mus.) 
P. volubilis Jaco. (PLée, Martinique, cult. au Mus.) 


: Benta., in Taylor Journ. nat. hist., vol. IL, p. 448. — in Hook. 


Journ. , vol. II, p. 53. — PI, Hartw., p. 246. 

Bot. yas. tab. 628. 

Cram., in Linnea, vol. VII, p. 618. 

D. Dier., Syn. pl., vol. Il, p. 618. 

GÆRTN., De fruct., vol. I, p. 474, tab. 177. 

Jaco., Sel. amer., p. 180, tab. 114. 

Juss., Gen., p. 108. 

Housr., R2l. Houst., p. 5, tab, 11. 

H. B. K., JVov. gen. et spec., vol. II, p. 282. 

Lamk., Zllustr. gen., p. 90, tab. 539. 

Marr. et GaLeoT., in Bull. Acad, Bruxelles, vol. XI, 2* part, 
p. 239. 

Necx., Elem. bot., n. 601. 

Nzzs et Manr., Nov. Act. Acad. nat. cur., vol. XI, p. 2. 

Neum., in Ann. flor. et Pom. (1831-38), p. 253. 

Paxr., Mag. of bot., vol. IV, p. 99. 

Pers., Syn. plant., völ II, p. 142. 

Sca., in Prodr, DC., vol. XI, p. 616, et in Manr., Flor. Bras., 
fasc. X, p. 271, tab. 45, h6. 

SrEUD., in Flora (1843), p. 764. j 

WALP., in Act. Acad. nat, cur., vol, XVII, p. 381, et Rep., 
vol. IV, p. 70. 

WiLLD., Spec. pl. , vol. HI, p. 313. 
à 4 


252 REVUE 


D. OVAIRE A DEUX LOGES BIOVULÉES , L'UNE ANTÉRIEURE, 
L'AUTRE POSTÉRIEURE. 


1.. VITEX L. 


Casarettoa Warr. — Chrysomallum Dur.-Tnovars.— Limia Vann. 
— Nephandra Corsen. — Psilogyne DC. — Pyrostoma F. W. 
Mey., ExpL. — Walrothia Rots., Exp. 


4 


Calice gamosépale, cupiliforme ou tubuleux, à cinq dents ou 
cinq divisions inégales : deux sont antérieures et les plus grandes, 
deux sont latérales, l'autre est postérieure et la plus courte. Corolle 
gamopétale, tubuleuse, plus haute que le calice; tube cylindrique, 
droit ou courbe; limbe de cinq divisions inégales, alternes avec 
celles du calice; l'antérieure est la plus développée, les posté- 
rieures sont les plus courtes; préfloraison cochléaire. Quatre éta- 
mines didynames, alternes avec les divisions antérieure et laté- 
rales de la corolle et insérées vers le milieu du tube, les antérieures 
plus bas que les latérales; filets exserts, les antérieurs plus longs 
que les filets latéraux ; anthéres biloculaires, introrses, à déhis- 
cence longitudinale. Ovaire globuleux, biloculaire, à loges biovu- 
lées : l'une antérieure, l'autre postérieure; deux fausses cloisons 
s'avancent des parois internes antérieure et postérieure de chaque 
loge vers le centre de l'ovaire; style exsert, terminé par deux 
courts filaments stigmatiféres divergents : l'un antérieur, l'autre 
postérieur. Ovules attachés prés de la ligne médiane de la cloison, 
ascendants, semi-anatropes, à raphé intériegr, à mieropyle infé- 
rieur et extérieur. 

Le fruit est une drupe entourée à la base par le calice persistant; 
elle renferme un noyau quadriloculaire, à loges monospermes, 
creusé dans son axe longitudinal. (Les quatre loges sont rarement 
fertiles .) La graine est attachée dans l'angle interne de la loge, 


onse ve la direction del 'ovule, et necs sous. une double en- 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 953 


veloppe membraneuse, un albumen peu abondant qui entoure un 


embryon dressé, à cotylédons elliptiques, à radicule courte et 
infére. 

Les Vitex sont des arbres ou des arbustes des deux continents. 
On les rencontre en plus grande quantité sous les tropiques. Leurs 
rameaux sont souvent aplatis, multiples à l'aisselle des feuilles. 
Les feuilles sont simples ou composées-digitées. Les inflorescen- 
ces sont axillaires ou terminales; elles consistent en glomérules 
axillaires ou en grappes de glomérules. 


Ex. : V. Agnus-castus L. (cult. au Mus.) 

V. altissima Roxs. (WALL., n. 1755 c.) 

V. bicolor Win. (Coll. Mertz, Inde, n. 703, herb. Mus.) 

V. capitata VanL. (W. J. Hoox., Trinité, herb. Mus.) 

V. flavens H. B. K. (Bowpr., Am. équat., herb. Mus.) 

V. gigantea H. B. K. (Bowrr., Guyaquil, herb. Mus.) 

V. incisa Lam (cult. au Mus.) 

V. leucoxylon Watt. (WaLL., n. 1748). 

V. Loureirii Hook. et ARN. (coll. Funet, n. 205, Chine, herb. 
Mus.) 

V. mollis H. B. K. (Boxer., Amér. équat., herb. Mus.) 

V. Negundo L. (coll. Fortune, n. 25, herb. Mus.) 

V. Orinocense H. B. K. (Coll. R. Srauce, Orénoque, n. 3653, 

herb. Mus.) 

V. polygama Cnam. (Branca. , Bahia, n. 3434, herb. Mus.) 

V. pubescens Vaut. (ZoLLING., Java, n. 229, herb. Mus.) 

V. Timoriensis War». (coll. Cuming, Manille, n. 1830, herb. Mus.) 


V. vestita WALL. (War. , n. 1750.) 


CF. : Air., Hort. Kew., p. 365. 
— Besra., Voy. Sulph., p. 10, 154. 

Branc., Flor. de Filipp., p. 513. 
BLuue, Bijdr., p. 812. i 
Bos., Ann. sc. nat., 2° sér., vol. IV, p. 268. 
Bot. mag., tab. 365, 2187. 
R. Brg., Prodr. Nov.-Holl., p. 511. 

^o Bun, Por: Ind., p. 137, tab. 43, fig. 2. 

(HGB poet innæa, vol. VII, p. 371. 

(—— — Decssg, Ann. Mus., 2 sér., vol. "M 350. 


REVUE 


DC., Rev. Bignon., p. 16. 

EnNDL:, Gen., n. 3698, 3699, 3700. 

GÆRTN., De fruct., vol. I, p. 269, tab. 56, fig. 7 

Grirr., Not. ad pl. as., part. IV, p. 740, tab. 458, fig. 2. 

Heyne, in Rorg, Nov. pl. sp., p. 316. 

Hook., Zcon. pl., 2° sér., vol. I, tab. 419, 420. 

Hook. et ARN., Bot. capt. Beech., p. 206, 305, tab. 47. 

Lin., Gen., n. 190. 

Lour., Fl. Cochin., vol. I, p. 389. 

MziSSN., Gen. pl. vase., p. 201. 

C. F. W. Mey., Prim. fl. Essequeb., p. 218, 219. 

MiLL., fcon., tab. 215, fig. 4, 2. 

MiQ., in Zinnea, vol. XVIII, p. 739. 

Nees ab E., Gen. pl. fl. germ., vol. II, p. 5, tab. 54. 

Pers., Syn. pl., p. 143. 

ProkN., Alm. Bot. , p. 390, tab. 228, fig. h et 321, fig. 2. 

Razen, Hort. malab., vol. Il, p. 13, tab. 11. 

Rora, Nov. pl. sp., p. 317. 

Roxs., Hort. beng., p. 46. 

Rumpa., Herb. Amb., vol. IV, p. 48, 50, tab. 18, 49. 

Sca., in Prodr. DC., vol. XI, p. 682, et in Mart. Flor. Bras., 
fasc. X, p. 294, tab. 49. 

Sw., FL. pl. Ind. occid., vol. E, p. 1078. 

Dur.-Tuouars, Gen. Madag., n. 25. 

Tauns., Fl. Jap., p. 257. 

Va, Æglog. amer., fasc. 1, p. 49, 50, tab. 48, et Symb. bot., 
vol. HI, p. 85. 

Wart., Pl. As. rar., vol. HL, p. 45, tab. 226. 

Wart., Repert., vol. IV, p. 81, 82, 91, et Nov, Act. Acad. nat. 
cur., vol. XVII, p. 380. 

Witt». , Sp. pl., vol. V, p. 390. 


T SMELINA L. 


Calice eupuliforme, : à cinq den s sicud: dex antérieures, 


d deux latérales et une postérie 


CER de 


jg. eg pétale, irpigalire 
| ges haute que le eal e je 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 255 


ventru à la paroi antérieure; gorge dilatée; limbe oblique, à cinq 
divisions inégales, alternes avec les dents du calice ; l'antérieure 
est la plus grande, les deux postérieures sont les plus courtes ; 
préfloraison cochléaire. Quatre étamines didynames, alternes avec 
les divisions antérieure et latérales de la corolle et insérées à la 
base du tube, les antérieures plus bas que les latérales ; filets 
aplatis à la base, filiformes au sommet, exserts, les antérieurs plus 
longs que les latéraux ; anthéres baseulantes, à deux loges inégales, 
divergentes à la base, introrses, à déhiscence longitudinale. Ovaire 
entouré à la base d'un disque glanduleux, biloculaire, à loges 
antérieure et postérieure biovulées avee deux fausses cloisons dans 
les boutons trés-jeunes ; il est quadriloculaire, à loges uniovulées 
lors de l'anthése; style exsert, terminé par deux filaments stigma- 
tifères inégaux : lun antérieur, plus long; l'autre postérieur. 
Ovule attaché dans l'angle interne de la loge, ascendant, semi- 
anatrope, à raphé interne, à micropyle inférieur et externe. 

Le fruit est une drupe charnue, conservant à la. base le calice 
persistant ; elle renferme un noyau unique, quadriloculaire, à loges 
monospermes (ou une, deux loges, par atrophie ou avortement des 
autres). La graine conserve la direction de l'ovule, et renferme, 
sous des téguments membraneux, un embryon dressé, à cotylé- 
dons trés-épais, à radicule courte, infére. 

Les Gmelina sont des arbres ou des arbrisseaux des Indes 
orientales et de l'archipel Indien. Les rameaux sont souvent épi- 
neux. Les feuilles sont simples, opposées. Les inflorescences sont 
des cymes bipares, axillaires ou des épis terminaux de cymes. 


Ex. : G. arborea Roxs. (WaLL., Cat., n. 1817, herb. Mus. et Les.) 
G. asiatica L. (coll. PourRer, herb. Mus.) — — 


Cf. : Branc., Flor. de Filip., p. 492. 
Browse, Bijdr., p. 818. — — 
E Hort. Maurit., E 258. dee : A 

5H Bot, mage, tab. 4305. o d peratoris ap TH ; nian 

D: Dos, Prodr, fl. Nep pAQl + onil skah zy dos 
ME | 


256 : REVUE 


GÆRTN., De fruct., vol. I, p. 268, tab. 56, fig. 5. 
Gnirr., Not. ad pl. As., part. IV, p. 79, tab. hh». 
Jack, Descr. of Malay. pl., p. M" 
Juss., Gen., p. 108. 
LAMK, Illustr. gen., p. 93, tab. 552. 
— Ln., Gen., Suppl., n. 1019. 
Loun., Fle Cochin., p. 376. 
Meissn., Gen. pl. vasc., p. 291. 
NECK. , Elem. bot., n. 556. 
Pers., Syn. pl., vol. H, p. 142. 
Rage», Hort. Malm., vol. l, tab. hA. 
Rotu, Nov. spec. pl., p. 287. 
Roxs., Fl. Ind., vol. MI, p. 82. 
Warr., in Nov. Act. Acad. nat. cur., vol. XV, p. 380, et Rep., 
vol. IV, p. 97. 
Wirio., Sp. pl, vol. IH, p. 313. 


5. PREMNA E. 


Gumira Roupn,, Hassk. — Holochiloma Hocasr. 


Calice cupuliforme, à quatre ou cinq dents inégales. Corolle 
gamopétale, tubuleuse, irrégulière, plus haute que le calice ; tube 
en entonnoir; gorge poilue; limbe oblique, à quatre divisions 
inégales, alternes avec les dents du calice; l'antérieure est la plus 
grande; préfloraison cochléaire. Quatre étamines didynames, al- 
ternes avec les divisions de la corolle et insérées sur sa gorge, les 
antérieures plus grandes que les postérieures; filets exserts ; an- 
thères globuleuses, biloculaires, introrses, à déhiscence longitu- 
dinale. Ovaire biloc ulaire, à deux loges biovulées : l'une anté- 
rieure, l'autre postérieure; deux fausses cloisons s'avancent des 
parois internes antérieure et postérieure de chaque loge vers le 
centre de l'ovaire ; style exsert, terminé par deux courts filaments 
Des repeii divergents, l'un antérieur, Fa Fautre postérieur. Ovules 
attachés tee de la he médiane do lad oison, ascendants, semi- 


DU GROUPE DES YERBÉNACÉES. 957 


Le fruit est une drupe entourée à la base du calice persistant ; - 
elle renferme un noyau quadriloculaire, à loges monospermes, 
creusé dans son axe et à sa base. La graine est attachée dans l'angle 
interne de la loge et conserve la direction de l'ovule ; elle. se com- 
pose d'une enveloppe mince et d'un embryon dressé, à cotylédons 


elliptiques, à radicule courte, infére. 
Les Premna sont des arbrisseaux ou des herbes de l'Asie, de 


l’ Afrique et de l'Océanie. Les feuilles sont simples, opposées. Les 
inflorescences consistent en grappes de cymes bipares terminales. 


Ex. : P. adenosticta Scu. (Cuminc, Manille, n. 1230, herb. Mus.) 
P. cordifolia Roxs. (Pennor£T, Inde, herb. Mus.) 
P. Cumingiana Scu. (Cuming, Philippines, n. 778, herb. Mus.) 
P. interrupta WALL. (Watr., n. 1777, herb. Mus. et Les.) 
P. longifolia Roxs. (Watr., n. 1771, herb. Mus. et Les.) 
P. mucronata RoxB. (WaLL., n. 1766, B, et CuwiNc, n. 1367, 

herb. Mus. et Les.) | 

P. populifolia BL. (herb. de Leyde) 
P. procumbens WALL. (WaALL., n. 1780, herb. Mus. et Les. "d 
P. racemosa WALL. (WaLL., n. 1777, herb. Mus.) 
P. resinosa Scu. (Korscu., Nubie, n. 198, herb. Mus.) 
P. scandens RoxB. (Warr., n. 1774, cult. au Mus.) 
P. vestita Scu. (Cuming, n. 599, herb. Mus.) 


Cf. : Bcanc., Fl. de Filip., p. 487. 

Br. , Bijdr., p. 815. 
Bos., Hort. Maur., p. 251. 
R. Br., Prodr. flor. Nov.-Holl., p. 512. 
DECSNE, in JVouv. Ann. du Mus., vol. III, p. 402. 
ExpL., Gen., n. 3701. 
GærTN., De fruct., vol. 1, p. 269, tab. 56, fig. 6. 
GRIFF., Not. ad pl., p. 175, tab. ht. 
Hassk., in Flora (1852), Hort. bot., p. 135. 
Hocasr., in Flora (4841), p. 37. 
Hook. et Arx., Bot. of capt. Beech., p. 61. 

Juss., ih ! ARA. du Mus., vol. VIE, p.77. 

Laws, Minit: gens E 9h, tab. 543. 

"bab ar Nox Hn. 2d Pp. $0. TET [ HT no hr: 


958 REVUE 


Pzns., Syn. pl., p. 142. 

Prascn., in Hook., Niger fl., p. ^85. 
Ricu., Fl. Abyss., vol. I, p. 174. 

Rors, Nov. pl. sp. Ind. or., p. 286. 
Roxs., FI. Mad., vol. Ill, p. 75, 76. 
Rowrn., Herb. Amb., vol. HI, p. 208, 289. 
Sca., in Prodr. DC., vol. XI, p. 630. 
War, Reperti bot., vol. IV, p. £3, 97. 


SUPPLÉMENT. 


Les genres Peronema Jack et Espadea Fucn. ont été joints plus haut au 
groupe qui réunit les Vitex, les Gmelina et les Premna. Les descriptions 
inexactes, les échantillons incomplets que nous avons eus, nous avaient 
fait commettre une erreur que nous nous hâtons de réparer. L'analyse 
que nous avons faite récemment du Peronema de l'herbier de Wallich et 
de l'Zspadea de l'herbier de Richard nous a fait connaitre mieux l'orga- 
nisation de ces plantes. Nous devons ajouter aussi aux genres précédem- 
ment décrits le Cyanostegia Turcz. et le Dennisonia Ferb. MUELL. , genres 
que nous n'avons pu reconnaitre dans les herbiers de Paris. 


Les fleurs du Peronema Jack ont un calice gamosépale, campa- 
nulé, à cinq divisions presque égales : deux sont antérieures, deux 
sont latérales, une est postérieure ; la préfloraison en est valvaire. 
La corolle est gamopétale, irrégulière; son tube est plus court que 
le calice; son limbe est oblique, bilabié, à cinq divisions inégales, 
alternes avec celles du calice : les deux postérieures sont les plus 
petites et forment la lévre postérieure, les trois autres forment la 
lévre antérieure; la division. antérieure est de beaueoup la plus 
développée; la préfloraison de la corolle est cochléaire. Les éta- 
mines sont au nombre de quatre, insérées à la base du tube de la 

_corolle et alternes avec les divisions antérieure. el latérales; les 
deux antérieures sont fertiles. et ont. leurs. filets. exserts, enroulés 
d'arrière en avant dans la préfloraison nka. anthères, sont bilocu- 

. laires ppiroracs a fente. lon 


DU GROUPE DÉS VERBÉNACÉES. 959 


autres élamines sont stériles et réduites à un court filet. L'ovaire 
est poilu, glanduleux à la base, uniloculaire, à deux placentas pa- 
riétaux, latéraux, bilamellés et biovulés; deux fausses cloisons 
s'avancent du milieu des parois antérieure et postérieure entre les 
placentas ; le style est subexsert, recourbé d'arriére en avant dans 
la préfloraison, terminé par deux courts filaments stigmatiféres 
superposés, l'un antérieur, l'autre postérieur. L'ovule est attaché 
à l'extrémité de la lame placentaire révolutée, ascendant, semi- 
anatrope, à chalaze supérieure, à micropyle inférieur. 

Le fruit est drupacé et entouré par le calice persistant. Il con- 
tient Tr ble incomplets et monospermes, qui se séparent 


Les PU sont des arbres des Indes orientales et de l'archi- 
pel Indien. « Leurs feuilles sont opposées, composées, impari- 
pennées, à folioles alternes ou presque opposées, » Les inflo- 
rescences sont terminales et consistent en groupes de cymes 


bipares. 
L 7 


Par le nombre des parties de sa fleur, par la disposition relative de 
ces parties, par son fruit, le Peronema se rapproche tellement de l’ Ame- 
thystea, qu'on ne trouve entre ces deux plantes aucune différence géné- 
rique. Il n'en est pas de méme si l'on compare les organes de la végéta- 
tion : les Peronema sont des arbres, les Amethystea sont des herbes; 
ceux-là ont des feuilles composées, ceux-ci ont des feuilles simples. Des 
différences analogues n'ont pas empéché les auteurs de réunir sous le 
méme nom générique des plantes qui les présentaient. Nous réunirons 
donc au genre À methystea la seule espèce connue du Peronema, P. canes- 
cens, sous le nom Q'A. Jackiana. Dès lors le genre Amethystea pourrait 
être partagé en deux sections : 


A. Herbes à feuilles ses 28) 
.B. Arbres à feuilles composées, pennées. 


On comprend que de pareilles divisions ne peuvent avoir qu’une durée 
éphémère. Que deviendraient-elles, en effet, si l'on trouvait dans le genre 
Amethystea ce qu'on voit dans les Vitez, des espèces dans Mane les 


Fo à latérales avortent mise + 


260 REVÜE 
Ex.: A. Jackiana, syn. P. canescens Jack (WarL., Bornéo, Cat., 
n. 9076?, communiqué par M. J. D. Hoox.) 


Cf. : ENDL., Gen., n. 3693. 
GRIFF., Not. ad pl. as., part. IV, p. 177, tab. 458, fig. 3. 
Jack, Descr. of Malay. pl., p. 41. 
Hoox., Comp. bot. Mag., p. 153. 


CYANOSTEGIA Tuncz. 


« Calyx limbo campanulato, post anthesin excrescente quinque- 
»lobo. Corolla calyce minor breviter infundibuliformis 5-loba 
» subirregularis nempe labio superiore producliore. Stamina /i 
» subæqualia, brevi corollæ inserta inclusa, filamentis versus 
» apicem parum incrassatis, antheris oblongis filamenta exceden- 
» libus, lateraliter affixis, bilocularibus longitudinaliter dehiscen- 
» tibus. Ovarium liberum verruculoso-villosissimum , biloculare; 
» loculis uniovulatis. Stylus filiformis, stigmate breviter bilamel- 
» lato. Frutices Australasici humiles, ramosi viscosi glabri, foliis 
» oppositis angustis, magis minusve denticulatis; racemis termina- 
» libus ramosis, pedunculis oppositis 1-3-floris, floribusque infra 
» calicem bibraeteatis, pedicellis glanduloso-pubescentibus ; calyce 
» post anthesin ampliato, utrinque pubescente, basi extus glandu- 
» loso, reticulatim venoso, pallide cæruleo ; corolla amethystina 
» pubescente, intus imberbi. Fructus... ? Genus calyce fere Petræa, 
» affine videtur Pityrodiæ R. Ba., at pluribus notis distinctum. » 


Ex. : C. lanceolata Torct. (Daüuw., coll. 3, n. 139.) 
C. intermedia Turcz. (Dauwm., coll. 4, n. 161.) 
C. angustifolia Tuncz. (Drumm, coll. 3, n. 140.) 


Cf. : Tuncz., in Bull. Sue. nat. Moscou (1849), v. XXII, 2 part., p. 35. 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 961 


DENNISONIA Fero. Moere. 


« Calyx subcampanulatus, quinquefidus. Corolla bilabiata ; labio 
» supero breviore bifido ; labii inferi tripartiti lacinia media majore; 
» tubo cylindraceo subineluso intus barbato. Stamina quatuor 
» didynama, omnia fertilia, infra faucem corollæ inserta, emer- 
» gentia. Antheræ biloculares inter loculos affixæ, loculis ovatis 
» divergentibus rima longitudinali hiantibus. Stylus filiformis apice 
» breviter bifidus, cruribus acutis. Drupa exsucca nucamentacea, 
» obovata, calyce inclusa, dipyrena, basi perforata, pyrenis bilocu- 
» laribus arcte cohærentibus. Semina in loculis solitaria, erecta, 
» parce albuminosa. Radicula brevis infera. — . 

» Frutex Australie borealis concinnus, gladno pube ra- 
» mosa articulata vestitus ; foliis verticillato-ternis acute ovatis ses- 
» silibusserratis; floribus axillaribus solitariis bibracteolatis breviter 
» pedunculatis, corollis roseis coccineo-venosis. 

» Genus. habitu eximium, characteribus autem Newcasteliæ et 
» prsesertim Pityrodie valde cognatum. ... 


Ex. : D. ternifolia Ferb. MoELL. (in rupibus originem versus fluviorum 
M' Arthur et Seven-Emu river, ad sinum Carpentaria gulf. » 


Cf. : Fern. MueLL., in Journ. of the Proc. Lin. Soc. (1859), vol. HI, n. 11, 
p.157. 


L'Espadea Ricm. ne répond pas à la description qui en a été 
faite. ; 
Le calice est eupuliforme à einq dents : deux antérieures, deux 
latérales et une postérieure. La corolle est infundibuliforme, ar- 
quée ; son tube est courbe, à concavité antérieure ; son limbe est 
oblique, à cinq divisions inégales, alternes avec celles du calice, 
les postérieures plus hautes que l'antérieure; préfloraison.....? 
L'androcée se compose de cinq étamines inégales, alternes avec 


262 REVUE | ? 


les divisions et insérées à la base du tube; elles diminuent de 
grandeur d'avant en arrière; les filets sont exserts; les anthéres 
biloculaires, introrses, à déhiscence longitudinale. L'ovaire est 
supére, entouré à la base d'un disque glanduleux, biloculaire, à 
loges antérieure et postérieure biovulées; le style est exsert, ter- 
miné par deux renflements stigmatifères : l'un antérieur, l'autre 
postérieur. Les ovules sont collatéraux, attachés à la cloison, as- 
cendants, semi-anatropes, à raphé interne et latéral, à micropyle 
inférieur et externe; souvent l'un des ovules ne se développe pas. 

« Le fruit est une drupe pleine de sues, à deux noyaux unilo- 
» culaires et monospermes. L'embryon est dressé, à radicule 
» courte, infére. » 

Les Espadea sont des arbres à feuilles simples, alternes. Les 
inflorescences sont solitaires. Chaque fleur se montre non dans 
l'aisselle de la feville, mais sur le cóté. 


Ex. : E. amæna Ricu. (Coll. LiNpen, n. 1801, Saint-Yago de Cuba, herb. 
Les. et herb, Rica.) 


Cf. : Rice, in Ram. DE LA Sacna, Flor. Cub., vol. XI, p. 447, tab. 65. 


D'après la description qui vient d'en être faite, l’Æspadea s'éloignerait 
des Verbénacées. IL faudrait, pour déterminer avec certitude la place 
qui lui convient dans la classification, faire des analyses plus nombreuses 
et sur des échantillons complets. 

Griffith a décrit (1) comme appartenant à la famille des Verbénacées 
les genres Decadontia et Brachyneuma. D'après la description même, ces 
plantes se rapprochent beaucoup des Congea, et doivent, comme ces der- 
niers, étre retranchées des Verbénacées. 


(4) Gris, Not, ad pl. as., pars IV, p. 75, 76. 


Fic, 
Fic, 


Fit. 
Fic. 


Fic. 
Fic. 
Fic, 


Fic, 
Fic, 
Fic. 
Fic, 


Fic. 
Fic. 
Fic, 
Fic, 
Fic, 
Fig. 


Fis. 


Fic. 
Fic. 
Fic. 
Fic, 2 


DU GROUPE DES VERBÉNACÉES.' 263 


EXPLICATION DES : FIGURES. 


PLANCHE VIH. 
GEUNSIA' FARINOSA Bl. 


. Fleur adulte vue par sa face antérieure, 
i Coupe longitudinale de la fleur, selon le plan de symétrie antéro-posté- 
rieur ; pa; pétale antérieur. 
3. Diagramme. 
4. Lamelle du placenta révolutée, vue par sa face externe, pour hashri 
l'ovule en place; ^, hile; m, micropyle. 
5, Pistil vu par sa face kiA dans la préfloraison, . 
6. Étamine dans la préfloraison. 
7. Anthère; déh., trou de déhiscence. 


CaLLicarpa L. 


8. Fleur adulte de C. purpurea Juss., vue par sa face antérieure. 

9. Coupe de la méme fleur par le plan vertical intéte-fostirioum 

10. Diagramme. f 

44. Placenta vu par sa face externe ; déch, déchirure du placenta dans sa 
partie adhérente à l'ovaire ; sec, section d'une partie de la lamelle révo- 
lutée, pour montrer l'attache de l'ovule; h, hile. 

42. Jeune pistil de C. cana L. dans la prétloraison. 

13, Jeune étamine dans la préfloraison. 

14. Drupe entourée à sa base du calice persistant. 

15. Drupe à laquelle la partie supérieure du mésocarpe a été enlevée. - 


46. Coupe transversale du fruit. 


17. L'un des noyaux, vu par ses faces internes. En fe est une fente qui 
sépare la partie durcie du péricarpe de la partie durcie du placenta. 
18. Coupe transversale du noyau; end, endocarpe ; at, attache de la 
graine; alb, albumen; emb, embryon. — 
19. Coupe verticale du noyau, .— : 
20. Poil du rameau. 
M. Glande du calice, 
heme: assez etie de » coni 


Ed 


264 REVUE DU GROUPE DES VERBÉNACÉES. 


Fic. 


Fic. 
Fic. 
Fic, 


Fic. 
Fic. 


PLANCHE IX. 
JEGIPHILA Jaeq. 


4. Fleur adulte d'ZEgiphila martinicensis, vue de côté; pa, pétale anté- 
rieur; pp, pétale postérieur. 

2. Coupe verticale et médiane de la fleur; pp, pétale postérieur. 

3. Diagramme. 

4. Lamelle du placenta dont la partie révolutée a été enlevée pour mon- 
trer l'attache À de l'ovule; m, micropyle. 

5. Jeune étamine dans la pritini anthère vue sur le dos. 

6. Anthére vue par sa face interne. 

7, 8. Jeune pistil dans la préfloraison. 


. 9. Drupe avec le calice persistant. 
. 40. Coupe transversale de la drupe. 
. 41. Jeune fruit en maturation de l’ Æ. lavis Joss. ; ; il est entouré du ur 


induré et aceru. 


. 12. Fruit de l’Æ. arborescens. : 
. 43. Coupe transversale de ce fruit. Le mésocarpe s'est desséché, Un seul 


noyau est fertile. 


. 44. Préfloraison assez fréquente de la corolle. 


Periria Domincensis Jacq. 


. 45. Fleur adulte vue par sa face antérieure. 

. 46. Coupe verticale de la fleur adulte par le plan antéro- «postérieur. 
. 47. Diagramme. 

.. 48. Face interne de l'étamine. 

. 49. Face externe. 


20. Pistil. 
21. Pistil auquel la paroi gnis: de l'ovaire a été retranchée pour mon- 


` trer les ovules. — 


. 22. Fruit entouré à la base du calice persistant. : 
. 23. Coupe transversale du fruit; més, mésocarpe; end, endocarpe. 
. 24. Coupe verticale du noyau par un plan palpis m le A d'une 


loge antérieure et d'une loge postérieure. 


. 25. Embryon. 3 JERS " GD RC 


SUR LES OVULES DES BEAUFORTIA. 


On attribue généralement au genre Beaufortia des loges ova- 
riennes uniovulées. Chacune d'elles contient en réalité trois ovules. 
Mais deux d'entre eux ne prennent que fort peu de développement, 
tandis que l'autre suit toules les phases de son évolution; c’est ce 
qu'il est facile de constater dans les fleurs du B. speciosa, 

Comme il y a des Myrtacées à loges véritablement. uniovulées, 
et cela à quelque àge qu'on les examine, le Beaufortia sert d'in- 
termédiaire à ces genres réellement uniovulés et à ceux qui pos- 
sédent des ovules nombreux. Son róle est done celui que jouent 
parmi les Renoneulacées, les Anémones ou les Adonides, par 

exemple, servant de passage entre les carpelles uniovulés des 
Renoncules et ceux des Populages, des Hellébores ou des Trolles. 

En examinant l'ovaire encore assez jeune du B. speciosa, on 
apercoit, dans l'angle interne de chacune de ses trois loges, cinq 
corps saillants disposés de la facon suivante : Deux sont supérieurs; 
le troisième inférieur; les deux derniers sont tout à fait latéraux. 
Ceux-ci ont une forme allongée dans le sens vertical et sont moins 
proéminents que les trois saillies plus rapprochées de la ligne 
médiane. Ces trois saillies sont d'abord presque égales entre elles. 
L'inférieure répond à la ligne médiane de la loge ; elle constitue un 
ovule, comme l'indique tout d'abord sa forme globuleuse, puis 
ovoide. Derriére cet ovule et au-dessus de lui, l'angle interne de 
la loge présente une fente ovarienne qui n'est pas encore complé- 
tement close, et sur chaque cóté de la fente, prés de sa base, il y 
à une masse arrondie, analogue à la premiére, et qui constitue 
aussi un ovule. Les deux ovules supérieurs ne doivent pas devenir 
fertiles ; ils sont vite dépassés en taille par l'ovule inférieur, qui se 

: recouvre de deux enveloppes, et qui, dans son mouvement anatro- 
pique, dirige son ORNE? en bas et en ge tandis ges. son 


966 SUR LES OVULES DES BEAUFORTIA. 


raphé est appliqué contre l'angle interne de la loge. Les deux 
ovules supérieurs demeurent réduits au nucelle, et, lors méme que 
la fleur est adulte, on peut les apercevoir en haut de la loge. Mais 
il faut auparavant écarter les deux saillies latérales et verticales 
dont il a été question tout à l'heure; car ces lames, qui n'occu- 
paient d'abord que les côtés de la loge, entre les ovules et les cloi- 
sons, non-seulement s’accroissent en épaisseur, de manière à 
venir se monter sur les côtés de l'ovule fertile, mais encore s'al- 
longent en haut, et forment autour des deux ovules stériles, une 
espèce de petit capuchon qui les cache en grande partie. Ces deux 
lames sont d'origine placentaire, et elles ne eommencent jamais 
à s'épaissir qu'aprés l'apparition des trois ovules. 


DE L'INFLUENCE DE L'OBSCURITÉ 


SUR 


LA VÉGÉTATION 


L 


Par M. Henn: EMERY, 
Professeur de sciences naturelles au lycée de Versailles, 


La lumière exerce sur les êtres vivants en général, et spéciale- 
ment sur les végétaux, des actions trés-variées, trés-complexes 
et encore bien imparfaitement connues, méme de nos jours. Le 
but de cette note est de signaler une modification remarquable, 
apportée dans certains cas par l'obseurité au cours normal de la 
végétation. Cette particularité nouvelle, bien loin d’être un fait 
isolé qu'un heureux hasard m'aurait permis d'observer, se rattache 
au contraire à un ensemble de phénomènes que j'étudie depuis 
longtemps. Je erois done utile de résumer tout d'abord les idées 
et les principes qui me guident dans ce genre de recherches, avant 
d'indiquer l'expérience nouvelle qui fait l'objet de eette note. 

Lorsqu'une racine se développe sur un autre organe que le pivot 
de la plante ou ses ramifications, toutes les fois qu'un bourgeon 
prend naissance ailleurs qu'à l'aisselle d'une feuille ou à l’extré- 
mité d'une tige, d'une branche, d'un rameau, on donne à ces 
Lao deett noms de racine ou bourgeon adventif. On est 
t equemmenít — -— "inp plantes qui nous entourent, de 

ons et de S ik outre 


968 DE L'INFLUENCE DE L'OBSCURITÉ 


facile de reproduire à volonté ce curieux phénoméne. D'ailleurs, 
un certain nombre de procédés en usage dans la culture, comme 
le bouturage, le marcottage, le recepage, etc., sont entièrement 
fondés sur le développement de ces productions adventives. On 
conçoit dés lors pourquoi les botanistes, dans l'espoir d'accroitre 
nos connaissances théoriques sur les végétaux, et les horticulteurs, 
en vue de perfectionner nos méthodes de culture, cherchent depuis 
longtemps à déterminer les circonstances au milieu desquelles 
apparaissent ces sortes de racines ou de bourgeons. 

L'ensemble des faits observés ou des expériences exécutées dans 
ce but prouve que l'ablation de plaques d'écorce, ou les plaies, les 
incisions, les ligatures, etc., pratiquées sur les organes d'un vé- 
gétal, provoquent généralement, dans l'endroit ainsi lésé, le dé- 
veloppement de l'une de ces deux espèces de productions anor- 
males. Toutefois ce ne sont pas les seuls moyens connus aujourd'hui 
pour introduire ce genre de perturbation dans l'économie de ces 
étres, et l'on peut obtenir les mémes effets en opérant sur des tissus 
parfaitement sains et intacts. Toute partie de l'organisme, en effet, 
qu'on maintient dans l’eau ou qu'on entoure de terre humide, se 
couvre de racines ; au eontraire, un organe exposé à la lumiére, et 
dans les tissus duquel on fait affluer la séve, émet des bourgeons. 
Néanmoins l'une ou l'autre de ces deux tentatives doit nécessaire- 
ment échouer lorsque l'enveloppe trop rigide des tissus. soumis 
à l'expérience s'oppose à la sortie de ces productions adventives ; 
ou quand les germes latents, par suite de la vieillesse de l'organe 
qui les renferme, sont tous complétement atrophiés. 

De nos jours, on sait faire naitre des racines adventives sur les 
parties les plus diverses : racines, tiges, rameaux, feuilles, écailles 
de bulbes, ete. On a méme réussi, dans certains cas, à bouturer 
des fruits, comme le prouve l'exemple suivant : | 

— André Thouin, dans son Couet de culture dep en, 1827, ; rap- 


porte à — qiie expériene 


SUR LA VÉGÉTATION. ^ 11 | 269 


doncule et tous parvenus aux trois quarts de leur maturité. Il les 
planta dans la terre sablonneuse de pots protégés par des eloches 
et maintenus sur couche chaude. Ces fragments ne tardèrent pas 
à s'enraciner par leur base, tandis que des bourgeons se dévelop- 
pèrent ‘plus tard sur la couronne des fruits. En 1805, il recom- 
menca l'expérience avec le même succès sur cinq fruits du Cactus 
Opuntia polyanthos. Enfin, l'ingénieux observateur termine ce pas- 
sage de son ouvrage en faisant remarquer que depuis lors un hor- 
üculteur bien connu par ses importants travaux, Noisette, a éga- 
lement réussi à bouturer les fraits du Cactus mamillaris. 

On obtient également et avec la même facilité des bourgeons 
adventifs sur des organes très-dissemblables : tiges, rameaux, 
feuilles, racines, fruits, ete. 

Je citerai sur ce sujet, à titre de renseignements historiques, 
l'observation suivante : 

Dans les réunions tenues au mois de septembre 1837, à Liver- 
pool, par l'Association britannique pour l'avancement des sciences, 
M. Nevan annonçait que, d’après ses expériences, des bourgeons 
adventifs peuvent se développer en tous les points d’une racine 
exposée à l'air. Il est vrai que le persévérant expérimentateur 
ajoutait qu'il n'avait jamais vu de bourgeon apparaitre à l'extrémité 
d'une racine. Mais ce n'est pas là, suivant moi, une exception 
réelle à la règle générale formulée par ce botaniste ; car les racines 
S'allongeant sans cesse par leur extrémité, un bourgeon ne peut 
jamais dés lors occuper la région terminale de l'un quelconque de 
ces organes. | 

Actuellement ces faits appartiennent à la pratique faible: et 
les horticulteurs ont souvent recours à cette propriété des racines 
pour multiplier certaines espèces végétales. Dans ce cas, on amène 
à la surface du sol la région moyenne de la racine, en maintenant 
sous terre sa partie terminale ; au bout de quelque — la régiôn 
ainsi exposée à l'air émet des bourgeons. = 

I serait facile de multiplier les citations au sujet did ces nais- 
sances s anormales. de Ms sar un sim _ UA 


970 DE L'INFLUENCE DE L'OBSCURITÉ 


divers; mais je me bornerai à rappeler encore, outre les observa- 
tions d'André Thouin, indiquées plus haut, que M. Trécul, dans 
une note insérée dans le tome XXXVI des Comptes rendus de l Aca- 
démie des sciences, affirme avoir vu naitre des bourgeons sur les 
fruits de l'Opuntia fragilis. 

Tous les faits de cette nature jusqu'ici observés prouvent que le 
méme organe peut produire, soit des racines, soit des bourgeons 
adventifs, suivant les conditions au milieu desquelles on le force de 
végéter. Celte singulière aptitude de l'organisation végétale à don- 
ner naissance, suivant les cas, à des productions aussi différentes 
entre elles que le sont des racines et des bourgeons, explique un 
phénoméne bizarre, étrange au premier abord, signalé à diverses 
reprises par différents observateurs, et décrit en ces termes par 
M. Germain de Saint-Pierre dans le tome IV du Bulletin de la 
Société botanique de France : | 

«Un Myrte (Myrtus communis) arraché naturellement. dans 
l'éboulement d'un ravin, s'était trouvé la tige et les rameaux re- 
couverts de terre et la racine entièrement hors de terre et dirigée 
de bas en haut. Les racines les plus gréles s'étaient desséchées ; 
mais de jeunes rameaux feuillés (adventifs) étaient nés sur le pivot 
tortueux et robuste de la racine. Ayant retiré l'arbuste hors de 
terre, je trouvai les rameaux les plus gréles frappés de mort, et 
les feuilles détruites; mais les branches les plus fortes étaient 
vivantes et avaient émis des racines adventives qui pananpa à 

l'arbre de végéter. » | | 

Des accidents de celte nature ne sont pas rares, et c'est peut- 
être la vue de l'un d'eux qui fit naître dans l'esprit de Duhamel 
l'idée d'expériences restées célèbres dans la science. L'illustre 
savant annonce, dans un mémoire lu à l'Académie des sciences, 
« qu'ayant planté des arbres dans une situation renversée, les bran- 
ches dans la terre et les racines en l'air, ils ont repris; les bran- 
ches ont A pe racines et Me "- des putei Les racines 


: Wess TE SE — et " Sn son. oise 


SUR LA VÉGÉTATION, 974 


Toutefois je ferai remarquer que notre grand physiologiste avait 
été devancé par d'antres dans cette voie si originale. Ce n'est en 
effet que dans la séance du 15 avril 4744 que Duhamel fit con- 
naitre à l'Académie les résultats de sa curieuse expérience ; or, on 
lit dans les Transactions philosophiques de la Société royale de 
Londres, qu'un jardinier de Hoxton, Thomas Fairchild, annonça 
en 1724 à l'illustre compagnie qu'il avait renversé un J/iburnum, 
de façon que les branches étaient devenues racines, et vice versd. 

Dans le mémoire cité plus haut, Duhamel décrit des expé- 
riences capables, ce me semble, de faire connaitre, sinon la con- 
dition essentielle, au moins une des circonstances les plus favora- 
bles à la manifestation de ces phénomènes. Si je rappelle ici ces 
travaux du célèbre académicien français, ce n'est pas dans le but 
stérile de signaler des faits connus aujourd'hui de toutes les per- 
sonnes adonnées aux pratiques horticoles; mais pour: montrer 
que ces questions, déjà étudiées par les anciens physiologistes, 
n'ont pas malheureusement fait de progrès sensibles depuis lors. 

«Si lon coupe horizontalement, dit cet illustre savant, la 
lige d'un arbre vigoureux, et qu'on ait l'attention. de détruire 
tous les bourgeons qui tendraient à sortir le long de l'écorce tle 
cette tige coupée, on verra paraître entre le bois et l'écorce un 
bourrelet qui s'épanouira sur l'aire de la coupe, et duquel il sortira 
des bourgeons en abondance. En opérant de méme sur une racine 
maintenue en terre, il y a formation d'un bourrelet semblable, 
mais qui donne des racines. Si la racine coupée est laissée à l'air, 
le bourrelet fournit des bourgeons. Dans les trois circonstances, 
les productions nouvelles s'élancent entre l'écorce et le bois. » 

Duhamel a joint à cette description une figure théorique offrant 
les trois cas réunis sur le méme sujet. Le dessin qu'il donne re- 
présente une tige rabattue à une certaine distance du collet, et ne 
portant que deux grosses racines également coupées transversale- 
ment non loin de cette dernière région. Un des tronçons de racine 

; pia suile à donnés l'autre, a au Done, est 


279 DE L INFLUENCE DE L OBSCURITÉ 


pris entre l'écorce et le bois de chacune de ces trois plaies donne 
deux espèces bien distinctes de végétations adventives : on voit 
des bourgeons sur les deux blessures laissées au contact de l'at- 
mosphére, et des racines sur la section recouverte par le sol. 

Cet exemple, ainsi que beaucoup d'autres analogues, semblerait 
prouver que le développement des bourgeons adventifs n'a lieu 
qu'à la lumiére, tandis que les racines adventives ne se produisent 
qu'à l'obseurité. Toutefois cette proposition, ainsi formulée, est 
beaucoup trop absolue; et l'on peut aisément citer des faits qui 
viennent en restreindre la généralité. Sans insister sur ee cas bien 
connu de rameaux, de feuilles, ete., qui s'enraeinent en les plon- 
geant par leur extrémité dans l'eau contenue dans ‘des vases de 
verre incolore, et par conséquent transparent, je rappellerai que 
M. Pepin, dans un mémoire inséré dans les Annales des sciences 
naturelles pour l'année 1841, et ayant pour titre : Observations 
sur la faculté que présentent certains végétaux de conserver long- 
temps leur puissance végétative, rapporte ce qui suit : 

« Les racines, dit ce savant horticulteur, ont aussi la faculté de 
produire des bourgeons adventifs ; j'en ai Pigs un depuis long- 
témps sur des morceaux de racines appartenant à des végétaux 
ligneux et vivaces, enfouies dans la terre à une profondeur de 16 
à 80 centimétres; elles y restaient vivantes, mais sans végéter 
pendant un temps plus ou moins long, aprés lequel elles dévelop- 
paient des tiges. Ainsi, des morceaux de racines, enfouis à une 
profondeur assez grande pour ne recevoir aueune influence de 
l'air, ont pu se conserver sans décomposition, et reproduire 
méme, aprés un laps de temps assez long, sans aucune — 
de végétation, les parties constituant l'individu. » 

Je n'avais pas encore moi-même d'idée bien arrêtée sur ce sujet, 
lorsqu'une particularité qui s'offrit à moi dans le cours de recher- 
descendat mias ihn y pet pipa ce 
pavo este ar ce phén i 


SUR LA. VÉGÉTATION. 273 


armoire qui resta fermée pendant toute la durée de l'expérience. 
Le 12 novembre 1862, je constatai que les graines, en germant, 
avaient donné des sujets présentant tous les caractères de l'étiole- 
ment le plus avancé : tiges longues et gréles, feuilles petites et 
semblables à des bractées, coloration générale d'un blanc jaunà- 
tre, etc. Une particularité, nouvelle pour moi, me frappa surtout 
dans cette expérience. Chaque tige était couverte, à partir du collet 
et sur une longueur de 1 décimétre à 4 décimétre et demi, de 
nombreuses racines adventives, dont les: longueurs décroissaient 
progressivement de la base au sommet. 

„Je communiquai cette observation à la Société des sciences na- 
turelles de Versailles dans sa. séance du 18 novembre 1862. 
M. A. Hardy, le savant directeur du potager impérial, m'apprit 
qu'il avait déjà observé ce phénomène sur les sarments des Vignes 
soumises à la culture forcée, et il me montra, quelques jours après, 
des tubercules de Pommes de terre dont les tiges, étiolées par leur 
. Séjour dans une cave, portaient aussi des racines adventives. Tou- 

_ tefois nous reconnümes, M. Hardy et moi, que dans ces deux cas, 
les racines adventives étaient exclusivement. insérées par paire à 
chaque nœud vital, tandis que, sur les pieds de Fèves, j'ai vu ces 
organes naître en: grand nombre sur chaque entre-nœud. Ainsi, 
dans la Vigne et la Pomme: de terre, ces racines paraissent appar- 
lenir aux bourgeons naissants, c'est-à-dire à de nouveaux indi- 
vidus; tandis que dans les Féves elles seraient au contraire une 
production de la tige, c'est-à-dire une partie de l'individu primitif, 
de l'individu mère, de l'individu formé dans l'intérieur de la 
graine. 

De ce moment, je me mis à rechercher la cause du développe- 
ment, dans ces circonstances, des racines adventives. Était-ce un 
effet de l'obscurité, ou une conséquence de l'extréme humidité ? 
ou bien, enfin, la réunion de ces deux conditions était-elle indis- 
pensable à la manifestation du phénomène? J'avais déjà, à plusieurs 
reprises, fait germer des Fèves à la lumière, soit dans l'eau d'un 


où: MNA Veau contenus dans. un flacon de 
48 


274 DE L'INFLUENCE DE L'OBSCURITÉ 
verre bouché à l'émeri. Dans l'un et l'autre cas, les individus ainsi 
traités recevaient là plus grande quantité possible d'humidité, et 
cependant n'avaient jamais donné de racines adventives. Par là, je 
fus porté à penser que la lumière doit influer d'une maniere 
toute particuliéré sur Vapparitión, soit des i racines, soit des bour- 
geons adventifs. | 

J'en vins dès lors, avec — botanistes, A. de Saint-Hilaire 
entré autres, à formuler de Ta manière suivante mon opinion ac- 
tuelle sur ce genre de phénomènes : W y a des germes cachés, 
latents, de bourgeons et de racines disséminés en grand nombre 
dans tous les organes d'une plante. Lorsque les exigences eom- 
munes à toutes les végétations sont satisfaites, alors l'une des deux 
catégories de germes se développé en méme temps que les tissus 
sur lesquels ils sont fixés. L'organe ést-il maintenu à l'obseurité, 
les racines seules se montrent; l'organe, au contraire, est-il exposé 
à la lumière, les bourgeons seuls apparaissent et grossissént. ` 

Restait maintenant à soumettre cette théorie au contrôle de 
l'expérience. J'ai entrepris dans ce but quelques recherches que 
je poursuis actuellement. Par exemple, st mon opinion est fondée, 
les boutures doivent réussir plus aiSément à lobscurité qu'à la 
lumiere; aussi vais-je essayer ce genre de multiplication 6n sus: 
pendant l'organe à bouturer au nilieù d’un flacon de verré bouché 
à l'émeri et contenant un peu d'eau. En maintenant ensuite ee 
flacon à l'obscurité, je réunirai ainsi les deux conditions qui me 
semblent jusqu'ici les plus favorables uu développement des ra= 
cines adventives : une absence complète de lumière et une extrême 
humidité. 18T 

J'étais à la recherche de nouveaux moyens de véritistioh, lórs- 

qu'il me révint-en mémoire un fait annoncé autrefois par le mat- 
quis de Gouffier; dans: wm: travail sur la: Jaeinthe; publié dans le 
€—— Pm Rozier pour le mois de mai 4778. 
| “cette . trés | rien Coen me reni 


bd bi don vn ub nad 


SUR LA VÉGÉTATION. 975 


» pris un vase cylindrique de 45 pouces de haut sur 9 de diamètre: 
» J'adaptai à son orifice un support de plomb en forme d'anneau 
»pour soutenir l'oignon, aprés l'avoir rempli- d'eau de ‘rivière 
» clarifiée: Je: disposai un oignon de la Jaeinthe bleue-porcelaine 
» nommée- Pasquin , de manière que son extrémité supérieure 
» plongeât dans l'eau, sans que lé bourrelet d'où naissent les ra- 
» eines et le.milieu du corps de l'oignon y participassent. Au bout 
» de trois semaines, la végétation se déclara, et les racines ne parü- 
» rent. point. Peu à peu les faces et la tige se sont développées, leur 
» accroissement s’est fait, et la plante a fleuri dans l’eau, comme 
»en pleine terre. Le bout de la tige s'est vu un peu étiolé, les fanes 
» ont aequis uu peu plus de longueur qu'à l'ordinaire, et leur ver- 
» deur est la méme qu'en pleine terre. Les fleurs; que j'ai dit être 
» bleues dans cette espèce, étaient vertes à leur extrémité, comme 
» de coutume et lorsqu'elles ont été ‘entièrement épanonies, elles 
» sont devenues blanches, avec une teinte de blen à peine visible. 
» L'eau a été changée sur la fin de ce mois, parce qu'elle exhalait 
» une mauvaise odeur; et que les fleurs commençaient à pourrir. » 
: Dans le reste de son mémoire, l’auteur expose en outre quel- 
ques considérations théoriques sur là nature du róle dévolu, sui- 
vant lui, aux ‘racines dans l’aecomplissement des fonctions de 
nutrition de la Jacinthe. Je rie les rápporterai pas ici ; j'aurai occa- 
sion de revenir sur ce sujet dans le cours de ces recherches. 
-iJe résolus de répéter, en la variant, l'expérience du marquis de 
Gouffier. Je regardais en effet cette dernière comme trés-intéres- 
sante, parce que, suivant moi, les études physiologiques sur les 
plantes bulbeuses doivent! être fécondes en résultats de la plus 
baute. importance; comme je vais essayer de le démontrer. 

Les plantes, comme les animaux, peuvent en effet se partager, 
au peint de. vue de leur mode d'existence, en deux catégories bien 
distinctes, Les unes, ét c'est le plus grand nombre, vivent en 
quelque vincent Areara l'air, au 

SRAT RA 28." Apu 141 à leur 


276 DE L'INFLUENCE DE L OBSCURITÉ 


ment à la merci des circonstances extérieures. Les circonstances 
sont-elles favorables, l'individu. végéte avec vigueur; sont-elles 
défavorables, il souffre, languit, et meurt méme bien souvent. 
Sous ce rapport, les autres végétaux montrent ce qu'on pourrait 
comparer à de la prévoyance; car, dans les premiers temps de 
leur existence, ils consacrent surtout leur activité vitale à préparer, 
à élaborer des matiéres nutritives, qu'ils déposent ensuite dans 
une région déterminée de leur organisme, comme une portion 
de tige, de racine, etc. Ce travail préparatoire terminé, désormais 
à l'abri de la famine et soustraits en grande partie aux caprices des 
agents extérieurs, ils peuvent accomplir, sans difficultés insur- 
montables, les deux phases les plus importantes de la vie végé- 
tale : la floraison et la fructification. 

Ces particularités expliquent pourquoi les bulbes, ceux de Judih: 
the en particulier, peuvent végéter, dés que la température est 
suffisamment élevée, sans terre ni eau, et simplement posés sur 
une tablette, dans un tiroir, etc. On a méme vu des caieux entrer 
en végétation entre les feuillets d'un herbier. 

Ainsi, les plantes bulbeuses, dotées de la faculté de s'affranchir 
en partie de là tutelle immédiate des agents ordinaires dela végé- 
tation, sont par cela méme trés-propres à servir de sujets pour 
l'étude de ces divers agents. Avec elles, en effet, on pourra faire 
varier, dans des limites assez étendues, les conditions extérieures, 
sans néanmoins déterminer leur mort; ce qui arriverait infailli- 
blement, en semblables circonstances, avec les plantes de la pre- 
mière catégorie, c'est-à-dire avec celles qui vivent au jour le jour. 

Enfin, je ferai remarquer que les plantes bulbeuses possèdent 
en outre une organisation toute spéciale, qui les rend: m pré- 
cieuses pour les recherches biologiques. 

.. À notre époque, en effet, la majorité des botanistes s 'accorde à 
régler le bourgeon comme le véritable individu végétal, en 

| tici le "d cedem Le 2 emt en attribue e eti 100- 


SUR LA VÉGÉTATION. 977 


^ 


vidu, mais bien à une collection, à une agrégation d'individus. 
Dès lors, on ne peut observer que la résultante des actions indivi- 
duelles de tous ces bourgeons, et les difficultés de la solution 
augmentent en raison même du nombre des bourgeons. Pour 
simplifier un problème physiologique, il faut done s'adresser à 
I'mdividu isolé, tel qu'on le rencontre dans la jeune plante peu 
après la germination, ou, à son défaut, à une plante ne nourris- 
sant qu’une petite colonie végétale. Sous ce dernier rapport, les 
monocotylédones, par suite de l'avortement normal de la plupart, 
sinon de la totalité, de leurs bourgeons axillaires, sont, parmi les 
phanérogames, les sujets les plus favorables à l'étude des phéno- 
ménes vitaux. Parmi les êtres de cet embranchement, les plantes 
bulbeuses se placent, sous ce rapport, au premier rang; car on 
peut toujours, en détachant du pied les plus avancés, faire en sorte 
que les bourgeons axillaires ou caieux ne végétent pas en méme 
temps que l'individu mére. En choisissant un bulbe pour sujet 
d’expérimentation, on n'aura done jamais affaire qu'à un seul in- 
dividu à la fois. Ce dernier, il est vrai, donnera bien toujours nais- 
sance, dans le cours de son existence, à de nouveaux germes; 
mais comme ces bourgeons axillaires grossissent assez longtemps 
avant de végéter, leur présence ne doit pas apporter probablement 
une perturbation trés-grande dans l'ensemble des actes vitaux 
accomplis par l'individu mére. | 

‘Telles sont les idées théoriques qui m'ont conduit à imaginer 
l'expérience que je vais maintenant décrire. 
- J'ai choisi un vase de grés à large goulot, de ceux qui servent 
dans les laboratoires à renfermer certains produits chimiques so- 
lides, Après l'avoir rempli d'eau ordinaire, j'ai placé sur son ori- 
ficé un oignon de Jacinthe dans une situation renversée, la pointe 
du bourgeon terminal plongeant dans l'eau et le rox du bulbe - 
restant au contraire exposé à l'air libre. = © 

- En opérant ainsi, je contrariais le cours normal de la végétation : 
ia «4 En obligeant la plante à changer | ‘orientation de son haer 


Pi 


e En submergeant la région que devait ı ultérieurement 


278 DE L'INFLUENCE DE -L'OBSCURITÉ 


la tige, et en privant au contraire d'humidité l'organe d’où nai- 
traient les racines ; | ^io! 29 
9' En maintenant à l'obseurité la and et ses s appendices et ig 
sant au jour la racine et ses dépendances. | 
A priori, j'étais fortement porté à me figurer que la plante ne 
se développerait pas dans de telles conditions; ou hien, en admet- 
tant que la végétation eüt lieu, je m'attendais au moins à voir naître 
des racines autour du bourgeon terminal et des racines sur la base 
du plateau. En tous cas, je ne croyais pas à l'apparition des feuilles 
dans l'eau, persuadé que ces organes, si par impossible ils eom- 
mencaient à se montrer, seraient promptement dicum par le 
liquide. Dn 
Toutes mes prévisions ont été en LEA TOR sn e avec 
les résultats offerts par l'expérience, comme cela arrive si fréquem- 
ment en physiologie; car, au bout.de quinte Kn la edge ip 
rissait sous l'eau. … . i | 
Voici quel est en ce ons i l'état À delle Jarig 1119429 b 
La base du plateau. est. privée de racines, et. nulle part du: reste 
on ne voit de. ces organes. Cette: particularité n'est pas nouvelle; 
car elle est déjà signalée dans le mémoire du marquis de Gouffier; 
d'ailleurs elle est bien. connue de tous ceux qui. font végéter des 
Jacinthes sans eau ni.terre, en les plaçant simplement, per^ leur 
base, sur une tablette ou un meuble queleonque; ! 129 
La partie foliacée est complétement étiolée; les feuilles possè- 
dent bien leurs dimensions. et leur consistance. ordinaires; mais 
elles sont toutes d’un blane légèrement jaunâtre. De plus, la 
hampe, avant de fleurir, à reeourbé son extrémité libre en forme 
de crochet, et la pointe. a repris ainsi son orientation ordinaire: 
„Six boutons. se sont épanouis ; les autres commencent à s'alté- 
rer sans s'ouvrir, Les fleurs ont une coloration rouge Solferino et 
le gla god Une autrei mapia j'élève de de méme 


SUR LA VÉGÉTATION. 979 


La première Jacinthe a développé une seconde hampe florifère 
qui est eneore en boutons, mais qui vient de se recourber à son 
tour comme la premières, en dirigeant sa pointe vers le zénith. On 
dit généralement que ce sont les organes verts qui ont la faculté 
de se diriger vers la lumière; egn'est pas le cas ici, puisque les 
deux hampes sont d'un blane jaunátre. 

Les feuilles de la. premiare planta opt dos;stomates: présentant 
tous les. caractères qu'on "observe € dans ceux qui se montrent sur 
les feuilles des Jacinthes développées dans les conditions ordinaires. 
Au contraire, les racines d'une autre plante dada méme espèce, 
mais qui a végété la base posée sur le goulot d'un vase de verre, 
n'en offrent pas de traces. an 

En outre, les sépales de la plante étiolée ont également des sto- 
mates. Enfin, en examinant une de ces fleurs, épanouie depuis 
une dizaine de jours environ, j'ai été frappé de trouver-le pollen 
parfaitement constitué et intaet, au moins en apparence, dans des 
anthéres dont les parois étaient décomposées et comme réduites 
en bouillie. L'ovaire renfermait:un grand nombre d'ovules; jenai 
pas trouvé de boyaux polliniques ; et d'ailleurs la durée anormale 
de oes fleurs ne donnerait-elle pas à présumer que la fécondation 
n'a pas eu lieu? Du reste, cette étude est eneore trop incomplète 
pour que je yn rien affirmer à cet égard; je FAR sur oe 
ren "à < 9 

siita nó iles, mire que née rase nig et doni je 
poursuis actuellement l'étude, en variant. les: conditions de mon 


expérience fondamentales. o n 


4 i SiTi lg 19 UIG 2n 


^M sifju n aripsiteiaé. sí 5107 

dtoBssilizzalo £i aaeh. 3SqUOTIS 99 L agii 

Se0qo1q od. 9 2liaifig asa B5 15 i Qi 
AIRIS pin j blig À i21 391199 L.9b 


Aneq iuga "Poli: uus eed itoz 31 an hoedia T. nolit) « ai — SAUT 


Ba; ruRsaz titi 0 zb. H nontider jo aln 1 pis NEN 


MONOGRAPHIE 


GROUPE DES CHLORANTHACÉES 


Pan M. C. JACOB DE CORDEMOY. 


Robert Brown a créé la famille des Chloranthacées pour les 
deux genres de Swarlz : Chloranthus et Hedyosmum, et celui de 
Forster : Ascarina. | 

Selon l'illustre botaniste, les caractères essentiels en étaient les 
suivants : embryon inverse avec. ovule pendu. Il séparait ainsi les 
Chloranthacées des Loranthacées, avec lesquelles de Jussieu les 
avait réunies, Chose singulière, R. Brown distinguait ainsi un 
groupe assez naturel pour qu'il doive être conservé au moins 
comme tribu; et cependant l’un de ses caractères était erroné, 
comme l’a remarqué Blume, comme je Vai: pu vérifier; je veux 
parler de l'embryon inverse. : +: 1 

Aux trois genres prótédonté se uuidsbmints le fiiaim 
de Gardner, et une plante nouvelle, le Saintlegeria. Quelle que 
soit la place que l'on assigne à ce groupe dans la classification, 
question que je traiterai en parlant de ses affinités, je me propose 
de l'étudier ici limité à cinq genres. 


. TIGES. — Les Chloranthacées ne sont pas Dont Dons sauf peut- 
Seed Sainélegeria. Toutes constituent. des. sous-arbrisseaux ou 


MONOGRAPHIE DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 281 


Dans l'Hedyosmum, les tiges sont carrées, charnues ; dans les 
autres genres, elles sont cylindriques. Dans tous, elles sont vertes 
et aériennes, le plus souvent lisses et glabres. Un caractère com- 
mun aussi, c'est l'articulation des rameaux, non-seulement à leur 
naissance, mais encore à chaque insertion de feuilles. 

Ces plantes sont en général peu ramifiées, les branches avortant 
souvent à l'aisselle des feuilles. Les Chloranthus, Saintlegeria, 
Sarcandra et Ascarina ne présentent qu'un seul bourgeon à l'ais- 
selle de chaque feuille. Il n'en est pas de méme de l'Hedyosmum. 
Les feuilles y sont opposées, décussées el munies d'une gaine. Les 
gaines des deux feuilles opposées se soudent ensemble et forment 
autour de la tige une sorte de manchon. A l'aisselle de chacune 
des feuilles naît un bourgeon ; mais comme la gaine l'empéche de 
S'écarter aussitôt de la tige et le presse au contraire contre elle, le 
jeune rameau se soude avec la tige dans une certaine portion de 
son étendue, et ne s'en écarte qu'au-dessus du manchon constitué 
par la gaine. On voit facilement la trace de cette soudure du ra- 
meau avec la tige ; celle-ci étant tétragone présente toujours une 
certaine portion renflée au-dessus de la gaine, et nulle feuille ne 
se trouve directement au-dessous du rameau. Souvent, aprés ce 
premier rameau et au-dessous de lui, se développe un autre bour- 
geon qui constitue l'axe de l'inflorescence. Cet axe se soude de 
méme avec la tige et s'en écarte aussi au-dessus du manchon. Par 
conséquent, il est soudé sur le premier rameau. Quelquefois enfin 
il naît un second axe d'inflorescence encore en dessous. Il se soude 
sur le précédent et émerge comme les deux autres bourgeons. L'âge 
relatif de ces bourgeons est celui que j'ai indiqué, c'est-à-dire que 
la branche — dite est la M ancienne. - | 


RACINES. Le pivot Pr par la radicule se détruit bientôt 
dans toutes les Chlôrahthäcées; il en résulte qu “elles ne e possèdent 


| 982 ANTH AJO MONOGRARHIE 4 


FEUILLES, — Les feuilles sont toujours apposées: et déeussées 
dans tous les genres; elles ont toujours aussi un pétiole. En outre, 
celui-ci se termine par une gaine, et.les. gaines des deux feuilles 
opposées se soudent ensemble, de. maniere à entourer la tige qui, 
en cet endroit, est articulée. Cette gaine est trés-développée, comme 
nous, l'avons. dit. précédemment, dans les, Hedyosmum ;. elle est, 
au contraire, trés-pelite dans les autres genres, où les Che 
S 'écartent immédiatement dededigosia on niitxpssb. da aibitoa9e 
sla dogmecdy. limhe est. quelquefois, taisin et. presque. rubas 
née, quelquefois presque ronde ; toutes les. formes intermédiaires 
se. reneontrent,. Une ou. deux espèces d'Hedyosmum. seules. ont.les 
bords du Jimbe. entier; dans toutes les autres. Chlorantbacées; ces 
bords. sont toujours crénelés plus ou. moins. profondément, et les 
dentelures sont, plus ou moins aiguës. Les feuilles sont en général 
glabres ; on connaît pourtant deux ou.trois | ‘espèces d'H. edyosuwm 
à feuilles pubescentes endessqus. sro dó'wamr to ;submat» aod 

Les gaines sont. toujours. munies. de. deux, stipales de chaque 
côté. Ces slipules sont filiformes et courtes, -<c i s 

Dans les Chloranthus et les, Sarcandra, outre la gaine. ses 
par. les feuilles, il y en a à chaque nœud ramifère une seconde qui 
entoure la base du „rameau, Cette gaine. mindig: est wina 
glabre, . 

Les nervu 


ires. sont. toujours, pennées; lle "nh aid ou ; moins 


itior en 'alfectent quelquefois Jes nerz 
yosmun , est l'alternance; c'est-à-dire que, sous 
le M elles P alternativement saillantes ou à peine visibles ; 
nières sont plus courtes et ne s'anastomosent pas; i); /1 
(e esum v toujour Li oe said aspe 
 Aglire que lea deus moi is symétriques. Leur sommet 
! jo 5 ien noi nid cesión d 
tus este: gonit < ab 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 283 


INFLORESCENCE. —- L'inflorescence est axillaire ou terminale; 
le plus souvent elle affecte les deux positions. | 

Nous parlerons plus loin de celle des genres Chloranthus, Sas 
candra, qui, à première vue, parait être une grappe d'épis, et de 
celle du Saintlegeria, qui semble être un épi, 

Dans les Hedyosmum, il parait dificile, au premier bond de 
déterminer l'inflorescenee, qui, en général, est trós-derise et très- 
ramifiée. On. reconnait pourtant qu'elle se compose de grappes de 
cymes bipares, complètes, dans la. plupart des espèces, pour.les 
fleurs femelles. L'axe principal de l’inflorescence porte des grappes 
de rameaux secondaires, lesquels se terminent tous par une fleur, 
aux deux côtés de laquelle naissent les fleurs latérales qui forment 
la cyme bipare. Chacune de ces fleurs est munie d'une bractée, et 
le plus souvent les trois bractées se soudent ensemble pour former 
une sorte de cupule qui renferme les trois fleurs. 

Les. fleurs «mâles. des Hedyosmum sont disposées emn épis? ou 
chatons. Quelquefois elles sont disposées en verticilles, comme 
dans certains régimes; d'autres fois elles sont éparses sur l'axe de 
lépi. Une espèce .d'Hedyosmum -a son : infloreseence femelle 
disposée en cyme bipare terminale. L'axe se termine par une cyme, 
el porte de chaque côté une simple cyme bipare très-courte, de 
sorte que l'inflorescence entière semble globuleuse, |... ois: 

Les Hedyosmum sont tantôt dioiques, tantôt monoiques. Je ne 
puis donner comme exemple certain de monecie que] H , nutans. 
Les fleurs mâles y sont à l'aisselle des feuilles de la méme hranche 
que les. femelles, et sont disposées en chatons globuleux. Mais il 
est probable que d'autres espéces sont aussi monoiques, bien.que 
les auteurs fassent suivre d'un signe de te cette: pu 
dans leurs descriptions: sagut siini 7 

..Dans I dearina, t inflorescence es en, épi pour es. deux sexes; 
fem E disigu by SNR rn ne 25) .ebi — PETITS 


284 MONOGRAPHIE 


aucune des Chloranthacées que nous considérons dans cette étude 
n'est hermaphrodite, bien que les Sarcandra, Chloranthus et 
Saintlegeria semblent d'abord réunir les deux sexes. 

Dans lé Chloranthus, la fleur mâle se compose d’une seule 
étamine, comme dans tous les autres genres. Nous én renvoyons 
la description au chapitre spécial qui est consaeré à ce genre, ainsi 
que pour le Saintlegeria et le Sarcandra. 

Dans l Hedyosmum, l'étamine est biloculaire ; les deux loges 
sont placées de chaque côté d'un connectif qui se termine au delà 
par une extrémité obtuse. Leur déhiscence est longitudinale. L'an- 
thére est portée par un court filet; il n'y a pas de bractée axillante. 

La fleur mâle de l Ascarina est identique avec celle de l' Hedyos- 
mum ; mais les étamines, disposées en épi trés-làche, se trouvent - 
à l'aisselle d'une bractée. 


^FLEUR FEMELLE. — Dans les genres Chloranthus, Sarcandra 
et Saintlegeria, la fleur femelle se compose d'un ovaire unique situé 
à l'aisselle d'une bractée. Cet ovaire est uniloculaire, uniovulé et 
infére. Ce dernier caractère se voit facilement, car la tige se pro- 
longe un peu sur la paroi extérieure et antérieure de l'ovaire, et y 
forme un bourrelet saillant qui sert" de point d'insertion aux éta- 
mines. L'ovaire est globuleux, glabre; — " ied un aire 
obtus et presque sessile. — | ; 

^'Dans l'Ascarina, la fleur femelle ressemble à celle des genres 
précédents, sauf l'absence de la saillie en forme de bourrelet, à 
eause de la ee de ce — H tert E est faiblement 
trilobé. 1 NT Sens HK 

Dans l'Hedyosmum, la fleur femelle —" d'un — 
uniloculaire non globuleux, mais trigone. Il porte un style court et 
filiforme; terminé par un stigmate triangulaire! lés trois angles 

it émoussé ; et peu saillants. Sur cet ovaire, on remarque trois 

"wer gun ces IIS sont-ils. réellement des sépales où 

 simpleu par r tous les 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 285 


résoudre la question, et malheureusement l'absence de j jeunes fleurs 
m'a empéché de la faire. Je continuerai donc à regarder cette pro- 
duction comme un calice à trois divisions alternes avec les angles 
du stigmate, Mais, dans ce. cas, je regarde, avec M. Payer, ce 
calice comme polysépale inséré sur un ovaire infére, ét non 
comme un calice gamosépale soudé avec l'ovaire, ainsi que l'ont 
fait la plupart des botanistes. 

L'ovule unique est suspendu -par un. assez court funieule, vers 
le haut de la paroi postérieure de la loge dans tous les genres» Il 
est toujours orthotrope et muni de deux enveloppes. Le micropyle. 
est donc infére. | 


FRUIT.. — Dans toutes les. Chloranthacées, . le. fruit est. une 

drupe monosperme. Ce. fruit, dans les Chloranthus, Sarcandra, 
Saintlegeria, est couronné par le stigmate persistant, et présente 
de plus une gibbosité, qui n'est autre chose que. le bourrelet de 
l'ovaire qui a persisté. Dans l Ascarina, le stigmate persiste aussi. 
ll. n'en est pas de méme dans l’Hedyosmum, mais le calice m'y a 
toujours semblé persistant et non caduc, comme. l’avancent les 
auteurs. Le péricarpe charnu est peu épais. Le fruit ressemble à 
une petite cerise, presque sèche et trigone, chez l Hedyosmum; 
un peu charnue et presque ronde dans les autres genres. Le noyau 
renferme la graine, qui est recouverte de deux enveloppes fragiles. 
La testa est crustacée; le tegmen mince et foliacé. L'albumen est 
charnu, abondant, granuleux, unique. Le noyau occupe la Min 
grande portion du fruit. . 

Ainsi que je l'ai déjà dit, l'embryon s'y trouve au sommet, c'est- 
à-dire prés du micropyle. Cet embryon est très-petit; il est droit; 
ses deux cotylédons sont un peu divariqués, et la radicule, à peine 
développée, pointe vers le micropyle: 


. Telle est l'organographie du groupe, trés-simple, comme on l'a 
pu remarquer, et telle du moins qu'on peut la faire sur des échan- 


286 MONOGRAPRIE 

aisément ce qu'il faut recueillir, et les sexes différents ne se trou- 
vant. pas, la plupart du temps; dans les échantillons. Cette remar- 
que, je la ferais avec plus d'exaetitude eneore pour la descriptión 
et la distinction des espèces: Celles que je donne m 'ont paru assez 
caractérisées; mais combien peut-être pourraient«elles êtré 6 moe 
fiées par ads sur le fruit! 


ANATOMIE, — Je n'ai pu faire l'anatomie que du Chloranthus 
inconspicuus, qui seul vit au Muséum. Cetté anatomie est très- 
simple, et se rapporte à celle des végétaux dont la structure est 
pour ainsi dire classique. 

La tige est d'abord celluleuse. Les cellules, Hakes à la 
éoüpe, sont des prismes généralement assez allongés. Bientôt àp- 
paraissent dans la jeune tige douze faisceaux fibro-vasculaires, qui 
$e réunissent promptement en huit seulement, par des jonétions 
symétriques deux à deux, de huit de ces: faisceaux. j 

Si l'on suppose, ce qui existe réellement ; qu'au-dessóus dé 
chaque insertion de feuille il se trouve un faisceau plus gros qué 
ceux qui vont au-dessus, à cause du faisceau qui descend de cette 
feuille, il y aura dans le sens de la décussation, quatre gros fais- 
ceaux formant un carrés ces quatre gros faisceaux sont dans l'ori- 
gine séparés l'un de l'autre par deux plus petits, et ce sont ceux-ci 
qui se joignent, Lorsque ces faisceaux se sont développés, on ob- 
serve tous les caractères anatomiques généraux des tiges. Les tra- 
chées ne se trouvent ici que dans l'étui médullaire. L'épiderme 
des tiges est tabuliforme, les cellules étant allongées dans lé sens 
longitudinal. La structure des feuilles ne présente non plus rien de 
_ particulier ; les stomates ne se trouvent qu'à la face inférieure ; 
l’épiderme est dépourvu de chlorophylle, qui orge les chuis de 
Hiit des Smilies et 9n — venisse nisiut: 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 987 
‘Je ne m'arréterai done pas davantage sur cette parties" qure 
itcm pou d tt 4 aucun but nouveau ni bre 
ic LACS FLORALE. L2 Le Muséutti dé Paris ne pós- 
sede que des pieds du Chloranthus inconspieuus. M. Payer, dans 
son immortel Traité d'organogénie florale, à suivi le développe- 
ment de cette plante, et je n'ai done qu'à répéter, aprés lui, les 
faits qui se présentent à l'observateur, et que j'ai vérifiés de nou- 
veau: Malgré Ta petitesse des fleurs, cette né est — à 
cause de l'absence d'enveloppes florales. jé 
Lorsque naît Ta fleur, on voit apparaître à P'aisselle d'une "A 
bractée naviculaire un mamelon qui formera une étamine. Ce ma- 
melon grandit, tandis que de chaqué côté, sur là fige; il en parait 
un autre; A ee moment, les trois mamelons sont entièrement libres. 
Bientôt on voit se dessinér sur le manielot: médian une fente qui 
forme la démarcation entre les deux loges de l'anthére. On en voit 
aussi tine, mais À peine prononcée, sur les manielbns latéraux qui 
formeront aussi des étarñines. Mais bientôt tes deux étariines laté- 
rules se rapprochent de celle du centre et se pressent contre elle; 
alors leur loge intérieure, ainsi pressée, avorte ; phénomene qui 
se passe au moment de l'apparition dé l'ovaire, lequel Pare en 
deux loges dé l'anthére principale, les m un peus il en èst de 
méme dans les étamines latérales ; mais, à Cause de l'avortement 
d'une loge, ve petit E aigu ent pressé contie l'anthére 
ventrale. HRI a5! 
> Entre les étamines hlérstes et au-devant de la médiané, on voit 
bientôt se' dessiner une éminence semi-lunaire, qui est ha feuille 
éiPpellaire ; elle s'étend ét finit "pa enclore- une sorte de godet. 
Puis cette paroi, en grandissant, Pme un sae terminé par ün 


_Stiginile obtus; presque sessile. To He aM) " spi 
hs conn hs "tout waton et “avi éhclose par 


988 MONOGRAPHIE 


devenant ainsi plus basse que celle des étamines dont le point 
d'insertion est monté avec la tige, celles-ci sont insérées en appa- 
rence sur l'ovaire. La tige se détachant de l'ovaire au-dessous de 
ce point d'insertion, il en résulte une sorte de bourrelet saillant 
qui laisse entre l'ovaire et. lui une rigole dans laquelle se fait l'in- 
sertion. Dans la cavité ovarienne nait un ovule d'abord ascendant, 
mais le point d'attache montant avec l'ovaire, il finit par être sus- 
pendu presque au sommet. de. l'ovaire et sur la paroi qui regarde 
la tige. Cet ovule est d'abord nu ; bientót se dessine sur son con- 
tour la secondine, qui va en l'enveloppant, puis la primine, qui, 
en croissant, dépasse la secondine et va former l'exostome. L'ovule 
reste toujours orthotrope. 

Quand la fleur a fini son existence, les étamines tombent et 
l'ovaire noue; il devient fruit en restant toujours muni de la saillie 
persistante qui était le bourrelet de l'ovaire. 


FLEUR DU CHLORANTHUS. — On a toujours admis jusqu'ici 
que la fleur du Chloranthus est hermaphrodite ; l'étude organogé- 
nique que je viens d'exposer m'a porté à la considérer tout autre- 
ment. En effet, le développement se fait de la maniére suivante : 
étamine centrale seule; étamines latérales nées ensemble et de 
mamelons différents du premier. 

Or, M. Payer a reconnu : 1* que, dans toute fleur, M" étamines 
univerticillées, dès qu'elles ne sont pas en spirale, naissent en 
méme temps; 2° que, dans le cas où les étamines sont composées, 
l'étamine médiane se montrant d'abord, puis les latérales, c'est le 
méme mamelon qui se divise en trois lobes. Ici les trois mame- 
lons d'áges différents sont libres à l'origine. On est done autorisé 
à considérer la fleur du Chloranthus comme une véritable inflo- 
rescence, dans. laquelle l'axe porle à son extrémité une fleur 
a: unique, seulement composée d'un ovaire nu, et latérale- 
à laisselle d'une bractée, un petit. glomérule (cyme bipare 

citi cen st Papa à bertus 


DU GROUPE DES CHLORANTHACKES. 289 


Surcandra devient aussi unisexué, la fleur étant en réalité aussi 
une inflorescence, où la cyme bipare du Chloranthus fait place à 
une fleur mâle unique. Le Saintlegeria est, sous ce rapport, tout 
à fait identique avec le Chloranthus. 

Dans la description, je donnerai aux fleurs de ces trois genres 
le nom de pseudo “hermaphrodites, pour rappeler ces considé- 
rations. 


DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Les Chloranthacées sont 
essentiellement des plantes des pays chauds, oü elles se trouvent 
quelquefois cependant à des altitudes considérables. Les Hedyos- 
mum sont américains; on les rencontre dans toute l'Amérique 
centrale, du Mexique au Brésil, et dans les Antilles. Les Chlor- 
anthus viennent du Japon, de la Chine, de Ceylan, de l'archipel 
Océanien. L'Ascarina est aussi de l'Océanie, des iles de la Société. 
Le Saintlegeria est chinois. Le Sarcandra se trouve également 
à Java et à Ceylan. 


BOTANIQUE APPLIQUÉE. — Blume, dans sa Flore de Java, 
attribue aux Chloranthus, et surtout à son C. officinalis, des pro- 
priétés qui en feraient le suecédané de l'Aristoloche serpentaire, 
dont, en se séchant, il prend l'odeur fragrante. Il relate des cas de 
guérison d'un typhus particulier à l'ile de Java, au moyen d'in- 
fusions des diverses parties de cetle plante. Il lui attribue aussi les 
plus heureux effets contre les spasmes des femmes en couches. 
Les Brésiliens accordent aussi d'éminentes propriétés antiblennor- 
rhagiques aux infusions de feuilles d Hedyosmum, Je n'ai pu me 
procurer d'autres détails à ce sujet. 


AFFINITÉS. — Lorsque A. L. de Jussieu établit ses premières 
familles naturelles, il mit le Chloranthus avec doule parmi les 
Loranthacées. Plus lard, publiant, dans les Annales du Muséum, 
une étude Į FL. aic de cette famille, il justifia sa première 


Rack 


290 MONOGRAPHIE 
le genre qui nous occupe ; car il lui donne une corolle; erreur 
depuis bien souvent répétée par d'autres botanistes. 

Sprengel réunit le Chloranthus aux Caprifoliacées. 

Enfin, R. Brown eréa la famille des Chloranthacées, sans lui 
assigner une placé dans la classification générale. 

M. Ad. Brongniart a composé de la manière suivante sa classe 
96, celle des Santalinées : 

CÉRATOPHYLLÉES, — CHLORANTHACÉES ?.— LORANTHACÉES. — SAN- 
TALACÉES, =— OLACINÉES. 

… Les caractères communs qu'il donne à ces familles, parmi les- 
quelles, comme on le voit, il n’a placé les Chloranthacées qu'avec 
doute, sont : Calice libre ou adhérent à l'ovaire, à prep 
valvaire, portant les étamines avec ses divisions ou à leur base. 
Corolle nulle. Ovaire unique. Ovule solitaire dressé ou suspendu, 
ou trois ovules suspendus au sommet d'un placenta libre. Péri- 
sperme très-épais, charnu. Embryon très-petit. 

M. Lindley a placé les Chloranthacées dans sa trente-neuviéme 
alliance, celle des Piperales, dont il donne la diagnose suivante : 
Hypogynes exogenes, avec fleurs achlamydées, et un petit em- 
bryon dans où prés du bord d'un albumen farineux. Les Pipe- 
rales, dit-il, sont clairement distinguées par leurs fleurs nues, 
leur ovule constamment orthotrope, leur albumen farineux et 
abondant, et leur petit embryon, qui est toujours externe ou seu- 
lement à la surface de cet albumen. Dans cette classe, il com- 
pann les : 

PIPÉRINÉES, — CHLORANTHACÉES, — SAURURÉES. 

Etil les distingue ainsi : 

Carpelle solitaire ; ovule dressé; embryon situé dans le vitellus ; 
feuilles opposées ou alternes; avec ou sans stipules : PipÉRINÉES. 

Carpelle solitaire ; ovule suspendu ; embryon nu ; feuilles oppo - 
sées avec stipules intermédiaires : CHLoRANTHACÉES. 

Plusieurs carpelles distinets. Quelques ovules dressés : embryou 
situé dans le vitellus ; feuilles alternes avec stipules : SacnunÉEs. 

Endlichera établi de la manière suivante l'affinité de cette famille : 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 991 


Cohors H. — Apétales. Périgone nul ou rudimentaire, ou sim- 
ple, calycinal ou coloré, libre ou conné avec l'ovaire. 

Classe 2/1. — Pieri. Fleurs terminales ou diclines, bractéo- 
lées; périgone nul. Graines albuminées. Ovules orthotropes. Em- 


bryon antitrope, dans un sac amniotique ou au sommet d'un 


albumen. 

Ordre 80. — Caconanraacées. Ovaire 4-loculaire ; ovule uni- 
que, pendant. Radicule infère. 

Ordre 81. — Pirérinées. Ovaire 1-loculaire; ovule unique, 
dressé; radicule supère. 

Ordre 82, — Saururées. Ovaire plurilocülaire. Plusieurs ovules 
ascendants. Radicule supére. 

C'est, on le voit, à peu près la même classification que M. Lindley. 

Endlicher établit ensuite la classe 25, Aquaticæ, pour la famille 
des CÉRATOPHYLLÉES, avec les caractères suivants : 

Ovaire uniloculaire ; ovule unique pendant; albumen nul. Ra- 
dieule infére. Plumule polyphylle. 

Ces affinités des Chloranthacées, que M. Miquel traite de nimis 
obscure, me semblent pouriant assez faciles à établir, Rappelons, 
en effet, les principaux caractères des diverses familles qui sem- 
blent en étre les plus voisines : 

CuLoRANTHACÉES. — Fleurs nues ou pourvues d'un calice, di- 
clines; ovaire infère, uniloeulaire ; ovule unique, pendant, attaché 
à la face postérieure, orthotrope; drupe ; graine albuminée, radi- 
cule prés du micropyle, donc infère. 

Pirérinées, — Fleurs nues ou pourvues d'un ealice, diclines ou 
hermaphrodites; ovaire supere, uniloculaire; ovule unique, ascen- 
dant, orthotrope; baie; graine doublement albuminée; radicule 
prés du mieropyle, donc supere. 

CénaToPHYLLÉES. — Fleurs nues , avec un involucre; ovaire 
unique, uniloculaire; ovule unique, pendant, attaché à Ja face pos- 
térieure, orthotrope ; drupe; graine exalbuminée, one 
radicule près du mieropyle, donc infère. 

PLaranées, — Périanthe nul; fleurs diclines; ovaire infère, 


292 MONOGRAPHIE 


uniloculaire ; un ou deux ovules, pendants, attachés à la face pos- 
térieure, orthotropes ; fruit see (nueule) ; graine albuminée ; radi- 
cule infère. 

SaununÉEs. — Fleurs hermaphrodites, apérianthées ; plusieurs 
pistils uniloculaires. Deux ou trois ovules dressés ou ascendants, - 
anatropes. Capsules indéhiscentes à une ou deux graines ; double 
endosperme ; radicule supére. 

LonavrTHACÉES (Gui). — Ovaire uniloculaire ; ovule unique, dressé 
orthotrope. Drupe; une graine albuminée ; radicule supére. 

Unricgs, — Périanthe nul. Ovaire uniloculaire. Ovule unique; 
droit, dressé, anatrope à tous les degrés. Akéne. Albumen droit; 
radicule infère. 

En comparant les quatre premières familles entre elles, on voit 
les différences suivantes : 

CHLORANTHACÉES,— Ovaire infère ; ovule pendant; drupe ; simple 
albumen. 

PipériNées. — Ovaire supére; ovule ascendant; baie ; double 
albumen. 

CÉRATOPRYLLÉEs. — Ovaire?; ovule pendant; drupe; pas d'al- 
bumen. ; 

Quant aux autres familles, l'analyse que j'en ai donnée, montre 
qu'elles ne sont pas aussi voisines des Chloranthacées, dont elles 
n'ont pas l'ovule orthotrope, par exemple. Quant aux Saururées, 
il est à croire que l'existence d'un double albumen a été la seule 
raison qui les a fait rapprocher des Chloranthacées, par l'inter- 
médiaire des Pipérinées. . 

Les Cératophyllées, que M. Brongniart a justement rapprochées 
des Chloranthacées, me paraissent devoir être réunies compléte- 
ment à ce groupe ; elles n'en différent en effet que par l'absence 
d'albumen; ear je suis porté à eroire leur ovaire infére, bien que 
n eet pd le voir m à un âge déjà top avancé Rens décider cette 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES, 903 


on voit qu'au moment où il devient graine, et où commence à se 
montrer l'embryon, il y existe un véritable albumen : celui-ci 
persiste assez longtemps ; au moment de la maturité du fruit, il 
existe encore, bien que trés-mince, et en quelque sorte visqueux. 
Mais l'embryon prend dans cette plante un développement extra- 
ordinaire ; non-seulement les feuilles s'y montrent toutes formées, 
suivant leurs verticilles, mais méme des bourgeons se développent 

à leur aisselle ; fait que je n'ai pu constater dans aucune autre 
plante. J'ai vu jusqu'à quatre de ces bourgeons à l'aisselle des 
deux verticilles inférieurs, les feuilles elles-mêmes y sont déjà 
marquées en deux ou trois verlicilles. 

Ce développement extraordinaire épuise l'albumen, et en défi- 
nitive la graine du Ceratophyllum ressemble à ce que doit être 
celle du Chloranthus à pareil état de développement, aprés la ger- 
mination. : 

Les Platanées ne différent des Chloranthacées que par leur 
fruit sec; leur développement, que j'ai pu suivre, est exactement 
le méme. Assez de familles réunissent les deux sortes de fruits 
pour que je puisse considérer le Platane comme une véritable 
Chloranthée. 

Quant aux Pipérinées, leur ovaire supere, leur ovule dressé, 
leur double albumen, semblent les éloigner davantage des Chlo- 
ranthacées; je pense ces caractères suffisants pour qu'on ne puisse 
réunir les deux familles ; je serai pourtant tenté d'en faire deux 


tribus sous la forme suivante : 


PIPÉRINÉES. 


Tribu I. EuPiPÉRINÉES. | 
* Tribu I. Cuconanrmacées (Chloranthus, Hedyosmum, Saintle- 


geria, Sarcandra, Ascarina, Platanus, Ceratophyllum). 
ie lors des : autres affinités deviennent celles des Pipérinées, 


29h MONOGRAPHIE 

Dans le travail de révision qui va suivre, je n'ai considéré, 
ainsi que je l'ai déjà dit, que les cinq premiers genres des Chloran- 
thacées, comme étant les moins connus, les deux autres ayant été 
l'objet de travaux plus récents. 


CHLORANTHACEÆ R. Br. 


Flores pseudo-hermaphroditi monceei diæcive, 

Flos masculus : Periconium nullum. Sramen unicum, filamento 
erecto brevi v. nullo; anthera 1-2-loculari introrsa v. laterali, 
dehiscentia S italiji; ; conneelivo crasso ultra loculos produeto, 
aut obtuso brevissimo, aut longissimo. 

Flos feemineus : Pegicoxiuw aut nullum, autsimplex. Cazyx (dum 
adsit) 3-partitus crassus. Ovarium unicum sessile subglobosum - 
trigonumve. 

Ovuzum unicum pariete ovarii posteriore, haud procul ab apice, 
appensum, oríhotropum, micropyle infera. Srima terminale 
sessile obtusum integrum trigonumve. 

Frucrus drupaceus subglobosus v. triqueter erassus monosper- 
mus nunc gibbosus, nune stigmate persistente apiculatus. SEMEN 
pendulum ; albumine unico copioso carnoso ; embryone minuto 
apicali ; cotyledonibus 9 brevissimis divaricatis; radicula infera. 

Arbusculæ suffruticesve, aut rarius herbe ?, foliis oppositis 
stipulaceis simplicibus. 


CONSPECTUS GENERUM. 


I. Flores pseudo-hermaphroditi. Ovarium ab inser- 
tione staminum gibbossum , ....,,,.., H. 
Flores monceci dicecive. erar dandis LINE NII 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES, 205 


IV. Flores monœci diœcive. Calyx 4-partitus. 
Stamina amentacea ebracteata, Ovarium 3-gonum.  Hepyosmun. 
Flores diceci. Ovarium nudum subglobosum. 
Stamina amentacea bracteata. . . . . . , . , . ..— ASCARINA. 


CHLORANTHUS Sw., in Philos. Trans. , LXXVIII, 350, t, 45, 


Nicrixa Thunb., Gen. , nov., pl. 58. 

Creonus Lour., Flor. cochinch., I, 119. 

Perera Reichenb., Conspect., 212. 

Crvpnæa Hamilt., Edinb, Journ. of se. (4825), I, 9. 
SrRoPHA Voronh., mss. 


Flores monœci pseudo-hermaphroditi 

Flos masculus : Stamina 3 sessilia ternatim glomerulata. An- 
_thera media 2-locularis introrsa antheris lateralibus major, longi- 
tudine dehiscens; eonneetivo inerassato. Antheræ laterales minores 
uniloculares introrsæ longitudine quoque dehiseentes ; conneetivo 
acuto antheris fere æquali, 

Flos fcemineus : Germen uniloculare inferum. Discus sub ger- 
minis pariete antica eminens; staminibus in imo sulco diseum inter 
el germen defosso insertis connatis. Stigma obtusum sessile. 
Ovulum unicum pendulum pariete postica ri procul ab apice 
loculi insertum orthotropum. 

Fructus drupaceus subglobosus crassus stigmate coronatus, basi 
e disco persistente gibbosus monospermus. Semen pendulum. 
Embryo. minutus vies radicula infera, albumine copioso 
carnoso. teg sets 

Suffrutices, erbitito v. herbe perennes in China, India et 
Javanicis insulis indigens, ramis erectis articulatis ; foliis oppositis 
simplicibus petiolatis stipulaceis, limbo plerumque serrato. 

Spicæ axillares terminalesve. 


296 MONOGRAPHIE 


NicniNA. spicata Thunb., loc. cit. 

C. herbaceus perennis v. suffruticosus, foliis ovato-lanceolatis 
basi acutis, apice cuneatis subacuminatis serratis subcrenatis 
glabris ; spicis ramosis terminalibus. 


PLANTA 2-4-pedalis, caule subrotundo glabro, singulis nodis articulato; 
ramulis parcis. FOLIA opposita petiolata stipulacea complanata erecta 
membranacea glabra viridia subtus pallidiora ovato-lanceolata, basi 
acuta, apice cuneata , nonnunquam subrotundata, penninervia reticulata 
laxe venosa serrata subcrenata, crenulis denticulo calloso acutis. PETIOLUS 
glaber (1-2 cent. longus). Lingus (6-8 cent. longus, 3-5 cent. latus) costulis 
6-7 distantibus alternis erectis vix incurvis. Srtce terminales ramosis- - 
sima ; floribus oppositis; bracteis navicularibus. 

Has. in Java et China. Cras-tulang incolis. (v. s. in herbar. et v. cult. 
in hort. Mus. par.) 


3. CHLORANTHUS DENTICULATUS. | 


C. suffruticosus foliis oblongis, basi cuneata acutis, apice 
cuneato subaeuminato ; serratis glabris ; vagina duplici ; costulis 
valde remotis ; inflorescentia terminali ; spicis parce ramulosis ; 
floribus oppositis. 


SUFFRUTEX caule cylindrico glabro; merithalliis elongatis; ramulis 
cauli conformibus. FoLia opposita petiolata stipulacea plana erecta 
membranacea subtus pallidiora oblonga, basi acuto-cuneata, apice suba- 
cuminata, penninervia reticulato-venosa serrata glabra. Periozus glaber 
(1-2 cent. longus); vagina duplici, altera foliorum, altera rami basim 
undique vestienti (4 cent. longa) glabra. LiwBus (8 cent. long., 3-4 cent. 
latus), costulis 4-5 alternis remotissimis subtus patentibus curvis erectis, 
denticulis erectis. INFLORESCENTIA terminalis, spicarum ramulis parce 
ramosis; floribus oppositis. 

Has. in China ubi coll. cl, Cal/ery. (v. s. in herb. Mus. par.) 


3. CHLORANTHUS BLUMEANUS. 
(€ herbaceus 0». foliia. Wr Kanu oblongo- dlenecolatis 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES, ——— 297 


Jatis glabris; costulis remotis ; mfloreseentia spicata 1-2-stachya 
terminali; floribus subalternis. 


Herga (?) caule cylindrico articulato nodoso, merithalliis longis. Focia 
plana erecta membranacea viridia subtus pallidiora, oblongo-lanceolata 
basi rotundato-cuneata, apice cuneato; sertulata penninervia glabra; 
acumine brevi integerrimo. Periozus minimus glaber. Liwpus (7-8 cent. 
long., 4 cent. lat.), costulis 6-7 remotis alternis erectis curvis; denti- 
eulis acutis a basi 3 cent. distantibus. Frores spicati, spicis 1-2-stachyis 
terminalibus ; floribus subalternis. 

Has. in Japonia. (v. s. in herb. Mus. par., a cl. Zlume ex herb. Lugd. 
Bat, commun.) 


* 


h. CHLORANTHUS SALICIFOLIUS Presl, Epim, bot., 231. 
— Walp., Ann., HI, 352. 

C. fruticosus (?), foliis breviter petiolatis lanceolatis v. ovato- 
lanceolatis basi acula cuneatis, apice acutis acuminalis serrulatis 
glabris ; acumine integro ; inflorescentiis spicatis parce ramosis 
terminalibus. 


FaurEx (?), caule cylindrico glabro, merithalliis elongatis; ramulis 
parcis cauli conformibus. Fora opposita breviter petiolata plana erecta 
membranacea viridia, subtus pallidiora, lanceolata v. ovato- lanceolata, 
basi cuneata acuta; apice ácuminato; penninervia retieulato-venosa 
serrulata glabra, PrrioLUus glaber ($-1 cent. longus). LimBus (6-11 cent. 
longus, 2-5 cent. lat.), costulis 6-9 alternis remotis erectis curvis parum 
patentibus ; denticulis acutis minimis a basi 15-25 cent. crenatis; acu- 
mine integerrimo. INFLORESCENTIA spicata parce ramosa terminalis; flo- 
ribus oppositis. 

Has, in India et Manilla ubi colleg. Burmann (v. s. in herb. Lessert.), 
Cuming et Callery (herb. Mus. par.). 


9. 5. CHLORANTHUS uisa Róm. el m Syst. veg., TIT, 


A61. 
+ host D) foliis longe petiolatis subrotundatis basi 
cuneatis apice acuto cuneatis breviter acuminatis s is serrulatis glabris; 


acumine n acutissimo ; inflorescentii 


998 MONOGRAPHIE 


SUFFRUTEX (?), caule cylindrico glabro articulato ; merithalliis longis; 
ramulis parcis cauli conformibus. FoLi longe petiolata plana erecta 
membranacea viridia subtus pallidiora, subrotundata basi cuneata ; apice 
cuneatim acuto breviter acuminato ; penninervia reticulato-venosa serru- 
lata glabra. PgrtoLus glaber (2 cent. longus). Liuaus (11-13 cent. long., 
6-8 cent. lat,), costulis remotis alternis erectis curvis parce patentibus; 
denticulis acutis a basi 3-4 cent. crenatis ; acumine brevi acutissimo 
integro. INFLORESCENTIA terminalis spicata ramosa. 

Has. in Japonia necnon in insulis cireumfusis (v. s. in herb. Less. et 
herb. Mus. par.). 


6. CHLORANTHUS OFFICINALIS B/., Fl. jav., fasc. VIM, 
154,2, 

C. suffruticosus, foliis breviter petiolatis oblongis v. oblongo- 
lanceolatis basi cuneatis apice euneatis v. acuto-cuneatis acuminatis 
maeulatis serrulatis glabris ; inflorescentiis parce ramosis. 


SurFRUTEX (3-4 pedibus altus), caule eylindrico glabro; merithalliis 
elongatis; ramulis parcis cylindraceis glabris. Focta breviter petiolata 
plana membranacea viridia subtus pallidiora oblonga v. oblongo-lan- 
ceolata basi cuneata; apice cuneato v. cuneatim acuto; acuminata 
maculata penninervia reticulato-venosa serrulata glabra. PerioLus glaber 
(4-5 cent. longus). LimBus (10-14 cent., 4-7 cent. lat.), costulis 6-9 alter- 
nis praesertim ad apicem remotis erectis curvis patentibus; denticulis 
minimis, a basi 3-4 cent. crenatis : acumine integro. SPICÆ parce ramosæ 
terminales in racemos ut plurimum dispositæ, floribus oppositis. 

Has. in Javæ montibus excelsis, ad Bataviam et in insul, Philippinen- 
sibus, (v. s. in herb. Lessert. et Mus, par.) - 


_ Species non visæ ideoque dubie. 


7. CaLoranraus GRANDIFOLIUS Miq., Fl. ind.-bat., 1, 802. 

Rami verruculosi ; folia longiuscule (2-3 poll.) petiolata e basi acuta 
v. subeuneata obverse oblonga acuminata, remotius a basi (inde ab 
$ long.) calloso-mucronato-serrata membranacea (7-8 poll. longa); cos- 
e 8-10 patule erectis. ; j : i SAT foribus dissitis 


Leila sak gE? EI 


"n CÉSAR onmes 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 299 


8. CaLoranraus oBrUsiFoLIUS Mig., Fl. ind.-bat., 809. 


Folia breviter v. breviuseule (3 lin.) petiolata e basi brevi elliptica 
v. obovato-elliptica, apice rotundata obtusa v. subobtusa, fere inde a 
basi crenata, crenaturis dentieulo calloso conico brevi auctis (31-3 poll. 
longa), crassius membranacea, costulis venosis plurimis subpatulis. 
Spice brachiatæ ramulos terminantes. Bracteæ naviculares ovatæ acutae 
v. apice callosulæ. Flores triandri. (Diagn. a cl. Miquel.) 

Herb. Wight, n° 3022. 


9. CutoRANTHUS SUMATRANUS Miq., Fl. ind.-bat., suppl. pr., 843. 


Folia modice petiolata e basi brevi-cuneato-acuta ovata, ovato-oblonga 
v. superiora ovato-lanceolata acuminata calloso-serrata membranacea, 
subtus pallida tumido-verrucellosa, patule’ costulata venosa laxe reticu- 
lata (75-3 poll. longa). Spice axillares et superne in paniculam confertæ 
foliis breviores tenues. Bracteæ parva ovatz acute. Baccæ obovoideo- 
globosæ, Prope C. officinalem. (Diagn. a cl. Miquel.) 

Sumatra borealis, in regione montana Angkole superioris. 


10. CHLORANTHUS ELATIOR R. Br., in Bot. Mag., t. 2190. — 
Miq., Fl. ind.-bat., 802. 

CREODUS ODORIFER. Lour., Fl. coch. 

C. antheris incurvis trilobis indivisisve; foliis solitariis ; floribus 
alternis. (Diagn. a cel. R. Brown.) 

Frutex. Folia oblongo-lanceolata serrata petiolata. Spice graciles 
longs reflexæ densæ subterminales. Antheræ 3; media perfecta 2-locu- 
laris, laterales incompletæ 1-loculares. (Descr. e cl. Miquel.) 


11, CuronANTHUS MANDSHURICUS Rupr. et Maxim., Prim. fl 


Amur. 

Species exclusa : 

--.Chloranthus monander R. Br. Le rocher Bl. — C. 
les Me ) — Sarcandra chloranthoides. 


B. ETT JUR LINE H í ph a : 
; T s i 


300 MONOGRAPHIE 


SAINTLEGERIA nov. gen. 


Flores moncci pseudo-hermaphroditi. 

Flos masculus. Stamen in flore adulto 1-2-loculare ; filamento 
crasso. Stamina 3 pedicella glomerulata. Anthera media 2-locu- 
laris introrsa lateralibus major longitudine dehiscens, connectivo 
incrassalo affixa. Antheræ laterales minores  uniloculares 
introrsum longitudine dehiscentes ; antherarum singularum con- | 
nectivo erasso emerso mox filiformi flore decies longiori. 

Flos feemineus. Germen inferum uniloculare obovatum. Stigma 
obtusum ferme sessile. Ovulum unieum pendulum orthotropum. 
(Ceetera ut in Chlorantho.) 

Fruetus drupaceus obovatus crassus, persistente disco gibbosus 
stigmate coronatus. 

Flores spieati terminales ; spicis involucratis, articulis involu- 
cratis. 

Herba chinensis. | 

Genus imprimis a Chlorantho antheris haud sessilibus connec- 
livisque longissimis filiformibus differt. 


1. SAINTLEGERIA GRACILIS. 

S. foliis oppositis breviter petiolatis elliptico-lanceolatis, basi 
acutis, apice c— serrulatis glabris; spieis densis 
simplicibus. 


Herea gracilis glabra. Forta breviter petiolata stipulacea plana erecta 
membranacea viridia subtus pallidiora, elliptico-lanceolata, penninervia 
reticulato-venosa glabra serrulata. PErIoLUs glaber (3 cent. long.). Lm- 

. BUS (3-4 cent. long., 1-14 cent. lat.), costulis 7-8 vix patentibus erectis- 
simis nec curvis alternis ; denticulis parvis a basi 2 cent. distantibus sat 
apice patentibus, vix unde oriuntur crenatis, acutis. INFLORESCENTIA spi- 
cata simplex densa meer Lars Bigistuibesy: axi articulata 

involucrata. — et 

Has. A ubi i coll. c d. E Forume, n s. in herb. Mus. e. ac 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 301 


SARCANDRA Gardn., in M. Clell. Cale. Journ. 
of nat. Hist., VII, 348. 
CHLORANTHUS Sw., ex part. | 
Ascarina Forst., ex part. ' 

Flores monæci pseudo-hermaphroditi. 

Flos masculus: Stamen unicum sessile; anthera introrsa 
biloculari, loculis longitudine dehiscentibus ; connectivo incras- 
sato. 

Flos fæmineus : Germen inferum uniloculare ut in Chlorantho 
sulcatum et discophorum. Stigma sessile obtusum. Ovulum orthotro- 
pum pariete postica haud procul ab apice affixum pendulum. 

Fructus drupaceus globosus crassus e disco persistente vix 
gibbosus stigmateque coronatus. Semen pendulum, embryone 
minuto in apice albuminis carnosi copiosi incluso. 

Arbuscula zeylanica, ramis erectis articulatis ; foliis oppositis 
petiolatis simplicibus stipulaceis serratis. Flores spicati termi- 
nales. 


1. SARCANDRA CHLORANTHOIDES Gardn., loc. cit. 
AscaRINA POLYSTACHYA Forst., Char. gen., 59. 
S. foliis longe petiolatis lanceolatis basi simul et apice acutis v. 
aculo-cuneatis ; longe acuminatis grosse serratis serrulatisve 
glaberrimis ; inflorescentiis terminalibus . spicatis — bracteatis 


ramosis. 

SurraUTEX caule ramulisque cylindricis glabris. Fori plana erecta 
membranacea viridia subtus pallidiora penninervia reticulato-venosa. 
Periozus glaber (1-1! cent. long.); vagina minima glaberrima. LiwBus 
(6-10 cent. long., 3-4 $ cent. lat.); costulis numerosis alternis approxi- 
matis; denticulis minimis a basi 3-4 cent. distantibus. FLonEs diceci; 
spicis laxis axillaribus v. terminalibus; bracteis minutis navicularibus 
glaberrimis. : 

Has. in insul. Societatis ubi legit olim Forster (herb. Mus. par. et 
Less.), in Taiti, coll. Morrenhout (herb. Mus.). 

piper test. b. rend Es nota; e speciminibus el Horrenhont 


. 9029 MONOGRAPHIE 


Species hucusque indeseriptà nomine tantum nota : 


2. ASCARINA LANCEOLATA Hook. fil., ap. B. Seemann, 
À mission to Viti (1862). 


Species a genere depellenda : 
Ascarina serrata Bl. — Sarcandra chloranthoides. 


HEDYOSMUM Sw., Prodr. fl. ind. occid., 84. 
Taranra R. et Pav., Prodr., t. 29. 


Flores monceei v. dieci. 

Flos maseulus : Stamen unicum ebracteatum subsessile; anthera 
oblonga biloculari ; loculis lateralibus discretis longitudine dehis- 
centibus ; connectivo crasso obtuso. Flores monandri amentacei ; 
amentis cylindricis globosisve hinc laxis inde densissimis. 

Flos fœmineus: Calyx (?) -partitus liber superus coriaceus 
maculosus ; foliolis (?) erectis. Germen inferum trigonum uni- 
loculare. Ovulum unicum Chloranthi. Stigma sessile marginatum 
depressum trisuleum trilobum, lobis eum sepalis alternantibus. 

Fructus drupaceus trigonus calyce persistente coronatus. Drupæ 
interdum nonnullæ bracteis incrassatis carnosis coadunatge. Semen 
pendulum, testa membranacea ; — albuminoso apicali ; 
radicula infera. 

Arbuscule americane fragrantes resinifluæ, ramulis oppositis 
arüculalis; foliis decussatis petiolatis stipulaceis  penninerviis 
plerumque serratis ; petiolo cum stipulis geminis in vaginam 
amplexieaulem ^ connato. Flores masculi, ut supra dictum, 
monandri amentacei, feminei aut solitarii aüt sæpius cymosi ; 
cymis involucratis in racemos dispositis; floribus in involucris 
emn ternatis cap flore terminali "p sterili. 


$ HEDYOSMUM INTEGRUM. - 


At t icone (D, foliis longe ik -— i hong 


DU GROUPE DES CHLORANTIIACÉES. $03 


acumine integro angustissimo ; floribus i in inflorescentia terminali 
v. axillari sparsis. 


FauTICULUS (?) caule ramulisque tetragonis articulatis glabris. FoLia 
plana erecta membranacea viridia nitida subtus pallidiora penninervía 
reticulato-venosa. Periozus glaber (2 cent. long.). Limbus (12-44 cent. 
long., 3-4 cent. lat.), costa subtus patentissima ; costulis numerosis remo- 
tis alternis curvis. Flores didici? Fœminei sparsi axillares terminalesve ; 
masculi... 

Has. in Peruvie montibus humidis, ubi Chilea incolis; legerunt. cl. 


Weddell et Spruce. (v. s. in herb. Mus. par.) 


2. HEDYOSMUM GLAUCUM. 

TaraLLA cLAUCA R. et Pav. 

H. diæcum (?), foliis petiolatis subcrassis glaucis oblongo- 
lanceolatis basi simul et apice acutis acuminatis vix serrulatis ; 
petiolo lato incrassato; inflorescentia aut terminali aut axillari ; 
florum masculorum amentis cylindraceis. 

ARBoR (?) caule ramulisque tetragonis glabris ; merithalliis elongatis. 
Folia opposita petiolata stipulacea plana erecta membranacea viridia 
subtus pallidiora fere crassa glauca oblongo-lanceolata penninervia 
reticulato-venosa ; vagina ampla. PerioLus crassus latus glaber (1-2 cent. 
long. LiwBus (11-13 cent. long., 34-5 cent. lat.); costulis numerosis 
alternis curvis approximatis vix patentibus. Flores foeminei sparsi; 


masculi amentacei, amentis cylindraceis. 
Has, in Peruvia ubi colleg. Dombey et Pæppig. (Herb. Mus. par. et 


Lessert.) 


3. HEDYOSMUM GLABRATUM HBK., Nov. gen. et sp. 


VII, 164. 

H. diœcum ^), foliis parvis oblongo-lanceolatis basi simul et 
apice acutis v. cuneato-acutis subacuminatis serrulatis glabris; costa 
puberula; vaginis longis glabris; inflorescentis axillaribus termi- 
nalibusve; florum masculorum yid ont etw 
fœmineorum densis. - IP 


E caule. eros n teretibus glabris articulatis. Forta 
cet ques viridia subtus vix 


304 MONOGRAPHIE 


pallidiora oblongo-lanceolata basi simul et apice acuta v. cuneato- 
acuta subacuminata serrulata glabra penninervia reticulato-venosa. 
Perious glaber (1 cent. longus); vagina longa glabra. LiwBus (10-14 
cent. longus 31-54 cent. latus), costulis numerosis alternis curvis erectis ; 
denticulis parvis approximatis ad basin obtusioribus. FronEs masculi 
amentacei; amentis brevibus axillaribus terminalibusve densis. Florum 
feemineorum racemi densi compositi. 

Has. in Nova-Granata, ad montem Quindiu, olim à Bonpland, dein a 
J. Goudot collect. (Herb. Mus. par.) 


i. HEDYOSMUM RACEMOSUM G. Don. 

TararLaA RacEMOSA R. et Pav. 

H. dicecum (?), foliis magnis ovato-lanceolatis basi acutis apice - 
cuneatis acuminatis maculatis serrulatis glabris; caule ramulisque 
petiolis vaginisque ssepe leviter pubentibus ; inflorescentiis axilla- 
ribus terminalibusve simplicibus cymosis. 


ARBOR (5-metralis) caule subcylindrico glabro v. leviter pubenti ; ramu- 
lis subcylindricis v. sepius tetragonis leviter pubentibus, FoLia petiolata 
stipulacea plana erecta membranacea viridia subtus pallidiora maculata 
penninervia reticulato-venosa serrulata glabra. PerioLus leviter pubens 
(1 cent. longus); vagina pubenti brevi. LimBus (10-15 cent. long., 
h$-6$ cent. lat.); costulis numerosis alternis curvis parce patentibus ; 
denticulis vix erenatis, ubi oriuntur remotis, picea approximatis, a basi 
^-5 cent. distantibus. INFLORESCENTIA terminalis v. axillaris. Flores mas- 
culi? Cymi feemineorum simplices. : 

Has. in Brasilia et Peruvia ubi vulgo Ayfacupi nuncupatur. Leger. 
Ruiz et Pavon, et cl. A. de Saint-Hilaire in prov. brasil. S. Pauli. (v. s. 
in herb. A. S. H., ap. Mus. par. et in herb. Lessert.) — 


5. HEDYOSMUM ARBORESCENS Sw., Fl. Ind. oce., 961. 
H. monoicum (?), foliis longe petiolatis lanceolatis v. ovato- 
lanceolatis basi euneatis v. acuto-cuneatis apice acutis v. acuto- - 
cuneatis breviter acuminalis serratis glabris ; vagina brevi ; inflo- 
rescentiis axillaribus terminalibusve ; amentis florum masculorum. 
densis cylindricis; femineorum racemis eymosis parce compositis. 


Alpoj; — caule ı an 


e ;tetragonis Hi articulatis. 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES, 205 


glabra penninervia reticulato-venosa. PerioLus glaber (1-2 cent. long.); 
vagina brevi glabra. Limsus (10-14 cent. long., 4-6 cent. lat.); costulis 
numerosis alternis curvatis approximatis, denticulis grosse crenatis a 
basi 1-2 cent. distantibus. INFLORESCENTIA axillaris terminalisve; amentis, 
masculis densis cylindricis ; florum fœmineorum cymis in racemos parce 
compositos dispositis. 

Has. in montibus excelsis Guadalupe, Martinicæ, Jamaicæ et Brasiliæ, 
ubi legerunt Gaudichaud, Perrottet, Gay, de Tussac et Guillemin, n. 460 
(1839), in Brasil. merid., Serre de Cubata. (v. s. in herb. Mus. par.) 


6. HEDYOSMUM ELEGANS. 

H. foliis longe petiolatis oblongis basi acuto-cuneatis subaeu- 
minatis longe serratis glabris ; vagina brevi ; inflorescentiis ter- 
minalibus v. axillaribus; florum fcemineorum racemis parce 
compositis. - 


AnBon (?), caule ramulisque tetragonis glabris articulatis. Fouia plana 
erecta stipulacea membranacea subtus pallidiora longe serrata glabra. 
PerioLus glaber (1-2 cent. long.); vagina brevi glabra. LimBus (8-9 cent. 
long., 31 lat.); costulis numerosis alternis erectis curvis subtus vix paten- 
tibus; denticulis a basi 4 cent. distantibus. Flores masculi ?... 

Has. in Guadalupa ubi a cl. Funck et Schlim collect. (v. s. in herb. 
Mus. par.) 


7. HEDYOSMUM NUTANS Sw., Fl. ind. oce., 59. 

H . monoicum, foliis parvislonge lanceolatis basi acutissimis apice 
longiuseule attenuatis serrulatis glabri ; vagina gracili brevi ; inflo- 
rescentiis axillaribus v. terminalibus; amentis masculis globosis in 
axillis iisdem cum floribus fæmineis ; eymis densis numerosisque 
leemineorum alternis racemosis. 


SUFFRUTEX (1-metralis), caule ramulisque tetragonis gracilibus articu 
latis glabris; merithalliis elongatis. FoLra stipulacea plana erecta mem- 
branacea viridia subtus pallidiora serrulata glabra penninervia reticulato- 
venosa. PErioLus parvus glaber ; vagina brevi glabra. LiwBus (6-10 cent. 
long., 1 cent. lat.); costulis alternis approximatis erectis curvis nec paten- 
tibus; denticulis vix crenatis a basi 2 cent. distantibus. BRACTEE floribus 
fæmineis breviores ; masculis majores ; flores alterni. 

Has. in Cabe et Jamaicæ sylvis rüontibusque, Wright, exs, (1856), 
n. 1446. (v. s. in herb. Lessert.) — 

nt. 20 


306 MONOGRAPHIE 


8. HEDYOSMUM ACUTIFOLIUM. 

H. foliis breviter petiolatis longe lanceolatis basi acuto-cuneatis, 
apice acutis acuminatis serrulatis glabris : inflorescentiis fœmineis 
ramosissimis ; vaginis magnis. 

AnBOR caule tetragono glabro; ramulis frequentibus tetragonis glabris 
articulatis. Fota stipulacea plana erecta membranacea viridia subtus 
pallidiora maculata. penninervia reticulato-venosa. PETIoLUS glaber (vix 
4 cent. long.); vagina ampla glabra. Liwpus (12-14 cent. long., 4 cent. 
lat.); costulis numerosis erectis curvis approximatis; denticulis vix cre- 
natis erectis. FLonEs masculi?... Feeminei in cymorum spicis ramosis- 
simis. 

Has. in Brasiliæ prov. Minas Geraes. Claussen leg. (v. s. in herb. Mus. 
par. et Lessert.) 


9. HEDYOSMUM BOLIVIANUM. 

H. dicecum (?) foliis brevissime petiolatis longe lanceolatis basi 
simul et apice acuto-cuneatis subacuminatis vix serrulatis glabris; 
inflorescentis feemineis terminalibus densis ; merithalliis parvis ; 
vaginis latissimis. 

ARBOR caule ramulisque tetragonis crassis articulatis glabris; meri- 
thalliis parvis. FoLiA stipulacea plana erecta membranacea viridia sub- 
tus pallidiora glabra penninervia reticulato-venosa. Pxri0LUs glaber 
(4 cent. longus). LimBus (12-15 cent. longus, h-5 cent. lat.), costulis 
numerosis vix subtus patentibus erectis curvis. FLORES fœminei densi 
terminales ; masceuli?... 

Ha». Bolivia. Pentland (1839), n° 92. Weddell : vallée de Ti ipuani et 
prov. Larecaja (herb. Mus. par. et Lessert.) 


10. HEDYOSMUM WEDDELIANUM. 

—- foliis long ge . petiolatis. longe lanceolatis basi  angustatis 
apice. aculo-cuneatis acuminatis serratis glabris maculatis ; petiolo 
aig npe oaa, es rtm re umm — 


: x eric rei 


ent. long., 


DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 307 


7 cent. long.); costulis alternis numerosis curvis erectis subtus parce 
patentibus; dentieulis crenatis 4 cent. a basi distantibus. FLonEs fœmi- 
nei axillares terminalesve densi ; masculi?... 

Has. in Brasilia. Gaudichaud , prov. S. Pauli (herb. imp. Brasil. 
n° 539). Weddell, prov. Minas Geraes (herb. Mus. par. et Lessert.). 


11. HEDYOSMUM MEXICANUM. 

H. foliis longe lanceolatis basi apiceque acutis longissime 
acuminatis grosse serratis glabris maculatis ; acumine integro 
curvo; vaginis minimis glabris ; inflorescentiis masculis amentaceis 
verticillatis ; fœrmnineis ?. . . 


SUFFRUTEX (?) caule ramulisque tetragonis glabris articulatis. FOLIA 
membranacea viridia subtus pallidiora penninervia reticulato-venosa. 
Periozus glaber (4 cent. long.); vagina minima glabra. LiwBus (15-20 
cent. long., 1-5 cent. lat.): eostulis numerosis alternis approximatis 
curvis erectis alternatim hinc patentibus inde vix distinctis ; denticulis 
grosse serratis approximatis 2 cent. a basi distantibus. FLorum mascu: 
lorum amenta verticillata densa cylindrica elongata ; bracteis vix paten- 
tibus; feemineorum ? 

Has. in terris Mexicanis sec. litt. rivulorum. Galeotti (v. s. in herb. 
Lessert.). 


19. HEDYOSMUM HIRSUTUM HBK., Nov. gen. et sp., 
VIL, 167. 

H. foliis longe petiolatis elliptico-lanceolatis basi simul et apice 
cuneato-acutis serratis subdentatis subtus hirsutis; petiolo vagi- 
naque pubentibus; vaginis longis hirsutis ; inflorescentiis axilla- 
ribus terminalibusve. 


Faurex (?) eaule subeylindrico glabro? Fori stipulacea plana erecta 
membranacea viridia subtus pallidiora penminervia reticulato- venosa 
subtus hirsuta. PerioLus pubens (2 cent. long.) vagina longa glabra. 
Limgus (9-11 cent. long., 5 5$ cent. lat.); costulis numerosis alternis 
erectis vix curvis approximatis pubentibus subtus prominulis ; denticulis 
valde crenatis approximatis (1-2 cent. distantibus). FLores fominei 
sparsi : masculi ?... 

Has. in Nova-Granata, ad mont. undis, pa s. in herb, Mus, par. a 
ecl Mines communicatum. ) 


908 MONOGRAPHIE 


13. HEDYOSMUM LATIFOLIUM. 

H. dicecum (?) foliis ellipticis subrotundis basi rotundatis apice 
rotundo-cuneatis subacuminatis serratis subtus pubentibus; petiolo 
puberulo ; vagina longa glabra; acumine brevi integro; inflores - 
centiis terminalibus; floribus in supremo ramulo geminis. 


ARBUSCULA caule ramulisque tetragonis. Fori plana erecta membra- 
nacea viridia subtus pallidiora penninervia vix reticulato-venosa serrata 
subtus pubescentia. PETIOLUS puberulus (1-14 cent. long.); vagina magna 
glabra. LiuBus (10 cent. long., 5-6 cent. lat.) ; costulis numerosis approxi- 
matis puberulis vix curvis erectisque simplicibus subtus patentissimis ; 
denticulis valde crenatis approximatis vix erectis; acumine brevi integro. - 
FLonEs foeminei magni in supremo ramulo gemini : masculi ?.. 

Has. in Peruvia ubi coll. A?vero. (v. s. in herb. Mus. par.) 


14. HEDYOSMUM PARVIFOLIUM. 

H. foliis oppositis subsessilibus parvis elliptico-lanceolatis basi 
cuneatis apice aeuto-cuneatis serrulatis; costa basi puberula; caule, 
petiolo vaginisque et ramulis pubescentibus ; inflorescentiis axilla- 
ribus terminalibusve; floribus masculis dense amentaceis; fæmineis 
quaternis glomerulatis. 


Frutex caule ramulisque tetragonis articulatis puberulis. Fora bre- 
vissime petiolata stipulacea plana erecta membranacea viridia subtus 
pallidiora penninervia reticulato-venosa serrulata ; limbo nisi ima costa 
glabro. PerioLus pubescens (1-2 mill. long.) Liwsus glaber (3-Aj cent. 
long., 1-12 cent. lat. costulis 6-8 basi àpproximatis erectis curvis vix 
patentibus glabris; denticulis minimis a basi 4-1 cent. distantibus. FLO- 
RUM fœmineorum glomeruli simplices globosi; masculorum amenta 
brevia densaque; bracteis flore brevioribus. 

Has. in Nova-Granata. Goudot et Triana leg. (v. s. in herb. Mus. par.) 


Species non visa : 


AB Hevyosmum BONPLANDIANUM + in HBK., Nov. gen. et 
sp. VU, 167. meet $us PHA 


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DU GROUPE DES CHLORANTHACÉES. 309 


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340 DESCRIPTION D'UNE PRIMULACÉE 


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SIEBOLD et ZuccaniNi. Fore Japonicæ fam. nat., in Acad. Vindob. Mem. 
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—  Anleit. zur Kenntn. der Gew., IT, 620. 
Swartz. Prodromus, 84 (Chloranthus). 
' — Flora Ind. occid., II, 959, t. 15 (Hedyosmun nutans). 
— In Philosoph. Transact., LXXVIII, 359, t. 15. 
TaunserG. In Act. Acad. Upsal., VIL, 142, t. V, fig. 4 (Nigrina serrata). 
— Flora Japonica, 5, 65 (JVigrina spicata). 
— Genera nova plantarum, 58 (JVigrina.) 
"^ —  Walpers Ann. bot. syst., II, 352 (CAloranthus, Sarcandra). 
Wienr. Icon. ind. (Sarcandra.) 
WitLpENOw: Spec. plant., I, 688 (CAloranthus inconspicuus). 
ZOLLINGER. Cat. Moritzi, n. 83 (CAloranthus). 


DESCRIPTION D'UNE PRIMULACÉE A FLEURS 
MONSTRUEUSES. 


La singulière monstruosité représentée dans notre planche IV 
a été observée sur un pied de Lysimachia Ephemerum L., cul- 
tivé dans les parterres du palais de Fontainebleau, d’où elle m'a 
été rapportée par M. Ramey. Parmi les fleurs trés-nombreuses 
dont la plante était ehargée, quelques-unes étaient normales. Mais 
il était facile, même parmi celles-ci, d'en distinguer à l'extérieur 
quelques-unes dont l'ovaire était plus volumineux et surtout plus 
allongé. Lorsqu'on ouvrait cet ovaire, on y rencontrait le placenta 
un peu allongé et chargé d'ovules normaux ou de petites lames 
aplaties semblables à de petites feuilles entiéres. Sur quelques autres 
fleurs, ces lames foliacées ges contenait EN ovaire, S s'allongeaient 
davantage et devenaient plus j ême 
| S'étai enguement « étiré, et alor leux i une : ou la 


Lou 


A FLEURS MONSTRUEUSES. 314 


paroi ovarienne ne cédant pas, le placenta se repliait sur lui- 
méme; ou bien l'ovaire se déchirait prés de son sommet, et 
laissait sortir cette espèce de petit rameau dont les feuilles 
verdissaient au contaet de l'air et dela lumiére. 

Dans toutes les fleurs où le placenta faisait ainsi hernie à l'ex- 
térieur, la corolle devenait chloranthiée et l'androcée était sté- 
rile. Dans la plupart les sépales, tout à fait verts, étaient com- 
plétement indépendants les uns des autres ; ils simulaient un petit 
verticille de feuilles toutes égales entre elles. En méme temps 
aussi le rapport qu'affectent ordinairement avec la corolle les 
piéces de l'androcée, se trouvait détruit, car les étamines entiè- 
rement libres s'inséraient, non pas sur les pétales, mais sur l'axe 
de la fleur, au-dessous de la base du pistil. Quant aux anthéres, 
elles étaient parfaitement reconnaissables, mais elles ne consis- 
taient qu'en une petite lame sagittée, aplatie, plus ou moins ver- 
dátre, parcourue sur sa face interne par deux ou trois sillons longi- 
tudinaux ; mais totalement dépourvue de pollen. 

Je ne sais pourquoi les fleurs étaient d'autant plus modifiées 
dans leur structure, qu'elles étaient situées plus haut sur l'axe 
commun de l'inflorescence. Vers le milieu de cet axe, le placenta 
foliifére avait déjà deux fois la longueur de l'ovaire lui-même. 
Vers le sommet de la grappe chaque placenta était devenu un 
véritable rameau, chargé de nombreuses feuilles alternes plus 
petites que les feuilles caulinaires, mais semblables à elles pour 
la forme, la couleur, la consistance et la structure. Enfin, sur 
cinq grappes que j'ai sous les yeux, il y a de dix à vingt fleurs, 
tout à fait à la partie supérieure, dans lesquelles les feuilles de ce 
rameau placentaire ont à leur aisselle, ou un bourgeon, ou un 
rameau secondaire bien développé et portant lui-méme jusqu'à 
une vingtaine de petites feuilles. Le placenta est alors devenu une 
pelite plante en miniature, dont. la hauteur atteint environ 4 déci- 
métre. 5 
m— €e fait de celui que nous avons observé 

dons une Bruyère (Adansonia, 1, 287), et de celui que M. Du- 


312 ; OBSERVATIONS 


chartre a signalé (Ann. des sc. nat., sér. 3, H, 290, pl. 8) chez 
un Cortusa Mathioli, dont le placenta, après avoir porté les 
ovules, se prolongeait pour servir de réceptacle à une fetite fleur 
terminale. Mais je. ne pense pas que l'on ait encore ‘observé un 


développement aussi considérable que celui du placenta anormal 
de notre Lysimachia. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. : : 


La tigure 1 représente une branche terminée par une inflorescence dans 
laquelle il n'y a pas une seule fleur normale. Les fleurs inférieures ont 
encore les pétales blancs et minces. Mais l'ovaire est plus allongé que de 
coutume. Son extrémité s'atténue en un style gréle et non renflé en stig- 
mate à son sommet. Une de ces fleurs est représentée avec un léger 
grossissement dans la figure 2. Dans la figure 3, elle a été fendue suivant 
sa longueur. Le placenta a pris trop de développement pour demeurer 
rectiligne dans l'intérieur de l'ovaire, et il s'est replié sur lui-même, 
ainsi que les nombreuses folioles imbriquées dont son sommet est chargé. 

Dans la figure ^, on voit que les pétales ont pu être enlevés, sans que 
les étamines les suivent, L'une d'elles a été laissée en place, sur le récep- 
tacle, sous l'ovaire ; son anthère est aplatie et stérile. La figure 5 repré- 
sente le placenta isolé de cette méme fleur. Autour de lui, une ligne 
ponctuée indique la situation des portions appendiculaires du gynécée. 
Les figures 6 et 7 montrent l'extérieur et la coupe longitudinale d'une 
fleur dont l'ovaire, en forme de tube, perforé à son sommet, laisse sortir 
un petit rameau chargé de feuilles vertes. Ces feuilles portées par le 
rameau placentaire sont stériles, tandis que, dans la figure 8, elles ont 


développé des ramuscules à leur sea, si bien que le placenta simule 
une véritable tige ramifiée. - 


OBSERVATIONS SUR LES AFFINITÉS DU GENRE 
BARBEUIA. — 


Mese Barbeuia, créé en A814 par du. Petit-Thounrs, pour 
plante qu'il avait irouvée à à Madagascar, et dédié à Barbeu 


SUR LES AFFINITÉS DU GENRE BARBEUIA. 313 


du Bourg, auteur d'une flore parisienne, n'a jamais été classé que 
parmi les Genera incertæ sedis. C'est pourquoi j'ai essayé de 
rechercher ses affinités naturelles, comme je l'ai déjà fait pour le 
Macarisia et pour plusieurs autres types mal connus de 
du Petit-Thouars, dont je compte donner prochainement l'analyse. 

La description tracée par du Petit-Thouars, dans ses Genera 
nova madagascariensia (p. 6, n. 18), et simplement reproduite — 
par Endlicher, dans son Genera plantarum (n. 6843), cette des- 
cription, dis-je, est très-exacte, mais un peu incomplète et à 
peine détaillée, si bien qu'il est trés-difficile, il me semble, d'y 
reconnaitre les véritables affinités du genre Barbeuia. 

J'y ajouterai done ici les particularités que j'ai pu noter, en 
examinant les échantillons types de l'herbier de du Pelit-Thouars 
et ceux qu'a rapportés Chapelier de la eóte orientale de Mada- 
gascar. 

Le Barbeuia est, d’après ce que nous apprend du Petit-Thouars 
lui-méme, un arbuste faible et sarmenteux, à rameaux flexibles, 
adhérents aux plantes voisines. Cette plante devient noire lors- 
qu'elle est desséchée; il m'a été facile dela reconnaître à ce 
caractère dans l’herbier de du Petit-Thouars. Les feuilles sont 
alternes et insérées sur un coussinet saillant, par un pétiole qui est 
articulé à sa base; elles m'ont paru dépourvues de stipules. Leur 
limbe est ovale-aigu et plus souvent elliptique-lancéolé, car il 
s'atténue en pointe à ses deux extrémités. Les surfaces en sont 
complétement glabres, et l'on n'y voit qu'une saillie bien pro- 
noneée en dessous, celle de la nervure médiane. Les autres 
nervures paraissent comme perdues dans le parenchyme ; et il se 
pourrait bien que celui-ci, devenu assez coriace par le fait de la 
dessiecation, füt plus charnu à l'état frais. Les bords du limbe sont 
trés-entiers et souvent réfléchis sur la face inférieure. 

Les inflorescences sont axillaires, etun certain nombre de fleurs 
supportées par des pédoncules longs, lisses et gréles, se trouvent 
réunies sur un petit axe commun aplati. Elles occupent l'aisselle de 
petites bractées alternes et rapprochées les unes des autres, et 


2944 OBSERVATIONS. 


doivent être, par conséquent, considérées comme formant des 
grappes qui paraissent simples. 

A. leur partie supérieure, les pédieelles se renflent un peu en 
un réceptacle légèrement convexe, sur lequel s’insèrent d'abord 
cinq sépales inégaux, de méme consistance et de méme couleur 
que les feuilles. IHs sont disposés, dans le bouton, en préfloraison 
quineoneiale, et d'autant plus épais et plus courts qu'ils sont plus 
extérieurs. Au-dessus du calice se trouve une sorte d'anneau récep- 
taculaire hypogyne, sur lequel s'insérent un très-grand nombre 
d'étamines. Les filets sont libres et dressés ; leurs anthéres sont 
biloeulaires introrses, sagittées, atténuées en haut, déhiscentes 
par deux. fentes longitudinales. Quant au gynécée, il est supére, 
composé d'un ovaire à deux loges, surmonté d'un style partagé 
presque aussitôt en. deux branches divergentes, épaisses et 
dressées. Leur surface extérieure est lisse et convexe, tandis 
qu'intérieurement elles sont entièrement recouvertes. de papilles 
stigmatiques qui s'avancent même jusque sur les bords un peu 
repliés en dehors. Dans l'intérieur de l'ovaire il y a deux loges, 
qui sont : l'une. superposée au sépale 2, l'autre. alterne avec les 
sépales 4 et 3, et dans chaque loge on trouve un ovule dressé, 
aplati et campylotrope. Il est dirigé de telle facon qu'une de ses 
faces est appliquée contre la cloison ovarienne, ses extrémités 
chalazique et micropylaire se trouvant à droile et à gauche de son 
point d'insertion. | | 

Le mode de formation de la cloison interloculaire est curieux 
à étudier. En réalité, la placentation est telle qu'elle serait. si 
l'ovaire ne contenait qu'une loge, avec une paroi formée de deux 
feuilles carpellaires. Un placenta basilaire, fort peu saillant, porte, 
à côté l’un de l’autre, deux ovules dressés parallèlement et répon- 
dant chacun à à l'aisselle d une des feuilles ovariennes, Mais celles 
ci, avant de se relever pour constituer . les styles, enyoient . du 
sommet. de la. voüte ovarienne une. lame jane: en forme de 
dante. Cette. Jane qd $4 à elle. Ud | 


SZPHSYAT 4 Ime 


SUR LES AFFINITÉS DU GENRE BARBEUIA. 315 


l'autre; elle s'avance méme jusqu'au sommet du placenta. Mais 
comme le placenta et la cloison sont trop âgés alors pour qu'une 
soudure s'opére entre leurs points de contact, ils demeurent in- 
dépendants l'un de l'autre, et l'on peut, sans détruire aucune 
adhérence, relever cette cloison avec la pointe de l'aiguille à dis- 
section, et rendre l'ovaire réellement uniloculaire. 

Le fruit du Barbeuia ne nous est connu que par la description 
qu’en donne du Petit-Thouars : « Capsula biloba, bilocularis, 
loculis monospermis. Semina affiza semi-arillata. » Si incomplète 
qu'elle soit, cette description pourra nous être utile pour déter- 
miner les affinités de la plante que nous étudions. 

Du Petit- Thouars ne l'a considérée qu'avee doute, comme alliée 
aux Prockia, c'est-à-dire aux Bixaeées, ou, suivant une opinion 
plus récente, aux Tiliacées. Mais nous ne voyons aucun carac- 
tère essentiel qui relie à ces familles le Barbeuia. Il s'en éloigne 
surtout au premier abord par ses ovules campylotropes et par sa 
singulière placentation. Ces caractères, qui ont ici une bien plus 
grande valeur sans contredit que l'apétalie et le nombre indéfini 
des étamines, me semblent devoir faire rentrer le Barbeuia dans 
une famille à laquelle on n'a pas dû penser tout d'abord, en 
voyant son port, ses organes de végétation et son ovaire bilo- 
eulaire : cette famille est celle des Phytolaccées. 

Les feuilles et les rameaux du Barbeuia ne sont guère aifté- 
rents, à vrai dire, des mêmes organes observés chez l'Ercilla. 
Peut-être la consistance du. parenchyme est-elle aussi la méme 
dans les deux genres. 

J'ajouterai que fréquemment les feuilles del l'Ercilla rr 
prennent une teinte d'un noir bleuâtre. Les organes de la végé- 
tation sont également trés-analogues dans les parties jeunes d'au- 
tres Phytolaccées, telles que le Gallesia. 

Par l'organisation. de ses fleurs, au contraire, le Barbeuia 
ressemble à d’autres Phytolaccées, plantes herbacées à tiges 
très-grêles et à feuilles petites. et étroites :je veux parler des 
Limeum. Ceux-ci ont le même siti lanis moins 


316 OBSERVATIONS 


nombreuses et deux earpelles contenant chacun un ovule dressé 
eampylotrope, semblable de tous points à celui des Barbeuia. La 
graine des Phytolaccées est souvent pourvue d'un épaississement 
arillaire, comme du Petit-Thouars dit qu'est celle du Barbeuia. 
Les styles et les stigmates sont analogues; mais les Limeum se 
distinguent par la plus grande indépendance de leurs deux feuilles 
carpellaires. Nous admettons done volontiers qu'on puisse faire, 
parmi les Phytolaecées, non loin des Limeeæ du Prodromus, une 
tribu spéciale des Barbevieæ, qui jusqu'ici ne renfermera que la 
plante de du Petit-Thouars. 


Phytolaccearum sectio : BARBEVIEAE. 


Ovarium simplex 2-loculare, 2-ovulatum. Stamina numerosa. 
Flores hermaphroditi. 


BARBEUIA Dup.-Th., Gen. nov. mad., 46, n. 18 (char. 
reformat.). 

CaLyx 5-partitus, æstivatione quinconciali. SrAwiNA hypogyna 
libera, antheris 2-locularibus introrsis rimosis. Germen superum 
2-loculare ; loculis uniovulatis ; ovulo erecto campylotropo; stylo 
profunde 2-partito; laciniis intus stigmatosis. Fructus (test. 
Thouarsio) capsularis bilobus bilocularis, loculis monospermis. 
Semina affixa semiarillata. 

Frutex debilis sarmentosus, foliis alternis petiolatis basi articu- 
latis, Flores racemosi axillares; racemo brevi rigido compresso; 
pedicellis alternis elongatis gracilibus apice inerassatis. < 


BARBEUIA MADAGASCARIENSIS Steud., Nom., ed. post., 186 (1) 
(tab. VI, fig. 1-6.) 


. Frutex debilis sarmentosus vicinis plantis adhærens (Per.-Th.). 
LT flexiles debiles ies læves MS seid atro-maculati 


se ET Rosacea SPRENG., Einl., ex STEUD., loc. eit. — Prockia t d L Sena 
3 Webs - EAT MEISN PL vase, a 


SUR LES AFFINITÉS DU GENRE BARBELIA. 317 


(Chapel.). For uti planta tota sub dessiccatione nigrescentia elliptico 
v. ovato- lanceolata basi attenuata apice acuminata integerrima, margine 
subtus reflexo; in statu sicco coriacea crassa, penninervia, costa subtus 
valde prominula subcarinata, nervis venisque minime conspicuis; gla- 
berrima levia subtus paulo pallidiora (6-8 cent. longa, 3 cent. lata). 
Perou breves (1 cent.) glabri subtus convexi subangulati, supra cana- 
lieulati, basi articulati, pulvinaribus prominulis inserti. Sr»PULE, ut 
videtur, nulla. Flores in foliorum axillis et in summis ramulis (test. 
Chapel.) racemosi, racemo brevi subcomplanato angulato; bracteis 
paucis alternis prominulis. PETIoLI graciles glabri subangulati (3-4 
cent. longi), apice subincrassato. SgPALA inæqualia, exterioribus scilicet 
2 minoribus; interioribus fere duplo majoribus (5-8 mill. longis). Sta- 
MINA mox nigrescentia (Chapel.) erecta, filamentis liberis; antheris 
introrsis glabris apice attenuatis; loculis basi sagittatis æqualibus v. 
inæqualibus (Chapel.). Ovarium pisiforme ancipiti-compressiusculum 
v. subovoideum brevissime stipitatum. SryLi laciniæ 2 ima basi con- 
nate mox liberæ extus convex divaricatæ, intus dense papillosæ stig- 
matosæ. OvuLa erecta, funiculo brevissimo, campylotropa, micropyle 
paulo attenuata subrostrata. Fructus drupaceus? albus (Chapel.). 
Plante totius (test. eodem) odor ingratus. 

Has. in Malacassia ubi legerunt A. pu Perrr-Taouars et CHAPELIER (1), 
ad insule costam. orientalem, ibique vulgo Vahé-maitsou nuncupatur. 


(Herb. Mus. par.) 


(1) Note de Chapelier, accompagnant léc l'échantillon recueilli par lui à Mada- 
gascar. «Cette liane a la tige gercée, et les ramifications lisses, un peu anguleuses, 
vertes avec des taches noirâtres, sont garnies de feuilles alternes, légèrement pé- 
tiolées, lancéolées, acuminées, sans nervures bien apparentes, glabres, luisantes et 
d'un vert foncé, et quelquefois jaunes supérieurement, et d'un vert foncé en 
dessous. Les fleurs sont disposées quatre par quatre, cinq par cinq, ou plus, par 
petits faisceaux, dans l'aisselle des feuilles et aux sommités des rameaux. Leurs 
pédoncules sont verts, épais, longs d'un pouce, un peu comprimés et anguleux ; 
ils s’insèrent sur une espèce de petit réceptacle commun muni de quelques dents. 
Calice composé de cinq folioles persistantes, concaves, un peu épaisses, membra- 
neuses sur leurs lèvres; les deux extérieures sont plus petites que les trois inté- 
rieures. Corolle nulle. Étamines nombreuses attachées au réceptacle, et un peu 
moins longues que les folioles calicinales. Anthères sagittées à leur base (un des 
appendices est plus court que l’autre). Ovaire pisiforme, supère, blanchätre et 
surmonté de deux styles courts. Les étamines, dès le premier développement, 
deviennent noires, ce qui pourrait suffire pour distinguer cette liane de toutes celles 
qui croissent dans les bois. Cette plante acquiert encore par la dessiccation une 
PP: HANE — elle ———— LES 


RS ANS SET. : 
r4. inus PR M S E «I no 


REMAROUES 


SUR 


L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES DRUMACEES 


ET SUR 


LES AFFINITÉS DU GENRE GAUBBIA. 


Le genre Grubbia, dont la place dans la classification est encore 
controversée, est cependant rapporté par la plupart des auteurs 
actuels à la famille des Braniacées. C'est pourquoi, avant de com- 
parer les différentes opinions émises jusqu'à ce jour sur les affi- 
nités du Grubbia lui-méme, il ne sera pas complétement inutile 
de revenir sur quelques points peu étudiés de l'organisation des 
Brunia et des genres voisins. Nous n'aurons pas à insister, bien 
entendu, sur les résultats généraux acquis pour la connaissance 
de cette famille, depuis la publication du travail de M. Ad. Bron- 
gniart, intitulé : Mémoire sur la famille des Bruniacées, et inséré 
dans le volume VIII (série 1) des Annales des sciences naturelles. 

Il y a quelques détails à ajouter à ce qu'on connaît des Brunia. 
On sait que leur fleur a un calice de cinq sépalés, une corolle de 
cinq pétales, un androcée de cinq étamines siones a aux pétales, 
fait saillie sous. ; forme. d'une. bandelette glanduleuse verticale, et 
que les étamines ont des filets charnus, des anthères biloculaires, 
introrses, puis versatiles ues, : \ déhiscence. longi- 
" | le. Tous. ces verlicilles. on une. insertion nie el 


SUR L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNIACÉES. 319 


s'implantent sur les bords d’un réceptacle concave, un peu au- 
dessous du milieu de la hauteur de l'ovaire. Celui-ci est done 
semi-infére, et surmonté de deux styles allongés en forme de 
cornes. Il y a, dans l'angle interne de chaque loge ovarienne, un 
ou deux ovules suspendus; mais peut-étre la direetion des diffé- 
rentes parties de ces ovules n'a-t-elle pas été suffisamment pré- 
cisée. M. Agardh, seul, a insisté sur ce point dans son Theoria 
systematis plantarum (p. 182-184). Pour lui, les Bruniacées se 
rapprochent beaucoup des Mieranthées et des Sélaginées. L'orga- 
nisation de l'ovaire diffère à peine, dit-il, dans ces familles : 
« Structura ovarii Selagineæ et Bruniaceæ viz differunt; gem- 
mulam Hebenstreitiæ vidi a parte superiore loculi pendulam, 
epitropam, funiculo crasso supra micropylen in cellulosam ex- 
pansa, cujus cum lamina tele conductricis in Mieranthea analo- 
giam haud dubiam putarem. Gemmulis plurium Bruniacearum, 
speciatim vero Linconiæ, similem expansionem funiculi tribuit 
Brongniart. In fructu et seminibus nullam differentiam mihi co- 
gnitam habeo, » De ce qui précède nous coneluons que M. Agardh 
range les Brunia parmi les plantes à ovules épitropes, comme 
ceux des Euphorbiacées; de façon que si ces ovules sont, comme 
il arrive constamment, descendants, leur "(— doit être 
dirigé en dehors et en haut. 

Cette assertion nous parait trop absolue. I} nous a semblé que 
les ovules des Brunia sont dans le bouton, et avant tout déplace- 
ment conséculif, suspendus - le micropyle en haut et en 
dedans. Mais ils subissent peu à peu un mouvement de torsion 
suivant leur axe vertical. Lorsqu'il y a dans chaque loge deux 
ovüles collatéraux, chaeun d'eux a d'abord son raphé parfaitement 
dorsal. Puis les deux raphés se rapprochent l'un de l'autre et en 
méme temps de la ligne médiane de la loge. Alors les deux mi- 
eropyles se trouvent, au contraire, éloignés l'un de l'autre et se 
tournent du côté de l'angle dièdre que forment entre elles la paroi 
duleroi oliiparis dorsale de épris) pou one 

p identique avec celui dont nous avons 


320 SUR L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNIACÉES. 


(Adansonia, MI, 98) à propos des Hamamelis. Et c'est là un 
argument de plus à invoquer en faveur de l'opinion soutenue par 
Gardner (Hooker's Journal, 1, 321), que les Bruniacées doivent 
se ain parmi les Hamamélidées. 

il y a d'ailleurs des Bruniacées où cette torsion de l'ov rule est 
peu prononcée, d'autres où elle est tout à fait nulle, de facon qu'il 
y est bien plus facile d'observer la véritable direction du raphé. 
Dans le Linconia tamariscina E. Mev., ce raphé est presque 
dorsal; à peine est-il un peu rejeté latéralement en dehors. Dans 
l'Audouinia capitata Av. Bn., il occupe jusqu'à la fin le dos de 
l'ovule; le micropyle est jusqu'au bout parfaitement intérieur et 
placé exactement au-dessous du point d'attache. 

Quant aux Sélaginées, puisqu'il en est ici question d'une ma- 
uière incidente, peut-être M. Agardh a-t-il trop généralisé ce 
qu'il a dit de leur ovule, à propos de celui de l’ Hebenstreitia (loc. 

it., 184, t. xvi, fig. 11). Sans doute il est très-facile de voir 
que, dans les diverses espèces de ce genre, les ovules sont sus- 
pendus avec le mieropyle en haut et en dehors. Mais il y aurait 
peut-être lieu de discuter d'abord la véritable situation à donner à 
l Hebenstreitia dans la classification, et si ce genre peut être pris 
comme type de la famille des Sélaginées : car il n'est pas moins 
positif que les Selago ont des ovules également suspendus, mais 
avec le micropyle supérieur et intérieur, comme on peut le véri- 
fier aisément chaque année, sur le S. corymbosa. 

A cóté du genre Brunia, M. Ad. Brongniart place le singulier 
genre Raspalia, remarquable par : « un calice parfaitement libre, 
semblable, du reste, en tous points, à celui des autres plantes de 
la famille, et surtout à celui des Staavia. Cette modification, 
ajoute M. Brongniart, n'aurait rien de singulier si, comme dans 
lant d'autres familles dans lesquelles l'ovaire est tantót libre et 
tantôt adhérent, les étamines et les pétales étaient insérés au som- 
met du tube du calice, ou du moins à quelque parte de ses parois ; 
mais dans cette plante c'est vers la partie supérieure de l'ovaire 
Alpine e les étamines sont. fixés. ; e erois qu'il ayoh 


ET SUR LES AFFINITÉS DU GENRE GRUBBIA. 321 


aucun exemple, connu jusqu'à présent, d'insertion épigyne de 
ce genre... » 

Rien n'est plus juste que cette dernière observalion de M. Ad. 
Brongniart. Pour admettre une pareille insertion, il faut avoir 
recours aux hypothèses les plus invraisemblables. Il faut supposer 
autour de l'ovaire une sorte de disque ou de réceptacle en forme 
d'étui, qui supporterait à son orifice supérieur et la corolle et 
Vandrocée. Par là seulement on pouvait démontrer que les éta— 
mines et les pétales n'ont aucune connexion avec le calice, et que 
ces organes naissent évidemment de la partie supérieure de 
l'ovaire. Mais M. Brongniart a trés-bien vu que les parois de 
l'ovaire sont beaucoup plus minees au-dessous de l'insertion des 
pétales qu'au-dessus, et il a représenté cet amincissement avec 
beaucoup de vérité dans l'élégante figure qu'il donne du Raspalia. 

Il semble qu'au contraire l'adjonetion d'un tube staminifère 
autour de toute cette portion du gynécée devrait lui donner en ce 
. point une épaisseur plus considérable que partout ailleurs. 

Aprés avoir beaucoup cherché pour résoudre cette difficulté théo- 
riquement, d'aprés le texte el les figures du mémoire de M. Bron- 
eniart, mais, il faut l'avouer, sans aucun succès, j'ai eu recours 
à l'examen méme de l'échantillon type du Raspalia microphylla 
(Brunia microphylla, Tuc ?), lequel est conservé dans les riches col- 
Jections que M. Delessert metavec tant de bienveillance àla disposi- 
tion des botanistes. Et j'ai reconnu qu'il était inutile de chercher lex- 
plication d'une organisation aussi extraordinaire que celle que 
lon attribue au Raspalia, parce que cette organisation n'existe 
pas. Je crois que, dans cette plante, l'insertion du calice est tout 
à fait la méme que celle de l'androcée et des pétales, et qu'à cet 
égard elle rentre tout à fait dans la loi commune. Le calice, comme 
la corolle, est porté par le bord d’un réceptacle concave, ou de ce 
“qu’on appelait autrefois la portion adhérente du calice. Tous les 
deux se dégagent exactement au même niveau; mais la coupe 
réceptaculaire | n'a pas dans toute son épaisseur la méme consis- 


 fance. Dans : sa profondeur son es 5 ‘est, e les progrès de l’âge, 
gn 28 


322 SUR L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNIACÉES 


quelque peu raréfié. Lorsqu'on exerce sans précaution une trac- 
tion un peu forte sur un sépale, on arrache avec lui une partie de 
la lame externe de ce réceptacle, une couche superficielle plus 
consistante que la couche profonde, et l'on prolonge artificiellement 
la base du calice bien plus bas que le niveau circulaire où elle 
s'arrête réellement, On peut produire la même déchirure sur 
quelques Brunia, quoique avec un peu plus de peine. On abandonne 
alors autour de la base de l'ovairela lame interne du réceptacle, 
lame qui porte sur son bord supérieur les étamines et la corolle. 
Mais ce n'est là qu'une mutilation qu'on peut éviter sur les 
fleurs les plus jeunes ; et l'on s'explique trés-bien de Ja sorte que 
l'ovaire paraisse aminci au-dessous de l'insertion des pétales 
dans la figure donnée par M. Brongniart, en même temps. qu'on 
est obligé de faire rentrer le Raspalia dans le genre Brunia dont 
il a d'ailleurs tous les caractères. |l doit être classé. parmi les 
espèces de ce genre, dont les loges ovariennes ne renfer- 
ment qu'un ovule, et le raphé de cet ovule est dorsal avant qu'il 
y ait eu torsion de cet organe sur son point d'attache, Les seuls 
organes appendiculaires dont l'insertion sóit réellement hypogy- 
nique chez le Raspalia, sont les bractéoles latérales stériles qui 
accompagnent la fleur. Elles sont, comme la bractée mère, ter- 
minées par un renflement glanduleux noirâtre, ainsi que dans la 
plupart des Brunia, et, comme dañs ees derniers, l'ovaire est de 
ceux qu'on peut appeler semi-inféres. 

Le nombre des ovules variant de un à deux dans chaque loge, 
ne parait pas avoir ici la moindre importance générique. ll est 
probable que, dans l'origine, chaque loge ovarienne est biovulée, 
ainsi qu'il arrive dans les Hamamélidées , les Ombelliféres, et 
quelques autres familles voisines, L'étude organogénique pourra 
seule montrer ce qua vaut cette supposition, et dire, si elle 
est justifiée, à quelle époque l'un des deux ovules cesse de s'ac- 
croître. Peut-être y a-t-il aussi à cet égard de grandes différences 

| entre le les genres de la famille des Bruniacées, et, dans un même 


ET SUR LES AFFINITÉS DU GENRE GRUBBIA, 823 


compare-les résultats auxquels sont arrivés pour les Ombellifères 
quelques observateurs. très-habiles, on. voit qu'ils ne sont. pas 
précisément d'aecord sur les faits. rie M. Payer étudiant dans son 
Traité d'organogénie comparée de la fleur (t. Lxxxvir, p. 406) le 
développement du gynécée des Heracleum, établit que chaque 
placenta donne d'abord: naissance « à deux ovules anatropes dont 
l'un est ascendant et avorle, et dont l'autre est pendant et arrive 
seul à maturité. » D'autre part, il déclare (p. 401) que : « tous les 
genres d'Ombelliféres se ressemblent tellement entre eux sous. les 
rapports essentiels, que faire l'organogénie de l'un d'eux, c'est faire 
l'organogénie de tous. » De plus, cet excellent observateur ayant 
suivi le développement dans cinq ou six genres, y a vu les ovules se 
comporter comme ceux des Berces, puisqu'il ne signale à cet égard 
aucune dissemblance. Pour moi, j'ai trouvé deux ovules, dans le 
jeune âge de chaque loge, chez les quelques espèces dont il m'est 
arrivé d'étudier l’organogénie J'ai méme vu les deux ovules.se 
développer également, jusqu'à un âge fort avancé dans le Xan- 
thosia, rotundifolia, et j'ai sous les yeux une fleur adulte de cette 
espéce avec ces deux ovules complétement anatropes et parfaite- 
ment conformés. D'un autre côté, M. Roper, d’après l'analyse 
que donne (Bull. Soc. bot., t. HI, p. 361) M. Duchartre d'une note 
de ce savant insérée en 1856, dans le Botan. Zeitung, affirme 
n'avoir jamais rencontré des carpelles biovulés que chez les Om- 
belliféres à gros fruit comprimé par le dos. »S'il en était ainsi, le 
nombre des ovules pourrait varier d'un genre à l'autre dans la 
famille des Ombelliféres; cette question mériterait d’être étudiée 
de près. Quant aux Hamamélidées, il peut même y avoir quelques 
différences, d’une fleur à une autre, dans la même espèce et sur le 
méme pied, dans l'évolution des ovules. Ainsi dans l’ Hamamelis 
virginiana, dont j'ai souvent observé l'organogénie florale, il y a 
normalement, dans le jeune àge, deux ovules dans chaque loge. 
Mais l'avortement de l'un de ces. ovules est ordinairement si pré- 
coce, qu'il n'est pas rare de ne rpacontper, in un à ul panle encore 


réduit à un petit mamelon nucelhire desc 


+ 


39] SUR L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNIACÉES 


second ovule ayant disparu. Souvent, au contraire, les deux nucelles 
encore dépourvus d'enveloppes, sont presque aussi gros l'un que 
l'autre. Et quelquefois, enfin, une loge ovarienne presque adulte 
renferme deux ovules collatéraux, suspendus, se tournant légére- 
ment le dos, de maniére à rappeler ce que nous avons dit exister 
exceptionnellement chez le Xanthosia. Seulement nous aurons 
tout à l'heure à insister sur ce fait, que le sens de l'anatropie des 
ovules n'est pas le méme dans les deux genres dont nous venons 
de parler. 

Les Linconia constituent au premier abord un genre bien dis- 
tinet par son port et son inflorescence en épis. Les fleurs du 
L. tamariscina E. Mey., sont solitaires à Vaisselle de bractées 
alternes et accompagnées de deux braetéoles latérales stériles, 
terminées, comme la bractée mère, par un petit épaississement 
elanduleux. Ces caractères se retrouvent dans les véritables Bru- 
nia. De méme encore, les sépales et les pétales sont au nombre 
de cinq; ees derniers sont imbriqués dans le bouton ; leur base 
est épaissie et glanduleuse. Les étamines sont alternes avec les 
pétales; leurs anthéres sont biloculaires, introrses; leurs filets 
également épaissis et comme glanduleux dans leur portion infé- 
rieure. Quant aux deux loges de l'ovaire, surmontées d’un style 
à deux branches qui ne divergent que dans leur partie supérieure, 
elles contiennent chacune deux ovules collatéraux suspendus, 
avec le raphé dorsal, jusqu'au moment où il s'incline un peu vers 
le raphé de l'ovule voisin. La fleur est done essentiellement celle 
des Brunia. Mais comme l'inflorescence rappelle beaucoup celle 
de certains Soulangia comparés aux Phylica, dont les classifica- 
teurs les plus récents ne veulent pas les séparer, on peut dire 
que les Linconia ont une inflorescence indéfinie qui s'étire en 
‘épi, au lieu de conserver la forme raecourcie et arrondie du capi- 
tule. Et si l'on supprimait, avec MM. Bentham et J. Hooker, le 
CEN Soulangia, de méme on | our mi ne faire ur Bes 


ET SUR LES AFFINITÉS DU GENRE GRUBBIA. 395 


* 


poncent sur la valeur qu'il convient de donner à ces caractères, 
pour séparer les genres les uns des autres. Si deux plantes à axes 
florifères disposés d'une manière aussi différente que les Sou- 
langia et Phylica d'une part, les Linconia et Brunia de l'autre, 
doivent cependant étre réunies sous un méme nom générique, 
il y a bien d'autres types encore parmi les Bruniacées qui ne 
pourront peut-étre demeurer disjoints. Quelle valeur faudra-t-il, 
par exemple, conserver aux genres Staavia, Berardia, ete.? | 

Les Staavia ont tous les caractères essentiels des Brunia. 
Leurs loges ovariennes sont uniovulées; mais nous savons que 
ce fait s'observe dans de véritables Brunia. La graine rappelle 
beaucoup celle des Euphorbiacées par son apparence extérieure. 
Mais je ne saurais dire, faute d'observations organogéniques, si 
c'est à un épaississement du micropyle qu'il convient de rap- 
porter l'origine de l’espèce d'arille qu'on observe vers le haut de 
la graine des Staavia. Dans le Linconia, il parait que Parille 
viendrait, au contraire, du funicule; telle est du moins l'opinion 
de M. Agardh (Theor. syst. pl., 485), lorsqu'il dit : « Gemmulis 
plurium. Bruniacearum, speciatim vero Linconie, similem ex- 
pansionem funiculi tribuit Brongniart. » Tout ce que je puis dire 
de cette sorte d'arille qui coiffe le sommet de la graine du Staa- 
via, c'est qu'elle a supérieurement la forme d'un dôme adhérent 
par sa concavité à la graine, tandis que dans sa portion inférieure, 
elle devient libre et constitue une sorte de collerette circulaire, 
rabattue, dont le bord inférieur est finement déchiquelé. Quant 
à la fleur elle-même, le Staavia ne présente, avec les Brunia, 
qu'une seule différence qui puisse être prise en considération, 
Son style est beaucoup moins profondément partagé; sa portion 
stigmatique seule est bilobée. Mais il faut avouer que c'est là un 
caractére d'une bien minime importance. 

. Quant aux Berardia, ils diffèrent encore moins, au point de 
vue des caractères essentiels, des Brunia proprement dits. La 
forme. de leurs bractées donne, il est vrai, à à | leurs jnllorescences, 

mém gni celle des riam . 


326 sun L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRÜNIACÉES 


Mais il me parait difficile d'admettre que la corolle des Berardia 
soit différente de celle des Brunia. Le B. palacea Ap. Bn. a 
cinq pétales dont l'onglet porte à sa face interne une saillie glan- 
duleuse carénée et canaliculée au milieu, Les étamines, qui alter- 
nent avec les pétales, ont des filets élargis qui souvent se collent 
à ces saillies glanduleuses de l'onglet. Mais il n'y a aucune 
soudure des pétales avec les étamines, ni des pétales entre eux. 
Il est d’ailleurs facile de constater que, dans un grand nombre 
de Brunia, la glande saillante qui accompagne le pétale est aussi 
canaliculée sur sa ligne médiane, tandis que par ses côtés elle 
adhère plus ou moins aux filets staminaux. 
. Quant aux autres traits de l'organisation du Berardia, ils se 
retrouvent avec quelques nuances dans les Brunia. Les bractées 
florales sont trés-longues dans le premier des deux genres. 
L'extrémité des sépales y est pourvue d'une petite glande noi- 
râtre. Les étamines adultes sont exserles et les anthères sont 
oscillantes. Le sommet de l'ovaire est chargé d'un fin duvet et 
surmonté de deux branches stylaires distinctes jusqu'à la base. 
Le plus souvent aussi l'ovaire est complétement biloculaire. Mais 
on voit aisément, méme dans ce cas, que l'ovule unique contenu 
dans chaque loge ne s'insére pas tout à fait sur la ligne médiane 
dela cloison interposée aux deux loges; et cette insertion latéra- 
lisée donne à croire qu'il y avait dans le jeune âge, de méme que 
dans l'Hamamelis ou les Ombelliféres, deux ovules collatéraux 
dont un seul s'est développé. Ajoutons que c'est là une simple 
hypothèse que l'examen des faits ne justifiera peut-être pas ; nous 
n'avons pu étudier ni boutons, ni jeunes fleurs de Berardia. 
Sur quelques fleurs adultes, on observe que la paroi interloeu- 
laire n'est pas complète. Elle est formée de deux moitiés qui ne 
se sont pas rejointes sur la ligne médiane. Les deux loges de 
l'ovaire communiquent alors largement par une fente verticale; 
ou plutôt, i| n'ya de my une Ar loge a avec deux placentas 


ET SUR LES AFFINITÉS DU GENRE GRUBBIA. 327 


placentas, l'ovule est inséré à gauche; sur l'autre, vers la face 
droite. Il en résulte que la placentation n'a pas une valeur absolue 
dans ce petit groupe de plantes. C'est encore là un caractère de 
grande valeur, mais inconstant cependant, qui relie les Brunia- 
cées aux Saxifragées et aux Homalinées, en méme temps qu'elles 
paraissent inséparables des Hamamélidées et des Cornées. Plu- 
sieurs genres sont d'ailleurs aujourd'hui placés parmi les Saxi- 
fragées, qui semblent en effet n'en pouvoir être écartés et dont 
l'ovaire est parfaitement pluriloculaire à l’âge adulte. 

De ce qui vient d'être dit des Staavia, des Linconia et des 
Berardia, on conclura peut-être que ces trois types doivent ren- 
trer, à litre de sections seulement, dans le genre Brunia, dont le 
 Raspalia ne doit être considéré que comme une espèce à loges 
uniovulées. Le Berzelia demeurera caractérisé par son ovaire 
uniloculaire. Je n'ai pu étudier le Tittmannia lateriflora que 
M. Brongniart indique (loc. cit., p. 362) comme fournissant un 
passage des ovaires multiloculaires des genres voisins du Brunia, 
aux ovaires uniloculaires à axe central libre du Thamnea, et dont 
il donne la caractéristique tout au long, dans la portion descrip- 
tive de son travail (p. 385). 

- .Le genre Audouinia a, comme nous l'avons vu, un ovaire 
 triloculaire partiellement infère, et chacune de ses loges renferme 
deux ovules collatéralement insérés dans l'angle interne, et sus- 
“pendus avec le raphé nettement dorsal et le micropyle supère et 
interne. Le calice est formé de cinq sépales sessiles, scarieux et 
imbriqués, accompagnés extérieurement d'un nombre indéfini de 
 braetées semblables à eux-mêmes, plus petites et également im- 
 briquées. Les cinq pétales ont l'insertion périgyne; leurs onglets 
_sont allongés et leurs limbes imbriqués dans le bouton. L'inser- 
“tion des étamines est la méme, et leurs anthères sont introrses. 
Leur forme diffère quelque peu de celle que l'on observe dans 
l'androcée des Brunia. On peut en dire autant du style. C'est i ici 
" une colonne tressée, ÀJ et demi avec trois sillons 


328 SUR L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNIACÉES 


de cette colonne est stigmatifére, mais sans renflement. C'est 

une sorte de triangle creusé au centre d'une ouverture également 

trigone. On ne peut s'empécher de comparer la fleur de ce genre 

à celle de certaines Myrtacées et Cornées dont chaque loge ova- 

rienne ne renferme qu'un ou deux ovules suspendus ayant égale- 

ment le raphé extérieur, l'ovaire étant également infère etla corolle . 
polypétale. Parmi les plantes à corolle monopétale, il y en a aussi 

de trés-analogues dans le groupe des Vacciniées dont quelques- 

unes, comme le Sphyrospermum, n'ont d'étamines que celles qui 

sont superposées aux sépales, dont quelques autres, comme les 

Gay-Lussacia, n'ont dans chacune des loges de leur ovaire qu'un 

nombre défini d'ovules suspendus. L'organisation de l’Audouinia 

rappelle aussi beaucoup celle d'une Rubiacée, le Chiococca race- 
mosa, dontil a été question à la page 97 de ce volume et dont 

les ovules sont également suspendus, avec le raphé extérieur. 

C'est assez dire que l’Audouinia rapproche en méme temps les 

Bruniacées des Schæpfia. Mais les étamines étant oppositipétales 

dans ce dernier genre, il y aurait lieu de le placer dans un grou- 

pement paralléle, au méme niveau que les Rhamnées proprement 

dites, tandis que le type Bruniacée serait mis en regard des 

Cornées et des Myrtacées. De facon qu'on pourrait dire, par 
exemple, que les Bruniacées sont aux Rhamnées ce que les Pri- 
mulacées sont aux Avicenniées. 

Je suis également porté à penser que l'organisation des Mémé- 
eylées se trouve représentée parmi les Bruniacées, par le singu- 
lier genre Thamnea de Solander. M. Brongniart, qui a eu des 
échantillons authentiques de cette plante sous les yeux, en a 
donné une description fort détaillée dans son mémoire sur la 
famille des Bruniacées (loc. cit., p. 361). I nous. a appris que 
son gynécée présente « une colonne centrale, grêle, et pour 
ainsi dire filiforme, qui traverse le centre d'un ovaire uniloculaire, 
et qui s 'élargit au sommet en un placenta en forme de disque 
autour duquel s sont suspendus des ovules PSOE deer, en 


ET SUR LES AFFINITÉS DU GENRE GRUBBIA, 929 


l'ovaire comme taut devenu uniloculaire, par suite de la des- 
truction des cloisons. des loges, dont l'axe central représente 
encore l'angle interne; la symétrie parfaite de toutes les parties 
estun caractère essentiel de cette structure : le nombre des ovules, 
qui nous a paru. de dix, semblerait indiquer un ovaire à cinq 
loges, renfermant chacune deux graines, dont les cloisons se sont 
détruites. » Il est difficile, en se rappelant la grande ressemblance 
du gynécée des Memecylon avec celui des Crossostylis et des Ha- 
plopetalum, de ne point entrevoir aussi une affinité de ces derniers 
genres avec les Thamnea, 

Cet examen rapide des principaux genres réunis dans la famille 
des Bruniacées nous améne à étudier le genre Grubbia que plu- 
sieurs auteurs ont également attribué à cetle famille, et que plu- 
sieurs autres en ont au contraire écarté. Endlicher, MM. Arnott, 
Decaisne, Miers, A. de Candolle, etc., qui ont successivement 
analysé ce genre, sont loin d'étre d'aecord sur la place qu'il doit 
oceuper dans la classification. M. Decaisne ayant reconnu que 
l'ovaire du Grubbia est biloculaire, pense (Annales des sc. nat., 
sér. 2, XII, 159) que « c'est.sur la limite des familles à insertion 
épigyne monopétale ou polypétale, et principalement des Brunia- 
cées, qu'il faudra le placer. » Endlicher (Gen., n. 2085), considé- 
rant l'ovaire du Grubbia comme uniloculaire, en avait fait un 
genre « Santalaceis affine.» M. A. de Candolle paraît être revenu 
à cette opinion, car sa petite famille des Grubbiacées se Irouve 
décrite dans le Prodromus (XIV, 617), tout à côté de celle des 
Santalacées. D'autre part, M. Agardh préfère l’affinité avec les 
Bruniacées, car il s'exprime comme il suit dans son Theoria sys- 
tematis plantarum (p. 18h) : « Grubbiaceas multa veritatis specie 

» cum Bruniaceis conjunæerunt. Defecitu corollæ a Bruniaceis 
» recedentes, transitum ad Micrantheas parare videtur. Semina 
» completa. ecaminandi mihi defuit occasio; imperfecta. epitropa 
» adparuerunt ; expansionem tele conductricis nullam vidi. » Il ne 
faut pas. oublier non plus l'opinion de M. Harvey (Gen. Um South 


à TOG pl. app. p. MD). aiig PY 8.4 


330 sun L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNMCÉES 


Operculariées, ou des Haloragées. Arrivons ensuite à vos 
direct des échantillons assez nombreux qu’on rencontre dans les 
herbiers, et étudions de préférence l'espéce la plus commune, le 
Grubbia rosmarinifolia, qui est un petit arbuste à feuilles opposées, 
assez analogues pour l'aspect à celles des Romarins. 

On sait que les fleurs du G. rosmarinifolia sont réunies au nom- 
bre de trois à l'aisselle d'une feuille. Elles forment un petit glo- 
“mérule bipare, comme on le voit par leur situation respective. 
Tandis que la partie postérieure de la fleur médiane regarde l'axe 
du rameau, les fleurs latérales ne tournent vers ce rameau que 
leur cóté, et leur portion postérieure touche les cótés de la fleur 
“médiane. ts 

Les piéces du périanthe, au nombre de quatre, sont épigynes, 
libres entre elles et valvaires dans la préfloraison. La plupart des 
auteurs les considérent comme des sépales; M. Alph. de Candolle 
les regarde, quoique avec doute, comme des pétales. Cette der- 
nière interprétation nous paraît devoir être préférée. En attendant 
‘qu'elle puisse reposer sur l'observation organogénique, elle ne 
peut être basée que sur la position’ des parties. La présence d'un 
“sinus en avant et en arrière de la fleur rend plus vraisemblable 
“Texistence d'une corolle dépourvue de calice. De plus, il y a un 
âge de la fleur où les étamines qui sont superposées aux pièces du 
périanthe, sont manifestement pius courtes que celles qui sont 
“alternes; et il est probable que les grandes étamines répondent 
aux divisions absentes du calice. D'ailleurs la fleur des Grubbia 
rappelle beaucoup, par sa conformation extérieure et par Ja situa- 
tion de son ovaire, celle d'un grand nombre de Rubiacées et 
 d'Araliacées, dans lesquelles le calice n'existe jamais, ou s'arrête 
de trés-bonne heure dans son développement; de facon que ces 
fleurs sont totalement ou presque complétement asépales. Nous 
regardons donc également comme 6 telles les fleurs du Grubbia 
RE UN de as 


- ET SUR LES APFINITÉS DU GENRE GRUBBIA. 331 


pétales, s’atténuent subitement prés de la base de leur filet, et 
s’insèrent autour du sommet de l'ovaire par une sorte d'articula- 
tion. Il faut probablement considérer comme appartenant au bord 
d'un réceptacle concave qui enveloppe l'ovaire, un bourrelet glan- 
duleux peu saillant qu'on observe en dedans du pied des étamines, 
et à l'intérieur duquel le sommet de l'ovaire se charge d'un grand 
nombre de poils dressés semblables à ceux dont le périanthe est 
recouvert. 

. Les anthères ont été comparées à celles des Hamamelis. Elles 
sont biloculaires et introrses, et leur surface est d'abord totalement 
lisse, de manière qu'on n'y peut apercevoir aucune ligne de déhis- 
cence. Mais le filet se continue le long du dos del'anthére, en un 
connectif vertical. C'est entre le connectif et la paroi postérieure de 
chaque loge que s'opère de chaque côté la déhiscence. Alors Ja 
paroi latérale de chaque loge, détachée du connectif suivant une 
ligne courbe, concave en dedans, commence à se réfléchir vers 
l'intérieur de la fleur où elle fait saillie. Le pollen sort done des 
anthéres, non pas, comme il arrive le plus fréquemment, par une 
fente qui se produit vers le milieu de chacune des loges, mais bien 
par une solutiou de continuité qui apparait tout à fait sur le bord 
dorsal de la loge, dont toute la paroi convexe conserve son inté- 
grité, et ne fait que changer de direction. C'est à peu prés ce qui 
existe chez le Berberis, où l'on remarque aussi à la base de chaque 
pétale une dépression profonde qui embrasse en partie le filet de 
l'étamine superposée à ce pétale. Il est assez singulier que le pétale 
du Grubbia présente quelque chose d'analogue. En bas et en 
dedans ce pétale est coneave, et les deux bords de la concavité 
reviennent intérieurement sur le filet staminal pour l'envelopper 
en partie. Il ne manque au pétale du Grubbia, pour que la ressem- 
blance soit complète, que les deux glandes verticales allongées 
qu on rig Aad chez le Berberis, aux — bords de Ja pn 


e v p en n 


332 SUR L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNIACÉES 


sommet et parlagé en ce point en deux lobes peu prononcés, re- 
couverts de papilles stigmatiques. Les ovules sont insérés en haut 
dela cloison et suspendus de maniére à étre, comme dit M. Agardh, 
épitropes, leur région micropylaire faisant saillie en haut et en 
dehors. Il parait qu'une des deux loges ovariennes peut avorter, 
comme dans le Berzelia. Tel est du moins l'avis de plusieurs 
auteurs, Mais j'ai toujours vu les loges du G. rosmarinifolia au 
nombre de deux, et également développées, dans ses fleurs déjà 
passées, aussi bien que dans les boutons adultes et sur le point de 
s'épanouir. 

Le G. hirsuta parait étre simplement une forme de l'espèce 
précédente ; il y a des échantillons d'herbier qu'on rapporterait 
difficilement, il nous semble, plutôt à l'une qu'à l'autre des deux 
espéces. 

A côté des Grubbia se placent les Ophira. M. Decaisne déclare 
queles deux genres doivent étre séparés et considérés comme dis- 
tinefs. Kiotszch a méme (ait pour l'O. stricta de Lamarck, qui 
n'est point celui de Linné, le genre Strobilocarpus, lequel n'a point 
été accepté par la plupart des botanistes. 

Les Ophira, dont M. Alph. de Candolle n'a fait au contraire 
qu'une section du genre Grubbia, ont les fleurs en cymes bipares 
et triflores. Mais les glomérules, au lieu d'occuper l'aisselle des 
feuilles, sont rapprochés les uns des autres sur l'axe d'un petit 
épi, et demeurent incrustés dans des dépressions de cet axe. Si 
l’on isole un de ces glomérules, on voit que sa fleur médiane est 
plus âgée que les latérales. Elle est ordinairement tétramère, et, 
dans ce cas, deux des folioles de son périanthe sont antérieures, 
ct les deux autres postérieures. Quand ces folioles sont au nombre 
de cinq, ou même de trois, ce qui est plus rare, il y en a une en 
avant et deux en arrière; situalion qui milite en faveur de la 
nature pétaloïde de ces folioles ; car il n'y a aucune raison pour 
admettre que la fleur soit résupinée. Les étamines sont absolument 
celles du. fonc merita, A Il en est Es méme du gyné s 


ET SUR LES AFFINITÉS DU GENRE GRUBBIA, 3533 


rales opposées et connées, qui forment autour d'elle une sorte 
d'involucre trés-court. On sait que la cyme triflore du G. rosma- 
rinifolia est également enveloppée de deux bractées latérales qui 
se recouvrent l'une l'autre; mais, dans cette derniére plante, les 
bractées sont et plus larges et plus épaisses, glabres à leur surface 
extérieure, et profondément échanerées au niveau de leur sommet, 
de manière à simuler par leur réunion un involucre quadrilobé. 

Si des faits qui précèdent nous voulons tirer quelque conclu- 
sion pour la place à donner dans la classification aux Grubbiacées 
de M. À. de Candolle, les considérations qui nous frapperont le 
plus sont les suivantes : 

1* Les Grubbia paraissent dépourvus de calice. Ce fait n'aurait 
rien en lui-méme de bien étonnant, et ne pourrait qu'indiquer les 
analogies de ce genre avec les Rubiacées, dont le calice manque 
souvent, et en méme temps avec les Ombelliféres, Araliacées, 
Scheepfiées, où le même phénomène n'est pas plus rare. 

2* Les pétales sont indépendants les uns des autres. Cet autre 
caractère pourrait avoir quelque valeur pour séparer definitive- 
ment les Grubbiacées des Rubiacées et autres plantes à corolle 
monopétale, si l'on ne trouvait parmi les Santalacées, Olacinées, 
Loranthacées, des types à pétales unis entre eux dans une étendue 
variable, notamment ces mêmes Schæpfia dontil vient d’être ques- 
tion, qui ont non-seulement une corolle monopétale, mais encore 
les étamines insérées sur cette corolle. 

2* L'oyule suspendu des Grubbia a le micropyle supérieur et 
extérieur. Ce troisiéme fait parait d'une grande importance, si l'on 
considére que la direction du Done ovulaire, est le seul carac - 
tère absolu qui puisse servir à séparer les unes des autres les 
différentes familles à placentation axile gu se groupent autour des 


Hamamélidées. Ainsi : 
a. L'ovule étant suspendu, le DE. est doni dank les Cornées, 


telles que les Cornus, les Coro'ia: dans les Aucuba, les Hel- 
wingia, les Adoxa. Il l'est aussi primitivement dans les vraies 


Bruniacées, k les Hamamelis, les Trapées, Gucsed. ele, - 


33h sun L'ORGANISATION FLORALE DE QUELQUES BRUNIACÉES. 


.. b. Au contraire, le raphé devient ventral, les ovules demeurant 
toujours descendants chez les Ombellifères, les Araliacées, les 
Bursinopetalum, le Curtisia.. Et c’est cette dernière organisalion 
qu'on observe aussi chez les Grubbia. T 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE V. 


GRUBBIA ROSMARINIFOLIA Berg, (Ornma srücrA L., nec Lamk). 


F I6. A. Portion d'un rameau florifère, de grandeur naturelle. “A l 'aisselle de 
nonc . presque toutes les feuilles, on observe une petite inflorescence sessile. 
Fic. 2, Une inflorescence détachée et grossie. Elle se compose de trois fleurs 
; ‘disposées en cvme et chargées de poils qu'on voit sortir au centre et 
en.haut, entre deux bractées latérales brunátres, scarieuses, imbri- 

quées et échancrées à leur sommet. 

Fic, 3. Môme inflorescence dépouillée de ses deux bractées latérales. On aper- 
çoit maintenant les trois fleurs qui constituent la cyme. Elles sont 
étroitement pressées et appliquées les unes contreles autres par leurs 
ovaires infères qui sont à peu près glabres, et par leurs périanthes 
recouverts de poils et ne formant qu'une masse globuleuse dans la 
partie supérieure. 

Vic, 4, Une des fleurs latérales de cette inflorescence, grossie davantage. Son 
ovaire est devenu anguleux, par suite de la compression qu'il a subie, 

Fw. 5. La fleur médiane de la cyme coupée longitudinalement, La section 

~ passant par le milieu des deux loges de l'ovaire, on voit que celles-ci 

sont séparées l'une de l'autre par une cloison complète. Le sommet 

| de l'ovaire porte, comme le périanthe, des poils nombreux et dressés, 

et, vers son pourtour, on apercoit, en dedans de l'insertion des 
_étamines, une section du disque circulaire qui couronne l'ovaire. 

Fic, 6. Un des segments du périanthe plus fortement grossi encore, et examiné 
dans le bouton. Les anthéres sont encore parfaitement intactes et le 
sillon de déhiscence n'est pas méme indiqué. L'étamine opposée 
au segment du périantbe est encore un peu plus courte que celle qui 

est alterne, et elle se trouve profondément logée dans une fcsse 
' centrale où la maintiennent les deux saillies latérales voisines de la 
base, qui viennent proéminer en dedans d'elle, 


SUR LE BOSQUEIA, GENRE INÉDIT DE LA FAMILLE, 
- DES ARTOCARPÉES, 


En étudiant dans l'herbier de Boivin quelques types de la 
- famille des Combrétacées, je rencontrai certains échantillons d’une 
plante étiquetée Terminalia, recueillie par le voyageur français à 
Nossi-Bé, et non décrite parmi les Combrétacées que M. Tulasne 
a énumérées au début de son Flore madagascariensis fragmen- 
tum primum (Ann. sc. nat., sér. h, VI, 75-105). La plante dont 
il est ici question ne poris pas de fleurs, mais seulement quel- 
ques fruits, dont l'inspection me démontra bien vite qu'elle n'ap- 
partenait à aucun genre de Combrétacées connu. Le fruit qui est 
représenté dans notre planche X, fig. 5, 6, paraissait bien avoir 
succédé à un ovaire infére; il renfermait une graine suspendue 
attachée sur la paroi latérale d'une loge unique, non loin de 
son sommet. Mais la graine ne contenait, dans un albumen charnu 
considérable, qu'un embryon fort petit logé vers son sommet, 

Lorsque, d'autre part, on examinait la cicatrice dont le fruit était 
surmonté, on s'apercevait facilement qu'elle était dirigée. très- 
obliquement, ce qui n'arrive pas d' ordinaire dans les Combrélacées, 
et qu'elle supportait encore un grand nombre de petits appendices 
flétris et desséchés; les uns étaient de petites écailles imbriquées, 
déchiquetées, très-nombreuses ; les autres, des filets brisés inter- 
posés ‘aux écailles et semblant représenter la base d'un grand 
nombre d'étamines détruites. - : 

.. Une autre difficulté s'ajouta bientôt à la précédente. Les build 
de cette plante étaient bien alternes, comme celles des Terminalia, 

Mais. elles étaient accompagnées de „Stipules, et ces stipules 
laissaient sur les tranches, un peu au-dessus de l'insertion des 
feuilles, des cicatrices presque circulaires, comme celles qu'on 


observe s sur les Figuiers, bri d cette, pla B dont j tie, n 'avais 


336 SUR LE BOSQUEIA, 


pas de fleurs à analyser, me parut devoir être indéterminable, 
lorsque je la rencontrai dans l'herbier de du Petit-Thouars, sous 
le nom de Bosqueia, mais cette fois portant quelques fleurs qui 
m'ont permis de déterminer la place à donner à ce genre que je 
crois encore entiérement inédit. 

Je crois qu'il doit étre rapporté à la famille des Artocarpées, 
son organisation florale étant facile à comprendre, lorsqu'on la 
compare à celle du Trimatococcus de Poeppig. Dans ce singulier 
genre décrit pour la première fois par Pæppig et Endlicher, dans 
leur Nova genera (1L, 30, t. 142), et dont M. Trécul explique 
l'inflorescence dans son Mémoire sur les Artocarpées (Ann. sc. 
nat., sér. 3, VHI, 50), le réceptacle a la forme d'un sac à peu 
prés complétement fermé. Sur une jeune inflorescence provenant 
des échantillons recueillis par M. Spruce, nous avons vu toute la 
concavité de ee sae réceptaculaire occupée par l'ovaire d'un pistil 
qui est solitaire dans l'inflorescenee. Sur les bords mémes du 
réceptacle et en apparence sur le sommet de l'ovaire lui-méme, il 
yaun grand nombre de petites fleurs mâles, et chacune de ces 
fleurs máles se compose d'un calice monosépale, de trois étamines 
à anthéres introrses et d'un petit corps central qui représente pro- 
bablement un gynécée stérile. —— 

Qu'on suppose maintenant qu'au lieu d'étre ainsi triandres et 
pourvues d'un calice circulaire, les fleurs máles ne soient plus for- 
mées, comme chez les Brosimum, que d'une étamine née à l'ais- 
selle d'une bractée. Si l'on ajoute que l'ouverture du sac récepta- 
culaire, qui donne insertion à ces fleurs mâles, devient oblique, au 
lieu d’être parfaitement horizontale et circulaire, tous les autres 
caractères demeurant d'ailleurs ceux des T'rimatococcus, on aurà 
une idée exacte de l'organisation de notre genre Bosqueia. 

Ainsi, lorsqu'o on examine Vaisselle de certaines feuilles des 
Bosqueia, on y aperçoit un petit pédoncule qui se renfle à son 
sommet en un corps piriforme : c’est l'o ovaire de la fleur femelle. 
Il ne renferme qu'une: loge, et il est surmonté d'un. stylé dressé 
à v se Mera du centre des fleurs miles, et t bie ntòt se partage en 


LI 
GENRE INÉDIT DE LA FAMILLE DES ARTOCARPÉES. 337 


deux longues branches étroites et divergentes. Leur face externe 
est lisse et convexe ; leur face interne est toute recouverte de 
papilles stigmatiques. L'ovaire n'a qu'une loge et un seul ovule 
suspendu inséré près du sommet de cette loge. Il est anatrope et 
son raphé est tourné du côté du placenta, son micropyle se trou- 
vant ramené en haut sous le hile et contre le placenta lui-même. 
Les fleurs mâles entourent le sommet de l'ovaire. Chacune d'elles 
est représentée par une étamine à filet libre, à anthére biloculaire, 
déhiscente par deux fentes longitudinales, et tournant sa face du 
cóté du style. L'étamine occupe l'aisselle d'une des nombreuses 
bractées épigynes, inégales, déchiquetées sur les bords, imbriquées, 
dont les vestiges plus tard couronnent le fruit. En dedans de toutes 
les fleurs mâles, il y a encore un certain nombre de ces brac- 
tées qui entourent directement la base du style; on peut les consi- 
dérer comme formant un calice épigyne à la fleur femelle. Mais 
la position méme des fleurs mâles au pourtour de la partie supé- 
rieure del'ovaire indique assez qu'il y a une portion réceptaculaire 
entrant dans la constitution de ce corps pyriforme qu'on observe à 
la partie inférieure de l'inflorescence. Ce réceptacle peut étre suivi 
dans une grande partie de son développement ; nous allons main- 
- tenant nous livrer à cette étude, qui nous rendra également compte 
de l'obliquité de la cicatrice apicale du fruit, et de l'inégal niveau 
de l'insertion des différentes fleurs mâles HORORATES dont nous 
venons de parler, 

Sur un jeune bourgeon floral situé à l'aisselle d'une feuille, et 
tel qu'il est représenté planche X, fig. 7, on voit d'abord à la surface 
deux bractées ou écailles presque égales et imbriquées; c'est la 
plus inférieure qui recouvre l'autre par ses bords. En fendant le 
méme bourgeon suivant sa longueur (fig. 8), on voit que l'axe 
qui porte les deux bractées donne aussi insertion à toutes les 
fleurs mâles et femelle qui composent une inflorescence. Mais il 
est facile de constater que la fleur femelle ne s "insère pas à l'extré- 
mité de ce petit axe. Elle est appliquée latéralement contre sa sur- 
face; de même - la couronne de fleurs mâles dont elle est enca- 


u a m z 


$38 SUR LE BOSQUEIA, 


drée, etle sommet du rameau florifère se prolonge au delà, vers 
la gauche dans notre figure, sous forme d'une pointe mousse. 

L'inflorescence offre donc, à cette époque de son existence, deux 
caractères bien remarquables : 4° elle est latérale par rapport à 
| l'axe réceptaculaire qui la porte; 2° elle est libre, et, comme l'on 
dit, supére dans toutes les portions, parce que le réceptacle ne s'est 
pas encore déformé et conserve jusquetà la forme eylindro-conique 
d'un rameau ordinaire. 

La déformation graduelle du réceptacle produit peu à peu deux 
résultats. Comme il s'aceroit moins au-dessus. de l’inflorescence 
qu'au-dessous d'elle, celle-ci va sembler chaque jour se rappro- 
cher davantage de la situation terminale. Mais il sera possible de 
constater, méme à l'âge adulte, comme on le voit à droite de 
notre figure 4, que le sommet du rameau florifère forme encore 
une petite saillie d'un côté de l'inflorescence; et c'est ce qui 
explique l'obliquité de l'insertion des fleurs máles. En méme 
temps, le réceptacle s'élève autour des fleurs mâles; il perd gra- 
duellement sa forme convexe pour devenir concave, comme il 
arrive dans toutes les fleurs à insertion définitivement périgyne 
ou épigyne, et l'ovaire s'abaisse toujours jusqu'à ce qu'il soit 
devenu totalement infére. Par suite, le fruit du Bosqueia, tel 
qu'il est représenté dans les figures 5 et 6, n'est pas l'analogue 
d'un fruit succédant à un ovaire infère ordinaire. Il représente 
plutôt une petite Figue dont le réceptacle concave adhère à toute 
la surface convexe d'un seul akéne renfermant une graine sus- 
pendue. Il nous reste maintenant à donner la caractéristique de 
ce genre. . 


BOSQUEIA. Pe -Th., mss., in stipe Mn 


Fires monec, masul e pmi, 


eu unus in receptaculo codem 
concavo. nee Flores n reb 


i Creberrimi festivi eng 


GENRE INÉDIT DE LA FAMILLE DES. ARTOCARPÉES, 339 


stipati. Stamen unicum axillare, filamento mox erecto libero ; an- 
thera 2-loculari introrsum rimosa. Flos fæmineus solitarius centralis, 
ovario quoad flores masculos infero, receptaculo concavo connato ’ 
uniloculari uniovulato; ovulo haud procul ab apice loculi latera- 
liter pendulo ; raphe; dorsali ; micropyle introrsum sub umbilico 
supera. Calyx? circa basim styli epigynus e foliolis plurimis inæ- 
qualibus membranaeeis imbricatis constans. Stylus basi conicus 
mox eylindrieus quoad flores masculos superus, dein profunde 
2-fidus ; laciniis divaricatis subulatis extus convexis glabris, intus 
dense papilloso- sligmalosis. 

Arbores in insulis Africo. ausiro-orientalis indigenæ , foliis 
aliernis. petiolatis stipulaceis; stipulis intra - axillaribus amplexi- 
caulibus caducis ; inflorescentiis in axilla foliorum solitariis pedun- 
culatis. | 

- Species 2 in herbariis nostris exstant, scilicet : 


1. BOSQUEIA THOUARSIANA. 
B. ramulis gracilibus glabriusculis alternis v. subdichotomis, 
foliis elliptico v. lanceolato-acutis acuminalis membranaceis gla- 


bris reticulato -venosis. 
a. acuminata, foliis longioribus tenuioribus, acumine longe 


— (specim, Thouars.). 
B. pyriformis, foliis ellipticis ovatisve, acumine brevi obtuso 


(specim. Boivin. ). 


FRUTEX ramulis gracilibus glabriusculis vix studios striatis, stipu- 
larum delapsarum. cicatricibus ad folia notatis, unde quasi articulatis. 
Fori membranacea utrinque glabra basi plerumque acutiuscula mem- 
branacea penninervia, venis creberrimis tenuiter retiformibus inter se 
osculatis. LiuBUs in forma + ex acumine longe producto 6 cent. long., 
1 cent. cire. lat.; in forma € autem 4 cent. long., 2 cent. lat. PerIOL1 
graciles glaberrimi LE , Supra parce canaliculati (1-4 cent, 

is t cent. longe pedunculatæ. Fructus ma- 
n. . £suppet.) 1 cent. longi. Shave, glabri; pedun- 


In Á— verosimil, macrones. legit olim Dv Pirr Tnotaas, et 
recent. Boivin in Nossi-Bé, ann.4847-52. (v. s. dm herb. p zn 


940 SUR LE BOSQUEL, ETC. 


2. BOSQUEIA BOIVINIANA. 
B. ramis crassioribus rugulosis erectis alternis, foliis obovato- 
spathulalis breviter acuminatis coriaceis crassis parce venosis. 


Frutex, ut videtur, ramulis quam in precedente robustioribus sub- 
nodosis rugulosis, cortice striato griseo lenticellis creberrimis minutis 
notato. Fori4 remotiuscula e basi valde attenuata subspathulata v. longe 
obovata nonnunquam panduræformia, ad apicem abrupte acuminata, 
acumine brevi, summo apice obtusiusculo, coriacea crassa lucida levia 
glaberrima, siccitate saltem subglaucescentia, integra, margine subtus 
reflexo, penninervia parce venosa, venis subparallelis, costa subtus 
valde prominula (3-5 cent. longa, 11-21 cent. lata) Perot cana- 
liculati glabri costa sepius paulo tenuiores -glabri (1-2 cent. longi). 
SriPULE caducæ supra-axillares e cicatricibus m note. Flores 
tantum noti ex alabastris petiolo dimidio brevioribus axiilaribus conicis 
glabris, bracteis 2 imbricatis in sicco fuscescentibus glabris stipatis. 

Viget in ins. Nossi-Bé unde attulerunt Rucuanp et Boivin. (v. s. in herb. 
Mus. par.) 


EXPLICATIO FIGURARUM TABULE X. 


Fic. 4. Ramus B. Boivinianæ cum floribus axillaribus inadultis. 

Fic, 2. Ramus B. Thouarsianæ form. a, foliis longe tepminats, cum inflores- 
centiis adultis explicatis. 

Fic. 3. Inflorescentia B. Thouarsianæ, ovario sub floribus masculis infero, 
floribus epizynis monandris bracteatis; stylo centrali profunde 2-fido basi 
foliolis imbricatis pluribus (calycinis?) cireumdato. 

Fic. 4. Flores iidem longitudine secti, ovario infero uniovulato, receptaculo con- 
cavo inæquali; calyce (?) floris fæminei et longitudine secto epigyno. 

Fic. 5. Fructus B. Thouarsianæ, form. Q., scil. pyriformi, magn. natur, 

Fic. 6. Fructus idem nonnihil auctus longitudine sectus. Ovarium receptaculo 
concavo adhaerens monospermum ; semine fere anatropo lateraliter pendulo 
albuminoso. 

Fic. 7. Florum B. Boiviniana inadullorum glomerulus axillaris, folio subtus 
secto. Bracteæ exteriores geminæ imbricatæ flores obtegunt. 

Fic. 7. Glomerulus idem longitudine sectus, unde videre liceat ramolum sive 

| receptaculum in juventute productum haud concavum floresque | lateraliter 
insertos, fæmineo centrali, germine nen masculis autem. | circumfusis 
precteis s suis Ege suci 


ORGANOGÉNIE FLORALE DES MARTYNIA. 


Les affinités des Martynia, et en général celles des Pédalinées 
dont elles font partie, sont trés-controversées parmi les botanistes, 
et nous avons pensé faire une chose utile en étudiant leur organo- 
génie florale, pour voir de quel type ce genre se rapproche le 
plus par son développement. Si les caractéres organogéniques 
viennent en effet se joindre à d'autres précédemment reconnus, 
ce sera pour nous une raison de nous prononcer pour telle affinité 
déjà signalée, mais discutée, plutót que pour telle autre également 
contestée. 

Il est facile de suivre le développement de trois espèces de 
Martynia cullivées tous les ans dans les jardins, savoir, les 
M. lutea Linot., M. proboscidea H. Kew, et M. fragrans Lino. 
Leurs fleurs sont en effet disposées en grappes, et l'on peut trouver 
des boutons de tous les âges sur une méme inflorescence. Tout ce 
que nous dirons ici du développement du M. proboscidea devra 
s'appliquer également au M. fragrans, car il n'y a pas la moindre 
nuance à distinguer dans l'organogénie de ces deux espèces. 

Quant au M. proboscidea, il diffère profondément du M. lutea 
par le grand développement que prennent de bonne heure les 
braetéoles latérales stériles qui accompagnent ses fleurs. Ces brac- 
tées s'épaississent beaucoup et ressemblent à certains collédons. 
Dans le M. lutea, elles deviennent, au contraire, minces, membra- 
neuses, et semblables aux sépales. Dans les deux espèces, ces brac- 
tées sont, non pas à la base du pédicelle floral, mais tout en haut, 
sous le calice, en face des sépales 4 et 5. Elles paraissent l'une 
après l'autre sur les côtés de la fleur encore réduite à un réceptacle 
gne ; plus tard, elles sont soulevées avec le pédicelle. 

— — -dans son Genera plantarum (p. 724, n° 4175), 


les Martynia: dans l'ordre des Pédalinée pen ildi b; « pg inc 


942 ORGANOGÉNIE- FLORALE DES MARTYNIA. 


Gesneriaceis, mediantibus imprimis Cranolaria et Martynia, con- 
termine, inde Bignoniaceis, mediante Sesamo, arcte affines. » Il 
regarde leur graine comme dépourvue d'albumen, sémblables 
en cela à celle des Cyrtandrées, tandis que les Gesnériées en ont 
un plus ou moins copieux. Néanmoins il réunit ces deux derniers 
sous-ordres dans un méme groupe naturel; Il n'en rapproche pas 
les Sésamées, dont il fait une tribu des Bignoniacées (p. hs 
quoiqu'il dise : « Sesameas Pedalineis affines. » ^ 

Au contraire, de Candolle (Prodromus, IX, 953, 564); 
M. Lindley (Veget. Kingd., 670) et Walpers (Ann. bot. , 1, 547; 
HI, 9h), réunissent les Pédalinées, dont les Martynia font partie, 
et les Sesameæ, à titre de tribus, dans une méme famille des Peda- 
liaceæ (Lindley) ou des Sesameæ (de Candolle). 1 

M. Payer, dans ses Lecons sur les familles naturelles des plantes 
(p. 74), range les Martynia parmi les Gesnériacées, à côté des 
Amphicomées, dont ils ont, dit-il, l'ovaire supere, le fruit capsu- 
laire et les graines dépourvues d’albumen: Nous allons voir que 
c'esten effet des Amphicome et en mêmé temps des Calampelis, 
que les Martynia se rapprochent le plus par le mode ses dévelop- 
pement de leur fleur proprement dite. 

Calice. — Les sépales apparaissent l'un après l'autre; et dans 
un ordre qui n'est pas fréquent. C'est le sépale postérieur qui se 
montre le premier, et de beaucoup, dans le M. proboscidea. Dans 
la fleur du M. lutea, il y a beaucoup moins d'intervalle entre la > 
naissance de ce sépale et celle du sépale 2, qui est un des antérieurs. 
L'autre sépale antérieur parait le troisième, et ce sont les deux laté- 
raux qui naissent l'un après l'autre en dernier lieu, Le dévelop- 
pement du calice n’a done pas lieu dans l'ordre quincôncial, car 
_ les deux folioles 9 et 3 qui se montrent immédiatement l’ une après 
Pautre sur le réceptacle, ne sont séparées entre elles . que par-un - 
cinquième de circonférence. La préflo oraison demeure cependant 
: on ce qu'elle serait is om véritable. quinéonce. Le 

t oppan ett 


ORGANOGÉNIE FLORALE DES MARTYNIA. 3149 


antérieur, est moitié recouvrant et moitié recouvert. Dans le 
M. lutea, le calice est à peu près complétement polysépale. 
Corolle. — Aprés la naissance des sépales, les pétales se mon- 
trent dans leur intervalle, sur le pourtour du réceptacle, sous 
forme de trés-petits mamelons anguleux. Leur apparition n'est 
pas simultanée, mais il s'en faut de peu. Avec beaucoup d'atten- 
tion, on voit que les trois pétales antérieurs existent déjà, avee 
celte forme anguleuse dont nous venons de parler, tandis que le 
réceptacle est encore parfaitement dépourvu de saillies à droite et 
à gauche dü sépale postérieur. L'évolution de la corolle a donc 
lieu d'avant en arriére. Plus tard, les cinq lobes, presque égaux 
entre eux, sont soulevés par une portion basilaire commune ; la 
corolle devient gamopétale. Ses lobes s'imbriquent dans le bouton 
de la facon suivante : l'antérieur est tout à fait recouvert par les 
déux latéraux, qu'enveloppent à leur tour les deux Mitis 
L'un de ceux-ci recouvre l'autre. 
- Androcée. — L'ordre d'apparition est le méme dans l'androcée 
que dans la corollé ; seulement il se fait en trois temps tellement 
séparés, qu'il est très- facile d'en observer l'organogénie. Les deux 
étamines antérieures naissent les premières; les deux latérales, 
longtemps aprés; la postérieure, longtemps aprés les latérales. 
Toutes ces étamines sont d'abord des mamelons globuleux, nette- 
ment insérés sur le réceptacle, assez loin des pétales et dans leur 
intervalle, Mais, lorsque la portion commune de la corolle en 
souléve les cinq lobes, elle entraine également avec elle de bas 
en haut les einq étamines qui deviennent comme insérées sur elle. 
Les quatre étamines extérieures deviennent, comme on sait, 
pourvues d'anthéres biloculaires et introrses, les latérales étant 
un peu plus petites que les antérieures. Quant à l élamine posté- 
rieure, elle devient stérile, son anthére conservant la forme d'une 
_ petite boule glanduleuse, : | 
i yséeliti» — Le développement du tie est fort curieux. 
i | le centre du réceptacle représente une plate- 


e au. tanien otioti large. Autour de cette 


34^ ORGANOGÉNIE FLORALE DES MARTYNIA. 


surface centrale, s'éléve d'abord un petit anneau ovalaire parfaite- 
ment continu et égal sur tout son pourtour. Il est probable que 
cette saillie annulaire appartient toujours au réceptacle, car ce 
n'est qu'aprés un temps assez long, qu'on la voit, en avant et en 
arrière, s’accroilre en une petite corne qui représente le sommet 
d'une feuille carpellaire. Alors, la cavité pistillaire consiste en 
une fosse concave dont toute la surface intérieure ne présente 
aucune saillie, et ce n’est qu'après un assez long intervalle, qu'on 
remarque de chaque côté de cette fosse un petit boursouflement 
celluleux qui est la première ébauche des placentas. Chaque pla- 
centa s'allonge ensuite à mesure que l'enceinte ovarienne s'élève, 
et, graduellement aussi, il s'aplatit par sa face libre, celle qui 
regarde le placenta opposé. Peu à peu même, cette forme devient 
concave, parce que ses bords s'épaississent de manière à l'enca- 
drer verticalement à droite et à gauche, d'un bourrelet longitudinal. 
Sil'on pratique alors une série de coupes transversales sur des 
ovaires de différents âges, on voit que le placenta, qui n'était 
qu'une saillie légére de la paroi ovarienne, s'avance davantage 
vers l'axe, mais qu'en méme temps il s'amincit par son point de 
contact avec cette paroi, et que non-seulement sur les bords in- 
ternes de cette espéce de pilastre, mais aussi sur ses deux bords 
exterieurs, il se forme un cordon verlical saillant, de sorte que la 
coupe transversale est presque un carré. | 

Chacune des quatre arêtes verticales de ce placenta parallélipi- 
pédique est destinée à porter une série d'ovules. Mais tous les 
ovules ne se montrent pas en méme temps sur chaque aréte. 
 L'éruption, commençant vers le milieu de sa hauteur, se propage 
graduellement vers les deux extrémités supérieure et inférieure. 
Et les ovules se recouvrent chacun d'une seule enveloppe, su- 
bissant un mouvement d'anatropie qui ramène peu à peu leur nu- 
celle aigu vers l'insertion méme de leur ombilies — ^ 

. Pendant ce be le nom det; des deux AD enel s'est 


` 


ORGANOGÉNIE FLORALE DES MARTYNIA. 845 


rieur, isolés par une fente courbe à convexité supérieure. Ce sont 
les lèvres de cette fente qui s'épaiSsissent, se recouvrent de nom- 
breuses papilles et constituent la portion stigmatique du gynécée. 

Disque. — Le pied de l'ovaire s'épaissit tardivement en une 
espèce d'anneau aplati, circulaire d'abord, puis proéminent par 
einq lobes ou festons, dans l'intervalle des étamines : telle est lori- 
gine du disque hypogyne. 

D'après les caractères organogéniques qui précèdent, il est 
d'abord visible que le développement n'est pas identique chez les 
Martynia et chez le Sésame. Si l'on se reporte, en effet, à ce que 
nous avons dit de l'organogénie florale de cette dernière plante, 
dans le second volume de l’ Adansonia (p. 1-4), on verra qu'il y a, 
dés le plus jeune âge de son gynécée, deux fosses creusées cha- 
cune au pied d'une feuille carpellaire, et, entre ces fosses, une 
cloison transversale épaisse. Nous venons de dire que l'ovaire des - 
Martynia était au contraire complétement uniloculaire dès le 
début. Où se montrent les placentas des Martynia? Sur la paroi 
méme de l'ovaire, en face l'un de l'autre, et séparés par toute la 
largeur de la cavité. Dans le Sesamum, c'est sur la cloison de 
séparation que se forme le placenta. Si l'on pouvait théoriquement 
représenter la situation des placentas naissants dans l'ovaire, on 
aurait donc pour le Sesamum la disposition que voici : —, et plus 
les Martynia, cette autre : || ; ce qui parait impliquer deux modes 
bien différents d'organisation ovarienne. Il n'y a pas d'ailleurs 
produetion de fausses cloisons dans le gynécée des Martynia; les 
fleurs du Sésame sont en cymes; leur calice se développe d'avant 
en arriére;]la préfloraison du calice et celle de la région posté- 
rieure dela corolle sont sensiblement valvaires. 

Ainsi, les Sesamum se rapprochent davantage, par l'organisa- 
tion et le développement de leur gynécée, des vraies Bignoniacées. 
Les Martynia sont, au contraire, plutót les analogues des Gesné- 
riacées à ovaire libre et à fruit see, surtout des Calampelis, qui 
ont, à tout âge, l'ovaire uniloculaire avec des placentas pariétaux. 
Sans doute il y a entre ces divers types quelques différences, et 


E 


346 ORGANOGÉNIE FLORALE DES MARTYNIA. 


non une identité complète; sans quoi il est probable que. tout le 
monde eût, de prime abord, placé les Martynia parmi les Gesné- 
riacées. Ainsi, M. Bureau, dont l'opinion sur ces affinités et ces 
dissidences nous sera bientôt connue, et devra sagement être 
adoptée, qu’elle soit ou non conforme à la nôtre, M. Bureau, dis- 
je, a montré, avec d'autres auteurs, que les ovules sont sur cha- 
que côté des placentas des Bignoniacées, ou sur deux, où sûr 
plusieurs rangées. lei, de méme, les Martynia et les Pédalinées 
en général, représentent les types monostictides, les Calampelis 
étant des pléiosticlides. Mais, de méme que M. Bureau prouvé 
(Andasonia, I, 488) que l'on ne peut écarter l'un de l'autre, le 
Bignonia speciosa, qui est monostictide, et le B. capreolata, qui 
a quatre séries d'ovules dans chaque loge; de même, il sera bien 
permis de placer dans le même groupe naturel les Gésnériacées 
et les Pédalinées, dont la placentation est au fond la même. 
Je ne erois pas qu'il faille attribuer une valeur absolue à l'ab- 
sence de l'albumen dans les graines des Martynia. J'ai vu de ces 
. graines dont il serait peu exact de dire qu'elles n'ont point d'al- 
bumen; mais il est plus vrai de le décrire comme peu abon- 
dant et formant une couche mince autour de l'embryon, dans les 
graines müres, mais non desséchées. 


EXPLICATION DES FIGURES. 
PLANCHE XL. 


Fie, +. Jeune bouton de Martynia proboscidea, vu du cóté antérieur. Les cinq 
` sépales s sont en préfloraison, et en dehors d'eux, portées sur le pédicelle, 
immédiatement au-dessous du calice, on voit les deux bractées latérales 
stériles bI qui sont également er d de pas glanduleux, e et ont rom 
une mr — : id 

tacle Torst debis siia inn HAS — " 


t? 


ale: Mint iiiki és di^ 
ns Wer vibes zas 


ORCANOGÉNIE FLORALE DES "MARTYNIA. 347 

Fic. 4. Bouton plus Agé encore. Trois sépales, le postérieur sp et e anté- 

' “rieurs sa, ont paru : b, bräctéé mere; bl, bractées latérales. 

Fic. 5. Aux trois sépales précédents se sont joints les sépales latéraux 84 et s5. 

Fic. 6. Apparition des cinq pétales p dans l'intervalle des sépalés. 

Fic. 7. Après la naissance du périanthe, l'androcée commenté à paraître, 
d'avant en arriére, en dedans de la corolle pp. Les deux étamines anté- 
rieures ea existent seules. mt 

Fie. 8. Dans un bouton plus âgé, on trouve, en dedans de la corolle p, non- 
seulement les deux étamines antérieures ea, mais encore les deux étamines 
. latérales el, sous forme de mamelons plus petits de beaucoup. 

Fic. 9. Tout est comme dans la figure précédente, s sinon que! l'étamine posté- 
rieure ep commence à se montrer. 

Fic. 40. Premier âge du gynécée. Il se montre au centre du tédeptätlé, sous 
forme d’une dépression ovarienne, entourée d'un rebord circulaire gà peu 

^ — prés égal sur tout son pourtour : s, Calice; p, corolle; e, androcée. 

Fic. 11. ftat un peu plus âgé. Tout est pareil à ce qu'on voit dans là figure 
précédente, sinon que le rebord du gynécée g s'est élevé, én avant et en 
arriére, en deux lobes saillants ou feuilles carpellaires : sc, Calice NP ep, 
étamine postérieure. 

Fic. 12. Fleur privée du calice. La corolle p a grandi; elle est devénue très- 

nettement monopétale dans sa partie inférieure. Les deux feuilles car- . 

pellaires g se sont élevées et rapprochées davantage. L'étamine postérieure 
ep se trouve trés-petite relativement aux quatre autres ; on voit A qu 'elle 
sera stérile. 

Fic. 13. Jeune corolle en préfloraison : le lobe antérieur est couvert par tous les 
autres. C'est un des lobes postérieurs qui est le plus extérieur, 

Fic. 14. La corolle représentée dans la figure précédente, développée pour mon- 
trer l'insertion des étamines, qui sont alors presque toutes égales entre 
elles, sauf la postérieure ep, devenue stérile. : 

Fic. 15. Jeune gynécée isolé, à l'époque oü se dessinent en avant ét en arrière 
les deux feuilles carpellaires fc. 

fus. 16. Coupe longitudinale antéro-postérieure du méme gynécéo ; on ne voit 
‘aucune saillie dans son intérieur. 

Fic. 47. Gynécée plus âgé; la cavité ovarienne tend à se fermer. 

Fic. 48. Coupe verticale antéro-postérieure du même gynécée. Une saillie pla- 
centaire globuleuse, pl, s'est pe sur chaque côté de la paroi ova- 

* 5* riènne. 
- 19, Dans un — and — t E rer de allongée et 


 aplatie. ss 


ed 


an b 
Fic. 2 HM. 


er le style, encore court, $ 


948 ORGANOGÉNIE FLORALE DES MARTYNIA. 


Fic. 22. Coupe longitudinale antéro-postérieure du gynécée représenté dans 
la figure précédente. Les placentas p! ne sont plus seulement aplalis en 
dedans, mais ils commencent à présenter une dépression médiane bordée 
par deux saillies verticales. 

Fic. 23. Coupe transversale du méme gynécée. On voit sur les placentas pl la 
dépression légère que présente au milieu leur face intérieure. 

Fic, 24. Le méme gynécée vu du côté antérieur de la fleur. Un morceau de la 
paroi ovarienne est enlevé pour montrer les deux placentas p! par leur bord 
antérieur épaissi, marchant à la rencontre l'un de l'autre. 

Fic. 25. Gynécée plus âgé. Le disque hypogyne d et les lèvres du style st sont 
devenus bien plus distincts. 

Fic. 26. Le méme gynécée ouvert par son cóté antérieur. On voit que le bord 
épaissi de chaque placenta pl s’est lui-même déprimé et présente un sillon 
vertical bordé par deux saillies. . 

Fic. 27. Sur un ovaire plus âgé encore et déchiré de la méme manière, ces bords 
du placenta pl ne se sont pas seulement épaissis, mais partagés, en allant 
du milieu de leur hauteur vers les deux extrémités, en un grand nombre 
de petits mamelons saillants qui sont autant d'ovules naissants : d, disque 
hypogyne ; st, lobe antérieur du style. 

Fic. 28. Ces ovules naissants ol se voient sur une coupe transversale du méme 
gynécée. Chaque placenta a alors la forme d'une colonne carrée, avec quatre 
angles dièdres verticaux portant les ovules. ll y a donc huit séries d'ovules, 
et le placenta n'est plus uni à la paroi ovarienne que par une mince ban- 
delette b. 

Fic. 29. Pistil fort âgé, à une époque où les deux lobes du style st se sont recou- 
verts d'un grand nombre de papilles stigmatiques, et oü les cinq angles du 
disque hypogyne d sont bien prononcés. 

Fic. 30. L'intérieur du méme pistil est montré par le cóté antérieur. Chaque 
placenta pl porte deux rangées verticales d'ovules de ce côté (et autant du 
côté postérieur) : d, disque hypogyne; st, branche stigmatifère du style. 

Fic. 34. Section longitudinale du méme gynécée, suivant un plan médian 
antéro-postérieur. On ne voit de la sorte que la face intérieure d'un 
placenta pl, avec deux bords — d'ovules : st, lobe du eres d, disque 
hypogyne. 

Fic. 32. Portion d'un hes presque adulte, détaché de la paroi ovarienne par 
la destruction de la bandelette b représentée fig. 28. On apercoit seulement 
les deux séries verticales d'ovules, que ce placenta porte du côté de :a 
paroi. Ils sont anatropes et pourvus d'un court funicule f. Leur nucelle n 
n'est entouré que d'un seul tégument e. ; 

Fic. 33. Diagramme de la fleur adulte; le disqu | hypogyne est rici end: 
b, bractée florale ; bl, bractéc. latéral stérile; f étamine postérieure $ stérile; 


NOTE SUR L'ALBUMEN ET L'ARILLE DES ZEDYCHIUM. 


On sait que la graine des Hedychium contient sous ses tégu- 
ments, outre l'embryon, deux masses charnues d'origine diffé- 
rente. L'une résulte dudéveloppement de la chalaze ; elle n'entoure 
qu'une portion de l'embryon. L'autre est considérée comme le 
véritable albumen. Son aspect est bien connu; sur une coupe de 
la graine, il parait radié, c'est-à-dire qu'un certain nombre de 
stries, partant de l'embryon, rayonnent dans sa substance jusque 
vers les téguments. L'origine de cet albumen est trés-comparable 
à celle de la pulpe succulente du fruit des Aurantiacées. Si l'on 
introduit, en effet, la pointe d'une aiguille dans une des stries 
rayonnantes de l'albumen, on voit qu'elle pénétre, sans rien dé- 
chirer, entre deux filaments parallèles, faciles à séparer l'un de 
l'autre dans toute leur étendue, et constituant de véritables poils. 
Ces poils ont leur base implantée sur la surface intérieure des 
téguments séminaux, et leur sommet se dirige vers l'embryon qu'il 
atteint, sans jamais se confondre avec lui. Quelques-uns de ces 
poils sont méme un peu plus longs que l'espace qui s'étend de 
l'embryon aux téguments : leur extrémité se recourbe alors un peu 
sur elle-méme. Tous ces poils sont sans adhérence entre eux, 
Leur forme est un peu variable. Tous se terminent en pointe; 
tous sont plus étroits à leur base que vers le milieu de leur hau- 
teur. Là ils présentent un seul renflement, de manière à devenir 
fusiformes ; ou ailleurs deux, trois ou quatre ventres inégaux, sé- 
parés les uns des autres par autant de rétrécissements : ils devien- 
nent ainsi moniliformes. 

Les poils n'étant en somme que des cellules allongées, la véri- 
table nature de l'albumen n'est pas ici changée. Seulement ces 
cellules ne sont pas unies latéralement les unes aux autres. Leur 
contenu est celui qu'on observe si souvent dans les albumens nés 


350 NOTE SUR L'ALBUMEN ET L'ARILLE DES HEDYCHIUM. 


du sae embryonnaire. Ce sont de fines granulations de nature 
amylacée, car ces poils absorbent facilement, au travers de leur 
paroi, la teinture d'iode avec laquelle on. les met en contact, et 
toutes les granulations contenues deviennent alors d'un violet 
noirátre. 

Jl. n'y a pas, au fond, grande différence entre ces poils de l'albu- 
men et l'arille de couleur rouge qui s'insére au voisinage du som- 
met de la graine, et recouvre celle-ci comme une chevelure, Ce 
sont des. cellules allongées graduellement qui constituent l'un et 
Fautre, Seulement les cellules du tégument extérieur qui forment 
Y arille. nes étirent pas isolément; elles demeurent unies plusieurs 
entre: elles. par leur paroi latérale, de facon qu'elles constituent des 
poils en faisceaux, tels qu'on les observe sur divers. organes des 
Begonia, par exemple, … . 

:L'embryon des Hedychium est fort, développé. Sa portion. radi- 
culaire s'engage dans l'espèce d’étui cylindrique. formé. par l hy- 
pertrophie chalazique. C'est. à.ce niveau qu'on observe latérale- 
ment la.gemmule. Elle est fort petite, et.se trouve logée au fond 
d'une étroite fente ovalaire, 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VII. 
Gieinw mûre de l Hedychium Gardnerianum. 


Vie. 1° Graine entière grossie : #4 tégument ‘extérieur ; a, arille. 

Fic; 2. Section: longitudinale, grossie encore davantage : a, arille; te tégu- 
» ment extérieur ; ti, tégument intérieur; tm, tégument moyen ; p, faisceaux 
damli constituant l'albumen. i'e, embryon ; g, petite fente latérale: au fond 
de laquelle on. voit la purs ché de de 


Biy! Inoz aff 2 zelaia 
op tulo fes: umeinoo 


SUR DES FLEURS MONSTRUEUSES DE S/N APIS 
| ARVENSIS. 


(Planche XII.) 


Les Crüciféres à fleurs monstrueuses étaient communes. cette 
année. Plusieurs pieds de Sinapis arvensis, récoltés à Bellevue; 
m'ont présenté des pétales trés-larges et chloranthiés. Dans plu- 
sieurs encore, l'ovaire était trés-développé, vésiculeux etlongue- 
ment exsert. Mais aucun ne présentait autant d'anomalies singu- 
lières, et. souvent toutes réunies dans une méme fleur, que le 
pied sur lequel ont été dessinées toutes les figures représentées 
dans notre planche XH. Un seul coup d'œil jeté sur ces figures 
en dit beaucoup plus que les descriptions les plus détaillées. Nous 
ne. ferons done qu analyser Mésepidament les principaux faits 
indiqués par le dessin. 

Le périanthe et l'androcée sont amies à peu près normaux ; 
souvent aussi les pétales: sont plus ou moins verdâtres, et les 
anthéres sont dépourvues de pollen. Dans presque tout le cas, le 
volume du pistil est fort augmenté; il est porté par un pied velu que 
surmonte un ovaire bosselé gibbeux, longuement exsert, couronné 
d'un petit-style à tête renflée, bilobée et stigmatifère. Telle est la 
disposition qu'on observe dans la figure 4. 

: Si l'en ouvre un ovaire tel que celui de la figure 2, c'est-à-dire 
réctiligne ef-peu bosselé à l'extérieur, on ne trouve généralement 
dans son intérieur qu'une disposition plus ou moins analogue à 
celle qui est représentée dans: la figure 3. L'ovaire est partagé en 
deux loges incomplétes par une fausse cloison qui manque dans la 
portion supérieure; et sur les bords- de cette cloison, prés de la 
paroi ovarienne, on observe un assez grand nombre. de petites 
languettes, tenant la place des ovules normaux. Ces petites lan- 
guelles sont, comme op devait -inégales entre elles, et leur 


\ 
$92 SUR DES FLEURS MONSTRUEUSES 
forme est variable; mais, en général, elles sont moins dilatées à 
leur base qu'à leur sommet. 

Outre ces placentas chargés d'ovules imparfaits, on voit encore 
souvent, à la base de l'ovaire, un petit axe presque central, libre et 
dressé, qui se termine par une fleur bien constituée. Cette fleur 
se remarque aussi dans les figures 8 et 9. Celle de cette dernière 
figure est isolément représentée dans la figure 11. On voit qu'elle 
est parfaitement régulière. Et si l'on ouvre longitudinalement son 
pistil encore jeune, comme il a été fait à la figure 12, on y observe 
deux placentas pariétaux chargés chacun de deux dcin verti- 
cales de jeunes ovules. 

~ Au lieu d'un petit axe florifère, il peut n'y avoir à la base de 
 l'ovaire qu'une sorte de petit faisceau de braetées repliées sur 
elles-mêmes, ou un mélange de quelques bractées et d'étamines 
groupées en faisceau, comme on le voit dans les figures 7 et 10. 
Plus souvent encore, il y a deux fleurs parallélement dressées, 
ocomme dans la figure 9, ou deux fleurs et une ou plusieurs brac- 
tées (?) à sommet mamelonné, comme celles de la figure 8. Mais 
aussi quelquefois, comme on l'a représenté dans la figure 4, les 
petits axes dressés à la base de l'ovaire se terminent, non par 
une fleur, mais par une pelite inflorescence composée elle-même 
de braetées et de quatre à six fleurs, telle que celle qui a été repro- 
duite isolément dans la figure 6. 

Pendant ce temps, les ovules latéraux dela partie supérieure 
présentent un grand nombre de modifications trés-diverses. Ré- 
duits à de simples languettes comme ceux de la figure 3 ou 7; 
presque normaux, comme dans la figure 4; représentés par de 
larges feuilles déchiquetées irrégulièrement sur leurs bords, 
comme dans les figures 8 ou 9, ils peuvent enfin, comme dans la 
figure 4, être remplacés par une bractée aplatie, nervée, portant 
elle-même sur ses bords plusieurs ovules à différents cet * 
développement, comme on le voit dans la figure 5. lose 
em 'emarquera- que le développement de. la ue cloison est 
extrém nent variable d'une de ces fleurs d'autre. . i 


DE SINAPIS ARVENSIS. 353 


plète dans la figure 3, elle l'est tout à fait dans la figure 7 ; elle 
est réduite à deux bords vertieaux peu saillants dans les 
figures 4, 8 et 9. 

Mais le fait le plus singulier est sans contredit celui qui est 
indiqué dans la figure 9. Dans l'ovaire de cette fleur, on trouve 
à la fois deux petites fleurs bien constituées à la base, et sur les 
parois, non-seulement des ovules avortés et remplacés, soit par 
de petites languettes, soit par de larges bractées déchiquetées, 
mais encore et surtout à la partie supérieure des placentas, des 
fleurs incluses portées sur un petit pédicelle et tout à fait pareilles 
aux fleurs de la base. i 

Il est bien certain qu'on pourrait tirer, des faits qui viennent 
d'étre simplement énumérés, un bon nombre de conséquences 
contradietoires. L'un pourrait dire que les languettes représentant 
des ovules sont des lobes des feuilles carpellaires, ou encore que 
ces lobes sont eux-mémes partagés en lobules, puisque c'est sur 
leurs bords que sont implantés les ovules. Un autre pourrait sou- 
tenir que cessaillies, qui portent des ovules plus ou moins trans- 
formés, ne sont pas de nature appendiculaire, puisqu'elles peuvent 
servir de support à des bourgeons ou méme à des feuilles com- 
plétes. Quelques-uns pourraient avancer que la paroi ovarienne 
contient un élément de nature axile, puisque des organismes vé- 
gélaux très-complexes y prennent naissance comme sur des 
branches. Quelques autres, au eontraire, ne verraient d'axiles dans 
toutes ces fleurs que les petits rameaux portant une ou plusieurs 
fleurs, qu'on voit se dresser librement dans l'intérieur de la cavité . 
ovarienne. — : | 

Il y a peut-être, enfin, des botanistes qui ne voudraient tirer 
de cette anomalie aucune conséquence. Ceux-là auraient peut-être 
raison de dire : « Celte monstruosité prouve seulement qu'il y a 
des monstruosités qui ne prouvent rien. » 


POE y 


nm. 


PREMIERE ÉTUDE SUR LES MADPIÉES 


(ICACINÉES). 


I. -— Nous avons cherché à établir, dans notre Second mémoire 
sur les Loranthacées (Adansonia, IM, 85), que les Ieacinées rap- 
portées par quelques auteurs aux llicinées, par: plusieurs autres 


aux Olaeinées, devaient plutôt être réunies aux premières. Nous 


n'avons pu considérer à ce propos, dans quelques genres d'Icaci- 
nées (p. 85-95), que les caractères différentiels qu'elles présentent 
avec les Olacinées. Mais nous nous sommes alors promis de, con- 
signer dans une étude spéciale les observations que nous suggé- 
raient et l'analyse de quelques leacinées nouvelles de l'herbier du 
Muséum de Paris, et la lecture des deux principaux travaux rela- 
tifs aux Icacinées, publiés dans ces derniers temps. Ces ouvrages 
sont: d'un cóté, la monographie de M. Miers (1), que nous citerons, 
pour ainsi dire, à chaque pas; et d'autre part, l'énumération des 
caractères génériques des Ieacinées. et des Phytocrénées, donnée 


par MM. Bentham et J. D. Hooker, dans leur nouveau : Genera 


plantarum (p. 860-355). La comparaison des résultats obtenus 
par ces différents auteurs nous sera d'autant plus profitable, qu "ils 
ont probablement eu sous les yeux les mêmes SERIA ceux des 
eimi : Kew. Š 


n 


at ooi aux priva b nini: is Md Miers. ques nous coni 
h — age: années ipt nde lprinées. 


bheièee ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES, 355 


ll suffit, pour établir nettement son opinion à cet égard, de rappor- 
ter les deux passages suivants du savant botaniste anglais. 

«J'ai montré, dit M. Miers, que les Icacinacées doivent consti- 
tuer un ordre distinct, contigu à celui des Aquifoliacées, et que 
ces deux groupes ne différent l'un. de l'autré que par l'estivation 
de la eorolle ( y. » 

Et ailleurs* « J'ai abondamment démontré jusqu'à l'évidence, 
que les Icacinacées n'appartiennent pas aux Olacacées, et que la 
véritable position de celte famille dans le Système se trouve à 
cóté des Aquifoliacées (2). » 

Nous sommes allé plus loin encore, s'il est possible; car nous 
avons considéré les Icacinées « comme faisant partie de la famille 
des Hieinées, sans qu'il soit même facile de les y ranger dans une 
section bien distincte » (Adansonia, HI, 86). Et nousavons surtout 
essayé de démontrer cette proposition par la comparaison de quel- 
ques Icacinées telles que le Pennantia, avec un genre tel que le 
Nemopanihus de Rafinesque, démembré, comme on sait, de l'an- 
cien genre Z/ex lui-méme. 


^ HT. — Un second résultat, non moins important que le premier, 
dés remarquables études de M. Miers, c'est que le groupe des 
Phytoerénées est mséparable de celui des Icacinées. M. Miers a 
démontré de fait cette étroite parenté, lorsqu'il a réuni dans une 
méme section des Sarcostigmeæ, le Pennantia, le Sarcostigma, le 
Stemonurus, ete. , et qu'il n'a trouvé dans les genres de cette sec- 
tiot et ceux des Icacinées proprement dites, d'autre caractère 
différentiel de quelque apparence que la configuration du style 
22 to — E ne Le que lillustre R. Brown 


am « The Tcacinacec, I have shown, must DI a distinct order contiguous to the 
» Aquifoliaceæ, the one only differing from the other in the æstivation of the co- 
» rolla, ». (Ann, and. Mag. of natur. History, ser. 3, IX (1862), p. 221). 

(2) « « T adduced abundant evidence to show that the Joacinaceæ do not belong to 
m ec, and th eei nefcit n stem is: 
folam » (Ibid. ; IX,407.) Hipan d 


356. PREMIÈRE ÉTUDE 


démontrait la relation étroite qui existe entre le Sarcostigma, le 
Phytocrene, Y Fodes, etc., M. Miers, prouvant que le Sarcostigma 
est inséparable du Pennantia et du Stemonurus, réunissait les 
Phytocrénées aux Icacinées. Ila eu la satisfaction de voir cette union 
pleinement confirmée par MM. Bentham et J. D. Hooker, dans 
leur Genera plantarum (p. 350-354), où les deux groupes ne 
constituent plus que deux tribus voisines d'une méme famille. 

. Il est vrai que cette famille renferme aussi, dans l'ouvrage ca- 
pital dont nous parlons, les deux tribus des Olacées et des Opi- 
liées, qui, pour nous, sont inséparables au contraire des Santa- 
lacées, dont elles ne différent, nous croyons l'avoir démontré, que 
par la forme moins concave de leur réceptacle floral. 

Nous n'admettons, de méme que M. Miers, que des rapports 
éloignés entre les Phytocrénées et les Artocarpées ; parce que ces 
dernières sont réellement des plantes apétales, à périanthe uni- 
que, aux divisions duquel les étamines sont opposées ; parce que - 
leurs ovules, lorsqu'ils sont suspendus et anatropes, ont le micro- 
pyle extérieur et supérieur; tandis que, lorsque les Phytocrénées 
n'ont qu'un seul périanthe, c'est à l'intervalle de ses divi- 
sions que répondentleurs étamines ; que ce périanthe est d'ailleurs 
souvent double, et que leurs ovules suspendus ont le raphé dor- 
sal et le micropyle situé en dedans sous le hile. Quant aux organes 
de végétation, les feuilles des Artocarpées sont munies de stipules 
caractéristiques qui manquent chez les Phytocrénées. 

Nous sommes d’ailleurs peu ébranlé dans notre conviction 
par cette considération dont parle M. Miers (Contrib., 101), que 
les Phytoerénées sont alliées aux Pyrenacantha et aux A delanthus, 
genres à périanthe simple, et rapprochés, pour cette raison, des 
Antidesmées; car nous croyons de méme avoir établi, il y a déjà 
plusieurs années (Étude générale du groupe des Euphorbiacées, 
662, et Bullet. de la Soc. bot. de France, IV, 987-994), que les 
Antidesmées sont des Evphorbiscées e méme que | les Scépacées 


SUR LES MAPPIÉES,. 397 


celles du Pyrenacantha, dont les ovules suspendus ont, comme 
nous l'avons dit, le raphé dorsal, tandis que ceux des Antidesma, 
des Aporosa, des Euphorbiacées en général, ont le micropyle 
extérieur et supérieur. Il résultait dés lors pour nous de cette com- 
paraison, que les Adelanthus doivent avoir à la fois des affinités 
avec les Buxacées et les Phytoerénées. Mais comme, d'autre part, 
nous avons dit (Monographie des Buxacées, 28) quels liens unis- 
saient aux Buxacées les Célastrinées dont la parenté avec les Ilici- 
nées n'est douteuse pour personne, il y a de ces rapprochements 
divers une conséquence inévitable : la réunion, dans un méme 
groupe, des Célastrinées, Buxacées, Ilicinées et Icacinées. 

Ainsi les Phytocrénées représentent le type un peu amoindri 
des Icacinées, type dicline, type quelquefois monopérianthé. C'est 
pourquoi, dans cette étude, nous pouvons, afin d'aller du simple 
au composé, commencer par jeter un coup d'œil sur les Phyto- 
erénées, avant d'aborder l'examen des Icacinées proprement dites. 


IV. — On me permettra d'abord d'analyser avec soin les fleurs 
du Vatsiatum herpeticum Ham., parce que les descriptions qui en 
ont été données ne sont pas tout à fait complètes. Ces fleurs sont 
dioïques et disposées en grappes où chacune d'elles, portée par 
un petit pédicelle, occupe l'aisselle d'une petite bractée. Le pé- 
rianthe est le méme dans les fleurs des deux sexes; il se compose 
d'un calice et d'une corolle construits sur le type 4, 5 ou 6. Le 
calice est monosépale, à divisions profondes. La corolle est 
monopétale, à divisions aiguës trés-profondes, alternes avec 
celles du calice et valvaires dans le bouton. Cette. corolle est 
doublée, dans les deux sexes, d'un disque interposé au' périanthe 
et à l'androcée. Il est surtout développé dans les fleurs femelles, 
et il est formé de cinq écailles bilobées superposées aux pétales. 
Chacun des lobes est à peu prés triangulaire ; son sommet s'atténue 
souvent, puis se renfle un peu en une petite téte glanduleuse ar- 
rondie. Les étamines répondent aux intervalles de ces glandes, et 
sont par conséquent superposées qux. sépales dont elles égalent le 


808 PREMIÈRE ÉTUDE 


nombre, Mais dans la fleur mâle seule, leur flet est surmonté 
d'une anthère fertile, biloculaire, introrse, déhiscente par deux 
fentes longitudinales, et à connectif renflé et glanduleux dans le 
dos. Dans la fleur femelle, l'anthére est devenue une petite lan- 
guette sagittée, aplatie et blanchâtre, sans pollen ; ou peut-être 
que plutôt cette lame représente un prolongement apical du con- 
nectif qui existe dans les fleurs máles, et qui surmonte deux loges 
d'anthéres rapprochées en haut, mais non confondues, divergentes 
par leur extrémité inférieure. ll y a également un rudiment de 
gynécée dans la fleur mâle; c'est un petit corps central saillant et 
chargé de poils, à la base duquel s'insérent les étimines. Dans la 
fleur femelle, le pistil se compose d'un ovaire uniloculaire libre, $ur- 
monté d'un style à deux branches courtes et gréles, divergentes 
à leur extrémité supérieure qui est recouverte de papilles stig- 
matiques. L'ovaire contient un placenta pariétal vertical, prés 
du sommet duquel s'insérent deux ovules collatéraux, suspendus 
et anatropes, le mieropyle étant sous le hile contre le placenta, le 
raphé étant situé du cóté opposé. Le fruit est une drupe ovale et 
aplatie, dont les bords sont anguleux. Son noyau est assez consis- 
tant; il n'est enveloppé que d'une couche eharnue mince, et ne 
contient qu'une graine. Celle-ci est aplatie comme le-fruit; son 
albumen est charnu; il enveloppe un large embryon à radicule 
cylindrique supere, à cotylédons arrondis, aussi larges que l'albu- 
men et trés- minces. Leur nervation est visible sur leurs bane: eed 
ils sont quintuplinerves à la base. i 

Ainsi, la diclinie, la présence d'un périanthe double et Vinflo- 
rescence en grappes tels sont les caractères saillants - ce a 
mier bus ; ids 


v. T Je ne puis penser que les Adelanihus — être T 
t m MM; Bentham et J. D. Hooker disent bien 


SUR, LES. MAPPIÉES. 359 


Aussi les savants auteurs décrivent le premier de ces genres dans 
la première partie de leur ouvrage, avec les Polypétales, tandis 
que le dernier ne sera énuméré que dans un autre volume, avec les 
Apétales. Voilà où doivent mener les principes d'une méthode de 
classification fondée ‘sur les caractères absolus et prenant pour 
point de départ la subordination absolue de ces caractères. Que 
dirait-on du botaniste qui placerait les Cyclamen, non parmi les 
Primulacées, mais au milieu des Monocotylédones, parce qu'en 
effet. le Cyclamen n'a qu'un cotylédon à son embryon, et que le 
caractère du nombre des cotylédons est un caractère de première 
valeur? Qu'aurait-on dit d’un monographe des Rhamnées ou des 
Amyridées, plaçant le Pomaderris apetala ou le Picramnia apetala 
dans PApétalie, parce que ces espèces n'ont qu'un périanthe au lieu 
de deux? Et.que penserait-on du botaniste qui mettrait dans une 
classe distinete celles des Rubiacées, Ombelliféres, Synanthérées, 
Valérianées, etc., qui n'ont qu'un périanthe simple, au lieu de les 
laisser parmi les Monopétales ou les Polypétales? » 
D'ailleurs le nombre des verlicilles du périanthe n'est pas un 
caractère qui. puisse distinguer les Santalacées des Olacinées. Que 
les Santalacées.n'aient, en général, qu'un périanthe, j je l'accorde ; 
mais si une plante n'est plus une Santalacée parce qu'elle a un ca- 
lice et une corolle, que feva-t-on du Luckleya, auquel les bota- 
pistes s'accordent à reconnaitre et une corolle et un calice? Et 
d'autre part, comment pourra-t-on classer parmi les. Olaeinées 
un genre tel que le Schæpfa, s'il est démontré que l'organe ap- 
pelé dans ce genre involucre par la plupart des auteurs, est bien 
réellement un involuere, parce qu'il est situé sous l'oyaire, tandis 
que le calice véritable devrait être inséré, comme la corolle, en 
- haut du. pourtour de l'ovaire? Non; le Schepfia n'a pas plus de 
calice que la Garance, et comme cette dernière ne peut être isolée 
.. des autres. Rubiacées, le Schepfiane saurait être séparé des genres 
T€ hernie qui ont d'ailleurs toute son organisation. ps 


4 polos, de. côté la, option, du périanthe, nous ne 
T TM vec leur placenta € central 


JG 


360 PREMIÈRE ÉTUDE 


libre, avec des loges plus ou moins indiquées par des cloisons 
incomplètes, ainsi qu'il arrive dans les Quinchamalium , les 
Arjona, etc.; nous n’admeltons pas, dis-je, que les Santalacées 
puissent renfermer un genre comme l’Adelanthus, dans lequel la 
placentation est telle que les ovules s'attachent en haut de la paroi 
del'ovaire. Dans ce groupe de plantes, l’organisation du gynécée, 
la placentation, la structure des ovules, etc. , nous paraissent avoir 
une bien autre importance que le périanthe. Et quoique personne 
ne puisse nier les affinités étroites des Myzodendron avec les Lo- 
ranthacées et les Santalacées, on voit que ce genre n'a pourtant 
aucune espèce de périanthe dans ses fleurs, 

ll resterait à savoir quel est le verticille du périanthe qui 
manque chez les 4delanthus, On n'aurait pas hésité jadis à les 
considérer comme apétales, à admettre que ehez eux le calice seul 
a persisté. Sur ce point, l'étude organogénique nous donnérait 
certainement de précieux renseignements. Mais comme il a été 
jusqu'ici impossible de la faire, il faut bien essayer de répondre à 
cette question avec les seules ressources que nous offre l'analyse 
des fleurs adultes. On peut d'abord se rappeler que la fleur, soit 
des Olacinées, soit de ces mémes Santalacées, dont MM. Bentham 
et Hooker rapprochent les Adelanthus, perd ordinairement son 
calice, alors qu'un de ses verticilles vient à disparaître. Et en 
second lieu, dans les fleurs du JVatsiatum, si analogues à celles 
des Adelanthus, les étamines sont alternes aux pétales, de méme 
qu'elles sont alternes avec les folioles du seul périanthe que pos- 
sédent les Adelanthus. 

Voici, en effet, les caractères détaillés de l' Adelanthus plns 
EsnL., pour lequel nous allons eompléter la description d'Endlicher 
(Genera, n° 6839, et Suppl., II, 31), et celle que nous avons 
esquissée dans notre Etude générale du groupe des Euphorbiacées 
(p. 662). Le périanthe, qui pourrait bien être une corolle, est 
formé de trois, cinq et beaucoup. né eere de quatre 


en p 


SUR LES MAPPIÉES. 961 


la fleur mále, en méme nombre que les folioles du périanthe, et 
alternes avec celles-ci. Chacune d'elles se compose d'un filet libre 
inséré à la base d'un corps central, ou gynécée rudimentaire 
chargé également de poils, et d'une anthére biloculaire, introrse 
et déhiscente par deux fentes longitudinales. Le connectif est 
renflé en une sorte de glande dorsale, tout comme dans le /Vatsia- 
tum; de sorte qu'en supposant le type quaternaire de part et 
d'autre, il n'y a pas d'autre différence entre l'Adelanthus et le 
Natsiatum que l'existence d'un petit calice en dehors de la fleur, 
chez ce dernier. Quant à la fleur femelle de l'4delanthus, son 
androcée est fort peu développé, puisque, comme chez le Natsia- 
tum, il est réduit à quatre petites languettes stériles, alternes avec 
les pétales. L'ovaire est aussi uniloculaire, avec deux ovules colla- 
téraux suspendus, dont le raphé et le mieropyle sont. dirigés 
comme ceux du Vatsiatum. Mais le nombre des branches stylaires 
est bien plus considérable chez l'A4delanthus, puisqu'elles forment 
un grand nombre de rayons divergents au sommet de l'ovaire. 
Le funicule de l'4delanthus présente une particularité assez 
remarquable; Jeune, il est cylindrique, gréle et lisse. Mais à un 
certain âge, celles de ses cellules superficielles qui sont au-dessus 
du micropyle s'aceroissent et se prolongent en poils délicats qui 
forment un faisceau descendant à peu près verticalement vers le 
mieropyle. Je ne sais si ces poils sont destinés à jouer le rôle de 
“tissu conducteur pour les tubes polliniques. Mais il est fréquent 
de rencontrer une produetion analogue dans la partie supérieure 
des ovules des Ieacinées. Dans quelques Stemonurus, le funicule 
se renfle au-dessus du micropyle qu'il obture plus ou moins. Dans 
les Sarcostigma, nous verrons, au-dessus des deux ovules, une 
sorte d'écaille celluleuse dont le tissu est le méme. Dans certains 
Houx, le funieule est aussi, comme on sait, hypertrophié au-dessus 
de son point d'attache à l'ovule; et dans VZEgotocicum punctatum 
de Ruiz et Pavon, dont les deux ovules collatéraux sont suspendus 
5 eff dirigés comme ceux des Adelanthus, il y a un obturateur cel- 
. Juleux qui semble dépendre également d'un. em des 


» 


$62 ; PREMIERE ÉTUDE 


funicules. M. Decaisne a nié, mais à tort, l'existence de cet 
épaississement (Ann. des sciences nat., sér. h, IX, 279). C'est à 
tort également qu'il suppose que je me suis fondé « sur la pré- 
sence d'un obturateur celluleux qui coifferait le sommet mieropy- 
laire de l'ovule » , pour classer l'ZEgotoxicum auprès des Ilicinées 
et des Célastrinées. Outre que j'ai dit, dans mon Étude générale 
des Euphorbiacées (p. 661), que ce rapprochement n'était pas de 
moi, mais de M. Bentham, je ne me suis jamais avisé d'admettre 
que la présence seule d’un obturateur pàt déterminer des affini- 
tés certaines; car il y a des genres trés-voisins d'ailleurs l'un de 
l'autre, dont l'un est pourvu, l'autre dépourvu d'obturateur. Quant 
au Bursinopetalum, j'ai rapporté aussi à ses auteurs, MM. Bentham 
et Miers, l'opinion qu'il se rapproche des F'illaresia: et des Ægo- 
toxicum, et l'argument invoqué par M. Decaisne, « que personne 
ne conteste aujourd'hui les analogies du genre Jursinopetalum 
avec les Opiliées », demeure sans valeur, ainsi que j'ai déjà essayé 
de le prouver (Adansonia, HI, 82), puisque M. Decaisne a placé 
lui-même parmi les Araliacées l Arthrophyllum, qui n'est que peu 
ou point distinct génériquement du Bursinopetalum. 

Pour revenir à lAdelanthus, rappelons que MM. Bentham et 
J. Hooker lui donnent simplement pour synonyme (Gen., 345) le 
Pyrenacantha Hoox. J'avais seulement pu dire, dans mon Étude 
générale du groupe des Euphorbiacées, que le P. volubilis a sa 
fleur mâle construite comme celle des Adelanthus, et, dans le 
Bulletin de la Société botanique (IN, 993), qu'il « n'est que fort . 
peu distinct de l’Adelanthus » . MM. Bentham et Hooker, qui ont 
sans doute eu des fleurs femelles du Pyrenacantha à leur disposi- 
tion, réunissent complétement les deux genres. Nous dirons donc 
que; dans tes fleurs mâles de l4 delanthus volubilis, le périanthe 
sin ésente probablement une corolle, que ses étamines ont 
anectif need eei forse et Sun doges 


SUR LES MAPPIÉES. $65 


que ce même corps, étudié jeune chez le Natsiatum herpeticum, 
nous a présenté sur les bords de cette méme fossette deux ou 
trois saillies obtuses figurant Tetas autant de feuilles ear- 
- pellaires avortées. | 


VI.— Les genres Adelanthus et Natsiatum ne différant en 
somme essentiellement l'un de l'autre que par le nombre des ver- - 
ticilles de leur périanthe, il est vraisemblable qu'on sera peu 
porté à les séparer lorsqu'on aura étudié ùn genre qui présente 
une corolle, comme le JVatsiatum, et dans un sexe au moins, un 
calice souvent plus ou moins incomplet et. réduit à deux ou trois 
sépales. C'est ce qui arrive chez les Phytocrene. 

Si nous étudions, par exemple, le Gwnocephala. macrophylla 
de Blume, qui se rapporte à ce genre, nous savons que ses fleurs 
sont dioiques et groupées en capitules. Dans la fleur mâle, il y a 
un calice monosépale en forme de eupule dont les bords sont sou- 
vent tout à fait entiers. M. Trécul, qui a donné dans son Mémorre 
sur la famille des Artocarpées (in Ann. des se. nat., sér. 3, VII) 
une analyse très-bien faite de ce genre, désigne (p. 147) sous le 
nom de braetéoles entourant le périanthe l'organe que nous venons 
d'appeler un calice, Hl est bon d’être prévenu de eette différence 
d'interprétation, qui, du reste, ne change pas le fond des choses, 
pour que les descriptions soient comparables entre elles. Je pense 
toutefois qu'on ne saurait facilement comparer les folioles du péri- 
gone unique admis par M. Trécul dans ce genre à celles qui se 
rencontrent chez les Artocarpus, parce que, dans ce dernier 
genre, les étamines leur sont superposées, (andis qu'elles sont 
alternes dans les Gynocephalum. On pourrait en dire autant des 
Protéacées, pour lesquelles M. Trécul a signalé un rapproche- 
ment trés-ingénieux avec les Phytocrénées. Il faudrait, pour que 
J'analogie fût complète, que les étamines des Protéacées répon- 
dissent. rite des lobes de leur périanthe, comme il arrive 

; les € halum. ad pis d'un albumen abondant chez 
e encoi différe is - les Protéacées, 


364 PREMIÈRE ÉTUDE 


qui en sont dépourvues ; et, de plus, les ovules des Protéacées 
sont ascendants avec le micropyle en dehors et en bas, tandis'que 
dans le Gynocephala macrophylla de Blume, que seul nous avons 
pu examiner, quant à ce caractère, les ovules sont suspendus, avee 
le raphé dorsal et le mieropyle dirigé en haut et en dedans, contre 
le placenta. 

Si nous considérons comme un calice la petite cupule à bords 
presque entiers dontla fleur màle est entourée, nous voyons que ce 
calice, d'abord gamosépale, se fend ensuite, suivant sa longueur, 
en deux, trois ou quatre pièces. Les pétales qui sont en dedans 
sont libres dans presque toute leur étendue, et disposés en préflo- 
raison valvaire. Ils entourent une colonne centrale qui se termine 
par un petit renflement chargé de poils; c'est le rudiment du pis- 
til sous lequel s'insérent quatre étamines alternes avec les pétales, 
et composées ehacune d'un petit filet dressé et d'une anthére bilo- 
eulaire, introrse, déhiscente par deux fentes longitudinales. 

Dans la fleur femelle, on trouve au centre le gynécée en forme 
de pilon que tous les auteurs ont décrit, surmonté d'un large 
stigmate bilobé, et contenant deux ovules disposés comme nous 
l'avons indiqué. Quant au périanthe, il est également double, 
comme dans la fleur mâle, mais son verticille extérieur est sou- 
vent incomplet. Intérieurement, on observe quatre longues folioles 
valvaires; extérieurement, il y a quatre folioles plus petites alter- 
nant avec les premières, ou seulement deux ou trois; on peut, je 
pense, les considérer comme appartenant au calice. Or, si l'on 
admet cette manière de voir, il en résultera que le Phytocrene, 
avec son calice incomplet, sert de transition entre le Natsiatum, 
dont le périanthe est ——: et l'Adelanthus, où tout un verticille 
a iA Bb: 


VIL. Mises que V Fodes ovalis. Bu. ne diffère essentiel- 
tement he — que; — son mode d'inflorescence. En 
i on e co ophétement connue de ta 


SUR LES MAPPIÉES, 365 


tum. Dans la fleur mâle, il y a un calice court, monosépale, mince, 
membraneux, et finement cilié sur les bords. Il est tout à fait 
semblable à cette petite cupule extérieure de la fleur des PAyto- 
crene, dont on a hésité à faire un calice, tant que le genre Phyto-: 
crene a été rapproché des Artocarpées, des Urticées, familles à 
périanthe unique. Les quatre ou cinq pétales sont disposés en 
préfloraison valvaire, chargés de poils fins, comme ceux des 
Phytocrene; leur sommet très-aigu pend en clef de voûte dans 
l'intérieur du bouton. Les étamines sont alternes aux pétales, en 
méme nombre qu'eux; leurs filets sont courts, insérés sous le 
rudiment du pistil; leurs anthères sont dressées, biloculaires, à 
déhiscence longitudinale, latérale. Toutefois la fente est un peu 
plus intérieure qu'extérieure vers le bas de cliaque loge. 

Nous pouvons done dire d'une manière comparative que le 
Phytocrene est caractérisé au premier coup d'œil par ses fleurs 
sessiles, disposées en sortes de capitules; que l'Zodes en repré- 
sente la forme à fleurs pédicellées, mais avec un haut degré de 
ramification, surtout dans les fleurs måles, tandis que le Vatsia- 
tum ne posséde que des grappes simples. L'Adelanthus peut alors 
être défini : un Vatsiatum monopérianthé. Je regrette de ne pou- 
voir parler de visu du genre Miquelia, et je m'en rapporte à ce - 
qu'en dit Blume (Mus. Lugd. bat., I, 42), que c’est un Phyto- 
crene à iuflorescence ombelliforme, et dont les drupes sont pédi- 
cellées. 


VIH. — Il nous reste à analyser ce genre Sarcostigma, par 
lequel M. Miers a si heureusement relié les Phytoerénées aux 
leacinées. Nous avons l'avantage de pouvoir étudier, et le 
S. Kleinii W. et Arx., et un échantillon femelle rapporté autre- 
fois de Java par Leschenault, et qui est peut-être bien le S. Hors- 
fieldii de R. Brown. Les feuilles sont si semblables à celles du 
S. Kleinii, qu'on ne saurait, d'aprés elles, établir eutre les deux 
plantes une différence spécifique. 

Les descriptions qu’on donne des fleurs de ce genre sont 


366 PREMIÈRE ÉTUDE 

incomplètes, pareé que l'on n'indique pas dé trace d'androcée 
dans les fleurs femelles. Or, non-seulement les étamines y sont 
représentées à l'époque de l'anthése, mais encore elles persistent 
autour du fruit, de méme que le périanthe. Celui-ci est tantôt 
tétramère, tantôt pentamère. Dans ce dernier cas, la fleur mâle 
du S. Kleinii a un calice gamosépale court, à cinq dents plus ou 
moins inégales, et une corolle de cinq pétales qui m'ont paru 
presque complétement libres; leur préfloraison est valvaire, et 
leur sommet se réfléchit aprés l'épanouissement. Au centre de la 
fleur mâle se trouvé un petit corps conique, grêle, dressé, couvert 
de poils, et rétréci à sa base, qui donne insertion à cinq étamines 
alternes aux pétales, à anthéres biloculaires, introrses; de facon 
que cette fleur mâle est tout à fait celle d'un Zodes. 

Quant à la fleur femelle, elle a le méme périanthe, les quatre 
où cinq étamines alternes aux pétales dont nous parlions tout à 
l'heure, et un gros ovaire surmonté d'un style en tête aplatie, 
presque circulaire, chargée de papilles stigmatiques blanchâtres. 
Dans la loge unique de l'ovaire, on trouve deux ovules collaté- 
raux insérés un peu au-dessous du sommet, et descendants, avec 
le raphé dorsal, le micropyle intérieur et supérieur. Au-dessus de 
chaque ovule il y a un fünieule, d'abord étroit, qui-s'épaissit un 
péu au-dessus du mieropyle, puis qui se dilate au point de former 
une sorte d'écaille celluleuse qui surmonte les deux ovales. Ceux-ci 
subissent avec l’âge un léger mouvement de torsion suivant ün 
axe verlical, car leurs bw. se s regprochent un peu l'un de 
l'autre. TR $c Srii 1 

^ pans andai Jarahaio: dom je Wai pu examiner -la fleur 
femelle à proprement parler, mais seulement de jeunes fruits, le 
périanthe persistant à leur base, on pouvait distinguer un calice- 
gamosépale à quatre ou noD — Suit et quatre ou cinq pé- 


Sütt LES Mabbibrs, $67 


centre, et dans l'intérieur il y avait deux jeunes graines suspen- 
dues. Une d'elles seulement s'était allongée en ün cône à sommet 
inférieur ; l'autre n'était qu'un petit mamelon celluleux rétréci. 

Si le Sarcostigma ne présentait point d'autre particularité, on 
pourrait dire qu'il n'est qu'un Zodes un peu différent par son mode 
d’infloréscence, et ce caractère n'ayant qu'une valeur fort secon- 
daire dans d’autres genres d’Icacinées, il faudrait peut-être son- 
ger à réunir génériquement les deux types. Mais la graine du 
Sarcostigma, que nous n'avons pu observer müre, est décrite 
eomme dépourvue d'albumen, et les feuilles du Sarcostigma sont 
alternes, comme celles de presque toutes les autres Phytocrénées, 
tandis que celles de l'Zodes sont opposées. 


IX. — Si nous passons maintenant aux véritables Icacinées, le 
moment est venu de justifier le litre donné à ce travail : Étude 
sur les Mappiées. Nous nous proposons, en effet, de démontrer - 
que le nom d'Zcacina doit être supprimé, et qu'on doit lui substi- 
tuer le plus ancien dé ses synonymes, qui sont: Mappia Jaco. , et 
Leretia Ve1407. j 

Lorsque Adr. de Jussieu établit, en 1828, le genre Zcacina pour 
une plante du Sénégal (Mémoires de la Soc. d'hist. nat. de Paris, 
I], 175, t. 9), il ne pouvait guère se douter qu'une espèce du 
méme genre existait au Brésil. Elle a été figurée par Vellozo, dans 
le volume HI du Flora fluminensis (t. 2), sous le nom de Leretia 
cordata, et c’est, je pense, cette planté qui figure dans les collec- 
tion de M. Blanchet, sous le n° 2347. La méme espèce, mais un 
peu différente comme forme, a été trouvée aux environs de Rio- 
Janeiro, par Guillemin et par M. de Martius, quila distribuée dans 
son Herbarium flore brasiliensis (n° 1050), sous le nom de Sebi- 
zia brasiliensis. M. Miers a énuméré (Contrib., 62, 227) trois 

espèces de ce genre, savoir, celle de Rio-Janeiro qu'il à nommée 
Fu Mime - Mun d éviter toute. erreur, parce que les feuilles sont 

t seul. prése ant la hened dun am et " 
étre méme d'une manière acido Mason trois à 


368 PREMIERE ÉTUDE 


La fleur des Leretia a un calice court et gamosépale à cinq 
dents. La corolle est formée de cinq pétales libres, valvaires dans 
le bouton, chargée intérieurement de poils trés-longs dans le 
L. cordata de Vellozo, avec une petite pointe pendant au sommet 
de la corolle fermée dans le bouton. Les étamines varient de forme 
d'une espèce à l'autre. Ainsi dans le L. cordata, leur filet s'inflé- 
chit un peu à son sommet atténué, pour venir s'insérer au dos d'une 
anthére introrse à deux loges paralléles, tandis que dans le 
L. ampta Miers (Spruce, n° 3776), le connectif aplati et ovale, 
a l'air d'un petit limbe de feuille, à la base duquel s'insérent, à 
droite et à gauche, les deux loges trés-courtes de l'anthére. Ce fait 
et plusieurs autres montrent qu'on ne saurait attacher à ce carac- 
tére de la forme des anthéres une grande importance pour la clas- 
sification des Icacinées. Nulle part leur dissemblance n’est si grande 
qu'entre ces deux espèces d'un même genre, d'ailleurs extrême- 
ment analogues entre elles. 

L'ovaire du L. Vellozii présente, à son sommet, un style 
normal bien développé et réfléchi dans le bouton; plus deux 
saillies glanduleuses obtuses représentant les branches sty- 
laires de deux loges ovariennes avortées ; branches qui existent 
dans un certain nombre d'espéces de ce groupe, et que nous verrons 
surtout trés-développées dans notre Leptaulus citroides. Mais ce 
caractére n'est pas pris en considération par MM. Bentham et 
Hooker, qui disent (Gen. , 352): « Genus Leretia a Miersio, ob ova- 
rium apice obscure 2-denticulatum vindicatum, nobis nullo jure 
a Mappia separandum videtur. » Et l'on ne saurait, en effet, accor- 
der une grande valeur à l'existence de ces saillies; car, tandis 
qu'elles sont bien visibles dans le L. Vellozii, c'est à peine si, 
chez le L. ampla, on peut les distinguer parmi les: amid nombreux 
dont est chargé le sommet de l'ovaire. 

< Nous arrivons done, avee MM. Bentham et Hooker, à ce premier 
résultat ae les pie ep au ne ro TS 


SUR LES MAPPIÉES. 369 


Sans revenir sur l'analyse détaillée de la fleur de l'Icacina, pour 
laquelle nous renvoyons àla page 88 dece volume de l Adansonia, 
nous dirons que le M. V ellozii a le méme calice et la méme corolle 
garnie intérieurement de longs poils, les mémes étamines et un 
disque hypogyne moins prononcé, il est vrai. Mais il importe sur- 
tout de remarquer que l'Zcacina senegalensis présente également 
au sommet de son ovaire les deux petites saillies auxquelles on 
attribue tant de valeur chezle Leretia. Ainsi nous disions (Adanso- 
nia, MI, 88): «de chaque cóté..., au niveau de la base du style, 
on aperçoit, avec quelque attention, une petite saillie obtuse qui se 
. cache dansles poils dont la surface extérieure de l’ovaire est chargée. 
Ces deux petites cornes saillantes, dont le développement devient 
si considérable chez plusieurs Icacinées, représentent les deux: 
lobes du style qui répondraient aux loges ovariennes avortées. » 
Un nouvel examen de l’Zcacina n'a fait que nous confirmer dans 
cette opinion. 

Si, maintenant, nous prenons, dans le plus nouveau de tous les 
Genera, celui de MM. Bentham et Hooker (p. 344), les caractères 
essentiels des deux genres Mappia et Icacina, nous pourrons, en 
disposant parallèlement ces caractères, en apprécier les ressem- 
blances et les différences : 


Mappia. IcACINA. 
1. Petala intus villosa. 1. Petala utrinque villosa. 
2. Filamenta filiformia. 2. Filamenta filiformia. 
3. Ovarium 1-loculare, 2-ovula- | 3. Ovarium villosissimum 1-locu- 
So tum. | lare, 2-ovulatum. 
k. Drupa glabra. h. Fructus siccus villosus. 


Le caractère 2 étant identique de part et d'autre, le earactère 3 
est aussi à peu prés le méme: car si l'ovaire de l’Zcacina est villo- 
sissimum, celui du Mappia Vellozii est chargé de poils peut-être 
un peu plus courts; celui des Mappia asiatiques en est tout hérissé. 


21 


370 PREMIÈRE ÉTUDE 


une drupe aveeun noyau ligneux et un mésocarpe charnu trés -dis- 
tinet. M. Miers le définit avec exactitude (Contrib., 55) : « Drupa 
villosa monopyrena.»1l estméme probable quela couche charnue de 
cette drupe est tout aussi considérable que celle de beaucoup de 
Mappia, dont le méme auteur dit (Contrib., 63): « Drupa epi- 
carpio parco carnosa. » Quant aux poils qui font désigner la drupe 
de l'Zcacina senegalensis sousle nom de villosa, je dois dire qu'ils 
sont très-courts, bien moins saillants que le duvet d'une Pêche, 
qu'on ne séparera jamais génériquement d'un Brugnon, parce 
que celui-ci a l'épiearpe lisse; et d'ailleurs il y a des Mappia à 
ovaire couvert de poils tels, que j'ai peine à croire que la surface 
de leur fruit soit glabre. M. Miers dit de son M. tomentosa 
(Contrib., 67): « drupa sanguinea pilosa. » 
Si nous arrivons maintenant au caractère 4, nous verrons qu'il 
ne s'agit également que d'une différence dans le degré de pubes- 
cence des pétales. On accorde, il est vrai, que les Zcacina et les 
Mappia portent des poils trés-longs à l'intérieur de leurs pétales. 
Mais ces longs poils n'existeraient pas à la face externe de ceux des 
Mappia. Il y a encore là inexactitude. Les M. J/ellozii, ampla, 
fætida, etc., ont les pétales chargés de poils à l'extérieur. M. Miers 
le dit très-bien (Contrib., 228) dela seconde espèce : « petalis eœtus 
adpresse pilosis, » J'aecorde seulement que les poils sont plus 
longs, en dehors, dans l'espèce du Sénégal que dans celles de 
l'Inde et du Brésil, de méme qu'ils sont bien plus courts dans l'es- 
péce de la Jamaïque que dans celles de l’ Amazone ; mais je ne vois 
point là encore une différence suffisante pour séparer deux genres. 
Je crois done qu'il ya lieu de supprimer le nom d'Zeacina; que 
la plante du Sénégal doit prendre le nom de Mappia senegalensis ; 
et c'est pour ce motif E j breed tribu des wippie l'ancienne 
pic es ain 
| ied — Paie toutefois stinguer les Zeacina à titre de sec- 
z : tion dans le Low du n 2 a plus grande longueur des poils 


SUR LES MAbPIÉES, 3^4 


par l'inflorescence qui offre, dans la plante du Sénégal, une dis- 
position fort intéressante. On dit ordinairement de cette inflores- 
cence, comme MM. Bentham et Hooker (Gen., 353) : « Flores... 
in panieulam terminalem oblongam longe pedunculatam dispositi. » 
Et c’est là, en effet, pa ee vb générale qu'elle présente. Mais 
si l'on regarde les choses de prés, on voit d'abord que l'axe d'un 
rameau se termine par un petit bouquet de fleurs, puis qu'il y a 
sur les cótés un certain nombre d'axes secondaires terminés éga- 
ment par un groupe floral. Or, ces axes secondaires ne sont pas à 
l'aisselle d'une feuille ou d'une bractée. Quelques petites feuilles 
se trouvent cà et là insérées sur les côtés de l’ axe principal, mais 
sans fleurs à leur aisselle. 

Chaque groupe floral, porté par un pédoncule particulier, nait 
cependant de l'aisselle d'une feuille ou bractée. Mais ce pédoncule 
demeure uni à l'axe principal de l'inflorescence, dont il ne se sépare 
qu'à une certaine hauteur au-dessus de sa feuille axillante. De là, 
la forme anguleuse et les cótes saillantes de l'axe principal; de là 
encore, l'absence d'une feuille ou d'une bractée au point où l'axe 
secondaire devient libre, Toutefois, les feuilles dont les inflores- 
cences partielles occupent réellement les aisselles, ne sont pas 
dépourvues de bourgeons, parce que l'/cacina est une plante à 
bourgeons axillaires multiples et superposés. Il y en a souvent trois, 
quelquefois plus, à l'aisselle de chaque feuille. S'il s'agit des feuilles 
du bout des branches, leur bourgeon axillaire supérieur est un 
bourgeon à à fleurs. Sous lui est un bourgeon à feuilles bien moins 
développé ; sous le second, un troisiéme bourgeon à feuilles et 
bien plus petit encore. Ces deux derniers bourgeons ne s'élèvent 
que fort peu au-dessus de leur feuille mère, Il y a des Icacinées 
chez lesquelles nous verrons qu'un groupe floral axillaire ne devient 
libre qu au niveau. d'une autre feuille. Alors l'inflorescence est 


FETE 
Y 


pus crx ne fadt pas confondre ees inii "em p avec celles qui, 
étant terminales, deviennent mnanaa banc comme: 
disait Turpin. 


$79 PREMIERE ÉTUDE 


à cette feuille, parce qu'il s'agit de plantes à feuilles alternes. Ce 
fait est d'ailleurs trés-fréquent dans le règne végétal, C'est par lui 
qu'on arrivera, sans doute, à expliquer d'une manière simple et 
uniforme un grand nombre d'inflorescences à position anormale, 
la situation des vrilles des Cucurbitacées, des Ampélidées, ete. 
Et les feuilles dont ces inflorescences fertiles ou avortées oceupent 
l'aisselle, ont cependant souvent, dans cette aisselle, un ou plusieurs 
bourgeons, parce que rien n'est si fréquent que l'existence. de 
deux ou plusieurs bourgeons superposés dans l'aisselle d'une 
feuille unique. 


XI. — La direction de la graine dans le fruit du Mappia sene- 
galensis, est la méme que la direction des ovules dans son ovaire, 
c'est-à-dire que, conformément à ce qui arrive dans la plupart 
des plantes à ovule suspendu et anatrope, le micropyle est supère 
et dans l'ovule et dans la graine. Or, il n’en est pas de méme du 
tout dans le genre A podytes, et c'est par ce seul caractère qu'il se 
distingue essentiellement des Mappia ou Icacina. M. Miers fait 
observer avec raison (Contrib., 56) que si la direction du 
micropyle n'était pas la même dans le fruit et la graine de ces 
derniers, les deux genres ne pourraient plus rester séparés. « Le 
principal caractère, dit-il, par lequel l’Apodytes se distingue de 
l'Icacina, c'est le développement consécutif de son ovaire en une 
gibbosité si prononcée, que le style semble né latéralement, qu'il 
s'incline en bas, et qu'à la maturité du fruit cette déviation est ren- 
due très-manifeste par la présence d’une sorle d' appendice latéral 
scutelliforme, non loin du sommet de ee fruit. On doit néanmoins 
se rappeler qu'on ne connait rien du développement de l'ovaire de 
l'Icacina, au delà de son jeune âge, alors qu'il ressemble exaete- 
ment à celui de l'A podyles, et il n'est pas tout à fait improbable 
que sous ce rapport. ces deux genres. se ressemblent ; auquel eed 
ils devraient étre regardés | comme “sn et toutes les espèces 


SUR LES MAPPIÉEs, 373 


l'Icacina. Nous avons pu étudier et son ovaire et son fruit, de 
facon que nous sommes à méme d'affirmer que la déformation 
caractéristique del'ovaire de l A podytes n'existe pas chez l'Zeacina, 
On pourra donc conserver les deux genres comme distincts et 
définir les Apodytes des Mappia à fruit gynobasique; quoique, en 
réalité, ce caractére ne nous D pas avoir ici une bien grande 
importance. i; 

Examinons d'abord le fruit mûr du Mappia senegalensis. C'est 
une drupe dont le péricarpe présente trois couches bien distinctes : 
1* un épicarpe mince recouvert d'un fin duvet; 2° un mésocarpe 
dont les cellules sont gorgées d’une palpe jaunâtre à odeur très- 
aromatique, rappelant celle de l'Abrieot. Ce mésocarpe renferme 
aussi un élément fibro-vasculaire, sous forme de faisceaux rigides, 
anastomosés en réseau et logés dans des concavités trés-nettes 
de la faee extérieure de l'endocarpe, comme il arrive dans la 
Péche. Quant à l'endocarpe, il est sec et cassant, comparable à 
celui d'une Amande (1). La graine unique renfermée dans ce fruit 
a la radicule de son embryon obovale tournée vers le sommet du 
péricarpe, tandis que ses cotylédons, aplatis, crénelés, triplinerves 
à la base, sont inférieurs. La situation du micropyle indiquée 
par celle de la radieule est donc Ja méme que dans l'ovule, où il 
est intérieur et supérieur, comme dans toutes les Icacinées que 
nous avons étudiées. 

Dans l'Apodytes, au contraire, les ovules sont d'abord suspen- 
dus avec le raphé dorsal. Mais le dos de la loge ovarienne s'aceroit 
plus, aprés la fécondation, que la paroi placentaire de l'ovaire. 
Du côté de la base du style opposé à celui qu'oceupent les deux 
saillies obtuses qui répondent aux styles avortés, il se produit 
donc graduellement une troisiéme saillie qui grandit si bien dans 
queque espèces, tandis que la paroi placentaire ne change pas de 


u) Je néglige un sac 'mémbransux qui enveloppe la graine et qui n ‘adhère ni 
à elle ni au péricarpe, Sa structure est celluleuse ei j'ignore sa nature; quoique 
je me demande s'il n'a pas son dis an nitus dines, observée dans 
les feurs adultes, — — ; 


874 PREMIÈRE. ÉTUDE 


longueur, que le style devient peu à peu excentrique; latéral, puis 
presque basilaire. On ne peut guère comparer cette déformation 
qu'au mouvement anatropique des ovules; de méme que la cour- 
bure des fruits des Ménispermées, telles que les Cissampelos, 
ressemble à la campylotropie. De méme que, dans les ovules ana- 
tropes, l'inégalité d’accroissement ne porte pas sur le nucelle et la 
secondine, c'est-à-dire sur les parties contenues dans la primine; 
ainsi la graine ne parlieipe pas tout d'abord à cette déforma- 
tion du périearpe qui l'enveloppe. Son embryon n'a donc pas à se 
recourber sur lui-même comme celui des Cissampelos, Il. demeure 
rectiligne, et la graine elle-même devient ascendante. Dans ]' 4 po- 
dytes dimidiata, la graine mûre a un embryon à radicule infére. 
Dans l'A. Heudelotii (Raphiostylis Heudelotii Praxcu.), sur des 
fruits jeunes encore, j'ai vu la base du style insérée déjà sur le 
côté de la portion ovarienne, et la jeune graine était devenue 
transversale. Dans des fruits trés-jeunes également, d’une espèce 
que j'ai appelée pour cette raison À. inversa, la graine était déjà 
complétement renversée, dressée dans l’intérieur du. péricarpe, 
et le style était.déjà tout à fait basique et dirigé verticalement, la 
pointe en bas. Dans I 4. dimidiata, la base indurée et persistante 
du style est au contraire à peu prés horizontale. 

Il faudrait connaitre la direction de la radicule dans le fruit du 
Nothapodytes , pour savoir si cette plante doit être rapportée 
à l’Apodytes ou au, Mappia. M. Miers (Contrib., 67) en fait un 
Mappia. Il en a tout à fait la fleur ; ses feuilles ressemblent beau- 
coup à celles du M. racemosa Jaco. M. Bentham (Gen., 331) en 
fait, au contraire, un 4 podytes. Cette dernière opinion me parait 1 la 
moins acceptable des deux, Blume ayant remarqué . que, son 
N. montana (Mus. Lugd. bat., 1, 248) n'a pas son style ge 
à sa base comme e celui des 4 Apply. 


SUR. LES. MAPPIÉES, 575 


tout.ce genre, c'est une corolle mince dont toutes les pièces sont 
réunies. en un long tube, de manière qu'elle ne se partage en cinq 
lobes réfléchis que tout à fait près de son sommet. En méme 
temps, les filets staminaux ne deviennent également libres que 
tout près de leur sommet. Il est probable que la corolle de ce 
genre est l'analogue, parmi les Olacinées, de celle de la plupart 
des Correa parmi les Diosmées. Je parle seulement d'une proba- 
bilité; parce que je n'ai pas eu sous les yeux la plante de M. Mann, 
bien remarquable par des corolles longues d'un demi-pouce. Cela 
me permet de regarder avec certitude, comme bien distincte, une 
autre espéce qui se rapporte au méme genre et qui a été décou- 
verte à Madagascar par Chapelier, puis retrouvée par M. de Las- 
telle. Ses fleurs adultes n'ont, en effet, qu'un demi-centimétre envi- 
ron delongueur. Quant à son feuillage, il rappelle également celui 
des Lauréoles ou de certains Citronniers. Cette espèce demande à 
être analysée avec soin; je propose de la nommer ZLeptaulus 
citroides (1). 

C'est un -arbuste à rameaux arrondis ou un peu anguleux, 
chargés de feuilles alternes, à pétioles courts. Lorsqu'on observe 
ces feuilles sur des rameaux un peu âgés, on voit sur leur côté une 
petite cicatrice trés-nelte, un peu étendue en travers, qu'on prend 
au premier abord pour la place occupée par une stipule. Et cepen- 
dant les feuilles n'ont pas de stipules dans cette plante. Quelle est 
donc l'origine de cette cicatrice? Et d'abord elle n'existe pas des 


(1) LEPTAULUS CITROIDES, nov. $p.— FRUTEX, ut videtur, ramis teretibus v, sub- 
angulatis glabris. FoLIA alterna breviter petiolata exstipulacea, elliptico v. Jan- 
ceolato-acuta, basi simul et apice angustata, ad apicem acuminata ; summo apice 
obtusiusculo; integerrima coriacea glaberrima supra lucida levia, subtus paulo 
pallidiora, penninervia venosa reliculata coriacea crassa (6-10 cent. longa, 3 cent. 
lata). PETIOLI aut fere nulli, limbo usque ad ramulos attenuato, aut breves (2 cent.), 
supra canaliculati. Flores parvi (7 cent.) spicati; spicis jure axillaribus, cum ra- 
mulis. autem elevatis, mox liberis, quoad folia superiora sepius inde lateralibus ; 
unde etiam ramuli cicatricibus quoad foliorum insertionem unilateralibus, e spicis 
occasis, notati, Flores hermaphroditi. CALYX 5-partitus, laciniis inæqualibus gla- 
briusculis margine ciliolatis ; estivatione quinconciali. PETALA totidem quoad caly- 
cem longe exserta in corollam tenuem. tuhylosam a alte coalita valvala, lobis tantum 
summo apice liberis divaricatis extas glabriusculis, ini 


$ 


576 PREMIERE ÉTUDE 


deux côtés de la feuille, mais d'un seul. En second lieu, elle n'est 
pas toujours exactement au méme niveau que cette feuille, mais 
parfois à une assez grande distance au-dessus d'elle. En étudiant 
les trés-jeunes branches, il est facile de voir que cette cicatrice 
est celle d'une inflorescence qui s'est désarticulée par sa base 
aprés l'épanouissement des fleurs, et qui est ainsi insérée sur le 
cóté d'une feuille. Mais son origine réelle est dans l'aisselle d'une 
feuille sous-jacente, de facon qu'il se passe dans ee Leptaulus le 
méme phénoméne qu'on observe dans les Asclépiadées et tant 
d'autres plantes. Chaque feuille a deux bourgeons à son aisselle ; 
ils sont superposés. Le bourgeon inférieur donnera des feuilles ; il 
ne quitte pas l'aisselle de la feuille mére. Le bourgeon supérieur 
est, au contraire, un ‘bourgeon à fleurs ; il est soulevé, entrainé 
avec le rameau qui le porte ; et comme il arrive d'ordinaire, sans 
qu'on en sache la raison dans ce cas, il ne devient libre qu'au ni- 
veau, ou à peu prés, d'une feuille placée plus haut sur la branche, 
et il est latéral par rapport à elle, parce qu'elle n'est pas elle- 
méme superposée à la feuille mére de ce bourgeon floral. Ce fait 
curieux nous donne la clef de la gemmation et de l'inflorescence 
de l'Zeacina senegalensis et de quelques autres espèces du méme 
groupe dont il a été question page 371. 

Les fleurs ne sont donc pas à l'aisselle des feuilles, quoiqu'elles 
soient placées au niveau de leur aisselle ; elles paraissent former 
une grappe trés-courte par son axe principal; chacune d'elles est à 


carnosulis fasciculatis in medio notatis. STAMINA 5 cum petalis alternantia, fila- 
mentis complanatis membranaceis tenuissimis fere ad apicem corollz tubi adnatis, 
dein brevissime liberis; antheris 2-locularibus pendulis introrsis ; loculis apice 
obtusis rotundatis, basi longe productis attenuatis acutissimis intus rimosis. DISCUS 
hypogynus vix conspicuus, ovario circa basim vix incrassato subglanduloso. GER- 
MEN conicum glabrum, apice styli lacinias 5 gerens inter se valde dissimiles ; scilicet 
2 abortivis multo crassioribus brevioribusque erectis carnosis apice obturatis, 
, altera autem fertili sme tenuiori longius Tenn apice vix incrassato stigmati- 


3 d 


no "e 
i 23 3334.94 
£ centiusquc 


215 0 


SUR LES MAPPIÉES. 377 


portée par un pédicelle délicat et court. Son calice est gamosépale, 
à cinq dents. Ses pétales, beaucoup plus longs, unis, comme nous 
l'avons dit, en un tube continu par leurs bords, ne deviennent 
indépendants qu'en haut; leur préfloraison est valvaire. Ils sont 
presque tout à fait glabres; cependant on voit, avec quelque 
attention, qu'il y a un point de leur face intérieure qui porte 
quelques poils; mais ces poils sont d'une nature particuliére. Ce 
sont en quelque sorte des papilles; elles sont réunies en un trés- 
petit bouquet qui occupe le milieu du pétale, non loin de son som- 
met, et qui se trouve juste au niveau des anthéres dans la fleur 
adulte ; de sorte qu'il est permis de supposer que ce petit bouquet 
de papilles, situé à l'endroit méme où le pollen sort de l'anthére, 
joue quelque róle dans la fécondation. 

Les étamines sont alternes avec les pétales, et il est probable 
que ceux-ei ne sont unis entre eux que par leur intermédiaire. 
Deux pétales sont rapprochés bord à bord; puis le filet staminal, 
trés-aplati en forme de bandelette, s'applique exactement sur une 
portion de la face interne de ces deux pétales, si bien que pétales 
et filet sont inséparables en ce point; on ne peut arracher ce der- 
nier qu'en le déchirant. Il ne parait libre que tout prés de son 
extrémité supérieure. Au sommet de cette bandelette s'insérent 
les deux loges d'une anthére introrse. Supérieurement, ces deux 
loges sont rapprochées ; elles sont arrondies et obtuses de ce côté. 
Inférieurement, au contraire, elles se séparent l'une de l'autre, 
et elles s'étirent en une longue pointe descendante; chacune 
d'elles s'ouvre par une fente verticale. 

Le gynécée ne présente à sa base qu'un très-léger épaississe- 
ment glanduleux tenant lieu de disque hypogyne. Son ovaire est 
uniloculaire et surmonté de trois styles. Je ne connais aucune 
plante de ce groupe où la différence de taille soit moindre entre 
la branche stylaire qui répond à la loge fertile de l'ovaire et les 
deux autres. Celles-ci ont souvent plus de la moitié de la hauteur 
de l'ovaire lui-même , ce sont deux colonnettes charnues à extré- 
mité obtuse, libres, mais appliquées contre Ta longue branche 


878 PREMIÈRE. ÉTUDE 


stylaire, qui est bien plus grêle, et qui ne se dilate pas à son : 
sommet. Dans l'ovaire, sous la base même des deux grosses 
branches stylaires, on observe un placenta pariétal d’où pendent 
deux ovules collatéraux à raphé dorsal et à micropyle intérieur, 
comme il arrive constamment dans cette famille. Le funicule de 
ces ovules est très-court, mais il se dilate de bonne heure en une 
sorte de petite lame celluleuse qui descend jusqu'au sommet méme 
des ovules, et qui rappelle les productions funiculaires observées 
chez les Mappia, Sarcostigma, ete. 

C'est eneore dans cette plante que j'ai observé le. plus haut 
degré d'artieulation dans les pédicelles floraux. Un peu au-des- 
sous de la fleur, son support présente un renflement circulaire en 
forme de bourrelet trés-accentué. Sous le renflement se trouve un 
point subitement atténué en cône court, et :le sommet de ce cône 
répond à l'articulation, au-dessous de laquelle apparait un. nou- 
veau renflement du pédicelle, égal en épaisseur au premier. Avec 
un étranglement aussi accentué, on comprend que la fleur doit se 
détacher très-facilement et trés-nettement de la portion inférieure 
de son pédicelle, et c'est ce qui arrive effectivement après l'anthése. 
On peut dire que c'est un caractère constant des. Mappiées que 
cette articulation du pédicelle; elle n'offre rien de. bien, remar- 
quable dans un grand nombre d'espèces; mais dans celles où les 
fleurs sont sessiles, elle ne disparait pas. Le réceptacle de l'inflo- 
rescence porte un certain nombre de petites saillies coniques- 
D'autre part, le réceptacle. de la fleur se creuse d'une fosse éga- 
lement conique, à sommet supérieur. Les bords de cette dépres- 
sion sont un peu épaissis, en bourrelet, et le réceptacle floral 
représente une sorte de petite calotte qui coiffe (rés-exactement la 
saillie que forme. le réceptacle de l'inflorescence. Il n’y a d'union 
qu'entre le sommet du. cône coiffé et le fond de la dépression que 
porte la. base. de la. fleur. Ailleurs cet emboitement devient. bien 
plus manifeste quand des pédicelles. sont longs, et que cependant 


SUR LES MAPPIÉES. .. $79 


racemosa. JAco., et dans un grand. nombre d’autres espèces. En 
général, le bourrelet marginal porté, soit par le pédicelle convexe, 
soit par le bord de la coupe florale, ce bourrelet, dis-je, est régu- 
lier et annulaire, Mais s'il arrive qu'il s'épaississe un; peu. plus 
d'un côté que de l'autre, il pourra, comme dans quelques Gom- 
phandra, produire une petite crête latérale |. qui simulera. une 
courte bractée. C'est une portion d'axe hypertrophiée qui imitera 
un petit appendice, comme. il. arrive. souvent. qu'un réceptacle 
floral accru prenne l'apparence d'un verticille floral surajouté aux 
appendices normaux. | 


XIII. — C'est probablement encore à un simple épaississement 
du réceptacle floral qu'il conviendra d'attribuer l’origine de ce 
qu'on appelle le calice très-court des Pennantia. La situation rela- 
tive des étamines prouve bien, en effet, que les cinq grandes fo- 
lioles qui sont placées en dehors d'elles et dans leur intervalle, 
répondent aux. pétales. Mais la question est de savoir s'il y a 
un autre périanthe en dehors de celui-là. L'organogénie seule 
pourra probablement répondre à cette question. Mais rien ne prouve 
jusqu'ici que le petit bourrelet circulaire, entier ou à cinq créne- 
lures superficielles, qu'on observe en dehors de la corolle, repré- 
sente un véritable calice. Ce renflement charnu n'est pas plus 
prononcé que celui qui existe sous l'artieulation du pédicelle et 
auquel personne ne songe à attribuer la nature d'un organe appen- 
diculaire. Dans la fleur mâle du P. Endlicheri Reisseck, le pédi- | 
celle se dilate, à son. sommet, en un bourrelet surmonté de son 
articulation. Au-dessus de l'articulation se trouve l'autre bourre- 
let; c'est lui qu'on considére eomme un calice. Viennent ensuite 
cinq pétales pen cinq étamines alternes à longs filets repliés 
sur eux-mémes, à anthéres biloculaires, et enfin. au centre de la 
fleur, un rudiment de pistil cylindro-conique et surbaissé. Dans la 
fleur femelle du P. corymbosa Fonsr., on rencontre aussi deux 
bourrelets séparés par une articulation et un gynécée libre à ovaire 
yniloculaire surmonté d'un style épais, déprimé, obscurément 


380 PREMIÈRE ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES, 


lobé. Il y a autour de ce gynécée une corolle et un androcée trés- 
caduc, dont les anthéres peuvent méme devenir fertiles. Quant à 
un calice véritable, il ne me parait pas exister ici; il a disparu 
comme chez les Adelanthus. Si bien que vers l'autre extrémité de 
la série, ces deux genres Pennantia et Adelanthus formeraient 
encore un nouveau lien entre les Phytocrénées et les Mappiées. 
Reste la différence notable que présente avec tous les autres gen- 
res le Pennantia : que son ovaire ne renferme, à l'âge adulte, qu'un 
ovule suspendu à raphé dorsal. Ses organes de végétation rappel- 
lent d'ailleurs beaucoup ceux des Mappia et des Villaresia. 


XIV. — Un dernier type saillant se rencontre parmi les Map- 
piées, celui de l'IZmmotum avec ses deux ou trois loges biovulées 
excentriques. M. Miers a établi pour ce genre seul (Contrib. , 53) 
une tribu des Emmoteæ, dont presque tous les autres caractères 
sont ceux des Poraqueiba. Nous aurons done à distinguer parmi 
les Mappiées, tribu des [licinées, quatre groupes principaux repré- 
sentés par le Mappia, le Phytocrene, le Pennantia et l'Emmotum; 
et nous aurons, dans un prochain travail, à réunir autour de ces 

quatre types les genres qui n'en différent que par des caraetéres 
secondaires. f 


FIN DU TOME TROISIEME. 


* 


EC rose 


"TABLE DES MÉMOIRES 


CONTENUS DANS CE VOLUME, 


I. Organogénie florale des Cordiacées, . . ...... E D 
II. Observations sur l'organisation des fleurs dans le genre Apocynum, . 
III. Organogénie des Triglochin, par M. Jacos pg ConpEwoy. . . . . .. 
IV. Observations sur les affinités du Macarisia et sur lorganisation de 
` quelques Rbizophóiéés. 15-2 ziJ ra veui MM 73 ai L 
V. Note sur les fleurs des Schizandracées. . 4... 4 oT n IJI a. 
VI. Sur la fleur des Pivoines, . . . . . €. ei at qu, 
VII. Deuxième Mémoire sur les Loranthacées. . . . , . . . . . gohi 
VIH. Sur l'organogénie florale du Pleurandra. . . ........... 
IX Species Euphorbiacearum. Euphorbiacées africaines, 3° partie. Afrique 
SNNT RER PS à PT ON ST TV ES 
X. Sur le Mercurialis alternifolia, et sur les limites du genre Mercuriale. 
XI. Note sur les affinités du Rhodoleia. . . , .. 4 4... « 
XII. Revue du groupe des Verbénacées (suite), par M. n: 
AL. Sr ios ovules on Deun S DISMISS TLT, a” 
XIV. De l'influence de l'obscurité sur la végétation, par M. Henri EmeRY. 
XV. Monographie du groupe des Chloranthacées, par M. Jacos ne Cor- 


XVI. Description d'une Primulacée à fleurs monstrueuses, . . , , . . . 
XVII. Observations sur les afünités du genre Barbeuia. . . ...... 
XVII. Remarques sur l'organisation florale de quelques Bruniacées, et 


sur les affinités du genre Grubbia, . . . . . . . . . DiE, i 
XIX. Sar le Bosqueia, gente inédit dela famille des Artocarpées. . . . . 
XX. Organogénie florale des Mariyani. i. . . . . . . . . . . dis 
XXI. Note sur l'albumen et l'árille des Hedychium. Me Verts a 
XXII. Sur des fleurs monstrueuses de Sinapis arvensis, . . . . .. 37 


XXIL. Première étude sur les Mappiées (Icacinées). . us ue 


129 


741338 


167 
176 
177 
265 
267 


280 
310 
312 


318 
335 
341 
349 
351 
354 


TABLE DES PLANCHES 


RELATIVES AUX ,MÉMOIRES. CONTENUS DANS CE VOLUME. 


Planches, 
I. Organogénie florale du Cordia ferruginea. 
Il. Macarisia lanceolata. 
HI. Coula edulis. 
: IV. Monstruosité de Lysimachia Ephemerum L. 
V. Grubbia rosmarinifolia Bere. 
-IVI Barbeuia Dur.-Ts. (B, madagascariensis Sreup.). | 
VII. Graine d' Hedychium Gardnerianum... | 
"IH. Fig. 1-7, Geunsia farinosa. — Fig. 8-22, Calliearpa; © 1 |, f 
- AX. Fig. 1-14, Ægiphila. — Fig. 15-23, Petitia Es 
“i X. Bosqueia Dvp.-Tg. . 
XI. Monstruosité de Sinapis arvensis: … ! a M a usd Jl 
XII. Organogénie lodi dos Magnis | nb afeton sinisoasgso t 108 HIY 


TABLE. DES. FAMILLES ET DES GENRES 


DONT IL EST TRAITÉ DANS CE VOLUME. 


Acalypha,456. ^ ° 
Adelanthus, 358. © - 


JEgiphila, 488, - 


Agonandra, 423, : 


Amasonia, 217, . 


Aptandra, 126. 


| Arceuthobium, 105. 


Arjona, 4145. - 


"^| Audouinia, 395. 


Amerina, 487. "| Baillonia, 246. 
Amethystea, 209. . . - | Balanites, 43... — 
Anacolosa, 418. ioo. Barbenia, 342, : 


Andrachne, 463. — 


+ Berardia, 325. 


s HARAS ENS ie 
Anisophyllum, 22 à 36. | enam 6 239. . E 


Blepharistemma, 28. ——— 


Astidiphne, 110. cum  Bosqueia,. 335. 
Antidesma, 164. —— | Beuehea, 235. 
Apocynum, 8. : P Briedelia, LS z 


Apodytes, 372, 


TABLE DES PAMILLES ET DES GENRES, 


Bruniacees, 348. 
Buckleya, 416. 
Bursinopetalum, 80. 


Callicarpa, 194. 
Cansjera, 124. 
Carallia, 24, 36. 
Carvopteris, 207. 
Casselia, 237. 
Cassipourea, 25, 38. 
Castræa, 405. 
Cathedra, 122. 
Cervantesia, 125. 
Champereia, 425. 

. Chloanthes, 226. 
Chloranthacées, 280. 
Chloranthus, 295. 
Choretrum, 413, 
Citharexylum, 222. 
Claoxylon, 464, 
Clerodendron, 213. 
Cluytia, 150. 
Colpoon, 412, 
Cordia, 4. 
Cordiacées, 4. 
Cornutia, 233. 
Cosbæa, 43. 

Coula, 64. 
Crossostylis, 34, 40. 
Croton, 154. 
Ctenomeria, 464. 
Cyanostegia, 260. 
Cyclonema, 216, 


Dactylopetalum, 24, 35. 


Dalechampia, 164. 
Dennisonia, 261. 
Duranta, 199. 


Emmotum, 94, 380. 
Eremolepis, 407. 
Espadea, 261. 
Eubrachion, 106. 
Euphorbia, 133. 


Euphorbiacées, 133. 
Exocarpos, 409. 


Flüggea, 164. 


Geunsia, 185. 
Ginalloa, 106. 
Gmelina, 2354. 
Grubbia, 318. 
Gynocephala, 363. 


Gynotroches, 30, 40. 


' Haplopetalum, 29, 39. 


. Hebenstreitia, 320. 

` Hedychium, 349. 
Hedyosmum, 302. 

. Heisteria, 427. 
Hemigymnia, 196. 
Henslowia, 416. 

, Holbællia, 43. 
Holmskioldia, 230. 

, Hyænanche, 163. 


; | Hymenopyramis, 208. 


. Icacina, 369. 


. Icacinées, 85, 354. 


! odes, 364. 


Jatropha, 449. 


! Kadsura, 43, 
, Kirganelia, 465. 


 Lachnocephalus, 234. 
: | Lantana, 247. 


| Lavallea, 416. 


|! Leptomeria, 113. 


| Leretia, 367. 
Linconia, 324. 
Lippia, 243. 
Liriosma, 449. 


Loranthacées, 50, 104. 


„Loranthus, 107. 
Lysimachia, 340. 


^ y 


383 


38A. 


Macarisia, 15, 35. 
Mallophora, 499. 
Manihot, 149. 
Mappa, 4155. 
Mappia, 367. 
Mappiées, 354. 
Martynia, 341. 
Mastixia, 84. 
Mercurialis, 458, 467. 
Miquelia, 365. 
Monochilus, 219. 
Myoschilos, 414. 
Myzodendron, 440. 


Nanodea, 114. 
Natsiatum, 357. 


Olax, 120. 

Opilia, 123. 
Osyris, 112. 
Oxera, 220. 


Pæonia, 45. 
Pellacalyx, 34. 
Pennantia, 379. 
Peronema, 258. 
Petitia, 493. 
Petræa, 250. 
Phyllanthus, 165. 
Physopsis, 198. 
Phoradendron, 407. 
Phytocrene, 363. ji 
Pleiostemon, 165. EST 
Pleurandra,.429. 
Premna, 256. 
Priva, 211. 
Pseudaleia, 420. Eu co 
Pseudaleioides, 4920. < 


Ptychopetalum, 422, — à ice 
Pyrenacantha, 362. iP shot] 
Pyrularia, 445. QEF aaaoinid 


5 pm ETE ,0U e on X | 


i 0t M 


TABLE DES FAMILLES .ET. DES- GENRES. 


| Quinchamalium, 115. 


Quoya, 228. 


Raspalia, 320. 
Rhodoleia, 176. 
Ricinus, 149. 


' Saintlegeria, 300, 


Sajorium; 460, 
Santalum, 414. 
Sarcandra, 304. 


| Sarcostigma, 365. . 


Schizandrées, 42. 


: Scleroon, 497. 


Schopfia, 447. 


| Sebizia, 367. 
Sinapis, 351. 


‘Staavia, 325. 
| Stachytarpheta, 240. 
 Stillingia, 162. 

: Stolidia, 427. 

| Strombosia, 427. 


H | Suregada, 154. 


| Tamonea, 231, 
Tectona, 195. 
Tetraclea, 204. 
Tetracrypta, 22. 

i Teucridium, 205. 

| Thamnea, 328. 

 Thesidium, 413, 
Thesium, 442. 

‘Tragia, 462. 


T | Tripetaleia, 9. 
| | Tupeia, 105. 

jad PM 201.56 1e. 
: Verbénacées, 12 ud 


 Viscum, 405. 


«|| Vitex, 252. 


Volkameria, 244. 
Weihea, 27, 38. 


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H. Baillon et À. Faguet de. P. Picart sc. 


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— Macarisia lanceolata 


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