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Full text of "Monographie des céréales de la Suisse; ou Description des blés, seigle, orges, avoines, mais, millets, cultivés en Suisse, leurs maladies et leurs usages économiques"

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MONOGRAPHIE 


DES 


CÉRÉALES 


DE LA SUISSE, 


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Description des Blés, Seigle, Orges , Avoines, 
Maïs, Millets, cultivés en Suisse, leurs 


maladies et leurs usages économiques. 


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A £ & Nicozas CHARLES SERINGE, 
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1.6.1 0. 
Arms! as Jardis Réfam<yses De : Gene 
dr fer. Lee ddin - Wars. 
1490: 


| De l'imprimerie de L. A. HALLER. 
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PRÉFACE. 


Dans ce 1. volume de mes Mélanges botaniques 
joffre 1.” une partie des résultats de mes ob- 
servations sur le genre Rosa; et 2.° la Mono- 
graphie des céréales de la Suisse. 


Quant aux Roses, je renvoye le lecteur 
au Musce helvétique, section botanique (*), 


(”) Chaque livraison, de deux Nros., contient deux 
feuilles de texte in 4.2, et deux planches coloriées ; 
(au besoin on y joindra une 3ème feuille de texte , ou 
une 3ème planche.) Le prix de chaque livraison est 
de 3 francs de Suisse pour les souscripteurs , qui sont 
invités d'indiquer celle des deux éditions française ou 
allemande qu’ils désirent. On peut se procurer cha- 
que livraison séparément au prix de 3 fr. 12 s. de 
Suisse , sans être obligé de s'engager à l’achat de tout 
l’ouvrage. — La première livraison est de 4 feuilles d’im. 

y pression, et de deux planches , l’une coloriée et l’au- 

© tre noire , elle contient 1.0 Observations générales sur 

les Roses ; 2.0 Description de la Rosa rubrifolia et 
de ses variétés; 3.0 Remarques sur les 6 premières 

- livraisons des Roses de Mr. Redouté. S'adresser à 

= Mr. Burgdorfer , libraire à Berne, ou à l’Auteur. 


IV 


cahier 1° et 2°, où se trouvent developpees 
mes idées sur ce genre, que la culture et le 
désir de toujours faire de nouvelles espèces, 
ont rendu si dificile. La critique de mes 
Roses desséchées est en liaison avec ce premier 
travail : J'ai tâché de montrer quelques-uns 
des rapprochements, qui restent encore à faire 
dans les espèces des auteurs. 


Je crojs être parvenu dans ma Monogra- 
phie des céréales de la Suisse à établir les es- 
péces et les variétés avec plus de précision 
qu'auparavant. Ce mémoire est divisé en 
quatre parties : 1.” /ntroduction à l'étude des 
céréales ; page 69; 2° Description des genres, 
espèces et variétés des céréales, page 82, 
3° Maladies des céréales, p. 187; 4° Usages 
économiques des céréales, p. 208.— La première 
partie est simplement destinée a l'explication 
des termes employés. Dans la seconde J'ai 
fait tous mes efforts pour établir les caracte- 
res et la synonymie. La troisième traite des 
maladies des céréales. Dans l'impossibilité 
d'ajouter quelque chose au travail de Mr. 
DeCandolle, je me suis décidé à le transcrire; 
d'autant plus qu’il se trouve inséré dans deux 
ouvrages, qui ne sont pas entre les mains de 
tout le monde. En en donnant un extrait, 


y 


j'aurais pu lui ôter de sa clarté, et comme je 
le crois très-propre à rectifier une foule d'idées 
fausses, répandues chez les agriculteurs, je n'ai. 
pu résister à lui donner encore plus de publi- 
cité. J'ai reuni enfin dans la quatrième partie 
iout ce qu'il m'a été possible de me procurer 
sur les différentes productions des céréales. 


J'ai rassemble sous le titre de Æerbarium 
cereale des exemplaires séchés des céréales et 
de leurs productions, qui pourront servir à 
vérifier les caracteres que j'ai donné. Le ca- 
talogue s'en trouve à la fin de ce volume, 
pag. 2268. J'ai terminé ce mémoire par des 
tables tres-détaillées, au moyen desquelles on 
pourra facilement trouver les articles dont 
on aura besoïrn. 


Je suis cependant loin de croireavoiramené 
à la perfection l'étude des céréales, et je re- 
cevrai avec la plus vive reconnaissance les 
observations que les botanistes et les agricul- 
teurs voudront bien m'adresser; aidé de leurs 
remarques, des exemplaires murs, pressés ou 
en graines, que je les prie instamment de m’en- 
voyer, Je mempresserai, en faisant les correc- 
tions que je croirai nécessaires, de leur en 
témoigner toute ma gratitude. — Je dois aussi 


VI 


prévenir, que nayant eu pour le moment 
en vue, que la description des genres et des 
espèces des céréales suisses, ilse pourrait fort- 
bien, que les caractères que j'en ai donné, 
ne fussent pas assez exclusifs pour les distin- 
guer d'autres plantes que je n’ai point étu- 
diées, et dans ce cas j'ai encore l’espérance 
que les naturalistes voudront bien m'éclairer 
de leurs observations. 


Berne, 20 Octobre 18168. 


MÉLANGES BOTANIQUES 
ow Recueil d'observations, mémoires et. 


notices sur la botanique, 


par N. C. SERINGE. 


I. 2 


Septembre 1818. 


MONOGRAPHIE 


DES 


CÉRÉALES DE LA SUISSE. 


La culture de la plupart des Céréales (*), qui ap- 
partiennent à la famille des Graminées , et à la 
Triandrie Digynie de Linné , est tellement répandue, 
qu’on ignore actuellement quelle fut leur patrie. 
Elles font la vraie richesse d’un pays, et ont de 
tout temps occupé un grand nombre d'hommes. 
Le sol, le climat, les engrais les ont tellement chan- 
gées, qu'il est assez difiicile actuellement d'en rap- 


(*) Blés , seigle, orges , avoines, etc. etc. 


66 


porter les différentes variétés aux vraies espèces. 
Les pays de plaines , plus faciles à être travaillés, 
et où elles murissent plus facilement, ne sont ce- 
pendant pas les seuls où elles soient cultivées; les 
gras et riches pâturages de quelques-unes des ver- 
doyantes vallées alpines sont souvent interrompus 
par des champs de blé, de seigle , d'avoine et d’orge. 
Là , où la proximité des hautes Alpes amène de con- 
tinuelles vicissitudes, où la saison favorable à leur 
végétation est de courte durée, il a fallu se borner 
à semer quelques espèces, qui murissent plus vite; 
et ce sont en général les blés à graines enveloppées 
(section des épeautres) qui semblent s’accommoder 
le mieux aux climats froids. Aussine rencontre-t- 
on guère en Suisse , surtout dans le voisinage des 
Alpes, que le Triticum spelta, amyleum et monococ- 
cum, joints au seigle, à l’avoine et à quelques orges. 
Les blés à graines nues ou Zes froments ne sont 
généralement cultivés que dans le canton d'Aargovie, 
et dans la partie française de la Suisse. (*) 


(*) Dans quelques vallées alpines, où la neige reste long- 
temps, on pourrait peut-être employer le procédé sui. 
vant, noté par Mr. DeCandolle : (Rapport sur un 
voyage botanique et agronomique , 1810 p.99.) Pour 
accélérer le moment où il est possible de cultiver et 
d’ensemencer le terrain, certains habitans , et notam. 
ment ceux de la vallée de Chamouny , ont imaginé un 

procédé industrieux , destiné à hâter la fonte de la neige. 
Au commencement du printemps ils répandent sur la 
neige, qui couvre leurs champs, de la poussière de 
schistes noirâtres , préparée à cet eflet dès l'été précé- 
dent ; cette poussière échauffée par le soleil, fond la 
neige autour d'elle, hâte ainsi de quinze jours le moment 


67 


Les Céréales servent non seulement à la nourriture 
de l’homme, mais encore à celle de presque tous 
les animaux domestiques. La paille couvre le toit 
du pauvre, sert de litière aux bestiaux, puis d’en- 
grais: elle est employée à la fabrication des cha- 
peaux, des nattes. Les Céréales sont done un ob- 
jet d'utilité première , et dont il nous serait absolu- 
ment impossible de nous passer. Elles sont quel- 
que fois aussi cultivées pour fourage , et servent en 
vert à la nourriture des bestiaux. 


La difficulté de parfaitement rendre par le des- 
sin et la gravure, la forme des épis des Céréales 
m'a fait naître l’idée de faire sous le nom d’Æerbier 
Céréal, une collection d’épis murs , non comprimés 
et de Céréales comprimées , séchées avant leur ma- 
turité: ce moyen facilitera j'espère leur étude. 


DISTRIBUTION DU MÉMOIRE. 


1." PARTIE. 
Introduction à l’élude des Céréales. 


La terminologie botanique étant peu connue 
des agriculteurs , auxquels ce travail est en partie 
destiné, j'ai joint à la deffinition des organes des 
Céréales différentes remarques qui leur sont relatives, 

où la surface du sol est accessible , et en se déposant 

même sur le terrain , à moitié décomposée , et chargée 


de petites immondices, qui s’y joignent , elle contribue 
à l’engraisser.“ 


5 * 


68 


2. PARTIE, 


LA 


Description des genres, espèces el variélés des 
Céréales. 


Cette portion du mémoire est présqu’entière- 
ment du rapport de la botanique. J’y ai donné 
les caractères des genres, des espèces, des variétés, 
en'y rapportant les synonymes avec le plus de soin 
qu'il m’a été possible. J’y ai joint les noms vul- 
gaires français, allemands etc. , et, sous le titre d'Oë- 
servations, diverses notes critiques. 


3. PARTIE. 
Maladies des Céréales. 


Je n’ai fait dans cette troisième partie que présenter 
le résultat très-succint de ce que l’on sait sur les 
maladies des blés ; l’on trouve dans l’XÆerbier Céréal 
des exemplaires de toutes ces maladies. 


4 PARTIE. 


Usages économiques des Céréales. 


J'ai tâché dans cette portion du mémoire , de 
donner une idée des préparations , que l’on fait su- 
bir aux Céréales pour les approprier à nos besoins, 
et dans le but de mieux faire connaître les farines, 
grueaux , préparation des pailles etc,, j'ai pris au- 
près des meuniers, des fabricans de chapeaux de 
paille etc., ce qui me semblait pouvoir intéresser la 
partie économique. 


69 


INTRODUCTION À L'ÉTUDE DES CÉRÉALES. 


1." PARTIE. 


Les principales difficultés, qui se sont toujours 
offertes à l’étude des Céréales, viennent de ce qu’on 
a souvent regardé comme caractère spécifique : 


1. La présence ou l’absence des arêtes; 


2. la villosité ou glabréité des glumes ou des glu- 
melles ; 


3. la couleur de ces mêmes glumes et glumelles; 
4. l'apparence bisannuelle de quelques variétés. 


En un mot , qu’on ne s’est attaché le plus sou- 
vent qu’à des caractères de simples variétés. 


Je crois qu'avant d'indiquer les différentes es- 
pèces et leurs caractères, il convient de noter les 
parties les plus essentielles de ces végétaux , afin de 
tâcher de mieux me faire comprendre, surtout des 
personnes qui ne connaissent pas la botanique. En 
voici le tableau : 


À. Racine, (Radix, Wurzel } 
B. Chaume, (Culmus, Halm.) 
Organes | C. Feuille, (Folium, Blatt.) 
de: li D. Epz, (Spica, Aehre.) 
| E: £puillet, (Spicula, Locusta, Achr- 
chen.) 
| F. Panicule, (Pauicula, Rispe.) 
G. Rachis, Rafle, (Rachis, Spindel.) 


végétation. 


70 


H. Glume, (Gluma, calyx , L. Kalg.) 
L. Glumelle, Bâle, Périgone, DeC., 
(Corolla Lin. Kälglein.) 


Organes J. Glumellule, Nectaire, (Nectarium 
de la 1 
, Schreb., Squammæ, Lin. 
reproduc- Nectarium.) 
tion. 


K. Elamine , (Stamen, Staubgefäss.) 
L. Prstil, (Pistillum , Staubweg.) 
M. Fruit, (Fructus, Frucht.) 


Organes de la végétation. 


A. Racine, (Radir, et dans les composés grecs 
Rhizos, partie de la plante , située à son extrémité 
inférieure, ordinairement cachée sous La Lerre, qui 
tend toujours a descendre vers le centre du globe, 
ne se colore (presque jamais) en vert, par l’action 
de la lumière, sert à fixer la plante au sol et à 
pomper sa nourriture. DeC. Théor. p. 325.) 


Les racines des Céréales sont ordinairement fibreu- 
ses. Les grains des blés, orges et avoines, d’après 
Mr. DeCandolle, naissent avec trois radicules, tan- 
dis que toutes les autres plantes connues n’en ont 
qu'une. 


Toutes les Céréales sont annuelles; ce n’est que 
pour hâter leur maturation , et être plus sûr des ré- 
coltes que nous les semons en automne, et que nous 
les transformons en apparence en plantes bisannuel- 
les; mais cultivées sous'un climat convenable, on 
trouvera qu’elles sont toutes annuelles. Dans les 
années favorables à la végétation même en Suisse, 


71 


\ 


par exemple en 1818, je suis sûr que semées au 
printemps , elles auraient toutes réussi, mais ce se- 
rait trop s’exposer ; c'est par eette raison qu’on séme 
la majorité des Céréales en automne. A cette époque 
les labours se font mieux , la graine germe, la plante 
s’enracine , talle, développe une partie de ses feuil- 
les avant l'hiver, et par la faculté qu’elle a de ré- 
sister à des froids d’une certaine durée , reste sans 
croître pendant les rigueurs de l'hiver; puis au prin- 
temps pousse avec d’autant plus de force, que les 
racines sont bien établies. Par cette même raison 
la fleuraison a lieu plutot, et les Céréales traitées 
de cette manière, peuvent mieux supporter les vi- 
cissitudes de l'air , qui retardent souvent leur ma- 
turité. , 


Au printemps au contraire la terre très-humide 
se travaille souvent moins bien, souvent elle est 
moins bien ameublie , les racines s’y établissent 
moins facilement , la plante est moins vigoureuse ; 
et si, à ces désavantages , se joignent un été dé- 
favorable, une fleuraison difficile, par les froids, 
les plnies, la récolte est médiocre, mauvaise, ou 
plus rarement nulle. 


Je suis donc persuadé, qu’un observateur sans 
préjugés , ou qui cherchera la vérité, trouvera que 
toutes les Céréales que nous cultivons , sont réelle- 
ment annuelles. Le Trit. durum B., l'un des blés 
qui a le plus besoin d’une terre bien fumée, et de 
chaleur, a été semé cette année dans le Simmen- 
thal, au printemps, et il y a parfaitement réussi ; 


72 


là graine avait été envoyée par le gouvernement; 
lle venait d'Égypte; on l’a semée par hasard au 
printemps , et comme cette année a été très - favo- 
rable, et que la plante a réussi, on ne man- 
quera pas de dire dans le Simmenthal , si quelques 
“bonnes années se succèdent, que c’est une espèce 
de printemps. Ma variété du Triticum vulgare 
que les Vaudois appélent #/6 motu , est re- 
gardée comme une plante de printemps ; je l’ai se- 
mée en automne, elle à parfaitement réussi, a muri 
de très-bonne heure , et si, inconnue d’abord dans 
une contrée , on la semait en automne, elle serait 
réputée comme Céréale d'automne. Je le répète, 
toutes nos Céréales sont annuelles, nos préjugés 
seuls*en rendent quelques-unes bisannuelles : toutes 
cultivées avec des circonstances favorables , muris- 
sent très-bien , semées au printems , mais il vaut 
mieux faire nos semis dans les deux saisons, afin 
d'être moins exposés à une foule d’accidents, qui 
pourraient nous priver de notre première nourriture. 
La culture des blés en Égypte vient encore à l’ap- 
pui de ce que j'ai avancé. Plusieurs eultivateurs 
en Suisse sèment l’épeautre au printemps , resèment 
en automne la même graine, qu'ils ont obtenue en 
été , et en font une Céréale d'hiver. 


B. CHAuME (culmus), Tige cylindrique , munie 
d'espace en espace de nœuds compacts, desquels Les 
Jeuilles prennent naissance, et propre à la famille 
des graminées, 


Le chaume est fistuleux ou plein, térne ou lustré, 
paille , roux ou rarement violâtre ou rougeitre. 


13 


J'ai dans ma collection des épis, dont ce chaume 
est violet d’un côté et paille de lautre, ou paille 
dans la partie enveloppée par la gaïîne, et violette 
au-dessus ; dans d’autres le chaume est violet et 
l’épi couleur paille. J'ai quelque idée qu’il est plus 
constamment fistuleux ou creux; il faudrait voir 
s’il ne pourrait pas concourir avec d’autres carac- 
tères à fixer des espèces. On range surement sous 
le nom de Triticum vulgare des plantes qui ne lui 
appartiennent pas. 


C. Feuicre (Folium). Expansion ordinairement 
plane, verte, horizontale, qui nait sur la Hige des 
plantes, sert à l'évaporation et à l’inmbibition des 
vapeurs et des gaz nutritifs, el est formée de l’é- 
panouissement d'une ou de plusieurs fibres. DeC. 
Théor. p. 332. 


Toutes les feuilles des Céréales ont des nervu- 
res longitudinales , au lieu de pétiole une gaïne (va- 
gina) fendue , qui part du nœud (nodus) placé au- 
dessous d'elle , et entre la gaine et la partie laminée 
une ligule ou languette (ligula), qui n’est qu’un ap- 
pendice membraneux, qui couronne cette gaïne. 


Toutes les parties des froments et épeautres , en 
contact avec la lumière, sont couvertes particuliè- 
rement à l’époque de la fleuraison, et même quel- 
que temps après, d'une légère eflorescence glauces- 
cente , qui disparait avant la maturation. 


D. Épr ( Spica). Assemblage de fleurs sessiles 
le long d'un axe central persistant, et à peu prés 
vertical.  DeC. Théor. p. 358. 4 


74 

La grande majorité des Céréales a des fleurs en 
épi, cet épi est quadrilatère, distique ou hexastique , 
glabre ou velu, barbu ou mutique, couleur paille, 
roux ou noirâtre, penché ou droit. La forme et 
la direction de l’épi offrent des caractères constants 
dans chaque espèce; mais sa couleur, son velu, 
Son aristation ou sa muticité ne sont que des ca- 
ractères de variétés. 


E. Eprrrer (Spicula, Locusta). Petit épi, dont 
les fleurs sont solitaires ou disposées sur deux 
rangs , el renfermées ortginairement dans une glume. 
C'est le nom qu'on applique à chacun des petits épis, 
dont se compose l’épi général, ou la panicule des 
graminées. DeC. Théor. p. 359. 


Ces épillets sont quadri, bi ou unifiores, tous 
ou en partie fertiles. 


F, Panicuze (Panicula), se dit des fleurs, qui 
élant en grappe, a pédicelles rameux, ont les pedi- 
cules inférieurs allongés , écartés ou érès - rameux. 


DeC. Théor. p. 351. 


Les espèces des genres Avena et Milium offrent 
cette espèce d'inflorescence. Cette panicule est 
étalée , pyramidale, penchée, unilatérale etc. 


G. Racmis , Rafle (Rachis). Pédoncule central 
ou axe d’un épi ou d'une grappe; la fin de la tige 
dans le genre Trilicum par exemple ou sont implan- 
tés les épillets. 


CeRachis est tenace dans les froments (Frumenta) 


T5 


et fragile dans la section des épeautres(Speltæ); dans 
toutes les espèces des genres Triticum , Secale, 
Hordeum, il est formé de petites articulations au 
sommet desquelles sont implantés alternativement 
les épillets ; souvent ces articulations , qui commu- 
niquent des uns aux autres par des espèces d’arêtes 
vives , sont glabres où garnies de poils. 


Organes de la reproduction. 


C’est particulièrement dans les organes de la re- 
production des graminées en général, que Îles dé- 
nominations abondent, ce qui a en partie augmenté 
la difficulté , qu'offre l’étude de la famille des Gra- 
minées , par l'embarras de pouvoir entendre les au- 
teurs. C’est dans ces organes que se trouvent les 
meilleurs caractères d'espèces, inais encore faut-il 
ne se servir que de ceux qui sont vraiment cons- 
tants. 


H. Grume (Gluma *). Calix L. — Glume ca- 
licinale, Glume extérieure. — Bâle (Tegmen) de 
Beauv. — Lépicène (Lepicena) Rich. Espèce d'in- 
volucre, situé à la base de l’épillet, renfermant 
une Ou plusieurs fleurs, composé ordinairement de 


(*) J'ai pensé qu’en adoptant les mots très-simples de 
Glume (Gluma), Gilumelle (Giumella, bâle), Glu. 
mellule (Glumellula , nectaire); ce serait simplifier la 
nomenclature , et que cette conformité des syllabes 
radicales rappélerait en même temps MOIS: qui 
existe entre toutes ces parties, 


16. 


deux pièces inégales, situées de manière que l’une 
est éoujours insérée un peu au-dessus de l’autre. 


DeC. Théor. p. 367. 


Cette Glume dans les froments est tantot dibre 
tantot velue (elle est presque constamment glabre 
dans la section des épeautres) ; elle est souvent aussi 
teinte dans la même espèce de diverses couleurs ; 
conséquemment cette villosité, cette glabréité , 
cette couleur n’offrent que des caractères de va- 
riétés ; mais sa carène, le mucrone qui n’en est que 
le prolongement (lequel est très-rarement nul dans 
le genre Triticum, où il ne se transforme presque 
Jamais en longue arête) , offrent de bons caractères 
d'espèces, 


TL Gzumerre (Glumella) Desv., corolla Lin. — 
Bâle de beaucoup d'autres. — Glume intérieure, 
glume corolline. — Périgone DeC. — Stragule , 
(Sfragula) de Beauv. — 


Espèce de périgone de nature et de structure 
analogue à la glume, mais propre a chaque fleur, 
et situé autour des organes génitaux. DeC. Théor. 
p. 368. sa 


Cette Glumelle offre de bons caractères de grou- 
pes et d'espèces : dans le genre Triticum, par exem- 
ple, groupes des froments des Français, la graine 
tombe nue sous le fléau, en laissant la Glume et la 
Glumelle adhérentes aurachis, (Semen maturum val- 
vulis denudatum; rachis flexilis. Ræœm. et Schult. 
Sysé. 2. pi 761.); et dans la section des épeautres 


TT 


(froment des Suisses), la Glumelle s’applique sur 
la graine à la maturité, et tombe avec elle, le 
rachis étant fragile (Semen maturum valvulis ca- 
Zlycinis corticatum ; rachis fragilis. Æœm. et 


Sckult. Syst. 2. p. T66.) 


Les épillets du genre Triticum, sont quadrifiores 
dans les froments aussi bién que dans les épeautres; 
mais souvent une ou deux des fleurs du centre dans 
l'épillet avortent, et alors les Glumelles en restent 
plus petites et plus minces. Dans l’état parfait d’un 
épi du genre Triticum, la Glumelle externe de 
chaque fleur est constamment terminée dans son 
état parfait par une longue arête hérissée de poils 
ascendants, de la même nature que la Glumelle; 
(la valve interne toujours plus mince, moins dure, 
plus plane , en est privée, sa face interne répond au 
sillon de la graine) ; mais cette valve externe perd 
souvent son arête (arista) par avortement partiel ou 
total, soit dans les fleurs centrales d’un épillet, 
soit même dans les latérales ; et un épi plus ou moins 
pourvu de toutes ses arêtes, ou qui en est entière- 
ment privé , doit naturellement offrir un aspect bien 
différent. Ces arêtes commencent à avorter, surtout 
dans le genre Triticum, du centre à la circonférence 
de lépillet, puis de la base au sommet de lépi; à 
mesure que ces arêtes diminuent de longueur , le 
mucrone de la valve externe de la Glume diminue 
aussi. La perte ou avortement des arêtes , en partie 
ou en totalité, tient à des causes que je crois en- 
core inexpliquables ; mais sur lesquelles des expé- 
riences réitérées pourront peut-être un jour donner 


78 

quelque lumière, si l’on se réprésente 1.° un épi, dont 
la valve externe des Glumelles est pourvue d’arête; 
2.° un autre , dans leauel les deux arêtes des deux 
fleurs latérales existent seules ; 3.9 celui dont une 
partie de ces arêtes des fleurs latérales est avor- 
tée ; 4.9 celui dans lequel la base en est totalement 
dépourvue, les Glumelles du sommet seules, en con- 
servant quelques-unes , toujours très-courtes alors; 
5.0 celui qui est entièrement mutique, et que l’on 
joigne à tout cela la couleur, la villosité, la gla- 
bréité, non moins variables, des Glumes et Glumelles 
surtout dans les froments, on conviendra facile- 
ment que l’on a cherché à établir des espèces sur 
des caractères de simples variétés. Je suis d’ailleurs 
très-persuadé , que lorsqu'on étudiera bien soigneu- 
sement les blés , les orges , les avoines, le seigle 
même, on en trouvera tôt ou tard des variétés entie- 
rement mutiques. 


J. GLUMELLULE , Glumellula Desv. Corolle. Mi- 
cheli. — Ecaille Lin. — Nectaire, Schreb. — Glu- 
melle. Rich. — Lodicules, (lodiculæ) de Beau. 


Espèce de Nectaire situé autour du pishil, man- 
guant dans plusieurs graminées ef composé de très- 
petites écailles slumacées souvent ciliées. 


Jusqu'à présent j'ai cherché à me frayer une 
marche dans l'étude des Céréales ; mais il m'a 
échappé beaucoup d'objets, dans lesquels on pourra 
peut-être trouver des eafactères importants. Je n'ai 
encore rencontré que dans les orges à graines nues 
ces Glurnellules ; elles y sont très-visibles sur le 


79 


sec, mais je me propose à l’avenir de donner plus 
de soin à l'étude des étamines, des pistils et des 
feuilles. 


K. Eramine (Sfamen.) Organe mâle des plan- 
tes, ordinairement situé autour du pistil el com- 
posé de l’Anthère (Anthera) et du filet (filamentum.) 


_ Dans toutes les Céréales les étamines sont hy- 
pogynes (naissant de dessous l'ovaire) et sont or- 
dinairement au nombre de trois, conséquemment 
de la Triandrie de Linné; (le Maïs est monoïque.) 
Les Anthères sont oblongues, fourchues aux deux 
extrémités , et souvent pendantes par l’arcuation de 
leur débile filet. 


La fleuraison des blés est d’une très-grande im- 
portance pour obtenir des récoltes abondantes ; des 
froids, des pluies continuelles à cette époque ren- 
dent la plante faible; le pollen est lavé, la fécon- 
dation se fait mal ou très-imparfaitement, consé- 
quemment la récolte est mauvaise. On dit alors 
que les blés ont coulé, ce qui signifie que la fécon- 
dation s’est mal opérée. 


On a généralement blâmé la culture des Céréales 
mêlées, que les agriculteurs appélent méteil, mais 
Je crois que dans dès pays où les récoltes sont sou- 
vent incertaines , on s'expose moins à des récoltes 
décidément mauvaises, si l’on cultive le méteil, 
Deux espèces de Céréales fleurissent rarement en- 
semble, si l’une coule, l’autre réussira peut-être, 
fleurissant dans un moment plus favorable. On 
pourrait semer un blé à graines nues avec un au- 


80 


tre à graines enveloppées, on les séparerait facile- 
ment ensuite par le crible ; et si lune murit un peu 
avant l’autre, on pourrait avancer de quelques 
Jours la moisson, pour l’espèce qui est la plus avan- 
cée, sans nuire cependant à l’autre. C’est en effet 
ce que pratiquent quelques agriculteurs dans plu- 
sieurs parties élevées de la Suisse. 


L. Pisrir (Pistillum). Organe femelle, situé 
au centre de la fleur, et formé 1.0 inférieurement 
de l'ovaire (ovarium, germen), qui renferme les 
rudimens des jeunes graines, lesquelles avant leur 
fécondation portent le nom d'ovules (ovula, ova) ; 
2.0 du style (stylus), prolongement de l'ovaire qui 
supporte le stygmate (stigma), qui est la froisième 
partie du pistil , ordinairement situé au sommet el 
ou la matière fécondante de l'organe mâle vient se 
déposer. DeC. Théor. p. 369, 


Peut-être trouverait-on aussi dans l’une des par- 
ties du pistil quelques bons caractères ; le stigmate 
dans la plupart des Céréales est fendu en deux par- 
ties et est plumeux. 


M. Fruit (Z{ructus, ef dans les composés grecs 
Carpon.) 


Dans l'usage vulgaire ce mot désigne ordinaire 
ment les fruits charnus et mangeables ; mais dans 
le sens exact du mot, il signifie tout ovaire fé- 
condé etc. DeC. Théor. p. 3T6. 


Ce fruit est un cariopse nu ou recouvert par la 
Glumelle (bäle), l’embrion est petit, attaché à la 
base - 


gi 


base d’un périsperme farineux, plus gros que lui. 
Entre ces deux organes se {rouve une plaque char- 
nue, regardée par Gœrtner comme un vitellus, 
et par Jussieu comme un cotyledon, qui ne se dé- 
veloppe point à l'époque de la germination. DeC. 
F1. fr. vol. 3. p. 2. à 


Le Cariopse (Cariopsis Rich.) est un fruit sec, 
monosperme , et dont le péricarpe est tellement ad- 
hérent, qu'il se confond avec le périsperme , ou en- 
veloppe propre de la graine. 


Ces deux enveloppes de la graine des Céréales, 
nommées péricarpe (la plus externe), périsperme 
(située au-dessous ), produisent, lorsqu'on écrase 
ces graines, le péricarpe, le gros son; le périsperme, 
le petit son. Au-dessous se trouve le périsperme 
farineux , qui fournit à l’homme la plupart des fari- 
nes qui font la base de sa subsistance. 


Quand on aura bien étudié les graines des Cé- 
réales lon y trouvera je. crois dans le rapport de 
leur longueur à celui de leur largeur , dans l'angle 
que forme le sillon longitudinal qui les traverse, 
leur plus ou moins grande convexité, l’obtus, laigu 
ou le tronqué de leur extrémité, des caractères 
d'espèces. 


82 


DESCRIPTION 
DES GENRES, ESPÈCES ET VARIÉTÉS 
| DES CÉRÉALES. 


2,° PARTIE. 


TRITICUM. 


T. Floribus spicatis ; rachi flexuosa, com. 
pressa, articulata; spiculis alternis in summis 
articulis sessilibus ; gluma bivalvi, cymbiformi, 
mucronata, quadrifliora; glumella bivalvi; se- 


minibus ovoideis , ellipsoïdeis vel triquetris , 
sulcatis. 


BL É. 

Fleurs en épi; rachis flexueux , comprimé, 
articulé ; épillets alternes, naissants du som- 
met de chaque articulation; glume bivalve, 
naviculaire , mucronée , quadriflore ; glumelle 
bivalve; graines ovoides , ellipsoïdes ou trian- 


£ulaires , sillonnées. 


83 bi 


Le genre Blé, Triticum, offre deux sections 
bien naturelles ; dans la première, sous le nom de 
Froments , Frumenta, se trouvent les espèces , 
dont les graines tombent nues sous le fleau ( dé- 
pourvues des valves de la Glumelle, qui restent 
adhérentes au rachis non fragile). Cette section 
est d'autant meilleure, qu’elle est appuyée sur un 
autre caractère bien tranché, c’est d’avoir les graï- 
nes ovoïdes ou ellipsoïdes, et le sillon qui les tra- 
verse profond. La section des Epeautres, Speltæ, 
dont les graines tombent enveloppées par les deux 
valves de la Glumelle, qui les tiennent étroitement 
embrassées , (le rachis se rompant à chacune de ses 
articulations) , est appuyée sur des graines triangu- 
laives , dont une des faces est traversée, par le 
sillon peu profond qui se remarque toujours sur 
le grain. 


6 * 


, 84 


TABLEAU 


DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS DES FROMENTS. 


FRUMENT A. 


Semibus maturis denudatis; rachi flexili; gluma qua- 
driflora ; floribus tribus fertilibus ; seminibus ovoïdeis vel 
€llipsoïdeis, 


4. Trilicum vulgare. 


Spica tetragona, adscendente ; spiculis abbreviatis ; gluma 
ventricosa, ad apicem compressa: seminibus ovoïdeis , 


obtusis, farinosis , opacis. 


A. Spica laxa , aristata , alba , glabra. 

B. Spica laxa , aristata, alba , velutina. 
C. Spica laxa, aristata, rufa, glabra. 

D. Spica laxa , aristata , rufa , velutina. 
E. Spica laxa , mutica , alba , glabra. 

F. Spica laxa , mutica, alba , velutina. 

G. Spica laxa, mutica , rufa , glabra. 

H. Spica laxa , mutica , rufa, velutina. 
I. Spica compacta , aristata, alba , glabra. 
J. Spiça compacta , mutica, rufa, glabra. 


85 
2. Trilicum furgidum. 


Spica tetragona, inclinata ; spiculis abbreviatis ; gluma 
ventricosa , abbreviata , late mucronata , carina compressa ; 
glumella inflata ; seminibus ovoïdeis, gibbis, farinosis , 
opacis. 


A. Spica aristata , alba, vélutina, 

B. Spica aristata , rufa, velutina, 

C. Spica aristata, rufa , glabra. 

D. Spica aristata, nigra, velutina , densa, 
E. Spica aristata , nigra , velutina , laxa. 
F. Spica mutica, velutina. 

G. Spica ramosa , velutina. 


3. Trilicum durum. 


Spica tetragona , inclinata ; glumaä elongata , laté mu- 
cronata ; Carina compressa, lateribus planis; glumella 
concaviuscula, longe aristata ; seminibus ellipsoïdeis gib. 
bis , corneis , semipellucidis. 


A. Spica aristata, velutina. 
B. Spica aristata , rufa , glabra, 
C. Spica aristata , glabra , versicolori. 


4. Triticum polonicum. 


Spica tetragona, compressa vel laxa; gluma longie. 
sima, bidentata; valvula externa florum lateralium lon. 
gioré ; seminibus longe ellipsoïdeis, subtriquetris,. 


A. Spica compressa , aristata, villosa. 
B. Spica laxa , divaricata , aristata , glabriuscula, 


SECTION PREMIÈRE. 


Frumenta 


Semibus maturis denuda= 
tis; rachi flexili; gluma 
quadri flora , floribus tribus 
vulgo fertilibus : seminibus 
ovoïdeis vel ellipsoïdeis. 


1. TRITICUM 


Spica quadrangulart, 


86 


SECTIO PRIMA. 


Froments. 


Graines tombant nues à leur 
maturité , la glumelle restant 
fixée au rachis nonfragile ; 
glume quadrifiore, dont trois 
sont ordinairement fertiles ; 
graines ovoïdes ou ellipsoï- 
des, 


VULGARE. (*) 


adscendente; spiculis ab- 


breviatis ; gluma ventricosa , ad apicem compressa ; 
seminibus ovoideis , obtusis, farinosis, opacis. 


Epi quadrilatère, ascendent ; épillets courts; glume 
ventrue (**) , carène comprimée au sommet, s’éva- 


(*) Cette espèce et ses nombreuses variétés, si culti. 
vées en France et dans d’autres pays , ne le sont guère 
en Suisse que dans les cantons de Vaud , Neuchâtel, 
Bâle et Aargovie. Les meuniers à Berne trouvent que 
Je Trit, vulgare rend plus de farine que le Trit. Spelta, 
mais les boulangers préfèrent ce dernier , la farine 
exigeant moins de travail pour sa panification. D’ail. 
Jeurs le froment ordinaire , dont les graines sont nues, 
se conserve moins facilement que l’épeautre. 


(**) Terminée (dans cette 


espèce) par un long mucrone 


acéré , Jorsque la valve externe de la Glumelle est 
aristée ; obtuse. au contraire lorsque cette valve ex- 
terne de la Glumelle est mutique, 


87 


nouissant vers la base : graines ovoïdes, obtuses , 
farineuses , opaques. (*) 


4. TRIT. VULGARE. (7. œslivum I.) 
A. Spica laxa, aristata, alba, glabra. 
A. Epi lâche, barbu, blanc et glabre. 


TRITICUM ARISTIS LONGIORIBUS ; SPICA ALBA. 
C. Bauh. Pin. — Vaill. Bot. p. 196. n° 4. et Raï 
Hist. p. 1239. (**) 


TRITICUM. HO Instit. 3. tab. 293. 


Triricum aAEsrTIvuM Lin. Hort. ups. 21. — Lin. 
Spec. 1. p. 126. — Gouan FI. monsp. 128. n. 1. — 
Kerner œhonom. Pflanz. tab. 292. (fig. méd.) — 
Lagasca, Gen. et Spec. n° 87. (d'aprés Rœm. ct 
Schult. Syst. 2, p.761.) — Loisel. F1. gall. 1. p. 70. 
n.01. — Rœm. et Schult. Syst. 2. p. 761. — Schweige 
ger et Kærte. F1. Erlang. p. 31. n.01.— Ser. Herb. 
rur. Déc. 21. n0 6. — Sut. FL. helv. 1.p. 75.7. 2. 
— Willd. Spec. 1. p. 4T6. — 


(*) Aucune des variétés du Trit. vulqare n’a , en Suisse, 
de chaumes pleins au sommet, tandis que les quatre 
Touzelles , (toutes glabres, deux aristées , blanche et 
rousse) deux mutiques, (blanche et rousse) ont une 
tendance.à avoir plus ou moins des chaumes pleins. 
Les Touzelles de Mr. Dunal appartiennent bien cer- 
tainement au Trié, vulgare, mais je ne sais si le climat 
pourrait produire cette différence dans le chaume, 

(**) A l’exemple de Mr, DeCandoile , j'ai cité les sy- 
nonymes par ordre de date; mais quand un auteur 
n’a fait qu’adopter la dénomination donnée par un autre, 
je l'ai cité par ordre alphabétique pour faciliter les 
recherches. 


88 


TRITICUM LOCUSTIS IMBRICATIS , OUADRIFLORIS , 
ARISTATIS /Zall. Hisé. n.0 1422, B. 


Triricum sarTIvuM Lam. Dict. 9. p. 554. = DeC. 
F1. fr. 3. p. 80. n.01656. Synops. F1. gall. n°1656. 
— Dum. de Cours. Bot. cult. éd. 2. Tom. 2. p. 109. 
— Güaud. Agrost. 1. p. 337. var. a. — Pers. Syn. 1. 
P: 10% n9 €: 


FriTicuM vVULGARE #7. Hise. 2. p. 193:,& = 
Host. Gram. 3. T. 26. (var. aristée, médiocre). — 
Willd. Enurm. 1. 133. var. a. 


TouzELLE BLANCHE ; BARBUE Du. ined, (d'après 
des exempl. qu'il m'a envoyé en 1817.) 


Fic. Tournef Inst. 3. Tab. 293. 
Kerner œkonom. Pflanz. Tab. 299. 
Host. Gram. 3. Tab. 26. 
Ser. Herb. cer. n.° 1. À. (maturum.) 


Cette variété ne se trouve que rarement en Suisse, 
ét presque toujours mêlée avec d’autres. 


Franc. Froment commun, barbu, blanc et glabre. 
— Blé grison. Hall. Hist. et Nov. Comm. — 
Froment d'automne à épi blanc. DeC. FL 
fr. 3. n.0 1656. p. 80. var. a. — Blé tré- 
mois (*) Touzelle blanche, barbue, Saisette. 
(Dunal. Montpell.) 


i . _ 1 . . 


(*) Ce mot vierit probablement de la corruption des mots 
trois mois, à cause du temps de sa durée. ; 


89 


Allem: Sommer-Weizen. Willd. Spec. 
Gemeiner Weizen mit grüunen Kernen. 


Angl. Wheat oder Weet-Spring wheat. — 
Sommer-wheat. 


4. TRIT. VULGARE (T. œstivum var. EL.) 
B. Spica laxa, aristata, alba, velutina. 
B. Epi lâche, barbu , blanc et velouté. 


TRITICUM LOCUSTIS QUADRIFLORIS, BASI SUBHIR- 
SUTIS ; GLUMIS EXTERIORIBUS FLORALIBUS ARISTATIS. 
Hall. Nov. comment. 5. p. 5. n.°6. Tab. 1. fig. 1. 
(un seul épillet est figuré.) 


Fic. Hall. Nov. Comment. 5. T. 1. f. 1. (épillet.) 
Ser. Herb. cer. n.° 1. B. (matur.) 


Cette variété se trouve aussi rarement que la pré- 
cédente dans les champs de la Suisse. {*) 


Franc. Froment commun, barbu, blanc et velouté. 


4. Trir. vurc. (T. æstivum var. IL.) 
C. Spica laxa, aristata, rufa, glabra. 
C. Epi lâche, barbu, roux et glabre. 


(*) Il serait ridicule de chercher à désigner plus minu. 
tieusement , que je le fais, les diverses variétés. Le 
velouté, qui se remarque plus ou moins fortement 
sur les Glumes et les Glumelles, varie beaucoup; elles 
en sont plus ou moins couvertes , et la partie convexe 
est celle qui en est le plutôt privée. 


90 


ToUZELLE ROUGE BARBUE, SAISETTE DE TARASCON. 
(Dunal. exempl. murs.) 


Fic. Ser. Herb. cer. n.° 1. C. (matur.) 


Ça et là dans les champs, mais rarement en 
Suisse. 


Franc. Froment commun , barbu, roux et glabre, 
Touzelle rouge, barbue, et Saisette de Ta- 
rascon, (d’après Mr. Dunal. exempl. murs.) 


1. TRIT. vULGARE (TT. œstieum. var. L.) 
D. Spica laxa, aristata, rufa, velulina. 
D. Epi lâche, barbu, roux et velouté. 


Fic. Ser. Herb. cer. n.0 4. D. (matur.) 


Se rencontre quelquefois dans les moissons de 
la Suisse. 


Franc. Froment commun, barbu, roux et velouté. 


4. TRiT. VULGARE (T. hybern. L.) 
E. Spica laxa, mutica, alba, glabra. 
E. Epi lâche, sans barbes, blanc et glabre. 


TriricumM Tournef. Inst. 3. T. 292. 


Trir. HyBerNuUM. Z. Hors. ups. 21. Spec. 1. 
p.126. n.0 2. — Gessn. Tab. phytogr. T. 7. fig. 94. 
n.09. — Gouan. F1 Monsp. 128. — Kern. œhon. 
Pflanz. T, 293. — Lagasca Gen. et spec. n.° 86. 


91 


d'aprés et avec Rœm. et Schult. Syst. 2. p.163. n°2. 
— Loisel FI, gall. 1. p. 10. n.01. — Sut. FT. heb. 
4, p. T4. n.01. — Wild. Spec. 1. p. AIT. n°2. — 


Tarricum vuzGARE d. Vill. Hist. 2. p. 153. 
Trinicum Touzece Vill Hist. 2. p. 154. n.° 2. 


TRITICUM VULGARE HYBERNUM JZost. Gram. 3, 
Tab. 26. (mutica, médiocre.) — Willd. Enum. 1. 


P- 133. 


TriricumM saTIVUM B. spiculis lœvibus , plerum- 
‘ que mulicis. Gaud. Agros. 1. p. 337. — 


TRITICUM VULGARE AUTUMNALE Spica alba semini- 
bus aureis Tess.n.1.(d'après et avec Rœm. ef Schulk. 


Sysé. 2. p. 762. var. a. (*) 


TOUZELLE BLANCHE SANS BARBE (Dun. exempl. 
mur.) (**) 


Fic. Gessn. Tab. phytogr. T. 7. f. 94. n° 2 
Kern. œkon. Pfianz. Tab. 293. 
Host. Gram. 3. Tab. 26. (mutica.) 
Ser. Herb. cer. n.° 4, E. (matur.) 


() MM. Rœm. et Schult., qui ont regardé le T\ æsti- 

| vum et hybernum comme deux espèces , et qui en 
ont fait consister les caractères en la présence ou 
l'absence des arêtes , auraient aussi dû répartir les va- 
riétés aristées dans leur Trit. æstivum , et celles qui 
étaient sans barbes dans le Trit. hybernum. 


€”) Très-cultivée à Montpellier , mêlée avec la Touzelle 
blanche , barbue; semée en automne. (Mr.;Dunal.) 


92 


Assez fréquemment cultivé dans les cantons 
frontières de la France. 


Franc. Froment commun sans barbes , blanc et gla- 
bre. — Froment sans barbes, à épi blanc 
et à graines jaunes, Dum. de Cours. Bot. 
cult. édit. 2. vol. 2. p. 109. (sans descript.) — 
Froment d'automne à épi blanc Tess. — 
DeC. FL fr. 3. p. 80. n.0 1656. var. a. — 
Touzelle blanche sans barbe. | 


Allem. Winter-Weizen. Willd. Spec. 


1. TRIT. VULGARE (T. hybern. var. L.) 
F. Spica laxa, mutica, alba, velutina. 
F. Epi lâche, sans barbe, blanc et velouté. 


TRITICUM ARISTIS CARENS, GLUMIS PUBESCENTI- 
Bus Vaull. Bot. n. 196. n.0 2. 


TRiTICUM HYBERNUM MOLLE Fell. Insé. d'agr. 


TRITICUM VULGARE AUTUMNALE Spica mulica, 
glurmnis villosis cinereis Tess. n.°7. (d'après Ræm. 
et Schulé. Sys£. 2. p. 762. m. 


Fre. Ser. Herb. cer. n.0 1. F. (matur.) 


Variété assez commune dans la partie française 
de la Suisse. 


Franc. Froment commun sans barbes, velouté, blanc. 
— Blé de Bohême. — Froment grisâtre , épi 
velouté, graines dorées etc. DeC. FI. fr. 3; 
p. 81. var. du n.9 1656. = 


95 


Allem. Bôhmischer Sammtweizen. Fell. Inst. d’agr. 


4. TRIT. VULGARE (T. hybern. L.) 
G. Spica laxa, mutica, rufa, glabra. 
G. Epi lâche, sans barbes, roux èt glabre. 


TRITICUM SPICA ET GRANIS RUBENTIBUS F'auél. 
Bot. p. 196. n.0 3. 


TRITICUM LOCUSTIS IMBRICATIS QUADRIFLORIS GLA- 
8RIS , MUTICIS //all. Hist. n.°0 1422. a. 


Triricum saTIVUM DeC. F1. fr. 3. p. 80. n.01656. 
var. B. 


TRITICUM VULGARE AUTUMNALE Spica rubra, se- 
minibus aureis Tess. n.0 22. (d'aprés Rœm. el 
Schult, Syst. 2. p. 762. var. L. 


BLé LamMas Lamour. Rapp. p. 4. 
TouzELLE ROUGE SANS BARBES Dun. (ex. mur.) 
Fic. Ser. Herb. cer. n.0 1. G. 


Cultivée assez fréquemment dans la partie fran- 
çaise de la Suisse. 


Franc. Froment commun sans barbes, glabre et 
roux. — froment d'automne à épi doré 
DeC. F1. fr. 3..p. 80. n.° 1656. var, B. — 
Froment sans barbes à épi doré et à graines 
jaunes. Dum. de Cours. Bot. cult. éd. 2. vol. 2. 
p. 109. (sans descript.) — Touzelle rouge 
sans barbes. Dunal. — Blé Laminas. 


Allem. Winterweizen. 


94 


4. TRir. vULGARE (7: hybern. var. L.) 
H. Spica laxa, mutica, rufa, velutina. 
H. Epi lâche, sans barbes, roux et velouté. 


TRITICUM LOCUSTIS QUADRIFLORIS ; GLABRIS, BASI 
SUBHIRSUTIS , GLUMIS SUB MUTICIS. /Zall. Nov Com. 
5. p. 1. n.T. T. 1. f. 2. (mêlé avec mon n°1. f.) 


F1c. Ser. Herb. cer. n.° 1. H. (matur.) 


Mêlée dans les champs de la Suisse française 
avec les autres variétés du froment commun ; semée 
en automne. 


Franc. Froment commun sans barbes , velouté et 
roux. 


1. TRiT. VULGARE (7. compactum Host.) 
I. Spica compacta, aristata, alba, glabra. 
I Epi compact, barbu, blanc et glabre. 


Trit. compacruMm Æost. Gram Aust. 4. T. 7. 
(var. aristata.) 


Fic. Host. Gram. Aust. 4. T.7. (var. Arist.) 


Obs. 1. Je viens de recevoir de Mr. de Haller 
fils, des épis murs avec l'étiquette de Trié. sar- 
dinicum Host. qui se rapportent parfaitement à 


cette variété Ï., et qui ressemblent entièrement à 
cette variété barbue du Tri. compactum. 


_ Obs. 2. Voyez pour la synonymie et les obser- 
vations , la variété suivante (J.) 

Franc. Blé ordinaire variété à épi compact et barbu. 
Aliem. Binkel Weizen. Host. I. c. 


95 


4. TRir. VULGARE (7° compactum Host.) 
J. Spica compacta, mutica , rufa, glabra. 
J. Epi compact, sans barbes, roux et glabre. 


TRITICUM COMPACTUM (our. mutica.) T. spica 
compacta , spiculis aristalis, internodus racheos 
brevissimis , foliis vaginisque inferioribus scaberri- 
mis. Host. Gram. À. T. 7. var. mufica. — Rœm. et 
Schult. Syst. 2. p.765. n.° 14. (En excluant LT. 
sativum pyramidale. Descript. de l'Egypte T. 14.) 


TriricumM crericuM Schwezk. (Morell. coll. de 
Céréales.) 


TriricuM sativuM DeC. F1. fr. 3. p. 80. 1.0 1656. 
var. froment d'Alsace. 


Fic. Host. Gram. Aust. 4. T. 7. (var. mutica.) 


Obs. 1. Latable 7. vol. 4. des Graminées d’Au- 
triche de Mr. Host, réprésente trois figures; deux 
ont les épis aristés, et répondent à la variété pré- 
cédente, la troisième ressemble parfaitement à mou 
Trit. muticum compactum n.° 1. L.; l’épi parait 
tronqué au sommet, où il conserve le plus souvent 
quelques arêtes courtes. 


Obs. 2. Cette variété , semée au printemps, 
cultivée à Hofwyl, et dans plusieurs parties du 
canton de Berne, a été envoyée à feu Mr. Morell, 
il y a environ douze ans, par Mr. Schweikert de 
Carlsruh. Ses épis , quoique courts, rendent à peu 
près autant de grains que ceux de l’autre race; 
épi ne parait si court qu’à cause de la briéveté des 


96 


articulations du rachis. D'ailleurs les proportions 
de toutes les parties des épillets sont parfaitement 
les mêmes, que dans les variétés précédentes. 


Obs. 3 Je n’ai encore vu que deux variétés de 
cette race à épi compact, l’une barbue, blanche et 
glabre, qui est rare, et l'autre mutique, rousse et gla- 
bre, qui est cultivée en grand dans les cantons 
de Fribourg et Vaud, sous le nom de BZé-motiu; 
mais en l’observant soigneusement on trouvera su-+ 
rement toutes les variétés de la race à épis alongés. 


Obs. 4. Je possède des exempl. précieux, qui 
offrent le passage d’une race à l’autre. La base de 
l'épi est lâche, et les épillets de la partie supérieure 
entassés. Quant à moi je n’ai pas le moindre doute 
sur l'identité des deux races. Le Zolium perenne 
offre un même exemple d’entassement des épillets. 


Obs. 5. Il est bien certain que le Trif. sativum 
pyramidale Delile FI. ægypt. n.° 155., et Descript. 
de l'Egypte, 2.° Livr. partie de l’hist. natur. T. 14. 
f. 3. ne peut être rapporté ni à l’une ni à l’autre 
des races de mon Trit. vulgare, comme l'ont fait 
(avec doute, il est vrai) MM. Rœm. et Schult, Syst. 2. 
p. 765. n.014., car l’épi du 7°. sativum pyramidale 
est figuré au moins une fois plus large, se termine 
insensiblement en pyramide , et n’est pas tronqué 
au sommet ; les Glumes et Glumelles sont très- 
grosses, le grain est aussi figuré plus gros que celui 
du T. turgidum L , presque rond et velu. D’ailleurs 
les nœuds du chaume sont renflés, le bas de ce 

ni: chaume 


97 


chaume est tuberculeux ; les feuilles à peu près de la 
largeur de celles du 77. furgidum , mais manifeste- 
ment canaliculées à la manière de celles des jacin- 
thes ; il est probable que ce sera au T. turgidum 
qu'il sera rapporté un jour avec certitude. 


Franc. Froment commun barbu à épi compact. — 
Froment d'Alsace. DeC. FI. fr. 3. p. 80. — 
Froment sans barbes, d'Alsace, à épi court. 
Dum. de Cours. Bot. cult, éd. 2. vol. 2. p. 109. 
(sans descript.) — Blé de Crête. — Blé 
moi. — 


Allem. Cretischer Weïzen. — Sommer-Weizen aus 
Esula. Moreil (Collect. de Céréales du Musée 
d'hist. natur. de Berne.) — Binkel Weizen. 
Host. Gram. 


2. TRITICUM TURGIDUM. 


Spica letragona, inclinata; spiculis abbrevia- 
His; (*) gluma ventricosa, abbrevi:fa, late mu- 
cronata; carina compressa; glumella inflata; se- 
minibus ovoideis, gibbis, farinosis, opactis. 


Epi tétragone , penché ; épillets courts; (*) 
glume ventrue, courte , terminée par un large mu- 


e 


(*) Des quatre fleurs de chaque épillet, trois sont or- 
dinairement fertiles , rarement toutes les quatre; mais 
lorsque deux graines avortent l’épi est moins réguliè- 
rement tétragone , mais toutes les parties d’ailleurs n’en 
ont pas moins la même forme. 


7 


98 


crone; carène comprimée dans toute sa longueur ; 
glumelle renflée; graines ovoïdes , bossues , farineu- 
ses, opaques. 


2. TRir. TURGIDUM. (Pétanielle blanche.) 
À. Spica aristata, alba, velutina. 
A. Epi barbu, blanc et velouté. 


TRIT. TURGIDUM Val. Hisé. 2. p. 155. n.0 3. 


TRIT. SATIVUM var. Pélanielle blanc. DeC. F1. 
fr. 3. n.0 1656. p. 81. 


TRIT. AESTIVUM O. 6. spica aristisque albican- 
tibus. Rœm. et Schult. Sysk. 2. p. 762. 


PETANIELLE BLANCHE ef froment blanc de Mont- 
pellier. Dunal inéd, (Epz mur.) 


Obs. Cette fort belle variété à épi blanc se trouve 
très-rarement mêlée avec les aûtres dans le canton 
de Vaud, où l'espèce est fréquemment cultivée , elle 
se sème aussi en automne. 


Franc. Pétanielle blanche , froment blanc de Mont- 
pellier , Moutin blanc , blé d’abondance. 


2. TRIT. TURGIDUM (Péfanielle rousse.) 
B. Spica aristata , rufa, velutina. 
B. Epi barbu , roux et velouté. 


TRITICUM ARISTATUM, SPICA MAXIMA CINERICEA ; 
GLUMIS HIRSUTIS Rai His, p. 1238. 


99 


TRITICUM SPICA VILLOSA QUADRATA BREVIORE ET 
TURGIDIORE Moris. AHist 3 p. 176. sect. 8 T. 1. 


F8- 14. 


Trir. TurGipuM Lin. Hort. ups. 21. Spec. 1. 
p. 126. — Gaud. Agrost.1A.p. 338. n°02. — Host. 
Gram. 3. Tab. 28. — Loisel. FI Gall. 1. p. TO. 
n.0 4. — Rœm. et Schult. Sysk. 2. p. T63. n.05. (*) — 
Sut. FL helv. 1. p. T5. n°4. — Wuld. Spec. 1. 
p4T8dn 4, 0Enums: 4:5p: 133, n.0,3. 


TRIT. LOCUSTIS QUADRIFLORIS HIRSUTIS ; BASI 
piLosis //all. Nov. Com. 5. p. 12. 1.09, (var. 2. 
glumis floralibus aristatis.) 


Trir. sarIvuM DeC. FI. fr. 3. p. 81. n.0 1656. 
var. Pétanielle roux. 


TRIT. POLONICUM (NON L.) +. TURGIDUM. Pers. 
Sy72. 1.:p.,109. 7.0 3. 


TRIT. AESTIVUM oO. a. Trit. vulgare autumnale, 
spica brevi, crassa, turgida, aristata, rufescente; 
culmo farcto Ræœm. et Schult. Syst. 2. p.TO2. 


PETANIELLE ROUSSE , froment roux de Montpel- 
lier. Dunal inéd. (Epis murs.) 


Fic. Moris. Hist. 3. sect. 8. T. 1. fig. 14. — Host. 
Gram 3, T: 928, — Ser: Herb. cer. 2: PB: 


Obs. 1. Cette variété réussit très-bien dans les 


@*) En excluant la Synonymie de la Descript. de l'Egypte, 
Tab. 14. 


1,7 


100 


_ 


terres fortes et très-fumées. Elle produit de très- 
gros grains et en grande quantité. Elle préfère une 
exposition un peu chaude; c’est pour cette raison 
qu’elle est beaucoup plus cultivée dans le canton 
de Vaud et en Italie, qu'à Berne, où des essais 
faits dans des années défavorables , et l’apauvrisse- 
ment du terrain l’ont fait abandonner. 


Obs. 2. La figure citée de Host. Gram. 3. T. 28. 
ne donne pas une idée exacte du volume de Pépi, 
car il a été figuré à l’époque de la fieuraison, etil 
grossit beaucoup pendant la maturation. 


Obs. 3. Je ne conçois pas trop l'idée de Mr. 
Persoon , qui a regardé le Trif. (urgidum L. pour 
une variété du Trit. polonicum; cette dernière es- 
pèce est une des plus tranchée du genre, et je n'ai 
jamais rien vu qui lui ressemblat. 


Obs. 4. Je ne puis croire, avec MM. Rœm. et 
Schult. Systema 2. p. 763. n.° 5., que la Table 14. 
fig. 2. du magnifique ouvrage intitulé : Description 
de l'Egypte, (que possède la Bibliothèque de Berne) 
réprésente le Z72£. turgidum L., à moins que le 
dessinateur n'ait figuré l’épi beaucoup plus gros et 
plus court qu'il ne l’est ordinairement. Outre cela 
dans cette gravure l'épi est très - droit et nullement 
penché, comme dans notre T. turgidum; les feuilles 
quoique planes sont aussi plus larges que dans notre 
espèce ; le chaume est plein, (ce qui est commun 
aux deux plantes); les glumes et les valves de la 
glumelle, (quoique plus volumineuses et réprésen- 
tant assez bien le 7. {urgidum L.) sont aussi velues. 


101 


Voici la remarque que fait Mr. Delile Hist. des plan- 
tes cultivées en Egypte, 1. Mémoire, Céréales, 
p.13. , Il n’y a en Egypte que du blé barbu. Son 
» Chaume s'élève un peu moins que celui du même 
» blé (T. turgidum), cultivé en France. Les variétés 
» nommées Qarmh mechayz, qamh naygéh (T. sati- 
» vum pyramidale, Tab. 14. fig. 3.), et qamh a’raby 
» (T. sativum turgidum, Tab. 14. fig. 2.) , sont 
» inconnues en France.“ Aux mots 7. sativum 
turgidum se trouve la synonymie de 7. durum 
Desfont. qui, si elle est juste, me porterait encore 
plus à croire, que ces \deux plantes d'Egypte sont 
différentes de notre Trit\turoidum, que Mr. Desfon- 
taines connait très-bien, et qui est certainement 
distinct de son Trié. durum. (*) 


_ Franc. Gros blé, blé de Sicile. Pétanielle rousse. 
Froment renflé. F. roux de Montp. Blé angl. 


Allem. Englischer Weizen. 
.Espag. Redondillo. — Ærab. Qamh araby. 


2. TRiIT. TURGIDUM (Péfanielle rouge.) 
C. Spica aristata, rufa, glabra. 
C. Epi barbu, roux et glabre. 


PETANIELLE ROUGE, FROMENT ROUGE DE MONT- 
PELLIER Dunal inéd, (épi mur.) 


TRIT. LINNAEANUM® ZLagasca, (d'aprés Rœm. 
et Schult. Syst. 2. p. 763. n.0 4.) 


(*) M. Desfont.m’a envoyé parmi d’autres exempl. précieux, 
un blé rapporté de Gizé par Mr. Delile, avec le nom Arabe 
de Qamh mraéz, que je ne puis séparer de cette variété. 


102 


Obs. Cette variété se trouve mêlée avec les autres 
Péfanielle, dans les moissons des environs de Mont- 
pellier. Je l'ai aussi trouvée dans celles du canton 
de Vaud, mais un peu plus rarement que la plu- 
part des autres variétés de cette même espèce. La 
longueur de l’épi ne varie pas moins (de 6—50 grai- 
nes) que dans toutes les espèces et variétés de blés, 
selon qu'on les cultive dans des terrains très-fumés, 
bien travaillés, ou bien qu’on les sème dans des ter- 
res maigres et mal labourées etc. etc. 


Franc. Gros blé à épi roux et glabre. Pétanielle 
rouge. Froment rouge de Montpellier. 


2. TRIT. TURGIDUM. 
D. Spica aristata, nigra, velutina, densa. 
D. Epi barbu, noir , velouté et serré. 


Fic. Ser. Herb. cer. 2. D. 


Obs. Même forme, même velouté que la var. 
2. B , mais l’épi est noir. Cette variété se trouve 
dans les moissons du canton de Vaud, mêlée avec 
les autres. 


Franc. Gros blé à épi noir et compact. 


2. Trir. rurGIDUM (Pélanielle notre.) 
E. Spica aristala , nigra, velutina , laxa. 
E. Epi barbu, noir , velouté et lâche. 


103 


 TRIT. SATIVUM VAR. FROMENT GRIS-DE-SOURIS 
DeC. F1. fr. 3. n. 1656. p. 81. 


PETANIELLE NOIRE ; FROMENT NOIR DE MONT- 
PELLIER Dunal inéd. (Epis murs.) 


Obs. 1. Cette belle variété, quoique au premier 
aspect extrêmement différente des autres par ses 
épillets un peu plus écartés, et sa couleur d’un 
gris noir très-prononcé, appartient certainement au 
Triticum furgidum. Ses graines ont absolument 
la même conformation, et acquèrent plus de vo- 
lume (dans toutes les variétés de blés) , ou les épil- 
lets sont plus lâches, par la facilité qu'elles ont 
alors de se développer. 


Obs. 2. Cette variété offre d’ailleurs une foule 
de nuances, depuis lépi et les arêtes noires, jus- 
qu’à l’épi d’un gris pâle, avec les arêtes rousses ; 
et depuis l’épi renfermant de 5 graines jusqu’à 56. 
On la trouve quelquefois aussi passant dans la va- 
riété 2. B. et D., par ses arêtes noirâtres et ses 
épis roux, presque glabres. 


Franc. Gros blé noir. Pétaniclle noire. Froment 
noir de Montpellier. Froment gris-de-souris. 
Gros blé noir à épillets écartés. 


2. TRIT. TURGIDUM. 
F. Spica mutica, velutina. 
F, Epi sans barbes et velouté. 


104 


TRIT. LOCUSTIS QUADRIFLORIS, HIRSUTIS, BASI 
PILOSIS; GLUMIS EXTERIORIBUS MUZICIS fall. Nov. 
Comment, 5. p. 19. n.0 9. var. 1. 


Obs. Je n'ai jamais vu la variété mentionnée 
par le Grand-Haller , mais plus cette espèce sera cul- 
tivée et bien étudiée , plus elle offrira de variétés. 


Franc. Gros blé mutique, (sans barbes, sans 
arêtes.) 


) 


2. TriT. TuRGIDUM (T. compositum.) 
G. Spica ramosa, velutina. 
G. Epi rameux et velouté. 


TRITICUM cuM MuLTrPLICI spicA J. Bauh. Hist. 2. 
pP-407. (bonne figure.) 


TRIT. spica BAst1 RAMosA Æall. Hist. (entre le 
71.0 1422. et 1423. que l’on trouve désigné dans ne 
ques ouvrages par la lettre grecque y. ) 


Trir. composrrum Lan. fil. suppl. 115. (d'aprés 
Rœm. et Schult. Syst.) — DeC. FI. fr. 3. p. 82. 
n0 1657. — Delile FI ægypt. Descript. de l'Egypte 
n.0 156. — Gaud. Agrost. 1. p. 339. — Host. Gram. 
3. Tab. 27. — Loisel. FI. gall. 2. p. T0. n° 3. — 
Pers. Syn. p. 109. n.9 2. — Rœm. et Schulr. Sysk. 2. 
p.763. n°3. — Sut. FI. helv. 1. p.75. n.93.— Vul. 
Hist. 2, p. 157. n.0 5. — Wild. Spec. 1. p. 477. 
Enum. 1. p. 133. 


105 


Fic. J. Bauh. Hist. 2. p. 407. 
C. Bauh. Pin. 17. 
Morris. ‘Hist. 3-p.:175.:828:T. {ifig. 7. 
Most.-Gram: 3 Tab. 27: 


Obs. 1. Je suis actuellement très-certain, comme 
Tavait déjà pensé Mr. DeCandolle, que le T. com- 
positum des auteurs n’est qu'une simple variété du 
T. turgidum , dont la base se ramifie plus ou moins. 
J'en ai trouvé des individus à peine rameux à leur 
base, et dont les épillets de la partie supérieure 
étaient absolument conformés comme ceux du 7: 
turgidum. 


Obs. 2. Avant de devenir rameux, souvent les 
épillets du 7. furgidum se dérangent , et l’épi a un 
aspect hérissé , qui n’est que le passage du 7. £ur- 
gidum B. à cette variété G. 


Obs. 3 ,La qualité de son grain (remarque 
Villars , Histoire des plantes du Dauphiné 2. p. 157.) 
est tendre, délicat et le rend propre à certaines pré- 
parations de patisserie, la pâte en étant plus blanche, 
plus fine et moins susceptible de fermenter. Un au- 
tre avantage, c'est que cette espèce produit beau- 
coup plus qu'aucune autre ; mais ce dernier est ba- 
lancé par sa difficulté de murir dans nos climats, 
par la quantité d’engrais et par le choix du sol gras 
qu'elle exige. L'Italie offre une partie de ces avan- 
tages, aussi la plante y est-elle cultivée depuis 
longtemps.“ Les essais en petit réussissent rare- 
ment ; les Glumelles restent ordinairement {vides 
par l’avortement des grains. 


106 


Obs. 4. On fait gruer dans le canton de Vaud 
la plupart des variétés de cette magnifique espèce, 
pour en faire des soupes très-nourrissantes , et de 
très-facile digestion. 


Franc. Gros blé à épi rameux. (*) Blé de miracle. 
Blé d’abondance. Froment à épi rameux. 


Alem. Vielkôrniger Weizen. 


3. TRITICUM DURUM. 


Spica fetragona, inclinata ; gluma elongata, 
late mucronata ; carina compressa, prominente ; 
lateralibus planis; glumella concaviuscula, longe 
aristata; seminibus ellipsoïideis, gibbis, corneës, 
semipellucidis. 


Epi tétragone, incliné; glume oblongée, ter- 
minée par un large mucrone; carène très-saillante ‘ 
côtés planes: glumelle peu voutée, terminée par 
une très-longue arête ; graines ellipsoïdes , bossues, 
cornées et demi-transparentes. 


Obs. Cette belle espèce à chaume plein, à très- 
longues arêtes, à épi ressemblant beaucoup plus 
(quant à limbrication et au saillant de la carène) 
au 7rit. amyleum qu'à toute autre espèce de blé, 
a été distinguée du Frif. turgidum par Mr. Desfon- 


(*) Je prie les cultivateurs, où cette variété murirait 
bien, de m’en envoyer deux ou trois cents épis murs, 
non comprimés et bien conservés. 


107 


taines , dans sa Fora aflantica, sous le nom de 
Trit. durum , et par Mr. Host dans ses /cones et 
descriptiones Graminum austriacorum 4. T. 5. (*) 
La carène comprimée et saillante, qui sépare les deux 
faces planes de la glume, jointe aux graines plus 
longues que dans le 7rif. furcidum, bossues au milieu 
du dos , et à leur consistance cornée, ne me laissent 
aucun doute sur la solidité de cette espèce. J’ai 
cru devoir adopter de préférence la dénomination 
de Zrit. durum Desf., puisqu'elle a la primordialité 
sur celle de Trit. hordeiforme ; le caractère corné 
de la graine se retrouve dans les trois seules va- 
riétés que je connaisse, et il est peut-être tout-à- 
fait propre à cette espèce. 


3. TRIT. DURUM. 
À. Spica longe aristata, velutina. 
A. Epi longuement birbu et velouté. 


Trir. purum. Caule farcto, glurmis pubescenti- 
bus ,*seminibus duris; spiculis quadrifloris. Desf. 
FI. AU, 1. p. 114. (°°) — Tril. spica pyramidato- 
teretiuscula longissima pubescente, glumis utrinque 
compressis latecarinatis bidentalis, semine longissi- 


(*) Du moins la variété glabre et rousse ; voyez les 
différentes variétés de cette jolie espèce. 


(**) D’après un exempl. que m'a envoyé Mr. Desfon= 
taines, avec cette note : ,, Le chaume est plein, la 
» graine ne donne presque pas farine ; il se réduit 
» en gruau par la mouture, 


108 


mo. Lagasca Ger.et Spec. Nov. diagn.n.°95. D'aprés 
el avec MM. Rœm. et Schulk, Syst. 2. p. T65. n.° 11. 


TriT. visrosum Æost. Gram. Austr. Tom. 4. 
Tab. 6? 


TRIT. VULGARE PALMARE Delille. FL ægypt. 
n." 152. (*) 


TRIT. SATIVUM DURUM, Froment de Barbarie. 
DeC. FI fr. 3. n° 1656. p. 81. — Pers.! Syn. 1. 
p. 109. 7.0 1. 


Obs. Cette belle variété, eultivée cette année 
dans le Simmenthal, par Mr. le pasteur Steck, 
de graines d'Egypte, que le gouvernement de Berne 
avait fait venir dans l'hiver de 1817 , a été semée 
ce printemps , et a parfaitement muri. 


F1c. Ser. Herb. cer. 3. A. (matur.) 


A 


Franc. Blé corné , variété à épis barbus et velou- 
tés , nommée froment de Barbarie. Froment 
dur. 


Espag. Trigo Moruno. 


3. Trir. puruM (T. hordeiforme.) 
B. Spica aristata , rufescente, glabra. 
B. Epi barbu, roussâtre , glabre. 


(*) D'après un exempl., récolté dans les environs de 
Rosette (lequel avait probablement été donné par Mr. 
Delile , qui a remis de ses céréales d'Egypte à Mr. 
Desfontaines), Que je tiens de l’auteur de la Flora 
atlantica. 


109 


TRIT. HORDEIFORME, spica disticha, spiculis aris- 
£atis, aristis spica (riplo longioribus, foliis glabris 
Zevibus. Host. Gram. Austr. 4. Tab. 5. — Rœm. 
et Schult, Syst. 2. p. 765. n.0 13. (ques citent aussi 
Tratt. Tabular. Tab. 3607.) 


Trir. rypxINuM Dodonei Hist. p. 25. (d'aprés 
MM. Host., Rœm. et Schult. I. c.) 


Fic. Ser. Herb. cer. 3. B. 


Obs. Cette intéressante variété n’a je crois en- 
core été cultivée que par Mr. de Haller fils à Inter- 
lacken , où elle réussit fort bien depuis deux ans; 
mais comme elle produit, quoique le grain soit gros, 
une petite quantité de farine noire , on pourrait peut- 
être utiliser cette espèce èn la faisant gruer, ou de 
toute autre manière, 


Franc. Blé corné, variété à épis barbus et glabres. 


3. TRiT. puRuM (Tangarock.) 
C. Spica aristata, glabra, versicolort. 
C. Epi barbu, glabre , panaché. 


TanGarock Dunal inéd. (Epi mur.) 


Obs. Cette singulière variété de printemps, ra- 
rement cultivée en Provence, (d’après ce que me 
marque Mr. Dunal) , et qui a absolument tous les 
caractères de l’espèce, n’a point encore été, à ce 
que je sache, trouvée en Suisse, mais il est proba- 
ble qu’on la trouvera parmi les céréales, que l’on cul- 
tive de graines reçues de l'Egypte et d’ailleurs. 


110 


Franc. Blé corné, variété à deux couleurs. Tan- 
garock des Provencaux. 


4. TRITICUM POLONICUM. 


Spica letrasona, compressa vel laxa; gluma 
longissima , bidentata; valvula externa florum la- 
teralium longiore ; seminibus longe ellipticis, sub- 
ériquetris. 


Epi tétragone, comprimé ou lâche ; glume très- 
longue , bidentée ; valve externe des fleurs la- 
térales manifestement plus longue que l'interne ; 
graines longuement ellipsoïdes . subtriquètres. 


Obs. Cette belle espèce offre beaucoup de ca- 
ractères tranchés, tandis qu’on a souvent de la peine 
à en trouver de vraiment distinctifs dans les autres 
blés. La plante entière est bleuâtre jusqu'à la ma- 
turation ; le ckaurne plein; l’épz grand, tétragone, 
comprimé, très-régulièremeut ordiné , quand la 
plante a acquis son parfait développement; très- 
lâche et divariqué dans les exempl. crûs en Suisse ; 
les éprllets sont quadriflores ; la g/ume grande, pres- 
que membraneuse , carinée , fréquemment nervée et 
terminée par deux petites dents ascendentes et éga- 
les ; la ‘valve externe de la g/umelle dans les deux 
fleurs extérieures est longue et aristée, mais tou- 
jours l’une plus longue que l’autre , en alternant à 
chaque épillet; la valve interne de ces fleurs latéra- 
les est toujours manifestement plus courte que l’ex- 


111 


terne; les deux valves de la glumelle de la 3.° fleur 
sont égales en longueur, et mutiques; la 4.° enfin 
est stérile, 


4. TRIT. POLONICUM. 
À. Spica compressa, villosa, aristata. 


A. Epi comprimé’, velu et barbu. P 


TRiT. PoLONICUM Zn. Spec. 1. p. 197. n.0 4, — 
Dunal (exempl. mur.) 1 


Obs. Je n’ai jamais vu dans aucun herbier d’épi 
aussi régulièrement disposé que dans celui de Mr. 
Dunal , je crois que c’est là son état parfait. 


Franc. Blé de Pologne, variété à épi serré. Blé 
d'Egypte. Blé de Surinam. Blé de Mogador. 


Alem. Polnischer Weizen. Wallachisches Korn. 
ÆEspag. Trigo de Polonia. 


4. TRIT. POLONICUM. 
À. Spica laxa, glabriuscula, aristata. 
A. Epi lâche , presque glabre et barbu. 


TRIT. LEVISSIMUM, GLAUCUM, LOCUSTIS QUADRI- 
FLORIS DUOBUS FLORIBUS ARISTATIS ; DUOBUS MU- 
CRONATIS ZZall. Hist. n.0 14923. 


TRIT. LEVISSIMUM, LOCUSTIS TRIFLORIS , FLORI- 
BUS CALYCEM EXCEDENTIBUS, COMPRESSIS, LONGISSIME 
ARISTATIS ZZall. Nov. Comm. 5. n9 14. p. 17. 
Tab. 1. f. 16. (trés-bonne.) 


112 


Trir. poroNICUM Lin. Spec. 1. p. 127. n.0 4. 
Willd. Spec. 1. p. 478. n05. Enum. 1. p.133. n.0 À. 
— Gäud. Agrost. 1. p. 341. 7.06. — Host. Gram. 
Austr.3. Tab. 31. — Pers. Synops.1. p. 109. 7.0 3. a. 
— Rœmer et Schult. Syst. 2. p.166. n.0 17. 


Fic. Morts. His, pis. SS6- TEL RAD 
Hall, Nov. Comm. T.1. f. 16. 
Host. Gram. 3. Tab. 31. 


Obs. 1. Cette variété a été plusieurs fois cul- 
tivée en Suisse, même anciennement , mais il parait 
qu’elle n’a jamais bien réussi. La divergence des 
parties de ses épis et la courbure des arêtes vers 
leur base lui donnent un aspect fort étrange, mais 
tous les caractères de l’espèce s’y retrouvent. 


Obs. 2. Les graines provenant du même épi, se- 
mées en automne , ont produit des épis divariqués; 
ceux du printems de cette année s’approchaient plus 
de la forme dense de lépi parfait. 


Obs. 3. Je suis bien persuadé, que si l’on cul- 
tivait en grand cette espèce, on verrait paraitre, 
une foule de variétés. 


Franc. Blé de Pologne , variété à épi divariqué. 


(*) Je n’ai pu vérifier cette citation, conséquemment je ne 
sais si Ja fg. de Morison se rapporte à la var, À ou B. 


113 


Les blés de cette section (Frzmenta) ont un dé- 
savantage sur ceux à graines enveloppées (Speltæ), en 
ce qu'ils sont souvent ravagés par les moineaux, in- 
convénient auquel les épeautres ne sont pas exposés, 
par la dureté et l’étroite application des glumelles 
sur les graines. Les calculs que font Mrs. Rougier 
de la Bergerie et Bosc, sur la déprédation que cau- 
sent ces animaux, sont vraiment effrayants. D’après 
Mr. de la Bergerie il y a aumoins dix millions de 
inoineaux en France, consommant chacun vingt livres 
de grain par an, ou un boisseau, évalué à un franc ; ce 
qui donne un résultat, qui prouve que ces oiseaux 
coutent dix millions de francs à l’agriculture fran- 
çaise. Selon Mr. Posc, on doit doubler cette quan- 
tité. Plusieurs observations positives constatent que 
le jabot d’un de ces oiseaux contient aisément à la 
fois cent grains de blé ; or, digérant très-prompte- 
ment, il est des circonstances où il peut se rem- 
plir deux fois par jour. En se réduisant à cette 
quantité, cela fait environ deux boisseaux par an. 
On a senti dans plusieurs pays le dégat que produi- 
sent ces oiseaux, aussi leur a-t-on fait une guerre 
très -opiniâtre en Angleterre et dans quelques 
parties de l'Allemagne. Les pies et les corbeaux 
ont souvent été enveloppés dans la proscription ; 
mais il parait que le grain qu'ils mangent, ne 
peut être comparé à l'utilité dont ils sont, en dé- 
barrassant la terre des vers et des larves des hanne- 
tons. (Thiébaut de Berneaud, Biblioth. physico- 
économ. Sept. 1818. p. 153.) 


8 


114 


SECTIO SE CUN D A. 
S PhRNDIFNANE. 


Seminibus maturis valvatis; rachi fragili; gluma qua. 
driflora ; floribus duobus vel unicis fertilibus ; seminibus 


triquetris. k 
5. Tritlicum Spelfa. 


Spica subtetragona , inclinata; spiculis laxe imbricatis ; 
gluma truncata ; carina subcompressa, rectiuscuia , late- 
ribus planiusculis ; seminibus triquetris, longis, acutis, 


opacis ; culmo cavo. 


A. Spica aristata , alba, glabra. 

B. Spica aristata , alba, velutina. 

C. Spica aristata, rufa , glabra. 

D. Spica mutica , alba, glabra. 

E. Spica mutica, rufa, glabra. 

F. Spica mutica , rufa , velutina. 

G. Spica mutica , violacea , glabra. 

H. Spica mutica , cœrulescente, glabra. 


I. Spica exigua. 


6. Triticum amyleum. 


Glaucescens. Spica compressa, adscendente ; spiculis 


arcte imbricatis ; gluma in mucronem latiusculum prolon- 


115 


gata ; carina compressa , Valde prominente, curvata , late. 
ribus convexiusculis ; seminibus triquetris, longis , acutis , \ 


gibbis , opacis; culmo solido. 


A. Spica aristata , alba, glabra ; glumae mucrone in- 
* curvo. 

B. Spica submutica, alba, glabra ; seminibus turgidis, : 

C. Spica aristata , alba, villosa. 

D. Spica aristata , atrata , villosa ; seminibus obscuris. 


E. Spica aristata , alba , glabra , ramosa. 


7.  Triticum monococcum. 


Flavescens. Spica compressa, arcte imbriçata ; gluma 
inæqualiter bidentata , bicrenata, subnervosa ; valvula 
interna lineari, obtusa ; seminibus oblique triquetris , (ory- 


zoïdeis) subpellucidis. 


A. Spica aristata , rufa , glabriuscula. 


8. Triticum venulosum. 


Spica compressa, arcte imbricata ; gluma unidentata, 
bicrenata, ad carinam yenosa; valvula interna lata ; se- 


muinibèsirners «2 


A. Spica aristata, rufa, glabra. 


116 


SECTIO SECUNDA. SECONDE SECTION, 
Spelteæ. ÆEpeautres. 
Serminibus trigonis, mafu=  Grainestrigones , tombant 


x 


ris valvatis ; rachi fragili; enveloppées à leur maturité 
gluma quadriflora; florik par les valves de la glumelle ; 
bus duobus (vel unico) fertis  giume quadriflore dont deux, 
Zibus. . rarement une seule, fertiles. 


DL L'ECUME, S LEE LA 


Spica subtetragona, inclinata ; spiculis laxe im- 
bricatis , gluma truncala ; carina subcompressa, 
rectiuscula, lateribus planiusculis; seminibus tri- 
quetris , longis, acutis , opacis; culmo cavo. 


Epi presque tétragone, incliné; épillets lâchement 
imbriqués ; glume tronquée; carène peu comprimée, 
presque droite, côtés planiuscules; graines triquè- 
tres, longues , aigues, opaques: chaume creux. 


Obs. 1. Cette espèce, presque exclusivement 
cultivée dans la partie allemande de la Suisse , offre 
des caractères très-tranchés ; ses épis sont toujours 
lâches, presque tétragones , légèrement penchés à la 
maturité par une légère et rigide arcuation du chaume, 
immédiatement sous l’épi; ses glumes, tronquées au 
sommet , sont terminées par un mucrone obtus, 
prolongement de la nervure de la carène ; ses grai- 
nes triquètres , longues , pointues. La valve externe 
de la glumelle des deux fleurs latérales de chaque 
épillet, seules fertiles, sont terminées à l’état par- 


417 


fait, comme dans tous les blés, par une arète ou 
barbe dure , qui avorte très-souvent , et alors cette 
valve est quelquefois bidentée et d’autre fois presque 
tronquée. 


Obs. 2. L'’écartement des épillets est très-varia- 
ble dans cette espèce surtout ; car depuis l’état que 
Mr. Host a figuré sous le nom de Trit. Zea, et 
qui offre l'extrême de leur rapprochement, jusqu’à 
celui où les articulations du rachis sont aussi gran- 
des que les épillets, dernier dégré de leur écarte- 
ment , il se trouve des nuances infinies , qui cepen- 
dant laissent toujours à lépi de cette espèce, tou- 
jours mince et alongé, un certain aspect qui lui 
est propre. 


Obs. 3. Cette espèce offre, comme toutes les 
autres , des passages de l’état glabre à l’état velouté 
des épis, mais l’état glabre est présque général , ce 
qui m'a fait croire quelque temps que l’épeautre était 
toujours glabre. 


Obs. 4. Toutes les parties de cette plante, par- 
ticulièrement le haut du chaume et l’épi, sont cou- 
vertes , vers l’époque de sa fleuraison, d’une très- 
légère efleurescence pruineuse , qui rarement se 
trouve dans l’état de maturité. Jusqu’'alors toutes 
les variétés , établies sur les couleurs , ne peuvent 
être distinguées ; mais au commencement de la 
maturation on voit la plante passer du verd glauque 
au paille , au roux, au violet , au bleu-gris. Sou- 
vent le chaume est violet et l’épi entièrement blanc, 
souvent même il n’a cette teinte violette que d’un seul 


118 


côté du chaume/, et l’autre est blanc. Quelque 
fois aussi la légère effleurescence pruineuse , dont 
l'épi est particulièrement couvert pendant la fleurai- 
Son , se conserve et donne aux épis roux une teinte 
de couleur de chair très-agréable. 


5.  TRIT. SPELTA. 
À. Spica aristata, alba, glabra. 
A. Epi barbu , blanc et glabre. 


ZEA sive SPELTA J. Bauh. Hist, 2, p. M9. (mau- 
vase fig., trés-bonne descript.) — Rai Hist. 2. 
p. 1242..n.0 1. 


TRIT. SPELTA Zn. Hort. ups. 21. — Spec. 1. 
p.127. n.0 5.— DeC. F1. fr. 3. n.0 1658. p. 82. var. a. 
— Dum. Cours. Bot. cult. éd. 2. vol. 2. p. 110. 7.0 3. 
— Gaud. Agrost. 1: p. 339. — Gilliaboz Portr. 
de plant. dessinées 1. T. 64. (tr. bien.) — Gouan 
FI. Monsp. 128. — Host. Gram. Austr. 3. T. 30. 
() — Kern. œhon. Pflanz. 23. Heft. T. 290. f. 1. 
— Loisel F1. gall. 1. p. T1. — Pers. Syn. 1. p. 109. 
n0 4. — Rœm. et Schult. Syst. 2. p.'T6T. var. &. aa. 
n021. — Sur. F1. helv. 1. p. 75. n.9 5. — Trattin. 
Tabul. T. 369. (d'après Rœm. et Schult. Syst.) — 


(*) Les Tr. Spelta T. 30. et Zea T. 29. de Mr. Host ne 
sont certainement pas deux espèces distinctes, et pas 
même deux variétés ; dans son Zea les épillets sont 
un peu plus distants que dans son Speléa, mais cet 
écartement varie beaucoup , jamais cependant au point 
de pouvoir confondre aucune des variétés du T, Spelta L. 
avec le T.amyleum, 


119 


Fill. Hist. 2. p. 158. n.0 6. — Wild. Spec. À. p. 
478. n.0 6. Enum. 1. p. 134. 


Triricum floribus quaternis, duobus fecundis, 
glumis adhærentibus Hall. Hist. n.°1424. 


Triricum locustis trifloris, calycibus fruncatrs, 
mucronatis, calycibus cartilagineis semen conti- 
nentibus Hall. Nov. Corrm. 5. p. 17. (dans lequel 
il a confondu le T. amyleurm.) 


Trir. ZEA Host. Gram. Aust. 3. T. 29. (*) 
Rœm. et Schult. Syst. 2. p. 766. (**) 


TRir. picoccum Schrank. bav. 389. (d'aprés 
Rœm. et Schult. Syst. 2. p. 766.) 


Fi. Kern. œkon. Pf. 23. Heft F. 290. £. 1. 
Gilliab. Port. de pl. dessin. 1. T. 64. 
Host. Gram. Aust. 3. TE. 29. et 30. 
Ser. Herb. cer. 5. A. (matur.) 


Franc. Epeautre blane , barbu et glabre. E barbu 
à épi blanc. DecC. 


Allem. Spelze, Korn , Denkel, Dünkel , Spelt, 
Dinkelkorn, Zweikorn , Dinkelweizen, Co- 
rallenweizen. 


(*) Voyez la note précédente du 7, Spella. 


(**) Le Trit. Zea Host. Gram., n'appartient pas à la 
section des blés à graines nues | comme l'ont rapporté 
MM. Rœm. et Schult. Syst. 2. p. 766, . mais à leur sec- 
tion B. bien saisie, de : Semen maturum valvulis cas 
lycinis corticatum ; rachis fraqilis, 


. 120 


Angt. Spelt wheat, Germann wheat, Spelt. Crone. 
Espag. Escanda. 


5. TRIT. SPELTA. 
B. Spica aristata, alba, velutina. 
B. Epi barbu, blanc, velouté. 


Fic. Ser. Herb. cer. 5. B. (compr.) 


Obs. Ne diffère de la var. précédente que par 
les poils mols, quirecouvrent l’épi 


Franc. Epeautre barbu , blanc et velouté. 


5. TRIT. SPELTA. 
C. Spica aristata, rufa, glabra. 
C. Epi barbu, roux et glabre. 


TRIT. SPELTA D. épeautre barbu & épi rouge. 
DeC. F1. fr. 3. n.01658. p. 82. 


TRIT. SPELTA 4. b. spica barbisque rufescenti- 
bus. Ræœm. et Schult. Syst. 2. p. T67. n.0 21. 


F1G. Ser. Herb. cer, 5. C. (matur.) 


Franc. Epeautre barbu , roux et glabre. 


5. TRIT. SPELTA. 
D. Spica mutice, alba, glabra. 
D. Epi sans barbes , blanc et glabre. 


124 


 


ZEA Sspica MUTICA dicoccos vel major. Moris. 
Hist. 3. p. 204. S. 8. T. 6. fig. 1. (77 réunit dans 
la description les variétés barbues ef sans barbes.) 


Trir.sperra (*) Kern. œhon. PA. 23. Heft. T. 290. 
f. 2. 3. — Gilliab. Portr. de pl. dessin. 1. T.63. 
var. a. — J. Gessner Tubul. phytogr. Tab. T. f. 94. 
n.01. — Tr. Spelta. c. Epeautre sans barbes à épz 
blanc. DeC. F1. fr. 3. n.0 1658. p. 82. — 


Fic. Moris. Hist. 3. p. 204. $. 8. T. 6. f. 1. 
Kern. œkon. Pfl. Heft 23. T. 290. f. 2. 3. 
Gilliab. Portr. de pl. dessin. 1. T. 63. 

J. Gessn. Tabul. phyt. T. 7. f. 94. n.01. 
Ser. Herb. cer. 5. D. (mat. et compr.) 


Franc. Epeautre sans barbes, blanc et glabre. 


5) /TRIT. SPELTA. 
E. Spica mutica, rufa, glabra. 
E. Epi sans barbes, roux et glabre. 


TRiT. SPELTA d. Epeautre sans barbes à épi 
rouge. DeC. F1. fr. 3. n.° 1658. p. 82. 


TRIT. SPELTA à. spica rufescente subgracili, 
glumis laxis ef muticis. Rom. et Schult. Syst. 2. 
P- TF6") 


(”) Cette variété est très-fréquemment cultivée dans le 
canton de Berne, surtout dans la plaine, elle murit, 
dit-on , quinze jours plutot que le 77. Spelta. Spica 
mutica, rufa, glabra. 

(**) Cette variété est plus particulièrement cultivée sur les 
basses montagnes ; elle murit , au rapport des habitants 


| 122 
Fic. Ser. Herb. cer. 5. E. (matur.) 


Franc. Epeautre sans barbes, roux et glabre. 


5. TRIT. SPELTA. 
F. Spica mufica, rufa, velutina. 
F. Epi sans barbes , roux et velouté. 


Fic. Ser. Herb. cer. 5. F. (matur.) 


Obs. Je n'ai rencontré de variétés velues que 
cette année; j'ignore si on peut l'attribuer à la 
sécheresse qui a eu lieu , ou si je ne les avais pas 
remarquées auparavant. 


Franc. Epeautre sans barbes, roux et velouté. 


5. TRIT. SPELTA. 
G. Spica mutica , violacea, glabra. 
G. Epi sans barbes, violâtre et glabre. 


Obs. Cette variété à chaume et épi d'un violet 
vif sur le frais, acquiert un violet sale à la matu- 
rité, époque à laquelle les épillets deviennent très- 
bruns. 


Franc. Epeautre sans barbes , violet et glabre. 


du pays, quinze jours plus tard que le 77. Spelta. Spica 
rnutica, alba, glabra, mais parait plus robuste, et produit 
pus de farine ; ils assurent aus si que cultivée dans les 
terrains humides des plaines , cette variété rousse de- 
vient blanche, c’est pour cela qu'ils s’en procurent de 
temps en temps des montagnes pour faire les semis. 


123 


$, TRIT, SPELTA. 
H. Spica mutica, cœrulescente, glabra. 
H. Epi sans barbes , bleuâtre et glabre. 


1 


Obs. On cultivait beaucoup, il y a une dixaïine 
d'années , dans ce canton cette variété; mais on a 
trouvé qu’elle rendait peu de farine, et son arrêt 
a été prononcé par les meuniers, qui ne l’ache- 
taient plus dans les marchés. Elle est devenue si 
rare, qu'il m'a été absolument impossible de m’en 
procurer un seul épi ces deux dernières années, 
quoique je l’aie bien cherchée. Elle avait le haut 
du chaume d’un jolis gris d’améthyste, et l’épi d’un 
gris sale. — Je prie les cultivateurs qui l’auraient 
encore , de m'en envoyer quelques cents épis murs 
bien conservés. 


Franc. Epeautre sans barbes gris-bleu. 


5. TRIT. SPELTA. 
TL. Spica exioua. 


I. Epi apauvri. 
Frc. Ser. Herb. cer. 5. I. (matur.) 


Obs. Cette variété n’est due qu’à l'épuisement du 
sol, elle ne se trouve que dans les terrains mal cul- 
tivés et au bord des chemins; je l’ai semée dans 
des terrains gras, et elle a repris la forme et la 
longueur des épis moyens. 


Franc. Epeautre sans barbes apauvri. 


6. ' TRITICUM AMYLEUM. 


Glaucescens. Spica compressa , ascendenfe ; 
spiculis arcte imbricatis; gluma in mucronem la- 
£iusculum prolongata; (*) carina compressa, valde 
prominente, curvata, lateribus convexiusculis ; se- 
minibus triquetris , longis, acutis, gibbis, opacis ; 
culmo solido. 


Glaucescent. Epi comprimé, ascendent ; épillets 
densément imbrisqués ;: glume insensiblement ter- 
minée par un large mucrone ; (*) carène comprimée, 
très-saillante et arquée, côtés convexiuscules; grai- 
nes triquètres , longues, pointues, bossues et opa- 
ques; chaume plein. 


Obs. La teinte glauque de toutes les parties de 
la plante , qui la fait reconnaître de loin, la forme 
de lépi ascendant , toujours manifestement com- 
primé, et très-dense dans cette espèce ; son mu- 
crone large, obtus , souvent incliné , sa carène 
fortement comprimée , à côtés convexiuscuies , ses 
graines triquètres, bossues vers le hile, et son rachis 
très-fragile caractèrisent parfaitement cette espèce, 
que les auteurs anciens ont bien connue. 


(*) J'ai aussi retrouvé dans cette espèce ce que jai 
noté ailleurs; c'est que : lorsque les barbes sont 
très-courtes ou nulles , le mucrone diminue au point 
de devenir presque nul. Ainsi le mucrone est toujours 
long ou court en raison directe de la longueur ou de 
de la brièveté des barbes. 


125 


6. TRIT. AMYLEUM. 
À. Spica aristata, aiba, glabra; glumæ mucrone 
ZRCLUTVO. 
A. Epi barbu, blanc , glabre; mucrone de ia FER 
courbé. 


ZEaA verNa J. Bauh. Hist. 2. p. M3. (figure 
en bois, bonne.) — Rai Fist. 2. p. 1243. n.0 1. 


ZEA AMYLEA SEU OLYRA €. Baukh. Theaft. 412. 
T, L14. 


Z£A AMYLEA VEL ZEOCRITON €. Eauñ. Pin. 22. 


TriricuMm foribus quafternis , duobus fecundis, 
glumis adhærentibus. Hall. Hist. n° 1424. (con- 
fondu avec Le T. Spelta.) 


TriTicuM ocustis trifloris, calycibus fruncafis, 
mucronatis, calycibus cartilagineis semen conti- 
nentibus. Hall. Nov. Comm. 5. p.17. n.9 13. (avec 
de Tr. Spelta.) 


Trir. spEctTA WWüilld. Spec. 1. p. AT8. #9 6. 
{dont une partie de la syrnonÿymie appartient au Tr. 
ainyleum). — Rœm. Schult. Syst 2. p. TT. (con- 
fondu avec le Tr. Spelta.) . 


TRIT. SPELTA var. E., épeautre serré. Dec. EL. 
fr. 3. n°1658. p. 82. 


TRIT. MONOCOCCUM MAIUS Durmn. de Cours. Bof. 
cudf, éd. 2. vol. 2. p. 110. 7,0 5. 


TRiIT. cIENFUEGOS. Gluma disperima : valvulis 


126 


subbidentis, dentibus unguiculatis, semine lumido: 
Lagasca, Gen. et Spec. n.183. (d'après Mrs. Rœm. 
ef Schult. Syst. 2. p. TOT. n.0 19. que l'ont ausst 
adopté comme espèce.) (*) 


TRIT. ZEA, T. ZEA WÜRTENBERGICUM, T. DI- 
COCCUM, T. DICOCCUM ROMANUM, T. DICOCCUM PER- 
sicuM f'ellenb. Inst. de Hofw. 


Fic. J. Bauh. Hist. 2. p. 413. (en bois.) 
C. Bauh. Theat. T. 414. 
Ser. Herb. cer. 6. A. (matur. et compr.) 


Obs. 1. C’est particulièrement de cette espèce, 
cultivée dans quelques vallées des Alpes, et plus 
en grand dans l’Aargovie, que les habitans de ce 
canton font leur bel amidon. 


. Obs. 2. Cette plante, qui réussit dans tous Îles 
terrains , est cultivée plutot en céréale de printemps 
qu’en céréale d'automne. Semée le 26. Septembre 
1816 à Interlackén, par Mr. de Haller, il en a fait 
la récolte le 6 Août. — Je l'ai aussi semée en au- 
tomne, et elle a parfaitement réussi. Je l’ai vue dans 
des tourbières, dans dessprés marécageux, où il n'y. 
avait auparavant que de l’Arundo phragmites , et 
dans les terrains les plus secs. 


(*) Il me parait aussi très-probable que le T. Bauhini 
Lagasca (d’après et avec MM. Rœm. et Schult. Syst. 
2. p. 767, n.9 20.) n’est qu'une variété à épi velouté du 
Tr. amyleum. 


127 


Obs. 3 Je crois que cette espèce, dont la farine 
est très-blanche, produit un pain qui se desséche 
très-facilement, mais comme elle est extrêmement 
rustique , et qu’elle mérite surtout d’être cultivée 
dans les vallées alpines , où elle réussit fort bien, 
on pourrait en mêler la farine avec une petite par- 
tie de farine de seigle. 


Obs. 4 Les épis de cette espèce ne varient pas 
moins de longueur et de largeur que ceux des au- 
tres espèces. Des deux épis, qui sont dans mon 
Herbarium cereale, Yun offre l’état moyen, et l’au- 
tre le plus petit; mais ce dernier, récolté un peu 
avant sa maturité, conserve encore en partie sa 
teinte bleuâtre. 


Frdc. Blé amidonier. — Grande épeautre. Dum. 
de Cours. — Blé de Jérusalem. 


Allem. Amer, Âmer, Amerkorn , Immer , roma- 
nischer Sommerweizen , (et dans l'Oberland 
bernois) Jerusalem-Korn. 


TRIT. AMYLEUM. 
B. Spica submutica, alba, glabra ; seminibus Eur- 
gidis. j 
B. Epi à barbes courtes, blanc, glabre et à gros- 
ses graines, 


ZEa AMyirA Moris, Hist, 3. p. 205, S. 8. T, 6. 


fa 


128 
GRAMEN spicas BRiZAE mayus Raï Hist.p, 1957. 


TriT. ZEA HYBERNUM Fell. Inst. d’asricult. 


Fi6. Moris. Hist. p. 205. S. 8. T. 6. f. 3. 


Obs. Cette variété à gros épis, à très-gros grains, 
manifestement bossus, Sc trouve rarement mêlée 
avec la précédente ; ses barbes sont courtes et ordi- 
nairement avortées à la base de l’épi, alors la valve 
externe de la glumelie n’est plus que longuement 
mucronée. La glume a conséquemment son mu- 
crone en proportion , et il est beaucoup plus obtus 
que dans la variété précédente. 


Franc. Blé amidonier à courtes barbes. 


Allem. Aegyptischer Winterweizen. 


6. TRIT. AMYLEUM. 
©. Spica aristata, alba, villosa. 
C. Epi barbu, blanc, velouté. 


Trir. picoccum rRussicum f'el2. Inst. d'agriculir. 


Obs. 1. Cette variété ne se distingue de la pre- 
mière que par son épi velu; la carène de la glume est 
la dernière partie qui perde les poils, et on en ren- 
contre quelques-uns vers le mucrone de ma var. À. 

Obs. 2. Extrêmement rare dans les champs de 
la Suisse. 


2 


Franc. Blé amidonier variété à épi velouté 
Allem. Russischer Mehldinkel. 


6. Tir. 


129 


6. Trir. aMYLEeuM (7. afratum.) 
D. Spica aristata, atrata, villosa; seminibus obs- 
CUTLS. : 
D. Epi barbu, noirâtre, velu ; graines brunâtres. 


TRIT. ATRATUM , spiculis bifloris, tmbricatis, 
pubescentibus aristatis, racheos internodiis ad oras 
pilosis, foliis basi ciliatis. Host. Gram. Aust. À. 
T. 8. — Rœm. et Schult. Syst. 2. p. 766. (*) 


Fic. Host. Gram. Aust. 4, T. 8. 
Ser. Herb. cer. 6. D. 


Obs. 4. Aucun caractère ne différencie cette 
espèce de Mr. Host d’avec les trois autres varié- 
tés du Trié. amyleum. Xe velu, qui couvre toutes les 
parties de l’épi exposées à la lumière, la ligne noire, qui 
borde la glume, quelquefois un peu plus d’applatis- 
sement de lépi , ne sont là que des caractères de 
simples sous-variétés. 


Obs. 2. Cette variété n’est cultivée que par quel- 
ques amateurs , et la farine noire, que je présume 
qu'elle produit, à cause de la teinte sale de sa graine, 
ne la feront surement pas rechercher, 


Franc. Blé amidonier noirâtre. 


6. TRIT. AMYLEUM. 
E. Spica aristata , alba, glabra, ramosa. 
E. Epi barbu , blanc, glabre et rameux. 


ee | ne 


eo Cette espèce appartient à la section des épeautres 
(Speltæ), et non à celle des froments (Frumenta), 
comme l'ont rapporté MM. Rœm. et Schult. Syst. 


à 


130 


TRIT. SPELTA SUBCOMPOSITUM DeB. (Ept mur 
P 


C’est à Mr. de Buren de Vaumarcus, qui a 
déjà fait de nombreux essais sur les céréales , que 
je suis redevable de cette belle variété , dont l’épi 
est rameux dans sa moitié inférieure. Les épillets : 
du sommet sont conformés comme dans les varié- 
tés À B, mais un peu plus écartés. 


Ce singulier état m'a offert l’occasion de voir 
que le rachis de chaque épillet, extrêmement court 
dans l’état naturel, s’alonge dans les épillets ra- 
meux , ce qui donne aux fleurs centrales, qui avor- 
tent ordinairement , la faculté de se développer, 
n’éprouvant aucune pression qui les gêne. Les deux 
fleurs latérales sont appliquées contre les deux val- 
ves de la glume , mais la 3.°, 4.° et même souvent 
5 fleur de l’épillet, lesquelles ont toujours les 
deux valves de leur glumelle , sont encore munies 
d’une glume unie ou rarement bivalve, semblable à 
celle des épillets régulièrement conformés. | 


7. TRITICUM MONOCOCCUM. 


Flavescens.. Spica compressa , arcle cmbricala; 
gluma inœqualiter bidentata, bicrenata, subner- 
vosa; valvula interna lineari, oblusa ; seminibus 
oblique triquetris (oryzoïdeis) subpellucidis. 


Jaunâtre.  Epi comprimé ; densément imbriqué ; 
glume inégalement bidentée et bicrénée, faiblement 
nervée ; valve interne de la glumelle linéaire, obtuse ; 
graines obliquement triquètres , (oryzoïdes) demi 
transparentes. 


131 


7. TRIT. MONOCOCCUM. | 
A. Spica aristata, rufa, glabriuscula. 
A. Epi barbu, roux, presque glabre. 


ZEA MonNococcos BRIZA quibusdam J. Bauh. 
Hist. 2. p. 413. (mauvaise fis., mais bonne descrip- 
tion et synonymie.) — Raï Hist. 2. p. 1242. n.0 2. 


ZEA BRIZA DICTA S. MONOCOCCOS GERMANICA C: 
Bauh. Theat. p. 413. — Moris. Hist. 3. p. 225. S. 8. 
150: fe 


TriricuM Spica disticha, floribus £ernis, fer- 
tili unico, glumis tridentatis, florali aristato. Hall. 
Hist. n.0 1425. 


TriricuM Spica disticha, locustae floribus ter. 
nis, binis aristatis. Hall. Nov. Com. vol. 5. p.18. 
ñn.0 15. (T. 1.f. 11. 179) 


Trir. Monococcum Lin. Spec. 1. p. 127. — DeC. 
F1. fr. 3. n.0 1659. a. p. 83. — Dum. de Cours. Bot. 
cult. éd. 2. vol. 2. p. 110. — Gaud. Agrost. 1. p. 
340. — Gouan FI Monsp. p. 198. n.0 4. — Hofim. 
Deutschl. F1 p. 43. n. 1. — Host. Gram. Aust. 3. 
T. 32. — Lagasca Gen. et Spec. n9 82. — Loisel 
F1. gall. 1. p. 71. — Pers. Syn. 1. p. 109. #05. — 
Ræœm. et Schult. Syst. 2. p.766. n° 18. — Sué, FI. 
helÿ4;p.,15.,72:0,6..—. Fill sy ist. 2:.p. 159, 7.0 7. 
— Wulld. Spec. 1. p. 479. n.07, — Enum. 1. p. 134. 
2065 — 


Fic. Host. Gram. 3. T. 32. 
Ser. Herb. cer. 7. A. (mat. et compr.) 
9 * 


132 


Obs. 1. Cette espèce offre une foule de carac- 
téres solides. D’abord la teinte jaune de toute la 
plante et ses petits épis la font reconnaître de loin; 
puis son épi très-dense et très-comprimé; sa glume 
inégalement et aigument bimucronée, et plus en ar- 
rière, munie de deux crénelures membraneuses, qui 
terminent supérieurement chaque bord de la glume. 
En outre la valve interne de la glumelle est linéaire 
et obtuse , une seule des quatre fleurs porte une 
graine transparente, comprimée, triangulaire, et qui, 
si elle était blanche, ressemblerait au riz. 


Obs. 2. Cette espèce est très-peu productive, 
quant à la quantité des graines et à leur volume, 
car elles sont les plus petites du genre; mais elle 
offre d’autres avantages notés par Villars dans son 
Histoire des plantes du Dauphiné, 2. p. 159. a. 
» Cette espèce, (7riticurm monococcum) se sème 
en automne , même avant les blés, et murit plus 
tard, de sorte qu'il est de tous les blés celui qui 
reste le plus longtems en terre. (*) On l’a souvent 
vu y passer l’année entière et même plus dans les 
montagnes; son épi est plus mince, plus grèle et 
luisant; il n’a qu'un seul rang de grains, ce qui 
distingue aisément cette plante ; sa paille talle beau- 
coup , il faut le semer très-clair, et le plus mau- 
vais sol lui suffit, s'il n’est pas trop humide; il 
pousse des brins de feuilles en automme, qui ont 


(*) Villars aura surement été induit en erreur ; il aura 
cru qu'on le semait en automne (tandis que c’est au 
printems) , et aura été surpris de le voir encore très- 
vert après la récolte des autres blés. 


133 


l'air d'un Gramen languissant. tandis que sa racine 
se fortifie et donne jusqu'à vingt-cinq ou trente ti- 
ges au printemps, qui sont si fermes , si dures que 
les animaux n’en mangent pas; on l’employe pour 
couvrir les maisons en chaume , à quoi elle est très- 
propre par sa fermeté et par son usage; son grain 
est moins sujet au noir (charbon, Uredo carbo DeC.) 
que celui du froment ordinaire , on $’en sert aux 
mêmes usages que l’épeautre ; mais il est de meilleure 
qualité; son grain fait un pain léger, quoique 
brun, mais on le réserve pour faire du gruau de 
la première qualité.“ 

Obs. 3. Cette espèce est assez cultivée ça et 
là en Suisse, particulièrement entre Thun et Belp, 
rive gauche de l’Aar. J’en ai trouvé, mais assez 
rarement, des épis attaqués du charbon. 


Franc. Blé locular ; petit épeautre. Froment locar. 
Froment RE Froment uniloculaire. 


Allem. Einkôrniger Wejizen. Sanct-Peters Korn. 
Einkorn. Blicken. 


Æspag. Esprilla, Carraon, Escanna. 


8. TRITICUM VENULOSUM. 


Spica compressa , arcle imbricata ; gluma uni- 
dentata , bicrenala, ad carinam venosa; valvula 
interna lala; seminibus. . . . 


ee. 


Epi comprimé , densément imbriqué ; glume uni- 
dentée et bicrénée, transversalement et fréquem- 


134 


ment veinée vers la carène ; valve interne de la glu- 
melle large ; graines. . . . .. 


8. TRIT. VENULOSUM. 
A. Spica aristala, rufa, glabra. 
A. Epi barbu, roux et glabre. 


Obs. L'impossibilité de rapporter à aucune au- 
tre espèce , que je connaisse , une plante récoltée 
en Egypte, que Mr. le Professeur Desfontaines m'a 
envoyée sans étiquette, et qui a beaucoup de rap- 
ports avec le Tyrif. monococcum ,; m'a engagé à 
l’établir comme espèce, pour aumoins fixer l’at- 
tention, et voir si l’on ne trouvera pas dans la graine 
quelques caractères, qui puissent appuyer ceux que 
je vais signaler. La plante n'étant qu’en fleur , je 
n’ai pu acquérir l'entière conviction qu'elle appartient 
à la section des Eperutres, mais son extrême ressem- 
blance avec le Trif. monococcum me le fait croire. 
L’épi est un peu plus large que celui de ce dernier, 
assez court; la glume est terminée par un seul mu- 
crone, ressemblant au plus grand du Tri. mono- 
coccum, et comme lui accompagnée sur les parties 
latérales de deux larges crénelures : cette glume 
est relevée sur la carène de petites et fréquentes vei- 
nes obliques , anastomosées ; caractère singulier , 
qui lui a mérité son nom ; la valve interne de 
la glumelle au lieu d’être linéaire, comme dans 
le Tri. monoccccum, est large , et de la même 
forme que l’externe. D'ailleurs l’épi est lustré, 
garni de quelques poils vers la partie supérieure de 
la carène , longuement aristé et le chaume est plein. 


Franç. Blé veiné. 


135 


SE CEA BE 
Lin. Tournef. Hall. etc. 


$. Floribus spicatis ; rachi flexuosa; com- 
pressa, articulata ; spiculis alternis in sumimis 
articulis sessilibus ; gluma bivalvi, biflora, in 
aristam brevem elongata, carinaque ciliis ri- 
gidis fimbriata ; glumella bivalvi ; valvula ex- 
teriori cymbiformi; seminibus ellipsoïdeis, apice 
truncatis. 

MER GLEN. 


Fleurs en épi ; rachis flexueux, comprime, 
articulé; épillets alternes, naissants du som- 
met de chaque articulation; glume bivalve, 
étroite, biflore , insensihlement terminée par 
une arète courte, et bordée ainsi que la ca- 
rene de cils roides; glumelle bivalve; valve 
externe naviculaire, graines ellipsoïdes, tron- 
quées au sommet. 


9 SECALE CEREAL E. 
À. Spica simplict. 
A. Epi simple. 


SECALE J. Bauh. Hist. 2. p. M6. — Tournef. Inst. 
3. T. 294. | 


SECALE HYBERNUM VEL MAJUS C. Bauh. Theat. 
P. 425. 


136 


SECALE CEREALE Lin. Hort. ups. 22. — Spec. 1. 
p- 124. — DeC. FI. fr. 3. n.0 14672. p. 88. — Dum. 
de Cours. Bot. cull, ed. 2. vol. 2, p. 113. — Gaur. 
Agrost. 1. p. 143. — J. Gessn. Tabul. phyt. T. 7. 
J: 92. n. 1. — Gouan Fl. Monsp. 197. — Host. 
Gram.2. T, 48. — Loisel. FI. gall. 1. p. 68. — Pers. 
Syr. 1. p. 108. — Ræœm. et Schult. Syst. 2. p. TT3. 
— Sut. FI helv. 1. p. T4. — Vill. Hist. 2. p. 168. 
— Wild. Spec. 1. p. ATA. Enum. 1. p. 132. 


SECALE GLUMARUM CILIIS SCABRIS all. Hist. n.0 
1421. 


SECALE glumis floralibus glabris , ora denticu- 
lata, Hall. Nov. Com. 6. p. 11. n.0 22, 


Fic. Tournef. Inst. T. 294. 
Host. Gram. Aust. 2. T. 48. 


Exs. Ser. Herb. cer. 9. A. (mat.) 


Obs. 1. Le Seigle ne varie pas moins que les blés, 
quant à la hauteur de son chaume et à la longueur 
de son épi; malgré que les terres maigres puissent 
lui suffire , il réussit beaucoup mieux dans les ter- 
res fumées. Dans ces dernières son épi atteint quel- 
quefois cinq et six pouces de longueur, tandis que 
dans les terrains maigres et pierreux il n’a que quatre 
à cinq épillets de chaque côté. 


Obs. 2. Malgré toutes les recherches que J'ai 
pu faire jusqu’à présent dans le seigle dit de prin- 
temps, il m'a été impossible d'y découvrir aucun 


437 


caractère de variété, ni dans les parties de la fleur, 
ni dans la graine. 

Obs. 3 Le seigle résiste très-bien dans les cli- 
mats froids et forme en grande partie le pain du 
pauvre, quil rend très-nourrissant et en même 
temps très-loui:d par la grande quantité de matière 
féculente , et l& peu degluten qu'il contient. Mêlé 
en petite proportion avec la farine des blés en gé- 
néral, il donne du moelleux au pain, qui se desséche 
moins vite. La paille est surtout employée pour lier 
les gerbes, et quoique mince elle offre beaucoup de 
ténacité, ce qui empêche les seigles d’être versés 
aussi facilement que les blés par les pluies et les 
vents. 


Franc. Seigle commun. 


Allem. Gemeiner Roggen. 


9. SEC. CEREALE. 
B. Spica ramosa. 
B. Epi rameux. 


SECALE SPICIS RAMOSIS Tenzel, Hall, Nov. Com. 
6,213 


SECALE CEREALE COMPOSITUM DeC. FL. fr. 3, 
n.01672. p. 88. 


Obs. Je n'ai jamais trouvé la variété du seigle 
à épi double , mais plusieurs personnes m’ont affirmé 
en avoir vu dans les champs de la Suisse, et Mr. le 
curé Müller m'en a envoyé un bel exempl. Les 


138 


deux épis partent du sommet du chaume, qui n'est 
pas plus volumineux qu'à l'ordinaire; ils ont absolu- 


ment d’ailleurs la conformation des épis ordinaires 
du seigle. 


Franc. Seigle commun rameux. 


HORDEU M. 


Floribus spicatis ; rachi flexuosa, articulata ; 
spiculis unifloris, ternis ad racheos apicem in 
verticillum dimidiatum congestis ; gluma bivalvi, 
lineari, planiuscula ; glumella bivali; valvula 
florum fertilium externa aristata, quinquener- 
vata, interna binervata; mutica, seminibus ovot- 
deis, sulcatis. 


OR GE. 


Fleurs en épi; rachis flexueux, articulé; 
épillets uniflores, demi-verticillé-ternés au 
sommet de chaque articulation; glume bi- 
valve, linéaire, plantuscule; glumelle bivalve, 
valve externe des fleurs fertiles aristée, quin- 
quénervée ; valve interne binervée et muti- 
que ; graines ovoides, sillonnées. 


Autant j'ai fait d'efforts pour réunir dans le 
genre Triticum, autant j'ai cherché à diviser dans 
le genre Æordeum, sans avoir pu trouver dans ce 
dernier;le moindre caractère de nouvelles espèces. 


139 


Ce genre est formé de deux sections , si tran- 
chées en apparence, que Mr. Palisot de Beäuvois 
a cru devoir en faire deux genres ; mais, quoique 
très-différentes au premier coup d'œil, les orges 
offrent cependant les mêmes caractères fondamen- 
taux. | à 


Toutes les orges ont les épilletsuniflores, la glumé 
bivalve, linéaire et en alêne. Trois fleurs dispo- 
sées en demi-verticille , naissent alternativement du 
sommet de chaque articulation du rachis. (Ces trois 
fleurs (ou épillets) sont toutes fertiles et sessiles 
dans les Orges Hexastiques (Hexasticha) , tandis 
que dans la seconde section des Orges distiques 
(Disticha), des trois fleurs d’un demi-verticille, la 
centrale seule est fertile et sessile, et les deux la- 
térales mâles, conséquemment stériles, et pédicel- 
lées. Les deux valves de la Glume, dans les fleurs 
de toutes les orges, sont linéaires, légèrement ve- 
luës à leur face externe, et insensiblement terminées 
en alène. La g/umelle des fleurs fertiles et stériles 
est bivalve ; mais dans les fleurs fertiles la valve 
externe est à cinq nervures (une centrale, qui va 
former la nervure de larête, et les deux latérales 
de chaque côté, qui s’anastomosent , au sommet 
de cette valve externe de la glumelle, pour former 
les bords de Parête, qui est hérissée de poils courts, 
roides et obliques). La valve interne de la glu- 
melle des fleurs fertiles est large, sans arête, bi- 

nervée et plus petite que l’externe, qui l’embrasse 
par les bords. Dans les feurs müles et pédicellées 
des orges de Ja seconde section (Disticha) les deux 


140 


valves de la glumelle sont lancéolé-linéaires et ob- 
tuses. — La g/umellule est aussi bivalve. Ces val- 
ves sont placées latéralement vers la jonction des 
bords de la glumelle : ce sont de petits corps pa- 
léacés, bordés de poils fins et nombreux. (Ces deux 
valves de la glumellule sont difficiles à trouver dans 
les orges à graines enveloppées, à cause de l’étroite 
application des valves sur la graine; mais elles sont 
très-visibles dans les Orges à graines nues. . 

Ainsi donc les épillets uniflores, tous demi-ver- 
ticilé-ternés ; la glume bivalve, linéaire; la valve 
externe de la glumelle quinquénervée (dans ies fleurs 
fertiles des orges des deux sections), et l’extrême 
ressemblance des graines, tout me semble ne pou- 
voir permettre de diviser le genre /Zordeum de Linné 
qu’en deux sections, mais non en deux genres. 


TABLEAU DES ESPÈCES ET DES VARIÉTÉS. 
SECTIO PRIMA 


HORDEA HEXASTICHA 


(Hordea. Palis. Beauv.) 
Spiculis omnibus fertilibus , sessilibus. 


40. Hordeum hexastichon. 


Spica ellipsoïdea, densa, rigida, ascendente ; spiculis 
divergentibus , æqualiter hexastichis ; rachi brevi, rigida. 


A. Spica hexasticha. 
B. Spica abortiva, tetrasticha. 


141 


41. Æordeum vulgare. 


Spica cylindracea , laxa , elongata, nutante ; spiculis 
inæqualiter hexastichis ; rachi longa , flexili. 


A. Seminibus vestitis; Spica flavescente. 
B. Seminibus vestitis ; spica nigricante, 
€, Seminibus nudis ; spica flavescente, 


SECTIO SECUNDA 


HORDEA DES TI C K A. 


(Zeocrita. Palis. Beauv.) 


Spicula media cujusque verticilä dimidiati sola fertili, 
lateralibus masculis , pedicellatis , rachique adpressis, 


412. Hordeum distichon. 


.Spica compressa, lateribus parailelis ; aristis erectis. 

A, Seminibus vestitis ; spica flexili, elongata ; spiculis 
laxe , imbricatis. 

B. Seminibus vestitis ; spica rigida , brevi ; spiculis dense 
imbricatis, 

C. Seminibus nudis, inflatis; spica flexili, spiculis laxe 
imbricatis. 

D. Spica mutica. 


43. Hordeum Zeocriton. 


Spica compressa , pyramidali; aristis valde divergenti. 
bas, | 


142 


SECTIO PRIMA. SECTION PREMI ÈRE. 
HORDEA HEXASTICHA. ORGES A SIX RANGS. 


(Hordea Pal: Beuuv.) ‘ (Orges de Pal. Beauv.) 


Spiculis omnibus fertilis :  Epillets de chaque demi-ver- 
bus , sessilibus. ticille tous fertiles et sessiles. 


10. HORDEUM HEXASTICHON. 


Spica ellipsoïdea, densa , rigida , ascendente; 
spiculis divergentibus, æqualiter hexastichis ; rachi 


brevt, rigida, 


_ Epi ellipsoïde, dense, roide, et dressé ; épillets 
divergents, sur six rangs régulièrement disposés; 
rachis court et roide. 


10. HoRD. HEXASTICHON. 
À. Spica hexasticha. 
A. Epi à six rangs. 


HorD, HEXASTICHUM PULCHRUM Z. Bauh. Hist. 
2. p. A29. cap. 14. 

Horpeum fosculis omnibus hermaphroditis , 
aristalis; seminibus sexfariam aequaliter posilis. 


Li. Hort. ups. 23. 


… Horo. HExaAsTIcHON Lin. Spec.1. p.125. = DeC. 
FI. fr. 3. n° 1681. — Dum. de Cours. Bot. culk. 
éd. 2. vol. 2. p. 107. n.03. — Gaud. Agrost.1. p.102. 
n9 2. — Host. Gram. 3. T. 35. — Loisel. FI. gall. 
2. p. 69. n.9 2. — Pers. Syn. 1. p. 108. 7.0 2. — 


143 


Poir. Encycl..6. p. 603. 2.02. — Rœm.et Schulk. 
2 p.191. R0 3. SuE FT. helv\ Ai ps F4 
n0 2, — Vaull. Hist. 2. p. 172. n.2.— Willd. Spec. 
4. p. 473. n° 2. — Enum. 2. p. 1038. 7.0 3. — 


Horpeum Spica polyskicha, floribus omnibus 
hermaphroditis , longe aristatis. Hall. Hist. n° 
1534. 


HorpeuM (hexastichon) Floribus omnibus fer- 
éilibus ; spica sexfariam sulcata. Hall. Nov. Com. 
6. p. 3. n.0 18. T. 2. f. 22. 23. (trés-bonnes.) 


Fic. Hall. Nov. Com. 6. T. 2. f. 22. 23. 
Host. Gram. 3.:T.:35. 


Exs. Ser. Herb. cer. 10. À. (matur. et compr.) 


Obs. 1. Cette espèce , très-productive, est cul- 
tivée en céréale d'hiver , et en céréale de printemps. 
Semée en automne, elle murit avant le blé, et peut, 
dans une année de disette, être très-utile par sa préco- 
cité. Elle réussit dans presque tous les terrains et se 
rencontre dans les vallées des Alpes, où toute cul- 
ture céréale cesse. La longueur et le volume de 
l'épi varient beaucoup, selon le terrain, mais il est 
toujours ascendant, roide , et les graines sont régu- 
lièrement disposées sur six rangs. 


Obs. 2. Les orges en général produisent. une 
farine séche et un pain très-rude, elles entrent en 
partie dans le pain du pauvre, elles sont très-em- 
ployées , dépourvues de leur glume et de leur péri- 


144 


carpe et périsperme. (Voyez 4° partie de cette 
monogr.) Elles servent particulièrement , dans les 
pays où les glands manquent, à la nourriture des 
cochons, qui en sont très-friands. 


Obs. 3. L’orge fermentée et mêlée avec le 
houblon produit la bière , boisson habituelle des 
pays privés de vignobles. 

Obs. 4. La paille des Orges est courte, séche 
et fragile , et ne sert guère que de litière. 

Franc. Escourgeon, Orge à six rangs, O. à six 
côtés, O.anguleuse, O. d'hiver, O. carrée, 
soucrion. 

Allem. Sechszeilige Gexrste , Rollgerste, Stock- 
gerste. 


140. HoRDEUM HEXASTICHON. 
B. Spica abortiva, tetrastachia. 
B. Epillets disposés sur six rangs, dont ds avortés. 


Obs. 1. Cette variété est très-singulière ; la fleur 
du rang central de chaque demi-verticille est com- 
plettement avortée , on en voit encore les rudimens; 
et ces quatre rangs n’ont rien perdu de leur symé- 
trie, car ils sont tous placés à des distances égales. 


Obs. 2. Je n’ai remarqué qu'une seule fois cet 
avortement du rang central de chaque demi-verti- 
cille, mais peut-être qu’en cherchant bien cette va- 
riété s’offrira plus souvent qu'on ne le croit. 
Franc. Orge à six rangs, var. à quatre rangs (par 

avortement.) 


11. HORDEUM 


145 


11. HORDEUM VULGARE. 


Spica cylindracea, laxa, elongata, nulante; spi- 
culis inœqualiter hexastichis ; rachi longa, flexili. 


Epi cylindroïde , lâche, alongé et penché; 
fleurs disposées sur six rangs rapprochés trois à 
trois ; rachis long et flexible. 


Obs. Cette espèce, quoique disposée sursixrangs, 
comme la précédente, en est certainement distincte, 
Les trois rangs de fieurs d’un demi-verticille sont 
très-rappochées, et l’épi conséquemment n'offre pas 
lexacte symétrie de celui de /’Æord. hexastichon , 
dans lequel on remarque très-difficilement la ligne 
de séparation des demi-verticilles , tandis qu’elle est 
très-distincte dans /’Æord. vulgare. L’épi en outre 
a ses fleurs appliquées sur le rachis , et conséquem- 
ment ses arêtes parallèles, tandis que les fleurs et les 
arêtes sont très-divergentes dans /’Æord. hexastichon. 


11. HORDEUM VULGARE. 
À. Seminibus vestitis ; spica flavescente. 
A. Graines enveloppées ; épi jaunâtre. 


Horpeum PoLysracaiumM J. Bauh. Hist. 2. p. 429. 
cap. 13. ef p. 418. cap. 10. fig. 3. 


HoRDEUM POLYSTICHUM VERNUM Moris. HisF. 3, 
Sect. 8. T, 6. f. 3. (d'aprés Will.) 
| 10 


146 


Horpsum flosculis omnibus hermaphroditis, se. 
minibus corticatis. Lin. Hort. ups. 22. 


_ HorDEUM vuLGAaRE Lan. Spec. 1. p. 125, — DeC. 
F1. fr. 3. n° 1680. var. a. — Dum. de Cours. Bot. 
cult, éd. 2. Tom. 2. p.107. 7.01. — Gaud. Aorost. 
4. p.100. 2.0 1. — Host. Gram, 3. T. 34. — Loisel, 
Fi. gall. 1, p. 69. n° 2. — Pers. Syn. 1. p. 108. 
n.0. 4. var. 4. —. Porrs Encycl.\6;%ps 602% 4, 
— Rœm. et Schult. Syst. 2. p. T91. n.0 1. — Sué 
Fi. helv. 1. p. T4. n.01. var. À. — Vull. Hist. 
2..p. 472. n9 4. — Wuld, Spec. 1. p. 472. n9 1. 
ÆEnum. 2. p. 1037. n.02. 


HorDEuM spica subdisticha, calyce folioso se- 
laceo; floribus omnibus hermaphroditis longe aris- 
latis Hall. Hist. n.01533. 


Horpeum (polystachion) flosculis omnibus fer- 
tilibus, ordinibus indistinctis. Hall. Nov. Com. 6. 
p.5.n.019. T. 2. f. 18. 19. 20. (érés-bonnes.) 


Kie. JR Baub.. Hit, 2.:p: 448-149: 
Moris. Hist. 3.-S:8:T:6:f. 3, 
Hall. Nov. Com. 6. T. 2. f. 18. 19. 20. 
Host... Gram. 3:4T 134 


Exs. Ser. Herb. cer. 11. A. (mat. et compr.) 


Obs. Cette variété est souvent cultivée en cé- 
réale d'hiver , et alors elle se récolte avant le blé ; 
d’autres fois en céréale de printemps, alors on ne 
la fauche qu'avec l’avoine. On la rencontre aussi 
jusqu’au fond des vallées alpines où les céréales 
peuvent croître. 


147 
Franc. Orge commune. 


Allem. Wintergerste, Kerngerste. 


11. Horp. vurGare (77. nigrum.) 
B. Seminibus vestitis ; spica nigricante. 
B. Graines enveloppées ; épi noirûtre. 


HorD. VULGARE NIGRUM Id, ja 4. p: 472. 
#9 1. var. ce 


Horn. nicruM Wild. Enum. 2. p. 1037. n° 9. — 
Rœm. et Schult. Sys£. 2. p. T91. n.0 2, 


Obs. 1. Malgré tous mes efforts pour trouver 
dans cette variété à épi noir des caractères , qui 
aient pu m’engager à la séparer de Z’Æord. vulgare, 
il m'a été impossible d’y voir d’autre différence que 
celle que présente la teinte noire et puineuse de 
l'épi à sa maturité; toutes les parties sont abso- 
lument conformées comme dans les autres variétés 
de cette espèce. Cette teinte noire n’est visible qu’à 
l’époque de la maturation; et malgré que je n’aie vu 
aucun passage de cette variété noire à la var. A. 
je suis persuadé qu’elle ne pourra jamais en être 
séparée. Elle n’est cultivée que par quelques ama- 
teurs , et probablement elle ne se répandra pas; 


seulement alors on pourrait juger des changemens 
qu’elle subirait. 


Obs. 2. Malgré que l’on prétende que cette va- 
riété soit bisannuelle, je lai semée ce printemps, 
et elle a bien réussi, mais l’année a été très-favorable. 

: (i Te 


A 148 


= 


France. Orge commune à épi noir. 
Allem. Russische Wintergerste. Fell. Inst. d’agr. 


11. Horp. VULGARE (4. cæleste.) 
C. Semninibus nudis ; spica flavescente. 
C. Graines nues; épi jaunître. 


HorRDEUM nudum sive gymnocrithon. J. Bauh. 
Hist. 2. p. 430. (bonne fig.) 


HorpeuM flosculis omnibus hermaphroditis, se- 
minibus decorticatis. Lin. Hort. ups. 23. 


HorRDEUM VULGARE cϾlesle. (*) Lin. Spec. 1. 
P. 125. n.01. B. — DeC. FI. fr. 3. n.° 1680. var. B. 
— Loisel. FI gall. 1. p. 69. n°1. B. — Pers. 
Syn. 1. p. 108. 7.014. B. — Pour. Encycl. 6. p. 602. 
7. 1. — Rœm. et Schult. Syst. 2. p.791. n°1. B.— 
Willd. Spec. 1. p. 472. n.0 1. B. 


Horpeum ( polystichon) flosculis omnibus fer- 
tilibus, ordinibus indistinctis, varietas B. Hordeum 
cæleste. Lin. Hall. Nov. Com. 6. p. 6. T. 2. 


_f. 21. (bonne fig.) 


Fic. J. Bauh. Hist. 2. p. 430. (bonne fig. noire.) 
Hall. Nov. Com. 6. T. 2. f, 21. (id.) 


(”) Le mot de cæleste en marge de l'édition citée de 
Linné , est placé deux lignes trop haut, car 7? Hord. 
vulgare cæleste IL. n’est point synonyme de 7? Hord, 
polystichon venumn Bauh., c'est une faute typogras 
phique, es Fi 5 


149 


Obs. Cette variété, peu cultivée , quoique mé- 
ritant bien de l'être, mais cependant très-estimée 
de ceux qui la connaissent, et d’un prix beaucoup 
plus élevé que les autres orges, n’a pas le moindre 
caractère, qui puisse la faire regarder comme une 
espèce. La forme de l’épi, la disposition des fleurs, 
les glumes et glumelles , tout, excepté la nudité 
des graines, est parfaitement conforme aux caractè- 
res, qui signalent l'espèce. 


Franc. Orge commune à graines nues. ©. de Jé- 
rusalem. O. de Sibérie. — 


Allem. Nakte Gerste. 


SECTIO SECUNDA. SECTION SECONDE, 
HORDEA DISTICHA. ORGES A DEUX RANGS. 
(Zeocrita Pal.Beauv.) (Zeocrites de Pal. Beauv.) 


Spicula media cujusque Epillet central de chaque 
verticili dimidiati sola fer= demi-verticille seul fertile, 
tili , lateralibus sterilibus, Jeslatéraux stériles , pédicel. 
pedicellatis rachique ad-  lés et appliqués sur le rachis. 
pressis, 


42. HORDEUM DISTICHON. 


Spica compressa, lateralibus parallelis; aristis 
erectis , ascendentibus. 


Epi comprimé, bords parallèles; arêtes ascendentes. 


> 2 


J'ai encore cherché dans cette section à établir 
plus d’espèces , sans pouvoir les appuyer sur de 


150 


bons caractères, ce qui m'a décidé à les laisser 
telles qu’elles ont été établies jusqu’à ce jour. Les 
var. À et C ont entr’elles la plus grande ressem- 
blance, quant à la longueur de l’épi et à la dispo- 
sition de leurs fleurs; les graines sont nues. très- 
grosses et les barbes fort-longues dans la variété C, 
tandis qu’elles sont enveloppées et de moitié plus 
petites dans la variété À ; mais ce ne sont point là 
des différences assez grandes pour pouvoir établir 
des espèces sur de pareils caractères. Quant à la 
variété B. elle n’a jamais été distinguée par per- 
sonne, malgré que son épi soit assez remarquable 
par sa rigidité et par la densité de ses épillets. 


es 


42. HoRD. DISTICHON. 
À. Seminibus vestilis; spica flexilt, elongata; spi- 
culis laxe imbricakis. 
A. Graines enveloppées; épi flexible, alongé; épil- 
lets lâchement imbriqués. 


HorpDeuM pisticHUM Z, Bauh. Hisk. 2. p. 129. 


Horpeum flosculis lateralibus masculis mubicis ; 
seminibus angularibus imbricatis. Lin. Hort. ups. 
23. 


Horp. pisricHon Zur. Spec. 1. p. 125. — DeC. 
FI. fr. 3. n.0 1682. — Dum. de Cours. Bot. culé. 
éd. 2. vol. 2. p. 107. n.0 2. — Gaud. Agrost. 1. 
P. 103. n.9 3. — Host. Gram. Austr. 3. T. 36. — 
Poir. Encycl. 6. p. 613. ñ.0 3. — Rœm. et Schult. 
Syst. 2. p. 193., n0T. À. — Vill, Hist. 2. p. 172. 


451 


(var. à gr. envelop.) — Wild. Spec. 1. p. 473. 
nor. À: 

ZEOCRITON DISTICHON P. Beau. (d'aprés Rœm. 
el Schult. Sysk.) 
Fic. Host. Gram. Aust. 3. T. 36. 
Exs. Ser. Herb. cer. 12. A. (mat. et comp.) 

Obs. Cette variété est très-fréquemment culti- 
vée en Orge d'été, quoique beaucoup moins pro- 
ductive que les orges à six rangs. 


Franc. Orge à deux rangs. ©. distique. Pamelle, 
Paoumoule, Baillard. 


Allem. Zweizeilige Gerste. 


42. HoRDEUM DISTICHON. 
:B. Serninibus veslitis; spica rigida, brevi; spiculis 
dense imbricalis. 
B. Graines enveloppées ; épi roide, court; épillets 
densément imbriqués. 


HorpeuM Hall. Hist. n.0 1535. 


HorDEUM œstivum spicis explanatis; flosculo- 
rum duobus ordinibus fertilibus, intermedus qua- 
£ernis séerilibus. Hall. Nov. Com. 6. p. 6. n.0 20. 
a. T.3. f. 24. 25. (C’est aumoins la figure qui se 
rapproche le plus de ma plante.) 

Fic. Hall. Nov, Com. 6° T. 3. f. 24. 25. 
Exs. Ser. Herb. cer. 12. B. (mat. et comp.) 


Franc. Orge distique , var. à épillets rapprochés. 


152 


12. HorD. DISTICHON. 

C. Seminibus nudis, inflatis ; spica flexili; spicu- 
Lis laxe/imbricatis. 

C. Graines nûes, enflées; épi flexible; épillets 14- 
chement imbriqués. 


HorDEUM pisricHon NuDuM Lin. Spec. 1. p. 195. 
2.03. — DcC. F1. fr. 3. n.°1682. var. B. — Poir. 
Encycl. 6. p. 603. n.0 3. var. — Ræm. et Schult. 
Sysé. 2. p. 793. n° 7. B. — Vill. Hist. 2) p. 173. 
(observ.) — Wild. Spec. 1. p. 73. n.93. B. Enum. 
2. p. 1038. n.0 4. B. 


HorDEUM (AESTIVUM) ef var. B. deciduo semine. 
Hall. Nov. Com. 6. n° 20, p. 7. Beschrerb. des 
Getreid, n.9 20. p. 66. 


ZEOCRITON DISTICHUM Pal. Beauv. (d'après Rœm. 
etSchull. Sysé. 2.p. T93. n°7.) 


F1G. Arduin Sagg. d. Acad. d. Pad. 3. p. 1. T. 2. 
f. 4. (d'après Rœm. et Schult.) 


Exs. Ser. Herb. cer. 12. C. (mat. et comp.) 


Obs. Cette fort-belle variété mérite bien d'être 
cultivée. Ses épis sont longs et garnis de très- 
gros grains. Elle est préférable à toutes les autres 
variétés à épis distiques. | 
Franc. Orge à déux rangs nue. O. à café. 0. 

du Pérou. O0. d'Espagne. 


Atlem. Nakte Gerste. Polnische zweyzeilige Som- 
mergerste. 


153 


12.. HoRD. DISTICHON. 
D. Spica mutica. 
D. Epi sans barbes. 


HoRDEUM DISTICHUM IMBERBE {œm. et Schulk. 
Sys£. 2. p. 193. n.1 7. C. 


Je n’ai jamais rencontré la variété à épi dé- 
pourvu de barbes , dont parlent MM. Rœm. et Schult. 


Franc. Orge distique sans barbes. 


13. HORDEUM ZEOCRITON. 


Spica compressa, pyramidali ; aristis valde di- 
vergentibus. 


Epi comprimé, pyramidal; barbes très - diver- 
gentes. 


HorDeum dictum germanis oriza. J. Bauh. 
Hist. 2. p. 429. (bonne fig. en bois.) 


HorpeuM distichum spica breviore et latiore , 
sranis confertis. Raï. Hist. 2. p. 1243. n.0 2, 


Horpeum flosculis lateralibus masculis muticis ; 
seminibus angularibus patentibus corticatis. Lin. 
Hort. ups. 23. n°9 5. 


HoRDEUM ZEOCRITON Lin. Spec. 1. p. 125. — 
DeC. F1. fr. 3. n.91683. — Dum. de Cours. Bof. 
culé. éd. 2. vol. 2. p. 107. n.9 4. — Host. Gram. 
Aus, 3. T, 37. (tr. bon. fig.) — Pers. Syn. 1. 


154 
P. 108. n.° 4. — Poir. Encÿcl. 6. p. 603. n° 4, — 
Fœm. et Schull. SyE. 2. p. 793. n° 8. — Schreb. 
Grüs. 1. p. 125. T. 17. ( fig. noire, trés-belle) — 


Wild. Spec. 1. p. 473. n.° 4 Enum. 2. p. 1038. 
n° 5: 


_ HorDEUM æsfivum spicis explanatis, flosculo- 
rum duobus ordinibus fertilibus ; intermedits qua- 
terris séerilibus. Hall. Nov. Com. 6. n.° 20. var. 3. 
D: 847 3,17..20- | 


ZEOCRITON COMMUNE Palis. Beauv. ( d'aprés 
Rœm, et Schult. Syse.) 


F1G. J. Bauh. Hist. 2. p. 429. (bonne fig.) 
Host. Gram. RE 3. T. 37. (tr. bon. fig.) 
Schreb. Gräs. T. 17. (fig. noire, tr. bel.) 
Hall. Nov. Com. 6. T. 3. f. 26. (belle fig.) 


Exs. Ser. Herb. cer. n.0 12. (mat. et comp.) 


Obs. Cette espèce n’est pas plus productive que 
_ les autres Orges à épis distiques ; et on la rencon- 
tre beaucoup moins fréquemment en Suisse que les 
autres Orges. — Elle est très-remarquable par son 
‘large épi pyramidal comprimé, et par ses belles 
. barbes étendues en éventail. 


Franc. Orge en éventail. O. pyramidal. O. de 
Russie. O.faux-riz. Riz rustique. Riz d’Alle- 
magne. 


Allem. Bart Gerste. 


155 


Angl. Sprat-barbey. Battle-door-barbey. Fulham- 
barbey. Palney-barbey. 


Ital. Orzo di Germania. 


Suéd. Skyffel-korn. Pulmage-korn. 


AY EE, NA 


Floribus paniculatis ; spiculis 2. rarius 3—5. 
floris; pedicellis apice incrassatis ; gluma mem- 
branacea , bivalvi ; valvulis floribus majoribus, 
concavis, nervosis, acutis; nervis parallelis ; 
glumella ‘bivaloi ; valvulis nervosis ; exteriorti 
dorso aristata; seminibus ellipsoïdeis, sulcatis, 
pilosis. 


MS O2 NUE 


Fleurs paniculées; épillets 2., rarement 
3—5. flores; pédicelles renflés au sommet ; 
glume membraneuse , bivalve ; valves plus 
grandes que les fleurs, concaves, nerveuses, 
algues; nervures parallèles ; glumelle bivalve ; 
valves nerveuses, l’extérieure munie vers le 
milieu du dos d’une longue arête; graines 
ellipsoïdes sillonnées, poilues. 


156 


TABLEAU 
DES ESPÈCES ET DES VARIÉTÉS. 


44. Avena sativa. 


Panicula æquali; gluma nervosa; glumella glabra ; 
valvula exteriori e medio dorso aristata. 


A. Glumella alba, aristata. 
B. Glumella alba, mutica. 
C. Glumella nigra, aristata. 
D. Glumella nigra , mutica. 


45. Avena orientalis. 
 Panicula contracta , secunda ; gluma nervosa ; nervis 


anastomosantibus ; glumella glabra ; valvula exteriori e 
medio dorso aristata. 


16. Avena fatua. 


Panicula laxa, pauciflora ; gluma nervosa; glumella 
barbata ; valvula exteriori infra medium longissime aristata. 


Ce genre très-naturel se reconnait facilement à 
ses fleurs disposées , non en épi comme toutes les 
céréales que j'ai décrites jusqu'ici, mais en pani- 
cule. Les glumes dans le peu d’espèces céréales 
cultivées en Suisse, sont grandes, membraneuses 
et relevées de nervures nombreuses. Les épillets sont 
biflores ; la fleur la plus inférieure est la plus com- 
plette, la plus volumineuse et dans l’état parfait 


157 


munie d’une longue arête, presque toujours genouil- 
lée , partant environ du milieu du dos de la valve 
extérieure de la glumelle, qui embrasse étroitement 
la graine, laquelle est de forme ellipsoïde et munie 
de poils soyeux , couchés, 


Les arêtes avortent aussi facilement dans les 
avoines que dans les blés; la même panicule à des 
fleurs qui en sont munies, d’autres qui en sont pri- 
vées ; le plus souvent dans les deux espèces, cultivées 
en Suisse comme céréales , des deux fieurs de 
l’épillet une seule en est pourvue. 


14 AVENA SATIVA. 


Panicula æquali; gluma nervosa ; glumella 
glabra ; valvula exteriori e medio dorso aristata. 


Panicule régulière; glume nerveuse; glumelle 
glabre; arête naissant du milieu du dos de la valve 
extérieure. 


44. AVENA SATIVA. 
À. Glumella alba, aristata. 
A. Glumelle blanche, aristée. 


AVENA ALBA J. Bauh. Hise. 2. p. 432, (mauv. fig.) 


AVENA VULGARIS seu alba. C. Bauh. Theat. 
P. 469. (d'aprés Hall.) 


AVENA SATIVA Lin. (Paniculata, calycibus dis- 


158 


permis, seminibus lZaevibus), (*) Spec 1. p. 118. 
n.0 3. var. B.. — DeC. FI. fr. 3. n.° 1545. B. p. 84. 
— Dum. de Cours. Bot. cult. éd. 2. vol. 2. p. 122. 
n.0 5, — Gaud. Agrost.1.p. 312. -- Host. Gram. 
Aust. 2. T, 59. — Pers. Syn. 1. p. 100: 2.0 7. — 
Rœm. et Schult. Syst. 2, p. 668. n.0 4. 4. — Sut. 
Fi. helv. 1. p. 67. n95. — Vul. Hist. 2. p. 147- 
n99. — Willd. Spec. 1.p. 446. n°13. B. Enum. 1. 
PAS ns A — 


AvENA paniculata; locustis pendulis; floribus 
carlilagineis, inæqualibus, majori arislata. Hall. 
Hist. n.9 1494. 


AvENA panicula undiquaque sparsa; calycibus 
flore majoribus ; gluma majort cartilaginea. Hall. 
Nov. Com. 6. p. 16. n.1. 25. var. 1. (alba.) 


Fic. J. Bauh. Hist. 2. p. 432. (mauv. fig.) . 
_ Hall. Nov. Com. 6. T. 4. f. 29. (fleur.) 
Host. Gram. Aust. 2. T. 59. 


Exs. Ser. Herb. cer. 14. A. (mat.) 


Obs. 1. L’avoine ordinaire ne varie pas moins que 
les autres céréales, quant à la grandeur de son chaume 
et de sa panicule. Des deux fleurs de chaque épil- 
let, l’une est ordinairement munie d’une arête, ra- 


(*) En disant seminibus laevibus , Linné a voulu parler 
de la glumelle, qui enveloppe la graine ,; et non de 
la graine débarrassée de son enveloppe ; et c’est op- 
positivement avec la glumelle de l4./fatua , qui est 

 très-poilue. 


159 


rement toutes deux; l’autre mutique et de moitié 
plus petite, n’est presque jamais stérile , mais la 
graine est de moitié plus petite. Il-n’est point rare 
que quelques épillets d’une panicule soient pourvus 
de barbes et que d’autres en soient entièrement 
privées. 


Obs. 2. Cette variété et la suivante sont plus 
fréquemment cultivées en Suisse que la noire, sur- 
tout dans le canton de Berne où l’on rencontre ra- 
rement cette dernière. Sa graine est ordinairement 
employée à la nourriture des chevaux ; et après 
avoir subi diverses préparations , à celle de l'homme; 
(voyez 4.° partie de ce mémoire.) On sème l’avoine 
très-tard, et c’est la dernière céréale qui se récolte. 


Franc. Avoine ordinaire, blanche et barbue. 


Allem. gemeiner Hafer. 


44. ÂAVENA SATIVA. 
B. Glumella alba, mutica. 
B. Glumelle blanche , sans barbes. 


A. sativA B. fosculis omnibus muticis. Rœm. 
el Schult. Syst. 2. p. 668. n.° 4. 


Exs. Ser. Her. cer. 14. B. (mat.) 


Obs. Très-fréquente dans le canton de Berne, 
mêlée avec la précédente variété; mais rarement 
toutes les fleurs sont sans barbes. 


Franc. Avoine ordinaire, che et sans nn 


160 


44. AVENA SATIVA. 
C. Glumella nigra, aristata. 
C. Glumelle noire, aristée. 


AVENA NIGRA J. Bauh. His£. 2. p.432. (mauv. fig.) 


À. SATIVA NIGRA Lin. Spec. 1. p. 118. n.0 3. À. 
— DeC. FI. fr. 3. n.01545. p. 34. var. À. — Ræœm. 
et Schult. Syst. 2. p. 668. n° 4. var. c. — Fill. 
Hist. 2. p. 147. — Willd. Spec. 1. p. 446. n.0 13. a. 


AVENA panicula undiquaque sparsa, calycibus 
flore majoribus, gluma majorti cartilaginea. Hall. 


Nov. Com. 6. p.17. n.025. II. Tab. 4. fig. 31. a. b. 
Pie, Hall Nov. Com. 6, TL. 4 £ 31; à b: à 


Obs. Très-rarement cultivée en Suisse, ainsi 
que la variété suivante. 


Franc. Avoine ordinaire, noire et barbue. 


44. AÂAVENA SATIVA. 
D. Glumella nigra, mutica. 
D. Glumelle noire, sans barbes, 


Exs. Ser. Herb. cer. 14, D. (mat.) 


Franc. Avoine ordinaire noire et sans barbes. 


15. AVENA ORIENTALIS. 


Panicula contracta, secunda ; gluma nervosa ; 
nervis anastomosantibus ; glumella glabra ; valvula 
exteriori e medio dorsq aristala. | 

Panicule 


161 


Panicule contractée et unilatérale: nervures anas- 
tomosées ; glumelle glabre ; arête naissant du milieu 
du dos de la valve extérieure. 


Obs. Cette espèce ne se distingue de 7’ Avena 
sativa que par sa panicule contractée et unilatérale 
par ses glumes à peine plus grandes, et dont les 
nervures s’anastomosent quelquefois ; dernier carac- 
tère que je n'ai jamais remarqué dans {’/vena sativa. 
Ses fleurs sont souvent dépourvues de barbes, mais 
je n’en ai jamais rencontré à glumelle noire. Elle 
est cultivée soit seule , soit mêlée avec L'Avena sa- 
tiva, de laquelle il est impossible de distinguer les 
graines, ce qui me fait un peu douter de la solidité 
de cette espèce. 


ÂVENA ORIENTALIS Schreb. Spic. FI. Lips. 59. — 
DeC. F1. fr. 5. n.0 1546. a. p. 258. — Gaud. Agrost. 
4. p. 312. n.0 3. — Host. Gram. Aust. 3. T. 41. 
— Pers. Syn. 1. p. 100. 2.0 6. — Ræm. et Schult. 
Sysé. 2. p. 669. n.05. — Schrad. F1. Germ. 1. p. 370. 
n0 4. — Wild. Spec. 1. p. 446. n.9 12. Enum. 1. 
p-122, 2.0 1. 


AVENA, panicula heteromalla, calyce flore major, 
locustis bifloris, gluma majori cartilaginea. Hall. 


Nov. Com. 6. p. 18. n.°26. T. 4. f. 32. 33. (A.hete- 
rornalla.) 


AVEN. RACEMOSA T'huill. FI. par. éd. 2. p. 59, 


Fic. Hall. Nov. Com. 6, T. 4. f. 33, 34. 
Host. Gram. 3, T. 44. 
11 


_ 


162 
Exs. Ser. Herb. cer. 45. 
Franc. Avoine d'Orient. Avoine unilatérale. 


Atlem. Türkischer Hafer. 


16. AVENA FATUA. 


Panicula laxa, pauciflora; gluma nervosa; glu- 
mella barbata ; valvula exteriort infra medium lon- 
gissime aristala. 


Panicule lâche et pauciflore ; glume nerveuse; 
glumelle hérissée de longs poils nombreux; arête 
très-longue, naissant au-dessous du milieu de la 
valve externe. 


Fesruca utriculis lanugine flavescentibus. €. 
Bauh. Pin. 10. Theat. 149. 


AEGILops quibusdam arislis recurvis, Se Avena 
pilosa. J. Bauh. Hist. 2. p. 433. (medioc.) Rai. 
Hist. 2. p. 1254. 4. 4. 


AvenA sylvestris pilosa, aristis recurvis. Morts. 
Hist.3. p. 209. 5. 8. T.7..f. 5. (d'aprés les auteurs.) 


GRAMEN AVENACEUM, wériculis lanugine flaves- 
centibus. Scheuch. Agrost. p. 239. (éd. 1175.) T. 5. 
f. 1. (Géonne.) 


AVENA seminibus basi hirsutis. Lin. FL. lapp. 
n° 30. (éd. d'Amsterdam.) 


163 


AVENA FATUA , panicula patente, calycibus éri- 
floris, flosculis basi pilosis. Lin. FI. Suec. (éd. 
Stockholm), n.° 101. Spec. 1. p. 118. DeC. FI. fr. 3. 
n.9 1547. var. a. — Dum. de Cours. Bof. cult. éd. 
2. vol. 2. p. 122. n.07. — Gouan FI. Monsp. p. 125. 
n° 2.— Gaud. Agrost. 4. p. 310. n.° 1. — Host. 
Gram. Aust. 2. T. 58. — Leers. FL Herb. p. A2. 
n. 90. T.9. f. 4. (bonne.) — Loisel. FI. gall. 1. p. 
63. 2.0 7, — Pers. Syn. 1. p. 100. r.0 10. — Ræœm. 
et Schult. Sysk. 2. p. 669. n°7. — Schrad. F1 Germ. 
4. p. 373. n° 6. — Schreb. Beschreib. p. 109. T. 15. 
(bonne.) Smith FI. brit. 1. p. 139. n.01. — Sut. 
FL helv. 14. p. 67. n.6.— Wahl. De Veg. n. 120. 
— Vul. Hist. 2. p. 147. n.0 10. -— FWilld. Spec. 1. 
p. 447. n. 16. Enum. 1. p. 123. n.07. — 


AVENA friantha, locustis patulis, ni vil 
losis. Hall. Hist. n.0 1495. 


Fic. J. Baub. Hist. 2. p. 433. (méd.) 
Moris, Hist. 3. p. 209. S. 8. T. 7. f. 5. 
Scheuchz. Agrost. T. 5. f. 1. (bonne.) 
Host :Gram: 2 T. 58: 

Leers. FI. Herb. T. 9. f. 4. (bonne.) 
Schreb. Beschr. T. 15. (bonne.) 


Exs. Ehrh. Gram. n.° 28. 
Schl. Cat. 1815, p. 9. 
Thom. Cat. 
Ser. Herb. cer. 16. À. (compres.) 


Obs. Cette espèce n’est d'aucune utilité comme 
céréale, mais parait se trouver de temps à autre 
ia” 


164 


dans les moissons de Ia Suisse. Je prie les per- 
sonnes qui l’auraient dans leur voisinage, de m'en 
envoyer des graines mures. — Elle est très-distincte 
des deux autres avoines par les valves de la glume 
un peu plus grandes, et surtout par la glumelle gar- 
nie dans presque toute la face externe de longs 
poils roussâtres; une fort longue arête genouillée 
vers le milieu de sa longueur part du tiers infé- 
rieur de la valve externe de la glumelle. Je n’en 
ai pas vu les graines mures, dépourvues de leur 
glumelle, mais au rapport de Haller, Gaudin etc. 
elles paraissent couvertes de poils soyeux , comme 
les deux espèces précédentes. — L’Ævena sterilis 
Lin. pourrait bien n'être qu'une variété de F4. 
Jfatua. Je désirerais avoir des graines de l’une et de 
Pautre pour pouvoir les cultiver. — Les exempl. 
qui sont dans meñ Herbarium cereale , viennent de 
France. Je ne l’ai jamais trouvée en Suisse. 


Franc. Avoine follette. Folle avoine. Averon. Avron. 
Civada couguoüda. 

Allem. Flughaber. Wilder Hafer. 

Angi. Beardel Oat-grass. Bearded wild Uats. 


: ) 
PH ATAR LS. 

Floribus spicatis ; spiculis unifloris ; glima br- 
valyi; valvulis cymbiformibus ; carina alata; glu- 
mella quadrivalvi ; valvulis internis crustaceis, ma- 
jortbus, pilosis, semina involventibus. 


165 


Fleurs en épi, épillets uniflores; glume bivalve: 
valves naviculaires ; carène ailée; glumelle à qua- 
tre valves: valves internes crustacées, grandes, 
poilues , enveloppant les graines. 


47. PHALARIS CANARIENSIS. 
À. Spica magna. 
A. Epi gros. 


PaLaris #7ajor semine albo. Bauh. Pin. 28. 
— Moris. Hist. 3. p.186. S. 8. T. 3./f. 1. (d'après 


les auteurs.) 
PHaLaris /. Bauh. Hist. 2. p. 442. 


GRAMEN spicaltum , seine miliaceo , albo. 
Tournef. Inst. 1. p. 518. 


PHALARIS CANARIENSIS Z. Hort. ups. 19. Spec. 1. 
p.79. n.0 1. — DeC. FI fr. 3. n.°1490. — Gaud. 
AÆAgTost. 1. p. 33. n.° 2. — Host. Gram. Aust. 2. 
72138. — Loisel. FI. gall: 1. p.37. n.%1! = Pers. 
Syn. 1. p. 78. n.02. — Ræœm. et Schult. Syst. 2, 
p. 402. n.01. — Schrad. FI. Germ. 1. p. 177. n°01. 
— Schreb. Beschreib. p. 83. T. 10. f. 2. — Smith 
FL. bri£. 1. p. 62. n.01. — Wild. Spec. 1. p. 326. 
2 A Enum:A1}p. 83. n°1. 


FiG. J. Bauh. Hist. 2. p. 442. (mauvaise.) 
Host. Gram. 2. T. 38. 
Schreb. Beschreib. T. 10. f. 2. (très-bonne.) 


Exs. Ser. Herb. cer. 17. A. (mat. et comp.) 


Cette jolie plante, particulièrement cultivée pour 


166 


la nourriture des oiseaux , est fort remarquable par 
son épi ovoide , ses grandes valves naviculaires , à 
carène ailée , rayées de bandes vertes; sa glumelle 
à quatre valves , dont les deux externes petites , et 
Jes deux internes crustacées, velues , grandes, sont 
appliquées sur la graine , qu’elles enveloppent étroi- 
tement ; ainsi que par la gaïne ventrue de sa feuille 
supérieure, qui renfermait l’épi Cette espèce a été 
surtout bien décrite par MM. Schreber, Schrader, 
Smith et Gaudin. — Les variétés à graines noires 
et à graines grises ne sont pas cultivées en Suisse. 


Franc. Alpiste des canaries à graines blanches. 
Allem. Canarien-Gras, Canarien-Saamen. 
Angl. Canary-Grass. 

Suéd. Canarie-Fro. 


17, PHALARIS CANARIENSIS. 

B. Spica exiguu. 
B. Epi petit. 

J’ai obtenu cette variété en semant la même graine 
(qui a produit la variété précédente) dans un ter- 
rain aride et mal préparé. Tous les caractères de 
l'espèce s’y retrouvent; toute la plante (les graines 
et les parues de la fieur excepté, qui ont conservé leur 
grandeur et leur forme) a un aspect apauvri; l’épi lui- 
même au lieu d'avoir une centaine de fleurs, n’en a 
souvent que dix à quinze. — II est probable que c’est 
à peu près dans cet état que cette espèce se trouve 
spontanément. 


Franc. Alpiste des canaries apauvri. 


167 


UN FT 2 %# 


Floribus pariculatis; spiculis unifloris; gluma 
bivalvi ; valvis angustis, exiguis, aculis, cymbt- 
Jormibus ; glumella crustacea, cymbiformi, bivaluë, 
ad lenten rugosc-punctata; valvula exteriori ma- 
jort, quinquangulata; seminibus ovoideis, oblusis, 
compressis, angulosts. 


Fleurs paniculées ; épillets uniflores: glume bi- 
valve: valves étroites, petites, aigues, naviculaires: 
glumelle crustacée, navicuiaire , bivalve, rugueuse- 
ponctuée (à la loupe); valve extérieure grande, 
quinquangulaire:; graines ovoïdes , obtuses , compri- 
mées, anguleuses. 


Ce joli genre de l’'Hexandrie digynie de Linné, 
n'est point cultivé en Suisse, mais ayant pu m'en 
procurer un assez grand nombre d’exempl. qui ont 
été récoltés en Piémont, et que j'ai joints à mon 
Herbarium cereale; j'ai cru devoir y ajouter sa 
description , sa synonyimie et quelques détails sur sa 
culture. 


Les fleurs sont disposées en panicule lâche : les 
épillets sont uniflores; la glume est formée de deux 
valves acérées, étroites, naviculaires , très-petites 
en proportion des deux valves de la glumelle, qui 
sont crustacées, naviculaires , poilues et hérissées de 
petites aspérités ponctiformes ; l’extérieure estrelevée 
de cinq côtes longitudinales et terminée par une lon- 
gue arête scabre ; la valve intérieure de la glumelle 
est plus petite que l’extérieure , rugueuse , mais non 


168 


striée. La graine est ovoide-comprimée, obtuse, 
relevée longitudinalement de six côtes. Les feuilles 
d’ailleurs ressemblent à celles des autres graminées. 


18. ORYZA SATIVA. 
Onr1z4a J. Bauh. Hisé. 2. p. 451. (bonne fig.) — 
Tournef. Insé. 1. p. 513. Tab. 296. (bonne fie.) 


ORYZA saTIvA Lin. spec. 1. p. 475. — DeC. Syn. 
n. 1494. * — Del. FI ægypt. n.° 390. — Pers. Syn. 
4. p. 394. — Wild. Spec. 2. p. 247. — 


D'après Wulldenow Spec. 2. p. 247., il existe 
un grand nombre de variétés du riz; voici la 
note qu'il donne : ;, Possideo 18 varietates hujus 
graminis seminibus ovalis, ellipticis , oblongis, 
subrotundis, brevibus , sulcatis, albis, migris, 
Juscis, muticis, aristatis elc. quæ sensinm una in 
alleram transeunt, ut limites nulli observentur.“ 
Je prie les personnes qui seraient voisines des riziè- 
res, de vouloir bien m’en récolter un grand nombre 
d’exempl. de la variété la plus commune, ainsi que 
de tous les états différens qui pourraient s'offrir. 


Cullure des rizières en Toscane. 


» La rizière est disposée sous la forme d’un grand 
parallélograme, divisé lui-même en un grand nom- 
bre d’aires régulières, enfoncées, séparées par des 
sentiers élevés : sur les deux longs côtés du paral- 
lélograme, est un large fossé; l’un un peu plus 


169 


élevé que la rizière , et qui sert à y amener l’eau, 
l’autre un peu plus bas qu’elle, et qui sert de canal 
de décharge. Au mois de Mars, le terrain étant 
privé d’eau depuis long-temps, on le laboure avec 
Fespèce de bêche appelée Fenga ; on n’y met point 
d'engrais: on fait entrer l’eau dans les aires de ma- 
nière à ce qu'il y en ait environ dix-huit centimètres 
au-dessus du sol, qui devient lui-même tout-à-fait 
boueux. On y sème le riz à la volée, et en même 
quantité qu’on sèmerait du blé sur la même surface. 
Le jeune riz reste environ un mois avant de s’éle- 
ver au-dessus de la surface de l’eau. Au mois 
de Mai on fait passer dans les rizières des femmes 
pour arracher les mauvaises herbes qui y sont très- 
abondantes. — Le riz n'est sujet ni au charbon, ni 
à la carié’; sa seule maladie est que quelque fois ses 
glumes (glumelles) deviennent vides et blanchâtres, 
à peu près comme dans le blé éventé; on le nomme 
alors Æiz annebiato, c’est-à-dire touché par les 
brouillards, car l'opinion des cultivateurs est que 
cet état morbifique est dû à l’action des brouillards ; 
je le concevrais sans peine s'il était seulement 
question des brouillards, qui auraient lieu à l’époque 
de la fécondation , mais les paysans leur attribuent 
cet effet pendant toute l’année , et il devient incom- 
préhensible à mes yeux. Le Riz murit au milieu 
de Septembre; alors on enlève l’eau du champ et 
on moissonne le riz en coupant la tige à moitié 
hauteur; la partie inférieure reste sur place, où 
elle pourrit et sert d'engrais pour l’année suivante. 
La partie supérieure se met en petites manipules ou 
javelles ; on le porte ainsi à la fattorie, où on le 


470 


secoue pour le débarrasser des grains murs; on le 
bat ensuite avec des fléaux comme le blé, pour dé- 
tacher le reste. Dans ces opérations on n’obtient en- 
core que le grain enveloppé de sa bâle (glumelle) ; 
pour J’en dépouiller , onle fait d’abord passer sous 
une meule disposée à peu près comme celle qui 
sert à moudre l'orge, ce qui sert à enlever la glume 
(glumelle) ; puis on le place sous des foulons ar- 
més de pointes de fer, ce qui sert à enlever les 
derniers débris de glumelle, et à blanchir le riz ; 
enfin on le passe au crible, et il devient alors pro- 
pre à être livré au commerce. Toutes ces opéra- 
tions font que , quoique le riz rapporte plus que le 
blé en quantité, il donne souvent moins de proft 
réel.“ (DeCandolle 3° Rapport sur un voyage ho- 
tanique el agronomique, p. 46.) | 


Culture des rizières en Egypte. 


»Les Egyptiens cultivent une grande quantité 
de riz pour leur consommation et pour lexportation. 
Aucun historien ancien n’a parlé du riz d'Egypte, 
et je suis porté à croire, avec Hasselquist, (Voyage 
dans le Levant, part. 1. p. 163.) que cette culture 
ne remonte point chez les Egyptiens au-delà du 
temps des Califes, qui favorisèrent l'introduction 
des plantes étrangères. On choisit dans le Delta 
pour semer le riz le grain le plus beau, on en rem- 
plit des sacs faits avec les feuilles de daitiers, (ces 
sacs sont appelés couffes) on les porte dans un 
canal ou dans un réservoir près des roues d'arro- 


471 


4 


sement. Ces couffes restent à moitié plongées dans 
l'eau, et y sont retournées chaque jour. Le riz 
commence ainsi à germer. On sort les couffes de 
l’eau le 5 ou 6.° jour ; on les vide en mettant le grain 
par tas sur une couche de trèfle frais, et en cou- 
vrant le tas avec le trèfle. On ne remue alors le 
riz qu'au bout de vingt-quatre heures, on l’étend 
et on le laisse pendant un jour recouvert de trèfle, 
que l’on ôte le soir; puis il reste exposé à la rosée 
de la nuit. On le sème le matin dans un champ 
qui a été couvert d’eau, et d’où elle ne s’est pas 
même entièrement écoulée. On met par la suite 
plusieurs fois le champ à sec à de courts interval- 
les pour forcer le riz à prendre racine et à ne pas 
submerger. Plus tard on nétoye le champ de di- 
verses mauvaises herbes, et en même temps on ar- 
rache aussi quelques touffes de riz trop épaisses, 
que l’on replante aux endroits trop clairs, ou dans 
un champ voisin. préparé à cet effet. Cette trans- 
plantation est facile dans la boue , d’où l’on retire 
le riz par ses tiges et sur laquelle on le replante. 
L'eau, dans laquelle baigne le pied du riz, jusqu’à 
ce que le grain soit mur, provient des machines 
d’arrosement, qui servent à la puiser dans le Nil. 
Elle se distribue aussi d'elle-même au temps de. 
linondation , et son cours est règlé par les digues, 
qui protègent les champs.f 


» La récolte du riz se fait en Octobre, après 
qu'il est resté sept mois en terre ; on le bat sous le 
Noreg ; (Voyez Descript. de l'Egypte, arts et mé- 
tiers, Table 8 et 9.) le grain séparé de la paille 


172 


conserve sa glumelle, ou enveloppe florale, ferme- 
ment attachée, comme celle de l'orge, et on l’appèle 
dans cet état Rouz cha’yr (riz en orge). Le riz 
suffisamment pilé dans des mortiers, est criblé pour 
le séparer de son enveloppe et des grains écrasés. 
On mêle le r1Z avec du sel ordinaire sec , afin de 
lempêcher de se gâter.“ (Descript. de l'Egypte. 
Histoire des plantes cultivées en Egypte par A. R. 
Delile, mémoire sur les céréales p. 16.) 


FO AULN. AE ©: 1) M, 


Floribus spicatis vel paniculatis ; spiculis 
unifloris ; gluma trialvi; valvulis membra- 
naceis, nervosis ; glumella bivalvi ; valvulis crus- 
taceis semina insolyentibus. 


M da EE RE 1 


Fleurs en épi ou en panicule ; épillets 
uniflores; glume trivalve; valves membra- 
neuses, nerveuses; glumelle bivalve, valves 
crustacées , enveloppant la graine. 


Les genres Panicum et Sefaria de Mr. Palisot 
de Beauvois , ne me paraissent guère pouvoir en 
constituer vraiment deux. Des deux espèces ci- 
dessous, l’une est un Panicum et l’autre une Sefaria. 


173 


Pal. Beauv. (Genres adoptés par MM. Rœm. et Schult. 
Syst.) Toutes les deux ont une graine enveloppée 
par les deux valves crustacées de la glumelle ; tou- 
tes les deux ont trois valves membraneuses, ner- 
veuses à la glume; il n’y aurait donc que l’inflo- 
rescence, (le genre Sefaria a ses fleurs en épi, le 
genre Panicum les a disposées en panicule) avec 
les espèces de soies roides, qui partent de dessus les 
pédicelles , dans le genre Sefaria et qui manquent 
au genre Panicum, qui les différencieraient ; et je 
crois que ce ne sont là que des caractères de 
groupes , mais non de genres. 


D'ailleurs le Panicum miliaceum a ses graines 
ovoides et lisses, tandis que le P. zéalium (Setaria 
italica. Pal. Beauv.) les a presque rondes et cha- 
grinées. N'ayant examiné soigneusement que ces 
deux espèces , Je suis loin de pouvoir décider, mais 
je crois qu'il faudrait pour qu'on put s’appuyer sur 
cette forme sphéroïde et sur la rugosité du genre 
Setaria que les graines des Sefariæ eussent toutes 
les mêmes caractères, auxquels alors on pourrait 
joindre le caractère, bien faible, de l’inflorescence. 
Le hile dans mes deux espèces est très - grand et 
très-profond. 


Je n’ai pu trouver sur le frais la fleur mâle ou 
neutre, dont quelques auteurs font mention : peut- 
être auront-ils regardéla valve la plus inférieure de 
la glume (qui est plus ou moins écartée des deux 
autres , qui elles-mêmes sont alternes) comme une 
fleur; mais Je n’ai jamais pu voir de rudiment d’é- 


174 


tamines. Peut-être qu’au lieu d'établir des genres 
sur des caractères peu solides, il vaudrait mieux 


former des groupes bien marqués, qui mèneraient 
au même but. 


T ABLE AU 
DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS. 


+ 49 Panicum miliaceum. 


Floribus paniculatis ; glumæ valvulis acutis ; pedicellis 
nudis ; seminibus ovoïdeis , laevibus. 


A. Panicula nutante; seminibus stramineis. 
B. Panicula érecta ; seminibus badiis. 


20. Panicum ilalicum. 


Floribus spicatis; glumæ valvulis obtusis ; pedicellis 
bracteatis ; bracteis iongis , setaceis ; seminibus globosis, 
transverse-rugosis. 


À. Spica elongata; seminibus stramineis. 

B. Spica sub ovoïdea ; seminibus stramimeis, 
C. Spica sub ovoïdea ; seminibus aurantiacis. 
D. Spica sub ovoïdea; pedunculis violaceis. 
E. Spica exigua. 


te ot 


175 


49. PANICUM MILIACEUM. 


Floribus paniculatis; glumæ valvulis acutis; 
pedicellis nudis; semintbus ovoïdeis, laevibus. 


Fleurs paniculées, valves de la glume pointue; 
pédicelles nus ; graines ovoïdes , lisses. 


49. PANIC. MILIACEUM. 
À. Panicula nutante ; seminibus stramineis. 
A. Panicule penchée; graines d’un jaune pâle. 


MiziuM semine luteo. C. Bauh. Pin. 26. — Raï. 


Hist. 2. p. 1251. — Tournef. Inst. p. 514. T. 298. 
L. (figuré jeune.) 


Mruium J. Bauh. Hist. 2. p. 446. (fig. diminuée, 
ef médiocre.) 


PanicuM MILIACEUM Lin. Spec. 1. p. 86. n.0 23. 
Dec. F1. .fr..3.n.1:4502, p: 40: (our. semine 
luteo.) — Gaud. Agrost. 1. p. 25. n08. — Hofm. 
«FI. Germ. (1791.) p. 22. n.0 11. — Host. gram. 
Aust, 2. p.16. T. 20. — Lousel. FI. gall. 1. p. 40. 
n.0 10. — Ræœm. et Schult. Syst. 2. p. 434, n.0 33. 
— Schrad. FI. Germ. 1. p. 245. n.9 6. — Wild. 
Spec. 1. p. 348. n.0 49. Enum. 2. p. 1033. n.0 17. 


PanicuM MiziuM Pers. Syn. 1. p.83. r.° 50. 


Fic. J. Bauh. Hist. 2. p. 446. 
Tournef. Inst, T. 298. L. 
Host. Gram. 2. T. 20. 


Exs. Ser. Herb, cer, 19. À. (compr.) 


176 


Obs. Cette variété est facile à reconnaître à sa 
panicule penchée, à ses graines couleur paille, 
et aux gaines de ses feuilles hérissées de longs 
poils mols et distants. Elle se sème toujours au 
printemps , et réussit même dans les plus mau- 
vais terrains. Les paysans font gruer ses graines 
et en font des soupes, des bouillies fort-bonnes. 


Franc. Mil, Millet, (variété à graines jaunes.) 
Alem. Hirsen Fennich, Hirss. 

Angl. Myle. 

Espag. Milhe. 


Bohem. Proso. 


49. PANIC. MILIACEUM. 
B. Panicula erecta ; seminibus baduis. 
B. Panicule dressée; graines brunes. 


Mrrium semine nigro. C. Bauh. Pin. 26.— Rai. 
Hisk. 2. p. 1951. n.0 3. — Tournef. Inst. 1.p. 514. — 


Murium semine nigro spadiceove. J. Bauh. Hisé. 
2. p. A6. 


PANICUM MILIACEUM, semine nigrescente. DeC. 
F1. fr. n° 1502. — Loisel. FI. gall. 1.p. 40. var. B. 
— Rœm. et Schult. Syst. 2. p. 434. n.° 33. — 
Schrad. F1. Germ.1. p. 247. 


Exs. Ser. Herb. cer. 19. B. (compr.) 
Obs. 1.. 


177 


Obs. 1. Cette variété est très-reconnaissable à 
sa panicule lâche et dressée, à son chaume plus 
ferme, et à ses graines d’un brun noirâtre. 

Obs. 2. Il parait, d’après les frères Bauhin et 
Ray , qu’elle était assez fréquemment cultivée autre- 
fois dans l’Aargovie; j'ignore si on l’y trouve en- 
core ; je ne l’ai vue que bien rarement dans le can-- 
ton de Berne. 


Franc, Millet, (variété à graines brunes.) 


20. PANICUM ITALICUM. 


Floribus spicatis ; glumellæ valvulis obtusis; 
pedicellis bracteatis ; bracteis longis, selaceis ; se- 
minibus globosis, transverse rugosis. 


Fleurs en épi; valves de la glumelle obtuses; 
pédicelles bractées; bractées longues, sétacées ; 
graines globuleuses , transversalement chagrinées. 


À. Spica elongata ; seminibus stramineis. 
A. Epi alongé , graines pailles. 


PANICUM GERMANICUM , se panicula minore, 
flava. C. Bauh. Pin. 21. — Tournef. Inst. 1. p. 
515. 3. T. 298. M. (bonne figure.) 


PANICUM VULGARE J. Bauh. Hist. 2. p. 440. 
(fig. méd.) 


PanicuM 1TALICUM Lan. Spec. 1. p. 83. n°, 6. 
(Panicum, spica composita ; spiculis glomeratis , 
12 


178 


selis immixtlis, pedunculis hirsutis. — DeC. FI. 
fr. 3. n.9 1499. var. B. — Gaud. Agrost. 1. p. 20. 
n°4 — 


Fic. J. Baubh. Hist. 2. p. 440. 
Tournef. Inst. 3. T. 298. M. 


Exs. Ser. Herb. cer. 20. A. (mat.) 


Obs. 1. Cette espèce, très-distincte de la précé- 
dente, par ses fleurs en épi, par les bractées séta- 
cées, qui accompagnent les pédicelles, les longs 
poils, qui recouvrent le rachis , et ses graines globu- 
leuses et striées, offre un grand nombre de varié- 
tés, dues à la culture. Les bractées , qui accom- 
pagnent les pédicelles, varient beaucoup de longueur 
et dépassent à peine dans les variétés suisses les 
fleurs , tandis que d’autres fois elles hérissent l’épi. 
Comme on s’est attaché jusqu'à présent à des ca- 
ractères peu importants pour distinguer les Pani- 
cum ttalicum et germanicum, Willd. Spec. 1. p. 
336. n.°7.et8., que MM. Rœm.et Schult. Syst. 2. 
p. 492. n.° 144. et 15., ont adoptés; il me semble 
fort probable que les deux espèces de ces auteurs 
ne sont que la même plante. Je pricrais les per- 
sonnes, qui auraient d’autres variétés que celles qui 
se trouvent dans mon Æerbarium cereale, de vou- 
loir bien me les communiquer. Toutes les mien- 
nes ont les valves de la glume de la même forme, 
ainsi que celle des graines; la valve de lépi et sa 
couleur seules varient. 


Obs. 2. Cette espèce est cultivée en Suisse plutôt 
pour la nourriture des oiseaux que pour celle de 


179 


Fhomme, cependant les paysans la vendent souvent 
toute gruée au marché de Berne. — Cette variété est 
plus fréquente dans les cantons de Genève et de 
Vaud, que dans celui de Berne; cependant j'en 
ai vu cette année dans cette dernière ville un 
plus grand nombre, qui approchaïit de la variété 
cultivée à Genève, que les années précédentes; ce 
que j'attribue à la température, qui a été plus favo- 
rable à son parfait développement. 


Franc. Panic ou millet des oiseaux , variété à épi 
| alongé. 


Allem. Welscher Fennich. 


20. PANICUM ITALICUM. 
B. Spica sub ovoidea; seminibus stramineis. 
B. Epi presque ovoïde ; graines pailles. 


Obs. Cette variété n'est remarquable que par 
la brièveté de son épi; d’ailleurs toutes les parties 
ont la même conformation, que la variété précé- 
dente. (C’est l’état que l’on trouve le plus com- 
munément au marché de Berne. 


Franc. Var. à épi court et presque ovoïde du Panic 
des oiseaux. 


20. PANIC. ITALICUM. 
C. Spica subovoïdea ; seminibus aurantiacis. 
G. Epi presque ovoïde, graines orangées, 
12 * 


180 


Obs. Cette variété, assez rarement cultivée , 
est remarquable dans l’état frais par son épi rou- 
geâtre et par ses graines orangées à leur maturité. 


Franc. Var. à graines orangées du Panic des 
oiseaux. 


20. PANICUM ITALICUM. 
D. Spica subovoidea; pedunculis violacetrs. 
D. Epi presque ovoïde; pédoncules violàtres. 
Obs. Variété à pédoncules pourpres , dans l’état 
frais, et violâtres, dans l’état de dessication. 
Franc. Var. à pédoncules violâtres du Panic des 
oiseaux. 


20. PANIC. ITALICUM. 
E. Spica exigua. 
E. Epi apauvri. 

Obs. Variété obtenue par la culture. Elle avait 
été semée dans un terrain sablonneux très-aride. 


Franc. Variété apauvrie du Panic des oiseaux. 


NA EM 


Floribus monoïcis ; spiculis masculis bifloris 
paniculam terminalem constituentibus ; femineis 
unifloris spicis lateralibus insidentibus ; stylis 
longissimis ; seminibus subrotundis, laëevibus , 
seriatim dispositis. : 


481 
M À IS. 


Fleurs monoïques; épillets mâles biflores, 
formant une panicule terminale ; femelles 
uniflores, disposées en épis latéraux; styles 
très-longs ; graines presque rondes, lisses, 
sériées. 


Obs. 1. Ce beau genre, de la Monæcie Triandrie, 
est remarquable par ses fleurs mâles paniculées, 
dont la glume est biflore et bivalve ; la glumelle 
membraneuse , transparente, bivalve et mutique, et 
trois étamines. Les fleurs femelles sont dispo- 
sées en épi, enveloppées de larges bractées au 
nombre de quatre à six; ces bractées sont foliacées 
pendant la fieuraison, puis sèches et scarieuses, 
et forment vraiment la glume. Les fleurs, disposées 
par séries verticales, sont formées de quelques valves 
de la glumelle membraneuse, courte, quelquefois ci- 
liée, et d’un gros ovaire , terminé au sommet par un 
long style, qui dépasse la glume, et qui se trans- 
forme en un gros grain, quadrilatère à la base et 
arondi au sommet. 


Obs. 2 Le nom de Zea ayant très-ancienne- 
ment été donné au Triticum Spelta, et peut-être 
au 7. arnyleum, j'ai adopté à l'exemple des Bauhun, 
Tournefort et DeCandolle le nom de Ways, qui ne 
fut connu que postérieurement, et qui était cultivé 
par les Américains lorsqu'on fit la découverte du Nou- 
veau-Monde. 


182 


21. Mays vuLGarrs. 
À. Spica sunplici; granis aurets. 
A. Epi simple; graines dorées. 


FRUMENTUM iNDIcUM Mays dictum. C. Bauk. 
Pur::25; 


TriricuM PERUvVIANUM J. Bauh. Hist. 2. p. 454. 
(fig. Médioc.) 


Mays Tournef. Inst. 1. p. 531. 2. T, 303. 304. 
305. (bonnes fig.) 


ZEa mays Zen. Spec. 2. p. 1378. — Delil. FI. 
ægypt. n° 881. (Descript. de l'Egypt.) — Gouan. 
Fi. Monspel. p. 111. — Lousel. Fl. oall. 2. p. 626. — 
Pers. "Syn:" 2; p.°533;" <T"Ful Hist, 2. p. 180 — 
IVilld. Spec. 4. p. 200. Enum. 2. p. 952. — 


Muys zEa DeC. FI. fr. 3. n.° 1694. p. 98. 


Fic. J. Bauh. Hist. 2. p. 454. 
Tournef. Inst. 2. T. 303. 304. 305. 
J. Gessn. Tab. phyt. T.5. f. 926. (belle.) 


Exs. Ser. Herb. cer. 21. A. (graine.) 


Obs. 1. Cette variété est la plus cultivée de 
toutes, particulièrement en Valais , et dans quelques 
parties du canton de Vaud. Sa farine est jaune et 
le son formé de grandes plaques du péricarpe et du 
périsperme, qui servent en Italie à emballer les, 
objets fragiles. La farine est employée à pré- 
parer ce qu'on appèle Polenta, Poulinte, espèce 
de bouillie épaisse, qui sert en partie à la nourri- 


MS 
vs! 


183 


ture des pauvres en Piémont et en Italie: on en fait 
aussi des soupes , des bouillies , des galettes. et même 
du pain. C’est une nourriture très - substantielle. 
Les Egyptiens récoltent souvent les épis de Maïs à 
demi murs pour les manger rotis. 


Obs. 2. Les expositions chaudes et Îles terrains 
gras conviennént bien à cette plante, qui réussit 
assez mal dans les parties humides de la Suisse, 
ce qui a en partie empêché sa culture de se ré- 
pandre. Après l’entière fleuraison de la panicule 
des fleurs mâles, on la coupe au-dessus de l’épi 
supérieur femelle, et on la donne aux bestiaux. 
Les grandes valves coriaces de la glume servent 
dans le Midi à faire des paillasses. On cultive sou- 
vent aussi le Maïs après la récolte des blés pour le 
donner comme fourage aux bœufs et aux vaches, 
qui en sont très-friands. 

Franc. Maïs ordinaire , variété à grains dorés. 
Allem. Gemeiner Mays. 


Arab. Tourky, dourah châmy, dourah kyrän. 


21. MAYS VULGARIS. 
B.. Spica simplici; granis purpureis 
B. Epi simple ; graines pourpres. 


Mays granis rubris. Tournef. Inst. 1. p.531. — 
Mays ZEA oranis purpureis. DeC. F1. fr. n.01694. 
Exs. Ser. Herb. cer. 21. B. (graines.) 


Cette variété est remarquable par ses graines 


184 


d’un beau pourpre foncé; elle est plus rarement 
cultivée que la précédente, et n’est qu’accidentelle. 


Ed # D] 


Franc. Maïs ordinaire , variété à grains pourpres. 


21. Mauys vuroanis. 
C. Spica simplici ; granis variegatis. 
C. Epi simple ; grains panachés. 


Mays ZEA granis variegalis. DeC. FI. fr. n° 
1694. 


Exs. Ser. Herb. cer. 21. C. (graine.) 


Obs. Cette jolie variété semble être une hybride 
des deux variétés précédentes. Le même épi offre 
quelque fois des grains pourpres , d’autres entière- 
ment jaunes, et le plus grand nombre est panaché 
de lignes pourpres sur un fond jaune. 


Ed « 


Franc. Maïs crdinaire , variété à grains panachés. 


21. Muys vureanis. 
D. Spica ramosa ; granis aureis. 
D. Epi rameux ; grains dorés. 


FRUMENTUM INDICUM, spica divisa, seu polys- 
fachites. Boccone Icones et descriptiones, p. 33.f.1. 


Mays spica multiplici. Tournef. Inst. 1. p.531. 


Mays zEA spica fœminea ramosa. DeC. F1. fr. 
n.0 1694. 


Fire. Bocc. Icon. p. 32. f. 1. 


485 


Obs. J'ai rencontré deux fois cet état en Valais: 
épi, aulieu d'être simple , est rameux, et plus ou 
moins déformé ; monstruosité qui se remarque aussi 
dans d’autres genres de la même famille. ( Triti- 
cum turgidum, Tr. amyleum, Secale cereale, Lo- 
lium perenne.) Mr. de Bernaud, Bibliot. physico- 
économique, année 1818 , Juin , p. 401, en cite de 
nouveaux exemples : ; Un pied de ce Maïs qui s’est 
trouvé semé en :817 dans des platras et à peu près 
sous une gouttière , chez Mr. le comte Francois de 
Neuchateau, à eu une végétation luxuriante, et a 
produit des épis rameux , absolument semblables à 
la figure citée. Cet accident n'est pas rare dans 
le Piémont, où la culture du Maïs est très-étendue. 
Au rapport d’un grand propriétaire de ce pays, le 
Maïs, abondamment fumé et placé dans des circons- 
tances favorables, donne quelque fois ces produits 
extraordinaires. Il reste maintenant à savoir , si 
cette bizarrerie se soutiendra dans les plantes qui 
proviendront des grains de ce Maïs à épis rameux. 
C'est ce que Mr. Francois de Neuchateau se pro- 
pose de vérifier.“ II serait aussi fort-possible, que 
dans le Maïs l’extrémité de l’épi eut été blessée dans 
sa jeunesse, ou que quelques obstacles l’eussent forcé 
de se diviser. 


Franc. Maïs ordinaire à épi rameux. 


21. NMavs vurcaris, (Quarantino.) 
E. Caule huimili; spica exilr. 
E. Tige basse , épi petit. 


Exs. Ser. Herb. cer. 21. E. (compr.) 


186 


Obs. 1. Cette variété , appelée Quarartin , par 
quelques cultivateurs, a une végétation très-prompte ; 
et toute la plante reste très-petite. Elle est semée, 
par quelques agronomes après la récolte de l’orge 
d'hiver , et murit encore avant les froids , ou est 
donnée err verd aux bestiaux. 


Obs. 2. Tournef. et Mr. DeCandolle indiquent : 
plusieurs autres variétés que je n’ai jamais rencon- 
trées en Suisse. Je prie instamment les cultivateurs, 
qui auraient celles que j'ai indiquées, ou d’autres, 
de m'en envoyer des épis murs. 


Franc. Maïs quaranün. 


Quelques grandes plantes , qui se trouvent ordi- 
nairement dans les moissons, se sont tellement pro- 
pagées dans quelques terrains, qu’elles occupent au- 
tant de place que les céréales elles-mêmes, et les 
gênent beaucoup dans leur développement; ce sont 
— 22; la Centaurea Cyanus L. (Bluet, Bleuet, Bar- 
bot) 23; le Papaver Rhaeas L. (Coquelicot, Ponceau) 
— 24; le Zychnis githago DeC., ou Agrostema 
githago L. (Nielle) (*) et 25, le Cyrosurus echi- 
natus L. (Cynosure hérissée.) Ser. Herb. cer. n.026.) 
Malgré que leurs graines réduites en farine ne pro- 
duisent aucun effet nuisible sur l’homme; elles don- 
nent au pain une teinte brune et étouffent les blés. 


(*) Je donnerai ces plantes desséchées dans la seconde 
livraison de mon Herbarium cereale, pour lequel je 
ramasse des matériaux. 


187 


Plus la culture est soignée dans une contrée, plus 
ces plantes disparaissent. Il serait peut-être très-difi- 
cile d'en trouver une seule dans le terrain de l'Institut 
d'agriculture de Mr. Fellenberg. Il offre la preuve de 
ce que peut un cultivateur zèlé qui, par le criblage 
et le sarclage est parvenu à les faire disparaître de 
ses belles moissons. 


Une plante non moins fréquente dans les mois- 
sons, mais qui n’est pas aussi innocente qu'elles, est 
le ZLolium temulentum L. — Ser. Herb. cer. 27. — 
(l'ivraie, betäubender Lolch), dont les graines pro- 
duisent des accidents que l’on dit graves. Je dési- 
rerais bien que les cultivateurs, qui l’ont dans leur 
terrain, m’en envoyassent quelques livres pour faire 
des expériences sur les animaux. Je ne l'ai trouvée 
que fort-rarement dans le canton de Berne parmi 
des orges. 


MALADIES DES CÉRÉALES. 


3. PARTIE. 


Il parait actuellement prouvé que sept cham- 
pignons parasites, dont cinq surtout sont très-nui- 
sibles aux graminées, produisent les maladies des 
céréales. Long-temps on a accusé le sol, les engrais, 
les vicissitudes atmosphériques d’être la cause de 
ces maladies ; elles me semblent très-clairement ex- 
pliquées âans l’Extrait d’un mémoire sur Les cham- 
pignons parasites, Au Professeur DeCandolle, lu à 


188 


l'Institut le 26 Octobre 1806 , et inséré dans les 
Annales du muséum d'histoire naturelle 9. p. 56- 
74. (1807.) Ce savant profond y donne une théorie 
simple de ces maladies. Les cinq champignons vrai- 
ment dévastateurs de nos moissons sont: 


UrEDo car8o (Charbon, Nielle, Brand.) 
Ürepo mayapis (Urédo du Maïs.) 

UreEDo cartes (Carie, Xornfrass, Kornfüule.) 
UrEDo RUBIGO-VERA (Rouille, Rosé.) 


SCLEROTIUM CLAVUS (Ergot, Mufterkorn.) 


£ 
Les autres, qui n'influent que faiblement sur la 
maturation des céréales sont: 


PuccINIA GRAMINTIS. 


DPHAERIA PUNCTIFORMIS GRAMINARIA. 


Ces maladies des céréales sont produites, non 
par des vices d'organes, mais par l'épuisement que 
produisent des champignons parasites sur la totalité 
ou sur une partie de ces végétaux. 


‘Une plante ne peut être propagée : 1.9 que 
par ses graines, qui, rencontrant les circonstances 
convenables pour leur développement , germent et 
produisent des êtres semblables à eux-mêmes, ou 
2.0 que par des portions d'une plante séparées 
de l'individu et qui, munies de racines ou sans ra- 
cines d’abord , se développent et produisent un in- 
dividu semblable à celui d’où elle a été détachée. 
Ce second mode de reproduction ne peut être at- 


189 


tribué aux champignons, surtout à ceux qui sont 
vraiment parasites, ou qui croissent sur d’autres 
individus encore doués de la vie; le premier est 
donc le seul admissible, malgré qu’on n'ait pas encore 
de preuves certaines sur leur propagation. Deux 
théories ont été données sur cette propagation des 
champignons parasites ; l’une par Sir Joseph Banks, 
l’un des savans naturalistes de l’Angleterre; l’autre 
par Mr. DeCandolle. 


Sir Banks pense que les graines, d’une ténuité 
prodigieuse, entrent dans les feuilles par les pores 
corticaux ; Mr. DeCandolle, qu’elles sont introdui- 
tes par les racines et disséminées dans la plante 
“par la sève. (*) 


» Les pores corticaux sont, comme onsait, épars 
sur toute la surface herbacée des plantes ; ils ser- 
vent généralement à la transpiration, et , dans quel- 
ques circonstances, à l’imbibition des vapeurs et 
des gaz. Ainsi les graines des champignons, qui flot- 
tent dans lair, pourraient bien entrer dans ces po- 
res et se développer sous l’épiderme. Ce soupçon 
semble même d'autant plus plausible , que généra- 
lement les champignons parasites naissent à la sur- 
face inférieure des feuilles, qui est aussi celle où 
l’on trouve le plus de pores corticaux, et que quel- 
que fois les champignons sortent de ces pores, comme 
Mr. Banks l’a remarqué relativement à la Puccinia 


(*) Les morceaux accompagnés de guillemets sont de 
Mr. DeCandolle , tout le reste n’est qu’une suite de sa 
théorie. 


190 


graminis. Mais cette théorie est sujette à des 0b- 
jections , qui me paraissent importantes.“ 


» 1.9 IT existe plusieurs feuilles, qui ont des po- 
res sur les deux surfaces, et qui n’émettent de cham- 
pignons que sur l’une d’elles : Telles sont la Pucci- 
nia praminis, la Puccinia dianthi, et l'Uredo can- 
dida. — 2. I] y a quelques plantes qui n’ont de po- 
res qu'à la surface inférieure des feuilles , et qui ont 
les champignons à la surface supérieure ; tels sont 
les Puccinia ribis, et la plupart des espèces du 
genre ÆXy/oma. — 3.0 Les champignons parasites 
naissent souvent sur des organes dépourvus de pores 
corticaux. Ainsi on trouve l'Uredo rosae sur la 
base de l'ovaire et sur le pédicelle ; lUredo carbo sur 
les ovaires: la Puccinia adoxae, P. ficariae etc. 
sur le pétiole, les nervures , et quelquefois sur les 
rameaux ligneux des plantes qu'elles attaquent — 
4.0 Dans quelques plantes , telles que le Rubus idaeus 
etle Tussilago farfara , les champignons parasites 
naissent sous l’épiderme , lequel est récouvert par 
un duvet serré, comme feutré, et qui repousse l’eau. 
— 5.9 Quelques parasites naissent sur des plantes dé- 
pourvues de pores corticaux : tel est l’Uredo my- 
cophila et l’Æecidiuin pelligerae. — 6.9 On sait que 
les injections colorées passent bien plus facilement 
par les racines , quoique leurs pores soient encore 
mal connus , que par les pores corticaux , qui sont 
cependant bien visibles.“ 


» D’après ces observations , il est plus plausible 
de penser que les graines des champignons parasites 


191 


tombent à terre à leur maturité, Se mêlent avec le 
terreau, sont entraînées par la sève aspirée , entrent 
dans les racines, montent le long du corps ligneux,; 
arrivent avec la sève dans les parties herbacées ; 
que là, trouvant une position, ou une nourriture 
convenable , ces germes se développent. On voit 
d'abord la couleur de la feuille s’altérer un peu, 
puis l’épiderme sc soulève et se fend. Si les para- 
sites sont plus communs à la surface , qui porte les 
pores, c’est que la sève, qui se dirige vers eux, y 
conduit natureliement les graines. Si on en trouve 
ailleurs , c’est que la sève parcourt successivement 
tout le végétal.“ 


» On ne doit point s’effrayer ici de l'extrême té- 
nuité que je suppose dans les graines de nos cham- 
pignons. En effet, une plante entière de Puccinia 
n'a pas un douzième de millimètre de longueur, 
chaque loge n’a pas un centième de millimètre, et 
cette loge renferme aumoins cent petits globules, 
à peine visibles au microscope, et surement plus 
petits que certaines molécules terreuses ou colo- 
rantes que nous voyons s’introduire dans les vais- 
seaux des plantes. 


»Au moyen de cette théorie, on explique faci- 
lement plusieurs faits, dont la précédente ne peut 
rendre raison. — 1.0 C’est nn fait, qui me parait 
constant, que si dans un certain terrain les plan- 
tes sont attaquées d’un parasite, elles le sont encore 
les années suivantes. Or on rend bien plus facile- 
ment raison de ce fait, en admettant que les grai- 


192 


nes sont mêlées avec le terreau, qu'en les suppo- 
sant voltigeant dans l'atmosphère. J’ai vu pendant 
plusieurs années deux jardins, séparés seulement 
par un espace de quelques toises , dont l’un 
avait tous ses poiriers infestés de l’Æeczdium can- 
cellatum, et l’autre avait tous ses poiriers sains. 
L’Erythronium dens-canis, qui croit dans un petit 
bois près de Genève, y a été observé par Mr. Vau- 
cher, dix ans de suite , attaqué du même /ecidium. 
J'ai vu un pied de cet Erythronium attaqué de son 
Aecidium, qu’on avait transporté avec sa motte à un 
quart de lieue de distance dans une orangerie ; l’année 
suivante les nouvelles feuilles de cette plante étaient at- 
taquées d’Aecidium comme celles de l’année précé- 
dente. — 2.0 [|] me parait prouvé par l'observation que 
les champignons parasites ont chaque année une épo- 
que fixe; que ceux de cette année ne peuvent provenir 
des graines disséminées actuellement par d’autres 
individus, mais des graines de l’année précédente. 
Il faut en effet leur laisser le temps de croître: or, 
cêtte croissance n’est pas rapide, et tous ceux dont 
J'ai eu l’occasion de suivre l'histoire sont resté plu- 
sieurs mois pour parvenir à leur maturité. On sait 
d’ailleurs qu’on n’est point encore parvenu , en sau- 
poudrant une plante de la poussière de son parasite, 
à faire développer ce parasite, quoique cette expé- 
rience ait été tentée plusieurs fois sur les parasites 
du froment, et que je l’aie tenté pour quelques au- 
tres. Or, si ces faits sont admis, ils s’expliquent 
bien plus facilement par la théorie, que je propose, 
que par celle indiquée par Sir Banks. On conçoit que 
les 


193 


les graines de champignons se conservent bien 
mieux déposées en terre, que voltigeant dans l'air.“ 


» De toutes ces considérations , je suis, ce me 
semble, autorisé à conclure, que si, comme per- 
sonne n'en doute, ces parasites sont des végétaux, 
qui se reproduisent de graine, si l’introduction de ces 
graines ne peut avoir lieu que par les pores corti- 
caux oupar ceux des racines, c’est à cette der- 
nière voie qu’on doit donner la préférence. IL m’a 
paru même que le petit nombre d’objections qu’on 
peut faire à cette théorie, sont communes à l’une 
et à l’autre. Ainsi, par exemple, l’action du chau- 
lage pour détruire l’'Uredo caries , parait contraire 
aux idées que je viens d’énoncer; mais je remarque- 
rai que l'Uredo caries (Carie, Kornfrass) s’écarte 
sous plusieurs rapports des habitudes communes à 
tous les Urédo. Au lieu d’attaquer les feuilles, äl 
s'établit de préférence sur les glumelles et surtout sur 
les graines des graminées. Ils est probable que les sé- 
mences de cet Urédo restent , soit dans les graines, 
soit peut-être fixées à la surface; qu’elles sont ainsi 
transportées par les semailles ; que les chaulage dé- 
truit celles de ces sémences, qui sont fixées à la 
surface des grains du blé : mais que si cette opé- 
ration parait ne pas réussir constamment, c’est 
qu’elle n’a aucune action sur les graines l'Urédo, 
qui peuvent se trouver dans la terre où le blé à été 
semé. 


» Peut-être même pourrait-on déja, au moyen 
des vues que je viens de présenter , indiquer quel- 
13 


194 


que procédé pour diminuer les ravages de ces pa- 
rasites; et ce moyen sera une confirmation de la 
vraie théorie des assolements. Lorsqu'un champ de 
blé a été fort attaqué par l'Uredo carbo, ou par la 
Puccinia graminis , si l’année suivante on y re- 
sème ou du froment, ou quelqu’autre graminée, 
cette nouvelle moisson en sera infestée comme la 
première ; mais si au contraire on y place des vé- 
gétaux d’une autre famille, les graines de l'Uredo 
carbo y seront , il est vrai, introduites par la sève, 
mais n’y trouveront pas la nourriture , qui leur con- 
vient ; elles avorteront sans produire de dommage, 
et le terrain s’en trouvera dépouillé. Je livre cette 
idée aux agriculteurs, pour que des expériences 
faites en grand la vénifient ou la condamnent.“ 


Cette théorie très-ingénieuse , et que je doute fort 
que des faits avérés puissent détruire , explique très- 
clairement ce que sont les maladies des blés et dé- 
truit en même temps quelques idées bizarres sur 1a 
cause de la rouille (Uredo rubigo-vera), que quel- 
ques personnes avaient voulu attribuer au pollen du 
Berberis vulgaris, d’autres à l’Æecidium berberidis. 
Il serait bien difficile de faire comprendre comment 
le pollen du Berberis pourrait seul produire un cham- 
pignon, on comment les graines d’un Æecidium 
pourraient produire un Uredo. Avec un raisonne- 
ment pareil à celui que l’on a avancé, on pourra 
bientôt dire que l’on a semé des Pommes-de-terre 
et qu’il a cru des Rosiers. Que de miliers de pieds 
de joli Berberis vulgaris ont péri par cette ridicule 
théorie, que les idées de Mr. DeCandolle, trop 


195 


peu conues , détruiront j'espère complettement 
si l’on veut les apprécier à leur justé valeur. 


E 28. UREDO CARBO. (*) 


CHar8ON, Nice, (Brand.) 


Cespitulis maximis trregularibus , fuscis seu 
nigris, Organu fructificationts occupantibus ; cap- 
sulis globosis parvutis. DeC. Syn. n.° 615. 


Cet Uredo carbo est composé d’une poussière 
noire toujours bien visible à l'extérieur de lépi, et 
qui détruit et désorganise les parties de la fleur ou 
du fruit : Cette poussière , vue au microscope, pa- 
rait composée de globules sphériques fort-petits et 
absolument dépourvus de pédicelle. Ces globules 
sont souvent comme collés les uns aux ‘autres, 
de manière à paraître de petits filaments en chape- 
let. Ce n’est qu'avec la lentille n.01. du microscope 
de Dellebare , qu'on peut bien distinguer la forme 
de ces globules. La poussière du charbon se ré- 
pand avec facilité, et n’a point, même lorsqu'elle 
est fraiche, de mauvaise odeur. Elle nuit aux Cé- 
réales, parce qu’elle diminue la quantité de la ré- 
colte, mais comme elle se disperse avec la mois- 


(*) Urepo. Peridium nullum ; capsulae sessiles, unilo- 
culares. Fungilli caespitosi, sub epidermide foliorum et 
caulium herbacearum orti et epidermide ruptifacile dis- 
persi. DeC. Syn. 47. 


A5 


196 


son, elle ne nuit pas à la qualité de la farine. — 
Outre les Céréales citées ci-dessous , le Charbon at: 
taque un grand nombre de graminées sauvages.“ 


28. A. — UREDO CARBO HORDEI. 
Usrizaco J. Bauh. Hist. 2. p. MS. fig. 1. et 2, 


UÜREDO SEGETUM HORDEI , pseudo-peridio subel- 
Ziplico, ruguloso ; pulvere latente. Pers. Syn: 
Jung. p.224. — DeC. FI. fr. 2. n° 615. var. a: 
— Syn. n9 615. — Encycl. Bot. 8. p. 227. — Tess. 
Mal, des grains, p. 306. f. 2—4. 


_Ureo carso morper DeC. F1. fr. 5. n° 615: 
P. T6. | 
Fic. J. Bauh. Hist. 2. p. 418. f. 1. et 2. 

Tess. Mal. des gr. f. 2—4. 
Exs. Mougeot et Nestl. Strpes. 3. n.° 291. (Ured. 
segetum.) 
Ser. Herb. cer. 28. A. 


Je n’ai encore trouvé le charbon de l’Orge que 
sur l’Æordeum hexastichon , vulgare et distichon, 
var. À., mais lorsqu'on cultivera aussi les autres 
espèces ou variétés très en grand, on l’y retrouvera 
probablement aussi. L’épi charboné se remarque 
dès sa sortie de la gaîne, et l’épi, à l’entier déve- 
loppement de ce parasite, en est le plus souvent en- 
tièrement rongé et réduit au seul rachis. 


franc. Charbon de l'Orge. 


197 
28. B.—UREDO CARBO TRITICI. 


LyYcoPERDON TRITICI €. Bierk. Act. suee. ann. 
x 7 APE 


UrEDO sEGETUM TRITICI, subeffusa. Pers. Syn. 
Jung. p. 224. — Chantrans , Recherches chimiq. et 
microscop. sur les conferves etc., n.°28. f. 28. — 
DeC.Flifr; 2. nr. 615. var. 6. 


UreDo carBo Triricr DeC. F1. fr. 5. n° 615. 
P. T6. 


Fc. Chantr. conf. fig. 28. 


Il est heureusement fort-difhcile de trouver en 
Suisse le Charbon du blé, peut-être ce champignon 
attaque-t-il moins fréquemment les épeautres, siabon- 
damment cultivés dans la partie allemande dela Suisse. 
Les cultivateurs, dont les moissons seraient infestées 
de cette variété du charbon, m’obligeraient beaucoup 
en m'en envoyant quelques cents exemplaires. 


Franc. Charbon du blé. 


28. C. — UREDO CARBO AVENAE. 


RETICULARIA SEGETUM Bull. Hist. des Champren. 
4. p.90: :T. 472. f. 2: 


UREDO SEGETUM AVENAE , efusa, fluctuans. Pers. 
Syn. fung. p. 224. Chantr. conferv. n.0 54. T. 54. 
2 DeC. FL fr. 2 n.° 615. var, ©. — 


UREDO carBo AVENAE DeC. F1. fr. £. 70615, p. r6. 


198 


Frc. Bull. Champign. 4. T. 472. f. 2. 
Chantr. conferv. T. 54. 


Exs. Ser. Herb. cer. 28. C. 


L’Avena sativa est souvent attaquée du charbon; 
quoique l’A4vera orientalrs soit fréquemment cultivée 
autour de Berne, je ne l'y ai pas encore remarqué. 


Franc. Charbon de l’avoine. 


Ce sont les trois seuls genres de Céréales que 
j'aie vus en Suisse attaqués du charbon. Legenre 
Panicum en est aussi quelquefois affecté , mais je 
ne l'ai jamais trouvé. Cet Urédo se développe sou- 
vent aussi sur différentes graminées sauvages et dif- 
fère fort peu de l’'Uredo urceolorum. 


29. UREDO MAY ADIS. 


UrEDo sEGETUM Mays ZEAE DeC. Syn. FI. gall. 
7.9 615.— Encycl. Bot. 8. p.227.= Charbon du Mais 
Bosc Dict. agr. 3. p. 339. — Tiullet Mém. acad. 
Paris 1760. p. 254. Imhof. Diss. in 49 Ærgentor. 
4784.; ex Bibl. Banks 3. p. 431. — Carrad. Diss. 
in Giorn, pisan. T. p. 301. el 10. p. 265. 


UrxDo mayanis DeC. F1. fr. 5. n.0 615. a. p.77. 


Je n'oserais pas affirmer d’une manière bien posi- 
tive que l'Ürédo du Maïs soit une espèce distincte 
du charbon; mais il présente des phénomènes si 
différents dans sa végétation, que j'ai peine à croirg 


199 


à leur identité. Il attaque tantot la tige à l’aisselle 
des feuilles , tantot les fleurs mâles, tantot les grai- 
nes mêmes du Maïs. La partie attaquée grossit et 
prend la forme d’une tumeur , d’abord charnue, puis 
entièrement remplie d’une poussière noirâtre, inodore 
et très-abondante. Ces tumeurs ont depuis la gros- 
seur d’un pois ou d’une noisette, lorsqu'elles atta- 
quent les fleurs mâles , jusqu’à celle du poing et 
au-delà , lorsqu'elles attaquent la tige, et même le 
grain. Lorsqu’elles sont parvenues à maturité , l’épi- 
derme , qui les recouvrait, se rompt au moindre 
choc et laisse échapper la poussière. Cette plante 
est donc intermédiaire entre le charbon et la carte; 
sa poussière ,; comme celle du charbon, est mo- 
dore , composée de globules fort - petits : comme 
celle de la carie, elle nait à l’intérieur des grains, 
pour se répandre ensuite au déhors. On trouve 
cette maladie dans tous les champs de Maïs situés 
dans les lieux humides et arrosés , et surtout dans 
les années pluvieuses.“ 


Franc. Urédo du Maïs. 


30 UREDO CARIES. 


Carte (Kornfrass, Kornfäule.) 


Carte Tessier. Mal. des grains, p. 217—294. 
(fig.) — Prevost. Diss. Montaub. 1807. (fig.) — 


U. cartes DeC. F1. fr. vol. 5. n.0 615. 6. p. T8. 


La carie n'attaque que les blés , soit. les 


200 


froments, soit les épeautres; elle nait dans l’inté- 
rieur même du grain, qu’elle ne déforme presque 
point, mais qu'elle‘change en une poudre noirâtre, 
fétide lorsqu'elle est fraiche et qui ne se répand 
point d'elle-même au déhors. Cette poussière , vue 
au microscope , est composée de globules deux fois 
plus gros que ceux du charbon, peu adhérents les 
uns aux autres, et dépourvus de pédicelles. Mr. 
Prévost a remarqué que ces globules, mis dans 
l'eau , y poussent des radicules ; les épis cariés se 
distinguent à peine des épis sains, et n’ont le plus 

souvent qu'une partie des grains qui soit attaquée. 
Cette poussière persiste dans le grain récolté et 
altère la qualité de la farine ; elle est très-contagieuse, 
et quelques grains de blé carié suffisent pour se 
répandre sur les graines saines, et pour que les 
plantes qui en proviennent soient cariées. Le chau- 
lage.est le seul moyen connu d'empêcher la propa- 
gation de ce champignon, qui, de l’opinion de tous 
les agriculteurs, s’introduit par les racines, et s’é- 
lève jusqu’à l’épi, par l'intérieur même de la plante.“ 
Pour acquérir cette conviction, peut-être pourrait-on 
développer la carie dans des graines, en jetant la 
poussière de cette carie dans une petite partie de 
terrain ensemencé de graines saines , et voir si on 
parviendrait à obtenir dans cette portion de terrain 
ensemencée de l'Uredo caries, des épis où se se- 
rait développé ce champignon. 


Il résulte des expériences faites par MM. Four 
croy et Vauquelin, (Mémoires de l’Institut, scienc. 
physiq., vol. 6, p. 514—530.) que le blé carié ne 


201 


contient plus ni gluten, ni amidon, ni matière su- 
crée, et que toutes ces substances sont réduites à 
l’état d’un corps huileux et charboneux, à peu près 
comme les bitumes noirs. | 


314. UREDO RUBIGO - VERA. 


RouwiLre (Rosé.) 
Rourzze Tess. Mal.des grains. p.200—215.( fig.) 


Ureno ruBIGO-vERA DeC. FI. fr. 5. n.0 623. d. 
?. 83. 


» La Rouille des agriculteurs est un U/rédo très- 
distinct, par sa forme et son apparence, qui a été 
quelquefois confondu avec la Pzuccinia graminis 
dans sa jeunesse, mais qui en est entièrement dis- 
tincte; elle nait sur la surface supérieure des feuil- 
les , et plus rarement sur la surface inférieure , sur 
la gaîïne des feuilles. ou sur la tige des graminées, 
et principalement du Triticum vulgare; elle y forme 
des pustales ovales , extraordinairement petites , - 
mais ordinairement très-nombreuses ; dans leur. jeu- 
nesse elles sont recouvertes par l’épiderme, et offrent 
alors l'apparence de petites taches , à peine proémi- 
nentes; ensuite l’épiderme se rompt par une fente 
longitudinale , et laisse voir une poussière jaune: 
enfin cette poussière devient rousse, mais jamais 
noire; elle s’envole facilement et laisse les feuilles 
mouchetées de petits points roussâtres. (Cette pous- 
sière, vue au microscope présente depuis sa nais- 


202 


sance jusqu'à sa mort, des capsules ovoïdes, presque 
sphériques , très - petites, dépourvues de pédicelle. 
Tl arrive quelquefois que sur les mêmes pieds, qui 
portent la rouille, on trouve la Puccinia, ou la 
Sphaeria punctiformis graminaria , mais ces plan- 
tes parasites, quoique mêlées quelquefois ensemble, 
se distinguent sans peine. Lorsque la rousëlle est 
abondante, elle épuise les graminées qu’elle attaque, 
au point de diminuer les récoltes d’une manière 
marquée. Le Secale cereale, (Ser. Herb. cer. 31. A.) 
sur lequel j'ai pris mes exempl., n'avait pas monté 
en épi, probablement par l’épuisement qu'avait pro- 
duit la rouille ; lÆgroséis alba était dans le même 
état. (Ser. Herb. cer. 31. B.) 


L'Uredo caricina DeC. FI. fr. 5. n.° 623. e. , que 
Mr. Schleicher a trouvé à la surface inférieure des 
feuilles du Carex pseudo-cyperus, et que j'ai retrouvé 
sur le Carex sylvatica, (qui n’était pas monté en épi) 
ressemble tellement à l'Uredo rubigo-vera, qu’on 
pourrait facilement croire, quil n’en est qu’une 
simple variété, due au lieu où la plante a crû. Il 
en diffère par Sa couleur, rousse dès 5a nais- 
sance, et qui devient ensuite brune en vieillissant ; 
ses pustules sont éparses , ovales , très-petites , bor- 
dées par les débris de l’épiderme rompu; et les 
capsules sont sphériques. La Synonymie de cet 
Uredo caricina est : U. caricis Schl. Cypt.exs. cent. 
2. n.092. — DeC. Syn. n.624.* — Encycl. Bot. 8. 
p. 230. n.° 46. — Uredo caricina. DeC. FI fr. 5. 
n.0 623. e, p. 83. Ser. Herb. cer. 31. * (Caricis syl- 
valicæ.) 


203 


32. SCLEROTIUM CLAVUS. (*) 
ErRGoT. CLavus. (Mutterkorn.) 


S. corniforme cylindraceum sulco longitud'nali 
interdum notalum, intus album. extus purpureo- 
nmiorum. DeC. Mem. du Mus. 2. p. 416. 


ScL. cLavus DeC, Fi fr. 5. p. 115. Mém. du 
Mus. 2. p. 416. f. 3. — Cravis sizrGINIS Lonic. 
ex. C. Bauh. = Cravus Bibl, Banks 3. p. 429. = 
SECALE LUXURIANS €. Bauh. Pin. 93. n04. — JT. 
Bauh. Hist. 2. p. 417. — SECALE coRNuTuM Bal- 
dinger Diss. Jenæ 1771.— Nebel Diss. duæ; Giessæ 
4771 et 1772. = SECALIS MATER Thal. herc. p. AT. 
— GRANA SECALIS DEGENERATI Brunner in Ephem. 
eur. nat, dec. 3. ann. 2. p. 348. = SEIGLE ERGOTÉ 
Dod. Mem. acad. scienc. 10, p. 561. — Salerne, 
Mem. sav. étrang. ac. Paris 2. p. 155. — Foug. 
de Bond. Mer. acad. sci. Paris. 1683. p. 101. — 
Bull. herb. €. 3, — ERGoT Tüéssot in phil. trans. 
55. p. 106. — Rosier Journ. Phys. 4. p. 41. — 
Parmentier Journ. Phys. 4. p. 144. — Tessier 
Mém. Soc. roy. médéc. 1776. p. À17. ; 1777. p. 581. 
— Mal, des grains, p. 21. add. 188.f. 1—5.; p. 189. 
f. 1—6. — Bosc Nouv. Dict. agric. 5. p. 261. — 
Plenck. Pathol. frad. 185. — GRANOSPRONE Re 


(") Sclerotium , forma varium; cortex dura ; caro plus 
minusve solida (vero similiter seminifera) venis desti_ 
tuta. DeC. Syn. p. 58. Fungus farctus , forma varius , 
intus laeve similare , externe in nonnullis demum cor. 
rugatum. DeC, Mém. du Mus, d’hist. natur. 1815. p.411... 


204 


malat. delle piante, 389. = MuTrerkorN Srchlecer 
Diss. Cassel 1770.— Hermes inn. Schrift. Berlin. 
Ges. naturf. Fr.1. Band. p. 244. 


» L’ergot est une production qui a la forme d’une 
corne, et qui sort d’entre les glumelles des grami- 
nées , à la place où devait naître le grain. Il est 
à peu près cylindrique, long de six à dix lignes, 
souvent marqué d’un côté par un sillon longitudinal, 
obtus à son sommet, le plus ordinairement un peu 
courbé , blanc à l'intérieur, d’un bleu tirant sur 
le pourpre en déhors. L’ergot est très commun sur 
le seigle, dont il infeste quelquefois les moissons; 
d’ailleurs je ne l'ai trouvé en Suisse que sur plu- 
sieurs espèces du genre Bromus. On a beaucoup 
disputé sur la nature de lergot : On le regarde 
généralement comme une altération du grain , pro- 
duite par un défaut de fécondation , ou par la pi- 
qûre de quelque insecte, ou par l'humidité. Sa 
grande analogie avec la plupart des ScZ/erotiums fait 
penser à Mr. DeCandolle que l'ergot est une espèce 
de ce genre, qui se développe sur l'ovaire, détruit 
le grain, et végéte à sa place.“ D 


L'analyse chimique du Sc/erotium clavus DeC. faite 
par M. Vauquelin, comparativement au ScZ. sterco- 
rarium. (Mém. du Mus. d’hist. natur. 1817. p. 198.) 
prouve que ces deux substances sont assez diffé- 
rentes. 1.0 Que linfusion du Sclerot. stercora- 
rium est sans couleur, (tandis que l’ergot en donne 
une d’un rouge jaunâtre, qui s'applique mieux sur 
la laine que sur La soie) , sans acide , qu'elle est pré- 


205 


cipitée plus abondamment par l'alcool , la noix-de- 
galle et le chlore; qu’elle est beaucoup plus muci- 
lagineuse que celle de l’ergof ; que son extrait n’a pas 
la saveur désagréable et acre de celle de l'extrait 
de l’ergof , au contraire il est doux et mucilagineux 
comme celui des champignons comestibles. — 2.0 Le 
Sclerot. stercorarium soumis à la distillation à feu 
nu , ne donne pas d'huile épaisse et butireuse comme 
l’ergot , l'air du récipient est alcalin comme celui 
de l’ergot; mais le produit liquide est beaucoup 
plus acide et moins épais. — 3.0 L’ergot contient 
une huile fixe toute développée, qu’on peut extraire 
par la simple pression; tandis que le Sc/erotium ster- 
<orarium n'en Contient pas. Il y a encore dans: 
lergot une espèce de résine très-acre, qui n'existe 
pas dans le Sc/erot. stercorarium. Enfin l’ergoé 
renferme de l’ammoniaque toute fermée, qui s’en 
dégage à la température de l’eau bouillante, et le 
Sel. séercorarium n’en donne qu’à une chaleur rouge. 
— D'ailleurs les grains de seigle ergotés ne con- 
tiennent presque plus de traces sensibles de leur 
matière amylacée, qui a été remplacée par une sorte 
de matière muqueuse, et le gluten parait s’y trou-. 
ver aussi transformé en une huile épaisse et en. 
ammoniaque. 


On a accusé l’ergot du seigle de produire une 
espèce de gangrène, appelée Ergoftisme. Son âcreté 
pourrait bien donner naissance à cette maladie, 
mais il serait aussi possible que l'humidité, et sur- 
tout la disette qui règne plus ou moins dans les 
années pluvieuses, en fut la cause. Si l’ergot nuit 


206 


aux animaux , ce ne peut guère être qu'à la longue, 
car donné à grande dose à des lapins il n’a produit 
aucun effet sensible. (Dr. Mayer.) 


3% PUCCINIA GRAMINIS. O1 


P. cespitulis à luteo fuscis ef nigris spursis Li- 
nearibus parallels, stipite brevt, capsula biloculari 
subclavata, loculo ullimo majori. DeC. Syn. n.° 


590. 


Puccinia GRAMINIS Pers. Syn. 228. — Hedw.f. 
fung. ined. T. 6. — DeC. FI. Jr. 2. n° 596. Syn. 
n.0 596. p. 46. FE. fr. 5. p. 59, n.° 596. var. a, 


Exs. Ser. Herb. cer. 33. A. 


La Puccinie des graminées , souvent nommée 
noir par les agriculteurs, se développe sur toutes 
les parties des graminées et plus particulièrement sur 
les orges et les avoines, plus rarement sur les blés. 
Elle y forme des pustules ovales ou linéaires, bru- 
nés à leur naissance, puis très-noires. Elles soulè- 
vent d’abord l’épiderme, le fendent en long, et 


(*) PucciniA. Peridiun nullum ; capsulæ uni aut mule 
tiloculares , apice dehiscentes , pedicellatæ , disco sub- 
carnoso insertæ. Fungilli fusci aut nigri in cespitu= 
los aggregati, in foliis vivis parasitici. DeC. Syn. 
p. 41. — Micheli avait donné ce nom de Puccinia à 
plusieurs espèces de Gymnosporangiums en l'honneur 
de Thomas Puccini, prof. d'anatomie à Florence. DeC. 


207 


restent bordées de ses débris. Chaque pustule , vue 
au microscope, présente un amas de petites plan- 
tules , dont le pédicelle est blanc , transparent , cy- 
lindrique; la capsule est alongée en forme de mas- 
sue, à deux loges séparées par une cloison, mais 
sans étranglement prononcé; la loge inférieure est 
un peu en cône renversé, la supérieure est arrondie 
et la superficie de cette capsule est lisse. — La var. 
b. de cette Puccinie ( P. arundinacea Hedw. fil. 
Fung. ined. T.T. DeC. Encycl. Bot. 8. p. 250. — 
Ser. Herb. cer. 33. B. ( junior.) et €. (senior.) qui 
croit sur les graminées dures et fermes (4rundo 
phraginites), y forme des pustules plus grosses et 
plus convexes. (Cette plante parasite nuit peu à la 
maturation des blés; j'ai vu des orges et des avoi- 
nes, dont les gaïnes des feuilles et le chaume étaient 
couverts, n'avoir pas des épis moins beaux que les 
individus voisins, qui étaient très-sains. 

On trouve encore assez souvent, quand on ex4- 
mine à la loupe les épis, de très-petits points noirs, 
qui recouvrent les glumes, les glumelles , les arê- 
tes , le chaume des céréales, et qui ne sont que la 
Sphæria punctiformis var.graminaria. DeC. FI. fr. 
5. p. 145. 7.0 806., mais, qui sont si petits, qu'ils ne 
peuvent nuire à la plante, sur laquelle ils se trouvent. 


208 


USAGES ÉCONOMIQUES DES CÉRÉALES. 


4° PARTIE. 


Toutes les céréales ont besoin de préparations pré- 
alables pour pouvoir servir à nos besoins. Une fois 
coupées elles sont liées en gerbes, et subissent dans 
nos granges une première préparation ; les unes tom- 
bent nues sous le fléau, c’est-à-dire, n’ayant que deux 
pellicules très-minces, formant le gros et le petit son, 
qui recouvrent la partie vraiment nutritive , et alors 
on dit que les graines tombent nues sous le fléau, 
(blé à graines nues, froments des Français, FRu- 
MENTA); ou bien ces blés restent enveloppés de la 
glumelle , appelée communément bourre, par la 
fragilité de leur rachis ou axe de l’épi, et on les 
nomme blé à graines enveloppées. (Æroments des 
Suisses allemands , épeautres , SPELTAE.) Les vrais 
froments, particulièrement Re dans les pays 
méridionaux, passent entre deux meules très-rap- 
prochées , et sont réduits en farine, qui est aussitot 
séparée du son par des blutoirs. (*) Les épeautres 
au contraire, principalement cultivés dans les pays 
du Nord, ont besoin d’être privés de la glumelle, 
ou bourre, qui les renferme étroitement, ou au- 
trement dit, subissent préalablement l'opération du 
débourragé. Le grain passe entre deux meules écar- 

tées ; 


EN LOS I 


(*) Espèce de tamis formés en tissu de nn: et dispo- 
sés en longs sacs étroits. 


209 


tées , sort de sa bourre et en est aussitot séparé; (*) 
alors il est réduit en farine par le même procédé 
que les froments. 


FARINE. 


Les froments se réduisent généralement plus vite 
en farine que les épeautres. Les premiers en gé- 
néral empâtent davantage les meules. Des blutoirs, 
disposés convenablement, séparent le son de la farine, 
qui elle-même passant par d’autres blutoirs plus ou 
moins fins, se sépare en deux portions , l’une ap- 
pelée fleur de farine, (Ser. Herb. cer. 34. A.) dont 
on fait le pain blanc, et l’autre est la farine ordi- 
naire, (Ser. Herb. cer. 34. B.) Cette farine de blé 
est formée de deux substances, 1.0 d’une matière 
féculente , qui se précipite par le lavage, dont est 
fait l’amidon , qui, mêlé avec l’eau, s’y dissout à 
la température de 50 dégrés, pour former l’empois, 
et 2.1 d’une matière fibreuse, tenace, insoluble dans 
l’eau, qui est le g/uten , lequel est composé de beau- 
coup d’ammoniaque , et de plusieurs autres substan- 
ces. Les farines des blés paraissent contenir plus 
de gluten que celles d’orge, de seigle et d’avoine, 


(®) Cette bourre, mêlée avec du son, sert à nourrir 
les chevaux et à emballer les objets fragiles, à faire 
des paillasses d’enfants , ou est mise en litière, puis 
réduite en fumier. — Les épeautres sont exposés en 
vente , soit revêtus, soit dégarnis de cette bourre ; 
mais ils sant toujours semés avec la bourre , même 
lorsqu'on $e sert des semoirs. 


14 


210 


qui semblent essentiellement formées de matière 
amilacée. Il parait que les froments contiennent 
plus de gluten que les épeautres, et c'est probable- 
ment à cause de la ténacité du gluten, que les bou- 
langers de la partie allemande de la Suisse trouvent 
le pétrissage de la farine des froments plus difficile 
que celui des épeautres, qui contiennent propor- 
tionnellement beaucoup plus de matière amilacée. 
Je présume que le 7réticum amyleum, dont la fa- 
rine est extrêmement blanche et pure, et dont les 
amidoniers de l’Aargovie font leur bel amidon, 
contient moins de matière glutineuse que tous les 
autres blés. La farine de seigle, quoique presque 
entièrement formée de cette matière amilacée , ne 
produit probablement un pain si bis que par son 
mélange avec une matière extractive colorante. 
L’orge contient, outre une grande quantité de fé- 
cule ou amidon, une matière sucrée, qui facilite 
sans doute la fermentation spiritueuse, et outre 
cela une matière acide, qui occupe particulièrement 
ou la glumelle , ou le péricarpe et périsperme (son), 
car il ne se trouve pas dans l'orge grué ou privé 
de la glumelle et de ses enveloppes. 


La farine de Maïs est jaune , (Ser. Herb. cer. 
34. C.) celle du Millet, Panicum miliaceum et 1ta- 
Zicum est plus pâle, et celle du Z7rificum durum 
(Ser. Herb. cer. 34. D.) est d’un blanc jaunûtre. 


Les eaux-de-vie de grains doivent leur exis- 
tence à la fermentation vineuse, que l’on fait subir 
aux graines céréales. Ces eaux-de-vie acquièrent un 


214 


gout désagréable par ‘une matière huileuse, qui 
s'élève dans la distillation. 


Le riz est une graine essentiellement amilacée, 
qui ne contient que des traces à peine perceptibles 
de gluten et de phosphate de chaux. Elle diffère 
donc des autres graines céréales , servant à la nour- 
riture de l’homme et des animaux, lesquelles ren- 
ferment beaucoup de ces deux matières ; ainsi le 
mode , suivant lequel le riz nourrit , doit être diffé- 
rent de celui du froment. Nous avons fait tous nos 
efforts pour découvrir la matière sucrée dans le riz, 
mais ils ont été sans succès; il est cependant sin- 
gulier , que cette graine ne contienne pas je corps 
sucré, car l’on assure que dans certains pays on 
en retire de l’eau-de-vie, qui est appellée Rack. 
— Au reste la pomme de terre, qui ne contient pas 
non plus de sucre, fournit cependant de l’eau-de- 
vie , soit qu'on l'employe crue, soit qu’on la fasse 
cuire pour la faire fermenter. — De lÎà il faut con- 
clure, ou qu’il y a autre chose que le sucre, qui 
peut former de l’alcool, ou que le sucre se trouve 
quelquefois tellement enveloppé dans les végétaux, 
qu’il échappe aux moyens de la chimie. (Fauque- 
lin, Analyse du riz, mémoires du Muséum d'Histoire 
naturelle 3. p. 229. (1817.) 


SON. (XZeyen.) 


Le son des céréales n’est autre chose que les deux 
enveloppes propres à la graine. La plus extérieure 
ou péricarpe forme le gros son, grobe Kleyen, 

: 


212 


(Ser. Herb. cer. 35. A.) la pellicule intérieure ou 
périsperme, enveloppant immédiatement la partie 
farineuse forme le petit son, feëne Kleyen, (Ser. 
Herb. cer. 35. B.) Ces deux substances mêélées en- 
semble sont séparées de la farine par les blutoirs; 
puis le tamis laisse passer le petit son et retient le 
gros. 


Ces sons repassés entre les meules, et séparés en- 
core de la farine, surtout le petit son, contiennent en- 
core de petites portions de matière féculente, et 
peuvent conséquemment servir à la nourriture de 
quelques animaux. Le petit son sert, surtout dans 
quelques endroits, à saupoudrer le pain noir avant 
de l’enfourner. L’amidonier en retire aussi de l’ami- 
don; on s’en sert pour former les pelotes , il entre 
dans les bains émolliens, etc. etc. 


Cr RU CAE XX. 


On entend ordinairement par gruer ou monder, 
l’action de priver les céréales de leurs enveloppes 
propres ou sons, mais quelquefois on leur fait su- 
bir un léger écrasement. On grue le plus grand 
nombre sans préparatiops préliminaires; une seule 
est lessivée et torréfiée avant d’être gruée, c’est 
Javoine. Je vais tâcher de donner une idée de 
ces différentes espèces de gruaux, dont on trou- 
vera toujours des échantillons dans l’Herbier céréal. 


D à 


215 


GRUAU D'ÉPEAUTRE. 


Semoule, Simola. — Gries. — (Ser. Herb. cer. 36. A.) 


Le Simola se fait en Suisse avec l’épeautre. Au 
premier écrasement, l’épeautre débourré se réduit 
en petits grains secs, et une partie en farine, qui 
en est séparée par les blutoirs. Ces petits grains ou 
Simola (en allemand Gries) sont livrés au commerce, 
ou le meunier les fait repasser entre les meules pour 
les écraser, et il en retire la plus belle farine. 


cé Simola est plus cher que la farine. On en 
fait” un grand usage en Suisse pour les soupes, 
les bouillies. Il cuit très-vite et est d’une très-facile 
digestion. C’est cette même préparation, qui, co- 
loriée , forme les anthères des fleurs artificielles , et 
que les fabricants nomment improprement: graines. 
(Ser. Herb. cer. 36. B.) 


GRUAU DE BLÉ-CORNÉ. (7: durum.) 
Simola de Gênes. (Ser. Herb. cer. 36. C.) 


Ge gruau est dû au premier écrasement du 7ri- 
ticum durum , dont la substance se brise en petits 
morceaux anguleux. Je ne pourrais mieux le 
comparer qu'à la gomme arabique finement con- 
cassée , il en a la couleur et presque la transparence. 
Il cuit aussi vite que celui d’épeautre, et est d’un 
gout beaucoup plus délicat. 


214 


GRUAU D'’'ORG E. 


Orge mondé. — Graupen.— (Ser. Herb. cer. 37. A.) 


Les paysans mondent ordinairement l’orge pour 
s’en servir comme aliment. C’est sous une meule 
à faire l'huile , qui tourne en cercle dans une auge 
circulaire, qu’ils le préparent pour leurs besoins, 
et ce n'est que dans cet état qu’on le trouve au 
marché. Mais il est mal préparé, et une par- 
tie de la glumelle, (ou paille) si adhérente dans les 
graines d'orge. s’y trouve encore fixée, ce qui le 
rend fort-désagréable lorsqu'il est cuit. 


L'orge entière, bouillie dans l’eau, forme une 
tisanne rafraichissante, souvent employée en méde- 
cine; maiïsilest préférable de la préparer avec l'orge 
mondé ou lorge perlé, car les enveloppes de la 
graine contiennent une substance acide, qui rend 
acre la première décoction. 


GRUAU D'ORGE-PERLÉ. 


Orge perlé, Orge d'Ulm.— U/mergerste, Perlgerste. 
(Ser. Herb. cer. 37. B.) 
L’orge perlé, aussi connu sous le nom d'orge 


d'Ulm, ne se fabrique point dans le pays; il est 
privé de la paille, et des enveloppes de la graine 


215 


par des moulin-rapes (*), qui en même temps en 
arrondissent les grains qui ressemblent en quelque 
sorte à des perles. On fait un grand usage en sou- 
pes de cette préparation dans la Suisse ; on l’a tirée 
jusqu’à présent de l'Allemagne, mais MM. Lacroix, 
négociants à Berne, ont fait construire un moulin pour 
la gruer, et les essais qu’ils ont faits , n’ont pas été 
sans succès. 


GRUAU DE MILLET. 
Millet grué. (Ser. Herb. cer. 38.) 


Ce gruau, dont les paysans suisses font un assez 
grand usage, est cuit dans du lait ou dans l’eau, et 
assaisonné dans ce dernier cas avec du sel et du 
beurre. Il fournit un aliment sain et agréable. Ils le 
préparent sous les meules à huile comme l’orge mondé 
du pays, et l’exposent souvent en vente au marché, 

2 


GRO AUS DAV OI NES 
(Ser. Herb. cer. 39.) 


L'avoine est aussi gruée comme les autres cé- 
réales, ou plutot débourrée; on n’enlève par cette 


(*) Ces moulins n’ont qu'une meule horizontale , et qui 
est toujours en mouvement; les parois qui l’entourent 
sont en bois et hérissées de milliers de pointes de 
fer. La meule met toujours en mouvement le grain 
que ue de fer des parois déchirent , et qui d’ail- 
leurs s’arrondit par le frottement circulaire. 


/ 


216 


opération que les deux valves de la glumelle, qui 
entourent étroitement la graine, sans la priver de 
ses deux tuniques, péricarpe et périsperme, qui 
dans les blés forment le gros et le petit son, car 
souvent on retrouve sur sa surface une partie des 
petits poils couchés qui la recouvrent. 


Cette préparation n’est employée dans le pays 
que pour nourrir des oiseaux -de-volière, et quel- 
quefois pour en faire des tisanes, mais nullement 
comme nourriture. 


GRUAU D'AVOINE TORRÉFIÉ. 
Haberkern, Habermehl. (Ser. Herb. cer. 40. A. B.) 


Le gruau d'avoine torréfié, nommé dans le pays 
aberkern et Habermehl , se prépare indistincte- 
-ment avec toutes les variétés blanches de l4vena 
sakiva et ortentalis. Mr. Schnyder, architecte dis- 
tingué de cette ville, en a formé depuis dix-sept'ans 
un grand établissement et c’est à lui que je suis 
redevable de tous les renseignements sur la préparation 
du gruau d'avoine torréfié. 


Il choisit l’avoine la plus lourde, la fait mettre 
dans une grande cuve carrée, percée au bas de 
l’une de ses faces d’un trou bouché par un bondon. 
On verse de l’eau bouillante sur cette avoine jus- 
qu'à ce qu'elle dépasse l’avoine, puis on laisse 
couler l’eau , qu’on remet dans la chaudière, elle 
est ensuite versée pour la seconde fois sur l’avoine 


217 


et on continue ainsi la lixiviation jusqu’à ce que les 
grains soient entièrement pénétrés par l’eau , qu'ils 
soient réduits en mucilage transparent , et que l’on 
ne découvre plus de trace blanche au centre. Plus 
cette lixiviation approche de sa fin, plus l’eau de- 
vient foncée, et à la fin elle ressemble assez à 
de la bière, du moins quant à la couleur. (*) On 
laisse entièrement couler l’eau, puis on fait glisser 
lavoine toute mouillée par un trou pratiqué au mi- 
lieu d’un four , qui se trouve au-dessous, et qui 
est ensuite fermé par une pierre carrée. Le four, 
qui sert à la torréfaction de l’avoine, est grand, 
mais bas , et est chauffé rapidement à blanc par 
une large bouche avec du bois de sapin fendu en 
très-petits morceaux et très-sec. Quand le four 
est suffisamment chaud , on en retire la braise, on 
le nétoye comme pour enfourner le pain, et on y 
fait entrer l’avoine lessivée, qu'on a soin d’agiter 
souvent ; sans cela les grains éclateraient et se ré- 
duiraient à rien. On réitère ensuite moins souvent 
cette agitation à mesure que le four se réfroidit; 
‘puis on en ferme la bouche , que l’on rouvre 
de temps en temps pour répéter cette agitation. 
Quand lavoine est à un dégré de torréfaction con- 
venable, on la retire du four, puis on la met en 
tas dans un grenier ou dans des sacs. Elle peut se 
garder long-temps dans cet état. 


On passe ensuite cette avoine lessivée et torré- 
fiée entre les deux meules écartées, dont on se sert 


(*) Cette eau contient un peu d’amidon dissout, et se pu- 
tréfie très-facilement, On n’en fait aucun usage. 


218 


pour débourrer l’épeautre, et dont la supérieure 
seule (ou courrier) est mobile : puis on tamise les 
graines ainsi privées de la bourre; celles qui sont 
bien entières forment le gruau de première qualité , 
ou Âaberiern, et les graines plus ou moins brisées 
forment la seconde qualité ou Habermehl. Les por- 
tions trop petites et presque réduites en farine , Sont 
séparées et employées cuites avec de l'eau, pour 
nourrir les veaux et pour engraisser les besliaux. 
— Les chevaux mangent de préférence les glumes 
de l’avoine à celles de l’épeautre , et Mr. Schnyder 
les employe, surtout hachées, pour la nourriture 
des siens. 


Il se fait une grande consommation de ce gruau 
d'avoine torréfié , il est envoyé dans toute la 
Suisse, même en Allemagne et en France. (Cuit 
dans du bouillon, ou dans l’eau avec du sel et du 
beurre , il forme des soupes très-bonnes et fort nu- 
tritives, que les paysans assaisonnent assez généra- 
lement avec des feuilles hachées d’ÆXium schœno- 
_prasum (civette, grande ciboule, ou branlettes des 
Vaudois). Cette avoine , qui se réduit très-vite en 
une espèce de bouillie, a son péricarpe et péris- 
perme si minces, qu'on ne les aperçoit pas lors- 
qu’elle est cuite, quoiqu'elle n’en ait point été 
privée, car on retrouve presque toujours des tra- 
ces des poils couchés, qui couvrent l’avoine dé- 
bourrée. 


Mr. Schnyder a aussi essayé de préparer de Îa 
même manière du gruau de blé et d'orge, sans avoir 


219 


jamais pu réussir : Celui d’orge surtout avait un 
gout détestable, et on ne pouvait parvenir à le ra- 
molir par la coction. 


PATES D'ITALIE. PATES DE GÈËNES. 


On fait beaucoup moins en Suisse de pâtes 
alimentaires , qu'on prépare en Allemagne dans 
chaque ménage, probablement par la facilité qu'on 
a de se procurer des pâtes d'Italie, MM. les frères 
Lacroix en ont établi une grande manufacture à 
Berne , et ils ont bien voulu me donner tous les 
renseignements , qui m'étaient nécessaires. 


Les Pütes d'Italie se fabriquent avec une espèce 
de blé, très-rare en Suisse, mais qui y réussit bien, 
c’est le Triticum durum Desf. Nos blés suisses, 
même l’épeautre et le blé amidonier (772. amyleum) 
sont trop farineux pour pouvoir servir à cet usage. 
Ces négociants font donc venir d'Italie le 2/é corné, 
(Tr. durum) (*) le réduisent eux-mêmes en farine 


(*) La grande majorité des grains appartient au Triéin 
curz duru ; ils sont opaques , mais toujours cornés. 
J'en ai trouvé aussi quelques grains transparents, 
de Ja couleur de Ja gomme arabique, et parfaitement 
semblables à ceux du 7. kordeiforme, que Mr. de 
Haller a bien voulu m'envoyer. Je persiste toujours 
dans l’idée que les T. durum et hordeiforme ne sont 
que la mème plante ; rien dans l’épi et dans les grai- 

nes ne peut me les faire distinguer; mais le 7! Aor- 

deiforrne Host, de Mr. de Haller, a ses grains très- 
transparents. Mes variétés A. B. que je dois à Mr. 
le pasteur Steck, ont les graines opaques. 


220 


dans leur moulin, et en font leurs pâtes, qui sont 
très-belles. Il serait fort-intéressant d’avoir l'analyse 
de la farine de ce blé comparativement à celle du 
T. Spelta et armyleum. Ce T. durum est extrême- 
ment différent des autres, c’est avec lui, comme 
je lai dit à l’article S/moZa de Gênes , que ce Simola 
se prépare, et il a un tout autre aspect que le nôtre. 
On pourrait peut-être apprendre par cette analyse 
pourquoi cette farine est si sèche ,et d’où lui vien- 
nent ses propriétés particulières ; mais revenons à 
notre objet. 

On réduit la farine de Blé corné en une pâte 
fort-épaisse, qu’on ne laisse pas fermenter, puis on 
la pousse avec force dans un cylindre de fonte d’un 
demi pied de diamètre, au fond duquel se trouve un 
disque de cuivre épais d’un demi pouce, percé d’une 
foule de trous coniques. dont la partie évasée est 
en haut; ces disques ont été faits en Italie, et sont 
fort-ingénieusement percés; les uns ont des trous 
presque capillaires sur la face inférieure des disques, 
et c’est celui avec lequel on fait le verrnicelle, (Fa- 
dennudeln) qui tombe dans une corbeille placée au- 
dessous, que des enfants roulent en coquille et met- 
tent sur des tablettes dans une chambre légèrement 
chauffée , où il se sèche aussitôt. La seule différence 
qui existe entre le verrnicelle blanc ou ordinaire, (Ser. 
Herb. cer. 41. A.) et le vermicelle au safran ou jaune, 
(Ser. Herb. cer. 41. B.) c’est que, pour former la 
pâte du blanc, on ne prend que de l’eau, tandis que 
c’est de l’eau safranée, qui sert à délayer la pâte du 
vermicelle au safran. Le disque ou filière, qui sert 
à préparer les pâtes plates , ou Zazaignes de Gênes, 


221 


(Ser. Herb. cer. 41. C.) ou en forme de ruban, est 
troué dans le même genre , mais au lieu d’avoir 
des trous ronds , ils sont percés de fentes en forme 
de coin , dont la partie la plus évasée est toujours 
en haut, afin que la pâte s’y engage et y soit for- 
tement pressée de haut en bas, et d’un côté à l’au- 
tre. Le distique des r7acaronis (Ser. Herb. cer. 41. D.) 
est percé d’après les mêmes principes , mais comme 
le gros cylindre de pâtes, qui passe par la filière, 
aurait eu ensuite trop de peine à sécher , on a en- 
foncé dans chaque canal conique un crochet de laï- 
ton, qui forme le canal du macaroni en le fendant 
en même temps : par la force de la compression 
ce z7acaromt rapproche ses deux bords en sortant 
de la filière. On prépare encore à Gênes une au- 
tre pâte sèche, appelée Pätes en graines, (Ser. 
Herb. cer. 41. E.) qui se fait avec la même farine, 
travaillée comme les pâtes précédentes ; mais à me- 
sure que le cylindre de pâte uni, ou diversement ca- 
nelé, sort de la filière, il est coupé en petites tablettes 
minces par une lame continuellement en mouvement, 
de manière à former des petites tablettes circulaires 
ou étoilées, que l’on fait cuire dans le bouillon ou 
de toute autre manière. 


OSTIES. PAINS. À - CACHETER. 


Les osties et les pains-à-cacheter (improprement 
appelés en Suisse oublies) , se font en délayant de la 
fleur de farine dans de l’eau, et en formant une 
pâte claire qu’on ne laisse pas lever, et que l’on fait 


222 
cuire dans des plaques chauffées convenablement. 
Ces plaques de fer ou de laiton sont gravées pour 
les osties, et planes pour les pains à cacheter, 
dont la pâte est diversement colorice. Lorsque cette 
pâte est cuite, on en forme les pains-à-cacheter 
avec des emporte-pièces de différentes grandeurs. 


FAT EE" ENS 


Le chaume des céréales, particulièrement de 
quelques espèces de blés, est devenu un objet d'in- 
dustrie d’une très-grande importance pour la Suisse. 
Il se fait des affaires énormes en tissus de paille 
aux marchés de l'Aargovie, et depuis quinze ans 
dans ceux de Fribourg et de Bulle. Il n’est pas de 
paysan sur toute la route de Châtel-St.-Denis à Fri- 
bourg , qui ne s'occupe à tisser des pailles. Cette 
parte assez élevée du canton est plus riche en pä- 
turages qu'en moissons, et l'on y trouve plus de 
céréales d’été que d'hiver. On devrait aussi tâcher 
de developper cette branche d'industrie dans le can- 
ton de Berne. Plusieurs paysans des basses vallées 
alpines de ce canton passent quelques mois de l'hiver 
presque sans rien faire : une partie, il est vrai, s’oc- 
cupe à filer et à tisser ces étofles bleues de laine , appe- 
lées dans le pays: Oberländertuch ; mais des femmes, 
des enfans, soit pendant l'hiver, ou en gardant 
des troupeaux, pourraient tresser des pailles; et 
comme on prend de préférence les blés d'été 
pour cet objet, il serait facile de les élever encore 
dans ces basses vallées ; l'exemple et l’appat du 
gain répandraient aussi cette branche d'industrie 


223 


dans les vallées supérieures, ensévelies sous la neige 
pendant quelques mois de l’année. Je crois bien avec 
Mr. Trog de Thun, que lors même que les blés 
pourraient réussir dans plusieurs vallées alpines, il 
ne faudrait pas transformer en moissons les parties 
planes des gras et riants pâturages de ces vallées ; je 
crois, dis-je, que cette culture serait très-nuisible 
au pays, dont la vraie richesse consiste en pâtura- 
geset en vaches, qui nourrissent les habitants ; mais 
1l faut de bien petites places pour cultiver le blé 
nécessaire pour préparer la paille qu’une famille 
pourrait tisser dans une année. 

J'ai dit ailleurs , qu'il n’y avait point de blés d’été 
et de blés d'hiver; je m'explique, je veux dire que 
les blés d'hiver ne présentent aucune différence bo- 
tanique entr’eux, que ce sont les mêmes variétés, 
qui sont habituées plus ou moins à être sémées en 
blé d'hiver , ou en blé d’été, et qu’on parvient sans 
beaucoup de peine dans les pays , où le temps de 
la végétation est assez long , à cultiver indistincte- 
ment une variété ou l’autre, et qu’elle réussirait 
également bien ,; si une ou deux années inter- 
médiaires avaient pu, pour ainsi dire, leur en 
faire prendre l'habitude ; je crois que tout agri- 
culteur sans préjugé, et qui aura voulu me 
comprendre, sera de mon avis. Il n’y a point de 
doute que le blé semé en automne ne parcoure plus 
lentement les diverses périodes de sa végétation, et 
qu'il n’acquière plus de force, qu'il ne soit plus par- 
fait; tandis que celui semé au printemps parcourt 
très-vite ces mêmes périodes , et qu’il est d'un tissu 
plus faible ; aussi prend-on, pour tisser, ces derniers, 


224 


dont la paille est moins coriace, très-fiexible et se 
travaille avec beaucoup de facilité, 


Les petites portions de terrains, destinées par 
chaque paysan à la culture du froment pour la fa- 
brication des chapeaux , sont ordinairement bien la- 
bourées , fortement fumées, et plantées en pommes 
de terre. Cette culture rend la terre très-meuble. Au 
printemps ils remuent encore la terre, déja bien 
ameublie , et y sèment ordinairement le 7rziticum 
salivum , Var. À. (T. æstivum L.) ou bien d’autres 
variétés de ce même blé, en choisissant de préfé- 
rence celles à épi blanc. A défaut de celles-ci ils 
prennent le T'vulgare compactum , et si ces variétés 
ne réussissent pas, ils se servent du même blé, 
mais semé en automne. Îls obtiennent par cette 
préparation du terrain de gros chaumes, dont les 
nœuds sont très-écartés , et les parois du chaume 
minces , flexibles et d’un bel éclat. Ils récoltent 
leur blé à la faucille un peu avant la maturité, en 
font des petites manipules de la grosseur du bras, 
et les mettent sécher devant ou autour de leurs 
maisons, afin qu’elles ne soient pas mouillées par 
la pluie. Ils coupent ensuite les tuyaux, qui ont 
quelquefois 8—11 pouces de France de longueur , 
et battent les épis, dont les grains sont un peu ri- 
dés, n'étant pas entièrement murs, et desquels on 
ne se sert jamais pour l’ensemencement. 


BLAN. 


225 


BLANCHIMENT DES PAIÏLLES. 


Les tuyaux choisis sont liés par petites poignées 
et placés à leur entière dessication dans le soufroir, 
c’est un tonneau de sapin, placé ordinairement dans 
un coin de la cuisine , et d'environ trois ou quatre 
pieds de hauteur sur deux de diamètre , défoncé par 
le bout supérieur, qui est fermé par un couvercle; 
une grille en sapin est établie vers le tiers inférieur : 
c’est là dessus que ce placent debout, les unes à 
côté des autres, plusieurs couches de petits fais: 
ceaux de paille sans nœuds. Quand l’appareil est 
disposé , on allume du soufre dans un petit vasé et 
on l'introduit par une petite ouverture en forme de 
porte, pratiquée au tiers inférieur et vide du ton- 
neau:; on referme cette petite porte, et la paille reste 
pendant vingt-quatre heures dans l’atmosphère sul- 
fureuse. On la retire ensuite très-blanche et très- 
lustrée. (Ser. Herb. cer. 42. A.) 6 


DIVISION DES PAILLES ET TISSAGE. 


La paille, ainsi préparée, est diviséé avec l’instru- 
ment que réprésente la gravure. Ce fendoir est 
formé de 4, 6, 8 ou 10 tranchants, suivant qu’on 
veut avoir des lanières de paille plus ou moins lar- 
ges. Quand elles sont ainsi divisées, (Ser. Herb. 
cer 42. B.) on les trempe dans de l’eau , et on les 
fait passer entre le doigt et un morceau de bois 
pour les ‘rendre égales, et pour en émousser les 
bords , afin de les tresser ensuite de toutes sortes 

45 


226 


de manières. (Ser. Herb. cer. 42. C. D.) Ces pail- 
les ainsi tissées sont formées en pièces d’une lon- 
gueur déterminée, puis sont débourrées (c’est à dire, 
privés des petits morceaux de paille qui dépassent) 
puis roulées en pièces , passées pour la seconde fois 
au soufroir, et enfin exposées en vente. Alors cou- 
sues pour en faire des chapeaux. 


Les femmes non contentes d’avoir de beaux cha- 
peaux de paille , voulurent un moment les orner 
de fleurs en paille, et l’on en fabriqua. Pour cela 
on prend les plus gros tuyaux de paille, on les fend 
à un seul endroit, on les mouille, on les amincit 
le plus possible par leur face interne avec un cou- 
teau très-tranchant, puis ils sont collés sur de la 
batiste. On forme de cette manière des feuilles 
de paille, on en fait des piles en alternant avec une 
couche de papier et de paille; l’on met en presse, 
puis avec des emporte-pièces de toutes formes on 
enlève des portions de fleurs , de feuilles, qui sont 
ensuite montées en bouquets, par le moyen de pe- 
tits fils de fer très-minces appelés carcasse. 


Les chapeaux de paysannes de la majorité des 
cantons sont enduits , après avoir été cousus , d’une 
couche de soufre, qui les rend impénétrables à la 
pluie. (Ser. Herb. cer. 42. E.) Ceux des paysans 
sont ou blancs ou en paille noire sans être soufrés , 
et les habitants des villes en portent aussi en paille 
noire , tissés ou en tuyaux entiers , qui sont fort- 
jolis et très-commodes. AA ARE 


Les négociants s'accordent assez généralement 


227 


à dire, que les pailles du canton de Fribourg sont 
les plus belles. 


La paille de riz forme les plus beaux chapeaux 
que l’on puisse avoir; tous ceux que l’on vend en 
Suisse viennent de l'Italie, c’est là que les pailles 


sont tissées et cousues dans toute leur perfection. 
(Ser. Herb. cer. 42. F.) 


D'ailleurs on fait ou l’on a fait de jolis petits 
outils de femmes , étuis , étuis d’aiguilles à tricoter, 
nates pour mettre sus et sous les tables, en un 
mot , nous avons mis à contribution les céréales 
de toutes les manières , et il serait bien difficile ac- 
tuellement de les remplacer par d’autres végétaux. 


OMISSION. 


La Famille des Graminées absorbait tellement 
ma pensée en travaillant cette Monographie, que 
j'ai oublié de faire mention du Polyzonum fagopy- 
rum L. (Blé noir, Sarazin, Carabin) (*) , qui peut à 
la rigueur être considéré comme plante céréale, 
malgré qu’il appartienne à la famille des Po/yconées. 
Il n’est guère cultivé que dans les cantons de Vaud 
et de Genève, et sert à la nourriture des hommes 
et des animaux. 


(*) En allemand : Buchweizen. 


15" 


228 


CATALOGUE 


DES 
ESPÈCES ET VARIÉTÉS DES CÉRÉALES 
CONTENUES DANS 


L'HERBARIUM CEREALE. 


———_————_—— ————— 


Carre collection des Blés , Seigle , Orges, Avoines, 
Maïs et Millets de la Suisse, est formée : 1.° de 
deux cartons divisés en 44 cases, qui contiennent 
des épis murs, et des pâtes d'Italie; 2.° d’un cahier 
renfermant 25 exemplaires de céréales comprimées ; 
3.” d’un carton, sur lequel sont fixées 9 capsules, 
contenant les maladies des céréales ; 4.° d’un dernier 
carton où sont 21 petites capsules, dans lesquelles 
se trouvent les productions des céréales, comme 
farines , sons , gruaux et pailles. Le tout, soigneu- 
ment arrangé , est renfermé dans un portefeuille in 
folio ; (16 francs de Suisse , ou 24 francs de France.) 


4. TRITICUM VULGARE. ViLx. 


A. Spica laxa, aristata , alba, glabra. 7: œstivum. L. 
(maturum.) Ser. Mél. 1. p. 87. 

B. Spica laxa, aristata, alba, velutina. T° æstivum 
L. (mat.) Ser. Mél. 1. p. 89. 

C. Spica laxa, aristata, rufa, glabra. T° æstivum L. 
(mat.) Ser. Mél. 4. p. 89. 


22 


D. Spica laxa, aristata, rufa, velutina. 7, œstivum 
. L. (mat.) Ser. Mél. 1. p. 90. 
E. Spica laxa, mutica, alba, glabra. 7° hybernum 
L. (mat.) Ser. Mél. 1. p. 90. 
F. Spica laxa , mutica , alba, velutina. 7. kybernum 
LE. (mat. et compr.) Ser. Mél. 1. p. 92. 
G. Spica laxa, mutica , rufa, glabra. T° hybernum 
L. (mat.) Ser. Mél: 1. p. 93. 
H. Spica laxa , mutica, rufa, velutina. TT. hyberrum 
L. (mat.)  Ser-Mél. 1: p. 94. 
I. Spica compacta, mutica, rufa, glabra. 7. com- 
pactum Host. (mat.) Ser, Mél. 1. p. 95. 


2, TRiITICUM TURGIDUM L. 


B. Spica aristata, rufa, velutina. Péfanielle rousse. 
Dun. (mat.) Ser. Mél. 1. p. 98. | 

D. Spica aristata, nigra, velutina, densa. ( mai. } 
ser. Mél. 1. p.102. 


3. TRITICUM DURUM. DESFONT. 


A. Spica aristata, velutina.(mat.) Ser. Mél. {. p. 107. 
B. Spica aristata , rufescente, glabra: T. korderforme 
Host. (mat) Ser. Mél, +. p. 108. 


5. TriricumM SPEcTA. L, 


A. Spica aristata, alba, glabra. (mat.) Ser. Mél. 1. 
p. 118. 

B. Spica aristata, alba, velutina. (comp.) Ser. Mél. 
4, p. 120. 


230 
C. Spica aristata , rufa , glabra. (mat.) Ser. Mél. 1. 
p. 120. 
D. Spica mutica, alba, glabra. (mat. et compr.) 
Ser. Mél. 1. p. 120. 
E. Spica mutica , rufa, glabra. (mat.) Ser. Mél. 1. 


p. 124. L à 
F. Spica mutica, rufa, velutina. (mat.) Ser. Mél. 


4. p. 222. 
I. Spica exigua. (mat.) Ser. Mél. 1. p. 123. 


6. TRITICUM AMYLEUM. SER. 


A. Spica aristata, alba, glabra; glumae mucrone 
incurvo. (mat. et compr.) Ser. Mél. 1. p. 125. 

D. Spica aristata , atrata, villosa; seminibus obs- 
curis. 7. atratum Host. (mat.) Ser. Mél. 1. 
p. 129. 


7. TRITICUM MoNococcum. L. 


A. Spica aristata, rufa, glabriuscula. (mat. et comp.) 
Ser. Mél. 1. p. 131. 


9 SECALE CEREAIE. L. 


À. Spica simplici. (mat.) Ser. Mél 1. p. 135. 


40. HoRDEUM HEXASTICHON. L. 


A. Spica hexasticha. (mat. et compr.) Ser. Mél. 1. 
p. 142. 


414. HorDEUM vuLGARE. L. 


À. Seminibus vestitis; spica flavescente. (mat. et 
compr.) Ser. Mél. 1. p. 145. 


231 
142. HoRDEUM DISTICHON. L. 


A. Seminibus vestitis; spica flexili , elongata; spi- 
culis laxe imbricatis. (mat. et compr.) Ser. Mél. 
#/p> 190: 

B. Seminibus vestitis; spica rigida , brevi; spiculis 
dense imbricatis. (mat. et compr.) Ser. Mél. 4. 
D: 151, 

C. Seminibus nudis, inflatis; spica flexili; spicu- 
lis laxe imbricatis. (mat. et compr.) Ser. Mél. 
1: bp 197 


143. HoRDEUM ZEOCRITON. L. 
(Mat. et compr.) Ser, Mél. 1. p. 153. 
14. AVENA SATIVA. L. 


À. Glumella alba, aristata. (mat.) Ser. Mél. 1, 


Motor. 
B. Glumella alba, mutica. (mat,) Ser. Mél. 1. p.159. 
D. Glumella nigra, mutica. (mat.) Ser. Mél. 1. p. 160. 


45. AVENA ORIENTALIS. SCHREB. 
(Mat.) Ser. Mél. 1. p. 162. 
16. AVENA FATUA. L. 
A. (Compr.) Ser. Mél. 1. p. 162. 
47. PHALARIS LR L. 


. À. Spica magna. (mat. et compr.) Ser. Mél. 1. p.165. 
B. Spica exigua. (compr.) Ser. Mél. 1. p. 166. 


A. 


[Le 
__ On 
12 


48. Onrza sariva. L. 


(Compr.) Ser. Mél. 4. p. 168. 


49. PanicumM mitiacEuM. L. 


Panicula nutante ; seminibus stramineis. (comp.) 
Ser. Mél. 1. p. 175 


B. Panicula erecta;, seminibus badiüs. (compr.) Ser.: 


Mél. 1. p. 176. 


20. PANICUM ITALICUM. E. 


. Spica elongata; seminibus stramineis. ( mat.) 


Ser. Mél. 4. p. 177. 


. Spica subovoïdes ; Lnbhibia (ane (mat.) 


Ser.. Mél 1.-p. 179: 


. Spica suhovoïdea ; seminibus aurantiacis. (mat.) 


Ser. Mél. 1: p. 479. 


. Spica subovoïdea; pedunculis violaceis. (mat.) 


Ser. Mél. 1. p. 150, 


. Spica exigua. (mat.) Ser. Mél. 1. p. 180. 


21. MAYS VULGARIS. SER. 


. Spica simpiici; granis aureis. (semina.) Ser. 


Mél. 1. p. 182. 


. Spica simplici; granis purpureis. (semina.) de 


Mél. 1. p. 183. 


. DpIiCA simplici ; cranis variegalis. M paie ser. 


Mél. 1. p. 184. 


À pan humili; spica exili. Ccompr »  Ser. Mél: 


. p. 465. 


233 


95. Cynosurus ECHINATUS. L.: 
(Compr.) Ser. Mél. 1. “ 186. 
97. Lortum AM L. 
Comurh Su MEL À Rider 
28. Ureno carso. DEC. (Brand.) 


A. Hordei. (compr.) Ser. Mél. 4. p. 196. 
_ C. Avenae. (compr.) Ser. Mél. 1. p. 197. 


31. UreEDno rugBiGo-veRA. DEC. (Rosf.) 


A. Cerealis. (compr.) Ser. Mél. 4. p. 202. 
B. Agrostis. (compr.) Ser. Mél. 1. p. 202. 


34. * UREDO CARICINA. DeC. 
B. Caricis sylvaticae, (compr.) Ser. Mél. 1. p. 202. 
32. SCLEROTIUM CLAVUS DEC. (Mutterkorn.) 
A. Cerealis. (compr.) Ser. Mél. 1. p. 205. 
33. Puccinia GRAMINIS. PERs. 


A. (compr.) Ser. Mél. 4. p. 206. 
B. (compr.) junior. Ser. Mél. 1. p. 207. 
C. (compr.) senior. Ser. Mél. 1. p. 20%. 


S&' FARINE. 


À. Fleur de farine. Ser. Mél. 1. p. 209. 
B. Farine ordinaire. Ser. Mél. 1. p. 209. 


g Q 


© > 


ES > 


A. 
B. 


234 


. Farine de Maïs. Ser. Mél. 1. p. 210. 
. Farine de blé-corné. (T. durum.) Ser. Mél. 1. 


p. 210. 
35. D 00 Ne 


. Gros-son. Ser. Mél. 1. D. 211. 
. Petit-son. Ser. Mél. 1. p. 212. 


36. GRUAUX DE BLÉS. 


. Gruau d’épeautre , semoule , simola. (Gries.) 


Ser, MF 1/tp:"215: 


. Gruau d’épeautre colorié. Ser. Mél, 1. p. 213. 
. Gruau de blé-corné. (T. durum.) Simola de Gênes. 


Ser. Mél. 4. p. 213. 


37. GRUAUX D’ORGES. 


. Gruau d'orge. O. mondé. Ser. Mél. 4. p. 214. 
. Gruau d’orge-perlé. O. d’'Ulm. (Ulmergerste. ) 


Sér. Mél 1. p. 214: 

38 GRUAU DE MILIET. 
Ser. Mél 4 p. 245. 

39. GRUAU D'AVOINE. 


Ser. Mél. 4. p. 215. 


40. GRUAU D'AVOINE TORRÉFIÉ. 


Haberkern. Ser. Mél. 1. p.216. 
Habermehl. Ser. Mél. 1. p, 216. 


1, PATES D'ITALIE. . 


A. Vermicelle blanc. Ser. Mél. 4. p. 220. 


LoRee 


che 


235 


. Vermicelle au safran. Ser. Mél. 1. p. 220. 
. Lazaignes de Gênes. Ser. Mél. 1. p. 220. 
. Macaroni. Ser. Mél. 1. p. 221. 

. Pâtes en graines. Ser. Mél. 4. p. 221. 


A9: P AMEL pis 


Dern HAN blé blindés: See: tél 4 


p.295. 


. Lanières de paille de blé , divisée par le fendoir. 


Ser. Mél. 1. p. 225. 


: ‘Paille de blé tissée. Ser. Mél. 1. p. 226. 
. Paille de. blé cousue. Ser. Mél. 1. p. 226. 
. Paille de blé enduite de soufre. Ser. Mél. 4. 


p.226. | 


. Paille de riz. 227. 


236 


TABLE DES NOMS LATINS 


de la monographie des céréales de le Suisse. 


Nota. Les noms imprimés en caractères italiques sont 
ceux des genres et des espèces établis dans ‘cette 
Monographie. 


Agrostema gythago page 186. | Glumella , page 70, 78. 


Anthera 79. Gramen avenaceum 162. 
Apena 155. Grana secalis degenerati 203. 
alba 157. \ Halleri Histor. N.0 
fatua 102. Secale 1421. 136. 
heteromaila 161. Triticum. 
nigra 160. 1422 A. 93. 
orientalis 160. 1422 B.° 38. 
racemosa 161. entre 1422 et 1423. 104. 
sativa 157. A. 157. B. dada MALE) ©? 
159, C. 160. D. 160, 4424. 419, 125, 131. 
vulgaris 157. Avena. 
Berberis vulgaris 194. 1494. 158. 
Calyx 70 , 75. 1495. 163. 
Cariopsis 81. Hordeum. 
Centaurea Cyanus 156. 1533. 146. 
Clavis siliginis 203, 1534. 143. 
Clavus 203, 1535. 151. 
Coroiia 70, 76. Hordea Pal. Beauv. 140. 
Culmus 69 , 72. Hordea distich.139, 141. 149. 
Cynosurus echinatus 186. Hordea hexast. 139, 140, 142. 
Filamentum 79. Hordeum 138, (Tableau 140.) 
Folium 69, 73. distichon 141 , 149 A. 150. 
Fructus 70 , 80. B. 151. (Lin. 150.) 
Frumenta 83. distichon nudum L. 153. 
Frumentum indicurn 182. distichum J. Bauh. 150. 
Gluma 70 , 75. distichum imberbe 153. 


237 


Hordeum. 
Germanis oryza, p. 153. 
Hexastichon 140 , 142, 

A. 142. B. 144. 
Hexastichon L. 142. 
nigrum Willd. 147. 
polystichum 145. 
polystichum vernum 145. 
Vulgare 141, 145. A. 
145. B, 147. C. 148. 

vuigare L. 145. 
vulgare nigrum 147. 
vulgare cœleste 148. 
geocriton 141, 153. 

lepicena 75. 

locusta 69, 74. 

lodiculae 78. 

Lolium perenne ramosum 96. 

Lolium temulenturn 187. 

Lychnis gythago 187. 

Lycoperdon tritici 197. 

Mays quarantino 185. 


Ways vulgaris 180. A.182.B. 


183. C.184. D. 184. E. 185. 
Nectarium 70. 
COryza sativa 167 , 168. 
Panicula 69, 74. 
Panicum 172. 
germanicum 177. 
italicum 177. À. 177. B. 
479. C. 179," D. 150, 
E. 180. 
mniliaceurn 175. 
mulium 175. 
vulgare 177, 
Paparer Rhaeas 186. 
Phalaris canariensis 164, 


A. 165, B, 166, 


| 


Pistillum page 70 , 80. 
Polygonum fagopyrum 227. 
Puccinia graminis 188, 206. 
A. 206. B. 207. C. 207. 
Rachis 69, 74. 
Radix 69, 70. 
Reticularia segetum 197. 
Rosa (voyez table p. 57.) 
Sclerotium clavus 188 , 03. 
Secale 135. 
cereale 135, 136. A, 125. 
Er 
cereale compositum 137. 
cornutum 203. 
hybernum 135. 
luxurians 203. 
spicis ramosis 137. 
Secalis mater 203. 
Speltae 83. 
Sphaeria punctiformis grami- 
naria 188 , 207. 
spica 69 , 73, 
spicula 99 , 74. 
squamimae 70. 
stamen 70, 79. 
stragula 76. 
tegmen 75. 
Triticuin 82, 83. 
æstivum L, 87, 90, 98, 90. 
amyleum 14. A. 125, B. 
127. C, 128. D. 129. 
E , 129. 
amyleum atratum 129. 
atratum Host. 120, 
Bauhini Lagasc.? 126. 
cienfuegos. Lagase. 125. 
compactum arisatum 94, 
compactum inuüticum 95. 


238 


Triticunt. 


compositum L. fil. p. 104. 
creticum 95. 
dicoccum Fell. 126. 
dicoccum Schrank. 119. 
dicoccum persicum 126. 
dicoccum romanum 126. 
dicoccum russicum 128. 
durum 85, 101, 106. A. 
407. B. 108: C. 109. 
durum Tangarok 109. 
hordeiforme Host. 107, 
.. 409, 
hybernum 90—94. 
hybernum molle 92. 
Linnaeanum ? 101. 
monococcur L. 115. 131. 
monococcum majus 125. 
peruvianum 182, 
polonicum 85, 109, 110, 
414, 
polonicum turg. Pers. 99. 
sardinicum 94. 
sativum 88 , 91 , 93. 
sativum durum 108. 
sativum, gris de souris, 
103. 
sativum, Pétaniel. blanc 
98. 
sativum , Pétaniel. roux 
99. 
sativum pyramid. 96, 101. 
sativum turgidum 101. 
Spelta 66, 114, 116, 123. 
A, 118. B. 120. C. 120. 
D..120..E..121. EF. 122. 
G. 122.H., 423, I. 123, 
. 485. 


Triticum. 


Spelta subcomposit, page 
130. 

tableau 84 , 114, 

Tangarok. 109. 

T'ouzeile Vill. 91, 

turgidum 85,97. A. 98. 
B. 98. C. 101. D. 102. 
E, 102. F.103. G. 104. 

turgidum L. 99. Vill, 98. 

typhinum 109. 

venulosum 115 , 133. 

villosum Host, 108. 

vulgare 51, 86, Vill. 86, 
91. A. 87. B. 89. C. 59, 
D. 90. E. 90. F. 92: 
G. 93. H. 94. I. 94. 
J. 95. 

vulgare autumnal. 91, 92, 
93. 

vulgare hybernum 91, 

vulgare palmare 108. 

zea 117, 119, 126. 

zea nybernum 128. 

zea würtembergicum 126. 


Uredo carba 188 , 195. 


avenae 197. 
hordei 196. 
tritici 197, 
Caricina 202. 
Caries 1388, 199. 
Mayadis 188 , 198. 
Rubigo-vera 188 , 201. 
Segetum avenae 197. 
hordei 196. 
Mays zeae 193. 
tritici 197. 
urceolorum 179. 


239 


Zea sive spelta page 118. 
spica mutica 121. 
verna 125. 
Zeocritd Pal. Beauv. 141. 
Zeocriton commune 154. 
Zeocriton distichon 151, 152, 


Ustilago page 196, 

Zea amylea 127. 
amylea seu olyra 125. 
amylea vel zeocriton 125. 
briza dicta 131. 
Mays L. 182. 
monococcos 131. 


TABLE DES NOMS FRANCAIS. 


Blé corné glabre page 109. 
corné velouté 108. 
d’abondance 98, 106. 
de Bohême 92. 
de Crête 97. 
d'Egypte 111. 
de Jérusalem 127. 
de miracle 106. 
de Mogader, 111. 
de Pologne 111, 
de Pologne serré 111, 
de Sicile 101. 
de Surinam 111. 
divariqué 112. 
grison 88. 

Lammas 93. 
Locar. 133. 
Locular 133. 
mottu 96, 97. 


Alpiste des canaries pag. 166. 
Anthère 79. 
Averon 164. 
Avron 164. 
ÆAvoine 155. 
d’orient 162. 
folette 164. 
ordinaire 159. 
ordinaire noire 160. 
noire 160, 
unilatérale 162. 
Baillard 151. 
Bâle 70, 
Barbot 186. 
Bianchiment des pailles 225. 
Blé 82. 
amidonier 128. 
amidonier à courtes bar- 
bes 128. 


amidonier noirâtre 129. 
amidonier rameux 4130. 
amidonier velouté 128. 
anglais 101. 


corné à deux couleurs 


110, 


noir 227. 
ordinaire 94. 
trémois £8. 
veiné 134. 


Bleuet 186. 


Bluet 186. 


. 340 


Ergot page 188, 203. 
Ergotisme 205. 
Escourgeon 144. 
Etamine 70, 79. 
Farines 209. 
Fendoirs 225. 
Feuille 69, 73. 
Filet 79, 
Folle avoine 164. 
Fruit 70, 80. 
Frorients 86, 111. 
blanc de Montpellier 98. 
commun 88. 
à épi blanc 92. 
commun barbu à épi 
compact. 97. 
commun barbu , blane 
et glabre 88. 
commun barbu, blanc et. 


Carabin page 227. 
Carie 188 , 199. 
Cariopse 81. 
Céréales suisses 63. 
Chaume 69 , 72. 
Charbon 188, 195. 
de l’avoine 197. 
de l'orge 196. 
du blé 197:--—- 
Civada couguaüda 164. 
Coquelicot 186. 
Corolle Michel, 78, 
Cynosure hérissée 186. 
Description des genres ct 
espèces 82. 
Distribution du mémoire 67. 
Division des paiiles 225. 
Ecaille Lin. 78. 
Epeautres 116. 


barbu à épi blanc 119. 


barbu, blanc et glabre 
418, 119. 
barbu , blanc et veloute 
120. 


barbu, roux et glab. 120. 

sans barbes, apauvri 123. 

sans barbes, blancetgla. 
bre 121. 

sans barbes , gris - bleu 
123. 

sans barbes, roux et gla. 
bre 122. 

sans barbes, roux et ve- 
louté 122. 

sans barbes, violet et gla_ 
bre 122. 


eo 
nn 


et velouté 88. 

commun barbu roux et 
glabre 90, 

commun barbu, roux et 
velouté 90. 

commun sans barb, à épi 
blancet à graines jau- 
nes 92. 

commun sans barb. blanc 
et glabre 92, 

commun sans barbes gla. 
bre et roux 93. 

commun sans barb. ve- 
louté et blanc 92. 

commun sans barb. ve. 
Jouté et roux 94. 

d'Alsace 97. 


d'automne à épi blanc 88. 
d'automne à épi doré 93. 
Froment 


Epi 69 , 73. 
Epillet 69 , 74. 


41 


Froment de Barbarie, p.108.| Zréroduction à l'étude des 


dur, 105. 

grisâtre 92. 

grisâtre épi velouté, grai- 

nes dorées 92. 

gris-de-souris 403. 

monocoque 133. 

noir de Montpell. 133. 

renfié 101. 

rouge de Montpell. 99, 

101, 102. 

sans. barb. à épi doré 93. 

sans barb. à épi court 97. 

sans barb. d'Alsace 97. 

uniloculaire 133. 
Glume 70 , 75. 

calicinale 75. 

corolline 76. 

extérieure 75. 

intérieure 76. 
Glumelle 70 , 76, 78. 
Grande épeautre 127. 
Gros-blé 101. 

à épi roux et glabre 102. 

à épi noir 105. 

à épinoir et compact102. 

à épi rameux 106. 

mutique 104. 

noir à épillets écart. 103. 

sans barbes 104. 
Gruaux 212, 

d'avoine 215. 

d'avoine torréfié 216. 

de blé-corné 203, 

de millet 215, 

d'épeautre 213. 

d'orge 214. | 

d'orge perlé 214. 


céréales , page 69. 
Ivraie 187. 
Lazaignes de Gênes 220. 
Lépicène 75. 
Lodicules 78. 
Macaroni 221. 
ÎVaïs 181. 
à grains dorés 153. 
à gr. panachés 184. 
- à gr. pourprés 133. 
rameux 184, 
IWaiadies des céréales 187. 
IMil. 176. Millet 172. 
graines brunes 177. 
gr. jaunes 170. 
gr. oranges 150. 
apauvri 180. 
des oiseaux à épi along. 
179. 
des oiseaux à épi ovoïle 
page 179. 
Moutin blanc 98. 
Nectaire 70. 
Nectaire Schreb. 78. 
Nieile 186. 
Nielle (malad.) 158, 195. 
Ordre des citations 87. 
Organes de la reproduction 
71,73, 75, 81. 
Organes de la végétation 
69—75. 
Orge 138. 
à café 152. 
à deux rangs 151. 
à deux rangs nue 152. 
anguleuse 144. 
à six côtés 144, 


16 


a py-n2 


242 


S 


Orge à six rangs page 144. 
carrée 144. 
commune 147. 
commune à gr. nues 149. 
de Jérusalem 149, 
de Russie 151. 
de Sibérie 149. 
d'Espagne 152. 
d'hiver 144. 
distique ,152. 


dist. à épill. rapproch, 
91: 

dist, sañs barb. 153, 

d'Ulin. 214. 


du Pérou 152, 
en éventail 154. 
faux riz 154. 
mondé 214. 
perlé 214. 
pyramidal 154. 
Orges distiques 149. 
Orges hexastiques , p. 139. 
Osties 221. 
Oublies 221. 
Pailles 222. 
Pains à cacheter 221, 
Pamelle 151. 
Panicule 69, 74. 
Paoumoule 151, 
Pâtes de Gênes 219, 
de graines 221. 
d'Italie 219. 
Périgone 70, 76. 
Pétanielle blanc 98. 
blanche 98, 
noire 102, 103. 
rouge 101. 
rousse 98 , 99, 101, 
Petit épeautre 133. 


| 


Pistil , page 70 , 50. 
Ponceau 156. 
Poulenta 182. 
Poulinte 182. 
Rachis 69—74, 
Racine 69—70. 
Rañle 69 , 74. 
Riz 167. 
d'Allemagne 154. 
rustique 154, 
Rizières 168. 
Rouiile 185, 201. 
Saisette 85. 
de T'arascon 90. 
Sarazin 227. 
Seigle 135. | 
commun 137. 
commun rameux 239. 
de printemps 136. 
Semoule 213, 
Simola de Gênes , 213. 
de Suisse 213. 
Son 211. 
Soucrion 144 
Stragule 76. 
T'angarok 109, 110. 
T'issage des pailles 225. 
Touzelle 87. 
blanche barbue 90, 
blanche sans barb. 91, 92. 
rouge barbue GO. 
rouge sans barbes 93. 
Touzelles du midi compa- 
rées ay. le T. vulgare 87, 
Urédo du Maïs 188, 198. 
Usages économiques des 
céréales 208. 
Vermicelle blanc 220. 
Vermicelle au safran 220. 


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43 


TABLE DES NOMS ALLEMANDS. 


Aegyptischer Winterweizen 
page 128. 

Aehrchen 69. 

Aehre 69, 

Amer 127. 

Aemer 127. 

Aemerkorn 127. 

Bartgerste 154. 

Betäubender Lolch 157. 

Binkelweizen 94, 97. 

Blatt 69. 

Blicken 133. 

Bôhmisch. Sammtweizen 93. 

Brand 158, 195. 

Cararien-Gras 166. 

Canarien-Saamen 166. 

Corallenweizen 119, 

Creti-cher Weizen 97, 

Denkel 119. 

Dinkelkorn 119. 

Dinkelweizen 119. 

Dünkel 119. 

Eirkorn 133. 

Einkôrniger Weizen 133. 

Englischer Weizen 101. 

Fadennudeln 220, 

Flughaber 164. 

Frucht 70. 

Gemeiner Haber 159, 

Gemeiner Mays 183. 

Gemeiner Roggen 137. 

Gemeiner Weizen 89. 

Graupen 214. 

Gries 213. 

Haberkern 216, 


Habermehl page 216. 

Haim 69. 

Hirsenfennich 176. 

Hirss 176. 

Immer 127. 

Jerusalemkorn 127. 

Kalg 70. 

Kälglein 70. 

Kerngerste 147. 

Korn 119. 

Kornfäule 188, 199. 

Kornfrass 188 , 199. 

Mutterkorn 188, 203. 

Nackte Gerste 152, 

Perlgerste 214. 

Polnische zweyzeilige Som- 
mergerste 152. 

Polnischer Weizen 111, 

Rispe 69. 

Roligerste 144, 

Romanischer Sommerwei- 
zen 127. 

Rost 188. 

Russischer Mehldinkel 128. 

Sankt-Peterskorn 133. 

Sechszeilige Gerste 144. 

Sommerweizen aus Esula 97. 

Spelze 119. 

Spelt 119. 

Spindel 69. 

Staubgefäss 70. 

Staubweg 70, 

Stockgerste 144. 

Türkischer Hafer 162. 

Ulmergerste 214. 


244 


Vielkôrniger Weizen , page | Wintergerste page 147. 


106. Winterweizen 92 , 93. 
Wallachisches Korn 111. Wurzel 69, 
Welscher Fennich 179. Zweykorn 119. 
Wilder Hafer 164. Zweyzeilige Gerste 151. 


TABLE DES NOMS ANGLAIS, 


Battle-door-barbey 155. Parney-barbey 155. 
Beardel Oat-grass 161. Sommer-wheat 89. 
Beardet wild Oats 164. Sprat-barbey 155. 
Canary-Grass 166. Weit-Spring-wheat 89. 
Futham-barbey 155. Wheat 89. 

Myle 176. 


TABLE DES NOMS ESPAGNOLS, 


Carraon 133. Redondillo 101. 
Escanna 133. Trigo-de-Polonia 111. 
Esprilla 133, Trigo Moruno 108. 


Milhe 176. 


TABLE DES NOMS ARABES. 


Bourach châmy 183, 
Durach kyrâän 183, 
Qamh araby 101. 


Qamh meyhayz 101. 
Qamh neygeh 101. 
Tourky 183. 


TABLE DES NOMS ITALIENS. 


Simola 213. 
Vermicellis 220. 


Granosprone 203. 
Macaroni 220. 
Orzo die germania 155. 


TABLE DES NOMS SUEDOIS. 


Canarie Fr 166. Skyffel korn. 155. 
Plumage korn 155. | 


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TABLE AU MÉTHODIQUE : 
DES CÉRÉALES, 


DÉCRITES DANS CETTE MONOGRAPHIE. 


Nota. Zes Nros., qui précédent chaque espèce dans ce tableau, sont les mêmes que ceux qui sont 


Î placés dans le corps'de l'ouvrage devant ces mêmes espèces. 


Seminibus 
maturis denudatis, 
TrirTicum. . 


Gluma bivalvi, quadriflora ; 
seminibus obrusis, pag. 82. 


Seminibus 
maturis valvatis. 


SECALE. 
Gluma bivalvi , biflora; seminibus truncatis 


Hexasticha. 
HorDEUM. 
Gluma bivalvi, uniflora ; spi- 
culis ternis in verticillum di. «3= 
Disticha. 


midiatum congestis , pag. 135, 


AVENA. 
Gluma bivalvi, bi seu 3—5 fora; valvula exteriori 
glumellae dorso aristata; p. 155. 


PHALARIS. 


Glumella bivalvi, uuiflora ; carina alata. 


ORYZA. 
Gluma bivalvi, uniflora ; glumella rugoso-punctata. 


Panicum. 
Gluma trivalvi, uniflora , p. 172. 


Mays. 
Floribus monoïcis; masculis paniculam terminalem 
{|  constituentibus. 


15. 
16. 


17. 


Vuicare. Seminibus ovoïdeis , obtusis, p. 86, (10 var.) 
Turcinum. Seminibus ovoïdeis , gibbis , p. 97. (7 var.) 
Durum. Seminibus ellipsoïdeis , gibbis , p. 106. (3 var.) 
PoronicumM. Seminibus ellipsoïdeis, subtriquetris, p. 110. 
(2 var.) 

SpecrA. Seminibus triquetris, p. 116, (9 var.) 
AMYLEUM. Seminibus triquetris, gibbis, p. 124. (5 var.) 
MonococcumM. Seminibus compresso - triquetris, p. 130. 


(1. var.) 


VENuLosuM. Carina venulosa, p. 133. (1. var.) 


CEREALE. p. 135, e var,) 


HexasricHon. Spica rigida, ascendente , p. 142. (2 var.) 
Vuicare. Spica flexili, nutante, p. 145. (3 var.) 


Duisricuon. Spica compressa, lateribus parallelis , p. 449. 
(4 var.) 
ZrocriToN. Spica compressa, pyramidali, p. 153. (1 var.) 


SarivA. Panicula æquali, p. 157. (4 var.) 


OnEnNTaLIs. Panicula contracta , p. 160, (1 var.) 


FatuA. Gluma pilosa, p. 162. (1 var.) 


CANARTENSIS. p- 164, (2 var.) 
SarivA. p. 167. (1 var.) 


Miraceum, Floribus paniculatis , p. 175. (2 var.) 
Iraucum. Kloribus spicatis , p. 177. (5 var.) 


Vuzcanis. p, 180, (5. var.) 


(19 espèces formant 69 var. suisses.) 


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